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Full text of "comptesrendusheb1461908acad"

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HARVARD     UNIVERSITY. 


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LIBRARY 

OF   THE 
MUSEUM   OF  COMPARATIVE  ZOOLOGY. 

GIFT   OF 

ALEXANDER    AGASSIZ. 


JV^OaX  ^^  _    i^^dJU.  '^•i.NC^o 


^, 


COMPTES   RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES, 


PARIS.    —     IMI'RIMKIIIK    (JAIITIIIEB-VILLAHS,    «UAl    UES    GBANDS-AUGIISTINS,    ."iS. 


COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES 

PUBLIÉS, 

CONFORMÉMENT  A  UNE  DÉCISION  DE  L'ACADÉMIE 

EN  DATE  DU  13  JUILLET  1835. 

PAR    MM.    LES    SECRÉTAIRES    PERPÉTUELS. 


TOME  CENT  QUARANTE-SIXIEME. 

JANVIER  —  JUIN  1908. 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


19(IH 

PREMIEll  SEUIESTRE. 


COMPTES  RENDUS 


HEBDOMADMKES 


DKS     SÉANCES 


DK  L'ACADEMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.   LES   SBCRËTAIRES  PERPÉTUELS. 


TOME  CXLVI. 


iT4  (6  Janvier  1908) 


^i^i 


PAlilS, 

GAUTHIKR-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 
DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE   L'ACADÉMIE    DES   SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  3S. 

1908 


RÈGLEMENT  HELATÏF  ALI  COMPTES  RENDUS 

ADOrrÉ    DANS    I.lvS    SÉANCES    DES    33     fUlN    18G2    ET    2 '|    MAI     iS"t 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  TAcatlémie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rmdus  a 
'(H  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

->,(')  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  I".    —    Impression  des  travaux 
de  r Académie . 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
oupariinAssociéétrangerderAcadémie  comprennent 

au  plus  6  pages  |>ar  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  ^o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la    même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  "ïo  pages  accordées  à  chaque  Membre. 
Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  (iou- 
vernement  sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  dotmer 
plus  de  3-'.  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reprodnisenl  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membies  qui  y  ont  pris 
part  désirent  ([u'il  en  soit  fait  inenlion,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bnreau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  Ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au- 
tant que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu- 
blique ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    —    Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l' Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personi  : 
qui  ne  sont  pas  Membres  on  Correspondants  de  l' Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'im  1 1  - 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  so  ' 
tenus  de  les  léduire  au  nombre  de  pages  recpiis.  ,>• 
Membic  qui  fait  la  présentation  est  toujours nomnii  ; 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  loiii 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  olli 
cielle  de  l'Académie. 

Ariicle  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  reiri- 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tar>!, 
le  jeudi  à  10  heures  du  malin  ;  faute  d'être  remis  à 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  ^  • 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  u 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  lin  du  cahier. 

Articlk  4.    —   Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planch 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraient, 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comptera 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  un 
leurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  ■  ' 
les  Instructions  demandés  par  le  Go  ivernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission   administrai 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendue 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pi 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étraagers  à  rAcadémie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Sacrétaires  perpétuels  sont  priés    de 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  aui  précède  la  séance,  avant  5".  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivain 


ÉTAT  DR  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

Al  i"  JANVIER  1908. 


SCIEIVCES  MATHEMATIQUES 
Section  I'*.    —    Géométrie. 

Messieurs; 

Jordan  (Marie-Ennemond-Cainille)  (o.  *). 
PoiNCARÉ  (Jules-Henri)  (c.  *). 
Picard  (Charles-Emile)  (o.  «). 
Appell  (Paul-Emile)  (c.  !*). 
I'ainlevé  (Paul)  *. 
HuMBERT  (Marie-Georges)  *. 

Section   II.    —  Mécanique. 

Levy  (Maurice)  (c.  ft). 

BoussiNESQ  (Valen lin-Joseph)  (o.  *). 

Deprez  (Marcel)  (o.  «). 

LÉAUTÉ  (Henry)  (o.  *■). 

Sebert  (Hippolyle)  (c.  «). 

Vieille  (Paul-Marie-Eugène)  (o.  ft). 

Section  III.  —  Astronomie. 

WoLF  (Cliarles-Joseph-Étienne)  (0.  *). 
Radau  (Jean-Charles-Rodolphp)  ft. 
Deslandres  (Henri-Aloxandre)  #. 
Bigourdan  (Guillaume)  «. 

N 

N 

Section  IY.  —  Géographie  et  Navigation. 

Bouquet  de  la  Grye  (Jean-Jarrfues-Anatole)  (c.  ft). 

Grajvdidier  (Alfred)  (o.  *). 

Bassot  (Jean-Léon-Antoine)  (c.  *). 

GUYOU  (Emile)  (c.  *'). 

Hatt  (Philippe-Eugène)  (o.  *j. 

Bertin  (Louis-Emile)  (c.  *). 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


Section  V.  —  Physique  générale. 

Messieurs  : 

Mascart  (Éleuthère-F^lie-Nicolas)  (g.  o.  *). 

LiPPMANN  (Gabriel)  (c.  *). 

Becquerel  (AiUoine-IIenri)  (o.  «). 

ViOLLE  (Louis-Jules-(iabriel)  (o.  ft). 

Amagat  (Émile-Hilaire)  ft. 

Gernez  (Désiré-Jean-Baptiste)  (o.  *). 

SCIENCES  PHYSIQUES. 

Section  VI.  —  Chimie. 

Troost  (Louis-Joseph)  (c.  *). 

Gautier  (Émile-Justin-Armand)  (o.  *). 

Ditte  (Alfred)  (o.  *). 

Lemoine  (Georges)  (o.  *). 

Haller  (Albin)  (o.  *). 

Le  Chatelier  (Henry-Louis)  *. 

Section  YII.  —  Minéralogie. 

Gaudry  (Jean-Albert)  (c.  *). 
Lévy  (Auguste-Michel)  (o.  «). 
Lacroix  (François-Antoine-Alfred)  *. 
Barrois  (Charles-Eugène)  (o.  *). 
DouviLLÉ  (Joseph-Henri-Ferdinand)  (o.  *). 
Wallerant  (Frédéric). 

Sectio.v  VIII,   —   Botanique. 

Van  Tieghem  (Philippo-Édouard-Léon)  (o.  *). 
Bornet  (Jean-Baplistc-Kdouard)  (o.  *). 
Guignard  (Jean-Louis- Léon)  (o.  *). 
Bonnier  (Gaston-Eugène-Marie)  (*). 
Priijjeux  (Édouard-Ernest)  (o.  *). 
Zeiller  (Charles-René)  (o.  *). 


ÉTAT    DE    l'académie    AU    l"    JANVIER    1908. 


SectioxN  IX.  —  Économie  rurale. 

Messieurs  : 

SCHLŒSING  (Jean-Jacques-ThéopliUe)  (c.  ^). 
Chauveau  (Jean-Baptiste-Augusle)  (g.  O.  *). 
MuNTZ  (Charles-Achille)  (o.  «;). 
Roux  (Pierre-Paul-Émile)  (c.  *). 
ScHLŒSiNG  (Alphonse-Théophile)  *. 
Maquenne  (Léon-Gervais-Marie)  *. 


Skciion  X.  —  Analonne  el  Zoologie. 


Ranvier  (Louis-Antoine)  (o.  *). 
Perrier  (Jean-Octave-Edmond)  (o.  *). 
Chatin  (Joannès-Charles-Melchior)  «. 
GlARD  (Alfrcd-Malhicu)  *. 
Delage  (Marie- Yves)  *. 
Bouvier  (Louis-Eugène)  *. 


SiiCTioN  XI.  —  Médecine  el  Chirurgie. 

Bouchard  (Charles-.Iacques)  (g.  o.  «). 
GuYON  (.fean-Casiniir-Félix)  (c.  *). 
Arsonvàl  (Arsène  d')  (C.  «  ). 
Lannei.ongue  (Odilon-Marc)  (c.  *). 
I^AVERAN  (Charles-Louis-Alphonse)  (o.  *). 
DastrI'  (Alhert-Jules-Frank)  (o.  *). 


SECRETAIRES  PERPETUELS. 

Darboux  (.Tean-Gaston)  (c.  «),  pour  les  Sciences  mathéma- 
tiques. 

[^APPARENT  (  Alhcrt-Augusle  de)  («),  pour  les  Sciences  phy- 
siques. 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

ACADÉMIClEiWS  LllîKES. 

Messieurs  : 

Freycinet  (Cliiuk's-I.ouis  de  Saulses  de)  (o.  «). 

Hatonde  la  Goupillière.  (Julien-Napoléon)  (g.  o.  «). 

Cailletet  (Louis-Paul)  (o.  * ). 

Carnot  (Marie-Adolphe)  (c.  *). 

ROUCHÉ  (Eugène)  (o.  *). 

Picard  (Alfred-Maurice)  (g.  c.  w). 

Labbé  (Léon)  (c.  *). 

BoNAPAUTK  (Le  prince  Roland). 

Tannery  (Jules)  (o.  *). 

Carpentier  (Jules-Adrien)  (c.  *;. 

ASSOCIÉS  ÉTRANGERS. 

Lister  ^^Lordj,  à  Londres. 

Newcomb  (Simon)  (c.  s),  à  Washington. 

SuESS  (Edouard),  à  Vienne. 

HoOKER  (Sir  Joseph-Dalton),  à  Kevv. 

SCHIAPAHELLI  (.(cau-Virginius),  à  Milan. 

KoCH  (Robert),  à  Berlin. 

Agassiz  (Alexandre)  (o.  ^■),  à  (^anil)ridge  (  Vlassacluisetts). 

N 


CORRESPONDANTS. 

SCIENCES  MATHÉMATIQUES. 

Section  I'".    —    Géométrie  (lo). 

SCHWARZ  (Hermann-Araandus),  à  Griinewald,  près  Berlin. 
Klein  (Félix),  à  Gœttingue. 

MérAY  (Ilugues-Charlcs-Robert)  (o.  »),  à  Dijon. 
Zeuthen  (Hieronymus-Georg),  à  Copenhague. 
Mittag-Leffler  (Magnus-Guslaf)  (o.  *),  à  Stockholm. 


ÉTAT    DE    [/académie    AU    l""'    JANVll'K    1()(),S. 
Messieurs  : 

Dedkkind  ('.luliiis-Willielin-Hichard),  à  Brunswick. 

NŒTHER(Max),  à  Erlangeu. 

Volterra  (  Vito),  à  Rome. 

GuiCHARD  (  (Jaiide),  à  (  lli'iinonl-l'riiainl. 

G0RDAN(Paul  ),  à  l".rlai)i;cii. 


Section  II.  —  Mécanique  (lo). 

Considère  (Armand-Gabriel)  (o.  w),  à  Quimpr-r. 

Amsler  (Jacolj  ),  à  ScliafTIiouse. 

Valijkh  (Frédéric-Marie-Iùn manuel)  (o.  *  ),  à  \  crsaiile.- 

Dwelshauvichs-Dery  (  Vicior-Aui^iiste-Ernesl  j  ït,  à  Lié^ 

Bazin  (Henry-Emile)  (o.  *),  à  Clienôve  (Cùl(  -d'Or). 

DuHEM  (Pierre),  à  Bordeaux. 

Zeuner  (Gustav-Anton),  à  Dresde. 

HoFF  (Jacul)us-Henrieus  Van't  )  *,  à  Berlin. 

VYiTZ  (Marie-Joseph-Aimé),  à  Lille. 

N 


Section  IIÏ.  —  Astronomie  (i6). 

Lockyer  (Sir  Joseph-Norman),  à  Londres. 

HUGGINS  (Sir  William),  à  Londres. 

Stephan  (Jean-Marie-Edouard)  (o.  s;),  à  Marseille. 

AuWERS  (Arthur),  à  Berlin. 

Backlund  (Oskar),  à  Poulkova. 

GlLL  (Sir  David)  (o.  *),  à  Londres. 

Bakhuyzen  (Van  de  Sande),  à  Leyde. 

Christie  (William-Henry),  à  Greenwich  (Angleterre). 

André  (Charles-Louis-François)  *,  à  l'Observatoire  de  I^yon. 

Baillaud  (  Edouard-Benjamin)  (o.  *  ),  à  l'Observatoire  de  Toulouse. 

HiLL  (Georges-William),  à  West-Nyack. 

Weiss  (Edmund  )  (o.  *),  à  l'Observatoire  de  Vienne. 

PlGKERiNG  (Edward-Charles),  à  Cambridge  (Massachusetts). 

N 

N 

N 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.   CXLVI,  N»  1.)  2 


lO  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Section  IV.  —  Géographie  et  Navigation  (lo). 

Messieurs  : 

Teffé  (le  baron  de),  à  Rio-de-Janeiro. 

Grimaldi  (Alberl-Hoiioré-Charles)(G.  c.  *),  prince  souverain  de 

Monaco,  à  Monaco. 
Nansen  (Fridtjof)  (c.  *),  à  Bergen  (Norvège). 
Helmert  (Frédéric-Robert),  à  Polsdam. 
Colin  (le  R.  P.  Édouard-Élie),  à  Tananarive. 
Gallieni  (Joseph-Simon)  (g.  o.  «),  à  Saint-Raphaël  (Var). 
Davidson  (George),  à  San-Francisco. 
Darwin  (Sir  George),  à  Cambridge. 
Brassey  (Thomas,  Lord)  (c.  ^),  à  Londres. 
N 

Section  V.  —  Physique  générale  (lo). 

Rayleigh  (John-William  Strutt,  Lord)  (o.  *),  à  Essex. 

Blondlot  (René-Prosper)  *,  à  Nancy. 

HiTTORF  (Wilhem),  à  Munster  (Prusse). 

Van  der  Waals  (Johannes-Diderik),  à  Amsterdam. 

Michelson  (Albert-A.),  à  Chicago. 

GouY  (Georges-Louis),  à  Lyon. 

Benoit  (Justin-Miranda-René)  *,  à  Sèvres. 

Lorentz  (Hendrik-Antoon),  à  Leyde. 

Crookes  (Sir  William),  à  Londres. 

N 


SCIENCES    PHYSIQUES. 

Section  VI.  —  Chimie  (lo). 

Lecoq  de  Boisbaudran  (Paul-Émile  dit  François)  *,  à  Cognac. 

Baeyer  (Adolf  von),  à  Munich. 

RoscoË  (Sir  Henry-Enfield)  (o.  *),  à  Londres. 

Cannizzaro  (Stanislas)  (o.  *),  à  Rome. 

Ramsay  (Sir  William)  (o.  *),  à  Londres. 

Fischer  (Emil),  à  Berlin. 


ÉTAT   DE    l'académie    AU   !«'■   JANVIER    1908.  n 

Messieurs  : 

Sabatier  (Paul),  à  Toulouse. 

FORCRAND  (Hippolyte-Kobert  de),  à  Montpellier. 

Henry  (Louis),  à  Louvain. 

N 

Section  YII.   —  Minéralogie  (10). 

Gosselet  (Jules-Auguste-Alexandi.')  (o.  *),  à  Lille. 

Geikie  (Sir  Archibald),  à  Londres. 

TscHERMAK  (Gustav),  à  Vienne. 

Depéret  (Charles-Jean-Julien)  «,  à  Lyon. 

ROSENBUSCH  (Harry),  à]Heidelberg. 

Peron  (Pierre-Alphonse)  (c.  *),  à  Auxerre. 

OEhlert  (Daniel)  *,  à  Laval. 

Brôgger  (Wlademar-Christofer;,  à  Christiania. 

Heim  (Albert),  à  Zurich. 

N 

Section  VIII.  —  Botanique  {10). 

Clos  (Dominique)  *,  à  Toulouse. 

Grand'Eury  (François-Cyrille)  *,  à  Saint-Etienne, 

Treub  (Melchior)  *,  à  Buitenzorg,  près  Batavia  (Java). 

Schwendener  (Simon),  à  Berlin. 

Pfeffer  (Wilhelm-Friedrich-Philipp),  à  Leipzig. 

Sthasburger  (Edouard),  à  Bonn. 

Warming  (Johannes-Eugcnius-Beiiow),  à  Copenhague. 

Flahault  (Chailes-Henri-Marie)  *,  à  Montpellier. 

Bertrand  (Charles-Eugène)  *,  à  Lille. 

N 

Section  IX.  —  Économie  rurale  (10). 

Houzeau  (Auguste)  (o.  «),  à  Rouen. 
Arloing  (Saturnin)  (c.  it),k  Lyon. 
Pagnoul  (Aimé),  à  Arras. 
Gayon  (Léonard-Ulysse)  (o.  «),  à  Bordeaux. 
Kuehn(JuHus),  à  Halle. 


ACADKMIE    DES    SCIENCES. 

Messieurs  ; 

WiXOGRADSKi  (Serine  I.  il  Sailli- 1 'l'hTsIioii lii. 
"^'ermoeoff  (Alexis)  (c.  *),  à  Sainl-l'i''tcrsl)()i]ri;-. 
Tisserand  (Lonis-FAif^Ane)  (g.  o.  s),  à  Ynurrcsson. 
Fliche  (l^aiil  )  *.  à  \ancv. 
Heckel  (Kdoiiaid-Marie  )  (o.  w),  à  Marseille. 

Sectiox  X.  —  Anatomie  et  Zoologie  (m). 

FabiîE  (.leau-Hciui)  *,  à  Sérignaii  (Vaucluse). 

Sabatier  (Armand)  (o.  *),  à  Montpellier. 

Retzius  (Giislave),  à  Stockholm. 

Bergh  (J^iKhvig-Fuidolph-Sopluis),  à  (  lopeiiluigu''. 

Lankester  (Edwin-Ray),  à  Londres. 

I^ORTET  (Louis)  (o.  *),  à  Lyon. 

AIaupas  (Finile-François),  à  Alger. 

^  AN  Beneden  (l'^Iouard),  à  Liège. 

Metchnikoff  (Flie)  (o.  ft),  à  Sèvres. 

W  aldi:yer  (Heiiri-Guillaume-Godefroi),  à  lierliii. 

Seotiox  XI.  —  Médecine  el  Chirurgie  (lo). 

LÉPlNE  (Jacques-Raphaël)  (o.  s),  à  Lyon. 

ICxgeLMANN  (Théodor-Wilhehii  I,  à  IJerlin. 

J^EYDEN  (Frnest  von),  à  Berlin. 

Mosso  (Angelo),  à  Turin. 

Zambaco  (Démélrius-Alexandre)  (O.  *),  à  Constantinople. 

CzERNY  (Vincent-Joseph),  à  Heildelberg. 

Baccelli  (Guido).  à  Home. 

Calmette  (Lèoii-Chailes-Albert  )  (O.  «■),  à  Lille. 

N ! 

N 


COMPTES  RENDUS 

DES  SÉANCES 

DE    L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES 


SÉANCE   DU    LUNDI   (>  .lANVIEH    190«. 

PRÉSIDENCE  DK  M.  Hkmu  BECQUEREL. 


M.  A.  Chauveau,  Président  sorlanl,  l'ail  connaître  à  rAcadémie  l'état 
où  se  trouve  l'impression  des  Recueils  ([u'cUo  publie  el  les  changements 
survenus  parmi  les  Membres  et  les  Correspondants  pendant  le  cours  de 
l'année  1907. 

État  de  l'impression  des  Recueils  de  V Académie  au  i"  jamier  1908. 

Volumes  publiés. 

Comptes  irrulus  des  séances  de  l' Académie.  —  Le  Tome  CXLII  (i^''  se- 
mestre 190G)  el  le  Tome  CXLIIl  (2''  semestre  1906)  ont  paru  avec  leurs 
Tables. 

Les  numéros  de  Tannée  1907  ont  été  mis  en  distribution,  chaque  semaine, 
avec  la  régularité  habituelle. 

Volumes  en  cours  de  publication. 

Mémoires  de  l'Académie.  —  Tome  L,  Mémoire  n°  1.  Ce  Mémoire,  ayant 
pour  titre  :  Théorie  approchée  de  l'écoulemenl  de  l'eau  sur  un  déi'ersoir  à 
mince  paroi,  par  M.  T.  Boussinesq,  est  terminé.  —  Mémoire  n"  2.  Ce 
Mémoire  posthume  de  M.   Marcel  Beitraud  a  pour  titre  :  Mémoire  .sur  les 


l4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

refoulements  qui  ont  plissé  l'écorce  terrestre  et  sur  le  rôle  des  déplacements 

horizontaux  ;  les  vingt  premiers  placards  ont  été  lires. 

Mémoires  des  Savants  étrangers.  —  Tome  XXXIII.  Les  Mémoires  n°"  1, 
2  et  3  sont  imprimés;  le  Mémoire  n"  4,  dont  le  manuscrit  est  déposé,  est  un 
travail,  couronné  par  TAcadcmie,  de  M.  Hadamard,  sur  la  question  qui 
avait  été  mise  au  concours  pour  le  prix  Vaillant  de  1907. 

Changements  survenus  parmi  les  Membres 
depuis  le  \"  janvier  1907. 

Membres  décédés. 

Section  d'Astronomie  :  M.  Lœwv.  le  i5  octobre;  M.  Janssex,  le  23  dé- 
cembre. 

Section  de  Chimie  :  M.  Moissan,  le  20  février. 

Section  de  Minéralogie  :  M.  Mar«;el  Beutraxd,  le  l'i  février. 

Secrétaire  perpétuel  :  M.  Berthelot,  le  18  mars. 

Académicien  libre  :  M.  Lavs.sedat,  le  19  mars. 

Associé  étranger  :  Lord  Kelvix,  à  Glasgovs',  le  17  décembre. 

Membres  élus. 

Section  de  Chimie  :  M.  Le  Chatelier,  le  (3  mai,  en  remplacement  de 
M.  Moissan,  décédé. 

Section  de  Minéralogie  :  M.  Douvillé,  le  29  avril,  en  remplacement  de 
M.  Marcel  Bertrand,  décédé;  M.  Wallerant,  le  11  novembre,  en  rempla- 
cement de  M.  de  Lapparenl,  élu  Secrétaire  perpétuel  pour  les  Sciences  phy- 
siques. 

Secrétaire  perpétuel  :  M.  de  Lapparent,  le  t3  mai,  en  remplacement  de 
M.  Berthelot,  décédé. 

Académiciens  libres  :  le  Prince  Koland  Bonaparte,  le  4  février,  en  rempla- 
cement de  M.  Bischoffsheim,  décédé;  M.  Jixes  Tannery,  le  11  mars,  en 
remplacement  de  M.  Brouardel,  décédé;  M.  Carpextier,  le  i3  mai,  en 
remplacement  de  M.  Laussedal,  décédé. 

Membres  à  remplacer. 

Section  d'Astronomie  :  M.  Lœwy,  décédé;  M.  Jaxssex,  décédé. 
Associé  étranger  :  Lord  Kelvin,  décédé. 


SÉANCE  DU  6  JANVIER  1908.  l5 

Chans^ements   survenus  parmi  les  Correspondants 
depuis  le    i"  janvier    1907. 

Correspondants  décédés. 

Section  d' Astronomie  :  M.  Trépied,  à  Alger,   le  10  juin;   M.  Vogel,  à 
Potsdam,  le  i3  août;  M.  Asaph  Hall,  à  Annapolis,  le  22  novembre. 
Section  de  Physique  :  M.  Crova,  à  Montpellier,  le  21  juin. 
Section  de  Chimie  :  M.  Mendeleef,  à  Saint-Pétersbourg,  le  2  février. 
Section  de  Minéralogie  :  M.  Carl  Kleix,  à  Berlin,  le  23  juin. 
Section  de  Botanique  :  M.Maxwell-Tyi.den  Masters,  à  Ealing,  le  29  mai. 
Section  de  Médecine  et  Chirurgie  :  M.  Hergott,  à  Nancy,  le  4  mars. 

Correspondants  élus. 

Section  de  Mécanique  :  M.  Aimé  Witz,  à  Lille,  le- 15  avril,  en  remplace- 
ment de  M.  Boltzmann,  décédé. 

Section  d' Astronomie  :  M.  E.-C.  Pickering,  à  Cambridge  (Massachusetts), 
le  29  juillet,  en  remplacement  de  M.  Rayet,  décédé. 

Section  de  Géographie  et  Navigation  :  Sir  Cjeorge  Darwin,  à  Cambridge, 
le  23  décembre,  en  remplacement  de  M.  Bienaymê,  décédé  ;  Lord  Brassey, 
à  Londres,  le  3o  décembre,  en  remplacement  de  M.  Oudemans,  décédé. 

Section  d'Économie  rurale  :  M.  Heckel,  à  Marseille,  le  11  novembre, 
en  remplacement  de  M.  Laurent,  décédé. 

Correspondants  à  remplacer. 

Section  de  Mécanique  :  M.  Sire,  à  Besançon,  décédé  le  12  septembre  1906, 

Section  d'Astronomie  :  M.  Trépied,  à  Alger,  décédé  le  10  juin  1907; 
M.  Vogel,  à  Potsdam,  décédé  le  i3  août  1907;  M.  Asaph  Hall,  à  Anna- 
polis,  décédé  le  22  novembre  1907.' 

Section  de  Géographie  et  Navigation  :  M.  Augustin  Normand,  au  Havre, 
décédé  le  21  décembre  1906. 

Section  de  Physique  :  M.  Crova,  à  Montpellier,  décédé  le  21  juin  1907. 

Section  de  Chimie  :  M.  3Iendeleef,  à  Saint-Pétersbourg,  décédé  le 
2  février  1907. 

Section  de  Minéralogie  :  M.  Carl  Klein,  à  Berlin,  décédé  le  23  juin  1907. 

Section  de  Botanique  :  M.  Maxwell-Tvlden  Masters,  à  Ealing,  le  29  mai 
1907. 

Section  de  Médecine  et  Chirurgie  :  Sir  Burdon  Sandersosi,  à  Oxford, 
décédé  en  1900;  M.  Hergott,  à  Nancy,  décédé  le  4  mars  1907. 


l6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


RAPPORTS. 


Rapport  présenté,  au  nom  de  la  Section  de  Géographie  et  Navigation,  au  sujet 
d'un  vœu  émis  par  la  Société  de  Géographie  de  Paris,  relativement  uu-r 
dépèches  inéteorologicpies  il' Islande  ;  par  M.  IJor«>UET  de  la  Grye. 

La  Commission  centrale  de  la  Société  de  (irographie  de  Paris  a  fait 
transmettre  au  Président  de  l'Académie  des  Sciences  un  vœu  tendant  à  l'aire 
assurer  par  les  Pouvoirs  publics  l'arrivée  téléji'rapliiquc  ([uolidiennc  en 
France  des  dépêches  météorologiques  de  l'Islande  et  des  îles  Feroe. 

A  l'heure  actuelle,  .tous  les  Etats  de  l'Europe  reçoivent  ces  dépêches 
moyennant  un  abonnement  annuel  (jui  est  descendu  à  Gooo'"'.  l^a  b'rance 
seule  emprunte  les  chiffres  donnant  la  pression  barométrique  et  la  tempé- 
rature en  Islande  aux  publications  anglaises,  d'où  un  retard  de  24  heures. 

Or  les  météorologistes  savent  que  presque  tous  les  cyclones  venant  de 
l'Ouest  se  sont  fait  sentir  en  Islande  au  moins  24  heures  avant  de  frapper 
les  côtes  d'Angleterre  et  48  heures  avant  les  nôtres. 

Si  nous  avions  une  correspondance  directe  avec  l'Islande,  l'annonce  des 
coups  de  vent  serait  signalée  plus  tôt,  nos  Bulletins  auraient  une  valeur 
supérieure  et  des  sinistres  pourraient  être  évités. 

Cette  situation  n'a  pas  échappé  aux  Directeurs  du  Bureau  central  météo- 
rologique, des  demandes  pressantes  ont  été  faites  et,  s'il  y  avait  encore 
quelque  hésitation  à  assurer  ce  service,  un  vœu  de  l'Académie  montrerait 
l'intérêt  «ju'elle  prend  à  tout  ce  qui  peut,  pour  nos  marins,  diminuer  les 
dangers  de  la  navigation. 

L'Académie  adopte  les  conclusions  de  ce  Rapport. 


CORRESPOiVDAIVCE. 

M.  E.  Levasseur,  Membre  de  l'Académie  des  Sciences  morales  et  poli- 
tiques, Administrateur  du  Collège  de  France,  fait  hommage  à  l'Académie 
d'une  Notice  sur  Marcelin  Berthelot. 


SÉANCE    DU    6   JANVIER    I908.  17 

M.  le  Secrétaire  perpétuei.  annonce  à  rAcadémie  le  décès  de  M.  Asaph 
Hall,  Correspondanl  |)our  la  Section  crAslronomie. 

Lord  lÎRAssEY,   élu  Correspondant  pour  la   Section  de  (iéographie  et 
Navigation,  adresse  des  remerciments  à  rAcadémie. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

Le  27*=   Cahier   du    Skrvice    géogh\phique    de    l'.\rmée   :    Topographie 
d'exploration.  (Présenté  par  M.  Bou(piet  de  la  Grye.) 

M.  E,-E.  Bi.AisE  adresse  des  remerciments  à  l'Académie  pour  la  distinc- 
tion dont  ses  travaux  ont  été  l'objet  dans  la  dernière  séance  publique. 


ASTRONOMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  les   traris formations   de  la  comète  1907  d. 
Note  de  iVl.  Er.vest  Esclavgo.v,  présentée  par  M.  Deslandres. 

J'ai  l'honneur  de  présenter  dans  cette  Note  un  résumé  des  observations 
que  j'ai  pu  faire  à  l'Observatoire  de  Bordeaux  sur  la  comète  Daniel  (1907  d) 
pendant  les  mois  d'août  et  septembre. 

Le  ciel  s'est  montré  incomparablemenl  beau  durant  cette  période  et  j'ai 
pu  observer  la  comète  jusqu'au  17  septendjre,  alors  qu'elle  se  levait  très  peu 
de  temps  avant 4e  Soleil. 

En  dehors  des  observations  de  position,  j'ai  pu  faire  une  étude  très  atten- 
tive des  variations  qui  se  sont  produites  dans  la  forme  de  la  comète  à  rap- 
proche du  périliélie  (  l\  septembre).  Ces  variations  se  sont  montrées  assez 
caractéristiques,  comme  on  peut  le  voii'  sur  les  figures  ci-contre. 

Les  observations  ont  été  faites  par  l'œil  au  grand  équatorial  de  l'Obser- 
vatoire (o",38)  avec  un  grossissement  de  i4o  fois. 

Le  3i  juillet,  on  pouvait  dislinguer  trois  éléments  principaux  dans  la  forme  de  la 
comète:  i"  le  noyau,  très  Ijiillant,  d'un  diamètre  de  8",  avec,  à  l'avant,  du  côté  du 
Soleil,  un  éventail  d'aigrettes  {fig.  i)  étalé  à  go";  2°  la  tête,  nébulosité  sensiblement 
circulaire,  de  5' de  diamètre  environ,  entourant  le  noyau;  3°  la  nébulosité  générale 
qui  comprend  les  queues. 

C.  R.,  1908,  i"  Semestre.  (T.  CXLVl,  N«  1.)  >' 


l8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

A  partir  du  ao  août,  des  modifications  considérables  se  produisent  dans  la  région  de 

Ki;;.   1.  Fii:.  ■2. 


31  Juillet 


20  Août 


yvx\T^\'!'■^,m\w.'N^ 


la  tête  (/?.;'.  2  et  3).  La  partie  en  éventail  en  contact  avec  le  noyau   se  modifie  entiè- 
rement. Les  bords  s'ouvrent  de  plus  en   plus  et  fînissentipar  se  recourber  en  arrière; 


Fis.  3. 


S6Aout 


Fis.  4. 


30Août 


de  la  matière  nébuleuse  semble  s'en  échapper,  comme  si  les  particules  composant  les 
aigrettes,  maintenues  priiiiitiveinent  en  avant  par  une  force  ré])idsive  émanée  du 
noyau  lui-même,  cédaient  peu  à  peu  à  la  force  répulsive  solaire,  qui  devient  de  plus 
en  plus  considérable.  Le  3o  août  {/ig.  4),  ces  transformations  s'exagèrent,  et  le  7  sep- 
tembre {fig.  3),.  3  jours  après  le  passage  au  périhélie,  on  ne  distingue  plus  d'ai- 
grette. Les  transformations  de  la  tète  ont  atteint  leur  entier  développement,  qui    n'a 


Fig.  5. 


'1 


7  •^■'pteno  e 


Fis.  6. 


•16  ^epf. 


SlJuilI. 


20  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

lieu  ainsi  qu'après  le  passage  au  périhélie.  La  partie  qui  se  présenlail  le  3i  juillet 
et  encore  le  20  août  sous  forme  daigrettes  est  complèteruent  désagrégée;  la  matière 
qui  la  composait  semble  s'être  répandue  dans  la  région  des  queues,  où  elle  s'étale  en 
bandes  minces  et  brillantes.  Le  16  septembre,  la  tète  de  la  comète  conservait  encore 
cet  aspect  qui  apparaît  comme  très  stable. 

En  définitive,  il  semble  que  la  nébulosité  constituant  primitivement  les  aigrettes 
(et,  du  reste,  pouvant  provenir  du  noyau  lui-même)  a  été  progressivement  refoulée 
dans  la  région  des  queues  par  l'accroissement  de  la  répulsion  solaire,  et  ceci  explique 
pourquoi,  après  le  passage  au  périhélie,  la  comète  n'a  point  repris  ses  formes  primi- 
tives. 

MM.  Deslandres  et  Bernard,  à  Meudon,  1\L  Chrétien,  à  Nice,  ont  trouvé  que  le 
spectre  du  noyau  difl'érait  de  celui  de  la  queue.  Il  serait  intéressant  de  savoir  si  ce 
caractère  s'est  maintenu  intégralement  après  le  passage  au  périhélie.  H  est  clair  que, 
si  la  matière  avoisinant  le  noyau  s'est  répandue  dans  la  queue,  le  spectre  de  cette 
dernière  a  dû  être  profondément  modifié. 

Les  queues,  elles  aussi,  ont  subi  des  luodiUcalions  de  forme  imporLantes. 
Le  4  aoijt,  7  queues  se  distinguaient  aisémeiil  (').  Les  queues  médianes 
sont  les  plus  longues.  Toutes  sont  sensiblement  rectilignes  à  rexception  de 
l'une  d'elles,  la  plus  longue  au  centre,  qui,  primitivement  rectiligne,  se 
courbe  progressivement  et  présente  même  le  12  aoi'it  un  point  d'inflexion 
à  20'  de  la  tête;  sur  les  plaques  photographiques,  on  peut  coivipter  jusqu'à 
II  queues  le  12  août  (-). 

Le  3i  juillet,  l'angle  des  queues  extrêmes  est  de  36°  ;  le  18  aoiH,  il  est  seu- 
lement de  23":  le  faisceau  de  queues  s'est  donc  resserré.  Cela  s'explique  en 
admettant  que  le  faisceau  de  queues  était  aplati  dans  le  sens  du  plan  de 
l'orbite  de  la  comète.  La  Terre  est  passée  dans  ce  pian  le  18  août;  le  fais- 
ceau de  queues  devait  donc  à  ce  moment  se  présenter  sous  un  angle  mi- 
nimum . 


ÉLECTRICITÉ.  —  Emploi  des  flammes  comme  soupape  des  courants  alternatifs 
à  haute  tension .  Note  de  M.  André  Cathiakd,  présentée  par  M.  Lippmann. 

Si  l'on  présente  à  une  flamme  ne  contenant  aucun  corps  conducteur 
solide  en  suspension  deux  électrodes  quelconques,  l'une  de  surface  très 
petite  par  rapport  à  l'autre  (section  d"uu  lil  ou  irune  lige)  et  toutes  les  deux 

(')   Voir  ma  Note  Sur  la  comète  1907  d  [Comptes  rendus,  19  août  1907). 
(")  Photographie  faite  à  l'Observatoire  de  Bordeaux  le  12  août,  par  M.  Godard,  avec 
une  pose  de  45  minutes. 


SÉANCE    DU   6   JANVIER    1908.  21 

reliées  à  une  source  alternative  à  haute  tension,  on  constate  le  passage  d'un 
courant  de  même  sens,  allant  à  travers  la  flamme  de  la  grande  électrode 
vers  la  petite. 

Le  phénomène  est  très  accentué  si  Ton  prend  comme  petite  électrode  un 
conducteur  de  forme  effilée. 

Dans  ces  conditions,  il  se  produit  dans  la  (lamme  une  sorte  d'arc  très  peu 
lumineux  et  dont  le  point  de  contact  sur  la  grande  électrode,  qui  est  positive, 
est  en  mouve aient. 

Les  expériences  ont  porté  sur  plusieurs  sortes  d'électrodes  et  de  flammes,  hydrogène, 
alcool,  gaz  d'éclairage,  et  en  particulier  sur  cette  dernière  obtenue  par  un  bec  Mecker 
de  3oo'  à  l'heure,  avec  électrodes  en  charbon  graphitique.  La  petite  surface  était  con- 
stituée par  la  seclion  cylindrique  d'une  baguette  de  charbon  de  5"""  de  diamètre.  Ten- 
sions de  2000  à  10000  volts  obtenues  par  un  transformateur.  Fréquence  :  ^o  périodes  par 
seconde.  Distance  entre  électrodes  variant  de  5"""  à  10"™,  dans  le  même  plan  ou  dans 
des  plans  dillérenls  perpendiculaires  à  la  flamme. 

Si  l'on  relirait  la  petite  électrode  de  la  flamme,  le  phénomène  restait  le  même  jus- 
qu'à devenir  nul  lorsque  cette  électrode  était  trop  éloignée. 

L'intensité  moyenne  du  courant,  mesurée  par  un  ampèremètre  à  cadre  mobile,  n'a 
jamais  dépassé  o,o3  ampère.  Au-dessus  il  y  avait  formation  d'arc  brillant  avec  trans- 
port de  carbone  solide,  et  le  phénomène  cessait. 

Des  relevés  oscillographiques  n'ont  pas  encore  été  effectués,  mais  disons  de  suite,  à 
titre  de  renseignement,  que  le  courant  était  suffisamment  de  même  sens  pour  permettre 
l'obtention  de  dépôts  galvaniques. 

Enfin,  pour  une  distance  d'électrodes  donnée,  si  l'on  diminuait  la  tension, 
l'intensité  du  courant  diminuait,  puis  le  pliénomène  s'inversait.  On  était 
alors  retombé  dans  les  expériences  de  Hanckel  ('). 


PHYSIQUE.  —  Contribution  à  l  étude  de  la  formation  de  certaines  pierres  pré- 
cieuses de  la  famille  des  Alumirtides.  iNote  de  M.  F.  Iîokdas,  présentée 
par  M.  d'Arsonval. 

Nous  avons  signalé  dans  une  de  nos  précédentes  Notes  (")  que  le  change- 
ment de  couleur  des  corindons  sous  l'inlkicnce  du  bromure  de  radium  à 
haute  activité  ne  pouvait  être  attribué  à  des  phénomènes  d'oxydation, 
puisqtie  ces  changemcnls  de  couleur  se  manifestaient  avec  au  moins  autant 

(')  Verdet,  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  1860,  etc.;  Moreau,  Id.,  igoS; 
Seme\ov,  /(/.,  1904. 

(■-)  Comptes  rendus,  1907,  11"  20. 


2  2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

de  rapidité  et  d'intensité  dans  l'azote  liquide  qu'à  la  température  ordinaire. 

Il  nous  a  paru  intéressant  d'étudier  l'action  du  radium  sur  les  corindons 
à  des  températures  supérieures  à  loo". 

L'expérience  serait  assez  délicate  à  réaliser,  car  le  bromure  de  radium  perd 
rapidement  son  activité  sous  Tinfluence  de  la  chaleur,  et,  comme  il  faut  que 
le  sel  de  radium  soit  en  contact  avec  la  pierre,  le  problème  paraît  donc  diffi- 
cile à  résoudre. 

Avant  de  nous  aventurer  dans  cette  voie  et  risquer  de  détériorer  pour  un 
certain  temps  plusieurs  milligrammes  de  radium  à  haute  activité,  nous  avons 
étudié  de  plus  près  l'action  de  la  chaleur  sur  les  corindons  colorés  artificiel- 
lement par  le  radium  et  des  corindons  jaunes  (topaze  orientale). 

Nous  n'avions  pas  constaté  de  changements  notables  de  coloration  lors  de 
nos  premières  expériences  ('  ):  les  pierres  n'avaient  été  soumises  à  l'action 
de  la  chaleur  d'une  ilamme  d'un  jjrùleur  Mecker  que  pendant  quelques 
minutes  seulement;  en  sera-l-il  de  même  si  l'on  prolonge  celte  action  pen- 
dant plusieurs  heures? 

L'expérience  consiste  à  niainlenir  un  corindon  jaune  ;i  une  température  de  3oo° 
pendant  un  certain  temps;  on  y  arrive  très  aisément  en  plaçant  la  pierre  dans  un  bain 
d'alliage  de  plomb  et  d'étain  dont  la  température  est  maintenue  constante  à  l'aide  d'un 
régulateur  Schlœsinj;.  La  pierre  flotte  sur  le  bain;  on  la  recouvre  alors  d'un  morceau 
de  carton  d'amiante,  afin  de  l'isoler  complètement  en  la  maintenant  à  la  température 
voulue. 

Après  3  heures  de  chauffage  le  corindon  jaune  pâlit,  et,  au  bout  de  4  heures,  il  a  re- 
pris sa  transparence  et  sa  coloration  primitives. 

Cette  expérience  a  été  refaite  avec  des  topazes  d'Orient,  et  le  résultat  a 
été  identique.  Une  température  prolongée  de  3oo"  fait  donc  disparaître  la 
couleur  jaune  des  corindons  jaunes  artificiels,  ainsi  (pic  la  coloration  des 
corindons  jaunes  naturels. 

Cette  propriété  qu'ont  certains  corindons  colorés  de  revenir  à  leur  cou- 
leur |irimitive  sous  l'inlluence  de  la  chaleur  peut  être  utilisée  pour  repro- 
duire certaines  pierres  précieuses,  comme  le  corindon  vert  ou  émeraude 
d'Orient. 

Cette  pierre  d'une  extrême  rareté  n'est,  à  notre  avis,  qu'un  corindon 
bleu  ou  saphir  dont  la  coloration  bleue  aurait  été  exactement  neutralisée 
par  du  jaune  produit  par  la  radioactivité  du  sol. 

Cette  hypothèse  se  vérifie  par  l'expérience.    Si   l'on  snumet  un   saphir  a  l'action  du 


(')   Complet  rendus,  t.  (jXIV,  p.  711 


SÉANCE  DU  b   JANVIER  1908  23 

radium,  il  passe  peu  à  peu  au  vert.  Mais,  comme  il  est  très  difficile  de  doser  exacte- 
ment la  quantité  de  jaune  nécessaire  pour  faire  passer  la  pierre  du  bleu  au  vert,  il 
arrive  que  le  plus  souvent  on  dépasse  le  but,  et  la  pierre  prend  alors  une  teinte  vert 
clion  peu  agréable.  Si  l'on  utilise  la  propriété  qu'ontjles  corindons  de  revenir  à  leur 
couleur  initiale  sous  l'inllueuce  d'une  élévation  de  température,  on  peut,  avec  un  peu 
de  pratique,  enlever  par  la  chaleur  l'excès  de  couleur  jaune  (les  saphirs  comme  les 
rubis  ne  sont  pas,  bien  entendu,  modifiés  par  la  chaleur)  et  obtenir  des  corindons  d'un 
l)eau  vert,  c'est-à-dire  l'émeraude  d'Orient. 

Ces  expérience.s  semblent  donc  bien  prouver  que  les  topazes  d'Orient, 
par  exemple,  n'étaient  pas  colorées  au  moment  de  leur  formation.  Cette 
coloration  jaune  a  été  fort  vraisemblablement  produite  plus  tard  sous  l'in- 
fluence de  la  radioactivité  du  sol. 

Nous  avions  montré  que,  parmi  les  radiations  émises  par  le  radium,  les 
rayons  a  devaient  être  laissés  de  côté,  puisqu'ils  ne  traversent  pas  l'enve- 
loppe en  verre  du  tube  contenant  le  radium  ;  nous  avons  fait  voir  que  les 
rayons  X,  analogues  aux  rayons  y,  agissaient  sur  les  corindons;  il  nous  res- 
tait à  étudier  l'action  des  rayons  fi,  analogues  aux  rayons  cathodiques. 

Nous  avons  employé,  en  le  modifiant,  l'appareil  que  nous  avons  décrit 


avec  M.  d'Arsonval  (' )  pour  produire  le  vide  à  l'aide  des  basses  tempé- 
ratures. 

Nous  avons  supprimé  l'ampoule  de  Crookes  qui  nous  servait  de  manomètre  et  nous 
l'avons  remplacée  par  un  tube  de  verre  dont  l'anticathode  horizonlale  est  fixée  au 
sommet  d'un  bouchon  en  verrejrodé  soigneusement  après  le  tube. 


(•)   Comptes  rendus,  t.  G\L11I,  p.  567. 


2  4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

En  se  servant  d'azote  liquide  et  suivant  la  technique  que  nous  avons  indif|uée,  on 
obtient  en  peu  d'instants  un  vide  suffisant  pour  produire  le  bombardement  calliodique 
sur  la  pierre  placée  dans  la  capsule  en  platine  iridié. 

Mais,  comme  l'élévation  de  température  pourrait  nuire  à  l'expérience  d'après  ce 
que  nous  venons  de  dire  plus  haut,  on  peut,  soit  en  déviant  le  pinceau  cathodique  avec 
un  aimant,  soit  en  interrompant  fréquemment  le  courant  de  la  bobine,  obtenir  un 
bombardement  efficace  sans  élévation  de  température.  On  peut  aussi  introduire  la 
pierre  dans  le  tube  de  telle  façon  qu'elle  soit  protégée  par  la  capsule  contre  le  bom- 
bardement direct. 

L'expérience  a  montré  que  les  corindons  incolores  ne  passent  pas  au 
jaune  comme  cela  a  lieu  avec  les  rayons  X,  d'autre  part,  que  les  corindons 
jaunes  conservent  leur  couleur.  Ces  faits  démontrent  que  les  rayons  catho- 
diques, analogues  aux  rayons  p  du  radium,  sont  sans  action  sur  les 
corindons. 


ACOUSTIQUE.   —   Sur  les  harmoniques  d'un  corps  vibrant.   Note 
de  MM.  G.  SizES  et  G.  Massol,  présentée  par  M.  ,].  YioUe. 

L'accord  de  septième  mineure  harmonique  de  dominante,  celui  qui  est 
constitué  par  les  sons  4,  5,  6  et  7  de  l'échelle  harmonique  naturelle,  est  le 
plus  puissant  auxiliaire  pour  déterminer  une  tonalité  musicale.  Cette  puis- 
sance lui  vient  de  la  tendance  résolutive  du  son  7  qui  oblige  la  conclusion 
de  cet  accord  sur  celui  de  tonique. 

C'est  sa  découverte  auditive  et  son  emploi  par  Monteverde  au  début  du 
xvn^  siècle  qui  révolutionnèrent  la  musique  d'alors  et  créèrent  l'art  musical 
inoderne,  lequel  est  caractéinsé  par  l'emploi  des  harmonies  résolutives  ('). 

Nous  poserons  en  principe  que  la  fonction  résolutive  du  son  7  n'existe 
que  lorsque  celui-ci  est  associé  avec  le  son  fondamental  (-)  de  l'échelle  ou 

l'une  de  ses  octaves  avec  lesquelles  il  est  dans  les  rapports  -  ,  ->  y >  •  •  ■■ 


(')  La  démonstration  en  fut  faite  par  Cornu  et  Mercadier  en  iSôg  {Comptes  ren- 
dus, t.  LXVIII,  p.  Soi  et  ^1!^). 

(^)  Comme  il  pourrait  v  avoir  amphibologie  entre  le  son  fondamental  de  l'échelle 
(son  i)  et  le  son  fondamental  des  physiciens  (qui  donne  sa  hauteur  au  son  complexe), 
nous  proposons  d'appeler  son  prédominant  le  fondamental  des  physiciens  el  de 
réserver  le  nom  de  son  fondamental  au  son  i  de  l'échelle,  c'est-à-dire  à  celui  dont  la 
hauteur  est  un  sous-mulliple  exact  de  la  hauteur  de  tous  les  autres  sons  partiels. 


SÉANCE    DU   6   JANVIER    I908.  25 

Partant  de  ce  principe  et  nous  reportant  à  noire  précédente  Note  ('),  nous  sommes 
amenés  à  conclure  que  les  rapports  liarmoniqnes  de  la  série  des  sons  donnés  par  le 
diapason  ulf,  étudié  ne  permettent  pas  de  considérer  le  son  le  plus  grave  trouvé,  wi_v, 
comme  son  fondamental  (ou  son  1)  de  l'échelle  générale, 

Au  point  de  vue  purement  physique,  on  peut  remarquer  i|ue  les  sons  «ulj  et/ia^j, 

en  rapport  respectivement  de  tierce  mineure  liaimonique  ^  et  de  quarte  -=  avec  m<_3, 

ne  peuvent,  en  ce  (|ui  concerne  leur  hauteur,  èlie  exprimés  par  un  nombre  entier  à 
l'aide  du  son  utn. 

D'autre  pari,  au  point  de  vue  purement  musical,  nous  sommes  obligés  de  consi- 
dérer mi'_.^  comme  étant  le  son  7  d'une  fondanjcntale  inconnue  dont/a_3  serait  une 

g 
des  octaves  supérieures;  ces  deu\  sons  (/fl-3  et  mit^)  étant  dans  le  rapport  -■ 

Les  trois  sons /a,  ut,  mi',  ramenés  dans  une  même  octave,  ne  sont  autres  que  trois 
notes  caractéristiques  de  l'accord  de  septième  mineure  harmonique  de  dominante  {fa) 
du  t  )n  de  si^  majeur. 

D'autre  part,   la    présence  de   la  quinte  de  mi\  qui  est  sil,,  en  fonction   aussi   de 

septième   harmonique  avec  ut _i  et  «/_.,   (  rapports  2  et  y  ) ,  ne   peut   s'expliquer   que 

quand  sjt;,  intervient  comme  vingt  et  unième  h;iimonique  d'une  échelle   dont  le   son 
fondamental  estya_,. 

Par  suite,  nous  sommes  amenés  à 'considérer  une  loi  plus  générale  et  plus  simple 
que  celle  de  Chladni,  une  loi  d'après  laquelle  les  sons  de  l'échelle  harmonique  naturelle 
sont  entre  eux  comme  la  série  des  nombres  entiers.  Tous  les  sons  produits  par  un 
corps  sonore  doivent  être  des  multiples  entiers  du  véritable  son  fondamcHtal,  ou  son  1. 
Dans  la  léalité  les  séries  de  sons  produites  par  les  corps  sonores  ne  sont,  en  général, 
que  des  échelles  incomplètes. 

En  appliquant  cette  théoi'ie  à  la  série  de  sons  reproduite  ci-après,  nous 
avons  dij  admettre  qu'elle  avait  comme  son  1  la  vibration  fondamentale 
hypolhélique/a_,,  faisant  ^  de  vibration  double.  Dans  ce  cas  ïiil^,  (le  plus 
grave  qui  s'est  inscrit)  fait  fonction  de  sixième  barmonique  de  l'échelle 
générale  elles  autres  sons  (')  se  classent  naturellement  avec  leurs  rapports 
exacts. 

C'est  la  démonstration  de  la  thèse  soutenue  par  M.  Camille  Saint-Saëns 
dans  son  volume  Harmonie  et  mélodie. 


(')   Voir  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  1907,  p.  872. 

(-)  Du  moins  ceux  que  nous  avons  pu  obtenir,   l'insuffisance  des  vitesses  de  notre 

enregistreur  ne  nous  ayant  pas  permis  de  pousser  plus  loin  l'étude  des  sons  suraigus, 

dont  les  fines  dentelures  des  courbes  permettent  de  pressentir  l'existence.  Les  vitesses 

avec  lesquelles  ces  expériences  ont  été  faites  sont  de  :  un  tour  en  i,  10  et  60  secondes. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  1.)  4 


a6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Classification  des  sons  de  l'échelle  partielle  donnée  par  un  diapason  til„, 
dans  /échelle  générale  de  fa--,. 

Noms  des  sons (/«-t)     "'-4     "'-^     ^'-3    /«-s     £f-3     "l—i  /"-s     "<-i      ^'-i     £^-i 

Nombre    de    vibra-)     lv\          ^„          ^,         ^,^      5,,         ^„         g,.  ,^vi       jgv        ^'^.        ^8' 

lions (     \3/ 

Ordre    des     harmo-  ) 

niques  et  rapports  '       (1)            6           \y.          \!\          16         21         24  82          48         72           84 

à  la  fondamentale.  ] 

ut^      fa^       solo       ut,       sol,       sol*       ut,       ré,       soif,  «';       si,       ut,       ut\       ij, 

32>'      42^1       48^       (u--       \)ir       100"      T28>      i4o^'     200*-  224'-    240'    256"    266"!    280' 

96        128        i44        192       288       3oo       384      420.      600  672      720     768       800      840 

soif         iitl         ré;          sol*         sii  ut-,          utt            ré^         ré_^ 

4oo''       533'' i      600"        800'       960'  1024'-      loGô"!     II 20'     2240'' 
1200        1600       1800       2400       2880      3072        3200        336o      6720 


CHIMIE  OKGA.Mni:E.   —  Nouveaux  homologues  de  l'acide  diglycolique. 
Note  de  MM.  E.  Ju\gfi,eisch  et  M.  (ioDr-iioT. 

T.'étude  de  l'acide  dilactylique  nous  a  conduits  à  préparer  les  premiers 
homologues  de  l'acide  diglycolique.  La  connaissance  de  cette  série  de  coin- 
posés  présentant  des  faits  d'intérêt  général,  nous  avons  cru  devoir  examiner 
quelques  homologues  plus  élevés. 

1.    Acide  0C-liTHY[,-a,-MÉTinLDIGLYCOI.IQUE 

COMl  -  CH{CH^— GH')  -  O  -  CH(CIi')  -  CO^H. 

(ai  •  la,! 

—  L'élher  diélliylique  de  cet  acide  s'obtient  [lar  l'aclion,  en  liqueur 
éthérée,  de  molécules  égales  d'a-bromobutyrate  d'élhyle  et  de  lactate 
d'éthyle  sodé  (Comptes  rendus,  t.  CVI.IV,  p.  97*)  el  I.  C\LV,  p.  70). 

L'a-éthjl-cx,-mélhyl//i^^'lycoia/r  dié/hyli(/ue  est  lui  liquide  à  odeur  étliérée,  inso- 
lui>le  dans  l'eau,  bouillant  à  i.iu"  (Il  =o"',025);  sa  densité  a  16"  est  1,0774.  Saponifié 
|)ar  la  soude  alcoolique,  Il  donne  le  sel  neutre  de  sodium  correspondant,  qui  se  préci- 
pite cristallisé  lorsqu'on  ajoute  de  l'alcool  à  la  liqueur  concentrée,  (^e  sel,  traité  par 
un  léger  excès  d'acide  sulfurlipie  dilué,  fournit  l'acide  libre,  que  l'on  evlrait  au  moyen 
de  l'éllier.  Ce  dernier,  séché  au  sulfate  de  sodium,  donne,  par  évaporalion,  un  liquide 
sirupeux  qui,  dans  une  almo>j)liére  sèche,   cristallise  en   giande  partie.   Les  cristaux 


SÉANCE  DU  ()  JANVIER  1908.  27 

essoiés  sont  1res  snlubles  dans  l'eau,  l'alcool  et  l'clher.  moins  solubles  clans  la  benzine 
froide;  dissous  dans  ce  dernier  liquide  chaud,  ils  se  déposent,  par  refroidissemenl,  en 
petites  aiguilles  fusibles  à  69°.  Les  sels  sont  tirs  solubles  dans  l'eau;  le  sel  acide  de 
magnésium  cristallise  nettement. 

Par  distillation  dans  le  vide,  vers  i4o"-i  "io",  l'acide  libre  perd  de  l'eau  et 
se  transforme  partiellement  en  anhydride.  La  même  déshydratation  est 
réalisée  complèteinent  par  l'action  du  chlorure  acétique  bouillant;  on  isole, 
par  distillation,  Vanhydride  •j.-éthyl-'j.^-inélliyldiglycoiique 


CH^-CH- 

-GO 

/ 

\ 

0 

0 

\ 

/ 

CH^-CH- 

-GO 

(«i) 

Celui-ci  est  un  licpiide  mobile,  à  odeur  ])iquante,  bouillant  à  i2,5°-i3o'' 
(H  =  ()'", 020);  sa  densité  à  16°  est  i,i.j:')6;  traité  par  l'eau,  il  régénère 
l'acide. 

En  soumettant  ra-éthyl-a|-méthyldiglycolate  diéthylicjue  à  l'action  de 
l'ammoniaque  alcoolicjue,  le  diamide  correspondant , 

AzH^-  GO  —  CH  (CH^-  CH')  _  O  -  GH(GH^)  -  GO  -  AzH-, 

se  forme  peu  à  peu;  il  cristallise  après  évaporation  de  la  liqueur.  Il  constitue 
des  fines  aiguilles,  fusibles  à  \\o'^-i\i°. 

II.   Acide  xa-DiMÉ'rHYL-a,-MÉTHyLDiGLvcoLiQUE 

GO^H  _G{GtP)2—  O  -  GIKGH')  -  GO=H. 

—  Il  est  isomère  du  précédent  et  s'obtient  d'une  manière  analogue,  sous 
forme  d'éther,  par  l'action  de  l'a-bromo-isobutyrate  d'éthyle  sur  le  lactatc 
d'éthyle  sodé.  Le  rendement  est  inférieur  à  celui  des  réactions  fournissant 
les  homologues  précédents. 

L't-tlier  neutre  ac/.-dimélhyl-o'.^-inéthyldiglYeolique  est  un  liquide  mobile,  inso- 
luble dans  l'eau,  de  densité  1,0607  ^  '^"j  présentant  une  odeur  élhérée,  bouillant 
entre  iSo"  et  iSô"  (H  ^o"',025).  Il  donne,  pai- saponification,  un  sel  neutre  de  sodium 
qui  fournil  ensuite  l'acide  libre. 

L'acide  «a-dimélliyl-a,-méthyldiglycolique  n'a  pu  être  obtenu  cristallisé.  Aban- 
donné pendant  plusieurs  mois  dans  le  vide  sec,  il  est  resté  sirupeux.  L'analyse  acidi- 
mélrique  du  corps  desséché,  ainsi  que  l'analyse  des  sels  de  sodium  ou  de  zinc,  éta- 
blissent cependant  sa  composition. 


28  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

D'ailleurs,  lorsqu'on  le  dé'-hyclrale  par  \k  clilorure  acétique  liouillant,  on  obtient 
l'anhydride  aa-diméthyl-anx-méthyldiglycoliciiie, 

la 

((;ii')^=c  -  co 
/  \ 

O  O; 

/ 

CH^— cn-co 

ia>i 

celui-ci  est  un  liquide  mobile,  bouillant  à  ii2''-ii6"  (H^o^iOao),  de  densité  i,i53i 
à   i6".  Hydraté  par  l'eau,  il-fournil,  en  quanlilé  tliéoiiciue,  l'acide  correspondant. 

Le  ïel  neutre  de  SQdium  est  très  soluble  dans  l'eau,  insoluble  dans  l'alcool  ;  celui-ci 
le  précipite  en  fines  aiguilles.  Le  sel  de  zinc  est  amorphe,  assez  soluble  dans  l'eau, 
beaucoup  moins  soluble  dans  l'alcool. 

Le  dia m ide  a. a-dim éthyl-c/.x-ni éthy Idiglyco liq ne. 

Az H^  —\:0  -  C I  Cll')^  -  O  —  CH  ( L'Ai' )  —  CO  -  AzH^, 

s'obtient  comme  son  isomère  précité,  auquel  il  ressemble.  Il  cristallise  en  petites 
lamelles  incolores,  fusibles  vers  ijo",  après  raïuollissenienl. 

III.  Acide  a-lSOPROPYL-a,-MÉTHYLDIGLYCOLIQUE, 

CO-H  -  CH[CH  =  (CH^)^]  -  O  -  Cll(CH^)  —  CO-'H. 

lal  (a,) 

—  L'élher  diélhylique  de  cet  acide  résulte  de  l'action  de  ra-bfoino-isovalé- 
rianate  d'éthyle  sur  le  lactate  d'éthyle  sodé.  Le  rendement  est  ici  beaucoup 
plus  faible,  par  suite  de  réactions  secondaires,  donnant  l'acide  acrylicjue  et 
principalement  Facide  diméthylacrylique. 

Cet  éther  est  un  liquide  de  densité  1,0398  à  16";  il  est  incolore  et  inso- 
luble dans  l'eau;  il  bout  à  1  37"-i4o°  (H  =o'",oi'")). 

IV.  Acide  LiLAcrvLiyi  e, 

CO'H  —  ClliCH^)  -  O  -  CH(CH')  —  CO^H. 

—  Nous  avons  décrit  aiilérieiirement  cet  acù/e  ixy. ^-dimrl livlfli glycolique  ou 
acide  dimélhyldigly colique  symétrique  (^Comptes. rendus,  t  CXLIV,  p.  979). 
Par  transforniatiou  en  sel  de  brucine,  nous  l'avons  séparé  en  deux  acides 
actifs  cristallisés  :  le  sel  de  brucine  de  l'acide  droit  est  beaucoup  moins 
soluble  (|ue  celui  du  gauche.  Les  sels  de  magnésium  de  l'acide-^/,  de  l'acide-/ 
et  dei'acide-(c^-l- /)  sont  nettement  cristallisés;  les  pouvoirs  rotatoires  des 
deux  premiers  sont  relativement  considérables;  d'ailleurs  les  deux  activités 


SÉANCE    DU   6   JANVIER    1908.  29 

opposées  de  ces  acides  sont  telles  que  les  pouvoirs  rolatoires  de  leurs  sels  de 
brucine  diffèrent  d'une  ([uinzaine  de  degrés. 

D'autre  part,  notre  méthode  synthétique  permet  de  produire  des  acides 
dilactyliques  actifs  d'un  autre  genre.  Par  exemple,  l'action  de  l'a-bromo- 
propionale  d'éthylc  racémique  sur  le  laclate  d'éthyle  droit  sodé  nous  a 
fourni  un  éther  dilaclylique  actif  (a,, ^  —  '|(>")  dont  l'acide  est  cristallisé  el 
forme  un  sel  de  sodium  lévogyre  («1,=  —  120°).  L'intervention  du  sodium 
n'altère  donc  pas  l'activité,  dans  les  conditions  adoptées,  et  la  méthode  est 
susceptible  de  fournir  des  corps  actifs  très  variés;  nous  en  poursuivons 
l'application. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Mécanisme  des  transpositions  phénylicjues  chez  les 
iodhydrines  et  les  glycols  aiomaliques.  Note  de  M.  Marc  Tikfexeau,  pré- 
sentée par  M.  Haller. 

L'étude  des  diverses  transpositions  pliényliques  m'a  conduit  antérieure- 
ment à  établir  les  conclusions  suivantes  (')  :  seuls  sont  susceptibles  de 
fournir  des  transpositions  moléculaires  au  cours  de  leur  transformation  en 
aldéhydes  ou  cétones  : 

1°  Les  a-glycols,  a-chlorhydrines  et  oxydes  d'éthylène  tétrasubstitués 
(^transpositions  pinacolif/i/rs)  ; 

2"  Les  glycols  polysubstitués  aromaticpics  de  formules  générales 

Ai-CH01I-C0H(^|^,  el         Ar  -  CHOH  -  CHOH  -  Ar', 

et  les  haloliydrines  aromatiques  de  formules  générales 

Ar(K)  =  C(OIi)-CHX  — R'         et         Ar  —  CHOH  -  (^X  =  RR', 

c'est-à-dire  en  définitive  tous  les  composés  glycols  ou  haloliydrines  aroma- 
tiques qui,  lors  de  leur  tiansformation  en  aldéhydes  ou  cétones,  conservent 
au  voisinage  du  CH'  leur  oxygène  oxhydryVique  (transpositions  p/iëny- 
/ir/iies). 

Malgré  leur  précision,  ces  conclusions  n'ont  pas  toujoui's  été  exactement 
inler[)rétées  ;  bien  que  l'expression  :  seu/s  sont  susceptibles  de  fournir  des 
transpositions,   etc.,  ne   soif  pas   équivalente   de  :  fournissent   toujours  des 

(')     (/(/(.  (le  Cliim.  et  (If  P/ijfi.,  S'  série,  l.  \,  p.  SyS. 


3o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Iranspositions,  etc.,  MM.  Houben  et  Fiihrer  liront  tout  récemment  (/>. 
Chem.  Ges..  t.  XL,  p.  499i^  attribué  arliitrairement  une  règle  générale 
d'après  quoi  tous  les  a-glycols  et  a-chlorhydrines  qui,  après  élimination 
d'eau  ou  d'iiydracide,  ont  conservé  leur  oxhydryle  au  voisinage  du  groupe 
phényle,  doivent  nécessairement  subir  une  transposition  moléculaire. 

Je    croyais    bien    cependant   avoir  assez    souvent    montré  dans   quelles 
mesures  les  transpositions  moléculaires  sont  conditionnées  par  la  nature  du 

réactif  Ç). 

Ainsi,  pour  ce  qui  est  des  halohydrines  telles  cpie  A  r—CHOH  —  CMX  —  R, 
i'ai  toujours  insisté  (  -)  sur  ce  fait  (pie  certains  réactifs  les  transforment  en 

oxydes  d'éthvlène  sans  migration 

-  HX 

Âr-CHOH-CHX-CH^ ^  Ar  -CH-CH-GHS 

\/ 
O 

et  d'autres  en  aldébydes  avec  migration 

— HX  /CHO 

Ar-CHOH-CHX-CH' >  Ai— CH^^^j^   . 

Également,  pour  ce  qui  concerne  les  éthers  oxydes  correspondants 

Ar- CH(OR)  — GHX-R, 

i'ai  pu  signaler  les  diflérences  d'action  produites  par  divers  réactifs  (')  :  les 
uns  (réactifs  tianspositeurs  :  HgO,  NO' Ag,  Ag'O)  provoquent  la  migra- 
tion du  ladical  aromatique 

—  HX  /Ar 

Ai— CH(OR)— eux  — R  >  CH(OR)  =  CH(^j^  , 

les  autres  ('K(;)H  alcoolique,  éthylates  alcalins)  éliminent  une  molécule 
d'hydracide  sans  transposition,  non  seulement  avec  les  dérivés  de  l'ané- 
tliol  ('')  comme  l'ont  réalisé  autrefois  Wallacb  et  Pond, 

-111 
OCIP-  C''>H'-CH(OR)-CilI  — CH' ^  0CH3-C'^Il*-C(0R)  =  CII-CtP, 


(')  Je  ne  crois  pas,  comme  MM.  Houben  el  Fiiiiier,  que  la  natuie  du  solvant  inter- 
vienne, puisque  j'ai  pu,  en  solution  alcoolique,  transposer  par  Ag-0  les  alkyliodhv- 
drines  du  styrolène  en  phénylacélaldéhyde;  de  même  la  nature  de  l'Iialogène,  quoique 
souvent  spi-cifique,  peut  quelquefois  être  indiflérente. 

(•■^)  Comptes  rendus,  1.  CXLIII,  p.  685.  —  Ann.  de  C/iim.  et  de  Phys.,  8"  série, 
t.  X,  p.  371  et  377. 

(»)  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  SgS;  Bull.  Soc.  chini.,  4"  série,  t.  I,  p.  1212. 

(')  Loc.  cit. 


SÉANCE  DU  G  JANVIER  1908.  3l 

mais  encore  avec  les  dérivés  du  styrolène  (  '),  comme  récemment  l'ont  réa- 
lisé avec  la  chlorhydrinc  correspondante  MM.  Houben  et  Fiihrer, 

-HI 

CH»— CH(OK)— CH  =  I  >  CH*— C(OR)  — CH2. 

C'est  grâce  à  ces  diverses  réactions,  qiif  j'ai  pu  établir  le  mécanisme  des 
transpositions  des  iodliydrines  aromatiques  (par  élimination  de  HI  sur  un 
même  carbone)  et  proposer  une  interprétation  (forma lion  intermédiaire 
d'oxydes  diéthyléniques)  rendant  compte  de  la  nécessité  des  transpositions 
chez  les  glycols  de  formules  générales 

Ar-CHOH-CHOH-Ar'     et     Ai  — CHOH  —  C(OH  )/|^,. 

Parmi  ces  derniers  un  seul  glycol,  le  triphénylglycol,  fait  encore  exception; 
nous  avons  constaté,  M.  Dorlencourt  et  moi,  que,  par  chauffage  avec  l'acide 
sulfurique  au  quart,  ce  glycol  se  transforme  non  pas  en  Iriphéuylacétaldéhyde 
mais  en  un  composé  C-"H'"0  fusibleà  i:)G",  entièrement  identique  au  corps 
que  Biltz  (-)  considère  comme  un  alcool  vinylique  stable:  l'alcool  tripiié- 
nylvinylique.  Si  la  constitution  adoptée  par  Biltz  est  exacte,  la  stabilité  de 
cet  alcool  vinylique  permettrait  d'expliquer,  dans  une  certaine  mesure, 
comment  les  autres  glycols  peuvent  éliminer  H'O  en  fournissant  des  oxydes 
diéthyléniques  alors  que  le  triphénylglycol  éliminerait  IPO  en  passant  à 
l'étal  d'alcool  vinylique  plus  stable;  toutefois,  les  recherches  que  nous  avons 
entreprises  pour  préciser  la  constitulion  dn  composé  C-°H"''<)  ne  sont  pas 
encore  terminées. 

En  ce  qui  concerne  l'interprétation  des  Iransposi lions  des  glycols  par  for- 
mation d'oxydes  diéthyléniques,  j'avais  pensé  qu'en  traitant  un  monoélher 
tel  que  C«H^  -  CH(  OCH^)  -  C(OH)(CH')^  on  obtiendrail  un  composé 
méllioxystyrolénique  sans  transposition  : 

C«1F— ClI(OCtP)  — C(OH)(CH')-  -^11—^  C«H^-G(OCH')  =  C(CIP)^ 

Or  nous  avons  constaté,  M.  Dorlcncoui  l  et  moi,  qu'il  ne  se  forme  aucu- 
nement le  conqwsé  styrolénique,  mais  qu'il  se  produit  la  même  transposi- 
tion en  dimélhylphénylacétaldéhyde  qu'avec  le  glycol  correspondant  (^)  : 

C«H^-CH(OCH')-C(OII)(GH^)-^  ^OPOt^  ^^^^^/C^^H^ 


(')  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  81 1. 

C)  Biltz,  D.  cliem.  Ges.,  t.  XXXll,  p.  600. 

(')  TiFFENBAU  et  Dorlencourt.  Comptes  rendus,  t.  CXLIII,  p.  1292. 


32  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

En  résumé,  si  le  mécanisme  des  transpositions  des  iodhvdrincs  du  type 
général  Ar(R)  =  C(OH)  -  CHI  -  R'  paraît  définitivement  étahli,  Tinter- 
prétalion  du  mécanisme  des  transpositions  des  glycols  aroraati(jues  par 
formation  d'oxydes  diéthyléniques  ne  doit  être  considérée  que  comme  pro- 
visoire. 


HISTOLOGIE.  —  Structure  de  la  substance  fondamentale  du  cartilage  hyalin. 
Note  de  M.  Éd.  Réitérer,  présentée  par  M.  E.-L.  Bouvier. 

La  substance  fondamentale  du  cartilage  hyalin  semble  amorphe.  Elle 
résulterait,  selon  les  classiques,  soit  de  la  coalescence  des  capsules,  soit  de 
la  solidification  d'un  produit  excrété  par  les  cellules  cartilagineuses.  Par  la 
macération  dans  certaines  solutions  altérantes,  on  y  l'ail  apparaître  des 
fibrilles  qui  sont  considérées  comme  de  nature  conjonctive  ou  coUagène. 
Hansen  les  aurait  même  colorées  sur  le  cartilage  frais  ou  bien  fixé,  lors- 
qu'elles ne  sont  pas  encore  masquées  par  la  substance  muqueuse  propre  au 
cartilage  ('  ). 

J'ai  étudié  le  cartilage  hyalin  du  Cobaye,  de  la  Salamandre,  de  l'Axolotl, 
delà  Grenouille  et  de  la  Maie.  J'ai  commuiiiipié  à  la  Société  de  Biologie  (-) 
les  résultats  relatifs  à  la  structure  de  la  cellule  :  le  cytoplasma  est  composé, 
à  mon  avis,  de  zones  alternativement  claires  et  sombres  de  protoplasma 
réticulé. 

Sur  le  même  matériel  et  à  l'aide  de  la  technique  détaillée  dans  cette 
Note,  j'ai  examiné  la  structure  de  la  substance  fondamentale.  Voici  les 
résultats  essentiels  de  ces  recherches. 

A.  Cobaye.  —  La  substance  foiuiamentale  coiislltue,  entre  deux,  cellules  voisines, 
des  travées  épaisses,  aoS^  environ,  si  l'on  fait  abstraction  des  fines  trabéciiles  qui 
existent  entre  les  cellules  jeunes.  En  partant  de  la  zone  claire  corticale,  qui  limite 
le  cytoplasma  de  la  cellule  cartilagineuse,  on  distingue  les  zones  suivantes  :  \°  une 
zone  granuleuse,  sur  laquelle  se  terminent  les  filaments  radiés  du  cytoplasma;  2°  une 
zone  claire,  de  7.V-\  3°  nn^  zone  granuleuse,  de  21^  ou  3H-,  très  colorableou  cliromophile. 
Les  trois  zones  précédentes,  extérieures  au  cvto|)hisma,  constituent  la  capsule  même 
de  la  cellule  cartilagineuse. 

A  la  capsule  fait  suite  la  substance  fondamentale  proprement  dite.  Celle-ci  se  com- 
pose   également    de    lamelles    analogues    aux    zones    précédentes    et    alternativement 


(  ')   Voir  l'historique  dans  le  Journal  de  i Analoniie.  1900,  p.  497. 
("-)  Comptes  rendus  de  la  Société  de  Biologie,  28  décembre  1907. 


SÉANCE  DU  6   JANVIER  1908.  33 

sombres  et  claires.  Ces  lamelles  décrivent  de  même  des  courbes  concentrir(ues, 
quoique  à  rayon  plus  long,  autour  des  cellules  correspondantes,  de  sorte  qu'elles  sont  em- 
boîtées les  unes  dans  les  autres.  Vues  de  face,  les  lamelles  sombres  montrent  des  fila- 
ments granuleux  et  cliromopliiles  qui  se  bifurquent  et  dont  les  branches  de  bifurcation 
continuent  à  émettre  des  rauuiscules  allant  se  diviser  et  se  subdiviser  pour  finalement 
donner  naissance  à  un  fin  réticulum  chromophile.  Ces  ramuscules  et  le  réticulum  qu  ils 
forment  s'étendent  dans  les  lamelles  claires,  inlerniédiaires  au\  lamelles  sombres,  et  y 
constituent  la  Iramule  dont  les  mailles  contiennent  l'hyaloplasma. 

B.  Axolotl,  Salamandre  cl  Grenouille.  —  La  capsule  et  la  substance  fondamentale 
présentent  les  mêmes  zones,  les  mômes  lamelles  alternativement  sombres  et  claires. 
Chez  les  Batraciens,  les  filaments  granuleux  et  cliromophiles  sont,  en  raison  de  leurs 
dimensions,  particulièrement  faciles  à  étudier;  ks  mailles  du  réticulum  y  atteignent 
une  largeur  de  iV-  à  'iV-. 

C.  Raie.  —  Entre  deux  groupes  isogéniques  (J.  Renaut)  voisins,  la  substance  fon- 
damentale occupe  une  étendue  de  o"="',07  ào""",2.  Quant  aux  zones  et  aux  lamelles 
concentriques  de  la  substance  fondamentale,  elles  y  sont  très  minces  :  on  compte,  en 
eflel,  sur  une  épaisseur  de  -jV-  de  substance  foiuhiinenlale,  5  lamelles  sombres  et  4  la- 
melles claires. 

Résultats.  —  La  capsule  de  la  cellule  cartilagineuse  est  composée  de  deux 
zones  sombres  et  d'une  zone  claire  intermédiaire.  Les  lamelles  qui  leur  font 
suite  présentent  la  même  disposition.  Ces  zones  et  ces  lamelles  reproduisent 
ainsi  l'image  qu'offre  le  cytoplasma  de  la  cellule  cartilagineuse.  Les  éléments 
sombres  de  ces  zones  et  lamelles  sont  ligures  et  affectent,  dans  la  substance 
fondamentale,  comme  dans  le  cytoplasma,  la  forme  de  tilaments  anastomo- 
tiques,  dont  les  ramificalions  s'étendent  dans  les  zones  et  lamelles  claires 
pour  y  constituer  un  réticulum  chromophile.  Au  point  de  vue  morpholo- 
gique et  structural,  la  substance  fondameiiLale  du  cartilage  hyalin  est,  en 
dernière  analyse,  identique  à  la  substance  osseuse  (').  Elle  ne  représente, 
en  somme,  que  le  second  stade  é-volutif  du  cytoplasma  de  la  cellule  carlda- 
gineuse.  Loin  de  provenir  de  la  confluence  des  capsules  ou  de  l'excrétion 
de  produits  cellulaires,  la  substance  fondauientale  résulte  de  la  transfor- 
mation même  du  cytoplasma  :  tout  en  changeant  de  consistance  et  de  com- 
position chimique,  les  couches  corticales  du  cytoplasma  continuent,  à  mesure 
qu'elles  s'accroissent  et  ciu'elles  sont  repoussées  en  dehors  par  le  protoplasma 
périnucléaire,  à  montrer  une  succession  de  zones  sombres  et  claires.  Les 
éléments  ligures  du  cytoplasma,  ainsi  que  l'hyaloplasma,  y  persistent  sous 
la  même  forme  et  affectent,  dans  les  zones  et  lamelles  sombres  ou  claires 
de  la  capsule,  les  mêmes  connexions  que  dans  la  substance  fondamentale. 


(')   Voir  mes  dessins  et  ma  description  dans  le  Journal  de  l' Ànaloniœ,  1900,  p.  5;. 
c,  H.,  lyoS,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  1.)  '' 


34  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Cette  structure  de  la  substance  fondamentale  du  cartilage  hyalin  nous  rend 
compte  de  l'origine  du  tissu  réticulé  qui  apparaît  plus  tard  dans  les  stades 
précurseurs  de  l'ossification  (voir  mon  travail  cité,  1900,  p.  5i6).  On  sait 
qu'à  ce  moment  la  cellule  cartilagineuse  s'hypertrophie  et  s'hyperplasie,  et 
qu'il  apparaît,  entre  les  cellules,  un  réticulum  chromophile  à  filaments  épais 
et  richement  anastomosés  entre  eux.  Ce  réticulum  hypertrophique  n'est  donc 
que  l'expression  exagérée  de  la  trame  réticulée  qui  existait  déjà  dans  la 
substance  fondamentale  du  cartilage  hyalin. 

Conclusion.  —  La  substance  fondamentale  du  cartilage  hyalin  est  struc- 
turée. Elle  se  compose  d'éléments  figurés,  granuleux  et  chromophiles, 
dont  les  ramifications  circonscrivent  des  mailles  qui  sont  remplies  de  proto- 
plasma amorphe. 


ZOOLOGIE.  —  Sur  le  dèveloppeinenl  et  la  structure  des  spores  de-  Thelohania 
Giardi  Henneguy.  Note  (')  de  M.  L.  Mercier,  présentée  par  M.  Alfred 
Giard. 

CauUery  et  Mesnil  (-)  uni  mis  en  évidence(iyo5)la  valeur  cellulaire  des 
valves  des  spores  des  Actinomyxidies;  depuis,  les  recherches  de  Léger  ('), 
Léger  et  Hesse  ('),  Schrôder(^)  et  les  miennes  (")  ont  montré  que  chez 
les  myxosporidies  chacune  des  valves  de  la  spore  a  également  la  valeur 
d'une  cellule. 

Léger  et  Hesse  (_')  viennent  de  reconnaîli'e  (|uc  chez  Glugea  bombycis  les 
spores  possèdent  une  structure  analogue  à  celle  décrite  chez  les  Myxospo- 
ridies :  «  cellules  valvaires  et  cellule  capsulogène  à  noyau  très  petit,  sporo- 

(')  Présentée  dans  la  séance  du  28  décembre  1907. 

(^)  Caullery  el  Mesnil,  Rcclierches  sur  les  Actinornydidics.  I  :  Spli*ractinoniy\oii 
Stolci  Caii/hry  el  Mesnil  {Arvh.  f.  Protislenk.,  l.  VI,  igof),  p.  272). 

(')  Léger,  Sur  une  nouvelle  maladie  mvxosporidienne  de  la  Truite  indigène 
{Comptes  rendus,  l.  CXLIl,  190(3.  p.  655). 

(*)  Léger  et  Hesse,  Sur  ta  slrueture  de  la  paroi  sporale  des  Myxosporidies 
{Comptes  rendus,  t.  CXLII,  i()o6,  p.  720). 

{')  ScHRÔDFii,  licitrage  ziir  t'ntwicklungsgesc/iie/Ue  der  myuosporitlien  Spliœro- 
myxa  labrazei  (Laveran  et  Alesad)  (Arcli.f.  Protisle/tk.,  t.  IX,  1907,  p.  Sôg). 

C)  Mercier,  Contribution  à  l'étude  du  développement  des  spores  citez  Mj\obolus 
Pfeifleri  {Comptes  rendus  Soc.  Jliol.,  t.  LX,  1906,  p.  763). 

(")  Léger  el  Hesse,  Sur  une  nouvelle  Myxosporidie  parasite  de  la  Sardine 
{Annales  de  l' Université  de  (irenoble,  t.  XIX,  n"  3,  4°  li'im-  igoj)- 


SÉANCE  DU  6  JANVIER  1908.  35 

plasma  tantôt  à  deux  noyaux  tang^ents,  tantôt  avec  un  noyau  unique  un  peu 
plus  gros  ».  Je  viens  de  retrouver  toutes  ces  particularités  de  structure  de 
la  spore  chez  une  autre  Microsporidio,  Thelohania  Giardi,  parasite  de 
Crangon  vulgaris. 


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*  ■:  •  •',•■  ■  » 


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/.  SM^ci'ei. 


T/ie/o/iania  Giardi.  —  Sur  coupes  :  formol  |.i(ii'|ue,  hématoxyline  ferrique,  éosine. 

Figures  1-12  :  évolution  du  sporonte.  X  1800. 

T'Iniires  i3-i6  :  développement  de  la  spore;  ces  figures  sont  denii-scliématiques. 

Explications  selon  le.  texte. 


Au  point  où  nous  le  prendrons  de  son  évolulioii,  le  sporonte  de  Thelohania  Giardi 
est  un  élément  cyloplasmique  arrondi  de  Sf-  à  7!^- de  diamètre  limité  par  une  membrane 
nette;  il  présente  en  son  milieu  un  appareil  cliromidial  volumineux  (Jig.  i  el  Jig:  2). 
Des  granulations  chromatiques  se  détachent  de  la  masse  centrale  et  sont  rejetées  dans 
le  cytoplasme  où  elles  viennent  se  ramasser  sous  la  membrane  d'enveloppe  du  spo- 
ronte; là,  elles  se  fusionnent  entre  elles  formant  des  masses  chromatiques  qui  aug- 
mentent de  volume  et  donneront  finalement  les  amas  caractéristiques  décrits  dans  les 
sporontes  mûrs  de  Thelohania  Giardi  (Henneguy  et  Thélohan)  et  de  Thelohania 
nuvnadis  (Pérez).  Le  stade  représenté  par  les  figures  1  et  2  correspond,  comme  le 
montre  la  suite  de  l'évolution,  à  la  séparation  de  la  chromatine  totale  en  deux  parties 
dévolues  chacune  à  une  fonction  différente;  les  granulations  expulsées  dans  le  cyto- 
plasme constituent  un  troplio-chromidium,  la  masse  chromidiale  centrale  donnera  les 
noyaux  des  sporoblastes. 

La  masse  de  la  chromatine  végétative  augmente  au  cours  du  développement,  et  cet 


36  ACADÉMIE    DKS    SCIENCES. 

accroissement  est  en  rapport  avec  la  croissance  du  sporoiite  ifig.  i  '^^  fig-  12).  L'aug- 
mentation du  volume  du  sporonle  a  été  constatée  par  Hesse  (  '  )  chez  Theloliaiiia  Legeri, 
par  Pérez  (-)  chez  Thelohania  mœnadis.  Les  sporontes  et  les  pansporoblastes  de 
Thelohania  Miïlleri  onl,  d'après  Stempell(^),  sensiblement  les  mêmes  dimensions; 
pourHenneguy  et  Thelohan  (M,  il  en  serait  de  même  chez  Thelohania  Giardi;  or,  ce 
fait  ne  paraît  pas  évident  si  l'on  se  reporte  à  la  figure  9  de  ces  auteurs. 

Après  l'émission  de  la  chromaline  végèlalive,  les  granulations  de  la  masse  chroma- 
tique centrale  se  fusionnent  partiellement  entre  elles;  cette  masse  prend  alors  l'aspect 
représenté  dans  la  figure  3;  c'est  le  prélude  d'une  division  qui  s'effectue  suivant  un  de 
ces  modes  spéciaux  aux  Pidtoznaires  intermédiaires  entre  la  division  directe  et  la 
mitose  (Jig.  4  et  5).  La  formation  des  deux  noyaux  filles  {/ig.  6)  est  liientôt  suivie  de 
la  division  de  la  presque  totalité  du  cytoplasme,  division  qui  a  lieu  sous  l'enveloppe 
du  sporonte  {/îg-  ")• 

Les  divisions  se  continuent,  toujours  suivant  le  même  mode  ijlg.  S  et  9),  alternant 
avec  des  stades  de  repos,  jusqu'à  la  constitution  des  huit  sporoblastes;  le  spoi-onte  est 
alors  de\enu  un  pansporoblasle  {Jig.  10),  On  trouve  dans  celui-ci,  outre  les  ébauches 
des  spores,  deux  grosses  masses  chromatiques  constituées  par  la  chromatine  végé- 
tative. 

La  formation  des  sporoblastes  avait  été  bien  suivie,  dans  ses  grandes 
lignes,  par  Henneguy  et  Tbélolian,  et,  si  j'ai  cru  devoir  reprendre  ce  point 
de  l'évolution  de  Thelohania  Giardi,  c'est  dans  l'intention  de  le  comparer 
aux  faits  acquis  par  d'autres  ailleurs.  En  effet,  si,  d'après  Stetnpell,  l'évo- 
lution du  sporonte  de  Thelohania  j\lidleri  est  comparable  à  celle  que  je  viens 
de  dccrii^e,  il  n'en  est  plus  de  même  quand  nous  rapprochons  les  faits  qui  la 
caractérise  de  ceux  décrits  par  Pérez  citez  Thelohania  tnœnadis.  Chez  cette 
Microsporidie,  les  huit  noyaux  des  sporoblastes  se  constituent  simultané- 
ment aux  dépens  d'une  sorte  d'appareil  chromidial,  le  cytoplasme  restant 
tout  d'abord  indivis.  La  formation  des  noyaux  sporoblastiques  chez  Thelo- 
hania Legei-iest,  d'après  Hesse,  intermédiaire  entre  les  deux  processus  pré- 
cédents ;  les  noyaux  se  forment  par  divisions  successives  dans  la  masse  cy  to- 
plasmique  indivise. 

Avant  la  Communication  récente  de  Léger  et  Hesse,  nos  connaissances  sur 

(')  Hksse,  Sur  le  dcveloppement  de  Thelohania  Legeri  (C.  /?.  Soc.  liiol.,  t.  LVII. 
1904,  p.  571). 

(-)  Pérez,  Microsjwridies  parasites  des  Crabes  d'Arcachoii  (Note  préliminaire) 
{Soc.  scient.  d'Arcaclion.  Station  biologique,  8'  année,  1904-1900,  p.  i:>). 

(3)  Ste.mi'ell,  Ueber  Thelohania  Miitleri  {L.  Pfr.  )  {Zool.  Jahrb.  ibih.  Anat., 
Vol.  XVI,  1902,  p.  235). 

{'•)  Hrnneguy  et  Thelohan,  Mvxosporidies  parasites  des  muscles  chez  quelques 
Cruslaccs^di'capodes  {Annales  de  Micrographie,  t.  iV,  1S91-1892,  p.  617). 


SÉANCE  DU  6  JANVIER  1908.  87 

la  struclure  des  spores  des  Microsporidies  étaient  très  incomplètes. 
Tliélohan  (  '),  indépendamment  de  la  capsule  polaire  et  de  la  vacuole  posté- 
rieure, avait  signalé  l'existence,  dans  la  région  médiane  de  la  spore,  de 
petits  granules  colorés. 

Pour  lui,  ces  éléments  représentaient  les  noyaux  de  la  spore,  Hesse  (^) 
chez  Theloliania  Legcri,  Perrin(')  chez  Plistophora  periplanelœ,  Stempell  (') 
chez  Nose/na  anomahim  décrivent  aussi  l'evislence  de  gianulations  chroma- 
tiques, en  nombre  variable,  dans  la  spore.  Stempell,  en  particulier,  figure 
quatre  noyaux,  il  en  regarde  deux  comme  noyaux  de  la  capsule  polaire  et 
les  deux  autres  comme  noyaux  du  germe  amiboïde  contenu  dans  la  spore. 

L'élude  du  développement  des  spores  de  Theloliania  Giardi  m'a  permis 
de  vérifier  et  de  généraliser  l'interprétation  donnée  par  Léger  et  Hesse.  Les 
noyaux  des  sporoblastes  après  une  période  de  repos  deviennent  vésiculeux, 
la  chromatine  est  reportée  tout  contre  la  membrane  {fig.  10).  Bientôt,  à  la 
place  du  noyau  unique,  on  compte  plusieurs  noyaux  dans  chacun  des  spo- 
roblastes pyramidaux  {fig.  Il),  lorsque  l'évolution  nucléaire  est  terminée 
on  trouve  finalement  trois  petits  noyaux  groupés  dans  une  masse  cyto- 
plasmique  plus  dense  et,  vers  la  base  de  la  pyramide,  deux  lames  cytoplas- 
miques  présentant  chacune  une  masse  chromatique  {fig.  12);  ces  deux 
éléments  différenciés  constituent  les  ébauches  des  valves  de  la  spore. 

Une  vacuole  se  développe  dans  l'aire  cytoplasmique  centrale,  entre  le 
groupe  des  trois  noyaux  et  les  valves  {fig-  i3)  en  grandissant,  cette  vacuole 
comprime  les  cellules  valvaires  et  les  lamine  {fig.  i4)-  L'un  des  trois 
noyaux  est  nettement  accolé  à  la  vacuole  dans  laquelle  se  développe  un 
filament  spiral;  la  capsule  polaire  se  trouve  ainsi  constituée. 

Une  seconde  vacuole  se  forme,  symélri([ucà  la  première,  en  arrière  des 
deux  noyaux  restants;  ceux-ci  constituent  les  noyaux  du  germe  ami- 
boïde qui  vient  occuper  la  région  moyenne  de- la  spore  (fig-  i5).  Par  suite 
du  développement  considérable  de  la  capsule  polaire,  celle-ci  confine 
presque  à  la  vacuole  postérieure,  et  la  masse  cytoplasmique  nucléée  forme 

(')  Théi.ohan,  Recherches  sur  les  Myxosporidies  {Bull.  Se.  France-Belgique, 
t.  XXVI,  1895,  p.  100). 

('-)  Hesse,  Theloliania  Legeri,  Microsporidie  nnm'elle,  parasite  des  larves  d' Kno- 
plieles  maculipennis  {Comptes  rendus  Soc.  BioL.  t.  LVII,  1904,  p.  570). 

(')  Perrin,  Observations  on  the  structure  and  Life  history  of  Pleistophora  peri- 
planetœ,  Lulz  and Splendore{Quart.  Journ.  of  microsc.  Se,  l.  XLIX,  1906,  p.  6i5). 

(')  Stempell,  Ueber  Nosema  anonialuni  Mon:.  {Arch.f.  Prolistenlx.,  t.  IV,  1904, 
p.  ■). 


38  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

autour  d'elle  un  véritable  manchon.  La  spore  de  Thelohania  Giardi  présente 
donc  une  structure  analogue  à  celle  de  Glugeahombyci,  cellules  valvaires  et 
cellule  capsulogène  à  noyau  très  petit,  sporoplasnia  à  deux  noyaux.  Dans 
certaines  spores  (fis;.  i6)  chacun  des  deux  noyaux  du  sporoplasnia  se 
divise;  on  compte  alors  quatre  noyaux  qui  souvent  demeurent  reliés  deux 
à  deux  par  im  lin  tractus  chromatique. 


EMBRYOLOGIE.  —  Sur  l'existence  de  cinq  arcs  branchiaux  et  de  six  arcs  aor- 
tiques  chez  l'embryon  de  Taupe.  Note  de  MM.  A.  SouuÉ  et  C.  Bo.we, 
présentée  par  M.  Alfred  Giard. 

I»  Arcs  branchiau.x.  —  L'existence  d'un  cinquième  arc  brancliial,  admise  par  tous 
les  embryologistes  chez  les  Reptiles,  a  été  fortement  contestée  chez  les  Oiseaux  et 
surtout  chez  les  Mammifères.  H.  Rabl  (1907)  a  pu  constater  sa  présence  sur  l'embryon 
de  Poulet,  en  même  temps  ([ue  nous  sur  l'embryon  de  Taupe.  Ce  cinquième  arc  appa- 
raît au  stade  de  4""',  7  et  s'observe  très  nettement  sur  des  embryons  de  5™™,  de  5"""',  5 
et  de  6"°'.  Il  est  limité,  extérieurement,  par  deux  sillons  ectodermiques,  étroits  et  peu 
profonds,  mais  qu'il  est  facile  de  reconnaître  dans  le  fond  du  sinus  précervical.  Les 
poches  endodermiques  qui  le  circonscrivent  à  l'intérieur  de  la  cavité  du  pharynx  sont 
essentiellement  différentes  l'une  de  l'autre  :  la  quatrième  est  peu  marquée  et  ses 
dimensions  sont  de  moitié  moindres  que  celles  de  la  cinquième  dont  la  profondeur 
dépasse  loo^-.  La  membrane  obturante  de  la  quatrième  fente  branchiale  est  dider- 
mique,  tandis  que  celle  de  la  cinquième  reste  toujours  iridermique. 

L'existence  d'un  cinquième  arc  branchial,  chez  l'embryon  de  Taupe, 
montre  qu'il  existe,  chez  les  Mammifères,  non  pas,  comme  on  l'a  dit,  une 
quatrième  poche  endodermique  pourvue  de  deux  diverticules,  l'un  dorsal  et 
l'autre  ventral,  mais  bien  deux  poches  distinctes.  La  quatrième  donnera 
naissance  à  la  glandule  thyroïdienne  et  la  cinquième  à  la  thyroïde  latérale. 

Si  l'on  rapproche  ces  faits  des  observations  de  H.  Rabl  sur  le  Poulet,  et 
si  l'on  tient  compte  de  la  présence  d'une  cinquième  et  d'une  sixième  poche 
endodermique  chez  l'embryon  humain  et  sur  les  embryons  de  quelques 
Mammifères  (F.  Tourneux  et  A.  Soulié,  Soc.  de  BioL,  juillet  1907),  on  est 
amené  à  conclure  que  les  Mammifères  et  les  Oiseaux  possèdent  cinq  arcs  et 
cinq  fentes  branchiales  comme  les  Reptiles.  Bien  plus,  on  peut  retrouver, 
chez  les  Mammifèi^es,  les  traces  d'une  sixième  fente  sous  la  forme  d'une 
sixième  poche  endodermiijue.  Dans  ces  conditions,  il  devient  facile  de  rap- 
procher l'appareil  branchial  rudimentaire  des  Amniotes  des  formations 
branchiales  complètes  des  Sélaciens,  et  de  confirmer,  par  l'Embryologie, 


SÉANCE  DU  6  JANVIER  1908.  3g 

les  homologies  établies  par  les  données  un  peu  hypothétiques  de  l'Anatomie 
comparée. 

2"  Arcs  aorliques.  —  Malgré  quelques  faits  signalés  par  Tandler  (1902), 
par  Lehniann  et  par  Locy  (1906-1907),  l'existence  de  six  arcs  aortiques, 
chez  les  Vertébrés  supérieurs,  était  tellement  controversée  que  Lewis  pou- 
vait écrire  tout  récemment  encore  :  «  L'acceptation  générale  du  nouveau 
cinquième  arc,  chez  les  Mammifères,  semble  plutôt  due  aux  considérations 
qui  ont  amené  Boas  à  prédire  son  existence  qu'à  celles  résultant  de  l'étude 
même  des  embryons.  » 

Durant  la  période  au  cours  de  laquelle  l'appareil  branchial  delà  Taupe  atteint  son 
plus  complet  développement  et  comprend  cinq  arcs  et  cinq  fentes,  on  constate  la  pré- 
sence de  quatre  ou  de  cinq  arcs  aortiques,  suivant  le  degré,  plus  ou  moins  marqué, 
d'atrophie  du  deuxième  arc  (le  premier  arc  a  déjà  disparu  sur  les  embryons  de  4""")- 
Sur  les  embryons  de  0"""  et  de  5™°',  5,  on  observe  un  deuxième  arc  partiellement  atro- 
phié, et  les  troisième,  ([ualrième,  cinquième  et  sixième  arcs  aortiques  Isien  développés 
de  chiique  côté.  Le  quatrième  arc  est  le  plus  volumineux;  le  cinquième  a  une  origine 
distincte,  au  niveau  du  bulbe  artériel,  et  un  abouchement  spécial  dans  l'aorte  descen- 
dante (embryon  de  à™"', 5),  ou  bien  (embryons  de  5°""  et  de  6"™)  son  origine  et  son 
abouchement  sont  fusionnés  avec  les  portions  similaires  du  sixième  arc.  Les  cinq  pre- 
miers arcs,  logés  à  l'intérieur  de  l'arc  branchial  de  même  ordre,  reposent  directement 
sur  la  poche  endodermique  correspondante;  quant  au  sixième  arc  ou  arc  de  l'artère 
pulmonaire,  H  est  placé  en  dedans  de  la  cinquième  poche  et  suit  un  trajet  à  peu  près 
rectillgiie  ;ni  voisinage  du  bourrelet  aryténoïdien. 

La  constitution  du  système  artériel  défutitif  s'annonce,  entre  les  stades  de 
6"""  et  de  7""",  par  la  disparition  des  deuxièmes  et  cinquièmes  paires  d'arcs, 
et  par  la  prédominance  des  arcs  persistants  (troisième,  quatrième  et 
sixième)  du  côté  gauche  sur  ceux  du  côté  droit.  Les  artères  sous-clavières, 
comme  l'a  montré  Hochstelter,  sont  des  artères  segmentaires  du  tronc, 
naissant  de  l'aorte  thoracique  en  regard  des  bourgeons  des  membres  anté- 
rieurs; elles  ne  contractent  que  des  relations  secondaires  avec  les  parties 
persistantes  des  arcs  aortiques.  Le  schéma  de  Boas,  faisant  provenir  la 
sous-clavière  du  cinquième  arc,  ne  répond  pas  plus  à  la  réalité  que  l'ancien 
schéma  de  Rathke. 

Toutefois,  si  le  cinquième  arc  ne  fournit  pas  la  sous-clavière,  son  exis- 
tence parait  constante  au  cours  du  développement  ontogénique  des  Verté- 
brés, et  il  atteint  une  autonomie  parfaite  chez  l'embryon  de  Taupe.  Dès  lors, 
les  observations  de  Tandler,  de  Lehmann,  etc.,  qui  ont  décrit  des  forma- 
tions vasculaires  incomplètes  ou  inconstantes,  prennent  une  grande  valeur, 
puisque  ces  formations  figurent  des  vestiges  phylogéniques  du  cinquième 


4o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

arc.  Toutefois,  l'existence  de  cet  arc' est  éphémère  par  suite  de  la  rapidité 
de  son  évolution,  puisqu'il  apparaît  le  dernier,  alors  que  les  autres  arcs 
transitoires  ont  déjà  commencé  à  s'atrophier. 

Il  est  donc  permis  de  conclure  que  la  présence  d'un  cinquième  arc 
aortique  chez  les  Vertébrés  supérieurs,  au  cours  de  l'ontogenèse,  est  très 
importante,  parce  qu'elle  permet  d'établir,  d'une  manière  précise,  la  for- 
mule générale  des  arcs  aortiques,  et  qu'elle  facilite  l'homologation  de  la 
disposition  de  ces  arcs  chez  les  Sélaciens  cl  chez  les  Amniotes.  Le  cinquième 
arc  aortique,  comme  la  plupart  des  autres,  est  uniquement  un  souvenir 
phylogénique,  plus  accusé  chez  quelques  types  de  la  série,  d'une  disposition 
ancestrale  de  longue  durée  dans  l'évolution  des  Vertébrés. 


EMBRYOLOGIE.  —  La  fécondation  et  le  développement  des  œufs  chez  un  Ortho- 
neclide  (lUiopalura  ophiocomœ).  Xote  de  MM.  Maurice  Caullerv  et 
Alphoxsk  Lavallék,  présentée  par  M.  Alfred  Giard. 

Les  ovules  des  Orthonectides  se  développent,  à  l'intérieur  de  l'organisme 
maternel,  pendant  sa  phase  de  vie  libre,  en  larves  ciliées,  qui,  devenues 
libres  à  leur  tour,  sont  les  agents  de  propagation  de  ces  parasites  chez  de 
nouveaux  hôtes.  C'est  ce  qu'ont  établi  les  recherches  faites  par  l'un  de  nous 
avec  F.  Mesnil  (').  La  connaissance  détaillée  de  ce  développement,  en  par- 
ticulier des  phénomènes  de  fécondation  qui  doivent  le  commencer,  est  un 
desideratum  important  dans  l'étude  de  ce  groupe  d'organismes  inférieurs. 
Nous  avons  essayé,  depuis  plusieurs  saisons  (-),  de  le  combler  et  avons 
réussi  cet  été,  au  laboratoire  de  \Vimereux,  à  rassembler,  à  cet  effet,  des 
matériaux  très  complets,  dont  nous  venons  d'achever  l'étude.  .Nous  avons 
opéré  sur  Rhopalura  ophiocomœ,  l'espèce  parasite  iV Amjj/iiura  squamata. 

Étude  in  vivo.  —  Pour  obtenir  le  développement  des  ovules,  nous  mé- 
langeons, dans  un  petit  cristallisoir  rempli  d'eau  de  mer  très  pure,  au  mo- 
ment même  où  nous  les  extrayons  des  Ophiures,  des  mâles  et  des  femelles 
de  lihopalura  parfaitement  mûrs  [ils  doivent  nager  immédiatement  avec 
rapidité  et  le  noyau  des  ovules  ne  doit  plus  renfermer  de  nucléole 
(voir»,  i)]. 


(')  Caullerï  et  iMiiSNiL,  Comptes  rendus,  l.  CXXXIII,  1901,  p.  092;  Arch.  d'Anat. 
microsc,  t.  IV,  1901  ;  C.  R.  Soc.  BioL,  t.  LIX,  p.  428. 
(2)  Caullerv  et  Lavallée,  C.  R.  Soc.  BioL,  l.  LIX,  1905,  p.  265. 


SÉANCE  L»U  6  JANVIER  1908.  4l 

Au  bout  de  lO  à  i5  minutes  environ,  on  vnll,  ;ni  microscope  liinoculaire,  que  la  plu- 
part 'les  femelles  remorquent  un  ou  clen\  nuiies  accrochés  à  leurs  cils  et,  à  un  fort 
grossissement,  on  constate  qu'à  ce  moment  les  mâles  émettent  leurs  spermatozoïdes. 
Ceux-ci  pénétrent  dans  la  cavité  du  corps  de  la  femefle,  très  probablement  par  l'ori- 
fice signalé  par  l'un  de  nous  {Arcli.  d'Anat.  microsc,  t.  IV,  PL  A',  fi^.  1).  Le  contact 
de  la  femelle  et  du  mâle  ne  dure  que  quelqtie>  minutes.  Aussitôt  après,  la  vésicule  ger- 
minative  disparaît  et,  1  heure  3o  minutes  environ  après  le  mélange  des  sex.es,  la  pre- 
mière division  de  l'œuf  est  terminée.  La  segmeniation  est  totale,  inégale  d«s  le  stade  2, 
d'aspect  épiboliqne;  après  5-6  heures,  on  a  une  morula;  les  larves  ciliées  {fig.  9)  sont 
émises  au  dehors  au  bout  de  18-24  heures.  Pendant  tout  ce  temps,  les  femelles  nagent 


10  u 

Ct=1500. 


avec  agilité;  après  2^  heures,  on  en  trouve  fréquemment,  dans  les  cultures,  qui  sont 
complètement  vidées  de  leurs  embryons.  Le  nombre  de  ceux-ci  doit  être  de  600  à  800 
par  individu.  L'ovule  et  la  larve  sensiblement  sphérique  mesurent  12!^  à  i5!^  de 
diamètre.  Le  développement  de  tous  les  œufs  d'une  même  femelle  est  parfaitement 
synchrone. 

Élude  cylologique.  —  Elle  ne  peut  être  faite  que  sur  des  coupes  d'abon- 
dants matériaux  fixés  et  colorés.  L'obtention  des  préparations  est  délicate, 
à  cause  de  la  difficulté  d'effectuer  les  manipulations  d'inclusion  dans  la 
paraffine,  sur  un  grand  nombre  de  ces  femelles,  dont  la  longueur  ne  dépasse 
guère  2301^.  Nous  y  avons  parfaitement  réussi,  grâce  à  une  technique  spé- 
ciale, que  nous  décrirons  dans  notre  Mémoire  détaillé.  Chaque  stade  a  été 
étudié  sur  des  lots  de  20  à  3o  individus,  prélevés  dans  les  cultures,  après 
des  temps  gradués  :  20,  3o,  4o  minutes,   i  heure,   i''i5"',    i''3o™,  i''45'", 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  1.)  t) 


42  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

2  heures,  a'vBo",  4  heures,  elc.,  et  fixés  au  liquide  de  Bouin.  L'âge  coiuui 
d'une  façon  précise  est  un  guide  sûr  pour  la  sériation  des  stades. 

Des  lois  fixés  20  minutes  après  le  mélange  montrent  déjà  la  fécondation  accomplie. 
On  trouve  d'ailleurs  encore  de  nombreux  spermatozoïdes  libres  entre  les  ovules  : 
ceux-ci  olIVenl  la  karyokinèse  de  formation  du  premier  globule  polaire  {fig-  2);  peut- 
être  ce  processus  commence- t-il  un  peu  avant  la  pénétration  même  du  spermatozoïde 
dans  l'ovule.  L'expulsion  du  gloltule  est  facile  à  constater  sur  le*  coupes,  sous  forme 
d'un  petit  cône  effilé,  vers  le  sonitnel  duquel  se  trouve  une  masse  chromatique  com- 
pacte gp^  {fig.  3).  La  figure  k aryokinétique    présente    trois  chromosomes    très   nels 

^fig-^)- 

Dans  les  jiréparations  fixée--  :iprès  3o  ou  40  minute-,  on  assiste  à  l'expulsion  du 
deuxième  globule  polaire  (  fig.  \).  Les  figures  sont  assez  semlslables  à  celles  du  jjre- 
mier,  mais  les  masses  chrom;Ui([ues  sont  plus  faibles.  Entre  les  ovules,  on  a|)erçoil  de 
nombreux  corps  chromatiques,  (|ui  soiU  les  premiers  globules  polaires  piécédemment 
r. ■jetés  et  qu'on  retrouve  ainsi,  libres,  pendant  le  reste  du  développement.  Ils  se  dis- 
tinguent des  spermatozoïdes  par  leur  taille  plus  considérable. 

Ajjrès  l'expul-ion  des  globules  polaires,  le  spermalozoïile  fécondant,  qui  jusque-là 
était  resté  à  la  périphérie  de  l'ovule  (sp.  fig.  2-4),  sous  forme  d'un  grain  chromatique 
compact,  se  transforme  en  une  vésicule  qui  croît,  en  se  déplaçant  vers  le  centre  de 
l'ovule.  On  a  alors  des  stades  à  deux  pronuclei  vésiculeux  (âge  :  environ  i  heure) 
{Jig.  5)  de  taille  variable.  Dans  chacun  de  ces  pronuclei  s'individualisent  3  chromo- 
somes, qui  deviennent  libres  dans  le  cytoplasme,  par  disparition  de  la  membrane.  On 
compte  alors  très  nettement  6  chromosomes,  qui  se  disj)Osent  (vers  1'' io™-i'' lô™) 
suivant  la  plaque  équatoriale  d'une  belle  figure  karyokinétique  {fig.  6).  Ils  se  divisent 
et  6  éléments  chromatiques  se  dirigent  vers  chaque  pôle  du  fuseau  de  division  {fig.  7) 
(âge:  i""  i.5"'-i''3o"').  La  première  division  de  l'œuf  est  ainsi  achevée  vers  i''3o".  Le 
stade  2  se  compose  d'une  grande  cellule  A  et  d'une  petite  B. 

La  grosse  cellule  A  se  redivise  immédiatement  {fig.  8)  et  le  stade  3  est  atteint  vers 
i''45™.  La  cellule  B  se  divise  à  son  tour,  puis  les  deux  cellules  issues  de  A.  Dans  ces 
premiers  stades,  il  est  possible  de  suivre  la  filiation  des  divers  éléments,  qui  est  très 
régulière.  A  2''3o",  on  est  arrivé  à  des  embryons  comprenant  6-8  cellules.  Après 
6  heures,  on  a  une  morula,  comme  on  l'a  vu  in  viço.  Enfin,  la  larve  ciliée,  prête  à 
éclore,  offre  une  couche  périphérique  de  cellules  aplaties,  assez  nettement  disposées 
en  rangées  parallèles  à  l'axe  antéro-postérieur,  et  une  masse  interne  de  cellules  parais- 
sant indifférenciées  {fig.  10). 

Le  détail  précis  des  [)hénoinènes  précédents  sera  exposé  dans  notre 
Mémoire.  La  description  et  les  figures  ci-dessus  suffisent  à  monlrer  que  les 
processus  de  fécondation  s'opèrent  avec  une  parfaite  régularité  et  suivant  le 
type  classicjue  des  Métazoaires.  Le  nombre  restreint  des  chromosomes 
(■2n  —  6)  permet,  malgré  la  petitesse  des  éléments,  de  bien  suivre  la  réduc- 
tion chromatique. 

L'œuf  évolue   en  un  embi-yon  à  cellules  parfaitement  individualisées, 


SÉANCE  DU  6  JANVIER  1908.  43 

n'ayant  en  rien  la  struclure  plasmodiale  des  stades  parasitaires  ultérieurs. 
La  larve  ciliée  n'offre  pas  l'appareil  antérieur  différencié  de  celle  de  Rhnpa- 
lura  Pehcneeri  {'),  sans  doute  en  raison  des  conditions  différentes  de  péné- 
tration dans  l'hôte. 


PHYSIOLOGIE.  —  Sur  l'aneslhésie proloriiypc par  les  mélanges  d'oxy frêne  et  de 
chlorure  d'élhyle.  Noie  (-)  de  M.Vl.  PiiMtitt:  Rose.vtiiai,  et  Albert  Iîer- 

TIIELOT. 

Depuis  longtemps  déjà  le  chlorure  d'éthyle  est  employé  comme  anesthé- 
sique  général,  mais  son  application  a  toujours  été  limitée  aux  interventions 
de  courte  durée. 

Cependant  Wiessner,  puis  Malherbe  et  Laval  prolongèrent  la  narcose 
juscju'à  5o  minutes,  mais  il  leur  fallut  |ioui'  cela  donner  au  sujet  des  doses 
successives  l'exposant  ainsi  à  des  demi-réveils  et  au  danger  plusieurs  fois 
répété  de  l'inhalaliou  de  doses  massives. 

Nous  avons  pensé  qu'on  pourrait  peut-être  prolonger  indéfiniment  la 
durée  de  la  narcose  primitive  en  employant  un  mélange  gazeux  d'oxygène 
et  de  chlorure  d'élhyle  au  lieu  du  chlorure  d'éthyle  seul. 

De  nombreuses  expériences  sur  les  aniuiaux  ont  pleinement  confirmé 
cette  hypothèse;  nous  avons  obtenu,  grâce  à  notre  procédé,  des  anesthésics 
d'une  heure,  toujours  exemptes  d'accidents  et  pendant  lesquelles  on  a  pu  pra- 
tiquer les  interventions  chirurgicales  les  plus  variées. 

La  phase  d'anesthésie  vraie  était  toujours.^obtenue  très  rapidement,  la  nar- 
cose était  tranquille  et  le  réveil  très  prompt. 

En  présence  de  ces  résultats,  nous  espérons  pouvoir  ap[)liquer  notre  mé- 
thode à  la  chirurgie  humaine;  elle  présenterait  en  effet,  dans  les  opérations 
graves  et  de  longue  durée,  l'extrême  avantage  de  ne  pas  surajouter  au  sliock 
opératoire  les  inconvénients  souvent  très  grands  de  l'éther  ou  du  chloro- 
forme. 


(')  Cauli.euy  et  Mesnil,  C.  fi.  Soc.  biol.,  l.  LI\,  rgo5,  p.  429,  figures. 
(^)  Conlenud'un  pli  cacheté  déposé  le  27  novemhie  1907,  sous  le  11°  7270,  el  ouvert 
en  séance  par  M.  le  Président,  le  6  janvier  1908. 


44  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

MÉDECINE.  —  Action  tardive  des  dérivés  bacillaires  chlores. 
Note  de  MM.  Moussu  et  Goupil,  présentée  par  M.  d'Arsonval. 

Avant  indiqué,  dans  des  recherches  antérieures,  quels  étaient  Faction  du 
chlore  sur  le  bacille  tuberculeux  et  les  effets  physiologiques  immédiats  de 
ces  dérivés  chlorés  sur  des  animaux  d'expérience  (' ),  nous  nous  sommes 
proposé  d'en  établir  les  effets  éloignés. 

Lorsque  tout  d'abord  on  renouvelle  ou  multiplii'  à  intervalles  rapprochés 
(5  à  7  jours  de  distance)  les  injections  sous-culanées  ou  inlra-veineuses  de 
bacilles  chlorés,  on  ne  tarde  pas  à  remarquer  de  l'accoutumance  chez  les 
organismes  mis  en  expérience.  La  réaction  thermique  diminue  d'intensité, 
parfois  malgré  raugmenlation  des  doses  injectées,  et  il  arrive  un  moment 
où  cette  réaction  thermique  se  montre  insignifiante  (quelques  dixièmes  de 
degré);  la  réaction  générale  devient  nulle;  chez  le  chien,  par  exemple,  il 
n'y  a  plus  ni  vomissements,  ni  tristesse,  ni  perte  d'appétit.  Si  des  animaux 
ainsi  arrivés  à  l'accoutumance,  à  la  suite  d'injections  sous-cutanées  ou  d'in- 
jections inlra-veineuses  de  bacilles  chlorés,  sont  sacrifiés,  on  ne  constate 
jamais  de  lésions  tuberculeuses  en  aucun  point. 

11  était  dès  lors  indiqué  de  rechercher  quelle  pourrait  être  l'influence  de 
ces  injections  de  dérivés  chlorés  sur  l'évolution  de  la  tuberculose  expéri- 
mentale. A  cet  effet,  nous  avons  depuis  un  an  soumis  à  des  inoculations 
variées  de  dérivés  bacillaires  chlorés  des  séries  de  Cobayes,  Lapins  et 
Chiens,  dans  le  but,  après  des  temps  variables,  de  leur  inoculer  comparati- 
vement, avec  des  témoins,  des  doses  déterminées  de  tuberculose  virulente. 
Dans  leur  ensemble,  les  résultats  obtenus  ont  été  les  suivants  : 

1°  Lorsque  des  sujets  ont  été  soumis  à  une  ou  plusieurs  inoculations  de  bacilles 
chlorés,  et  qu'ils  sont  aussitôt  après  (c'est-à-dire  dans  les  8  jours,  i5  jours,  3  semaines 
qui  suivent)  soumis  à  une  inoculation  de  tuberculose  virulente,  ces  animaux,  se  mon- 
treril  très  nellenienl  sensibilisés.  Dans  tous  les  cas,  les  animaux  (Cobayes,  Lapins  et 
Chiens)  soumis  à  ces  épreuves,  comparativement  avec  des  témoins,  avec  des  doses 
identiques  de  tuberculose  virulente  pour  des  poids  égaux,  ont  succombé  plus  vite  que 
les  témoins,  ou  présenté  à  l'autopsie  des  lésions  plus  graves,  plus  étendues  et  plus 
avancées. 

2°  Si  par  contre  on  laisse  s'écouler,  entre  les  dernières  inoculations  de  bacilles  chlorés 
et  l'inoculation  virulente,  un  temps  relativement  long  (2  mois  et  plus  dans  nos 
expériences),  des  résultats  inverses  sont  enregistrés.  Les  témoins  meurent  plus  vile, 
avec  des   lésions  et   des  altérations  viscérales   dont   l'évolution   régulière  est  connue, 


(')   Complus  rendus,  t.  CXLV,  1907,  p.  i2-)i  et  i3Jy. 


SÉANCE  DU  6  JANVIER  1908.  45 

alors  que  les  inoculés  se  mainliennenl  en  bon  élal,  et  ne  présentent  à   l'autopsie   que 
des  altérations  qui  semblent  avoir  été  arrêtées  dans  leur  évolution. 

Dans  quelques  cas,  car  pour  des  recherches  de  cette  nature  on  ne  peut 
opérer  que  par  essais  successifs,  nous  avons  eu  des  augmentations  de  résis- 
tance qui  pourraient  faire  croire  à  une  vaccination  véritable,  mais  il  serait 
prématuré  d'employer  cette  expression.  Néanmoins,  il  nous  a  paru  utile  de 
signaler  ces  faits,  car  ici  l'augmentation  de  résistance  des  sujets  en  expé- 
rience a  été  obtenue  par  une  méthode  différente  des  méthodes  classiques, 
au  moyen  de  dérivés  microbiens,  et  non  plus  avec  des  produits  solubles  ou 
des  microbes  atténués. 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Sur  la  valeur  des  éléments  magnélù/ues  à  l'Observa- 
toire du  Val-Joyeux  au  l'^'jarmer  1908.  Note  de  M.  Th.  Moureaux, 
présentée  par  M.  Mascart. 

Les  observations  magnétiques  organisées  en  1901  à  l'Observatoire  du 
Val-Joyeux  ont  été  continuées  en  1907,  par  M.  J.  Itié,  avec  les  mêmes  ap- 
pareils et  réduites  d'après  les  mêmes  méthodes  que  les  années  précédentes. 

Les  valeurs  des  éléments  magnétiques  au  i"  janvier  1908  résultent  de  la 
moyenne  des  valeurs  horaires  relevées  au  magnétographe  le  3i  décembre 
et  le  i'"' janvier,  rapportées  à  des  mesures  absolues  faites  le  27  décembre  1907. 

La  variation  séculaire  des  différents  éléments  est  déduite  de  la  compa- 
raison entre  les  valeurs  actuelles  et  celles  qui  ont  été  données  pour  le 
i**"  janvier  1907  ('  ). 

Valeurs  absolues  et  variation  séculaire  des  éléinenls  inagnéLiques 
à  l'Observatoire  du    Val-Joyeux. 

Valeurs  absolues  Variation 

Éléments.  au  1"  janvier  1908.  séculaire. 

Déclinaison   occidentale i4''42',9o  — 5', 81 

Inclinaison (j.'(<'44',6  — 2',  3 

Composante  horizontale o,  197^4  -+-  0,00009 

Composante  verticale o,4i85o  — o,ooo55 

Composante  nord 0,19096  +0,00017 

Composante  ouest o,o5oi5  — o,ooo3o 

Force  totale 0,46274  — o,ooo46 

La  station  magnétique  du  Val-Joyeux  est  située  à  Villepreux  (Seine-et- 
Oise),  par  o°i9'23"  de  longitude  ouest  et  [\'^° l\(^' i&'  de  latitude. 

(')   Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  1907,  p.  5i. 


46  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

OCÉANOGRAPHIE.  —  Élude  d' une  série  d'échantillons  fV eau  de  mer 
récoltés  dans  la  Manche.  Noie  (')  de  M.  A.  Chevallier. 

Les  échantillons  ont  été  recueillis  à  la  surface  par  M.  le  capitaine  Letalle 
à  l'aide  d'instruments  mis  à  sa  disposition,  grâce  à  la  générosité  anonyme 
de  M.  Diatomea,  entre  Dieppe  et  Newhaven  et  tant  à  l'aller  qu'au  retour. 
Ils  ont  été  analysés  au  laboratoire  d'Océanographie  de  la  Faculté  des 
Sciences  de  l'Université  de  Nancy.  A  chaque  prise  d'essai,  la  température 
de  l'eau  de  mer  avait  été  soigneusement  relevée. 

Pour  chaque  éclianlillon,  on  a  mesuré  la  densité  à  o°,  clans  la  glace  fondante,  an 
moyen  du  pvcnomélre.  Le  poids  d'halogènes  par  kiloj;ramme  d'eau  de  mer  a  été  dosé 
selon  la  méthode  ordinaire,  précipitation  par  une  liqueur  titrée  d'azotate  d'argent  avec 
le  chroma  te  de  potasse  comme  réactif  indicateur  ;  la  liqueur  d'argent  avait  été  contrôlée 
sui'  de  l'eau  normale  envoyée  |iar  le  laboratoire  central  de  Christiania.  Enfin  l'acide 
sulfurique  a  été  dosé  j)ar  précipilalion  par  le  chlorure  de  baryum. 

La  densité  normale  à  o°  a  été  ramenée  à  la  température  in  situ  0,  d'après  le  gra- 
phique des  dilatations  de  M.  Thoulet  et  les  Hydrograpliisclie  Tabellen;  les  deux 
méthodes  ont  donné  des  chiflVes  identiques.  On  a  calculé  aussi,  d'après  les  Tables  de 
Knudsen,  la  chloruration  en  partant  de  la  densité  à  o". 

Les  divers  résultats  iont  indiqués  dans  le  Tableau  suivant  : 

Numéro  Densité  CI 

de  TemiJératiire     à  o",  Densité  à  6»  Halo-         d'après 

l'écliant.  L>ale.  /«  s//«  6.  SJ.  S^.  S0\  gènes.  Hyd.Tabel. 

Il       III  » 

1 23  oct.  19070  3.37        I^,(j  »  »  »  »  » 

2 »  4.37  i-VS  1,03808  1,02601  2,r48  19,3s  19,34 

3 »  .j.3'i  i5,o  .  »  '»  »  »  » 

4. »  6.3o  i.j.o  2839  2615  168  45  48 

5 „  7.35  i4,8  2837  2627  180  53  54 

(5 ,)  8.40  i4,6  2833  2628  170  00  5i 

7 »  9.2")  i3.4  283o  265i  168  43  49 

8 24   »  I  I  .i.S  i3,i  >'  »  "  "  >> 

9 25   »  0.17  14,7  2828  2625  171  43  48 

10 »  1.18  i4,S  »  »  »  »  " 

11 )>  2.18  14,9  2821  2610  i64  38  43 

12 »  2.58  i4,7  '^812  2607  i55  35  87 

i;( „  3.42  i4,6  2811  2607  i5o  33  36 

14. , . . .  »  4-'^L)      (4,4  '•  "  "  "  " 

15 »  4.46       i3,9  2770  2583  ii5  o4  08 


(')  Présentée  dans  la  séance  du  23  décembre  1907. 

(«)  Les  expériences  ont  eu  Heu  le  matin,  sauf  le  24  octobre  où  l'on  a  opéré  le  soir, 
à  ii''i8°. 


SÉANCE    DU    6   JANVIER    1908.  4^ 

L'examen  du  Tableau  conduit  aux  conclusions  suivantes  : 

L'eau  est  plus  froide  près  des  côtes  qu'en  pleine  mer.  M.  Letalle  a  de  plus 
constaté  que  la  décroissance  de  températin^e  est  très  rapide  en  approcliant 
de  terre.  A  égale  distance  des  côtes  l'eau  est  plus  froide  près  de  l'Angle- 
terre que  près  de  la  France. 

La  densité  à  o"  ou  normale  augmente  légèrement  de  la  côte  d'Angleterre 
jusqu'au  quart  environ  de  la  distance  entre  Nevvhaven  et  Dieppe;  elle  passe 
cependant  par  une  valeur  un  peu  plus  faible  vers  l'Est.  La  densité  à  0° 
diminue  ensuite  franchement  et  régulièrement  jusqu'à  la  côte  française. 
L'écart  entre  les  chiffres  extrêmes  correspond  à  la  différence  très  sensible  de 
os,  83  de  sel  dissous  par  kilogramme  d'eau  de  mer. 

La  densité  in  situ  S^  diminue  d'une  façon  continuelle  mais  irrégulière  de 
Newhaven  à  Dieppe. 

Cette  diminution  dans  la  densité  à  0°  comme  dans  la  densité  à  9"  ne  peut 
être  expliquée  que  par  ra|)port  d'eau  douci-  de  la  Seine  qui,  à  son  embou- 
chure, au  lieu  de  s'épanouir  dans  toutes  les  directions,  est  entrahiée  par  les 
courants  dans  la  direction  du  Nord-Est  et  longe  la  côte  française. 

Le  graphique  ci-dessous  obtenu  en  comptant,  sur  les  perpendiculaires  au 
plan  passant  par  le  plus  faible  chiffre,  des  longueurs  proportionnelles  aux 
résultats  trouvés  pour  chaque  station,  montre  mieux  les  variations  de  la 
densité  in  silu. 

La  différence  de  niveau  de  deux  localités  marines  étant  en  raison  inverse 


l\le\vbavErr^ 


7  6  3      5 


eppe 


des  densités  respectives  de  l'eau  en  ces  deux  localités,  le  graphique  donne 
donc  le  profil  véritable  de  la  Manche  entre  Dieppe  et  Newhaven.  L'eau 
douce  de  la  Seine  ferait  surtout  sentir  son  influence  du  point  A  au  point  B. 
Sa  diflusion,  contrebalancée  par  l'apport  de  l'eau  allantique  plus  dense, 
s'exercerait  jusqu'en  C.  Enfin  le  relèvement  de  la  densité  dans  la  région  CD 
serait  dû  à  l'eau  de  l'Océan  et  aussi  à  l'absence  de  cours  d'eau  importants  sur 
la  côte  sud  d'Angleterre. 

Les  poids  des  halogènes  diminuent  aussi  régulièrement  de  la  côte  d'An- 


^8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

o-leterre  à  la  côte  de  France.  Il  y  a  cependant  lieu  de  remarquer  que,  tandis 
que  pour  tous  les  échantillons,  sauf  le  n"  2,  le  chilTie  trouvé  pour  les  halo- 
gènes est  inférieur,  en  moyenne  de  o.o3,  au  chiffre  du  Cl  tiré  de  la  densité 
à  qo  au  moyen  des  Tables  de  Knudsen,  pour  cet  échantillon  n"  2  il  est  au 
contraire  supérieur  de  o,  o^-  L'eau  de  mer,  à  la  station  2,  aurait  donc,  à  den- 
sité égale,  une  teneur  en  halogènes  légèrement  supérieure  à  celle  des  eaux 
avoisinantes,  c'est-à-dire  une  composition  chimique  un  peu  différente.  Ce 
fait  ne  serait-il  pas  dû  à  ce  que  la  station  2  se  trouve  précisément,  comme  le 
montre  le  graphique,  à  l'endroit  où  l'eau  de  mer  diminue  brusquement  de 
densité  et  change  de  nature  ? 

Les  variations  de  l'acide  sulfurique  sont  exactement  les  mêmes  que  celles 
des  autres  données.  La  relation  entre  la  densité  à  o"  et  SO^  n'ayant  pas 
jusqu'ici  été  suffisamment  étudiée,  on  ne  peut  tirer  aucune  conclusion  des 
chiffres  trouvés. 

A  4  heures  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie. 

A.  L. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 
Quai  des  Grands-AUgustins,  n°  55. 

Depuis  i835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièrecnent  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  Qn  de  l'année,  deux  volumes  in-4°.  DeuK 
ables,  l'une  par  ordre  alphabéti<iue  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 
t  part  du   i"  Janvier. 

Prix  de  t'ahonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


On  souscrit  à  l'étranger. 


gen. 


chez  Messieurs  : 

Kerra  n  frères . 

Chaix. 

Iger  Jourdan, 

'  Ruil. 

miens Courtin-IIecquel 

ngers 


a»  onne  . 
iitançon . 


t  (rermain  et  Grassin. 
'  Siratiileati, 

Jérùme. 

Vlarion. 

,  Kerel. 


Lorien  t . 


jrdeaux Lanr>'iis. 

'  Mu  lier  (ij.  ) 

jurges Kenaud. 

Oerrien. 
*  F.  Kobert. 
.Le  Borgne. 
Uzel  frères. 

len  Jouan. 

hambery Dardel  et  Bouvier. 

I  Henry. 

'  Marguerie. 

I  Delaunay. 
I  Bouy. 


hei  bout  g 

'erniont-  Ferr . 


ijon. 


iGroffier. 
Ratel. 
Rey. 

\  Lauverjat. 
/  Degez. 


renoble J  Drevei. 

Gratier  et  C" 

%  ftochelle Foucher. 

Bourdignon. 


;  Havre 
■lie  .... 


Dombre. 

Tallandier. 
Giard. 


chez  Messieurs  : 
I  Haiimal. 
/  Y(=..  Texier. 

.  Cutnin  et  Massoo. 
\  Georg. 

Lyon <  Phiiy. 

j  Maloinc. 
'  Vilte. 

A/arseille Ruât. 

\  Valat. 
Montpellier |  Coulet  et  fils. 

Moulins Martial  Place. 

/  Riivignier. 
Kancy '  Grosjean-Maiipin. 

'  Wagner  et  Lainberl, 


Nantes  . 


Nice 


!Dugas. 
Veloppé. 

!Rarma. 
Appy. 


Ni  mes Debroas  Duplan. 

Orléans. Loddé. 


Poitiers. 


liouen  . 


Rlanchier. 
Lévrier. 

Rennes Pliiion  et   Hommais, 

Hoche  fort Girard  f  M""  ). 

Langlôis. 

Leslrlngant. 

S'-É  tienne Chevalier. 

(  Fisard. 
'(  ^Ité. 


Toulon  . . . 
Toulouse  . 


^  Giiiiot. 
\  Privai. 


1  Boisselicr. 

Tours '  Péricat. 

'  Bousrez. 


chez  .Messieurs  : 

i™..„  j  (  Feikcma     Caarel- 

Amsteraam  ..    .  .  ' 

I      sen  et   C>*. 

■4thènes Beck. 

barcelone Veidaguer. 

(  \sher  et  G''. 

)  Priediander  et  51s. 
^«'■''« JK..hl. 

(  Mayer  et  Muller. 

Berne Franckc. 

Bologne Zanichelli. 

I  LaiiiL'i-tin. 

Bruxelles J  Miiyolez  et  .Aiiiliarte. 

'  LçbpsuP  et  C". 

,  Sotcliek  et  C°. 
liucarest J  Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambriilge DeightOQ,  Bell  et  C". 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople . .  Otto  Keil. 

Copenhague liôsl  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand lloste. 

Cènes Reuf. 

1  Esgiraaiin. 

Genève j  Georg. 

'  Biirckhardl. 
La  Haye Belinfanle    frères. 

I  Pavot  et  C'V 
Rouge. 
Sack. 
j  Barth. 
1  Brockhaiis. 

Leipzig '  Loreotz. 

I  TwietMioyer. 


CI 


Valenciennes 


\  Giaril. 
/  Lenialtre. 


Liège  . 


V. 

,  Desoer. 
Gnusé. 


Londres 

Luxembourg . .  . 


Madrid. 


Milan  . . 
Moscou  . 
Naples  . 


New-  Vork . 


Odessa 

Oxford 

Palernte .... 

Porto 

Prague 

Hio-Janeiro 


Borne. 


liolterUam.. 
Stockholm . 


S'-Pétersbourg  . 


Turin 


Varsovie. 
Vérone  . . 


Vienne  . 
Zurich . 


ez  .Messieurs  : 
/  Dulau. 

)  Hachette  et  C- 
'  Nutt. 
V.  Buck. 

/  Ruiz  et  C*. 
1  Itoiiio. 
i  Oossat. 
'  F.  Fé. 

Bocca  frères. 

Hcepli. 

Taslevin. 
\  Marghieri  di  Giu«. 
/  Pellerano. 

Dyrsea  et  Pfeiirei. 

Slechert. 

I.emcke  et  Buechaer 

Rousseau. 

Parker  et  C". 

Reber. 

Magalhaes  et   Moiiiz 
Rivnac. 
Garnier. 
Bocca  frères. 
Loescher  et  C". 
Kramcrs  et  fils. 
Nordiska  Boghacdel 
Zinserling. 
Wolir. 

Bocca  frères. 

Brero. 

RInck. 

RosenbergetSalller, 

Gebethner  et  Wolff. 

Drucker. 

Frick 

Gerold  et  G»«. 

Rasclier. 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  1"  l\  31.   —  (3  Août  i835  n  ii  Décembre  iSio.  )  Volume  lii-4°;  i8Jj.  Prix.. 


25  IV. 


Tomes  32  à  61.   —(  i"  Janvier  iSôi   a  3i  Docembro  1 865.)  Volume  in-ii";  1870.  Prix 25  Ir. 

Tomes  62  à  91.  —  (  i"  Janvier  i8fi6  à  3i  Décembre  r88o.)  Volume  iii-4°:   1889.  Prix 25  tr. 

Tomes  92  à  121.   —  (  i"  Janvier  1S81  à  3i  Déceiiibro  i8i)j.)  Volume  in-'i";  1900.   Prix 25  Ir. 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES: 


ome  I.  — Mémoire  surquelques  points  de  la  Physiologiedes  .\lgues,  par  MM.  A.  UERBBset  A.-J.-J.Solibr.  —  .Mémolresur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'éprouvent 
Comètes,  par  M.  Hansen.  —  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  suc  pnncréatique  tians  les  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  digestion  des 


25  fr. 


Tome  ] 

s  Co 

atières  grasses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-'j",  avec  32  planches;  iSjiJ 

Tome    1.  — Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Benrdkn.  — Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  l'Acarlémie  des  Sciences 

)ur  le  concours  de  i853,  et  puis  remise  pour  celui  de  i856,  savoir:  «Etudier  les  lois  lie  la  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  différents  terrains 

sédimenlaires,  suivant  l'ordre  de  leur  superposition.  —  Discuter  la  question  de  li-ur  apparition  .m  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechercher  la 

nature  des  rapports  qui  existent  entre  l'état  actuel  du  règne  organiqueetsesèt.its  antérieurs»,  par  M.  le  Professeur  Bronn.  In-i",  avec  7  planches;  i8bi. . .     25  fr. 

A  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  dirers  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


TAHIi:   DES    AnnCl.RSlBean 


«ce   ( 


\u   6   .lanvier    19080 


ÉTAT   ACTUEL  DE   L'ACAUÉMIE 


Pages.: 
Élat  de  lAcadémie  au  ."  janvier  .908.. .  • .  5 

M  A.  Chauveau,  Président  sortant,  lait 
connaître  à  l'Académie  l'état  où  se  trouve 
l'impression    des   Recueils   qu'elle   pubhe 


et  les  changements  survenus  parmi  les 
Membres  et  les  Correspondants  pendant 
le  cours  de  l'année  1907 


Pages. 


i3 


RAPPORTS 


M  BotJaUET  DE  LA  Grye.  -  Rappml  pré- 
senté, au  nom  de  la  Section  de  Géogra- 
phie  et  Navigation,   au   sujet   d  un    vœu 


émis  par  la  Société  de  Géographie  de 
Paris,  relativement  aux  dépêches  météo- 
rologiques d'Islande 


CORRESPONI>ANCE. 


M  E  Levasbeur  fait  hommage  à  l'Aca- 
démie d'une  Notice  sur   Marcelin  Ber- 

tkelot ■, 

M  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  S 
l'Académie  le  décès  de  M.  Asaph  Hall, 
Correspondant  pour  la  Section  d  Astro- 
nomie  • ■.  " 

Lord  Brassey,  élu  Correspondant  pour  la 
Section  de  Géographie  et  Navigation, 
adresse  des  remerciments  à  l'Académie.. 
M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  le  27" 
Cahier  du  Service  géographique  de 
l'Armée  :  «  Topographie  d'exploration  ». 
M.  E.-E.  Blaise  adresse  des  remerciments 
à  l'Académie  pour  la  distinction  dont  ses 
travaux  ont  été  l'objet    dans   la  dernière 

séance  publique 

M.  Ernest  Esclangon.  —  Sur  les  trans- 
formations de  la  comète  1907  d 

M.  André  Cathiard.  —  Emploi  des  flammes 
comme  soupape  des  courants  alternatifs 

à  haute  tension \"\' 

M  F.  Bordas.  -  Contribution  à  l'étude  de 
la  formation  de  certaines  pierres  pré- 
cieuses de  la  famille  des  aluminides 

MM.  G.  SiZES  et  G.  Massol.  —  Sur  les  har- 
moniques d'un  corps  vibrant 

MM  E.  JuNGFLEiscH  et  M.  GoDCHOT.  —  Nou- 
veaux   homologues    de    l'acide    diglyco- 


>7 


des 


■7 


M.    Mabo    Tiffeneau.    -    Mécanisme 
transpositions  phényliques  chez  les  lodhy- 
drines  et  les  glycols  aromatiques.   ...... 

M   Ed.  Retterer.  —  Structure  de  la  sub- 
stance fondamentale  du  cartilage  hyalin.. 
M   L    Mercier.  -  Sur  le  développement  et 
la   structure    des   spores   de    Thelohania 

Giardi  Henneguy à  '  '  'n'  "*  " 

MM.  A.  SoULiÉ  et  C.  Bonne.  —  Sur  I  exis- 
tence de  cinq  arcs  branchiaux  et  de  six 
arcs  aorliques  chez  l'embryon  de  Taupe.. 
MM.  Maurice  Caullery  et  Alphonse  La- 
vallée.  -  La  fécondation  et  le  dévelop- 
pement   des   œufs   chez   un   Orthonectide 

( Bhopalura  ophiocomœ) • 

MM  Pierre  Rosenthal  et  Albert  Berthe- 
LOT  —  Sur  l'anesthésie  prolongée  parles 
mélanges     d'oxygène     et     de     chlorure 

d'éthyle : *  '  '  * 

MM.  Moussu  et  Goupil.  -  Action  tardive 

des  dérivés  bacillaires  chlores y 

M    Th.   Moureaux.   -   Sur  la   valeur   des 
'éléments    magnétiques    à    l'Observatoire 
du  Val-.Ioyeux   au  1"  janvier   1908....... 

M  A.  Chevallier.  -  Etude  d'une  série 
d'échantillons  d'eau  de  mer  récoltés  dans 
la  Manche 


2G 
29 

32 

34 

38 

40 

43 

4^ 

45 

^,6 


PARIS.     -    IMPRIMERIE    GAUTH  lER-VILLA  RS, 

Quai  des  Grands-Augustins,  53.  v...»«. 

Le  Gérant  :  Gautbie»-Vill*»». 


1008 

PBEMIER  SUHIKNTKE. 

COMPTES  KENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DK  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR  MM.   LES   SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME  CXLVI. 


M' 2  (13  Janvier  1908). 


'PAHIS, 

GAUTHIER- VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

OES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    UE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  ries  Grands-Au.L;ustins,  55. 


1908 


RpdLEMENT  REL4TIF  m  COMPTES  KENDIJS 


ADOPTÉ    DANS    LES    SÉANCES    DES    ^3    -UIN    1H62    ET    a', 

j  iii  a  T  a  - 


Les  Comn^^s  re«rf«s  hebdomadaires  des  séances 
de  r Académie. e  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  P  Académie^ 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
',8  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

7.6  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Artici.k  l".    —    Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparun  Associéétrangerdel'Académie  comprennent 
au  plus  ^  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  1  Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  s,  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la   même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  "io  pages  accordées  à  chaque  Membre. 
Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  (jou- 
vernemenl  sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiques  par 
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plus  de  3-x  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les   Membres  qm   y  ont   pus 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au- 
tant que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu- 
blique ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 


Article  2.  -  Impression  des  travaux  des  Savants 
élransers  à  l' Académie. 
Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré- 
sumé qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé; 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  lonl 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  otti- 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 
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à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard, 
le  jeudi  à  .0  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  '\.    -    Planches  et  tirage  à  part. 
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Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraient 
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Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  trais  des  au- 


aé„,.;  cepen„„,  si  '«  ^^  -  ^^^  ^^JZ      .^J^^  a  ile.ce,,.»,,  ,ue  pou.  ,es  Kappo..  et 


ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préiudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  1  Académie 
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Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative 
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après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré- 
sent Règlement. 


uni     lllipii""^^ i 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU   LUNDI    15  JANVIER   1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  Hemu  BECQUEREL. 


MEMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 
Note  sur  la  densité  du  graphite,  par  MM.  H.   Le  Ciiatelier 

et    S.     W<»I.OGDl.VE. 

Le  développement  des  études  de  Chimie  organique  a  eu  une  répercussion 
parfois  regrettable  sur  les  travaux  de  Chimie  minérale.  On  s'est  trop  sou- 
vent laissé  aller  à  admettre,  sans  preuves  expérimentales  suffisantes,  la 
variabilité  indéfinie  des  proportions  suivant  lesquelles  les  combinaisons 
chimiques  se  produisent,  ou  encore  une  multiplicité  exagérée  des  polymé- 
risations successives  d'un  même  corps.  Il  nous  a  semblé  intéressant  de  sou- 
mettre à  un  examen  critique  quelques-uns  des  faits  admis  dans  cet  ordre 
d'idées.  Nous  nous  sommes  adressés  d'abord  à  un  corps  simple,  le  carbone, 
dont  les  polymérisations  multiples  sont  acceptées  aujourd'hui  presque  sans 
discussion.  La  seule  base  expérimentale  de  cette  opinion  générale  repose 
sur  les  variations  de  densité  considérables  signalées  entre  les  différents 
échantillons  d'une  même  variété  de  carbone,  soit  du  carbone  amorphe,  soit 
du  graphite,  soit  du  diamant.  On  trouve  par  exemple,  dans  les  Ouvrages  de 
Chimie,  des  densités  variant  pour  le  carboui-  amorphe  de  i  à  i,6,  pour  le 
graphite  de  i,8  à  2,6  et  pour  le  diamant  de  ^  à  3,5. 

De  nouvelles  déterminations  de  la  densité  du  carbone  nous  ont  semblé 
pouvoir  présenter  quelque  utilité  pour  les  deux  raisons  suivantes  :  d'une 
part,  la  constance  du  pouvoir  calorifique  de  chacune  des  trois  variétés  du 
carbone  n'a  jamais  été  mise  en  doute;  celle  constance  semble  cependant 
difficilement  compatil^le  avec  les  variations  de  densité  admises;  d'autre 
part,  la  détermination  des  densités  des  coips  poreux  présente  des  difficultés 

C.  !{.,   190S,  I"  Semestre.  (T.  CXLVl,  X'  2.)  7 


5o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

expérimentales  sérieuses  et  il  peut  subsister  quelques  doutes  sur  certaines 

des  mesures  publiées. 

Des  trois  variétés  de  carbone,  nous  avons  cru  devoir  choisir  le  graphite. 
Le  carbone  dit  amorphe  n\?sl  pas  une  matière  définie;  la  présence  de  l'hy- 
drogène y  est  constante  et  son  état  de  combinaison  inconnu.  Pour  le 
diamant,  par  contre,  des  expériences  déjà  très  nombreuses  donnent  des 
densités  comprises  entre  3,5o  et  3,5i,  c'est-à-dire  pratiquement  identiques. 
On  est  en  droit  de  négliger  les  quelques  mesures  discordantes.  Le  gra- 
phite, au  contraire,  parait  constituer  une  espèce  chimique  bien  déterminée 
et  les  mesures  de  densité  ont  été  aussi  nombreuses  que  discordantes. 

Nos  expériences  ont  porté  sur  des  échantillons  de  provenances  très 
différentes  : 

i"  Graphite  Acheson.  —  Grapliile  artificiel  exlrèmeinenl  pur,  préparé  au  four 
électrique  en  partant  d'antliracile  très  impur.  Les  parties  triées  renferment  jusqu'à 
99,9  pour  100  de  carbone,  toutes  les  matières  minérales  des  cendres  de  l'anthracite 
ayant  disparu  par  volatilisation  pendant  la  fabrication,  f^ar  places  cependant,  on  trouve 
dans  de  petites  cavités  quelques  cristaux  de  carborundum.  Il  faut,  bien  entendu,  les 
éliminer  avant  toute  mesure.  La  légèreté  de  ce  graphite  est  extrême,  il  flotte  sur  Teau 
avec  une  densité  apparente  de  0,8. 

a°  Graphite  de  Ceylan.  —  Graphite  provenant  d'un  des  gisements  les  plus  impor- 
tants de  ce  corps.  Il  se  présente  en  lamelles  cristallines  et  foisonne  après  attaque  à 
l'acide  nitrique  fumant.  L'échantillon  étudié  renfermait  3,5  pour  100  de  cendres. 

3°  Graphite  de  l'Australie  méridionale.  —  xMatiére  noirâtre  sans  apparence  cris- 
talline, très  impure. 

4"  Graphite  de  Mtigraa  {Bohême).  —  Masse  compacte  terne  assez  molle,  montre 
de  petits  cristaux,  proportion  de  cendres  notable. 

5°  Graphite  de  Scharzbach  {Bohême).  —  Même  aspect  que  le  précédent,  très 
tendre  et  très  impur. 

6°  Graphite  du  commerce.  —  Masse  compacte  obtenue  industriellement  par  com- 
pression après  addition  d'une  matière  grasse;  plus  dur  et  plus  brillant  que  les  deux 
précédents;  cendres  très  al u mineuses. 

7°  Graphite  d'Oinenask  (Groenland).  —  Lamelleux,  très  dur,  brillant,  cendres  très 
alumineuses. 

8°  Graphite  de  la  fonte  {provenance  inconnue).  —  Contient  beaucoup  de  fer  et  un 
peu  de  silicium. 

La  méthode  employée  pour  la  détermination  de  ces  densités  repose  sur 
l'emploi  des  liquides  lourds.  On  s'est  servi  de  mélanges  de  bromure  d'acé- 
tylène et  d'élher.  Le  premier  de  ces  liquides  était  dilué  avec  le  second  jus- 
qu'au moment  où  l'échantillon  de  graphite  étudié  tomiiail  au  fond  du 
mélange,  On  faisait  alors  le  vide  au-dessus  du  liquide,  de  façon  à  chasser 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  5l 

d'abord  l'air  contenu  dans  les  pores  de  la  matière  solide  et  ensuite  à  éva- 
porer l'excès  d'éther  de  façon  à  ramener  la  densité  du  liquide  à  être  égale  à 
celle  du  graphite.  On  rétablissait  de  temps  en  temps  la  pression  atmosphé- 
rique et  l'on  observait  si  le  graphite  flottai l  indifféremment  à  toute  hauteur 
dans  le  liquide.  Une  fois  ce  résultat  atteint,  on  laissait  encore  le  graphite 
immergé  pendant  quelques  heures,  puis  on  procédait  à  la  mesure  de  la 
densité  du  liquide,  égale  à  celle  du  graphite.  On  se  servait,  pour  cette 
mesure,  d'un  flotteur  en  verre,  dont  le  volume  était  déterminé  par  des 
pesées  parallèles  faites  dans  l'eau  distillée.  I^es  densités  données  ci-dessous 
ont  ét(''  obtenues  entre  les  températures  de  il\°  et  18".  Elles  sont  rapportées 
au  poids  d'un  même  volume  d'eau  mesurée  à  4°- 

Dans  une  première  série  d'expériences,  les  différents  échantillons  de  gra- 
phite avaient  été  simplement  desséchés  à  l'étuve  à  120°  avant  d'être  immer- 
gés dans  le  liquide  et  soumis  à  l'action  du  vide. 

Voici  les  résultats  : 


Acheson i  ,6s 

Ceylan 3,a5 

Australie 3  ,  66 

Mugrau 2,44 


Sciiarzbach 2 ,  36 

(Jmenask 3,06 

Commerce 2,87 

Fonte 2,2.5 


Les  écarts  entre  ces  différentes  densités  sont  de  l'ordre  de  grandeur  de 
ceux  qui  avaient  été  signalés  dans  les  expériences  antérieures.  Les  chiffres 
les  plus  forts  se  rattachent,  comme  on  le  voit,  à  l'aspect  des  cendres,  à  la 
présence  de  matières  ferrugineuses. 

Dans  une  seconde  série  d'expériences,  on  fil  subir  au  préalable  aux  diffé- 
rents graphites  une  purification  par  attaque  à  l'acide  nitrique  fumant. 
Ensuite,  suivant  les  cas,  on  se  contenta  simplement  de  dessécher  le  graphite 
après  lavage;  d'autres  fois,  on  le  chauiTa  au  rouge  sombre,  température 
suffisante  pour  amener  le  foisonnement  di;  certaines  variétés. 

Les  écarts  entre  les  nouvelles  densités  ont  été  plus  grands  encore  qu'avant 
traitement.  Les  graphites  foisonnes  ont  présenté  des  densités  relativement 
faibles,  descendant  jusqu'à  i,  10  pour  le  graphite  de  la  fonte. 

Le  foisonnement  paraît  tenir  à  une  simple  exfoliation  du  graphite.  Ce 
corps  est  constitué  le  plus  souvent  par  des  lamelles  extraordinairement 
fines,  comme  celles  de  l'argile  plastique,  c'est-à-dire  indiscernables  au 
microscope  et  ayant  par  suite  dans  leur  plus  grande  dimension  moins  de 
f^i^  de  millimètre.  La  séparation  de  ces  lamelles  par  le  dégagement 
de  très  petites  quantités  de   matières    gazeuses    interposées    entre   elles 


52  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

suffit  pour  produire  un  oonflemeni  apparent  énorme.  Cette  finesse  des 
lamelles  du  graphile  est  encore  démontrée  par  une  expérience  d'Acheson, 
qui  obtient  la  suspension  indéfinie  de  ce  corps  dans  Feau,  comme  M.  Schlœ- 
sing  l'avait  fait  pour  le  kaolin,  au  moyen  d'une  addition  de  certaines 
matières  solubles,  le  tanin  par  exemple. 

Une  troisième  série  d'expériences  a  été  faite  en  employant  la  méthode  de 
purification  indiquée  par  Moissan,  c'est-à-dire  une  fusion  à  la  potasse  suivie 
de  lavages  répétés  aux  acides.  Les  résultats  n'ont  pas  été  plus  concordants. 

llesl  facile,  au  cours  des  expériences,  de  se  reiidie  compte  de  TinexacliUide  ceilaine 
des  mesures  ainsi  faites.  Toutes  les  fois  qu'on  recommence  le  vide,  on  voit  de  nou- 
velles bulles  de  gaz  se  dégager  et  la  densité  augmenter  un  peu  sans  que  rien  n'indique 
la  proximité  d'une  valeur  limite  ;  il  reste  certainement  de  l'air  emprisonné  dans  les 
pores  du  graphite.  Un  raisonnement  très  simple  d'ailleurs  montre  l'inefficacité  du  vide 
pour  enlever  l'air  d'un  corps  à  pores  très  lins  immergé  dans  un  liquide.  Dans  le  cas  du 
graphite,  ces  pores  doivent  être  du  même  ordre  de  grandeur  que  les  lamelles  elles- 
mêmes,  c'est-à-dire  inférieurs  à  j^  de  millimètre;  pour  faire  sortir  une  bulle  de 
gaz  d'un  tube  de  ce  diamètre  plongeant  dans  un  liquide,  il  tant  une  dillérence  de  pres- 
sion de  plus  de  lo"™.  Le  vide  seul  est  donc  absolument  sans  elTet.  S'il  convient  pour 
les  poudres  usuelles,  c'est  que  les  vides  y  sont  généralement  de  l'ordre  de  grandeur 
Ju  _L  de  millimètre  et  que  l'absence  de  cohésion  permi-t  aux  diiïérents  grains  de  se 
déplacer  les  uns  par  rapport  aii\  autres.  Les  expériences  de  Graham  sur  la  transpira- 
tion des  gaz  à  travers  les  phupies  de  graphite  donnent  d'ailleurs  la  preuve  directe  de 
l'existence  de  ces  pores  et  de  leur  finesse  extrême. 

Nous  avons  alors  essayé  d'expulser  l'air  par  compression  dans  un  cylindre  d'acier. 
Nous  avons  employé  des  pressions  variant  de  aoooi^B  à  1 1  ooo''e:  par  centimètre  carré. 
Après  la  première  compression,  il  reste  souvent  à  l'intérieur  de  la  matière  de  petites 
cavités  où  une  partie  de  l'air  chassé  des  pores  est  emprisonnée;  on  s'en  aperçoit  au 
dégagement  des  bulles  de  gaz  produit  par  le  vide  après  immersion  dans  le  liquide 
lourd.  Mais,  en  écrasant  la  matière  et  recommençant  la  compression,  on  arrive  à  obte- 
nir, après  quelques  opérations,  une  masse  absolument  compacte  ne  dégageant  plus  de 
gaz  dans  le  vide. 

Les  mesures  définitives  de  densité  ont  été  faites  sur  des  échantillons 
purifiés  et  comprimés  dans  les  conditions  suivantes  : 

Après  une  première  attaque  à  chaud  par  l'acide  azotique  fumant,  la  matière  lavée 
et  séchée  est  fondue  avec  de  la  potasse  au  creuset  d'argent,  la  température  rouge 
sombre  est  maintenue  3o  minutes.  Après  refroidissement,  le  contenu  du  creuset  est 
repris  par  l'eau,  puis  attaqué  par  de  l'acide  chlorhydrique  bouillant  de  densité  i,i9.. 
Finalement,  le  graphite  est  lavé,  séché  et  calciné  au  rouge  sombre.  On  s'est  assuré 
que.  par  ce  traitement,  on  obtenait  l'élimination  de  la  totalité  de  la  silice,  sans  avoir 
besoin  de  recourir  à  l'acide  tluorhydrique.  Enfin,  le  graphite  était  comprimé  à  plu- 
sieurs reprises  à  5ooo''8  par  centimètre  carré. 


SÉANCE    DU    l3    JANVIER    Î908.  53 

Le  Tableau  suivant  donne  le  résultat  des  mesures  successives  faites  et 
montre  l'identité  absolue  de  la  densité  de  toutes  les  variétés  de  graphite, 
lorsqu'ils  sont  convenablement  débarrassés  de  cendres  et  d'air  interposés  : 

Éla.depuriMca.ion.                                        Acheson.  Ceyian.  OD,»„ask.  Fo,„e.  Australie.  Mugra..  Schar.bach.  Commerce 

Naturel,  séché  à  .20° ,,62-2,0.5  2,2.5                2,06  2,246         2,66  24^,  ,36  ,3^5 

chauffé  au  rouge  sombre „  2,25  2,18-2,19  2,22           2,66              ,,  ,'3,  Ô's- 

Attaqué  par  aciflo   azotique,  séché ,,87  2,263               2,16  2,26           2.6,5  044  ^\y^  ~^'^^ 

foi'^"""'-^----                »  •       2,2.3                     „  ,,,0  «  '„  -'„                "',''" 

Naturel,  comprime 2,  in/i  2  25  » 

»          recomprimé 2,21g                2,25  2,22              »  „  „  „ 

Attaqué  par  acide  azotique,  comprimé...  2,258-2,25r  2,25.5-2,206            >,  2262  „ 

Purifié  KOH,  comprimé 2,265               2.255  2,255          ',7  2,255        2.256        2,255  2,264 

Le  graphite  de  Scharzbach  avait  donné,  après  la  première  purification  à 
la  potasse,  une  densité  de  2,29,  mais  sa  combustion  dans  l'oxygène  laissa 
une  proportion  notable  de  cendres,  accusant  ainsi  une  purification  incom- 
plète ;  après  une  seconde  purification,  on  obtint  le  chiffre  donné  au  Tableau. 

Un  second  échantillon  de  graphite  d'Australie,  traité  de  la  même  façon 
que  celui  porté  au  Tableau,  a  donné  une  densité  finale  de  2,252,  à  peine 
diff"érente  de  la  première. 

La  densité  la  plus  élevée  trouvée  pour  le  graphite  du  commerce  doit  être 
attribuée  à  une  purification  incomplète.  C'est  un  mélange  artificiel  assez 
complexe  pour  lequel  le  procédé  de  purification  reconnu  convenable  pour 
les  graphites  naturels  n'est  peut-être  pas  suffisant. 

Conclusions.  —  x"  Tous  les  graphites  naturels  et  artificiels  donnent, 
après  purification  complète,  une  densité  identique  de  2,255  (eau  à  4°),  le 
graphite  étant  pris  en  moyenne  à  la  température  de  i5°. 

2°  Le  graphite  foisonnant  présente,  avant  ou  après  foisonnement,  la 
même  densité  que  le  graphite  ordinaire. 


MICROBIOLOGIE.  —  Sur  l' utilisation  de  la  tourbe  poui  l'épuration 
des  eaux  d'ègout.  Note  de  MM.  A.  Muntz  et  E.  Lai.\é. 

Au  cours  de  nos  travaux  sur  la  nitrification  intensive  ('),  la  tourbe  nous 
était  apparue  comme  un  support  extrêmement  favorable  au  développement 
des  organismes  nitrifiants  et  nous  avons  appliqué  cette  aptitude  à  l'épura- 
tion des  eaux  d'égout.  Cette  épuration,  en  eff'et,  est  un  phénomène  d'oxy- 


(')  Comptes  rendus,  t.  GXLII,  p.  1241. 


54  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

dation,  en  grande  partie  attiibualjle  aux  bactéries  qui  transforment  l'ammo- 
niaque en  nitrates.  Dans  une  Note  précédente  (  '  ),  nous  avons  exposé  les 
premiers  résultats  de  nos  expériences  sur  l'obtention  de  lits  bactériens  d'une 
extraordinaire  énergie. 

Notre  dispositif  expérimental  consistait  en  une  colonne  épuratrice  de 
fragments  de  tourjje,  sur  une  épaisseur  de  o'",5o,  entre  lesquels  l'air  pou- 
vait circuler  librement. 

Malgré  la  faible  épaisseur  de  ce  lit  oxydant,  l'épuration  de  l'eau  d'égout 
a  été  presque  complète,  avec  une  vitesse  de  passage  de  i"'"  de  liquide  par 
mètre  carré  de  surface  et  par  il\  heures. 

En  augmentant  la  hauteur  de  la  colonne  de  tourbe,  nous  pouvions  espérer 
une  épuration  encore  plus  complète  et  plus  rapide,  par  unité  de  surface  du 
lit  bactérien.  Nous  avons  donné  une  hauteur  de  i  "",  60  à  la  couche  de  tourbe, 
nous  rapprochant  ainsi,  comme  dispositif,  de  ce  qui  se  pratique  dans  les 
lits  à  percolation.  La  tourbe  que  nous  avons  employée  était  celle  qu'on 
extrait  pour  le  chauffage.  Elle  était  assez  compacte,  de  texture  fibreuse,  et 
provenait  des  couches  supérieures  des  tourbières  de  la  Somme.  Se  présen- 
tant en  briquettes,  elle  a  été  divisée  en  fragments  anguleux  de  la  grosseur 
approximative  d'un  œuf,  puis  trempée  dans  un  lait  de  craie  en  poudre, 
destinée  à  saturer  son  acidité  et  additionnée  de  terreau  de  jardinier  pour 
l'ensemencer  de  ferments  nitrificateurs  actifs. 

L'eau  d'égout,  prélevée  cliaque  jour  dans  le  collecteur  de  la  rue  Censier, 
était  placée  dans  une  bâcbc  et  traversait  ensuite,  d'une  façon  continue,  des 
récipients  formant  fosses  septiques.  Les  matières  grossières  en  suspension 
s'y  déposaient  avant  d'arriver  à  la  colonne  de  tourbe.  La  régularité  du  débit 
des  liquides  était  assurée  à  l'aide  d'un  robinet  à  flotteur  fixé  sur  la  bâche, 
et  l'on  pouvait,  à  volonté,  faire  varier  ce  débit  pour  des  périodes  déterminées. 
L'arrosage  était  intermittent.  Nous  avons  en  elfel  reconnu  que,  lorsqu'on 
effectuait  un  arrosage  continu,  il  se  formait,  à  la  surface  des  fragments 
de  tourbe,  des  amas  glaireux  de  zooglées  et  de  soufre  précipité,  qui  dimi- 
nuaient la  perméabilité  et  pouvaient  s'opposer  à  l'aération.  Au  moyen  d'un 
siphon  s'amorçant  et  s'arrètant  automatiquement,  on  réalisait  la  répartition 
des  liquides  à  la  surface  du  ht  bactérien  par  intermittences  de  3  à  5  minutes. 
On  a  ainsi  évité  cet  inconvénient. 

Cette  installation  a  fonctionné  sans  interruption  depuis  le  commencement 


(')   Comptes  rendus,  t.  CXL1\',  p.  466. 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  I908.  55 

du  mois  de  mai  jusqu'au  i5  décembre.  A  cette  dernière  date,  l'activité 
épuratrice  était  encore  aussi  grande  qu'au  début. 

Dans  une  première  série  d'essais,  nous  ncnis  sommes  attacbés  à  déterminer 
la  dose  maxima  d'eau  résiduaire  qui  pouvait  être  traitée  par  unité  de  surface 
du  lit  épurateur.  Nous  avons  progressivement  augmenté  la  vitesse  de  passage 
jusqu'à  ce  que  l'apparition  de  l'aniinoniaquc  et  l'augmentation  des  matières 
organiques  dans  l'eau  épurée  aient  fixi-  la  limite  à  laquelle  on  devait 
s'arrêter. 

Jusqu'à  une  dose  dépassant  3o(>o'  par  nièite  carré  et  par  24  heures,  cette 
épuration  a  été  parfaite,  comme  le  montrent  les  chiffres  suivants,  qui 
donnent  les  résultats  des  dosages  effectués  sur  l'eau  sortant  des  fosses  sep- 
tiques,  c'est-à-dire  avant  l'épuration,  et  sur  la  même  eau  après  le  passage 
sur  la  colonne  de  tourbe  : 

'27  mai.  "28  mai.  30  mai. 

Volume  épuré  par  mélre  carré  et  par  iff  lieures...  3ooo'  0200'  3200' 

Par  litre  ■  avant,      après.       avant,     après.       avant,    après. 

iiiK  mg  ing  nig  mg  mg 

Azote  ammoniacal •20,0  o  28,0       o  '7)9  o 

»       organique 8,0  1,7         7,8       1,6  10,8  i,4 

»       nitrique o  8,2         o  12,8  o  g, 6 

Oxjdabilité  par  le  permanganate  en  milieu 

acide 8.5  10,2  98  10,8  7.5  8.0 

Oxydabilité  par  le  permanganate  en  milieu 

alcalin 68  8,6  7g  9,0  j'i  8,0 

Les  eaux  sur  lesquelles  nous  opérions  avaient  une  composition  voisine  de 
la  moyenne  des  eaux  résiduaires  de  la  ville  de  Paris;  elles  étaient  un  peu 
plus  riches  cependant  en  matières  organiques,  chargées  des  résidus  de  nom- 
breuses tanneries  et  contenant  des  matières  tinctoriales. 

Malgré  ces  conditions  plutôt  défavorables,  ranimoniacjue  a  complètement 
disparu  ;  l'azote  organique  a  été  éliminé  dans  la  proportion  de  près  de 
85  pour  100  et  la  matière  organique  totale,  exprimée  par  l'oxygène  qu'elle 
emprunte  au  permanganate  de  potasse,  a  diminué  de  91  pour  100.  L'eau 
épurée  était  parfaitement  limpide  et  inodore  et  se  conservait  avec  sa  lim- 
pidité aussi  bien  en  vase  clos  ({u'au  conlacl  de  l'air;  par  conséquent,  elle 
était  imputrescible. 

La  numération  des  organismes  pouvant  se  développer  sur  la  gélatine  a 
donné  par  centimètre  cube  d'eau  : 

A  la  sortie  des  fosses  septiques 0000000 

A  la  sortie  de  la  colonne  épuratrice ...  363 


56  ACADEMIE   DES   SCIENCES. 

Au  poinl  de  vue  de  la  composition  chimique,  avec  un  régime  de  plus 
de  3"'  par  mètre  carré  de  surface  et  pai- jour,  r(''puration  sur  le  lit  bactérien 
de  tourbe  a  été  plus  parfaite  que  celle  qu'on  obtient  sur  des  lits  d'autres 
matériaux,  comme  les  escarbilles,  avec  des  débits  qui  ne  dépassent  pas 
o"'',4"o  à  o'"',5oo  par  le  système  des  bassins  de  contact  eto"'',  730  à  i"'  par 
le  système  des  lits  à  percolation.  Au  point  de  vue  bactériologique,  l'épu- 
ration a  été  comparable  à  celle  qu'on  obtient  sur  les  champs  'd'épandage, 
qui  ne  peuvenl  traiter  que  10'  à  i5'  d'eau  d'égout  par  mètre  carré  et  par 
jour. 

Quoique  le  débit  que  nous  avons  pu  donner  à  notre  lit  épurateur  fût 
extrêmement  élevé,  nous  avons  cherché  à  l'élever  encore,  jusqu'à  la  limite 
extrême  à  laquelle  l'épuration  devient  incomplète.  Il  est  en  effet  de  grande 
importance,  dans  la  pratique,  de  pouvoir  traiter  les  plus  grands  volumes 
d'eau  d'égout  sur  les  surfaces  les  plus  restreintes. 

Voici  quelques-uns  des  résultats  ol)tenus  : 

Sjuin.                             7juin.                            Sjuin.                          13  juin.                           17  ju  n. 
N'olume  ppuré  par  moire  carré  et  par  jour,  V'oul  4<niol  43ool  5oool  15o5l  

aTuiil.  après.  avant.  apjès.  avaiil.  après-  avanl.  .iprès.  avant.  après. 

Par  litre  :  „,,  ^„             ^^  ^„  ,i,|,  ,„,  ^j,          m^  mç  nis 

-Vzote   ammoniacal 24.4  1.4  i8,8  o,3  21, 3  2,2  17,5  2,4  =3,3  11, j 

»        organique i'>.4  '■()  12,0  'i^  9,8  2,u  10, .j  4.7  ",i  <<,' 

.)        nitrique 0  12,8            0  8,3  o  8.2  0  7,2  o  .i,i 

Oxydabililé  par  le  permanganate 

en  milieu  aciile i32  10,8  86  11,0  92  11,2  84  i4'0  ^°^  -^'^ 

Oxydabilité  par  le  permanganate 

en  milieu  alcalin io3  8,2  78  .i,fi  68  9,6  71  11,8  87 

Avec  un  débit  voisin  de  4""°  pf»'  mètre  carré  de  surface,  l'épuration 
a  encore  été  très  satisfaisante,  analogue  à  celle  que  donnent  les  champs 
oxydants  formés  d'escarbilles,  avec  une  marche  de  i™'  d'eau  par  jour. 

L'eau  épurée  est  tout  à  fait  limpide, inodore  et  imputrescible.  Des  pois- 
sons y  vivent  sans  être  incommodés  et  sans  venir  jamais  respirer  à  la  sur- 
face, ce  qui  indiciuerail  une  mauvaise  aération. 

Mais,  lorsque  le  débit  journalier  a  atteint  le  cliiH're  énorme  de  5"°'  par 
mètre  carré,  l'épuration  s'csl  montrée  trop  incomplète  pour  être  regardée 
comme  satisfaisante.  Les  proportions  d'ammoniaque  restante  étaient  no- 
tables, ainsi  que  celles  de  l'azote  organique  et  des  matières  carbonées.  Cette 
eau,  d'ailleurs  inodore,  était  louche,  et  le  louche  s'accentuait  lorqu'on  la 
conservait  à  l'abri  de  l'air.  Los  poissons  y  vivaient  encore,  mais  ils  venaient 
fréquemment  près  de  la  siiilacc  :  elle  était  donc  peu  aérée.  La  numération 
des  bactéries  dans  ces  eaux  en  a  donné  .5tS,')2()  par  centimètre  cube. 


20,0 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908  5n 

En  résumé,  dans  les  conditions  de  nos  expériences,  pour  des  eaux  d'égout 
de  composition  ordinaire,  le  débit  convenable  a  été  de  3°'  à  4""'  par  mètre 
carré  et  par  jour. 

Après  les  arrosages  excessifs  à  raison  de  plus  de  5""',  le  lit  bactérien  de 
tourbe  a  de  nouveau  été  mis  au  régime  normal  et,  immédiatement,  l'épu- 
ration est  redevenue  satisfaisante.  Dans  la  pratique,  le  volume  des  eaux 
d'égout  à  épurer  est  loin  d'être  constant.  Après  des  orages,  par  exemple,  il 
augmente  dans  des  proportions  considérables.  Cette  faculté  des  lits  bacté- 
riens de  tourbe  de  pouvoir  recevoir  momentanément  des  arrosages  très 
copieux,  sans  que  la  marche  ultérieure  de  l'épuration  soit  compromise,  con- 
stitue un  avantage  sérieux. 

La  concentration  des  eaux  qui  ont  servi  à  nos  essais  est  rarement 
dépassée  dans  les  eaux  résiduaires  des  villes  qui  possèdent  le  système 
d'égouts  unitaires,  dans  lequel  les  eaux  de  |iluie  et  les  eaux  de  lavage  des  rues 
sont  réunies  aux  eaux  ménagères,  aux  eaux  vannes  et  aux  eaux  industrielles. 
Avec  le  système  sépara lif,  où  les  eaux  vannes  et  les  matières  de  vidange  sont 
à  épurer  seules,  leur  concentration  est  notablement  plus  grande,  mais  leur 
volume  est  plus  faible,  et  l'intensité  de  l'arrosage  peut  être  réduite. 

Nos  recherches  antérieures  sur  la  nitrilication  (')  nous  ont  montré  qu'il 
était  possible  de  faire  nitrifier  sur  des  lits  de  tourbe  des  solutions  ammonia- 
cales d'une  concentration  que  n'atteignent  en  aucun  cas  les  eaux  d'égout. 
Cependant,  nous  avons  essayé  l'épuration  d'eaux  très  chargées  et,  dans  ce 
but,  nous  avons  enrichi  artificiellement  les  eaux  d'égout  ordinaires  avec  du 
purin  provenant  d'étables  de  vaches.  Les  chiffres  suivants  montrent  les 
résultats  obtenus  : 

20  aoùl.  27  août. 

Eau     d'égout  Eau     d'égout 

additionnée  additionnée 

de  5  pour  100  de  10  pour  100 

de  purin.  de  purin. 

Volume  épuré  par  mètre  carré  et  par  jour 25oo'  2000' 

Par  litre  :  avant.         après.  avant.         après. 

Azote  ammoniacal 42,4          o                  88,5  4,i 

n       organique i5,2          3,2              16, 4  5,0 

"       nitrique o  32,5               o  66,5 

Oxjdabililé  par  le  permanganate  en  milieu  acide.  .  iô6  i5,i  208  19,5 

»                        )>                         u               alcalin.  i4o  t2,l  igS  18,1 


(')   Comptes  rendus,  l.  CXLil,  p.  1240. 

C.  R.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°   2.) 


58  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

Les  effluents  étaient  limpides,  inodores  et  imputrescibles,  bien  que  la 
proportion  de  matière  organique  résiduelle  fût  encore  assez  élevée.  Cepen- 
dant, les  débits  étaient  encore  considérables.  On  peut  espérer  que  des  eaux 
encore  plus  chargées  pourraient  être  épurées  si  l'on  réduisait  l'intensité  des 
arrosages  ('). 

Dans  tous  les  cas  observés  au  cours  de  nos  études,  une  partie  seulement 
de  l'azote  ammoniacal  et  organique  qui  disparaît  se  retrouve  à  l'état  ni- 
trique. Les  actions  oxydantes  ne  sont  donc  pas  seulement  dues  aux  bactéries 
nitrifiantes.  D'autres  organismes  interviennent,  qui  brûlent,  en  même  temps 
que  la  matière  carbonée,  les  combinaisons  azotées,  en  déversant  l'azote 
à  l'état  gazeux  dans  l'atmosphère. 

Cette  élimination  de  l'azote  est  d'autant  plus  considérable  que  la  matière 
carbonée  est  plus  abondante.  Dans  ce  cas,  les  ferments  nitrificateurs,  qui 
opèrent  une  transformation  intégrale  de  l'ammoniaque  en  nitrates  lorsque 
la  matière  organique  est  absente,  se  trouvent  en  concurrence  avec  les  bacté- 
ries banales  de  la  combustion,  qui  peuvent  prendre  la  prédominance  et  éli- 
miner de  notables  quantités  d'azote  à  l'état  libre.  L'ammoniaque  elle-même 
n'échappe  pas  à  leur  action. 

Ce  fait  est  mis  en  évidence  par  les  chiffres  suivants,  dans  lesquels  les 
rapports  de  l'azote  ammoniacal  à  la  matière  organique  totale  varient  nota- 
blement : 

I.  II.  III. 

Rapport  de  l'azote  ammoniacal  à  la  matière  organique. .      jjâ  TeT»  ïhi 

Pour  100  d'azote  ammoniacal   \  Azote  nitrifié 35,8  ^9,7  ^Q'^ 

et  organique  disparu \  Azote  dégagé 64,2  4o,3  3o,6 

L'épuration  des  eaux  d'égout  est  donc  un  phénomène  biologique  d'une 
extrême  complexité  et  dont  l'allure  est  variable  avec  la  composition,  elle- 
même  si  changeante,  du  milieu,  donnant  la  prédominance  tantôt  à  telles 
espèces  bactériennes,  tantôt  à  telles  autres. 

Mais,  dans  toutes  les  conditions  réalisées  dans  nos  expériences,  le  support 
de  tourbe  a  montré  son  efficacité  comme  lit  bactérien  destiné  à  l'épuration 
des  eaux  résiduaires. 

M.  Mascart  fait  hommage  à  l'Académie  des  Procès-verbaux  des  séances 
du  Comité  international  des  Poids  et  Mesures,  Session  de  1907. 

(')  M.  Poitevin,  en  confirmant  nos  premiers  résultats,  avait  déjà  obtenu  l'épuration 
d'eaux  artificiellement  enrichies  {Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  p.  768). 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  5g 


CORRESPONDANCE . 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  l'Ouvrage  suivant  : 

Atlas  météorologique  pour  l'année  1906,  d'après  vingt-deux  stations  jran- 
çaises,  par  G.  Eiffel.  (Présenté  par  M.  Mascart.) 


ASTRONOMIE.  —  Observation  du  passage  de  Mercure  sur  le  Soleil 
à  l'Observatoire  de  Rio  de  Janeiro.  Note  de  M.  Morize. 

Le  passage  de  Mercure  sur  le  Soleil  du  i4  novembre  dernier  a  pu  être 
observé  à  Rio  en  d'assez  bonnes  conditions.  A  l'heure  prévue  pour  les  pre- 
miers contacts,  le  ciel  était  découvert  et  le  vent  faible;  mais  vers  lo*"  du 
matin  une  couche  de  cirrus,  qui  allait  s'épaississant,  a  rendu  difficile  l'ob- 
servation. 

L'instrument  employé  a  été  l'équatorial  de  24*^",  avec  objectif  de 
MM.  Henry  frères,  muni  d'un  oculaire  divergent  qui  projetait  sur  un  écran 
une  image  de  25*^™  de  diamètre.  L'image  de  la  planète  a  paru  circulaire, 
très  noire,  bien  plus  que  le  noyau  d'une  superbe  taclie  qui  était  au  méridien 
central.  On  n'a  pas  aperçu  de  trace  du  ligament  noir  ni  de  tache  lumineuse 
centrale. 

Après  I  o*"  l'état  du  ciel  a  empêché  les  observations  physiques,  et  l'on  a  dû 
se  contenter  de  déterminer  les  heures  des  deux  derniers  contacts,  qui  sont  : 

Temps  moyen  civil 
de 
Rio  de  Janeiro, 
h         m       s 

Premier     contact  externe 7.33. 10,6  (?) 

Premier            »        interne 7-34.    9,6 

Deuxième        »        interne 10. D^. 21, 6 

Deuxième        »        externe io.56. 18,8  (?) 


ASTRONOMIE.  —  Observation  du  passage  de  Mercure  des  \')-i  \  novembre  1907, 
àSchio  (Italie).  Note  de  M.  Fr.  Faccin.  (Extrait.) 

Le  bord  solaire  était  très  ondulant  et  il  a  été  impossible  d'apercevoir 
Mercure  hors  du  Soleil;  l'observation  du  premier  contact  extérieur  a  été 
impossible  et  celle  du  premier  contact  intérieur  a  été   difficile  ;  dans   un 


6o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

instant  de  calme  relatif,  on  a  entrevu  la  goutte  noire.  Sur  le  Soleil,  le  disque 
de  la  planète  a  paru  parfaitement  rond,  uniformément  noir  et  beaucoup 
plus  noir  que  les  noyaux  des  taches  qui  formaient  alors  un  groupe  visible  à 
l'œil  nu;  jamais  il  n'a  été  possible  d'apercevoir  ni  auréole,  ni  point  brillant. 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  la  sommabiUté  des  séries  de  Foitrier. 

Note  de  M.  A.  Buhl. 

Dans  les  Comptes  rendus  (  \'\  octobre  1907  )  et  dans  le  Bulletin  de  M.  Dar- 
boux  (décembre  1907)  j'ai  donné  une  formule  de  sonimabilité  concernant 
la  série  de  Laurent.  Or  on  montre,  dans  tous  les  Traités  d'Analyse,  qu'une 
substitution  de  la  forme  =  =  e'"  permet  de  passer  de  la  série  de  Laurent  à 
celle  de  Fourier.  On  peut  donc,  de  la  formule  de  sommabilité  concernant 
la  première  série,  déduire  une  formule  concernant  la  seconde.  Je  me  borne 
à  rappeler  ce  fait  intuitif  et  vais  ici  établir  directement,  dans  le  champ  réel, 
une  formule  de  sommabilité  très  générale  concernant  les  séries  de  Fourier. 

Soient  les  deux  développements 

(1)  F(e)=—   /       F(0^?  +  -V/       ¥{l)cosn{l-B)dl 

(2)  f(r)^^J     A^)dK+^_yf      /(Ç)cos«(Ç--)r/;. 

Soient  s„  la  somme  des  (n-hi)  premiers  termes  de  (i)  et  c„  le  (n  -+- 1)'™<= 
terme  de  (2).  Par  des  transformations  élémentaires,  on  trouve  que  l'expres- 
sion 

(3)  .^i^; 

est  la  somme  de  deux  intégrales  doubles  qui,  si  Ton  pose 

1  =  9  ■+  2U,  Ç=:T+  21', 

deviennent 


T 


/'     ■/'     ^ F ( e  +  2 ,0  -^^  \+  ' " ^  ''"  "'"-'•'-"■  I  "  +  ( "  +  ' ) '  "  -  '■  )] ,/,, dv. 


/(-)  Sin(M  — l'J 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  190S.  61 

Admettons  que  /(t)  présente  pour  t  =  a  un  infini  ne  détruisant  ni  la 
continuité,  ni  la  formule  (2);  je  spécifie  même  que  le  rapport  de/(a  — 0) 
à  /(a  +  0  )  tend  vers  i  quand  0  tend  vers  zéro. 

Étudions  l'expression  (3)  où  nous  ferons  tendre  /(  vers  l'infini  et  t  vers  a. 

Les  intégrations  en  v  ne  sont  à  considérer  qu'entre  —  s  et  -h  e;  les  autres 
parties  sont  finies  et  donnent  des  résultats  nuls  quand  on  les  divise  par/(a). 
Changeant  r  en  —  i>  de  —  £  à  zéro,  il  ne  reste  que  des  intégrales  on  c  de  zéro 
à  £  contenant  le  rapport  de/(T  ±  2c')  &/(').  Si  l'on  intègre  de  £'<£  à  £,  on 
peut  supprimer  ledit  rapport  sous  les  intégrales  en  écrivant  au  dehors  celui 
de/(T  ±  2r,  )  à  /'(t  ),  y]  étant  compris  entre  i'  et  t.  Quand  £'  tend  vers  zéro, 
il  en  est  de  même  de  y]  et,  comme  d'autre  part  t  tend  vers  a,  le  rapport 
précédent  diffère  de  i  d'aussi  peu  c[u'on  le  veut. 

En  résumé,  et  ceci  est  pour  moi  un  premier  théorème  fondamental,  l'ex- 
pression 

(4)  li"'  ;^  '7^ 

ne  défiend  pas  de  f. 

Il  n'est  pas  impossible  de  déterminer  complètement  (4)  en  étudiant  les 
intégrales  doubles  qui  précèdent  et  qui  généralisent  l'intégrale  simple  de 
Dirichlet.  Mais  on  peut  aussi  tourner  la  difficulté  en  profilant  de  l'invariance 
de  (4)  par  rapport  à/et  calculer  cette  expression  dans  le  cas  d'une  fonction 
sommatrice  particulièrement  simple.  Je  prendrai 


sin  (  2  /«  -h  I  )  — 

1  2 

/(t)  := 1 =:  1  +  COST  -|- .  .  .  +  COS/iT, 

2  .       T 
2S1II    - 

2 

l'entier  n  croissant  indéfiniment.  La  série  ainsi  obtenue,  considérée  d'ordi- 
naire comme  indéterminée,  n'est  cependant  infinie  que  pour  t  égal  à  zéro  ou 
à  27Ï.  De  plus,  ces  deux  infinis  peuvent  être  assimilés  à  un  seul  en  roulant  le 
plan  réel  de  façon  à  en  faire  un  cylindre  où  les  ordonnées  d'abscisses  zéro 
et  2ir  seraient  confondues.  L'expression  (4)  devient  alors 

«0  -t-  •?!  COS  T  -I-  .52  COS  2  T  +  .  .  .    ,  ■         S„  +  S^  -\-  .  .  .  +  S„  .  ^ 


hm — =  nm  — 

T  =  0         I  +  COST  +  C0S2T 


Or,  dans  les  Malhematische  Annalen,  t.  I^VIII,  iQ^i,  M.  Fejér  a  établi 
que  cette  dernière  limite  était  égale  à  ^\0). 


62  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Comme  autre  application  élégante  on  peut  partir  de 

I    ,  /        .       t\'  COST  C0S2T 

/{T)  =  --Iog(^2sin-j   =— -  +  ^— - 
ce  qui  donne 


F(&): 


12^3 

I  I  I 

-  H h  5  ■ 

I         2        à 


En   résumé,   si   Ton  considère  une  suite  de  nombres  a„  tendant  vers  a 
quand  n  croît  indéfiniment  et  si  Ton  pose 

_  Co(a„).;o  +  c,(ot„).ti  +  .  ■  .-t-c„(a„)5,i 
on  peut  écrire 

F(e)  =  s„-+-(S,-So)  +  (S,-s,)+..., 

série  trigonométriquedont  l'indétermination /orwe//e  est  considérable  et  qui 
jouit  cependant  de  propriétés  analogues  à  celles  de  la  série  de  Fourier. 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  le  choix  de  r exposant  de  convergence  pour 
les  fonctions  entières  de  genre  infini.  iNote  de  M.  A.  De.vjoy,  présentée  par 
M.  H.  Poincaré. 

Étant  donnée  une  suite  de  zéros  a^^a.^.,  . . .,  a,,  .. .,  rangés  par  ordre  de 
modules  non  décroissants  avec  a,  ^  o,  lorsque  la  série  j — p:  diverge  quel  que 
soit  X',  parmi  toutes  les  fonctions  entières  de  la  forme 


n 


I  gli.  Pn  Vin/ 

a„ 


OÙ pn  est  un  entier  fonction  de  son  indice,  comment  faut-il  choisir  la  fonc- 
tion p„,  pour  que  la  fonction  entière  F(:;)  correspondante  rende  dans  les 
applications  des  services  analogues  aux  produits  canoniques  de  genre  fini? 

i"  Nous  exigerons  que  l'exposant  canonique  p„  ne  dépende  que  de  la  suite 
/•,,  Tjj  •  ■  •)  fni  •  ■  •  des  modules  des  zéros. 

Supposons  donc  donnée  seulement  cette  dernière  suite.  Si  M(/-)  désigne 
le  maximum  du  module  de  ¥{z)  pour  |  z|  =  r,  -M(r)  dépendra  évidemment 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  63 

des  arguments  des  zéros  dont  les  modules  seuls  nous  sont  donnés.  Ces  ar- 
guments variant  de  toutes  les  façons  possibles,  M(r)  possède,  pour  charpie 
valeur  de  /•,  une  certaine  limite  supérieure  P(r),  qui  ne  dépend  que  de  la 
fonction /j„  choisie  et  de  la  suite  r„. 

L'exposant  canonique  sera  déterminé  par  cette  condition  que  cette  limite  soit 
la  plus  petite  possible. 

Soient  h  défini  par  r^^r<^  r,,+f ,  , 


P,(r)  et  I\(r)  respectivement  les  limites  supérieures  de  |F,(s)|  et  de 
I  ¥.i{z)\  sur  un  cercle  de  rayon  r,  en  sorte  que  P  =  P,  Po.  L'ordre  de  gran- 
deur de  P  est  le  plus  grand  des  ordres  de  P,  et  de  P^. 

Or,  partant  d'une  fonction  p„  arbitraire,  si  l'on  augmente />„,  il  se  trouve 
que  P,  augmente  et  que  P2  diminue;  si  l'on  diminue/?,,,  P,  diminue  et  P.^ 
s'accroît. 

1,^ exposant  canonique  sera  donc  évidemment  celui  qui  donne  aux  deux 
produits  P,  e/  P,  le  même  ordre  de  grandeur. 

Les  auteurs  qui  se  sont  occupés  des  fonctions  de  genre  infini  ont,  en  géné- 
ral, eu  pour  principal  souci  de  réduire  le  reste  Pj  de  façon  à  le  rendre 
aisément  limitable  (cela,  en  augmentant  la  convergence  de  la  série,  c'est- 
à-dire />„)  ;  mais  la  valeur  de  P,  rend  alors  trop  fort  l'ordre  de  ¥{z). 

Il  ne  paraît  pas  possible,  sans  autre  hypothèse  sur  /•„  que  sa  non-décrois- 
sance, de  fixer /)„  en  toute  généralité;  r„  étant  quelconque,  nous  considére- 
rons une  fonction  cp(r)  croissante,  telle  ipie  !p(/-„)>n  (le  signe  =  pourra 

être  pris  pour  une  infinité  de  valeurs  de  n),  et  telle  que      "j^ "^^ ^  ^  =  ^(r) 

ne  soit  jamais  décroissante.  Ces  hypothèses  sont  les  plus  générales  qui  aient 
été  faites  dans  les  divers  travaux  sur  les  fonctions  de  genre  infini. 
Avec  celle  seule  hypothèse,  on  peut  dire  que,  sensiblement, 

D'une  façon  précise,  si  p„  est  la  partie  entière  de  (i  ■+■  cc)y(n)  (a  fixe, 
arbitrairement  petit),  les  limites  supérieures  sont  £cp(r)'"^°'  pour  logP,  et 

^- —  pour  logPj  (h  fini,  i  infiniment  petit^.  P,  est  d'ordre  supérieur  à  P^. 

Si  pn  est  la  partie  entière  de  /.('"n)  +  °')  ^^  produit  Pj  est  convergent,  et 


6/|  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

loaP, <^  -rof  r)- — ?f^  (ici  une  hypothèse  supplémentaire  est  nécessaire  si 
Ton  ne  veut  excepter  une  inlinité  de  couronnes  d'épaisseur  totale  finie).  La 
limite  su[)érieure  de  logP,  est  £— cp(/-).  Celte  fois  (en  supposant  le  genre 
infini),  P.,  est  d'ordre  supérieur  à  P,. 

Si  'Hr)  =  ?(0,  log-ç>(/-).  •  •  log-.-,  ?(>)  [Iog.?(r)]'-  est  tel  que  '-^^^^ 

d\o<y'h(r„)     ,. 

soit  croissant;  nous  posons /.»„=      ,' Un  a 

logl',  <  ^o(r)  log©(/')  .  .  .  loj;i'-=^9(r)         el         logr'2<  ^  cp(/-)  log9(/)  .  .  .  logt9(r). 


[Les  limites  supérieures  indiquées  peuvent  être  atteintes  pour  une  infinité 
de  valeurs  de  r,  si  aucune  hypothèse  sup{)lémcntaire  n'est  faite  sur  fir).] 
L'exposant  actuel  yO„  est  donc  toujours  trop  fort. 

Des  hypothèses  un  peu  plus  précises  et  qui  sont  satisfaites  en  particulier 
toutes  les  fois  que  /■„  est  une  fonction  de  n  formée  à  |)arlir  de  la  fonction 
exponentielle  et  de  la  fonction  logarithmi(jue,  par  des  combinaisons  algé- 
briques et  des  itérations  arbitraires  de  ces  fonctions,  permettent,  dans  le 
cas  du  genre  non  fini,  de  prendre  toujours 

.   f/log 'J,(/-     ) 

/?«= — rr </'«+>  avec         <D{r„)  =  n, 

et  donnent  pour  logP(/-)des  limites  encor(>  plus  voisines  de  '^(r).  Quel  que 
soitr,,,  rex[)Osant  log/*  logo«  logx_,  «(loS'x")'^^ '^*^'- '™P  f'^'"^'  elilest  possible 
de  choisir  /•„  assez  lentement  croissant  pour  que  log/; . . .  \og;/i  ne  soit  pas 
assez  élevé.  On  a,  en  tous  cas,  pour  limite  supérieure  du  produit  canonique 

,  1.1  11  n  •  d\osn 

forme  avec  les  zéros  de  modules  r,,r.,,  . . .,  r„,  1  expression  n^^^^^  ■ 

Les  considérations  précédentes  donneraient,  dans  le  cas  des  fonctions  de 
genre  fini  non  entier,  tous  les  résultats  de  M\L  Lindelof  et  Boutroux,  et 
certains  même  plus  généraux. 


GÉODÉSIE.  —  Sur  la  mesure  des  mouvements  généraux  du  sol  au  moyen 
de  nivellements  répétés  à  de  longs  intervalles.  Note  (')  de  M.  Ch.  Lalle- 
MAXD,  présentée  par  M.  Bouquet  de  la  Grye. 

Depuis  les  âges  primitifs,  l'écorce  terrestre  est  sujette  à  de  lentes  défor- 
(')  Piéseiitée  dans  la  séance  du  G  janvier  1908. 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  65 

malions,  dont  la  Géologie  offre  d'abondantes  preuves,  mais  dont  on  possède 
peu  ou  point  de  mesures  précises. 

Dès  18G7,  pour  combler  cette  lacune,  l'Association  géodésique  européenne 
montrait,  dans  la  répétition  des  nivellements  à  de  longs  intervalles, 
un  moyen  de  mesurer  les  alTaissements  ou  les  exhaussements  du  sol  ;  et 
le  Congrès  international  géographique  de  188 1  réclamait  partout  cette 
répétition. 

Adoptant  un  vœu  émis  par  le  Congrès  géologique  de  Vienne,  en  1908, 
l'Association  des  Académies,  en  1904,  a  saisi  à  nouveau  de  cette  question 
l'Association  géodésique  internationale.  La  présente  Note  est  un  résumé 
du  Rapport  dont,  à  cette  occasion,  j'ai  eu  l'honneur  d'être  chargé. 

I.  Essais  anti-rieurs.  —  A  la  suite  du  grand  tremblement  de  terre  d'Agram,  en  1880, 
le  Gouvernement  autrichien  fit  réitérer  les  nivellements  traversant  la  zone  dévastée: 


Fig. 


Echelle 


J^himohij 


,|i;\  Hacliimuii    y 

-A  OTSIJ  j!^  '-'  ' 

*^V\    .'^'kusalsu 

Zon^'  de  maximum  d'mtensité  r-^-~^ 


Hilconf.§Ç^iS^r*^é^!^^y^  ^? 


«S'^'^'^fàml 


du  tremblement  de  ferrp    \''/^y>/\ 

Zone  d'affaissement I I 

Zone  de  soulèvement I  ■  ■  ■    I 

Courbes  déamétriçues    ,    -Ù-'IS^t.  j 

d'égal  affaissement  ooU  (  1  .''  ^./ 

exhaussement  du  sol    )    .S,^    \ ^ ■'     . 
Lignes  nivelées    ._-— ~._.       «3\TSli 


Kuwana' 


maV: 
^okkaichi^-'  v 

/  Nariiini  ^. 


NOGOYA 


Oka: 


^ 


■■— 0---- 


Mouvcmenls  du  sol  constatés  à  la  suite  du  tremblement  de  terre  de  1891, 
dans  la  région  de  Nù-Bi  (Japon). 

mais  ce  fut  sans  résultat,  les  variations  d'altitude'^  n'ayant  nulle  part  excédé  l'erreur 
propre  des  opérations. 

En  France,  le  nouveau  réseau  fondamental,  nivelé  de  1884  à  1892,  semblait,  par  sa 
comparaison  avec  celui  de  Bourdalouë,  plus  ancien  de  3o  années,  devoir  fournir, 
à  ce  sujet,  de  précieuses  indications;  une  discordance  progressive,  croissant  du  Sud 
au  Nord  et  atteignant  près  de  1™  à  Lille  et  à  Brest,  avait  même  été  constatée;  mais 
je  pus  bientôt  montrer  que  cette  discordance  provenait  de  l'accumulation  de  petites 


C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  iN"  2.) 


66  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

erreurs  systématiques,  jusque-là  ignorées,  dans  ropéralion  |)rimillve  (').  On  n'en  put 
rien  déduire  quant  aux  mouvements  possi))les  du  sol  dans  Finlervalle. 

A  cet  égard,  la  seule  constatation  vraiment  nette  a  été  faite  au  Japon,  et  encore 
s'agissait-il,  non  de  mouvements  lents,  mais  de  brusques  dénivellations  survenues  à  la 
suite  d'un  grand  tremblement  de  terre,  celui  de  Nù-Bi,  en  1891.  La  réitération  des 
nivellements  antérieurs  traversant  la  région  révéla  des  changements  de  beaucoup  supé- 
rieurs à  l'erreur  possible  des  écarts  trouvés  entre  les  deux  opérations  (-).  La  représen- 
tation graplii(iue  que  j'en  ai  faite  {fig.  1)  accuse,  en  elTet,  l'existence  de  dépressions 
atteignant  o"",.'!,  autour  d'une  zone  triangulaire  de  25'""  de  cAlé,  elle-même  surélevée 
de  o™,6  à  G'", 8  (■').  L'erreur  possible  de  ces  écarts  n'excédant  nulle  pari  ±o'",o3, 
leur  réalité  n'est  donc  pas  douteuse. 

Le  rapide  essor,  depuis  un  demi-siècle,  des  nivellements  de  précision 
dans  tous  les  pays  permet  d'entrevoir,  pour  l'avenir,  des  résultats  plus 
probants.  Mais  dans  quelle  mesure?  C'est  ce  qu'il  importe  de  rechercher. 

II.  Conditions  à  réaliser.  —  Pour  que  l'écart  entre  deux  nivellements 
d'un  même  itinéraire,  exécutés  à  des  époques  distinctes,  puisse  être  attribué 
à  des  mouvements  du  sol  dans  l'inlervalle,  il  faut,  outre  une  parfaite  iden- 
tité des  points  cominuns  aux  deux  opérations  : 

1°  Une  suffisante  stabilité  de  la  surface  de  comparaison,  généralement  le 
niveau  moyen  d'une  mer,  choisie  pour  commune  origine  des  deux  nivelle- 
ments; condition  rarement  réalisée  à  moins  de  o",!  près.  Ainsi,  par 
exemple,  le  niveau  moyen  annuel  de  la  Méditerranée  à  Marseille,  de  i885 
à  1906  {fig.  -2),  a  oscillé  entre  deux  limites  extrêmes  distantes  de  près 
de  G'",  I . 

■2"  Entre  les  altitudes  ancienne  et  nouvelle  des  repères  communs,  les 
écarts  doivent  être  notablement  supérieurs  à  leur  incertitude  propre,  c'est- 
à-dire  à  la  somme  de  leurs  erreurs  possibles,  qui  sont  : 

a.  Les  erreurs  accidente/les  des  deux  q;)érations  (erreurs  proportionnelles 
à  la  racine  cariY'e  de  la  longueur  des  sections  nivelées )  ; 

h.  Les  erreurs  systématiques  d'opérations  (proportionnelles  à  la  longueur 
des  mêmes  sections): 

c.  Les  erreurs  d'étalonnage  des  mires  (  pro[)ortionnelles  aux  dénivella- 
tions franchies). 


(')  Ch.  Lallemand,  Comptes  rendus.   i(j  juin   1890. 

(-)  M.  SuGiYAMA,  Comptes  rendus  de  l'Association  géodésique  internationale 
(Conférence  de  Copenhague,  1908). 

(')  Chose  curieuse,  le  maximum  d'intensité  des  secousses  a  eu  lieu,  non  dans  la 
zone  soulevée,  mais  tout  autour,  dans  la  région  déprimée. 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  67 

En  adineltanl,  pour  Cfs  erreurs,  Jos  coelTicifiils  moyens  les  plus  bas  jusqu'alors 
obtenus  dans  les  grands  nivellemenls  européens,  -inoir  : 

G""",  8  par  kilomètre,  pour  Terreur  accidentelle  probable, 
0""',i5  par  kilomètre,  pour  l'erreur  systématique  probable, 
o""",oi5  par  mètre,  pour  l'erreur  probable  d'étalonnage  des  mires, 

et  en  supposant  _les  opérations  efl'ectuèes  par  sections  homogènes  (')  de  100'""  de  lon- 
gueur moyenne,  on  calcule  aisément  que,  pour  un  col  situé,  par  exemple,  à  2000"  de 
hauteur  et  à  600'""  de  l'origine  des  nivellements,  l'écart  entre  les  deux  altitudes  an- 
cienne et  nouvelle  pourrait  être  erroné  de  ±  24""  ou  de  ±  17™,  selon  que  ce  col  serait 
relié  à  l'origine  par  un  ou  par  deiiv  itinéraires  distincts. 

Rn  supposant  même  réduite  à  loo''"'  la  distance  à  la  mer  et  à  100'"  l'altitude  du  col, 
l'erreur  à  craindre,  dans  les  mêmes  conditions,  serait  encore  de  ±10""  ou  de  ±7""", 
suivant  le  cas. 

l'is.  2. 


Alliludi 


(     Zcro 
iBourdalouf' 


Zéro 
normal 


ANNEES  188. 


)  Zéro 
^1  normal 


1B'.»0 


lOIIO 


190C 


Vaiialiuiis  lin  niveau  moyen  annuel  (ie  la  Métiiliir.iiiée  à  Marseille,  de  iSSô  à  itjuG 
par  rapport  au  zéro  normal  ilu   Nivellenienl  général  de  la  Krancc. 


Tout  cotuplc  fait,  malgré  leur  rciuarquahle  précision,  les  nivellements 
actuels  paraissent  impuissants  à  déceler  des  mouveaionts  du  sol  inférieurs 
à  i'*'"  ou  2''"". 

Pour  descendre  au-dessous  de  ces  limites,  il  faudrait  accroître  encore  la 
précision  des  nivellemenls,  chose  quasi  impossible,  les  erreurs  qui  subsistent 
ayant  leur  source  dans  ratmosphère  même,  bien  plutôt  que  dans  les  opéra- 


(')  C'est-à-dire  nivelées  à  peu   près  dans  les  mêmes  conditions,  notamment  par  les 
mêmes  opérateurs  et  avec  les  mêmes  instrument^. 


fis  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

leurs,  les  mélliodes  ou  les  instrumenls  ;  ou  bieu  il  faudrait  réitérer  un 
grand  nombre  de  fois,  dans  des  conditions  variées,  les  opérations,  solu- 
tion ruineuse  et  d'ailleurs  sans  grand  intérêt  pratique,  vu  l'impossibilité 
d'améliorer  après  coup  les  anciens  nivellements  à  comparer  avec  les  nou- 
veaux ('). 

Co?ic/usrons  {-).  —  «  i"  Vu  le  degré  d'exactitude  pratiquement  suscep- 
tible d'être  atteint  par  les  nivellements,  leur  répétition  ne  permet  guère, 
sauf  exceptions,  de  déceler  avec  certitude  l'existence  de  mouvements  géné- 
raux d'affaissement  ou  d'exhaussement  du  sol  inférieurs  à  i''™. 

»  2°  Pour  pouvoir  fixer  le  degré  de  stabilité  de  son  sol,  chaque  pays 
devrait,  deux  ou  trois  fois  par  siècle,  réitérer  son  nivellement  fondamental, 
ou  tout  au  moins  le  nivellement  d'un  groupe  de  lignes  choisies,  reliant 
entre  elles  les  mers  voisines  et  franchissant  les  principales  montagnes  de 
son  territoire  (  ').  » 


MÉCANIQUE.    —   Sur  la  statique  de  la  surface  déformahle  et  la  dynamique 
de  la  ligne  dèformable.  Note  (')  de  \1M.  Eukè.ne  et  François  Cosserat. 

La  définition  de  la  surface  déforniablc  que  nous  avons  adoptée  est  parli- 
culièrement  intéressante  dans  l'état  actuel  de  la  théorie  des  surfaces  géomé- 
triques, tel  que  M.  Darboux  le  présente  dans  ses  Leçons.  Cette  définition 
conduit  aisément  à  des  développements  que  les  premiers  chercheurs,  Sophie 
Germain  et  Poisson,  n'auraient  pu  réaliser  à  leur  époque  qu'avec  beaucoup 
de  difficulté. 

Si  p,-  (  j  ^  1 ,  2)  sont  les  paramètres  de  deux  systèmes  de  lignes  tracées  sur 
la  surface  non  déformée,  et  (^,,  yj,-,  "(,),  (/?,,  y,,  r,  )  les  vitesses  géométriques 
de  translation  et  de  rotation  du  trièdre  M.x'y' z'  adjoint  à  chaque  point  M 
dans  l'étal  déformé,  la  densité  de  l'action  de  déformation  est  une  fonction  W 

(')  Les  nou\eaux  nivellements,  par  exemple,  étant  supposés  deux  fois  plus  précis 
que  les  anciens,  les  erreurs  i'i  craindre,  ci-dessus  calculées,  se  trouveraient  réduites 
de  20  pour  100  tout  au  plus,  gnin  tout  à  fait  insuffisant. 

(-)  Ces  conclusions  ont  été  votées  à  l'unanimité  par  l'Association  géodésique  inter- 
nationale (Conférence  de  Budapest,  1906)  et  ensuite  adoptées  par  l'Association  des 
Académies  (Session  de  X'ienne,  1907). 

(^)  Pour  les  lignes  à  foites  dénivellations,  un  contrôle  fréquent  de  la  longueur  des 
mires,  au  cours  même  des  opérations,  serait  en  outre  indispensable. 

(*)  Présentée  dans  la  séance  du  6  janvier  1908. 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  69 

de  ces  quantités,  qui  est  invariante  clans  le  groupe  euclidien.  La  variation 
de  l'action,  pour  une  portion  de  la  surface,  introduit,  relativement  au 
trièdre  Mx'v'z',  les  efforts  et  les  moments  de  déformation  qui  s'exercent 
au  point  M  sur  les  éléments  des  courbes  coordonnées  (p,),  et  qui  s'expriment 

au  moyen  des  dérivées  -r^,  -r-—,  -—,  -, — ,  -—-,  -7— •  bile  conduit  en  outre 

-'  dKi     drii      dQi     dp,      ikji     dii 

à  définir  la  force  et  le  moment  extérieurs  par  des  équations  embrassant  à 
titre  de  cas  particuliers  toutes  celles  que  l'on  a  obtenues  jusqu'ici  avec  le 
principe  de  solidification,  où  l'on  considère  les  efforts  et  les  moments  de 
déformation  comme  de  simples  vecteurs,  indépendamment  de  leurs  valeurs 
calculées  au  moyen  de  W.  La  notion  d'énergie  de  déformation  résulte 
encore  ici  de  celle  du  travail. 

On  peut  rapporter  les  efforts  et  les  moments  de  déformation  en  un  point  M 
à  un  trièdre  mobile  avec  M  et  dont  un  des  axes  reste  normal  à  la  surface  (M) ; 
on  introduit  ainsi  des  composantes  de  ces  efforts  et  moments  qui  con- 
duisent, comme  pour  la  ligne,  aux  notions  d'efforts  de  tension  ou  de  cisail- 
lement et  de  moments  de  fiexion  ou  de  torsion,  et  qui  présentent  cet 
intérêt  particulier  d'être  rapportées  seulement  à  la  surface  géométrique 
supportant  en  quelque  sorte  l'ensemble  continu  de  trièdres  de  la  sur- 
face déformable  considérée.  Les  équations  connues  sont  précisément  relatives 
à  ces  composantes,  dont  l'élude  très  intéressante  peut  se  faire  en  ayant  égard 
aux  divers  éléments  géométriques  de  la  surface  dessinée  par  les  sommets 
des  trièdres.  Le  principe  de  solidification  est  d'ailleurs  toujours  exprimé 
en  écrivant  que  la  variation  de  l'action  est  nulle  pour  tout  déplacement 
euclidien. 

Les  notions  de  Iriùdre  caché  et  fie  W  caché  jouent  le  même  rôle  que  dans  la  théorie 
de  la  ligne  déformable;  elles  s'interprètent  encore  par  la  considération  des  déformées 
particulières,  ou  par  une  conception  analogue  à  celle  que  Lord  Kel\  in  et  Tait  ont  pro- 
posée pour  les  liaisons  dans  la  Mécanique  classique,  ou  enfin  par  la  méthode  de  La- 
grange;  elles  permettent  de  rassembler  sous  un  même  point  de  \ue  i;énéral  les  diverses 
théories  que  Ton  a  établies  jusqu'ici  pour  la  surf.ice  déformable  et  d'expliquer  les  dif- 
férences que  peuvent  présenter  ces  théories.  On  esi  conduit  à  la  membrane  élastique 
que  Poisson  et  Lamé  ont  étudiée  dans  le  cas  de  la  déformation  infiniment  petite, 
quand  W  ne  dépend  pas  de  /j,,  «y,,  /•,  et  ne  dépend,  en  outre,  de  £,,  n,,  ?,-  que  par  les 
coefficients  de  l'élément  linéaire,  l'efiorl  étant  alors  dans  le  plan  taiij;ent  à  la  surface; 
si  l'on  particularise  davantage  W,  on  a  la  surface  de  M.  Daniele,  puis  la  surface  fluide 
de  Lagrange,  considérée  aussi  par  Poisson  et,  plus  récemmanlj  par  W.  Duliem;  quand 
enfin  W  est  complètement  caché,  on  oblieul  la  tiiéorie  de  la  surface  llexible  et  inex- 
Icnsilile  des  géomètres  sous  les  divers  aspects  qu'on  peut  lui  donner,  iiainii  lesquels  se 
trouvent  ceux  qui  ont  été  adoptés  par  M.  Lecornu  et  par  Beltrami. 


.^O  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Considérons  encore  le  cas  où  l'on  inlroduit  les  conditions  d  =  o,  Ço  =  o, 
l'axe  M='  du  trièdre  M.r'r'z'  étant  alors  constamment  normal  à  la  sur- 
face (M)  :  /;/  //leoric  prend  nue  forme  loiile  j)arlicidière,  en  raison  de  l'exis- 
tence dex  reladoiis  aiiv(]itelles  M.  Durboiuv  a  éicnrlu  la  dénomination  d'équa- 
tions de  Codazzl  (  '  ').  Soil  tn  l'angle  que  M,r'  fail  avec  la  courbe  (  p^)  de  (M); 
la  valeur  W,  prise  par  \\  pnur  "C,  =  o,  'Ç,  —  o  s'exprime  en  fonction  des 
dérivées  des  deux  premiers  ordres  de.r,  >-,  c-  par  ra[)porl  à  p,,  p^,  de  m  et  de 
ses  dérivées  premières,  par  riutermédiaire  de  /ic///' arguments,  parmi  les- 
quels figurent  les  six  expressions  de  Ciauss  E,  V,  (!,  D,  D',  D",  qui  domi- 
nent la  théorie  des  surfaces  ("-).  Si  Ton  ne  veul  envisager  cpie  W  ,,  on  est 
conduit  à  ce  résultat  imporlanl  (pie  le  nouveau  système  d'équalions  que  l'on 
obtient  a  son  origine  dans  le  calcul  des  rariations.  Le  i-as  où  les  six  arguments 
E,  F,  (j,  D,  D',  D"  tigurent  seuls  est  particulièrement  digue  de  remarque; 
dans  cette  hypothèse,  si  Fou  porte  l'atlenliou  uniquement  sur  la  surface 
déformée,  on  peut,  en  particularisant  la  forme  de  W,  et  les  données, 
retrouver  la  surface  ('-lastique  considén'c  par  Sophie  Germain,  Lagrange  et 
Poisson.  Sous  la  même  hypothèse  générale,  et  en  passant  à  la  déformation 
infiniment  petite,  on  retrouve  la  surface  de  Eord  Kelvin  et  Tait. 

La  dynamique  de  la  ligne  déformahle  se  rattache  à  Texposiliou  précé- 
dente, où  il  suffit  de  regarder  l'un  des  paramètres,  p.  par  exemple,  comme 
le  temps/;  on  a  alors  une  action  simultanée  de  déformation  et  de  mouve- 
ment. Sous  l'influence  du  Irièdre,  la  vitesse  d'un  point  de  la  ligne  défor- 
mahle entre  dans  W  par  les  trois  arguments  ^,,  "/jo,  L,,  et  l'on  se  trouve  en 
présence  de  la  notion  (Wmisotropie  cinétique  déjà  envisagée  par  Rankine,  et 
qui  s'est  introduite  depuis  dans  plusieurs  théories  de  la  Physique.  Même  si 
W  est  indépendant  des  rotations  et  conduit  à  des  moments  extérieurs  nuls, 
l'argument  de  pure  déformation  ^;  -1-  y];  ^-  "C'  et  l'argument  pm-einent  ciné- 
tique Il  +  -qi  -h  'Ç:  sont  généralement  accompagnés  de  l'argument  mixte 

un  tel  i-enre  d'argument  n'est  pas  non  plus  nouveau  dans  la  Mécanique  et 
apparaU  notamment  dans  la  théorie  de  la  force  à  distance  de  Weber. 
Quand  W  ne  contient  pas  l'argument  mixte  ^,L-I-  yi,y]o-I-  'C,'C.,,  il  faut,  en 


(')    G.  Darbolx,    Li-roiis    sur   lu    throric  géitérale  des   surfaces,     Livre  V,    Glia- 

pilres  I  el  II. 

(2)  G.  Daiiboux,    Leçons  sur   la   lliénrie  générale  des  surfaces,    Livre  VII,   Clia- 

pitre  m. 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  7I 

général,  considérer  l'état  de  défornialion  i-l  de  inouvemenl  infiniment  voisin 
de  l'état  naturel,  pour  se  trouver  dans  le  cas  de  la  Mécanicjue  classique,  où 
l'action  de  déformation  se  sépare  complètement  de  l'action  cinétique. 
On  obtient  alors  le  principe  de  d'Aleinhert  en  supposant  la  force  et  le 
moment  extérieurs  nuls,  c'est-à-dire  en  exprimant  que  la  ligne  déformable 
n'est  soumise  à  aucune  action  du  monde  extérieur  et  en  introduisant  par 
suite  la  notion  fondamentale  de  système  isolé,  dont  M.  Duliem  a  fait  voir  la 
nécessité  pour  la  construction  rationnelle  di-  la  Mécanique.  La  relation  qui 
se  trouve  ainsi  établie  entre  [a  force  cinétique  qX.  \a  force  statique  montre  que 
la  théorie  que  nous  exposons  n'est  pas  seulement  nominaliste,  et  comment, 
par  la  considération  d'une  action  de  plus  ru  plus  complexe,  on  peut  arriver 
à  écarter  l'objection  que  M.  E.  Picard  a  dirigée  contre  la  définition  con- 
structive  des  différentes  espèces  de  forces. 


CHIMIE  l^HYSiyUE.  —  Sur  la  tratisformation  des  ilissotittions  de  phosphore 
blanc  en  phosphore  rouge.  Note  de  M.  Ai.biîrt  Coi,so.v,  présentée  par 
M.  Cf.  Lemoine. 

Ayant  été  conduit  à  comparer  l'effet  des  dissolvants  sur  les  variétés  allo- 
tropiques du  phosphore,  j'ai  en  même  temps  observé  les  conditions  de  trans- 
formation en  phosphore  rouge  des  dissolutions  de  phos[)iiorc  ordinaire.  On 
sait  qu'à  l'état  libre  le  phosphore  blanc  se  change  intégralement  en  phos- 
phore rouge  au-dessous  de  280",  parce  que  la  tension  de  transformation  esta 
peu  près  nulle,  d'après  les  recherches  de  ÎNI.  Lemoine  et  celles  de  MM.  Troost 
et  Hautefeuille.  Le  phénomène  est  alors  réglé  par  la  vitesse  de  la  trausfoi-- 
mation  qui  dépend  de  la  teui])(''rature  et,  comme  M.  Lemoine  l'a  montré, 
de  la  quantité  de  phosphore  dont  on  part,  e'est-à-dire  de  la  pression  delà 
vapeur.  De  sorte  que,  finalement,  la  limite  et  l'allure  du  phénomène  sont 
fonction  de  tensions  gazeuses.  Or,  dans  le  cas  des  dissolutions,  il  ne  peut  plus 
être  question  de  tensions  gazeuses;  je  le  montrerai  d'ailleurs  directement; 
c'est  la  pression  osniotique  ou,  si  l'on  préfère,  la  concentration  moléculaire 
qui  intervient.  Grâce  à  celle  notion,  le  parallélisme  de  la  transformation 
est  complet  entre  phosphore  libre  et  corps  dissous.  En  voici  les  preuves. 

D'abord,  toutes  choses  égales,  la  transformation  est  plus  rapide  quand  la 
température  est  plus  élevée.  En  effet,  l'essence  de  térébenthine  saturée  à  i5° 
et  renfermant  oJi^  de  phosphore  par  litre,  d'après  mes  déterminations,  m'a 
fourni  un  abondant  dépôt  de  phosphore  rouge  après^S  à  10  heures  de  chauf- 


72  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

fag'c  à  285''-29o'\  laiidis  quVlle  est  resiée  limpide  au  bout  de  ">'>.  licures 
à  23o"-235".  Voilà  un  preuiier  poinL  commun  avec  la  transformation  du 
phosphore  Hbre. 

Je  vais  maintenant  étabhr  que  la  tension  du  phosphore  vaporisé,  même 
jointe  à  la  très  grande  pression  déterminée  par  le  surchauffage  du  solvant, 
n'active  pas  la  transformation  du  phosphore,  dissous  ou  non.  Afin  d'éviter 
des  objections  relatives  à  des  inégalités  de  température  j'ai  employé  le  dis- 
positif suivant,  (pii  m'a  é[é  suggéré  par  M.  Lemoine  : 

Au  sein  d'une  dissolution  de  phosphore  à  23s  par  litre,  j'ai  placé  deux  tubes  où 
j'avais  fait  le  vide  après  avoir  mis  du  pliosphore  dans  l'un,  et  dn  térébenthène  avec 
un  excès  de  phosphore  dans  l'autre.  Après  avoir  chaufTé  4  heures  entre  225°-23o'', 
j'ai  constaté  que  le  phosphore  isolé,  seul,  avait  rougi  sur  toute  sa  surface,  sous  la  pres- 
sion p  de  sa  vapeur;  tandis  qu'il  était  resté  parfaitement  blanc  au  contact  de  la  téré- 
benthine, malgré  la  grande  pression  cr  de  celle-ci  qui  s'ajoutait  ii  la  pression  p  du 
phosphore  en  excès.  En  prolongeant  pendant  quelques  heures  l'action  de  la  tempéra- 
ture à  23o°,  le  phosphore  non  dissous  commence  à  rougir  sur  les  points  qui  sont  en 
contact  avec  le  tube,  et  finalement  dans  toute  sa  masse,  tandis  que  les  solutions  léré- 
benlhiniques  ne  s'altèrent  pas.  C'est  dire  que  les  dissolutions  restent  insensibles  non 
seulement  à  la  tension  p  du  phosphore  vaporisé,  mais  encore  à  la  pression  p-\-w 
exercée  sur  la  dissolution. 

Ejfet  de  la  concentration.  —  J'ai  mis  au  sein  d'une  dissolution  térébenthinique 
à  200  par  litre  un  tube  scellé  contenant  une  dissolution  à  go»  par  litre  de  phosphore 
dans  le  sulfure  de  carbone,  et  un  autre  tube  scellé  renfermant  une  solution  térébenthi- 
nique à  20'''  par  litre.  Aucun  tube  u'a  présenté  trace  d'altération  après  i5  heures  de 
chauflage  à  23o°.  J'ai  élevé  la  température  à  260°.  Au  bout  île  4  heures  je  n'ai  constaté 
aucun  résultat;  mais  au  bout  de  i5  heures,  à  sôo'-aG.j",  la  solution  sulfocarboniqae  a 
donné  un  dépôt  jaune  oiangé,  indice  de  transformation,  tandis  qu'après  '\0  heures  les 
solutions  térébenlhini(]ues  élaient  restées  transparentes.  Ce  ne  fut  qu'au  bout 
de  55  heures  à  cette  temjjérature  qu'un  dépôt  jaune  apparut  dans  la  solution  à  20"  par 
litre,  et  un  dépôt  rouge  plus  abondant  dans  la  solution  à  256. 

Dans  les  mêmes  conditions,  des  dissolutions  térébentliinitjues  à  los  et  à  (2S  parliire 
sont  restées  limpides;  elles  n'ont  donné  un  dépôt  de  phosphore  rouge  qu'en  élevant  la 
températuie  et  en  la  maintenant  pendant  10  heures  vers  285".  Ur,  on  vient  de  voir 
que  10  heures  à  285°  agissent  comme  une  température  de  260"  prolongée  pendant 
55  heures.  De  sorte  que  le  temps  nécessaire  pour  atteindie  le  commencement  de  la 
transformalion  est  à  peu  près  inversement  proportionnel  à  la  concentration  de  la  disso- 
lution loisqu'on  opère  à  une  température  donnée. 

Pour  contrôler  cette  intluence  de  la  concentration,  j'ai  institué  pilusieurs 
séries  d'expériences  dont  les  résultats  ont  toujours  concordé,  quelle  c|u'ait 
été  la  nature  du  solvant. 

Par  exemple,  dans  un  tube  scellé  contenant  de  l'eau  poui- contrebalancer  la  pression 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  78 

(lu  sulfure  de  carbone,  j'avais  placé  Irois  Uiijes  clos  :  l'un  renfermait  i5o«  de  phosphore 
dans  looK  de  sulfure  de  carbone;  l'autre  laSs  de  phosphore  dans  100'-',  et  le  troisième 
lO»-'  dans  loot-'.  Après  4  heures  de  chauffage  à  a^ô^-aSo",  le  premier  tulie  avait  déposé 
une  quantité  appréciable  de  phosphore  rouge;  le  second  s'était  recouvert  d'une  pelli- 
cule jaune  orangé,  et  le  troisième  était  encore  limpide  après  avoir  été  maintenu  à  îSo" 
pendant  i5  heures.  Dans  ces  solutions  sulfocarboniques,  la  transformation  apparaît 
donc  encore  d'autant  plus  vite  que  les  solutions  sont  plus  concentrées.  J'ajoute  qu'une 
fois  commencée,  la  transformation  marche  plus  rapidement  dans  les  solutions  forles  que 
dans  les  solutions  étendues,  sans  qu'un  germe  de  phosphore  ronge  ail  d'action  sen- 
sible. 

En  résumé,  il  suffit  de  substituer  la  notion  de  concentration  à  celle  de 
tension  de  vapeur  pour  que  la  transformation  des  dissolutions  soit  rigoureu- 
sement semblable  à  celle  des  vapeurs.  Il  me  reste  à  prouver  qu'elle  n'est  pas 
identique.  En  effet,  en  chauffant  à  220°-22')"  un  ballon  de  iSi""''  renfermant 
3°,  »  de  phosphore  blanc,  le  phosphore  rouge  n'apparaît  sur  les  parois  qu'au 
bout  de  17  heures  environ;  cependant,  le  phosphore  est  loin  d'être  totale- 
ment volatilisé.  Comme  il  se  pourrait  que  la  transformation  se  soit  produite 
sur  des  gouttelettes  déposées  sur  les  parois  par  suite  de  faibles  variations  de 
température,  j'ai  chauffé  progressivement  jusqu'à  260°  un  ballon  de  iSj'"'' 
contenant  2^  de  phosphore,  à  côté  d'un  tube  vertical  identiquement  chargé. 
I^'opération  a  duré  2  heures  (dont  une  entre  i4o"-iGo°),  les  parois  du 
ballon  étaient  couvertes  de  phosphore  rouge,  et  cette  variété  s'élevait  dans 
le  tube  en  quantités  croissantes  du  bas  au  milieu,  c'est-à-dire  en  raison 
du  courant  de  chaleur.  Aucune  dissolution  ayant  la  faible  concentration 
de  ces  vapeurs  n'eiit  été  altérée.  La  présence  d'un  solvant  ralentit  donc  la 
transformation . 

Ajoutons  que,  dans  tous  les  cas,  le  phosphore  rouge  déposé  est  amorphe, 
comme  il  arrive  aux  corps  insolubles,  tels  que  le  sulfate  de  baryte,  quand 
ils  sortent  de  liquides  renfermant  les  éléments  propres  à  leur  formation. 

Enfin  l'essence  de  térébenthine  satui'ée  à  25°  et  maintenue  à  260°  dépose 
vers  o"  l'excès  de  phosphore  sous  forme  de  cristaux  blancs  de  neige,  dont  la 
nature  est  probablement  identique  à  la  variété  décrite  comme  amorphe  par 
M.  Christomanos  (').  Ce  dépôt  prouve  que  le  phosphore  ne  réagit  pas  no- 
tablement sur  le  solvant  à  260°. 


(')   Congrès  de  Cliiinie  appliquée  de  Home,  l.  I,  p.  675. 


C.  K.,   190S,   1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  2.)  .  lO 


^4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE   MINÉRALE.    —   Sur  la  constitution  des  fontes  au  vmnganése. 
Noie  de  M.  L.  GuiLLET,  présentée  par  M.  H.  Le  Chatelier. 

Dans  la  Noie  cpie  j'ai  eu  l'honneur  de  présenter  à  TAcadémie,  le  23  sep- 
tembre dernier,  sur  la  constitution  des  fontes  spéciales,  je  disais  qu'aucune 
des  fontes  au  manganèse  que  j'avais  examinées  ne  renfermait  de  fer  y,  an 
contraire  des  résultats  que  j'avais  obtenus  avec  le  nickel. 

En  effet  les  fontes  à  basse  teneur  de  manganèse  que  j'avais  microgra- 
phiées  présentaient  de  la  sorbite  et  du  carbure,  tandis  que  celles  à  haute 
teneur  étaient  constituées  par  du  carbure  abondant,  entouré  d'un  eutec- 
tique  que  j'avais  pris  pour  reutecloïde  ferrite-cémentite. 

Le  nickel  et  le  manganèse  abaissant  tous  deux  les  points  de  transforma- 
tion, il  nous  a  paru  que  cette  anomalie  méritait  une  étude  plus  approfondie. 
Les  résultats  que  nous  présentons  aujourd'hui  et  qui  portent  sur  des  gammes 
de  fontes  à  teneur  croissante  en  manganèse  montrent  nettement  l'erreur 
que  nous  avons  commise  dans  nos  premières  observations  :  les  fontes  à 
haute  teneur  de  manganèse  ne  renferment  pas  d'eutectoïde  ferrite-cémen- 
tite, mais  bien  l'eutectique  cristaux  mixtes-cémentite. 

Les  Tableaux  suivants  résument  les  principales  observations  faites  : 

Tableau  I.  —  Fonte  initiale  blanehe. 
Composition. 


G  total.  Gnipliite.  Mn.  Si.  S.               Pb.  Micrographie. 

Plein  il  re  sciie. 

2,266  Néant  0,86  0,0.5  Traces        o,o3  Sorhite  et  carbure. 

2,309  »  1,72  0,1 3  "  Traces  Id. 

2,178  »  3,26  0,07  »               »  Id. 

1,989  »  i4,i8  0,07  »             o,o4  Fer  y  et  carbure. 

2,1^8  .)  i4,65  o,i3  »            o,o4  Id. 

Deuxième  série. 
3,160       Néant     10, 58     0,09     Traces       0,02  Carbure,  fer  y  et  eutectique  fer  y-carbure. 

3,209  »  14,69     0,1 3  )>  Traces  Id. 

3,273  »  40,59     0,27  »  »  Id. 

Troisième  série, 
3,793       Néant       4,20     o,i4     Traces       0,02  Carbure,  fer  y  et  euteclique  fer  y-carbure. 

3,584  »  i5,io     0,35  »  Traces  Kutectique  carbure-fer  y  sensiblement  pur. 

3,678  »  15,95     0,21  »  o,o4  Id. 

3,833  »         31,27     0,28  »  Traces  Eutectique  avec  carbure. 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  I908.                  76 

Composition. 

C  lolal.     Graphite.       Wn.           Si.              S.  Pb.                                                Micrograpliie. 

Quatrième  série. 

4,270       Néant        1,72     0,22           »  0,02            Soibile  el  carijtire. 

4,44o           »           5,45     0,14           »  o,o3           Eutectique  carbure-fer  y  el  carbure  libre. 

4,746           »          29,46     o,3i           »  Traces                                            Id. 

4,843           I)         42,22     o,3o           »  0,09                                             Id. 

Tableau  II.  —  Fonte  initiale  grise. 

1,848       0,373        2,82      1,43  »  o,i4  Ferlile,  sorbite,  carbure  el  graphite. 

2,87.5        1,65.5       6,33     2,o5  »  o,34  Carbure,  fer -/ et  grapiiile. 

2,024       Néant     i2,3i      1,46  »  0,27  Carbure  et  fer  y. 

De  ces  observations  on  peut  tirer  les  conclusions  suivantes  : 

i"  Les  fontes  au  manganèse  comme  les  fontes  au  nickel  renferment  du 
fer  Y  lorsque  le  pourcentage  en  manganèse  ou  en  nickel  est  suffisamment 
important. 

2°  Mais,  dans  les  fontes  au  manganèse,  on  observe  un  carbure  qui  est 
d'autant  plus  important,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  que  la  teneur  en 
manganèse  est  plus  élevée. 

3°  Le  manganèse  déplace  le  point  eulectique,  qui  se  produit  pour  les 
teneurs  en  carbone  plus  basses  que  dans  les  alliages  fer-carbone  :  en  effet, 
la  fonte  renfermant  3,6  pour  100  de  carbone  et  i5  pour  100  de  manga- 
nèse est  formée  d'eutectique  sensiblement  pur,  bien  qu'elle  ait  été  exami- 
née après  refroidissement  lent. 

4°  Dans  certaines  fontes,  on  observe  du  fer  y  et  du  carbure  sans  eutec- 
tique; ce  carbure  doit  provenir  d'une  ségrégation  après  solidification. 

j°  L'addition  de  manganèse  à  une  foute  grise  produit  du  fer  y  avant  de 
faire  disparaître  le  graphite. 

Nous  continuons  cette  étude  des  fontes  spéciales  par  les  fontes  au  vana- 
dium, au  tungstène  et  au  molybdène. 


CHIMIE   MIXÉRALE.    —    Sur  le  sulfate  cuivreu-v  amtyinniacal. 
Note  de  M.  IJouzat,  présentée  par  M.  H.  Le  Chatelier. 

On  ne  coimait  (ju'un  petit  nombre  de  sels  cuivreux  d'acides  oxygénés; 
mais  les  dérivés  ammoniacaux  de  ces  sels  paraissent  plus  stables;  quelques 


^6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

dùrivés  ammoniacaux  de  sels  inconnus  ont  été  préparés  par  M.  Joannis  (') 
et  par  M.  Pcchard  (^).  Je  me  suis  proposé  de  les  obtenir  en  déplaçanl  l'am- 
moniaque des  sels  ammoniacaux  par  l'oxyde  cuivreux  ammoniacal  en  solu- 
tion dans  l'ammoniaque  aqueuse.  J'ai  d'abord  appliqué  la  méthode  au  sulfate, 
d(-jà  préparé  à  l'aide  d'une  méthode  différente  par  M.  Péchard  et  retrouvé 
depuis  par  F.  Fœrster  et  F.  Blankenberg  ('). 

Le  procédé  en  lui-même  esl  liés  simple.  On  met  dans  de  l'ammoniaque  aqueuse  de 
l'ovjde  cuivreux  et  du  sulfate  d'ammoniaque  qui  passent  en  solution.  En  ajoutant  de 
l'alcool  à  la  solution,  on  obtient  un  précipité  :  c'est  le  sulfate  cuivreux  ammoniacal 
cherché. 

La  plus  grande  difficulté  réside  dans  l'obligation  d'éviter  toute  trace  d'oxygène. 
Toutes  les  opérations  :  dissolution,  précipitation,  filtration,  lavage,  ont  été  faites  dans 
l'hydrogène  pur.  L'hydrogène  était  préparé  par  voie  électrolytique  au  moyen  d'un 
appareil  semblable  à  celui  de  MM.  Vèzes  et  Labatut  (*).  L'alcool  employé  pour  la  pré- 
cipitation avait  été  privé  d'air  par  l'ébullition.  Malgré  les  précautions  prises  pour  purger 
l'appareil  de  toute  trace  d'air,  la  solution  de  sulfate  cuivreux  ammoniacal  a  toujours 
présenté  une  légère  coloration  verte.  Mais  le  précipité  de  sulfate  cuivreux  ammoniacal 
a  été  obtenu  sous  forme  d'une  poudre  cristalline  parfaitement  blanche. 

La  précipitation  a  été  faite  à  la  température  d'environ  50".  Après  avoir  filtré  le  pro- 
duit sur  de  l'amiante,  on  l'a  lavé  d'abord  avec  de  l'alcool  bouilli,  puis  avec  de  l'éther 
distillé  sur  du  sodium  et  bouilli  :  l'alcool  et  l'éther  qui  ne  viennent  pas  d'être 
bouillis  communiquent  au  composé  une  teinte  brune.  On  chasse  l'éther  en  faisant  le 
vide. 

Le  corps  ainsi  séché  à  la   température  ordinaire   perd  encore   environ 

I  pour  loo  de  son  poids  quand  on  le  porte  à  la  température  de  Go"  à  80". 

II  présente  ensuite  la  composition  S0''Cu-.4JNH'. 


Trouvé. 


Calculé. 


SO» 32,70  .32, 5i  32,96 

Cu 43,32  42,78  43,65 

NIP '^3,17  »  20,38 


(')  Jo.^NMS,  Compter  rendus,  t.  CXXV,  p.  948;  t,  CXXXVl,  p.  6f5;  t.  CXXXVIII, 
p.  1498. 

{-)  Féchard,  Comptes  rendus,  t.  CXXXVl,  p.  5o4. 

{')  F.  FoERSTERetF.  Blanke>berg,  Berichtederdeutschen  chemischen  Geselhchaft, 

t.  xxxix,  p.  4428. 

(*)  VtzES  et  Labatlt,  Zcilschrifl  fiir  anorifanische  Chemie,  t.  XXXII,  p.  464- 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  77 

Bien  sec,  il  peut  être  aisément  manié.  Mais  lorqu'il  contient  encore  de 
petites  quantités  d'eau  mère,  il  s'oxyde  à  l'air  instantanément  en  verdissant 
et  en  s'échauirant  fortement.  Il  est  décomposé  par  l'eau  avec  formation 
d'un  précipité  d'oxyde  cuivreux.  Il  réduit  l'acide  azotique  avec  un  abon- 
dant dégagement  de  vapeurs  rutilantes.  Traité  par  l'acide  sulfurique  étendu, 
il  fournit  un  précipité  de  cuivre  et  une  solution  de  sulfate  cuivrique  et  de 
sulfate  d'ammoniaque. 

.le  me  propose  d'appliquer  cette  méthode  à  l'obtention  d'autres  sels 
cuivreux  ammoniacaux.  En  étudiant  autrefois  l'oxyde  cuivrique  ammo- 
niacal ('),  j'ai  établi  que  ce  corps  constitue  une  base  forte  déplaçant  à 
peu  près  intégralement  l'ammoniaque  de  ses  sels.  La  préparation  qui 
vient  d'être  décrite  montre  que  l'oxyde  cuivreux  ammoniacal  en  solution 
dans  l'ammoniaque  aqueuse  déplace  de  même  l'ammoniaque  de  son 
sulfate. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Synl/iéses  dans  le  groupe  du  camphre.  Synthèse 
totale  de  la  '^'Campholénc-lactone.  Note  de  M.  G.  Iîla.\«j,  présentée 
par  M.  A.  Haller. 

Pour  réaliser  la  synthèse  de  cet  important  dérivé  du  camphre,  j'ai  suivi 
la  même  marche  que  dans  mon  précédent  travail  (-),  lequel  n'avait  du 
reste  d'autre  but  que  d'étudier  une  série  de  réactions  d'enchaînement  sur 
une  matière  première  facilement  abordable. 

La  marclie  à  suivre  étant  indiquée,  je  suis  parti  de  l'éther  aa-dimétliyladipique 
obtenu  par  étliérification  de  Facide  syntliétique.  Cet  élher  est  un  liquide  incolore, 
d'odeur  faible,  bouillant  à  i48°  sous  18™°'. 

Traité  par  le  sodium  dans  le  toluène,  il  donne  rapidement  un  dérivé  sodé  qui,  sous 
l'action  du  bromacétate  d'étiiyle,  est  converti  en  éther  diméthyl-Z.Z-cyclopenlanone- 
i-carbonique-\-acétique-\.  Le  rendement  est  à  peu  près  intégral. 

Le  produit  obtenu  est  un  liquide  huileux,  incolore,  bouillant  à  i65° 
sous  12""";  il  donne,  en  solution  alcooliqur  avec  le  perchlorure  de  fer,  une 


(')  BouzAT,  Comptes  rendus,  t.  CXXXIV,  p.  i3io  et  i5oa. 
(^)  Comptes  rendus,  t.  CXLIII,  p.  980. 


78 

coloration  brune  inlense  : 

Cil'      CH^ 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


\/ 
C 


CH'- 
CH^- 


■\ 


CO^C^H» 


-CH=  — CO^C^H^ 


CH'- 
CH- 


co 

CNa.CO^C^r' 


\/ 
C 

cip/\co 


-t-BrCir^C0-^Cni5— Nalir 


eu- ^^C-CO-C-H' 

CII--C0'-C-11- 


Saponifié  par  l'acide  chlorhydriqne  à  l'ébuUilion,  il  est  Irausfornic  quan- 
tilativemenl  en  acide  dijnéthyl-'i.'i-CYclnpentanone-i-aréliqiie-i  : 


CH'      CIP 


CH 


/\co 


CH- 


CIl.CIP.COUI. 


Cet  acide  cristallise  dans  l'acide  forniique  étendu  en  belles  aiguilles  lusibles  a  85°. 
Il  est  identique  à  celui  que  j'ai  obtenu  autrefois  ('),  en  petite  quantité,  par  un  autre 
procédé.  Sa  seinicarbazone  ionà  à  qiC.  Son  oxime  se  présente  en  beaux  prismes 
fusibles  à  i66°,  avec  décomposition. 

L'oxyacide  correspondant  CH'^O'  {dimélhyl-'i.'5-cYclopcntanol-i-acc- 
tique-i)  s'obtient  par  la  réduction  de  l'acide  cétonique,  au  moyen  du  sodium 
et  de  l'alcool  absolu;  il  est  en  fines  aiguilles,  peu  solubles  dans  l'eau,  très 
solublcs  dans  l'élher,  fusibles  à  io9"-iio°;  il  se  fait  en  même  temps  une 
petite  quantité  de  la  lactone  correspondante  C-'H"0-  {apocampholaclone)^ 
dont  le  déinvé  hydraziniquc  C«H'MJ-(NH-)-  fond  à  i37'^-i38". 

Cet  oxyacide  est  très  stable  vis-à-vis  de  l'acide  sulfuriquc  à  2:3  pour  100  bouillant 
et  ne  montre  pas  de  tendance  à  donner  de  lactone;  c'est  donc  vraisemblablement  un 
acide  traits. 


C)   Bull.  Soc.  chiin.,  3'-  série,  t.  XXXill,  p.  896. 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  79 

L'acide  diniélhjl-3.3-cyclopentanone-2-acétique-i  s'élhérifie  aisément.  Son  éllier 
mélhvlique  bont  à  120°  sous  1^""°;  son  éther  élhylique  bout  à  129°  sous  i3""". 

Lorsqu'on  traile  ce  dernier  par  l'iodnre  de  mélhylniagnésium  en  milieti 
éthéré,  il  se  déclare  une  vive  réaction.  Le  produit,  acidifié  par  l'acide  sul- 
furique  étendu,  laisse,  par  évaporation  de  l'éther,  un  ri'sidu  sirupeux  qui 
est  saponifié  directement  par  la  potasse  alcoolique.  L'éther  enlève  à  cette 
solution  une  substance  neutre  qui  est  le  glycol  bitertiaire  prévu.  En  acidu- 
lant  ensuite  fortement  la  solution  alcaline  et  extrayant  de  nouveau  à  l'éther, 
on  obtient  un  mélange  de  lactone  et  d'acide  y-cétonique  non  entré  en  réac- 
tion, et  on  les  sépare  par  l'action  du  bicarbonate  de  potasse  : 


CH3      CH^ 

\/ 
G 


CH^/ 

CH^*-- 

CH3 

CH^ 
CH^ 


co 

CH 
CH^ 


CH^-CO^C^H^ 


C 


C 


/CH' 
OH 


./ 


CH^ 


CH-CH^G— OH 
\CH3 


CH 

'      CH' 

C 

cip/\ 

p/CH3 
\0H 

CH- CH-CH-- 

-co-= 

^ 

CH=       CH' 

C 

CH^ 

/\ 

CH- 

CH  —  CH"- 

^co 

Le  glycol  bitertiaire  est  un  liquide  oléagineux,  d'une  odeur  faible, 
bouillant  à  i3o°sous  i5""". 

La  lactone  bout  après  fractionnement  à  i5o°-i:r2''  sous  3o""".  On  la 
facilement  identifiée  avec  la  '^-campholène-lactone  dérivée  du  camphre  na- 
turel par  la  comparaison  des  dérivés  hydraziniques.  Tous  deux  fondent 
à  i55"  et  le  mélange  fond  également  à  celte  température. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Constitutions  des  a  et  '^-méthylspartéines  et  de  l'iso- 
spartéine.  Note  de  MM.  Charles  Mouueu  et  Amaxd  Valeur,  jjrésentée 
par  M.  A.  Haller. 


Nous  avons  proposé  il  y  a  deux  ans  {Comptes  rendus,  t.  CXLI,  k^oS, 
p.  II;)  une  formule  de  constitution  de  la  spartéine.  Contre  la  symétrie  de 
cette   formule  s'élevait  un  travail  important  de  MM.  Schlotz  et  Pawlicki 


8o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

(Arch.  Pharm.,  t.  CCXLTI,  1904,  p.  5i3).  Ces  savants  avaient  préparé,  au 
niovcn  de  la  sparléine,  plusieurs  séries  de  diiodoalcoylates  mixtes.  Chaque 
sérfe  élait  obtenue  par  deux  réactions  métamériques  distinctes,  les  deux 
iodures  alcooliques  étant  opposés  à  la  spartéine,  successivement  dans  un  cer- 
tain ordre,  puis  dans  Tordre  inverso.  Les  produits  ainsi  obtenus  a^ant  tou- 
jours été  trouvés  diflérents,  la  non-équivalence  des  deux  atomes  d'azote  de 
la  spartéine  paraissait  établie. 

Ayant  répété  les  expériences  de  MM.  Schlotz  et  Pawlicki  avec  une 
seule  paire  d'iodures  alcooliques  (iodures  de  méthyle  et  d'éthyle),  nous 
avions  trouvé  des  résultats  entièrement  différents  {Comptes  rendus, 
t.  CLXI,  1903,  p.  239),  M.  Schlotz  dans  un  Mémoire  récent  {Arch. 
Pharm.,  t.  CCXLIV,  p.  172)  a  repris  cette  étude;  de  ses  nouvelles 
recherches,  il  conclut,  comme  nous,  à  la  non-existence  des  séries  de  dialcoy- 
lates  mixtes  isomériques  dont  il  s'agit.  Cette  objection  contre  la  symétrie 
de  la  formule  de  la  spartéine  disparait  du  même  coup. 

Les  résultats  que  nous  avons  publiés  récemment  s'interprètent  aisément 
avec  cette  formule.  La  décomposition  de  l'hydrate  d'a-méthylspartéïnium 
peut  donner  théoriquement  deux  méthylspartéines  distinctes  par  rupture 
de  deux  chaînes  pipéridiques  différentes  : 


CIP 


CH- 


CH 


Cll- 

I 

l.H' 


en 


cir 


<./ 


\ 


en 


/ 
\ 


N 

/\ 
CW  OH 

Uycliatf   d'a-iiicillivlspai  léïniuin  . 


CH 

\ 


CII 

li 
cil- 


N  — 
CH 


cn- 

1 

C.ll- 


CII-C»H''N 

CH^ 
CIP 

Cil  _C»H'*N 
CH- 


(0 


(2) 


N  —  CH^ 

Méthylspartéines  isomériques. 

Cette  déduction  est  confirmée  par  l'expérience;  mais  il  ne  semble  pas 
actuellement  possible  d'aller  plus  loin  et  d'indiquer  pour  chaque  isomère  la 
constitution  qui  lui  convient. 

L'isomérisalion  des  sels  de  l'a-méthylspartéine  en  dérivés  de  l'isospar- 
léine   s'interprète  facilement  avec  l'une  ou  l'autre  de  ces  formules.  yVttri- 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  81 

buons,  par  exemple,  le  schéma  (i)  à  ra-mélhylspartéine.  Dans  l'action  de 
Teau  à  123°  sur  le  diiod hydrate  de  cette  hase,  il  y  a  vraisemblablement 
disgociatioi;!  du  sel,  fixation  partielle  d'acide  iodhydrique  sur  la  double 
liaison,  l'atome  d'iode  allant  au  carbone  tertiaire;  il  se  forme  ainsi  l'iodliy- 
drate  d'une  base  iodée,  que  l'action  de  la  potasse  convertit  en  iodométhylate 
d'isospartéine.  (Test  vraisemblablement  à  une  action  du  même  ordre  qu'il 
faut  attribuer  la  formation  de  ce  sel  dans  la  simple  décomposition  par  les 
alcalis  du  diiodhydrale  d'oç-méthylspartéine. 

Dans  l'isomérisation  du  sulfate  d'a-méthylspartéine 

C'»H"N=(CtP)SOAH2 

il  y  aurait,  de  même,  fixation  de  l'acide  sulfurique  sur  la  double  liaison,  avec 
formation  d'un  éther  sulfurique,  portant  le  reste  SO'H  sur  l'atome  de  car- 
bone tertiaire.  Cet  éther  instable  se  couvertirait  en  sulfométhylate  d'iso- 
spartéine : 


CH 


:ii- 

/' 

'\ 

CH 

II 

Cll= 

":h» 

^    \ 

\/ 

CH 

3_    I> 

i 

CH 

\ 


CH-C*H"N       CH^ 


/ 


CH» 


CH 


CH 

\ 


CH»-CH 

SO<H 


CH  — C»H'*i\'        CH^ 


\  / 

\/ 
CH  =  — N 


CH2 


CH^ 


\ 


CH' 


CH  —  (?WS 


CH2       / 


L'action  de  l'iodiire  de  baryum  sur  ce  dernier  sel  fournit  normalement 
l'iodhydrate  d'iodométhylate  d'isospartéine  C''H-"N^  CH'l .  HI. 

Dans  ces  deux  isomérisations,  on  passe  d'un  système  non  saturé  à  un 
système  saturé.  La  chaîne  pipéridique  rompue  par  la  décomposition  de 
l'hydrate  d'a-méthylsparléïuium  se  referme,  mais  en  se  transformant  en 
une  nouvelle  chaîne  fermée,  de  nature  pyirolidique.  C'est  le  passage  clas- 
sique de  la  N-méliiylpipéridine  à  la  dimélhylpyrrolidine. 

L'isospartéine  apparaît  donc,  comme  déiivantde  la  spartéinc,  parla  trans- 
formation d'une  chaîne  pipéridi(pic  en  chaîne  pyrroUdique  : 


CH 


CH 


CH' 


■2/ 


/ 


\ 


CH 


CH' 

I 
CH' 


\ 


CH-C'H'^N 


/ 


/ 


CH' 


CH- 


CH- 


\ 


N 


Spartéine. 
C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  1  T.   CXLVI,  N°  2.) 


/ 
/ 

N 

Isospai'léine. 


CH  — C'H'MN 


CH- 


1 1 


82  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Celte  isomérisation  constitue  une  preuve  directe  de  la  présence,  dans  la 
spartéine,  d'au  moins  un  noyau  pipéridique.'Le  fait  que  la  [î-méthylspartéine 
n'est  point  susceptible  d'être  isoniérisée  doit  vraisemblablement  s'inter- 
préter, en  admettant  que  cette  base  ne  dérive  pas  de  la  rupture  d'un 
noyau  pipéridique,  mais  d'un  noyau  différent  de  nature  encore  indéter- 
minée. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  formule  proposée  pour  l'isospartéine  s'accorde  avec 
la  réfraction  moléculaire  trouvée.  Elle  représente  cette  base  comme  biter- 
tiaire,  saturée  et  non  méthylée  à  l'azote,  toutes  propriétés  qui  lui  appar- 
tiennent ainsi  qu'à  la  spartéine. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Synthèse  de  l'acide  dihydrocamphoriqae  racénnque. 
iNole  de  MM.  L.  Bouveault  et  R.  Locqcin,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

L'un  de  nous  a  décrit,  en  1899,  une  méthode  de  préparation  des  homo- 
logues a  substitués  de  l'acide  adipique  (L.  Bouveault,  Bull.  Soc.  chim., 
3"=  série,  t.  XXI,  p.  1019,  et  t.  XXIU,  p.  1060).  Celte  méthode  consiste  à 
transformer  l'adipate  d'éthyle  en  cyclopentanone-carbonate  d'éthyle  par 
l'action  du  sodium  ou  de  Téthylate  de  sodium.  Le  composé  cyclique  est  un 
élher  p-cétonique  possédant  un  atome  d'hydrogène  substituable  par  des 
radicaux  alcooliques.  Les  élhers  alcoylcyclopentanonecarboniques,  traités 
par  la  potasse  alcoolique  en  excès,  ouvrent  leur  chaîne  et  fournissent  le  sel 
de  potassium  d'un  acide  adipique  alcoyl-a  substitué 


GO  CO^K 


G(  CH' 

CH^  CH- 


\GO^K. 
CH'- 


Nous  avons  modifié  heureusement  cette  méthode  de  synthèse  en  em- 
ployant l'amidure  de  sodium  pour  la  cyclisation  de  l'adipate  d'éthyle; 
MM.  Haller  {Comptes  rendus,  t.  CXXXVill,  p.  1 139)  et  Claisen  (D.  eh.  G., 
t.  XXXVIII,  p.  693  et  709)  ont  déjà  employé  ce  réactif  en  des  conditions 
analogues. 

La  transformation  de  l'éther  alcoylcyclopentanonecarbonique  en  acide 
a-alcoyiadipique  au  moyen  de  la  potasse  alcoolique  se  complique  d'une 
réaction  secondaire  donnant  naissance  à  une  a-alcoylcyclopentanone  et  à  du 


R 


SÉANCE    DU    l3    JANVIER    1908. 

carbonate  de  potassium  : 


«3 


CO 


CW 


G( 


/R 


CO 


XCO^CH^ 


2KOH: 


GH^ 


CH 


CH  — R 
CH- 


C0^K2+C-H«0. 


Nous  avons  réussi  à  empêcher  cette  réaclion  gênante  en  traitant  Féther 
cyclique,  à  i4o''-i5o°  en  vase  clos,  par  de  Falcool  absolu  en  excès  tenant  en 
dissolution  une  faible  quantité  d'alcoolate  rie  sodium.  On  obtient  alors,  non 
pas  le  sel  alcalin,  mais  l'étlier  diélhylique  de  l'acide  attendu  : 


CH- 


CO 

XCO'CMP 
CH^ 


COOC^H" 


CH 


./ 


+  C^H=0  = 


CH- 


CH 


/R 
XCO^CH^ 


CH^ 


Or  les  éthcrs  a-alcoyiadipiques  sont  cyclisés  aussi  très  facilement  par 
l'amidure  de  sodium  et  donnent  aussi  naissance  à  des  éthers  j3-cétoniques 
possédant  i"'  d'hydrogène  substituable 


C00C«H5 


-CH 
CH 


/ 


CH^ 
CH'^ 


COOC^H' 


AzHM\a  =  C-H''0 


R-CH 
CH^ 


C  — ONa 

CH-COOC^H^ 

-'CH^ 


AzH'. 


Les  nouveaux  éthers  cyclopentanone-carboniques,  deux  fois  substitués 
en  a  et  en  a',  traités  à  leur  tour  par  l'alcool  et  l'éthylate  de  sodium  à  i4o°- 
i5o°,  ouvrent  leur  chauie  et  fournissent  des  éthers  adipiques  substitués  en  a 
et  en  a'  : 

CO  COOC^H^ 


R— CH 
CH' 


./R' 


.CO^C^H^^C^H^O 


en 


CH 

I 


/R' 
'\C00C2H=. 


-CH= 


CH^— CH^ 


Nous  avons  appliqué  cette  méthode  générale  à  la  préparation  synthétique 
de  l'acide  a-méthyl-a'-isopropyladipique. 

La  modification  active  de  cet  acide  a  été  obtenue  par  MM.  Crossley  et  Peikin  ju- 
nior (Journ.  chem.  Soc.  t.  LXXIH,  p.  28;  Bull.  Soc.  c/iini.  t.  XX,  p.  ■>.97)  dans  la  fu- 
sion (le  l'acide  caraphoiique  avec  la  potasse  caustique  (acide  dihydiocajnpliorique). 
et  dans  l'oxydation  raanganique  de  la  benzylidène-menthone  (Martine,  Bull. Soc.  cliini., 
t.  XXVH,  p.  420  et  1243;  G.  Blanc,  Bull.  Soc.  chim.,  t.  XXXHI,  p.  goô).  Le  second 


H/,  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

mode  d'obtention  a  eu  l'avantage  de  fixer  la  constitution    de   l'acide   dihydrocampho- 

rique. 

L'acide  a-mélhyl-x'-isopropyladipique  possédant  2'"  de  carbone  asymé- 
triques peut  exister  sous  deux  formes  racémiques  stéréoisomères  ;  nous 
avons  cherché  à  les  obtenir  l'une  et  l'autre  en  préparant  l'acide  synthé- 
tique par  deux  voies  dilTérentes. 

Dans  une  [iremière  série  d'expériences,  nous  avons  préparé  l'acide  a-méthyladi- 
piiiue,  nous  avons  cyclisé  son  élher,  isopropylé  l'éther  cyclisé,  puis  ouvert  C€  dernier 
et  obtenu  l'éther,  puis  l'acide  a-méthyl-a'-isopropyladipique. 

Dans  une  seconde  série  d'expériences,  nous  avons  préparé  l'acide  a-isopropyladi- 
pi,|ue,  nous  avons  cyclisé  son  éther,  métliylé  l'éther  cyclisé,  puis  ouvert  ce  dernier  et 
obtenu  l'éther,  puis  l'acide  a-isopropyl-a'-méthyladipique. 

Nous  sommes  arrivés,  dans  les  deux  cas.  au  même  résultat  final,  c'est- 
à-dire  à  un  acide  cristallisé  fondant  à  i  io°-i  i  t°,  mélangé  à  un  acide  liquide 
de  même  composition,  constituant  sans  doute  un  mélange  eutectique  des 
deux  stéréoisomères. 

M.  Blanc,  qui,  en  même  temps  que  nous  et  par  des  voies  tout  à  fait  dil- 
férentes  {Bull.  Soc.  chim.,  t.  XXXIII,  p.  910),  est  arrivé  à  la  synthèse  du 
même  acide,  a  entièrement  confirmé  nos  recherches. 

Au  courant  de  ce  travail,  nous  avons  eu  l'occasion  d'obtenir  synthélique- 
ment  l'a-mélhYl-a'-isopropylcyclopcntanone;  nous  avons  trouvé  cette  cétone 
identique  au  produit  fourni  par  l'hydrogénation  et  l'oxydation  successive 
de  la  phorone  de  l'acide  camphorique.  Nous  avons  employé  dans  cette 
recherche  la  phorone  synthétique  préparée  par  l'un  de  nous(L.  Bouve.vult, 
Comptes  rendus,  t.  CXXK,  p.  4 '5). 


PHYSIOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  —  Sur  l'innervation  des  muscles  sterno-mas- 
toidien,  cÀèido-mastoïdien  ei  trapèze.  Note  de  MM.  F.-X.  Lesbre  et 
V .  M AiGxox,  présentée  par  M.  A.  Chauveau. 

On  admet  généralement  que  ces  muscles  reçoivent  deux  innervations 
motrices  :  l'une  de  la  brandie  externe  du  spinal,  l'autre  des  nerfs  rachidiens. 
Pour  Cl.  Bernât d,  la  première  serait  une  innervation  volontaire,  suspen- 
sive des  mouvements  respiratoires  et  intervenant  seulement  dans  la  phona- 
tion et  l'elTort;  la  seconde  exercerait  son  influence  dans  les  conditions  ordi- 
naires de  l'automatisme  respiratoire. 


SÉANCE    DU    l'i    JANVIER    1908.  85 

Cependant  M.  Chauveau,  en  expérimentant  sur  le  slerno-maxillaire  ou 
sterno-mastoïdien  des  Solipèdes,  a  constaté  que,  des  deux  branches  ner- 
veuses reçues  par  ce  muscle,  seule  est  motrice  celle  qui  émane  de  la  branche 
externe  du  spinal; l'autre,  fournie  par  la  dcuxièmepaire  cervicale,  est  pure- 
ment sensitive  Il  y  a  donc  là  infraction  à  la  théorie  précitée  de  la  dualité 
d'innervation  motrice. 

Ce  point  nous  a  suggéré  l'idée  de  vérifier  cette  théorie  pour  tous  les 
muscles  du  domaine  de  la  branche  externe  du  spinal.  A  cet  ellét,  nous 
avons  eu  recours  à  des  expériences  de  section  et  d'excitation  des  différents 
nerfs  reçus  par  ces  muscles,  ainsi  qu'à  l'étude  des  dégénérescences  muscu- 
laires consécutives  à  la  résection  soit  de  la  branche  externe  du  spinal,  soit 
des  rameaux  cervicaux  de  même  destination.  Et  nous  avons  constaté  que 
les  muscles  sterno-mastoïdien,  cléido-mastoïdien  et  trapèze  ou  leurs  équi- 
valents, chez  les  Mammifères  à  clavicule  absente  ou  rudimentaire,  se  contrac- 
tent par  l'excitation  de  la  branche  externe  du  spinal,  sont  paralysés  et 
dégénèrent  à  la  longue  après  la  section  de  ce  nerf,  tandis  que  ces  muscles 
ne  se  contractent  pas  quand  on  excite  le  bout  périphéricjue  de  leurs  nerfs 
rachidiens,  ne  sont  point  paralysés  et  ne  dégénèrent  pas  après  la  section  de 
ces  mêmes  nerfs. 

Ces  constatations  ont  été  faites  chez  le  chien,  le  cheval  et  le  bœuf. 

Par  conséquent,  il  n'y  a  pas  dualité  d'innervation  motrice  pour  ces 
muscles,  non  plus  que  pour  ceux  du  larynx  :  la  branche  externe  du  spinal 
est  leur  nerf  moteur,  les  rameaux  rachidiens,  leurs  nerfs  sensitifs.  Le 
nombre  et  le  volume  de  ceux-ci  u'onl  pas  lieu  de  surprendre  quand  on 
connaît  l'importance  de  l'innervation  sensitive  des  muscles,  démontrée  par 
M.  Chauveau. 

On  remarquera  que  la  branche  externe  du  spinal  procède  du  même  seg-- 
ment  médullaire  qtie  les  paires  rachidiennes  donnant  naissance  aux  muscles 
sterno-mastoïdien,  cléido-mastoïdien  et  trapèze.  Tandis  qrie  les  fibres  ner- 
veuses sensitives  de  ces  muscles  se  métaniérisent  dans  des  paires  succes- 
sives, leurs  fibres  hierVeuses  motrices  se  rassemblent  sur  le  flanc  du  névraxe 
en  un  seul  et  même  nerf  qui  vient  sortir  derrière  le  pneumogastrique. 
C'est  peut-être  là  qu'il  faudrait  chercher  l'explication  du  mode  d'origine 
si  particuUer  et  si  exceptionnel,  qui  a  valu  son  nom  au  nerf  de  la  onzième 
paire. 


86  ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


PHYSIOLOGIE.   —  Action  de  la  noix  de  kola  fraîche  sur  le  travail.    Note 
de  MM.  J.  CiiEVAi.iER  et  Alquier,  présentée  par  M.  Armand  Gautier. 

Si,  comme  Ta  énoncé  Mosso,  on  peut  attribuer  à  la  caféine  qu'elle  con- 
tient la  presque  totalité  de  l'action  pluirnuicodynamique  de  la  noix  de  kola 
sèche,  l'état  de  combinaison  sous  lequel  se  trouve  cette  caféine  dans  la  noix 
fraîche  (glucotannoïde  caféique  de  Vigne  et  Chevrottier  ou  kolatine-caféine 
de  Goris)  permet  d'interpréter  rationnellement  les  difTérences  marquées 
d'activité  qui  existent  entre  la  caféine  et  la  noix  de  kola  fraîche  à  la  suite  de 
leur  ingestion.  Ces  différences  d'action  sont  très  nettes,  surtout  en  ce  qui 
concerne  les  modifications  circulatoires  et  respiratoires  :  l'absence  de  con- 
tracture myocardique  sous  l'influence  des  fortes  doses,  la  brusquerie  moins 
accentuée  et  la  prolongation  de  l'action  touimusculaire  en  constituent  les 
principales  caractéristiques.  De  plus,  Tassociation  dans  la  noix  de  kola 
fraîche  de  la  caféine  combinée,  et  de  l'amidon  et  du  glucose  qui  s'y  ren- 
contrent en  assez  forte  proportion,  permet  à  cette  base  xanthique  d'exercer 
dans  les  meilleures  conditions  son  action  d'épargne  vis-à-vis  des  albumi- 
noïdes  de  l'économie,  phénomène  déjà  mis  en  évidence  par  Uibaut  dans  sa 
thèse,  et  assure  au  muscle  un  rendement  énergétique  d'autant  plus  intéres- 
sant à  considérer  qu'avec  la  noix  de  kola  fraîche,  contrairement  à  ce  qui  se 
passe  avec  la  caféine,  la  période  primitive  de  dépression  nerveuse  ne  se  fait 
pas  sentir. 

Des  observations  empiriques  avaient  permis  de  constater  que,  chez  le 
cheval  à  l'entraînement,  on  pouvait  sous  l'influence  de  la  noix  de  kola  fraîche 
augmenter  sensiblement  le  rendement  de  l'animal  et  obtenir  à  la  fois  une 
accélération  de  la  vitesse  et  une  augmentation  de  la  résistance  à  la  fatigue 
et  à  l'essoufflement.  Nous  avons  repris  ces  essais  et  pu  constater  que  sous 
l'influence  de  loo^  à  aoo^  de  farine  de  noix  de  kola  fraîche  (préparée  par  le 
procédé  de  Vigne  et  Chevrottier)  soit  seule,  soit  additionnée  d'une  certaine 
quantité  de  sucre,  on  obtenait  une  accélération  de  la  vitesse  et  par  conséquent 
une  augmentation  du  travail  fourni  dans  l'unité  de  temps  sans  voir  se  produire 
une  augmentation  proportionnelle  des  mouvements  respiratoires  et  des 
battements  cardiaques. 

Chez  un  cheval  nivernais,  demi-sang,  bon  liolteur,  attelé,  à  l'état  normal  on  note 
au  repos  par  minute  87  pulsations,  10  respirations  et  une  température  de  87°,  8.  Après 
une  course  de  4""°  en    i3   minutes  (soit  SSS"  à  la  minute,  20'""  à  l'heure)  on  note 


SÉANCE  DU  t3  janvier  1908.  gn 

à  l'arrivée  87  pulsations,  02  respirations  et  une  température  de  89°,  2  ;   5  minutes  après, 
70  pulsations  et  4o  respirations. 

Deux  jours  après,  le  même  parcours  fut  efl'ectué  après  addition  de  i.5osde  farine 
de  kola  à  sa  ration  alimentaire.  Les  4'<°>  furent  couverts  en  n  minutes  (soit  36o"'  à  la 
minute,  2ikn.,5oo  à  l'heure).  On  note  à  l'arrivée  80  pulsations,  46  respirations  et  une 
température  de  390,4;  5  minutes  après,  60  pulsations,  35  respirations.  Voulant  nous 
rendre  compte  nettement  de  l'augmentation  du  travail  et  des  conditions  dans  lesquelles 
elle  s'obtient  sous  l'influence  de  cet  aliment  nous  avons  opéré  sur  des  chevaux  de  trait 
léger,  notablement  déprimés,  qui  exécutaient  régulièrement,  tous  les  jours,  un  travail 
auxquels  ils  étaient  habitués  de  longue  date.  Ils  traînaient  une  certaine  charge,  au  trot, 
sans  que  le  conducteur  intervint  pour  exciter  leur  allure,  toujours  sur  la  même  piste, 
et  pendant  exactement  i6'"",5oo,  avec  un  arrêt  de  3  heures  environ  à  la  moitié 
du  parcours. 

Ils  reçurent  durant  les  essais  un  mélange  alimentaire  homogène  dont  ils  consom- 
maient ce  qu'ils  voulaient  et  auquel  on  ajouta  à  certaines  périodes  par  24  heures 
tantôt  loos,  tantôt  200s  de  farine  de  noix  de  kola  fraîche  (2,57  pour  100  de  caféine, 
48,20  pour  loo  d'amidon  et  de  glucose).  Ces  doses  distribuées  par  moitié  au  cours  de 
chacun  des  repas  précédant  les  deux  séances  quotidiennes  de  travail  ont  toujours  été 
intégralement  absorbées. 

Nos  observations  ont  spécialement  porté  sur  le  poids  des  animaux  régulièrement 
pesés  le  matin  à  jeun,  puis  sur  les  rations  consommées  et  l'eau  de  la  boisson.  La  valeur 
en  kilogrammétres  du  travail,  valeur  variable  malgré  la  fixité  du  parcours,  était  donnée 
par  un  dynamomètre  enregistreur.  Nous  avons  également  noté  les  pertes  de  poids  vif 
(non  compris  les  excréta  solides  et  liquides),  les  élévations  de  température  rectale 
constatées  à  la  fin  du  travail  et  enfin  la  durée  exacte  de  ce  travail. 

Le  Tableau  suivant  réunit,  pour  la  comparaison  des  régimes  avec  ou  sans  kola,  soit 
les  résultats  moyens  fournis  directement  par  l'expérience,  soit  les  déductions  intéres- 
santes tirées  par  le  calcul  des  chiffres  moyens  enregistrés  au  cours  des  essais  : 

^'■'"°'  "•'■   ^_ Cheval  n-  2. 

"  !!""•  »  l!""-»-  '«  J;^"'-  19  jours.  ô  jm,R.  10  Jours.  4  jours.    ' 

Poids  de  la  ration  consommée  (kola      ^""'"'"''       "'"'"'"•         ""'''"'"•  ^""""'"-         '*"'"'■•  ''"«^k»"'-        «-^"ola. 

Pmds  de  lean  de  boisson .6^35o         , 5^^,640         ig^ugo  ■6^.,76o         ,4^870  ^o^lso  ÀhZ 

Travail  journalier  produit,  (en  kilo-  -i    ,    /  .0    ,(,00  ifi  5.720 

gra,nn.ètres)..         ...  ....  ,493^4  270.4.  .77403  2640.3  270996  278063  oGoqoo 

Poids  vif  moyen  de  la  période  à  jeun  ^/uuuj  -"99^9 

Différence  de   poids   le   matin   entre  ^^^  ^^7 

le   début    et    la   fin   de   la    période 

(.premiers  et  2  derniers  jours)..     -5^8o        -4^96        _4^.^,,-,  +2^  35         -,'.,75         -2'M5        -0^.20 

Kilogrammétres   pour    une   consom  ''  '^  o»,2o 

mation  de  i'k  du  mélange  alimen- 

'""■^ ^7798  .9419  33099  33353  35685  348,54  37509 

Rapportés  à  une  production  de  230 00.1  kilogrammétres. 

Durée  du  travail jUg^, 

peu 

ri.,^^' ,'. j ; S's.ioo  7i'ï,6oo  6''K,ooo  ôi-s.ooo  S»»  5oo  l'sino  iii»  000 

Elévation     de     température     rectale  "    '  7», 000 

occasionnée  par  le  travail ,»  2  ,,.  c  ,„  c 

^  '  ■*  '  'O  '  >3  1°,  I  i",5  i°,5  1°,  2 


Perte   de   poids   vif  "penda'nt" 'le  "t^al  '"  "'^'"  ''''"  '^9°  ^' '"  '^^5"  ^"4 


R8  académie  des  sciences. 

Conclusions .  —  Sous  la  seule  influence  de  la  noix  de  kola  fraîche  le  travail 
produit  dans  l'unité  de  temps  par  le  cheval,  fatigué  ou  non,  augmente,  mais 
ce  surcroît  de  travail  se  produit  aux  dépens  des  réserves  de  l'org-anisme  (') 
(abaissement  du  poids  vif  et  perte  de  poids  plus  élevée  pendant  le  travail 
lors  du  régime  à  la  kola).  Cet  aliment  n'a  aucune  influence  sur  la  dimi- 
nution classique  d'appétit  des  organismes  fatig;ués  chez  lesquels  l'apport 
alimentaire  pris  volontairement  couvre  rarement  les  dépenses  nécessitées 
par  le  travail  produit;  par  contre,  il  augmente  la  tonicité  intestinale.  Les 
moteurs  animés  soumis  au  régime  delà  kola  travaillent  en  outre  d'une  façon 
moins  économique.  Chez  eux,  l'accomplissement  d'nn  travail  déterminé 
s'accompagne  d'une  plus  forte  production  de  chaleur  etd'une  augmentation 
de  l'évaporation  d'eau  cutanée  et  pulmonaire  (accroissement  de  la  quantité 
d'eau  de  boisson);  par  consécjuent,  l'énergie  disponible  de  la  ration  alimen- 
taire se  transforme  en^travail  mécanique  utile  dans  une  plus  faible  propor- 
tion, et,  pour  obtenir  des  résultats  réellement  utiles,  la  noix  de  kola  fraîche 
ne  doit  être  employée  que  sur  les  sujets  ingérant  une  ration  appropriée  et 
proportionnée  au  travail  ([u'ils  efl'ectuent  et  seulement  pendant  les  périodes 
courtes  de  travail  forcé. 


HISTOLOGIE.   —  Sur  la  biréfringence  apparente  des  cils  vibratiles. 
Note  de  M.  Fred  Vlès,  présentée  par  M.  Wallerant. 

Les  auteurs  qui  se  sont  occupés  de  la  biréfringence  des  corps  organisés 
(fibres  musculaires,  cils,  etc.),  ont  considéré  comme  biréfringent  tout  ce 
cjui  s'éclaire  entre  niçois  croisés;  cette  opinion  est  peu  admissible  au  point 
de  vue  physique,  par  le  fait  qu'elle  ne  tient  pas  compte  de  divers  phéno- 
mènes (polarisation  et  dépolarisation  par  réflexion  ou  réfraction,  éclaire- 
ment  latéral  par  diffusion)  qui  peuvent  dans  certains  cas  simuler  de  la  biré- 
fringence. 

Nous  avons  essayé  de  mettre  en  évidence  ces  [ihénomènes  dans  les  corps 
organisés  et  nous  avons  fait  un  certain  nombre  d'observations  paraissant 
montrer  que  l'éclairement  des  cils  vibratiles  entre  niçois  croisés  est  un  simple 
phénomène  de  dépolarisation.  Nos  expériences  ont  porté  sur  des  cils  de 
branchie  de  moule. 


('  )  C'est  ce  qu'avait  dit  AI.  A.  Gautier  pour  expliquer  le-.  elFels  des  excitants  nerveux. 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  89 

i'  La  teinte  de  polarisation  du  cil  ne  parait  pas  varier  avec  son  épaisseur.  —  Si, 
dans  des  préparations  de  cils  ralentis  ou  immobilisés,  on  cherche  des  cils  dont  l'axe 
soil  recliligne  sur  une  grande  longueur,  on  peut  constater  que  la  teinte,  obtenue  par 
interposition  d'un  quartz  parallèle,  ne  varie  pas  sur  toute  la  longueur  de  la  portion 
rectiligne,  quoique  le  diamètre  transversal  de  celle-ci  varie  souvent  du  simple  au 
double. 

2°  L'éclaireinent  du  cil  est  fonction  de  l'indice  de  réfraction  du  milieu  extérieur. 
—  Si  l'on  monte  les  cils  dans  une  série  de  liquides  d'indice  croissant,  on  constate  que 
l'éclairemenl  de  ces  organes  diminue,  puis  s'annule  sensiblement  dans  un  liquide  d'in- 
dice voisin  de   i,5i,  puis  réapparaît  légèrement  dans  un  liquide  d'indice  supérieur. 

Ce  phénomène  et  le  précédent  sont,  comme  on  le  sait,  incompatibles  avec  l'existence 
de  la  biréfringence.  Ils  ne  se  présentent  pas  dans  le  cas  des  fibres  musculaires,  qui 
sont  réellement  biréfringentes. 

3°  Sous  l'action  de  divers  réactifs  physiques  ou  chimiques,  la  biréfringence  des 
fibres  musculaires  et  l'éclairement  des  cils  ont  des  variations  très  dissemblables.  — 
Je  citerai  à  titre  d'exemples  l'action  de  la  dessiccation  et  celle  de  la  chaleur.  La  dessic- 
cation prolongée,  même  dans  le  vide,  ne  modifie  pas  l'éclairement  de  la  fibre  muscu- 
laire, tandis  qu'une  dessiccation  de  quelques  minutes  à  l'air  libre  suffit  pour  détruire 
l'éclairement  des  cils.  La  variation  de  la  biréfringence  musculaire  avec  la  température 
présente  une  allure  très  caractéristique,  fonction  de  la  température  seule  (');  la  varia- 
lion  de  l'éclairement  des  cils  paraît  dépendie,  sans  aucune  régularité,  de  la  vitesse  de 
variation  de  la  température,  en  tant  que  celle-ci  accélère  la  dessiccation.  Il  y  a  par 
conséquent  des  différences  essentielles  dans  la  nature  des  éclairemenls  de  ces  deux 
corps. 

Si  donc  on  peut  pai'ler  à  juste  lilie  de  l)iréfringencc  musculaire,  il  faut 
êlre  1res  réservé  au  sujet  de  la  biréfringence  des  cils,  dont  tout  semble  con- 
tredire l'existence  et  qui  pourrait  bien  n'être  qu'une  dépolarisalion parlielle 
var  réfracUon  ou  réflexion. 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Action  de  la  choline  sur  la  pression  artérielle. 
Note  de  MM.  A.  Desgrez  et  J.  Chevaliek,  présentée  par  M.  d'Arsonval. 

On  sait  que  la  choline  est  une  base  très  répandue  dans  l'économie  ani- 
male où  elle  se  rencontre  à  l'état  libre  ou  sous  forme  de  combinaisons  com- 
plexes. Doit-on  seulement  considérer  cette  base  comme  un  déchet  dont  la 
destruction  importe  à  l'économie  ou  peut-on  l'envisager  comme  utile,  par 
elle-même  ou  par  ses  dérivés,  au  fonctionnemenl  normal  de  l'organisme? 

(')  F.  Vlès,  Sur  la  biréfringence  muscubiire  (Archives  de  Zoologie  expérimen- 
tale) {en  cours  de  publication). 

C.  H.,  iyu8,  I"  Semestre.  {,T.  CXLVI,  ,N"  2.)  12 


qo  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

L'un  de  nous  a  déjà  présenté  à  FAcadémie  (M  une  première  Note  établis- 
sant l'influence  favoraljle  exercée  par  la  choline  sur  les  sécrétions  salivaire, 
pancréatique  et  rénale.  A  la  suite  d'observations  faites  par  M.  J.  Cheva- 
lier sur  l'abondance  relative  delà  cliolinedans  les  capsules  surrénales,  nous 
avons  cru  devoir  rechercher  également  rinflnence  exercée  par  cette  base 
sur  la  pression  artérielle. 

Nos  expériences  ont  été  eftecluées  sur  un  grand  nombre  de  chiens  auxquels  nous 
avons  injecté,  par  voie  intraveineuse,  des  quantités  de  clioiine,  l)ase  libre  ou  clilorhy- 
drale,  variant  entre  4"'"  à  S""?  par  kilf);;ramme  d'animal.  Ces  animaux  avaient  été 
préalablement  endormis  par  injection  de  cliloralose  à  la  dose  de  os, lo  par  kilogramme. 
Aussi  bien  avec  la  liase  libre  qu'avec  son  chlorhydrate,  on  observe  immédiatement 
une  cliute  rapide  de  la  pression  sanguine,  alleignanl  '("'"  à  5'^"  de  mercure  et  durant 
de  I  minute  à  i  minute  et  demie.  Ce  fléchissement  de  la  pression  artérielle  s'accom- 
pagne d'une  accélération  des  ballemenls  du  conir  ([iii  diminuent  d'amplitude. 

I^a  pression  sanguine  remonte  ensuite,  progressivement,  sans  revenir  cependant, 
dans  les  quelques  heures  qui  suivent,  jusqu'à  sa  valeur  initiale.  Ultérieurement,  en 
ellet,  on  constate  un  abaissement  prolongé  de  la  pression  qui  se  maintient  à  2"='", 
environ  au-dessous  de  la  normale.  Pendant  celle  période,  les  ballemenls  du  cœur  sont 
ralentis  et  leur  amplitude  augmente  en  proportion  même  de  leur  ralentissement. 

Nous  avons  pu  nous  rendre  compte  que,  si  certains  auteurs  ont  signalé 
une  élévation  de  la  pression  sanguine  sous  rinfluence  de  la  clioiine,  c'est 
parce  qu'ils  ont  opéré  avec  une  base  impure  ou  qu'ils  ont  administré  des 
doses  qui  déterminaient  une  hyperexeitabilité  du  système  nerveux  central 
se  traduisant  par  des  phénomènes  convulsifs. 

Si  l'on  injecte,  en  elTet,  des  doses  doubles  des  précédentes,  iu"s  par  kilogramme,  il 
se  produit,  à  la  suite  d'une  chule  immédiate  et  1res  courte  de  la  pression,  un  relève- 
ment de  la  courbe,  s'accompagnant  de  l'accélération  des  battements  cardiaques  qui 
diminuent  d'énergie  et  de  l'accélération  des  mouvements  respiratoires  qui  deviennent 
spasmodiques  et  accompagnent  les  convulsions  toniques.  Ce  qui  démontre  qu'avec  des 
doses  éle\ées  de  choline  les  convulsions  sont  dues  à  une  hyperexeitabilité  du  système 
nerveux  bulbo-médullaire,  c'est  qu'elles  cessent  rapidement  sous  l'influence  des  dépres- 
seurs  de  cet  organe. 

Antagonisme  de  la  choline  el  de  l'adrénaline.  —  Arrivés  à  ce  point  de  nos 
recherches,  nous  devions  nous  demander  quelle  serait  l'influence  de  l'adré- 
naline et  de  la  choline  injectées  simultanément  dans  l'économie.  Nous  avons 
pu  observer  que,  par  injection  de  chlorhydrates  de  choline  et  d'adrénaline 


(')  Comptes  rendus,  t.  CWW,  p. 


SÉANCE    DU    i3   JANVIER    igo.S.  qi 

associées  à  doses  convenables,  \  de  inilligriimnie  d'adi/iialine  el  io*-'«  de  clio- 
line  pour  un  chien  de  i  a''^,  on  n'obtient  aucun  cliang-enient  marqué  de  la  |)res- 
sion  artérielle,  mais  seulement  des  modifications  du  ryllime  et  de  Ténersie 
cardiaques.  Kn  augmentant  la  dose  de  clioline,  on  peut  même  obtenir  une 
prédominance  de  son  aclion  propre,  c'est-à-dire  un  abaissement  de  la  ten- 
sion artérielle.  Cet  antagonisme  parait  s'étendre  à  l'influence  de  la  cholinc 
sur  les  sécrétions  et  à  sa  toxicité.  Il  m-  se  manifeste  pas  sensiblement  vis- 
à-vis  de  l'action  excitante  bulbo-méduUairc  exercée  par  des  doses  élevées  de 
choline  :  les  phénomènes  convulsifs  sont  aussi  fréquents,  aussi  énergiques. 

Conclusions.  -  i"  Injectée  au  chien,  par  voie  intraveineuse,  à  la  dose  de 
5""^'  par  kilogramme,  la  choline  produit  un  abaissement  de  la  pression  arté- 
rielle qui  peut  atteindre  5™  de  mercure.  A  cette  modification,  de  courte 
durée,  succède  un  abaissement  plus  faible,  i>""  de  mercure  environ,  qui  se 
maintient  pendant  quelques  heures. 

2"  La  choline  se  comporte  comme  un  antagoniste  de  l'adrénaline.  On 
peut,  en  effet,  associer  ces  deux  substances  en  quantités  telles  que  leur  ell'et 
propre  se  trouve  neutralisé  vis-à-vis  de  la  i)ression  artérielle. 

La  choline  constitue,  à  notre  connaissance,  le  premier  exemple  d'une  sub- 
stance physiologique,  de  constitution  chimicjue  définie,  produisant  un  abais- 
sement manjué  de  la  pression  artérielle. 


BIOLOGIE  GÉNÉRALE.   —   Oursins  hexanières.  _\ote  de   M.  Edouard 
DE  RiBAucouRT,  présentée  par  M.  Alfred  Giard. 

Dans  son  intéressante  Communication  à  l'Académie  des  Sciences  du 
23  septembre  1907  (La pari hénogenèse  sans  oxygène),  M.  Yves  Delagedit  à 
la  page  54(J  : 

.(  J'ai  l'Iionneur  de  présenter  à  l'Académie  un  des  individus  montés  :  c'est  une  pièce 
unique.  11  présente  une  particularité  extrêmement  curieuse,  un  fait  de  variation  sans 
précédent.  Il  a,  en  ellet,  une  symétrie  hexamère  :  six  dents  à  la  lanterne,  six  tenta- 
cules terminaux,  six  paires  d'ambulacres.  Tout  cela  se  voit  fort  bien  sur  la  préparation. 
Or,  tandis  que  les  variations  du  nombre  des  anlimères  sont  fréquentes  chez  les  Astéries 
elles  sont,  pour  autant  que  je  sache,  sans  exemple  chez  les  Oursins.  Je  n'en  connais, 
aucun  cas  publié;  aucune  des  personnes  que  j'ai  consultées  n'en  a  vu;  parmi  les  mil- 
liers d'Oursins  que  j'ai  ouverts  pour  prendre  les  a-ufs,  pas  une  fois  je  n'en  ai  rencontré. 
Les  autres  individus  parthénogénétiques  que  j'ai  obtenus  ne  paraissent  pas  présenter 
cette  particidarité.  en  sorte  qu'on  ne  peut  dire  qu'elle  soit  une  conséqueuce  forcée  de 


q2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

l'origine  chimique.  Il  n'en  resle  pas  moins  que  celte  oriicine  chimique  paraît  respon- 
sable d'un  cas  de  variation  sans  précédent.  » 

Or  nous  avons  aussi  constaté  un  cas  d'Oursin  à  symétrie  hexamère. 
Chaque  année  les  six  cents  étudiants  du  P.  C.  N.  dissèquent  à  l'Annexe  de  la 
Faculté  des  Sciences  de  nombreux  animaux,  de  sorte  qu'il  nous  est  facile  de 
constater  les  variétés  de  forme  ou  les  cas  anormaux  d'anatomie.  Parmi  eux 
nous  avons  remarqué  de  nombreux  cas  d'anomalies  concernant  les  valvules 
mitrale  et  tricuspide  du  cœur  de  Mouton,  les  organes  génitaux  de  Grenouille, 
les  orifices  génitaux  des  Ecrevisses,  etc.,  etc. 

Or  nous  avons  trouvé  il  y  a  six  ans  et  conservé  un  Oursin  adulte  (To.ro- 
pneustes  Imdiis)  à  symétrie  nettement  hexamère  :  six  dents  à  la  lanterne, 
six  paires  d'ambulacres  buccaux,  six  zones  ambulacraires,  six  plaques  géni- 
tales, six  plaques  radiales,  etc.  Je  n'ai  pas  mentionné  cet  Oursin  hexamère, 
parce  que  j'ai  pensé  que  cette  anomalie  était  de  peu  d'importance  parmi 
les  cas  nombreux  de  variabilité  de  forme  ou  d'anatomie  constatés  depuis 
douze  ans  dans  mon  service. 

Je  ne  suis  pas,  du  reste,  le  seul  qui  ait  trouvé  pareille  monstruosité; 
M.  Daupliin  m'a  montré,  en  décembre  passé,  un  Oursin  hexamère  dans 
son  service  au  P.  C.  N.  Le  fait  est  donc  loin  d'être  unique.  Du  reste  cette 
monstruosité  avait  été  déjà  signalée  en  i885  par  Haacke  (^\  •)('),  chez  un 
Oursin  du  genre  (latérites  (G.  albogalei-iis?)  et  chez  un  Amblypneustes  et 
ensuite  par  Baleson  (  W.)  en  1894  (')• 

Les  cas  d'hexamérie  chez  les  Oursins  sont  donc  relativement  nombreux. 
Le  très  intéressant  travail  de  M.  Yves  Delage,  attribuant  à  une  origine  exclit- 
su'ement  chimique  ce  cas  de  variation,  m'a  décidé  à  faire  aussi  mention 
d'Oursins  d'espèces  variées,  hexamères,  ayant  fort  probablement  une  ori- 


gine dilTérente. 


MICROBIOLOGIE.  —  Sur  la  graisse  des  vins.  Note  de  MM.  E.   Kayser 
et  E.  Maxceau,  présentée  par  M.  Miintz. 

En  poursuivant  les  recherches  qui  ont  fait  l'objet  de  nos  deux  Notes  du 
19  mars  et  du  23  juillet  1906,   nous  avons  reconnu  l'existence  de  deux 
.  groupes  de  ferments  de  la  graisse. 

C)  Haacke  (W.),  Zool.  An:.,  i885,  p.  5o.j. 

(2)  Bateson  (W.),  Materials  for  study  of  variation,  cliap.  XVII,  p.   445  :  Case 
0/  total  variation  to  a  6-ra red  form  of  Echinoidea.  London,  iSg/j. 


SÉANCE  DU  1,3  JANVIER  1908,  ç)3 

Les  germes  du  premier  groupe  y  ont  ('•t(''  décrits.  Ils  se  présentent  en 
cluiines  presque  rectilignes,  se  multii)lieut  tiès  facilement  dans  notre  milieu 
artificiel  sucré  et  peptoné,  et  résistent  à  des  acidités  assez  élevées,  variables 
suivant  les  milieux.  La  lévulose  est  attaquée  plus  rapidement  que  les  autres 
sucres. 

Les  microorganismes  du  second  groupe,  tout  en  offrant,  comme  les  pre- 
miers, la  forme  élémentaire  de  bacilles  courts,  sont  assemblés  en  chaînes 
très  longues  et  contournées.  Le  liquide  p.'ptoné  ne  leur  convient  pas.  Ils 
sont  beaucoup  plus  sensibles  à  l'acidité.  Ils  opèrent  plus  activement  avec  le 
glucose. 

M.  Laborde  avait  déjà  signalé  deux  ferments  delà  graisse,  dont  l'un  pré- 
férait la  lévulose  et  l'autre  le  glucose  ('). 

Pour  les  germes  des  deux  groupes,  les  produits  de  la  fermentation  sont 
ceux  que  nous  avons  fait  connaître  et  les  rapports  entre  les  poids  de  ces 
produits  varient  dans  le  même  sens  avec  la  composition  des  milieux. 

Nous  avons  encore  connu  que  certains  microorganismes  aréobies  jouent 
un  rôle  très  important  dans  la  maladie  des  vins  fdants,  non  seulement  parce 
qu'ils  déterminent  ou  facilitent  la  multiplication  des  germes  anaérobies  de 
la  graisse,  en  les  protégeant  contre  l'action  de  l'air,  mais  aussi  parce  qu'ils 
forment  avec  ces  germes  de  véritables  associations,  dont  nous  avons  observé 
le  développement  dans  des  conditions  et  dans  des  milieux  où  la  multiplica- 
tion de  l'un,  au  moins,  des  germes  associés,  ensemencé  seul,  ne  pourrait 
s'efTectuer. 

Les  germes  étrangers  peuvent  modifier  la  préférence  des  ferments  de  la 
graisse  pour  certains  sucres;  ainsi  les  ferments  du  premier  groupe  attaquent 
plus  rapidement  tantôt  la  lévulose  et  tantôt  le  glucose,  suivant  les  aérobies 
qui  les  accompagnent. 

Au  nombre  de  ces  microorganismes,  nous  avons  trouvé  des  levures,  des 
mycodermes  et  quatre  aérobies  déjà  signalés  par  l'un  de  nous  comme  causes 
du  hlei/  des  vins  de  Champagne  (^). 

Ces  quatre  derniers  germes,  dont  nous  avons  constaté  l'existence  dans 
des  vins  d'origines  très  diverses,  comprennent  un  bacille,  deux  Coccus  et  une 
sarcine.  Ils  n'ont  pas  encore  été  décrits  comme  germes  d'altération  des  vins, 
à  l'exception,  cependant,  d'un  Cocci/s  très  petit  que  nous  pourrons  proba- 


(')  Société  des  Sciences  physiques  et  naturelles  de  Bordeaux,  1904. 
(^)  E.  Manceau,  Sur  le  Coccus  anomalus  et  la  maladie  du  bleu  des  vins  de  Cham- 
pagne {Comptes  rendus,  îg  juillet  1907). 


94  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

I)lement  identifier  avec  un  Coccus  désij^né  par  MM.  Mazé  et  Pacoltet  sous 
le  nom  de  Coccus  anomalus  ('  ). 

Nous  avons  pu  rendre  filants  des  vins  ensemencés  avec  une  culture  pure 
des  ferments  de  la  graisse,  aussi  bien  par  les  ferments  du  premier  groupe 
que  par  ceux  du  second  groupe,  mais  nous  n'avons  pas  encore  observé  cette 
fermentation  pure,  ni  mt'me  à  peu  près  pure,  dans  les  nombreux  vins  acci- 
dentellement filants  que  nous  avons  examinés. 

La  graisse  des  vins  est  ordinairement  une  altération  complexe,  causée  par 
le  développement  d'un  certain  nombre  de  germes,  dont  les  uns,  qui  dominent 
dans  le  vin,  ont  pour  rôle  de  permettre  et  de  faciliter  la  multiplication  des 
ferments  spécifiques  de  la  graisse,  multiplication  qui  serait  bien  souvent 
impossible  pour  le  ferment  pur. 


OCÉANOGRAPHIE.   —   Diminution  de  salure  de  l'eau  de  mer  fillrée  à  travers 
du  sable.  Note  de  M.  J.  Thoulet. 

Les  hydrographes  et  océanographes  du  xvti*  et  du  xviii^  siècle 
(le  P.  Fourrier,  Hydrographie,  1613,  p.  474)  admettaient  qu'un  vase  de 
terre  vide  bouché  avec  de  la  cire,  immergé  dans  la  mer,  était  remonté 
rempli  d'eau  douce.  Marsigli,  le  fondateur  de  l'Océanographie  {Histoire 
physique  de  la  mer.  1723,  p.  33),  après  avoir  fait  passer  de  l'eau  de  mer  à 
travers  de  la  terre  de  jardin  ou  du  sable,  préalablement  lavés,  dans  une 
série  de  i5  vases  ouverts  et  disposés  en  cascade,  a  cru  constater,  par  l'aréo- 
mètre et  par  pesées  de  volumes  égaux,  une  diminution  de  la  densité  et  du 
goût  salé.  J'ai  entendu  fréquemment  des  pêcheurs  et  des  marins  affirmer  la 
réalité  du  phénomène. 

J'ai  repris  l'expérience  de  la  façon  suivante  : 

Un  tube  en  verre  cylindrique  de  SS"""  de  diamètre,  liant  de  i™,  maintenu  vertical 
et  mis  en  communication  à  sa  partie  inférieure  avec  un  petit  ballon,  a  été  rempli  sur 
une  hauteur  de  40"^"'  avec  âaus  de  sable  quarlzeux  provenant  des  dunes  d'Arcaclion, 
préalablement  passé  à  l'acide,  lavé  et  calciné.  On  a  alors  achevé  de  remplir  le  tube 
avec  de  l'eau  de  mer. 

Les  117  premiers  cenliinélres  cubes  d'eau  liitrée  ont  été  recueillis,  puis  les  iiS""" 


(')  P.  Mazé  et  P.  Vacojtf.t,  Sur  tes  fer/iicfils  des  maladies  (/es  vins  et  spécialement 
sur  le  Coccus  anomalus  et  ta  maladie  du  bleu  des  vi/is  de  Champagne  {Comptes 
rendus,  8  juillet  1907). 


SÉANCE  DU  l3  JANVIER  1908.  gS 

passés  ensuite;  les  546''™'  suivants  ont  été  rejetés  et  enfin  les  derniers  99"™'  recueillis. 
La  filtration  s'est  elVectuée  naturellement.  L'eau  de  mer  primitive  et  les  trois  prises 
d'essai  ont  eu  leur  densité  mesurée  au  pycnomètre  à  la  température  de  0°;  on  y  a 
ensuite  dosé  les  halogènes  par  une  solution  titrée  d'azotate  d'argent  et  le  poids 
pour  1000  d'acide  sulfurique  par  précipitation  avec  du  clilorure  de  baryum. 

Densilù  Halogènes    Acide  sulfurique 

à  o".  pour   1000.         pour  1000. 

Eau  initiale i  ,02842  i9>57  2,  186 

I"  prise  d'essai 1,02823  19, 43  2,190 

2=  prise  d'essai 1,02886  i9>5'  2,179 

3"  prise  d'essai 1,02842  19, 58  2,189 

La  densité  a  donc  diminué  dès  le  début  de  la  filtration  pour  revenir  aus- 
sitôt à  sa  valeur  primitive;  il  en  a  été  de  même  des  halogènes.  Les  varia- 
tions de  l'acide  sulfurique  ont  été  insensibles,  car  les  différences  constatées 
sont  dans  les  limites  de  l'erreur  expérimentale,  évaluée  à  0,01  pour  ce  genre 
de  dosage. 

La  diminution  de  salure  de  l'eau  de  mer,  1res  faible  en  soi,  se  borne  par 
conséquent  aux  toutes  premières  portions  filtrées  et  se  réduit  au  phéno- 
mène de  la  fixation  par  attraction  moléculaire  des  sels  dissous  dans  un  li- 
quide au  contact  d'un  corps  solide  quelconque  chimiquement  inerte.  Ces 
phénomènes  ont  été  étudiés  par  moi  depuis  longtemps  déjà,  à  l'aide  d'autres 
méthodes  {Comptes  rendus,  i885  et  1894). 

On  connaît  des  exemples  d'équipages  naufragés  sur  certains  atolls  du  Pacifique,  dé- 
serts, dénués  de  végétation  et  élevés  à  peine  de  quelques  décimètres  au-dessus  des  flots, 
qui  ont  trouvé  de  l'eau  suffisamment  douce  pour  être  potable  en  creusant  quelques 
trous  très  peu  profonds  à  travers  le  sable  coraiiler.  L'expérience  montre  que  cette 
eau  douce  ne  provient  pas,  comme  on  le  pensait,  de  l'eau  de  mer  environnante  des- 
salée par  son  passage  à  travers  le  sable,  mais  des  pluies  qui,  tombant  parfois  sur  ces 
îlots,  ont  imbibé  le  sable  et  ont  été  protégées  par  lui  contre  l'évaporalion  et  contre  le 
mélange  avec  l'eau  de  mer.  Les  petits  puits  des  atolls  présentent  donc  de  grandes  ana- 
logies avec  les  puits  à  marées  de  nos  contrées. 

M.  Fra\cisco-José  Di'ARTE  adresse  un  Mémoire  contenant  le  Calcul  de  - 
avec  200  chiffres,  par  la  formule  de  Machin. 


A  4  heures  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  trois  quarts. 

G.  D. 


q6  académie  des  sciences. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  3o  décembre  1907. 

Comptes  rendue  des  séances  de  la  quatrième  Conférence  générale  des  Poids  et 
Mesures,  réunie  à  Paris  en  octobre  1907.  Paris,  Gautliier-Villars,  1907;  i  fasc.  in-i». 
(Hommage  de  M.  Becquerel.) 

Les  récents  progrès  du  Système  métrique.  Rapport  présenté  à  la  quatrième  Confé- 
rence générale  des  Poids  el  Mesures,  réuni»  à  Paris  en  octobre  1907,  par  Ch.-Ed. 
Guillaume.  Paris,  Gauthier-Villars,  1907;  i  fasc.  in-/i°.  (Présenté  en  hommage  par 
M.  Becquerel.) 

R.  Osservalorio  di  Catania.  Catalogo  astrofolografico  1900,0  :  Zona  di  Catania 
fra  le  declinazioni  +  46°  e  -hoo";  Vol.  V,  parte  i''  :  Declinazione  +50°  a  5-2°; 
ascensione  relia  0^  a  3''.  Calane,  1907;  i  fasc.  in-/i°.  (Présenté  par  M.  Bigourdan.) 

Les  progrès  de  la  Paléobotanique  de  l'ère  des  Gymnospermes,  par  M.  Zeiller, 
Membre  de  l'Institut.  (E\lr.  de  Progressus  rei  botanicce,  publié  par  V Association 
internationale  des  Botanistes,  t.  II,  p.  171-226.)  léna,  Gustav  Fischer,  1907.  (Hommage 
de  l'auteur.) 

Exposition  coloniale  de  Marseille,  1906.  Les  ressources  agricoles  et  forestières  des 
colonies  françaises,  par  Henri  Jumelle.  Marseille,  Barlatier,  1907;  i  vol.  in-4°.  (Pré- 
senté par  M.  Gaston  Bonnier.) 

S.  A.  S.  le  Prince  de  Monaco  présente  les  deux.  Cartes  suivantes  : 

Carte  des  gisements  de  coquilles  comestibles  de  la  côte  comprise  entre  l  embouchure 
de  la  Loire  et  le  goulet  de  Fromenline,  dressée  par  Joseph  Guérin-Ganivet  ;  la  Carte 
représente  l'état  des  gisements  en  août  1906.  Paris,  imp.  Erhard  frères;  i  feuille 
in-plano. 

Carte  des  gisements  de  coquilles  comestibles  de  la  côte  de  la  Vendée  comprise 
entre  le  goulet  de  Fromentine  et  la  baie  de  V  Aiguillon,  dressée  par  Joseph  Guérin- 
Ganivet;  la  Carte  représente  l'état  des  gisements  en  août  1906.  Paris,  imp.  Erhard 
frères;  i  feuille  in-plano. 

Annales  de  l'Observatoire  d'Astronomie  physique  de  Paris,  sis  Parc  de  Meudon 
(Seine-et-Oise),  publiées  par  J.  Janssen,  Membre  de  l'Institut;  t.  111,  fasc.  2.  Paris, 
Gauthier-Villars,  1907;   i  fasc.  in-4°. 

Mémoires  de  la  Société  géologique  de  France.  Paléontologie;  t.  XV,  fasc.  1, 
feuilles  1  à  (i,  planches  I  à  VI.  Paris,  1907;  1  fasc.  in-4''. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIEK-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Au^uslins,  ii°  55. 

s  isr>  les  COMPTES  RENDUS  hab.lonaadaires  paraissent  régulièrement  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  fin  de  l'année,  deux  volumes  in-4''    Deu» 
"une  par  ordre  alpiiabét.que  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 
lu  i"  Janvier. 

Prix  de  l'abonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  ^  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


chez  Messieurs  : 

1  Cliaix. 

'Rua.' 

.     Courtin-Hecqiiei. 

1  Gormaiii  et  rrrassin 

'  .Siraudeau. 

.     Jérôme. 

.     Marion. 

,  Feret. 

x 

Lauri-ns. 

'  Mu  lier  (G.  ) 

Uerrien. 

)  F.  Robert. 

1  Le  Borgne. 
Uzel  frères. 

.     Jouan. 

r 

.     Darde!  et  Bonviei 

,  Henry. 
'  iUarguerie. 

i-  Ferr . 

i  Delaunay. 
1  Bouy. 

(  Groffier. 

RqI(i| 

Key. 

_  \  Lauverjat. 
)  Degez. 

\  Drevet. 

1  Gralier  et  C" 

ille Foucher. 


1  Bourdignon. 
i  Dombre. 

)  Tallandier. 
I  Giard. 


chez  Messieurs  : 

Loriene jBaumal. 

I  M—  Texier. 

I  Cumia  et  .Massoo. 
1  Georg. 

Lyon \  Pliily. 

Maloine. 

Vitte. 

Marseille Ruai. 

\  Valal. 

^""'Z'*"'"'' jcouletetnis. 

Moulins Martial  Place. 

ÎBuvignier. 
Grosjean-Maupin. 
Willîiier  et  I.amljL'i"!. 


Nantes  . 


Nice 


!Dugas. 
Veloppé. 

iBarina. 
App.v. 


Ntmes Debroas  Duplan.   . 

Orléans Loddé. 

\  Blanchier. 


Poitiers. 


\  Blanchiei 
(  Lévrier. 


Rennes Plihon  et   nommais 

Roche/ort Girard  (  M""  ). 

Rouen |  Langinis. 

(  Lestringant. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Toulon (Figard. 

(  Allé. 


Toulouse  . 


(  Gimet. 
I  Privât. 


iBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 

Valenciennes  . . . .  ) 

/  Leiiiaitre. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Ain^ipi-dam  . 


chez  Messieurs  : 

)  Feikcm.i     Caaiel- 


'      seii  el,   r.i> 

At/ii'nes lîeck. 

Barcelone  ..... .     Verda^uer. 


Berlin  . 


{  A.slier  et  C'°. 

)  KriedUnder  et  fils. 

j  KnhI. 

(  Maver  el  Mùller. 


Berni- Francke. 

Bologne Zanichelli. 

/  Laniertin. 

Bruxelles '  Mayoloz  ot  Aiidiarte. 

'  Lehf'gue  el  C'°. 
.  .Solchck  et  C°. 


Bucarest  . . . 


i  Alcalay. 


Budapest Kiliau. 

Cambridge Dnightoa,  Hell  et  r.". 

C/iristiania Caniinernieyff. 

Constantinople  . .     Otlo  Keil. 

Copenhague liôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand liosle. 

Gènes Beuf. 

.  Eggiinann. 

Genève )  Georg. 

'  Biirckhardl. 
La  Haye Rclinfanle    frèrei. 

Payol  et  G'". 
Lausanne Rouge. 

Sack. 

Barth. 

Brockhaiis. 

Leipzig <  Lorentz. 

I  Twielrneyer. 

'    VOBS. 

i  Desoer. 
^'<=S<' Gnusé. 


Chez  Messieurs  : 

/  Dulau 
Londres )  Haclielte  et  C" 

'  Null. 
Luxembourg . 


Madrid. 


Milan  . . 
Moscou  . 
Naples  . 


V.  Buck. 

/  Ruiz  et  C". 
\  Itnrni). 
I  li...ssal. 
'  V.  Fé. 

Bocca  frèi'es, 

Hœpli. 

Taslevin. 
\  Margliieri  di  (jiu«. 
]  l>i-llei-ano. 

I  )yr3eii  et  l'foitfei, 
New-  Vork '  Slecherl. 

LeTiicke  et  iiiiecititer 

Ode.isa Rousseau. 

Oxford Parker  el  C'v 

Païenne lîeber. 

Porto...     Magalhaes    et    Muiiiz. 

Prague Rivnac. 

Rio-Jane.iro  . .    ..     Garnier. 

\  Bocca  frères. 

^""'^ (Loescheret  C". 

Rotterdam Kramcrs  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghandel 

Zinserling. 
S'-l'étersbourg  ..  \  WolIT. 

Bocca  frères. 
Brero. 
Rinck. 
f  Rosenberg  et  Sellier, 

Varsovie Gebethner  et  Wolff. 

Vérone Orucker. 

V  Frick 

•''«'"'^ JGerold  elC^'. 

Zurivli Rascher. 


Turin 


ILES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  1"  à  31.   —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i85o.  )  Volume  in-4°;  i8i.3.  Prix 25  n. 

lomes  32  à  61.  —  (  i"  Janvier  iS5i  à  3i  Décembre  i865.)  Volume  in-4";  "870.  Prix 25  Ir. 

fouies  62  à  91.  —  (i"  Janvier  i8fi6à3i  Décembre  r88o.)  Volume  iii-4°:   1889.  Prix 25  fr. 

Tomes  92  à  121.  —  d"  Janvier  1881  à  3i  Décembre  [89-5.  i  Volume  in-i";  1900.   l'riv 25  fr. 

'PLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES: 

.  —  Mémoire  surquelques  points  de  la  Physiologie  des  Algues,  par  MM.  A.  DerbescI  A.-J.-J.Solibr.  —  Mémoiresur  le  Calcul  des  Perturbations  ou'cprouven 

es,  par  M.  Hansen.  —  Mémoire  sur  le  Pancréas  el  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  dans  les  phénomèiies  digestifs,  parti  ulicremenl  dans  la  digestion  de; 

grasses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-^",  avec  3^  planches;  i856 '. 25  fr. 

1.—  Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Beneden.  — Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  l'Ac-idcmiedes  Sciences 
encours  de  i853,  et  puis  remise  pour  celui  de  i856,  savoir  :  «Etudier  les  lois  de  la  dislribulion  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  dilférents  terrains 
ntaires,  suivant  l'ordre  de  leur  superposition.  —Discuter  la  question  de  leur  apparilion  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechercher  la 
des  rapports  qui  existenlenlre  l'étal  actuel  du  régneorganiqueelsesélals  anléiieurs».  par  \I.  le  Professeur  Bhonn.  In-'i",  avec  7  planches  ;  i86i. . .     25  fr. 

même  Librairie  les  riémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  el  les  Mémoires  présentés  par  dirais  Savants  à  l'Académie  des  Sciences 


t 
des 


IN^'  2. 


TAHr.E    DES    ARTICLES    (Séance  (lu  15  Janvier  1908.) 


xMEMOIllES   KT  COMMUIVICATlOrMS 

DES  MEMRUKS   ET  DES   CORKESPONDANTS   DE    L'ACADÉMIE. 


MM.  H.  Lk  Chatelier  et,  S.  Wologdin'E. 
—  Note  sur  la  densité  du  graphite 

MM.  A.  MUNTZ  et  E.  Laine.  —  Sur  l'utili- 
sation de  la  tourbe  pour  l'épuration  des 
ciiux   d'égout 


Pages. 


53 


Pages. 

M  Mascart  lait  hommage  à  l'Académie 
des  «  Procès-verbaux  des  séances  du  Co- 
mité international  des  Poids  et  Mesures. 
Session  de  1907  " j8 


COKliKSPOrVDAlXCE. 


M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  l'Ou- 
vrage suivant  :  «  Atlas  météorologique 
pour  l'année  1906,  d'après  vingt-deux  sta- 
tions françaises  »,  par  G.  Eijfel Sg 

M.  MORIZE.  —  Observation  du  passage  de 
Mercure  sur  le  Soleil  à  l'Observatoire  de 
Rio  de  Janeiro.... Sg 

M.  Fr.  Faocin.  —  Observation  du  passage 
de  Mercure  des  i3-i4  novembre  1907, 
à  Schio  (Italie) Sg 

AL  A.  BuHL.  —  Sur  la  sommabilité  des  sé- 
ries de  Fourier Co 

M.  A.  Denjoy.  —  Sur  le  choix  de  l'expo- 
sant de  convergence  pour  les  fonctions 
entières  de  genre  infini 62 

M.  Ch.  Lallemand.  —  Sur  la  mesure  des 
mouvements  généraux  du  sol  au  moyen 
de  nivellements  répétés  à  de  longs  inter- 
valles          64 

MM.  EuoÈNK  et  François  Cossekat.  —  Sur 
la  statique  de  la  surface  déformable  et 
la  dynamique  de  la   ligne  déformable 68 

M.  Albert  Colson.  —  Sur  la  transforma- 
tion des  dissolutions  de  phosphore  blanc 
en  phosphore  rouge 71 

M.  L.  GuiLLET.  —  Sur  la  constitution  des 
fontes  au  manganèse 74 

M.  BouzAT.  —  Sur  le  sulfate  cuivTCux  ammo- 

BuLLETiN   bibliographique , 


bl. 


M.  G.  Blanc.  —  Synthèses  dans  le  groupe 
du  camphre.  Synthèse  totale  de  la  p-cam- 
pholène-lactone 

MM.  Chaules  Moureu  et  Amand  Valeur. 
—  Constitutions  des  ot  et  p-méthylspar- 
téines  et  de  l'isospartéine 

MM.  L.  Bouveault  et  R.  LocQUiN.  —  Syn- 
thèse de  l'acide  dihydrocainphorique  ra- 
cémique 

MM.  F.-.\.  Lesbre  et  F.  Maionon.  —  Sur 
l'innervation  des  muscles  slerno-mastoï- 
dien,  cléido-niastoïdien   et  trapèze 

MM.  J.  Chevalier  et  Alquier.  —  Action  de 
la  noix  de  kola  fraîche  sur  le  travail 

M.  Fred  Vli'.s.  —  Sur  la  biréfringence  appa- 
rente des  cils  vibratiles 

MM.  A.  Desgrez  et  J.  Chevalier.  —  Action 
de  la  choline  sur  la  pression  artérielle... 

M.  Edouard  de  Kibaucourt.  —  Oursins 
hexamères 

MM.  E.  Kayser  et  E.  Manceau.  —  Sur  la 
graisse  des  vins 

M.  j.  Thoulet.  —  Diminution  de  salure  de 
l'eau  de  mer  filtrée   à  travers  du  sable... 

M.  Frammsco-José  Duarte  adresse  un  Mé- 
moire contenant  le  «  Calcul  de  1:  avec 
200  cliilïres  »,  par  la  formule  de  Machin. 


77 

79 

82 

84 
86 
88 
89 
9' 
ya 
94 


93 
96 


PARIS.     -    lAlPRIM.ERIE    G  AUTH  1ER- VILL  A  RS  , 
Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

Le  Gérant  :  Gautbieb-Villars. 


1908 

PltEMIEK  SEilli:STRE. 


COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DK  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.   LES   SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


iT3  (20  Janvier  i908 


^pi 


»AKIS, 

GAUTHIER- VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE   L'ACADÉMIE    DES   SCIKNCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDIS 

Adopté  dans  les  séances  des  23  juin  1862  et  24  mai  1875 
^ 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
'(8  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1*''.    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparun  Associéétrangerdel'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:i  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie ;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les  Com,ptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'a 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  p 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   —   Impression  des  travaux  des  Savait 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personn 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l' Ac 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  r 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  so 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  1 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomm 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extr; 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  fo 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  of 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  reni 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tar 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  ; 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.   —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planche 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraiei 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compte 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  a 
leurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrati' 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendi 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pr 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétnalt  sont  priés    de  )| 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précéda  la  séance,  avant  5''.  Autrement  la  présentation  lera  ramii»  ila  sétnot  luivaa 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU  LUNDI   20  JANVIER   1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  Henki  BECQUEREL. 


MÉMOIRES  ET  COM3IUIVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

SISMOLOGIE.  —  Su?-  les  principaux  centres  de  tremblements  de  terre  du  solde 
la  France,  et  sur  le  réseau  des  stations  sismiques  qu  il  conviendrait  d'établir. 
Note  de  M.  G.  Bigourdan. 

La  statistique  des  tremblements  de  terre  sensibles  (macrosismes)  obser- 
vés en  France  (')  montre  d'abord  deux  régions  centrales  principales  d'où 
partent  ces  mouvements  :  les  Alpes  et  les  Pyrénées;  puis  trois  autres  d'im- 
portance inégale  :  la  Bretagne,  le  Jura  et  les  Vosges,  et  enfin  la  région  de 
Douai.  En  outre,  au  delà  de  notre  frontière  Nord-Est,  la  vallée  du  Rhin  est 
une  région  sismique  active  dont  l'action  a  dû  souvent  se  faire  sentir  sur 
notre  territoire. 

Au  point  de  vue  de  l'étude  locale  de  nos  tremblements  de  terre,  cela 
indique  assez  clairement  les  points  où  il  conviendrait  d'établir  des  stations 
sismiques.  D'ailleurs  il  est  nécessaire  de  tenir  compte  des  installations  déjà 
faites  (Grenoble,  Paris,  Pic  du  Midi),  de  celles  qui  sont  en  cours  d'établis- 
sement (Besançon,  Clermont-Ferrand)  et  enfin  des  ressources  offertes  par 
des  établissements  scientifiques  déjà  existants,  tant  au  point  de  vue  du  per- 
sonnel que  de  l'emplacement,  de  la  détermination  de  l'heure,  etc. 


(')  Les  tremblements  de  terre  observés  en  France  jusque  vers  i885  ont  été  relevés 
sous  une  forme  commode  par  J.-P.  O'Reily  dans  son  Alpliabeticat  Catalogue  of 
Earthquakes  recorded  as  having  occurred  in  Europa  and  adjacent  Countries, 
arranged  to  serve  as  a  basis  for  an  Earthquakc  Map  of  Europa  {Transactions  ofthe 
R.  Insh  Acad.,  i.  XXVIII,  n"  22,  p.  489-708). 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  3.)  l3 


98  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Pour  les  Pyrénées  il  existe  qéjà  une  station  sismiqiie  au  Pic  du  Midi;  il 
serait  utile  d'en  établir  deux  ^utres  aux  extrémités  de  la  chaîne  :  pour 
rextrémité  Ouest,  l'observatoirb  astronomique  d'Abbadia  est  tout  indiqué; 
pour  rextrémité  Est,  des  ressources  analogues  seraient  peut-être  ofTertespar 
la  station  météorologique  de  l'erpignan. 

Au  pied  des  Alpes  existe  déjà  la  station  de  Grenoble. 

Une  autre  paraît  indispensable  à  Mce  ou  aux  environs,  et  une  troisième 
serait  utile  à  Marseille,  où  sont  d'ailleurs  réunies  bien  des  ressources. 

La  station  de  l'Observatoire  astronomique  de  Besançon  complétera  les 
stations  de  la  région  alpine  et  en  même  temps  indiquera  les  mouvements 
ipii  naissent  dans  le  Jura,  dans  les  Vosges  et  dans  la  vallée  du  Rhin. 

Pour  la  Bretagne,  la  situation  centrale  de  Rennes  parait  désigner  cette 
ville  pour  être  remplacement  d'une  station  sismique  indiquant  les  mou- 
vements du  sol  qui  se  produisent  de  Cherbourg  et  Brest  à  Nantes  et 
Angers. 

Enfin  une  station  établie  à  Lille  renseignerait  sur  les  mouvements  de  la 
région  de  Douai  et  sur  ceux  qui  viendraient  du  bassin  du  Rhin,  tout  en  se 
reliant  aux  stations  belges  el  particulièrement  à  celles  qui  ont  plus  spécia- 
lement en  vue  l'étude  des  mistpœff'ers  (  '  ). 

Indépendamment  de  l'étude  locale  des  Iremblemenls  de  terre,  ([ui  n'exige 
que  des  instruments  de  moyenne  sensibilité,  on  doit  se  préoccuper  de  la 
sismologie  générale,  qui  demande  des  appareils  variés  et  aussi  sensibles  que 
possible.  Cette  dernièfe  élude  semble  momentanément  réservée  à  un  petit 
nombre  de  stations  plus  fortement  organisées,  et  dont  l'une  doit  évidem- 
ment se  trouver  à  Paris  ou  aux  environs.  Déjà  depuis  1906  et  grâce  à  la 
générosité  de  l'Institut,  l'Observatoire  de  Paris  possède  un  double  sismo- 
graphe de  Milne,  sans  amortissement,  qui  a  enregistré  les  grands  tremble- 
ments de  terre  les  plus  éloignés;  mais  on  sait  qu'en  général  ce  genre 
d'appareils  ne  donne  pas  complètement  les  vibrations  préliminaires. 


(')  Il  importe  aussi  de  ne  pas  négliger  les  tremblements  fie  terre  qui  agitent  assez 
souvent  le  sol  de  l'Algérie  et  qui  doivent  avoir  leur  origine  dans  l'Atlas.  11  serait  utile 
d'avoir  au  moins  une  station  de  cliaque  côté  de  cette  chaîne  :  du  côté  nord,  l'Observa- 
toire d'Alger  paraît  tout  indiqué,  et  sans  doute  on  pourrait  aisément  trouver  le  moyen 
d'installer  une  seconde  station  à  Tunis. 


SÉANCE   DU    20   JANVIER    I908.  gg 

ZOOLOGIE.   —  A  propos  d'ime  dent  décoin erte  par  MM.  Maurice  de  Rolhschild 
et  H.  Neuville.  Note  de  M.  Albert  Gaudrv. 

En  faisant  hommage  à  l'Académie  du  Mémoire  Sur  une  dent  d'origine 
énigniatique,  que  viennent  de  publier  MM.  M.  de  Rolhschild  et  H.  Neu- 
ville, et  pour  lequel  j'ai  écrit  une  Introduction,  j'ai  l'honneur  de  rappeler 
que  j'ai  présenté,  il  y  a  trois  ans,  une  Note  de  M.  Maurice  de  Rothschild  sur 
l'exploration  (pi'il  a  entreprise  dans  l'Afrique  orientale  avec  MM.  Henri 
Neuville,  Roger  et  Victor  ChoUet.  Parmi  tant  de  pièces  intéressantes  rap- 
portées de  cette  exploration,  on  renuuxjuail  une  défense,  dans  un  excellent 
état  de  conservation,  trouvée  à  Addis-Abeba,  qui  ne  ressemble  à  aucune 
dent  d'animal  fossile  ou  vivant,  connu  jusqu'à  présent.  Je  l'ai  montrée  à 
l'Académie.  Si  on  l'eût  trouvée  à  l'état  fossile,  personne  n'aurait  hésité  à  la 
considérer  comme  appartenant  à  une  espèce  nouvelle.  Mais  elle  indique  un 
grand  animal  et  il  a  paru  étrange  qu'une  créature,  ayant  eu  une  si  forle  dé- 
fense, ait  échappé  à  l'attention  des  voyageurs.  Il  est  vrai  cju'on  a  découvert 
l'Okapi,  qui,  tout  en  étant  sans  doute  parent  du  Palœotragus  de  Pikermi, 
représente  un  genre  à  part.  Il  est  vrai  aussi  que  le  Mylodon  de  la  Cueva 
Eberhard,  qu'on  croyait  un  type  cjuaternaire,  a  été  rencontré  dans  des 
conditions  telles  qu'il  ne  peut  avoir  cessé  de  vivre  depuis  longtemps.  Cepen- 
dant on  conçoit  que  le  premier  sentiment  ait  été  d'avoir  des  doutes  sur  la 
découverte  d'un  grand  animal  d'espèce  nouvelle. 

Depuis  trois  ans,  MM.  de  Rothschild  et  Neuville  se  sont  livrés  aux  re- 
cherches les  plus  variées  et  les  plus  approfondies  pour  arriver  à  la  vérité. 
M.  Neuville  n'est  pas  seulement  un  de  nos  plus  habiles  zoologistes  du  Mu- 
séum :  c'est  un  histologiste  expérimenté.  Il  a  donné  plusieurs  vues  histolo- 
gicjues  de  la  défense  d'Addis-Abeba,  et  il  a  visité  les  différents  musées  de 
France  et  de  l'étranger  où  il  supposait  pouvoir  trouver  des  faits  tératolo- 
gicjues  qui  pourraient  se  rapprocher  plus  ou  moins  de  la  défense  probléma- 
tique. MM.  de  Rothschild  et  Neuville  ont  photographié  très  soigneusement 
toutes  les  pièces  qu'ils  ont  décrites,  de  sorte  qu'on  contrôle  facilement  leurs 
observations.  Leur  étude  représente  un  effort  considérable  de  travail. 

En  résumé,  ils  se  croient  en  droit  de  conclure  que  la  défense  d'Addis- 
Abeba  appartient  à  un  grand  Mammifère  africain  inconnu,  existant  encore 
ou  récemment  éteint  ;  ce  Mammifère  serait  étroitement  allié  aux  Probos- 
cidiens.  Dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  cette  supposition  me  parait 
la  plus  vraisemblable. 


lOO  ACADÉMIE    DES    SCIb.     ^S. 

I 

BACTÉRIOLOGIE.  —  Variations  morphologiques  du  bacille  de  la  tuberculose 
de  l'Homme  et  des  Mammifères,  obtemies  artificiellement.  Note  de  M.  S. 
Arloing. 

Outre  les  légères  variations  morpliologiques  décrites  dans  tous  les  Ou- 
vrages classiques,  le  bacille  de  la  tuberculose  présente  parfois  dans  l'orga- 
nisme vivant  et  dans  ses  cultures  des  variations  beaucoup  plus  étendues  sur 
lesquelles  je  désire  appeler  l'attention.  Je  laisserai  de  côté  les  formes  acti- 
nomycosiques.  Je  parlerai  seulement  des  formes  fdamenteuses  simples  ou 
ramifiées,  d'un  diamètre  uniforme  ou  renflées  aux  extrémités. 

Ces  formes  exceptionnelles,  signalées  d'abord  par  Roux  et  Nocard,  par 
Metchnikoff,  par  Klein  et  par  Maffuci,  ont  paru,  à  beaucoup  d'observateurs, 
l'apanage  probablement  exclusif  du  bacille  de  la  tuberculose  dos  Oiseaux 
vieillissant  dans  ses  cultures  ou  végétant  à  une  température  élevée. 

Un  peu  plus  tard,  Fischel,  travaillant  sous  la  direction  de  Hueppe,  et 
Bruns,  travaillant  dans  le  laboratoire  de  Lévy,  observèrent  des  formes  ana- 
logues dans  des  cultures  du  bacille  des  Mammifères.  Fischel  les  a  rencon- 
trées dans  des  cultures  relativement  jeunes,  poursuivies  dans  des  milieux 
particuliers  (œuf  et  agar-agar  borique)  et  à  des  températures  supérieures 
à  Voptima. 

Bruns  fit  ses  constatations  sur  des  cultures  de  tuberculose  humaine,  ayant 
végété  à  la  surface  de  l'agar  glycérine  ordinaire,  à  la  température  de  37°,  5, 
mais  vieilles  de  5  mois  environ. 

Nous  avons  fait,  nous  aussi,  des  observations  du  même  genre  sur  deux 
bacilles  de  Mammifère,  un  bacille  humain  et  un  bacille  bovin,  dans  des 
conditions  particulières  qui  nous  engagent  à  les  faire  connaître. 

I.  Un  bacille  humain  el  un  bacille  bovin  que  nous  cultivions  depuis  plusieurs 
années  dans  la  profondeur  du  bouillon  glycérine  furent  amenés  graduellement  et  avec 
beaucoup  de  ménagements  à  végétera  la  température  de  44°,  5  à  45°,  5-  Les  cultures 
se  succédaient  de  20  en  20  jours  environ. 

A  partir  de  la  16=  génération,  on  vit  apparaître  des  formes  anormales.  Le 
nombre  de  ces  formes  augmenta  beaucoup  dans  les  générations  subséquentes  jusqu'à 
la  vingtième,  après  laquelle  l'expérience  a  pris  fin. 

La  majorité  des  bacilles  dépassait  les  dimensions  normales;  quelques-uns  étaient 
particulièrement  allongés,  mais  d'un  diamèlre  uniforme;  d'autres,  étirés  dans  leur 
portion  moyenne,  se  renflaient  en  massue  aux  extrémités.  Plusieurs  offraient  des  ra- 
mifications latérales  ou  terminales  également  renflées  ou  brusquement  cassées  sur 
leur  longueur,  les  renflements  flottant  séparément  dans  les  préparations. 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  lOl 

Après  l'action  de  la  fuchsine  phéniquée,  si  l'on  insistait  sur  la  décoloration  par  un 
acide,  on  constatait  que  le  protoplasme  de  certains  bacilles  allongés  et  bi-renflés  était 
continu  d'un  bout  à  l'autre  ou  interrompu  par  des  incisures  nettes  comme  s'il  s'agissait 
d'individus  pluri-articulés,  ou  formé  de  grains  alignés  dont  le  diamètre  était  en  rapport 
avec  celui  de  la  portion  des  bacilles  qui  les  contenait;  que  les  renflements  en  massue 
étaient  remplis  d'une  masse  protoplasmique  unique  ou  de  grains  inégaux;  enfin  que 
la  substance  acido-résistante  pouvait  manquer  au  niveau  de  l'étranglement  des  bacilles 
ou  être  réduite  à  l'état  d'une  fine  poussière  esquissant  un  long  individu  par  une  sorte 
de  pointillé. 

La  figure  1  montre  des  spécimens  de  la  plupart  de  ces  formes  anormales. 


Fia.  I. 


liiicilks  luimains  modifiés  par  une  suite  de  cultures  à  4^°, 5-4'° 
(Grossissement,  2^00  diamètres.) 


Sur  des  préparations  traitées  par  la  méthode  de  Gram  ou  les  méthodes  destinées  à 
colorer  les  spores,  les  bacilles  présentaient  des  granulations  colorées,  dépourvues  tou- 
tefois de  la  réfringence  spéciale  des  spores  proprement  dites. 

Si  l'on  conservait  ces  cultures  modifiées  pendant  plusieurs  mois  à  la  température 
ambiante,  les  bacilles  se  résolvaient  en  grains,  boules  ou  cônes  protoplasmiques  acide- 
résistants.  Semés  dans  du  bouillon  neuf  maintenu  à  Sy'-Sg",  ces  corpuscules  variés 
reproduisaient  des  bacilles  ordinaires  et  beaucoup  d'individus  longs,  renflés  en  massue 
à  une  extrémité  ou  aux  deux  extrémités. 


I02  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Dans  certaines  séries  de  cultures  à  44"- 'p",  •'"s  variations  se  bornaient  à  rallonge- 
ment ou  à  l'élongation  Jes  bacilles;  elles  n'allaient  pas  jusqu'aux,  ramifications  et  à  la 
dilatation  en  massue. 

H.  Je  suis  encore  parvenu  à  modifier  la  forme  des  bacilles  sus-indiqués  dans  des 
cultures  en  séries  faites  à  la  température  ordinaire  de  'i']°-'i8°,  mais  sous  une  pression 
de  2"'", 5. 

Les  cultures  faites  dans  ces  conditions,  renouvelées  tous  les  20  jours,  se  signalaient 
par  une  végétation  très  abondante.  Les  bacilles  foisonnaient  dans  la  profondeur  du 
bouillon  et  formaient  à  la  surface  un  voile  épais  et  visqueux. 

Dans  la  culture  de  18'"  génération,  les  bacilles  de  la  partie  profonde  étaient  presque 
tous  allongés,  mais  quelques-uns  seulement  étaient  véritablement  très  longs  et  d'aspect 
polyarticulé.  La  majorité  commençaient;')  s'étirer  dans  la  partie  moyenne  et  à  se  renller 
vers  les  extrémités. 

Fie.  2. 


Bacilles  humains  iiiudilié!.  par  une  suile  de  cuUurcs  faites  à  la  pression  de  a*"" 
pris  dans  la  profondeur  du  bouillon. 
(Grossissement,  j4oo  diamètres.) 


Dans  le  voile,  la  plupart  des  bacilles  étaient  allongés  et  comme  effilés  aux  extrémités; 
leur  partie  moyenne  élargie  contenait  un  ou  plusieurs  grains  retenant  fortement  la 
fuchsine  pbéniquée  et  d'autant  plus  visibles  que  le  bacille  lui-même  était  peu  coloré. 
Ces  bacilles  se  devinent  dans  le  fond  de  la  figure  3. 

Parmi  ces  individus  pâles  et  fusiformes,  se  détachaient  çà  et  là  de  longs  bacilles, 


SÉANCE    DU    20   JANVIER    1908. 


[o3 


bien  colorés,  pourvus  de  i;rains  ou  de  segments  proloplasmiques  plus  foncés,  et  de 
ramifications,   rendes  en   massue  à  l'extrémité.  I>a  figure  3   olïre  au   premier  plan  un 


Fie.  3. 


Bacilles  luiiii;iins  muililiés  par  une  suite  ilc  cultures  faites  à  la  preïsiuii  de  j""",5, 

pris  sous  le  voile  à  la  surface  des  cultures. 

(Grossissemeiil,  1'^'l^>  diamètres.) 


type  de  ces  bacilles  fortement  modifiés.  On  remarquera  que  cet  individu  type  res- 
semble beaucoup  aux  plus  gros  Isacilles  anormniix  de  la  figure  i.  qui  unt  apparu,  on  le 
sait,  sous  l'influence  d'une  température  élevée. 

III.  Les  formes  géantes,  raniifiées  et  renllées,  du  bacille  de  Kocli  ne  sont 
donc  pas  particulières  au  bacille  des  Oiseaux,  ni  l'apanage  des  vieilles  cul- 
tures des  bacilles  des  Mammifères. 

Elles  peuvent  se  rencontrer  dans  des  cultures  de  ces  derniers  régulière- 
ment renouvelées  sous  l'influence  de  deux  facteurs  au  moins  ayant  fait  l'objet 
de  nos  études,  savoir  : 

L'élévation  de  la  température  de  l'étuve  et  l'augmentation  de  la  pression 
à  2"''°,  5  dans  l'enceinte  qui  renferme  les  cultures. 

Dans  ces  conditions,  les  bacilles  des  Mammifères  revêtent  quelc{Ucs-uns 
des  aspects  des  bacilles  aviaires  et  des  bacilles  des  animaux  à  sang  froid. 


Io4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Notre  étude  contribue  donc  à  abaisser  la  barrière  que  certains  bactério- 
logistes avaient  dressée  entre  les  bacilles  qui  sévissent  sur  les  trois  groupes 
principaux  de  Vertébrés. 

M.  R.  Zeiller  fait  hommage  à  l'Académie  d'un  Mémoire  de  M.  Lan- 
tenois,  intitulé  :  Bésitltats  de  la  Mission  géologique  et  minière  du  Yunnan  mé- 
ridional (septembre  lyoj-janvier  1904),  auquel  il  a  collaboré,  ainsi  que 
MM.  Counillon,  Mansuy  et  Laurent. 


NOMINATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  de  Commis- 
sions de  prix  chargées  de  juger  les  concours  de  l'année  1908. 
Le  dépouillement  du  scrutin  donne  les  résultats  suivants  : 

Mathématiques  :  Grand  prix  des  Sciences  mathématiques,  prix  Francœur, 
Poncelet.  —  MM.  Jordan,  Poincaré,  Emile  Picard,  Appell,  Painlevé, 
Humbert,  ^L^urice  Levy,  Darboux,  Boussinesq. 

Mécanique  :  Prix  Montyon,  Fourneyron.  —  MM.  Maurice  Levy,  Boussi- 
nesq, Deprez,  Léauté,  Sebert,  Vieille,  Schlœsing,  Haton  de  la  Goupillière, 
Poincaré. 

Navigation  :  Prix  extraordinaire,  Plumey.  —  MM.  Maurice  Levy,  Bou- 
quet de  la  Grye,  Grandidier,  Boussinesq,  Deprez,  Léauté,  Bassot,  Guyou, 
Sebert,  Hatt,  Bertin,  Vieille. 

Astronomie  :  Prix  Pierre  Guzman,  Lalande,  Valz,  Damoiseau,  Janssen.  — 
MM.  Wolf,  Radau,  Deslandres,  Bigourdan,  Darboux,  Lippmann,  Poin- 
caré. 

Géographie  :  Prix  Guy.  Tchihatchef,  liinoux,  Delalande-Guérineau.  — 
MM.  Bouquet  de  la  Grye,  Grandidier,  Bassot,  Guyou,  Hatt,  Bertin,  Van 
Tieghem,  Perrier,  de  Lapparent. 

Cette  Commission  est  également  chargée  de  présenter  une  question  de 
Prix  Gay  pour  l'année  191 1. 

Physique  :  Prix  Hébert,  Hughes.—  MM.  Mascart,  Lippmann,  Becquerel, 
Violle,  Amagal,  Gernez,  Maurice  Levy,  Poincaré,  Caillelet. 


SÉANCE  UU  20  JANVIER  1908.  Io5 

Chimie  :  Prix  Jecker,  Cahours,  Montyon  (Arts  insalubres),  Berthelot.  — 
MM.  Troost,  Gautier,  Dillc,  Lemoine,  Ilaller,  Le  (Jliatelicr,  Schlœsini;', 
Carnot,  Maquenne. 

Minéralogie  et  Géologie  :  Prix  Fonlannes,  Bordin  (Sciences physiques). 
—  MjVL  Gaudry,  Michel  Lévy,  Lacroix,  Barrois,  Douvillé,  Wallerant, 
Perrier,  Zeiiler,  de  Lapparent. 

Botanique  :  Prix  Desmasières,  Montagne,  de  Coincy.  —  MM..  Van  Tieghem, 
Bornet,  Guignard,  Bonnier,  Prillieiix,  Zeiiler,  Perrier,  Chalin,  Giard. 


CORUESPONDAiVCE. 

Sir  Archibald  Geikie,  Président  de  la  Société  géologirpie  de  Londres, 
adresse  des  remercîments  à  l'Académie  pour  l'adresse  présentée  à  la  Société 
à  l'occasion  de  son  centenaire,  à  la  célébration  duquel  a  assisté  M.  Charles 
liarrois. 

Il  fait  hommage  à  l'Acaclémie  d'une  Histoire  delà  Société  géologique,  écrite 
par  Sir  Horace-B.  Woodward,  F.  11.  S. 

M.  le  MixisTiîE  DE  I,  Ii\sriiuCTiox  PUBi.iouE  El'  DES  Beaux-Akts  iiivitc 
l'Académie  à  désigner  un  de  ses  Membres  pour  faire  partie  de  la  deuxième 
Section  de  la  Commission  technique  de  la  Caisse  des  recherches  scienti- 
fiques, en  remplacement  de  M.  Janssen,  décédé. 

M.  Maurice  Levv,  doyen  de  la  Section  de  Mécanique,  est  désigné  par 
l'Académie. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  les  Ouvrages  suivants  : 

1°  Internationale  Assoziation  der  Akademien,  29  Mai  bis  2  .Jutii  1907. 
Drilte  Versainmlung  in  Wien. 

■^"  Essai  d'une  description  géologique  de  la  Tunisie,  par  Philippe  Tho- 
mas. (Présenté  par  M.  Albert  (îaudry.) 

3°  Système  silurien  du  centre  de  la  Bohême,  par  Joachim  Barrande.  I"^  Par- 
lie  :  Becherches paléontologiques .  Continuation  éditée  par  le  Musée  bohème. 
Volume  IV  :  Gastéropodes,  parle  D""  Jaroslav  Perner.  (Hommage  du  Musée 
bohème,  conformément  au  désir  exprimé  par  Joachim  Barrande  dans  son 
testament.) 

G.  R.,   190S,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  3.)  ï  1 


lOb  ACADEMIE   DES    SCIENCES. 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  un  SYSlème  différentiel  du  second  degré. 
Note  de  M.  L.  Schlesingeu,  présentée  par  M.  H.  Poiiicaré. 

Soit  (  r,7()  la  matrice  intégrale  du  système  différentiel  linéaire  et  cano- 
nique 


/)  =  I  V  =  1 


(A  -iT^  —  z^ypi^ — -^       /,  =  i,2,  ...,/o 


(jui,  pour  j-  =  iC(,,  se  réduit  à  la  matrice  unité  (o,^.),  et  supposons  que  les 
substitutions  fondamentales  (c^^'),  cori'espondant  aux  coupures  (a.,,  ^)  =  4, 
soient  indépendantes  des  affixes  des  points  singuliers  a,,  . . . ,  a^,  considérés 
comme  paramètres  variables.  Il  s'agit  d'étudier  les  y,vt  et  les  A^.^'  en  tant 
que  fonctions  des  a,,\  c'est  ce  que  je  nommerai  le  problème  de  Fuchs.  Les- 
dites  fonctions  pourront  être  définies  comme  il  suit  :  si  l'on  fait  décrire 
aux  a,,  . . . ,  a,  des  chemins  arbitraires,  tels  que  jamais  deux  de  ces  points 
ne  se  rencontrent,  et  qu'aucun  d'eux  ne  coïncide  avec  x^  ou  avec  x,  et  si 
l'on  suppose  que,  durant  la  variation  des  «.;,  les  coupures  4  se  déforment 
comme  si  elles  étaient  des  fils  flexibles  et  extensibles,  alors,  pour  chaque 
situation  des  a,,  et  des  /v,  les  Vm-  subiront  les  substitutions  constantes  {à-'f.') 
lorsque  la  variable  x  franchit  les  coupures  4,  et  ils  vont  constituer  une 
matrice  intégrale  d'un  système  différentiel  de  la  forme  (A),  aux  résidus  A^jJ.', 
et  pour  lequel  les  racines  r^'  des  équations  déterminantes  sont  fixes.  Soit 
x  =  x\  a.,=^a'^  un  système  de  valeurs  finies  et  dilTérant  entre  elles  pour 
lequel  aucun  cas  des  a'^  ne  coïncide  avec  x„  ;  les  fonctions  j^  seront  holo- 
morphes  au  voisinage  de  x  =  x\  a.,  =  a[,,  et  les  fonctions  A^^.'  seront 
holomorphes  au  voisinage  de  a^=a[,  (v  =  i,  2,  . . . ,  ci).  Chaque  système 
de  chemins  fermés  décrit  par  les  a^,  c'est-à-dire  chaque  système  de  che- 
mins pour  lequel  les  points  extrêmes  sont  les  mêmes  que  les  points  de 
dépari,  peut  être  composé  des  chemins  qui  font  changer  leur  place  à  deux 
points  voisins  tels  que  av,  av+,  ('). 

Si,  après  un  tel  changement,  on  rétablit  les  coupures  primitives,  on 
aura,  auprès  des  coupures  /^,  4+,,  ou  les  substitutions  {c%-^'^),  respective- 
ment (cr')>  (^m)>  «r")"\  ou  les  substitutions  (4;,')"\«r').  {^>^)'  ''^^- 
pectivement  (c-'^^J).  On  peut  donc  assigner,  pour  chaque  système  de  chemins 


(')  ^'oil•,  par  exemple,  Hurwitz,  Mathem.  Anna/en,  l.  XXXIX 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  107 

fermés  des  «,,  ...,  a„,  les  substitutions  qui  correspondent  aux  coupures 
primitives;  et  comme,  d'après  le  problème  de  Riemann,  on  sait  construire 
toujours  un  système  différentiel  (A)  pour  lequel  la  matrice  intégrale,  se 
réduisant  à  (0,/,/)  pour  a;  =  a?(,,  subit  des  substitutions  données  auprès  des 
coupures  /,,...,  /ç,,  et  pour  lequel  les  racines  des  équations  déterminantes 
sont  fixées,  nous  savons  indiquer,  pour  cliaque  système  de  chemins  fermés 
des  a,,  .  ..,  a,,  le  changement  correspondant  des  y,/,  et  des  A^';^!. 

J'ai  démontré  (Journal  de  Crelle,  t.  I29j  rjue  les  y,/,,  comme  fonctions  de 
la  variable  ai,  satisfont  au  système  différentiel 


ï=ly"(J^^^^     (^='- ")' 


da 

où  les  B^'^.  sont  indépendants  de  x.  Soit  «>  "  une  valeur  finie  de  a-^,  différente 
des  a^^h  ^  A)  et  de  x^,,  les  B^J^  seront  holoniorphes  au  voisinage  de  a>,=  a^"'  ; 
il  existe  donc  une  matrice  intégrale  («,7,)  du  système  différentiel 

da-,.       ^    <"    !'''■ 
,,  =  1 

se  réduisant  à  (0,,,)  pour  «>,  =  «>"'.  Posons 

les  Zi^.  vont  satisfaire  aux  systèmes  différentiels  simultanés 

"•   '  dx       ^    ''  ^  j-  —  «^ 

,.  =  1      V  =  1 

^>  dax-Zi-"a,-j^ 

/'  =  ' 

et  aux  conditions  initiales  :;/a  =  ^ik  pour  .r  =  a7„,  a-j,  =  ai\  Des  conditions 
d'intégrabilité  on  tire  le  système  différentiel  du  second  degré 

dO/)l  ^  y  /     )^,  Y      Cm      _  V      ^^''>      G"" 

\    da;,        ^1      "'jimiai  —  a.,        .^  ai— a,,     '"' 

/■  =  1  \  V  ^  ),  V  ^  >.  / 

5^  =  V  (G/,;  -S^  -  -^^Ù        (V  ?^  >.)• 

dai         >md\    "  a,, —  «X        «-/—«A         / 
/,  =  i 


(3)  {  '•  =  ''       ^^'- 


[o8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Ce  système  remarquable  admet  les  équations  intégrales  algébriques  sui- 


vantes : 


v  =  l 

I  o;;;— ô,,,/-  |=(r-/-i;")---('-  — ''ï')(->)"       ('•  />-  =  ^2,  ...,/0, 

où  Y,A,  '7'  sont  des  constantes  d'intégration,  r  étant  un  paramètre  arbi- 
traire. Les  équations  intégrales  générales  du  système  (3)  pourront  être 
mises  sous  la  forme 

„ivi_p.v.(C'i)  C"^')  //,A=i,2,  ...,/A 

OÙ  les  é]l  sont  des  constantes  d'intégration  et  où  les  EJl  désignent  des  fonc- 
tions méroniorplies  des  C-^.  dont  les  coefficients  dépendent  de  la  variable  a^. 

Les  fonctions  C]l  de  a,,  provenant  du  problème  de  Fuchs,  donnent  ces 
solutions  du  système  (3)  pour  lesquelles  les  constantes  d'intégration  é]^ 
sont  les  éléments  des  substitutions  fondamentales  et  les  constantes  d'inté- 
gration if  les  racines  des  équations  déterminantes.  Comme  selon  le  pro- 
blème de  Riemann  les  d]'l  peuvent  être  choisis  arbitrairement,  pourvu  que 
les  déterminants  \c%\  soient  différents  de  zéro,  nous  pouvons  dire  que  te 
problème  de  Fuchs  fournit  l'intégration  générale  du  système  différentiel  Ci). 

Les  Zi,,,  correspondant  à  la  solution  particulière  C7;=const.  du  sys- 
tème (3),  se  mettent  sous  la  forme  (s/a)  =(«(a)(^'/a),  où  les  i/,^,  ^m  satisfont 
respectivement  aux  systèmes  diflérentiels 

"  "  c  ■ 


.^l 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  solutions  périodiques  de  certaines 
'      équations  fonctionnelles.  Note  de  M.  Erncst  Esclaxgo.v,  présentée 
par  M.  Painlevé. 

Dans  l'étude  des  équations  différentielles  linéaires  dont  les  coefficients 
dépendent  d'un  nombre  quelconque  de  fonctions  périodiques  ('),    telles 


(iiiasi- 


(')    Plus    généralemenl  encore    lorsque   les   coeflicienls   sont    des   fondions 
périodiques    (Esclangon,   /.es  fonctions  quasi-périodiiiues,   p.    282   et   suiv.,    Fans, 
Gauthier-Viilars,  1904). 


SÉANCE    DU    20   JANVIER    1908.  I09 

qu'on  en  rencontre  en  Mécanique  céleste,  on  est  amené,  lorsqu'on  veut 
étudier  certaines  propriétés  des  intégrales,  à  considérer  des  équations  fonc- 
tionnelles de  la  forme 


(0 


^{x  -+-  lia)  +  A,9[a.-+  {«  —  i)a] 


kJ{x)  =  o{x); 


G  est  la  fonction  inconnue,  A,,  Ao,  ...,  A„  et  cp  des  fonctions  périodiques 
données  de  période  b  (b  incommensurable  avec  a). 

Je  me  propose  d'indiquer  dans  cette  \ote  quelques  propriétés  de  ces 
équations  au  point  de  vue  de  la  périodicité  des  solutions. 

Je  rappellerai  brièvement  quelques  résultats  généraux  connus  et  d'ail- 
leurs faciles  à  établir.  Soit  d'abord 


(2) 


6{x  -h  na)  -h  A.i9[x  -h{n  —  i)ti]+...-{-  A,:0(x)  =  o 


une  équation  homogène  à  coefficients  quelconques,  fixes  ou  variables,  pério- 
diques ou  non;  en  appelant  système  de  solutions  indépendantes  un  système 
0,,  Oo,  . . .,  0„,  pour  lequel  on  a 


e,(x) 


On[x+  a) 


7=0. 


5,[j-  + («  — i)«]     ...     ô„|  ;j-  + (,i_i)rt] 
la  solution  la  plus  générale  de  (2)  est  donnée  par  la  formule 

(3)  9^^,S,  +  },,62-h...4-X„Ô„, 

dans  laquelle  A,,  A^,  ...,  X,,  sont  des  fonctions  périodiques  arbitraires  de 
période  a.  Si  l'équation  possède  un  second  membre  comme  l'équation  (i), 
on  peut  adopter  pour  la  solution  générale  ^{x)  la  même  forme  (3),  X,, 
À,,  . . .,  A„  étant  des  fonctions  non  plus  périodiques  mais  assujetties  à  véri- 
fier les  équations 

[>i, (x  +  a)  —  >.,  (  j;) ]  61  (  j:  +  pa)  -h .  .  .  -j-  [/,„ ( x  +  a)  —  /„  (x)]  6»,,  (.r  +/)«)  =  o 

[p=zi,-2,  ...,/i  —  i), 

iMx  -+-  a)  --l.,{x)'\Q^{x  -^  na)  +  .  .  . -^  [l„(x  ^  ci)  -}.„(x)]Û„{x  -^  „a)  =  o{x), 


c'est-à-dire 

'ki(x-ha)  —  li{x)  =i|;,(.r) 

les  (j;  étant  ainsi  des  fonctions  connues. 


(«■  =  1,  2,  ...,//), 


110  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Soit  maintenant 

(4)  9(.r  +  /i«)  +  «1  6i[.r-j-  (/i  — !)«]  -1-.  .  .  +  r/„  9(.r)  =  o 

une  cqualion  homogène  à  coefficients  constants.  En  désignanl  par  p,, 
0.,,  . . .,  0^  les  racines  distinctes  de  Téquation  caractéristique 

(5)  F(p)=:p"+  a,p"-'  +  ..  .+  a„—o 

et  a,,  a.,,  .  . .,  «/,  leurs  degrés  de  multiplicité,  la  solution  générale  est  de  la 

forme 

e (  .r  )  =  p,  i'\'- -+-  p.,  /'V  -H .  . .  +  P,,  Z'-»-^, 

P,,  1\,  ...,  P/,  élaut  des  polynômes  entiers  en  x  de  degrés  a, — i,  a^  —  i,  .... 
a./,  —  I  dont  les  coefficients  sont  des  fonctions  périodiques  arbitraires  de  pé- 
riode a. 

Nous  nous  plaçons,  dans  la  suite,  dans  l'hypothèse  où  l'équation  carac- 
téristique (5)  n'admet  aucune  racine  de  module  égal  à  l'unité.  Dans  ce  cas, 
on  établit  sans  peine  que  l'équation  (4  )  n'admet  aucune  solution  G(.j;-)  pério- 
dique de  période  b  {^  ). 

Ceci  posé,  considérons  l'équation 

(6)  B{x  +  na)  +  ay  9[,r  +  («  —  i  )"]  +  •  •  .+  a„0{x)  =  <a{x), 

Œ)(.'r)  désignant  une  fonction  donnée  de  période  b.  Celte  équation  admet-elle 
une  solution  ^{x)  périodique  de  période  //?  Supposons  provisoirement  que 
l'équation  caractéristique  F(p)  =  o  n'ait  que  des  racines  simples.  La  solu- 
tion générale  de  (6)  peut  se  mettre  sous  la  forme 

(7)  6{x)  =  l,{x)l^^--\- .  .  .+  l„{.r)t',.^, 

les  A  étant  assujettis  à  vérifier  les  équations 

}>,{x4-rO-X,(.r)=         '.        9(.r)/-'-.^  ((•  =  !,  2,  ...,  n). 

pi'-   \Pi} 

(')  CeUe  propriété  est  du  reste  plus  générale  :  si  l'équalion  caractéristique  (5) 
n'admet  aucune  racine  de  la  forme 

p  =  ces  2  A  t:  j  H- '  sin  2 />■  t: -T  > 
l'équation  fonctionnelle  (4)  n'admet  encore  aucune  solution  périodique  de  période  b. 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  III 

Pour  que  0(.r)  soit  périodique,  les  À  doivent,  en  outre,  satisfaire  aux 
équations 

À,(xH-6)/''/'— Â,(a-)=o         ((  =  1,  3,  ...,  n), 

de  sorte  qu'en  posant 

>„=  p,(.r  )/-'■,- 

les  [j.,  seront  des  fonctions  périodiques  de  périodes  b  assujetties  à  vérifier  les 
relations 

p.i{x-i-a)—piiJ.i{x-)=  frr^y 

équations  faciles  à  résoudre  lorsque  |  p,  |  ^  i .  En  posant 

F(p)=P(p)Q(p), 

P(p)  =  o  représentant  les  racines  a,,  a^,  ...,  a^.  de  module  inférieur  à  t, 
Q(p)  =  o  les  racines  [3,,  [3^,  . . .,  [i/  de  module  supérieur  à  i,  on  aura  llnale- 
ment,  pour  l'expression  de  la  solution  périodique  0(a;), 

A-  /. 


9(j.-)  =  o{.v  —  a)y\  !,,,s  +9(-^  — 2«)V— - 


1 


1 
/,  / 

I  1 

le  second  membre  étant  ainsi  la  somme  de  deux  séries  absolument  et  uni- 
formément convergentes  pour  l'ensemble  de  toutes  les  valeurs  réelles  de  .r. 
Ces  séries  restent  convergentes  lorsque  plusieurs  racines  de  l'équation 
caractéristique  viennent  se  confondre  et  représentent  encore  la  solution 
périodique  de  l'équation  (6). 

Cette  deimière  ne  peut  avoir  d'ailleurs  d'autre  solution  périodique  de 
période  b,  car  l'équation  sans  second  membre  ne  peut  en  admettre  aucune. 


112  ACADEMIE    DES    SCIEXCES. 

AÉRONAUTIQUE.    —   Essais  mélhodiques  d'un  aéroplane  cellidaire.   Note 
de  M.  H.  Farjiax,  présentée  par  M.  Deslanclres. 

L'année  dernière,  j'ai  fait  construire  et  essayé  méthodiquement  un  aéro- 
plane cellulaire  qui  a  pu  récemment  franchir  une  distance  horizontale  de 
iDoo™  sans  toucher  terre. 

L'appareil  se  compose  :  d'une  cellule  principale  de  lo'"  d'envergure  sur  2'" 
de  large,  formée  de  deux  plans  superposés  mesurant  40"'  ;  d'une  cellule  plus 
petite  à  l'arrière,  de  S""  d'envergure  sur  1™  de  large  et  dont  la  surface  est 
de  i-j""';  d'un  équilibreur  placé  à  l'avant,  formé  d'un  plan  unique  articulé  per- 
tnettant  de  varier  son  inclinaison  et,  par  ce  mouvement,  de  faire  monter  ou 
descendre  l'appareil.  Le  moteur  est  au  centre  de  la  cellule  principale,  dans 
une  sorte  de  nacelle  bien  fuselée,  dans  laquelle  prend  place  le  pilote;  à  l'ar- 
rière se  trouve  le  gouvernail  vertical  articulé  permettant  de  faire  virer 
l'aéroplane  à  droite  ou  à  gauche. 

L'appareil  complet  est  porté  par  un  châssis  en  tube  d'acier  muni  de  deux 
roues  pneumatiques  orientables.  Les  essais,  qui  furent  couronnés  de  succès, 
ont  été  très  méthodiques.  Le  premier  mois,  j'ai  en  vain  essayé  de  quitter  le 
sol;  puis,  grâce  à  des  modilicalions  successives,  je  suis  arrivé  à  parcourir 
dans  l'air  3o™,  40™  et  So".  Pendant  un  autre  mois  et  demi,  je  n'ai  pu 
qu'allonger  ces  vols  jusqu'à  100™  et  120™,  après  de  longs  et  sérieux  essais; 
puis  j'ai  soudainement  compris  la  conduite  de  l'appareil,  quelques  particu- 
larités du  moteur,  la  meilleure  inclinaison  à  donner  à  la  cellule,  et,  le  2G  oc- 
tobre dernier,  je  suis  parvenu  à  parcourir  une  distance  de  770""  en  ligne 
droite,  c'est-à-dire  la  longueur  entière  du  terrain  d'Issy-les-Moulineaux  où 
je  fais  mes  essais.  Depuis  cette  date,  j'ai  travaillé  et  étudié  la  question  des 
virages,  et  ce  n'est  que  le  11  janvier  1908,  soit  4  mois  après  la  première 
sortie  de  l'appareil,  que  je  suis  arrivé  à  faire  deux  boucles  parfaites,  en  res- 
ant  I  minute  45  secondes  dans  l'air,  ce  qui  représente,  d'après  la  vitesse  de 
l'appareil,  i  800™. 

Le  i3  janvier  1908,  sous  le  contrôle  de  la  Commission  d'aviation,  j'ai 
parcouru  i'^"  en  circuit  fermé,  virant  derrière  un  poteau  désigné  à  l'avance 
et  placé  à  Soo"  du  point  de  départ,  gagnant  ainsi  le  prix  Deutsch- 
Archdeacon.  Le  parcours  total  représente,  avec  le  cercle,  environ  lôoo"". 

J'ai  choisi  la  forme  cellulaire  ou  bii)lane  pour  mon  appareil,  parce  que 
je  considère  cette  forme  comme  la  plus  étudiée  et  celle  qui  assure  le  mieux 
la  stabiUté;  je  l'ai  choisie  aussi  en  raison  de  sa  construction  facile  et  de  sa 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  Il3 

solidité.  Je  crois  que  ma  réussite  est  due  surtout,  no»  à  la  forme  générale 
(le  l'appareil,  mais  aux  nombreux  essais  méthodiques  et  aux  modifications 
successives  inspirées  par  l'expérience. 

Les  frères  Voisin,  qui  ont  construit  mon  appareil,  ont  certainement  droit 
à  une  grande  part  de  mon  succès,  car  c'est  grâce  à  leur  compétence  dans 
lii  matière,  à  leur  activité  et  à  leur  intelligence  que  je  suis  arrivé  au 
résultat. 

Mes  essais  m'ont  démontré  que  le  poids  a  moins  d'importance  que  la 
résistance  à  la  pénétration,  c'est-à-dire  qu'une  pièce  quelconque  un  peu 
plus  lourde  mais  plus  fuselée  est  préférable  à  une  pièce  légère,  mais  résis- 
tante à  la  pénétration.  Je  suis  arrivé  à  effectuer  de  longs  vols  en  recouvrant 
avec  de  la  toile  certaines  pièces  exposées  aux  courants  d'air,  ce  qui  a  permis 
de  diminuer  leur  résistance  de  beaucoup. 

J'ai  aussi  réussi  à  obtenir  de  meilleurs  rendements  avec  mes  dernières 
hélices;  il  est  certain  que  ce  sera  la  partie  la  plus  importante  dans  les 
a[)pareils  futurs,  car,  pour  le  moment,  on  ne  connaît  pas  très  exactement 
en  quelle  matière  les  construire,  ni  la  forme  absolue  à  leur  donner,  attendu 
qu'elles  se  déforment  par  la  force  centrifuge,  qui  est  énorme  à  la  vitesse 
de  1200  à  i5oo  tours  par  minute. 


AÉRONAUTIQUE.   —  Sur  le  rendement  des  hélices  de  propulsion  dans  l'air. 
Note  de  M.  Louis  liREcusT,  présentée  par  M.  Deslandres. 

J'applique  à  une  hélice   aérienne  des  considérations  analogues  à  celles 
déjà  publiées  par  M.  Drzewiecki  sur  le  même  sujet  (  '  ).  Soient 

/(  ie  nombre  de  tours  par  seconde  de  celte  hélice; 

X  la  distance  d'un  élément  M  d'une  aile  au  centre  de  rotation. 

La    vitesse  langentielle  de  rotation  de  cet  élément  dans    le    plan   perpendiculaire 
à  l'axe  de  l'hélice  sera 

V  z=  iT.nx. 

L'hélice  est  supposée  avancer,  suivant  son  axe,  à  la  vitesse  constante  c. 


(')  J'ai  eu  connaissance  au  dernier  moment  des  travaux,  antérieurs  de  M.  Drzewiecki, 
présentés  d'ailleurs  sous  une  forme  dilTérente.  J'ai  conservé  mes  propres  formules  qui 
permettent  de  présenter  simplement  les  résultats  de  mes  expériences. 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  3.)  l5 


ii4 


ACADEMIE    DES    SCIENCES, 
A  un  instant  donné  on  pourra  construire,  pour  réiément  de  plan  M,  le  diagramme 


des  vecteurs  ci-dessus,  où  l'on  a  : 

Y\'  axe  d'avancement, 

V  vitesse  tangentielle  de  rotation, 

('  vitesse  d'avancement, 

\'  vitesse  résultante  de  l'élément  M, 

AD  =^  R  réaction  aérodynamique  sur  M, 

AE  composante  de  celte  réaction  R  suivant  l'avancement, 

AF  composante  de  cette  réaction  R  suivant  la  direction  de  la  vitesse  V, 

XX'   axe  perpendiculaire  à  R, 

ZZ'  axe  perpendiculaire  à  V, 

a  angle  de  X\'  avec  V  et  aussi  de  ZZ'  avec  R, 

[3  angle  de  XX'  avec  V. 

Nous  appelons  rendement  de  l'élément  M  le  rapport  entre  la  puissance 
utile  produite  et  la  puissance  réellement  dépensée  pour  mouvoir  cet  élément. 

On  voit  facilement  que  ce  rendement  est  donné  par  l'expression  sui- 
vante (' )  : 

'  taui:,i 


(')  En  effet,  la  puissance  dépensée  pour  mouvoir  suivant  AB  l'élément  de  plan  I\I 
est  • 


W  =/)  tan  g  (3  V. 
La  puissance  utile  nécessaire  à  l'avancement  est 

P„  =  />  X  r; 


SÉANCE    DU    20    JANVIER    1908.  Il5 

dont  le  rendement  maxiniuni  sera  obtenu  quand 

„        sin^c  -t-  I 

(2)  tangP  = 

cosj: 

La  valeur  de  ce  rendement  maN.inium  est  alors 

cos-a 


(3) 


(sina  +  i)2 


Il  est  visible  que  ce  maximum  est  d'autant  pins  grand  que  «  est  plus  petit. 

Il  résulte  de  la  définition  de  l'angle  a  (cet  angle  étant  celui  que  fait  la  réaction  R 
avec  la  perpendiculaire  zz'  à  V)  que  si  Ton  décompose  R  en  deux  composantes  :  l'une 
normale  à  ^",  l'autre  suivant  la  direction  de  V,  on  a 

composante  de  H  suivant  \  ' 
(4)  tanga-  ' 


composante  de  11  normale  à  \  ' 


Ceci  étant  posé,  il  est  facile,  au  moyen  d'une  balance  aérodynamique,  de 
déterminer  expérimentalement,  au  point  fixe,  pour  chaque  inclinaison 
donnée  aux  ailes  de  l'hélice  expérimentée,  les  valeurs  des  deux  compo- 
santes en  question,  et  l'on  reconnaît  que  pour  une  certaine  valeur  de  cette 
inclinaison,  que  M.  Drzewiecki  appelle  V  incidence  optimum,  tanga  passe  par 
un  minimum. 

Pour  les  surfaces  ayant  la  forme  la  plus  propice  que  nous  avons  su  réaliser 
l'expérience  nous  a  donné,  pour  l'ensemble  des  éléments  des  ailes,  des  valeurs 
minima  de  tanga,  dépendant  du  rapport  de  la  surface  alaire  à  la  surface  du 
cercle  balayé. 

C'est  ainsi  que  suivant  ces  rapports  nous  avons  trouvé,  pour  des  hélices 
essayées  sur  notre  balance,  des  valeurs  de  a  comprises  entre  7  grades  et 
1 1  grades  ('  ). 


mais  on  a 

('  =  Vtang((3  —  Cf.), 


Pk^/'V  tang(a  —  a). 
Le  rendement  de  l'élément  est  donc  bien 

tang(  3  —  c.) 


taiJi 


(')  Ces  angles  sont  notablement  plus  grands  (|ue  ceu^  proposés  par  M.  Drzewiecki, 
qui  avait  espéré,  en  partant  des  formules  empiriques  du  colonel  Ducliemin  et  du  pro- 
fesseur Langley  sur  les  surfaces  planant  rectilignemenl,  qu'on  pourrait  obtenir  pmir 
des  liélices  des  valeurs  de  tanga  ou  y.  égales  à  o,o44- 


Il6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Quand  pour  un  type  d'hélice  essayé  on  aura  mesuré,  au  point  fixe, 
l'angle  a  minimum,  il  sera  facile  de  calculer  le  pas  à  lui  donner  pour  en 
faire  une  hélice  de  propulsion  à  rendement  maximum  et  ce  rendement 
pourra  être  prédéterminé  avec  une  grande  précision. 

Pour  les  hélices  qui  donnent  au  point  fixe  un  angle  a  minimum  de 
7  grades,  on  trouve  que,  si  la  condition  du  rendement  maximum  est  réalisée 
pour  le  centre  d'action  des  ailes,  le  rendement  global,  c'est-à-dire  linti'- 
grale  des  rendements  de  chaque  élément,  est  p  =  0,795. 

Pour  les  hélices  qui  donnent  a,,,,,,  =    8  grades,  p  =  0,770. 

Pour  les  hélices  qui  donnent  a„i„  —    9  grades,  p  =  0,75. 

Pour  les  hélices  qui  donnent  a„i„=  10  grades,  p  =  0,72. 

Ces  chiffres  sont  très  bons,  mais  pour  les  obtenir  on  est  conduit  à  établir 
des  hélices  de  très  grand  diamètre  et  tournant  à  très  faible  vitesse,  dans 
certains  cas  irréalisables. 

Nous  avons  reconnu  que,  sans  s'éloigner  trop  de  la  condition  dumaximinii 
de  rendement,  on  peut  faire  de  bonnes  héhces  de  propulsion  applicables  sur 
nos  aéroplanes  et  dont  les  rendements  resteront  supérieurs  à  o,65. 

Ces  conclusions  ont  un  intérêt  pratique,  car,  en  appliquant  aux  hélices 
des  aéroplanes  qui  ont  vole  la  méthode  de  calcul  indiquée  dans  cette  Aole, 
on  trouve  que  ces  hélices  étaient  très  loin  de  remplir  la  condition  du  maxi- 
mum de  rendement  et  qu'en  failles  rendements  réalisés  étaient  loin  d'appni- 
cher  les  chiffres  que  nous  indiquons. 

11  est  donc  permis  d'espérer  que  les  appareils  de  l'avenir,  sans  compter 
l'amélioration  certaine  des  qualités  sustentatrices,  voleront  plus  écono- 
miquement que  les  appareils  actuellement  expérimentés  avec  succès. 


PHYSIQUE.  —  Étude  sur  le  radioplomh .  \ole  de  M.  B.  Szilard, 
présentée  par  M.  A.  Haller. 

Comme  on  le  sait,  on  désigne  sous  le  nom  de  radioplomh  une  substance 
dont  on  a  pu  séparer  les  radiumsD,  E  et  F.  Le  but  de  ce  travail  a  été  d'étu- 
dier la  manière  dont  ces  éléments  se  séparent  lorsqu'on  soumet  le  radio- 
plomb  à  certaines  réactions  chimiques. 

Les  résultats  ont  montré  qu'il  est  très  facile  de  concentrer  le  poloniuiu 
(radium  F)  et  que  la  même  opération  était  beaucoup  plus  difficile  pour  le 
radium  D. 


SÉANCE    DU    20    JANVIER    1908.  )\-j 

A.  Les  études  de  recristallisalion  ont  montré  que  : 

1°  La  recristallisalion  d'azotate  dans  une  solution  neutre  sépare  peu  à  peu  le  polo- 
nium  qui  reste  dans  l'eau  mère,  mais  u'inlluence  sensiblement  ni  le  radium  D,  ni 
le  radium  E  qui  restent  dans  les  cristaux.  La  même  opération,  dans  une  solution 
acide,  aurait  pour  résultat  de  laisser  le  radium  E  en  dissolution. 

2°  Le  même  procédé,  utilisé  pour  le  chlorure  de  plomb  dans  une  solution  foilemenl 
acide,  donne  une  séparation  bonne  et  rapide  dans  le  même  sens  que  l'opération  pré- 
cédente. 

B.  Le  sulfovinate  de  soude  purifié,  ajouté  aune  dissolution  d'un  sel  de 
plomb  actif,  donne,  au  bout  d'un  certain  temps,  un  léger  précipité,  qui  con- 
tient la  plus  grande  partie  des  radiums  E  et  F  contenus  dans  la  liqueur,  mais 
ne  renferme  que  des  traces  de  radium  D. 

C.  On  a  essayé  de  faire  dissoudre  le  carbonate  de  plomb  radioactif  dans 
l'acide  sulfurique  concentré,  et  l'on  a  évaporé  à  sec  la  liqueur  liltréc.  Dans 
ce  résidu,  la  quantité  de  radium  D  était  plus  grande  que  celle  qui  corres- 
pondrait à  l'équilibre  radioactif  des  radiums  E  et  F  présents.  Cependant  le 
produit  n'était  que  peu  enricbi  en  radium  D. 

D.  L'urée  commerciale  donne  un  précipité  rosâtre  dans  les  dissolutions. 
L'urée  recrislallisée  n'a  pas  cette  propriété,  par  conséquent  la  matière  qui 
cause  la  précipitation  n'est  qu'une  impureté.  En  outre,  le  précipité  contient 
une  grande  partie  des  radiums  E  et  F  de  la  liqueur,  mais  extrêmement  peu 
de  radium  D. 

E.  Le  carbonate  d'ammoniaque  donne  un  précipité  blanc  qui,  au  point  de 
vue  de  son  activité,  est  semblable  à  celui  obtenu  dans  le  cas  précédent;  il  est 
cependant  moins  actif. 

Cette  réaction  semble  être  une  véritable  réaction  chimique  et  non  un 
entraînement.  On  a  pu  constater  que  le  précipité  recueilli  immédiatement 
après  la  réaction  a  une  activité  à  peu  près  égale  à  celle  d'un  autre  précipité 
obtenu  de  la  même  façon,  mais  qui  a  été  séparé  seulement  après  plusieurs 
jours. 

On  ne  peut  autrement  interpréter  le  pliénoraène  qu'en  admettant  (pie  \r 
pn'-cipité  qui  s'est  formé,  et  qui  contient  les  radiums  D,  E  et  F  et  uneqiiantit/' 
relativement  grande  de  plomb,  se  décompose  de  la  même  façon  que  s'il  avait 
été  séparé;  mais,  par  celle  décomposition  de  la  matière  solide  et  par  la  for- 
mation de  la  même  matière  dans  le  liquide,  l'équilibre  devient  peu  à  peu 
incomplet  et  alors  le  carbonate  de  plomb  du  précipité  se  redissout,  en  repré- 
ci]iilant  les  radiums  E  et  F  qui  se  sont  créés  pendant  ce  temps  dans  le 
li(piidr. 


1(8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Par  conséquent,  pour  les  observations,  l'iiclivité  du  précipilé  restera  rela- 
tivement constante. 

F.  Le  sel  double  d'hyposulfite  de  soude  et  de  plomb  actif,  dans  sa  décom- 
position spontanée,  donne  un  précipité  dont  les  premières  fractions  sont 
plus  actives  que  les  suivantes  (ce  fait  a  été  constaté  par  Hofmann  et  Zer- 
ban).  On  a  étudié  la  marcbe  de  cette  réaction  et  Ton  a  pu  constater  que  : 

1°  L'opération  de  la  fillialioii  du  liquide  et  aussi  une  forte  lumière  inlluencenl 
avantageusement  la  formation  du  précipité,  mais  les  produits  chimiques  de  la  réaction 
sont  différents  de  ceux  qui  se  forment  dans  les  circonstances  normales;  la  couleur  du 
produit  obtenu  est  rougeàlre  en  présence  d'une  forte  lumière. 

2°  La  première  fraction  esi  la  plus  afti\-c :  elle  contient  aussi  le  radium  \)  en 
ijuantilé  de  cinq  à  sept  fois  plus  grande. 

3°  Les  autres  fractions  ont  une  activité  à  peu  près  égale  entre  elles,  mais  elles  ne 
contiennent  que  très  peu  de  radium  D.  Malgré  cela,  la  liqueur  contient  encore  la  plus 
grande  partie  du  radium  D. 

4°  En  transformant  à  nouveau  la  première  fraction  en  azotate,  on  peut  répéter  la 
jirécipitation  avec  un  meilleur  rendement. 

5°  On  a  observé  dans  quelques  cas  que  la  lumière  influençait  avantageusement  la 
réaction  au  point  de  vue  de  la  séparation  des  substances  actives. 

G.  Le  polonium  peut  être  entraîné  par  beaucoup  de  réactions  cbimiques. 
L'enlrainement  se  fait  déjà  un  peu  plus  difficilement  pour  le  radium  E,  et, 
pour  le  radium  D,  il  n'a  été  observé  dans  aucun  cas.  Pour  effectuer  un  en- 
traîneirient  des  radiums  E  et  F  il  est,  dans  certains  cas,  suffisant  de  mêler 
aux  solutions  une  matière  en  suspension. 

H.  La  constante  de  temps  du  radium  E  correspond  dans  certains  cas  à 
celle  du  radium  E, ,  mais  quelquefois  à^ceile  du  radium  Eo  ;  plusieurs  fois  on 
a  pu  observer  des  nombres  compris  entre  les  deux  précédents. 


PHYSIQUE.   —  Sur  un  cas  exceptionnel  du  phénomène  de  Zeeman. 
Note  de  M.  A.  Dufour,  présentée  par  M.  J.  Yiolle. 

Lorsqu'on  observe  le  pbéuomène  de  Zeeman  parallèlement  aux  ligues  de 
force,  on  voit,  comme  on  sait,  une  raie  se  décomposer,  sous  Finfluence  du 
champ,  en  deux  raies  correspondant  à  des  vibrations  çircidaires  inverses, 
qui  obéissent  à  la  règle  suivante  :  la  vijjration  circulaire  dont  la  longueur 
d'onde  est  plus  courte  que  celle  de  la  raie  primitive  est  décrite  dans  le  sens 
du  courant  qui  crée  le  champ. 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  II.j 

On  sait  aussi  que  M.  Jean  Becquerel  a  trouvé  des  exceptions  à  cette  règle 
en  étudiant  les  bandes  d'absorption  des  seis  de  certains  métaux  rares  con- 
tenus dans  des  cristaux  (  ')  ou  des  dissolutions  (-).  Mais  on  n'a  pas  encore 
sig:nalé  de  source  lumineuse  formée  d'une  vapeur  ou  d'un  gaz  incandescent 
qui,  placée  dans  un  champ  magnétique,  émette  des  vibrations  circulaires 
tournant  dans  un  sens  contraire  au  sens  fixé  par  la  règle  précédente. 

J'ai  pu  réaliser  une  telle  source  en  volatilisant,  dans  une  flamme  très 
chaude,  du  fluorure  de  calcium  pur. 

Le  spectre  de  ce  composé,  en  dehors  du  cliainp  magnétique,  a  été  étudié  en  détail 
par  M.  Fabry  {/'),  qui  prenait  comme  source  un  arc  à  flamme.  Je  m'occuperai  surtout 
des  radiations  orangées  qu'il  désigne  sous  les  svini)oles  D,  D'  et  D".  Ciiaque  symbole 
correspond  à  un  groupe  de  tètes  de  bandes  non  dissociables;  j'ai  déterminé  directement 
leurs  longueurs  d'onde  dans  l'air;  à  litre  d'indication,  voici  celle  de  la  tête  la  plus 
intense  de  chaque  groupe  :  pou.i-  D,  /,  =  6o36,96;  J),  Â  =  6o5o,8i  ;  D",  >.  =  6o64,49.  Je 
désignerai  par  C,  comme  M.  Fabry,  les  radiations  voisines  de  ?.  ==  584o,  dont  l'étude 
est  moins  facile. 

Modifications  du  spectre  dues  au  champ  magnétique.  —  La  flamme  est 
placée  au  centre  d'un  électro-aimant  Weiss.  Le  spectre  de  la  lumière  qu'elle 
émet  esl  obtenu  à  l'aide  d'un  réseau  concave  de  Rowland,  monté  comme  il 
a  été  indiqué  autre  part  (').  On  observe,  puis  on  photographie  dans  le 
spectre  du  troisième  ordre.  Je  donnerai  ailleurs  les  détails  expérimentaux. 

Contrairement  à  ce  que  pouvaient  faire  prévoir  les  observations  faites 
jusqu'ici  sur  les  spectres  de  bandes,  toutes  les  tètes  de  bandes  sont  modifiées, 
et  toutes  les  tètes  d'un  même  groupe  se  comportent  de  la  même  manière. 

1°  Observation  de  la  lumière  émise  dans  la  direction  des  lignes  de  force.  — 
Le  groupe  D"  seul  présente  le  phénomène  normal  conforme  à  la  règle  donnée 
plus  haut  (^);  l'écart  des  composantes  circulaires  obtenues,  ramené  à  un 
champ  de  loooo  gauss,  est  d'environ  o,'î  UA. 

Le  groupe  D  donne  le  phénomène  anomal  :  le  sens  des  viiiralions  est  inter- 
verti, l'écart  des  composantes  étant  le  même  que  précédemment.  Il  faut 
remarquer,  toutefois,  que  la  polarisation  circulaire  de  chaque  composante 

(')  Comptes  rendus,  1906-1907.  — Le  Radium,  1907. 

(^)  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  1907,  p.  ii5o  et  i4i2. 

(^)  Comptes  rendus,  t.  CXXXVIII,  1904,  p.  lôSi,  et  t.  CXI^,  190.5,  p.  578. 

(*)  Ann.  de  Cliim.et  de  Phrs.,  8"  série,  t.  IX,  1907. 

(•')  Les  raies  D,,  D.,  du  sodium  de  la  flamme  se  trouvent  sur  la  plaque  photogra- 
phique en  même  temps  que  les  bandes  étudiées.  Les  modifications  bien  connues  de  ces 
raies  sous  l'inlluence  du  champ  servent  de  repères. 


l'AO  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

n'est  pas  tout  à  fait  complète.  Les  groupes  D'  et  C  se  comportent  comme  D, 
mais  l'observation  en  est  plus  difficile. 

■2°  Etude  de  la  lumière  émise  perpendica/airemen/  aux  /ignés  de  force.  — 
Toutes  les  têtes  de  bandes  du  groupe  D"  donnent  un  quadruplet  inverse  de 
celui  qu'on  constate  pour  la  raie  D,  du  sodium,  par  exemple  :  l'écart  des 
composantes  qui  vibrent  dans  la  direction  des  lignes  de  force  est  plus  grand 
que  celui  des  deux  autres  composantes  qui  >  ibrent  dans  une  direction  rec- 
tangulaire. De  pareils  cas  sont  rares,  n'ont  pas  été  observés  dans  des  séries 
entières  de  raies  et  méritent  d'être  cités.  Les  écarts  des  doublets  sont  res- 
pectivement de  o, 4  et  0,3  UA  dans  un  clianq:)  de  loooo  unités.  Le  groupe  D' 
se  comporte  comme  D". 

Au  contraire,  le  groupe  D  donne,  pour  les  deux  directions  de  vibrations, 
un  même  doublet  dont  l'écart  est  de  o,3  UA  pour  la  même  valeur  du 
champ.  Le  groupe  (>  semble  subir  les  mêmes  modifications  que  D. 

Les  valeurs  numériques  données  ici  sont  provisoires;  des  mesures  plus 
précises  seront  faites  ultérieurement  dans  des  champs  plus  intenses.  Les 
mêmes  phénomènes  s'observent  sur  le  spectre  d'absorption  de  la  vapeur. 
Ceci  me  permettra  d'étudier  les  variations  de  l'indice  au  voisinage  de  ces 
radiations. 

En  résumé,  le  résultat  le  plus  important  de  ce  travail  est  le  suivant  :  il 
existe  au  moins  une  source  lumineuse  donnant  un  spectre  qu'on  attribue  à 
un  composé  et  non  à  un  corps  simple,  et  qui,  placée  dans  un  champ  magné- 
tique, émet  des  vibrations  circulaires  dont  le  sens  s'accorde  avec  l'hypo- 
thèse de  l'existence  d'électrons  positifs. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Méthode  calorimétrique  appliquée  à  l'étude 
des  réactions  lentes.  Note  de  M.  Jacques  Duclaux,  présentée  par 
M.  D.  Gernez. 

Le  calorimètre,  sous  sa  foi'me  ordinaire,  se  prête  mal  à  l'étude  ther- 
mique des  réactions  lentes.  Les  corrections  à  faire  subir  aux  nombres  obser- 
vés, pour  tenir  compte  des  pertes  de  chaleur  dues  au  rayonnement,  ou  à  la 

(')  L'écart  trouvé  sur  les  mêmes  clichés  entre  les  couiposanles  de  la  raie  Di  du 
sodium,  et  ramené  à  un  champ  de  loooo  gauss,  conduit  à  un  nombre  très  voisin  de  la 
valeur  o,43  LIA  qui,  d'après  les  déterminations  les  plus  récentes,  paraît  être  la  plus 
probable  relativement  à  un  pareil  champ. 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  I908.  121 

convection,  ou  à  Févaporation  des  liquides,  deviennent,  en  effet,  à  la  fois 
plus  longues  et  plus  incertaines  lorsque  la  durée  de  l'expérience  augmente. 
On  peut  en  diminuer  l'importance  en  fermant  le  calorimètre  à  sa  partie  su- 
périeure pour  éviter  l'évaporation  ('),  ou  en  faisant  varier  la  température 
de  la  masse  d'eau  qui  l'entoure,  de  telle  sorte  qu'elle  reste  constamment 
égale  à  celle  du  liquide  sur  lequel  on  opère  (-),  ou  encore,  en  employant 
comme  vase  calorimétrique  un  tube  de  Dcwar  (').  Mais  ces  procédés  sont 
insuffisants  encore  et  l'incertitude  des  corrections  ne  permet  pas  d'aborder 
l'étude  de  réactions  poyrsuivies  pendant  plusieurs  heures. 

On  a,  au  contraire,  de  très  bons  l'ésultats  en  immergeant  complètement  le 
tube  de  Dewar,  bouché  à  sa  partie  supérieure,  dans  l'eau  d'un  thermostat,  et 
faisant  en  sorte  que,  au  début  de  l'expérience,  le  tube  lui-même  et  les  liquides 
sur  lesquels  on  opère  soient  à  la  température  de  ce  thermostat,  ce  qui  est 
facilement  et  rapidement  réalisable.  Les  corrections  sont  alors  très  faibles. 
Celle  qui  correspond  à  la  perte  de  chaleur  par  rayonnement  et  convection 
est  naturellement  proportionnelle  à  l'excès  intérieur  de  température,  ré- 
sultant de  l'échaufl'ement  dû  à  la  réaction,  et  à  la  durée  de  l'expérience; 
avec  un  tube  contenant  35""'  de  liquide  seulement,  pour  une  durée  de 
I  minute  et  un  excès  de  1°,  elle  n'est  que  de  o°,oo2.  En  outre,  l'étude  du 
procédé  montre  (et  en  ceci  consiste  le  plus  grand  avantage  de  cette  mé- 
thode) que  cette  correction  peut  être  déterminée,  une  fois  pour  toutes,  avec 
une  approximation  qui  est  au  moins  de  ■^^.  Ainsi,  lorsque  la  durée  d'une 
observation  a  été  de  i  heure,  avec  un  excès  final  de  1°,  la  correction  sera 
deo°,i2  et  l'erreur  maxima,  de  ce  fait,  o",oo6  ou  o,0  pour  100  de  la  quan- 
tité à  mesurer.  Il  n'y  a,  par  ailleurs,  pas  à  tenir  compte  de  l'évaporation,  le 
volume  de  l'air  au-dessus  du  liquide  n'étant  que  de  quelques  centimètres 
cubes.  Enfin,  la  montée  du  thermomètre  étant  très  lente,  l'erreur  due  au 
retard  de  ce  thermomètre  est  insensible. 

La  seule  difficulté  qu'on  rencontre,  si  l'on  se  propose  de  déterminer  les  quantités 
absolues  de  chaleur  dégagées,  consiste  dans  la  détermination  de  la  valeur  en  eau  du 
tube  caloriniétrif|ue,  qui  est  ici  une  fraction  notable  de  l'ensemble,  pouvant  atteindre  i. 
On  peut  déterminer  cette  valeur  soit  d'après  les  dimensions  géométriques  du  tube,  soit 
par  des  expériences  de  comparaison  eft'ectuées  avec  des  substances  dégageant  une 
quantité  de   chaleur  connue.    Par  exemple,  on  décomposera,  dans  le  tube,  un  certain 

(')  GuGLiKLMO,  Rend.  cl.  Lincei,  t.  V,  11,  1902,  p.  298. 

(■■')  GuiNCHAM,  Comptes  rendus,  l.  CXLV,  p.  020. —  Rubner,  Archh\  fiir  Hygiène, 
t.  XLVIII,  1903,  p.  260. 

(')  Richards,  Henderson  et  Forbes,  Zeit.  pliysii;.  Cli.,  t.  LU,  190.5,  p.  55i. 

C.  R.,  190S,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  3.)  lO 


122  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

volume  d'eau  oxygénée  et  l'on  mesurera  l'élévalion  de  température  du  système,  ce  qui 
en  donnera  la  capacité  calorifique  totale  avec  une  erreur  moindre  que  2  pour  100, 
même  ])Our  un  tuljf>  de  35'^'"'. 

,1e  citerai;  à  titre  d'exemple,  les  nombres  relatifs  à  une  expérience  ayant  consisté  à 
saponifier,  par  un  excès  de  potasse,  de  l'acétate  d'élhyle. 

Température  du  ihermostal  :  11°.   Durée  de  l'expériettce  :  5o  iiiinuCes.' 

Quantité  d'acétate  décomposée o,85. 10  "'  mol. 

Elévation  de  température o",  286  j    ^^^^,  .  ^„  ,^ ,  ^ 

Correction 0°,  ooo  ) 

Valeur  en  eau  du  calorimètre 4'" 

Quantité  de  chaleur  dégagée  :  4i  X  o,>. 'u 10'^'' 

Soit  par  molécule-gramme i2'^-''  (  '  ) 

Dans  celte  expérience,  la  correction  de  température  a  été  particulièrement  faible  : 
en  général,  elle  est  d'autant  de  dixièmes  de  l'élévation  totale  que  l'expérience  a  duré 
d'heures. 

]\n  dehors  de  son  emploi  pour  les  mesures  thermochimiquesj  cette  mé- 
thode trouve  une  application  beaucoup  plus  importante  dans  l'étude  des 
réactions  diastasiques  de  toute  natui^e.  Elle  permet  en  eil'et  de  suivre  la 
marche  de  la  réaction,  la  quantité  de  matière  transformée  étant,  dans  des 
solutions  étendues,  proportionnelle  à  l'élévation  de  la  température,  toutes 
les  fois  qu'il  ne  s'introduit  pas  de  complication  due  à  une  réaction  secon- 
daire. 11  suffira  donc  de  suivre  la  marche  de  cette  température  avec  le  temps 
pour  en  déduire,  par  le  calcul,  les  quantités  de  matière  transformées  et  la 
loi  de  la  transformalion . 

J'ai  principalement  appliqué  cette  méthode  à  l'élude  de  la  catalyse  de  l'eau  oxygénée 
par  des  soiulions  d'hydrate  ferrique;  je  me  suis  assuré  qu'elle  était  applicable  à  l'inver- 
sion du  sucre  et  aux  saponifications  d'éthers  (acétates  d'élhyle  et  d'amyle).  Pour 
l'éther  acétique,  par  exemple,  qui  se  déduit  suivant  la  formule 


(a  —  x)b 
{b  —  a:)a 


log)-^ ±i:^  =  k(„~b)t 


(^-  étant  la  quantité  d'élher  décomposée  au  temps  (,  h  cette  quantité  au  temps  o,  a  la 


(')  Ce  nombre  concorde,  à  \  Calorie  près,  avec  celui  qu'on  peut  déduire  des 
nombres  donnés  par  les  Tables  de  Berthelol.  Mais,  dans  ce  dernier  cas,  il  est  obtenu 
comme  somme  et  différence  de  quatre  nombres  dix  fois  plus  grands.  L'erreur  pos- 
sible est  donc  quarante  fois  plus  considérable. 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  123 

quantité   de    potasse,    /.    un   nombre  qui  doit    lesler  constant)  les  valeurs   trouvées 
pour  />,  à  différents  moments,  ont  été  : 

t.  k. 

5,6 0.01 185 

11,6 '  '96 

18,6 1182 

33,6 ■ 1 167 

4i  ,6 1 120 

02,6 1 026 

le  dernier  nombre   étant  incertain   à   cause  de  la   faible  quantité  d'étlier  restant   non 
décomposée.  La  constance  du  nombre  /.  est,  au  début  du  moins,  très  satisfaisante. 

(^elle  mélhodc  calofiiiiélrique  est,  si  l'on  observe  les  leinpéraluics  au 
moyen  d'un  thermomètre  à  mercure  (divisé  en  jj)  du  type  ordinaire,  de 
deux  à  quatre  fois  moins  sensible  que  les  méthodes  titrimélriques  ordinaires 
(pour  l'eau  oxygénée  et  les  éthers)  ou  polarimétriques  (inversion  du  sucre  ). 
(>ellc  précision  pourrait  être  facilement  augmentée,  aux  dépens  de  la 
simplicité  de  l'appareil,  par  l'emploi  des  mesures  élecliMques,  car  elle  n'est 
limitée  que  par  les  imperfections  du  thermomètre  à  mercure.  Elle  est, 
d'ailleurs,  suffisante  pour  la  pratique.  Pour  obtenir  une  élévation  de  tempé- 
rature de  o'',2  ou  0°,:^),  permettant  de  très  bonnes  mesures,  il  suffit  en  effet 
d'employer  : 

mol 

L'eau   oxygénée  à  la  concentration  de  0,01   ou  o'"',! 

L'éther  acétique  »  o,o3 

Le  saccharose  »  0,10  ou   3  pour  joo 

Quand  bien  même  d'ailleurs  cette  méthode  serait  plus  inférieure  encore, 
en  sensibilité,  à  celles  qu'on  a  employées  jusqu'ici,  elle  ne  s'en  imposerait 
pas  moins  dans  nombre  de  cas;  car  elle  présente  l'avantage  de  pouvoir  être 
appliquée,  sans  aucune  complication,  à  toutes  les  températures  au-dessous 
de  100",  à  des  liquides  quelconques,  colorés  ou  troubles,  volatils  ou  alté-. 
râbles  à  l'air,  contenant  ou  non  des  substances  étrangères  à  la  réaction, 
c'est-à-dire  tels  que  l'emploi  des  méthodes  habituelles  soit  pratiquement 
impossible;  sous  la  seule  condition  que  le  phénomène  observé  dégage  ou 
absorbe  une  quantité  de  chaleur  appréciable,  ce  qui  est  de  beaucoup  le  cas 
le  plus  général. 


124  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  la  synthèse  de  l' ammoniaque. 
Note  de  M.  Woltereck.  (Extrait.) 

A  l'occasion  d'une  publication  de  MM.  Léon  Brunel  et  Paul  Woog  ('), 
je  demande  à  l'Académie  la  permission  de  rappeler  mes  expériences  qui 
datent  de  plusieurs  années  (-)  : 

Lorsqu'on  fait  passer  un  mélange  sec  de  i™'  d'azote  et  de  3™'  d'hydro- 
gène sur  du  fer  réduit  réparti  en  couches  minces  sur  des  fibres  d'amianle 
vers  5jo°,  il  se  forme  de  petites  quantités  d'ammoniaque.  En  substituant 
le  sesquioxyde  de  fer  au  métal,  les  quantités  d'ammoniaque  fournies  sont 
un  peu  plus  considérables,  mais  dans  les  deux  cas  la  réaction  s'arrête  au 
bout  d'un  certain  temps.  On  obtient  des  résultats  analogues  avec  les  oxydes 
de  nickel,  de  cobalt,  de  cuivre,  de  cadmium,  d'argent,  de  plomb,  de  bis- 
muth, de  chrome  et  de  fer,  mais  ce  sont  les  trois  derniers  qui  fournissent 
les  rendements  les  plus  élevés. 

En  remplaçant  l'azote  par  de  l'air,  on  rend  la  réaction  continue;  de  plus, 
l'introduction  de  vapeur  d'eau  dans  le  mélange  gazeux  améhore  les  résul- 
tats, et  l'hydrogène  peut  être  remplacé  par  du  gaz  de  houille  débarrassé  de 
produits  azotés. 

On  fait  passer  un  mélange  de  i  partie  d'hydrogène  et  de  78  parties  d'air 
chargé  de  vapeur  d'eau  par  barbotage  dans  de  l'eau  maintenue  à  80°,  sur  de 
la  toile  de  fer  oxydée  et  puis  réduite,  avant  l'expérience,  dans  un  courant 
d'oxyde  de  carbone.  Une  série  d'expériences  destinées  à  déterminer  l'efFcl 
de  la  température  a  donné  les  résultats  suivants,  avec  un  passage  de 
100'  d'air  en  4  heures  3o  minutes  : 

Températures.  Ammoniaque  formée, 

o        o 
25o-3oo  C. 

3oo-35o 
3.5o-4oo 
4oo-45o 
45o-55o 
o5o-65o  23,6 

La  température  la  plus  favorable  à  la  réaction  est  donc  comprise  entre  3oo"  et  Sào". 

(')  Comptes  rendus,  t.  CXI^V,  p.  922. 

(2)  Brevets  français  n»^  3284.1S  et  332591  (i9o3). 


80' 

mg 

,3 

204, 

,0 

"9 

,0 

i3 

,4 

4i 

)  ' 

SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908,  125 

En  prolongeant  le  contact  avec  le  fer,  les  rendements  sont  moindres.  La  décomposition 
de  l'ammoniaque  par  le  contact  intime  du  fer  eliaiiffe  commence  au-dessus  de  Soo". 

Il  faut  toujours  faire  la  réduclion  du  fer  au  commencement  d'une  expérience,  car 
la  réaction  est  moins  rapide  avec  le  fer  oxydé;  j'ai  cherché  une  autre  matière  à 
oxyder  qu'il  n'y  aurait  pas  lieu  de  chercher  à  récupérer.  Le  coke  et  le  charbon  de  bois 
ont  donné  de  bons  résultats  :  8os  de  coke  brûlés  eu  47  heures  à  4oo°,  par  868'  d'air 
saturé  de  vapeur  d'eau  à  80°,  ont  donné  SSy'^s  d'ammoniaque  de  synthèse  (déduction 
faite  de  l'azole  contenu  dans  le  coke). 

De  meilleurs  résultais  furent  obtenus  avec  la  tourbe.  J'ai  opéré  sur  de  la 
tourbe  contenant  i,54  pour  100  d'azote  à  l'état  sec,  que  j'ai  brûlée  dans 
un  tube  de  fer  par  un  courant  d'air  saturé  de  vapeur  d'eau  à  80°.  Dans  une 
série  de  cinq  expériences,  44 1'')  2  de  tourbe  sèche  ont  fourni  1 1  s  d'ammoniaque 
dont  2^,75  sont  en  excès  sur  l'ammoniaque  attribuable  à  l'azote  de  la  tourbe 
et  représentent  l'ammoniaque  de  synthèse. 

Une  nouvelle  série  d'expériences  a  été  effectuée  avec  du  charbon  exempt 
d'azote,  préparé  par  la  calcination  du  sucre  de  cannes. 

Voici  les  résultats  obtenus  : 

1.  2.  3.             4.             5.  6. 

Température 700<'-72o<'  6oo"-6io°  55o°  383"  450°  45o° 

Air  par  heure 3o'  5o'  5o'          5o'          4o'  '8' 

Durée  de  l'expérience 4''3o"'  4''3o"'  4''3o'"  4''3o'"       6''  6'" 

Carbone  brûlé  en  grammes. ..  .  39,0  34, o  29,0         6,0          11, 5  8,0 

Ammoniaqueen  milligrammes.  i5,5  18,0  27,5  4o,o  103, 5  18, 5o 

Pour  100  de  carbone  brûlé  ..  .  o,o4  o,o5  0,09       0,66         0,9  o,23 

De  petites  quantités  d'ammoniaque  prennent  donc  naissance  dans  les 
oxydations  en  présence  de  vapeur  d'eau,  si  la  température  ne  dépasse 
pas  700". 


CHIMIE.  —  Si/r  le  pouvoir  catalyseur  de   la   silice  cl  de  l'alumine. 
Note  de  M.  J.-B.  Se\dere\s,  présentée  par  M.  G.  Lemoine. 

Dans  une  précédente  Communication  ('  )  j'avais  annoncé  que  la  silice, 
selon  qu'elle  est  à  l'état  de  quartz  cristallisé  réduit  en  fine  poussière,  ou 
qu'on  l'a  obtenue  à  l'état  amorphe  en  précipitant  le  silicate  de  sodium  par 
l'acide  chlorhydrique,  réagit  catalytiquement  sur  les  alcools  d'une  façon 

(•)  Comptes  rendus,  l.  CXLIV,  21  mai  1907,  p.  iiii. 


126  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

didV'rente.  En  étudiant  de  plus  près  le  phénomène  je  suis  arrivé  à  constater 
riiilkience  qu'exercent  sur  celte  diversité  d'action  catalytique  la  tempé- 
ralure  à  laquelle  a  été  préalablement  calcinée  la  silice  et  la  durée  de  cette 
calcination. 

T.  I^a  silice  précipitée  du  silicate  de  sodium,  soigneusement  lavée  jus- 
qu'à ce  que  les  eaux  de  lavage  ne  se  troublent  plus  par  le  nitrate  d'argent, 
desséchée  ensuite  et  déshydratée  conq^lètemcnt  par  une  calcination  mo- 
dérée, est  un  catalyseur  des  alcools,  qui  donne  exclusivement  des  carbures 
éthyléniques.  C'est  ainsi  qu'elle  déshydrate  l'alcool  élhylique  dès  la  leni- 
pérature  de  280°  en  donnant  99,  ")  pour  100  d'éthylènc. 

Celle  même  silice,  calcinée  1  lieiiie,  au  rouge  vif,  dans  un  creusel  de  idaliue,  ne 
commence  à  réagir  sur  l'éllianol  que  vers  340",  el  elle  fouinil  5,3  pour  100  d  liydio- 
gène,  le  resle  élanl  de  l'élli^lène. 

Endn  en  calcinant  celle  silice,  duranl  6  heures,  au  rouge  blanc,  dans  un  fourneau  à 
moufle,  la  décomposilion  de  l'éllianol  se  pioduil  seulemenl  dès  390°,  avec  17,1 
pour  100  d'iiydrogène.  • 

Le  quarlz  hjalin,  finement  pulvérisé,  ne  commence  à  agir  sur  Talcool  élliylique  que 
vers  460°  avec  production  d'élhylène  el  de  52  pour  100 d'hydrogène. Mais  si  l'on  calcine 
ce  quartz  duranl  6  heures,  au  rouge  blanc,  dans  un  ff>urneau  à  moufle,  il  ne  décom- 
pose plus  l'éllianol  que  vers  4<^o"  en  fournissant  95,2  pour  100  d'hydrogène. 

II.  L'alumine  présenlc,  au  point  de  vue,  de  la  catalyse  des  alcools,  des 
particularités  semblables  à  celles  de  la  silice. 

Préparée  par  une  calcinalion  modérée  de  l'alun  ammoniacal  ou  du  sulfate  d'alumine, 
ou  bien  obtenue  en  précipitant  un  sel  d'alumine  et  calcinant  légèrement  le  précipité 
soigneusement  lavé  el  desséché,  l'alumine  esl  exclusivement  un  catalyseur  déshydra- 
tant des  alcools.  C'est  ainsi  qu'elle  déshydrale  l'alcool  élhylique  dès  la  température 
de  275°,  en  donnant  99,5  pour  100  d'élhylène. 

Les  choses  changent  lorsqu'on  fait  intervenir  une  calcinatiou  prolongée.  En  calcinant 
en  effet  Falnmine  précédente  durant  6  heures,  au  rouge  blanc,  dans  un  fourneau  à 
moufle,  elle  n'a  commencé  à  décomposer  l'éllianol  que  \  ers  420°,  en  donnanl  12  pour  100 
d'iivdrogène,  le  reste  élanl  de  l'éthylène. 

III.  On  est  donc  amené  à  cette  conclusion  :  que  la  silice  précipitée  du 
silicate  de  sodium  et  l'alumine,  modérément  calcinées,  sont  vis-à-vis  des 
alcools  des  catalyseurs  déshydratants,  donnant  des  carbures  éthyléniques 
purs.  Mais  si  l'on  calcine  forteinenl  el  longuement  l'une  et  l'autre,  leur 
pouvoir  catalytique,  outre  cju'il  esl  atténué,  tend  à  changer  de  sens  et 
devient  déshydrogénant. 

Ceci  expliquerait  le  désaccord  des  chimistes  relativemenl  à  l'aclion  de 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  127 

la  silice  el  de  l'alumine  sur  les  alcools  :  les  uns  prétendant  que  ce  sont  des 
déshydratants;  les  autres,  des  déshydrogénants;  d'autres,  enfin,  des  corps 
inactifs.  Cette  divergence  d'opinions  tiendrait  non  pas  précisément  aux 
traces  d'impuretés  dont  l'influence,  comme  je  m'en  suis  assuré,  est  à  peu 
près  nulle,  mais  à  la  calcination  différente  de  la  silice  et  de  l'alumine 
employées. 


CHIMIE  MINÉRALE.    —  Sur  qaek/iies  composas  du  terhium  cl  du  dysprosium. 
Note  de  MM.  G.  Urbain  et  G.  jANTstii,  présentée  par  M.  Haller. 

Nous  avons  entrepris  l'étude  des  composés  des  éléments  du  groupe 
ytlritjue  récemment  isolés  par  l'un  de  nous  dans  le  but  de  rechercher  quelles 
relations  existent  entre  les  difl'érents  termes  de  la  série  et  quelles  diffé- 
rences il  conviendrait  de  mettre  à  profit  pour  édifier  des  proci'dés  de  sépara- 
tion de  ces  corps  moins  pénibles  que  ceux  ipii  ont  été  employés  pour  les 
obtenir. 

Il  nous  a  semblé  nécessaire  d'aborder  celli'  étude  en  commençant  joar  les 
combinaisons  les  plus  simples  :  oxydes,  chlorures,  nitrates  et  sulfates.  Nous 
nous  bornerons  à  décrire  dans  cette  Note  les  principaux  résultats  de  nos 
premières  recherches  sur  le  terhium  et  le  dysprosium. 

Peroxyde  de  terhium  Tb^O'.  —  Le  peroxyde  de  terhium,  qui  pieiid  nais- 
sance par  la  calcination  des  sels  de  terhium  dont  l'acide  peut  être  éliminé 
par  la  chaleur,  répond  exactement  à  la  formule  Th'O',  si  l'on  a  eu  soin 
d'é\  iler  une  température  trop  élevée. 

A  la  chaleur  blanche,  l'oxyde  Tb'O'  perd  de  roxysène,  qu'il  ne  réabsorbe  pas  inté- 
gralement pendant  le  refroidissement.  C'est  ain-^i  ipie  l'oxyde  qui  résulte  de  la  calcina- 
tion du  sulfate  vers  1600"  présente  une  composition  assez  variable;  les  dosages 
d'oxygène  donnent  des  nombres  généralement  inlérieurs  à  ceux  qu'exige  la  fur- 
mule  Tb*0". 

Si  l'on  se  borne  à  calciner  au  moufle  l'oxaiale  ou  l'hydroxyde  de  terbium,  on 
obtient  un  peroxyde  pour  lequel  les  dosages  d'oxygène  conduisent  exactement  à  la 
formule  précédente. 

Nous  nous  en  sommes  assurés  en  dosant  l'oxygène  de  peroxydation  par  une  méthode 
qui  prête  moins  à  l'erreur  que  la  réduction  par  l'hydrogène  au  rouge  ou  la  méthode 
iodométrique  précédemment  employées.  Cette  méthode  consiste  à  dissoudre  le  per- 
oxyde de  terbium  en  le  traitant  à  chaud  par  une  solution  titrée  de  sulfate  ferreux 
ammoniacal  contenant  de  l'acide  sulfurique  libre  et  en  se  mettant  à  l'abri  de  l'oxygène 
de  l'air  en  opérant  dans  une  atmosphère  de  gaz  d'éclairage.  L'excès  de  sel  de  Mohr 


128  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

est  ensuite  titré  par  le  permanganate  de  potasse.  Les  nombres  trouvés  par  celte  mé- 
thode coïncident  avec  le  nombre  théorique  2,  i3  pour  100  à  yoô  O"  Toô  P''ès. 

L'établissement  de  cette  formule  présente  une  grande  importance  pour 
l'analyse  des  composés  du  terbium  :  le  terbium  peut  être  dosé  sous 
forme  de  peroxyde  Tb^'O',  si  l'on  a  soin  de  se  placer  dans  les  conditions 
qui  viennent  d'être  précisées. 

{Nitralé  de  teibium  Tb(A'0')^6  H^O.  —  Le  peroxyde  de  terbium  est  diffici- 
lement soluble  à  froid  dans  l'acide  nitrique.  Il  s'y  dissout  à  chaud  avec  dégagement 
d'oxygène.  En  évaporant  la  solution  au  bain-marie,  on  n'obtient  qu'un  sirop  qui  par 
le  refroidissement  se  prend  en  une  masse  blanche  radiée.  Dans  l'acide  nitrique  addi- 
tionné de  \  de  son  volume  d'eau  et  employé  sans  excès,  on  obtient  le  nitrate 

Tb(N0')S6H^0 

sous  forme  d'aiguilles  cristallines  monocliniques  incolores. 

Ce  sel  est  soluble  dans  l'alcool.  Sa  solution  aqueuse  est  neutre  au  tournesol. 

En  tube  scellé,  ce  nitrate  fond  dans  son  eau  de  cristallisation  à  89°,  3. 

Sulfate  de  terbium  Tb-(SO')S 811-0.  —  La  préparation,  l'analyse  et  les  pro- 
priétés de  ce  sel,  utilisé  pour  la  détermination  du  poids  atomique  du  terbium,  ont  été 
décrites  antérieurement  (G.  Uhbain,  Comptes  rendus,  t.  CXLI,  igoS,  p.  Sai). 

C'est  le  même  hydrate  qui  prend  naissance  quand  on  précipite  par  l'alcool  une  solu- 
tion aqueuse  contenant  du  terbium  et  de  l'acide  sulfurique.  Il  se  présente  alors  sous 
la  forme  d'une  poudre  cristalline  composée  de  lamelles  micacées,  insolubles  dans  l'al- 
cool et  difficilement  solubles  dans  l'eau. 

Chlorure  de  terbium  TbCP,6ir^0.  —  Le  peroxyde  de  terbium  se  dissout  à 
chaud  dans  l'acide  chiorhydrique  avec  dégagement  de  chlore.  La  solution  étant  con- 
centrée jusqu'à  ce  qu'elle  renferme  de  [\o  à  43  de  sel  anhydre  pour  100  parties  de  dis- 
solvant, on  y  ajoute  environ  une  fois  et  demie  son  volume  d'acide  chiorhydrique  et 
l'on  abandonne  la  dissolution  dans  un  exsiccateur  à  acide  sulfurique.  Le  chlorure  de 
terbium  donne  volontiers  des  solutions  sursaturées;  il  est  bon  de  provoquer  la  cris- 
tallisation en  frottant  avec  une  baguette  de  verre  les  parois  du  cristallisoir.  Le  sel  qui 
prend  alors  naissance  répond  à  la  formule  TbCl^  6H'-0.  Il  se  présente  sous  la  forme  de 
cristaux  prismatiques  incolores  et  transparents.  Ce  sel  est  extrêmement  hygroscopique. 
Il  est  soluble  dans  l'alcool.  Sa  solution  aqueuse  est  neutre  au  tournesol. 

Le  dysprosium  ne  donne  pas  de  peroxyde.  Son  oxyde  Dy'O'  ne  change 
pas  de  poids  lorsqu'on  le  chauffe  soit  dans  une  atmosphère  oxydante,  soit 
dans  une  atmosphère  réductrice.  Ses  sels  ont  une  légère  coloration  jaune 

vert. 

Nitrate  de  dysprosium  Dy(NO'),  jH-0.  —  Dans  les  conditions  011  l'on 
obtient  le  nitrate  de  terbium  à  G"""'  d'eau,  nous  avons  constamment 
obtenu  un  nitrate  de  dysprosium  pentahydraté. 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  129 

Ce  nitrate  ressemble  de  tout  point  au  nitrate  correspondant  de  bismuth,  à  la  couleur 
près.  Il  perd  de  l'eau  dans  une  atmosphère  sèche  et  devient  rapidement  opaque.  1!  est 
soluble  dans  l'alcool,  très  soluble  dans  l'eau,  moins  soluble  dans  l'eau  chargée  d'acide 
nitrique  que  dans  l'eau  pure.  Sa  solution  aqueuse  est  neutre  au  louinesol. 

11  fond  dans  son  eau  de  cristallisation  à  88°, 6. 

Sulfate  de  dysprosiiim  Dy-(S0*)',8H-0.  —  Ce  sel,  qui  a  servi  à  la  détermination 
du  poids  atomique  du  dysprosium,  a  été  décrit  antérieurement  (G.  Urbain  et  Deme- 
NITROUX,  Comptes  rendus,  t.  CXLIU,  p.  SgS).  Il  est  aussi  semblable  que  possible  au 
composé  correspondant  du  terbiuni. 

Chlorure  de  dysprosium  DyGP,6H-0.  —  Ce  composé  se  prépare  comme  le  chlo- 
rure correspondant  du  terbium,  dont  il  partage  la  plupart  des  propriétés.  Il  est 
cependant  moins  hygroscopique.  Sa  solution  aqueuse  est  également  neutre  au  tour- 
nesol. 


CHIMIE  GÉNÉRALE.  —  Sur  les  chaleursHe  (Hssolution  des  métawr  alcalins. 
H  sur  les  chaleurs  de  formation  de  leurs  protoxydrs.  Noie  (')  de 
M.  E.  Re.xgade,  présentée  par  M.  H.  Le  Chatelier. 

J'ai  montré  précédemment  (-)  l'intérêt  qu'il  y  aurait  à  reprendre  systé- 
matiquement la  détermination  des  chaleurs  de  dissolution  des  métaux  alca- 
lins, ces  mesures  n'ayant  jamais  été  faites  par  un  même  expérimentateur 
pour  la  série  entière  de  ces  métaux. 

L'ingénieux  dispositif  employé  par  M.  Joannis  {'^)  pour  le  potassium  et  le  sodium 
ne  peut  être  utilisé  pour  le  rubidium  et  le  cœsium,  qui,  en  réagissant  sur  l'eau,  pro- 
duisent une  véritable  explosion  rendant  toute  mesure  impossible.  (^)uant  à  l'artifice 
utilisé  par  Beketoff,  consistant  à  enfermer  ces  métaux  dans  un  tube  capillaire  qu'on 
projette  dans  l'eau  du  calorimètre,  il  ne  permet  ni  la  pesée  précise  de  l'échantillon,  ni 
une  attaque  suffisamment  régulière.  J'ai  préféré  produire  la  réaction  en  vase  clos, 
c'est-à-dire  dans  un  obus  calorimétrique  genre  Mahler,  modifié  pour  la  circonstance  : 
au  lieu  du  dispositif  habituel  d'inflammation  électrique,  le  couvercle  est  muni,  suivant 
l'axe,  d'un  presse-étoupe  traversé  par  une  tige  d'acier  que  termine  à  sa  partie  infé- 
rieure un  disque  d  servant  à  écraser  l'ampoule  vide  d'air  a  contenant  le  métal  alcalin. 
Celle-ci,  préalablement  pesée,  est  maintenue  au  fond  de  l'obus,  attachée  à  une  petite 
plaque  d'acier  servant  de  lest.  L'obus  est  presque  complètement  rempli  d'eau,  sauf  un 
espace  d'environ  4o""'  où  Ton  a  fait  préalablement  le  vide  et  où  ira  se  comprimer 
l'hydrogèue. 


(')  Présentée  à  la  séance  du  1 3  janvier  190S. 

(-)  E.  Reng.vde,  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  lyu;,  p.  ri36. 

(^)  Joannis,  Ann.  de  Chim.  et  de  Phys..  i¥  série,  1.  MI,  iSS;.  p.  3-;S. 

C.   11.,    Hj.iS.   I"  Srnicstre.   (T.  C\l.\l.   N-  3.)  1'^ 


i3() 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


La  difficulté  consiste  à  a-iler  convenablement  le  liquide  intérieur.  On  y  parvient  de 
la  manière  suivante  :  l'obus  ne  repose  pas  sur  le  fond  du  calorimètre;  il  est  suspendu 
àù  ihojen  d'un  cordon  attaché  à  unie  pBtence  et  d'une  règle  de  bois  t  fixée  par  la  gou- 
pille ^  à  rextrémité  de  la  tige  de  l'écraseur.   En  outre,  Une  baguette  de  verre  h  est 


placée  dans  l'obus,  inclinée  à  45°.  On  imprime  à  l'obus,  à  l'aide  de  la  règle,  un  rapide 
mouvemenl  de  rotation  alternativement  à  droite  et  à  gauche.  L'eau,  qui  tend  à  rester 
immobile  en  vertu  de  son  inertie,  frotte  contre  les  parois  de  la  bombe  et  contre  la  ba- 
guette de  verre,  et  l'agitation  se  trouve  ainsi  assurée  d'une  manière  parfaite.  Après 
avoir  observé  la  marche  du  thermomètre  pendant  la  période  préliminaire,  ou  décroche 
rapidement  le  cordon  de  la  potence  de  manière  à  faire  leposer  i  obus  sur  le  fond  du 
calorimètre,  on  brise  l'ampoule  en  enfonçant  l'écraseur,  on  rétablit  la  suspension  et 
l'on  recommence  l'agitation.  La  température  s'élève  rapidement  et  atteint  son  maximum 
en  4  à  6  minutes.  On  peut  ensuite,  en  dévissant  le  robinet  à  pointeau  /•,  recueillir  sur 
le  mercure  l'hydrogène  dégagé,  mesurer  son  \olume  et  vérifier  sa  pureté. 

Ce  dispositif  m'a  donné  pour  ces  expériences  les  meilleurs  résultats.  11  pourrait  être 
utilisé  avantageusement  toutes  les  fois  qu'on  aura  à  étudier  thermiquement  une  réac- 
tion produite  en  présence  d'un  liquide  et  pouvant  donner  lieu  à  des  projections  ou  à 
un  dégagement  rapide  de  gaz. 

La  réaction  se  faisant  à  volume  constant,  il  faudra,  si  l'on  veut  la  ramener  à  pression 
constante,  retrancher  du  nombre  trouvé  la  chaleur  correspondant  au  travail  VU  (t  -\-c.t) 
du  gaz  dégagé,  soit  ici  par  alome-gramme  de  métal,  en  employant  la  formule  donnée 
par  M.  Berttielot, 

1(0,5424  +  0,002  /)  Calories. 

Le  cœsium  el  le  rubidium  employés  dans  celte  étude  avaient  été  préparés, 
à  partir  des  chlorures  purs,  avec  les  précautions  indiquées  anlérietlfemenl. 
Le  potassium  industriel  avait  été  redistillé  dans  le  vide  à  3oo",  éc  qui  l'avait 
presque  rigoureusement  débarrassé  de  sodium,  moins  volatil.  Le  sodium 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  l3l 

employé  contenait  moins  de  -^  de  potassium.  L'hydrogène  dégagé  était 
complètement  inodore,  exempt  d'acétylène  et  d'oxyde  de  carbone. 

Voici  les  moyennes  d'expériences  très  concordantes  dont  les  résultats  dé- 
taillés seront  publiés  dans  un  autre  recueil  : 

(1)  (Na,Aq)  =  44,i;       (K,Aq)  =  46,4;       (Kb,Aq)rr47,25;       (Cs,Aq)  =  48,45. 

On  voit  (jue  le  rubidium  et  le  caesium  conduisent,  en  particulier,  à  des 
valeurs  moins  élevées  que  celles  données  par  Beketoff  (4H,2  et  5i,6),  et 
différant  beaucoup  moins  entre  elles.  Le  sodium  et  le  potassium  donnent, 
au  contraire,  des  nombres  un  peu  plus  forts  que  ceux  de  M.  Joannis  ;  la 
diilërence  tient  évidemment  à  la  diversité  des  méthodes  employées. 

Il  en  résulte  que  les  valeurs  que  j'avais  calculées  antérieurement  pour  les 
chaleurs  de  formation  des  protoxydes  doivent  être  moditiées.  J'ai  été 
conduit,  d'ailleurs,  à  reprendre  les  déterminations  des  chaleurs  de  disso- 
lution des  oxydes  de  caesium  et  de  rubidium,  les  nombres  que  j'avais  obte- 
nus précédemment  pour  ces  deux  oxydes  étant  la  moyenne  d'un  petit 
nombre  d'expériences  effectuées  sur  de  faibles  quantités  de  matière,  et,  de 
plus,  les  expériences  avec  Rb-0  ayant  été  faites  avec  des  échantillons  pré- 
parés depuis  plusieurs  semaines.  Or,  j'ai  reconnu  depuis  que  ce  protoxyde, 
ainsi,  du  reste,  que  ceux  de  sodium  et  de  potassium,  se  décompose  peu  à 
peu  à  la  lumière  avec  mise  en  liberté  de  métal,  tandis  que  celui  de  Cîcsium 
reste  inaltéré.  Je  reviendrai,  d'ailleurs,  sur  cette  curieuse  propriété.  Voici 
en  définitive  les  valeurs  moyennes  de  mes  expériences  : 

(2)  (Na20,Aq)  =  56,5;     (K'-O,  Aq)i=75,o;     (HbM3,  Aq):=8o,o;     (Cs"-0,  Aq)  =  83,2. 

En  comparant  la  série  (2)  à  la  série  (1),  on  trouve  comme  chaleurs 
d'oxydation  : 

(3)  (NaSO)  =100,7;        (KSO)  =  86,8;        (KbSO)  =  83,5;        (Cs%0)  =  82,7. 

On  voit  que  les  séries  (1),  (2)  et  (3)  accusent  une  variation  parfaitement 
régulière  dans  les  propriétés  thermiques  des  alcalins  rangés  par  ordre  de 
poids  atomiques  croissants.  On  ne  retrouve  plus  l'anomalie  singulière  que 
j'avais  cru  rencontrer  dans  le  ctesium  en  me  fiant  aux  expériences  de 
Bekelofl'  sur  la  dissolution  du  métal.  On  voit  de  plus  que,  contrairement  à 
ce  qu'on  croyait  jusqu'ici,  l'affinité  pour  l'oxygène  diminue  quand  le 
poids  atomique  augmente,  ce  qui  est  d'ailleurs  la  règle  générale  dans  les 
familles  naturelles  de  métaux. 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE  AîN'Al.YTlQiE.  —   Dosage  du  sulfure  de  carbone  dans  les  benzols. 

Note  de  M.  Isidore  Bay. 

Le  sulfure  de  carbone  existe  en  petites  quantités  dans  les  benzols  retirés 
des  goudrons  de  bouille.  On  le  décèle  facilement  par  la  réaction  de  Lieber- 
mann  et  Seyewetz,  qui  consiste,  comme  on  le  sait,  à  le  précipiter  par  la 
pbénylbydrazine.  Il  était  intéressant  de  chercher  si  cette  réaction  qualitative 
ne  pouvait  pas  être  également  quantitative.  Cest  le  résultat  de  ce  travail 
que  nous  avons  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie. 

La  ptiénjlliydrazine  donne,  avec  le  sulfure  de  carbone,  un  précipité  blanc  cristallisé 
de  phénylsulfocarbazinate  de  phénylhydrazine,  de  formule 

CS^C^H»— AzH— AzH-)-. 

Ce  corps,  très  instable  en  solution,  l'est  bien  un  peu  à  l'état  sec,  mais  pas  au  point 
d'empêcher  un  dosage  eflectué  en  une  journée.  La  précipitation  est  complète  en  2  ou 
3  heures.  On  filtre  sur  doubles  filtres  tarés,  on  lave  soigneusement  avec  du  benzène 
pur  jusqu'à  disparition  complète  de  la  phénylhydrazine  et  l'on  sèche  le  précipité  dans 

le  vide  sec. 

Nous  avons  eflfeclué  par  ce  procédé  des  dosages  de  sulfure  de  carbone  dans  du 
benzène  et  nous  avons  obtenu  les  résultats  consignés  dans  le  Tableau  suivant,  qui 
sont  systématiquement  un  peu  forts,  ce  que  nous  attribuons  à  la  difficulté  qu'il  y  a  a 

laver  parfaitement  le  précipité  : 

Poids  de  CS-  pour  100  en  grammes 

introduit  trouvé 

iSunuTos  d'oicirc.  dans  du  lionzi'nc  pur.  par  noire  procédé  de  dosage. 

1 1 ,  263  1 ,  269 

2 2,526  2,53.5 

;) 6,3i5  6,3i8 

V 12, 600  1 2 , 640 

5 25,260  20,273 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Transformation  des  oxyacides  a  en  aldéhydes  par 
ébultition  de  la  solution  aqueuse  de  leurs  sels  mercuriques  ;  application  à  la 
préparation  de  l'arabinose  gauche  au  moyen  du  gluconate  mercunque. 
Note  (')  de  M.  .Marcel  Guerret,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

.l'ai   montré  antérieurement  {Bulletin  de  la  Société  chimique  de  Pans, 


(')  Présentée  dans  la  séance  du  1 3  janvier  1908. 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  l33 

3*  série,  l.  XXVII,  p.  8o3)  que  le  laclate  mercurique,  en  solution 
aqueuse,  se  décompose  en  lactale  mercureux,  acide  lactique,  aldéhyde  et 
anhydride  carbonique.  A  froid,  la  réaction  est  lente  :  le  lactate  mercureux 
formé  reste  tout  d'abord  dissous;  puis,  sa  proportion  augmentant,  une  partie 
s'en  précipite.  A  chaud,  la  réaction  est  beaucoup  plus  rapide  et,  après 
quelques  heures  d'ébuHition,  presque  tout  le  mercure  est  précipité  à  l'état 
de  lactate  mercureux.  Mais,  dans  ce  cas,  la  réaction  se  complique  de  raltéra- 
tion  du  laclate  mercureux  formé,  qui  se  dédouble  très  lentement  en  lactate 
mercurique  et  mercure  donnant  au  mélange  une  teinte  grisâtre.  Si  l'on  pro- 
longe assez  longtemps  l'ébuUition,  une  partie  du  mercure  se  sépare  sous 
forme  de  gouttelettes  brillantes.  Même  dans  ce  cas,  il  ne  se  forrtie  pas  d'acide 
acétique. 

Pour  expliquer  la  transformation  du  lactale  mercurique  en  lactate  mer- 
cureux, acide  lactique,  aldéhyde  et  anhydride  carbonique,  j'avais  émis 
l'hypothèse  de  la  réaction 

2(C'H5  0')"-Hg=:(C='H-^0')2Hg2-i-G'H«0'-i-C2H*0-t-CO=. 

Afin  de  vérifier  si  cette  équation  représente  bien  les  faits,  j'ai  déterminé 
les  proportions  de  lactate  mercureux,  acide  hictique,  aldéhyde  résultant  de 
la  décomposition  d'un  poids  connu  d'acide  lactique  préalablement  trans- 
formé en  sel  mercurique. 

3o5  d'acide  lactique,  étendus  de  100'^"'°  d'eau,  ont  été  additionnés  d'un  excès  d'oxyde 
jaune  de  mercure  récemment  précipité.  Après  un  quart  d'heure  d'agitation,  on  a  filtré. 
La  solution,  qui  possède  déjà  l'odeur  d'aldéhyde,  a  été  reçue  dans  un  ballon,  qu'on  a 
mis  en  relation  avec  un  tube  Lebel-Henninger  muni  d'un  thermomètre  et  suivi  d'un 
serpentin  refroidi  par  de  la  glace,  puis  de  deux  flacons  laveurs  contenant  de  l'eau  glacée. 
On  porte  la  liqueur  à  l'ébullilion  et  l'on  règle  le  feu  pour  que  le  thermomètre  indique 
une  température  de  60°.  L'aldéhyde,  qui  prend  naissance,  est  retenu  par  les  flacons 
laveurs,  tandis  que  l'anhydride  carbonique  formé  se  dégage.  Après  6  heures  d'ébul- 
lition,  le  dégagement  gazeux  cesse  à  peu  près  complètement  et  l'on  met  fin  à  l'expé- 
rience. La  réaction  est  terminée,  car  presque  tout  le  mercure  s'est  précipité  à  l'état  de 
lactale  mercureux  et  la  liqueur  ne  renferme  plus,  avec  l'acide  lactique  mis  en  liberté, 
que  des  traces  de  lactate  mercurique  et  un  peu  de  lactale  mercureux. 

On  détermine  le  poids  du  lactate  mercureux  formé  :  on  en  trouve  55s, 40.  On  dose 
l'acide  lactique  libre  que  renferme  la  liqueur  :  il  y  en  a  ris,/lo.  Enfin,  on  détermine, 
par  la  méthode  de  MM.  Seyewetz  et  Bardin  {Bail,  de  la  Soc.  cliiin.  de  Paris,  3=  série, 
t.  XXXIII,  p.  1000),  l'aldéhyde  condensée  et  l'on  en  trouve  3b, go.  Or,  d'après  l'équa- 
tion formulée  plus  haut,  il  eût  dû  se  former  (f  d'acide  lactique,  4^, 4o  d'aldéhyde 
et  678,80  de  lactale  mercureux. 

Cette  équation  représente  donc  les  faits  d'une  manière  assez  satisfaisante. 


j34  académie  des  sciences. 

Cette  réaction  n'est  pas  particulière  à  l'acide  lactique;  elle  est  commune 
à  tous  les  acides  ayant  un  oxhydryle  en  position  a.  C'est  ainsi  que  le  sel 
mercurique  de  l'acide  glyeolique  se  décompose,  lorsqu'on  fait  bouillir  sa 
solution  aqueuse,  en  donnant  du  glycolatemercureux,  de  l'acide  glyeolique, 
de  l'aldéhyde  formique  et  de  l'anhydride  carbonique;  mais  la  réaction  est 
plus  lente  qu'avec  le  lactale  mcrcm-irpie. 

Le  tarlrate  mercurique  subit  la  niènie  transformation  et  donne  du  tar- 
trate  mercureux,  de  l'acide  tartrique,  de  l'anhydride  carbonicpic  et  du 
o-lyoxal,  ses  deux  fonctions  oxyacides  étant  touchées  par  la  réaction.  Mais 
celle-ci  est  très  lente,  à  cause  sans  doute  de  la  faible  solubilité  du  lartrate 
mercurique,  et  il  faut  une  trentaine  d'heures  d'ébullition  pour  transformer 
ce  sel  en  larlrale  mercureux. 

La  réaction  réussit  encore  avec  le  sel  mercurique  de  l'acide  gluco- 
nique  CIPOH  —  (Cil  (^11  )'  —  CO^II,  cpii  produit  ainsi  l'aiabinose  gauche 
CIPOII  — (CHOU)' -  ciio. 

Apidicationà  laprépuralion  de  raïahinose  gauche.  —  D'après  la  formule 
de  réaction,  démontrée  pour  l'acide  laelique,  sur  4'""' d'oxyariile  mises  en 
expérience,  une  seule  |)iend  pail  à  la  formalion  de  l'aldéhyde.  Aussi  ne 
peut-on  se  servit'  avantageusement  de  cette  réaction  )jourla  préparation  des 
aldéhydes.  11  en  est  autrement  avec  l'acide  gluconique,  qui  peut  fournir 
l'araljinose  gauche  avec  un  rendement  suffisant. 

Le  gtuconale  mercuii(]iie,  en  effet,  se  décompose  d'aljord,  suivant  la  réaction  i;énérale, 
en  donnant  du  gluconale  mercureux,  de  l'acide  i;luconique,  de  l'aral:)iiiose  cl  de  l'an- 
hydride carbonique.  De  plus,  la  réaction  de  dédoublement  du  sel  mercureux.  en  mer- 
cure et  sel  mercurique,  qui  était  très  lente  avec  les  oxyacides  considérés  plus  haut, 
est  au  contraire  très  ra|)ide  pour  le  gluconate  mercureux,  à  cause  sans  doute  de  sa  plus 
grande  solubilité.  Le  glucoiiate  mercuritiue  qu'il  engendre  subit  à  son  tour  la  transfor- 
mation en  arahinose,  de  so!  le  que  la  moitié  de  l'acide  gluconique  mis  en  réaction  tend 
à  prendre  part  à  la  formation  de  ce  sucre. 

Pour  préparer  l'arabinose  par  la  réaction  indiquée,  on  dissout  icos  de  gluconale  de 
chaux  dans  200''°'*  d'eau;  on  précipite  la  chaux  par  la  quantité  théorique  d'acide  oxa- 
lique et  l'on  additionne  la  solution  fdtrée  d'un  excès  d'oxyde  jaune  de  mercure.  On 
ciiaufle  légèrement  pour  en  faciliter  la  dissolution  et  l'on  en  sépare  l'evcès  par  fillrallon. 
Enfin,  on  fait  bouillir  la  liqueur  à  rellux  pendant  4  heures.  On  filtre,  ou  précipite 
par  riiydrogène  sulfuré  le  peu  de  mercure  encore  dissous.  Après  une  nouvelle  liltration, 
on  chasse  l'hydrogène  sulfuré  par  ébullition  et  l'on  salure  par  du  carbonate  de  chaux 
l'acide  gluconique  ([ue  renferme  la  liqueur.  On  filtre  encore  une  fois  et  l'on  évapore 
dans  le  vide  jusqu'à  consistance  de  sirop  épais.  Pour  réparer  l'aiabinose  du  gluconale 
de  chaux,  on  triture  le  sirop  obtenu  avec  200'"''  d'alcool  à  95°  jusqu'à  obtenir  une  ma- 
tière pulvérulente    qu'on    agile   longuement   et    à  plusieurs  reprises  avec  de  l'alcool 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  l35 

à  90".  F.es  liqueurs  alcooliques  réunies  sont  distillées  jusqu'à  100™'  environ,  et  l'on 
achève  révapoiation  à  température  ordinaire.  L'arabinose  cristallise  peu  à  peu  en  fines 
aiguilles.  En  reprenant  les  eaux  mères  par  l'alcool  absolu  bouillant,  on  en  sépare  une 
nouvelle  quantité  et  Ton  obtient  en  tout  de  i6s  à  iSs  d'arabinose  brute;  on  achève  de 
la  purifier  en  la  faisant  cristalliser  dans  Teau. 

Le  gluconàle  de  chaux,  séparé  de  l'arabinose,  peut  être  récupéré  en  le  reprenant  par 
l'eau  et  faisant  cristalliser.  On  retrouve  ainsi  de  ;'io"  l'i  44^  de  gluconate  de  chaux,  sur 
lequel  on  peut  renouveler  la  série  des  réactions  précédentes.  lin  opérant  ainsi,  j'ai 
obtenu  encore  6s  d'arabinose  et  iSe  de  gluconate  de  chaux.  Ces  deux  traitements  suc- 
cessifs donnent  donc  de  22s  à  il^i  d'arabinose  pour  loos  de  gluconate  de  chaux,  soit 
un  rendement  un  peu  supérieur  à  celui  qu'on  obtient  par  les  autres  procédés  déjà 
décrits. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Divers  cas  de  productùm  simultanée  des  dimé- 
ihylanlhracènes  1.6  el  2.7.  Note  de  M.  James  Lavaux,  présenlée 
par  M.  Ha  lier. 

J'ai  décrit  dans  des  Notes  précédentes  (')  deux  cas  de  formation  simul- 
tanée des  diméthylanthracènes  1.6  et  2.7  par  l'action  de  Al  Cl'  et  du 
toluène,  soit  sur  Cil- Cl-,  soit  sur  C-H-Br'.  Depuis,  j'ai  rencontré  cette 
association  des  deux  mêmes  carbures  dans  divers  autres  produits  décrits 
comme  des  diméthylanthracènes  définis.  Us  fondent,  le  premier  à  240", 
l'autre  à  [244",  5  el  forment  un  mélange  singulier,  fusible  nettement 
vers  22j°.Ce  point  est  sensiblement  le  plus  bas  que  j'aie  rencontré  pour  des 
mélanges  variés  des  deux  corps;  il  change  peu  el  ne  remonte  que  pour  un 
excès  notable  de  l'un  ou  l'autre  des  constituants.  Ce  doit  donc  être  à  peu 
près  le  point  de  fusion  de  leur  cutectique.  ('cci  explique  la  netteté  de  la 
fusion,  car,  à  ce  point  de  vue,  un  euteclique  simule  bien  un  corps  défini. 

Ce  caractère  n'est  pas  le  seul  qui  ait  abusé  les  chimistes  sur  la  nature  de 
ce  produit  complexe.  D'après  ce  qui  précède,  reutectiquc,  mélange  à  point 
de  fusion  minimum,  inséparable  par  fusion  fractionnée,  doit  avoir  une  com- 
position assez  voisine  de  celles  des  produits  naturels  que  fourni.ssent  les 
réactions  chimiciues;  mais  ce  qui  est  curieux  et  rare,  c'est  qu'il  ne  diffère 
pas  non  plus  beaucoup  des  produits  obtenus,  comme  limites  de  fractionne- 
ment, par  sublimation  ou  par  cristallisation  dans  les  divers  dissolvants  utili- 
sables, toluène,  benzène,  seuls  ou  mélangés  d'alcool,  acide  acétique.  Même 
ces  derniers  sont  entre  eux  tellement  voisins,  qu'on  ne  gagne  rien  à  changer 


(')   Voir  Coinples  rendus,  t.  CXXXIX,  p.  976;  t.  GXL,  p.  44;   i.  CXI.I,  p.  2o4   et 
p.  354;  l.  GXLIIl,  p.  687. 


l36  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

de  dissolvant,  dans  Tespoir  de  pousser  plus  loin  la  séparation.  Tous  les  pro- 
duits obtenus  dans  ces  diverses  conditions  fondent  à  22.5°.  Cristallise-t-on  le 
produit  naturel  dans  le  toluène  par  exemple,  il  fond  à  223°,  ainsi  que  la  por- 
tion dissoute  et  les  cristaux.  Il  en  sera  de  même  si  l'on  recommence  deux  ou 
trois  fois  l'opération  ;  mais,  en  continuant  assez,  pour  que  la  partie  cristallisée 
ne  soit  plus  qu'une  faible  fraction  de  la  portion  restée  dissoute  dans  l'en- 
semble du  traitement,  on  voit  enfin  peu  à  peu  s'élever  le  point  de  fusion  de 
ce  résidu,  tandis  que  celui  de  la  partie  dissoute  reste  toujours  226".  On 
isole  ainsi  une  assez  petite  quantité  de  carbure  1.6,  variable  d'ailleurs  avec 
l'origine  du  produit.  C'est  que  les  divers  mélangçs  naturels  en  contiennent 
toujours  un  peu  plus  que  ne  comporte  la  limite  de  fractionnement  dans  le 
toluène.  Cet  excès  séparable  de  carbure  1.6,  toujours  faible  et  difficile  à 
mettre  en  évidence,  existe  pourtant  dans  tous  les  produits  naturels  que 
j'ai  étudiés.  S'il  venait  à  manquer  dans  l'un  d'eux,  rien,  au  point  de  vue 
physique,  ne  permettrait  de  distinguer  ce  mélange  d'un  corps  défini.  Toutes 
les  méthodes  physiques,  combinées  entre  elles,  n'arriveraient  pas  à  le 
résoudre.  C'est  précisément  ce  qui  arrive  pour  la  majeure  partie  du  pro- 
duit, qui  est  restée  dissoute  dans  le  toluène,  quand  on  a  séparé  l'excès  de 
carbure  1.6.  J'achève  la  séparation  en  combinant  des  méthodes  physiques 
et  chimiques.  J'oxyde  le  mélange  inséparable  de  carbures  en  quinones  qui, 
épuisées  par  l'alcool,  laissent  de  la  quinone  2.^,  tandis  que  le  produit 
dissous  est  riche  en  quinone  1.6  avec  un  peu  de  2.  7.  Ce  mélange  réduit  en 
anthracène  sera  épuisé  au  toluène;  il  restera  beaucoup  de  carbure  i.(),  et 
ainsi  de  suite.  Cette  réduction  amène  de  grandes  pertes.  Mais,  outre  les 
difficultés  que  je  viens  de  décrire,  d'autres  causes  sont  venues  égarer  les 
chimistes  et  ne  leur  ont  pas  permis  de  toujours  reconnaître  ce  même  pro- 
duit. Ce  sont  : 

1°  L'élévation  accidentelle  du  point  de  fusion  de  certaines  fractions,  qui,  au  hasard 
des  cristallisations,  ont  pu  s'enrichir  en  dérivé  i  .6.  C'est  arrivé  à  Friedel  et  à  Crafts, 
qui  ont  indiqué  pour  le  même  produit,  dans  deux  Mémoires,  les  points  de  fusion  ?,?,5" 
puis  232°.  Cela  m'est  aussi  arrivé  au  début. 

a"  I^'abaissement  du  point  de  fusion  par  des  corps  étrangers  sest  aussi  produit.  Par 
e.\enij)le,  abaissement  de  10"  pour  Elbs  et  Wittich,  qui  n'ont  pas  reconnu  le  produit, 
souillé,  comme  je  l'ai  constaté,  de  f3-mélliylanthracène. 

3°  Enfin  il  y  a  l'incertitude  du  point  de  fusion  de  la  quinone,  qui  fond  très  mal.  El 
cependant,  malgré  son  état  de  mélange,  ce  produit,  quand  il  est  bien  exempt  de 
corps  étrangers,  présente  des  caractéristiques  assez  nettes  pour  être  reconnu,  tel 
l'ancien  didjme,  mélange  lui  aussi,  très  difficile  à  séparer  en  néodyme  et  praséodvme 
et  capable  de  simuler  un  corps  simple. 

J'estime,  aujourd'hui,  que  tout  diniélli\  lanlhracéne  fusible  vers  îa:)",  dont  la  qui- 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  l3n 

none  fond  entre  iSS"  et  i65°,  particulièrement  vers  162°,  est  vraisemblablement  ce 
mélange.  Les  diflerenls  produits  que  j'ai  ainsi  essayés  se  sont  tous  laissé  dédoubler  en 
diméthylanlliracène  1.6  et  2.7. 

Après  ce  qui  précède,  on  comprendra  pourquoi  un  certain  nombre  de 
chimistes,  et  non  des  moindres,  ont  pu  tenir  ce  composé  entre  leurs  mains, 
sans  le  reconnaître  parfois  et  sans  jamais  soupçonner  son  caractère  de  mé- 
lange. C'est  ainsi  que  Friedel  et  Crafts  l'ont  décrit  avec  le  point  de  fu- 
sion 225°,  puis  282°,  ailleurs  225<'-227<' ;  Anschiitz  226°,  puis  ailleurs 
Anschutz  et  Immendorir225'';  Elbs  et  Witlich  2i5°-2iG°;  Zincke  et  Wa- 
schendorlT  225°. 

Il  avait  été  décrit  jusqu'ici  i5  cas  de  piYnluction  dedimrthylanthracènes. 
Lesquels?...  Leur  constitution  était  généralement  indéterminée;  dans 
4  cas  seulement  on  l'avait  envisagée,  c'était  pour  les  isomères  1.3-2.3 
et  2.6.  Encore  a-t-on  donné  comme  dérivé  i.3  deux  corps  fort  diffé- 
rents. C'était,  en  somme,  un  fatras  incohérent  oi'i  j'ai  tâché  d'apporter 
quelque  lumière.  D'abord,  j'ai  pu  établir  la  constitution  de  l'un  de  ces  car- 
bures, découvert  par  Anschutz  :  c'est  le  2.7-diméthylanthracène,  que  j'ai 
ensuite  retrouvé,  dans  7  des  cas  décrits,  associé  à  son  isomère  i.G,  in- 
connu jusque-là.  De  sorte  que  sur  les  i5  produits  décrits  comme  diméthyl- 
anthracènes,  dont  11  tout  à  fait  indéterminés,  8  nouveaux  sont  mainte- 
nant connus,  n'en  laissant  plus  dans  l'ombre  que  3. 

Pour  le  carbure  auquel  j'attribue,  comme  étant  la  plus  probable,  la 
constitution  1.6,  je  dirai  que  sa  quinone  fond  à  iGcf.  Louise  a  décrit  un 
diméthylanthracène  (')  dont  la  quinone  est  fusible  à  170°.  Une  identité 
n'était  pas  impossible,  malgré  une  notable  différence  de  point  de  fusion  des 
carbures,  car  celui  de  Louise  pouvait  être  souillé  et  sa  quinone  pure.  Pour 
m'en  assurer,  j'ai  mélangé  les  deux  quinones,  par  parties  égales,  et  pris  le 
point  de  fusion  du  mélange,  qui  se  trouve  abaissé  d'environ  i5°.  Ces  corps 
sont  donc  distincts. 

Voici  les  diverses  réactions  et  les  divers  produits  où  j'ai  i^econnu  le  mé- 
lange des  diui(''tliylanthracènes  1.6  et  2.7.  Ce  sont  : 

I.  Action  de  CIl-Cl"'  sur  le  toluène  en  présence  de  AlCP  (Friedel  et  Crafts). 
II.  »  CHCl^  »  »  (Elbs  et  Witlicli). 

III.  «  C^H-^Br*  ..  »  (AnsclaUz). 

IV.  »  AIGF  sur  le  toluène  (Anschutz  et  Immendorff). 

V.  »  C«H^—  GH^Gl  sur  le  toluène  en  présence  de  AlCF  (Friedel  et  Crafts). 

VI.  u  AlCP  sur  le  chlorure  de  xylyle  (F'riedel  et  Crafts). 

VII.  Diméthylanthracène  du  goudron  de  houille  (Zincke  et  WaschendorfF). 


(')  Voir  Louise,  Ann.  Cluni.  Phys.,  6°  série,  t.  VI,  p.  187. 

C-  R.,   1908,   I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  3.)  '8 


l38  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Synthèses  au  n/oye/i  des  adipates  de  méthyle  et 
d'éthyle.  Note  de  MM.  L.  Bouveaui>t  et  II.  Locquix,  présentée  par 
M.  A.  Haller. 

L'amidure  de  sodium  transforme  radl[)ate  de  méthyle,  dissous  dans 
Tétlier  anhydre  ou  le  benzène,  en  cyclopenlunone-carbonate  de  méthyle  sodé. 
L'éther  correspondant  constitue  un  liipiidc  incolore  d'odeur  douceâtre, 
bouillant  à  10")°  sous  ic)""";  d\  =  i,i4j.  Sa  semicarbazone  est  en  lins  cris- 
taux incolores  fondant  à  ii\'j°. 

Son  dérivé  sodé,  traité  à  froid  par  Tiodure  de  méthyle,  est  transformé 
intégralement  en  méthylcyclopentanone-carbonate  de  méthyle.  Il  faut  éviter 
dans  cette  préparation  toute  éleA'ation  de  température  sous  peine  d'ob- 
tenir de  VoL-méihyladipale  de  méthyle.  Le  nouvel  étlier  bout  à  loa^-ioG" 
sous  i5"™;  dl  =  1,1  o3.  Il  est  insoluble  dans  les  alcalis  et  ne  donne  pas  de 
dérivé  cuprique.  La  semicarbazone  forme  des  paillettes  brillantes  fusibles 
à  187". 

\ja-méthyladipate  de  méthyle,  qui  en  dérive  par  fixation  de  i™"'  d'alcool 
méthylique,  bout  à  ii2°-ii4"  sous  io°"°,  d'^  =  i,o54;  il  se  transfoi'me  à 
froid,  au  contact  de  l'ammoniaque  aqueuse,  en  a-méthyladipodiajnide, 
petits  cristaux  blancs  peu  solubles,  fusibles  à  186°,  5. 

La  cyclisation  de  cet  éther  par  AzII-  Na  fournit  le  ^(-méthylcyclopentanone- 
carbonate  demélhyle  qui  bout  à  i  i3°-i  i4"  sous  19'"""  et  dont  la  semicarbazone 
fond  à  118".  L'isopropylation  de  cet  éther  se  fait  incomplètement,  avec  ou- 
verture partielle  de  la  chaîne  fermée.  Nous  avons  pu  répéter  cette  opération 
avec  de  meilleurs  résultats  en  nous  adressant  aux  dérivés  de  l'adipate 
d'éthyle  qui  sont  moins  sensibles  à  l'alcoolyse. 

La  préparation  du  cyclopentanone-carbonate  d'éthyle  et  de  son  dérivé 
a-méthylé  a  déjà  été  décrite  par  l'un  de  nous  (Bouveault,  Hull.  Soc.  chim., 
t.  XXI,  p.  ioK));  ce  dernier  se  transforme  aisément  par  chauifage  avec 
l'élhylate  de  sodium  en  a-méthyladipale  d'éthyle  bouillant  à  i32<'-i34°  sous 
i.j""";  d'i  =  1,010.  La  cyclisation  de  cet  élher  au  moyen  de  AzH-  Na  conduit 
au  -^(-méthylcyclopentanone-carbonate  d'éthyle,  liquide  incolore,  bouillant 
à  loS"  sous  12""°,  c/,*  =  1,057,  ^^^'^^  ^^  semicarbazone  est  incristallisable. 
Son  isopropylation  fournit  le  ••(-méthyl-x-isopropylcyclopentanone-carbonate 
d'éthyle  bouillant  à  i23°-i24°  sous  10'"'".  Cet  éther,  chauffé  avec  la  potasse 
alcoolique,  est  décomposé  en  carbonate  de  potassium,  alcool  et  méthyhso- 
pr opylcy dopent anone,  liquide  d'odeur  camphrée,  bouillant  à  181°  et  dont  la 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  ) 89 

semicarbazone  fond  à  210°.  Son  oxime  est  liquide  et  bout  à  127°  sous  22""". 
Cette  cétone  s'est  trouvée  identique  à  la  diliydrophorone. 

Chauffé  au  contraire  à  l'autoclave  à  i  "10°  avec  1"°'  d'alcoolate  de 
sodium  en  dissolution  dans  l'alcool  absolu,  l'éther  ci-dessus  décrit  se 
transforme  en  y.-7nélhyl-aL'-isopropyladipat.e  d'èthyle  qui  bouta  i44°-i4<J" 
sous  14°"",  etdontla  saponification  par  3"°°' de  potasse  alcooliqueà  i4o°-i5o" 
donne  enfin  l'acide  y.-rnéthyl-aL'-isopropyIadiinque  bouillant  à  2i5''-22o" 
sous  14""™  et  cristallisant  lentement  et  incomplètement.  Après  recrislallisa- 
tion  dans  le  benzène  ou  l'acide  formique  étendu  d'eau,  cet  acide  fond 
à  iio"-ii  1°. 

U'y.-isopropylcyclopentanone-carbonated'étliyle  est  difficile  à  obtenir  pur, 
parce  qu'il  est  accompagné  dans  sa  préparation  de  son  produit  d'alcoolyse. 
Il  fond  à  141°- 143°  sous  27™"'  et  donne  une  semicarbazone  fondant 
à  if\i''-\ l\i°.  Sa  saponification  par  la  potasse  alcoolique  fournit  une  petite 
quantité  à'' cc-isopropylcyctopentanone  et  surtout  de  Vacide  y.-isopropyladi- 
pique. 

IJoL-isopropylcydopentanone  possède  une  odeur  camphrée  assez  agréable, 
bout  à  174"  à  la  pression  ordinaire;  sa  semicarbaz-one^  peu  soluble  dans 
l'alcool  absolu,  fond  à  20o"-20i. 

L'acide  OL-isopropyladipique  bout  à  222"  sous  12°""  et  fond  à  66°-67°.  Son 
ëther  ét/iyligiie  bout  k  i48"-i49°.  sous   17'"'";  r/^  =  0,9876.   Cet  acide  a  été 
préparé  par  M.  Blanc  à  l'aide  d'un   procédé    différent   (Bull.  Soc.  c/iim., 
t.  XXXllI,  p.  908). 

La  cyclisation  de  cet  élher  conduit  au  y-isopropylcyclope/itanone  carbo- 
nate d'èthyle,  bouillant  à  i32"-i,'J6"  sous  i4'"'",  ^^0=  1,028,  dont  la  métliy- 
lation  est  aisée. 

]JoL-méthyl-y-isopropylcyclopentanecarbonate  d'èthyle  bout  à  128"- 129" 
sous  12™'";  c?^  =1,027;  il  se  comporte,  sous  l'influence  de  la  potasse  alcoo- 
lique et  de  l'éthylate  de  sodium,  comme  le  fait  son  isomère. 

Nous  nous  sommes  servis,  pour  caractériser  les  deux  acides  a-méthyladi- 
pique  et  a-méthyl-a'-isopropyladipique,  d'une  méthode  due  à  l'un  de  nous 
(R.  LocQuiN,  Comptes  rendus,  t.  CXXXVIIl,  p.  1274). 

h^ x-méthyladipate  neutre  d'acétol  bout  à  23o"  sous  12™"";  sa  diseinicarba- 
zone,  peu  soluble,  fond  à  i57"-iGo°  en  se  décomposant. 

IS'ct-méthyl-a.'-isopropyladipate  neutre  d'acétol  bout  vers  23o°  sous  12'"'", 
et  sa  disemicarbazone  fond  à  162*^  en  se  décomposant. 


l4o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Action  de  l'acide  hypoiodeux  naissant  {iode 
et  carbonate  de  sodium)  sur  quelques  acides  de  formule  générale 
R  -  CH  =  CH  -  CH-  -  CO=H  (U  étant  CFP  plus  ou  moins  sub- 
stitué). Note  de  M.  J.  Bougaui.t,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

.T'ai  indiqué  antérieurement  (')  que,  d'une  façon  générale,  les  acides 
éthyléniqucs  ayant  leur  double  liaison  en  [ïy  ou  yo  donnent,  très  facilement 
et  intégralement,  des  laclones  iodées  lorsqu'on  fait  agir  l'iode  sur  la  solution 
aqueuse  de  leurs  sels  alcalins.  Au  cours  des  recherches  poursuivies  dans 
cette  direction,  j'ai  été  amené  à  constater  qu'en  présence  d'un  excès  de  car- 
bonate de  sodium  la  quantité  de  laclone  iodée  formée  était  d'autant  moindre 
que  l'excès  de  carbonate  de  sodium  était  plus  grand,  et  devenait  nulle  en 
présence  d'une  quantité  très  considérable  du  sel  alcalin. 

Je  me  suis  alors  proposé  de  rechercher  ce  que  devenait,  dans  ces  nouvelles 
conditions,  l'acide  mis  en  réaction. 

L'acide  phénylisocrotonique  et  ses  analogues  ont  tout  d'abord  été  étudiés 
à  ce  point  de  vue,  paixe  que  c'est  surtout  avec  ces  acides  que  l'emploi  d'un 
excès  de  carbonate  de  sodium  m'a  paru  influencer  défavorablement  la  pré- 
cipitation de  la  lactone  iodée. 

I.  L'acide  phénylisocrotonique  C  H*  -  CH  =  CH  -  CH=  -  COMI, 
soumis  à  l'action  de  l'iode,  en  solution  aqueuse  diluée  et  en  présence  d'un 
très  grand  excès  de  carbonate  de  sodium,  se  transforme  en  acide  benzoyl- 
acrylique  C«H'  -  CO  -  CH  =  CH  -  CQ-H. 

L'étude  des  conditions  les  plus  favorables  à  cette  transformation  m'a 
conduit  au  mode  opératoire  suivant  : 

35, 5o  d'acide  pliénylisocroloniqiie  sont  dissous  dans  looo'^"''  d'eau  additionnés  de  25» 
de  carbonale  de  sodium  sec.  On  ajoute  alors  peu  à  peu  une  solution  d'iode  dans  l'io- 
dure  de  potassium,  de  manière  qu'il  reste  toujours  un  excès  d'iode  manifeste;  il  ne  se 
fait  aucune  précipitation;  au  bout  de  2^  heures  l'opèralion  est  terminée. 

On  peut,  du  reste,  s'assurer  qu'il  ne  reste  plus  dans  la  liqueur  d'acide  phényliso- 
crotonique en  opérant  ainsi  :  une  prise  d'essai  de  quelques  centimètres  cubes  est 
neutralisée  par  l'acide  acétique  (on  ajoute  au  besoin  une  petite  dose  de  bicarbonate 
de  potassium  si  la  neutralité  a  été  dépassée),  en  présence  de  l'excès  d'iode  qui  doit 
subsister;  on  n'observe  ni  louche,  ni  précipité  de  lactone  iodée.  On  jieut,  par  des 
essais  analogues  faits  au  cours  de  l'opération,  suivre  la  transformation  progressive  de 
l'acide  phénvlisocro tonique. 

(')   Comptes  rendus,  t.  CXXXIX,  1904,  p.  864,  et  t.  CXLIII,  1906,  p.  898. 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  l4l 

Il  ne  reste  plus  qu'à  aciduler  nettement  par  l'acide  chlorhydrique,  à  enlever  l'excès 
d'iode  par  du  bisulfite  de  sodium  et  à  agiter  avec  l'éther. 
Les  rendements  sont  sensiblement  quantitatifs. 

L'acide  est  purifié  finalement  par  dissolution  à  chaud  dans  la  benzine 
(i^  dans  lo"""'  de  benzine).  On  ajoute  quelques  gouttes  d'eau.  L'acide 
hydraté  se  sépare  en  presque  totalité,  les  impuretés  restent  dissoutes. 

J'ai  identifié  l'acide  ainsi  obtenu  avec  l'acide  J^enzoylacrylique  de 
von  Pechmann  (')  par  le  fait  qu'il  cristallise  avec  1™°'  d'eau  (hydraté, 
il  est  blanc;  anhydre,  jaune),  que  son  point  de  fusion  est  65"  à  l'état 
hydraté,  g5°  à  l'état  anhydre  (von  Pechmann  indique  64°  et  96"),  qu'il 
se  décompose  sous  l'influence  d'une  solution  de  soude  à  l'ébuUition  en  acé- 
tophénone  et  acide  glyoxylique.  Enfin,  j'ai  préparé  l'acide  benzoylacry- 
lique  par  un  autre  procédé,  et  j'ai  constaté  que  le  mélange  des  acides  des 
deux  sources  n'entraînait  aucune  variation  du  point  de  fusion  (^). 

D'autres  propriétés  non  signalées  jusqu'ici  viennent  encore  à  l'appui  de 
la  formule  proposée. 

L'oxydation  par  le  permanganate  de  potassium  alcalin  donne  de  l'acide 
benzoïque  et  de  l'acide  oxalique;  la  réduction  par  l'amalgame  de  sodium 
fournit  l'acide  phényl-y-oxybutyrique 

C« H'—  Cil  OH  -  CH--  CH^-  CO=H. 

L'acide  bromhydrique  et  l'acide  chlorhydrique  donnent  des  composés 
d'addition  fondant  à  1 19"  et  1 14",  et  le  premier,  réduit  par  le  zinc  et  l'acide 
acétique,  donne  l'acide  benzoylpropionique 

C'ti'—  CO  —  CH^—  ctn—  CO-^H. 

L'acide  benzoylacrylique  produit  encore  un  certain  nombre  de  composés 
intéressants  avec  l'acide  cyanhydrique  (p.  f  :  hydraté  70°,  anhydre  io3°), 
avec  l'aniline  (p.  f.  :  is'y"),  avec  la  pipéridine,  etc.;  j'y  reviendrai  plus 
tard. 

IL  La  réaction  cjui  donne  naissance  à  l'acide  benzoylacrylique  peut 
s'écrire,  en  ne  considérant  que  le  produit  final. 

C'°H'»0''+  2O  =  IPO  +  C'«H»03. 

(')  Beric/tle  d.  d.  chem.  Gesell.,  t.  XV,  1882,  p.  885. 

(-)  Je  dois  signaler,  cependant,  que  j'ai  trouvé  pour  le  bromure  de  l'acide  le  point 
de  fusion  1/49°,  tandis  que  von  Pechmann  indique  iSS".  J'attribue  cette  différence  à 
une  purification  insuffisante  du  bromure  de  von  Pechmann. 


1/42  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

On  voit  qu'ici  la  réaction  est  différente  de  celle  que  j'ai  observée  avec 
Tanélhol  (')  où  l'action  de  l'acide  lijpoiodeux  avait  pour  résultat  final 
uniquement  l'addition  de  i"'  d'oxygène  à  l'anéthol.  Il  est  naturel  de 
penser  qu'ici  2°'"'  d'acide  hypoiodeux  doivent  entrer  en  jeu  successivement 
pour  produire  ce  i^ésultat,  et  en  effet  la  quantité  d'iode  employée,  légère- 
ment supérieure  à  4"S  s'accorde  avec  cette  hypothèse.  Mais  le  mécanisme 
des  transformations  reste  pour  le  moment  assez  obscur.  Il  faudrait  pouvoii- 
saisir  les  produits  interiiiédiaires;  or,  je  n'en  connais  avec  sûreté  aucun,  car 
il  n'est  même  pas  certain  que  l'acide  C"H^  —  CHOH  —  CHI  — CIP  — CO^H, 
correspondant  à  la  lactone  iodée  qui  se  forme  avec  le  sel  de  sodium  sans 
excès  de  carbonate  alcalin,  soit  le  point  de  départ  de  ces  transformations. 
III.  En  appliquant  la  même  réaction  à  l'acide /^.-méthoxyphénylisocroto- 
nique  CH^O  -  CH^  -  CH  =  CH  — CH--  CO-H  j'ai  obtenu  un  acide 
anhydre  jaune,  fondant  vers  iSi"  et  qui  doit  être  par  analogie  l'acide />.-mé- 
thoxybenzoylacrylique  ;  n'en  ayant  préparé  qu'une  très  petite  quantité,  je 
n'ai  pu  jusqu'ici  vérifier  cette  formule. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Sw  quelques  sels  tniiiéraux  qui  peuvent  jouer  le  rôle 
de peroxydases.  Note  de  M.  J.  Wolff,  présentée  par  M.  Roux. 

J'ai  constaté  que  certains  sels  minéraux,  à  l'état  de  traces,  peuvent  pro- 
duire des  actions  très  voisines  de  celles  qu'on  observe  avec  les  peroxydases. 
L'exemple  le  plus  remarquable  est  fourni  par  le  sulfate  ferreux,  lorsqu'on 
ajoute  à  sa  solution  très  diluée  de  la  teinture  de  gaïac,  partiellement  per- 
oxydée  par  vieillissement. 

On  observe  une  coloration  bleue  1res  intense  avec  des  solutions  de  sel  à  ioo'"8  par 
litre;  mais  la  coloration  est  encore  sensible  avec  une  dilution  à  ,  „ „ 0  0 0 0  "^I"'  repré- 
sente la  limite  de  sensibilité  de  la  réaction  des  sels  ferreux  avec  le  ferricvanure. 
Si  l'on  emploie  de  la  teinture  de  gaïac  fraiclie,  on  n'obtient  aucune  coloration,  à  moins 
d'ajouter  une  trace  d'eau  oxygénée,  et,  dans  ce  cas,  la  réaction  est  encore  intense 
dans  une  dilution  de  sulfate  ferreux  inférieure  à  j-jy^iTs-j. 

Cette  réaction  ressemble  donc  beaucoup  à  celle  qu'on  obtient  si  l'on 
emploie  un  extrait  végétal  renfermant  une  peroxydase,  tel  que  la  macéra- 
tion de  mail,  d'orge,  de  son,  de  froment,  etc.  Elle  prend  \m  intérêt  parli- 

(')  Ann.  de  Chim.  et  de  l'hys.,  7''  série,  t.  XXV,  1902,  p.  483  à  57.). 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  l43 

culier  du  fail  que  les  sels  de  fer,  comme  les  peroxydases,  sont  très  répandus 
chez  les  êtres  vivants. 

Pour  faire  disparaître  celte  propriété  du  sulfate  ferreux,  il  suffit  de  chauffer  sa  solu- 
tion diluée  avec  une  trace  d'eau  oxygénée,  c'est-à-dire  de  le  transformer  en  sulfate 
ferrique,  facilement  décomposabie  à  rébuliilion;  ce  sel,  qui  colore  la  teinture  fraîche 
de  gaïac  en  bleu,  n'agit  ni  sur  le  gaïac  frais,  ni  sur  le  gaïac  vieilli,  lorsqu'il  a  été 
soumis  à  l'ébullilion. 

Des  doses  très  faibles  d'acides  minéraux  suffisent  pour  empêcher  la  réaction  produite 
par  le  sulfate  ferreux,  comme  celle  des  peroxydases;  la  dose  active  d'acide  est  du 
même  ortire  de  grandeur  que  celle  du  sulfate  ferreux. 

J'ai  eu  l'occasion  d'observer  un  certain  nombre  de  phénomènes  dont  le 
mécanisme  se  rapproche  beaucoup  de  l'action  du  sulfate  ferreux  sur  la 
teinture  de  ga'iac  peroxydée.  Ainsi,  de  faibles  doses  de  sulfate  ferreux  et 
d'autres  sels,  tels  que  les  sulfates  ferrique  et  cuivrique,  sont  capables,  en 
présence  de  traces  d'eau  oxygénée,  d'oxyder  les  matières  colorantes.  Parmi 
les  dérivés  de  la  houille,  j'ai  essayé  en  solution  diluée  le  métliylorange,  le 
bleu  de  méthylène,  la  fuchsine,  qui  sont  décolorés  à  la  teinpérature  ordi- 
naire par  le  sulfate  feri^eux,  à  5o°  par  le  sulfate  ferrique,  à  l'ébullition  par 
le  sulfate  cuivrique.  Le  sulfate  manganeux  n'a  pas  d'action  sensible.  Le  sul- 
fate ferreux  agit  à  la  dose  de  i"'**  à  2™*-'  de  sel  anhydre  dans  10™''  et  les 
autres  sels  ont  été  employés  à  des  doses  équi moléculaires. 

Ces  phénomènes,  qui  se  passent  sans  dégagement  d'oxygène  moléculaire, 
ne  peuvent  être  mis  sur  le  compte  d'une  action  catalytique,  car  on  ne  les 
observe  pas  avec  la  mousse  de  platine  et  l'eau  oxygénée  agissant  sur  ces 
mêmes  matières  colorantes. 

Les  mêmes  sels,  à  l'état  de  traces,  peuvent  exercer  une  action  oxydante 
et  liquéfiante  rapide  sur  l'empois  d'amidon,  en  présence  de  très  faibles 
doses  d'eau  oxygénée,  qui,  seules,  n'agissent  qu'au  bout  d'un  teiïips  très 
long.  L'activité  spécifique  de  ces  sels  sur  l'empois  est  autre  que  vis-à-vis 
des  matières  colorantes,  le  sulfate  cuivrique  se  plaçant  au  premier  rang. 

Par  exemple,  pour  liquéfier  en  2.5  minutes,  à  70°,  dans  les  conditions  de  réaction 
optima,  So'''"'  d'empois  d'amidon  à  5  pour  100,  il  suffit  de  l'additionner  de  3™8  de  sul- 
fate ferreux  et  d'une  quantité  d'eau  oxygénée  contenant  3™s,8  d'oxygène  actif.  A  dose 
équimoléculaire,  le  sulfate  cuivrique  a  une  activité  double  de  celle  du  sulfate  ferreux. 

Le  noir  de  platine  et  l'eau  oxygénée  n'ont  pas  plus  d'eflet  sur  l'empois  d'amidon 
que  sur  les  matières  colorantes. 

Comme   dans  le    cas   de   la  saccharillcation  par  l'amylase,  étudié  par 


l44  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

M.  Fernbach  et  de  la  liquéfa.clion  diastasique  de  l'empois,  que  j'ai  étudiée 
avec  lui,  c'c^sl  le  voisinaffc  de  la  neutralité  à  l'orangé  qui  représente  la  réac- 
tion optima  pour  cette  liquéfaction  par  les  sels  de  fer. 


ZOOLOGIE.  —  Sur  un  type  nouveau  cl' Annélide  polychéle. 
Note  de  M.  Ch.  Gravier,  présentée  par  M.  Edmond  Perrier. 

Au  cours  de  sa  Mission  scientifujuc  à  Madagascar  en  igoS,  M.  F.  (leay 
a  recueilli,  dans  les  récifs  de  Sarodrano  (province  de  Tuléar),  un  type  nou- 
veau d' Annélide  polychète  tubicole,  de  caractères  primitifs,  qui  doit  être 
rangé  dans  la  famille  des  Sabellariens  Saint-Joseph  {Hermelliens  Quatre- 
fages).  L'extrémité  antérieure  du  corps  présente  deux  lobes  latéraux  épais 
creusés  en  avant  d'une  gouttière  marginale  peu  profonde  et  séparés  l'un  de 
l'autre  par  deux  échancrures  dont  les  bords  sont  symétriques  par  rapport 
au  plan  médian;  celle  de  la  face  ventrale  est  beaucoup  plus  grande  que 
celle  de  la  face  opposée.  Au  fond  de  l'incision  dorsale  il  existe  une  simple 
languette  couverte  de  bandes  transversales  de  pigment;  c'est  la  partie  libre 
du  prostoniium  ou  lobe  céphabque  fusionnée  en  arrière  avec  les  parties  laté- 
rales. De  part  et  d'autre  de  ce  dernier  se  montrent  deux  puissants  crochets 
limbes  asymétriques;  extérieurement  à  ceux-ci  et  sensililement  sur  le  même 
plan,  on  voit  par  transparence  deux  grosses  soies  ou  palées  à  appendices 
latéraux  disposés  suivant  le  mode  penné;  au-dessous  des  précédents,  de 
chaque  côté,  est  une  rangée  de  cinq  palées  aciculaires  incurvées  vers  la  face 
ventrale  et  dont  on  n'aperçoit  que  les  pointes.  En  arrière,  ou  discerne,  à 
travers  la  paroi  du  corps,  les  extrémités  de  deux  autres  crochets  se  regar- 
dant par  leurs  pointes  recourbées  l'une  vers  l'autre  :  ce  sont  des  crochets  de 
remplacement. 


Sur  la  face  ventrale,  le  i)rostomium  porte  en  avant  un  court  tentacule  impair.  On 
remarque  sur  les  bords  de  l'échancrure  de  petites  languettes  très  espacées,  grêles,  aux- 
quelles correspondent  autant  de  bourrelets  transversaux  sur  la  face  interne  des  lobes. 
Ceux-ci,  après  s'être  mis  au  contact  sur  la  ligne  médiane,  s'écartent  à  nouveau  l'un  de 
l'autre  pour  circonscrire  l'orifice  buccal.  Le  premier  faisceau  ventral  est  situé  au  niveau 
où  les  lobes,  après  s'être  allVontés,  se  séparent  de  nouveau  pour  former  le  bourrelet 
encadrant  la  bouche.  Un  peu  en  arrière  du  sillon  qui  délimite  dorsalement  les  lobes 
antérieurs,  est  un  bouquet  très  ténu  de  soies  extrêmement  fines;  ce  premier  faisceau 
dorsal  correspond  au  second  sétigère  ventral  et  non  au  premier  qui,  en  apparence  au 
moins,  n'a  pas  son  équivalent  sur  la  face  dorsale.  Les  soies  de  ces    trois  premières 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  1^5 

paires  de  faisceaux  sonl  très  délicates;  elles  portent  latéralement  de  longues  et  fines 
barbules. 

En  arrière  du  premier  faisceau  dorsal  il  y  a  trois  autres  faisceaux  composés  chacun 
d'un  mamelon  sétigère  bien  développé  surmonté  d'une  branchie  cirriforme  étroite  et 
relativement  courte.  Le  faisceau  sétigère  est  compact  et  constitué  par  des  soies  de  denx 
sortes  :  les  plus  grandes  sont  élargies  en  spatule  à  leur  extrémité;  le  bord  libre  de  cette 
partie  dilatée  est  un  peu  déchiqneté  de  part  et  d'autre  de  la  pointe  terminale  médiane; 
les  autres  sont  plus  étroites,  un  peu  incurvées  dans  leur  région  dislale  qui  est  garnie 
d'appendices  courts  et  durs  offrant  une  disposition  pennée.  Les  faisceaux  ventraux 
correspondant  aux  précédents  sont  composés  de  soies  des  mêmes  types  que  les  dorsales, 
mais  de  taille  réduite. 

Ces  cinq  premiers  segments  forment  la  première  partie  du  corps  ou  thorax;  l;i 
seconde  ou  abdomen,  qui  compte  vingt-trois  sétigères,  est  assez  profondément  excavée 
sur  la  face  ventrale.  Chacnn  des  parapodes  abdominaux  comprend  une  branchie  cirri- 
forme. une  pinnule  et  un  faisceau  ventral.  Les  branchies,  un  peu  plus  grandes  que 
celles  du  thorax,  conservent  cependant  des  dimensions  médiocres.  Les  pinnules,  qui 
deviennent  très  saillantes  dans  la  partie  postérieure  de  l'abdomen,  portent  sur  leur 
bord  libre  des  plaques  onciales  étroites  dont  le  prolil  denté,  légèrement  convexe,  pos- 
sède sept  dents  recourbées  se  recouvrant  partiellement  l'une  l'autre.  Les  faisceaux  ven- 
traux ne  se  composent  chacun  que  de  quelques  soies  arquées  terminées  en  une  longue 
pointe  acérée  et  garnies  latéralement  de  sortes  d'écaillés  qui  ne  s'insèrent  pas  exacte- 
uienl  au  même  niveau  des  deux  côtés. 

La  partie  postérieure  ou  région  caudale,  coudée  sur  la  précédente,  n'ofl're  ni  appen- 
dice, ni  indice  de  segmentation;  l'extrémité  dislale  où  débouche  l'anus  est  divisée  en 
lobes  séparés  les  uns  des  autres  par  de  légers  sillons. 

Bien  que  l'Aniiélide  décril  ci-dessus  soil  dépourvu  de  la  couronne  oper- 
culaire  si  caractéristique  des  Sabellariens,  il  se  place  néanmoins  dans  cette 
famille.  La  grande  palée  barbelée  et  les  deux  crochets  saillants  corres- 
pondent à  la  rangée  externe  de  palées  de  l'opercule  des  Sabellariens  nor- 
maux, qui  se  trouve  réduite  ici  à  sa  plus  simple  expression;  les  autres  jjalécs 
représentent  la  rangée  interne,  d'ordinaire  beaucoup  plus  développée.  Il  y  a 
par  conséquent  ici  l'indication  d'une  double  langée  de  palées  dont  l'externe 
possède  des  crochets.  C'est  donc  du  genre  Pallasia  Quatrcfages  cjue  le  Poly- 
chète  en  question  s'éloigne  le  moins. 

Ce  Sabellarien,  qui  diffère  beaucoup  plus  des  autres  genres  de  la  même 
famille  que  ceux-ci  ne  diffèrent  entre  eux,  doit  être  considéré  comme  le 
type  d'un  nouveau  genre  pour  lequel  je  propose,  en  raison  de  ce  que  l'oper- 
cule rudimenlaire  est  caché  par  les  lobes  (|ui  le  portent,  le  nom  de  Cryplo- 
pomatus  (du  xpîJuTW,  cacher,  ■nùy.y.,  a-oç,  opercule).  Le  mode  d'existence 
de  ce  Sabellarien  de  Madagascar  est  semblable  à  celui  des  autres  types  de 
la  même  famille;  aucun  indice  ne  permet  de  supposer  qu'il  a  subi  ime  rc- 

C.  R.,  190S,  1"  Semestre.  (T.   CXLVI,  N»  3.)  ^9 


l46  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

gression.  Il  offre  un  intérêt  spécial,  parce  qu'avec  ses  caractères  primitifs 
il  vient  jeter  quelque  lumière  sur  l'évolution  et  sur  la  morphologie  si  singu- 
lière et  si  controversée  de  la  partie  antérieure  paléigère  des  types  de  la 
même  famille. 


MÉDECINE.  —  Oculo-reaction  ei  non-accoutumance  à  la  tuberculine. 
Note  de  M.  H.  Vallée,  présentée  par  M.  Roux. 

Depuis  le  jour  oii  j'ai  montré  que  la  réaction  de  Wollf-Eisner  est  appli- 
cable au  diagnostic  de  la  tuberculose  bovine,  divers  travaux  ont  été  publiés, 
qui  établissent  le  réel  intérêt  pratique  de  cette  méthode. 

Et  déjà  nous  avons  acquis  la  certitude  qu'en  ce  qui  concerne  le  diagnostic 
de  la  tuberculose  bovine,  le  procédé  de  l'oculo-réaction  ne  possède 
point  la  valeur  si  complète  de  la  méthode  de  tuberculinisation  par  voie 
sous-cutanée.  Irr  et  Claude,  Morel,  ont  en  effet  établi  que  certains  animaux 
(jui  réagissent  à  l'injection  hypodermique  de  tuberculine  ne  donnent  pas 
d'oculo-réaction. 

Le  parallélisme  entre  les  résultats  des  deux  systèmes  d'utilisation  de  la 
tubercuhne  n'est  d'ailleurs  point  absolu.  Si,  le  plus  souvent,  les  sujets  qui 
réagissent  violemment  à  la  tuberculine  administrée  par  voie  hypodermique 
fournissent  de  vives  oculo-réactions,  celles-ci  peuvent  faire  défaut  chez 
des  animaux  dans  les  mêmes  conditions;  ni  les  doses  fortes,  ni  le  procédé 
indiqué  plus  loin  ne  suffisent  à  surmonter  cette  indifférence  à  l'oculo- 
réaction.  Enfin,  on  voit  des  animaux  de  diverses  espèces,  qui  ont  fait  l'ofjjet 
de  tentatives  d'immunisation  contre  hi  tuljerculose,  ne  point  réagir  à  la 
tuberculine  par  voie  sous-cutanée  tandis  (ju'ils  donnent  de  belles  oculo- 
réactions. 

Bref,  les  choses  se  passent  comme  si  les  causes  intimes  qui  permettent 
l'oculo-réaction  n'étaient  point  identiques  à  celles  qui  déterminent  la 
réaction  thermique  dans  le  cas  d'injection  sous-cutanée  de  tuberculine.  J'ai 
d'ailleurs  indiqué,  fait  confirmé  depuis  par  divers  observateurs,  que 
l'oculo-réaction  ne  fournit  pas  de  réaction  thermique. 

Il  m'a  paru  intéressant  de  considérer  l'oculo-réaction  dans  ses  rapports 
avec  l'inoculation  sous-cutanée  de  tuberculine.  A  ce  point  de  vue  les  faits 
suivants  concernant  la  tuberculose  bovine  sont  établis  :  il  n'y  a  point  impos- 
sibilité à  associer  la  recherche  de  la  réaction  oculaire  et  l'utilisation  de  la 
tuberculine  par  injection  hypodermique  (Vallée);  l'inoculation  hypoder- 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  I47 

inique  de  la  tuberculine,   dans  les  jours   qui  suivent   la  recherclie  d'une 
oculo-réaction,  provoque  la  reviviscence  de  celle-ci  (Guérin,  Morel). 

.l'ai  recherché  tout  d'abord  s'il  se  fait  chez  un  même  animal  de  Taccoutu- 
inance,  ou  au  contraire  une  sensibilisation,  au  cours  des  oculo-réactions 
successives  dont  il  est  l'objet. 

Disposant  de  liiiit  Bovidés  afl'eclés  de  tuberculose,  qui  n'avaient  jamais  subi  aucune 
tentative  d'oculo-réaction  ou  de  tuberculinisallon  par  voie  sous-culanée,  j'ai  pro- 
cédé sur  eux  à  quatre  oculo-réactions  en  série  dans  l'espace  de  19  jours.  Chez  tous 
ces  animaux  la  réaction  a  été  recherchée  par  instillation  d'une  goutte  de  tuberculine 
brute  dans  un  même  œil  pour  les  trois  premières  opérations  :  chez  tous  et  dans  toutes 
les  recherches,  la  réaction  a  été  positive  et  progiessive  en  intensité.  La  dernière  instil- 
lation ellectuée,  qui  représentait  ~  de  goutte  de  luberculine  brute,  a  fourni  une  réac- 
tion d'intensité  au  moins  égale  à  la  précédente  el  d'une  netteté  infiniment  supérieure 
à  celle  qu'on  obtient  d'emblée  par  l'instillation  de  cette  dose  chez  un  sujet  neuf. 

11  se  fait  donc,  au  cours  de  ces  instillations  successives,  une  véritable  sensibilisation 
de  l'œil  sollicité.  A  la  fin  de  la  série  des  épreu\es  l'œil  non  réactionné  a  conservé  la 
sensibilité  première  à  l'oculo-réaction. 

La  sensibilisation  de  l'œil  ne  s'effectue  nullement  chez  des  sujets  indemnes  de  tuber- 
culose, car  j'ai  pu  soumettre  six  veaux  très  jeunes  et  autant  de  lapins  à  des  instillations 
en  série  d'une  grosse  goutte  de  tuberculine  brute  sans  jamais  relever  chez  ces  animaux 
la  plus  légère  réaction  oculaire. 

La  sensibilisation  par  le  procédé  sus-indiqué  reste,  semble-t-il,  impuis- 
sante à  provoquer  l'apparilion  de  la  réaction  chez  des  sujets  tuberculeux 
qui  ne  fournissent  pas  d'emblée  l'oculo-réaction  alors  qti'ils  réagissent 
à  la  tuberculine  injectée  sous  la  peau.  Je  possède  ainsi  deux  Bovidés  qui 
réagissent  vivement  à  la  tuberculine  et  ne  m'ont  jamais  donné  d'ophtalmo- 
diagnostic  positif. 

TJne  longue  expérience  nous  a  montré  que  chez  les  Bovidés  tuberculeux 
les  injections  sous-cutanées  de  tuberculine,  pratiquées  dans  un  but  do  dia- 
gnostic, ne  donnent,  lorsqu'on  les  effectue  selon  la  même  technique,  de 
résultats  positifs  chez  un  même  animal  qu'autant  qu'un  bon  mois  sépare 
deux  injections  successives.  .l'ai  indiqué  qu'en  effectuant  les  tuberculinisa- 
tions  secondes  à  dose  double  et  qu'en  relevant  les  températures  dès  l'injec- 
tion on  peut  cependant  répéter,  à  quelques  jours  d'intervalle  et  avec  un 
plein  succès,  les  épreuves  de  tuberculine.  Le  procédé  a  l'intérêt  de  per- 
mettre de  déjouer  la  fraude  qui  consiste  à  présenter  à  la  vente,  ou  aux 
postes  sanitaires  à  la  frontière,  des  Bovidés  tuberculeux  tout  récemment 
tuberculinisés  dans  le  but  d'enrayer  la  constatation  de  la  maladie  lors  d'une 


l48  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

nouvelle  tuherculinisation  effectuée  pour  le  compte  de  l'acheteur,  ou  par  le 
vétérinaire  inspecteur. 

L'ophtalnio-diaiinostic  s'offre  à  nous  comme  un  moyen  nouveau  de  démas- 
quer ces  fraudes. 

La  réaction  oculaire  est,  en  effet,  toujours  obtenue  chez  les  animaux  qui 
se  montrent  aptes  à  fournir  roculo-réaclion,  malgré  les  injections  hypoder- 
miques préalables  de  tuberculine. 

A  48  heures  d'intervalle,  j'ai  obtenu  chez  dix  Bovidés,  tous  tuberculeux, 
des  réactions  typiques  à  la  tuberculine  inoculée  sous  la  peau,  puis  des 
oculo-réactions  parfaites. 

Mieux  encore  que  le  procédé  de  l'inoculation  d'une  dose  double  de  tuber- 
culine suivi  du  relevé  hâtif  des  températures,  l'oculo-réaction  paraît 
apte  à  déjouer  la  fraude  dans  lès  ventes  ou  les  importations  d'animaux 
tuberculeux  et  il  importe  d'étudier,  dès  aujourd'hui,  largement  la  valeur  de 
la  nouvelle  méthode  à  ce  point  de  vue  spécial,  l'ophtalmo-diagnostic  étant 
utilisé  seul  ou  de  concert  avec  l'injection  hypodermique  de  tuberculine. 


BACTÉRIOLOGIE.  —  Sur  une piroplasmose  hacilUforme  observée  sw  les  bovms 
des  environs  d'Alger.  Note  de  MM.  H.  Sodi.ié  et  G.  Roig,  présentée  par 
M.  Laver  an. 

En  étudiant  les  maladies  des  bovins  des  environs  d'Alger,  nous  avons 
trouvé  une  piroplasmose  se  rapprochant  de  celle  que  plusieurs  auteurs  ont 
récemment  décrite  et  que  M.  Laveran  a  désignée  sous  le  nom  de  piroplas- 
mose hac.illiforme . 

Nous  aurons  en  vue,  dans  cette  Note,  l'étude  du  parasite. 

Le  nombre  d'hématies  parasitées  est  des  plus  variables  ;  chez  certains 
sujets,  on  rencontre  un  globule  parasité  sur  quatre  ou  cinq,  tandis  que  chez 
d'autres  il  est  nécessaire  de  prolonger  longuement  l'examen  avant  de  décou- 
vrir unpiroplasme.  L'abondance  des  parasites  n'est  pas  toujours  en  rapport 
avec  la  gravité  de  l'affection;  il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  des  cas  se  ter- 
minant par  la  mort  avec  une  très  faible  proportion  d'hématies  parasitées. 
Lorsque  la  maladie  passe  à  l'état  chronique,  les  piroplasmes  persistent  dans 
le  sang  circulant;  nous  avons  constaté  leur  présence  pendant  plus  de  sept 
mois  chez  une  vache  encore  en  cours  d'observation.  Les  hématies  parasitées 
ne  sont  pas  hypertrophiées;  leur  protoplasme  se  colore  exactement  comme 
celui  des  hématies  voisines.   Certains  sujets  présentent  des  granulations 


SÉA^'CE    DU    20   JANVIER    I()o8.  149 

basophiles  sphcriques,  volumineuses,  au  nombre  de  10  à  i5  par  globule 
rouge;  en  général,  les  globules  montrant  ces  granulations  ne  sont  pas  para- 
silés.  Les  leucocytes  ne  contiennent  pas  de  pigment  niélanique. 

Il  n'existe  d'ordinaire  qu'un  parasite  par  globule  rouge.  Cependant, 
certains  en  renferment  deux,  trois  et  même  quatre;  nous  n'avons  jamais 
observé  un  chiffre  supérieur.  Chez  un  bœuf  kabyle,  riche  en  parasites,  nous 
avons  compté  sur  1 00  globules  rouges  envahis  : 

1  seul  piroplasme  par  globule 66  fois 

2  piroplasmes  »  3 1      » 

3  »  »  3     » 

4  »  »         lu 

Au  point  de  vue  de  leur  structure,  les  parasites  présentent  une  partie 
chromatique  prenant  une  teinte  rouge  violet,  une  partie  protoplasmique  se 
colorant  en  bleu,  et  une  vacuole  tantôt  volumineuse  occupant  une  position 
intermédiaire,  entre  la  chromatine  et  le  protoplasme,  tantôt  de  dimensions 
restreintes,  complètement  entourée  par  la  chromatine,  absente  dans  cer- 
tains cas. 

Les  parasites  sont  polymorphes.  Nous  pouvons  ramener  les  modalités 
qu'ils  revêtent  à  trois  types  :  piriforme,  bacilliforme,  annulaire. 

Le  type  piriforme  ressemble  au  Piroplasma  bigeininum;  il  s'en  différencie  par  sa 
taille  beaucoup  plus  petite  ainsi  que  par  la  présence  presque  constante  d'un  seul  indi- 
vidu par  globule.  Les  plus  gros  spécimens  ont  de  2V-  à  3!^  de  long,  soit  un  peu  moins 
du  rayon  du  globule-hôte;  leur  plus  grande  largeur  ne  dépasse  pas  iV-,^. 

La  chromatine  occupe  généralement  la  grosse  extrémité;  elle  prend  la  forme  d'un 
fer  à  cheval  dont  la  concavité  sert  à  loger  la  lacune;  quelquefois  elle  occupe  l'extré- 
mité pointue.  Le  protoplasme  prend  difficilement  une  coloration  bleu  pale.  Entre  la 
chromatine  et  le  protoplasme,  la  lacune  incolore  est  rarement  absente.  On  rencontre 
aussi  des  formes  ressemblant  à  un  clou  dont  la  tête  sphérique  constituée  par  de  la 
chromatine  se  colore  fortement  en  rouge  violet  tandis  que  la  pointe  beaucoup  ])lus 
longue,  tantôt  rectiligne  et  cylindrique,  tantôt  llexueuse  et  effilée,  composée  de  proto- 
plasme, prend  une  belle  coloration  bleue.  11  arrive  que  la  tète  ne  se  colore  pas  uni- 
formément en  rouge  violet.  La  chromatine  est  réduite  à  un  mince  filet  en  forme  d'an- 
neau entourant  une  vacuole  claire,  tandis  que  le  protoplasme  se  prolonge  sous  forme 
de  bâtonnet.  Les  dimensions  de  ces  éléments  en  clou  ou  en  épingle  sont  des  plus 
variables;  les  plus  gros  spécimens  atteignent  3!^  de  long;  certains  de  ces  parasites  res- 
semblent au  bacille  tétanique  sporulé. 

Le  type  bacilliforme  a  l'aspect  d'un  mince  bâtonnet  de  dimensions  variables.  Tantôt 
le  diamètre  est  uniforme  d'un  bout  à  l'autre  ;  tantôt  on  trouve  une  extrémité  légèrement 
renflée,  l'autre  extrémité  effilée.  La  longueur  dépasse  celle  du  type  en  poire  et  peut 
atteindre  4'^'  à  St'-;  la  largeur  est  inférieure  et  voisine  de  i!'-.  La  chromatine  occupe 


l5o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

environ  la  moitié  de  la  longueur,  l'autre  moitié  étant  occupée  par  le  protoplasme. 
Généralement  la  coloralion  de  la  cliromatine  est  uniforme;  on  observe  pourtant  parfois 
une  lacune  allongée,  incolore,  bordée  par  un  mince  filet  clironiatique.  Chez  quelques 
individus  la  cliromatine  s'est  condensée  à  l'extrémité;  le  protoplasme  s'incurve  et  le 
parasite  premi  l'aspect  d'une  mince  virgule.  Généralement,  le  parasite  est  droit;  il 
n'est  pas  rare  de  trouver  des  individus  coudés,  l'une  des  branches  étant  colorée  en 
rose  violet,  l'autre  branche  en  bleu. 

Le  type  annulaire  est  circulaire  ou  cunéiforme.  Celle  dernière  disposition  peut 
s'accentuer  et  passer  par  des  transitions  insensibles  à  la  forme  en  poire.  Les  dimen- 
sions sont  des  plus  variables.  Les  plus  gros  échantillons  ont  un  diamètre  égal  à  la  plus 
grande  largeur  des  types  piriformes;  chez  les  plus  petits  il  est  inférieur  à  il^;  dans  ce 
dernier  cas  l'aspect  est  celui  d'un  microcoque  constitué  par  une  boule  de  chromatine 
accompagnée  d'une  mince  zone  de  protoplasme  souvent  très  difficile  à  apercevoir. 
La  disposition  la  plus  commune  prise  par  la  chromatine  est  celle  d'un  gros  croissant  à 
extrémités  mousses.  Le  protoplasme  continue  l'arc  chromatique  pour  circonscrire 
d'une  façon  complète  ou  incomplète  une  lacune  spliérique  centrale. 

Nous  avons  observé  quelque  rares  parasiles  à  différents  stades  de  division 
longitudinale. 


A  4  heures  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 
La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie. 


A.  L. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçis  dans  la  séance  du  6  janvier   1908. 

Collège  de  France.  Marcelin  Berlhelol,  1827-1907,  par  E.  Levasseur,  Administrateur 
du  Collège  de  France.  (Extrait  de  V Annuaire  du  Collège  de  France.)  Paris,  Ernest 
Leroux,  1907  ;  1  fasc.  in-S".  (Présenté  par  M.  Darboux.  Hommage  de  l'auteur.  ) 

Cahiers  du  Service  géographique  de  l'Armée,  n'>27.  Topographie  d'exploration, 
parle  général  Berthaut.  Paris,  Imprimerie  du  Service  géographique  de  l'Armée,  1907; 
I  fasc.  in-8°. 

Elude  sur  le  climat  el  sur  les  habitants  du  midi  de  l'Europe  et  du  nord  de 
l'Afrique,  I,  par  Jules  Maistre.  Clermont-rilérault,  1901;  i  fasc.  in-S'^. 


SÉANCE  DU  20  JANVIER  1908.  l5r 

Le  climat  du  bassin  occidental  de  la  Méditerranée  et  la,vie  moderne  à  la  ville  et 
à  la  campagne,  par  Jules  Maisïre.  Clerraont-rilérault,  190?;  i  fasc.  in-8°. 

Mœurs  et  coutumes  kabyles  [par  Jules  Maisthi;].  Montpellier,  igoS;  i  fasc.  in- 12. 

UEurnpc  et  le  Sahara,  par  Jules  Maistre.  Moulpeliier,  1907;  1  fasc.  in-12. 

Rapport  sur  les  travaux  du  Conseil  départemental  d'' Hygiène  et  de  Salubrité  de 
la  Loire-Inférieure  pendant  l'année  1906.  Nantes,  1907;  i  vol.  in-8°. 

Eclipse  total  de  Sol  del  3o  de  agosto  de  igoS.  Observaciones  por  la  Section  astro- 
nomica  del  Obscrvatorio  de  Carluja  {Granada),  dirigido  por  Padres  de  la  Conipania 
de  Jésus.  Grenade,  1906;  i  vol.  in-8°. 

Le  nuove  vedute  suW  intima  slruttura  délia  niateria,  per  âugusto  Righi.  Bologne, 
1907;  I  fasc.  in-8°. 

Sludien  iiber  Fornialdehyd.  II.  Mitteiliing.  Die  festen  Polymeren  des  Formal- 
dehyds,  von  Friedrich  Auerbach  und  Hermann  Barschall.  Berlin,  Julius  Springer,  J907; 
I  fasc.  in-4".  (Hommage  des  aiiteuis.) 

Die  Lôsung  der  Geschlechtsràtsel  im  Bienenstaat,  von  Ferd.  Dieckel.  Darmstadt, 
s.  d.;  1  fasc.  in-8°. 

Procédé  de  momification  intégrale  des  cadavres,  par  Giovanni  Ghiarella.  Rome, 
1907  ;  I  fasc.  in-S°. 

Frammento  epislolare  di  Giacinto  Cestoni  sull'  animalità  del  Corallo,  pub.  per 
G.-B.  DE  ToNi.  Padoue,  1907;  i  fasc.  in-S". 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du   i3  janvier   igo8. 

Comité  international  des  Poids  et  Mesures.  Procès-verbaux  des  séances;  1"  série, 
l.  IV,  Session  de  1907.  Paris,  Gautliier-Viilars,  1907;  i  vol.  iii-S".  (Présenté  par 
M.  Mascart.) 

Atlas  météorologique  pour  l'année  1906,  d'après  vingt-deux  stations  françaises, 
par  G.  Eiffel.  Paris,  L.  Maretlieux,  1907;  i  vol. in-f".  (  Présenté  par  M.  Mascart.  Hom- 
mage de  l'auteur.) 

Statistique  générale  de  la  France.  Salaires  et  durée  du  travail,  coût  de  la  vie,  pour 
certaines  catégories  d'ouvriers  en  1906.  Paris,  Imprimerie  nationale,  1907;  i  fasc. 
in-8°.  (Offert  par  M.  le  Minisire  du  Travail  et  de  la  Prévoyance  sociale.) 

Tables  numériques  et  logarithmiques  à  l'usage  des  chimistes,  parD.-E.  Tsakalotos 
et  Eric  MiîTTLiiR.  Paris,  Gauthier-Villars,  1907;  i  fasc.  in-i2.  (Hommage  des  auteurs.) 

I^a  Radiologie,  physiciens  et  médecins,  par  Maxime  Ménard,  Paris,  1907;  i  fasc. 
in-8°. 

Archives  de  Médecine  et  de  Pharmacie  militaires,  t,  L.  Paris,  les  fils  Rozier,  1907; 
i  vol.  in-8°. 

Bulletin  de  la  Société  zoologique  de  France;  t.  XXXI.  Paris,  1906;  i  vol.  in-S". 

Mémoires  de  la  Société  zoologique  de  France,  année  1906;  t.  XIX.  Paris,  1906; 
1  vol.  in-8°- 

Mémoires  de  la  Société  d' Agriculture,  Commerce,  Sciences  et  Arts  du  département 
de  la  Marne;  2=  série,  t.  IX,  1906-1906.  Châlons-sur-Marne,  1907;  i  vol.  in-8°. 


1  52  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

The  microscopy  of  technical products,  by  T. -F.  Hanalsek,  revised  by  tlie  aullior  and 
translated  by  Andrew  L.  Winton,  with  the  collaboration  ofKATE  G.  Barber,  with  276illiis- 
Iralions,  first  edilion,  first  ihousand.  New- York,  John  Wiley  et  fils;  Londres,  Chajjinaii 
et  Hall,  1907;  I  vol.  in-8°.  (Hommage  de  l'auteur.) 

Ergebnisse  der  Arbeiten  des  kôniglicli-preussisclien  aeronaulischen  Obxervato- 
riiims  bel  Lindenberg,  im  Jahre  1906;  Bd.  11,  mit  drei  Tafeln  und  vier  Textfiguren, 
lierausgegeb.  v.  D''  Richard  âssmann.  Brunswick,  Friedrich  Vieweg  et  fils,  1907;  i  vol. 
in-.)". 

Untersiichungen  iibcr  die  almosphârischen  radioaktiven  Induktionen.  von  H. 
Gerdien,  mit  4  Tafeln.  Berlin,  \\'eidmann,  1907  ;  i  fasc.  in-4°. 

Ergebnisse  der  Oslafrikanischeii  Pendel-Expedition  der  kônigl.  Geselhchaft  der 
Wissenschaflen  zu  Gôttingen  in  deu  Jahren  1899  und  1900,  ausgefulirl  \on  Hans 
Glaimng  und  Ernst  Kohlschutter,  bearbeilet  von  D'"  Ernst  Kohlschuiter  ;  Bd.  l: 
Verlaiif  und  Ausriislung  der  ExpediLion.  Hôhenniessungen;  mit  16  Tafeln  und 
8  Figuren  im  Text.  Berlin,  Weidmann,  1907;  i  vol.  \n-L\° . 

Benjamin  Franklin  and  the  first  baltoons,  by  Abbott  Lawrence  Rotch.  ^^'orceste^, 
Massachusetts,,  1907;  1  fasc,  in-8°. 

Did Benjamin  Franklin  fir  his  electrical  kite  bejorc  lie  invented  the  lighlning  rod? 
by  Abbotï  Lawrenci;  Rotch.  Worcester,  Mass.,  1907  ;  i  fasc.  in-8". 

Chemistry  of  fiesh  further  studies  on  the  application  of  folin's  creatin  and  crea- 
tinin  method  to  méats  and  méat  exlracls,  by  A.-D.  Emmet  and  11, -S.  Gri.\dli;v.  Balti- 
more, 1907;  I  fasc.  in-8°. 

Organiczna  preparatyka  chennczna,  przez  Bromslaw  Pawlewski.  Lemberg,  1908; 
I  vol.  in-8°. 


ERRATA. 


(Séance  du  2:)  décembre   1907.) 

Note  de  MM.  L.  Pelet-Julwet  et  A'.  Andersen,  Sur  rinlluence  des  acides  et 
des  bases  sur  la  fixation  de  colorants  acides  et  basiques  par  la  laine  : 

Page  1840,  dernière  ligne,  au  lieu  de  laine  séchée  à  110°,  lisez  laine  séchée  à  80°. 


N^  3. 


TAIU.E    DES    ARTICLES    (Séance  du  20  Janvier  1908.) 


MEMOIIIES  ET  COMMUIVICATIONS 

DES  MEMimES   ET  DES   CORItESPONDANTS   DE   L'ACADÉMIE. 


Pases. 


M.  G.  BiooUBDAN.  —  Sur  les  principaux 
centres  de  tremblenienls  de  Icire  du  sol 
de  la  France,  et  sur  le  réseau  des  stations 
sismiques  qu'il  conviendrait  d'établir.... 

M.  Aliikrt  Gaudry.  —  A  propos  d'une  dent 
découverte  par  MM.  Maurice  de  Roth- 
schild et  H.  Neuville 

M.   S.   Arloing.  —   Variations   morpholo- 


9!* 


giques   du    bacille    de    la    lubcrculose  de 
l'Homme   et    des    Mammifères,    obtenues 

artificiellement 

M.  R.  Zeiller  fait  hommage  à  rVcadémie 
d'un  Mémoire  de  M.  Lantenois,  intitulé  : 
«  Résultats  de  la  Mission  géologique  et 
minière  du  Yunnan  méridional  (sep- 
tembre if)o3  à  janvier  1904)  « 


Pages. 


104 


IVOMIIXATIONS. 


Commission  chargée  de  juger  les  concours 
du  Grand  prix  des  Sciences  mathématiques, 
des  prix  Francœur,  Poncolet  pour  l'année 
1908  ;  MM.  Jordan, Poincare,  Emile  Pi- 
card, Appell,  Painlevë,  Humbert,  Mau- 
rice Levy,  Darboux,  Boiissinesi/ 

Commission  chargée  de  juger  les  concours 
des  prix  Montyon,  Fourneyron  pour 
l'année  190S  :  MM.  Maurice  Lei'y,  Bous- 
sinesr/,  Deprez,  Léauté,  Sebert,  Vieille, 
Schlœsiitg,  Haton  de  ta  Goupillière, 
Poincare 

Comn)ission  chargée  de  juger  les  concours 
du  Prix  extraordinaire  de  la  Marine  et  du 
prix  Plumey  pour  l'année  1908  :  MM.  Mau- 
rice Lei.'y,  Bouquet  de  la  Grye,  Gran- 
didier,  Boussinesq,  Deprez.  Léauté,  Bas- 
sot,  Guyou,  Sebert,  Ilatt,  Bertin,  Vieille. 

Commission  chargée  de  juger  les  concours 
des  prix  Pierre  Guzman,  Lalande,  Valz, 
Damoiseau,  Janssen  pour  l'année  kjoS  : 
MM.  IVolf,  liadau,  Deslandres,  Bigour- 
dan,  Darboux.  Lippmann.  Poincare... , 

Commission  chargée  de  juger  les  concours 
des  prix  Gay,  Tchihatchef,  Binoux,  Dela- 
landc-Guériiieau  pour  l'année  1908  : 
MM.  Bouquet  de  la  Grye,  Grandidier, 


10 1 


10, 


104 


Bassot,  Guyou,  Malt.  Bertin,  Van  Tie- 
ghem,  Perrier,  de  Lapparent.  Cette 
Commission  est  égalen>ent  chargée  de 
présenter  ujie  question  de  Prix  Gay  pour 
l'année  191 1 

Commission  chargée  de  juger  les  concours 
des  prix  Hébert,  Hughes  pour  l'année 
1908  :  MM.  Mascart,  Lippmann,  Bec- 
querel, Violle,  Amagat,  Cernez.  Mau- 
rice Levy,  Poincare,  Cailletet 

(Commission  chargée  de  juger  les  concours 
des  prix  Jccker,  Cahours,  Montyon  (Ans 
insalubres),  Bertholot  pour  l'année  1908: 
MM.  Troost,  Gautier,  Ditte,  Lemoine, 
Haller,  Le  Chatelier,  Schlcesing,  Carnot, 
Maquenne i  o5 

Commission  chargée  de  juger  les  concours 
des  prix  l'ontannes,  Bordin  (Sciences 
physiques)  pour  l'année  190S  ;  .MM.  Gau- 
dry, Michel  Levy,  Lacroix,  Barrois, 
Douvillé,  Wallerant,  Perrier,  Zeiller, 
de  Lapparent io5 

Commission  ihargée  déjuger  les  concours 
des  prix  Desmazières,  Montagne,  de 
Coincy  pour  l'année  1908  :  MM.  Van  Tie- 
ghem,  Bornet,  Guignard,  Bonnier.  Pril- 
lieux,  Zeiller,  Perrier,  Chatin,  Giard.       io5 


COUUESPOrVDAIVCE. 


sir  Arciiibald  Gkikie  adresse  des  remerci- 
menls  à  l'Académie  pour  l'ailresse  pré- 
sentée à  la  Société  géologique  de  Londres, 
à  l'occasion  de  son  centenaire  et  fail  hom- 
mage à  l'Académie  d'une  «  Histoire  de  la 
Société  géologique  « 

M.  Il'  Ministre  he  l'Instruction  ruBLiQtE 
invile  l'Académie  à  désigner  un  de  sls 
Membres  pour  l'aii'c  partie  de  la  deuxième 
Section  de  la  Commission  technique  de 
la  Caisse  des  recherches   scientifiques,  en 


io5 


remplacement  de  M.  Janssen,  décédé io5 

M.  Maurice  Levy  est  désigné  par  l'Acadé- 
mie, pour  faire  partie  de  ladite  Commis- 
sion        io5 

\l.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  une 
publication  de  l'Association  internatio- 
nale des  Académies  et  divers  Ouvrages 
de  M.  Philippe  Thomas  et  de   MM.  Joa- 

chim  Barrande  et  Jaroslav  Perner o5 

\l.  L.  ScHLEsiNGER.  —  Sur  un  système  diffé- 
rentiel du  second  degré '06 


N°  3. 


SVITE  DE  LA  TABLE  DES  ARTJCLKS. 


M.  Ernest  Esclangon.  —  Sur  les  solutions 
périodiques  de  certaines  équations  fonc- 
tionnelles  

M.  H.  Karman.  —  Essais  méthodiques  d'un 
aéroplane  cellulaire 

M.  Louis  Biieguei.  —  Sur  le  rendement  des 
hélices  de  propulsion  dans  l'air 

M.  B.  SziLARi).  —  Etude  sur  le  radioplonib. 

^\.  A.  Dui'oiT..  —  Sur  un  cas  exceptionnel 
du  phénomène  de   Zeeman 

M.  .Iacqles  Muclaux.  —  Méthode  calorimé- 
trique appliquée  à  l'élude  des  réactions 
lentes 

IM.  \\'0LTEiiiicK.  —  Sur  la  synthèse  de  l'a]M- 
moniaque 

M.  J.-B.  Sendeiîens.  —  Sur  le  pouvoir  cata- 
lyseur de  la  silice  et  de  l'alumine 

MM.  G.  Lrbain  et  G.  Jantscm.  —  Sur 
quehiues  composés  du  tcrliium  et  du 
dj'sprosium 

M.  E.  lÎENoADE.  —  Sur  les  chaleurs  de  dis- 
solution des  métaux  alcalins,  et  sur  les 
chaleurs  de  formation  de  leurs  pro- 
tuxydes 

M.  Isidore  Bay.  —  iJusagc  du  sulfure  de 
carbone  dans  les  benzols 

M.  Marcel  GuERBET.  —Transformation  des 

Bulletin  DiBLiooRAruiouE 

Errata 


ii3 
1)6 


o.xyacides  a  en  aldéhydes  par  ébullition 
de  la  solution  aqueuse  de  leurs  sels  mer- 
curi(|uc>;  apjilication  à  la  préparation  de 
l'arabinosc  gauche  au  moyeu  du  gluconate 
mercurique 

M.  JaïiesLwaux.  —  Divcrscasdcproduction 
simultanée  des  dimèlhyl.iiilhraccnes  1.6 
et  u.; 

MM.  L.  BuuvEAULT  et  R.  Locquin.  —  Syn- 
thèses au  moyen  des  adipates  de  méthyle 
et  d'éthylc 

M.  J.  BoEoAULT.  —  Action  de  l'aiide  hypo- 
iodeux  naissant  (iode  et  carbonate  de  so- 
dium )  SRI'  quelques  acides  de  formule  i;é- 
nérale 

i!-cii  =  cii  -cir--ci>-ii 

(H  étant  C'IP  plus  ou  moins  substilué). 

M.  J.  \\  OLFE.  —  Sur  quelques  sels  minéraux 
qui  peuvent  jouer  le  rôle  de  peroxydascs. 

M.  Cii.  Gravier.  —  Sur  un  type  nouveau 
d'Annélide  polychète 

M.  II.  Vallée.  —  nculo-réactioii  et  non- 
accoutumance  à  la  tubcrculine 

MM.  H.  SiiuLiE  et  G.  Hoio.  —  Sur  uue  piro- 
plasmose  bacilliforiue  observée  sur  les 
bovins  des  environs  d'VIeer 


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1J2 


PARIS.     -     IMPRIM.ERIE    GAUTH  lER-VlLL  A  RS , 
Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

Le  Gérant  :  Gauthier- Villars. 


1908 

PREMIER  SEMESTRE. 

COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR  MM.   LES   SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS. 


TOME  CXLVI. 


lY  4  (27  Janvier  1908 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES  .SCIENCES. 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  REimP  AUX  COMPTES  RENDUS 


Adopté  dans  les  séances  des  23  juin  1862  et 

■  ni|->or-nr-g»a- 


24 


MAI    1873 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  V Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  \".   —  Impression  des  travaux 
de  r Académie . 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparunAssociéétrangerderAcadémie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:>.  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au- 
tant que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu- 
blique ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   —  Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré- 
sumé qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé; 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  font 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi- 
cielle de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remis 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard, 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.   —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planches, 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraient 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comptera 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au- 
teurs; il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  et 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré- 
sent Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés    de  les 
déposer  au  Secrétariat  an  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5".  Autrement  la  présentation  sera  remise  àla  séance  suivante. 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU   LUNDI   27  JANVIER   11)08. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  Hemu  IJECQUEREL. 


MEMOIRES  ET  (:OM3I[J\ICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel,  en  pi-éseiilaiil  le  Tome  VI  des  Ohservatioiis 
faites  au  cercle  méridien  en  1906  à  i Observatoire  d' Abbadia,  publiées  par 
l'abbé  Verschaffel,  s'exprime  en  ces  termes  : 

Ce  sixième  Volume  renferme  10497  observations  méridiennes  complètes, 
c'est-à-dire  portant  sur  les  deux  coordonnées,  faites  en  1906. 

Les  observations  sont  suivies  de  deux  Catalog-ues  qui  donnent  la  moyenne 
des  observations  faites  sur  chaque  étoile. 

Le  premier  Catalogue  contient  les  étoiles  de  repère  de  la  zone  photogra- 
phique de  Paris;  le  second,  les  étoiles  de  repère  de  la  zone  photographique 
d'Alger. 


PHYSIQUE.  —  Sur  les  spectres  d'émission  des  fluorines . 
Note  de  M.  He\ri  Iîecquerel. 

Dans  la  dernière  séance,  M.  A.  Dufour  (')  a  présenté  une  Note  très  inté- 
ressante sur  la  manifestation  du  phénomène  de  Zeeman  avec  le  spectre  du 
fluorure  de  calcium.  Ce  travail  met  en  évidence  deux  faits  importants  : 

1°  La  manifestation  dans  un  spectre  d'émission  des  deux  phénomènes 
inverses  qui  ne  se  produisent  pas  dans  les  spectres  des  vapeurs  métalHques, 
mais    qu'on    rencontre    fréquemment  avec   les   spectres  d'absorption  des 


(')  A.  Dufour,  Comptes  rendus,  t.  GXLVI,  p.  118. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  4.)  20 


l54  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

terres  rares  contenues  dans  certains  cristaux  (  '  ),  où  rinlhicnce  d'un  champ 
magnétique  accélère  dans  certaines  bandes  et  ralentit  dans  d'autres  la  période 
de  mouvements  vibratoires  circulaires  de  même  sens.  Cet  effet  peut  s'ex- 
pliquer en  admettant  la  présence  simultanée  d'électrons  chargés  d'élec- 
tricité soit  positive,  soit  négative. 

2°  La  modification,  sous  l'action  d'un  champ  magnétique,  de  certaines 
bandes  qui  présentent  la  constitution  propre  aux  spectres  de  bandes  de 
divers  gaz,  spectres  qui,  d'après  nos  ol)servations  avec  M.  Deslandres  (^), 
ne  manifestent  pas  le  phénomène  de  Zceman  dans  les  limites  d'intensité  des 
champs  magnétiques  employés  jusqu'ici. 

Les  particularités  observées  par  M.  A.  Dufour  jue  semblent  corres- 
pondre à  la  présence  de  terres  rares  dans  la  source  incandescente. 

Si  l'on  examine  avec  un  spectroscope  la  flamme  d'un  brûleur  à  gaz  dans 
laquelle  on  introduit,  au  bout  d'un  fil  de  jtlatine,  un  petit  fragment  de  fluo- 
rine, on  observe  un  spectre  de  bandes  analogue  à  ceux  qu'émettent  par 
phosphorescence  les  fluorines,  soit  dans  le  phosphoroscope,  sous  l'influence 
de  la  lumière,  soit  lorsqu'on  les  échauffe  (^),  soit  lorsqu'on  les  excite  par 
des  rayons  cathodiipies. 

En  juxtaposant  dans  le  spectroscope  l'un  de  ces  derniers  spectres  avec  le 
spectre  de  la  flamme  en  question,  on  observe  la  coïncidence  de  plusieurs 
groupes  de  bandes,  et  l'absence  de  certaines  autres  dans  le  spectre  de  la 
llamme. 

On  sait({ue,  suivant  les  conditions  de  l'excitation  de  la  phosphorescence 
des  fluorines,  les  groupes  dont  se  composent  les  spectres  se  résolvent  en 
bandes  plus  ou  moins  fines,  et  l'inégale  durée  de  la  persistance  des  diverses 
bandes,  de  même  que  leur  présence  ou  leur  absence  dans  certains  échan- 
tillons, révèle  la  diversité  des  éléments  qui  donnent  naissance  à  ces  bandes. 

M.  (j.  Urbain  (')  a  identifié  un  grand  nombre  des  bandes  de  ces 
spectres  avec  celles  que  donnent  diverses  terres  rares  qu'il  a  obtenues  dans 
un  état  fie  grande  pureté. 

En  se  reportant  à  cette  identification  on  reconnaît  que  les  groupes  prin- 
cipaux qui  constituent  presque  exclusivement  le  spectre  émis  par  la  flamme 
d'un  brûleur,  alimenté  par  une  soufflerie,  et   dans  lacpielle  est  placé   un 


(')  JiiAN  Becquerel,  Comptes  rendus,  t.  CXLII,  1906,  p.  874- 

(-)  Henri  Becquerel  et  fl.  Deslandres,  Comptes  rendus,  t.  CXXVII,  1898,  p.  18. 

C)  Hemu  Becquerel,  Comptes  rendus,  t.  CXII,  1891,  p.  557. 

{'' )  G.  Urbain,  Comptes  rendus,  t.  CXl^llI,  1906,  p.  82-5. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  I908.  l55 

fragment  de  fluorine,  correspondent  auv  groupes  f[ui  appartiennent  aux 
éléments  suivants  : 

Un  groupe  rouge  (A.  (JiîiS''-M)i8'^'^)  et  deux  groupes  verts(À.  555'^i^-553'^'^, 5 
et  552i^i^,5-55if^i^,2)  auterbium;  un  groupe  orangé(À.6o7i^'^-6o2'^'^)ausama- 
rium.  Quand  l'expérience  se  prolonge  quelques  minutes  le  dernier  groupe 
s'afl"aiblit  considérablement  au  point  de  disparaître,  et  les  groupes  du  ter- 
biuni  restent  seuls  très  lumineux.  Quand  la  température  de  la  llamme  est 
assez  élevée  on  voit  faiblement  un  groupe  jaune  (X.  'jQ'j^^-jS^^^)  qui  corres- 
pond à  des  bandes  du  dysprosiura. 

On  trouve  encore,  dans  le  même  spectre,  une  bande  rouge  Çk.  (JLicf^-6^3^^) 
et  une  bande  vert  bleuâtre  (X.  536'*'^-53oi^!^),  très  intense  au  commencement 
de  l'expérience,  mais  qui  disparait  rapidement.  Ces  bandes,  qu'on  ren- 
contre dans  les  spectres  de  phosphorescence  de  plusieurs  fluorines,  n'ont 
pas  été  identifiées. 

Lorsqu'on  fond  la  fluorine  dans  l'arc  électrique,  le  spectre  présente  avec 
beaucoup  d'éclat  les  bandes  précédentes. 

M.  Ch.  Fabry  (')les  a  étudiées  et  a  montré  que  les  bandes  fines  dont 
elles  se  composent  se  succèdent  suivant  la  loi  établie  par  M.  Deslandres. 

Enfin  on  reconnaît  que  de  très  nombreuses  bandes  des  spectres  de  phos- 
phorescence des  fluorines  manquent  dans  le  .spectre  de  la  flamme. 

Ces  coïncidences  entre  les  bandes  des  divers  spectres,  les  inégalités  dans 
leur  apparition  suivant  la  température  permettent  de  penser  que  le  spectre 
de  la  fluorine  dans  la  flamme  est  un  spectre  de  terres  rares.  D'autre  pai^t,  la 
matière,  au  bout  de  quelques  instants  de  calcination,  brille  de  cette  incan- 
descence particulière  caractéristique  du  manchon  d'un  bec  Auer  et  présente 
parfois  des  parties  d'un  vert  très  vif. 

Ainsi,  en  chauiTant  les  fluorines,  la  présence  de  certaines  terres  rares 
qu'elles  renferment  se  manifeste  dans  la  flamme  à  des  températures  inéga- 
lement élevées,  et  ce  procédé  peut  être  appliqué  à  l'analyse  spectrale  et  à  la 
recherche  des  éléments  de  ces  terres. 

Enfin  on  doit  rappeler  que  Bœhr  et  Bunsen  (-)  ont  montré  que  l'erbinc 
etledidyme,  c'est-à-dire  les  mélanges  des  terres  rares  en  question,  émettent 
par  incandescence  un  spectre  de  bandes  semblable  à  leur  spectre  d'ab- 
sorption. 

Sans  insister  plus   longuement   sur  les   déductions  qu'on  peut  tirer  de 

(')  Ch.  Fabky,  Comptes  rendus,  t.  CXXXVIII,  1904,  p.  i58i. 

(^)  Anna/es  de  Chimie  et  de  Physique,  4°  série,  t.  IX,  1866,  p.  484. 


l56  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

l'idciUilé  des  spectres  émis  dans  les  dilTérentes  conditions  que  nous  venons 
de  mentionner,  il  paraît  en  résulter  que  le  groupe  orangé  sur  lequel  a  cxpê- 
rimenlé  M.  Dufour  appartient  à  un  spectre  de  terres  rares,  et  cette  consta- 
tation rend  compte  de  la  similitude  entre  les  phénomènes  cju'il  a  observés  et 
ceux  que  présentent  les  spectres  d'absorption  des  mêmes  éléments.  Il  con- 
vient en  outre  de  rappeler  que  la  grandeur  du  phénomène  de  Zeeman,  dans 
les  spectres  d'absorption  que  présentent  ces  terres  dans  les  cristaux,  est 
indépendante  de  la  température  (  '  ). 

L'expérience  de  M.  A.  Dufour  montre  en  outre  que  la  cause  qui  l'égit  la 
loi  de  succession  des  bandes  dans  les  spectres  de  certains  gaz  n'est  pas  celle 
qui  s'oppose  à  la  manifestation  du  pliénomène  de  Zeeman,  puisque  les 
bandes  de  terres  rares  se  succédant  suivant  la  même  loi  sont  sensibles  au 
champ  magnétique.  L'explication  de  l'insensibilité  de  certains  spectres  de 
bandes  gazeux  doit  donc  être  recherchée  dans  une  autre  propriété  de  la 


molécule 


HISTOIRE  DES  SCIENCES.   —   Sur  un  fnig/nent,  inconnu  jusqu'ici,  de  /'Opus 
tertium  de  Roger  Bacon.  Note  de  M.  P.  Duiiem. 

Je  demande  à  l'Académie  la  permission  de  lui  signaler  un  document,  fort 
important  pour  l'histoire  des  Sciences  au  xiii''  siècle,  cjui  parait  avoir  échappé 
jusqu'ici  à  rallention  des  érudits. 

Le  beau  manuscrit  conservé  à  la  Bibliothèque  Nationale  sous  le  n"  10264  (fonds 
latin)  provient  de  la  biblioliièque  de  Louis  XIN'.  Il  contient  une  série  de  pièces  sur 
diverses  Sciences,  toutes  copiées  à  Naples.  en  la  seconde  moitié  du  xv°  siècle,  par 
Arnaud  de  Bruxelles. 

Lune  de  ces  pièces  a  été  transcrite  par  le  copiste,  comme  il  nous  l'apprend  lui-même, 
d'après  un  manuscrit  en  mauvais  étal  et  dont  la  fin  manquait.  Terminée  le  1/4  dé- 
cembre 1476,  cette  copie  s'étend  du  fol.  186,  recto,  au  fol.  226,  recto;  elle  occupe 
donc  81  grandes  pages. 

L'Ouvrage  qu'elle  reproduit  porte  ce  titre  :  Liber  lertius  Alpetragii.  In  quo 
tractât  de  perspecliva:  De  comparalione  scienlie  ad  sapienliam.  De  molibus 
corporum  celés tium  secundwn  plolomeum.  De  opinione  Alpetragii  contra  opi- 
nionem  ptolomei  et  aliorutn.  De  scientia  experimentorum  naturalium.  De 
scientia  rnorali.  De  articulis  fidei.  De  Alkunia. 


(')  Jean  Becquerel,  Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  1907,  p.  i336. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  l5n 

Ce  titre,  qui  est  en  même  temps  un  sommaire,  est  fort  exact,  sauf  en  ce 
qui  concerne  le  nom  de  l'auteur.  L'écrit  en  question  n'est  nullement  de 
l'astronome  arabe  Al  Bilrogi  (Alpetragius)  ;  une  bonne  partie  de  cet  écrit 
est  consacrée  à  une  comparaison  entre  le  système  astronomique  d'Al  Bitrogi 
et  le  système  de  Ptolémée.  Une  lecture,  même  superficielle,  de  l'Ouvrage 
révèle  aussitôt  qu'il  est  de  Roger  Bacon;  les  indications  que  l'auteur  donne 
lui-même,  à  maintes  reprises,  nous  apprennent  en  outre  qu'il  est  un  frag- 
ment de  ÏOpus  tertittm. 

Ce  fragment  n'a  aucune  partie  comnmnc  avec  le  fragment  considérable 
de  VOpus  leiiium  que  J.-S.  Brewer  a  puijlié  à  Londres,  en  1839,  dans  le 
Volume  inlilulé  :  Fr.  Ilogeri  Bacon  Opéra  qiuedam  hactenus  inedita.  Dans 
l'Ouvrage  conqjlet,  il  prenait  place,  médiatement  ou  immédiatement,  après 
le  fragment  publié  par  Brewer,  auquel  il  renvoie  à  plusieurs  reprises. 

Il  ne  nous  semble  pas  que  le  fragment  dont  nous  venons  de  parler  ait  été 
signalé  par  aucun  des  érudits  qui  ont  entrepris  l'étude  des  écrits  de  Bacon; 
son  attribution  à  Alpetragius  le  leur  a  dissimulé. 

Nous  ne  saurions  indicjuer  ici  tous  les  renseignements  que  l'on  peut  tirer 
de  ce  document  nouveau,  soit  pour  l'histoire  de  la  Physique  au  xiii*  siècle, 
soit  pour  la  mise  en  ordre  des  écrits  déjà  connus  de  Roger  Bacon.  Nous 
joindrons  quelques-uns  de  ces  renseignements  à  la  publication,  que  nous 
comptons  faire  bientôt,  de  ce  Liber  lerlius  Mpelragii. 

Il  est  une  seule  remarque  que  nous  demandons  à  l'Académie  la  permis- 
sion de  lui  soumettre.  La  pièce  nouvelle  fixe  la  réponse  à  une  question  sou- 
vent débattue  :  Bacon  connaissait-il  la  composition  de  la  poudre  à  canon? 
Dans  ÏOpm  majus,  il  parlait  d'une  poudre  explosive  qui  se  formait  au 
moyen  du  salpêtre.  Dans  le  De  mirahili  polestate  arlis  et  nalurœ,  publié 
en  i542,  à  Paris,  par  Oronce  Fince,  parmi  d'autres  énigmes  alchimiques, 
il  enseigne  en  ces  termes  (fol.  02)  un  moyen  d'imiter  le  tonnerre  et  les 
éclairs  :  «  Salis  petrœ  luru  vo  po  vir  can  utriet  sulphuris  »;  ce  qui  veut 
dire,  parait-il,  salispetrœ  carbonum  pulvere  el  sulphuris  (');  mais  le  Livre 
édité  par  Oronce  Finée  n'est  qu'une  reproduction  très  fautive  de  la  lettre  : 
De  secretis  operibus  artis  et  naturœ,  el  de  nullilale  magiœ,  dont  Brewer  a 
publié  le  texte  dans  l'Ouvrage  déjà  mentionné;  or  ce  texte  correct  parle 
bien  (p.  536)  de  la  poudre  explosive,  mais  n'indique  nullement,  même  sous 


(')  Emile  Charles, /?o^e/- Z;rtco/i,  sa  vie,  ses  ouvrages,  ses  doctrines,    Paris,  i86i, 
P-  299- 


l58  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

forme  d'énis^me,  ([uelle  en  est  la  coniposilion;  il  esl  donc  permis  de  sus- 
pecter l'aulhenticité  de  la  formule  donnée  du  De  mirahili polestate . 

Au  contraire,  le  texte  que  nous  avons  étudié  ne  nous  permet  plus  de 
douter  que  Bacon  n'ait  connu  la  poudre  à  canon.  Au  recto  du  folio  213, 
sous  ce  titre  :  De  la  poudre  des  Lombards,  il  reproduit  ce  qu'il  a  dit  en 
VOpus  majas  des  propriétés  explosives  de  cette  poudre;  mais  il  nous 
apprend  en  outre  qu'elle  est  connue  dans  les  diverses  parties  du  monde, 
et  qu'elle  se  compose  de  salpêtre,  de  soufre  et  de  charbon  de  saule  : 
«  Exeinphun  esl  puérile  de  sono  et  igné  qui  Jiunt  in  mundi  partilms  diversis 
per  pukerem  salis  petrœ,  et  sulphuris.  et  carhonitm  salicis.  » 

Le  rapprochement  des  termes  doni  IJacon  se  sert  pour  décrire  les  elTets 
de  la  poudre  explosive  en  la  lettre  De  secretis  operibus  nalurœ,  en  VOpus 
nmjus  et  en  VOpus  lertium  montre  <|u'il  saisit  bien,  dans  ces  trois  écrits,  de 
la  même  poudre.  Or  la  lettre  De  secretis  operibus  nalurœ  paraît  avoir  été 
écrite  à  Guillaume  d'Auvergne,  évêque  de  Paris,  qui  mourut  en  1248  ou 
en  I  249.  11  semble  donc  que  les  propriétés  explosives  de  la  poudre  noire 
fussent  connues,  en  France  et  en  Angleterre,  avant  le  milieu  du  xui*'  siècle; 
en  tous  cas,  en  1267,  VOpus  lertium  en  faisait  connaître  la  composition. 


PALÉONTOLOGIE.    —     L'histoire    géologique    et    la   phylogènie 
des  Anthracothéridés.  Note  de  M.  Charles  Depéret. 

J'ai  exposé  antérieurement  (^Comptes  rendus,  5  juin  et  >  juillet  iQoS)  les 
lois  qui  régissent  l'évolution  des  Mammifères  tertiaires  et  les  principes  direc- 
teurs dans  l'étude  méthodique  de  cette  évolution.  Je  me  propose  aujour- 
d'hui d'appliquer  ces  principes  à  l'hisloire  et  à  la  phylogènie  de  l'importante 
famille  des  Anthracothéridés. 

Celte  famille  éteinte  de  Paridigités  SuiUiens,  à  dentition  intermédiaire 
entre  les  types  bunodonte  et  sélénodonte,  est  surtout  répandue  dans  l'Eo- 
cène,  l'Oligocène  et  le  JNliocène  d'Europe;  on  en  trouve  (juelques  rares  re- 
présentants dans  l'Inde  et  l'Amérique  du  Nord. 

On  peut  la  diviser  en  deux  groupes,  d'après  la  tendance  bunodonte  ou,  au 
contraire,  sélénodonte  des  molaires. 

1°  Groupe  Bunodonte,  dont  le  type  est  le  grand  genre  Anlhracotherium 
à  dentition  à  la  fois  brachyodonte  et  bunodonte.  J'y  distinguerai  cimj  ra- 
meaux phylétiques  parallèles. 

Premier  rameau.  —  Genre  Anthracotherium  Cuv.   (s.  stricto).  Rameau  k 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  l5f) 

évolution  rapide,  dont  les  mutations. AUi:;men{ent  de  taille  graduellement.  Il 
débute  brusquement  par  une  l'orme  de  taille  moyenne  (m'  sup.  =i9""°-24™"\), 
r.4.  dalmatinum  v.  Meyer,  de  FEocène  supérieur  de  Monte  Promina  (Dal- 
matie).  Les  caractères  sur  lesquels  Teller  sépare  le  genre  Prominatherium 
des  Anlhrar'otherium  :  crâne  plus  effilé,  museau  non  dilaté,  arcades  zygoma- 
tiques  moins  épaisses  et  moins  écartées,  direction  oblique  et  non  perpendi- 
culaire de  la  cavité  glénoïde,  me  paraissent  répondre  à  une  adaptation  à  un 
régime  de  plus  en  plus  omnivore  et  n'empêchent  pas  de  voir  dans  le  Promi- 
natherium la  forme  ancestrale  probable  dos  vrais  Anthracotherium .  Le  ra- 
meau continue  dans  le  Sannoisien  par  une  espèce  un  peu  plus  forte 
(?«^  super.  =  32'"'"),  VA.  alsaticuni  Cuv.  de  Lobsann  et  des  Hempstead 
beds,  qui  se  retrouve  dans  les  phosphorites,  associée  à  des  molaires  de  taille 
plus  faible,  comblant  l'intervalle  entre  les  A.  dalmatinum  et  alsaticum. 
Plus  haut  se  montrent  les  formes  de  grande  taille,  1'^.  magnum  Cuv. 
(m'  super.  =  43"""-55'"'^)  de  Cadibona,  qui  se  retrouve  à  tous  les  niveaux 
du  Stampien,  en  France,  en  Allemagne,  en  Italie,  aux  Baléares,  et  dont 
r.l.  27/vr(ca/«  Teller  de  Trifail  (Styrie)  n'est  sans  doute  qu'une  race  régio- 
nale. Enlin  le  rameau  se  termine  par  l'/t.  laldense  Kow.  de  l'Aquitanien 
inférieur  de  Rochette  rVaud),  forme  géanle  (»?'  super.  =  55'"'"-58"""),  ca- 
ractérisée par  un  talon  supplémentaire  de  m^  inférieure,  une  denture  anté- 
rieure très  puissante,  et  qui  forme  l'ultime  mutation,  très  spécialisée,  d'un 
rameau  qui  s'éteint  ensuite  sans  descendance. 

Deuxième  rameau.  —  Microbunodon  n.  g.  ;  type  Anthracotherium  Lahai-jjei 
Renevier.  Ce  rameau,  encore  mal  suivi  dans  son  évolution,  comprend  de 
petites  formes  à  dentition  brachybunodonte .  comme  celles  du  premier  ra- 
meau. L'espèce  type  de  Rochette,  connue  seulement  par  ses  molaires  supé- 
rieures («î-'  =  20"""^)  portait  de  longues  canines  aplaties,  traguliformes,  qui 
distinguent  bien  les  Micfobumidon  de  tous  les  autres  Anthracothéridés.  Il  est 
possible  que  VA.  Sandbergeri  \ .  Meyer,  des  lignites  aquitaniens  de  Gustern- 
hain  (Westerwald ),  connu  seulement  par  ses  molaires  inférieures,  appar- 
tienne à  la  même  espèce  ou  à  une  mutation  du  même  rameau. 

Troisième  rameau.  ~  Microselenodon  n.  g.;  type  Anthracotherium  mini- 
mum Cuvier.  Rameau  foi-mé  également  de  petites  espèces,  remarquables 
par  le  type  brachysèlènodonte  des  M,  surtout  aux  denticules  internes  des  M 
supérieures  et  aux  denticules  externes  des  inférieures.  Ces  caractères  sont 
probablement  corrélatifs  de  différences  im|)ortantes  du  crâne  et  du  sque- 
lette. Leur  ligne  d'évolution  est  peu  connue  :  le  M.  minimum  ne  débute 
que  dans  le  Stampien,  et  se  continue  sans  changement  notable  dans  VA. 


l6o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

hreviceps  Troschel  de  l'Aquitanien  de  Rott  {m^  infér.  =  20"'"  dans  le  pre- 
mier, qS™""  dans  le  second). 

A  côté  du  type,  on  trouve  dans  le  Stampien  une  espèce  un  peu  plus  forte, 
VA.  {Microsplejiodon)  minus  Cuv.  de  Cadibona  (nr'  infér.  =  82"""  ),  qui 
existe  aussi  à  Roclietle,  dans  le  Vicentin,  et  à  Real  (Tarn),  ^^('Slehlin.  Les 
ancêtres  de  ces  petits  Anthracolhéridés  sélénodontes  sont  inconnus  au  delà 
du  Stampien  supérieur. 

Quatrième  rameau.  —  Rhagatherium  Pictet.  W  ne  comprend  que  deux 
très  petites  espèces,  allant  du  Ludien  au  Sannoisien.  Le  type  R.  Valdense, 
du  Sidérolithique  de  Mauremont,  est  un  petit  animal  (m'  super.  =  8"") 
caractérisé  par  ses  M  supérieures  transverses  à  cinq  pointes,  deux  externes 
coniques,  deux  internes  en  V  et  un  petit  denticule  intermédiaire  en  avant; 
par  sa/?'  à  deux  denticules  externes,  caractère  très  anormal  dans  la  famille; 
parjo'  comprimée  à  une  seule  pointe  et  isolée  par  une  barre. 

Une  deuxième  espèce,  R.  Fronsteltense,  du  Sidérolithique  sannoisien  de 
Fronstetten  (Souabe)  diffère  du  type  par  ses  M  plus  trans verses  et  surtout 
par/>*  supérieure  à  cinq  denticules  au  lieu  de  trois.  Kowalevsky  a  déjà  sug- 
géré la  nécessité  d'une  coupure  générique  que  Ton  peut  nommer  Ampliirha- 
gatherium  n.  g. 

Le  rameau  Rhagatherium,  bien  distinct  par  p*  supérieure  à  deux  denti- 
cules externes  et  Tisolement  dep'  aux  deux  màclioires,  s'éteint  après  TOli- 
gocène  inférieur  sans  laisser  de  descendants. 

Cinquième  rameau.  —  Lophiohunodon  n.  g.;  type  L.  minervoisensis  n.  sp. 
Rameau  de  petites  formes  exclusivement  éocènes.  Le  type,  du  Rartonien 
inférieur  du  Minervois,  est  un  tout  petit  animal,  de  la  taille  d'un  Lapin, 
avec  sept  molaires  supérieures  en  série  continue.  Les  M,  transverses,  ont 
deux  pointes  externes  coniques,  une  pointe  postéro-interne  crescentoïde  et 
une  pointe  an téro-in terne  comprimée,  se  soudant  avec  un  petit  denticule 
intermédiaire  en  une  arête  transverse  lophodonte;  p'  triangulaire  n'a  rpi  un 
denticule  externe  et  un  interne;  p^  est  de  même  structure,  plus  allongée; /?- 
el/j'  plus  étroites  ont  une  pointe  principale  et  un  fort  talon  poslèro-interne. 
Les  M  inférieures  ont  quatre  denticules  élancés,  les  internes  coniques,  les 
externes  crescentoïdes.  Cette  espèce  est  précédée  dans  le  Lutécien  supérieur 
de  I^issieu  par  une  espèce  un  peu  plus  petite,  mais  fort  semblable,  le  L.  rho- 
danicuni  n.  sp.,  qui  est  le  plus  ancien  représentant  connu  du  groupe  des 
Anthracothéridés  bunodonles. 

Je  suis  porté  à  rattacher  au  Lophiohunodon,  comme  descendant  direct,  un 
animal  de  taille  presque  double,  de  l'Kocène  supérieur  d'Hordwell,  Vllvopo- 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  161 

tamus  Picteli  de  Lydekker.  Les  M  ont  de  remarquables  analogies  avec  le 
Lophiobunodon,  mais  il  n'y  a  en  haut  (jue  trois  P;  /;*  et  />■'  sont  aussi  de 
njème  structure,  mais/?-  diffère  par  Faiiseiice  de  talon  interne  et/?'  manque. 
Il  V  a  donc  rédnclion  et  siniplijîcation  des  prémolaires,  ce  qui  permet  de 
penser  que  l'animal  d'HordwelI  ne  s'est  continué  dans  aucun  rameau  des 
Anthracotliéridés.  11  semble  nécessaire  de  créer  pour  lui  un  nouveau  genre 
et  de  le  nommer  Ilaplobu/iodo/i  Picteti  sj).  Lyd. 

2°  Groupe  Sélénodonte  ayant  pour  type  le  genre  A/icoi/iis. 

Sixièrtie  rameau.  —  Ancodus  Pomel  ( Ilyopotamus  Owen),  à  denticules 
des  M  très  élancés  ou  hypsosélénodontes . 

Ce  rameau,  limité  au  Sannoi^ien  supérieur,  ne  comprend  que  les  Ancodus 
de  Rouzon,  des  Hempstead  beds  et  de  Calaf  (Catalogne),  types  très  spécia- 
lisés, au  museau  très  long,  au  crâne  surbaissé,  dépourvu  de  gouttière 
orbito-nasale,  aux  M  de  forme  transverse,  aux  P  antérieures  espacées.  Ils 
doivent  dériver  de  quelque  espèce  de  ///-«cAyoé/iM  plus  hypsodonte  que  la 
moyenne  du  genre  et  ils  se  sont  éteints  sans  descendants. 

\^Q?,  Ancodus  ont  émigré  d'Europe  aux  Etats-Unis,  où  ils  sont  représentés 
par  VHyopotamus  americanus  Leidy,  de  \^'hite-River,  un  peu  moins  hypso- 
donte  que  les  formes  européennes. 

Septième  rameau.  —  lirachyodus  Depéret,  aux  molaires  brachysélénodonles , 
type  B.  onoideus  Gerv. 

L'évolution  de  ce  rameau  est  la  plus  longue  de  toute  la  famille.  Il  débute 
brusquement ,  sans  ancêtres  connus,  dès  lEocène  moyen,  par  des  formes 
minuscules,  distinctes  des  vrais  Brachyodus  par  des  prémolaires  plus 
allongées,  en  série  continue,  et  des  M  encore  plus  basses  ;  elles  méritent 
d'être  séparées  sous  le  nom  de  Catodontherium  n.  g.  (Catodus  Dep.).  L'es- 
pèce la  plus  ancienne  est  le  C.  Rutimeycri  Dep.  du  Lutécien  de  Lissieu, 
auquel  fait  suite,  dans  le  Bartonien  de  Mauremont  et  de  Robiac,  une  espèce 
plus  forte,  le  C.  robiacensisDep.  L'espèce  mal  connue  de  l'Eocène  supérieur 
de  Gergas,  VHyopotamus  crispus  Gerv.,  est  déjà  peut-être  un  Brachyodus. 
A  partir  du  Sannoisien,  les  Brachyodus  forment  une  série  continue  à  taille 
progressive  :  1°  B.  porcinus  G.  du  Sannoisien  de  l'île  de  Wight  et  du 
Stampien  de  Céreste  et  de  Digoin;  2°  B.  borbonicus  G.  du  Stampien  supé- 
rieur de  Saint-Pourçain  et  de  Marseille;  3°  fi.  hippoideus  sp.  Rutim.  de 
l'Aquitanien  d'Aarwangen;  4°  B.  onoideus  G.  du  Burdigalien  de  l'Orléa- 
nais; 5°  H.  giganteus  Lyd.  des  Sivvaliks,  forme  géante  par  laquelle  s'éteint 
le  groupe.  Le  rameau  s'étend  donc  sans  interruption  du  Lutécien  supérieur 

c.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  4.)  2  1 


iGli  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

au  milieu  du  Miocène;  il  a  émigré  momentanément  en  Amérique  avec 
VHyopo/nmiis  brachyrliyncus  Marsh,  du  ^^hite-Rivcr  supérieur. 

Huitième,  rameau.  —  Section  Runohrachyodas ,  à  tendances  bunodonles; 
type  Brachyodus  Cluai. 

A  côté  des  vrais  Brachyodus  évolue  dans  rOligocène  un  rameau  parallèle, 
où  les  denlicules  des  M  supérieures,  surtout  les  externes,  sont  moins  cres- 
centoïdes  et  ont  une  côte  médiane  plus  saillante  sur  la  muraille.  Ce  rameau 
comprend:  i"  B.  CluaiDep.  du  Sannoisicn  supérieur  deTarrega  (Catalogne); 
2°  B.  Gorringei  Andr.,  forme  plus  grande,  de  TOligocène  du  Fayoum.  Ce 
rameau  se  retrouve  en  Amérique  a\ecïAnf/iracotheriumcur/um  Marsh,  du 
^\  iiite-River  moyen. 

Eu  résumé,  les  Anlhracothéridés  évoluent  en  huit  rameaux  parallèles.  Ils 
apparaissent  par  migration  d"origine  inconnue  dès  le  Lutécien  supérieur,  où 
se  montrent  simultanément  les  deux  groupes  bunodonte  (Lop/iiobunodon) 
et  sélénodonte  (Catadontherium).  Ces  derniers  se  continuent  directement 
par  les  Brachyodus  jusqu  ru  milieu  du  Miocène  et  donnent  sur  leur  long 
trajet  les  rameaux  divergents  des  Ancodus  et  des  Bunobrachyodus.  Le  groupe 
bunodonte  a  une  évolution  plus  complexe  :  le  rameau  Lophiohunodon  s'éteint 
dès  le  Sannoisien;  il  en  est  de  même  du  rameau  Bhagalhenum  apparu  brus- 
quement dans  le  Ludien.  Une  autre  émigration  amène  en  Europe  avec  la 
fin  de  l'Éocène  le  grand  rameau  Anihracotherium  qui  évolue  presque  jusqu'à 
la  fin  de  l'Oligocène.  Enfin,  dans  le  Stampien  supérieur,  le  groupe  s'en- 
richit, sans  doute  par  migration,  de  deux  autres  petits  rameaux,  les  Micro- 
bunodon  et  les  Microselenodon,  qui  s'éteignent  aussi  avant  la  fin  de  l'Oli- 


gocène. 


M.  DE  Lapparent  fait  hommage  à  F  Académie  de  la  quatrième  édition  de 


son  Cours  de  Minéralogie. 


M.  A.  Lacroix  fait  hommage  à  l'Académie  d'une  brochure  in-8"  avec 
i4  planches,  intitulée  :  «  The  éruptions  of  Yesuvius  in  april  190G.  Smith- 
sonian  Report  for  190G.  Washington,  1907.  »  C'est  la  traduction  d'articles 
(^u'il  a  publiés,  en  octobre  et  novembre  1906,  dans  la  Bévue  générale  des 
Sciences. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908,  iGS 


PRESENTATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  vciie  du  scrulin,  à  la  formation  d'une  liste 
de  trois  candidats  pour  la  chaire  de  Métallurgie  et  Travail  des  métaux, 
vacante  au  Conservatoire  national  des  Arts  et  Métiers  par  le  décès  de  M.  Le 
Verrier. 

Au  premier  tour  de  scrulin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  pre- 
mière ligne,  le  nombre  des  votants  étant  5i>, 

M.  Léon  Guillel  oblienl /i4  suffrages 

M.  Hollard  »       4       » 

M.  Mesnager  »        3        » 

M.  Matignon  »        i        » 


Au  deuxième  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du   candidat   de 
deuxième  ligne,  le  nombre  des  votants  étant  445 

M.  Mesnager     olitienl 3q  suffrages 

M.  Hollard  »         4       »   \ 

M.  Vigouroux         »         i        )> 


Au  troisième  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de 
troisième  ligne,  le  nombre  des  votants  étant  37, 

M.  Hollard  obtient 36  suiîrages 

Il  y  a  I  bulletin  blanc. 


Lu    conséquence,    la   liste    présentée  à  M.  le  Ministre   du   Cominercc 
comprendra  : 

En  première  ligne M.  Léo.\  Guili,et 

En  deuxième  ligne M.  Mesxageu 

En  troisième  ligne j\L  Hollard 


l64  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


NOMIIVATIOIVS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  de  Commis- 
sions de  prix  chargées  de  juger  les  concours  de  Tannée  1908. 
Le  dépouillement  du  scrutin  donne  les  résultats  suivants  : 

Zoologie  :  Prix  Savigny,  Thore. — MM.  Ranvier,  Perrier,  Cliatin,  Giai'd, 
Delage,  Bouvier,  Grandidier,  Lannelongue,  le  prince  Roland  Bonapaile. 

Médecine  et  Chirurgie  :  Prix  Monfyon.  Barbier,  liréant,  Godard,  du 
Baron  Larrey,  Bellion,  Mége,  Serres.  —  MM.  Bouchard,  Guyon,  d'Arsonval, 
Lannelongue,  Laveran,  Dastre,  Chauveau,  Perrier,  Roux,  Giard,  Lalihé. 

Physiologie  :  Prix  Monlyon,  Philipeaux,  LaUemand,  Martin-Dam(>iii:'ilt\ 
finirai.  —  MM.  Chauveau,  Bouchard,  d'Arsonval,  Roux,  Giard,  Laveraii, 
Dastre. 

Cette  Commission  est  également  chargée  de  présenter  une  question  de 
Prix  Pourat  pour  Tannée  191 1 .   • 

Prix  Monlyon  {Statistique).  —  MM.  de  Freycinet,  Haton  de  la  Goiipil- 
lière,  Carnot,  Rouché,  Alfred  Picard,  le  prince  Roland  Bonaparte,  l.ni- 
nery. 

Médaille  Arago,  Médaille  Lavoisier.  Médaille  Berlhelol .  —  MM.  Becquerel, 
lîouchard,  Darlioux,  de  Lapparent. 

Prix  Trémont,  Gegner,  Lannelongue.  —  MM.  Becquerel,  Bouchard,  Dar- 
boux,  de  Lapparent,  Maurice  Levy,  Bornet. 

Prix  Wilde.  —  MM.  Maurice  Levy,  Darboux,  Troost,  Mascart,  Poincaré, 
Emile  Picard,  de  Lapparent. 

Prix  Victor  Baulin.—  MM.  (iaudry,  Michel  Lévy,  de  Lapparent,  Lacroix, 
Barrois,  Douvillé,  Wallerant. 

Prix  Saintour.  —  MM.  Darboux,  Poincaré,  de  Lapparent,  Giard,  Zeillor, 
Lacroix,  Douvillé. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  lG5 


CORRESPOIVDAIVCE. 

M.  le  Ministre  de  l'Ixstructiox  publique  invite  l'Académie  à  lui  pré- 
senter une  liste  de  deux  candidats  à  la  chaire  de  Chimie  minérale,  vacante 
au  Collège  de  France  par  suite  de  la  démission  de  M.  H.  Le  Chatelier. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Chimie.) 

M.  le  3IiivisTRE  DE  l'Instructiox  publique  invite  l'Académie  à  lui  pré- 
senter une  liste  de  deux  candidats  à  la  chaire  de  Biologie  générale  du 
Collège  de  France. 

(Renvoi  à  une  Commission  composée  des  Sections  de  Botanique,  d'Ana- 
tomie  et  Zoologie  et  de  Médecine  et  Chirurgie.) 


M.  J.  DE  Morgan  adresse  des  remercîments  à  l'Académie  pour  la  distinc- 
tion dont  ses  travaux  ont  été  l'objet  dans  la  dernière  séance  publique. 


GÉOMÉTRIE  INFINITÉSIMALE.    —  Sur  une  classe  de  surfaces. 
Note  de  M.  Tzitzéica. 

1.    Les  surfaces  S  que  je   considère  sont  définies  par  la  propriété  uié- 

rr 

trique  suivante  :  le  rapport  —  entre  la  courbure  totale  et  la  qualricme  puis- 
sance de  la  distance  d'un  point  fixe  au  plan  tangent  reste  invariable  en  tout 
point  de  la  surface  (Comptes  rendus,  10  juin  1907).  J'ai  montré,  à  l'aide  des 
lignes  llecnodales,  comment,  dans  le  cas  des  surfaces  S  réglées,  cette  défi- 
nition métrique  peut  être  remplacée  par  une  définition  projective  liée  au 
plan  de  l'infini,  ou,  comme  disent  les  géomètres  allemands,  par  une  déliiil- 
tion  affine.  Je  me  suis  proposé  de  traiter  la  même  question  pour  les  sur- 
faces S  générales. 

J'ai  été  obligé  à  cet  effet  de  considérer  une  nouvelle  classe  de  surfaces 
réglées,  à  savoir  celles  dont  la  développable  asymptotique  se  réduit  à  un 
cône.  Je  dirai  d'tine  telle  surface  que  c'est  wne  surf  ace  réglée  à  centre  et  j'ap- 
pellerai centre  de  la  surface  le  sommet  du  cône  précédent.  Les  surfaces 
réglées  à  centre  peuvent  être  définies  aussi  par  une  propriété   métritjue 


l6!>  ACADÉMIE    DES    SCIENClîS. 

simple,  à  savoir  :  h  rapport  —  entre  la  courJxtre  totale  et  la  quatrième  puis- 
sance (le  la  dislance  du  centre  au  plan  tangent  ne  change  pas  le  long  d'une 
génératrice  quelconque  de  la  surface. 

Cela  étant,  considérons  une  surface  quelconque  1  et  attachons  à  chacune 
de  ses  lignes  asymploviques  la  surface  réglée  engendrée  en  menant  par  cha- 
cun de  ses  points  la  tangente  à  l'autre  ligne  asjauptotique  qui  y  passe.  Dans 
le  cas  où  tontes  ces  surfaces  réglées  sont  à  centre  commun,  et  seulement  dans 
ce  cas-là,  la  surface  i  considérée  est  une  surface  S.  C'est  Là  la  définition 
affine  que  je  voulais  obtenir.  J'ajoute  que  dans  ce  cas  les  surfaces  réglées  à 
centre  sont  elles-mêmes  aussi  des  surfaces  S. 

2.  Je  me  propose  maintenant  de  compléter  le  résultat  précédent,  en  fai- 
sant voir  qu'une  surface  S  ne  peut  pas  avoir  de  point  flecnodal  à  distance 
finie.  Considérons  en  effet  un  point  Oecnodal  M  de  la  surface.  La  tan^^ente 
fiecnodale  est  tangente  à  une  de  ses  asymptotiques  qui  passent  en  M,  par 
conséquent  elle  est  tangente  llecnodale  pour  la  surface  réglée  attachée  à 
cette  asymptotique.  Or  nous  avons  démontré  que  cette  dernière  surlace 
réglée  est  une  surface  S  et  que  par  suite  elle  n'a  pas  de  point  flecnodal  à 
distance  finie  (Comptes  rendus,  9  déceuibrc  1907);  donc  le  point  M  ne  peut 
pas  se  trouver  à  distance  finie. 

3.  Il  est  intéressant  de  voir  que,  en  prenant  pour  lignes  coordonnées 
u^  const.,  t'  =  const.,  les  lignes  asymptotiques  d'une  surface,  ses  lignes 
flecnodales  s'o!)tiennent  d'une  manière  remarquablement  simple.  Les  coor- 
données X,  y,  z  d'un  point  de  la  surface  vérifient  les  équations 


du"-  " 

à9 

^  fj--, 

je 

-4' 

Les  deux  lignes  flecnodales  sont  alors  déterminées  par  les  deux  relations 

6  =  0,        o"  =  o. 

Dans  le  cas  où  la  surface  est  simplement  réglée,  on  a  b^o  oua"^o  et 
alors  une  des  lignes  flecnodales  disparait.  Dans  le  cas  où  la  surface  est  dou- 
blement réglée,  c'est-à-dire  une  quadrirpie,  on  a  b=sa"^^o  et  les  deux 
lignes  flecnodales  deviennent  indéterminées,  ce  qui  était  d'ailleurs  évi- 
dent. 


SÉANCE    DU    27    JANVIER    1908.  1 67 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  l'équation  -j^, -i  =  o.    Note 

de  M.  Eugexio-Elia  Levi,  présentée  par  M.  lùiiile  Picard. 

Dans  une  récente  Communication,  M.  Holmgren(')  donne  un  certain 
nombre  de  résultais  sur  l'équation  de  la  chaleur  y4  ~  T"  —  'S  dont  une 

partie  ont  une  grande  ressemblance  (  même  pour  la  méthode  de  démonstra- 
tion que  M.  Holmgren  parait  avoir  suivie)  avec  ceux  que  j'ai  obtenus 
de  mon  côté  et  que  j'ai  publiés,  trois  mois  avant  la  Communication  de 
M.  Holmgren,  dans  les  Rendiconli  delta  R.  Accademia  dei  Lincei  ('-).  C'est 
pourquoi  je  demande  la  permission  de  rappeler  ici  les  principaux  de  mes 
résultats. 

•J'ai  démontré  qu'étant  donnée  une  courbe  ouverte  5,  dont  les  deux 
bouts  A  et  B  se  trouvent  sur  une  même  droite  caractéristique  AU,  et  qui 
renferme  avec  AB  une  aire  g  située  au-dessous  de  celle-ci,  il  est  toujours 
possible  de  déterminer  en  a  une  fonction  (et  une  seule)  satisfaisant  à  l'équa- 
tion -r-^ y  =0  et  prenant  sur  s  des  valeurs  assignées  à  l'avance.   Je 

réduis  le  problème  à  la  résolution  d'une  équation  intégrale  de  M.  Fredholm 
et  je  fais  remarquer  qu'elle  jouit  de  propriétés  tout  à  fait  analogues  à  celles 
de  M.  Yolterra  ('). 

.J'ai  aussi  donné,  pour  résoudre  ce  problème,  une  autre  méthode,  qui  se 
rattache  à  la  méthode  des  images.  Va  j'ai  montré  qu'on  a  des  résultats  sem- 

blables  pour  l'équation  y^^  —  -r^  =y(.r,  >-),  et  que,  lorsqu'on  suppose  tjue 

la  fonction  f{x,y)  est  analytique  par  rapport  à  la  variable  x,  toute  solu- 

(')  E.  tloLMGBEN,  Sur  r  équation    -— ^  =  -^  (Coinntes  rendus,    t.   CXLV,   3o  dé- 

ô-i''        Oy 

cembre  1907). 

(^)  E.-E.  Levi,  SuW  ei/uazione  del  colore  {Rendiconti  delta  R,  Accademia  de 
Lincei,  VoL  X\I,  fasc.  7)  (Communicalions  parvenues  à  l'Académie  avant  le  6  oc- 
tobre 1907).  Un  Mémoire  plus  étendu  paraîtra  prochainement;  dans  ce  Mémoire,  j'ai 
même  introduit  quelque  simplification  dans  les  formules. 

(')  Dans  une  Note  qui  était  déjà  rédigée  lorsque  jai  eu  connaissance  de  la  Com- 
munication de  M.  Holmgren,  et  qui  paraîtra  prochainement,  je  montre  comment  ma 
méthode  s'appli(iue  aisément  au  cas  où  les  données  sur  la  courbe  s  sont  des  types 
que  M.  Holmgren  indique  avec  1°  et  3°. 


l68  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

lion  ^-(ccy)  de  cette  dernière  équation  est  nécessairement  fonction  analy- 
tique de  X.  On  remarquera  que  ce  résultat  donne  une  généralisation  de  celui 
que  M.  Holmgren  a  donné  dans  une  Note  de  VArkiv  for  Matematik  et  <ju'il 
rappelle  dans  le  n°  l  de  sa  Communication  :  il  est,  pour  les  équations 
du  type  paraljolique,  le  théorème  analoi^ue  au  théorème  bien  connu  de 
INI.  Picard  sur  les  solutions  des  équations  du  type  elliptique. 

Tous  ces  résultats  s'étendent  aisément  aux  équations  de  la  chaleur  avec 
plusieurs  variables 

ri  rt 

•\^    ô- z         àz  v-i    (}-;         Oz         ,.,  . 

J'espère  donner  prochainement  une  extension  de  ces  résultats  à  des  équa- 
tions d'un  type  plus  général. 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  la  définition  de  l'aire  d'une  portion 
de  surface  courbe.  Note  de  M.  E.  Cartav,  présentée  par  M.  E.  Picard. 

Je  demande  à  l'Académie  la  permission  d'ajouter  un  mot  à  une  Xote 
que  j'ai  eu  l'honneur  de  présenter  le  3o  décembre  dernier,  sur  les  diffi- 
cultés que  soulève  la  définition,  autrefois  classique,  de  l'aire  d'une  portion 
de  surface  courbe  comme  limite  de  l'aire  d'une  surface  polyédrale  à  faces 
triangulaires  inscrite  dans  cette  surface  courbe,  sur  la  manière  dont  on 
peut  lever  ces  difficultés  et  sur  un  essai  de  définition  de  l'aire  d'une  surface 
courbe  n'admettant  pas  de  plans  tangents.  On  m'a  fait  remarquer,  depuis 
que  la  Note  a  paru,  que  les  difficultés  en  question  avaient  déjà  été  signalées 
par  M.  Schwarz,  en  particulier  dans  une  Communication  faite  à  Hermite 
en  1882  (').  M.  Schwarz  donne  l'exemple,  presque  identique  à  celui  que 
j'indique  dans  ma  Note,  d'une  surface  polyédrale  inscrite  dans  un  cylindre 
de  révolution  (au  heu  d'une  sphère),  et  dont  l'aire  augmente  indéfiniment 
quand  les  dimensions  des  faces  tendent  vers  zéro. 


(')  Voir  Cours  lithographie,  fait  par  Hermite,  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris, 
pendant  le  2=  semestre  de  l'année  1881-1882,  réd.  par  M.  Andoyer,  2=  tirage,  Paris, 
Hermann,  i883,  p.  35. 


SÉANCE    DU    27    JANVIER    1908.  169 


ÉLASTICITÉ.    —    Sur  la  théorie  des  corps  minces. 
Note  de  MM.  Eugè.ve  et  François  Cosserat. 

Le  problème  général  de  la  théorie  de  l'élasticité  consiste  à  trouver 
trois  fonctions  a,  v,  »-,  vérifiant  les  équations 

-  àB       ..  .         :  dB       . .  .  ..  dH       „ 

^  '  '  rfj-  '  ày  '  ()z 

et  des  conditions  à  la  frontière  qui  assurent  l'unicité  de  la  solution.  Pour 
résoudre  ce  problème,  nous  avons  autrefois  proposé  de  considérer  u^  f,  w 
comme  des  fonctions  de  07,  y,  s  et  de  ^.  Un  peut  encore  adopter  un  autre 
point  de  vue  très  important  et  regarder  «,  r,  (v  comme  des  fonctions  de  a;, 
j,  z  et  d'ww  ou  plusieurs  paramètres  géométriques  entrant  dans  la  définition 
de  la  frontière.  Ce  nouveau  problème  d'Atialyse  conduit  en  particulier, 
dans  le  cas  de  la  déformation  infiniment  petite  auquel  nous  nous  ijornerons 
dans  cette  Note,  à  la  théorie  des  corps  minces,  dont  Factualité  et  l'intérêt  ont 
été  renouvelés  par  de  récentes  discussions  entre  les  savants  anglais. 

Envisageons  un  cylindre  droit,  dont  les  bases  sont  dans  les  plans  paral- 
lèles s  =  +  A,  s  =  —  A;  </,  (',  w  seront  des  fonctions  non  seulement  de  x, 
y,  z,  mais  aussi  de  A;  de  même  les  valeurs  //„,  i'„,  ii'o  de  //,  c,  »>  pour  3  =  0 
seront  des  fonctions  de  x,  y  et  de  h.  Le  but  poursuivi  par  Poisson  et 
Cauchy,  dans  leurs  recherches  sur  les  plaques  minces,  se  présente  alors  de 
la  manière  suivante  :  ils  se  proposaient  de  déterminer  les  premiers  termes 
des  développements  (qu'ils  supposaient  possibles),  suivant  les  puissances 
entières  et  positives  de  h  et  de  z,  des  fonctions  u,  v,  n-  et  de  leurs  dérivées 
premières,  et  en  particulier  les  premiers  termes  des  développements  de  Ug, 
c„,  Wa  suivant  les  puissances  entières  et  positives  de  h:,  ils  admettaient  d'ail- 
leurs qu'il  devait  suffire,  pour  cette  détermination,  de  tenir  compte  des 
données  d'une  manière  partielle;  Poisson  se  servait  des  résultantes  sur  la 
surface  latérale,  Cauchy  des  valeurs  le  long  de  la  section  moyenne. 

Désignons  avec  Kirchhoff  par  ix„,  y»  les  coordonnées  d'un  point  du 
contour  des  bases  du  cylindre  précédent,  x^,  Yo  étant  liés  par  une  relation 
déterminée;  tout  problème  de  la  théorie  de  l'élasticité  ayant  une  solution 
unique  conduira  à  des  fonctions  u,  i>,  w  de  a--,  y,  z  et  du  paramètre  t,  pour 
lesquelles  on  peut  répéter  ce  qui  précède,  le  paramètre  z  renqjlaçant  /;;  on 
arrive  ainsi  à  la  considération  des  tiges  minces. 

C.  l\.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  4.)  22 


r^o  ACADEMIE    UES    SCIENCES. 

Représenloiis  eiilin  par  £.r„,  iy„,  tz^  les  coordonnées  cFun  point  de  la 
frontière  d'un  corps,  .r,,,  ■»'(,,  z,,  étant  liés  par  une  relation  déterminée; 
a,  V,  n-  seront  des  fonctions  du  paramètre  i  el  Ton  pourra  se  proposer 
rétuilc  de  ces  fonctions  dans  le  voisinage  de  t  =  o. 

La  principale  difficulté  de  la  théorie  des  corps  minces  réside,  comme 
nous  l'avons  déjà  indicjué,  dans  la  nature  du  point  A  =  o  ou  du  point  t  =  o. 
Dans  la  solution  (jue  Poisson  a  donnée  du  problème  du  mouvement  vibra- 
toire d"unc  sphère,  la  valeur  zéro  du  ra}on  de  la  sphère  supposé  variable 
apparail  comme  un  point  singuUer  essentiel.  Il  est  possible  ijue  ce  fait  ait 
été  remarqué  par  Poisson  et  l'ait  conduit  à  l'observation  qui  se  trouve  à  la 
page  447i  n°34,  de  son  célèbre  Mémoire  de  1828.  Cette  observation  con- 
tient, selon  nous,  la  véritable  explication  des  obstacles  rencontrés  depuis 
par  Saint-Venant  (  '  j  et  Ivirchholf.  Poisson,  cependant,  n'en  a  tenu  aucun 
compte  dans  la  suite  de  ses  recherches,  pas  plus  que  Cauchy;  il  est  impor- 
tant, par  suite,  de  se  demander  ce  qui  peut  subsister  de  leurs  résultats. 
C'est  ce  que  nous  allons  indiquer,  au  moins  en  ce  qui  concerne  le  problème 
statique,  car  il  nous  a  paru  impossible,  au  sujet  du  problème  dynamique, 
de  donner  un  sens  aux  considérations  de'  Poisson  et  de  Cauchy,  et  il  senible 
qu'il  y  ait  une  sorte  de  coup  de  pouce  inconscient  dans  le  procédé  qu'ils 
nt  employé  pour  retrouver  l'équation  de  Lagrange  et  de  Sophie  Germain. 

Considérons  en  premier  lieu  la  placjue,  et  bornons-nous  au  cas  considéré 
par  Poisson  et  Cauchy,  où  les  efforts  sont  imposés  sur  les  bases,  les  données 
pouvant  être  variées  sur  le  bord  latéral;  en  cherchant  d'abord  avec  eux  des 
fonctions  //,  t',  w  admettant  h  =  o  comme  poini  ordinaire  et  vérifiant  les 
équations  indéfinies  (i)  ainsi  que  les  données  sur  les  bases,  apparaissent  des 
conditions  restrictives  que  nous  avons  pu  écarter  en  substituant  dans  le  rai- 
sonnement A- ?/,  /rc,  A-H'à  u,  v,  (r;  en  procédant  ensuite  comme  l'ont  fait 
Poisson  et  Cauchy,  et  en  poursimant  la  (lèterndnalion  commencée  par  eux 
des  coefficients  des  développements,  nous  sommes  arrivés  à  ce  résultat  remar- 
quable que  les  valeurs  de  //,  c,  ir  peuvent  en  quelque  sorte  se  sommer  par 
rapport  à  h  et  se  présentent  sous  la  forme  suivante  : 

(2)  u  ~  ll^+  u.,,  »•=:  fi-T-  f,,  11'  =:  II', -I-  WA2, 

où  u.2-1  Co,  (r^  sont  déterminés  explicitement  au  moyen  des  eiforts  sur  les  bases 
el  des  composantes  X,  \  ,  Z,  s'annulent  pour  ;  =  o,  et  aussi  quand  les  efforts 

(')    \  oir  eu  particulier  p.  1189,  §  IV  du  travail  inséré  par  Saint-\enanl  en  i843  au 
Tome  XVII  des  Comptes  rendus. 


O 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  17I 

m 

sur  les  bases  cl  les  composantesX, Y,  Z  s'annulent;  enfin  u, ,  v, ,  (f',  s'expriment 
explicitement  au  moyen  de  ii„,  v^,,  Wo  et  de  leurs  dérivées  et  sont,  par  rap- 
port à  z,  des  polynômes  du  troisième  degré  pour  u,,  c,  et  du  deuxième 
deg7"é  p6ur  (v,  ;  les  fonctions  ?/„,  f„,  <v„  vérifient  des  équations  aux  dérivées 
partielles,  qui  présentent,  à  l'égard  du  paramètre  A,  le  même  caractère 
que  u,  (',  w.  On  retrouve  ainsi,  en  particularisant  les  données,  la  solution  à 
laquelle  est  arrivé  par  une  autre  voie  M.  Maurice  Levy  (')  eu  1877.  Si  l'on 
veut  vérifier,  au  moyen  des  valeurs  trouvées,  les  conditions  sur  le  bord 
latéral,  on  se  heurte  en  général  à  une  impossibilité,  qui  se  présente  sous  la 
forme  même  mise  en  évidence  dans  la  remar(jue  que  M.  Boussinesq  a  faite 
en  1878  à  la  page  108  du  Tome  LXXXVI  des  Comptes  rentlus. 

Considérons  maintenant  le  cas  d'une  tige,  et  supposons  avec  Poisson, 
pour  simplifier,  que  la  section  transversale  de  cette  tige  soit  circulaire;  si 
l'on  cherche  des  fonctions  ;/,  v,  »'  admettant  la  valeur  s  =  o  du  paramètre 
de  Kirchhoff  corame  point  ordinaire,  et  vériliant  les  équations  (i)  et  les  con- 
ditions à  la  frontière  latérale  (où  les  données  sont  supposées  admettre 
aussi  £  =  o  comme  point  ordinaire),  on  est  encore  amené  en  général  à  envi- 
sager t'-ii,  z'v,  z'w  et  l'on  trouve  de  nouveau  un  résultat  curieux;  si  l'on 
poursuit  les  développements  commencés  par  Poisson,  les  valeurs  cherchées 
se  somment  par  rapport  à  £  et  ont  la  forme  (2),  où  maintenant  u^,  f,,  w., 
sont  déterminés  explicitement  par  les  donni'i's  sur  la  face  latérale  et  par  les 
composantes  X,  Y,  Z,  et  s'annulent  pour  r  =  y  ^  o;  £/,,  r,,  n^,  s'expriment 
explicitement  au  moyen  des  valeurs  «up,  ('„„,  (i'„„  de  ?/,  v^  w  pour  a;  =  y  =  o 
et  de  leurs  dérivées,  et  sont,  par  rapport  à  .r,  jy,  des  polynômes  du  troisième 
degré  pour  »,  et  du  deuxième  degré  pour  t^,,  ir,.  On  retrouve  ainsi,  en  par- 
ticularisant les  données,  la  solution  célèbre  de  Barré  de  Saint-Venant,  et  l'on 
s'explique,  dans  une  certaine  mesure,  pourquoi  elle  apparaît  dans  les  re- 
cherches de  M.  Boussinesq  (^)  sur  les  tiges  minces.  Il  y  a  d'ailleurs  encore 
impossibilité  de  vérifier,  en  général,  avec  la  solution  (  2  ),  les  conditions  sur 
les  bases,  à  moins  de  se  borner  à  des  résultantes. 

Les  considérations  précédentes  montrent  que  Poisson  et  Cauchy,  en 
poursuivant  plus  loin  leurs  calculs,  auraient  été  conduits  aux  problèmes  de 
Barré  de  Saint-Venant  et  de  M.  Maurice  Levy,  qui  nous  paraissent  devoir 


(')  Comptes  rendus, l.  LXXXIV,  1877,  p.  SgO;  Journal  de  Mat/iématiqiies,  3<=  série, 
t.  III,  1877,  p.  219. 

(-)  Comptes  rendus,  t.  LXXII,  1871,  p.  407  ;  Journal  de  Mathématiques,  2"  série, 
t.  XVI,  1871,  p.  125;  3=  série,  t.  V,  1879,  p.  160. 


172  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

être  placés  au  même  plan  et  dont  l'intérêt  se  trouve  de  nouveau  établi;  elles 
précisent  en  outre  la  sij^fnification  et  Timportance  des  recherches  de  M.  Bous- 
sinesq  sur  les  corps  minces.  On  peut  ajouter  qu'elles  justifient,  au  moins  à 
l'heure  actuelle,  la  présence  dans  la  Mécanique  des  théories  directes  du  point 
matériel,  de  la  ligne  déformable  et  de  la  surface  déforniable,  telles  qu'on  les 
avait  conçues  avant  l'apparition  de  la  théorie  des  milieux  déformaljles  à 
trois  dimensions. 


PHYSIQUE.   —    AciioN   (les  rayons  A    sur  la  plaque  photographique. 
Note  de  M.  M.  Chavoz,  présentée  par  M.  d'Arsonval. 

Voici  une  expérience  mettant  en  évidence  une  analogie  de  plus  enlre  les 
rayons  X  et  la  lumière  : 

Expérience.  —  Une  lame  mince  d'acier  (ressoil  bleu  de  -~j\  de  millimètre  d'épais- 
seur et  quelques  millimètres  de  largeur)  est  déposée  sur  la  gélatine  d'une  plaque  sen- 
sible au  gèlatinobromure  d'argent  Lumière  (étiquette  bleue).  Le  tout  est  entouré  de 
papier  noir  dit  aiguille  empêchant  l'action  des  rayons  lumineux. 

Un  écran  métallique  plan,  constitué  par  une  lame  épaisse  d'acier  recouverte  de 
plusieurs  millimètres  de  plomb  et  placé  sur  la  plaque  sensible  enveloppée,  permet, 
quand  on  le  déplace  convenablement,  de  soustraire  telle  région  de  la  plaque  sensible 
que  l'on  désire  à  l'iriadiation  d'un  tube  de  Crookes  placé  au-dessus  du  système  décrit. 

On  utilise  un  tube  osmo-régulateur  Cliaband-Villard  actionné  par  une  bobine  Car- 
pentier  munie  du  Irembleur  t^adiguet  :  cuivre-cuivie.  Dans  le  primaire  circule  un 
courant  dont  l'intensité  efficace  atteint  7""r  à  7"'ni>,5.  L'étincelle  équivalente  est  main- 
tenue, pendant  toute  la  durée  de  l'expérience,  entre  7"",  5  et  8'^'"  [elle  éclate  entre  un 
disque  de  cuivre  de  i'™,  8  de  diamètre  et  une  pointe  olivaire  à  la  Hemsalecli  (')]. 

L'intensité  du  rayonnement  \  est  telle  (|u'une  pastille  de  plalinocyanure  de  baiyum, 
reposant  sur  dn  fer  à  lo*^™  de  l'anlicatliode  de  l'ampoule  radiogène,  atteint,  après 
12  minutes  environ,  la  teinte  B  du  radiocliromomèlre  X  Sabourand  et  Noire. 

La  plaque  sensible  est  à  10''"'  environ  de  l'anticatliode.  Gela  étant  ainsi  disposé,  on 
commence  l'irradiation  et  manœuvre  l'écran  prolecteur  de  telle  façon  que,  sur  la 
même  plaque  sensible,  on  ait  des  bandes  successivement  impressionnées  pendant  des 
temps  croissant  de  quelques  minutes  à  o,5,  i  ou  plusieurs  heures. 

La  plaque  développée  au  diamidophénol,  fixée  à  l'hyposulfite  de  soude,  lavée, 
séchée,  est  ensuite  examinée  par  transparence  au  moyen  d'un  arc  éleclrii[ue. 

RiJsuLTATS.  —  Les  principaux  résultats  obtenus  à  ce  jour  sont  les  sui- 
vants : 

(')  Hemsalech,  Thèse  de  (/odorat.  Pavh,  '901. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  173 

i"  L'opacité  du  cliché  radiographique  ne  croît  pas  continuellement  avec 
la  durée  de  l'irradiation.  Elle  paraît  subir  des  variations,  des  oscillations 
que  des  mesures  en  cours  préciseront. 

2°  La  comparaison  des  zones  du  cliché  :  zone  [ij  recevant  l'irradiation 
totale,  zone  [2]  correspondant  au  rayonnementy?/ire  par  la  lamelle  d'acier, 
est  particulièrement  curieuse. 

a.  Pour  une  irradiation  de  courte  durée,  inférieure  à  2  minutes,  la 
zone  \>\  est  plus  claire  que  [i]  ;  c'est  ce  qu'on  attendait  a  priori. 

b.  Si  la  pose  plus  longue  est  suffisante,  l'opacité  de  [2]  égale  l'opacité 
de[i]. 

c.  Pour  une  plus  longue  pose  (10  minutes  dans  un  essai)  la  zone  [2], 
qui  reçoit  le  rayonnement  minimum,  est  plus  opaque  que  la  zone  [  1  ],  recevant 
le  rayonnement  total;  la  pose  croissant  toujours,  cette  apparence  persiste 
pour  le  sens,  mais  la  différence  d'opacité  diminue. 

d.  A  certain  moment  les  deux  zones  paraissent  également  opaques. 

e.  Enfin,  pour  des  durées  d'impression  encore  plus  longues  (  i  heure  3o  mi- 
nutes, 2  heures  dans  certains  essais),  la  zone  [2]  redevient  moins  opaque  que 
la  zone  |  ij. 

Remahques.  —  SI  l'on  remarque  que  les  faisceaux  de  rayons  X  donnant 
les  zones  [1],  [2]  (indépendamment  de  leur  différence  qualitative  résultani 
du  radiochroïsme  de  la  lame  filtrante  utilisée)  diffèrent  surtout  quantitati- 
vement, on  ne  peut  s'empêcher  de  rapprocher  les  faits  énoncés  ci-dessus  des 
résultats  remarquables  obtenus  pour  la  première  fois  en  France  par  M.  .1. 
Janssen(')  dans  la  photographie  du  Soleil  sur  les  plaques  au  gélatino- 
bromure. 

Quand  un  objet  présente  des  régions  à  éclal  différent  (en  l'espèce  le  disque 
solaire  et  sa  couronne),  une  prolongation  de  l'action  lumineuse  amène  des 
changements  divers  et  en  particulier  le  renversement  des  images  photogra- 
phiques. 

a.  Une  courte  pose  (fraction  de  millième  de  seconde)  donne  un  négatif 
ordinaire  (sur  le  cliché  le  disque  solaire  est  plus  noir  que  la  couronne). 

b.  Une  pose  plus  longue  donne  un  gris  uniforme  :  c'est  le  premier  état 
neutre. 

c.  La  pose  croissant  encore,  le  cliché  du  Soleil  présente  une  couronne 
j)lus  opaque  que  le  disque  :  le  négatif  est  devenu  un  positif. 


(')  Comptes  rendus,  1880,  t.  XC,  p.  i/|47i  et  l.  XCI,  p.  199. 


I^'i  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

(I.  En  posant  davantage,  on  retrouve  un  nouvel  état  neutre  :  le  deuxième 
étal  neutre. 

e.  Plus  tard,  enfin,  on  obtient  à  nouvean  le  rapport  normal  des  opacités  : 
on  a  un  négatif,  mais  un  négatif  du  deuxième  ordre. 

Ce  parallélisme  des  aspects  successifs  présentés  pour  des  irradiations 
croissantes  par  des  clichés  radiographiques  et  photographiques  est  inté- 
ressant. Il  laisse  supposer  une  similitude  dans  la  forme  des  courbes  de  noir- 
cissement des  plaques  au  gélatinobromure  d'argent  en  fonction  du  temps, 
sous  l'action  respective  des  rayons  lumineux  et  des  rayons  de  Rontgen.  Il 
peut  être  invoque  comme  un  argument  de  plus  en  faveur  de  la  nature  lumi- 
neuse (vibrations  de  l'éther)  des  rayons  \. 

PHYSICOCHIMlE.  —  Mobilité  anormale  des  ions  de  quelques  terres  rares. 
Note  de  M.  Ji'les  Roux,  présentée  par  M.  J.  VioUe. 

Les  ions  monovalents  ont  des  mobilités  du  même  ordre  de  grandeur 
(Cl  :  63;  Br  :  (iy  ;  Rb  :  68),  sauf  l'ion  Ii(3i8)  et  l'ion  OH(i74). 

Les  ions  divalents  ont  des  mobilités  un  peu  inférieures  (Zn  :  46;  Mg  :  46; 
Cu  :  47;  Cd  :  47;  Ca  :  5i). 

Les  ions  trivalents  négatifs  ont  des  mobilités  un  peu  supérieures  : 
^[Fe(CN/J:  82;  ^[Cr(CN)''J  :  90.  .hisqu'ici,  on  n'a  pas  pu  mesurer  la 
mobilité  des  ions  trivalents  positifs  classiques  (Fe,  Cr,  ...),  à  cause  de  la  trop 
grande  hydrolyse  de  leurs  sels. 

Seuls,  parmi  les  ions  trivalents  positifs,  ceux  des  terres  rares  donnent  des 
sels  parfaitement  neutres. 

J'ai  cherché  à  déterminer  les  mobilités  de  quelques-uns  de  ces  ions 
(La,  Yt,  Ce,  Gd,  Sm)  par  des  mesures  de  conductibilité. 

J'ai  opéré  sur  le  nitrate  de  lanthane  el  sur  les  bromures  de  La,  \t.  Ce, 
Gd,  Sm,  aux  concentrations  j^,  —,  7^  normales.  Voici  les  résultats 
obtenus  à  18°,  rapportés  au  mercure  à  o"  : 

Mobilité  de  l'ion  positif  déduite  de  la  conduclibililé. 

I  I  I 

100  200  lOOOO 

i(NO')^La III  112 

iBr'La m  11 2, 5  ii6 

J-Br^Yl iiô  116,5 

ABHCe 112 

iBr'Gd 91 

i  Bi'  Sm 66 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  1^5 

On  voit  que  ces  molnlilés  sont  bien  plus  grandes  que  celles  des  ions 
mono-  et  divalents,  ainsi  que  des  ions  trivalenls  négatifs,  sauf  pour  l'ion  Sm, 
dont  la  mobilité  est  de  l'ordre  de  grandeur  de  celle  des  ions  monovalents. 
Ceci  est  très  im[)ortant;  ou  sait  en  effet  que  les  terres  rares  sont  excessi- 
vement difficiles  à  séparer  :  on  conçoit,  d'après  cette  grande  différence  de 
mobilité,  la  possibilité  de  faire  cette  séparation  soit  pai-  diOusion,  soit  par 
électrolyse. 

J'ai  étudié,  sur  le  nitrate  de  lanthane  à  -~  normal,  quelle  était  l'influence 
de  la  température  sur  la  mobilité  de  Tion  f^a.  A  18°,  la  mobilité  est  m; 
à  25"  elle  est  i  ii;  elle  varie  donc  de  ~  environ  par  degré. 

Les  terres  rares  que  j'ai  utilisées  m'ont  été  obligeamment  prêtées  par 
M.  G.  Urbain,  que  je  liens  à  remercier  ici.  Les  bromures  ont  été  préparés 
par  la  méthode  générale  de  M.  Bourion  (Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  248). 


RADIOACTIVITÉ.  —  Sur  la  radioactivilé  des  eaux  de  Plombières. 
Note  de  M.  Axdkê  Brochet,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

La  radioactivité  des  eaux  minérales  françaises  n'a  fait  jusqu'à  présent 
l'objet  que  d'un  nombre  très  restreint  de  travaux.  Les  plus  importants  sont 
dus  à  Curie  et  Laborde,  dont  les  recherches  ont  porté  principalement  sur 
les  gaz  dégagés  spontanément  des  sources;  cependant  quelques  valeurs 
relatives  aux  eaux  ont  été  données  dans  leur  dernier  Mémoire. 

Dans  un  autre  oi'dre  d'idées,  MM.  Moureu  et  Biquard  ont  dosé  les  élé- 
ments nobles  dans  les  gaz  spontanés  d'un  grand  nombre  de  sources. 

Les  déterminations  de  Curie  el  Laborde  provenant  de  mesures  faites 
quatre  jours  après  le  prélèvement  des  échantillons,  la  radioactivité  réelle  de 
ces  divers  échantillons  devait  correspondre  au  double  environ  de  la  valeur 
publiée.  En  effet  cette  radioactivité  suit,  comme  l'émanation  du  radium,  la 
loi  de  perte  de  moitié  en  quatre  jours. 

11  était  donc  intéressant  de  reprendre  ces  recherches  aux  sources  pour 
connaître  la  radioactivité  au  moment  même  de  l'utilisation  de  ces  eaux 
véritablement  vivantes. 

Parmi  les  eaux  françaises,  celles  de  Plombières  paraissent,  d'après  les 
recherches  précitées,  les  plus  intéressantes  par  la  valeur  de. la  radioactivité 
des  gaz  qui  se  dégagent.  Elles  le  sont  également  par  le  nombre  et  l'impor- 
tance des  sources.  C'est  à  elles  que  nous  nous  sommes  adressé. 

Nous  nous  sommes  servi  d'un  électroscope  Curie  à  feuille  d'aluminium 


1-75  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

et  micromètre,  adapté  par  MM.  Chéneveau  et  Labordc  soit  à  un  condensa- 
teur à  plateau,  soit  à  un  condensateur  cylindrique  (  '  ). 

Solides.  —  Nos  essais  ont  porté  sur  des  niinérau\  (fluorine  et  halloysite),  des  sédi- 
ments, des  matériaux  divers  (JDrique  romaine,  lames  métalliques),  etc.  Tous  ces  échan- 
tillons présentaient  une  radioactivité  presque  nulle  ou  de  l'ordre  de  grandeur  de  la 
sensibilité  de  l'appareil. 

Qdz.  —  Chaque  gaz  était  recueilli  au  grillon  de  la  source  dans  une  éprouvetle  gra- 
duée de  150'""',  munie  à  la  partie  supérieure  d'un  robinet  à  trois  voies.  Après  la  mesure 
du  volume  il  était  séché  sur  de  la  potasse  caustique  et  introduit  dans  le  récipient  de 
l'appareil  dans  lequel  un  vide  partiel  avait  été  fait.  Le  robinet  à  trois  voies  permettait 
de  faire  le  remplissage  avec  de  l'air  sec  servant  au  balayage  du  tube  à  polas>e. 

La  radioactivité  était  déterminée  par  la  mesure  du  courant  produit  à  l'intérieur  du 
condensateur  cylindrique  formé  d'une  part  du  récipient  en  laiton  et  d'autre  part  d'une 
sonde  reliée  directement  au  support  de  la  feuille  d'aluminium,  les  deux  parties  étant 
réunies  par  un  bouchon  d'ambre. 

Chaque  détermination  était  faite  d'après  la  mesure  de  la  vitesse  de  chute  de  la 
feuille  d'aluminium  correspondant  au  courant  maximum  produilS  heures  après  l'intro- 
duction du  gaz  dans  l'appareil. 

Celui-ci  avait  été  au  préalable  étalonné  d'une  façon  identique  avec  de  ICmanation 

du  radium.  Les  résultats  que  nous  donnons  sont  exprimés,  comme  l'avaient  fait  Curie 

et  Laborde,  en  milligrammes-minutes  pour  lo'  de  gaz. 

Nous  avons  obtenu  les  résultats  suivants  : 

Tempe-  Curie 

rature.  Trouvé.       et  Labordc. 
fi  nig  :  m  uilî  :  m 

Source  Vauquelin 69  i4>9  ^ -1 

Source  n°  3  (galerie  du  Thalweg).  .....  .      62  i3,6  3,2 

Source  n°  2  (galerie  des  Savonneuses) .. .      28  6,1  » 

Eauj;.  —  Chaque  eau  était  recueillie  également  à  même  le  griffon  de  la  source, 
dans  un  récipient  en  verre  de  ii5o™',  muni  d'un  robinet  à  la  partie  supérieure  et 
qu'on  remplissait  exactement  à  moitié.  L'appareil  était  rapidement  ramené  à  la  tempé- 
rature ordinaire  et  vivement  agité  à  plusieurs  reprises  pendant  un  quart  d'heure.  L  eau 
cédait  à  l'air  une  partie  de  sa  radioactivité  et,  d'après  les  expériences  d'Hofmann,  en 
retenait  10  pour  100  à  la  température  de  20",  à  laquelle  nous  opérions. 

L'air  ainsi  radioactive  était  traité  comme  un  gaz.  Nous  avons  obtenu  les  résultats 
suivants  :  ,,    . 

Tempe-  Curie 

rulurc.  Trouve.         et  Labordc. 

u  m'é  ;  m  nis  -  ni 

Source  Vauquelin 69  o,84  0,22 

Source  du  Robinet  romain 70  o,[\o                » 

Source  des  Capucins 46  2,o3  o,46 

Source  n°  1  (galerie  des  Savonneuses).  .  22  0,70                 » 

Source  n°  2  (galerie  des  Savonneuses).  .  28  1,29                 » 

(')  Ces  appareils  seront  décrits  d'autre  part;  nous  donnerons  également  la  biblio- 
graphie et  quelques  renseignements  complémentaires  sur  nos  recherches  dans  un  autre 
Mémoire. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  I-t 

Nous  avons  en  outre  constaté,  par  trois  mesures  successives,  que  l'éma- 
nation extraite  de  l'eau  de  la  source  des  Capucins  subit  bien,  comme  l'éma- 
nation du  radium,  la  perte  de  l'activité  de  moitié  en  4  jours.  Ajoutons 
eniin  que  l'eau  des  sources  non  minérales  et  l'eau  de  la  ville  sont  assez  for- 
tement radioactives.  Nous  avons  également  fait  la  remarque  que,  tandis 
que  les  sources  chaudes  de  la  galerie  du  Thalweg  ont  conservé  la  même 
température  que  celle  indiquée  par  Jutier  ('),  la  température  des  sources 
tempérées  de  la  galerie  des  Savonneuses  s'est  élevée  de  quelques  degrés. 

Les  analyses  de  Lefort  ('),  en  ce  qui  concerne  les  eaux  de  Plombières, 
ont  établi  qu'il  existe  une  relation  entre  la  température  de  chaque  source, 
le  degré  de  minéralisation  de  l'eau  et  la  composition  des  gaz  spontanés. 
D'après  les  valeurs  que  nous  publions,  la  radioactivité  fait  exception  tout 
au  moins  en  ce  qui  concerne  les  eaux  elles-mêmes.  Une  étude  plus  com- 
plète permettrait  probablement  de  tirer  des  conclusions  intéi^essantes  à  ce 
sujet. 

Nos  recherches  confirment  donc  ce  point  déjà  établi  que,  contrairement 
à  l'opinion  souvent  émise,  il  n'y  a  aucune  relation  entre  la  radioactivité 
des  eaux  et  leur  température. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Dissociation  par  l'eau  des  chlorures  doubles  de  dimer- 
curiammoniuni  el  d' ammonium.  Note  de  M.  H.  Gaudechox,  présentée 
par  M.  A.  Ditte. 

Les  deux  conqaosés  étudiés  sont  l'ancien  chloramidure  de  mercure 
AglI'HgCl  d'Hoffmann  et  Marburg,  que  Rammelsberg  et  Pesci  consi- 
dèrent comme  un  sel  double  AzHg-CI .  Azir'Cl,  et  l'ancien  précipit.'  blanc 
fusible  IlgCP .  2 AzH'  formulé  par  Rammelsberg  AzHg-  Cl .  3  AzH'  Cl.  De 
nombreux  auteurs  se  sont  occupés  de  la  constitution  de  ces  deux  corps.  En 
dehors  de  toute  hypothèse,  je  rapporterai  les  faits  observés  dans  Faction  de 
l'eau  sur  ces  composés. 

Action  de  l'eau  au  voisinage  de  la  température  ordinaire  :  i"  Sur 
AzHg-CI.  AzH'CI.  —  André  a  montré  qu'un  lavage  prolongé  de  ce  com- 
posé par  l'eau  élimine  AzH'CI  et  conduit  à  l'hydrate  y\zHg-ClH-0.  Pour 


(')  Jltikk  et  Lkfoht,  Etudes  sur  les  eaux  mincrales  et  tliennales  de  Ploinbii'-res, 
1862.  Paris,  J.-B.  Bailiière. 

C.  n.,   1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  4.)  23 


178  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

préciser  ce  mode  de  décomposition,  j'ai  examiné  si  léquation 

(i)  AzHg-^CIAzH'Clsol.4-ir-O^AzHs^CI,IIM3sol.+AzH-Cldiss. 

est  limitée,  pour  une  température  donnée,  par  une  concentration  constante 
de  la  solution  de  AzH^  Cl. 

On  a,  en  effet,  trois  composants  répartis  en  quatre  phases,  ce  qui  con- 
stitue un  système  univariant.  En  fait,  ou  constate  que  la  phase  liquide  con- 
stituée par  AzHH_]l  dissous  a  une  concentration  constante  pour  une  tempé- 
rature donnée,  tant  que  cette  phase  demeure  en  présence  d'une  petite 
(|uaiitité  de  la  phase  solide  AzHg-Cl .  AzH'Cl. 

A  i5"  la  concentration  de  la  pliase  liquide  eu  équilibre  correspond 
à  o^o^oii  de  AzIi^'Cl  pour  100"°'  H-0;  à  27"  la  concentration  de  la  phase 
liquide  en  équilibre  correspond  à  o""',02o  de  AzH*  Cl  pour  100™°'  H^O. 

Dans  un  tel  système  condensé  c'est  cette  unique  concentration  qui  déter- 
mine la  constante  d'équilibre  de  l'expression  générale  ï]«Log(]  =  R. 

La  décomposition  plus  avancée  qui  résulte  de  l'élévation  de  température 
est  en  accord  avec  la  loi  du  déplacement  de  l'équilibre  par  variation  de  tem- 
pérature. J'ai  en  effet  constaté  que  la  fixation  de  AzH^CI  sur  AzlIg-CHI-(_) 
se  fait  avec  un  dégagement  de  chaleur  notable. 

2"  AzHg-^Cl. 3AzH'Cl.  —  Ce  composé  constitue  également  avec  l'eau 
un  système  univariant;  on  constate  ([ue  sa  décomposition  est  limitée  par  la 
concentration  en  AzII'Cl  de  la  solution  pour  une  température  déterminée 
conformément  à  l'équation  d'équilibre 

(2)  AzHg-C1.3AzIl'Gisol.  ?i  AzH;;M:i.Azri'Clsol.-f-2AzII'GI(liss. 

(_)n  trouve  : 

A    l'i",  conceiilralion  de  la  phase  liquide  a  l'équilibre,  o^^'iôS  pour  loo"'"'  de  II- O; 
A  27°  »  »  o™°',84  pour  100'"°'  de  II- O. 

Cette  concentration  est  notable,  elle  varie  également  avec  la  température 
conformément  à  la  loi  du  déplacement  de  l'équilibre. 

Ces  dernières  détermiiKitions  ont  été  faites  avec  des  compositions 
moyennes  des  deux  phases  solides  réunies  comprises  entre 

AzHg^Cli.2AzH'Ci  el  AzHg2Cl2.8AzH*CI. 

La  concentration  constante  pour  une  température  donnée  ainsi  obtenue 
démontre  la  non-existence  du  composé  AzHg- Cl.  2 AzH'Cl  signalé  par 
certains  auteurs  et  qu'on  peut  considérer  comme  un  mélange  des  deux  phases 


SÉANCE  UU  27  JANVIER  1908.  17g 

solides  du  système  (2).  Celle  vérificalion  n'était  pas  inutile,  étant  donnée 
la  nature  amorphe  de  ces  composés. 

11  est  à  noter  que,  dans  la  phase  liquide  du  système  (i),  il  n'y  a  qu'une  trace  de  mer- 
cure dissous,  ce  qui  tient  à  la  quasi-insolubilil(-  du  composé  A/,[lg-CI  dans  la  solution 
diluée  de  AzH'Cl.  Dans  le  système  (y)  au  contraire,  on  trouve  une  petite  quantité  de 
mercure  en  solution,  ce  qui  est  atlribuable  à  une  léyère  solubilité  du  corps  AzIIg-Cl 
ou  de  ses  composés  a\'ec  AzII'Cl  dans  la  solution  de  AzH'CI;  de  sorte  qu'en  réalité 
la  phase  liquide  contient  environ  1-,  2  de  AzUg-CI  par  litre  à  i5",  quantité  relative- 
ment faible,  mais  non  négligeable. 

J'ajouterai  que  dans  les  mêmes  conditions  de  température  (i5'>),  le  composé 
AzHg-Cl.SAzH'CI  ne  se  combine  plus  à  AzII'Cl.  Mis  en  contact  avec  des  solutions 
de  plus  en  plus  concentrées  de  AzH'CI,  ce  corps  ne  change  plus  de  composition.  Tant 
que  n'apparaît  pas  la  phase  Azll'Cl  solide,  on  reste  en  présence  d'une  seule  phase 
solide  et  le  système  est  bivariant;  on  constate  simplement  une  solubilité  croissante  de 
AzUg-CI  à  mesure  que  la  concentration  du  sel  ammoniacal  croît. 

Les  données  précédentes  donnent  une  indication  sur  les  concentrations  à  réaliser 
pour  la  préparation  de  ces  deux  corps. 

Action  de  l'eau  à  100".  —  Si  l'on  opère  au  voisinage  de  100"  le  mode  de 
décomposition  des  corps  étudiés  change  de  domaine.  C'est  la  réaction 
inverse  de  celle  de  leur  formation  qui  intervient  alors  suivant  l'équation  : 

(3)  AzHg'-Cl-i-3AzH''CI  =  '!HgC12-i-4AzH^ 

En  réalité,  le  phénomène  est  plus  complexe  (|ue  ne  l'indique  cette  équation.  Pour 
constater  cette  décomposition,  il  est  nécessaire  de  dissoudre  les  composés 

AzHg-^CIAzlI*CI     ou      \zl!g=CP.3AzH>CI 

dans  une  solution  de  Azll'Cl  (normale  par  exemple);  on  constate  alors  qu'à  l'ébulli- 
tion  il  se  dégage  4Azir*  et  l'on  trouve  en  solution  le  mercure  à  l'état  de  HgCl-  qu'on 
peut  séparer  sous  forme  de  chlorure  double  de  mercure  et  d'ammonium,  ancien  sel 
Alembroth  des  alchimistes.  Ce  mode  de  décomposition  est  réversible.  La  concentration 
en  Azll'  qui  limite  la  réaction  est  faible  et  difficile  à  préciser. 

Le  même  fait  s'observe  avec  le  composé  AzHg^ClH-0  en  jirésence  du  Azll'Cl  à 
l'ébullition.  Mais,  si  l'on  opère  avec  le  composé  AzHg-ClllM)  seul,  on  constate  avec 
le  dégagement  d'ammoniaque,  la  production  simultanée  de  chlorure  mercurique  et 
d'oxyde  de  mercure.  Suivant  l'équation 

(4)  2AzHg'Clll-^0  +  2H20=:2AzlF-1-llgCl-H-3HgO.. 
De  telle  sorte  que,  dans  l'action  de  l'eau  à  l'ébullition  sur  les  composés 

AzHg^CI. Azll'Cl     et     A/,llf;'-C1.3Azll»CI, 
ce  sont  les  deux  réactions  (3)  et  (4)  qui  interviennent. 


l8o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

De  cet  ensemble  de  faits  il  résulte  : 
i"  Que  les  composés 

A7.1lg-CI.A/JI*Cl 


AzIIg^Cl.SAzH^Cl 


en  présence  de  Feau  à  la  température  ordinaire  se  comportent  comme  de 
véritables  sels  doubles,  ce  qui  autorise  Thypothèse  faite  sur  leur  constitution 
par  Rammelsberg  etPesci,  sous  la  réserve  que  les  données  tliermochimiques 
relatives  au  composé  AzHg-Cl .  AzHM  11  en  particulier  indiquent  que  le 
groupement  AzH'Cl  est  uni  au  groupement  AzHg-Cl  avec  mise  en  jeu 
d'une  quantité  d'énergie  plus  forte  que  celle  qu'on  observe  habituellement 
dans  la  formation  des  sels  doubles  :  ce  qui  permet  de  supposer  l'existence  de 
radicaux  complexes  au  sein  de  cette  molécule.  Il  est  d'ailleurs  à  noter  que 
cette  décomposition  est  limitée  dans  ce  composé  AzHg- CI.  Azt!"*  Cl  par  une 
concentration  très  faible  de  la  solution  en  cldorure  d'ammonium. 

2"  Qu'en  présence  de  l'eau  à  l'ébuUition  le  radical  AzHg-  tend  à  se  dis- 
loquer en  donnant  ses  composés  générateurs  :  AzH%  IlgCP  et  HgO  ;  comme 
je  l'ai  observé  dans  le  cas  de  la  base  de  Millon,  ce  qui  tend  à  généraliser 
cette  notion  de  l'instabilité  du  radical  hypothétique  AzHg-  dans  ces  condi- 
tions. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Établissement  de  la  formule  de  constitution  de  la 
fénone.  iSote  de  MM.  L.  Bouveailt  et  Levallois,  présentée  par 
M.  A.  Haller. 


Un  grand  nombre  de  travaux  ont  été  publiés  sur  la  fénone  C'E^'^O, 
acétone  cyclique  extraite  de  l'essence  de  fenouil,  et  sur  ses  d(''rivés:  malgré 
cela,  sa  constitution  n'a  jamais  été  établie.  Deux  formules  se  partagent  la 
faveur  des  chimistes  : 


CtP 

I 

G 
/|\ 

•  Cil-  '       \co 


Cli^ 


G  H 


CH 


GH^ 


=  / 


GO 


GlI  -  GH' 


Gll 


Cil 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908  181 

la  première  est  due  à  M.  Seinmler,  la  seconde,  la  plus  ancienne  en  date,  à 
M.  Wallach. 

Récemment,  M.  Semmler  {D.  ch.  Ges.,  t.  XXXIX,  p.  2377;  ^"''-  ''^"^• 
c/n'm.,  4*  série,  t.  Il,  p.  1 127)  a  montré  que  Tamidure  de  sodium  se  fixe  sur 
la  fénone  dissoute  dans  le  benzène  en  donnant  un  dérivé  sodé  que  l'eau 
décompose  en  soude  et  une  amide  nouvelle  qu'il  a  appelée  dihydrofencholèn- 
amide.  Sans  faire  aucune  hypothèse,  on  peut  représenter  ces  deux  réac- 
tions successives  par  les  équations 

\AzH^ 

C»H'«gC^'^„.,-+-  H-0  =  NaOH  +  C'H'"-  CO  -  \z\\\ 
\AzH- 

La  fénone  est  une  acétone  saturée  se  rattachant  à  un  carbure  (Jl'MI", 
par  conséquent  bicyclique;  le  nouveau  produit  est  l'amide  d'un  acide 
C'H"  —  CO-H  qui  est  également  saturé,  se  rattachant  à  l'hydrocarbure 
G" H"*  qui  ne  peut  être  que  monocyclique;  il  faut  donc  que  la  fixation 
d'ammoniaque,  qui  a  donné  naissance  à  la  nouvelle  amide,  ait  eu  pour 
résultat  de  rompre  l'une  des  deux  chaînes  continues  dans  la  molécule  de  la 
fénone. 

Nous  avons  Irailé  celle  amide  par  le  brome  et  la  soude  (méthode  d'IIofmann)  dans 
le  but  d'obtenir  Famine  C'H"AzH2  que  nous  appelons  Vaminoapofénane  ou  apo- 
fénylamine.  On  obtient,  dans  ces  conditions,  au  lieu  de  l'aminé  attendue,  l'urée 
symétrique  qui  en  dérive,  la  diapofényliirée 

/AzH  — cni" 

\AzH  — CH"' 

composé  très  bien  cristallisé,  peu  soluble  dans  l'alcool,  fondant  à  i6S"-i69°. 

Cette  urée,  chaulTée  avec  de  l'acide  sulfurique  à  5o  pour  100  bouillant,  se  décom- 
pose intégralement  suivant  l'équation 

CO(AzHC'H")2+SO*I12=C02-l-Sn'(AzH*)2-+-2G"H"\ 

L'hydrocarbure  G'I1"^-hH  =  0,  Vapofénène.  est  un  liquide  à  odeur  terpénique, 
bouillant  à  i43°  à  la  pression  ordinaire  r/J  =  0,812,  ai,=  62°,  c'onnant,  avec  le  gnz 
chlorhydrique    en   solution    alcoolique,    un   chlorhydrate  bouillant   à   60°  sous   8""", 

Cette  formation  d'hydrocarbure  luontre  que  l'aminoapofénane  est  dé- 
composée par  l'acide  sulfurique  bouillant  avec  arrachement  d'ammoniaque, 


l82 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


ce  qui  rend  1res  probable  que  le  groupement  AzH-  y  était  allaché  à  uu 
atome  de  carbone  tertiaire. 

Nous  avons  o>cydé  à  froid  l'apofénène  au  moyen  du  permanganate  de  potassium 
neutre.  Du  mélange  acide  ainsi  obtenu  nous  avons  isolé,  par  le  moyen  de  sa  semi- 
carbazone,  un  acide  cétoni(|ue  répondant  à  la  formule  G'-'II'MJ^.  Celle  seniicarbazone, 
fondant  à  1750-177'',  est  peu  soluble  dans  l'alcool;  on  en  régénère  facilement  l'acide 
correspondant  par  Irailenient  à  l'acide  chlorliydrique  bouillant.  Cet  acide  cétonique 
contient  le  groupement  COCH^;  traité  par  le  brome  et  la  soude,  il  se  transforme  inté- 
oraleraenl  en  bromofornie  et  en  acide  bibasique  qui  a  pu  être  identifié  avec  Vacide 
^-isopropylglntari(]i(e  et  qui  fond  à  100". 

L'acide    bibasicjue    étant    de    formule    symétrique,    l'acide    acétonique 
CH'H)'  ne  peut  avoir  pour  constitution  que 

CIF— CO-Cir--CIl  — CH^— COMI. 

I 
CH 

/\ 
CH'    CIP 

Celle  de  l'apofénène  s'en  déduit  immédiatement,  l'oxydation  de  cet  hydro- 
carbure pouvant  être  représentée  par  l'équation 


CH»  CH' 
\/ 
CH 

I 
CH 

CH2/\,CH= 


CH 


CH'  CH» 

■        \/ 
CH 

I 
Cil 

CH^/     C\\- 


•0^: 


=!C  ~  CH» 

Apoféncne. 


CO^H 


CO  -  CH^ 


L'aminoapofénane,  ne  différant  de  l'apofénène  que  par  AzH'  en  plus  et 

possédant  son  groupe  AzH-. lié  à  un  atome  de  carbone  tertiaire,  aura  pour 

constitution 

CH'  CH' 

\/ 
CH 

I 
CH 

CH^/     CH^ 


CH' 


AzH^ 
xClF 


SÉANCE    DU    27    JANVIER    1908.  l83 

ce  (jui  impose  pour  la  dihydrofenchènamide  de  Seinmler  la  formule 


CH 

1 
CH 

CH^/\CH2 


CJI-- 


,/GO  — AzH^ 
'\C1P 


Cette  formule  est  précisément  celle  que  Semmler  a  donnée  à  ce  corps  et 
qu'il  a  déduite  de  ses  formules  de  la  fénonc  :  les  deux  formules 


CH'  CH' 

\/ 
G 
|\ 

CH  \ 
CH-2./\CH-^\cO 


CH' 

I 
C 


et 


CH^^ 


CH^ 
CH' 


C  — CH' 


\ 


/ 
CH 


co 


,/CH' 

'\CH-' 


sont,  en  effet,  identiques. 

Cette  série  d'expériences  élimine  définitivement  la  formule  de  Wallach 
et  donne  à  celle  de  Semmler  une  très  grande  vraisemblance. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  l'essence  de  Magnolia  Kobus  D.  C. 
Note  de  MM.  Eue.  Charabot  et  G.  Laloue,  présentée  par  M.  Hallei-. 

Celte  essence  a  été  obtenue  par  distillation  des  rameaux  d'un  arbre  du 
Japon.  En  1903,  un  examen  sommaire  en  a  été  fait  qui  a  conduit  à  celle 
conclusion,  que  l'odeur  fait  présumer  une  teneur  élevée  en  safrol  et  que,  de 
plus,  le  produit  renferme  de  faibles  quantités  de  citral  (Schimmel,  Bull., 
octobre  iç)o3,  p.  82). 

L'essence  que  nous  avons  étudiée  possédait  les  caractères  suivants  : 

Pouvoir  rotaloire  (pour  une  épaisseur  de  ico""'")  ....      — i°2o' 
Densité  à  1 5° o ,  1)432 


Soluble  dans  P°'  d'alcooi  à  90°,  opalescence  par  addition  de  3~"'  d'alcool. 


lS4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Nous  avons  opéré  sur  loos,  en  vue  de  l'extraction  du  cilral  (agitation  pendant 
6  lieures  avec  une  solution  de  35os  de  sulfite  neutre  de  sodium  et  de  i5os  de  Isicarbo- 
nale  de  sodium  dans  35oo""'  d'eau).  Nous  avons  obtenu  les  résultats  suivants  : 

Poids  de  la  portion  non  combinée 85»,  o 

(titrai  calculé  par  différence i4")5 

Proportion  de  citral  dans  l'essence 1^,5  p.  loo 

Aldéhyde  régénérée 6",  i 

Ce  dernier  composé  est  complètemenl  inactif  et  s'identifie  d'une  façon 
parfaite  avec  le  cilral,  ce  qui  confirme  les  résultats  indiqués  plus  haut. 

I^e  résidu  de  l'extraction  du  citral  possède  une  odeur  anisée  et  une  saveur 
sucrée. 

Nous  en  avons  soumis  5o~  à  la  distillation  fractionnée  et  obtenu  dans  une  première 
opération  : 

I.  De  190°  à  2o5°  :  19^',  5;  o(d  =  —  2°  10'. 

II.  De  2o5°  à  222°  :  178;  y.i,  =  —  i°44'- 

III.  De  222°  à  23.5°  :  17-. 
IV'.   Résidu. 

Sur  une  autre    portion  de  l'essence   privée   d'aldéhydes,  nous  avons  dosé  les  étiiers 

ainsi  que  l'alcool  total,  et  trouvé  : 

Pour  100. 

Teneur  en  éther  de  la  portion  non   aUléliydique  de  l'essence  (en 

CH^— COOG>''H'")  0,8 

Teneur  en  éther  de  l'essence  primitive 0,7 

Teneur  en  alcool  (exprimée  en  C"'H'*0)  de  la  portion  non  aldé- 

hydique  de  l'essence 6-6 

Teneur  en  alcool  de  l'essence  primitive 5,6 

Des  fractions  111  et  IV  ou  a  isolé,  par  de  nouvelles  rectifications,  une  partie  bouil- 
lant à  23o°-232°.  Celle-ci  possède  nettement  l'odeur  el  la  saveur  sucrée  de  l'anélliol  ; 
elle  se  solidifie  par  refroidissement,  mais  il  a  été  impossible  d'élever  son  point  de 
fusion  jusqu'à  -1-22°,  probablement  à  cause  de  la  présence  d'un  peu  d'estragol,  |iiin- 
cipe  qui  paraît  exister  surtout  dans  la  fraction  II  (on  observe,  en  effet,  un  arrèl  aux 
e.ivirons  de  2  i5°). 

y  pO    (  'H  (     H  ''      (  \   ) 

L'idenlilication  avec  l'anéthol,  CH''^   .,  „~,   '  '        ;,(,ducom- 

\OL.n-'  (-\) 

posé  solide  bouillant  à  2'3o°-232°  a  éli'  effectuée  de  la  façon  suivante  : 

1.  On  a  oxydé  5?  du  produit  au  moyen  d'une  solution  portée  à  la  température  de 
5o°  et  renfermant  25»  de  bichromate  de  potassium  et  5o*-'  d'acide  sulfurique  pour  100^ 
d'eau.  On  a  agité,  laissé  refroidir,  décanté,  lavé  à  l'eau  le  dépôt  solide,  enfin  purifié 
celui-ci  par  deux   cristallisations   dans  Tenu    bouillante.    La   saturation   de    o?,i79   de 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  l85 

l'acide  ainsi  isolé  a  exigé  a''™', 35  de  potasse  demi-normale;  on  en  déduit,  pour  le  coef- 
ficient de  saturation  (nombre  de  milligrammes  de  KOH  nécessaires  pour  saturer  18 
d'acide),  le  nombre  867,6.  La  théorie  indique  368,4  pour  l'acide  anisique  C»H*0'. 
Ces  deux  nombres  sont  aussi  concordants  que  possible.  Le  point  de  fusion  de  l'acide 

en  question  est  bien  184",  c'est-à-dire  celui  de  l'acide  anisique,  CHK 

'     '  \OGH'   (4)' 

2.   En  ajoutant  du  brome  en  solution  chloroformique  au  produit  à  identifier,  dissous 

lui-même   dans  le  chloroforme  et  refroidi,  on   a  obtenu,  après  évaporation  spontanée 

du  chloroforme,  une  huile  brune  qui,  par  addition  d'un  peu  d'éther  de  pétrole,  s'est 

prise  en  masse.  On  a  fait  cristalliser  ce  produit  dans  l'éther  de  pétrole  et  obtenu  ainsi 

des  aiguilles  blanches,  fusibles  à  660-67°,  dedibromure  d'anélhol, 

„j  „ , /CH  Br  -  CH  Br  -  CH' 
^  "  \OCH^ 

Vanéthol  se  trouve  donc  dans  l'essence  de  Magnolia  Kohiis  D.  C. 
(Kobushi),  dont  il  est  le  principal  constituant. 

En  résumé,  l'essence  de  Kobushi  renferme  notamment  du  aVra/ (environ 
i5  pour  100)  et  de  Vanéthol. 


MINÉRALOGIE.  —  Sur  le  Volcan  du  Siroua  {And- Atlas  marocain)  (  '  ). 
Note  de  M.  Louis  Gentil,  transmise  par  M.  A.  Michel  Lévy. 

Le  Djebel  Siroua  forme  un  massif  puissant  situé  au  sud  du  Haut-Atlas 
marocain  et  qu'il  faut  considérer  comme  la  naissance  d'une  chaîne  moins 
importante,  l'Anti-Atlas. 

11  a  été  contourné  à  grande  distance,  en  1862,  par  l'explorateur  allemand  Rohlfs,  et 
c'est  en  1871  que  le  voyageur  anglais  Hooker  vit  de  très  loin,  du  Djebel  ïiza,  sommet 
élevé  du  Haut-Atlas,  la  chaîne  méridionale  à  laquelle  il  a  donné  le  nom  d'Anti-Atlas 
et,  dans  l'Est,  le  Siroua.  Von  Fritsch  (1872)  aperçut  du  Tizi  n  Tar'rat  «  une  haute 
crête  montagneuse  couverte  de  neige  ».  Mais  c'est  au  vicomte  de  Foucauld  que  revient 
l'honneur  d'avoir  donné  sur  ce  massif  les  renseignements  les  plus  intéressants  et  de 
l'avoir  désigné  sous  son  vrai  nom.  L'illustre  explorateur  français  a,  en  i883,  vu  le 
Djebel  Siroua  à  des  distances  de  60''™  à  100'"". 

J'ai  eu  la  bonne  fortune,  en  1903,  lors  de  ma  collaboration  à  la  Mission 
du  Comité  du  Maroc  (Mission  de  Segonzac),  de  pouvoir  explorer  ce  massif 
qui  constitue   un  nœud  orographique  de  premier  ordre.  Indépendamment 


(')  J'exprime  ici  ma  vive  gratitude  à  M.  A.  Michel  Lévy,  qui  m'a  facilité,  avec  la 
plus  grande  bienveillance,  l'étude  chimique  des  roches  qui  font  l'objet  de  cette  Note. 
C.  R.,  190S,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  4.)  l[\ 


l86  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

de  la  jonction  qu'il  établit  entre  le  Haut-Atlas  et  l'Anti-Atlas,  en  effet,  il 
sépare  les  sources  de  l'Oued  Sous  de  celles  de  l'Oued  Draa,  et  son  point 
culminant,  dont  j'ai  pu  mesurer  approximativement  l'altitude,  s'élève 
à  33oo™  environ.  Je  me  propose,  dans  cette  Note,  d'4ludier  la  composition 
et  la  structure  géologique  de  cette  imposante  montagne. 

Le  Djebel  Siroua  forme  un  vaste  volcan  sur  l'âge  duquel  je  ne  saurais  me 
prononcer,  à  cause  de  l'absence  de  terrains  tertiaires  au  contact,  mais  que 
je  considérerais  volontiers  comme  néogène  en  me  l'eportant  à  sa  forme  et  à 
son  état  de  conservation.  D'épaisses  coulées  de  laves  et  des  tufs  de  projec- 
tion, traversés  par  des  dykes,  forment  l'appareil  externe  du  volcan  qui 
repose  sur  un  socle  cristallin,  vaste  pénéplaine  dont  j'étudierai  prochaine- 
ment la  composition  lithologique.  Les  déjections  du  Siroua  se  succèdent 
sur  une  puissance  totale  de  plus  de  looo'";  elles  recouvrent  une  vaste  super- 
ficie que  mes  constructions  cartographiques  me  permettent  d'inscrire  dans 
une  circonférence  d'au  moins  20'""  de  rayon,  et  leur  composition  minéralo- 
gique  parait,  dans  l'ensemble,  assez  homogène.  Les  roches  du  Siroua 
peuvent  se  grouper  en  deux  séries,  l'une  trachytique,  l'autre  phonolitique. 

Les  types  trachyliques  sont  assez  variés.  Le  plus  fréquent  d'entre  eux  est  un  Ira- 
chyte  à  biotiie  rappelant,  par  son  aspect,  les  irachytes  du  Puy  de  Sancy,  dans  le 
massif  du  Mont-Dore.  11  montre,  au  microscope,  des  phénocristaux  d'apatite  et  de 
sphène,  rarement  de  zircon,  de  la  magnétite,  de  la  biolile  en  voie  de  résorption,  de 
la  sanidine;  la  pâle  est  constituée  par  une  association  de  microliles  de  magnétite  et 
de  saitidine  englobés  dans  un  peu  de  matière  amorphe.  J'ai  recueilli,  en  outre,  un 
tracliyle  à  biotite  et  aiigile,  un  Irachyle  augilique  à  biotiie  et  pyroxène,  un  tra- 
chyle  à  biotite  et  haiiyne,  un  tracliyte  essentiellemeiU  feldspatliique,  sans  éléments 
ferrugineux. 

Il  convient  encore  parmi  toutes  ces  roches,  caractérisées  par  leurs  silicates  ferrugi- 
neux ou  par  la  présence  de  riiaiiyne,  de  séparer  toutes  celles  qui  renferment,  à  côté  de 
la  sanidine,  un  feldspath  triclinique  représenté  par  de  Vanorlhose,  plus  rarement  par 
de  Voiigoctase  ou  par  ces  deux  feldspatlis  réunis. 

Enfin,  à  côté  de  ces  roches  tracliytiques  franchement  cristallines,  je  puis  citer  de 
belles  obsidiennes  à  phénocristaux  de  sanidine,  de  biotite,  à'aiigite  dont  le  verre 
brun  montre  de  belles  cassures  perlitiques,  des  brèches  trachyliques,  des  lufs  résul- 
tant de  l'agglomération  de  cendres  très  vitreuses,  etc. 

L'analyse  chimique  du  Irachyle  à  biotite  a  donné  les  résultats  suivants  : 
o,83  TiO-;  64,96  SiO-;  17,80  Al-O^  2,69  Fe^O'^;  1,22  FeO;  1,08  CaO; 
1,09  MgO;  4,90  K-O;  5,65  Na'O;  0,22  P-0\  Total,  100, 43.  Perte' au 
feu,  0,62.  Les  paramètres  magnétiques,  calculés  suivant  la  méthode  de 
M.  Michel  Lévy,  iiidicpent  un  magma  sycnitique,  méso-potassique,  méga- 
alumineux,  ferromagnésien  et  micro-calcique. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  187 

Le  type  phonolitique  est  uniformément  constitué  par  une  roche  très  compacte, 
foncée,  offrant  des  phénocristaux  ne  dépassant  guère  i""  à  2"°'",  dans  une  pâte  abon- 
dante. A.U  microscope  on  observe,  au  premier  temps,  de  rares  baguettes  A^tpalile,  de 
grands  cristaux  à^ liaiiyne,  de  la  sanidine  maclée  (loi  de  Carisbad),  enfin,  de  grands 
cristaux  assez  rares  à^œgyrine  et  à^augite  œgyrinique.  La  pâle  du  second  temps  ren- 
ferme les  mêmes  éléments  minéralogiques  accompagnés  àe  néphéline  et  d'une  quantité 
variable,  mais  relativement  faible,  de  matière  vitreuse.  Les  pyroxènes  ont  leurs  bords 
di'cliiquelés  et,  à  létat  microlitique,  ils  forment  souvent  une  auréole  autour  de 
l'haiiyne  et  de  la  sanidine  en  grands  cristaux.  La  structure  est  entrecroisée  dans  le  cas 
des  échantillons  compacts,  tandis  qu'elle  ofl're  une  fluidalité  très  marquée  dans  les 
types  fissiles,  rappelant  les  plus  beaux  phonolites  connus. 

L'haiiyne  et  la  néphéline,  qui  abondent  dans  la  pâte,  sont  disséminées  ou  groupées 
autour  des  phénocristaux  de  pyroxène. 

L'analyse  chimique  du  phonolile  à  haûyne  et  œgyrine  du  puits  d'Anou 
n  Daousderm  indique  (')  :  o,iS  TiO' ;  59,20  SiO- ;  20,40  Al'O^; 
2,o3Fe-0^';  1,09  FcO;  0,82  CaO;  i,4o]VIg"0;  5, 02  K^O;  8,22Na-0; 
0,20  Cl;  traces  de  P-0';  perte  au  feu,  a, 06.  Total,  100,68. 

Cette  composition  correspond  à  un  magma  éléolitique,  méso-potassique, 
méga-alumineux,  magnésien-ferreux  et  micro-calcique. 

La  composition  chimique  des  deux  types  extrêmes  que  j'ai  soumis  à  l'a- 
nalyse, liés  entre  eux  par  le  trachyte  à  hiotite  et  haiiyne,  montre  qu'on 
se  trouve  en  présence  d'une  même  province  pétrographique,  caractérisée 
par  des  roches  riches  en  alcalis. 


CHIMIE  VÉGÉTALE.  —  Recherches  sur  la  pulpe  dite  farine  de  Nette. 
Note  de  MM.  A.  (joris  et  L.  Crétk,  présentée  par  M.  Guignard. 

La  farine  de  Nette  (ou  Nété  ou  Néré),  produite  par  le  fruit  du  Parkia 
biglobosa  lienth.  (Légumineuses,  Mimosées-Parkiées),  a  été  signalée  par 
tous  les  explorateurs  comme  une  nourriture  très  appréciée  des  indigènes  de 
l'Afrique  tropicale;  c'est  d'ailleurs  à  tort  qu'elle  porte  ce  nom  de  farine, 
car  elle  ne  contient  pas  d'amidon;  il  faut  la  considérer  comme  une  pulpe 
qui  se  forme  au  fur  et  à  mesure  de  la  maturation  de  la  gousse,  et  dans 
laquelle  sont  noyées  les  semences;  d'autres  genres  de  la  même  famille,  les 
genres  Cassia  et  Tamarindus  par  exemple,  fournissent  des  fruits  de  même 
apparence  :  mais,  alors  que  dans  ces  deiMiiers  la  pulpe  est  compacte  et 

(')  Les  deux  analyses  ci-dessus  ont  été  faites  par  M.  Pisani. 


l88  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

d'uric  consistance  d'extrait,  elle  est  au  contraire  chez  le  Parkia,  sèche  et 
friable  à  la  maturité. 

Composition.  —  L'analyse  de  cette  pulpe,  telle  qu'elle  nous  est  parvenue  récemment 
d'un  envoi  de  M.  Caille,  collaborateur  de  M.  Aug.  Chevalier,  nous  a  donné  la  compo- 
sition centésimale  suivante  : 

Pour  100. 

Eau 4,90 

Cendres 4 .  96 

Phosphates o,383  (en  P^O») 

Az  total 0,624 

Substances  soiubles  dans  CS- 1 ,3o 

»                   dans  l'alcool. .  66,67 

»                   dans  l'eau.  ...  72,00 

Les  substances  soiubles  dans  les  dissolvants  des  corps  gras,  le  sulfure  de  carbone 
par  exemple,  se  présentent  sous  l'aspect  d'une  masse  jaune  rougeâtre,  de  consistance 
butyreuse,  d'une  odeur  rappelant  celle  de  la  pulpe,  mais  de  façon  beaucoup  plus 
intense,  et  parsemée  de  cristallisations  aiguillées. 

Saponifiée  par  la  soude  alcoolique,  la  solution  alcoolique  de  savon  obtenue,  privée 
de  tout  excès  de  soude  par  un  courant  d'anhydride  carbonique,  fut  desséchée  puis 
épuisée  à  l'élher,  pour  isoler  le  savon,  insoluble  dans  ce  solvant.  La  solution  éthérée, 
évaporée  à  sec,  reprise  par  l'alcool  absolu  bouillant,  abandonne  par  refroidissement  un 
résidu  qui,  après  purification,  se  présente  sous  la  forme  d'un  produit  cristallisé,  blanc, 
fusible  à  iSS",  fournissant  les  réactions  de  Snlkowski  et  de  SchifTet  qui  est,  par  consé- 
quent, une  cholestérine,  dont  le  pouvoir  lotatoire  au  =  — 26°  en  solution  chlorofor- 
mique. 

Les  acides  gras  séparés,  provenant  de  la  décomposition  du  savon,  n'ont  pu  encore 
être  étudiés,  par  suite  de  la  trop  petite  quantité  de  matière  isolée. 

Les  matières  soiubles  dans  l'eau  se  répartissent  en  deux  groupes,  suivant  leur  solu- 
bilité dans  l'alcool.  Nous  allons  les  étudier,  en  commençant  par  celles  qui  sont  inso- 
lubles dans  ce  dernier  véhicule. 

Si  l'on  traite  une  macération  de  pulpe  par  2'°'  ou  3*"'  d'alcool,  on  en  précipite  une 
matière  gélatineuse  transparente,  qui,  lavée  à  l'alcool-éther,  puis  séchée,  présente,  en 
solution,  tous  les  caractères  des  pectines.  Elle  précipite  (ou  donne  une  gelée  transpa- 
rente, suivant  le  réactif  employé)  avec  l'eau  de  chaux,  l'eau  de  baryte,  la  pectase  (suc 
de  carottes),  les  acétate  et  sous-acétate  de  plomb,  les  sulfates  d'ammoniaque  et  de 
magnésie,  le  perchlorure  de  fer,  la  soude  diluée,  suivie  d'une  addition  d'acide  chlorhy- 
drique  pur.  Son  pouvoir  rotatoire,  cendres  déduites,  est  dextrogyre  et  1res  élevé, 
4-226°.  Traitée  par  l'acide  azotique  de  densité  i,i5,  elle  fournit  de  l'acide  mucique; 
le  liquide  distillé  provenant  de  son  traitement  par  l'acide  chlorhydrique  de  den- 
sité 1,06  renferme  du  furfuroi  en  abondance.  Elle  ne  diilere  donc  en  rien  des  pectines 
déjà  étudiées. 

Il  reste  à  déterminer  la  nature  du  deuxième  groupe,  comprenant  les  substancesjso- 
lubles  dans  l'eau  et  dans  l'alcool. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  189 

La  poudre,  déjà  épuisée  au  sulfure  de  carbone,  est  lixiviée  au  moyen  de  l'alcool 
à  90°.  Ce  véhicule  est  susceptible  d'entraîner  en  solution  668,70  pour  100  de  substance. 
Cet  extrait  alcoolique  est  à  peu  près  uniquement  constitué  par  un  mélange  de  sucres. 
Heckel  et  SchlagdenhaufTen  ont  déjà  mentionné  ce  fait,  et  avaient  indiqué  que  la 
farine  de  Nelté  renfermait  33, 02  de  glucose  et  7,87  de  sucre  interverti.  Nous  sommes 
arrivés  à  des  résultats  bien  différents. 

En  effet,  en  reprenant  notre  extrait  sirupeux  par  l'alcool  à  85°  bouillant,  et  aban- 
donnant le  liquide  à  lui-même,  nous  avons  pu  obtenir  une  grande  quantité  décris- 
taux,  qui,  séparés  du  liquide,  séchés  et  purifiés  par  une  nouvelle  cristallisalioii, 
possèdent  les  caractéristiques  suivantes  : 

Si  l'on  prend  is  de  ces  cristaux  séchés  à  100°  et  qu'on  les  dissolve  dans  loo"'"' d'eau, 
on  obtient  un  liquide,  ne  réduisant  pas  la  liqueur  de  Fehling,  et  donnant  une  dévia- 
tion polarimétrique  à  droite  de  +  i°i8'.  Cette  solution  intervertie  réduit  une  liqueur 
de  Fehling  titrée  à  o,o5  de  sucre  interverti  pour  10™',  dans  la  proportion  de  5"'"',^ 
de  liqueur  sucrée  pour  lo'^'de  Fehling.  Elle  donne,  de  plus,  une  déviation  de  —  o''24' 
au  polanmètre.  Une  solution  de  saccharose  pur,  soumise  au  même  examen,  donne- 
rait :  avant  interversion  H- i<>3o',  après  interversion  —o°2r>',2;  elle  réduirait  la 
liqueur  de  Fehling  dans  la  proportion  de  à"^'  pour  10'=™°  de  Fehling.  On  peut  donc 
déduire  de  ces  essais  que  le  corps  ainsi  retiré  à  l'état  cristallisé  est  du  saccharose. 

L'étude  du  liquide  alcoolique  d'où  proviennent  ces  cristaux  nous  a  amenés  à  conclure 
à  la  présence  de  trois  sucres,  saccharose,  glucose  et  lévulose,  dans  les  proportions  de  : 
saccharose  25  pour  100  environ,  glucose  et  lévulose  20, 5o.  Il  semblerait  qu'avec  le 
temps  la  proportion  de  saccharose  diminue  dans  la  pulpe,  car  des  échantillons  anciens 
nous  ont  donné  des  poids  bien  plus  faibles  de  saccharose.  Il  est  très  probable  que 
Heckel  et  Schlagdenhauifen  ont  analysé  une  farine  ancienne  dont  le  saccharose  aurait 
été  complètement  interverti. 

Notre  examen  portait  sur  une  pulpe  vieille  à  peine  de  deux  mois;  il  y  a  lieu  de 
supposer  que  l'analyse  d'une  farine  faite  sur  place  aussitôt  la  cueillette  donnerait  une 
quantité  de  saccharose  encore  plus  grande. 

Quoi  qu'il  en  soil,  le  fait  important  de  cette  étude  est  d'affirmer  la  véri- 
table valeur  alimentaire  de  cette  pulpe  assez  riche  en  matières  grasses,  en 
phosphates,  et  surtout  en  sucres.  Nous  devons  même  attirer  l'attention  sur 
ce  fait,  digne  de  remarque,  que  cette  matière  première  est  la  plus  riche  en 
saccharose  que  nous  connaissions  :  la  pulpe  de  betterave  ne  reuferme  que 
18  à  20  pour  100  au  maximum  de  saccharose,  la  canne  à  sucre  un  pour- 
centage, en  moyenne,  égal,  tandis  cp'ici  ce  chiffre  s'élève  à  plus  de  25 
pour  100  et  qu'il  est  peut-être  beaucoup  plus  élevé  dans  la  farine  fraîche- 
ment récoltée.  Si  la  farine  ou  pulpe  de  Nette  peut  être  produite  en  quantité 
considérable  en  Afrique  occidentale,  ce  produit  est  susceptible  de  nom- 
breux usages  industriels. 


igo 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


PHYSIOLOGIE.  —  Sur  le  rôle  érythrolytique  de  la  rate  chez  les  Poissons. 
Note  de  M.  Richard  Blumenthal,  présentée  par  M.  Yves  Delage. 

L'étude,  faite  au  mois  d'août  dernier ('),  à  la  station  biologique  de 
Roscoff,  des  rates  de  Poissons  adultes (-)  des  espèces  indiquées  ci-dessous, 
a  permis  de  mettre  en  lumière  les  faits  suivants  : 

Espèces  étudiées.  —  A.  Sélaciens  :  Raja,  Scyllium.  —  B.  Téléostéens  : 
Conger,  Solea,  Cottus,  Zeus,  Motella,  Tachyrus,  Ammodyles.  Apteryna. 

Résultats.  —  A.  Chez  les  Sélaciens,  la  rate  présente  l'aspect  d'un  feu- 
trage de  cellules  distribuées  à  travers  la  trame  délicate  de  l'organe  sans 
ordre  apparent  bien  manifeste.  L'organe  donne  l'impression  d'un  tissu  em- 
bryonnaire. Il  y  a  des  foyers  uniquement  constitués  de  globules  blancs;  il 
ne  s'en  trouve  pas  formés  par  des  globules  rouges.  Les  mitoses  sont  rares. 
Par  places,  on  constate  une  dégénérescence  pigmentaire  des  globules  rouges, 
jusqu'à  leur  réduction  en  pigment  ferrique.  Les  débris  sont  phagocytés  par 
des  macrophages.  Nulle  part  il  n'existe  de  conglomérats  d'érythrocytes 
détruits. 

B.  (]hez  les  Téléostéens,  une  structure  plus  spécialisée  s'affirme  au 
niveau  de  la  rate.  La  charpente  fibreuse  y  est  plus  apparente;  les  territoires 
pulpaires,  sanguins,  s'y  délimitent  déjà  de  traînées  leucoblastiques  qui 
s'organisent.  L'aspect  embryonnaire  s'efface. 

Indistinctement,  chez  toutes  les  espèces  étudiées,  se  trouvent  des  noyaux 
volumineux  de  destruction  des  globules  rouges.  Leur  dimension  est  analogue 
à  celle  des  corpuscules  de  Malpighi  de  la  rate  des  Mammifères.  Les  débris 
de  pigment  hématique  sont  disloqués,  englobés  et  détruits  par  les  cellules 
macrophages.  Il  est  à  remarquer  que  souvent  la  dégénérescence  des  érythro- 
cytes  débute  dans  les  vaisseaux  spléniques. 

Les  mitoses  font  défaut. 

Conclusions.  —  Quel  que  puisse  être  le  rôle  de  la  rate  chez  les  Poissons 


(')  La  rédaction  de  celle  Note  préliminaire  s'est  trouvée  retardée  par  suite  de 
circonstances  indépendantes  de  notre  volonté.  Les  faits  constatés  et  les  conclusions 
auxquelles  nous  avons  abouti  ont  été  exposés  devant  M.  le  professeur  Delage  le 
27  août  1907. 

(2)  Nous  insisterons  dans  le  travail  in  extenso  sur  les  précautions  prises  et  la  tech- 
nique employée. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  19I 

au  point  de  vue  de  la  formation  des  globules  blancs  (question  qui  nous 
occupe  en  ce  moment),  nous  croyons  pouvoir  affirmer  que,  loin  de  former 
des  globules  rouges,  la  rate  des  Poissons  est  normalement  le  lieu  de  leur 
destruction. 


PHYSIOLOGIK.  —  Modifications  du  sang  provoquées  par  l'injection  d'atropine 
ou  (le  peplone  par  le  canal  cholédoque.  Note  de  MM.  Doyo.v  et  Cl. 
Gauiii'R,  présentée  par  M.  Dastre. 

I.  Certaines  substances  déterminent  l'incoagulabilité  de  sang  lorsqu'on 
les  fait  pénétrer  dans  l'économie;  in  vitro,  elles  sont  sans  action.  Nous  avons 
observé  que  la  méthode  la  plus  sûre  pour  déterminer  l'incoagulabilité  est 
d'injecter  le  poison  dans  le  canal  cholédoque. 

II.  Doyon  et  Karelï'ont  démontré  que  ra/ro/>/«e(  sulfate  neutre)  produit, 
chez  le  chien,  l'incoagulabihté  du  sang,  la  baisse  de  la  pression  artérielle  et 
la  narcose,  lorsque  le  poison  est  injecté  dans  une  veine  mésaraïque  à  la  dose 
de  0,01  par  kilogramme  d'animal.  Le  sang  des  veines  sus-hépatiques  devient 
incoagulable  avant  le  sang  artériel.  Injectée  dans  une  veine  de  la  circulation 
générale  ou  additionnée  au  sang  in  vitro,  l'atropine  est  sans  action,  même  à 
des  doses  très  supérieures. 

Même  injectée  dans  une  mésaraïque,  l'atropine  n'agit  cependant  pas  d'une 
façon  constante.  Nous  avons  constaté  que  le  poison  détermine  par  contre 
régulièrement  l'incoagulabilité  du  sang  et  la  baisse  de  la  pression  artérielle 
(et  la  narcose)  lorsqu'il  est  injecté  dans  le  canal  cholédoque  à  la  dose  de 
0,01  par  kilogramme  d'animal.  Dans  une  veine  de  la  circulation  générale 
l'atropine  n'agit  qu'à  de  très  hautes  doses  (0,1  par  kilogramme  d'animal). 

III.  On  enseigne  que,  pour  déterminer  l'incoagulabilité  du  sang,  la  baisse 
de  la  pression  artérielle  et  la  narcose,  la  peplone  doit  être  injectée  dans  les 
veines.  Nous  avons  constaté  que  la  peptone  (de  Witte)  détermine  ces  phé- 
nomènes même  à  la  dose  de  0^,01;  os,oo8  par  kilogramme  d'animal  si  la 
substance  est  injectée  dans  le  canal  cholédoque.  Avec  une  dose  de  oê,oo5 
on  détermine  déjà  pendant  un  court  moment  une  baisse  de  pression  et  un 
retard  dans  la  coagulation. 

IV.  Les  faits  que  nous  publions  viennent  à  l'appui  de  l'intervention  du 
foie  dans  les  modifications  du  sang  provoquées  soit  par  l'atropine,  soit  par 
la  peptone. 


rga  académie  des  sciences. 

PATHOLOGIE.  —  Piroplasmose  bacilli forme  bovine  observée  dans  les  environs 
d' Alger.  Noie  de  MM.  H.  Soulié  et  G.  Uoig,  présentée  par  M.  La- 
veran. 

Si  Ton  en  juge  par  la  similitude  des  symptômes,  cetle  maladie  est  très 
répandue  en  Algérie,  où  elle  cause  de  très  grandes  pertes.  Elle  affecte  toutes 
les  races  bovines,  aussi  bien  les  races  délicates  importées  que  les  races  rus- 
tiques indigènes.  Elle  fait  son  apparition  discrètement  au  mois  de  mai,  aug- 
mente graduellement  d'intensité  pendant  l'été,  diminue  peu  à  peu  en 
automne  et  disparaît  au  cours  de  l'hiver.  Elle  sévit  particulièrement  dans 
la  plaine  de  la  Métidja;  elle  est  rare  ou  absente  sur  les  coteaux  du 
Sahel. 

Elle  affecte  trois  formes  cliniques  :  suraiguë,  aiguë,  chronique. 

Dans  la /orme  5M/'«j^wë,  le  début  esl  jjiusque;  la  fièvre  devient  rapidement  très 
élevée,  atteignant  t\i°\  l'animal  perd  l'appétit,  a  une  soif  ardente;  l'intérieur  des 
oreilles  prend  une  coloration  jaune  safran  ;  la  conjonctive  et  la  muqueuse  buccale  ont 
souvent  une  coloration  ictérique;  la  constipation  est  la  règle;  l'urine  se  trouble  et 
devient  foncée,  quelquefois  rouge  sang;  dans  ce  dernier  cas,  elle  contient  de  l'hémo- 
globine. La  mort  est  la  terminaison  fatale;  elle  arrive  généralement  du  quatrième  au 
cinquième  jour. 

Les  débuts  de  Va  forme  aiguë  passent  presque  toujours  inaperçus.  Une  fois  caracté- 
risée, la  maladie  se  traduit  par  les  signes  suivants  :  l'appétit  diminue,  le  poil  se  pique, 
l'animal  maigrit,  la  rumination  cesse.  L'urine  se  trouble,  mais  ne  prend  pas  une  teinte 
foncée.  Dans  les  cas  observés,  elle  ne  contenait  pas  d'albumine,  de  bile,  ni  d'hémoglo- 
bine. La  fièvre  oscille  entre  Sg"  et  ko°.  L'intérieur  des  oreilles  est  jaune  safran;  les 
muqueuses  conjonctivale  et  buccale  sont  pAles.  Les  forces  diminuent  rapidement  et  la 
mort  sur\  ienl  au  bout  de  8  à  lO  jours. 

Les  deux  tiers  environ  des  animaux  aUeints  succombent;  chez  les  autres,  la  fièvre 
diminue  graduellement.  Les  animaux  sont  anémiés,  amaigris,  et  leur  convalescence  est 
extrêmement  longue. 

La  forme  chronique  s'observe  surtout  au  mois  de  septembre.  Elle  succède  à  la 
forme  aiguë  ou  à  une  atteinte  légère  passée  inaperçue.  Elle  s'accompagne  d'une  fièvre 
modérée,  d'une  coloration  jaune  de  l'intérieur  des  oreilles  et  d'une  grande  pâleur  des 
muqueuses.  Cependant,  la  déglobulisalion  est  modérée.  Chez  une  vache,  profondé- 
ment cachectisée,  la  numération  des  globules  effectuée  après  6  mois  de  maladie  nous  a 
donné  les  chiffres  suivants  :  globules  rouges  =  47'2O0o;  globules  blancs  =  i5o94.  La 
diminution  de  l'appétit  est  rapidement  suivie  de  la  perte  des  forces;  les  animaux  pré- 
sentent une  parésie  du  train  postérieur;  leur  démarche  est  vacillante;  l'amaigrisse- 
ment devient  extrême;  chez  les  vaches  laitières,  le  lait  disparaît.  Le  retour  à  l'état 
normal  ne  s'effectue  qu'après  plusieurs  mois;  quelquefois,  les  animaux  finissent  par 
succomber  à  la  cachexie. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  igS 

Les  lésions  sont  variables.  Lorsque  la  mort  est  rapide,  on  trouve  une  coloration 
jaune  des  tissus,  surtout  de  la  graisse,  sans  amaigrissement,  qui  se  manifeste  avec 
d'autant  plus  d'intensité  que  la  maladie  a  été  plus  longue. 

Le  tube  digestif  contient  peu  d'aliments;  il  ne  présente  pas  de  lésions  apparentes. 

Les  organes  les  plus  altérés  sont  Je  foie  et  la  rate.  Le  foie  est  toujours  très  hyper- 
trophié; son  poids  s'est  élevé  jusqu'à  9''B,5oo  chez  un  bovin  indigène;  le  tissu  est 
friable;  à  la  coupe,  il  a  une  coloration  jaune,  d'intensité  variable;  la  vésicule  biliaire, 
très  distendue,  renferme  souvent  plus  de  i'  de  bile,  tenant  en  suspension  des 
grumeaux  plus  foncés.  La  rate  est  énorme;  son  tissu  est  friable,  quelquefois  tellement 
diffluente  qu'il  est  difficile  de  l'enlever.  Chez  un  laurassin  de  i  an,  son  poids  a  alleiiit 
4''''', 200;  chez  un  bœuf  kabyle,  le  poids  était  de  4'''~',55o.  Les  poumons  et  les  ganglions 
lymphatiques  ne  présentent  pas  de  lésions  appréciables.  Les  cavités  péricardique  et 
pleurale  ne  renferment  pas  de  liquide;  le  péricarde  et  l'endocarde  portent  souvent  de 
petites  taches  hémorragiques.  L'atmosphère  graisseuse  du  rein  est  jaune  ;  l'organe  par- 
ticipe lui  aussi  à  cette  teinte;  il  n'est  pas  hypertrophié  et  n'ollre  d'autres  lésions 
macroscopiques  que  quelques  taches  hémorragiques,  non  constantes,  de  la  grosseur 
d'une  tête  d'épingle. 

Cette  maladie  parait  être  la  même  que  celle  que  Theiler,  Stockmann, 
R.  Koch  et  d'autres  auteurs  ont  étudiée  en  Rhodésia,  dans  l'Est  africain, 
dans  le  Dar  es-Saiam.  Dschunkowsky  et  Luh's  ont  signalé  sa  présence  en 
Transcaucasie,  et  Ducloux  en  Tunisie. 

La  piroplasmose  Ijacilliforme  représente-t-elle  une  forme  anormale  de  la 
fièvre  du  Texas,  ou  bien  constitue-t-elle  une  entité  morbide  distincte?  Nous 
avons  procédé  à  un  certain  nombre  d'inoculations  dont  les  résultats  nous 
permettront  sans  doute  de  résoudre  ce  problème. 


PHYSIOLOGIE  PATHOLOGIQUE.   —  Essai  sur  la  greffe  des  tissus  articulaires. 
Note  de  M.  Henri  .Iudet,  présentée  par  M.  Dastre. 

Dans  une  série  d'expériences  sur  le  lapin,  le  chien,  le  chat,  nous  nous 
sommes  proposé  d'étudier  l'aptitude  à  la  i^reffe  des  cartilages  articulaires, 
de  la  synoviale  et  des  ligaments. 

Expérience  I  {20  juillet  1906.)  —  Sur  un  lapin  de  6  mois,  nous  faisons  une  arthrolomie 
du  genou.  Avec  une  scie  de  bijoutier  nous  réséquons  la  liochlée  caililaglneuse  doublée 
d'une  très  mince  couche  d'os.  Le  (ragmenl  réséqué  a  19"""  à  20™"'  de  long  sur  9'""  à 
lo""'  de  large  et  2°""  d'épaisseur.  Il  est  déposé  dans  une  compre-se  stérilisée  pendant 
3o  minutes. 

Il  est  ensuite  remis  en  place  et  suturé  par  3  points  au  crin  de  Florence. 

Fermeture  de  l'articulation. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  4.)  2J 


194  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Suites  opératoires  :  aseptiques.  —  Dans  la  suite,  le  membre  opéré  fonctionne  aussi 
bien  que  celui  du  côté  opposé;  pas  de  boiteri<'. 

L'animal  est  sacrifié  le  29 janvier  1907;  l'expérience  a  duré  6  mois  9  jours,  exacte- 
ment 198  jours. 

Autopsie  du  genou  gauche  opéré.  —  I^'articulation  est  saine  au  point  de  vue  ma- 
croscopique. La  trochlée  est  intimement  soudée  à  l'os  sous-jacent,  les  lignes  de  suture 
sont  à  peine  visibles.  Le  cartilage  trochléen  est  d'aspect  absolument  normal  et  remplit 
son  rôle  physiologique  d'organe  de  glissement  pour  la  rotule. 

Examen  histologique.  —  Le  cartilage  réimplanté  présente  très  sensible- 
ment la  même  structure  que  le  cartilage  du  côté  non  opéré.  Il  est  dépourvu 
de  vaisseaux,  pas  de  phénomènes  de  résorption  :  il  y  a  greffe  histologique. 

Nous  avons  tout  lieu  de  croire  que  cette  greffe,  vieille  de  ig'î  jours,  persis- 
terait indéfiniment.  En  eflet  (Expérience  V),  lorsque  le  cartilage  est  seule- 
ment en  état  de  tolérance  aseptique  les  phénomènes  de  résorption  sont  déjà 
manifestes  au  bout  de  2  mois  et  demi.  Au  bout  de  5  mois,  ils  sont  très 
marqués  (Expérience  II). 

Mous  nous  sommes  demandé  si  la  greffe  était  possible  lorsqu'on  réim- 
plantait la  couche  cartilagineuse  seule. 

Expérience  II  (3  juillet  1906,  lapin  de  6  mois).  —  Résection  de  la  trochlée  cartilagi- 
neuse non  doublée  d'os.  Reposition  immédiate  et  suture. 

28  juillet.  Arlhrotomie  exploratrice;  le  fiagraent  cartilagineux  est  intimement  adhé- 
rent à  l'os  et  sa  surface  possède  un  aspect  normal.  Nous  refermons  l'articulation. 

i5  décembre  1906.  Au  bout  de  5  mois  et  12  jours  (166  jours)  l'animal  est  sacrifié. 

A  Tautopsie  le  cartilage  réimplanté  apparaît  rugueux,  irrégulier  et  creusé 
dans  la  plus  grande  partie  de  sa  surface  comme  à  coups  d'épingle;  les  phé- 
nomènes de  résorption  sont  manifestes.  Histologiquement,  tout  le  cartilage 
est  nécrosé,  sa  surface  est  recouverte  par  une  nappe  de  tissu  conjonctivo- 
vasculaire. 

iNous  ne  pouvons  affirmer  que  le  cartilage  articulaire  pur  ne  puisse  se 
réimplanter,  mais  nous  croyons  que  son  aptitude  à  la  greffe  est  moindre  que 
celle  du  cartilage  doublé  d'une  mince  couche  d'os.  Quoi  qu'il  en  soit,  dans 
les  expériences  qui  suivent,  nous  avons  expérimenté  sur  du  cartilage  doublé 
d'une  mince  couche  d'os. 

Expérience  III.  —  Résection  complète  de  la  trochlée  cartilagineuse  d'un  lapin.  Adap- 
tation et  suture  sur  la  plaie  osseuse  d'une  trochlée  cartilagineuse  (doublée  d'une  mince 
couche  d'os)  provenant  d'un  autre  lapin  de  même  portée. 

L'animal  est  sacrifié  au  bout,  de  5  mois. 

La  greffe  réussit  en  pareil  cas  tout  comme  dans  l'expérience  I. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  igS 

Expérience  IV.  —  Echange  de  la  trochlée  cartilagineuse  entre  deux  animaux  de  même 
espèce,  mais  d'âge  très  différent. 

21  juin  1907.  Suture  de  la  trochlée  d'un  lapin  de  5  semaines  à  la  place  de  la  trochlée 
d'un  lapin  de  6  mois  et  vice  versa  (expérience  croisée). 

Les  deux  animaux  sont  sacrifiés  au  bout  de  2  mois. 

La  greffe  existe  au  point  de  vue  macroscopique  et  au  point  de  vue  histo- 
logique.  Le  cartilage  jeune  et  le  cartilage  adulte  semblent  donc  être  inter- 
changeables. 

ExpÉHiENCE  V.  —  Greffe  de  cartilages  articulaires  séparés  de  l'os  depuis  un  laps  de 
temps  variable. 

iVous  avons  pu  greffer  avec  succès  du  cartilage  ayant  séjourné  i  heure  3o  minutes, 
9.  heures  même  dans  une  compresse  aseptique  sèche  ou  imbibée  de  sérum  de  Hayem 
stérilisé. 

Dans  ce  même  ordre  d'idées,  nous  avons  remplacé  la  trochlée  cartilagineuse  du  genou 
d'un  chien  par  la  trochlée  d'un  second  chien,  déposée  de  suite  après  résection  dans 
de  l'eau  salée  isoionique  stérilisée  et  laissée  6  jours  durant  dans  ce  liquide  conserva- 
teur à  0°. 

L'expérience  a  duré  2  mois  et  demi.  La  greffe  n'a  pas  eu  lieu;  le  cartilage 
articulaire  conservé  s'est  comporté  comme  un  corps  étranger  aseptique 
résorbable  (suppression  de  la  cavité  articulaire  au  niveau  du  transplant, 
prolifération  de  la  synoviale  par  des  prolongements  pénétrant  dans  le  corps 
étranger). 

Nous  avons  pu  greffer,  dans  les  conditions  de  notre  première  expérience, 
des  étendues  plus  considérables  de  cartilage. 

Expérience  VI.  —  Résection  temporaire  de  toute  la  surface  cartilagineuse  du  fémur. 
Reposilion  immédiate  sur  le  même  animal. 

L'expérience  a  duré  du  28  juillet  au  26  octobre  1906  (g^  jours). 

Le  cartilage  est  greffé  sur  toute  son  étendue,  sauf  au  niveau  de  la  partie 
supérieure  de  la  trochlée,  où  il  s'est  ossifié  sur  une  hauteur  de  2™'". 

Expérience  VIL  —  Résection  temporaire  de  la  totalité  des  cartilages  du  genou  chez 
le  lapin.  Reposition  immédiate  et  fixation  de  manière  à  reconstituer  les  surfaces  arti- 
culaires. 

L'expérience  a  été  faite  le  24  juillet.  L'animal  meurt  naturellement 
le  2  octobre  igo().  Le  cartilage  est  greffe  partout,  sauf  au  niveau  de  la  tro- 
chlée où  il  a  complètement  disparu  pour  faire  place  à  du  tissu  osseux.  Le 
plateau  tibial,  les  condyles  fémoraux  persistent  à  l'état  cartilagineux.  iNous 
avons  essayé  à  3  reprises  diflerenles  de  répéter  cette  expérience  :  nous  avons 
eu   I   fois  de  la  suppuration,  2  fois  l'expulsion  mécanique  des  fragments 


iq6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

quelques  heures  après  ropération  par  les  mouvements  violents  de  l'animal 
à  son  réveil.  Nous  n'avons  pu  réussir  jusqu'à  aujourd'hui  à  transplanter  la 
totalité  des  surfaces  articulaires  du  genou  d'un  animal  (lapin,  chien)  à  la 
place  des  surfaces  homologues  d'un  autre  animal,  mais  nous  croyons  que 
cette  impossibilité  est  d'ordre  matériel  et  tient  à  ce  qu'il  est  très  difficile 
d'immobiliser  les  membres  opérés  et  de  maintenir  les  pansements  asep- 
tiques. 

En  résumé,  de  cette  première  série  d'expériences  nous  concluons  : 

A.  Le  cartilage  articulaire,  complètement  séparé  de  l'organisme  qui  le 
supporte,  est  susceptible  de  se  greffer,  si  on  le  réimplante  à  son  lieu  d'ori- 
gine (Expériences  I,  VI  et  VII). 

B.  Il  est  possible  de  réparer  une  perte  de  substance  du  cartilage  articu- 
laire par  une  opération  plastique  faite  avec  un  fragment  de  cartilage  (doublé 
d'une  mince  couche  d'os)  et  provenant  d'un  animal  de  même  espèce  (Expé- 
riences III  et  IV)(*). 

Nous  avons  tenté  des  expériences  sur  la  réparation  des  pertes  de  sub- 
stance des  cartilages  articulaires  par  la  transplantation  de  fragments  prove- 
nant soit  des  cartilages  costaux  du  même  animal,  soit  des  cartilages  articu- 
laires d'un  animal  d'espèce  très  voisine.  Nous  avons  également  essayé 
d'obtenir  la  greffe  simultanée  de  cartilages  et  de  leur  synoviale. 


ZOOLOGIE.   —   Que  sont  les  Urnes  des  Siponcles? 
Note  de  M.  J.  Kunstler,  présentée  par  M.  Alfred  Giard. 

Des  Mémoires  successifs  ont  été  consacrés  aux  Urnes  et  aux  pavillons  ci- 
liés des  Siponcles  depuis  quelques  années.  Aucune  solution  claire  et  défini- 
tive du  problème  si  délicat  de  la  parenté  présumée  et  de  la  véritable  nature 
de  ces  singulières  formations  ne  parait  encore  avoir  été  bien  établie.  Cepen- 
dant les  auteurs  récents  semblent  l)ien  d'accord  pour  conclure  qu'elles  ne 
sont  que  de  curieux  bourgeons  cellulaires  sessiles  ou  détachés  de  la  paroi 
péritonéale.  Ils  ne  parlent  pas  d'autre  chose. 

Je  citerai  plus  spécialement  le  travail  de  Salensky  (Zool.  Am.,  nov.  1907)  qui  mé- 


(')  11  y  a  là  un  fait  analogue  aux  grelTes  cutanées  d'Oliier-Thiersch.  Le  cartilage 
(tissu  avasculaire)  doublé  d'une  mince  couche  d'os  (tissu  vasculaire)  se  comporte 
comme  l'épidémie  doublé  d'une  couche  de  derme. 


Fis 


Fig.    2. 


Fig.  3. 


Fig.  4. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  199 

connaît  délibérément  toute  l'évolution  des  Urnes  libres.  Il  donne  des  schémas  fort 
clairs  du  développement  de  ces  corps  énigmatiques  par  un  processus  analogue  à  celui 
qu'avaient  déjà  affirmé  MélalnikolT  et  d'autres,  avec  cette  dillerence  que  là  où  celui-ci 
avait  vu  une  constitution  bicelliilaire  il  reconnaît  un  état  pluricellulaire. 

Dans  cette  Note,  je  reproduis  certaines  figures  parues  de  longues  années  avant  son 
travail,  ainsi  que  des  microphotographies  que  je  fais  exécuter  par  mon  di^tingué  pré- 
parateur M.  Gineste.  Elles  suffiront  à  établir  que  les  Urnes  présentent,  dans  la  cavité 
générale,  un  développement  qui  ne  saurait  être  intercalé  entre  l'étal  de  pavillons  ses- 
siles  et  celui  de  formes  libres.  Il  en  est  d'une  simplicité  élémentaire  et  d'une  petitesse 
incomparable;  il  en  est  d'autres  d'une  complexité  extraordinaire  et  de  dimensions 
énormes.  Certaines  de  ces  figures  établissent  aussi  que  la  pluricellularité  des  pavillons 
ciliés,  incontestable  en  fait,  a  été  bien  vue  avant  Salensky. 

La  figure  i  représente  un  entonnoir  cilié  pluriielliilaire.  La  figure  2  est  la  re|)ro- 
duction  directe  d'un  cliché  photographique  d'une  formation  analogue.  La  figure  3  re- 
présente un  certain  nombre  de  jeunes  Urnes  encore  amiboïdes,  fort  petites,  puisque 
l'élément  sanguin  central  présente  à  peu  prés  les  mêmes  dimensions.  La  figure  4 
montre  le  fond  du  disque  d'une  grande  Urne. 


PARAsrrOLOGiE.  —  Sur  le  Bacillus  endolhrix,  nouvelle  bactérie  para- 
site du  cheveu.  Note  de  M.  Fernand  Guéguen,  présentée  par 
M.   Guignai'd. 

En  examinant  les  cheveux  d'une  malade  atteinte  d'une  affection  pela- 
doïde  du  cuir  chevelu,  j'ai  isolé  à  deux  reprises  (janvier  1906  et  juin  1907) 
un  microorganisme  nouveau  à  la  fois  par  sa  localisation  et  ses  caractères 
biologiques. 

La  chute  des  cheveux  parasités  se  produit  dès  qu'ils  ont  atteint  en 
moyenne  2^"  à  3'"';  leurs  caractères  extérieurs  sont  ceux  des  poils  pela- 
diques.  L'intérieur  en  est  marqué  de  nombreuses  et  fines  stries  longitudi- 
nale* discontinues,  régnant  de  la  base  à  la  pointe  de  l'organe,  mais  abon- 
dantes surtout  dans  la  partie  moyenne  plus  pigmentée.  L'emploi  d'un 
colorant  approprié  (violet  dahlia  avec  dillérenciation  par  l'alcool  ou  le 
Gram)  montre  que  ces  stries  sont  formées  de  courts  bacilles  (i'^,  5  à  2^ 
sur  i^  à  i^^ii)  paraissant  quelquefois  cocciformes  par  étranglement,  pour- 
vus d'une  fine  aréole  hyaline,  et  envahissant  toute  la  substance  du  cheveu 
sauf  l'épidermicule.  Dans  la  moelle  existent  parfois  des  amas  de  bactéries 
disposés  sans  ordre  apparent;  dans  l'écorce  les  organismes  sont,  au  con- 
traire, ahgnés  parallèlement  à  l'axe  du  cheveu.  L'étude  des  coupes  trans- 
versales montre  les  bacilles  répandus  dans  tout  le  cortex,  de  plus  en  plus 


200  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

abondants  en  allant  vers  l'extérieur,  et  formant  sous  l'épidermicule  de  petits 
amas  dont  les  éléments  demeurent  bien  distincts.  La  bactérie  semble  se 
tenir  dans  le  ciment  intercellulaire. 

En  déposant  verticalement,  sur  de  la  i;'élatine  nutritive  mise  à  +22",  de 
petits  tronçons  de  ces  poils,  on  obtient  vers  le  quatrième  jour,  à  chaque 
point  d'implantation,  une  colonie  bactérienne  d'un  jaune  de  chrome.  Le 
bacille  croît  aisément  sur  la  plupart  des  milieux  usuels,  où  son  aspect  et  ses 
dimensions  sont  analogues  à  ceux  qu'il  possède  in  situ.  Les  cultures  jeunes 
sont  formées  de  courts  bâtonnets  immoljiles,  arrondis  aux  extrémités, 
dépourvus  de  cils  et  munis  d'une  fine  capsule;  il  ne  paraît  pas  y  avoir  de 
spores.  Le  contenu  est  homogène  au  repos;  mais,  lors  de  la  division,  il 
existe  une  bande  claire,  d'où  un  aspect  rappelant  celui  du  morocoque  de 
Unna  (Coccus  butyricus  de  Sabouraud).  Lepourtour  des  cultures  sur  gélatine 
renferme  souvent  des  forme.s  longues,  dont  le  contenu  se  rassemble  çà  et  là 
en  masses  ovoïdes  de  la  taille  d'un  liacille  normal,  et  qui  pourraient  en 
imposer  pour  des  spores.  Dans  les  vieilles  cultures  et  aussi  sur  les  milieux 
peu  favorables,  on  observe  des  formes  d'involution  en  rein,  en  courts  cha- 
pelets à  grains  inégaux,  plus  rarement  en  massue.  La  bactérie  se  colore  très 
bien  par  les  violets  (violet  de  gentiane  ou  mieux  dahlia),  assez  mal  par  les 
bleus  et  surtout  par  la  fuchsine,  même  à  chaud  et  après  mordançage;  elle 
reste  colorée  par  la  méthode  de  Gram. 

Sur  hotiillon  peploné  apparaît  vers  le  troisième  jour  un  trouble  qui  s'accompagne 
bientôt  d'un  sédiment  jaunâtre  légèrement  visqueux.;  pas  de  voile,  mais  quelquefois 
un  très  faible  anneau  lactescent.  Sur  ^'e/i7///;e  e/t /;<V^«re,  colonie  d'un  jaune  de  chrome 
claii-,  lisse,  avec  liquéfaction  lente  d'abord  en  cupule  avec  sédiment,  puis  plus  rapide 
et  alors  par  tranches  parallèles;  en  strie,  bande  brillante,  visqueuse,  liquéfiant  dès  le 
troisième  jour  avec  ruissellement  au  fond  du  tube,  dépôt  mu(|uenx  et  faible  voile  cré- 
meux. Sur  Raulin  neutre  gélatine,  îlot  jaune  restant  slationnaire  dès  le  troisième 
jour;  pas  de  liquéfaction.  Sur  gélose  en  strie,  traînée  jaune  à  bords  nets,  s'élnrgissant 
lentement.  Sur  pomme  de  terre  simple  (milieu  de  choix)  la  culture  est  visible  après 
24  heures;  finalement  on  obtient  une  bande  jaune  citron  atteignant  2™"'  d'épaisseur, 
iisse  au  milieu,  grenue  et  déchiquetée  sur  les  bords.  La  bactérie  gagne  toute  la  sur- 
face et  pénètre  même  en  profondeur,  traversant  le  substratuni;  le  liquide  du  fond  est 
trouble  avec  épais  sédiment  muqueux.  Sar  pomme  de  terre  glycérinèe  le  développe- 
ment exige  un  passage  préalable  sur  pomme  de  terre  simple,  il  est  retardé  de  plusieurs 
jours  et  demeure  constamment  plus  lent  qu'en  l'absence  de  glycérine.  Sur  carotte, 
enduit  muqueux  diffluent,  très  abondant,  mais  que  sa  couleur  rend  peu  visible.  Sur 
sérum,  maigre  culture  sans  relief,  croissance  très  lente. 

Le  lait  est  peptonisé,  sans  coagulation  préalable,  en  un  liquide  jaunâtre,  clair  à  la 
longue  avec  sédiment  bactérien  jaune;  odeur  à  la  fois  caséeuse  et  rance.  Ualbumine 


SÉANCE  OU  27  JANVIER  l9o8.  20I 

coa^M/e'e  n'est  pas  peptonisée;  la  culture  est  à  peine  appréciable,  l'odeur  faible  rap- 
pelle celle  des  pommes  de  reinette,  mais  légèrement  vireuse.  Dans  l'eau  peptonée,  les 
nitrates  sont  réduits  en  nitrites,  et  dans  le  bouillon  il  y  a  faible  dégagement  gazeux  : 
le  bacille  est  donc  un  dénitrifîant  indirect.  Il  ne  produit  pas  d'indol,  n'attaque  pas 
l'urée,  ne  fait  fermenter  ni  le  glucose,  ni  Je  maltose,  ni  le  lactose;  il  sécrète  des  traces 
d'un  acide  indéterminé. 

Toutes  les  cultures,  sauf  sur  le  lait  et  l'albumine,  exhalent  une  odeur  animalisée 
rappelant  celle  de  la  colle-forte;  toutes  également  sont  plus  ou  moins  visqueuses.  Le 
microorgnnisme  est  nettement  aérobie;  son  optimum  est  entre  -H  aS"  et  -I- 3o°,  mais 
la  croissance  s'opère  bien  à  -(-  22°,  assez  bien  à  +  37°;  pas  de  développement  à  -1-/41°. 
Inoculé  au  cobaye  (injection  intrapéritonéale  de  2™' d'émulsion  dans  l'eau  salée  )  et 
au  lapin  (2'''"'  dans  la  veim;  marginale  de  l'oreille),  le  bacille  provenant  d'une  culture 
sur  pomme  de  terre  (troisième  repiquage)  n'a  produit  aucun  accident  au  bout  de 
dix  jours. 

Cet  organisme  diffère  entièrement  du  bacille  séborrhéique  et  du  coccus 
butyrique  de  Sabouraud;  il  paraît  offrir  quelque  ressemblance  avec  VAsco- 
haclerium  luteiim  trouvé  par  Babes  dans  l'air  et  incomplètement  décrit; 
mais  les  éléments  en  demeurent  toujours  distincts.  J'effectue  des  recherches 
sur  la  résistance  à  divers  antiseptiques,  le  pigment  et  la  toxine  du  bacille 
que  j'ai  isolé. 


PARASITOLOGIE.  —  Sur  une  Lahoulbénaciée  :  Trenomyces  hislophtorus  n.  g., 
n.  sp.,  endoparasite  des  Pour  (Menopon  pallidum  Niizsch  el  Goniocotes 
abdominalis  P.)  delà  Poule  domestique .  Note  de  MM.  Edouard  Ciiatto.v 
et  François  I'icard,  présentée  par  M.  Roux. 

Les  Laboulbéniacées  sont  des  Champignons  exclusivement  entomophiles, 
généralement  rangés  parmi  les  Ascomycètes  quoiqu'ils  s'en  écartent  par  la 
présence  d'organes  sexués  différenciés  :  anthéridies  productrices  d'anthé- 
rozoïdes et  périlhèces  donnant  après  fécondation  des  ascospores.  Ces 
organes  et  les  appendices  stériles  qui  les  accompagnent  sont  portés  sur  un 
thalle  pluricellulaire  ou  réceptacle,  lui-mèuie  supporté  par  une  cellule 
conicjue  ou  pied,  indurée  et  pigmentée  en  noir  à  son  sommet,  par  lequel 
elle  s'insère  sur  la  cuticule  de  l'hôte  sans  y  pénétrer. 

Thaxter  (')  a  vu  chez  Lahoulhenia  Ha^eni  la  membrane  du  pied  amincie 
au  contact  de  la  chitine  el  il  admet  que  l'absorption  des  nutriments  du  cham- 

(')  Mernoirs  of  the  American  Acadeniy  of  arts  and  sciences,  t.  XII,  1896. 
C.   R.,   1908,   I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  4.)  26 


202  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

pignon  se  fait  à  ce  niveau.  Le  parasite  provoquerait  simplement  «  a  conta- 
gions culaneous  disease  »  encore  qu'aucune  lésion  n'ait  été  constatée  au 
point  d'attache. 

Un  très  petit  nombre  de  formes  (5  espèces  sur  391  )  paraissent  contracter 
avec  riiôte  des  rapports  plus  intimes  :  chez  Helinintophana  nycteribiœ 
Peyritsch(')  décrit  une  grosse  cellule  pédieuse  sphérique  non  pigmentée, 
s'insérant  sur  la  chitine  par  luie  face  amincie;  Thaxter  trouve  :  chez  Coreo- 
myces  corisœ  «  a  réceptacle  attached  by  more  or  less  rhizoid-like  foot  »,  chez 
Herpomyces  chœtopliilus  Ç  des  réceptacles  secondaires  «  giving  rise  to  simple 
or  very  rarely  branched  haustoria  which  pénétra  te  the  vvall  of  the  spine...», 
chez  Moschomyces  insignis  «  a  sucker-like  compact  mass  of  parenchymatous 
cells  penelrating  the  soft  chitin  of  the  host  »  et  chez  Rhizomyces  clenophorus 
«  rhizoid-like  outgrowths  which  penetrate  the  body  cavity  ».  Les  descrip- 
tions et  les  ligures  de  Thaxter  montrent  qu'il  s'agit  là  d'organes  toujours 
réduits  auxquels  l'auteur  attribue  un  rôle  de  fixation  autant  qu'un  rôle 
d'absorption. 

La  Laboulbéniacée  que  nous  avons  trouvée  sur  Me/wpon  pa/lichim  Nitzsch 
et  sur  Goniocotes  abdoininalis  P.,  Mallophnges  recueillis  sur  des  Poules 
domestiques  à  Banyuls-sur-Mer,  est  remarquable  par  le  développement 
beaucoup  plus  grand  de  son  appareil  pédieux  qui  s'étend  et  se  ramifie  dans 
les  tissus  en  y  provoquant  des  phénomènes  de  dégénérescence.  La  partie 
interne  du  champignon  forme  ici  une  masse  totale  aussi  considérable  cjue  sa 
partie  externe. 

Trenomyces  est  dioïque,  mais  le  thalle  est  identique  dans  les  deux  sexes.  Il  se 
compose  d'une  file  de  quatre  cellules  :  1°  la  cellule  basale  ou  pédieuse,  de  beaucoup  la 
plus  grosse,  est  sphérique  à  membrane  épaisse  et  non  pigmentée.  Au  travers  de  la  cuti- 
cule elle  enfonce  un  tronc  qui  se  renfle  sous  celle-ci  en  un  bulbe.  Accolés  à  ce  bulbe 
et  communiquant  directement  avec  lui  par  des  isthmes  rétrécis,  se  trouvent  plusieurs 
bulbes  plus  petits  qui  donnent  eux-mêmes  naissance  à  des  ramifications  noduleuses  de 
plus  en  plus  ténues,  puis  effilées  en  tubes  très  fins  terminés  par  une  extrémité  mousse. 
Tout  cet  appareil  est  continu;  il  forme  un  réseau  très  dense  qui  s'étend  parfois  sur  la 
moitié  de  la  largeur  de  l'Insecte;  2°  la  cellule  subbasale,  polygonale,  peu  développée  et 
cachée  par  le  pied  des  anthéridies;  3°  deux  cellules  stériles  constituant  un  organe  ter- 
minal très  particulier  en  forme  de  ciboire.  L'axe  de  cette  file  de  cellules  est  l'axe  pri- 
mitif de  la  spore  qui,  on  le   verra,  n'est  pas  normal  à  la  surface  du  substratum. 

C'est  aux  dépens  de  la  cellule  subbasale  que  se  développent  par  cloisonnement 
direct  les  premiers  organes  reproducteurs.  Ceux-ci  donnent  à  leur  tour  naissance  aux 


{')  Silziingsbcr.  der  Kaiser.  Akad.  ilrr  WisseiichaJ't,  t.  LXIV,  1873. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  I908.  2()3 

autres  par  division  de  leur  cellule  basilaire,  de  sorte  que  les  plus  jeunes  sont  les  plus 
éloignés  du  centre.  Les  cellules  basilaires  des  ori^anes  reproducteurs  forment,  à  la 
surface  de  la  grosse  cellule  basale,  une  assise  que  Ton  considérerait  à  tort  comme  éli- 
sant partie  du  réceptacle. 

Les  anthéridies  en  forme  d'amphores  sont  du  type  composé.  Elles  comprennent,  de 
la  base  au  sommet,  une  cellule  basilaire  polygonale,  une  cellule  pédiculaire  (stalkcell) 
allongée,  quatre  petites  cellules  intermédiaires  et  sept  cellules  aulhéridiales  prisma- 
tiques produisant  à  leur  extrémité  distale  des  files  d'anthérozoïdes  cubiques  el  immo- 
biles qui  s'échappent  par  le  col  de  l'anlhéridie. 

Les  périthèces  sont  à  considérer  à  l'état  jeune  et  non  fécondé  et  à  l'état  sporulé.  Les 
premiers  sont  des  organes  claviformes,  à  trichogyne  latéral.  On  y  voit  une  cellule  tri- 
chophore,  une  cellule  carpogène  entourée  de  quatre  cellules  pariétales,  le  tout  supporté 
par  la  cellule  pédiculaire  et  la  cellule  basilaire.  Dans  le  périthèce  sporulé,  le  trichogyne 
et  le  trichophore  ont  disparu,  la  cellule  carpogène  a  donné  naissance  à  deux,  séries 
alternantes  d'asques  tétrasporés  issus  d'une  seule  cellule  ascogéue. 

Les  spores  uniseptées  ont  une  forme  bilancéolée  très  caractéristiiiue.  Elles  sortent, 
la  grande  cellule  en  avant,  et  se  fixent  du  côté  de  celle-ci,  non  par  l'extrémité,  mais  en 
un  point  sublerminal  et  latéral  où  pousse  aussitôt,  en  perçant  la  chitine,  le  rudiment 
de  l'appareil  interne.  La  première  cellule  stérile  et  la  cellule  subbasale  résultent  du 
cloisonnement  de  la  partie  terminale  de  la  grande  cellule.  La  cellule  subbasale  produit 
de  très  bonne  heure  le  premier  organe  ri^producteur. 

Les  spores  sont  expulsées  et  germent  par  groupes  de  deux  ou  de  plusieurs  de  sexes 
différents.  Mais  on  trouve  aussi  des  individus  isolés  qui,  lorsqu'ils  sont  femelles,  ne 
sont  généralement  pas  fécondés  et  restent  stériles. 

L'action  du  champignon  sur  l'hôte  s'étend  surtout  au  corps  adipeux  dont  il  amène 
la  dégénérescence  complète  dans  toute  la  région  qu'il  pénètre.  La  graisse  et  les  noyaux 
disparaissent  et  les  cellules  confluent  en  une  masse  homogène  et  caséeuse.  Nous  n'avons 
pas  constaté  d'ailleurs  d'autres  altérations  dans  l'organisme  des  Poux.  Il  n'y  a  pas 
castration  parasitaire;  le  corps  adipeux  n'est  pas  en  effet  un  organe  essentiel  des 
Insectes. 

Trenomyces  nous  paraît  devoir  être  rangé,  dans  la  classification  de 
Thiaxler,  parmi  les  Laboulbéniacées  dioiqties  à  antliéiidies  composées,  à 
côté  du  genre  Diinorphomyces  dont  il  se  rapproche  par  son  réceptacle  à  quatre 
cellules  dont  les  deux  terntinales  stériles.  Il  en  diffère  par  son  trichogyne 
latéral,  l'absence  d'appendices  stériles  et  le  mode  de  production  des  péri- 
thèces et  des  anthéridies  et  surtout  par  la  constitution  de  son  appareil 
pédieux.  Nous  n'attribuons  pas  une  grande  importance  taxonomique  à  ce 
dernier  caractère,  car  il  constitue  un  progrès  dans  l'adaptation  au  parasi- 
tisme qui  s'est  réalisé  çà  et  là  chez  des  genres  très  différents  par  le  reste  de 
leur  organisation.  Trenomyces  a  effectué  son  évolution  dans  cette  voie 
beaucoup  plus  loin  (|ue  toutes  les  Laboulbéniacées  connues  jusqu'ici. 


20'}  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


GÉOLOGIE.  —  Sur. la  découverte  d'un  lambeau  de  Lias  moyen  dans  le  bassin 
de  la  Sevbouse  (Algérie^.  Note  de  M.  «I.  Daueste  de  la  Chavastne. 

Jusqu'ici  le  Lias  était  considéré  comme  fjiisant  défaut  dans  toute  la  partie 
orientale  de  la  province  de  Constantine  et  dans  la  Tunisie  occidentale. 
Batna  et  le  massif  des  Toumiettes,  près  de  Constantine,  étaient  les  localités 
alo^ériennes  les  plus  à  l'Est  où  cette  formation  ait  été  reconnue. 

Les  régions  d'Algérie,  s'étendant  à  l'est  de  ces  deux  dernières  localités, 
renferment  en  plusieurs  points  du  Trias,  qui  a  été  décrit  par  M.  Blayac 
dans  les  régions  de  l'oued  Cherf,  et  particulièrement  près  de  Soukarrhas  et 
de  Clairefontaine  (  '  ).  Les  terrains  les  plus  anciens,  auxquels  le  Trias 
était  considéré  comme  servant  de  substratum,  étaient  l'Aptien,  parfois  le 
Cénomanien,  le  Sénonien  et  même  TEocène.  L'absence  de  Lias  dans  toute 
cette  région,  où  une  lacune  semblait  exister  depuis  le  Trias  jusqu'à  l'Infra- 
Crétacé,  portait  à  croire  à  une  émersion  de  cette  partie  de  l'Afrique  du 
Nord  à  l'époque  basique. 

Or,  c'est  précisément  au  cœur  même  de  cette  région  que,  cbargé  parle 
service  géologique  d'Algérie  de  l'établissement  de  la  Carte  géologique  dé- 
taillée dans  la  région  de  Guelma,  je  fus  assez  heureux  pour  découvrir,  dans 
le  bassin  de  la  Seybouse,  un  lambeau  de  Lias  moyen  fossilifère  (^). 

Le  point  en  question  est  situé  entre  Guelma  et  Soukarrhas,  entre  le  massif  du  Djebel 
Nador  au  Nord  et  celui  du  Djebel  Zonara  au  Sud,  que  séparent  les  profondes  vallées 
de  l'oued  el  Hammam  et  de  l'oued  R'biba,  affluents  secondaires  du  réseau  hydrogra- 
phique du  basbin  de  la  Seybouse.  La  vallée  de  l'oued  el  Hammam  est  creusée  à  peu 
près  dans  l'axe  d'un  brachj-anticlinal  secondaire,  orienté  du  SO  au  NE.  C'est  à  la 
faveur  du  ravinement  intense  de  ces  profondes  vallées  qu'apparaît  le  Lias.  Au  sud  de 
la  mine  de  calamine  et  d'antimoniate  de  plomb  du  Hammam  Bail's,  on  observe,  sur  la 
rive  droite  de  l'oued  el  Hammam,  une  barre  de  calcaires  compacts  à  stratification 
peu  visible. 

Ces  calcaires  sont  en  bancs  épais,  durs,  blanc  rosé,  grisâtres,  parfois  gris  bleuâtre. 
Les  bancs  les  plus  compacts  constituent  un  marbre  à  grains  fins,  presque  lithogia- 


(')  Blavac  el  Gentil,  Bull.  Soc.  géol.  de  Fr.,  3"=  série,  t.  XXV,  p.  523.  —  Blayac, 
Bull.  Soc.  géol.  de  Fr.,  4"  série,  t.  VH,  p.  272. 

(-)  J'adresse  mes  remercîments  à  M.  Varela,  directeur  de  la  mine  du  Hammam 
Bail's,  et  à  M.  Marcotty,  ingénieur,  qui  m'ont  gracieusement  facilité  l'accès  de  celte 
région  semi-désertique. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  2o5 

phique.  D'autres  plus  sombres,  mouchetés  de  laclies  lougeâlres,  ferrugineuses,  sont 
spalhiques  et  subcristallins  avec  calcite  cristallisée.  En  certains  points,  ils  offrent  une 
texture  bréchoïde  totalement  difTérente,  comme  aspect,  des  autres  calcaires  de  la 
région  ;  leurs  caractères  lithologiques  correspondent  à  ceux  des  calcaires  du  Lias 
moyen  décrit  par  M.  Ficheur  dans  le  Djurjura  ('). 

Les  assises  moyennes  de  celte  formation  sont  fossilifères.  J'y  ai  recueilli  ;  Harpoce- 
ras  cf.  exiguum  (Fucini);  Harpoceras  sp.  ;  Belemnites  sp.  ;  Spiriferina  rostrala 
(Schloth.);  Spiriferina  cf.  Sicula  (Gemm.);  Waldheiniia  Catharinœ  (Gemm.); 
Terebraliila  Moorei  (Dav.);  Terebratii/a  (  W'aUlheiniia)  niimisnialis  (Lamk.);  Te- 
rebralula  {Pygope)  Aspasia  (Meneghini);  "J'ercbraLula  cf.  Engelhardti  (Oppel); 
Terebratula  splienoidalis  (Meneghini);  Rhynchonella  variabilis  (Schloth.);  Rhyn- 
chonella  cf.  plicalella  (Sow.);  Discoheli.v  e.rcavala  (Reuss);  Pleurotomaria  cf. 
helicifortnis  {Yittûow^);  Pleurotomaria  cL  a/iga/ba  {de  Grey);  Troc/i us  cf.  cupido 
(d'Orb.);  Pecteti  cf.  StoliczAai  (Gemm.);  Pecte/i  cf.  Agatliis  (Gemm.);  Patella  sp. 

Ce  sont  les  Bracliiopodes  qui  semblent  prédominer,  comme  individus  et  comme 
espèces.  Les  Gastropodes  et  les  Lamellibranches  se  trouvent  aussi  en  assez  grande 
abondance.  Quant  aux  Céphalopodes,  ils  paraissent  beaucoup  plus  rares. 

Cette  faune  présente  une  analogie  pres(|ue  coniplèle  avec  celle  du  Lias  moyen  de 
Sicile,  décrite  par  Gemrnellaro.  Spiriferina  rostrala  et  Terebratula  namisnialis  ont 
été  signalés  dans  le  Lias  moyen  du  Djurjura,  et  Pygope  Aspasia  a  été  letrouvé  aux 
environs  de  Tunis,  au  Zaghouan,  par  MM.  Ficheur  et  Haug.  La  presque  totalité  de  ces 
espèces  appartient  à  la  zone  à  Terebratula  Aspasia  du  Lias  moyen. 

La  puissance  de  ces  calcaires,  qui  peut  être  évaluée  à  20'"  ou  25'",  est  inférieure 
à  celle  qu'on  leur  attribue  en  Kabylie.  Orientés  dans  l'axe  du  brachy-anticlinal,  ils 
sont  recouverts  en  discordance  à  l'Est  par  des  marnes,  passant  vers  le  haut  à  des  cal- 
caires rappelant  par  leurs  faciès  les  calcaires  à  Inocérames  du  Sénonien,  et  surmontés 
par  les  calcaires  éocènes.  Quant  au  substratum  de  ces  calcaires  basiques,  il  est  mas- 
qué par  une  puissante  formation  d'argiles  à  cailloux  roulés  et  de  travertins  calcaires, 
qui  remblaient  le  fond  de  la  vallée  anliclinale  de  l'oued  Hammam.  Toutefois,  à  peu  de 
distance,  les  parties  profondes  de  certains  ravins  de  cette  vallée  laissent  apercevoir  les 
marnes  bariolées  gypso-salines  du  Trias,  caractérisées  par  leur  faciès  spécial  et  les 
infiltrations  salées  et  saumâtresqui  en  émanent. 

Je  serais  tenté  de  rapporter  au  même  âge  des  calcaires  de  même  faciès,  situés  plus 
au  Nord,  et  surmontant  les  marnes  bariolées  gypso-salines  du  Trias,  dans  lesquelles 
est  creusé  le  lit  du  Chabet  Meklouka.  En  ce  point,  ces  calcaires,  réduits  à  quelques 
mètres  d'épaisseur,  sont  séparés  des  marnes  Iriasiques  par  une  mince  assise  de  pla- 
quettes calcaires,  dures,  feuilletées  et  un  peu  ondulées,  qui  pourraient  représenter 
l'Infralias.  On  retrouve  une  succession  à  peu  près  analogue  dans  les  tranchées  de  la 
roule  de  Guelma  à  Soukarrhas,  prés  d'Ain  Safra,  enlre  le  Koudiat  el  Msala  et  le  Dra 
Serdonne. 

Enfin,  l'importance  de  cette  formation  basique  dans  ce  bracliy-anliclinal  est  confir- 
mée par  la  présence  de  galets  de  calcaires  liasiques  à  Térébratules,  que  renferment  les 

(')  E.  FiciiEuu,  Description  géologique  de  la  Kabylie  du  Djurjura,  p.  61. 


2o6  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

alluvioiis  du  cours  inférieur  de  l'oued  el  Hammam,  el  que  j'ai  recueillis  en  plusieurs 
points. 

En  résumé,  il  existe  un  lambeau  de  Lias  moyen  fossilifère  dans  le  bassin 
de  la  Seybouse,  entre  Guelma  et  Soukarrhas,  près  du  Djebel  Nador,  c'est- 
à-dire  au  cœur  même  d'une  région  considérée  jusqu'ici  comme  dépourvue 
de  sédiments  de  cet  âge.  Ceci  prouve  qu'au  moins  jusqu'à  la  fin  des  temps 
liasiques,  celle  partie  de  l'Afrique  du  ^'ord  a  été  recouverte  par  la  mer. 

Ces  calcaires  liasiques,  par  leur  faune  d'Harpocératidés,  de  Spiriférines, 
de  Térébratules  {Terehralula  Aspasia),  et  par  leur  faciès,  sont  identiques 
au  Lias  moyen  de  Kabylie,  de  Sicile,  d'Italie  et  d'Espagne,  en  un  mot  de 
toutes  les  régions  méditerranéennes  occidentales. 


PALÉOBOTANIQUE.  —  Sur  un  néotype  de  Pinus  (Pseudostrobus)  Defrancei 
Ad.  Brong.  du  Lulètien  du  Trocadéro  (Paris).  Note  de  M.  Paul 
Combes  fils. 

Le  premier  débris  de  pin  lutétien  des  environs  de  Paris  qui  ait  été  décrit 
est  un  magnifique  strobile  provenant  du  «  Banc  vert  »  d'Arcueil  et  auquel 
Adolpbe  Brongniart  a  donné  le  nom  de  Pinus  De/rancei('). 

Le  type  de  l'espèce,  comme  d'ailleurs  la  plupart  des  types  figurés  dans 
l'atlas  qui  accompagne  la  Description  géologique  des  em'irons  de  Paris  de 
Cuvier  et  Brongniart,  est  aujourd'hui  perdu,  de  sorte  que  tout  échantillon 
de  comparaison  manque  pour  les  déterminations. 

Fort  heureusement,  en  examinant  les  végétaux  fossiles  des  marnes  sa- 
bleuses à  Modiola  [llrachydunles)  acuminala  Desh.  du  Trocadéro,  recueillis 
en  1867  par  Munier-Chalmas  et  conservés  au  Laboratoire  de  Géologie  de 
la  Sorbonne,  nous  avons  trouvé  deux  empreintes  en  creux  et  leurs  moulages 
en  plâtre  et  en  cire,  exécutés  par  Munier,  répondant  al)solument  à  la  figure 
originale  et  à  la  diagnose  d'Unger  (-)  du  Pinus  Defrancei. 

Le  moulage  en  plaire  oITre  l'empreinle  d'un  strobile  incomplet  mesurant  9'=™  de  lon- 


(')  Ad.    HitoNGMART,    Méin.   du    Mus.  d'IIist.    nat.,    t.   VIII,    p.   SaS,    PI.   A  Vil, 
Jig.  8  a,  b. 

('-)  Uncer,  Gênera  el  species,  p.  36i. 


SÉANCE  DU  27  JANVIER  1908.  207 

gueiir  sur  3""  de  largeur.  Les  écailles  mesurent  au  maximum  iS""  de  largeur  et  ont 
la  même  longueur;  ces  chiffres  sont  exactement  ceux  que  l'on  relève  sur  les  figures  de 
Brongniart. 

Le  moulage  en  cire  mesure  3'-™,5x  3'''";  il  a  été  pris  sur  un  fragment  de  la  partie 
moj'enne  d'un  strobile. 

Nous  avons  vérifié  la  complète  similitude  de  ces  restes  avec  l'éclianLillon 
d'Arcucil.  Comme  dans  ce  type,  le  strobile  est  cylindrique,  les  écailles  ont 
une  apophyse  convexe,  une  carène  dorsale  aiguë  visible  malgré  la  compres- 
sion, un  écusson  obtus,  large,  recourbé  et  épais. 

Accompagnant  ces  fragments  de  cônes  et  leurs  moulages,  se  trouvaient  dans  la  même 
collection,  fort  aimablement  mise  à  notre  disposition  par  M.  le  professeur  E.  Haug, 
des  empreintes  de  feuilles  de  Pinus. 

Nous  avions  déjà  eu  l'occasion  d'examiner  dans  la  collection  de  paléobotanique  du 
Muséum  national  d'Histoire  naturelle  les  échantillons  types,  représentés  par  des  feuilles, 
du  Pinus  sequa/iensis  Wat.  (').  Or  il  y  a  une  complète  similitude  avec  des  feuilles 
de  la  collection  Munier-Chalmas. 

Bien  que  Watelet  ait  signalé  ces  feuilles  comme  étant  fasciculées  par  quatre,  elles  le 
sont  en  réalité  par  cinq,  ainsi  qu'il  l'a  lui-même  figuré  et  que  nous  l'avons  constaté 
sur  ses  échantillons  et  sur  ceux  de  la  Sorbonne. 

Schimper  avait  déjà  émis  l'idée  que  ces  feuilles  devaient  appartenir  à  la  même 
espèce  que  le  strobile  {-),  s'en  rapportant  pour  cela  aux  figures.  Aujourd'hui  nous 
pouvons  confirmer  cette  appréciation  d'après  l'examen  des   échantillons  eux-mêmes. 

Cette  association,  constatée  au  Trocadéro  et  à  Arcueil,  ainsi  que  les 
caractères  qui  rapportent  feuilles  et  strohiles  à  la  section  Pseudostrobus 
Endl.,  nous  obligent  à  supprimer  le  Pinus  sequanensis  Wat.  de  la  nomen- 
clature, le  mettant  en  synonymie  avec  Pinus  {Pseudostrobus)  Defrancei  Aà. 
Brong. 

Le  Lutétien  parisien  ne  compte  donc  plus  aujourd'luii  que  cette  dernière 
espèce,  représentée  par  un  néolypc  bien  conservé  que  nous  figurerons  d'ici 
peu  et  plusieurs  cotypes. 


(')  Watelet.  PI.  foss.  du  hnsxin   de   Paris,  p.   ii3  {PI.  A.VAII,fig.   16  et  17). 
(^)  Schimper,  Paléontologie  vrgétale,  t.  M,  p.  286. 


2o8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


PALÉOBOTANIQUE.  —  Ca'^actéristiques  de  la  trace  foliaire  dans  les  genres 
(ivropteris  et  Tubicaulis.  Note  de  M.  Paul  Bertra.vd,  présentée  par 
m'.  R.  Zeiller. 

Le  genre  Tubicaulis  a  été  créé  par  Cotta  en  i832,  pour  des  stipes  silicifîés, 
entourés  de  leurs  frondes,  provenant  du  Permien  de  la  région  de  Chemnitz. 
Le  genre  Anachoropieris  a  été  créé  par  Corda  en  i845.  pour  des  pétioles 
isolés  provenant  des  sphérosidérites  de  Radnitz.  Dans  ces  deux  genres,  la 
trace  foliaire  possède  une  masse  ligneuse  en  forme  de  croissant  ou  de  demi- 
cercle;  les  extrémités  du  croissant  soûl  plus  ou  moins  enroulées  et  les  pôles 
trachéens  sont  situés  sur  le  côté  convexe.  On  sait  positivement  que  chez 
Tubicaulis  le  côté  convexe  était  tourné  vers  le  stipe,  et  il  n'est  pas  douteux 
quil  en  était  de  même  chez  Anachorupteris  (').  La  plupart  des  auteurs, 
B.  Renault,  \Villiamson,  MM.  C.-Eg.  Bertrand  et  F.  Cornaille,  M'"'  M.-C. 
Stopes  ont  admis  qu'il  v  avait  une  parenté  plus  ou  moins  étroite  entre  les 
Tubicaulis  et  les  Anachoropieris. 

Les  recherches  récentes  que  nous  avons  faites  sur  les  échantillons  étudiés 
jadis  par  Cotta,  Corda,  Gœppert,  Stenzel,  etc.,  ont  attiré  notre  attention 
sur  le  Gyropteris  sinuosa  Gœpp.  du  calcaire  carbonifère  de  Falkenberg. 
Nous  avons  reconnu  que  cette  espèce  est  intermédiaire  entre  le  Tubicaulis 
Solenites  Cotta  et  les  Diplolabis.  Nos  recherches  ont  révélé  en  même  temps 
les  dilîérences  profondes  qui  séparent  les  Tubicaulis  de  la  famille  des  Ana- 
choroptéridées.  Nous  donnons  ci-après  les  caractères  de  la  trace  foliaire  des 
deux  genres,  qui  sont  ainsi  venus  grossir  la  famille  déjà  si  riche  des 
Zygoptéridées. 

Gyropteris  Gœppert,  non  Corda.  —  Pas  de  plan  de  symétrie  accessoire;  apolaire 
médiane  très  longue,  légèrement  courbée,  à  concavité  tournée  vers  le  slipe  ;  deux  an- 
tennes postérieures  très  belles,  placées  dans  le  prolongement  de  Tapolaire  médiane, 
mais  infléchies  vers  la  face  postérieure  du  rachis;  Tenserable  de  la  masse  ligneuse  a 
l'aspect  d'une  bande  sinueuse.  Renflements  récepteurs  postérieurs  semblables  à  ceux, 
des  Diplolabis.  Pièces  réceptrices  antérieures  rudiinentaires,  se  présentant  sous  forme 
de  deux  crochets,  situés  aux  extrémités  de  l'apolaire  médiane,  à  sa  jonction  avec  les 

(')  Cette  conclusion  découle  de  la  parenté  bien  établie  qui  existe  entre  les  Botryo- 
ptéridées  et  les  Anachoroptéridées.  On  conoait,  en  ellet,  des  stipes  de  Bolrropteris 
Iridentala  et  de  B.  forensis  pourvus  de  leurs  frondes. 


SÉANCE    DU    28   JANVIER    KjoH.  209 

antennes  postérieures.  —  Pièce  sortante  émise  tout  entière  par  le  renflement  récepteur 
postérieur  et  orientée  perpendiculairement  à  la  pièce  mère.  Elle  a  la  valeur  d'une 
demi-pièce  sortante  de  Diplolabis  et  possède  une  structure  très  semblable  à  cette 
dernière  ;  elle  a  l'aspect  d'une  chaîne  à  courbure  directe. 

Le  g'enre  Gyropteris  peut  être  considéré  comme  dérivé  du  genre  Diplolabis  par 
perte  du  plan  de  symétrie  accessoire  et  atrophie  des  pièces  réceptrices  antérieures. 

Une  seule  espèce  :  G.  sintiosa  Gœpp. 

Tubicaulis  Cotta.  —  Lame  ligneuse  en  forme  de  croissant,  à  convexité  tournée  vers 
le  stipe,  terminée  à  ses  extrémités  par  deux  renflements  récepteurs  postérieurs-,  qui  la 
prolongent  exactement.  Nous  n'avons  pas  trouvé  trace  des  pièces  réceptrices  anté- 
rieures, La  lame  ligneuse  possède  deux  pôles  fondamentaux,  situés  du  côté  convexe, 
un  devant  chaque  renflement  récepteur.  Les  pôles  sont  ici  beaucoup  plus  voisins  des 
extrémités  de  l'arc  ligneux  que  chez  Anachoropteris.  —  Pièce  sortante  émise  tout 
entière  par  le  renflement  récepteur  postérieur;  elle  pivote  de  90°  de  manière  à  s'o- 
rienter perpendiculairement  à  la  pièce  mère  et  se  divise  bientôt  en  deux  masses  peu 
volumineuses,  dont  la  structure  n'a  pas  encore  pu  être  élucidée. 

Tubicaulis  peut  être  considéré  à  son  tour  comme  dérivé  de  Gyropteris  par  simple 
accentuation  des  caractères  de  ce  dernier  genre. 

Espèces  :  T.  Solenites  Cotta;  T.  dubius  Colta;  T.  RigollotiB.  R.  (').  —  Nous  ne 
savons  pas  si  le  T.  Sutcliffii  décrit  par  M"=  M.  C.  Stopes  (')  est  véritablement  un 
Tubicaulis  ou  un  Anachoropteris. 

Il  résulte  de  ces  observations  que  trace  tubicaule  n'est  nullement  syno- 
nyme de  trace  anachoroptéridienne.  Les  caractéristiques  delà  trace  anaclio- 
roptéridienne  (et  non  tubicaule)  ont  été  énoncées  par  MM.  C-Eg.  Bertrand 
et  F.  Cornaille  {Comptes  rendus,  i*''  août  1904,  et  surtout  Société  Bota- 
nique de  France,  t.  LI,  août  1904).  Les  plus  importantes  sont  :  1°  l'exis- 
tence de  pôles  en  cupules,  situés  à  la  face  antérieure  de  la  lame  ligneuse  à 
une  grande  distance  de  ses  extrémités  ;  2°  le  mode  très  particulier  d'émission 
des  sorties;  3<*  l'orientation  des  pièces  sortantes,  qui  sont  parallèles  à  la 
pièce  mère  et  identiques  à  elle.  Ces  trois  caractéristiques  se  retrouvent  dans 
la  trace  botryoptéridienne;  elles  séparent  profondément  les  deux  types 
Anachoropteris  et  Botryopteris  du  type  Zygopteris. 

Toutefois  il  ne  nous  est  pas  défendu  de  considérer  les  Anachoroptéridées 
comme  dérivées,  elles  aussi,  des  Zygoptéridées  par  perte  du  plan  de  sy- 
métrie accessoire.  Nous  avons  en  effet  rencontré  cette  suppression  du  plan 


(')  Ce  n'est  qu'avec  les  plus  expresses  réserves  que  nous  plaçons  ici  le  Gramma- 
topteris  Rigolloti  Ae  Renault. 

(')  M.-C.  Stopes,  A  newfernfrom  the  coal measures  :  Tubicaulis  Sutcliffii  spec. 
nov.  (1906). 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  4.)  37 


210  ACADEMIE    DES   SCIENCES. 

de  symétrie  accessoire  dans  trois  grandes  séries  de  la  famille  des  Zygoplé- 
ridées  : 

I  °  Ciepsydropsis-Asterochlo'na ; 

1°  Clepsydropsis-Ankyropteris  ; 

3°  Clepsydropsis-Diplolahis-  Tubicauiis. 

Dans  les  deux  dernières  séries,  l'apolaire  médiane  est  courbée  et  sa  con- 
vexité est  tournée  vers  le  stipe;  dans  la  dernière  série  les  pièces  antérieures 
deviennent  inactives  et  s'atrophient.  Des  phénomènes  de  même  ordre  ont 
pu  se  produire  sur  un  type  zygoptéridien  peut-être  plus  ancien  que  les 
Clepsydropsis  et  donner  naissance  aux  familles  jumelles  des  Anachoropté- 
ridées  et  des  Botryoptéridées. 

M.  GuiLBAUD  adresse  une  Notice  sommaire  sur  un  aéroplane. 
(Renvoi  à  la  Commission  d'Aéronautique.) 

La  séance  est  levée  à  4  heures  un  quart. 

G.  D. 


BULLETI.X    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  20  janvier   1908. 

Internationale  Assoziation  der  Akademien,  29  Mai  bis  2  Juni  1907.  Drille  Gene- 
rah'ersanimlung  in  Wien,  vont  29  Mai  bis  1  Juni  1907,  unter  dem  Vorsitze  der 
kais.  Akadetnie  der  Wissenschaflen  in  Wien.  Berichl  iiber  die  Verhandliingen. 
Vienne,  1907  ;  1  fasc.  in-4°. 

Résullals  slalistiques  du  recensemenl  général  de  la  population  effectué  le 
24  mars  1901.  Tome  V  :  Enquêles  annexes,  familles,  aveugles  et  sourds-muets, 
habilalions,  forces  motrices.  Paris,  Imprimerie  nationale,  1907.  (Ofl'ert  par  M.  le 
Ministre  du  Travail  et  de  la  Prévoyance  sociale.) 

Essai  d' une  description  géologique  de  la  Tunisie,  d'après  les  travaux  des  membres 
de  la  Mission  d'exploration  scientifique  de  1884  à  1891,  par  Philippe  Thomas;  i'^  Partie  ; 


SÉANCE  DU  28  JANVIER  igo8.  211 

Aperçu  sur  la  Géographie  physique.  Paris,  Imprimerie  nationale,  1907;  i  vol.  in-8". 
(Transmis  par  M.  Ailjert  Gaudry.) 

Sur  une  dent  d'origine  énigmatique,  par  M.  de  Rothschild  et  H.  Neuville.  Paris, 
Schleicher  frères,  1907;  i  fasc.  in-4''.  (Transmis  par  M.  Albert  Gtiudry.) 

Lecture  des  Cartes  anglaises  et  des  Etats-Unis  :  Indications  linguistiques,  géogra- 
phiques et  topographiques,  par  P.  Pollacchi.  Paris,  R.  Chapelot  et  G'",  1908;  i  vol. 
petit  in-4°.  (Présenlt'  par  le  prince  Roland  Bonaparte.) 

Résultats  de  la  Mission  géologique  et  minière  du  Yunnan  méridional,  septembre 
go3  à  janvier  1904,  par  M.  H.  Lantenois,  avec  la  collaboration  de  MM.  Colnillon, 
Mansuï,  Laurent  et  Zeiller.  Paris,  H.  Diinod  et  E.  Pinal,  1907;  i  vol.  in-8°.  (Pré- 
senté par  M.  Zeiller.  Hommage  de  l'auteur.) 

The  History  of  the  geological  Society  of  London,  by  Horace-B.  Woodward. 
Londres,  1907;  1  vol.  in-S".  (Hommage  de  la  Geological  Society  of  London.) 

Système  silurien  du  centre  de  la  Bohême,  par  Joachim  Baiîrande;  i"'"'  Partie  : 
Recherches  paléonlologiques.  Continuation  éditée  par  le  Musée  de  Bohème.  Vol.  IV  : 
Gastéropodes,  par  Jaroslav  Perner;  t.  Il,  texte  et  planches,  90-170  p.,  avec  i53  figures 
dans  le  texte;  rédigé  en  français  par  A. -S.  Oudin.  Prague,  1907;  i  vol.  in-4°.  (Hom- 
mage du  Musée  de  Bohème,  conformément  au  désir  exprimé  par  Joachim  Barraiide.) 

Hôfe  uni  Sonne  und  Mond  in  Russland,  von  Ernst  Leïsï.  Moscou,  1906;  1  fasc. 
in-8». 

Luftelectrische  Zerstreuung  und  Radioaclivitât  in  der  Hôhle  Bin-Rasch-Choba 
in  der  Krim,  von  Ernst  Leïst.  {Bulletin  des  Naturalistes  de  Moscou;  n°*  1,  2,  1906.) 
I  fasc.  in-S". 

Ueber  das  Erdbeben  von  San-Francisco  nach  den  Aufzeichnungen  der  Seismo- 
graphen  in  Moskau,  von  Ernst  Levst.  {Bulletin  des  Naturalistes  de  Moscou  ;  n°'  1,  2; 
1906.)  I  fasc.  in-S". 

Ueber  Schdtzung  der  Rewôlkungsgrade,  von  Ernst  Leïst.  {Rulletin  des  Natura- 
listes de  Moscou;  n"'  3,  4;  1906.)  i  fasc.  in-S". 

Meteorologische  Beobachtungen  in  Moskau  im  Jahren  igoS-igoô,  von  Ernst  Leïst. 
Moscou,  1905-1907;  4  fasc.  in-8°. 

Post's  chemisch-technische  Analyse,  Handbuch  der  analytischen  Untersuchungen 
zur  Beaufsichtigung  chemischer  Betriebe,  fUr  llandel  und  Unterricht,  im  dritter 
vermeherter  und  verbesserter  Auflage,  herausgegeb.  v.  Bernhard  Neuimann.  Bd.  I,  Hefti- 
Brunswick,  Vieweg  et  fils,  1908;  1  fasc.  in-8°. 

The  Woltereck  process  for  the  production  of  amnionia  by  the  moist  oxidation  of 
peat.  Londres,  s.  d.;  1  fasc.  in-12. 

Geschichte  der  Notenschrift,  mit  3  Abbildungen,  18  Tabellen  und  z.iliireiciien 
Notenbeispielen  im  Text,  von  Franz  Dibttrich-Kalkhoff  [K.-M.  Bàssler].  Jauer,  Hell- 
mann,  1907;  i  vol.  in-8°. 

Nova  acta  Academiœ  Cœsareœ  Leopoldino-Carolince  Germanicœ  naturœ  curio- 
sorum  ;  t.  LXXIII,  cum  tabulis  XII;  t.  LXXXVII,  cum  tabulis  XXVIII.  Halle,  1907; 
a  vol.  in-4°. 


212  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


Outrages  reçus  dans  la  séance  du  27  janvier  1908. 

Instiliil  de  Fiance.  Académie  des  Sciences.  Ohse/çatoire  d'Abhadia.  Observations; 
Tome  VI  :  Obsenations  faites  au  cercle  méridien  en  1906,  par  MM.  VERSCHAFFEr., 
Lamourcade,  L.  Sougarret,  Sorreguieta,  Goulart,  Beicbeder,  Dipouy,  et  M""  D.  Sou- 
GARRET  et  L.  Sougarret,  publiées  par  M.  l'Abbé  VERScnAFFF.r,.  Hendaje,  Imprimerie  de 
l'Observatoire  d'Abbadia,  1907;  i  vol.  in-4°. 

Cours  de  Minéralogie,  par  A.  de  Lapparent,  Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 
Sciences;  4°  édition  revue  et  augmentée,  avec  63o  gravures  dans  le  texte  el  une  planche 
chroniolithograpliiée.  Paris,  Masson  et  C'",  1908;  i  vol.  in-S".  (Hommage  de  l'auteur.) 

The  éruption  of  Vesurius  in  april  1906,  bv  A.  Lacroix.  (Extr.  de  The  Smithsnnian 
report  for  1906,  p.  aaS-a/jS.)  Washington,  1907;  1  fasc.  in-8°.  (  Hommage  de  l'auteur.) 

Louis  Agassiz,  words  spoken  by  professor  William  James  at  llie  réception  of  the 
American  Society  of  Naturalists  by  the  Président  and  fellows  of  Harvard  Collège  at 
Cambridge,  on  décembei-  3o,  1896.  Cambridge,  Mass.,  1897;  '  f^^c.  in-8°. 

An  address  al  the  opcning  of  the  theological  section  of  Harvard  University 
Muséum,  by  Alexander  Agassiz,  june  12,  1902.  Cambridge,  Mass.,  1902;  1  fasc.  in-8". 

Cahiers  du  Service  géographique  de  l'Armée,  n°  27.  Topographie  d'exploration, 
par  le  Général  Berthaut.  Paris,  1907;  i  fasc.  in-8''. 

Bibliographia  Linnœana.  Matériaux  pour  servir  à  une  bibliographie  linnéenne, 
recueillis  par  J.-M.  Hulth;  i'""  Partie,  iivr.  1.  Upsala,  C.-J.  Lundstrôm;  Berlin, 
B.  Friedlander  et  fils,  1907  ;  i  vol.  in-8°. 

Contribution  à  la  géographie  tectonique  du  Haut-Tonkin  :  Feuilles  de  That-Khé, 
de  Pho-Binh-Gia  et  de  Loung-Tchéou,  par  G.  Zeil.  (Extr.  des  Annales  de  Géogra- 
phie, t.  XVI,  1907.)  Paris,  Armand  Colin;   i  fasc.  in-8'>. 

Icônes  Mycologicœ,  par  Boudier;  4'  série,  Iivr.  17.  Paris,  Paul  Klincksieck,  1908; 
I  fasc.  in-4°. 

Les  Ammonites  pyriteuses  des  Marnes  valangiennes  du  sud-est  de  la  France,  par 
Gustave  Savn.  {Mém.  de  la  Soc.  géol.  de  France  :  Paléontologie,  t.  XV,  fasc.  2, 
feuilles  7311,  pi.  Vlll  à  X;  Mémoire  n"  23  (suite),  p.  29  à  68.)  Paris,  1907;  i  fasc. 
in-4". 

Lecture  et  interprétation  des  radiographies  :  L'épaule  en  radiographie,  par 
Maxime  Ménard.  (Extr.  de  la  Revue  d'Orthopédie.)  Paris,  Masson  et  C'',  s.  d.  ;  i  fasc. 
in-8». 

La  loi  des  petits  nombres.  Recherches  sur  le  sens  de  l'écart  probable  dans  les 
chances  simples  à  la  roulette,  au  trente-et-quarante,  etc.,  en  général  dans  les  phéno- 
mènes dépendant  de  causes  purement  accidentelles^  par  M.  Charles  Henry.  Paris,  labo- 
ratoire d'énergétique  d'Ernest  Solvay,  1908;  I  fasc.  in-8''. 

Antonio  Cabreira,  Noticia  succinta  da  sua  vida  e  obras,  pelo  prof.  Emilio  Augusto 
Vecchi.  Lisbonne,  1907;  i  fasc.  in-8"'. 


N"  4. 

TABLE    DES    ARTICLES    (Séance  du  27  Janvier  1908.) 


MEMOIKES   ET  COMMUNICATIOIVS 

DES  MEMBRES   ET  DES    CORRESPONDANTS  DE   L'ACADÉMIE. 


M.  le  Secrétaire  perpétuel  présente  le 
Tome  VI  des  «  Observations  faites  au 
cercle  méridien  en  igolj  à  l'Observatoire 
dWbbadia  »,  publiées  par  l'abbé  Ver- 
schaffel 

M.  Henri  Becquerel.  —  Sur  les  spectres 
d'émission   des  fluorines 

M.  P.  DuuEM.  —  Sur  un  fragment,  inconnu 
jusqu'ici,  de  VOpus  lerUum  de  Roger 
Bacon 


Pages. 

i53 

l52 

i56 


Pages. 

M.  Charles  Depéret.  —  L'histoire  géolo- 
gique et  la  phylogénie  des  Antbracothé- 
ridés ,58 

M.  DE  Lapparent  fait  hommage  à  l'Acadé- 
mie de  la  quatrième  édition  de  son 
«  Cours  de  Minéralogie  » ,...       162 

M.  A.  Lacroix  fait  hommage  à  l'Académie 
d'une  brochure  intitulée  :  n  The  éruptions 
of  Vosuvius  in  april  1906  » 162 


PRESENTATIOIVS. 


Liste  de  candidats  présentée  à  M.  le  Mi- 
nistre du  Commerce,  pour  la  chaire  de 
Métallurgie  et  Travail  des  métaux,  va- 
cante au  Conservatoire  national  des  Arts 


et  Métiers  par  le  décès  de  M.  Le  Verrier  : 
1°  M,  Léon  Guillet,  2"  M.  Mesnager, 
3°  M.  Hollard 


i63 


IVOMIIXATIOIVS. 


Commission  chargée  de  juger  les  concours 
des  prix  Savigny,  Thore  pour  l'année 
igo8  :  MM.  liaiwier,  Perrier,  Chatin, 
Giard,  Delage,  liow.'ier,  Granclidier, 
Lannelongue,  le  prince  Roland  liona- 
pavte i6'| 

Commission  chargée  de  juger  les  c^mcours 
des  prix  Montyon,  Barbier,  Bréanl,  Go- 
dard, du  Baron  Larrey,  Bel  lion,  Mège, 
Serres  pour  l'année  190S  :  MM.  Bou- 
chard, Guyon,  d'Arsonval,  Lanne- 
longue, Laveran,  Dastre,  Cliaiiveau, 
Perrier,  Baux,  Giard,  Labbé. ifi'l 

Commission  chargée  de  juger  les  concours 
des  prix  Montyon,  Philipeaux,  Lallemaud, 
Martiu-Ilamouretlc,  Pourat  pour  l'année 
190S  :  MM.  Cliauveau,  Bouchard, 
d'Arsonval,  Roux,  Giard,  Laveran, 
Dastre.  Cette  Commission  est  également 
chargée  de  présenter  une  question  de 
prix  Pourat  pour  l'année  1911 164 

Commission  chargée  de  juger  les  concours 
du  prix  Montyon  (Statistique)  pour 
l'année  1908  :  MM.  de  Freycinet,  llaton 
de    la     Goupillière,     Carnot,     Bouché, 


M 


M 


Alfred  Picard,  le  prince  Roland  Bona- 
parlr.   Tannery 

Commission  chargée  de  juger  les  concours 
des  méilailles  Arago,  Lavoisier,  Berlhelot 
pour  r.innée  1908  :  MM.  Becquerel,  Bou- 
chard,  Darboux,  de  Lapparent 

Conmiission  chargée  de  juger  les  concours 
des  prix  Trémont,  Gegner,  Lannelongue 
pour  l'année  1908  :  MM.  Becquerel,  Bou- 
chard. Darboux,  de  Lapparent.  Mau- 
rice Lovy,  Bornet 

Commission  chargée  de  juger  les  concours 
du  prix  Wilde  pour  l'année  1908  : 
MM.  Maurice  Levy,  Darboux,  froost, 
:\fascarl,  Poincaré,  Emile  Picard,  de 
Lapparent 

Commission  chargée  de  juger  les  concours 
du  \ns\  Victor  Kauliu  pour  l'année  ii|o8  : 
MM.  Gaudry,  Micliel  Lévy,  de  Lappa- 
rent, Lacroix,  Barrois,  Douvillé,  Wal- 
lerant 164 

Commission  chargée  déjuger  les  concours 
du  prix  Saintour  pour  l'année  1908  : 
MM.  Darboux,  Poincaré.  de  Lapparent, 
Giard,  Zeiller,  Lacroix,  Douvillé 1G4 


ifii 


COUUESI>0]\l>ANCE. 


M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique 
invite  l'Académie  à  lui  présenter  une 
liste  de  deux  candidats  à  la  chaire  de  Chi- 
mie minérale,  vacante  au  Collège  de 
France  par  suite  de  la  démission  de  M.  H. 
Le   Chatclier 

M.  le  Ministre  de   l'Instruction  publique 


165 


invite  l'Académie  à  lui  présenter  une 
liste  de  deux  candidats  à  la  chaire  de 
Biolo^^ie  générale  du  Collège  de  l<"rance..  i65 
M.  J.  de  Moruan  adresse  des  remercirnents 
à  l'Académie  pour  la  distinction  dont  ses 
travaux  ont  été  l'objet  dans  la  dernière 
séance  publique i65 


W  4. 

SUITE  DE  LA  TABLE  DES  ARTICLES. 


M  TziTZÉioA.  -  Sur  une  classe  de  surfaces. 
M.    EuGEN.o-EuA    LEVi.    -    Sur    1  equa- 

d^s        ()2  _,,  

tion 


Sur    la     définition   de 


dx^       ày 
M.    E.    Cartan. 

l'aire  d'une  portion  de  surface  courbe.... 
MM.  Eugène  et  François   Cosserat.  -  Sur 

la  théorie  des  corps  minces ■ 

M.  M.  Chanoz.  -  Action  des  rayons  X  sur 

la  plaque  pliotograpliique ■■■•■• 

M.  JULES  Koux.   -  Mobilité   anormale  des 

ions  de  quelques  terres  rares •  •  •  • 

M.  Andre'brochet.  -  Sur  la  rad.oaclmle 

des  eaux  de  Plombières........ ; •  ■  ■ 

H    Gaudechon.  -  Dissociation  par  1  eau 
des' chlorures  doubles  de  dimercuriammo- 

nium  et   d'ammonium 

M    L    Bouveault  et  Levallois 
blissement  de  la  formule  de   constitution 

delà    fénone ■  •  ■  ■ 

M    EuG.  Chararot  et  G.  Laloue   ^ 
l'essence  de  fltagnolia  Kobus  B.  G    .  ^. . 
.  Louis  Gentil.  -  Sur  le  Volcan  de  Si- 
roua  (Anti-Atlas  marocain) 
MM.  A.  GoRis  et  L.  Crète    - 

sur  la  pulpe  dite /a/-(ne  de  Aette 
M.    Richard    Blumenthal.    -   Sur 
érythrolytique  de  la    rate  chez   les  Pois- 

MM."doyoV  ■  et "cl.' Gautier.  -   Modiûca- 
Bulletin  biblioqraphiqub 


M 

MM. 
bli 
de 

MM. 
1 

M. 


—  Eta- 
ition 

Sur 
;  Si- 
Recherches 
Sur  le    rôle 


i65 

iiiS 

■69 
172 

173 

177 

180 
i83 

i85 

,87 

IC|0 


lions  du  sang  provoquées  par  l'injection 
d'atropine  ou  de  peptone  par  le  canal 
cholédoque ."■■,■ 

MM.  H.  SouLiÉ  et  G.  Roio.  -  Piroplasmose 
bacilliforme  bovine  observée  dans  les 
environs  d'Alger '„:"." 

M.  Henri  Judet.  -  Essai  sur  la  greffe  des 
tissus  articulaires ■ 

M.  J.  Kunstler.  -  Que  sont  les  Urnes 
des  Siponcles'? ."  '  '  "  ",','  ' 

M  Fernand  Gueguen.  -  Sur  le  Bacllus 
endothrix.  nouvelle   bactérie   parasite  du 

cheveu.  .    ■  • '  '  ' 

MM  ÉnouARD  Chatton  et  François  Pi- 
card. -  Sur  une  Laboulbénaciée  :  Tre- 
nomvces  histophtorus  n.  g.,  n.  sp., 
endJparasite  des  Poux  (Menoponpalh- 
duni  Nitzsch  et  Goniocotes  abdomi- 
nalis  P.)  de  la  Poule  domestique. 
M    J.  Dareste  de  la  Cravanne.  — 

découverte  d'un  lambeau  de  Lias  moyen 
dans  le  bassin  de  la  Seybouse  (Algérie).. 
M  Paul  Combes  fils.  -  Sur  un  neotype 
de  Pinus  (Pseudostrobus)  Defrancei  Ad. 
Brong.  du  Lutétien  du  Trocadéro  (  Pans  ). 
M  Paul  Bertrand.  -  Caractéristiques  de 
la  trace  foliaire  dans  les  genres   Gyrop- 

teris  et  Tubicaulis 

M.  GuiLBAUD    adresse    une    ■ 
maire  sur  un  aéroplane  ». 


Sur  la 


Notice   som- 


iy3 
,96 

'99 


206 

20S 

210 
210 


PARIS.     -    IMPRIMERIE    GAUTHIER-VILLARS, 
Ouai  des  Grands-Augustins,  55. 
^  L«  Gérant  :  Oautbiei-Villabb. 


3  0  aq  . 

1908 


PREMIER  SEMESTRE. 


COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES    SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


N  5  (3  Février  1908). 


-"  PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 
OES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Auguslins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  23  ruiN  1862  et  24  mai  1875 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  t' Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
/|8  pages  ou  (>  feuilles  eu  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1"^.    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparun  Associéétrangerdel'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3ri  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie ;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


% 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  q 
tant  quo  l'Académie  l'aura  décidé.  il 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séanlj 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    —    Impression  des  travaux  des  S> 
étrangers  à  L'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  persl 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  1' 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'u 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoire: 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  req 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  non 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  e: 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  Ii 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être 
à  rimprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  re 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  di 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvo' 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier 

Article  4.   —  Planches  et  tirage  à  par 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  plai 
ni  figures.  tl 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  sei 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  con: 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  d 
teurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapp^  ( 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernemen 

Article  5.  | 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administ 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  r 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  d 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  prié 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5°.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  si  » 


I 


'il  A  il     5     1908 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU   LUNDI    5  FÉVRIER    1908: 

PRÉSIDENCE  DE  M.  A.  CILVUVEAU. 


3IEMOIRES  ET  COM3IUIVICATIOI\S 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

MINÉRALOGIE.  — Sur  i  c.ristence  du  fluorure  de  sodium  cristallisé  comme  élément 
des  syéniles  néphëliniques  des  des  de  Los.  Note  de  M.  A.  Lacroix. 

J'ai  eu  déjà  Foccasion  d'appeler  rattenliou  de  l'Acadéiaie  sur  les  îles  de 
Los,  situées  sur  la  côte  de  Guiuée,  vis-à-vis  de  Conakry.  Leur  constitution 
minéralogique,  en  effet,  est  remarquable;  leur  sol  est  uniquement  formé 
par  des  syéniles  néphéliniques  Ae  types  variés.  Dans  l'une  de  ces  îles  (Ruma), 
la  roche  éruptive  est  caractérisée  par  l'existence,  comme  éléments  nor- 
maux, de  deux  minéraux,  fort  rares  ailleurs  :  la  Ûivénite  et  Vaslrophyllite. 
De  plus,  toutes  ces  syénites  présentent  de  nombreuses  variétés,  à  grains 
fins  ou  pegmatoïdes,  dont  quelques-unes  sonl  riches  en  eudialyle. 

M.  Villiaume,  qui  m'a  fourni  une  partie  importante  des  matériaux  que 
j'ai  antérieurement  étudiés,  a  bien  voulu  profiter  d'un  récent  voyage  en 
(ùiinée  pour  retom-ner  à  Ruma,  afin  d'y  recueillir  une  collection  nouvelle, 
ayant  spécialement  pour  but  de  me  permel Ire  l'étude  des  syénites  pegma- 
toïdes et  de  leurs  relations  avec  les  types  à  grains  fins.  \\  a  rapporté  au 
Muséum  environ  une  demi-tonne  de  gros  blocs  provenant  de  la  côte  nord 
de  File.  Ces  échantillons  ont  été  extraits  à  l'aide  d'explosifs,  ce  qui  a  rendu 
possible  l'élimination  des  portions  eu  contact  avec  l'air  et  l'obtention  de 
matériaux  d'une  fraîcheur  exceptionnelle,  (jui  seule  a  permis  la  découverte 
qui  fait  l'olqet  de  celle  Noie. 

R  m'est  possible  aujourd'liui  d'insisler,  plus  que  je  ne  l'ai  fait  antérieure- 
ment, sur  ce  fait  que  ces  pegmatites  ne  se  trouvent  pas  en  liions  distincts 

C.  K.,   KjuS,   1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  5.)  28 


ai4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

des  roches  à  élr-menls  fins;  elles  en  consliluenL  de  simples  faciès  de  varia- 
tion, affectant  la  forme  de  traînées  ou  de  taches  et  présentant  fréquemment 
avec  elles  des  passages  ménagés;  par  contre,  ces  roches  possèdent  souvent 
une  composition  minéralogique  quelque  peu  différente.  Certaines  d'entre 
elles  en  particulier  sont  formées  par  des  éléments  de  4''""  à  o*""'  de  plus 
grande  dimension  (').  Ceux-ci  sont  surtout  constitués  par  une  micro- 
perthite  de  microcline  (ne  présentant  (jue  la  luacle  de  Talhite)  et  d'albite, 
par  de  la  néphéline  et  parfois  de  la  sodalite  d'un  bleu  vif;  les  minéraux 
colorés  :  œgyrine,  arfvedsouite,  astrophyllite,  plus  rarement  biotite,  sont 
toujours  peu  abondants;  la  fluorine  n'est  pas  rare.  Enfin,  il  y  a  lieu  de 
signaler  Vanalcime  en  grandes  masses  limpides,  atteignant  la  grosseur  du 
poing,  (pii  doit  être  considérée  au  moins  en  partie,  non  comme  un  minéral 
secondaire,  mais  comme  un  élément  normal  de  la  roche^;  elle  englobe  des 
cristaux  intacts  de  néphéline  et  des  él(''nieiils  colorés,  mais,  dans  les  géodes, 
ces  derniers  sont  aussi  implantés  sur  elle;  l'étude  des  syénites  uéphéliniques 
de  Madagascar  m'a  déjà  conduit  à  l;i  niéine  ciuiclusiou  au  sujet  de  la  pos- 
sibilité de  l'origine  primaire  de  raiiiilclme. 

Panni  les  roches  recueillies  par  M.  \  illiaume,  se  Irouxe  un  petit  nombre 
d'échantillons  d'une  syénite  à  grains  très  fins,  dont  la  masse  grise  est  par- 
semée de  taches  d'un  carmin  clair,  ijui  font  penser  tout  d'alioid  à  l'existence 
d'eudialyte;  la  même  substance  se  retrouve,  mais  bien  individuahsée,  en 
plages  de  i"""  à  ')""",  dans  une  autre  roche  à  grains  moyens;  sa  couleur  est 
alors  beaucoup  plus  foncée  :  c'est  le  violet  sombre  de  certains  cristaux 
d'érythrine  de  Schneeberg. 

Ce  minéral  n'appartient  à  aucune  espèce  coiinuc;  il  est  pseudo-cubique 
et  vraisemblablement  (piadiatique  ;  il  [lossède  trois  clivages  rectangulaires, 
dont  un  excessivement  facile  {p)\  les  lames  fournies  par  celui-ci,  examinées 
au  microscope,  sont  d'une  magnifique  couleur  carmin,  non  pléochroïques, 
inonoréfringenles;  elles  ne  donnent  aucune  image  en  lumière  polarisée 
convergente.  Les  lames  parallèles  aux  deux  autres  clivages  (/(')  offrent  un 
pléochroïsme  fort  intense,  dans  les  teintes  carmin  suivant  la  trace  du  cli- 
vage le  plus  facile,  et  jaune  d'or  parallèlement  à  la  trace  de  l'axe  vertical. 
Quand  les  lames  ont  quchpies  dixièmes  d'épaisseur,  elles  montrent  une 
biréfringence  très  faible;  n^,  parait  coïncider  avec  l'axe  vertical. 


(')  Ces  pegraaliles  lenfernieiU  des  cavités  ifrcguliiTes  la|iissées  de  produils  ferru- 
gineux, qui  paiaissent  résulter  de  la  dispaiition  par  altération  de  ces  ségrégations, 
riches  en  eudialyle,  calapléitc,  ^gyrine,  (|ue  j'ai  décrites  dans  une  précédente  iVote. 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  2l5 

Aucun  minéral  connu  n'a  une  réfringence  aussi  faible;  une  mesure  effec- 
tuée par  la  réflexion  totale  a  fourni  pour  la  lumière  de  sodium  n  =  1,328, 
c'est-à-dire  une  valeur  inférieure  à  celle  de  l'indice  de  réfraction  de  l'eau. 

Le  minéral  est  fragile  et  se  laisse  rayer  par  la  calcite.  Sa  densité  est  de  2,-9. 

Chaude  dans  le  tube,  il  ne  s'altère  pas,  mais  au  rouge  naissant  il  se  décolore  en 
devenant  parfaitement  hyalin.  Au  rouge  blanc,  il  fond  brusquement  en  un  liquide  très 
fluide,  incolore  et  transparent,  devenant  blanc  et  opaque  par  refroidissement. 

Il  se  dissout  dans  l'eau,  surtout  à  chaud,  et  recrislallise  par  refroidissement  en  four- 
nissant des  cristaux  monoréfringents  qui  sont  des  cubes  ou  des  octaèdres. 

La  quantité  de  matière  isolée  jusqu'à  présent  n'a  pas  été  suffisante  (')  pour  en  per- 
mettre une  analyse  quantitative  complète,  mais  les  essais  qualitatifs  montrent  que  le 
minéral  est  essentiellement  constitué  par  du  fluorure  de  sodium  (-).  Les  teintes  de 
pléochroïsme  sont  tellement  analogues  à  celles  de  la  piémontite  et  de  la  tliulite,  qu'il 
est  vraisemblable  que  la  coloration  est  due  à  des  traces  de  manganèse,  mais  je  n'ai 
pu  mettre  ce  corps  en  évidence;  étant  donnée  la  petite  quantité  de  matière  soumise 
à  l'essai,  les  conclusions  à  cet  égard  ne  sont  pas  définitives. 

Le  fluorure  de  sodium  est  connu  dans  la  nature  sous  forme  de  lluorures  doubles 
alumineux.  anhydres  (^)  (cryolite,  cryolithionile,  chiolite)  ou  hydratés  (pachnolite, 
thomsénolite,  ralstonite),  de  propriétés  différentes  de  celles  de  notre  minéral;  il  n'a 
pas  été  trouvé  jusqu'ici  à  l'état  isolé. 

Je  propose  de  désigner  ce  nouveau  minéral  sous  le  noin  de  rilliaumile .  en 
l'honneur  de  l'explorateur  auquel  je  dois  tant  d'intéressants  matériaux 
d'étude  recueillis  en  Guinée  ou  à  Madagascar. 

Le  traitement  de  i''s  de  roche  par  l'eau  distillée  bouillante  permet 
d'en  extraire  environ  S^^,  5  de  sels  solubles,  en  grande  partie  constitués  par 
du  NaF,  qui  cristallise  de  la  dissolution  en  octaèdres  portantde  petites 
faces  du  cube,  et  possédant  des  clivages  cubiques.  Il  existe  aussi  un  peu 
de  NaCl.  La  villiaumite  constitue  une  forme  différente  du  fluorure  cubique, 
qui  possède  une  densité  un  peu  plus  faible  (2,  76)  et  un  indice  de  réfraction 
très  voisin  :  n  =  1,327  (sel  cristallisé  par  fusion). 

Quelle  est  maintenant  l'origine  de  ce  singulier  élément  de  roche  éruptive, 
qui  est  sohible  dans  l'eau  '.'  est-elle  primaire  ou  secondaire  ? 


(')  L'isolemenl  du  minéral,  d'ailleurs  peu  abondant  et  généralement  en  cristaux  très 
petits,  se  heurte  à  de  nombreuses  difficultés,  dues  à  son  peu  de  duieté,  à  sa  solu- 
bilité, etc. 

(*)  Il  existe  des  traces  de  potassium,  de  calcium  et  d'un  corps  précipitable  par 
l'ammoniaque  (zircone?). 

{")  Tous  ont  une  léfringence  1res  faible,  mais  supérieure  à  celle  de  la  villiaumite. 
L'indice  de  réfraction  de  la  cryolithionite  est  sensiblement  égal  à  celui  de  l'eau. 


2l6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

L'existence  d'un  nouveau  fluorure  dans  celle  syénitc  népliélinique  n'a 
rien  qui  doive  surprendre,  puisqu'il  s'y  trouve  déjà  de  la  fluorine  et  plu- 
sieurs silicates  fluorés;  la  lâvénite  en  particulier  est,  en  efi'et,  un  silicofluo- 
zirconale. 

Dans  cette  roche,  dont  les  éléments  sont  remarquablement  frais,  la  vil- 
liaumite  joue  le  rôle  d'un  élément  essentiel;  elle  est  groupée  ophitiquement 
avec  les  feldspatlis,  à  la  façon  de  l'astrophyllite  et  de  l'arfvedsonite  ;  elle 
est  fréquemment  associée  à  ce  dernier  minéral,  ainsi  qu'à  la  lâvénite,  qui 
ne  présente  pas  traces  d'altération.  Dans  l'iiypollièse  d'une  origine  secon- 
daire, il  faudrait  donc  admettre  que  la  nouvelle  espèce  occupe  la  place  d'une 
substance  inconnue,  ayant  entièrement  disparu. 

11  est  plus  simple  peut-être  d'adnieltie  l'hypothèse  d'une  origine  pri- 
maire; la  villiaumite  serait,  dans  ce  cas,  le  dernier  témoin  des  minéralisa- 
teurs  énergiques,  qui  ont  incontestablement  joué  un  rôle  important  dans  la 
genèse  de  cette  roche  exceptionnelle  (celle-ci,  en  outre  des  minéraux  dont 
j'ai  parlé  juscju'ici,  renferme  plusieurs  espèces  que  je  n'ai  pu  encore  identi- 
fier). ]1  n'est  pas  sans  intérêt  d'ailleurs,  à  ce  point  de  vue,  de  rappeler  que 
les  divers  fluorures  doubles  que  j'ai  cit(''s  plus  haut,  la  cryolile  et  ses  satel- 
lites, sont,  aussi  bien  au  Groenland  qu'au  Colorado,  intimement  liés  à  des 
roches  granitiques  (  '  ). 

Quelle  que  soit  la  solution  à  donner  à  cette  question  théorique  de  l'ori- 
gine de  la  villiaumite,  dont  je  poursuis  l'étude,  il  est  incontestable  qu'en 
raison  de  sa  solubilité  dans  l'eau,  ce  minéral  est  instable  au  voisinage  de 
■  l'atmosphère,  surtout  dans  une  région  tropicale;  aussi  n'existe-t-il  plus  aux 
affleurements  ou  à  leur  proximité.  C'est  à  sa  disparition  qu'il  y  a  lieu  certai- 
nement d'attribuer  certaines  des  cavités  miarolitiques,  qui  s'observent  dans 
beaucoup  d'échantillons  de  syénites  de  Ruma  et  qui  sont  identiques  à  celles 
dont  on  détermine  la  production  en  traitant,  par  l'eau  bouillante,  la  roche 
contenant  la  villiaumite. 


(')  Le  granité  de   Pilve"s-Peak  (Colorado)   renf'ermanl    la    cryolile  est   un  granile 
alcalin  à  rieheckite. 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  21 7 


THERMOCHIMIE.  —  Chaleur  de  formation  des  oxydes  anhydres  de  strontium 
et  de  haiyum.  ÎN'ote  de  M.  de  Forcrand. 

En  reprenant  les  expériences  de  préparation  et  de  dissolution  du  protoxyde 
anhydre  de  lilhium,j'ai  indiqué  récemmeiil  (' )  que  lachaleur  de  dissolution 
de  Li-0  (préparé  à  800°  par  la  décomposition  de  ses  hydrates  ou  de  son 
carbonate)  était  de  +31*^"',  2,  sa  chaleur  de  formation  de  4- 143*^"', 32  et 
que,  par  suite,  le  passage  de  Li-  O  à  Li-Q-  dégageait  -t-  9^*',  33. 

J'ai  essayé  de  préciser  de  la  même  manière  les  données  correspondantes 
relatives  au  strontium  et  au  baryum. 

Bien  que  la  possibilité  de  déshydrater  et  de  décarbonater  complètement  les 
hydrates  et  carbonates  de  slrontiane  et  de  baryte  par  la  seule  action  de  la 
chaleur  ail  été  signalée  à  plusieurs  reprises,  on  continue  à  préparer  SrO 
et  BaO  par  l'ancien  procédé  de  la  décomposition  des  azotates,  méthode  qui 
ne  peut  donner  que  des  produits  très  impnis. 

C'est  sans  doute  pour  cette  raison  que  les  nombres  publiés  par  les  maîtres 
de  la  Thermochimie,  Berthelot  et  Thomsen,  pour  la  dissolution  dans  l'eau 
de  ces  oxydes,  sont  peu  concordants  et  inexacts.  D'après  Berthelot,  on  au- 
rait, pour  la  chaleur  de  dissolution  de  SrO  et  de  BaO  : 

-1-27^=',  200     el     +28''='',  100 
et,  d'après  Thomsen  : 

-t-29C''i,34o     el     ^-34'''''',52o. 

Au  lieu  de  ces  masses  grises  et  caverneuses  que  les  fabricants  livrent  aux 
chimistes  sous  le  nom  de  sirontianc  ou  de  haryle pures,  on  obtient  aisément 
des  corps  pulvérulents,  absolument  blancs,  ressemblant  à  de  la  neige  car- 
bonique, en  maintenant  vers  800°  pendant  plusieurs  heures  les  hydrates  de 
ces  deux  bases  dans  un  courant  d'hydrogène  sec. 

L'expérience  est  conduite  comme  pour  la  préparation  de  Li-0. 

Le  dépari  des  dernières  Iraces  d'eau  est  cependanl  plus  lent  que  pour  la  lilhine. 
Même  après  plusieurs  heures  à  800°,  les  deux  oxydes  retiennent  encore  de  o,25  à 
0,1  pour  100  d'eau;  mais  en  insistant  davantage,  ou  bien  en  portant  la  température 
vers  85o",  les  oxydes  obtenus,  SrO  et  BaO,  soiii  lout  à  fait  anhydres  et  purs.  La  na- 
celle de  platine  n'est  pas  attaquée. 


(')  Compte.i  rendus,  t.  CXLIV,  rgo;,  p.  i4o2,  et  t.  CXLV,  1907,  p.  702. 


2i8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

La  dissolution  dans  l'eau  demandant  un  temps  trop  long,  je  l'ai  efTectuée  dans  l'acide 
chlorhydrique  étendu,  ce  qui  n'exige  que  :>.o  à  3o  minutes  pour  quelques  grammes  de 
matière.  On  retranche  ensuite  du  nombre  obtenu  la  chaleur  de  neutralisation. 

J'ai  trouve  ainsi,  vers  +15°,  pour  la  dissolution  de  Sr()  dans  20'  d'eau, 
et  de  BaO  dans  12'  : 

SrO -h3o'-',8oo 

BaO +35'-"i,64o     (') 

Le  premier  de  ces  deux  nombres  se  confond  sensiblement  avec  celui  que 
donne  Li^O  :  +3i^^',2oo. 

Si  on  les  combine  avec  les  chaleurs  de  dissolution  des  métaux  (M.  Guntz), 
soit  :  +99^"',  40  et  +92*^*',  5o,  on  ob lient  le  Tableau  suivant  : 

Cal 

Ca  +0  =  CaO +i5i,9o 

Li^  +  O  =  Li^O +143,32 

Sr  -+-0  =  SrO +137,60 

Ba  +0  =  Ba0 +i25,86 

Ici  encore,  c'est  pour  Li-  et  Sr  que  les  deux  résultats  sont  les  plus  voi- 
sins. 

Passons  maintenant  aux  bioxydes  :  CaO%  LiMJ-,  SrO-,  BaO'.  Leur 
chaleur  de  formation  à  partir  des  éléments,  étant  calculée  d'après  leur  cha- 
leur de  dissolution  chlorhydrique,  est  indépendante  de  la  chaleur  de  disso- 
lution du  protoxyde.  Elle  est  résumée  dans  le  Tableau  suivant  : 

Cal 

Ca  +02=:GaO'- +15;,  33 

U^  +  0^=U-0- +102, 65 

Sr  +0^r=Sr02 +l52,lo 

Ba  +  0==BaO^ -l-i45,7i 

nombres  qui  diffèrent  moins  que  ceux  de  la  série  précédente,  ce  qui  montre 
immédiatement  que,  si  l'addition  de  i"'  d'oxygène  au  métal  dégage  de 
moins  en  moins  de  chaleur  lorsqu'on  passe  de  Ca  à  Ba,  la  fixation  du  second 
atome  d'oxygène  sur  le  protoxyde  donne  une  progression  inverse. 

(>)  Ces  nombres  sont  plus  élevés  même  que  ceux  de  Thomsen  :  +29'"', 34  et 
+34':»',  02.  La  différence  est  évidemment  due  aux  impuretés  contenues  dans  les  échan- 
tillons préparés  par  le  procédé  classique.  Un  de  ces  produits  (SrO),  livré  comme  pur 
(Kahibaum),  contenait  prés  de  5  pour  100  d'impuretés:  eau,  silice,  silicates  inso- 
lubles; il  m'a  donné  seulement  +28'"'»',25  comme  chaleur  de  dissolution,  au  lieu 
de  +30^"',  80. 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  219 

On  remarquera  en  outre  que  l'analogie  si  souvent  constatée  entre  Li^ 
et  Sr  devient  de  plus  en  plus  frappante  (152^"', 65  et  152^"',  10). 

Enfin,  par  différence  entre  les  nombres  correspondants  de  chaque  série, 

on  trouve  : 

CaO  +0=CaO- -H  5^43 

Li^O  +  Or=Li-0- +9,33 

SrO  +  O  =  SrO^ +i4.5o 

BaO  +0=rBa02 -t-i9,85 

Ces  trois  derniers  nombres  diffèrent  beaucoup  de  ceux  donnés  jusqu'ici. 

Il  serait  imprudent  d'aller  plus  loin  en  cherchant  une  confirmation  de  ce 
dernier  résultat  (+  i9,85)  dans  ce  que  l'on  sait  au  sujet  de  la  dissociation 
du  bioxyde  de  baryum. 

Un  peroxyde  tel  que  BaO",  qui  dégage  i"''  d'oxygène  avec  une 
absorption  de  chaleur  de  19*^^', 85  (soit  ^9,70  pour  O")  devrait  bouillir 
à  -f- loSo"  C.  Or  M.  Le  Chatelier(')  a  trouvé  +  800"  environ.  Mais  il  a 
fait  remarquer  combien  ce  phénomène  est  compliqué  :  tensions  variables, 
présence  de  vapeur  d'eau,  état  liquide  de  la  masse,  etc.  De  sorte  qu'on  ne 
peut  vraiment  faire  de  comparaison  entre  les  deux  résultats. 

Il  est  permis  seulement  de  dire  que  les  données  que  j'apporte  expliquent 
que  seul  le  protoxyde.BaO/>OMrraU  se  peroxyder  au  rouge,  et  céder  ensuite 
cet  oxygène  au  rouge  vif. 

Ainsi  SrO  ne  peut  pas  fixer  i-''  d'oxygène  au  rouge,  car,  d'après  sa 
chaleur  de  formation,  SrO^  boni  à  680"  environ. 

]">nfin  peut-on  avoir  une  idée  de  la  chaleur  de  fixation  de  l'eau  sur  les 
protoxydes  anhydres  ? 

A  première  vue,  le  calcul  est  simple.  (  )n  a  en  effet  : 

CaO  -+-H201iq.  =  Ca  (OH)^..  +  iS,    i—    3,   o        =+i5',''"i 

Li20  + lP0lic|.  =  T.i2(0H)^.  .  +3i,   2-    8,93       =  +  22,27 

SrO  +H''Oli(i.  =  Sr  (OH)-...  -f-3o,   8-  11, 64  ('):=+  19,16 

ou  +  3o,  8 — 10,  i(-)  =  + 20,70' 
BaO  -+- 11-^0  liq.^Ba  (OJI)'.  ..  +  35,64  —  12,26  (')  =  4- 23,38 

ou  -h  35,64  —  io,3o(-)  r=  -(-  25,34 

Tableau  qui  rapproche  une  fois  de  plus  le  lithium  du  strontium. 

Toutefois  je  montrerai  bientôtque  les  données  relatives  auxbasesLi-(OH)^, 
Sr(()n)-  et  Ba(OH)-  sont  très  incci'taincs. 

(  '  )  Thomsen. 
(-)   Herllielot, 


220  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Lorsqu'on  suit  méthodiquement  la  déshydratation  progressive  de  leurs 
hydrates,  on  rencontre  des  complications  qui,  sans 'enlever  au  rapproche- 
ment qui  précède  sa  valeur,  nous  conduisent  à  considérer  la  plupart  de 
ces  bases  comme  des  produits  polymérisés  et  qui  demandenl  une  étude 
spéciale. 

De  tous  ces  faits  résulte,  de  plus  en  plus  frappante  à  mesure  que  Ton 
examine  les  détails,  l'analogie  des  deux  séries  Li-  et  Sr. 

Déjà,  en  1896,  M.  Wyrouboff  (  '  ) ,  se  basant  sur  l'isomorpiiisme  des 
silicotungstates,  avait  insisté  sur  le  lien  de  parenté  qui  semble  unir  le  li- 
thium avec  le  calcium  et  les  métaux  alcalino-terreux;  avant  lui.  M.  Troost 
avait  rapproché  le  lithium  du  magnésium.  On  voit,  par  tout  ce  qui  pré- 
cède, que  c'est  plutôt  le  strontium  (pil  est  le  plus  [)roche  voisin  du  li- 
thium. 

M.  A.  DE  Lapi'arext  fait  honunage  à  l'Académie  d'une  .Notice  intitulée  : 
Les  deuils  de  la  Science  française,  Janssen. 


i\OMI]\ATIOIVS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  de  Commis- 
sions de  prix  chargées  déjuger  les  concours  de  l'année  1908. 
Le  dépouillement  du  scrutin  donne  les  résultats  suivants  :    . 

Prix  Jérôme  Ponli.  —  MM.  Maurice  Levy,  Darboux,  Bornet,  Chauveau, 
Poincaré,  de  Lapparent,  Bouvier. 

Prix  Houllevigue. —  MM.  Maurice  Levy,  Darboux,  Mascart,  J'oincaré, 
Emile  l'icard,  de  Lapparent,  (iiard. 

Prix  Estrade-Delcros.   —   MM.  (iaudry,  Darboux,    Mascart,  Poincaré, 
Becquerel,  de  Lapparent,  Deslandres. 

L'Académie  procède  également  à  la  nomination  des  Commissions  sui- 
vantes : 


(')   Bull.  Soc.J'i.  de  Minéralogie,  t.  XiX.  1S96,  n"  7,  p.  44- 


SÉANCE    DU    3    FÉVRIER     l()o8,  2P,  1 

Commission  chargée  de  présenter  une  question  de  Giarrd  Prie  des  Sciences 
physiques  pour  l'année  iç)ii .  —  \IM.  l'cnier,  Giiigiiiird,  <lc  Lapparoiit, 
Chatin,  Giard,  Delage,  Bouvier. 

Commission  chargée  de  présenter  une  question  de  prx  llordin  (Sciences 
mathématiques)  pour  /'année  içfi  \ .  —  MM.  Jordan,  Darboux,  Poincaré, 
Emile  Picard,  Appell,  Painlevé,  Humlierl. 

Commission  chargée  de  présenter  une  question  de  prix  Damoiseau  pnur 
l'année  191 1.  —  MM.  Wolf,  Radau,  Dcslandres,  Bigourdan,  Darboux, 
Lippmann,  Poincaré. 

Commission  chargée  de  présenter  une  question  de  prix  Vaillant  pour  Tannée 
191 1.  —  MM.  Maurice  Levy,  Darboux,  Bouquet  de  la  (îrye,  Troost, 
Mascart,  Becquerel,  de  Lapparent. 


CORRESPONDAIVCE. 

M.  le  Secrktairk  perpktuei,  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Les  brochures  adressées  par  le  Comité  organisateur  du  quatrième 
Congrès  international  de  Mathématiques,  ((ui  se  tiendra  à  Fiome  du  5  au 
12  avril  1908. 

1°  Sur  les  premiers  principes  des  Sciences  mathématiques,  par  P.  NS'orms 

DE  ROMILLY. 

3°  Un  Tome  des  Annales  du  Musée  du  (longo  :  Contributions  à  la  Faune 
du  Congo;  Okapia,  par  Julien  Fraipont. 

4"  Recherches  sur  les  «  Liriopsidœ  »,  par  Mauhice  Caullery.  (Présenté  par 
M.  A.  Giard.) 

5°  Rapport  sur  une  Mission  scientifique  dans  les  Jardins  et  Etahlissemeiils 
zoologiques  publics  el  privés  de  l'Allemagne,  de  l' Autriche-Hongrie,  de  la  Suisse 
et  du  Danemark,  par  M.  Gustave  Loiset,.  (  Présenté  par  M.  A.  Giard.) 


G.  R.,   icjoS,   ["  Semestre.  (T.   CXl.VI,  N"  5  ) 


222 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


ASTRONOMIE  PHYSIQUE.  —  Observations  du  Soleil  faites  à  l' Observatoire  de 
Lyon,  pendant  le  troisième  trimestre  de  1907.  Note  de  M.  J.  Guillaume, 
présentée  par  M.  Mascart. 

Le  Soleil  a  été  observé  67  jours  pendant  ce  trimestre,  et  il  en  résulte  les 
principaux  faits  suivants  : 

Taches.  —  Le  nombre  des  groupes  enregislrés  est  supérieur  de  |  à  celui  du  deuxième 
trimestre  (56  au  lieu  de  37)  et  leur  surface  totale  est  plus  élevée  de  \  (ôoiS  millio- 
nièmes au  lieu  de  4816). 

Dans  leur  répartition  entre  les  deux  hémisphères,  on  a  i3  groupes  en  plus  au  Sud 
(3i  au  lieu  de  18)  et  6  en  plus  également  au  Nord  (26  au  lieu  de  19);  mais,  quoique 
l'augmentation  de  la  surface  tachée  se  rapporte  entièrement  à  l'hémisphère  boréal,  où 
l'on  a  2Qo8  millionièmes  au  lieu  de  1699,  cette  dernière  est  encore,  au  total,  inféiieure 
à  celle  de  l'autre  hémisphère,  restée  sensiblement  stationnaire  avec  3io5  millionièmes 
au  lieu  de  3i  17. 

Les  quatre  groupes  suivants  du  Tableau  1  ont  été  visibles  à  l'œil  nu  : 


Juillet 17  >o  à 

»      1 7  '  8 

Septembre 2,7 

»  18,2 


9  de 

latitude 

6 

» 

7 

)) 

7 

n 

D'autre  part,  le  Soleil  n'a  été  vu  sans  taches  en  aucun  des  jours  d'observation. 
Régions  d'activité.  —  Malgré  un  nomlire  de  groupes  plus  élevé  (99  au  lieu  de  93), 
la  surface  totale  des  facules  continue  de  décroître  (108, 3  millièmes  au  lieu  de  121  ,1). 
On  a  noté  Sp  groupes  au  lieu  de  5i  au  sud  de  l'équateur  et  4o  au  lieu  de  !^'2  au  nord. 


Tableau  L 


Taches. 


Dates         Nuuibre      l'ass.      Latitudes  moyennes    Surtace^ 

exlri^mes      d  obser-    au  mér. ^* — ^      i     — -    moyennes 

d'obser?.      salions,    central.        S.  N.  rcduitcs. 


J 

tiillcl   I 

9"7-  - 

—  0 

00. 

Juillet 

(suite). 

3 

1 

1,0 

-Hl' 

1,1 

1  1 

I 

18, S 

—  1 1 

5 

(7-   r 

3 

1,3 

-+-  4 

1  J 

20-2) 

4 

19, î 

— 20 

28 

> 

I 

■.,0 

-hl  j 

J 

23-2(i 

2 

^1,9 

-1-12 

2J 

1-12 

9 

7''J 

+   3 

235 

20-31 

8 

2C,  I 

—  8 

214 

3-  J 

3 

8,0 

— 

7 

1 1 

2(i 

1 

v.6,4 

+  18 

■>, 

ii-i5 

4 

11,1 

-H    S 

v> 

■*9 

1 

■'9,*"> 

-i3 

) 

ij-iC) 

2 

12,7 

-t-  1  2 

17 

2(5-  3 

7 

^9^9 

-V-   7 

7> 

20-2  [ 

2 
'12 
12 

i5,9 
17,0 

17,8 

— 

17 

•9 

6 

22  ■ 

3jo 

702 

3i-   I 

2 

'5o,9 

—  ICI 

r. 

1 0-22 

1 1-23 

23j. 

-i3",3 

-Mo",l 

Dates  Nomlire  l'ass.  Latitudes  moyennes  Surfaces 
exirêuies  d'obser-  au  mér.  -  "^^  -  .  — -  moyennes 
d'obÉerf.    Talions.   cenlraL         S.  N.  réduites. 


SÉANCE    DU    3    FÉVRIER     I908. 


>23 


Tablkau  I  (suite.)  —  Taches. 


Dates  Nombre  Pass-  Latitudes  moyennes  Surfaces 
extrêmes  tl'oliser-  au  mér.  — -^^ — *- — -■■' — --  moyennes 
d'obserï       valions,  centrât.         S.  N.  rciluiiea. 


■K-  7 
Si-  9 


Août. 


0,00. 


29-  8 

9 

2.7 

29-  8 

9 

3,0 

—  9 

29-  6 

/ 

4/i 

— 10 

) 

I 

5,4 

— 10 

5-1 3 

7 

7:1 

12-14 

3 

11,0 

5-  9 

) 

11,3 

-■i 

7- "9 

!) 

i3,,S 

'O 

1  ■'.- 1  7 

1 

'4,0 

—  H) 

9-22 

H) 

1  (') ,  0 

I3-.1 

10 

20, 1 

—  2i 

I6--.G 

9 

2  1,9 

—   9 

28-29 

■> 

2  1,0 

—  17 

IQ-So 

1  1 

25,3 

—  il 

I 

1 

27,  '5 

—  iG 

3o 

1 

29 , 1 

-18 


•l)  J.  — I  ,J  ,()  -\-  \ 


l'pLi.inljfc.  ^  o,uo. 


I)al(■^      Nombre      Pass.      I.alltudes  moyennes      Surfaces 
enirèujfs  d'obser-   au  mér.  '*^  — — ^^'     ^    moyennes 

il'i)|iserv.  valions,    central.         S.  N.  réduites. 


Septembre  (suite) 


(55 

;i-  9 

1 

5,2 

—  12 

+  7 

8 

57 

i-i  1 

7 

7,4 

— 

^-  7 

«9 

21 

i-lo 

3 

7i5 

— 13 

9 

3 

9-11 

3 

7,7 

+26 

i3o 

104 

10-11 

2 

8,6 

—  9 

10 

12 

5-1(1 

5 

10,0 

— 12 

7 

1 10 

Cl- 1 7 

8 

'1,7 

—  7 

3 10 

129 

7-1 1 

4 

1 2 , 0 

+  i<'i 

3o 

S 

9-1: 

6 

i3,9 

+ 1 0 

7 

«9 

1  1  -■'  1 

7 

17,0 

—  ïi 

iCS 

■...6 

1  i-ii 

8 

18,2 

+  7 

J7i 

97 

19  -.1,1 

3 

20 , 3 

+  1  1 

5 

i  î 

17-'>S 

8 

23,2 

—  IS 

22 1 

liS 

1 7-'.s 

S 

23,2 

+  7 

i53 

3G 

2 1-29 

1 

2|,' 

+  8 

702 

7 

i9->9 

8 

24,2 

—  1  5 

'75 

2S-  2 

i 

27,0 

+  G 

IllO 

21-28 

3 

27,4 

— 12 

9 

1  —     ■-'. 

2 

28,5 

— 13 

25 

1  -        î 

2 
'9J- 

29,9 

+  10 
+  10",: 

5 

(il  2 

-i3",7 

7-i 

Juillet 

Août 

Septembre. 

Totaux  .  . 


TABLE.iU   11.   —    DislribuUoii  des  taches  en   laUiude. 


30°.       IV.       10°.     0».    Somme. 


S 
'9 


1 1 

1 1 


Nurd. 

Somme.  0'.      10".      20".     30".       40".     90" 
9  4         5  "Il         11 


S         2 

1 4     10 


Surface! 

Totaux 

lolatcs 

mensuels. 

réduite* 

i8 

i7G7 

i6 

I  123 

22 

3123 

56 


Goi3 


Juillet 

Août 

Septembre. 

Totaux  . . 


Taoleau   III.    —    Distribulion  des  facules  en   latitude. 


40".     30°.    20".     10".     0°.    Somme. 


J  lo  4 

4  9  4 

Il  6  i4 

7  2  5  17. 


'9 
'7 

3 

39 


1  j 
i3 

23 

49 


20°.       30°.     40".    00". 


6  7  11 

3  9  11 

il  _5.  î 

23  25  4 


Surfaces 

luiaux 

totales 

Qionsuels. 

réduites. 

32 

3o,u 

3o 

34,6 

37 

13,7 

99 


108,3 


22/|  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  le  développement  d' une  fonction  arbitraire 
suivant  les  fonctions  de  Laplace.  Note  de  M.  Lè(>poi,d  Fe.ii';i!,  présentée 
par  M.  lunile  l'icard. 

Soit 

II,,  -t-    «,+    «2  +  .    .   .  +    II,,  +  •    •   ■ 

une  série  quelcon(pie.  .le  désigne  par 


•Sn 

■Vi, 

.«,,       . 

•  • ,     *■„ ,  ■  ■ 

•' 

*■',! 

■■•■'. 

.*'-> 

•*'/; 

I 

O 

3  ' 

/(    +  1 

K 

s„ 

I  ' 

"       {n  + 

')("  -i--^)' 

!  .  9. 

les  suites  de  Cesàro  (modifiées  par  M.  Knopp)  de  la  série  considérée,  en 
posant 

s,,—  "i,  +  «1+  •  •  •-!-  lin     \ 

s'„  =    S„  ■+-    .?,  +  ...+    .s„     .    (  /(  =  O,   1  ,  .2,    .  .  .  ,   =C. 

Dan^les  ('<)/n/)les  rc/idus  âii  lo  déceinijre  1900  j"ai  démonlié  le  tliéorènie 
(jue,  pour  la  série  de  Fourier  d'une  fonction  /(o),  satisfaisant  à  certaines 

conditions  1res  irétiérales.  la  limite  liai     '  "     existe  et  représente  lu  valeur  f(%>)- 

Dans  les  lignes  suivantes  je  veux  montrer  que,  pour  la  série 

[cosy  =  coi'j  cos6''  4-  !>iii  'j  si  1161'  cos('j'  —  9)], 
procédant  suivant  les  fonctions  de  Laplace.  la  Iwnle 


„^„    (a  +  !)(//  4-  2) 


existe  et  représente  la  ra/eur  /{(),  o  ),  si  la  fonction  y(0,  -p)  satisfait  à  cer-. 
t aines  conditions  très  générales.  \Par  exemple,  lorsque  f((i,  o)  est  bornée  et 
intégrahle  sur  la  spliére.  cl  continue  au  point  0,  o.  | 


SÉANCE    DU    3    FÉVRIER    I908.  225 

La  démonstration  repose  sur  certaines  propriétés  de  la  série  divergente 

(A)  Po(cosy)  M-  3P,(cosy)  -h.  .  .-f  (2/i  +  i)P„(cos-/)  -+■..., 

procédant  suivant  les  polynômes  de  Legendre,  et  qui  joue  ici  un  rôle  ana- 
logue, comme  la  série 

i -I- cosy  +  .  .  .  +  cos /(  y -i- .  .  . 

dans  la  théorie  de  la  série  de  Fourier. 
Remarquons  d'abord  que 

o(/-)  =  «0+  "1''  +■  •  ■+  "„/•"+.  .  . 

étant  convergente  pour  |  /"l  <^  i ,  on  a 

1-/--^"    '       {,-ry-2d'"'  ■       (,-ry"2d'"' 

«-0  «=o  n^o 

Mais  en  rappelant  Féqualion  bien  connue 

V  (  2  /(  +  I )  V„  (  cos y  )  r"  =  !-^— ^ 5  = 

„=o  (1  —  2  rcosy  + /■■-)- 

on  a,  ("H  Miullipliaiil  les  deux  membres  pa 


2  /■  cos  y  H-  /•'-  1/ , 


y  1  —  2  /•  cos  y  -H  /•■ 


(  I  —  /•)■' 


2'-<v)'"=,^ 


('-'■y 


(1  —  2/'  COS  y  +  /■'- 


„  I        (  I  ■ —  I' )-  I  —  2  /■  cos  y  -1-  /■-  I  —  /•  ./ 


I  —  2  r  cos  y  -f-  /■- 


Mais,  comme 


I  —  2 /cos  y  + 

\  1^2/'  cos  y  +  /- 
on  olilicnl 


I  —  /■'-  /  I 

—  =  2  I  — h  /■  cos  y  +  .  .  .  +  /■"  cos  n  y 


Fo(cosy)  +  l'i(co>y)/-+.  .  . -h  P„(cosy  )/■"  h- .  .  ., 


(2)     ff(r)  = 


(3)      /,(/■) 


(1  —  /')-   I  —  2/' cos  y -h 


T=-l 


sin(«  +  I) 


si  II  - 


■/ 


(o^y  ^27:), 


'       '    V^'  —  2  /■  cos  y  +  /■- 


sin(«  -t-  i)  • 


dl 


si  n  -  ^2  (  cos  y  —  cos  t  )  ' 


r"        (o<y<7r), 


22(3  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

OÙ,  pour  établir  Téquation  (3),  nous  avons  appliqué  la  t'onnule  de  Mehler 

i\n  {2 n  +  i)  -  dt 

'  1  /  /(  =0,   I,    2,   ...,  ce 

/    ,  = 

\/2(cosy  —  cos/)  \  o  <  y  <  7: 

Des  équations  (2),  (  3  )  il  s'ensuit  immédiatement  (pie  les  séries  de  puis- 
sances ^(r),  /«(/■)  ont  tous  leurs  coefficients  non  négatifs,  quelle  que  soit  la 

valeur  de  y.  Les  coefficients  de  leur  produit  y  ,9^,(0)/"  ont  donc  la  môme 

propriété.  Nous  avons  donc  le  théorème  suivant  : 

Théorème  I.  —  Les  sommes  de  deuiiéme  rang  s^^^^i)  (n  =0,  1,2,  ...,  oo) 
de  la  série  (A  )  son/  toutes  non  négatives,  (jaelle  que  soit  la  valeur  de  y. 

Soit  maintenant  z'^-^'^t:,  t  étant  une  (pianlité  positive  fixe,  mais  aussi 
petite  qu'on  veut.  Alors,  comme  on  le  voit  facilement,  tous  les  coefficients 

de  g{}-)  sont  plus  petits  que  .  et  ceux  de  h(i')   sont  plus  petits  que 

)  où  c  est  une  constante  absolue. 


sin-- 


Donc 

*',',(■/)<("+ 0 7 — ^— TT       (£  =  y  =  Tr;    «  =  0,  I, .. .,  00), 


sin  - 


et  nous  pouvons  énoncer  le  théorème  II  : 


lim  ' 


(  «  +  1  )  (  /i  +  •!  ) 


la  eom>er genre  étant  uniforme  dans  l'intervalle  (  £,  ~)  quelle  que  soi/  la  petite 
quantité  positive  t. 

r>n  appliquant  ces  deux  théorèmes,  on  déduit  très  facilement  que 


lim 

„  =  „  («4-1)  («  -I-  2) 


-iTT  ',  iît 


-^'''^  — /(&',  o')s\ne'de'd'f'z=f(e,  o). 


la  fonctiony(0,  ^)  satisfaisant  certaines  conditions  très  générales.  Je  rap- 


SÉANCE    DU   3    FÉVRIER    1908.  227 

pelle  encore  seulement  la  formule 

-^    y"    r '•'}'^^  .l.e'dB'd.'=.  /n  =  o,,,.,...,ccA_ 

'\-   j  j         (M  +  t)(/t  +  2)  ■  \    5,  9  arbitraires    / 

Nous  donnerons  les  détails  de  la  démonstration  et  des  applications  aux 
développements  analogues  dans  un  Mémoire  plus  étendu. 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  un  nouveau  four  électrique  à  arc.  applicable 
auœ  recherches  de  laboratoire.  Note  de  MM.  Louis  Clerc  et 
Adolphe  Mi.\eï. 

Dans  le  cours  de  ses  études  sur  la  Lampe  Soleil  el  sur  les  fours  électriques 
qui  eu  dérivent  ('),  l'un  de  nous  avait  constaté  que  la  longueur  d'un  arc 
jaillissant  dans  une  cavité  ménagée  au  centre  d'une  masse  réfractaire  (chaux 
ou  magnésie)  atteint  plusieurs  centimètres  pouf  des  constantes  électriques 
moyennes  :  !\o  ampères,  5o  volts,  notamment. 

En  reprenant  ces  expériences,  nous  avons  fait  les  deux  ojjservations  sui- 
vantes : 

1°  Pour  une  force  électromolrice  constante  (.'Jo  à  60  volts  par  exemple),  on  peut 
donner  à  l'arc  une  longueur  quelconque,  à  condition  de  faire  varier  la  section  trans- 
versale de  la  cavité  proportionnellement  à  une  certaine  puissance  (plus  grande  que 
l'unité)  de  la  longueur  de  l'arc,  et,  en  même  temps,  l'intensité  du  courant  proportion- 
nellement à  une  autre  puissance  (plus  petite  que  l'unité)  de  cette  section.  Les  valeurs 
de  ces  puissances  correspondent  à  une  température  de  l'arc  sensiblement  constante. 

2"  L'arc  étant  bien  établi,  on  peut  y  introduire  un  creuset  en  substance  réfiaclaire 
conductrice  (charbon),  ou  non  conductrice  (cliaux  ou  magnésie),  sans  que  l'arc 
s'éteigne,  ni  que  ses  constantes  électriques  se  modifient  sensiblement. 

Nous  avons  établi,  en  outre,  un  four  électrique  (-)  sur  ces  bases. 

Ce  four  est  représenté,  en  coupe  verticale,  par  les  figures  i,  2  et  3,  avec  trois  posi- 
tions différentes  du  creuset. 

Il  se  compose  de  deux  corps  principaux  AA  et  F,  de  forme  parallélépipédique,  con- 
stitués d'une  substance  réfractaire  (chaux  ou  magnésie). 


(')  Louis  Clerc,  brevet  belge,  juillet  1881. 

(^)   La  construction  du  four  Clerc-Minet  est  confiée  à  la  Maison  Wiesnegg-f^equeux, 
de  Paris. 


228 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


Le  corps  VA  est  percé,  suivant  son  axe  \ertical,  de  deux  trous  cylindriques  :  l'un,  B, 
constitue  l'enceinte  proprement  dite,  avec,  comme  dimensions  :  diamètre  3'"  ;  hau- 
teur 6''"';  l'autre,  d'un  diamètre  de  2"^'",  en  prolongement  du  premier,  livre  passage  au 
creuset  C,  ou  chambre  de  réaction,  dont  la  capncité  est  de  2""'  enviion. 

Le  creuset  est  maintenu  et  dirigé  dans  l'axe  par  un  support  S,  l'ait  d'une  substance 
réfractaire  non  conductrice  (chaux  ou  magnésie)  qui  s'appuie  sur  un  bras  terminé 
par  une  glissière  G,  à  vis  d'arrêt,  pouvant  coulisser  le  long  d'un  des  pieds  I'  de  l'ap- 
pareil. 

Le  creuset  peut,  de  la  sorte,  subir  un  mouvement  ascensionnel  et  occuper  une  po- 
sition quelconque  dans  l'enceinte  B,  suivant  l'écartement  des  électrodes  EE,  qui  sont 
en  charbon. 

Obsenations.  —  i°  En  employant  des  puissances  électriques  de  i  à  2  ki- 


Kie.   2. 


Fis.  3. 


3E      E\ 


<^I3e 


l'our  éli'rtiii)iie  Clerc-Minet. 


iowatls,  on  peut  elîectuer,  au  moyen  de  ce  tour,  les  recherches  par  voie 
sèche,  à  toutes  températures,  depuis  le  rou^e  sombre,  le  creuset  et  les 
électrodes  occupant  les  positions  (//i;.  i)  jusqu'à  la  températiuv  de  l'are 

(fg-  3). 

2°  La  capacité  du  creuset  est  suffisante  dans  tous  les  cas,  puisque,  sui- 
vant la  densité  des  matières  traitées,  on  peut  opérer  sur  2^  à  ^o^  de  ces 
matières. 

3°  Avec  des  intensités  de  3o  à  /|0  ampères,  l'arc  se  maintient  malgré 
l'usure   des  charbons;  on   peut,  du   reste,  écarter   les  électrodes  jusqu'à 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  220 

rextrèiuc  limite  sans  qu'il  s'olcigiie,  cL  loisqlir,  après  avoir  retiré  complè- 
tement une  électrode  de  l'appareil,  on  l'y  introduit  rapidement,  l'arc  se 
rallume  à  dislance. 

If  Le  courant  dérivé  par  les  parois  du  massif  portées  à  la  température 
de  fusion  de  la  magnésie  est  insensible. 


ÉLECTRICITÉ.  —  Emploi  des  flammes  cotumc  soupape  des  courarUs  alternatifs 
à  haute  tension.  Note  de  M.  A\drë  Cathiard,  présentée  par  M.  Lipp- 
mann. 

Nous  avons  vu(')  qu'au  moyen  d'une  Mamrae,  il  était  possible  de  ne 
laisser  passer  qu'une  onde  sur  deux  par  période,  et  pour  de  faibles  intensités, 
d'un  courant  alternatif  à  haute  tension.  Ce  résultat  est  conforme  à  ce  qu'in- 
dique l'oscillographe.  L'analyse  du  phénomène  montre  qu'il  se  produit,  en 
ce  cas,  une  véritable  désagrégation  de  la  cathode. 

Sur  cette  cathode,  on  aperçoit  un  point  très  brillant,  avec  arrachement  de 
matière,  tandis  que  sur  l'anode  il  n'y  a  qu'une  houppe  violacée,  étalée. 

La  flamme  favorise  cet  étalement,  mais  elle  a  aussi  une  action  désagré- 
geante manifeste,  car  si  l'on  dispose  parallèlement  et  dans  un  même  plan 
perpendiculaire  à  la  ilanime  deux  éleclrodes  identiques  (cylindriques  par 
exemple),  et  qu'on  immerge  l'une  d'elles  dans  la  flamme  (il  s'agit  toujours 
d'une  flamme  ne  contenant  aucun  corps  conducteur  solide  en  suspension), 
l'électrode  immergée  est  toujours  cathode. 

Si  l'on  transporte  la  flamme  sous  l'autre  électrode,  celle-ci,  qui  se  trouvait 
anode,  devient  immédiatement  cathode. 

Les  expériences  peuvent  être  facilemcnl  réalisées  avec  des  éleclrodes  cy- 
lindriques en  charbon,  bien  homogènes  et  à  grain  serré,  surtout  pour 
l'anode. 


PHYSIQUE.  —  Modifications  anomales,  dans  le  champ  magnétique,  des  spectres 
de  bandes  de  divers  composés.  Note  de  M.  A.  Dufour,  présentée  par 
M.  J.  Violle. 

Dans  une  Note  précédente  (")  j'ai  montré  l'existence  du  changement  ma- 


(')  Comptes  rendus,  igoS,  11"  I,  p.  lo. 

(^)  Co/nples  rendus,  l.  CXLVl,  1908,  p.  iiS. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVK  N'  5.)  3o 


23o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

gnétique  de  certaines  bandes  à\i  fluorure  de  calcium,  et  signalé  en  particulier 
que  quelques-unes  d'entre  elles,  quand  on  observe  parallèlement  aux  lignes 
de  force,  se  déplacent  dans  le  sens  qui  correspondrait  à  des  électrons  positifs. 

Le  même  phénomène  se  retrouve  flans  les  spectres  des  autres  fluorures  et 
chlorures  alcali no-terreu.v  que  j'ai  étudiés.  Outre  les  trois  fluorures  dont 
M.  Fabry  ('  )  avait  décrit  le  spectre  en  deliors  du  champ,  j'ai  étudié  les 
trois  chlorures  correspondants  :  chlorure  de  calcium,  chloriu-ede  slrontiuui, 
chlorure  de  baryum. 

J'ai  employé  la  même  technique  que  dans  l'étude  du  fluorure  de  calcium; 
les  produits  utilisés  sont  aussi  des  corps  chimiquement  purs  du  commerce. 

On  constale  ici  encore  que  toutes  les  arêtes  d'un  même  groupe  se  com- 
portent de  la  même  manière.  Je  donnerai  les  longueurs  d'onde  approxima- 
tives de  l'arête  la  plus  intense  de  chaque  groupe  de  bandes  intéressant.  La 
lettre  N,  dans  le  Tabl(>au  suivant,  indique  que  chaque  arête  du  groupe  pré- 
sente, parallèlement  aux  lignes  de  force,  le  phénomène  habituel.  La  lettre  A 
signifie  que  les  xihralions  circulaires  accélérées  ont  le  sens  anormal,  inverse 
de  celui  des  courants  d'Ampère  : 

Ca  F- Goo  A  6uà  A  ()o6  N 

SrF- 65 1  A  (iS.T  A  6(io  ( ?)  N 

Ba  F- 49^  '^  i99  ^  âoo  N 

CaCI= 6i8A       619  A       621  N 

SrCl^ 63.5  A       636  A       661  A       674N 

BaCl^ 5i4  A 

M.  Henri  IJeccjuerel  (-^  attribue  les  liandes  du  fluorure  de  calciuiu  (jue 
j'ai  étudiées  dans  ma  dernière  Note  à  la  présence  d'impuretés,  que  l'on 
coustate  en  effet  dans  la  fluorine.  Cette  interprétation  paraît  difficilement 
applicable  aux  nouvelles  expériences  dont  je  donne  aujourdhui  les  n''- 
sultats.  Depuis  Mitscherlich  (  ^)  les  spectroscopistes  admettent  (')  (jue 
ces  bandes  spéciales,  ijue  donnent  les  couibinaisons  des  difl'érenls  métaux 
alcalino-teri'euv  avec  les  halogènes,  représentent  les  spectres  de  ces  com- 
posés eux-mêmes,  qui  ne  seraii'nt  pas  conqilèlement  dissociés  dans  les  con- 
ditions des  expériences. 


(')  Comptes  rc/ulds.  l.  C\L,  1905,  p.  .57S. 

(^)  Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  igix?,  p.  i53. 

(^)  Annales  de  Pi>i;i;endnrjf.  t.  I,  186/4,  p.  459- 

(,  '  )  Kayseh,  llandiiitcli  der  Spectros/^opie.  l.  II,  p.  219  el  232. 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  23l 

Or,  clans  les  recherches  faites  jusqu'ici  siir  le  phénomène  de  Zeenian,  à 
part,  bien  entendu,  celles  de  M.  Jean  .Becquerel,  on  a  étudié  surtout  des 
spectres  de  corps  si//iples,  des  raies  par  exemple  qu'on  retrouve  à  la  même 
place  en  étudiant  les  dirt'érents  sels  d'un  même  métal.  C'est  peut-être  parce 
(ju'il  s'agit  maintenant  de  spectres  de  composés,  que  les  changements  magné- 
tiques présentent  des  caractères  différents  de  ceux  que  nous  sommes  habi- 
tués à  constater.  S'il  en  est  ainsi,  ces  résultats  pourront  être  généralisés 
encore  et  la  recherche  des  bandes  sensibles  au  champ  pourra  contribuer  au 
dé\eloppement  de  nos  connaissances  sur  ces  spectres  de  composés  dont 
l'étude  est  encore  peu  avancée  aujourd'hui. 

Je  dois  dire,  en  terminant,  que  je  suis  redevable  d'une  part  de  ces 
remarques  à  M.  A.  Cotton. 


ÉI^ECTROCHIMIE.    —   Sur  la  réduclion   de  l'indigo  par   voie  électrolyticjue. 
Note  de  M.  H.  Chaumat,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

Dans  une  Note  parue  dans  les  Comptes  rendus  du  So  décembre  1907,  j'ai 
décrit  un  procédé  nouveau  pour  la  réduction  électroly tique  de  l'indigo. 
J'ai  cité  comme  antériorité  le  procédé  de  iVIeister  Lucius  et  Bruning, 
de  1902.  J'ai  appris  depuis  que  Goppelsrôder  avait  déjà  réalisé,  dès  1882, 
la  réduction  de  l'indigo  par  voie  électrolytique,  par  un  procédé  à  la  fois 
diir(''rent  de  celui  de  Meister  Lucius  et  du  mien.  Les  expériences  de  Gop- 
pelsrôder ont  été  publiées  dans  le  Hullelin  de  la  Société  industrielle  de  Mul- 
house de  1884. 


CHIMIE    MINÉRALE.    —   Sur  cpiehpies  sels  complexes   du  fer   où   le    fer  est 
masqué.  Note  de  M.  P.  Pascal,  présentée  par  M.  Gernez. 

On  sait  que,  lorsqu'on  ajoute  du  chlorure  ferrique  à  une  solution  de 
pyrophosphate  de  sodium,  le  précipité  de  pyrophosphate  ferrique,  qui  se 
l'orme  au  début,  se  redissout  dans  l'excès  de  sel  alcalin,  jusqu'à  ce  que  les 

sels  contenus  dans  la  solution  soient  dans  le  rapport 


En  ajoutant  du  pyrophosphate  ferrique  récemment  précipité  à  une  solu- 
tion de  pyrophosphate  de  sodium,  j'ai  constaté  que  la  solubilité  du  sel 
ferrique  était  indépendante  de  la  température  et  de  la  concentration  du  sel 


232  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

de  sodium.  Quand  la  solulion  est  saturée,  ses  constituants  sont  dans  le 

rapport  \. -.,„,.,  ,  :  elle  a  alors  une  leuite  laune  verdàtre. 
^  ^  a  ]^  -  O  '  1\  a  '  '' 

Persoz  (Ann.  Cli.  Ph.,  S""  série,  t.  XX,  18/17)  et  Milke  (./r///m9^<.,  t-  XVIII, 
1 865,  p.  263)  avaient  constaté  déjà  que  des  solutions  obtenues  avec  le  chlorure 
ferrique  et  le  pyrophosphate  de  sodium  ne  présentaient  pas  les  caractères 
ordinaires  du  fer.  Avec  les  solutions  pures  de  pyropliospliate  de  fer  dans  le 
sel  de  sodium,  et  correspondant  au  rapport  précédent,  j'ai  retrouvé  les 
mêmes  résultats,  quoique  le  fer  n'y  soit  pas  masqué  vis-à-vis  des  réactifs 
réducteurs,  tels  que  l'acide  oxalique,  le  sulfhydrate  d'ammoniaque. 

J'ai  pensé  interpréter  ces  résultats  en  admettant  l'existence  dans  la 
solution  d'un  nouveau  sel  complexe  ;  ce  qui  suit  va  justifier  ces  prévisions. 
Le  sel  complexe  desodium,  qui  a  la  com[)Ogition  (P-O')'Fe'  -+-  3P-0'Xa'', 
pourra  s'écrire  Fe- (P- O')^  Xa" ,  ce  (|ui  le  rapproche  du  ferricyanure 
Fe- (C  Az)'^  Na'''.  .le  propose  de  lui  réserver  le  nom  àe  ferripyrophosphale 
qu'on  a  donné  quelquefois  à  d'autres  pyrophosphates  complexes,  en  parti- 
culier au  sel  aP-O'Xa'',  (^P-C)')' Fe'  -<-  aoIFO,  dont  la  formule  n'est  pas 
comparable  à  celle  des  ferricyanures. 

Voici  quelques-uns  des  résultats  obtenus  dans  mes  essais  de  préparation 
des  ferripyrophosphates  et  de  l'acide  ferripyrophosphorique. 

Sel  de  sodiiun.  —  En  saturant  de  pyrophosphate  ferrique  une  solution  de 
pyrophosj)hate  de  sodium  à  i5  pour  100  portée  à  3o°  au  plus,  on  obtient, 
au  bout  de  quekpies  jours,  un  précipité  mi.crocristallin,  qui  prend  à  sec  une 
couleur  violet  pâle  et  a,  à  1")°,  une  composition  correspondant  à  la  formule 

Il  perd,  en  effet,  17,89  pour  100  d'eau  (théorie  :  17,  3())  et  le  résidu 
anhydre  contient  i  '1,  7  pour  100  de  fer  (théorie  :  i  4?  j). 

Le  rendement  est  faible,  car  bientôt  apparaissent  les  produits  de  décom- 
position de  la  liqueur  mère  concentrée,  sur  lesquels  je  reviendrai  bientôt. 

l']n  ajoutant  un  peu  de  sel  marin  et  d'acide  acétique,  j'ai  obtenu  un  bon 
i-endement,  mais  le  précipité  est  légèrement  impur;  il  contient o, 5  pour  100 
de  fer  en  excès. 

Sels  des  métaux  non  alcalins.  —  Je  les  prépare  par  double  déconiposilion  ;  celle 
mélhode  s'applique  aussi  aux  sels  d'aminés.  La  couleur,  l'iiydralation  des  précipilés 
obtenus  les  dislinguenl  de  suite  des  mélanges  de  pyrophospliales  ayant  même  compo- 
sition. Je  citerai  eiUre  autres  : 

Sel  d'argent.  —  l^récipité  jaune  verdàlre,  devenant  jaune  à  100°  sans  se  transformer 
en  phosphate;  sa  composition  est  alors 

Fe-(P2  0')^\g«-t-;4H^O; 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  233 

on  trouve  5,5  pour  100  d'eau  (  tlicorie  :  5,3 1)  et  daçs  le  résidu  anhydre  8,7  pour  100 
de  fei-  (théorie  :  8,7.3),  5i,i  pour  100  d'argent  (théorie  :  5o,5). 

Sel  de  cuivre.  —  Précipité  vert  bleu,  devenant  vert  d'eau  à  sec.  A  5o°,  sa  formule 
est 

Fe2(P^0')'Cu'+  loH^O, 

car  il  contient  20,81  pour  100  d'eau  (théorie  :  ?.o,79)  et  dans  le  résidu  anhydre  i3,5 
pour  100  de  fer  (tliéorie  :  i3,6)  avec  23,5  pour  100  de  Cu  (théorie  :  22,96). 

Acide  complexe.  —  L'acide  acétique,  en  excès  modéré,  coagule  la  solution  de  ferri- 
pyrophosphate  de  sodium.  Le  coagulum,  lavé,  a  tous  les  caractères  d'un  acide,  mais 
contient  encore  3  ou  4  pour  100  de  sodium,  qu'il  est  impossible  d'en  retirer. 

En  ciiaulTanl  à  So"  pendant  12  heures  du  pyrophosphale  ferrique  avec  les  f  de  son 
poids  d'acide  pyrophosplioriqne  sirupeux  dissous  dans  l'acétone,  on  obtient  après 
lavages  un  coips  blanc  qui  a  la  composition 

Fe-(P^0-)MI«,7ll-^0, 

qui  au  rouge  se  transforme  en  eiïel  en  métaphosphate  de  fer,  avec  perle  de  23,7 
pour  100  d'eau  (théorie  :  23,5). 

Ce  corps  donne  avec  l'eau  une  solution  extrêmement  étendue,  ne  présentant  que  fai- 
blement les  caractères  des  sels  de  fer,  tant  qu'on  n'v  ajoute  pas  un  acide  minéral  rini 
détruit  le  radical  complexe. 

Les  bases,  les  carbonates  alcalins  dilués  dissolvent  l'acide  sans  le  décomposer  avec 
formation  d'un  ferrip\  ropiiosjihate. 

J'indique  ici,  pour  prendre  date,  que,  par  la  même  technique,  j'ai  obtenu 
le  ferropyropliosphale  Fe-'(P-(3' )'Na*,  et  que,  en  remplaçant  l'acide  pyro- 
par  l'acide  métaplio.sphorique,on  obtient  encore  les  ferro-  et  ferrimétaplios- 
phales  Fe(PO')"Na",  Fe(PO'')*Na%  en  lous  points  comparables  aux 
ferro-  et  ferricyanures.  On  peut  même  remplacer  dans  ces  sels  le  fer  par  le 
cobalt,  le  chrome,  le  nickel. 

Les  caractères  complexes  des  sels  obtenus  vont  en  s'atténnant  cjuand  on 
passe  du  dérivé  pyrophospiioiique  au  dérivé  métaphosphorique;  la  stabilité 
est  inaxima  pour  les  sels  dérivés  du  fer,  minima  pour  ceux  qui  contiennent 
du  cobalt  et  du  nickel. 


CHLMIE  ORGANIQUE.  —  Nouveaux  dérivés  de  la  camphénylone ;  sa  constitution. 
Note  de  MM.  L.  IIouveaui.t  et  (i.  Iîi.anc,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

La  camphénylone  C°H'''0  a  été  découverte  dans  le  laboratoire  de 
G.  Wagner  (J.  Maiewski  et  E.  Wagner,  Journ.  russe,  t.  XXVIII,  p.  9o3; 
Bull.  Soc.  c/iim.,  t.  XVIII,  p.  722)  au  nombre  des  produits  d'oxydation  du 


2'34  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

camphène.  Nous  avons  fait  voir,  il  y  a  qucl([iies  années  {Comptes  rendus, 
t.  CXL.  p.  f)3),  qu'elle  peut  être  transformée  en  camphène  et  en  camphre. 
Wagner  lui  a  donné  une  formule  de  constitution  déduite  de  celle  qu'il  a 
proposée  pour  le  camphène  (  Jotun.  russe,  t.  XXXI,  p.  G8o;  Bull.  Soc.  chini.. 
t.  XXIV,  p.  Go3)  : 


C\\- 


GH' 


,/ 


GH 

\ 


\GH^ 


GH 

\ 


/ 
/ 
GH 

Caiiiplièiie 


G  =  GH^ 


Gir 


GH- 


g: 


\ 


GH^ 
G!P 


/ 


GO 


GH 


C.uupliéiiylone. 


tandis  que  Bredt  et  Jagelki  (Z).  ch.  G.,  t.  XXXII,  p.  1498;  liull.  Soc.  rhim.. 
t.  XXII,  p.  8/|o)  la  représentent  par  le  schétua 


GH''/ 
c 
GH" 


C\\ 


ii'-r.-c:n.      ^GO 

/ 


\ 

\ 

G 

I 
GH^ 

MM.  Biaise  et  G.  Blanc  ont  adopté  la  formule  de  Wagner  et  ont  montré 
qu'elle  expliquait  d'une  manière  satisfaisante  les  expériences  de  Jagelki 
{loc.  cit.)  et  les  leurs  propres  (Bull.  Soc.  chim.,  t.  XXIII,  p.  iG4)- 

M.  Semmler  a  montré  récemment  (Z).  ch.  G.,  t.  XXXIX,  p.  2577;  fiull. 
Soc.  chim.,  4*  série,  t.  II,  p.  1127)  que  la  camphénylone,  de  même  que  la 
fénone  (L.  Bouveault  et  Levallois,  Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  p.  180), 
fixe  l'amidure  de  soJium  en  solution  benzénique  en  donnant  une  substance 
que  l'eau  décompose  en  soude  et  une  amidede  formule  brute  C'H'^O  +  AzH' 
qu'il  appelle  di hydrocampholènamide . 

Quand  on  traite  cette  amide  par  l'hypobromite  de  sodium  en  solution 
alcaline  on  n'obtient  que  des  produits  résineux;  mais  si,  employant  une 
méthode  décrite  par  M"''  Elizabeth  JelTreys  {Amer.  Chem.  Journ.,  t.  XXII, 
p.  i4;  liull.  Soc.  chim.,  3"  série,  t.  XXII,  p.  981),  on  traite  par  le  brome 
une  solution  de  l'amide  et  de    méthylalcoolate   de  sodium   dans   l'alcool 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  235 

méthylique,    on    transforme    intégralement  cette   amide   en   un   uréthane 
bouillant  à  i4B"  sous  i'^""": 

C»H'^— CO— AzH»+Br^+2CH'0Na  =  C»H''— AzH— COOCH'+CH^O  +  aNaBr. 

Cet  uréthane  constitue  un  liquide  incolore,  se  concrétant  à  la  longue  en  beaux 
cristaux  incolores  fondant  à  26°,  et  assez  difficilement  saponifiable.  En  le  chauffant 
à  120°  en  vase  clos,  avec  de  la  potasse  alcoolique  en  excès,  on  le  dédouble  cependant 
en  carbonate  et  une  aminé  CH'^—AzH^  que  nous  nommons  apocamp lié ny lamine 
ou  amino-apocamphénylane.  Cette  aminé  constitue  un  liquide  incolore,  d'odeur  spé- 
ciale, bouillant  à  149°  et  absorbant,  avec  une  extrême  rapidité,  l'acide  carbonique  de 
l'air,  en  donnant  un  dérivé  cristallisé.  Son  chlorhydrate,  chauffé  avec  le  cyanate  de 
potasse,  donne  naissance  à  une  urée  bien  cristallisée  fondant  à  163°. 

Ce  même  chlorhydrate,  traité  par  le  nitrite  de  sodium,  se  décompose,  avec  une 
extrême  régularité,  en  azote  et  en  alcool,  Vapocauiphénylol 

C'H'^AzHSHCI  +  AzO^Na  =  NaCI  -h  Az=+  C'H'^OH  +  HMJ. 

Le  nouvel  alcool  est  liquide,  bout  à  8i''-82°  sous  17""  et  est  owdé  intégralement 
par  le  mélange  chromique  en  donnant  une  cétone,  Vapocamphénylone.  bouillant 
à  78°-79<'  sous  17"'",  f/J  =  0,921,  possédant  une  odeur  très  caractéristique. 

iNous  avons  caractérisé  cette. acétone  au  moyen  delà  seinicarbazone,  qui  fond  à  198". 
et  de  son  dérké  dibenzylidé.nique,  qui  forme  de  beaux  cristaux  jaunes  fondant 
il  i/iS". 

Ces  dérivés  cristallisés  ont  permis  de  démontrer  son  identité  avec  la 
^-isopropylcyclopentanone 

CH'      CIP 


CH- 


CH 

I 
Cil 

CH- 


\<'r 


co 


qui  a  été  obtenue  dans  la  décomposition  de  l'anhydride  [3-isopropyladi- 
pique.  L'acide  [ii-isopropyladipique,  employé  comme  matière  première  de 
cette  synthèse,  a  été  préparé  par  la  méthode  imaginée  par  l'un  de  nous 
(G.  Blanc,  Communication  particulière). 

Il  suit  de  là  que  \ apocamphénylol  n'est  autre  que  le  ^^-isopropylcydopen- 
lanol.  Vapocamp/iéfiylamine queldi  ^-isopropytcyclopentylaîninc,  et  la  dihydro- 


236  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

camphulénamicle  que  Vamide  de  Vacide  [i-isopropylcvclopenlane  carbonique 

\/ 
CH 

cri 


CIP- 


CII- 

CH  — GOAzH^ 


La  formation  de  cette  amide,  à  partir  de  la  camphénjlone  et  de  ramidure 
de  sodium,  s'explique  parfaitement  si  cette  acétone  possède  la  constitution 
que  propose  Wagner  : 


CH 


CH  —  CH 


CH^/ 
CH- 


/ 


\ 


-C 


/CH^ 
\CH' 


/ 


A/.  H' 


/ 


CO 


CH 


CH- 


\CH» 


CH 


CH-CO-AzH- 


Elle  sérail,  au  contraire,   incompnMiensible  avec  le  schéma  de  MM.  Bredt 
et  Jagelki. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  5.'//"  l'ordre  d' addition  de  l'ammoniaque  aux  CL-oxydes 
organiques  de  structure  asymétrique.  iNolc  f ')  de  M.  K.  Krassouskï,  pré- 
sentée par  M.  A.  llallcr. 

L'action  de  l'ammoniaque  sur  l'oxyde  d'éthylène  a  été  élucidée  grâce 
aux  travaux  de  M.  A.  Wurtz  (.-)  et  de  M.  L.  Knorr  (').        •  « 

La  question  n'a  pas  été  étudiée  jusqu'ici  de  savoir  si  cette  réaction  est 
applicable  aux  a-oxydes  en  général,  et  comment  se  répartissent  les  élé- 
ments de  l'ammoniaque  lors  de  la  combinaison  de  ce  corps  avec  les 
a-oxydes  asymétriques. 


(')  Présentée  dans  la  séance  du  27  janvier  1908. 

(-)  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  3^  série,  t.  LXIX,  p.  38i. 

(^)  BericJUe  der  dciittchen  chemischen  Gesellsciiafi .  I.  \\\,  p.  909. 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  237 

o  o 

Les  oxydes  de  propylène  CIP  -  CH  -  Clf-,  d'isobutylène  (CH^)^  C-  CH^ 

O 


cl  de  triméthyléthylène  (CH^ VC  —  (]TI  —  CH'  peuvent  servir  de  type 
d'ovydes  à  slructure  asymétrique  primaire-secondaire,  priinaire-terliaire 
et  secondaire-tertiaire. 

J'ai  étudié  jusqu'à  présent  la  combinaison  de  l'ammoniaque  avec  les 
oxydes  de  triméthyléthylène  et  d'isobutylène. 

L'ovyde  de  trimélhylétlij'lène  bouillant  à  ~^"--^i°  n'entre  point  en  réaction  avec 
l'ammoniac  anliydre.  Avec  la  solution  af|ueuse  à  33  pour  100.  la  réaction  (5'""' 
de  Ml')  e^t  lente  à  la  température  ambiante;  à  100",  en  tube  scellé,  elle  se  termine 
en  quelques  heures,  et  l'oxyde  se  dissout  ilans  le  li(|uide.  En  satinant  la  solution  avec 
de  la  potasse  caustique  il  surnai;e  un  liquide  à  caractère  d'aniine.  liéshydralé  et 
soumis  à  la  distillation,  ce  liquide  fournit  deux,  fractions,  bouillant  l'une  à  iSj^-iôS", 
sous  7/13"'™  et  l'autre  à  aSo"  environ.  L'analyse  de  l'aminoalcool  à  point  d'ébullilion 
1.57"-! 58"  conduisit  à  la  formule  C'H''ON. 

Cl'est  un  liquide  épais  à  odeur  aminée,  se  dissolvant  très  facilement  dans  l'eau,  l'al- 
cool et  l'éther.  Il  cristallise  lentement  et  fond  à  ii)".  0^^0,9291  à  lâ"  et  o,C)'>.5i  à  20°. 

Sa  combinaison  avec  les  acides  est  accompagnée  d'un  fort  dégagement  de  clialeur  et 
conduit  à  la  formation  de  sels  cristallins  très  hygroscopiques. 

Le  cliloroplalinate  cristallise  en  ^ros  prismes  rouge  orangé. 

Dans  le  but  de  déterminer  la  conslilution  de  cet  aminoalcool  j'ai 
effectué  sa  synthèse  à  partir  de  l'éther  éthylique  de  l'alanine 

CH»— CHNH-^— CODC-lls 

et  de  l'iodure  de  inéthylmagnésium. 

L'ammoélhyldimé/hY/carlnnol  CH'  -  CilNH'  -  H()C(CH')-  obtenu  se 
trouve  être  identique  à  l'alcool  aminé,  bouillant  à  i.t^"-!  îiS". 

D  =  o,9?,8i    à   i5"         et         0,9245  à  20°. 

La  constitution  de  notre  aminoalcool  (éb.  iS^^-iSH"),  qui  se  forme  dans 
la  proportion  de  plus  de  55  pour  100,  est  la  suivante  : 

CH»— CHNH-— HOCiCH^)^ 

et  sa  formation  peut  se  traduire  : 

()  NH2  OH 

/"\.    /rn'  !       I  /CHS 

CH»-  CH  -  CQIJ,  +  NH»^  CH»-  G  -  cQj],. 

C.  K.,   1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  5.)  3  F 


238  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Le  même  aminoéthyldiniéthylcarliinol  se  forme  dans  la  proportion  de 
58  pour  loo  du  rendement  théor[(pie  lorsqu'on  fait  réagir  G'""'  dammo- 
niaque  avec  i^^'de  monochlorhydrine  de  triméthvlélhylène. 

Dans  cette  réaction,  il  se  produit  tout  d'ahord  de  l'oxyde  de  Irimélhyl- 
éthylène,  lequel  donne  ensuite  avec  l'ammoniaque  l'aminoalcool.  La  réaction 
de  formation  de  l'aminoélhyldiméthylcarbinol  s'exprime  par  les  équations 

O 

/\ 
(CH^)^-  COH  -  CHCl  —  CH'H-  NH'=  (CIP)^—  C  -  CH  -  CH^-h  NH^CI. 

O 
{CH'y-—C  —  CHCH3  4-  NH'=  (CH^)'-—  COH.CHNFr—  CH^ 

Ceci  conduit  à  la  conclusion  suivante  :  en  déterminant  la  constitution 
des  aminoalcools  préparés  à  partir  des  chlorhydrines,  on  ne  doit  pas  se 
baser  sur  la  position  du  chlore  dans  les  chlorhydrines  initiales,  car  il  se 
forme  dans  cette  réaction,  comme  produit  intermédiaire,  de  l'oxvde,  et  la 
structure  de  l'aminoalcool  obtenu  est  déterminée  par  l'ordre  d'addition  de 
l'ammoniaque  ou  de  l'aminé  à  l'oxyde. 

En  agitant  l'oxyde  d'isobutylène  avec  la  solution  aqueuse  d'ammoniaque  à  33 
pour  lOo,  la  réaction  (5"°'  de  NH^),  accompagnée  d'un  léger  dégagement  de  chaleur, 
est  achevée  en  quelques  heures.  La  couche  d'ovyde  se  dissout  dans  le  liquide  hvdro- 
ammoniacal,  d'où  l'on  sépare  les  produits  de  réaction  en  chassant  l'eau  par  distillation 
sous  pression  réduite. 

En  fractioiuiant  sous  So""™,  les  alcools  aminés  obtenus  se  répartissent  en  deux  por- 
tions, l'une  bouillant  à  70°  environ  et  l'autre  à  une  température  supérieure  à  i3o°.  La 
première  fi  action,  après  déshydratations  et  distillations  répétées,  bout  à  i5o°,5-rôi°,  5 
sous  762""". 

l^ar  ses  propriétés,  cette  substance,  dont  la  formule  est  C*H"ON,  rappelle  l'alcool 
aminé,  obtenu  à  partir  de  l'oxyde  de  triméthyléthylène;  Dr:=  0,9000  à  o"  et  0,9389 
à  i4°. 

Le  chloroplatinate  au  sein  de  l'eau  cristallise  en  aiguilles  prismatiques,  rouges. 

L'alcool  aminé  de  synthèse,  obtenu  à  partir  de  l'éther  éthylique  du  glycocolle 
CH-NH^ — GOOC-H^  et  de  l'iodure  de  métbylmagnésium,  se  trouve  posséder  la  plus 
grande  ressemblance  avec  l'alcool  aminé  dérivé  dé  l'oxyde  d'isobutylène. 

Il  bout  à  i5o°-i5i'',5  sous  762°""  :  D  :=  0,9.508  à  o"  et  0,9893  à  I14". 

Etant  donné  que  dans  la  synthèse,  à  partir  de  l'éther  composé  de  glyco- 
colle, il  doit  se  iovmer dcVaminolrimct/ivlcarbino/  CH'-NH'-  —  }îOC{ClVy- , 
il  faut  attribuer  la  même  formule  à  l'alcool  aminé  dérivé  de  l'oxyde  d'iso- 
butylène. La  réaction  d'addition  de  l'ammoniaque  à  l'oxyde  d'isobutylène 


SÉANCE    DU    3    FÉVRIER    1908.  a^^g 

doit  être  exprimée  par  l'équation 


O  NH^     OH 


Les  faits  consignés  ci-dessus  permettent  de  conclure  que,  dans  la  combi- 
naison de  l'ammoniaque  avec  les  OL-oxvdes  de  structure  asymétrique,  le  groupe 
hydro.xylè  se  place  de  préférence  auprès  de  l  atome  de  carbone  le  moins  hy- 
drogéné. 

Les  fractions  supérieures  (ju'on  obtient  dans  la  réaction  de  l'ammoniaque 
avec  les  oxydes  de  triméthyléthylène  et  d'isobutylène  renferment  princi- 
palement les  oxyamines  secondaires  (C'II"0)-NH  et  (C^H'Oj'NH 
mélangées  dans  le  second  cas  d'oxyamine  lertiaire.  L'oxyde  d'isobutylène 
fournit  beaucoup  plus  d'oxyamine  secondaire  que  l'oxyde  de  triméthyléthy- 
lène, ce  (|ui  explique  le  moindre  rendcmciil  d'oxyamine  primaire  dans  le 
premier  cas. 

Je  poursuis  l'élude  de  la  constitution  des  oxyamines  secondaires,  et  j'ai 
entrepris  des  recherches  analogues  sur  les  oxydes  de  propylène  etdediéthyl- 
éthylène  asymétriques. 


MIINÉliALOGIE.  —  Sur  la  genèse  de  certains  minerais  d'alumine  et  de  fer. 
Décomposition  latéritique.  Note  (')  de  MM.  Jea\  CH.vurARO  et  Paui. 
Lemoijje,  transmise  par  M.  Michel  Lévy. 

La  bauxite,  principal  minerai  d'alumiuuim,  et  la  lal(!'ritc,  souvent  ex- 
ploitée comme  minerai  de  fer,  ont  une  extrême  analogie  de  constitution  due 
à  la  présence  d'hydrates  d'alumine  e(  mise  en  évidence  par  Max  Bauer. 

Dans  les  pays  tempérés,  le  produit  de  décomposition  des  roches  silico- 
alumineuses  est  une  argile  (silicate  d'alumine);  dans  les  pays  tropicaux,  il 
est  constitué  par  de  la  silice  libre  et  de  l'hydrate  d'alumine. 

Ce  mode  de  formation  restait  obscur  et  M.  A.  Lacroix  appelait  récemment 
l'attention  sur  l'intérêt  qu'il  y  aurait  à  l'étudier.  Nous  avons  entrepris  à  ce 
sujet  une  série  de  recherches. 

Nous  avons  d'abord  essayé  de  saisir  les  modifications  que  subit  upe  roche 
en  se  latéritisant  :  l'un  de  nous  a  recueilli  en  Guinée  des  roches  et  leurs 

(')   Keçiie  dans  la  séance  du  ':>.']  janvier  1908. 


2|0  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

produits  iiiiniédials  de  décomposition  ;  nous  avons  donc  pu,  pour  la  première 
fois,  faire  tailler  en  plaques  minces  et  faire  analyser  simultanémenl  la  laté- 
rite et  sa  roche-mère. 

Ces  roches  sont  surtout  des  diabases.  Les  granités  de  la  région  sont,  en 
elFet,  à  grains  grossiers;  leurs  produits  de  décomposition  s'eiTritent  et  sont 
entraînés  rapidement;  ceu\  des  diabases  restent  en  place  et  forment  des 
croûtes  faciles  à  recueillir  avec  la  roche-mèi'e. 

CoDiposi/ioii   (■«  poids  (  '). 

Iliubasc.  Opililr.  l'hjlla.lc. 


m.  I:S6..  I  ns.   K'J.  180.  181   .  i,  11    -  1?>.  185..  194,  l»:i  I. 

li  1 1 I  Jt~  .'t..')i)  1.')'»       -^.M  |..')o  .'>.(»-  .^.ij'i  i).i>-i  ■  ■  I*'  1''^'  I . ->  >  1 '^7 

SiO- l7-'>'>  î'^^-Jf»  .'tl  .So  l'.».(Jn  II, Si  r.!.*((j  '(>».. '>i  )-■'>'.  .Vj,Su  1*2, 3j  (J4.J'>  IJi.oo 

Vl-O' ilj.jo  iS.ljo  ij,S3  ii.').7i  33, 10  .)3..")ii  i'i.i>-  -iî-ui  iî,0<>  '^3,40  i(i,5o  i!|."><) 

l-e-C .'),a5  Hj.i.)  >'  ■!>.7X  ■!4!47  "-'l'i  '-'i"  '7-''  "  ?4.'^"  "-i-^  'l--'^ 

FeC* 5.76  ■!.7*i  !l:'^"       i.»(j  (».(ji  1.17  io.-»">  1 . 'f)  ni.-.î.')  i  .J^o  ■'>,o4  i.3.'î 

Ca  G (i.i.)  o.'(3  ii.:»i       0.6Î  i.~'i  "  ^.00  »  in.ij.)  o.tij  '^'w7  " 

.MgO (>,4i  1.02  7.'^'*       '►.  i'>  I.T2  i.S.'j  l).f»j  (t.(.î.j  7v^^  i-ï'  -'A-'  '.fr- 

K-<) ^,^"  o.tS  0.6s       o.;i:>  i).3.)  o.of)  <Nt*7  o.'i'i  •>.îJt>  <^-4'J  -?94  o.Gu 

>ia-(> i.of)  ').'?i  '.i-       o.i'i  »  j.-i  4-"''  o.-»3  I-!)*'  o,i'>  '^'97  o-'^-* 

Perte  au  l'eu .  11. ne»  i.'i.Sn  fp,')i.  lî.i-n  j3,iij  :>'[.3()  't.u  .r».-')o  o,-j."ï  ■.n,3u  ■.!.9'>  'i.  l'i 


()i).(ji)      ntn.Su  (j<)..3o     <)().34      100,90      ioi.o()  100.71      100,7.!  ioo.f)9     99, 5l  99?*^'^ 

F*-0^ »  '>  o.oG        )>  »  )•  o.i3  »  »  »  traces 

SiO- »  .S,oN  P.  d.      lo.^d         6.40       n>.o  ))  »  »  »  » 

Ces  analyses  montrent  nettement  le  départ  d'éléments  de  la  roche  primi- 
tive, chaux,  magnésie,  soude,  potasse,  disparus  presque  complètement. 

Seules  les  proportions  relatives  d'alumine,  de  fer  et  de  titane  ont  aug- 
menté: le  titane  paraît  réiémenl  le  plus  stable  de  cette  décomposition:  on 
peut  donc,  dans  une  première  approximation,  admettre  que  le  titane  est 
resté  inaltéré  et  comparer  un  poids  de  la  latérite  à  un  poids  de  la  roche- 
mère,  tel  que  la  proportion  de  titane  soit  la  même.  Ainsi,  on  comprend 
mieux  le  processus  de  la  latéritisation. 

Une  faillie  partie  de  Valiiniine  disparaît  ,tii  cours  de  la  latérili.^ation  ;  mais  le  résultai 
final  est  d'augmenter  la  teneur  dans  des  proportions  très  notables  (de  i3  pour  100  à 
48  pour  100,  teneur  mesurée  sur  les  éclianlillons  déslivdralés)  :  de  plus,  ces  |3  pour  100 

(')  Ces  recherches  ont  été  faites  en  1907  pour  le  compte  du  Gouvernement  général 
de  l'Afrique  occidentale  française.  Les  analyses  sont  dues  à  M.  Pisani.  Les  matériaux 
sont  déposés  au  laboratoire  colonial  du  Muséum  d'Histoire  naturelle. 

L'astérisque  (*)  désigne  la  latérite  qui  correspond  à  la  roche-mère;  les  deu\  asté- 
risques (**)  désignent  une  roche  dont  la  latéritisation  n'est  pas  complète. 


SÉANCE  DU  ^    FÉVRIER  1908.  241 

iralumine  de  Li  laléiite  sont  presque  entièrement  k  l^élat  libre,  consliliianl  de  l'iiy- 
draigillite  ( AI^O',  3H'-0 )  ;  au  microscope,  elle  se  décèle  comme  de  petits  cristaux 
enchevêtrés,  épigénisant  les  J'eldspallis. 

Le  /iiv  se  comporte  sensiblement  comme  l'alumine;  une  faible  partie  est  entraînée; 
aussi  la  teneui-  augmente  ;  de  plus,  ce  fer  est  presque  entièrement  à  l'état  de  sesquioxvde 
libi'e;  il  y  est  partiellement  liydraté. 

La  silice  est  ]jresf|ue  complètement  rendue  libre;  les  5  environ  ont  été  entrainés;  le 
reste,  qui  auiail  piobablement  disparu  si  la  latérilisalion  avait  été  complète,  ne  joue 
(|u'un  rôle  insij;iiillant  et  est,  en  majeure  partie,  à  l'état  de  silice  libre  ('). 

Schéma  fies  pioiiurlions  relaliws  des  eléiiirtits  dans  la  diabase  et  sa  latérite. 


Na^O     HJ      '^i^ 


àJl-~. 


o.éJ-i'.ïi;  6.05-o.es 


DiiiLiasi;  (  roclii'-inùrc  ). 

Liitérilc-  ramenée  à  la  U'iieiir  cm  hliiiii'  de  la  ilialjase. 
Iviéineiils  perdus  par  la  diabasr uurs  delà  lalérilisalimi . 


La  latéritisalion  se  r-éstiiiie  donc  au  |)oiiit  de  vue  chimique,  en  dehors  du 
dépari  d'un  certain  nombre  d"ciéiiients,  dans  un  phénomène  d'oxydation  et 
d'hydratation;  faits  très  compatibles  avec  un  processus  biologique. 

Au  point  (le  vue  pratique,  il  a  pour  n'sidtat  tui  enrichissement  notable 
en  fer  et  en  alumine.  Lorsijue  cet  enrichissement  est  poussé  jusqu'au  bout, 
quand  il  est  augmente  encore  par  des  lavages  naturels,  on  obtient  de  véri- 
tables minerais,  soit  de  fer,  soit  d'alumine;  ainsi  s'explicjue,  simplement, 
la  grnèse  de  la  latérite  et  de  la  bauxite. 


(')  IJ'après  les  recherches  de  M.  Th.  Schlœsin;;  et  de  M.  Georges  Lemoine  sur  les 
leires  et  les  roches  de  iMad:igascar,  l'alumine  et  la  silice,  solubles  dans  les  acides,  y 
soni  |iarllculièrement  abondantes.  , 


242  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Ce  procédé  d'enrichissement  s'est  également  exercé  sur  des  roches  con- 
tenant certains  minéraux  rares;  il  permet  d'expliquer,  comme  nous  le  mon- 
trerons, la  genèse  de  toute  une  catégorie  de  giles  de  minerais  précieux. 


MINÉRALOGIE.  —  Sur  la  présence  de  gneiss  à  scapolite  et  de  cipolins 
an  Dahomey.  Note  de  M.  Henry  Hubert,  présentée  par  M.  A.  Lacroix. 

J'ai  indiqué  récemment  (")  qu'au  nord  du  septièn^e  parallèle,  la  plus 
grande  parlie  de  la  colonie  du  Dahomey  est  constituée  par  une  pénéplaine 
caractérisée  par  la  présence  de  schistes  cristallins,  orientés  Nord-Sud  au. 
sud  du  dixième  parallèle.  Leur  variation  de  composition  minéralogitpie, 
remarquable  lorsqu'on  se  déplace  normalement  aux  plissements,  apparaît 
avec  une  grande  netteté  entre  Savalou  et  Djaloucou  (3o''"'). 

Ainsi,  on  observe  successivement  entre  ces  deux  localités  des  gneiss  à 
pyroxène  (Savalou),  des  associations  de  gneiss  passant  aux  leptynites 
(R.  Bado),  des  gneiss  à  amphibole  (W.  Azocan),  des  gneiss  gi'anitoïdes  (  U. 
Poté),  dos  gneiss  passant  aux  quarizites  (H.  Poté  à  Djaloucou),  des  gneiss 
à  scapolite  (  R.  Zompa),  des  schistes  ampliiboliques  et  micacés  (il.  Zou), 
des  cipolins  et  des  quartzites  à  diopside  (il.  Zon),  enlin  des  granités  (  R. 
Kiaoua-Kiaoua  et  Djaloucou).  Je  ne  m'occu[)erai  ici  que  de  (juel(|ues-unes 
de  ces  roches,  qui  présentent  un  intérêt  minéralogique  particulier. 

Gneiss  à  scapolite.  —  Roclie  compacte,  foncée,  forraanl  des  bancs  rectilignes  assez 
étroits.  On  n'y  distingue  à  l'œil  nu  que  ram|)hihole  et  quelques  niinérauv  blancs. 

Les  minéraux  constituants,  disposés  suivant  des  plans  parallèles,  sont  :  l'apatite, 
la  magnétile,  le  zircon,  l'amphibole,  la  scapolite,  la  biotile,  l'oligoclase  AbaAn,,  le 
labrador  AbjAn,  et  le  quartz. 

Jusqu'à  présent,  on  n'a  signalé  en  Afrique  que  deux  gisements  de  gneiss  à  scapolite: 
pays  des  Herreros,  pays  de  Massaï.  La  roche  du  Dahomey,  très  voisine  de  celle  du 
pays  de  Massaï,  car  elle  contient  à  la  fois  de  l'oligoclase  et  du  labrador,  est  à  rajjpro- 
cher  du  type  du  Waldviertel  (Basse-Autriche). 

Cipolins.  —  A  environ  1200'"  de  la  rive  droite  du  Zou,  les  eaux  du  Zon  ont  mis  à 
nu  un  gisement  de  cipolin  de  forme  elliptique  (100™  de  long  sur  45'"  de  large)  allongé 
parallèlement  à  la  direction  du  ruisseau. 

La  roche  est  compacte,  d'un  blanc  jaunâtre;  des  zones  sinueuses  y  sont  marquées 
soit  par  des  colorations  difl'érentes,  soit  par  la  mise  en  relief  d'éléments  silicates  résis- 
tant mieux  aux  actions  atmosphériques.  Ceux-ci  sont   entièrement  dépourvus  de  fer 

(')   Comptes  rendus,  t.  C-\LV,  1907.  p.  692-69.5. 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  243 

el  ne  se  disliiigiienl  pas  à  jiiemière  vue  de  la  calcite;  ils  consislent  en  effet  en  diopsidf 
d'un  l)lanc  laiteux,  souvent  même  com|ilrtemenl  Incolore,  et  en  forslcrite.  éi;alement 
de  couleur  très  claire. 

Le  calcaire  a  été  souvent  déhili'  par  les  af;ents  almosphéiiques  en  rognons;  dans  ce 
cas,  les  minéraux  de  la  roche  sont  notablement  altérés.  Le  diopside  et  la  forstérite  sont 
alors  transformés  en  autit;orite  offrant  la  structure  maillée;  quelquefois  aussi  le  py- 
roxène  se  décompose  en  donnant  naissance  à  du  carbonate,  moins  Cristallin  que  celui 
qui  constitue  normalement  la  roche. 

Quarlziles  à  diopside.  —  Roche  formant  un  banc  peu  épais  qui  limite  au  sud  le 
gisement  précédent.  Elle  est  compacte,  d'un  gris  foncé,  traversée  de  filonnets  quart- 
zeux.  Au  microscope,  elle  apparaît  formée  de  grains  de  quartz  extrêmement  laminés 
avec  des  cristaux  isolés  de  diopside  généralemeiU  altérés.  On  remarque  encore  dans 
ces  quartzites  des  veines  de  calcaire  à  diopside  qui  sont  identiques  aucipolin  précédent, 
mais  avec  en  plus  de  l'épidote. 

La  composition  niinéralogique  exceptionnelle  de  cette  roche  montre  qu'on  se  trouve 
en  présence  d'un  ancien  calcaire  siliceux  métamorphisé. 

Toutes  les  roches  qui  viennent  d'être  décrites,  ainsi  que  les  schistes  cris- 
tallins qui  les  englobent,  présentent  ce  caractèi'e  commun  d'avoir  subi  des 
actions  mécaniques  puissantes,  dont  les  diverses  étapes  peuvent  être  suivies 
depuis  le  développement  des  macles  secondaires  dans  le  diopside  et  la  cal- 
cite, le  fendillement  des  silicates,  l'apparition  de  la  structure  cataclastique, 
jusqu'à  la  production  de  roches  rubanées  à  éléments  tellement  fins  que 
leur  nature  ne  peut  être  décelée  qu'au  microscope. 

L'étude  de  ces  roches  vient  apporter  une  nouvelle  vérification  de  l'asso- 
ciation si  fréquente,  signalée  dans  de  nombreuses  régions  par  M.  A.  Lacroix, 
des  roches  à  scapolite  à  des  calcaires  ou  à  d'autres  roches  sihcatées  issues 
de  calcaires.  Elle  présente  en  outre  un  intérêt  local,  en  démontrant  l'exis- 
tence de  bancs  calcaires  au  milieu  de  schistes  cristallins  au  Dahomey,  alors 
quejusqu'ici  aucune  association  de  ce  genre  n'avait  été  signalée  en  Afrique 
occidentale.  Enfin  ces  cipolins  peuvent  offrir  éventuellement  un  intérêt 
économique  dans  une  région  oîi  le  calcaire  a  toujours  été  considéré  comme 
introuvable. 


AGRONOMIE.  —  De  l'origine  des  terres  fertiles  du  Maroc  occidental. 
Note  de  M.  Louis  Ge.\til,  présentée  par  M.  Miintz. 

Il  existe  au  Maroc,  dans  la  zone  litloiale  atlantique,  des  terres  noires  ou 
rouges  dont  la  grande  fertilité  est  bien  comme  des  voyageurs.  Mais  la  répu- 
tation des  tirs  et  des  haniri  a  été  consacrée  dans  le  monde  savant  par  les 


244  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

reiuaiquables  travaux  de  l'érainent  géographe  allemaiifl  Théoljald  Fischer; 
après  lui  MM.  Weisgerber,  von  Pfeii,  Brives,  DouUé,  etc.,  ont  également 
discuté  sur  ces  terres  et  sur  leur  origine. 

Les  tirs,  communément  appelés  terres  noires  [mais  qu'on  devrait  plutôt 
désigner  sous  le  nom  de  terres  fortes  (  Doutté)|,  et  les  harnri,  ou  terres  rous;es, 
ont  toujours  été  distingués  et  ces  derniers  considérés  comme  résidtant  le 
plus  souvent  de  la  diVomposition  de  grès  et  dr  poiidingues  tertiaires.  Par 
contre  les  tirs  ont  été  attribués  par  M.  Fischei'  à  raccumulation  de  sables 
éoliens;  tandis  (pie  M.  Brives  y  voit  des  dépôts  de  fonds  de  marais  et  réfute 
rintcrprélalion  de  son  devancier.  Il  soutient  que  les  tirs  sont  toujours  en 
relation  avec  les  schistes  primaires  et  il  op[)ose  à  la  théorie  éolienne  de  l'ex- 
plorateur allemand  le  fait  que  les  grains  de  quartz  contenus  dans  les  terres 
fertiles  ne  présentent  pas  les  stries  caractéristiques  des  sables  éoliens. 

Mes  recherches  m'ont  amené  à  une  conception  différente.  Une  série  d'ob- 
servations entre  Mazagan  et  Marrakech,  dans  les  Doukkala,  les  Rehamna, 
les  Abda,  aux  environs  de  Casablanca,  dans  les  Chaouïa,  et  aux  aljords  de 
Rabat,  m'ont  conduit  à  cette  conclusion  que  les  tirs  et  les  harnri  ont  une 
origine  commune  et  résultent  de  la  décalcification  de  grés  calcariféres  néo- 
génes. 

.Tout  le  long  de  la  côte  allanticjue  s'étalent  des  grès,  datés  par  des  faunes 
plaisanciennes;  ils  reposent  le  plus  g(''uéralemenl  sur  un  snl)stratum  pri- 
maire sédimentaire  ou  cristallin  et,  à  ce  contact,  il  existe  partout  un  niveau 
d'eau  très  important.  La  composition  de  ces  grès  néogènes  est  très  uniforme 
sur  une  étendue  de  plus  de  (loo''"". 

Ils  oUreiit  pai'toul  tles  éléments  délritiques  ciiiieiilés  jiai'  la  ralrlle.  Aux  environs  de 
Casablanca  les  minéraux  élastiques  sont  repii'sentés  parilu  quartz  roulé  prédominant, 
accompagné  de  feldspatlis  orlhose,  oligoclase,  andéaine  et,  plus  rarement,  par  des 
fragments  de  pyrnxèiie,  des  lamelles  de  hiotite.  Ces  minéraux  peuvent  constituer,  en 
poids,  J^,  de  la  roche,  mais  l'élément  détritli[ue  jirédominant  consiste  en  débris  roules 
de  lests  de  mnllusi/ues.  Le  ciment  est  forini'  par  de  la  calcile  finement  grenue  ou 
cristallisée  en  giandes  plages  qui  empiètent  sur  les  fragments  de  coquilles,  dont 
l'aragonite  a  ainsi  été  épigénisée. 

I^es  grès  pliocènes,  à  Casablanca  et  paitont  ailleurs  où  je  les  ai  vus, 
offrent  un  i-elief  assez  curieux;  àes  dépressions  fermées^iy  monWQWl  fréquem- 
ment, au  fond  desquelles  sourdent  parfois  des  émergences  de  la  nappe  sou- 
terraine, dont  les  eaux  se  réintiltrent  dans  la  même  nappe.  Le  fond  de  ces 
dépressions  est  le  plus  souvent  occupé  par  des  terres  argileuses,  chai\gées  de 
détritus  végétaux  de  couleur  foncée,  souvent  noire;  ce  sont  les  tirs.  Et  ces 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  245 

tîrs  reposent  fréquemment  dans  les  Chaouia,  par  exemple,  sur  les  schistes 
et  grès  primaires  du  soubassement,  mis  à  nu  par  la  disparition  des  grès  plio- 
cênes.  Les  mamelonnementssont  formés  soit  de  pointements  rocheux  de  ces 
grès  néogènes,  soit  de  terres  sablonneuses  quelquefois  noires  et  constituant 
alors  de  vrais  lîrs  et  des  mlîrsa  (variétés  de  lîrs),  mais,  le  plus  souvent,  de 
teries  rouges  :  les  hamri. 

Je  me  suis  expliqué  ces  faits,  sur  le  terrain,  par  une  décalcification  des 
grès  pliocènes,  décalcification  aidée  par  les  racines  des  végétaux  herbacés 
dont  le  développement  est  favorisé  par  un  climat  suffisamment  humide. 
Ces  végétaux  augmenlenl  la  porosité  de  la  roche  et  par  suite  la  pénétration 
des  eaux  pluviales;  et  le  carbonate  de  calcium  est  constamment  entraîné 
dans  la  nappe  souterraine,  dont  le  déversoir  habituel  est  l'océan  Atlantique. 
Ainsi  auraient  pu  s'accumuler  sur  place  les  produits  argileux  et  alcalins 
(décomposition  des  feldspaths),  les  phosphales  moins  solubles,  ainsi  que  les 
minéraux  élastiques  non  décomposés,  où  domine  le  quartz,  en  même  temps 
que  les  produits  humiques  et  azotés  provenant  des  plantes  vivant  continuel- 
lement à  la  surface.  Et  l'accumulation  assez  fréquente  mais  non  exclusive 
des  terres  noires  dans  les  dépressions  s'expliquerait  très  aisément  par  l'en- 
traînement, dans  ces  dépressions,  des  éléments  fins  du  grès  décalcifié,  sous 
rinfluence  continuelle  du  ruissellement. 

Des  éludes  miciograpliiques  el  chimiques  conlliinent  neltement  celte  manière  de 
voir-.  Deux  exemples  me  paraissent  suffire  à  celle  démonslralion. 

Le  champ  de  la  bataille  de  Taddert,  non  loin  de  Casablanca,  est  constitué  par  une 
petite  plaine  de  tirs  ou  de  mlîrsa,  entourée  de  toutes  parts  par  des  mamelonnements 
de  grès  pliocènes  ou  de  hamri.  Or,  les  terres  fortes  de  la  plaine  ainsi  que  les  terres 
rouges  sablonneuses  des  hauteurs  renferment  exclusivement  tous  les  minéraux  élas- 
tiques que  j'ai  signalés  plus  haut  dans  les  grès  pliocènes  avoisinanls,  el  la  terre  forte 
diffère  de  la  terre  rouge  par  une  plus  grande  quantité  de  produits  fins  arj;ileu\. 

Des  analyses  que  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Miinlz  indiquent  par  kilogramme  de 
terre  noire  :  1,^6  Az;  2,47  Fh-0';  4i58  K-0;  i3,8o  CO^Ca;  el  par  kilogramme  de 
terre  rouge  :  2  Az;  o,83  Ph^O^;  2,10  K-0;  17,85  GO^Ga.  Quoique  montrant  une  con- 
centration plus  grande  de  l'acide  phosphorique  el  de  la  potasse  dans  la  terre  forte, 
ces  résultats  sont  tout  à  fait  comparables. 

Plus  au  Sud,  aux  environs  de  Saffi,  les  mêmes  relations  de  composition  des  grès  et 
des  terres  de  décalcification  existent,  avec  cette  circonstance  heureuse  que  les  grès 
ne  renferment  pas  de  silicates  ferromagnésiens,  parmi  les  minéraux  élastiques,  pas 
plus  que  les  terres  noires  avoisinanles. 

Il  résulte  des  faits  qui  précèdent  que  la  genèse  des  tîrs  et  des  hamri  est 
subordonnée  à  des  précipitations  atmosphériques  suffisantes.  De  fait,  la 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  5.)  32 


246  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

zone  d'extension  de  ces  terres  est  à  peu  près  limitée,  au  Sud,  à  l'oued 
Tensift;  tandis  qu'elle  s'étend  au  Nord  à  toute  la  côte  occidentale.  Or, 
cette  extension  correspond  précisément  à  une  zone  climatérique  bien  déli- 
mitée. 

J'ajouterai  encore  que  les  analyses  chimiques  de  ces  terres  n'expliquent 
pas,  d'une  façon  suffisante,  leur  grande  fertilité,  et  j'estime  que  c'est  à 
des  pluies  abondantes  et  assez  fréquentes  qu'elles  doivent  en  partie  leur 
extrême  richesse.  Je  pense  aussi  que  la  composition  physique  des  tirs  et 
des  harnri  et  la  présence  constanle  d'un  niveau  d'eau  en  profondeur 
contribuent  à  entretenir  l'humidité  du  sol,  qui  joue  un  si  grand  rôle  en 
Agrologie. 

Enfin,  il  me  paraît  inutile  d'insister  sur  la  portée  pratique  des  observa- 
tions précédentes,  car  il  suffira  de  relever  la  Carte  géologique  des  grès 
néogènes  pour  délimiter,  du  même  coup,  la  zone  d'extension  des  terres  fer- 
tiles du  Maroc  occidental. 


BIOLOGIE  GÉNÉRALE.    —  Qu'est-ce  qu'une  solution  de  saccharose  isotonique 
pour  les  œufs  de  Strongylocentrotus?  Note  de  M.  Jacques  Loeb. 

La  présente  Note  montrera,  je  l'espère,  d'une  façon  décisive  que  les 
résultats  expérimentaux  de  M.  Delage  sont  en  plus  parfait  accord  qu'il  ne 
le  pense  avec  mes  expériences  personnelles. 

I.  M.  Delage  enqjloie,  comme  solution  opliina,  un  mélange  de  70""'  d'une 
solution  de  saccharose  |M.  et  de  So""'  d'eau  de  mer,  auquel  il  ajoute  une 
petite  quantité  d'acide  tannique  et  six  fois  son  équivalent  d'un  alcali  faible 
(NH''OH).  Il  considère  cette  solution  comme  isotonique  pour  les  œufs 
d'Oursin  et  il  voit  dans  cette  isotonie  une  diflérence  éclatante  entre  sa 
méthode  et  la  mienne.  «  Avec  le  tannate  d'ammoniaque,  dit-il,  l'isotonie 
devient  le  procédé  de  choix;  le  traitement  hypertonique  est  rejeté.  Je  n'em- 
ploie plus  que  des  solutions  isotoniques.  Or  c'est  là  une  grande  nouveauté  » 
{Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  1119).  Comme  je  l'ai  étabh  dans  des  Notes 
antérieures,  une  solution  jM.  de  saccharose  est  isotonique  pour  les  œufs  de 
Strongylocentrotus  el\si  solution  |M.  qu'emploie  M.  Delage,  quoique  peut- 
être  isosmotique  avec  son  eau  de  mer,  est  fortement  déshydratante  et  hyper- 
tonique  pour  les  œufs  de  Strongylocentrotus.  Dans  un  prochain  Mémoire  je 
prouverai  que  l'effet  désliydratant  d'une  solution  |M.  de  saccharose  sur  les 
œufs  de  Strongylocentrotus  est  à  peu  près  égal  à  celui  d'un  mélange  de  So""' 


SÉANCE    DU    3    FÉVRIER    1908.  2/47 

d'eau  de  mer  plus  12"'"'  d'une  solution  2iN  de  NaCl.  La  solution  hyperto- 
nique  dont  je  ine  s*ers  ordinairement  pour  déterminer  la  parthénogenèse 
arlilicielle  est  beaucoup  plus  faible  :  c'est  un  mélange  de  5o""'  d'eau  de  mer 
et  de  8"°'  2iN  de  iNaCl.  Quand  les  œufs,  après  la  formation  artificielle  de 
la  membrane,  sont  placés  de  4°  à  5o  minutes  dans  cette  solution,  pratique- 
ment tous  donnent  des  larves.  Si,  au  lieu  de  ce  mélange,  on  emploie  une 
solution  grammoléculaire  de  sucre  de  canne,  80  à  90  pour  100  d'œufs  seu- 
lement se  développent  en  larves. 

II.  Si,  comme  je  le  démontrerai  dans  un  Mémoire  plus  étendu,  une  solu- 
tion jM.  est  réellement  hypertonique,  c'est-à-dire  déshydratante  pour  les 
œufs  de  Strongylocentrotus ,  cette  solution  n'agira  que  si  elle  contient  de 
l'oxygène  lilire,  carj'ai  fait  voir,  dans  mes  précédentes  publications,  que  les 
solutions  hypertoniques  ne  déterminent  la  parthénogenèse  que  lorsqu'elles 
contiennent  de  l'oxygène  libre.  J'ai  répété  ces  expériences  avec  la  solution 
hypertonique  "M.  de  saccharose  et  j'ai  pu  confirmer  mes  résultats  anté- 
rieurs. M.  Delage  déclare  {Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  542)  que  dans  des 
expériences  similaires  il  a  obtenu  une  diminution  considérable  du  nombre 
des  larves,  mais  non  une  inhibition  complète  de  l'effet  parthénogénétiquede 
la  solution  de  saccharose.  Pour  moi  j'ai  obtenu  une  inhibition  incomplète 
de  l'ellet  parthénogénétique  d'une  solution  grammoléculaire  de  saccharose 
seulement  dans  les  cas  où  je  pouvais  prouver  que  l'oxygène  n'avait  pas  été 
complètement  chassé.  M.  Delage  dit  {loc.  cit.)  :  «  Naturellement,  pendant 
l'introduction  de  AzH'  et  des  œufs,  les  liquides  se  trouvaient  à  l'air  libre 
pendant  i  à  2  minutes.  »  Cela  suffit  pour  expliquer  la  défectuosité  du 
résultat. 

III.  J'ai  rappelé  dans  ma  précédente  Communication  cjue  j'avais  déjà 
publié  en  1900  le  fait  qu'un  traitement  par  une  solution  pure  ^  M.  de  sac- 
charose peut  amener  le  développement  des  œufs  d'Arbacia  en  Blastidcv. 

M.  Delage  écrit  :  «  Or,  je  mets  M.  Loeb  au  défi  de  faire  développer  des 
œufs  de  Strongylocentrotus  par  le  moyen  de  la  solution  sucrée  qui  lui  a 
réussi  avec  Arbacia  »  {Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  1121.)  J'ai  fait  les 
mêmes  expériences  avec  les  œufs  de  Strongylocentrotus  et  j'ai  trouvé  qu'en 
plaçant  ces  œufs  pendant  i  heure  3o  minutes  à  2  heures  à  une  température 
de  i5°  C.  dans  une  solution  pure  |-j  M.  de  saccharose,  un  grand  nombre 
d'entre  eux  se  segmentent  et  quelques-uns  se  développent  en  Blastuke.  Il 
n'y  a  pas  la  plus  petite  différence  à  cet  égard  entre  les  œufs  àWrbacia  et 
ceux  de  Strongylocentrotus . 

J'ai  montré,  il  y  a  un  an  environ,  que  ma  première  méthode,  purement 


a/jS  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

osmotiquc  ou  déshydratante,  consiste  en  la  combinaison  de  deux  facteurs: 
la  déshydratation  par  la  solution  hypertonique  et  l'action  des  ions  hydroxyle 
à  une  certaine  concentration.  Si  l'on  emploie  une  solution  hypertonique 
neutre,  on  obtient  seulement  des  débuts  de  segmentation  et  peut-être 
quelques  lilastiilœ;  si  la  solution  est  rendue  alcaline  les  œufs  se  développent 
en  Plutei.  Je  me  suis  convaincu  que,  si  à  5o""''  de  saccharose  |  M.  on  ajoute 

s        N  ^ 

o'""  ,3  —  NaOH,  les  œufs  de  Strons^vlocoilrotiis  placés  de  60  à  80  minutes 

'10  "•  i 

dans  cette  solution  donnent  des  Plutei.  Ov  la  solution  de  saccharose  et  de 
tannate  d'annnonium  employée  par  M.  Delage  n'est  essentiellement  qu'une 
solution  hypertonique  et  hyperalcaline  telle  (|uc  celle  dont  j'usais  dans  mes 
premières  expériences. 

IV.  Page  II 19  {Comptes  rendus,  t.  CXLV),  M.  Delage  remarque  :  «  Si 
vraiment  la  pression  osmotique  intervient  seule  dans  les  solutions  liyperto- 
niques,  comme  l'assure  M.  Loeb,  je  le  prierai  d'expliquer  pourquoi  il  dilue 
ses  solutions  concentrées  deNaCl,  de  KCl,  de  MgCP,  pour  obtenir  la  pres- 
sion osmotique  voulue,  non  avec  de  l'eau  distillée  mais  avec  de  l'eau  de  mer. 
Pour  prouver  que  la  nature  des  sels  déterminant  la  pression  osmotique 
voulue  est  indifférente,  il  est  indiqué  d'employer  des  solutions  pures  des 
divers  sels  et  de  comparer  leurs  efTets,  et  non  pas  de  prendre  pour  véhicule 
de  l'eau  de  mer  où  il  y  a  de  tout.  Si  donc  M.  Loeb  n'emploie  pas  des  solu- 
tions pures,  on  est  autorisé  à  l'attribuer,  jusqu'à  preuve  du  contraire,  à  ce 
qu'avec  sa  méthode  elles  sont  inefficaces.  »  En  fait,  j'ai  acquis  la  conviction 
dès  1900  que  des  solutions  hyperloniques  pures  de  NaCl,  KCl  et  MgCP 
peuvent  être  employées  pour  la  production  de  la  parthénogenèse  expéri- 
mentale ;  mais,  comme  il  s'agissait  alors  seulement  de  décider  entre  les  effets 
spécifiques  des  ions  auxquels,  dans  ma  première  Commui>icalion  prélimi- 
naire, j'avais  attribué  la  parthénogenèse  artificielle  et  les  effets  de  déshy- 
dratation que  M.  Giard  a  le  premier  signalés  comme  cause  de  ces  dévelop- 
pements parthénogénétiques,  il  m'a  paru  suffisant  d'indiquer  que  les  larves 
peuvent  être  produites  par  une  solution  hypertonique  pure  de  saccharose; 
et,  chose  assez  curieuse,  j'employais  justement  la  solution  que  M.  Delage 
appelle  aujourd'hui  isotonique.  La  raison  pour  laquelle  j'usais  autant  que 
possible  d'eau  de  mer  plutôt  que  de  solutions  pures  de  sels  ou  de  non-con- 
ducteurs est  très  simple.  Mes  solutions  artificielles  sont  préparées  avec  les 
produits  chimiques  purs  de  Kahlbaum  et  de  l'eau  deux  fois  distillée  dans  le 
verre,  ce  qui  est  assez  coûteux,  tandis  que  l'eau  de  mer  arrive  sans  qu'il 
en  coûte  rien  en  temps  ou  en  argent  au  laboratoire.  En  outre,  l'eau  de  mer 


SÉANCE  J)U    3    FÉVRIER    I908.  2^9 

présente  cet  avantage  qu'elle  est  indubitablement  une  solution  isotonique 
pour  les  œufs  de  Strongytocentrotits  et  qu'on  est  ainsi  à  l'abri  de  toutes  les 
erreurs  possibles  dans  la  détermination  du  point  de  congélation  ou  dans 
la  préparation  des  solutions. 

Ce  caractère  isotonique  de  l'eau  de  mer  est  si  marqué  que  c'est  grand 
dommage  que  M.  Delage  ne  l'ait  pas  trouvé  satisfaisant  pour  ses  expériences 
avec  le  lannate  d'ammonium,  dans  les([uelles  il  s'efforçait  de  prouver  qu'il 
employait  seulement  des  solutions  isotoniques. 

Pour  enlever  à  M.  Delage  toute  incertitude  en  ce  qui  concerne  l'efficacité 
des  solutions  de  sels  purs  dans  ma  méthode,  j'ai  déterminé  les  puissances 
d'activité  relative  d'un  certain  nombre  de  solutions  hypertoniques  de  sels 
purs  et  de  non-conducteurs.  La  concentration  optima  des  diverses  solutions 
hypertoniques  et  le  pourcentage  moyen  des  larves  obtenues  sont  donnés 
dans  le  Tableau  suivant  : 

Pourcentage 
Nature  des 

tics  solutions  hypertoniques.  larves. 

5o        M .  Saccliarose environ  80 

•    .5o     f  M .  Na  Cl »  90 

5o     fM.KCI >i  90 

5o  |M.  LiCI 80 

5o     i  M .  Ca  Cl »  80 

5o     I  M.  MgCI »  85 

5o    f  M.  SrCI »  80 

5o     I  M.  HaCI ).  I 

5o     eau  de  mer  +  8™',2|  N.NaCI »  98 

Kn  terminant,  je  dois  remarquer  cjue  le  progrès  des  Sciences  exactes  dé- 
pend de  l'harmonie  des  résultats  obtenus  par  les  différents  observateurs. 
Mes  efforts  pour  montrer  que  les  divergences  apparentes  entre  les  résultats 
de  M.  Delage  et  les  miens  n'existent  pas  en  réalité  sont  inspirés  par  le  seul 
intérêt  de  la  Science,  et  je  constate  avec  reconnaissance  le  caractère  éga- 
lement courtois  et  scientifique  de  la  réponse  que  M.  Delage  a  faite  à  ma 
première  Note. 


25o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


ZOOLOGIE.  —  Sur  la  morphologie  ei  l'évolution  des  Sabellariens  de  Saint- 
Joseph  {Hermelliens  de  Quatrefages).  Note  (')  de  M.  Cii.  Gravier,  pré- 
sentée par  M.  Edmond  Perrier. 

Chez  les  Annéhdes  polychètes  de  la  famille  des  Sabellariens  de  Saint- 
Joseph  {Hermelliens  de  Quatrefages),  le  prostomium  ou  lobe  céphalique 
est  absolument  indiscernable.  Le  corps  présente  en  avant  une  masse  mus- 
culaire considérable  excavée  sur  la  face  ventrale,  formée  de  deux  parties 
symétriques  plus  ou  moins  complètement  soudées  et  portant  une  couronne 
de  soies  puissantes,  de  configuration  variée,  ou  palées;  des  appendices  cir- 
riformes  disposés  en  séries  transversales  encadrent  la  cavité  ventrale  à  la 
partie  inférieure. de  laquelle  s'ouvre  la  bouche.  Cette  région  antérieure  du 
corps  a  donné  lieu  à  diverses  interprétations. 

En  étudiant  le  système  nerveux  des  Hermelles,  de  Quatrefages  (i848)  avait  remarqué 
que  les  nerfs  qui  se  rendent  dans  les  supports  paléigères  se  détachent  du  collier  œso- 
phagien; pour  lui,  ces  supports  représentent  «  Panneau  buccal  et  ses  dépendances  »  et 
sont  essentiellement  constitués  par  les  tentacules  très  développés  et  soudés  sur  la  ligne 
médiane  supérieure.  Ed.  Gruhe  (1877),  tout  en  désignant  la  partie  antérieure  du  corps 
sous  le  nom  de  lobe  céphalique  (Kopllappen),  la  considérait  comme  la  continuation 
du  segment  buccal.  Ed.  Meyer  (1888)  suggère  que  les  supports  paléigères  des  Sabel- 
lariens proviennent  des  rames  dorsales  du  premier  segment  sétigère.  Dans  sa  descrip- 
tion du  Pallasia  sexungula  Grube  {Ballasia  armata  Kinberg),  Ehlers  (1897) 
regarde  la  masse  buccale  comme  l'ensemble  formé  par  le  lobe  céphalique  très  réduit, 
dont  il  est  impossible  de  tracer  les  limites  précises,  et  par  les  deux  premiers  segments 
du  corps  fusionnés  tous  ensemble.  La  double  rangée  des  palées  de  l'opercule  corres- 
pond aux  soies  d'un  parapode  ventral,  les  crochets  représentant  les  soies  dorsales.  Le 
second  segment  est  intimement  soudé  au  segment  buccal. 

Les  données  anatomiques  montrent  cpie  les  supports  paléigères,  par  leur 
innervation,  sont  une  dépendance  du  premier  sétigère,  sans  indiquer  s'ils 
sont  formés  par  la  totalité  ou  seulement  une  partie  de  ce  segment.  Le  nou- 
veau Sabellarien  de  Madagascar  {Cryptoponxitus  n.  g.  Geavin.  sp.),  décrit 
dans  une  Note  précédente  (-),  vient  de  fournir  un  argument  morphologique 
très  intéressant  à  ce  point  de  vue.  11  présente  un  lobe  céphalique  en  partie 
fusionné  avec  les  supports  paléigères  voisins,  mais  encore  nettement  dis- 


(')   Présentée  dans  la  séance  du  27  janvier  1908. 

(^)   Voir  Comptes  rendus,  séance  du  20  janvier  1908. 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  aSi 

tinct,  tant  sur  la  face  dorsale  que  sur  la  face  opposée,  avec  un  court  tenta- 
cule inséré  ventralement.  Sur  la  face  dorsale,  notamment,  on  peut  encore 
reconnaître  ses  limites  latérales,  grâce  à  ses  bandes  transversales  pigmen- 
tées. Les  crochets  et  les  palées,  qui,  d'après  les  recherches  d'Edouard  Meyer 
sur  les  autres  Sabellariens,  offrent  à  une  plus  grande  échelle  la  même  struc- 
ture que  les  soies  ordinaires,  s'insèrent  de  chaque  côté  du  lobe  céphalique, 
en  s'enfonçant,  bien  au  delà  de  sa  limite  postérieure,  dans  la  région  dorsale 
des  masses  musculaires  latérales.  Celles-ci  constituent  en  avant  deux  grands 
lobes  indépendants  l'un  de  l'autre,  circonscrivant  une  cavité  largement 
ouverte  du  côté  ventral  et  abritant  complètement  le  prostomium  sur  la  face 
dorsale.  D'autre  part,  au  niveau  de  la  partie  antérieure  de  l'orifice  buccal, 
il  existe  un  faisceau  de  soies  ventrales  qui  n'a  point  son  correspondant  sur 
la  face  dorsale.  Il  est  donc  fort  vraisemblable  que  les  supports  paléigères 
sont  le  résultat  de  la  fusion  du  prostomium  et  des  rames  dorsales  du  pre- 
mier sétigère. 

Si  l'on  suppose  que  les  supports  paléigères  du  genre  Cryptopomalus 
s'épaississent  dans  leur  région  terminale  et  se  rapprochent  l'un  de  l'autre, 
qu'en  même  temps  les  deux  rangées  de  palées  s'étendent  sur  toute  la  lon- 
gueur des  bords  libres  des  lobes  élargis,  on  passe  au  genre  Pallasia  Quatre- 
fages.  Si  la  rangée  externe  de  palées  est  homogène,  sans  crochets,  les  sup- 
ports restant  largement  séparés  l'un  de  l'autre,  c'est  le  genre  Centrocorone 
Grube,  très  voisin  du  précédent.  Enfin  si,  au  lieu  de  rester  distincts,  ces 
supports  paléigères  se  soudent  d'une  façon  plus  ^..  moins  complète  sur  la 
face  dorsale  et  que  l'opercule  se  renforce  par  une  rangée  interne  de  palées, 
le  type  le  plus  évolué  de  la  famille,  le  genre  Sabellaria  Lamarck,  se  trouve 
réalisé. 

Chez  beaucoup  d'Annélides  polychètes,  le  prostomium  porteur  des  or- 
ganes des  sens  est  protégé  de  façon  diverse  par  les  premiers  segments  du 
corps.  Il  est  fréquemment  recouvert  par  la  première  ou  les  deux  premières 
paires  d'élytres  chez  les  Aphroditiens  ;  il  est  enserré  entre  les  premiers  seg- 
ments du  corps  chez  les  Amphinomiens  et  les  Palmyriens;  chez  les  Flabelli- 
gériens,  il  peut  se  loger,  avec  les  tentacules  et  les  branchies,  à  l'intérieur  de 
la  cage  formée  par  les  premiers  segments  du  corps  armés  de  soies  extrême- 
ment développées.  De  même,  chez  le  genre  Pœcilochœlus  Claparède,  allié 
étroitement  aux  Spionidiens  qu'Edouard  Meyer  a  rapprochés  des  Sabella- 
riens et  des  Serpuliens,  le  prostomium,  de  petite  taille  et  pourvu  aussi  d'un 
tentacule  ventral,  est  entouré  par  les  puissants  parapodes  du  premier  seg- 
ment armés  de  longues  soies  (surtout  à  la  rame  dorsale)  et  dirigés  en  avant. 


252  ACADÉMIE    BES    SCIENCES. 

C'est  l'extension,  on  relation  probablement  avec  l'adaptation  à  la  vie  exclu- 
sivement tubicole,  de  la  même  disposition  qui  s'observe  chez  les  Sabella- 
riens  et  dont  le  terme  extrême  est  présenté  par  le  genre  Sabellaria  ;  le  pro- 
stomium,  enveloppé  par  les  rames  dorsales  du  premier  segment  sétigère, 
se  fusionne  finalement  avec  elles  et  devient  indistinct. 


PHYSi'  '  ^  DU  GLOBE.  —  Contribution  à  l'étude  du  rayonnement  calorifique 
■  uire.  iVote  de  MM.  C  Féry  et  G.  Millochau,  présentée  par  M.  Lipp- 
"lann.    ' 

Grâce  à  la  Société  du  mont  Blanc  et  à  son  regretté  président  Janssen, 
qui  ont  bien  voulu  mettre  à  notre  disposition  leur  Observatoire  du  sommet 
du  mont  Blanc  ainsi  que  les  ressources  nécessaires  pour  exécuter  nos 
recherches,  nous  avons  pu  reprendre  en  1907  les  travaux  commencés 
l'année  précédente  et  exécuter  presque  complètement  le  programme  que 
nous  avons  proposé  au  Congrès  de  Meudon  : 

1°  Les  mesures  sur  le  télescope  pyrhéliométrique  ont  été  reprises  dans 
des  conditions  à  peu  près  identiques  à  celles  réalisées  en  1906; 

2°  Des  mesures  parallèles  ont  été  exécutées  avec  le  nouvel  actinomètre 
Fery; 

3°  Les  deux  instruments  ont  été  étudiés  devant  un  four  électrique. 

Le  télescope  pyrhéliométrique  a  été  employé,  cette  année,  avec  un  galva- 
nomètre Meylan  et  d'Arsonval. 

Le  galvanomètre  Gliauvin  et  Arnoux,  qui  avait  servi  l'année  dernière,  a  été  employé 
avec  l'actinomètre. 

Cependant,  à  plusieurs  reprises,  les  galvanomètres  ont  été  alternés  dans  le  but  de 
tirer  parti  des  résultats,  même  dans  le  cas  où  l'un  de  ces  appareils  aurait  été  mis  hors 
de  service. 

Les  dispositions  avaient  été  prises  pour  une  durée  de  i5  jours  à  l'Obser- 
vatoire du  sommet;  les  observations  ayant  été  satisfaisantes,  ce  séjour  fut 
réduit  à  12,  du  19  au  3o  aoiit. 

Les  journées  des  21,  22,  20,  26,  27  et  3o  se  sont  prêtées  aux  observations  actino- 
métriques;  celle  du  22  a  été  particulièrement  favorable,  quoique  le  travail  n'ait  été 
possible  que  de  10''  lu  matin  à  7''  du  soir,  le  Soleil  étant,  avant  10'',  masqué  par  des 
cirrlius. 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1908.  253 

Le  Tableau  suivant  donne  les  déviations  galvanométriques  du  télescope, 
aux  diverses  heures  de  la  journée  : 


emps  moyen 

Déviation 

de 

m 

Chamonix. 

miciovolts 

h      ^tu 

1 0 .  o5 

4440 

11.16 

4480 

1 1 .  4a 

45oo 

I2.04 

4520 

12.3o 

4520 

i3.36 

444" 

.3.55 

4440 

i5.i8 

4320 

Temps  moyen 

Déviation 

de 

en 

Cliainonix. 

microvoUs 

h        m 

l5.22 

4280 

16.  12 

4120 

.e..7 

4 100 

16. 22 

4 100 

17.17    - 

37C0 

n-^9 

328^ 

17.58 

3o8o 

18.27 

256o 

A  la  courbe  conslruile  avec  les  mesures  faites  ce  jour-là  s'applique,  avec 
une  très  grande  exactitude,  la  loi  de  Bouguer. 

Pour  les  autres  journées,  certaines  portions  de  la  courbe  journalière  sont  correctes 
et  la  loi  de  Bouguer  s'y  applique;  les  autres  parties  présentent  des  dénivellations  cor- 
respondant exactement  aux  variations  de  l'Iiygromètre  enregistreur,  ce  qui  montre 
que  l'accroissement  momentané  d'absorption  qu'elles  indiquent  |)rovienl  de  vagues 
atmosphériques,  composées  d'air  humide  des  couches  inférieures,  et  qui  se  heurtent 
aux  flancs  du  massif  du  mont  Blanc,  dépassant  par  moraenls  le  sommet  de  quelques 
centaines  de  mètres. 


En  recherchant  les  portions  de  courbes  auxquelles  s'applique  la  loi  de 
Bouguer  et  en  en  déduisant,  par  la  méthode  que  nous  avons  indiquée 
(Comptes  rendus,  22  octobre  1906),  l'intensité  du  rayonnement  du  centre 
du  disque  solaire,  en  dehors  de  l'atmosphère  terrestre,  on  trouve  pour  0 
(déviation  en  microvolts  du  galvanomètre,  le  télescope  étant  à  pleine  ouver- 
ture) :  le  22  août,  0  =  4976;  le  aS,  0  =  4808;  le  26,  0  =  4936;  le  27, 
S  =  5oi2. 

La  valeur  0  =  ^4976,  basée  sur  l'étude  de  l'ensemble  de  la  courbe  journa- 
lière du  22  août,  a  un  poids  bien  plus  grand  que  les  autres,  ne  portant  que 
sur  des  portions  de  courbes;  elle  s'accorde  d'une  façon  très  satisfaisante 
avec  les  mesures  des  auti'es  jours  et  surtout  avec  leur  moyenne. 

L'appareil  a  été  étalonné  en  le  pointant  sur  un  four  électrique;  la  con- 
stante trouvée  (dans  la  formule  T  =  Iv  y/o)  est  K  =  G6i,  ce  qui  donne  pour 
la  température  effective  du  centre  du  disque  solaire  T  =  5555°  absolus. 

C.   R.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N«.  5.)  33 


254  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

La  valeur  trouvée  pour  cette  même  température  en  1906  était  5620° 
{Comptes  rendus,  22  octobre  1906)  ('). 

Des  mesures  ont  été  également  faites  le  long  d'un  diamètre  solaire  selon 
la  méthode  que  nous  avons  indiquée  en  1906  {Comptes  rendus,  8  oct.  1906). 
Elles  conduisent  au  i-ésultat  suivant  :  pour  0  =  loa  au  centre  du  disque,  on 
trouve,  à  So"  du  centre,  ^  =  9^1,7  et,  à  4^",  ^  =  ^7iO,  alors  qu'en  1906  on 
avait  trouvé,  à  3o°,  0  =  93,(32  et,  à  45°,  0  =  85,9  (moyenne  des  mesures 
faites  sur  l'ensemble  des  courbes). 

Les  mesuies  de  1907  indiquent,  pour  l'absorption  atmosphérique  so- 
laire, 40  pour  100,  soit  6042°  pour  la  température  dunoyau;  celles  de  1906, 
37  pour  roo,  ayant  donné  6i32°pour  cette  dernière  température  (^). 

La  différence  entre  les  deux  mesures  est  trop  faible  pour  pouvoir  en  tirer 
une  conclusion. 

Voici,   à    litre  d'exemple,    les    valeurs    trouvées    suivant    un     diamètre   solaire,    le 


25  août  1907,  à  I  i''2i"'  (^)  (mont 

Bl 

anc)  : 

Temps  moyen           Déviation 

de                             en 

Cliamonix.            micvovolts. 

T. 

6. 

T. 

?. 

Il        m          s 
11.21.     /4O                      320 

1 10 

4280 

180 

480 

5o             -HiSo 

120 

425o 

190 

240 

60         3480  *• 

iSo 

4200 

200 

200 

70             388o 

i4o 

4 100 

210 

160 

80            4o4o 

i5o 

8966 

220 

100 

90            4 '60 

160 

36oo 

» 

» 

1 1 .  21 . 100            4240 

170 

2440 

)) 

» 

(')  Une  discussion  plus  complète  des  résultats  nous  a  donné  depuis  5663°  {Journal 
de  Physique,  t.  VI,  mai  1907,  p.  589  et  suiv.). 

(^)  Journal  de  Physique,  t.  VI,  mai  1907. 

(^)  La  courbe  représentative  du  rayonnement  suivant  un  diamètre  solaire  est  ainsi 
tracée  par  points;  rappelons  que  nous  avons  indiqué  {Comptes  rendus,  8  oct.  1906) 
qu'en  employant  un  galvanomètre  enregistreur  spécialement  aménagé  on  aurait  une 
courbe  continue.  Nous  n'avons  pu  réaliser  ce  dispositif  trop  coûteux  pour  nos  res- 
sources et  n'avons  pu  étudier  le  rayonnement  des  divers  points  de  la  surface  solaire, 
suivant  des  cordes  parallèles  à  la  direction  du  mouvement  diurne,  que  par  la  méthode 
chronométrique. 

La  séance  est  levée  à  3  heures  trois  quarts. 

A.  L. 


SÉANCE    DU    3    FÉVRIER    1908.  255 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


OUVRAGKS    REÇUS    DANS    LA    SÉANCK    Dl)    3    FÉVRIER     I908. 

Institut  de  France.  Académie  des  Sciences.  Bulletin  du  Comité  international 
permanent  pour  l'exécution  photographique  de  la  Carte  du  Ciel;  l.  V,  fasc.  1.  Paris, 
Gaulhier-Villars,  1907;  i  fasc.  in-^". 

Janssen,  par  A.  de  Lapparent,  Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Sciences. 
(Exlr.  du  Correspondant.)  Paris,  L.  de  Soye  et  fils,  1908.  (Hommage  de  l'auteur.) 

Sur  les  premiers  principes  des  Sciences  mathématiques,  par  P.  Worms  DE  Romillï. 
Paris,  A.  Hermann,  1908;  1  fasc.  in-S".  (Hommage  de  l'auteur.) 

Rapport  sur  une  Mission  scientifique  dans  les  Jardins  et  Établissements  zoolo- 
giques publics  et  prii'és  de  l' Allemagne,  de  l' Autriche-Hongrie,  de  la  Suisse  et  du 
Danemark,  par  M.  Gustave  Loisel.  (Extr.  des  Nouvelles  Archives  des  Missions  scien- 
tifiques, t.  XV.)  Paris,  Imprimerie  nationale,  1907;  i  vol.  in-8°.  (Présenté  par  M.  Giard. 
Hommage  de  l'auteur.) 

Recherches  sur  les  Liriopsidœ,  par  Maurice  Gaullerv,  avec  8  fi  g.  dans  le  texte  et  la 
planche  XXVI.  (Extr.  des  Mittheilungen  aus  der  zoologischen  Station  zu  Neapel, 
t.  XN'III,  fasc.  4,  1908.)  Leipzig,  Breilkopf  et  Hiirtel;  1  fasc.  in-8°.  (Présenté  par 
M.  Giard.) 

Okapia,  par  Julien  Fraipont.  {Annales  du  Musée  du  Congo  :  Zoologie.  Série  II  : 
Contribution  à  la  faune  du  Congo;  t.  I.)  Bruxelles,  Spinaux  et  G'"^,  septembre  1907; 
I  fasc.  in-f°. 

La  quadrature  du  cercle,  par  A.fiTOi{iERAFPAiu.  Bastia,  G.  PiaggietC'",  1906;  i  fasc. 
in-S". 

Statistique  générale  de  la  France.  Statistique  annuelle  des  Institutions  d'Assistance, 
année  1900.  Paris,  Imprimerie  nationale,  1907;  i  fasc.  in-S". 

Statistique  générale  de  la  France.  Annuaire  statistique;  26'  Volume,  1906.  Paris, 
Inijirimerie  nationale,  1907;  i  vol.  in-8°. 

Revue  générale  de  Botanique,  dirigée  par  M.  Gaston  Bo.^mer,  Membre  de  l'Institut; 
livraison  du  i5  janvier  1908,  n"  229.  Paris,  Librairie  générale  de  l'Enseignement,  1908; 
i  fasc.  in-8°. 

IV°  Congresso  internazionale  dei  Matematici,  sotlo  l'allo  patronato  di  S.  M.  il  He 
d'Italia,  Roma,  6-11  aprile  1908  :  2''  Circolare.  Rome,  janvier  1908;  i  fasc.  in-S". 

Gino  Cugini,  per  G.-B.  de  Toni.  (Extr.  de  Le  Stazioni  sperimentali  agrarie  ita- 
liane,  1907,  t.  XI.)  Modène;  1  fasc.  in-8".  (Hommage  de  l'auteur.) 

Moyens  de  racheter  les  grandes  différences  de  niveau,  par  Victor  Schônbach. 
Munster,  J.  Bredt,  1902;  i  fasc.  in-S".  (Hommage  de  l'auteur.) 


25g  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ERRATA. 

(Séance  du  20  janvier  1908.) 

Note  de  M.  WoUereck.  Sur  la  synthèse  de  Fammoniaque  : 

Page  125,  ligne  li,  au  lieu  de  18, 5o,  Usez  i85. 
Même  page,  ligne  2/4,  au  lieu  de  0,28,  lisez  2,3. 

(Séance  du  27  janvier    1908.) 

Note  de  MM.  Eugène  et  François  Cassera,,  Sur  la  théorie  des  corps  minces  : 
.-      .-  ,'  et  25    au   lieu  de  du   troisième  degré   pour  «,  et  du  deuxième 


On  souscrit 
Qui 


is,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 

jrands-Augustins,  n"  55. 


Depuis  i835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  lo^ulierecnent  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  fin  de  l'année,  deux  volumes  in  i'    D 
Tables,  l'une  par  ordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volun  '  ^"* 


et  part  du   i"  Janvier. 


Jme.  L'abonnement  est  annuel 


Prix  de  l'abonnement  : 
Paris:  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


Agen . . 
Alger. 


chez  Messieurs  : 
Ferra n  frères. 
Cliaix. 


I 


Jnurdan, 
Huff. 


Angers . 


Amiens Courtin-Hecquel. 

j  Germain  et  Grassiii, 
'  Siraudeau. 

Bayonne Jérôme. 

Besançon Marion. 

,  Feret. 
Bordeaux )  Laurens. 

'  Muller  (G.) 
Bourges Renaud. 

,  Derrien. 
!  F.  Robert. 
Le  Borgne. 
Uzel  frères. 
Caen Jouan. 

.     Oarriel  et  Bouvier. 
\  Henry. 
<  Marguerie. 


Brest . 


Ckambvy. 
Cherbourg  . 


/: 


C  1er  mon  t-  Ferr . 


Dijon . 


Douai . 


Delaunay. 
Bouy. 

Groffier. 

Ratel. 

Rey. 

Lauverjat. 
Degez. 

Grenoble \  Drevet. 

I  Gratier  et  C". 

La  Rochelle Fouclier. 

Le  Havre 

Lille 


Bourdignon. 
Donibre. 


Tallandier. 

G  i  a  r-d . 


Lorien  t . 


Lyon. 


ctiez  Messieurs  : 
\  Baumal. 
I  M—  Texier. 

Cumin  et  .M.tssuq. 
l  Georg- 
<  Phily. 

Maloine. 

Vitte. 


Montpellier . 


Marseille Ruât. 

Valat. 

Goulet  et  lils. 
Moulins Martial  Place. 

ÎBuvignJer. 
Grosjean-Maupin. 
Wagner  et  L.imbert. 

Dugas. 
Veloppé. 


Nantes  . 


Nice 


iBarma. 
Appy- 


Nimes Debroas-Dupl.m. 

Orléans Loddé. 

\  Blancliier. 


Poitiers. 


)  Blancliiei 
(  Lévrier. 


Bennes Plihon   et    Homm.tis. 

Rochefort Girard  (  M»-  ). 

Bouen l  Langloi 


Lestringanl. 

S'-Êtienne Chevalier. 

Toulon (Figard. 

Alté. 


Toulouse  . 


^  Gimet. 
I  Privât. 


[  Boisselier. 

Tours Péricat. 

(  Bousrez. 

Valenciennes  ....)  '^''"''^■ 

I  Lemaltre. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Berlin . 


cliez  .Messieurs  ; 

Amsterdam f  ''«'''ema     Caarel- 

'      sen  et  C'*. 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

.\sher  et  C'*. 
Friedlander  et  fils. 
.  Kuhl. 
(  Mayer  et  Muller. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

ILanieitin. 
Mayolez  et  Aiidiarte. 
Lebègue  et  C"'. 

(  Sotchek  et  G". 
B'^'^^'-'^^t •  JAlcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C" 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople . .     Otto  Keil, 

Copenhague Hôst  et  Tds. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Gênes Beuf. 

1  Eggimann. 

Genève j  Georg. 

'  Burckhardt. 
La  Haye Belinfante    frères. 

Payol  et  C''. 
Lausanne Rouge. 

Sack. 

Barth. 

Brockhaus. 
Leipzig (  Lorentz. 

Twjetrneyer. 

Voss. 

\  Desoer. 

Liège ...    ,, 

"  '  Gnuse. 


Chez  Messieurs  : 
/  Dulau. 

Londres )  Hachette  et  C" 

'  Nutt. 

Luxembourg V.  Buck. 

/  Ruiz  et  C*. 

,,     .   .  ,  1  Ronio. 

Madrid \' 

)  Dossat 

!  r    J7X 


assat. 
F.  Fé. 


Milan . 


Naple.'i 


Bocca  frères. 
Hœpli. 

Moscou Tastevin. 

Marghieri  diGius. 
Pellerano. 


Rome. 


!'  Dyrsen  et  Pfoiffei. 
Stechert. 
Lenicke  et  Buechner 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  C'V 

Palernte Reber. 

Porto Magiilhaes   et  .Muniz. 

Prague Rivnac. 

Rio- Janeiro Garnier. 

Bocca  frères. 

Loescher  et  C*. 

Rotterdam Kramers  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghandel 

l  Zinserllng. 
S'-l'étersbourg  ..  |  ^y^|pf_ 

i  Bocca  frères. 
Brero. 
Rinck. 
(  RoseubergetSellier. 

Varsovie ..... .     Gebethner  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 

Frick 
Gerold  et  C'. 


Turin 


Vienne 


Ztiricli Rascher. 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  1"  à  31.   —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i85o.)  Volume  in-4'':  i853.  Prix 25  fr. 

Tomes  32  à  61.  —(  i"  Janvier  iS5i  à  3i  Décombre  i865.)  Volume  in-4°;  1870.  Pri.x 25  fr. 

Tornes  62  à  91.  —  (  i"  Janvier  1866  à  3i  Décembre  1880.)  Volume  iu-J":    18.S9.  Prix 25  fr. 

Tomes  92  à  121.  —  (  i"  Janvier  r88i  à  3i  Doceinb-re  1895.  )  Volume  in-4°;  1900.  Prix 25  fr. 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 
Tome  I.  — Mémoire  surquelques  points  de  la  Pliysiologiedes  Alsçues,  par  \ni.A.  DKRBEset  A.-J.-J.SoLiER.  —  Mémoiresur  le  Calcul  des  Perturbations  au'éprouvent 
les  Comètes,  par  M.  Han.sen.  —  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  r.ile  du  suc  pancréatique  dans  les  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  digestion  des 

matières  g.asses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-.',»,  avec  02  planchr-;  i856 25  Ir. 

Tome  1.  — Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-.r.  Van  Benepen.  —  Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  iS5o  par  l'Académie  des  Sciences 
pour  le  concours  de  iSJo,  et  puis  remise  pour  celui  de  iS5(i,  savoir  :  «  l.iu^lier  les  lois  de  la  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  différents  terrains 
»  sedimentaires,  suivant  l'ordre  de  leur  superposition.  —  Discuter  la  quesii.n  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechercherla 
»  nature  des  rapports  qui  existent  entre  l'état  actuel  du  règneorganiqueetsesétats  antérieurs»,  parVI.  le  Professeur  Bro.ss.  In-(*,  avec  7  planches;  1861. . .     25  fr. 

A  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  >^t  les  Mémoires  présentés  par  dirers  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


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Pages, 
_  Sur  l'existence  du  tluorui'e 


Pages. 


^' at-sodr:— é,é,.^Ues  syénues  ne 
phéliniques  des  ^^^^^^^ i^^^u^.  d'e's 


ryum. 
M.  A.  DE  Lappare 


iT  fait  hommage  à  l'Acadé- 


mie d'une  Nolice  intilulée 
la  Science  française,  Janssen 


«  Les  deuils  de 


oxyc 


NO  >IIÎ\  AXIONS 


\    ..„»^flp  iuoer  le  concours  du 
om.Tiiss.on  chargée  déjuger 

Cham'eau,     Poincare,     de     Lapp 

de  juger  le  concours  du 


Commission  chargée  deju 
Poincaré,  Emile  Picar 

caré.  Becquerel,  de  Lap parent,  Deslan 

'^''^'-  '  '■  'A  Vhàreée   de  'présenter  une  ques- 
~'drGr:nai:^cJsciences  physiques 


l'année     190» 

rboux,   Mascc 

:ird,   de  Lapparent, 

du 

,908: 


■    M  M       PerriGi'-,   Gui- 
Veia^e,  ^  ^    présenter  une  ques- 

i::-boL,  Pcncare.  Emile  Picard,  Ap-     ^^^ 
^''"•.^"'"'r,f^'d;ré;en;er-unyque; 
mulllf,  Badau.  OeslandresB^gou, - 

dan,  Oarl.ou.I^>P^>^^^2^Z%.^- 
'rrr    rix    vl^n^lftVur    l-annee    .q.y 
MM.  tlrice  Le.y,  Darbou.  Boaque    de 
la  Grye,  Troost,  Mascart,  Becque>  el.  de^     ^^^^ 
Lapparent 


coii!vi:si'ONi>A.\<:!^ 


.,    ,„  ^rr-RÉTAiBE  PERPÉTUEL  signale dcs bro- 

M.  le  SECRETAI,  i-  rr  p„„;ié  organisa- 

chures  adressées  P^^'^^^^^^^^'J^^àonal 

teur  du  quatne,ne  Congie^   mler  ^^ 

MUI.  P.  ^yo"  cnnllerv  Gustave  Loisel. 
M^r'^iTr":m.E  -  Ob;{;vat.ons  du  soleil 
^aL?r'ro"atoire  de  Lyon,  pendant  le 

troisième  trimestre  de  .907  ■----,, 

'^-  ^-""^^eur:;^:^::^  -'vant   Z  ronc- 


où  le  fer  est  masque 


plexes  du  fer,  ..-  -^  ■--  -„  ■_    .^ 

MM    L.   BouVEiULT  et  G.  Blanc. 
veaux    dérivés   de    la    camphenylone,    sa 

M'=Kt"l^;;sK;:-sù;i'o;d;ed'Jddition 

M.  K.  IvRASbOL         ^^^^  ^.Q^ydes  organiques 


Adolphe  Minet. 


d'une  fo 

tions  de  Laplace 
MM.  Louis  Clerc  et 

un    nouveau  four  électrique  i   aie 
"able  aux  recherches  de  laboratoire 

,1,.  _  Emploi  des  1..- 

dès  courants  alternatifs  à 


—  Sur 
.ppli- 


224 


227 


M.  /.NDRE  CATHIARD.  -  E.nploi  des  flammes 


de  l'ammoniaque  au 

de  structure  asymétrique.  .....-••  •• 

MM      JEAN    CUAUTARD    et    PAUL  LEMO.NE.    - 

Sur  la  penése  de  certains  minerais  d  alu- 
t  de  fer   Décomposition  lateriUque 
tdeier.  ^f^^^    ^^   présence  de 

et  de  cipolins  au  Daho- 

l'oe  l'origine  des  terres 

fprtiles  du  Maroc  occidental •  • 

tertiies  uu  n.i'pst-ce  qu'une  solu- 

M.  JACQUES  Loeb.  -  Q^"^f^,ffJ^  ^„„,    les 


mine  e 

M.  Henry  Hubert. 
gneiss  à  scapolitc 
mey 

M.  Louis  Gentil.  - 


23l 

233 

2.36 

239 

242 
243 


Modifications 


anomales, 


comme  soupape 

haute  tension. 
'^'datrZnp   magnétique,   des   spectres 

de  bandes  des  divers  composes. 

M    H.  Chaumat. 

rlio-o  car  voie  êlectro.yuq">. ••-- 

M    P.  pIscal.   -    Sur    quelques    sels    co.n- 

Bulletin   bibliographiouk 

Errata 


la  réduction  de  1  in- 


229  1 


229 


23l 


tion   de   saccharose   isotomque   poui 

Vévolution  des  Sabellariens  bainl- 
I  flermelliens  de  Ouatrefages). 

MVl     r     FfRY    et  G.    MiLLOCHAU. 

MM.  C.  FERYjt^^  ^^  ,,yonnemenl  calor.-       ^^^ 


.-Joseph 
—   Contri- 


bution 


lique  solaire  . 


255 
2d6 


PAKls. 


;rIE    GAUTHIEH-VILLAKS, 


lAlPKlME 

,-Jua.   des  Grands-Auguslins,  o=. 


Le  Gérant  :  G*uthier-VxllaR3. 


PREMIER  SEMESTRE. 


COMPTES  UENDIJS 


HEBDOMADÂIHES 


DES     SEANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR  MM.   LKS   SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI 


N  6  (10  Février  1908 


"^  PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE   L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augusiins,  56. 

1908 


RÈGLEMENT  UEL4TIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

ADOPTÉ    DANS    LES    SÉANCES    DES    23    JUIN    1862    ET    24    MAI    1873 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  r Académie  ^Q  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
/|8  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  \".   —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 


Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparunAssociéélrangerderAcadémie  comprennent 

au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  delà  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 
Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3'i  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie ;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'a 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  f 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   —   Impression  des  travaux  des  Savai 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personi 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'A 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  s 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis. 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomr 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  ext 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  I 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  . 
cielle  de  l'Académie. 


Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  re 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  t; 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  reir 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dai; 
Compte  rendu  actuel,   et  l'extrait   est  renvoyti 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.   -  Planches  et  tirage  à  part. 
Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  plane 

ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  sera 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comf 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des 
leurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rappor 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administr 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  re. 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du 
sent  Rèdemenl. 


Les  savants  étraagers  à  TAcad...  .u.  dés.reut  faire  présenter  le.rs  M^^a.^  par^  J.  ;- ^^^^X^^^STiu  «a^^. 
dépo.6r  au  Secrétariat  an  plus  lard  leSam.li  qui  pré<!3d9  la  seauos,  avaut  5».  Autrement  la  présentation 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU   LUiNDI    10    FÉVRIER   1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  II.  lil'CQUEREL. 


MEMOIRES  ET  C0M3IUrVICATI0IVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'A.CADÉMIE. 

PHYSIQUE.   —  Sur  les  spectres  de  romposés  non  dissociés. 
Note  de  M.  Hemsi  Iîkcquerel. 

Les  Comptes  rendus  de  la  dernière  séance  contiennent  une  seconde  Note 
de  M.  A.  Dufour  (')  relative  aux  modifications  que  subissent,  dans  un 
champ  magnétique,  les  spectres  de  bandes  de  divers  composés,  phénomènes 
dont  les  sens  différents  sont  présentés  par  l'auteur  comme  une  anomalie 
nouvelle. 

Dans  une  Note  précédente  (^),  je  m'étais  proposé  de  montrer  que  ces 
phénomènes,  très  intéressants  d'ailleurs,  ne  constituaient  pas  une  anomalie 
nouvelle,  mais  c[u'ils  étaient  la  manifestation  de  phénomènes  semblables  à 
ceux  qu'on  rencontre  régulièrement  avec  les  spectres  d'absorption  de  cris- 
taux ou  de  solutions  contenant  des  sels  de  certaines  terres  rares  et  dont  les 
effets  s'expliquent  par  la  présence  simultanée  d'électrons  positifs  et  d'élec- 
trons négatifs  (').  La  coïncidence  des  bandes  des  spectres  en  question,  avec 
celles  de  divers  spectres  de  phosphorescence  des  fluorines,  venait  à  l'appui 
de  cette  manière  de  voir  en  permettant  d'assimiler  les  spectres  étudiés  par 
M.  Dufour  à  certains  spectres  de  phosphorescence,  et  l'on  sait  par  quels 
liens  intimes  ce  dernier  phénomène  est  rattaché  à  l'absorption. 

(')  A.  DifFOUR,  Comptes  rendus,  l.  CXLVl,  njoS,  p.  229. 

(^)  Comptes  rendus,  t.  CXLVl,  1908,  p.  d'i.  ■—  Errata  :  (Jnmptes  rendus, 
t.  CXLVl,  page  i55,  ligne  3i,  au  lieu  de  Bœlir  et.  Bunsen,  lire  Bahr  et  Bunsen; 
page  I  56,  lignes  11-12,  au  lieu  de  puisque  les  bandes,  lire  puisque  des  bandes. 

(')  Jean  Becquerel,  Comptes  rendus,  t.  CXLII,  1906,  p.  874,  et  t.  C.XLV,  1907, 
p.  1 l52. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  C.XLVI,  N»  6.)  J  l 


258  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

M.  A.  Diifour,  dans  sa  seconde  Note,  fait  appel  à  des  considérations 
d'après  lesquelles  il  s'agirait  de  spectres  de  composés. 

Or  les  spectres  de  phosphorescence,  de  même  que  les  spectres  d'absorp- 
tion, sont  précisément  dos  spectres  de  composés  et  l'objet  de  la  Note  que 
j'ai  présentée  antérieurement  était  de  montrer  que  la  présence  de  bandes 
de  terres  rares  assignait  la  qualité  de  s])eclres  de  composés  aux  spectres 
étudiés  par  M.  Dufour. 

Une  expérience  récente  de  M.  R.-W.  Wood  ('),  sur  l'existence  d'élec- 
trons positifs  dans  l'atome  du  sodium,  s'applique  également  à  des  spectres 
de  la  même  nature. 

Les  phénomènes  qui,  du  moins  jusqu'à  présent,  ont  manifesté  la  présence 
d'électrons  positifs,  paraissent  caractéristiques  de  l'état  particulier  de  la 
matière  donnant  les  spectres  en  question,  et  ont  une  grande  généralité  (^). 

Je  rappellerai  à  cette  occasion  une  partie  des  conclusions  d'un  de  mes 
anciens  Mémoires  sur  les  spectres  d'absorption  des  cristaux  ('  )  : 

Lorsqu  on  étudie  l'émission  lumineuse  des  vapeurs  incandescentes,  les  corps 
sont  s.énéralement  amenés  à  un  même  état  de  dissociation  et  donnent  un  seul 
spectre  caractéristique,  ("est  seulement  dans  des  circonstances  particulières, 
lorsque  la  dissociation  n'est  pas  réalisée  ou  lorsqu'on  fait  varier  très  notable- 
ment la  température  dans  les  étincelles,  qu'on  peut  obtenir  des  spectres  diffé- 
rents avec  un  même  corps. 

Au  contraire,  dans  l'étude  de  l'absorption,  l'analyse  optique  met  en  évi- 
dence toutes  les  perturbations  dues  aux  affinités  moléculaires;  toute  modification 
chimique  change  le  spectre,  et,  pour  obtenir  des  résultats  constants  avec  une 
même  matière,  il  faut  l'observer  toujours  dans  les  mêmes  conditions. 

A  l'état  cristallisé  la  même  matière  peut .  comme  on  l'a  im  plus  haut,  donner 
trois  specLres  différents. 

L'analyse  spectrale  par  absorption  est  donc  d'une  extrême  sensibilité  ;  mais, 
en  raison  des  perturbations  dues  aux  influences  les  plus  diverses,  les  conclusions 
doivent  être  formulées  avec  la  plus  grande  circonspection.  Toutefois,  elle  peut 
révéler  l'existence  de  composés  que  les  autres  mét/iodes  seraient  impuissantes  à 
mettre  en  évidence,  puisque  ces  composés  seraient  détruits  par  l'analyse  elle- 
m''me. 

Ajoutons  en  terminant  que  les  diverses  considérations  relatives  à  l'ajialyse 


(')  Phil.  Mag.,  vol.  XY,  1908,  p.  274. 

(-)  Jran  Becquerel,  Le  Radium,  t.  V,  p.  17. 

(^)  Ann.  de  Chiin.  et  de  Phys.,  6=  série,  t.  W\ ,  1888,  p.  206. 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  1908.  sSq 

spectrale  par  absorption  s'appliquent  à  i analyse  spectrale  de  la  lumière  émise 
par  pliosphorescence. 

On  voit  que  les  idées  auxquelles  je  me  reportais  dans  ma  Note  sont  déjà 
fort  anciennes.  Les  faits  observés  récemment  par  M.  A.  Dufour  semblent 
confirmer  l'assimilation  des  spectres  étudiés  à  des  spectres  de  la  même 
nature  que  certains  spectres  de  phosphorescence  ou  d'absorption. 

CHIMIE  ORGANIQUE.    —    Alcoolyse  de  l'huile  de  lin. 
Note  de  M.  A.  Haljler. 

Dans  nos  recherches  antérieures  (')  sur  l'alcoolyse  des  corps  gras,  nous 
avons  étudié  le  beurre  de  coco  dont  les  principes  constitutifs  dominants 
sont  des  gljcérides  d'acides  saturés,  C"IP"0'',  et  l'huile  de  ricin  qui  est 
caractérisée  par  la  présence  d'un  glycéride  à  acide-alcool  non  saturé,  l'acide 
ricinoléique,  C'^H'^O'. 

L'huile  de  lin  constitue  un  autre  type  de  corps  gras,  celui  des  huiles  sicca- 
tives. 

L'importance  que  présente  cette  huile  dans  l'industrie  fait  qu'elle  a  été 
l'objet  de  nombreuses  recherches  sur  lesquelles  il  nous  est  impossible  d'in- 
sister dans  cette  courte  Note. 

Remarquons  d'abord  que,  suivant  son  âge  et  sa  provenance,  celle  huile 
possède,  selon  les  techniciens,  des  propriélés  différentes. 

L  Pour  nos  essais  nous  avons  eu  recours  à  quatre  échantillons  mis  obli- 
geamment à  notre  disposition  par  M.  Guary,  chef  de  la  maison  Lorilleux 
et  C'^,  à  Paris. 

Ces  huiles  possèdent  les  indices  d'iode  et  de  saponification  suivants  : 

Indices 
Indices  de 

Origine  de  l'huile.  d'inde.  saponification. 

Huile  de  pays. 1 76  1 85 

»       de  Bombay 168  jgo 


des  Etats-Unis 


171  if 


»       de  la  Plala 172  191 

Ces  valeurs  rentrent  dans  les  limites  indiquées  par  M.  Lewkowitscli  dans 

(')  A.  Hai.ler,  Des  corps  gras  {Comptes  rendus,  t.  GXLIII,  p.  6.57);  A.  Hallek  et 
YoLssoiFiAN,  Alcoolyse  du  beurre  de  coco  {Ibid.,  p.  8o3);  A.  IIaller,  Alcoolyse  de 
l'huile  de  ricin  {Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  p.  465). 


2Go  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

sa  technologie  des  corps  gras,  sauf  pour  lliuile  de  lin  de  pays  cjui  a  un  indice 
d'iode  légèrement  trop  fort  et  un  indice  de  saponification  un  peu  trop  faible. 

II.  Comme  l'huile  de  lin  est  insoluble  dans  les  alcools  méthylique  et 
éthylique,  son  alcoolyse  est  assez  lente.  Nous  l'avons  accélérée  en  ajoutant 
un  solvant  qui  rend  la  masse  homogène. 

On  a  employé  successivement  la  benzine,  le  tétrachlorure  de  carbone, 
l'acétone  et  l'éther. 

Au  cours  de  ces  essais,  nous  avons  remarqué  que  les  opérations  effectuées 
au  sein  du  benzène,  du  tétrachlorure  de  carlione  et  de  l'acétone  fournis- 
saient, après  traitement  de  la  masse  et  dislillation  des  éthei-s  obtenus,  un 
résidu  non  distillable  d'un  poids  plus  élevé  c|ue  lorsqu'on  opérait  au  sein  de 
l'éther. 

Nous  avons  également  observé  que,  pour  obtenir  une  réaction  totale 
dans  une  seule  et  même  opération,  il  fallait  augmenter  la  quantité  d'acide 
chlorhydrique  et  la  porter  à  2,5  pour  loo  de  l'alcool  employé. 

Nous  nous  sommes  arrêté  aux  proportions  suivantes  pour  chaque  luiile  traitée  : 

Huile  de  lin 5oo6 

Alcool  méthylique  absolu  à  2,5  pour  loo  dacide  chlorhydrique.  .  .      (iaô 
litlier 85o 

Ce  mélange  est  homogène  à  l'éluiliition. 

On  le  chaufle  dans  un  ballon,  muni  d'un  réfrigérant  ascendant,  pendant  12  heures. 
Après  refroidissement,  on  agite  le  liquide  avec  du  carbonate  de  baryte  pour  neutra- 
liser l'acide,  puis  avec  de  l'eau  salée.  Celte  dernière  opération  a  jiour  InU  d'enlever  la 
glycérine  et  la  majeure  partie  de  l'alcool  méthylique  en  excès.  Le  mélange  est  enfin 
desséché  sur  du  chlorure  de  calcium,  puis  distillé  pour  chasser  l'éther.  L'huile  res- 
tante est  rectifiée  dans  le  vide  et  l'on  recueille  les  portions  qui  passent  aux  différentes 
températures  sous  la  pression  de  i5™™. 

Dans  chacune  de  ces  distillations,  il  est  resté  un  résidu  solide,  noirâtre,  pesant 
de  5»  à  3os. 

Nous  donnons  dans  le  Tableau  suivant  les  portions  d'éthers  obtenues  avec  chacune 
des  huiles  mises  en  œuvre: 

ïcinpéralurcs 

de  distillation  Huile 

sous  iS""".  de  pays.  Boiubay.        États-l'nis.         Plala. 

s  g  e  e 

Au-dessous  de  200" 60  5o  70  7.0 

De  200''  à  202" 333  175  110  igS 

De  202°  à  2o5° 70  212  240  i85 

Au-dessus  de  200° 00  3o  70  3o 

498  467  495  485 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  1908.  261 

III.  Ces  différents  fraclionnenienls,  soumis  à  un  froid  de  —7°,  ont  tous 
laissé  déposer  des  cristaux  qu'on  a  essorés  à  la  trompe.  Les  produits  obte- 
nus, après  avoir  séjourné  sur  des  assiettes  poreuses,  sont  purifiés  par  cris- 
tallisation dans  l'alcool  méthyliquc. 

Les  cristaux  extraits  des  portions  d'éthers  bouillant  au-dessous  de  200° 
fondent  à  28"  et  sont  constitués  par  du  palmitate  de  mélhyle.  Ceux  retirés 
des  parties  d'éthers  bouillant  au-dessus  de  2o5°  (2o5°-2io°)  ont  le  point  de 
fusion  de  38°  et  sont  formés  de  stéarate  do  méthyle. 

Indépendamment  de  ce  dernier  composé,  nous  avons  réussi  à  retirer  des 
portions  plus  élevées  du  mélange  des  étliers  obtenus  avec  les  huiles  de  pays, 
de  Bombay  et  des  Etats-Unis,  des  cristaux  moins  solubles  dans  l'alcool 
méthyliquc  et  fondant  respectivement  à  jV',  52°-54°,  54°-55".  Soumis  à 
l'analyse,  ces  cristaux  présentent  la  composition  de  l'arachate  de  méthyle 
C-'  H'^O-,  qui,  à  l'état  pur,  fond  à  54°- f)/,",^). 

La  partie  solide  extraite  des  portions  distillant  de  200°  à  2o5°  est  consti- 
tuée par  un  mélange  de  palinilate  et  de  stéarate  de  méthyle  et  n'a  pas  de 
point  de  fusion  fixe. 

Quant  aux  éthers  liquides,  débarrassés,  autant  que  possible,  par  le  froid, 
des  produits  solides,  ils  distillent  dans  les  mêmes  limites  de  températures 
que  celles  signalées  plus  haut  et  sont  constitués  par  des  mélanges  d'oléate, 
linoléale,  linolénale  et  isolinolénate  de  méthyle,  encore  souillés  de  traces  de 
palmitate  et  de  stéarate  de  méthyle,  qu'il  est  impossible  de  séparer  par  dis- 
tillation fractionnée. 

Les  faibles  différences  de  composition  que  présentent  entre  eux  les  éthers 
des  acides  en  C"  ne  permettant  point  d'avoir,  par  l'analyse  élémentaire, 
des  indications  sur  la  nature  des  mélanges,  nous  avons  cherché  à  préparer 
les  dérivés  bromes  des  divers  fractionnements. 

Là  encore  les  essais  tentés  n'ont  abouti  qu'à  l'obtention  de  divers  pro- 
duits pâteux  dont  la  teneur  en  brome  variait  de  45  à  4955  pour  100,  alors 
que  le  tétrabromure  de  linoléate  de  méthyle  exige  52,  i  pour  100  de  brome 
et  l'hexabromure  de  linolénate  62,1  pour  100  du  même  élément. 

Nous  n'avons  pas  obtenu  de  renseignements  plus  précis  en  nous  adres- 
sant aux  indices  d'iode  et  aux  pouvoirs  réfringents  moléculaires  des  pro- 
duits liquides. 

L'indice  d'iode  des  diverses  portions  recueillies  a  varié  de  167  à  187, 
tandis  cjue  le  pouvoir  réfringent  des  mêmes  produits  a  oscillé  entre  90, 56 
et  91,28. 

Or  les  constantes  calculées  des  éthers  que  peuvent  contenir  les  différents 


2t)2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

fractionnements  sont  les  suivantes  : 

Pouvuiis  réflingents 
'''lliers.  Indices  d'iode.  luoléculaires. 

l^almitate  de  niéllnle o  82,0.59 

Stéarate  de  métliyle o  91 ,265 

Oléate  de  niétlivle 8.5  90,870 

Linoléate 172  90,476 

Linolénate  (eliso) 260  90,080 

Conclusion.  —  Les  divers  auteurs  qui  se  sont  occupés  des  huiles  de  lin  ont 
conclu  à  la  présence,  dans  ces  huiles,  de  glycérides  des  acides  myristique, 
palmitique,  oléique,  linoléique,  linolénique  et  isolinolénique. 

Si  la  méthode  d'analyse  que  nous  avons  employée  n"a  pas  permis  de 
séparer  et  de  caractériser  tous  les  constituants  de  l'huile  de  lin,  elle  a  cepen- 
dant conduit  cà  isoler  deux  autres  acides  de  la  série  saturée  :  l'acide  stéarique 
qui  existe  dans  cette  huile  en  quantités  appréciables  et  l'acide  aracliique 
cju'on  ne  trouve  qu'en  très  petites  proportions. 


BIOLOGIE  GÉNÉRALE.    —   La  parthénogenèse  à  Roscoff  et  à  Berkeley. 
Note  de  M.  Yves  Delage. 

Dans  une  nouvelle  Note,  parue  aux  Corriptes  rendus  de  la  précédente 
séance,  M.  Loeb  ne  conteste  plus  l'originalité  de  mes  résultats,  mais  il 
cherche  à  montrer  que  les  conditions  sur  lesquelles  je  fonde  mes  interpré- 
tations ne  sont  pas  réalisées  dans  mes  expériences.  Pas  plus  cette  fois  que 
la  précédente  (')  je  ne  saurais  accepter  ses  conclusions.  Je  prendrai  ses 
objections  dans  l'ordre  où  il  les  a  présentées. 

I.  D'après  lui,  ma  solution  sucrée  serait  hypertonique  et  non  isotonique, 
comme  je  le  crois.  Il  ne  me  semble  pas  qu'il  puisse  y  avoir  discussion  sur  ce 
point.  L'eau  de  mer  se  congèle  à  —  2",  i .  Ce  chiffre  trouvé  par  Deckhuyzen, 
vérifié  par  moi,  n'est  pas  contesté  par  M.  Loeb.  La  pression  osmotique  de 

l'eau  de  mer  est  donc  égale,  à  une  constante  près,  à  ^^-^  —  i,  i35.  La  solu- 
tion de  sucre  qui  lui  est  isotonique  doit  donc  contenir  1,1 35  molécule- 
gramme.  C'est  ainsi  que  je  l'ai  constituée.  M.  Loeb  concède  qu'elle  peut 
être  isotonique  à  l'eau  de  mer,  mais  déclare  qu'elle  est  fortement  hyper- 
tonique  pour  les  œufs.  Il  faudrait  pour  cela  que  les  œufs  fussent  hypoto- 

(')  Voir  Comptes  rendus,  séances  des  25  novembre  et  9  décembre  1907. 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  I908.  263 

niques  par  rapport  à  l'eau  de  mer.  Or,  à  la  page  suivante,  JNI.  Loeb  écrit  : 
«  En  outre,  l'eau  de  mer  présente  cet  avantage  qu'elle  est  indubitablement 
une  solution  isoionique  pour  les  œufs  de  Strongylocentrolus .  »  Je  ne  vois 
pas  le  moyen  de  concilier  ces  deux  assertions. 

H.  M.  Loeb  ne  réussit  pas  à  obtenir  des  larves  avec  ma  solution  sucrée 
dépourvue  d'oxygène.  La  raison  en  est  simple,  c'est  qu'il  n'y  met  pas  de 
tannate  d'ammoniaque.  Je  n'ai  jamais  contesté  que  l'oxygène  fût  nécessaire 
avec  son  procédé,  où  il  emploie  une  solution  simplement  hypertonique.  J'ai 
dit  simplement  et  je  répète  qu'avec  l'agent  beaucoup  plus  actif  que  j'em- 
ploie, le  tannate  d'ammoniaque,  il  n'en  est  plus  ainsi.  M.  Loeb  pense  que  si 
mon  procédé  réussit  là  où  le  sien  échoue  cela  tient  à  ce  qu'il  peut  se  dis- 
soudre de  l'oxygène  dans  mes  liquides  pendant  l'introduction  de  l'ammo- 
niaque et  des  œufs.  Je  lui  demande  de  vouloir  bien  attendre  pour  juger  mes 
expériences  d'en  avoir  lu  le  détail  dans  le  Mémoire  in  extenso  remis  depuis 
longtemps  à  l'imprimeur  et  dont  j'attends  d'un  jour  à  l'autre  la  livraison.  Il 
y  verra  que,  si  nos  solutions  (les  siennes  comme  les  miennes)  contiennent 
des  traces  d'oxygène  (ce  que  j'ai  été  le  premier  à  affirmer),  c'est  qu'il  est 
à  peu  près  impossible  de  l'extraire  complètement,  mais  que  les  miennes  sont 
certainement  mieux  purgées  que  les  siennes  et  que  la  différence  des  résultats 
tient  à  ce  que  l'oxygène  nécessaire  avec  les  solutions  simplement  hyper- 
toniques  ne  l'est  plus  avec  celles  additionnées  de  tannate  d'ammo- 
niaque. 

IlL  Pour  montrer  que  ma  méthode  fondée  sur  deux  traitements,  l'un 
acide,  l'autre  alcalin,  se  laisse  ramener  à  la  sienne,  caractérisée  par  un  seul 
traitement,  par  une  solution  hypertonique  alcalinisée,  M.  Loeb  déclare  que 
l'addition  de  tannate  d'ammoniaque  se  réduit  à  une  légère  alcalinisation. 
S'il  en  était  ainsi,  pourcjuoi  les  résultats  deviendraient-ils  nuls  dès  que  je 
supprime  le  tanin?  Avant  le  jjerfectionnement  qui  a  consisté  à  substituer  le 
tanin  aux  acides  ordinaires,  je  faisais  deux  traitements  successifs  :  un  pre- 
mier, acide,  suivi  d'un  second,  alcalin,  ainsi  que  l'exige  ma  théorie.  Or,  si 
je  supprimais  le  traitement  acide,  aussitôt  les  résultats  étaient  annihilés, 
ainsi  que  je  l'ai  indique  dans  mon  Mémoire. 

M.  Loeb  a  obtenu  des  segmentations  et  même  quelques  blastules  par  le 
traitement  avec  la  solution  simplement  sucrée.  Je  l'avais  mis  au  défi  de  le 
faire.  En  portant  ce  défi,  j'agissais  à  coup  sûr,  ayant  vérifié  la  chose  à 
maintes  reprises.  Si  M.  Loeb  y  a  réussi,  c'est  parce  que  son  Strongylocen- 
Irotus  purpurutus  de  Californie  diffère  du  Paracentrolus  lividus  d'Europe,  de 
la  même  manière  que  celui-ci  diffère  à^Arbacia.  La  synonymie  de  l'Oursin 


264  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

qu'utilise  M.  Loeb  ne  me  paraît  pas  nette  :  c'est  une  question  que  je  vais 
examiner.  Mais  j'affirme,  dès  maintenant,  que  le  Paracentrotns  de  Bretagne 
se  comporte  tout  autrement  en  présence  des  réactifs  de  la  parthénog-enèse 
que  l'Oursin  de  Californie,  et  je  maintiens  mon  défi. 

IV.  Cette  différence  entre  les  deux  sortes  d'Oursins  apparaît  plus  nette- 
ment encore  dans  les  résultats  obtenus  par  M.  J.oeb  et  par  moi,  au  moyen 
des  solutions  pures.  Tandis  qu'avec  l'Oursin  de  Californie  des  solutions 
pures,  sans  addition  d'aucun  réactif  et  employées  en  concentrations  fortes, 
permettent  d'obtenir  de  riclies  éclosions,  il  faut,  avec  l'Oursin  de  Bretagne, 
ajouter  un  réactif  efficace,  acides  et  alcalis  ou  tannate  d'ammoniaque,  ce 
qui  permet,  en  même  temps,  de  ne  pas  dépasser  la  concentration  correspon- 
dant à  l'isotonie.  L'eau  de  mer  elle-même  ne  permet  des  éclosions  quel- 
conques que  lorsque  la  pression  osmotique  de  ses  sels  a  été  fortement  dimi- 
nuée par  addition  d'eaii  distillée,  tandis  que  sa  pression  globale  était  ramenée 
à  l'isotonie  au  moyen  du  sucre. 

Conclusions.  —  .le  maintiens  donc  que  le  traitement  que  j'ai  imaginé 
montre  que  l'hypertonie  du  véhicule  est  inutile  et  que  la  présence  d'oxygène 
n'est  pas  indispensable.  Je  n'ai  jamais  contredit  les  résultats  matériels  de 
M.  Loeb,  pas  plus  qu'il  ne  contredit  les  miens,  car  tout  le  mérite  de 
nos  expériences  réside  dans  leur  conception,  leur  exécution  ne  présentant 
aucune  difficulté.  Mais  j'estime  que  mes  expériences  prouvent  la  nature 
contingente  de  certains  facteurs  qu'il  avait  jugés  nécessaires  parce  qu'ils 
l'étaient,  en  effet,  avec  sa  méthode,  tandis  qu'ils  ne  le  sont  plus  avec 
la  mienne.  ■ 

La  discussion  qui  s'est  élevée  entre  M.  Loeb  et  moi  est  d'origine  géogra- 
phique. Si  M.  Loeb  avait  travaillé  en  Bretagne,  il  aurait  reconnu  que  les 
solutions  simplement  hypertoniques,  alcalinisées  ou  non  ('),  sont,  ici,  inef- 
ficaces, et  cjue  son  procédé  aux  solvants  des  matières  grasses,  lui-même, 
ne  donne  point  de  résultats;  et  je  ne  doute  pas,  connaissant  son  esprit 
pénétrant  et  inventif,  que,  poussé  par  la  nécessité,  il  eût  trouvé  soit  la 
méthode  au  tannate  d'ammoniaque,  soit  quelque  autre  équivalente.  De  même 
si  j'avais  travaillé  à  Berkeley  je  n'aurais  point  découvert  la  méthode  en 
question  et  tout  ce  qui  en  découle,  parce  que,  obtenant  des  larves  avec  les 


(')  En  parlieiilier  ie  traitement  par  eau  de  mer  5o™°,  XaCI  2t;  n  S'^"',  qui  lui  donne 
98  pour  100  d'éclosions,  ne  donne  à  peu  près  rien  avec  l'Oursin  de  Bretagne.  Il  y  a 
nombre  d'années  que  j'ai  constaté  ces  difTérences. 


SÉANCE    DU    lO    FÉVRIER    I(<u8.  265 

procédés  qu'il  a  fait  connaître,  je  n'aurais  (loinl  été  amené  à  en  cliercher 
de  nouveaux. 

Les  Oursins  de  Californie  sont  plus  avantaj^eux  que  ceux  de  l]iela;;ne  eu 
ce  qu'ils  sont  plus  faciles  à  faire  développer,  mais  cet  avantage  se  tourne  en 
désavantage  lorsqu'il  s'agit  de  démêler  le  déterminisme  de  la  parthénogenèse 
expérimentale. 

M.  A.  Gautier,  en  faisant  hommage  à  l'Académie  de  la  troisième  édition 
de  son  traité  de  L' alimentation  et  les  régimes  chez  l'h.omm,e,  s'exprime  ainsi  : 

Depuis  quelques  années  de  nombreux  travaux  sont  partout  entrepris  à 
ce  sujet.  Les  laboratoires  spéciaux  se  créent;  le  premier  Congrès  d'alimen- 
tation rationnelle  de  l'homme  s'est  tenu  à  l'aris  en  1906.  On  a  compris  enfin 
l'importance  d'une  alimentation  rationnelle  au  point  de  vue  de  la  santé 
publicjue  et  privée  et  des  nécessités  sociales.  Aussi,  les  données  s'accumulent- 
elles  rapidement.  Dans  cette  troisième  édition  j'indique,  avec  la  composi- 
tion de  presque  tous  les  aliments  usuels  tels  qu'ils  sont  livrés  bruts,  leur 
teneur  en  matières  réellement  comestibles  et  utilisables  et  en  déchets  inuti- 
lisables, ce  qui  facilite  beaucouj)  le  calcul  des  rations  en  calories.  .Finsiste 
2)lus  particulièrement  sur  l'alimentation  de  l'ouvrier  des  villes,  du  paysan, 
du  soldat,  etc.,  et  sur  les  prix  de  revient.  J'examine  les  variations  des  liesoins 
ahmentaires  suivant  le  travail,  les  races,  les  climats,  etc.;  je  relate  ce  qui  a 
été  fait  sur  l'emploi  du  sucre  comme  source  d'énergie,  le  rôle  alimentaire 
de  certains  sels  minéraux,  etc.  Je  m'étends  plus  que  dans  les  précédentes 
éditions  sur  le  végétarisme.  J'insiste  surtout  sur  les  régimes  à  adopter 
au  cours  des  maladies  chroniques  ou  aiguës.  Je  termine  enfin  par  l'exposé 
des  moyens  de  contrôle  des  effets  de  cluKpie  régime,  etc. 

Plus  de  cent  pages  nouvelles  sont  ajoutées  à  cette  troisième  édition. 

AL  A.  GiAKD  fait  hommage  à  l'Académie  de  l'édition  française  de  l'Ou- 
vrage de  M.  J.  Loeb  :  La  dynamique  des  phénomènes  de  la  vie.  La  traduction 
est  due  à  MM.  H.  Daudin  et  G.  Schœffer;  M.  Giard  a  écrit  une  préface. 

MÉMOIRES  PRÉSENTÉS. 

M.  Albert  IVodox  présente,  par  l'intermédiaire  de  M.  Wolf,  un  Mémoire 
intitulé  :  Recherches  sur  la  radioactivité  temporaire. 

(Renvoi  à  l'examen  de  la  Section  de  Physique. j 

C.  R.,  190S,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  6.)  35 


266  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


PLIS  CACHETES. 

M.  Charles  Nordmann  demande  rouverture  d'un  pli  cacheté  reçu  dans  la 
séance  du  19  février  1906  el  inscrit  sous  le  n"  7071. 

Ce  pli,  ouvert  en  séance  par  M.  le  Président,  renferme  un  Mémoire  inti- 
tulé :  Sur  la  dispersion  de  ta  lumière  dans  le  vide  interstellaire  et  quelques  autres 
questions  se  rattachant  à  la  Photométrie  sidérale.  Sur  une  méthode  nouvelle  de 
nature  à  les  aborder. 

L'auteur  y  expose  une  méthode  destinée  à  l'étude  de  la  dispersion  de  la 
lumière  dans  l'espace  intersidéral  et  fait  la  description  de  l'appareil  construit 
dans  ce  but.  Cette  méthode  et  cet  appareil  sont  décrits  dans  la  Note  ci- 
dessous. 


ASTRONOMIE.  —  Sur  la  dispersion  de  la  lumière  dans  l'espace  interstellaire. 
Note  de  M.  Charles  Nordmann,  présentée  par  M.  H.  Poincaré. 

Depuis  que  Newton,  dans  une  lettre  à  Flamsteed,  l'a  posée  en  1691,  la 
cjuestion  est  pendante  de  savoir  si  les  rayons  lumineux  des  diverses  lon- 
gueurs d'onde  se  propagent  avec  des  vitesses  rigoureusement  égales  dans 
l'espace  interstellaire,  autrement  dit  s'il  s'y  produit  ou  non  une  dispersion 
de  la  luuiière. 

J'ai  poursuivi  depuis  deux  ans  une  série  de  recherches  relatives  à  cette 
question,  au  moyen  d'une  méthode  nouvelle  qui  m'a  permis  d'en  aborder  la 
solution  dans  des  conditions  particulières  de  simplicité. 

I.  Considérons  une  étoile  variable  dont  la  variation  lumineuse  soit  rapide 
et  de  grande  amplitude,  telle  que  [3  Persée  par  exemple.  L'étude  photomé- 
trique des  étoiles  variables  n'a  été  réalisée  jusqu'ici  qu'en  ce  qui  concerne 
leur  lumière  globale;  mais  imaginons  qu'on  puisse  produire,  d'une  manière 
apfjropriée,  une  série  d'images  monochromatiques  de  l'étoile  considérée,  dont 
chacune  soit  constituée  exclusivement  par  ceux  de  ses  rayons  lumineux  qui 
sont  compris  dans  telle  ou  telle  partie  du  spectre. 

Si  les  rayons  qui  nous  viennent  de  F  étoile  n'ont  pas  identiquement  la  même 
vitesse  de  propagation  pour  les  diverses  longueurs  d'onde,  il  est  évident  que  le 
/ni/umum  apparent  ou  une  phase  déterminée  quelconque,  relatifs  à  ces  diverses 


SÉANCE    DU    lO    FÉVRIER    1908.  267 

images  moiiochromatùiues .  ne  se  produiront  pas  à  la  même  époque,  el  les  courbes 
de  lumière  relatives  au.r  diverses  images  monochromatiques  de  la  variable  se- 
ront alors  décalées,  l'une  par  rapport  à  l'autre,  d'une  certaine  quantité, 
fonction  elle-même,  sans  doute,  de  la  parallaxe  de  l'étoile. 

La  m(''tliO(!lc  consiste  donc  à  observer  pliolomélriijuemenl  l'époque  des 
diverses  phases  correspondantes  de  chacune  des  images  monochroniatiques 
pi'oduiles  comme  il  va  être  indiqué.  On  peut  d'ailleurs,  grâce  à  un  dispositif 
simple,  faire  alterner  rapidement  les  mesures  d'intensité  relatives  aux 
diverses  images,  de  sorte  qu'il  suffit  ihéoriquement  d'une  seule  période  de 
l'étoile,  c'est-à-dire  d'une  nuit,  dans  le  cas  des  variables  du  type  Algol,  pour 
avoir  un  groupe  complet  d'observations. 

11.  L'appareil  cinistruiL  sur  ces  piincipes,  el  que  j'ai  utilisé  pour  les  recherches 
actuelles,  consiste  en  un  équatorial  muni  à  l'oculaire  d'un  dispositif  latéral  permettant, 
comme  dans  le  photomètre  Zollner,  de  juxtaposer  à  l'image  d'une  étoile,  au  foyer  de 
la  lunette,  celle  d'une  étoile  ai-tificielle  ;  entre  le  foyer  et  l'oculaire,  normalement  à 
l'a\e  de  l'équatorial  et  sur  le  trajet  commun  des  faisceaux,  lumineux,  de  l'étoile  obser- 
vée et  de  l'astre  artificiel,  un  barillet,  mobile  dans  une  glissière,  porte  des  cuves  ren- 
fermant des  liquides  colorés  particuliers,  qu'on  peut  à  volonté  interchanger  sur  le 
trajet  de  ces  faisceaux  luuiineux.  On  obtient  ainsi,  de  l'étoile  étudiée  et  de  l'étoile 
artificielle,  des  séries  d'images  monochromatiques  de  même  teinte.  Pour  faire  les 
mesures,  on  réalise  l'égalité  d'éclat  des  deux  images  à  l'aide  de  deux  niçois  munis  de 
cercles  divisés  et  placés  sur  le  trajet  des  rayons  de  l'astre  artificiel. 

Celui-ci  est  produit  par  la  condensation  de  la  lumière  que  projette  sur  une  petite 
ouverture  circulaire  une  lampe  éleclrii|ue  alimentée  par  des  accumulateurs  et  réglée' au 
moyeu  d'un  rhéostat  et  d'un  voltmètre  de  précision.  L'influence  des  petites  variations 
que  peut  subir  son  éclat  dans  le  cours  d'une  même  soirée  et  celle  des  variations  locales 
de  l'état  atmosphérique  sont  éliminées  en  faisant  alterner  lés  mesures  relatives  à  l'étoile 
variable  observée  avec  celles  d'une  étoile  fixe  voisine  auxquelles  on  rapporte  celles-là. 

J'ai  utilisé  dans  les  expériences  actuelles  trois  écrans  colorés  dont  chacun  laisse 
passer  exclusivement  environ  le  tiers  du  spectre  \lsible;  ils  sont  constitués  par  des 
liquides  colorés,  inclus  dans  des  cuves  à  glaces  parallèles,  de  5™"  d'épaisseur  intérieure. 
Après  de  nombreux  essais  on  a  adopté  pour  les  liquides  colorés  les  compositions 
suivantes  : 

Écran  n°  I   (  écran  rou^e  ).  Éci-.-m  u"  '2  (  écran  vcrl  1.  Ivcran  n"  3  (  écran  bleu  ,1. 

SB  S 

Rouge  de  Hœclist  n°l..  i        Verlnaphlol.  !,o       Sulfate  de  cuivre  crist..        20 

Eau  distillée 5oo       Tartrazine  .  .  ■^.,5       Eau  et ammoniaqueq.s.     3-o 


Vert  naphlol. 

.!  ,0 

Tartrazine  .  . 

■2, h 

Bleu  carmin. 

0,5 

Eau  distillée. 

62  JO 

L'écran  n°  2  laisse  passer  la  partie  du  spectre  comprise  entre  ).r=o!J,59  et  /.=ioP',49 


268  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

environ;  l'écran  n°  1   la  partie  située  de  1  =:  o!'-, Sg'aii  rouge  extrême,  et  l'écran  ii°  3 
de  >.  =:ol^-,49  au  violet  extrême. 

III.  D'un  i^rand  nombre  de  pointés  sur  des  étoiles  fixes,  exécutés  au 
moyen  du  pliotomètre  stellaire  hétérochrome  qui  vient  d'être  décrit,  on  a 
déduit  que  Terreur  probable  d'une  mesure  complète,  comportant  un  pointé 
dans  chacun  des  quadrants  des  niçois,  est  inférieure  à  0,04  grandeur  stel- 
laire, dans  de  bonnes  conditious  atmospbéricjues.  Etant  donnée,  d'autre  pari, 
la  forme  de  la  courbe  de  lumière  d'Algol  et  des  étoiles  variables  ayant  une 
vitesse  de  variation  analogue,  on  en  déduit  (|ue  la  méthode  est  susceptible 
de  mettre  en  évidence,  avec  ces  étoiles,  toute  différence  de  phase  sup('rieure  à 
3  minutes,  entre  les  courbes  de  lumière  des  images  monochromatiques  re- 
latives aux  deux  extrémités  du  spectre  visible. 

A  titre  d'exemple,  e(  pour  fixer  les  idées,  admettons  pour  Algol  la  paral- 
laxe provisoire  déduite  par  Pritchard  de  ses  mesures  photographiques,  et 
qui  placr'rait  cette  étoile  à  une  distance  de  60  années  de  luuiière  environ; 
3  minutes  (''lanl  contenues  un  peu  plus  de  10  millions  de  fois  dans  (3o  ans, 
la  méthode  est  donc  de  nature,  avec  cette  étoile,  à  mettre  en  évidence  une 
différence  de  l'ordre  de  , „„„'„^^,,,  eulre  les  vitesses  de  propagation  dans 
l'espace  des  deux  extrémités  du  spectre.  Pour  une  étoile  de  parallaxe  n  fols 
moindre,  la  différence  décelable  est  évidemment  n  fois  plus  faible. 

Il  me  reste  à  exposer  les  premiers  résultats  auxquels  a  conduit  l'emploi 
de  cette  méthode,  notamment  au  cours  d'une  récente  mission  en  Algérie 
dont  j'ai  été  chargé  à  ce  sujet. 


CORRESPOÎVDAIVCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  présente,  au  nom  de  son  Confrère  M.  Georges 
Picot.  Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Sciences  morales  et  poli- 
tiques, l'Ouvrage  suivant  : 

Institut  de  France.  Acadéniie  des  Sciences  morales  et  politiques  :  Notices 
biographiques  et  bibliographiques.  ic)o()-i<^0'j.  Membres  titulaires  et  libres. 
Associés  étrangers. 

M.  le  iSixRÉTAiRE  PERPÉTUEL  sigualc,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  les  Ouvrages  suivants  : 

1"   Rapport  (général  sur  les  nivellements  de  précision  e.vécatés  dans  les  cinq 


SÉANCE    DU    lO    FÉVRIER    1908.  269 

parties  du  inonde;  Rapport  sur  les  travaux  du  nivellement  général  de  la  France 
de  1904  à  1906  inclus;  Rapport  sur  la  mesure  des  mouvements  du  sol  dans  les 
régions  sismiques,  au  moyen  de  nivellements  répétés  à  de  longs  intervalles,  par 
Ch.  Lallemând. 

2"  Les  fours  électriques  et  leurs  applications,  par  Ad.  Minet. 


ASTRONOMIE.  —  Observations  du  passage  de  Mercure  du  i4  novembre  1907, 
faites  à  l'Observatoire  royal  de  Belgique.  Note  de  M.  Lecointe,  présentée 
par  M.  Bigourdaa. 


0,2f) 
0,3s 

0,1') 

O,  ifi 
0,1  I 

o,  ()().'> 

o,'>'lf) 
0.0 '1 


Pendant  ce  passage  le  ciel  a  été  à  peu  près  constamment  dégagé  ;  seuls, 
quelques  cirrus  sont  venus  parfois  passer  devant  le  Soleil.  Aussi  avons-nous 
pu  faire  un  assez  grand  nombre  d'observations  qui  seront  prochainement 
publiées  en  détail;  en  attendant  nous  en  donnons  ici  un  résumé. 

I.  Observations  des  contacts,  données  en  temps  moyen  astronomique 
d'Uccie  : 


Gnjssissemenl, 

i5o  (sans  écran). 

2^0  (avec  réseau  ) 

3o  (  avec  écran  ). 

180  (avec  écran  ). 

gô  (  avec  réseau  ) 

1^0  (sans  écran  ). 

90  (sans  écran  ). 

(sans  écran  ). 

(sans  écran  ). 


l'rciiiîor 

coiilact 

1  extérieur  ). 


Il 


m 


22.41. 10 

22. 40.4 2 


Deuxième  contact 
(intérieur). 


T.ingence 

des 
disques. 


22. 4^.     I 

22.42.50 


séparation 

des 

disques. 

ti     m    s 

23.43.21 

22.43.  9 
22.43. 12 

22.43. i4 
22.43.2ii 
22.43.3*) 


Troisième  conlacl 
(inlérieur  i. 


Disparition 

du  fdet 
lumineux. 


Tangenci 

dos 

disques. 


h 


.D.22 
5.  l3 


J.37 
5.30 
5.2fi 

5.23 

5.30 
5.  3(i 
5.20 


Quatrième 

conlacl 
I  extérieur  I. 

Il      m     s 

■>.   S.    1 


7-  l!l 
7-4^ 
7.. -.s 

7  ■'!•-< 

7-  ''' 
7.43 

7-43 


MM 


OliscrvGlcur^. 

I.eciiiiile. 

Stroobanl. 

Van  Biesljfteck 

Merlin. 

Delvosal. 

Suiyvaerl. 

Delporle. 

Bijl. 

l'Iiilippol. 


Temps  Ciilcoh'-i 
par 
jM.  Slfooljaiil. 


EpJiémerides. 

Connaissance  des  Temps 
Nautical  Almanac  ....... 

Berliner  Jalirbucli 


l'remier 

contact 

exiérieur. 

intérieur 

Il      m     s 

Il         Ul 

32.40.33,3 

23.43. II 

23.40. Î9 

22.43.23 

33.40.1.! 

32.43.24 

II.    Forme  du  disque.  —  Les  mesures  ont  été  faites  dans  diverses  condi- 


■2-jO  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

lions  spéciales,  ouverture  variable,  avec  et  sans  écran  en  mousseline,  etc. 


Ouverluic  do  la  lunelte  et  noms  des  obsei-vaifiirs  : 


Direction  o'",  38, 

fie  la  «""i-'S,  j\l.  Van  ""',i5,  ij",i6,  o"',i6, 

niesurcf).     .M.  Stroobanl  (=).     lîieslirœck  (=).         M.  Merlin  (=).     M.  Stroobant  (S).     M.  Dcivosal  (■'). 


O- I So . 

3o-2IO. 

8,84 

8,19 
8,45 

7,98 

9,o5 

8,88 

» 

45-325. 

60-240. 

» 

8,65 

7,80 

0 

9,20 
» 

8,69 

90-270. 

8.40 

8,38 

7.^9 

7,36 

8,92 

120-000. 

)) 

8,25 

» 

)) 

» 

i35-3i5. 
i5o-33o. 

» 

8,IQ 

7>29 

7>89 

9.'i 

En  vue  de  déterminer  les  erreurs  personnelles  dans  les  observations  du 
genre  de  celles  cpii  nous  occupent,  et  de  rechercher  l'influence  de  Tirradia- 
lion  de  la  lumière  qui  a  eu  pour  effet  de  diminuer  le  diamètre  apparent  de 
Mercure,  M.  Van  Uiesbro-ck  a  procédé  aux  expériences  suivantes  :  il  a 
établi  à  l'iji'",;)  de  l'Observatoire  une  plaque  de  verre  mat,  uniformément 
éclairée  à  l'électricité  et  devant  laquelle  il  a  placé  une  sphère  noire  dont  le 
diamètre,  vu  de  l'équatorial,  était  sensiblement  le  même  que  celui  observé 
pour  Mercure  le  i4  novembre  1907.  II  a  aperçu  ainsi  un  petit  disque  noir 
sur  fond  brillant. 

La  discussion  générale  de  ses  observai  ions  et  expériences  amène  M.  Van 
Biesbrœck  à  conclure,  pour  la  valeur  du  diamètre  de  Mercure,  le  i!\  no- 
vembre, en  tenant  compte  de  l'irradiation  cl  de  l'équation  personnelle  :  9",  i3. 

Des  expériences  identiques,  faites  par  M.  Delvosal,  et  l'application  de 
leurs  conclusions  à  ses  observations,  conduisent  cet  observateur  à  évaluer 
à  9",  5  la  valeur  du  diamètre  de  Mercure  pour  la  dale  du  passage  de  la  pla- 
nète sur  le  disque  solaire. 

III.  Observa/ions  de  position.  —  Elles  ont  été  faites  au  cercle  méridien  de 
Repsold  par  M.  Phihppot,  à  la  lunette  méridienne  de  Gambey  par  M.  Del- 


(')   La  direction  o°-l8o''  correspond  à  la  direction  du  mouvement  diurne. 

(-)  Micromètre  à  fils. 

(^)  Micromètre  à  double  image. 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  igo8.  271 

porte,  au  cercle  mural  et  au  cercle  vertical  d'Ertel  par  M.  Bijl  et  à  l'équa- 
torial  de  o'",38  par  M.  Van  Biesbrœck. 

IV.  Observations  sur  l'aspect  physique.  —  Les  observations  sur  l'aspect 
physique  ont  été  faites  :  i"  à  la  lunette  pointeur  deo",  20  d'ouverture  de 
l'équalorial  photographique  de  Gautier  par  MM.  Lecointe,  Delvosal  et 
Smedts;  2°  à  l'équatorial  de  o™,38  par  MM.  Stroobant  et  Van  Biesbrœck; 
3"  à  l'équatorial  de  Cooke  de  o'",  i5  par  M.  Merlin;  l\°  à  l'équatorial  de 
Grubb  de  o"',i5  par  M.  Delvosal;  5°  à  la  lunette  de  Dollond  par  M.  Stuy- 
vaert;  G"  à  l'équatorial  de  o^jOgo  par  M.  Delporte;  7°  au  cercle  vertical 
d'Ertel,  par  M.  Bijl. 

La  planète  n'a  été  aperçue  en  dehors  du  clis(|ue  du  Soleil,  après  son  passage,  que 
par  M.  Van  Biesbrœck,  et  encore  cette  observation  est-elle  donnée  comme  très  dou- 
teuse. Le  ligament  a  été  signalé,  après  le  deuxième  contact  et  avant  le  troisième, 
par  la  presque  totalité  des  observateurs. 

M.  Merlin  a  observé,  par  moments,  une  auréole  d'une  teinte  jaunâtre,  dont  l'intensité 
allait  en  diminuant  de  son  périmètre  intérieur  à  son  périmètre  extérieur,  (^ette  auréolé 
accompagnait  Mercure,  persistait  dans  toute  l'étendue  du  champ  et  résistait  aux  dépla- 
cements de  l'œil. 

M.  Delporte  a  constaté  également  la  présence  d'un  anneau  de  couleur  d'abord  jaune 
brun,  puis  violet  très  clair,  presque  blanc.  Il  a  relevé  des  taches  claires  sur  le  disque 
de  Mercure  et  signale  à  un  certain  moment  un  point  lumineux  à  proximité  de  l'endroit 
où,  auparavant,  une  tache  claire  s'était  montrée.  La  mention  «  illusion  »  est  inscrite  à 
côté  de  cette  observation.  L'aide  de  M.  Delporte,  invité  à  observer  ce  phénomène,  n'a 
pas  distingué  l'anneau  brillant. 

M.  Stuyvaert  signale  également  des  taches  lumineuses  ainsi  que  la  présence'  de  points 
et  d'un  -trait  brillants  sur  le  disque  de  Mercure. 

M.  Bijl  a  relevé,  au  sud-est  de  la  planète,  deux  points  noirs,  vifs  et  ronds,  l'un 
double  de  l'autre  et  accompagnant  la  planète  dans  son  mouvement  de  translation.  Ces 
points  noirs  ont  subsisté  malgré  diverses  opérations  telles  que  la  rotation  de  la  bonnette 
et  de  l'oculaire  et  les  déplacements  de  la  lunette  en  azimut;  ils  .sont  restés  visibles 
dans  toute  l'étendue  du  champ,  même  lorsque  l'objectif  était  diaphragmé.  M.  Bijl  n'a 
pas  fait  constater  le  phénomène  par  son  aide. 

En  dehors  des  indications  fournies  ci-dessus,  les  autres  observateurs  n'ont 
rien  signalé  de  particulier;  ils  ont  constaté  que  la  teinte  de  Mercure  était 
uniforme  et  plus  foncée  que  le  noyau  des  taches  soiaires. 


a-i    •  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Théorème  sur  les  séries  de  Taylor.   Note 
de  M.  3I1CHEL  Petrovitch,  présentée  par  M.  Emile  Picard. 

Nous  dirons  qu'une  série 

(i)  f{z)r^a^^  a^z-T  a,_z''--\- .  .  . 

à  coeflicients  réels,  convergente  dans  tout  le  pian  des  s,  jouil  de  la  pro- 
priété (A),  si  la  fonction  /(s)  ainsi  que  tout  polynôme  /„(-)  formé 
de  ses  «  +  i  premiers  termes  ont  leuis  zéros  tous  réels. 

Nous  nous  proposons  de  rechercher  les  conditions  nécessaires  et  suffi- 
santes pour  qu'une  série  (i)  donnée  jouisse  de  la  propriété  (A)  en  nous 
bornant  dans  cette  Note  au  cas  des  coeflicients  a„  positifs,  le  cas  où  il  y 
aurait  des  coefficients  négatifs  étant  réservé  pour  une  Communication 
prochaine. 

Les  cas  a^=  o  (qu'on  peut  évitera  et  f/,  =  o  (dans  lequel  /"^  aurait  ses 
zéros  imaginaires)  étant  exclus,  on  peut  toujours  faire  0^=1,  «,  =  i.  En 
désignant  par 

(2)  o„(z)  —  z"  -+-  z"-'  +  a,z"-^n-.  .  .  -h  «„ 

la  transformée  en  -  de  l'équation  /„(:■)  =  o,  les  polynômes  z>„(z)  peuvent 
être  définis  par  la  relation  de  récurrence 

(3)  o„{z)=  zo„_,{z)  -h  a„ 

avec  o„{j.-  )  =  I .  La  courbe 

(4)  /  =  ?.(  =  ) 
n'est  autre  que  la  courbe 

(5)  .  y  =  =9::->{--)' 

après  qu'on  a  déplacé  l'axe  Oz  de  celle-ci  parallèlement  à  lui-même  de  la 
longueur  f/„  vers  les  y  négatifs. 

En  construisant  de  proche  en  proche  les  courbes  (4)  en  partant  des 
courbes  déjà  construites 

avec  9i(=)  =  =  +  I,  on  s'assure  facilement  que  :  1°  la  courbe  (6)  coupant 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  1908.  278 

son  axe  Oz  en  n  —  i  points  réels,  pour  que  la  courbe  (4)  coupe  aussi  son 
axe  Os  en  n  points  réels,  il  faut  ot  il  suffit  que  le  déplacement  —  a„  de  cet 
axe  soit  inférieur  ou  égal  au  plus  petit  déplacement  l„  cpi'il  faudrait  lui 
imprimer  vers  les  y  négatifs  pour  qu'il  vienne  toucher  la  courbe  (5); 
2°  si  a„<^„  la  courbe  coupe  son  axe  0;  en  n  points  réels  distincts; 
Z"  si  a„=  E„  les  points  d'intersection  sont  encore  tous  réels,  mais  il  y  en  a 
de  confondus. 

Or,  si  l'on  désigne  par 

(7)  A„(rt2,«3,  ...,r/„) 

le  discriminant  du  polynôme  (2),  la  valeur  ?„  sera  la  plus  petite  racine  posi- 
tive (dont  l'existence  est  assurée  d'après  la  construction  précédente)  de 
l'équation  algébrique  en  a-, 

(8)  A„(rt2,a3,  ...,««-n')  =  o, 

donnant  les  valeurs  de  a;::=a„  pour  lesquelles  le  polynôme  9«(i-)  a  des  zéros 
multiples. 

On  arrive  ainsi,  d'une  manière  bien  intuitive,  au  théorème  suivant  : 

Pour  qu'une  série  à  coefficienls  positifs 

(9)  i-i- 5 -(-«2=-+ «;,:■'  +  .  .. 

jouisse  de  la  propriété  (A),  il  faut  et  il  suffit  que  le  coefficient  a„  soit  infé- 
rieur au  égal  à  la  plus  petite  racine  positive  de  l'équation  (8)  e^  cela  pour 
toute  valeur  k^i.  Les  zéros  des  polynômes  seront,  d'ailleurs,  tous  simples 
ou  il  y  en  aura  de  multiples  suivant  qu'on  a  a„<C  ^„  ou  bien  a„  =  ^„. 

Parmi   toutes   les  séries    (9)  en   noml)rc  illimité,  jouissant  de  la  pro- 
priété (A),  l'une  mérite  une  attention  toute  spéciale  :  c'est  la  série 

(10)  f{z)  =  i  + z+l,z^+l-,z^-^..., 

où  tous  les  coefficients  atteignent  leurs  plus  grandes  valeurs  possibles. 

Le  coefficient  A„(A-  =  2,3,...)  est  la  plus  petite  racine  positive  de  l'équa- 
tion algébrique  en  x 

(11)  A„(;^,,  X3,    ...,ln-^,J0)  =  O 

ayant  toujours  pour  racine  a;  =  o  et  au  moins  une  racine  positive,  comme 
l'indique  la  construction  précédente.  On  trouve  ainsi 

A,  —  -ryj  A4  — 


'^^-4'  "'~}k'  "*-  2879,428'  •••' 

G.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  GXLVI,  N«  6.)  36 


274  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

et  les  polynômes /„(s)  correspondants  sont 

.A(^)=n- 


4       54      2879,423 


=  33     ^^,3(^  +  '9i''73)M^  +  4,3225)(j+i,5o64). 

La  série  (10)  représente  une  fonction  entière  de  s  du  genre  zéro,  ayant 
pour  facteur  exponentiel  e'^  (').  Elle  mérite  une  étude  approfondie  et  Je  la 
signale  à  l'attention  des  analystes.  J'ajouterai  seulement  que  son  coefficient 
général  )^„  satisfait  à  l'inégalité  (-) 


I  (\/t  V'C'-i) 


montrant,  par  exemple,  que  son  module  pour   c  =  re^'   est   inférieur  à 
<^{r\l-2.)  où  $(s)  désigne  la  transcendante  entière 


-a/i' 


avec  a  =  -  logs  ;  que  les  zéros  de  cette  fonction,  tous  réels  et  inférieurs  à  —  i , 
croissent,  en  valeur  absolue,  avec  n  plus  vite  que  l'expression 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  l'intégration  approchée  des  équations 
différentielles.  Note  de  M.  Emile  Cottox,  présentée  par  M.  Emile 
Picard. 

La  méthode  cjue  j'ai  donnée  antérieurement  (')  pour  estimer  l'erreur 
correspondant  à  une  solution  approchée  d'un  système  d'équations  différeu- 

(')  Conséquence  d'un  théorème  de  Laguerre  {OEuvres,  t.  I,  p.  174)' 

(')  Obtenue  en  exprimant  que  la  dérivée  d'ordre  n  —  2  du  polynôme  y„{;)  a  ses 

deux  racines  réelles  pour  «^2. 

(*)    Comptes  rendus,  20  février  et  17  juillet  igoS.   Un   Iravaii  plus   étendu    sur  le 

même  sujet  doit  paraître  dans  les  Acta  mathematica. 


SÉANCE    DU    lO    FÉVRIER    I908.  2^5 

tielies  est  basée  sur  l'évaluation  des  restes  des  séries  données  par  la  méthode 
d'approximations  successives  de  M.  Picard.  (]ette  évaluation  repose  sur  des 
inégalités  de  Lipschitz  dont  les  coefficients  positifs  peuvent  correspondre  à 
des  dérivées  négatives  (')  de  valeurs  absolues  très  grandes.  Lorsqu'une 
telle  discordance  se  présente,  l'évaluation  des  erreurs  peut  devenir  rapide- 
ment inutilisable  pour  le  calcul  numérique. 

Ce  défaut  ne  subsiste  plus  dans  la  méthode  indiquée  dans  cette  Note, 
dont  le  principe  est  d'ailleurs  tout  différent.  Bien  qu'elle  s'applique  à  un 
système  quelconque  d'équations  différentielles,  nous  l'exposerons,  pour 
abréger,  dans  le  cas  d'une  seule  équation  du  second  ordre. 

1.  Rappelons  que,  d'après  Cauchy,  pour  intégrer  une  équation  linéaire 
avec  second  membre 

on  cherche  d'abord  la  fonction  ç(a-,  a)  vérifiant  l'équation  sans  second 
membre  et  telle  que,  pour  a:  =  a,  cp  =  o  et  -p=  i.  La  formule 

(2)  u{x)=z         |(a)9(.r,  a)rf« 

•-  0 

donne  alors  l'intégrale  de  (i)  telle  que,  pour  v  ^o,  u  =  -y-  =^0;  u'=  -7-  est 
donné  par  une  formule  déduite  de  (2). en  y  remplaçant  (p  par  f'=  -y^- 

2.  Soit  maintenant  une  équation  quelconque  du  second  ordre  à  laquelle 
nous  donnerons  la  forme 

(3)  y'+a,'+6v  =  F(,r,  ,',  7'), 

a  et  b  étant  fonctions  de  la  variable  indépendante  x\  nous  verrons  plus 
loin  comment  on  les  choisit.  Nous  supposons  connue  une  solution  appro- 
chée Y]  de  (3)  et  admettons  qu'elle  vérifie  exactement  les  données  initiales 
(valeurs  de  y  et  y'  pour  x=^o)]  posons  g(x)=^-i]" -h  a-q'  -{-  /;y).  Appe- 
lons Y  la  solution  cherchée,  dont  l'existence  est  supposée  établie. 

Désignons  l'erreur  Y  —  -^  par  m,  en  prenant.  '\i(x)  =  F(x,  Y,  Y')  —  g'(^). 
u  vérifie  la  relation  (2).  Comme  '.]>  ne  peut  être  supposé  connu  exactement, 
nous    calculerons    une    valeur    approchée     v  (x)    de    u  (x)  en  remplaçant 

(')  Nous  nous  limitons  aux  éléments  réels. 


276  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

dans  (2)  (p  e/  i|/  par  des  fonctions  voisines  cp,  et  'ji,.  En  partant  de  limites 
supérieures  de  |  ^p  |,  |  4^  |,  1©  —  (p,  |,  ]  ç'  —  o\  \  et  de  ]  '|  —  '|,  |  on  aura  aisé- 
ment des  limites  supérieures  ^{x)  pour  \u  —  v\  et  ù^{x)  pour  \u'  —  v'\. 
Voyons  maintenant  comment  on  trouve  ç,  et  'j^,. 

Dans  le  cas  particulier  très  important  où  a  et  b  sont  constants,  on  peut 
prendre  a»  ^  cp,. 

La  détermination  de  ip,  estmoins  aisée  dans  le  cas  général,  on  peut  cepen- 
dant la  regarder  comme  praticable  par  des  méthodes  connues,  puisqu'elle 
revient  à  l'intégration  approchée  d'une  équation  linéaire 

i>i  =  F(j-,  r;,  r/)  — ^(.-r). 

Nous  prendrons  alors 'ji  —  '.p,  =  F(a',  Y,  Y')  —  F  (a:,  yj,  y]'). 

Admettons  :  i"  qu'on  ait  des  limites  supérieures  grossièrement  évaluées 
pour  [«I  el  |«'|,  soient  £  et  £,  (on  ferait  au  besoin  des  hypothèses  dont  on 
vérifierait  ensuite  la  validité);  2°  que  lorsque  le  point  x,  y,  y'  se  déplace 
au  voisinage  de  la  courbe  j'  ^  yj  (a?),  j'^  y]'(a;)  on  ait  pour  F  une  inégalité 
de  Lipschitz  dont  les  coefficients  a  et  p  soient  petits.  Nous  aurons  alors 
I  '-p  —  ^1 1  <C  o'^  +  1^^)  6t  nous  pourrons  calculer  0  et  0, . 

Tant  que  |  a;  |,  |  ç'  ±  0  ],  |  ^''  dz  ô,  |  sont  assez  petits  pour  que  les  hypothèses 
antérieures  soient  vérifiées  on  peut  affirmer  que  a  et  u  restent  compris  respec- 
tivement entre  v  —  0  et  v  -\-  0  el  entre  v'  —  0,  e/  c'  -f-  0, . 

Pour  donner  à  une  équalion  quelconque  y"  =zj\x,y^y' )  la  forme  (3)  on  prend 
pour  a  et  è  les  résultais  de  subslitulion  de  r;  et  r/  à  r  et  y'  dans  — /'^  et  — J'y  (ou  dans 
des  fonctions  voisines).  Si  les  dérivées  y^.  et  /','.  sont  continues  et  varient  lentement, 
oc  et  |3  sont  petits  comme  nous  l'avons  supposé. 

3.  On  [icut  aussi  évaluer  une  limite  supérieure  de  |  w  1  en  remplaçant  dans  (2)  cp  et  i|j 
par  des  fonctions  respectivement  supérieures  à  j  cp  |  et  1 1|/ 1.  On  rattache  à  ceci  la  justi- 
fication d'une  méthode  d'approximations  successives  souvent  employée  :  on  prend 
/,  :=  Yî  puis,  d'une  façon  générale,  yi  satisfaisant  À  j"i  +  ay'i  +  &/;=  F(a;,y,_j,  j^_,). 

4.  Les  fonctions  !p,  et  (J;,  peuvent  avoir  des  signes  quelconques;  des  com- 
pensations pourront  donc  se  produire  dans  l'évaluation  de  i'  et  de  c'.  Grâce 
à  cette  circonstance,  les  résultats  du  n"  2  permettront  mieux  que  les  mé- 
thodes antérieures  d'apporter  à  la  notion  intuitive  «  deux  équations  diffé- 
rentielles voisines  ont  des  solutions  voisines  »  non  seulement  la  rigueur 
mathématique,  mais  encore  une  précision  suffisante  pour  conduire  à  des 
inégalités  numériques  pratiquement  utilisables. 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  1908.  277 


NAVIGATION.    —   Sur  la  diminution  du  roulis  des  navires.  Note 
de  M.  V.  CnÉJiiiiU,  présentée  par  M.  H.  Poincaré. 

On  sait  que  le  roulis  présente  de  graves  inconvénients  pour  la  vitesse  des 
navires  et  la  précision  du  tir  des  canons.  Aussi  la  réalisation  de  navires  à 
vitesses  toujours  plus  grandes  et  rimpoilance  croissante  de  l'artillerie  à 
longue  portée  ont  mis  à  Tordre  du  jour  la  question  de  la  diminution  du 
roulis. 

En  plus  des  moyens  déjà  connus,  deu\  moyens  nouveaux  ont  été  pro- 
posés récemment  :  le  gyroscope  et  les  tubes  auto-amortisseurs  ('). 

Par  leur  emploi  il  semble  qu'on  pourrait  diminuer  sans  limite  l'angle  de 
roulis. 

La  présente  Note  a  pour  but  de  montrer  qu'il  existe,  pour  chaque  navire 
et  sur  chaque  houle,  un  minimum  de  l'angle  de  roulis  au-dessous  duquel  on 
ne  peut  descendre  sans  désavantage. 

On  sait  que  les  navires  roulent  avec  une  période  propre  T„  sensiblement 
constante,  et  qu'ils  offrent  au  mouvement  oscillatoire  une  résistance  pas- 
sive dont  le  travail  est  fonction  de  la  vitesse. 

D'ailleurs,  l'action  de  la  houle  dépend  de  trois  éléments  :  le  rapport  de  la 
période  T  de  la  houle  à  la  période  T„  du  navire,  l'angle  0  d'inclinaison  des 
vagues  au  point  d'inflexion,  et  les  dimensions  du  navire.  Le  rapport  de 
ces  dimensions  à  celles  des  vagues  intervient  par  le  produit  v  des  trois  coef- 
ficients de  réduction  [j.,  [j.',  \i."  de  M.  Berlin  (^);  v,  toujours  plus  petit  que 
l'unité,  multiplie  0  dans  les  équations  du  roulis. 

Par  suite  de  l'insuffisance  de  la  résistance  passive  des  carènes,  l'angle 
moyen  de  roulis  est  toujours  beaucoup  plus  grand  que  le  produit  v0. 

Comme  conséquence,  lorsqu'on  étudie  le  roulis,  on  admet  implicitement 
que  les  mouvements  oscillatoires  permettront  toujours  au  navire  de  rece- 
voir de  l'eau  une  poussée  constante  (que  cette  poussée  soit  simplement 
hydrostatique  comme  en  eau  calme,  ou  qu'elle  comporte  des  ternies  dyna- 
miques, comme  sur  houle). 

Ceci  est  légitime  tant  que  l'angle  o  de  roulis  absolu  est  plus  grand 
que  v0. 

(')  Trans.  /Yav.  Archit.,  1904  el  1907;  Comples  rendus,  6  mai  1907. 
(*)  Les  vagues  et  le  roulis,  Berger-Levrault,  1877,  p.  78  el  suiv. 


2'j8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Mais  si,  par  un  moyen  quelconque,  on  maintient  constamment  la  condi- 
tion 

9  <  v0, 

si,  en  d'autres  termes,  lorsqu'une  vague  passe  sous  le  navire,  celui-ci  ne 
peut  tourner  assez  vite  autour  de  son  axe  instantané  de  rotation  pour  de- 
meurer constamment  isocarène,  comme  d'ailleurs  la  pesanteur  ne  cesse 
d'agir  sur  lui,  il  reprendra  sa  flottaison  isocarcne  par  une  translation  ;  il 
tombera  ou  s'élèvera.  Le  roulis  se  trouvera  transformé  en  un  mouvement 
de  danse. 

On  sait  que  ce  dernier  mouvement  est  caractérisé  par  une  période 
propre  Tj  qui  a  la  valeur 

expression  dans  laquelle  V  est  le  volume  de  la  carène  et  S  la  surface  de  la 
flottaison  correspondante. 

Or,  sauf  pour  les  très  grands  navires,  on  a  toujours 

Trf<T„. 

D'ailleurs,  pour  la  vitesse  des  navires,  le  tir  des  canons  ou  même  le  mal 
de  mer,  les  inconvénients  des  mouvements  oscillatoires  sont  en  raison  di- 
recte de  la  vivacité  de  ces  mouvements. 

Par  suite,  on  ne  pourra  que  perdre  à  transformer  le  roulis  en  danse. 

//  n'y  a  donc  pas  intérêt  à  munir  les  navires  d' appareils  pouvant  réduire 
l'angle  <f  à  une  l'aleur  plus  petite  que  v0. 

Si  l'on  disposait  de  moyens  d'agir  sur  le  langage,  on  peut  remarquer  qu'on 
arriverait  à  une  conclusion  inverse  de  la  précédente. 

On  sait,  en  effet,  que  la  période  T„  du  tangage  est  bien  plus  faible  c|ue  T^; 
et  que  T„. 

D'autre  part,  les  résistances  active  et  passive  de  la  carène,  énormes  dans 
le  tangage  en  eau  calme,  sont  encore  considérablement  accrues  par  la  marcbe 
du  navire.  Il  en  résulte  un  amortissement  extrêmement  rapide  des  oscilla- 
tions de  tangage. 

Par  suite  de  ces  conditions,  l'angle  a  de  tangage  moyen  est  toujours  plus 
petit  que  l'angle  d'inclinaison  0  des  vagues  qui  le  provoquent. 

Il  semble  bien  évident  que  les  mouvements  de  danse  qui  accompagnent 
le  tangage  n'ont  pas  d'autre  origine. 


,  ■        SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  1908.  279 

C'est  aussi  dans  le  fait  de  la  coexistence  inévitable  de  la  danse  et  du  tan- 
gage qu'il  faut  chercher  l'explication  du  déplacement  apparent  de  l'axe  de 
tangage  au  cours  d'une  oscillation.  On  sait  en  effet  que  cet  axe,  qui  semble 
situé  vers  le  tiers  arrière  quand  l'avant  du  navire  s'élève  à  la  lame,  paraît  se 
déplacer  vers  le  tiers  avant  quand  l'avant  plonge. 

Dans  tous  les  cas,  on  peut  affirmer  que  tout  moyen  de  nature  à  diminuer 
l'angle  de  tangage  augmentera  l' amplitude  de  la  danse  qui  l'accompagne. 

Seulement,  à  l'inverse  de  ce  qui  a  lien  pour  le  roulis,  il  y  aurait  avantage 
à  provoquer  cette  transformation,  par  suite  de  la  condition  T^  >  T„  toujours 
réalisée. 

Il  serait  intéressant,  en  vue  de  l'application  des  méthodes  de  réduction 
du  roulis,  de  calculer  quelle  valeur  il  faudrait  donner  à  la  résistance  passive 
de  la  carène  pour  que  le  minimum  de  l'angle  de  roulis  déterminé  par  les 
considérations  précédentes  se  trouve  réalisé. 

Malheureusement,  l'étude  analytique  du  roulis  sur  houle  est  encore  trop 
imparfaite  pour  permettre  un  pareil  calcul. 

Seule  l'expérience  peut,  dans  l'état  actuel,  nous  servir  de  guide. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  une  nouvelle  série  de  sels  ferriques  ammoniacaux 
où  le  fer  est  masqué.  Note  de  M.  P.  Pascal,  présentée  par  M.  Gernez. 

Les  propriétés  des  ferripyrophosphates  que  j'ai  décrits  (')  m'ont  amené 
à  étudier  de  près  comment  ces  sels  se  comportent  vis-à-vis  de  l'ammoniaque. 

En  solution  étendue,  cette  base  n'en  précipite  pas  d'hydrate  ferrique, 
mais  elle  colore  la  solution  en  jaune  rougeâtre,  laissant  le  fer  masqué.  J'ai 
cherché  à  isoler  le  ou  les  composés  complexes  nouveaux  qui  devaient  s'y 
trouver  ;  c'est  l'objet  de  cette  Note. 

Sur  nue  solution  de  ferripyrophospbale  refroidie  à  10",  préparée  en  mé- 
langeant des  solutions  à  lô  pour  100  de  pyrophosphate  de  sodium  et  de 
chlorure  ferrique,  je  verse  de  l'ammoniaque  à  29"  Baume.  L'ammoniaque 
colore  le  liquide  en  rouge,  et  l'on  observe  : 

1°  Un  précipité  cristallin  atteignant  environ  un  tiers  du  p^Tophosphate 
employé;  2°  à  la  zone  de  séparation  des  deux  liquides  initiaux,  une  couche 
de  grumeaux  rouges  surmontés  de  grumeaux  jaune  clair;  3°  dans  la  partie 
supérieure  du  liquide  un  feutrage  de  longs  cristaux  soyeux. 

(')  Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  p.  23 1. 


28o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES.  » 

Tous  ces  corps  sont  des  sels  ferriques  ammoniacaux  à  fer  masqué.  Ceux 
qui  se  forment  en  haut  du  liquide  sont  très  charo^és  en  ammoniaque  et  fort 
dissociables.  Je  me  bornerai  aujourd'hui  à  la  description  des  deux  premiers. 

Le  précipité  cristallin  contient  du  pyropliosphate  de  sodium  précipité  par 
l'ammoniaque  et  qui  entraine  des  proportions  variables  de  fer  et  d'ammo- 
niaque. Cependant  on  constatç  que  le  rapport  du  fer  à  l'ammoniaque  ne 
prend  que  deux  valeurs  fixes. 

Quand  la  partie  inférieure  de  la  solution  contient  au  début  beaucoup 
d'ammoniaque,  le  précipité  est  orangé,  formé  d'aiguilles  courtes  et  grosses 
ou  de  croix  de  Saint-André.  Le  fer  et  l'ammoniaque  y  figurent  alors  dans 

le  rapport 

Fe  /  ,  .  Fe        \ 

— —7 — T—  valeurs  observées  :  — z — j — ttt    • 

i,oAzIl^  \  i,DiAzHv 


On  peut  considérer   ce  précipité  comme    formé  d'une  combinaison  de 
phosphate  de  sodium  et  de  ferripyrophosphate  ammoniacal  de  la  forme 

/((P^O'NaS  ion-0)4-Fe-(P2  0')'Na^-)-3AzH3-f-/»I'PO. 
J'ai  obtenu  pour  n  etyj  les  valeurs 


«1=4, 

/.,  =  8, 

«2=2,5, 

/'2~  "5, 

«3=18. 

j03=25. 

Quand  au  contraire  la  précipitation  se  fait  en  milieu  peu  alcalin,  le  pré- 
cipité est  formé  de  petites  plaques  rectangulaires  jaunes,  souvent  écornées. 

Fe 
Le  fer  et  l'ammoniaque  y  figurent  dans  le  rapport 


AzH^ 
En  représentant  leur  constitution  par 

j'ai  trouvé  pour  n  et  p  les  valeurs 

«1^18,  />,  =5o;  «2  =  9,  y»2^=6o. 

Quand  la  liqueur  a  cessé  de  précipiter,  on  peut  \en  soutirer  les  grumeaux 
rouges.  Ceux-ci,  exposés  à  l'air,  se  liquéfient  en  devenant  d'un  rouge  vio- 
lacé très  foncé;  ils  perdent  de  l'eau  et  de  l'ammoniaque.  Séchés  dans  une 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  1908.  28  r 

atmosphère  d'ammoniac  dilué,  qui  empêche  leur  dissociation,  ils  corres- 
pondent, à  la  formule  > 

(P^O')^Fe''+2P2  0'Na'+  4A7.  H'  + 68  H^O; 

on  trouve  en  effet  :  perle  au  feu,  5o,3  pour  100  (lh(''orie,  .jo,2);  fer, 
8,8  pour  100  (théorie,  8,71);  ammoniaque,  2, G  pour  100  (  théorie,  2,65); 
phosphore,  12, 3  pour  100  (théorie,  12, oO). 

La  solution  aqueuse  de  ce  corps  esl^  colorée  en  rouge,  alcaline  à  la  phta- 
léine  et  ne  présente  pas  les  caractères  de  sels  ferriques,  sauf  vis-à-vis  du 
snlfhydrate  d'ammoniaque.  Les  sels  d'argent  y  donnent  un  précipité 
rouille. 

Abandonné  longtemps  à  l'air  sec,  le  sel  perd  de  l'eau  et  de  rammi)nia([ue 
en  se  transformant  en  une  poudre  rouge  brique  soluble  dans  l'eau,  conte- 
nant encore  du  fer  masqué,  et  de  formule 

5[(P20')3Fe*  +  2PHVNa']+4AzH-'-r-i6olPO. 

Ces  résultats  m'ont  amené  à  étudier  la  solution  rouge  que  donne  le  pyro- 
phosphale  ferrique  avec  l'ammoniaque. 

Par  évaporation  lente,  on  obtient  un  précipité  formé  de  deux  couches. 
La  couche  inférieure  est  jaune,  la  couche  supérieure  est  rouge.  La  moitié 
inférieure  de  la  couche  jaune  contient  un  dérivé  ammoniacal  très  disso- 
ciable, mais  le  reste  donne  un  corps  stable  de  formule 

(P20T)=>Fe'+  S  Az  H '4-02  11^0; 

on  a  en  elïét  :  perte  au  feu,  48,98  pour  100  (théorie,  48,83);  AzH% 
9,38  pour  100  (théorie,  9,33);  dans  le  résidu  anhydre  :  fer,  29,7  pour  100 
(théorie,  3o). 

Ce  sel,  soluble  dans  l'eau,  avec  formation  d'une  liqueur  neutre,  n'y  pré- 
sente pas  les  caractères  des  sels  ferriques;  les  sels  d'argent  y  donnent  un 
précipité  jaune  pâle.  Tous  les  constituants  de  ce  nouveau  sel  semjjlent  donc 
masqués. 

Je  me  suis  demandé  si  ces  dérivés  ammoniacaux  ne  sont  pas  comparables 
aux  cobaltamines.  D'après  Werner,  au  cobalt  peuvent  correspondre  les 
composés 

(I)  [Co(AzlVY-"X"]\'-P 

ou 

(II)  [Co{AzH'')'-''X3^-'/]R'i'. 

C.  H.,  190S,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  iN-B.)  ^'J 


282  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Ou  pourrait  donc  soupi^'ounei'  la  possibilité  des  composés 

(I)  [Fe- (  AzH^  )"-'/' (l'-0')/'](P=0")^-'' 
et 

(II)  [Fe*(AzIP)i--*'/(P-0')'+î]  R'"7. 

J'ai  (li'jà  préparé  des  ferripyrophosphates,  correspondant  à  la  for- 
mule (II),  où  Ton  ferait  (/  =^  3.  Les  grumeaux  rouges,  obtenus  aujourd'hui, 
correspondent  à  cette  même  formule  où  q  :=  1. 

J'ai  l'espoir  de  pouvoir  obtenir  bientôt  les  autres  termes  à  l'état  de  pu- 
reté. Je  les  décrirai  en  même  temps  que  les  dérivés  correspondant  à  l'acide 
métajSliosphorique,  établissant  ainsi  une  parenté  nouvelle  entre  le  fer  et  le 
cobalt. 


CHIMIE  MINÉRALE.   —   Sur  le  siliciiire  de  magnésium.  iNote  de  MM.  Paul 
Lebeau  et  lloBEçr  Bossuet,  présentée  par  M.  Henry  Le  Chatelier. 

Les  combinaisons  formées  par  le  silicium  et  le  magnésium  ont  fait  l'objet 
de  noudîreuses  recherches,  en  raison  de  riulérèt  qu'elles  présentaient  pour 
la  préparation  des  hydrures  de  silicium.  Il  règne  cependant  beaucoup  d'in- 
certitude dans  la  détermination  des  formules  attribuées  aux  composés  qui 
ont  été  décrits. 

Wœlileri'j  a  le  premier  signalé  un  siliciuie  auquel  il  donna  la  formule  SiMg.  11 
l'obtenait  en  traitant  par  une  solution  concenlrce  de  sel  ammoniac  des  globules 
fondus  provenant  de  la  réduction  d'un  mélange  de  chlorure  de  magnésium  et  de  lluo- 
sillcate  de  sodium  parle  sodium.  Dans  des  conditions  comparables,  Geuther  préparait 
le  composé  Si^Mg^  {'').  F*liipson  et  ParLinson,  en  étudiant  la  réduction  de  la  silice  par 
le  magnésium,  ont  admis  que  ce  métal  pouvait  s'unir  au  silicium  pour  donner  plusieurs 
siliciures  qu'ils  ne  purent  isoler  à  l'étal  de  |nireté  (^).  Enlln,  Gatlermann  et  plusieurs 
autres  auteurs  ont  également  admis  l'existence  de  siliciures  définis  de  magnésium  ; 
mais  toujours  ces  combinaisons  étaient  foiinées  en  mettant  en  présence,  soit  direc- 
tement, soit  indirectement,  les  proportions  de  silicium  et  de  magnésium  correspondant 


(')  WoEULER,  Ami.  CItim.  Pliys.,  3"  série,  i.LIN',  i858,  p.  218. 
(-)  Geutiiek,   ber.  client.  GeselL,  l.  XXIU,  i865,  p.  260 1. 

{^)  Phipsox,  Proc.  Roy.  Soc,  t.  XUl,  iS64,  p.  217.   —  Parkinson,   Amer.  Journ. 
SilL,   2"  série,  l,  \',  1867,  p.  117,  127,  i56,  809. 


SÉANCE    DU    ro    FÉVRIER    1908.  283 

à  une  formule  donnée.  L'existence  de  ces  divers  composés  est  donc  insuffisamment 
établie  ('). 

Les  recherches  poursuivies  par  l'un  de  nous  sur  la  forma tioi  des  diffé- 
rents hydrures  de  silicium  nous  onl  conduits  à  reprendre  l'étude  de  ces 
combinaisons  siliciées  du  magnésium. 

Nous  avons  tout  d'abord  procédé  à  l'examen  métallographique  d'une 
série  d'alliages  bien  fondus  renfermant  des  quantités  croissantes  de  silicium.  . 
Les  produits  ayant  une  teneur  en  silicium  total  inférieure  à  /jo  pour  100 
ont  été  préparés  en  chauffant,  dans  un  creuset  de  terre  au  four  Pcrrot,  des 
fragments  de  magnésium  avec  un  mélange  de  magnésium  en  limaille  et  de 
fluosilicatè  de  potassium.  Les  culots  plus  riches  en  silicium  provenaient  de 
la  fusion  de  proportions  convenables  de  limaille  de  magnésium,  de  sili- 
cium cristallisé  et  d'iuie  petite  quantité  de  lluosilicate  de  potassium. 

Les  surfaces  polios  de  deux  alliages,  l'un  à  o,a8  pour  100  et  l'autre  à 
1,37  pour  100  de  silicium,  montrent  des  gi'ains  de  magnésium  entre  lesquels 
on  distingue  nettement  un  eutectique,  sans  séparation  de  cristaux  de  sili- 
ciure.  Mais  un  siliciure  bien  cristallisé  apparaît  pour  des  teneurs  peu  supé- 
rieures et  devient  déjà  abondant  dans  des  alliages  à  6  et  8  pour  100  de  sili- 
cium. Ce  composé  forme  des  cristaux  bien  développés  au  sein  de  Feutectique, 
qui  est  très  riche  en  magnésium.  Au  fur  et  à  mesure  que  croit  la  teneur  en 
silicium,  la  proportion  des  cristaux  augmente  et  une  surface  polie  d'un 
alliage  à  4o  pour  100  de  silicium  est  presque  entièrement  constituée  par  des 
grains  cristallins  présentant  des  lignes  de  clivage  "el  une  faible  proportion 
d'un  eutectique  d'un  aspect  différent  du  précédent.  Une  attaque  faible  par 
l'acide  chlorliydrique  permet  de  constater  la  présence  dans  cet  eutectique 
d'une  partie  inattacjuable  cpii  n'est  autre  chose  que  du  silicium  libre. 
Au-dessus  de  5o  pour  100,  les  cristaux  de  silicium  apparaissent  bien  formés 
au  milieu  de  l'euteclique.  Il  semble  déjà  résulter,  d'après  cet  examen  métal- 
lographique, qu'il  n'existe  qu'un  seul  siliciure  de  magnésium  renfermant 
moins  de  40  pour  100  de  silicium.  Poui'  établir  d'une  façon  indiscutaltle 
ce  résultat,  il  restait  à  isoler  ce  composé  défini  et  à  déterminer  le  rapport 
du  silicium  combiné  au  tnagnésium  dans  les  culots  riches  en  silicium. 

Nous  avons  vite  reconnu  que,  pour  séparer  le  siliciure  de  magnésium  de  l'excès  de 
métal,  il  fallait  rejeter  d'une  façon  absolue  l'emploi  de  tout  liquide  aqueux  :  le  sili- 

(')  Gattermann,  Ber.  cheni.  Gesell.,  t.  XXII,  1S89,  p.  1S6. — Winckler,  Ber.  cliein. 
GeselL,  t.  XXllI,  1890,  p.  26'|2.  —  Vigouroux,  Ann.  Chim.  Phyx.,  7°  série,  t.  XII, 
1897,  P-  '^^  —  Henri  Moissan,  Ann.  Chiin.  Phys.,  7°  série,  t.  XXN'II,  1902,  p.  5.- 


284  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ciure  s'altéranl  toujours  clans  ces  condilions.  Nous  avons  obtenu  d'excellents  résultats 
en  éliminant  le  magnésium  à  Tétat  d'organo-magnésien.  On  prend  un  alliage  renfer- 
mant a5  pour  100  environ  de  silicium,  on  le  concasse  en  menus  fragments  et  on  le 
soumet  à  Faction  de  l'iodure  d'éthyle  en  j)résence  d'étlier  anhvdre.  Lorsque  la  disso- 
lution du  magnésium  est  terminée,  on  lave  avec  de  l'éther  anhydre  et  l'on  enlève 
ensuite  les  dernières  traces  de  ce  liquide  par  un  courant  d'hydrogène  sec.  Ce  siliciure 
se  présente  en  cristaux  brillants  oclaédriques  ressemblant  aux  cristaux  de  silicium  el 
possédant,  comme  ces  derniers,  une  couleur  bleu  ardoise  par  réflexion.  Ils  sont  trans- 
parents sous  une  faible  épaisseur  el  d'une  coloration  d'un  brun  plus  rouge  que  les 
lamelles  de  silicium.  Us  répondent  exactement  à  la  formule  SiMg^  : 

Tliéorie 
pour  Si  Mg-. 

Silicium 36, 5o  36, 3i  36,82 

xMagnésium 63, oa  63,  la  63, 1 8 


99>':"'2  99>43  ioo,oo 

Ce  siliciure  décompose  lentement  l'eau  à  la  température  ordinaire  en  donnant  de 
l'hydrogène  ne  renfermant  pas  d'hydrogène  silicié.  L'acide  chlorhydrique  l'attaque 
énergiquement  même  à  Iroid,  en  produisant  un  mélange  d'hydrogène  et  d'hydrures  de 
silicium  s|jontanément  inflammable.  Parmi  les  jjro]>riétés  de  ce  corps,  nous  signalerons 
sa  dissociation  relativement  facile  sous  l'action  de  la  chaleur.  Chauffé  dans  le  vide  ou 
dans  un  courant  d'hydrogène  vers  iioo"  à  1200",  il  est  complètement  décomposé  en 
magnésium  qui  se  volatilise  et  en  silicium  qui  reste  sous  la  forme  d'une  masse  cristal- 
line caverneuse. 

Pour  élal)lir  le  rapport  entre  le  silicium  combiné  et  le  magnésium  dans  les  produits 
fondus  renfermant  du  silicium  libre,  nous  y  avons  dosé  le  magnésium,  le  silicium 
total  el  le  silicium  libre.  Nos  analyses  ont  porté  sui-  des  magnésiums  siliciés  titrant 
f\2,j,  08,75  et  92,1  pour  100  de  silicium  total.  Dans  tous  les  cas,  le  rapport  trouvé 
entre  les  poids  de  silicium  combiné  et  les  poids  de  magnésium  correspondait  à  la  for- 
mule Si  IMg'-. 

L'ensemble  de  ces  détei^iiinations  nous  permet  de  conclure  c|ue  dans 
l'action  directe  du  magnésium  sur  le  silicium  il  ne  se  produit  cju'un  seul 
composé  défini  ayant  pour  formule  SiMg-.  Ce  composé  cristallise  dans  le 
magnésium  et  il  peut  en  être  séparé  en  éliininant  le  métal  dissolvant  par  la 
lormation  d'un  composé  organo-magnésien.  Ce  siliciure  de  magnésium 
possède  la  propriété  d'être  dissocié  complètement  dans  le  vide  ou  dans  un 
courant  d'hydrogène  vers  1200°. 


SÉANCE  DU  lo  FÉVRIER  1908.  285 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Sio-  les  propriétés  colloïdales  de  l'amidon  et  sur 
l'existence  d'une  solution  parfaite  de  celte  substance.  Note  de  M.  E. 
FocARD,  présentée  par  M.  lloux. 

En  poursuivant  l'étude  des  pseudo-solutions  préparées  au  moyen  d'ami- 
don déminéralis('-  et  hydraté  partiellemenl  à  une  température  de  80°,  dont 
j'ai  déjà  décrit  certaines  propriétés  réversibles  ('),  j'ai  examiné  les  produits 
de  leur  fdtration  à  travers  une  membrane  de  collodion. 

J'ai  séparé  ainsi  du  colloïde  un  liquide  différant  absolument  de  son  milieu 
d'origine,  présentant  la  transparence  et  la  fluidité  de  l'eau  pure,  constituant 
une  dissolution  parfaite  d'amidon  dans  l'eau;  cette  forme  nouvelle  se  dis- 
tingue essentiellement  de  tous  les  amidons  ails  solubles  obtenus  antérieure- 
ment, ceux-ci  n'étant  en  réalité  que  des  structures  colloïdales  de  la  même 
substance. 

I.  Le  caractère  de  dissolution  réelle  d'un  amidon  entièrement  soluble 
résulte  des  observations  suivantes  : 

D'abord  le  liquide  lilti'é,  limpide,  contient  une  proportion  notable  d'amidon  :  il 
donne,  en  effet,  avec  l'iode,  la  teinte  bleue  typique;  provenant  d'uue  pseudo-solution 
à  5  pour  100  d'amidon  réversible,  il  contient  2,-.\  |iour  100  d'amidon  en  dissolution, 
représentant  les  f'^  de  l'amidon  total  contenu  dans  le  colloïde. 

En  vérifiant  sur  ce  liquide  les  propriétés  des  fausses  solutions,  la  recherche  ne  con- 
duit qu'à  des  résultats  négatifs  : 

Ainsi  un  faisceau  lumineux  intense  qui  le  traverse  ne  laisse  passer  par  diffracticui, 
contrairement  à  l'observation  commune  des  colloïdes,  aucune  trace  de  lumière  polarisée. 

Une  conclusion  de  même  sens  se  dégage  de  l'action  d'un  courant  électrique,  pro- 
longée pendant  4  heures,  sur  cette  dissolution,  dans  un  champ  de  22  volts  par  centi- 
mètre :  aucun  transport  matériel,  aucun  changement  visible  n'apparaît  dans  la  région 
des  électrodes. 

En  outre  j'ai  mesuré,  suivant  un  conseil  de  .M.  Etard,  pour  cette  solution  et  pour 
d'autres  liquides,  de  même  titre  en  diverses  substances  dissoutes,  les  temps  d'écoule- 
ment du  compte-gouttes  de  Duclaux,  en  secondes  et  à  la  température  de  i5°-,  j'ai 
obtenu  des  nombres,  tels  que  les  suivants,  donnant  les  valeurs  relatives  de  la  viscosité 
de  ces  divers  milieux  : 

s 

Eau  distillée io6 

Solution  de  saccharose  à  i  pour  100 1 13 

Solution  d'amidon  filtrée  sur  collodion,  à  ;  pour  100 119 

Empois  d'amidon  naturel  à  i  pour  100 i32o 

(')   Voir  Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  p.  5oi  et  i366. 


286  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

La  viscosité  de  la  dissolution  d'amidon  est  doue,  au  même  degré  qu'une  solution  de 
sucre,  à  peu  près  identique  à  celle  de  l'eau  :  elle  ne  ressemble  en  rien  à  celle  de  la 
pseudo-solution  cependant  de  même  litre  en  amidon  naturel. 

On  jjeut  rapprocher  de  ces  vérifications  d'ordie  p|]y>lque  le  caractère  positif  que 
présente  la  réaction  d'iode,  établissant  en  même  temps  l'authenticité  cliinnfjue  de  cet 
amidon  dissous  :  au  lieu  de  l'aspect  commun  d'un  précipité  bleu,  il  se  forme,  dans  le 
cas  actuel,  une  solution  liomogène,  d'un  bleu  pur  extrêmement  intense,  et  d'une  sta- 
bilité parfaite. 

Mais  une  preuve  vraiment  suggestive  de  l'extrême  dissémination  des  molécules 
d'amidon  dans  sa  solution  aqueuse  parfaite,  se  dégage  de  la  vitesse  considérable  avec 
lai[uelle  s'y  accomplit  la  réaction  d'hvdroivse,  effectuée  dans  les  conditions  usuelles, 
avec  une  acidité  de  lo  pour  loo  d'acide  chlorhydrique,  au  bain-marie  d'eau  bouil- 
lante :  tandis  qu'à  concentration  égale,  s'il  s'agit  d'amidon  naturel,  un  séjour  de 
(3  heures  laisse  la  transformation  inachevée,  il  suffit,  pour  la  solution  vraie  d'amidon, 
d'une  durée  de  5  minutes  pour  réaliser  la  saccharification  complète,  en  passant  rapi- 
dement par  la  phase  des  dextrines,  avec  rendement  égal  au  nombre  théorique  de  in 
de  glucose  pour  lOO  d'amidon. 

II.  Il  faut  mettre  en  regard  de  ces  observations  les  faits  suivants  relatifs 
à  rinstabilitê  de  cette  solution,  lorsque,  séparée  définitivement  de  son 
milieu  colloïdal  d'orig;ine,  on  la  laisse  vieillir,  immobile. 

On  voit  alors,  après  quelques  jours,  apparaître  un  trouble  très  ténu,  n'intéressant 
qu'une  partie  minime  de  l'amidon  en  dissolution,  et  qui  se  résout  lentement,  s.ins 
aucun  accroissement  de  viscosité  du  liquide,  en  un  faible  dépôt  pulvérulent  :  à 
l'examen  microscopic[ue,  celui-ci  se  montre  constitué  par  des  granulations  sphériques 
ou  ovoïdes  très  réfringentes,  de  iV-  à  Si'-  de  diamètre  moyen,  rappelant  assez  bien  cer- 
taines formations  naturelles  du  grain  d'amidon. 

On  peut  d'ailleurs  réaliser  abondamnïent  cette  transformation  granulaire,  soifftar 
une  congélation,  soit  par  une  évaporalion,  dans  le  vide  sec,  de  la  dissolution  neuve  : 
dans  le  premier  cas,  après  la  simple  fusion,  dans  le  second,  par  un  léger  broyage  des 
lamelles  desséchées  sous  une  couche  d'eau,  on  peut  observer  celle  pseudo-formation 
naturelle  de  grains  d'amidon. 

Il  faut  ajouter  qu'un  chauffage  à  l'ébullilion  fait  disparaître  totalement  ces  granules 
en  suspension  dans  l'eau  sans  retour  certain,  cependant,  à  l'état  de  solution  parfaite. 

Rien  ne  ressemble,  dans  cette  disparition  de  riiomogénéité  d'une  dissolution,  à  ce 
que  nous  connaissons  de  l'évolution  d'un  colloïde  ou  d'une  fine  suspension. 

Une  démonstration,  beaucoup  plus  délicate  que  la  simple  vision  d"uu 
changement  in  vitro,  de  la  fragilité  de  l'édifice  moléculaire  de  cet  amidon 
dissous,  se  dégage  de  l'expérience  suivante,  où  une  méthode  d'investigalion, 
purement  physicjue,  accuse  une  modification  interne  cju'aucun  procédé  clii- 
micjue  ne  pouriniit  déceler  : 

A  un  certain  volume  d'une  dissolution  neuve  parfaite  d'amidon  à  3S,34'J  pour  loo, 


SÉANCE    DV    lO   FÉVRIEtl    1908.  287 

dont  le  pouvoir  rotaloiie,  d'une  stabililé  résislanl  à  uiie  ébullition  prolongée,  même 
sous  pression,  est  de  iSô^G',  j'ajoute  le  quart  de  son  volume  d'eau  et  je  soumets  celte 
solution  diluée  à  l'ébullilion,  pendant  i5  minutes,  à  volume  constant.  Aucune  trans- 
formation visible,  en  ce  qui  concerne  la  limpidité  de  la  solution,  aucune  modification 
cliimiqiie  dans  le  sens  d'une  saccliarification  en  sucre  réducteur,  qui  d'ailleurs  aurait 
pour  influence  certaine  un  abaissement  du  pouvoir  rolaloire,  n'apparaît  dans  le  liquide  : 
cependant,  si  après  refroidissement  on  mesure  à  nouveau  cette  constante  ])livsique, 
on  obtient  le  nombre  de  igS^Sô',  notablement  supérieur  au  précédent. 

En  conclusiot),  si  la  fiUratioa  de  l'amidon  i-éversible  a  permis  d'en  isoler 
tine  poilion  parfaitement  soluble,  il  faut  admettre  que  ces  molécules  d'ami- 
don dissoutes  existent  bien  dans  le  milieu  colloïdal  lui-même,  accompagnées 
sans  doute  d'amidon  à  tous  les  degrés  de  condensation  moléculaire,  l'ensemble 
constituant  un  système  liétérogène,  en  état  d'équilibre  variable  avec  les 
différents  facteurs  d'action.  La  division  jirodmte  par  la  membrane  de  coUo- 
dion  délruit  de  part  et  d'autre  cet  élal  d'équilibre  :  c'est  pourquoi  nous 
assistons,  du  côté  de  la  solution  parfaite,  à  cette  régression  spéciale,  consé- 
quence d'une  extrême  mobilité  de  la  molécule,  de  son  aptitude  à  réagir  sur 
elle-même,  suivant  un  mécanisme  actuellement  inconnu. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Etat,  décelé  par  le  pouvoir  rotatoii'e,  des  camphocarho- 
nales  d' aminés  de  la  série  grasse  et  de  la  série  aromatique  en  dissolution. 
Note  (')  de  M.  J.  3Iixguin,  présentée  par  M.  Ilaller. 

Camphocarbo/iates  d'aminés  de  la  série  grasse  en  dissolution  dans  l'eau.  — 
A  i*^,()G  d'acide  campliocarboniqtre  (j^  de  molécule)  on  ajoute  la  quan- 
tité équimoléculaire  de  certaines  aminés  de  la  série  grasse;  on  complète 
à  25'°'°  avec  de  l'eau  et  l'on  observe  la  déviation  au  polarimètre  à  la  tempé- 
rature de  12",  sur  une  longueur  de  20'™;  puis  on  augmente  les  quantités 
d'aminés  pour  s'assurer,  par  le  changement  de  pouvoir  rotatoire,  s'il  y  a 
hydrolyse  (*j. 

Les  résultats  obtenus  sont  consignés  dans  le  Tableau  suivant  : 

Avoc  iliclliylamlnn.  Avec  IrR'lhjlaminc. 


Avec  pr0|iylaniiiie. 

Avec  buivlamino. 

0     / 
a  =  I .'( .  1 0 

•.,7^     —    ■     a  = 
\ioo/ 

10      (excès). 

a  =  ,^   S 

10      (excès),      a  = 

\  100/ 


:l'|.00  ':"•'(  )•        I  =  l|.30 


.28  I. '|j  (excès).      a  =  i/|.3o  lu      (excès),      a  =  il. 00 

10        (excès),      a  =  i^  .3() 


(')  Présentée  dans  la  séance  du  3  février.  igo8. 
(-)  Comptes  rendus,  t.  CXL,  p.  243. 


288  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Mrmes  composés  dans  l'alcool  absolu.  —  o*-', G")3  d'acide  camphocarlio- 
nique  (:^  de  molécule)  en  dissolution  dans  l'alcool  donnent  la  dévia- 
tion a  =  3°i8'.  Ce  même  poids  a  été  dissous  dans  l'alcool  et  additionné 
d'aminés  en  quantité  équimoléculaire  et  ensuite  en  excès  (')  : 

PropylaTîiînp.  tliiljlaniîrip.  IHt'-l h j  lamine.  Ti  icilivlaniino. 

a  =  .'i.T(>  u.-i\i{- —     •      a  =  ^.i()  o/i'i.!     ,—  1  •      a  =  ^.i8       .    o,3o     ^ — )•      a.  =  f^.in 

\.-ioi)/  ^  JUO/  \  joo/ 

0,95   (oxcrs).      a  =  4-   '5  1 ,210  (excès),      a  r=  .'|.   -  1 ,51')  (excès).      a  =  4.'J9  i,7j(excès).     a  =  4-28 

10,935  (e.\cés).      o;r=3.'(;]         iM,<|.i"i  fexcès).      a  =  'i-aS         i.î,-5  (excès),     a  =  4-28 

Nous  ne  pouvons  interpréter  ces  résultais  qu'en  admettant  la  non-disso- 
ciation des  camphocarbonates  d'aminés  grasses,  ou  une  dissociation  très 
faible,  puisque,  avec  un  excès  d'aminés,  la  déviation  est  sensiblement  la 
même. 

De  plus,  nous  vérifions  encore  une  fois  la  loi  (jue  nous  avons  énoucée  (■) 
et  que  Tchugueir  avait  formulée  d'une  façon  un  peu  différente  avant  nous. 
Dans  une  même  série  homologue,  active  optiquement,  la  même  fraction  du 
poids  moléculaire,  dans  les  mêmes  conditions,  donne  la  même  déviation. 

Enfin  remarquons  qu'un  excès  d'aminés  grasses  n'influe  pas  comme  dis- 
solvant sur  le  pouvoir  rotaloire. 

Nous  avons  obtenu,  à  l'état  cristallisé,  le  cauipliocarbonale  de  propyl- 
amine  fondant  à  i  io°  en  se  décomposant,  de  diétliylamine  fondant  à  124°) 
de  butylamine  fondant  à  i55°. 

Camphocarbonates  d'amincx  aromatUjues.  —  Tableau  donnant  la  clt-viation  au 
polariniètre  de  l'acide  campliocarbonique  et  du  camphocarbonate  d'aniline  dans  difl'é- 
rents  dissolvants  : 


Acide  campliocarbonique.                     Alcool.  l^llicr.       Benzine.  Toluène.  Xylène.  Acétone. 

os,6ô3/'-^') a  =  3°  18'  3055'       i°44'  2°4'  2019'  3'M' 

Avec  oS,  3 1  d'aniline  (n — )■■•      a=r3°i6'  2°55'       f^ô'  2<'4'  a^ig'  3°i' 

■.       n      -r        /5M\             ,                    „       ./:|5M\  .    ,  „  /7oM\ 

avec  05,0  1  d  aniline     ^ —     a  =r  0°:  avec  i3s,qo    — —     a  =  i°47  j  avec  aif,-  -^ — 

\3oo/  '^    V  •^oo  y  '  '  \  3oo  / 

a  =  i^aG',  avec  toute  aniline  a  =- i"'26'. 


(')  Ici,  comme  précédemment,  et  dans  la  suite,  la  dilution  est  de  2:V""'',  la  tempé- 
rature 12°  et  l'observation  est  faite  sur  20™'  de  longueur. 
(^)  Comptes  rendus,  I,  CXXXVl,  p.  69. 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  I908.  289 

On  peut  remarquer  que  o»',  653  d'acide  cainpliocarbonique,  dans  les  différents  dissol- 
vants, donnent  la  même  déviation  que  ce  poids,  mis  en  conflit  avec  une  quantité  d'ani- 
line propre  à  fournir  le  sel  correspondant.  Donc  dissociation  complète;  en  d'autres 
termes,  le  camphocarbonale  d'aniline  n'existe  pas  à  l'état  dissous.  On  l'obtient  à  l'état 
solide  et  il  fond  à  65°  en  se  décomposant.  Mis  en  contact  avec  l'eau,  il  est  hydrolyse  et 
rougit  le  tournesol. 

On  peut  se  demander  si  le  changement  observé  dans  la  déviation,  quand 
on  ajoute  des  quantités  de  plus  en  plus  fortes  d'aniline,  est  dii  à  la  forma- 
tion de  sel  d'aniline,  d'un  pouvoir  rotatoire  plus  petit  que  celui  de  l'acide 
camphocarbonique,  ou  bien  si  c'est  un  eilel  de  milieu. 

Nous  croyons  que    les  deux  phénomènes  existent.   En   effet,   à  partir 

de  (  -^ô — )  d'aniline,  la  déviation  reste  constante,  ce  qui  permet  de  supposer 

que  le  camphocarbonate  d'aniline  n'est  plus  dissocié.  D'autre  part,  nous 
disons  que  l'influence  du  dissolvant  alcool  et  aniline  y  est  pour  quelque 
chose. 

is,9G  (  —  )  d'acide  camphocarbonique,  additionnés  de  is,oi  de  triéthyl- 


100 
aminé,  donnent  a  =:  i2°4o'  dans  l'alcool. 

L'addition  de  2»  d'aniline  donne  a.^^i2°^5';  de  5^  d'aniline,  a=ii"; 
de  loK,  a  =  9''3o';  de  i5«,  a  ^  8". 

L'excès  d'anihne  change  donc  la  rotation  et  la  rapproche  de  celle  de 
l'acide  camphocarbonique;  mais  nous  ne  pouvons  pas  attribuer  ce  change- 
ment, en  nous  basant  sur  la  loi  des  masses,  au  déplacement  de  la  triéthyl- 
aniine  par  l'aniline.  Nous  n'avons  qu'à  citer  ce  résultat  : 

1^,96  (  —  j  d'acide  camphocarbonique  sont  additionnés  de  6»  de  trié- 


tiiylamine  et  de  5^  d'aniline. 

En  dissolution  alcoolique  (Z=:io''5o'.  Le  camphocarbonate  de  triéthylamine,  en 
l'absence  d'aniline,  donne  a  =;  i2°/4o'.  Nous  avons  5s  de  Iriéthylamine  qui  viendraient 
certainement  contrebalancer  l'influence  des  5s  d'aniline,  si  elle  devait  agir  par  dépla- 
cement sur  la  triéthylamine.  Donc  l'aniline  agit  bien  comme  dissolvant  sur  le  pouvoir 
rotatoire. 

Il  en  est  de  même  du  camphocarbonate  de  butylamine,  dont  le  pouvoir  rotatoire  est 
abaissé  par  addition  d'aniline.  Les  toluidines  se  conduisent  comme  l'aniline  et  rétro- 
gradent la  rotation  fournie  par  les  sels  de  triéthylamine  et  lie  butylamine. 

Enfin,  nous  avons  mis  en  évidence  par  la  même  méthode  la  dissociation 
complète,  en  solution  alcooh'que,  des  camphocarbonates  d'aminés  aroma- 
tiques, autres  que  l'aniline,  et  l'influence  comme  dissolvant  de  ces  aminés. 

Nos  expériences  ont  porté  sur  les  monométhylaniline,  diméthylaniline, 

C.  R.,  190S,  1"  Semestre.  (T.   CXLVI,  N»  6.)   '  38 


290  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

monoéUiylaniline,  orlliololuidine,  métatoluidino,  a-naphtylamiiio,  J^-napli- 
lylamine. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Recherches  sur  les  nuxU fications physiques  de  la  gélatine 
en  présence  des  électrolytes  et  des  non-électrolytes.  Note  de  M.  J.  Larguiek 
DES  Bancels,  présentée  par  M.  Dastre. 

La  détermination  et  la  classification  des  albumiuoïdes  sont  fondées  actuelle- 
ment sur  la  considération  des  propriétés  physiques  (solubilité,  précipitabi- 
lité,  etc.)  que  présentent  ces  substances.  11  m'a  paru  intéressant  de 
reprendre  de  ce  point  de  vue  l'examen  de  la  gélatine  qui  se  rapproche  à 
tant  d'égards  des  principes  azotés  naturels.  On  trouvera  dans  la  présente 
Note  les  résultats  principaux  que  j'ai  obtenus  dans  l'étude  de  la  solubilité 
de  ce  corps. 

1°  En  présence  de  divers  sels  neutres,  la  gélatine  se  dissout  dans  l'eau  à 
la  température  ordinaire  ('). 

Les  expériences  ont  porté  sur  des  gélatines  commerciales,  dites  pures.  Les  cinq 
échantillons,  de  provenances  difl'érentes,  que  j'ai  examinés,  n'ont  présenté,  au  point  de 
vue  de  la  solubilité,  que  de  faibles  différences.  Pendant  les  expériences,  la  tempéra- 
ture a  oscillé  autour  de  16°. 

2"  Les  divers  sels  neutres  manifestent  une  puissance  de  dissolution  très 
différente  vis-à-vis  de  la  gélatine.  A  concentrations  égales,  les  sels  de 
métaux  bivalents  exercent  une  action  plus  énergique  que  les  sels  de  métaux 
monovalents;  d'autre  part,  et  pour  un  même  métal,  les  azotates  exercent 
en  général  une  action  plus  énergique  que  les  chlorures. 

,J'ai  considéré  en  particulier  les  azotates  et  les  chlorures  de  sodium,  potassium. 
ammonium,  calcium,  magnésium,  zinc,  cuivre,  manganèse. 

\oici  un  exemple  :  la  gélatine  (trois  fragments  rectangulaires,  découpés  dans  une 
plaque,  de  gélatine,  et  de  poids  sensiblement  égal  à  i's,5  chacune)  est  plongée  dans 
les  mélanges  suivants.  L'état  de  la  substance  est  noté  au  bout  de  260  minutes.  I^es  sels 


(')  On  sait  que  la  gélatine  se  dissout  à  la  faveur  des  acides  et  des  alcalis.  Sadikoll" 
(Zeits.  f.  physiol.  Chentic,  t.  XLI,  p.  i5,  et  t.  XLVI,  p.  887)  a  constaté  de  plus,  à  la 
suite  des  expériences  de  Dastre  et  Floresco,  de  Pauli  et  d'autres,  que  cette  substance 
est  soluble  dans  les  solutions  concenlrces  de  certains  sels  (solutions  à  5o  pour  loo  ou, 
si  le  sel  ne  comporte  pas  celte  concentration,  solutions  saturées).  Lumière  {Bull.  Soc. 
franc,  de  Pholographk,  1890,  p.  256)  a  signalé  les  propriétés  solubilisatrices  du 
chlorure  de  barvum.  . 


SÉANCE    DU    lO    FÉVRIER    lgo8.  291 

sont  en  solution  binnoléculaire  (20  juin  1907)  : 

1.  2'^"''  d'eau  -+-  20  gouttes  Na(IVO-^) dissolution  commençante 

2.  »  »  K(NO^) » 

3.  »  »  Ca(NO^)- dissolution  complète 

4.  »  »  Zn(N0')2 .) 

Il  faut  ajouter  t|ue  les  sels  de  calcium  exercent,  toutes  choses  égales,  une  action  plus 
intense  que  les  sels  correspondants  des  autres  métaux,  bivalents.  Alors  que  la  dissolu- 
tion de  la  gélatine  commençait  en  k  (expérience  précédente),  elle  était  aux  trois  quarts 
achevée  en  3,  au  bout  de  5  minutes. 

3"  Eu  présence  des  éleclrolytes  el  notamment  de  ceux  que  nous  avons 
indiqués,  la  gélatine  se  dissout  dans  les  mélanges  de  certains  non-électro- 
ly  tes  et  d'eau,  par  exemple  dans  un  mélanj^e  d'alcool  ou  d'acétone  el  d'eau. 
Toutes  choses  égales  d'ailleurs,  ces  mélanges  sont  plus  favorables  à  la  disso- 
lution de  la  gélatine  que  l'eau  pure.  L'intervention  d'une  petite  quantité 
d'eau  est,  dans  tous  les  cas,  indispensable  à  la  dissolution;  cette  proportion 
une  fois  atteinte,  la  gélatine  se  dissout  d'autant  plus  rapidement  que  la 
teneur  du  mélange  est  plus  forte  en  non-éleclrolyte. 

J'ai  considéré  en  particulier  les  alcools  métlijlifiue  et  étliylique  et  l'acétone.  L'in- 
fluence de  ces  diverses  substances  est  sensiblement  équivalente. 

4"  La  gélatine  dissoute  dans  l'eau  ou  dans  les  mélanges  de  non-électro- 
lytes  et  d'eau  peut  être  aisément  récupérée.  Il  suffit  à  cet  effet  d'éliminer 
les  sels  introduits  dans  les  liqueurs,  soit  par  dialyse,  soit  par  une  série  de 
précipitations,  à  l'aide  d'un  excès  d'alcool  ou  d'acétone,  et  de  redissolutions 
dans  l'eau.  La  gélatine  obtenue  dans  ces  conditions  olfre  les  caractères 
typiques  de  ce  corps  ;  elle  se  présente  sous  forme  de  gelée  à  la  température 
ordinaire. 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Dosage  rapide  du  bichromate  de  potassium 
dans  les  laits.  Note  de  M.  Gouère,  présentée  par  M.  A.  Ditte. 

Il  arrive  très  souvent,  dans  les  expertises  de  laits,  (ju'on  ail  à  comparer 
un  lait  chromaté  à  un  lait  naturel,  ou  bien  à  comparer  entre  eux  deux  lails 
additionnés  de  bichromate  dans  des  proportions  différentes. 

Il  était  donc  utile  de  connaître  une  méthode  de  dosage  à  la  fois  simple 
et  rapide  qui  permît  de  déterminer  aisément  la  proportion  de  cet  agent 
conservateur.  ■ 


292  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Celle  que  je  propose  ici  est  beaucoup  plus  simple  et  tout  aussi  précise  que 
la  méthode  officielle;  elle  consiste  à  utiliser  la  réaction  suivante  qui  est  d'un 
usage  courant  en  iodométric  : 

1°  Cr=0'K-+  6kl+  i4HCl=  Cr=CI«4-  SKCI-^  3H-^0  +  61. 

2°  aS^O'Na-—  JH-O  +1-=  S''OS\a--+-  2i\;,  1+  5II-0. 

D'après  ces  deux  équations,  on  voit  que  294S  de  bichromate  mettent  en  liberté 
six  fois  127S  d'iode,  et  que  248*"'  d'hyposulfite  dissolvent  127s  d'iode  pour  donner  du 
létrathionate. 

La  réaction  se  fait  à  froid  :  voici  comment  on  opère  : 

Les  cendres  de  lo'''"'  de  lait  sont  reprises  par  20™'  à  25'"''  d'eau  dans  une  capsule 
en  porcelaine.  On  y  ajoute  5"^'  environ  d'une  solution  à  10  pour  100  d'iodure  de 
potassium  et  ]""'  à  S"^"'  d'acide  chlorhydrique  pur;  la  liqueur  brunit  immédiatement 
par  suite  de  la  mise  en  liberté  d'iode;  on  y  verse  alors  la  solution  titrée  d'hyposulfite, 
contenue  dans  une  burette  graduée,  jusqu'à  ce  qu'on  ne  perçoive  plus  que  la  colo- 
ration bleue  à  peine  sensible  due  au  sel  de  chrome  qui  s'est  formé.  La  fin  de  la  réac- 
tion :  décoloration  progressive  jusqu'à  obtention  de  la  teinte  bleue  exempte  de  jaune, 
est  suffisamment  nette  par  elle-même,  sans  qu'il  soit  nécessaire  d'indicateur. 

Il  est  avantageux  d'utiliser  une  solution  d'hyposulfite  telle  que  i'^™' de  cette  solution 
représente  i""»  de  bichromate  de  potassium. 

Cette  solution  devra  par  conséquent  renfermer  5-,  06  d'hyposulfite  pur  et  cristallisé 
par  litre. 

Le  titre  de  la  solution  d'hyposulfite  se  détermine  d'ailleur,  directement,  par  rapport 
au  bichromate.  Il  suffit  pour  cela  de  peser  is  de  bichromate  de  potassium  pur  et  sec, 
de  dissoudre  à  5oo'""',  d'en  prélever  So'^"',  soit  of,i,  qu'on  place  dans  une  capsule  de 
porcelaine  avec  200""""  à  Soo'^"''  d'eau,  lo"™'  d'iodure  à  lo  pour  100  et  20"™'  d'acide 
chlorhydrique  pur;  on  veise  alors  comme  précédemment  la  liqueui-  d'hyposulfite  jusqu'à 
ce  qu'on  ne  perçoive  plus  que  la  teinte  du  sel  de  chrome. 

Les  quantités  de  réactif  indiquées  précédemment  sont  plus  que  suffisantes 
dans  la  majorité  des  cas  et  s'appliqueraient  encore  à  des  laits  contenant  l^^ 
à  5^  de  bichromate  par  litre. 

La  présence  des  sels  minéraux  contenus  dans  les  cendres  du  lait  ne  gêne 
en  rien  la  réaction. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  la  préparation  du  dilhymol;  action  du  brome  sur 
le  dilhymol.  Note  de  MM.  H.  Cousix  et  H.  Hërkssey,  présentée  par 
M.  Guignard. 

En  étudiant  faction  des  ferments  oxydants  sur  le  thymol  (voir  Journ.  de 
Pharm.  et  de  C/iim.,  6"  série,  t.  XXYI,  1907,  p.  4^^7)5  nous  jivons  constaté 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  1908.  2q3 

qu'il  y  avait  formation,  en  même  temps  que  d'autres  produits,  d'une  cer- 
taine quantité  de  dithymol;  nous  avons  donc  été  amenés  à  préparer  ce 
composé  dans  un  Jiut  d'identification  et  nous  avons  remarqué  que  les  pro- 
cédés proposés  jusqu'ici  ne  donnaient  que  de  très  mauvais  résultats.  Le 
dithymol  C-'H^^O",  formé  aux  dépens  de  2'"°'  de  thymol  par  perte  de  2H, 
a  été  découvert  par  Dianine,  en  1882  (Journ.  Soc.  cliim.  russe,  t.  XIV, 
p.  i35);  ce  savant  l'obtenait  dans  l'action  oxydante  des  sels  de  sesquioxyde 
de  fer  sur  le  thymol  :  il  utilisa  d'abord  le  perchlorure  de  fer  qui  lui  donna 
de  très  mauvais  résultats,  puis  une  solution  d'alun  de  fer.  En  suivant  les 
indications  de  Dianine,  l'obtention  du  dithymol  pur  est  très  pénible;  de 
plus  le  rendement  est  extrêmement  faible.  Plus  tard  Messinger  et  Vort- 
mann  {Her.  cl.  d.  chem.  Ges.,  t.  XXII,  p.  2^17)  isolèrent  le  dithymol  dans 
les  produits  de  la  réduction  de  l'aristol  qu'ils  considéraient  comme  étant  un 
diiododithymol;  mais  le  rendement  est  encore  très  faible,  car  l'aristol,  à 
notre  avis,  n'est  pas  constitué  exclusivement  par  du  diiododithymol  :  il  doit 
contenir  des  produits  iodés  plus  condensés,  de  sorte  que  la  réduction  de 
l'aristol,  comme  d'ailleurs  nous  nous  en  sommes  assurés,  ne  donne  que  très 
peu  de  dithvmol. 

Nous  proposons  la  méthode  suivante  qui  nous  a  Jonné  de  meilleurs  résultats.  5s  de 
tli^mol  en  dissolution  dans  50"^'"'  d'alcool  sont  versés  dans  10'  d'eau  à  So^-ôo";  on  agite 
pour  dissoudre,  puis  on  filtre  après  refroidissement;  à  la  solution  aqueuse  de  ihymol 
on  ajoute  60"^"'  d'une  solution  de  perchlorure  de  fer  de  densité  1,26.  La  réaction  est 
terminée  au  bout  de  3  ou  4  jours  et  il  se  forme  un  précipité  contenant  le  dithymol.  Il 
est  avantageux,  contrairement  à  ce  que  faisait  Dianine,  qui  opérait  à  90°,  de  maintenir 
le  liquide  à  une  température  voisine  de  i5°,  car  le  rendement  est  amélioré;  de  plus,  il 
se  forme  moins  de  produits  étrangers,  insoluble^  dans  la  soude  diluée,  et  provenant 
d'oxydations  plus  avancées.  Le  précipité  recueilli  est  lavé,  puis  traité  par  une  liqueur 
alcaline  faible  (10'^"°  de  lessive  de  soude  pour  200""'  d'eau);  on  filtre  et  la  litjueur  alca- 
line est  précipitée  par  l'acide  acétique;  le  dilhynjol  brut  est  dissous  dans  l'alcool  et 
celte  solution,  maintenue  à  froid  pendant  10  à  12  heures  en  présence  de  noir  animal, 
est  filtrée,  puis  additionnée  à  l'ébullilion  d'un  volume  égal  d'eau;  le  dithvmol  cristal- 
lise par  le  refroidissement;  il  est  purifié  par  une  cristallisation  à  chaud  dans  l'alcool 
à  60°. 

Le  produit  obtenu  présente  toutes  les  propriétés  indiquées  par  Dia- 
nine :  dans  l'alcool  dilué,  il  cristallise  avec  1'"°'  d'eau  ;  l'hydrate 
C""  H^"  O- -I- H- O  fond  à  ioo°-ioi°;  placé  longtemps  dans  le  vide  ou 
maintenu  dans  Fétuve  à  100°,  il  perd  H-O;  le  dithymol  anhydre  fond  à 
i64"-i65°.  Nous  signalerons  toutefois  que  notre  dithymol,  traité  par  les 
solutions  alcalines,  ne  nous  a  jainais  donné  de  coloration  jaune  orangé, 


2()4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

contrairement  à  ce  qui  est  indiqué  par  Dianine  :  cet  auteur  avait  proba- 
blement entre  les  mains  un  dithymol  impur.  Le  rendement  par  noire  pro- 
cédé est  de  2j  â  3'o  pour  loo,  beaucoup  plus  élevé  que  dans  les  méthodes 
indiquées  ci-dessus  ;  de  plus,  les  traitements  pour  arriver  à  im  produit  pur 
sont  beaucoup  plus  simples. 

Les  seuls  dérivés  connus  du  dithymol  sont  l'éther  dibenzoïque  (Dianine) 
et  l'éther  diacétique  (Messinger  et  Pickersgill)  :  nous  avons  obtenu  quelques 
dérivés  halogènes  nouveaux;  et  nous  décrivons  aujourd'hui  le  dithymol 
dibromé  C-TL"' Br- O"  et  la  quinone  correspondante  C-*H-'- Br'- O^ 

1°  Dithymol  dibromé.  —  A  3s, i6  de  dilliymol  liydraté  mis  en  suspension  dans 
So"'"'  de  chloroforme  on  ajoute  un  peu  plus  que  la  quantité  tliéorique  de  brome 
(3P,5oau  lieu  de  3s, 20),  de  façon  que  la  liqueur  reste  colorée;  après  10  heures  de 
contact  on  détruit  l'excès  de  brome  par  l'acide  sulfureux,  puis  le  chloroforme  est 
distillé  et  le  résidu  cristallisé  plusieurs  fois  dans  l'aicooi  à  90°  chaud.  Le  dithymol  di- 
bromé se  présente  en  cristaux  prismatiques,  légèrement  blanc  jaunâtre,  insolubles 
dans  l'eau,  peu  solubles  dans  l'alcool  à  90"  fioid,  soiubles  dans  l'alcool  chaud,  ainsi 
que  dans  les  autres  dissolvants  et  dans  les  alcalis.  Il  fond  à  i56°-i57°  (corr.);  l'ana- 
lyse lui  fait  atliiliuer  la  formule  G-'H^'Br^O-.  La  solution  chloroformique  traitée  par 
le  brome  devient  rouye  et  donne  la  quinone  correspondante,  sans  qu'il  soit  possible 
d'isoler  des  dérivés  plus  bromes. 

Dibromo-dilhyrnoquinone.  —  A  4»,  56  de  dithymol  dibromé  dissous  dans  20""''  de 
chloroforme  on  ajoute  is,8o  de  brome;  au  bout  de  quelque  temps,  l'addition  d'afcool 
à  go°  donne  un  précipité  rouge  qui  est  recueilli,  lavé  à  l'alcool  et  desséché.  Ce  corps 
se  présente  en  petites  aiguilles,  rouge  grenat  foncé,  très  peu  solubles  dans' l'alcool, 
l'éther  et  la  benzine,  plus  solubles  dans  le  chloroforme.  Il  fond  à  la  température 
de  i34°(corr.)  avec  décomposition.  Ce  dérivé  possède  toutes  les  propriétés  d'une 
quinone  correspondant  au  dithymol  dibromé  :  en  effet  il  possède  une  coloration  rouge 
appartenant  également  à  un  grand  nombre  de  quinones  aromatiques;  il  est  insoluble 
dans  la  soude;  il  bleuit  énergiquemenl  la  teinture  de  gaïac;  enfin,  traité  par  les  réduc- 
teurs, poudre  de  zinc  et  solution  alcoolique  d'acide  sulfureux,  il  redonne  le  dithymol 
dibromé. 

En  résumé,  dans  ce  travail  nous  avons  donné  un  procédé  simple  et  com- 
mode de  préparation  du  dithymol  et  nous  avons  décrit  deux  dérivés  bromes, 
le  dithymol  dibromé  et  la  quinone  correspondante. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  l'acide  y-oxylé//o/i(/iie.  iSole  de  MM.  Lespieau 
et  ViGUiER,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

M.  .Jotsitch  a  montré  que  les  carbures  acétyléuiques  M-ais  attaquent  les 
combinaisons  organomagnésiennes  découvertespar  M.  Grignard  en  donnant 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  igo8.  29") 

des  composés  de  la  forme  R  —  Cï^GMg  X,  lesquels  peuvent  être  utilisés 
pour  effectuer  diverses  synthèses.  Nous  avons  pensé  que,  malgré  la  présence 
d'un  oxhydrile,  Talcool  propargylique  se  prêterait  au  même  genre  de 
réaction,  pourvu  qu'on  le  mette  en  présence  de  2'"°'  du  composé  organo- 
magnésien  auxiliaire;  cette  prévision  s'est  trouvée  vérifiée,  ce  qui  nous  a 
permis  d'arriver  à  un  acide  nouveau  répondant  à  la  formule 

CH^OH-CseC-CO^H, 

ainsi  qu'aux  produits  que  donne  cet  acide  en  fixant  2''^'  de  brome. 

Acide  ^^-oxytétruliqiie  CH^Oll  —  C:^C  — CCII.  —  (l'est  un  corps 
blanc,  cristallisé,  fondant  à  i  i5"-i  iG"  sans  décomposition;  il  est  très  soluble 
dans  l'eau,  l'alcool,  l'acétone,  l'acide  acétique;  moyennement  dans  l'étlicr  et 
pour  ainsi  dire  pas  dans  le  benzène  froid,  le  chloroforme  ou  la  ligroïne. 
(Analyse  :  C,  47587;  H,  4)28.  Cryoscopie,  106.) 

Pour  préparer  ce  corps  on  fait  tomber,  dans  1111  ballon  renfermant  2"°'  de  bromure 
d'étliylmagnésium,  1™°'  (200)  d'alcool  propargylique  bien  exempt  d'eau,  en  évitant  un 
écliauiTement  trop  grand. 

Oiiand  le  dégagement  d'étliane  a  cessé,  on  envoie  dans  le  ballon  de  l'anhydride  car- 
bonique, qui  s'absorbe  peu  à  peu;  on  termine  par  addition  d'acide  chlorlivdrique  puis 
extraction  à  l'éther.  Pour  purifier  le  produit  brut  on  le  dissout  dans  le  benzène 
bouillant,  il  se  dépose  par  refroidissement. 

Le  corps  est  bien  un  acide;  il  rougit  le  tournesol  et  décompose  les  carbo- 
nates; il  ne  colore  pas  les  solutions  étendues  de  perchlorure  de  fer,  tandis 
qu'ini  isomère  C''li''0',  que  Duisberg  (Lieb.  Ann.,  t.  CCKHI,  p.  160) 
nomme  à  tort  acide  oxylétrolique,  puisqu'il  n'y  admet  pas  de  triple  liaison, 
colore  ces  solutions  en  bleu  céleste. 

Acide  et  lactone  diIjromo-i.'i-buténol-l\-oique-i.  —  L'additioii  de  deux 
atomes  de  brome  à  l'acide  oxytétrolique  (■>.'5)  dissous  dans  l'éther,  effectuée 
à  — 10"  et  à  l'obscurité,  nous  a  donné,  après  évaporalion  du  solvant  dans 
un  courant  d'air  sec,  un  résidu  cristallin  pesant  à  très  peu  près  le  poids 
voulu,  mais  fondant  mal.  Par  des  cristallisations  fractionnées  nombreuses, 
nous  avons  pu  en  séparer  deux  composés  définis. 

Le  plus  abondant  (un  peu  plus  de  "i^  purs)  est  un  acide  répondant  à  la 
formule  CII-QH  -  CBr  =  CBr  -  CO-H,  fondant  à  i37°-i38°.  (Analyse  : 
C,  18,18  ;  il,  1,58;  Br,  Gi,().; 

Le  moins  abondant  (un  peu  plus  de  o^',  '  pui's)  est  une  lactone  répondant 


296  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

à    la    formule    CH- —  CBr  =  CBr  —  CO    et   fondant    à   91°.  (Analyse  : 

C,  19,52;  H,  0,90;  Br,  67,0.) 

Ces  deux  corps  sont  solubles  dans  l'éther,  Talcool  ;  mais,  tandis  que 
l'acide  est  très  peu  soluble  dans  le  benzène  froid,  la  lactone  s'y  dissout  en 
grande  quantité.  On  purifie  l'acide  en  le  faisant  cristalliser  dans  le  chloro- 
forme additionné  d'un  peu  d'éther,  la  lactone  en  laissant  refroidir  sa  solu- 
tion dans  la  ligroïne  bouillante. 

Cette  lactone  n'est  point  nouvelle  :  Tœniess  {Berichte  d.  d.  ch.  G.,  t.  XII, 
p.  1212),  en  oxydant  l'acide  Py-pyromucique,  avait  obtenu  un  corps  auquel 
il  attribuait  la  formule  CIIO  —  CBr  =  CBr  —  CHO;  depuis,  les  travaux 
de  Hill  et  de  ses  élèves  (Americ.  ./.,  t.  XVI,  p.  2o3)  ont  établi  que  le  com- 
posé en  question  n'est  pas  une  dialdéiiyde,  mais  bien  une  lactone,  capable 
d'ailleurs  par  oxydation  de  fournir  l'acide  mucobromique  et  répondant  à 
la  formule  CH- —  CBr  =  CBr  —  CO.  Or  le  point  de  fusion  et  les  solvants 


indiqués  par  Hill  pour  ce  corps  sont  les  mêmes  que  ceux  appartenant  à 
notre  lactone. 

Il  y  a  lieu  de  se  demander  si  cette  lactone  dérive  de  l'acide  qui  l'accom- 
pagne dans  notre  préparation,  ou  si,  tandis  qu'elle  appartient  à  la  série 
maléique,  l'acide  n'appartiendrait  pas  à  la  série  fumarique.  La  façon  dont 
cet  acide  a  été  obtenu  tendrait  à  faire  rejeter  cette  dernière  hypothèse  si 
l'on  ne  savait  avec  quelles  facilités  se  produisent  des  migrations  chez  les 
composés  maléiques  et  fumariques;  en  fait,  lacide  maintenu  environ 
3  heures  à  la  température  de  loo"  nous  a  donné  une  petite  quantité  de  lac- 
tone (environ  le  vingtième  de  son  poids);  mais  celte  transformation  n'est 
rien  moins  qu'aisée;  or,  habituellement,  la  transformation  d'un  acide-alcool 
lactonisable  en  anhydride  interne  est  si  facile,  que  l'acide  n'est  point  iso- 
lable  à  l'état  de  pureté  (si  Ion  en  excepte  toutefois  le  cas  d'acides-alcools 
possédant  des  fonctions  multiples);  l'acide  que  nous  avons  obtenu  fond  à 
1 37"  sans  altération;  maintenu  2  heures  à  i5o",  il  garde  son  point  de  fusion; 
vers  200",  il  subit  bien  une  décomposition  assez  rapide,  mais  il  perd  alors 
de  l'anhydride  carbonique,  puis  ultérieurement  de  l'acide  bromhydrique 
(en  fournissant  un  sublimé  qui  ne  parait  pas  susceptible  de  fondre  sous  la 
pression  atmosphérique);  il  ne  semble  pas  que  ce  soient  là  les  caractères 
d'un  acide  facilement  lactonisable. 


SÉANCE  DU  to  FÉVRIER  1908.  297 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Recherches  sur  une  méthode  de  préparation 
des  aldéhydes  cycliques.  Note  de  M.  Savariau,  présentée  par  M.  A. 
Haller.   ' 

M.  Biaise  et  M.  Bagard  ayant  montré  que  la  décomposition  par  la  chaleur 
des  acides-alcools  constitue  dans  la  série  acyclique  une  méthode  de  prépa- 
ration des  aldéhydes,  nous  avons  songé  à  appliquer  cette  réaction  à  la  pré- 
paration des  aldéhydes  cycliques.  On  pouvait,  en  elTet,  penser  que  la 
condensation  du  chloral  avec  les  dérivés  organomagnésiens  c}cliques  con- 
duirait à  des  alcools  secondaires  trichlorés,  transformables  eu  acides-alcools 
par  action  des  alcalis  : 

C''lI'-MgBr->  C«H'— CH0II-CC1'->C»H'-CH0II-C0MI->C''II5  — CHO. 

L'expérience  a  montré  qu'il  en  est  bien  ainsi,  mais  qu'en  outre  il  n'est 
pas  toujours  nécessaire  de  passer  par  l'intermédiaire  des  acides-alcools,  les 
alcools  trichlorés  pouvant  être  décomposés  directement  en  aldéhydes  et 
chloroforme  par  éhullition  avec  les  carbonates  alcalins  : 

C«H'(CH')^-CnOII-CCl'  =  CllCI^-hC»H^(CH')'-  CMO. 

En  raison  même  de  ce  dernier  fait,  la  méthode  que  nous  indiquons  paraît 
devoir  constituer  un  procédé  commode  pour  la  préparation  rapide  de  petites 
quantités  d'aldéhydes  cycliques  rares. 

Benzaldéhyde.  —  L'alcool  tiicliloié  conespomlant  C'H'— CHOII  —  CCI'  a  déjà 
été  préparé  par  Jocitscli  à  l'aide  d'une  mélliode  difTércnle.  CliaulTé  à  l'ébullilion  a\ec 
une  solution  saturée  de  carbonate  de  potasse,  il  donne  de  la  benzaldéhyde,  du  chloro- 
forme et  de  l'acide  phénylglycolique  (65  pour  100).  L'acide  pliénvlglycolique,  décom- 
posé à  son  tonr  par  aclion  de  la  chaleur,  fournit  de  la  benzaldéhyde  avec  un  rendement 
de  47  pour  100.  Il  reste  un  résidu  notable,  et  (pii  est  constitué  par  un  mélange  d'anhy- 
dride diphénylmaléique  et  d'acide  pliénylacéli(|ue.  La  formation  de  ce  dernier  acide 
est  assez  curieuse  et  ne  peut  s'expliquer  que  par  la  réduction  de  l'acide  phénj-lglyco- 
lique.  L  agent  de  réduction  serait  peut-être  l'acide  formiqne  qui  pourrait  se  produire 
par  décomposition  de  l'acide-alcool.  Quant  à  la  formation  d'anhydiide  diphénvima- 
léique,  elle  est  due  évidemment  à  la  condensation  de  2™"'  d'acide  phénylglvcoiique 
avec  élimination  de  a™°'  d'eau. 

Pensant  éviter  la  formation  de  produits  secondaires,  nous  avons  préparé  l'élher  acé- 
tique de  l'acide  phénylglycolique  et  décomposé  cet  éther  par  la  chaleur.  L'élher  acé- 
tique de  l'acide  phénylglycolique  est  solide  et  fond  à  79",  mais  sa  décomposition  ne 
C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N«.  6.)  39 


298  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

finirnil  pas  un  lendeiiient  en  Ijenzakléhyde  nolalileiiienl  supérieur  ;i  celui  qu'on  obtient 
avec  riicide-alcool. 

Alt/chyc/e  .rytyliiiiie  i./i(CII')'- — C'H^ — CIIO.2.  —  L'alcool  Irichloré  correspon- 
daiil  se  foi'iue  a\ec  un  rendement  de  53  pour  100  quand  on  condense  le  dérivé  magné- 
sien de  biomoparaxylénc  avec  le  chloral.  C'est  un  liquide  visqueux,  légèrement  jaune, 
liouillaul  à  i.J8"sous  10""".  Au  cours  de  la  coudensatinn,  une  quantité  notable  de 
cliioral  e^t  transformée  en  alcool  Iriclilorélliylique,  fait  déjà  signalé  par  .locitscli. 
L'ébullition  prolongée  du  liicliloroniétliylxylylcarbinol  a\  ec  une  solution  aqueuse  de 
carbonate  de  potasse  donne  du  cidoroforme  et  de  Faldéliyde  xylylique  avec  un  i-ende- 
nienl  de  5?,  pour  100.  <}\\  oljlient,  en  même  lemps,  l'acide-alcool  correspondant 
(  a3   pour  ioc>).   Celui-ci,   décomposé  par  la  clialeur,  dc.inne  ii   nouveau  de   l'aldéhyde. 

L'aldéhyde  xylylique  a  été  déjà  préparée  par  ilariliiig  el  Cohen  [Ain.  Soc,  t.  \Xlll, 
p.  Sy^).  et  Bouveaull  {Bull.  Soc.  c/iiin.,  t.  Wll,  [).  y/tO-  ^ous  en  avons  préparé  les 
dérivés  suivants  :  semicarbazone,  fines  aiguilles  blanches  fondant  à  '317";  /J-nili'ophé- 
n\lhvdrazone,  |)elils  cri-laux  louges  fondant  à  182°;  /)-xylylidéne-|j-naplitylainine, 
lamelles  nacrées  (|ui  fondent  à  8<J°-87°;  benzylphénylhydrazone,  petites  aiguilles  légè- 
rement jaunes  qui  fondent  à  loS";  acide  ytf-xylylidènecyanacétique,  ciistaux  fondant 
à  174°. 


CHIMIE    ORGANIQUE.    —     Action    des    alcools   sur  le    licnzylate    de    sofliiim. 
iSole  de  M.  Marcel  Guekbiît,  pi'ésenLéc  par  M.  A.  Haller. 

Dans  iiiie  séiMc  de  Notes  présentées  à  l'Acadéniie  (Co/np/es  lendus , 
t.  CXX\  III,  CWXII,  CXXXVII),  j'ai  déjà  montré  qtie  les  alcools  pri- 
maires de  la  série  <;i'asse,  cliauffés  à  2  2o"-iz3o"  avec  leurs  dérivés  sodés  ou 
avec  les  dérivés  sodés  d'autres  alcools,  donnent  naissance  à  des  alcools  plus 
condensés  suivant  la  réaction 

C'"\V"'  '^'  OU  +  C"ir^"  +  '  ONa  =  C"'  +  "  H- ''"'  +  "'  +  '  OH  h-  \aOII 

(/«  pouvant  être  égal  à  «). 

La  soude  ainsi  formée  réagil  ensuilc  sur  les  alcools  présents  dans  le  mé- 
langv  poiu'  les  transformer  partielleuKul  en  acides  coiTespondants  avec 
dégagement  d'hydrogène. 

C'est  ainsi  que  l'alcool  propyliquc  CH'  -  CH-  —  CH=OH  et  son  dérivé 
sodé  donnent  l'alcool  dipropylique 

GIF_  CIP  -  CH^-  CH  (CH^)  -  CH^OH; 
que  l'alcool  éthylique  CH^  —  CH-  OH  et  l'oenanthylalcoolate  de  sodium 


SÉANCE    DU    lO    FÉVRIER     1908.  299 

Q«Hi?_  CIPOJNa  donncnl  ralcool  iion\1i([iie  luiriual 
C"  11''— Cil-- Cil- -  CIIOH.   fie. 

Dans  le  bul  d'rleiRlrc  celle  réaclioii  à  la  série  aroinalique,  j'ai  coiidcn.sé 
succepsivcment  le  benzylale  de  sodium  avee  les  alcools  i)enzvli(iU(',  élliy- 
lii|n<'  el  [H(i]>\  iMjiie. 

Avec  ces  deux  derniers  alcools,  la  réaclion  s'efîecUie  comme  dans  la 
série  grasse  el  Ton  oblienl  respeclivemenl  les  alcools  benzylclhylique 
C»H''  -  CH;^  — CH-  -  CHMJH,  benzylpropyliquc  C«H^-  CIP-  oil"OII 
el  les  acides  i-ésnllanl  de  roxydalion  de  ces  alcools. 

1 /alcool  brnz\  liiiue,  au  conlraire,cbaufié  à  220"-23o''  avec  son  dérivé  sodé, 
donne  non  pas' le  pbénylbenzylcarbinol  (^'H' -  CHOH  -  (dP  -  C''ll% 
mais  du  slilbénc  CM'  -  Cil  =  Cil  -  O  Vl\  du  dibenzyle 

C'If'-CH^-ClP— C"HS 

du  loluène  el  de  l'acide  benzoïque.  Il  esl  bien  probaljle,  cependant,  qu'il 
s'esL  lout  d'abord  formé  du  plii''nylbenzylcar!nnol  suivanl  réipialion 
CH'-  CIP-  OXa  -h  HO  —  CIP  -  C«H5=  NaOH  +  C«H^  -  CIP-CIIOII  -  C'11% 

el  cjue  le  slilbénc  el  le  dil)enzyle  sonl  des  [jroduits  secondaires  issus  de  cel 
alcool. 

MM.  Limj)ri(blel  'Sc\\\\<n\('Vl(Liebi!^'sA/i/ialenderC/ie/>iie.  l.  (AA  ,  [i-O'j) 
ont,  en  eU'el,  nionlré  que  cet  alcool  perd  1"'"'  d'eau  en  donnant  du 
stilbéne,  quand  on  le  cliauire  à  170°  avec  la  potasse  alcoolicpic. 

Il  est  à  supposer  que  celle  même  décomposition  s'est  elTectuée  ru  |)résence 
du  benz\lat('  de  sodium,  puis  qu'une  parli(>  de  stilbéne,  d'abord  l'uniK',  a 
donné  du  dibenzyle  sous  l'action  de  l'IiNdrogène  naissant,  .le  me  suis,  en 
ell'el,  assuré  que  le  slilbène,  cliaufîé  à  •ji<)"-2.'5o"  avec  de  r(''thylale  de  s(j- 
dium,  se  transforme  en  dibenzvle. 

•  Quant  au  toluène,  formé  dans  l'aclion  du  benzylale  de  sodium  sui'  1  al- 
cool benzylicpie,  il  provient  certainement  d'une  n'action  aualo^iie  à  celle 
c|ui  donne  ce  même  carbure  quand  on  cliaulVe  l'alcool  benzylique  avec  la 
potasse  alcoolique  ((].\n'mzaro,  /Jehig's  Aimalen  der  Cheinie,  t.  \C1I, 
p.  I  i4)  cl  aussi,  peut-être,  se  fornie-l-il  par  la  réduction  du  dibenzyle  par 
riiydrogènc  naissant. 

Action  de  l'alcool  heii:ylif/i/e  sur  son  dcfis'r  sodc.  —  Dans  un  ballim  dr  ciii\ic,  imi 
chaufle  à  refluv  aoos  d'alcool  henzyllque  avec  i^s  de  sodium.  Le  inéud  se  dissout 
rapidemenl  en  formanl  du  ben/.\lale  de  sodium,  tandis  qu'il  se  dégai;e  de  l'hydro^èue 
en  abondance.  LîlentiH,  ce  dégagement  se  lalenlil  beaucoup,  la  dissoiiuion  de  sodium 


3oo  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

est  complète.  On  retourne  alors  le  réfrigérant  et  Ton  règle  la  chaude  pour  maintenir 
le  mélange  à  225°.  A  cette  température,  le  dégagement  d'iijclrogène  continue  lente- 
ment, indice  de  la  réaction  qui  s'opère;  les  vapeurs  d'alcool  benzylique  se  condensent 
dans  le  col  du  ballon,  tandis  qu'un  peu  de  toluène  distille.  Après  i[\  lieures  de  cliaufTe, 
le  dégagement  d'hydrogène  s'est  beaucoup  ralenti,  on  met  lin  èi  l'expérience  et  on 
laisse  refroidir  le  mélange  à  l'abri  de  l'air.  On  traite  la  masse  par  l'eau,  on  fait  passer 
dans  le  mélange  un  couiant  d'anhydride  carboni(|ue  pour  saturer  la  soude;  on  sépare 
la  solution  aqueuse  de  1  huile  surnageante  et  on  l'acidulé  par  l'acide  sulfurique;  elle 
fournil  ainsi  65°  d'acide  benzoïque.  On  a  recueilli,  d'autre  part,  iSs  de  toluène  dis- 
tillant de  loS"  à  1 15". 

Le  composé  liuileux  est  desséché  sur  le  carbonate  de  potasse,  puis  soumis  à  la  dis- 
tillation fractionnée  sous  i5"'"  de  mercure.  On  recueille  les  fractions  suivantes  : 
de  99°  à  iio°,  ~r,s  formés  surtout  d'alcool  ben/ylique;  de  iio°  à  170°,  los;  de  170° 
à  200°,  i6ï;  de  200°  à  280°,  2S;  au-dessus  de  200",  5s.  Les  fractions  i  io°-i 70°  et  i70''-2oo" 
sont  solides.  Elles  fournissent  par  essorage  un  produit  incolore  qu'on  purifie  par 
cristallisation  dans  l'alcool.  C'est  un  carbure  d'hydrogène  présentant  la  composition 
ilu  dibenzyle  C"H''',  possédant  l'odeur  anisée  de  ce  composé  et  fondant  comme  lui 
à  5i"-52". 

La  fraction  20o°-23o°  et  le  résidu  de  la  distillation  sont  liquides;  ils  laissent 
bientôt  déposer  des  cristaux  qu'on  purifie  par  cristallisation  dans  l'alcool.  Ils  forment 
alors  des  paillettes  incolores,  fusibles  à  i23°-i24°,  comme  le  stilbène  C'*H''-,  dont  ils 
possèdent  d'ailleurs  la  composition. 

Action  des  alcools  éthyliquc  et  propylique  sur  le  henzylalcoolate  de  sodium.  — 
On  prépare  des  tubes  renfermant  chacun  is,  10  de  sodium,  environ  S"  d'alcool  élliyli(|ue, 
85  d'alcool  benzylique  et  on  les  scelle  à  la  lampe  apiès  dissolution  complète  du  sodium. 
On  les  chaude  ensuite  à  22o°-23o°  durant  214  heures.  On  traite  ensuite  le  contenu  des 
tubes  comme  il  a  été  dit  pour  le  produit  de  la  réaction  de  l'alcool  benzylique  sur  le 
benzyjalciiolate  de  sodium,  et  l'on  soumet  à  la  distillation  fractionnée  le  produit  hui- 
leux obtenu.  Le  traitement  de  lo^"  d'alcool  benzylique  a  donné  ainsi,  comme  fraction 
principale  :  los  de  liquide  lenfermant  du  toluène  et  distillant  avant  i5o",  46?  d'alcool 
benzylique  entre  200°  et  210°;  issd'un  lii|indo  à  odeur  de  stoiax,  distillant  de  282° 
à  23S°;  enfin  12s  de  résidu  liquide. 

La  fraction  232"-238°,  rectifiée  de  nouveau,  distille  pour  la  plus  grande  partie  de  235° 
à  287°.  Elle  possède  le  point  d'ébullition,  l'odeur  et  la  composition  de  l'alcool  phényl- 
propylique  0^1'—  CH-—  CII-—  CH^OH.  Oxydé  par  l'acide  chromiqueen  dissolution 
dans  l'acide  acétique,  ce  composé  fournit  d'ailleurs,  comme  cet  alcool,  l'acide  hydro- 
cinnaiiiique  fusible  à  47°-48". 

En  faisaiil  réagir  sur  le  benzylalcoolate  de  sodium  l'alcool  propylique 
niiriiial,  comme  il  -vient  d'être  dit  pour  l'alcool  éthylique,  j'ai  obtenu  de 
même  un  alcool  bouillant  à  244<'-246''  et  répondant  à  la  formule  CH'^O. 
Sa  conslilution  n'a  pas  encore  été  établie  |>ar  re\[jérience;  mais,  d'après  ce 
que  nous  savons  sur  l'enchaiuemeut  des  molécules  dans  cette  réaction  des 
alcools   sur  les  alcoolates   de   sodium  {Annales  de  Chimie  et  -de  Physique, 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  I908.  3oi 

']"  série,  t.  XXVII,  p.  67),  il  est  bien  proljable  que  cet  alcool  a  pour  for- 
mule CH' -  CH^~  CH(CH»)  -CH^OH. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Constitution  chimique  et  itropriétés  biologiques  du 
protoplasma  du  bacille  de  Koch.  Xote  de  MM.  Jules  Au«;lair  et  Louis 
Pabis,  présentée  par  M.  Armand  Gautier, 

On  connaît  jusqu'ici  deux  variétés  de  poisons  tuberculeux  :  des  poisons 
solubles,  dont  l'eflet  est  surtout  général  ( tuberculines)\  des  poisons  inso- 
lubles lentement  et  difticiiement  résorbabics,  dont  Faction  se  fait  principa- 
lement sentir  au  point  même  où  ils  ont  été  déposés  (^substances  adipo- 
cireuses). 

Nous  avons  isolé  et  étudié  une  troisième  variété  de  poisons  tuberculeux, 
dont  les  effets  sont  à  la  fois  locaux  et  généraux;  ces  poisons  représentent  la 
matière  protoplasmiscpie  du  bacille  de  Koch. 

La  séparallon  de  celle  protéine  esl  réalisée  ou  moyen  d'épuisemenls  fVaclionnés  du 
bacille  de  Koch.  Il  faul  avoir  soin  de  ne  faire  aiiir  sur  le  bacille,  au  cours  de  celle 
opéralion,  que  des  réaclifs  sans  action  sur  l'édifice  moléculaire  de  la  protéine  étudiée, 
même  après  contact  prolongé. 

Les  acides  minéraux  el  les  alcalis  caustiques  doivent  élre  évités:  le  choix  des 
liquides  extracteurs  reste  limité  aux  solutions  diluées  de  sels  neutres  à  réaction  alca- 
line, et  à  l'acide  acétique  concentré.  C'est  à  ce  dernier  que  nous  nous  sommes  arrêtés, 
après  essai  comparatif. 

Les  bacilles  tuberculeux  débarrassés  de  leurs  protéines  solubles  et  de  leurs  sub- 
stances adipo-eireuses,  ne  contiennent  plus  que  la  substance  qui  fait  l'objet  de  ce  tra- 
vail, et  une  petite  quantité  d'une  matière  soluble,  probablement  en  se  modifiant,  dans 
la  potasse  caustique  étendue;  sans  doute  une  nucléine  difficilement  soluble.  Elle  est 
accompagnée  d'un  peu  de  cellulose. 

La  masse  bacillaire  est  chauffée  à  80°  au  bain-marie,  avec  de  l'acide  acétique  pur  el 
concentré  pendant  i  heure;  on  décante  l'acide  surnageant  qui  est  devenu  visqueux  et 
a  pris  une  teinte  jaune.  Après  avoir  répélé  celle  opération  jusqu'à  épuisement  com- 
plet, les  liqueurs  sont  réunies  el  abandonnées  au  repos.  Le  liquide  ne  tarde  pas  à  lais- 
ser déposer,  par  refroidissement,  des  flocons  qui  deviennent  plus  abondants  par  addi- 
tion d'eau.  On  salure  avec  une  solution  étendue  de  soude  caustique  de  façon  à  conserver 
une  légère  acidité.  La  protéine  précipite  el  se  rassemble  en  flocons  épais;  après  repos, 
on  siphonne  avec  précaution  le  liquide  el  on  lave  à  l'eau  chaude  jusqu'à  disparition 
de  réaction  acide.  Après  lavage  à  l'alcool  à  80",  on  recueille  le  précipité  dans  un  \ase 
contenant  de  l'alcool  à  gS";  il  blanchit  el  se  rassemble  en  grumeaux.  Au  bout  de 
I  heure,  on  jette  sur  un  filtre,  on  lave  à  Télher,  puis  on  abandonne  à  la  dessiccation  dans 
le  vide. 


3o2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Cette  substance,  (jui  constitue  la  partie  la  plus  iniportanle  du  protaplasme 
du  hacille  de  Kdcli,  piésenle  des  propriétés  cliiuiicpies  se  confondant  avec 
celles  des  nucléo-caséincs  et  permettant  de  la  l'aire  rentrer  dans  cette  classe. 

Nous  l'avons  désij^née  sous  le  nom  de  bacillo-caséijie. 

Fraichenieut  ])récipitée,  la  hacillo-caséine  est  insoluble  dans  Teau,  soluble 
dans  les  acides  minéraux  conrrutr(''s  et  daus  les  alcalis  causti((ues  qui  en 
modifient  la  conslitiilion,  et  précipitée  de  ses  soluliouspar  les  acides  dilués. 
Elle  présente  une  réactiiui  acide  et  di'place  Tacide  carbonique  des  car- 
l)onates  alcalins;  elle  est  insoluble  dans  les  solutions  de  sels  neutres  et 
soluble  dans  les  solutions  de  sels  neutres  à  réaction  alcaline,  tels  (pie  le 
phosphate  de  soude  et  le  carbonati'  de  potasse;  un  excès  de  ce  dernier 
réactif  la  précipite  totalement  et  définitivement  à  cliaud.  Les  solutions  sont 
incoagulables  à  la  teinpiM-ature  d'ébullilion. 

A  l'état  sec,  la  bacillo-caséine  est  très  dit'ficilejuent  soluble  dans  les  réac- 
tifs, même  dans  Tacideju-étique  concentré. 

Nous  nous  sommes  assurés  que  les  cas(''ines  ordinaires  présentaient  les 
mêmes  particularités. 

Traitée  par  le  li([iiide  île  Zielil,  la  coloration  de  la  bacillo-caséine  résiste  énergique- 
nienl  à  l'action  des  acides  dilués  et  plus  faibhinient  à  celle  de  l'alcool  absolu. 

Les  bacilles  vivants,  débarrassés  de  leurs  produits  soiubles  dans  l'eau  et  dans  l'eau 
chlorurée  sodiqiie,  fournissent  axant  tout  dégraissage,  par  macération  dans  les  carbo- 
nates alcalins  étendus,  de  la  bacilld-caséiiic  pré'^entnnl  les  mêmes  propriétés  cbimiques 
et  biologiques. 

La  caséine  du  bacille  de  Koch  a  été  expérimentée  chez  le  cobaye  et  le 
lapin  ;  les  lésions  et  les  effets  qu'elle  détermine  sont  les  mêmes  chez  les  deu.v 
espèces  animales,  mais  le  cobaye  est  manifestement  plus  sensible  à  son 
action. 

iV)ur  injecter  la  bacillo-caséine  sèche  dans  les  meilleures  conditions  de 
résorption,  il  faut  avoir  soin  de  la  diviser  aussi  finement  que  possible  en  la 
triturant  dans  l'eau  pure  stérilisée.  On  peut  encore  l'injecter  à  l'étal  dissous 
dans  le  phosphate  trisodiquc;  sous  cette  forme  la  réaction  locale  pai\TÎl 
moins  accusée  et  la  résorption  plus  rapide. 

A  la  dose  de  c|uel(iues  dixièmes  de  milligramme  à  i'"?,  chez,  le  cobaye  notamment, 
ou  encore  chez  le  lapin,  quand  l'injection  a  été  faite  sous  la  peau  de  l'oreille,  elle  pro- 
voque au  point  d'insertion  une  nodosité  variant  du  volume  d'une  fine  tête  d'épingle  à 
celui  d'une  petite  lentille.  La  tumeur  ainsi  formée  est  dure,  roule  sous  le  doigt  et  s'ac- 
compagne de  tuméfaction  des  ganglions  correspondants.  Sa  durée  est  plus  ou  moins 
éphémère;  elle  se  résorbe  toujours  entièrement. 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  1908.  3o3 

Ilistologiciueiiieiil,  la  petite  nodosité  est  essentiellement  constituée  par  un  amas  de 
leucocytes  où  piédominent  les  lympliocytes.  A  aucun  niomenl  ceux-ci  ne  subissent  la 
dégéuéresccnce  caséeuse.  En  même  temps  qu'évolue  la  lésion  locale,  on  peut  observer 
clie/  les  animaux  injectés  des  symptômes  fonctionnels  et  généraux,  dyspnée,  amaigris- 
sement, cachexie.  Si  la  mort  survient,  tous  les  organes  paraissent  sains,  sauf  le  poumon 
et  accessoirement  le  l'nie.  Du  rnté  du  |iounion,  les  altérations  qui  dominent  à  l'œil  nu 
sont  la  congestion  et  l'inlillration  grise.  A  lu  suite  de  l'injeclion  de  i'"s  de  bacillo- 
caséine,  celte  congestion  peut  atteindre  la  plus  grande  partie  de  l'organe;  elle  est  par- 
fois si  accusée  en  certains  points,  qu'elle  donne  au  parenchyme  pulmonaire  un  aspect 
infarctoïde.  Sur  le  fond  congestionné  de  l'organe  se  voient  des  amas  grisâtres  et  semi- 
transparents  dont  le  volume  peut  égaler  celui  d'une  lentille.  A  Texarueii  histologique, 
les  capillaires  distendus  comblent  la  cavité  de-,  alvéoles,  les  cellules  embryonnaires 
infiltrent  le  parenchyme,  et,  en  quelques  points,  notamment  autour  des  gros  vaisseaux 
et  des  bronches,  se  voient  de  véritables  nodules  formés  de  globules  blanc-;  où  prédo- 
minent les  lymphocytes.  Congestion  et  pneumonie  interslilielle  sont  en  résumé  les 
lésions  que  l'on  observe,  llislologiquement,  les  nodules  pulmonaires  sont  de  tous 
points  itienliques  aux  noilules  sous-cutanés  déterminés  in  .situ,  par  l'injection  de  la 
matière  piotéi(|ae.  Aussi  est-il  légitime  de  |)eii>er  qu'ils  reconnaissent  la  même 
origine. 

La  fixation  élective  de  la  bacillo-caséiiie  sur  le  pouiiion,  en  regard  de 
l'état  à  peu  près  normal  des  autres  organes,  est  à  rapproclier  de  la  prédi- 
lection (pi'allccte  le  bacille  de  Kocli  pour  celte  portion  de  l'appareil  respi- 
ratoire. 

Chez  les  animaux  ayant  reçu  une  dose  de  bacillo-caséine  compatible  avec 
la  guérison  et  soumis  à  de  nouvelles  injections  de  la  même  substance,  la 
réaction  locale  est  toujours  d'ordre  identi(jue,  mais  plus  rapide  et  plus 
inleuse,  el  la  résorption  des  nodosités  s'eUectne  dans  un  lemps  de  [iliis  m 
plus  court.  Dans  ces  conditions,  la  résistance  générale  des  sujets  injectés 
parait  considérablement  augmentée,  à  tel  point  que  l'organisme  semble 
avoir  acquis  une  véritable  immunité  vis-à-vis  de  cette  nouvelle  substance. 

La  bacillo-caséine  n'élève  pas  la  tempéi'ature  des  animaux,  qu'ils  soient 
sains  ou  lidtercnleux.  VAio  représente  avec  les  matières  adipo-cireuses  la 
totalité  des  poisons  du  bacille  de  Kocli  générateurs  du  tubercule;  mais, 
tandis  que  les  premières  jouent  le  rôle  principal  dans  l'évolution  des  lésions 
tuberculeuses,  l'hépatisation  fibrineuse,  la  caséificalion  el  la  sclérose,  la 
bacillo-caséine  nous  parait  surlout  la  cause  de  la  formation  du  tubercule  à 
son  début. 


3o4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Tyrosinase  et  lyrosine  racémique.  Note  de 
MM.  Gabkiei.  Bertrand  et  M.  Rosexbi.att,  présentée  par  M.  E. 
Roux. 

Les  expériences  de  Pasteur  et,  depuis,  celles  de  beaucoup  d'autres  savants 
ont  montré  que  les  cellules  vivantes  peuvent  se  comporter  d'une  manière 
différente  avec  les  deux  composants  droit  et  gauche  d'une  substance  racé- 
mique, par  exemple,  que  le  Penicillum  glaucum  consomme  lieaucoiip  plus 
vite  le  sel  ammoniacal  de  Facide  tartrique  droit  que  celui  de  l'acide  tartrique 
gauche. 

D'autre  paît,  les  fails  découverts  dans  le  domaine  de  la  Chimie  biologique  confiirueiU 
chaque  jour  davantage  la  supposition  que  les  cellules  vivantes  agissent,  sur  la  matière 
à  l'aide  de  réactifs  particuliers  ou  diastases.  Il  fallait  donc  s'attendre  à  trouver  une 
relation  entre  la  structure  de  ces  diastases  et  celle  des  composés  optiquement  actifs 
qu'elles  ont  pour  objet  d'attaquer. 

A  ce  point  de  vue,  E.  Fischer  a  fait  la  première  observation  importante  (' ).  Il  a 
trouvé  que  les  divers  glucosides  naturels  et  artificiels  du  sucre  de  raisin  se  laissent 
partager  en  deux  séries  d'après  la  façon  dont  ils  réagissent  avec  la  mallase  et  avec  l'é- 
mulsine.  Tous  ceux  de  ces  composés  qui  appartiennent  au  type  de  l'a-méthylglucoside 
sont  hvdrolysables  par  la  maltase  et  résistent  à  l'action  de  l'émulsine.  Tous  ceux,  au 
contraire,  qui  sont  construits  sur  le  type  du  (3-méthylglucoside  sont  hydrolyses  par 
l'émulsine  et  restent  inaltaqués  quand  on  les  soumet  à  l'action  de  la  mallase.  Il  semble 
que  les  deux  ferments  solubles  aient  une  structure  asymétrique  différente,  en 
rapport  avec  la  structure  asymétrique  des  glucosides  a  et  (3  qu'ils  sont  capables  d'hy- 
drolyser. 

Des  faits  analogues,  mais  moins  réguliers,  ont  été  signalés  aussi  par  E.  Fischer,  en 
collaboration  avec  Bergell  et  avec  Abderhalilen,  dans  l'hydrolyse  des  polypeptides  par 
les  diastases  protéolytiques  {^). 

Il  nous  a  paru  intéressant  de  rechercher  dans  les  réactions  oxydasiques 
s'il  existait  également  une  relation  entre  l'activité  du  ferment  soluble  el  la 
structure  asymétrique  de  la  substance  soumise  à  la  réaction. 

Nous  avons  utilisé  pour  cela  la  tyrosine  racémique  ou  r//-tyrosine,  pré- 
parée suivant   la   méthode   d'Erlenmeyer  jun.   et  Halsey  ('),    améliorée 

(')  Zeilscli.  f.  physlol.  Chenue,  t.  XX\T,  1898,  p.  60. 

(-  )  E.  Fischer  et  Bergell,  Ber.  cheni.  Ges.,  t.  XXXVII,  1904,  p.  3io3.  —  E.  Fischer 
et  Abderhalde.v,  Zeitsch.  f.  physiol.  Cliem.,  t.  XLVI.  1903,  p.  Sa. 
(')  Ann.  d.  Chem..  t.  GCCVII,  1899,  p.  i38. 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  1908.  3o5 

par  E.  Fischer  ('),  en  réduisant  l'acide  ^-oxy-a-benzoylaminocinnamique 
par  ranialfj;aine  de  sodiiiin,  puis  en  saponifiant  la  r//-benzoyUyrosine  ob- 
tenue avec  de  l'acide  clilorhydrique.  Sur  cette  tyrosine  de  synthèse  nous 
avons  fait  agir  la  tvrosinase,  principalemenl  sous  la  forme  de  rnacéralion 
glycérinée  de  Russula  Queletii  Fr. 

L'expérience  montre  d'abord  que  la  tyrosine  racémique  est  complète- 
ment transformée  en  mélanine  par  la  tyrosinase  ( -). 

En  opérant  par  liUoniieinents,  on  lrou\eque  8"""  à  g""""' d'une  macération  |)iépaiée 
avec  I  partie  de  champignon  et  2  ])arties  de  glycérine  suffisent  à  oxyder  et  à 
précipiter  toute  la  f//-t\  rosiiic  d'une  solution  de  o'-',ioo  de  l'acide  aminé  dans  5o"^"'° 
d'eau  (■'). 

Au  cours  de  cette  transformation,  il  n'y  a  pas  de  séparation  delà  tyrosine 
droite  d'avec  la  tyrosine  gauche.  L'oxydation  diastasiquc  porte,  du  com- 
mencement à  la  fin,  avec  la  même  intensité,  sur  les  deux  antipodes  optiques. 

Nous  Pavons  constaté  en  traitant  la  tyrosine  racémique  par  une  quantité  de  tyrosi- 
nase insuflîsante  pour  tout  détruire  :  la  partie  échappée  à  l'oxydation  était  encore 
racémique. 

Ainsi,  après  avoir  traité  38  de  rfZ-tyrosine  par  160'^"''  de  macération  diastasique,  de 
manière  à  en  oxyder  environ  les  |,  nous  avons  régénéré  os,g4  de  substance  cristallisée 
qui,  dissoute  dans  l'acide  chlorhydrique  norninl  (aS'^™')  et  observée  au  polarimètre, 
sous  une  épaisseur  de  20''"',  n'a  donné  absolument  aucune  déviation. 

On  pourrait  supposer  que  l'oxydation  simultanée  des  deux  antipodes 
optiques  de  la  tyrosine  est  due  à  la  présence,  dans  l'extrait  glycérine  de 
russule,  de  deux  tyrosinases  énanthiomorphes  en  quantités  égales.  Une  telle 
coïncidence  serait  curieuse.  Mais  il  n'en  est  rien  :  il  n'y  a,  en  réalité,  qu'une 
seule  espèce  de  tyrosinase. 

'  )ii  peut  le  liémonlrer  en  faisant  agir  comparativement  un  même  volume  de  liquide 
diastasique  :  d'une  part,  sur  un  e\cés  de  tvrosine  gauche  naluielle;  de  l'autre,  sur  un 

(')    Ber.  chem.  Ges.,  t.  XXXII,  1900,  p.  3638. 

(^)  Dans  un  Mémoire  de  la  Zeilsclt.  f.  pliysiol.  Ckeinie  qui  vient  de  paraître 
(  t.  LIV,  1908,  p.  337),  Abderhalden  et  Guggenheim  signalent  que  «  la  (^-tyrosine,  non 
encore  observée  avec  certitude  dans  la  nature,  est  attacjuée  aussi  par  la  tyrosinase, 
cependant  beaucoup  plus  tard  que  la  /-tyrosine.  Il  est  difficile  de  décider,  ajoutent-ils, 
si  la  o?-tvrosine  emplovée  était  tout  à  fait  pure  et  ne  contenait  véritablement  pas  de 
/-tyrosine  >. 

(■)  On  trouvera  le  détail  des  expériences  dans  le  Mémoire  qui  |)arailia  procliai- 
nement. 

C.  li.,   i;,oS,  I»'  Semestre.  (T.  CXI.Vl,  N"  6.)  A" 


3o6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

excès  de  t\rosine  racéiiiique,  puis,  quand  l'oxydation  esl  terminée,  en  pesanl  les 
mélanines  précipitée?.  S'il  y  avait  deux  sortes  de  lyrosinase  on  devrait  obtenir, 
chacune  agissant  pour  son  compte,  deux  fois  plus  de  mélanine  avec  le  composé  racé- 
mique  qu'avec  le  composé  gauche.  Or,  on  en  obtient  le  même  poids.  Il  n'y  a  donc 
qu'une  seule  espèce  de  fei-meut  soluble  agissant  aussi  bien  sur  la  tvrosine  droite  que 
sur  la  tvrosine  gauche. 

Ce  résultat  pouvail  frailltmi's  ôlre  prévu  d'après  la  faroii  don!  la  Ivrosi- 
nase  se  coniporle  vis-à-vis  de  divers  composés  voisins  de  la  lyrosine  (' ). 
Le  ferment  soluble  oxyde  tous  ceux  de  ces  composés  qui  renferment  un 
oxlixdrvle  phénolique,  sans  que  la  nature  ou  même  Tabsence  de  la  chaîne 
latérale  iutervieinie  dans  le  phénomène,  sinon  d'une  nianièie  accessoire. 
Ce  n'est  donc  pas  une  question  relalivenieul  minime  de  symétrie  dans  la 
chaîne  latérale  cjui  pouvait  rendre  la  tvrosine  attatpiable  ou  non  par  le  fer- 
ment soluble.  Il  y  a,  dans  Faction  de  la  tyrosinase  sur  la  tyrosine,  non  pas 
une  relation  stéréochimique,  mais  une  relation  fonctionnelle. 

Cette  conclusion  ne  sain-ait  êti^e  opposée  à  celle  cjue  1''.  Fischer  a  liiéc 
logic|uemenl  de  ses  recherches  sur  riiydrol}se  diastasique  des  glucosides  et 
des  polvpeplides  :  elle  se  rapporte,  en  eiïet,  à  un  type  de  réactions  tout  à 
fait  diiVércnt. 

D'un  autre  côté,  il  ne  faudrait  pas  croire  non  plus  (pie  la  (lillV'ience  des 
réactions  diastasiques  enti-e  seule  en  ligue  de  compte.  Les  glucosides  dérivés 
du  nilrile  phényiglycolique  droit  sont  hydi'olysés  par  lémulsine  des 
amandes  aussi  bien  que  les  glucosides  dérivés  du  nitrile  phénylglycolitpie 
gauche.  A  moins  d'adtnettre  la  production  de  deux  diastases  énanthio- 
morphes  par  les  amandes,  ou  doit  voir  là  un  exemple  de  réaclious  hydroly- 
santesoi'i,  comme  ilans  le  cas  de  la  lyrosinase  et  de  la  tyrosine,  la  relation 
entre  le  ferment  soluble  et  les  substances  attacjuées  est  d'ordre  fonctionnel 
plutôt  que  stéréochimic[ue. 

La  spécificité  des  diastases  reconnaît  des  degrés  et  dépend  sans  doule  île 
causes  très  diflérenles. 


('  )  G.Aii.  KriiTKANn,  Comptes  rendus,  t.  C\L\  ,  1907,  p.  \ah>..  —  Noir  aussi  :  lî.  Ciio- 
DAT,  \reJi.  Se. /i/iys.  et  nal..  t.  \XIV,  1907,  p.  i7T,  et  Aiii)i:riiai.t)Kx  et  Gi!<i(iENnF.iM, 
Zcitseli.  phjsiol.  f.  Cheni.,  t.  Ll\  ,  1908,  p.  3.5 1. 


SÉANCE    DU     lO    Fl':VIiIEH     1908.  .       '  ^O'; 


CRYPTOGAMIE.  —  Le  genre  Seuralia  et  ses  connexions  avec  les  (Japnodiuni. 
Note  de  M.  Paul  Vuillemiv,  présentée  par  M.  Ciiiifinard. 

Le  iienve  Se uratia  Fatouillard  fut  créé  en  190-^1  (')  pour  un  Ascomycète 
rencontré  dans  les  taches  de  funiagine  des  feuilles  de  Caféier  rapportées  des 
lies  Gambier  par  M.  L.  Seurat.  Ce  genre  est  classé  dans  la  fainille  des  (V//j- 
noitiarees.  hien  que  Tespèce  type,  Seuralia  coffeicola,  s'éloigne  des  autres 
représentants  du  groupe  par  ses  ascospores  régulièrement  hicellnlaires,  par 
la  consistance  gélalineuse  des  périlhèces  qui  s'ouvrent  par  des  lissures  ii'ré- 
gulières,  par  la  trame  singulière  des  périlhèces,  formée  d'articles  reliés  par 
des  isthmes  allongés,  sauf  à  la  surface  où  les  articles  devieiinml  serrés  et 
de  couleur  sombre. 

La  publication  de  M.  Patouillard  m'a  fourni  l'occasion  de  donner  (-)  la 
description  d'une  seconde  espèce  du  même  genre,  le  Seuralia  pinicola,  cpu' 
j'avais  découverte  en  i88(S  sur  l'écorce  du  Pin  d'Alep.  Malgré  des  airs 
de  famille  avec  les  Capnodiutn  ou  plutôt  avec  les  Dimerosporium,  le  geme 
Seuialia  a  des  affinités  plus  manifestes  avec  les  Célidiacées,  généralement 
rapprochées  des  Pézizinées.  Mais  l'ensemble  de  sa  constitution  justilie  la 
création  d'une  famille  que  nous  avons  nommée  Seiir\tia.cées. 

Le  Seuralia  coffeicola  Pat.  vient  d'être  revu  à  .lava,  au  Jardin  d'essai  de 
Tjikeumeuh,  car  il  est  impossible  de  méconnaître  ses  caractères  dans  une 
partie  de  la  description  et  des  figures  publiées  par  M.  Ch.  Bernard  sous  le 
nom  de  Capnodiuni  javanicum  Zimmermann.  Je  dis  dans  une  partie  seule- 
mont,  car  les  trois  dernières  figures  concernent  le  Seuralia,  les  précédentes 
se  rapportant  au  (apnodium  sous  forme  de  périthèces,  de  pycnides,  de  pro- 
pagules  ( Triposporium). 

Les  genres  Seuralia  et  Capnodiuni  ont  doiic  d'autres  rapports  que  la 
parenté  soupçonnée  par  M.  Patouillard.  L'espèce  type  de  Seuralia  se  trouve 


(')  Patouillaud,  Description  de  quelipies  Champignons  nouveaux  des  iles  Gam- 
bier {Bull.  Soc.  niycoi.  de  France,  t.  XX,  igo'),  p.  i36-i37). 

(-)  VuiLLEMiN,  Seuralia  pinicola  sp.  nov.,  t\pe  d'une  nouvelle  famille  crAsooiny- 
cèles  [Bull.  Soc.  niycol.  de  France,  l.  XXI,  1903,  p.  74-80,  PL  IV}. 


3o8  .  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

iiK'Iangce  à  un  Cajmodium  dans  Tobscrvation  de  M.  Bernard  (')  el  il  ne 
nous  semble  pas  improbable  qu'un  pareil  mélange  se  soit  trouvé  réalisé  dans 
le  cas  de  M.  l'atouillard  ou  même  cpiil  soit  habituel. 

M.  Bernard  s'est  arrêté  longuement  à  la  supposition  énoncée  par  divers 
auteurs,  que  les  Capnodiia/i  pourraient  être  constitués  par  un  complexe  d'or- 
ganismes enchevêtrés,  et  il  a  été  bien  près  de  la  résoudre  par  l'aflirmative  à 
propos  du  Capnodium  stellatum  n.  sp.  de  la  fumagiue  des  Citrus.  Toutes  ses 
hésitations  se  seraient  évanouies  s'il  avait  eu  connaissance  du  genre  Seuralia, 
dont  il  a  retrouvé  et  parfaitement  décrit  les  organes  caractéristiques,  mélan- 
gés aux  organes  non  moins  typiques  de  son  Capnodium.  Les  asques,  seuls, 
ont  été  observés  dans  de  mauvaises  conditions.  Le  nombre  variable  des 
spores,  provenant  de  la  dissociation  des  deux  cellules  et  peut-être  du  ])Our- 
geonnement  précoce  cjue  j'ai  décrit  chez  le  Seuratia pinicola,  l'amène  à  se 
demander  si  les  asques  qui  appartiennent  en  réalité  au  Seuratiane  seraient 
pas  des  organes  plutôt  caractérisés  comme  sporanges,  et  coexistant  avec  les 
périlhèces  à  ascospores  brunes,  cloisonnées  en  long  et  en  large,  qui  caracté- 
risent le  Capnodium. 

Il  n'est  pas  douteux  que  les  élégantes  étoiles  étalées  horizontalement  sur 
le  limbe  des  Ci/rus  résultent  de  renchevêtremenl  de  deux  espèces  :  i°  le 
Capnodium  slellalum  auquel  appartiennent  les  périthèces  à  ascospores 
l)runes,  inuriformes,  les  pycnides  en  foiinc  de  bouteilles,  les  propagules  de 
la  forme  Triposporium  et  le  mycélium  fuligineux,  filamenteux  ou  fragmenté; 
2"  une  espèce  de  Seuratia,  probablement  nouvelle,  mais  qui  ne  saurait  être 
nettement  définie  et  opposée  au  Seuratia  coj/eico/a,  tant  que  nous  n'aurons 
pas  de  documents  précis  sur  la  forme  des  asques  et  sur  les  dimensions  des 
spores.  Au  Seuratia  il  faut  restituer  les  périthèces  contenant  les  ascospores 
hyalines  didymes,  les  prétendues  pycnides  étoilées  contenant  des  levures 
hyalines  et  les  éléments  fort  bien  ligures  sous  le  titre  à'hyposlruma  hyalin. 

Il  est  donc  certain  que  plusieurs  espèces  de  Champignons  se  trouvent 
mélangées  dans  les  touffes  irrégulières  de  certains  Capnodium.  Des  I halles 
et  des  fructifications  de  Seuratia  sont  mélangés,  notamment  au  Capnodium 
javanicum  Zimm.  et  au  Capnodium  stelhtum  Bern.  Le  consortium  entre 
deux  ascomycètes  entraine  des  conséquences  morphologiques  comparables 
à  celles  de  l'association  algo-lichénique. 

(')  Cu.  Bernard,  Sur  la  fumagine  de  divers  végétaux  (Bitlteli/i  du  Départ,  de 
l'.lgricutirire  ai/r  Indes  Néerlandaises  (n°  \l,  1907,  p.  i-aS,  PI.  l-A'l). 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  iqo8.  3oÇ) 


BOTANIQUE.  —  Sur  la  res/Hralion  inlramo/éculaire  des  organes  végëlatifs 
aériens  des  plantes  vasculaires.  Noie  de  M.  G.  I\m:oi,as,  pi'ésentée  par 
M.  (t.  Bonnier. 

Les  recherclies  (')  que  j'ai  efTecluées  sur  la  respiration  normale  des 
organes  végétatifs  aériens  des  plantes  vasculaires  ont  montré  que  chacun 
d'eux  possédait  son  intensité  et  son  quotient,  respiratoire  propres,  et  que  le 
litnbe  se  distinguait,  en  particulier  par  la  su|i(''riorilé  de  son  ('nergie  respi- 
ratoire el  la  valeur  moindre  du  rapport-^.  Il  m"a  paru  intéressant,  dans 

le  but  de  compléter  ces  connaissances,  de  faire  une  étude  comparai (kx-  ana- 
logue sur  la  respiration  inlramoléculaire  de  ces  mêmes  organes.  D'ailleurs, 
l'élude  de  celle  question  n'a  fait  jusqu'ici  l'objet  d'aucune  reclierclie  parti- 
culière. Les  Iravaux  des  auteurs  qui  se  sont  occupés  de  la  respiration 
inlramoléculaire  ont  porté  en  effet  soit  sur  des  germinations,  soit  sur  des 
pétales,  des  rameaux  feuilles  et  même  sur  des  cotylédons  el  des  fruits.  T^es 

principales  conclusions  en  sont  :  que  le  rapport  -^  est  généralement  plus 

petit  que  i,  d'après  Wilson  (-),  MoUer  (  '),  Amm  ('),  sauf  dans  quelques 
cas  très  rares,  où  il  se  rapproclie  de  i,  comme  l'indique  Slich  C^),  est  égal 
à  I,  selon  Wortniann("),  et  même  supérieur  à  l'unité,  d'après  Diakonow  (' ). 

J'ai  employé  la  méiiiode  de  l'atmosphère  coiilinée.  Les  difFéreiUs  organes  sur  lesquels 
j'ai  expérinienlé  élaienl  préleyés  à  la  Ijase  de  la  partie  aérienne  de  la  plante,  et,  autant 
que  possible,  sur  le  même  individu,  puis  répartis  en  plusieurs  lots,  suivant  leur  nature 
moipliologique  (limbes,  lige?,  pétioles);  ces  lots  étaient  pesés  et  introduits  dans  des 
éprouvettes,  jaugées  au  préalable  jusqu'à  un  certain  niveau.  Ces  éprouvettes  étaient 
ensuite  fermées  par  un  bouchon,  laissant  passer  deux  tubes  de  verre  coudés,  auxquels 
élaienl  adaptés  des  tubes  de  caoutchouc,  perniellant  de  réunir  les  é|)rouvettes  entre 


(')  Conij)tes  rendus,  mai  1907. 

(-)  Flora.  18S1,  p.  93. 

(')  Berichled.  d.  bot.  Ges.,  iSSI,  Bd.  II,  p.  3o6. 

(')  Jahrb.f.  ]Viss.  bot..  1898,  Bd.  \X\',  p.  1. 

{■')  Flora,  1891,  p.  22. 

(«)  Bot.  Inst.  Wiirzbiirii.  Bd.  11.  p.  5oo. 

(')  Bericlite  d.  d.  bot.  Ge.i..  18S6,  Bd.  IV,  p.  _',  1 1 . 


3lO  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

elles  en  série,  et  de  les  faire  traverser  sinuiltaiiénierit  par  un  fort  courant  d'Iiydrogène. 
Au  bout  d'un  quart  d'heure,  l'air  était  complètement  expulsé  des  éprouvetles  et  rem- 
placé par  de  l'hydrogène  pur.  Je  transportais  alors  chacune  d'elles  sur  la  cuve  à  mer- 
cure, en  suivant  un  certain  ordre  et  à  des  inter\alle-  de  temps  déterminés  (de  '\  en 
4  minutes  ),  et,  après  les  avoir  débouchées,  je  raruenais  à  un  voUnue  connu  le  volume 
de  leur  atmosphère,  à  l'aide  d'un  appareil  à  prises  de  gaz,  préalablement  rempli 
d'hydrogène;  puis  je  les  plaçais  à  l'obscurité  pendant  j  à  5  heures.  Pour  me  permettre 
de  comparer  l'intensité  de  la  respiration  inliamoléculaire  1  à  celle  de  la  respiration 
normale  N,  je  disposais,  pendant  le  même  temps,  également  à  l'obscurité,  de  a  en  ■:>.  mi- 
nutes, d'autres  éprouveltes.  renfermant  un  poids  connu  d'organes  très  comparables 
au\  précédents.  A  la  fin  de  l'expérience,  je  prélevais,  dans  chacune  des  deux  séries 
d'éprouvetles,  en  suivant  l'ordre  dans  lequel  les  échanlilloiis  a\aieut  été  introduits  à 
leur  intérieur,  et  aux  mêmes  intervalles  de  temps,  une  certaine  quantité  de  gaz,  que 
j'analysais  avec  l'appareil  de  Bonnier  et  Mangin.  Mes  expériences  ont  été  faites  dans 
une  atmosphère  saturée  d'humidité,  et  à  la  température  du  laboratoire,  l'.lles  ont  porté 
sur  les  espèces  suivantes  ;  Kroduiin  mosclialuin.  lirjonia  dioica.  Siuriniuin  oliisri- 
triim.  Poleiililla  leplaiis.  Psinalea  hiluniinosa .  C/crnati.s  cirr/iosa .  Saiiibiictis  nigra. 
\'icia  Faixi.  Lavalero  alhia.  Fiuua/ia  caprcolala .  Hubia perci^rina.  Fiunte.r  liinaiia. 
L'intensité  respiratoire  a  été  évaluée  par  l'acide  carbonique  dégagé  par  is  de  poids 
frais  en  i  heure. 

\  uici  les  rcsiillals  ubli-iiiis  pour  1  et  ^^  : 

a.  I.  —  D'tiiie  inani(''i'c  g/'iiéi-ale,  pour  les  organes  étudiés  (  liinljc,  lige, 
pétiole  j,  1  pré'sciite  des  valeurs  assez  voisines.  Ainsi,  dans  le  liryonia  dioica 
et  le  Vicia  Faba,  ecs  valeurs  sont  respecliveinenl  égales,  pour  le  limbe,  la 
tige  et  le  pétiole,  dans  la  pnMiiière  espèce,  à  o.oto,  o,o5^  et  (i,o:'|8,  dans 
la  deuxième,  à  o,()5i,  o,o5G  et  o,o'|3.  Quelquefois  les  valeurs  de  I  sont  nu 
peu  diflerentes,  eoiiinn'  dans  le  lUibid  pcregrina,  ot'i,  pour  le  limbe  et  la 
tige,  elles  sont  égales  à  o,oS8  el  o,  o6o,  et  dans  le  Ihtwev  lunaria.  oii,  pour 
le  limbe,  la  lige  et  le  pétiole,  elles  sont  (''gales  à  o,o39,  0,081  el  o,  106.  Des 
différences  sensibles  entr.'  les  valeurs  de  I  eliez  ces  trois  organes  n'ont  été 
observées  (|ue  dans  (juatre  espèces.  Le  limbe  ne  jjrésente  pas  une  énergie 
respiratoire  intramoléculaire  toujours  supérieure  à  celles  de  la  tige  et  du 
pétiole,  comme  je  l'ai  constaté  pour  la  respiration  normale;  cette  énergie, 
souvent  très  voisine  de  celle  des  autres  organes,  peut  lui  être  supérieure  et 
même  inférieure. 

b.  -^-  —  Dune  manière  absolument  grriera/e,  parmi  les  organes  végétatifs 
(limbe,  tige,  pétiole)  des  plantes  supérieures,  le  limbe  est  celui  pour 


SÉANCE  DU  lO  FÉVRIER  1908.  3ll 

lequel  -j^  présente  la  valeur  l;i  moins  ('■lèvre.  De  plus,  le  rapporl  ^,  presque 

égal  el  quelquefois  supérieur  à  Tunité  pour  la  Iv^a  el  le  pétiole,  est  toujours 

intV'rieur  à  l'unité  pour  le  limbe.  Ainsi,  dans  le  l'soraica  hilumiiiosa,  ^  est 

éyal,  pour  le  limbe,  la-lige  et  le  pétiole,  à  (),()u,  o,()iS  et  i,i5;  dans  le 
lUimev  lunaria,  à  o,'>,8.  o,(So  et  i,2'5:  dans  le  T  lri(t  Fahct.   à  o,4j,  o,qo 

et  i,oG;  enlin  dans  le  Hiihia pi'rcu;riiM,  [jour  le  lind)e  et  la  lige,  i^  esl  égal 

à  0,-0  et  o.tj'i. 

En  résumé,  voici  les  principales  conclusions  qu'on  peut  tirer  de  cette 
étude  : 

I"  L  intensité  de  la  resfdration  intrarnoh'culaire  présente,  le  plus  souvent, 
(les  râleurs  très  roisincs  pour  le  limbe,  lu  lii^e  et  le  pétiole. 

■2"  Cette  lutc/isité  est,  pour  le  limbe,  toujours  sensiblement  plus  faible  que 
eelle  de  la  respiration  normale;  assez  frétpwnunent,  elle  s'en  rapproehe  et 
quel(jiu'fois  même  lui  est  supérieure  pour  la  ti<^e  et  pour  le  pétiole. 

3"  Le  lindie  est.  de  ees  organes,  celui  pour  le(pa'l  ^  présente  la  râleur  la 
moins  élevée. 

En  rapprochant  ces  résultats  de  ceux  que  j'ai  obtenus  pour  la  respiration 
normale,  à  savoir  que  le  limbe  est,  des  organes  végétatifs  aériens,  celui  qui 
possède  rintensilé  respiratoire  la  plus  forte  et  le  quotient  respiratoire  le 
moins  élevé,  on  peut  conclure  que  cet  organe  présente  une  physiologie 
respiratoire  tout  à  fait  spéciale,  en  rapport  sans  doute  avec  le  rùlc  inqwr- 
tant  ([u'il  remplit  dans  la  nutrition  de  la  jjlante.  Si  l'un  admet,  avec  ceitains 
auteurs  (  '),  (prune  partie  de  l'acide  carljonique  dégagé  pendant  la  respira- 
tion in)rmale  provient  de  la  respiration  intramoléculaire,  la  valeur  moindre 

du  rapporter  dans  le  lindje  autorise  à  penser  que,  dans  cet  organe,  la  fer- 
mentation intramoléculaire  ne  joue  qu'un  r(Ue  relativement  faible  pendant 
la  respiration  normale.  Au  point  de  vue  respiratoire,  le  limbe  se  distingue- 
rait donc  des  autres  organes  végc'-talifs  a(''riens  par  la  faiblesse  de  la  fermen- 
tation intramoléculaire,  el  par  l'intensité  des  oxydations  dont  il  est  le  siège, 
intensité  qui   se  traduit  par  la  grande  absorption  d'oxygène  el  la  valeur 

moins  élevée  du  rapport  -— -  cjue  j  ai  deja  signalées. 


(')    I'ai.i.viiiMv,  llcriclitc  il.  tl.  Ixil.  fies.,  ki"")-  p.  l'xo. 


3j2  académie  des  sciences. 


BACTÉRIOLOGIE.   —  MuUipUcatiun  in  vilio  du  Treponema  pallidum  Schau- 
flinn.  Noie  de  M.  C.  Lkbailly,  préseiilée  par  M.  ^  ves  Delage. 

Levadili  eL  Me  Inlosli  ('  ;  ont  oblcnn  une  cnllnre  d'un  Spiroclièle,  qui 
est  selon  loute  vraisemblance  le  Treponema  pallidum,  en  plaçant  dans  le  pé- 
ritoine d'un  Macacus  cynomulgiis  des  sacs  de  collodion  renfermant  du  sérum 
sanguin  humain  préalablement  chauffé  à  Go"  et  ensemencé  avec  le  produit 
de  raclage  d'un  chancre  syphilitique  dont  un  Macacus  rhésus  était  porteur. 
Mais,  toutes  les  tenlativcs  faites  par  dilférents  auteurs  pour  obtenir  unemul- 
tiplicalion  in  rilro  àw  Treponema  pallidum  sont  restées  infructueuses. 

J'ai  eu  l'occasion  d'examiner  un  fo'lus  hérédo-syphilitique  macéré,  ex- 
pulsé à  7  mois.  La  mère  atteinte  depuis  ">  ans  de  syphilis  avait  fait  précé- 
demment trois  fausses  couches  de  G  à  8  mois.  L'histoire  clinique  de  ce  cas 
présentait  cette  particularité  que  la  date  de  la  mort  du  fœtus  coïncidait 
avec  celle  d'une  liémorrhagie  grave  due  à  un  placenta  prœvia,  et  il  est 
permis  de  supposer  qu'il  y  avait  une  relation  étroite  entre  ces  deux  faits. 

L'accouchement  n'avait  eu  lieu  que  lo  jours  plus  tard;  l'o'uf  profondé- 
ment macéré  n'avait  pas  subi  d'infection.  L'examen  des  organes  montra  en 
particulier  dans  le  foie  et  la  rate  un  nombre  extrêmement  considérable  de 
Tréponèmes.  Ces  Spirochètes,  se  trouvant  dans  des  conditions  de  milieu  et 
de  température  favorables,  semblaienl  s'être  abondamment  multipliés  dans 
l'intervalle  de  temps  compris  entre  la  date  delà  morl  et  celle  de  l'expulsion. 

.le  me  suis  proposé  de  vérifier  le  fait  expérimentalement.  Un  fœtus  (-), 
recueilli  dans  des  conditions  particulièrement  favorables  me  fut  remis 
le  3  décembre.  La  mère  avait  contracté  la  syphilis  en  1904  et  fait  une  fausse 
couche  de  7  mois  en  if)o5.  Le  fœtus  'actuel  provenait  d'une  fausse  couche 
de  6  mois  et  demi;  l'ceuf  n'était  pas  infecté,  l'enfant  n'avait  subi  qu'un 
début  de  macération. 

A  l'aide  du  couteau  du  tliei  inocaulère,  la  paroi  abdominale  fuL  incisée  et  des  lian- 
clies  de  diil'érenls  oi'ganes  furenl  découpées  et  recueillies  asepliquement  dans  des  lubes 


(  ')   Annales  de  l' Institut  l'astcnr.  26  octobre  1907. 

{^)    Ce  fœtus  ain^i  que  le  précédent  ont  été  obiigeaniment  mis  a  ma  disposition  par  le 
service  yv  nécologique  de  l'IIôtel-Dieu  dé  Caen. 


SÉANCE    DU    lo    lÉVMEB    1908.  3l3 

Je  Roux  stérilisés  el  bouchés  à  l'ouale  et  au  caoutchouc.  Les  fragments  prélevés  pro- 
venaient du  foie,  de  la  rate,  du  cœur  el  du  muscle  grand  pectoral.  Les  tubes  furent 
placés  à  l'étuve  à  37°. 

Au  même  moment  un  cobaye  fut  sacrifié  el  des  fragments  d'organes,  foie,  rate, 
cœur  el  muscle  furent  prélevés  de  la  même  façon  et  conservés  dans  des  tubes  stéri- 
lisés, certains  de  ces  fragments  étant  ensemencés  avec  de  la  pulpe  de  foie  et  de  rate  du 
fœtus.  Le  tout  fut  placé  à  l'étuve  à  37°,  et  divers  milieux  usités  en  bactériologie  furent 
également  ensemencés  en  même  temps. 

.le  dois  dire  dès  maintenant  que  tous  les  milieux  de  culture  et  les  frag- 
ments d'organes  du  cobaye  restèrent  stériles  à  l'exception  du  foie  qui  se 
putréfia  dès  le  lendemain  dans  tous  les  tubes  qui  en  renfermaient.  Dans 
aucun  cas  l'examen  de  ces  divers  milieux,  pratiqué  à  des  dates  dilTér.  ntes, 
ne  révéla  la  présence  de  Spirochètes. 

La  recberclie  des  ïi^î-ponèmes,  dans  les  organes  du  firtus  fixés  au  moment 
de  l'autopsie  et  colorés  par  la  métbode  de  Levaditi  lut  négative  pour  le 
cœur  et  le  grand  pectoral.  Le  foie  en  renfermait  un  nombre  assez  considé- 
rable, la  rate  en  contenait  très  peu,  et  dans  certains  fragments  de  cet  organe 
il  fut  impossible  d'en  mettre  en  évidence. 

Les  fragments  d'organes  conservés  à  l'étuve,  el  qui  presque  tous  n'avaieiU  pas  subi 
de  contamination  accidentelle,  furent  examinés  1  ;5  jours  et  4")  jours  après  le  début  de 
l'expérience.  A  aucune  de  ces  époques  il  ne  fui  possible  de  déceler  la  présence  de  Spi- 
rochètes dans  les  fragments  du  cœur  el  du  granil  pectoral.  Par  contre,  le  foie  et  la  rate 
renfermaient  après  i5  jours  de  passage  à  l'étuve  un  nombre  extrêmement  considérable 
de  Tréponèmes.  L'examen  de  la  rate  était  particulièrement  démonstratif  étant  donnée 
la  pauvreté  de  cet  organe  en  Tréponèmes  au  mouienl  de  l'autopsie. 

Levaditi  a  constaté  que  pendant  la  vie  la  rate  se  défend  énergiquement  et  possède 
un  pouvoir  phagocytaire  marqué  vis-à-vis  du  Treponema  palltdiim;  noltee\périence 
montre  qu'elle  devient  au  contraire  après  la  mort  un  milieu  de  culture  des  plus  favo- 
rables. Dans  les  tissus  où  ils  s'étaient  multipliés  à  l'étuve,  les  Tréponèmes  étaient  dis- 
posés en  amas  compacis  renfermant  un  nombre  extrêmement  considérable  d'individus, 
et  donnant  l'impression  d'une  véritable  culture  dont  les  colonies  étaient  séparées  par 
des  îlots  de  tissu  indemne.  Ces  Tréponèmes  se  distinguaient  par  la  netteté  et  le  grand 
nombre  de  leurs  tours  de  spire  :  leur  affinité  pour  les  matières  colorantes  contrastant 
avec  lallération  profonde  des  tissus  déjà  remarquée  par  Le\adili  (')  dans  les  organes 
des  fœtus  macérés.  Après  45  jours  de  culture  le  nombre  des  parasites  ne  semble  pas 
avoir  augmenté  sensiblement,  mais  beaucoup  d'entre  eux  ont  subi  de  profondes  modi- 
fications; ils  sont  dexeniis  granuleux,  variqueux  et  fragmentés  en  tronçons  composés 
seulement  d'un  petit  nombre  de  tours  de  spiie. 


(')   A  II  n  a  les  de  l' limliltit  Paslcnr,   içyjfi. 

C.  H.,  iijo«,  1"  Semestre.   (T.  CXLVI,  N"  6.)  4' 


3r4  ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 

Il  ressort  de  celte  observation  que  le  Ti-eponema  pallidiim  peut  se  multi- 
plier en  dehors  de  l'organisme  vivant,  et,  dans  des  conditions  favorables,  sa 
vitalité  peut  être  conservée  pendant  plusieurs  jours. 

On  pourra  utiliser  cette  propriété  des  Spirochètes  de  se  multiplier  in  rit/a 
dans  le  foie  et  la  rate,  et  probablement  dans  d'autres  organes,  pour  tenter 
de  les  acclimater  sur  d'autres  milieux  dont  on  sera  plus  maître  de  régler  la 
couiposition.  Il  serait  aussi  intéressant  (et  j'ai  mis  en  marche  plusieurs  expé- 
riences de  ce  genre)  de  rechercher  si  les  Tréponèmes  peuvent  se  multiplier 
i/i  riiro  dans  le  sang  des  malades  atteints  de  syphilis  en  pleine  évolution  et 
n'ayant  pas  encore  suivi  de  traitement. 


M.  E.  DucRETET  adresse  une  réclamation  relative  à  la  Noie  de  MM.  Louis 
Clerc  et  Adolphe  Minet  :  Sur  un  nouveau  four  électrique  à  arc,  applicable 
aux  recherches  de  laboratoire. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  VioUe.) 

A  4  heures  un  quart  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  \  heures  et  demie. 

G.  D. 


SÉANCE    DU    lO    FÉVRIER    I908.  3i: 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Outrages  heçus  dans  la  séance  dl-   10  février  1908. 

Inslilul  de  France.  Académie  des  Sciences  morales  et  politiques.  Notices  biogra- 
phiques et  bibliographiques^  1906-1907  :  Membres  titulaires  et  libres,  Associés 
étrangers.  Paris,  Ini|iiimeiie  nationale,  1907;  i  vol.  in-S". 

L'alimentation  chez  l'homme  sain  ou  malade,  par  Arsiand  Gautier,  Membre  de 
l'Institut,  3"  édition,  revue  et  augmentée.  Paris,  Masson  et  C'^,  1908;  i  vol.  in-8°. 
(Hommage  de  l'auteur.) 

La  dynamique  des  phénomènes  de  la  vie,  par  J.  Loed,  traduit  de  l'idlemaïul  pnr 
MM.  H.  Daudin  et  G.  Schiffer;  édition  française  avec  additions  de  l'auteur.  Préface  de 
M.  A.  GiARD,  Membre  de  l'Institut.  Paris,  Félix  Alcan,  1908;  i  vol.  in-8°.  (Hommage 
de  M.  Giard.) 

Association  géodésique  internationale.  Rapport  général  sur  les  nii.'ellements  de 
précision,  exécutés  dans  les  cinq  parties  du  monde.  Rapport  sur  les  travau.v  du  nivel- 
lement général  de  la  France  de  1904  à  1906  inclus.  Rapport  sur  la  mesure  des  mou- 
vements du  sol  dans  les  régions  sismi/jues,  au  moyen  de  nivellements  répétés  à  de  longs 
intervalles,  par  M.  Cil.  Lallemaxd.  (E\tr.  des  Comptes  rendus  des  séances  de  la  Con- 
férence générale  de  l'Association  géodésique  internationale,  tenue  à  Budapest  en 
septembre  1906.)  Leyde,  E.-J.  Brill,  1907;  1  fasc.  in-4°.  (Hommage  de  l'auteur.) 

Les  fours  électriques  et  leurs  applications,  par  Ad.  Minet;  1"  édition,  entièrement 
refondue.  Paris,  Gauthier-Villars,  Masson  et  C'",  s.  d.;  i  vol.  in-12.  (Hommage  de 
l'auteur.) 

Géométrie  descriptive  et  Géométrie  cotée,  par  Ernest  Lebon.  Paris,  Delalain  frères, 
s.  d.  ;  I  vol.  in-8°.  (Hommage  de  l'auteur.) 

Pour  ta  recherche  rapide  des  facteurs  premiers  des  grands  nombres,  par  IÎR^EST 
Lebon.  (Extr.  des  Comptes  rendus  de  l'Association  française  pour  l'avancement  des 
Sciences,  Congrès  de  Reims,  1907.)  Paris;  i  fasc.  in-S».  (Hommage  de  l'auteur.) 

Der  Fasan  in  Bayern,  ein  liistorisclie  und  zoologische  Darstellung,  von  Franz  Graf 
VON  Pocci.  Munich,  Emil  Hirscli,  1906;  i  vol.  in--8'',  exemplaire  numéroté  k.  (Hommage 
de  l'auteur.  ) 

Los  progresos  de  la  sismolojia  moderna,  por  el  Conde  de  Montessus  de  Ballore. 
Santiago  du  Chili,  1907;  i  fasc.  in-S".  (Hommage  de  l'auteur.) 

Efectos  del  terrenioto  del  18  abril  1906,  sobre  las  Canerias  de  aguai  les  acequias 
de  la  ciudad  de  San  Francisco  {California),  por  el  Conde  de  Montessus  de  Ballore. 
Santiago  du  Chili,  1907;  i  fasc.  in-8".  (Hommage  de  l'auteur.) 


3^^  ACADÉMIE    DKS    SCIENCES. 


ERRATA. 

(Séance  du   i'3  janvier   1908.) 

Note  de  MM.  F.-X.  Lesbre  et  F.  Maignon,  Snr  l'innervation  des  muscles 
sterno-masloïdien,  cléido-mastoïdien  et  trapèze  : 

Page  85,  ligne  .8,  ..  Ue.  de  donna,,,  naissance  .n.  .nuscles,  Use.  donnant  au. 
muscles. 

(Séance  du  27  janvier   1908.) 

,7  .    i7.^„^./i,c  Pirrirrl   Sur  une  Laboulbé- 

Note  de  MM.   Edouard  Vhatton  et  François  Picard, 

niacée,  etc.  :  „  .  •     . 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER- VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  n°  55. 

Depuis  i835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièremenl  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  fin  do  Tannée,  deux  volumes  in  4»  Deu« 
Tables,  l'une  par  ordre  aiphabôliquo  dos  matières,  Taulre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  e,r  a„n,.«l 
et  part  du  i"  Janvier.  u  auumioineni  est  annuel 

Prix  de  l'abonnement  : 
Paris:  30  fr.  —  Départements:  àO  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


Agen. 


Angers . 


chez  Messieurs  : 
Ferra n  frères. 
I  Chaix. 

Alger  Jourdan, 

'  RufT. 

Amiens Courtin-Flecquet. 

(  Gorm.'iia  et  Grrussin. 

(  Siraudeau. 

Bayonne Jérôme. 

Besançon .Marion. 

i  Ferel. 

Bordeaux j  Laurens. 

'MulIer(G.) 

Bourges Henaud. 

Derrien. 
P.  llobert. 
Le  Borgne. 
'  Uzel  frères. 

"aen  Jouan. 

yhambery Daniel  et  Bouvier. 

-■/      t  (  Henry. 

.hei  bout  g ,,       ■' 

{  Marguerie. 


Brest . 


7lerniout-  Feri 


'MJon. 


Oouai . 


Dclaunay. 
Bouy. 

Groffier. 

Ratel. 

Rey. 

ILauverjat. 
Degez. 


7renoble \  '^'•^^«'■ 

Gratier  et  C'*. 


Ui  liochclle Foucher. 

i«  Havre 

Ulle 


Bourdignon. 
Dombre. 


Tallandier. 
Giard. 


Lorienl. 


chez  Messieurs  : 
Baumal. 
M""  Texier. 

Cumin  ot  Massou, 
Georg. 

Lyon \  Phily. 

Maloinc. 
Vitte. 

Marseille lîuat. 

Valat. 

Goulet  et  fils. 

Moulins Martial  Place. 

/  Buvignier. 
Nancy j 


Mon  tjicllier . 


Nantes 


Nice 


Grosjcan-Maupiii. 
Wagner  et  LaniluTt. 

Dugas. 
Veloppé. 

Barma. 

Appy. 

Nîmes Dehroas-Duphin. 

Orléans Loddé. 

\  Blanchier. 


Poitiers. 


\  blanc 
(  Lcvri 


flennes piiiioii  et  nommais. 

lioche/ort Girard  { M""  ). 

Rouen |  Langlois. 

(  Lestringant. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Figard., 

Alté. 
(  Gimet. 
i  Privât. 

IBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 


Toulon . . . 
Toulouse  . 


Valenciennes  . . 


Giard. 
Lemailre. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


chez  Messieurs  : 

Amsterdam j  Feikema     Caarel- 

(      sen  et  C". 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

SAsher  et  G''. 
Friediauder  et  SU. 
Kuhl. 
Mayer  et  Muller. 

Berne l'rancke. 

Bologne Zanichelli. 

ILaniertin. 
Mayoloz  et  Audiarle. 
Lebègue  et  C'°. 

/  Sotchek  et  G°. 
^«^"'■"' iAlcaiay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Doighton,  lioU  ot  G". 

Christiania Cammermcyer. 

Constantinople  . .     Otto  Keil. 

Copenhague Ilost  et  fils. 

Florence Seeber. 

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Genève )  Georg. 

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La  Haye Belinfante    frères. 

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Lausanne Rouge. 

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^'^Se iGnusé. 


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Londres 

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TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  1"  à  31.   —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i85o.  )  Volume  in-/,";  i853.  Prix 25  fr. 

Tomes  32  à  61.  —(  i"  Janvier  1 85 1  à  3i  Décomlire  i865.  )  Volume  in-4°;  1S70.  Pri.x 25  fr. 

Tomes  62  à  91.  —  (  i''  Janvier  1S66  à  3i  Décembre  1880.  )  Volume  in-î";    1889.  Prix 25  fr. 

Tomes  92  i  121.  —  (i"  Janvier  1S81  à  3i  Doccmbre  1895.)  Volume  in--;";  1900.  Prix 25  fr. 

!       SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES: 

Tome  I.  — Mémoire  surquelques  points  de  la  Piivsiologiedes  Algues,  par  \!M.  V.  DEUBKsel  A.-J.-J.  SoLiEn.  —  Mtuiniresur  le  Calcul  des  Perturbiitrons  qu'éprouvent 
es  Comètes,  par  M.  IUnsen.  —  iMèmoire  sur  le  F'ancrcas  et  sur  le  rôle  du  sur  pancréatique  dans  les  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  digestion  des 
latières  grasses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-4°,  avec  32  planches;  iSj6. 


25  fr. 


A  la  même  Librairie  les  Mémoire»  de  l'Académie  des  Sciences,  01  les  Mémoires  présentés  par  direr»  Savants  à  l'Académie  de»  Scienc»». 


W  6. 

TABLE    DES    ARTICLES    (S-noe  du  10  Février   1908.) 


OES  MBHBllES  ET  DES   COItBESPOSnANTS  1)1,   LACVUtUII 


r.igc5. 


Pase5. 


M.  Hr.NRi   Becquuuel.   -Sur   lei  specive- 
de  composés  non   dissocies.  ....••••••  ■■• 

M.  A.  Haller.  -   Alcoolysc    de    Munir    de 

M.'yvks'dei'ÀoÉ'.'-  La   parlhénoi;enfse  ù 
Roscolî  et  à  Berkeley 


■209 


M     \     G  \i  Tii-r.    f.iiL   liuriiu]iii;c  de    la    Iroi- 
■   Même  écUlion  de  son  Trailc  de  ..  L'ulime,.- 
lalion  et  les  régimes  che.  riiomnie  .... 
M    A   Gi  MîD  fait  hommage  d  on  Oovrage  Uc 
M.  ,/.  Loeb  :  «  La  dynamique  des  phéno- 
mènes de  la  vie  » 


MÉMOIRES  PKESENTÉS. 


M   Albert  NoDùN  p.é,ciilc  un  Méniniie  inti- 
Uilé  :  «    Recherches    sur  la    radi. .activ.tr 


lemporaiM 


jG.i 


PLIS  CACHETES 


M.  CH..RLES   NORDMANN.  -   Ouverture  d'un 
cacheté  :  «  Sur  la  dispersion  de  la   lu- 


dans  l'espace  inlerslel 


pli 


COUUESPONDANCE 


âge 
faites  à 


M.  le  Secrétaire  rERPÉxm.:,.  ta.l  hon.ma.e 
d'un  travail  inlilulé  :  „  InstUulde  France. 
Académie   des   Sciences   morales  et  poli- 
tiques :  Notices  biographiques  et  biblio- 
gi^pliiques,  ,906-190-.  Membres  titulaires 
et  libres,  Associés  étrangers  .... . . . .  •  ■  •  ■  •  ■ 

M    le  Secrétaire  rcnrETUEi,  signale  dne  s 
Ouvrages  de   M.   C/i.   Lallemancl   et  de 

M.  Ad.  Minet 

M.  Leoointe.  -    Observations   du    pa 
de  Mercure  du  i4  novembre  igo'j 

l'Observatoire  royal  de. Belgique.. 

Al.   Michel  Petrovitcu.   -  Théorème   sur 

les  séries  de  Taylor ■.:.■■■.■■■■.■■■ 

M      Emile    Cotton.    -     Sur    l'uUogralion 

approchée  des  équations  différentielles... 

M.  V.    CRÉ.MIEU.   -  Sur    la    diminution   du 

roulis  des  navires. 
M.  P.  Pascal.  —  Sur 

sels    terriques    ammoniacaux 

est   masqué 

MM.  Pal-l    Lebeau   et   Hobeut   Bussiuît. 

Sur  le  siliciure  de  magnésium ••■• 

M  E.  Fouard.  -  Sur  les  propriétés  colloï- 
dales de  l'amidon  et  sur  lexistence  d  une 

solution  parfaite  de  cette  substance 

M.  J.  MiNiaiN.  -  Etat,  décelé  par  le  pou- 
voir rotaloire,  des  camphocarbonales 
d'aminés  de  la  série   grasse  et  de  la  senc 

aromatique  eu  dissolution „ •■,■■■;•  ' 

\1.  .L  L.\rguier  des  B.o-cels.  -  Recherches 
sur  les  modifications  physiques  de  la  gela- 

BULLETIN    BIBLlOGRArHJQUE 

Ebrata 


une  nouvelle  série  de 
où    le    fer 


269 


■269 


tineen    présence    des    élcctrolytes   et  des 
non-électrolyies.  ... 
AL    GoutRE.  —   Dosage   rapi. 

maie  de  potassium  dans  les  laits. 
MM    H.  Cousin  et   H.  IIerissey.   - 
préparation     du     ditliymol; 

brome  sur   le  dithymnl 

M.M.   LrsriEAU   ci   ViGViEr.,   — 

Y-oxylétroliqnc .' 

M.  S.VVAR.AU.  -  P.echerclies  sur  une  mé- 
thode de  préparation  des  aldéhydes  cy- 
cliques  ,'        1     '  il 

M.  MARCEL  GiERBET.  -  Action  des  alcools 

sur  le  bcnzylate  de  sodium 

\L'CLAiR    et    Lofis    Paris.    — 
iélés  bio- 


nide    du    bicliro- 


Sur   la 
action     du 

Sur    l'acide 


MM.  .Iules 

Constitution   chimique  et  propr 


■..79 


285 


287 


266 


M 


M. 


29! 


«Il 


29^^ 


logiques   dn    protoplasma   du    bacille    de 

mÀi°Gabr'.el' BERTRAND  cVm.  Rosenblatt. 

-  Tyrosinase  el  tyrosine  racémiquc... 

M.  P.VUL  VUILLEMIN.  -  Le   genre   Sewa 

et  ses  connexions  avec  les  Capnodim,.-. 

0.  Nicolas.  -  Sur  la  respiration  intra- 

loléculaire  des  organes  végétatifs  aériens 

des  plantes  vasculaircs .•  •  ■ 

M  C  Lebailly.  -  Multiplication  m  vUro 
du  Trcponema  pallidam  Schaudinn.. . . 
F  DUCBETET  adresse  une  réclamation 
relative  à  la  Note  de  MM.  Louis  Clerc 
c.  Adolphe  Minet  :  •<  Sur  un  nouveau 
four  électrique  à  arc,  applicable  aux  re- 
cherches  de  laboratoire  » 


lia 


PARIS. 


_     IMPRIMERIE     G.VUTIIIER-VILLARS 
Quai  des  Grands-Auguslins,  5d. 


3o4 


309 

3l2 


3i4 
ol5 
3i6 


Le  Gérant  :  Gauthieb-Villars. 


PIlEMIKll  SEUIKSTRE. 

COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR    MM.    LES   SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


N  7  (17  Février  1908 


^PAHIS, 


GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Auguslins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  REL4TIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

ADOPTÉ    DANS    LES    SÉANCES    DES    23    JUIN    1862   ET    1^    MAI    1873 


■-»»«< 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  1   Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au 
^        r  ,  ...      1       » t„„»  „.,„  l'Ar.aHômiA     aura  Hprine. 


de  l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
7,8  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1".   —  Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 


Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparunAssociéétrangerdel' Académie  comprennent 

au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires  ;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 
Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  ^x  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les 


tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu- 
blique ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   —   Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré- 
sumé qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  soni 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  L( 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  exlrai 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  fon 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi 
cielle  de  l'Académie. 


Article  3. 
Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remi 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tare 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  1 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  a 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.   -  Planches  et  tirage  à  part. 
Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planche 

ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraie: 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compte 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  a 
leurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrât! 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rend 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  dup 
sent  Règlement. 

Les  savants  étrangers  à  lAcadém.e  .u.  désirent  laire  présenter  X..r.  «J^^j- J)^^^^'   I^^^So^'^'^^S'iV^élrlv: 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5^  Autrement  la  présentation 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU  LUNDI   17   FÉVRIER  1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  11.  ItEC.QUEREL. 


MEMOIRES  ET  COMMUNICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

CHIMIE  BIOLOGIQUE.    —    Sur  les   propriétés  de  /'amidon  pur. 
Noie  de  M.  L.  i^Iaquenne. 

Dans  une  Note  présentée  à  l'Académie  dans  sa  dernière  séance,  M.  Fonard 
annonce  avoir  isole  luie  nouvelle  formé  do  Famidon,  qui  se  dislingue  des 
amidons  dits  solubles  obtenus  antérieurement  par  Tabscnce  de  toute  structure 
colloïdale  et  dont  les  solutions  déposent  avec  le  temps  une  substance  grenue, 
dont  l'aspect  microscopique  rappelle  certaines  formations  naturelles  du  grain 
d'amidon. 

Je  ferai  remarquer,  à  ce  sujet,  que  la  matière  décrite  dans  celle  Noie  se 
confond  identiquement  avec  celle  que  nous  avons  extraite  de  l'empois  vieilli 
{rétrogradé),  M.  Roux  et  moi,  cl  à  la(|uelle  nous  avons  donné  le  nom 
d'amylosc  ('). 

Toutes  les  personnes  qui,  en  elfel,  sonl  au  courant  de  nos  travaux,  ou 
ont  eu  entre  les  mains  de  l'amylose  pure,  préparée  par  notre  méthode,  savent 
que  celte  substance,  rigoureusement  exempte  de  matières  minérales,  donne 
avec  l'eau  des  solutions  absolument  limpides,  non  coagulables  par  les  élec- 
trolylcs,  constituant  par  conséquent  un  liquide  parfait,  qui  passe  à  travers 
tous  les  filtres  usuels,  y  compris  la  bougie  Cliamberland  (le  collodion 
n'avail  pas  été  essayé),  aussi  vite  qu'une  solution  saline  cl  sans  le  moindre 
changement  de  litre. 

Ce  sont  ces  caractères,  sur  lesquels  nous  n'avons  pas  cru  devoir  insister, 
parce  que  l'expression  solution  parfaite  se  définit  d'elle-même  et  que  d'autre 

(')   Aii/i.  (te  Phys.  et  di'  tJInm.,  S"  série,  l.  I\,  1906. 

C.  U.,   iç,ii8,  1"  Semeslrc.  (T.  CXLVI,  N'  7.)  4 2 


jl8  ACADEMIE   DES    SCIENCES. 

part  ils  semblent  tout  naturels,  conformes  notamment  à  Tanaloi^ie  bien 
connue  de  l'amidon  avec  Tinuline,  qui  nous  ont  conduits  à  énoncer  cette 
conclusion  importante  de  nos  Mémoires  :  L'empois  d'amidon  est  conslitué 
par  une  solution  parfaite  d'amylose,  épaissie  par  de  l'amylopecline. 

Sur  ce  point  je  suis  beureux  d'être  d'accord  avec  M.  Fouard,  dont  les  re- 
cherches, à  part  l'isolement  de  l'amylopecline,  viennent  ainsi  vérifier 
complètement  les  nôtres.  J'ajouterai  cependant  cjue  l'ensemble  constituant  un 
'système  hétérogène  dont  parle  M.  Fouard  doit  être,  en  partie  au  moins,  envi- 
sagé comme  une  solution  solide,  car,  même  à  l'état  sec,  ce  système  se  colore 
en  bleu  par  l'iode,  propriété  spéciale  à  l'amylose  dissoute  et  qui  lui  manque 
absolument  quand  on  l'a  amenée  à  l'état  solide  parfait;  c'est  même  là  l'un 
des  meilleurs  exemples  que  l'on  puisse  citer  pour  faire  voir  que  certains 
corps  (l'amylose)  peuvent  conserver  dans  un  milieu  solide  (le  grain  d'a- 
midon ou  l'empois  desséché)  les  caractères  qu'ils  possèdent  à  l'état  dissous. 

Quanl  au  trouble  et  à  la  précipitation  (amidon  artificiel)  que  M.  Fouard 
a  vus  se  produire  dans  ses  solutions,  ils  ont  uniquement  pour  cause  le  chan- 
gement d'état  que  nous  avons  observé  depuis  longtemps  et  désigné  sous  le 
nom,  aujourd'imi  classique,  de  rétrogradation.  Ce  changement  est  dû, 
comme  nous  l'avons  déjà  dit  maintes  fois,  soit  à  une  pseudocristallisation, 
soilà  une  polymérisation  semblable  à  celle  qui  s'observe  chez  certains  sucre-Si, 
comme  la  dioxyacétone  ou  même  le  vulgaire  formol  :  il  n'est  donc  pas  aussi 
mystérieux  que  le  pense  M.  Fouard  et  surtout  pas  nouveau. 

Le  fait  intéressant,  rapporté  par  cet  auteur,  que  le  pouvoir  rolaloire  de 
l'amylose  dissoute  varie  avec  la  dilution,  semblerait  devoir  faire  préférer 
notre  dernière  hypothèse  à  l'autre. 

Le  phénomène  est  d'ailleurs  réversible,  car  le  précipité  qui  se  forme  ainsi 
est  \.o\X]0\iv?,  parfaitement  soXuhXe.  dans  l'eau  sous  pression. 

La  rapidité  extrême  de  l'hydrolyse  de  l'amylose  dissoute  a  déjà  été  éta- 
blie par  nous  au  moyeu  de  l'amylasc;  enfin,  en  ce  qui  concerne  la  limpidité 
apparente  des  solutions  d'iodurc  d'amidon,  tout  le  monde  sait  qu'elle  s'ob- 
serve avec  la  plupart  des  amidons  solublcs,  débarrassés  par  dialyse  de  leurs 
principes  minéraux;  pourtant,  en  général,  ces  solutions  ne  filtrent  pas  à  tra- 
vers la  bougie,  la  moindre  trace  d'électrolyte  suffisant  à  leur  faire  prendre 
l'étal  colloïdal  et  même  à  les  coaguler. 

l'^n  résumé,  les  recherches  de  M.  Fouard  ne  font  que  confirmer  d'une 
manière  heureuse  les  résultats  obtenus  antérieurement  par  nous  et  que  j'en- 
seigne publiquement  depuis  déjà  deux  ans;  nous  avons  le  ferme  espoir 
qu'elles  contribueront  à  les  faire  connaître  davantage  encore. 


(' 


SÉANCE    DU    17    FÉVRIER    I908.  '^]g 


BIOLOGIE  GÉNÉRALE.  —  Solutions  isoioniques  cl  solutions  isosniodcjucs. 
Note  de  M.  Yves  Delage. 

Je  rerois,  à  l'instant,  de  Berkeley,  un  jietit  Mémoire  de  M.  J.  I^oeh  (' ), 
(jui  iipporte  une  explication  de  la  contradiction  ({ue  j'ai  signalée,  par  ma 
Note  de  la  semaine  dernière,  dans  les  arguments  présentés  par  ce  savant 
dans  sa  iVote  de  la  semaine  précédente. 

-M.  Loel)  admellail  que  ma  solution  sucrée  à  i ,  1 35/?  ('-)  pouvait  être  isoto- 
niipie  à  l'eau  de  mer,  mais  déclarait  qu'elle  était  néanmoins  hypertoniqu 
par  ia[)port  aux  œufs,  bien  que  ceux-ci  lussent  isotonicjues  à  l'eau  de  mei 
Il  y  avait  là  une  coniradîcllon  évidente.  M.  Loeb  la  fait  disparaître  en  éta- 
blissant une  distinction  entre  propriété  isotonique  et  propriété  isosmotique. 
Voici  comment  il  conçoit  le  phénomène  :  (^uand  on  place  les  opufs  dans  la 
solution  sucrée,  il  ne  s'établit  d'abord  aucun  passage  d'eau  à  travers  la 
membrane  de  l'ceuf,  en  raison  de  l'égalité  des  pressions  osmoticjues  de  part 
et  d'autre  de  cette  membrane.  Mais  les  substances  dissoutes,  électrolytes 
contenus  dans  l'œuf  d'une  part,  sucre  de  la  solution  d'autre  part,  passent 
par  osmose  à  travers  la  membrane.  Or,  le  sucre  passerait  moins  vile  que 
les  électrolytes  de  Fd-uf,  en  sorte  que  celui-ci  s'appauvrirait  en  substances 
dissoutes;  par  suite,  la  pression  osmoliquc  diminuerait  à  son  intérieur,  la 
solution  extérieure  deviendrait  liypertonique  par  rapport  à  lui  et  le 
déshydraterait. 

Je  n'élève  point  d'objections  contre  cette  interprétation  des  phénomènes, 
me  bornant  à  faire  remarquer  cpie  M.  Loeb  ne  fournit  pas  la  preuve  de 
cette  différence  dans  les  vitesses  de  passage  du  sucre  et  des  électrolytes  de 
l'u^uf  à  travers  la  membrane  de  celui-ci.  Mais  les  choses  seraient-elles  con- 
formes à  ce  qu'avance  M.  Loeb,  que  cela  ne  changerait  rien  à  mes  conclu- 
sions, en  ce  qui  concerne  l'inutilité  de  l'hypertonie  du  véhicule  dans  la 
parthénogenèse  expérimentale. 

(]e  n'est  pias,  en  eflèt,  seulement  avec  du  sucre  que  je  conslilue  nies 
solutions  isotoniques.  Le  sucre  fait  partie  d'un  procédé  de  choix,  mais  j'ai 


(')  _l  ncw  piiuif  iif  llie  perincdbillly  uf  cells  fnr  salis  or  ions  {IJ  niv .  of  Callfornia 

Publicalioiis  :  Physiology,  l.  III,  11°  11,  p.  81-86,  22  janvier  1908). 

{-)  Diins    ma    Noie   précédenle  (6V>/«y;<(^.s-   rendus  de   la   seiiiaiiie  ileniiére,  p.  262) 

,  ,.     .  ,  .  ,•        ;     '  i^S  .,„     ,.        2,  10 

s  est  glissée  une  erreur  lvpo;;rapluinie  :  au  lieu  ai:  ■ zzii.ido,  Usez  — -r  :=i,ioj. 

"  .'1    n     I       I  2,10  1  ,8j 


320  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ohtcmi  des  résultats  à  peu  près  aussi  beaux  avec  des  véhicules  puremenl 
éleclroly tiques,  sans  sucre,  en  particulier  avec  des  solutions  pures  de  \aCl. 
Or,  M.  Loeb  reconnaît  explicitement  (p.  85)  que,  avec  un  sel  de  l'eau  de 
mer,  tel  que  NaCl,  celle  différence  dans  les  vitesses  de  passage  n'existe 
plus,  parce  que  les  éleclrolyles  de  l'anif  sont  alors  de  même  nature  que 
ceux  de  la  solution  ambiante. 

Mes  expériences  avec  la  solution  isotonique  de  NaCl  ont  été  très  nom- 
breuses parce  que  c'est  la  première  méthode  qui  m'ait  réussi.  Je  n'ai  em- 
ployé que  plus  tard  les  solutions  sucrées  et,  pendant  2  mois,  j'ai  fait 
chaque  matin  une  expérience  avec  la  solution  isotonique  de  NaCl,  qui  me 
servait  de  terme  de  comparaison  pour  les  autres  véhicules  que  j'expéri- 
mentais successivement.  Or,  pendant  tout  ce  temps,  cette  solution  m'a 
fourni  de  très  belles  éclosions. 

Bien  plus,  j'ai  obtenu  des  larves  dans  une  solution  hypotonique  composée 
de  90  parties  de  solution  isotonique  de  NaCl  et  de  10  parties  d^eau  distillée, 
et  même  avec  85  parties  de  la  première  et  i5  d'eau.  11  faut  arriver  à  20 
pour  100  d'eau  distillée  pour  que  les  résultats  soient  annihilés.  El  la  pro- 
portion d'eau  distillée  maxima  compatible  avec  l'obtention  de  larves  est  la 
même  pour  les  solutions  salines  et  pour  les  sucrées,  ce  qui  ne  se  concilie 
pas  avec  l'explication  proposée  par  M.  Loeb. 

Dans  les  expériences  comparatives  auxquelles  je  viens  de  faire  allusion, 
j'ai  essayé  plusieurs  autres  véhicules,  KCI,  MgCl-,  CaCl-,  etc.,  toujours 
isotoniques  à  leau  de  mer,  et  des  mélanges  variés  de  ces  solutions.  Tous 
m'ont  donné  de  nombreuses  éclosions.  Tout  cela  est  exposé  tout  au  long 
dans  le  Mémoire  in  extenso  qui  va  paraître  incessamment. 

Ma  solution  isoionique  de  NaCl  a  une  concentration  de  0,609  11.  Je  l'ai  déterminée 
par  le  calcul,  au  moyen  des  Tables  de  conduclivilé  électrique,  pour  éviter  d'introduire 
un  nouvel  élément  expérimental  susceptible  d'erreur  entre  des  mains  peu  iiabituées 
à  ce  genre  de  mesures.  Lorsque  j'y  ajoute  i5  pour  100  d'eau  distillée,  sa  concentration 
tombe  à  o,56o,  bien  inférieure  à  celle  de  0,620/^  que  M.  Loeb  trouve  trop  faible  pour 
donner  des  résultats  (p.  83  de  son  Mémoire)  et  bien  peu  supérieure  à  celle  deo,54o/( 
qu'il  considère  comme  isotonique  à  l'eau  de  mer. 

En  outre  je  constate,  en  calculant  d'après  les  Tables  de  conductivité  électrique,  cjue 
le  cliilTre  de  o,54o  n  donné  par  M.  Loeb  est  trop  faible.  La  solution  de  NaCl  à  o,  54o  n 
n'a,  en  eflFet,  qu'une  pression  osmotique  de  0,940,  tandis  que  l'eau  de  mer  du  Paci- 
fique a,  d'après  M.  Loeb,  une  pression  de  1,027.  '-'^  solution  de  NaCl  ayant  une  pres- 
sion de  1,027  'J'^''^  avoir  une  concentration  de  0,593  n,  inférieure  à  celle  que  j'emploie 
d'ordinaire  comme  isoionique  à  l'eau  de  la  Manche,  mais  supérieure  à  la  solution 
diluée,  hypotonique,  qui  me  donne  encore  des  larves  et  qui  ne  marque  que  o,56o. 

Ainsi   le  tannate  d'ammoniaque  me  permet  d'obtenir  des    larves  avec  une   solution 


SÉANCE    DU    17    l'ÉVHIER    1908.  '^2l 

livpotonique  par  rappoil  à  la  solution  mininia  de  M.  Loeb,  par  rapport  à  l'eau  do  mer 
de  la  Manche  et  même  par  rapport  à  l'eau  du  Pacifique  ! 

Je  conclus  de  tout  cela  qu'il  n'est  pas  possible  de  nier  que  la  parlhéno- 
genèsc  des  ujufs  d'Oursin  peut  être  obtenue,  par  ma  méthode,  en  solution 
isotonique  à  l'eau  de  mer,  et  que  mes  solutions  isotoni(|ues  sucrées  n'ont  pas 
besoin  de  l'action  indirectement  déshydratante  que  leur  attribue  M.  Loeb, 
pour  constituer  un  véhicule  convenable  dans  les  expériences  de  parthéno- 
genèse expérimentale. 

Je  profite  de  l'occasion  de  celte  Note  pour  préciser  les  relations  taxono- 
miques  entre  l'Oursin  de  M.  Loeb  et  le  mien,  relations  que  j'avais  dû,  faute 
de  temps,  laisser  dans  le  vague,  dans  ma  Note  de  la  semaine  dernière. 
Ces  deux  Oursins  ont  porté  le  même  nom  générique,  S/rongyfocentrotus  : 
le  premier  était  le  .S',  piirpuralus ;  le  second,  le  5.  lividus.  M.  le  D'  Mortenscn, 
qui  fait  autorité  en  ces  matières,  a  reconnu  entre  eux  des  difl'érences  telles 
(pi'il  a  retiré  le  lividus  du  genre  Slrongyloccuirnlus  et  a  di\  créer  poiu-  lui  un 
genre  nouveau,  Paracenlrotus,  qu'il  a  di'i  même  placer  dans  une  famille  (Uf- 
férente,  celle  des  Echinidœ.  le  Slrongyloccnlrotus  appartenant  à  celle  des 
Toxopneuslida'. 

Il  n'y  a  rien  d'étonnant  à  ce  que  deux  Oursins  appartenant  à  des  familles 
différentes,  vivant  aux  antipodes  l'un  de  l'autre,  dans  des  eaux  de  salure 
différente,  se  comportent  difl'éremment  en  présence  des  réactifs  de  la  parthé- 
nogenèse expérimentale. 

Je  profite  aussi  de  cette  même  occasion  pour  informer  que  les  deux  petits 
Oursins  parthénogénétiques  en  élevage  à  la  station  de  Roscoff  sont  bien 
vivants  et  bien  portants,  se  meuvent  avec  activité^  mais  ils  grossissent  peu 
en  ce  moment,  en  raison  sans  doute  de  la  saison. 

M.  A.  Lavera.v  fait  hommage  à  l'Académie  du  premier  fascicule  du  Bul- 
letin de  la  Société  de  Pathologie  exotique. 


PRESEIMTATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  l'établissement  d'une  liste 
de  deux  candidats  qui  devia  être  soumise  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique,  pour  la  chaire  de  Chimie  minérale,  vacante  au  Collège  de  France 
par  suite  de  la  démission  de  M.  //.  Ix  Chatelier. 


322  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Au  premier  tour  de  scrulln  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  pre- 
mière ligne,  le  nombre  des  votants  étant  5o, 

M.  Matignon  obtient 47  suffrages 

M.  Job  ))      2        » 

Il  y  a  I  bulletin  blanc. 

Au  second  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  seconde 
ligne,  le  nombre  des  volants  étant  5o, 

M.  Job         (iblienl /i5  suflVagcs 

M.  Moussu        «       I        » 

M.  Gley  »       2        » 

Il  \  a  2  bulletins  blancs. 

En  conséquence,  la  liste  présentée  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique  comprendra  : 

En  première  ligne. M.  C.  Maïignox 

En  seconde  ligne M.  Job 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  rétablissement  d'une  liste 
de  deux  candidats  qui  devra  être  présentée  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique  pour  la  cliaire  de  Biologie  générale  récemment  créée  au  Collège 
de  France. 

Au  premier  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  pre- 
mière ligne,  le  nombre  des  votants  étant  5i, 

M.  Gley         obtient t\-2  suffrages 

M.  Moussu         »       6       » 

Il  y  a  3  bulletins  blancs. 

Au  second  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  seconde 
ligne,  le  nombre  des  volants  étant  44? 

M.  Moussu       obtient /|i  suffrages 

M.  V.  Henri         »         i        » 

Il  Y  a  2  bulletins  blancs. 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  323 

En  conséquence,  la  liste  présentée  à  M.  le  Ministre  de  Tlnstruclion 
publique  comprendra  : 

En  première  ligne M.  Gi.ey 

En  seconle  ligne M.  Mofssu 

M.  lî.  lÎAiLLAUD  prie  l'Académie  de  le  compter  au  nombre  des  candidats 
à  la  place  vacante,  dans  la  Section  d'Astronomie,  par  suite  du  décès  de 
M.  Lœay. 

CORRESPONDANCE . 

M.  le  SiccKÉTAiiiE  PERPÉTUEL  sigualc,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  les  Ouvrages  suivants  : 

1°  De  la  forme  des  chiffres  usuels,  par  (  iEORGES  Dumesnil.  (Présenté  par 
M.  Emile  Picard.) 

2"  l'eine  de  mort  et  criminalité ,  par  X.  (.\c.\ssa.gne.  (Présenté  par  M.  A, 
Laveran.) 

ASTRONOMIE.  —  Sur  la  visibilité  de  t' anneau  de  Saturne  du  calé  non  éclairé  par 
le  Soleil,  et  sur  sa  rèappaiition  en  janvier  1 908.  Note  (  '  )  de  M.  M.  A.wa.w, 
présentée  par  M.  (J.  Wolf. 

L'aimeau  de  Saturne,  pendant  les  périodes  de  son  invisiljilité,  ne  disparaît 
entièrement  qu'aux  époques  où  la  Terre  passe  par  son  plan;  dans  l'inter- 
valle, il  redevient  visible,  faiblement  il  est  vrai,  du  côté  non  éclairé  par  le 
Soleil.  J'ai  maintes  fois  constaté,  à  Aosie,  à  l'aide  de  notre  écpiatorial 
de  1-1)'"°' d'ouverture  et  même  avec  l'équatorial  de  108""°,  la  visibilité  de 
ce  côté,  et  j'ai  cherché  à  étudier,  du  i  octobre  1907  au  6  janvier  1908, 
toutes  les  variations  qu'elle  pourrait  subir  jusqu'à  la  réap|)arition  définitive 
de  l'anneau. 

D'après  la  Connaissance  des  Temps,  la  deinière  période  d'inxisibilité  devait 
commencer  le  {  octobre,  ce  qui  a  du  avoir  lieu  :  car  un  de  mes  dessins  fait 
ce  même  jour  à  8"3o™  (temps  moyen  de  Paris)  ne  mon  Ire  aucune  trace 
d'anneau.  Le  11  du  même  mois,  je  vis,  à  l'est  de  la  planète,  dabord  une 
luminosité  très  faible  ayant  la  forme  d'une  anse  de  l'anneau  crêpé,  puis,  et 
avec  plus  de  certitude,  de  cha([ue  côté  du  disque,  une  lii^ne  lumineuse, 

(')  Piéseiilée  dans  la  séance  du  10  février  190S. 


324  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

mince  et  continue.  Cette  li,i;ne  ne  semblait  pas  dépasser,  en  longueur,  les 
limites  de  l'anneau  cn'pé.  Le  (i  novembre,  elle  était  plus  visible,  plus  large 
et  s'élendail  jusqu'à  Texlrémité  de  lanueau  extérieur.  Je  contiuuai  à  la  voir 
ainsi  jusqu'au  i  5  novembre. 

A  partir  de  ce  jour,  je  commençai  à  apercevoir  nettement  une  forme 
d'anneau,  dont  la  visibilité  dura  jusqu'au  i(»  décembre,  avec  un  maximum 
d'ouverture  autour  du  23  novembre.  Le  i8  décembre,  l'anneau  était  de  nou- 
veau réduit  à  une  ligne;  le  même  jour  aussi,  mais  à  une  heure  plus  avancée, 
je  le  vis  sous  la  forme  d'une  bande  très  peu  lumineuse,  coupée  longitudina- 
lement  par  une  ligne  tout  à  fait  obscure  qui  paraissait  être  le  prolongement 
de  l'ombre  de  l'anneau  sur  la  planète.  Cet  aspect  persista  jus([u'au  2  jan- 
vier 1908.  Toutefois  la  bande  n'était  pas  également  lumineuse  des  deux 
côtés  de  la  ligne  obscure;  car,  tandis  que  la  partie  boréale,  plus  visible  le 
18  décembre,  allait  ensuite  en  s'affaiblissant  pour  disparaître  le  \  janvier, 
la  partie  australe  augmenta  en  intensité  du  20  décembre  au  commencement 
de  janvier,  puis  s'affaiblit,  et  disparut  à  son  tour  le  6  du  même  mois. 

Quant  à  la  luminosité  de  l'anneau,  elle  a  beaucoup  varié  pendant  la  pé- 
riode d'observation.  Très  faible  en  octobre  et  au  commencement  de  janvier, 
elle  semble  avoir  eu  son  maximum  au  commencement  de  décembre.  C'était 
pendant  tout  le  temps  une  lueur  pâle,  grise,  ressemblant  beaucoup,  comme 
teinte,  à  la  lumière  cendrée  de  la  Lune.  Imi  la  comparant  aux  satellites  de 
Saturne,  tels  que  Rhéa  et  Dioné,  elle  m'a  toujours  paru  leur  être  inférieure 
en  intensité. 

Aj)rès  le  (î  janvier,  jour  où,  d'après  la  Connaissance  des  Temps,  la  Terre 
devait  passer  dans  le  plan  de  l'anneau,  je  continuai  les  observations,  afin  de 
noter  toutes  les  particularités  que  l'anneau  présenterait  lors  de  sa  réappa- 
rition. Le  7,  à  8''()'",  quoiqu'une  faible  lueur  comme  celle  des  jours  précé- 
dents fût  déjà  visible,  l'éclat  ordinaire  de  l'anneau  n'avait  pas. encore  com- 
mencé à  paraître.  Le  8,  le  mauvais  temps  empêcha  les  observations;  le  9, 
pendant  une  éclaircie,  j'ai  cru  apercevoir  une  partie  de  l'anneau  tout  près 
de  la  planète;  mais  sa  luminosité  ne  dépassait  pas  celle  des  deux  satellites 
(3*  et  f  dans  l'ordre  d'éclat)  que  je  vis  très  bien  pendant  quelques  instants. 
I^e  10,  le  temps  étant  redeveuu  favorable,  je  constatai,  dès  la  tombée  de  la 
nuit,  la  visibilité  certaine  de  l'anneau;  ce  dernier  toutefois  était  encore  assez 
faible  pour  disparaître  lorsqu'on  le  fixait  pendant  (juclque  temps.  Tl  paraissait 
coutinu,  plus  mince  et  moins  visible  près  de  la  planète,  et  se  terminait  en 
pointe.  Vers  chaque  extrémité  il  montrait  deux  points  brillants,  placés 
symétriqueuieut  par  rapport  au  disque  de  Saturne. 


SÉANCE  DU  17  KKVRIER  1908.  325 

Dans  les  observations  des  11,  lu,  1  ' j  el  i4  janvier,  fanneaii  paraissait 
formé  d'une  suile  de  points  brillants,  inéiianxen  grandeur  et  en  lunilnositi!', 
et  dont  quelques-uns  surpassaient  les  dimensions  et  Téelat  de  Titan  ;  d'autres 
même  atteignirent,  déjà  le  i3,  l'intensité  lumineuse  de  la  planète.  Tous  ces 
points  étaient  animi''s  d'un  mouvement  roiilinnel  et  ra])ide,  ollVant  parfois 
l'apparence  d'un  scintillement.  On  ne  saurait  attribuer  leur  mouvement  à 
un  ell'et  du  bouillonnement,  car  pendant  ces  (juelques  jours  l'atmosphère 
était  très  calme.  Le  nombre  des  points  biiliants  alla  en  diminuant  chaque 
jour;  le  i/j  janvier,  ils  n'étaient  plus  visiljles  que  par  moments,  et,  le  17,  ils 
avaient  complètement  disparu. 

L'éclat  général  de  l'anneau,  inférieur  à  celui  de  Titan  les  10,  1  1  et  12,  le 
dépassa  sensiblement  les  jours  suivants.  Le  11,  peut-être  même  déjà  le  10, 
l'anneau  était  assez  intense  pour  être  visil)le  avec  le  plus  fort  grossissement 
(3")o  fois),  et,  deux  jours  après,  je  le  soupçonnai  au  chercheur  de  lo'""'. 

Dès  le  10,  l'anneau  avait  une  teinte  cuivrée,  qui  s'accentua  les  ci,  12 
et  i3  pour  diminuer  ensuite  et  se  rapprocher  de  la  couleur  jaune  de  la 
planète. 

ASTRONOMIE.    —  Sur  la  relation  entre  les  ombres  volantes  el  la  scintillation. 
Note  (')  de  M.  Ci..  Kozet,  présentée  par  M.  ^^'olf. 

Dans  une  Note  précédente  (^),  j'ai  exposé  le  résultat  de  mes  recherches 
sur  les  ombres  volantes,  observées  à  Aoste  (Italie)  au  lever  et  au  coucher 
du  Soleil. 

Ayant  remarqué  que  d'ordinaire  les  bandes  d'ombre  sont  visibles 
seulement  lorsque  la  surface  éclairante  du  Soleil  est  très  réduite,  je  fus 
amené  à  rechercher  si  les  planètes  et  les  étoiles,  dont  la  surface  éclairante 
se  réduit  pour  nous  à  un  point,  ne  produiraient  pas  des  bandes  semblables. 

Mes  premières  recherches  dans  ce  sens,  en  janvier  1907,  ont  été  faites  à 
l'aide  de  Vénus,  alors  à  son  maximum  d'éclat  ('). 

Dès  les  premiers  essais,  je  constalai,  sur  l'écran  éclairé  jjar  cel  astre,  des  bandes 
sombres  semblables  aux  ombres  volantes  observées  au  lever  el  au  coucher  du  Soleil. 

(  ')  Présentée  dans  la  séance  du  10  février  1908. 

(^)  Comptes  rendus,  t.  (JXI.II,  p.  918. 

(')  Pour  ces  observations  et  les  suivantes,  je  nie  suis  servi  d'un  écran  disposé  comme 
celui  décrit  dans  la  Note  déjà  citée,  en  prenant  plus  de  soin  encore  pour  éviter  toute 
lumière  étrangère  à  celle  de  l'astre. 

C.  R.,  190S,  I"  Semestre.  (T.  CXLVf,  N»  7.)  4^ 


320  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Ces  bandes,  plus  ou  moins  droites,  plus  ou  moins  lariçes  et  espacées,  parcouraient  d'or- 
dinaire l'écran  avec  une  grande  vitesse.  Parfois,  au  lieu  de  se  succéder  à  des  distances, 
égales,  elles  arrivaient  «  par  paquets  »  de  tous  côtés,  et  alors  les  intervalles  brillaient 
d'un  éclat  plus  grand  que  de  coutume.  Cette  particularité  se  reproduisait  à  des  inter- 
valles de  temps  irréguliers  et  correspondait  toujours  à  une  scintillation  plus  forte,  à 
une  lluctuation  plus  accentuée  de  la  lumière  de  l'astre. 

I^'orientation  de  ces  bandes,  ordinairement  horizontale,  ne  semble  pas  suivre  une 
loi  déterminée,  contrairement  à  ce  qui  a  lieu  pour  les  bandes  produites  par  le  Soleil, 
f|ui  sont  toujours  parallèles  à  l'arêle  de  la  monlai;nc  où  l'astre  apparaît  ou  disparait. 
Quant  à  leur  déplacement,  il  se  fait  toujours  perpendictilairemenl  à  leur  orientation, 
.soit  dans  un  sens,  soit  dans  l'autre.  Par  les  jours  de  grands  vents,  alors  que  l'orienta- 
tion est  souvent  modifiée,  le  déplacement  continue  à  être  perpendiculaire  à  l'orien- 
tation. 

Les  autres  astres  donlje  me  suis  servi  pour  ces  éludes  sont  les  planètes 
Jupiter  et  Mars,  les  étoiles  Sirius,  Bételgeuse,  Procyon,  (lapella,  Wéga  cl 
Arclurus,  c'est-à-dire  les  sources  luiriincuses  assez  intenses  pour  produite 
sur  l'écran  des  contrastes  d'ombre  et  de  lumière.  Tous  ces  astres  produisent 
des  Ijandes  identiques  à  celles  observées  avec  Vénus;  seulement  l'observa- 
tion en  est  plus  fatigante,  à  cause  de  l'éclat  plus  faible  des  sources  lumineuses 
fjui  les  produisent. 

A  la  suite  de  mes  observations,  ces  questions  se  posèrent  à  mon  esprit  : 
N'y  aurait-il  pas  une  relation  entre  les  bandes  d'ombre  et  la  scintillation  (  '  )  ? 
Ceg  bandes  ne  seraient-elles  pas  les  mêmes  que  celles  visibles  sur  le  disque 
lumineux  formé  par  une  étoile  au  delà  du  foyer  d'un  objectif  ?  î\e  seraient- 
elles  pas  ideiiti({ues  aux  bandes  qui  traversent  les  spectres  stellaires  et  dont 
M.  C  Wolf  et  M.  Respigbi  ont  fait  une  étude  approfondie  ? 

Dans  le  but  de  résoudre  ces  questions,  j'ai  entrepi^is,  avec  mon  confrère 
M.  M.  Amann  et  mon  frère  Louis,  des  observations  simultanées  de  ces 
différents  pb(''uomènes. 

Voici  le  résultat  de  nos  recberches  : 

i"  Entre  les  l)andes  d'ombre  et  la  sciiilillali<ui  il  v  ti  uiic  rclalion  certaine, 
qui  se  manifeste  ainsi  :  «,  quand  le  scintillement  est  régulier,  l'écran  est  tra- 
versé par  des  bandes  sombres  faibles,  minces  et  régulièrement  espacées; 
h,  à  une  forte  augmentation  de  la  lumière  de  l'astre  correspond  le  passage 
d'une  large  bande  très  brillanle;  r,  une  extinction  presque  entière  de  cette 
lumière  se  traduit  par  ranivéc  d'une  grosse  bande  très  sombre;  d,  cpiand  la 


(')  iVoui  avions  observé  fréquemment  la  sciiitillalioii  du  Soleil  en    même  lernps  que 
le  passage  des  bandes  sur  l'écran. 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  327 

sciiilillalioii    csl   nulle   ou  presque   nulle,  on  ne  reinanjue  aucune  bande 
soinljre. 

2"  L'examen  et  la  comparaison  siniullaiiés  des  haiides  parcourant  Técran, 
de  celles  visibles  sur  le  disque  lumineux  d'une  étoile  au  delà  du  foyer  de 
l'objeclif  el  de  celles  qui  traversent  le  spectre  de  l'étoile  font  conclure  à 
l'entière  ressemblance  de  toutes  ces  bandes.  Imi  effet,  leur  largeur,  leurespa- 
cernent,  leur  intensité,  leur  orientation,  la  direction  de  leur  déplacement, 
en  un  mot  Ions  leurs  caract^yres  particuliers,  sont  les  mêmes  dans  les 
trois  cas. 

D'après  c(^la,  il  est  clair  que  les  «  ondjies  volantes  »  des  éclipses  totales 
et  les  autres  l)andes  vues  par  les  différentes  mélliodcs  indi([uées  dans  le  para- 
graphe [)récédent  ne  sont  que  les  manifestations  d'un  phénomène  unique  : 
la  scintillation. 

On  peut  niainleiiant  s'explicpier  comment  nous  percevons  cette  scintilla- 
lion;  il  suffit,  en  efl'et,  de  considérer  notre  œil  comme  un  point  de  r(''Cian 
recevant  successivement  des  bandes  somljres  séparées  par  des  intervalles 
lumineux:  tant  que  les  bandes  passent  régulièrement,  la  scintillation  est 
régulière;  mais,  lorsque  arrivent  de  fortes  bandes  sombres  ou  brillantes, 
elles  produisent  sur  notre  o-il  ces  grandes  fluctuations  (ju'on  remarque  par 
moments. 

(,)uant  à  la  cause  mènuî  du  phénomèn(.'  de  la  scintillation,  elle  est  certai- 
nement dans  Tatmosphère  terrestre  et  due,  comme  l'a  démontré  lesaxant 
physicien  K.  Exner,  de  \  ieime,  à  la  ivfraction  inégale  et  à  la  dispersion 
régulière  des  couches  atmosphériques  ('  ). 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.    —  Sur  un  théorème  de,  la  théorie   des  équations 
intégrales.  Note  de  M.  E.  Goursat,  présentée  par  M.  Emile  Picard. 

Dans  une  Note  récente  (Comptes  rendus,  \l\  octobre  1907),  M.  Tom- 
maso  IJoggio  a  étendu  quelcpies  propriétés  des  noyaux  symétriques  aux 
noyaux  de  la  formeyo(y)S(a^,  v),  où  S(.r,  j)  est  une  fonction  symétri(iue 
et  p{y)  une  fonction  qui  conserve  un  signe  constant.  Les  résultats  de 
M.  Bog'gio  peuvent  être  rendus  intuitifs  et  généralisés  au  moyen  d'une 
remarque  bien  simple. 

{')  Iv.  IllxMiK,  Ziir  Genest's  der  richti^en  l'^rLldrung  der  Scinlillalionserxckein- 
ungen  {Akad.  der  U  isseiischaften  in  Wien.  Malhcnu-naldr^w  (Jlasse,  Bd.  (1\. 
Abtli.  II,  1901  ). 


328  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Soit  V(a-,  y\  X)  le  noyau  résolvant  correspondant  à  un  noNau  quelconque 
K(x',  }').  ]  >e  l'identité  fondamentale  ' 

(i)  r( .r,  j;  /.)  —  K(./-,  y)—  a  /     k(./-,  .v)  r(.v,  r ;  "/.)  ds 

on  déduit,  en  nudtipliant  les  deux  membres  par      '      [r(a;)  désignant  une 

fonction  (juelconque  de  .r],  une  nouvelle  identité  qu'on  peut  écrire 

,1, 
(2)  r,(a-,  j;  >.)  — K,(f,  j)  =  >.  ^     K,{.r,s)\\[s,j;'l.)ds, 

en  posant 

K,  (.r,  y)  =  K{x,  /)  Tfrî'  r,  (.r.  r  ;  À)  =  Y{œ,  y  ;  /.)  ':^^, 

et  nous  en  concluons  que  r,(a;,  v;  X)  est  le  /loyati  resohrin/  coi-respoiidanl 
au  nuyou  K,(a;,  y  ). 

Cela  posé,  supposons  en  particulier  que  le  noyau   lv(.r,  j)  soit  de  la 
forme 


(3)  K{u;y)  =  S(x,y)^'[j{.i-)p(y)fj(a;)fj{y), 

S(a;,  y)  étant  une  fonction  symétrique  de  x  et  de  y,  yy(j'j  et  f/i-r)  deux 
fonctions  positives  dans  l'intervalle  (a,  b).  Ce  noyau  Vi(x,y)  est  évidem- 
ment symétrique;  soit  r(a?.  ->-;  A)  le  noyau  résolvant  correspondant.  Appli- 
quons la  remarque  générale  précédente  en  prenant  ici 


nous  aurons  dans  ce  cas 


■^^^=V'^y 


(4,     K,(.r,j)  =  y/^^|jM^S(.r,v)v>(x)/K7)7(^-)9(y)=/^('Oy(.>-)S(.i',j-). 

On  en  conclut  que  le  noyau  résolvant  T,(.v,y:'h)   qui   correspond  au 
noyau  p(.r  )(/{  y)  S(a;,  y)  est  égal  au  produit 


/y.(a.-)y(.y) 


v;/.)- 


Or.  d'après  les  propriétés  des  noyaux  symétricjues,  tous  les  pôles  de 
r(.x-,  r;  a)  sont  des  pâles  simples  réels.  Il  en  est  donc  de  même  des  pôles 
de  r,i  .r,  1  :  A). 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  329 

En  supposant  p(.v)^  1  on  q{x)  =  i ,  on  retrouve  le  résultat  de  M.  Boggio. 
Il  est  à  remarquer  que  la  Iransformalion  est  applicable  pourvu  que  le 
produit  p(x)q(x)  conserve  un  signe  constant. 

PHYSIQUE.  —  Sur  l'électrolyse  des  dissolutions  d'acide  chlorhydrique  pur. 
Note  de  M.  E.  Doumeii,  présentée  par  M.  d'Arsonval. 

Il  seniblcrail  que  Fclectrolyse  des  dissolutions  d'acide  cliloriiydrique  pur 

doive  être    un   phénomène   très  simple  et  consister  uniquement   dans  la 

■+-        — 
séparation  des  ions  H  et  Cl  qui,  se  polymérisant  respectivement  à  la  cathode 

et  à  l'anode,  devraient  y  donner,  pour  un  courant  capable  d'électrolyser  un 
équivalent  HCl,  un  équivalent  d'hydrogène  au  pôle  négatif  et  un  équiva- 
lent de  chlore  au  pôle  positif. 

Le  phénomène  est  cependant  un  peu  plus  complexe,  car,  si  l'on  recueille 
bien  autour  de  l'électrode  négative  le  poids  lhéorit|ue  d'hydrogène  pur,  le 
gaz  cjui  se  dégage  autour  de  l'électrode  positive  n'est  jamais  du  chlore  pur, 
mais  toujours  un  mélange  de  chlore  et  d'oxygène,  lorsqu'on  opère  avec  des 
électrodes  inattaquables. 

Le  volume  de  l'oxygène  recueilli  varie  dans  de  grandes  proportions  avec 
le  litre  de  la  dissolution;  il  augmente  à  mesure  que  le  titre  diminue  et  peut 
devenir  une  fraction  considérable  du  voUnue  du  chlore  que  l'on  devrait 
tliéoricpiement  obtenir. 

Voici,  à  litre  d'exemple,  les  résultats  d'une  série  de  déterminations  faites  avec  des 
dissolutions  iné^^alement  liclies,  mais  avec  des  intensités  sensiblement  les  mêmes.  Les 
électrodes  étaient  constituées  par  deux  fils  de  phitine  de  -f^  de  millimètre  et  de  6'"'  de 
longueur. 

Tauleau  1. 

Volumes 


--          ■- 

Happorls 

il'li; 

, diogène  (  '  ; 

1        d'o\\f;cnL' 

t' 

l'ilres. 

Intciisitos. 

Durées. 

v. 

i'. 

V 

.4,5 

A 

0,  131 

h         III       s 

I .   0. 35 

5o ,  08 

cm' 
I  ,32 

o,o34 

8.7 

0,  120 

r.    2.24 

5i  ,60 

3,5i 

0,068 

5,8 

0,  120 

5o,38 

4, «3 

0,082 

2,9 

0,124 

5o,88 

6,11 

0, 120 

7.45 

0,  120 

5i,i5 

8,5o 

0, 166 

0,72 

o,i34 

0.58 

52,82 

11,20 

0,212 

(')   Les  volumes  V  sont  égaux  aux  \0lume3  de  chlore  qu'on  devrait  lliéoriquemeiit 
axoir  autour  de  l'anode. 


33o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Avant  lecliire  du  volume  de  l'oxygène,  ce  gaz  élail  soigneusement  lavé,  à  plusieurs 
reprises,  par  agitation  avec  de  l'eau  distillée. 

Il  ('tait  important  de  savoir  si  ce  dégagement  d'oxygène  était  dû  à  l'ac- 
tion secondaire  du  chlore  naissant  sur  l'eau  de  la  dissolution,  ou  bien  s'il 
fallait  l'attribuer  à  l'électrolyse  directe  de  l'eau. 

Dans  la  première  hypothèse,  si  l'on  modifie  les  conditions  expérimen- 
tales de  façon  à  fixer  le  chlore  dès  sa  libération,  ou  doit  arrêter  ou  du  moins 
diminuer  considérablement  le  dégagement  d'oxygène.  Pour  fixer  le  chlore, 
je  me  suis  servi  d'électrodes  positives  en  argent  ou  en  mercure  purs,  qui 
ont  l'avantage  d'avoir  une  grande  affinité  pour  le  chlore  et  de  donner  avec 
ce  corps  des  composés  peu  solubles.  Dans  ces  conditions,  en  effet,  du  moins 
avec  des  intensités  faibles,  il  semble  bien  que  le  chlore  soil  fixé  en  totalité, 
car  le  gaz  et  le  liquide  qui  entourent  l'anode  ne  dégagent  aucune  odeur  de 
ce  gaz  et  cependant  on  recueille  un  volume  d'oxygène  sensiblement  plus 
grand  qu'avec  une  électrode  en  platine. 

Ainsi,  avec  une  anode  en  argent,  une  dissolution  à  o,  j2  pour  looo,  soumise  pendant 
I  heure  à  un  courant  de  0,122  ampère,  a  donné  i3""',36  d'oxygène  et  52"°'',  4  d'hydro- 
gène; dans  les  mêmes  conditions,  mais  avec  une  anode  en  platine,  elle  dégage  11'™',  2 
seulement  d'oxygène. 

On  ne  saurait  donc  attribuer  le  dégagement  d'oxygène  observé  à  l'ac- 
tion du  chlore  sur  l'eau  de  la  dissolution.  Il  est,  au  contraire,  probable  que 
le  chlore  fixe  une  certaine  quantité  d'oxygène  pour  donner  naissance  aux 
composés  oxvgénés  de  ce  gaz  dont  on  connaît  la  production  constante  au- 
tour de  l'anode.  Ainsi  s'expliquerait  pourquoi,  dans  l'électrolyse  avec 
anode  en  argent  ou  en  mercure,  on  obtient  un  volume  d'oxygène  supérieur 
à  celui  qu'on  obtient  avec  une  anode  en  platine. 

Il  semble  donc  que,  dans  l'électrolyse  des  dissolutions  d'acide  chlorhy- 
drique  pur,  la  décomposition  électrolylifiue  porte  non  seulement  sur  l'acide 
chlor hydrique,  mais  aussi  sur  l'eau  de  la  dissolution. 

Si  tout  l'oxygène  électrolysé  pouvait  être  recueilli,  il  serait  facile  de  con- 
naître le  rapport  du  nombre  des  ions  provenant  de  l'eau  au  nombre  total 
des  ions  contenus  dans  la  dissolution.  Si  l'on  représente  par  c  le  volume  de 

l'oxygène  et  par  ^^  le  volume  de  Fliydrogène,  y  serait  égal  à  ce  rapport, 

tandis  que     ~  ^'  serait  le  rappori  du  nombi'e  des  ions  provenant  de  l'acide 

chlorhydrique  au  nombre  total  des  ions  de  la  dissolution.   (Jes  rapports, 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  33l 

que    Ton  pourrait,   désigner  sous  le  nom  de  facteurs  d'ionisation,  seraient 
iMi[)Ortants  à  connaître. 

Dans  l'exeniple  rapporté  plus  haut,  ils  seraient  respectivement  de 

0.0G8,     o,i36,     0,164,     0,240,     0,332,     0,424 

pour  l'eau,  et 

0,932,     o,86.'|,     0,836,     0,760,     0,668,     0,578 

pour  l'acide  chlorhydrique. 

Mais  ces  chiffres  ne  sont  pas  exacts,  car  une  partie  inconnue  de  l'oxy- 
gène est  fixée  par  le  chlore  et  échappe  à  la  mesure. 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  peut  dire  dès  mainlenant  que,  dans  l'électrolysedes 
dissolutions  d'acide  chlorhydrique,  une  partie  du  courant  qui  n'est  nullement 
négligeable  sert  à  l'électrolyse  de  l'eau  de  la  dissolution  et  qu'il  faut  tenir 
compte  de  ce  phénomène,  soit  dans  la  détermination  des  facteurs  de  trans- 
port des  ions  H  et  (A,  soit  dans  la  mesure  de  la  conductiijilité  de  ces  disso- 
lutions et  peut-être  aussi  dans  la  mesure  de  leur  acidité. 


RADIOACTIVITÉ.  —  Sur  le  lithium  dans  les  minerais  radioactifs. 
Note  de  M"*"  Gi-EorrscH,  présentée  par  M.  Lippmann. 

.l'ai  indiqué  dans  une  Note  préliminaire  (')  les  premiers  résultats  de  mes 
recherches  sur  la  présence  du  lithium  dans  les  minerais  de  radium.  J'ai  fait 
depuis  un  travail  plus  complet  sur  ce  sujet,  pensant  qu'à  la  suite  des 
recherches  de  M.  Ramsay  il  était  intéressant  de  voir  s'il  existe  un  rapport 
entre  les  teneurs  d'un  minerai  en  radium,  cuivre  et  lithium. 

Après  avoir  analysé  plusieurs  de  ces  minerais, j'ai  trouvé  qu'ils  contiennent 
tous  du  lithium,  mais  en  très  petite  quantité.  Par  conséquent,  il  ne  m'a  pas 
été  possible  de  doser  le  lithium  suivant  la  méthode  ordinaire  ;  toutefois  je 
l'ai  fait  à  l'aide  du  spectroscope. 

Pour  la  plupart  des  minerais  le  procédé  a  été  le  suivant  : 

Après  avoir  été  fiiienient  pulvùiisé.  le  minerai,  par  quantités  de  5^  à  106,  est  traité 
par  l'acide  clilorlijdii(|iie  ou,  pour  les  peciiblenties,  par  l'eau  régale,  jusqu'à  une  dis- 
solution aussi  parfaite  (|ue  possible.  La  dissolution  est  évaporée  à  sec;  le  résidu  e§t 
traité  par  l'eau  et  par  l'acide  clilorlivdrique.  On  piécipite  par  l'hydrogène  sulfuré,  on 


(')    Comptes  rendus,  t.  CXLV,  |).  1  i48. 


3  32  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

sépare  l'arsenic,  le  plomb  el  le  hismiilh,  el  l'on  dose  le  cuivre  ii  l'él.il  de  prolosiilfiire. 
Le  lir|iiide  lllué  est  ])Oilé  y  l'élnillitlon  pour  chasser  l'Iiydrogène  siilfuié  et  oxydé  par 
l'acide  azotique,  puis  on  préci|)ite  par  l'ainmoniaquc.  Ce  précipité  retient  opiniâtre- 
ment des  alcalis,  malgré  un  lavage  très  soigné;  poui- celte  raison  je  l'ai  toujours  dissons 
dans  l'acide  chloiliydrique  et  précipité  de  nouveau  par  l'ammoniaque.  Dans  les  mine- 
rais qui  contiennent  de  Tacido  pliospliorique,  lautunite  et  la  chalcolite,  j'ai  ajouté, 
avant  de  pi'éeipiler  par  rammoniacpie,  un  peu  de  chlorure  de  fer  pour  empêcher  la  pré- 
cipilalion  du  lithiujii  à  l'élal  de  phosphate.  Le  liquide  et  les  eau\  de  lavage  sont  con- 
cenliés  et  liailés,  si  c'est  nécessaire,  par  le  sulfure  tl'ammoniiim,  jiuis  les  sels  ammo- 
iiiacauv  sont  chassés  par  l'évaporalion  avec  de  l'eau  régale.  Les  leries  alcalines  sont 
précipitées  par  l'ammoniaque  el  le  carbonate  dammouium,  le  magnésium  par'  l'eau  de 
baiyte.  Après  avoir  éliminé  la  baryte  et  chassé  parfaitement  les  sels  ammoniacaux,  on 
pèse  le  résidu  et  on  l'examine  au  spectroscope. 

Pour  l'analyse  de  la  cairiolile,  j'ai  suivi  une  méthode  sj)éciale,  la  même  rpii  a  été 
indiquée  par  MM.  Friedel  et  Cumenge(').  Le  minerai,  formant  une  poudre  cristalline, 
est  traité  par  l'acide  a7,otif|ue  étendu,  qui  dissout  le  minerai,  mais  laisse  la  gangue 
inattaquée.  On  évapore  la  dissolution,  njoulant  de  l'acide  azotique,  ce  qui  rend  le  va- 
nadium insoluble.  Dans  le  liquide  filtré  on  précipite  les  métaux,  suivant  la  méthode 
indiquée  plus  haut.  Le  l'ésidu  qui  est  très  important  se  compose  suitoul  de 
potassium. 

Pour  avoir  une  niesiire  de  la  quaulilr  de  litliiuiiij'ai  pfépafé  des  mclan;,''es 
de  chlorufcs  de  sodium  et  de  lithium,  et  j'ai  comparé  l'intensité  de  la  raie 
du  lithium  des  résidus  avec  celle  de  mes  mélanges.  J^a  méthode  est  assez 
sensible,  même  avec  de  très  petites  ipiantités  de  lithium. 

Voici  les  résultats  pour  les  minerais  examinés  : 

Cn 

pour  Kjo. 

Pechblende  de  Joachimsthal  .  .  .  1,2 

))  Colorado o,  i.5 

Carnolile o,  i5 

Chalcolite  de  Cornwall 6,54 

Au  t  uni  le o 

Thorite trace 

Comme  plusieurs  de  ces  minerais  sont  accompagnés  de  gangues,  (jui  sont 
relativement  riches  en  lithium,  il  était  nécessaire  de  les  séparer  aussi  bien 
que  possible,  ce  qui  était  facile  pour  la  chalcolite,  dont  j'ai  eu  de  très  beaux 
échantillons,  et  de  même  pour  l'autunite.  Les  gangues  séparées  de  ces  deux 


(')  IhiH.  (le  la  Soc.  chim.  de  Paris,  1'  série,  t.  XXI,  p.  SaS. 


Vrtivilé 

Li 

piir  r^pporl 

jHurr   100. 

à    i'iiraniiiin. 

0 , 000 I 7 

r  ,.5 

0,00084 

■,75 

o,o3o 

0, 52 

0,0001 I 

■?.,o 

o,oooS3 

i,'.8 

o,oo33 

0,59 

SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908,  333 

minerais  ont  été  analysées;  elles  ont  été  traitées  par  l'acide  fluorhydrique 
d'après  la  méthode  de  Berzelius.- 
Voici  les  résultats  : 

Li  pour  100. 

La  gangue  séparée  de  la  chalcolile 0,012 

»  »  l'autiinlle o,oo33 

On  remarque  d'abord  la  grande  quantité  de  lithium  dans  la  carnotite,  qui 
contient  peu  de  cuivre;  puis  on  trouve  que  la  thorite  contient  une  trace  de 
cuivre  presque  invisible  et  une  quantité  considérable  de  lithium,  enfin  Tau- 
tunite  ne  contient  pas  du  tout  de  cuivre,  mais  incontestablement  du  lithium  ; 
le  même  fait  a  été  constaté  pour  la  gummite  par  M.  Me  Coy  (').  Il  est  vrai 
qu'on  peut  dire,  comme  M.  Me  Coy,  que  cela  ne  prouve  rien  contre  la  théorie 
de  M.  Ramsay,  parce  que  tout  le  cuivre  peut  avoir  été  transformé  en  lithium. 
Mais  comme  d'autre  part  la  chalcolite,  qui  contient  beaucoup  de  cuivre,  ne 
renferme  qu'une  faible  trace  de  lithium,  cette  interprétation  n'est  pas  très 
probable. 

Comme  la  réaction  spectroscopique  du  lilhium  est  très  sensible,  il  peut 
être  parfois  difficile  de  dire  si  une  trace  de  lithium  appartient  réellement 
au  minerai  ou  à  la  gangue  qui  l'accompagne.  C'est  pourquoi  je  crois  qu'on 
ne  peut  pas  espérer  obtenir  des  résultats  plus  intéressants  en  étudiant  un 
plus  grand  nombre  de  minerais.  Les  résultats  obtenus  n'infirment  pas 
la  théorie  de  M.  Ramsay,  bien  qu'ils  ne  soient  pas  en  sa  faveur;  mais  ils 
prouvent  qu'il  n'existe  aucun  rapport  simple  entre  le  cuivre  et  le  lithium 
dans  les  minerais  radioactifs. 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Sur  un  nouveau  procédé  de  dosage  du  soufre 
dans  les  matières  organiques.  Note  dô  M.  Isidore  Bay. 

Le  dosage  du  soufre  dans  les  matières  organiques  s'effectue  ordinairement 
par  le  procédé  Carius  :  attaque  de  la  matière  organique  en  tube  scellé  et  à 
haute  température  par  l'acide  nitrique  fumant  et  dosage  de  l'acide  sulfu- 
rique  formé.  Ce  procédé  est  très  exact,  mais  la  manipulation  des  tubes 
scellés  est  délicate  et  parfois  dangereuse.  De  plus,  l'opération  est  assez  longue. 
C'est  pourquoi  nous  avons  étudie  un  autre  procédé  de  dosage  plus  facile, 

(')  Nature,  28  novembre  1907,  dans  une^Note  préliminaire,  envoyée  à  ce  journal. 
C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  7.)  4 'l 


334  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

plus  rapide  et  cependant  exact.  C'est  le  résultat  de  ce  travail  que  nous  avons 
l'honneur  de  présenter  à  l'Académie. 

I^a  inalière  organique  est  lirûlée  clans  un  tube  baïonnette,  pareil  à  ceux  qui  servent 
en  analyse  élémentaire,  en  présence  de  carbonate  de  soude  sec  et  de  magnésie  calcinée; 
et  la  combustion  est  achevée,  comme  à  l'ordinaire,  dans  l'oxygène.  Le  soufre  se  com- 
bine aux  sels  de  soude  et  de  magnésie  pour  donner  des  sulfates.  Pour  plus  de  sûreté, 
on  adapte  au  tube  à  combustion  un  tube  de  Liebig,  contenant  de  la  soude  bromée,  afin 
de  retenir  les  dernières  traces  de  produits  sulfurés  qui  auraient  pu  échapper  à  la  ma- 
gnésie et  au  carbonate  de  soude. 

Après  la  combustion,  le  tube  à  analyse  et  le  tube  de  Liebig  sont  vidés  dans  une  cap- 
sule. On  dissout  la  matière  dans  l'acide  chlorhydrique  étendu,  on  fait  bouillir  pour 
chasser  le  brome,  on  filtre  et,  dans  la  liqueur  claire,  on  précipite  l'acide  sulfurique 
formé  par  le  chloiure  de  baryum. 

Le  tube  à  combustion  est  rempli  delà  façon  suivante  : 

Au  fond,  un  tortillon  de  libres  d'amiante  de  3""  de  longueur;  puis,  sur  lo"^"  environ, 
un  mélange  de  carbonate  de  soude  et  de  magnésie  à  poids  égaux;  ensuite,  sur  lo*^"',  la 
matière  à  analyser  (si  elle  est  solide)  mélangée  avec  le  carbonate  de  soude  et  la  ma- 
gnésie; si  la  matière  à  analyser  est  liquide,  on  la  met  dans  une  petite  ampoule  en  verre 
mince,  comme  on  fait  pour  l'analyse  élémentaire.  A  la  suite,  20'^™  du  mélange  à  poids 
égaux  de  carbonate  de  soude  et  de  magnésie  et  20"^™  de  magnésie.  Enfin  un  tortillon 
de  fibres  d'amiante. 

Le  carbonate  de  soude  et  la  magnésie  sont  préalablement  desséchés,  et  une  opération 
à  blanc  fait  connaître  la  quantité  de  soufre  contenue  dans  les  réactifs  qu'il  faudra  re- 
trancher du  résultat. 

Nous  avons  efl'ectué  des  dosages  comparatifs  par  noire  procédé  et  par  le 
procédé  Carius  sur  les  corps  suivants  :  inercaptan  méthylique,  sulfocyanate 
d'éthyle,  sulfure  d'élhyle,  sulfocyanate  d'allyle,  sulfure  d'allyle,  acide 
a-thiophénique,  ihiophène,  et  nous  avons  consigné  les  résultats  dans  le 
Tableau  qui  suit  : 

Soufre  pour  100,      Soufre  pour  100 
Substances.  Formules.  procédé  Carius.     par  notre  procédé. 

Mercaplan  méthylique..  CMI^SH  5i,6o  5i,55 

Sulfocyanate  d'éthyle.  ..  C^H^SCAz  36, 80  36,76 

Sulfure  d'éthyle..." (C^H')'S  35,53  35,55 

Sulfocyanate  d'allyle.  ..  .  C^H^SCAz  32, 3i  32, 2^ 

Sulfure  d'allyle (C^Hî)'-S  28,07  28,00 

Acide  a-lhiophénique..  .  C*H'S  —  GOOII  25,76  23,75 

Thiophène C'IPS  38,09  38, 02 


SÉANCE    DU    17    FÉVRIER    1908.  335 

CHIMIE  ANALYTIQUE .  —  Sur  la  séparation  du  chlorure  et  de  l'iodure  d'argent. 
Note  de  M.  II.  Baubigxy,  présentée  par  M.  Troost. 

Hager  a  publié  en  1871  (Z.  f.  anal.  Cit.,  t.  X,  p.  341)  une  méthode  de 
séparation  approximative  des  trois  éiétnents  halogènes,  applicable  à  un 
mélange  de  leurs  sels  d'argent.  Ce  procédé  repose  : 

1°  Sur  la  solubilité  du  chlorure  Ag(H  dans  une  solution  bouillante  de 
sesquicarbonate  d'ammoniaque  à  10  pour  100,  qui  laisse  l'iodure  insoluble 
et  ne  dissout,  dit-il,  que  des  traces  du  bromure  AgBr; 

1°  Sur  le  traitement  ultérieur  du  résidu,  c'est-à-dire  des  deux  derniers 
sels,  par  une  solution  d'ammoniaque  à  5  pour  100  qui,  sans  dissoudre  nota- 
blement d'iodure,  enlève  le  bromure. 

L'auteur,  comme  il  le  dit  hii-mènie,  n'a  aucune  prétention  à  une  haute  précision;  en 
efl'et,  dans  les  résultats  qu'il  a  obtenus,  on  relève  des  écarts  variant  de  2  fi  [\  pour  100, 
en  plus  ou  en  moins,  avec  les  quantités  qu'il  aurait  dû  trouver,  d'après  les  mélanges 
synthétiques  mis  en  expérience.  L'exposé  des  résultats  donnés  par  Hager  en  dira  d'ail- 
leurs suffisamment  : 

AgCI.  AgBr.  AgL 

s  s  g 

Employé.. 0,287  o.^QÔ  0,470 

Trouvé 0,296  0,386  0,448 

Il  ne  pouvait  en  être  autrement,  car  si  l'iodure  est  pour  ainsi  dire  insoluble  dans 
le  carbonate  d'ammoniaque  même  neutre  C0'(AzH')2,  pour  le  bromure,  c'est  fort 
différent,  puisque  à  froid  (vers  2.5°),  d'après  mes  déterminations,  une  solution  à 
10  pour  100  de  sesquicarbonate  d'ammonium  dissout  déjà  par  simple  agitation  près 
de  oe,oi8  AgBr  au  litre  et  celle  de  carbonate  neutre  une  proportion  beaucoup  plus 
forte.  Or,  à  l'ébullition,  la  dissolution  de  sesquicarbonate  perd  de  l'anhydride  carbo- 
nique et  tend  à  se  transformer  en  carbonate  neutre,  plus  stable  à  l'état  dissous.  Si 
l'on  ajoute  à  cela  qu'Hager  additionnait  même  de  quelques  gouttes  d'ammoniaque  la 
liqueur  de  sesquicarbonate,  on  comprendra  de  suite  pourquoi  la  séparation  du  chlore 
et  du  brome,  pris  sous  forme  de  sels  d'argent,  ne  pouvait,  dans  ces  conditions,  être 
rigoureuse.  Knfin,  l'emploi  de  l'ammoniaque  pour  séparer  le  bromure  et  l'iodure, 
malgré  la  faible  solubilité  de  ce  dernier,  n'est  pas  sans  être  sujet  à  objection. 

Mais  il  en  est  tout  autrement,  si  l'on  n'a  qu'à  traiter  un  mélange  de  chlo- 
rure et  d'iodure. 

Le  précipité  des  deux  sels  d'argent  recueilli  et  lavé  sur  un  filtre  en  est  dé- 
taché et  mis  en  macération  au  bain-raaine  à  70°-8o°  dans  une  solution  de 
carbonate  d'ammoniaque  commercial  (sesqui)  renfermant  au  litre  loo^  de 


Trouvé. 

I. 

II. 

0^,2925 

OS,  2933 

os,  1872 

08.1382 

336  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ce  sel  et  20'°"  d'ammoniaque  à  20  pour  100.  Au  bout  de  quelques  minutes 
on  laisse  refroidir  et  Ton  procède  à  la  filtration  en  ne  décantant  que  le  liquide, 
afin  de  répéter  le  même  traitement  une  seconde  fois.  Pour  finir,  l'iodure 
formant  le  résidu  est  lavé  sur  le  filtre  avec  la  liqueur  ammoniacale  étendue 
de  son  volume  d'eau.  Après  dessiccation,  on  le  pèse. 

Le  chlorure  est  séparé  de  sa  dissolution  par  addition  d'acide  nitrique  et 
on  le  dose  comme  d'usage. 

Par  cette  méthode,  on  arrive  à  des  résultats  suffisamment  précis,  ainsi 
qu'on  peut  le  constater,  en  opérant  avec  des  mélanges  synthétiques  : 

Employé 

en  partant 

de 

liqueurs  titrées. 

AgCl OS,  2980 

Agi OS,  i38i 

Pour  chaque  macération,  on  a  employé  de  70""'  à  100""'  de  la  liqueur  de 
carbonate  ammoniacal. 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —   Méthode  d'analyse  complète  des  matières  l'ègétales. 
Note  ('  )  de  M.  J.-M.  Albahary,  présentée  par  M.  A.  Gautier. 

Les  méthodes  ordinaires  d'analyse  des  matières  végétales  sont  toutes 
entachées  d'erreurs  :  la  dessiccation  à  100°  comporte  des  fautes  graves,  car, 
outre  l'oxydation  et  la  destruction  possible  des  principes  constituants,  les 
substances  volatiles  qui  s'échappent  à  cette  température  se  trouvent  com- 
plètement négligées. 

Nous  avons  adopté  la  méthode  suivante  : 

On  prélève  sur  un  poids  de  matière  fraîche  iniu  petite  quantité  dont  on  détermine 
le  poids  sec  d'après  la  méthode  ordinaire  (étuve  iio°).  La  difiërence  de  poids  entre  la 
matière  fraîche  et  la  matière  sèche  correspondra  au  poids  de  l'eau  et  des  substances  vo- 
latiles.'Elle  nous  servira  pour  contrôlerles  chillVes  obtenus  ultérieurement.  Le  poids  des 
cendres  totales  de  la  plante  s'obtient  par  carbonisation  de  la  matière  sèche,  lavage  à  l'eau 
bouillante  etincinération  du  résidu  à  faible  temjjératiiredans  un  courant  lent  d'oxygène. 

Une  autre  partie  de  la  matière  fraîche  est  triturée  avec  son  volume  d'alcool  à  90° 
jusqu'à  consistance  pâteuse,  et  séparée  du  liquide  par  expression.  Cette  opération  est 
répétée,  et  l'on  termine  l'extraction  en  chauftant  à  60°  et  en  épuisant  une  dernière  fois 
à  l'alcool  éthéré. 

(')  Présentée  dans  la  séance  du  10  février  190S. 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  387 

On  pèse  le  résidu  insoluble,  et  une  petite  quantité  en  est  desséchée  ensuite  dans  le 
vide  sec.  On  obtient  ainsi  le  poids  de  la  matière  sèche  insoluble  dans  l'alcool. 

Les  diffeienls  liquides  alcooliques  d'extraction  sont  réunis  et  distillés  à  basse  tempé- 
rature (5o°).  Pour  éviter  la  perte  des  substances  volatiles,  et  faciliter  les  opérations  il 
est  avantageux  de  se  servir  de  l'appareil  suivant  :  on  introduit  dans  un  ballon 
de  Soo'^"''  un  tube  à  essai  taré.  Ce  ballon,  plongé  dans  un  bain-nnarie,  est  fermé  par  un 
bouchon,  muni,  d'une  part,  d'un  tube  à  brome  dont  la  queue  pénètre  dans  le  tube  à 
essai,  d'autre  part,  d'un  tube  relié  à  un  réfrigéiant.  Celui-ci  communique  lui-même 
avec  deux  petits  ballons  :  le  premier,  qui  est  vide,  sert  à  recueillir  les  liquides  conden- 
sés par  le  réfrigérant;  le  second,  relié  à  la  trompe,  contient  un  volume  connu  d'une 
solution  titrée  de  NaOII  avec  une  goutte  de  phénolphtaléine.  On  fait  le  vide  dans  tout 
l'appareil.  On  remplit  le  tube  à  brome  avec  la  liqueur  alcoolique  et  on  laisse  tomber 
celle-ci  goutte  à  goutte  dans  le  lube  à  essai,  dès  que  le  bain-marie  atteint  la  tempé- 
rature de  5o°.  Le  sirop  épais  qui  reste  dans  le  tube  à  essai  est  repris  avec  de  l'alcool 
à  98°;  on  recommence  l'opération  jusqu'à  siccité  absolue  de  cet  extrait.  Le  poids  de 
la  matière  fixe  soluble  s'obtiendra  en  repesant  le  tube  à  essai  avec  son  contenu.  En 
mélangeant  le  liquide  de  condensation  du  premier  flacon  avec  la  lessive  de  soude  du 
second  on  aura,  après  titration  de  l'excès  d'acidité  résiduelle,  la  quantité  des  acides 
vo/ai//.$  exprimés  en  NaOH.  Ce  liquide  neutre  étant  évaporé  laisse  les  sels  sodiques  de 
ces  acides,  dont  il  est  facile  de  calculer  le  poids  net. 

Le  poids  des  acides  volatils  (les  huiles  volatiles  et  les  éthers  sont,  en  général,  en 
quantité  négligeable),  additionné  du  poids  des  matières  fixes  solubles,  donne  le  poids 
des  matières  solubles.  Le  poids  des  matières  solubles,  plus  le  poids  des  matières  inso- 
lubles, déduit  du  poids  de  la  matière  fraîche,  donne  le  poids  de  Veau  préformée. 

Le  tube  à  essai  contenant  l'extrait  sec  de  la  plante  est  pulvérisé,  placé  sur  un  filtre 
taré  et  introduit  dans  l'appareil  de  Soxhiet.  On  fait  une  première  extraction  avec  de 
l'éther  de  pétrole  sec,  qui  dissout  les  graisses  et  les  matières  colorantes.  On  détermine 
le  poids  de  la  graisse  colorée,  et  l'on  calcule  la  quantité  de  graisses  pures  après  la 
saponification  et  l'épuisement  par  le  chloroforme  qui,  par  évaporation,  laisse  les 
matières  colorantes. 

L'éther  de  pétrole  est  remplacé  dans  le  Sovhlel  par  de  l'éther  ordinaire.  On  extrait 
ainsi  les  acides  organiques  fixes  libres,  les  cholestérines  et  les  lécithines.  On  lave 
l'extrait  éthéré  avec  de  l'eau  pour  séparer  les  acides  libres  (auxquels  sont  ajoutés  les 
eaux  de  lavage  de  l'éther  de  pétrole),  puis  on  procède  à  la  séparation  et  à  l'isolement 
de  ces  différents  acides  ('). 

Après  l'évaporalion  à  sec  de  l'extrait  éthéré,  on  le  pèse,  on  le  traite  par  de  la 
potasse  alcoolique  pour  saponifier  les  lécithines  et  l'on  épuise  la  solution  de  savon 
avec  le  chloroforme  pour  isoler  la  cholestérine.  Le  dosage  du  phosphore  dans  la 
liqueur  savonneuse  permet  de  calculer  les  lécithines. 

Il  reste  sur  le  filtre  des  matières  azotées,  des  hydrates  de  carbone,  des  sels  et  des 
acides  minéraux  solubles.  Ces  principes  seront  dosés  plus  loin. 

Reprenons  la  partie  insoluble  dans  l'alcool  neutre.  On   la  laisse  macérer  pendant 


(')   Voir  Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  p.  1101,  et  t.  CXLV,  p.  182. 


338  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

2  jours  dans  Talcool  acide  (aco"^'"'  d'alcool  à  go"  coiUenant  a'''"'  d'acide  chlorhjdriqiie 
conceiUré).  On  filtre  et  on  lave  à  l'alcool  jusqu'à  ce  que  le  liquide  de  la\'age  ne  décèle 
plus  d'acidité.  Les  liqueurs  réunies  sont  évaporées  dans  le  vide  à  basse  température. 
On  pèse  l'extrait  sec,  on  épuise  par  l'étlier  les  acides  organiques  mis  en  liberté  qui  sont 
dosés  comme  ci-dessus,  et  l'on  dissout  le  résidu  dans  l'eau.  On  ajoute  à  celte  solution 
celle  obtenue  par  le  lavage  ilu  filtre  contenant  le  résidu  de  l'extraction  neutre  et  l'on 
amène  à  igoo'''"'  : 

a.  Sur  200'"''  seront  dosés,  au  Felding,  les  sucres  réducteurs  et  les  sucres  après 
hydrolyse,  après  défécation  de  la  liqueur  par  le  procédé  de  Fatein. 

b.  100''"'  serviront  pour  le  dosage  des  acides  minéraux  (HCI,  IPSO^llAzO',  IPPO'). 

c.  25o'''"\  réduits  d'abord  à  un  petit  volume,  sont  soumis  au  procédé  Kjeldlial  et 
Jodelbauer  pour  le  dosage  de  Vazote  loUil. 

d.  Dans  250""'  on  dosera  Vasparagiiie  :  ébullition  de  la  liqueur  avec  2», 5  d'acide 
acéticpie,  précipitation  des  autres  araides  par  l'acide  phospho-tungstique,  ébullition 
du  lîltratuni  avec  de  la  potasse  dans  l'appareil  de  Schlœsing.  On  calcule  le  poids  de 
l'asparagine  d'après  l'azote  de  l'ammoniaque.  La  différence  entre  l'azote  total  et  l'azote 
de  l'asparagine  appartient  à  l'azote  des  auiinacides,  des  bases  xanthiques  et  des  liexones. 

e.  100'^'"°  sont  évaporés  à  sec  et  le  résidu  traité  avec  de  l'acide  azotique  funaant  dans 
le  tube  de  Carius.  On  précipite  ensuite  l'acitle  sulfurique  par  BaGl-.  On  calcule  ainsi 
facilement  le  soufre  total. 

f.  icW'"'  évaporés,  desséchés  et  calcinés  d'après  la  méthode  indiquée,  donnent  le 
poids  des  cendres  de  la  partie  soluble  du  végétal. 

On  pèse,  enfin,  le  résidu  insoluble  dans  l'alcool  acide  et  l'on  dose  l'azote  total  des 
matières protéiques  sur  une  première  partie.  Une  seconde  partie  est  soumise  à  la  diges- 
tion artilicielle;  on  détermine  l'azote  des  /i uc/éines  reslées  insolubles  et,  par  différence, 
l'azote  des  albumines.  Une  troisième  partie  (  la  plus  grande)  est  délayée  dans  un  peu 
d'eau  et  chauffée  à  i5o°;  on  filtre,  on  amène  l'empois  à  un  volume  déterminé  et  l'on 
dose  sur  une  moitié  ïaniidon,  après  saccharification  par  1'ex.tiait  de  malt  et  hydro- 
lyse subséquente,  en  calculant  sur  le  chiffre  de  glucose  trouvé.  L'autre  moitié  est  hydro- 
lysée  à  120°  pendant  3o  minutes  avec  3  pour  100  d'acide  acétique.  Le  poids  de  lévu- 
lose ainsi  obtenu,  multiplié  par  0,90,  donne  le  poids  d  inuline.  La  matière  séparée  de 
l'empois  est  additionnée  d'une  solution  chlorhydrique  (20  pour  100)  et  soumise 
1.5  minutes  à  une  température  de  120°.  On  filtre  et  dose  les  sucres  des  glycosides  ré- 
sultant de  cette  intervention.  Dans  la  partie  solide,  ou  dose  la  cellulose  d'après  la  mé- 
thode de  Konig  (glycérine  contenant  ■?.  jionr  100  11-S0\  chauffée  à  iSS").  On  déter- 
mine enfin,  sur  une  quatrième  et  dernière  partie  du  résidu  sus-indiqué,  le  poids  de  la 
cendre  et  de  chacun  de  ses  éléments. 

CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  l'hydrolyse  du  perchlorure  de  fer.  Effet  de  la  va- 
lence des  iojis  négatifs.  j\ote(')  de  MM.  G.  Malfitano  et  L.  3Ii€hei., 
présentée  par  M.  E.  Roux. 

On  sait  que  les  anions  précipitent  le  colloïde  ferrique  à  des  doses  d'autant 
(')  Présentée  dans  la  séance  du  lO  février  1908. 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  33g 

plus  faibles  que  leur  valence  est  plus  grande.  Nous  avons  constaté  qu'ils 
agissent  selon  la  nriênie  règle  en  empêchanl  la  formation  de  ce  colloïde. 
Dans  les  graphiques  (Jig-  i),   les  coordonnées  correspondent  aux  aug- 


Fig.   ,. 
Concenli'aliojis    acides     -^g 


_          1^         ,               Z^ 
Temps     '  en   heures 


Concezil râlions   acides     Jj^ 


HNO'' 
HCI 
H '50' 
H'AsO* 


HC] 

tf^c'o"» 

HNO^ 
H^PO* 


H'AsO" 
H^PO' 


H  SO* 


HCJ 
HN8' 


Temps       en       Ivevues 


nientations  de  conductibilité  électrique  à  "io",  en  fonction  du  temps,  de 
solutions  Fe Cl':  r5o  contenant  des  équivalents  égaux  de  différents  acides. 
La  valeur  mesurée  au  début,  une  fois  la  température  atteinte,  est  prise  ici 
comme  point  de  départ  et  marquée  o  pour  chacune  des  solutions. 


34o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Tous  les  acides  relardent  la  marche  de  Tliydrolyse  irréversible,  qui  se 
manifeste  par  Faugmenlation  de  la  conductivité  électrique  en  l'onction  du 
temps  ;  mais  l'ordre  dans  lequel  ils  se  placent,  selon  cette  influence,  varie 
avec  leur  concentration  ;  nous  avons  observé  qu'il  varie  aussi  avec  la  tem- 
pérature et  la  teneur  en  FeCl'. 

HCl  et  HNO%  dont  le  coefficient  d'ionisation  est  pratiquement  le  même, 
exercent  une  influence  du  même  ordre.  Par  contre,  l'acide  acétique,  dont  le 
coefficient  est  environ  5o  fois  plus  faible,  agit  à  des  doses  lo  fois  plus  fortes; 
H'BO%  qu'on  peut  considérer  comme  un  non-électrolyte,  est  parfai- 
tement indifférent. 

L'action  des  acides  est  donc  certainement  liée  à  leur  étal  de  dissocia- 
tion. Aux  concentrations  fortes,  les  acides  monovalents  surtout  et  H^SO* 
doivent  agir  en  apportant  dans  la  liqueur  des  ions  H  qui  empêchent  la  dis- 
sociation de  l'eau;  mais  le  rôle  des  anions  se  manifeste  déjà  et  il  faut  leur 
attribuer  les  différences  entre  HCl  etHi\0%  de  même  que  l'iniluence  de 
H*C-0'',  plus  accentuée  que  ne  le  laisserait  prévoir  son  coefficient  de  disso- 
ciation. A  mesure  que  la  concentration  diminue,  linfliience  exercée  par 
les  ions  H  devient  négligeable  et  celle  des  anions  prépondérante  lorsqu'ils 
sont  polyvalents. 

Comment  agissent  les  anions  polyvalents?  Ceux-ci  peuvent,  en  reuipla- 
çant  Cl  auprès  de  Fe,  former  des  molécules  moins  dissociables  que  FeCl^  : 

Fis.  2. 


1^ 


'rS 


0.7 
0.6 
0.5 
O.i 
0,3 
0,2 
O.i 


1       0 


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Temps        en    lieures 


3^ 


N 
1000 


N 


Joo 
N 
JO 
N 
500 

JL 
350 


S^i 


ce  doit  être  le  cas  pour  H'C-O^;  H'PO'  se  comporte  d'une  tout  autre  ma- 
nière que  HCl.  Le  graphique  {fig-  2)  exprime  l'augmentation  de  conducti- 
vité à  5o",  en  fonction  du  temps,  dcFeCl':  i5o  contenant  des  quantités 
diflorenlesdeH'PO^ 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  3\l 

On  voit  que  l'augmentation  est  niinima  pour  le  mélange  qui  contient 
H^  PO''  N  :  230  ;  dans  ceux  où  la  teneur  est  inférieure,  la  marche  de  l'hydrolyse 
et  la  formation  du  colloïde  chloroferri([ue  sont  seulement  ralenties;  dans 
ceux  où  la  teneur  est  plus  forte,  la  formation  de  ce  colloïde  est  déilnitive- 
nient  empêchée,  et  cependant  la  conductihilité  augmente  en  fonction  du 
temps.  Ceci  ne  peut  être  expliqué  que  par  la  quantité  de  HCl  libre  déplacée 
pai'H^PO*.  C'est  ce  qu'on  voit  encore  mieux  en  opérant  à  loo".  Quand 
on  chauffe  à  100"  des  solutions  de  FeCl'  contenant  une  quantité  au  moins 
équimoléculaire  de  H' PO*,  on  voit  paraître  un  colloïde  positif  blanc,  con- 
tenant Fe  et  PO*  qui  tend  à  disparaître  par  refroidissement  et  d'autant  plus 
facilement  que  la  concentration  en  FeCi  '  est  plus  grande. 

11  est  facile  d'expliquer  que  le  colloïde  d'hydrate  ne  puisse  se  former 
quand  celui  de  Fe  et  PO*  apparaît,  mais  à  des  températures  basses  et  par 
des  doses  faibles  de  H' PO'  ce  composé  ne  peut  être  décelé;  en  tous  cas, 
comment  empêcherait-il  FeCI'  restant  de  s'hydrolyser? 

La  formation  de  colloïde  d'hydrate  est  déjà  empêchée  quand  le  rapport 
Fe:PO*  est  i  :6ooo  à  18",  i  :2oo  à  5o°  et  i  :  16  à  100°;  dans  ces  conditions, 
cependant,  si  l'on  augmente  convenablement  la  température  et  la  dilution, 
l'hydrolyse  immédiate  et  réversible  ne  paraît  pas  être  influencée,  c'est  seu- 
lement le  processus  irréversible  qui  est  arrêté.  Les  molécules  d'hydrate 
peuvent  donc  se  former,  mais  non  pas  s'accumuler. 

Il  y  a  lieu  de  rapprocher  le  rôle  des  ions  négatifs  polyvalents  agissant  sur 
l'hydrolyse  à  des  doses  faibles  de  la  propriété,  découverte  par  Perrin,  que 
les  ions  polyvalents  paralysent  l'effet  de  la  charge  dans  l'électrisation  de 
contact.  Nous  pensons  que  les  ions  Fe  +  ,  à  mesure  que  la  valence  des  anions 
qui  les  accompagnent  est  plus  grande,  deviennent  de  moins  en  moins  aptes 
à  former  les  ions  complexes  [Fe(FeO'H')"]  +  .  Les  micelles  que  nous 
concevons  comme  des  ions  complexes  de  dimensions  remarquables,  la  valeur 
de  n  étant  très  grande,  abritent  ainsi  les  molécules  d'hydrate  contre  l'action 
de  HCl  qui  tend  à  les  ramener  à  l'étal  de  FeCP.  Si  elles  ne  peuvent  se 
former,  le  processus  d'hydrolyse  irréversible  est  entravé. 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  le  déplacement  réciproque  des  groupements  hydro- 
carbonés  dans  la  réaction  de  Friedel  et  Crafts.  Note  de  M.  H.  Duval, 
présentée  par  M.  A.  Haller. 

Mes  recherches  sur  les  bisazoïques  du  diphénylméthane  (^Comptes 
rendus,  t.  CXLIV,  p.  1222)  m'ont  conduit  à  préparer  le/j.-/^.-diacétyldiphé- 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  7.)  45 


342  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

nylméthane  dans  le  but  d'appliquer  à  son  dérivé  o.-o. -diaminé  la  réaction 
décrite  antérieurement  {loc.  cit.). 

Pour  obtenir  le />. -7^. -diacélyldipliénylmétliane,  j'ai  soumis  le  diphényl- 
méthane  en  solution  sulfocarboniqim  froide  à  l'action  du  chlorure  d'acctyie 
en  pix'sence  de  chlorure  d'aluminium.  Dans  ces  conditions,  il  se  forme,  en 
plus  d'une  petite  quantité  de  produit  non  déterminé,  du  yA-^'-diacétyldi- 
phénylméthane,  du  /j.-monoacétyldiphénylméthane  ainsi  qu'une  quantité 
importante  d'acétophénone.  Celle  dernière  ne  peut  provenir  que  d'un 
déplacement  du  groupe  CH'  —  CH-  par  le  groupe  CIP  —  GO  sous  l'in- 
fluence du  chlorure  d'aluminium.  Cette  réaction  singulière  ne  me  semble 
pas  avoir  encore  été  signalée,  tout  au  moins  dans  des  conditions  de  réaction 
aussi  modérées  et  à  aussi  basse  tempéralurc  ;  je  me  propose  de  voir  si  elle 
peut  être  généi^aliséc. 

La  position  des  groupements  acétylés  du  diacétyldiphénylméthane  a  été 
établie  de  deux  façons  difFérentcs  : 

1°  Si  Ton  abandonne  à  froid  pendant  24  lieures  un  mélange  de  diacétyldiphénylmé- 
thane et  d'acide  nitrique  fumant  en  présence  d'acide  sulfurique  concentré,  on  peut 
isoler  de  l'acide  dinitrodiphénylméthane /J.-/:>.-dicarboniqiie. 

1°  Si  l'on  oxyde  le  diacélyldiphénylmélhane  par  i'hvpobromite  de  soude,  on  obtient 
l'acide  benzophénone  dicarbonique  dont  léther  mélliylique,  fondant  à  229°, 5,  a  été 
identilié  avec  le  benzophénone  y>.-/j.-dicarbonate  de  méthyle. 

La  constitution  du  inonoacétyldiphénylmélhane  dont  le  dérivé  nitré  fond 
à  91°, 5  n'a  pas  été  déterminée  dircctemcnl;  mais,  comme  aucun  dérivé 
disubstitué  isomérique  n'a  été  isolé,  le  groupe  (]H'  —  CO  ne  peut  vraisem- 
blablement se  trouver  aussi  qu'en  para.  Quanta  la  position  du  groupe- 
ment nitré,  je  me  propose  de  la  déterminer  prochainement. 

Marche  de  la  prépa ration.  —  Faire  tomlier,  en  3  à  4  heures  et  vers  0°,  45^  de 
chlorure  d'acétyle  dans  un  mélange  bien  brassé  de  loos  de  chlorure  d'aluminium, 
12ÔS  de  sulfure  de  carbone  sec  et  5os  de  diphénylmélhane.  On  verse  le  tout  ensuite 
sur  la  glace,  on  extrait  au  benzène  qu'on  lave  à  l'acide  chlorhydrique  puis  à  l'eau,  on 
sèche  sur  chlorure  de  calcium,  on  chasse  le  solvant  au  bain-marie,  puis  on  fractionne 
dans  le  vide  où  l'on  recueille  successivement  sous  9™'"  de  pression  : 

1°  Vers  100",  l'acétophénone  ; 

2°  De  190°  à  200°,  le  monoacétyldiphénylmélliane  ; 

3°  De  250°  à  270",  le  diacétyldiphéuylmélhane  ; 

4°  De  270°  à  320",  une  portion  qui  sera  refractionnée  et  fournira  une  quantité 
notable  de  dérivé  diacétylé. 

Purification.  —  On  purifie  l'acétophénone  par  distillation  sous  la  pression  ordi- 
naire, le  mono-  et  le  diacétyldiphénylméthane  par  cristallisation  dans  l'alcool. 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  343 

MonoacétYldiphénylmélhane.  —  Extrêmement  soluble  dans  lalcool  tiède,  l'éther 
et  le  benzène,  moins  soliiI)le  dans  la  li;;i-oïne,  il  fcmd  à  og"  et  bouta  i97°-iç)8''sous  g"'" 
de  pression.  Formule  : 

C»  H5  -  Cïr-  -  C-  H*  ^  CO  -  CH^ 

Son  o\iine  fond  à  99", 5. 

jYitroacélyldiphénylinélhane  C^''l\^^0^1^.  —  La  nitialion  du  monoacétjldiphénjl- 
mélhane  se  fait  dans  l'anhydride  acétique  au  moyen  d'acide  nitrique  de  densité  i,5  et 
exempt  de  vapeurs  nitreuses. 

Aiguilles  fondant  à  91",  5;  solubles  dans  le  benzène,  l'alcool  tiède  et  l'éther,  peu 
solubles  dans  la  ligroïne  et  ralcool  froid. 

L'oxime  de  ce  composé  fond  à  162°. 

A/ninoacét}ldiphérijlniét/iane  C^''li^''0'S.  —  (  )n  réduit  au  bain-marie  le  nilro- 
acétyldiphénylméthane  par  le  chlorure  stanneux  en  solution  alcoolique  et  additionné 
d'acide  chlorhydrique. 

Cristaux  très  solubles  dans  l'acétone  et  le  lienzène,  solubles  dans  l'alcool,  peu 
solubles  dans  l'élher  et  la  ligroïne,  et  fondant  à  i35°,5. 

Le  chlorhydrate  de  ce  produit  est  très  peu  soluble  dans  l'eau  froide. 

Diacétyldiplténylmétliane.  —  Très  soluble  dans  le  benzène  et  l'alcool  chaud,  très 
peu  soluble  dans  la  ligroïne  et  l'élher,  il  fond  à  gS"  et  bout  à  259''-26o''  sous  9™"  de 
pression.  Formule  : 

CIP—  CO  —  C«  H'*—  CH"-  ^  C"  11  •  -  CO  -  CH^ 
Son  oxime  fond  à  210°. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  les  propriélés  rèdaclrlces  des  composés  organo- 
mëtalliques.  Note  de  M.  Letelliek,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

Des  phénomènes  de  réduction  ent  été  oljscrvés  souvent  dans  Taction  des 
composés  organométalliques  sur  Jes  aldéhydes,  les  acétones,  les  éthers-sels. 

M.  Grignard  obtint  de  l'alcool  benzylique  et  de  l'isoamylène  dans  l'action  du  hro- 
mure  d'isoamylmagnésium  sur  l'aldéhvde  benzoïque.  Ces  réactions  sont  plus  impor- 
tantes avec  le  chloral  (Jocitsch,  Soc.  chim.  russe,  t.  XXXVl,  igo4,  p.  443)  et  les 
acétones.  MM.  .Sabalier  et  Mailhe  {Comptes  rendus,  t.  CXLI,  igoS,  p.  998)  ne  re- 
cueillent que  du  benzhydrol  et  du  cvclohexène  dans  l'action  du  cyclohexène-magnésium 
sur  la  benzophénone. 

On  a  moins  d'exemples  dans  l'action  sur  les  élbers-sels.  MM.  Gutlermann  et  MalTe- 
zoli  {Berichle.  t.  XXXVl,  rgoa,  p.  [\i^i)  obtiennent  de  l'aldéhyde  toluxlique  dans 
l'action  du  formiate  d'élhyle  sur  le  bromure  de  tolylmagnésium,  M.  Bouveault  constate 


344  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

que,   dans  l'action  du  formiate  d'éthyle   sur  le  chlorure   d'isobulylmagnésium,  il  se 
forme  surtout  de  ralcool  primaire. 

Nous  avons  observé  une  réduction  analogue  dans  l'action  du  bromure 
d'éthylmagnésium  sur  Foxypivalate  d'éthyle  : 

GIF 
CH'OH  — C-COOCMP. 

La  réaction  a  été  eflectuée  par  la  méthode  ordinaire  et,  en  refroidissant  à  zéro,  on 
obtient  une  portion  assez  considérable  du  gi\col  prévu  par  la  théorie  : 

CM' 
CtP0II-C-G(0H)^ç^,_^.,^3, 
Cil' 

liquide  incolore  (éb.=  i36<'  sous  21°""),  et   qui   cristallise  dans  l'éther  de  pétrole  lmi 
donnant  un  solide  blanc  (fus. =  19°). 

On  obtient  aussi   dans  cette  réaction   une  portion  moins  importante  d'un  composé 
auqnel  nous  avons  attribué  la  formule 

CIIMIII  -  G  -  CHOU  —  CH^— CH^ 
GII' 

le  mécanisme  de  sa  formation  étant  le  suivant  : 

GH^  ^  CIF         OMgBr 

Ci-POH  -  G  -  C00GM1^+  MgC^ÎJ'"  =  GHMJH  -  G  -  G-OGMI\ 
CAP  Cil»         '^  " 

composé  qui  devrait  donner  la  cétone  : 

CH' 
CH-OU  -  G  -  G<:>  —  Gir^— GU\ 
GIF 

mais  en    présence  du  composé  organo-mélallique,  il  y  a  réduction,  et  Ton  obtient  le 
elvcol  : 


b 


GH3 

GH-011  -  G  -  GllÔil  -  GIP—  GH' 
CH» 


avec  dégagement  d'étlivléne. 


SÉANCE    DU    17    FÉVRIER    1908.  3i!i5 

Pour  vérifier  ce  fait,  nous  avons  fait  la  synthèse  de  ce  glycol  par  une 

autre  méthorlc  :  on  condense  le  bromisobutyrate  d'éthyle  avec  Faldéhyde 

propylique  en  présence  du  zinc  par  la  méthode  de  Reformatski;  on  obtient 

ainsi  un  élher-alcool  : 

CAP 

Cïp— CH-—  CHOH  -  <;  —  cooc^ns 

liquide  (éb.  =  98°  sous  iG'""^)  qu'on  réduit  ensuite  par  le  sodium,  suivant 
la  méthode  de  MM.  Bouveault  et  Blanc.  11  y  a  alors  formation  du  glycol 
supposé.  Nous  avons  alors  vérifié  les  identités  des  produits  obtenus  par  les 
deux  méthodes  (solide  blanc,  cristallisant  dans  l'éther  absolu  :  fus.  =59°, 
éb.  -^  119"  sous  21'""^). 

L'abaissement  de  température  semble  favoriser  la  réduction,  comme  nous  l'ont 
montré  plusieurs  essais.  En  laissant  la  température  s'élever,  on  obtient  02  pour  100  de 
glycol  en  C;  en  refroidissant  dans  la  glace,  35  pour  100;  en  opérant  dans  un  mélange 
de  glace  et  de  sel,  60  pour  100.  Ces  nombres  représentent  le  rapport  du  poids  du 
glycol  en  C  au  poids  total  du  mélange  des  deux  glycols. 

Nous  les  avons  ensuite  étudiés  et  caractérisés. 

Le  premier  (en  C)  a  été  déshydraté  par  l'acide  sulfurique  à  20  pour  100,  ce  qui 
donne  l'alcool  non  saturé 

Cil» 

,/  Cil  —  CH-^ 


CH-OH-C  — C 
CM 


I  xCH--CH^ 


(liquide  :  éb.^iSG"  sous  21™"),  et  une  petite  quantité  d'un  carbure,  sans  doute  en  C 
(liquide  :  éb.  =  1  ig")- 

1^'alcool  a  été  caractérisé  par  son  élher  acéti(|ue  (liquide  :  ih.z=  q~j"-C)S"  sous  ai""") 
et  l'uréthane  correspondante  (solide  blanc  :  fus.=:63°). 

Le  second  glycol  en  C  n'a  pu  être  déshydraté',  ce  qui  concorde  bien  avec  la  pié- 
sence  dans  la  molécule  d'un  groupement  CIIOH;  nous  l'avons  caractérisé  par  son 
éther  acétique  (lif|uide  :  éb.  =  1 1(5"  sous  21'""'). 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Production  simultanée  des  diméthylantliraccnrs  i  Xi 
et  'i.'j  dans  l'action  de  (]H-Ci-,  de  CHCl^  ou  de  C-'H-Br''  sur  le  toluène  en 
présence  de  WC\^.  Note  de  M.  James  Lav.4U.\,  présentée  par  M.  A.  Ilaller. 

Dans  une  Note  récente  (^Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  p.  i35),  j'ai  annoncé 
que  l'on  peut  reconnaître,  dans  n  des  i5  composés  décrits  juscju'ici  comme 


34G  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

diairlhylaiUliracènes,  un  même  prodiiil,  que  j'ai  constaté  être,  non  pas  un 
corps  unique,  mais  un  mélant;e  des  deux  isomères  i  .6  et  2.7,  dont  j'ai  établi 
la  conslilulion.  Mais  une  question  vient  à  l'esprit  :  quelles  peuvent  être  les 
causes  ipii  font  apparaître  si  souvent,  ])ai'mi  les  diraéthylanthracènes  connus, 
l'association  privili''£;iée  de  ces  deux  isomères,  dans  sept  réactions  d'appa- 
rence pourtant  si  différenle?  Pour  y  répondre,  j'examinerai  successivement 
chacune  d'elles.  Ici  je  m'occuperai  des  trois  premières. 

I.  Action  de  CFPCl-  et  de  AlCl'  aiir  le  toluène  (FniiîDEL  et  (-r\fts,  Ann. 
de  Chim.  et  de  Phys..  G''  série,  t.  II,  p.  26V).  —  La  formation  privilégiée 
des  isomères  i.G  et  2.-  découle  ici  de  la  théorie  suivante,  que  j'ai  déjà 
exposée  {Comptes  rendus,  t.  CXLIII,  p.  OS^),  et  que  je  reprends  rapidement 
pour  mémoire.  Il  se  forme  dans  une  première  phase  du  ditolylméthane. 
Plusieurs  isomères  prennent  naissance,  mais  l'étude  de  ce  produit  m'a  montré 
que  seuls  les  dérivés  symétriques  para-para  et  surtout  méta-méla  se  forment 
en  quantité,  avec  une  trace  de  dérivé  méla-para,  (rop  faible  pour  qu'il  y  ait 
lieu  d'en  tenir  compte.  Ce  ditolylméthane  CIP  — C"H''  — (^I1---('.''H''  —  ('11% 
sous  l'influence  d'une  nouvelle  molécule  de  Cil- Cl'-,  qui  se  fixe  en  ortho, 
c'est-à-dire  par  a  ou  [5  avec  i  ou.  2  du  schéma  suivant,  se  transforme  en 
dihydrure  de  diméthylanthracène  : 


donne  {jar  e\emple  : 


P 


Cl.CII-.Cl 


CH^ 


Celui-ci,  agissant  comme  réducteur  sur  une  portion  de  Cil- Ci-,  perd  H^ 
et  donne  enfin  le  diméthylanthracène.  En  examinant  ainsi  tous  les  cas  pos- 
sibles, on  voit  que  l'orlho-ortho  ditolylméthane  pourrait  donner  le  dimé- 
thylanthracène 1.8,  le  para-para  fournira  le  2.7,  et  le  méta-méla,  soit  seul, 
soit  mélangé  de  ses  deux  isomères,  pourra  produire  les  carbures  1.8,  2.7 
et  i.G.  Les  trois  sont  possibles,  mais  ils  ne  sont  pas  forcés.  Ur  le  dérivé  1.8, 
si  toutefois  il  se  forme,  ne  le  fait  qu'en  très  petite  cjuantité.  11  reste  dans  les 
liqueurs  mères,  de  sorte  que  ce  que  l'on  isole  doit  être  le  mélange  des  iso- 
mères 1  .G  et  2.7.  Il  en  est  bien  ainsi  dans  la  réalité. 

II.  Action  de  CHCl'  et  de  AlCP  sur  le  toluène  (Elbs  et  Wittich,  Ber.  d. 
c/i.  G.,  t.  XVIII,  p.  348).  —  Elbs  et  Wittich  ont  montré  qu'en  présence 
de  CS-  surtout,  il  se  forme  principalement  un  diméthylanthracène  avec  du 
tri-  et  même  du  ditolylméthane.  .l'estime  avec  les  auteurs  que  la  produc- 


SÉANCE  DU  T7  FÉVRIER  igo8.  'ii\'j 

tion  de  carbures  anlhracéniques  est  due  à  une  réaction  tout  à  fait  semblable 
à  la  précédente,  toluène  et  CH-C1-.  La  théorie  en  serait,  à  mon  sens,  la  sui- 
vante. C'est,  au  fond,  celle  émise  par  Elbs  et  Wittich,  mais  que  j'ai  com- 
plétée et  développée,  d'après  mes  recherches  personnelles,  de  façon  à  mon- 
trer la  nature  des  isomères  formés.  CHCl'  perd  successivement  ses  atomes 
de  chlore  et  les  remplace  par  des  groupes  lolyles.  On  arrive  bientôt  au  corps 
intermédiaire  ditolylchlorométhane  CH=  ~  C«H''  -  CHCl  -  CIV  -  CW, 
comme,  dans  la  réaction  1,  (Jll-fjl-  avait  donné  du  ditolylméthane.  Ce  der- 
nier était  formé  presque  exclusivement  des  isomères  symétriques.  Admet- 
tons momentanément,  par  raison  d'analogie  aussi  bien  cjue  de  symétrie, 
qu'il  en  soit  ici  de  même  du  ditolylchlorométhane.  C'est  d'ailleurs  vraisem- 
blable. Celui-ci  peut,  par  la  suite,  agir  de  deux  façons  :  i°  remplacer  l'atome 
de  chlore  cpii  lui  reste  par  le  groupe  tolyle,  d'où  formation  de  tritolylmé- 
thane,  que  Al  Cl'  pourra  partiellement  décomposer,  en  donnant  du  ditolyl- 
méthane, à  la  façon  connue;  2"  il  peut  réagir  sur  une  deuxième  molécule 
de  CHCl'',  comme  précédemment  le  ditolylméthane  sur  CH-Cl-,  et  cela 
d'après  le  schéma  suivant  : 

Cl 
OP  — /'«^ — GH__''\— GIF        en  donnant        QH' — / '^— Ci!  Cl  — /\— CH'. 


Cl.CH.CI 

I 
Cl 


un  diclilorure 
anlhracéniqne  :  \y  —  'j'i'-'' — ^    y 


Le  dichlorure  de  diméthylanthracène  formé  perdra  CP,  comme,  dans  la 
réaction  L  le  dihydrure  perdait  li-,  et  l'on  obtiendra  le  diméthylanthracène 
lui-même.  D'après  Elbs  el  \\  ittich,  l'action  chlorurante  sejjortesurle  toluène, 
mais  je  croirais  plus  encore  sur  CS",  puisque  sa  présence  favorise  la  forma- 
tion du  diméthylanthracène. 

Si  l'on  reprend  les  raisonnements  indiqués  à  la  réaction  précédente,  en 
les  appliquant  à  des  ditolylchlorométhanes  symétriques  et  examinant  tous 
les  cas  possibles  de  soudure  par  a  ou  p  avec  i  ou  2  du  schéma,  on  voit  la 
seule  possibilité  des  isomères  1.8,  (.6  et  2.7.  Le  dérivé  1.8  possible  ici 
comme  dans  la  réaction  I  ne  s'y  formera  sans  doute  pas  davantage,  par  rai- 
son d'analogie;  s'il  en  est  ainsi,  le  produit  principal  sera  encore  le  mélange 
des  diméthylanthracènes  1.6  et  2.7,  fusible  à  220",  dont  l'oxydation  four- 
nit un  mélange  de  quinones  fondant  vers  iGo^-iôS".  Le  corps  décrit  par 
Elbs  et  Wittich  fondait  à  2i5°-2i6°,  sa  quinone  à  162°.  Guidé  par  les 
idées  théoriques  précédentes,  qui  découlaient  de  mes  recherches  sur  laréac- 


348  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

lion  I,  et  par  ces  chifTrcs,  je  pensai  tout  de  suite  que  le  corps  décrit  devait 
être  mon  mélange  des  isomères  1.6  et  2  . 7,  souillé  de  quelque  impureté  qui 
en  abaissait  le  point  de  fusion.  Celle-ci  aurait  disparu  dans  la  préparation 
de  la  quinone,  obtenue  pure  par  conséquent. 

J'ai  fait  le  produit  et  j'ai  constaté  que  certaines  portions,  souillées  de 
[3-méthylanthracène,  que  j'ai  retrouvé  ici,  comme  dans  les  réactions  I  et  III, 
fondent  en  effet  vers  21 5°.  Le  produit  mieux  purifié,  par  cristallisation 
dans  le  toluène,  fond  à  225°,  et  se  laisse  dédoubler,  par  la  méthode  quej'ai 
décrite,  en  diméthylanthracènes  1.6612.7. 

J'ai  constaté,  à  la  fin  de  cette  réaction,  la  formation  d'un  peu  de  H' S.  Il 
provient  de  l'attaque  partielle  de  CS-  pur,  exempt  de  soufre,  par  AlCP,  en 
présence  de  toluène  exempt  de  tliiololène,  à  l'ébuUition,  avec  ou  sans 
CHCl'.  On  n'a  pas,  que  je  sache,  signalé  ce  fait  dans  les  réactions  effec- 
tuées par  Al  Cl',  en  présence  de  CS^. 

III.  Action  de  C'H-Br*  et  de  AlCl''  sur  le  toluène  (Anschctz,  Lieb.  An., 
t.  CCXXXV,  p.  172).  —  J'ai  décrit  l'étude  que  j'ai  faite  de  cette  réaction 
{Comptes  rendus,  t.  CXLI,  p.  204).  Je  vais  maintenant  montrer  que  la  for- 
mation privilégiée  des  isomères  1.6  et  2.7  peut  ici  encore  s'expliquer  par 
un  mécanisme  simple.  Il  suffit  d'admettre  que  le  départ  graduel  des  atomes 
de  brome  doit  donner  d'abord  des  produits  intermédiaires,  en  particulier 
des  dibromoditolyléthanes  du  type  suivant  : 


p      CH 


Br        Br 

La  raison  de  symétrie  porte  à  penser  que,  parmi  ces  corps,  les  dérivés  où 
les  CH^  sont  symétriques  domineront,  comme  pour  les  ditolylméthanes  de 
la  réaction  I.  N'envisageons  que  ceux-là;  il  en  est  trois,  orlho-ortho,  méta- 
méta,  para-para.  Pour  se  transformer  en  diméthylanthracènes,  ils  devront 
perdre  2HBr,  sous  l'influence  de  AlCl',  ce  qui  amènera  la  soudure  en  a 
ou  ^,  avec  i  ou  1,  du  résidu  CH.  De  là,  en  examinant  tous  les  cas,  trois  iso- 
mères possibles  seulement,  1.8,  i.G  et  2.7.  Ici  encore  le  dérivé  1.8, 
comme  dans  les  réactions  I  et  II,  n'est  pas  susceptible  d'être  formé  abon- 
damment, ou  du  moins  d'èlre  isolé,  puisqu'on  recueille  seulement  le  mé- 
lange des  diméthylanthracènes  i.G  et  2.7.  Telle  doit  être,  je  crois,  la 
genèse  de  ces  carbures. 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  349 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  l'essence  de  Tetranthera  polyanlha  var. 
cilrala  Nées.  Note  de  MM.  Eue.  CuAitABOTel  G.  Laloue,  présentée 
par  M.  A.  Haller. 

Le  Tetranthera polyantha  var.  citrata  Nées  est  un  arljre  de  la  famille  des 
Lauracées.  On  rencontre  des  essences  dans  l'écorce,  dans  les  feuilles  et  dans 
les  fruits.  Ces  produits  ont  déjà  été  l'objet  d'un  examen  sommaire  ainsi 
que  nous  allons  l'indiquer,  mais  aucune  détermination  quantitative  de  leurs 
constituants  n'avait  encore  été  faite  et,  aussi  bien,  la  nature  de  ces  consti- 
tuants n'avait,  pour  la  plupart  d'entre  eux,  été  indiquée  que  d'une  façon 
probable  mais  non  certaine.  Nous  avons  eu  l'occasion  d'examiner  des 
échanlillons  adressés  de  l'arcbipel  malais  par  M.  le  D''  Cartliaus  et  nous 
allons  faire  connaître  les  principaux  résullals  que  nous  avons  obtenus. 

Essence  de  l' écorce.  —  Une  portion  aldi^'liydique  avait  été  extraite  de  cette 
essence  et  transformée  en  dérivé  de  l'acide  naplitocinchoninique.  Du  point 
de  fusion,  compris  entre  220"  et  223°,  de  ce  dérivé  il  avait  été  déduit  qu'il 
s'agissait  probablement  d"uu  mélange  de  citraletde  citronnellal  (Schimmel, 
Bull.,  avril  ii)()5,  p.  87). 

L'échantillon  que  nous  avons  examiné  possédait  les  caractères  suivants  : 

«!,(/=  100""»)  =  +  2  )''3o'; 

densité  à  iâ°,  0,8678  ;  coefiicienl  de  snponificalion  après  acélylation,  2.32  ,3  ;  proportion 
d'alcool  C'^H'^O  correspondant  au  nombre  précédent,  85,5  pour  100  (ce  nombre 
correspond  non  seulement  aux  alcools,  mais  aussi  au  citronnellal  qui  s'acél\le  quanti- 
tativement). 

5os  d'essence  ont  élé  agités  avec  une  solution  très  étendue  de  sulfite  neutre  de 
sodium  et  de  bicarbonate  de  sodium  en  vue  de  l'extraction  du  citral.  Le  poids  de  la 
portion  non  combinée  a  été  de  46^' (proportion  du  citral,  calculée  par  différence  : 
8  pour  100). 

Nous  avons  traité  le  résidu,  en  vue  de  l'extraction  du  citronnellal,  à  l'aide  du  sulfite 
neutre  de  sodium  et  du  bicarbonate  de  sodium  en  solution  peu  étendue.  Le  poids  de 
lu  portion  non  combinée  a  été  de  36='  (proportion  de  citronnellal,  calculée  par  diffé- 
rence :  20  pour  100).  Delà  solution  sulfilique  nous  avons  régénéré  28  de  produit  possé- 
dant bien  les  caractères  du  citronnellal. 

Déduction  laite  du  nombre  correspondant  au  citionnellal,  le  coefficient  de  saponifi- 
cation, après  acéljlatlon,  indique  la  présence  d'un  principe  alcoolique.  Aussi  bien,  le 
dosage  des  alcools  effectué  sur  la  portion  non  alcoolique  a  montré  que  l'essence  primi- 
tive contenait  56,5  pour  loo  d'alcool  exprimé  en  CT^'O.  Cette  essence  primitive 
renfermait  2,4  pour  100  d'éther  calculé  Cil'—  C00G'"11". 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  {1.  CXLVI,  N°  7.)  '    '\^ 


35o  "  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

L'alcool  se  combine  à  l'anliydride  piilaliqiie  el  parail  identique  au  géraniol. 

En  résumé,  l'essence  d'écorce  de  Telranthera  polyaiitha  var.  citrata  Nées 
contienl  :  dirai,  8  pour  loo;  citronncllal,  20  pour  100;  un  alcool  (gé- 
raniol?), 50,5  pour  100;  des  élhers,  2,4  pour  100. 

Essence  des  feuilles.  —  Le  travail  antérieur  déjà  mentionné  indique  que 
cette  essence  semble  ne  contenir,  en  fait  d'aldéhydes,  que  du  cilral  dans  la 
pi'oportion  de  3o  pour  100,  et  que,  dans  les  portions  non  aldéliydiques,  le 
cinéol  a  été  identifié  à  l'aide  de  sa  combinaison  avec  l'iodol. 

Voici  les  caractères  de  notre  essence  :  3(|i(  /  =  loo""")  =^ — i2°3o';  densité  à  i5°, 
o,90i3;  coefficient  de  saponification  après  acétjlation,  104,7. 

Traitant  oos  d'essence  en  vue  de  l'extraction  du  cilral,  nous  avons  obtenu  47°  de 
partie  non  coiubinée  et  régénéré  i5  d'aldéhyde. 

La  proportion  des  produits  alcooliques  s"élè\e  à  3i  ,3  pour  100  (celte  fraction  paraît 
constituée  par  du  géraniol). 

La  partie  du  produit  non  aldéhydique  bouillant  entre  lôS"  et  i85°  (29?,  soit 
58  pour  100)  contient  36,5  pour  100  de  cinéol,  identifié  par  sa  combinaison  avec 
l'iodol   (point   de    fusion,  112°).    On  en    déduit  que  l'essence    primitive    renfermait 

21.2  pour  ICO  de  cinéol. 

Donc,  l'essence  de  feuilles  de  Telranthera  polyanlha  var.  cilrata  contient  : 
cilral,  G  pour  100;  cinéol,  21,2  pour  100;  principe  alcoolique  (géraniol?), 

3 1.3  pour  100. 

Essence  des  friiils.  —  Elle  renferme,  d'après  MM.  Gildemeisler  et  Hoff- 
mann {Les  huiles  essenlielles,  p.  480),  en  même  temps  que  des  terpènes  non 
déterminés,  une  fraction  importante  formée  de  citral. 

Le  produit  que  nous  avons  étudié  possédait  les  caractères  suivauts  : 

o:;,(/  =  ioo""")  =  -t-  i2''44'; 

densité  à  iS",   0,8872;  coefficient  de  saponification  après  acélylalion,  172,5. 

L'opération  de  l'extraction  du  citral,  pi'aliquée  sur  5os  d'essence,  nous  a  fourni 
2is,3  daldélivde  (que  nous  avons  identifiée)  et  228,7  de  portion  non  combinée 
(ciu-al  calculé  par  différence  :  54,6  pour  100). 

Le  traitement  en  vue  de  l'extraction  du  (  itronnellal  a  donné  des  résultats  négatifs 
en  ce  qui  conceine  cette  aldéhyde;  mais  il  a  conduit  à  la  séparation  d'une  petite  quan- 
tité de  produit  qui  a  été  reconnu  identique  au  cilral.  La  proportion  totale  de  ce  prin- 
cipe a  été  ainsi  portée  à  64  pour  100. 

La  portion  non  aldéhydique,  i8s,  contient  .53, g  potw  100  d'alcool  (probablement 
du  géraniol)  el  5,6  pour  100  d'élhers. 

Ces  résultats  montrent  que  l'essence  primitive  était  ainsi  composée  : 
citral,  64pourioo;  un  alcool  (géraniol?),  19,4  ponrioo;  éther,  2  pour  roo. 


SÉANCE   DU    17    FÉVRIER    1908.  35 1 


MINÉRALOGIE.  —  Sur  la  présence  supposée  de  diamants  microscopiques  dans 
un  fond  marin  et  dans  un  échantillon  de  terre  végétale.  Note  de  M.  J. 
Thoulet. 

Il  y  a  quelques  mois,  je  me  suis  livre  à  l'analyse  d'un  fond  marin  récolté 
en  1895  par  moi-même  à  bord  du  Caudan  dans  le  golfe  de  Gascogne  (lat. 
46''5o'N.,  long.  y^Si' W.  P.,  prof.  Soo"). 

Après  avoir  analysé  mécaniquement  ce  fond  qui  était  une  vase  sableuse  médio- 
crement calcaire,  je  le  traitai  par  l'acide  clilorln  drique  étendu  ;  le  résidu  sableux  ob- 
tenu par  lévigation  et  tamisage  fut  séparé  en  deux  portions  par  passage  à  une  liqueur 
d'iodures  de  densité  2,8  et  chacune  des  deuxparlies  restantes  en  deux  autres  poi-tions, 
l'une  attirable,  la  seconde  non  attirable,  au  moyen  d'un  électro-aimant  actionné  par  un 
courant  d'une  intensité  de  2,3  ampères. 

La  portion  lourde  non  attirable  contenait  des  grains  transparents, 
isotropes,  doués  d'un  indice  de  réfraction  assez  élevé,  indiqué  par  leur  relief 
sous  le  microscope.  Plusieurs  d'entre  eux:  portaient  en  outre  des  ti^aces  de 
cristallisation  cubique  sous  forme  de  marques  ou  lamelles  en  carrés  ou  en 
triangles.  Incapable  de  diagnostiquer  ce  minéral  que  je  n'avais  jamais  re- 
marqué auparavant,  je  le  laissai  momentanément  de  côté  dans  le  dessein  de 
l'examiner  de  nouveau.  La  dimension  réelle  moyenne  de  ces  grains  était 
d'environ  o^"\ii5  à  o^^^Goo. 

L'été  dernier,  voulant  étudier  la  constitution  de  sols  continentaux,  je  re- 
cueillis un  échantillon  de  terre  végétale  à  la  surface  du  sol,  dans  un  sentier 
conduisant  à  Liverdun  par  \a  forêt  de  Haye,  sur  le  plateau  découvert  qui 
s'élève  au-dessus  du  faubourg  de  Maxéville,  près  de  Nancy,  non  loin  de  la 
ferme  de  Saint-Jacques. 

Je  traitai  cet  échantillon  selon  la  méthode  d'analyse  que  j'emploie  ordinairement 
et  consistant  essentiellement,  pour  l'obtention  des  grains  minéraux,  en  un  traitement 
par  l'acide  chlorhydrique  étendu,  lévigation,  tamisage,  passage  à  la  liqueur  d'iodures 
de  densité  2,8.  Craignant  une  perte  de  matière,  je  n'osai  le  soumettre  à  l'électro- 
ainiant  qui,  à  2,3  ampères,  attire  même  le  mic;i  lilanc.  D'ailleurs  la  plupart  des  miné- 
raux lourds  attirables  sont  colorés  et  facilement  reconnaissables. 

Cette  fois  encore,  je  recueillis  un  minéral,  possédant  les  caractères  de 
celui  précédemment  trouvé  dans  la  mer,  en  grains  de  o"''",3oo  à  o'"'",375. 

Dans  le  but  de  me  procurer  une  plus  grande  (juantité  de  ce  minéral,  je  recommen- 
ç  ai  l'analyse,  non  pas  du  même  fond  marin  dont  il  ne  me  restait  rien,  mais  d'un  fond 


352  ■  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

assez  voisin,  également  récollé  abord  du  Caaclan  par  lai.  44°47'J^'-,  long.5°7'  W.  P., 
prof.  220U"'.  Je  me  rendis  ensuite  sur  le  plateau  de  Maxéville  et  je  pris  de  la  terre  au 
même  endroit  que  la  première  fois.  Les  deux  analyses  furent  infructueuses  :  je  re- 
trouvai les  mêmes  minéraux,  sauf  celui  que  je  recherchais. 

Les  ti'ois  minéraux  répondant  aux  caractères  du  minéral  inconnu  sont  le 
grenat,  le  spincUe  et  le  diamant.  Le  premier  et  le  second  offrent  un  aspect 
particulier  bien  reconnaissable  pour  quiconque  possède  quelque  habitude 
d'observer  des  grains  microscopiques.  11  ne  resterait  donc  qu'à  supposer 
qu'il  s'agit  dans  cette  circonstance  de  diamant  ou  boart  dont  l'origine  ne 
po-nrrait  alors  être  que  cosmique. 

S'il  en  était  ainsi,  on  s'expliquerait  Finsuccès  de  mes  secondes  analyses. 
La  rencontre  du  diamant,  si  le  minéral  est  réellement  du  diamant,  serait 
alors  le  résultat  d'un  heun'ux  hasard,  .rajoute  que  des  grains  de  boart,  ap- 
partenant et  la  collection  de  l'Ecole  des  Mines,  que  j'ai  examinés,  me  paraissent 
ressembler  au  minéral  inconnu.  Mais  si  le  manque  de  matière  (à  peine 
quelques  centièmes  de  milligramme)  m'empêche  de  formuler  une  affirma- 
tion plus  nette,  comme  la  découverte  encore  inconnue  du  diamant  microsco- 
pi({ue  serait  d'un  très  haut  intérêt,  je  me  décide  à  appeler  sur  les  faits  qui 
viennent  d'être  exposés  l'attention  des  minéralogistes. 


MINÉRALOGIE.  —  Cojitribiitioii  à  l'étude  des  roches  alcalines  du  Centre 
africain.  Note  de  MM.  L.  Gentil  et  Frevdenberg,  présentée  par 
M.  A.  Lacroix. 

Les  importants  matériaux  rapportés  par  le  chef  de  la  mission  saharienne, 
M.  Foureau,  étudiés  par  l'un  de  nous,  ont  montré  qu'il  existe  dans  le 
Centre  africain  une  province  pétrographique  caractérisée  par  des  roches 
riches  en  alcalis. 

Les  documenls  recueillis  par  d'autres  missions  (Destenave,  Lenfant, 
Moll,  Chudeau)  ont  permis  de  se  faire  une  idée  de  l'extension  de  cette 
province  à  l'ouest  et  au  sud  du  Tchad. 

La  participation  de  l'un  de  nous  à  la  relève  du  Corps  d'occupation  du 
'  Ihari-Tchad  lui  a  donné  l'occasion  de  rapporter  de  nouveaux  documents 
qui,  tout  en  confirmant  vers  l'ouest  les  données  acquises,  mettent  en  évi- 
dence vers  l'est  l'extension  des  roches  alcalines  qui  nous  occupent  ;  et  il  est 
intéressant  de  faire  remarquer  de  suite  que  nous  pouvons  déjà  confirmer 
l'intérêt  tout  particulier  que  présente  la  constitution  minéralogique  de  la 


SÉANCE  UU  17  FÉVRIER  1908.  353 

région  située  à  Test  du  Tchad,  sur  laquelle  M.  A.  Lacroix  a,  dans  sa  Note 
Sur  les  micrograniles  alcalins  de  Gouré,  appelé  l'attention  des  explorateurs. 

Nous  rappellerons  que  la  région  du  Tchad,  le  Manga,  le  Kanem,  le 
Baguirini,  le  Sokoro  et  le  Bornou  offrent  une  constitution  géologique  très 
simple.  D'immenses  étendues  d'alluvions  quaternaires,  souvent  recouvertes 
en  partie  de  sables  d'origine  éolienne,  laissent,  de  loin  en  loin,  pointer  des 
pilons  roclieux  qui  peuvent  nous  éclairer  sur  la  nature  du  subslratum  cris- 
tallin du  Centre  africain.  La  rareté  de  ces  pointements  nous  a  incités  à  les 
explorer  avec  soin  tout  le  long  de  l'itinéraire. 

Nous  distinguerons  principalement  dans  cette  Note  deux  régions  :  celle 
du  Sokoro  et  celle  de  Zinder. 

Région  du  Sokoro.  —  Dans  le  Sokoro,  les  pointements  rocheux  sont  plus 
nombreux  que  partout  ailleurs;  certains  d'entre  eux,  comme  à  Melfi, 
atteignent  200'°  d'altitude  au-dessus  du  niveau  de  la  plaine.  Ces  poin- 
tements sont  formés  de  syéniles  à  amphiboles  sodiques. 

Ces  roches,  franchement  grenues,  sont  formées  de  crislaii\  d'amphibole,  disséminés 
dans  une  masse  de  feldspalhs  Islancs  ou  ronge;Ures  avec  de  rares  petits  cristaux  de 
quartz. 

Le  microscope  montre  :  de  Vapalile  en  petites  baguettes  et  du  sphène  rares  ;  de  la 
inagnéllle  et  du  zircon  assez  fréquents,  ce  dernier  parfois  en  cristaux  de  grosseur 
notable  ;  des  ainpliiboles  sodiques  vertes  assez  dispersives,  tachetées  de  bleu  foncé 
(passage  à  la  riebeckite'^^e.i  minéraux  sont  accompagnés  parfois  de  diallage  et  de 
biotite;  la  musco^'ite  est  rare. 

Les  feldspalhs  qui  forment  la  plus  grande  partie  de  la  roche  sont  représentés  par 
Vorlhose,  le  inicrocUne  et  Vanorlliose,  parfois  faculés  à'albile  ou  traversés  par  des 
lllonnets  de  ce  dernier  feldspath.  Le  quartz  est  rare  en  cristaux  libres;  par  contre  il 
(orme  parfois  de  fines  bordures  autour  des  cristaux  d'orthose,  ou  bien  il  se  montre 
vermiculé  ou  en  grains  pœcilitiques  dans  l'anorlliose  et  le  microcline;  certains  pitons 
présentent  des  roches  plus  quarlziféres  passant  à  des  granités. 

Région  de  Zinder.  —  Les  pointements  rocheux  qui  émergent,  soit  d'allu- 
vions quaternaires,  soit  de  sédiments  crétacés  ou  tertiaires,  comprennent, 
entre  Dan  Béda  et  Gouré,  sur  un  espace  de  i3o'""  environ,  des  granités,  des 
rnicro  granit  es  et  des  rhyolites  alcalines,  ou  encore  des  trachytes  alcalins  très 
décomposés. 

La  composition  du  granité  de  Dan  Béda  se  rapproche  de  celle  du  granité  à  riebeckite 
de  Zinder,  bien  que  l'amphibole  sodique  n'en  soit  pas  la  même;  il  offre  des  types 
pegmatoïdes  possédant  parfois  la  structure  graphique;  ces  roches  sont  accompagnées 
lie  granité  à  deux  micas  et  à  microcline. 


354  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Les  rhyolites.de  Gabana  (point  situé  à  So'^'"  à  l'ouest  de  Gouré)  sont  malheureuse- 
ment très  décomposées,  mais  un  échantillon  nous  a  permis  d'3'  trouver  une  roche 
analogue  ;i  celle  de  Iladjar  el  Ivhemis  avec  les  mêmes  variétés  de  structure  de  la  pâte 
microlilique  ;  seuls  les  phénocristaux  d'orthose  paraissent  faire  défaut;  quant  aux.  sili- 
cates ferrugineux,  ils  sont  complètement  décomposés. 

Si  l'on  rapproclie  de  ces  granités  et  de  ces  rhyolites  alcalines  les  micro- 
granites  de  Gouré  et  les  trach}i,es  alcalins  décomposés  de  Zinder,  on  voit 
que  la  région  comprise  entre  Dan  Béda,  Zind«r  et  Gouré  oifre  toutes  les 
variétés  de  structures  de  roches  d'un  même  groupe,  et  les  explorations  de 
l'un  de  nous  lui  ont  permis  d'observer  leur  superposition  entre  Gabana  et 
Gouré. 

Il  nous  a  paru  intéressant,  étant  donnés  les  documents  actuellement 
acquis  sur  la  province  pétrographique  du  Tcbad,  de  faire  un  rapprochement 
entre  les  diverses  roches  qu'on  y  rencontre,  et,  à  ce  point  de  vue,  nous  avons 
prié  M.  Pisani  de  faire  l'analyse  du  granité  à  riehechte  de  Zinder  (o),  de  la 
rhyolite  à  ritbeckite  et  œgyrine  de  Hadjar  el  Khemis  (c)  et  de  la  syénîle  à 
amphiboles  sadiques  de  Melfî  (d),  dont  nous  donnons  les  résultats  à  comparer 
avec  la  composition  du  microgTanite  alcalin  de  Gouré  (  b). 

{ah 

sio^ 73,55 

TiO^ o,i8 

APO' 12,20 

Fe^O' 2,75 

FeO 0,26 

CaO 1,08 

MgO 0,90 

K^O 4,90 

Na^O 3;74 

Perte  au  feu  .  .  o,63 

P^O^ 

Total 100,  i5  100,09  100,39  99i57 

Les  trois  premières  de  ces  analyses  montrent  la  parenté  extrême,  au 
point  de  vue  magmatique,  des  granités  de  Zinder,  des  microgranites  de 
Gotiré  et  des  rhyolites  de  Hadjar  el  Khemis  et  la  grande  richesse  en  alcalis, 
avec  prédominance  de  la  potasse  sur  la  soude.  Ces  roches  doivent  donc 
bien  être  considérées,  ainsi  que  l'avait  pressenti  M.  A.  Lacroix,  comme 
représentant  les  types  de  profondeur,  de  demi-profondeur  et  de  surface 
d'un  seul  et  même  magma  alcalino-gi-anilique. 


(b). 

(c). 

(d). 

75,25 

71'9'J 

61 ,60 

o>i9 

0,42 

'-'.79 

1 1 ,60 

11,95 

17,11 

0,78 

4,08 

3,09 

3,00 

0,53 

0,54 

0,70 

0,42 

3,25 

0,39 

0,99 

i,o4 

4,20 

4,79 

6,,. 

3,98 

4,5i 

5,35 

» 

0,75 

o,63 

» 

)' 

0,06 

SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  355 

Quant  à  la  syénile  alcaline  de  Melfi,  elle  appartient  à  un  magma  diffé- 
rent, alcali iw-syènilique,  mais  offrant  une  patenté  déjà  grande  avec  le  pre- 
mier, malgré  sa  teneur  plus  faible  en  silice  et  sa  richesse  plus  grande  en 
magnésie  et  en  chaux.  Ce  magma  est  aussi  caractérisé  par  une  grande  ri- 
chesse en  alcalis,  parmi  lesquels  domine  la  potasse. 


BOTANIQUE.  —  Noindles  observaliuns  sur  l'unatomie  et  les  affinités  des  Mal- 
pighiacées  de  Madagascar-.  Note  de  MM.  Marcel  Dubard  et  Paul  Dop, 
présentée  par  M.  Gaston  Bonnier. 

Dans  une  précédente  Note  l'un  de  nous  mettait  en  évidence  certaines 
affinités  des  Malpighiacées  de  Madagascar  avec  des  formes  américaines  de 
la  même  famille  (');  depuis  lors,  les  recherches  que  nous  avons  poursuivies 
sur  l'anatoraie  et  la  morphologie  de  ces  plantes  nous  ont  permis  de  mieux 
comprendre  les  relations  des  divers  genres  de  la  flore  malgache,  de  recti- 
fier certains  points  de  la  classification  admise  et  de  préciser  les  affinités 
avec  les  lj"pes  américains. 

Si  nous  laissons  de  côté  le  genre  très  spécial  et  très  homogène  Tristeila- 
teia,  sur  lequel  nous  aurons  l'occasion  de  reveniir,  les  Malpighiacées  de 
Madagascar,  décrites  om  figurées  jusqui'Èi  ce  jour,  sont  rapportées  à  un  petit 
nombre  de  genres,  de  la  manière  suivante  : 

1  Microsteira,  genre  spécial  à  Madagascar  (1  espèce); 
Aspidopléridinées  :  \  Triaspis,  Afrique  tropicale  et  Madagascar  (4  es- 
(       pèces). 

I  Sphedamnocarpus ,  Afrique  et  Madagascar  (i  es- 

c  7  'j  .    ,        I       pèce): 

Spnedamnocar  innées  :  (,.,  r>      o  »<••  ati 

J  Acndocarpus ,  racifique,  Afrique  et  Madagascar 

'       (4  espèces). 

I  genre  de  place  incertaine,  Philgamia,  Madagascar  (i  espèce). 
L'élude  des  formes  malgaches  nous  amène  à  modifier  ainsi  qu'il  suit  le 

(')  M.  DuBAKD,  Sur  les  ajjiiiilés  des  Malpighiacées  de  Madagascar,  à  propos  du 
genre  noui'eau  Tiicomariopsis  {Comptes  rendus,  9  décembre  1907). 


356  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

Tableau  précédent  : 

i    Microsteira,  5  espèces,  dont  une  détachée  du  g.  Acri- 
Aspidoptériclinécs  :    <        docarpus;  une  autre  du  g.  Triaspis  et  2  nouvelles; 
(    Triaspis,  1  espèces. 

Sphédamnocarpinées .  —  Aci-idocarpus.  3  espèces. 

Banislerioides,  genre  nouveau  avec  une  espèce  qui  est  l'an- 
cien Sphedamnocorj>us  ; 
Banistéiunées  :    '  Tricomariopsis,  genre  nouveau  ('),  i  espèce; 
l'Jdlgamia,  i  espèce; 
Cottsia,  I  espèce. 

Nous  exposerons  dans  un  Mémoire  détaillé  les  raisons  qui  nous  ont  fait 
modifier  ainsi  la  classification  admise;  mais  nous  voulons  dès  aujourd'hui 
mettre  en  évidence  les  affinités  nettement  américaines  qui  ressortent  du 
Tableau  précédent,  par  l'inscription  de  quatre  genres  dans  le  groupe  des 
Banistériinées,  considéré  jusqu'à  présent  comme  exclusivement  américain. 
Ne  possédant  malheureusement  pas  les  fruits  de  la  plupart  de  ces  plantes, 
il  nous  est  impossible  de  placer  chaque  genre  dans  la  clef  des  genres  de  la 
tribu,  d'une  manière  absolument  précise;  mais  les  caractères  floraux  nous  per- 
mettent de  rapprocher  des  Bamsteria  les  genres  Banislerioides  et  Philga- 
mia,  de  considérer  les  Tricomariopsis  comme  intermédiaires  entre  les 
Banistériées  vraies  et  les  Tricomariées,  enfin  de  ranger  les  Cultsia  au  voisinage 
des  Janusia  et  des  Aspicarpa. 

Ces  affinités  indéniables  avec  des  genres  sud-américains,  constatées  sur 
des  formes  bien  spéciales  à  Madagascar,  ne  nous  autorisent  cependant  pas 
à  admettre  la  spontanéité  de  VEcJnnopleris  Lappu^a  (espèce  mexicaine)  et 
du  Galphimia  lirdfolia  (espèce  du  Texas  et  de  Californie)  que  Scott-EUiott  a 
récoltés  dans  la  Grande-Ile;  la  question  nc[)eut  être  actuellement  tranchée. 

Quoi  qu'il  en  soit  l'ensemble  des  Banislériinées  malgaches  présente  au  point 
de  vue  anatomique  un  certain  nombre  de  caractères  communs,  qui  viennent 
souligner  leurs  affinités  avec  les  formes  américaines. 

Le  parenchyme  foliaire  est  hifaciai  avec  lendance  assez  nette  à  k  disposition  en 
palissade  de  l'assise  inférieure  du  tissu  iacuneux;  le  milieu  du  limbe  est  occupé  par 
deu\  ou  trois  assises  de  tissu  Iacuneux  normal.  L'appareil  aquifére  Cbt  construit  sur  le 

(')  DuBAito,  loc.  vit. 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  T908.  357 

type  décrit  par  Niedenzu  pour  l'espèce  américaine  Banisleria  parviflora;\\  comprend 
des  massifs  de  cellules  volumineuses  placées  sous  les  deux  épidermes  et  accompagnant 
les  nervures.  La  nervure  principale  et  le  pétiole  sont  dépourvus  d'appareil  de  soutien; 
eiiliu  le  tissu  palissadique  renferme  des  cristaux  allongés,  qui  rappellent  les  slyloïdes 
des  Peixotoa  américains. 

Chez  les  Acridocarpus,  le  parenchyme  est  constamment  bifacial  avec  tissu  palissa- 
dique occupant  le  tiers  ou  le  quart  de  l'épaisseur  du  liml)e,  suivant  les  espèces.  Le 
tissu  aquifére  est  constitué  par  un  hypoderme  placé  sous  l'épiderme  supérieur  et  loca- 
lisé nu  voisinage  des  nervures.  Le  plus  souvent,  l'arc  libéroligneux  de  la  nervure  prin- 
cipale et  du  pétiole  est  enveloppé  sur  ses  deux  faces  de  fibres  sclérifiées. 

Chez  les  Microsteira,  le  parenchyme  de  la  feuille  est  parfois  nettement  centrique; 
mais,  dans  tous  les  cas,  il  y  a  des  palissades  du  côté  inférieur  de  la  feuille;  la  partie 
moyenne  du  limbe  est  constamment  occupée  par  deux  assises  de  grosses  cellules  splié- 
riqiies,  formant  un  tissu  aquifére  inlerne.  Le  pétiole  et  la  nervure  principale  sont 
dépourvus  d'appareil  de  soutien. 

Enfin,  chez  les  Triaspis,  le  limbe  est  à  peu  près  centrique;  mais,  sur  les  deux  faces, 
le  tissu  palissadique  est  peu  épais.  La  majeure  partie  de  l'épaisseur  du  limbe  est  for- 
mée de  six  à  sept  assises  de  cellules,  avec  alternance  d'une  assise  à  la  suivante  de  gros 
el  petits  éléments  (tissu  lacuneux  et  tissu  aquifére  interne).  La  nervure  principale  est 
munie  de  fibres  sur  la  face  convexe  de  l'arc  libéroligneux. 

En  résumé  :  1°  Les  Malpighiacées  de  Madagascar  présentent  des  affinités 
surtout  africaines  par  les  genres  Microsteira,  Triaspis,  Acridocarpus;  mais 
un  certain  nombre  de  formes  constituant  quatre  genres  nouveaux  ou  peu 
connus  viennent  se  ranger  dans  un  groupe  nettement  américain  et  se  rap- 
prochent de  divers  genres  de  l'Amérique  du  Sud. 

2°  La  structure  anatomique  confirme  pleinement  les  données  morpholo- 
giques et  souligne,  en  particulier,  les  affinités  américaines;  c'est  en  considé- 
rant surtout  cette  structure  que  nous  avons  pu  trancher  un  certain  nombre 
de  cas  douteux  et  modifier  profondément  la  classification  des  espèces 
malgaches. 

EMBRYOGÉNIE.  —  Sur  la  formation  de  la  notocorde  chez  les  larves  urodèles 
des  Tuniciers.  Note  de  M.  Louis  Uoule,  présentée  par  M.  Edmond 
Perrier. 

J'ai  étudié  ce  développement  sur  des  larves  d^Ascidia  mentula  L.  Ce  travail 
a  été  fait  au  laboratoire  Arago  (de  Banyuls),  où  j'ai  pu  obtenir  une  quan- 
tité suffisante  de  ces  Ascidies,  assez  rares  partout. 

La  notocorde,  chez  l'embryon  venant  d'éclore,  s'étend  dans  la  queue  entière,  dont 
elle  occupe  l'axe;  son  extrémité  antérieure  péiièlre  de  peu  dans  le  tronc,  où  elle  repose 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  7.)  47 


358  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

directement  sur  la  face  dorsale  de  l'exlrémilé  postérieure  de  l'ébauche  brancliio- 
inleslinale.  Au-dessus  d'elle,  et  sur  toute  sa  longueur,  se  place  le  neuraxe;  au-des- 
sous se  dispose  une  fde  de  cellules,  parfois  discontinue,  répondant  au  cordon  endoder- 
mique  des  auteurs;  sur  ses  deux  faces  se  rangent  les  éléments  musculaires,  dont  le 
nombre  à  chaque  niveau,  sur  les  coupes  transversales,  est  de  six,  trois  d'un  côté,  trois 
de  l'autre.  La  notocorde  elle-même  se  compose  d'une  seule  série  de  cellules  vacuolaires. 
Sa  structure  et  ses  connexions  s'accordent  donc  avec  le  type  habituel. 

Dans  une  phase  quelque  peu  moins  avancée,  et  antérieure  à  l'éclosion,  cette  struc- 
ture et  ces  connexions  se  montrent  déjà;  seulement,  le  cordon  endodermique  est  con- 
tinu. Ce  cordon  constitue,  sous  la  notocorde,  une  rangée  de  cellules  qui  accompagne 
exactement  cette  dernière,  dans  la  queue  entière.  Cette  disposition  i»'accenlue  encore 
mieux  dans  une  autre  phase  plus  précoce.  L'ébauche  de  la  queue  est  alois  plus  coui  te 
que  l'ébauche  du  tronc;  les  éléments  nolocordaux,  nullement  vacuolisés,  sont  plus 
petits;  les  cellule^  du  cordon  endodermique  sont  relativement  plus  fortes  que  par  la 
suite,  La  queue  conlient  ainsi,  >uivanl  son  plan  rnédio-vertical,  et  sous  le  rudiment 
neuraxile,  deux  bandelettes  cellulaires,  parallèles  et  juxtaposées,  peu  disseniblaijles, 
également  continues  et  contiguës,  l'une  qui  sera  la  notocorde,  l'autre  qui  équivaut  au 
cordon  endodermique.  Sur  les  côtés  de  ce  plan  médian  se  placent  le?  myoblastes,  qui, 
à  cette  époque,  ne  dillèrent  des  éléments  du  cordon  que  par  leurs  dimensions  un  peu 
plus  fortes  et  par  leur  forme  en  hexagone  allongé. 

Si  l'on  va  progressivement,  phase  par  phase,  jusqu'aux  moments  qui  suivent  la  gas- 
Irulation,  on  voit  ces  deux  bandelettes,  devenues  plus  courtes  de  beaucoup,  s'unir 
également  à  l'extrémité  postérieure  de  l'ébauche  branchio-intestinale,  et  se  séparer 
quelque  peu  dans  le  plan  médio-vertical  de  manière  à  laisser  entre  elles  un  faible 
interstice,  (^e  dernier,  surtout  appréciable  en  avant,  s'élargit  quelque  peu  et  s'unit  à 
la  cavité  entérique.  En  outre,  les  rudiments  des  myoblastes,  toujours  latéraux  et 
symétriques,  composent  deux  groupes  cellulaires,  où  l'on  discerne  une  fente  étroite, 
qui  se  joint  aussi  à  la  cavité  de  l'archeiiteroii.  Ces  deux  groupes  ont  ainsi,  comme  ILd. 
Van  Beneden  et  Julin  l'ont  démontré  dans  leurs  recherches  classiques,  une  valeur 
entérocajlienne. 

Je  fais  cette  description  en  remontant  la  suite  normale  des  phases,  afin 
de  l'appuyer  sur  des  connexions  nelleinent  affirmées  dans  l'organisme  des 
larves  urodèles.  J'aboutis  à  ce  résultat  que,  après  la  gastrulation,  l'ébauche 
entérique  produit,  dans  sa  partie  postérieure  (ou  inférieure,  suivant  les  deux 
orientations  choisies  d'habitude),  trois  diverticules  entérocteliens,  l'un 
impair  et  médian,  les  deux  autres  latéraux.  Ceux-ci  engendrent  la  muscu- 
lature. Le  premier  donne  la  notocorde  par  sa  face  dorsale  et  ses  côtés,  le 
cordon  endodermique  par  sa  face  ventrale.  La  notocorde  des  Tuniciers  se 
doit  donc  considérer  comme  une  production  latéro-dorsale  d'un  diverticule 
entérocœlien  impair,  dont  le  cordon  endodermique  représente  la  part  ven- 
trale. Ce  dernier,  par  conséquent,  ne  saurait  s'homologuer  avec  un  intestin 
rudimentaire,  ainsi  qu'on  le  fait  ordinairement.  Même  en  admettant  que  ce 


SÉANCE  DU  ry  FÉVRIER  I908.  SSg 

diverticule  impair  eût  une  telle  signification  d'ébauche  intestinale  réduite, 
on  ne  pourrait  accorder  à  l'une  de  ses  parties  la  valeur  qu'il  est  seul  à  tenir 
en  son  entier.  De  son  côté,  la  notocorde,  prise  à  son  extrême  début,  ne 
s'oflre  point  comme  organe  spécialisé,  mais  seulement  comme  paroi  par- 
tielle d'un  appareil  qui,  à  tout  considérer,  possède  l'aspect  et  l'allure  d'un 
caecum  médian  de  l'intestin  primitif. 


AXATOMIE.  —  Mécanisme  îles  variations  de  la  taille  et  de  quelques  déviations 
pathologiques  expliquées  par  les  insertions  véritables  du  grand  surtout  liga- 
menteux antérieur.  Note  de  M.  R.  Robi.xso.n,  présentée  par  M.  Lanne- 
longue. 

En  17^5,  Tabbé  de  Fontenu,  de  l'Académie  royale  des  belles-lettres,  présentait  une 
Note  à  l'Académie  des  Sciences  «  sur  les  accroissements  et  décroissenients  alternatifs 
du  corps  humain  ».  Déjà,  en  Angleterre,  quelques  savants  s'étaient  occupés  de  cette 
question  intéressante;  mais  les  recherches  de  Fontenu  l'ont  éclairée  d'un  nouveau 
jour,  grâce  aux  longues  et  patientes  recherches  de  cet  érudit  expérimentateur.  Depuis, 
d'autres  auteuis  ont  repris  l'étude  du  même  proliléme,  entre  autres  Henle,  Hyrtl, 
Merkel,  et  ils  ont  confirmé  les  conclusions  de  Fontenu,  dont  voici  quelques-unes  : 

1°  La  (aille  diminue  pendant  la  veille,  grandit  dans  le  sommeil  ; 

2°  L'accroissement  et  le  décroissement  ont  des  termes  égaux  à  peu  près  fixes; 

3°  Le  mécanisme  en  est  l'alïaissement  des  vertèbres,  etc. 

C'est  ce  mécanisme  que  je  me  propose  d'étudier  dans  cette  Note.  La 
colonne  vertébrale  est  un  aix  à  plusietirs  courbures,  constitué  par  les  ver- 
tèbres, corps  rigides,  et  par  les  disques  intervertébraux  d'une  consistance 
demi-solide  et  sujets  à  des  variations  de  forme  et  d'épaisseur.  En  consé- 
quence, le  tassement  de  la  colonne  à  la  suite  de  la  station  verticale,  et  sur- 
tout du  port  de  fardeaux,  est  le  résultat  de  l'aplatissement  des  disques,  car- 
tilages intervertébraux.  Ce  fait  est  accepté  par  tout  le  monde,  mais  le 
mécanisme  intime  du  phénomène  reste  inexpliqué. 

On  lit  dans  le  plus  moderne  des  Traités  d'Anatomie  le  passage  suivant  :  «  Le  liga- 
ment (  vertébral  antérieur  commun)  nivelle  la  face  antérieure  de  la  colonne  vertébrale, 
silluunée  transversalement  par  les  gouttières  des  corps  vertébraux  alternant  avec  les 
saillies  des  ménisques.  Si  l'on  décolle  le  ligament  par  traction,  ce  qui  est  possible,  on 
arrache  en  même  temps  le  périoste  des  corps  vertébraux  intimement  confondu  avec  le 
ligament  :  on  constate  que  l'adhérence,  très  forte  au  niveau  des  vertèbres,  est  faible 


36o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

sur  les  disques,  contrairement  à  ce  qu'a  dit  Criiveilhler.  »  (Poirikh,  Traité  d'Ana- 
tomie,  t.  I,  p.  797.) 

C'est  une  erreur  de  croire  que  le  ligament  vertébral  commun  antérieur 
s'insère  directement  sur  la  gouttière  du  corps  vertébral;  il  ne  s'y  attache 
que  très  lâchement  et  par  l'inlermédiairc  d'un  tissu  cellulaire  assez  abon- 
dant qui  sépare  le  ligament  de  l'os.  Le  fait  a  été  vu  et  représenté  dans  une 
figure  de  Cruveilhier  empruntée  à  Henle.  Il  ne  pouvait  pas  en  être  autre- 
ment en  présence  de  ces  gros  trous  de  la  face  antérieure  du  corps  verté- 
bral qui  donnent  passage  aux  vaisseaux  importants  et  surtout  aux  grosses 
veines  dn  rachis.  Ces  derniers  seraient  comprimés  dans  les  mouvements  de 
l'arc  rachidien,  à  défaut  de  ce  coussinet  remplissant  l'espace  osléoliga- 
menteux. 

Quant  à  l'insertion  du  même  ligament  au  niveau  du  ménisque,  je  suis 
d'accord  avec  Poirier  et  je  trouve  que  l'attache  est  également  très  faible. 
Le  ligament  vertébral  commun  antérieur  ne  s'attache  qu'aux  bords  supé- 
rieur et  inférieur  du  corps  vertébral.  Cette  insertion  est  très  forte  et 
s'accentue  par  l'envoi  des  fibres  de  Scharpey  dans  l'os.  Voilà  le  résultat  de 
mes  dissections  et  qui  pourra  peut-être  donner  une  solution  à  la  question  des 
variations  de  la  taille  et  de  quelques  déformations  pathologiques. 

En  effet,  dans  le  cas  de  tassement  vertébral  à  la  suite  d'une  station  debout, 
d'une  marche  prolongée,  ainsi  que  les  recrues  récalcitrantes  le  font  quehjue- 
fois,  du  port  d'une  charge,  etc.,  le  disque  intervertébral,  bridé  en  arrière  par 
le  ligament  vertébral  commun  postérieur  qui  s'y  attache  intimement,  est 
forcé  de  faire  hernie  en  avant  011  manque  une  insertion  solide  du  ligament 
coiTespondant,  par  la  chasse  de  la  substance  gélatineuse  centrale  en  avant, 
ainsi  que  Monro  l'avait  prévu. 

I^a  pièce  osseuse  que  j'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  montre  que,  dans  un 
mouvement  de  flexion,  les  corps  vertébraux  se  rapprochent  en  avant,  tandis  qu'ils 
s'éloignent  en  arrière.  En  réalité,  cet  exemple  prouve  que,  dans  le  tassement  de  la 
colonne,  il  n'y  a  que  la  partie  antérieure  qui  est  comprimée,  par  suite  du  manque 
d'adhérence  ligamenteuse.  La  partie  postérieure  reste  à  peu  près  normale. 

Ces  considérations  anatomiques  sont  susceptibles,  à  mon  sens,  d'expliquer  le  méca- 
nisme de  la  variation  de  la  taille  dans  la  même  journée,  aussi  bien  que  pour  com- 
prendre comment,  dans  quelques  états  pathologiques,  on  constate  toujours  la  même 
déviation.  Il  suffit  d'examiner  à  ce  but  la  courbure  dans  le  mal  de  Polt,  telle  qu'on  le 
voit  dans  les  belles  pièces  de  notre  maître  M.  Lannelongue  exposées  au  Musée  Dupuy- 
Iren.  Dès  que  la  lésion  tuberculeuse  est  constituée  et  que  la  fonte  est  réalisée,  les  deux 
fragments  antérieurs  s'effondrent  |par  le  tassement,  n'étant  pas  soutenus  sur  toute  la 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  36l 

hauteur  du  corps  vertébral,  tandis  que  la  poition  postérieure  des  mêmes  os  fait  une 
saillie  en  arrière,  suite  de  l'afTaissemenl  de  la  paitie  antérieure. 

Les  mêmes  faits  analomiques  nous  pennettronl  d'interpréter  aisément  la 
courbure  de  la  colonne  des  vieillards  qui  se  fait  toujours  en  cyphose,  à 
défaut  d'une  complication  pathologique. 

Ligamenl  apicai  ou  épi-épineux.  —  J'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Aca- 
démie une  autre  pièce  osseuse  qui  démontre  la  réelle  existence  d'un  liga- 
ment apical  ou  épi-épineux,  indépendant  du  ligament  sus-épineux,  qui  n'est 
que  le  raphé  formé  par  les  muscles  dorso-lombaires,  et  du  ligament  interépi- 
neux décrits  par  les  classiques.  L'ossification  de  ce  ligamenl  permet  de  con- 
stater son  existence  et  ses  caivictères  et  de  juger  peut-être  son  nMe  physio- 
logique, qui  semble  être  celui  d'un  ligament  articulaire  entre  les  deux 
épines  sus-  et  sousjacentes,  à  l'encontre  du  ligament  sus-épineux,  qui  est 
plutôt  comparable  aux  ligaments  communs  dont  je  viens  de  dire  un  mot. 
Grâce  à  ce  ligament,  les  épines  pourront  exécuter,  outre  les  mouvements 
communs,  des  mouvements  localisés  indépendants. 


BIOLOGIE  GÉNÉRALE.  —  Sur  l'épreuve  Statistique  de  la  loi  de  Mendel. 
Note  de  M.  Angel  Gallardo,  présentée  par  M.  Alfred  Giard. 

Depuis  sa  redécouverte,  en  1900,  la  loi  de  Mendel  a  été  très  attaquée 
par  l'école  biométrique  de  Pearson,  qui  croit,  au  contraire,  à  la  fusion  nor- 
male des  caractères  et  à  la  loi  d'hérédité  ancestrale. 

L'abîme  creusé  par  l'école  biométrique  entre  la  loi  de  Mendel  et  la  loi 
d'hérédité  ancestrale  est  en  partie  comblé  dans  une  Note  publiée  en  1904, 
par  Pearson  ('),  011  il  développe  une  théorie  générale  de  l'hérédité  alterna- 
tive, basée  sur  l'hypothèse  des  gamètes  pures,  en  supposant  un  nombre  n 
de  paires  allélomorphes  et  le  croisement  au  hasard  des  hybrides  également 
fertiles. 

Il  résulte  de  cet  article  que  Thypothèse  des  gamètes  pures  et  la  loi  de 
ségrégation  qui  en  découle,  ne  sont  pas  en  contradiction  avec  les  lignes  géné- 
rales de  la  loi  d'hérédité  ancestrale,  mais  qu'il  y  a  des  divergences  numé- 

(')  On  a  generalised  tlieory  of  alternatue  inlieritance,  with  spécial  référence  lo 
Mendel's  laws  {Proc.  H.  Soc,  i    L\XI1,  p.  SoS-doq). 


362  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

riqucs  entre  les  résultats  statistiques  et  théoriques,  ce  qui  paraît  empêcher 
définitivement  son  acceptation  comme  théorie  générale  de  l'hérédité. 

Pearson  demande  comme  pierre  de  touche,  pour  toute  théorie  de  l'héré- 
dité, qu'elle  donne  des  valeurs  numériques  tl'accord  avec  celles  qu'il  trouve 
par  la  statistique  des  grandes  populations  animales  ou  végétales. 

Cette  exigence  n'est  pas  fondée,  paice  qu'il  suffit  que  la  fertilité  et  la  vita- 
lité des  divers  croisements  ne  soient  pas  les  mêmes  pour  altérer  la  compo- 
sition des  populations  sans  avoir  le  droit  d'invoquer  ces  différences  contre 
la  loi  théorique. 

La  loi  de  Mendel  a  été  trouvée  et  prouvée  par  des  expériences  soignées, 
mais  elle  peut  très  bien  n'être  pas  d'accord  avec  les  statistiques  des  popu- 
lations adultes  qui  ont  toutes  subi  une  forte  sélection,  à  cause  de  la  différente 
mortalité  de  chaque  groupe. 

La  loi  d'hérédité  ancestrale  n'est  qu'une  constatation  empirique  a  poste- 
riori de?,  corrélations  entre  les  survivants  des  générations  successives,  tandis 
que  la  loi  de  Mendel  permet  de  prédire,  avec  quehjue  approximation,  le 
résultat  de  croisements  déterminés. 

Le  manque  d'accord  entre  les  prévisions  théoriques  et  le  résultat  statis- 
tique de  populations  adultes,  formées  hors  des  conditions  de  l'expérience, 
ne  prouve  rien  contre  la  loi. 

Si  un  physicien  se  propose  d'étudier  la  chute  libre,  dans  l'air,  de  plumes, 
de  morceaux  de  papier,  de  liège,  de  plomb,  etc.,  il  ne  trouvera  pas  le  mou- 
vement uniformément  accéléré  prédit  par  la  loi  de  la  chute  des  corps  dans 
le  vide.  Doit-on  déclarer  fausse  cette  loi  et  la  remplacer  par  une  loi  empi- 
rique de  la  chute  des  corps,  donnée  par  les  valeurs  moyennes  des  observa- 
tions ? 

Or  si  la  loi  d'hérédité  ancestrale  trouve  des  corrélations  décroissantes 
d'après  une  certaine  série  géométrique,  formée  par  les  moyennes  statis- 
tiques tirées  de  populations  adultes  sélectionnées,  peut-on  exiger  que  la  loi  de 
Mendel,  vraie expérinientaloment,  donne  cette  même  série,  pour  l'accepter? 


ENTOMOLOGIE.  —  Sur  la  reproduction  et  les  variations  du  développement 
dans  la  Glossina  palpalis  Desv.  Note  de  M.  E.  Roubai'd,  présentée  par 
INL  Bouvier. 

M.  le  D""  Stuhlinann  a  récemment  publié  un  fort  beau  travail  sur  laj'epro- 


SÉANCE  DU  (7  FÉVRIER  1908.  363 

(ludion  et  le  développement  de  la  Glossiiia  fusca;  néanmoins,  on  ne  trou- 
vera sans  doute  pas  sans  intérêt  les  observations  analogues  que  j'ai  faites 
presque  simultanément  à  Brazzaville  sur  la  Glossina palpalis  Desv.,  qui  pro- 
page, comme  on  sait,  le  Trypanosome  de  la  maladie  du  sommeil. 

Ayant  constaté  que  la  mouche  supporte  mal  les  cages,  j'ai  entrepris  de 
l'élever  individuellement  dans  des  tubes  de  verre  dont  l'orifice  était  fermé 
par  des  bandes  de  mousseline.  La  méthode  donne  de  bons  résultats,  pourvu 
qu'on  permette  auv  Glossines  de  se  gorger  de  sang  dès  qu'elles  en  éprouvent 
le  besoin,  c'est  à  dire  toutes  les  48  heures. 

I.  Reprocluction.  —  Comme  ses  congénères,  la  Glossina  palpalis  est 
«  larvipare  ».  Il  faut  compter  3  semaines  au  moins  pour  voir  se  produire  la 
première  ponte;  cette  longue  période  est  liée  sans  doute  aux  modifications 
qui  se  produisent  dans  les  glandes  utérines  pour  qu'elles  deviennent  aptes  à 
sécréter  en  abondance  le  liquide  alimentaire  de  la  jeune  larve.  Une  fois  la 
première  ponte  opérée,  les  autres  se  suivent  sans  accouplement,  et  d'une 
façon  remarquablement  régulière,  tous  les  9  ou  (o  jours.  La  jeune  larve 
sortant  de  l'œuf  aussitôt  après  l'issue  de  la  larve  adulte  qui  l'a  précédée 
dans  l'utérus,  et  celte  dernière  se  transformant  en  pupe  fort  peu  de  temps 
après  la  ponte,  on  peut  conclure  que  la  durée  de  la  vie  larvaire  est  de  9  ou 
10  jours  dans  la  Glossina  palpalis. 

Une  femelle  fit  sa  première  ponle  le  17  octobre  et  la  huitième  le  28  décembre,  après 
quoi  elle  périt  de  mort  naturelle,  ayant  un  œuf  qui  venait  de  parvenir  dans  l'utérus. 
Une  autre  donna  sa  première  larve  le  19  octobre  et  mourut  naturellemeni  le  4  décembre 
après  avoir  produit  la  sixième;  une  septième  se  Iroiivail  en  voie  de  développement  dans 
l'utérus,  mais  le  reste  de  l'ovaire  était  vide. 

On  peut  donc  penser  que  la  moyenne  de  vie  des  femelles  dans  la  nature 
atteint  environ  3  mois,  et  qu'une  série  de  huit  à  dix  pontes  représente  la 
fécondité  de  l'insecte. 

IL  Nymphose.  —  Les  larves  ont  les  mêmes  dimensions  que  celles  de  la 
Glossina  morsitans  (G''"",3-'j"""  sur  3°"").  Sitôt  nées,  elles  s'enfoncent  dans 
le  sable  ou  l'humus  mis  à  leur  portée  et,  à  défaut  de  ces  milieux,  cherchent 
à  se  dissimuler  dans  les  crevasses  ou  dans  les  trous;  il  est  donc  probable  qu'à 
l'état  libre  elles  doivent  se  nymplioser  aussi  souvent  sous  les  écorces  et 
dans  les  trous  d'arbres  que  dans  le  sol.  Pour  s'insinuer  dans  leur  gîte,  elles 
déforment  curieusement  leur  corps  et  gonflent  de  sang  leur  région  cépha- 


3'')4  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

lique  qui  joue  le  rôle  de  bélier.  Elles  recherchent  les  endroits  secs  et  ne 
semblent  pas  s'y  enfoncer  à  plus  de  5'"'  ou  6"";  des  qu'elles  ont  trouvé  un 
endroit  favorable,  elles  s'immobilisent,  se  condensent  et,  en  moins  de  45  mi- 
nutes, se  transforment  en  un  lonnelet  ou  pupe,  qui  devient  complètement 
noir  après  4  ou  5  heures.  Longueur  de  la  pupe  G""",  S-Gf"";  largeur  3^"""; 
poids  0^,025-08,028. 

llf.  Perturbations  dans  la  ponte.  —  Il  peut  arriver  que  le  fonctionnement 
de  l'appareil  reproducteur  soit  troublé  par  deux  sortes  d'accidents  :  Favor- 
tement  et  la  nymphose  intra-utérine.  L'avorlement  n'est  pas  rare  en  cage, 
où  la  femelle  se  heurte  aux  parois  de  sa  prison,  mais  il  n'a  pas  de  suite 
lâcheuse  pour  la  mère.  Il  n'en  est  pas  de  même  dans  la  nymphose  préma- 
turée; avec  ses  téguments  rigides,  la  pupe  ne  peut  pas  être  évacuée  par 
l'orifice  génital  trop  étroit,  ce  qui  fait  périr  la  mère  et,  sans  doute  aussi, 
toujours  son  produit. 

IV.  Durée  de  la  vie  nymphale,  ses  variations  sous  l'influence  de  di^'ers 
facteurs.  —  Dans  mes  expériences,  la  durée  de  la  vie  nymphale  s'est  montrée 
de  33  jours  en  moyenne  (minimum  32,  maximum  35);  elle  s'est  maintenue 
constante  quand  j'ai  cherché,  par  diverses  influences,  à  la  modifier  expéri- 
mentalement. Dans  ces  expériences,  les pupes  témoins  ont  été  gardées  à  une 
température  constante  de  25°  C,  qui  est  celle  du  milieu  normal  où  elles 
doivent  vivre;  elles  ont  toutes  éclos  en  32-33  jours. 

1°  Deux  pupes  sont  soumises,  4  heures  par  jour,  Vune  pendant  34  jours,  l'aulre 
pendant  19  jours,  à  un  refroidissement  de  12";  la  première  éclôt  au  bout  de  35  jours, 
la  deuxième  après  34;  mais  il  3-  a  eu  des  arrêts  de  développement,  car  les  tieux  mouches 
sont  incapables  de  se  nourrir  et  de  voler.  Huit  jours  après  sa  formation,  une  pupe  est 
immergée  chaque  jour  20  minutes  dans  de  l'eau  à  0°;  après  une  nymphose  de  33  jours, 
elle  donne  un  adulte  parfait. 

Ainsi,  \e  froid  ne  paraît  pas  radicalement  nuisible  à  la  vie  des  pupes 
lorsqu'il  n'agit  que  d'une  façon  discontinue. 

2°  Uhtimidité  prolongée  (i5  jours  dans  la  terre  très  humide,  ou  6-12  jours  d'im- 
mersion dans  l'eau)  fait  périr  la  nymphose.  On  peut  donc  concevoir  que  des  pupes 
déposées  dans  la  terre  au  bord  immédiat  d'un  cours  d'enu  soumis  à  des  crues  rapides 
n'écloront  pas. 

3°  Une  pupe  est  soumise  6  jours,  en  chaleur  humide,  à  une  température  de  Sc-SS", 
une  autre  pendant  4  jours,  une  troisième  pendant  i5  jours  mais  non  pendant  la  nuit; 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  365 

dans  tous  les  cas,  mort  de  la  pupe.  De  même  péril  une  pupe  du  4  décembre  exposée 
4  heures  à  l'action  du  soleil,  le  3o  et  le  3 1  décemlire,  sous  o"',o3  de  terre  sèche  où  la 
température  se  maintient  à  38°  (45°  pendant  une  demi-heure). 

Ainsi  la  chaleur  parait  infiniment  plus  néfaste  aux  pupes  que  le  fi'oid.  En 
fait  les  pupes  ne  s'accommodent  que  d'une  température  de  aS",  qui  est  celle 
du  sol  dans  leur  milieu  normal  de  développement;  et  |)ar  là  s'explique  la 
localisation  absolument  exclusive  de  la  mouche  sous  les  fourrés  épais  du 
bord  des  cours  d'eau,  c'est-à-dire  en  des  lieux  où  se  trouve  maintenue  la 
fraîche  température  nécessaire  à  la  pupe. 

Dès  lors,  on  est  maintenant  armé  pour  la  lutte  contre  Taisent  de  trans- 
mission de  la  maladie  du  sommeil.  Puisque  les  pupes  périssent  après 
quelques  heures  d'exposition  au  soleil,  le  dèhroussaillejnent  des  gîtes  à  Glos- 
sines  s'impose,  de  même  que  lincendie  des  herbes  et  des  lianes  bayses.  En 
attendant  la  pratique  ràisonnée  de  cette  méthode,  il  importe  de  l'introduire 
(Faldird  autour  des  lieux  halntés  par  les  Européens;  il  importe  aussi  de 
sauvegarder  les  régions  oi'i  le  lléau  ne  sévit  pas  encore  en  la  pratiquant  sur 
certains  points  des  routes  de  caravanes,  aux  lieux  de  campement,  aux 
passages  des  cours  d'eau,  bref  en  tous  les  lieux  011  les  mouches  guettent 
l'arrivée  des  voyageurs  pour  se  gorger  de  leur  sang  ('  ). 


CHIMIE   BIOLOGIQUE.    —  Sur  la  flvation  du   zinc  par  le   Sterigmatocystis 
nigra  J^.  Tgh.  Note  de  M.  31.  Javillieis,  présentée  par  M.  E.  lloux. 

J"al  montré  dans  une  précédente  Note(-ji[ue  le  zinc  exerce  une  inlluence 
favorable  sur  la  végétation  du  Sterigmatocystis  à  des  doses  extrêmement 
petites,  bien  plus  petites  que  ne  le  pensait  lîaulin,  puis([ue,  dans  les  condi- 
tions expérimentales  indiquées,  :,„„,]„„„„  de  zinc  dans  le  liiilicu  de  culture 
possède  une  action  favorisante  manifeste.  J'ai  également  montré  que  cette 
moisissure  alleini  son  maximum  de  poids  avec  des  doses  de  zinc  allant 
^^^  HKMMiuuo  ''  .,.,i'i,nn  et  reste  au-dessous  de  ce  maximum  pour  des  doses  supé- 
rieures à  celle-ci. 

11  convient  maintenant  de  se  demander  si  la  Mucédinée  fixe  le  zinc,  car, 
bien  que  le  fait  soit  a  priori  tiès  vraisemblable,  la  démonstration  l'xpéri- 

(')   Mission  de  la  maladie  du  sommeil. 

(-)   Comptes  rendus,  l.  GXL\  ,  1907,  p.   1212. 

C.  R.,  1908,  1»'  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  7.)  4^ 


366  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

mentale    n'en   a  jamais  été   donnée,  el,   en  cas  d'affirmative,  dans  quelle 
mesure  elle  le  fixe. 

J'ai  syslématiquemcnt  recherché  et  dosé  le  zinc  (par  la  méthode  au  zin- 
cate)  dans  des  mycéliums  d'Aspergillus  cultivés  sur  des  milieux  d'une  ri- 
chesse vaiùable  en  zinc.  Les  cultures  étaient  arrêtées  au  quatrième  jour;  les 
mycéliums  étaient  soigneusement  lavés  et  pressés  à  la  main.  Je  consigne 
dans  le  Tableau  ci-dessous  quelques  résultats  expérimentaux  : 

Poids  secs  Zii  iiiU'oiluit  Iiiluiicm  Zêi  reU-omé        Proportion 

des  dans  2j(jcm'  du  Zn  dans  de  Zii  fixée 

mvcéliums.  de  milieu.       dans  le  luilion.     les  mycéliums.        pour  ion. 

4,4o O,0O05  sô-oW  o,ooo5  lOO 

4,4? 0,00I  ITiiW  0,001       (')  lOO 

4,27 o,oo3      jj^  0,0022      73,0 

4>52 o,oo5      y^J-ô^      0,0087      74 

4,3o 0,008      stIts"     0,0087      46,2 

4,82 0,010  ô-jTiTf,  0,0089  89 

3,9^ 0,025  -nrrinr  o,oo45  18 

3,74 o,o5o  j^Jjju  0,0006  11,2 


L'examen  de  ces  chill'res  entraîne  les  remarques  suivantes  : 

i"  Le  Sterigrnalocyslis  fixe  tout  le  zinc  de  son  milieu  de  culture  lorsque  la  quanlilé 
du  mêlai  est  égale  ou  inférieure  à  i^spour  2Ô0""'  de  milieu  (dilution  jy^'j^nr  ^^  ^^  delà). 

2"  Le  Sierigmal.ocyslis  fixe  une  pat  tic  seulement  du  zinc  tie  son  milieu  de  culture 
lorsque  la  dilution  du  métal  est  au-dessous  du  .,  _ „'„ „  ^ ■  Dans  un  mycélium  ayant  vécu 
en  présence  de  lo™»  de  Zn,  je  n'ai  retrouvé  que  3™s,9  de  métal,  la  difTérence,  soit 
6"'s,  I,  était  aband(uinée  dans  le  milieu  oii  l'analyse  m'a  jiermis  de  la  retrouver  inté- 
gralement. 

3°  La  valeur  du  rapport  entre  le  poids  du  Zn  i\x(:  et  le  poids  du  Zn  fourni  à  la  Mu- 
cédinée  va  décroissant  rapidement.  Les  chillVes  de  la  dernière  colonne  donnent  les 
rapports  calculés  pour  100. 

4°  La  quantité  maxima  du  zinc  que  la  moisissure  puisse  fixer,  sans  être  atteinte  dans 
sa  vitalité,  est  voisine  de  4™=  et  un  peu  inférieure  à  ce  chift're  (de  3'"s,7  à  3"'s,9).  Le 
Slerigmalocystis  est  susceptible  de  fixer  sans  dommage  une  ([nanti lé  de  Zn  égale  au 
plus  à  7Y^,7  de  son  poids. 

Si  l'on  groupe  les  faits  analysés  dans  la  précédente  iSole  el  dans  celle-ci, 
on  voit  que  quatre  cas  se  présentent  dans  l'action  exercée  par  le  zinc  sur 
V  Aspergillus  ; 


(  '  )  Troiné  en  réalité  :  0,001  2  ;  la  marge  d'erreur  expérimentale  me  permet  d'inscriie 
ici  0,001 . 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  3Û'] 

Dans  le  premier,  correspondant  à  des  doses  extrêmement  petites,  ne  dé- 
passant pas  le  nnniVôôô;  la  Mucédinée  acquiert  un  poids  progressivement  crois- 
sant jusqu'à  atteindre  son  poids  maximum  pour  une  dose  de  -nnîTôïïFo-  ^^^ 
doses  minuscules  sont  nécessaires  au  développement  de  la  plante.  Je  ne  puis 
d'ailleurs  pas  dire  s'il  existe  une  dose  minima  au-Klessous  de  laquelle  la 
plante  ne  pousserait  pas  du  tout,  l'absence  absolue  du  Zn  étant  pratique- 
ment et  même  tbéoriquement  irréalisable. 

De  plus,  je  n'ai,  pour  l'instant,  apprécié  l'influence  du  zinc  que  d'une 
façon  globale,  en  déterminant  l'augmentation  du  poids  de  la  Mucédinée 
sans  chercher  quelle  fonction  est  particulièrement  conditionnée  par  lui. 

Le  deuxième  cas  se  réalise  en  présence  de  doses  allant  du  ,„„„'^^„„  au 
.,.-^\^„,  doses  utiles  sans  doute,  puisque  la  Mucédinée  fixe  la  totalité  du  zinc 
qui  lui  est  ofl'ert,  supérieures  pourtant  à  la  dose  strictement  nécessaire  pour 
que  le  mycélium  atteigne  son  poids  maximum. 

Dans  le  troisième  cas,  les  doses  de  zinc  s'élageant  du  j-^— 7  au  j~^,  VAs- 
pergi/lus  végète  normalement,  mais  ne  fixe  plus  qu'une  fraction  du  zinc; 
c'est  un  cas  intermédiaire,  dans  lequel  il  y  a  un  excès  de  zinc  par  rapport 
aux  doses  utiles,  mais  où  cet  excès  n'est  pas  encore  toxique. 

Le  quatrième  cas  commence  avec  les  doses  supérieures  au  tj^,  en  pré- 
sence desquelles  la  Mucédinée  faiblit  et  n'atteint  plus  son  poids  normal. 

Cette  étude  permet  donc  de  préciser  l'extrême  petitesse  des  doses  néces- 
saires, de  déterminer  les  doses  utiles,  VeaT(''s  indifférent  et  la  dose  toxique  d'un 
de  ces  éléments,  rares  chez  les  plantes,  dont  le  rôle  physiologique  est  encore 
incomplètement  soupçonné.  A  ces  éléments,  M.  G,  Bertrand  réserve  avec 
raison  le  nom  d'éléments  catalyticjues  par  opposition  aux  éléments  fonda- 
mentaux, dits  éléments  plastiques. 

\J' Aspergillus  niger  se  prête  bien  aux  déterminations  expérimentales,  mais 
les  résultats  qu'il  fournit,  loin  d'avoir  un  caractère  particulier,  se  présentent 
avec  un  degré  de  généralité  que  j'aurai  l'occasion  de  préciser. 


PHYSIOLOGIE  THÉRAPEUTIQUE.  —  L'action  purgative  de  la  phénolphtaléine  et 
delà  disodoquinone  phénolphtaléinique.  Note  de  M.  C.  Fleig,  présentée 
par  M.  A.  Gautier. 

iNous  avons  étudié  en  détail  l'action  physiologique  et  thérapeutique  delà 
phénolphtaléine  et  d'un  de  ses  sels  cjue  nous  avons  préparé  et  désigné  sous 
le  nom  de  disodoquinone  pliénolphtaléinique.  Cette  Note  a  pour  luit  de  donner 


368  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

le  résumé  des  résultats  intéressant  l'action  purgative  decesdeu.v  substances 
et  le  mécanisme  de  cette  action. 

La  ])hénolphtaléine  produit,  chez  l'iicdume,  des  effets  laxatifs  et  purgatifs 
très  marqués,  sans  coliques  ni  action  irritante  sur  les  muqueuses  digestivcs, 
et  où  le  caractère  liquide  des  selles  est  à  souligner.  Il  en  est  de  même  avec  la 
disodoquinone  phénolplitaléinique,  dérivé  soluble,  qui  agit  déjà  à  dose  plus 
faible  que  la  phtaléine,  possède  à  dose  égale  une  action  plus  intense  et  est 
plus  remarquable  encore. 

Les  limites  toxiques  sont  extrêmement  éloignées  des  limites  thérapeu- 
tiques. Chez  les  animaux,  les  mêmes  effets  sont  difficiles  à  produire  et  ne 
s'obtiennent  qu'avec  des  doses  beaucoup  plus  élevées  que  chez  l'homme. 

D'après  Zoltan  de  Vamossy,  la  pliénolpiilaléine  agirait  par  suite  de  sa  transforma- 
lion  dans  l'intestin  en  ciiromosel  soluble,  dont  le  pouvoir  de  dillusion  extrêmement 
faible  (d'après  des  expériences  in  vitro)  aurait  pour  conséquence  la  production  dans  la 
cavité  intestinale  d'une  très  forte  pression  osmniiqiie  et  l'attraction  de  grandes  masses 
de  liquide.  Chez  l'animal,  le  manque  d'action  purgative  s'expliquerait  par  une  absence 
de  transformation  de  la  phtaléine  en  chromosel.  Cette  théorie  ne  nous  paraît  pas  ad- 
missible, car  nous  avons  vérifié  que  ce  sel,  même  chez  l'homme,  ne  se  forme  pas  au 
contact  des  li(|uides  intestinaux.  Elle  serait  plus  acceptable  si  l'on  accordait,  après 
vérification,  le  faible  jiouvoir  de  diffusion  à  la  phtaléine  elle-même,  partiellement 
soluble  à  la  faveur  du  suc  intestinal. 

La  théorie  de  A.  Martinet,  ramenant  l'action  purgative  de  la  phtaléine  à  une  action 
de  l'acide  oxalique  qui  proviendrait  de  l'oxydation  du  noyau  phtalique  de  la  phtaléine 
dédoublée  dans  l'intestin  est  inacceptable  :  nos  recherches  ont  montré  i\\it  la  phtaléine 
ne  se  scinde  pas  dans  le  tube  digestif  en  ses  composants,  phénol  et  acide  phtalique; 
il  n'est  d'ailleurs  nullement  prouvé  que  l'acide  phlalique  soit  oxydé  dans  l'organisme 
en  quantité  notable  {Pribrani),  non  plus  que  dans  l'intestin. 

Dans  l'étude  du  mécanisme  de  l'action  purgative  de  la  phtaléine,  nous 
avons  recherché  d'une  part  une  action  sur  la  musculature  intestinale, 
d'autre  part  sur  les  sécrétions.  Pour' élucider  le  premier  point,  nous  nous 
sommes  servi  de  fragments  d'intestin  plongés  comparativement  dans  des 
solutions  nutritives  appropriées  (liqueur  d'Hédon  et  Fleig)  et  dans  les  mêmes 
solutions  additionnées  de  phtaléine  (  ')  :  or  la  phtaléine  a  toujours  mani- 
festé dans  ces  conditions  un  eft'et  inhibiteur  sur  les  mouvements  de 
l'intestin  (^).  Par  la   méthode  des  circidations  artificielles  dans  des  anses 

(')  Saturées  de  phtaléine  en  poudre  ou  additionnées  de  phtaléine  en  solution  dans 
du  sérum  sanguin. 

(-)  L'expérience  a  été  faite  aussi  une  fois  sur  un  fragment  d'intestin  grêle  excisé 
chez  l'homme  au  cours  d'une  opération. 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  3H9 

isolées  ou  par  l'oxamen  sur  l'animal  entier,  nous  avons  aussi  observé  le  même 
résultat  né<;(atif,  ce  qui  est  bien  en  ra[iport  avec  l'absence  de  coliques 
précédemment  sij^nalée. 

Pour  mettre  en  évidence  une  action  excito-sécrétoire,  nous  avons  exa- 
miné, chez  le  cliicn  et  le  lajiin,  l'action  des  injections  inlra-duodénales  et 
intra-veineuses  (' )  de  phtaléine,  après  établissement  de  fistules  biliaire, 
pancréatique  et  intestinales.  Chez  le  lapin,  ces  injections  n'ont  eu  aucun 
effet.  Chez  le  chien,  quoique  de  façon  inconstante,  nous  avons  pu  observer, 
à  la  suite  de  V injection  inlra-veineuse,  une  faible  augmentation  des  sécrétions 
biliaire,  pancréatique  et  intestinales.  L'injection  intra-cluodénale  n'a  augmenté 
que  rarement  la  sécrétion  intestinale  et  n'a  en  aucun  eflct  sur  le  pancréas  ou 
le  foie.  La  conclusion  applicable  à  rhonune,  chez  qui  l'action  exonérante 
est  bien  plus  active  que  chez  l'animal,  c'est  que  chez  lui  la  phtaléine  doit 
agir  par  excitation  des  sécrétions  du  JOie,  du  pancréas  et  su/tout  de 
l'intestin  (^).  D'après  certaines  expériences,  l'action  intestinale  nous  paraît 
être  surtout  directe,  mais  partiellement  aussi  réflexe.  Nous  avons  obtenu 
une  fois  chez  l'homme  l'effet  purgatif  à  la  suite  de  l'injection  sous-cutanée. 

Bien  que  la  ]ililaléiiie  soit  un  lype  très  net  de  inirgatif  ^xcilo-sécréloire,  les  mou- 
vements péristaltiques  de  l'intestin  arrivent  cepemiant  à  être  renforcés,  mais  consécu- 
tivement à  l'action  mécanique  produite  par  la  grande  masse  de  liquide  sécrété  :  il  s'agit 
là  d'une  action  secondaire,  et  non  causale. 

La  même  série  de  recheixhes  répétée  avec  la  disodoquinone  phénolphta- 
léinique  nous  a  montré  que  le  mode  d'action  de  cette  substance  est  le  même 
que  celui  de  la  phtaléine. 

Le  mode  d'administration  habituel  sous  lequel  nous  avons  utilisé  cette 
dernière  substance  chez  l'homme  a  été  sous  foi'me  de  cachets,  mais  le  pro- 
duit est  plus  actif  encore  si  on  l'enrobe  en  capsules  glutinisées  ou  kérati- 
nisées;  nous  donnons,  dans  notre  Mémoire  complet,  l'explication  de  ce 
détail. 

Il  est  à  remarquer  que  cet  agent  thérapeutique  n'entraîne  l'accoutumance 
que  très  rarement  et  dans  de  très  faibles  limites;  il  ne  paraît  avoir  aucune 
action  nocive  sur  le  rein  malade. 


(')  Phtaléine  en  suspension  fine  dans  l'eau,  en  solution  dans  du  sérum  sanguin,  en 
solution  alcoolique  ou  en  suspension  liydro-alcoolique. 

(^)  M.  Brissemoret  a  rapproclié  l'action  de  la  phtaléine  de  celle  de  la  résorufine  et 
de  certaines  iinines  iiuinonicjues,  qui  purgeraient  par  action  e.vcito-sécréloire  sur 
l'intestin. 


370  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Un  fait  importanl,  susceptible  d'un  grand  iiil(''rèt  pratique,  réside  dans 
V action  purgative  qu'on  peut  obtenir  avec  la  disodorjuinone  phènolphlaltinicpte 
en  injection  sous-cutanée.  Le  résultat  ainsi  obtenu  est  nfioins  brusque  qu'à  la 
suite  de  Tingeslion  stomacale  et  les  selles  sont  facilement  régularisées  pen- 
dant plusieurs  jours  consécutifs. 

Nous  ne  saurions  trop  insister,  en  terminant,  sur  rhypersécrétion  intense 
provoquée  par  cette  substance,  qui  en  fait  un  véritable  agent  de  diurèse 
intestinale,  provoquant  une  saignée  séreuse,  éliminatricc  des  produits 
toxiques  d'origine  tissulaire  proprement  dite  et  d'origine  gastro-intestinale. 


PATHOLOGIE.  —  Sur  la  fréquence  des  ulcérations  intestinales  dans  le  cours 
c/e /c/ gri'/jyje.  Note  de  M.  Gabriel  Autiiacd,  présentée  par  M.  Lanne- 
longue. 

Dans  le  cours  de  ces  dernières  années,  nous  avons  été  conduit  à  étudier  à 
nouveau  quelques  symptômes  fondamentaux  de  la  grippe  et,  en  particulier, 
ses  manifestations  gastro-intestinales  qui,  en  raison  de  leur  moindre  vio- 
lence, ont  été  un  peu  négligées  par  les  auteurs. 

Sans  entrer  dans  la  discussion  du  point  de  pathogénie  que  nous  avons 
soulevé  il  y  (3  ans  en  signalant  les  analogies  et  les  parentés  morbides  de  la 
grippe  avec  la  suette,  la  rubéole,  la  méningite  cérébro-spinale,  la  stomatite 
aphteuse  et  enfin  la  fièvre  aphteuse  des  animaux,  il  est  important  de  mettre 
en  évidence  les  lésions  fondamentales  de  la  grippe  du  côté  du  tube  digestif 
et  de  la  cavité  buccale,  pour  compléter  l'étude  anatomo-pathologique  de 
cette  alîection,  étude  si  incomplète  et  si  restreinte. 

Depuis  le  début  de  l'épidémie  actuelle,  nous  avons,  dans  des  travaux 
antérieurs,  rappelé  la  frécjuence  des  aphtes  buccaux,  l'existence  constante 
d'un  pointillé  lingual  et  d'un  liséré  gingival  caractéristique  se  montrant 
vers  le  quatrième  ou  cinquième  jour  pour  disparaître  vers  le  quinzième  avec 
desquamation  de  la  cavité  buccale.  A  ces  symptômes  buccaux  se  joignent 
avec  une  fréquence  très  grande  des  désordres  intestinaux  non  moins  impor- 
tants, que  les  selles  noires  et  fétides  coexistantes  p(M'mettenl  de  soupçonner, 
mais  cju'il  est  possible  de  mieux  caractériser  par  une  analyse  plus  détaillée 
et  des  signes  plus  précis,  auxcjuels  nous  consacrons  cette  Note. 

Dès  le  rash  éruptif  qui,  à  un  degré  quelconque,  ne  manque  jamais  le 
troisième  jour,  mèuie  dans  les  cas  les  plus  bénins,  et  se  caractérise  tout  au 
moins  par  de  la  congestion  très  apparente  de  la  face  et  des  oreilles,  il  est  de 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  Sjï 

règle  d'observer,  du  coté  de  l'abdomen,  (|uelques  désordres  légers  :  de  la 
constipation,  quelquefois  de  la  diarrbi'c,  mais  toujours  un  peu  de  méléo- 
risme. 

Iiidolore  dans  blendes  cas,  et  accompagné  simplement  dun  peu  de  sensibilité  dilTuse 
de  l'rtbdomen,  cemétéorisme  s'accompagne  au  contraire  quelquefois,  vers  le  cinquième 
jour,  de  douleurs  vives  pouvant  simuler  des  crises  liépatiques  ou  népliréli(jues,  ou  des 
crises  appendiculaires  ;  cependant  on  est  oblige''  de  noter  l'absence  de  désordres  fonc- 
tionnels du  coté  du  rein  ou  du  foie  et  le  défaut  de  gonflement  de  ces  organes  ou  de 
l'appendice. 

Tin  examinant  le  malade  avec  altention,  on  l'emai'que  que  l'exploration  digitale  de  la 
paroi  abdominale  lévèle  un  point  particulièreinent  douloureux  ù  la  pression,  soit  du 
côté  de  l'estomac,  soit  du  côté  du  gros  intestin,  ou  plus  rarement  de  l'intestin  grêle. 
(le  point  douloureux  à  la  pression  est  très  limité  et  présente  un  maximum  très  net.  Si 
l'on  suit  l'évolution  ultérieure  de  cet  accident,  on  constate  la  disparition  rapide  de  la 
douleur  spontanée  qui  est  assez  courte  et  rem|)laiée  par  une  gêne  contusive  ;  mais  il 
\  a  persistance  de  la  douleur  provo(|uée  par  la  pression  et  il  devient  possible,  au  bout 
de  I  ou  2  jours,  de  délimiter  soit  à  la  palpalion.  soit  à  la  percussion,  une  zone  de 
submalité  et  d'empâtement  léger. 

Cette  remarque,  facile  à  faire  quand  on  explore  ou  qu'on  percute  la  ré- 
gion avec  quelque  délicatesse,  éveille  évidemirient  l'idée  d'ulcération  gastro- 
intestinale. 

Les  symptômes  généraux  confirment,  d'adleurs,  souvent  l'exploration 
physique,  car  la  douleur  spontanée  offre  les  caractères  de  la  douleur  en 
broche  et  les  selles  ou  les  vomissements  sont  parfois  sanguinolents.  Ces  ac- 
cidents sont,  en  général,  peu  durables,  et  daus  la  quinzaine,  pour  la  plupart 
des  cas,  les  symptômes  physiques  et  fonctionnels  régressent.  Toutefois, 
il  persiste  environ  pendant  2  mois  uti  léger  trouble  gastro-inlestiual 
avec  zone  sensible  et  légèrement  empâtée.  Dans  quelques  cas,  cependant,  il 
se  forme  un  véritable  ulcus  avec  empâtement  très  sensible  et  que  nous 
avons  vu  confondre  avec  une  production  néoplasique  par  des  praticiens 
éminents. 

L'évolution  ultérieure  des  accidents  montre  toutefois  qu'il  n'en  est  rien, 
car  les  phénomènes  régressent  et  les  symptômes  s'effacent.  Toutefois  ce  fait 
établit  que  la  grippe  peut  être  invoquée  comme  un  des  facteurs  pathogé- 
ntques  de  l'ulcère  rond  et  peut-être  de  l'appendicite.  Dans  la  plupart  des  cas, 
l'évolution  est  plus  bénigne  et  rappelle  évidemment  celle  de  l'exulcération 
stomacale  et  intestinale  dont  l'anatomie  pathologique  est  bien  décrite,  soit 
comme  ulcération  tuberculeuse  aiguë  de  l'intestin  (Marfan),  soit  comme 
ulcération  pneumococcique  (Dieidafov  ). 


37^  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Comme  fréquence,  cette  complication  de  la  grippe  est  loin  d'être  rare. 
Nous  avons  pu,  en  la  cherchant,  la  constater  n'-cemment  dans  3o  pour  loo 
des  cas  de  grippe  chez  la  femme,  dans  lo  pour  loo  des  cas  chez  l'homme. 
Il  s'agit  donc  bien  là  d'une  manifestation  intimement  liée  à  la  grippe,  qui, 
chose  curieuse  et  qui  rappelle  des  analogies  morbides  déjà  citées,  a  une  pré- 
dominance marquée  pour  le  sexe  féminin.  Il  élait  inléressanl  de  signaler  ce 
fait  qui,  mis  en  parallèle  avec  la  fréquence  des  aphtes  buccaux,  confirme  cette 
donnée  que  la  grippe  est  avant  tout  une  affection  gastro-intestinale. 

PlIYSiQlE  DU  (îLOBE.  —  Contribution  à  l'étude  du  rayonnement  calorifique 
du  SoleU.  Note  (')  de  MM.  G.  Mii.i.ociiait  et  C.  Fi'ry,  présentée  par 
M.  Lippmann. 

Il  nous  a  semblé  intéressant  de  relier  les  mesures  que  nous  avons  effectuées 
ces  deux  dernières  années  à  l'aide  d'un  nouveau  pyrhéliomètre,  aux  mesures 
faites  ordinairement  au  moyen  des  actinomètres. 

Ces  derniers  appareils  sont  susceptibles  de  donner  la  fjuantité  totiile  de 
chaleur  versée  par  le  Soleil,  ce  qui  coii<luit  très  facilement  au  calcul  de  la 
constante  solaire. 

Dans  une  prochaine  Note,  nous  montrerons  comment  il  est  possible  d'iu- 
tégrer  les  indications  du  télescope  pyrhéliométrique  dans  le  but  d  obtrnir 
la  constante  solaire,  si  im|iortante  à  connaître,  et  dont  les  diverses  valeurs 
données  jusqu'ici  présentent  encore  entre  elles  des  écarts  considérables  allant 
jusqu'à  5o  pour  loo. 

On  sail  que  la  principale  difficulté  dans  l'emploi  des  aclinomèties  réside  dans  leur 
ilalonnage  en  valeur  absolue.  Dans  l'iiclinoinèlre  d'Angslroni,  adopté  par  le  Congrès 
(les études  solaires,  on  a  recours  à  une  méthode  de  léducllon  au  zéro;  les  deux  soudures 
d"un  couple  tliernio-éleclrique  peuvent  être  écliaulT'ées  simultanément,  l'une  par  le 
rnvonnement  solaiie.  l'autre  par  un  courant  électrique.  11  est  |i0ssible  tl'obtenir,  dans 
ces  conditions,  une  dill'érence  de  potentiel  nulle  aux  bornes  de  la  ihermo  pile,  ce  qui  a 
lieu  quand  les  deux  soudures  sont  à  la  niènie  température.  Si  la  symétrie  du  couple 
élait  parfaite,  c'est-à-dire  si  les  deux  soudures  étaient  rigoureusement  ideritiques  a 
Ions  les  points  de  \ne,  le  nombre  de  watts  ain^i  dépensé  mesurerait  directement  l'énergie 
solaire,  mais   il  est  difficile  d'admettre  que  ces  conditions  soie.it  absolument  réalisées. 

D'autre  part,  l'appareil  d'Angstiom  exige  une  mani|)ulalion  délicate  au  moment  de 
I  em|)loi  et  force  l'observateur  à  emporlei-  a\ec  lui.  en  plus  de  l'instrument  mèiue.  les 
ap|>areils  de  production  et  de  mesure  du  courant  électrique  compensateur. 

En  somme,  un  actinomètre  thermo-électrique  est  analogue  à  une  balance 
(')   Présentée  dans  la  séance  du  lO  février  1908. 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  SyS 

dont  les  deux  bras  seraient  inégaux.  Le  moyen  le  plus  simple  de  faire  une 
mesure  exacte  dans  ces  conditions  est  d'avoir  recours  à  une  méthode  de 
double  pesée. 

On  fera  donc  agir,  sur  une  des  deux  soudures,  disposée  à  cet  effet,  le 
courant  électrique,  ce  qui  permettra  de  tracer  la  courbe  d'étalonnage  de 
l'instrument,  relié  à  un  millivoltmètre  de  sensibilité  convenable,  et,  au 
moment  de  l'observation,  lorsque  la  même  soudure  sera  exposée  au  rayon- 
nement solaire,  une  simple  lecture  sur  le  cadran  du  millivoltmètre  indiquera 
l'énergie  électrique  et,  par  conséquent,  le  nombre  de  calories  qui  mesurent 
le  rayonnement  solaire.  Toutes  les  conditions  étant  les  mêmes,  cette  méthode 
de  substitution  ne  soulève  aucune  objection. 

La  description  sommaire  de  rinslrumenl  fera  encore  mieux  comprendre 
son  fonctionnement. 

Au  centre  d'une  sphère  métallique  i^fig-  i),  nickelée  extérieurement  et  noircie  à 
rintérieui',  est  supporté  pai'  deux  tiges,  l'une  de  laiton  L  et  l'autre  de  constantan  K, 

Fig.  I. 


D 


un  petit  cylindre  métallique  C,  que  nous  déiioninierons,  pour  simplifier,  récepteur. 

Ce  récepteur  constitue  la  soudure  chaude  du  couple,  la  soudure  froide  étant  le 
point  d'attache  de  la  tige  de  constantan  sur  la  boule  extérieure;  quant  à  la  tige  de 
laiton,  elle  est  isolée  de  la  sphère. 

Un  tube  t  permet  de  faire  pénétrer  le  faisceau  solaire  dans  l'appareil;  ce  tube  sup- 
porte un  écran  de  liège  recouvert  de  papier  d'étain  D,  dans  le  but  d'éviter  l'échaufTe- 
nient  direct  delà  sphère  par  le  rayonnement  solaire.  Enfin,  un  écran  dépoli  V  permet 
de  s'assurer,  par  le  centrage  de  l'ombre  projetée  par  le  récepteur,  si  l'orientation  est 
convenable. 

C.  R.,  190S,  I-  Semestre.   (T.  CXLVI,  N»  7.)  49 


374  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Dans  rinlérieur  du  récepleui-  est  iiilroduile  une  sorte  de  petite  bobine  en  cuivre 
rouge,  dont  la  face  tournée  vers  l'extérieur  est  concave  et  soigneusement  noircie.  Le 
fil  de  manganine  qui  la  recouvre  peut  recevoir  le  courant  d'étalonnage  par  les  bornes  b 
et  b' ,  et  il  est  alors  facile  de  graduer,  en  calories,  l'appareil  relié  par  B  et  B'  à  son 
millivoltmètre. 

La  figure  2  est  une  vue  extérieure  de  l'appareil  qui  n'a  que  lo'^™  de  diamètre. 

Fie.  2. 


Pour  se  servir  de  ractinomètre,  on  le  pointe  dans  la  direction  du  Soleil, 
et  on  le  maintient  en  direction  aussi  exactement  que  possible,  puis  l'obser- 
vateur lit  la  déviation  marquée  et  note  le  temps  au  moment  où  la  lecture 
est  faite. 

Une  courbe  est  ensuite  tracée,  en  prenant  pour  abscisses  les  temps  et 
pour  ordonnées  les  déviations  galvanométriques. 

La  comparaison  d'une  courbe  actinométrique  avec  la  courbe  correspon- 
dante obtenue  au  moyen  du  télescope  pyrliéliomélrique  montre  que  Tacti- 
nomèlre  présente  une  certaine  inertie  due  à  la  masse  de  sa  soudure,  qui  est 
plus  de  mille  fois  supérieure  à  celle  de  la  soudure  du  pyrhéliomètre.  Le 
retard  est  de  23  ininutes. 

Ce  retard  se  retrouve  dans  tous  les  actiuomètrcs  dont  le  récepteur  a  une 
masse  non  négligeable,  il  fausse  l'élude  de  l'absorption  atmospliérique  et 
nécessite  une  correction  aux  mesures  faites  avec  ces  instruments. 

A  la  courbe  corrigée  s'applique  aussi,  dans  les  mêmes  conditions  que  pour 
le  télescope  pyrbéliométrique,  la  loi  de  Bouguer. 

L'actinomètre  a  été  étalonné  avant  et  après  l'ascension;  les  valeurs  trou- 
vées montrent  que  les  déviations  du  galvanomètre  sont  très  sensiblement 
proportionnelles  aux  watts  pour  les  petits  échaulfeinents  produits. 

Les  essais  ont  montré  que  les  pertes  par  convection  ne  changent  pas 
sensiblement  avec  l'orientation  de  l'actinomètre. 


SÉANCE  UU  17  FÉVRIER  1908.  3'j5 

La  déviation  la  plus  forte,  produite  par  le  rayonnement  solaire,  a  été 
obtenue  le  21  août,  à  i2''4™.  au  sommet  du  mont  Blanc;  elle  est  de  o,  36  mil- 
livolt  et  correspond  à  o,  iti  watt  ou  2'"',  i().  Corrigée  de  l'absorption  atmo- 
sphérique (10  pour  100)  elle  conduit  à  o,  r()(j  watt,  ou  2'^"',  38  pour  la  valeur 
de  la  constante  solaire, 

L'actinomètre  a  été  également  pointé  sur  un  four  éleclri(pie  cliaufle  à 
diverses  températures;  cette  comparaison,  devant  servir  de  contrôle  à  l'éta- 
lonnage électrirpie,  peut  aussi  conduire  à  une  évaluation  de  la  température 
ell'ective  moyenne  du  Soleil.  Il  suflit,  en  ellin,  d'appliquer,  aux  résultats  des 
mesures  sur  le  four  et  sur  le  Soleil,  la  loi  de  Stefan  et  de  tenir  compte  de  la 
surface  apparente  des  sources  rayonnantes. 

Les  constantes  déterminées  sur  trois  mesures  conduisent  aux  n'^sultats 
suivants  : 

Four  à i663  absolus         Soleil 5696  absolus 

Four  à 1633        »  Soleil .j6c).ï        » 

I^'our  à 1280        »  Soleil r)5()~        » 

Cette  évaluation  n'a  pas  la  précision  de  celles  faites  avec  le  télescope 
pyrhéliométrique,  à  cause  de  la  petitesse  de  l'effet  produit  par  le  four  et 
du  peu  de  précision  de  la  mesure  qu'on  peut  faire  de  la  surface  apparente 
de  ce  four;  elle  contrôle  cependant,  d'une  manière  heureuse,  l'étalonnage 
électrique  de  l'actinomètre. 

GÉOGRAPHIE  PHVSiQUii:.  —  De  /a  prédominance  de  l'érosion  de  la  Sarine  sur 
sa  rive  droite.  Note  de  MM.  Je.4\  Brc.vhes  et  Cesare  Calci.4ti. 

L'un  de  nous  a  précédemineiit  essayé,  avec  sou  iVèi'S  Bernard  Ijiunlies,  de  reprendre 
sous  une  forme  nouvelle  la  discussion  de  la  loi  «le  Baer  et  de  la  déviation  des  rivières 
vers  la  droite  {-innales  de  Gcograpkie,  i5  janvier  i9o4).Il  a  voulu  apporter  au  débat 
des  observations  d'un  autre  genre  et  il  a  chargé  un  de  ses  élèves,  Cesare  Galciali, 
d'étudier  minutieusemenl  comment  se  produit  el  se  répartit,  sur  les  deux  rives  d'un 
lit  actuel,  le  travail  réel  de  l'érosion  d'un  cours  d'eau. 

Les  cinq  groupes  d'observations  suivants  sont  appuyés  et  confirmés  par  un  levé 
topographique  à  1:10000  de  trois  boucles  typi(|ues  des  méandres  encaissés  de  la 
Sarine  en  amont  de  Fribourg.  levé  original  fait  à  la  règle  à  éclimètre  par  G.  Calciati 
(qui  a  été  formé  aux  méthodes  et  à  la  pratique  topographiques  par  M.  Paul  Girardin)  : 

1°  Les  isthmes  correspondant  à  chaque  boucle  de  la  Sarine  tendent  à 
s'amincir  de  plus  en  plus,  car  de  part  et  d'autre  l'érosion  tend  à  couper  ces 
pédoncules;  et  cela,  parce  que  l'attaque  maximum  se  produit  des  deux  côtés 
sur  la  même  rive,  la  rive  droite.  Cette  localisation  concentrée  de  l'attaque 


3']6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

maximum  explique  même  que  les  boucles  prennent  leur  plus  grand  dévelop- 
pement vers  la  gauche;  l'eau  qui  s'acharne  conlrc  la  paroi  droite  est  d'autant 
plus  violemment  renvoyée  qu'elle  attaque  plus  fortement  ;  elle  s'éloigne  donc, 
circulant  plus  librement  et  tranquillement,  et  dessinant  vers  la  gauche  une 
courbe  harmonieuse  entre  rives  qui  la  serrent  moins  (souvent  les  grèves 
alternent  sur  les  deux  bords);  et  c'est  même  en  fin  de  compte  cette  courbe 
développée  vers  la  gauche  qui  permet  à  la  rivière  de  venir  reprendre  son 
principal  travail  d'attaque  sur  un  nouveau  chantier  de  la  rive  droite.  Ainsi 
l'extension  des  grandes  boucles  d'un  cours  d'eau  vers  la  gauche  doit  être 
considérée,  dans,  la  réalité  topographique  et  contrairement  à  la  première 
apparence,  comme  l'un  des  signes  de  l'érosion  prédominante  sur  la  rive 
droite. 

2"  Les  parois  à  pic  et  souvent  surplombantes  sont  moins  fréquentes  à 
gauche  qu'à  droite.  A  la  boucle  I  (la  plus  méridionale^,  le  cours  d'eau  a 
même  abandonné,  sans  aucune  raison  accidentelle,  son  ancienne  rive  gauche 
pour  revenir  s'acharner  contre  la  rive  droite.  Les  éboulements  se  produisent 
plus  nombreux  sur  la  rive  droite,  et  il  arrive  le  plus  souvent  qu'ils  sont  tout 
de  suite  balayés  et  emportés  (par  exemple  à  la  Madeleine,  en  aval  de 
Fribourg):  tandis  que  les  masses  éboulées  de  la  rive  gauche  (au  pont  de 
Grandfly  par  exemple)  sont  respectées  par  la  rivière  et  la  repoussent  au 
lieu  de  disparaître. 

3"  Une  forme  curieuse  d'hémicycle  taillé  dans  la  molasse,  forme  d'érosion 
petite  mais  très  régulière,  se  reproduit  souvent  sur  la  rive  droite  à  l'aval  du 
lobe  développé  de  chaque  méandre  (boucles  II  et  III). 

4°  Les  grèves  sont  plus  développées  et  plus  nombreuses  sur  la  rive  gauche  ; 
même  dans  les  courbes  des  portions  concaves  de  la  rive  gauche,  il  arrive 
souvent  que  la  rive  concave  est  bordée  de  grèves  et  que  le  chenal  se  porte 
vers  la  droite  (boucles  II  et  III). 

5°  Enfin,  si  l'on  considère  l'ensemble  de  la  topographie  qui  environne  le 
canyon  proprement  dit,  on  constate  que  les  pentes  sont  plus  raides  sur  le 
versant  droit  que  sur  le  versant  gauche  :  le  lit  actuel  de  la  Sarine  est,  dans 
l'ensemble,  beaucoup  plus  rapproché  de  la  courbe  de  700™  sur  sa  droite  que 
sur  sa  gauche.  Cela  se  passe  comme  si  la  Sarine,  même  au  fond  de  son  lit 
encaissé  d'environ  80'°,  malgré  les  hautes  parois  de  roche  qui  la  maîtrisent 
et  la  limitent,  et  en  dépit  des  sinuosités  de  ses  méandres,  tendait  à  diriger 
toujours  et  de  plus  en  plus  son  principal  elTort  d'attaque  et  de  direction  du 
côté  de  son  versant  le  plus  élevé,  le  versant  droit. 

A  4  heures  et  demie,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 


SÉANCE  DU  17  FÉVRIER  1908.  377 


COMITE  SECRET. 

La  Section  d'Astronomie,  par  l'organe  de  son  doyen,  M.  Wolf,  présente 
la  liste  suivante  de  candidats  à  la  place  devenue  vacante  par  le  décès  de 
M.  Lœwy  : 

En  première  ligne M.  B.  Baillaud. 

(  MM.  Andoyer. 

En  seconde  ligne,  par  ordre  alphabétique.  .    .   .(  3Iaurice  Hamy. 

(  Pierre  Puiseux. 

Les  titres  des  candidats  sont  discutés. 
L'élection  aura  lieu  dans  la  prochaine  séance. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  trois  quarts. 

A.  L. 


3    g  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


OUYRAGES    REÇUS    DA«S   LA    SÉANCE   W    «7    FÉVRIER    .QoS- 

ne  la  forme  ^es  Cùffres  usuel,  par  Gkohobs  Dc,més«...  G.-enoble,  Allier  frères,  ,907  ', 

f  .„    ;,i   Qo    /Pré^Piité  oar  M.  Emile  Picard.  )  , 

1  fasc.  in-b  .  (rieseme  iJdi  ,  ^^  !„  rrlminalilé  el     application  de 

/a  pe/«e  capitale,   par  A.   Lacassagne,   a\ec  4 

A.Maloine,  .goS;  '  vol.  in-...  (Présente  par  M.  Laveran  ;,„     g. 

Bulletin  de  la  Société  de  Pathologie  esotic,ue-i.  1,  n    1,  séance  du  2    j 
Paris,  Masson  et  C.^  .  fasc.  in-8».  ^^.^'^^^^]J^;^^^^^^^^^^  au  Z.jan.ier  .908, 

Asse..Mée  généra^  ^^  ^ZZll^^^^-^'^^^^  -'»  ^"  ^-'-''^  «T^'- 
riY7;:ref.:.^^^^^^  -  O^nZ.-  Pan.  -.1  Dupont,  ,908;  .  fasc. 

'""tote  sur  r  application  du  remblayage  Hydraulique  au.  niines  de  fer  du  bassin  de 
Briey,  par  M.  Hb.rv  Jolv.  Nancy    P.  Pierron,  '907  ;  '  f-"  -f  '  .  ^^^^ 

Le  terrain  hoaiiter  existe-t-il  dans  la  région  sud  de  Lon^^^y,  p 
Nancy,  A.  Buvigner,  V.  Berger,  successeur,  'f^  ;  •    «se.  ir.-6^ 

Bulletin  de  la  Société  mathématique  de  France,  l.  XXXVl, 

'  t  ii:!;»,  la  radioactivité,  les  radiations,  Tionisati^,  journ^de  P^JP^^-J^^ 
.  •  •      „,nlp-  t    V    n°  1    ianvier  1Q08.  Pans,  Masson  et  G-,  i  tasc.  in  4 

l,„j.s  n"  ., ,  .«.  .3,  40,  M.  54.  55,  63.  b4,  (.,,  66,  69,  79,  «>,  «».  ■«».  ■  '   •    "  • 
j  ,75.  20  feuilles  i»-pIano.  ,,  ,^U„l,r^nhcfie  Uhrve'illeichungen  am 

Llati.e  Lotab.eichungen  gegen  '^^:;^^' f^^^^^Z^'Erdmessung^ Astro- 
Simplon,   mit   ^.'ei    ^arten    und   zw..  TaW         /^^^^^^^^ 

sactions,  t.  XXVIl.)  2  fasc.  in-S". 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER- VILLARS 
Quai  des  Grands-Augustins,  n«  55  ' 

Prix  de  l  abonnement  ■ 
""  '■  ^°  ^'-  -  Départements  :  40  fr.  -  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


xne 
zon 


chez  Messieurs  : 
• .     Ferra n  frères, 
j  Chaix. 

•  •  ) Jourdan, 
'Rufr. 

• .     Courtin-Hecquet. 
(  Germain  et  Grassin 
f  Siraudeau. 
•     Jérôme. 
..     Marion. 

iFerel. 
Laurens. 
Muller  (G.) 

*' Renaud. 

1  Derrien. 
I  F.  Robert, 
i  Le  Borgne. 
'  Uzel  frères. 

•  Jouan. 

•  DardeletBouvie 

urg {"^"y- 

(  Marguerie. 


chez  Messieurs  : 

Lorient j  ^S'imal- 

'M—  Texier. 

,  Cumia  et  Masson. 
1  Georg. 
'  Phily. 
Maloine. 
Vitte. 

Marseille Ruât. 

Valat. 
Coulet  et  fils. 

■'^foulins Martial  Place. 

Buvignier. 

l^ancy |  Grosjean-Maupin. 

Wagner  et  Lambert. 


Lyon. 


Montpellier. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


<éry. 


'nt-Ferr. 


(  Del; 
I  Bou 


Delaunay. 

y- 

l  Groffier. 
•     Ratel. 
(Rey. 

I  Lauverjat. 
(  Degez. 


le j  Drevet. 

j  Gratier  et  Ci'. 

^e"e Foucher. 


Nantes  . 


Nice 


Dugas. 
Veloppé. 

ÎBarma. 
Appy. 

'^'■'"«^ Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 

Poitiers iBIanchier. 

(  Lévrier. 

''^""^ •     PliKon  et  Hommais. 

Rochefort Girard  (M»"). 

Rouen i  Langlois. 

(  Lestringant. 
S'-Étienne Chevalier. 

Toulon )  Figard. 

Allé. 


Bucarest . 


Toulouse  . 


I  Gimet. 
'  Privât. 


\  Bourdignon. 
(  Dombre. 

j  Tallandier. 
(Giard. 


iBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 

Giard. 
Lemaltre. 


Valenciennes 


chez  Messieurs 

Amsterdam (  Feikema     Caarel  - 

(      sen  et  C*. 
"Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

iAsher  et  C*'. 
Friedlaader  étais. 
Kuhl. 
jyiayerel  MuHer. 

'^«'■'»« Francke. 

Bologne Zanichelli. 

(Lamertin. 
Mayolez  et  Audiarte, 
Lebègue  et  C^'. 
Sotchek  et  C". 
Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  .t  C». 

Christiania Cammermeyer. 

C onstantinople  . .     Otto  Keil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

C'anrf Hoste. 

Gènes Beuf. 

I  Eggimann. 
Genève i  Georg. 

(  Burckhardt. 

^''"<^y« Belinfante    frères 

Payot  et  O'. 
Lausanne Rougg 

Sack. 

Barth. 

Brockhaus. 

Leipzig /Lorentz. 

'  Twietmeyer. 

Voss. 
\  Desoer. 
'  Gnusé. 


Londres 

Luxembourg . 


Chez  Messieurs  : 
/Dulau. 
••  ■  '  Hachet 


achette  et  C' 
f  Nutt. 


V.  Buck. 

iRuiz  et  C*. 
Romo. 
Dossat. 
F.  Fé. 

Milan  i  ^""^ca  frères. 

I  Hœpli. 

^"'''ou Tastevin. 

Naples j  Marghieri  di  Gius. 

(  Pellerano. 

Dyrgea  et  Pfeiffei. 
Netv-rork [  Stechert. 


Leincke  et  Buechner 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  C'V 

Palerme Reber. 

'"'"'''' Magalhaes   et   Moniz. 

Prague Rivnac. 

Rio-Janeiro Garnier. 

Rome I  Bocca  frères. 

\  Loescher  et  C'*. 

Rotterdam Kramcrs  et  fils. 

Stockholm Nordlska  Bogh.ndd 

Zinserling. 


S'-Pétersbourg . 


Wolff. 


Liège . 


BLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES 


Bocca  frères. 
Brero. 
Rinck. 
\  Roseaberg  et  Sellier. 

Varsovie Gebethner  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 

Frick 

Gerold  et  C'. 
Ziirich Rascher. 


Turin  . 


Viennes . 


Tomes  1"  à  31    -,  3  Août  ,^8."""  TT""^^^  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 
Toraes  32  à  61.  -  /.-  °^I:'A^^„l  ^'.  Décembre  i85o.)  Volu 
Tomes  62  à  91.  — 


(."Janvier  ,85.  ^^{^^^^^ii^^Ç^l^ù-'''-  '"' ' 


25  fr. 


•PLÉMENT  AUX  COMPTES  REND^^  DES    ÉANC^s  "^  Décembre  .8^5.)  Volume  in-,»;  .,o^o.  Pri.-;  ::::  ::::::::     Il  II'. 


Mémoire  surquelques points'Te'irpr  ""ï  ""^"^^^  «E  L'ACADÉMIE    DES  SCIENCES: 

tlXl  VmT..^  "f  "'^«=  ^"^^^^^'^^^'^^^^^^^^^  -  "émoiresur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'éprouvent 

S  asses,  par  M.  Claddk  Bsrnakd.  Volume  in-4«,  aVec  Sa  planches    r 856  ^      <faas  les  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  cîigestion  des 


1. 


-Mémoire  sur  les  vers  intestinau 


25  fr. 


na  res"suî  "*f  ;.  'T"  '''"''^'  P--  cdu  de  856  ^avofr  !Et7dfe.  r'^"'  T^f^'î-^  '^  ''"'=^''»"  ^e  Prix  proposée  en  ,850  par  l'Académie  des  Sciences 
des  raônn  ',r  '■'  '"''^"^  '^^^•'"'  ^"Perposition.  _  Discuter  la  au^^^^nn  l 'f  '""  "^^  »  distribution  des  corp.  organisés  fossiles'dans  les  différents  terrains 
des  rapports  qu,  existent  entre  l'état  'actuel  du  rég^e  or'aniauëet  es"^^^^^^  ""  '^'.'""  ^"^P^''"'""  '"'^«'''^«  »"  simultanée.  -  Rechercher  la 

„.        ,  .^  Bueor^aniqueetsesetau  antérieurs»,  parM.  le  Professeur  Bronh.  In-',»,  avec  ^  planches:  i86i.    . 


même  Librairie  les  Mémoires  de  r  Académie  des  ScienceTin;:^ 


25  fr. 


émoires  présentés  par  dirers  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


TAULE  DKS    AKTICI.KS 


N"  7. 

Séance  du  17  Février    i«08. 


,..S  MBMu!r,S   K.    DKS   COBUHSPONOAN  .S   OE    L'ACAUÊM.K. 


Pages. 


M.  L.  MAQUE>-NE.  -  Sur  les  propriétés  de 
l'amidon    pur ■"■,"';  ' ',„! 

M.  Yves  Delage.  -  Solutions  isoto.uque. 
et  solutions  isosmoliques 


Sifi 


AI    \    Lavep.an   fait  hommage  du    premier 

■   'fascicule    du  .<   Bulletin   de    la  Société  de 

Patliol..i;ie  erotique  >• 


321 


PRÉSENTÂT  »0X 


Liste  de  deux  candidats  souuiise  ^  ^^  'e  ^';- 
nistre  de  l'Instruction   publique,  pour   la 
chaire    de   Chimie    minérale     vacante    au 
Collège  vie  France  par  suite  de  la  demis 
sion    de    M.//.  Le    Chateher  :  .     M.   t.       ^^^ 
Matignon,  2°  M-  Job. .. .■■■•■,■■;;,'  il 


Liste  de  deux   candidats   présentée 


M.  le 


Ministre  de  rinstruclion  publique  pour 
la  chaire  de  Biologie  générale  du  Collège 
,1e  France  :  1°  M.  Gler,^'^^  Moussu. 
M  B  Baileaud  prie  l'Açademie  de  e 
compter  au  nombre  des  candidats  a  la 
place  vacante,  dans  la  Section  d  Astrono- 
mie, par  suite  du  décès  de  M,  Lœ»'y.... 


322 


3a3 


COUllESI»OÎ\!)AX<  '- 


M.  le  SECRÉTAtRE  PERPK.TCEL  signale  divers 
Ouvrages   de   M.    Georges  Dumesnd    et 

de  M .  A.   Lacassagne ■  •:■;•■.■•' 

M  M  AMAN..  -Sur  la  visibilité  de  I  an- 
neau de  Saturne  du  coté  non  éclaire  pai 
le  Soleil  et  sur  sa  réapparition  en  jan- 
vier   190S ■  ■ 

M.    Cl.    Rozet.     -    Sur    la 
les  ombres  volantes  et    la 

un    théorème  de   la 


323 


M    1    Ti.oLEET.  -  Sur  la  présence  supposée 

ranls  microscopiques  dans  un  fond 

échantillon    de    terre 


dans    un 


Contri- 


relation   entre 
scintillation.. 


M    F..  GoLRSAT.  —  Sur 

théorie  des  équations  intégrales.. 

_  Sur  l'électrolyse  des  dis 


M     E.  DouMER.  —  ï5ur  1  e 

■    solutions  d'acide  chlorhydrique   PJ>r-y 

M"-  Gled.tsch.  -  Sur  le  lithium  dan=  hs 

minerais  radioactils •  • 

Isidore  B.ay.  -  Sur  un  nouveau  pio- 
cédé  de  dosage  du  soufre  dans  les  ma- 
tières  organiques ■•••;  •••■ 

H.   Baubigky.  -   Sur   la   séparation 


320 


329 


de  diam 
marin    et 

végétale., 

MM    L.  Gextii.  et  Fre-ïdenberg 

■  bulion  à  l'étude  des  roches  alcalines  du 
Centre  africain '  '  '  ' 

MM.  M.ARCKL  DUB.vRDet  Paul  Dop.  -  >.ou- 
velles  observations  sur  l'analom.e  et  es 
Malpighiacées     de     Mada- 


353 


M 


_  Sur  la   tormation  de  la 
chez    les    larves    urodéles    des 


—   Mécanisme 


(les  varia- 
dévia- 


M 


du- 


chlorure  et  de  l'iodure  d'argent. .......  • 

•^^  Méthode  d'analyse 


jélales 

Michel  —   Sur 


M.  .T.- M.   Albahary 

complète  des  matières  vé 
MM.    G,   Malfitaso   et    L 

l'hydrolyse    du    perchlorure  de  fer.  blTet 

de  la  valence  des  ions  négatifs •■• 

M  H.  DUVAL.  -  Sur  le  déplacement  réci- 
proque des  groupements  hydrocarbones 
dans  la  réaction  de  Friedel  et  Crafts.. . . . 
M.  Letellier.  -  Sur  les  propriétés  réduc- 
trices des  composés  organometalliques. 
M.  James  Lavaux.  -  Production  simul- 
tanée des  diméthylanthracenes  '••;  «  ,^- / 
dans  l'action  de  CH^CP,  de  CH  Cl  ou 
de   C^H'Br'   sur   le   toluène   en   prcsence       ^^_ 

de  AlCP • ■■;.        ■* 

et  G.  Lalol'e.  —  Sui 


335 
336 

338 

34. 
343 


MM.  EUG.  CllAR.VBOT  ,,„„,,. 
l'essence  de  Tetranlhera polyantha  var. 
citrata^ees 


349 


affinités    des 

gasear 

M.  Loris  Rori,E 
nntoinrde 
Tumciers 

M.    H.    ROBINSON. 

'    tions  de  la  taille  et   de  quelques 

lions  pathologiques  expliquées  par  les 
insertions  véritables- du  grand  surtout 
ligamenteux   antérieur • •  •  •  ■ 

M.  \ngelGallardo.-  Sur  1  épreuve  sta- 
tistique de  la  loi  de  Mendel. . . . . . .  • 

M    E.  BonB.u-o,  -  Sur  la   rcproduc  lou 

l,,s   variations  du   développement  dans  la 

aiosshia  palpalis  Desv ,••".•■ 

M    M.lAV.LUKR.  -Surlafixatiouchizine 

"    par  le  SUrigniatocystU  nigra  V.  Igh... 

M    r     FiEiG    -    L'action  purgative    de    la 

,,l,cnolphtalcine    et    de    la    disodoquinone 

M'^G:;'^ErAr::^:-s--ià-^^équ;n;; 

des  ulcérations   intestinales  dans  le  cours 

MM    G.  MiLLOCHAu'et'a'FÉRV.'-   Contri- 
■    bution  à   l'étude  du   rayonnement  calori- 
fique du  Soleil ^■.■■;!ti'    — 

MM.  .lEAN  BR.NHES  et  CESARE  Calcati. 
De    la    prédominance  de   l'eros.on   de    la 
Sari  ne  sur 


!  droite 


355 
357 

359 
36 1 

362 
365 

36'; 

370 

372 

,375 


COMITÉ   SECRET 

,,  I      .^  MM.  indovcr.  Maurice  llamy,  Pierre 

„^^   nte  par  le  '■  "  

décès  de  M.  Lœ.vy  :   .«  M.  B.  Baitlaud,  I      Pui^eux........-.------- _        ,. 

Bulletin   BisLioGRAPHigUE " 


Liste  de  candidats  à  la  place  vacante  par 


-^77 


PARIS. 


_     IMPRIMERIE     GAUTHIER-VILLAHS, 


Ouai   des  Grands-Auguslins,  oo. 


Le  Gér.inl  :  Gauthier- Villars. 


1908 

PRE3IIER  SEMESTRE. 

COMPTES  RENDUS 

HEBDOiVIADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES    SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


r03IE   CXLVI. 


N°8  (24  Février  1908). 


^  PARIS, 

GAUTHIER- VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 
DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE   L'ACADÉMIE    DES    SCI  K.NCES, 

Quai  des  Grands-Auguslins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

*^^"*^  ADOPTÉ    DANS    LES    SÉANCES   DES    .3    JUIN    l86.    ET    M    MAI    ,870 


>900* 


./.  /Mca./.m..  - -Trult.  MlLires  ou  Notes  Les  Notices  ou  Discours  prono 


de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie^ 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
/,8  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1".    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 


Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparunAssociéétrangerdel'Académie  comprennent 

au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  ^\n.  de  5 o  pages  par  année 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  1  Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  a  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 
Les  Rapports  et  Instructions  demandes  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiques  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  pai- numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:^  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  1  Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de    ces  Notes   ne 
préiudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou   Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l  Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Il  que  i /^v-a"-"-""^  '  " 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus.       | 

Article  2.   -   Impression  des  travaux  des  Savant 

étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personne 

qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Acr 

demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d  un  n 

sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sor 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  1 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomm- 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  exlr: 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  fo 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  d 
cielle  de  l'Académie. 


Article  3. 
Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  rei 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  ta 
le  jeudi  à  ,0  heures  du  matin  ;  faute  d'être  rem' 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  insère  dan 
Compte  rendu  actuel,   et  l'extrait   est  renvoyé 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 
Article  4.   -  Planches  et  tirage  à  part. 
Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  plancl 

'  "'  Dirié  cas  exceptionnel  où  des  figures  sera 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comp 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  de. 

teurs-  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rappo 
îesInstrucLs  demandés  par  le  Gouvernement 

Article  5. 
Tous  les  six  mois,  la  Commission   admimstr 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  re 
après  l'impression  de  chaque  volume. 
^Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  di 
sent  Règlement. 

~  MM     1»=  «îflcréUires  perpétuels  sont  pries 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU  LUNDI  2i    FÉVRIER   1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  11.   BECQUEREL. 


MÉMOIUES  ET  COMMUi\ICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 


M. 


e  Seobétaii.,.:  i.ekpÉtltel  amiu.ice  à  l'Académie  que  le  ïunie  CXLIV 
(  jauviei-jum  ..,07  )  des  Comptes  rendus  csl  en  dislribution  au  Secrétariat.. 

MA.  C.v...Mi.:TrE  fait  hommage  à  l'Académie  du  troisième  Volume  de 
sou  Ouvrage  u.l.tulé  :  liecherches  sur  lepurano,  hiolo^ic/ue  .1  c/unuane  des 
rnur  debout  effectuées  à  l'Inslâul  Pasteur  de  Ulle  et  a  la  station  expérimentale 
de  la  Madeleine,  qu  il  a  publi,'.  eu  collal.oralion  avec  MM.   I-.  Rol.nts    V 

i50UIJ,ANGEH,   F.   CONST.VNT  Cl  L.   Ma.SSOL.  ' 


NOMIIVATIOJVS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scruliu,  à  l'élecliou  d'uu  Meu.bre  de 
la  Section  d  Astronomie,  en  remplacement  de  M.  Lmvy,  décédé. 
Au  premier  tour  de  scruliu,  le  nombre  des  votants  étant  54, 

M.  B.  Baillaud        obtient 43  suffrages 

M.  Pierre  Piiiseux 

M.  Maurice  Hamy        »      2        » 

U  K.,   ,t,oS,  I"  Scineatre.  (T.  CXLVI,  N-  8.)  5o 


.,^  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

"'ttlkcû.,  se.  soumise  (,  l'app™,,»,,,,,,  d.  M.  le  IVésid.nt  de  la  Unn,- 
bliquc. 

COURESPOIVDANCE. 

M     le  S.cHÉr..«E  PKHPÉr^K.  signale,  parmi  les  pièces  i.aprnnées  de  la 
Correspondance,  les  Ouvrages  suivanls  : 

,o  ^.,..  sur  la  rie  .  les  U-a.an.r  ,e  Marcel  UerUruuL  par  W.  K....  et 

20  Ékclrométallargie,  voie  humide  el  mie  sunc. 
niiques,  par  M.  Ad.  Minet.  (Deuxième  ediUon.) 


passage  du  i4  nuvend>re  ujoj.  NoIl  cIl  m.  ivo« 
par  M.  Wolf. 

La   Royal   As.onomical   Society  a  publié,    dans  les   Mon.dy  Notées 
/A  XVTTT    n»   -y)    les  séries  complètes  de  mes  mesures. 

(Vol.  LXVIIi,  u     -),  ''\\  '^  .  rObservatoire  donnent  :  pour 

Les  moyennes  qm  furent  telegraph  ces  a      j 

,         I      •       .^1    Q"  ^■^    nour  le  diamètre  veiticai  y  ,^iu,  i<-  f, 
le   diamètre  horizontal  8  ,7^,  poui    R  ^„  ^^^  ^^^ 

-  c::::y:::::s,t:::rr;r'dfL™.  d...  s„„ 

iirment  entièrement  le  deplacenen   au  «  ,  ^^^  .•   ,,    q,,  „eul  voir,  en 

,„,„,„,  ao  ,a  p,a,.a.  P;;;;^-;  ;/  r;,^     '      r:  Uo'LoUales  pnses 

:;;  ::i:^::::r::.::^:63;  r;3; .. .,  «••.«.  ..es  ..,,..= ve-u^es, 

de  .."à  .a-So..,  9-,«5  f; '';;,;;;;  ;.;:r;il7teU  ,epv«en.er  ndèle,,«,u  les 


SÉANCE    DU    24    FÉVRIER    190S.  38l 

pas  fixé  leur  iiiicroinètre  sur  dos  angles  déleiminés  : 


lieu  10 

Disianco 

ri)rrespondanle 

Rappoil 

dti 

i)   Paris 

ciurc 

m/Tidicn, 

(  1  \  iiovcmhre  190^  ). 

les  (lianièlros. 

0 

60 

h       m 
1) 

0,124 

5o 

» 

0,372 

40 

» 

0,620 

3o 

» 

o,S68 

9.Q 

32.55 

[ ,  1 16 

10 

23.35 

o,S68 

0 

0.  i5 

0,620 

10 

0.55 

0,372 

30 

1.35 

0, 124 

3o 

» 

0,372 

40 

» 

0,620 

5o 

» 

0,868 

60 

» 

1  . 1 1 6 

Valeur 

dcfluile 

pour  le 

pa. 

^sagc 

(lu  1  '1  novemi 

ire  19117. 

\  Ci licalo. 

II. 

>riz<inlal 

9' 16 

9^04 

9.27 

8,93 

9,38 

8,82 

9.49 

8,7. 

9,60 

8,60 

9.49 

8,7t 

9,38 

8,82 

9.37 

8,93 

9,16 

9>o4 

8,93 

9.37 

8,82 

9,38 

8,71 

g-lg 

8,C)o 

9 ,  60 

Le  Tableau  a  été  construit  de  Go°  de  chaque  côté  du  méridien,  de  façon 
à  pouvoir  être  utilisé  pour  tous  les  passages  de  noveinl)re.  Pour  ceux  ayant 
lieu  au  mois  de  mai,  la  déformation  est  de  20°  à  l'ouest  du  méridien;  celte 
Table  devait  donc  être  retournée. 

Pour  les  dernières  mesures,  on  remanpie  que  le  diamètre  horizontal 
aurait  été  le  plus  grand.  Le  grand  axe  de  la  planète  coïnciderait  avec  l'axe 
de  rotation  du  Soleil.  La  différence  entre  les  deux  diamètres  doit  être  plus 
forte  que  ne  l'indiqueraient  les  moyennes  générales,  le  déplacement  du 
grand  axe  affaiblit  cette  différence  :  c'est  pourquoi,  pour  établir  mes  rap- 
ports, j'ai  pris  la  valeur  i"  au  lieu  de  o",73. 

Notons  que  celte  déformation  fut  également  visuellement  observée  par 
moi  avant  de  connaître  le  résultai  des  mesures.  M.  Amann  confirme  encore 
entièrement  sa  position  (^Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  i32i).  Quant  à  la 

valeur  de  l'aplatissement  qu'il  en  déduit,  t-~ — >  cette  faible  quantité  eut  été 

bien  difficilement  observable. 

Le  diamètre  moyen  9",  10  semble  pouvoir  être  adopte;  le  résultat  des 
mesures  publiées  à  ce  jour  donne  8",()8,  mais  la  condition,  fils  noirs  sur 
disque  noir,  porte  à  un  diamètre  trop  faible.  Je  crois  cjue  l'erreur  ainsi  pro- 
duite est  égale  à  la  somme  des  deu\  demi-diamètres  des  fils,  ce  dont  j'ai 
tenu  compte  en  prenant  mes  mesures  et  (pii  peut  expliquer  celte  différence 
deo",32. 


382 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


ASTRONOMIE  PHYSIQUE.  —  Observalions  lin  Soleil  faites  à  l'Obseivaluirc  de 
Lyon,  pendant  le  qtialrième  trimestre  de  190^.  Note  de  M.  J.  (irii.i.AiniE, 
présentée  par  M.  Maseart. 

Les  principaux  faits  qui  résultent  des  '^'j  jours  doliservations  de  ce  tri- 
mestre se  résument  ainsi  : 

lâches.  —  Malgré  un  nombre  de  grnu|)es  moindre  que  le  précédent,  la  surface 
tachée  a  augmenté;  on  a  en  eftel  ^7  groupes  au  lieu  de  56,  et  656i  millionièmes  au 
lieu  de  6oi3. 

On  a  noté  27  groupes  au  lieu  de  3i  dans  riiémisphére  austral,  et  20  au  lieu  de  25 
dans  Tautre  liémisphère.  <^)uant  à  leur  surface,  elle  a  diminué  de  y-  au  Sud  et  aug- 
menté d'environ  J  au  Nord. 

tin  beau  groupe  a  été  visible  à  l'œil  nu  : 


Novembre. 


i5,o  à   +12  de  latitude 


Vers  la  fin  du  mois  de  novemljre,  il  n'y  avait  que  de  raies  et  très  petites  taches, 
mais  le  Soleil  ne  s'en  est  montré  dépouivu  aucun  jour. 

Régions  d'activité.  —  Le  mauvais  temps  a  fait  manquer  l'observation  de  quelques 
groupes  de  facules,  et  la  surface  totale  des  78  qui  ont  été  enregistrés  est  de  97,6  mil- 
lièmes (contre  99  groupes  et  108, 3  millièmes,  |irécédemment). 

Dans  leur  répartition  de  part  et  d'autre  de  l'équateur,  on  compte  .46  groupes  au  lieu 
de  59  au  Sud  et  32  au  lieu  de  4o  au  Noril. 

Tableau  I.  —  Taches. 


Dates         NuDiljre      Hass.      Latitudes  moyennes    Surrace^ 
cxtr(>mos     (l'ol>ser-  au  uicr.   - — -^. — ^ — .-  moyennes 

(l'ohserv.      valions,    cenirai.         S.  :N .  réduites. 


Octobre 

■9' 

>-■  — 

2  5-3 

8 

1 , 1 

28-  4 

6 

!>' 

—  9 

25-  5 

8 
I 

1,4 
2,8 

—  18 
—22 

1-  5 

5 

6,5 

— 13 

I-  5 

> 

6,8 

2- 1 2 

G 

8,6 

—  G 

1 0- 1 7 

') 

12,3 

—  'l'K 

10-17 
1  ' 

5 

iô,o 
-5,1 

—  ■>'2 

1 0  - 1 7 

j 

i-.,3 

'2 

1 

I  !),<■' 

1  \--r> 

i 

".1,7 

■u 


Dates  Nombre  Pass  Latitudes  moyennes  SurTaces 
exlrèmes  d'obscr-  au  mér.  -  ■  «.^  -^  - «^ — -  moyennes 
U'observ       valions,   central.  S.  N.  rcJuîles. 


Octobre 

(suite 

•) 

46 

14-22 

4 

21,1 

-H 

8 

726 

19 

54 

6 
4i 
10 

22-3  I 

3i-  4 

I 
5 
3 

27,7 
28,2 
3o,5 

17 
—  18 

-t- 

6 

9 

97 

102 

i-'j 

- 

->5M 

-+- 

8" 

,G 

56 

5 19 

321 

Novembre 

—  "j 

0(1. 

29 

177 

■K-  7 
2-  7 

3 

2.0 

— 12 

^" 

8 

47 
i3 

20 
417 

2-  7 
î-  7 

3 

8,6 
9,' 

'JO 

—  16 

75 
5 

SÉANCE    DU    24    FÉVRIER    19118. 


383 


TAitLKAU  I   (i-ulte.)  —   Taches. 


Dates      Nombre      l*ass.      1. ail  tuiles  niuyeiinus      Surfaces 
flitrèujes  d'ubser-  au  môr,  ■■* — -"■ — "^     ~-   moyennes 

(rob<ier¥.   ï allons,    central.         S.  >'.  rrduiies. 


Novciiiljro  (  suile.) 


4 

I 

9.3 

—  lo 

4-i5 

C. 

9.5 

— 13 

7-1  ■) 

j 

9,6 

/■ 

1 

I  I  ,0 

2 

|3 

I 

i4,7 

i3-i9 

4 

i5,o 

I3-.9 

4 

16,7 

i3-i5 

3 

i6,8 

•!) 

I 

•7,8 

'9 

I 

20,1 

—  10 

'9 

1 

•42,8 

■^9 

1 

•a5,i 

—    2 

■jS 

' 

'■6,7 

—  3 

loi 

+  IO 

lia 

+  12 

) 

+  12 

i3l7 

+  i4 

33 

+  8 

■9 

+  i3 

3o 

8 

+  8 

- 

l>aie?      Nombre      l'ass.      I.aiiiudes  uioyenncs    SurTaccs 

esiréiiics  d'obser-    au  Uicr. — -      -   — .— moyciinci 

iluli^erv.    valions.    CL-rilnil,  S,  N.  rcduilcs. 


Dcieniljie 

—  (j 

00. 

4 

1 

(;,3 

+  12 

'2 

3o- 1 1 

') 

G, G 

— 13 

172 

7-1  ' 

3 

7,2 

—  18 

40 

i~  7 

2 

8,0 

—  7 

4 

1  0-  I  11 

4 

1 0 ,  G 

—  8 

2J 

10 

1 

10,8 

+  19 

2 

7-17 

7 

11,5 

+  i3 

i3il 

7-18 

8 

12,2 

+  10 

5Gi 

IO-l(i 

5 

i3,3 

-1-  9 

-.8 

1  ',-2(1 

() 

iG,f 

—  iG 

fioo 

iS-.o 

3 

18, G 

—  19 

iG 

iC-'.o 

) 

21, G 

—   "> 

4'.i 

|,|-.0 

■i 

■2.') ,  I 

—  7 

1 J 

l' J- 


—  1  i",G  +12°, G 


Octobie  .  .  . 

Novcmbie 

Dcceinbre. 

Totaux  .  , 


Tableau  II.   —   DislribuLion  des  laclies  en   latitude. 


Suil. 


10",       0".     SouitlIO 


i 
12 


10 

9 
8 

■>-7 


Totaux 
mcnsucU. 


'7 
i3 


Surfaces 
lolali's 
rcduilcs;. 

2G  J2 

i8-.i 
2o5â 

G5Gi 


Tableau  111.   —   Distribution  des   facules  en  latitude. 


buJ. 

.Nord. 

Totaux 
oionsuel». 

Surfaces 

totales 

réduites. 

ISOT. 

90'. 

40 

30". 

20-. 

10".       0". 

Somme. 

Somme. 

0". 

10".      20 

30" 

.     iO" 

90-. 

Oclohre  .  .  . 

). 

1 

4 

7 

j 

17 

12 

9 

3 

y 

» 

J) 

29 

34,  i 

Novembre 

H 

U 

3 

8 

4 

|5 

12 

3 

2 

» 

.) 

27 

37,0 

Décembre. . 

» 

» 

3 

6 

'J 

14 

8 

1 

5 

2 

0 

» 

22 

26,1 

Totaux.. 

U 

1 

lo 

21 

i4 

46 

I2 

17 

1 1 

4 

)) 

» 

7'ÏÏ 

97.6 

ASTRONO.MIE.   —    liecherdies  sur  la  dispersion  de  la  lumière  dans  l'espace 
céleste.  Note  de  M.  Ciiari.es  NoiiDMAX.v,  présentée  par  M.  H.  Poiiicaré. 

La  mélhode  employée  pour  ces  recherches  consiste,  comme  je  l'ai  exposé 
(  voirco  Voiiimc,  p.  2(i(')--i()8 ),  à  produire,  à  l'aide  d'un  dispositif  approprié, 


384  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

une  série  crimai;'es  monochromati([ues  cruiic  étoile  varialjle  à  courle  période 
et  à  déterminer  pliotométriquement  leurs  courbes  de  lumière  respeclives, 
de  manière  à  mettre  en  évidence,  s'il  y  a  lieu,  tout  décalage  relatif  de  ces 
courbes. 

.l'ai  utilisé  l'appareil  construit  sur  ce  principe  au  cours  d'une  série 
d'expériences  poursuivies  à  l'Observatoire  de  Paris,  en  Suisse  et  enfin  lors 
d'une  mission  récente  en  Algérie,  entreprise  dans  le  but  d'opérer  dans  des 
conditions  atmosphériques  moins  médiocres  que  celles  de  Paris  ('). 

.l'ai  étudié  particulièrement  les  étoiles  ^  Persée  et  X  Taureau,  toutes  les 
deux  du  type  Algol  à  variation  rapide,  et  en  utilisant,  comme  étoiles  de 
comparaison,  o  Persée  pour  la  première  et  y  Taureau  pour  la  seconde, 
suivant  la  méthode  que  j'ai  indiquée  (voir  ce  Volume,  p.  2G7). 

La  discussion  provisoire  de  toutes  ces  oliservations  paraît  conduire  dès 
mainlenant  aux  conclusions  suivantes. 

En  ce  qui  concerne  3  Persée  : 


1°  L'amplitude  el  la  forme  de  la  variatiini  lumineuse  sont,  aux  erreurs  d'expérience 
près,  identiques  pour  les  diverses  régions  c-Uidiées  du  spectre  de  celle  étoile.  Je  me 
réserve  de  développer  ultérieiiremcnl  les  conséquences  auxquelles  conduit  ce  fait 
nouveau,  relativement  à  la  nature  du  satellite  d'Algol.  (J'ai  d'ailleurs  constaté,  au 
contraire,  par  l'application  de  la  méthode  à  des  étoiles  à  variation  continxie,  0  Cépliée, 
3  I^vre,  que  pour  celles-ci  l'amplitude  et  la  foinie  de  la  courlie  de  lumière  \arlent 
notablement  d'une  extrémité  à  l'autre  du  spectre  %isil)le.) 

2"  La  courbe  de  lumière  de  l'image  monochromalique  formée  par  les  rayons  ayant 
traversé  l'écran  n"  l  (écran  rouge)  de  mon  appareil  parait  nettement  décalée  par 
rapport  à  la  courbe  de  l'image  formée  à  travers  l'écran  n°  3  (écran  bleu  ),  de  telle  sorte 
que  les  diverses  phases  de  l'image  rouge  sont  en  avance  sur  celles  de  l'image  bleue.  Les 
phases  correspondantes  de  l'image  formée  à  travers  l'écian  n°  2  (écran  \ert  1  présentent 
d'ailleurs  un  décalage  intermédiaire. 

3°  La  discussion  combinée  des  observations  conduit  piovisoirement  aux  Viileurs 
numériques  suivantes  :  les  rayons  voisins  de  ).  =  o'.J-,68  qui  nous  arrivent  d'Algol 
semblent  être  en  avance  d'environ  16  minutes  sur  les  rayons  voisins  de  A  =:  o!'-,43,  et 
d'environ  g  minutes  sur  ceux  de  la  région  1  =z  oX-,:")! .  Ces  valeurs  comportent  une  erreur 
probable  de  l'ordre  de  ±3  minutes. 

En  ce  qui  concerne  A  Taureau  : 

1°   I^es  observations  mettent  en  évidence  que,   pour  cette  étoile  comme  pour  Algol, 


(')  M.  Je  commandant  Gu\  ou  a  bien  voulu  mettre  à  ma  disposition  un  èipialnrial 
de  6  pouces  de  l'Observatoire  du  Biueau  des  Longitudes;  je  le  prie  de  croire  à  toute 
ma  gratitude. 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  385 

la  variation  lumineuse  a  la  môme  forme  et  la  même  amplilude  pour  les  diverses  iniages 
monoclir<jmaliques.  Ces  courbes  présentent  d'ailleurs  la  particularité  d'avoir  une 
constance  au  minimum  de  plus  de  3  heures  de  durée. 

2"  Les  courbes  de  lumière  de  ces  images  |irésentenl  des  décalages  relatifs  dont  le 
sens  est  le  même  que  pour  3  Persée,  c'est-à-dire  qui  correspondent  à  une  avance  des 
rayons  les  moins  réfrangibles. 

3"  La  valeur  de  ce  décalage  relativement  aux  images  monocliromati(jues  formées  res- 
pectivement par  les  écrans  n°  1  et  n"  3  paraît  comprise  entre  4o  minutes  et  i  lieure, 
c'est-à-dire  environ  trois  fois  plus  considérable  que  pour(3  Persée;  l'erreur  probable  est 
d'ailleurs  ici  un  peu  plus  foi'te  que  pour  Algol,  par  suite  notamment  du  fait  que  la  ra- 
pidité de  la  variation  lumineuse  de  /.  Taureau  est  moindre. 

En  résumé,  lont  se  passe  comme  si  les  rayons  lumineux  qui  nous  rwnnenl 
des  étoiles  ^3  Persée  et  A  Taureau  subissaient  dans  l'espace  céleste  une  dispersion 
dont  le  sens  est  le  même  que  celle  des  milieux  réfringents  ordinaires,  la  valeur 
de  cette  dispersion  étant  d'ailleurs  environ  le  triple  pour  k  Taureau  de  ce  qu  elle 
est  pour  Algol. 

11  est  permis  d'envisager  dès  maintenant  ijue,  si  rien  ne  vient  infirmer 
ces  résultats,  le  photomètre  slellaire  hétérochrome  que  j'ai  imaginé  pour 
ces  recherches  pourra  être  utilisé  dans  un  domaine  nouveau  de  l'Astro- 
nomie stellaire  : 

y"  Cet  appareil  permettra,  semble-t-il,  d'obtenir  des  indications  nouvelles  sur  les 
parallaxes  des  étoiles  variables.  En  particulier,  si  l'on  admet  que  l'espace  céleste  est 
liomogène,  il  résulterait  dés  maintenant  de  mes  expériences  que  la  parallaxe  de  "k  Tau- 
reau est  environ  le  tiers  de  celle  de  j3  Persée.  Les  mesures  photographiques  de  Prit- 
chard  assignent  d'ailleurs  à  celle  dernière  la  valeur  approchée  de  o",o556.  Si  cette 
valeur  est  exacte,  on  en  déduirait,  en  la  combinant  avec  mes  mesures,  que  la  din'érence 
de  vitesse  dans  l'espace  entre  les  deux  extrémités  du  spectre  visible  est  de  l'ordre 
de  iSo"  par  seconde. 

2°  L'appareil  permettra  également  d'aijoider  l'étude  des  parallaxes  des  étoiles  lîxes, 
le  jour  (peut-être  encore  éloigné)  où  les  astronomes  sauront  observer  les  protubé- 
rances ou  les  autres  phénomènes  accidentels  de  ces  étoiles,  ainsi  qu'on  le  fait  actuelle- 
ment pour  le  Soleil. 

3"  La  comparaison  des  données  obtenues  par  celle  méthode  a\cc  celles  que  four- 
nissent les  procédés  hal)iluels  de  mesure  des  parallaxes  pourra  apporter  quelque 
lumière  sur  la  question  de  savoir  si  l'espace  intersidéial  est  ou  non  homogène  en  toutes 
ses  parties,  et  sur  la  présence  des  masses  nébuleuses  obscures  qui  peuvent  s'y  rencontrer. 

J'ai  appris  que'  M.  TiUliof  poursuit  iruin'  manière  indépendante,  à  l"!)))- 
servaloire  de  PoulUovo,  des  recherches  nouvelles  sur  la  question  de  la  dis- 
persion dans  le  vide.  Il  sera  intéressant  d'eu  romparcr  les  résultats  avec 
ceux  que  j'ai  moi-même  ohteiuis. 


386  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


GÉOMÉTRIE.  —   Sur  les  cougnicnres  fie  courbes  planes. 
Note  de  M.   C.   Popovici. 

.Je  vais  exposer  dans  la  présente  Noie  quelques  résultats  qui  feroni  suite  à 
la  Note  précédente  et  aux  lielles  recherches  de  M.  Carrus. 

1 .  (îènèralisation  des  èijuadons  linéaires.  —  Considérons  l'opérateur 

n  /  r^  /  .   '^f  ,  -,      àf  ()f 

O.V,  0.t„-,  Ot„ 

et  l'équation 

D(I)  =  U"-'(1) -h  «,(./■,,  .  .  . ,  j;,)  V-'(\)  + .  . .  +  a„   ,(x„  .  .  . ,  .f„)  U(\}  =  o; 

les  intégrales  de  cette  é(juatiou  peuvent  se  séparer  en  deux  catégories  : 
1"  les  intégrales  r,^(a:,,  . . . ,  .r„  )  qui  appartiennent  à  l'équation  \](v)--^o:, 
i"  les  intégrales  I  qui  n'appartiennent  pas  à  cette  étjualion. 

Par  rapport  à  ces  di'i  niéics,  on  peut  énoncer  les  deux  lli(''orcnies  sui- 
^anls  : 

i"   Il  existe  luie  inlèiirale  I  telle  que.  pour  .r„  ^  .r",  on  ait 

2"   Entre  n  —  i  intei^/-tfles  I.  //  e.riste  toujours  une  relation  de  la  forme 

•■i(''i.  ■  ■  •.  c„.  1  )1,  +  .  ..+  C„.-,  (  r,, r„    |)f„_H-  1=^0. 

2.  Itecherehes  des  eourhes  planes  appartenant  à  une  eoni^rueiiee.  —  INtikhis 
le  cas  le  plus  général,  on  Fou  ne  connaît  |)as  même  la  cougruence 

mais  la  tangente  en  chacpie  pomt.  Vax  d  aulies  ternies,  trouver  les  intè ivraies 
qui  représentent  des  caractéristiques  planes  d'une  équation  U(/')^o  sans 
iju'on  sache  intégrer  cette  é(pHituui. 

Considérons  une  équation  D(I),  les  foiuiions  </,,  ...,  «„_„  étant  in'lcler- 
ini/u'es.  Suhslituons  //,,  ... ,  «„_o  à  la  place  de  I.  Les  écpiations 


SÉANCE    DU    2/|    FÉVRIER    I()of<.  ^87 

voiil  nous  déterminer  a,,  ...,  rt„_j.  H>i  nous  substiLuoris  inaitilmniit  «„_,,  le 
résultat  ne  sera  plus,  en  général,  nul.  On  aura 

D(,,„„,)  =  D(.r,, v„), 

U(»,)        ...        U(«„_,) 


D: 


U"   '((/,) 


L'«    '("„-,) 


Prenons  eoniine  variables  r,,  ...,  c,,   ,.  D.  Pour  les  jxnnls  tic  la  surface 
D  =  G,  on  aura  une  relalion  de  la  forme 


C|(r,,  .  .  .,  (■„_,)«, 


1  (''11  •  •  •  I  '■'il    1)  "« 


D  =  o. 


Les  trois  théorèmes  que  j'ai  énoncés  dans  la  Note  précédente  résultent  de 


ces  deux  égalités. 


S'il  existe  des  courbes  planes  parmi  les  intégrales  du  système  dxi,-=-  u^dXn, 
celles-ci  se  trouvent,  sans  aucune  quadrature,  à  l'intersection  des  surfaces 


+  . . .+  ;/„_., 


dP 

ôx,, 


6)D 


(D=o). 


l'our  qu'il  y  ait  des  solutions  du  problème,  il  faut  que  les  deux  surfaces  se 
coupent.  Si  la  première  de  ces  équations  est  identiquement  satisfaite,  la  sur- 
face D  =  0  sera  le  lieu  des  caractéristiques  planes.  Si  D^z;o,  alors  toutes 
les  caractéristiques  sont  planes  et  nous  avons  donné  la  méthode  pour  trouver 
les  intégrales.  Cette  méthodeétait  au  fond  celle  de  M.  Darboux,  généralisée 
après  lui  avoir  appliqué  une  légère  mais  essentielle  simplification. 

3.  Singularités  des  courbes  planes.  —  On  peut  classifier  les  congruences 
de  courbes  planes  d'après  l'équation 


D(l)  =  U"-'(l)  -+-rt,U"--(I )+...= 


U(I) 
U(»,) 

U  (,/„_,) 


U"-'(I) 
U"-'(«,) 


Les  fonctions  a^,  .,.,a„_2  étant  données  d'avance,  il  existe  une  infinité 
de  congruences  satisfaisant  à  l'équation  caractéristique  D  ;  elles  seront  don- 
nées par  tous  les  systèmes  d'intégrales  (?/,,  . . .,  u„_,)  satisfaisant  au  système 
de  n  —  i  équations  aux  dérivées  partielles  du  (n  —  iy''°"=  ordre 


J)(mi)  =  o,  ...,  J)(//„_i)  =  o. 

C.  K.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N«  8.) 


5i 


388  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

L'inléi^ration  de  ce  sysLènie  ainsi  que  Télude  des  cnngruenccs  planes  cor- 
respondantes  donnent  naissance  à  des  propositions  li-rs  inléressantes  elà  des 
résultais  bien  curieux  (lui,  niallieurcusement,  ne  peuvent  pas  être  evposés 
dans  le  cadre  liniilé  d'une  Note. 

Je  tiens  à  énoncer  seulement  deux  remarques  impoiianles,  (]ui  s'appliquent 
presque  dans  tous  les  cas  : 

1°  Les  fonctions  «,,  .  . .,  a,^_„  n'inteniennciil  pas  i/n/is  le  c/ioi.r  des  sur/aces 
de  référence  (enveloppes  des  plans  des  courbes). 

1°  Les  fonctions  a,,  ...,  a„_„  introduisent  des  singularités  dans  les  con- 
gruences  de  courbes  ;  mais  il  ne  faut  pas  supposer,  comme  on  serait  porté  à  le 
faire,  que  ce  sont  toujours  les  singularités  des  fonctions  ai  et  les  seules  qui  s'in- 
troduisent (par  analogie  avec  les  équations  lln(''air<'s  ).  Il  peut  exister  des  si/i- 
gularités  en  dehors  de  celles  qui  appartiennent  aux  fonctions  a,  et  il  peut 
arriver  (pé  une  singularité  d'une  fonction  a,.,  mkme  d'ohdre  plus  grand  oie  /■, 
ne  s'introduise  pas  dans  toutes  les  congruences  correspondantes. 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Remarque  SU?'  une  Communication  de  AL  Eugenii- 
Elia  Len.  Note  de  M.  E.  Holmgre\. 

Dans  les  Comptes  rendus  du  27  janvier  1908,  p.  167,  M.  E.-E.  Lcvi  écril 
au  sujet  de  ma  INote  dans  les  Comptes  rendus  àw  2[  décembre  1907  : 

Daus    une     réoenle   (lomminiicalioii ,    M.    iIoliii|;riii)    donne    un    cerlain    nombre   Je 

résultais    sur   l'équation    île    la    chaleur -—^  = —^  ,  dont    une    partie   ont   une    <;rande 
'  O.v-        or 

ressenihl.ince  (même  pour  la  méthode  de  dérnonsti  ation  que  M.  ilolmgren  parait 
avoir  suivie)  avec  ceux  ([ue  j'ai  obtenus  de  mon  côté  et  que  j'ai  publiés,  trois  mois 
avant  la  Communication  de  M.  Ilolmgren,  dans  les  Rendiconli  delta  R.  Accadeinia 
dei  Lincei. 

C'est  pourquoi  je  demande  la  permission  de  rappeler  ici  les  principaux  de  mes 
résultats.... 

Je  me  permets  de  remanpier  que  j'avais,  Ireize  mois  avant  la  Communi- 
cation de  M.  Levi,  donné  la  démonstration  du  résultat  en  question  (en 
employant  la  méthode  à  laquelle  j'ai  fait  allusion  dans  ma  Communication) 
dans  une  Note  (écrite  en  français)  de  V Arlàv  for  matemaiik.  t.  II!  (  '  )  (com- 

(')  Comme  je  l'ai  dit  dans  celte  Note,  le  résultat  (en  ce  qui  conceine  le  problème 
analogue  au  problème  de  Dirichlel)  est  un  cas  très  particulier  d'un  théorème  sur  les 
équations  paraboliques  aux.  coefficients  variables  énoncé  (sans  dénioustratiou  )  par 
M.  S.  Bernstein  {Comptes  rendus.  16  janvier  190.5,  p.   rSy). 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  I908.  389 

iiimii(|iii''c  le  12  pcptombre  içjofi).  J'avais  dû  rappeler  ce  résultat  dans  ma 
(loniiiiiinicalioniiour  faire  voir  quel  cheiuin  j'avais  suivi  [xiur  démontrer  les 
résultais  nouveaux  y  contenus. 

Je  remarque  aussi  que  j'avais  express/'uicul  cité  celle  Note   de  VAr/d^> 
dans  ma  Communication. 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  singularilés  des  c(jualioits  diffc- 
reiiliclh's  du  piriider  ordre.  Note  de  M.  Georges  Uêmouxdo.s,  pn''- 
senli'e  [)ar  M.  1'].  Picard. 

I.  On  sail  que  Piriot  et  Couquel  sont  arrivés  à  établir,  dans  des  cas  très 
étendus,  une  réduclion  des  équations  dilVérenlielles  du  premier  ordre  à  des 
formes  simples  que  Ton  peut  aisément  étudier  {Journal de  l'École  l'olylech- 
nique,  t.  X\f,  p.  i(ii). 

Parmi  ces  formes  il  y  en  a  une  très  inléressante  à  cause  des  circonslances 
particulières  qu'elle  présente,  je  veux  dire  la  forme 

(1)  .r- )-'  =  ar-t-,z'P.(.r)  +  ^B,  (  j-)  >•  H- B,(.r)  j^  +  .  .  .  (ap^^o), 

le  second  membre  élant  une  fonction  liolomorphe  dans  le  voisinaqe  des 
a?  =  o  et  j  =  0  et  s'annnlant  pour  ces  valeurs  des  x  et  y. 

Dans  son  Traité  d'Analyse  (t.  III)  M.  Picard  a  utilisé  nu  iv.Miipl.'  1res 
particulier 

(2)  j;-^y—xy-hbx, 

pour  énoncer  l'assertion  que  les  équations  différentielles  (1)  ii'admriicnt 
pas,  en  vénérai,  une  intégrale  liolomorphe  dans  le  voisinage  de  a-  --=  o  et 
s'annulant  pour  œ  =  o.  M.  Picard  s'exprime  ainsi  :  La  singularité  r  =  o 
est  en  général,  pour  celle  équation,  une  singularité  de  nature  essentielle;  il  y 
aurait  là  un  important  et  difficile  sujet  de  recherches. 

l'iirmi  les  ti'.ivaux  récents  relalifs  ;i  hi  (|uesti(m  iiiiisi  posée,  le  [)Kis  iiiipuihiiil  esl 
celui  de  M.  Dulac  (  Thèse  de  doctoral,  l'aiis,  kjoo);  mais  M.  Dulac  s'est  attaché  à 
l'eliiile  des  iiUégiales  non  lioloniorphes  en  répétant  aussi  l'assertion  ci-dessus  men- 
tionnée. 

L'élude  de  l'éqnatiou 

(3)  x'y  —  a.y-\-x^  {x)         \y,{x)  =  b,  -h  b,x  h-  b^x'- ^ . .  .  -1-  A„  ,r«  -(-...] 


Sgo  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

a  conduit  Biiol  et  Bouquet  à  énoncer  le  lliéorème  suivant  : 

Pour  que  VéquaUon  (3)  admette  une  intégrale  holontorphe  dans  le  voisinage 
de  X  ^^o  et  s'annulant  pour  x  =  o,  il  faut  et  il  suffit  que  le  nombre  c  soit  un  zéro 
de  la  fonction  entière  W  {■>')  donnée  par  la  formule 

(4)         Jl(.r)  =  ^  +  :^.r+- A^2^.  _^,,.3+...+  'iR .,"+.... 

^      '  ^       '  I  1.2  I  .2.0  I  .2.0.  .  ./< 


2.  J'ai  eiUrcpris  des  recherches  pour  obleiiir  une  extension  du  ihéorème 
de  Briol  et  Bouquet  au  cas  général  et  je  suis  arrivé  au.\  résultais  suivants  : 

I.  5/  7WIIS  c/ésig/ions  par 

yiX  +  y., .V-  + .  .  .  +  y„ x"  H-  .  .  . 

/e  développement  tarlurien  f/ui  salis/ait  furmel/ement  à  l'équation  différen- 
tielle (\),  la  quantité  v'y„  n'est  jamais  d'un  ordre  de  grandeur  supérieur  à  celui 
de  la  quantité  y {n  —  i)l  =v/i.2.3...  (n  —  i);  J'entends  par  là  que  le  rap- 
port yy„  :  \/(n  —  I  )!  //('  lenl jamais  vers  l'injitn. 

II.  Si  nous  supposons  que  les  coefficients  des  séries,  qui  définissenl  les  fonc- 
tions B(a-),  B,(a--),  B.(a7),  ...,  soient  réels  et  négatifs,  l'équation  (  i)  ne 
saurait  admettre  une  intégrale  holomorphe  pour  aucune  râleur  de  a. 

La  méthode  que  j'ai  utilisée  pour  démontrer  ce  théorème  met  en  lumière 
la  cause  protonde  du  fait,  d'après  ]e(iuel  le  développement  laylorien  est,  en 
général,  divergent,  puisque  la  restriction  que  ce  théorème  II  comporte  ne 
touche  pas  le  fond  du  caraclère  fonctionnel  l'I  diflërcnliel  des  éipialions  les 
plus  générales,  que  nous  considérons  ici. 

III.  Si  nous  fixons  tous  les  coefficients  de  l'équation  dillérentielle  saut  a, 
que  nous  considérons  comme  un  paramètre,  nous  avons  encore  le  théorème 
suivant  qui  complète  le  théorème  II  : 

.SV  B ,  (X)  —  o  et  si  B  (.r)  est  un  polynôme ,  /  'équation  différen  tielle  (i)  ne  sau- 
rait admettre  une  intégrale  holomorphe  dans  le  voisinage  dex  ^o  et  s'annu- 
lant pour  x  =  o  que  pour  les  i^aleurs  de  u  =  -  qui  annulent  une  fonction  en- 
tière g(u).  If  ensemble,  donc,  des  valeurs  de  u  pour  lesquelles  il  y  a  une 
intégrale  holomorphe  est  dénombrahle  avec  un  point  limite  unique  à  l'infini. 

Il  y  a  là  une  extension,  dans  une  certaine  mesure,  du  théorème  cité  de 
Briot  et  Bouquet;  d'autre  part,  nos  résultats  justifient,  dans  des  cas  très 
étendus,  Tassertion  mentionnée  plus  haut,  qui  ne  s'appnyail  jusqu'ici  que 
sur  des  exemples  très  particuliers. 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908, 


391 


OPTIQUE.  —  Images  à  aspect  changeant  par  l'écran  de  projection  à  réseaux 
lignés.  iNote  ('  )  de  M.  E.  Estanave,  présentée  par  M.  (i.  Lippnianii. 

L'écran  à  réseaux  lignés  que  j'ai  fait  couuaitre  ici  mèuie  (-),  permettant 
d'obtenir  le  relief  par  la  projection  des  images  stéréoscopiques,  est  suscep- 
tible d'une  nouvelle  application. 

Cette  application  consiste  à  produire,  dans  une  même  région  de  cet  écran, 
une  image  qui  change  d'aspect  avec  l'angle  de  vision  de  l'observateur  par 
rapport  à  l'écran. 

Dans  ses  parties  essentielles,  cet  écran   est  coriititué  de  deux,  réseaux  lii^més  H  H, 
R'R'  {fig.  1)  à  lii;nes  parallèles  allernalivemeiU  opaques  et  transparentes.  Ces  réseau\ 

KiR.    .. 


sont  séparés  par  une  ylace  dépolie  EE'.  Us  en  sont  séparés  d'un  espace  calculé  d'après 
le  caractère  des  réseaux  utilisés. 

Deux  images  dilTércnles  b,  I2  sont  projetées  à  l'aide  de  deux  objectifs  O,,  Oj  sur 
l'écran  dont  les  lignes  des  réseaux  sont  supposées  horizontales,  c'est-à-dire  perpendi- 
culaires à  la  dii-eclion  'J|0,.  Les  objectifs  sont  sufli^animenl  rap|)rocliés  poiii-  donner 


(")   Présentée  dans  la  séance  du  17  lévrier'  lyoS. 
(-)   Comptes  rendus,  t.  GXLIII,  p.  644- 


392  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

sur  l'écran  deii\  images  qui  empiètent  l'une  sur  l'autre  ou  niieu\  se  superposent  sensi- 
blement dans  une  même  réi;ion. 

L'imai;e  de  Ii  se  produit  ^ur  la  gbice  déjjolie  EE'  en  une  iniaf^e  incouiplèle  formée  de 
lignes-imai,^es  notées  i,  r,  i,  ...  enchevêtrées  et  alternées  avec  les  lignes-images 
notées  2,  2,  2,  ...  provenant  de  l'image  de  L.  Les  conditions  sont  réalisées  pour  que 
les  Landes  i,   1,  i,  ...  n'empiètent  pas  sur  les  bandes  2,  2.  2,  .... 

D'après  cela,  un  observateur,  dont  la  ligne  des  yeux  est  sensiblement 
parallèle  aux  lignes  des  réseaux,  verra  à  travers  les  espaces  clairs  du  ré- 
seau R'ir  les  lignes-images  notées  1,1,  i,  ...  ou  les  lignes-images  notées  2, 
2,  2,  .  . .  suivant  qu'il  occupera  la  position  A  ou  la  position  B. 

Autrement  dit,  suivant  (pie  l'angle  de  vision  de  l'oliservateur  par  rapport 
à  l'écran  aura  cbangé,  il  verra  soit  l'image  de  I,,  soit  l'image  de  L.  Grâce  à 
la  finesse  des  (rails  des  réseaux,  les  lignes-images  qui  constituent  les  imagos 
de  l'écran  sont  snfllsamnient  voisines  poin'  que  ces  images  incomplètes 
paraissent  continues. 

On  peut  obtenir  le  même  résultat  en  laissant  l'observateur  lixe  et  en  fai- 
sant pivoter  légèrement  l'écran  autour  d'un  axe  borizontal. 

Le  procédé  indi([ué  dans  une  Note  |jrécédente,  pour  obtenir  un  stéréo- 
gramme-parallaxe,  en  partant  d'un  couple  stéréoscopique  ordinaire,  permet 
aussi  d'obtenir  une  diapositive  à  image  composite  qui,  observée  à  travers 
ini  réseau  ligné  à  lignes  liorizontalcs.  offre  une  image  à  aspect  cbaugeaut, 
c'est-à-dire  pré'senle  le  })bénoinène  (pi'on  piMçoit  sur  l'écran.  Le  mode 
opératoire  est  le  même;  il  suffit  toutefois  de  reinj)lacer  les  deux  images 
stéréoscopiques  par  les  deux  dessins  ou  objets  dont  les  images  doivent 
constituer  les  deux  aspects  de  l'image  changeante. 


PHYSIQUE.  —  liiflitenrc  de  la  Mniére  solaire  sur  le  dép;ap;emcnt  et  sur  l'orien- 
talioii  des  molécides  <j;aze.ilses  eu  dissolution  dans  l'eau  de  mer.  Note  de 
M.  IIaphael  Dub<iis,  présentée  par  M.  Lippmaïui. 

En  poursuivani  n^es  expériences  sur  le  rôle  des  pigments  chez  les  animaux 
et  les  végétaux  marins,  j'ai  constaté  un  phénomène,  d'ordre  purement  phy- 
sique, qui  me  paraît  mériter  d'être  signalé,  s  il  ne  l'a  été  déjà. 

l'ai  plongeant  des  tubes  à  essais  ordinaires  contenant  des  solutions 
colorées  différemment  dans  de  l'eau  de  mer,  on  voit,  a[irès  une  exposi- 
tion au  soleil  de  '\ï  minutes  à  i  heure,  qnehjucfois  plus  tôt,  se  déposer 
des  bulles  gazeuses  sur  la  [)aroi  externe  des  tubes,  oi'i  elles  restent  pendant 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  3g3 

longlemps  assez  fortcinenl  adhérentes.  Le  phénomène  se  produit  aussi  dans 
Feau  douce. 

Mais  ce  qui  in'a  frappé,  ainsi  que  h\s  personnes  (|ui  assistaient  à  mes 
expériences,  c'est  tiue  les  luhes  rent'ermanl  des  solutions  vertes  se  couvraient 
de  fines  bulles  gazeuses  plus  vite  et  en  l)eaacoup  plus  grande  abondance 
que  les  autres.  Sur  la  paroi  externe,  et  même  sur  la  paroi  interne  des  tubes 
verts,  les  bulles  étaient  si  nombreuses  qu'elles  se  touchaient  et  qu'il  en 
résultait  un  dégagement  simulant  celui  qui  se  fait  à  la  surface  d'algues  vertes 
plongées  dans  l'eau  et  exposées  au  soleil. 

L'expérience  peut  être  disposée  de  la  façon  suivante  pour  que  les  conditions  de 
milieu  soient  identiques  dans  tous  les  récipients  culoiés  diverrcment  : 

Dans  une  cuve  de  verre  <à  faces  parallèles  remplie  d'eau,  on  introduit  des  éprou\ettes 
renfermant  des  solutions  colorées.  Ces  éprouvetles  sont  semblables  et  placées  à  des 
distances  égales  dans  l'ordre  suivant,  de  gauche  à  droite  :  rouge,  jaune,  vert,  bleu. 

Dans  l'expérience  n"  1,  la  substance  verte  était  de  la  chlorophylle  d'algues  marines 
en  dissolution  dans  l'alcool. 

Dans  l'expérience  n"  2,  on  a  employé  une  solution  de  chlorure  de  nickel  et  enfin, 
dans  une  troisième,  une  solution  de  vert  Lumière. 

Le  contenu  des  autres  tubes  était  coloré  par  la  coccinine,  l'orange  ,ç,  le  carmin  d'in- 
digo, le  bleu  de  méthylène,  le  violet  de  gentiane,  etc.,  en  solution  dans  l'eau. 

La  paroi  antérieure  de  la  cuve  était  exposée  de  manière  que  les  tubes  fussent  tous 
frappés  directement  par  la  lumière  solaire  traversant  l'eau  dans  laquelle  ils  baignaient 
jusqu'à  leur  partie  supérieure. 

Pendant  les  expériences,  la  température  de  la  cuve  s'est  élevée  de  10"  à  18°  en 
inoyenne. 

La  photographie  n"  1,  que  j'ai  l'honneur  de  mettre  sous  les  yeux  de  l'Académie,  montre 
que  les  bulles  appliquées  sur  la  paroi  du  tube  vert  sont  infiniment  plus  nombreuses 
que  celles  qui  se  trou\ent  sur  le  tube  voisin  renfermant  du  jaune  :  en  outre,  la  posi- 
tion occupée  n'est  pas  la  même.  A  la  surface  de  l'éprouvette  rouge,  on  ne  distingue  que 
deux  bulles;  sur  la  bleue,  il  y  eu  avait  da\anlage  que  sur  la  rouge  et  la  jaune,  mais 
elles  étaient  disséminées  sur  toute  la  surface  et  avaient  un  diamètre  plus  grand. 

Dans  l'expérience  n"  2,  l'apparition  des  bulles  sur  la  paroi  du  tube  vert  est  plus 
démonstrative  encore,  ainsi  que  le  montre  la  photographie. 

Il  s'est  bien  déposé  quelques  bulles  sur  la  paroi  de  la  cuve  à  faces  parallèles,  mais 
elles  étaient  relativement  rares  et  disséminées  sans  ordre. 

lùaut  donnée  la  composition  des  gaz  dissous  dans  l'eau,  les  Ijulles  gazeuses 
ainsi  dégagées  sont  forcément  très  riches  en  oxygène. 

D'après  diverses  expériences,  que  M.  Lippniann  a  eu  la  bienveillance  de 
me  suggérer,  il  semble  bien  ([ucce  dégagement  gazeux  localisé  sur  h-s  tubes 
verts  soit  dû  à  ral)sor[)tion  élective  des  radiations  calorificjues  et  non  à  un 
phénomène  d'adsorption. 


394  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Pourtant,  en  substituant  à  l'eau  simplement  aérée  de  l'eau  chargée  d'acide 
carbonique,  il  s'est  bien  dégagé,  au  soleil,  des  bulles  gazeuses,  mais  elles  ne 
se  sont  pas  accumulées  sur  le  tid^e  vert. 

En  tous  cas,  le  dégagement  gazeux  sui'  les  parois  des  tubes  verts  produit 
nécessairement  un  appel  de  l'oxygène  vers  celles-ci.  On  est  en  droit  de 
penser,  croyons-nous,  que  le  dégagement  est  de  nature  à  exercer  une  action 
sur  le  rôle  physiologi(pie  des  pigments  colorés  des  organismes  et  sur  les 
phénomènes  de  respiration  tégumenlaire  qui  s'y  rattachent,  par  exemple, 
dans  le  cas  de  Bondlia  virldis  exposées  aux  radiations  solaires,  dont  j'ai 
parlé  autre  part  ('). 


RADIOACTIVITÉ.  —  Sur  Ics  courbes  de  radioactmlé  induite  obtenues  par 
MM.  Sarazin  el  Tommasina.  Note  de  M.  J.  Daxxe,  présentée  par 
M.  Lippmann. 

Dans  un  récent  travail  (  -)  MM.  Sarazin  et  Tommasina  ont  étudié  la  loi 
de  désactivation  de  corps  activés  par  l'émanation  du  radium. 

Les  cor|)S  eniplovés  sorU  des  (ils  métalliques  nus  ou  recouverts  d'un  isolant  le!  que 
le  caoulclioiic  ou  la  paraffine.  On  les  active  sous  potentiel  positif  ou  négatif.  Le  fil 
activé,  enroulé  en  s])iiale,  est  disposé  à  une  certaine  distance  du  cylindre  isolé  d'un 
éleclroscope  d'I'lUter  et  Gi-ilel.  On  peut  iiUer|ioser  des  écrans  en  toile  métallique 
entre  le  cylindre  et  le  fil  activé.  Les  mesures  sont  faite-N  en  donnant  alternativement  à 
l'électroscope  une  charge  positive  et  une  charge  négative.  Si  l'on  lepréscnle  graphi- 
quement les  résultats  en  portant  en  abscisses  les  temps  el  en  ordonnées  les  logaiithmes 
du  courant  mesuié  à  l'électroscope,  on  constate  que  la  courbe  reliant  les  points  ob- 
tenus avec  une  charge  positive  n'est  pas  la  même  que  celle  obtenue  avec  une  charge 
négative.  La  valeur  du  courant  est  plus  grande  pour  une  charge  d'un  sinne  donné  de 
l'électroscope  que  pour  une  charge  de  signe  contraire. 

Le  fait  de  charger  positiveiuent  ou  négativement  l'électroscope  ne  peut 
modifier,  en  aucune  façon,  la  loi  de  désactivation  des  corps  activés  ;  il  faut 
donc  rechercher  l'explication  de  ces  expériences  dans  d'autres  phénomènes. 

J'ai  entrepris,  au  laboratoire  de  M"'^(Airie,  quelques  expériences  dont 


(')  .Sur  l'action  de  la  hrniiéie  sur  le  pigmerU  \er'L  lluorescerU  de  UonelL'ut  virù/is  el 
sur  l'émission  de  pigment  par-  certains  vers  marins  exjiosés  à  la  lirmiére  solaire  illitll. 
Soc.  de  liioL,  t.  L\ll,  p.  65^). 

(^)  Comptes  rendus,  t.  C\LV,  1907,  p.  420  et  .'|8o  ;  Arch.  des  Se.  pitys.  el  nat., 
novembre  1907. 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  SgS 

les  résultats  prouvent  que  les  phénomènes  observés  par  MM.  Sarazin  et 
Tommasina  peuvent  facilement  s'expliquer  en  considérant  la  dislrihulion 
du  cliamp  dans  les  diUérentes  parties  de  l'appareil  de  mesure. 

Cas  des  corps  recouverts  d'un  diélectrique.  —  J'ai  répété,  dans  des  condi- 
tions un  peu  différentes,  les  expériences  de  MM.  Sarazin  et  Tommasina  ('). 
Les  résultats  obtenus  sont  conformes  à  ceux  de  ces  auteurs.  Ils  peuvent 
s'expliquer  de  la  façon  suivante  :  pendant  l'activation,  lérnanation  crée 
dans  le  gaz  des  ions  des  deux  signes.  Si  l'on  porte  le  fd  à  un  haut  potentiel, 
le  champ  qui  en  résulte  entraîne  les  ions  d'un  signe  sur  le  diélectricjue. 
Pendant  la  désactivation,  les  charges  accumulées  peuvent  se  libérer  sous 
Tinfluence  d'un  champ  de  sens  inverse  au  champ  établi  pendant  l'activa- 
tion; elles  contribuent  alors  à  accroître  le  courant.  Un  champ  de  même  sens 
que  le  champ  établi  pendant  l'activation  tend  à  être  annulé  par  les  charges 
réparties  sur  le  diélectrique.  L'expérience  suivante  confirme  cette  manière 
de  voir. 

Une  lame  de  cuivre  recouverte  d'une  mince  couche  de  paraffine,  portée  à  un  polenliel 
négatif  de  900  volts,  est  placée  à  une  petite  distance  tlune  lame  de  poloninm  en  commu- 
nication avec  le  sol.  Trois  heures  après,  on  constate  que  la  lame  est  chargée  positivement. 
Sous  l'influence  du  champ,  lésions  positifs  se  sont  fixés  sur  la  paraffine.  Si  la  lame  est 
placée  dans  un  condensateur  à  plateaux  avec  un  champ  de  sens  inverse  au  premier,  elle 
abandonne  peu  à  peu  ses  charges.  Le  départ  des  charges  se  traduit  dans  le  conden- 
sateur par  la  production  d'un  courant  qui  va  con>tamment  en  diminuant. 

Il  résulte  de  cette  expérience  que,  pour  un  sens  déterminé  ihi  cliauq),  la 
disparition  des  charges  simule  un  phénomène  de  radioactivité  induite. 
Cependant,  il  y  a  une  diffétxnce  fondamentale  entre  les  deux  phénomènes. 
La  radioactivité  induite  est  caractérisée  par  ime  loi  de  désactivation  inva- 
riable, identique  pour  les  deux  sens  du  champ.  La  décharge  d'un  diélec- 
trique ciiargé  est  essentiellement  variable  avec  les.conditions  extérieures;  en 
outre,  la  décharge  n'a  lieu  que  pour  un  sens  déterminé  du  champ. 

Dans  le  cas  des  corps  activés,  un  seul  sens  du  champ  favorise  le  départ 
des  charges  et  c'est  pour  ce  sens  que  le  courant  est  maximum.  Pour  un 
chaiTip  de  sens  inverse,  le  courant  est  1res  faible  au  début;  en  elï'et,  non 
seulement  les  charges  réparties  sur  le  diélectrique  ne  peuvent  quitter  le 
diélectrique,  mais  de  plus  elles  tendent  à  annuler  le  champ  dans  le  conden- 


(')  Le  détail  des  expériences  et  leur  représentation  graphique  seront  publiés  dans 
Le  Radium. 

C.   R.,   lyoS,  I"  Semestre.  (T.  C.Xr.VI,  N°  8.)  ^2 


3q6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

sateur.  A  mesure  que  les  charges  disparaissent,  le  courant  augmente  de 
valeur  jusqu'à  ce  que  toutes  les  charg-es  soient  dissipées-;  à  ce  moment,  la 
courlie  rejoint  et  se  superpose  à  la  courlje  obtenue  par  le  champ  de  sens 
inverse. 

Une  longue  activatiou  el  un  potentiel  élevé  sont  des  conditions  avanta- 
geuses pour  obtenir  deuv  branches  nettement  séparées. 

Cas  ries  toiles  rnétal(i(jiies.  —  Les  phénouiènes  observés  dans  ces  condi- 
tions sont  attribuablcs  a  un  entraînement  des  ions  d'un  signe  au  travers  des 
mailles  de  la  toile  métallique.  L'excès  des  ions  d'un  signe  dans  l'espace 
compris  entre  la  loile  métallique  et  le  plateau  supérieur  du  condensateur 
en  communication  avec  rélectromclre  est  la  cause  de  la  dissymétrie  du 
courant  dans  cet  espace. 

L'entra'inement  des  ions  est  provoqué  par  un  champ  local  résultant 
d'une  force  électi'omotrice  de  contact  entre  la  sujjstance  active  et  la  loile 
métallique.  La  grandeur  et  la  direction  du  champ  local  et  par  suite  le  signe 
des  ions  entraînés  vers  la  loile  dépendent  de  la  grandeur  et  du  sens  de  la 
force  électromotrice  de  contact. 

Si  l'on  applique  entre  la  toile  métallique  et  la  substance  active  une  force 
électromotrice  égale  ou  supérieure  et  de  sens  inverse  à  la  force  électro- 
motrice  de  contact,  on  supprime  la  dissymétrie  des  courants. 

Ces  résultats  permettent  d'expliquer  les  observations  relatives  à  la  loi 
de  désactivalion  d'une  lame  activée  lorscpi'on  mesure  la  valeur  du  courant 
au  travers  d'une  toile  métallique.  Sup[)Osons  que  la  lame  activée  soit  en 
enivre,  qu'elle  soit  placée  à  une  certaine  distance  d'une  toile  métallique  en 
fd  de  fer  galvanisé,  el  qu'on  mesure  le  courant  entre  la  toile  métallique  et  le 
plateau  supérieur  d'un  condensateur  en  communication  avec  l'électromètre. 
La  force  électromotrice  de  contact  entre  cuivre  et  zinc  produit  un  champ 
dirigé  du  zinc  au  cuivre,  les  ions  positifs  compris  dans  ce  volume  se  dirigent 
vers  le  zinc;  si  le  champ  extérieur  entre  la  loile  et  le  plateau  supérieur  est 
de  même  sens  que  le  champ  local,  les  ions  positifs  peuvent  pénétrer  au  delà 
de  la  loile,  ils  sont  alors  recueillis  par  l'éleclroraèlre  et  contribuent  à 
augmenter  le  courant.  Si  le  champ  est  de  sens  inverse,  les  ions  positifs  sont 
arrêtés  par  la  toile  métallique. 

La  loi  de  désactivalion  est  la  même  pour  les  deux  sens  du  champ,  lorsqu'on 
mesure  l'intensité  du  ra\onnemenl  au  travers  d'une  loile  métallique,  à 
condition  toutefois  d'établir  entre  la  toile  et  la  lame  activée  un  champ  de 
sens  inverse  au  champ  dû  à  la  force  électromotrice  de  contact. 

MM.  Sarazin  et  Tommasina  ont  indiqué  diilérents  résultats  obtenus  en 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  ^yj 

Utilisant  des  corps  recouverts  d'un  diélectrique,  activés  sous  charge  positive 
ou  négative,  dont  ils  étudiaient  la  loi  de  désactivation  au  travers  de  toiles 
métalliques.  Les  phénomènes  observés  s'interprètent  facilement  au  moyen 
des  résultats  précédents. 


ÉLECTRICITÉ.  —  FonctioJinement  du  délecteur  éleclrolytique;  influence 
de  la  température.  Note  de  M.  Henri  Abraham,  présentée  par 
M.  J.A^ioUe. 

L'électrode  sensible  du  détecteur  éleclrolytique  Ferrie  est,  comme  on 
sait,  constituée  par  une  pointe  de  platine  très  fine  plongeant  dans  une  solu- 
tion d'acide  sulfuriquc;  l'autre  électrode  est  à  large  surface.  Un  transfor- 
mateur reçoit  les  ondes  de  l'antenne  et  élève  leur  potentiel.  Le  détecteur  est 
placé  dans  le  circuit  secondaire,  qui  contient  aussi  un  condensateur  réglé 
de  façon  à  accorder  les  oscillations  de  ce  circuit  sur  celles  des  ondes  que 
l'on  reçoit. 

Ce  détecteur  est  polarisé  en  permanence  par  un  circuit  auxiliaire,  la 
pointe  étant  positive,  et  l'on  règle  la  polarisation,  au  vois^inage  de  2  ou 
3  volts,  vers  la  limite  indécise  de  l'électrolyse  franche,  à  partir  de  laquelle 
la  polarisation  ne  peut  plus  être  augmentée  qu'avec  un  courant  permanent 
d'intensité  beaucoup  plus  grande.  Un  téléphone  est  interposé  dans  le  circuit 
polariseur,  et  l'on  entend  un  son  au  passage  de  chaque  train  d'ondes. 

Le  mode  d'action  des  ondes  paraît  être  celui-ci,  au  moins  pour  les  ondes 
faibles  : 

La  self-induclioii  itLi  téléphone  tend  à  s'opposeï'  au  passage  des  oscillations,  et,  pen- 
dant toute  leur  durée,  si  elle  est  très  brève,  le  circuit  du  téléphone  peut  n'être  que 
fort  peu  influencé  :  les  oscillations  agissent  surtout  sur  la  dérivation  sans  self-induc- 
tion qui  Don  lient  le  détecteur. 

Les  demi-oscillations  négatives,  qui  tendraient  à  diminuer  la  polarisation,  agissent 
peu  sur  le  courant  qui  traverse  le  détecteur.  Pendant  les  premières  demi-oscillations 
positives,  au  contraii-e,  la  iwlarisalioii  de  la  pointe  est  accrue,  et  le  courant 
augmente  nolablenieut.  Mais  le  supplément  de  courant  n'est  pas  alimenté  par  le  cir- 
cuit polariseur,  il  est  fourni  par  le  circuit  oscillant.  Le  condensateur,  qui  était 
chargé  positivement,  et  qui  a  fourni  du  courant  positif,  doit  donc  être  partiellement 
déchargé.  On  peut  dire  aussi  qu'il  a  pris  une  charge  négative  supplémentaire. 

Pendant  que  le  train  d'ondes  achève  de  passer,  cette  charge  négative  se  partage 
entre  le  condensateur  et  le  détecteur,  qui  fonctionne  maintenant  comme  capacité  élec- 
lrolytique, et  la  polarisation  est,  en  définitive,  diminuée. 

Le  circuit   polariseur  est  alors  obligé  de   fournir   rapidement   la    quantité   d'èlec- 


398  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

tricilé  nécessaire  pour  recliarger  le  détecteur  et  le  condensateur  au   voUage   normal, 
et  c'est  ce  courant  de  recharge  que  l'on  entend  au  téléphone. 

Il  résulterait  de  celte  manière  de  voir  qu'un  délecteur  pourrait  être  à 
peu  près  caractérisé  par  deux  quanlilés  : 

i"  sa  capacité  de  polarisation  au  voisinage  du  voltage  noi-nial  ; 

2"  sa  résistance  olimique  intérieure,  en  série  avec  la  capacité. 

Ces  deux  éléments  ont  pu  être  déterminés,  pour  des  forces  électromotrices 
alternatives  voisines  du  centième  de  volt,  avec  une  fréquence  de  5oo  périodes 
par  seconde,  au  moyen  de  notre  galvanomètre  à  courants  aternatifs,  muni 
des  dispositifs  décrits  dans  une  précédente  Conununication  faite  en  commun 
avec  M.  Devaux-Cliarbonnel  ('). 

Voici  quelques  résultats  de  cette  élude  : 

Des  détecteurs  de  dilTéreiite^  fabrications,  mais  de  sensibilités  comparables,  sont 
étudiés  au  voisinage  immédiat  de  leur  polarisation  normale,  avec  des  forces  électro- 
motrices  alternatives  de  l'ordre  du  centième  de  volt.  Ils  se  comportent  vis-à-vis  de 
ces  forces  électromotrices  comme  le  ferait  une  capacité  de  quelques  centièmes  de 
microfarad  en  série  avec  une  résistance  de  plusieurs  milliers  d'ohms. 

Sans  polarisation,  la  résistance  reste  à  peu  prés  la  même,  tandis  que  la  capacité 
diminue  notablement. 

Des  détecteurs  à  gros  fil  ont  une  capacité  plus  grande  et  une  résistance  plus  faible. 
La  variation  de  ces  quantités  est  un  peu  moins  rapide  que  la  variation  de  surface  de 
l'électrode  sensible. 

Influence  de  la  tempéralure.  —  Des  détecteurs  ont  été  cliaufFés  à  120°.  Leur 
capacité  a  augmenté  jusque  vers-  microfarad;  mais  leur  augmentation  de  capacité 
ne  nuit  pas  à  la  sensibilili'  des  détecteurs  (-). 

La  résistance  a,  par  contre,  beaucoup  diminué,  comme  on  devait  s'y  attendre.  Elle 
est  tombée  à  quelques  centaines  d'ohms. 

Grâce  à  la  très  ainiaJjle  collaboration  de  M.  le  capitaine  Ferrie,  les 
délecteurs  chauffés  à  120"  ont  pu  être  essayés  au  poste  de  télégraphie  sans 
fd  de  la  tour  Eiffel. 

Nous  avons  alors  constaté  que,  à  sensibilité  égale,  leur  faible  résistance 
intérieure  perinet  d'oblenir  un  accord  plus  étroit  de  la  résonance,  une 
syntonic  plus  parfaite,  ce  (pii  peut  présenter,  jiour  cei^taines  transmissions, 
un  avanlage  assez  sérieux. 


(')   Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  1907,  p.  1209. 

(-)   Voir,   notamment,  sur  ce  sujet,  le  travail  récent  de  M.  C.  Tissol  {Journal  de 
Physique,  1908,  p.  46). 


SÉANCE    DU    24    FÉVRIER    1908.  Scjt) 


CHIMIE  PHYSIQUE.    —  Sur  les  poids  alomic/ues  de  l'azote,  de  l'oxygène  et  du 
carbone.  Note  de  M.  A.  Lebuc,  présentée  par  M.  H.  Le  Chatelier. 

Le  Comité  international  des  Poids  atomiques  vient  d'abaisser  enfin  le 
poids  atomique  de  l'azote  à  i4,oi,  pour  O  =  16,  au  lieu  de  i4,o44  admis 
antérieurement  d'après  Stas. 

J'ai  montré  dès  1897  que,  si  l'on  admet  pour  le  carbone  C  =  12,004,  le 
poids  atomiquede  l'azote  est  i4,oo5,  et  l'erreur  sur  ce  nombre  ne  me  parait 
pas  devoir  dépasser  deux  unités  sur  la  dernière  décimale.  Mais  on  s'était 
refusé  à  l'adopter  parce  qu'il  était  obtenu  par  une  méthode  purement  phy- 
sique. C'est  seulement  depuis  que  M.  Guye  a  trouvé  par  des  méthodes 
chimiques,  moins  précises  d'ailleurs,  des  nombres  à  peu  près  concordants 
dont  la  moyenne  était  légèrement  inférieure  à  i4,oi  que  la  Commission 
s'est  décidée  à  apporter  au  nombre  de  Slas  les  \  de  la  correction  que 
j'avais  proposée. 

Voyons  maintenant  la  valeur  qui  en  découle  pour  le  poids  atomique  du 
carbone. 

Le  rapport  p  des  volumes  moléculaires  de  l'oxyde  de  carbone  et  de  l'azote 
dans  les  conditions  normales  est  compris  entre  0,9999  et  i.  Le  rapport  des 
densités  de  ces  deux  gaz  est,  d'après  mes  déterminations. 


,   0,96702 

0,96717     '•'■'^ 

Lord  Uayleigh  a  trouvé  un  nombre  pratiquement  identique  :  0,99979. 
Le  poids  moléculaire  de  l'oxyde  de  carbone  est  donc 


compris  entre 
et 


CO  =  2Az  X  p  X  à, 

28,02  X  0,99985  =  28,016 

28,02  X  0,9999  X  0-99979  =  28,011. 


On  en  déduit  que  le  poids  atomique  du  carbone  est  compris  entre  12,011 
et  12,16,  au  lieu  de  12,004  admis  dans  mon  travail,  d'après  Slas  et  Van 
der  riaat. 

Cet  écart  semble-t-il  compatible  avec  la  précision  des  déterminations  de 
ces  savants?  Dans  le  cas  de  l'affirmative,  il  serait  préférable  d'admettre  pour 


/|00  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

le  carbone  le  nomlire  entier  i  2,000.  Un  en  décluhait  pour  le  poids  atomique 
de  l'azote  un  nombre  compris  entre  14,002  et  i/|,oo4,  dont  Texcès  sur  le 
nomI)re  entier  i4  est  trop  faible  pour  qu'on  puisse  affirmer  son  existence. 

En  ce  qui  me  concerne,  je  n'ai  pas  cru  juscpTici  devoir  me  ranger  à  cet 
avis. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  l'oœyùromure  <Je  phosphore. 
Note  de  M.  E.  Berger,  présentée  par  M.  G.  Lemoine. 

Le  seul  procédé  connu  de  préparation  de  roxybromure  de  phosphore 
consiste  a  hydrater  partiellement  le  pentabromure  en  le  distillant,  soit  avec 
de  l'acide  oxaUque  desséché,  soit  avec  de  Facidc-  acétique.  Entre  autres 
inconvénients,  ce  procédé  a  celui  de  perdre  2^"  de  brome  du  pentabromure 
à  l'état  d'acide  bromhydrique. 

I.  J'ai  réussi  à  préparer  avantageusement  l'oxyl^romure  de  phosphore  en 
faisant  agir  l'anhydride  phosphorique  sur  le  pentabromure 

3I>Br'+P^O»=5F'OBr^ 

Dans  la  cornue  d'un  appareil  distillaloiie  on  mélange  les  deux  corps,  l'anliydride 
phosphorique  en  léger  excès.  On  chauffe  jusqu'à  apparition  de  vapeurs  de  brome  pro- 
venant d'un  commenceuient  de  dissociation  du  pentabromure.  La  masse  se  liquéfie  peu 
à  peu  :  au  bout  de  4  à  5  heures  la  réaction  est  terminée  et  l'on  distille. 

On  rectifie  le  produit  brut  ^ur  un  peu  d'anhydride  phosphorique  et  l'on  recueille  ce 
qui  pa^se  vers  190°.  Le  rendement  atteint  85  pour  100. 

Les  cristaux  orangés  obtenus  sont  placés  dans  la  douille  d'un  entonnoir  et  lavés  avec 
de  l'éther  bien  anhvdre  et  exempt  d'alcool;  puis  on  les  écrase  entre  deux  plaques 
poreuses.  Cette  opération  est  lai  le  par  une  journée  de  froid  sec,  de  façon  à  éviter  l'alté- 
ration des  cristaux  par  l'humidité.  \'A\e  a  pour  but  de  débarrasser  complètement  le 
produit  de  pentabromure,  résultat  que  des  distillations  répétées  ne  permettent  pas 
d'obtenir. 

II.  Les  cristaux  ainsi  purifiés  et  conservés  en  tube  scellé  sont  parfaite- 
ment incolores.  Ils  fondent  à  55"-56°;  le  point  d'ébulUtion  sous  77-V'"" 
est  189",  5.  L'analyse  a  donné  pour  loo  :  83,2  de  brome  et  10, 85  de  phos- 
phore (théorie  83, 61  et  io,8).  La  densité  de  vapeur,  prise  avec  l'appaixnl 
de  Meyer  dans  leienzoate  d'amyle  (233"),  a  été  trouvée  normale  ;  lU,  IL 

Calculée  :  9,94- 

III.  .l'ai  déterminé  la  chaleur  de  formation  de  l'oxybromure  de  phosphore 
en  elléctuaut  sa  décomposition  par  l'eau.  Deux  déterminations  uès  concor- 


.     SÉANCE    DU    24    FÉVRIER    1<^<>8.  4oi 

daiUes  liront  donné 

P0BH-{-3H^0r=  PO'H^M^  :!lli;r  +  75n00"''  ('). 

Eli  se  servant  des  données  de   Bcrtlielol   {Thermochiinw,    t.   II,    1897, 
p.  45,  53,  ii4,  143),  on  trouve 

I'  sol  -t-  O  -I-  Br'  gaz  zisz  POBr'  sol  +  laojao'^', 

P  sol  +  O  -+-  Br'  liq  =r  POBi»  sol  +  logôSo"»», 

IM3i'liq-hO  =  POBi-3sol-(-  6485o«»'. 


MÉCANIQIE  CHIMIQUE.  —  Sur  les  causes  essenliellement  chimiques  de  la  trans- 
formation allotropique  du  phosphore  blanc  dissous  dans  l'essence  de  téré- 
benthine. Note  de  M.  Albicrt  Colson,  présentée  par  M.  Georges  Lemoino. 

J'ai  montré  que  le  phosphore  blanc  dissous  dans  l'essence  de  térébenlhini; 
reclifiée  se  transforme  en  phosphore  rouge  à  \a  température  de  2  jo°  à  3oo 
(Comptes  rendus,  1908,  p.  71V  La  cause  de  cette  transformation  irréversible 
pouvait  être  l'état  d'é(|uilible  instable  qu'on  attribue  au  phosphore  blanc 
et  qui  est  maintenu  par  une  sorte  de  viscositi',  par  un  frottement  chimique, 
que  la  chaleur  fait  cesser.  C'est  du  moins  ce  cpie  j'avais  pensé  tout  d'abord; 
mais  les  particularités  du  phénomène  que  j'ai  étudié  sont  en  désaccord  avec 
l'hypothèse  d'un  frottement. 

J'ai  dit,  en  effet,  que  lorsqu'on  atteint  la  Icnipérature  de  25o"  suffisante 
pour  faire  cesser  le  frottement,  il  faut  aLteudie  5o  heures  avant  de  constater 
la  moinch'e  transformation,  et  qu'ensuite  le  dépôt  apparaît,  s'accentuant 
rapidement,  vers  la  cinquante-cinquième  heure.  Si  l'on  élève  la  tempé- 
rature à  280",  malgré  l'atténuation  plus  considérable  du  frottement, 
le  dépôt  n'apparail  pas  encore  au  bout  de  '1  heures  ;  il  ne  se  précipite 
que  vers  la  cinquième  heure. 

Cette  allure  n'a  rien  de  commun  avec  les  ellels  du  frottement.  Dès  que  le  froUemenl 
est  vaincu,  le  mobile  se  met  en  marche  immédiatement;  et  si,  au  lieu  d'un  mobile, 
on  est  en  présence  de  molécules,  l'effet  est  d'autant  plus  apparent   que   les    molécules 


(')  M.  Ogier  {Comptes  rendus,  t.  XCII,  1881,  p.  85)  avait  trouvé  pour  celte  déter- 
mination 79700'^'.  Je  pense  que  cette  différence  piovient  de  ce  que  son  produit  conte- 
nait un  peu  de  pentabromure,  qui,  à  poids  égal,  a  une  chaleur  d'hydratation  plus  con- 
sidérable. 


4o2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

en  mouvement  (en  voie  de  transformation)  sont  plus  nonil)reuses  ;  de  sorte  que  c'est 
au  début  du  cliauffage,  et  non  5o  heures  plus  tard,  que  l'action  doit  surtout  se 
manifester.  11  convient  donc  de  chercher,  en  dehors  de  la  mécanique  du  frottement,  les 
causes  de  la  métamorphose  du  phosphore  blanc  dissous. 

Elles  tiennent  plutôt  soit  à  un  élal  inlermédiaii'e  du  phosphore,  soit  à  la 
formation  d'autres  corps  transitoires  qui  s'accumulent  dans  les  tubes  à  la 
suite  d'une  lente  réaction  du  phosphore  dissous  sur  le  solvant.  En  clTet,  à 
l'ouverture  des  tubes,  j'ai  toujours  constaté  la  présence  siniultanéc  d'hydro- 
gène et  de  phosphure  gazeux  PH'  en  faible  quantité;  et  la  formation  de  ces 
gaz,  du  dernier  surtout,  m'a  paru  étroitement  liée  à  celle  du  phosphore 
rouge.  On  peut  admettre  que  PH'  se  dédouble  en  phosphore  rouge  avec 
dégagement  d'hydrogène  naissant  qui  régénère  le  gaz  primitif  au  contact  du 
phosphore  dissous  (');  peut-être  encore  se  fait-il  du  phosphore  solide  cjui 
à  25o°  se  scinde  en  phosphore  rouge  et  phosphure  gazeux. 

Four  constater  ce  rôle  actif  des  composés  phosphores,  j'ai  rempli  de  gaz  PIP  un  tube 
effilé  aux  deux  bouts  dans  lequel  j'ai  ensuite  aspiré  une  solution  térébenthinique  de 
phosphore  à  2  pour  100.  Après  l'avoir  scellé  à  la  lampe,  je  l'ai  chautTé  à  240°  au  sein 
,de  la  solution  initiale  à  2  pour  100.  Au  bout  de  4  heures,  le  tube  phosphore  intérieur 
a  donné  un  abondant  dépôt  rouge,  tandis  que  la  solution  extérieure  est  restée  limpide 
après  12  heures,  même  à  2Jo°.  En  variant  la  dose  de  phosphure  PH',  j'ai  pu  obtenir 
en  3  heures  un  dépôt  rouge  à  la  température  de  280°,  relativement  basse. 

L'Iij'drogène  pur  et  sec  joue  un  rôle  moins  actif  que  PH^. 

Le  phosphore  rouge,  préparé  en  dehors  de  ces  gaz,  a  toujours  une  odeur 
sensible  cl  une  densité  trop  faible  (-).  J'ai  supposé  qu'il  devait  retenir  un 
des  états  transitoires  par  lesquels  le  phosphore  l)lanc  passe  pour  arriver  à  la 
variété  rouge,  et,  pour  m'en  assurer,  j'ai  chauifé  le  corps  sec  dans  le  vide. 
A  mesure  que  la  distillation  se  fait,  il  se  dégage  un  gaz  phosphore  très  odo- 
rant dont  le  volume  ne  dépasse  pas  celui  du  solide  généi\Tleur;  en  même 
temps  il  se  dépose,  à  la  partie  supérieure  de  la  trompe  à  mercure,  une  pous- 
sière jaune  qui  rappelle  le  phosphure  sohdc  P-'H.  C'est  bien  là  ce  que  j'avais 


(')  Celte  réaction,  comme  la  suivante,  est  classique. 

(^)  Les  changements  de  nuances  et  les  variations  de  densités  constatés  par  MM.  Troost 
et  Haulefeuille  se  retrouvent  sur  le  phosphore  rouge  formé  au  sein  du  lérébenthène. 
Sur  un  échantillon  préparé  entre  200"  et  260°,  j'ai  trouvé  après  des  lavages  nombreux 
et  variés  une  densité  de  2,og5.  La  faiblesse  de  ce  nombre,  inférieur  à  la  densité  lor- 
male,  est  ici  certainement  due  à  une  cause  analogue  à  celle  qu'a  signalée  M.  LeChale- 
lier  à  propos  du  graphite,  comme  le  démontre  l'eflet  du  vide. 


SÉANCE    DU    2/j    FÉVRIER    1908.  4o3 

prévu,  et  l'on  voit  ijue  le  changement  d'état  allotropique  du  phosphore 
dissous,  loin  d'être  dû  à  une  simple  condensation  moléculaire,  apparaît 
plutôt  comme  la  résultante  d'une  succession  d'actions  chimiques  formant  un 
cycle  fermé. 

Cette  conclusion  entraine  des  conséquences  qu'une  explication  mécanique 
ne  laisse  pas  prévoir.  Si  j'empêche  ou  si  j'atténue  la  formation  des  composés 
hydrogénés  nécessaires  au  mécanisme  de  la  transformation,  celle-ci  ne  se 
fera  plus  ou  sera  très  ralentie.  C'est  effectivement  ce  qui  arrive  quand  on 
dirige  sur  l'oxygène  la  faculté  réductrice  du  phosphore  en  le  mettant  en  con- 
tact avec  un  solvant  oxygéné.  J'ai  réussi  à  maintenir  pendant  2  5  heures  ('), 
^  3oj"-3io°,  un  poids  de  o", 9  de  phosphore  blanc,  sans  constater  trace  de 
phosphore  rouge  au  sein  du  liquide,  et  à  recueillir  o^,  3  de  phosphore  blanc 
inaltéré,  déposé  par  refroidissement,  en  prenant  pour  dissolvant  le  benzoate 
d'éthyle. 

En  résumé,  ce  cas  si  simple  de  transformation  irréversible  ne  se  rattache 
pas  à  la  mécanique  du  frottement,  comme  on  le  croirait  à  première  vue, 
mais  il  relève  de  phénomènes  chimiques  à  cycle  fermé  où  la  qualité  du  sol- 
vant domine  l'effet,  pourtant  si  actif,  de  la  température. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  une  modification  isomérique  de  l'acide  hYpo<,'ana- 
dique  hydraté.  Note  de  M.  Gustave  Gain,  présentée  par  M.  Alfred 
Ditte. 

Dans  une  précédente  Communication  (■)  j'ai  indiqué  l'existence  et  la 
préparation  de  l'acide  hypovanadique  hydraté  cristallisé  V-O',  2fP0.  Cet 
acide  possède  une  belle  couleur  rose  lie  de  vin. 

J'avais  été  frappé  de  ce  fait  que,  conservé  à  l'abri  de  l'humidité  de  l'air, 
il  perdait  au  bout  de  quelques  jours  sa  belle  couleur  rose  pour  prendre 
définitivement  une  teinte  vei't  olive. 

Je  pensai  d'abord  cjue  ce  changement  de  teinte  était  dû  à  une  hvdratation, 
mais  le  phénomène  se  reproduisit  encore  sur  la  matière  bien  desséchée  et 
conservée  en  tube  scellé.  L'altération  se  produisait  en  un  point  quelconque 

(')  Il  faut  ouvrir  plusieurs  fois  les  lubes  pour  diminuer  la  pression.  Je  reviendrai 
sur  ce  point. 

(-)  Comptes  reinlus,  t.  CXLIII,  p.  823. 

C.  R.,  190S,  I"  Semeslre.  (T.  CXLVI,  N°  8.)  53 


/|0't  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

(le  la  masse  et  se  poursuivait  gTaduellement  jusqu'à  transformation  com- 
plète. 

Dans  ce  cas,  il  était  diflicile  d'admettre  qu'une  hydratation  quelcon(|ue 
ait  pn  se  produire;  il  fallait  donc  chercher  ailleuis  la  cause  de  celte  trans- 
formation; les  différentes  expériences  et  mesures  (pie  j'ai  faites  m'ont  permis 
de  concluie  que  l'hydrate,  sous  sa  forme  verte,  n'était  autre qu  une  modifica- 
tion isoméricjue  de  l'hydrate  sous  sa  forme  rose. 

Je  m'assurai  d'abord  de  la  composition  de  cette  forme  verle;  l'analyse 
m"a  montré  qu'elle  était  rigoureusement  la  même  que  celle  de  la  forme  rose 
et  qu'elle  répondait,  par  conséquent,  à  la  même  formule  \M3\2lI-0  : 


Kuriiic 

verle. 

Forme 

rose. 

Ciiiciii:- 

Analyse  \. 

Analys(>  II. 

Analyse  I. 

.Vnalyse  II. 

V 

=  0',ilPO. 

82,45 

82,7.) 

8-2,33 

81,98 

82,17 

.7>54 

17>24 

•7,66 

18,02 

■7.84 

Des  mêmes  poids  d'hydrate  rose  et  d'hydrate  vert,  placés  comparative- 
,ment  d'abord  dans  l'air  sec  et  ensuite  dans  l'air  ordinaire,  ont  été  mis  en 
ol>servation  pendant  plusieurs  mois  et  pesés  régulièrement  toutes  les  se- 
maines; dans  les  deux  cas,  aucune  variation  de  poids  ne  fut  relevée. 

Cliacuue  des  formes  soumise  à  l'action  de  la  chaleur  abandonne  une  pre- 
mière molécule  d'eau  vers  140°  à  i5o°,  pour  se  transformer  en  une  matière 
noir  bleuâtre,  qui  est  du  tétroxyde  de  vanadium  monohydraté  \-OMI-0. 


'l'roiiw-. 


V'-CV 


Calculé. 

l'orme  rose. 

Forme  verte 

90,21 

89,65 

89,83 

0.78 

10,34 

10,  16 

99.99 


99,99 


99,99 


Sous  l'acliou  d'un  courant  d'hydrogène  ^ers  200°  à  2jo°,  la  deuxième 
molécule  d'eau  disparait  et  il  reste,  dans  les  deux  cas,  une  poudre  noire 
insoluble  dans  l'eau,  très  peu  soluble  dans  les  divers  acides,  même  bouil- 
lants, qui  n'est  autre  que  le  tétroxyde  de  vanadium  anhydre  V-0'. 

Les  déterminations  thermochimicjues  m'ont,  elles  aussi,  donné  d'intéres- 
sants résultats;  car  il  était  naturel  de  penser,  comme  l'avait  fait  M.  Recoura 
à  propos  de  ses  remarquables  travaux  sur  le  sesquioxydc  de  chrome,  que,  si 
la  forme  verte  était  une  transformation  isomérique  de  la  forme  rose,  cette 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  /(oS 

transformation  devait  clro  accompagnée  d'un  mouvement  thermique  dans 
un  sens  ou  dans  l'autre. 

Pour  faii'e  ces  me^^ures,  j'ai  dissous  successivement  dans  le  caloriniètie  un  même 
poids  d'ijydrale  rose  et  d'Ijydi'ate  vert  dans  un  nirine  poids  d'acide  sulfurique. 

Les  conditions  les  plus  favorables  pour  l'expéi  ience  étaient  celles  qui  correspon- 
daient à  2"°'  SO'U-  pour  1"'°'  de  tétroxyde. 

J'ai  ainsi  trouvé  que  l'hydrate  rose,  en  se  comliinant  à  2™°'  SO*  II-  pour  former  le 
sulfate  iSO'N-O',  dégageait  I2''"',62  et  que  l'Iivdrate  vert  dans  les  mêmes  conditions 
dégageait  seulement  io'"-'',89. 

Toutefois,  la  difTérence  entre  ces  deux  nombres  ne  représente  pas  rigoureusement  la 
quantité  de  chaleur  qui  accompagne  la  transformation,  car  l'état  final  n'est  pas  le 
même.  En  effet,  Ihydrate  rose  donne  une  dissolution  bleu  d'azur  et  l'hydrate  vcrl 
olh-e  une  dissolution  verte,  rappelant  comme  couleur  celle  de  certains  sels  de  nickel. 

De  ces  premières  mesures  nous  tirons  cette  conclusion  intéressante  :  (pie 
la  transformation  isomérique  se  poursuit  el  persiste  jusque  dans  les  sels  Cjui 
proviennent  de  l'une  ou  l'autre  forme. 

Cependant,  nous  allons  voir  qu'il  est  possible  d'atteindre  un  même  état 
final. 

Si  dans  les  deux  sulfates  en  dissolution  on  ajoute  la  quantité  théorique  de 
potasse  nécessaire  pour  saturer  exactement  Facide  sulfurique  contenu  dans 
la  liqueur,  on  arrive,  au  bout  d'un  temps  plus  ou  moins  long,  à  un  même  état 
final,  qui  se  traduit  par  la  di''Coloralion  complète  des  deux  liqueurs  avec 
production  intermédiaire,  d'hypovanadatc  de  potasse. 

Le  même  résultat  est  atteint  en  3  ou  '\  minutes,  si  au  lieu  d'ajouter  la 
quantité  théorique  de  potasse  on  en  ajoute  le  double.  Les  litjueurs  finales 
sont  limpides  el  incolores,  et  il  n'est  plus  possible  de  distinguer  l'une  de 
l'autre  par  une  particularité  quelconque.  Les  diverses  réactions  tant  au  point 
de  vue  thermochimique  qu'au  point  de  vue  coloration  ou  autres,  essayées 
sur  chacune,  se  produisent  rigoureusement  de  la  même  façon,  avec  un  pa- 
rallélisine  fi^ppant;  le  même  état  final  est  atteint,  la  molécule  est  redevenue 
identic{ue  à  elle-même. 

Voici  maintenant  les  divers  résultats  obtenus  : 

La  quantité  de  chaleur  provenant  de  la  combinaison  du  sulfate  bleu  avec 
la  potasse,  dans  les  proportions  indiquées  ci-dessus,  est  de  i6'^''',92;  celle 
correspondant  au  sulfate  vert  avec  la  même  quantité  de  potasse  est 
de  i8'^''',56;  la  transformation  isomérique  elle-mèiîie  est  donc  accompagnée 
d'un  dégagement  de  chaleur  de  i^'^\(:>Â,  et  nous  pouvons  conclure  que 
l'acide  hypovanadique,  sous  sa  forme  instable  rose,  dégage,  pour  se  trans- 
former sous  sa  forme  stable  verte,  une  quantité  de  chaleur  égale  à  i*-''',G1. 


/,o6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

CHIMIE    MINÉRALE.    —   Sur    le    lutécium    et   le    iiéoytterbiitm. 
Note  de  M.  <i.  Urbai.v,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

Dans  une  Note  que  j'ai  eu  l'honneur  de  présenter  à  la  séance  du  4  no- 
vembre 1907  à  l'Académie,  j'ai  montré  ([ue  Tvlterbium  de  Marignac  élaif 
un  mélange  de  deux  éléments  que  j"ai  délinis  nettement  par  un  ensemble  df 
caractères  spectraux  et  par  des  valeurs  approximatives  de  leurs  poids  alo- 
miques.  J'ai  donné  à  rélémentde  poids  atomique  voisin  de  174  'e  nom  de 
lutécium  et  le  nom  de  nëoytterbium  à  Télément  de  poids  atomique  plus 
faible.  En  conservant  dans  cette  dernière  dénomination  le  terme  d'ylter- 
biuni,  je  laissais  à  Marignac  le  bénéfice  de  sa  découverte  fondamentale. 

Je  donnerai  dans  cette  Note  quelques  détails  qui  n'ont  pu  figurer,  malgré 
leur  importance,  dans  ma  première  Communication  nécessairement  très 
résumée. 

Ces  recherches  sur  ryUerliiiim  remonlent  à  l'année  1904,  époque  h  laquelle  j'ai  com- 
mencé les  liaileraents  des  terres  du  xénolime  d'où  j'ai  extrait  l'ylterbine  comme  ma- 
tière première.  Les  premiers  tiaitements  ont  servi  à  éliminer  les  terres  du  S'^'i'l  e 
cérique,  le  gadolinium,  le  lerbium,  le  dysprosium  et  le  holmium.  J'ysuis  parvenu  par 
la  cristallisation  fractionnée  des  éthylsulfates.  Les  dernières  eaux  mères  ne  renferment 
que  de  iyltrium,  de  l'erliium,  du  thulium  et  les  ytterbiums.  La  majeure  partie  de 
l'yttrium  a  été  éliminée  par  des  pyrogénalions  fractionnées  des  nitrates  :  les  nitrales 
des  terres  de  poids  atomiques  élevés  étant  plus  aisément  décomposés  que  le  nilrale 
d'yttrium  dans  l'acide  nitrique  de  densité  i,3.  Ces  terres  ont  ensuite  été  fractionnées 
par  la  cristallisation  des  nitrates  à  5'"°'  d'eau.  Cette  méthode  permet  de  séparer  en 
quelques  mois  la  majeure  partie  de  l'ytterbium  brut  qui  se  concentre  dans  les  eaux 
mères.  L'ytterbine  brute  a  été  ensuite  fractionnée  à  son  tour  par  la  même  méthode  et 
répartie  sur  22  fractions  consécutives.  11  n'a  pas  fallu  moins  de  i5ooo  cristallisations 
successives  pour  atteindre  cet  ensemble  de  résultats.  Ce  travail,  extrêmement  labo- 
rieux, a  été  complété  par  toute  une  série  de  mesures  de  spectres  et  de  poids  .ilo- 
miques  dont  je  n'ai  donné  que  les  résultats  les  plus  saillants. 

Voici  les  nombres  obtenus  dans  les  mesures  de  poids  atomiques,  réali- 
sées en  transformant  les  sulfates  octoliydratés  en  oxyde  par  la  chaleur. 
Pour  les  calculs,  les  poids  atomiques  internationaux  ont  été  adoptés  :  (J  =  1  b. 

Numcins  rnitis 

d'oichc  de  sulfate  l'okls  Poitls 

des  fraction-.  octoliydiaté.  d'oxyde.  atomique. 

17 i,365o      0,6859      170,66 

18 1,6.545      o,8352      17' '89 

19 1,7255      0,8722      172, 4i 


l'oi^ 

lU 

alomii 

que. 

'72: 

.94 

172, 

i9' 

172: 

,98 

1-3. 

,18 

'-3: 

,45 

173. 

,53 

i-3 

,89 

173 

.0' 

17^ 

,0-1 

'74 

,02 

SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  407 

Niirni-ros  Poids 

d'ordre  de  sulfate  Poids 

des  fractions.  1  clolivdratr.  d'oxyde. 

■20 2,167/4  1,0970 

21 2,865o  1,4000 

22 2,2545  I,l4l2 

23 2,44ii  1,2363 

2ï 3 , a  1 g3  i , 63 1 5 

2o 3,2743  1,6397 

28 3,1227  1,5842 

21) 3,1 565  1 ,  60 1 5 

:îo 2 ,  4756  1 ,  2565 

»  3,1267  1,5868 

Depuis,  par  des  précipitations  fractionnées  par  la  soude  étendue  d'une 
solution  de  sulfate  d'ytterbium  de  poids  atomique  moyen  178,  5  j'ai  obtenu, 
pour  les  fractions  extrêmes,  les  nombres  suivants  : 

Sulfate  Poids 

octoliydraté.  Oxyde.  atomique. 

Tète    du     fractionnement     (  liases 

les  plus  faibles) 3.6358  i,8443  173,82 

Queues  du  fractionnement  (bases 

les  plus  fortes) 3,2868  i,6584  171,70 

Le  fractionnement  a  porté  sur  16  fractions  consécutives;  le  nombre 
total  des  précipitations  fut  de  240.  On  voit  d'après  cela  que  l'oxyde  de  lu- 
técium  est  une  base  plus  faible  que  la  néoytterbine.  J'ai  observé  entre  les 
termes  extrêmes  de  ce  fractionnement  les  dillérences  spectrales  que  j'ai  déjà 
signalées  entre  les  termes  extrêmes  du  fractionnement  des  nitrates. 

En  déterminant  avec  la  balance  magnétique  de  Curie  et  Chéneveau  la 
susceptibilité  magnétiquo  de  ces  oxydes,  nous  avons  trouvé  M.  G.  Jantscli 
et  moi  des  différences  considérables.  Les  deux  terres  se  sont  montrées  pa- 
ramagnétiques,  la  néoytterbine  est  beaucoup  plus  magnétique  que  la  luté- 
cine;  les  susceptibilités  de  mes  meilleures  terres  sont  dans  le  rapport  |^. 

Dans  la  séance  du  19  décembre  1907,  c'est-à-dire  44  jours  après  ma 
Communication  à  l'Académie  des  Sciences  de  Paris,  M.  Auer  von  Welsbacli 
a  publié,  sans  faire  allusion  à  mes  recherches,  une  courte  Note  à  l'Académie 
des  Sciences  de  Vienne  {Silzung  der  Malhcmatisch-Natunx'issenschafllich 
Klasse,  vom  19  Dezember  1907,  n°  27,  p.  4'J^^))  dans  laquelle  il  considèr'-, 
ainsi  que  moi,  l'ylterbium  comme  un  mélange  de  deux  éléments.  11  ne  les 


'|t>8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

caractérise  que  par  des  poids  atomiques  i7'j,'^  ^'^  ^72)9,  et  se  liorne  à  dire 
qu'il  y  a  des  dificrences  eulrc  leurs  spectres,  ([u'il  ue  donne  pas. 

Il  nomme  le  premier  aldebaraniiiiii  et  le  second  cassiopeiitm.  L'aldclia- 
ranium  est  évidemment  identique  au  lutécium  et  le  cassiopeium  au  néo- 
ytterbium. 

S'il  est  exact  que  nous  étudions,  M.  Auer  von  Welsbacli  et  moi,  indé- 
pendamment l'un  de  Tautre,  la  même  question  depuis  plusieurs  années, 
ainsi  que  je  l'ai  déjà  mentionné  dans  ma  première  Note,  il  n'est  pas  moins 
vrai  que  j'ai,  le  premier,  donné  des  résultats  iuiuii''riques  qui  spécifient  net- 
tement les  nouveaux  éléments,  non  seulement  quant  à  leurs  poids  ato- 
miques, mais  encore  à  leurs  dilTérenls  spectres.  La  Communication  de 
M.  Auer  von  Welsbacli  conlii-mant  seulement  des  recherches  publiées  anté- 
lieurement  dune  façon  plus  précise  qu'il  n'est  encore  en  mesure  de  le  faire, 
il  n'y  avait  pas  lieu  de  proposer  de  nouveaux  noms  pour  le  lutécium  et  le 
néoyllerbium  déjà  nommés. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Action  de  l'acide  sidfosalicylique  sur  le  borax. 
Note  de  M.  L.  Bartiie,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

Les  auteurs  cpii  ont  étudié  l'action  de  l'acide  salicylitpie  sur  le  borax 
ne  sont  pas  arrivés  à  s'entendre  sur  la  constitution  du  composé  obtenu. 
Jahns  Cj,    par  combinaison   de    i'""'  de    borax   avec    4'"°'   d'acide   saii- 

.OH 
cylique,  a  fait  connaître  le  composé  :  B — OC'H^OH   .  M.  Adam  (-),  par 

^OC'HONa 
mélange   équimoléculaire  de  salicylate  de  soude  et  d'acide  boiique  avec 
y.  parties   d'eau,   a   préparé   un   borosalicylate  auquel   il  assigne  les  for- 

/0_Li()     "  /0_Ï30-0\a 

mules(  CH''^   -,„jj..      )ouC''H''(     _,         i  ,  cette  dernière  se  rap- 


.CO^Na  /  \C0    O 

prochant  des  émétiques.  Nous  aurons  l'occasion  de  revenir  sur  ces  cond)i- 
naisons,  car  nous  estimons  que  la  constitution  du  nouveau  composé  que 
nous  allons  faire  connaître  est  de  nature  à  expliquer  celle  plus  simple  des 
composés  analogues  signalés  ci-dessus. 


(')  Jaiins,  in  Beihlein.  l.  II,  1896,  p.  1496. 

(^)   INHUMER,  Les  médicainenls  chimiques,  t.  II,  1899,  p.  5ii. 


SÉA.NCK    DU    2'i    KÉVRIEK    1 908  4of) 

Si  l'on  fait  dissoudre  i""'  de  Ijorax  dans  de  l'eau  bouillanle,  et  si  l'on  ajoute  à  celte 
dissolution  4™°'  d'acide  sulfosalicylique,  dissous  dans  de  l'alcool,  on  obtient  par  refroi- 
dissement el  évaporalion  du  inéliinge  sous  cloche  au-dessus  de  l'acide  sulfurique,  de 
magnifiques  cristaux  blancs,  brillants,  assez  peu  solubles  dans  l'eau  froide,  très  solu- 
bles  dans  l'eau  tiède,  à  laquelle  ils  communiquent  une  acidité  très  manifeste.  Les 
mêmes  cristaux  se  produisent  encore  si,  au  lieu  de  4™°'  d'acide  sulfosalicvlique,  ou 
emploie  2""°'  du  même  acide.  L'équation  suivante  rend  compte  de  leur  formation  : 

OU  /**\o"h<^^''' 

(I)    BHj'Na^-^.C«H»-SOMI   H-2lPO  =  o/  /mn  v"  +  ^  B(OII  V. 

Avec  4'"°'  d'acide  sulfosalicylique,  et  par  analogie  avec  l'équation  de  Jahns,  à  propos 
de  la  préparation  du  borodisalicylate  acide  de  soude,  on  pourrait  encore  expliquer  la 
formation  de  ces  cristaux  par  la  formule  suivante  : 

,0H 

/^"  /  /SO'Il 

(  2  )      B- O" i\a-^  H-  4 G» tP— SO' H  -+-  H'^ O  =  2 B~ — 0C«  1P< 


\C001I  "  \.  \?OONa 


/SO'H 
-^^"XCOONa 


2B(0ii; 


Mais  la  formule  (2)  ne  cadre  pas  avec  les  dosages  acidimétriques  effec- 
tués, ni  avec  les  résultats  analytiques  obtenus  dans  le  dosage  du  soufre. 
Dans  l'exécution  des  formules  (i)  et  (2)  on  observe  la  formation  d'acide 
borique  facile  à  déceler  dans  les  eaux  mères  des  cristaux  obtenus. 

Ces  cristaux  renferment  3H-0  de  cristallisation.  Ils  n'abandonnent  rien 
à  Téther  sulfurique  avec  lequel  on  vient  à  les  agiter.  De  même  que  l'acide 
sulfosalicylique,  et  mieux  même  que  cet  acide,  ils  constituent  un  réactif  très 
sensible  de  l'albumine  qu'ils  précipitent  conqjlètement  à  chaud.  Les  solu- 
tions aqueuses  et  alcooliques  de  ces  cristaux  fournissent  une  couleur  violette 
avec  le  perchlorure  de  fer,  couleur  qui  disparaît  par  addition  d'acide  chlor- 
hydriqiie;  elles  ne  sont  pas  décomposées  par  l'aflusion  d'acides  tninéraux. 
Elles  fournissent  la  réaction  connue  du  curcuma  avec  l'acide  borique. 

Ces  cristaux  ont  une  réaction  franchement  acide.  Cet  acidité  libre,  me- 
surée à  l'aide  d'une  solution  alcaline  titrée,  et  de  la  phénolphtaléine  comme 
indicateur,  correspond  à  une  double  acidité  de  la  molécule.  Au  moment 
précis  de  cette  première  saturation,  vient-on  à  ajouter  de  la  glycéiine  dans 
le  mélange,  on  constate  qu'on  a  fait  apparaître  à  nouveau  nne  double  acidité 
et  que,  pour  effectuer  cette  seconde  saturation,  il  faut  verser  la  même  quan- 


/lIO  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

lilé  d'alcali  que  dans  la  première  opération  :  ces  crislaiix  renferment  donc 
deux  acidités  libres,  et  deux  autres  acidités  révélées  par  la  glycérine,  et  dues 
à  lacidc  borique.  11  n'y  a  donc  pas  dans  cette  molécule  de  groupes  (BO)' 
qui,  en  présence  de  la  glycérine,  ne  récupèrent  pas  la  fonction  acide. 

L'acide  borique  est  copule  à  l'acide  sulfosalicylique  et  il  est  assez  facile 
d'opérer  la  disjonction  de  ces  deux  acides  :  il  suflit  de  faire  passer  dans  la 
solution  alcoolique  des  cristaux  un  courant  de  gaz  acide  chlorhydrique  pur; 
on  obtient,  avec  un  dégagement  de  chaleur  très  appréciable,  un  précipité 
de  chlorure  de  sodium  et  d'acide  borique.  D'autre  part  si,  après  filtration, 
on  reprend  le  résidu  de  l'évaporation  de  la  solution  alcoolique  par  de  l'élher 
sulfurique  anhydre,  ce  dernier  retient  en  dissolution  de  l'acide  sulfosalicy- 
lique. L'équation  suivante  rend  compte  de  ces  faits  : 


(3)       oC  ^:^„    'V3HCI  +  3n^O:=3NnCI  +  2B(OHy' 


OH 

C6H3— SO^ 
^COOH 


"1 

jhJ 


Disons  encore  que  les  fonctions  phénoliques  de  l'acide  sulfosalicylique 
ont  disparu  et  ne  perturbent  nullement  la  saturation  des  fonctions  acides. 

L'analyse  volumétrique  démontre  que  les  cristaux  à'oxydiborodisulfone- 
salicylate  de  soude  de  l'équation  (i)  ont  quatre  acidités  libres  en  y  compre- 
nant les  deux  acidités  de  l'acide  borique;  la  formule  de  l'équation  (2)  ne 
saurait  leur  convenir,  puisqu'il  n'y  a  qu'une  acidité  boriquée;  déplus,  le 
poids  moléculaire  d'un  composé  de  cette  formule  qui  renferme  deux  aci- 
dités absorbe  une  quantité  d'alcali  supérieure  à  celle  qui  a  été  nécessaire 
pour  la  saturation  et  qui  correspond  aux  deux  acidités  de  la  formule  (i). 
Enfin  les  résultats  obtenus  en  pratiquant  le  dosage  du  soufre  ne  cadrent 
qu'avec  la  formule  (i). 

Dans  l'oxydiborodisulfonesalicylate  de  soude,  en  dehors  des  quatre  aci- 
dités dont  nous  avons  parlé,  il  existe  encore  deux  acidités  saturées  par  la 
soude,  que  nous  avons  d'ailleurs  mise  en  évidence  dans  la  saponification 
des  cristaux  (3). 

A  propos  des  dosages  acidimétriques,  on  a  |iu  remarquer  que  l'introduc- 
tion du  groupe  sulfonique  dans  la  molécule  acide  salicylique  ne  permet  pas 
de  mesurer  très  exactement  avec  les  indicateurs  phtaléine,  hélianthine  et 
résazurine  la  saturation  des  deux  fonctions  acides  liljres.  Le  virage  se  pro- 
duit un  peu  avant  d'avoir  ajouté  la  quantité  théorique  d'alcali  nécessaire 


SÉANCE  DU  2'|  FÉVRIER  I908.  4ll 

pour  la  saturation.  Le  bleu  soluble  dans  ces  titrages  a  à  peu  près  la  même 
valeur  que  la  plitaléine.  Il  indique  très  approximativement  les  quatre  aci- 
dités libres  :  les  deux  acidités  boriquées  et  les  deux  acidités  des  groupes 
siilfoniques.  La  juxtaposition  de  l'acide  borique  et  de  l'acide  sulfosalicy- 
lique  ne  modifie  pas  les  conditions  de  saturation  précédentes. 

Les  différentes  considérations  théoriques  que  nous  venons  de  développer, 
les  résultats  acidimétriques  obtenus  ainsi  que  les  nombres  obtenus  pour  le 
dosage  du  soufre  ne  nous  laissent  aucun  doute  sur  la  constitution  chimique 
des  cristaux  obtenus,  qui  répondent  bien  à  la  formule: 

\ 

Le  sel  sodico-polassique  0(  ..^r^r^J'  s'obtient  en  saturant  à 

l'ébullition  une  solution  aqueuse  des  cristaux  obtenus  par  une  solution 
alcoolique  de  potasse,  en  présence  de  la  phtaléine.  En  faisant  évaporer 
sous  cloche,  on  obtient  à  la  longue  de  magniliques  tables  cristallines,  bril- 
lantes. La  solution  du  sel  sodico-potassique,  additionnée  de  glycérine,  est 
encore  capable  d'absorber  de  l'alcali  pour  la  saturation  des  acidités  bo- 
riquées. 

Je  termine  en  annonçant  que  j'ai  obtenu  des  combinaisons  cristallisées 
provenant  de  l'action  de  Tacide  sulfosalicylique  sur  les  phosphate  et  arsé- 
niate  trisodiques. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Action  de  l'acide  hypoiodeuv  naissant  {iode 
et  carbonate  de  sodium)  sur  quelques  acides  de  formule  générale 
R-CH  =  CH-CH^-CO-'H  (Il  étant  CJll'  plus  ou  moins 
substitué).  Note  de  M.  J.  Bougaui-t,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

Dans  une  Note  récente  (')  j'ai   montre  que  l'acide  phénylisocrotonique 
C'H'  —  CH  =  CH  —  CH-  —  CO^'H,  traité  eu  solution  aqueuse  par  l'iode, 


(')   Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  1908,  p.  i/Jo. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N«  8.)  54 


4l2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

en  présence  d'un  très  p;rand  excès  de  carl)onate  de  sodium,  se  transforme 
intégralement  en  acide  benzoylacrylique  C'H'^ — CO  —  CH  =  CH  —  CO-Ii. 
J'ai  étendu  cette  réaction  à  deux  autres  acides  ne  différant  de  l'acide  pliényl- 
isocrotonique  que  par  des  substitutions  dans  le  noyau  benzénique  :  les 
acides  /j-méthoxy-  et  métbylènedioxy-pliénylisocrotonique.  La  réaction  a 
été  de  tous  points  semblable  à  celle  réalisée  avec  l'acide  pliénylisocroto- 
nique;  j'ai  obtenu,  par  suite,  les  acides  ^-mélhoxy-  et  métbylènedioxy- 
benzoylacrylique  non  signalés  jusqu'ici. 

I.  Acide p-niélhoxybenzoylacrylique  (ou  anisoylacryli<]ue) 

CH'O  — C*H*-CO— CH  =  CH  — CO-H. 

Pour  la  préparalion  de  cet  acide,  j'ai  utilisé  l'acide  /^-mélhoxyphénylisocrotonique 
provenant  de  deux  sources  :  une  partie  a  été  préparée  par  le  procédé  Fiuig  et 
Politis  ('),  qui  m'a  donné  de  très  mauvais  rendements;  une  autre  partie,  en  suivant  la 
marche  ci-aprés  : 

La  condensation  de  l'acide  pyruvique  avec  l'aldéhyde  anisique  donne  l'acide  anisal- 
pyruviqueCH'O  — C^H*— GH  =  CH  — CO  — CO^II  (p.  de  fus.  anhydre,  iSi").  Cet 
acide,  hydrogéné  par  l'amalgame  de  sodium,  fourjiit,  entre  autres,  l'acide  hydroani- 
salpyruvique  ou  /;-méthoxyphényl-a-oxyisocrotoniqne 

CH^'O  — CîHi-ClI^:  CH-CHOH  — CO^H  (p.  de  fus.,  i^S"), 

lequel,  par  réduction  plus  avancée,  conduit  à  l'acide  cherché 

CH'O  —  CH*— CH  =CH  —  GIF—  CO-II  (rendements  faibles). 

Cet  acide  /^-métlioxyphénylisocrotoniqiie,  mis  en  solution  aqueuse  à  l'aide  de  la 
quantité  suffisante  de  carbonate  de  sodium,  donne,  avec  l'iode,  la  laclone  iodée  cor- 
respondante (p.  de  fus.,   123")  : 

cipo  —  c«H'  —  CH  —  cm  -  CIP  —  CO. 

(^ I 

Mais,  en  présence  d'un  très  grand  excès  de  carbonate  de  sodium,  on  obtient  l'acide 
yo-méthoxybenzoylacrylique  (^  ). 

Cet  acide  cristallise  en  aiguilles  jaune  pâle,  anhydres  après  dessiccation  à  l'air  libre. 


(')  Liebig's  Annalen.  t.  CCLV,  1889,  p.  290. 

(-)  Pour  les  détails  de  la  préparation,  voir  ma  Note  précédente  {Comptes  rendus, 
t.  CXLVI,  1908,  p.  i4o).  Dans  cette  Note  j'ai  indiqué,  par  erreur,  iSi"  au  lieu 
de  i34"  pour  le  point  de  fusion  de  l'acide  /9-métlioxybenzoylacrylique,  dont  je  n'avais 
préparé  alors  que  quelques  centigrammes. 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  4l3 

fonrlnnt  à  i34°.  II  est  à  peu  près  insoluble  dans  l'eau  et  réther  de  pétrole,  soluble 
dans  l'alconl,  l'éther,  moins  dans  la  benzine. 

Sous  l'influence  des  divers  réactifs,  il  se  comporte  tout  à  fait  comme  l'acide  ben- 
zoylacrylique.  J'ai  constaté,  en  particulier,  que,  par  oxydation  et  par  réduction,  on 
obtient  les  composés  attendus;  de  même,  par  ébullition  avec  les  alcalis  dilués,  il  se 
dédouble  en  acide  glyoxylique  et /j-méthoxyacétophénone. 

Il  fixe  HBr  et  donne  un  composé  d'addition  fondant  vers  i3o°,  avec  décomposition, 
et  régénérant  l'acide  /J-mélhoxybenzoylacrylique  par  simple  dissolution  dans  les  solu- 
tions aqueuses  de  carbonates  alcalins. 

Il  se  coml)ine,  molécule  à  molécule,  à  l'aniline  en  donnant  un  acide  peu  soluble  dans 
l'éther,  encore  moins  dans  la  benzine  et  fondant  à  131°.  Il  se  combine  également  avec 
l'acide  cyanhydrique,  la  pipéridine,  etc. 

II.   Acide  méthylènedioxyhensoylacrylique  (on  pipéronoylacrylique) 

CH=02=  C«IP—  CO  -  Cil  =  CH  — COMl. 

—  Poui-  préparer  l'acide  méthylènedioxyphénylisocrotonique  qui  m'a  servi  pour  la 
préparation  de  l'acide  pipéronoylacrylique,  j'ai  suivi  la  marche  indiquée  plus  haut 
pour  l'acide  /)-métlioxyphénjlisocrotonique. 

J'ai  donc  préparé  les  acides  suivants  :  l'acide  pipéronaipyruvique 

CH^ O^'—C W  —  CH  =  Cil  -  CO  —  CO^^ H , 

beaux  cristaux  anhydres  rouge  brique  (p.  de  fus.,  161°)  (',)  ;  l'acide  hydropipéronal- 
pyruvique 

CH202=:C«H^-CH  =  CH-CHOII-CO'H     (p.  de  fus.,  i43°) 

et  enfin  l'acide  méthylénedioxyphényiisocrotonique 

CH''0^=  C=H3— CH  =  CH  -  CfP- COHI, 

lequel  donne  facilement,  par  action  de  l'iode  sur  son  sel  de  sodium,  une  lactone  iodée 
fondant  à  loS"  : 

GH202=  C«H'—  CH  -  CHI  —  CH»—  CO. 

i I 


L'acide  méthylènedioxyphénylisocrotonique,  traité  par  l'iode  en  présence  d'un  très 
grand  excès  de  carbonate  de  soude,  donne  l'acide  pipéronoylacrylique.  Cet  acide  est 
en  cristaux  jaune  soufre  possédant  les  mêmes  propriétés  générales  que  le  précédent  et 
que  l'acide  benzoylacrylique. 


(')  Un  acide  de  même  formule,  obtenu  par  uii  autre  procédé,  a  déjà  été  signalé  par 
Schoitz  {Ber.  d.  d.  chein.  GeselL,  t.  XXVIII,  p.  1192),  qui  lui  donne  le  point  de 
fusion  i/igo-iSo". 


4l4  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Voici  quelques-unes  de  ses  caractéristiques  : 

Il  est  un  peu  moins  soluble  clans  les  divers  solvants  que  l'acide  /y-niéthoxjbenzoyl- 
acrylique. 

Cliaufl'é  dans  un  tube  étroit,  il  brunit  vers  i8o°  et  se  décompose;  la  masse  noirâtre 
résultant  de  cette  décomposition  fond  vers  200°. 

Il  fixe  HBr.  Le  produit  obtenu  se  décompose  avant  de  fondre;  traité  par  une  solu- 
tion aqueu-e  de  carbonate  de  sodium,  11  régénère  l'acide  pipéronoylacr\lique. 

Le  produit  de  condensation  de  l'acide  pipéionoylacrylique  avec  l'aniline  est  un  acide 
fondant  à  i34°. 

Je  n'insiste  pas  sur  les  produits  d'oxydation,  de  réduction  et  de  décomposition  par 
les  solutions  alcalines  qui  rappellent  de  tous  points  ceux,  obtenus  avec  l'acide  benzoyl- 
acrylique. 

En  résumé,  Tacide  phcnylisocrotonique  cl  ses  dérivés  substitués  dans  le 
noyau,  traités  par  l'iode  en  présence  d'un  très  grand  excès  de  carbonate  de 
sodium,  ont  leur  chaîne  latérale  R  —  CH  =  CH  —  CH- — CQ-H  trans- 
foitnée  en  R  —  CO  —  CH  =  CH  —  CO- H. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Sur  le  sérum  antiamylasique .  Note 
de  MM.  C.  Gessard  et  .1.  >yoLFF,  présentée  par  M.  E.  Roux. 

Il  est  possible,  comme  l'a  montré  l'un  de  nous  ('),  d'obtenir  un  sérum 
capable  d'empêcher  la  saccharification  de  l'amidon  par  l'extrait  de  malt.  Ce 
sérum  offre  cet  avantage  sur  les  autres  sérums  anti  que  son  pouvoir  empê- 
chant peut  être  exactement  mesuré.  En  effet,  on  possède  des  méthodes  pré- 
cises pour  déterminer  le  maltose  produit  et,  par  suite,  l'obstacle  que  la  pré- 
sence de  sérum  empêchant  apporte  à  cette  production. 

I.  Pour  mesurer  l'action  antiamylasique  d'un  sérum,  nous  dosons  le 
maltose  produit,  toutes  choses  égales  d'ailleui-s,  en  présence  de  ce  sérum 
d'une  part,  de  sérum  normal  d'autre  part.  La  différence  entre  les  deux 
quantités,  rapportée  à  100  de  maltose  formé  en  présence  de  sérum  normal, 
nous  donne  la  mesure  du  maltose  empêché  ou  le  degré  antiamylasique  du 
sérum. 

Pour  éprouver  la  valeur  des  divers  sérums,  notre  technique  est  la  suivante  :  1 2  gouttes 
de  sérum  sont  mélangées  avec  20  gouttes  d'exlrait  de  malt  à  10  pour  100  (^);  après  un 


(')  C.  Gessard,  Comptes  rendus  de  la  Société  de  Biologie,  t.  LXI,  1906,  p.  4'25- 
(2)  Macération  de   i  heure  à  la  température  de  20",   filtrée  sur  papier,   puis  à   la 
bougie. 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  4l5 

repos  de  5  minutes,  nous  ajoutons  au  m''lange  25'^'"'  de  solution  d'amidon  soluble  à  2 
ou  4  pour  100  ('),  rendue  neulre  au  mélhylorange  avec  de  la  soude;  nous  maintenons 
le  tout  I  lieure  à  20°,  après  quoi  nous  arrêtons  l'action  de  la  diastase  et  déféquons  par 
l'azotate  mercurique,  et  dans  le  |)roduit  de  ces  opérations  amené  à  un  volume  déter- 
miné nous  dosons  le  raaltose  formé  (^,). 

Le  sérum  de  lapin  normal  est  sans  action.  Parmi  nos  sénims  de  lapins 
traités,  le  plus  haut  degré  observé  avec  12  gouttes  de  sérum  et  20  gouttes 
d'extrait  de  malt  a  été  70  environ;  c'est-à-dire  que,  au  lieu  de  100  avec  le 
sérum  normal,  il  y  a  eu  avec  le  sérum  anti  3o  de  maltose  produit  et  70 
empêché. 

II.  Nous  avons  fait  varier  les  doses  de  sérum  dans  des  expériences  en 
série,  et  nous  avons  vu  que,  d'une  manière  générale,  le  rendement  en  mal- 
tose est  sensiblement  en  raison  inverse  de  la  quantité  de  sérum  empêchant. 


B. 
Sérum  anti. 


A. 


Sérum   normal.  Maltosf 


Maltose  Nombr. 

en  du 


Numéros.  milligrammes.  gouttes 


12 
16 
20 
20 
28 

36 
12 
24 
12 
24 
48 
96 


(')  La  teneur  en  amidon  est  basée  sur  le  taux,  présumé  de  maltose;  elle  est  sans 
importance,  comme  on  le  savait  déjà  et  comme  nous  l'avons  vérifié,  au  point  de  vue  du 
rendement  en  maltose. 

(")  Par  le  procédé  de  Mohr,  modifié  par  M.  G.  Bertrand. 

(^)  40  gouttes  de  diastase  et  sérum  le  plus  actif.  40:24  correspond  à  20:12  des 
séries  6  et  11. 


4l6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

La  quantité  de  maltose  produit  n'a  pas  varié  d'une  manière  sensible  quand 
les  doses  de  diastase  et  de  sérum  ont  été  simultanément  doublées. 


A. 

Sérum  normal. 

B 

Sérum 

anli. 

Numéros. 

Rapport. 

Diastase  : 

st-ruin. 

Maltose 

en 

milligrammes. 

Maltose 

en 

milligrammes 

Pour  100 

de  mallose 

produit  en  .\, 

M 

l    lo  :  12 

l42,5 
218,7 
343 

35,7 

61,5 

123,6 

190,5 

25 

23 

/    20  :  24 

(    20  :    12 

28 

36 

j   4o  :  24 

^9 

Au  contraire  le  rendement  en  maltose  est  modifié  quand,  toutes  choses 
égales  d'ailleurs,  la  température  de  l'expérience  a  changé.  Il  a  presque  dou- 
blé, passant  de  36  à  64,  dans  une  de  nos  expériences  où  l'écart  de  tempé- 
rature a  été  de  20°  à  So"'. 

III.  Enfin  notre  sérum  s'est  aussi  montré  empêchant  vis-à-vis  de  l'extrait 
d'orge,  et  nous  avons  observé  la  même  proportionnalité  que  plus  haut  entre 
le  rendement  en  maltose  et  les  doses  de  sérum  employées. 

Nous  vérifions  ainsi,  par  une  autre  méthode,  l'observation  faite  par  l'un 
de  nous  en  collaboration  avec  M.  Fernbach  ('),  à  savoir  que,  à  la  tempéra- 
ture ordinaire  et  dans  la  phase  de  formation  rapide  du  maltose,  l'extrait 
d'orge  et  l'extrait  de  malt  se  comportent  sensiblement  de  la  même  manière. 

B. 

Sérum  anti. 

Sérum  normal.  Mallose 

Maltose  Nombre 

en  de 

Numéro.  miUigrainmes.  gouttes. 

i  6 

12 i9> 


Pour  100 

en 

de  maltose 

milligrammes. 

produit  en  A. 

102,8 

80 

80,8 

42 

24  54,8  28 

Notons  en  terminant  que  le  pouvoir  empêchant  n'a  pas  été  conféré  au 
sérum  d'un  jeune  animal  par  la  gestation,  tout  entière  comprise  dans  la 
durée  d'un  traitement,  et  par  l'allaitement  consécutif  de  i5  jours,  pendant 
lesquels  le  traitement  de  la  mère  n'a  pas  été  interrompu. 

(')  A.  Fernbacu  et  J.  Wolff,  Comptes  rendus,  i.  CXLV,  1907,  p.  80. 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  417 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Sur  l' action  de  V amylase  du  suc  pancréatique 
el  son  activation par  le  suc  gastrique.  Note  de  M.  H.  Iîierry,  présentée 
par  M.  Dastre. 

Le  suc  pancréatique  qu'on  recueille  aseptiquement  chez  le  chien  par 
fistule  temporaire  et  injection  de  sécrétine  est  très  alcalin.  Pour  doser  cette 
alcalinité  qui  est  due  presque  exclusivement  au  carbonate  de  soude  on  peut 
opérer,  à  chaud,  avec  le  tournesol  et  la  méthode  par  reste,  ou,  à  froid,  en 
utiUsant  comme  indicateur  le  méthylorange  ou  mieux  l'hélianthine  ('). 

L'alcalinité  du  suc  varie  non  seulement  d'un  animal  à  l'autre,  mais  encore 
chez  le  même  animal,  elle  est  plus  grande  au  début  qu'à  la  fin  pendant  une 
même  sécrétion.  De  nombreux  dosages  m'ont  amené  à  conclure  que  cette 

N 
alcalinité  est  ordinairement  de  l'ordre  d'une  solution  ■„•  de  carbonate  de 

soude. 

J'ai  étudié  comparativement  sur  l'empois  d'amidon  (amidon  de  riz  décal- 
cifié ou  non,  fécule  de  pomme  de  terre,  porté  3o  minutes  à  120°)  l'action  en 
milieu  alcalin,  neutre  et  acide,  du  suc  pancréatique  de  sécrétine,  à  l'étuve 
à  38°. 

Le  suc  pancréatique  de  fistule  temporaire  possède  une  amylopectinase  très  active,  il 
liquéfie  instantanément  l'empois  d'amidon;  son  action  saccharifianle  est  très  intense, 
4'^"''  et  même  2'="'  de  suc  transforment  rapidement  en  raaitose  100""°  d'empois  à  i  et 
2  pour  100.  Avec  l'amidon  soluble  l'action  est  presque  terminée  en  60  minutes  el  ne  va 
pas  beaucoup  plus  loin  en  10  et  même  20  heures;  avec  l'amidon  ordinaire  les  phéno- 
mènes sont  moins  rapides. 

A  la  dose  de  i^^'et  2'^'"'  le  suc  normal  est  incapable  de  dédoubler  le  maltose  et  pousse 
avec  une  extrême  lenteur  l'amidon  au  stade  glucose.  Si  on  l'additionne  de  HCl  jusqu'à 
réaction  légèrement  acide  il  devient  alors  capable  d'hjdrolyser  le  maltose  et  transforme 
en  glucose  beaucoup  plus  rapidement  l'amidon  avec  lequel  on  le  met  immédiatement 
en  contact  (^). 

,     N  .  

(')  En  employant  HCl  —  et  la  plus  petite  quantité  ])0ssible  d'indicateur  le  virage 

est  net.  Si  la  quantité  de  carbonate  alcaliii  devient  trop  faible  à  la  fin  de  ropéralioQ 
pour  empêcher  la  dissociation  électrolytique  de  l'acide  carbonique  qui  peut  déiermiuer 
la  production  de  la  teinte  orange,  dans  ce  cas  on  fait  bouillir  la  liqueur  arrivée  à  cette 
teinte  orange  pourchasser  CO'^,  on  laisse  refroidir  et  l'on  achève  le  titrage  par  addition 
d'acide  jusqu'à  virage  (Kûster,  Z.  anorg.  Cheni.,  t.  XIII,  1897,  p.  [\o). 
(^)  Comptes  rendus  Soc.  Biologie,  mai  et  juillet  igoS. 


4l8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Toutefois,  si  l'on  acidifie  une  petite  quantité  de  suc  (i'""'  par  exemple)  et  qu'on 
fasse  agir  sur  l'amidon  on  ne  décèle  pas  de  glucose  avant  i  heure  3o  minutes.  J'ai 
donc  pu  comparer  l'aclion  de  faibles  doses  de  suc  de  sécrétine  alcalin,  neutre  et  acide, 
pendant  3o  minutes  et  même  60  minutes  sur  l'amidon  en  dosant  le  maltose  formé, 
après  traitement  par  le  nitrate  raercurique  et  il- S.  De  faibles  doses  d'acide  ont  une 
action  considérable  sur  la  vitesse  d'hydrolyse.'  le  ma\imiim  de  rendement  est  obtenu 
lorsqu'on  neutralise  exactement  l'empois  d'amidon,  d'une  part  et,  d'autre  part,  environ 
les  I  de  l'alcalinité  nalurelle  du  suc  (l'Iiélianlliine  étant  prise  comme  indicateur). 

Aussi  Faction  du  suc  gastrique  est-elle  très  marquée  sur  la  vitesse  d'hydro- 
lyse de  Tamylase  du  suc  pancréatique  sur  l'empois  d'amidon,  elle  peut,  en 
I  heure,  augmenter  d'un  tiers  le  rendement  en  maltose.  Cette  activation  doit 
être  rapportée  uniquement  à  HCl  du  suc  gastrique  ;  le  suc  gastrique  neutralisé 
et  la  pepsine,  avant  ou  après  ébullition,  se  sont  montrés  sans  effet,  contraire- 
ment à  ce  qui  a  été  avancé  par  MM.  Roger  et  Simon  (').  L'amylase  pan- 
créatique détruite  par  un  acide  ou  portée  à  100°  n'a  pas  non  plus  exercé 
d'action  favorisante. 

N 
J'ai  neutralisé  exactement  avec  HCl —  du  suc  pancréatique  et  j'ai  rendu  ensuite  à 

10  '  1  J 

la  liqueur,  avec  une  solution  de  carbonate  de  soude  convenablement  titrée,  l'alcalinité 

primitive  ou  une  alcalinité  égale  au  i,  au  |  ou  au  jL  de  l'alcalinité  que   possédait  le 

suc  de  sécrétine. 

Le  mélange,  mis  à  40°  pendant  24  ou  48  heures,  était  ensuile  additionné  d'empois 
d'amidon. 

L'amylase  du  suc  normal  se  conserve  bien  à  l'étuve;  l'amvlase  du  suc  neutralisé  et 
ramené  à  la  même  alcalinité  immédiatement  a  déjà  perdu  beaucoup  de  son  activité 
après  un  passage  de  24  heures  à  4o°  j  son  action  est  presque  annihilée  après  un  séjour 
de  5o  heures  à  la  même  température. 

L'amylase  en  milieu  neutre  est  détruite  beaucoup  plus  rapidement.  Le  suc  neutra- 
lisé exactement  (hélianthine)  et  mis  à  l'étuve  à  4o°  pendant  3o  minutes  devient 
presque  inactif  sur  l'amidon  ;  ce  même  suc,  après  un  temps  encore  plus  long  à  4o°, 
continue  à  liquéfier  l'empois;  l'amylopectinase  est  donc  conservée. 

Si  l'action  ménagée  d'un  acide  favorise  l'action  de  l'amylase,  elle  nuit  à 
sa  stabilité. 

Ces  faits  sont  à  rapprocher  de  ceux  déjà  signalés  par  MM.  Maquenne  et 
Roux  à  propos  de  l'amylase  du  malt.  Pour  expliquer  l'aclion  favorisante, 
vis-à-vis  du  pouvoir  saccharifiant,  de  la  neutralisation  d'une  partie  de  l'al- 
calinité du  malt,  ces  auteurs  pensent  que  l'amylase  est  engagée  dans  des 
combinaisons  basiques  faibles,  minérales  ou  aminées.  Cette  hypothèse  peut 

(')    C.  f(.  Soc.  Biol.,  18  janvier  1908. 


SÉANCE    DU    24   FÉVRIER    1908.  4ig 

également  bien  s'appliquer  à  l'amylase  du  suc  pancréatique.  Le  rôle  de 
l'acide  serait,  dès  lors,  évident;  il  libérerait  une  plus  forte  proportion 
d'amylase. 

Si  l'addition  d'un  acide  favorise  la  vitesse  d'iiydiolyse  de  l'amylase  pancréalif(iie,  la 
présence  d'éleclrolytes  est  indispensable  pour  amener  la  saccharification  de  l'flmidon, 
comme  je  l'ai  montré  avec  MM.  Victor  Henri  et  Giaja  (').  L'ion  électronégalif  est  seul 
important.  Une  petite  quantité  de  sel  suffit  pour  assurer  l'action  de  l'amylase;  de 
nouvelles  additions  restent  sans  effet. 

D'après  les  expériences  de  Hirsch,  de  Serdjukow  et  Pawlow,  de  Cannon, 
on  admet  que  l'ouverture  du  pylore  est  provoquée  par  le  contact  de  liquide 
acide  et  que  le  passage  du  contenu  stomacal  dans  l'intestin  est  réglé,  au 
point  de  vue  quantitatif,  par  un  réflexe  qui  inbibe  temporairement  les  mou- 
vements expulsifs  de  l'estomac  et  ferme  le  même  pylore  chaque  fois  qu'une 
portion  de  contenu  stomacal  acide  arrive  au  contact  de  la  muqueuse  duo- 
dénale.  Il  se  fait  en  même  temps  un  renforcement  de  la  sécrétion  du  pan- 
créas, et  la  portion  de  bol  alimentaire  acide  est  baignée  par  le  suc  pancréa- 
tique et  neutralisée  rapidement  par  lui.  Les  conditions  d'action  ojdima  de 
l'amylase  se  trouvent  ainsi  réalisées  et  la  transformation  en  maltose  se  fait 
très  vite;  l'hydrolyse  du  maltose  se  fera  ensuite  au  contact  du  suc  intestinal 
d'abord  et  puis  de  la  muqueuse  de  l'intestin. 


CYTOLOGIE.  —  Noie  sur  l'existence  des  produits  de  dégénérescence  cellulaires 
rappelant  les  corps  de  Negri.  Note  de  M.  Y.  3Iasouéliaiv,  présentée  par 
M.  E.  Roux. 

Les  corpuscules  de  Negri  sont-ils  des  parasites?  Negri  et  nombre  d'au- 
teurs l'affirment.  Quant  à  nous,  nous  croyons  qu'en  l'état  actuel  de  la  Science 
une  pareille  affirmation  serait  téméraire. 

D'autre  part  il  nous  a  semblé  intéressant  d'étudier  certaines  dégénéres- 
cences physiologiques  et  chercher  si,  dans  une  cellule  ou  portion  de  cellule 
qui  dégénère,  il  n'y  aurait  pas  des  formations  rappelant  par  leur  forme  et 
leurs  caractères  histochimiques  les  corpuscules  de  Negri. 

Nous  nous  sommes  adressé  à  cet  eflét  à  l'étude  de  la  spermatogenèse  chez 
quelques  Mammifères,  Rat,  Cobaye  et  Lapin,  et  voici  le  résultat  de  nos 
recherches  : 

(')   C.  R.  Soc.  de  Biol.,  3  mars  igo6  et  i6  mars  1907. 

G.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  8.)  55 


4a')  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

On  sait  que,  lors  de  la  transformation  des  spermies  de  la  forme  spermalide  à  la  forme 
spermatozoïde,  le  reste  du  corps  cellulaire  ne  prend  pas  part  à  celte  transformation; 
il  est  destiné  à  disparaître.  On  y  observe  alors  des  corjiuscules  très  fins  et  pâles,  qui 
deviennent  de  plus  en  plus  volumineux  et  se  colorent  mieux.  Bientôt  ces  lobes  proto- 
plasmiques  en  train  de  dégénérer  perdent  la  netteté  de  leur  contour  et  finissent  par  se 
détacher  des  spermatozoïdes.  On  les  désigne  alors  sous  le  nom  de  corps  résiduels.  Ces 
corps  sont  enveloppés  d'une  substance  incolore  et  contiennent,  parmi  une  masse  homo- 
gène, une  ou  plusieurs  sphérules  qui,  à  leur  tour,  renferment  de  tout  petits  corpus- 
cules. D'autres  corps  résiduels  renferment  pnniii  leur  masse  simplement  de  fins  cor- 
puscules. 

Comme  les  corps  de  Negri,  qui  eux  aussi  sont  eMtc>urés  par  une  masse  incolore,  ces 
corps  se  colorent  en  rouge  par  la  méthode  de  Mann,  quelquefois  aussi  en  bleu.  Comme 
Ciux.  de  Negri,  dans  la  méthode  à  l'hématoxyline  au  fer,  ces  corps  se  laissent  décolorer 
ti'és  dilficilemenl  et  ils  jMésenlenl  comme  ceux-ci  une  coloration  brunâtre  après  la 
lixation  au  Flemming. 

Le  processus  dégénératif  se  poursuivant  toujours,  chaque  corps  présente  un  grand 
nombre  de  déjiressions  à  sa  surface  et  des  \acuolesdans  son  intérieur  (' ).  Et  comme  en 
ce  moment  le  sjncylium  i-erlolien  commence  à  se  rétracter,  les  corps  résiduels,  qui  se 
trouvent  incorporés  dans  ce  svncjtium,  sont  entraînés  vers  la  couche  génératrice  du 
tube  séminifère.  Ainsi  phagocytés  ils  se  colorent  encore  en  rouge  par  la  méthode  de 
-Mann,  mais  un  grand  nombre  se  colorent  en  rouge  violacé  ou  en  bleu  de  plus  en  plus 
jiàle.  En  ce  moment  l'acide  osmique  les  noircit  pins  cuniplétenient. 

Enfin  ces  corjis  cessent  d'être  colorables  par  la  méthode  de  Mann.  On  peut  les 
colorer  en  noir  par  l'acide  0SMii(|ne,  en  même  temps  que  d'antres  substances  que  le 
syncytium  élabore.  La  jdiagocylose  de  ces  éléments  est  terminée. 

Or  les  petites  formes  du  début  qui  apparaissent  dans  le  lobe  protoplas- 
inique  des  spermatides  (-)  rappellent  par  leur  forme  et  les  réactions  hislo- 
chimiques  les  corpuscules  lins  qu'on  observe  dans  la  rage  des  rues  et  surtout 
ceux  que  nous  avons  décrits  dans  la  rage  à  virus  fixe.  Quant  aux  corps  plus 
volumineux,  ils  rappellent  ceux  de  Negri  dans  la  rage  des  rues. 


(')  iXous  avons  pu  constater  parfois,  et  notamment  dans  la  corne  d'Ammou,  chez 
les  animaux  et  les  sujets  atteints  de  rage  des  rues,  à  côté  des  formes  que  Negri  a 
décrites,  d'autres  que  nous  décrirons  prochainement.  Pour  le  moment,  disons  seule- 
ment qu'en  même  temps  que  des  corps  de  Negri  typiques,  on  constate  des  corpuscules 
qui,  tout  en  possédant  la  même  structure  que  ceux-ci,  ne  se  colorent  pas  aussi  éleeti- 
vement;  ils  ont  une  teinte  ronge  ou  bleuâtre;  peu  à  peu  les  vacuoles  se  montrent  dans 
leur  intérieur,  leur  contour  cesse  d'être  net,  ces  corpuscules  deviennent  de  plus  en 
plus  pâles,  il  en  existe  qui  se  trouvent  à  la  limite  de  la  colorabililé.  Pareille  constata- 
tion peut  se  faire  dans  la  rage  à  virus  fixe. 

(■-)  Signalons  la  ressemblance  de  ces  formes  avec  les  corps  chromatoïdes  des  sper- 
matocytes  et  des  spermies. 


SÉANCE  DU  2^1  FÉVRIER  1908.  4^1 

Nous  disons  bien  rappeler,  car  nous  ne  prétendons  pas  qu'il  s'a^t  là  de 
formations  identiques  aux  corpuscules  décrils  par  le  savant  italien.  Nous 
estimons  néanmoins  que  les  faits  que  nous  venons  de  relater  (')  doivent 
faire  réfléchir  les  chercheurs  avant  de  se  prononcer  hâtivement  sur  la  nature 
parasitaire  des  corps  de  Negri. 


PHYSIOLOGIE.  —  Sur  la  mesure  de  l'ondée  ventricuiaire  chez  L'Iiotnine.    . 
Note  (-)  de  iM.  Gabriel  Akthacd,  présentée  par  M.  Lannelongue. 

La  mesure  de  l'ondée  ventricuiaire  a  donné  lieu  à'un  très  grand  nombre 
de  recherches  dont  les  l'ésullats  sont  loin  d'être  concordants  et  qui  four- 
nissent comme  évaluation  des  chillrcs  oscillant  entre  180""'  et  70'''°'. 

Il  convient  de  noter  en  passant  que  la  ra]ia<-ité  ventricuiaire  csl  fonction 
de  la  pression  sanguine  et  que  tonte  méthode  (]ui  abaisse  la  pression  doit 
nécessairement  fournir  une  mesure  inférieure  à  la  valeur  vraiment  physio- 
logique de  la  cylindrée  cardiaque.  C'est  un  i-eproche  général  qu'on  peut 
faire  à  toutes  les  méthodes  dites  directes.  Il  n'y  a  donc  pas  lieu  de  regretter 
que  les  procédés  très  complexes  soient  inutilisables,  chez  l'homme,  car  ils  ne 
peuvent  aboutir  qu'à  des  résultats  imparfaits. 


La  méthode  la  plus  simple  et  la  plus  ancienne  est  celle  de  ^  ierordt,  fondée  sur  la 
mesure  de  la  vitesse  et  sur  la  relation  évidente 

nni  =  Si' 

(«  étant  le  nombre  des  pulsations,  m  l'ondée  ventricuiaire,  S  la  section  <le  l'aorte 
et  i'  la  vitesse  du  sang  dans  le  vaisseau  ). 

Cette  méthode  a  conduit  Vierordt  à  évaluer  l'ondée  sanguine  de  l'homme  à  180'^™' 
environ. 

La  section  de  l'aorte  est  connue  et  les  anatomistes  la  lisent  à  environ  4""%âi  chiflre 
qu'il  faut  légèrement  augmenter  pour  avoir  !a  secli(ui  sous  une  pression  de  o"'",25 
et  porter  à  5*^"'  environ  pour  tenir  compte  de  la  dilatation  du  vaisseau.  Le  nombre 
des  pulsations  est  directement  observable.  Par  conséquent,  pour  avoir  à  chaque  moment 
et  dans  toutes  les  circonstances  la  valeur  de  «i,  il  sufiit  de  trouver  chez  l'homme  un  pro- 
cédé de  mesure  de  la  vitesse  en  fonction  de  quantité^  mesurable*. 


(')  Des  phénomènes  intéressants  se  constatent  pendant  la  destruction  des  follicule-* 
deGraafpar  chroma tolyse.  On  y  observe  des  produits  de  dégénérescence  rappelant 
les  formations  que  nous  venons  d'étudier. 

(-)  Présentée  dans  la  séance  du  17  février  1908. 


422  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Des  formules  de  Monoyer  et  de  celles  que  nous  a\ons  fournies  dans  une  Noie  anté- 
rieure, il  est  facile  de  déduire  les  relations 


el 


m  =  S  d/i 


qui,  en  supposant  réalisable  la  mesure  de  l'amplilude  de  l'oscillation  du  pouls  n'A,  per- 
mettent de  calculer  la  vitesse  du  sang  et  l'ondée  ventriculaire. 

C'est  |)ar  des  méthodes  un  peu  analogues  que  Hoorweg  a\ail  déjà  tenlé  de  mesurer 
Fondée  ventricidaire  d'après  la  surface  d'un  splivgmogramme. 


Pour  parvenir  au  but  désiré,  il  suflll  donc  de  trouver  un  moyen  de 
mesurer  dh.  C'est  ce  que  nous  nous  sommes  elloixé  de  faire  par  un  procédé 
très  simple  et  que  nous  nous  essayons  de  rendre  applicable  à  la  clinique 
courante  par  une  modification  du  sphygmomètre  habituel. 

Le  moyen  de  laboratoire  que  nous  avons  jusqu'à  présent  utilisé  est, 
quoii[ue  délicat,  peu  compliqué  et  consiste  simplement  à  graduer  un  spliyg- 
mographe  à  transmission. 

Si  l'on  a  le  soin  de  modifier  le  patin  de  manière  à  lui  donner  une  surface  bien  définie 
sadaptant  bien  sur  l'artère  el  sans  la  déborder  sensiblement,  il  est  évident  que  les 
déplacements  de  la  plume  sur  le  cylindre  seront  proportionnels  aux  variations  de 
pression  dans  l'artère.  Il  est  facile  de  le  vérifier  en  pioduisant,  au  moyen  d'une  artère 
artificielle  en  caoutchouc,  des  variations  de  pression  sous  le  patin,  variations  mesu- 
rables avec  un  manomètre  à  eau. 

On  parvient  ainsi  à  graduer  un  dispositif  de  sphygmograplie  à  transmission  el  à 
mesurer  l'oscillation  de  pression  correspondant  à  un  déplacement  du  style  sur  le 
cylindre. 

Dans  ces  conditions,  il  suffit,  en  graduant  la  pression  du  ressort,  de  chercher  le 
maximum  d'amplitude  du  mouvement  décrit  par  le  stvle,  et  l'on  a  ainsi  le  ilépiacement 
correspondant  a  la  variation  d/i,  car,  lorsque  la  pression  11  est  atteinte,  le  stvle  s'arrête 
brusquement  el,  quand  on  airive  au-dessous  de  la  pression  constante /;,  les  oscillations 
diminuent  non  moins  brusquement  d'amplitude. 

Avec  un  peu  de  doigté  expérimental  on  arrive  aussi  à  déterminer,  avec  une  très 
grande  précision,  la  valeur  d/i  qu'il  s'agit  de  mesurer. 

A  l'état  normal  chez  l'homme  sain,  cette  variation  d/i  est  assez  fixe  et  la  moyenne 

est  de  13''  à  iS'  chez  l'individu  sain  el  jeune.  En  général,  elle  est  à  la  pression  H  dans  la 

rapport  de  i  à  20,  ce  qui  n'a  pas  lieu  de  surprendre,  puisque  nous  aurons  toujours  la 

relation 

d/i  m 

TT  ~  M 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  423 

et  que  les  capacités   anatomiques  du   cœur  et  du   système  circulatoire  sont  dans  le 
voisinage  de  ce  rapport. 

La  valeur  rlh  ainsi  délerminée  peut  servir  à  calculer  la  valeur  de  v  et  de  m. 
En  remplaçant  dans  les  formules  les  symboles  par  leur  valeur  connue,  on 
obtient  les  chiffres  suivants  : 

('  =r  environ  ^o'-, 

chiffres  voisins  de  ceux  fournis  par  Vierordt. 

On  peut  même,  si  Ton  veut  se   borner  à  une  expression  approchée  et 
moyenne,  obtenir  la  valeur  de  <•  et  de  m  par  les  expressions  simplifiées 


/n  H  ^       /  H 


-V 


17/1 


en  prenant  pour  unité  le  mètre  et  la  seconde. 

Mais,  si  ces  expressions  simplifiées  sont  commodes  comme  approximation, 
i[  convient  de  ne  pas  oublier  cpi'elles  ne  se  vérifient  que  comme  moyenne 
générale  et  ne  sont  jamais  applicables  exactement  à  un  cas  particulier,  et 
surtout  aux  cas  pathologiques. 


HISTOIRE  NATURELLE.  —  Fixation,  muUiplication,  culture  d' attente  des 
trypanosomes  pathogènes  dans  la  trompe  des  mouches  tsé-tsé.  Note 
de  M.  E.  RouBAUD,  pi^ésentée  par  M.  Laveran. 

Si  Ton  étudie  minutieusement  les  ti^ompcs  des  glossines  nourries  sur  des 
animaux  infectés  de  trypanosomiases  diverses,  à  des  temps  variables  après 
la  piqûre,  on  reconnaît  l'existence  d'un  phénomène  très  particulier,  bien 
différent  de  ceux  signalés  jusqu'ici  :  la  livation  par  le  flagelle,  avec  trans- 
formation notalde,  des  parasites  aux  parois  de  la  trompe,  accompagnée  d'une 
multiplication  intense  au  sein  du  liquide  salivaire.  Les  observations  et 
les  expériences  ont  été  réalisées  à  Brazzaville,  au  laboratoire  de  la  Mission 
d'études  de  la  maladie  du  sommeil,  sur  Glossina palpalis,  avec  quatre  types 
de  virus  différents  :  Trypanosoma  gambiense,  Tr.  dimorphon(^velcongolense), 
Tr.  B/ucei  (\irus  type  de  l'Institut  Pasteur),  Tr.  Cazalboui. 

Quel  que  soit  le  virus  employé,  les  phénomènes  sont  sensiblement  les  mêmes.  Au  bout 
de  4^  heures,  par  exemple,  on  trouve,  dans  le  canal  de  la  trompe,  un  nombre  immense 


424  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

de  parasites  collés  par  rexlrémité  du  flagelle  à  la  face  interne  du  labrum,  surtout  en 
sa  région  bulbaire  et  le  long  de  l'IijpopliarynK.  Tantôt  ils  sont  électivemenl  groupés 
à  la  base  de  la  trompe;  tantôt  ils  sont  répandus  en  bouquets,  en  véritables  colonies,  tout 
le  long  de  celle-ci,  jusqu'à  la  pointe.  Observés  sans  compression,  dans  le  liquide 
salivaire,  ils  paraissent  à  j)eu  près  immobiles.  Mais  dès  qu'une  goutte  d'eau  plivsiologique 
ou  de  sérum  les  atteint,  ils  oscillent  fortement  dans  tousjes  sens,  rapprochant  l'extré- 
mité libre  de  l'extrémité  fixée  comme  pour  cliercher  à  se  détacher.  Lorsqu'ils  se 
trouvent  libérés  de  leur  point  d'attache,  on  les  voit  nager  lentement,  le  flagelle  en  avant, 
l'extrémité  postérieure  rigide,  d'un  mouvement  spécial  qui  ne  rappelle  en  rien  celui 
du  trypanosonie  primitif;  et  leur  faculté  de  fixation  est  telle  qu'ils  vont  se  coller 
immédiatement  un  peu  plus  loin,  au  verre  de  la  lame  porte-objet,  sans  qu'on  puisse  les 
détacher. 

Après  coloratiou,  on  remarque  que  le  flagelle  s'est  fortement  épaissi,  oll'i  anl  l'aspect 
d'une  petite  tige;  que  le  centrosome  est  devenu  antérieur  au  noyau,  que  la  membrane 
ondulante  a  disparu  :  les  parasites  ont  donc  revêln  la  fortne  Herpetomonas.  L'étire- 
ment  et  l'épaississement  du  flagelle  se  produisent  même  chez  les  trypanosomes  qui 
n'ont  pas  ou  n'ont  que  rarement  dans  le  sang  un  llagelle  libre  (  '/'/■.  dimarplion). 

D'où  proviennent  ces  singuliers  parasites'?  Les  expériences  témoins  démontrent 
qu'il  s'agit  d'une  culture  temporaire  des  trypanosomes  Ingérés  avec  le  sang.  Ont-ils 
évolué  sur  place  au  moment  de  la  succion  ou  sont-ils  remontés  du  tube  digestif  dans 
l'intervalle  des  repas?  En  opérant  avec  Tr.  Brucci,  qui  meurt  sans  se  cultiver,  peu  de 
temps  après  son  absorption,  dans  l'intestin  de  Glossina  palpalis,  nous  étions  déjà  fixé 
à  cet  é°-ard.  Mais  en  examinant  les  trompes  des  mouches  immédiatement  après  les 
avoir  fait  piquer  sur  les  animaux  infectés,  nous  avons  réussi  à  assister,  sous  le  micros- 
cope, à  ce  phénomène  inattendu  de  fixation.  Les  trypanosomes,  sous  l'inlluence  sans 
doute  des  propriétés  spéciales  de  la  salive,  cheminent  rapidement  dans  le  sang  qui 
remplit  la  trompe,  vont  coller  leur  flagelle  en  certains  points  de  celle-ci  et,  une  fois 
fixés  s'aoitent  d'une  façon  d'aboid  excessivement  rapide,  mais  qui  se  ralentit  bientôt. 
Colorés  à  ce  stade,  5  minutes  après  l'absorption,  ils  ont  revêtu  déjà  l'aspect 
Herpetomonas  \saT  traction  du  centrosome  en  avant  du  noyau.  Aucun  phénomène  de 
copulation,  ni  de  conjugaison  ne  peut  être  décelé  à  aucun  moment,  avant  ou  après 
cette  curieuse  évolution.  Mais  des  modifications  importantes  ont  dû  cependant  se 
passer,   car  les  parasites   se   multiplient   activement    par  division,  aussitôt  après  leur 

fixation. 

Déjà  au  bout  de  i  heure  ils  sont  devenus  excessivement  nombreux  et  forment 
souvent  des  amas  en  rosace,  flagelles  au  centre,  comparables  aux  amas  culturels 
du  Tr.  Lewisi,  mais  en  restant  toujours  fixés  à  un  corps  quelconque.  La  durée  du 
maintien  dans  la  trompe  de  cette  culture  ne  nous  a  pas  paru  dépasser  48  heures 
pour  Tr.  Brucei;  5  jours  et  demi  à  6  jours  pour  les  Iroi-s  autres  types  de  virus;  sou- 
vent, à  ces  dates  extrêmes,  les  formes  se  sont  modifiées,  ont  tendance  à  s'allonger  énor- 
mément (  Tr.  Cazalboui)  ou  à  reprendre  la  forme  tr>-panosome  {Tr.  dimorphon). 

La  cullure  d'attente  dans  la  trompe  ne  se  produit  que  chez  un  petit  nombre 
de  glossines,  ce  qui  lient  probablement  aux  propriétés  variables  de  letu'  sa- 
live. Avec  des  animaux  présentant  des  trypanosomes  nombreux  dans  le 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  '|25 

sang,  la  proportion  habituelle  d'infections  expérimentales  est  de  1  mouche 
sur  10  environ.  Les  deux  sexes  sont  capables  de  s'infecter  mais  le  fait  est 
beaucoup  plus  fréquent  chez  les  mâles  que  chez  les  femelles.  Il  semble  aussi 
que  ce  soient  les  jeunes  mâles  et  les  femelles  âg'ées  qui  jouissent  de  préfé- 
rence de  cette  propriété.  . 

Les  trypanosomes  libres  de  la  trompe  décrits  par  Koch  et  Stuhlmann 
paraissent  n'avoir  rien  de  commun  avec  ces  Herpetoinonas  fixés  :  ce  sont, 
comme  l'indique  ce  dernier  auteur  dans  sa  magistrale  étude,  des  trypano- 
somes issus  du  provcntricule,  dans  des  cas  exceptionnels  d'ailleurs,  à  notre 
avis,  d'infection  totale  du  tube  digestif  de  l'insecte.  Ils  n'ont  d'ailleurs  pas 
pu  être  obtenus  expérimentalement  par  Stuhlmann. 

Ces  formes  d'attente  des  trypanosomes  pathogènes,  localisées  dans  la 
trompe,  sont-elles  les  seuls  agents  possibles  des  infections  produites  par  les 
piqûres  des  glosslnes  au  delà  de  24  heures? 

Cela  ne  paraît  pas  douteux,  attendu  que  pour  Tr.  Bimcei,  agent  du  Nagana, 
on  ne  peut  mettre  en  évidence,  chez  GInssina  palpalis,  aucun  autre  phé- 
nomène de  culture,  et  qu'en  outre,  pour  les  trois  autres  virus,  les  phéno- 
mènes de  multiplication  dont  le  tube  digestif  est  le  siège  onl  habituellement 
pris  fin  depuis  longtemps  lorsque  ceux  qui  se  passent  dans  la  trompe  sont 
encore  dans  toute  leur  puissance. 

Cette  curieuse  propriété  dévolue  à  l'appareil  piqueur  des  glossines  leur 
est  d'ailleurs  absolument  spécifique,  comme  l'observation  l'a  prouvé.  Elle 
explique  le  rôle  de  choix  joué  par  ces  insectes  dans  la  transmission  à  distance 
des  trypanosomiases  d'Afrique,  rôle  nécessaire  étiologiquement  au  maintien 
de  ces  affections  à  l'état  endémique. 


ZOOLOGIE.  —  Le  genre.  Doliocystis  Léger.  Note  de  M.  L.  Brasil, 
présentée  par  M.  \ves  Delage. 

Le  genre  Doliocystis  a  été  établi  ici  même  en  1893  par  Léger  pour  des 
Grégarines  intestinales  d'Annélidcs  polychètes  «  considérées  jusqu'alors 
comme  des  Monocystidées  ».  D.  nereidis  et  D.  polydorœ  sont  donnés  comme 
exemples.  Ce  sont  des  Grégarines  sans  septum  mais  qui  posséderaient  un 
épimérite  intracellulaire  pendant  cette  phase  de  leur  croissance  qu'elles 
passent  fixées  sur  l'épithélium  digestif  de  l'hôte.  La  libération  résulterait  de 
la  chute  de  cet  épimérite.  La  présence  d'un  épimérite  et  l'absence  de  septum 


420  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

conduisirent  Léger  à  placer  son  genre  Doliocystis  parmi  les  Dicystidées. 
Labbé  et  Minchin  l'ont  rangé,  ce  qui  est  équivalent,  dans  les  Cephalina. 

Ces  deux  derniers  auteurs  cependant  ont  introduit  dans  le  genre  des 
espèces  chez  lesquelles  la  caducité  de  l'épimérite  et  même  la  présence  d'un 
tel  organe  n'avaient  pas  été  expressément  reconnues,  aussi  le  caractère  de 
caducité  n'entre-t-il  plus  dans  leur  diagnose  et  Labbé  fait-il  suivre  parfois 
du  point  de  doute  la  mention  d'un  épimérite.  C'est  d'une  prudence  très 
justifiée.  Mingazzini,  qui  a  décrit  plusieurs  des  espèces  en  question,  les 
avaient  placées,  l'année  même  où  Léger  créait  Doliocystis,  dans  différents 
genres:  Opliioidina,  Lecudina,  Kœllikeria  {=^KôUikerella  Labbé)  relevant 
pour  lui  de  la  division  Monocystidées  au  même  degré  que  Anchorina  (=  An- 
cora  Labbé)  et  Lankesteria  qui  n'en  sont  pas  sortis. 

Pour  mon  compte  j'ai  observé  D.  pellucida  Kôll.  (^/J.  nereidis  Lank.), 
l'espèce  génotype  puisqu'elle  est  citée  la  première  par  Léger,  D.  elongata 
Ming.  et  beaucoup  d'autres  formes  voisines  encore  inédites.  Je  suis  en  me- 
sure d'affirmer  qu'il  n'y  a  chez  aucune  d'entre  elles  d'épimérite  caduc,  mais 
un  appareil  permanent,  déformable,  plus  ou  moins  développé,  en  général 
invaginable.  C'est  par  lintermédiaire  de  cet  appareil  que  la  Grégarine  se 
fixe  sur  l'épithélium,  non  en  l'introduisant  dans  une  cellule,  mais  en  l'appli- 
quant sur  la  surface  de  la  muqueuse  où  il  fonctionne  comme  une  petite 
ventouse.  Là  ne  doit  pas  d'ailleurs  se  borner  son  rôle.  D.  elongata  par 
exemple,  qui  fait  saillir  de  son  extrémité  antérieure  une  telle  cupule  adhésive 
pour  se  fixer,  libre  dans  la  cavité  digestive,  émet  de  temps  en  temps  au  même 
point  un  petit  bouton  sphérique  dont  la  fonction  est  certainement  tout  autre, 
tactile  peut-être. 

J'ai  déjà  eu  l'occasion  de  figurer  le  mode  de  fixation  de  D.  pellucida,  et 
Cunningham,  qui  vient  d'attirer  l'attention  sur  le  désaccord  qui  existe 
entre  la  description  de  Léger  et  mes  dessins,  émet  l'hypothèse  que  nous 
n'avons  pas  examiné  la  même  espèce.  C'est  peu  probable.  D.  pellucida 
(  =  2).  nereidis)  est  une  espèce  trop  répandue  et  trop  abondante  dans  l'in- 
testin des  Perinereis  cultrifera,  des  côtes  océaniques  de  France,  pour  cjue 
ce  ne  soit  pas  elle  que  Léger  ait  observée.  Il  résulte  de  là  que  la  diagnose 
originale  du  genre  Doliocystis  doit  être  modifiée  en  enlevant  à  l'appareil  de 
fixation  et  son  caractère  transitoire  et  sa  situation  intracellulaire.  La  posi- 
tion du  genre  est  elle-même  ébranlée. 

Doit-on,  en  eifet,  considérer  l'appareil  fixateur  que  je  viens  de  décrire 
comme  une  épimérite?  Simple  question  de  définition  au  fond.  En  tous  cas, 
cet  appareil  est  bien  différent  des  épimérites  des  Grégarines  intestinales 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  ^27 

d'Arthropodes,  qui  ont  servi  de  modèle  pour  les  descriptions  classiques.  Et, 
d'autre  part,  il  est  représenté  presque  trait  pour  trait  chez  KalpidorliYnchus, 
dont  les  affinités  avec  Urospora  et  Gonospora  sont  indéniables  ;  il  se  retrouve 
intégralement  dans  Lankesleria  qui,  pour  tout  le  monde,  est  une  Monocys- 
tidée.  D'ailleurs,  pour  les  Eugrégarines  d'Annélides  (que  j'envisage 
seules),  en  dehors  de  celles  qui  sont  nettement  segmentées  comme  Sycia 
et  qui  sont  l'exception,  la  division  en  Ceplialina  et  Acep/ia/ina  ne  correspond 
pas  à  une  différence  de  structure  comparable  à  l'importance  d'une  telle 
coupure.  La  Monocystidée  cœlomique,  à  l'abri  de  tout  entraînement  méca- 
nique, complètement  plongée  dans  un  liquide  nutritif,  perd  un  appareil 
fixateur,  nourricier  peut-être  aussi,  devenu  inutile,  et  c'est  tout.  Appa- 
remment, elle  ne  subit  pas  d'autre  modification  remarquable.  Pour  élucider 
l'origine  des  Monocystidées  cœlomiques  des  Polychètes,  Kalpidnrhynchus 
arenicolcB  Cunn.  est  très  précieux.  Il  marque  une  étape  démonstrative  de 
leur  évolution. 

Kalpidorhynchiis  ressemble  à  Doliocystis  elongata  adulte.  C'est  la  même 
forme  générale,  presque  la  même  structure  de  l'appareil  fixateur.  Mais 
Kalpidorhynchus  est  cœlomique,  le  Doliocystis  intestinal.  Or,  la  première 
phase  du  développement  de  ce  dernier  se  passe  dans  l'épithélium  digestif 
de  l'hôte.  Le  sporozoïte  pénètre  jusqu'au  contact  du  sinus  sanguin  péri- 
intestinal  ;  un  effort  de  plus,  il  tomberait  dans  le  cœlome.  Le  Doliocystis 
conserve  longtemps  cette  situation  intra-épithéliale  et  cependant  développe 
tout  de  suite  un  appareil  de  fixation  qu'il  n'utilisera  que  beaucoup  plus 
tard.  Et  ainsi  le  passage  entre  les  Doliocyslis  sans  phase  intra-épilhéliale 
(il  y  en  a)  et  les  Monocystidées  cœlomiques  les  plus  modifiées  (  Urospora, 
Gonospora)  parait  jalonné  par  les  Doliocyslis  à  développement  intra-épithé- 
lial(Z).  elongata)  et  les  formes  cœlomiques  à  appareil  de  fixation  (Kalpi- 
dorliynchus).  Il  y  a  là  une  raison  suffisante,  il  me  semble,  pour  éviter  de 
placer  dans  des  catégories  trop  dilFérentes  ces  diverses  Grégarines. 


GÉOLOGIE.  —  Heclierches  stratigrapJdcjiies  sur  le  Maroc  oriental. 
i\ote  de  M.  Loiis  Gextii,. 

La  mission  scientifique  dont  j'ai  été  chargé  en  1907  m'a  permis  notam- 
ment de  parcourir  dans  tous  les  sens  la  partie  la  plus  orientale  du  Maghreb, 
c'est-à-dire  les  tribus  marocaines  qui  composent  l'Amalat  d'Oujda. 

J'ai  pu,  au  cours  de  mes  explorations,  débrouiller  un  peu  le  complexe  de 

C.  R.,   190S,  I"  Semestre.  (T.  C\LVI,  N"  8.)  56 


4»8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

terrains  primaires,  secondaires  et  tertiaires  qui  prennent  part  à  la  conslilu- 
tion  de  cette  région  frontière  et  reconnaître  la  série  stratigraphique  sui- 
vante :  Silurien,  Dévnnien  (?),  Carhoni fère ,  Trias,  Lias,  Jurassique  et  Néo- 
gène.  Je  me  propose  dans  cette  Note  d'appeler  plus  spécialement  raltention 
sur  le  Carbonifère  et  sur  le  Lias. 

i"  Carbonifère.  —  L'ossature  de  la  chaîne  des  Béni  Bou  Zeggoii,  qui 
prolonge  les  monts  de  Tlemcen  vers  la  Gada  de  Dehdou,  est  constituée  par 
une  succession  puissante  de  sédiments  qui,  affleurant  surtout  dans  la  haute 
vallée  de  TOued  Isly,  peut  se  décomposer  ainsi,  de  la  base  au  sommet  : 

a,  argiles  schisteuses  iioiiàlrcs  avec  bancs  de  calcaires  à  Enclines,  Polypiers,  etc.; 

b,  alternances  d'argiles  schisteuses  et  de  schistes  noirs  avec  bancs  de  grès  verdàlres; 

c,  grès  brunâtres  et  poudingues  à  galets  de  quaitz  ou  de  roches  volcaniques,  intercalés 
de  schistes  noirâtres; 

d,  schistes  à  silex  noirs  avec  lits  de  grès. 

Toutes  ces  assises  sont  fossilifères.  L'assise  a,  notamment,  m"a  offert,  à  l'Aouïja  et 
au  Guelib  en  Naam,  les  inatériauv  d'une  riclie  faune  qui  sera  étudiée  ultérieurement 
avec  tout  le  soin  qu'elle  comporte  par  M.  E.  llang  qui  a  bien  voulu,  dès  à  présent,  me 
donner  la  série  de  déterminations  suivantes  :  Pliillipsia  sp.,  Glyphioceras  truncaluni 
Phil.,  Gl.  {Goniatiles)  striatiim  Sow.,  Posidonielta  vetusta  (Sow.),  Spirifer  Irigo- 
/i«/t>  Mart.,  Spirifer  strialiis  MavI.,  Athyris  Roàsyi  {Lév,),  Retzia  ulothrijc  Kon., 
Productus  coslalus  Sow.,  Fr.  pustulosus  P\ii\.,  Pr.  corrugatus  Me  Coy,  nombreux 
Crinoïdes  et  Tétracoralliaires. 

Cette  faune  représente  la  zone  à  Gonialites  slrialus.  c'est-à-dire  le  Viséen. 
Elle  montre  l'extension  vers  le  Nord,  jusqu'aux  aljords  d'Oudja,  du  Dinan- 
lien  de  la  région  de  Béchar.  Il  est  intéressant  de  faire  remarquer  que  j'ai, 
observé,  au-dessus  des  couches  qui  la  renferment,  une  succession  concor- 
dante de  près  de  5oo™  de  sédiments  et  qu'une  série,  peut-être  aussi  puissante, 
succède  à  cet  ensemble  dans  une  région  que  ji.'  n'ai  pas  encore  parcourue. 
Ceci  laisse  entrevoir  l'existence  possible  du  Moscovien  et  peut-être  même  de 
rOuralien  au-dessus  des  couches  visécnnes  de  l'Aouïja  et  du  Guelib  en 
Naam. 

Malheureusement  je  n'ai  pas  pu  observer  le  subsiratum  des  dépôts  carbo- 
nifères qui  nous  occupent  et  qui  sont  recouverts,  en  discordance  angulaire, 
parles  calcait^es  liasicjues.  Enfin  je  ferai  remarquer  ([ue  ces  terrains  paléo- 
zoïques  affleurent  sur  d'assez  vastes  étendues  et  touchent  presque  à  la  fron- 
tière, alors  que  nulle  part,  dans  le  Tell  algérien  dont  la  stratigraphie  est 
aujourd'hui  Itien  connue,  la  présence  du  ('ailxjnifère  n'a  été  signalée. 

2"  Lias.  —  Le  Lias  est  très  développé  tlans  l'Am-alat  d'Oujda,  dans  toute 


SÉANCE  DU  24  FÉVKIEK  1908.  ^I^Ç) 

la  chaîne  des  Béni  Bon  Zeggou  au  Sud  cl,  au  Nord,  il  forme,  par  le  ool  du 
Guerbous,  le  prolongement  vers  l'Ouesl  des  imporlants  aflleureinenls  que 
j'ai  éludiés  en  Algérie  {Thèse  de  dodo  rat  )  el  il  prend  une  large  pari  à  la  con- 
slitulion  des  Beni-Snassen. 

F'arloul  il  offre  une  succession  litliologique  constante  el  identique  à  celJe  que  j'ai 
décrite  dans  le  bassin  de  la  Tafna  : 

a,  conglomérai  de  base  formé  de  couches  rouges  avec  gros  galets  de  quartzites  silu- 
riens el  de  débris  de  schistes  primaires; 

b,  puissante  assise  de  calcaires  zoogènes  blancs  ou  bleuâtres; 
f,    «  calcaires  en  dalles  »  intercalés  de  lits  marneux; 

d,   alternances  de  calcaires  marneux  et  de  marnes. 

J'ai  recueilli  dans  cet  ensemble  deux  faunes  bien  distinctes  :  auprès  dOujda,  dans 
le  Djebel  el  Hamra,  j'ai  trouvé  dans  le  conglomérat  de  base  a  et  à  la  partie  tout  à  fait 
Inférieure  des  calcaires  h:  Ainaltheus  ma/'garilatus  Montf.,  Zeilleria  subnuniisnialis 
fia  V..  Terebratula  punclala  Sow.,  Ter.  cf.  punctala  Sow.,  Rliynchonella  Rosenbuschi 
Haas,  Rhync.  curviceps  Qnensl.  sp.,  Rliync.  cf.  Sc/iimperi  Haas,  Os/rea  sp.,  Lima 
du  groupe  de  giganlea  Sow. 

D'autre  part,  à  Ar'bal,  dans  les  IJeni-Snassen,  j'ai  trouvé  une  belle  faune  de  Cépli.n- 
lopodes,  et  mes  premières  déterminations  me  permettent  de  signaler  :  Phrlloceras 
/Vilsoni  Héb.,  Ly laceras  dorcalis  Algli.,  HUdoceras  bi/rons  Brug.,  Harpoceras  bi'ca- 
rinatuin  Munster  in  Ziet.,  Graminoceras  fidlaciosuin  Bayle  et  nombreuses  var., 
Lillia  [Ifaugia)  Bayani  Duni.,  L.  comensis  Buch.,  Cœloceras  {Pcroniceras)  subar- 
inalain  Y.  elB.,  C.  fibulaturn  Sow.,  C.  Hola/tdrei  d'Oih.,  C.  acanlliopsis  d'Orb., 
Aulacoceras  sp. 

La  l'aune  du  Djebel  el  Hamra  caractérise  la  zone  à  Amaltheus  margariuitus 
du  Lias  moyen,  celle  d' Ar'bal  appartient  à  la  zone  à  Lytoceras  jiirense  du 
Lias  supérieur.  Ces  deux  faunes  enserrent  donc  le  Domérieii  et  le  Toarcien 
et,  si  l'on  remarque  qu'une  centaine  de  mètres  de  marno-calcairessuruiontcnt 
le  gisement  fossilifère  d'Ar'bal,  il  est  permis  de  penser  que  V Aalénien  est 
aussi  repiésenté. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  :  1"  le  conglomérat  de  base  du  Djebel  el 
Hamra  et  du  massif  des  Traras,  en  Algéi^ie,  marque  la  grande  iransgression 
mésoliasiquc  ;  2"  il  faul  renoncer  à  comprendre  dans  les  calcaires  zoogènes  h 
l'ensemble  du  Lias  inférieur  et  du  Lias  moyen  comme  on  le  fait  généralement 
et  comme  je  l'ai  fait  moi-même  bien  qu'avec  doute  (Thèse,  p.  i5i).  Des  faunes 
du  Lias  moyen  ont  été  signalées  en  plusieurs  points  du  Tell  algérien  el  tuni- 
sien, mais  l'existence  d'une  faune  sinéinurieiuie  à  El  Kanlour  (Constanline  ), 
d'après  Coquand,  n'a  jamais  été  conlirmée;  en  admettant  que  le  Lias  infé- 


43o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

rieur  existe  dans  rextrême-est  du  Nord  africain,  comme  il  existe  en  Sicile, 
mes  observations  n'en  montrent  pas  moins  qu'il  est  absent  dans  l'ouest  et  il 
faut  s'attendre  à  le  voir  également  manquer  au  cœur  du  Maroc,  dans  le 
Rif  et  dans  le  Haut-Atlas,  où  les  Lias  moyen  et  supérieur  sont  certainement 
représentés,  ainsi  qu'il  résulte  de  mes  explorations;  3°  enfin,  le  gisement 
fossilifère  d'Ar'bal  confirme  la  rareté  relative  des  Phylloceras  et  des  Lyto- 
ceras,  que  j'ai  signalée  à  propos  des  Traras  (Thèse,  p.  i55)  et  qui  témoigne 
de  dépôts  de  mer  moins  profonde  que  ceux  de  V Ammonitico  rosso  de 
l'Apennin  et  de  la  Lombardie. 

Je  terminerai  cette  Note  en  faisant  remarquer  que  le  Callovien  fossilifère 
dont  nous  avons  signalé  l'existence  au  pied  du  Ras  Asfour  à  la  frontière, 
M.  Paul  Lemoinc  et  moi  ('),  est  transgressif  sur  le  Lias  et  sur  les  Schistes 
siluriens  de  R'ar  Rouban. 


GÉOLOGIE.  —   Terrains  primaires  du  Morvan  et  de  la  Loire. 
Note  de  M.  Albert  Miciiel-Lévt,  présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

Dans  la  région  qui  s'étend  entre  le  nord  du  Morvan  et  les  premières 
strates  micaschisleuses  et  gneissiques  du  Lyonnais,  les  terrains  paléozoï- 
ques,  s'enfoneant  .dans  le  granité  ou  reposant  sur  cette  roche  éruptive  de 
profondeur,  appartiennent  de  bas  en  haut  aux  étages  suivants  : 

1°  Dévonien  supérieur  :  a.  Frasnien.  —  \\  apparaît  à  Diou  et  Gilly  sous  la 
forme  d'une  lentille  calcaire  affleurant  au  niveau  de  la  Loire  et  se  terminant 
par  des  bancs  dolomitiques.  Julien  y  a  découvert  des  espèces  caractéris- 
tiques, notamment  Rhynchonella  cuboides  Sow.,  Spirifer  Verneuili  Murch. 
Dans  quelques  fossiles  provenant  de  la  carrière  de  Diou,  qui  m'ont  été  com- 
muniqués par  M.  Giraud,  j'ai  déterminé  Phacnps  cf.  fecundus  Barr.  mut. 
supradevonica  Frecli. 

h.  Famennien.  —  Il  se  compose  de  schistes  psammitiques  contenant 
d'abord  une  Beyrichia  réticulée,  puis,  à  leur  partie  supérieure,  la  faune  à 
Clyménies  et  à  Cypridines  que  j'ai  découverte  aux  environs  de  Bourbon- 
Lancy  (^Comptes  rendus,  3o  octobre  1906  et  4  février  1907).  J'ai  pu  récem- 
ment déterminer  avec  assez  de  précision  les  espèces  de  trilobites  qui  s'y 
rencontrent;  ce  sont  Phacops  cryptophthalmus  Emmr.,  Dechenella  pusilla 
Giir. 


(')  Comptes  tendus,  i"  août  igo^- 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  43 1 

Des  coulées  d'albitophyres  et  des  tufs  de  ces  mêmes  roches  sont  inter- 
stratifiés  au  milieu  des  schistes  famenniens.  Ils  appartiennent  à  la  famille 
des  Tonalases  ;  la  fumerolle  en  est  syénitique  et  persodique  ;  la  scorie,  nia- 
gnésienne-ferrique,  microcalcique.  Elles  contiennent  en  moyenne  :  Si,  55,6; 
Al,  17,1;  Fc  (oxydes),  7,8;  Ca,  3,3;  Mg-,  4,3;  Na,  5,4;  K,  0,6;  Ti,  1,2; 
perte,  4,7  (les  analyses  élémentaires  ont  été  faites  par  M.  Pisani). 

2°  Carbonifère  marin.  Dinantien  :  a.  Tournaisien.  —  Il  débute  par  des 
niveaux  de  grès  à  plantes  et  de  poudingues  surmontés  par  une  assise  assez 
importante  de  schistes  gréseux  qui  se  montrent  fossihfères  entre  Saint- 
Seine  et  Avrée,  à  l'ouest  de  Luzy.  Julien  y  a  déterminé  la  présence  de  Spi- 
rifer  tornacensis  Kon.,  Porcellia  puzo  Lév.,  Archceocidaris  nerei  Munsi., 
Brachymetopus  Duponli  Jul.,  etc.  J'y  ai  découvert  et  déterminé  deux  es- 
pèces de  tribolites,  Phillipsia  cf.  subtruncatida  OEhl.,  Phillipsia  cf.  derbyen- 
sis  Mart.  Cette  faune  tournaisienne  paraît  principalement  caractérisée  par 
la  rareté  des  grands  Prodiictus  et  l'abondance  des  Spirifer  et  des  Rhyn- 
chonelles.  Phillipsia  derbyensis,  espèce  viséenne,  indique,  à  la  partie  supé- 
rieure, des  termes  de  passage  au  Viséen. 

Des  épanchements  d'orthophyres  obsidienniques  et  perlitiques,  accom- 
pagnés de  tufs,  sont  intercalés  dans  le  Tournaisien.  Ces  orthophyres  sont 
des  Liparoses  à  fumerolle  alcalino-granitique,  mégapotassique,  à  scorie 
magnésienne-ferrique,  microcalcique.  Composition  chimique  moyenne  : 
Si,  68,3;  Al,  i5,2;  Fe,  4,0;  Ca,  o,4;  Mg,  r,9;Na,  3,6;  K,  4,  i  ;  ti,  o,5  ; 
perte,  2,0. 

b.  Viséen.  —  On  le  trouve  sous  forme  de  bancs  calcaires  en  lentilles 
discontinues  intercalées  dans  des  schistes  ou  dans  des  grès  et  recouverts  par 
des  poudingues  à  galets  de  calcaire  et  de  granité.  La  faune  étudiée  par  Julien 
s'est  montrée  riche  en  Produclus  giganteus  Mart.,  Pr.  corrugalus  Me  Coy , 
Phillipsia  Eic/iwaldi  Fisch.  J'y  ai  découvert  dans  la  Loire  une  faune  de 
FovAmimîères  (Endol/iyra,  Valvulina,  Tror.hammina,  etc.),  qui  se  présente 
aussi,  dans  le  Morvan,  à  l'Huis  Prunelle;  M.  Stanislas  Meunier  en  a  signalé 
quelques-uns  à  Cussy-en-Morvan. 

La  partie  supérieure  du  Viséen  est  composée  de  tufs  microgranulitiques, 
à  la  base  desquels  s'entremêlent  quelques  grès,  schistes  et  poudingues  avec 
bancs  d'anthracite  (Ménessaire,  l'Hay). 

Les  éruptions  de  microgranulite  s'intercalent  dans  les  tufs  microgranu- 
litiques et  continuent  après  eux. 

Les  tufs  microgranulitiques  appartiennent  à  la  famille  des  Toscanoses; 
la  fumerolle  de  leur  magma  est  alcalinogranitique,  mégapolassique;  la  scorie 


'|32  ACADÉMIE    DES    SCIEiNCES. 

laagnésieune-ferrique,  inicrocalciquc.  Leur  analyse  moyenne  donne  : 
Si,  64,7;  Al,  iG,8;  Fe,  '|,3;  Ca,  2,0;  Mg.  2,/|;Na,  2,9;  k,  4,5,  Ti,  0,7; 
l'erte,  1,7. 

Les  miciogranulites  a[)parliennenl  comme  leuis  luis  aux  Toscanoses;  le 
magma  a  une  fumerolle  alcalinograniliijue,  mégapotassique  el  une  scorie 
magnésienne,  raésocalcique.  Analyse  :  Si,  69, 5;  Al,  ï:'\,S,  Fe,  2,3;  Ca,  i,ç); 
Mg,  i,G;  .Na,  4,0;  K,  4,9;  Ti,  o,3;  Apalite.  0,2;  perle,  0,4. 

Nous  rappellerons  que  le  Stéphanien,  FAuLunien  et  le  Saxonien  se  sont 
déposés  dans  des  synclinaux  parallèles  aux  axes  directeurs  hercyniens, 
postérieurs  aux  plus  giaiids  plissements  hercyniens. 

Leurs  poudingues  contiennent  des  galets  de  toutes  les  roches  précédentes 
el,  en  outre,  des  porphyres  pélrosiliceux  qui  apparaissent  notamment,  à 
la  partie  supérieure  des  microgranulifes,  à  Monlreuillion,  dans  le  Morvan. 
Sur  les  bords  du  bassin  d'iVutun,  ou  liouve  en  outre  des  coulées  et 'des 
dômes  de  roches  lamprophyriques  d'apparence  basaltique  dont  les  liions 
de  profondeur  sont  constitués  par  des  orthophyres  et  des  porpliyrites 
micacées. 

Les  porphyres  pélrosiliceux  apj)arlienueul  aux  Alaskoses  ;  la  fumerolle 
de  leur  magma  est  granilodioriiit|ue,  mégapotassi<{ue,  la  scotie  magné- 
sienne, microcalcique.  La  moyenne  des  porphyres  pélrosiliceux  de  Mon- 
lreuillion donne  :  Si,  7J,3;  Al,  12,7;  Fe,  i,5;  Ca,  0,1  ;  Mg,  1,6;  i\a,  2, S; 
K,  5,0;  Ti,  0,5  ;  perle,  o,,j. 

Les  lamprophyres  sont  des  Andazes  (variété  Shoshonose);  la  fumerolle 
eslalcalinogranitique,  mégapotassique,  la  scorie  magnésienne,  mésocalcique. 
Moyenne  de  5  analyses  :  Si,  32,2  ;  Al,  i  "),4  ;  Fe,  (3,3  ;  Ca,  4?''  ;  jVIg,  6,8  ; 
Na,  1,9;  K,  4,3;  perte,  7,0. 

Le  métamorphisme,  dû  au  granité,  envahit  localement  toutes  les  forma- 
tionsjusqu'au  sommet  du  Tournaisien.  (Jn  a  vu  qu'à  la  suite  des  premières 
émersions  des  galels  de  granité  se  sont  déposés  dans  les  poudingues  du 
Viséen. 


GÉOLOGIE.  —  Sur  l'extension  des  dépressions  oligocènes  dans  une  partie 
du  Massif  central  cl  sur  leur  rôle  au  point  de  rue  hydrologique.  Note  de 
M.  Ph.  Gi.a.\geaud,  présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

On  sait  ipie  la  Limagne   esl  la  principale  l'égion  oligocène  du   Massif 
central.  Elle  commença  à  s'esquisser  sous  forme  d'un  long  fjord  méditer- 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  I908.  433 

ranéen,  au  début  de  l'Oligocène,  au  moment  où  le  Massif  central  n'élnil 
qu'un  Plaleau  central. 

A  l'époque  stampienne,  le  synclinal  lémanéen  était  complètement 
formé.  Il  communiquait,  alors,  au  moins  durant  cette  époque,'avec  les  lacs 
(lu  Cantal,  sur  l'emplacement  de  la  vallée  de  l'AIagnon  et  avec  le  bassin 

Fig-  ■• 


Essai  de  reconslitiition  de  l'extension  des  formations  oligocènes 
dans  une  partie  du  Massif  oentrai. 

d'Ambert,  sur  l'emplacement  de  la  vallée  de  la  Dore.  Des  études  récentes 
me  permettent  de  croire  à  une  extension  plus  générale  des  formations  oli- 
gocènes, qui  couvrirent  une  notable  partie  du  département  du  Puy-de- 
Dôme  (plus  de  la  moitié). 

Notons  d'abord  que  toute  la  partie  septentrionale  du  Livradois,  jusque 
vers  la  latitude  de  Sauxillanges,  fut  complètement  recouverte  par  les  dépôts 
oligocènes,  dont  on  trouve  des  lambeaux  surélevés  à  800'"  d'altitude. 

D'autre  part,  la  dépression  oligocène  (Lecoq  et  Michel  l^évy),  située  sur 
le  versant  nord  du  Massif  du  Mont-Dore,  parait  avoir  communiqué  momen- 
tanément avec   celle   de   la   Limagne    et  aussi  avec  les  deux  dépressions 


434  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

suivantes  que  j'ai  pu  délimiter  et  où  Lecoq  avait  signalé  plusieurs  lam- 
beaux, ce  sont  : 

1°  La  dépression  des  vallées  de  la  Miouse  et  de  la  Sioule,  jalonnée  par  des 
dislocations  hercyniennes  et  des  éruptions  volcaniques  et  qui  s'étendait 
dans  une  direction  NNE,  depuis  Henne-l'Eglise,  Pontgibaud,  Manzat(Puy- 
de-Dôme),  jusqu'à  Ehreuil  (Allier). 

Elle  est  indiquée  par  des  lambeaux  d'argiles  sableuses  et  de  sables  con- 
servés sous  des  coulées  de  lave  de  volcans  miocènes.  La  Sioule,  qui  avait 
suivi  d'abord  presque  en  ligne  droite  cette  dépression  de  jo'^'",  fut  plus  tard 
rejetée  en  partie  à  l'Ouest  pour  des  raisons  que  nous  examinerons  ailleurs. 

2"  La  seconde  dépression  oligocène,  plus  considérable  comme  superficie 
et  comme  puissance  de  dépôts,  longeait  la  grande  dislocation  houillère  du 
Massif  central  el  était  sensiblement  parallèle  à  celle  de  la  Sioule. 

Tout  le  territoire  qui  s'étend  le  long  de  celte  bande  au  nord  de  Pontaumur, 
et  au  sud,  vers  le  Puy-Saint-Gulmier,  Herment,  Bourg-Lastic  (Puy-de- 
Dôme),  jusqu'à  Bort  (  Corrèze),  Champagnac  et  Mauriac  (Cantal),  fut 
transformé  à  rOligocène,  en  un  synclinal  atteignant  plus  de  lo'^'"  de  large, 
superposé  à  l'ancien  chenal  houiller,  qui  renaissait  ainsi  sous  une  autre  forme. 
Dans  cette  dépression  longue  de  plus  de  loo''™  et  se  rattachant  au  bassin 
d'Aurillac,  par  Bort  (Boule),  s'accumulèrent  des  dépôts  assez  puissants 
(de  40™  à  100'")  de  poudingues,  de  sables  et  d'argiles  variées. 

L'érosion  a  de  nouveau  déblayé,  en  grande  partie,  ce  long  couloir  drainé 
sur  plus  de  100'"'"  par  le  Sioulet,  la  Dordogne  et  leurs  affluents,  et  l'on 
ne  trouve  plus,  de  loin  en  loin,  que  des  lambeaux  épars,  préservés  par  des 
tables  de  basalte  ou  de  phonolite,  qui  témoignent  de  leur  ancienne  extension. 

Les  diverses  dépressions  que  nous  venons  d'examiner  n'ont  fait  que 
s'accentuer,  depuis  l'Oligocène,  sous  l'influence  de  l'érosion  et  des  tasse- 
ments du  sol. 

.Mais  elles  ont  joué  el  jouent  encore  un  lôle  primordial  au  point  de  vue 
hydrographique,  car  elles  ont  été  parcourues,  depuis  le  début  de  Miocène, 
par  des  cours  d'eau  (Allier,  Sioule,  Miouse,  Dore,  Alaguon,  etc.),  ({ui  ont 
alTouillé  et  entraîné  peu  à  peu  les  dépôts  oligocènes,  et  al  laqué  souvent  le 
subslratum  cristallin  sur  lequel  ils  reposent. 

L'ancienneté  de  ce  réseau  hydrographique  remonterait  donc  au  début  de 
la  seconde  moitié  de  l'ère  tertiaire. 


SÉANCE    DU    2/4    FÉVRIER    1C)0H,  /j35 


HYDROLOGIE.  —  Nouvelles  recherches  sur  les  gaz  rares  des  eaux  thermales. 
Débits  gazeur  de  quelques  sources.  Note  de  MAI.  Charles  3Ioureu  et 
Robert  Biouard,  présentée  par  M.  Armand  Gautier. 

Par  un  travail  d'ensemble  portant  sur  un  grand  nombre  de  sources  appar- 
tenant à  diverses  régions  de  la  France  et  de  l'étranger,  l'un  de  nous  a  établi, 
au  cours  de  ces  dernières  années,  la  présence  générale  de  l'argon  et  de  l'Iié- 
lium  dans  les  sources  thermales  (Ch.  Mouheu,  Comptes  rendus,  1896,  1902, 
1904,  1906).  Tout  dernièrement  nous  avons  démontré  que  le  néon  se  trou- 
vait également  dans  la  généralité  des  sources  et  nous  avons  en  outre,  dans 
plus  de  trente  cas,  déterminé  les  proportions  respectives  d'argon  et  d'hé- 
lium (Ch.  Mouheu  et  R.  Biquard,  Comptes  rendus,  i9or)). 

Ces  expériences,  qui  ont  toutes  été  exécutées  sur  les  mélanges  gazeux  qui 
se  dégagent  spontanément  au  griffon  des  sources,  ont  montré  que  les  pro- 
portions de  gaz  rares,  et  plus  particulièrement  d'hélium,  pouvaient  être 
quelquefois  relativement  élevées.  C'est  ainsi  que  le  gaz  de  la  Source  Romaine, 
à  Maizières  (Côle-d'Or),  ne  contient  pas  moins  de  "),34  pour  100  de  son 
volume  d'hélium  ('). 

Il  nous  a  paru  intéressant  de  cherchera  savoir  quelle  pouvait  être  la  quan- 
tité de  gaz  rares,  et  spécialement  d'hélium,  fournie  par  cette  curieuse  source 
durant  un  laps  de  temps  donné.  Un  facteur  essentiel  de  l'évaluation  est  le 
débit  gazeux  total;  nous  l'avons  mesuré  directement  an  griffon.  Le  résultat 
obtenu,  rapproché  de  la  composition  centésimale  du  gaz  brut  antérieure- 
ment fixée,  a  donné  immédiatement,  par  un  calcul  simple,  le  débit  en  gaz 
rares  et  hélium.  Pour  avoir  des  termes  de  comparaison,  les  mêmes  mesures 
ont  été  effectuées  dans  quelques  autres  stations. 

Nous  avons  souvent  trouvé  des  débits  gazeux  irréguliers.  Rs  dépendent 
de  diverses  circonstances;  il  nous  a  paru  qu'ils  étaient  surtout  affectés  par 
les  variations  de  la  pression  barométri(|uc. 

Les  chiffres  que  nous  donnons,  dans  1(>  Tableau  comparatif  ci-après,  sont 


(')  U;in3  le  même  ordre  d'idées,  iMM.  Jliimilloii,  P.  Cady  et  F.  Me.  Farland  ont 
annoncé  tonl  dernièremenl  avoir  caractérisé  et  dosé  l'hélium  dans  une  série  de  mé- 
langes gazeux,  en  général  ricîies  en  gaz  combustibles,  qui  provenaient  de  divers  ])ui[s 
à  pétrole  des  Etats-Unis.  La  proportion  la  plus  forte  d'hélium  qu'ils  aient  rencontrée 
est  de  1,84  pour  100  {.Jnnrn.  of  cheni.  Soc,  t.  XXIX,  novembre  1907,  p.  i523). 
G.   I!.,   igoS,   I-'  Semestre.  (  r.  CXLVI    ^"   8.)  5^ 


436  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

les  moyennes  des  résullals  trexpériences  ayanL  duré,  en  général,  plusieurs 
lieures,  el  qui  onl  parfois  même  été  répétées  e'i  dilTérentes  époques  de  l'année. 
Les  débits  en  gaz  rares  et  hélium  pour  une  année  figurent,  exprimés  on 
litres,  à  côté  des  débits  gazeux  totaux. 

(iaz  rares  (on  hloc  i.  lli'liiinl. 

gazeux  l'Ual  Ilèliit  Pehil 

par  ail  l'roiMirtioi»         annuel  l'ioporlion  annuel 

(en  lilres).        pour  i. m.      (en  lilres).        pour  mo.  (en  liiresi 

Plombières  (  Source  Vaiiquelin i-^'i^o  3,o.'i  35'i  o,3J.S  4"' 

(Vosges).    (  Source  n"  3 l'i.iSi  i,-s  :..">6  ".'Ml''  4- 

Bains-Ies-BaiDs  (  Source  Savonneuse)  (Vosges).,.  ^^\i'  '.''\  l'>  "iMl^  fl-T 

Luxeuil           (   Source  Grand  Bain j(j3.'>'|  ;>,ii  7157  0,77  iXn 

(  Haute-Saùne  ).   (  Source  Bai n-des-Dames ^''■[)y^  -•'".)  -i^"  0,87  200 

Maizicres  (  Source   Romaine)  (Cote-d'Or) i835o  t>.'^<)  1166  ,').3'|  97'! 

BourboD-Lancy  (Source  du  Lymbe)  (Saone-et-L'^°).  .V'j-.hjo  .'j,!!']  Tfi644  i,'''i  '""''i 

Ax  (Source  Viguerie)  (Ariège)(') .'iiioG^jo  i,')."]  >i~lm  0.097  '''l'^ 

Eaux-Bonnes  (  Source  Vieille)  (  Basscs-Pyrénccs).  io9')o  i.Sn  ip^  o,6i3  67 

Comme  on  le  voit,  les  diverses  sources  peuvenl  :i\oir,  lanl  en  gaz  rares  qu'en  gaz 
tolnux,  des  débits  extrêmement  difTérents.  On  vdil  aussi  que  la  source  de  Maizières, 
quoique  possédant  la  plus  forte  teneur  cenlésiniale  en  gaz  rares  et  spécialenienl  en 
hélium,  est  loin  d'èlre  la  première  pour  la  richesse  véritable.  La  plus  riche,  sous  ce 
rapport,  el  de  beaucoup,  est  la  source  du  Lymbe,  à  Bourbon-Lanc}-  :  elle  débile  annuel- 
lement plus  de  16000'  de  gaz  rares,  et  l'hélium  y  entre  pour  une  proïKJilion  sii]')érieurc 
à  10000'.  La  source  du  Lymbe  nous  apparaît  ainsi  comme  une  véritable  mine  li'hélium. 

D'autres  sources,  curieuses  au  même  point  de  vue.  et  peul-élie  plus  riches  encore, 
seront  sans  doute  signalées  dans  raxenir.  Mais,  d'ores  et  déjà,  il  esL  acquis  que  les 
sources  thermales  dé\ersenl  perpéUiellement  des  quantités  considérables  de  gaz  rares 
dans  l'atmosphère.  On  sait,  d'autre  part,  que  celle-ci  reçoit,  en  outre,  d'une  manière 
continue  et  par  les  mêmes  voies,  des  émanations  radioactives,  comme  l'ont  montré 
les  premiers  Pierre  Curie  el  M.  Laborde  (Comptes  rendus,  mai  1904). 

On  se  procurait  jusqu'ici  l'hélium  en  calcinant  certains  minéraux  (clc- 
véite,  fergusonile,  thorianite,  etc.).  et  Sir  W.  Kanisay  ii  montré  que  le 
rendement  était  particulièrement  élevé  dans  le  cas  de  la  thorianite.  Nous 
pensons  toutefois  (pie  riiélium  peut  être  retiré  avec  avantage  de  certaines 
sources  thermales.  Si  l'emploi  de  ce  gaz,  pour  des  recherches  scientilicjues 
ou  pour  tous  autres  usages,  venait  à  se  répandre,  les  sources  constitueraient 
une  réserve  d'autant  plus  précieuse  cju'elle  est  inépuisable  el  que  l'hélium, 
avec  les  autres  gaz,  s'en  dégage  constamment  en  pure  perte  dans  l'atmo- 
sphère. 


(')  Le  débit  de  celle  soui'ce  a  été  mesuré,  en  août  dernier,  par  M.  l^aul  Sabatier, 
à  qui  nous  adressons  tous  nos  remercimenls. 


SÉANCE  DU  24  FÉVRIER  1908.  437 

Nous  n'avons  pas  réussi  jusqu'à  présent  à  pi('|)arer  l'hélium  des  sources  d'eaux  miné- 
rales à  l'étal  //^OM/'e^/ic/HC/i/  pur.  L'emploi  du  oliaibon  refroidi  ( Sir  James  Dewar), 
même  à  la  température  de  l'air  liquide  bouillant  sous  pression  réduite,  ne  nous  a  pas 
permis  de  le  priver  entièiement  de  néon  dont  quelques  raies  spectrales  persistent  tou- 
jours plus  ou  moins  dans  l'hélium  séparé.  Toutefois  il  semble  bien  que  l'impureté 
néon  n'y  subsiste  que  dans  une  proportion  infinie  et  absolument  négligeable.  M.  Bouty 
en  eflfet,  en  comparant  la  cohésion  diéleclri(|ue  de  l'hélium  de  Bourbon-Lancy  à  l'hé- 
lium de  la  clévéite,  a  trouvé  des  chiffres  identiques  pour  les  deu\  échantillons  (6'om/i<e.ç 
rendus,  22  juillet  1907). 

Notis  ne  saurions  terminer  celle  Note  sans  faire  remarquer  rétroile  con- 
nexilé  qui  existe  entre  les  résultats  généraux  de  nos  recherches  sur  les  gaz 
rares  des  eaux  thermales,  toutes  plus  ou  moins  radioactives,  et  les  récentes 
et  sensationnelles  expériences  de  Sir  N¥.  Ramsay  et  M.  Cameron  sur  les 
propriétés  chimiques  de  l'émanation  du  radium  (CAem.  Soc,  octobre  1907). 
Nous  savions  déjà,  par  les  travaux  de  SirW.  Ramsay  et  Soddy,  que  l'émana- 
tion fournit  de  l'hélium  par  sa  destruction  graduelle.  D'après  les  recher- 
ches récentes,  abandonnée  au  contact  de  l'eau,  elle  donnerait  du  néon  et,  en 
agissant  sur  des  solutions  contenant  du  cuivre,  elle  engendrerait  de  l'argon, 
en  même  temps  qu'on  verrait  apparaître  le  lithium!  Laissant  de  côté  l'im- 
portance de  ces  faits  en  eux-mêmes,  nous  pensons  que,  rapprochés  de  nos 
résultats  généraux  d'une  part  et  des  recherches  de  M.  Armand  Gautier  sur 
les  gaz  des  roches  ignées  (Bull.  Soc.  cJiim..  3'  série,  t.  XXV,  1901,  p.  4o3) 
et  de  Sir  H.  Strutt  sur  le  même  sujet  (/'/•oceerf.  Roy.  Soc,  série  A,  t.  LXXIX, 
1907,  p.  436)  d'autre  part,  ils  permettront  aux  géologues  et  aux  hydro- 
logues d'expliquer  assez  simplement  la  présence  générale,  établie  par  nos 
expériences,  de  l'argon,  de  l'hélium  et  du  néon  dans  les  sources  thermales. 

M.  L.  Delanoy  adresse  une  Note  intitulée  :  Lampe  mixte,  à  dcti-x-  temné- 
rninrcs,  à  vapeurs  de  mercure  el  oxydes  de  terres  rares. 

M.  u'AsTEK  et  M.  l»iEiiHE  (jii.i  adressent  une  \ote  intitulée  :  Une  nouvelle 
espèce  de  nilrijîcateur. 

(Renvoi  à  la  Section  d'Iiconomie  rurale.) 

La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie. 

G.  D. 


438  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  heçus  dans  la  séance  du  24  février  1908. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  V Académie  des  Sciences,  pul)liés 
par  MM.  les  Secrétaires  perpétuels;  t.  G\.L1V,  janvier-juin  1907.  Paris,  Gautliier- 
Villai's,  1907;  I  vol.  in-4°. 

Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  Marcel  Bertrand,  par  W.  Kilian  et  J.  Révil. 
Grenoble,  Allier  frères,  1908;  i  fasc.  in-S".  (Hommage  des  auteurs.) 

Recherches  sur  l'épuration  biologique  et  chimique  des  eaux  d'égout,  effectuées  à 
l'Institut  Pasteur  de  Lille  et  à  la  station  expérimentale  de  la  Madeleine,  par  le  D"' 
A.  Calmette,  Correspondant  de  l'Institut;  t.  III.  Paris  MassonelC'",  1908,  i  vol.  in-S°. 
(Hommage  de  l'auteur.) 

Annuaire  de  la  Fondation  Thiers,.  1908,  nouvelle  série.  Issoudmi,  irap  .Gaignault, 
1908;  I  fasc.  in-8°. 

Resnie  générale  de  Botanique,  dirigée  par  M.  Gaston  Bonnieii,  Membre  de  l'Institut  ; 
t.  XX,  n°  230,  livraison  du  i5  février  1908.  Paris,  Librairie  générale  de  l'Enseigne- 
ment; I  fasc.  in-S". 

Electrométallur gie  :  voie  humide  et  voie  sèche,  phénomènes  électrothermiques, 
par  Ad.  Minet;  2'"  édition  enlièiement  refondue.  Paiis,  Gauthier-^'illars,  Masson  et  C'°, 
s.  d.  ;  I  vol.  in-i2. 

Annales  du  Musée  colonial  de  Marseille,  publiées  par  M.  le  D'  Edouard  Heckel; 
i5=  année,  ■?."  série,  t.  V,  1907.  Marseille,  Musée  colonial,  1907;  i  vol.  in-8°. 

Bulletin  de  la  Société  de  Médecine  légale  de  France;  cn.f  année.  2"  série,  t.  IV. 
Paris,  A.  Maloine,  1907;  i  vol.  in-8°. 

Annales  des  maladies  de  l'oreille,  du  larynx,  du  nez  et  du  pharynx;  t.  XXXIV, 
n°  1,  janvier  1908.  Paris,  Masson  et  C'°;  i  fasc.  in-8°. 

Bulletin  de  la  Société  d'encouragement  pour  l'Industrie  nationale,  publié  par 
MM.  HiTiER  et  Toulon;  107"  année,  t.  GX',  janvier  1908,  n°  1.  Paris;  i  fasc.  in-4''. 

Obsen'ations  de  l'éclipsé  totale  de  Soleil  du  29-30  août  1906,  avec  4  planches. 
Rapport  de  la  Mission  astronomique  et  météorologique  de  l' Académie  impériale  des 
Sciences  de  Saint-Pétersbourg,  par  M.  N.  Domtcii,  en  collaboration  avec  M.  L.  Ocou- 


'  o 


LiTCH  et  le  Baron  E.  von  der  Pahlen.  Saint-Pétersbourg,  1907;  i  fasc.  in-8°.  (Hommage 
de  l'auteur.  ) 

Determinazione  (1906)  délia  latitudine  délia  torre  délia  R.  Universita  di  Pavia, 
Nota  del  D'  Adolfo  Viterbi.  (  Pubblicazioni  del  Reale  Osservatorio  di  Breia  in  Milano, 
n<>XLIV.)  Milan,  1907;  i  fasc.  in-4°. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 

Quai  des  Grands-Augustins,  n°  55. 

ipuis  i833  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièrement  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  fln  do  l'année,  deux  volumes  in-4".  Deu« 
es,  l'une  par  ordre  alpliabétiquo  des  matières,  l'autre  par  ordre  alpliabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 
jrt  du  i"  Janvier. 

Prix  de  l'abonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


ers  ■ .    . 

vine  . . 
nçoii . . 

leaiix . 


I  chez.  .Messieurs  : 

[ l'erran  frères. 

Cliaix. 

Jourdan, 

HulT. 

ins Courlin-IIecriuel. 

(  Germiiia  et  Grassiii. 
(  Siraïuieau. 

Jérùme. 

.Marion. 

/  Feret. 

Laiirons. 
'  Mullcr  (G.) 

-ges Renaud. 

I  Derrien. 
)  F.  Itobert. 
j  Le  Borgne. 
'  Uzel  frères. 

1 Jouan. 

iibcry Dardel  cl  Bouvier 

(  Hcnrj'. 

I  Marguerie. 

Delaunay. 
Bouy. 

Greffier. 

Baleh 

Rey. 


Lorienl. 


Lyon . 


chez  Messieurs  : 
l  Baiimal. 
!  ,M"'  Texier. 

Cumîa  et  Masson. 
I  Georg. 
Phily. 
Alaloine. 
Ville. 


■boni  g 

mont-  Ferr , 

n 


\  Lauverjal. 
/  Uegez. 


Drevet. 
Gralierel  C". 


\oble 

lochelle Foucher. 

lavre 


Marseille Uual. 

Valat. 


Mon  Ipellier 
Moulins  . . . . 


Nancy. 


Nantes 


Nice 


Goulet  et  fils. 
Martial  Place. 
Buvignier. 
Grosjean-Maupin. 
Wa^'ner  et  Lambert. 

Dugas. 
Veloppé. 

Barma. 

Appy. 


Nîmes Dehroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 


Poitiers. 


Blanchier. 
Lévrier. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Amsterdam 


liouen . 


Bennes Plilion  et  Iloinm.iis. 

/ioc/iefort Girard  (  M""  ). 

Langlois. 

Lcslringant. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Figard. 
Allé. 


Bourdignon. 
Dombre. 


Tallandicr. 
G  i  a  rd . 


Toulon . . . 
Toulouse  . 


i  Ginict. 
I  Privât. 


iBoissclier. 
Pcricat. 
.  Bfiusrcz. 

\  Giard. 
/  I.einailre. 


V'alencicnnes 


chez  Messieurs  : 

Feikema     Caarel- 
sen  et  C''. 

A  Ihènes Bcck. 

Barcelone Verdagucr. 

i.\sher  et  G'". 
Friedlandcr  et  fds. 
Kuhl. 
Maycr  et  Millier. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLamertiu. 
Mayoloz  et  .\iuliarte. 
Lebègue  et  C'°. 
,  Sotchek  el  C°. 
)  Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Dcighton,  Boll  et  C-. 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople  . .  Ollo  Keil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Ilosle. 

Gênes Beuf. 


Bucarest 


Londres 

Luxembourg . . 


Chez  Messieurs  : 

I  Dulau. 
•  •  I  Hachette  et  C" 

'  Nutt. 
. .      V.  Buck. 


Madrid. 


Milan . 


Naples 


Eggitnani». 


Genè\'e Georg. 

(  Burckhardl. 

La  Haye Belinfanle    frère 

Payot  el  C''. 
Lausanne Rou  ge. 

Sack. 

Barlh. 

Brockhaus. 

Leipzig (  Lorenlz. 

I  Twielriieyer. 

Voss. 
,  Desoer. 
^'«> Gnusé. 


Ruiz  el  G'*. 
Rome. 
Dossat. 
F.  Fé. 

Bocca  frères. 
Hcepli. 

Moscou Tastevin. 

Marghieri  di  Giu«. 
Pellerauo. 

/  Dyrsoa  ot  IToilToi. 
New-  York Slechert. 

(  Lemcke  et  Buechncr 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  el  C*. 

Palerme Heber. 

Porto Magalhaes   et   Muniz. 

Prague Rivnac. 

Rio- Janeiro  ..    ..     Garnier. 

l  Bocca  frères. 

^""'^ JLoescheret  C". 

Botlerdam Kramcrs  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghandel 

l  Zinserling. 
S'-Pétersbourg  . .  j  wolff. 

i  Bocca  frères. 

1  Brero. 
^«'■''' j  Rinck. 

(  Rosenborg  et  Sellier. 

Varsovie .....     Gebothner  et  Wolff. 

Vérone Urucker. 

[  Frick 
Gerold  et  C*'. 


Vienne 


Ziirich Rascher. 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉ.\NCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  1"  -0  31.  —  (  3  Août  i835  ii  3i  Décembre  iS5o.  )  Volume  in-4°;  i853.  Prix 25  fr. 

\  Tomes  32  à  61.  —  (i".lanvicr  iS5i  à  3i  Docoinbro   i8Gî.)  Volume  in-4";  1870.  Prix. 

Tomes  62  à  91.  —  (  i'^'  Janvier  18G6  à  3i  Décembre  1880.  )  Volume  in-.i":   1889.  Prix  . 
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SUPPLÉMENT  ADX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


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A  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  r  Académie  des  Sciences,  ot  la  Mémoires  présentés  par  direr»  Savants  a  1  Académie    es   oiences. 


N"  8. 

lAMl.K^    DI'.S     AKTICLl^S     (Séatice  du  2/<  Février    lî)()80 


MÉ>I0HIES   KT   COMMUiMCvVTIOrVS 

DKS  MI'Mimr.S   Kl    DI'S    COUllKSPONDANTS   1)F,    l.'ACADfCMII':. 
Pages. 


M.  le  SixLuiTAini;  ri-nriiTUEL  ijunimcc  a 
l'Acadcniic  (|iir  le  Tome  CXLI\  (janvicr- 
juiii  lyn-)  (les  Ciiinplcx  rciuliis  vsl  en 
(lislrilmlidii  au  Sivi'otaiiat J711 

M.  A.  Camikttf.  fait  liornmago  ilu  Tonio   III 


Pages. 

de  son  OuMa;;e  inliuilé  :  «'  lÀeclicirlies 
Mir  rcpuialion  bialugiriiic  ol  cliiiniquc  des 
(■■,\u\  d  c-^i.iu  cIl'ecLuécs  à  l'Iiislitiil  Paslriii- 
de  Lille  el  à  la  slalion  ex|iériirier][ale  de 
la  Madeleine  >. J-,'j 


NO^lIIViVTIOIVS. 

M.  1;.    Haii.I-U  D   e?l   élu   Membre    de    1;.    Sec-  j       M.  I.'i;wy,  décédé. 

tii>ii     d'Aslrunoniie.    eii     iem|daeeineiil    de  | 


c<)KUl:sl»Ol\l)A^cl:. 


M.  le  Sec:|!i:iaiiii,  l'iaieKirF.i.  signale  divers 
Ouvrages  de  MM.  II'.  Kilian  el  /.  licvil, 
et  de  M.  Ad.  Minet 

M.  HoBEUT  Jo.N-CKiiEF.Ri;.  ~  P.ésu lia  1- des  me- 
sures des  diamètres  de  Mercure  duraul  son 
passage  ilu  i4  novembre  11)07 

.M.  ,1.  Giii.LAUME.  —  ObscrvalioEis  du  Soleil 
faites  à  l'Observatoire  de  Lyon,  pendant  le 
(|uatrième  trimestre  de  11)07 

M.  Charles  .Nordmann.  —  Reclnrcbes  sur  la 
dispersion  de  la  lumicre  dans  l'espace  cé- 
leste   

.M.  C.  Porovici.  —  Sur  les  eongrucnces  de 
coui-bes  planes 

M.  E.  HoLMGREN.  —  P.cmaniuesur  une  Com- 
munication de  M.  Eugenio-Klia   Levi 

i\l.  Georges  Rémoijndos'.  —  Sur  les  singula- 
rités des  équations  didércntielles  du  pre- 
mier ordre 

M.  E.  EsT.\NAVE.  —  Images  à  aspect  lelian- 
geant  par  l'écran  de  ])rojeclion  à  réseaux 
lignés 

M.  Haphaee  Dubois.  —  Influence  de  la  lu- 
mière solaire  sur  le  dégagement  et  sur 
rprientalion  des  molécules  gazeuses  en 
dissolution  dans  l'eau  de  mer 

M.  J.  Danxe.  —  Sur  les  courbes  de  radioac- 
tivité induite  obtenues  par  MM.  Saraïin  et 
Tommasina 

iM.  IIen'RI  jVbiiaiia.m.  —  Fonclionnement  du 
détecteur  éleclroly  tique  ;  inlluence  de  la 
température 

M.  A  Leduc.  —  Sur  les  poids  atomiques  de 
l'azote,  de  l'oxygcue  el  du  carbone 

M.  E.  liEROEli.  —  Sur  l'oxybroinui-e  de  phos- 
phore   

M.  \ebeRT  Colson.  —  .Sur  les  causes  essen- 
liellement  eliimii|ues  de  la  transformation 
allotropique  du  phosphore  blane  dissous 
dans  l'essence  de  térébenthine 

M.  Gustave  Gain.  —  Sur  une  1 lilieation 

isoniérique    de    l'acide    hyp"van.iilii|ue    hy- 
draté,   

Bulletin  BiBLiocRArmouE 


080 


3So 

3S2 

383 
.'186 

3,ss 


Sur  le  luli'eium  el  le  néoyt- 


•i!l7 

'|110 


^08 


1" 
'Mt 


.M.  G.   Cubain. 

lerbium 

M.  L.  lÎARTiii:.  —  Action  de  lacirle  sulfosali- 

cylique  sur  le  borax 

-M.  J.  lioUGAiLT.  "  \etion  de  l'acide  liypoio- 
dcux  naissant  (  iode  cl  carbonate  de  so- 
dium) sur  quelques  acides  de  formule  géné- 
rale  lî-CII^CIl— CIP  — CO-Il  (R  étant 

C'Hplusou  moins  substitué  )    

,MM.  C.  GEsSAtiD  et  .1.  WûLFF.  —  Sur  li'  sé- 
rum antiamylasique 

.M.  II.  lîiEiiiiY.  —  .Sur  l'action  de  l'amylasc  du 
suc    pancréatique  et  son  artivation  par  le 

suc  gastrique. -'117 

M.  >'.  Manouélian.  —  .Note  sur  l'existence 
des  produits  de  dégénérescence   cellulaires 

rappelant  les  corps  de  Negri.' '|if| 

M.  Gabriel  .Vrtiiaud.    —   Sur  la    mesure  de 

l'ondée  ventrieulairc  chez  l'homme 'i-'i 

M.  E.  RûUBAUD.  —  Fixation,  mnltiidicatiou, 
culture  d'allenlc   des  trypanosomes  patho- 
gènes dans  la  trompe  des  mouches  Isé-tsé.     \.\'.\ 
M.  L.  Bhasil.  —  Le  genre  DoliocvslisLégcr.    ff.') 
.M.  Louis  Gentil.  —   liechcrches  slraligra- 

plii(|ues  sur  le  Maroc 'oriental 1^7 

M.  .\lbei;t  Micin;i.-LÉVY.  —  Terrains  pri- 
maires du  Morvan  et  de  la  Loire 1  i" 

M.  Pu.  Gi.angeaud.  —  Sur  l'extension  des 
dépressions  oligocènes  dans  une  partie  du 
Massif  central  el  sur  leur  rôle  au  point  de 

vue  hydrologique ^'^-^ 

MM.  Charles  Moireu  el  Robert  Riciuart.  — 
Nouvelles  recherches  sur  les  gaz  rares  des 
eaux  Ihin-males.  Débits  gazeux  de  quelques 

sources |JJ 

M.  L.  Dei.anoy  adresse  une  Note  intitulée  ; 
.•  Lampe  mixte,  à  deux  températures,  à  va- 
peurs   de    mercure    et   oxydes    de     terres 


.M.\l.  d'.\stek  et  Pierre  Gili  adressent  une 
Note  intitulée  :  <■  Une  nouvelle  espèce  de 
nitrificaleur  « 


PARIS.     -     IMPRIMERIE     G  AUTH  I  ER- VILLA  H  S  , 
Quai  des  Grands-.\uguslins,  55. 


',38 


Le  Gérant  :  Gauthier- Villars. 


1908 

PUEMIER  SEMESTRE. 

COMPIES  IIENDIJS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

m  L'ACAOÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES    SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME   CXLV'I. 


iV9  (2  Mars  1908). 


PAIUS, 

GAUÏHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

,>„S    COMPTAS    KENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIKNCES, 

Quai  des  Grands-Auguslins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  REL4TIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

ADOPTE    DANS    LES    SÉANCES   DES    33    rUIN    1862    ET    2/4    MAI    1870 


•-»»<^. 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  L' Académie  SQ  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  rAcatlémie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
/|H  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  l'^    —   Impression  des  travaux 
de  l' Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 

oupar  un  Associéétranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:i  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    -    Impression  des  travaux  des  Savant 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personne 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  soni 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  L( 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  fon 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi 
cielle  de    'académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remis 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard, 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —   Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planches, 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraient 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comptera 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au- 
teurs; il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  et 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  ô. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré- 
sent Règlement. 


A^^Z^r^T  ^^.^""^t"  '  ';*°"'^'^'"*f  1"'  •^«^''■«"t  f^ire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuel,  sont  priés    de  les 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  seaace,  avant  5".  Autrement  la  présentation  sera  reLse  à  la  séance  suivante. 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCIi  DU   LUNDI  '2    MARS  1ÎM)S. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  11.  HliCyUIsUEL. 


MEMOIRES  ET  COMMUrVICATIOiXS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 


M.  le  Ministre  ue  l'Ixstructiox  piiiilique  et  des  1$eaux-Aris  adresse 
une  ampliation  du  décret  par  lequel  le  Président  de  la  République  approuve 
l'élecLion  que  l'Académie  a  faite  de  M.  //.  tiaillaud  pour  occuper,  dans  la 
Section  d'Astronomie,  la  place  laissée  vacante  par  le  décès  de  M.  Lccry. 

Il  est  donné  lecture  de  ce  décret. 

Sur  l'invitation  de  M.  le  Président,  M.  B.  Baili.aud  prend  place  parmi 

ses  Confrères. 


M.  le  Président  donne  lecture  de  la  letlre  suivante  : 

Monsieur  le  Président  et  clier  (  loufrère, 

Depuis  le  jour  où  l'Académie,  en  m'ouvrant  ses  portes,  a  bien  voulu 
reconnaître  l'efficacité  du  concours  que  je  me  suis  toujours  plu  à  donner 
à  la  cause  du  progrès  scientifique,  je  n'ai  cessé  de  réfléchir  aux  meilleurs 
moyens  d'accroître,  à  ce  point  de  vue,  lu  bienfaisante  influence  de  notre 
Compagnie. 

D'accord  avec  un  sentiment  maintes  fois  exprimé,  j'estime  que  ce  n'est 
pas  par  l'institution  de  nouveaux  prix  que  ce  résultat  peut  être  obtenu. 
Sans  doute,  récompenser  de  bons  travaux  est  chose  excellente,  mais  il 
importe  plus  encore  de  permettre  à  de  tels  travaux  de  naître,  en  écartant 

C.   H.,   190S,   ,'  Semeslre.   (T.  CXI.VI    N     9  )  58 


44o  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

les  obstacles  qui  peuvent  paralyser  la  bonne  volonté  des  chercheurs,  et 
dont  le  principal  est  en  général  la  question  budgétaire. 

Pénétré  de  cetle  pensée,  j'ai  résolu  de  mettre  à  la  disposition  de  l'Aca- 
démie, sous  les  conditions  stipulées,  une  somme  de  cent  mille  francs,  non  à 
titre  de  capital,  mais  sous  forme  d'un  petit  nombre  d'annuités,  destinées  à 
être  rapidement  employées  dans  l'esprit  cpie  je  viens  d'indiquer:  c'est-à- 
dire  qu'écartant  toute  idée  de  récompense  pour  des  travaux,  déjà  exécutés, 
cjuel  qu'en  puisse  être  le  mérite,  mon  inlenliou  est  que  cette  somme  serve 
à  provoquer  des  découvertes  en  facilitant  les  recherches  des  travailleurs 
ayant  déjà  fait  leurs  preuves  en  des  travaux  originaux  et  qui,  n'appartenant 
pas  à  notre  Académie,  manqueraient  de  ressources  suflisantes  pour 
entreprendre  ou  poursuivre  leurs  investigations. 

Je  nourris  d'ailleurs  l'espoir  que  mon  exemple  trouvera  des  imitateurs, 
dont  la  libéralité  assurera  la  pernianence  des  fonds  de  subvention  dont 
j'aurai  été  le  premier  ouvrier,  et  mon  Inil  serait  atteint  si  je  pouvais  contri- 
buer à  faire  augmenter  la  sommé  de  nos  connaissances  scientifiques. 

Je  viens  donc  vous  prier.  Monsieur  le  Président,  de  vouloir  bien  donner 
connaissance  de  cetle  lettre  à  l'Académie,  en  la  conviant  à  délibérer  le  plus 
tôt  possible  sur  l'acceptation  des  conditions  auxquelles  je  souhaite  de  voir 
subordonner  l'exécution  de  mon  dessein  el  (pie  j'énumère  dans  le  document 
ci-joint. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Président  et  cher  Confrère,  l'assurance  de 

mes  sentiments  bien  dévoués. 

Roland  Bonaparte. 

M.  le  Président  se  fait  l'interprète  de  l'Académie  en  adressant  au  prince 
Roland  Bonaparte  les  remercîments  dus  à  sa  libéralité. 


PHYSIQUE.  —  Sur  cjaelques  spectres  de  phosphorescence. 
Note  de  M.  Hexri  Becquerel. 

J'ai  déjà  signalé  à  plusieurs  reprises  les  caractères  que  présentent  les 
spectres  de  la  lumière  qu'émettent  par  pliosphorescence  divers  corps,  et  en 
particulier  divers  échantillons  de  fluorines,  soit  lorsqu'on  les  examine  au 
phosphoroscope,  soit  lorsqu'on  les  échauffe  ('),  soit  encore  lorsqu'on  les 


(')   Comptes  reiifliis.  t.  CXII,  p.  557. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  44 I 

expose  aux  rayons  cathodiques  ou  au  rayonnement  du  radium  (').  Dans  ce 
dernier  cas,  lorsqu'une  calcination  préalable  a  décoloré  les  fluorines  et  leur 
a  fait  perdre  la  faculté  de  luire  par  une  nouvelle  élévation  de  la  tempéra- 
ture, elles  reprennent  cette  propriété  et  se  colorent  avec  plus  ou  moins 
d'intensité. 

Les  spectres  de  la  lumière  émise  par  les  fluorines  se  composeni  de  bandes 
plus  ou  moins  étroites,  plus  ou  moins  nombreuses,  qui  apparaissent  succes- 
sivement et  dans  des  ordres  différents,  soit  pour  des  vitesses  de  rotations 
diverses  des  disques  du  phosphoroscope,  soit  à  des  températures  inégale- 
ment élevées,  présentant  des  intensités  relatives  variables  avec  les  échantil- 
lons étudiés. 

Ces  caraclères  individuels  m'ont  fait  attribuer  la  présence  d'un  certain 
nombre  de  bandes  à  l'existence  de  corps  différents  ou  de  composés  divers 
d'un  même  corps. 

■M.  G.  Urbain  (-),  dans  un  beau  travail  de  synthèse,  a  identifié  la  plu- 
part des  bandes  des  spectres  de  certaines  fluorines  avec  celles  que  donnent 
par  phosphorescence  cathodique  des  traces  de  terres  rares  déterminées,  mé- 
langées à  du  fluorure  de  calcium. 

Les  spectres  émis  sous  l'Influence  des  rayons  cathodiques  sont  générale- 
ment plus  Intenses  et  présentent  des  bandes  plus  nettes  que  par  l'observa- 
tion au  phosphoroscope;  par  élévation  de  température  la  lueur  émise  est 
parfois  très  intense,  mais  ne  dure  qu'un  instant,  et  l'observation  en  est  assez 
difficile. 

Les  bandes  ou  les  groupes  de  bandes  caractéristiques  émis  par  l'effet  des 
divers  modes  d'excitation  sont  généralement  les  mêmes,  à  l'intensité  près, 
mais  ils  peuvent  présenter  des  différences  de  détails  que  leur  faible  Intensité 
ne  permet  pas  toujours  de  préciser.  Cependant,  comme  on  le  verra  plus  loin, 
la  scheelile  donne  au  phosphoroscope  un  spectre  de  bandes,  et  sous  l'in- 
fluence des  rayons  cathodiques  un  spectre  continu  très  intense. 

Les  divers  échantillons  de  fluorine,  étudiés  d'abord  à  l'état  naturel,  puis 
chauffés  et  décolorés,  donnent,  sous  riniluencc  des  rayons  cathodiques,  le 
même  spectre  qu'avant  cette  opération.  Une  exposition  aux  rayons  du  ra- 
dium restitue  la  propriété  d'être  phosphorescents  par  la  chaleur,  colore  les 
cristaux,  mais  ne  change  pas  le  caractère  des  diverses  bandes  de  la  phospho- 
rescence provoquée  par  les  divers  modes  d'excitallon.  SI  Ton  prolonge  la 

(')  Comptes  rendus,  t.  CXXIX,  p.  916. 
{"-)  1(1..  t.  CXLIII,  p.  229  et  825. 


44^  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

duive  de  l'exposition  aux  rayons  du  radium,  on  ohlicnt  au  l)Oul  de  quelques 
semaines  un  maximum  d'iuLensilé  dans  les  ell'els  de  phosphorescence,  tandis 
que  la  coloration  continue  à  s'accentuer  pendant  plusieurs  années.  Il  y  a 
indépendance  entre  la  coloration  ainsi  acquise  et  Tcxisteuce  de  la  plupart 
des  bandes  du  spectre  d'émission  par  phosphorescence. 

Le  rayonnement  du  radium  communique  à  la  jdupart  des  fluorines  une 
phosphorescence  persistante  qui,  dans  la  chlorojthane,  a  pour  effet  de  super- 
poser au  spectre  de  bandes  une  portion  de  spectre  continu  intense  s'éten- 
dant  entre  les  longueurs  d'onde  oSg!^!^  et  475'''^. 

Ce  spectre  paraît  dû  à  la  formation  d'un  com|)Osé  qui  se  rencontre  dans 
la  chlorophaue  ualurellc  et  qui,  au  phosphoroscope,  donne  une  lueur  com- 
prise entre  les  longueurs  d'onde  3^3^^  et  ^\-]S^-^  environ. 

Le  Tableau  suivant  donne  les  longueurs  d'onde  approchées  des  spectres 
de  phosphorescence  de  plusieurs  minéraux,  deux  variétés  de  fluorine,  la 
chlorophane  et  un  échantillon  de  fluorine  provenant  de  Titlis  près  Kngel- 
berg  (Saint-(lothard),  un  échantillon  d'apatite  jaune  d'l']spagne,  et  un 
échantillon  de  scheelite  de  Traversella  (Piémont).  (  les  échantillons  m'ont 
déjà  servi  dans  des  expériences  anciennes.  La  faible  intensité  de  la  lumière 
émise  n'a  malheureusement  pas  permis  de  sultstituer  un  appareil  plus  dis- 
persif  au  speclroscope  à  un  seul  prisme  qui  m'avait  servi  antérieurement; 
encore  faut-il  parfois  donner  à  la  fente  de  l'appareil  une  largeur  notable  cpii 
a  pour  effet  de  reporter  du  côté  des  grandes  longueurs  d'onde  le  milieu  des 
bandes  élargies. 

/landes  rlc  di\ers  spectres  d'cntission  par  phosphorescence. 

lioyons  caUiotliques.  Phosphoroscope. 


Chlorophane.  Fluorine  tie  TiUis.  Apalilc  jiuiiic  d'Espagne.  Sclieelitc  de  Triiversella. 

672   foi' le 
66'2   folle 

65 1,5  faible 


667  rt  654  faible  654  faible 

645  forte  el  fine  646,5  à  64o,5  forle 


642,5  faible  64'., 5  foile 

624,5  faible 

622  à  peine  visible 
617,5  faible  620  à  618,7  faible 

612  faible 

606,3  forte  612  à  6o5  forle  607,6  à  6o4, 2  forle 

6o4,2  très  forle  6oo,5  faible 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  443 

Bandes  de  di\-ers  spectres  d'émission  par  phosphorescence  (suite). 

liiiyons  cathodk|iii-"s.  Phosphoroscopc. 


Cliloroplianc.  l'Iuoriiie  de  Tillis.  Apatile  juuiie  d'Espagne.  Sclieelite  de  Ti-aveisella. 

.399,5   très  forte  597, .5   très  forte  et  fine  601  à  .59.5,3   forte 

589  à  588,5  forte  092  faible  593,8  à  5^5,5  faible  lueur 

584  faible  584  faible 

58i   faible  582  à  573  faible 

577,5  forte 

572,5   très  forte 
568  faible  567   faible 

565  à  563  faible  568  à  56o,5   très  forte  569,5  à  56o,5  très  forte 

56i,5à556  faible         558,7  faible 
554i5  à  553  faible 
553 -à  549  faible  55 1,8  forte 

547,5  à  546  faible  548,7  à  540  faible  lueur 

545,5  à  544  faible 

543,5  à  542,5  faible  543,5   faible  lueur 

540,5  très  forte  54o,5  fine 

538  à  peine  visible       538  très  forte 

534  très  faible  537  à  526  faible  lueur 

526  à  5i3  faible  526  à  52i,5  faible 

495,5  fine 
491,5  fine 

483,5  moyenne  492,5  à  473,5  forte  493,5  à  480  forte 

475  forte 
455  forte 
442  forte 
438  forte 
435  forte 

Les  specti'es  des  deux  échantillons  de  fluorine  ont  des  bandes  communes 
mais  inégalement  intenses,  puis  d'autres  qui  paraissent  occuper  des  posi- 
tions légèrement  différentes.  On  remarquera,  en  particulier,  les  deijx 
bandes  auxquelles  on  a  attribué  les  longueurs  d'onde  approximatives  54o'^'^,5 
et  SSHi^i^,  dont  la  première  est  très  forte  dans  le  spectre  de  la  chloropliane, 
tandis  que  la  seconde  y  est  à  peine  visible  ;  le  contraire  a  lieu  dans  le  spectre 
de  la  fluorine  de  Titlis.  Le  spectre  de  celle  fluorine  est  caractérisé  par  l'in- 
tensité des  bandes  55ai^i^  et  538i*t^,  les  seules  qui  apparaissent  avec  le  phos- 
phoroscopc. 

Divers  autres  échantillons  de  fluorine  de  provenances  variées  sont  ca- 


/|44  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ractérisés,  dans  leurs  spectres  de  phosphorescence,  par  Tintensité  des 
bandes  6041^^.5,  5g5^^;  566^^,  ')52V-v-,  .)4of^i^,5. 

Ponr  la  plupart  des  fluorines  exposées  au  rayonnement  du  radium  on 
observe  dans  leur  spectre  une  émission  intense  dans  le  bleu  entre  les  lon- 
gueurs d'onde  458t'i^  et  4201^1^. 

Un  échantillon  de  fluorine  dichroïque,  non  exposé  aux  rayons  du 
radium  et  étudié  à  l'étal  naturel  sous  l'influence  des  rayons  cathodiques, 
émet  cette  même  lueur  avec  un  maximum  vers  la  longueur  d'onde  430''^^'. 

Les  spectres  de  phosphorescence  de  l'apatite  (fluophosphate  de  chaux 
avec  traces  de  didyme)  et  de  la  scheelite  (tungstate  de  chaux,  avec  traces 
de  didyme),  observés  au  phosphoroscope,  sont  presque  identiques;  les 
bandes  des  deux  spectres  se  correspondent  avec  cette  dilTérence  que  dans 
le  spectre  de  l'apatite  une  bande  très  fine  X  =  197,5  apparaît  avec  un  peu 
plus  d'intensité  que  dans  le  spectre  de  la  scheelite;  dans  ce  dernier  on 
observe  encore  une  bande  bleue.  Ces  deux  spectres  de  phosphorescence  ne 
correspondent  pas  aux  spectres  d'absorption  que  donnent  par  transmission 
les  mêmes  cristaux. 

Soumis  aux  rayons  cathodiques,  le  spectre  de  phosphorescence  de  l'apatite 
est  encore  le  même,  tandis  que  dans  les  mêmes  conditions  la  scheelite  émet 
en  outre  un  spectre  continu  tellement  intense,  que  celui-ci  masque  vraisem- 
blablement le  spectre  de  bandes  qu'on  voit  avec  le  phosphoroscope. 

.Je  rappellerai  que  mon  père  (')  avait  déjà  observé  le  spectre  de  bandes 
de  l'apatite  dans  le  phosphoroscope  et  avait  signalé  la  coïncidence  de  la 
bande  orangée  avec  une  bande  du  spectre  des  fluorines. 

Lorsqu'on  dispose  dans  la  flamme  d'un  brûleur  un  fragment  de  fluorine, 
cette  flamme  donne  un  spectre  d'émission  qui  a  été  vu  par  divers  observa- 
teurs. Ce  spectre  se  compose  de  bandes  qui  ont  la  plus  grande  analogie 
avec  les  bandes  des  spectres  décrits  plus  haut,  et  dont  les  longueurs  d'onde, 
relevées  sur  l'échelle  qui  a  servi  au  Tableau  précédent,  seraient  les  suivantes  : 
deux  groupes  rouges  de  649'^'^  à  643'^'^  et  de  628'^!^  à  6181*1^,  un  groupe 
orangé  de  607'^'*  à  6o2y-^'\  deux  groupes  verts  de  5531^1^,5  à  5;S3'^i^,  5  et  de 
552'^'^,  5  à  55i'^i^,  2,  puis  un  groupe  bleu  de  ")3(i''i^  à  )3o'^^'-;  ce  dernier  dis- 
paraît assez  rapidement. 

Le  groupe  orangé  m'avait  d'abord  paru  (-)  pouvoir  être  assimilé  au 
groupe  qui  occupe  la  même  position  dans  les  spectres  de  phosphorescence 

(')  La  Lumière,  t.  I.  p.  366. 

(^)  Comptes  reiiiliis.  t.  CXLVI,  p.  i54. 


SÉANCE    DU    1    MARS    1908.  445 

des  fluorines,  et  que  M.  Urbain  a  rapporté  au  samarium;  par  analogie,  les 
autres  bandes  auraient  été  la  cons(''quence  de  la  présence  d'autres  terres 
rares.  Après  avoir  varié  les  conditions  des  expériences,  il  me  semble  cpie 
cette  conclusion  ne  peut  être  maintenue. 

Quels  que  soient  les  échantillons  de  fluorine  donnant  des  spectres  de 
pliospliorescence  parfois  notablement  diflérents,  le  spectre  de  la  flamme  est 
toujours  le  même. 

Le  groupe  bleu  disparait  rapidement,  le  groupe  oraugé  s'affaiblit  au 
point  de  disparaître  quand  la  fluorine  s'est  transformée  en  cliaux. 

Si  l'on  soumet  alors  le  résidu  de  la  calcination  aux  rayons  cathodiques, 
on  observe  le  spectre  continu  caractéristique  de  la  chaux  contenant  des 
traces  de  manganèse,  et  sur  ce  spectre  se  détachent  les  bandes  caractéris- 
tiques de  la  présence  des  terres  rares. 

Un  fragment  d'apatite  ou  de  scheelite  disposé  dans  la  flamme  ne  donne 
qu'une  ligne  jaune  qui  se  confond  avec  D:  mais,  si  l'on  ajoute  une  goutte 
d'un  acide,  azotique,  chlorhydrique  ou  sulfurique,  aussitôt  le  spectre  de 
bandes  identique  au  précédent  apparaît  pour  quelques  instants. 

Enfin,  si  dans  la  flamme  on  introduit  sur  un  fil  de  platine  un  peu  de  chlo- 
rure de  calcium,  on  observe  le  beau  spectre  décrit  par  M.  Lecoq  de  Bois- 
baudran  ('),  dont  les  bandes  ne  tardent  pas  à  s'aflaiblir  pour  laisser  sub- 
sister un  spectre  semblable  à  celui  du  résidu  des  fluorines,  c'est-à-dire  les 
groupes  rouge  et  vert,  628^^'^  à  6181^1^  et  SSSi^!^,  5  à  55ii'f^,2,  que  M.  Lecoq 
de  Boisbaudran  a  montré  appartenir  à  la  molécule  non  dissociée  d'oxyde 
de  calcium. 

Il  est  donc  vraisemblable  d'attribuer  les  autres  groupes  des  spectres  de  la 
flamme  à  la  présence  de  molécules  non  dissociées  de  composés  du  calcium. 

D'autre,  part,  autant  qu'on  peut  en  juger  avec  la  faible  dispersion  du 
spectroscope  employé,  on  constate  les  similitudes  suivantes  : 

Le  groupe  rouge  G49'^^-(J43'^'^  de  la  flamme  semble  correspondre  à  une 
bande  des  spectres  de  phosphorescence  de  la  scheelite,  de  Tapatite  et  de  la 
fluorine  de  ïitlis;  le  groupe  orangé  60 7 1^1^-60 2**'^  environ  paraît  en  coïnci- 
dence avec  une  partie  d'un  groupe  du  spectre  de  la  scheelite,  avec  une  autre 
partie  du  groupe  correspondant  du  spectre  de  l'apatile  et  avec  une  bande  du 
spectre  de  la  fluorine  de  Titlis;  il  est  très  voisin  de  la  bande  du  spectre  de 
la  chlorophanc  attribuée  au  samarium,  sans  qu'on  puisse  répondre  de  la 
coïncidence;  mais,  en  outre,  ce  groupe  orangé  ainsi  que  le  groupe  vert  du 

(')  Spectres  lumineux-,  p.  79. 


/j46  académie  des  sciences. 

spectre  de  la  flamme  correspondent,  tons  deux,  à  deux  groupes  du  spectre 
donné  par  la  chlorophaiie  avec  le  phosphoroscope. 

Revenons  encore  sur  la  presque  identité  des  spectres  de  phosphorescence 
de  l'apatite,  qui  est  un  fluophosphate  de  chaux  avec  des  traces  de  terres 
rares,  et  de  la  scheelite,  tungstate  de  chaux  contenant  également  des  traces 
de  didyme,  et  pour  laquelle  on  sait  cpic  le  tungstate  de  didyme  est  iso- 
morphe au  tungstate  de  chaux.  Dans  ces  manifestations  de  phosphorescence, 
le  phosphore  ou  le  tungstène  ne  paraissent  pas  jouer  un  rôle  moléculaire  de 
Tordre  du  rôle  que  jouent  dans  la  phosphorescence  des  sels  d'uranium  les 
métalloïdes  ou  les  sels  formant  des  doubles  combinaisons. 

Les  éléments  communs  à  lapatite  et  à  la  scheelite,  la  chaux  et  les  terres 
rares,  semblent  donc  seuls  en  cause. 

On  est  alors  conduit  à  se  demander  si  les  similitudes  que  nous  venons  de 
constater  ne  sont  pas  l'effet  de  mouvements  semblables  communiqués  à  cer- 
tains électrons  contenus  dans  l'atome  de  calcium  associé  à  divers  éléments, 
mouvements  auxquels  donnerait  lieu  la  dissociation  partielle  de  ces  com- 
posés, soit  qu'il  s'agisse  d'une  action  entre  l'oxyde  de  calcium  et  cel'taines 
terres  rares  sous  l'inlluence  de  diverses  excitations  lumineuses,  calorifiques 
ou  cathodiques,  soit  qu'il  s'agisse  de  la  dissociation  d'un  composé  calcique 
sous  l'action  d'une  température  élevée. 


PHOTOGRAPHIE.   —  Épreuves  ré^'ersibles.    l'Itolographies  intégrales. 
Note  de  M.  G.  Lippmann. 

1.  La  plus  parfaite  "des  épreuves  photographiques  actuelles  ne  montre 
que  l'un  des  aspects  de  la  réalité  ;  elle  se  réduit  à  une  image  unique  fixée 
dans  un  plan,  comme  le  serait  un  dessin  ou  une  peinture  tracée  à  la  main. 
La  vue  directe  de  la  réalité  offre,  on  le  sait,  infiniment  plus  de  variété. 
On  voit  les  objets  dans  l'espace,  en  vraie  grandeur  et  en  relief,  et  non  dans 
un  plan.  De  plus,  leur  aspect  change  avec  les  positions  de  ^obser^aleur  ; 
les  différents  plans  de  la  vue  se  déplacent  alors  les  uns  par  rapport  aux 
autres  ;  la  perspective  se  modifie  ;  les  parties  cachées  ne  restent  pas  les 
mêmes;  enfin,  si  le  spectateur  regarde  le  monde  extérieur  par  une  fenêtre, 
il  est  maître  de  voir  les  diverses  parties  d'un  paysage  venir  s'encadrer  suc- 
cessivement entre  les  bords  de  l'ouverture,  si  bien  que  dans  ce  cas  ce  sont 
des  objets  différents  qui  lui  apparaissent  successivement. 

Peut-on  demander  à  la  Photographie  de  nous  rendre  toute  cette  variété 


SÉANCE    OU    2    MARS    I^^O.S.  ^\j 

qu'offre  la  vue  directe  des  objets?  Est-il  possible  de  constituer  une  épreuve 
photographique  de  telle  façon  qu'elle  nous  représente  le  monde  extérieur 
s'encadrant,  en  apparence,  entre  les  bords  de  l'épreuve,  comme  si  ces 
bords  étaient  ceux  d'une  fenêtre  ouverle  sur  la  réalité?  Il  semble  que  oui  ; 
on  peut  demander  à  la  Photographie  infiniment  plus  qu'à  la  main  de 
l'homme.  Je  vais  essayer  d'indiquer  ici  une  solution  du  problème. 

2.  Supposons  un  film  comme  ceux  qu'on  emploie  couramment,  fornïé 
d'une  pellicule  transparente  de  celluloïd  ou  de  coUodion  enduite  sur  l'une 
de  ses  faces  d'une  émulsion  sensible  à  la  lumière.  Avant  de  coucher  l'émul- 
sion  sur  la  pellicule,  supposons  que  celle-ci  ait  été  pressée  à  chaud  dans 
une  sorte  de  machine  à  gaufrer,  de  manière  à  faire  naître  sur  chacune  de 
ses  faces  un  grand  nombre  de  petites  saillies  en  forme  de  segments  sphé- 
riques.  Chacune  des  saiMies  dont  est  couverte  la  face  antérieure  de  la  pelli- 
cule, celle  qui  restera  nue,  est  destinée  à  faire  office  de  lentille  convergente. 
Chacune  des  saillies  de  la  face  postérieure  est  enduite  d'émulsiou  sensible, 
et  elle  est  destinée  à  recevoir  l'image  formée  par  une  des  petites  lentilles  de 
la  face  antérieure. 

La  figure  i  montre  une  coupe  grossie  du  film  ainsi  constitué.  Pour  que 
chaque  image  soit  au  point,  il  faut  que  les  segments  correspondants  aient 
même  centre  de  courbure  et  que  le  rapport  du  rayon  d'avant  au  rayon 


Fis.  .. 


d'arrière  soit  égal  k  n  —  i ,  «  étant  l'indice  de  réfraction  du  celluloïd  pour  les 
rayons  photograpliiquement  les  plus  -actifs.  Le  système  formé  par  l'ime 
quelconque  des  petites  lentilles  d'avant  et  par  la  portion  de  couche  sensible 
qui  est  placée  en  regard  constitue^une  pelilc  chambre  noire  sphérique,  pa- 
reille à  un  œil  :  la  lentille  en  est  la  cornée  transparente;  la  couche  sensible 
remplace  la  rétine.  Il  n'y  a  pas  de  cristallin;  cet  organe  n'est  pas  ici  néces- 
saire, car,  en  vertu  de  son  petit  diamètre,  la  minuscule  chambre  noire  peut 
rester  sensiblement  au  point  sur  tout  objet  quelque  peu  éloigné.  Il  est  utile 
qu'une  couche  de  pigment  noir  isole  optiquement  chaque  élément  de  son 
voisin.  Si  l'on  donne  pour  abréger  le  nom  de  cellule  à  chaque  chambre 
noire  élémentaire,  on  voit  que  la  pellicule  tout  entière  est  un  tissu  de  ces 
cellules  juxtaposées.  Si  chaque  cellule  est  un  a^il  simple,  leur  ensemble 
rappelle  l'œil  composé  des  Insectes. 

C.  R.,   1908,  i"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  9.)  5ç) 


448  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

3.  La  première  propriété  d'un  pareil  syslèmo  est  de  donner  des  images 
plioLographiqucs  sans  qu'on  l'ait  introduit  dans  une  chambre  noire.  Il  suffit 
de  le  présenter  en  pleine  lumière  devant  les  objets  à  représenter.  L'emploi 
d'une  chambre  noire  est  inutile,  parce  que  chaque  cellule  du  film  est  elle- 
même  une  chambre  noire.  Il  faut,  bien  entendu,  conserver  la  pellicule  dans 
une  boite  étanche  à  la  lumière,  n'ouvrir  celle-ci  que  pendant  le  temps  néces- 
saire à  la  pose,  la  pellicule  demeurant  immobile  pendant  ce  temps;  ensuite 
refermer  la  boîte,  enfin  aller  développer  et  fixer  dans  l'obscurité. 

Le  résultat  de  ces  opérations  est  une  série  de  petites  images  microsco- 
pifpics  fixées  chacune  sur  la  rétine  d'une  des  cellules. 

Observées  du  côté  de  la  couche  sensible,  ces  images  ne  pourraient  être 
distinguées  à  Td'il  nu,  et  donneraient  riMq)ressi()ii  d'une  couche  grise  uni- 
forme. Par  contre,  supposons  l'œil  placé  du  côté  antérieur,  et  l'épreuve 
éclairée  par  transparence  en  lumière  ditTuse,  comme  celle  que  fournirait 
un  papier  blanc  appliqué  contre  la  pellicule.  L'ieil  verra  alors,  à  la  place 
du  système  des  petites  images,  une  seule  image  résultante  projetée  dans 
l'espace,  en  vraie  sj;raru/eur. 

En  effet,  considérons  {fig-.  2)  1111  point  a  qnelcoiiqne  de  l'une  des  peliles  images 
photographiques.   Les  rayons  sortent  de  la  cellule  parallèlement  entre  eux  puisque  le 

iMg.    2. 


point  a  est.  par  construction,    au  fover  de  la  lentille    réfringente.   L'œil  placé  en  O  les 
perçoit  donc  comme  si  le  point  a  était  rejeté  à  l'infini  dans  la  direction  0«. 

D'autre  part,  la  direction  du  faisceau  émergent  qui  a  pour  origine  le  point  a  est 
précisément  celle  du  fai-ceau  incident  qui,  pendant  la  pose,  était  venu  se  concentrer 
en  a.  Ce  faisceau  incident  provenait  d'un  point  A  du  paysage.  L'œil  perçoit  donc 
l'image  photographique  du  point  A  comme  projetée  dans  l'espace  dans  la  direction  de 
la  droite  qui  joint  le  centre  optique  de  l'œil  au  point  A,  ou  plus  exactement  dans  le 
])rolongement  de  cette  direction.  Il  en  est  de  même  d'un  second  point  quelconque  B 
du  paysage  et  de  son  image  photographique  l)  :  celle-ci  est  rejetée  à  l'infini  suivant  le 
prolongement  de  la  droite  OB.  Les  directions  étant  conservées,  les  angles  et  la  gran- 
deur apparente  le  sont  également. 


SÉANCE    DU    2    MARS    i(,o8.  449 

On  peut  donner  à  cette  démonstration  «ne  forme  un  peu  différente.  On 
sait  que  toute  chambre  noii^e  dans  laquelle  on  a  remis  en  place  le  cliché 
qu'elle  a  donné  est  un  appareil  réversible,  (l'est-à-dire  que,  si  Ton  éclaire  un 
point  a  quelconque  du  cliché,  image  nette  d'un  point  extérieur  A,  les  rayons 
émergents  iront  converger  en  A.  Cette  proposition  s'applique  à  tous  les 
points  rt,/^,  c,  ...,  injages  nettes  de  points  extérieurs  A,  B,  C,  ....  Il  s'ensuit 
que  les  images  réelles  ainsi  formées  occupent  dans  l'espace,  par  rapport  au 
système  des  chambres  noires  et  par  rapport  les  uns  aux  autres,  les  mêmes 
positions  (pie  les  points  matériels  qui  ont  primitivement  servi  de  modèle. 
Leur  système  constitue  donc  un  objet  virtuel  à  trois  dimensions,  (jui  est 
optiquement  équivalent,  pour  l'œil  d'un  observateur,  au  système  même  des 
points  matériels  qu'on  se  propose  de  reproduire.  L'œil  les  apercevra,  à  condi- 
tion d'accommoder,  sous  l'aspect  qui  convient  au  point  où  il  se  trouve  placé. 

Cet  aspect  change  avec  les  positions  de  I'omI.  Comme,  de  plus,  les  deux 
yeux  occupent  des  positions  différentes,  ils  aperçoivent  des  perspectives 
correspondantes  :  les  conditions  de  la  perception  du  relief  par  la  vision 
binoculaire  se  trouvent  remplies,  sans  l'emploi  d'un  stéréoscope.  En  résumé, 
la  pellicule  constituée  comme  il  a  été  dit  plus  haut  permet  de  prendre  des 
vues  sans  chambre  noire  et  montre  ensuite  les  objets  photographiés  en  vraie 
grandeur  et  en  relief,  sans  appareil  stéréoscopicjue.  De  plus,  leur  aspect 
change  avec  la  position  du  spectateur,  comme  si  celui-ci  se  trouvait  en  pré- 
sence de  la  réalité. 

4.  Si  l'on  observe  le  lilm  simplement  développé  en  négatif  après  la  pose, 
l'image  est  un  négatif,  les  points  brillants  paraissant  noirs.  De  plus,  l'image 
est  géométriquement  renversée,  le  haut  en  bas,  la  droite  à  gauche  :  car 
chaque  point  a  est  vu  sur  le  prolongement  de  la  droite  Oy\.  Il  est  donc 
nécessaire  d'opérer  un  redressement. 

Ce  redressement  peut  s'obtenir  de  deu\  manières.  D'abord  on  peut  con- 
duire les  opérations  photographiques  de  manière  à  obtenir  non  un  négatif 
mais  un  positif;  on  produit  le  redressement  géométrique  en  faisant  tourner 
le  lilm  dans  un  plan  de  i8o". 

Une  meilleure  méthode  consisterait  à  copier  l'épreuve  développée  en 
négatif  sur  un  second  film  placé  en  regard  du  premier  à  une  distance  arbi- 
traire de  quelques  centimètres.  Le  contact  n'est  pas  nécessaire  comme  il  le 
serait  pour  une  copie  au  châssis-presse,  car  chaque  cellule  du  second  film 
voit,  en  quelque  sorte,  l'image  négative  et  renversée,  et  la  redresse  par  un 
second  renversement.  L'avantage  de  cette  seconde  méthode  est  de  multi- 
plier à  volonté  le  nombre  des  copies  positives. 


45o  ACADÉMIE    DES    SClEiNCEf. 

5.  Chaque  image  perçue  dans  l'espace  par  l'oîll  de  l'observateur  est  donc 
une  résultante,  due  à  la  sommation  d'éléments  empruntés  chacun  à  l'une 
des  petites  images  imjirimces  au  fond  des  cellules.  L'image  perçue  est  conti- 
nue, si  les  cellules  sonl  suflisamnienl  rapprochées.  En  effet,  si  l'ouverture 
de  la  pupille  était  infiniment  petite,  chacun  des  éléments  serait  un  point 
et  se  réduirait  sur  la  réline  de  l'observateur  à  des  points  séparés;  ils  paraî- 
tront néanmoins  se  toucher,  à  condition  que  les  cellules  soient  assez  petites  ' 
et  assez  voisines  pour  qu'on  ne  puisse  les  distinguer.  Mais  l'ouverture  de 
la  pupille  est  finie,  chaque  élément  a  donc  une  grandeur  finie,  et  ils  se  rac- 
cordent en  réalité,  à  condition  seulement  (jue  la  distance  linéaire  entre 
deux  cellules  soit  moindre  que  l'ouverture  pupillaire. 

A  chaque  instant  l'image  observée  est  limilée  parles  bords  de  l'épreuve, 
comme  la  vue  des  objets  extérieurs  le  serait  par  les  bords  d'une  lucarne  à 
travers  laquelle  on  regarderait.  En  déplaçant  la  tête,  on  voit  d'autres  objets 
s'encadrer  entre  les  mêmes  bords,  et  par  un  mouvement  suffisant  on  fait, 
s'il  s'agit  d'un  paysage,  le  tour  de  l'horizon.  Il  pourrait  paraître  invraisem- 
blable a  priori  qu'une  seule  et  même  épreuve  photographique  puisse  nous 
montrer  une  succession  de  vues  différentes.  Mais  ce  résultat  s'explique 
simplement  :  lorsqu'on  est  en  face  de  l'épreuve,  l'image  résultante  qui 
apparaît  projetée  dans  l'espace  est  la  sommation  d'éléments  dont  chacun 
est  emprunté  à  la  partie  médiane  de  l'une  des  petites  images  cellulaires  qui 
occupent  toute  l'étendue  de  l'épreuve.  Lorsqu'on  regarde  celle-ci  oblique- 
ment, la  sommation  se  fait  aux  dépens  d'éléments  empnmtés  respective- 
ment aux  parties  latérales  des  images  cellulaires.  Si  celles-ci  ont  une  ouver- 
ture de  120",  par  exemple,  on  pourra  balayer  120"  du  paysage.  La 
perception  est  ainsi  variée,  parce  que  chaque  cellule  porte,  imprimée  dans 
son  fond,  une  vue  panoramique  du  monde  extérieur.  Tota  in  minimis  exisM 
nalura  (  '). 

On  augmenterait  encore  l'angle  balayé,  on  le  porterait  à  3Go°,  en 
employant  une  pellicule  convexe,  cylindrique  par  exemple,  au  lieu  d'une 
pellicule  plane.  Avec  une  pellicule  bombée  comme  le  serait  une  portion  de 
sphère  ou  d'eUipsoïde,  on  embrasserait  le  ciel  et  la  terre  en  même  temps 
que  tout  l'horizon  et  la  ressemblance  du  système  avec  certains  yeux  d'in- 
sectes deviendrait  plus  complète. 

Lorsque  le  sens  de  la  marche  de  la  lumière  est  changé  dans  une  chambre 
noire,  les  rayons  reprennent  à  la  sortie  le  même  chemin  qu'à  l'entrée.  11  en 

(')  iMali'ii;hi. 


SÉANCE    DU    2    MAHS    1908.  45 1 

résulte  que  les  déformalions  de  l'image  dues  aux  imperfeclions  de  rohjcclif 
sonl  sans  elTct;  elles  sont  éliminées  grâce  au  renversement  et  l'objectif, 
malgré  ses  défauts,  fonctionne  comme  s'il  était  parfait. 

6.  Il  reste  donc  à  remplir  une  seule  condition  :  la  netteté  de  l'image  au 
fond  de  chaque  cellule.  En  d'autres  termes,  le  rapport  de  ses  deux  rayons  de 
courbure  doit  être  égal  à  n  —  1.  Facile  à  énoncer,  cette  condition  unique 
est  assurément  très  difficile  à  réaliser  avec  une  précision  suffisante,  étant 
doruK'cs  les  faibles  profondeurs  de  clnupie  cellule.  On  ne  peut  espérer 
vaincre  cette  difficull(''  technique  que  par  l'emploi  d'une  machine  à  mouler 
de  haute  précision. 

Le  collodion,  le  celluloïd  ne  sont  pas  d'ailleurs  les  seules  substances 
réfringentes  qu'on  puisse  songer  à  employer.  Le  verre  permet  d'obtenir  éga- 
lement des  sphérules  qui  forment  lentilles,  et  qu'on  sait  fabriquer  en 
nombre  illimité  :  mais  il  reste  à  les  cribler  avec  précision,  et  à  les  coller 
sur  une  membrane  de  collodion  fournissant  un  supplément  d'épaisseur 
exactement  déterminé. 

Les  verres  du  commerce  ont  un  indice  (|ui  peut  dépasser  1  ,f)  (maison 
Scholt  d'Iéna),  mais  qui  actuellement  n'atteint  pas  2.  Si  l'on  parvenait  à 
faire  n  =  2,  la  difficulté  technique  indiquée  plus  haut  et  qui  est  d'ordre 
géométrique  ne  se  présenterait  plus.  On  peut  en  effet  démontrer  que,  si  une 
sphère  réfringente  a  un  indice  égal  à  2,  les  rayons  parallèles  qu'elle  reçoit 
convergent  sur  sa  surface  postérieure.  Une  pareille  sphère,  garnie  sur  la 
moitié  de  sa  surface  d'une  couche  sensible,  constitue  lapins  simple  des  cham- 
bres noires,  toujours  au  point  pour  l'infini  quel  que  soit  son  diamètre.  Les 
molybdates  et  tungstates  de  plomb  ont  des  indices  supérieurs  à  2;  en  les 
mélangeant  à  des  silicates  on  peut  espérer  augmenter  l'indice  du  mélange  ; 
mais  on  n'a  pas  réussi  jusqu'à  [U'ésent  à  eiui)êcher  ce  mélange  de  cristalliser. 
Toutefois  ce  sont  là  des  difficultés  d'ordre  technique  qui  peuvent  n'être  pas 
insurmontables. 


MÉTÉOROLOGIE.  —  Sur  les  engins  grêli/uges.  Note  de  M.  J.  Violle. 

J'ai  poursuivi  en  1907  les  expériences  que  j'ai  entreprises  depuis  deux 
années  sur  les  engins  grèlifuges,  à  la  demande  de  M.  le  Ministre  de  l'Agri- 
culture ('  ). 

(')  J'ai  été  aiik'  dans  ces  recherches  avec  aulnnt  de  zèle  que  d'intelligence  par 
M.  Mauiice  Bailly,  répétiteur  à  l'École  nationale  d'Agriculture  de  Grignon. 


452  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

L'action  crun  engin  grèlifuge  peut  être  considérée  soit  au  point  de  vue 
mécanique,  soit  au  point  de  vue  électrique. 

Dans  certains  cas  paraît  se  produire  un  elTet  mécanique  analogue  à  celui 

du  vent. 

M.  Léger,  instituteur  à  Fontaines  TSaône-et-Loire),  m'écrit  (pie,  il  y  a 
quelques  années,  étant  à  "Varennes-le-Grand  en  promenade  avec  des  parents 
sur  la  grand'route,  d'un  point  élevé  il  vit  du  côté  de  Saint-Gengoux  un 
orage  se  dirigeant  vers  Tournus.  Quelques  minutes  après,  il  entend  les  tirs 
de  Tournus  et  des  environs.  Immédiatement  le  nuage  s'arrête,  semble 
hésiter,  puis  il  prend  la  direction  de  Varennes,  marchant  sur  eux  à  grande 
vitesse.  Effrayés,  ils  se  sauvent  en  courant  vers  leur  maison  et,  bien  qu'elle 
fût  dix  fois  plus  près  d'eux  que  ne  l'était  alors  l'orage,  ils  étaient  à  peine 
arrivés  que  la  grêle  tombait  en  abondance  sur  Varennes  où,  dit-il,  il  ne 
grêlait  presque  jamais  jadis,  tandis   que  Tournus  était  éprouvé  presque 

tous  les  ans. 

Je  pourrais  citer  d'autres  faits  semblables  ('  ),  voire  même  des  réclama- 
tions de  propriétaires  se  prétendant  lésés  par  des  tirs  qui  auraient  envoyé 
des  orages  sur  leurs  terres. 

Toutefois,  cet  effet  mécanique  du  tir  n'est  possible  (pie  par  temps  calme, 
et,  en  tous  cas,  il  n'amènerait  qu'un  déplacement  et  non  la  suppression  de 


la  grêle. 


Je  sais  bien  qu'on  a  attribué  aux  engins  grêlifuges,  particulièrement  au 
((  tore  »  gazeux  ou  fumeux  lancé  par  le  canon,  une  action  mécanique 
spéciale  d'autant  plus  efficace  que  plus  mystérieuse,  vu  surtout  la  dispro- 
portion des  masses  en  présence. 

Ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit  ("  ),  je  serais  plut(it  porté  à  considérer  les  tirs 
comme  formant  en  quelque  sorte  des  paratonnerres  constitués  essentielle- 
ment par  une  colonne  verticale  de  gaz  chauds  et  ionisés  ('),  ou  par  une 
masse  de  tels  gaz  produite  au  sein  même  du  nuage. 


(1)  M.  Brassait  signale  an  delà  de  la  zone  prolt^gée  acUiellemenl  par  le  syndicat  de 
Monlbrison  des  chutes  de  grêle  récentes  sur  des  communes  autrefois  presque  com- 
plètement indemnes.  De  même,  d\nprès  M.  Savot,  dans  la  Côte-d'Or,  les  liabitanls  de 
la  plaine  disent  que,  quand  les  canons  de  la  côte  tirenl,  ils  sont  sûrs  d'avoir  bientôt 
de  l'orage.  On  multiplierait  aisément  les  exemples. 

(2)  J.  VioLLE,  Comptes  rendus,  t.  CXL,  igoô,  p.  3.42. 

(3)  Le  fait  d'un  artilleur  tué  dans  sa  baraque,  le  19  juillet  1906,  à  Lozanne  (  Hliône), 
par  l'explosion  d'une  masse  de  poudre  presque  aussitôt  après  le  tir  d'un  coup  de  canon, 
s'explique  aisément  dans  cette  manière  de  voir,  si  (ce  qui  a  été  la  première  version) 
c'est  la  foudre  qui,  en  tombant  sur  la  baraque,  a  provoqué  l'explosion. 


SÉANCE    DU    2    MAKS    I908.  453 

De  toutes  façons,  il  importe  d'abord  de  savoir,  d'une  part,  la  hauteur  à 
laquelle  se  trouvent  les  nuages  orageux,  d'autie  part,  celle  qu'atteignent  les 
engins. 

La  hauteur  des  nuages  orageux  est  assurément  variable.  Toutefois,  au- 
dessus  d'une  vaste  plaine,  ces  nuages  forment,  en  général,  des  masses 
épaisses  qui  ne  s'abaissent  guère  au-dessous  de  i'"".  Cette  circonstance,  à 
elle  seule,  suffirait  à  rendre  compte  des  résultats  négatifs  constatés  par 
M.  Blaserna,  à  Castelfranco  Veneto. 

Mais,  quand  des  nuages  suivent  une  vallée  qui  les  enserre,  ils  peuvent  se 
rapprocher  beaucoup  plus  du  sol. 

Le  stéréotélémètre  permet  de  mesurer  assez  exactement  et  rapidement  la 
hauteur  d'un  nuage.  Mais  c'est  un  appareil  coûteux  et  d'un  usage  nécessai- 
rement restreint.  Quelque  moyen  plus  pratique  serait  très  précieux. 

F;ahauteur  à  laquelle  s'élèvent  les  engins  (')  est  aujourd'hui  bien  déter- 
minée pour  les  bombes  et  les  fusées  dont  la  fabrication  a  atteint  en  quelques 
années  un  remarquable  degré  de  perfection. 

Mais,  quand  il  s'agit  d'une  expérience,  rien  ne  vaut  un  ballon  (jui  permet 
d'élever  à  la  hauteur  qu'on  veut  un  marron  aussi  gros  qu'on  le  désire. 
L'éclatement  de  ce  marron  peut  être  réglé  à  l'avance  au  moyen  d'une  mèche 
Bickford,  ou  produit  au  moment  même  à  l'aide  d'un  coup  de  poing  de 
Breguet  envoyant  un  courant  dans  un  allumoir  électrique.  Le  ballon  doit 
alors  entraîner  avec  lui  un  fil  d'acier  qui  se  déroule  à  mesure  que  le  ballon 
monte  et  qui  le  maintient  captif.  Si  ce  procédé  exige  une  installation  spé- 
ciale, il  assure  l'avantage  de  ne  produire  la  détonation  cju'au  moment  où 
l'on  a  amené  le  ballon  au  point  voulu. 

J'ai  employé  à  maintes  reprises  des  ballons  pour  provoquer  ainsi  des 
explosions  au  sein  des  nuages.  Une  seule  fois,  je  vis  le  nuage  se  percer  et 
bientôt  se  séparer  en  deux(-).  Et  cependant,  je  variai  l'expérience  sous  bien 
des  formes.  Certaines  fois,  je  lis  éclater  dans  le  nuage  le  ballon  lui-même  gonflé 
à  dessein  d'un  mélange  d'hydrogène  et  d'air;  on  obtenait  ainsi  une  forte 

(')  Je  ne  parle  pas  du  rayon  dans  lequel  se  fait  sentir  leur  action,  (^elle  d'un  canon 
se  propage  à  plusieurs  centaines  de  mètres  an-dessus  dn  sol. 

C)  C'était  à  Fi\.in  (Gôte-d'Or),  le  18  août  1907,  par  un  temps  très  cliaud,  couvert 
de  nuages  orageux.  A  3''25™  p.  m.,  on  lance  un  ballon  sphérique  de  2"'  de  diamètre, 
gonflé  à  l'hydrogène  et  portaiU  une  bombe  Aubin  de  35os.  Le  ballon  monte  rapide- 
ment tout  droit  et  au  bout  de  4  minutes  il  disparaît,  à  iSoo""  d'altitude,  dans  un  beau 
nuage  au  sein  du(|uel  le  marron  éclate.  On  voit  aussitôt  se  ((roduire  dans  le  nuage  une 
éclaircie  qui  s'élargit  peu  à  peu  et  bientôt  le  nuaL;e  est  coupé  en  deux  tronçons. 


454  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

détonation  accompagnée  d'une  grande  flamme.  D'autres  fois,  je  tentai,  inuti- 
lement, de  faire  foudroyer  le  ballon  revêlu  à  cet  effet  d'une  armature  métal- 
lique (  '  ).  D'autres  fois  encore,  suivant  une  idée  personnelle  de  M.  Teisserenc 
de  Bort  ('),  je  fis  brûler  dans  le  nuage  des  pots  à  fumée  sendîlables  à  ceux 
qu'on  emploie  contre  les  gelées.  Tout  cela  sans  résultat  appréciable. 

Devons-nous  toutefois  nous  étonner  qu'une  action,  si  elle  est  minime, 
n'amène  qu'un  changement  faible,  partant  sujet  à  nous  échapper,  d'autant 
plus  que  les  nuages  seront  déjà  eux-mêmes  secoués  et  bouleversés  par  l'oura- 
gan? Mais,  convenablement  multipliée,  une  action  faible  peut  devenir 
importante.  De  nos  expériences  sur  les  explosions  isolées  passons  donc  à 
celles  des  tirs  en  masses  des  syndicats. 

Ce  qui  frappe  d'abord  c'est  la  confiance  persévérante  de  ces  syndicats, 
qui  ne  continueraient  certainement  pas  longtemps  à  faire  les  frais  de  tirs 
dont  ils  ne  croiraient  pas  avoir  constaté  l'efficacité.  D'autre  part,  on  ne 
saurait  raisonnablement  mettre  en  doute  la  bonne  foi  des  viticulteurs, 
parmi  lesquels  se  trouvent  d'excellents  observateurs,  exercés  dès  leur 
enfance  à  suivre  les  phénomènes  atmosphériques.  Et  ils  s'accordent  à 
déclarer  qu'une  défense  bien  conduite  entraine  un  résultat  certain. 

Il  n'en  est  pas  moins  vrai  que,  dans  un  orage,  au  milieu  des  variations 
rapides  et  imprévues  du  phénomène,  ce  n'est  généralement  pas  chose  facile 
que  de  démêler  la  part  à  attribuer  au  tir  des  engins  grèlifuges  sur  son  déve- 


(')  J'ai  été  conduit  à  ce  procédé  par  la  cata^-lr^ptie  arrivée  à  un  officier  italien  dont 
le  ballon  métallisé  avait  été  foudroyé  dans  les  airs.  J'ai  d'abord  employé  la  poudre 
d'aluminium,  comme  on  l'avait  fait  en  Italie,  pour  donner  au  ballon  une  surface 
brillante  au  scileil,  dans  la  fêle  où  '■e  produisit  ce  lugubre  accident.  Mais  j'ai  trouvé 
plus  simple  et  plus  commode  de  coller  sur  le  ballon  des  feuilles  d'étain,  convena- 
blement disposées.  Ces  expériences  mériteraient  dètre  reprises.  Des  ballons,  un  peu 
gros,  qu'on  aurait  réussi  à  arranger  de  sorte  qu'ils  fussent  à  peu  près  infailliblement 
foudroyés  dans  un  nuage  orageux,  constitueraient  en  effet  des  engins  intéressants. 

(2)  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de  parler  des  expériences  que  M.  Teissereuc  de  Bort  et 
moi,  nous  fîmes  ensemble  à  Trappes  avec  ces  différents  engins,  qui  se  montrèrent  tout 
aussi  impuissants  au  point  de  vue  de  la  condensation  de  la  vapeur  d'eau  contenue  dans 
l'atmosphère.  Des  tirs  effectués  jadis  au  Texas  avaient  déjà  conduit  à  cette  conclusion 
négative.  Je  veux  seulement  noter  qu'au  cours  d'une  expérience  faite  dans  la  matinée 
du  8  février  1907,  par  un  temps  froid  et  beau,  l'explosion  d'un  gros  marron  Aubin, 
monté  a  eoC"  par  un  ballon  captif,  donna  naissance  à  un  magnifique  tore  de  fumée,  en 
apparence  plat,  d'un  diamètre  intérieur  d'au  moins  20™,  d'un  diamètre  extérieur  peu 
supérieur,  et  qui  persista  longtemps,  immobile  dans  un  air  très  calme  et  nullement 
troublé  par  sa  présence. 


SÉANCE    DU    2    MAHS    ir)o8.  45,t 

loppcnicril.  Ajoulons  (|iie  peiidaiil  le  llr  les  artilleurs,  occupés  îi  leur 
besogne  souvent  pénible,  ne  peuvent  guéie  suivre  soigneusement  la  marclie 
de  l'orage. 

De  là  l'importance  des  constatations  laites  par  des  observateurs  places 
hors  du  champ  de  bataille,  comme  celles  (pic  nous  avons  relatées  plus  liaut. 

De  là  aussi,  si  l'on  veut  serrer  de  près  les  faits,  la  nécessité  de  procéder 
immédiatement  soi-même  à  l'examen  des  lieux  et  des  témoins.  Avec  les 
moyens  actuels  d'avertissement  et  de  locomotion,  cela  peut  assurément 
se  faire  en  quekjues  points  où  les  dis[)ositions  auront  été  prises  à  l'avance 
pour  une  Instruction  immédiate  et  com[)lrte  de  toutes  les  circonstances  de 
l'orage  méthodiquement  attaqué. 

J'avais  pris  les  dispositions  nécessaires  dans  deux  localités  particulière- 
ment intéressantes  par  l'importance  des  orages  dont  elles  sont  fréquemment 
le  théâtre  et  par  l'intelligente  vigueur  avec  laquelle  ils  y  sont  combattus  : 
Mâlain  dans  la  Côte-d'Or  et  Montbrisou  dans  la  Loire.  Aucune  de  ces  deux 
localités  ne  fut  cette  année  atteinte  par  (|uel(pie  orage  méritant  d'èli-e 
signalé. 

lleslent  les  deux  champs  d'expériences,  l'un  dans  le  Beaujolais,  l'autre 
dans  le  Gers  et  la  Haute-Garonne,  où  un  contrôle  des  tirs  exécutés  par  les 
syndicats  a  été  organisé  par  l'Administration.  1!  sera  très  intéressant  de 
connaître  les  résultats  des  tirs  ainsi  contrôlés,  cpiand  le  dépouillement  des 
bulletins  qui  s'y  rapportent  seia  terminé. 

Un  intérêt  particulier  s'allache  au  champ  d'expériences  du  Beaujolais, 
pour  lequel  la  statisticpie  comparée  des  dégâts  occasionnés  par  les  orages 
avant  rinslallalion  de  la  défense  et  depuis  cette  inslallation  a  été  donnée, 
dès  les  premières  années,  par  les  soins  du  syndicat.  Bien  ne  montre  mieux 
l'importance  attribuée,  avec  raison,  à  ce  genre  de  preuve  que  la  vivacité  du 
débat  qui  s'est  récemment  élevé  au  sujel  des  estimations  sur  lesquelles 
reposent  les  comparaisons  à  établir. 

Il  n'y  aura  jamais  en  eflet,  chaque  aimée,  (lu'un  nombre  restreint  d'orages 
dont  on  arrivera  à  fixer  sûrement  toutes  les  circonstances  ;  et,  par  la  nature 
même  du  phénomène,  l'influence  du  tir  sur  ces  circonstances  ne  pourra 
(|ue  difficilement  être  dégagée  en  toute  certitude. 

Une  statistique  exacte  des  dégâts  occasionnés  par  les  orages  sur  le  ter- 
rain d'un  syndicat  assez  vaste  et  bien  organisé,  toute  interprétation  laissée 
de  côté  sur  quelque  défectuosité  accidentelle  dans  le  tir,  constituerait 
donc  un  document  précieux  par  la  comparaison  qu'elle  permettrait  avec 
celle  des  dégâts  éprouvés  en  même  temps  par  les  localités  limitrophes  non 

C.   R.,  1908,   I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  9.)  (îO 


456  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

clrtciidiics,  ainsi  (|u'avcc  celle  des  détruis  subis  par  les  communes  syndi- 
quées aiilérieurenienl  à  leur  action  défensive. 

En  résumé,  ce  qui  résulle  surtouL  des  expériences  directes,  c'est  la  fai- 
blesse de  Taction  que  peut  exercer  sur  un  nuai^e  orageux  une  détonation 
isolée. 

Les  efTets  des  tirs  en  ihasscs  paraissent  encore  ca[)ricieux,  ce  qui  veut  dire 
cpie  trop  souvent  aussi  ces  tirs  sont  insuffisants. 

Dans  un  orage  violent,  à  allure  cvclonique,  les  efforts  incohérents  d'ar- 
tilleuis  bénévoles,  surpris  et  malmenés  par  Fouragan,  sont  presque  fatale- 
ment voués  à  riiiipuissance. 

Mais  il  ne  scudjle  pas  impossible  de  lutter  avec  succès  contre  un  orage  ù 
marche  lente,  débouchanl  par  quelque  col  passage  hal)ituel  des  nuées 
orageuses,  si  ce  col  et  les  hauteurs  voisines  sont  munis  de  moyens  de  dé- 
fense méthodiquement  groupés  et  régulièrement  employés,  et  si  à  cette  dis- 
position essentielle  du  tir  en  avant  de  la  région  à  protéger  fait  suite  une 
organisation  raisonnée  sur  cette  région  même. 

Un  contré)le  rapide  et  précis  des  orages  sur  certains  champs  d'expériences 
ainsi  organisés  fournirait  sans  cloute,  en  dehors  des  stalisti(pies,  des  argu- 
menls  solides  sur  la  question  toujours  pendante  de  l'efficacité  des  engins 
grêlifnges. 


CHIMIE.  —  Le  lithium  dans  les  minerais  actifs.  Note  de  Sir  William  Rahsay 

et  M.  Alex.  Ca.merox. 

Les  résultats  intéressants  obtenus  par  M.  Mac  Coy  en  Amérique  et  par 
M"*"  Gleditsch  en  France,  relativement  à  la  présence  du  lithium  dans  cer- 
tains mini''raux  i-adifères,  n'ont  pas  la  signification  exclusive  qui  leur  est 
attribuée  par  ces  auteurs.  Nous  avons  signalé  l'existence  du  lithium  dans  les 
sols  de  cuivre  traités  par  l'émanation  du  radiuin,  non  pas  parce  que  nous 
croyons  qu'il  est  le  seul  produit  du  changement,  mais  seulement  parce  que 
sa  présence  ne  peut  être  expliquée  que  par  un  tel  changement.  Nous  avons 
remarqué  que  le  poids  du  résidu  alcalin  est  plus  grand  après  qu'avant  le 
traitement  avec  l'émanation  et  cjue  le  spectre  du  résidu  montre  les  i-aies 
jaunes  du  sodium,  et  aussi  que  le  spectre  du  potassium  est  visible.  Nous 
persistons  à  croire  que  la  désagrégation  du  cuivre  donne  des  membres  de 
son  groupe,  savoir  les  métaux  de  la  série  alcaline,  et  que,  parmi  ceux-ci, 
'es'  le  lithium  dont  la  formation  est  la  plus  vraisemblable.  Le  sodium  et  le 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  457 

potassium  peuvent  tirer  leur  origine  du  verre.  Des  expériences  actuelle- 
ment en  cours,  exécutées  dans  des  vases  eu  silice,  donneront  une  réponse 
définitive  à  cette  question. 

Il  nous  paraît  probable  que  la  proportion  des  produits  doit  dépendre  de 
circonstances  encore  inconnues.  Nous  avons  trouvé  qu'en  présence  de  l'eau 
le  néon  remplace  en  grande  partie  Hiélium,  (jui  est  le  produit  ordinaire  de  la 
désagrégation  de  Fémanation  de  radium.  Il  y  a  aussi  une  certaine  probabilité 
qu'en  présence  d'un  sel  de  cuivre  l'argon  se  produit,  sans  une  trace  d'hélium. 

Il  faut  chercher  des  exemples  dans  la  Chimie  pour  appuyer  notre  thèse. 
Par  exemple,  l'action  du  chlorure  de  chaux  sur  l'ammoniaque  peut  donner, 
suivant  les  circonstances,  de  l'azote  ou  de  l'hydrogène.  N'est-il  pas  possible 
que  le  lithium  ne  soit  pas  un  produit  conslantdc  l'action  de  Fémanation  sur 
les  sels  de  cuivre,  mais  que  la  présence  d'autres  métaux  détei'minc  sa  forma- 
tion, sans  laquelle  il  peut  se  former  du  sodium  ou  du  potassium,  ou  bien 
d'autres  métaux,  qui  n'appartiennent  pas  à  la  série  alcaline?  Ce  sont  des 
c{uestions  que  nous  espérons  résoudre. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Si/r  i liY(lrogéiiallt>n  directe  des  ijuiaoïws  annnaliques. 
Note  de  MM.  Paui.  Sabatieu  et  \.  Maii.he:. 

]^a  méthode  générale  d'hydrogénalioii  directe  au  contact  du  nickel 
divisé  s'ap[)lique  avantageusement  aux  ([uinones  aromatiques,  qui  sont 
ainsi,  au  voisinage  de  200",  transformées  en  liydroquinones  correspon- 
dantes avec  un  rendement  excellent. 

ihd/ione  ordinaire  C' H' ()-.  —  Quand  ou  opère  vers  190"  avec  la  quinone 
ordinaire,  une  traînée  de  o'",io  de  nickel  suflit  pour  obtenir  une  production 
à  peu  près  intégrale  d'hydroquinone  C/H'(  OH;- qui  se  sublime  en  cristaux 
blancs  fondant  exactement  à  169°. 

Il  n  y  a,  dans  ces  conditions,  aucune  formation  d'eau.  Mais  cette  dernière 
apparaît,  au  contraire,  lorsqu'on  conduii  l'hydrogénation  à  température 
plus  élevée,  vers  220°  ou  au-dessus  :  on  r(,>cueille  alors  du  phénol  ei  surtout 
du  benzène,  et  seulement  des  traces  dhydroquinone.  Ce  l'ésultat  pouvait 
être  prévu,  car  l'un  de  nous  avait  conslaté  antérieurement  avec  M.  Sen- 
derens  (')  que  l'hydroquinone  hydrogénée  sur  le  nickel  vers  260"  fournit 
de  l'eau,  du  phénol  et  du  benzène. 

{')   PAL'r.  SAUATiEit  et  Skm)i:uf..\s.   Ann.  de  Cliiin.  et  de  Phrs..  8''  série,  t.  IV,  igo-S. 

p.  'ns. 


/}5S  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Toluquuwnc  VA).  /CO. —  J.a  loliKiuinone,  cristaux  jaunes 

^'-"  — <CH. 

qui  fondenl  à  ()8",  se  comporte  d'une  manière  analogue  à  la  (juinoue  oïdi- 
nairc.  Hydrogénée  sur  le  nickel  vers  200",  elle  se  change  à  peu  près  inté- 
gralement en  toluhydroquinone  ("fP.  C'IP(  (  )}]  )-  (]ui  se  sublime  en 
cristaux  blancs  fondant  à  124". 

Paiarylixjiiinone  CH' — C      „,,         '^  )C — CM-'.  —  La  paraxvlo(|ui- 

noue  ouphloronc,  aiguilles  jaune  d'or  cpil  i'ondcnl  à  i2.'>'\  se  laisse  facile- 
ment liydrogéner  à  200"  par  une  courte  traînée  de  nickel  et  fournit,  sans 
aucune  formation  d'eau,  le  diphénol  correspondant  en  crislaux  blancs  qui 
fondent  à  'îi3''. 

TliyiiHnjuimme  (  ;''H-0.  „  ^  ^,  ^.  —  La  lli\  uiotpnuune,  qui  se  pré- 
sente eu  tables  jaunes  prismatiques  fondant  à  /|5",  donne  lieu,  sur  le  nickel 
à  200",  à  une  hydrogénation  régulière  et  se  transforme  en  thymohydroqui- 
nonc,  cristaux  blancs  qui  brunissent  lentement  à  la  lumière  et  fondent 
à  i4o"\ 

Dans  les  divers  cas  cpii  précèdent,  en  pratiquant  l'hydrogénation  à  des 
températures  supérieures,  entre  220"  et  25o",  on  n'obtient  plus  qu'une  dose 
minime  du  diphénol;  mais  il  se  produit  de  l'eau,  des  monophénols  et  des 
carbures  aromatiques  correspondants. 

Au  contraire,  quand  on  abaisse  convcnaLilement  la  température  d'hydro- 
génation, les  diphénols  qui  proviennent  de  l'hydrocjuinone  et  de  ses  homo- 
logues peuvent  subir  eux-mêmes  une  fixation  régulière  de  G'"^  d'hydrogène 
sur  le  noyau,  et  nous  avons  pu  atteindre  de  la  sorte  des  diols  de  la  série 
cyclohexanique. 

Dans  une  prochaine  Communication  nous  aurons  riiouneiir  d'indiquer 
les  résultats  positifs  que  nous  avons  obtenus  dans  l'hydrogénation  directe 
des  divers  diphénols  et  même  des  triphénols. 


COllUESP().\l)Ai\CE 

\\.  le  ^livisTUË  DI-:  l'I.vstuuctiox  Puiii.iQfK  invite  l'Académie  à  lui  pré- 
senter une  liste  de  deux  candidats  au  poste  de  Directeur  de  l'Observatoire 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  4">9 

de  Toulouse,  vacant  par  suite  de  la  noiniiialion  de  M.  />'.  llailUuul .a\\  posie 
de  Directeur  de  TObservatoire  de  Paris. 

(Renvoi  à  une  Corauiission  composi'c  du  Secrétaire  perjirtuel  pour  les 
Sciences  mathématiques  et  de  MM.  les  Membres  des  Sections  de  Géomé- 
trie, d'Astronomie  et  de  (léographie  et  \avigation.) 

M.  le  Sechétaibe  perpétuel  donne  Icdure  d'une  lettre  de  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique,  relative  au\  poslcs  d'étude  cjue  son  Département 
a  acquis  pour  la  France  au  Laboratoire  iulcrnational  de  Physiologie  du  Monl 
Rose.  L'ouverture  définitive  de  ce  laboratoire  devant  avoir  lieu  vers  la  (in 
de  juin,  le  Ministre,  en  indiquant  les  coud i lions  fixées  pour  la  jouissance  de 
ces  postes,  demande  à  l'Académie  de  faire  connaître  son  avis  relativement 
au  choix  des  titulaires.  Les  personnes  qui  désireraient  profiter  de  cet  avan- 
tage devront  s'adresser  à  l'Académie. 

M.  le  Sf.crétaike  perpétuel  signale,  [)ar  ini  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  les  Ouvrages  suivants  : 

1°  Traité  des  courbes  spéciales  reinarijuables  pianes  et  gauches,  par  F. 
GoMES  Teixeira.  Edition  française.  Tome  I.  (Présenté  par  M.  Haton  de  la 
Goupillicre.) 

2"  Le  fascicule  IX  (Oiseaux)  des  Dkcades  zoologiques  de  la  Mission 
scientifique  permanente  d'exploration  en  Indo-Chine.  (Présenté  par  M.  Yves 
Delage.) 

3"  IjC  XX''  liulletin  de  la  Société  d'Histoire  naturelle  d'Autun.  (Présente 
par  M.  AUjert  Gandry.) 


GÉOMÉTRIE.  —  Sur  les  surfaces  à  lignes  de  courbure  confondues.  Note 

de  M.  L.  Raffy. 

1.  Dans  son  Application  de  i' Analyse  à  la  Géométrie,  Mongc  a  considéré 
les  surfaces  dont  les  deux  rayons  de  courliinc  principaux  sont  partout  égaux 
et  de  même  sens.  Il  a  montré  que  ce  sont  les  seules  surfaces  dont  les  lignes 
de  courbure  soient  confondues,  mais  non  indéterminées,  et  qu'on  peut  les 
déterminer  comme  enveloppes  d'une  sphèiv  dont  le  centre  décrit  une  courbe 
gauchi;  arliilrairc  et  dont  le  rayon  est  égal  à  l'arc  de  cette  courl)e.  11  suit  de 


46o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

b'i  qu'elles  sont  engendrées  par  des  droites  isotropes  qui  n'ont  pas  d'enve- 
loppe. Nous  les  appellerons  surfaces  ((>/,)  pour  rappeler  que  tous  leurs 
points  sont  des  ombilics  et  qu'elles  ont  une  courbure.  Toute  surface  gauche 
à  génératrices  isotropes  est  une  surface  (0^;).  Une  classe  de  surfaces  (O/,) 
est  constituée  par  les  surfaces  ((ue  .T.-A,  Serret  a  fait  connaître  (Journal  de 
iJounllc.  i.S4(S)  et  qui  résultent  de  la  déformation  de  la  sphère  considérée 
comme  surface  réglée. 

M.  Scheffers  (Einfùlirung  in  die  Théorie  der  Flâchen,  p.  227)  a  exprimé 
les  coordonnées  des  surfaces  à  génératrices  isotropes  par  des  formules  d'où 
il  est  aisé  de  faire  disparaître  les  signes  de  quadrature  dans  le  cas  général, 
mais  non  dans  le  cas  des  surfaces  de  Serret.  M.  Stackel  {Leipzii^er  lie- 
richle.  1902)  a  appelé  l'altenlion  sur  les  deux  nappes  dont  se  compose  l'en- 
veloppe des  sphères  définies  par  Monge  et  dont  chacune  est  engendrée  par 
l'une  des  deux  génératrices  isotropes  qui  sont  communes  à  deux  envelop- 
pées consécutives. 

II.  On  peut  obtenir  une  représentation  analyticjue  générale  et  explicite 
des  surfaces  (O/,)  en  employant  les  coordonnées  tangentielles  isotropes  de 
Bonnet  (Dahroux,  Théorie  des  surfaces,  t.  I,  p.  24<)).  Considérons,  en  effet, 
le  plan  variable 

(a  -t-  j3)j;  -)-  «'([3  —  a)j  -t-  (a3  —  1);  -H  4  =  o, 

et  soient  /),  y,  /■,  .v,  /  les  dérivées  premières  et  secondes  de  ;  par  rapport  à  a 
et  à  p.  La  surface  enveloppe  de  ce  plan  est  déterminée  par  les  équations 

(i)     (a|5-)-i);  =  ç~/>a  —  g-lS,  a;— n-=— (3; — />,  .r  h- jj  =  —  az  —  q. 

Ses  rayons  de  courbure  principaux  et  ses  centres  de  courbure  princi- 
paux sont  fournis  par  les  relations 


(2) 


2  R  =  (a(3  -h  1  )  (::  +  A-  ±  \lrt),  X  —  i\  =  —  />  -h  |3  (.s  ±  s^rl  ), 

2Z  =  (a;î-hi);  +  (a|3  — i)(5±v/^),        X  +  i\  =  -~fi  -+-  c/.{s±\J7l). 


Pour  les  surfaces  (O^.  ),  il  faut  supposer  //  =  o.  Soit  /  ^  o,  et  par  suite 

-'.z3(3A(a)  +  A„(^). 

11  y  a  ainsi  une  correspondance,  que  la  théorie  des  transformations  de  con- 
tact permettait  de  prévoir,  entre  les  surfaces  à  pian  directeur  et  les  sur- 
faces (Oa).  l^es  formules  (1)  donnent  pour  ces  dernièros  surfaces  les  exprès- 


SÉANCE    DU    -2    MARS    1908.  'llil 

sions  eiiliriciiiciil  e\plicilcs 


(    I     ///s   )  ! 


(.<•  +  ly) 


\  a(Ao  — «a;—  Vaj3)  +  A(a(3-)-i)        ap -h  1 

On  voilaiséiiienl  que  les  lignes  a  =  coiist.  sont  des  génératrices  isotropes 
qui  constituent  à  elles  seules  les  deux:  familles  de  lignes  de  courbure.  La 
seconde  famille  d'asymptoliques  et  la  seconde  famille  de  lignes  niinima  dé- 
pendent d'équations  de  Riccali. 

Le  rayon  et  le  centre  de  l'unique  splière  principale  correspondani  à 
chaque  point  de  la  surface  sont  déterminés  par  les  relations 

(  2R=  \„-aA;  +  A',        x_jy  =  -a;, 

(2  ois) 

I  2Z  =A„4-«A;  —  A',         \  +  a'  =  aA'— A. 

La  surface  des  centres  se  réduit  ainsi  à  une  courbe  (F),  dont  on  possède  à 
la  fois  les  coordonnées  X,  Y,  Z  et  l'arc  S,  (pii  ne  diffère  de  R  que  par  une 
constante  additive.  La  courbure  totale  ne  dépend  que  de  œ.  Pour  avoir  les 
surfaces  de  Serret,  il  suffit  d'égaler  à  zi'td  la  différentielle  c/S,  ce  ipii  donne 

IIL  Au  moyen  des  formules  (2  bis),  qui  conviennent  à  une  courbe  quel- 
conque (F),  j'ai  déterminé  les  coordonnées  des  deux  nappes  de  l'enveloppe 
des  sphères  principales 

(3)  {X  ~  Xy  +  { y  —  Y)- -h  (s  -  Z)  —  R^=  o 

et  les  éléments  linéaires  f/.v^,  (h'-,  de  ces  deux  nappes.  Voici  leurs  expres- 
sions, dans  lesquelles  X  désigne  le  rapport  A"  :  A]  : 

,       4 IV-  r/a  du  u  V     "  —  ^    j  -, 

dsi  = -h  sHA,, do.-, 

{u  —  a)^  Il  —  a 

dsl   = :r— ■>.  r.  \  „  r-  dx  dh. 

La  seconde  nappe  se  réduit  à  une  droite  isotrope  quand  la  courbe  (F)  est 
tracée  sur  un  plan  isotrope.  Si  (F)  est  tracée  sur  un  plan  non  isotrope  (F), 
ce  qui  s'exprime  par  la  relation  involutive  à  coefficients  constants 

l\a  ~\-  m  {\  -]-  a)  +  /t  =  o. 


462  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

les  deux  nappes  sont  symétriques  par  rapport  à  (P)  et  ])ar  suite  applicables 
Tune  sur  l'autre.  Ce  cas  particulier  n'est  pas  le  seul  où  il  eu  soit  ainsi.  Pour 
que  les  deux  nappes  de  l'enveloppe  des  sphères  (3)  soient  applicables  l'une 
sur  l'autre,  les  génératrices  a  =  const.  se  correspondant,  il  faut,  alistraction 
faite  (lu  cas  où  leur  courbure  totale  est  constante  (surface  de  Serret),  que 
les  fonctions  A  et  A„  vérifient  une  équation  où  figurent  leurs  dérivées  jus- 
qu'au cincpiièuie  ordre.  Cette  équaliou  admet  une  iniégrale  première  (pi'on 
peut  mettre  sons  la  forme 

pS_ 


const.. 


S  étant  l'aie,  p  le  rayon  decourbure  et':  le  rayon  de  torsion  de  la  courbe  (  Fj; 
telle  est  la  condition  nécessaire  et  suffisante  pour  l'applicabilité  des  deux 
nappes.  P>n  supposant  la  constante  infinie,  on  retrouve  le  cas  où  la  courbe  (V) 
est  plane. 


PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  Cas  de  réduction  des  équalions  différentielles 
de  la  trajectoire  d'un  corpuscule  électrisé  dans  un  champ  magnéticpie. 
Note  de  M.  Carl  St«>k.meb. 

1.  Considérons  un  corpuscule  électrisé  se  mou\anl  ilaus  un  champ  ma- 
gnétique dérivant  d'un  potentiel  newtonien. 

En  supposant  (jue  le  mouvement  obéit  aux  lois  observées  pour  les  rayons 
cathodiques,  nous  allons  trouver  les  équations  dilTérentielles  de  la  Irajec- 
toire  en  coordonnées  curvilignes  cpielconques  y,,  q..^  y,. 

Soient  inj,^  les  coefficients  dans  la  formule  pour  le  carré  de  l'élément 
linéaire  de  l'espace,  de  manière  que 

t/S'^=N^7;(,v;  dq,diji_  —  //i^^  df/l  +  1)1,,  (fq^  d(j,  -H.  .  .-t-  m-^sdql  {m,,,  =  m/,;)- 

Désignons  de  plus  par  A  le  déterminant 

/(.,,      iii.,«     m.. 


et  par  M,^  le  quotient  entre  le  mineur  (  ')  correspondant  à  m^  d  ^^ 


(')  C'est-à-dire  (—  i)'^''  multiplié  par  le  déterniiiiaiU  obtenu  en  chassant  la  ligue  et 
a  colonne  qui  contiennent  /«,/i. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  463 

Enfin,  soit  (y,,  q.,,  q.^)  un  point  sur  la  liajectoire  du  corpuscule  et  dési- 
gnons par  D|,  Do,  D.,  les  tangentes,  en  ce  point,  aux  lignes  de  coor- 
données. 

Cela  posé,  pour  écrire  les  équations  de  la  trajectoire,  partons  de  cette 
loi  géométrique  du  phénomène,  que  II„p„  uuiltiplié  par  l'accélération  est 
égal  à  ±  le  produit  vectoriel  de  la  vitesse  et  de  la  force  magnétique  ; 
ici  Hop„  est  une  constante  dépendant  de  la  mesure  du  corpuscule,  et  l'accé- 
lération et  la  vitesse  sont  définies  en  considérant  l'arc  s  de  la  trajectoire 
comme  variable  indépendante  au  lieu  du  Icnqis;  enfin,  le  signe  à  prendre 
dépend  du  signe  de  la  charge  d'après  une  règle  simple. 

En  introduisant,  comme  dans  les  équations  de  Lagrange,  la  fonction 

T=  j2  "'-7.'/ '//,-> 

où  les  dérivées  sont  prises  par  rapport  à  ,v,  et  en  désignant  par  V  le  poten- 
tiel magnétique,  on  aura,  pour  les  projections  sur  D,  de  l'accélération,  de  la 
vitesse  et  de  la  force  magnétique,  les  expressions  suivantes  : 


\/'»u 


(ts  \  à'/,  J        <)</, 


1      àT  I       ô\ 

- —        et        ^=z: 


Cela  posé,  pour  interpréter  la  loi  géométrique  indiquée  plus  haut,  on 
n'aura  à  résoudre  qu'un  problème  élémentaire  de  géométrie  analyticjue  de 
l'espace,  ce  qui  donne 


ll„p„ 
où 


<''/3  à'/',         OÇi  âq'3'  '~'  à'h   Og'3         'hj^  ôii\'  '^  >)'li   Ô<l\         dqi  dq',/ 

et  où  le  signe  à  prendre  dépend  de  la  charge  du  corpuscule  et  de  l'orienta- 
tion des  directions  D,,  D^  et  D.,. 

En  réduisant,  on  en  tire  les  équations  cherchées,  sous  leur  forme  défi- 
nitive : 

<"  -  "-p-K  (S) -^]  =  ""';-"'.',;, 

où 

C.  H.,   190S,  1"  Semesl/e.  (T.   CNLVI,  IN"  9.)  t)I 


464  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

et  OÙ  «',  X-,  /  désignent  les  indices  i.  2,  3  ou  bien  2,  3,  i  ou  bien  3,  i,  2. 
2.   On  voit  un  cas  d'intégrabilité  des  équations  (I)  si  les  m,,,  sont  tous 
indépendants  de  «y,  et  si.  de  plus, 

(II)  -. H-T—  =0. 

En  effet,  dans  ce  cas,  -^  =  o,  et  —  R.,  et  li,  sont  les  dérivées  partielles, 
par  rapport  à  7.,  et  y.,  d'une  fonction  «t>  de  (j.,  el  </.,,  ce  qui  donne 

d'où,  en  intégrant, 

(III)  ±H„p„^=«D  +  C, 

où  C  est  une  constante  d'intégration. 

La  condition  (II)  prend  une  forme  simple  quand  on  remarque  que 
l'équation  de  Laplace,  à  laquelle  satisfait  le  potentiel  V,  aura,  en  coor- 
données curvilignes,  la  forme 


<;r, 

'>'h 

()R, 

■=^  0. 

En  effet,  cela  donne 


Comme  les  w^,  c'est-à-dire  A  et  les  M^,  sont  indépendants  de  y,,  cette 
condition  peut  s'écrire 

(IV)  M„^  +  M,,-^l5^  +  M,3-r^^=o. 

dq\  Oiji  dq,  aqi  dq,, 

Cette  équation  sera  satisfaite  en  particulier  si  V  est  fonction  de  q..  et  q^ 
seuls.  Cela  aura  lieu,  jMr  exemple,  si  le  champ  magnétique  reste  inaltéré 
par  une  translation,  par  une  rotation  ou  par  un  mouvement  hélicoïdal. 
Nous  avons  étudié  quelques-uns  de  ces  cas  spéciaux,  qui  comprennent  le  cas 
d'un  seul  pôle  magnétique,  intégré  par  M.  Darboux  (  ')  en  1878  [résultat 


(')   liullcliii  (les  sciences  mal lirmaliqiies.  1S78,  p.  433. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  ,/j65 

généralement  attribué  à  M.  Poincaré  qui  l'a  retrouvé  en  18960],  et  le  cas 
d'un  aimant  élémentaire,  traité  en  détail  dans  un  Mémoire  plus  étendu. 


PHYSIQUE.  —  Mesure  électrique  des  petites  longueurs.  Note  de  M.  A.  Guillet, 
présent(''e  par  M.  Ci.  Lippmann. 

On  mesure  généralement  une  petite  longueur  soit  en  la  subdivisant  en 
parties  égales,  de  l'ordre  du  micron,  dont  on  compte  le  nombre  (méthodes 
interférenlielles),  soit  en  l'ajoutant  à  elle-même  un  nombre  connu  de  fois 
et  en  mesurant  directement  la  longueur  obtenue  (méthodes  de  multipli- 
cation). Mais  il  peut  être  souvent  avantageux  d'employer,  pour  la  mesure 
d'une  petite  longueur,  une  sorte  de  comparateur  électrique,  extrêmement 
sensible  et  pratique,  dont  voici  le  principe. 

Une  bobine  plate  C,  invariablement  liée  à  la  dimension  dont  on  veut 
évaluer  la  variation,  est  disposée  entre  deux  bobines  fixes  A,  B,  de  même 
axe  que  la  bobine  C.  Une  force  électromotrice  variable  est  intercalée  dans 
le  circuit  A  +  B,  et  la  bobine  C  est  intercalée  dans  le  circuit  d'un  indica- 
teur convenable  de  courant;  enfin  les  courants  variables  qui  alimenlent 
les  bobines  A  et  B  produisent  sur  C  des  effets  d'induction  opposés.  On 
commence  par  déplacer  C  de  façon  à  lui  faire  prendre  la  position  pour 
laquelle  le  potentiel  mutuel  m  du  système  A  -+-  B,  C  est  nul,  puis  on  produit 
le  phénomène  mécanique  ou  physique  (allongement  élastique,  flexion,  dila- 
tation, etc.)  qui  change  de  t  la  position  de  C. 

Si  l'induction  est  produite  en  établissant  ou  supprimant  un  courant 
constant  n  fois  par  seconde,  on  a,  poui'  l'intensité  moyenne  du  courant 
induit, 

\m 

l  :=  n  1  . 

/■ 

Pour  une  autre  valeur  £'  du  déplacement,  on  aurait 

Am' 
d'où  la  relation 


i'  =  n-r\'; 


àm  A/n' 

r  /•'    ' 


(')  Comptes  rendus,  l,  CXXIII,  p.  980. 


466  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

si  l'on  a  soin  de  régler  le  circuit  de  façon  à  amener  toujours  le  spot  sur  la 
même  division  de  l'échelle.  Or,  en  choisissant  convenablement  les  dimen- 
sions des  bohines,  ainsi  que  leur  écartenicnt,  on  a,  dans  les  conditions  des 
expériences, 


d'où 


Am  _  Aw' 


,      /■'  I 

Ê  :zz  £  —  —  • 


On  tare  l'instrument  eu  dounant  à  £  nue  valeur  connue. 

La  sensibilité  de  ce  comparateur  est  en  cjuelque  sorte  illimitée  et  sa 
manipulation  est  très  commode  en  raison  de  la  variété  des  moyens  de  com- 
pensation. 

Pour  préciser  les  idées,  je  supposerai  que  le  rayou  iiiojeu  des  boijines  esl  de  lo'"'. 
Pour  deux  spires,  distantes  de  ;  cenlimèn-es,  le  polenliel  mutuel  a  alors  les  valeuis 
approchées  suivantes  : 

cm  cm 

^  =  8 M=   66,84  =  =  3 M  =  i67,32 

7 78-95  2 215,70 


6 92,96  1 298,64 

5 111,16  0,5 374i86 

4 i35, i5 

En  plaçant  une  spire  c  entre  deux  spires  a -\-  b  à  i5™"'  de  l'une  et  à  5""  de  l'autre, 
on  anrait  donc 

ni„=i  125  environ. 

Comme  la   multiplication  due   aux  enroulements  était  de  4  X  lo'*  dans  l'appareil 

d'essai,  on  avait 

;«  =:  5  X  10" 

et,  par  suite,  jjour    «  =  10,  I  =:  ^o  d'ampère  et /=:  100  olinis, 

5X10'        „  „  .       _, 

1  =  10 -—  I0~^5  =  I  ,3.  10    *. 

lo" 

Avec  un  galvanume ire  qui  accuserait  le  io~'  d'ampère  par  un  di'placemenl  de  i"""' 
(on  en  construit  qui  sont  4oo  fois  plus  sensibles),  le  spot  se  déplacerait  donc  de  3o'™ 
pour  un  déplacement  de  i"-  de  la  bobine  G. 

C'est  en  étudiaut  la  méthode  imaginée  par  M.  G.  Lippmann,  pour  la 
détermination   expérimentale  de  la    constante    d'un   électrodynamomètre 


SÉANCE  DU  2  MARS  1908.  467 

absolu  ('),  que  j'ai  été  conduit  à  disposer  l'appareil  de  façon  à  le  faire  servir 
à  la  mesure  des  petites  déformations.  Et,  si  petites  qu'elles  soient,  ces  défor- 
mations peuvent  toujours  être  électriquement  manifestées  en  raison  des 
facteurs  nombreux  et  concourants  dont  on  dispose  :  grande  sensibilité  des 
galvanomètres,  nombre  de  spires  des  bobines,  écartement  des  bobines,  fré- 
quence de  l'interrupteur,  etc. 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  l'arc  voltaïqiie  jaillissant  dans  une  enceinte  limitée 
par  une  paroi  épaisse.  Noie  de  M.  Adolphe  HIi.vkt,  présentée  par 
M.  Lippmann. 

L'étude  de  l'arc  voltaïque  jaillissant  dans  une  enceinte  limitée  par  une 
paroi  épaisse  comporte  l'examen  d'un  grand  nombre  de  facteurs  : 

I"  Forme  et  dimensions  de  l'enceinte;  2°  natuie  et  épaisseur  de  la  paroi;  3"  nature, 
position  et  dimensions  des  électrodes;  4°  section  et  longueur  de  l'arc;  5°  sa  tempéra- 
ture; 6°  pression  à  laquelle  est  soumise  la  gaine  gazeuse  qui  le  constitue;  y'^difTérence 
de  potentiel  aux  électrodes;  8°  force  conlre-électromotrice  et  réactions  physiques, 
chimiques  ou  physico-chimiques  qui  la  provoquent;  9°  intensité  et  densité  du  cou- 
rant (intensité  par  centimètre  carré);  10"  résistance  spécifique  des  vapeurs  formant 
l'arc,  etc. 

Dans  une  première  série  d'expériences,  nous  avons  considéré  le  cas  simple 

Kig.  I. 


d'un  arc  jaillissant  dans  une  cavité  de  forme  cylindrique,  creusée  au  centre 
d'un  bloc  de  magnésie,,  MM,  de  forme  paraliélépipédique  et  de  a''"  d'épais- 
seur (/^.  I). 


(')   G.  Lii'PMANN,  Détermiiialion  expériinenlale  de  la  constante  tV an  éleclrodyna- 
momèlre  absolu  {Comptes  rendus,  t.  CXLIl,  1906).  ., 


468  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Voici  quelles  ont  été  nos  observations  pour  différents  diamètres  et  lon- 
gueurs d'arc,  le  courant  employé  élant  du  mode  continu  : 

1°   Pour  une  intensité  et  un  diamètre  donnés  et  des  longueurs  L  variables,  les  forces 
électromotrices  sont  reliées  par  l'expression 

où  : 

E  est  la  difiérence  de  potentiel  aux.  électrodes; 

e  la  force  contre-électromotrice,  dont  la  valeur  oscillesuivant  certaines  conditions  entre 

i4  et  18  volts,  et  doni  le  siège  se  trouve  à  l'électrode  positive; 
£  la  différence  de  potentiel  prise  sur  une  longueur  d'arc  de   1=^"",    trouvée  sensiblement 

constante  sur  toute  la  longueur  de  l'arc  (Tableau  1  ). 

Tableau  1.  —  Formule  de  régime  de  l'arc. 
E  =  eH-eL. 


d 

=  1'» 

.'> 

d 

=  1,5 

> 

d=  2 

.1. 

rf  =  3 

,1, 

rf  =  4,i, 

1 

=  i3" 

mp^ 

I 

=  20, 

,5. 

1  =  34. 

I  =  6 

I. 

I  z=  90. 

ir 

e 

E 

£ 

E 

s 

E 

e 

E                   £ 

d 

en 

en 

er 

1 

en 

en 

en 

en 

en 

en          en 

en  centim. 

vol 

Ils. 

volts. 

vol 

is. 

volts. 

volts. 

volts. 

volts.      ' 

volts. 

volts,     volts. 

Près  deo. 

e  — 

:l4 

e  =r 

:i4 

e  =  16 

e=:i8 

e  =  l8 

: . 

24 

10 

21 

7 

22 

6 

24 

6 

22    4 

2 . 

36 

12 

3i 

10 

27 

5 

29 

5 

27     5 

3. 

48 

12 

37 

6 

33 

6 

34 

5 

3o     3 

4- 

58 

10 

43 

6 

39 

6 

39 

5 

33     3 

5. 

69 

I  I 

5o 

7 

46 

7 

43 

4 

38     5 

6. 

80 

I  I 

56 

6 

52 

6 

47 

4 

42    4 

E  = 

>4  + 

iiL 

E=: 

i4  + 

.7L 

E  =  i6-)-6L 

E=i8H-4: 

,83  L 

E=i8+4L 

2°  Soient  la  chaleur  totale  et  les  chaleurs  partielles  engendrées  par  le  courant  dans 

l'arc  par  seconde  : 

EI  =  eI  +  £lL; 

nous  avons  admis  que,  élant  donnée  la  constance  de  £  sur  toute  la  longueur  de  l'arc,  la 
chaleur  el  se  dissipe  complètement  dans  l'électrode  positive  et  la  paroi  en  contact 
directe  avec  cette  électrode,  el  que  la  chaleur  sIL  se  perd  dans  les  parois  en  contact 
avec  la  gaine  gazeuse  constituant  l'arc. 

Pour  vérifier  ces  hypothèses,  nous  avons  cherché  si,  en  prenant  des  intensités  1  en 
fonction  du  diamètre 

(I)  1  =  K,#, 

où  K,  1=11,17,  fl'après  1^34'™?  et  rf:=2'^'",i,  comme  dans  le  cas  d'un   conducteur 


SÉANCE  DU  2  MARS  1908.  46q 

solide  sous  enveloppe,  et  maintenu  à  une  température  constante,  la  température  et  par 
suite  la  résistance  spécifique  de  l'arc  étaient  aussi  constantes,  et  si  l'on  pouvait  déter- 
miner a  priori  \es  autres  grandeurs  en  fonction  du  diamètre,  suivant  : 

(2)  Densité   du   courant:   par    définition   </—  _2_-    on  a  donc   à  z=  -  —  — -_! 

où  K,=  '4;  22,  d'après  K,=:  1 1,17. 

(3)  Différence  de  potentiel,  s  =  ri,  r  étant  la  résistance  d'une  section  d'arc  de  lon- 
gueur L  —  (■:">;  en  exprimant  /■  en  fonction  de  la  résistance  spécifique  p  et  I  en  fonction 

de  la  densité  0,  il  vient  e  =  po,  d'où  £  =  ^  :=  ^-^  K3,  fourni  par  la  mesure  directe, 

d'         f/' 
a  été  trouvé  égal  à  K3=8,7  (toujours  pour  un  diamètre  moyen  d  =  2,i),  d'où  pour 

la  résistance  spécifique  p  =  jr^  =  0,61  ohm. 

(4)  Longueur  d'arc  pour  une  différence  de  potentiel  constante  et  égale  à  6/4  volts; 
en  admettant  e  =  i4  volts,  £L  =  64  — i4  =  5o  volts,  L^-fr-rf^  =  .5,75rf^ 

(5)  Perte  de  clialeur  ejcprimée  en  watts,  par  unité  de  surface  de  la  paroi,  et  par  sec.  : 

£l        K,K, 

P  — :  —3  = =  0 1  watts. 

Le  Tableau  II  donne  les  valeurs  des  diverses  grandeurs  mesurées  directe- 
ment ou  calculées  suivant  les  expressions  (i),  (2), 

Tableau  II.  —  Constantes  électriques. 
Grandeurs  données.  Grandeurs  trouvées  et  calculées. 


I  =  ii,i"f/^ 


<>  =  ;—  '>^1      ,.  L  pour  E  =  64  volts 

j|  e  =  — r  volts  "^  ^ 

a  j  r        .        - 

ampères S- P  =  ".6.  ohm,  t.'I^^I^^^^^^^    /,  =  :5,waLts, 

d'"     ampères.  par  cm'       trouvées,  calculées.         trouvées.         trouvées,  calculées.        trouvées. 

'-'  '3  ,.3,6  II  8,3  0,81               4,5  6,o4  4i,3 

1,5  20,5  .1,3  7  7  o,6i              7,04  7,04  3i 

2''  34  9,8  6  6  0,61               8,33  8,33  3i 

^''  ^'  8>'  4,83  4,94  0,60  10, 3o  10,10  3o,4 

^''  93  7,o3  4  4,3o  0,57  12, 5o  11,60  29 

Les  chiffres  que  donne  la  mesure  directe  s'écartent  peu  de  ceux  fournis 
par  le  calcul,  sauf  |jour  ce  qui  concerne  le  r/=  i""",!,  pour  lequel  la  diffé- 
rence en  plus  ou  en  moins  suivant  la  grandeur  considérée  est  assez  impor- 
tante. Il  est  à  prévoir  qu'au  fur  et  à  mesure  que  le  diamètre  augmentera  les 
valeurs  trouvées  s'écarleroiil  de  celles  calculées  avec  des  différences  de  sens 
inverse  de  celles  correspondant  au  diamètre  le  plus  faible. 


^']0  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

C'est  aussi  le  cas  des  conducteurs  cylindiiques  solides  sous  enveloppe  ipii 
présentent  des  variations  analogues,  ('ela  lient  sans  donle  à  ce  qu'on  ne 
tient  pas  compte  dans  la  formule  cjui  délermine  1  en  fonction  de  cl  de  la 
vitesse  de  propagation  de  la  chaleur  à  travers  la  masse  du  conducteur;  cette 
vitesse  n'étant  pas  infinie,  il  est  certain  rpi'au  fur  et  à  mesure  que  le  diamètre 
augmentera,  l'intensité  de  circulation  capai)le  de  maintenir  constante  la 
température  des  conducteurs  sera  de  plus  en  plus  inférieure  à  celle  calculée; 
autrement  dit,  l'exposant  de  rf  dans  la  formule  (i)  n"est  pas  constant;  il  est 
aussi  fonction  du  diamètre  et  ira  en  diminuant. 


PHYSIQUE.  —  Sur  la  chaleur  de  raporisation  de  l'acide  propioni<jue. 
Note  de  M.  A.  FaucoiV,  présentée  par  M.  H.  Le  Chatelier. 

Ayant  eu  besoin,  [)our  des  recherches  en  cours,  de  la  chaleur  de  vapori- 
sation de  l'acide  propionique,  nous  nous  sommes  aperçu  qu'aucun  auteur, 
à  notre  connaissance,  n'avait  déterminé  cette  donnée  thermique.  Nous 
avons  donc  déterminé  la  chaleur  de  vaporisation  de  cet  acide. 

Le  produit  don l  nous  nous  sommes  servi  a  élé  piiiifié  avec  le  plus  grand  soin,  pnr 
dislillation  fractionnée;  nous  avons  recueilli  ce  qui  passait  entre  189°, 5  et  \!\o",  la 
pression  étant  de  761 '"",8  après  réduction  faite  à  o". 

L'acide  obtenu  à  la  dixième  dislillation  houillait  à  109°, 8,  la  pression  corrigée  étant 
761""°,  ;!  ;  il  se  congelait  à  —  23",  2  ;  par  cri^^lallisalion  répétée  le  point  de  sol  idi  11  cal  ion 
s'est  élevé  à  — 19°, 3. 

Il  est  à  remarquer  que,  abandonné  sous  une  cloclie  lutée,  en  présence  d'anlivdiide 
pliospliorique,  l'acide  propionique  ne  peid  pas  complètement  les  dernières  traces 
d'eau  retenues  malgré  les  nombreuses  distillations  fractionnées  ;  les  ciistallisations 
successives  sont  de  beaucoup  piéféral)les  pour  isoler  un  corps  pur. 

La  méthode  dont  nous  nous  sommes  servi  est  celle  de  Berthelot  (');  nous 
avons  fait  l'étude  au  préalable  de  l'appareil  employé  et  déterminé  les  divers 
coefficients  de  correction  dus  au  réchauffement  pendant  les  différentes 
phases  de  nos  expériences. 

Afin  d'éprouver  notre  méthode,  nous  avons  d'abord  déterminé  la  chaleur  de  vapo- 


(')  Hfuthelot,  Mvi-.  chinuqiic,  t.  I,  ]>.  292. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908  47' 

risation    de   corps  déjà  étudiés  par  des   auteurs  connus.  C'est   ainsi  que   nous  avons 
trouvé  pour  la  benzine  pure  L  =;  g3^''^,62. 

Cal 

R.  SchifT  ('  )  avait  trouvé 93,40 

Louguinine  (■)  donne 92,97 

M"=  Marshall  {') 94,4 

Nous  avons  essayé  également  la  méthode  dans  le  cas  des  deux  premiers  acides  gras 
normaux  qui  difierent  de  la  benzine,  au  point  de  vue  de  la  vaporisation,  en  ce  que 
leur  densité  de  vapeur  est  anormale  aux  environs  de  la  température  d'ébullltion.  Dans 
le  cas  de  l'acide  formi(|ue,  nous  avons  trouvé  : 

Cal 
I  "        I 2 I  , 09    \ 

2°     120,80  \  Moyenne  ;  i2i'-"',o3; 
3°     I 2 I , 20  ) 

Cal 

Favre  et  Silbermann  (*)  donnent 120,7 

M"=  Marshall  (  *  ) 1  20 ,  36 

Raoult  C) 120,9 

Dans  le  cas  de  l'acide  acéti(|ue  nous  avons  trouvé  : 

Cal 

1°  97,22  I 

2°    97>77    '   Moyenne  :  97''^',  37• 
3''    97,20  ) 

Les  dilîérents  auteurs  sont  beaucoup  moins  d'accord  pour  la  cludeur  de  vaporisation 
de  l'acide  acétique.  Parmi  eux 

M"°  Marshall  C)  donne 97Cai 

Raoult  («) 97'"', 4 

tandis  que 


Fiivre  et  Silbermann  (')  ont  trouve lor  ",y 


,1:^.1 
Bel  tlielol  (*)  a  obtenu i2o'^''', 


(')  R.  ScHiFF,  Ann.  der  Chem.,  t.  CCXXXIV,  1886,  p.  344. 

(^)  Louguinine,  Ann.  de  Chirn.  et  de  Phys.,  7'=  série,  t.  XIII,  1898,  p.  3fi4- 

(3)  ]vju.  Marshall,  Comptes  rendus,  t.  CXXII,  juin  1886. 

(*)  Favre  et  Silbermann,  Ann.  de  Clam,  et  dr  Phys.,  t.  LXIV. 

(^)  M""  Marshall,  loc.  cil. 

C^)  Raoult,  Tonomélrie,  p.  60. 

(')  M"=  Marshall,  Phil.  Mag.,  1896. 

(')    BERTHKLOr,    loc.   Cit.,   p.  4l8. 

C.   R.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI.  N"  9.)  62 


472  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Les  résultais  qui  piécèilenl  nous  ont  ilomié  loule  confiance  dans  la  niétliode  em- 
ployée. 

Pour  appliquer  la  formule  caloriuiétrique  dans  le  cas  des  chaleurs  de 
vaporisation  il  est  nécessaire  de  connaître  la  chaleur  spécifique  de  l'acide 
propionique  entre  son  point  d'éhuUition  et  la  température  finale  obtenue 
dans  le  calorimètre;  de  même  on  doit  connaître  la  température  d'ébullition 
de  l'acide  sous  la  pression  du  moment,  ce  cpii  entraîne  la  connaissance  du 

quotient  différentiel  -^• 

Nous  nous  sommes  servi  de  la  chaleur  spécifique  o,536  déterminée  par 
II.  Schifï'C)  entre  iii°,i  et  16°, 71. 

Nous  avons  déterminé  la  valeur  de  -y:- 

Pour  cela  nous  avons  pris,  à  l'aide  d'un  tliermomètre  au  -^  vérifié,  la  tem- 
pérature d'ébullition  de  l'acide  pur  sous  différentes  pressions  barométriques. 
La  valeur  nioyenne.de  plusieurs  opérations  portant  sur  deux  échantillons 
différents  est  2 3°"",  61. 

Il  est  à  remarquer  que  nos  opérations  ont  eu  lieu  sous  une  pression  peu 
différente  de  la  pression  normale  et  que  la  correction  due  au  changement 
de  la  température  d'ébullition  pouvait,  à  la  rigueur,  être  négligée,  nous  en 
avons  néanmoins  tenu  compte  dans  toutes  nos  déterminations. 

Nous  avons  obtenu,  dans  ces  conditions,  les  résultats  suivants  : 


Première  série  d'expériences 


1°     L  :=  9o'^"',oo, 
2°     L  =  9o'-"',64. 


Deuxième  série  d  expériences  : 

1°     L  =  9oC''i,53 
1"     L  =  90*^'',  12 


Moyenne  :  90^-"',  43, 


nombre  qui  diffère  du  chiffre  extrême  de  o,t  pour  100  environ. 

Si  l'on  introduit  la  valeur  trouvée  dans  la  relation  de  Trouton  qui  unit 
la  chaleur  moléculaire  de  vaporisation  à  la  température  absolue  d'ébul- 
lition, on  a 

9oC»',43  X  74        6691  ,82         „ 

- — w^ — r-  =     ''   <     =16,20. 

273  H-  140  4  1  o 


(')  ScniFF,  loc.  cit.,  p.  323. 


SÉANCE    DU    2   MARS    1908.  ^-jj 

Le  chiffre  trouvé  16,20  est  notablement  inférieur  à  la  constante  de 
Trou  ton  :  20  à  21. 

Les  acides  formique  et  acétique  offrent  la  même  particularité,  et  l'acide 
propionique  doit  avoir  sa  molécule  polymérisée  à  l'état  g'azeux  aux  envi- 
rons de  la  température  d'ébullition,  vers  i  jo",  tout  comme  les  deux  premiers 
termes  des  acides  gras. 

Cette  étude  fait  l'objet  de  notre  travail  actuel. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Determinolinn  dit  jHncls  atomique  de  l'europium. 
Note  de  M.  G.  Jaxtsch,  présentée  par  M.  Haller. 

Trois  publications  renferment  des  mesures  du  poids  atomique  de  l'euro- 
pium :  E.  Demarçay  {Comptes  rendus,  t.  (]XXX,  1900,  p.  1  469)  a  donné  la 
valeur  F.u  =  i5i  ;  cette  valeur  est  certainement  trop  basse.  Il  est  probable, 
ou  bien  que  sa  terre  contenait  du  aamarium,  ou  bien  que  ses  mesures  étaient 
incorrectes.  MM.  G.  Urbain  et  H.  Lacombc  (Comptes  rendus,  t.  CXXXVIII, 
1904,  p.  627)  ont  publié  une  série  de  mesures  des  termes  successifs  d'un 
fractionnement  qui  leur  a  permis  d'obtenir  l'europium  spectroscopiquement 
pur.  Les  déterminations  de  ces  auteurs  ont  été.  faites  principalement  dans  le 
but  de  s'assurer  de  la  constance  du  poids  atomique  et  de  l'homogénéité  de 
l'europium.  I^eur  méthode  consistait  à  transformer  le  sulfate  octohydraté  en 
sulfate  anhydre;  ils  vérifiaient  ensuite  les  nombres  obtenus  en  transformant 
le  sulfate  anhydre  en  oxyde.  I^a  moyenne  de  ces  mesures  est,  en  adoptant 
les  poids  atomiques  internationaux  (O  =  iC))  :  Eu  =  10  1 ,99.  Ultérieurement, 
MM.  W.  Feit  et  Przihylla  (Z.  anorg.  Chein.,  t.  L,  1906,  p.  24<S),  avec  un 
europium  préparé  par  M.  Urbain,  onl  fiill  de  nouvelles  mesures.  Leur  mé- 
thode consiste  à  dissoudre  l'oxyde  calciné  dans  un  volume  connu  d'acide 
sulfurique  titré  et  à  déterminer  volumélriquement  l'excès  d'acide.  Ils  ont 
trouvé  ainsi  :  Eu  =  162,  ïy. 

Etant  donnée  la  divergence  de  ces  résultats,  il  était  nécessaire  de  reprendre 
cette  détermination.  M.  Urbain  a  eu  l'obligeance  de  me  confiera  cet  ell'et 
de  l'europium;  je  suis  heureux  de  lui  exprimer  ici  mes  remercîments. 

Pour  m'assurer  de  la  pureté  de  cette  terre,  j'ai  photographié,  les  uns 
au-dessous  des  autres,  sur  la  même  plaque,  les  spectres  du  gadolinium,  de 
l'europium,  du  samarium  dans  l'ordre  qui  vient  d'être  indiqué.  Le  spectre 
du  fer  servait  de  spectre  do  référence.  Os  spectres  ont  été  obtenus  par  l'arc 
électrique  en  suivant  les  indications  récemment  publiées  par  MM.  Griner  et 


474  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Urbain  {Bull.  Soc.  chim..  If  série,  t.  I,  1907,  p.  ii58).  Il  fut  aisé  de  se 
rendre  compte  de  celte  manière,  qu'aucune  des  raies  du  gadolinium  ou  du 
samarium  ne  se  prolongeait  dans  le  spectre  de  l'europium.  Les  seules  raies 
communes  à  ces  trois  spectres  étaient  les  raies  parasites  de  l'arc,  provenant 
de  la  présence  d'une  petite  quantité  de  fer,  de  silicium  et  de  magnésium 
dans  les  électrodes  de  charbon. 

La  pureté  de  la  matière  première  n'étant  pas  douteuse,  mes  efforts  se  sont 
principalement  portés  sur  la  partie  expérimentale  des  déterminations.  .l'ai 
étudié,  à  cet  ell'et,  spécialement  la  méthode  qui  avait  été  préconisée  par 
Urbain  et  Lacombe. 

J'ai  opéré  de  la  façon  suivante  : 

L'oxyde,  environ  is,  2,  était  transformé  en  nitrate  neutre.  La  solution  de  ce  nitrate 
amenée  à  environ  10''"'  était  additionnée  d'un  léger  excès  d'acide  sulfurique  pur  et 
versée  ensuite  dans  une  grande  quantité  (environ  i')  d'alcool  à  gS".  Dans  ces  conditions, 
la  transformation  du  nitrate  d'europiura  en  sulfate  octoliydraté  est  complète,  ainsi  que 
je  m'en  suis  assuré.  Le  sulfate  se  présente  sous  la  forme  d'un  précipité  constitué  par 
de  fines  aiguilles  cristallines  blanc  d'argent.  Ce  précipité  était  ensuite  lavé  à  l'alcool 
jusqu'à  élimination  totale  des  acides  sulfurique  et  nitrique,  puis  séché  au  bain  d'air 
à  3oo°  pour  le  transformer  en  sulfate  anhydre.  Ce  sulfate  était  dissous  dans  la  plus 
petite  quantité  d'eau  possible  et  la  dissolution  parfaitement  neutre  était  évaporée  très 
lentement  dans  un  bain  d'air  presque  clos  et  maintenu  à  la  température  constante 
de  io5°.  Les  cristaux  se  déposaient  sur  les  parois  du  cristallisoir.  On  laissait  de  côté 
les  cristaux  qui  s'étaient  déposés  contre  les  parois  latérales  et  qui  n'avaient  pas  été 
constamment  baignés  par  l'eau  mère.  Seuls,  les  cristaux  qui  s'étaient  déposés  au  fond 
du  vase  ont  été  employés  pour  efléctuer  les  déterminations.  Ces  cristaux  étaient  pulvé- 
risés et  séchés  sur  l'acide  sulfurique.  Celte  dessiccation  exigeait  a  à  3  jours. 

Dans  ces  conditions,  le  sulfate  octohydraté  perd  totalement  l'eau  d'interposition, 
mais  aucunement  l'eau  de  cristallisation.  Le  sel  était  pesé  dans  un  petit  creuset  de 
platir/e  taré.  Je  me  suis  assuré  qu'en  calcinant  ce  creuset  vers  1600°  il  ne  perdait  rigou- 
reusement rien  de  son  poids.  Le  sulfate  jiesé  était  d'abord  de'-séché  dans  un  bain  d'air 
en  double  creuset  de  platine.  La  tempérnlure  était  lentement  élevée  jusqu'à  325°.  La 
dessiccation  était  achevée  à  cette  température  niiiintenue  constante  pendant  i  heure. 
Puis,  on  introduisait  le  creuset  encore  chaud  dans  un  ptlil  four  à  gaz  à  l'intérieur  d'un 
autre  creuset  de  platine.  On  élevait  la  température  du  four  jusqu'à  la  chaleur  blanche 
qui  était  maintenue  pendant  t  heure.  On  laissait  ensuite  le  creuset  se  refroidir  dans 
un  exsiccaleur  à  anhydride  pliospiiorique  pendant  10  minutes  seulement  pour  éviter 
l'absorption  des  gaz  secs  par  un  abandon  trop  prolongé.  Cette  absorption  est  très 
légère,  mais  elle  rend  cependant  illusoire  toute  correction  de  pesée  relative  à  la  poussée 
de  l'air. 

Le  creuset  était  alors  pesé,  puis  calciné  une  deuxième  fois.  Dans  cette  deuxième  cal- 
cination  l'oxyde  ne  changeait  généralement  pas  de  poids. 

Pour  s'assurer  que  l'oxyde  ne  retenait  aucune  trace  de  soufre,  une  partie  des  oxydes 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  l[']5 

était  traitée  par  un  mélange  de  carbonate  de  snude  et  de  nitrate  de  soude  purs,  par 
fusion.  Après  reprise  par  l'eau  de  la  masse  fondue,  on  n'a  observé  dans  aucun  cas,  dans 
la  li(|ueur  filtrée,  la  présence  de  l'acide  sulfuri(juc. 

Les  pesées  ont  été  faites  avec  une  balance  a|icjio(iique  de  Curie,  sensible  au  jô  "^e 
nnilligramme. 

L'état  initial  et  l'état  final  de  la  transforma  lion  étant  parfaitetncnl  bien 
définis,  et  la  méthode  ne  comportant  pas  de  causes  de  pertes,  les  détermi- 
nations ne  paraissent  comporler  que  des  erreurs  accidentelles. 

On  pourra  se  rendre  compte  par  les  nombres  suivants  des  faibles  valeurs 
de  celles-ci  : 

0^16,  H  :=  1,008,  s  =:  82,06. 


Poids  (le  sulfate 

P. 

nids  d'oxyde 

Poids 

Eu2(S0').SH- 

•0. 

Eu^O'. 

atomique. 

I ,35ot 

0,6455 

l52,o32 

I ,5o54 

0,7 '97 

l52 ,009 

i,52i3 

0,7274 

102,054 

1,2881 

0,61 5q 

i52,o56 

La  valeur  moyenne  est  i52,o3,  avec  une  erreur  apparente  ±:  0,02. 
Ces  nombres  concordent  avec  ceux  que  MM.   Urbain  et  Lacoinbe  ont 
obtenus. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  ioxydabilùe  du  platine.  Note  de  M.  C.  iIIarie, 

présentée  par  M.  A.  Haller. 

J'ai  indi(jué,  dans  une  iNole précédente (ro////j/P^  rendus.  \.  (JXLV,  p.  117) 
sur  roxydabililé  du  platine  par  électrolyse,  que  ce  métal  paraissait  oxy- 
dable même  par  le  simple  contact  de  réactifs  oxydants.  E)e  nombreuses 
expériences  me  permettent  aujourd'luii  de  coiilirmer  cette  opinion. 

Méthode  expérimentale  —  a.  5  lames  de  platine  pur  ou  iridié,  ayant  mêmes 
dimensions  (S''™  x  a'"', 5),  étaient  divisées  en  deu\  groupes,  dont  l'un  comprenait  une 
lame  de  platine  pur  et  deux  lames  de  platine  iridié  à  20  et  i  pour  100,  et  l'autre  une 
lame  de  platine  |jur  et  une  laine  de  ()laiine  ordinaire  du  commerce. 

b.  Ces  deux  grou|)es  de  lames  étalent  placés  dans  des  solutions  qui  ne  dififéraient 
pour  le  deuxième  groupe  (témoin)  que  par  l'absence  de  réactif  oxydant;  l'expéiience 
durait  le  même  temps,  à  la  même  température,  et  li;  traitement  ultérieur  était  identi- 
quement le  même. 


/i'](r>  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

c.  Exemple  ;  Action  du  permanganate  en  solution  alcaline.  —  Le  premier  groupe 
de  lames  était  plongé  dans  une  solution  contenant  :  MnO*K  los,  NaOH  pure  (lessive) 
10'=°'',  eau  200  et  le  groupe  témoin  dans  la  même  solution  alcaline  sans  permanganate. 
Après  vingt-quatre  heures  de  contact  à  la  température  ordinaire,  les  lames  étaient 
lavées  abondamment  à  l'eau  distillée,  placées  dans  cinq  vases  identiques  et  recouvertes 
d'une  solution  chaude  contenant  pour  Soc''™'  d'eau,  os,  5  Kl  et  S'"'  d'HCl  pur. 

Quelques  minutes  suffisent  pour  que  les  liquides  correspondant  aux  lames  oxydées 
prennent  la  teinte  rose  caractéristique  des  solutions  de  platine  extrêmement  étendues 
additionnées  d'iodure  ;  les  solutions  témoins  demeurent  incolores  ('). 

d.  Dans  les  solutions  obtenues  avec  les  latnes  oxydées  et  réunies  pour  l'essai,  on 
constate  facilement  par  l'II'S  après  un  traitement  convenable  l'existence  d'une  faible 
quantité  de  platine  qu'on  peut  apprécier  par  comparaison  avec  des  précipités  types 
fournis  par  des  solutions  contenant  de  os,oooi  à  o",ooooi  de  métal.  Dans  l'exjjérience 
précédente  on  constate  ainsi  que  le  précipité  obtenu  représente  os,oooo/S  de  platine 
environ. 

En  appliquant  cette  même  méthode  aux  divers  oxydants  usuels,  j'ai  pu  constater 
l'oxydation  des  lames  par  le  persulfate,  le  bichromate,  le  chlorate  et  le  permanganate 
de  potassium  en  solution  sulfurique  et  par  le  ferricyanure  et  le  permanganate  en  solu- 
tion alcaline  (NaOH).  Avec  le  permanganate  acide,  1  oxydation  est  masquée  en  appa- 
rence par  la  formation  sur  la  lame  d'un  dépôt  d'oxyde  de  manganèse  ;  celui-ci  se  dissout 
facilement  par  l'acide  oxalique  en  solution  sulfurique  étendue  et  la  lame  donne  ensuite 
la  réaction  ordinaire  avec  Kl  -1-  HCI. 

Le  chlorure  ferrique  en  solution  acide,  Feau  oxygénée  en  solution  acide 
ou  alcaline  paraissent  être  sans  action.  L'acide  azotique  concentré  (non 
fumant)  possède  surtout  à  chaud  une  action  oxydante  particulièrement 
nette;  après  quelques  heures  de  contact,  dans  une  expérience  faite  au  moyen 
d'une  capsule  de  platine  (D  =  lo'""^,  le  mélange  Kl -f- HCI  enlève  ainsi 
0*5,0000(3  de  métal. 

(Jn  conçoit  qu'il  est  impossible  de  déterminer  avec  certitude  par  pesée  les 
pertes  subies  par  les  lames  après  une  seule  expérience;  mais  en  les 
employant  un  certain  nombre  de  fois  on  arrive  à  des  pertes  appréciables; 
après  quelques  oxydations  par  les  réactifs  indiqués  plus  haut,  j'ai  pu  ainsi 
constater  une  perte  globale  deo*'',ooo3;  les  témoins  n'avaient,  bien  entendu, 
pas  varié. 

Propriétés  de  l'oxyde.  —  Cet  oxyde  ainsi  obtenu  (PtO'-?)  est  dissocié  par 


(')  On  peut  donner  à  la  réaction  une  autre  forme  en  opérant  à  froid  en  présence 
d'empois  d'amidon  ;  on  obtient  alors  une  teinte  bleue  plus  ou  moins  foncée.  Les 
électrodes  oxydées  par  le  courant  donnent  la  même  réaction  avec  plus  d'intensité 
encore  et  longtemps  avant  que  l'oxydation  se  manifeste  même  par  la  plus  faible  teinte 
brune. 


SÉANCE  DU  2  MARS  1908.  4?? 

la  cliaK'ur  dès  le  rouge  sombre  comme  l'oxyde  éleclrolytique;  il  est  comme 
lui  soluhle  dans  l'acide  clilorhydrique  concentré.  L'acide  sulfurique  étendu 
de  le  dissout  pas  sensiblement,  mais,  en  présence  de  réducteurs  (SO-,  alcool), 
on  constate  une  dissolution  plus  ou  moins  lente.  Il  convient  d'ailleurs  de 
remarquer  que,  comme  pour  l'oxyde  éleclrolytique,  l'état  antérieur  de  la 
surface  ovydée,  la  nature  de  l'oxydant,  les  conditions  expérimentales  en 
général  paraissent  modifier  les  propriétés  de  solubilité  de  la  couche  oxydée 
produite.  Il  semble  qu'on  soit  en  présence  de  phénomènes  de  même  nature 
que  ceux  observés  avec  les  oxydes  préparés  par  voie  chimique  dont  la  solu- 
bilité peut  s'annuler  même  dans  les  acides  concentrés  quand  ils  ont  été 
déshydratés  suffisamment. 

Influence  de  la  teneur  en  iridium.  —  Autant  qu'on  en  peut  juger  pour  des 
quantités  aussi  faibles  il  semble  que  l'oxydabilité  soit  plus  grande  pour  le 
platine  pur  ou  contenant  20  pour  100  d'iridium;  les  pertes  de  poids  indivi- 
duelles des  lames  sont  d'accord  à  ce  point  lie  vue  avec  les  colorations  four- 
nies par  Kl  +  HCl. 

Conclusions.  —  On  voit  par  ces  expériences  et  celles  rappelées  plus  haut 
{^loc.  cit.)  que  le  platine  est  en  fait  et  dès  la  Icmpérature  ordinaire  beaucoup 
plus  oxydable  qu'on  ne  l'admettait  jusqu'ici.  Au  point  de  vue  chimique  les 
propriétés  de  solubilité  de  l'oxyde  obtenu  montrent  combien  l'introduction 
de  traces  de  platine  est  chose  facile;  on  doit  donc  ne  pas  l'oublier  dans  les 
recherches  de  précision.  Au  point  de  vue  physico-chimique  et  particulière- 
ment électrochimique  (pile  à  gaz,  oxydation  éleclrolytique,  etc.)  il  convient 
également  de  tenir  compte  de  cette  oxydabililé  ('). 

CHIMIE.  —  Sur  un  nouveau  type  de  combinaison  du  soufre  avec  certains  iodures. 
Note  de  M.  V.  Auger,  présentée  par  M.  H.  Le  Chatelier. 

En  dehors  des  affinités  chimiques  puissantes,  susceptibles  de  fournir  par 
l'union  des  éléments  des  composés  dans  lesquels  les  atomes  sont  unis  entre 
eux  directement,  il  existe  entre  les  molécules  des  corps  des  affinités  plus 
faibles  que  les  premières,  donnant  naissance  à  des  complexes  dits  composés 
d'addition  et  dont  la  formation  dépend  à  un  haut  degré  de  conditions 
physiques  favorables.  Sans  parler  des  produits  renfermant  de  l'eau,  de 
l'alcool,  du  benzène,  etc.,  dits  de  cristallisation,  nous  connaissons  beaucoup 

(  '  )  Le  délail  des  expériences  el  la  bibliographie  seront  donnés  dans  un  autre  Recueil. 


f\'jS  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

d'autres  composés  moléculaires  de  types  très  variés  ;  parmi  ceux-ci  je 
citerai  les  periodures,  dans  lesquels  une  molécule  complexe  est  unie  avec  la 
molécule  d'iode  I". 

Nous  présentons  ici,  pour  prendre  date,  les  premiers  résultats  de  l'étude 
d'un  type  tout  nouveau  de  ces  composés  d'addition  et  dans  lequel  une  molé- 
cule d'un  iodure  est  unie  à  un  certain  nombre  de  molécules  de  soufre  S*. 

Les  produits  obtenus  jusqu'ici  correspondent  à  l'union  d'une  molécule 
de  soufre  pour  chaque  atome  d'iode  de  l'iodure  — RI".  nS*,  mais  il  se  pourrait 
que  la  suite  ne  confirmât  pas  ces  premiers  résultats  pour  tous  les  cas,  car  le 
nombre  des  produits  analysés  jusqu'ici  est  infime  vis-à-vis  de  ceux  qui 
devront  être  étudiés  pour  formuler  des  conclusions  présentant  un  certain 
caractère  de  généralité. 

On  a  opéré  jusqu'ici  avec  des  solutions  des  composants  dans  le  sulfure  de 
carbone,  qui  a  l'avantage  d'être  un  excellent  solvant  à  la  fois  du  soufre  et 
des  iodures  employés. 

lodures  organiques,  —  lodoj'orme,  soufre  HCP.3S*.  —  Les  composants  sont  dis- 
sous à  chaud  dans  la  plus  faible  quantité  possible  de  sulfure  de  carbone;  il  est  préfé- 
rable d'employer  un  léger  excès  de  soufre.  Par  refroidissement  de  la  solution,  on 
obtient  de  magnifiques  prismes  jaune  pâle,  pouvant  atteindre  plus  de  i"*"  de  longueur, 
fusibles  à  98°,  stables  à  l'air,  mais  se  colorant  en  rouge  à  la  lumière.  L'analyse  a 
fourni  :  I,  32,25  pour  100  ;  S,  66,20  pour  100.  Calculé  pour  CM  P. 24 S  :  I,  82,81  pour  100; 
S,  65,88  pour  100. 

Tétraiodo-élhylène,  soufre  CP  ;  CI'^.  4  S'.  —  On  opère  comme  précédemment,  mais 
en  mettant  de  piéférence  un  excès  de  l'iodure.  La  cristallisation  obtenue  est  formée 
d'un  mélange  d'aiguilles  de  létraiodo-étlivlène  et  de  grandes  tables  jaunes  du  composé 
d'addition  qu'on  sépare  mécaniquement  des  aiguilles.  Les  résultats  analytiques  (mt 
indiqué  que,  lorsque  l'iodure  n'est  pas  en  excès,  on  obtient  des  cristaux  qui  renferment 
facilement  un  excès  de  soufre.  Il  se  pourrait  qu'ils  fussent  isomorphes  avec  lui;  l'étude 
crislallographique  et  l'analyse  des  cristaux  renfermant  un  excès  de  soufre  permettront 
de  résoudre  cette  question.  Les  cristaux  formés  dans  un  milieu  saturé  d'iodure  orga- 
nique sont  fusibles  à  97°-io3°;  ils  ontdonnéà  l'analyse  :  1,  82,75  pour  100;  S,  1°  65, 08  ; 
2°  55,87  pour  100.  Calculé  pour  C-P.32S  :  I,  82,64;  S,  65, 81.  Lorsque  le  soufre  est 
introduit  dans  la  liqueur  en  proportion  supérieure  à  la  quantité  calculée,  les  cristaux 
formés  en  renferment  toujours  un  excès,  sans  changer  d'aspect  extérieur.  De  beaux 
échantillons  ont  fourni  à  l'analyse  :  S,  pour  100  :  i"  66,7;  2"  67,2;  3°  66,9.  Quant  aux 
aiguilles  qui  se  séparent  de  la  solution  contenant  de  l'iodure  en  excès,  ils  sont  toujours 
formés  de  tétraiodo-élhylène  pur. 

Iodures  minéraux.  —  Nous  n'avons  encore  préparé  que  les  composés  formés  avec 
les  iriiodures  des  métalloïdes  de  la  famille  de  l'azote  ;  un  d'entre  eux  ne  s'est  pas  uni 
au  soufre  :  c'est  l'iodure  de  bismuth. 

Iodure  d'arsenic,   soufre  Asl-'.SS'.  —  Les  cristaux  obtenus  en  opérant  avec   une 


SÉANCE  DU  2  MARS  1908.  479 

solution  sulfocarbonique  des  composants,  contenant  environ  5  pour  100  de  soufre  en 
excès,  sont  tantôt  de  longs  prismes,  tantôt  des  tablettes  de  couleur  orangée.  Us  sont 
fusibles  à  io5°.  Si  l'iodure  est  en  léger  excès  dans  la  liqueur,  il  cristallise  en  même 
temps  que  le  composé  sulfuré,  mais  on  peut  l'en  séparer  mécaniquement.  A  l'analyse, 
on  a  trouvé  :  As  pour  100,  6,10;  S  pour  roc,  62,92  ;  calculé  pour  As  P.  24S  :  As,  6,12  ; 
S,  62,74. 

lodure  d'antimoine,  soufre  SbP.SS*.  —  Les  conditions  de  formation  de  ce  com- 
posé diffèrent  un  peu  des  précédentes  ;  il  est  nécessaire  d'opérer  avec  un  énorme  excès 
de  soufre,  au  moins  quatre  fois  la  quantité  théorique;  sinon  le  produit  est  formé  d'un 
mélange  d'iodure  d'antimoine  et  du  composé  d'adiiition.  Celui-ci  est  formé  de  longs 
prismes  très  fuis,  d'un  jaune  vif,  fusibles  à  117".  Il  est  immédiatement  dissocié,  lors- 
qu'on le  met  en  contact  avec  du  sulfure  de  carbone,  et  laisse  déposer  la  majeure  partie 
de  l'iodure.  L'analyse  a  fourni  :  Sb  pour  100,  9,80;  S  pour  100,  60,80;  calculé  pour 
SbF.24S  :  Sb,  9,78;  S,  60, 56. 

lodure  de  phosphore  et  soufre.  —  Bien  que  l'union  des  composants  s'effectue  très 
facilement,  nous  n'avons  pas  encore  obtenu  ce  |)iocliiil  dans  un  état  suffisant  de  pureté 
pour  en  présenter  l'analyse.  11  cristallise  en  prismes  brun  rouge  très  altérables  à  l'air. 

Il  semble  bien  que  des  iodures  appartenant  à  d'autres  familles  sont  susceptibles  de 
s'unir  au  soufre,  car  Tiodure  staiiniqne  nous  a  fourni  un  produit  cristallisé,  fusible 
à  100°,  dont  nous  poursuivons  l'étude.  D'autre  pari,  il  sera  utile  de  voir  si  les  iodo- 
clilorures,   -bromures,  -(luorures,  -sulfures  pourront  fournir  des  produits  analogues 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Synthèses  an  moyen  des  dérivés  or ga no-métalliques 
mixtes  du  zinc.  Cétones-alcools.  Note  de  MM.  E.-E.  Hlaise  et  I.  Hermax, 
présentée  par  M.  A.  Ha  lier. 

Des  Notes  précédentes  qui  ont  été  publiées  sur  ce  sujet  il  résulte  que 
l'action  des  chlorures  des  acides  ^-acétoxylés  sur  les  dérivés  organo-métal- 
liques  mixtes  du  zinc  conduit,  avec  un  excellent  rendement,  aux  cétones 
acétoxylécs  correspondantes.  Parmi  celles-ci,  les  cétones  [3-acétoxylées  dont 
l'atome  de  carbone  a  possède  encore  i^'  d'hydrogène  sont  transformées 
directement,  par  action  des  alcalis,  en  les  cétones  non  saturées  ap  corres- 
pondantes, sans  production  de  cétones-alcools.  Il  était  intéressant  de  recher- 
cher si  les  cétones-alcools  seraient,  au  contraire,  isolables  dans  le  cas  oii  le 
carbone  a  est  disubstitué  et,  particulièrement,  si  ces  cétones  ne  seraient 
pas  susceptibles  de  transpositions  moléculaires  plus  ou  moins  analogues  à 
celles  qui  ont  été  étudiées  déjà  par  l'un  de  nous,  en  collaboration  avec 
M.  Courtot. 

L'expérience  montre  que  les  cétones-alcools  p-aa  disubstituées  peuvent 
être  préparées  très  facilement,  en  se  plaçant  dans  des  conditions  détermi- 

C.  R.,  1908,  t"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  9.)  6jJ 


48o  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

nées,  mais  que  ces  célones  sont  très  instables  vis-à-vis  des  alcalis  étendus, 
à  chaud. 

La  matière  première  que  nous  avons  employée  est  l'acide  oxyi^ivalique.  Cet  acide  a 
été  transformé,  d'abord,  en  éther  acétique,  puis  celui-ci,  en  chlorure  d'acide,  au 
moyen  du  chlorure  de  thionyle.  Le  chlorure  acétoxylé  bout  sans  aucune  décompo- 
sition, dans  le  vide,  et,  condensé  avecl'iodure  de  zinc  élhyle,  il  fournit  l'acétoxypseudo- 
butjlélhylcélone,  avec  un  rendement  de  80  pour  100  : 

CW—  (;o  _  o  -  C(CH^)-'-  COGI  +  ^"\|-7,, 

=r  CH^  —  CO  —  O  —  C( CH^ y-  —  CO  —  O IV-  -f  Zn  1  Gl. 

La  cétone  acétoxylée  est  solide,  fond  à  27°  et  bout  à  gS^-gg"  sous  i^"". 

Si  l'on  saponifie  la  cétone  acétoxylée  à  chaud,  dans  les  conditions  ordinaires,  on 
obtient  un  mélange  complexe  de  produits,  ce  qui  met  en  évidence  la  sensibilité  de  la 
cétone-alcool  d'abord  formée  à  l'action  des  alcalis.  Si,  au  contraire,  on  effectue  la 
saponification  par  la  soude,  en  solution  aqueuse  et  à  froid,  il  ne  se  produit  aucune 
réaction  secondaire,  et  l'on  obtient  la  cétone-alcool  avec  un  rendement  sensiblement 
théorique.  L'oxypseudobutyléthylcétone  est  liquide  et  bout  sans  aucune  altération 
à  88°  sous  8'"™.  Celte  cétone  donne  tous  les  dérivés  caractéristiques  des  fonctions 
qu'elle  renferme  :  éther  acétique,  phényluréthane,  oxime,  semicarbazone  et  />-nitro- 
phénylhydrazone. 

La  saponification  à  chaud  de  la  cétone  acétoxylée  nous  ayant  montré  qu'il 
se  produit,  dans  ces  conditions,  une  réaction  complexe,  nous  avons  été  coi]- 
duits  à  examiner,  tout  d'abord,  l'action  des  alcalis  sur  la  cétone-alcool. 
L'action  de  la  potasse  aqueuse,  à  10  pour  100  et  à  la  température  d'ébulli- 
tion,  donne  de  l'acide  foiinique,  de  l'aldéhyde  formique  et  des  produits 
liquides  qu'un  fractionnement  préliminaire  sépare  en  deux  portions,  la  pre- 
mière bouillant  de  ii5°  à  iSo",  à  la  pression  atmosphérique,  et  la  seconde 
passant  de  (33°  à  i3o",  sous  g™™.  Il  reste  une  très  petite  quantité  d'un  résidu 
cristallin  dont  la  nature  n'a  pu  être  déterminée,  faute  d'en  avoir  une  quan- 
tité notable. 

La  fraction  iiS^-iSo"  est  constituée  par  un  mélange  de  deux  cétones,  mélange  très 
diflicilemerU  séparable.  La  séparation  exige  neuf  séries  de  fractionnements  à  la  pres- 
sion atmosphérique,  suivies  de  trois  séries  de  fractionnements  sous  60""".  On  obtient 
ainsi  deux  fractions  dont  la  première  bout  à  iiS^-iiS",  à  la  pression  atmosphérique, 
et  la  seconde,  à  55°-56°  sous  60""".  La  première  est  constituée  par  de  l'éthylisopropyl- 
cétone  et  a  été  identifiée  par  transformation  en  semicarbazone  et  yj-nilrophénylhydra- 
zone.  La  seconde  est  formée  d'une  cétone  non  saturée,  à  odeur  forte,  camphrée  et  légè- 
rement piquante,  fixant  immédiatement  l'acide  bromhydrique  à  froid,  avec  formation 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  48 r 

d'une  cétone  saturée  bromée,  bouillant  à  65"  sous  9"™.  L'analyse  de  cette  cétone  et 
celles  de  sa  semicaibazone,  de  sa  /ï-iiitrophc'riyliivdiazone  et  du  produit  de  fixation 
bronihjdrique  qui  lui  correspond  montrent  qu'elle  renferme  7^"  de  carbone,  c'est- 
à-dire  autant  d'atomes  de  carbone  que  la  cétone-alcool  génératrice. 

La  fraction  ôS^-iSo"  a  été  de  même  soumise  à  des  fractionnements  répétés.  Elle 
fournit  une  petite  quantité  d'un  corps  bouillant  à  63°  sous  9™"",  sur  lequel  nous  revien- 
drons dans  la  suite,  puis  une  fraction  assez  abondante,  formée  de  cétone  primitive  non 
transformée  et,  enfin,  un  corps  bouillant  à  ioi"-io3°  sous  9™'".  Ce  dernier  n'est  autre 
qu'un  polvnièie  de  la  cétone  non  saturée;  il  se  forme  toujours  par  distillation  de  celte 
cétone  à  la  pression  ordinaire  et  sa  production  contribue  à  rendre  le  fractionnement 
encore  plus  pénible. 

Etant  donnés  ces  résultais  expérimentaux,  il  reste  à  interpréter  la  réac- 
tion. Tout  d'abord,  la  formation  d'aldéhyde  formiquc  et  d'éthylisopropyl- 
cétonc  s'expliquent  très  aisément  par  un  simple  dédoublement  dont  on 
connaît  déjà  des  exemples  : 

CIIm;)||_C(CII')-^-  CO  — C-H'==ClP<)-f-(CH')-CH  -CO-C-H^ 

Quanta  l'acide  formique,  il  résulte  naturellement  de  l'action  de  l'alcali 
sur  l'aldéhyde.  Par  contre,  il  est  beaucoup  moins  aisé  d'expliquer  la  forma- 
tion d'une  cétone  non  saturée  en  C.  Etant  donnée  la  constitution  de  la 
cétone-alcool  primitive,  on  voit,  en  efl'et,  qu'elle  ne  peut  se  ttansfot^nier  en 
cétone  non  saturée  par  simple  déshydratation.  Il  doit  donc  se  produire  né- 
cessairement, ou  une  transposition  moléculaire,  ou  une  réaction  secondaire. 
D'autre  part,  dans  la  cétone  non  saturée,  la  double  liaison  doit  être  en  a[3, 
par  rapport  à  la  fonction  cétone,  car  l'oxydation  permanganique  donne  un 
corps  volatil  jaune  possédant  tous  les  caractères  d'une  a-dicétone.  En  outre, 
si  l'on  examine  le  point  d'ébuUition  de  la  cétone  non  saturée,  on  constate 
que  ce  point  est  le  plus  bas  qui  puisse  exister  pour  une  cétone  en  C;  la 
chaîne  doit  donc  être  aussi  ramifiée  (jue  possible.  Ces  indices  nous  font 
penser  que  la  cétone  non  saturée  doit  posséder  la  constitution  suivante  : 

constitution  que  nous  cherchons  actuellement  à  établir  par  synthèse. 


/,82  ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


CHIMIE  ORGAISIQUE.  —  Préparation  et  caractères  de  la  d-talite  cristallisée . 
Note  de  MM.  Gabriel  Bertrand  et  P.  Bruneau,  présentée  par  M.  L. 
Maqueniic. 

L'obtention  à  l'état  cristallisé,  défini,  de  tous  les  stéréo-isomères  possibles 
de  la  niannite  constituerait  non  seulement  un  matériel  précieux  pour  étudier 
rinflucnce  de  la  structure  sur  les  propriétés  physiques  et  chimiques,  mais 
permettrait,  en  outre,  d'aborder  un  certain  nombre  de  problèmes  très  inté- 
ressants de  Chimie  biologique.  C'est  pourquoi  nous  avons  entrepris  la  pré- 
paration de  la  ^/-talite  cristallisée  que  nous  allons  décrire. 

La  (/-talite  a  déjà  été  obtenue,  en  1894,  par  E.  Fischer,  à  l'état  de  sirop 
visqueux,  en  réduisant  l'acide  f/-talonique  préparé  lui-même  par  isoméri- 
sation  de  l'acide  ^/-galactonique  (').  Nous  avons  suivi  la  même  méthode 
fondamentale,  mais  en  la  modifiant  dans  quelques-uns  de  ses  détails,  de 
manière  à  augmenter  les  rendements,  (iràce  à  ces  modifications,  nous  avons 
atteint  le  but  proposé.  Au  lieu  d'un  centième  environ  de  sirop  de  talite, 
calculé  à  partir  de  l'acide  galactonique,  nous  avons  obtenu,  par  une  seule 
série  de  transformations,  près  de  7,30  pour  100  de  sucre  pur,  recristallisé. 

Voici,  à  grands  traits,  notre  manière  d'opérer  : 

L'acide  cf-galactonique  est  partiellement  isomérisé  en  acide  tf-taionique  par  un  cliauf- 
fage  de  3  heures  à  +  iSo",  à  l'autoclave,  en  solution  au  cinquième,  après  addition  de 
son  poids  de  pjridine.  On  transforme  ensuite  les  sels  de  l'alcaloïde  en  sels  de  calcium 
et  l'on  concentre  :  le  galaclonate,  très  peu  soluble,  cristallise  à  l'exclusion  du  d-\.a\o- 
nate.  On  dilue  l'eau  mère  sirupeuse  avec  de  l'eau,  on  précipite  à  l'ébullition  avec 
l'acide  oxalique,  puis  on  filtre  et  l'on  concentre.  Le  liquide  est  alors  agité  avec  de 
l'élher,  à  plusieurs  reprises,  jusqu'à  ce  qu'il  ne  cède  plus  rien  à  ce  dissolvant.  On 
élimine  ainsi  tout  l'acide  oxymèlhylpyromucique  et  d'autres  impuretés.  On  évapore 
le  liquide  aqueux  par  distillation  dans  le  vide,  puis  on  chauffe  le  sirop  au  hain-marie 
bouillant  durants  heures,  pour  transformer  autant  que  possible  l'acide  en  lactone.  On 
obtient  ainsi  près  de  4o  pour  loo  d'acide  brut  laclonisé  et  l'on  évite  les  nombreuses 
opérations  que  nécessitaient  antérieurement  l'élimination  de  l'acide  galactonique  à 
l'état  de  sel  de  cadmium,  puis  la  purification  de  l'acide  talonique  à  l'aide  du  plomb  et 
de  la  brucine. 

Pour  la  réduction,  le  sirop  laclonisé  est  dissous  dans  3  à  4  fois  son  poids  d'eau  froide 
et  traité,  en  se  servant  d'une  agitation  mécanique,  par  l'amalgame  de  sodium.  On  doit 


(')  Ber.  d.  clieni.  Ges.,  t.  \XV1I,  1894,  p.  1624. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  483 

maintenir  le  mélange  acide  et  à  basse  température  (au-dessous  de  o")  jusqu'à  ce  que  la 
proportion  de  talose,  évaluée  avec  le  réactif  cupro-potassiquc,  cesse  d'augmenter.  Ce 
résultat  arrive  généralement  lorsqu'on  a  employé  35  à  40  parties  d'amalgame  à 
2,5opour  100  pour  une  partie  de  sirop  lactonisé.  On  continue  la  réduction  en  milieu 
neutre  ou  légèrement  alcalin,  à  la  température  ordinaire,  c'est-à-dire  entre  10°  et  20°, 
jusqu'à  transformation  presque  complète  du  talose  en  talite.  Celle-ci  est  alors  extraite 
en  passant  par  son  acétal  benzoïque  ('). 

Pour  faire  cristalliser  le  sucre,  on  fait  bouillir  le  sirop  retiré  de  l'acétal  et  bien  des- 
séché, avec  10  fois  son  poids  d'alcool  absolu.  On  laisse  l'efroidir  quelques  heures  et  l'on 
décante  le  liquide  parfaitement  limpide  dans  un  niatras.  Le  sirop  indissous  est  traité 
encore  une  fois  de  la  même  manière  et  les  deuv  solutions  alcooliques  réunies  sont 
abandonnées  à  elles-mêmes  dans  le  matras  bouché.  Les  cristaux  apparaissent  dès  les 
premiers  jours;  ils  sont  rassemblés  en  sphères,  de  structure  radiée  facilement  recon- 
naissable.  Quand  ils  n'augmentent  plus,  on  ajoute  un  peu  d'étlier  à  la  liqueur  surna- 
geante et  l'on  attend  encore  quelques  jours.  Enfin  on  les  purifie  par  une  nouvelle 
cristallisation. 

La  c?-talite  pure  se  dépose  de  sa  solution  sursaturée  dans  l'alcool  en 
croiites  compactes,  nettement  cristallines,  formées  par  l'agglomération  de 
prismes  qui  atteignent  plusieurs  millimètres  de  longueur.  Elle  est  très  soluble 
dans  l'eau  et  doit  être  conservée  dans  l'air  sec;  sinon  elle  peut  tomber  en 
déliquescence.  Sa  saveur  est  nettement  sucrée. 

Chauffée  au  bloc  Maquenne  ou  sur  un  bain  de  mercure,  elle  fond  à  la 
température  de  -1-  86°. 

En  solution  aqueuse  à  10  pour  100,  elle  a  donné,  à  la  température  de  -l-  18° 
et  sous  une  épaisseur  de  30^"",  une  déviation  de  -i-o^SS',  d'où  au  =  -|-3'',o5. 

Son  analyse  élémentaire  a  donné  comme  résultats  : 

Calculé 
Trouvé.  pour 

— ii^- C«H'*0«. 

Carbone 39,35         39,40  39,56 

Hydrogène 7,67  7,76  7,69 

Elle  a  fourni  comme  combinaison  la  plus  caractéristique  un  acétal  tri- 
benzoïque,  déjà  étudié  par  E.  Fischer.  Nous  avons  préparé  et  purifié  cette 
combinaison  comme  celle  de  la  sorbiérite  (^). 

A  peine  soluble  dans  l'alcool,  même  bouillant,  ce  qui  permet  de  la  séparer 

(')  On  opère  exactement  comme  pour  la  ^idite  (G.  Bertrand  et  Lànzenberg,  Bull. 
Soc,  chim.,  3«  série,  t.  XXV,  1906,  p.  1073).  Dans  ce  Mémoire,  p.  1075,  deuxième 
ligne  à  partir  du  bas,  lire  :  à  la  température  de  —  2°,  au  lieu  de  20". 

(-)  Loc.  cit. 


l^S'i  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

d'une  petite  quantité  d'acétal  dibenzoïque  plus  soluble  formé  en  même 
temps,  elle  cristallise  en  fines  aiguilles  fondant  au  bloc  Maquenne  vers  206" 
et  donnant  à  l'analyse  les  chiffres  suivants  : 

Calculé 
pour 
Trouvé.  C'H'06(CnC'n-)'. 

Carbone 7'î,3o  72,64 

Hydrogène 5,87  5,83 

L'éther  acétique  et  d'autres  combinaisons  seront  décrits  ultérieurement. 

La  théorie  prévoit,  comme  on  sait,  dix  stéréoisomères  dans  la  série  des 
hexites.  Au  moment  où  E.  Fischer  a  commencé  ses  belles  recherches  sur 
les  sucres,  on  n'en  connaissait  que  trois  :  la  r/-mannite,  la  c?-sorbite  et  la 
dulcite,  cette  dernière  inactive  par  nature.  E.  Fischer  a  pu  reproduire  ces 
substances  artificiellement  et  obtenir,  en  outre,  la  /-mannite  et  la  /-sorbite. 
Plus  récemment,  l'un  de  nous  a  fait  connaître  la  sorbiérite  ou  c^-idite  natu- 
relle ('),  puis,  en  collaboration  avec  Lanzenberg,  l'antipode  optique  de  ce 
sucre  (-).  Il  n'y  avait  donc  plus  à  préparer,  à  l'état  défini,  que  les  deux 
talites,  droite  et  gauche,  et  l'allodulcite. 

Les  résultats  que  nous  venons  de  décrire  comblent  une  partie  d'autant 
plus  notable  de  cette  lacune  qu'au  point  de  vue  des  propriétés  physiques  et 
chimiques  la  connaissance  de  l'une  des  talites  correspond  à  la  connaissance 
de  l'autre  (').  La  /-Lalite  n'est  donc  plus  à  préparer  que  pour  l'étude  biolo- 
gique et  il  ne  reste  de  complètement  inconnue  que  l'allodulcite. 

CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Recherches  physico-chimiques  siw  les  savons  considérés 
comme  colloïdes.  Note  de  MM.  André  Mayer,  Georges  Schaeffer  et 
E.-F.  Terroine,  présentée  par  M.  Dastre. 

L'étude  des  savons  d'acides  gras  saturés,  considérée  à  la  lumière  des  re- 
cherches sur  les  colloïdes,  présente  un  triple  intérêt  :  d'abord  on  peut  com- 
prendre ainsi,  comme  l'a  indiqué  Kralï't  dans  ses  importantes  recherches, 
beaucoup  des  propriétés  physiques  et  chimiques  des  savons  qui  paraissent 


(')  Comptes  rendus,  t.  CXXXIX,  1904,  P-  802  et  988. 

(-)   Comptes  rendus,  t.  CXLIII,  1906,  p.  291. 

(')  En  soumellant  la  dulcile  à  l'aclion  successive  des  réactifs  oxydants  et  réducteurs, 
E.  Fischer  a  obtenu  un  sucre  cristallisé,  fusible  à  66°-67'',  qu'il  considère  provisoire- 
ment comme  de  la  talile  racémique  (Ber.  d.  chem.  Ges.,  l.  XXVII,  1894,  p.  1026). 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  485 

autrement  des  aberrations  inexplicables.  De  plus,  on  possède  en  eux  une 
même  série  de  corps  à  poids  moléculaire  constamment  cioissant  qui  permet 
d'étudier  le  passage  de  l'état  cristalloïde  à  l'étal  colloïdal;  enfin  ces  corps 
présentent  presque  tous  les  exemples  de  structures  ullramicroscopiques  et 
permettent  de  rechercher  les  conditions  de  formation  de  ces  structures. 

I.  Caractères  colloïdaux  dans  la  série  des  savons.  —  Si  l'on  recherctie  les  carac- 
lères  colloïdaux  dans  la  série  des  savons  sous  difTérentes  conditions  de  température, 
de  concentration,  de  réaction  du  milieu  ou  dans  les  difTérents  solvants,  on  constate 
que  les  acétate,  propionate,  butvrale,  valérianale,  même  en  solutions  saturées  à  i8°C., 
ne   diffusent  pas   la  lumière,  ne  présentent  pas  de  grains  à  rultramicrosco|)e  et  tra- 

N 

versent  les  membranes  de  collodion  ;  le  caproate  de  soude  —  diffuse  peu  la  lumière  el 

10  ' 

présente  des  grains  ultramicroscopiques  ;  la  solution  normale  présente  de  très  nombreux 

N  .        , 

grains;  le  caprylate  —  est  trouble,  il  présente  des  grains  et  des  particules  submicro- 
scopiques miroitantes.  Il  en  est  de  même  du  laurate,  du  palmitate  et  du  stéarate  en 
solutions  saturées.  Ces  derniers  corps  s'hydrolysent  totalement  par  dialyse  prolongée. 
Pour  un  même  savon,  le  caractère  colloïdal  est  d'autant  plus  marqué  qu'on  passe  de 
la  solution  alcaline  à  la  solution  neutre  et  de  cette  dernière  à  la  solution  acide. 

Placés  dans  un  champ  électrique,  tous  les  savons  en  solutions  aqueuses  sont  néga- 
tifs. Même  les  termes  inférieurs  de  la  série  donnent  avec  les  sels  des  métaux,  lourds  des 
combinaisons  d'absorption  et  avec  les  colloïdes  positifs  organiques  et  inorganiques 
des  complexes  colloïdaux..  Pilous  aurons  à  revenir  sur  leur  formation  et  leur  nature. 

On  peut  s'expliquer  l'apparition  du  caractère  colloïdal  dans  la  série  des  savons  si 
l'on  considère  qu'ils  sont  liydrolvsés  en  solutions  aqueuses,  qu'ils  participent  par 
là  même  des  propriétés  des  acides  gras,  et  que  la  série  de  ces  acides  présente  toutes 
les  formes  possibles  de  liaison  avec  l'eau  :  à  la  température  ordinaire,  les  termes  infé- 
rieurs sont  liquides,  ils  sont  miscibles  avec  l'eau  :  leurs  savons  sont  en  solutions  vraies. 
Les  termes  moj'ens  sont  liquides  et  incomplètement  miscibles  avec  l'eau,  ils  donnent 
des  solutions  diphasiques  et,  moyennant  certaines  précautions,  des  trouble^  à  goutte- 
lettes négatives;  la  grandeur  de  ces  gouttelettes  augmente  si  l'on  ajoute  un  acide.  Si 
l'on  ajoute  une  base  ces  gouttelettes  diminuent  sans  jamais  disparaître;  puis  on  voit  se 
former  une  suspension  ultramicroscopif|ue  de  savons.  Les  termes  supérieurs  sont 
solides,  de  moins  en  moins  solubles,  à  granules  ultramicroscopiques  ou  microsco- 
piques; ils  sont  précipités  par  l'addition  d'acide  fort:  par  l'addition  d'alcalis  ils 
donnent  des  suspensions  ultramicroscopiques  ;  c'est  là  la  formation  des  savons  supé- 
rieurs. 

n.  Passage  de  l'état  de  solution  a  l'état  de  solution  colloïdale.  —  Lorsqu'on 
déplace  par  un  acide  fort  l'acide  gras  d'un  savon  on  manifeste  de  plus  en  plus  les  pro- 
priétés de  l'acide  gras  :  les  termes  supérieurs  passent  de  l'état  de  suspensions  à  l'état 
d'agglomérés,  les  termes  moyens  de  l'état  de  solutions  vraies  à  l'état  de  suspensions 
ultramicroscopiques  et  de  précipités,  les  termes  inlérieurs  ne  présentent  aucune  modi- 
fication apparente.  Nous  avons  étudié  les  variations  des  constantes  physiques  (indice 


486 


ACADEMIE   DES    SCIENCES. 


de  réfraction,  pouvoir  rolaloire,  coefficient  d'absorption,  etc.)  au  cours  de  ces  pas- 
sages. Nous  avons  observé  des  variations  importantes  surtout  pour  la  tension  superfi- 
cielle et  la  viscosité. 

Tension  superficielle.  —  On  sait  que,  en  solution  aqueuse,  les  acides  gras  diminuent 
plus  la  tension  superficielle  que  les  savons.  Pour  les  savons  celte  diminution  est 
d'autant  plus  grande  qu'on  déplace  davantage  l'acide  gras  par  un  acide  fort,  ou  que  le 
savon  est  plus  hydrolyse. 

.  N  .  . 

Viscosité.  —  Pour  les   termes  inférieurs,    iusqu'au  valérianale — >  l'addition  d'un 

■"       '  lO 

acide  fort  à  la  solution  fait  peu  varier  la  viscosité;  l'addition  d'une  base  forte  l'augmente. 
Pour  le  valérianale  N,  l'addition  d'acide  diminue  la  viscosité,  l'addition  de  base 
l'augmente.  A  partir  du  caproate,  c'est-à-dire  à  partir  du  moment  où  l'on  a,  en  solu- 
tion neutre,  une  suspension  ultramicroscopique,  l'addition  soit  d'acide,  soit  de  base 
augmente  la  viscosité.  Le  point  minimum  de  la  courbe  de  viscosité  est  un  point  cri- 
tique correspondant  précisément  au  moment  oii  la  solution  commence  à  présenter 
des  granules  ultramicroscopiques.  Pour  les  termes  supérieurs  au  caproate,  ce  mini- 
mum, ce  point  critique,  existent  toujours,  mais  ils  ne  correspondent  plus  à  la  neutra- 
lité; ils  répondent  à  une  alcalinité  d'autant  plus  forle  que  l'acide  gras  du  savon  a  un 
poids  moléculaire  plus  élevé.  L'existence  de  ce  point  critique  permet  de  sépaier  dans 
la  série  les  termes  qui  ne  peuvent  se  trouver  en  solution  ultramicroscopique  (valéria- 
nale inclus)  de  ceux  qui  sont  colloïdaux. 

III.  Strictures  des  savons.  —  Le  Tableau  suivant  résume  les  différentes  structures 
des  savons  : 

Milieux. 


Alcalin. 


Savons.  Acide.  Neutre. 

Termes  inférieurs  (valé- 
rianale inclus.) 

Suspensions 
Caproate,  caprylale,  lau-  ]  microscopiques 
rate )    et  précipités. 

Empois 

(agglomérés 

„  ,     .  , .  1      de  granules 

Palmitaie,  oleale '  , 

'    et  de  cristaux 

en  milieu  microscopique. 

visqueux). 

I        Précipité.  Suspension 

Stéarate microscopique. 


Eau. 


Alcool. 


Solutions  homogènes. 


Suspensions 

Suspensions 

Gelées 

ullramicrosco- 

amicroniques, 

transparentes. 

piques. 

mais 
très  visqueuses. 

Suspension 

Gelées 

Gelées 

submicrosco- 

typiques 

à  grains  ullra- 

pique 

réversibles   par 

micro- 

et 

la  chaleur. 

scopiques. 

Empois. 


Gelées 
emprisonnant 
des  cristaux. 


On  voit,  d'après  ce  Tableau,  que  la  structure  des  savons  (solutions  vraies, 


SÉANCE    DU    1   MARS    1908.  487 

solutions  colloïdales,  gelées,  empois)  est  sous  la  dépendance  de  la  complexité 
moléculaire  et  de  la  réaction  du  milieu. 


MINÉRALOGIE.   —  Sur  le  triage  des  minéraux  par  l' électro-aimant. 
Note  de  MM.  A.  Chevallier  et  L.  Véraiiv. 

La  méthode  de  triage  mécanique  des  éléments  ferrugineux  des  roches 
par  l'électro-aimant  a  été  imaginée  par  Fouqué. 

Le  courant  d'intensité  variable  nécessaire  à  l'aimantation  était  fourni  :  soit  par  des 
piles  d'éléments  Bunsen  grand  modèle  disposés  en  séries  parallèles;  soit,  lorsqu'on 
avait  besoin  d'une  induction  plus  puissante,  par  une  machine  Gramme  actionnée  par 
un  moteur  à  gaz;  soit  enfin,  comme  au  laboratoire  de  Minéralogie  de  la  Faculté  des 
Sciences  de  Nancy,  par  une  petite  dynamo  mue  à  la  main. 

L'électro-aiinanl  employé  avait  la  forme  classique  en  fer  à  cheval;  cliaque  noyau 
portait  à  son  extrémité  une  plaque  rectangulaire  de  fer  doux.  Cette  disposition,  par 
suite  de  l'énorme  trajet  dans  l'air  imposé  aux  lignes  de  force,  exige  des  courants  ma- 
gnétisants puissants  pour  produire  à  la  surface  inférieure  des  pièces  polaires,  seule 
utilisable,  une  induction  capable  de  retenir  les  minéraux  pauvres  en  fer  tels  que  les 
micas. 

De  ce  qui  précède  il  résulte  que  jusqu'aujourd'hui  la  méthode  de  triage 
par  l'électro-aimant  n'avait  pas  donné,  dans  les  laboratoires,  les  résultats 
pi^a tiques  qu'on  était  en  droit  d'attendre. 

Afin  de  rendre  le  procédé  aussi  parfait  que  possible,  nous  avons  apporté 
les  deux  modifications  suivantes  : 

Tout  d'abord  nous  avons  donné  au  circuit  magnétique  de  l'appareil  une  forme  plus 
rationnelle.  L'électro-aimant  est  placé  horizontalement;  la  pièce  polaire  inférieure  a 
été  remplacée  par  un  petit  plateau  circulaire  en  fer  doux  en  regard  duquel  se  trouve 
une  pointe  également  en  fer  doux  fixée  à  l'autre  noyau.  Le  plateau  a  un  diamètre  de 
o'",o4;  la  pointe  est  un  petit  tronc  de  cône  terminé  par  une  partie  légèrement  con- 
vexe de  o",o5  de  diamètre;  la  plus  courte  distance  d'entrefer  est  de  o'',[\^,  elle  est 
suffisante  pour  qu'on  puisse  facilement  présenter  à  la  pointe  les  substances  à  attirer 
répandues  en  grains  fins  sur  une  feuille  de  papier;  cette  feuille  de  papier  est  supportée 
par  la  plate-forme  circulaire  et  par  une  petite  table  en  carton  construite  ad  hoc  et 
peut  glisser  entre  les  bobines  de  l'électro-aimant. 

Ensuite,  au  lieu  d'employer  des  piles  ou  des  macliines  pour  la  production  du  courant 
électrique,  il  est  beaucoup  plus  facile  de  se  servir  du  courant  fourni  par  les  stations 
centrales  et  que  l'on  a  à  sa  disposition  dans  tous  les  laboratoires.  Entre  les  deux  bornes 
d'une  prise  de  courant,  on  a  installé  en  série  un  rhéostat,  un  interrupteur,  un  ampère- 
mètre sensible  de  o  à  3  ampères,  enfin  la  bobine  de  l'électro-aimant.  Le  rhéostat  est 

C.  R.,  190S,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  9.)  64 


488  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

constitué  par  une  planchette  sur  laquelle  sont  disposées  en  parallèle  6  douilles  de 
lampes  à  incandescence,  dans  lesquelles  on  peut  placer  des  lampes  de  5,  lo,  i6,  32, 
5o  bougies  sous  220  volts,  tension  du  réseau  de  Nancy.  Eu  les  combinant  diversement, 
on  peut  obtenir  pour  l'intensité  une  suite  de  valeurs  assez  rapprochées;  pour  resserrer 
les  intervalles  et  pour  permettre  de  réaliser  des  courants  plus  faibles  que  celui  d'une 
lampe  de  5  bougies,  on  peut  remplacer  une  lampe  par  une  série  de  1,2,  3,  4>  5  ou 
6  lampes  placées  sur  une  autre  planchette.  Un  tel  dispositif  a  l'avantage  d'être  moins 
coûteux  que  l'emploi  de  fils  métalliques. 

Une  étude  préliminaire  a  montré  que  la  courbe  de  magnétisme  du  système  présente 
une  montée  très  rapide  jusqu'à  i,5  ampère  et  qu'à  partir  de  2  ampères,  la  montée  est 
beaucoup  plus  lente.  D'ailleurs  il  a  été  possible  d'attirer,  avec  un  courant  de  1,80  am- 
père, les  minéraux  tels  que  le  sphène  et  la  pierre  ponce,  qui  ne  contiennent  que  des 
traces  de  fer. 

L'installation  est  peu  encombrante  et  toujours  prête  à  fonctionner;  la 
manoeuvre  peut  se  faire  sans  aide. 

En  faisant  croître  progressivement  l'intensité  du  courant  depuis  les 
valeurs  les  plus  faibles,  on  peut  retirer  d'une  poudre  minérale  donnée 
autant  de  portions  diversement  magnétiques  qu'on  le  veut.  L'expérience  a 
de  plus  montré  qu'on  est  sûr,  en  employant  la  même  intensité  facile  à 
obtenir  et  à  vérifier  par  l'ampèremètre,  d'attirer  toujours  des  grains  de 
même  composition  et  de  dimension  sensiblement  égale.  Il  est  facile  de 
dresser,  pour  un  électro-aimant  déterminé,  un  Tableau  donnant  les  induc- 
tions et  les  courants  qu'il  faut  employer  pour  attirer  les  différents  minéraux 
ferrugineu.x  contenus  dans  les  roches.  Ainsi,  avec  l'appareil  qui  vient  d'être 
décrit,  la  sidérose,  par  exemple,  est  attirée  par  un  courant  de  0,17  ampère; 
le  grenat,  par  0,2.5  ampère;  le  péridot,  par  0,47  ampère;  la  cordiérite, 
par  0,59  ampère;  le  luica  blanc  d'un  granité  des  Vosges,  qui  ne  contient 
que  i,5o  pour  100  environ  d'oxyde  de  fer,  a  besoin  d'un  courant 
de  0,95  ampère. 

Nous  avons  cherché  à  déterminer  synthétiquement  la  relation  qui  existe 
entre  la  teneur  en  fer  d'un  minéral  et  l'induction  nécessaire  pour  l'attirer. 
L'exjiérience  a  été  faite  en  incorporant  à  une  matière  inerte  fondue,  la  cire 
de  Carnauba,  du  fer  oligiste  réduit  en  poudre  impalpable.  Le  mélange, 
après  refroidissemeitt,  était  broyé,  tamisé  et  enfin  traité  par  l'électro- 
aimant.  Pour  chaque  portion  triée,  le  fer  oligiste  était  débarrassé,  par 
dissolution  dans  l'essence  de  térébenthine,  de  la  cire  qui  l'entourait.  Les 
difiéienls  résidtats  pointés  sur  une  feuille  de  papier  quadrillé  montrent  que 
la  relation  est  représentée  par  une  courbe  régulière  dont  la  forme  est  celle 
d'une  hyperbole  équilatère. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  489 

L'emploi  constant  dans  un  laboratoire  d'une  méthode  de  triage  aussi 
pratique  permet  d'éviter  les  grandes  pertes  de  temps  nécessitées  par  les 
autres  procédés  magnétiques,  tout  en  fournissant  des  résultats  plus  parfaits. 
L'analyse  microscopique  des  fonds  marins  actuels,  celle  des  fonds  marins 
anciens,  c'est-à-dire  l'étude  minéralogique  des  roches  sédimentaires,  seront 
dorénavant  facilitées  et  rendues  plus  précises.  L'étude  des  roches  cristal- 
lines y  gagnera  elle  aussi,  par  suite  de  la  possibilité  de  concentrer  en 
quelque  sorte  les  éléments  accessoires  disséminés  dans  la  roche.  L'analyse 
chimique  des  silicates  deviendra  plus  rigoureuse;  on  pourra  en  effet  pu- 
rifier le  minéral  à  étudier  en  enlevant  les  inclusions  qu'il  renferme  presque 
toujours.  Enfin  on  pourrait  déterminer  rapidement  et  sans  analyse  la  teneur 
en  fer  approximative  d'un  minéral  ou  d'un  minerai  de  fer  en  mesurant  l'in- 
tensité du  courant  nécessaire  pour  l'attirer. 


MINÉRALOGIE.  —  Sur  F  application  à  la  thorine  d'une  méthode  générale  de 
synthèse  de  fluorures  et  de  silicates.  Note  de  M.  A.  Duboin,  présentée  par 
M.  L.  Troost. 

J'ai  développé,  depuis  une  quinzaine  d'années,  une  méthode  générale 
susceptible  de  fournir  des  fluorures  et  des  silicates  doubles  dans  lesquels  la 
potasse  est  associée  à  une  autre  base. 

Je  viens  d'appliquer  cette  méthode  à  la  thorine. 

Fluorure  de  thorium.  —  La  thorine  a  été  dissoute  dans  le  lluorhydrate  de 
fluorure  de  potassium  fondu;  la  niasse  a  été  chauffée  jusqu'au  rouge,  puis 
refroidie  lentement.  Le  culot,  repris  par  l'eau,  abandonne  un  produit 
opaque,  altéré,  dont  la  composition  se  rapproche  de  la  formule  KF,  ThF*, 
mais  qui  contient  plus  de  i  pour  100  de  tiiorium  en  excès. 

Ce  fluorure  double  est  fusible  au  rouge  sombre,  mais  cette  propriété  ne  le 
rend  pas  plus  favorable  à  la  préparation  du  thorium  par  éleclrolyse  que  le 
chlorure  double  employé  par  MM.  Moissan  et  Hœnigschmidt. 

Par  contre,  je  suis  arrivé  à  obtenir  le  fluorure  de  thorium  dans  un  état 
de  pureté  assez  satisfaisant  en  refondant  le  culot  provenant  de  l'expérience 
précédente  dans  un  excès  de  chlorure  ou  de  bromure  de  potassium. 

Les  procédés  qui  donnent  les  meilleurs  résultats  sont  les  suivants  : 

1°  On  fond,  dans  un  creuset  de  plaline  brasqué  avec  du  chlorure  de  potassium,  un 
mélange  intime  de  i""'  de  sulfate  de  thorine  avec  4™°'  de  fluorure  de  potassium.  On 
voit  se  former  à  la  partie    supérieure  de  la  masse  des  cristaux  brillants  qui  se  ras- 


490  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

semblent  sur  les  parois  du  creuset.  Après  refroidissement  lent,  on  isole  par  l'eau  un 
produit  chalojant  très  bien  cristallisé. 

2°  On  remplace  dans  l'expérience  précédente  le  chlorure  de  potassium  par  un 
mélange  à  molécules  égales  de  chlorure  de  potassium  et  de  chlorure  de  sodium,  et  le 
fluorure  de  potassium  par  la  quantité  correspondante  de  fluorure  de  sodium,  qui  se 
prête  mieux  à  la  pesée  et  reste  sec  pendant  les  manipulations. 

On  peut  rendre  les  cristaux  encore  plus  clairs  en  les  projetant  par  petites 
portions  dans  du  chlorure  de  potassium  fondu,  laissant  refroidir  lentement 
la  niasse  et  reprenant  par  l'eau. 

Le  produit  olUenu  se  présente  au  microscope  comme  formé  de  cristallites 
allongés,  de  formes  ind(''terminables,  monoréfringents,  sauf  parfois  sur  les 
bords,  où  ils  sont  à  peine  biréfringents  (extinctions  longitudinales).  Il  peut 
être  cubique,  avec  allongement  suivant  un  des  axes  comme  dans  certains 
cristaux  de  cuprite. 

Il  fond  au  rouge  vif  et  n'est  pas  attaqué  par  l'acide  sulfurique  concentré; 
mais  l'acide  modérément  étendu  l'attaque  lentement,  ainsi  que  l'acide 
chlorhydrique. 

Thorine  crislallisée.  —  Pour  l'analyser,  je  l'ai  attaqué  par  le  carbonate  de 
soude  fondu;  la  thorine  qui  résulte  de  cette  attaque  est  parfaitement  trans- 
parente et  cristallisée  et  les  cristaux  ressemblent  en  tous  points  à  ceux  du 
fluorure  primitif. 

Le  poids  de  thorium  trouvé  est  supérieur  de  o,5  pour  100  au  poids 
calculé.  Trouvé  :  75,89  pour  100,  au  lieu  de  ^5,36  pour  100. 

Je  n'ai  pu  obtenir  la  thorine  cristallisée  en  fondant  la  thorine  amorphe 
dans  un  mélange  de  carbonate  de  soude  et  de  fluorure  de  sodium  dans  les 
proportions  où  ils  se  trouvent  dans  le  mélange  final  résultant  de  la  calcina- 
tion  du  fluorure  de  thorium  avec  un  excès  de  carbonate  de  soude,  même 
quand  le  fluorure  de  sodium  est  en  léger  excès  et  que  la  durée  de  la  chaufle 
est  prolongée  pendant  3  heures  au  rouge  blanc. 

Silicate  double  de  thorine  et  de  potasse.  —  J'ai  préparé  ce  silicate  par  la 
méthode  générale  ('  ),  qui  m'a  donné  un  grand  nombre  de  silicates  doubles. 
Dans  du  fluorui^e  de  potassium  fondu  dans  un  creuset  de  platine,  je  projette 
de  la  silice  qui  se  dissout  instantanément,  puis  de  la  thorine  qui  se  dissout 
très  lentement;  il  ne  tarde  pas  à  se  déposer  au  fond  et  sur  les  parois  du 
creuset  des  cristaux  qui  grossissent  ;  après  refroidissement  lent,  le  culot  est 

(')  Sur  une  méthode  de  reproduction  de  silicates  doubles  de  potasse  et  d'autres 
bases  {Comptes  rendus,  t.  CXXHl,  1896,  p.  1698). 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  491 

repris  par  l'eau,  et  le  silicate  est  séparé  de  la  silice  en  excès  au  moyen 
d'une  liqueur  lourde  à  base  d'iodomercurates  alcalins  ('). 

Le  produit  obtenu  se  présente  sous  forme  de  cristaux  très  biréfringents  ; 
il  possède  des  groupements  pseudo-hexagonaux  du  genre  de  ceux  de  l'ara- 
gonite  :  deux  axes  optiques  très  écartés  autour  de  la  bissectrice  aiguë,  qui 
est  négative;  je  ne  suis  pas  certain  que  les  lames  pseudo-hexagonales  soient 
bien  couchées  à  plat  sur  la  préparation  :  si  oui,  le  minéral  est  morioclinique, 
car  dans  les  quelques  lames  que  j'ai  pu  étudier  dans  cette  direction  la  bis- 
sectrice est  un  peu  oblique  sur  le  plan  d'aplatissement;  mais  il  est  pos- 
sible aussi  que  les  lames  soient  obliques  sur  le  plan  du  porte-objet,  et  dans 
ce  cas  le  minéral  serait  orthorhombique. 

Ce  produit  est  attaqué  avec  la  plus  grande  facilité  par  les  acides;  je  l'ai 
analysé  en  l'attaquant  par  l'acide  chlorhydrique,  en  évaporant  à  sec  et  re- 
prenant par  l'acide  azotique  qui  donne  un  chiffre  exact  pour  la  silice,  tandis 
que  la  reprise  par  l'acide  chlorhydrique  donne  constamment  un  excès  no- 
table. Dans  la  liqueur  filtrée,  la  thorine  a  été  précipitée  par  l'acide  oxa- 
lique, puis  la  potasse  pesée  à  l'état  d'azotgite.  Les  résultats  conduisent  à  la 

formule 

K'O.ThOSaSiO». 

Trouvé. 
,  „  Calculé. 

Silice 2/1,82  2^,61  25,078 

Thorine ^^A^  54,65  55,276 

Potasse 20, 4i  20,07  19,644 

99>7'  99.33 

Densité  à  0°  r3  4,44- 

Je  suis  heureux  d'adresser  à  M.  A.  Lacroix,  qui  a  bien  voulu  examiner 
mes  produits,  mes  plus  vifs  remercîments. 


ZOOLOGIE.  —  Sur  l'existence  des  glandes  céphaliques  chez  Machilis  maritima 
Leach.  Note  de  M.  L.  Brunta,  présentée  par  M.  Yves  Delage. 

Les  divers  auteurs  (^)  ayant  étudié  l'anatomie  des  Thysanoures  propre- 

(')  Sur  les  liqueurs  denses  à  base  d'iodomei curâtes  alcalins  {Comptes  rendus, 
t.  CXLI,  1905,  p.  385). 

(')  Nassonow  (1887),  OuDEMANS  (1887),  Grassi  (i9o4),  Becker  (1898)  et  Wil- 
lem (1900). 


492  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

menl  dits  signalent  uniquement,  comme  glandes  céphaliques,  une  paire  de 
glandes  salivaires  qui  débouchent  à  l'extérieur  par  un  canal  dont  l'orifice 
est  situé  entre  la  ligule  et  la  lèvre  inférieure. 

J'ai  montré  (1904)  que  ces  prétendues  glandes  salivaires  faisaient  partie 
d'orgajies  plus  complexes,  qui  sont  des  reins  labiaux  dont  les  vésicules  ter- 
minales ou  saccules  n'avaient  pas  jusqu'alors  été  aperçues.  Les  glandes  sali- 
vaires des  auteurs  représentent  en  réalité  les  labyrinthes  et  les  canaux 
excréteurs  de  ces  reins. 

Or,  indépendamment  des  reins  labiaux,  Machilis  marilima  (  '  )  et  proba- 
blement tous  les  Thysanoures  possèdent  deux  paires  de  glandes  qui,  jus- 
qu'ici, semblent  avoir  été  prises  pour  du  tissu  adipeux. 

En  raison  de  la  situation  de  leurs  débouchés,  je  dénomme  ces  glandes  : 
glandes  céphaliques,  et,  d'après  la  position  relative  des  orifices  des  conduits 
excréteurs,  je  distingue  : 

1°  Des  glandes  antérieures  ; 

2°  Des  glandes  postérieures  ou  glandes  annexes  du  canal  excréteur  des 
reins  labiaux. 

Les  glandes  céphaliques  antérieures,  comme  les  postérieures,  sont  disposées  symé- 
triquement dans  la  tête  et  le  prothorax.  Bien  que  les  premières  présentent  avec  les 
seconds  des  relations  de  voisinage,  il  est  toujours  facile  de  les  distinguer  sur  des 
coupes,  grâce  à  la  faculté  qu'elles  possèdent  de  se  colorer  diversement  à  l'aide  des 
mêmes  réactifs.  Par  exemple,  l'hématoxyline  en  solution  très  étendue  colore  faiblement 
les  glandes  antérieures  en  gris  bleu,  tandis  qu'elle  teinte  énergiquement  les  glandes 
postérieures  en  bleu  foncé. 

Les  glandes  antérieures  sont  dorsales,  elles  s'étendent  depuis  la  région  frontale  jus- 
qu'au milieu  du  prothorax,  contre  les  caecums  antérieurs  du  tube  digestif  moyen.  Elles 
forment  un  lit  épais  à  la  base  des  yeux  et  des  nerfs  optiques  et  elles  s'avancent  venlra- 
lemenl  jusqu'au  milieu  des  muscles  masticateurs.  C'est  dans  celle  région  que  naît, 
pour  chaque  glande,  un  petit  canalicule  excréteur  dont  le  cours  est  difficile  à  suivre. 
Les  deux  canalicules  débouchent  isolément  et  latéralement  à  la  base  de  la  cavité  mas- 
ticatoire {Mahlliôhle  d'OuDEMANs),  contre  l'articulation  des  mandibules. 

Les  glandes  postérieures  sont  en  rapport  par  leurs  faces  supérieures  avec  les  glandes 
antérieures.  Les  premières,  comme  les  secondes,  s'insinuent  entre  les  muscles  masti- 
cateurs et  elles  forment,  de  plus,  un  épais  collier  autour  de  la  partie  postérieure  de 
l'œsophage.  La  face  inférieure  de  ces  glandes  repose  sur  la  chaîne  nerveuse  ventrale. 

C'est  dans  la  région  cervicale  de  la  portion  antéro-inférieure  de  chaque  glande -que 
naît  le  canalicule   excréteur.   Les  deux  canalicules   excréteurs  sont  très  courts,    ils 


('  )  Les  individus  de  cette  espèce  ayant  servi  à  mes  études  provenaient  du  laboratoire 
maritime  de  Roscoff. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  "  498 

embrassent  la  chaîne  nerveuse  et  se  réunissent  au-dessous  d'elle  pour  former  un  petit 
canalicule  impair  et  médian  qui  vient  déboucher  dans  le  canal  excréteur  des  reins 
labiaux,  à  l'endroit  où  les  canaux,  excréteurs  pairs  se  fusionnent  pour  donner  un 
conduit  unique. 

Les  canalicules  des  glandes  postérieures  sont  novés,  en  totalité  ou  en  partie,  dans 
une  masse  conjonctive  paraissant  jouer  le  rôle  de  tissu  de  soutien. 

Au  point  de  vue  histologique,  s'il  est  permis  d'établir  une  comparaison 
entre  ces  glandes  et  celles  des  Mammifères,  on  peut  dire  que  les  glandes 
céphaiiques  des  Thysanoures  sont  des  glandes  muqueuses. 

Les  glandes  céphaiiques  sont  formées  chacune  par  un  canal  excréteur 
plusieurs  fois  ramifié  dont  les  branches  aboutissent  à  des  lobules  glandu- 
laires serrés  les  uns  contre  les  autres. 

Les  lobules  des  glandes  antérieures  sont  formés  par  de  grandes  cellules 
toutes  semblables,  qui  possèdent  une  fine  membrane,  un  cytoplasme  très 
vacuolaire  et  un  ou  deux  gros  noyaux  ovoïdes  munis  d'un  nucléole 
acidophile  central.  On  rencontre  parfois  des  noyaux  en  voie  d'amitose  et 
fréquemment  des  noyaux  safranophiles  en  caryolyse. 

Dans  les  lobules  des  glandes  postérieures,  il  est  très  facile  de  distinguer 
deux  sortes  de  cellules  représentant  deux  stades  d'évolution  des  cellules 
glandulaires.  Les  unes  sont  petites,  généralement  disposées  à  la  périphérie 
des  lobules  et  renferment  de  nombreuses  et  petites  granulations  chroniato- 
philes  ;  les  autres  sont  de  grandes  cellules  vacuolaires  qui  ressemblent  en 
tous  points  aux  cellules  des  glandes  antérieures. 

Quant  au  rôle  joué  par  les  glandes  céphaiiques,  je  ne  puis  qu'émettre 
une  hypothèse  à  ce  sujet.  Il  est  certain  que  le  produit  d'excrétion  naturel- 
lement contenu  dans  les  vacuoles  du  corps  cellulaire  est  un  liquide  très 
riche  en  eau.  Il  est  probable  que  les  glandes  antérieures  sont  de  véritables 
glandes  masticatoires,  comme  la  situation  de  leurs  oriilces  excréteurs  le 
laisse  soupçonner.  Quant  aux  glandes  postérieures,  elles  sécrètent  un 
liquide  peut-être  chargé  d'entraîner  au  dehors  les  produits  rénaux,  jouant 
ainsi  le  rôle  physiologique  des  glomérules  des  reins  des  Vertébrés. 

ENTOMOLOGIE.  —  Su7-  un  Lépidoptère  héterocère  (Zeuzera  pyrina  L.) 
nuisible  au  chêne-liège  en  Algérie.  Note  de  M.  P.  Lesne,  présentée 
par  M.  E.-L.  Bouvier. 

Dès  l'époque  de  Réaumur  l'attention  ^Ics  observateurs  a  été  attirée  sur 
un  Lépidoptère  hétérocère,  le  Zeuzera  pyrina  L.,  dont  la  chenille  attaque 


494  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

les  arbres  en  pleine  vigueur  et  creuse  des  galeries  à  l'intérieur  du  tronc  et 
des  branches  des  essences  non  résineuses  les  plus  variées.  Ratzeburg(i84o), 
E.  Newman  (i864),  Boisduval  (1867)  et  d'autres  ont  signalé  les  dépréda- 
tions commises  par  cet  insecte  et  fourni  des  données  sur  ses  mœurs;  E.  Ka- 
lender  (1874)  a  étudié  le  premier,  d'une  façon  suivie,  les  habitudes  du 
même  insecte.  Mais  les  observations  biologiques  sur  la  Zeuzère  ont  toutes 
été  faites  soil  en  Europe,  soit  dans  l'Amérique  du  Nord,  où  ce  papillon 
semble  avoir  été  introduit,  et  les  entomologistes,  tels  que  H.  Lucas  et 
Ch.  (3berthur,  qui  se  sont  occupés  des  Lépidoptères  du  nord  de  l'Afrique, 
se  sont  bornés  à  mentionner  la  présence  de  l'insecte  en  quelques  points  de 
PAlgérie  nord-orientale. 

Ayant  eu  à  rechercher,  au  cours  de  l'été  dernier,  les  causes  de  la  morta- 
lité et  de  l'affaiblissement  des  chênes-lièges  dans  le  massif  algérien  de 
l'Edough  (province  de  Conslantine)  (  '  ),  nous  avons  reconnu  que,  dans  cette 
région ,  l'ennemi  le  plus  redoutable  du  Quercus  siiber  est  le  Zeuzera  py/-ina  L.  ; 
nous  avons  constaté,  en  outre,  que  les  mœurs  de  la  chenille  offrent,  en 
Algérie,  des  particularités  spéciales,  comme  si  les  individus  nord-africains 
de  celte  espèce  avaient  simplifié  l'industrie  de  leurs  congénères  d'Europe. 

La  Zeuzère  attaque  les  chênes-liège  de  toutes  tailles.  La  chenille  âgée  se 
rencontre  soit  dans  le  tronc  des  arbres  encore  jeunes,  soit  à  l'intérieur  des 
branches  principales  des  chênes  en  plein  rapport.  C'est  ainsi  que  des  troncs 
ou  des  branches  mesurant  jusqu'à  20'"'  de  diamètre  sont  creusés  par  elles 
jusqu'au  cœur. 

Elle  vit  isolément  à  l'intérieur  de  galeries  dont  la  présence  se  reconnaît  aisément 
grâce  à  la  tache  brune,  arrondie,  souvent  aussi  large  que  la  paume  de  la  main,  qui 
s'étend  au-dessous  de  l'orifice  et  qui  est  due  à  la  sève  s'écoulaiit  au  dehors  et  s'allérant 
au  contact  de  l'air.  De  l'orifice,  toujours  silué  au  fond  d'une  crevasse  du  liège,  part 
une  galerie  qui  oftre  des  caractères  très  constants.  Elle  suit  une  direction  longitudinale 
ascendante  et  gagne  obliquement  les  parties  centrales  du  cylindre  ligneux  en  se  pour- 
suivant sur  une  longueur  pouvant  atteindre  35'^'".  Dans  sa  portion  inférieure  elle  est 
plus  ou  moins  dilatée  dans  le  sens  radial  et  présente  une  section  surbaissée;  plus  haut 
elle  se  rétrécit  graduellement  et  sa  section  devient  circulaire.  L'élargissement  des 
parties  voisines  de  l'orifice  a  manifestement  pour  but  de  faciliter  à  l'insecte  les  évo- 
lutions auxquelles  il  doit  se  livrer  pour  déblayer  son  logis  lorsqu'il  est  encombré  d'ex- 
créments; l'extrémité  supérieure,  profondément  située,  est  destinée  à  servir  de  loge  de 
transformation.  Presque  toujours,  de  la  chambre  de  déblayage  se  détache  inférieure- 


(')  Nos  observations  ont  été  entreprises  sur  la  demande  de  la  Société  anonyme  des 
lièges  de  l'Edough. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  ^C)5 

ment,  près  de  l'orifice,  une  galerie  descendante  de  dimension  réduite,  où  se  rassemble 
un  liquide  brunâtre  dans  lequel  se  développent  de  nombreuses  larves  de  Diptères. 
Enfin,  la  galerie  se  corn|dique  assez  souvent  d'un  rameau  ascendant  subcortical  moins 
long  que  le  rameau  axial,  permettant  à  la  chenille  de  trouver  une  alimentation  plus 
riche  en  principes  nutritifs,  mais  l'exposant  davantage  aux  atteintes  des  Pics. 

Les  galeries  de  Zeuzéres,  qui  représentent  chacune  une  surface  de  lésion  dépassant 
i''"'',  sont  souvent  nomlneuses  sur  un  même  arlire.  Il  est  fréquent  d'en  observer  de 
trois  à  sept,  et  on  en  a  rencontré  jusqu'à  dix-sept  sur  une  même  plante.  L'arbre  réagit 
en  pou-sant  des  bourrelets  ligneux  qui  ont  vite  fait  de  combler  la  galerie  si  la  chenille 
vient  à  mourir  ou  à  se  transformer;  mais,  aussi  longtemps  ([u'elle  y  demeure,  elle  lui 
conserve  ses  dimensions  en  rongeant  les  parois  d'où  elle  tire  sa  nourriture.  On  conçoit 
que  la  pi-ésence  de  ces  chenilles  amène  un  afl'aiblissemenl  de  la  plante,  aU'aiblissemeul 
qui  aboulit  soit  au  dessèchement  partiel  de  la  cime,  soit  à  la  mort  totale  de  l'arbre  s'il 
s'agit  déjeunes  sujets. 

Lorsqu'on  fend  les  troncs  ou  les  branches  attaquées,  on  est  frappé  de  ren- 
contrer beaucoup  de  galeries  qui  paraissent  récemment  abandonnées,  bien 
que  l'insecte  ne  s'y  soit  pas  transformé.  Or,  si  l'on  extrait  une  chenille  de 
sa  retraite  et  qu'on  l'enferme  avec  un  tronçon  indemne  de  chêne-liège,  elle 
ne  tarde  pas  à  creuser  celui-ci  et  à  disparaître  à  son  intérieur.  Il  semble 
donc  que  la  chenille  de  la  Zeuzère  abandonne  volontiers  son  gîte  pour  s'en 
ciTuser  un  nouveau. 

Au  moment  de  se  transformer,  elle  monte  jusqu'à  l'extrémilé  de  la  galerie  axiale  et, 
là,  s'enferme  derrière  un  tissu  lâche  de  fils  soyeux  grossiers,  tendus  diamétralement 
dans  la  lumière  de  la  galerie  sur  une  longueur  d'environ  i"™;  mais  elle  ne  creuse  pas 
une  galerie  spéciale  pour  la  sortie  de  l'adulte  et  ne  s'entoure  pas  d'un  cocon  comme 
elle  le  fait  en  Europe.  Plus  tard,  la  chrysalide,  prête  à  éclore,  écarte  ou  rompt  les  fils 
de  cet  opercule  à  l'aide  de  l'éperon  tranchant  dont  sa  tête  est  armée  et  s'avance  jusqu'à 
l'orifice  extérieur.  Vers  l'altitude  de  Soo™,  c'est  au  milieu  et  à  la  fin  d'août  que  nous 
avons  observé  l'éclosion  ;  aux  altitudes  inférieures,  l'apparition  des  adultes  est  moins 
tardive. 

Les  Fies  et  notamment  la  plus  grande  espèce  de  la  région  (Gecinus  Vaà- 
lanti  Malh.)  recherchent  les  chenilles  de  Zeuzéres  pour  s'en  nourrir.  Ces 
oiseaux  sont  assez  abondants  dans  l'Edough,  et  c'est  à  eux  qu'il  faut  attri- 
buer les  trous  profonds  et  presque  cylindriques  que  nous  avons  souvent 
observés,  surtout  dans  le  district  du  Gros  Liège,  sur  les  chênes  attaqués.  Ces 
trous  étaient  constamment  creusés  à  une  distance  de  6''°'  à  lo'^'"  au-dessus 
de  l'orifice  de  la  galerie  et  sur  le  trajet  de  celle-ci.  Les  Pics  ne  suffisent  pas 
cependant  pour  limiter  efficacement  la  multiplication  de  l'insecte.  Sur  les 
croupes  sèches  des   «  koudiats  »  et  dans  certaines  régions  basses,  la  forêt 

C.  R.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  9.)  65 


496  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

est  gravement  atteinte  et  il  est  à  craindre  que,  si  les  dégâts  ne  pouvaient 
être  enrayés,  des  centaines  d'hectares  en  exploitation  ne  soient  prochaine- 
ment détruits  dans  la  seule  partie  orientale  du  massif. 

Les  expériences  auxquelles  nous  avons  procédé  sur  place  ont  montré 
l'efficacité  des  injections  de  sulfure  de  carbone  pour  détruire  les  chenilles 
à  l'intérieur  de  leurs  galeries;  toutefois,  le  laps  de  temps  qui  s'est  écoule 
dejniis  n'est  pas  suffisant  pour  permettre  d'apprécier  l'influence  du  sulfure 
sur  la  végétation  des  arbres.  La  configuration  simple  et  constante  des  gale- 
ries des  chenilles  adnites  chez  les  Zeuzères  de  l'Edough  justifierait,  d'autre 
part,  l'essai  de  procédés  mécanicjues  de  destruction. 


PHYSIQUE  BIOLOGIQUE.  —  Recherche  spectroscopique  de  la  bile.  Note 
de  M.  A.  AuciiÉ,  présentée  par  M.  d'Arsonval. 

Les  physiologistes  et  les  médecins  attachent  une  importance  chaque  jour 
plus  grande  à  des  renseignements  précis  sur  la  présence,  la  quantité  et  les 
variations  des  pigments  biliaires  dans  différents  produits  de  l'organisme  : 
urines,  fèces,  sérums  normaux  et  pathologiques,  bile,  matières  vomies,  etc. 
La  méthode  suivante,  rapide,  facile  et  fidèle,  rendra  des  services. 

Principe.  —  La  bilirubine,  en  milieu  alcalin,  et  par  oxydation,  au  moyen 
de  l'iode,  en  présence  de  l'oxyde  de  zinc,  fournit  un  spectre  caractéristique. 

Réactifs.  —  I.  Une  solution  saturée  d'acétate  de  zinc  (ou  de  l'ammo- 
niaque saturée  d'oxyde  de  zinc  pur). 

2.   Une  solution  d'iode  à  -p^  dans  l'alcool  ou  dans  l'iodure  de  potassium. 

Les  réactifs  aqueux  sont  préférables  surtout  avec  les  sérums. 

Technique.  —  Le  liquide  conlenant  les  pigiiienls  biliaires  en  solution  aqueuse, 
alcoolique,  chloroformo-alcoolique,  etc.  est  placé  clans  un  petit  tube  à  essai  de  lo'''"' 
environ  ;  ajouter  quelques  gouttes  d'ammoniaque,  puis  quelques  gouttes  du  réactif  n°  1 
et  enfin  goutte  à  goutte  la  solution  n"  2  en  surveillant  au  speclroscope  V apparition  et 
la  croissance  d'une  bande,  dans  le  roui^'e,  entre  B  et  C,  c'est-à-dire  entre  65o/, 
et  700)1  et  plus  ou  moins  épaisse  suivant  la  richesse  du  liquide  en  pigments.  Quand  \ci 
bande  cesse  de  croître  en  épaisseur,  on  arrête  les  additions  d'iode  et  l'on  ajoute  un  excès 
d'ammoniaque,  ce  ([ui  rend  le  spectre  plus  net.  Avec  des  solutions  étendues,  il  faut 
observer  dans  l'axe  du  tube,  ce  qui  est  facile,  devant  une  lampe  de  bureau  et  avec  uu 
spectroscope  à  main.  Celte  bande  est  caractéristique  de  la  matière  colorante  biliaire: 
elle  ne  se  produit  pas  avec  les  pigments  sanguins,  ni  avec  la  luthéine  qui  a  été  con- 
sidérée, par  certains  auteurs,  comme  la  matière  colorante  normale  du  sérum.  De? 
solutions  concentrées  donneront  en  outre  une  bande  faible  en  D,  !yqo\. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  497 

Spectre  étalon.  —  Si  l'on  veut  se  faire  une  idée  des  quantités  relatives  de  pigment, 
il  sera  bon  d'observer  toujours  sous  même  épaisseur;  o^,\o  par  exemple,  dans  ces 
conditions  une  solution  de  bilirubine  pure  à  -p^'j^j-  donne  encore  une  très  belle  bande. 
Par  suite,  il  est  possible  de  constituer  une  éclielle  de  types  (difficile  à  conserver)  ou 
de  Juger  sous  épaisseurs  variables. 

Applications  aux  cas  particuliers.  —  Les  urines  ictériques,  les  sérums 
sanguins,  liquide  de  l'ascite,  liquides  pleurétiques,  etc.,  seront  essayés  sans 
aucune  préparation  préalable.  Pour  les  urines  très  chargées,  il  sera  mieux 
de  les  diluer  et  de  préférence  avec  de  l'alcool.  Il  sera  rare  qu'un  sérum  ne 
donne  pas  de  résultats  positifs  sous  cette  épaisseur  de  o'",io;  avec  les 
sérums  de  l'homme,  du  cheval,  du  bœuf,  il  suffira  souvent  d'une  épaisseur 
de  o^jOi.  Il  sera  facile  de  voir  que  la  richesse  en  pigments  est  très  variable 
avec  les  espèces  et  les  individus. 

Les  malières  concrètes  devront  être  traitées  par  un  liquide  susceptible 
de  dissoudre  les  pigments,  tel  que  l'alcool  ou  un  mélange  d'alcool  et  de 
chloroforme,  et  l'examen  portera  sur  celle  sululion. 

S'il  s'agit  de  produits  pauvres  en  pigments,  il  faudra  effectuer  une  extrac- 
tion préalable  par  les  procédés  classiques  :  entraînement  par  divers  préci- 
pités formés  au  sein  du  liquide,  entraînement  mécanique  par  des  poudres 
inertes,  dissolution  dans  des  liquides  non  miscijjles  tels  que  le  chloroforme 
et  de  préférence  le  chloroforme  dans  lequel  on  a  dissous  i5  pour  100  de 
thymol.  L'extrait  est  repris  par  l'alcool  et  celui-ci  traité  comme  il  a  été 
dit.  Par  ce  moyen  on  pourra  découvrir  le  pigment  dans  des  urines  en 
contenant  moins  de  ,,,^^,,„^  et  constater  que  les  urines  de  beaucoup  de 
personnes  ayant  toutes  les  apparences  de  la  santé  sont  faiblement  icté- 
riques ('). 

Les  recherches  bibliographiques  ont  montré  que  ces  faits  ne  sont  pas 
entièrement  nouveaux.  En  1872  Slokwis  a  décrit,  à  quelques  détails  près, 
ce  même  spectre  qu'il  obtenait  en  faisant  agir  divers  agents  d'oxydation 
sur  la  bilirubine  ou  ses  dérivés.  Le  corps  obtenu  reçut  successivement  les 
noms  de  chotéverdine,  bilicyanine,  cholècyanine  La  production  du  spectre, 
dans  ces  conditions,  est  très  capricieuse  et  ne  peut  s'appliquer  aux 
recherches  générales  ;  aussi,  ces  travaux  sont-ils  à  peine  cités  dans  quelques 
ouvrages  de  compilation. 

(')  Les  solutions  de  bilirubine  pure  et  les  li(|uides  obtenus  par  exlraclion  n'exigent 
que  très  peu  d'iode;  on  fera  bien  de  se  servir,  dans  ces  cas,  d'une  solution  au  -j-jnrô- 
Les  liquides  albumineux,  au  contraire,  exigent  jusqu'à  20  ou  20  gouttes  de  la  solution 
au  -r4n. 


498  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

L'intervention  du  zinc  semble  expliquer  les  caractères  de  constance  qui 
viennent  d'être  décrits  et  mériterait  à  cette  méthode  d'être  tirée  d'un 
injuste  oubli. 


MÉDECINE.  —  Nouvelles  acquisitions  sur  le  Kala-azar  :  cultures;  inocu- 
laiion  au  chien;  étiologie.  Note  de  M.  Charles  IVicolle,  présentée  par 
M.  Laveran. 

Jusqu'à  ces  dei-niers  temps,  les  données  scientifiques  acquises  sur  le 
Kala-azar  se  résumaient  dans  la  connaissance  des  symptômes  du  la  maladie 
et  des  caractères  morphologiques  de  son  agent  pathogène.  Ce  Protozoaire, 
découvert  par  Leishman  et  étudié  principalemenl  par  Donovan,  Laveran 
et  Mesnil,  avait  été  oblenu  en  première  culture  sur  sang  citrate  par  Rogers. 
Cette  culture  avait  permis  de  se  rendre  compte  de  la  nature  du  parasite 
qui  s'y  développe  sous  forme  d'Infusoire  uuitlagellé  dépourvu  de  membrane 
ondulante.  Mais  les  repiquages  étaient  impossibles,  un  seul  t'nt  obtenu  par 
Leishman  et  Slalham. 

L'étude  expérimentale  de  la  maladie  se  trouvait  donc  retardée;  de  même 
la  connaissance  de  son  étiologie. 

PaLton  seul  pensait  avoir  [)u  suivre  chez  une  punaise  de  l'Inde  l'évolution 
du  parasite. 

La  constatation  récente  que  j'ai  faite  en  Tunisie  de  trois  cas  d'anémie 
spléniquc  infantile,  identiques,  sauf  l'âge  des  malades  (3  ans  au  maximum), 
au  Kala-azar,  m'a  permis  d'ajouter  quelques  notions  nouvelles  à  celles 
apportées  par  mes  devanciers  dans  l'étude  de  cette  maladie  et  de  son  agent 
pathogène. 

J'ai  pu,  d'une  part,  obtenir  des  cultures  indéfiniment  repiquablcs  du  para- 
site; de  l'autre,  reproduire  expérimentalement  l'infection  chez  le  chien.  Ce 
dernier  résultat  est  probablement  le  premier  pas  accompli  dans  la  connais- 
sance de  l'étiologie  du  Kala-azar. 

I.  Cultures.  —  Dans  les  trois  cas  j'ai  obtenu  d'emblée  des  cultures  positives  par 
ensemencement  du  sang  spléuique  des  malades  en  milieu  de  Novv  et  Neal  (eau  de 
condensation  de  tubes  d'agar  additionnés  d"un  tiers  de  sang  de  lapin)  à  22".  Les  cultures 
ont  pu  être  repiquées  avec  succès,  les  plus  anciennes  (novembre  1907)  six  fois  déjà, 
les  autres  trois  et  deux  fois.  Le  début  du  développement  s'observe  vers  le  septième 
jour,  la  culture  est  abondante  au  quinzième  jour.  Les  formes  du  parasite  sur  ce  milieu 
sont   identiques  à  celles  obtenues  par   Rogers  en    sang  citrate.  J'ai  donné  ailleurs  le 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  /,9g 

détail  de  ma   technique  et    de    mes  observations  {Société  de  Pathologie  exotique, 
séance  du  12  février  et  Archives  de  l'Iiistiltit  Pasteur  de  Tunis,  février  1908). 

Simplifiant  le  milieu  de  Novy  et  Neal,  j'ai  obtenu  des  cultures  abondantes  dans 
l'eau  de  condensation  de  tubes  de  sang  gélose  sans  peptone  et  sans  viande.  Les  corps 
de  Leishman  s'y  développent  au  moins  aussi  bien  que  sur  le  milieu  Novy-iVeal,  qu'ils 
proviennent  du  sang  splénique  ou  d'une  culture. 

■  II.  Inoculation  au  chien.  —  Le  21  septembre  1907,  un  jeune  cbien  reçoit  dans  le 
foie  et  dans  la  cavité  péritonéale  une  goutte  de  sang  splénique  provenant  d'une  ponc- 
lion  de  la  raie  d'un  enfant,  diluée  dans  i''"'  environ  de  citrate  de  soude  à  2  pour  100. 
Aucun  symptôme  ne  suit  cette  inoculation  ;  le  sang  de  l'animal  examiné  à  plusieurs 
reprises  ne  montre  aucune  modification. 

Le  g  décembre,  ce  même  animal  est  inoculé,  toujours  dans  \e  foie  et  dans  la  cavité 
péritonéale,  avec  le  produit  du  broyage,  dans  l'eau  physiologique,  d'un  fragment  de  la 
rate  recueillie  à  l'autopsie  du  même  enfant.  Aucun  symptôme  à  la  suite;  plusieurs 
examens  du  sang  pratiqués  en  décembre-janvier  restent  négatifs. 

Le  27  fé\rier  (soit  139  jours  après  la  première  inoculation  et  80  jours  après  la 
seconde)  l'animal  très  gras  est  sacrifié.  L'auto|)sie  montre  un  état  en  apparence  normal 
de  tous  les  organes,  sauf  de  la  rate  un  peu  hypertrophiée  (poids  32S  pour  un  chien 
de  6''e),  mais  ayant  son  aspect  et  sa  consistance  ordinaires,  et  du  foie  hypertrophié 
légèrement,  rouge  et  manifestement  ramolli.  Aucun  retentissement  ganglionnaire,  le 
tube  digestif  est  sain. 

Des  frottis  préparés  avec  la  rate,  le  foie,  la  moelle  des  os  montrent  dans  ces  organes 
la  présence  de  corps  de  Leishman.  Ces  parasites  nombreux  dans  la  rate  et  la  moelle 
osseuse  sont  un  peu  plus  rares  dans  le  foie;  nous  ne  les  avons  rencontrés,  jusqu'à  pré- 
sent, ni  dans  le  sang  du  cœur,  ni  dans  les  ganglions.  Leurs  caractères  morphologiques 
sont  identiques  à  ceux  observés  chez  l'enfant  dans  le  Kala-azar;  comme  eux  ils  sont 
tantôt  libres,  tantôt  inclus  dans  de  grands  mononucléaires,  lesquels  en  contiennent 
jiarfois  un  nombre  considérable;  les  gangues  sontrares. 

Aucun  des  autres  animaux  inoculés  par  nous  n'a  présenté  encore  de  lésions  analogues 
(réserve  faite  pour  des  singes,  non  examinés  et  non  malades  en  apparence). 

Eliologie  du  Kala-azar.  —  La  sensihilitc  du  chien  vis-à-vis  du  virus 
humain  seinhhj  devoir éclairor  l'étioloi^ic  jiis(|n'à  présent  inconnue  du  Kala- 
azar.  Dans  deux  cas  d'anémie  splénique  iulanLile  à  corps  de  Leishman,  sur 
un  total  de  cjuatre  observés  en  Tunisie  (en  y  comptant  le  cas  de  Calhoire 
et  Laveran),  les  enfants  contaminés  avaieul  été  en  contact  fréquent  ou  jour- 
nalier avec  des  chiens  malades,  dont  un  s'est  rétabli  et  l'autre  est  inort. 

Il  nous  paraît  donc  légitime  de  supposer  que  le  Kala-azar  peut  être  une 
maladie  du  chien  transmissible  à  l'homme,  probablement  par  les  parasites 
cutanés  (puces  ou  autres). 


5oO  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 


GÉOLOGIE.  —  Les  roches  anciennes  et  le  terrain  permien  de  Châlillon- 
sur-Saône  {Vosges).  Note  de  M.  A.  I><»by- 

On  ne  connaissait  jus(|irii  ces  derniers  temps,  à  Cliâtillon-sur  Saône,  que 
deux  pointements  granitiques  :  l'un  sur  la  rive  gauche  de  l'Apance,  au  sud- 
est  du  bois  Banal  ;  l'autre,  en  aval  du  village,  sur  la  rive  gauche  delà  Saône. 
Dans  le  jardin  de  la  fdature  de  laines,  quelques  roches  anciennes,  tranchant 
par  leur  couleur  gris  sombre  et  leur  stratification  à  peu  près  verticale  avec 
le  grès  bigarré  qui  les  recouvre,  étaient  attribuées  par  Drouot  au  terrain  de 
transition  ('  )  et  par  M.  Rigaud  à  un  terrain  plus  ancien,  peut-être  à  l'étage 
des  micaschistes  (  -). 

Nos  recherches  nous  ont  fait  voir  que  les  roches  anciennes  de  la  Fila- 
ture, grès  et  schistes  métamorphiques,  sont  intimement  pénétrées  par  une 
granulite  rose  à  mica  blanc,  qui  tantôt  s'intercale  parallèlement  aux  feuil- 
lets des  schistes,  tantôt  les  coupe,  ainsi  que  les  grès,  sous  des  angles  très 
variables. 

Il  ne  nous  paraît  pas  douleiiv  que  c'est  à  cette  roche  éruptive  qu'est  dû  le  métamor- 
phisme marqué  des  grès  et  des  schistes  au  milieu  desquels  elle  est  injectée.  Les  grès 
ont  été  changés  en  un  véritable  quartzite,  où,  à  côté  des  grains  de  quartz  recristallisés, 
on  distingue  des  paillettes  de  mica  noir,  de-,  grains  d'orthose  et  parfois  des  veinules 
granuliliques  roses,  ce  qui  prouve  qu'il  j  a  eu  mélange  des  éléments  de  la  granulite 
avec  ceux  du  quartzile.  Quant  aux  argiles  séparant  les  bancs  de  grès,  elles  sont  deve- 
nues des  schistes  brun  rougeàtre,  fissiles,  parfois  feuilletés,  passant  tantôt  à  un  mi- 
caschiste grenu  à  biolile,  lantôt  à  un  schiste  luisant  à  séricite. 

Le  second  poinlemenl  granitique,  signalé  par  Drouot,  constitue  le  sous-sol  de  la 
petite  presqu'île  formée  par  la  Saône,  au  pied  du  village,  et  s'étend  jusqu'au  chemin 
de  Grlgiioncourt,  où  il  disparaît  sous  le  grès  bigarié. 

M.  Rigaud  a  cru  reconnaître  dans  ce  gisement  deux  variétés  de  granité,  l'une  rose 
et  l'autre  grise.  Malgré  les  recherches  les  plus  attentives,  il  ne  nous  a  pas  été  possible 
d'y  rencontrer  le  granité  gris.  La  roche  grisâtre  du  gisement  est  un  porphyre  pélrosi- 
liceux. 

En  outre,  on  rencontre  à  une  quinzaine  de  mètres  au  nord  de  la  route  de  Jonvelle, 
à  la  hauteur  de  la  Croix,  des  fragments  anguleux  de  schiste  brun,  épars  à  la  surface 
du  sol.  Cas  débris  semblent  indiquer  un  autre  gisement  de  roches  métamorphiiiues. 


(')  Annales  des  Mines,  t.  III,  i863. 
(2)  Annales  des  Mines,  1880. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  ,')OI 

Une  découverte  intéressante  a  été  faite  sur  la  rive  droite  de  l'Apance. 
Là  où  Ton  ne  connaissait  que  le  grès  bigarré,  nous  avons  rencontré  non  seu- 
lement le  granité,  mais  encore  le  porphyre  pétrosiliceux  avec  tufs,  intercalé 
en  nappes  puissantes  au  milieu  de  conglomérats  et  de  grès  permiens. 

Le  granité  ne  difléie  de  celui  du  bois  Banal  que  par  la  décomposilioii  plus  avancée 
de  ses  éléments,  il  se  montre  sur  environ  ôuo™,  dans  le  Grand  Bois,  à  la  hauteur  de  la 
filaluie  de  laines,  et  se  poursuit,  vers  l'Ouesl,  sur  la  lisière  de  la  forêt,  en  formant  une 
bande  étroite  qui  se  termine,  par  un  jeu  de  faille,  à  l\0"'  en  aval  d'un  énorme  bloc  de 
grés,  connu,  dans  le  pays,  sous  le  nom  de  lioc/ie  des  Larrons.  Au-dessus  vieiiuenllroi^ 
nappes  de  porphyres  pétrosiliceux  avec  tufs,  séparées  par  des  bancs  de  grès  rougeàlie 
de  o™,5o  à  i""  d'épaisseur.  Les  nappes  ne  sont  pas  continues;  elles  forment  des  lentilles 
de  dimensions  très  variables,  depuis  de  simples  nodulesjusqu'à  des  masses  de  plusieurs 
mètres,  dont  l'épaisseur  dépasse  parfais  o™,5o.  Tantôt  la  na[ipe  inférieure  repose 
directement  sur  le  granité,  tantôt  elle  en  est  séparée  par  un  banc  de  grè^. 

Le  porphyre  est  vert  clair,  pointillé  de  rose,  lude  au  toucher.  Il  renferme,  dans  une 
pâle  feldspathique  en  partie  amorphe,  de  l'orthose,  du  quaitz,  de  la  chlorite,  de  l'am- 
phibole et  quelques  paillettes  de  mica  biotite.  Les  tufs  argileux  qui  accompagnent  b; 
porphyre  sont  bréchoïdes,  avec  druses  cristallines  et  enduits  mangané-és.  Leur  colora- 
tion est  le  rouge  brun,  le  jaune  et  le  vert.  On  v  observe  de  nombreuses  veines  de  quart/ 
carié  et  de  calcédoine  rougeàlie. 

L'intérêt  de  cette  découverte  est  en  grande  partie  dans  les  conglomérats 
et  grès  sans  fossiles,  au  milieu  desquels  les  felsophyres  sont  intercalés.  Ces 
grès,  attribués  par  les  auteurs  de  la  (]arle  géologique  de  France  au  grès 
bigarré,  se  distinguent  de  celui-ci,  non  seulement  par  leur  aspect  et  leur 
texture,  mais  encore  par  leurs  éléments  constituants,  et  ils  olTrent  une  affi- 
nité marquée  avec  les  grès  franchement  permiens  des  Vosges. 

Ce  sont  des  grés-arkoses,  formés  surtout  de  ([uartz  et  de  feldspath.  Ils  sont  gris 
jaunâtre  ou  rougeàtre,  à  texture  grossière,  sans  mica  et  dépourvus  d'éclat  cristallin. 
Quelques  bancs  renferment  des  fragments  de  poi'phyre,  des  cailloux  de  quartz  et  de 
feldspath,  assez  volumineux  pour  qu'on  puisse  les  considérer  comme  de  véritables  pou- 
dingues.  Au  contact  du  porphyre,  la  surface  supérieure  des  bancs  de  grès  a  été  méta- 
morphisée  en  quartzite,  d'une  dureté  au  moins  égale  à  celle  du  grès  siliceux  de  Jon- 
velle.  Les  argiles  séparant  les  bancs  de  grès  sont  sableuses,  rougeàtres,  peu  épaisses  el, 
comme  les  grès,  ne  renferment  pas  de  fossiles. 

Ce  terrain,  puissant  d'environ  12",  repose  sur  le  granité  et  est  recouvert  sans 
discordance  parle  grès  bigarré;  les  affleurements  se  montrent  surtout  sur  la  lisière 
septentrionale  du  Grand  Bois,  où  ils  forjnent  une  bande  étroite  d'environ  1200'"  de 
longueur.  On  les  retrouve  encore  entre  la  Saône  el  le  chemin  de  Grignoncourt  et  sur  la 
lisière  de  la  forèl  appelée  le  Progot. 

Les  grès  permiens  recouvrant  le  granité  ont  conservé  leur  iiorizontalité 


5o2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

primitive;  au  contraire,  les  roches  métamorphiques  accusent  une  stratifica- 
tion verticale,  confuse,  il  est  vrai,  dans  les  grès,  mais  nettement  marcjuéc 
dans  les  micaschistes.  lien  résulte  que  la  mise  en  place  du  granité  s'est  pro- 
duite dans  l'intervalle  entre  le  dépôt  des  roches  anciennes  métamorphiques 
et  celui  des  grès  permiens.  A  quel  système  géologique,  antérieur  au  Permien, 
peut-on  attribuer  les  roches  métamorphiques?  Peut-être  au  Dévonieu,  qui 
se  montre,  comme  on  sait,  à  Chenebier  (^Haute-Saône);  mais  le  manque  de 
fossiles  ne  permet  pas  de  l'affirmer. 

On  peut  penser  que  c'est  vers  l'époque  westphalienne  cjue  la  contrée  a 
participé  au  mouvement  qui  a  fait  surgir  la  chaîne  hercynienne.  L'action 
horizontale  de  refoulement  aurait  donné  naissance  à  un  pli  anticlinal,  dont 
le  granité  de  Châtillon-sur-Saône,  le  gneiss  rouge  de  Bussières-lès-Belmont 
et  celui  de  Blaizy-Bas  marquent  la  direction,  et  qui  reliait  probablemeul 
les  Vosges  au  Morvan.  En  même  temps,  une  cassure  longitudinale  s'esl 
formée  dans  ce  pli  et  a  livré  passage  d'abord  à  la  granulite,  ensuite,  à 
l'époque  permienne,  aux  porphyres  pétrosiliceux.  Après  le  dépôt  des 
couches  rhétiennes,  un  nouveau  mouvement  du  sol  a  raviné  la  cassure  de 
l'Apance  et  a  prolongé  la  faille  de  la  vallée  de  Monllétang  jusqu'à  la  forêt 
des  Epiuets,  où  le  grès  infraliasique  est  cassé  verticalement,  mais  sans  rejet, 
suivant  le  prolongement  du  thalweg  de  cette  vallée. 

C'est  par  la  faille  de  la  vallée  de  Montlétang  que  s'échappe  aujourd'hui, 
sous  forme  de  sources  thermominérales,  la  vapeur  d'eau  qui  continue  à 
s'exhaler  du  foyer  intérieur. 


GÉOLOGIE.  —  Sur  l'existence  d'une  faune  et  d'une  flore  penniennes  à 
Madagascar.  Note  de  M.  Marcellin  Iîoule,  présentée  par  M.  Albert 
Gaudry. 

La  base  de  la  série  sédimentaire  de  Madagascar  est  formée  par  un  en- 
semble de  conglomérats,  de  grès,  de  schistes,  (jui  affleurent  à  l'ouest  du 
massif  cristallin  et  se  disposent  en  une  bande  à  peu  près  continue  entre  ce 
massif  et  les  terrains  secondaires.  A  Nosy  Be  et  autour  de  la  baie  d'Ampa- 
sindava,  des  schistes  noirs,  faisant  peut-être  partie  de  ce  complexe,  ont 
livré  des  Ammonites  basiques.  Les  autres  régions  de  Madagascar,  où  régnent 
les  grès  et  les  schistes  de  base,  semblaient  jusqu'à  présent  dépourvues  de 
fossiles.  Ce  n'est  qu'en  me  basant  sur  des  analogies  avec  les  continents 
voisins  qu'en  1900  j'avais  cru  devoir  rapprocher  le  vaste  système  détritique 


SÉANCE    DU    2    MARS    I908.  5o3 

inférieur  de  Madagascar  de  la  Karoo  formation  du  Cap  et  de  la  (iondwana 
formation  de  l'Inde,  ce  qui  me  faisait  exprimer  l'espoir  qu'on  y  découvrirait 
un  jour  des  Reptiles  fossiles. 

Cet  espoir  vient  de  se  réaliser.  Le  Muséum  possède  à  Madagascar,  en  la 
personne  du  capitaine  Colcanap,  un  correspondant  aussi  instruit  que  dévoué. 
Nous  lui  devons  de  magnifiques  collections  et  des  renseignements  du  plus 
haut  intérêt  sur  la  géologie  de  l'île.  J'avais  attiré  son  attention  sur  l'impor- 
tance qu'aurait  la  découverte  de  débris  organisés  dans  les  grès  et  les  schistes 
du  cercle  Mahafaly  placé  sous  son  commandement.  Il  y  a  quekjues  semaines, 
le  capitaine  Colcanap  m'envoyait  deux  plaquettes  d'un  schiste  siliceux  prove- 
nant de  la  vallée  de  la  Sakamena,  au  sud  d"  TOnilahy.  L'une  de  ces  plaquettes 
montre  l'empreinte  en  creux  d'une  portion  de  squelette  d'un  petit  Reptile 
fossile.  J'ai  reçu,  il  y  a  cjuelques  jours,  une  lettre  de  mon  savant  correspon- 
dant m'annonçant  qu'avec  l'aide  du  capitaine  Contet  et  de  quarante  tirail- 
leurs, il  avait  pu  explorer  à  fond  le  gisement,  qu'ily  avait  découvert  d'autres 
empreintes  de  Reptiles  et  de  Poissons;  à  sa  lettre  étaient  jointes  quelques 
photographies  de  ces  empreintes.  Je  ne  veux  pas  attendre  l'arrivée  en  France 
de  ces  nouveaux  et  précieux  documents  pour  annoncer  à  l'Académie  des 
Sciences  cette  importante  découverte. 

Il  résulle  de  l'élude  du  spécimen  déjà  en  ma  possession  et  de  l'examen  des  pholo- 
graphies  des  échanlillons  trouvés  plus  récemment  que  l'un  de  ces  Reptiles,  au  corps 
lacertiforme,  organisé  pour  la  vie  terrestre,  avait  des  veiièbres  amphicèles,  à  nolo- 
corde  persistante,  avec  des  intercentres;  qu'il  possédait  un  plastron  de  côtes  ventrales, 
un  humérus  avec  perforation  épicondylienne  ;  que  les  éléments  de  sa  ceinture  pelvienne 
étaient  larges  et  aplatis;  que  ses  pattes,  bien  ossifiées,  avaient  des  doigts  terminés  par 
de  petites  grifl'es  ;  que  le  membre  postérieur  était  notablement  plus  long  que  le  membre 
antérieur,  etc.  Far  tous  ces  caractères,  noire  Reptile  se  range  dans  le  groupe  des  Rlijn- 
chocéphales.  Ses  affinités  sont  avec  des  formes  permiennes  telles  que  Palœohatteria  et 
Kadaliosaurus  de  la  Saxe,  Prolorosaiirus  de  la  Thuringe,  Aplielosaurus  de  l'Hé- 
rault, Sauravus  de  Blanzy  et  peut-être  Saurosternon  de  l'Afrique  du  Sud.  Ces  divers 
animaux,  qui  ont  à  peu  près  la  même  anticpiité  géologique,  offrent  aussi  des  caractères 
évolutifs  d'une  uniformité  vraiment  remarquable,  de  sorte  que  je  n'hésite  pas  à  consi- 
dérer les  schistes  à  lîeptiles  de  la  Sakamena  comme  remontant  à  l'époque  permienne. 

Ces  couches  renferment  aussi  des  plantes  fossiles  et,  par  un  hasard  des  plus  heureux, 
la  plaquette  de  schiste  offre,  au  milieu  même  du  squelette  reptilien,  une  belle  empreinte 
de  feuille  de  (ilossopterii.  M.  Zeiller  a  bien  voulu  confirmer  et  compléter  cette  déter- 
mination en  rapportant  cette  empreinte  à  Glofsoplerà  indica  (]e  l'Inde,  qu'on  retrouve 
aussi  dans  l'Afrique  du  Sud.  La  répartition  stratigrapliique  de  cette  espèce  est  assez 
étendue,  puisque,  d'après  M.  Zeiller,  elle  débute  avec  le  Permien  et  s'élève  jusqu'au 
C.  R.,  190S,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  9.)  (J6 


5o4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

sommet  du  Ti'ias  ;  mais,  comme  son  iiiaximuni  d'extension  se  trouve  dans  les  couches  de 
Darnuila  rapportées  au  Permieii  moyen  et  suj)érieur,  les  reûseignemenls  tirés  de  Fein- 
preinte  \égétale  et  de  l'empreinte  animale  concordent  parfaitement. 

La  décotiverte  du  capitaine  Colcaiiaj)  odro  un  inlérôt  scientifique  consi- 
déi'aljle  :  elle  nous  fuit  connaître  l'existence  de  teiTains  primaires  et  de  la 
flore  à  Glossopleris  dans  une  région  du  globe  oii  ils  n'avaient  pas  été  signalés  ; 
elle  apportera  cjuelques  données  nouvelles  à  la  morphologie  des  plus  anciens 
quadrupèdes.  Elle  présente  aussi  un  grand  intérêt  pratique.  Les  couches 
fossilifères  de  la  Sakamena  occupent,  en  effet,  un  niveau  très  élevé  dans  la 
série  des  grès  et  schistes  de  base  du  ceixle  Mahafaly  ;  elles  sont  séparées  des 
roches  archéennes  par  une  grande  épaisseur  de  terrains  plus  anciens,  proba- 
blement d'âge  carbonifère.  Comme  l'ensemble  de  la  formation  est  d'origine 
continentale,  qu'on  y  observe  des  débris  d'une  antique  végétation,  on  peut 
espérer  y  trouver  des  amas  de  combustibles  comme  ceux  de  l'Afrique  du 
Sud.  Le  problème  de  la  houille,  si  important  pour  notre  grande  colonie,  oii 
il  n'a  guère  occasionné,  jusqu'à  présent,  que  des  déboires,  se  pose,  cette 
fois,  d'une  façon  rationnelle. 


GÉOLOGIE.  —  Sur  iinfralias  du  Hodna  (^Algérie).  Note  de  M.  J.  Savorni\, 
présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

L'Infralias  est  connu  dans  l'Oranie  (zone  à  Cypricardia  porrecta  Dum., 
signalée  à  Tifrit)  (').  On  peut  supposer  qu'il  existe  aussi  dans  l'Est  con- 
stantinois,  d'après  l'indication  de  MM.  Blayac  et  Gentil,  qui  citent  (") 
Myiilus psiloTiod  ()?,V.  sur  des  plaquettes  calcaires  qui  «  ressemblent  indubi- 
tablement à  celles  du  Muscholkalk  ou  de  l'infralias  des  régions  classiques  ». 
Mais  ces  auteurs  n'ont  pas  cru  devoir  distraire  du  coinplexe  habituel  de 
roches  triasiques  les  plaquettes  en  question.  La  Carte  géologique  d'Algérie 
C^"  édition,  1900)  mentionne  cependant  l'infralias  associé  au  Trias,  et  M.  Fi- 


(')  l^LAMAND,  in  l^oMEL  et  I^ouYANNE,  Rapport  SU/-  les  travaux  du  Serv.  géol.  de 
l'Algérie  (Ann.  des  Mines,  9"  série,  t.  XV,  1899). 

(^)  Le  Trias  dans  la  région  de  Souk-Ahras  {^Algérie)  {Bull.  Soc.  géol.  de  Fr., 
3^  série,  l.  XXV,  1897).  Gentil  {Thèse)  signale  en  outre  une  certaine  analogie  entre 
la  Tafna  et  Souk-Ahras,  quant  à  la  possibilité  de  l'existence  de  dépôts  infraliasiques. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  5o5 

cheur,  dans  sa  Notice  sommaire  ('),  dit  qu'à  Souk-Ahras  les  calcaires  ù 
Mylilus paraissent  se  rapporter  à  l'Infralias.  Quoi  qu'il  en  soit,  dans  l'Ouest, 
les  relations  évidentes  de  ce  dernier  sont  avec  le  Lias,  qui  le  surmonte  en 
concordance.  Dans  l'Est,  il  est  noyé  dans  une  importante  masse  triasique. 

Aucune  comparaison  n'est  donc  possible  entre  les  deux  gisements,  ni 
comme  faune,  ni  comme  allure,  et  l'on  peut  se  demander  s'il  a  existé  par- 
tout en  Algérie  des  couches  intermédiaires  entre  le  Trias,  dont  les  lambeaux 
connus,  de  jour  en  jour  plus  nombreux,  couvrent  d'une  trame  ténue  la  sur- 
face du  sol  algérien,  et  le  Lias,  qui  n'est  pas  souvent  au  voisinage,  mais 
affleure  aussi  fréquemment.  L'existence  probable  de  la  mer  liasique  sur  la 
majeure  partie  de  l'Algérie  vient  d'ailleurs  de  recevoir  une  confirmation 
nouvelle  par  la  découverte  d'un  de  mes  collègues  du  Service  de  la  Carte 
géologique,  établissant  un  jalon  de  plus  entre  les,  affleurements  fossilifères 
algéro-constantinois,  dès  longtemps  connus,  et  les  affleurements  tunisiens 
du  Lias  (  -).  Il  est  donc  hors  de  doute  que  les  lagunes  triasiques  d'une  part, 
la  mer  liasique  de  l'autre,  ont  couvert  tout  le  nord  de  l'Afrique  française, 
jusqu'au  bord  du  massif  ancien  (').  On  est  fondé  à  admettre  que  l'Infra- 
lias n'y  est  pas  moins  constant  :  c'est  ce  que  je  me  propose  d'établir. 

Au  Congrès  de  V  Association  française,  en  1906  (Lyon),  j'ai  eu  l'occasion 
de  signaler  les  affinités  iiifraliasiques  de  plusieurs  faunes  recueillies  par 
moi  dans  quelques  pointements  de  Trias  ophitogypseux.  Je  ne  connaissais 
alors  de  ces  faunes  que  :  A^'icula  cf.  Cassiana  (?)  Bittn.,  Montlivaullia 
rappelant  J/.  discoidea  Terq.  et  Piette,  eX  Cy prieur dia porrectaDmn.  Cette 
dernière  espèce,  déterminée  à  Lyon  même,  par  M.  Depéret,  n'élait  d'ailleurs 
pas  citée  dans  mon  court  Mémoire.  Je  puis  indiquer  aujourd'hui  connue 
caractérisant  ces  faunules  :  Montlivaullia  discoidea  Terq.  et  Piette,  Plicatula 
mlusslriata    Emm.    (Spondvlus  liasinus  Terq.),   Gervilia  obliqua    Martin, 


(  ')  Notice  sonim.  sur  la  Carte  géol.  de  l'Ali;.,  3"  édition,  in  C.  R.  dit  VFlI"  Cong. 
géol.  internat.,  Paris,  1901. 

(^)  J.  Dareste  de  la  Coavanne,  Sur  la  dccoin'.  d'un  lamb.  de  Lias  moy.  dans  le 
bass.  de  la  Seybouse  {Comptes  rendus,  27  janv.  rgo8).  Le  lambeau  le  plus  voisin  de 
celui  de  la  Seyijouse  est  auprès  de  Gastu  (28'""  NNO  de  Guelma)  et  bien  à  Test  des 
Toumiettes,  que  M.  Dareste  considère  à  tort  comme  le  gisement  le  plus  oriental  de 
Lias  antérieurement  connu  [cf.  Jacob  et  FicHEUit,  Notice  sur  les  trav.  récents  de  la 
Carte  géol.  d'Alg.  {Ann.  des  Mines,  io=  série,  t.  VI,  octobre  1904)]. 

(')  Cf.  E.  FicuEUR,  Le  massif  ancien  du  lilloral  de  la  lierbéria  (Congrès  de 
l'A.  F.  A.  S.,  Ajaccio,  1901). 


5o6  ACADÉMIE    DES    SCIENCEfr". 

Avicuia  cf.  Ihinkeri  Teiq.,  Cypricardia porrecta  Duin.,  Cypricardia  telragona 
Terq.,  etc.,  qui  siifliscnl  à  préciser  l'Age  hettangien  de  mes  gisements  et 
à  démoiilrer  leurs  afliuilés  avec  les  dépôts  du  i;olfe  du  Lu\eml)Ourg  et  ceux 
du  bassin  du  Rliùnc. 

Les  gisenienls,  au  iicinihie  de  cinq,  sont  répartis  tout  aiilour  du  Hodna  :  Djebe 
Kasbali  et  Oued  Targa  (pied  du  Mehazem  Kebir),  dans  la  partie  nord-occidentale, 
nord  et  sud  du  Dj.  Djezzar  dans  l'Est  ;  sud  de  Bou  Saàda  (Ain  Ograb)  au  Sud-Ouest. 
Tous  ces  affleurements  sont  associés  à  des  poijitemenls  iriasiques  en  situation  anor- 
male. Les  fossiles  y  sont  très  localisés,  ordinairement  incrustés  dans  des  calcaires  en 
plaquettes  plus  ou  moins  lissiles,  rarement  libres  (à  l'étal  de  moules)  dans  de  minces 
lits  maino-scliisteux.  Us  couvrent  parfois  littéralement  la  surface  des  plaquettes; 
mais  ces  calcaires  sont  extrêmement  discontinus,  en  raison  même  de  leur  association 
au  Trias. 

Nulle  part  je  n'ai  pu  reconnaître  une  trace  certaine  du  Lias  en  relation  avec  mes 
gisements  :  circonstance  qui  les  rapproche  de  celui  de  SouU  Miras.  C'est  la  conséquence 
probable  de  l'insuffisante  plasticité  des  grandes  masses  calcaires  basiques,  restées 
en  profondeur.  Il  ne  faudrait  pas  en  tirer  de  conclusion  générale  pour  repousser  la 
possibilité  d'une  liaison  entre  l'infralias  et  le  Lias,  dans  le  centre  et  dans  l'est  de 
l'Algérie.  Cette  liaison  originelle,  reconnue;!  Tifrit  (CJranie),  m'apparait  au  contraire 
comme  indubitable  aussi  dans  les  deux  autres  départemenls.  H  est  liaulement  probalile 
en  efl'el  que  c'est  liien  l'infralias  qui  a  été  aperçu  par  M.  r»areste  (')  au  Ciiabet  Mekiouka, 
sous  forme  de  plaquelles  séparant  les  quelques  mètres  de  calcaires  apparemment 
basiques  des  marnes  triasiques.  D'autre  part,  le  même  Lias  (zone  à  Pygnpe  aspaxia) 
et  le  même  Trias  (marnes  bariolées  gypsifères)  voisinent  au  Bou  Taleb  comme  dans 
la  Sejbouse  :  il  n'y  a  plus  qu'à  attendre  le  hasard  dune  découverte  pour  trouver  entre 
eux  de  l'infralias. 

Je  rappellerai  ici  que  Marcel  Bertrand  a  reconnu  dans  le  Djuijura  des  roches  du 
Trias  supérieur  et  de  Vlnfralias  (faciès  provençal)  dans  la  dépression  comprise  entre 
les  falaises  liafiques  de  Tirourda  (^).  M.  Ficheur  a  aussi  remarqué  des  calcaires  en 
plaquettes,  très  analogues  à  celles  qui  portent  mes  fossiles,  dans  la  partie  orientale 
du  Djurjura  (renseignement  verbal). 

En  résumé,  de  même  que  le  Trias,  à  faciès loriain  el  provençal,  se  rencontre 
à  peu  près  partout  en  Algérie,  l'infralias  (tout  au  moins  Vllettangien) 
l'accompagne  quekjuefois  et  ses  affleurements  sont  répartis  dans  les  trois 
départements.  Il  y  a  bien  des  présomptions  pour  que  la  zone  à  Avicuia  con- 


(')  Loc.  cit. 

(')  Comptes    rendus  des    ejccursions    de    la    Société.    s;éologi(jue    de   France   en 
Algérie,  1896. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  5o7 

lutta  s'y  trouve  aussi,  car  la  présence  bien  constatée  du  ternie  supérieur  de 
llnfralias,  sous  le  faciès  et  avec  la  faune  qu'il  présente,  s'ajoutant  aux 
connaissances  acquises  sur  le  Trias  et  le  Lias,  contribue  à  déuionlrcr  le  paral- 
lélisme d'évolution  des  deux  bords  de  la  Méditerranée. 

A  4  heures  et  demie,  rAcadémie  se  forme  en  Comilé  secret. 


COMITE  SECRET. 

L'Académie  procède  à  la  nomination  de  la  Commission  chargée  d'exa- 
miner les  demandes  relatives  aux  postes  d'étude  du  Laboratoire  du  mont 
Rose. 

Sont  nommés  membres  de  cette  Commission  : 

Le  ] "résident  en  exercice;  les  deux  Secrétaires  perpétuels  et  MM.  Vax 

TiEGHEM,  ChaUVEAU,    PeRRIRR,  ViOLLE,  RoiX,  BoiVIER,   DaSTRE. 

L'Académie  procède  ensuite  à  une  délibération  sur  le  mode  d'emploi  des 
annuités  offertes  par  le  prince  Roland  Bonaparte. 

Après  un  échange  d'observations  entre  divers  Membres,  il  est  résolu  que 
les  concurrents  devront  se  conformer  aux  dispositions  suivantes  : 

Les  demandes  de  subvention,  qui  peuvent  être  présentées  par  les  candi- 
dats, soit  directement,  soit  par  l'intermédiaire  d'un  Membre  de  l'Académie, 
devront  être  adressées  à  l'Académie,  chaque  année,  avant  le  !"='■  janvier; 
mais,  par  exception,  pour  1908,  avant  le  i"'  mai. 

Les  bénéficiaires  de  subventions  devront  adresser,  dans  les  12  mois,  à 
l'Académie  un  Rapport  succinct,  relatif  à  la  manière  dont  ils  ont  enq^loyé 
les  ressources  mises  à  leur  disposition  et  aux  résultats  qu'ils  ont  obtenus. 

Tout  bénéficiaire  qui  n'aurait  pas  fourni  de  Rapport  dans  les  délais 
voulus  sera  exclu  du  droit  de  recevoir  de  nouvelles  subventions. 

La  primeur  des  découvertes,  sous  qucl([ue  forme  que  ce  soit,  sera 
réservée  à  l'Académie.  La  non-observalion  de  cette  clause  entraînera  pour 
l'auteur  la  perte  du  droit  de  recevoir  de  nouvelles  subventions. 

La  séance  est  levée  à  ^  heures. 

A.  L. 


5o8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


BULLETIN    BIKLIOCRAPIIIQUE. 


Ouvrages  reçus  uaivs  la  séance  du  24  février   1908  (suite). 

On  the  présence  of  siiljiliiir  in  sonie  of  Ihe  holter  stars,  bv  Sir  Norman  Lookykr. 
(Exlr.  des  Proceed.  of  ihe  Royal  Society.  A,  t.  LXXX,  1907.)  Londres;  1  fasc.  in-S", 

Variations  de  longue  durée  de  divers  phénomènes  atmosphériques,  par  IIenrvk 
Arciowski.  [Extr.  du  n°  11  (1907)  du  i?«//.  de  laSoc.  belge  d'Astronomie.l^ruxeWai, 
I  fasc.  in-8°. 

De  l'influence  de  la  Lune  sur  la  vitesse  du  vent  aux  sommets  du  Saentis.  du 
Sonnhlick  et  du  Pike's  Peak,  par  Henryk  Arctowski.  [  Exlr.  du  n"  12  (1907)  du  Bull, 
de  la  Soc.  belge  d' Astronomie. ^^  Bruxelles,  1  fasc.  in-8°. 

Ergebnisse  der  nieteorologischen  Heobachtungen  an  den  Landesstationen  in 
Bosnien-Hercegovina  in  den  Jahren  1904  und  igoD.  Sarajevo,   1907;  i  vol.  in-4°. 

Memoric  délia  Regia  Accademia  di  Scienze.  Lettere  cd  Arti  in  Modena;  série  II], 
l.  VI;  lavole  7,  figure  78  inlercalate  al  teslo.  Modèiie'  1906;  i  vol.  in-4°. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  3  mars  1908. 

Mission  scientifique  permanente  d'exploration  en  Indo-Chine.  Décades  zoologiques, 
fascicule  IX  :  Oiseaux.  Hanoï,  1907;  i  fasc.  in-4".  Exemplaire  n°  16.  (Présenté  par 
M.  Delage.) 

Traité  des  courbes  spéciales  remarquables  planes  et  gauches,  par  F.  Gomes 
Teixeira,  Ouvrage  couronné  et  publié  par  l'Académie  royale  des  Sciences  de  Madrid, 
traduit  de  l'espagnol,  revu  et  très  augmenté;  t.  1.  Coïmbre,  1908;  1  vol.  in-4°.  (Présenté 
par  M.  Haton  de  la  Goupillière.  ) 

Société  d'Histoire  naturelle  d'Autun,  Bulletin  XX.  Aulun,  Dejussieu  père  et  fds; 
Paris,  P.  Masson,  1907;  i  vol.  in-S".  (Présenté  par  M.  Albert  Gaudry.) 

Mém.orial  de  V Artillerie  navale;  3''  série,  t.  I,  3*^^  livraison  de  1907.  Paris,  Impri- 
merie nationale;  i  fasc.  in-8°. 

Travaux  du  laboratoire  de  Géologie  de  la  Faculté  des  Sciences  de  l' Université  de 
Grenoble,    1907;  t.  Vlll,  9,"=  et  dernier  fascicule.  Grenoble,  1908;  i  vol.  in-8°. 


SÉANCE    DU    2    MARS    1908.  Soq 

Procès-vcrhaux  des  séances  de  la  SociéU-  des  Sciences  physirjues  et  nalurellesde 
Bordeaux,  année  1906-1907.  Paris,  Gautluer-\  lllars;  Bordeaux,  Feiel  et  fils,  1907; 
I  vol.  in-8". 

Bulletin  de  la  Société  des  Amis  des  Sciences  naturelles  de  Rouen,  5=  séiie,  42°  année 
!='■  et  2"  semestres  1906.  Rouen,  Lecerf  fils,  1907;  i  vol.  in-8°. 

International  catalogue  of  scientific  literature,  fifth  annual  issue  :  L.  Gênera 
Biology ;  N.  Zoology,  paris  I,  II.  Londres,  llarrison  et  fils;  Paris,  Gaulhier-Villars  • 
Berlin,  Hermann  Panlel,  1907;  i  fasc.  el  2  vol.  ln-8°. 

Académie  impériale  des  Sciences.  Comptes  rendus  des  séances  de  la  Commission 
sismique  permanente  ;  t.  II,  3°  livraison.  Saint-Pétersbourg,  1907;  i  vol.  in-^". 

Arbeiten  aus  der  staatliclien  Landw.  Versuchsstation  inSadovo  Bidgarien;  n°  2  : 
Untersuchungen  Liber  verschiedene  PJlanzenkranklieiten,  von  Ivo.\stantin  Malkoff, 
Direclor  der  Versuchsstation.  1907;  i  fasc.  in-/i°. 

Rendiconti  del  Circolo  matematico  di  Palernio;  t.  XXV,  fasc.  1,  %  anno  1908. 
Palerme,  2  fasc.  in-8°. 


5io  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


ERRA  TA . 


(Séance  du   lo  février   1908.) 

Note    de  M.   Émi/e  Collon,  Sur  l'intégration  approchée  des  équation? 
différentielles  : 

Page  276,  lignes  10  et  1 1  ««  Heu  de 

|,  =  F(a-,-o,Yi')-^(-^-)- 

Nous  prendrons  alors  -j/  —  'i,  -■  F  {x,  Y,  Y')  —  F  {x,  n,  r/). 
Lisez  :  Nous  prendrons 

alors  .1;  —  ']/,  =  F  (.r,  Y,  Y')  —  F  {x,  r,,  r/). 


(Séance  du  2.4  février   1908.) 

Note  de  M.  Robert  Jonckheere,  Résultats  des  mesures  des  diamètres  de 
Mercure  durant  son  passage  du  il\  novembre  1907  : 

Page  38i,  ligne  18  en  remonlanl,  au  lieu  de  cette  Table  devait  donc  être  retournée, 
lisez  cette  Table  devrait  donc  être  retournée. 

Même  page,  dernière  ligne,  au  lieu  de  diiVérence  de  o",32,  lisez  différence  deo",42. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIEH-VILLARS, 

Quai  des  Grands-Augustins,  n"  55. 
)epuis  ,835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièrement  le  O/^a^V    ,u  f 

.les  1  une  parordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabTu    def  3  ,  '  '  ''  '"  ''  '''""^«'  ^«^  -'« 

«rt  du  ■-  Janvier.  P  ""''"î"*  "^"^  "«'i^«  d  Auteurs,  tormment  chaque  volume.  L'abonne 


Prix  de  l'abonnement  ■ 
JWM  fr.  -  Départements:  40  fr.  -  Union  postale:  44  fr. 


mes  in-4».  Deu« 
abonnement  est  aaauel 


On  souscrit  dans  les  départements, 


ens . 
ers . 


inné  . . 
nçon . . 


chez  Messieurs  : 
•     Ferra n  frères. 
I  Chaix. 
j  Jourdan, 
'  Rutr. 

Courtin-Hecquet. 
(  Germain  et  Grassin. 
'  Siraudeau. 

Jérûine. 

Marion. 


,  Feret. 

«<^ux j  Laurens. 

'  Muller  (G.) 

ge^ Henaud. 

Uerrien. 
'  F.  Kobert. 
,  Le  Borgne. 
Uze!  frères. 
Jouan. 

Dardai  etBouv 
I  Henry. 
'  Marguerie. 

I  Delaunay. 
\  Bouy. 

Greffier. 

Ratel. 

Rey. 

)  Lauverjat. 
/  Ocgez. 

ble S  Drevet. 

\  Gratieret  C». 

chelle Fouclier. 

V,.g JBourdignon. 

(  Donibre. 


Lyon. 


ibery 

'0"rg 

tont-  Ferr . 


chez  Messieurs  : 

Lorient j  Baiimal. 

\  M"'  Texier. 

^  Cumin  et  Masaon. 
1  Georg. 
'  Phily. 

Maloine. 

Vitte. 

Marseille Ruât. 

,,,,,.  \  Valat. 

Montpellier (  „ 

/  Goulet  et  fils. 
Moulins Martial  Place. 

fBuvignier. 
Grosjean-Maupin. 
Wagner  et  Lambert. 

Dugas. 
Veloppé. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Amsterdam 
Athènes 


chez  .Messieurs  : 

j  Feikema     Caarel- 
'      sen  et  G'*. 

...     Beck. 


Barcelone Verdaguer. 

l  Ashcr  et  C". 

Berlin U>iedlander  et  flU. 

Kuhl. 


IVantes  . 


l  Barma. 
I  Appy, 


)  Taliandier. 
Giard. 


Nice 

|^''"'«« Debroas  Duplan. 

[  Orléans Loddé. 

Poitiers jBlanchier. 

\  Lévrier. 

f^en'ies piii.on  et   Hommaia. 

Bochefort    Girard  ( M""  ). 

Houen |  Langlois. 

(  Lestringant. 
S'-Étienne Chevalier. 

Toulon *  Figard. 

)  Allé. 


Toulouse  . 


\  Gimet. 
i  Privât. 


iBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 

Valenciennes  ....  )  ^'3'■''• 

I  Lemaitre. 


Alayer  et  Muller. 

•^«'■«« Francke. 

Pologne Zanichelli. 

iLamertin. 
Mayolez  et  Audiarte. 
Lebègue  et  C'. 

„  ,  Sotchek  et  C°. 

Bucarest . ,     , 

)  Alcalay. 

Budapest Kilia.i. 

Cambridge DeigiUon,  Bell  et  C-. 

Christiania Gammermeyer. 

Constantinople . .  Otto  Keil. 

Copenhague Hôsl  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Cènes Beuf. 

I  Eggimann. 
Cenève j  Georg. 

'  Burckliardt. 
^'^  "<^ye Belinfante    frères 

ÎPayot  et  G''. 
Rouge. 
Sack. 
;  Bartli. 
I  Brockhaus. 
Leipzig ,  Loientz. 

i  TwictMieyer. 
'  Voss. 
1  Dcsoer. 
Gnusé. 


iXaples 


Liège . 


ABLES  GÉNÉRALES^DËs^5i?îi^iiiïïiiliiliX^^ 

,  Tr:52ââ'-r/:i-^^=^?^:^^'î--^-,'«^°AVoiuu,eiu-4-  "-'"'• 

■  Tomes  62 

Tomes  92  à 


Chez  iMessieurs  : 
/  Dulau. 

^"""^'■«^ Hachette  et  G'- 

'  Nutt. 
Luxembourg....      y.  Buck. 

/  Ruiz  et  C'. 

Madrid I  Romo. 

"  ■  )  Dossat. 
'  F.  Fé. 

Milan  J  ^°'^'^'*  frères. 

(  Hœpli. 

'^foscou Tastevin. 

Marghieri  diGius. 
Pellcrano. 

'  Dyrson  et  Pfeiffei. 

Neiv-rork Stechert. 

(  Lenicke  et  Buechner 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  G'*. 

Paternie Reber. 

Porto Magalhaes  et   Muiiiz. 

Prague Rivnac. 

Bio-Janeiro Garnier. 

Bocca  frères. 
Loesclier  et  G''. 

Itotterdam Krainors  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghandel 

Cl   ,,-.      ,  \  Zinserling. 

•^-'^'^'•^*<""-^--|wollT. 

Î  Bocca  frères. 
Brero. 
Rinck. 
Rosenberg  et  Sellier 

Varsovie Gebetliner  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 


Bome. 


Vienne  , 


l  Frick 

\  Gerold  et  C' 

Zurich Rascher. 


iSÎ'   ~     '"•l^"^'^''  '«5.  à  3,  Décembre  ,8H5.)  Volume  i  1-4-  is-o    iviv" 
à  \^K  ~  *;/?""""  "?.^  ^  ^'  '^'^•^'""bre  KSSo.)  Volume  in-4":'    8Sq'  l'rV'  ' 
JPPLfMPMT  *nv  rr.«r.l  ~~  ^  '     •'^"^'«■-  '^^'  «  3,  Décembre  ,8,,5.)  Volume  in-r;  .900    I'    .' 

;r-MS^.t,°î,,  °""„^1'^,^''°°«  °.^^  ^.^*N^^S  "^  ^-ACADÉMIE  DES  SCIENCE^  :     ' 


25  fr. 
25  fr. 
25  fr. 
25  fr. 


la  même  Librairie  les  Mémoires  de  r  Académie  des  Sciences,  et  les  M 


emoires  présentés  par  divers  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


W  9. 

TAHLK    l)i:S     ARTICLES     (Séance   <k.   <2    Mars    IÎH)8.) 


MEMOIRES   ET   COMMUNlCATlOlXt» 

DES  MEMBRES   ET  DES   CORRESPONDANTS   DE    L'ACADÉMIE. 

Paees. 


M.  LE  MiNisTRK  DK  l'Instruction  publique 
adresse  aiiipliation  du  décrci  du  Presi- 
denl  de  la  Hépublique  app.ouvanl  I  élec- 
tion de  M.  B.  Baillauil,  dans  la  Section 
d'\stronomie,  à  la  place  de  M.    iœiv.r... 

M  lE  PRESIDENT  donne  Icclure  d'une  lettre 
du  Prince  Boland  Bonaparte  concer- 
nant le  don  d'une  somme  de  looooo' 
consacrée  à   la  cause  du   progrès  scenti- 

M."'henri     Becquerel.    -     Sur    quelques 


439 


439 


spectres  de  pliosplioresccnce ••■■ 

M.    G.    LiPPMANN.  —   Epreuves  réversibles. 

Pliolograpliies  intégrales 

M  J  VioLLE.  -  Sur  les  engins  grélifuges.. 
Sir    William   Ramsay  et   M.    Alex.  Came- 

no^,,.    _    Le    lithium    dans    les   minerais 

actifs '  ■  ■ 

MM  Paul  Sabatier  et  A.  Mailhe.  —  bur 
l'iiydrogénation  directe  des  quinones  aro- 
matiques  


Pages. 

ijO 


446 
451 


457 


M  le  Ministre  de  l'Insthuction  publique 
invite  r,\cadémie  à  lui  présenlerune  liste 
de  deux  candidats  au  poste  de  Directeur 
de  l'Observatoire  de  Toulouse,  vacant  par 
suite  de  la  nomination  de  M.  B.  Bail- 
laitd  au  poste  de  Directeur  de  l'Observa- 
toire de  Paris 

M  le  Secrétaire  perpétuel  donne  lecture 
d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Ins- 
truction publique,  relative  aux  postes 
d'elude  que  son  Département  a  acquis 
pour  la  France  au  Laboratoire  interna- 
tional du  mont  Base '  '  '  '  1  '  "1  ' 

M  le  Secrétaire  perpétuel  signale  le 
«  Traité  des  courbes  spéciales  remar- 
quables planes  et  gauclies  »,  par  F.  Gomes 
Teixeira;  le  fascicule  IX  (Oiseaux  )  des 
„  Décades  zoologiques  »  de  la  Mission 
scientilique  permanente  d'exploration  en 
Indo-Chine;  le  «  XX"  Bulletin  de  la  So- 
ciété d'Hisloirc  naturelle  d'Autun  > 

M.  L.  Rai'FY.  —  Sur  les  surfaces  à   lignes 

de  courbure  confondues 

M  Cabl  Stôrmek.  —  Cas  de  réduction  des 
équations  dilTérenlielles  de  la  trajectoire 
d'un  corpuscule  électrisé  dans  un  champ 

magnétique " 

M.    A.    Guu.LET.    -    Mesure    électrique    des 

petites   longueurs 

M.  Adolphe  Minet.  -  Sur  l'arc  voltaïque 
jaillissant  dans  une   enceinte  limitée   par 

une  paroi   épaisse ■ 

M.  A.  Faucon.  —  Sur  la  chaleur  de  vapori- 
sation de  l'acide  piopionique •• 

M.  G.  Jantscii.  —  Détermination  du   poids 

atomique  de  l'europium •■• 

M.  C.  Marie.  —  Sur  l'oxydahilile  du  pla- 
tine   


c()uiii:si»ONi)Arvci:. 

M.  V.   A.UGER.    -   Sur  un   nouveau  type  de 


459 


combinaison     du     soufre    avec     cerlains 

iodures '„  '  '  ' 

MM    E -E.   Blaise  et  I.    Herman.   —    Syn- 
thèses au   moyen  des  dérivés  organo-me- 
talliques  mixtes  du  zinc  Célones-alcools. 
Beb 
et 


477 


479 


i5sl  mm!  Gabriel  Bertr-^nd  et  P.  Bruneau    - 
^  „   .         .r,.,   „,    caractères  de   la   rf-talile 


459 
459 

.',62 

467 


Préparation 

cristallisée ' 

MM  \NURÉ  Mayer,  Georges  Sciiaeffer  et 
E  -F  Terroine.  -  Recherches  physico- 
chimiques sur  les  savons  considérés  comme 
colloïdes i'    '  il 

MM.  A.  Chevalier  et  L.  Verain.  —  !5ur  le 
triage  des  minéraux  par  rélectro-aimaiil. 

M  A.  DUBOIN.  -  Sur  l'application  a  la  tho- 
rine  d'une  méthode  générale  de  synthèse 
de  nuorures  et  de  silicates ■■■•■• 

M  L.  BnuNTZ.  -  Sur  l'existence  des  glandes 
céphaliques     chez     Machilis     manlima 

Leach ; •  '  '  •,"; 

M  P  Lesne.  -  Sur  un  Lépidoptère  hetero- 
cére    (Zeuzera  pyrina   L.)    nuisible    au 

cliène-liége  en  Algérie •■  ■  ■ 

M.  A.  AuCRE.   -  Becherche  speclroscupique 

de  la  bile ; :  " 

M  Charles  Mcolle.  -  Nouvelles  acquisi- 
lions  sur  le   Kala-azar  :  cultures 

lalion  au  chien  ;  étiologie •  • 

M.  A.  DOBY.  —  Les  roches  anciennes  et  le 
terrain    permicn 

(Vosges) 

^L    Maruellin    Boule. 
d'une  tanne  el   d'une   llore   permienucs  a 

Madagascar ,'',',     i 

J.  S.vvoRMN.  -  Surl'lnfialiasduHodna 


i,.>3 


4S4 
487 

489 

49' 

'193 
496 


inocu- 

es  et  le 
de    Chàtillon-sui-Sanne 

Sur    l'existence 


M. 


(Algérie) 


98 


5o3 

5o4 


COMITÉ    SECRIiT. 


Commission  nommée  par  l'Académie  pour 
examiner  les  demandes  relatives  aux 
postes  d'étude  du  Laboratoire  du  mont 
Hose  :  le  Président  en  exercice;  les  deux 
Secrétaires    perpétuels    et  MM.    Van    Tie- 

BuLLETIN     BIBLIOGRAPHIQUE 

Errata 


ghem,  Chau^'eau.  Perrier,  VioUc.  Boux, 

Bom-ier.  Dastrc ■ 

Délibération  sur  le  mode   d'emploi   des   an- 
nuités ollerles  par   le   prince  Boland  Bo- 

"«/""■'" ;;;;;;;'.'.'.'.'.'.'V.!'.^^'.^'^^"  ^o» 

....       5io 


007 


PAKIS.     -     IMPIUMERIE     GAUTIIIEB-VILLAHS, 
Ou;.i   des  Grands-Augustins,  03 


Le  Geriml  :  Gauthieb- Villahs. 


APR     2 


PREMIER  SE!\IESTRE. 


COMPTES  KENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DR  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR    MM.    LES    SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME   <:\LVI. 


NIO  (9  Mars  1908 


PAHIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIKNCES, 

Quai  des  Granrt.s-Ausjuslins,  55. 

[\)0H 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  23   rum  1862  et  i\  mai   1873 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
<ie  l'Académie  se  coinposenl  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
/|H  pages  ou  f>  feuilles  en  moyenne. 

76  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Artici.k  I*"'.    —    Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  parunAssociéétiangerde l'Académie  comprennent 
au  plus  (")  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  In  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la   même 
limite  (pie  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  no  pages  accordées  à  chaque  Membre. 
Les  Uapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro.    ■ 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3v.  pages  par  année. 

Les  Comptes  tendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Motes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rappv>rls  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'at 
tant  que  l'Académie  Taura  décidé. 

r>es  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pi 
hlique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    —    Impression  des  travaux  des  Savan 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personr 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Ac 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analy.se  ou  d'un  t 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sa 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomi 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  ext 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  lo 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  ol 
cielle  de    'académie. 

Ariici.k  3. 

Le  boa  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  ren 
à  rimprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tai 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remii 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Ahticle  4.    —   Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  plancli 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  serait 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compti 
pour  l'étendue  réglementaire.  1 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  (rais  des  if 
teurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rappo^t^ 
les  Instructions  demandés  par  le  Goivernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrât 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  renc 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  p 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés   de 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  la  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5".  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suiva: 


ACADEMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU  LUNDI  9   MARS   lî)08. 

PUÉSIDIÎXCI':  Dli  M.  II.  lil'CQUERKL. 


MEMOIllES  ET  COMMUIVICATIONS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

CHIMIE  MI.VKHALE.  —  Sur  It's  carbonates  nniires  alcalins  cl  alcalinu-lcrrcu.v. 

Note  de  M.  de  F<hu:rand. 

On  coiiiiail  un  as^cz  ;^r;ind  nombre  dexpériences  relatives  à  la  déeoiiijio- 
sitioii  par  la  chaleur  des  carbonates  nenires  alcalins  et  alcalino-terreux; 
mais,  jusqu'ici,  il  a  été  impossible  de  comparer  les  résultats  de  ces  déter- 
minations avec  les  données  thermochimiques  correspondantes,  plusieurs 
nombres  nécessaires  pour  les  calculs  n'étant  pas  connus.  Je  me  suis  proposé 
tout  d'abord  de  combler  ces  cjuelques  lacunes,  puis  de  faire  des  comparai- 
sons pour  la  série  complète. 

I.   Données  ihennocliimiqiics.  —  Les  cycles  sont  les  sulNants  : 

iM-Osol.  (')  -t-CO'gaz  —  iM-^(;()'sql.-i-.r. 

iM-CO'sol.-i- A.i  =  A, 
iVPOsol.4- A.|  =  B, 

CO-  s'az  +A(i:=-i-5''^'',6o, 

Neutralisation  :=  C. 

La  valeur  de  A  est  nulle  pour  Ca,  Sr  et  Ba.  Elle  est  connue  pour  Na* 
et  K-  :  +:)^''',G!>.  et  +t)^"',54  (  Hertlielol).  Je  l'ai  déterminée  direcle- 
menl  à  +  i ')°  pour  Li-  :  -i- 3'^'',()():  pour  lîb^  :  -1-8'^"',  7),  et  pour  (]s-'  : 
+  iiC--'',,S4. 

La  chaleur  de  dissolution  des  oxvdes  anli\dres  est  mieux  connue  aujour- 

(')   Ou   MO  pour  les  airiiliiio-leiieux. 

C.    II.,  1908.   1"  Sriiifsirr.   (T.   (AI. VI     S     10.)  ()7 


5l2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

d'iuii.  M.  Kcn^Mclc  \iciil  di*  ii\il)licr,  pouc  li's  oxydes  alcalins,  les  iionihies  : 

-l-5fj''»',5  -1-7.V-'  +80'- 'I  4-83'-'i,-i 

assez  ditléienls  de  ecuv  adiiiiy  jiis(|irici  : 

-t-63'-'',.S7  +G7''',,',o  +(i;,''i,9o  h- 7-2' ■'',  i:") 

Kl  je  viens  d'ohleiiir,  pour  Li-<),  SrO  cl   |{a(_),  des  iioiiihres  (|ui.  léiiiiis  à 
la  chaleur  de  dissoliilion  de  la  chaux,  doniieul  : 

■     C.iiO.  \a-<>.  SiU.  l!u(>. 

Kiifin,  les  valeurs  de  (J  sont  connues  ile[>uis  louyLcnips  [)uur  la  soude  cl 
la  potasse  (+2(/-''',j  el  +20^''"',2);  pour  la  chaux,  la  stronliane  cl  la 
baryte  :   +  ig'^-'V'j   -(- '-io'-''',;)  el  +22'"'',2- 

J'ai  déterminé  directement  la  chaleur  de  neutralisation  de  la  ruhidine  el 
et  de  la  c;esine  par  l'acide  carbonique  dissous  :  +  2()*^''',  '7  et  +  20'^''',  :")7. 
Enfin  je  viens  de  trouver,  directement  aussi,  el  à  +  i  ï",  la  chaleur  de  neu- 
tralisation de  la  hthine  :  +  20^'',  49  (  '  )■ 

Avec  toutes  ces  données,  on  peut  calculer  les  noml)res  (pii  lornieut  la 
série  complète  suivante  : 

Ciii'l)onalc 
siilidc. 

Cal 

Na^Osol.  4-CO-2gaz  .. +76,88, 

K-  O  sol.  +        »        +  9'4 , 2(3 

Rb-^Osol.-h        ).        +97,4'- 

Cs-Osol.+        »        -f- 97,53  (-) 

CaO  sol.  +        » +  'i3,3o       amorpiie  un  précipilo 

+  \î  ,00       spath  (^) 
+  43,60       aragonile  (•') 

Li-U_sol.  M-        »         +5,4,20 

SrO  sol.   +         »         +57,30       orlliorlionil)ii|iie 

BaO  sol.  +       »        +63,,|/, 

(')  Ivésiillat  (pii  se  confond  avec  le  nombre  +-!o''',4i  oljlenu  iinliieclenienl  à  +  16" 
l)ar  M.  J.-A.  Muller  (Aiin.  de  €h.  cl  de  Phyx..  (]'  série,  l.  W.  p.  517). 

(-)  J'ai  fail  le  calcul,  pour  les  quatre  premiers,  eu  parlant  des  données  de  M.  I\en- 
gade  pour  la  dissolution  des  oxjdes  anhydres.  Si  Ton  prenait  les  nombres  admis  jus- 
qu'ici, on  aurait  des  résultais  plus  voisins  :  +8.V"',22,  +86'^"', 66,  +87'-'', 32  et 
+  86c-'i,48. 

(•')  Coinplcs  rendus,  l.  CX\  I,   i.'^93,  p.  3yo. 


SÉANCE    DU   9    MARS    l()o8.  513 

L'idenlili''  des  deuv  iioniljre,s  ti'Oiivr.s  pour  KIj- <  )  cl,  (is-'O  iTa  rien  qui 
]>iiisse  surprendre. 

(.)n  remarquera  en  onlre,  à  ee  poini  de  vue  encore,  une  étroite  analogie 
entre  Li-O  el  SrO  (' ). 

II.  Applicdlioit  à  la  dissocicuion.  —  Les  premiers  nombres  de  ce  Tableau 
ne  paraissent  [las  très  bien  concorder  avec  les  expériences  de  M.  Lebeau  (-  ), 
d'après  lesquelles  le  carbonate  de  ctcsium  serait  plus  dissociable  que  celui 
de  rubidium,  et  celui-ci  plus  dissociable  que  le  carbonate  de  potassium.  Il 
y  aurait  concordance  seulement  sur  ce  point  que  le  carbonate  de  lithium  est 
moins  stable  que  les  carbonates  alcalins.  Mais  les  courbes  de  dissociation 
obtenues  avec  les  données  de  M.  Lebeau  sont  tout  à  fait  irrégulières;  comme 
il  l'indique  lui-même,  les  phénomènes  soni  très  complicjués  pour  les  carbo- 
nates alcalins  (  fusion  partielle  ou  complète  de  la  masse,  volatilité  de  Foxyde, 
dissociation  même  de  cet  oxyde,  d'après  M.  Rengade,  volatilité  différente 
du  nn''lal,  alta(jue  des  vases,  etc.)  et  ne  peuvent  guère  se  prêter  à  des  com- 
paraisons. 

La  stabilité  des  carbonates  alcalino-terreux  (y  compris  Li-CO'')  peut  se 
discuter  un  peu  mieux. 

D'après  ma  relation  générale 

$  =  3o 

on  aurait,  connue  l(Mrqi(''rature  de  dissociation  : 

or. 
Ca(iO-'  (aia<,'Oiiite  ) +i  iGo 

Li^CO'....' 4-,o3^      ■ 

SrCO''  (oiili(irlioiiil)i(|iic  I -t-i637 

HaCO^ +i84'. 

avec  celte  réserve  lonlelois  que  le  carbonalc  de  lithium  fond  ver's  -l-'yoo'M;., 
celui  (In  liai'yuni  vers  -(-Hoo'M].,  celui  du  calriuin  vers  +  )o'|()"(  !.,  ce  rpii  ne 
permet  pas  d'appli(jui'r  rigoureuseinciil  hi  rrlation  pour  des  tenqjératnres 
aussi  élevées. 

(')  ()n  punirait  joiiulre  à  ces  nombres  les  suivants,  déjà  counus,  dans  l'ordre  de 
stabilité  décroissante  :  MgO,  -l-aS'-''',  9;  MnO,  +23'"'',  5  à  4-37"-»',6;  FeO,  -{-34'^»',  5; 
PbO,  +2i«»i,6;  CdO,  -t-i9'^"',3;  Ag=0,  +i.V"'i,7  à  +19';-', 3;  ZnO,  +i5^:»i,i; 
CuO,  H-io'-'',8;  la  série  se  terminant  par  des  cailionales  qui  ne  sont  même  plus  stables 
à  la  température  ordinaire. 

(-)  Comples  rendus,  t.  CXXXVI,  1903,  p.  \:M,  el  t.  CXXXVII,  1903,  p.  laSS. 


5l4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

11  parait  cepciKlaiiL  élraiii^v  que  le  carbonate  de  lithium,  qui  devrait 
bouillir  à  +i535",  cède  la  totalité  de  son  gaz  carbonique  à  +800",  dans  un 
courant  d'hydrogène  il  est  vrai. 

Pour  le  carbonate  de  chaux,  la  température  de  dissociation  nous  est 
connue  aujourd'hui  parles  expériences  récentes  de  M.  D.  Zavrielîi'X  qu'il 
faut  espérer  délinilives  cette  l'ois.  Elle  est  de  +9io°C. 

Pour  les  deux  aiilies,  nous  n'avons  ({ue  les  données  approximatives 
de  MM.  Herzfeld  el  Sliepel  :  ^loiCpour  SrClO''  et  +i/i5o°  environ 
pourBa(:()\ 

(les  trois  nombres  sont  notablement  inférieurs  à  ceux  du  Tableau  j)récé- 
denl,  de  ajo"  à  i\oo". 

Il  semble  donc,  d'une  manière  générale,  (|ue  la  température  de  dissocia- 
tion effective  de  ces  quatre  carbonates  est  toujours  plus  basse  que  celle  qui 
résulte  de  nos  données  thermochimiques,  et  que  l'écart  augmente,  en 
suivant  Tordre  de  notre  Tableau,  de  (^a  à  Ba,  à  mesure  que  la  stabilité 
devient  plus  grande. 

L'explication  me  parait  être  la  suivante  : 

Les  nombres  obtenus  par  M.  Zavrieff  donnent  une  courbe  de  dis- 
sociation parfaitement  régulière;  et,  lorsqu'on  calcule,  par  la  formule  de 
(llapejroii,  la  chaleur  de  foruiation  du  carbonate  de  chaux,  de  800"  à  900° 
environ,  [)ar  exemple,  en  prenant  les  |)oints  d'expérience  de  deux  en 
deux,  du  trouve  une  série  de  valeurs  assez  concordantes,  ilout  la  moyenne 

est  +34*^^",7(i. 

Il  en  résulte  que,  très  certainement,  à  ces  lemjjératuresélevi'es,  la  chaleui- 
de  formation  du  carbonate  de  chaux  n'est  pas,  comme  à  la  température 
(iidluaire,  de  +42^''''  à  +/|3*'-'',  mais  seulement  de  +3i^"'',70,  soit  une  di- 
minution de  18,5  pour  100  environ. 

1mi  aduiettanl  que  le  même  phénomène  se  produit  ])our  les  trois  autres 
cl  que  l'écart  est  proportionnel  (-),  on  peut  dresser  le  Tableau  suivant,  qui 
donne  les  chaleurs  de  formation  à  haute  température,  el  les  températures 


(')   Comptes  rendus,  t.  CXLV,  1907,  p.  42^- 

(-)  11  n'esl  guère  possible  de  soiimellre  à  iiii  calcul  analogue  les  données  de  M.  Le- 
beau  pour  Li^CO'.  Les  chaleurs  de  formalion  calculées  d'après  ces  iioiiibres,  avec  la 
formule  de  Clapejron,  varient  de  -Ma^"'  à  -i-i-î*^-''.  Cependant,  en  s'en  tenant  aux  dé- 
terminations faites  an-dessous  du  point  de  fusion  (  +  700°  environ),  on  trouve  des 
valeurs  voisines  de  -r^ô*^-'',  ce  f|u'on  pouriait  considérer  connue  une  bonne  \  énficalion 
si  la  \nleui-  absolue  des  tensions  n'était  pasaiis-i  faible  à  ces  tenipéralures  rehuivenieiil 
basses. 


SÉANCE    DU   9    MARS    1908.  5l5 

d'ébullilion  des  quatre  carbonates  : 

Cal  o  C . 

CaCO' +34,76  -+-886 

Li°CO' î-44,20  -H  1200 

SrCO^ -1-46,70  -^19.84 

HaCO' j-5i,70  +i43o 

et  les  nombres  de  la  dernière  colonne  concordent,  autant  qu'on  pouvait 
Fespérer,  avec  les  données  de  l'expérience  directe,  puisque  celle-ci  fournil  : 
-l-()io"  pour  CaCO'',  +  isjo"  pour  SrCO^  et  -i-i^jo"  pour  BaCO'.  En 
ce  qui  concerne  Li^(^0'',  iKle\ienl  moins  ditlicile  d'admettre  qu'un  com- 
posé bouillant  à  -^  r  200"  peut  peidre  la  totalité  de  son  l;;iz  carl)Oni(pie  au 
bout  de  plusieurs  lieures,  à  -f-800",  dans  uu  courant  d'bydrogène. 

G1-;0L0GIE.  —  Sur /('S  minerais  de  fer  ordiniricns  de  la  liasse-Normandie 
cl  du  Maine.  Notede  M.  ()Ehi,ert. 

Les  gisements  de  l'er  de  la  Basse-Normandie,  exploités  aux  xyii*^  et  xviii* 
siècles,  furent  abandonnés  pendant  la  première  moitié  du  xi\%  puis  repris 
vers  1875,  avec  une  activité  de  jdus  en  plus  i^raiide. 

Dans  un  Rapport,  daté  de  1798  {Journal  des  Mines),  le  citoyen  Duhamel, 
Inspecteur  des  Mines,  indiqua  déjà,  d'une  façon  précise,  la  place  de  ces 
(lé|](Us  d'iir'matite,  formant,  dit-il,  près  de  Domfront,  une  couclie  de  16'''° 
à  -j  V'"'  d'épaisseur,  inclinée  au  Xord  et  intercalée  dans  des  schistes  compris 
entre  des  grès  quartzeux  au  Sud  (grès  armoricain  )  et,  au  \ord,  des  grès  se 
lapjirochant  davantage  des  grès  houillers  (grès  gothlandien  ).  L'attribution 
de  ce  minerai  à  l'assise  des  schistes  à  Calymene  Trislani  a  d'ailleurs  été 
élabiie  d'une  façon  précise  par  Dalimicr  et  par  MM.  de  Lapparenl,  Lecornu 
et  Bigot.  C'est  en  elTet  vers  la  base  tle  ces  schistes  que  se  trouve  interslra- 
lifiée  l'unique  couche  ferrugineuse  reconnue  ou  exploitée  dans  les  vingt  con- 
cessions actuellement  existantes  dans  les  dillcrents  bassins  siluriens  de 
ÎSormandie.  En  surface,  le  minerai,  altéré,  est  à  l'état  d'oxyde;  en  profon- 
deur, il  est  carbonate.  Sa  structure  est  [>resque  toujours  oolilhique  et 
M.  Cayeux  pense  que  les  oolilhes,  primitivement  calcaires,  ont  du,  par 
métamorphisme,  passer  à  l'état  de  fer  carbonate.  Ces  couches  de  minerai 
renferment  des  fossiles,  et  un  échantillon,  [)rovenant  de  fouilles  faites  au 
nord  de  la  forêt  de  Monnaye,  nous  a  montré  l'existence  de  nond^reuses  tiges 
d'encrines  tinnsformées  en  hi''malile,  liaversant  un  Ijloc  de  minerai  ooli- 
lhique. 


3l6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Le  synclinal  le  plus  niciidional  de  la  Bassc-Norniaiidic,  dirigé  (X\U-I',SI% 
va  de  Mortain  (par  Donil'ronl)  à  Bagnoles  ;  à  celte  dernière  localité  aboutit 
égalouirni  un  pli  analogue,  venanl  du  \(>.  Audelà,  vers  rKst,  un  syn- 
clinal nni(pie  se  prolonge,  jalonné  j)ar  les  l'orèls  de  ]^a  Ferté,  Magny,  La 
Motte,  Monnaye.  Ayant  eu  l'occasion  de  suivre  des  recherches  faites  dans 
celte  dernière  région,  qui  n'avait  pas  encore  été  explorée  au  point  de  vue 
des  gisements  de  fer,  jai  pu  constater  qu'entre  le  grès  armoricain  et  le  grès 
de  May  il  existait,  non  pas  seulement  un  niveau  de  minerai,  mais  cincf, 
ayant  des  épaisseurs  variant  entre  i'",5o  et  2'", 80,  et  donnant  un  total  de 
10'"  à  12'"  de  p'uissance.  Une  coupe  dirigée  SN,  partant  du  village 
de  Saint-Lîrsin,  situé  à  l'extrémité  orientale  de  la  forêt  de  La  Motte,  pour 
gagner  Orgères,  nous  a  lourni  la  preuve  de  lexistence  de  ces  cinq  couches. 
La  première  correspond  à  crllc  qui  es!  exploitée  à  Larchamp,  Halouze,  La 
Ferrière-aux-lUangs,  ainsi  (jue  dans  tous  les  autres  synclinauv  siluriens 
normands  ;  elle  est  séparée  du  grès  armoricain  par  une  épaisseur  normale 
de  6^"'  de  schistes  ;  dans  des  schistes  analogues,  (pii  surmonlenl  ce 
pieinicr  niveau,  ou  lr(iuv<'  tlabord  un  groupe  de  deux  autres  couches  de 
minerai,  puis  une  assise  gréseuse  de  1  >'"  à  20"'  de  puissance,  et  enfin 
deux  nouvelles  couches  comprises  dans  des  schistes  qui,  par  leur  faune, 
font,  encore  partie  de  l'enseuible  des  schistes  à  Calymene  Ttistani  ;  au  delà 
commence  le  gi'ès  de  May.  Des  lra\au\  de  recli(Mches  ont  pei'mis  de  con- 
stater l'existence  de  ces  dillërents  niveaux  sur  une  longueur  de  1  V''". 
Aux  deux  extrémités  du  synclinal  de  Bagnoles-Monnaye,  ces  couches 
s'amincissent;  de  plus,  le  long  de  leur  parcours,  leur  allure,  en  général  si 
régulière,  est  altérée  par  des  accidents  eorn'spondant  aux  vallées  transver- 
sales des  ruisseaux  de  la  l'erté,  de  la  (iourhe,  de  Cadin  et  du  IMIcid,  les- 
quels, profilant  de  failles  avec  rejets,  et  à  direction  sensiblement  normale 
aux  couches,  se  sont  frayé,  par  déhlayage,  nu  passage  au  travers  des  bandes 
gréseuses;  ces  cassures  transversales  sont  venues  ainsi  modifier  l'hydrogra- 
phie de  cette  région,  donl  les  cours  d'eau  suivaii'ut  |)rnMili\em('Ul  la 
direction  des  bandes  schisteuses,  endiguées  entre  le  grès  armoricain  ri  le 
grès  de  May  el  avant  laissé  des  alluvions,  témoins  de  liMir  pi'emière 
direction. 

(j'est  à  l'Ordovicien  moyen  cpi'ou  doit  rattacher  tout  cet  ensemble  de 
schistes  au  milieu  de-^ipiels  s'intercalent  plusieurs  couches  de  minerai  de 
fer  el  une  assise  gréseuse;  cette  dernière  représenterait  les  grès  inférieurs 
de  May  (grès  à  Homalonolas  Vicaryi,  scrralus,  lirongmarli,  etc.),  les  schistes 
qui  les  surmontent  étant  l'équivalent  des  schistes  à    TriHiicleus    lliireani, 


SÉANCE    DU    9    MARS    1908.  617 

espèce  qui  est  encore  accompagnée  de  la  raïun'  à  C  Trisidni.  peu  inodifiée 
dans  son  ensemble.  Au-dessus  apparaît  rUrdovicien  supi'iieur,  dont  l'assise 
inférieure  (  =  grès  à  (  lonulaircs  ),  très  dc'veloppée  dans  cette  région, 
constitue  une  erètc  gréseuse,  parallèle;  à  celle  du  grès  armoricain,  et 
presque  aussi  saillante;  elle  suit  la  limite  septentrionale  des  l'orèls  de 
l.a  Molle  et  de  Magny,  et,  plus  à  l'Est,  ou  la  retrouve  à  ri'j-niitage,  à 
Cadin,  à  la  Vannerie,  elc.  Ces  snbdivisir)ns  dans  l'Ordovicien  moyen 
existent  d'ailleurs  au  nord  de  Domfront.  Quant  aux  cinq  couches  de 
minerai  de  fer  (jue  nous  avons  reconnues  à  l'est  de  Bagnoles,  elles  ont 
été  récemment  rencontrées,  lout  au  moins  en  partie,  dans  le  synclinal  de 
Domfront-Bagnoles.  Rappelons  égalemeni  que  M.  Lecornu,  en  r8()2, 
découvrit  dans  le  synclinal  de  May-FeugueroUes,  au  sud  de  Caen,  une 
couche  de  minerai  indépendante  de  celle  qui  avoisine  le  grès  armoricain, 
et  inli.'rcalée  dans  les  couches  de  la  base  du  grès  de  May.  Enlin,  nous 
connaissons,  dans  la  petite  cuvette  synclinale  de  Saint-Léonard-des-Bois, 
au  sud-ouest  d'Alençon,  au-dessus  du  grès  armoricain,  l'exislence  de  plu- 
sieurs couches  de  minerai  de  fer  superposées.  De  même  aussi,  sur  le  flanc 
nord  du  bassin  de  Laval,  dans  les  bois  de  Moncor,  le  hjng  de  la  ligne 
sinueuse  que  dessinent  les  schistes  ordoviciens  ferrifères,  entre  Sainl-Denis- 
d'(  )rques  et  Saint- Léger. 

De  ces  faits,  qui  ne  sont  sans  doute  [las  des  cas  isolés,  il  résulte  qu'il  y 
aurait  lieu  de  chercher  dans  les  autres  synclinaux  normands  quelques-unes 
des  couches  donl  nous  avons  (constaté  l'exislence  et  dont  nous  avons  indiqué 
la  place  stratigraphique. 

\L  O.  Lanneloxgue  fait  hommage  à  TAcadiMnic  d'un  Ouvrage  intitulé  : 
Influences  modi/lcalrices  de  l'éwludon  tuberculeuse  ;  liecherches  expérimentales, 
qu'il  a  publié  en  collaboration  avec  i\IM.  Achard  et  Gai].luu3. 

NOMIiAATlOIVS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrulin,  à  la  nouiinalion  d'une  (Com- 
mission chargée  de  lui  présenter  un  Kapport  sur  le  mode  d'emploi  des 
annuités  offertes  par  le  prince  Roland  Bonaparte. 

Cette  (Commission,  qui  conqjrend  comme  membres  de  droil  le  Président 
eu  exercice  et  le  prince  lîoland  Bonaparte,  doit  être  composée  en  outre  de 
trois  Membres  de  la  division  des  Sciences  malhémaliques,  trois  Membres 
de  la  division  des  Sciences  pliysi(pies  cl  un  Académicien  libre. 


5l8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

MM.  Darboux,  Desi,a\dres,  Bouqitrt  i)i;  i.a  (îkvb,  pour  les  Sciences 
inalhématiques,  A.  de  Lapparext,  Le  Chatemer,  Gautier,  pour  les 
Sciences  physiques,  Caili.etet,  pour  la  Section  des  Académiciens  libres, 
réunissent  la  majorité  des  sufi'rages. 

En  conséquence,  la  Commission  est  délir)ilivemeul  consliluée. 


COllUESPONDAiVCE . 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi   les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  les  Ouvrages  suivants  : 

i"  Toute  la  Chimie  minérale  par  l'ElecI  rid lé.  juir  M.  .Julks  Skveiun. 

1°  SvEN  Hedin,  Scientijic  resiilts  of  a  journcy  in  central  Asia,  i89()-ir)02. 


ASl'RONOMIE.    —    Recherches  nuuvelles  sur  les  étoiles   variables. 
\ole  de  M.  Charles  iVoroman.v,  présentée  par  M.  Poincaré. 

L'étude  photométrique  des  étoiles  variables  dites  à  variation  cuniinue  n"a 
été  réalisée  jusqu'ici  qu'en  ce  qui  concerne  leur  lumière  globale,  les  appa- 
reils en  usage  ne  se  prêtant  pas  à  autre  chose. 

Le  photomètre  stellaire  hétérochrome  que  j'ai  décrit  récemment  (\oir  ce 
Volume,  p.  2(37)  m'a  permis  daborder  séparément  l'élude  des  courbes  de 
lumière  de  ces  étoiles,  relatives  aux  diverses  régions  de  leurs  spectres.  Je 
rappelle  que  eel  appareil  consiste,  en  principe,  en  une  étoile  artificielle 
d"i''clal  modifiable  et  mesurable  à  volonté,  juxtaposée  à  léloile  observée,  et 
en  une  série  d'écrans  colorés  particuliers,  ([ui  ne  laissent  passer  simultané- 
ment des  deux  astres  que  les  rayons  compris  entre  des  longueurs  d'onde 
déterminées. 

La  méthode  a  été  aji|>li(piée  jn^qu  'ci  jiKis  [larliculièremenl  aux  <''toiles 
|5  Lyre  et  0  Céphée  qui  représentent  les  deux  types  extrêmes  entre  lesquels 
s'étagent  loutes  les  formes  de  courbes  des  étoiles  à  variation  continue. 

On  a  été  conduit  ainsi  à  divers  résultats  nouveaux  ([ui  peuvent  se  résumei' 
ainsi  : 

Recherches  relatives  à  [ï  Lyre.  —  On  a  employé  comme  étoile  de  compa- 
raison suivant  la  méthode  indiquée  (voir  ce  Volume,  p.  267)  l'étoile  fixe  voi- 
sine Y  Lyre,   l^es  n'-sultats,  en  ce  f|ui  coiiciTiie  les  points   lropi{|ues  d(^  la 


SEANCE    UC    Ç)    MARS    1908. 

variable,  sont  résumés  dans  le  Tableau  suivant  : 

Différences  ?  —  7  f^ye  [e^rprù/ires  en  grandeurs  stellaires  (  ')]. 

Ecran  roiigo.  Écran   vert.  Ecran  bleu. 

—  0,97  —   1,36 
+  o,o3  H-  0,02 

—  0,61  —  0,68 


5i9 


Au  minimum  principal —  0,-0 

Au  11'' maximum -t-  o,o4 

Au  minimum  secondaire  ...       —   o,45 


Au  2"  maxiin  um 


o ,  00 


o,  26 


Les  trois  courbes  de  lumière  déduites  des  mesures  sont  représentées  dans 
la  figure  i,  où  le  résultat  de  chaque  soirée  d'observations  est  représenté  par 


P  X.jT-e 


Fig 


5  Céphée       Fig.  2 


/ 

~N 

r 

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+, 

-,^ 

\ 

-^ 

■^ 

S, 

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11? 
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1 

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V,  \ 

iii 

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1 

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1 

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V 

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1 

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\ 

\ 

1 

( 

\ 

s, 

'^^^' 

^^ 

V 

f^ 

s 

n 
.(S 


012345678-9     10    1112    13    14    15  0323456 

Jours  Joirrs 

• OàseT'patutns  a  traoeJ^s  t'ecran-  hlew- 

+ "  ..         ..  .,        vert 

un  point  pour  chacune  des  trois  poilious  considérées  du  spectre.  On  a 
ajouté  des  constantes  aux  ordonnées  des  courbes  de  manière  à  juxtaposer 
celles-ci. 

De  ces  courbes  et  des  mesures  détaillées  se  dégagent  les  faits  nouveaux 
suivants  : 

1°  L' amphlude  de  la  variation  lumineuse  de   j3  Lyre   {différence  entre  le 


(')   Rappelons  que  la  difTérence  de  grandeur  s  lellaire  dg^  en  tie  deux  étoiles  d'éclats  E 
et  E',  est  exprimée  par  la  formide  de  Pogson 

dg  =2,5  log  — ■ 


C.  R.,   iftoS,  I-  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  lO.) 


68 


5-20  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

maximum  et  le  minimum  principaux)  esl  très  différente  selon  qu'on  considère 
telle  ou  telle  région  du  spectre  ;  égale  à  ()S'',()G  pour  le  rouge,  à  o*'"',  r)'i  pour  le 
vert,  elle  devient  égale  à  i^'',  3  '\  pour  le  bleu,  c  est-à-dire  deux  fois  plus  grande 
que  pour  le  rouge. 

1°  La  courbe  relative  au  bleu  présente  une  dissymétrie  notable  des  deux 
maxima,  le  premier  étant  d'environ  o^"'.  3  plus  brillant  que  le  deuxième;  cette 
dissymétrie  s'atténue  dans  la  région  verte  et,  pour  le  rouge,  les  deux  maxima 
paraissent  égaux. 

3"  p  Lyre  émet  relativement  une  plus  grande  proportion  de  rayons  rouges 
au  minimum  principal  qu  au  minimum  secondaire. 

Recherches  relatives  à  o  Cépliee.  —  Les  résultats  des  mesures  sont  figurés, 
comme  pour  [3  Lyre,  dans  le  Tableau  ci-dessous  et  les  courbes  de  la  figure  i. 
On  a  employé  "C,  Céphée  comme  étoile  de  comparaison. 

Différences  de  o  —  iÇ  Céphée  {en  grandeurs  stellaires). 

Ecran  rouge.  Ecran  vert.  Écran  bleu. 

Au  iniiiimum — i''",07  — o8'',86  — os%99 

Au  niaximiim — os^^o  — os', 07  -t-oK',  17 

On  déduit  des  mesures  les  fails  suivants  : 

i"  L'ampliiude  de  la  variation  lumineuse  de  0  Céphée  augmente  notable" 
ment  d'une  extrémité  à  l'autre  du  spectre  visible;  de  o*''"',  67  pour  le  rouge,  elle 
est  de  o^'',  -9  dans  le  vert  et  de  1  s',  16  dans  le  bleu  ( '  ). 

2°  La  forme  même  de  la  courbe  de  lumière  parait  différente  d'un  bout  à 
l'autre  du  spectre  ;  la  courbe  relative  au  bleu  présente,  dans  sa  partie  descen- 
dante, une  inflexion  très  nette  qu'on  ne  retrouve  pas  pour  le  rouge. 

(')  Il  convient  de  rappeler,  à  propos  de  à  Céphée,  que  M.  Cari  Wirtz  a  constaté 
que  l'aiiiplitude  de  sa  variation  déduite  de  mesures  photographiques  est  de  iS'',2. 
D'autre  part,  l'amplitude  de  la  courbe  visuelle  étant  d'après  Argelander  et  Schônfeld 
d'environ  qS"',  5,  il  semblait  s'ensuivre  que  l'amplitude  pour  les  rayons  photographiques 
était  plus  grande  que  pour  les  rayons  visuels.  Mais  d'autre  part  Chandler  et  avec  lui 
M.  André  et  V Annuaire  du  Bureau  des  Longitudes  assignent  à  ces  derniers  une 
amplitude  de  variation  de  is'',2,  c'est-à-dire  précisément  égale  à  l'amplitude  photogra- 
phique de  Wirtz.  Il  convient  d'ailleurs  de  remarquer  que  tous  ces  auteurs  ont  employé 
pour  leurs  observations  la  méthode  d'estimation  <i«  rfe^/éç  qui  n'est  pas  à  proprement 
parler  une  méthode  photoméirique,  d'où  sans  doute  leurs  divergences.  Il  importait, 
pour  élucider  la  question,  d'étudier  pliotométriquement,  avec  le  même  appareil  et  par 
des  mesures  alternées  faites  simultanément  dans  di\erses  légions  du  spectre,  la  varia- 
tion de  0  Céphée.  C'est  précisément  ce  (|ue  j'ai  fait. 


SÉANCE    UV    9    MARS     I(,oS.  5-2  [ 

3°  Pour  8  Céphée,  comme  d'ailleurs  pour  j3  Lyre,  les  époques  des  maxima 
et  minima  concordenl  avec  V èphèmèride  de  /'Annuaire  du  Bureau  des  Lon- 
gitudes, et  cela  pour  les  trois  régions  du  spectre,  dans  les  limites  de  la  préci- 
sion avec  laquelle  on  peut  déterminer  ces  époques,  c'est-à-dire  que,  si  ces 
courbes  présentent  un  décalage,  il  est  inférieur  à  3  ou  \  heures. 

En  résumé  :  L' amplitude  et  la  forme  de  la  variatùm  lumineuse  de  p  Lyre 
et  à  Céphée  différent  notablement  suivant  (pion  considère  telle  ou  telle  région 
de  leur  spectre  visible. 

[î  Lyre  et  ù  Céphée  sont  considérées  comme  des  systèmes  binaires  ou 
multiples.  Les  faits  nouveaux  exposés  ci-dessus  conduisent,  relativement 
à  la  nature  de  ces  systèmes,  à  diverses  conclusions  de  nature  à  apporter 
quelque  lumière  sur  leur  constitution  physique.  Je  me  propose  de  les  déve- 
lopper prochainement,  voulant  me  borner  aujourd'hui  uniquement  à 
l'énoncé  des  faits  observés. 

On  sait  d'ailleurs  (pie  ^  Lyi'^,  nolamnicnt,  a  fait  l'objet  de  travaux  théo- 
ricjues  considéiables.  Il  y  aura  lieu,  semble-t-il,  de  reprendre,  sur  les  bases 
nouvelles  fournies  par  les  résultats  précédents,  la  détermination  des  élé- 
ments de  ce  système  qu'on  n'avait  pu  déduire  auparavant  que  de  sa  courbe 
de  lumière  globale. 


ANAI.YSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  une  surface  hyperelliptique  du  quatrième 
degré  sur  laquelle  ?)o  droites  sont  tracées.  Note  de  INL  E.  Travxard,  pré- 
sentée par  M.  (1.  Hundiert. 

Je  considère  les  fonctions  thêta  d'ordre  huit,  impaires,  de  caracté- 
ristique nulle,  relatives  au  Tableau  de  périodes  (') 

"   î 
1     o,        im,     b,     c. 

Elles  sont  au  nombre  de  6  et  s'annulent  pour  les  i6  demi-périodes;  si  on 
leur  donne  l'une  de  celles-ci  comme  zéro  triple,  on  obtient  '\  fonctions 
linéairement  distinctes.  La  surface  obtenue  en  les  prenant  comme  coordon- 

(')  Voir  ma  Note  :  Comptes  rendus,  l.  CXXXVIII,  p.  889,  et  ma  Thèse  :  Annales 
de  l'Ecole  Normale,  1907. 


522  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

nées  homogènes  d'un  point  est  du  quatrième  degré;  elle  admet  comme 
courbes  unicursales  singulières  i:)  droites  et  une  cubique  gauche;  à  certaines 
fonctions  d'ordre  quatre  convenablement  choisies  correspondent  1 5  autres 
droites. 

Ces  3o  droites  forment  la  configuration  suivante  :  les  i5  premières  se 
partagent  en  un  groupe  de  3  que  j'appelle  les  droites  a  et  un  groupe  de  12  que 
j'appelle  les  droites  p;  les  i5  autres  se  partagent  de  même  en  3  droites  a'  et 
12  droites  ^' .  Chaque  droite  a  rencontre  les  3  droites  a' et  8  droites  p'; 
chaque  droite  [3  rencontre  2  droites  a'  et  6  droites  [3'.  La  relation  est  réci- 
proque. 

Les  droites  [3  et  j3'  forment  16  groupes  de  G  droites  situées  sur  (6  qua- 
driques  qui  coupent  en  outre  la  surface  suivant  la  même  conique.  Leurs 
72  points  d'intersection  se  trouvent  6  par  (j  sur /j 8^  coniques;  ils  forment 
36  paires,  par  chaque  paire  passent  4  coniques.  J'ai  démontré  que  cette 
configuration  dépend  de  huit  paramètres. 

L'ensemble  des  3o  droites  forme  18  groupes  de  8  droites  situées  sur 
autant  de  quadriques.  J'ai  démontré  que  cette  configuration  dépend  de 
quatre  paramètres.  En  exprimant  que  les  droites  ainsi  déterminées  sont  sur 
une  surface  du  quatrième  degré,  on  obtient  une  relation  entre  les  para- 
mètres, et  en  même  temps  l'équation  suivante  pour  la  surface  : 

(A  —  Q)  [i  —  C)  X- (xy  +  z l  —  lyz  —  iy  t) 
+  (A  —  C)  (i  ^  \i)y-  {xy  +  zt  —  ixz  —  ixt) 
-H  (A  — B)(A—  C)  c-(  j'j  +  ci  —  2.i-<—  2/0 
+  A(i— B)(i  — C)  t'^{xy  -\-  zl  —  ixz  —  iyz) 
+  2(A  — B  — C  +  '&Q.){x''  y-  +  kz'- 1'-)  -\-  h,{K  —  k^  ~  KC  ^V,Q.)  xyzl  —  o. 

Par  suite  :  La  surface  du  quatrième  degré  sur  laquelle  sont  tracées 
3o  droites  formant  la  configuration  expliquée  ci-dessus  est  hyperelliptique. 


ÉLASTICITÉ.  —  Sur  les  problèmes  d'élasticité  à  deux  dimensions. 
Note  de  M.  G.  Kolossoff,  présentée  par  M.  Appell. 

Soient  N,  et  No  les  efforts  normaux  sur  les  éléments  perpendiculaires  à 
deux  axes  rectangulaires  Oa;,  Oj,  et  T  les  efforts  tangentiels.  D'après  le 
théorème  de  M.  Maurice  Levy  (Comptes  rendus,  t.  CXXVI,  n°  18)  pour 
l'équilibre  d'élasticité  dans  les  problèmes  à  deux  dimensions,  on  a  à  satisfaire 


SÉANCE    DU    9    MARS    igo8,  523 

aux  trois  équations  (' ) 

el,  en  outre,  aux  conditions  à  la  frontière. 
Les  équations  (i)  peuvent  être  écrites 


dy                 d.r          ~ 

d2T       ^(N,_N.,) 

(^(N,+  N,) 

(    âx  dy  dy 

Pour  satisfaire  à  (2)  il  faut  et  il  suffit 

(3)  )  ''•'  '^^ 


'i-, 


où  a  et  P  satisfont  aux  équations  auxiliaires 

,,,  da        d^  da.        dS, 

dx       dy  dy       dx 

et  ç  +  '\i  =  F(=)  est  une  fonction  de  la  variable  complexe  x  +  yi  ("),  qui 
est  tout  à  fait  arbitraire. 

Pour  a  et  p  on  n'a  besoin  que  d'une  solution  particulière  de  (4)  ;  prenons, 
par  exemple, 

(5)  «= — X,         (3  =  o 
ou 

(6)  «  =  o,         (3=j. 

En  prenant  pour  N,  +  Nj  une  fonction  harmonique  et  pour  F  une  fonc- 


(')   Nous  supposons  l'absence  des  forces  exléiieures;  les  cas  où  ces  forces  dérivent 
d'une  fonction  de  force  peuvent  être  traités  d'une  manière  analogue. 
(^)   (p  et  ij/  sont  des  fonctions  conjuguées  et 

dx        dy  dy  dx 


52/|  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

tion  de  variable  complexe  quelconque,  nous  trouverons^  au  moyen  de  (3), 
une  infinité  de  solutions  des  équations  (i). 

Exemples  : 

1°  Posons 

N,  -t-  N,  =  y  (A,„(î"'r+  \__,„e-"'y)  cosmx, 

cp  =1^  (  B,„  e"'y  +  B^,„  e-"'y  )  si  n  m  x, 
4;=V'(B,„c'"'y—  ii^,„e'"'y)coinij: 

et  prenons  pour  a  et  p  les  valeurs  de  (5),  nous  trouverons  la  solution  de 
M.  Rihière  [{Comptes  rendus,  t.  CXXVI,  n»  5  (')]. 

2°  Posons 

N,^-N,=  A,„4>„,  +  A,  „,<!>,,„, 

a)  =  B„,a)„,  +B,„,0,,„, 
I  =  B„,  <!>,„, -B,, „(!)„, 

où  $„,  et  $,„,  sont  deux  polynômes  harmoniques  de  degré  m  tels  que 

<!>,„+ J«D,,„=(j:^-+-t>)"', 

nous  trouverons  la  solution  de  M.  Mesnager  [(Comptes  rendus,  t.  CXXXTI, 
n"  24  (')]. 

La  théorie  s'étend  aux  coordonnées  curvilignes.  Soient  r  et  0  les  coor- 
données polaires;  en  introduisant  les  nouvelles  variables  logr  =  ^  et  0,  nous 
pouvons  écrire  les  équations  d'équilibre  sous  la  forme  C) 


(|(.T,."-)_^(B-4.)H  =  - 


.,<){X{-\-<P) 


(rj)  -^  "  [A.,(B-l-<I>)=:o]. 


B,„=  2(fl,—  2a, )m,         B_„,  =  i(b,—  ib,)in. 

(2)  A„,,=  rt  +  a",  A|„,=  rt'H-fl'", 

B,„  —  m  ( a'  +  a'"  )  —  ia'",  B,,„  =  (  i  —  m )  a"  —  ( i  -+-  /?(  )  a. 

(5)  Nous  acceptons  les  notations  de  M.  Ribièie  {Comptes  rendua,  t.  CVIII,  n"  11,  et 
t.  CXXXll,  n"  6)  et  de  M.  Beizecki  {Comptes  rendus,  t.  CXL,  n°  13). 


SÉANCE    Dr    9    MARS    1908.  525 

Pour  satisfaire  à  (  7),  il  faut,  el  il  suffit  de  [toser 


OU 


. L  —  —  /-S  —  —  p2i; _i i_  —  ^ 

(p  +  /4;  =  F(Ç).  z  =  l  +  6i. 

Nous  pouvons  prendre 

1  r' 

a= e'?  = ,  a=o. 

2  2 

Exemples.  —  Posons 

N,  +  N2  =  y  (  A,„  r'"  +  A_„,  /-'"  )  cos  m  9,  9  ^zV  (  B„,  r'"  -+-  B_„,  /-'"  )  sin  m  6, 

I  =2  (— B„, /•'" -^  B_„, /- '"  )  cos  m  9  ; 

nous  trouverons  la  solution  de  M.  Ribière  (/oc.  cit.)  et,  en  ajoutant  à 
N,  +  No  les  membres  C,  logr  +  C^,  la  solution  de  M.  Belzecki  (loc.  cit.). 

Nous  donnerons  un  grand  nombre  d'autres  exemples  dans  un  Mémoire 
russe  qui  paraîtra  vers  la  fin  de  1908,  et  nous  nous  bornons  ici  aux 
remarques  suivantes  à  propos  de  la  méthode  exposée  : 

1°  Elle  donne  lieu  à  l'emploi  de  la  représentation  conforme  analogue  à 
la  méthode  Hclmholtz-Kirchhoiî  pour  la  détermination  de  la  forme  d'un  jet 
fluide  libre.  En  introduisant  la  fonction  de  la  variable  complexe  f  (s),  dont 
la  partie  réelle  est  N,  +  N^,  nous  déduirons  des  équations  (3) 

2T  +  t(Ni  -  N,)  =  («-+- j-p  )  ^^^ -H  F(  =). 

2°  Elle  donne  lieu  à  plusieurs  transformations  des  solutions  analogues  à 
V inversion  de  M.  Michel!  ('). 

(')  Pioceedings  of  tlie  London  niatlieinatical  Society ,  t.  XXXIV. 


526 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  Cas  de  réduclioji  des  équations  differenliclles  de 
La  trajectoire  d'un  corpuscule  éleclrisé  dans  un  champ  magnétique.  iVole 
de  M.  Carl  Stormer. 


Dans  une  Note  précédente  (p.  462)  nous  avons  donné  les  équations  dif- 
férentielles de  la  trajectoire  en  coordonnées  curvilignes  quelconques  17,, 
72,  q-i  et  indiqué  des  cas  de  réduction. 

Supposons  maintenant  que  les  surfaces  ^|  =  const.,  (7o  =  const., 
(/j  :=  const.  forment  un  système  triple  orthogonal,  et  soit 

rt'S-  =  A''  dcj]  +  \V-  dijl  -H  C-  dfjl 

le  carré  de  l'élément  linéaire  de  l'espace;  on  a  donc  dans  ce  cas 
'"11  =  A-,         /«,.,=  B-,         /«3,=  CS         nia  —  o         («>A-), 


d'où 
A— A-B■^C^ 


M, 


L  2 


M,,=  j^ 


M:,:,=  ^,,  Ma-=0 


{i</c). 


Les  équations  de  la  trajectoire  se  réduisent  donc  à 


(1') 


où  À  —  ±  HoPd  et  où 


lds\âq\J 

dq^ 

AB  d\     , 

~     G     dq,"^- 

CA  ôy  , 

B     dq,'^^^ 

ds  V  (k/,  ) 

<)T1 

dq,_\ 

BC  dV    , 

~    A     ,>.///» 

AB  àV     , 

C     ()r/3^" 

_ds\ôq'J 

dqz 

CA   i)V    , 

~    B      ôq,''' 

BC  d\  , 
A    ^./,^- 

3T  =  A^y;^  +  B^9,^  +  c^7;^ 


Supposons  en  particulier  que  A,  B,  C  et  le  potentiel  V  sont  fonctions  de  q.^ 
et  q,  seuls;  alors  la  condition  (IV)  de  la  Note  précédente  sera  satisfaite  et 
l'équation  (III)  donnera 

Aq\ 


0»  -H  C 


comme  l'arc  s  est  la  variable  itidépendante,  on  a 


SÉANXE    DU    (j    MAÎiS    1908.  S'.'.y 

Kn  siilisliliiaiil  ici  la  Milriirile  Ai/^  r|  en  iiosaiil  pour  alirv-vi- 

cclto  équation  et  les  fli'iix  (li'riiii''i<'s  (■([iialiKiis  (I')  pciiveiil  rire  <'Triti's  de  la 
iiiaiiiAre  suivante  : 

1  iL  l'Es  \^'Ih~'l}L 

\  ds  \àq',J         dq,    ~  dq,^ 

(V)  d   /dT,  \        ,)T  _  d\} 

1  d.l  \f)q'^   '         àq-,  ûq^i^ 

système  ([ui  admet  une  inlerprétalion  mécanique  très  simple;  en  ciret,  ce 
sont  les  équations  de  mouvement  d'un  [toinl  matériel  déniasse  1,  se  mou- 
^ant  dans  un  plan  sous  l'action  d'une  force  déiivant  de  la  t'onetlon  de  force  1 1, 
s  étant  alors  supposé  représenter  le  temps.  On  peut  donc  appli(pier  à  ce 
système  une  série  de  résultats  connus,  ce  (pjl  donne  des  résultats  correspon- 
dants pour  les  trajectoires  dans  Ft^space;  en  particulier,  comme  2U  est  f  o 
cl  "  I,  on  aura 

ce  qui  d(''tlnit,  pour  clunpie  valeui'  de  la  C()nslant<'  (J,  les  parties  de  respacc 
en  dehors  des([uelles  les  trajectoires  n(^  peinent  sortii'.  Dans  mon  MiMnoire 
complet,  j'ai  fait  soir  quels  renseignements  utiles  on  peut  tirer  de  Tétude 
de  ces  espaces  dans  le  cas  où  le  champ  magnétique  est  dû  à  un  aimant  élé- 
mentaire. 

Comme  cas  particuliers  des  équations  (I)  on  a  le  cas  où  </,,  q.,  et  q-^  sont 
des  coordonnées  cartésiennes  ordinaires  et  le  cas  où  ils  sont  des  coordonnées 
polaires  dans  l'espace. 


RAYONNIîMENT  ÉI.UCTKIQUE.   —  Accroissemciils  de  sensibilité  des  rèvélttleiirs 
éU'ctrolyliijues  sous  diverses  influences.  Note  de  M.  Kooi'akd  Biiani.y. 

■l'ai  insisté  en  iHiji  sur  des  analogies  entre  la  conductibilité  intermittente 
des  radioconducteurs  et  les  phénomènes  électrolytiques  et  magnéticjues;  la 
forme  des  révélateurs  électrolytiques  permet  aussi  de  les  assimiler  à  des 
radioconducteurs  :  d'une  part,  par  la  couche  gazeuse  extrêmement  mince 

C.  W.,  .908,  I"'  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  10.)  ^L* 


5i>H  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

qui  sépare  rclecLrodc  du  lifjuide;  d'aulre  pari,  par  la  [miule  très  fine  (piicsL 
exigée  pour  une  sensibilité  suffisante. 

(les  aperçus  m'ont  conduil  à  reclierclier  sur  un  élccIroK  liipie  racliou  de 
circonstances  qui  influent  sur  le  fonctionnement  d'un  radioconducleur.  Le 
pou  de  précision  des  comparaisons  téléi.honiquos  ne  m'a  pas])ermis  d'aller 
liifu  loin  encore  dans  mon  ('hide;  loulefdis.  h-,  récenle  ('.ommunication  de 
M.  Abraham  (')  m'engage  à  faire  conuailie  (juclcpies-uns  de  mes  premiers 
résultats. 

(les  résultats  se  rapportent  à  des  accroissements  de  sensibilité  d'un  élcc- 
trolytique  par  trois  causes  :  élévation  de  température,  agitation  par  trans- 
lation mécanique,  dégagement  gazeux  dans  l'éleclrolyte. 

Les  expériences  ont  été  faites  dans  mon  laboratoire.  Le  transmetleiu'  et 
le  récepteur  étaient  distants  de  3()"'  environ  en  ligne  droite;  ils  étaient  ins- 
tallés dans  deux  salles  séparéespar  quatre  murs.  L'étincelle  de  transmission, 
émise  entre  les  deux  boules  d'un  excitateur,  avail  une  longueur  de  2""", 
elle  était  fournie  par  une  petite  bol)ini'  d'induction  à  rupteur  animée  par 
4  volts;  1  l'iincelle  était  renforcée  par  la  liaison  de  lune  des  boules  de  l'exci- 
tateur à  une  plaque  de  zinc  de  i'"'  de  surface  et  par  la  réunion  de  l'autre 
boule  à  une  antenne  verticale  de  i>°',  "o. 

Le  circuit  récepteur  comprenait  un  élément  de  pile,  un  électrolytique  et 
un  téléphone;  une  antenne  de  hauteur  variable  était  annexée  à  ce  circuit. 
La  longueur  de  l'antenne  réceptrice  était  raccourcie  à  volonté  (de  2'",  5o  à  o) 
de  façon  à  réduire  s'il  y  avait  lieu  le  son  téléphonique  avant  l'accroissement, 
ce  qui  permettait  d'apprécier  plus  aisément  cet  accroissement. 

Par  le  jeu  d  une  roue  inlerruptrice  mise  en  mouvement  par  un  moteur  et 
entaillée  sur  son  pourlour  de  dents  larges  ou  étroites  et  convenablement 
espacées,  les  étincelles  se  succédaient  au  poste  de  transmission  de  manière 
à  composer,  suivant  l'alphabet  Morse,  automatiquement  et  dans  des  condi- 
tions invariables,  une  [)hrase  qui  se  répétait  à  chaque  tour. 

Diverses  précautions  étaient  prises  pour  éviter  des  illusions  audilivrs  (pii 
auraient  pu  être  eniraînées  par  ratlenle  d'un  résultat  prévu. 

Elévation  de  U'inpéraLure .  —  Les  premiers  essais  remonlciil  an  iiKjis  de  ni;ii  19117; 
ils  ont  été  fails  avec  des  électrolyliques  à  éleclrode  positive  de  ^Vu  ''^  millimélre  de 
diamètre,  construits  par  M.  Gendron  ;  ils  présentent  une  tubulure  pour  chacune  des 
électrodes  et  une  troisième  tuliulure  centrale  ouverte.  Ils  étaient  traversés  par  le 
courant  d'un  accunuilalenr.  On  les  cliaufl'ail  dans  un  liain  d'eau  jusqu'à  So".  A  3o",  le 


{')    Comptes  rendus,  séance  du  24  février  igo8. 


SÉANCE    DU   9    iMAHS    1908.  Sag 

son  léléplionique  maiiifeslaiL  une  augmentation  d(''j;'i  1res  appréciable;  l'intensité  conti- 
nuait à  cioitie,  elle  paraissait  maximum  vers  Go"  cl  décroissait  légèremciil  jusqu'à  80". 
Après  plusieurs  cliaulTages,  les  éleclrolyliques  avaient  perdu  une  grande  partie  de  leur 
sensibilité.  Repris  après  6  mois,  ils  ont  été  trouvés  de  nouveau  très  sensibles. 

En  août  et  en  octobre  1907,  des  accroissements  de'sensibilité  par  élévation  de  tem- 
pérature ont  été  constatés  de  même,  très  nettement  et  constamment,  avec  des  électro- 
l\ti(|ues  du  modèle  de  iM.  le  Capitaine  Ferrie,  à  pointe  positive  de  |^„  de  millimètre, 
fournis  par  diveis  constructeurs.  Dans  tous  ces  c>sais,  l'intensité  du  son  télépliunique 
augmentait  dans  une  proportion  qui  était  reconnue  importante  par  l'observateur  le 
moins  exercé. 

Agitation  par  translation  mécanique.  —  Kn  mai  1907,  des  modes  d'agitation  très 
variés  ont  été  tentés  avec  des  succès  difléreiits.  J'ai  trouvé  que  le  mieux  était  de  secouer 
l'éleclrolytiqiie  en  masse.  Je  me  suis  arrêté  au  dispositif  suivant.  \2i\  fort  mouvement 
d'horlogerie  déplace  dans  une  glissière,  reclilignement  sur  un  parcours  de  i'^"'à  a"'",  un 
électrol^lique  fixé  sur  wn  cliariol  horizontal;  il  v  a  deux  mouvements  de  va-et-vient 
par  seconde.  Le  bruit  du  mécanisme  est  intercepté  par  un  mur.  Tantôt  le  mouvement 
d'horlogerie  était  déclenché  par  un  aide;  l'ob-ervaleur  signale  alors  à  haute  voix  les 
accroissements  |)erçus  au  téléphone;  le  renforcement  débutait  avec  la  mise  en  train. 
Tantôt  l'opérateur  déterminait  lui-même  le  déclenchement  de  loin  par  un  électro-aimant. 

L'intensité  du  son  téléphoni([ue  a  toujouis  augmenté  par  l'agitation;  l'augmentation 
dui'e  tant  que  l'on  continue  l'agitation,  elle  s'accentue  même,  et,  si  l'agitation  a  été 
inaiulcnue  ]icndaiil  quelques  minutes,  l'augmen'.ation  persiste  pendant  un  temps 
assez  long. 

Dcgagenicnt  gazeux.  —  C'est  en  faisant  barboter  un  gaz  dans  i'électrolyte  que  le 
renforcement  le  plus  considérable  a  été  obtenu.  On  a  employé  les  électrolyliques  à 
trois  tubulures.  Dans  la  tubulure  centrale  ouverte  est  engagé  un  tube  fin  qui  amène 
le  gaz  au  sriii  du  liquide.  J'ai  expérimenté  avec  dilTérenls  gaz  contenus  dans  des  réser- 
voirs sous  wwe,  pression  de  4"''"  à  5"'™;  l'écoulement  était  réglé  par  un  robinet  à  poin- 
teau d'après  la  rapidité  tle  la  production  des  bulles  gazeuses.  L'accroissement  du  son 
téléphonique  s'observe  sans  retard  dés  (|ue  l'écoulement  du  gaz  commence,  il  persiste 
souvent  très  longtemps  après  que  le  barbotage  a  cessé.  Si,  après  avoir  arrêté  le  déga- 
gement du  uaz,  une  diminution  du  son  a  eu  lieu,  un  nouveau  dégagement  détermine 
un  nouveau  renforcement. 

Le  résultat  est  le  même  a\ec  un  dégageraeiil  gazeux  produit  en  faisant  pénétrer 
deux  gros  fils  de  platine  dans  I'électrolyte.  On  dirige  par  ces  deux  llls  un  courant  élec- 
tri([ue  spécial  qui  décompose  l'eau  acidulée. 

Les  efîFels  d'agitation  s'oltservcnl  plus  iicllcmenl  que  les  efl'ets  d'élévalioii 
de  tempcraliii'e,  cardans  le  cas  de  ragilation,  Taclion  est  brusque  et  vive 
au  lieu  de  croître  progressivemenl  cl  lentement;  l'oreille  n'a  pas  à  faire 
appel  au  souvenir  d'une  impression  aulérieure.  L'accroissement  de  sensibi- 
lité avait  d'abord  lieu  avec  le  courant  d'un  accumulateur,  la  force  éleclro- 


o3()  ACADÉMIE    UlîS    SCIENCES. 

inoliice  de  la  pile  du  circuit  récepteur  ]3eul  être  diminuée  jusqu'à  la  force 
éleclromotrice  d'un  élément  Leclanclié  et  même  d'un  élément  Daniell. 

Ces  différents  effets  ont  élé  constatés  avec  des  électrolytiques  dont  la 
pointe  positive  avait  7^.  -î^,  ,,'„  de  millimèlre  de  diamètre. 

J'ajoute  une  observation  que  j'ai  faite  il  y  a  longtemps  déjà.  L'intensité 
du  son  au  téléplione,  pour  une  transmission  donnée,  est  très  notablement 
accrue,  indépendamment  de  toute  élévation  de  température  ou  de  toute 
agitation,  (juand  on  inlroduil  dans  le  circuit  réce[)teur  deux  électrolytiques 
en  série  au  lieu  d'un  seul.  <  >n  augmente  eu  même  teuqis  le  voltage  de  la  pile 
du  circuit. 


PHYSIQUE.  —    »//•  1(1   théorie  du   motn'cme/il   hruirriien. 
Note  de  M.  1*.  L.wgevi.v,  présentée  par  M.  Mascarl. 

I.  Le  très  grand  intérêt  théorique  présenl<>  par  les  phénomènes  de  mou- 
vement brownien  a  été  signalé  par  M.  (iouy  (  '  )  :  on  doit  à  ce  physicien 
d'avoir  formulé  netlement  l'hypothèse  qui  voit  dans  ce  mouvement  conti- 
nuel des  particules  en  suspension  dans  un  fluide  un  écho  de  l'agitation  ther- 
mique moléculaire,  et  de  l'avoir  justifiée  expérimentalement,  au  moins 
de  manière  qualitative,  en  montrant  la  parfaite  permanence  du  mouvement 
brownien  et  son  indifférence  aux  actions  eviérieures  lors(pie  celles-ci  ne 
modifient  pas  la  température  du  milieu. 

Une  vérification  (piantilalive  de  la  ibéorie  a  été  rendue  possible  par 
M.  Einstein  (-),  quia  donné  récemment  une  formule  permellant  de  prévoir 
(juel  est,  au  bout  d'un  temps  donné  t,  le  carré  moyen  A;  du  déplacement  A.,, 
d'une  particule  sphérique  dans  une  direction  donnée  v  par  suite  du  mouve- 
ment broAvnieu  dans  un  liquide,  en  fonction  du  rayon  a  de  la  particule,  de 
la  viscosité  a  du  liquide  et  de  la  température  absolue  T.  Cette  fortjiule  est 


oT.'Jd 


OÙ  II  est  la  constante  des  gaz  parfaits  relative  a  une  molecule-gramme  et  \ 


(')  Goiv.  Joui  II.  de  Pliys..  9.'  série,  t.  Vil,  1888,  p.  56i;  Comples  rendus,  l.  CIX, 
1889,  p.  102. 

(2)  A.  iMNSTKrs,  Ami.  d.  Pliysik.  ','  ;-éile,  I.  Wil,  lOd."!.  p.  h!^c)■,  Ann.  d.  r/iysiL 

4"  série,  I.  \l\,   i'    i',  p.  o-u 


SÉANCE    DU    9   MARS    1908.  53 1 

le  nombre  de  molécules  dans  une  molécule-gramme,  nombre  bien  connu 
aujourd'luii  et  voisin  de  8  X  io^\ 

M.  Smolncliovvski  (')  a  tenté  d'aborder  le  même  problème  par  une  mé- 
thode plus  directe  que  celles  employées  par  M.  liinslein  dans  les  deu\ 
démonstrations;  (pi'il  a  doimées  successivement  de  sa  formule,  et  a  oittenu 
pour  A';,  une  expression  de  même  forme  que  (i),  mais  ipii  en  diffère  par  le 
coefficient  ^. 

II.  J'ai  pu  constater  tout  dabord  ([u'une  application  correcte  de  la 
mélbode  de  M.  Smolucbowski  conduit  à  retrouver  la  formule  de  M.  l'Ein- 
stein exaclemenl  et,  de  plus,  qu'il  est  facile  de  donner,  par  une  méthode 
toute  différente,  une  démonstration  infiniment  plus  simple. 

Le  point  de  dépari  est  loujourà  le  même  :  le  iNcorème  d'équipai  liliijn  de  I  énergie 
cinétique  entre  les  divers  degrés  de  liberté  d'un  système  en  équillijie  llierniique  exige 
qu'une  particule  en  suspension  dans  un  lluidi'  qui_'lc(mf|ue  possède,  dans  la  direction  x, 

une   énergie   cinéti(|ue   moyenne  — ^7  égale  à  celle  d  une    molécule   gazeuse  de   nature 

quelconque,   dans    une   direction    donnée,   à   la   même   températuie.    Si  i  =z  — •  est  la 

\itesse  à  un  instant  donné  de  la  particule  dans  la  dii'eclion  considérée,  on  a  donc  pour 
la  movenue  étendue  à  un  grand  nombre  de  particules  identiques  <le  masse  i)i 

.     ,  :;2  RT 

(2)  '«;  =-^- 

Une  particule  comme  celle  que  nous  considérons,  grande  par  ra|jport  à  la  distance 
moyenne  des  molécules  du  liquide,  et  se  mou\  aiU  par  rapport  à  celui-ci  avec  la  vitesse  > 
subit  une  résistance  visqueuse  égale  à  —  (>T.[J.ni  d'après  la  formule  de  Stokes.  lîn  réalité, 
ceUe  valeur  n'est  qu'une  moyenne,  et  en  raison  de  l'iirégularilé  des  chocs  des  molé- 
cules environnantes,  l'action  du  fluide  sur  la  particule  oscille  autour  de  la  valeur 
précédente,  de  sorte  que  l'équation  du  mouvement  est,  dans  la  direction   r, 

^    '  clV-  '       (Il 

Sur  la  force  complémentaire  \  nous  savons  ([u'elle  est  indifl'éremment  positive  et  néga- 
tive, et  sa  grandeur  est  telle  qu'elle  maintient  l'agitation  de  la  particule  que,  sans  elle, 
la  résistance  visqueuse  finirait  par  arrêter. 

L'équation  (3).  multipliée  par  ,r,  peut  s'écrire 

,  m  d-x"  ..,  „  c/j-        .. 

(4)  ____„,,-^_37r,.r,^+\.r. 


(')  M.  vox  Smoi.iciiowski,    liiii.  il.  l'hysik.  Y  série,  t.  XXI,  ii)o6,  \t.  756. 


^3:i  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Si  nous  considcroiib  un  yrand  nombre  de  particules  identi(|ues  et  prenons  la  iiio\enne 
des  équations  (4)  éciiles  pour  chacune  d'elles,  la  valeur  niojenne  du  larme  \r  est  évi- 
demment nulle  à  cause  de  l'irrégularité  des  actions  complémentaires  \,  et  il  vient,  eji 

posant  ;  —   — ^— , 


in_  <lz.        ,  H']' 

La  solution  ;;énérale 


cit  '  N 


|)rend  la  valeur  const.mte  du  preniiei-  terme  en  rc^ime  permanent  au  bout  d'im  tomp 

de  1  ordre  7:^ ou  10"  «cconde  environ  riour  les  iiarticules  sur  lestiuelles  le  mouve 

OT-iJ-a  '  '  ' 

ment  brownien  est  obseivable.  ' 

On  a  donc,  en  régime  permanent  d'agitation. 

fh^_   UT        I 
c/C  i\     3  -a  a 


i\  où,  piiiii   un  inlor\alle  de  leni|iS  7, 

"  '~    N    3  T.jJ.  a 
J>e  déplacement  A,  d'une  particule  est  donné  |)ar 

et,  comme  ces  iléplacemenlri  sont  iuililléremment  pcisitii's  et  négatils, 

— r_-;      ~^_    UT       1 
d'où  la  formule  (]  ). 

III.  Lin  [iremier  essai  de  véi'ilication  e.xpéi'iiiieiitale  vient  d'èlic  fait  pat' 
M.  T.  Svcdl)erg-  ('  ),  dont  les  l'ésultals  ne  s'écartent  de  ceti\  fournis  par  la 
formule  (i  )  qtie  dans  le  rapport  de  t  à  /j  environ  et  s'approchent  davanlauc 
de  ceux  calculés  par  la  formule  de  M.  Smolucho\vski. 

Les  deux  démonslrations  nonvclli's  (jiie  j'ai  obleniies  de  la  formule 
de  M.  Einslein,  en  suivaul  pour  Tune  d'elles  la  marche  amorcée  par 
M.  Smoluchowski,  me  ]iaraissent  écarler  di''llnilivemcnl  la  inodificalion 
proposée  par  ce  derni(.'r. 

(')  T.  SvEDiiFiKi,  Stiiilicn  zur  Li'lirc  vu//  de//  l./iUoïdiii  LOs//i/^ei/ .  Upsala,   \\Y<-. 


SÉANCE    DU   9    MARS    1908.  ^SS 

D'ailleurs,  le  (';iit  (|iie  M.  Svedheri;'  ne  mesure  pas  réellement  la  ([uan- 
lilc  A^.  qui  figure  clans  la  formule  et  rinccrlitudc  sur  le  diamètre  réel  des 
granules  ullramicroscopiques  qu'il  a  observés  appellent  de  nouvelles  me- 
sures faites  de  préférence  sur  des  granules  microscopiques  de  dimensions 
plus  faciles  à  connaître  exactement,  et  [lour  lescjuels  l'application  de  la  for- 
mule de  Stokes,  <pii  néglige  les  elTels  d'inci  lie  du  liquide,  est  cerlainemenl 
plus  légitime. 


ACOUSTIQUE.     —    Flammes   sonores   renforçant   plusieurs   sons. 
Note  de  M.  G.  Athanasiadis,  présentée  par  M.  Lippmann. 

Tuhes  à  flammes  à  deuv  sons.  —  1.  li'liarmonica  chimique  [leut  donner  en 
nuhne  temps  deux  ou  plusieurs  sons  à  cause  de  la  coexislenec  de  difl'érents 
mouvements  vibratoires  de  la  (lamme.  Pour  cela,  nous  introduisons  une 
flamme  manométrique  dans  im  tube  de  verre  et,  en  réglant  la  liauteur  de  la 
flamme  et  la  longueur  du  tube  de  verre,  nous  pouvons  entendre  ensemble  le 
son  propre  de  la  flamme  (qui  est  de  la  même  hauteur  que  celui  du  tuyau) 
et  le  son  de  l'harmonica  chimique. 

Pour  y  arriver,  la  llainme  rendanl  le  son  du  tuyau,  il  faut  abaisser  le  tube  de  la 
Il  a  Ml  me  jusqu'au  moment  où  le  son  de  riiarmoiiica  commence  à  se  produire.  iNous  réglons 
alors  la  hauteur  de  la  flamme  de  manière  à  faire  coexister  les  deux  sons  et  nous  pou- 
vons changer  à  volonté  leurs  intensités  relatives. 

La  coexistence  des  deux  sons  ainsi  que  l'intensité  relative  peuvent  être  montrées  par 
le  miroir  tournant  et  surtout  avec  une  flamme  d'acétylène,  avec  laifuelle  les  images 
obtenues  sont  bien  distinctes  (').  L'expérience  réussit  avec  une  llamme  de  gaz,  mais 
mieux  encore  avec  une  flamme  d'hydrogène  ou  d'acétylène.  (Dans  un  tuhe  de  lon- 
gueur 86''"  et  3"'", 4  de  diamètre,  qui  donne  le  son  vo/,,  nous  faisons  entrer  une  flamme 
d'acétylène,  produisant  le  son  50/3  du  tuyau  sonore.) 

Il  est  possible  de  faire  coexister  trois  ou  plusieurs  sons.  Il  Suffit  pour 
cela  de  donner  à  la  llamme  simultanément  les  vibrations  qui  proviennent 
des  capsules  manométriques  de  deux  ou  de  plusieurs  tuyaux  sonores. 

II.  Si  Ton  souffle  un  courant  d'air  ou  d'un  autre  gaz  (oxygène  ou  acide 
carbonique)  par  un  second  tube  de  verre  dont  l'oiilice  (d'un  diamètre 
de  i"'ni-i>""")  est  situé  plus  bas  (pie  l'orifice  du  tube  de  la  flamme,  le  son  de 
l'harmonica  s'éteint,  mais  il  se  reproduit  (juand   nous  interronq)ons  le  cou- 


(')  Les  images  des  flammes  peuvent  ètie  ]jrojetées  sur  un  écran  au  moyen  d'une 
lentille  et  d'un  nilioir  tournant  ou  d'un  miroii'  cnnrave  oscillant. 


534  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

rant  d'air  ou  de  yaz  par  le  .second  tube.  L"e\liactioii  du  sou  se  fait  très  vile 
quand  le  courant  est  plus  fort.  Avec  un  courant  d'oxygène  la  flamme  de- 
vient plus  courte  cl  plus  lumineuse.  L'expérience  réussit  avec  des  flammes 
d'hydrogène,  de  gaz  ou  d'acétylène. 

Le  son  aussi  s'éteint  si  nous  conduisons  le  courant  d'air  d'en  haut  par  un 
tuhe  recourbé,  mais  le  son  larde  de  renaître  après  rinterru|)(ion  du  courant 
d'air  et  surtout  ipiand  on  mel  plus  bas  l'orifice  du  tube. 

L'extinclion  du  son  est  évidemment  attribuée  à  la  perturbation  de  la 
flamme  vibrante  et  par  conséquent  à  la  perturbation  du  mouvement  d'air 
dans  le  grand  lube  de  l'harmonica. 

IlL  Ce  fait  peut  être  utilisé  pour  construire  une  sorte  d'orgue  connue  le 
pyrophone  du  Kaslner  (').  Nous  prenons  plusieurs  tubes  à  flammes  de  diflV'- 
rentes  longueurs  donnant  les  sons  de  la  gamme  et  nous  plaçons  dans  chaque 
tuyau  un  autre  lube  étroit  conduisant  le  courant  d'air  qui  provient  d'une 
soufflerie  portant  des  touches.  Le  nombre  de  touches  est  égal  au  nondjrc 
des  tubes  à  llauimes.  Comme  nous  l'avons  déjà  remarqué,  les  tubes  parlent 
seulement  cpiand  on  interrompt  le  courant  d'air,  tandis  qu'ils  restent  muets 
dès  que  le  courant  d'air  passe  par  les  tubes  étroits. 

['livsiQUE.   —  .s'ar  un  flisposili f  spectroplioionu'trique.  \ote  de  \L  J.  Thovekt, 

présentée  par  M.  ,L  \  iolle. 

On  sait  coadjien  est  avantageuse  en  SpecLrophotoméliie,  au  [)i)int  de  vue 
de  la  rigueur  des  observations,  la  disposition  des  éclairements  à  comparer 
sur  deux  plages  étendues  juxtaposées,  de  ctiloralian  uiiiftirmc  pouvant  être 
précisée  jusqu'à  la  limite  de  résolution  du  spectroscope.  D.ins  le  spectrô- 
photomètre  de  Gouy  cette  disposition  est  réalisée  par  l'enqîloi  de  deux  colli- 
mateurs éclairant  chacun  la  moitié  du  champ  d'observation  de  la  lunette. 

Le  dispositif  iudiijiK'  ici  a  pour  but  de  réabsci'  la  même  apparence,  avec 
des  organes  simples^  de  réglage  facile,  s'adaptant  à  un  spectroscope 
quelconque  pourvu  d'un  prisme  de  comparaison  pour  l'éclairage  simultané 
de  deux  portions  contiguês  de  la  fente  par  deux  sources  diflérentes. 

On  limite  d'aijord  le  champ  (j'éctaiiemenl  en  plaçant  sur  la  lentille  collimaliice  un 
(liaj)liiagme  d'ouverture  reclangulaiie  dont  l'éleudue  peut  être  ajustée  :  le  champ, 
ainsi  limité,  est  éclairé  entièrement  par  les  deux  faisceaux  à  comparer  superposés. 
On  interpose  ensuite,  dans  le  plan  focal  de  la  lunette  d'observation,  une  fente  de  largeur 
variable,    recouverte   sur   la    moitié   de  sa    hauteur    par  un  prisme  d'angle  faible  qui 

(')  Cnmptesjc/tfliis.  t.  IA\.\I.  1S73,  p.  (igç). 


SÉANCE  DU  9  MARS  190H,  535 

sépare  les  deux,  faisceaux  éclairants.  En  plaçant  l'œil  contre  cette  fente,  le  champ 
apparaît  sous  forme  de  deux  plages  de  même  coloration  qu'on  peut  juxtaposer  exac- 
tement par  un  réglage  convenable  de  l'étendue  du  premier  diaphragme. 

L'observation  de  ces  plages  est  facilitée  par  un  système  oculaire  formant  viseur,  à 
travers  la  fente,  sur  le  diaphragme  même. 

On  obtient  alors,  en  arrière  de  ce  système,  la  concentration  des  faisceaux  éclairants 
dans  une  région  de  l'espace -(anneau  oculaire)  dégagée  de  tout  agencement,  de  sorte 
que  l'œil  peut  s'y  placer  commodément  pour  utiliser  au  maximum  l'ouverture  de  la 
pupille  (qui  doit,  dans  tous  les  cas,  englober  la  totalité  des  faisceaux  à  comparer). 

En  plus  des  perles  par  absoi|)tion  et  réflexion,  ce  système  oculaire  additionnel  fera 
perdre  sur  l'éclairemenl  des  places  à  comparer  en  proportion  même  du  grossissement 
qui  le  caractérisera;  c'est  une  circonstance  dont  il  importe  de  tenir  compte  lorsque 
l'éclairement  est  faible.  Même  en  usant  directement  de  la  fente  comme  oculaire, 
l'éclairement  avec  le  dispositif  décrit  ici  n'est  que  la  moitié  de  celui  fourni  par  le  sys- 
tème à  double  collimateur  de  Gouy. 

A  celle  occasion,  il  n'est  pas  sans  intérèl  de  remarquer  que,  dans  la  spec- 
Iroplioloniétrie  d'absorption  ou  de  sources  faiblement  lumineuses,  la  défini- 
tion de  la  coloration  esl  surtout  limitée  |iar  la  nécessité  d'un  éclairemenl 
niininium  cntrainaut  une  certaine  ouverture  de  la  fente  objective;  si  l'on 
tient  compte  du  fait  que  réclairement  dans  le  champ  varie  en  raison  inverse 
du  carré  de  la  longueur  focale  des  lunettes  du  spectroscope,  tandis  qu'à  dis- 
persion égale  la  puissance  de  résolution  est  proportionnelle  à  celte  dis- 
tance, on  sera  conduit  à  employer  les  dispositifs  du  genre  décrit  ci-dessus, 
lorsque  l'éclairemenl  est  faible,  avec  des  lunettes  de  la  plus  courte  longueur 
possible.  ()n  peut  noter,  à  titre  d'exemple,  que  des  objectifs  de  oo'""  de 
longueur  focale,  suffisants  pouc  résoudre  avec  une  dispersion  moyenne  les 
variations  de  longueur  d'onde  de  ii-^''-,  donuer.iient  un  éclairement  du  champ 
cinq  à  si.v  fois  plus  fort  que  celui  des  instruments  usuels,  dans  les  mêmes 
conditions  de  définition. 


MÉCANIQUE  CHIMIQUE.  —  Action  des sels  alcalins  à  base  fixe  sur  la  co/nbiution 
des  gaz-  cl  des  poussières  combustibles.  \ote  de  M,  DArTuiciiK,  présentée 
par  M.  Vieille. 

On  a  récemment  jjroposé  (')  de  supprimer  J^es  flammes  à  la  bouche  des  armes  en 
ajoutant  aux  poudres  sans  fumée  certaines  matières  étrangères  (vaseline,  bicarbonates 
alcalins,  sa\ons  alcalins  et  alcalino-terreux,  résinâtes  de  soude,  de  baryte  et  d'alu- 
mine). Mais  le  problème  n'a  pas  reçu  de  solution  générale;  l'efficacité  des  produits 


(')   Brevet  français  n"  HOV'i  13  it  addition  n"  77't!(. 

C.  R.,  190S,  1"  Semestre.  (T.  C\I,VI,  N-  10.)  70 


536  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ajoutés  n'a  pas  été  siiffisainmeiit  démonlrée  et,  comme  le  montrent  nos  estais,  à  côté 
de  matières  réellement  utiles  telles  que  îles  sels  de  potasse  ou  de  soude,  on  en  a  préco- 
nisé d'autres  qui,  comme  les  sels  alcalino-terreux,  n'ont  qu'une  action  secondaire. 

Les  mêmes  observations  s'appliquent  à  certains  explosifs  pour  mines  grisouteuses, 
qu'on  emploie  en  Belgique  et  en  Allemagne  et  qui  contiennent  des  nitrates  dépotasse, 
de  soude  ou  de  baryte  et  du  bioliromate  de  potasse.  D'ailleurs,  on  ne  trouve  dans  la 
littérature  scientifique  aucune  justilication  de  remjjjoi  de  ces  sels.  <  >n  a  étudié,  il  est 
vrai,  la  sécurité  des  explosifs  de  sûreté  par  la  mesure  de  la  longueur  et  de  la  durée 
de  leurs  flammes;  mais  cette  nn-tliode  parait  délicate  et  peu  précise,  et  son  auteur  ne 
parle  pas  de  l'action  des  sels  ajoutés  ('). 

Ces  problèmes  l)alistiques  ou  mitiiei's  se  ramènent  à  rétucle  de  la  com- 
bustion de  rbydrog'ène,  dn  carbone  et  de  Toxyde  de  carbone  produits  par 
la  combustion  des  poudres  ou  la  détonation  des  explosifs.  Nous  avons  déter- 
miné la  proportion  de  gaz  coniburés  en  faisant  détoner  les  cartouches  explo- 
sives dans  une  chaudière  pleine  d"air  cl  mesurant  les  r[uantités  de  chaleur 
dégagées.  Nous  avons  pu  ainsi  étudier  le  degré  d'efficacité  de  différentes 
matières  ajoutées  aux  explosifs. 

Le  mode  opératoire  que  nous  avons  emplo}/'  a  été  imaginé,  en  i88S,  par  la  Commis- 
sion des  Substances  explosives  avec  la  colliiburalion  de  MM.  Mallard  et  Le  Cliate- 
lier  ('-).  On  fait  détoner  oo»  d'explosif  dans  une  chaudière  close  de  lo'"';  de  la  pression 
obtenue,  corrigée  du  lefroidissenienl.  on  déduit  la  ciuantllé  de  chaleur  dégagée  con- 
naissant le  poids,  la  chaleur  spécifique  et  le  coeflicienl  de  dilatation  de  l'air  contenu 
dans  la  chaudière.  Le  Tableau  suivant  donne  les  résultats  obtenus  du  8  au  i-  fé- 
vrier 1908;  les  chiffres  indiqués  se  rapportent  à  100=  d'explosif. 

a.   C'iton-pourire  dcvanitrique. 

l)ésli;nation  de  l'explu-ir.  Chalrnr  trouvi-r.  Chaleur  calculée. 

f,nl 

Seul 1 84  Ce  coton-poudre  dégage  : 

A    0,5  pour  100  de  CO'IlXa  .  1 '|6  p^, 

A    I       pour  100  »  .  88  Par  détonation 96     environ 

A    2       pour  100  1)  .  89  Par  détonation    avec  com- 

A    3       pour  100  de  \0'K     .  .  88  bustion   totale 210  « 

A    ?)       pour  100  de  S*^)' K-.  .  .        79  Par   délonalion    avec    com- 

A    2       pour  100  de  CO'Ca  .  .  1Ô2  bustion  do  H- i53  » 

\     \       pour  700  de  C(  )^Mg.  .  102 

A  10      pour  100  »  . .  I40 

A    '^      pour  100  de  N^O^Pb.  i^o 

(')  Les  noin-cllcs  expériences  de  M.  C.-E.  Bicliel  (Annales  des  Mines  de  Bel- 
gique, t.  VII). 

('-)  Emploi  des  explosifs  en  présence  du  si  isoii  :  Rripp,,rl  de  M.   Mallard  {Mê- 
lai des  l'oiiilres  ri  Siilprl res,  t.  II). 


SÉANCE    DU    9    MARS    1908.  537 

b.   Coton-poudre  eniuunitrique. 
Désignation 
de 

l'cxpldsif.  ('.Ii,-il<'iir  trouM'iv  Clialeiir  caioiiléc. 

Cal 

Seul 164  Ce  coton  poiulie  dép;age  : 

A  10  pour  100  de  GO'HNa .  61  ^ 

Par  (lélonation 85     environ 

Par   (lélonation   avec    com- 
bustion totale 16:^  » 

c.    Trinilnildliirne. 

Seul >-25o  Le  irinllrololuène  dégage  : 

A    2  pour  100  de  N(  )'K  .  .  .  fi-  '           '           r- 1 

A    3  pour  lOû          ))          ...  96                l'ar  délonalion ^o     environ 

A    4poi"''ïOO          "           •••  82  Par  détonation    avec    coni- 

A    j  pour  100         »          ...  66                   buslion  totale 3io          » 

A  10  pour  100          I)           ...  66  r*ar    délonalion    avec    coin- 

A    6pour  loode  N20''Ba.  .  187                   hustion  de  H- et  C 186          » 

A  10  pour  100           1)          .  .  175 


La  Commission  des  Substances  explosives  avait  trouvé  que  les  produits  de  détona- 
tion du  coton-poudre  décanitrique  ne  s'enfliimmaient  pas  à  l'air;  mais,  en  1888.  ce 
colon-poudre  contenait  de  t  à  4  pour  100  de  carbonate  de  soude. 

Ces  expériences  moiiticiil  i|ue,  pour  éviler  la  coiuljtistioii  des  produits  de 
détonation  des  explosifs  à  combustion  incomplète,  il  suffit  de  les  surdoser 
avec  de  petites  quantités  de  sels  de  potasse  ou  de  soude.  L'emploi  de  ces 
explosifs  dans  les  mines  grisouteuses  ne  saurait  donc  être  rejeté  a  priori. 
D'autre  part,  les  autres  matières  ajoutées  et,  en  particulier,  les  sels  alcalino- 
terreux,  n'ont  rpi'tine  action  restreinte  sur  la  combustion  des  produits; 
d'après  les  chaleurs  df'-gagées,  ils  paraissent  seulement  s'opposer  à  la  com- 
bustion de  l'oxyde  de  carbone. 

L'addition  de  sels  alcalins  doit  être  également  faite  pour  éviter  l'inflam- 
mation des  mélanges  combustibles  qui  préexistent  dans  le  voisinage  des  car- 
touches (grisou  et  poussières  de  houille).  La  sécurité  des  explosifs  français 
à  basé  de  nitroglycérine,  nitronaphtaline  et  nitrate  d'ammoniaque  serait 
beaucoup  augmentée  par  radjonclion  d'une  petite  quantité  de  nitrate  de 
potasse  ou  de  soude. 


538  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

On  a  fait  quehiues  essais  d'inllanimalion  de  mélanges  d'air  et  de  gaz 
d'éclairage  à  lo-ii  pour  loo  ; 

a.    Mélanges,  de  colon-poudre  décaniuique  et  d'azotate  d'ammoniaque. 

Coniposilion  Poids 

de  de 

l'oxplnsif,  la  carlouilie.       Résultat.  Observations. 

i 
3o -(- -o 5o  I  1  :  Inflammation 

30  +  70  +  3  de  GO^HNa..        .5i,5  N  N  :  Pas  d'inllanirnallon 

/'.   Mélanges  de  irinitrololuène  et  d'azotate  d'ammoniaque. 

o 

20  +  80 5o  I                              i^aigo 

18  +  82 »  1                              <  — 2120 

16  +  8/4 »  I                              <=2o4o 

i4  +  86 »  I                             ^=1940 

i'!  +  88 »  N                            i=;i84o 

22  +  75  +  3  de  NO^K »  I 

20  +  77  +  3          )'          ....  »  N                     2  essais  concordants 

i4  +  83  +  3         »          ....  175  I 

i4  +  83  +  6         »         .. .  .  100  I 

1 4  +  80  +  6         »         ....  1 00  N 

J8  +  7S  +  4  de  N-^O^Ba..  5o  I 

La  substitution  d'ime  petite  quantité  de  salpêtre  à  luie  égale  quantité  de 
nitrate  d'ammoniaque  est  presque  sans  inlluence  sur  la  température  de  dé- 
tonation. L'addition  de  salpêtre  a  donc  produit,  au  point  de  vue  de  la  sécu- 
rité, le  même  effet  qu'un  abaissement  de  température  de  3oo°. 

En  résumé,  un  nuage  formé  de  poussières  d'un  sel  quelconque  de  potasse 
ou  de  soude  s'oppose  à  la  combustion  des  gaz  et  des  poussières  combus- 
tibles; les  sels  alcalino-terreux  n'ont  qu'une  action  secondaire.  Parmi  les 
applications  de  la  propriété  (pie  nous  a\  ons  mise  en  évidence,  on  peut  citei'  : 
la  suppression  des  flammes  à  la  bouche  et  des  retours  de  llamiues  dans  le  tir 
des  poudres  sans  fumée  ;  l'amélioration  des  explosifs  et  des  artifices  de  mise 
de  feu  (détonateurs,  cordeaux  détonants)  pour  mines  grisouteuses;  des  per- 
fectionnements dans  le  mode  d'emploi  des  explosifs,  en  vue  d'introduire 
des  sels  alcalins  dans  le  voisinage  des  cartonches. 


SÉANCE    DU    9   MARS    1908.  539 


CHIMIE.  —  Sur  la  combustion  sans  Jlanime  el  l' inflammation  des  gaz  à 
l'extrémité  d'une  tige  mélaUitjue.  Noie  de  M.  Jean  I^Ieumer,  prc'senléc 
par  M.  Troost. 

Je  viens  de  réaliser  une  expérience  qui,  je  le  crois,  esl  de  nature  à  jeler 
un  jour  nouveau  sur  le  phénomène  de  la  combustion  des  gaz  et  peut-être 
aussi  sur  leur  cohésion,  dont  on  n'a  encore  que  peu  d'exemples.  Voici  en 
quoi  elle  consiste  : 

Je  prends  une  lampe  à  manchon  incandesceut  alimentée  par  de  l'alcool,  dont  le 
modèle  se  trouve  depuis  quelques  années  dans  le  commerce.  C'est  une  sorte  d'éolipyle 
monté  sur  quatre  tubes  par  lesquels  pénètre  la  mèche  de  coton  qui  sert  à  amener 
l'alcool.  L'éolipyle,  cliauHé  par  la  ilanime  elle-même,  est  de  forme  annulaire,  en  soite 
que  la  flamme  se  dégage  par  la  partie  centrale  cylindrique,  recouverte  d'un  disque 
bombé  et  perforé  de  trous  assez  rapprochés.  I^e  disque  empêche  la  llamme  de  se  pro- 
duire à  l'intérieur  et  détermine  le  mélange  plus  parfait  des  vapeurs  d'alcool  et  d'air. 
Enfin,  au  milieu  se  trouve  une  tige  de  fer  de  8'"'  de  haut  destinée  à  soutenir  le  man- 
chon par-dessus  l'appareil. 

Or,  il  est  arrivé  qu'après  un  certain  temps  de  bon  fonctionnement,  je  n'ai  pu  obtenir 
une  lumière  aussi  vive  que  celle  que  j'obtenais  d'abord,  malgré  le  renouvellement  des 
manchons.  J'ai  remarqué  que  l'obscurcissement  se  produisait  au  monienl  où  le  dis(|ue 
perforé  commençait  à  rougir.  J'ai  enlevé  le  manchon;  après  quelques  tâtonnements  et 
avec  quelques  précautions,  j'ai  réussi  à  faire  roui;ir  le  disque  et  j'ai  oblenu  de  la  sorte 
une  lampe  sans  llamme  sans  recourii'  au  plaline,  car  le  dis(|iie  est  formé  d'un  alliage 
de  cuivre.  (^)uand  il  est  rouge,  on  avive  l'incandescence  en  envoyant  davantage  de 
vapeurs  d'alcool;  en  arrêtant  le  jet  pendant  3  à  4  secondes  le  disque  s'obscurcit,  mais 
on  lui  rend  son  éclat  par  une  émission  nouvelle  de  vapeurs.  J'ai  eu  beau  approcher  du 
dis(jue  un  tanijjoji  chargé  d'alcool  ou  une  mèche  imbibée  d'essence  de  pétrole,  il  m'a 
été  impossible,  malgré  la  température  élevée,  d'obtenir  l'inflammation;  le  bois  d'une 
allnmetle  se  caibonise  eans  donner  de  llamrjie,  etc. 

La  combustion  sans  flamme  des  gaz  et  vapeurs  inllam niables  est  donc 
localisée  à  la  surface  du  disque  rouge.  11  est  nécessaire,  pour  expliquer  l'ab- 
sence de  la  flamme,  d'admettre  (|u'un  des  éléments  de  la  combustion,  com- 
bustible ou  oxygène,  est  retenu  au  voisinage  de  la  surface.  Je  rappellerai 
qu'il  a  fallu  faire  une  hypothèse  analogue  pour  expliquer  qu'un  filament 
métallique  rougi  par  un  courant  l'Iectrique  ne  déterminait  pas  l'inllanima- 
tion  d'un  mélange  de  grisou  très  explosif  el  admettre  que,  l'oxygène  étant 
maintenu  autour  du  filament  par  l'incandescence,  l'explosion  ne  pouvait  pas 
se  produire  (Couriot  el  J.  Meunier,  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  9  décembre 


54o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

1907,  p.  1161).  C'est  encore  l'oxygène  qui  esL  retenu  par  le  disque  devenu 
incandescenl,  et,  cette  fois,  je  suis  assez  heureux  pour  pouvoir  fournir  une 
preuve  directe  et  très  frappante  de  ce  phénomène. 

Il  Y  a  (laiis  mon  expérience  un  excès  de  gaz  combiistiljle  dégagé  qui  n'est  pas  brûlé, 
et,  si  j'approche  une  allumette  ou  une  lumière  vers  l'extrémité  de  la  tij;e  de  fer,  à  6"" 
ou  7""  au-dessus  du  disque,  une  llamme  s'allume  à  l'extrémité  même  et  continue  à 
brûler  indéfiniment,  quand  j'opère  à  l'abri  des  courants  d'air.  L'oxygène  a  donc  été 
retenu  et  séparé  par  le  disque  incandescent,  et  te  flux  de  gaz  combustible  s'élève  autour 
de  la  lige  comme  il  s'élèverait  à  l'intérieur  d'un  tube,  sans  se  mélanger  à  l'air  ambiant 
et  sans  être  enflammé  le  long  de  cette  lige,  dont  la  température  reste  peu  considé- 
rable. Il  nest  pas  nécessaire  que  la  tige  soit  régulière;  son  extrémité  peut  être  aplatie 
et  présenter  deux  pointes.  La  llamme  prend  alors  la  forme  de  celle  d'un  bec  papillon, 
de  même  si  l'on  v  fixe  une  lamelle  doublée  ;  on  peut  aussi  attaclier  un  clou  dont  la 
tête  fait  saillie,  la  llamme  jirend  point  d'appui  sur  la  tète;  l'emploi  d'une  petite  cor- 
beille en  toile  iMétMlli(]ue  |)ro(luit  une  flamme  de  forme  étalée.  Pour  donner  à  celle 
llamme  de  l'éclat,  il  suffit  d'en  approcher  la  toile  d'un  manchon  qui  devient  incan- 
descent. 

J'ai  observé  aussi  ipii'  la  flamme,  à  l'extiTmité  de  la  lige  métallicjue,  atti- 
rait la  flamme  qui  me  servait  à  l'allumer. 

Il  ine  seml»le  que  celte  expérience  est  très  démonstrative  et  fournit  des 
données  ceilaincs  sur  le  mécanisme  de  la  comlnislion  par  incandescence, 
dont  je  me  propose  de  faire  connaître  bientôt  trautres  particularités,  l^lle 
renseigne  aussi  sur  les  phénomènes  qui  l'accompagnent  et  montre  que  les 
gaz  ont  une  certaine  cohésion,  puisqu'ils  peuvent  monter  le  long  d'une  tige 
métallique,  régulière  ou  non,  sans  se  mélanger  aux  gaz  voisins,  comme  s'ils 
étaient  protégés  par  une  enveloppe  solide. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —   Stir  la  composilion  du  grain  d'amidon.    Note  de 
M"""  Z.  Gatix-Cru/.ewsk.*,  présentée  par  iNl.  L.  Maquenne. 

MM.  Maquenne  et  Houx  (')  ont  démontré  que  l'amylocellulose  des 
auteurs  antérieurs  est  identique  à  la  substance  formant  la  plus  grande  partie 
du  grain  d'amidon  et  ont  donné  à  l'ensemljle  le  nom  iVamylose.  En  opérant 
sur  l'amidon  cuit  et  rétrogradé,  ils  ont  retiré  une  certaine  quantité  de  cette 
amylose  qu'ils  appellent  amidon  avlificiel.  lui  outre,  ces  auteurs  pensent 
que  les  empois  d'amidon  sont  composés  d'amylose  en  solution,  épaissie  par 

(')  Maouknne  et  Roux,  Annalfs  de  Cliiin.  et  de  Phys.,  t.  IX,  1906,  p.  179-220. 


SÉANCE    DU   9    MARS    I908.  54 1 

une  substance  insolul)le  dans  l'eau  et  les  alcalis,  ne  paraissant  pas  bleuir 
par  riode  et  à  laquelle  ils  proposent  de  donner  le  nom  à'amvlo pectine. 

Dans  une  Note  antérieure  (')  j'ai  donné  une  méthode  (pii  m'a  permis  de 
séparer  l'amylopectine  de  l'amylose.  A  un  empois  à  3  pour  100  de  fécule  de 
pomme  de  terre  on  ajoute  un  quart  de  volume  de  potasse  ou  de  soude  à 
/|Opour  100  à  chaud,  puis  un  tiers  du  volume  total  d'alcool  à  cyV'.  11  se- 
forme  d'abord  un  précipité  fdamenleux  d'amylopectine  ;  on  le  lave,  on  le 
fait  regonfler  dans  l'eau,  on  le  neutralise  et  on  le  purifie  par  dialyse  ou 
décantation.  Des  eaux  mères  de  la  première  précipitation  on  peut  extraire 
une  certaine  quantité  d'amylose. 

J'apporte  aujourd'hui  une  seconde  méthode  qui,  presque  par  des  moyens 
physiques,  permet  une  séparation  des  composants  du  grain  d'amidon  cru, 
tel  qu'il  se  trouve  dans  la  nature.  J'ai  montré  précédemment  que  1  amylo- 
pectine  forme  l'enveloppe  du  grain;  si  l'on  fait  agir,  sur  de  la  fécule  de 
pomme  de  terre  crue,  une  certaine  quantité  d'alcali  en  présence  d'une 
grande  quantité  d'eau,  l'enveloppe  se  gonlle  et  la  substance  intérieure,  se 
dissolvant  rapidement,  attire  l'eau.  Sous  l'action  de  la  pression  osmotique 
développée  dans  le  grain,  l'enveloppe  éclate  et  la  substance  intérieure,  solu- 
bilisée, se  déverse  au  dehors.  En  neutralisant,  on  fait  se  contracter  l'enve- 
loppe, ce  qui  contribue  à  la  séparation  des  deux  substances. 

Pour  faire  gonllei'  lO"  de  féciilo  de  pomiiH'  de  terre,  il  iaLil  ôuo'"''  de  soude  à 
1  pour  100;  on  com|ilèle  à  i'  et,  si  la  préparalicin  a  réussi,  on  neutralise  avec  de 
l'acide  acétique.  On  ajoute  encore  r"'  d'eau  et  i>ii  laisse  le  tout  reposer  24  lieures. 
Les  enveloppes  \ides  se  déposent  au  fond  du  vase  (amylopectine)  et  le  lifpiide  (|ui 
surnage  contient  l'amylose  dissoute.  Les  deux  substances,  après  séparation,  sont  puri- 
fiées par  des  moyens  appropriés.  Rien  déplus  facile  que  de  reconnaître,  sous  le  micro- 
scope, si  la  préparation  est  pure  et  bien  réussie.  L'amylose  se. colore  par  l'iode  en  bleu 
franc,  les  enveloppes  en  bleu  violacé. 

L'amylopectine  ainsi  obtenue  forme  4o  à  '\h  pour  100  de  l'empois.  Cliaque  enveloppe 
du  grain  est  composée  d'une  série  |dus  ou  moins  grande  de  sacs  emboilés  les  uns  dans 
les  autres.  Ces  sacs  sont  insolubles  dans  l'eau  froide,  se  gonflent  dans  l'eau  chaude  en 
formant  des  empois  gélatineux  qui  ne  rétrogradent  pas  et  se  liquéfient  dans  l'eau  sur- 
chauflee.  Ces  solutions  (ou  pseudo-solutions)  sont  visqueuses.  Les  alcalis  distendent 
les  sacs  en  une  substance  finement  granuleuse,  lilamenleuse,  qui,  en  présence  d'un 
excès  d'alcali  et  d'eau,  donne,  après  neutralisation,  des  solutions  opalescentes.  Le  pou- 
voir rotaloire  de  ces  solutions,  à  la  concentration  de  06,1^8  et  de  conductivité  élec- 


(')  GATlN-GnuZKwsKA.   Complex  rendue  de  ta  Société  de  fiiolnuie.   t.  LMV,  iqoS, 
p.  ,7s. 


542  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

tri(|ue  o,oooo3,  est 

.    [a]„  =  +22i''. 

h'amylopecline  préparée  par  le  second  procédé  se  comporte,  sous  raclion  de  l'amy- 
lase  du  suc  pancréalique,  comme  celle  provenant  du  premier  procédé.  L'indrolyse  est 
lente  et  aboutit  à  la  formation  de  maltose  et  de  de\trines. 

h^ainrlose  obtenue  par  celte  méthode  ne  rétrograde  pns  si  elle  n'a  pas  élécbauilée. 
Desséchée  en  poudre  fine,  elle  se  solubilise  en  partie  dans  Tean  fioide,  en  totalité 
à  chaud  doo"  à  lao")  en  donnant  des  solutions  opalescentes.  Ces  solutions  se  colorent 
par  l'iode  en  bleu  fi'anc  et  avec  bien  plus  d'intensité  que  celles  d'amylopectine  qui  se 
colorent  en  bleu  violacé.  MWa  se  dissout  rapidement  au  contact  de  faibles  quantités 
d'alcalis.  Le  pouvoir  rotntoire  de  ces  solutions,  à  la  concentration  de  0^,642  pour  100 
et  de  conductivité  3  X  lo"-",  est 

[  a  ]i,  =+1820,4. 

Sous  l'action  du  suc  pancréalique  de  chien  elle  donne  du  maltose  et  de  l'arnvlose 
rétrogradée,  résultats  concordants  avec  ceux  obtenus  par  MM.  .Maqnennc  et  Roux  avec 
i'amviase  du  mail  sur  l'anivin-e  qu'ils  ont  préparée. 

En  résumé  :  \"  celle  iiii'lliodc  d(^  |iré|iai"iili(jii  jieriiiel  de  séparer,  |)resquc 
à  Féliit  iialurel,  l'aiii)  lopcclhie  de  raiiiylose. 

2"  ^Samylopectine  est  1111  corps  iiouveaUj  mucilagineux,  qui  a  tous  les 
caracléres  de  l'amidon,  cxceplé  celui  de  rélroi^rader  après  chaulVaiie;  on 
peul  le  rapprocher  du  g'lycoj;èiie. 

3"  h'antylose.  qu'on  peut  appeler  aniido/i  soliihie  [>ui\  est  un  ensemble 
de  substances  semblables  dans  des  étals  dilTérenls  de  condensation  et  penl- 
êtrc  d'hydratation.  Les  moins  condensées  sont  solubles  dans  Teau  froide. 
Les  solutions  préparées  à  l'aide  des  alcalis  sont  stables,  celles  obtenues  par 
l'action  de  la  chaleur  le  sont  moins  et  rétrogradent  rapidement. 

4°  Dans  le  grain  dainidon  de  la  pomme  de  terre,  l'ainvlo|iectine  forme 
l'enveloppe,  composé'é  de  sacs  successifs,  et  l'ainylose,  hi  snljstance  interne. 


CHI.MIE  BIOLOGIQUE.   —    Observations  sur  la  Note  de  M""  Gatin-druznvska. 

rSote  de  M.  L.  ■>Iaqi'en.\k. 

L'isolement  simultané  de  l'amylose  et  de  Tamylopectine,  réalisé  de  deux 
manières  différentes  par  M'"'' Gatin,  marque  un  progrès  considérable  dans 
la  connaissance  de  l'amidon  naturel  ;  il  vient  d'abord  démontrer  d'une 
façon  irréfutable  l'exactitude  des  conclusions  auxcjuelles  nous  sommes 
arrivés  antérieurement,  M.  Roux  et  moi;  il  nous  apprend,  en  outre,  quelque 
chose  déplus,  qui  me  parait  digne  d'attirer  l'attention. 


SIÎANCE    DU   9    MAKS    1908.  5/,3 

L'amylopectine,  séparée  de  l'amylosc  comme  il  a  été  dil  plus  liaiil,  pré- 
sente encore,  quoique  à  un  moindre  doi^ié,  la  propriété  de  se  colorer  par 
l'iode.  La  teinte  qu'elle  prend  ainsi  n'est  pas,  il  est  vrai,  identi(iue  à  celle 
que  donne  l'amylose  dans  les  mêmes  conditions,  mais  on  peut  se  demander 
si  ce  caractère  commun  n'est  pas  la  conséquence  de  quelque  relation  de 
structure  entre  les  deux  corps  qui  le  possèdent. 

Il  est  assez  peu  probable  (pie,  après  les  traitements  alcalins  qu'on  lui  a 
fait  subir,  l'amylopectine  de  M'""  (Jatin  renferme  encore  une  proportion 
sensible  d'amylose  peu  soluble  ;  cela  ne  pourrait  arriver  que  si  cette 
amylose,  en  solution  solide  dans  la  pellicule  (peut-être  semi-perméable) 
d'amylopectine,  s'y  trouvait  retenue  avec  une  énergie  telle  que  ses  dissol- 
vants ordinaires  n'en  puissent  plus  enlever,  à  chaque  passage,  qu'une 
fraction  insignifiante.  Si  l'on  écarte  cette  hypothèse,  on  est  conduit  à 
admettre  que  la  propriété  de  se  colorer  en  violet  par  l'iode  appartient  en 
propre  à  l'amylopectine,  ou  au  moins  à  certaines  variétés  d'amylopectines, 
car  cette  substance  ne  doit  pas  être  plus  homogène  que  l'amylose,  mais 
bien  composée,  comme  cette  dernière,  d'un  mélange  complexe  de  produits 
lioinologues  ou  différemment  condensés. 

Dans  tous  les  cas,  il  semble  qu'il  n'existe  pas  de  transition  brusque  entre 
le- groupe  des  amyloses  peu  solubles,  occupant  le  bas  de  la  série,  et  celui 
des  amylopectines  les  moins  résistantes  ;  en  un  mot,  il  doit  se  trouver,  dans 
l'amidon  naturel,  des  corps  qui  pi-ésentent  à  la  fois  les  propriétés,  plus  on 
moins  nettes  ou  atténuées,  de  l'amylose  et  de  l'amylopectine.  Cette  manière 
de  voir  est  conforme  à  l'idée  qu'on  peut  se  faire  de  la  genèse  naturelle 
du  grain  d'amidon,  l'amylopectine  dérivant  peut-être  de  l'amylose  par 
condensation  de  celle-ci,  comme  l'amylose  dérive  des  sucres;  elle  est, 
d'autre  part,  en  contradiction  avec  ce  fait  reconnu  que  l'amylopectine  seule 
donne  des  dextrines  par  hydrolyse  diastasique.  C'est  donc  une  hypothèse 
que  l'expérience  devra  ultérieurement  établir  ou  au  contraire  infirmer. 

Ainsi  s'expliquerait  la  difficulté  de  séparation  de  tous  ces  corps  voisins; 
on  s'explique  ainsi  pourquoi  on  ne  trouve  guère  que  20  pour  100  d'amylo- 
pectine dans  l'empois  de  fécule,  par  examen  colorimétrique,  tandis  que 
M'"*  Gatin  en  extrait  environ  le  double. 

Une  autre  conclusion  qui  découle  des  recherches  précédentes  et  que,  bien 
que  la  pressentant,  M.  Roux  et  moi,  nous  n'avions  pas  osé  déduire  explici- 
tement de  nos  seuls  travaux  personnels,  c'est  que  l'empois  de  fécule,  non 
surchauffé,  n'est  pas  un  véritable  colloïde,  l'^n  effet,  l'un  de  ses  composants, 
l'amylose,  s'y  trouve  à  l'état  de  solution  parfaite,  comme  nous  l'avons  dit 

C.  B.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  10.)  7I 


544  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

pour  la  première  fois;  l'autre  y  offre  la  forme  de  pellicules  dont  le  plissc- 
meut  et  le  drapage,  dans  les  préparations  ([ue  nous  a  montrées  M'""  Gatin, 
sont  d'une  netteté  remarquable. 

(-esont  ces  larges  membranes  ipii  obturent  mécaniquement  les  fdtres 
quand  on  y  jette  de  l'empois  d'amidon;  [)arfois,  lorsqu'elles  ont  été  forte- 
ment gonflées  par  l'eau  bouillante  ou  les  alcalis,  elles  semblent  disparaître, 
parce  qu'alors  leur  indice  de  réfraction  devient  prescjue  égal  à  celui  de 
l'eau  ;  toujours,  tant  qu'elles  n'ont  pas  été  désagrégées  par  une  attaque 
trop  violente,  elles  conservent  des  dimensions  qui.  aprèsaddition  d'iode,  les 
rendent  visibles  au  microscope,  même  sous  les  plus  faibles  grossissements. 
11  n'3'  a  donc  rien  de  commun  entre  ces  énormes  débris  et  les  agrégats  mo- 
léculaires infiniment  ténus  qui  caractérisent  les  colloïdes  vrais. 

S'il  existe  réellement  dans  l'empois  ordinaire  une  substance  à  l'état  de 
pseudosolution  micellaire,  ce  sera  un  troisième  composant  de  l'amidon  à 
ajouter  à  ceux  que  nous  connaissons  déjà,  à  savoir  l'amvlose  et  l'amylopcc- 
tine.  Ces  considérations  cessent  naturellement  d'être  applicables  à  l'empois 
cuit  sous  pression,  dans  lequel  l'amylopectine  a  perdu,  par  liydrolyse  par- 
tielle, sa  forme  organisée  :  le  colloïde  qui  apparaît  alors  (si  toutefois  il  s'en 
produit)  résulterait  uniquement,  d'après  nous,  de  cette  bydrolvse,  comme 
les  dextrines  qui  en  représentent  les  produits  ultérieurs  de  désagrégation. 

Je  profiterai  enfin  de  la  circonstance  pour  exposer  certains  résultats  que 
j'ai  obtenus  en  essayant  d'isoler  l'amylopectine,  résultats  qui  ne  m'avaient 
pas  paru  jusqu'ici  assez  nets  pour  justifier  leur  publication,  mais  qui  main- 
tenant prennent  une  certaine  importance  parce  qu'ils  se  trouA'ent  en  parfait 
accord  avec  ceux,  plus  com[)lets,  cjue  vi(mt  de  rapporter  M'""  Cîatin. 

Lorsqu'on  fait  bouillir  de  la  fécule  avec  une  solution  saline  (sulfate,  citrate 
de  sodium,  etc.),  concentrée  et  par  conséquent  hyperlonique,  on  obtient 
un  liquide  filtrable  sur  papier,  dont  Ta  partie  claire  est  ricbe  en  amylose  et 
la  partie  insoluble  cbargée  d'amylopectine.  Si  l'on  soumet  celle-ci  au  même 
traitement,  trois  ou  quatre  fois  de  suite,  on  finit  par  avoir  une  solution  qui, 
d'après  l'examen  colorimétrique  en  présence  d'iode  ('),  renferme  une 
quantité  d'amylose  égale  à  60  pour  100  environ  du  poids  total  de  la  fécule 
employée.  Le  résidu  insoluble  se  colore  par  l'iode  en  violet  rouge  et  offre  au 
microscope  le  même  aspect  de  sacs  vides  que  le  produit  de  M"""  (  ialin  :  c'est 


(')  Dans  ces  circonstances,  t'iodure  damidon  est  nécessairenienl  coagulé  en  gros 
flocons,  mais  on  peut,  par  un  aililîce  très  simple  dû  à  M.  l{ou\,  le  ramener  à  l'état  de 
pseudosolulion  claire,  ce  qui  rend  l'observation  facile. 


SÉANClî    DU   9   MARS    1908.  545 

de  l'ainylopectine  impure,  renfermant  encore  une  quantité  infonniie  cFamv 
lose  iusoIuLle  dans  Teau  bouillanle.     . 

Les  mômes  résultais  s'observent  quand  on  essa\e  de  préparerde  Fcmpois 
avec  de  l'eau  de  cliaux,  qui  s'oppose  au  gonllement  exagéré  des  membranes 
pecteuses;  la  solution  liitrée  et  neutralisée  se  colore  en  bleu  pur  intense 
par  l'iode  et  le  résidu  présente  encore  la  forme  pelliculaire  qui,  en  dernière 
analyse,  parait  être  caractéristicjue  de  l'amylopectine  naturelle. 

Ce  sont  là,  maintenant,  des  faits  solidement  établis;  nous  sommes  lieureux 
de  les  voir  tous,  y  compris  ceux  observés  réceraiiient  par  M.  Fouard  (')  et 
par  M.  Bierry  (^),  concorder  avec  les  tiiéories  que  nous  avons  précédemment 
émises,  M.  Ilouxetnioi,  sur  la  slruclure  physicochimique  du  grain  d'amidon 
et  la  constitution  de  l'empois. 


BûTAN'lQL'E.  —  Sur  la  durée  des  paruxydiaslases  des  graines.  Note 
de  MM.  RiiocQ-lloLSSEU  et  Ed.hoxd  Gai.v,  présenté  par  M.  G.  Bonnier. 

Dans  une  Note  antérieure  (')  nous  avons  indicjué  que  les  peroxydiastases 
découvertes  dans  les  graines  n'y  persistent  pas  indéfiniment. 

Kn  vue  de  préciser  celte  conclusion,  nous  avons  examiné,  par  la  méthode 
déjà  décrite,  des  graines  d'âges  différents  et  authentiques  provenant  des 
collections  suivantes  : 

Ages  d'ancienneté 
des  divers  lois 
de  ;;raines.  Origine  des  graines. 

5ooo  à  9.000  ans  .  .  .      CullecUons  pharaoniques  dn  Musée  de  Boiilaij  (Graines  clioisies 

et  envoyées  par  M.  Maspero). 
.jno  ans  en\  iron.  .  .      xv''  et  xvi"  siècles.  —  Colieclions  préincasiques  de  la  Mission  l'aui 

Berlhon  :  Graines  du  cinieliére  de  Pachacamac  (JV'rou  ). 
4oo  ans  enxiron  .  .  .      xvi"=  siècle.  —  Collfctlons  du  Musée   d'Etlinograpiiie   du  Troca- 

déro  :  Graines  fies  sépultures  péiuviejjnes  d'Ancon  (M.  Haniy). 
3oo  à  200  ans Herl)ier  de  Dominique  Perrln  de   Doniniarlin,  médecin   lorrain 

du  xvi°  siècle  (Faculté  des  Sciences  de  Nancy). 
308  ans  environ  .  .  .      Herbier  de  Tournefort  du  .Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris 

(Graines  extraites  par  M.  le  D''  Bonnet). 

(')   Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  p.  28.3. 
(^)   Comptes  rendus,  t.  CXI^Vl,  p.  417- 

(')  BnocQ-RoussEU  et  EnnoNu  G.iiN,  .S'(//'  /'crisleuce  d'une  pero:rydiaslase  dans  les 
graines  sèches  (Com/Hcs  rendus,  ifi  décembre  1907). 


54<T  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Ages  tlancienncté 
des  divers  lots 
de  graines.  Origine  des  graines. 

178  à  120  ans Herbier  Gormand,  Secrétaire  perpétuel  du  Collège  des  Médecins 

de  Nancy  (Faculté  des  Sciences  de  Nancy). 
12.5  et  120  ans Herbier  Pourrel  (Muséum   de   Paris),   graines  datées  de    1785 

et  1787  extraites  par  M.  le  D'^  Bonnet. 

119  a  38  ans Herbier  du  Laboratoirede  l'olaiiique  de  la  Sorbonne  (M.  Bonnieri. 

98  à  18  ans Collections  des    graines    de  la   chaire  de  Culture  du    Muséum 

(M.   Costanlin)  et  graines  oxlrailes  des  lierbiers   de  De  Can- 

dolle,  Desvaux,  Lejeune;  herbier  Lèvent  et  Saubinel  (de  l'Ecole 

de  Médecine  de  Reims),  1810  à  ]S90. 
.58  ans Collection    des   Céréales   de  Godron   (Faculté  des   Sciences   de 

Nancy). 
+  do  38  ans Herbier  de  l'ancien  Collège  de   Forbacli  (Faculté  des  Sciences 

de  Nancy). 
I.")  il  2  ans Graines  récentes  des   collections  du   Laboratoire  de  Botanique 

ap|iliquée  de  la  Faculté  de?  Sciences  de  Nancy. 

Les  pefoxydiaslases  des  gi^aines  peuvent  parfois  disparaître  au  bout  de 
peu  d'années,  Galium  de  20  ans,  par  exemple;  elles  peuvent  aussi  se  con- 
server longtemps. 

Les  graines  les  plus  anciennes,  dans  lesquelles  nous  avons  constaté  l'exis- 
tence de  la  survivance  d'une  peroxydiastase,  appartiennent  an  xvin^  siècle, 
et  sont  les  suivantes  : 

1.  TiUiviim  hyhcrnum  et  Triticum  inonocotciint  âgés  de  208  ans  ciixiion.  Graines 
lie  riierbier  de  ïournefort,  extraites  de  cet  herbier  par  M.  le  D''  Bonnet  ([ui  nous  les 
a  envoyées.  D'autres  graines  de  cet  heibier  n'ont  pas  donné  la  réaction,  par  exemple 
celles  à^Hordeum  dislichon. 

2.  Adonis  stlvestrisC  B.  Pinax  (synonyme  probable  :  Adonis ai/l iim/ui/isL.  ).  Trois 
échantillons  conservés  dans  trois  feuilles  séparées  de  llierbier  Gormand,  et  étiquetés 
par  l'auteur  de  cet  herbier.  L'herbier  Gormand  est  resté  oublié  dans  une  malle  depuis 
1790  jusqu'à  1900  (').  Nous  avons  nous-même  prélevé  les  graines  iV Adonis,  donl  nous 
possédons  encore  une  centaine  d'exemplaires,  d'authenticité  certaine. 

Tri/oliiiin  spicatum  angustifolinm  C.  I>.  l'inax,  vulgo  Lai;opus  (syn.  :  Tiifoliiiin 
anguslifolii(i)i  L.).  Cet  échantillon  provicr.t  aus^i  de  l'herbier  Gormand  et  porte  5o 
à  60  graines. 

(Jet  Adonis  et  ce  Trèfle  sont  âgés  de  i3o  à  i5o  ans  et  sont  les  seuls  qui  ont  présenté 


(')  C'est  dans  cet  herbier  que  se  trouvait  l'herbier  de  Dominique  Perrin,  dont  les 
conditions  de  conservation  ont  été  les  mêmes  depuis  laS  ans  (Comptes  rendus, 
23  décembre  1 901). 


SÉANCE    DU   9    MARS    I908.  54.7 

la  réaction  peroxydiastasique  parmi  les  -5  types  d'espèces  dillerentes,  fournies  par 
l'herbier  Gormand. 

3.  Trilicum  œstwum  (année  1787),  et  Hordeiim  Ite.rasùcliiim  (année  1785). Grains 
âgés  de  120  à   120  ans  environ,  extraits  de  l'iierhier  Pourret  par  M.  le  D''  Bonnet. 

Aucune  des  graines  examinées  par  nous,  antérieures  au  xviii"  siècle 
(graines  pharaoniques,  graines  péruviennes,  graines  de  Flicrhier  Perrin), 
n'a  donn('  l'indicalion  de  la  persistance  d'une  peroxydiastase.  Au  contraire, 
pour  les  graines  provenant  du  xix""  siècle,  il  y  a  toujours,  dans  chariue  lot 
examiné,  une  certaine  proportion  des  espèces  dont  les  graines  ont  conservé 
leur  peroxydiastase.  Cette  proportion  est  d'autant  plus  considérable  qu'on 
se  rapproche  du  xx^  siècle.  Parmi  les  3oo  espèces  environ,  soumises  à  un 
examen,  il  est  noté  que  certains  genres  et  certaines  espèces  manifestent 
très  inégalement  l'aptitude  à  conserver  la  faculté  peroxydiastasique  :  ainsi 
les  Trilicum  la  conservent  jusqu'à  200  ans,  les  //orû?eM/n  jusqu'à  12)  ans,  avec 
quelques  exceptions  seulement;  Crocus  jusqu'à  84  ans  et  Acacia  jusqu'à 
61  ans,  sans  aucune  exception.  Nous  avons  toujours  constaté  que,  lorsque 
la  réaction  se  produit,  c'est  toujours  dans  les  tissus  qui  n'ont  pas  subi  ce 
(jue  l'un  de  nous  a  appelé  antérieurement  le  hrunissemenl  (').  \_:  Adonis  et 
le  Trifolium,  cités  plus  haut,  avaient  très  exceptionnellement  échappé 
jusque-là  au  brunissement,  qui  est  généralement  très  accentué  dans  les 
graines  de  cet  âge,  et  notamment  dans  d'autres  Trèfles  du  même  herbier. 

Les  graines  qui  sont  en  voie  de  brunissement  perdent  graduellement  la 
faculté  peroxydiastasique.  Ainsi  un  grain  de  Blé  récent  bleuit  dans  l'em- 
bryon et  dans  l'albumen;  lorsqu'il  est  suffisamment  âgé,  son  embryon  est 
brun,  et  la  graine  ne  bleuit  plus  que  dans  l'albumen  (Blés  de  Tourneforl). 
Plus  tard,  le  brunissement  de  la  graine  étant  généralisé,  la  réaction  bleue  ne 
se  produit  plus  (Maïs  péruviens). 

Les  graines  qui  possèdent  la  faculté  germinative  contiennent  toujours 
des  peroxydiastases;  celles  qui  ont  perdu  la  faculté  germinative  peuvent 
encore  en  conserver  très  longtemps.  Si  l'on  considère  que  les  embryons  de 
Blés  âgés  de  100  ans  sont  déjà  très  brunis  et,  dans  cet  état,  semblent  ne 
plus  pouvoir  germer,  on  doit  conclure  que  les  Blés  de  Tournefort  ont 
conservé  leur  faculté  peroxydiastasique  au  moins  un  siècle  après  avoir 
perdu  leur  faculté  germinative. 

(')  Edmond  Gain,  Sur  le  vieillissement  de  l'embryon  des  Graminées  {Comptes 
rendus,  23  décembre  1901);  Sur  les  embryons  dn  filé  et  de  l'Orge  plinrrioniques 
{Comptes  rendus,  i  i  juin  1900). 


548  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Conclusion  générale  :  \ous  avons  pu  iiieltre  en  évidence  la  présence  d'une 
peroxydiastase  dans  les  graines  de  deux  plantes  âgées  de  plus  do  deux 
siècles.  11  y  a  là  une  [lersistance  remai'(piahle  et  inal tendue  d'une  propriété 
diastasifpie. 

PATHOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  —  Caraclcris  hiologiques  et  pouvoir  ixilhogènè 
du  Sterigniatocystis  lutea  Bainier.  Note  de  \1M.  SAnionv  ri  ciori'or, 
présentée  par  M.  Guignard. 

La  Mucédinée  dont  l'étude  fait  l'objet  de  la  présente  Note  est  celle  que 
Bainier  a  décrite  {Bull.  Soc.  Bot.,  1880)  sous  le  nom  de  Slerigmatocystis 
lutea:  celte  espèce,  pour  son  auteur  et  pour  nous-même,  est  distincte  de 
celle  brièvement  décrite  autrefois  par  \  an  Tiegliem  sous  le  même  nom. 

(/elle  Mucédinée  possède  un  nncéliurn  hlanc.  |iHs-aiit  nu  jniine  puis  verdissnnl,  avec 
lies  conidioplirii-es  di'es.-és  liaïUs  de  ooo!''  fi  Sooi'-,  suriiionlés  il  un  renlleinenl  spliéiiqiie 
de  lal"-  A  àoV-  île  diamèlre,  lequid  est  recouvert,  dans  ses  trois  quarts  supérieurs,  de 
basides  en  massue  dressée,  de  lOi'-  de  long  sur  5:'-  à  6!-'-  de  largeur  moyenne  ;  clinque 
l3a>ide  est  couronnée  de  ^-4-6  slérigmntes  en  (|uille.  de  g!-"-  siu'  '{•'■,  avec  coniilies 
d'abord  jaunes,  puis  Silauqties.  -pliéri(|ues.  lisses,  de  31'-,."). 

Dans  les  cultures  sur  g('laline,  gélose  et  bouillon,  la  baside  disjjaraîl  et  la  plante 
prend  les  caractères  dun  Aspcrgillus:  optiinum  cullural  -H  35°,  cultures  ci-dessous 
effectuées  à  -1-  22°.  Sur  pomme  de  terre  neutre  et  pomme  de  terre  acide,  après 
i'\  heures,  filaments  blanchâtres  formant  dès  le  second  jour  un  mycélium  fertile  jaune 
jusqu'au  cinquième  jour,  puis  verdissant  à  mesure  que  le  thalle  feutré  vieillit  et  se 
plisse.  Sur  carolle.  même  début,  mais  le  mycélium  reste  plan,  jaune  de  chlore  jusqu'au 
septième  jour,  puis  vert-pré  le  onzième  jour.  Sur  gclaline,  liquéfaction  dès  le  qua- 
trième jour,  progressant  ensuite  lentement  et  complète  au  bout  de  i  mois.  Sur 
gélose,  le  second  jour,  iloLs  blancs,  puis  jaunes,  puis  vei't-pré,  croissance  lente.  .Sur 
Raulin,  au  bout  de  24  heures,  germination  de  i7o!'-  à  24oi'- :  voile  dès  le  second  jour, 
devenant  ensuite  veit  et  plissé.  Sur  Raulin  neutre ,  cultures  moins  abondantes  et  voile 
moins  tourmenté.  Sur  bouillon,  voile  constamment;  conidiophores  coupés  de  cloisons 
et  du  type  Aspergcllus;  conidies  légèrement  verruqueuses. 

Un  lapin  pesant  1793*^  fut  iiiocitlé  dans  la  veitie  périphéri(juc  de  1  oreille 
avec2'^^"'' d'éinulsion  de  conidies  dans  le  sérum  pliysiologique.  Dès  le  second 
jour,  perte  de  poids  de.  53^,  poil  hérissé,  stupeur.  Le  lendemain,  nouvelle 
perle  de  poids  de  ■2-[2^.  L'animal  esl  abattu,  chanceliint,  les  oreilles  pen- 
dantes; mort  le  troisième  jour. 

A  l'autopsie,  foie  volutiiineux,  luinélit',  porlanl  l'empreinte  des  côtes, 
noniinY'ux  placards  blancs  à  la  face  convexe;  cn'ur  normal  ;  le  rein  augmente 


SÉANCE   DU    9    iMAHS    I908.  5/|9 

(le  volume;  poumons  présentant  des  laclies  noires  très  étendues  et  deux 
petits  abcès  Ijosselés  dans  la  région  médiastine. 

Les  cultures  tentées  sur  Raulin  avec  divers  organes  n'ont  donné  de 
Stcrigr/iotocYSlis  que  dans  les  semis  faits  avec  le  foie  et  le  rein. 

I.es  lésions  liistologiqiies  sont  les  suivantes  :  liein  :  pas  de  filaments  mycéliens,  pas 
(le  développement  anormal  du  tissu  conjonctif;  \  aisseaux  non  dilatés;  cellules  épithé- 
liales  uniformément  troubles,  tuméfiées,  olilnranl  la  lumière  des  tulnili;  léger  exsudai 
albumineiix.  —  Foie:  bourré  de  filaments  mycéliens;  conge>tion  dis  capillaires  intra- 
hépa  tiques  ;  tuméfaction,  trouble  général  des  cellules  hépatiques;  in  (lit  ration  embryon- 
naire des  espaces  portes  sans  pyéliphlébile,  ni  angiocholite  appréciables;  quelques 
nodules  infectieux  dans  les  lobules  ;  veines  sous-liépatiques  normales.  —  Rate  normale  : 
pas  de  champignon.  —  Poumon  :  pas  de  mycélium;  vaisseaux  dilatés,  gorgés  de  sang; 
alvéoles  remplies  |)ar  uu  exsudât  albumineux  avec  filaments  de  fibrine;  épilhélinm 
alvéolaire  peu  distinct  et  généralement  tuméfié;  plusieurs  acini  infiltrés  de  leucocytes 
et  de  cellules  rondes  à  noyaux  fortement  colorés.  —  Cœur  :  myocarde  normal;  péri- 
carde viscéral  présentant  de  fines  végétations. 

11  réstiltc  de  ce  qui  précède  que  l'espèce  dont  cette  Note  fait  l'objet,  et  qui 
est  essentiellement  dilîércntc  de  tous  les  Aspergillns  et  Sterigmalocystis 
étudiés  jusqu'à  présent  à  ce  point  de  vue,  est  douée  d'u'n  pouvoir  patliogène 
très  marqué.  Les  lésions  produites  sont  d'ailleurs  comparables  à  celles  qu'on 
a  décrites'  dans  les  aspcrgilloses  expérimentales,  et  notamment  dans  les 
mycoses  dues  à  V  Aspergillns  fumigatiis. 


GÉOLOGIE.  —  Métamorphisme  et  tectonique  des  terrains  paléozoïques 
du  Moivan  et  de  la  Loire.  Note  de  M.  Albert  MitiiEi.-LÉvy,  présentée 
par  M.  Michel  Lévy. 

Métamorphisme.  —  Le  long  du  bord  oriental  du  Plateau  central,  les 
granités  les  plus  récents  ont  métamorphisé  le  Dévonien  supérieur  et  le 
Tournaisien,  et  leur  mise  en  place  parait  s'intercaler  entre  les  émersions 
auxquelles  on  doit  rapporter  les  poudingues  touinaisiens  et  celles  qui  ont 
donné  naissance  aux  poudingues  viséens;  ces  derniers  contiennent  fré- 
quemment des  galets  de  granité,  tandis  que  les  premiers  n'en  présentent 
pas  et  sont,  en  outre,  souvent  métamorphisés. 

.  Suivant  la  nature  chimique  des  sédiments,  il  se  développe  des  schistes 
micacés,  maclifères  et  feldspathisés,  des  cornes  vertes  et,  par  endomor- 
phisme  du  granité,  une  formation  dioriticjue  et  diabasique.  M.  Michel 
Lévy  a  insisté  sur  ces  phénomènes  si  intéressants  d'endomorphisme  ;  j'ai  pu 


55o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

les  dater  et  les  attribuer  à  la  transformation  des  calcaires  dévoniens  :  les 
cornes  vertes  et  les  diorites  apparaissent  à  la  base  de  tous  les  lambeaux 
carbonifères  de  la  Loire  et  du  Morvan  et  constituent  les  roches,  si  carac- 
téristiques, connues  localement  sous  le  nom  de  pierres  des  fées. 

Evolutioti  des  magmas  érupti^s.  —  Le  granité  de  Luzy  est  une  Alaskose 
à  fumerolle  iiranilodioritique  et  mégapotassique,  à  scorie  magnésienne  el 
microcalcique. 

Si,  72,5;  Al,  i4,8;  Fe,  •2,:);Ca,  o,3;  Mg,  2,1;  Na,  2,6;  k,  '\,'\;T\,  0,4  ; 
Apaiite,  0,2;  perte,  o,G. 

La  moyenne  des  diabascs  et  des  diorites  donne  une  Andoze,  à  fumerolle 
alcalinogranitique,  mésosodique,  à  scorie  magnésienne-ferrique,  uiésocal- 
cique.  Analyse  : 

Si,  ,01,7;  Al,  19, 3;  Fe,  7,();  Ca,  7,9;  Mg,  4,;);  Na,  3,5;  K,  i /|  ;  Ti,  1,0; 
perte,  2,4. 

On  remarquera  que  la  seule  série  pélrographique  antérieure  au  granité 
et  qui  ne  paraisse  pas  due  à  son  influence,  la  série  albilopliyrique  du 
Famennien,  est  persodi(|ue.  Toutes  les  autres  roches  éruptivesou  tuflticées, 
sauf  les  variétés  endomorphes,  sont  mégapotassiques  comme  le  granité,  et 
leur  étude  chimique  permet  de  supposer  qu'elles  ont  pris  naissance  grâce 
à  la  dillérenciation  d'un  seul  magma  granitique. 

Tectonique.  —  Depuis  le  Frasnien  jus(]u"au  Viséen,  la  sédimentation  a 
été  continue  ;  elle  commence  cependant  à  subir  des  lacunes  dès  le  Tour- 
naisien  ;  l'apparition  des  poudingues  est  caractéristique  à  ce  point  de  vue. 
Les  grands  mouvements  orogéniques  hercyniens  datent,  dans  la  région 
étudiée,  du  sommet  du  \  iséen. 

La  mise  en  place  du  granité  s'étant  produite  à  la  lin  du  Tournaisien,  les 
plissements  de  montagnes  antérieurs  à  ceux  du  système  hercynien  ont  été 
complètement  ed'acés  par  le  métamorphisme  graniticpie,  comme  les  for- 
mations anléfrasniennes  elles-mêmes. 

11  V  a  lieu  de  distinguer  trois  faisceaux  paléozoïques  :  celui  du  Morvan 
qui  comprend  cinq  synclinauv  hercyniens;  celui  de  Blanzy-Bert,  en  grande 
partie  caché  sous  un  vaste  synclinal  houiller  et  perniien;  celui  de  la  Loire, 
comprenant  quatre  synclinaux  hercyniens.  Ces  trois  faisceaux  sont  séparés 
par  des  massifs  granitiques,  correspondant  à  des  aires  anticlinales  hercy- 
niennes que  l'érosion  a  aujourd'hui  complètement  décapées.  Ce  sont  du  Nord 
au  Sud  :  le  granité  de  Luzy,  celui  du  (^harollais  et  celui  du  Beaujolais, 
prolongement  de  la  chaîne  du  l'ellerat.  Les  jeux  combinés  du  métamor- 
phisme, des  plissements,  des  décrochements  et  de  l'érosion  ont  donné  des 


SÉANCE    DU    g   MAKS    1908.  ïôl 

caractères  particuliers  à  chacun  des  anticlinaux  et  synclinaux  étudiés.  Par 
exemple,  dans  l'anticlinal  de  Moulins-Eni,nll)ert,  Châleau-Chinon,  Manlay, 
au  nord  du  faisceau  du  Mor\an,  les  formations  sont  réduites  à  l'étal  de  lam- 
beaux disloqués,  isolés  les  uns  des  autres  au  milieu  du  granité  qui  les  a  lar- 
gement digérés.  Malgré  la  dislocation,  il  est  aisé  de  suivre,  dans  le  granité, 
l'axe  dévonien  bien  aligné  et  entièrement  transformé  en  diorites  et  cornes 
vertes. 

Au  contraire  l'anticlinal  de  Dion  au  mont  Beuvray,  très  continu  en  bor- 
dure du  granité,  n'est  profondément  mi'Mainorphique  qu'à  sa  partie  Nord- 
Est,  laissant  apparaître  encore  au  Sud-Oiiesl  le  Dévonien  fossilifère. 

Dans  la  Loire,  l'enfoncement  géosynclinal,  antérieur  aux  plis  hercyniens, 
paraît  avoir  été  plus  considérable  ;  tout  le  Dévonien  et  presque  tout  le 
Tournaisien  sont  constamment  très  métamorphiques  et  le  Viséen  seul  est 
encore  fossilifère. 

Diverses  apparitions  de  gneiss,  celles  d'Avallon,  de  Marmagne  sous  le 
plateau  d'Antully,  de  Palinges  au  sud  du  synclinal  Blanzy-Bert,  enfin  les 
formations  de  gneiss  et  de  micaschistes  du  Lyonnais  au  sud  du  faisceau  de 
la  Loire,  jalonnent  les  parties  les  plus  profondes  du  grand  géosynclinal  qui 
a  précédé  les  mouvements  hercyniens. 

Les  granités  lentement  élaborés  au  fond  du  géosynclinal  sont  évidemment 
en  contact  avec  les  sédiments  les  plus  modifiés,  c'est-à-dire  les  gneiss;  au 
cotitraire,  les  granités  qui  se  montrent  actuellement  à  nous  comme  n'ayant 
eu,  au  moment  de  leur  mise  en  place,  qu'une  mince  couverture  paléozoïque 
incomplètement  modifiée,  sont  souvent,  à  leur  partie  supérieure,  trans- 
formés en  microgranites  et  se  sont  élevés  dans  les  fractures  des  parties 
faibles  du  géosynclinal  primitif. 

Ce  sont  précisément  ces  derniers  granités  dont  le  magma,  encore  fluide 
à  faible  profondeur,  a  donné  naissance  aux  grandes  éruptions  microgranu- 
litiques  du  Morvan  et  de  la  Loire. 


GÉOLOGIE.  —  Les  éruplions  de  ta  Limagne.  Sept  périodes  d'activité  volca- 
nique du  Miocène  inférieur  au  Pléislocéne.  Note  de  M.  I*h.  Gi.avgeaud, 
présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

Les  cinquante  collines  volcaniques  de  la  Limagne  montagneuse,  qui 
donnent  à  cette  région  sa  caractéristique  spéciale  et  son  pittoresque  sédui- 
sant, ont  fait  l'objet  de  nombreux  travaux  géologiques. 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  IS°  10.)  7^ 


"«32  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Depuis  Desmarels  (1771),  Montlosier,  Rainond,  Lecoq,  Julien,  Micliel 
Lévy,  Boule,  Giraud,  etc.,  se  sont  surtout  occupés  de  leur  constitution. 
Mais  par  suite  de  la  rareté  ou  de  l'absence  de  documents  paléontologiques 
on  n'avait  pas,  jusqu'ici,  de  notions  précises  surVàge  et  la  ^e/ielse  des  coulées 
basaltiques  qui  couronnent  un  certain  nombre  de  ces  collines. 

Les  recherches  que  j'ai  entreprises,  pour  le  Service  de  la  Carte  géologique 
de  France,  sous  la  direction  de  M.  Michel  Lévy,  me  permettent  d'apporter 
une  importante  contribution  à  la  solution  de  cette  question. 

J'ai  recoimu,  en  effet,  qu'il  y  avait  eu  dans  la  Limagne,  au  moins  sept  pë- 
riodcs  d'activité  volcanique  s  échelonnant  dn  Miocène  inférieur  au  l'iéistocène 
inférieur. 

Pour  déterminer  l'âge  de  ces  éruptions,  je  me  suis  basé  non  seulement 
sur  les  faunes  renfermées  dans  les  alluvions  en  relation  avec  les  coulées, 
mais  aussi  sur  les  hauteurs  des  coulées  épanchées  à  plusieurs  époques  dans 
la  vallée  de  l'Allier  et  suspendues  aujourd'hui  à  divers  niveaux,  au-dessus 
de  cette  vallée. 

La  faune  à  Dinotherinm  de  Givreuil  (Allier)  que  j'ai  fait  récemment  con- 
naître et  qui  correspond  à  un  de  ces  niveaux  alluviaux  a  été  un  jalon  pré- 
cieux pour  cette  étude. 

Les  éruptions  volcaniques  de  la  Limagne  sont  encadrées  entre  les  allu- 
vions burdigaliennes  de  Gergovie  sur  lesquelles  reposent  les  coulées  les  plus 
élevées  de  la  Limagne  et  les  alluvions  pléistocènes  supérieures  de  Sarlière 
qui  sont  au  pied  des  coulées  des  volcans  de  Gravenoire  et  de  Beaumont. 
-  Eruptions  miocènes.  —  i"  Les  premières  éruptions  volcaniques  débutèrent 
au  Miocène  inférieur,  car  certaines  coulées  (Gergovie)  reposent  sur  des 
alluvions  burdigaliennes  à  Mekinoiles  Eschcri,  Melanopsis Hericarti (jyoWin?,) 
et  leurs  galets  se  trouvent  dans  les  alluvions  helvétiennes. 
■  Les  puys  Saint-Romain  et  Saint-André  sont  de  cette  époque.  L'érosion 
a  été  considérable  depuis  le  Miocène  inférieur  puisque  les  coulées  surplom- 
bent aujourd'hui  de  près  de  4oo™  la  vallée  de  l'Allier. 

Aux  côtes  deClermont,  à  Chanturgue,  au  Puy-du-Var,  les  coulées  infé- 
rieures, reposant  sur  des  sables  feldspathicpies  de  nivellement,  remaniés  par 
les  eaux  et  discordants  sur  l'Oligocène,  sont  du  même  âge. 

2°  Ces  premières  éruptions  volcaniques  furent  certainement  en  relation 
avec  V exhaussement  continu  de  la  Limagne  commencé  avant  la  fin  de  l'Oli- 
gocène et  se  faisant  du  Sud  au  Nord. 

Au  Miocène  moyen,  un  nouvel  effort  orogénique  augmenta  le  relief  en 
amont,  vers  la  région  des  Cévenries  et  du  Vélay,  d'où  il  descendit  une  ri- 


SÉANCE    UL-    9    MARS    1908.  553 

vière  (Allier)  qui  couvrit  une  partie  de  la  lâmagne  d'une  nappe  alluviale 
de  galets  de  quartz,  de  silex  jurassiques  (chailles)  mélangés,  à  partir  de 
Clermont,  à  quelques  galets  de  basalte  provenant  des  éruptions  antérieures. 
Ces  alluvions  se  poursuivent  vers  Gannat  et  Moulins  où  elles  renferment 
une  faune  d'âge  miocène  moyen  ( Dinotherium  Cuvieri,  Maslodon  angusli- 
dens,  Maslodon  tapiroides,  etc.). 

Peu  après,  de  nouvelles  fractures  éruplives  donnèrent  issue  à  des  coulées 
de  lave  qui  s'étendirent  sur  ces  alluvions.  Elles  couronnent  aujourd'hui  les 
puys  de  Var,  Chanturgue  et  le  Puy-du-Mur. 

La  colline  de  Cfiateaugay  et  la  coulée  basaltique  qui  la  surmonte  sont 
trop  profondément  disloquées  pour  qu'on  ait  une  notion  absolument  précise 
de  l'âge  de  celte  dernière.  Elle  semble  bien,  cependant,  se  rattacher  aux 
éruptions  helvétiennes,  ainsi  que  le  Puy-du-Mur  qui  domine  la  vallée  de 
l'Allier  de  287"'. 

3°  Le  plateau  de  Pardins,  beaucoup  moins  élevé  au-dessus  de  l'Allier 
(224™)  et  reposant  sur  des  alluvions  à  galets  de  quartz,  doit  être  plus  récent 
{Miocène  supérieur^. 

En  résumé,  la  continuité  des  efforts  orogéniques,  qui  avaient  exondé  la 
Limagne  à  la  fin  de  l'Oligocène,  se  poursuit  durant  le  Miocène.  Elle  amène  : 

1°  Dès  le  début  du  Miocène,  un  phénomène  de  ruissellement  intense  et 
l'établissement  d'un  premier  réseau  hydrographique  qui  transporte  dans  la 
Limagne,  dans  les  vallées  de  l'Allier  et  de  la  Loire  et  jusqu'en  Sologne,  des 
sédiments  sableux  et  marneux  (sables  de  l'Orléanais  et  de  la  Sologne),  cou- 
vrant une  étendue  considérable; 

2°  L'édification  des  premiers  volcans  du  Massif  cejitral  à  cette  même 
époque  ; 

3°  Au  Miocène  moyen,  un  nouveau  soulèvement  qui  augmente  la  pente  et 
le  pouvoir  dynamique  de  l'Allier.  Cette  rivière  est  alors  assez  puissante 
pour  étaler  dans  la  Limagne,  jusqu'au  delà  de  Moulins,  une  nappe  allu- 
viale à  galets  de  basalte,  de  quartz  et  de  chailles  jurassiques  provenant  des 
Cévennes  et  renfermant  une  faune  helvétienne; 

4°  Deux  nouveaux  épisodes  d'éruptivité,  au  Miocène  moyen  et  au  Miocène 
supérieur,  dont  les  produits  recouvrent  les  formations  antérieures. 

Ces  éruptions  se  sont  continuées  durant  le  Pliocène  et  le  Pléistocène. 


.tf.  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 


MÉTÉOROLOGIE.   -   Observation  de  foudre  en  boule. 
Note  de  M.  Isidore  Bay.  (Extrait.) 

Nous   avons  l'honneur   de  présenter    à    FAcadén^ie    une    observation 
à^  foudre  en  houle  faite  à  Saint-Georges-de-Renems  (Rhône). 

.       a        ■  à  m"  Dvécises   du    soir,   trois    violents  coups  de  tonnerre  se 

,  „.   . .  •    .,  jp  u  miison    à  o™,  5o  au-dessus  du  bouton  d  appel, 
un  quemenl  a  l'intérieur  de  la  maison    a  o   ,j  ,._„,„,   ^„   ?„;,„„,    au    mur    un 

tiou  oe    1        uc  nrpmière  par  la  sonnerie  électrique.  Dans   celle 

chambre  de  la  maison,  rehee  ^ '^  P"^^'^  Pf/   '       .^^:^^,^    l,   foudre   passa  de   là 

La  foudre  était  entrée  dans  la  maison  pai  la  lige  ae       ^ 

"'Lep,:::t::.rr™:.:.'":i:.»^.-.  e.  ne,,  ..„.  ,„•.»„„  ,,0....  co„p .. 

tonnerre  se  fît  entendre  à  l'extérieur.... 


Nous  vovons  donc  en  résumé  :  _  j-     ■     .. 

;o  Chute  de  la  foudre,  fluide  électrique  avec  ses  manifestattons  ordtnatres  : 
9°  ÂDDarition  d'un  globe  incandescent;  ,        ,, 

?o  Di^^tion  de  ce  globe  incandescent  et  réapparition  des  phénomènes 
ordinaires  produits  par  la  chute  de  la  foudre. 

A  A  heures  trois  quarts,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 
La  séance  est  levée  à  5  heures  et  demie.  ^     ^ 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER- VILLARS 

Quai  des  Grands-Augustins,  n"  55. 


'"jue  vomme.  L  abonnement  est  annuel 


it,  à  la  6n  de  l'année,  deux  volu 


.  ■''"•^  ''«  ^'abonnement  . 

lans  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Un 


ion  postale  :  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


ciicz  Messieurs  : 
" Ferran  frères. 

.  Cliaix. 
''^   Jourdan, 

'  liud. 

*"* Courtin-Hecquei.  . 

5,.j  1  Germain  et  Grassio 

'  Siraudeau. 

'"«« Jérôme. 

"îfO" .Marinn. 

1  Ferai. 

^<^ux Laureiis. 

Muller  (G.) 

?es Henaud. 

Oerric-n. 


Loiieni. 


Lyon. 


cliez  iMessieiirs  : 
(  Baiimal. 
>  M—  Texier. 

.  Cumia  et  M.isson. 
I  Georg. 
'  Phily. 
Maloine. 

Vitte. 


Afarseille Hiiat. 

,,     ,     ,,.  \  Valat. 

Montpellier { 

/  Goulet  et  I 


ibery. 
'ourg  . 


■ont-  Fer 


*  F.  Hobert. 
I  Le  Borgne. 

Uzel  frêles. 

Jouan. 

•      I>ar(lel  et  Bouvier. 
1  Henr^-. 
'  Marguerie. 

(  "elaiinay. 
'  Bouv. 

Groflier. 

Ratel. 

Rey. 

\  Lauverjat. 
'  Degez. 


.Moulins 


A'antes  . 


Nice 


•lie j  Urevet. 

/  Gratier  et  C" 
zhelle Fouclier. 


I  Bourdignon. 
L>oml)re. 


j  Tallandier. 
'  Giard. 


fils. 
Martial  Place. 
/  Buvignier. 

Nancy j  Grosjean-Maupin. 

[  Wagner  et  Lamijert. 

Dugas. 
Veloppé. 

Barma. 

Appy. 

^'''"^' Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 

Poitiers JBlancluer. 

(  Lévrier. 

''«""« Pliiion  et   nommais. 

liochefort Girard  (iM""). 

fiouen I  Langlois. 

(  Lestringant. 
S'-Élienne Chevalier. 

Toulon ..    .  (  Figard. 

'  /  Alté. 

Toulouse , 

r  Privât.  ( 

I  Boisselier. 

^O"" Péricat. 

!  Bousrez. 

\  Giard. 
/  Lemaitre. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Amsterdam 
Atliénes 


Berlin. 


Vatenciennes 


cliez  Messieurs  : 

j  Feikema     Caarel- 
'      sen  et  C'V 
■ .     Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

l  Asher  et  G''. 

]  Friodiander  et  fils. 

\  Kulil. 

(  Mayer  et  .Miiller. 

*«'™ Francke. 

Pologne Zanichelli. 

ÎLamertin. 
Mayolez  et  Audiarte. 
Lel)ègue  et  G'°. 

„  /  Sotchek  et  G°. 

Bucarest *  , ,     , 

'  "  /  Alcalay. 

Budapest «ilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C. 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople  . .  Otto  [veil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Cènes Beuf. 

1  Eggimann. 
Genève 1  Georg. 

'  Burckliardt. 
''''""■y^ Belinfante    frères. 

(  Payot  et  C". 
Lausanne Rouge. 

I  Sack. 
;  Bartli. 
I  Brockliaus. 
Leipzig ,  Lorentz. 

/  Twietiiieyer. 

V'oss. 

1  Desoer. 

'  Gnusé. 


Cliez  Messieiir.»  : 

[  Oulau 
Londres  ...  )  11  „i    . 

J  M.iohette  et  C" 

Niitt. 


Liège . 


Luxembourg....      y.  Buck. 

/  Ruiz  et  G". 

Madrid I  Rome. 

■    ■  '     )  Dussat. 
'  F.  Fé. 

Milan  S  ''°«<=-''  frères. 
/  Hœpli. 

'*'°'''°"- Tastevin. 

iXaples )  Margl.ieri  di  Gius. 

\  Pellirano. 

Dyi-suu  et  IToifTei 

New-York Stecbert. 

(  Lenicko  et  Riiechiier 

Odessa .     Rousseau. 

Oxford Parker  et  G". 

Palerme Keber. 

^"''^0 .Magalhae,    et    Moniz. 

Prague Rivnac. 

Bio- Janeiro Garnier. 

Bocca  frères. 
Loesclier  et  G". 

Botterdam Kraimrs  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghandd 

Cl   rj  •.       t  [  i^i'iserling. 

S'-Petersbourg  . .  I  ...   ,„      " 
°       I  WolfT. 

I  Bocca  frères. 

j  Brero. 

I  Rinck. 

(  Rosenberc'-t Sellier 

yarsovie Gebethnor  «i  Wolff. 

Vérone Druckcr 


Borne. 


Turin  . 


Vienne 


l'Miies  i"  ;,  31.   -  (3  .4oût  i.S-i^  à   i,  n,;.„,„.,-„  ..._   ,  ,r.,..__  _ 


\  Frick 

j  Gei-old  et  C" 
[  Zurich Rascher. 


DES  SCIENCES 


a  3 1  Décembre  i«3o.)  Volume  iu-4»;  1853.  Prix. 

me  111-4°;  1870-  Prix. 


\3  même  Litira 


e  les  Mémoires  de  r  Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  dirers  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


r  10. 

TAHIi:    DES     ÂlVriCLES     (Séance   du    9  Mars    i«()8J 


MEMOIRES   ET   COMMlIM<;ATIOi\S 

OKS    CORBESPONnANTS   HK    LACADÊMIH. 


DES  MEMBRES   ET 


Pages. 
5ii 


M     BE    FonCRAND.    -    Sur    les   carbonates 
neutres  alcalins  et  alcalino-terreux.. . . . . 

M.    œviLF.irr.    -   Sur    les    minerais   de    fer 

ordoviciens  de   la   Basse-Normandie  et  du       ^^^ 
Maine 


M  O  LvîiNELONGUE  fait  lionimage  d'un 
buvraç;e  intitulé  :  «  Innucnces  modifica- 
trices '^de  révolution  tuberculeuse;  Re- 
cherclies  expérimentales  » 


ÏVOMINATIONS 


Commission  chargée  de  présenter  a  I  Aca- 
démie un  Rapport -ur  le  mode  d  emplo 
des  annuités  otrerles  par  le  prince  Roland 
Bonaparte  ;   le   Président   en  eNercice  et 


le  prince  Roland  Bonaparte;  MM  Dar- 
Eoux,  Deslandres,  Bovîquet  de  laGryl; 
A.  de  I.appauent,  Le  Chatelier.  Gau- 
tier :  Caili.etet 


5i- 


C<)lVUESl»ONnAi\CE. 


M    le   Secrétaire  perpétuée  signale  divers 
Ouvrages    de    M.    Jules    Sewrin    et    de 

M.  Svea  ffedin „  '   .' '    ' ,' '  1 

M      Charles     Nordmann.     -     Recliercl.es 

nouvelles  sur  les  étoiles  variables 

M    E   Tkavnard.  -  Sur  une  surface  liypcr- 
elliptique  du  quatrième  degré  sur  laquelle 

3o  droites  sont  tracées •  • 

M.    G.    KoEOSsovi'.    -    Sur    les    problèmes 

d'élastirilé  à  deux   dimensions ■  • 

M.  Carl  ST.iRMEB.  -   Cas  de  réduction  des 


équations 


dilïérentielles  de   la  trajecto 


d'un  corpuscule  électrisé  dans  un  champ 

magnétique ; "  " 

M    EDOUARD  Branlv.-   Acc.■Ol^s.■ments  de 
sensibilité  des  révélateurs  élections  tiques 

SOUS   diverses  influences 

M.  P.  LANGEVIN.  -  Sur  la   théorie  du  mou- 
vement brownien. 


M.  G.  Athaxasiadis. 


Flammes    sonores 


renforçant  plusieurs  sons 

M.  J.  Thovert.  -  Sur  un  dispositif  speclro- 

photométrique •    •  •  '  ' . 

M.  Dautricre.  -  Action  des  sels  alcalins  a 


5iS 
5i8 

5^1 

52-2 

027 
53o 
533 
5:54 


ibuslion  des  gaz  et  des 
la    combustion 


base  fixe  sur  la  comb 
punssières  combustibles.. 

M      Iean    Meunier.   —  Sur 
.;,ns  llamme  et   l'infiammation  des  gaz  a 
l'extrémité  d'une  lige  métallique ■• 

M-'  Gatin-Gruzewska.  -  Sur  la  composi- 
tion du   grain  d'amidon ■• 

M     l„    Maquenne.    -    Observations    sur   la 
Nnlc  de    M""   Gatin-Gruzewska 

MM     BnocK-RoussEU    et  Edmond   Gain.    - 
la    durée    des    peroxydiastases    des 


Sur 
ovaines. 


es  bio- 


MM    Sartohv  et  JouRDE.  —  Caractère 
logiques  et  pouvoir  pathogène  du  Slerig- 
nuilocvsli/i  liitea  Bainier 

M  UBERT  .M.r.UEL-LEVY.  -  Metaii.or- 
phisme  et  tectonique  des  terrains  paleo- 
zoïques  du  Morvan  et  de  la  Loire. . .. . .  ■ 

M    Ph.  Glangeaud.  -  Les  éruptions  de  la 
Lima.ne.   Sept   périodes  d'acliv.le  volea- 
du    Miocène    inférieur   au  Pleisto- 


nique 

'cène 

M.  Isidore  Ba\ 
en  boule 


—   Obser 


539 
.540 
54-2 

545 

54s 

349 

55 1 


vation  de  foudre 


PARIS. 


_    IMPRIMERIE     GAUTlllKR-VlLLAKS, 
Ouai   des  Grand- \ugusiins,  03. 


Le  (ienint  :  (iMJTBiEB- Vilubs 


1908 

PllEAIlKll  SEM KSTRE. 


COMPTES  IIENDCS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES   SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS. 


TOME  CXLVI. 


NU  (16  Mais  1908). 


PAIUS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IiMPRIMEUR-LIBHAlRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE   L'ACADÉMIE    DES   SCIENCES, 

Quai  dos  Grands-Augusiins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  KEL4TIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  33  ruiN  1863  et  2]  mai  1875 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
/(8  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1".    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparun  Associéétrangerdel'Académie  comprennent 

au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  delà  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la   même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 
Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:î  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus.,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'aa 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pU' 
biique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 


Article  2. 


{ 


Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l' Aca 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  foni 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi- 
cielle de    'Académie. 


Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remi 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tare 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  1 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  a 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —   Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planche! 
ni  figures. 


Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraien 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comptei 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  a! 
leurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 


Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendm 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré-  i 
sent  Règlement.  Si 


Les  Savants  étraagers  à  1  Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  ^demoires  par  M:*l.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés    de  lei  î 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avaat  5\  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivaute  | 


J 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU  LUNDI  16   MARS  1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  BECQUEREL. 


MÉMOIRES  ET  COMMUIVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 


THERMODYNAMIQUE.  -  Sur  rextension  du  théorème  de  Clausius. 
Note  de  M.  E.-IL  Amagat. 

I.  On  sait  que  les  physiciens  sont  loin  d'être  d'accord  relativement  à  la 
validité  des  raisonnements  conduisant  à  l'inégalité  de  Clausius  dans  le  cas 
des  cycles  irréversibles;  peut-être  aussi  peut-on,  dans  une  certaine  me- 
sure, attribuer  à  des  malentendus  les  résultats  contradictoires  de  divers 
auteurs. 

On  lit  par  exemple,  dans  certains  Ouvrages  sur  la  Thermodynamique,  que  l'inté-rale 
de  Clausius  est  négative  pour  tout  cycle  fermé  dans  lequd  les  conditions  de  réver'sibi- 
lite  relatives  à  la  température  ou  à  la  pression  n'ont  pas  été  observées. 

Tout  d'abord,  la  condition  relative  à  la  temp.ralure  disparaît  si  l'on  introduit  dau^ 
l'intégrale  non  les  températures  des  sources,  mais  celles  des  corps. 

Si  l'on  introduit  les  températures  des  sources,  les  autres  conditions  de  réversibilité 
étant  du  reste  remplies,  l'intégrale  est  négative,  mais  cela  résulte  immédiatement  de 
ce  qu'elle  est  nulle  quand  on  conserve  les  températures  des  corps  et,  par  suite  ne  nous 
apprend  rien  de  plus  que  l'égalité  de  Clausius,  ainsi  que  l'a  fait  remarquer  M.  Lipn- 
mann.  ^' 

La  condition  relative  à  la  pression  présente  plus  de  difficultés,  et  l'explication,  sou- 
vent donnée  pour  montrer  que,  si  elle  n'est  pas  remplie,  l'intégrale  est  négative,  ne 
supporte  pas  l'examen;  on  n'y  tient  aucun  compte,  en  effet,  des  variations" de  force 
vive  résultant  forcément  des  différences  de  pression. 

M.  Duhem  est  conduit  à  un  résultat  tout  différent  :  pour  tout  cycle  fermé  réver- 
sible ou  non,  mais  ne  comportant  point  de  résistances  passives  (frottements,  visco- 
sités), l'intégrale  reste  nulle. 

Il  est  vrai  que,  pour  M.  Duhem,  la  définition  du  cycle  fermé  comporte  seulement 
C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  11.)  7^ 


556  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

le  retour  aux  valeurs  initiales  du  volume,  de  la  température  et  de  la  pression,  tandis 
que  la  définition  généralement  acceptée  comporte  en  plus  le  retour  à  l'état  initial  de 
toutes  les  autres  conditions  du  système.  Or,  conformément  à  cette  dernière  définition, 
ce  n'est  qu'accidentellement  qu'un  cycle  ne  réalisant  pas  la  condition  relative  à  la 
pression  pourrait  être  fermé;  dans  ce  cas  c'est  donc  la  définition  de  M.  Duhem  qui 
s'impose. 

On  suit  souvent,  pour  ijénéialiser  le  théorème  de  Clausius,  une  méthode  allVanchie 
des  difficultés  relatives  à  la  pression  (qui  n'entre  pas  dans  le  raisonnement);  elle  con- 
siste à  s'appuyer  sur  le  théorème  de  Potier;  d'après  ce  théorème,  l'intégrale  de  Clau- 
sius est  nulle  ou  négative,  si  les  températures  y  sont  celles  des  sources. 

D'autres  démonstrations  que  celle  de  Potier  ont  été  données  par  Sarrau  et  par 
M.  H.  Poincaré;  le  fait  paraît  donc  bien  établi,  mais  là  où  la  difficulté  commence, 
c'est  lorsqu'on  cherche  à  substituer  aux  températures  des  sources  celles  des  diflerenls 
points  du  système. 

M.  H.  Poincaré  a  déjà  signalé  du  reste  les  réserves  qu'il  paraît  prudent  de  faire  à  ce 
sujet;  strictement  aucune  des  démonstralions  proposées  n'est  satisfaisante;  en  parti- 
culier, on  y  substitue  aux.  sources  réelles,  des  sources  fictives  assujetties  à  des  condi- 
tions de  température  déterminées  et  en  même  temps  à  fournir  à  chaque  transformation 
les  mêmes  quantités  de  chaleur  c|ue  dans  le  cycle  réel,  ceci  sans  se  préoccuper  du 
temps,  ce  qui  revient  au  fond  à  assujettir  les  sources  fictives  à  des  conditions  que  rien 
ne  prouve  être  conjpatibles  entre  elles. 

Dans  un  ordre  d'idées  très  différent,  M.  Duhem  a  traité  la  question  en  lui  donnant 
toute  la  généralité  possible,  mais  la  méthode  qu'il  a  suivie  exige  la  discussion  minu- 
tieuse et  approfondie  de  quelques  hypothèses  im|iosées  par  le  degré  même  de  généra- 
lité du  point  de  vue  auquel  il  s'est  placé;  il  peut  donc  encore  être  intéressant  de 
chercher  si,  en  se  restreignant  par  exemple  au  cas  de  la  Thermodynamique  proprement 
dite,  on  ne  pourrait  pas  arriver  au  but  par  des  moyens  facilement  abordables  et  n'exi- 
geant d'autres  hyjjolhèses  que  les  hypothèses  courantes  généralement  acceptées  par 
tous. 

L'essai  qui  suit  ne  s'appliquera  du  reste  qu'aux  fluides,  mais  dans  le  cas 
général,  c'est-à-dire  que  le  système  considéré  pourra  être  formé  de  diverses 
parties  liquides  ou  gazeuses,  avec  ou  sans  résistances  passives,  en  mouve- 
ment, la  teinpérature  et  la  pression  étant  du  reste  continuellement  variables, 
d'un  point  à  l'autre  du  système  et  avec  le  temps. 

II.  1°  Supposons  d'abord  que  le  système  fluide  ne  comporte  ni  frotte- 
ments ni  viscosités. 

Isolons  par  la  pensée  une  masse  assez  petite  pour  qu'on  y  puisse  consi- 
dérer la  pression  et  la  température  comme  uniformes;  cette  petite  masse 
sera  en  mouvement  sous  l'influence  des  différences  de  pression  des  parties 
contiguës. 

Soient  pour  une  variation  de  volume  dv  de  la  petite  niasse  :  de  le  travail 
des  pressions  extérieures  et  dW  la  variation  de  la  force  vive  ;  nous  pourrons 


SÉANCE   DU    l6   MARS    igo8.  557 

appliquer  la  formule  bien  connue  d'Hydrodynamique 


(•> 


Cp  dv  =  dîL-\-  dW. 


L'intégrale  cubique  du  premier  membre  se  réduit  ici  ap^dv,  en  désignant 
pour  éviter  toute  confusion  par^;,  la  pression  intérieure  uniforme  du  petit 
élément;  on  aura  donc 

(a)  p,dv  —  dS-trdW. 

La  petite  masse  reçoit  pendant  cette  transformation,  soit  des  sources 
extérieures  de  chaleur,  soit  des  diverses  pairies  du  système,  une  quantité  de 
chaleur  dq  donnée  par  la  relation 

(3)  dq=dV  -hA.dG  +  kdW. 

Soit,  d'après  (2), 

(4)  dq  =  d\]  +  Kp^dv. 

Cherchons  maintenant  la  valeur  de  l'intégrale  /  -^  pour  la  petite  masse 

et  une  évolution  complète. 

Imaginons  pour  cela  que  cette  masse  accomplisse  le  même  cycle,  plongée 
dans  un  fluide  dont  on  ferait  varier  la  pression  de  façon  à  la  maintenir 
continuellement  uniforme  et  égale  à  la  sienne;  la  masse  passera  ainsi  suc- 
cessivement par  les  mêmes  pressions  que  dans  le  cycle  réel,  mais  d'une 
façon  réversible  ;  en  même  temps  elle  recevra  de  certaines  sources  des 
quantités  positives  ou  négatives  de  chaleur;  ces  sources,  n'étant  assujetties 
à  aucune  autre  condition,  pourront  toujours  être  choisies  de  manièi'e  que 
la  petite  masse  repasse  successivement  par  les  mêmes  températures  en 
même  temps  que  par  les  mêmes  pressions,  et  par  suite  que  par  les  mêmes 
volumes,  que  dans  le  cycle  réel;  ces  conditions  n'ont  rien  de  contradictoire, 
il  y  a  même  une  infinité  de  manières  d'en  concevoir  la  réalisation. 

Pour  chaque  transformation  élémentaire,  la  valeur  de  c?U,qui  ne  dépend 
que  des  valeurs  extrêmes  de/j,  v  et  T,  sera  la  même  que  dans  le  cycle  réel; 

il  en  sera  de  même  pour  jo,  dv,  par  suite  pour  dq  et  enfin  pour  -^  ' 

La  petite  masse  aura  donc  accompli  un  cycle  fermé  et  réversible  quant  à 
la  condition  de  pression  ;  comme  la  température  T  est  celle  de  la  petite 
masse  et  non  celle  des  sources,  on  aura  pour  le  cycle  en  question  et  par  suite 


558  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

pour  le  cycle  réel,  puisque  tous  les  éléments  de  transformation  correspon- 
dants ont  les  mêmes  valeurs  dans  les  deux  cycles, 


(5) 


n- 


-   En  répétant  un  raisonnement  analogue  pour  chaque  petite  masse,  on  aura 
donc  pour  l'évolution  complète  de  l'ensemble  du  système 


(6) 


//t'=- 


Ainsi  donc,  pour  tout  cycle  fermé  réversible  ou  non,  mais  ne  comportant 
ni  frottements  ni  viscosités,  l'intégrale  de  Clausius  est  nulle;  c'est  le  résultat 
auquel  arrive  M.  Duhem;  on  remarquera  du  reste  que  le  cycle  n'est  fermé 
que  conformément  à  la  définition  adoptée  par  lui. 

2"  Introduisons  maintenant  des  résistances  passives  : 

Supposons  d'abord  que  la  transformation  dv  comporte  un  travail  de 
frottement;  la  relation  calorimétrique  (3)  subsistera  sans  modification;  le 
frottement  en  effet  dégage  une  quantité  de  chaleur  égale  à  celle  qu'absor- 
berait le  travail  correspondant  et  que  par  suite  les  sources  n'ont  pas  à  fournir, 
la  valeur  de  dq  ne  sera  donc  pas  modifiée  de  ce  fait;  il  suffira  que  le  petit 
élément  fluide  soit  choisi  de  façon  à  englober  les  éléments  des  surfaces  frot- 
tantes, de  telle  sorte  que  la  chaleur  provenant  du  frottement  se  répande 
tout  d'abord  dans  le  susdit  petit  élément. 

La  relation  (2)  deviendra 

(7 )  /),  f/i-  =  e?5  -f-  fAV  -t-  dSf. 

En  désignant  par  ds^  le  travail  de  frottement,  on  aura  donc 

(8)  dq  :=dlS -\- Apidi' —  AdSf. 

Supposons  maintenant  ([ue  la  transformation  dv  comporte  un  travail  de 
viscosité,  on  voit  de  suite  que  pour  la  même  raison  que  ci-dessus  la  relation 
calorimétrique  n'est  pas  modifiée. 

D'autre  part,  la  théorie  des  phénomènes  de  viscosité  montre  que  le  travail 
intérieur  de  la  petite  masse  visqueuse  se  compose  de  trois  termes  dont  le 
premier  (travail  intérieur  de  la  pression  isotrope)  est  précisément /?,  dv,  les 
deux  autres  sont  de  signes  contraires  au  premier,  leur  ensemble  constitue 


SÉANCE    DU    16   MARS    1908.  SSg 

le  travail  de  viscosité  c/c,;  on  aura  par  suite  la  relation  suivante  analogue 

à(7)|: 

(7')  Pidv  —  d(^^  =  d(^ -hdW. 

Les  deux  travaux  (/e,  et  de,  sont  essentiellement  positifs. 
L'équation  calorimétrique  sera  donc  la  suivante,  analogue  à  (8)  : 

(8')  dq  =  dl]  +  Ap,d^>  —  dS,. 

Enfin,  pour  une  transformation  c/v  comportant  à  la  fois  des  frottements 
et  des  viscosités,  nous  aurons  les  deux  relations 

(VII)  p^dv  —  dÇ  +  dW  +  dSr+d^,. 

(VIII)  dq^dU  -{-Apidi-  —  \{dSy-^  dS^). 

Cherchons  maintenant  la  valeur  de  l'intégrale  /  -7^  pour  un  cycle  fermé. 
Pour  cela  posons 

(9)  dq'^dU  -h  A.ptdi'. 

Nous  aurons 

(.0)  f^li  =  f^I£^xfd.h±j^. 

Considérons  maintenant  la  petite  masse  de  fluide  subissant  la  même  trans- 
formation di',  mais  sans  résistances  passives,  Féquation  calorimétrique  cor- 
respondante sera  précisément  la  relation  (9);  par  suite,  répétant  ici  les  rai- 
sonnements faits  à  propos  de  (4),  nous  verrons  que  l'intégrale  correspon- 
dante pour  un  cycle  fermé  est  nulle;  on  aura 

(.0  f'4=o, 

et,  par  suite, 

Puis  enfin,  faisant  la  somme  pour  toutes  les  petites  masses, 


diSv 


56o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Cette  relation,  comme  on  le  voit,  au  double  signe  d'intégration  près,  ne 
diffère  que  par  la  notation  de  celle  à  laquelle  est  conduit  M.  Duliem. 

lll.  Pour  une  transformation  ouverte,  entre  les  états  (o)  et  (i),  on  aura  : 

<,4)  ff'll^s,-S.^,ff^Jk^ 

et,  pour  la  transformation  élémentaire  d'une  masse  de  température  uni- 
forme, 

d'où 

(  1 5  )  T  ds  —  A(dSf-h  dS^)  =  dV  +  X  dCB  -h  X  d\\. 

Par  suite,  ajoutant  de  part  et  d'autre  S  rfT, 

(i6)  d{ST-  U)  =  XdS  +  Xd\\-hA(dSf-{-dC^,)  +  SdT. 

On  aura  donc,  en  tenant  compte  de  (VIT)  et  désignant  (ST  —  U)par  H, 

(i7)et(i8)  dll  =  p,di'-+-'SidT         el         p,=  '-j-^- 

En  général,  on  arrive  d'abord  à  la  fonction  H  par  la  considération  de 
phénomènes  réversibles;  la  pression  est  alors  introduite  dans  le  calcul  par 
le  travail  extérieur  pdv,  c'est-à-dire  comme  pression  extérieure;  si  la  fonc- 
tion H  ne  dépend  alors  que  de  l'état  (pi't)  du  corps,  c'est  uniquement  par 
suite  de  l'égalité  de  la  pression  du  corps  et  de  la  pression  extérieure  ;  mais, 
dans  le  cas  de  phénomènes  irréversibles,  on  ne  peut  plus  a  priori,  sans  faire 
d'hypothèses,  dire  qu'il  existe  une  fonction  H  ne  dépendant  (jue  de  l'état 
du  corps  et  satisfaisant  aux  relations  (17)  et  (18);  on  ne  peut  le  faire 
qu'après  avoir,  comme  ci-dessus,  introduit  dans  la  relation  (16)  la  pres- 
sion (/?,)  du  corps,  en  tenant  compte  de  la  relation  (VII);  on  peut  dire 
alors  que  les  relations  (17)  et  (18)  sont  vraies,  que  les  transformations 
soient  réversibles  ou  non  avec  ou  sans  résistances  passives.     . 

Maintenant,  la  relation  (VII)  peut  s'écrire 

(19)  -j-di- —  de~d\\ -hdSf+ dS^. 

Si  l'on  y  remplaçait  d^  ^ar  pdç,  p  étant  la  pression  extérieure,  on  aurait 

(20)  (—-— p\  dv=:dW -^dGf-hdGt,, 


SÉANCE    DU    l6    MARS    1908.  56l 

relation  qui  rappelle  de  suite  celle  qu'on  rencontre  à  la  base  de  la  théorie 
de  M.  Duhem  dans  le  cas  d'un  système  défini  par  une  seule  variable  nor- 
male et  la  température. 


PATHOLOGIE.  —  Des  cnraclères  de  l'infection  tuberculeuse  clans  leurs  rapports 
avec  le  diagnostic  de  la  tuberculose  par  les  moyens  révélateurs.  Note  de 
MM.  S.  Ari.oi.vg  et  L.  Thévk.vot. 

Pourconfirmeryjoi/  wo/Vew  un  diagnostic  positif  on  cherche  à  l'ordinaire, 
avec  le  toucher  et  la  vue,  une  lésion  d'apparence  tuberculeuse  dans  le 
poumon  ou  ailleurs.  S'il  existe  un  doute  sur  la  nature  de  la  lésion  cherchée 
et  trouvée,  on  procède  à  l'examen  histologique  de  celle-ci.  Quand  la  lésion 
est  extrêmement  circonscrite  et  coexiste  avec  un  état  de  santé  satisfaisant, 
la  tuberculose  est  dite  latente. 

On  n'a  guère  l'habitude,  en  l'absence  d'une  lésion  perceptible  au  toucher 
et  à  l'œil,  de  chercher  au  microscope  la  trace  de  l'infection  tuberculeuse. 
Aussi  déclare-t-on  erroné  un  diagnostic  positif  qui  ne  peut  s'appuyer  ulté- 
rieurement sur  une  lésion  palpable. 

A  partir  de  190 1  (  '  ),  l'un  de  nous  a  montré  que,  dans  des  conditions  par- 
ticulières, l'infection  tuberculeuse  se  borne  à  produire  des  lésions  très  mi- 
nimes qui  veulent  être  cherchées  par  les  méthodes  histologiques.  Il  prévoyait 
même  des  cas  où  l'infection  n'a  pas  déterminé  et  ne  déterminera  peut-être 
jamais  de  lésions  tissulaires.  Ayant  étudié  systématiquement  les  viscères 
elles  ganglions  lymphatiques  d"un  grand  nombre  de  sujets  inoculés  avec 
des  bacilles  de  virulence  variée,  nous  tenons  à  insister  sur  ces  faits  dont 
l'intérêt  devient  plus  grand  chaque  jour. 

11.  Les  Ijacilles  liiimains,  cultivés  sur  milieti\  solides,  d'une  virulence  forte  ou 
moyenne,  injectés  dans  les  veines  des  je  unes  ru  minants  et  du  la  pin,  engendrent  des  lésions 
macroscopiques  du  type  Viileinin  dans  les  poumons  et  souvent  aussi  dans  la  rate  et 
le  foie,  rarement  dans  les  reins.  Si  leur  virulence  est  au-dessous  de  la  moyenne,  un 
examen  superficiel  des  organes  peut  faire  croire  à  l'échec  de  l'inoculation  ;  mais  des 
coupes  microscopiques  faites  à  travers  les  organes  d'élection  montreront  des  lésions 
du  type  Villemin  dans  la  plupart  d'qnlreeux.  Elles  sont  parfois  moins  caractéristiques 
dans  le  poumon  que  dans  les  autres  organes. 


(')  Voir  S.  Arloing,  Sur  l'unité  de  la  tuberculose  [Bulletin  de  l'Académie  de 
Médecine,  1901).  —  Sur  le  même  sujet,  Communication  à  la  Conférence  sur  la 
tuberculose  (Berlin,  1902)  et  Rapport  au  Congrès  d'Hygiène  de  Bruxelles,  1908. 


562  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

La  virulence  du  bacille  humain  étant  plus  profondément  modifiée,  comme  dans  les 
cultures  homogènes  de  S.  Arloinj;,  l'injection  de  petites  doses  produira  les  lésions  du 
type  Yersin  attribuées  par  les  auteurs  à  l'infection  intra-veineuse  du  lapin  par  le 
bacille  aviaire.  Ces  lésions  manquent  ou  sont  très  peu  développées  dans  le  poumon. 
Elles  frappent  surtout  le  foie  et  la  rate,  ou  le  foie  seulement.  La  rate  est  ordinairement 
hypertrophiée,  quelquefois  normale.  Quant  au  foie,  l'examen  de  sa  surface  ne  laisserait 
pas  supposer  les  altérations  cachées  dans  sa  profondeur.  Sous  l'influence  du  bacille 
précité,  les  cellules  géantes  n'apparaissent  pas  dans  les  lésions  hépatiques;  elles  se 
montrent,  au  contraire,  dans  la  raie,  à  l'intérieur  ou  hors  des  corpuscules  de  Malpighi, 
accompagnées  ou  non  de  cellules  épilhéloïdes. 

Si  l'injection  introduit  une  1res  faible  quantité  de  bacilles,  le  microscope  peut  ne 
pas  déceler  d'une  façon  certaine  des  lésions  analogues  aux  précédentes.  Cependant 
les  inoculés  ont  bien  été  sous  le  coup  d'une  infection  tuberculeuse,  car  celle-là  pourra 
devenir  évidente  sur  quelques  sujets  qui,  avec  le  temps,  présenteront  arthrites  ou 
synovites  spécifiques,  leurs  viscères  restant  sains. 

Les  mêmes  bacilles  abordant  les  ganglions  provoqueront  une  altération  du  proto- 
plasme de  certaines  cellules  (a^^pect  trouble  et  granuleux  et  tendance  à  la  fusion  entre 
cellules  voisines)  ou  simplement  une  lyrapiiite  temporaire.  Ces  lésions,  définitives  ou 
transitoires,  échappent  à  l'œil  nu.  Elles  sont  l'expression  anatomique  la  plus  minime 
de  l'infection  tuberculeuse  et  conduisent  à  l'infection  sans  lésion  traduite  par  la  seule 
présence  des  bacilles  qu'on  démontre  par  l'examen  direct  ou  par  l'inoculation. 
Nous  avons  observé  des  exemples  de  ce  dernier  mode  sur  des  bouvillons  et  des  che- 
vrettes :  dans  les  ganglions  mésentériques  après  les  infections  intestinales,  dans  les 
ganglions  médiastinaux' et  bronchiques  après  des  inoculations  intra-veineuses,  dans  le 
ganglion  sous-scapulaire  après  des  inoculations  sous-cutanées  au  cou. 

III.  Des  fails  ci-dessus  se  dégagent  les  conséquences  suivantes  : 

1°  L'invasion  purement  bacillaire  réalise  le  type  véritable  de  Vinfection 
latente  qui  pourra  s'évanouir  sans  provoquer  de  lésions  in  situ  ou  au  delà. 
Les  petites  masses  tuberculeuses,  sommeillantes  ou  peut-être  guérissantes, 
représentent  non  une  tuberculose  latente,  mais  une  tuberculose  établie. 

2°  L'infection  se  traduit  encore  par  de  simples  altérations  microsco- 
piques qu'il  faut  chercher  à  l'aide  de  moyens  appropriés. 

5°  La  limitation  plus  ou  moins  grande  des  signes  anatomiques  de  l'in- 
fection dépend  de  la  virulence  et  de  la  dose  des  bacilles,  ainsi  que  de  l'im- 
munité relative  du  sujet,  naturelle  ou  consécutive  à  une  vaccination. 

4°  Quel  que  soit  le  caractère  revêtu  par  l'infection  tuberculeuse,  le  sujet 
donne,  à  un  certain  moment,  une  réaction  positive  aux  moyens  expérimen- 
taux de  diagnostic,  soit  à  la  séro-agglutination,  soit  à  la  tuberculine  dé- 
posée sous  la  peau  ou  à  la  surface  de  la  conjonctive. 

5°  Les  caractères  variés  de^  l'infection  expérimentale  peuvent  se  rencon- 
trer dans  l'infection  accidentelle,  vu  que  celle-ci  a  lieu  avec  des  bacilles 


SÉANCE    DU    l6    MARS    1908.  563 

plus  ou  moins  virulents,  à  doses  très  inégales,  et  sévit  sur  des  êtres  doués 
d'une  réceptivité  plus  ou  moins  grande. 

6"  Les  moyens  de  diagnostic  expérimentaux  sont  révélateurs  de  l'infec- 
tion bacillaire  plutôt  que  des  lésions  tuberculeuses  palpables. 

7°  Il  est  donc  permis  de  prévoir  des  désaccords,  souvent  plus  apparents 
que  réels,  entre  le  diagnostic  expérimental  et  le  diagnostic  jdm/  morlern.  On 
en  diminuera  considérablement  le  nombre  en  cherchant  à  l'autopsie  les 
altérations  hislologiques  et  à  la  rigueur  la  présence  des  bacilles. 

8°  A  raison  même  de  la  subtilité  du  diagnostic  expérimental,  les  infec- 
tions qu'il  dénonce  peuvent  guérir  ou  disparaître  sans  laisser  de  trace. 

9°  Il  en  résulte  qu'aux  moyens  de  diagnostic  il  serait  très  important 
d'ajouter  des  moyens  de  pronostic,  afin  de  connaître  l'avenir  probable  d'une 
infection  tuberculeuse. 

A  cela  tendent  les  efforts  des  auteurs  des  divers  procédés  de  -diagnostic 
de  la  tuberculose  latente  et  de  la  tuberculose  à  lésions  localisées  et  très 
circonscrites.  Au  surplus,  on  possède  déjà  quelques  données  à  ce  sujet. 

RAPPORTS. 

Rapport  sur  la  nécessité  de  l'application  exacte  du  système  métrique  décimai 

à  toutes  nos  monnaies. 

(Commissaires  :  MM.  Dauboux,  Bouqcet  de  laGrye,  Mascart,  Lipp.man.v, 
PoiNCAiiÉ,  Radau;  Violle,  rapporteur.) 

Le  Bureau  des  Longitudes  a  transmis  le  3o  décembre  1907,3  l'Académie 
des  Sciences,  la  lettre  suivante  que  son  président  avait  adressée  à  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique  .le  27  novembre  1907  : 

«    Monsieur  le  Ministre, 

»  Le  Bureau  des  Longitudes  ayant  appris  qu'il  est  de  nouveau  question 
de  créer  et  d'émettre  une  monnaie  de  nickel,  comprenant  des  pièces  deo'^'',o5, 
o''"',  10  et  o'''',25,  émet  le  vœu  que  le  Gouvernement  s'attache  à  respecter  les 
règles  qui  avaient  été  posées  par  les  fondateurs  du  Système  métrique  et  qui 
associaient  à  chaque  unité  eiléctive  seulement  son  double  et  sa  moitié.  La 
pièce  actuelle  deo'^'',25  a  été  émise  en  désaccord  avec  ces  règles.  Pour  se 
conformer  au  Système  métrique,  c'est  la  pièce  de  2  décimes  ou  o'"', 20  qui 
aurait  dû  être  fabriquée. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  C.\LVI,  N°  11.)  74 


564  ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 

»  Le  Bureau  des  Lonj^iliides,  heureux  de  constater  les  progrès  incessants 
du  Système  métrique,  fait  remarquer  combien  il  importe  que,  dans  les  pays 
où  ce  Système  n'a  pas  été  encore  pleinement  adopté,  on  ne  puisse  pas 
reprocher  à  la  France  d'en  violer  les  règles  et  de  ne  pas  en  respecter  la  belle 
unité. 

M   Signé  :  Fournier.  » 

Ainsi  saisie,  l'Académie  a  nommé  une  Commission  chargée  d'examiner 
la  question  et  de  lui  en  référer. 

Nous  avons  l'honneur  de  vous  apporter  les  résultats  de  l'étude  effectuée 
à  cet  objet. 

La  loi  du  i8  germinal  an  III,  constitutive  du  Système  métrique  décimal, 
spécifie  : 

Art.   5.  —  . . .  l'unité  des  monnaies  prendra  le  nom  àc  franc. 

Art.  7.  —  ...  lorsqu'on  voudra  exprimer  les  dixièmes  ou  les  centièmes 
du  franc,  on  se  servira  des  mots  décime  et  centime. 

Puis,  elle  ajoute  : 

Art.  8.  —  Dans  les  poids  et  les  mesures  de  capacité,  chacune  des  me- 
sures décimales  de  ces  deux  genres  aura  son  double  et  sa  moitié,  afin  de 
donner  à  la  vente  des  divers  objets  toute  la  commodité  qu'on  peut  désirer  : 
il.  y  aura  donc  le  double  litie  et  le  demi-litre,  le  doul)lc  hectogramme  et 
le  demi-hectogramme,  et  ainsi  des  autres. 

Bien  que  cet  article  8  ne  parle  pas  des  monnaies,  la  même  règle  de 
donnera  chaque  unité  décimale  son  double  et  sa  moitié  fut  immédiatement 
appliquée. 

Nous  trouvons  au  Musée  des  Monnaies,  dans  la  vitrine  du  Système  décimal 

les  pièces  de 

5  décimes         2  décimes  i  décime 

respectivement  frappées  en  lan  II,  en  l'an  IV  et  en  l'an  V,  ainsi  que  les 

pièces  de 

5  centimes  i  centime 

frappées  en  l'an  IV  et  en  l'an  VI. 

En  l'an  VIII,  on  avait  émis  pour  plus  de  i'\  millions  de  francs  de  ces 
monnaies.  Malheureusement,  on  ne  tarda  guère  à  faire  des  concessions  aux 


SÉANCE    DU    l6    MARS    1908.  565 

anciennes  liabitudes.  A  côté  des  mesures  républicaines,  on  établit  des 
mesures  usuelles  :  toise  de  2™,  aune  de  i  •jo""',  livre  de  ^  kilogramme,  double 
boisseau  de  {  d'bectolilre,  etc.  ;  on  arrêta  même  bientôt  l'emploi  exclusif  de 
ces  mesures  usuelles.  Pareillement,  on  conserva  les  anciens  sous,  ainsi  que 
les  pièces  de  6  liards.  Dès  Tan  XI,  on  décidait  la  frappe  de  pièces  conformes 
à  l'ancien  système  duodécimal  :  pièce  de  /jo''''  qui  fut  frappée  jusqu'en  18^9; 
pièces  en  argent  de  |  de  franc  et  de  {  de  franc  :  cette  dernière  seule  fut 
frappée  également  jusqu'en  1849. 

On  sait  que  ces  pièces  en  argent,  aussi  bien  celles  de  i5  centimes  que 
celles  de  20  centimes,  trop  petites  pour  circuler  commodément,  sont  restées 
presque  toutes  en  stock  dans  les  grandes  lianques  et  n'ont  eu  aucune  utilité 
pratique.  Depuis  18G9,  ''Hôtel  des  Monnaies  n'en  fabrique  plus. 

Mais  il  importe,  au  point  de  vue  qui  nous  occupe,  de  rappeler  brièvement 
la  longue  étude  qui  a  précédé  le  décret  du  3  mai  1848,  par  lequel  la  fabri- 
cation des  monnaies  fut  ramenée  au  système  décimal.  M.  Ruau  en  a  donné 
l'histoire  complète  dans  son  très  intéressant  Rapport  à  la  Chambre  des 
Députés  sur  la  monnaie  de  nickel,  le  28  janvier  i(jo3.  Nous  le  prendrons 
pour  guide  dans  ce  qui  va  suivre. 

Tandis  que  la  loi  du  4  juillet  1837  révoquait  les  concessions  faites  à 
l'ancien  système  des  poids  et  mesures  et  rétablissait  intégralement  les 
prescriptions  de  la  loi  fondamentale  du  18  germinal  an  III,  elle  réservait  la 
question  des  monnaies. 

En  conséquence,  un  arrêté  du  Ministre  des  Finances  en  date  du  i4  juillet 
i838  instituait  une  Commission  présidée  par  le  baron  Thénard,  à  l'elfet 
d'examiner  toutes  les  questions  concernant  le  système  monétaire  qui  con- 
venait le  mieux  au  pays. 

Dans  leur  Rapport  déposé  au  nom  de  cette  Commission  le  5  février  1840, 
MM.  Dumas  et  de  Colmont  s'expriment  ainsi  : 

'<  [La  Commission]  a  pensé  d'abord  que  le  système  décimal  était  rigou- 
reusement applicable  aux  monnaies  ;  elle  propose  donc  de  fixer  le  nombre 
et  la  dénomination  des  unités  monétaires  conformément  à  la  nomenclature 
suivante  : 

1  centime     1  2  décimes    |  10  francs  ) 

I  i  >  or 

2  ceniimes  f  5  déciraes  /  20  francs  j 

5  centimes  /  cuivre  i    franc         >  argent 

I   décime       |  2   fi-ancs 

5  Irancs 


566  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

»...  La  création  d'une  pièce  d'argent  de  2  décimes,  du  poids  de  i  ». . .  [aura 
pour  conséquence]  le  retrait  et  la  démonétisation  des  pièces  de  ^  de  franc 
qui,  conformément  à  la  loi,  ne  peuvent  en  efîel  prendre  place  dans  le  sys- 
tème monétaire  décimal — 

»  La  Commission,  dans  le  but  de  mettre  les  monnaies  en  harmonie  com- 
plète avec  le  système  décimal,  est  d'avis  que  les  pièces  actuelles,  dites  de 
'  franc,  devront  porter  à  l'avenir,  pour  légende  indicatrice  de  leur  valeur, 
les  mots  :  5  décimes. 

))  Elle  émet  l'opinion  qu'on  ne  devra  plus  fabriquer  de  pièces  de  4o  francs, 
dont  la  valeur  ne  représente  ni  le  double,  ni  la  moitié  d'aucune  unité  moné- 
taire décimale.  » 

Conformément  à  ce  Rapport,  le  Ministre  des  Finances  déposait  à  la 
Chambre  des  Députés  le  7  mars  1842  un  projet  de  loi  qu'il  appuyait  par  ces 
motifs  : 

«  D'après  la  loi  sur  les  poids  et  mesures,  les  unités  du  système  moné- 
taire sont  le  centime,  le  décime  et  le  franc.  Les  nouvelles  monnaies  doivent 
représenter  exclusivement  ces  unités  mêmes  et  leurs  multiples  décimaux. 
L'échelle  monétaire,  d'après  cette  donnée  fondamentale,  procédera  donc 
comme  il  suit  : 

I  centime  2  centimes  5  centimes 

I  décime  2  décimes  5  décimes 

I  franc  2  francs  5  francs 

Les  pièces  de  i,  2,  5  centimes  et  de  i  décime  seront  frappées  en  bronze. 
La  pièce  de  2  décimes  devra  être  substituée,  dans  la  nomenclature  de  nos 
monnaies  d'aigent,  à  celle  du  ~  de  franc,  ...  qui  doit  disparaître  d'un  système 
rigoureusement  décimal.  » 

La  Commission  nommée  par  la  Chambre  des  Députés  pour  étudier  ce 
projet  de  loi  ne  partagea  point  cet  avis.  Son  rapporteur,  M.  Pouillet,  con- 
clut à  «  conserver  au  moins  la  pièce  de  2:$  centimes  lorsqu'on  supprime 
celle  de  i5  sous  ou  75  centimes  ». 

Sur  ces  entrefaites,  la  Chambre  fut  dissoute,  et  le  projet  de  loi  ne  vint 
pas  en  discussion. 

Après  plusieurs  avatars,  la  question  reparaît  devant  la  Chambre  le 
ai  juin  iiS4-).  M,  INlichel  l'oisat,  rapporteur,  se  range  à  l'avis  du  Ministre 
d'alors,  qui  propose  de  démonétiser  les  pièces  de  6  liards,  ainsi  (jue  les 
pièces  de  ij  et  de  3o  sous,  mais  demande  de  continuer  la  frappe  des  pièces 


SÉANCE    DU    16    MARS    I908.  567 

en  argent  de  !;  franc  et  de  {  de  franc,  sous  la  condition  de  remplacer  au 
revers  ces  appellations  par  celles  de  5o  centimes  et  de  aS  centimes. 

Tel  était  le  biais  imaginé  pour  enfreindre  la  règle  de  ne  prendre  de 
chaque  unité  (|uc  le  double  et  la  moitié.  (]e  moyen  s'accentue  de  curieuse 
manière  ilans  le  Rapport  de  M.  Gay-Lussac  à  la  Cliambre  des  Pairs. 

Après  avoir  proclamé  "  l'utilité  et  l'immédiate  nécessité  de  l'application 
complète  du  système  décimal  à  toutes  nos  monnaies  »,  le  rapporteur  con- 
tinue ainsi  : 

«  Une  fraction  décimale  devant  toujours  s'exprimer  par  la  somme  de 
ses  unités  de  la  plus  petite  espèce,  on  a  Uni  par  accepter  la  convenance 
d'exprimer  en  centimes  la  valeur  des  pièces  de  monnaie  divisionnaires  du 
franc,  et  désormais  les  pièces  de  i  de  franc  porteront  pour  expression  de  leur 
valeur  2.5  centimes  et  les  pièces  de  4  franc  celle  de  5o  centimes.  Les  dé- 
cimes devront  aussi  porter  la  dénomination  de  10  centimes. 

»  On  se  demande  maintenant  pourquoi  la  pièce  de  i5  sous  nu  de  ^  de 
franc,  cpi'on  devrait  traduire  en  ^5  centimes,  n'est  pas  décimale.  Serait-ce 
parce  qu'elle  ne  peut  être  exprimée  par  un  nombre  rond  de  décimes  et  que, 
pouvant  l'être  en  centimes,  c'est  une  pièce  centésimale?... 

»  Tels  sont  les  résultats  d'un  principe  mal  compris,  mal  appliqué,  plus 
décimal  que  le  système  décimal  lui-même. . . . 

»  La  pièce  de  2  francs  a  peu  d'utilité;  celle  de  2''',  lo  serait  de  beau- 
coup préférable,  ...  et  ce  serait  une  coupure  très  heureuse  et  très  commode 
de  la  pièce  de  5''''.  » 

La  Chambre  ne  suivit  pas  Gay-Lussac  jusque-là;  mais  la  loi  du 
10  juillet  iS/p  prolongea  l'existence  de  la  pièce  de  25  centimes  en  argent 
jusqu'au  décret  du  Gouvernement  provisoire,  en  date  du  3  mai  184H,  qui 
la  supprima  pour  la  remplacer  par  la  pièce  de  20  centimes. 

Il  est  certainement  regrettable  que,  dans  son  retour  au  système  décimal, 
le  législateur  de  i8/i8  n'ait  pas  été  jusqu'au  bout  et  qu'il  ait  cédé  à  la 
«  convenance  »  proclamée  par  Gay-Lussac  d'exprimer  en  centimes  la 
valeur  de  toutes  les  pièces  de  monnaie  divisionnaires  du  franc,  au  lieu  de 
revenir  au  décime  institué  dès  la  première  heure  par  les  fondateurs  du 
Système  métrique  décimal  et  réclamé  par  Dumas  en  1842. 

Et  pourquoi  a-t-on  éliminé  le  décime"?  Pour  conserver  en  fait  comme 
unité  pratique  de  la  monnaie  de  billon,  non  pas  le  centime,  mais  la  coupure 
de  5  centimes,  c'est-ii-dire  le  sou,  duquel  découlent  si  facilement  les  pièces 
de  5  sous,  de  i5  sous,  de  3o  sous,  de  5o  sous  et  bien  d'autres,  si  l'on  veut. 


.^68  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

C'est  ainsi  que  la  (commission  du  budj^^ct  en  iQoi  «  a  émis  un  vœu  relatif  à 
la  création  de  la  coupure  de  2  centimes  i,  le  démocratique  demi-sou,  dont 
l'absence  a  été  si  souvent  regrettée  par  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  la  vie  de 
la  classe  ouvrière  ». 

Ces  considérations  économiques  ont -elles  tout  le  poids  qu'on  leur 
attribue?  La  pièce  de  25  centimes,  dont  nous  avons  seule  à  nous  occuper 
ici,  a-t-elle,  comme  on  l'a  dit,  une  commodité  particulière  pour  les  paie- 
ments? L'enthousiasme  plutôt  médiocre  avec  lequel  elle  a  été  accueillie  par 
le  public  ne  seinjjle  pas  attester  cette  vertu  spéciale. 

Ce  qui  est  certain  c'est  qu'en  l'établissant  le  Gouvernement  n'a  eu  cure 
du  système  métrique  décimal. 

Et  cependant  la  République  française,  auteur  et  dépositaire  de  ce  système, 
a  le  devoir  de  le  garder  fidèlement. 

Grâce  aux  efforts  de  la  science  et  de  la  diplomatie,  le  système  métrique 
étend  chaque  jour  son  domaine  dans  toutes  les  régions  du  globe.  Mais, 
pour  ne  point  gêner  cette  expansion  bienfaisante,  ne  laissons  pas  accuser 
les  Français  d'être  les  premiers  à  le  négliger  dans  la  pratique  courante. 

La  suppression  de  l'exception  passagère  qu'a  faite  la  pièce  de  23  centimes 
est  d'autant  plus  désirable  que  les  monnaies  sont,  en  fait,  les  témoins  les 
plus  nombreux  et  les  plus  actifs  du  système  numérique  adopté  par  un 
peuple. 

Lorsqu'ils  ont  adopté  la  monnaie  de  nickel,  les  Suisses,  les  Belges,  les 
Serbes,  les  Bulgares,  les  Roumains,  les  Grecs  ont  obéi  aux  règles  du  sys- 
tème métrique;  ils  ont  frappé  des  pièces  de  20,  10  et  S  centimes.  Les  Ita- 
liens ont  de  même  fabriqué  d'abord  des  pièces  de  20  centimes;  mais, 
en  1901 ,  quand  ils  ont  substitué  le  nickel  pur  au  bronze  de  nickel  primiti- 
vement employé,  ils  ont  décidé  la  frappe  de  pièces  de  20  centimes.  Etait-il 
nécessaire  de  les  imiter  en  cela? 

Au  moment  où  se  pose  la  question  de  l'emploi,  de  plus  en  plus  large  et 
éminemment  souhaitable,  du  nickel  dans  la  fabrication  de  la  monnaie  de 
billon,  il  appartient  à  l'Académie  des  Sciences  de  signaler  aux  Pouvoirs 
publics  la  nécessité  de  rentrer  dans  l'application  intégrale  du  système  mé- 
trique décimal  ot  de  revenir,  par  conséquent,  à  la  coupure  correcte  de 
2  décimes. 

Suivant  les  règles  primitives  et  fondamentales  du  système  métrique,  les 
unités  monétaires  décimales  sont:  le  franc;  ses  multiples  par  10  :  dix  francs, 
cent  francs;  et  ses  sous-multiples  par  10  :  décime,  centime. 


SÉANCE    DU    l6    MARS    1908.  SBq 

Les  seules  pièces  qui  peuveul  êire  frappées  sont  celles  qui  représentent 
les  unités  monétaires  décimales,  leur  double  et  leur  moitié,  c'est-à-dire  : 

I  centime  2  centimes  5  centimes 

I  décime  2  décimes  5  décimes 

I  franc  2  francs  5  francs 

10  francs  20  francs  5o  francs 
100  francs 

L'Académie  approuve  les  conclusions  de  ce  Rapport. 

NOMIIVATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  formation  d'une  liste 
de  deux  candidats  qui  sera  présentée  à  M.  le  Ministre  de  Tlnstruction  pu- 
blique pour  le  poste  de  Directeur  de  rOi)servatoire  de  Toulouse,  vacant 
par  suite  de  la  nomination  de  M.  B.  baiUaud  aux  fonctions  de  Directeur  de 
l'Observatoire  de  Paris. 

Au  premier  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  pre- 
mière ligne,  le  nombre  des  votants  étant  55, 

M.  E.  Cosserat  obtient 45  sufl'rages 

M.  L.  Fabry  »         10       » 

Au  second  tour  de  scrutin ,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  seconde 
ligne,  le  nombre  des  votants  étant  52, 

M.  L.  Fabry    obtient 39  sufl'rages 

M.  Esclangon        »        12        » 

11  y  a  I  bulletin  blanc. 

En  conséquence,  la  liste  présentée  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique  comprendra  : 

En  première  ligne M.  E.  Cosserat 

En  seconde  ligne M.  L.  Fabky 

CORRESPONDANCE. 

M.  le  Ministre  du  Commerce  et  de  l'Industrie  invite  l'Académie  à  lui 
présenter  une  liste  de  candidats  à  la  chaire  de  Géométrie  appliquée  aux 


570  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Arts  vacante  au  Conservatoire  national  des  Arts  et  Métiers,  par  suite  du 
décès  de  M.  Laussedat. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Géométrie.) 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  delà 
Correspondance  : 

1°  Une  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  Henri  Moissan.  par  Pall  Lebeau. 
(Présenté  par  M.  H.  Le  Chalelier.) 

1°  Das  Ohrluhyrinth  als  Organ  der  malhemalischen  Sinne  fïir  Raum  und 
Zeit,  par  E.  von  Cvon.  (Présenté  par  M.  Yves  Delage.) 


ASTRONOMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  la  dispersion  de  la  lumière  dans  les  espaces 
célestes.  Historique  de  la  question  et  fircmiers  résultats.  Note  de  M.  (i.-A. 
TiKiioFF,  présentée  par  M.  Deslandres. 

Depuis  Newton,  on  a  proposé  plusieurs  méthodes  pour  la  solution  de  ce 
problème. 

Dans  son  célèbre  Mémoire  Sur  la  dispersion  de  la  lumière  {Vraga^t,  i836),  Cauchy 
n'aclniel  pas  de  dispersion  dans  l'espace,  parce  que  «  aiitremenl  les  étoiles  nous  appa- 
raitriiient,  non  plus  comme  des  points  biillants,  mais  comme  des  bandes  lumineuses 
et  très  étroites  qui  oflViraient  à  nos  yeu\  les  diver>es  nuances  du  spectre  solaire  » 
(page  i85).  Il  s'agit,  sans  dnule.  de  la  constante  de  l'aberration,  qui  changerait  d'une 
couleur  à  l'autre.  Cependant,  même  si  la  dilTérence  des  vitesses  des  rayons  extrêmes 
est  grande  et  atteint  la  deux-centième  partie  de  la  vitesse  totale,  l'angle  de  ces  rayons 
est  égal  seulement  à  o",  1. 

Arago  a  indiqué  une  méthode  incomparablement  plus  sensible,  en  attirant  l'attention 
sur  l'observation  des  couleurs  des  étoiles  variables.  Or,  on  a  trouvé  dernièrement  plu- 
sieurs autres  causes  de  la  variation  périodique  de  couleur  des  variables,  et  la  méthode 
d'Arago  est  devenue  par  là  trop  compliquée. 

Lord  Rayleigh,  en  1881  ('),  a  indiqué  que  la  comparaison  de  la  vitesse  de  la  lumière, 
donnée  par  la  méthode  de  l'aberration  d'une  part  (vitesse  individuelle  des  ondes)  et 
par  les  satellites  de  Jupiter  de  l'autre  (vitesse  des  groupes  d'ondes),  ne  donne  pas  lieu 
d'admettre  la  dispersion  dans  l'espace  annoncée  par  MM.  F'orbes  et  Young('),  qui 
ont  admis  pour  le  vide,  d'après  leurs  expériences  par  la  méthode  de  Foucault,  l'excès 
de  la  vitesse  des  rayons  bleus  sur  celle  des  rayons  rouges  de  2  pour  100  à  peu  près. 

M.  Fôrster  a  indiqué  que  la  dispersion  étendrait    en  spectres   les  étoiles  ayant  une 


(')  A'ai«/e  (anglaise),  vol.  XXIV,  p.  382. 

(-)  Proceed.  0/  llie  Royal  Soc.  of  Edinburgh,  session  1881-1882. 


SÉANCE    i)U    l6    MARS    1908.  57I 

grande   vitesse    perpendiculaire   à   la  ligne  de  visée.  La  sensibilité  de    la  niélhode  est 
comparable  à  celle  de  la  métliode  de  Cauchy  ('  ). 

J'ai  abordé  le  problème  de  la  dispersion  en  1H96  et  j'ai  indique  un  peu 
plus  lard  deux  méthodes  dillérentes  (/').  La  première  consiste  à  comparer 
les  phases  du  mouvemertt  orbital  des  étoiles  doubles  specLroscopiques;  ces 
phases  étant  calculées  avec  les  déplacements  de  raies  différentes,  espacées 
autant  que  possible  dans  le  spectre.  N'ayant  pas  alors  les  appareils  nécessaires 
pour  appliquer  cette  méthode,  j'ai  remarqué  qu'on  peut  comparer  la  phase 
du  mouvement  orbital  (observé  ordinairement  dans  la  région  H.^)  des  étoiles 
doubles  spectroscopiques  et  variables  en  même  temps,  avec  la  phase  de 
leur  éclat  (observée  oculairement,  région  5(Jo'*i^). 

En  admettant  que  les  vitesses  zéro  doivent  correspondre  au  minimun 
d'éclat,  j'ai  appliqué  cette  méthode  aux  étoiles  â  Céphée  et  yj  Aigle,  ce  qui 
m'a  donné  des  déplacements  très  grands  (i>6  et  ]6  heures  respectivement) 
et  dans  le  sens  tel  que  la  dispersion  serait  inverse  par  rapport  k  celle  des 
milieux  transparents. 

Dans  la  même  Note,  j'ai  indiqué  la  possibilité  de  comparer  entre  elles 
les  distances  des  étoiles  dans  le  cas  où  la  dispersion  supposée  est  réelle. 

En  1900,  M.  Scliwarzscliild  (^)  publie  les  résultais  de  ses  observations  pliologra- 
phiques  des  variables  n  Aigle  et  |3  Lyre.  La  comparaison  de  ces  couibes  avec  les 
courbes  observées  oculairement  ne  lui  a  pas  donné  le  décalage  appréciable  qui  dépas- 
serait les  erreurs  de  l'observation  (±  5  heures  pour  (3  Lyre  et  6  heures  pour  0  Aigle). 
Ainsi  mon  explication  du  déplacement  des  courhes  spectrales  tl  pholométriques  ne 
s'est  pas  confirmée.  On  connaît  à  présent  le  (lé[ilacement  analogue  pour  10  étoiles  du 
type  de  0  Céphée  (*),  et  il  faut  cheicher  son  explication  dans  la  nature  même  de  ces 
étoiles. 

Lors  de  mon  premier  séjour  à  Meudon,  en  1898-1899,  j'ai  fait  des  expé- 
riences sur  la  spectropliotométrie  des  étoiles  variables  par  la  méthode 
visuelle,  toujours  dans  le  but  de  la  recherche  de  la  dispersion.  Ôr,  en  appli- 
quant la  méthode  ordinaire  prismatique,  je  me  suis  heurté  à  des  difficultés 
pratiques  insurmontables,  et  j'ai  été  conduit  à  des  méthodes  spectrophoto- 
métriques  plus  simples  qui  ont  été  employées  plus  tard. 

(')   H.    IIo.Mann,    Beitrage   ziir   Unlersiichiing  der  Steriihe^vegungen {/iiaiig. 

Dissert.,  Berlin,  i885). 

C)  Metnorie  délia  Società  degli  Spellroscopisli  ilaliani,  t.  XXVII,  1898. 
(^)   Piiblicalionen  der  v.  Kuffner'schen  Stern^varte  in   W'ien,  Band  V,   1900. 
(*)   Lick  Observatory  Hulleliii,  n°  118. 

C.  R.,   1908,  I"  Semestre.  (T.   CXLVI,  N"  11.)  7^ 


5-j-l  ACADÉMIE    DES    SC1E^CËS. 

En  1903,  M.  Bélopolsky  a  commencé  à  Poulkovo  des  observations  syslé- 
ma tiques  de  ^  Cocher  dans  le  but  d'appliquer  une  méthode  spectrale  à  la 
recherche  de  la  dispersion.  Une  cinquantaine  de  ces  spectres  ont  été  étudiés 
par  M.  Bélopolsky;  ces  mêmes  spectres  el  d'autres  en  nombre  égal  ont  été 
étudiés  par  moi  d'une  manière  différente.  Nous  sommes  arrivés  à  la  même 
conclusion,  à  savoir  que  la  phase  de  l'orbite  indigo  (correspondant  à  4  Jo'^'^) 
devance  celle  de  l'orbite  violette  (correspondant  à  /'lOo'^'^J  de  10  à  20  mi- 
nutes, l'erreur  moyenne  de  ce  décalage  étant  à  peu  près  la  moitié  du  déca- 
lage même  ('  ). 

Au  commencement  de  kjoG  j'ai  entrepris,  à  Poulkovo,  des  observations 
photographiques  de  l'éclat  des  étoiles  variables  à  travers  des  filtres  sélec- 
teurs à  la  gélatine  colorée  que  j'ai  pu  préparer  de  façon  (|u'ils  laissent 
passer  successivement  8  parties  du  spectre,  différentes  et  échelonnées,  du 
rouge  à  l'ultra-violet.  C'est  la  méthode  très  simple  signalée  plus  haut. 

Pour  commencer,  j'ai  étudié  l'étoile  du  type  d'Algol,  RT  Persée  et 
W  Grande  Oui-se. 

Voici  les  résultats  que  j'ai  obtenus  par  la  méthode  des  degrés,  transpor- 
tée sur  l'épreuve  photographique,  et  qui  paraîtront  prochainement  in 
extenso  dans  le  numéro  21  des  Mitteilungen  de  l'Observatoire  de  Poulkovo. 

RT  Persée  (période:  20'' 23'"  10^).  Etudiée  dans  les  rayons  de  oGo'^f^  et 
430'^'^.  34  étoiles  de  comparaison.  Durée  de  variation  :  3  heures  el  2  heures 
respectivement.  Le  minimum  de  la  courbe  3*00^^  est  en  avance  sur  celui  de 
l'autre  de  4  minutes. 

W  Grande  Ourse  (période  :  4''o'"  i3%  2).  Etudiée  dans  les  rayons  6-23^-^ 
(orangé),  49"'^'^  (bleu  vert)  et  38ofi^  (ultra-violet).  i3  étoiles  de  compa- 
raison. Les  courbes  orangée  et  ultra-violette  sont  bien  semblables.  La 
courbe  bleu  vert  est  moins  certaine  et  ollie  un  minimum  double.  Le  mi- 
nimum orangé  est  en  avance  sur  le  minimum  ultra-violet  de  10  minutes.  On 


'O"^ 


a  constaté  de  plus  une  grande  diversité  dans  les  couleurs  des  étoiles  de  com- 
paraison. 

Ainsi  les  trois  étoiles  (  ji  Cocher,  RT  Persée  et  W  Grande  Ourse)  ont 
donné  le  décalage  dans  le  même  sens,  à  savoir  que  les  rayons  de  longueur 


(')  Voir  la  iXole  de  M.  Bélopolsky  dans  1.'  lUiUclin  de  l'Académie  de  Sainl- 
Pélersbourg.  l.  XXI,  octobre  1904  (en  russe)  el  mon  livre  Essai  sur  la  dispersion 
d'après  les  obsen^tions  de  j3  Aurigae  (en  russe),  édile  en  igoS  par  l'Ecole  supérieure 
des  iMines  à  lîUalerinoslavv.  Ces  deux  Mémoires  onl  été  résumés  dans  V Astronoinisches 
Jahrbdch  de  190.5  el  1906. 


SÉANCE    UU     16    MAHS     |()o8.  SyS 

d'onde  plus  grande  sont  en  avance  sur  ceux  de  longueur  d'onde  plus 
petite. 

Il  est  important  de  noter  que  les  observations  de  M.  Nordmann,  commu- 
niquées à  l'Académie  le  24  février,  donnent  le  décalage  dans  ce  même  sens 
pour  p  Persée  et  X  Taureau. 

Dans  mes  méthodes  et  dans  celle  de  M.  Nordmann,  il  s'agit  de  l'observa- 
tion des  groupes  d'ondes  dans  le  sens  indiqué  par  Lord  Rayleigh  (')  et 
M.  Gouy  (-).  Or,  en  désignant  la  vitesse  du  groupe  d'ondes  par  U  et  celle 
des  ondes  individuelles  par  V.  on  a  la  relation  connue 

Admettons  pour  le  milieu  interstellaire  la  loi  de  la  dispersion 

oi'i  Vo  désigne  la  vitesse  de  la  lumière  dans  un  milieu  non  dispersif  et  A  et  B 
sont  des  constantes  positives;  des  équations  (i)  et  (2)  on  obtient  la  relation 
que  voici 


ic     Qvrknc    arlmic     A   

V 

*  0 


V 
Dans  la  déduction  de  celte  formule  nous  avons  admis  A^^  ^  i ,  ce  qui 


est  vrai  en  négligeant  les  petites  quantités  du  deuxième  ordre. 

Donc,  si  les  décalages  trouvés  proviennent  de  la  dispersion,  ils  sont  trois 
fois  plus  grands  (jue  ceux  qu'on  calculerait  d'après  les  indices  de  réfraction 
qui  donnent  Y. 

Pai'  conséquent,  ces  méthodes  sont  trois  fois  plus  sensibles  qu'on  ne  le 
ci'oyait  avant,  et  il  faut  diviser  tous  les  décalages  observés  par  3  pour  avoir 
la  dispersion  dans  le  sens  ordinaire,  c'est-à-dire  la  dispersion  des  ondes 
individuelles. 

Si  la  dispersion  dans  l'espace  suivait  la  loi 

V=:  rt  H-  b'/.. 


(')   The  l/ieory  0/  Sound,  l.  1,  11°  191  et  Appendice. 

{^)  Comptes  rendus,   t.  XCI,  p.  877;  t.  CI,  p.  5o2;  t.  CllI,  p.  244-  —  Journal  de 
Mat/iéni.  pures  et  a/>pliquées,  l.  NUI,  1882,  p.  335. 


57'!  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

OÙ  a  et  h  sonl  des  conslantes,  on  aurait  U  =  «,  et  une  telle  dispersion 
échapperait  complètement  à  nos  méthodes  (  '). 

(Quelques  observations  sur  les  éclats  oplicjues  et  photographiques  des 
étoiles  viennent  à  Fappui  des  résultats  indi([ués,  en  donnant  lieu  de  sup- 
poser dans  l'espace  une  absorption  sélective  de  la  lumière,  qui  augmenterait 
avec  la  latitude  galactique  et  la  diminution  de  la  longueur  xFonde  (  ■);  il  en 
suit  aussi  Va  possibilité  d'admettre  la  dilTérence  de  la  dispersion  dans  les 
latitudes  galactiques  diil'érentes. 

En  résumé,  les  premiers  résultats  sont  encourageants,  et  les  recherches 
sur  la  dispersion  cosmique  sont  engagées  dans  une  bonne  voie.  En  particu- 
lier, la  méthode  que  j'ai  adoptée  et  qui  est  basée  sur  l'enregistrement  pho- 
tographique et  les  filtres  sélecteurs  se  prêle  bien  au  développement  ultérieur, 
puisqu'on  peut  aller  avec  les  miroirs  niiHallicpies  dans  l'ultra-violet  jus- 
qu'à Soo'''^  d'une  part  (voir  les  travaux  de  M.  Hygginsi,  et  d'autre  part  jus- 
cju'à  la  région  rouge  et  même  infra-rouge. 

Avec  les  variables  convenablement  choisies,  il  semble  possible  d'appré- 
cier les  moments  des  phases  avec  l'approximation  de  quelques  dizaines  de 
secondes  de  temps. 


ASTRONOMIE  PHYSKjUE.  —  Sur  la  présence  de  la  rapeur  d'eau  dans 
l'atmosphère  de  la  plaïu'te  Mars.  (Extrait  d'une  lettre.  )  Note  de  M.  I». 
LowELL,  présentée  |iar  M.  Deslandres. 

L'Observatoire  de  FlagstatV  (Arizona,  Etats-Unis)  a  toujours  accordé 
une  grande  attention  à  la  planète  Mars  et,  en  particulier,  à  la  question  si 
controversée  de  la  présence  de  la  va[)eur  d'eau  dans  son  atmosphère.  Les 
résultats  publiés  jusqu'ici  sont  contradictoires,  à  cause  de  la  difliculté  d'éli- 
miner l'effet  perturbateur  dû  à  la  vapeur  d'eau  terrestre.  Les  premiers 
observateurs  (Janssen,  Iluggins,  Yogel)  ayant  reconnu  les  bandes  de  la 
vapeur  d'eau  dans  le  spectre  de  Mars,  ont  admis  la  présence  de  la  vapeur 
dans  la  planète.  Mais  les  observateurs  suivants  :  Keeler  et  Campbell,  en 
particulier,  ont  remarqué  que  la  Lune,  placée  dans  le  voisinage  et  privée 
d'atmosphère,  comme  on  sait,  offrait  au  même  moment  les  mêmes  bandes 


(')  GoLY,  Ann.  de  Cliini.  et  de  Pliys.,  i.  \VI,  18S9,  p.  o83, 
{^)  J.-C.  Kai'TEyn,  Bull,  de  la  Carie  du  Cirl,  l.  Il,  p.  101. 


SÉANCE    DU    iG    MARS     U)(i8.  575 

au  moins  aussi  intenses,  et  ils  ont  pu  adiuettre  une  origine  purement  ter- 
restre. 

Les  recherches  faites  à  Flagstafïsur  \i\  question  ont  été  poursuivies  avec 
la  plaque  photographique  et,  au  début,  dans  une  région  du  spectre  qui  ne 
présente  pas  les  plus  fortes  bandes  de  la  vapeur  d'eau;  elles  n'ont  d'abord 
donné  aucun  résultat  net.  Mais,  récemment,  nous  avons  pu,  M.  Slipher  et 
moi,  préparer  des  plaques  sensibles  au  rouge  extrême  et  capables  de 
donner,  avec  une  pose  de  2  à  3  heures,  le  spectre  de  la  planète  dans  la  région 
de  la  bande  a,  qui  est  de  beaucoup  la  bande  la  plus  intense  de  la  vapeur. 
C'est  ainsi  que  cette  bande,  dans  la  nomenclatiife  de  Rowland,  a  une  inten- 
sité représentée  par  le  nombre  79,  alors  que  la  bande  de  même  origine, 
près  de  la  raie  G,  est  notée  seulement  avec  l'intensité  5. 

Or,  dans  le  mois  de  janvier  de  cette  année,  nous  avons  obtenu  des 
spectres  de  Mars  qui  montrent  nettement  la  bande  a,  alors  que  le  spectre 
de  la  Lune,  photographié  sur  la  même  plaque,  n'en  offre  aucune  trace;  et 
cependant,  le  i5  janvier  par  exemple,  la  hauteur  de  Mars  au-dessus  de 
l'horizon  était  de  43",  et  celle  de  la  Lune,  notablement  moindre,  de  So" 
seulement. 

Je  crois  pouvoir  conclure  à  la  présence  certaine  de  la  vapeur  d'eau  dans 
l'atmosphère  de  Mars. 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  (es  séries  de  polynômes  tayloriens. 
Note  de  M.  A.  lîuin,. 

Mes  recherches  sur  la  sommabilité  des  séries  me  conduisent  à  de  nou- 
velles séries  de  polynômes  représentant  une  fonction  uniforme  dans  tout  le 
champ  complexe  sous  certaines  l'estrictions  ne  diminuant  pas  leur  valeur 
pratique. 

Soit  F(a;)  la  fonction  considérée  à  laquelle,  pour  plus  de  commodité,  je 
ne  suppose,  à  distance  finie,  que  des  pôles  simples  ct^.  de  résidusA/^.  Suppo- 
sons connu  un  développement  taylorieu  valable  dans  le  voisinage  d'un  point 
régulier  qui  sera  l'origine.  Soit  .f„  la  somme  des  n  +  i  premiers  termes  de 
ce  développement. 

//  est  possible  de  représenter  ¥{x)  par  une  série  formée  uniquement  des 
polynômes  5„  que  j'appelle  polynômes  tayloriens. 

li  est  à  peine  utile  de  faire  remarquer  que  de  telles  séries  sont  incompa- 
rablement plus  importantes  que  celles  où  interviennent  des  polynômes  plus 


576  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

OU  moins  quelconques;  si  par  exemple  F  désigne  l'intégrale  d'une  équa- 
tion différentielle,  on  pourra  étendre  immédiatement  à  tout  le  plan  l'inti''- 
grale  locale  constituée  par  un  développement  taylorien  puisque  la  connais- 
sance de  celui-ci  et  la  connaissance  des  polynômes  s„  ne  font  qu'une  seule  et 
même  chose. 

Soient/(^~)  une  fonction  entière  et  c„  le  {n  -+-  i)'^m«  terme  de  son  dévelop- 
pement taylorien  en  ^  valable  dans  tout  le  plan  des  ^. 

Dans  le  Bullelin  des  Sciences  malhè77ial>(jues  (juin  1907)  j'ai  démon- 
tré que 


si  I  ç  I  <;  p,  I  «;a;|  <^  or.  C  est  le  cercle»de  rayon  r  qui  ne  contient  aucun  «^ 
et  r  est  un  cercle  de  rayon  p  tout  à  fait  quelconque,  puisque  /est  une  fonc- 
tion entière.  Dans  ces  conditions  les  inégalités  précédentes  n'empêchent 
pas  ^  et  a;  d'être  quelconques.  Appliquant  encore  la  théorie  des  résidus  à  la 
dernière  intégrale  obtenue,  il  vient  finalement  (/oc.  e?V.) 

^  '  '^~^./-(c:)^2-  fil)  «,(.--«,)• 

Il  s'agit  maintenant  dans  le  second  membre  ainsi  obtenu  de  faire  dispa- 
raître le  second  sigma.  Il  semble  qu'on  puisse  obtenir  cela  de  bien  des 
manières. 

On  peut  choisir  y  de  manière  que  le  rapport  de  ,/(  — )  à  /(H)  tende 

vers  zéro  quand  ^  tend  vers  une  certaine  limite  (l'inlini  par  exemple  ). 

Cette  méthode  redonne  les  résultats  de  M.  Borel  où  n'interviennent  (juo 
des  fonctions  sommatrices  /dépourvues  de  zéros. 

Considérons  au  contraire  une  fonction  /  ayant  des  zéros  distribués  dans 
tout  le  plan  et  prenons  même,  pour  fixer  les  idées,  la  fonction  3*  de  Weier- 
strass  ayant  pour  zéros  tous  les  sommets  du  quadrillage  orthogonal  formé 
par  les  axes  et  des  parallèles  à  ceux-ci  d'abscisses  et  d'ordonnées  ±  1,  ±  f\, 
±6,.... 

Admettons  d'abord,  pour  plus  de  simplicité,  que  F(.r)  soit  une  fraction 
rationnelle  de  pôles  (/,,  a.,,  . ..,  a„.  Divisons  Funitéde  longueur  en  p  parties 


SÉANCE    DU    iG    MARS    1908.  377 

égales  et  admettons  encore  qu'on  puisse  poser 

^Ai)  f'A2  étant  des  entiers  réels  dont  Tun  est  pair,   l'autre  impair,   tandis 
que  Xf  et  x.,  sont  des  entiers  tous  deux  pairs.  Alors 

(3)  .  ^-^=l{X,  +  i.T,)' 


et,  si  l'on  prend  ^  égal  à 

(4)  L=Y{{aU-^-al,), 

on  a  ainsi  un  nombre  ^  réel,  fini  et  impair,  cependant  que  ^^—  est  un  entier 

Cl  /^- 

complexe  pair.  Donc  a'  ^^—  est  nul  et  o'^  ne  Test  pas.  La  formule  (i)  donne 
alors 

n^  an 

(5)  F(^-)=V£^. 

n  =  0 

Si  les  pôles  a/,  sont  en  nombre  illimité,  le  produit  (4)  diverge,  et  il  en 
est  de  même  de  (3);  mais  cela  n'empêche  pas  que  ces  expressions  sont  tou- 
jours l'une  un  entier  réel  impair,  l'autre  un  entier  complexe  pair.  Le  second 
sigma  de  (i)  disparaît  encore  et,  si  l'on  pose 

^0  \^n  )-^0  ~t~  ^1  (  Ç«  J-^l  ~^  •  ■  ■  ~t~  ^/i(  s/2  l^n 

n  —  ;7j 1 

on  a 

(6)  ,  F(a;)  =  So+(S,-S„)-h(S,-S,)+.... 

Les  c,  coefficients  du  développement  de  3*,  sont  des  quantités  bien  con- 
nues où  figurent  les  invariants  g.,  et  g^  qui,  ici,  sont  réels. 

On  voit  qu'avec  le&  formules  (5)  ou  (G)  x  peut  parcourir  tout  le  plan, 
sous  la  seule  condition  que  les  hypothèses  de  rationalité  (2)  soient  vérifiées. 
Les  Oyt  et  les  x  ne  peuvent  être  pris  dans  l'ensemble  continu  de  toutes  les 
valeurs  complexes,  mais  seulement  dans  un  ensemble  dénombrable.  D'autre 
[)art,  comme  p  est  aussi  grand  qu'on  voudra,  les  éléments  du  second 
ensemble  difTéreront  d'aussi  peu  qu'on  voudra  de  ceux  du  premier;  c'est 


5-]S  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

pourquoi  j'ai  parlé,  au  début  de  ma  Note,  de  restrictions  ne  diminuant  pas 
la  valeur  pratique  des  séries  obtenues.  Remarquons  enfin  qu'elles  pour- 
raient être  obtenues  d'une  infinité  de  manières,  la  fonction  a*  n'ayant  été 
choisie  dans  ce  qui  précède  que  pour  raisonner  rapidement  sur  un  exemple 
simple. 


PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  Solution  générale  du  problèmp  d' équilibre  dans 
la  théorie  de  l'élasticité,  dans  le  cas  où  les  efforts  sont  donnés  à  la  surface. 
Note  de  M.  A.  K«»r\,  présentée  par  M.  Kmile  Picard. 

Le  problème  'des  efforts  de  trouver  trois  fonctions  w,  c,  n-  continues  avec 
leurs  premières  dérivées  dans  un  domaine  t  et  satisfaisant  aux  équations 

dB 
(i)  A«+/,-— =0     {')  (à  riiitérieur), 

(a)      -7—  ^= 9  cos(v.r) [ro  cos(v_y)  —  u  cos(vj  )]-)-/,  (  à  la  surface  s), 

OÙ  ^,  f.^,  /j  désignent  trois  fonctions  données  à  la  surface,  remplissant  les 
six  conditions 

j    fAds=o, 

(3) 

(    /  {jA-=A)<Is  =  o, 

et  k  une  constante  donnée,  a  résisté  le  plus  longtemps  aux  tentatives  de 
solution  générale.  La  difficulté  provient  du  fait  qu'en  envisageant  k  comme 
un  paramètre  et  «,  c,  w  comme  des  fonctions  de  /r,  on  arrive  pour  A'  =  o 
(le  cas  qui  pourrait  être  traité  par  la  théorie  des  fonctions  harmoniques) 
à  un  point  singulier  essentiel.  Avant  d'al)order  le  problème  (i)(2),  il  faut 

(')   Nous  nous  sei'vicons  toujouis  des  ahréviatinns 

du        dt'       div 
O.r         ()v        Oz 

""¥~^' 
V  désigne  la  normale  intérieure  de  la  surface. 


SÉANCE    DU    l6    MARS    1908.  579 

donc  d'abord  résoudre  le  problème  pour  un  k^  o.  Voici  comment  on  peut 
d'abord  résoudre  un  tel  problème  préliminaire  {k  —  i)  : 

dd 

(4)  A(/  +  —  ^=  o         (à  l'intérieur), 

(5)  ^r- = [u)  cos(v  )')  —  »  cos(v:)] +/,         (à  la  surface  .s). 

av  1 

On  peut  trouver  par  la  méthode  des  approximations  successives  trois 
fonctions  harmoniques  dans  t  :  m',  »'',  u  '  satisfaisant  aux  conditions 


(6)  àv    ~ 


3 -T \ ; — :-   /   6 t-awcosivy)  —  ao'coslv^)    +/, 

1  (à  la  surface  ,■«■), 

si  le  nombre  donné  X  n'appartient  pas  à  une  suite  de  nombres  A,,  X,,  . . . 

|X,|<1^,|<... 

avec  un  point  essentiel  à  l'infini.  Les  séries  procédant  par  puissances  de  X, 
que  la  méthode  des  approximations  successives  nous  donne  pour  a',  v',  tv', 
auront  un  rayon  de  convergence  qui  sera  >i,  in  sensu  rigoroso,  on  saura 
donc  résoudre  le  problème  pour  X  =  i  : 

(7)  __=_-—  - — _  \   B' (n)'cos(vj)  — t)'cos(v3)+  ^, 

qui  est  identique  avec  le  problème  (4)  (5  )  si  l'on  pose 

(8)  „  =  4„-^_LiL  A'^. 

aTî  (J^\!^       r 

Après  avoir  ainsi  résolu  le  problème  (7),  c'est-à-dire  aussi  le  pro- 
blème (4)  (5),  on  peut  aborder  le  problème  (i)(2)  pour  un  >(:  quelconque. 
On  peut  trouver,  par  la  méthode  des  approximations  successives,  trois 
fonctions  harmoniques  dans  t,  u' ,  v' ,  w' ,  satisfaisant  aux  conditions 

-—  4- ■ — -    /   6' h  -|u)'cos(vr    —  d'cos(vj  1 

(9)  J  ^  (a  la  surfaces) 
=  A ^  -t-  -9'cos(vx)  —  -[n)'cos(vr)  —  0' cos(v5)]  [  +/, 

(  OV  2  2  ) 

C.  R.,  1908,  1"  Semettre.  (T.  CXLVI,  N"  11.)  7^ 


58o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

si  le  nombre  A  n'appartient  pas  à  une  suite  de  nombres  A, ,  A.,  . . . 

.  =  |A,|<|A,|<... 

avec  un  point  essentiel  à  Tinlini.  Les  séries  procédant  par  puissances  de  A, 
que  la  méthode  des  approximations  successives  nous  donne  pour  «',  c',  w\ 
seront  toujours  convergentes  si  |  A|  <[  i,  m  sensu  rigoroso.  Le  problème  (9) 
devient  identique  avec  le  problème  proposé  (i  )  (2)  si  l'on  pose 

I,         as,        là     r  „,  dr 
H  =  (i  +  A)a'-h—-r-       6'—, 

on  saura  donc  résoudre  le  problème  proposé  si 

f(  >  -n  ('"  sensu  rigoroso). 


Pour 


2A; 


il  y  aura  des  triplets  de  fonctions  continues  avec  leurs  premières  dérivées 
dans  T  et  satisfaisant  aux  équations 

(12)      '  Auj-\- kj—^  =  o  (à  l'intérieur), 

(i3)     —7-^  = -6jCos{)Jx) [iDy  cos(v^')  —  Uycos(v:)]         (à  la  surface  *). 

Je  propose  d'appeler  ces  triplets  les  trig)lets  de  Casserai  (')  de  seconde 
espèce.  Les  séries  procédant  par  ces  fonctions  joueront,  pour  le  problème 
des  efforts,  le  même  rôle  (ju'au  cas  où  les  déplacements  sont  donnés  k  la 
surface,  les  séries  procédant  par  les  triplets  de  Cosserat  de  première  espèce 
U^,  y j,  Wy  satisfaisant  aux  équations 

(14)  Auj-Jr/:,- — -  =z  o  (à  l'inlérieur), 

(i5)  iij-r^o  (  à  la  surface  i). 

Les  démonstrations  explicites  de  toutes  ces  propositions  seront  données 
dans  un  Mémoire  plus  étendu. 

(')  Voir  le  cas  de  la  sphère  (  E.  et  F.  Cosserat,  Comptes  rendus,  l.  GXXXIII, 
1901,  p.  271). 


SÉANCE    DU    l6    MARS    1908.  581 


PHYSIQUE.  —  Sur  l'électrolyse  des  dissolutions  d'acide  chlorhydrique. 
Note  de  M.  Th.  Guilloz,  présentée  par  M.  d'Arsonval. 

M.  Dounier  (  '  ),  dans  une  Note  publiée  aux  Comptes  rendus  du  1 7  février, 
conclut  que  «  dans  l'électrolyse  des  dissolutions  d'acide  chlorhydrique, 
une  partie  du  courant  qui  n'est  nullement  négligeable  sert  à  l'électrolyse  de 
l'eau  de  la  dissolution,  et  qu'il  faut  tenir  compte  de  ce  phénomène,  soit 
dans  la  détermination  des  facteurs  de  tran^jiort  des  ions  H  et  Cl,  soit  dans 
la  mesure  de  la  conductibilité  de  ces  dissolutions  et  peut-être  aussi  dans  la 
mesure  de  leur  acidité  ». 

Ces  questions  de  physicochimie  intéressent  M.  Doumer,  sans  doute 
parce  qu'elles  se  rattachent  à  des  applications  d'ordre  biologique  concer- 
nant le  transport  éleclrolytique  des  médicaments.  Il  y  a  quelques  mois, 
M.  Doumer  (-)  avait  soulevé  contre  la  théorie  d'Hittorf  des  objections 
auxquelles  il  m'avait  déjà  semblé  utile  de  répondre  (^),  car,  dans  des  ques- 
tions aussi  importantes  que  le  sont  en  électrothérapie  les  phénomènes  de 
l'électrolyse,  il  est  nécessaire  de  ne  pas  répudier  comme  iil  conducteur  une 
théorie  classique  admise  par  les  physiciens  et  les  électrochimistes. 

Il  me  semble  que  la  Note  de  M.  Doumer  ouvre  à  nouveau  ce  débat  rela- 
tivement à  la  détermination  de  la  vitesse  de  transport  des  ions.  Or  nous 
possédons  un  travail  très  soigné  des  chimistes  américains  Noyés  et  Sammet  (') 
relatif  à  la  mobilité  des  ions  H  et  Cl  dans  les  solutions  étendues  d'acide 
chlorhydrique.  Ces  savants  employaient,  précisément  comme  M.  Doumer, 
une  anode  d'argent  et,  comme  lui,  se  sont  rendu  compte  des  perturbations 
auxquelles  il  fait  allusion.  Cela  ne  les  a  pas  empêchés  de  trouver  pour  des 

solutions  étendues  d'HCl  f  J-,  ^,  -1-  normalej  des  nombres  parfaitement 
concordants  dans  de  longues  séries  d'expériences. 

Ces  recherches  constituent  donc  m\e preuve  expérimentale  que  lespertur- 


(')  Doumer,  Comptes  rendus  du  17  février,  l.  CXLVI,  p.  829. 

(  -  )  DoLMER,  Bulletin  officiel  de  la  Société  française  d' électrothérapie  et  de  radio- 
logie médicale,  mai  1907. 

(^)  Discussion  sur  la  Communication  de  M.  Doumer  :  Critique  de  l'hypothèse 
d'Hittorf  {Bulletin  de  la  Société  française  d' électrothérapie  et  de  radiologie  médi- 
cale, juin   1907  et  juillet  1907). 

(')  NoYEs  et  Sammet,  Zeitsch.  f.  physik.  Cheniie,  l.  XLIII,  igoS,  p.  49-74. 


582  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

bâtions  dues  au  dégagement  de  O  dans  les  phénomènes  de  l'électrolyse 
n'influencent  en  aucune  façon  l'exactitude  des  nombres  de  transport. 
D'ailleurs  on  pourrait  le  prévoir,  puisque  dans  une  dissolution  étendue 
d'acide  chlorhydrique,  les  ions  Cl  et  H  sont  les  seuls  qui  conduisent  le  cou- 
rant électrique,  les  ions  H  et  OH  de  l'eau  ne  prenant  aucune  part  appréciable 
à  la  conductibilité. 

Rappelons  aussi  que  Bunsen  (')  avait  étudié  l'électrolyse  des  dissolutions 
d'acide  chlorhydrique  et  que  MM.  Haber  et  Grinberg  (-)  ont  consacré 
plusieurs  Mémoires  importants  à  cette  étude  et  aux  nombreux  phénomènes 
anodiques  qui  accompagnent  cette  électrolyse. 


PHYSIQUE.  —  Sur  la  vitesse  d' évaporation  et  sur  un  procédé  de  détermina- 
tion de  l'état  hygrométrique.  Note  de  M.  P.  Vaillant,  présentée  par 
M.  J.  Vioile. 

1.  En  atmosphère  illimitée  et  dans  des  conditions  déterminées  de  tempé- 
rature et  de  pression,  la  vitesse  d'évaporation  de  l'eau  est  proportionnelle  à 
la  chute  de  tension  F  —  /", 

(0  Q  =  B(F-/), 

Q  étant  la  quantité  d'eau  évaporée  dans  un  temps  donné,  F  la  tension 
maxima,  f  la  tension  dans  l'atmosphère  et  B  une  constante  dépendant 
d'ailleurs  de  la  forme  du  vase  à  évaporation  et  de  la  hauteur  de  liquide. 

Puisque  B  est  indépendant  de  /  et  ne  paraît  dépendre  que  de  la  diflé- 
rence  F  —  /,  ou  peut  se  demander  s'il  ne  conserve  pas  la  même  valeur 
lorsque,  sans  changer  les  conditions  de  température  et  de  pression,  on 
diminue  artificiellement  F  en  mélangeant  à  l'eau  un  corps  fixe. 

Si  cette  hypothèse  est  vérifiée,  dans  les  solutions  aqueuses  des  corps 
fixes,  B  doit  être  indépendant  de  la  nature  du  corps  dissous,  de  la  concen- 
tration et  doit  rester  le  même  lorsque  F  —  /"change  de  signe. 

Je  me  suis  proposé  de  vérifier  le  fait  sur  les  solutions  d'acide  sulfurique. 

Parmi  les  solutions  d'acide  sulfurique,  il  y  en  a  huit  dont  les  tensions 
maxima  sont  exactement  connues  entre  5°  et  35"  (').  Leurs  contenances 

(')  Bunsen,  Pogg.  Ann.,  t.  C,  p.  6^. 

(^)  Haber  et  Grinberg,  Zeilsch.  anorg.  Ch.,  t.  XVI,  1898,  p.  198-228  et  p.  829-361. 

(^)  Regnault,  Ann.  de  Chini.  et  de  Phys.,  'à'  série,  t.  XV,  i845,  p.  179. 


SÉANCE   DU    l6   MARS    1908,  583 

pour  100  en  SO^H^  sont  respectivement  : 

73, i3       64,47       57,65       52, i3       43,75       37,69       33,10       24,25 

Leurs  tensions  à  i5°  oscillent  entre  o™"\65i  et  io"""',64i;  jointes  à  l'acide 
sulfurique  pur  (F  =  o)  et  à  l'eau  pure  (tension  à  i5°  :  12""°, 728),  elles 
m'ont  fourni  une  échelle  de  tensions  très  suffisante  pour  vérifier  les  conclu- 
sions qui  précèdent. 

La  difficulté  est  de  réaliser  l'évaporatioii  dans  des  conditions  comparables 
et  qu'on  puisse  considérer  comme  équivalentes  à  celles  d'une  atmosphère 
illimitée.  On  peut,  toutefois,  admettre  qu'il  en  est  toujours  ainsi  dans  les 
premiers  instants  du  phénomène. 

Pour  n'utiliser  que  cette  période  initiale,  tout  en  conservant  aux  mesures 
une  approximation  suffisante,  on  opère  de  la  façon  suivante  : 

5"=°''  de  la  solution  à  étudier  sont  versés  dans  une  petite  cuve  à  fond  plat  et  à  section 
rectangulaire  dont  les  parois  ont  été  recouvertes  d'une  conclie  de  paraffine  assez 
épaisse  pour  supprimer  tout  contact  entre  le  verre  et  le  liquide  et  délimiter  nellemenl 
la  surface  libre.  La  cuve  contenant  le  liquide  est  déposée  sur  le  plateau  droit  d'une 
balance  GoUot  munie  du  dispositif  à  projection  et  dont  la  cage  a  une  contenance  d'une 
centaine  de  litres  environ.  Des  poids  sont  ajoutés  jusqu'à  faire  équilibre  à  une  charge 
constante  (5os)  placée  dans  le  plateau  gauche.  L'équilibre  étant  établi  à  quelques  mil- 
ligrammes près,  la  cage  de  la  balance  est  fermée,  et  l'on  note  la  perte  de  poids  que 
subit  la  solution  pendant  la  durée  de  10  oscillations  du  fléau  (109», 25). 

Si  a,,  {3j,  a,,  ^,  sont  les  déviations  droites  et  gauches  au  début  et  à  la  fin  de  la 
mesure,  on  a 

(2)  /'  =  A(«2+Pl-«.-(32), 

p  étant  le  poids  cherché,  en  grammes,  et  A  une  constante  égale  à  0,0002. 

Les  lectures  sur  le  cadran  lumineux  se  font  facilement  à  -j^  de  division  près.  La 
balance  est  d'ailleurs  très  peu  amortie  et,  à  poids  constants,  deux  élongations  succes- 
sives du  même  côté  ne  diffèrent  pas  de  plus  de  ,-'„-  de  division.  La  formule  (2)  est  donc 
exacte  au  degré  d'approximation  de  la  mesure. 

La  quantité  d'eau  évaporée  est  trop  petite  pour  modifier  d'une  façon  bien  appréciable 
l'état  hygrométrique  à  l'intérieur  de  la  cage.  Pour  tenir  compte,  toutefois,  de  cette 
modification  et  supprimer  la  mesure  de  /,  tension  de  la  vapeur  dans  l'air,  qu'il  n'est 
guère  possible  de  faire  exactement,  on  emploie  le  système  des  expériences  croisées. 

Deux  cuves  identiques  (leurs  sections  ne  dilTèrent  pas  de  -^  de  leur  valeur)  con- 
tiennent :  la  première,  de  l'eau;  la  seconde,  la  solution  à  étudier.  On  fait  trois  expé- 
riences successives  ;  1°  sur  la  solution;  2°  sur  l'eau;  3°  sur  la  solution.  Chaque  expé- 
rience dure  environ  3  minutes;  si  /j,,  p,,  p,  sont  les  valeurs  correspondantes  dep,  on 


584  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

peul  admellie  que  ^' "*"  ^'  représente  le  poids  de  solution  qui  serait  évaporé  dans  les 

conditions  de  l'expérience  notée  2°. 

L'erreur  qui  en  résulte  est  très  faible,  p,  et  773  étant  très  peu  différents  : 

/>,  (milligr.)...    —1,90     —1,59     — i,ii      —0,48     +0,44     +r,23     +i,53     +2,48 
p,{       „       )...    -1,96     -1,62     -i,i4     -o,5i      +o,5o     H-i,i3     -f-1,54     +2,46 

Soit  /  la  valeur  de  la  tension  clans  l'air  de  la  cage  au  cours  de  l'expé- 
rience 2°.  Si  noire  hypothèse  sur  l'èvaporalion  se  justifie,  on  a 

(3)  /.,=.H(F-/), 

(4).  Up,+Ih)  =  V>(F'-f), 

d'où 

(5)  /h-l{p^  +  P.)^^i'P-F'), 

F  étant  la  tension  uiaxima  de  l'eau  pure,  F'  celle  de  la  solution  et  B  une 
constante  indépendante,  à  pression  et  température  données,  de  la  concen- 
tration de  la  solution. 

Les  tensions  F  et  F'  se  lisent  dans  les  Tables  de  Regnault,  connaissant  la 
température  de  l'eau  et  de  la  solution.  Les  deux  liqueurs  sont  conservées 
dans  un  thermostat  dont  on  note  à  ^j  de  degré  près  la  température  avant 
chaque  expérience.  Comme  celle-ci  est  de  très  courte  durée,  on  peut 
admettre  que  la  température  lue  est  celle  qui  correspond  à  l'expérience 
elle-même. 

Ci-dessous  sont  indiquées  les  valeurs  de  B  trouvées  pour  les  diverses  solu- 
tions, p  étant  exprimé  en  niiUigrammes  : 

SO'H' pour  100...     ...o  7H,i3       64,4?        57.6'        52,.3        43,7.,        37,69        33, lo        24, w 

B o,3S4        o,3r)4        0,394        0,3^2        n,3S(j        o,4oo        o,3S2        o,38->       o.Sgo 

Tempcrature ifi°,3         i>,7         t5«,<)        :5«,,)         lO",  o         .6°,  7         .7°,o         i6%4         i6°,3 

On  a  donné  en  même  temps  les  températures  correspondant  à  chaque  détermination  ; 
ces  températures  sont  peu  différentes  et  les  variations  qui  en  résultent  pour  B  ne 
sortent  pas  des  limites  d'erreur.  Il  en  est  de  même  des  variations  résultant  des  petits 
changements  de  la  pression  atmosphérique. 

De  ces  mesures  on  conclut  qu'à  leur  degré  d'approximation,  B  est  indé- 
pendant de  la  concentration,  le  même  pour  l'acide  sulfurique  pur  et  pour 
l'eau  pure.  La  valeur  moyenne  est  o,388,  ce  qui  correspond  par  heure  et 
par  centimètre  carré  de  surface  à  0,6 1 .  Mais  cette  constante  n'a  rien  d'absolu 


SÉANCE    DU    l6    MARS    I908.  585 

et  varie,  dans  de  ]arp:es  limites,  avec  la  forme  du  vase  d'èvaporation  et  la 
hauteur  de  liquide,  ainsi  que  j'aurai  l'occasion  de  le  montrer. 
2.  Des  formules  (3)  et  (4)  on  tire 

et 

F' 

(6)  ^=^  = -, T' 

ce  qui  fournit  un  procédé  assez  rapide  et  assez  précis  de  détermination  de 
l'état  hygrométrique.  En  opérant  en  particulier  sur  l'eau  et  l'acide  sulfu- 
rique  purs,  on  a  e  par  la  formule 


■^Pi—ipi-^pl) 


ou,  en  remarquant  que/?,  etpj  sont  alors  négatifs  et  ne  tenant  compte  que 
des  valeurs  absolues, 

■ipi+pi+pi 
La  détermination  de  e  se  ramène  exclusivement  à  des  pesées. 


CHIMIE  MINÉRALE.    —   Sur  les  hydrates  de  l'acide  arsériique. 
Note  (')  de  M.  Auger,  présentée  par  M.  A.  Gautier. 

Dans  une  Note  publiée  il  y  a  quelques  années  (^),  je  présentais  à  l'Aca- 
démie les  résultats  d'un  travail  sur  les  hydrates  arséniques.  Il  peut  se 
résumer  en  quelques  lignes  : 

Les  composés  AsO"H%  As^O'H',  AsO'H  décrits  par  Kopp  et  l'hy- 
drate AsO^H''  décrit  par  Joly  n'existent  pas;  on  n'a  pu  vérifier  que  l'exis- 
tence des  composés  (As O' H' )-H'^0  et  As^CH".  Ce  dernier,  qui  se  forme 
dans  des  conditions  assez  variées,  a  été  obtenu  par  Joly  en  desséchant  l'hy- 
drate précédent  à  la  température  ordinaire  dans  le  vide  phosphorique. 


(')   Présentée  dans  la  séance  du  9  mars  1908. 
(')  Comptes  rendus,  t.  CXXXIV,  p.  loSg. 


586  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

Il  y  a  quelques  mois,  M.  Baud  ('  )  a  publié  aux  Comptes  rendus  une  Note 
dans  laquelle  il  confirmait  Texistence  de  Thydrate  As'O'^H»  décrit  par 
Joly  et  par  moi,  et  de  plus,  annonçait  avoir  obtenu  l'acide  pyroarsénique 
en  desséchant  l'acide  (AsO''H')-H^O  à  +  i  >"  -f-  20°  sur  l'acide  sulfurique, 
à  la  pression  ordinaire. 

Il  m'a  semblé  nécessaire  de  répéter  ce  travail,  car  il  me  paraissait  assez 
invraisemblable  que  l'acide  arsénique  perdît  son  eau  jusqu'à  atteindre  la 
composition  As*0"H°  dans  le  vide  phosphorique,  et  seulement  jusqu'à 
As^O'O*  dans  l'air  séché  par  l'acide  sulfurique. 

Pour  faciliter  la  comparaison  des  résultats  des  expériences,  dressons  la 
liste  des  hydrates  les  plus  simples  qu'on  peut  imaginer  en  partant  de  As-0'. 
On  pourrait  obtenir  :  AsO'  H  ;  As=  O'  H  '  +  2  AsO' H  ;  As=  0'  H'  +  AsO^H, 
As^O'H*;  AsO^H';(AsO^H»)^HM3.  De  tous  ces  corps  on  n'admet  actuel- 
lement que  As-0'H*+  2AsO'H  {Joly,  Auger,  Baud),  As^O'H*  {Baud) 
et(AsO*H')=H=0. 

Considérons  les  quatre  premiers  hydrates  en  l'amenant  leur  poids  molé- 
culaire à  I  As.  On  aura  : 

Différence 
Poids  de  poids 

moléculaire.        moléculaire. 

AsO'H ,24       j  ^5 

lAs'O'^H'' ...      128,5 


1,5 
lAs^O'H» i33       I  3 


jAs'O'oH' i3o 


Les  résultats  que  je  présente  aujourd'hui  vont  démontrer  de  façon  évi- 
dente que  l'hydrate  As^O'^H"  n'existe  pas,  et  que  le  produit  auquel  Joly, 
Baud  et  moi-même  attribuions  cette  formule  présente  en  réalité  la  com- 
position As^O'^HS  c'est-à-dire  As^O'H'.AsO^H.  L'erreur  que  j'ai  com- 
mise dans  ma  première  Note  provient  de  ce  fait  que  la  composition  de  ces 
deux  hydrates  est  très  voisine  et  que,  me  basant  sur  les  travaux  de  Joly, 
j'attribuais  à  des  erreurs  d'expérience  des  résultats  analyticjues  légèrement 
différents  des  siens. 

Déshydratation  de  (AsO'H')'H^O  à  basse  température.  —  iob,473  sèches  en 
présence  d'acide  sulfurique,  placé  au-dessus  du  produit,  ont  perdu  en  10  jours, 
entre  —  10"  et  —  2°  :  483"'?. 

La  dessiccation,  continuée  entre  -(-6°  et  -t-  12°,  a  duré  2  mois  jusqu'à  cessation  de 


(')  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  322. 


SÉANCE    DU    l6    MARS    1908. 


587 


perte  de  poids;  P^9S,076.  Amené  à  -)-3o°,  le  produit  perd  très  lentement  une  petite 
quantité  d'eau:  3™b  en  6  jours.  Porté  à  l'étuve  à  100°,  120°  et  i^o",  il  a  perdu  succes- 
sivement 7'°e,  g"?  et  4"'8-  Poids  final  à  i4o°  :  gs.oSS.  A  partir  de  i5o"-i7o°  le  produit 
recommence  à  perdre  de  l'eau  et,  chaufTé  pendiint  plusieurs  heures  à  Sijo",  il  est  trans- 
formé en  anhydride;  poids  :  Pr:=7S,986.  La  vérification  de  ce  dernier  résultat  a  été 
faite  en  calcinant  en  présence  de  Pb(J  un  échiiiuillon  de  is,o3i5  du  produit  primitif 
qui  donna  une  augmentation  de  poids  de  08,787.  Le  calcul  indique  que  ce  même  poids 
d'acide  anhjdrisé  à  3i40°  donne  08,7867. 

Les  poids  moléculaires  calculés  à  partir  de  l'anhydride  sont  :  i3o,6  pour  le  produit 
desséché  à  +12°  et  i3o,3  pour  celui  qui  a  été  desséché  à  i4o°.  Calcul  pour 
iAs30'<'H=' :  i3o. 

On  a  suivi,  jour  par  jour  pendant  un  mois,  la  perte  de  poids  d'une  partie  considé- 
rable d'acide  arsénique  (S^s  environ)  pour  voir  s'il  y  aurait  un  ralentissement  dans  la 
perte  d'eau  aux  environ^  de  la  coniposilion  d'un  acide  pyroarsénique.  La  température 
fui  maintenue  enire  16°  et  19°.  Voici  la  dernière  partie  de  la  courbe  obtenue  : 


Fig.    1. 

s.  096  Perte  n  peur  PM   118,5 

*.75S         Perte  Th.  pour  PM  130 


F  «000 


•  3.500 


*.  ora  /  Perte  Th.  pour  PM.  133 
.--_^ 1^ 


Temps   en  jours 


On  voit  qu'aucun  phénomène  de  retard  ne  s'est  produit  aux  environs 
de  P. M.  i33.  Le  produit  desséché  à  i8"  possédait  P. M.  f3o,47,  desséché 
à  I 20° :  130,17;  ^  '^^    •  ' ^^'  '  5- 

On  a  enfin  déterminé  aussi  exactement  que  possible  à  quelle  température  l'hy- 
drate As^O'"H''  commençait  à  perdre  de  l'eau.  Pour  cela,  on  l'a  chaude  au  bain 
d'huile,  dans  un  petit  appareil  muni  d'un  manomètre,  et  dans  lequel  ou  avait  fait  le 
vide  à  la  trompe  à  mercure.  Une  dénivellation  d'environ  o"">',5  de  mercure  commence 
à  se  produire  à  i48°-i49°.  Déterminée  directement  par  perte  de  poids  à  l'étuve,  la  tem- 
pérature de  dissociation  de  l'hydrate  semblait  être  placée  vers  i.54°. 

Pour  bien   montrer  que   la   substance  desséchante  peut  varier  sans  que  le  résultat 

C.  R,,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVl,  N'  XI.)  77 


588  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

final  difl'ère,  on  a  edeclué  cinq  essais  doul  un  sur  KOIl,  un  sur  P'O^,  deux  sur  H^SO' 
et  un  sur  FO'H,  en  opérant  de  +  iS"  à  -+-  il".  Les  P. M.  obtenus  ont  été,  le  plus 
fort  i3o,3.  le  plus  faible.  129,7  ;  '"oyenne  des  cinq  :  129,95. 

Les  conclusions  de  cette  étude  sont  les  suivantes  : 

1°  L'hydi-ate  (As(_)''H\)-H-0  possède  au-dessous  de  o"  une  tension  de 
dissociation  notable,  et  perd  de  Teau  même  à  —  io'\ 

2°  Cette  perte  d'eau  ne  s'arrête,  vers  [-2°,  qu'à  la  formation  de  l'hy- 
drate As'C'H^  qu'on  peut  formuler  As'O'H',  AsO'H,  ce  qui  exclut, 
dans  ces  conditions,  l'existence  de  l'acide  pyroars.énique. 

3"  A  partir  de  12°,  et  jusqu'à  148"  environ,  la  composition  de  l'hydrate 
obtenu  en  milieu  desséchant  reste  très  voisine  de  As'()'"H',  les  variations 
décomposition  oscillantde  +0,6  à  — o,3  autourde  P. M.  i3o  =  ^AsM3"'H\ 

4"  Le  produit  auquel  Joly  attribuait  la  formule  As'O'^IP  est  en  réalité 
l'hydrate  précédent. 

Il  reste  encore,  pour  terminer  cette  étude,  à  étudier  la  déshydratation 
de  As^O'"H^,  à  partir  de  iSo"  jusqu'à  180"  environ.  J'ai  prouvé  dans  mon 
premier  travail,  et  vérifié  à  nouveau,  que  de  180°  à  44o"  la  déshydrata- 
lion  était  coniplète,  et  qu'à  partir  de  44o"  l'anhydride  arsénique  commen- 
çait à  perdre  de  l'oxygène.  (_)n  voit  qu'il  ne  reste  qu'un  bien  faible  espace 
thermique  inexploré  (20"  environ)  dans  lequel  pourraient  difficilement 
trouver  place  des  hydrates  stables  dont  la  composition  serait  comprise 
entre  As^'0'"H^  et  As-0\ 


MINÉRALOGIE.  —  Sur  les  pseuclomorphoses  des  microclines  dans  les  mirrogra- 
nites  de  ta  vallée  de  la  Meuse  (Ardennes).  Note  de  M.  Jacques  de  Lappa- 
RENT,  présentée  par  M.  Wallerant. 

Les  microgranites  de  la  vallée  de  la  Meuse  situés  entre  Deville  et  Revin 
contiennent  tous  des  phénocristaux  d'albite  et  de  quartz  dans  une  pâte  à 
structure  grenue,  sphérolithique  ou  micropegmatitique,  composée  des 
mêmes  éléments  et  de  biotite. 

Certaines  variétés  contiennent  aussi  des  phénocristaux  de  microcline  et, 
dans  la  pâte,  de  la  muscovite  en  plus  ou  moins  grande  abondance. 

Renard  a  décrit,  il  y  a  longtemps,  l'association  spéciale  du  microcline  et 


SÉANCE   DU    |6   MARS    tgoS.  58n 

de  l'albite,  et  il  a  sif,malé  la  différence  qu'il  y  avait  entre  les  contours  arron- 
dis et  la  forme  ovoïde  du  premier  et  la  netteté  des  arêtes  et  ja  planitude  des 
faces  de  la  seconde. 

Comme  Talbite,  la  biolite  possède  celte  particularité  de  grouper  ses  cris- 
taux à  la  surface  du  microcline  et  souvent  aussi  de  pénétrer  dans  les  golfes 
de  corrosion  de  celui-ci. 

Le  microcline  se  présente  donc  comme  un  élément  individualisé  avant 
tout  autre  et  sur  lequel  l'albite  et  la  biotite  ont  eu  tendance  à  se  pré- 
cipiter. 

L'examen  microscopique  montre  que  si,  dans  ces  micrograuites,  on  ne 
trouve  pas  partout  des  phénocrislaux  de  microcline,  toutes  les  variétés 
cependant  en  ont  contenu,  et  que,  en  général,  celui-ci  a  subi  une  alhilisa- 
lion  identique  à  celle  que  j'ai  déjà  décrite  dans  le  cas  du  microgranite  de 
Genis  (Corrèze)  ('). 

Il  y  a  eu  formation  à^alhilc  de  substitution. 

Mais,  à  côté  des  variétés  où  l'albite  de  substitution  existe  seule,  il  y  en 
a  d'autres  où,  l'albitisation  étant  très  réduite,  le  microcline  a  été  transformé 
en  muscovite  et  d'autres  encore  où  il  a  été  transformé  en  biotite.  Il  y  a  tous 
les  passages  possibles  de  l'une  à  l'autre  de  ces  diverses  pseudomorplioses. 

Toutes  ces  transformations  mettent  en  évidence  l'instabilité  du  micro- 
cline vis-à-vis  du  magma  environnant,  mais  les  deux  dernières  ne  sont 
qu'accessoires;  la  plus  importante  est  celle  qui  conduit  au  phénomène 
d'albitisation. 

Pris  à  ce  dernier  point  de  vue,  les  résultats  d'un  assez  grand  nombre 
d'analyses  et  de  dosages  partiels  de  potasse  et  de  soude  que  j'ai  effectués 
sur  ces  roches  m'ont  amené  à  distinguer  trois  types  : 

1"  Le  type  normal,  qui  contient  3,4  pour  loo  fie  potasse  et  4,'  pour  loo  de  soude. 
Il  possède  des  cristaux  de  microcline  souvent  iioidés  d'albite  ou  de  Ijiotile.  La  pâte 
est  composée  de  biotite,  albite  et  quartz. 

2°  Un  type  où  la  proportion  de  potas-e  peut  s\ibaisser  jus  |u'à  o,3  poui-  loo,  tandis 
que  la  proportion  de  soude  peut  monter  jusqu'à  6,8  pour  too.  L'albitisation  des 
microclines  est  complète    La  pâte  est  encore  composée  de  biotite,  albile  et  quartz. 

3°  Un  type  où  la  potasse  peut  atteindre  5,  'i  pour  loo  et  la  soude  baisser  à  3,o 
pour  loo.  Alors  l'albitisation  est  très  faible  et  la  proportion  de  muscovite  dans  la 
pâle  est  énorme. 

(  ')  Comptes  leiiitiis,  3o  décembre  iQoy. 


5go  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

On  voit  que  dans  le  second  type,  c'est-à-dire  quand  l'albitisation  des 
microclines  est  complète,  la  potasse  qui  entrait  dans  la  constitution  de 
ceux-ci  a  été  chassée  des  portions  mêmes  de  la  roche  où  ils  se  trouvaient. 
On  est  conduit  à  se  demander  où  elle  a  été  transportée. 

Nous  avons  vu  qu'il  y  avait  des  cas  où  le  microcline  se  pseudomorpho- 
sait  sur  place  en  muscovite.  Nous  sommes  donc  amené  à  en  conclure  que 
c'est  précisément  à  l'état  de  muscovite  que  cette  potasse  doit  se  fixer.  Ce 
serait  l'origine  de  la  muscovite  de  la  pâte  du  troisième  type. 

J'ai  distingué  les  types  qui  contenaient  des  cristaux  de  microcline  de  ceux 
dans  lesquels  ils  étaient  complètement  alhitisés;  mais  l'examen  minéralo- 
gique  montre  qu'il  y  a  eu  partout  un  commencement  d'albitisation  se  pro- 
duisant soit  sur  la  masse,  soit  sur  la  bordure  du  minéral,  de  sorte  que  dans 
ce  cas  il  y  a  eu  arrêt  de  l'albitisation. 

Cela  posé,  d'une  part,  on  peut  calculer  que  dans  le  type  normal  la  quan- 
tité de  molécules  de  soude  est  très  supérieure  à  la  quantité  de  molécules  de 
potasse;  comme,  d'autre  part,  la  transformation  s'est  faite  molécule  pour 
molécule,  il  y  avait  en  tous  points  au  voisinage  des  cristaux  de  microcline 
assez  de  soude  pour  que  la  transformation  puisse  se  faire  ;  on  doit  donc  en 
conclure  que  l'arrêt  de  l'albitisation  n'est  pas  venu  de  l'insuffisance  de 
soude.  Il  n'est  pas  venu,  non  plus,  d'un  abaissement  de  température  plus 
brusque  en  certaines  régions  du  magma  qu'en  d'autres,  car  il  aurait  dû  se 
faire  sentir  avant  tout  au  voisinage  des  salbandes,  comme  je  l'ai  constaté 
pour  le  microgranile  de  Genis.  Or,  il  n'y  a  aucune  relation  entre  les  condi- 
tions de  gisement  et  l'intensité  de  la  transformation. 

Il  faut  admettre  que  l'albitisation  n'a  pas  commencé  partout  en  même 
temps  et  que  certaines  régions  se  sont  trouvées  à  la  température  à  laquelle 
toute  transformation  devient  impossible  avant  qu'il  se  soit  produit  autre 
chose  qu'un  faible  commencement  d'albitisation  :  c'est  le  cas  du  type  normal. 
On  peut  aussi  penser  que  dans  certaines  régions  le  micrqcline  s'est  trouvé 
revenir  à  son  état  primitif  de  stabilité  par  suite  de  l'arrivée  de  la  potasse 
chassée  des  régions  à  albitisation  complète  :  ee  serait  le  cas  des  types  à 
muscovite. 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  peut  retenir  que  le  magma,  par  suite  de  sa  mise  en 
place,  s'est  différencié  en  un  pôle  potassique  et  en  un  pcMe  sodique.  C'est  ce 
résultat  qui  se  manifeste  à  première  vue  par  la  présence  ou  l'absence  des 
cristaux  de  microcline. 


SÉANCE    DU    l6    MARS    1908.  591 


MlNÈnKhOGŒ.  —  Paramétres  magmatiques  des  séries  volcaniques  de  l' Anglona 
et  du  Logudoro  (^Sardaigne).  Note  de  M.  Deprat,  présentée  par 
M.  Michel  Lévy. 

Dans  une  série  de  Notes  succinctes(')  j'ai  indiqué,  d'une  façon  générale, 
la  succession  des  éruptions  pendant  le  Tertiaire  et  jusqu'à  une  époque 
récente  dans  le  quart  nord-ouest  de  la  Sardaigne. 

L'achèvement  d'une  importante  série  d'analyses,  depuis  longtemps  entre- 
prise, me  permet  d'établir  les  principales  caractéristiques  des  magmas  en 
usant  des  procédés  pour  la  détermination  des  paramètres  magmatiques  que 
nous  devons  à  M.  Michel  Lévy.  Prochainement,  dans  une  étude  détaillée, 
je  donnerai  les  résultats  directs  des  analyses. 

L  Eruptions  antéburdigaliennes.  —  Leurs  produits,  énorme  accumula- 
tion de  laves,  tufs,  cinérites,  forment,  comme  je  l'ai  montré,  la  majeure 
partie  du  substralum  de  l'Anglona,  du  Logudoro  et  affleurent  sous  les  laves 
plus  récentes  au  fond  des  vallées  profondes  du  massif  du  Ferru;  ces  restes 
d'un  immense  strato-volcan  de  plus  de  100'""  de  diamètre  offrent  d'abord 
une  double  série,  la  plus  importante  :  i"  trachytandéstles  à  augite,  avec 
hypersihène  et  un  peu  de  hiotile  ;  2"  des  trachytandésites  riches  en  hiotite  et 
hypersthéne  sans  augite  ou  avec  augite  rare. 

1°  Moyenne     \  <I>:=2,i      alcalino-syénitique,  r=i,3o   mégapolassique, 

de  3  analyses.   (   c'^0,10  inésoaluniineux,  1'':=/4,o     feiTomagnésien. 

1°  Moyenne     (   <1»=2,2     alcalino-svénitique,  r^i,!^o   mégapolassique, 

de  4  analyses.   (   c'r=o,oo  mégaaluniineiix,  1' "  =  2,1      magnésien. 

La  moyenne  de  l'ensemble  fournil  une  série  alcalino-syéniliqiie,  mégapotassiiitie 
pour  la  fumerolle,  à  scorie  mégaaluinineuse  {microcalcic/ue)  el  magnésienne.  Il  est 


(')  J.  Deprat,  Sur  les  rapports  entre  les  terrains  tertiaires  et  les  roches  volca- 
niques dans  l' Anglona  {Sardaigne)  {Comptes  rendus,  i4  janvier  1906).  —  Les 
volcans  du  Logudoro  et  du  Campu  d'Ozieri  (Comptes  rendus,  27  mai  1907).  — 
Les  éruptions  posthelvétiennes  antérieures  aujc  volcans  récents  dans  le  nord-ouest 
de  la  Sardaigne  {Comptes  rendus,  i-j  juin  1907).  —  Les  formations  néoK>olcaniques 
antérieures  au  Miocène  dans  le  nord-ouest  de  la  Sardaigne  {Comptes  rendus, 
16  juillet  1907).  —  Les  produits  du  volcan  monte  Ferru  {Sardaigne)  {Comptes 
rendus,  11   novembre  1907). 


592  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

intérespani  de  comparer  celle  série  aux  Toscanites  de  l'Italie  centrale  dont  le  magma 
se  définit  ainsi  (Rosenbusch,  Elemente  der  Gesteinlelire,  p.  280,  Anal.  10  «)  : 

4>  =  2,2,  /-rzrljSÔ,  c':r;0,o5,  'F  rz:  3,o. 

On  voit  combien  les  valeurs  de  ces  paramètres  sont  semblables  à  celles  de  notre  série  2 
et  \oisines  de  la  moyenne  des  deux  séries. 

Les  éruptions  du  vaste  volcan  en  question  se  sont  terminées  par  une  importante 
production  de  rhyoliles  vitreuses  micacées  avec  tufs  (Logudoro  :  Gampu  Giavesu, 
environs  de  Bonorva,  etc.)  : 

<l>  =  3,i      alcalino-granitlque,  rzi=i,8o   mégapotassique, 

c':=o,oo  mégaaiumineux,  '{':=i,4     magnésien. 

On  voit  immédiatement  la  continuité  qui  existe  entre  la  série  |irécédenle  et  ces 
roches  qui  déiiventdu  même  magma  et  ne  s  en  diflérencienl  que  par  une  fumerolle  un 
peu  plus  acide. 

Dans  la  vallée  du  Sa  Fiinligia,  j'ai  trouvé  des  rhyoliles  à  faciès  niicrogranulitique 
ou  souvent  névaditique  pointant  en  grosses  masses  confuses  dans  les  Toscanites.  Elles 
contiennent  une  amphibole  1res  ferrifère  (probablement  énigmalile)  épigéiiisée  en 
produits  ferreux  :  leur  formule  magmatique  est  : 

Moyenne         i   <ï>=z'^,4     alcalino-graniti(|ue,  /■  =     1,7   mégapotassique, 

de  2  analyses.   \  c'  =  o,o4   mégaaiumineux,  ^''=22        ferrique. 

II.  IRRUPTIONS  posTiît  RDiGALiENNES.  —  Ellcs  sont  :  soit  groupécs  dans  le 
massif  du  Ferrii  en  lui  vaste  centre  volcanique  bien  déterminé,  soit  disper- 
sées en  centres  plus  restreints  dans  l'Ang-lona  et  le  Lop^udoro. 

Anglona  et  Logudoro.  —  1°  Mont  de  Castello  Bonvei  :  grosse  masse  lac- 
colithifjue  de  iracltylandésile  à  hornblende  en  forme  de  montagne  aiguë, 
intrusive  dans  les  calcaires  burdigaliens-helvétiens  et  les  trachytandésites 
(Toscanites)  antéburdigaliens  hypersthénico-tnicacés  : 

<I>=:2,'i     syénilique,  r  =  1  ,96   mégapolassique, 

c'=o,i.5   microalumineux  (  mégacalcique),  'l''=i,9     magnésien. 

Ici  devrait  se  placer  au  point  de  vue  de  I  âge  le  début  des  éruptions  du  monte  Ferru. 

Dans  l'Anglona  une  magnilique  séries  d'andésites,  (Vandésilahradorites  et  de 
basaltes  porpliyroïdes  en  coulées  formant  de  vastes  plateaux  et  en  relation  avec  des 
liions  qui  leur  ont  servi  d'émissaires,  oflTre  la  succession  suivante  :  j°  andésites  pauvres 
en  augite  et  liyper'Sthène  avec  olivine  en  phénocristaux  et  microlites,  dont  le  plagio- 
clase  au  deuxième  temps  est  de  Voligoclasc  (')  à  deux  temps  très  marqués;  2°  andé- 

(')  l^a  roche  du  Castel  d'Ozilo  dérive  du  même  magma  au  point  de  vue  de  la  fume- 
rolle. 


i"  Moyenne 

l    «I>=2, 

4 

syénitiqiie, 

de  2  analyses. 

1  c'  =  o. 

.  lO 

micioaluinineux, 

2°  Moyenne 

Il    ^=z  2 

2 

syénilique, 

de  4  analyses. 

1  c'  =  o.. 

'■7 

microalumineux, 

3°  Moyenne 

4>  =  2, 

■7 

syénilique, 

de  2  analyses. 

c'  =  O, 

.4 

microaliimineux, 

SÉANCE    L)L'    l6   MARS    1908  SgS 

iùe.s  riclies  en  hypersthène  avec  aui;ite  {diopside)  (route  de  Bosa  à  Monliesta)  el 
dans  quelques  cas  hornblende  brune  très  pléochroïque  (Piana  Ederas);  3°  labrado- 
riles  et  basaltes  augitiqiies  avec  hypersthène  en  grands  ciistaux  au  premier  temps, 
largement  porpliyroïdes  el  liolocristallins  : 

/•  =  0,i2  persodique, 

W=i,o  magnésien. 

^^0,2.5  inégasodique, 

'F:r=i,6  magnésien. 

r^ro,2i  mégasodique, 

'F:=i,2  magnésien. 

Dans  le  Logudoro,  les  plus  anciennes  roches  sont  les  beaux  basaltes por- 
phyroides  à  gros  phénocristaux  à'augite  et  de  péridol  de  Seda  Oro,  qu'on 
retrouve  près  de  Montresta  : 

4»=^  2,9     syénilique,  rr=o,29  mégasodique, 

c'  =  o,ii    microalumineux  (  mégacalcique),  *P'^i,3     magnésien; 

magma  identique  à  celui  qui  a  fourni  les  basaltes  du  monte  Ferru  du  type  Coniniida. 
Ensuite  viennent  les  grandes  coulées  basaltiques  que  j'ai  appelées  basaltes  des  pla- 
teaux el  que  je  rattache  à  la  même  période  que  la  grande  phase  basaltique  du  Ferru 
(manteau  extérieur  basaltique).  Du  reste,  les  paramètres  les  en  rapprochent  inti- 
mement : 

$:=2,8     syénilique,  /■  =  o,24  mégasodique, 

e'r=o,i2   microalumineux,  'F=:i,5     magnésien. 

Il  n'y  a,  avec  les  roches  similaires  du  Ferru,  qu'une  petite  différence  dans  la  scorie 
qui  est  mésoa  lu  mineuse  avec  c'=i  0,07  au  lieu  de  c':=r  o,  12. 

Enfin,  les  volcans  récents  du  Logudoro  (coulées  des  pentes  et  des  vallées)  que  j'ai 
déjà  signalés,  comportent  des  roches  variant  légèrement  d'une  coulée  à  l'autre  dans 
les  proportions  d'un  basalte  andésitique  à  un  basalte  labradori</ue :  ce  sont  des 
roches  à  augite  et  péridol  microlithiques,  offrant  la  moyenne  : 

0^2,7     syénilique,  /'^cSo   mégasodique, 

c'^o,3o   microalumineux,  'I'=;3,3     ferromagnésien. 

On  peut  voir,  par  les  données  précédentes,  qu'une  continuité  parfaite  relie 
entre  eux  les  ternies  successifs  des  diflérents  groupes. 


ANTHROPOLOGIE.   —  L'asymétrie  de  la  figure  et  son  or-igine.    Note  de 
M.  Richard  Liebkeich,  présentée  par  M.  Lippmann. 

Après  avoir  étudié  les  2000  crânes  du  Musée  d'Anthropologie  du  Jardin 
des  Plantes,  les  3ooo  crânes  du  Collegio  Romano  de  Rome,  les  4oo  crânes 


594  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

des  momies  de  l'École  de  Médecine  du  Caire,  c'est-à-dire  des  crânes  de 
toutes  les  races  et  de  tout  temps,  même  les  préhistoriques,  et  après  avoir 
complété  le  résultat  de  ces  études  avec  des  observations  sur  les  vivants 
de  différentes  races,  je  constate  que  l'asymétrie  n'est  pas,  comme  le  veut 
Lombroso,  une  tare,  un  stij^ina,  une  malformation,  un  signe  de  dégéné- 
rescence, mais,  tout  au  contraire,  la  forme  normale  de  la  figure  humaine. 
Il  y  a  trois  formes  d'asymétrie.  La  première,  de  beaucoup  la  plus  fré- 

Fig.  I. 


Japonaise. 


quente,  se  caractérise  d'abord  par  la  dilférence  dans  les  os  malaires  des 
deux  côtés.  Le  droit  se  rapproche,  dans  sa  partie  la  plus  proéminente,  de 
l'angle  droit,  tandis  que  le  gauche,  avec  une  courbe  plus  ouverte,  s'infléchit 
vers  l'arrière  et  en  même  temps,  dans  bien  des  cas,  un  peu  vers  le  haut. 


SÉANCE    DU    l6    MARS    iqoH.  SgS 

Il  en  résulte  une  différence  dans  la  forme  et  la  position  des  bords  des  deux 
orbites,  ils  se  trouvent,  à  droite,  presfjue  dans  le  plan  de  la  figure  ;  à  gauche, 
au  contraire,  dans  un  plan  incliné  en  arrière.  La  mâchoire  supérieure  parait 
déplacée  à  droite,  sa  surface  gauche  aplatie,  de  sorte  que  la.  fossa  canina 
devient  plus  profonde  à  droite,  plus  effacée  à  gauche.  Comme  exemples,  je 
montre  ici  les  photographies  de  Claudius,  de  la  momie  de  Rhamsès  II  et 
d'une  Japonaise  cjui  ont  la  première  forme  d'asymétrie. 

Dans  la  deuxième  forme,  qui  est  très  rare,  la  différence  entre  les  deux 


Fis 


Momie  de  Hhainsés  U,  du  Musée  du  Caire. 


côtés  est  renversée  de  façon  que  les  modilications  se  trouvent  à  la  droite  au 


lieu  d'être  à  la  gauche. 


Presque  aussi  rare  est  la  troisième  forme  d'asymétrie  irrégulière. 

C.   R.,   igo«,  1"  Semes/re.  (T.  CXLVI,  N°  11.)  7" 


596  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

J'ai  trouvé  l'origine  de  l'asymélrie  clans  la  dernière  période  de  la  vie 
foHale,  dans  laquelle  le  bassin  exerce  une  pression  sur  la  joue  de  l'embryon, 
c'est-à-dire  sur  la  joue  gauche,  dans  la  position  ordinaire  de  la  tête,  et 
pour  la  seconde  forme  sur  la  joue  droite.  La  troisième  forme  se  produit 


Fig.  3. 


Claudius,  haut-relief  à  Rome. 

dans  les  cas  où  la  tête,  placée  en  haut,  n'est  pas  influencée  par  la 
pression  mais  hérite  d'une  asymétrie,  qui  n'est  plus  ni  si  régulière  ni  si 
prononcée. 

Les  jumeaux  et  jumelles  en  fournissent  des  exemples. 

Conclusion.  —  Après  avoir  trouvé  l'origine  et  la  constance  absolue  de 
l'asymétrie  de  la  figure,  je  désirai  connaître  les  conditions  physiologiques 
qui  faisaient,  de  cette  irrégularité  dans  sa  forme,  la  condition  normale.  On 
sait  que  la  tète  de  l'embryon  et  avec  lui  le  reste  du  corps  se  déplacent  de 
la  position  médiane  vers  une  position  latérale,  parce  que  le  diamètre 
antéropostérieur  du  bassin  est  plus  petit  que  ses  autres  diamètres.  Cette 


SÉANCE    DU    l6   MARS    1908.  597 

difFérence  dépend  de  la  colonne  vertébrale  et  de  la  courbe  de  sa  partie 
inférieure.  C'est  cette  courbe,  aussi  bien  que  les  deu\  autres  courbes  de  la 
colonne  vertébrale,  qui  est  indispensable  pour  la  position,  la  marche  et  les 
autres  mouvements  humains. 

Ainsi,  j'arrive  à  la  conclusion  que  :  l'asymétrie  est  une  conséquence,  un 
accompagnement  nécessaire  de  la  position  verticale  de  l'espèce  humaine,  et 
devient,  pour  elle,  un  des  signes  distinctifs. 


PHYSIQUE  PHYSIOLOGIQUE.  —  Quantité  de  rayons  X  absorbée  et  quantité 
transmise  par  les  couches  successives  de  tissus.  Note  de  M.  H.  Guii.lemi.vot, 
présentée  par  M.  Bouchard. 

J'ai  décrit  dans  difiérentes  publications  antérieures  (')  un  système  de 
mesure  de  la  quantité  de  rayonnement  X  à  laquelle  sont  soumis  les  tissus, 
système  basé  sur  l'appréciation  de  son  pouvoir  fluoroscopique.  J'ai  montré 
par  des  travaux  récents  (^)  et  par  des  expériences  de  physiologie  végé- 
tale (')  que  le  pouvoir  fluoroscopique  pouvait,  au  même  titre  que  les 
réactions  chimiques  (réactif  Villard,  sels  de  Holtzknecht,  actions  photogra- 
phiques), servir  à  mesurer  les  effets  biochimiques  des  rayons  X  et  que  la 
méthode  avait  pour  elle  l'avantage  de  la  simplicité  et  d'une  plus  grande 
précision. 

Les  résultats  que  j'apporte  aujourd'hui  ont  pour  but  d'établir  la  quantité 
de  rayonnement  absorbée  par  les  couches  successives  des  différents  tissus  et 
de  faire  connaître  par  conséquent  la  dose  absorbée  par  les  tissus  profonds 
lorsque  le  corps  est  irradié  par  un  faisceau  déterminé.  Des  travaux  en  ce 
sens  ont  déjà  été  entrepris  par  Kienbucli  et  par  Bordier  au  moyen  d'autres 
procédés  de  mesure.  J'ai  moi-même  étudié  déjà  le  muscle  à  ce  point  de 
vue  (*). 

Voici  comment  j'opère. 

Devaul  mon  tube  je  place  un  écran  de  plomb  percé  d'une  ouverlure.  Au  niveau  de 
celle  ouverlure  peuvenl  prendre  place  des  tranches  de  tissus  divers  de  i"^",  2"'",  3"^"" 

(')  Congrès  d'Eleclrologie,  igoS;  A.  F.  A. S.,  1907;  Comptes  rendus,  28  oct.  1907; 
Arcli.  d'Élect.  méd.  (dernières  années). 
(-)  Soc.  de  BioL,  février  1908. 
(')  Journal  de  Phys.  et  Path.,  janvier  1908. 
(')  Soc.  de  Biol.,  mars  1908. 


5q8  académie  des  sciences. 

d'épaisseur  placés  dans  des  boîtes  de  carton  mince.  De  l'autre  côté  est  placé  mon 
appareil  de  mesure,  boîte  à  vision  binoculaire  présentant,  au  fond,  une  plage  de 
platinocyanure  soumise  au  rayonnement  du  tube,  et  à  côté  d'elle  une  plage  fluores- 
cente étalon  (irradiée  par  le  radium).  Ce  tluoromètre  est  monté  sur  un  chariot  pour 
les  be^oins  de  rexpérimenlation,  les  mesures  devant  autant  que  possible  être  faites 
rapidement  pour  que  la  constance  du  tube  soit  assurée.  La  distance  du  fluoromèlre  à 
l'anlicathode  se  lit  directement  sur  une  échelle  métrique.  Le  tube  est  réglé  par  un 
osmo  muni  d'un  chalumeau  à  veilleuse.  Sa  constance  est  surveillée  à  l'aide  du  milli- 
ampèremètre  dans  le  secondaire. 

Je  vais  donner  quelques  exemples  de  mesures  : 

La  première  ligne  du  Tableau  ci-après  indique  la  distance  d'équivalence  prise  der- 
rière une  boîte  vide  (distance  à  l'anticathode).  Les  trois  lignes  suivantes  donnent 
l'équivalence  derrière  i"™,  2^",  3'">  de  tissu  en  boîte.  La  dernière  est  une  mesure  de 
contrôle  à  la  fin  de  l'expérience  prise  derrière  la  boîte  vide.  Elle  permet  de  juger  des 
variations  du  tube  ou  des  erreurs  personnelles. 

Foie. 

Équiv.  à  vide 128  116  1  f6  in  no  81  89  87  85  7.5  77 

Équiv.  I""  foie 94  86  90  81  87  60  64  62  Sg  48  56 

Équiv.  ■2'="  foie....  77  68  76  66  78  4<3  45  46  45  34  42 

Équiv.  3'"  foie. ...  67  58  58  56  .59  87  32  35  82  25  29 

Équiv.  à  vide 126  120  n6  ic4  '19  81  »  »  »  7'  77 

N°'    des    rayons    à 

vide 7  1  76  à  7  6oàG5  5  5  k        1 

N"'  des  rayons  der- 
rière S"-»  foie  . .  .  8  à  0  8  à  9  8  à  9  8  à  9  8  (i  à  7  G  à  7  6  à  7  6  à  7  ?  ? 

Appliquant,  d'après  un  iiarème  fait  d'avance,  la  loi  du  carré  de  la  dis- 
tance, nous  calculons  à  o'",  00  l'intensité  du  champ  de  rayons  ainsi  filtrés. 
Nous  l'apprécions  à  l'aide  d'une  unité  ([ui>  nous  désignerons  par  SVu  (elle 
vaut  quatre  fois  l'intensité  du  rayonnement  produisant  la  fluorescence- 
étalon).  En  une  minute  elle  donne  l'unité  M  de  quantité  de  rayonnement. 

Voici  les  moyennes  correspondantes  : 

aiv.  .m.  .OR.  .)R. 

Équiv.  avide i,5i3  «.277  0,780  o,.562 

Équiv.  1='"  foie o,884  o.7io  0,872  0,280 

2"^"'  foie 0,593  0/190  "           0,207  0,116 

3''"'  foie 0,449  o,386  0,116  0,068 

No  7  ■             N"  6  N"  5  N°  4. 


Pour  100. 

Pour  100. 

Pour  100. 

42 

49 

53 

58 

5i 

47 

62 

72 

80 

38 

28 

20 

74 

84 

89 

26  de 

7  à 

8 

16 

1 1 

Noe 

N°5 

N°4. 

SÉANCE    DU     16    MARS    1908.  599 

Ces  chiffres  montrent  que  la  partie  absorbée  et  la  partie  transmise  du 
rayonnement  se  répartissent  ainsi  : 

Pour  100. 

I""  de  foie  absorbe 42 

»     laisse  passer 58 

2'^™  de  foie  absorbent 61 

B     laissent  passer ......  Sg 

3cm  jg  foie  absorbent 71 

»     laissent  passer 29  de  8  à  9 

N°7 

Ils  font  voir  aussi  que  si  le  premier  centimètre  de  foie  laisse  passer  58 
pour  100  du  faisceau  incident  (première  colonne),  le  deuxième  laisse  passer 
67  pour  100  du  faisceau  résiduel  (c'est-à-dire  du  faisceau  émergeant  de  ce 
premier  centimètre),  le  troisième  7.5  pour  100  du  faisceau  résiduel.  La  raison 
est  due  au  durcissement  progressif  du  faisceau  par  filtrage.  Voici,  pour  le 
foie,  un  aperçu  de  ces  résultats  : 

Quantités  trausmises. 


Premier  centimètre 58 

Deuxième  centimètre 67 

Troisième  centimètre 76 

Il  y  a  des  écarts  manifestes  dans  ces  séries  de  chiffres.  Ils  sont  dus  soit 
à  des  inexactitudes  de  mesures,  soit  au  défaut  d'homogénéité  des  tissus. 

La  rate  donne  des  chiffres  se  rapprochant  beaucoup  de  ceux-ci  :  56  pour  1 00, 
53  pour  100,  5o  pour  100,  48  pour  100  sont  transmis  par  le  premier  centi- 
mètre, suivant  le  numéro  radiochromométrique. 

Le  poumon  donne  des  chiffres  très  supérieurs,  82  pour  100,  etc. 

La  graisse  absorbe  aussi  relativement  une  faible  partie  du  rayon- 
nement. 

On  voit  en  résumé  que  le  procédé  fluorométrique  permet  d'arriver  à  des 
déterminations  précises  de  la  quantité  d'énergie  absorbée  par  chaque  tissu 
et  peut  aider  à  établir  une  quantitométrie  rationnelle  pour  l'expérimentation 
biologique  et  la  radiothérapie. 


ur  100. 

Pour  loo. 

Pour  100. 

58 

5i 

47 

66 

55 

54 

69 

56 

54 

5oo  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


PHYSIOLOGIE  PATHOLOGIQUE.    —  Essai  sur  lu  greffe  des  tissus  articulaires. 
Note  de  M.  Henri  Judet,  présentée  par  M.  Dastre. 

I.  Nous  avons  fait  quelques  expériences  de  greffe  hétéroplastique  de  car- 
tilage articulaire,  en  choisissant  des  animaux  d'espèces  voisines,  chien  et 
chat. 

Expérience  1.  98  nov.  1906.  —  A  un  cliien  de  6  mois,  nous  abrasons  le  cartilage 
de  la  gorge  et  de  la  lèvre  externe  de  la  trochlée  du  genou  droit  sur  iS™""  de  large,  So""™ 
de  long.  Nous  fixons  sur  cette  région  la  trochlée  (cartilage  doublé  d'un  peu  d'os)  d'un 
chat  jeune.  7  janvier  1907  :  pour  servir  de  terme  de  comparaison,  résection  cartilagi- 
neuse, genou  gauche  comme  à  droite.  Autopsie  :  i5  avril  1907  (128"' jour). 

Genou  droit.  —  La  région  du  transplant  est  lisse,  d'aspect  cartilagineux,  de  couleur 
blanc  rosé  (teinte  initiale  du  cartilage  du  chat,  se  distinguant  de  l'aspect  blanc  bleuâtre 
du  cartilage  du  chien).  La  cavité  articulaire  est  libre  au  niveau  du  transplant,  la  rotule 
glisse  sui-  lui.  Il  y  a  résorption  autour  d'une  des  pointes  de  fixation,  accroissement  en 
d'autres  points,  de  telle  sorte  que  la  surface  du  transplant  n'a  guère  varié  (264""™). 

Genou  gauche.  —  La  cavité  articulaire  a  disparu  dans  la  région  cartilagineuse 
réséquée;  la  rotule  est  immobilisée  par  des  adhérences  fibreuses.  L'étage  inférieur  de 
l'articulation  reste  sain. 

Examen  microscopique  (fait  avec  M.  Retterer).  —  Au  niveau  du  transplant,  l'os 
est  recouvert  par  une  couche  cartilagineuse  continue  qui  comprend  :  a,  zone  profonde: 
cartilage  sérié  normal  présentant  çà  et  là,  à  sa  limite  avec  l'os,  quelques  vaisseaux; 
b,  zone  moyenne  :  bande  de  substance  fondamentale,  dépourvue  de  capsules  cartilagi- 
neuses; par  places,  cette  bande  prend  une  texture  fibrillaire;  c,  zone  superficielle,  à 
cellules  aplaties.  En  dehors  de  la  région  du  transplanl,  on  dislingue  les  trois  couches 
habituelles;  le  cartilage  sérié  a  la  même  structure  qu'au  niveau  du  transplant.  Pour 
compléter  l'analogie,  611  y  remarque  quelques  vaisseaux. 

En  résumé,  dans  la  région  du  transplant,  structure  de  cartilage  articulaire  jeune, 
avec  au  niveau  de  sa  couche  moyenne  certaines  particularités.  Aucun  signe  de  résorp- 
tion. 

Nous  avons  transplanté  la  totalité  des  cartilages  du  genou  d'un  chat  à  un 
chien.  Echec  par  suppuration  au  cinquième  jour. 

II.  Nous  avons  essayé  de  réparer  les  perles  de  substance  de  cartilage  arti- 
culaire par  des  transplanls  provenant  des  cartilages  costaux. 

Expérience  II.  8  févr.  1907.  —  Chien  de  8  mois.  Nous  réséquons  :  1°  le  septième 
cartilage  costal  et  nous  le  fendons  en  deux  moitiés  longitudinales;  1°  le  cartilage  du  fond 


SÉANCE    DU    l6    MARS    I()o8.  6o  I 

de  la  trochlée  fémorale  que  nous  remplaçons  par  une  des  moitiés  du  cartilage  costal, 
appliquée  face  revêtue  de  périchondre  contre  os.  27  mai,  autopsie  :  raideur  marquée. 
La  cavité  articulaire  est  cloisonnée  par  une  membrane  sagiltale  étendue  de  la  rotule 
et  du  cul-de-sac  synovial  vers  le  Iransplant  qu'elle  englobe.  Partout  ailleurs  articu- 
lation intacte. 

Expérience  III.  9  janv.  1907.  —  Chien  de  8  mois.  Fixation  du  huitième  cartilage 
costal  dépouillé  de  son  périchondre,  pour  recouvrir  la  moitié  de  la  surface  d'une 
résection  de  la  troi'hlée  fémorale.  22  mars,  autopsie  :  transplant  englobé  dans  une 
membrane  de  nouvelle  formation;  trochlée  recouverte  d'une  néo-membrane. 

En  résumé,  dans  nos  deux  expériences,  la  lame  de  cartilage  costal  trans- 
plantée a  provoqué  des  bourgeonnements  membraneux  et  s'est  comportée 
comme  un  corps  étranger. 

III.  Nous  avons  transporté  des  cartilages  articulaires  dans  des  foyers 
de  fracture,  pour  voir  s'ils  étaient  susceptibles  de  se  greffer  sur  les  extrémités 
osseuses  et  de  produire  des  pseudartbroses. 

Expérience  IV.  19  août  1907.  —  Lapin.  Résection  de  1™  de  fémur,  immédiatement 
au-dessus  du  genou.  Dans  l'interstice  ainsi  créé,  nous  introduisons  le  cartilage  fémoral 
inféi'ieur  provenant  d'un  deuxième  lapin  et  le  fixons  sur  le  bout  supérieur  de  l'os. 
La  fracture  se  consolide  en  quatre  semaines.  11  nov.  1907,  autopsie  :  énorme  cal 
vicieux.  Le  cartilage  interposé  est  résorbé;  hors  du  cal  il  persiste  deux  nodules  carti- 
lagineux. 

Expérience  V.  28  août  1907. —  Lapin.  Dans  le  foyer  de  fracture  du  fémur  nous  intro- 
duisons le  bloc  des  cartilages  du  genou  (réséqués  sur  un  autre  lapin)  maintenus  en 
contact  par  les  ligaments  croisés.  Nous  fixons  le  cartilage  fémoral  sur  le  bout  supérieur, 
le  cartilage  tibial  sur  le  bout  inférieur.  Consolidation  en  un  mois.  3o  nov.  1907, 
autopsie  :  cal  osseux  exubérant.  Résorption  du  cartilage  interposé;  pas  trace  de 
néarthrose. 

IV.  Nous  avons  établi,  dans  notre  Note  du  29  janvier  dernier,  que  la 
trochlée  fémorale  séparée  par  un  trait  de  scie  de  l'os  sous-jacent  puis  remise 
en  place  et  fixée,  est  susceptible  de  se  greffer.  Nous  nous  sommes  demandé 
si  cette  aptitude  à  la  greffe  subsiste  lorsqu'on  supprime  l'action  de  la  syno- 
viale. 

Expérience  VI.  i^  août  1907.  — Chien  adulte:  r°  résection  de  la  synoviale  du  genou 
(seule  la  partie  de  la  séreuse  qui  tapisse  le  ligament  postérieur  n'est  pas  atteinte); 
2°  séparation  de  la  trochlée,  reposition  immédiate  et  fixation.  3o  ocl.  1907,  autopsie  : 
la  cavité  articulaire  a  disparu  dans  tout  l'étage  correspondant  à  la  trochlée  reposée; 
à  ce  niveau  épaisse  (  5""")  membrane  vascidaire  intimement  adhérente  rtu  fémur,  englo- 
bant et  immobilisant  la  rotule,  i^a  cavité  articulaire,  les  cartilages  reparaissent,  sains, 
juste  au  niveau  de  l'extrémité  inférieure  du  fiagnient  réimplanté. 


6o2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

V.  Nous  savions,  par  les  expériences  de  nombreux  auteurs,  que  les  car- 
tilages articulaires  transplantés  sous  la  peau  (ou  dans  la  cavité  péritonéale) 
dégénèrent. 

Nous  avons  étudié  la  destinée  du  cartilage  lorsque  sa  synoviale  est 
transplantée  en  même  temps  que  lui. 

Expérience  VIII.  27  déc.  1907.  —  1°  Lapin  de  6  mois.  Nous  réséquons  en  bloc 
les  cartilages  du  genou  gauche  sans  leur  synoviale,  en  masse  le  genou  droit  en  ména- 
geant la  synoviale  ;  2°  sur  lapin  du  même  âge,  nous  introduisons  nos  deux  transplants 
dans  le  tissu  cellulaire  sous-cutané.  —  29  fév.  1908  :  autopsie.  Cartilages  trans- 
plantés nus  :  sont  immobilisés  dans  une  gaine  fibreuse  intimement  adhérente  au 
Iransplant.  Cartilages  transplantés  avec  leur  synoviale  :  une  enveloppe  fibreuse 
peu  adhérente  entoure  le  iransplant.  La  cavité  articulaire  parfaitement  libre  a  la 
même  étendue  qu'à  l'état  normal  ;  elle  est  tapissée  par  une  membrane  lisse  ayant 
l'aspect  de  la  synoviale.  Le  cartilage  subsiste  partout  avec  son  aspect  macroscopique 
normal.  Les  mouvements  sont  libres  pour  un  angle  de  45°. 

Exemple  histologiijue  (fait  avec  M.  Réitérer)  :  1°  Cartilages  sans  synoviale. 
Couche  superficielle  :  plus  trace  des  cellules  normales;  transformation  en  tissu 
conjonctif  fibreux.  Couche  moyenne  :  prolifération  des  cellules  ;  celles-ci  n'ont  plus 
de  capsules,  au  lieu  d'ètie  arrondies  elles  ont  des  prolongements.  La  substance  fonda- 
mentale est  fibrillaire.  Couche  profonde  :  deux  fois  plus  épaisse  qu'à  l'état  normal  ; 
cellules  cartilagineuses  ayant  proliféré  en  série  et  très  nombreux  vaisseaux  ;  3°  Carti- 
lages avec  synoviale  :  uiême  disposition  en  trois  couches  qu'à  l'état  normal.  Cellules 
cartilagineuses  intactes.  i\ulle  trace  de  dégénérescence.  Pas  de  prolifération  des 
capsules;  épaisseur  un  peu  diminuée  du  cartilage.  Atrophie  au  début  (?). 

On  pourrait  penser  que,  dans  cette  dernière  expérience,  la  synoviale  a 
préservé  le  cartilage  de  la  dégénérescence  par  action  mécanique.  Mais 
Seggel,  ayant  protégé  mécaniquement  du  cartilage  transplanté  en  l'entou- 
rant d'un  sac  de  coUodion  (|qui  écarte  les  actions  cellulaires  et  laisse  (iltrer 
le  plasma),  a  vu  la  dégénérescence  survenir  tout  comme  dans  le  cartilage 
transplanté  nu.  Il  en  conclut  avec  Tizzoni  que,  seule,  la  synovie  peut 
nourrir  le  cartilage.  Dans  notre  expérience  VIII,  la  survie  du  cartilage 
semble  devoir  être  expliquée  par  ce  fait  que  la  synoviale  transplantée 
continue  à  nourrir  le  cartilage. 

Conclusions.  —  A.  Il  est  possible  de  réparer  anatomiquement  et  phy- 
siologiquement,  pendant  un  laps  de  temps  supérieur  à  4  mois,  une  perte 
de  substance  du  cartilage  du  genou  d'un  cliien  par  un  fragment  emprunté 
à  la  trochiée  d'un  chat  {^E-vpérience  I). 

B.   Il  parait  impossible  de  réparer  une  perte  de  substance  du  cartilage 


■      SÉANCE    UU    l6    MARS    19(18.  f^oi 

aiticulaire  d'un  animal  (chien),  par  une  lame  de  cartilage  costal  provenant 
du  même  animal  {Expér.  Il  et  ///). 

C.  Les  cartilages  articulaires  transplantés  dans  les  foyers  de  fracture 
relardent  quelque  peu  la  consolidation,  mais  n'arrivent  pas  à  se  greffer  et 
H  créer  de  pseudarthrose  {Expèr.  /F  et  F). 

D.  La  suppression  de  la  synoviale  empêche  la  greffe  par  reposition  du 
cartilage  ailiculaire  {Expér.  VI). 

E.  La  synoviale  transplantée  sous  la  peau,  en  même  temps  que  le  car- 
tdage  articulaire,  assure  à  ce  dernier  une  persistance  supérieure  à  2  mois 
(Expér.  VIII). 


M.  Henri  Mathouili.ot  adresse  une  Note,  à  laquelle  sont  jointes  deux 
photographies  de  fourlre  globulaire,  prises  pendant  la  nuit  du  ai  octobre  içjoi 
au  Ferray,  près  Rambouillet. 

A  4  heures  et  demie,  TAcadémie  se  forme  en  Comité  secret. 


COMITE  SECKET. 


La  Section  d'Astronomie  présente,  pai-  l'organe  de  son  doyen,  la  liste 
suivante  de  candidats  à  la  place  vacante  dans  la  Section  d'Astronomie,  par 
suite  du  décès  de  M.  Janssen  : 


En  première  ligne  ex  œquo,  par  ordre  alphabétique. 
En  seconde  ligne 

Les  titres  de  ces  candidats  sont  discutés. 

L'élection  aura  lieu  dans  la  prochaine  séance. 


MM.  Anooyer. 

Maurice  Hamy. 

M.    P.    PUISEUX. 


La  séance  est  levée  à  5  heures  et  demie. 


A.  L. 


C.  R.,   1908,   I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  iN°  11.) 


7t? 


Ho4  ACADÉMIE    UES    SCIENCES. 


BULLETIN     BIBLIOGRAPHIQUE. 


OUVRAGRS    REÇUS    DANS    LA    SÉANCE    DU    9    MARS     I908. 

Influences  modificatrices  de  l'évolution  tuberculeuse,  recherches  expérimentales, 
par  MM.  Lannelongue,  Achard  et  Gaillard.  Paris,  Masson  et  C'',  1908;  1  fasc.  in-B". 
(Hommage  des  auteur?.) 

Toute  la  Chimie  minérale  par  l'électricité,  par  Jules  Séverin,  avec  plus  de  60  figures 
dans  le  texte.  Paris,  H.  Diinod  et  E.  Pinat,  1908;  i  vol.  in-8°.  (Présenlé  par 
M.  Le  Cliatelier.  ) 

Compte  rendu  annuel  des  travaux  exécutés  par  le  Service  géographique  de  F  Indo- 
Chine,  année  1907.  i  fasc.  in-S". 

SvEN  Hedin.  Scienlific  resulls  of  a  journey  in  Central  Asia  1899-1902.  Maps,  con- 
tained  in  atlas  of  two  volumes;  Text  :  Vol.  III.  Norlh  and  east  Tibet,  by  D'  Sven 
Hedin.  —  Vol.  IV.  Central  and  west  Tibet,  by  D--  Sven  Hedin.  —  Vol.  V.  Part  1  : 
Meteorology,  by  D''  Nils  Ekholm;  Part  2  :  Astronomical  observations,  by  D"' K.-G. 
Olssom.  —  Vol.  VI.  Part  2  :  Geology,  by  D'^  Backstrôm  and  others;  Part  3  :  Racical 
types,  from  Western  and  Central  Asia,  by  D"'  Sven  Hedin.  Stockholm,  s.  d.  ;  3  vol.  et 
3  fasc.  in-4°  et  un  étui  in-4°. 

Year-Book  of  the  Royal  Society  of  London,  1908.  Londres,  1908;  1  vol.  in-8°. 

An  old  Map  of  Africa  (1692)  :  i'  L' Afrique  divisée  suivant  l'estendue  de  ses  prin- 
cipales parties. . .,  par  Hubert  Jaillot.  »  Londres,  E.  Albert  Sturraan,  1887  ;  i  feuille 
in-S".  (Reproduction  d'après  l'original  qui  se  trouve  au  Musée  de  Cape  Town.) 

Atti  délia  Societa  milanese  di  Midicina  i  Biologia,  t.  Ill,  1907-1908,  fasc.  1.  Milan. 
190S;  I  fasc.  in- 8°. 

Atti  délia  Reale  Accademia  dei  Lincei,  anno  CCCV,  1908;  série  V^;  Rendiconti; 
Classe  di  Scienze  fisiche,  matematiche  e  naturali;  t.  XVII,  fasc.i.  Rome,  1908;  1  fasc. 
in-4''. 

Atti  délia  Pontificia  Accademia  Romana  dei  Nuovi  Lincei,  anno  LX,  1906-1907; 
Sess.  III-VII,  febbraio-giugno  1907.  Rome;  4  fasc.  in-4°. 

Memorie  délia  Pontificia  Accademia  Romana  dei  Nuovi  Lincei;  t.  XXIV.  Rome, 
1906;  I  vol.  in-4°. 

Archives  néerlandaises  des  Sciences  exactes  et  naturelles;  2'  série,  t.  XIII,  i"  et 
2'  livraison.  La  Haye,  i()o8;  i  vol.  in-B". 

The  illuminating  Engineer.  The  Journal  of  scientific  illumination:  t.  1,  n»  3, 
march  1908.  Londres;  i  fasc.  in-8°. 


SÉANCE    DU    if/   MARS    1908.  6o5 


Outrages  reçus  bans  la  séance  ou   16  haks   1908. 

Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  M.  Moissan,  par  Paul  Lebbau.  Paris,  Masson 
et  C'',  1908;  I  fasc.  in-8°.  (Présenté  par  M.  Le  Chatelier.) 

Dus  Ohrlabyrinth  als  Organ  der  malhematischen  Sinne  fur  Raum  und  Zeit, 
von  E.  VON  Cton;  mit  45  Textfigures  und  5  Tafeln  und  dem  Bildniss  des  Vei-fassers. 
Berlin,  Juiius  Springer,  1908;  i  vol.  in-8°.  (Présenté  par  M.  Yves  Delage.) 

Questions  de  Physi(jue  générale  et  d' Astronomie,  par  le  vicomte  François  de 
Salignac-Fénelon.  Toulouse,  Edouard  Privai,  1908;  1  fasc.  in-4°.  (Hommage  de 
l'auteur.  ) 

Statistique  médicale  de  la  Marine  pendant  l'année  1904;  6°  année.  Paris,  Impri- 
merie nationale,   rgoy;  i  vol.  in-4''. 

Bulletin  de  la  Société  de  Médecine  légale  de  France  :  Sj'  et  38'  années,  2°  série, 
t.  II,  III.  Paris,  A.  Maloine;  Marchai-Billard,  igoS-igoô;  2  vol.  in-8">. 

Bulletin  de  la  Société  de  l'Industrie  minérale;  l^"  série,  t.  VIII,  i'^  livraison  de  1908. 
Saint-Etienne;  i  fasc.  in-8°. 

Observatoire  de  Chevreuse.  Météorologie  :  Résumé  des  observations,  1903-1907, 
par  M.  Farsian,  s.  I.  n.  d.  ;  i  fasc.  in-8°. 

Ville  de  Paris.  Annales  de  l'Observatoire  municipal  (  Observatoire  de  Montsouris) , 
publiées  trimestriellement  sous  la  direction  des  Chefs  de  service;  t.  VIII,  année  1907, 
1'  et  3°  fascicules.  Paris,  Gauthier-Villars,  1907;  i  vol.  in-S". 

Mémoires  et  Comptes  rendus  des  travaux  de  la  Société  des  Ingénieurs  civils  de 
France;  6i=  année,  6°  série,  n°  1,  janvier  1908.  Paris;  i  fasc.  in-S». 

Société  des  Ingénieurs  civils  de  France.  Annuaire  de  1908.  Paris,  1908;  i  vol. 
in-S". 

Archives  du  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Lyon;  t.  IX.  Lyon,  Henri  Georg, 
1907;  I  vol.  in-f°. 

Missions  scientifiques  pour  la  mesure  d'un  arc  de  méridien  au  Spitzberg,  entre- 
prises en  1899- 1901  sous  les  auspices  des  Gouvernements  russe  et  suédois  :  Mission 
russe;  t.  1  et  H.  Saint-Pétersbourg,  Imprimerie  de  l'Académie  impériale  des  Sciences, 
1907  ;  2  fasc.  in-4°. 

Das  Problem  der  Entwicklung  unseres  Plane  te  nsy  stems  :  Aufstellung  einer  neuen 
Théorie  nach  vorhergehender  Kritik  der  Theorien  von  Kant,  Laplace,  Poincaré, 
Moulton,  Arrhenius  u.  a.,  von  D'  Friedrich  Nôlke,  mil  3  Textfiguren.  Berlin,  Juiius 
Springer,  1908;  i  vol.  in-8». 


(jo6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


ERRATA. 


(Séance  du  9  mars  1908.) 

Note  de  M.   Glangeaud,  Les  éruptions  de  la  Limagne.  Sept  périodes 
d'activité  volcanique  du  Miocène  inférieur  au  Pléistocène  : 

Page  552,  ligne  Sa,  au  lieu  de  de  nivellemenl,  lisez  de  ruissellement. 
Page  553,  ligne  i5,  au  lieu  de  Pardins,  lisez  Paidines. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER- VILLARS 
Quai  des  Grands-Augustins,  n»  55 

leur.,  terramont  chaque  volume.  L'abonaemeal  est  annuel 
.  -P'""^  de  l'abonnement  : 

''«'•'«  ■  30  fr.  -  Dôpartemenu^fr^  ^  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


t^er 


chez  Messieurs  : 

'«'^" Ferran  frères. 

1  Cliaix. 

j  Jourtian, 

'  Ru(r. 

Courtin-Uecquel. 

ngers *  GormaiQ  at  Grassin. 

(  Siraudeau. 


lyonne  . 
'rançon . 


Jérôme. 

Marion. 


/  Ferel. 
"-deauj; Laurens. 

'  Muller  (G.) 
'""^« Renaud. 

I  Derrien. 
est }^-  'Robert. 

i  Le  Gorgne. 

'  Uzel  frères. 
«'» Jouan. 

"'"''^'r DarilelclBouv 

j  Henry. 
(  Marguerie. 


ciiez  Messieurs  : 

Lorient (  Rai'mal. 

"  "  i  M"«  Texier. 

.  Cumia  et  Masson. 
1  Gcorg. 

Plnly. 

Maloinc. 

ViUe. 
Marseille Hua  t. 


Lyon. 


Montpellier |  ^'^lat. 

/  Goulet  et 


On  souscrit  à  l'étranger. 


-inisterdan 


Moulins  . 
IS'ancy. . 


JVantes  . 


erbourg  . . . . 
rmont-Ferr 


on. 


Delaunay. 
Bouy. 

Greffier. 

Ratcl. 

Rey. 


ÎLauv 
Dege: 


erjat. 
ez. 


noble S  Brevet. 

Gratier  et  G" 
Roclwlle Fouclier. 

lavre i  •^^urdignon. 

Dombre. 


(ils. 
iMaitial  Place. 
Buvignier. 
Grosjean-Maupin. 
Wagner  et  Lambert 
Dugas. 
\'eloppé. 

I  „■  l  Barma. 

I  Nice ;  . 

■  ■  ■  ■  !  Appy. 

1^''"'" Debroas-Duplan. 

Orléans L^cUé. 

\  Poitiers j  r^l'iiicliier. 

(  Lévrier. 

I  ^«'"'«« Plil.on  et   llomm.,l3 

Tiochefort Girard  (M""). 

Langlois. 
Lcstringant. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Toulon l  Figard. 


chez  Messieurs  : 
_  (  Feikema     Caarel- 
(      sen  et   C''. 
-^tl^èms Bcck. 

Barcelone Verdagucr. 

^  Asher  et  C". 
Berlin  \  ''""°'""'"'or  et  fiU. 

j  Kuhl. 

(  Mayeret  Aliiller. 

^«'■«« Francke. 

l^ologne Zanichelli. 

ÎLamertin. 
Jlayolez  et  Audiarte. 
Lebégue  et  C'«. 


Chez  Messieurs  : 

,       ,  /Dulau. 

Londres ..  lui 

I  Hachette  et  C' 

'Nutt. 

Luxembourg....      y.  Cuck. 

/  Ruiz  et  C''. 
Madrid )  '^""lo- 


Bucarest , 


Solchek  et  C°. 

Alcalay. 

^"dapest Kilian. 

Cambridge Doightoa,  Dell  ot  C- 


Christiania Ca 


mmermeyer. 


liou 


Tailandier. 
G  i  a  l'd . 


(  Figar 
/  Allé. 


Toulouse jGimct. 

■■■  I  Privât. 

[  Boisselicr. 
^°"'-' Péricat. 

(  Bousi'ez. 
)  Giard. 
^  Lemaitre. 


Constantinople..  Otto  Keil. 

Copenhague Hôsl  et  fils. 

r'io'-ence Seeber. 

Ca"i^ Uoste. 

Cènes Beuf 

I  Eggimann. 

Genève i  Gcorg. 

'  Burckhardt. 


Dossat. 
\  F.  Fc. 

Milan  \  I^occa  frères. 
'■  (  Hœpli. 

''''°'™« Tastevin. 

Naples }  Marghieri  di  Gius. 

Pcllcrano. 

Dyrsen  et  Pfoifrei 
^e^^-rork Istechen. 


La  Haye  . 


Belinfante    frères. 


Valenciennes  . . 


j  Payolet  C'>. 
^""'<^nne Rouge. 

(Sack. 
/  Barth. 
I  Brockhaus. 
Leipzig {Lorentz. 

etmcyer. 


Lomckeet  Ruechner 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  G'-. 

Palerme Rebcr. 

^°''tO .      Slagalhaes    et    Moiiiï. 

Piague Rivnac. 

Rio-Janeiro  . .    ..     Garnier. 

Rome I  Bocca  frères. 

(  Loescher  et  C. 

Rotterdam Kramors  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghandel 


S'-Pétersbour 


Zinserling. 
Wolir. 


JtwI 

'  Vos; 


'^^"S  «^ÉNÉRALi^^ii^^iiïi^^^^.^^^^^^^^^^^ 


Tomesl"ù31.  -(3Août,835à3iDécemb 

(>     Janvier  iS5,  à  Si  Docembro  isVi5 


\  Desocr 
'  Gnusé. 


Turi 


Vienne 


iBocca  frères. 
Brcro. 
Rinck. 
Ro3onborg  et  Sellier 
Varsovie Gebethuor  ot  w^lff. 

Vérone Drucker. 

Frick 
Gerold  et  C'«. 

Zurich Raschcr. 


loraes  32  à  61.  —  (  i" 


DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Tomes  62  l  V\         )   er  ,       ■"'^  "^^i  ^  ^'  Docembro 
Tom^s  92  à  Î21.~  '/;é/j™'  '''^  '■  ^'  -décembre 


SCPP.^,,  .OX  COMPXE^HE^o;  O^S  S^A^^^^  ^ST^^ 


re  i85o.)  Volume in-4'';  i85j.  Pn.\- 


.865  .Volume in-4°;  .870.  Prix:::::::;:::;;;  25  ?' 

^t>o.  .  Voli|me  in-i°:   1889.  Pri.x 35  f,. 

">[>>■)  Volume  in-:i°;  1900.  Prix .' .'     25  fr! 


même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Science";: 


01  les  MeajDires  présentés  par  divers  Savants  à  l'Académie  des  Soienc 


es. 


TAHl.K   m 


W  H. 

^S    AlVnCLES    (Séa'-e  du  10  Mat.  1008.) 


^^^!^=^=- 


Piiges, 


M.     E.-H,     \MAOAT 

lliéoi-ème  de  Claiisiiis • 

MM      S.     AKLOINO     Cl    L.    T,.KVENOÏ 


_    Sui-   rcxteiis:o;i    lu 
—  Iles 


Pages. 

55 


cai'octeic 
leurs   ruppovls 


^ilel-infccUonluberculeusedans 
le  diagnostic  de    la 


avec 


luberciilosc  pav  les 


les  iii'Jjcni 


i-évélaleui'S 


UAPPOUTS. 


I    ViûLW    -   Bapporl  s.u-  la   nécessité  de 
',.I;;^:;:ationexlae  du  système -.etcine 


I 


décimal  à  toutes  nos  monnaies. 


563 


NOMINATIONS. 


liste  de  candidats  pvcsenléc  a  M.  le  Mi- 
nistre de  l'instruction  publique  p.;uv  c 
ôc^t^de  Uirectenr  de  l'Obso-vatoiie  de 
^:^nsc.  vacant  par  suite  de  la  nomma- 


lion  de  M.  B.  Daillaud  aux  funetions 
de  Directeur  de  1-Obscr.^atoux  de  r--. 
1"  M.  E.  Cosserat.  i°   M-  L.  Fabn   .    ■■■  J 


COnUi:SP0NI>ANCE 


M  le  MINISTUK  DU  CoMMF.itCK  invite  l'Aca- 
démic  à  lui  présenter  une  liste  de  candi- 
d"    à   1     cl'i.edeGéométrieapplK,uee 

aux  Arts,   vacante,  an  Conservatoire   n   - 
Uonal  de's  Ans  et  Métier.,    par  suite  du 

décès  de  M .  Lamsedat .•■■,","  ''' 

M  e  SKCu.TAmE  p.bp.tcel  signale  dive.s 
Ouvrages  de  M. /^««//.etea»  et  de  M.  ^. 

von  Cyon 

M.   G  ■>'".   Tiiuioir 

la  lumière  dans  les  espaces 

lori.|ue  de  b.  question  et  premiers   rcs 

'•'''•* '-""■" '-"--éscncc  de  la 


_  Sur  la  dispersi> 
élestes. 


1  de 
llis- 

■snl- 


M.  p.  LoWELi..  —  Sur  la  pr 
ncle 


M. 


_  Sur  les  séries 


M.  P.  VaiU-ant. 


Sur  la   vitesse  d'évapo- 


3011 


raie  du  pro- 


ration  et  sur  un  procédé  de  détermination 

de  l'étal  liygrométriciue. ......■••■••  •••^ 

M.    At^GKU.    -Sur   les   bvdra.es   de  1  acide 

arséniq 
M.  Jacques  de  LArrAUt 

SÏ:^t:stirva,.eedelaMeuse 

(  \rdenncs) 
M.    DErRAT 


i,,<T.  —  Sur  les  pseu- 
microclines  dans  les 
la   val 

'1'  '  Paramétres    magmatiques 


peur  d'eau   dans   l'almosplicre  de  la  pla-      ^^^ 


A,  BUUL.  -  sur  les  sur. «  de  p.djnomcs       _^^ 


lavloriens 
M     \.   KouN.  -  Solution  gener;i 

blémc  d'équilibre  dans  la  ibeorie  de  1  élas- 
ticité, dais  le  cas  où  les  eflorts  sont  don- 

\\("i  à  la  surfiicc ■ 

M     Tn.   Guu.i.oz.    -    Sur   l'électrolyse    des 
dissolulions   d'acide  cblorbvduque 


I.ogudoro  (Sardaigne). 


5S2 
585 

5S8 


des  séries  volcaniques  de  l'Anglona  et  du       _^^ 


les 


M     KicUAUD   LiEBitEiCH.    -   l/asymélric   de 

U,  figure  et  son  ""§'"^;,.;;;,;  V  d^  i-ayons: 

W.  11.  GuiLLEMiNoT.-Qu.inl't'-^'^"'-^       . 

absorbée    et   quantilé    transmise    pai 

coucbes  successives  de  .''**"'Y  '  ,;:  .j^  jV, 

M.  IIENE.JUDET.  -   l'^sa,   sur  lag.clledc- 

tissus  articulaires ■ 

u  MATiiotiLEoT  adresse  une 

deux    ><    plio'" 


M.    llENlU 


Note, 


'"^-"5    -^  J"L^:^.,aire  »,  prises  peu- 


58i 


pliics  de  foudre 

ni  la  nuitduiSoctobie  .9" 
llambouillct 


da 
pr. 


3  an  Terra  y. 


593 
Goo 
6o3 


COMITÉ  sECiuyr. 


Liste  de  candidats  à   la  place  vacante,  dans 
U   Section   d'Astronomie,    par    sui.e    du 

Bulletin   BiBLiOGRAruiQUE 

Eubata 


'  MM.  Andoyer, 


d,-rés  de   M.  Jaiissea 
Maurice  Hamy .  ^    '"■■'■  ■^"' 


PARIS.     -    IMPUIM 


Quai  des  Grands-Auguslins, 


6o3 
6o4 
r.oG 


l.e  GêiM'it 


CAUTHiER-VlLtAR» 


5  0=^5^ 


1908 


PRECHER  SEUlIvSTRE. 


COMPTES  KEIVDLS 


HEBDOMÂDAIKES 


DES     SÉANCES 

DK  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES   SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS. 


TOME  CXLVI. 


N12  (23  Mars  1908). 


PARIS, 

GAUTIIIER-VILLARS,  IMPHI.MEUR-LIBRAIRE 
DES    CO.MPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    Di:    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  dos  Grands-Augii^ims,  55. 


1908 


• 


RÈGLEMENT  UEL4TIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  23  ruiN  1862  et  2]  mai  1873 


tOOO<-^l^i^^ 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  TAcadéinie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
'î8  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

AnTicLK  l".    —  Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
oupar  un  Associé  étranger  deFAcadémie  comprennent 

au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie  ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la   même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 
Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  an 
[)lus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3*  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Noies  ne 
nréjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


RappvUts  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au- 
tant que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu- 
blique ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    —    Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'im  ré- 
sumé qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé  ; 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  connue  ils  le  font 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  ofli- 
cielle  de    'Académie. 

Au  I  u;i.E  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chatjue  Membre  doit  être  remis 
à  rimprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard, 
le  ieudi  à  10  heures  du  malin  ;  faute  d'être  remis  è 


\ 


temps,  le  tilre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  ai- 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

AuiicLE  4.    —   Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planchcN 
ni  ligures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraient 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compteru 
pour  l'élendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  (rais  des  a- 
leurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  [(apports 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 


Tous 


AUTICLE  5. 
les  six  mois,  la  Commission   administrative 


fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendu: 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré 
sent  nè^lement. 


Les  Savants  étrangers  à  lAcadimia  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoiies  par  MM.   les  Saorélaires  perpétuels  sont  priés    de  le 
déposer  an  Secrétariat  a:i  plîs  tard  le  Samedi  cfui  précède  la  séance,  avant  5^  Antre  Jjeia  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivante 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU  LUNDI  25  MARS  1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  BECQUEREL. 


RIEMOIRES  ET  COMMUIVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'A.CADÉMIE. 

HYDRODYNAMIQUE.  —  Théorie  de  V cconkiucnl  sur  un  déversoir  vertical  en 
mince  paroi  et  sans  cuntraction  latérale  :  ('as  de  la  nappe  ondulée  et  son 
raccordement  au  cas  de  la  nappe  plongeante.  Note  de  M.  J.  Boussinesq. 

I.  Lorsque,  dans  l'écoulement  de  l'eau  sur  un  déversoir  vertical  en  mince 
paroi,  tenant  toute  la  largeur  du  canal  compris  entre  deux  murs  verticaux 
parallèles,  la  nappe  de  déversement  est  noyée  en  dessous  par  une  masse 
d'eau  tourbillonnante,  dont  la  pression  au  niveau  du  seuil  égale  une  frac- 
tion donnée  N'  de  la  pression  ^gh  qui  s'y  exercerait,  à  l'état  de  repos,  si  le 
niveau  avait  partout,  au-dessus  du  seuil,  sa  hauteur  h  d'amont  ((ï\ie  hauteur 
de  charge).,  le  coefficient  m  du  débit  mh  \2gh])aT  unité  de  longueur  du 
déversoir  est  une  certaine  fonction  de  N',  dont  j'ai  indiqué  ou  même  effectué 
à  très  peu  près  le  calcul  dans  une  Note  du  i'''  juillet  1907  (Comptes  rendus, 
t.  CXLV,  p.  10),  pour  les  valeurs  de  N'  comprises  entre  —30  et  0,8.  A 
cette  limite  N'  =  o,8  un  certain  paramètre  /. ,  relié  comme  rindi(jue  la  formule 


au  quotient  du  rayon  R„  de  courbure  des  (ilets  lluides  inférieurs  (à  la 
traversée  de  la  section  contractée)  par  l'épaisseur  correspondante  •/]  de  la 
nappe,  devient  égal  à  1 ,  après  avoir  crû  à  partir  de  zéro  pendant  que  N' 
passait  de  —  coào,8.  Donc  à  ce  moment  où  N'  =  o,8,  les  filets  fluides 
sont  sensiblement  rectilignes  à  la  traversée  de  la  section  contractée,  après  y 
avoir  été,  au  début,  fortement  concaves  vers  le  bas. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  12.)  ^O 


6ot<  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Or  les  accroissements  successifs  de  N'  se  produisent,  effectivement,  à 
mesure  qu'on  relève  le  niveau  d'aval  ou  niveau  de  l'eau  dans  le  canal  de 
fuite,  en  abaissant  de  plus  en  plus  une  vanne  située  à  quelque  distance  en 
aval  du  déversoir  ;  et  ce  niveau  excède  notablement  le  seuil  au  moment 
où  N' ^  (),  8.  Dès  lors,  la  nappe,  sans  courbure  sensible  à  la  traversée  de 
la  section  contractée  (où  elle  est  presque  horizontale  encore),  n'a  plus  à 
descendre  pour  se  joindre  à  Teau  stagnanle  ou  tourbillonnante  d'aval  ;  et 
elle  cesse  de  plonger  au  sein  de  cette  eau,  ou  de  s'y  noyer  complètement, 
pour  s'étaler  simplement  à  sa  surface  et  ne  rester  dès  lors  noyée  qu'en 
■dessous.  M.  Bazin  a  observé  en  effet  qu'elle  se  tient  à  la  surface  libre;  et  il 
l'a  appelée  nappe  ondulée,  en  raison  de  quelques  ondulations  qu'elle  y 
présente. 

Il  est  clair  que,  si  l'eau  d'aval  se  relève  encore  plus  et  rend  supérieure  à  o,  8 
la  pression  relative  N'  sous  la  nappe,  la  courbure  des  filets  fluides  à  travers 
la  section  contractée  restera  insensible,  le  haut  de  la  nappe  ayant  encore 
moins  à  descendre  pour  s'étaler  sur  l'eau  d'aval;  et  l'on  aura  désormais, 
d'une  manière  contiime,  ^  =  i,  pour  toutes  ces  nappes  ondulées  ou  ne 
quittant  plus  la  surface  libre  du  canal  de  fuite. 

Dès  lors,  la  pression  varie  hydroslatiquemeni  à  la  traversée  de  la  section 
contractée,  non  moins  qu'au-dessous  d'elle  où  tourbillonne  une  eau  censée 
morte;  et  l'on  reconnaît  aisément  que  cela  revient  à  poser,  avec  les  notations 
de  la  Note  citée,  Iv  =  i\'.  Pour  chaque  valeur  donnée  de  N'.  la  quantité  K, 
(jui  était  jusque-là  une  variable  indépendante,  ne  reçoit  donc  plus  qu'une 
seule  valeur,  fonction  de  \',  valeur  qui  est  précisément  celle  avec  laquelle 
s'était  confondue,  à  l'instant  où  k  atteignait  la  limite  i,  la  valeur  de  K 
rendant  maximum  le  coeflicient  m  de  débit. 

Ainsi,  il  n'y  a  plus  lieu,  au  delà  de  N'^o,8,  ni  à  faire  varier  /•,  ni  à 
appliquer  le  principe  du  débit  maximum. 

II.  L  hypothèse  ^•  ==  i  réduit  les  équations  (^2)  de  la  Note  citée  du 
i*"'  juillet  1907,  par  élimination  de  v,  à  celle-ci  : 

,    .  3i\"-i 

(«)  C=   g 

Après  quoi,  les  deux  formules  (^i)  de  la  même  Note  donnent,  en  élimi- 
nant n  et  en  obicrvant  que      "     se  réduit  ici  à  l'unité, 

((3)  m  --^  (  N  •  --  C-)  v/~~  ^  '  V  '^"  V'' '^^^'- 


SÉANCE    DU    2^    MAHS    1908.  609 

Divisons  ce  coefficient  m  de  débit  [)ar  celui,  ot'=  o,434^,  du  déversoir- 
type  à  nappe  libre;  et  puis  donnons  à  N'  différentes  valeurs  entre  0,8  et  i. 
Nous  formerons,  par  exemple,  le  Tableau  suivant  : 

N'  =:o,8o         o,85         0,90        0,926      0,90         0!97'i  'j 


m 


nf 


0,644       o,585       o.5oi       o,44i       0,3-0       0,-267 


Or  la  formule  empirique  donnée  par  M.  Bazin,  pour  les  valeurs  de  N' 
supérieures  à  0,6,  comme  résumant  le  mieux  les  observations,  est 

-=.,oov/.-N; 

et  Ton  en  déduit  comme  résultats  de  l'expérience,  pour  les  pressions  rela- 
tives \'  ci-dessus, 

— ^^o,6i4        o,558        0,487        0,44'        0,387        0,307        '*• 

Malgré  les  écarts  assez  sensibles  qui  les  séparent,  en  général,  des  résultais 
théoriques  précédents,  on  peut  regarder  la  vérification  comme  satisfaisante  : 
car  la  petite  erreur  inévitable  sur  N',  dans  chaque  observation,  en  entraine 

ici  une  bien  plus  grande  sur  la  fonction  -^'  vu  la  rapidité  du  décroissement 

de  cette  fonction  dès  qu'on  approche  un  peu  de  la  limite  N'=  i. 

III.  La  valeur  de  n  qu'on  a  éliminée  ci-dessus,  pour  obtenir  ([5),  entre 
les  deux  équations  (i)  de  ma  Note  du  i*"'  juillet  1907,  était 


(y) 


/,_N'  /s  1  — N' 


Elle  offre  un  certain  intérêt;  car  elle  entre,  non  moins  que  la  contraction 
inférieure  c  de  la  nappe,  dans  l'expression  générale  du  rapport, 

^   =::  (1  —  C)(I  —n-k-), 

de  l'épaisseur  t\  de  la  nappe  déversante  à  la  hauteur  h  de  charge.  Ce  rap- 
port, en  y  faisant  A  =  i  et  substituant  les  valeurs  (^a),  (^y  )  de  c  et  de  //, 
devient 

(â)  ^'-  ■  +  5i\' 


6lO  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

L'épaisseur  y]  de  la  nappe  ondulée  serait  ainsi,  dans  la  section  contractée, 
une  fraction  de  la  liauleur  //  de  charge,  croissante  de  ^  à  ^  lorsque  la  pres- 
sion relative  N'sous  la  nappe  grandit  de  0,8  à  i,  fraction  éi,^Tle  en  moyenne 
à  —  )  ou  à  0,087.5.  l'>lle  ditTère  donc  peu  de  sa  valeur  limite  -^  dans  le  déver- 
soir théorique  (à  seuil  é|«iis  et  évasé)  de  Bélanger,  valeur  (|ui  se  Irouve 
convenir  aussi,  très  sensiblement,  tant  aux  nappes  noyées  en  dessous  et 
plongeantes,  qu'à  la  nappe  libre,  dans  les  déversoirs  verticaux  sans  contrac- 
tion lali'-rale. 

I\  .  Il  esl  nalui'el  de  se  demander  si  l'expression  (  ^  )  du  coefficient  de 
débit,  relatif  aux  nappes  ondulées,  ou  applicable  aux  valeurs  de  ^'  plus 
grandes  que  0,8,  se  raccorde  avec  celle,  beaucoup  plus  complicjuée,  qui  con- 
vient aux  autres  nappes  noyées  en  dessous,  c'est-à-dire  convexes  vers  le 
haut  et  plongeantes,  où  N'  est  inférieur  à  0,8.  Dans  celles-ci,  le  coefficient 
di'  débit  est  la  valeur  maximum,  pour  k  variable  mais  ÎN'  donné  et  constant, 
de  la  formule  de  m  qui  s'obtient  par  l'élimination  de  /;,  v  et  c  entre  les 
équations  (\)  et  (  2)  de  la  Note  citée.  Cette  formule 


(0 


(->  +  /,)  —  /.- 


/.- 


N')]  V'^ 


ayant  la  forme/(  \',  k  ),  la  relation  m  =  f('S',  k)  représente  une  famille  de 
courbes,  dont  k  désignerait  le  paramèti-e  et  où  m,  iN'  seraient  respec- 
tivement l'ordonnée  et  labscisse.  D'ailleurs,  le  maximum  dont  il  s'agit  se 

prend  sans  laire  \arier  N',  mais  en  déterminant  /■  |)ar  ré(piation  -jj-  =  o. 

T^a  suite  des  jioiuts  considérés,  depuis  _\'  =  -  ce  jusciu'à  >. '=0,  8,  constitue 
donc  r  enveloppe  de  cette  famille  de  courijes;  et,  comme/-  =  1  pour  N'=  0,8, 
c'est  l'enveloppée  (  p  ),  correspondant  justement  à  /•  =  i,  cjui  la  continue  an 
delà  de  \'=  0,8.  (  )r,  celle-ci  est,  comme  toutes  les  enveloppées,  tangente 
à  reuveloppe,  eu  son  point  commun  avec  elle. 

Il  y  a  donc  bien  raccordement,  ou  contact  du  premier  ordre,  entre  les 
di'ux  expressions  du  coeKicieiit  de  déliil  relatives  aux  deux  sortes  de 
nappes  noyées  eu  dessous,  qui  sont  les  uapjies  plongeantes  et  les  nappes 
ondulées. 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  611 

M.  J.  Ta.vnery,  taisant  hommage  à  rAcadémie  d'une  brochure  relative 
aux  manuscrits  d'tVtvm/e  Galois,  qu'il  dépose  sur  le  Bureau,  s'exprime  en 
CCS  ternies  : 

((  J'ai  l'honneur  d'offrir  à  l'Académie,  au  nom  de  M"''  de  Blignières, 
fdle  de  Joseph  Liouville,  les  manuscrits  d'Évariste  Galois. 

))  Ces  manuscrits  avaient  été  remis  à  Liouville  par  Auguste  Chevalier. 
Liouville  a  publié  les  plus  imporlanls  dans  son  Journal,  ceux  qui  assurent 
à  Galois  une  gloire  impéiissable.  Celte  publication  a  été  faite  très  judi- 
cieusement, avec  un  soin  et  une  conscience  dont  témoignent  les  notes 
manuscrites  de  Liouville,  les  corrections  faites  sur  les  épreuves.  Ces  notes 
et  ces  épreuves  sont  jointes  aux  manuscrits  de  Galois.  Kn  1897,  la  Société 
mathématique  de  France,  que  présidait  alors  M.  Kmile  Picard,  a 
donné  une  nouvelle  édition  des  OEuvres  mathématiques  de  Galois, 
conforme  à  la  publication  de  Liouville.  M.  Picard  a  écrit  une  Introduction 
pour  cette  nouvelle  édition. 

»  J'ai  décrit  les  manuscrits  de  Galois,  que  je  remets  aujourd'hui  à  F  Vca- 
démie,  dans  une  suite  d'articles  insérés  dans  le  Ihdlelin  des  Sciences  mathé- 
maliqiies;  j'ai  publié  là  les  manuscrils  que  Liouville  avait  omis,  au  moins 
ce  qu'il  m'a  paru  utile  ou  possible  de  publier.  M.  Gauthier-\  illars  a  réuni 
ces  articles  dans  une  brochure,  dont  je  demande  la  permission  de  faire 
hommage  à  l'Académie. 

>)  Ce  n'est  assurément  pas  sans  peine  (pie  M""  de  Blignières  a  pu 
relrouver  les  inanuscrits  de  (îalois,  dans  la  masse  des  papiers  laissés  par 
son  illustre  père.  L'Académie  lui  saura  cerlainement  gré  de  la  peine  qu'elle 
s'est  donnée;  les  mathématiciens,  tant  qui!  en  restera,  ne  regarderont 
jamais  sans  émotion  le  manuscrit  de  la  Letire  à  Chevalier  ou  du  Mémoire 
sur  les  conditions  de  r(''solubililé  des  équations  par  radicaux,  corrigé 
pendant  la  nuit  qui  a  précédé  le  duel  où  (  ialois  devait  trouver  la  mort. 

»  Aux  manuscrits  de  Galois  est  jointe  une  relique  touchante  qui  vient 
d'Hermile,  par  M.  Emile  Picard  :  le  professeur  de  Mathématiques  spéciales 
de  Galois,  Ï\L  Richard,  avait  conservé  et  donné  à  Hermite  quelques  copies 
de  son  ancien  élève;  M.  Picard  a  bien  voulu  me  remetlre  ces  copies  pour 
les  joindre  au  don  de  M"""  de  Blignières.  » 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Secrétaire  perpétuel,  l'Académie  décide  que 
des  remercîments  seront  adressés  à  M'"*  de  Blignières  pour  le  don  si  précieux 
des  manuscrits  du  grand  et  infoituné  géomètre. 


6l2  ACADÉMIE    DES    SCIENCSS. 


PHYSIQUE.  —  Sur  la  ihéoiic  de  i électrocapillariU- . 
>Jole  de  M.  Gouv. 

Jai  montré  antérieurement  qu'il  est  nécessaire,  lorsqu'un  métal  est 
immergé  dans  un  électrolytc,  de  tenir  compte  des  forces  non-électriques  o 
qui  peuvent  s'exercer,  à  très  petite  distance,  entre  le  métal  et  les  ions  ou 
les  molécules  du  corps  dissous  (').  L'existence  de  pareilles  forces  attrac- 
tives, variables  suivant  le  corps  considéré,  paraît  résulter  des  phénomènes 
bien  connus  que  présentent  les  corps  poreux  ou  1res  divisés  et  qu'on  désigne 
quelquefois  sous  le  nom  A  affinité  capillaire.  Depuis  lors,  les  recherches 
expérimentales  que  j'ai  poursuivies  sur  la  fonction  électrocapillaire  m'ont 
confirmé  dans  l'opinion  (pie  ces  forces  cp  donnent  la  clef  des  problèmes  de 
l'électrocapillarité. 

De  l'existence  de  ces  forces  résulte  naturellement  une  accumulation 
des  ions  ou  des  molécules  du  corps  dissous  sur  la  surface  du  métal.  .l'ai 
pu  démontrer,  sans  autre  hypothèse  que  la  réversibilité,  qu'une  pareille 
accumulation  se  produit  en  réalité  dans  les  solutions  aqueuses  qui 
donnent  un  maximum  électrocapillaire  moindre  que  l'eau  pure  (-)  (corps 
actifs). 

Dans  la  Note  précitée,  j'ai  examiné  le  cas  où  les  forces  ç  agissent  sur  les 
anions  seuls.  Il  se  forme  alors  en  général  une  couche  électrique  triple  à  la 
surface  métal-éleclrolyte  et,  au  maximum  électrocapillaire,  il  y  existe  une 
couche  double.  Kn  raison  de  cette  couche,  le  métal  à  ce  moment  est  négatif 
par  rapport  à  la  masse  de  l'éleclrolyte.  (>ç  cas  parait  être  celui  de  tous  les 
corps  actifs  de  la  Chimie  minérale,  en  solutions  élendues. 

L'expérience  montre  en  effet  que  leur  courbe  électrocapillaire  ne 
dépend  que   de  l'anion;  elle  est  sensiblement  la  même  pour  les  sels  d'un 


(')  l^es  forces  o  sont  dites  non-élecln'que.i  dans  le  sens  usuel  du  mol,  parce  que  le 
inélal  les  exerce  indépendamment  de  sa  charge  électrique,  comme  les  forces  molécu- 
laires; mais  je  n'entends  pas  dire  par  là  que  Pessence  intime  de  ces  forces,  comme  des 
forces  moléculaires,  n'est  pas  électrique;  c'est  une  autre  question  {Co//i/>tes  rendus, 
3  décembre  1900). 

(-)  I.e  fait  de  l'accumulation,  étant  ainsi  établi  sans  faire  intervenir  les  forces  tp,  forme 
une  preuve  de  l'existence  de  ces  iorces,(Coniptes  re/idiis^i  décembre  1900,  et  Journal 
df.  Physique,  avril  1901). 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  6?3 

inèine  acid(.'  et  pour  lacide  lui-même,  et  très  différente  an  contraire  pour 
les  divers  sels  d'un  même  métal  ou  pour  les  divers  acides ('). 

Depuis  lors,  le  cas  inverse  a  été  découvert  avec  les  bases  organiques 
fortes  (ammoniums  quaternaires,  etc.)  et  leurs  sels  d'acides  inactifs  ('■'). 
Pour  ces  corps,  la  courbe  électrocapillairc  ne  dépend  que  du  cathion;  elle 
est  la  même  pour  la  base  et  ses  divers  sels.  Les  forces  o  agissent  ici  sur  les 
cathions,  la  surface  mercure-électrolyle  est  le  siège  des  mêmes  couches  que 
tout  à  l'heure,  mais  de  signe  opposé,  et,  au  maximum,  le  mercure  est 
positif  par  rapporta  l'électrolyte. 

Ces  deux  effets  opposés,  prévus  par  la  considération  des  forces  o,  sont 
absolument  d'accord  avec  les  déplacements  du  maximum  suivant  l'axe  des 
potentiels,  que  montrent  les  courbes  électrocapillaires. 

Examinons  maintenant  le  cas  où  les  forces  ^  s'exercent  sur  les  molécules 
du  corps  dissous  et  non  sur  les  ions.  L'expérience  montre  que  ce  cas  est  réel, 
car  la  courbe  électrocapillaire  d'un  électrolyte  inactif  est  profondément  mo- 
difiée par  l'addition  d'une  petite  quantité  d'un  corps  organique  neutre  A,  et 
sensiblement  de  la  même  manière  quel  que  soit  l'électrolyte  ('■').  T^e  corps  A 
ne  fournissant  pas  d'ions  et  ne  modifiant  pas  les  ions  préexistants,  ce  sont 
les  molécules  elles-mêmes  de  A  qui  produisent  ces  effets,  en  venant  s'accu- 
muler à  la  surface  du  mercure  sous  l'action  des  forces  cp. 

De  cette  accumulation  résulte  l'abaissement  de  la  tension  superficielle, 
puisque  l'attraction  entre  le  mercure  et  la  solution  se  trouve  ainsi  aug- 
mentée. Il  est  remarquable  que  cette  accumulation,  pour  la  plupart  des 
corps,  varie  beaucoup  avec  la  valeur  de  l'excès  A  du  potentiel  du  mercure 
sur  celui  de  la  masse  de  la  solution,  et  même,  dans  le  cas  fréquent  des 
courbes  à  troncature,  qu'elle  n'existe  que  pour  les  valeurs  moyennes  de  A, 
près  du  sommet  de  la  courbe  électrocapillairc.  Il  paraît  s'établir  à  la  surface 
mercure-électrolyte  un  équilibre  complexe,  où  interviennent  les  ions  de 
l'électrolyte  et  les  molécules  de  A  qui,  dans  une  certaine  mesure,  s'excluent 


(')  Sur  la  fonction  éleclrocapillairc,  i"=  l'ailie  {Annales  de  Chimie  et  de  Phy- 
sique, 1908 ).  Celte  relation  montre  qu'on  ne  doit  pas  chercher  clans  l'absorption  du 
cathion  par  le  mercure  l'expiicalion  des  particularités  que  j'ai  signalées  dans  les 
courbes  électrocapillaires  de  ces  corps. 

(^)  Sur  la  fonction  éleclrocapillaiie,  '?>"  Partie  {Annales  de  Chimie  et  de  Phy- 
sique, 1906). 

(')  Sui  la  fonction  éleclrocapillaiie,  2"  Partie  {Annales  de  Chimie  et  de  Phy- 
sique, rgoB). 


6l4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

mutuellement,  car,  la  Ironcalure  foriiiaiil  plus  ou  inoiiis  un  palier,  la  capa- 
cité électrique  y  est  faillie.  Aux  extrémités  de  la  courbe  éleclrocapillain', 
les  forces  électriques  sont  [irépondérantes  et  les  ions  forment  leur  couche 
ordinaire  en  éloignant  les  molécules  de  A  ;  au  milieu  de  la  courbe,  les  ions, 
moins  attirés,  sont  supplantés  par  les  molécules  sollicitées  par  les  foices  s. 
Le  passage  d'un  régime  à  l'autre  se  fait,  ])Our  certains  corps,  presque  subi- 
tement et  forme  une  sorte  de  point  critique  dépendant  de  la  concentration. 

Avec  d'autres  corps,  les  molécules  et  les  ions  ne  semblent  pas  s'influencer, 
et  l'effet  du  corps  A  est  constant  (acides  aminés);  enfin  tous  les  cas  inter- 
médiaires sont  réalisés  avec  de  nombreuses  variantes,  et  les  ions  des  deux 
signes  agissent  souvent  d'une  manière  dilférente. 

La  forme  de  la  courbe  modifiée  par  le  cor]is  A  montre  que,  au  maximum, 
A  est  souvent  fort  diiférenl  de  zéro,  ce  qui  indique  que  l'accumulation  des 
molécules  produit  l'ciret  d'une  couche  éleclricpie  double,  comme  le  ferait, 
par  exemple,  une  couche  de  molécules  prise  dans  une  tourmaline  normale- 
ment à  l'axe.  I'>n  voici  une  explication  admissible.  Les  forces  o,  s'exerçanl 
presque  au  contact,  doivent  tendre  en  général  à  orienter  les  molécules 
si  elles  n'ont  pas  de  centre  de  symétrie,  l'our  que  cette  couche  de  molécules 
orientées  agisse  comme  une  couche  électrique  double,  il  suffit  que  la  molé- 
cule possède  un  moment  électrique,  c'est-à-dire  deux  pôles  électriques  dis- 
tincts, définis  du  reste  connue  les  pôles  d'un  aimant.  Or  c'est  ce  qui  résulte 
des  idées  actuelles  sur  les  molécules,  considérées  comme  des  groupements 
de  corpuscules  électrisés. 

Si  les  nu)lécules  tournent  leur  pôle  -i-  du  côté  du  mercure,  on  aura  A  >  o 
au  maximum  éicctrocapillaire.  C'est  le  cas  le  plus  fréquent  falcools, 
éthers,  etc.).  Si  les  molécules  tournent  leur  pôle  —  du  côté  du  mercure, 
on  aura  A  <  o  (phénols,  etc.).  Avec  certains  corps  (glycérine,  sucres,  etc.), 
les  molécules  ne  paraissent  pas  orientées,  ou  l)ien  leur  moment  est  négli- 
geable, de  telle  sorte  (ju'au  uuiximum  A  =  o. 

Remarquons  enfin  (pi'il  faut  tenir  compte  des  attractions  exercées  par  le 
métal  sur  les  uKjlécules  du  dissolvant  (')  aussi  bien  que  sur  celles  du  corps 


(')  On  peut  se  demander  si  l'eau  elle-même  ne  donne  pas  lieu  a  la  lormalion  d'une 
couche  moléculaire  orienlée  jouant  le  rôle  d'une  couche  électrique  double.  S'il  en 
était  ainsi,  la  valeur  de  A  au  maximum  élecUocapillaiie  avec  l'eau  pure  serait  dilTé- 
renle  de  zéro,  et  ce  que  nous  avons  dit  plus  liiiul  sur  le  signe  de  i  pour  les  diverses 
solutions  aqueuses  subirait  quelques  modilicalions.  11  ne  parait  pas  utile  pour  le  mo- 
ment de  s'arrêter  à  cette  liypntlu'se. 


SÉANCE    DU    23'MARS    1908.  6l5 

dissous,  el  aussi  des  volumes  occupés  par  elles,  en  sorte  que  les  forces  s 
expriment  une  action  dilTércntielle  ou  résultante.  Si  les  premières  de  ces 
molécules  sont  plus  attirées  que  les  secondes  (eu  égard  à  leur  volume),  la 
force  !p  sera  répulsive  et  il  y  aura  appauvrissement  de  la  solution  au  contact 
du  mercure.  Dans  ce  cas,  la  tension  superlicielle  maximum  est  [)lus  grande 
pour  la  solution  que  pour  l'eau  pure,  ce  qu'on  observe  avec  quelques  sels 
minéraux  (sulfates,  phosphates,  etc.)  en  solutions  concentrées  ('). 


NOMINATIOIVS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  au  choix  d'un  Membre  de 
la  Section  d'Astronomie,  en  rem[)lacemeut  de  M.  ./.  Janssen,  décédé. 
Au  premier  lour  de  scrutin,  le  nnmhre  des  votants  étant  09, 

M.  Maurice  Hamy  obtient 29  suffrages 

M.  Pierre  Puiseiix        »       29        » 

M.  Andoyer  »        i        » 


Au  second  tour  de  scrutin,  le  nombre  des  votants  étant  59, 

M.  Maurice  Hamy  obtient 3 1  suffrages 

M.  Pierre  Puiseux        »       28        » 

M.  Maurice  Hamy,  ayant  réuni  la  majorité  absolue  des  suffrages,  est 
proclamé  élu. 

Son  élection  sera  soumise  à  l'approbation  de  M.  le  Président  de  la  Répu- 
blique. 

CORRESPOND  AIVCE . 

M.  le  Secrktairk  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Plusieurs  Volumes  du  Bulletin  et  de  I'Annuaire  et  divers  Mkmoikes 


(')  En  Cliimle  minérale,  les  forces  (p  (atlraclives)  existent  avec  les  molécules  des 
acides  oxygénés  en  solulions  concentrées  et  font  qu'ils  se  comportent  alors  un  peu 
autrement  que  leurs  sels. 

C.  K.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  12.)  81 


6i6  ACADEMIE   DES    SCIENCES. 

publiés  par  la  Station  séricicole  du  Caucase.  (Offerts  par  M.  N.  Schawrof, 

Directeur  de  la  Station.') 

2°  Nnove  notizie  slnriche  sulla  vila  e  suUe  opère  di  Macedonio  Melloni,  par 
M.  J.  GuAREscHi.  (Présenté  par  M.  A.  Haller.) 

3°  Observatoire  ./arry- Desloges,  temporairement  au  Revard.  Observations 
des  surfaces  planétaires  :  la  Lune;  Mars;  Jupiter;  Saturne;  Mercure.  (Pré- 
senté par  M.  Bif,fourdan.) 

4°  La  Carte  géologique  internationale  de  V Amérique  du  Nord,  par  Emm. 
DE  Margerie. 

5°  Dynamique  appliquée,  par  Léon  Lecornu. 


ASTRONOMIE.  —  Détermination,  à  l'Observatoire  de  Paris,  des  erreurs  systé- 
matiques des  reproductions  des  réseaux  de  la  Carte  du  ciel.  Note  de 
M.  Jules  Baillaud,  présentée  par  M.  B.  Baillaud. 

M.  Pr.  Henry  a  montré  comment  on  peut  déterminer  les  coordonnées 
rectangnlairos  des  quatre  sommets  d'un  réseau  qui  est  à  peu  près  un  carré 
en  mesurant  les  différences  de  longueurs  des  côtés  et  les  différences  de  lon- 
gueurs des  diagonales.  La  connaissance  de  la  courbure  des  traits  et  la  coni- 
paraison  de  leurs  intervalles  successifs  permettent  d'interpoler  les  coordon- 
nées de  leurs  points  d'intersection  entre  celles  des  quatre  sommets. 

Celte  élude  a  presque  toujours  été  faite  sur  le  réseau  original.  Cependant  celui-ci, 
pendant  l'impression,  étant  maintenu  à  o""",i  de  la  couche  sensible,  il  n'est  pas  sûr 
que  son  image  Intente  lui  soit  identique.  iMM.  Bohiin,  Kiistner,  l.uddendorf,  Monnich- 
nweyer  ont.  en  effet,  trouvé  entre  le  réseau  et  son  image  des  différences  syslémati(|nes 
sensibles.  C'est  donc  l'image  latente  sur  le  cliché  r|u'il  faudrait  étudier.  Mallieuren- 
.sement,  le  dévelopj)ement  peut  introduire  des  tléformations  accidentelles  de  la  couche 
sensible  (ju'on  ne  peut  éliminer  des  résultats  que  par  la  mesure  d'un  très  grand 
nombre  de  reproductions  ;  le  travail  serait  si  considérable  et  si  incertain  qu'il  n'a 
jamais  été  entrejjris  ;  les  savants  déjà  cités  se  sont  bornés  à  l'étude  de  quelques  traits. 
D'autre  paît,  l'étude  du  réseau  ou  de  ses  reproductions  nécessite  l'eraploi  d'une  ma- 
chine de  mesure  ayant  une  vis  micrométrique  très  longue,  ou  de  comparateurs  spé- 
ciaux qui  ne  sont  pas  en  la  (>o>scssion  de  tous  les  observatoires;  elle  est,  dans  les  deux 
cas,  entachée  d'une  grande  cause  d'erreurs:  la  ililalalion  de  la  machine  pendant  les 
mesures.  Tous  les  auteurs  (|ui  ont  publié  sous  une  forme  un  peu  étendue  leurs  études 
de  réseau\  ont  tenu  compte  de  cette  variation  de  température,  mais  l'incertitude  de  la 
correction  appliquée  est  d'autant  plus  regrellalile  qu'elle  est  de  l'ordre  même  des 
erreurs  cherchées. 


SÉANCE    DU    23    MARS    igo8.  617 

La  méthode  que  je  propose  a  l'avantage  de  supprimer  l'influence  des 
variations  de  température  et  permet  d'étudier  l'image  latente  de  la  repro- 
duction du  réseau  sans  être  gêné  par  les  déformations  de  la  gélatine  pro- 
duites par  le  développement.  Son  principe  est  de  photographier  côte  à  côte, 
sur  la  même  plaque,  les  longueurs  à  comparer,  et  cela  en  se  plaçant  dans 
les  conditions  ordinaires  de  l'impression  des  réseaux,  de  façon  que  les 
déformations  qui  peuvent  se  produire  dans  la  projection  de  l'image  sur  la 
couche  sensible  restent  les  mêmes.  On  s'arrange  pour  que  les  deux  traits  à 
comparer  soient  bien  parallèles  et  soient  décalés  de  quelques  dixièmes  de 
millimètre  l'un  par  rapport  à  l'autre.  Il  suffit  alors  de  mesurer  les  petites 
longueurs  qui  débordent  aux  deux  extrémités.  On  peut  admettre  que  les 
déformations  de  la  gélatine  sont  négligealilcs  dans  des  étendues  aussi  faibles 
et  que  les  dilatations  de  la  machine  pendant  les  mesures  sont  sans  influence. 
Néanmoins,  il  faut  prendre  de  grandes  pn'cautions  pour  (fue  le  réseau  et  le 
cliché  restent  à  la  même  température  pendant  la  durée  des  deux  impres- 
sions. On  dispose  pour  juxtaposer  deux  traits  de  tous  les  déplacements 
qu'on  peut  donner  à  la  plaque  dans  le  châssis  à  réseau  :  rotation  de  90°  et  de 
180°  et  translation  de  7'""'  ou  8""™;  on  peut  aussi  faire  des  comparaisons  qui 
auraient  été  impossibles  sur  la  plaque  entière  en  la  découpant  en  bandes. 
Deux  images  du  même  trait,  obtenues  en  retournant  la  plaque  de  180°, 
permettent  d'en  déterminer  le  milieu  et  la  flèche. 

Le  choix  des  photographies  à  faire  dépend  de  k  disposition  intérieure  du 
châssis  à  réseau  et  de  ses  dimensions.  Dans  une  autre  publication  nous 
donnerons  l'exposé  des  opérations  faites  pour  l'étude  d'un  des  réseaux  de 
l'Observatoire  de  Paris. 

Disons  seulement  qu'à  l'aide  d'un  cliclié,  sur  lequel  se  trouve  imprimé  un  réseau,  on 
détermine  les  dimensions  des  cales  latérales  auxiliaires  qui  doivent  mainlenir,  dans  le 
châssis  à  réseau,  le  cliché  ou  le  morceau  de  cliché  dans  la  position  voulue;  on  ajuste 
le  cliché  et  l'on  allend  avant  l'impression  un  temps  assez  long  pour  qu'on  soit  sûr 
que  l'équilibre  de  température  est  atteint.  On  s'arrange  pour  que  l'ajustage  nécessaire 
pour  la  seconde  imjjression  soit  tout  à  fait  facile,  afin  qu'il  puisse  se  faire  en  quelques 
secondes,  et  que  l'opérateur  n'ait  à  toucher  le  cliché  que  le  moins  possible.  Lorsqu'on 
veut  imprimer  un  trait  sur  une  bande  de  cliché  étroite,  il  peut  se  faire  que  les  quatre 
cales  inférieures,  qui  maintiennent  la  couche  sensible  à  quelque  dislance  du  réseau, 
soient  trop  écartées  pour  celte  bande.  On  est  donc  obligé  d'introduire  des  cales  auxi- 
liaires; mais  il  est  nécessaire  que  ces  cales  aient  une  épaisseur  telle  que  leurs  surfaces 
supérieures  soient  dans  le  même  plan  que  celles  des  cales  fixes.  On  y  arrive  rigoureu- 
sement, en  faisant  couler  une  goutte  de  cire  à  cacheter  sur  l'endroit  où  l'on  veul 
placer  la  cale,  et  en  l'écrasant  avec  une  glace  jusqu'à  ce  que  celle-ci  repose  sui-  les 
quatre  cales  fondamentales. 


6l8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Cette  méthode  a  été  appliquée  à  l'un  des  réseaux  de  l'Observatoire.  Les 
erreurs  à  déterminer  atteignent  31^,  et  les  résultats  donnés  par  plusieurs 
clichés  concordent  à  qI*,  5  près.  C'est  l'ordre  de  grandeur  même  des  grains 
d'argent  et  par  suite  des  irrégularités  qu'ils  produisent  sur  le  bord  des 
traits.  On  pourrait  sans  doute  augmenter  la  précision  apparente  des  résul- 
tats en  employant  des  plaques  à  grains  plus  fins,  au  coUodion  ou  au  citrate, 
mais  il  n'est  pas  sûr  que  les  erreurs  systématiques  restent  les  mêmes.  Il 
nous  a  semblé  que,  lorsqu'on  augmente  la  durée  d'impression,  l'image  des 
traits  s'élargit  dissymétriquement. 

Lorsqu'on  possède  un  réseau  dont  on  a  étudié  par  la  méthode  précédente 
les  images  latentes,  on  peut  déterminer  simplement  les  erreurs  d'un  second 
réseau  par  rapport  à  celles  du  premier,  en  juxtaposant  sur  la  même  plaque, 
très  légèrement  décalées  l'une  par  rapport  à  l'autre,  les  images  des  deux 
réseaux. 


GÉOMÉTRIE.  —  Applicabilité,  et  modes  divers  de  représcnlation  des  surfaces 
à  lignes  de  courbure  confondues.  Note  de  AL  L.  Rafpy. 

L  Les  surfaces  (O^.)  à  lignes  de  courbure  confondues,  ayant  même  cour- 
bure totale  tout  le  long  de  leurs  génératrices  rectilignes  isotropes  (voir 
Comptes  rendus,  p.  4t)i  de  ce  Volume),  rentrent  dans  la  classe  plus  générale 
des  surfaces  (K„,)  dont  la  courbure  totale  K  ne  dépend  que  de  l'un  des 
paramètres  des  lignes  minima  et  pour  lesquelles,  en  vertu  de  cette  propriété 
même,  les  deux  paramètres  différentiels  A,K  et  AoK  sont  identiquement 
nuls.  Les  surfaces  (Iv„,  )  mettent  donc  en  défaut  la  théorie  classique  de 
l'applicabilité,  fondée  sur  l'emploi  de  ces  paramèlres  différentiels.  Mais, 
laissant  de  côté  celles  de  ces  surfaces  dont  la  courbure  totale  est  constante, 
on  peut,  par  des  opérations  purement  algébriques,  rapporter  toute  sur- 
face (K„,)  à  ses  lignes  d'égale  courbure  (r  =  const.)  et  à  une  autre  famille 
de  courbes,  d'ailleurs  quelconque;  on  n'a  plus  alors  qu'à  elfectuer  une  qua- 
drature de  différentielle  ordinaire  pour  donner  à  l'élément  linéaire  la  forme 

ds"-  —  2  du  dr  +  (  vrr-  +  V  )  dv\ 

OÙ  {>  représente  la  courbure  totale  et  V  une  fonction  déterminée  de  c.  11 
suit  immédiatement  de  là  que  toute  sur/ace  dont  la  courbure  totale  ne  dé/iend 
que  de  l'un  des  paramètres  des  lignes  minima  est  applicable  sur  une  infinité  de 


SÉANCE  DU  23  MARS  1908.  619 

surfaces  à  génératrices  isotropes.    De  plus,   si  une   autre  surface  (K„,)  a 
coniino  élément  linéaire 

fi?.ç;  =  idiii  r/i'i  H-  (r,  wj  +  Vi)  di'\, 

pour  l'appliquer  sur  la  surface  d'élément  linéaire  r/5-,  on  devra  prendre 
v^  ^  (;;  on  trouve  alors  que  m,  doit  être  égal  à  u  et  l'on  arrive  à  l'unique 
condition  V,((')  =  V(r),  qui  est  nécessaire  et  suffisante.  On  pourra  donc, 
toujours,  en  procédant  de  la  sorte,  reconnaître  si  deux  surfaces  (K„,)  sont 
applicables  l'une  sur  l'autre. 

II.  Pour  rapporter  les  surfaces  (O*)  à  leurs  lignes  de  longueur  nulle 
(a  =  const.,  [î  ^  const.),  j'emploie  les  formules  qui  dérivent  de  l'analyse 
par  laquelle  O.  Bonnet  a  obtenu  l'équation  aux  dérivées  partielles  des  sur- 
faces admettant  l'élément  linéaire  4?^(i^)  p)f/ar/[î.  A  l'aide  de  ces  formules, 
pour  lesquelles  je  renverrai  à  mes  Recherches  sur  tes  surfaces  isothermiques 
(^Ann.  delEc.  Norm.  su/).,  içjoj  et  1906),  ou  établit  (pie  les  surfaces  (O/,) 
font  partie  des  surfaces  dont  l'élément  linéaire  devient  celui  d'une  sphère  de 
rayon  i  quand  on  le  multiplie  par  le  carré  de  la  courbure  moyenne.  Or  les 
surfaces  qui  jouissent  de  cette  propriété,  et  parmi  lesquelles  figurent  six 
variétés  importantes  de  surfaces  isothermiques,  ont  toutes  été  déterminées 
dans  le  second  des  Mémoires  précités  (p.  407-/(09).  Si  l'on  particularise  les 
formules  générales  de  manière  qu'elles  représentent  les  surfaces  (O/,),  on 
obtient,  pour  les  coordonnées  de  ces  surfaces,  les  expressions  suivantes  : 

-/va;, 


iz=--^+  lA'A',dcc, 


OÙ  A  et  A,  sont  des  fonctions  arbitraires  de  a,  dont  A'  et  A',  sont  les  déri- 
vées. L'élément  linéaire  est 

rf.9^=(AA;  — A'A,)-^(«  H-  ,3)-'rfaf/(3. 

Si  l'on  cherche  dans  quel  cas  il  est  réductible  à  la  forme  harmonique  (forme 
de  Liouville),  on  reconnaît  que  la  courbure  totale  doit  être  constante. 
Dans  un  travail  antérieur  (Ann.  de  la  Fac.  desSc.  de  Toulouse,  t.  IX,  1895), 
j'ai  prouvé  que  toute  surface  harmonique  réglée  est  applicable  sur  une  surface 
de  révolution  ou  sur  une  quadrique ;  mais  j'ai  laissé  de  côté  les  surfaces  à 
génératrices  isotropes  :  d'après  le  résultat  (jui  précède,  la  proposition  est 
vraie  sans  aucune  restriction. 


620  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

m.  Nous  nous  proposerons  encore  de  rapporter  les  surfaces  (O^)  à 
leurs  lignes  asymptotiques.  Pour  avoir,  à  l'aide  des  formules  de  M.  Le- 
lieuvre, 

dx  1=  (  ttui'„  —  itnt'u )  ''''"  —  ( ""'i'  —  "'"î.)  f'*', 
dyz=i{n{'„  — /«,',)  cl  II  —  (/i/[.  — //;,',)  dv, 
dz  ^  (/'",',  — '"',()  'I"  —  ('"''..  — "'O  (^'•'i 

des  surfaces  réglées  dont  les  lignes  u  =  const.  soient  les  génératrices,  il 
faut,  comme  Fa  établi  M.  Goursal  {Bull,  de  la  Soc.  mathérn..  t.  WIV, 
1896),  prendre 

/  = U , ,  /?J  = L) ,, ,  n  = U  , , 

Il  —  V  '  H  —  (■  -  u  —  f 

les  U,  désignant  trois  fonctions  arbitraires  de  u,  dont  les  U^  sont  les  déri- 
vées. Dans  le  cas  des  surfaces  (0^),  la  courbure  totale  ne  dépend  que  du 
paramètre  m;  d'après  la  formule  bien  connue  qui  exprime  la  courbure  totale 
d'une  surface  rapportée  à  ses  asymptotiques,  on  devra  avoir 

'iSIJ'         /lill  II' 

/■2  +  „,.  +  „-^  =  ,      \.,  -  +  -2 u;-^  =  9 ( «), 

(«  —  (')-  a  —  i' 

ce  qui  entraîne  visiblement  la  condition  nécessaire  et  suffisante 

iU?=UÎ-hU;-t-U|  =  o. 

On  n'aura  donc  qu'à  poser 
ce  qui  donnera 

/2  _H  ,«2  4- «-^^  (  uu;  -  u„u')^ 

Je  n'insisterai  pas  sur  la  représentation  qu'on  obtient  ainsi  pour  les  sur- 
faces (O^).  Son  intérêt  principal  consiste,  en  ce  qu'elle  fait  connaître  un 
exemple  nouveau  de  surfaces  très  générales,  présentant  un  réseau  con- 
jugué persistant. 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  l'application  d'un  procédé  alterné  au pro- 
blcme  hiharmonique.  Note  de  M.  S.  Zarkmba,  présentée  par  M.  Emile 
Picard. 

Dans  certains  cas,  comme,  par  exemple,  dans  celui  où  il  s'agit  de  déter- 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  62 1 

rainer  la  figure  d'équilibre  d'une  plaque  élastique  encastrée,  le  problème 
biliarmoiiique  peut  être  énoncé  de  la  façon  suivante  : 

Déterminer  une  fonction  a',  biharmoni(itie  à  l'intérieur  d'un  domaine 
donné  (D),  de  façon  que  les  valeurs  périphéiiques  de  cette  fonction,  ainsi  que 
celles  de  ses  déri<.'ées  du  premier  ordre,  coïncident  avec  les  éléments  analogues 
relatif  s  à  une  fonction  donnée  ^. 

Bornons-nous,  pour  plus  de  simplicité,  au  cas  du  plan  et  posons 

Sauf  quelques  restrictions  d'une  nature  extrêmement  générale,  la  déter- 
mination de  la  fonction  v,  et,  par  conséquent,  celle  de  la  fonction  w  elle- 
même,  dépend  alors  d'un  problème  que  j'appellerai  problème  intermédiaire 
et  dont  voici  l'énoncé  : 

Etant  donnée  une  fonction  (J;,  telle  que  l'intégrale 
(I)  f  ^'dr, 

oùdi  représente  V élément  d' aire ,  ait  un  sens,  déterminer  une  fonction  v,  har- 
monique à  l'intérieur  du  domaine  (D),  telle  que  l'intégrale 

f     V^dT 

ait  une  valeur  finie  et  telle,  en  outre,  que.  pour  toute  fonction  h,  harmonique 
à  l'intérieur  du  domaine  considéré,  on  ait 

Jc/i  dz=  I    ■]i/i  dT, 
ini  --'in) 

pourvu  que  l'intégrale 

f  ii-d-z 

ne  soit  pas  dépourvue  de  signification . 

On  démontre  facilement,  a  priori,  que  le  problème  précédent  admet  au 
plus  une  seule  solution. 

Pour  le  cercle,  la  solution  du  problème  intermédiaire  est  immédiate. 


622  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Sachant  résoudre  ce  problème  pour  chacun  des  deux  domaines  (D,  )  et  (D,) 
ayant  des  points  intérieurs  communs,  on  peut  aussi  le  résoudre  pour  le 
domaine  (D)  formé  par  l'ensemble  des  points  dont  chacun  est  intérieur  à 
Tun  au  moins  des  domaines  (D,)  et  (Do);  on  obtient  ce  résultat  par  une 
méthode  que  j'appellerai  y^/oceV/e  fl//eA«e,  à  cause  de  son  analogie  avec  la 
méthode  bien  connue  de  M.  Schwarz  pour  le  problème  de  Dirichlet. 

Considérons  maintenant,  dans  le  plan,  un  domaine  (D)  ne  s'élendant  pas 
à  l'infini  et  ayant  une  aire  bien  déterminée;  envisageons  en  outre  une  fonc- 
tion donnée  .];  quelconque,  à  cela  près  que  l'intégrale  (i)  ait  un  sens.  Il  sera 
possible  de  former  une  suite  infinie  de  cercles 

(C,),     (C),     (G..,),     ... 

intérieurs  au  domaine  (D)  et  tels  que  tout  point,  intérieur  à  ce  domaine, 
soit  aussi  intérieur  à  l'un  au  moins  des  cercles  précédents.  Désignons 
par  (D„)  le  domaine  formé  par  l'ensemble  des  points,  tels  que  chacun  d'eux 
soit  intérieur  à  l'un  au  moins  des  cercles 

(G,),     (C,),     ...,     (G„), 

et  envisageons  une  suite  infinie,  dont  le  premier  terme  'lo  coïncide  avec  la 
fonction  donnée  '-p,  le  terme  général  4^,,  se  déduisant  du  terme  (j>„_,  delà 
façon  suivante  :  à  l'intérieur  du  domaine  (D„),  la  fonction  '|„  coïncide  avec 
la  fonction  harmonique  qui,  pour  ce  domaine  et  par  rapport  à  la  fonc- 
tion '!„_,,  représente  la  solution  du  problème  intermédiaire;  dans  le  reste 
du  domaine  (D),  on  a 

L'application  du  procédé  alterné  permettra  de  prolonger  la  suite 

(2)  '\lo,      4^1'       'l'î'       ••• 

aussi  loin  qu'on  le  voudra.  Pour  certaines  valeurs  de  n,  le  domaine  (D„) 
pourrait  se  composer  de  plusieurs  régions  séparées,  mais  cela  ne  gênerait 
en  rien. 

Cela  posé,  il  est  possible  de  prouver  que  la  suite  (2)  sera  uniformément 
convergente  dans  tout  domaine  in lérieur  au  domaine  (D),  et  qu'elle  aura 
pour  limite  la  fonction  v  (pii  représente,  pour  le  domaine  (D)  et  par  rapport 
à  la  fonction  (j/,  la  solution  du  problème  intermédiaire. 

L'extension  à  l'espace  de  la  théorie  précédente  n'offre  pas  de  difficultés. 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  628 


PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  Remarque  relative  à  ma  Note  sur  les  équations 
différentielles  d'un  corpuscule  èlectrisé  dans  un  champ  magnétique.   Noie 
•    de  M.  Carl  Stobjier. 

Dans  une  Note  précédente  (  '  )  j'ai  indi(jii('-  des  cas  de  réduction  des  équa- 
tions différentielles  de  la  trajectoire  d'un  corpuscule  èlectrisé  dans  un 
champ  magnétique.  En  effet,  en  conservant  les  notations  y  employées,  j'ai 
fait  voir  que,  si  les  m^^  sont  des  fonctions  de  q^  et  «73  seuls  et  si  de  plus  —  ll^ 
et  R3  sont  les  dérivées  partielles  par  rapport  à  q^  et  q.,  d'une  fonction  O  de 
q.^  et  ^3,  on  peut  effectuer  une  intégration  première. 

J'ai  alors  supposé  <I>  indépendant  de  ^,;  en  tenant  compte  de  cette  circon- 
stance, on  réduira  davantage  la  condition  (IV)  trouvée  dans  ma  Note;  en 

effet,  on  aura  alors  -r— '  ^  o  et  -— ^  =  o,  ce  cfui,  joint  à  la  condition  (IV), 

àq,  ôqi  '  1      '  J  \         y 

donne  le  système 

M„;5-T  -i-Mi2T i ^-M.3  3 — —  =0. 

dq\  dq^dq,  ^-     '■ 

M21  v^  -H  Ma 


àq\  dq,  dq. 


M 

d'\ 

''dq.àq, 
M    '^'^ 

M 

'  dqi  dq3 

dq\     '    "'^'dqiàq,    '     "'^àq^dq^ 
Comme  le  déterminant  des  M,^  n'est  pas  nul,  cela  exige  que 

o, 

uq-,  (U/i  (J//0  aqi  uq3 

d'où 


àq\    - 

-0, 

=:  0, 

<)qt  àq, 
dqi 

ô'-y 

àqi  Oqs 

et 

où  a  est  une  constante  et  où  ^ {q-^,  q-i  )  est  fonction  de  q,^  et  q^  seuls. 

En  combinant  cela  avec  une  recherche  de  M.  Levi-Civilà  sur  les  transfor- 
mations infinitésimales  de  l'équation  de  Laplace,  on  trouve  tontes  les  formes 
que  peut  avoir  la  fonction  W,  ainsi  que  les  systèmes  de  coordonnées  curvi- 
lignes y,,  ^2,  f/j  correspondantes. 

(')   Coniplcs  rendus  du  2  mars  igo8. 

G.  H.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  12.1  ^2 


62i  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


ÉLECTKICITÉ.    —  Sur  Irs  ga:  imn'citanl  des  èlinreUcs  électriques. 
Note  de  M.  M.  de  Hroome,  Iransmisc  |)ar  M.  Mascart. 

MM.  de  Walteville  el  Heiiisalech  oui  récemment  découvert  et  décrit  ('  ) 
un  jirocédé  nouveau  et  reniai([uable  pour  ol)tenir  les  spectres  de  flamme  en 
admettant,  dans  un  brûleur  à  i^az,  de  Tair  provenant  d'étincelles  condensées. 
Je  me  suis  proposé  d'examiner  l'état  du  gaz  produit  dans  ces  conditions  au 
point  de  vue  de  l'ionisation  et  des  poussières  en  suspension;  l'air  étudié  est 
bien  desséché  et  filtré,  puis  passe  sm'  une  étincelle  petite  et  peu  condensée 
pour  éviter  l'arrachement  de  grosses  particules  et  la  vaporisation  excessive 
des  électrodes. 

Avec  tous  les  métaux  examinés,  le  gaz  s'est  présenté  comme  renfermant  : 

1°  Des  ions  de  faible  mobilité  (pour  le  platine  par  exemple,  la  mobilité 
était  bien  définie  à  u^  par  seconde  dans  un  champ  de  i  volt  par  centimètre); 
M.  Langevin  a  signalé  (")  la  présence  de  centres  analogues  dans  les  aigrettes  ; 

2°  Des  centres  neutres  susceptibles  de  se  transformer  en  ions  de  faible 
mobilité  par  exposition  au  radium  ou  aux  rayons  de  Kôntgen  et  donnant 
aux  gaz  qui  les  renfcrnienl  une  aptitude  exceptionnelle  à  s'ioniser  par 
barbotage ; 

3"  Des  poussières  ténues  visibles  dans  le  faisceau  d'un  arc;  ces  poussières 
très  diflérentes  d'aspect  suivant  le  métal  sont  particulièrement  abondantes 
avec  le  sodium,  le  thallium,  le  bismuth;  dans  le  cas  du  thallium,  par  exemple, 
les  particules  faciles  à  voir  avec  un  grossissement  modéré  sont  d'une  gros- 
seur assez  homogène,  franchement  ultramicroscopiques  et  présentent  un 
mouvement  brownien  caractérisé;  elles  tombent  lentement. 

Ces  poussières  sont  en  partie  électrisées,  elles  constituent  vraisemblable- 
ment le  principal  véhicule  de  la  réaction  spectrale. 

Les  particules  provenanl  du  sodium  grossissent  rapidement  el  deviennent 
des  gouttelettes  quand  l'air  est  humide. 

Les  gaz  qui  ont  barboté  dans  leau  pure  ne  [)réscntent  pas  de  nuage 
visible  dans  le  faisceau  d'un  arc  (quand  il  n'}-  a  pas  pulvérisation  grossière 


(')  Comptes  rendus,  t.  CXL1\,  i°'' sem.,  1907,  p.  i3iiS.  el  t.  CXl.V,  2«  sein..  1907, 
p.  1266. 

(■)  Soc.  P/iys.,  190"). 


SÉANCE    DU    l'i    MAHS    1908.  ^2? 

du  liquide),  mais  on  en  aperçoit  un  dès  que  des  traces  salines  sont  intro- 
duites; on  sait  (pTon  peut  aussi  obtenir  de  beaux  spectres  de  flammes  parce 
moyen. 


PHYSIQUE.  —  Sur  /es  spectres  d'absorption  des  cristaux  de  terres  rares  et  leurs 
modifications  dans  un  champ  magnétique  aux  températures  de  liquéfaction 
et  de  solidification  de  l'hydrogène.  Note  de  MM.  Jeax  Becquerel  et 
H.  Kamerlixgh  O.vxes,  présentée  par  M.  Henri  Poincaré. 

L'un  de  nous  (')  a  précédemment  étudié  les  phénomènes  magnéto- 
optiques  dans  divers  composés  de  terres  rares,  et  l'influence  des  variations 
de  températui'c  sur  l'absorption  entre  -t-ioo"  et  — 190°.  Au  Laboratoire 
cryogène  de  l'Université  de  Leyde,  nous  avons  pu  observer  jusqu'à  —  2,')9" 
(solidification  de  l'hydrogène)  (-)  les  spectres  des  cristaux  et  leurs  varia- 
tions dans  un  champ  magnétique.  Nous  nous  bornerons,  dans  la  présente 
Note,  à  donner  un  premier  aperçu  de  l'ensemble  des  phénomènes  ('). 

Dispositif.  —  Les  lames  cristallines,  enchâssées  dans  une  petite  iila(|ue  île  platine  à 
l'exlrémilé  d'une  tige  de  verre,  sont  placées  à  l'intérieur  d'un  tube  à  enceinte  de  vide 
non  argenté.  Ce  tube,  dans  lequel  on  verse  de  l'Iiydrogène  lii|uide,  est  entouré  d'un 
second  tube  renfermant  de  l'air  liquide.  L'ensemble  des  deux  tubes  possède  une  partie 
étroite  qui  pénètre  entre  les  pôles,  distants  de  8"'™,  d'un  électro-aimant.  Le  tube  à 
hydrogène  est  maintenu  par  un  collier  de  caoutchouc  dans  un  chapeau  en  argentan 
tiiuni  de  trois  tubulures.  Dans  l'une  de  ces  tubulures  passe  la  lige  supportant  le 
cristal;  les  deux  autres  tubulures  servent  a  l'introduction  et  au  dégagement  de 
l'hydrogène. 

Influence  des  variations  de  températuhk  sur  les  spectres  d'absorption. 
—  1°  On  sait  que  les  bandes  deviennent  phis  fines  lorsqu'on  abaisse  la  lem- 
pérature.  L'étude  de  la  dispersion  anomale  auprès  de  cjuelques  bandes  de  la 
tysonite  avait  montré  que,  jusqu'à  la  température  de  —  if)'>'\  I'T  largeur  de 
ces  bandes  varie  proportionnellement  à  la  racine  carrée  de  la  température 


(')  Jean  Becqiierrl,  Le  Radium^  t.  IV,  n"  -2,  p.  49;  n"  3,  p.  io3;  n"  9,  p.  3tS; 
n"  11,  p.  383  (1907),  et  t.  V,  n°  1,  p.  5  (190S). 

(-)  H.  Kameulingh  Onnes,  Metli.  and  app.  used  in  cryog.  Lub.  ai  Liùden.  .V  l'roc. 
ftoy.  Soc.  Anist.  (Mai   1906),  Comin.fr.  the  phvsic.  Laborat.  nt  Leiden,  n"  94.. 

(')  Jka\  Hecquerei.  et  H.  IvAMERLiNfiH  Onnes,  Kon.  Âkad.v.  Wetens.  te  Amsterdam, 
29  février  ii)o8. 


626  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

absolue.  Si  l'on  abaisse  la  lempérature  jusqu'à  —  2J9",  on  constate  que  la 
plupart  des  bandes  ne  suivent  plus  une  loi  aussi  simple  et  se  rétrécissent  de 
moins  en  moins.  Deux  bandes  du  xénotinic  sont  même  pins  floues  à  — 25()° 
qu'à  —  253"  et  paraissent  l)ien  avoir  passé  par  un  muiimiun  de  largeur.  Il 
subsiste  toutefois  un  certain  nombre  de  bandes  dont  la  largeur  continue  à 
diminuer,  jusqu'à  —  2.59°,  à  peu  près  suivant  la  loi  établie  jusqu'à  —  190". 

2°  On  a  vu  précédemment  que  presque  toutes  les  bandes  d'absorption  des 
composés  de  terres  rares  sont,  à  la  température  de  l'air  liquide,  beaucoup 
plus  intenses  qu'à  la  température  ordinaire.  L'augmentation  d'intensité 
résulte  à  la  fois  du  rétrécissement  et  d'un  accroissement  de  l'énergie  totale 
absorbée.  Aux  températures  plus  basses,  on  observe  qu'un  grand  nombre 
de  bandes,  qui  avaient  donné  lieu  à  une  absorption  croissante  entre  +  20° 
et  —  190°,  ont,  au  contraire,  considérablement  diminué  d'intensité;  cer- 
taines ont  même  disparu  à  —  209". 

//  existe  donc,  pour  chaeitne  de  ces  bandes,  une  température  à  laquelle 
/absorption  passe  par  un  jua.iimum. 

11  est  probable  que  ce  fait  est  général  et  que  les  rares  bandes  pour  les- 
quelles l'absorption  diminue  à  partir  de  la  température  ordinaire,  par  l'effet 
du  refroidissement,  possèdent  leur  maximum  à  baute  température.  D'autres 
bandes,  au  contraire,  continuent  à  augmenter  d'intensité  entre  —  190° 
et  —219°;  il  est  à  présumer  qu'elles  passeraient  par  un  maximum  au- 
dessous  de  \[\°  absolus.  Parmi  ces  bandes  se  trouvent  celles  qui  apparaissent 
par  refroidissement;  elles  constituent  un  spectre  de  basse  température,  à  peu 
près  invisible  à  la  température  ordinaire. 

Le  pbénomène  du  maximum  d'absorption  semble  devoir  être  rapproché 
de  l'existence  probable,  à  très  basse  tempéraiure,  d'un  maximum  de  con- 
ductibilité des  métaux  ('). 

Phénomènes  magnkto-optiques  :  /.  Vibrations  circulaires  dans  les  cristauv 
uniaxes.  —  L'axe  optique  d'un  cristal  uniaxe  (xénotime,  tysonile,  parisite, 
apalite,  etc.)  étant  orienté  parallèlement  au  champ  magnétique  et  au  faisceau 
lumineux,  si  l'on  analyse  simultanément  les  spectres  de  deux  vibrations  cir- 
culaires inverses,  on  observe  les  phénomènes  suivants  : 

1°  L'écart  des  bandes  d'absorption  des  vibrations  droites  et  gauches," 


(')  H.  Kamkklingh  Onnes,  Communie,  fr.  the  pliysic.  Laboral.  al.  Leiden.  Suppl. 
11°  !),  i()o.'i,  p.  23  et  suiv.  —  H.  Kamerlinc.h  Onnes  aud  J.  (^lay,  Proc.  ftoj  .  Soc. 
Ainslerdain .  ]u\n  igof)  el  juin  11)07.  Conini.  Lciih-ii.  11  *  9.'î',  tt.j'',  9!)''. 


SÉANCE    UU    23    MARS    1908.  627 

dans  un  même  champ  magnétique,  resic  invariable  jusqu'à  —  259".  Les 
changements  de  fréquence,  sous  l'action  du  magnétisme,  des  systèmes 
oscillants,  sont  donc,  au  moins  en  première  approximation,  indépendants 
des  mouvements  thermiques,  de  l'intensité  et  de  la  largeur  des  bandes, 
ainsi  que  des  propriétés  paramagnétiques  de  la  substance;  ils  paraissent 
être  la  cause  première  du  diamagnétisme. 

L'invariabilité  des  changements  de  fréquence  apporte  un  solide  appui  à 
l'hypothèse  des  électrons  positifs.  Si,  en  effet,  les  bandes  dont  les  déplace- 
ments sont  de  sens  opposé  au  sens  du  phénomène  de  Zeeman  étaient  dues  à 
des  électrons  négatifs,  il  faudrait  supposer  que  ces  électrons  vibrent  dans 
un  champ  magnétique  de  sens  opposé  au  champ  extérieur,  et  il  est  difficile 
d'admettre  que  ce  champ  interné  puisse  être  tout  à  fait  indépendant  de  la 
température. 

Les  résultats  précédemment  obtenus  pour  la  polarisation  rotatoire  ma- 
gnétique dans  les  cristaux  ont  été  confirmés  et  étendus  ('). 

2°  Aux  très  basses  températures,  on  observe  pour  presque  toutes  les 
bandes  du  xénotime  et  de  l'apatite,  ainsi  que  pour  une  bande  de  la  tyso- 
nite,  une  dissymétrie  d'intensité  entre  les  composantes  correspondant  aux 
deux  vibrations  circulaires.  Cet  efl'et  avait  déjà  été  observé  à  —  190°  et,  à 
cette  température,  n'avait  paru  soumis  à  aucune  règle.  A  —  2.53°  et  —  i^çf, 
la  composante  située  du  côté  des  petites  longueurs  d'onde  augmente  d'in- 
tensité aux  dépens  de  l'autre  compo.sante.  La  dissymétrie  est  d'autant  plus 
forte  que  la  température  est  plus  basse  et  que  le  champ  est  plus  intense. 
Une  seule  bande,  dans  le  xénotime,  donne  un  effet  de  sens  inverse. 

Ces  dissymétries,  observées  lorsque  le  faisceau  est  parallèle  au  champ,  ne 
sont  expliquées  par  aucune  des  théories  actuelles. 

Il  semble  (jue  la  stabilité  des  systèmes  oscillants  varie  rapidement,  à  très 
basse  température,  dès  que  la  période  est  légèrement  modiliée.  Ces  phéno- 
mènes sont  peut-être  de  nature  à  apporter  (juelque  lumière-sur  l'explication 
du  magnétisme,  car  des  variations  de  stabilité,  introduisant  une  dissymé- 
trie entre  les  mouvements  de  sens  opposés,  peuvent  être  l'origine  du  para- 
magnétisme. 

IL  Cristaux  biaxes ;  variation  de  l'inertie  des  systèmes  oscillants  avec  la 
direction  du  mouvement.  —  Dans  certains  cristaux  (sulfates  de  néodyme  et 
de  praséodyme),  on  rencontre  des  bandes  qui,  à   —  253°  et  —  259°,   se 

(')  Jean  Becquerel,  Le  Radium,  t.  V,  1908,  p.  i3.  — Jeasv  Becquekel  et  H.  Kauer- 
LiNGU  Onnes,  Ioc.  cit. 


62S  ACADÉMIE    DKS    SCIENCES. 

résolveiil  en  groupes  de  raies  cxtrèmemenl  fines.  Ces  raies  occupent  sensi- 
blement la  même  place  dans  les  trois  spectres  principaux.  Désignons  par  i , 
2,  3  les  directions  principales  du  cristal;  nous  pouvons  placer  successive- 
ment ces  directions  parallèlement  au  cliamp  magnétirpie;  nous  avons  alors 
respectivement  les  vibrations  2  et  3,  1  et  3,  i  et  2,  orientées  normalement 
au  champ.  L'expérience  montre  que,  dans  le  premier  cas,  les  raies  des 
spectres  2  et  3,  les  deux  vibrations  étant  liées  ensemble  par  l'effet  du  champ 
qui  leur  est  perpendiculaire,  donnent  un  même  doublet  magnétique.  Dans  le 
deuxième  cas,  i  et  3  donnent  aussi  un  môme  doublet,  mais  re  doublet  est 
différent  du  premier.  Enfin  1  et  2,  dans  le  troisième  cas,  donnent  un  nouveau 
doublet  différent  des  deux  autres. 

L'écart  des  composantes  de  ces  doublets  est,  en  première  approximation, 
le  même  lorsque  le  faisceau  est  parallèle  au  champ,  ou  lorsqu'il  est  dirigé 
suivant  l'une  des  directions  principales  normales  au  champ. 

Enfin  les  trois  vibrations  i,  2,  3,  orientées  parallèlement  au  champ, 
donnent  encore  trois  nouveaux  doublets  qui,  à  première  vue,  ne  paraissent 
pas  avoir  de  relations  entre  eux  ni  avec  les  doublets  des  vibrations  normales 
au  chanq). 

Si  l'on  admet  que  l'absorption  est  due  à  des  électrons  soumis  à  une  force 
quasi-élasiique,  on  est  conduit  aux  conclusions  suivantes  : 

i"  La  masse  de  ces  électrons  dépend  de  la  direction  du  mouvement;  la 
variabilité  de  cette  masse  électromagnétique  pourrait  résulter  d'une  forme 
elli[)soïdale  de  l'électron; 

2"  Comme  les  bandes  ont  sensiblement  la  même  position  dans  les  trois 
spectres,  les  trois  constantes  des  forces  quasi-élastiques  sont  proportion- 
nelles aux  trois  masses  principales. 

Chacun  des  phénomènes  résumés  dans  la  présente  Note  donnera  lieu  à 
une  étude  approfondie  sur  les  nombreux  clichés  obtenus  à  Leyde. 


l'llvsu)Ui".    —    lU'cherche  de  faibles  (juantités  d'hélium   dans  les  nnnérauv. 
Note  de  M.  F.  Koruas,  présentée  par  M.  d'Arsouval. 

Les  méthodes  généralement  employées  pour  extraire  les  gaz  de  l'atmo- 
sphère ne  sont  pas  applicables  lorsqu'il  s'agit  de  retrouver  ces  gaz  dans  des 
minerais  qui  ne  contiennent  que  de  très  faibles  quaiililés  de  gaz  occlus  ou 
combinés. 
.    ]l  est  nécessaire  d'avoir  une  méthode  cpii  vous  pcrmelle  de  recueillir  ces 


SÉANCE    UU    23    MAKS    1908.  G'-'-^ 

traces  de  gaz  à  l'abri  de  toutes  causes  d'erreur  et  éviter  les  transvasements; 
il  faut  [jouvoir  enlin  déterminer  facilement  les  caractères  spectroscopiques 
des  gaz  à  étudier. 

J'ai  été  conduit  à  imaginer  une  technique  spéciale  afin  de  vérifier  si  les 
corindons  naturels  ne  dégageaient  pas  de  l'oxygène  par  exenqile,  sous  l'in- 
lluence  de  la  chaleur,  soit  avant  ou  après  avoir  été  soumis  à  l'action  du  hro- 
muie  de  radium. 

.l'ai  à  cet  effet  employé  l'appareil  (pie  nous  avons  décrit,  M.  d'Arsouval  cl 
moi  ('),  pour  faire  le  vide  à  l'aide  de  l'air  liquide;  j'y  ai  ajouté,  comme  le 
montre  la  figure,  un  tube  de  Fliicker  réuni  d'une  part,  grâce  à  un  robinet  L, 


à  l'appareil  principal,  et,  d'autre  part,  un  robinet  E  met  ce  tube  de  Pliickcr 
en  communication  avec  un  petit  matras  àcharl)on  H  et  un  tube  de  quartz  K. 

Le  matras  commiinif|ue  avec  le  tube  de  Piiicker  et  le  tube  de  (juailz  par  un  rol)inet 
à  trois  voies  F.  Toutes  les  réunious  des  tubes  sont  faites  à  l'aide  de  caoutchouc. 

Le  corps  à  étudier  est  placé  dans  le  tube  de  quartz;  tous  les  robinets  étant  ouvi'rts, 
on  fait  le  vide  en  utilisant  seulement  le  charbon  refroidi  contenu  dans  le  récipient  C. 
La  vapeur  est  totalement  condensée  dans  le  tube  B. 

Lorsqu'on   a  dépassé   le  vide  de  Crookes,  ce  qui   s'obtient  en  quelques  minutes,  on 


C)  D'Arsonval  et  F.  Bordas,  Comptes  rendus,  t.  C\L11,  p.  io58. 


63o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ferme  le  robinet  L  et  l'on  plonge  le  petit  malras  H  dans  de  l'air  liquide;  on  fait  alors 
passer  le  courant  dans  le  tube  de  Plucker  pour  purger  les  électrodes  en  platine. 

Dans  ces  expériences  j'avais  pris  la  précaution  de  plonger  le  tube  de  quartz  successi- 
vement dans  de  la  glace  fondante,  puis  dans  de  l'eau  à  loo"  et  enfin  dans  un  bain  d'al- 
liage maintenu  à  Sgo".  Il  pouvait  être  intéressant  de  constater  des  dégagements  gazeux 
à  ces  différentes  températures. 

En  isolant  le  malras  fl  à  l'aide  du  robinet  à  trois  voies  F  on  commence  par  faire 
passer  les  gaz  dégagés  dans  le  tube  de  Pliicker,  puis  on  examine  au  spectroscope  On 
obtient  généralement  des  mélanges  gazeux  qu'on  sépare  par  une  sorte  de  fractionne- 
n)enl  en  les  fai'^aiit  absorber  par  le  matras  à  chaibon  II. 

J'ai  observé  ([ue,  d'une  façon  générale,  les  gaz  tels  que  oxygène,  azote, 
hydrogène,  ne  sont  pas  al)8orbés  avec  la  même  rapidité;  on  peut,  avec  un 
peu  d'Iiahilude,  suivre  cette  absorption,  soit  en  diminuant  la  surface  de 
contact  du  charbon  avec  l'air  liquide,  soil  en  isolant  le  tube  de  IMiicker. 

L'hélium,  comme  l'a  montré  Dewar,  est  le  moins  absorbable  des  gaz 
ci-dessus  mentionnés;  il  démettre  le  dernier  dans  le  tube  de  Plucker. 

On  peut  ainsi  caractériser  rhéliuin  dans  des  quantités  infinitésimales  d'un 
mélange  gazeux  complexe. 

En  résutné,  en  manoîuvrant  le  robinet  à  trois  voies  F  on  puise  â  chaque 
foisuneccrtainequantitédegazdansie  tube  de  quartz.  Ce  mélange  gazeux  est 
examiné  au  spectroscope,  puis  absorbé  par  le  charbon.  On  renouvelle  Topé- 
ration  jusqu'à  ce  qu'il  n'y  ait  plus  de  gaz  dégagé  par  la  matière  en  expérience. 

C'est  ainsi  que  j'ai  constaté  que  le  corindon  blanc  naturel  ne  dégageait 
aucun  gaz;  il  en  a  été  de  même  pour  les  corindons  ayant  été  soumis  au 
Ijombardement  du  bromure  de  radium.  I*]nlin,  un  corindon  jaune,  forte- 
ment coloré,  chaulTé  dans  le  vide  jusqu'à  décoloration  conqilète,  ne  donne 
pas  trace  de  gaz;  ce  corindon  décoloré,  maintenu  dans  le  vide  absolu,  s'est 
coloré  plus  rapidement  ipi'à  la  pression  ordinaire  sous  l'influence  du  bro- 
mure de  radium. 

En  employant  la  technique  que  je  viens  de  décrire  il  m'a  été  possible  de 
caractériser  l'hélium  dans  des  quantités  excessivement  faibles  de  matière. 
J'ai  reconnu  la  présence  de  ce  gaz  dans  la  naégéite  du  Japon,  par  exemple, 
en  opérant  sur  2''''  de  produit,  et  dans  différents  zircons  de  faible  volume. 


PHYSIQUE.  —  l'Iiolographie  des  rihralioiis  de  la  ruix.  Note  de  M.  HIauage, 

présentée  par  M.  d'Aisonval. 

On  sait  combien  il  est  difficile  d'inscrire  d'une  façon  exacte  les  \ibrations 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  63 1 

de  la  voix  :  les  appareils  employés  sont  des  instruments  de  laboratoire  peu 
commodes  à  régler,  et  la  plupart  d'entre  eux  suppriment  des  viinatlons  et 
en  introduisent  de  nouvelles.  J'ai  d'ailleurs  étudié  ces  questions  dans  une 
série  de  Notes  présentées  ici  même  par  M.  Marey  de  1896  à  1901 . 

J'ai  cherché  à  remédier  à  ces  inconv(''niciits  en  faisant  construire  un  appa- 
reil qui  permet  de  photographier,  de  développer  et  de  lixer  immédiatement 
les  vibrations  qu'une  membrane  mince  en  caoutchouc  transmet  à  un  petit 
miroir  plan  qui  suit  tous  ses  mouvements;  la  source  lumineuse  est  celle 
dont  on  se  sert  dans  le  télégraphe  extra-rapide  présenté  en  novembre  1 906 
à  la  Société  de  Physique. 

Ce  dispositif  peiiiiet  d'économiser  le  papier  en  écrivant  perpendiculairement  à  l'axe 
du  papier  pholograptiique  comme  si  l'on  se  servait  d'écriture  ordinaire. 

Le  papier  est  entraîné  d'un  mouvement  continu  par  deux  laminoirs  parallèles  et, 
après  avoir  été  impressionné,  il  passe  successivement  dans  deux  bains  de  développe- 
ment, puis  dans  un  bain  de  fixage,  où  il  peut  séjourner  plus  ou  moins  longtemps. 

Tout  le  système  est  entraîné  au  moyen  d'un  pistil  moteur  électrique  à  légulateur  pour 
que  le  mouvement  soit  bien  uniforme.  Les  tracés  ((ue  l'appareil  inscrit  sont  exacts,  et 


Fis.  I- 


Voyelle  A  chantée  sur  hi  note  mj, 

(  à  3  vibrations  prr^). 


à  n'importe  quel  moment,  quand  on  emploie  les  mêmes  sources  sonores,  on  retrouve 
les  mêmes  courbes. 

Expérience.  —  On  commencé  par  déterminei- la  vitesse  d'entraînement  en  inscrivant 

les    vibrations   d'un  diapason    à   anche  :    chaque   ligne   dure   à    volonté  —  de  seconde, 

/(  étant  égal  à  2,  3,  4,  5. 


Résultais.  —  1°  Si  chaque  ligne  dure  une  demi-seconde  et  si  l'on  emploie 

G.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXI.VI,  N°  12.)  8j 


63: 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


l'embouchure  en  carton  donlonse  sert  pour  impressionner  les  phonographes, 
on  obtient  des  tracés  qui  rappellent  tout  à  fait  ceux  des  phonogramraes. 

Il  faut  donc  aller  plus  vile  pour  dissocier  les  vibrations  et,  de  plus,  rem- 
placer l'embouchure  qui  vibre  pour  son  pi-opre  compte  par  un  rebord  trou- 
conique  dont  les  parois  ne  vibrent  pas  et  qui  empêchent  les  vibrations  de 


glisser  à  la  surface  de  la  membrane. 


Eu  comparant  les  tracés,  on  comprend  le  rôle  de  rend)ouchure  dans  les 


Fig.    2. 


Le  nioL  Bonjour,  parlé  piii-  iiii   rrançnis. 
(  Cliaqiie  lii;ne  durr  J  tli-  suconiio). 


phonographes;  elle  a  l'inconvénient  de  transformer  le  son,  mais  elle  a 
l'avantage  de  donner  des  tracés  qui  pénètrent  bien  plus  profondément  dans 
le  cylindre  de  cire;  l'appareil  parle  fort,  mais  il  parle  avec  moins  de  pureté 
que  si  l'on  employait  un  dispositif  dillerent. 

On  peut  construire  des  embouchures  qui  ne  transforment  pas  les  vibra- 
tions, loul  eu  leur  conservant  leur  intensité. 

■i"  On  obtient  pour  les  voyelles  I,  U,  OU  des  tracés  à  une  période,  li, 
EU,  O  des  tracés  à  deux  périodes,  A  des  tracés  à  trois  périodes  ;  ce  sont  ceux 
que  j'ai  communi(piés  à  l'Académie  eu  me  servant  d'appaicils  dill'érents,  ils 


SÉANCE    DU    23    MAliS    I908.  63'î 

correspondent  à  ceux  qu'a  trouvés  M.  Blonrlel  avec  les  oscillographes;  dans 
le  corps  d'un  mot  on  retrouve  facilement  les  tracés  de  ces  voyelles. 

3°  Un  professeur  de  diction  reconnaîtra  de  suite  : 

a.   La  durée  de  chaque  voyelle; 

I).    Lu  noie  sur  laquelle  elle  est  émise  ; 

c.   Les  parties  constitutives  de  chaque  syllabe. 

Pour  les  étrangers  et  les  sourds-muets  on  aura  ainsi  un  procédé  permet- 
tant dejeur  faire  voir  leur  défauts. 

4"  Un  professeur  de  chant  peut  faire  voir  immédiatement  à  un  élève  qui 
vient  de  chanter  une  gamme  sur  A,  par  exemple  : 

a.  S'il  chante  en  mesure,  car  chaque  note  doit  avoir  la  même  durée  et 
chaque  repos,  représenté  par  la  ligne  droite,  la  même  longueur; 

/>.  S'il, chante  juste;  il  suflit  de  compter  le  nombre  de  vibrations  par 
ligne  et  de  multiplier  par  n  si  chaque  ligne  dure  -  de  seconde; 

c.  Si  sa  voix  est  bonne,  car  les  vibrations  doivent  avoir  une  iimplitude 
constante,  être  régulières  sans  tracés  en  fuseaux  qui  indiquent  que  la  voix 
est  tremblée; 

fl.  S'il  a  une  capacili'  vitale  insuffisante,  car  si  le  chanteur  est  obligé  de 
respirer  trop  souvent  on  retrouve  des  moments  de  repos  trop  longs  et  trop 
fréquents  ; 

e.  S'il  a  de  la  diction;  en  efict,  si  la  diction  est  mauvaise,  on  n'a  aucun 
groupement; 

f.  Si  la  diction  est  bonne;  chaque  voyelle  doit  avoir  son  groujjcment 
caractéristique  et  les  consonnes  doivent  èire  marquées  à  la  place  qu'elles 
doivent  occuper; 

g.  (^uel  est  le  registre  de  la  voix;  on  le  reconnaît  en  cherchant  la  note  la 
plus  grave  et  la  plus  aiguë  qu'il  puisse  donner; 

II.  S'il  y  a  des  trous  dans  la  voix;  alors  les  notes  correspondantes  sont 
ou  trop  courtes,  ou  trendjlées,  ou  sans  diction,  où  même  nulles. 

Résumé.  —  Cet  appareil,  qui,  une  fois  réglé.  |)eut  dérouler,  impressionner, 
développer  et  fixer  aS™  de  papier  sans  qu'on  ait  aucune  manipulation  à  faire, 
peut  rendre  des  services  à  des  professeurs  de  chant  et  de  diction  en  leur 
permettant,  non  plus  de  faire  entendre,  mais  de  faire  voir  à  leurs  élèves  les 
qualités  et  les  défauts  de  leur  voix  et  de  constater  leurs  progrès. 

De  plus,  les  philologues  ont,  avec  cet  ai)pareil,  une  méthode  qui  leur 
permet  d'inscrire  facilement  des  tracés  de  la  voix  parlée  ou  chantée  en 
difl'érentes  langues. 


634  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


PHYSIQUE.  —  Sur  quekjiies  exemples  de  mies  présentaiil  le  pliénomène  de 
Zeeman  anormal  dans  le  sens  des  lignes  de  force  magnétiques.  Note 
de  M.  A.  DuFouR,  présentée  par  M.  J.  VioUe. 

Dans  deux  Notes  précédentes  (')  j'ai  indiqué  les  faits  nouveaux  suivants 
l'elatifs  aux  spectres  d'émission  des  vapeurs  :  i"  C(Mtains  composés  produisent 
des  spectres  de  bandes  d'émission  dont  les  arêtes  sont  groupées  régu- 
lièrement suivant  des  lois  simples  (Deslandres,  Fal)ry),  et  qui  sont 
sensibles  au  champ  magnétique;  2°  le  phénomène  de  Zeeman  longitudinal 
présente  parfois  le  sens  anormal,  ce  qui,  comme  je  l'avais  fait  remarquer, 
n'avait  été  observé  jus(|u'ici,  par  M.  .lean  Becquerel,  que  dans  l'étude 
des  spectres  d'absorption  de  différents  sels  de  métaux  rares  cristallisés  ou 
dissous.  Je  poursuis  l'étude  systématique  de  ces  modifications  pour  divers 
conqiosésj  parmi  lesquels  ceux  que  j'ai  déjà  cités  (');  j'en  indiquerai 
ultérieurement  les  résultats. 

Relativement  aux  raies  d'émission  des  gaz  et  des  vapeurs  des  éléments, 
on  ne  connaît  que  des  exemples  rorrospondant  aux  deux  cas  suivants: 
insensibilité  des  raies  à  l'action  du  champ  magnétique  ou  phénomène  de 
Zeeman  longitudinal  habituel.  Cependant  M.  Wood  a  signalé  récemment (^), 
dans  le  spectre  cannelé  d'absorption  de  la  vapeur  de  sodium,  l'existence  de 
raies  au  voisinage  desquelles  le  pouvoir  rolatoire  magnétique  de  la  vapeur 
est  négatif;  il  remarque  pourtant  que  ce  pouvoir  rotatoire  paraît  confiné 
d'un  seul  côté  de  la  raie  d'absorption,  contrairement  à  ce  qui  se  passe 
pour  les  raies  D,  et,  en  tout  cas,  il  n'a  pas  constaté  directement  sur  ces 
raies  le  phénomène  de  Zeeman  anormal. 

C'est  ce  changement  que  j'ai  pu  constater  directement  sui-  quelques  raies 
du  second  spectre  de  l'hydrogène,  spectre  que  j'avais  étudié  dans  un  travail 
antérieur  (  ■'). 

A  cet  fd'el,  lin  Uil)e  rli'  (ieissler  à  hydrogène  est  phicé  entre  les  pièces  polaires 
percées  il'un  éleclio-ainianl,  de  manière  à  utiliser  la  lumière  émise  dans  la  direction 
des  lignes  de  force.  Le  reste  de  l'appareil  optique  est  identique  à  celui  que  j'ai 
déjà  décrit  (  '  ).  Le  champ  avait  une  valeur  de  1 1700  unités.  On  a  pliotograpliié  la  région 

(')   Comptes  rendus,  t.  CXLVl,  1908,  p.   118  et  229. 
{-)   Philos.  Magaz.,  t.  XV,  lévrier  190S,  p.  374. 

(M  Ann.  de  Cli.  et  de  Phys.,  S<^  séiie,  l.  1\,  1907,  p.  )6i.  J'avais  été  conduit  dans 
ce  travail  à  attiilnior  ce  spectre  à  la  molécule  urm  dissociée. 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  635 

du  spectre  de  quatrième  ordre  du  réseau,  comprise  entre  X  =:  434o  et  >,  =  4770-  Dans 
le  jaune  et  le  vert,  on  s'est  contenté  ilc  l'oljseix  alion  directe  du  spectre  avec  un 
oculaire. 

Les  résultats  des  mesures  faites  sur  les  clichés  sont  les  suivants  : 
1°   Un  grand  nombre   de   raies   sont   insensibles  à  l'action    du   champ 
magnétique.  Exemples  : 

l 4456,6        45o5,7         4568,1         4679,9         4662,8         4683,8 

2°  De  nombreuses  raies  présentent  le  phénomène  de  Zceman  lial)ituel, 
quand  la  lumière  se  propage  dans  la  direction  des  lignes  de  force.  En  voici 
quelques-unes;  j'indique  en  même  temps  la  valeur  approximative,  en  unités 
d'Angstrôm,  de  l'écart  des  composantes  pnur  un  champ  de  loooo  unités: 

1 44'2,3      4458,8      4461,0     4490,4     4498,1      4634, o     4723,0 

Ecart...  0,11  0,02  0,16  o,o5  0,20  o,i3  0,10 

3"  Enlin,  et  c'est  là  ce  qui  est  important,  quelques  raies  de  ce  second 
spectre  de  l'hydrogène  donnent,  suivant  les  lignes  de  force,  le  phénomène 
de  Zeemaii  a/iornial.  J'en  signale  quekpies-unes,  ainsi  que  la  valeur  approxi- 
mative du  doublet  pour  un  champ  de  iof)oo  gauss  : 

ï. 4523,3       4558,3       4653, o      4667,1       4673,1       4692,1 

Écart....  o,ù6  0,09  0,12  0,09  0,11  0,1 4 

La  comparaison  des  actions  du  champ  magnétique  se  fait  avec  certitude, 
car  on  obtient  sur  le  même  cliché,  en  même  temps,  les  raies  des  trois 
groupes  précédents. 

Je  signale  aussi  la  raie  X  :=  5778  qui  présente  le  phénomène  anormal, 
mais  que  je  n'ai  pas  piiotograpliiée. 

En  résumé,  le  second  spectre  de  l'hydrogène,  dont  la  structure  n'est  pas 
encore  dégagée,  est  formé  de  raies  qui  nous  donnent  les  trois  types  d'efl'et 
Zeeman  longitudinal  observés  dans  les  bandes  obéissant  à  des  lois  simples  : 
pas  d'action  du  champ  sur  la  raie,  phénomène  de  Zeeman  ordinaire  ou  enlin 
phénomène  de  Zeeman  anormal. 

Les  phénomènes  précédents  obtenus  dans  l'étude  des  spectres  des  gaz  et 
des  vapeurs,  à  cause  des  conditions  siuqilcs  dans  lesquelles  ils  ont  été  pro- 
duits, contribueront  peut-être  à  introduire  la  considération  des  électrons 
positifs  dans  les  théories  électronicjues  de  la  lumière,  ou  au  uioins  à  modifier 
celles-ci. 


636  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Aciion  (lu  chlore  sur  le  dilhymol.  INote  de  M.  H.  Cousix, 

présentée  par  M.  (îiiignard. 

Dans  une  Noie  présentée  à  l'Académie  (Cow/V^.wY'W«y,  t.  CXL^  I,p.  2()-2  ) 
par  M.  Hérissey  et  par  moi,  nous  avons  indiqué  un  procédé  simple  cl  com- 
mode pour  la  préparation  du  dilhymol,  cl  nous  avons  décrit  les  produits  ob- 
tenus dans  laclion  du  brome  sur  ce  phénol.  Jai  continué  ces  recherches  et 
je  décrirai  aujourd'hui  les  dérivés  obtenus  dans  l'action  du  chlore. 

Quand  on  Irai  te  le  dilhymol  C^"  H-"  O-,  en  suspension  dans  le  chloroforme, 
par  un  courant  de  chlore,  il  y  a  tout  d'abord  formation  d'un  dichloro- 
dilhvmol  C-"  H-  '  Cl-  O-  ;  puis  l'halogène,  agissant  comme  oxydant,  enlève  2"' 
d'hydrogène  au  dérivé  chloré  en  formant  un  corps  de  formule  C""  II'''-  Cl^  O" 
qui  est  une  dichlorodilhymoquinone;  enfin,  si  l'action  du  chlore  est  conti- 
nuée, le  dérivé  précédent  fixe  2*'  de  chlore  avec  formation  d'un  composé  de 
formule  C-"H--C1'0-,  dont  nous  verrons  plus  loin  la  constitution. 

1"  DlcJilorodllhymol. —  3b',i6  de  dilhymol,  soil  10  pour  100  du  poids  moléculaire  de 
Plivdrale  C-"H  =  ''0- -f- li-0,  sont  mis  en  suspension  dans  So'"'"  de  chloroforme,  puis 
liailés  par  une  quantité  de  chlore  légèrement  supérieure  à  la  quantité  théorique;  cela 
est  facile  en  préparant  le  chlore  par  l'action  de  l'acide  chlorhydrique  sur  le  perman- 
ganate de  potassium  et  en  partant  d'un  poids  de  permanganate  déterminé;  on  arrête 
le  courant  de  chlore  i[uand  tout  le  ditliymol  est  dissous  et  (|ue  la  liqueur  commence  à 
se  colorer  en  rouge;  la  solution  chloroforraique  est  alors  additionnée  d'une  petite 
quantité  de  poudre  de  zinc  et  de  solution  alcoolique  d'acide  sulfureux,  ce  qui  réduit 
la  faible  proportion  de  quinone  formée,  puis  le  chloroforme  est  évaporé  et  le  résidu 
est  purifié  par  plu,sieurs  cristallisations  dans  l'alcool  dilué  et  chaud.  Ce  dérivé  chloré 
se  présente  en  cristaux  prismatiques,  brillants,  de  couleur  blanc  faiblement  jaunâtre; 
il  est  insoluble  dans  l'eau,  soluble  dans  les  alcalis,  dans  l'alcool,  dans  l'éther,  le  chlo- 
roforme el  la  benzine;  son  point  de  fusion  est  iSs^-iSS"  (corr.  ).  Il  résulte  dcsanalyses 
que  ce  corps  est  un  dilhymol  dichloré  ayant  pouriormule  G'"  IP*CI^0'-. 

1°  DichlnrodithyDioquiiione.  —  Ce  corps  se  forme  dans  l'action  du  chlore  sur  le 
dérivé  précédent;  mais,  dans  ces  conditions,  la  préparation  est  difficile,  car  il  y  a 
bientôt  formation  d'un  dérivé  plus  chloré  dont  la  séparation  d'avec  la  quinone  est  dif- 
ficile. C'est  pour(|uoi,  au  lieu  d'employer  le  chlore  comme  oxydant,  j'ai  utilisé  le 
brome  ajouté  dans  la  proportion  de  2"'  pour  une  molécule  de  dichlorodithymol. 
A  3^,67  du  corps  précédent  mis  en  solution  dans  20™'  de  chloroforme,  j'ajoute  goutte 
à  goutte  iB,6o  de  brome  dilué  dans  du  chloroforme;  la  liqueur  prend  une  coloralion 
rouge  foncé  et  l'addition  d'alcool  donne  lieu  à  la  formation  d'un  précipité  cristallin, 
rouge  foncé,  qui  est  recueilli  et  purifié  par  cristallisation  dans  la  benzine  à  chaud. 


SÉANCE    DU    23    MARS    [908.  ÔSy 

Le  corps  obtenu  se  présente  sous  forme  d'aiguilles  prismatiques,  groupées  en  étoiles, 
d'une  belle  couleur  rouge  grenat  foncé;  il  est  insoluble  dans  l'eau  et  dans  les  alcalis, 
presque  insoluble  dans  l'alcool  et  l'étlier,  peu  snluble  dans  le  chloroforme,  plus  soluble 
dans  la  benzine  surtout  à  chaud.  Il  fond  en  se  décomposant  vers  i3o"-i32''  (corr.).  Ce 
dérivé  est  complètement  exempt  de  brome  et  les  analyses  mènent  à  la  formule 
Q2o[[22Q|2Q2 .  ji  possède  toutes  les  propriétés  d'une  ([uinone  correspondant  au  dichlo- 
rodithjmol;  en  effet,  il  est  insoluble  dans  la  soude;  il  possède  une  couleur  rouge  ap- 
partenant à  un  grand  nombre  de  quinones  aromatiques;  il  bleuit  énergiquement  la 
teinture  de  gaïac;  enfin,  sous  l'action  des  réducteurs,  il  redonne  le  dythimol  dichloré. 

3°  Diclilorure  de dichloroditliYmoquinone.  —  Le  troisième  dérivé  chloré  est  obtenu 
dans  l'action  prolongée  du  chlore  sur  le  ditliymol  en  suspension  dans  le  chloroforme; 
la  solution  cliloroformique,  après  avoir  pris  une  teinte  rouge,  devient  jaune;  à  ce 
moment  on  évapore  le  chloroforme,  le  résidu  est  maintenu  quelf|ue  temps  en  contact 
avec  de  l'alcool  à  93°  à  froid,  puis  la  partie  insoluble  est  purifiée  par  plusieurs  cristal- 
lisations dans  l'alcool  absolu  à  chaud.  Ce  dérivé  chloré  se  présente  en  petits  cristaux 
piismptiques,  d'une  belle  couleur  jaune  soufré.  H  est  complètement  insoluble  dans 
l'eau  et  dans  les  alcalis,  peu  soluble  dans  l'alcool  absolu  à  froid,  plus  soluble  à 
chaud,  très  soluble  dans  l'élher,  la  benzine  et  le  chloroforme.  Le  point  de  fusion, 
assez  difficile  à  déterminer  exactement,  car  le  produit  est  décomposé  partiellement  à 
la  température  de  fusion,  est  i76"-i78"  (cori.).  Il  résulte  des  analyses  ([ue  ce  corps 
a  |)Our  formule  C-''H^-G1*0-,  soit  la  composition  du  tétrachlorodilhymol  ;  cependant 
ce  COI  ps  ne  peut  être  envisagé  comme  étant  le  ditliymol  létrachloré;  il  résulte  de  l'en- 
semble de  ses  propriétés  que  ce  dérivé  doit  être  considéré  comme  provenant  de  la 
fixation  de  2"'  de  chlore  sur  la  dichloroditli\  uiiH|uinone,  et  cela  pour  les  raisons 
suivantes  : 

1°  Il  est  insoluble  dans  la  soude:  le  tétracliloioililliymol  au  contraire,  ayant  conservé 
ses  deux  oxhydryles  phénoliques,  serait  soluble.  2°  Quand  on  traite  par  les  réducteurs 
(SO^  en  solution  alcoolique  et  poudre  de  zinc)  la  solution  du  dérivé  chloré  dans 
l'alcool,  celle-ci,  d'abord  jaune-d'or,  se  colore  en  rouge  puis  bientôt  elle  est  complète- 
ment décolorée  :  de  cette  liqueur  il  est  facile  il'isoler  un  dérivé  possédant  tontes  les 
propriétés  du  dithymol  dichloré. 

l'our  ces  diflerentes  raisons  je  considère  le  dérivé  G^"!!-' Cl'O'-  comme  résultant  de 
la  fixation  de  2CI  sur  la  ((uinone  C"H^'-'CI-0-  et  je  le  désii;nerai  sous  le  nom  de  di- 
chlorure  de  dichlorodilhyinoquinone. 

En  rcsunif',  raclion  du  chlore  sur  le  ditliymol  m'a  donné  un  dichlorodi- 
tliymol,  une  dicliloi-oditliynioquinone  et  un  diclilortirc  de  dicliloroditliyiuo- 
t[uinone. 


G  38 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE  ORGANIQUE.   —  Sur  (jnelques  dérivés  de  la  phénylisoxazolone.   Note 
de  MM.  A.  Waul  el  Axdré  Meyer,  présentée  par  M.  A.  Haller. 


Les  travaux  de  Schiff'et  ses  élèves  ont  montré  (')  que  l'action  simultanée 
du  chlorhydrate  d'hydrovylaminc  et  d'une  aldéhyde  sur  l'éther  acélylacé- 
tique  en  présence  d'aniline  conduit  à  des  combinaisons  solides,  qui  résultent 
de  la  condensation  de  l'aldéhyde  avec  la  méthylisoxazolone  formée  dans  la 
réaction. 

Nous  avons  remarqué  que  le  dérivé  phénylé  de  l'isoxazolone  est  suscep- 
tible de  subir  des  condensations  analogues;  celles-ci  s'effectuent  plus  facile- 
ment, la  phénylisoxazolone  se  préparant  avec  un  excellent  rendement, 
à  l'état  pur  el  cristallisé.  La  réaction  des  aldéhydes  aromatiques  avec  la 
phénylisoxazolone  se  fait  de  préférence  en  milieu  alcoolique  avec  ou  sans 
agent  de  condensation.  Llle  est  lente  à  froid  par  suite  de  la  faible  solubilité 
de  la  phénylisoxazolone  dans  l'alcool,  mais  elle  devient  rapide  même  à  la 
température  ordinaire  en  présence  d'une  faible  quantité  de  pipéridine. 
Dans  la  [ilupart  des  cas,  il  suffit  de  chaull'er  à  l'ébullition  la  solution  alcoo- 
li(jue  des  corps  réagissants  sans  addition  d'agent  de  condensation;  le  produit 
formé  se  précipite  presque  quantitativement. 

La  réaction  peut  s'exprimer  par  le  schéma 


C«H=-C 


CH-  C«H-'~-C 

-hCUO-R  = 


co 


N 


C 


-^ 


CH  — R-t-  II-O. 


CO 


o 


o 


La  benzyliiiciie-phénylisoxazolone  (  C'H^NO-)  z=  Cil  .C'tl'  constitue  des  pail- 
lettes Ijrillantes,  jaune  clair,  fondant  à  191"  en  se  décomposant,  peu  solubles  dans 
Talcool  et  les  dissolvants  organiques,  La  cinnamylidène-phénylisoxazolone  cristallise 
dans  l'acide  acétique  en  feuillets  orangés  fondant  à  160"  en  se  décomposant,  h^  fiiryli- 
dène-phénylisn.iazolonc  forme  des  tablettes  brunes  fondant  à  i32''-i33"  en  se  décom- 
posant. 

Tandis  que  la  plii'n\  lisoxazolone  est  incolore,  Ions  le~  composés  précédents  sont 
nettement  Ct)lorés;   nous  avons  pensé  qu'il   seriilt  peul-èlre  possible  d'ohlenir  de  véri- 


(')  ScHiFF,   D.  chem.   G.,  t.  XXVUl,  j).  ajSS.  —  Sciiiff  et  Vicum,  D.  clicm.  G., 
t.  XXX,  p.  iiM).  —  Sciiiff  et  Betti,  D.  clicin.  G.,  l.  X\\,  p.  iSSj. 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908,  689 

tables  matières  colorantes  en  intiodiiisant  des  giodpes  aiixochronies  clans  la  molécule 
cliroraogène  de  la  benzylidène-pliénylisoxazolone.  Dans  ce  but,  nous  avons  remplacé  la 
benzaldéliyJe  par  ses  produits  de  substitution. 

La  paradiiuélliylainidobt'iizylidène-phényliso^Lazolone 

(C'H'0-N)  =  CH.OH'N(CH')2 

constitue  des  paillettes  brillantes  ronge  brique,  fondant  à  184°,  solubles  avec  une  colo- 
ration orangée  dans  l'acide  acétique.  Ce  produit  ne  possède  qu'une  faible  affinité  pour 
la  laine  ou  le  cotoji,  mordancés  au  tanin.  Les  déiivés  hydroxylés  ont  été  préparés  à 
l'aide  des  aldéhydes  suivantes  : 

L'aldéhjde  salicylique  donne  la  salicyliilèiic- phéiiytisoj:azolone,  cristallisée  en 
aiguilles  jaunes  fondant  à  187°;  l'aldéhyde/j-ow  benzoïque  donne  \ap-oxybenzylidène- 
pliényliso.razolone,  aiguilles  jaunes  fondant  à  ■2o6"-207'>;  '"'  vanilline  donne  la  4-ox)'- 
'i-métho.tybenzylidcne-pltényliso.razoloiie,  aiguilles  jaune  d'or  fondant  à  2i3°;  l'al- 
déhyde |3-oxynaphloïque  donne  la  P-ouynaphtylidène-pliénylisoxazolone.  fondant 
à  223°. 

Ces  corps  sont  solubles  dans  les  alcalis  a\ec  une  coloration  oiangée  plus  ou  moins 
rougeàtre;  il  n'a  pas  été  possible  de  les  examiner  au  point  de  vue  tinctorial,  car,  à 
chaud,  les  solutions  sont  décolorées  par  suite  de  rh\diolyse.  Les  anisylidèiie-  et  pipé- 
vonylldène-phénylUoxazolones  fondent  respectivement  à  164°  et  2o8"-ao9";  elles  sont 
insolubles  dans  les  alcalis. 

CeU('  l'actle  condensation  de  la  pliénylisoxazolone  avec  les  aldéhydes 
aromatiques  semble  inditjuer  qu'elle  possède  tin  groupement  métliylénique 
dans  sa  molécule.  M.  Sachs  a  montré  dans  une  série  de  mémoires  que  les 
composés  possédant  un  tel  gioupemcnl  sont  susceptibles  de  se  condenser 
avec  la  tiitinsodimélliylanilitie.  La  pbén\lis(i\azolone  fournil  dans  ces  con- 
ditions la  ditiiéthylamidophénylimine  de  la  phénylisoxazoldione  : 

C«ll'_  C C=  \.C/H'.N(C1P)'^ 

() 

Ce  composé  l'oiid  à  i84"en  se  décomposani  et  constitue  des  aiguilles 
violet  noir  solubles  en  violet  dans  l'acide  acétique;  elles  teignent  faible- 
ment la  soie  en  violet. 

Dans  une  (communication  récente,  MM.  Motiretiel  Lazennec(  '),eiis'ap- 
[)uyantsur  la  formation  de  la  phénylisoxazolotic  dans  l'action  de  l'hydroxyl- 

(')  MoLREii  et  Lazennec,  Comples  rendus,  t.  CM. IV,  p.  laSi. 

C.  R.,  190S,  I"  Semestre.  (T.  CXLVl,  N"  12.)  84 


64o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

aminé  sur.  léllier  éthoxycimiainiqiu'  et  sur  lamide  phénylpropiolique,  ont 
proposé  pour  elle  une  formule  de  constitution  (II)  différente  : 


C  W  -  C 


HN 


O 


CH 


C(_) 


(II). 

Les  réactions  précédentes  montrent  que,  si  la  phênylisoxazolone  possède, 
dans  certaines  conditions,  la  formule  de  constitution  (II)  (Moureu  et 
Lazennec),  elle  peut  également  réagir  sous  la  forme  méthylénique  (I)  tau- 
lomère.  D'ailleurs  M.  Kabe  (')  a  obtenu  dans  l'action  du  chlorure  de 
benzoylesur  la  phênylisoxazolone  deuv  dérivés  benzoylés  se  rattachant,  l'un 
à  la  forme  énolique  de  la  formule  (  I  )  et  l'autre  à  la  forme  iminée  (II). 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  les  produila  de  l'action  du  chlorure  d'aluminium 
et  du  gaz  cklorhydrique  sur  le  benzène  ;  méthylpliénylcyclopentane.  Note 
de  M.  G.  GusTAvsoN,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

Si  l'on  sature  le  benzène  additionné  de  chlorure  d'aluminium  finement 
pulvérisé  avec  du  gaz  chlorliydrique  et  si  l'on  agite  le  mélange,  ou  observe 
qu'il  se  forme  peu  à  peu  une  couche  liquide  brun  foncé  non  miscifjle  au 
benzène  surnageant.  L'action  est  très  lente  et  dure  plusieurs  semaines. 
On  peut  l'accélérer  et  obtenir  en  quelques  heures  beaucoup  de  produit  en 
chauffant  le  mélange  an  bain-marie  dans  des  flacons  hermétiquement  fer- 
més, la  réaction  s'accomplissant  sans  dégagement  de  gaz.  Si  l'on  décom- 
pose la  couche  liquide  brun  foncé  avec  de  l'eau,  on  obtient  du  benzène,  des 
hydrocarbures  bouillants  jusqu'à  36o°  et  un  résidu  résineux,  comme  je 
l'avais  déjà  observé  lors  de  mes  premiers  essais  sur  ce  sujet  (').  Ayant 
repris  l'étude  des  hydrocarbures  contenus  dans  la  couche  liquide,  j'ai 
réussi  à  en  isoler  du  méthylphénylcyclopentane.  Pour  obtenir  ce  carbure 
à  l'état  de  pureté,  on  traite  la  partie  bouillant  à  23o"-24o°  par  l'acide  sulfu- 
rique  fumant  et  l'on  sature  le  produit  par  le  carbonate  de  baryte.  Le  sel 


(')  Habk,  lier.  chem.  Ges.,  l.  XX.X,  p.  1614. 

(*)  Journal  de  la  Soc.  cltim.  russe,  1878,  p.  Syo. 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  64 1 

barytique  obtenu  cristallise  en  paillettes  brillantes  très  peu  solubles  dans 
l'eau  froide. 

En  chauiïant  Facide  suU'onique,  préparé  en  parlant  du  sel  barytique  pur, 
avec  de  l'acide  chlorbydrique  en  tubes  scellés  à  i8o"-2oo",  on  obtient  le  car- 
bure liquide  à  odeur  de  dipbényl,  bouillant  à  23o°-232'',  qui  reste  liquide 
à  -i5°. 

o*,io55  de  substance  ont  donné  o,3473CO-  et  0,0926  H^O,  soil  en  centièmes 
89,78  pour  100  de  C  et  9,75  pour  100  d'il.  L,\  formule  C'-H'"  exige  89,9.3  pour  100 
de  C  et  10,07  pour  100  de  H.  Le  sel  barytique  m'a  donné  2,91  pour  100  d'eau  de  cris- 
tallisation et  22,25,  22,4  et  22,3  pour  100  de  baryum  dans  le  sel  anhydre.  La  formule 
(C'-H''SO')^Ba -H  H'O  exige  2,84  pour  100  d'eau  el23,3i  pour  100  de  baryum  dans 

16° 
le  sel  privé  de  l'eau   de   cristallisation.    Densité   du   carbure  à -^  ^0,937.   Le   poids 

moléculaire  déterminé  par  la   méthode  de  M.   Haoult,  en  emplo\ant  le  phénol  comme 
dissolvant,  a  été  trouvé  16.");  la  formule  G'- 11"'  exige  160.    La  réfraction  moléculaire 

16"  \  3        .  ... 

/i  — j.  =r  i,52io  1;   la    formule    C'-H"*     exige   5i,7/l-Les  chifl'res  ci- 
dessus  s'accordent  très  bien  avec  ceux  obtenus  par  MM.  Borsche  et  Menz  (')  pour  le 

/QH2 CH^\ 

i-méthyl-3-phénylcyclopentane,  CH'.  ClI^  „.*         yCH.Cll',  récemment  obtenu 

par  ces  savants  par  voie  synthétique  (  '  ). 

Le  mèihylphënylcYclopentane  n'est  pas  attaqué  immédiatement  par  la 
solution  étendue  de  permanganate  de  potasse  et  se  colore  par  la  première 
goutte  de  brome  qu'on  y  ajoute.  Oxydé  |)ar  le  permanganate  de  potasse 
à  100",  ou  par  le  mélange  chromique,  le  carbone  se  transforme  en  acide 
benzoïque,  en  donnant  en  même  temps  des  traces  d'acide  acétique. 

Si  l'on  épuise  la  couche  brun  foncé  par  l'éther  de  pétrole,  on  isole  aisément  le 
ferment  chloraluminique  qui  reste  comme  liquide  1res  épais  insoluble  dans  l'éther  de 
pétrole,  et  qu'on  peut  combiner  de  nouveau  avec  du  benzène  et  des  carbures  aroma- 
tiques. Le  ferment  joue  le  même  rôle  que  les  autres  ferments  analogues  isolés  par  moi 
des  produits  de  la  plupart  des  réactions  de  MM.  Friedel  et  (krafts.  En  saturant  le  com- 
posé benzénique  du  ferment  avec  du  gaz  chloihydrique,  on  trouve  que  le  benzène 
ajouté  se  transforme  peu  à  peu  en  méth\lphénylcyclopentane  et  des  carbures  cycliques 
plus  phénylés.  J'ai  ainsi  isolé  du  diphénylcyclolLCcaiie,  fusible  à  170°,  obtenu  pour 
la  première  fois  par  M.  Kursanoflf  (^),  mais  je  n'ai  pas  réussi  jusqu'à  présent  à  isoler 
du  triphénylcyclohexane  qui  doit  probablement  présenter  le  terme  ultime  de  la  réac- 


(')  Berichte  cl.  d.  chein.  Ges.,  igoS,  p.  190. 

(-)  Journal  de  la  Soc.  cldni.  russe,  1901,  p.  690. 


642  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

lion  étudiée  [C=H'^-.OH«llCI^C«H-C»H5->GMi-(2HGl)C''FJ^->C''H'-'(C»IP)=]. 
C'est  par  la  transfoniialion  du  cvclohexane  en  méllivlcvclopentane,  si  souvent  observée, 
et  par  les  transpositions  des  radicaux  qu'on  peut  expliquer  les  résultats  de  la  réaction 
que  j'ai  exposée  plus  haut.  Le  méthvlphénvlcyclopentane  une  fois  formé,  c'est  aussi  par 
la  transposition  des  radicaux  qu'on  peut  expliquer  la  formation  du  toluène  observée 
par  MM.  Friedel  et  Crafts  pendant  l'action  du  chlorure  d'aluminium  sur  le  benzène 
à  i8o''-200";  la  formation  d'élhylbenzène,  observée  par  ces  savants  dans  le  même  cas, 
implique  de  même  la  présence  d'étliylphénylcyclobutane  parmi  les  produits  de  l'action 
du  chlorure  d'aluminium  sur  le  benzène. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  r/i/e/qufis  dérà'és  du  tliiophcne. 
Note  de  M.  V.  Thomas,  piésenlée  par  M.  llaliei'. 

Le  magnésium  se  dissout  très  facilement  dans  le  tliiophène  iodé 
C''H'SI(a)  en  présence  d'éther  anhydre.  L'organo-magncsicn  formé  se 
comporte,  dans  la  plupart  des  réactions,  à  la  façon  de  Fiodure  de  pliénvl- 
magnésium. 

Dans  cette  Note,  je  décinrai  brièvement  raclion  de  liodure  de  tliiényl- 
magnésium  sur  les  cétones  grasses  ou  aromali<pies. 

Action  sur  les  réloncs  grasses.  —  Les  cétones  grasses  réagissent  norma- 
lement sur  le  composé 


CH 


Cil 


Cil 


\, 


C-M-1 


avec  formation  dalcools  tertiaires.  Ces  alcools  tertiaires  sont  difficiles  à 
séparer  à  l'état  de  pureté,  car,  plus  facilement  encore  que  les  carbinols 
correspondants  à  noyaux  benzéniques,  ils  lendont  à  se  déshydrater  avec 
formation  de  carbures  éthyléniques.  Cette  déshydratation  se  produit,  plus  ou 
moins  complète,  par  distillation  des  alcools,  même  sous  pression  réduite; 
avec  certains  d'entre  eux,  la  déshydratation  sV'lléctuc  déjà  à  température 
ordinaire.  Le  mélange  de  carbure  et  d'alcool  est  pénible  à  rectifier  lorsqu'on 
opère,  comme  j"ai  dii  le  faire,  par  suite  du  prix  élevé  du  tliiophène,  sur  de 
faibles  quantités  de  matière.  Pendant  la  rectilicatlon  des  produits  bruts, 
eu  ellét,  les  carbures  éprouvent  une  polymérisation  très  accentuée. 

Les  carbures  se  présentent  sous  forme  de  liquides  plus  ou  moins  huileux, 
incolores,  à  odeur  particulière,  ne  se  congelant  pas  même  dans  un  mélange 
de  neige  carbonique  et  d'acétone  à  —  (io".  Abandonnés  un  certain  temps  à 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  643 

eux-mêmes,  ils  foncent  graduellement  de  couleur,  leur  viscosité  augmente 
et  certains  termes  de  la  série  iinissent  par  se  prendre  en  une  masse  solide 
noirâtre. 

Carbures  et  alcools  ont  des  points  d'ébullition  sou\cnl  très  voisins,  ce 
qui  pratiquement  complique  encore  leur  si'paialion. 

Mes  expériences  ont  porté  sur  les  cétones  suivantes  : 

CH'COCIP,     CH'CH^COGH^     CM1"C()CtI5    et    (CH^CIPCH^)2C0. 

Les  deux  premières  cétones  fournissent  un  mélange  de  carbure  et  d'alcool; 
la  mélhylamylcétone  donne  surtout  le  carbure  éthylénique;  par  contre,  la 
butyrone  conduit  presque  exclusivement  à  lalcool  tertiaire.  Comme  le  car- 
binol  formé  à  partir  de  Tiodure  de  thiénylmagnésium  et  de  i'acétopbénone 
(voir  ci-dessous)  paraît  se  déshydrater  avec  une  extrême  facilité,  comme, 
d'autre  part,  le  diphénylthiénylcarbinol  (  voir  plus  loin  )  ofTre  une  stabilité 
remarcjuable,  il  me  parait  logique  d'admettre,  provisoirement  tout  au 
moins,  que  la  déshydratation  des  carbinols  se  produit  d'après  la  réaction 

R-C(On)  H- G 

T      CH'  T      CH^ 

H  =  raflical  ;;ras  nu  ;troinali(|uc.  T  =  radical  lliitnyl. 

Par  fixation  de  brome,  les  carbures  donnent  naissance  à  des  produits  liui- 
leux  que  je  n'ai  pu  amener  à  cristallisation. 

Action  iiir  les  cétones  aromatiques  et  les  cétones  mixtes.  —  ]_,'acétophénone 
réagit  normalement  avec  l'iodurede  thiénylmagnésium  :  on  obtient  l'alcool 
tertiaire  qui,  peu-  stable,  parait  se  transfornier,  même  à  température  ordi- 
naire, en  carbure  éthylénique.  La  benzopliéuone  conduit  de  même  au  diphé- 
nylthiénylcarbinol, ne  présentant  aucune  teudance  à  la  déshydratation  et 
possédant,  par  contre,  une  très  grande  stal)ilité.  La  réaction  se  produit  en- 
core très  régulièrement  avec  les  dérivés  de  la  benzophénone  :  la  cétone  de 
Michler  donne  une  matière  colorante  verte  présentant  toutes  les  propriétés 
du  vert  de  thiophène 

[CH'  — Az{CH3)^]2=C(011).C-H'S. 

(CIl')-C(OH)  C*H^S. —  La  préparation  de  l'oi'gano-magnésien  doit  être  faite  en 
présence  d'un  léger  excès  de  magnésium,  car  la  séparation  des  traces  de  liiiophène  iodé 
qui  n'est  pas  entré  en  réaction  est  toujours  extrêmement  pénible.  En  parlant  de  ôos  de 


644  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

thiopliène  iodé,  on  oblieiU  de  22s  à  23*-'  de  produit  brut.  La  majeure  partie  passe  entre 
loS^-io^"  sous  25"""  et  se  solidifie  par  refroidissement;  une  petite  quantité  distille  à 
température  légèrement  inférieure  à  gS^-go"  sous  la  même  pression.  Ces  premières 
portions  sont  formées  principalement  de  carbure  élliylénique. 

A  l'état  de  pureté,  l'alcool  se  présente  en  aiguilles  solubles  dans  les  solvants  usuels 
et  fusibles  à  33°.  I^ar  abandon  à  température  ordinaire,  les  cristaux  se  liquéfient  et 
donnent  un  produit  visqueux  à  odeur  piquante. 

(Cil')  —  C  —  C*  ir^  S.  —  Isolé  en  petite   quantité  sous  forme  d'un  liquide  incolore  à 

CH- 

odeur  agréable,  bouillant  à  i66''-i67''  ^O"*  '^  ^  727""",  il  se  polymérise  très  facilement 
avec  le  temps;  son  odeur  de\ient  piquante  et  il  finit  par  se  transformer  en  une  masse 
solide  noirâtre. 

(C^H=)(CH^)C(OH).C*H^S  et  (C^H5)C(=:CH-^)(C*H3S).  —  Ces  composés  se 
forment  comme  les  précédents,  mais  je  n'ai  pu  arriver  à  les  obtenir  à  l'état  de  pureté, 
par  suite  du  peu  de  matière  sur  laquelle  j'opérais. 

Le  produit  brut  obtenu  bout  vers  106°  sous  H  rr  39"'™-.'io""'  et  à  iil(°-ii6''  sous 
Il  =  59™"'. 

(CH»)  =:C(CH1")(C'1PS).  —  C'est  le  produit  principal  de  la  réaction.  Par  distil- 
lation du  produit  brut,  sous  pression  réduite,  on  recueille  entre  i65''-i68°  (H  =  62™") 
un  liquide  quelque  peu  huileux,  à  odeur  écœurante  et  donnant  à  l'analyse  :  C  =  72,8, 
II  =  9,2  (calculé  pour  le  carbure  :  C  =  73,33  et  II  =  8,  88). 

(C'H")  C(OII)  (C^H')  (C'H'S).  —  Obtenu  sous  forme  d'un  liquide  non  cristal- 
lisable  à  odeur  assez  agréable  et  bouillant  à  i6o°-i63"'  sous  H  ^  ^S^^-^ô"""  (trouvé  : 
C  =  66,42;  11^9,  i^3;  calculé  :  C  =  66,66;  H  =  9,  49).  Par  distillation  à  pression 
ordinaire,  il  se  dédouble  partiellement  en  eau  et  carbure. 

(CIF)  C  (OU  )  (C''H' )  (  C*H'S).  —  Aiguilles  solubles  dans  les  solvants  organiques 
usuels,  fusibles  à  5o°.  Abandonnées  à  elles-mêmes,  ces  aiguilles  se  liquéfient  en  partie, 
avec  production  très  probable  de  carbure  étlivléni((ue. 

(C*IP) 'C  (OII)(C'H^S).  —  Ce  corps,  en  cristaux  bien  formés,  d'ap|)arence 
hexagonale,  fond  à  125°.  Il  est  peu  soluble  dans  l'eau,  mais  se  dissout  beaucoup 
mieux  dans  les  acides  sulfuiique,  azotique  et  cliloihydrique.  Les.  acides  organiques, 
tels  que  l'acide  acétique,  le  dissolvent  également.  Tandis  que  les  dissolutions  dans  les 
solvants  neutres  sont  incoloies,  les  dissolutions  dans  les  acides  sont  très  fortement 
colorées  en  jaune.  L'intensité  de  coloration  est  très  ;jrande. 

Je  rappellei'ai  que  le  triphénylcafbinol,  ainsi  que  Va  mentionné  Frey(') 
donne,  lui  aussi,  avec  l'acide  sulfurique  concentré  des  solutions  jaunes  à 
pouvoir  colorant  très  intense;  j'ai  constaté  que  ce  carbinol  donne  égale- 
ment des  solutions  jaunes  avec  l'acide  azotique,  tandis  qu'avec  l'acide 
chlorhydrique,  même  à  chaud,  on  n'obtient  pas  de  coloration. 

Quelle  est  la  cause  de  cette  coloration?  Est-elle  le  résultat  de  la  forma- 


(')   FiiEY,  Ber.  chcni.  GesclL,  t.  XXVIII,  p.  25i6. 


SÉANCE    DU    23    MAKS    1908.  645 

tion  d'une  sorte  de  sel?  C'est  un  point  que  je  me  propose  d'élucider  dans 
la  suite,  après  avoir  terminé  létude  des  produits  de  la  forme 

RC(OH)  (OH'S)^     et     G  (OH)  (C*H^'S)^ 

Les  diverses  tentatives  de  préparation  du  thiényl-ol  C*H'S(OH)par 
l'action  de  l'oxygène  sur  l'organo-magnésien  ne  m'ont  conduit  à  aucun 
résultat.  Par  contre,  les  nitriles  réagissent  normalement  sur  l'iodure  de 
ihiénylmagnésium,  avec  formation  de  cétones. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Sur  la  formation  de  l'aldéhyde  acétique  dans  les 
fermentations  alcooliques.  Note  de  M.  A.  Trii.lat,  présentée  par  M.  L. 
Maquenne. 

L'aldéhyde  acétique  a  déjà  été  signalée  comme  accompagnant  certaines 
fermentations  alcooliques.  Linossier  et  Houx  ont  trouvé  ce  corps  dans  la 
fermentation  du  glucose  sous  l'influence  du  champignon  du  muguet; 
Roeser  (')  l'a  aussi  constatée  dans  un  grand  nombre  de  fermentations  pro- 
venant de  l'ensemencement  des  moûts  avec  une  variété  de  levure  de  raisins 
de  divers  cépages.  Duclaux  (-')  a  confirmé  ces  résultats  dans  la  fermentation 
alcoolique  provoquée  par  la  levure  de  lactose;  enfin  M.  Sauton  et  moi- 
même  (')  avons  montré  que  plusieurs  levures  pures  de  lactose,  retirées  du 
fromage,  donnaient  des  proportions  d'aldéhyde  acétique  variant  de  35'"^ 
à  80'"'''  par  litre  du  liquide  ensemencé. 

Comme  suite  à  mes  précédentes  Notes  (*),  j'ai  étudié  plus  à  fond  les 
conditions  de.la  formation  de  l'aldéhyde  acétique  qui  semble  se  produire 
d'une  manière  générale  dans  toutes  les  fermentations  alcooliques  sous  l'in- 
fluence des  levures.  Je  me  suis  tout  d'abord  demandé  si  l'aldéliyde  est  véri- 
tablement, comme  on  l'indique  couramment,  un  produit  normal  de  la 
fermentation  alcoolique. 

Etant  donnée  la  facilité  avec  laquelle  l'alcool  peut  donner  quelques 
milligrammes  d'aldéhyde  par  litre,  sous  certaines  influences,  on  pouvait 
aussi  supposer  que  sa    provenance  était  due  à   la  fois   à    l'oxydation   de 

(')    Annales  Institut  Pasteur,  iSgS,  p.  ^i- 
C)   Traité  de  Microbiologie,  l.  III,  p.  43i. 

.(')   Comptes  rendus.  29  avril  1907.  —  Annales  Institut  Pasteur,  mars  1908. 
(')   Comptes  rendus,  i'"'  seni.  igoS,  p.  lëi  ;   /(/. .  3i  décembre  1906. 


646  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

l'alcool  par  l'oxygène  de  l'air  el  à  la  dislocation  de  la  molécule  sucrée, 
comme  l'avaiiraicnt  Schiitzenberger  cl  Destrcm,  au  mèiiie  titre  que  l'acide 
succini(|ue  et  la  glycérine  de  la  fermcutatiou. 

La  question  u"a  pas  été,  eu  effet,  résolue  d'une  manière  définitive,  et  si 
l'on  s'en  tenait  aux  résultais  de  lloeser,  on  sérail  tenté  de  supposer  que 
l'aldéliNde  ac(''lique  pourrait  se  former,  même  à  Tahri  de  l'air,  au  cours  des 
fermentations.  Cet  auteur  a,  en  ell'et,  annoncé  que,  dans  les  cultures  anaé- 
robies  ensemencées  avec  des  levures  de  vin,  on  trouvait  de  iS'"^  à  So'"*; 
d'aldébyde  par  lili'c. 

Contrairement  à  celle  opinion,  mes  expériences  démontrent  que  la  pro- 
duction d  aldéliyde  au  cours  des  fermentalions  n'est  qu'un  phénomène  con- 
comitlant,  qui  n'a  lieu  (ju'en  présence  de  l'oxygène  de  l'air;  elle  n'esl  pas 
liée  à  la  fermentation  elle-même. 

Pour  en  faire  la  démonstration  j'ai  choisi  comme  exemple  les  levures  de 
lactose  et,  spécialement  parmi  elles,  des  levures  retirées  du  fromage  (jui, 
dans  de  précédents  essais,  avaient  donné  les  meilleurs  rendements  en 
aldéhyde  acétique. 

Expériences.  —  Les  expéiiences  ont  consisté  à  ensemencer  largement  des  liquides 
nutritifs  lactoses  avec  ces  levures.  Un  premier  lot  de  Ijoiiiliousa  été  directement  ense- 
mencé dans  des  ballons  de  5oo''"''  de  capacité  el  bouchés  avec  de  la  ouate  stérilisée, 
permettant  plus  ou  moins  facilement  l'accès  de  l'air.  Une  deuxième  série  d'essais  a  été 
elTectuée,  dans  les  mêmes  conditions,  dan-i  des  ballons  munis  de  deux  tubulures  laté- 
rales, mais  en  ayant  soin  de  faire  l'ensemencement  à  l'abri  de  l'air,  en  présence  d'acide 
carbonique  ou  d'un  gaz  neutre,  comme  l'Iijdiogène.  Dans  ce  cas,  pour  opérer  dans  des 
conditions  rigoureuses,  à  l'abri  de  toute  trace  d'air,  les  liquiiles  nutritifs,  placés  dans 
leurs  ballons  respectifs,  étaient  d'abord  lavés  par  un  courant  d'acide  carbonique 
gazeux  ou  d'bydrogène,  qu'on  extrayait  ensuite  en  portant  le  liquide  à  l'ébullition 
sous  pression  réduite.  On  recommençait  trois  fois  l'opération,  de  manière  à  être  sûr 
qu'il  ne  restât  pas  trace  d'aii-,  ni  dans  le  liquide,  ui  dans  l'espace  vide  du  ballon  ('). 

Une  des  tubulures  du  ballon  était  ensuite  scellée,  tandis  (|ue  l'autre  était  mise  en 
communication  avec  une  éprouvette  remplie  de  mercure;  on  |)rovoquait  l'ensemence- 
ment des  bouillons  de  culluie  au  moyen  d'un  dispositif  spécial  qui  faisait  tomber  dans 
celui-ci  les  levures  qui  se  trouvaient  d'aboid  su-pendues  dans  une  petite  nacelle  au 
sommet  du  ballon. 

Tous  les  essais  étaient  abandonnés  à  la  même  teuqjératuie  du  laboratoire  et,  après 
quelques  jours,  on  piocédait  à  la  recljerclie  et  au  dosage  de  l'aldelnde  foiniée. 

Pour  éviter  toute  oxydation  ultéiieure  de  l'alcool  formé  au  cours  de  la  (èrmeiUalion, 


(')  Sans  celte  précaution,  on   obtiendrait  encore,  à  la  lin   de   la  fermentation,   une 
légère  coloration  avec  le  bisulfite  de  rosaniline. 


SÉANCE    DU    23    MARS    il)o8.  &\'] 

les  jilus  grandes  piécanlions  ont  élé  prises.  La  dislillalion  du  liquide  alcoolique  a  été 
effectuée  dans  tous  les  essais  en  l'absence  d'air,  en  si;  conformant  aux  indications  que 
j'ai  données  pour  supprimer  l'owdation  de  l'alcool. 

A()rés  avoir  bien  constaté  dans  tous  les  essais  la  fornjation  d'alcool  ,  l'aldéhvde  était 
d'abord  qnalit;itl\enient  recherchée  au  moyen  d'une  sidution  très  sensible  fie  bisulfite 
de  rosaniline  donnant  la  coloration  au  fj-j/ifôô"'  On  procédait  ensuite  au  dosage  colori- 
mélrique  de  l'aldéhyde  quand  il  y  avait  lieu. 

Le  Tableau  suivant  donne  la  (juanlilé  (raldéhyde  formée  par  litre,  en 
présence  ou  en  l'absence  d'oxygène  : 

1 .  Aération  large So'"*»' 

2.  En  présence  d'acide  carbonique néant 

I}.  0  (avec  petite  introduction  d'air) de2"'ôàio"'P 

4.  »  d'hydrogène néant 

5.  ))  (avec  petite  introductio[i  d'air) de2"'8àio"'S 

On  voit  i[u"en  l'absence  complète  d'air  il  n'y  a  pas  eu  apparition  d'al- 
déhyde; elle  a  été,  au  contraire,  toujours  constatée  quand  la  fermentation 
a  eu  lieu  en  iriilleu  aéré  ou  même  en  présence  de  très  petites  quantités 
d'oxygène,  ce  tpii  justifie  bien  les  pn'caulions  minutieuses  tpi'il  faut 
prendre  pour  réussir  l'expérience. 

L'aldéhyde  acétique  n'est  donc  pas  un  produit  normal  tle  la  fermentation 
alcoolique.  Elle  ne  provient  pas  de  la  dislocation  immédiate  de  la  molécule 
du  sucre,  inais  d'une  oxydation  ultérieure  de  l'alcool  éthylique  :  ses  pro- 
portions doivent  varier  avec  les  conditions  d'aération.  D'après  les  essais 
aciui'llcnient  en  cours  et  que  je  ferai  prochainement  connaître,  cette  oxyda- 
tion de  l'alcool  serait  due  surtout  au-x  levures  jouant  le  rôle  d'agent  d'oxy- 
dation. 


BOTANIQUE.    —    Sur  la  production  de   la  gomme  chez   les    Moringa.    Note 
de   MM.  !'.  .Iadix  et  Voi.cv  Boucher,  présentée  par  M.  duignard. 

L'un  de  nous  a  déjà  signalé  (')  la  présence  d'une  lacune  gommeuse  au 
centre  de  la  moelle  de's  tiges  des  Moringa,  provenant  des  régions  naturelles 
oi'i  ci'oissent  ces  plantes;  mais  il  n'avait  pu  observer  aucune  lacune  gom- 
meuse dans  le  liber  ou  l'écorce  de  ces  tiges. 

(')  F.  Jadin,  Comptes  re/idtis.  t.  CXXX',  p.  733. 

C.   U.,   ufl?.,  f  Semestre.  (T.  CXLVI.  N"  13.)  ^5 


64"^  ACADÉMIE    DES    SCIEXCES. 

CepcTidant,  dans  toutes  les  régions  tropicales,  les  Mnringa  produisent  de 
la  gomme.  Il  restait  donc  à  savoir  comment  se  produisait  cette  exsudation 
gommeuse. 

Nous  nous  sommes  tout  d'abord  assurés  ([ue  la  lacune  centrale  était  con- 
stante et  continue  dans  toute  la  longueur  de  la  lige,  mais  que,  en  aucun  cas, 
elle  n'était  susceptible  de  communiquer  avec  l'extérieur. 

Dans  des  tiges  de  grosseurs  différentes  (2'""'  à  3'^'°  de  diamètre),  la  lacune 
reste  au  centre  de  la  moelle  et  conserve  à  très  peu  de  cliose  près  la  même 
importance. 

Ces  tiges,  traitées  par  le  rouge  de  Casseila  et  le  vert  acide  Poirrier  ,IEIÎE,  suivant 
la  méthode  de  Lutz,  montrent  que  le  rouge  de  Cassella  se  Cws  dans  la  moelle  sur  la 
partie  centrale  et  sur  quelques  éléments  de  la  périphérie  au  voisinage  immédiat  du 
bois,  sur  le  cambium,  le  liber  et  l'écorce.  La  région  inoyenne  de  la  moelle,  le  bois,  les 
fibres  péricycliques  et  le  suber  fixent  le  vert.  Quand  les  vaisseaux,  du  bois  contiennent 
des  thylles,  celles-ci  se  colorent  en  rouge. 

Mais  en  aucun  cas,  dans  ces  liges,  les  cellules  fixant  le  rouge  ne  présentent  des  mem- 
branes épaissies,  et  ni  dans  le  liber,  ni  dans  l'écorce  de  lacunes  gommeuses. 

Nous  souvenant  que  dans  certaines  espèces  de  Sterculiacées,  normalement 
gommifères,  M.  Mangin  (')  a  eu  l'idée  de  provoquer  la  formation  de  la 
gomme  par  des  blessures  ou  des  meurtrissures,  nous  avons  fait  exécuter  des 
expériences  sur  des  plants  de  Moringa  plen'gosperrna  croissant  à  File  de  la 
Réunion.  Sachant  l'iniluence  de  la  saison  pluvieuse  sur  l'émission  de  la 
gomme  chez  cette  plante,  les  expériences  ont  été  faites  au  mois  de  janvier. 
Elles  ont  porté  sur  des  branches  saines,  assez  éloignées  du  sol  pour  être  à 
l'abri  des  traumatismes  accidentels  et  appartenant  à  des  sujets  robustes  dont 
le  tronc  fournissait  de  la  gomme. 

Des  branches  de  diflTérents  diamètres  ont  été  entaillées;  les  entailles  intéressant  soit 
l'écorce,  soit  l'écorce  et  le  liber,  soit  l'écorce,  le  liber  et  le  bois,  étaient  faites  en  écusson. 

D'autres  branches  ont  été  simplement  contusées  au  marteau,  lésant  l'écorce  plus  ou 
moins  profondément. 

Après  trente  jours  de  végétation,  les  branches  nous  ont  été  expédiées. 

Dans  tons  les  cas,  la  lacune  médullaire  n'avait  subi  aucune  /iiodilication  ;  mais,  dans 
le  liber,  de  nombreuses  lacunes  s'étaient  formées.  La  répai'tilion  de  ces  lacunes  libé- 
riennes par  rapport  au  point  traumatisé  indique  qu'elles  ont  pris  naissance  sous  l'in- 
fluence du  traumatisme. 


(')  Comptes  rendus,  t.  CXXV,  p.  725. 


SÉANCE    DU    23    MARS    igoS  (J-jg 

En  efTel,  elles  sont  étroilenient  localisées  ;ui  voisinage  du  point  blessé,  et  II  iinlve 
toujours  qu'à  une  distance  variable  de  ce  point  (ni  ne  les  observe  plus. 

En  coupe  transversale,  ces  lacunes,  situées  -nr  un  seul  rang,  débutent  dans  le  liber, 
plus  près  du  péricvcle  fibreux  que  du  canibiuni.  entre  deux  rayons  médullaires. 

Quelques  cellules  du  liber  épaississent  leur  inenibrane,  deviennent  plus  volumi- 
neuses, ne  tardent  pas  à  se  dissocier  et  à  former  ainsi  une  lacune  gommeuse.  Celle-ci 
s'agrandit  par  la  dissociation  et  la  gomniification  des  cellules  avoisinantes  et  forme 
une  cavité  allongée  tangentiellement.  A  l'origine,  ces  lacunes  sont  peu  éloignées  les 
unes  des  autres,  séparées  seulement  par  les  l'avons  médullaires  et  quelques  langées 
de  cellules. 

Quelques-unes  d'entre  elles  peuvent  fusionner  en  absorbant  le  rayon  médullaire. 

En  coupe  longitudinale,  elles  forment  des  poches  allongées,  situées  les  unes  au- 
dessous  des  autres,  pouvant  s'anastomoser  plus  ou  moins  tardivement. 

Les  fibres  péricycliques  ne  formant  pas  un  lercle  continu,  les  îlots  fibreut  sont 
séparés  par  une  ou  plusieurs  rangées  de  cellules  à  parois  molles  qui  permettent  aux 
lacunes  gommeuses  de  gagner  la  zone  corticale. 

Là  où  s'observent  ces  lacunes  gommeuses,  la  lignillcation  iln  bois  est  tardive. 

Il  nous  semble  donc  qu'on  est  en  dioil  de  conclure  de  ce  qui  pi'écèdc 
que,  dans  la  lige  des  Moringa,  en  deliofs  des  l'Iéments  lignifiés  et  subéiiiiés, 
les  parois  cellulaires  manifestent  presque  toutes  au  coloi-anl  le  ]:)remier 
stade  de  la  goniniose,  mais  que  celte  transformation  domie  naissance  à  des 
cavités  gommeuses  de  deux  façons  bien  dillérentes  :  normalement,  à  une 
lacune  médullaire  centrale  incapable  de  communiquer  avec  l'extérieur,  et 
pathologicjuement,  sous  l'influence  de  liaumatisme,  à  des  lacunes  libé- 
riennes susceptibles  de  communiquer  avec  l'extérieur. 


BOTANIQUE.   —    Sur  la  plivtécologie  île  la  rrLfion   orientale  de    la    Kahylie 
du  Djardjura.  ÎNote  de  M.  G.  Lapie,  préseiilée  par  M.  Gaston  Bonnier. 

La  région  étudiée  dans  cette  Note  est  limitée  au  Nord  par  la  mer  Médi- 
terranée, à  l'Ouest  par  le  méridien  du  cap  Tédlès,  au  Sud  et  à  l'Est  par  le 
Djurdjura  oriental  et  les  chaînes  de  montagnes  qui  le  prolongent  jusqu'au 
Gouraya,  près  de  Bougie. 

Les  trois  massifs  montagneux  sensiblement  parallèles  au  littoral  et  d'alti- 
tudes croissantes  ([tie  nous  avons  distingués  dans  la  Kabylie  occidentale  (') 


(')   Sur  les  caraclères  écologiques  de  la  vegrUitinn  dans  la' région  occidentale  de 
la  Kabylie  du  Djurdjura.  {Comptes  rendus    t.  (J\L1V,  ii  mars  1907,  p.  58o). 


65o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

(massif  littoral,  massif  ancien  et  Djunljura)  se  continuent  dans  la  partie 
orientale  de  ce  pays,  mais  avec  des  directions  convergentes  :  le  massif 
ancien  vient  s'appuyer  sur  le  versant  nord  du  Djurdjura,  puis  la  chaîne 
littorale  dont  la  hauteur  va  en  croissant  s'incline  vers  le  Sud  pour  se  réunir 
à  son  tour  aux  deux  chaînes  précédentes  et  former  avec  elles  la  vaste  région 
montagneuse  de  l'Akfadou,  dont  les  prolongements  (  Taourirt  Iril,  Arltalou 
et  Gouraya)  vont  en  s'abaissant  vers  l'Est  jusqu'à  Bougie. 

Le  massif  littoral  est  constitué  par  les  argiles  et  quartzites  du  Crétacé,  en 
partie  recouverts,  vers  l'Est  surtout,  par  l'Eocène  supérieur  (argiles  schis- 
teuses et  grès  du  Medjanien  et  du  Nuniidien  inférieur;  grès  de  Numidie). 

Le  deuxième  et  le  troisième  massif  sont  formés,  comme  dans  la  Kabylie 
occidentale,  l'un  par  les  terrains  crislallophylliens,  l'autre  par  les  calcaires 
du  Lias  que  viennent  border  soit  les  grès  nummulitiques,  soit  plus  fréquem- 
ment des  affleurements  de  schistes  et  de  grès  rapportés  au  primaire.  Les 
calcaires  font  place  aux  grès  de  Numidie  dans  l'Akfadou  et  le  Taourirt  Iril 
pour  reparaître  au  delà  de  ces  massifs  dans  l'Arbalou  et  le  Gouraya. 

Les  espèces  de  phanérophytes  sociales  qui  constituent  les  forêts  de  la 
région  étudiée  sont  : 

1°  Le  Cèdre  sur  les  crêtes  du  Djuidjura; 

2°  Le  Chêne  vert  sur  le  massif  ancien  et  l'Arbalou; 

3°  Les  Chênes  à  feuilles  caduques  sur  les  sommets  gréseux  de  la  moyenne 
montagne  (Akfadou  et  extrémité  orientale  de  la  chaîne  littorale^; 

4°  Le  Chêne-Liège  sur  les  régions  moins  élevées  formées  par  les  grès  de 
Numidie  et  sur  une  partie  du  Crétacé  et  du  Medjanien; 

5°  L'Olivier  sur  les  sols  les  plus  argileux  des  deux  derniers  terrains  et  sur 
le  Numidien  inférieur. 

La  zone  du  Cèdre  présente,  en  général,  le  même  as|iect  que  dans  la  Kabylie  occi- 
dentale; cependant  on  retrouve  dans  les  grès  nummulitiques,  sur  les  lianes  de  la  pro- 
fonde vallée  qui  sépare  le  chaînon  de  Lalla  Khadidja  de  celui  de  l'Azerou  Tidjeur,  les 
restes  d'une  végétation  plus  hygrophile.  Les  espèces  dominantes  de  l'association  sont, 
dans  ce  dernier  cas  :  pour  la  futaie,  les  Cedriis  Libani  Barr.,  Acer  obtiisatuin  Willd., 
Quercus  Mirbeckii  D.  R.,  Sorbus  lorminalis  Crautz,  5.  Aria  Cranlz;  pour  le  sous- 
bois  :  Daphne  Laureola  L.,  Lonicera  arhorea  Bois.,  Taxas  baccala  L.,  Cralœgus 
laciniala  Ucr.  ;  dans  le  tapis  herbacé  abondent:  PhysospermumacteœfoUuni  Presl., 
Arlcmisia  absintiuuin  L.,  Knaalia  arvensis  Kock.,  Pœonia  corallina  Retz.,  etc. 

Enlin,  nous  avons  récolté  en  1907,  dans  la  zone  du  Cèdre,  plusieurs  espèces  de  iMus- 
cinées  qui  n'avaient  pas  encore  été  signalées  en  Algérie  :  les  Madotheca  Poreila  Nées, 
Bryuin  Jallax-  iVlilde,  et  Mnium  stellare  L. 

La  forci  de  Chêne  vert  s'étend  sur  la  partie  orientale  du  massif  ancien  dont  la  région 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  65 1 

occidentale  est  recouverte  jiar  le  Chène-Liège.  Celle  substitution  du  Çuercus  ilex  L. 
au  "0.  suber  L.  est  déterminée  par  les  modifications  du  climat  résultant  du  voisinage 
des  hauts  sommets  et  de  l'exposition  générale  nord. 

Le  Chêne  vert  occupe  également  les  affleuriMnents  calcaires  de  la  basse  et  de  la 
moyenne  montagne,  surtout  développés  dans  l'Arbalou. 

La  forêt  de  Chênes  à  feuilles  caduques  est  caracti' risée  par  le  Quercus  Mirbecldi  D.R. 
et  le  0.  Âfarès  Pom.  Ce  dernier  occupe  de  préférence  les  crêtes  et  les  versants  chauds 
et  secs,  tandis  que  le  premier  recouvre  les  parties  plus  humides.  Le  chêne  Afarès,  avec 
sa  forme  élancée  et  ses  rameaux,  fastigiés,  projette  sur  le  sol  une  ombre  faible  qui 
permet  le  développement  d'un  sous-bois,  souvent  abondant,  A'Erica  arborea  L.  Le 
Chêne  Zen  présente  au  contraire  des  rameaux  étalés  couverts  de  larges  feuilles;  la  fu- 
taie de  cette  essence  abrite  un  sol  couvert  d'abondants  débris  organiques  sur  lesquels 
apparaissent  çà  et  là  des  mousses  et  des  phanérogames  ombrophiles.  Dans  les  clairières 
la  végétation  est  formée  de  Cytisus  triflorus  L'iiér.  abondant  avec  Genista  tricuspi- 
data  Desf.,  Daphne  Gnidiuni  L.,  Cislus  sah'iœfolius  L.,  Lavandula  Stœchas  L., 
Vinceloxicum  officinale  Mœnch.,  Pleris  aquilina  L.,  etc.,  et  dans  les  stations  les  plus 
humides:  Alnus  glutinosa  Gœrtn.,  Canipanala  nlata  Desf.,  Osniunda  refaits  L., 
Polvstichum  aculeatum  L.,  Al/iyrium  Filix  feinina  Rolh.,  etc. 

La  forêl  de  Chêne-Liège  qui  recouvre  principalement  les  terrains  gréseux  s'enrichit 
dans  cette  région,  souvent  jusqu'au  bord  de  la  mer,  de  Vincetoxicuni  officinale  Ma?ncli. 
et  de  Thymus  numidicus  Poir.,  espèces  caracléiisliques  des  altitudes  plus  élevées  dans 
la  région  occidentale.  De  la  pointe  Ksila  à  Bougie  VErica scoparia  L.  se  mêle  à  VErica 
arborea  L.  dans  le  sous-bois. 

La  végétation  de  cette  zone  présente  un  as|)ecl  plus  xéropliile  sur  les  argiles  et 
quartzitesdu  Crétacé  que  sur  les  grés  de  Numidie;  les  Chênes-Liège  deviennent  dissé- 
minés et  peu  élancés;  le  Cislus  monspeliensis  L.  domine  dans  le  sous-bois  qui  reste 
très  bas;  les  buissons  de  myrte  qui,  dans  les  grés  forment  souvent  un  étage  continu 
dominé  par  celui  de  la  bruyère,  afTectent  dans  le  Crétacé  la  forme  de  dômes  isolés, 
souvent  même  très  espacés;  VArbutus  LJnedo  L.  fait  défaut  ou  demeure  très  rare.  La 
forêt  de  Chène-Liège  est  ici  dans  des  conditions  limites.  Elle  présente  un  aspect  plus 
vigoureux  sur  les  terrains  argilo-gréseux  du  Medjanien  lorsque  le  grès  domine,  mais 
les  conditions  optima  sont  toujours  réalisées  dans  le  grès  de  Numidie. 

L'Olii'ier  et  les  buissons  remplacent  le  Quercus  suber  dans  le  Medjanien  et  dans 
le  Crétacé  dès  que  la  proportion  de  l'argile  augmente  au  détriment  de  celle  des 
quartzites  ou  du  grès.  L'Olivier,  qui  présente  tous  les  caractères  d'une  espèce  spon- 
tanée, a  souvent  été  multiplié  aux  dépens  des  espèces  buissonnantes  représentées 
surtout  par  les  Pislacia  Lenliscus  L.  et  Erica  arborea  L. 

Il  résulte  de  ces  observations  que  : 

1°  Les  flancs  et  les  sommets  de  la  haute  montagne  sont  couverts,  aux 
diverses  altitudes,  par  des  phanérophytes  xérophiles  ; 

2°  Les  sommets  de  la  moyenne  montagne,  à  substratum  calcaire,  pré- 
sentent le  même  caractère,  tandis  que  les  formations  gréseuses  sont,  au 
contraire,  recouvertes  de  forêts  Cropopinles ; 


652  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

3°  Dans  la  basse  montagne  la  nature  physicjue  et  chimique  du  sol  a  la 
plus  grande  influence  sur  l'aspect  de  la  végétation  ([ui  est  xérophile  avec 
l'Olivier,  xérophile  ou  semi-xérophile  avec  le  Chêne-Liège. 

En  un  mot,  ce  sont  les  sommets  de  la  moyenne  montagne  qui,  dans  la 
région  étudiée,  offrent  à  la  végétation  le  maximum  d'humidité  et  partout 
les  grès  atténuent  le  caractère  xérophile  de  la  végétation. 

PHYSIOLOGIE.  —  Les  leçiers  dans  l'organisme.  Note  (')  de  M.  A.  (Îuillemin, 

présentée  par  M.   d'Arsonval. 

Dans  tout  levier  en  équilibre,  il  y  a,  non  pas  deux  forces,  mais  six  forces 
agissantes,  trois  actions  et  trois  réactions.  Ces  forces  sont  concourantes,  et 
leurs  composantes  normales  au  levier  sont  liées  par  les  équations  connues 

\\  _Qi^  P.  +  Qi  ^  1^.. 
b  a  a  +  b  l 

Toujours  la  composante  R,,  située  entre  P,  et  Q,,  est  égale  à  la  somme 

P.  +  Q.-  ,  .     ,       .         . 

Ceci  posé,  et  la  figure  i  étant  facile  à  comprendre  (-),  les  équations 

d'équilibre  sont 

Psing        Q_siny        RsinORA 

b       "^       a       ~~      a  +  b 

On  en  déduit  : 

i"  Effort  musculaire 

^  b  siny' 

2°  Pression  sur  l'artère  tibio- tarsienne 

a  +  b      si  n  y. 


Rn^P 


b        ^i^OR\ 


(')   Présentée  dans  la  séance  du  i6  mars  içj.iS. 

(2)  ABC  est  le  levier  |,lant;nie,  JB  le  libia,  M  les  muscles  du  mollet  (jumeaux  et 
soléaire)  dont  les  attaches  tirent  sur  le  genou  J  et  sur  le  calcanéum  G  avec  une  force  Q. 
Puisque  la  l>ase  de  sustentation  est  réduite  au  seul  point  A,  il  faut  que  le  centre  de 
gravité  du  corps  soit  sur  la  verticale  AG,  et  le  poids  du  corps  P  peut  être  regardé 
comme  appliqué  au  point  A.  Comme  les  forces  P  et  Q  se  rencontrent  en  O,  il  s'ensuit 
que  la  troisième  force  R  est  dirigée  suivant  03. 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  653 

Nous  ne  discuterons  pas  ces  équations  en  détail;  nous  les  simplifierons  au 


maximum,  en  supposant 


ei 


=  3. 


Alors  les  valeurs  de  Q  et  de  R  se  réduisent  à 

Q  =:  3P  (résultai  expérimenlal  de  Monoyer), 
R  :=  4P  (  résullal  non  signalé). 

Travail  qu'on  effectue  en  se  soulevant  sur  la  pointe  du  pied.  —  Pour  nous 
placer  dans  les  conditions  les  plus  simples,  nous  supposons  que  le  soulève- 

•   Fig.  I. 


ment  est  complet;  ABC  qui  était  horizontal  au  début  devient  vertical  à  la 

fin  du  mouvement. 

On  raisonne  ordinairement  comme  il  suit  : 

1°  Le  centre  de  gravité  s'est  élevé  de  a;  donc  travail  utile 

Tu  =  Fxar=3P6; 
1°  Le  muscle  CG  s'est  raccourci  de  b\  donc  travail  moteur 


654  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

donc 

le  moteur  est  parfait . 

On  arriverail  à  la  incme  conclusion  T,,  =  3  P/>  =  Pa  si  l'on  admettait  le 

point  de  vue  erroné  des  frères  Weber,  poids  P  appliqué  en  B,  force  O  =  -P 

4 

soulevant  son  point  d'application  C  à  une  hauteur  a-^h  =  .\n.  C'est  le 
travail  qu'exécuterait  une  force  extérieure,  un  homme  qui  soulèverait  un 
autre  homme  en  at^issant  sur  la  tirette  de  sa  bottine. 

Mais  ce  n'est  pas  ainsi  que  les  choses  se  passent  :  le  muscle  moteur  qui 
doit  élever  le  point  C  prend  comme  point  d'appui  le  point  .1  de  la  barre  .IB, 
qui  elle-même  s'appuie  en  B  sur  AC.  Le  muscle  travaille  dans  de  très  mau- 
vaises conditions  :  il  se  crée  à  lui-même  un  obstacle  contre  lequel  il  doit 
lutter,  et  dont  il  ne  triomphe  que  grâce  au  prolongement  BC  de  la  barre  AB. 
Si  BC  tendait  vers  zéro,  la  contraction  musculaire  tendrait  vers  l'infini  et 
serait  de  moins  en  moins  efficace. 

Nous  tiendrons  compte  de  ce  fait  en  disant  :  le  travail  moteur  est  effectué 
par  la  force  Q,  qui  élève  le  point  C  de  a  +  h\  il  est  T„=  Q(a  -|-  /*);  le  tra- 
vail résistant  est  dû  à  la  force  R  dont  le  point  d'application  B  est  soulevé 
de  a  ;  il  est  T^  =  Ra  ;  et  en  effet 

Cl(a  +  h)=.\\a  —  \iVb=h,Va. 

(jn  voit  que  le  travail  demandé  au  muscle  est  (juadraple  du  travail  utile: 
le  moteur  ou  plus  exactement  les  conditions  d'utilisation  du  moteur  sont  donc 
très  imparfaites. 


ANTHKOPOLOGIE.  —  Sur  la  découverte,  dans  la  grotte  du  Portel,  de  peintures 
paléolithiques  représentant  l'Homme  et  des  Animaux.  Note  de  M.  Re.vé 
JeaniVei,,  présentée  par  M.  Alfred  Giard. 

Le  6  mars  n)o8,  avec  J.  Fauveau,  inspecteur  adjoint  des  Forêts,  àFoix, 
je  visitais  la  grotte  du  Portel,  afin  d'étudier  sa  très  riche  faune  caverni- 
cole; au  cours  de, mes  recherches,  j'eus  la  surprise  de  découvrir  sur  les 
parois  de  remarquables  peintures  paléolithiques. 

La  grotte  du  Portel,  encore  connue  sous  le  nom  de  grotte  àeCrampagna, 
s'ouvre  à  520'"  d'altitude  environ,  sur  la  crête  du  Plantaurel,  dans  la  com- 
mune de  Loubens,  canton  de  Varilhes  (Ariège).   Son  entrée  fait  face  au 


SÉANCE    DU    23    MARS     1908.  655 

Nord-Est. On  pénrtn'  par  un  élroil  boyau  en  descente  rapide  qui  conduit  dans 
un  système  de  couloirs  rectilignes  creusés,  dans  les  calcaires  crétaciques, 
aux  dépens  de  deux  joints  de  stratification  parallèles  et  entièrement  redresses. 
La  paroi  de  droite  est  presque  toujours  lisse,  sèche,  rocheuse;  celle  de 
gauche,  au  contraire,  est  prescjuc  partout  slaiagmitée  et  humide.  Les  pein- 
tures occupent  les  parties  sèches  et  rocheuses  et  cessent  toujours  là  où  la 
stalagmite  apparaît. 

La  caverne  du  Portel  avait  été  jadis  fouillée  par  Noulet,  qui  y  avait 
recueilli  des  restes  quaternaires  sans  industrie  humaine,  du  néolithique  et 
des  ossements  humains  ('). 

Le  f)  mars  1908,  trois  jours  après  notre  découverte,  je  suis  retourné  au 
Portel,  accompagné  cette  fois  par  L.  Jammes  et  F.  Régnault.  Nous  avons, 
ce  jour-là,  relevé  40  peintures  à  fresque  rcj^résentanl  des  Animaux  et  des 
silhouettes  humaines.  Nous  n'avons  pu  découvrir  aucun  dessin  gravé,  mais 
seulement  des  peintures  en  noir  et  en  r()ug<',  au  trait  ou  en  teinte  plate; 
certains  traits  sont  renforcés  parl'incisure  de  la  roche  et,  commeà  Altamira, 
les  reliefs  sont  fréc|uemment  utilisés  pour  la  mise  en  place  des  dessins. 
Toutes  les  peintures,  sauf  une,  sont  monochromes;  il  n'y  a  qu'une  seule 
superposition  netle.  Enfin,  la  stalagmite  recouvre  et  masque  partiellement 
un  certain  nombre  de  sujets. 

Le  grand  intérêt  des  peintures  du  Portel  réside  en  ce  que  deux  d'entre 
elles  représentent  des  profils  d'homme  en  pied.  Tous  deux  sont  peints  en 
rouge,  malheureusement  assez  effacés.  L'un  est  remarquable  par  le  profil  de 
son  crâne  très  dolichocéphale,  à  front  fuyant,  à  angle  facial  très  fermé; 
sa  tête  seule  est  figurée  de  profil,  tandis  (pie  le  corps  et  les  jambes  sont  de 
face;  un  gros  phallus  peint  en  rouge  utilise  une  saillie  de  la  roche;  l'autre 
est  saisissant  par  son  attitude  simiesque,  son  dos  arrondi,  ses  bras  ballants 
en  avant.  On  avait  déjà  publié  des  profils  gravés  à  Altamira  et  à  Marsoulas, 
d'autres  avaient  été  signalés  à  Font-de-Gaume  et  aux  Combarelles,  mais, 
nulle  part  encore,  on  n'avait  trouvé  des  ligures  humaines  peintes. 

Les  nombreux  Animaux  figurés  sont  des  Bisons,  des  Chevaux,  des 
Rennes,  avec  une  forte  prédominance  de  (Chevaux.  Le  Portel  est  la  grotte 
des  Chevaux  comme  Niaux,  qu'étudie  en  ce  moment  M.  E.  Cartailhac,  est 
celle  des  Bisons.  Les  attitudes  des  dillérentes  bêtes  sont  peu  variées  : 
quelques  Chevaux  courent  ou  galopent.   Les  pattes  et  en   particulier   les 

(')  Ces  reiiseignenieiUs  iiiédils  sur  les  fouille-  de  Noulel,  au  Poi-lel,  m'ont  élé  coiii- 
munifjués  par  M.  E.  Cartailhac. 

C    R.,   1908,  1"  Semestre.  (T.   CXLVI,  iN"  12.)  86 


656  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

sabots  sont  très  mal  dessin/'S  et  les  différentes  parties  du  corps  sont  souvent 
d'une  très  grande  disproporlion.  Aucune  bête  ne  présente  la  perfection 
artistique  qu'on  rencontre  dans  les  peintures  au  trait  noir  d'Altaniira  ou  de 
Niaux.  Je  veux  signaler  cependant  :  i°  un  Cheval  au  trait  noir  dans  l'extrême 
fond  de  la  caverne,  le  mouvement  de  ses  pattes  antérieures  est  fort  lemar- 
quable;  y"  un  grand  Bison  au  trait  noir,  dont  la  photographie  accompagne 
cette  Note  (');  3°  un  grand  Cheval  polychrome,  rouge  cerné  de  noir,  su- 
perposé à  un  gros  Bison  au  trait  noir;  l\°  un  petit  Bison  figuré  au  trait 
rouge,  la  tête  en  bas;  5°  enlin,  un  petit  Cheval  monochrome  rouge,  long 
de  o™,i5,  très  finement  peint  en  teinte  plate  et  rehaussé  par  la  gravure. 
Aucune  bête  n'est  représentée  percée  de  flèches. 

(juant  aux  signes,  ils  sont  très  peu  nombreux  dans  la  grotte  du  Portel. 
Je  n'ai  vu  aucun  signe  tectiforme  ou  scalariforme,  aucune  ligne  barbelée 
comme  à  Marsoulas.  Il  existe  seulement  quelques  traits  rouges  juxtaposés 
par  trois  ou  quatre,  rappelant  des  signes  pecliformes  (mains?)  où  manque- 
rait la  barre  transversale;  des  barres  rouges  disposées  en  damier  et  surtout 
un  gros  signe  rouge,  large  de  o",5o  environ,  qu'on  n'a  jamais,  à  ma  con- 
naissance, signalé  nulle  part;  on  ne  saurait  mieux  comparer  sa  forme  qu'à 
celle  d'un  pique  de  carte  à  jouer  où  le  petit  triangle  de  base  ferait  défaut. 

Je  ne  puis  entrer  ici  dans  l'étude  détaillée  des  quarante  peintures  que  j'ai 
relevées  sur  les  parois  de  la  grotte  du  Portel.  Mais  je  m'empresse  de  dire  que 
cette  étude  sera  faite.  Avec  F.  Régnault,  nous  avons  entrepris  d'en  relever 
minutieusement  des  décalques  et  des  photographies  que  nous  publierons 
sans  tarder. 


ZOOLOGIE  APPLIQUÉE.  —  Études  ancmométriques  des  hélices  zooptères. 
Note  de  M.  Pai:i,  Amax.s,  présentée  par  M.  Alfred  Giard. 

Si  l'on  place  un  anémomètre  en  arrière  d'une  hélice  aérienne  propulsive, 
avec  l'axe  du  moulinet  parallèle  à  l'axe  de  l'hélice,  on  observe  des  vitesses 
variables  avec  la  position  du  moulinet.  Dans  de  précédents  Mémoires 
(Congrès  aéronautique  de  Milan,  1906;  Académie  des  Sciences  et  Lettres 
de  Montpellier,  i()oG-i907  ;  Congrès  de  l'Association  française  pour  Tavan- 


(')  La  lêle  de  ce  Bi^on  a  été  réceiiiiiieiU  salie  par  du  noir  de  fumée.  1!  est  facile, 
sur  niiU-e  épreuve,  de  faire  alislracliou  des  taclies  surajoutées,  (prit  sera  très  aisé  de 
faire  disparaître  sur  la  roclie. 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908  637 

cernent  des  Sciences,  Reims,  1907),  j'ai  étudié  la  forme  de  la  rivière 
aérienne,  sa  pression  sur  des  disques  pla'ns,  ainsi  que  la  courbe  des  vitesses 
à  difTcrentes  distances  de  l'équateur.  La  comparaison  des  vitesses  et  des 
pressions  m'a  conduit  aux  mêmes  résultats  qu'en  1889  (Congrès  interna- 
tional aéronautique,  Paris,  1889)  et  en  1892  (Congrès  de  l'Association 
française  pour  l'avancement  des  Sciences,  Marseille,  1892),  à  savoir  que 
les  palettes  animales  ou  zooptères  sont  plus  oflicaces  que  les  palettes  rigides 
basées  sur  l'hélice  géométrique. 

Je  rappellerai  [voir  à  litie  d'exemple  une  éjHire  de  patelle  ]  espa  dans  Aéro-Revue 
(Lyon)]  les  caraclères  principaux  des  hélices  animales:  nervures  élasliques,  courbes, 
divergeant  à  partir  de  la  base  (l'épaisseur  des  nervures  va  en  diminuant  du  proximum 
au  distura  et  d'avant  en  arrière;  la  face  antéiieure  est  concave;  la  concavité  diminue 
du  proximum  au  distum);  la  torsion  est  positive,  celle  de  l'hélice  géométrique  est 
négative,  etc.  Les  autres  facteurs  à  considérer,  non  spéciaux  aux  hélices  zooptères, 
sont  la  déclinaison  ou  angle  de  la  palette  avec  l'équnteui' (  '  )  et  l'inclinaison  ou  angle 
de  l'axe  proxinio-dislal  avec  l'axe  de  rotation  de  l'hélice.  On  ne  m'a  pas  suivi  (-)  en 
France,  mais  on  commence  à  expérimenter  des  hélices  animales  dans  l'armée  anglaise 
(Baden-Powel)  et  italienne  (Bertelli).  On  les  adoptera  plus  tard  île  préférence  à  toute 
autre,  de  même  qu'on  a  adopté  les  aérocaves  de  préférence  aux  aéroplanes,  les  aéro- 
glisseurs avec  grande  surface  de  sustentation  et  u[ie  petite  en  avant  comme  gouvernail 
de  profondeur  (frères  Wright)  C). 

Ceci  posé,  et  c'est  l'objet  [U'incipai  de  cette  Communication,  voici  une 
formule  empirique  qui  donne  une  valeur  approchée  de  la  traction,  en  se 
servant  unicjuement  de  l'anémomètre. 

Soit  /■  le  rayon  d'une  hélice  formée  de  deux  ailes.  Je  place  le  centre  de  l'anémo- 
mètre Richard  à  une  dislance  de  l'équateur  égale  à  ce  rayon  et  à  une  dislance  de  l'axe 
de  rotation  égale  à  mr\  le  coefficient  m  varie  avec  la  forme  des  palettes;  il  correspond 
au  point  où  la  vitesse  e>t  maximum. 

Soit  b  cette  vitesse  maximum;  soit  a  la  viti'sse  mesurée,  quand  le  centre  du  mou- 


(')  Les  palettes  s'implantent  sur  le  moyeu  par  un  manche,  une  sorte  d'humérus, 
dont  l'axe  prolongé  rencontrerait  l'axe  de  rotation.  J'appelle  eV/(/«ie«/- le  plan  passant 
par  le  point  de  rencontre,  perpendiculaire  à  l'axe  de  rotation. 

C)  Il  faut  excepter  toutefois  le  colonel  lienartl  ;  dans  les  CompLes  rendus  de  igoS, 
on  tiouvera  une  allusion  aux  sections  de  profil  courbe. 

(')  Les  frèi-es  VVrighl  n'ont  jjas  inventé  ce  système,  mais  ils  sont  probablement  les 
premiers  à  l'avoir  expérimenté.  Je  l'ai  moi-même  proposé  en  1888  (Rapport  sur  l'aéro- 
plane de  Kress  dans  VAéronaute  et  alias  dans  les  Annales  de  Zoologie,  Paris,  1888, 
à  propos  des  aéroplanes  aqiiriliques).  ' 


(358  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

linet  esl  sur  l'axe  de  rotation.  Si  je  désigne  jiar   H   la   liactioii  et   /    un  coefficieul  de 

résistance  aérienne,  nous  avons  la  lormuie 


(>) 


"  |_  (1—7/0- 


Soil,  par  exemple,  une  palette  Perdrix  de  o"',5o  de  rayon,  lournaiil  à  i5  tours  à  la 
seconde.  Les  vitesses  sont 

a=ii™,44,  6  =  20"',4*3- 

Dans  ce  cas  m  =  o,4tJ.  Si  nous  prenons  /.  =  o'^i^.oj,  nou5  avons 

chiffre  peu  différent  de  la  traction  mesurée  au  dynaniomètre  ;  celle-ci  était  8''b'. 

Prenons  une  palette  orthoptère  (  la  Mantis)  plus  étroite,  moins  concave;  à  161  tours 
à  la  seconde,  et  une  déclinaison  basilaire  de  20"  comme  la  Perdri.v.  nous  avons 

rt  =  8,63,  b  —  \h. 

Comme  ici  m  =  ^,  la  fornuile  devient 

^   K  =  -5L-A'TrH(a'-4-8  6-^H-2«6), 

A  la  vitesse  de  -15,5  tours  et  une  déclinaison  de  12°,  nous  avons 
«  =  8,i3.^      i  =  i5,96,         K  =  4''s,76- 

Dans  les  deux  cas  (à  12°  et  à  20°  de  déclinaison  basilaire)  la  traction  mesurée  au 
dynamomètre  était  de  S''?. 

Les  deux  palettes  ont  même  torsion  (20°  environ  )  et  même  élasticité;  mais  la  flexion 
et  les  changements  d'envergure  sont  bien  dilVérents,  ainsi  que  le  montrent  les  photo- 
graphies prises  à  différentes  vitesses  de  rotation.  Les  nervures  ont  bien  même  sub- 
stance et  même  épaisseur  à  distance  égale  de  l'axe  de  rotation;  elles  n'ont  pas  mêmes 
courbures,  et,  en  outre,  à  même  dislance  de  l'axe,  les  sections  de  profil  sont  dissem- 
blables et,  par  suite,  les  résistances  aériennes  (pii  déterminent  la  flexion.  La  photo- 
graphie me  parait  être  la  meilleure  méthode  d'étudier  l'élasticité  des  hélices  aériennes. 

Les  expériences  ont  été  faites  avec  une  dynamo  niullipolaire,  niont«>e  sur 
un    It'icycle   très   léger,    très    roulant:    un    ressort   à   boudin   mesurait    la 

traction. 

Je  n'ai  pas  expérimenté  Je  palettes  hélico'idales  de  même  envergure 
de  o'",5o  ;  j'ignore  si  la  formule  {i)  doime  une  valeur  approchée  de  la  trac- 


SÉANCE    UU    23   MARS    IL,oS.  ôSg 

lion.  Celte  formule  esl  du  reste  tout  à  fait  empirique;  mais,  avec  les  para- 
mètres a,  i,  m,  on  a  une  idée  comparative  des  rivières  aériennes,  tandis 
que  la  formule  habituelle  U  =  ^n-r" )  esl  muette  à  ce  sujet. 

Le  rapport  j  esl  intéressant  à  étudier  lorsqu'on  fait  varier  la  déclinaison. 
D'après  les  observations  sur  Mantis  et  Perdrix,  le  rapport  ^  augmente  avec 

la  déclinaison  ;  si  ce  rapport  pouvait  s'exprimer  par  une  fonction  trigono- 
mélrique,  on  aurait  la  traction  en  fonction  de  la  déclinaison  et  de  la  vitesse 
anémométrique  maxima. 


GÉOLOGIE.   —   Les  éruptions  pliocênes  et  pléistocènes  de  la  Limagne. 
Note  de  M.  Pu.  Gla\geaud,  présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

La  conlinuilé  des  mouvements  du  sol  (surtoutdes  tassements),  à  diverses 
reprises,  de  l'époque  pliocène,  se  traduisit,  dans  la  Limagne,  par  la  forma- 
tion de  nouvelles  fractures  dont  certaines  ont  découpé,  non  seulement  les 
sédiments  tertiaires  de  cette  région  (Oligocène  et  Miocène),  mais  aussi  les 
coulées  basaltiques  miocènes  qu'ils  surmontaient.  Ces  coulées  furent  donc, 
avec  leur  soubassement,  morcelées  en  gradins  effondrés  à  des  hauteurs 
variables  (Chaleaugay,  Puy-du-Var,  ('harrade,  etc.) 

Sur  certaines  de  ces  fractures  s'édifièrent  de  nouveaux  volcans  mieux 
conservés  que  les  volcans  miocènes  (volcans  de  Corent,  Perrier,  la  Roche 
Noire,  du  mont  lîognon,  du  Brac,  du  Puy-Giroux,  du  Montcelel,  etc.). 

L'érosion  n'a  pas  enlevé  le  culot  cratérique  basaltique  du  monl  Rognon 
et  du  Montcelel,  culot  se  présentant  sous  forme  de  cône  basaltique.  Corent 
possède  encore  un  cône  de  scories  presque  aussi  bien  conservé  que  les  cônes 
des  volcans  pléistocènes. 

La  coulée  de  la  Roche  Noire,  qui  descend  de  la  base  du  volcan  miocène 
de  Saint-André,  est  dans  un  état  de  fraîcheur  remarquable. 

Ces  considérations  ne  seraient  pas  suffisantes  pour  dater  l'âge  de  ces  vol- 
cans qui  se  sont  édifiés  du  Pliocène  inférieur  au  Pliocène  supérieur,  si  Ton 
n'avait  pu  faire  les  observations  suivantes  : 

La  coulée  de  Corent,  la  plus  élevée,  s'esl  étendue  dans  la  vallée  de 
l'Allier  qu'elle  a  comblée,  en  la  barrant,  sur  plus  de  4o™  de  haut.  Les  allu- 
vions  sur  lesquelles  repose  la  coulée  sont  suspendues,  aujourd'hui,  à  envi- 
ron iGj"'du  niveau  actuel  de  l'Allier,  alors  cjue  les  dernières  coulées  mio- 
cènes sont  à  G5'"  plus  haut. 


66o 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


Il  y  a  donc  eu,  entre  les  deux  éruptions  volraniqucs,  un  creusement 
de  G5°^  de  la  vallée  de  l'Allier. 

l.a  coulée  de  la  Roche  Noire  possède,  à  son  extrémité,  une  situation  ana- 
logue et  symétrique  de  la  coulée  de  Corent,  sur  la  rive  droite  de  l'Allier. 
Elle  offre  un  beau  plateau  et  un  front  basalticjue  de  45'"  f'e  haut,  reposant 
sur  des  alluvions  qui  ne  sont  qu'à  ii4'"  au-dessus  du  niveau  actuel  de 
l'Allier,  c'est-à-dire  5i"plus  bas  que  celles  de  Corent.  Elle  descend  à  25"" 
au-dessous  de  l'extrémité  du  conglomérat  ponceux  Pliocène  moyen,  issu  du 
mont  Dore.  Enfm  elle  se  tient  entre  4o™  et  5o"'  au-dessus  des  alluvions 
Pléistoccne  inférieur.  Il  est  donc  hors  de  doute  que  cette  coulée  est  d'âge 
Pliocène  supérieur.  Corent  serait  l'Hocène  intV'rieur  ou  uioyen.  Ces  chiffres 
correspondent  sensiblement  à  ceux  donnés  par  M.  Boule  pour  la  coulée 
Pliocène  moyen  du  volcan  du  Coupet  (Haute-Loire). 

Les  coulées  du  Broc  et  de  Perrier  ont  une  situation  semblable  à  celle  de 
Corent.  Celles  du  Montcelet  sembleut  un  peu  plus  récentes  {Pliocène  infé- 
rieur). 

Les  volcans  de  Gravenoire  et  de  Beaumonl,  d'âge  Pléistocène  inférieur,  ont 


Fis.    I. 


Gergovie 
Pardi nés 


Puy  S^  Romain 
AUicr  "9 

310 

718, 


Er 

Creusement 
delà  vallée 
de  l'Allier 

iage: 

M 

ocène 

nf 

390" 

M 

ocène 

■noyzn  — 

287" 

M 

ocene 

sup' 

ZZ".' 

PI 

ocène 

inf 

lei*" 

PI 

ocène 

moyen 

iss" 

PI 

ocène  sup*" 

"*" 

PI 

eistocëneinfr— 

-70'" 

Les  divers  âges  des  éruptions  de  la  Limagne. 
ol,  Oligocène;   mi,  rns,  pi,  ps,  Vi,   Vs,  alluvions  :    Miocène  inférieur,   .Miocène   supérieur,   Pliocène 
inférieur,  Pliocène  supérieur,  Pléistocène  inférieur,  Pléislocène  supérieur;  -^mi,   'î^ms,   ''fpi,   [ip'ii, 
Pps,  pPi,  coulées  volcaniques  d'ùge  correspondant. 

leurs  coulées  à  36'"  au-dessus  des  alluvions  Pléistocène  supérieur  de  Sarlière 
(à  Eleplias  primigenius,  Cerms  tarandus  et  silex  tailh'-s  )  et  à  70""  environ 
au-dessus  de  la  vallée  actuelle  de  l'Allier. 

Conclusions.  —  Les  considérations  qui  précèdent,  appuyées  sur  la  Paléon- 
tologie et  la  Paléogéographie,  ont  montré  les  relations  des  phénomènes  oro- 
géniques, hydrologiques  et  volcaniques,  en  permettant  de  suivre  les  diffé- 
rentes pJtases  d'exhaussement  et  de  dislocation  de  la  F^iinagne,  du  creusement 
de  la  vallée  de  l'Allier  et  de  Vaclivité  volcanique  de  cette  région,  depuis  le 


SÉANCE    DU    2.3    MARS    igo8.  66l 

Miocène  jusqu'au  Pléistocène.  Les  phénomènes  volcaniques  ont  débulé  au 
Miocène  inférieur,  ont  élé  particulièrement  intenses  au  Miocène  moyen,  et 
paraissent  moins  importants  au  Miocène  supérieur,  au  Pliocène  et  au 
Pléistocène. 

Ces  notions  modifient  et  complètent,  d'une  manière  sensible,  les  idées  sur 
l'âge  et  l'origine  des  volcans  de  la  Liraagne,  dont  la  plupart,  contrairement 
à  ce  qu'on  pensait,  ont  été  édifiés  avant  le  dernier  soulèvement  alpin. 

La  question  des  pépérites,  qui  se  rallaclie  étroitement  aux  différentes 
phases  de  l'aclivité  volcanique,  fera  l'ojjjet  d'un  nouveau  travail. 

En  résumé,  la  Limagne  est  la  région  du  Massif  central  où  l'activité  volca- 
nique est  la  plus  ancienne  et  où  elle  n  persisté  le  plus  longtemps,  puisqu'elle 
existe  encore  sous  forme  de  mofettes,  de  sources  thermales  et  de  venues  bi- 
tumineuses. C'est  donc,  à  ce  point  de  vue,  une  des  contrées  les  plus  intéres- 
santes de  l'Europe. 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Contribution  à  l'étude  du  rayonnement  calorifique 
solaii-e.  Note  (')  de  MM.  C.  rÉRv  et  G.  Mili.ochau,  présentée  par 
M.  Lippmann. 

Comme  nous  l'avons  exposé  dans  des  Moles  précédentes  (^),  la  mesure 
faite,  avec  le  télescope  pyrhéliométrique,  du  rayonnement  d'un  petit  élé- 
ment de  la  surface  solaire  est  instantanée,  facile  à  exécuter  et  par  suite 
exempte  de  retard  par  rapport  au  temps  noté  pour  l'observation,  il  serait 
donc  utile  d'en  déduire  directement  la  valeur  de  la  constante  solaire. 

D'après  la  loi  de  Stefan,  la  quantité  cj  do  chaleur  reçue  par  une  surface 
noire  de  i''"',  recevant  le  flux  de  chaleur  d'un  radiateur  intégral,  de  tempé- 
rature T,  de  surface  S  et  placé  à  la  distance  D,  est 

lorsque  la  température  du  récepteur  est  négligeable  par  rapport  à  T. 

Les  observations  ayant  montré  que  T  est  constant  sur  une  circonférence 
ayant  pour  centre  le  centre  de  l'image  solaire  et  pour  rayon  r,  la  couronne 

(')  Présentée  dans  la  séance  du  16  mars  1908. 
{'')   Comptes  rendus,  3  et  17  février  1908. 


^02  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

circulaire  infinitésimale  2 7T/-f//- produit  donc  Teffet 

„,  iT.rdr 


df]=  aT- 


D^ 


L'effet  total  produit  par  le  Soleil  est  la  constante  solaire  A„.  (exprimée  en 
watts)  et  sera  par  suite,  eu  intégrant, 


=/ 


'  '/T*  iT.r  dr 


OÙ  R  est  le  rayon  du  Soleil  et  D  sa  distance  à  la  Terre. 

Remplaçant  T*   par   sa   valeur   Ko   (0  étant  la  déviation  en   millivolts 
donnée  par  l'appareil  et  K  la  constante  instrumentale),  on  aura. 


(') 


..Iv    -" 


"~1F         27i/-orfr=-~/      T.r-do. 


Dans  ces  intégrales,  la  quantité  sous  le  signe  somme  est  le  volume  V  du 
solide  de  révolution  engendré  par  la  courbe  représentative  du  rayonnement 
calorifique  solaire  suivant  un  diamètre  (/•  en  abscisses,  S  en  ordonnées)  si 
Ton  fajt  tourner  cette  courbe  autour  de  son  axe  de  symétrie. 

Ce  volume  A^  est  aussi  numériquement  égal  à  l'aire  de  l'une  des  deux 
courbes  auxiliaires  qu'on  peut  construire  en  posant  dans  le  premier  cas 
y  =  rù,  a;  =  r  et  dans  l'autre  cas  y  ^=  r-,  x  =  c,  aires  qu'on  peut  calculer 

graphiquement. 

.  >  V  ^ 

Si  nous  posons  maintenant  o„=  —rr^  et  remplaçons  dans(i)  V  par  -/-  o,„ 

nous  obtenons 

,    ^  ^         VaK       ttR^    ^. 

(2)  A.„,=  -j^  =-j^aKo,„; 

or  -pT^  =  tang-->  o  étant  le  diamètre  apparent  du  Soleil.  Ko,„  est  la  qua- 
trième puissance  de  la  température  elTective  moyenne  du  Soleil,  c'est-à-dire 
la  température  d'un  radiateur  intégral  fjui  produirait  le  même  elTet  général 
sur  la  Terre,  soit  T^',, ;  ou  aura 

(3)  A„,=  7LaT;„lang2|, 

(pii  nous  permettra  de  calculer  la  constante  solaire  à  l'aide  du  seul  télescope 
pyrhéliométrique,  lorsque  nous  connaîtrons  la  constante  a. 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  6(i3 

Nous  pouvons  déterminer  une  valeur  approchée  de  a  en  remplaçant, 
dans  (3),  A„. par  la  valeur  que  nous  avons  irouvée  avec  ractinomètre,  et  T^^ 
par  celle  tirée  des  mesures  faites,  en  même  temps,  avec  le  télescope  pyrhé- 
liométrique. 

Un  moyen  simple  d'obtenir  V  consiste  à  mesurer  graphiquement  l'aire 
d'une  des  moitiés  de  la  courbe  représentative,  de  chercher  son  centre  de 
gravité  et  d'appliquer  le  théorème  de  Guldin. 

Mais  nous  n'avons  à  notre  disposition,  pour  ce  travail,  que  les  courbes 
obtenues  avec  un  télescope  dont  le  réticule  ibermo-électrique  comporte  un 
disque  ayant  un  diamètre  sensible  par  rapport  à  l'image  solaire. 

Il  y  a  donc  lieu  de  corriger  cette  courbe  de  l'effet  produit  par  le  diamètre 
du  disque,  surtout  à  partir  du  point  où  celui-ci  est  incomplètement  couvert, 
les  ordonnées  de  la  courbe  se  trouvant  diminuées. 

Or  on  peut  remarquer  que  si  l'on  u>ène,  par  le  point  correspondant 
à  a;  =  R,  une  droite  parallèle  à  l'axe  des  j,  l'aire  de  la  portion  de  courbe 
située  en  dehors  de  cette  droite  est  égale  à  l'aire  qui  serait  comprise  entre  la 
courbe  réelle  et  la  courbe  mesurée. 

On  peut  donc  évaluer  très  approximativement  le  centre  de  gravité  de  la 
portion  d'aire  manquante  et,  appliquant  le  théorème  de  Guldin,  décom- 
poser le  volume  V  en  deux  parties  et  les  calculer  séparément.  On  obtient 
ainsi  : 

ô,„r=:43o8,        T„=5358,        a  =  3,02  x  10-'*. 

La  courbe  représentative  du  rayonnement  solaire  suivant  un  diamètre 
semble,  à  l'examen,  très  voisine  d'une  ellipse;  il  était  intéressant  de  voir  ce 
qui  se  passerait,  au  point  de  vue  du  calcul,  en  l'assimilant  à  une  ellipse. 

Le  volume  V  devient  alors  un  cylindre  surmonté  d'un  demi-ellipsoïde  de 
révolution.  La  formule  suivante  donne  ce  volume  : 


V  =  TiR^â,  +  1 7rRMo%- a,)  =  T^R^^^^^ 


0,  étant  la  mesure  faite  au  bord  de  l'image  solaire,  o,  celle  faite  au  centre. 
Puisque 

>  V  ^  /2«  +  I    ,  .  0.2 


Dans  nos  mesures,  0,  correspond  au  moment  où  le  centre  de  la  soudure 
thermo-électrique  coïncide  avec  l'image  du  bord  solaire  ;  la  soudure  est  alors 

C.  R.,  1908,  i"  SemeUie.  (T.  CXLVI,  N°  12.)  ^7 


HG4  ACADEMIE    UES    SCIENCES. 

à  moitié  couverte,  et  les  recherches  de  l'un  de  nous  ont  montré  que,  dans 
ce  cas,  l'intensité  de  la  déviation  est  proportionnelle  à  la  surface  couverte. 

Si  l'on  appelle  o„  la  valeur  mesurée,  on  auia  une  valeur  très  approchée 
de  S,  en  doublant  S„,  en  retranchant  du  résultat  l'intensité  de  la  chaleur 
difïuse  du  ciel  au  bord  solaire  et  en  corrigeant  le  nombre  trouvé  de  la  cour- 
bure de  ce  bord. 

Par  cette  méthode,  on  trouve 

â,„r=4284,         T,„=535i,         r/ =  3,o3  X  lo-'*. 

Il  y  aurait  grand  intérêt  à  répéter  ces  expériences  à  une  plus  grande  alti- 
tude que  le  mont  Blanc,  en  ballon  par  exem[il('. 


M.  D.-K.  PopoFF  adresse  une  Démonstration  du  théorème  dit  la  grande 
proposition  de  Fermât,  à  savoir  que  a"  ■+-  h"  —  c"  est  impossible  si  n^  2. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Jordan.) 

M.  Lapkyrk  adresse  une  Note  relative  à  /a  triple  preuve  el  un  Mémoire 
intitulé  :  Décomposition  en  facteurs  premiers  des  nombres  jusqu'à  dix  millions. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Jordan.) 
A  4  heures  et  demie,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 


La  séance  est  levée  à  5  heures. 

G.  D. 


SÉANCE    DU    23    MARS    1908.  665 


BULI.ETI.V     BIRLKXiKAPIIIQUE. 


Ouvrages  rkçus  dans  la  séance  du  28  mars   1908. 

Manuscrits  de  Galois,  publiés  par  Jules  Ta.nnkrï.  Paris,  Gauthier-Villars,  1908; 
I  fasc.  in-S".  (Hommage  de  l'auteur.) 

Nuove  notizie  storiche  sulla  vita  e  suite  opère  di  Macedonio  Melloni;  Memoria 
del  Socio  I.  GuARESCHi,  con  incisioni.  Turin,  (^ailo  Clausen,  1908;  i  fasc.  in-4". 
(Présenlé  par  M.  Haller.  Hommage  de  l'auteur.) 

Observatoire  Jarrv-Desloges,  temporairement  au  Kevard  :  Obseri'alions  des  surfaces 
planétaires  :  la  Lune,  Mars,  Jupiter,  Saturne,  Mercure:  fasc.  I,  année  1907.  Paris, 
Gauthier- Vlllars,  1908;  i  fasc.  in-8°.  (Présenlé  par  M.  Bigourdan.) 

Plusieurs  Volumes  du  Bulletin  et  de  V Annuaire  et  divers  Mémoires  publiés  par  la 
«  Station  séricicole  du  Caucase  »,  sous  la  direclion  de  M.  N.  Scbawroff.  Tiflis  ;  12  vol. 
et  4  fasc.  in-8°,  et  g  vol.  et  .5  fasc.  in-4°.  (Oll'erts  par  iM.  N.  ScliawroiT,  Directeur  de 
la  Station.) 

Le  Service  géographique  de  l'Armée  adresse  les  Cartes  suivantes,  nouvellement 
éditées  :  France,  au  50000"^  en  couleurs  :  Tout.  —  Asie,  au  1000000"  :  Téhéran. 
—  Tunisie,  au  looooo"'  :  Mellaoui;  Bir  el  À  ter.  —  Frontière  algéro-niarocaine, 
au  looooo'.  —  Bégion  de  Casablanca,  an  200000=.  —  Région  de  Settat,  au  200000". 
7  feuilles  in-plano. 

La  Carte  géologique  internationale  de  l'Amérique  du  Nord,  par  Kmm.  de  Margerie. 
(Extr.  des  Annales  de  Géographie,  t.  XVII,  1908.  )  Paris,  Armand  Colin,  1  fasc.  in-S". 

Observatorio  de  Tacubaya.  Caria  folografica  del  Cielo;  Zona-i6°,  n°^  2,  4-,  5, 
lo,  16,  42,  43,  4.G-34.  16  planches  héliogravées,  in-plano. 

Beslimniung  der  Gradienlen  der  Schwerkraft  undihrer  N iveaufldchen  mit  Hûlfe 
der  Drehwage,  von  Haron  Roland  Eôtvos.  (Extr.  du  premier  Volume  des  Abhnnd- 
lungen  der  AV.  Allgemeinen  Konferenz  der  Ërdmessung  in  Budapest,  1906.) 
Leide,  E.-J.  Brill,  1907;  i  fasc.  in-4".  (4  exemplaires  adressés  par  l'Académie  royale 
des  Lincei,  à  Rome.) 

Icônes  niycologicœ,  par  Boudier  ;  4"  série,  liviaison  18.  Paris,  Pau!  Klinksieck, 
mars  1908;  1  fasc.  in-4". 

Leçons  d'ouverture  du  Cours  d'' Hydrologie  de  l'année  scolaire  1907-1908,  à  Tou- 
louse, par  F.  Garrigou.  (  Extr.  du  Bulletin  général  de  Thérapeutique.  )  Paris,  Octave 
Doin,  1908;  I  fasc.  in-8°. 

Journal  de  Mathématiques  pures  et  appliquées,  6»  série,  publiée  par  Camille 
Jordan;  t.  IV,  année  1908,  fasc.  n"  1.  Paris,  Gauthier- Villars;  i  fasc.  in-4°. 

La  Science  positi^'e,  les  épidémies  et  les  maladies  contagieuses  au  XX'  siècle. 
Leçon  d'ouverture  du  cours,  à  Gand,  le  i4  novembre  1907,  par  le  D''  Jules  Félix.  Gand, 
1908;  I  fasc.  in -8°. 


666  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Médicamenla,  guida  leorico-pratica  per  sanitari.  Milan,  Cooperativa  farmaceu- 
tica,  1908;  I  vol.  in-ia. 

Procédé  de  momification  intégrale  des  cadavres,  par  Giovanni  Cbiarella,  et  un 
Supplément.  Rome,  1907;  2  fasc.  in-S". 

La  loi  du  travail  on  Une  nouvelle  éducation  :  Essai  de  droil  public,  par  Ambrogiq 
Freida.  Rome,  1908;  i  fasc.  in-8°. 


ERRATA. 


(Séance  du  16  mars  1908.) 

Note  de  M.  G.-A.  Tikhoff,  Sur  la  dispersion  de  la  lumière  dans  les  espaces 
célestes.  Historique  de  la  question  et  premiers  résultats  : 

Page  572,  ligne  2,  au  lieu  de  dans  le  but  d'appliquer  une  méthode  spectrale,  lisez 
dans  le  but  d'appliquer  ma  méthode  spectrale. 

Page  574,  ligne  i4,  au  lieu  de  M.  Hyggîns,  lisei  M.  Huggins. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER- VILLARS, 

Quai  des  Grands-Augustins,  n"  55. 

Depuis  1835  les  COMPTES  RENDUS  liebdomadairos  paraissent  régulièrc.n.iu  lo  Dimanche   Ils  forment    A  la  <S.  H«  I-,      •     ^ 

Prix  de  l'abonnement  : 
_________^ Paris:  30  fr.  -  Déparlements:  40  fr.  -  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


c.iiez  iMessieurs  : 
?^i Fciran  ficres. 

1  Cli;iix. 
'•^er  JoLird.in, 

'  Kull. 
•niens Courtin-llecquci. 

(  Gorniaia  et  Gi-.)«';ii 

/  Siraiideaii. 
.     Jérôme. 


igers  ■ . 


lyonne  .  ■ . 
■fançon . . . 

rdeaux . . 


Marion, 

'  Ferel. 
Laiirens. 


est . 


'  IMuller  (G.) 

"rges lienaud. 

Derrien . 
F.  lîobert. 
Le  Borgne. 
'  Uzel  frères. 

*'* JoLian. 

ambery Dardel  el  Boin  ic- 

erbourg i'Icnry. 

(  Margucrie. 

'.nnont-Ferr..  [  '^'-'launay. 
I  Bouy. 

/  Crofficr. 


chez  Messieurs  : 
(  Baiimal. 
\  M»»  Texier. 

CiinÛQ  et  M;isson. 
\  Georg. 
'  Pldly. 

Maloine. 

Vilte. 

Hiiat. 

Valat. 

Goulet  et  fils. 

Maniai  Place. 

Buvignicr. 

Grosjean-Maupin. 

Waiçner  et  Lambert 

Dugas. 
Vcloppé. 

Barnia. 

Appy. 

l^'imes Debroas-Duplaii. 

Oiidans Loddé. 


Lorient. . . 

Lyon .    ... 

Marseille . 
Montpellie 
Moulins  . . 

A'ancy. . . . 
liantes  . . .  . 
Kice 


On  souscrit  à  l'étranger. 


-inisterdan 


chez  Messieurs  : 

Feikema     Caarel- 
seu  et  C'°. 

At/iènes Beck. 

Barcelone Vcrdagucr. 

'  Asher  et  G". 


Berlin. 


Jlerne  . . . 
Bologne . 


liiuxelles  . 


Bucarest  . 


Poitiers. 


Blanchier. 


\  Blanchi 
(  Lévrier 


on. 


■     Batel. 
(  lîey. 

iLauvcrjat. 
Uegez. 


'.noOle S  Drcvct. 

Gralier  et  C" 


ftockelle  . 


Fouchcr. 


Havre |  Bourd.gnon. 


Donibrc. 

Tallandier. 
Giard. 


Bennes Pliiion  et   iiomni«is 

nochefort    Girard  (M»"  ). 

Pouen I  f-i'iglfis. 

(  Lcstringant. 

S'-Étlenne Chevalier. 


Toulon . . . 
Toulouse  . 


Figard. 

Al  té. 
\  Giniel. 
I  Privai. 


iBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 


J'alenciennes  . . . 


\  Giard. 
/  Lemailre. 


)  Kriedlander  et  fils. 
Kidil. 
Maycr  cl  .Millier. 

Francke. 

Zanichelli. 

I  Lanierlin. 

(  5I.iyolez  et  Aiidiarte 

(  Lebégue  et  C'°. 

Sotchek  et  C°. 
'  Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge D.jighton,  noil  et  C-. 

Christiania Cammermeyer. 

Conslantinopte  . .     Otlo  Keil. 

Copenliague llùst  et  lils. 

Florence Secber. 

Cand lloste. 

Cènes Bcuf. 

I  Eggiuiann. 

Genè<.>e j  Gcorg. 

'  Burckhardt. 

La  Haye Bel  in  fa  me    frères 

(  Payot  et  C". 

Lausanne Bou"e. 

Sack. 
Barth. 
Brockhaus. 

Leipzig /  Lorentz. 

I  Twietmeyer. 
'  Voss. 
(  Dcsoer. 
'  Cnusé. 


Chez  Afessieurs  : 
[Dulau. 

l-ondres )  Hachette  et  C- 

(NuU. 


Luxembourg . 
.Madrid 


Milan  . . . 
\toscou . . 
iXajdes  . . 


V.  Buck. 

ÎRuiz  et  C''. 
Romo. 
Dossat. 
F.  Fé. 

j  Bocca  frères. 
(  Ilcepli. 

Tastevin. 

Marghieri  di  Gius. 
Pellerano. 

!'  Dyrsoo  ot  Pfoiflfai. 
Slechert. 
Jjetncko  et  Itucchner 

Odessa Itoussca  n. 

Oxford Parker  el  Ci'. 

Palerme lieber. 

Porto...    .MagHihaes   c-t   Muiiiz. 

Prague Rivnac. 

Rio-Janeiro  . .    ..     Garnier. 

Bocca  frères. 
Locscher  et  G'*. 

fiolterdam Krariicrs  et  fils. 

Stochtiolm Nordiska  Boghandel 

Zinscriing. 


Ponie. 


S'-Pétersbouri 


Turin 


Liège. 


Wûlir. 

Bocca  frères. 
Brero. 
Binck. 

Roseiiborg  et  Sellier 
Gebolhner  et  Wolff. 


Varsovie 

Vérone Drucker. 

l'rick 

Gerold  et  G 
Zurich lîaschcr. 


Vienne 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  1'' à  31.   -(  3  Août  lS35  à  3i  Décembre  i8Jo.  )  Volume  in-4°;  i8J3.  Prix 25  fr. 

lûmes  32à6i.  —  (  i"  .Janvier  iSir  à  3i  Docondjre  i  Sii  3.  )  Volume  in-4'';  1870.  Pri.\ 25  fr. 

lomes62a91.  —  f  i"  Janvier  1866  à  3i  Décembre  1  is :>>>.)  Volume  in-4'>;   i88<).  Prix 25  fr. 

lomes  92  a  121,   -  (i"  Janvier  iSSi  à  3i  Décembre  in.,-,.)  Volume  in-'i'';  rgoo.  Prix 25  fr., 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADE:rî!t;  DES  SCIENCES: 


Wles    o\7,M    M  vvT^   V   !'"'"'"''' '^'''■"'"'"SieJes  Algues, 

icre    "?àss«    ,;p  \rr^, :;.';'"""'' '"^•''i  ''ancréas  et  sur  le  r61edii  suc  paa.rcatique  dans  les 

icies  „rasses,  par  M.  Claude  Bkunard.  Volume  in-4«,  avec  3.>  planches;  i83G ; 


LIER.  —  Méniùiresur  le  Calcul  des  Pcrlurbalions  mréprouvent 
phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  digestion  des 
'         ! 25  fr. 


■^t  pinpnnn  îil  a-"''  f  "^^^  mtcslinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Benedem.  — Essai  a'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  c»  i8')o  par  l'Académie  des  Sciences 
,li  npni-,ir^l  c7.-,  ^l^,'''v  '^^'""^  ''i'^""''^  P""""  '='^'"'  '^'^  '^ÔG,  savoir  :  ..  Etudier  1. ,  b.is  de  la  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  dirrérents  terrains 
I M  .    ,lm;r.,:,.  •    "     ™    '^''■''''■;''P''''P''^'''''"'  —Discuter  la  question  de  leur  apparition  ou  de  leur  .lisparition  successive  ou  simullanén.  -  Uechercherla 

tuic  uLsrappoiu  qui  cxi, lent  entre  1  état  acluel  du  règne  organiqueetscsétats  antérieurs..,  par  M.  le  Professeur  Bito.M.v.  In-l",  avec  7  planches;  i8fii .. .     25  fr 

A  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  divers  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


r  12. 

1 AIJLK    DKS    ARTICLES    (Séance  du  '25  Mars  1908. 


aiEMOIUES  ET  COM.^IUIXICATIOIVS 

DES  MEMliURS   lîT  DES   CORRESPONDANTS   DE    L'ACADÉMIE. 
Paîes 


M.  .1.  BoussiNESQ.  —  Théorie  de  l'écoule- 
iiiCEil  sur  lin  déversoir  vertical  en  mince 
paroi  el  sans  contracUon  latérale  :  Cas 
de  la  nappe  ondulée  et  son  raccordement 
au  ras  de  l.i  nappe   plonscante 


Go  7 


Pages. 
M.  J.  Tannery  fait  hommage  à   l'Académie 

des   manuscrits  irt'io/'/s/e    Galois 6ii 

iM.  GoUY.  —   Sur  la    théorie  de   l'éleclroca- 

piilarité <i>3 


NOMIIXATIOIVS. 


M.  Maurice    IIamy   est    élu   Membre   d'-   la 
Section    d' \slronomic.    en     k  iM|iliieoment 


de  M.  ./.  JansteiK  ilécédé. 


Iii5 


COUIlESPOIVDAiVCE, 


M.  le  Secmctaire  rnnpÉTuri.  signale  diverses 
publications  de  la  «  Station  séricicole  du 
Caucase  »,  de  M.  J.  Guarcschi,  de  «  l'Ob- 
servatoire Jarry- Desloges»,  de  iM.  Emm. 
lU:  Margerie  el  de   M.  Léon  Leconiu 

M.  Jui.Es'  Baillaui).  —  Détermination,  a 
l'Observatoire  de  Paris,  des  erreurs  s,\slé- 
nioliques  des  reproductions  des  réseaux 
ih-  la  Carte  du  ciel 

M.  L.  Wkvvh  —  \p|dieabililé  et  modes  di- 
vers de  représentation  des  surfaces  a 
lignes  de  courbure  confondues., 

M.  S.  /auemha.  -"  Sur  l'application  d'un 
procédé  alterné  au  problème  bili.n  nio- 
nique 

!M.  Cari.  SriUolElt.  —  Remarque  relative  à 
ma  Note  sur  les  équations  différent ielles 
d'un  corpuscule  éleclrisé  dans  un  rhanip 
magnétique 

M.  n.  DE  liiioGi.iE.  —  Sur  les  gaz  |)rove- 
nant  des  étincelles  électriques 

MM.  Jean  Becquerel  et  H.  Kameulinuh 
Onnes.  —  Sur  les  spectres  d'absorption 
des  cristaux  de  terres  rares  et  leurs  mo- 
dilicalions  dans  un  champ  magnétique 
aux  tenipérutures  de  liquéfaction  et  de 
solidification  de  l'hydrogène 

M.  I'.  Bordas.  —  Uecherche  de  faibles 
■  inantités  d'hélium  dans  les  minéraux.... 

M.  MauaGE.  —  Photographie  des  \ibralions 
de  la  voix 

•M.  \  Uuioun.  —  Sur  c|uelqucs  exemples 
,1e  raies  présentant  le  phénomène  de 
y.eeman  anormal  dans  le  sens  des  li:;ni's 
de  force  magnétiques 

M.  II.  Cousin.  —  Action  du  chlore  sur  le 
dithvmol 

.MM.   À.    \\aui.   et    Anuri:    .Mevur.    —    Sur 

Bulletin   BiBLioGRArmuUE 

Errata • 


6i3 
6i6 

020 

62:5 


635 

C38 

63o 

G.34 
G36 


quelques  dérivés  de  la  phénylisoxazolonc. 

M.  G.  GusTAVSON.  —  Sur  les  produits  de 
l'action  du  chlorure  d'aluminium  et  du 
gaz  chlorh\drique  sur  le  benzène;  mé- 
thvl|)hénylcyclopentane 

M.  \  .  T110.MAS.  —  Sur  quelques  dérivés  du 
thiophène 

.\l.  .\.  TlilLLAT.  —  Sur  la  formation  de  l'al- 
déhyde acéli()ue  dans  les  fermentations 
alcooliques 

M.\l.  F.  Jadi.n  et  Volcy  Boucher.  —  Sur  la 
production  de  la  gomme  ehes  les  .)/o- 
liiiga 

.M.  G.  L.^riE.  —  Sur  la  phylécologic  de  la 
région  orientale  de  la   Kabylie  du    Djurd- 

ji"'" ;•• 

M,  .V.  Gun.LEMi.x".  —   Les  leviers  dans  l'or- 

g.inisme 

.M.  Bkné  .Ieannkl.  —  Sur  la  déi-ouverte, 
dans  la  grotte  du  l'orlel,  de  peintures 
paléolithiques  représentant  lllomme  et 
des  Animaux 

\].  Paul  Amans.  —  Éludes  anémométriques 
des  hélices  zooplères 

M.  Pli.  Glangeaui).  —  Les  éruptions  plio- 
cénes  et  pléislocéncs  de  la  Limagnc 

MM.  C  Ferv  et  G.  Millociiau.  —  Contri- 
bution à  l'étude  du  rayonnement  calori- 
lic|ue   solaire 

\[.  U.-K.  l'opoEE  adresse  une  «  Démonstra- 
tion du  théorème  dit  la  grande  proposi- 
tion de  Fermât,  k  savoir  que  o  '  ~  b"  —  c" 
est  impossible  si   /i  >  ^  » 

M.  Lapeyre  adresse  une  Note  relative  à  «  la 
triple  preuve  »  et  un  Mémoire  intitulé  : 
,.  Iiècomposilion  eu  facteurs  premiers  des 
nombres  jusipi'.i  dix    millions   » 


0.38 
G^o 

0'|3 

G47 

G.Î2 

G.-,4 

G.')!) 
GJ9 

i;oi 


064 

665 
066 


PARIS. 


-     IMPRIMERIE    GAUTIIIER-VILLARS, 

Quai   des  Grands-Auguslins,  55. 


Le  Géi-.int  ;  Gautrieb- Villars. 


1908 


PKE^IIEIl  SEi^lKSTRE. 


COMPTES  RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DES     SEANCES 

DK  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES   SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


iT15  (30  Mars  1908) 


^^  PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES^  SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Auguslins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  REL/iTIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  23  juin  1862  et  2/j  mai   1870 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  L' Académie  se.  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  i'Acp.démie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
/|8  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1*"^.    —   impression  des  travaux 
de  V Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
oupar  un  Associé  étranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:i  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'ai 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pi 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   —  Impression  des  travaux  des  Savan. 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personne 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Acf 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  n 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  soi 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  1 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomme 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extra 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  foi 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  ofl 
cielle  de    'Académie. 

Article  .3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remi 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tai 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remi 
temps,   le   titre  seul  du  Mémoire   est  inséré  dans  I 
Compte  rendu  actuel,   et  l'extrait    est   renvoyé  a 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —   Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planches 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraien 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compten 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au- 
teurs; il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  et 
les  Instructions  demandés  par  le  Go'ivernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administratit 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendu 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré- 
sent Règlement. 


Les  Savants  étraugers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuel»  sont  priés    de  les 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5''.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivante. 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU  LUNDI  50  MARS  1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  BECQUEREL. 


MEMOIRES  ET  COMMUIVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    GORRESPOiNDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

M.  le  Mi.visTRE  DE  l'I.vstruction  publique  et  des  Iîe4ux-Arts  adresse 
une  ampliation  du  décret  par  lequel  le  Président  de  la  R(''puljlique  approuve 
l'élection  que  l'Académie  a  faite  de  M.  Maurice  Hamy ,  pour  remplir,  dans 
la  Section  d'Astronomie,  la  place  laissée  vacante  par  le  décès  de  M.  ./. 
Janssen. 

Il  est  donné  lecture  de  ce  décret. 

Sur  l'invitation  de  M.  le  Président,  M.  Maurice  Hamy  prend  place  parmi 
ses  Confrères. 


HYDRODYNAMIQUE.  —  Proprièlés  diverses  (les  courtes  exprimant ,  soit  par  leur 
enveloppe,  soit  directement ,  les  coefficients  de  débit  m  d'un  déversoir  i^ertical 
en  mince  paroi,  sans  contraction  latérale  et  à  nappe  noyée  en  dessous,  en 
fonction  de  la  pression  relative  N'  exercée  sous  ces  nappes  au  niveau  du 
seuil.  Note  de  M.  J.  Boussi.vesq. 

I.  J'ai  montré,  dans  \g  Compte  rendu  de  la  précédente  séance  (p.  O07), 
comment  le  coefficient  m  de  débit  d'un  déversoir  vertical  à  nappe  noyée  en 
dessous  se  déduit,  pour  N'  donné  entre  — co  et  0,8,  ou  pour  les  nappes 
plongeantes,  de  l'équation 


(i) 


k  log  A' 


k 


(,  +  /,)  _  /..  (  2  +  /,-:-)(,  _  N')j  v/.  -  N', 


2(A-'-i) 

G.   11.,   1908,   ■•'  Semestre.  (T.  CXLVI.   N-   13  )  88 


66(S  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

par  Irlimination  de  k  au  moyen  de  la  relation  -rr  ^=  o,  et  comment,  pour 

les  autres  valeurs  de  N'  (comprises  entre  0,8  et  i)  ou  pour  les  nappes 
ondulées,  il  y  a  lieu  de  faire  constamment  /?•  =  i  dans  la  même  équation  (i). 
En  d'autres  termes,  le  coefficient /w  de  débit  est  représenté,  dans  le  cas  des 
nappes  plongeantes,  par  l'enveloppe  de  la  famille  de  courbes  (i),  où  m  serait 
l'ordonnée,  N'  l'abscisse  et  k  le  paramètre,  variable  de  zéro  à  i,  tandis  que, 
de  ]N'=o,8  à  N'=i,  c'est-à-dire  dans  le  cas  des  nappes  ondulées,  l'enve- 
loppe de  la  famille  se  trouve  continuée  par  la  dernière  enveloppée  consi- 
dérée ou  correspondant  à  /•  =  i.  Il  y  a  donc  quelque  intérêt  à  étudier  cette 
famille  de  lignes,  dont  chacune  fournit,  de  ^-  =  o  à  /-  =  i,  un  élément  à  la 
courbe  représentant  les  coefficients  de  débit,  et  dont  la  dernière  donne 
même,  à  elle  seule,  un  arc  notable  de  cette  courbe,  savoir  sa  partie  finale. 
II.  L'équation  (i)  a  la  forme 


(2)  m=:(ff  +  *N')i/i  — IN', 

dans  laquelle  se  trouve  compris  le  coefficient  de  débit  du  déversoir  théo- 
rique (à  seuil  épais  et  évasé)  de  Bélanger.  En  effet,  sur  celui-ci,  où  les 
filets  fluides  sont  supposés  rectilignes  et  parallèles,  et  où  la  contraction 
inférieure  c  est  nulle,  on  a,  si  h  est  la  hauteur  de  charge,  //  la  hauteur  de 
la  section  contractée  et  p  la  pression  N'  pgh  sur  le  seuil, 

k' 

p  =  pgh'—'^'pgh;  A\m  ^'=J- 


D'autre  part,  le  débit  mh  \î'2gâ  y  est,  comme  on  sait,  h'sjig{h  —  A), 

avec  //  décroissant  (suivant  le  niveau  d'aval)  depuis  //  jusqu'à  la  limite,  ~h, 

qui  rend  le  débit  maximum. 
Donc  il  vient  alors 

(3)  m^n'sJV^^'. 

m.  Or,  la  forme  (2)  montre  que  toutes  les  courbes  de  la  famille  (ou 
enveloppées)  se  terminent,  du  côté  des  N'  positifs  et  quant  à  leurs  ordon- 
nées m  positives,  au  point  {^'  =i^m  —  o)  où  elles  coupent  perpendiculai- 
rement l'axe  des  abscisses  N'.  L'une  d'elles  se  réduit  à  une  parabole  ayant 
cet  axe  comme  axe  de  symétrie  :  la  valeur  de  /•  y  est  celle  qui,  excédant  zéro, 
annule  le  coefficient  de  i  —  N'  dans  l'expression  entre  crochets  de  (i)  :  elle 


SÉANCE    DU    'io    MARS    1908.  669 

égale  I  +  v^5.  Mais  cette  valeur.se  trouve,  comme  ou  voit,  bien  au  delà  de 
toutes  celles  qu'il  y  a  lieu  de  considérer  dans  la  question  physique. 

L'ordonnée  m  maximum  de  cliii(|iie  enveloppée  se  produit  pour   l'ab- 
scisse N'  donnant  ^  =-.  o.  On  obtient,  pour  ce  point  d'ordonnée  maxima, 


Par  exemple, 

o 

(pour  A  =  1)  N'=;^  et  m  =; -L  =  o.SiôaS. 

0  '  ' 


10 


Cette  ordonnée  m  maximum  de  chaque  enveloppée  est,  d'ailleurs,  plus 
petite  que  rordoun(''e  m  de  l'enveloppe  correspoudaul  à  la  même  abscisse  \'; 
car  celle-ci  est  encore  représentée  par  la  formule  géuérale  (i),  mais  où  /r 
reçoit,  pour  N'  pareil,  la  valeur  rendant  //^  le  plus  grand  possible. 

Ainsi  l'enveloppe  passe,  au  moins  entre  \'  =  —  x  et  iN' =  0,8,  au-dessus 
des  enveloppées,  dont  deux  se  croisent,  ])ar  suite,  en  chaque  point  voisin 
de  l'enveloppe  et  situé  au-dessous  d'elle.  L'équation  (i),  où  l'on  regarde- 
rail  comme  inconnue  le  paramètre  /•,  y  a  donc  alors  deux  racines  réelles 
distinctes,  qui  deviennent  égales  sur  l'enveloppe  et  imaginaires  au  delà. 

1\  .  Comme  l'enveloppe  a,  de  N'=  — co  à  N'=:o,8,  ses  ordonnées  m 
décroissantes,  l'élément  des  enveloppées  commun  avec  elle  appartient  à  la 
portion  des  courbes  comprise  entre  leur  ordonnée  maximum  et  le  point 
final  (N'=  I,  w  =  o),  c'est-à-dire  à  la  partie  descendante.  Leur  première 
partie,  celle  qui  monte,  n'est  donc  pas  utilisée  pour  la  construction  de  l'en- 
veloppe. 

Enfin,  nulle  part  ailleurs  que  pour  N'=  1  et  /w  =  o,  l'enveloppe,  même 
construite  en  entier,  bien  au  delà  de  la  limite  N'=  0,8  de  son  emploi  dans 
la  question  physi({ue,  n'oll're  de  tangente  verticale,  parallèle  à  l'axe  des 
ordonnées  m;  car  les  enveloppées  n'ont  pas  d'autre  élément  vertical,  où 

devienne    infinie    la    dérivée   -j^,,    que    le    dernier,    aboutissant   au  point 

(N'  =  ï,  m  =  o)  commun  à  toutes. 

V.  Les  courbes  (i)  correspondant  aux  petites  valeurs  de  A,  ou  dont 
l'ordonnée  positive  m  reste  voisine  de  zéro,  sauf  du  côté  des  fortes 
abscisses  N'  négatives,  méritent  une  étude  particulière,  en  raison  de  leur 
analogie  avec  la  courbe  assez  simple  (3  )  propre  au  déversoir  de  Bélanger. 


670  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

Renversons  le  sens  des  abscisses  positives  el  prenons  pour  origine  le 
point  (N'  =  I,  m  =  o)  commun  à  toutes  nos  courbes,  en  appelant  N"  notre 
nouvelle  abscisse  i  —  N'.  La  relation  (i)  deviendra 


/.logA 


(a  +  />)  — AM  2^- 


.  A-  _  -  j  N"l  v/N". 


3 


(6)  X  =  A-N",        ,«  =  (.  +  ^Ulogy 


D'ailleurs,  dans  la  nouvelle  équation,  m  =(i  —  N")  \/N"=  N"  —  N"  , 
caractérisant  le  déversoir  de  Bélanger,  remplaçons,  pour  plus  de  clarté, 
l'abscisse  N"  par  X  et  l'ordonnée  m  par  Y,  do  manière  à  avoir 

(5)  Y=(i-X)v/'X. 

l'uis  établissons  une  correspondance,  point  par  [)oint,  entre  deux  courbes 
à  coordonnées  respectives  (N",  tw)  et  (X,  Y)  en  posant 

"^''       ''      ^-j^  d'où  W^l, 

La  substitution  de  ces  dernières  valeurs  à  m  et  à  N"  dans  (4)  donnera 

(7)  ^=[-i-4^)^]>^' 

relation  qui,  pour  k^  infiniment  voisin  de  zéro,  se  réduit  à  (5). 

Donc,  lorsque  le  paramètre  k  devient  assez  petit,  ou  que  la  courbure  des 
lilcts  fluides  inférieurs  est  grande  dans  la  section  contractée,  cas  dont 
approchent  les  nappes  adliérentes,  la  courbe  (4)  prend  des  allures  analogues 
à  celles  qu'elle  aurait  dans  le  déversoir  de  Bélanger. 

Les  deux  dernières  relations  (6)  montrent  que,  pour  ces  courbes  corres- 
pondant à  h-  très  petit,  les  nouvelles  abscisses  X"  qui  rendent  X  et,  par 

suite.  Y,  sensibles,  sont  très  grandes,  de  l'ordre  de  -j^,  et  qu'alors  les  ordon- 
nées m  sont  grandes  aussi,  mais  seulement  de  l'ordre,  incomparablement 
moindre,  de  logT- 

Le  maximum  de  m,  pour  N'  ou  N"  variables,  correspond  à  celui, —^, 
de  Y  dans  (5),  et  à  X  =  ^  ou  à  X"=  ^,-  Il  égale  ,^  f^,  log  \,  et  son 

\      '  '  d  J  A  O  y  J     '  "  " 

,    X-  1  ■    ,       .  .      a  4-  A       A-      ,        I 

rapport  a  A'  est  la  quantité  très  petite  — -=—  ^  _  ^.;  "'g'^- 


SÉANCE  DU  3o  MARS  1908.  67 I 

On  reconnaît  assez  Facilement  que,  sauf  erreur  relative  négligeable,  le 
maximum  de  m,  considéré  comme  fonction  de  k,  ne  se  distingue  pas  alors  du 

précédent,  ou  qu'il  correspond  encore  à  X  =  ,  et  à  Y  =  —^^ 


GÉOGRAPHIE  ET   NAVIGATION.  —   Détermination  de  l'heure,  sur  terre  et  sur 
mer,  à  l'aide  de  la  télégraphie  sansftl.  Note  de  M.  Bouquet  jue  la  Grye. 

La  question  de  la  détermination  des  longitudes  date  en  mer  des  essais 
de  navigation  liauturière  et  à  terre  du  tracé  des  premières  Cartes. 

11  y  a  deux  siècles,  on  l'a  envisagée  comme  liée  à  la  construction  des 
montres  marines,  et  des  progrès  remarqualjles  ont  été  réalisés  dans  la  régu- 
larité de  leur  marche,  tant  en  Angleterre  qu'en  France. 

On  a  invoqué  aussi  l'aide  des  données  astronomiques,  en  remarquant 
que  notre  satellite  peut  être  considéré  comme  une  aiguille  d'une  horloge 
céleste  ayant  une  marche  vingt-huit  fois  plus  lente  que  celle  de  nos  chro- 
nomètres et  dont  l'observation  peut  donner  l'heure  d'un  premier  méridien. 

La  Connaissance  des  Temps  fournit  pour  cela  les  positions  de  la  Lune 
d'heure  en  heure  et  donne  des  Tableaux  de  culminations  lunaires  et  des 
séries  d'occultations  d'étoiles.  En  mer,  en  général,  on  se  contente  de  com- 
parer l'heure  emportée  d'un  premier  méridien  à  l'heure  locale  provenant 
d'une  observation  astronomique  ;  mais  cette  heure  emportée  est  rarement 
exacte,  d'où  une  incertitude  sur  la  position  du  navire  et  l'occasion  de  nom- 
breux naufrages. 

La  télégraphie  sans  lil,  dont  les  résultats  sont  déjà  si  remarquables,  ne 
peut-elle  à  la  fois  fournir,  soit  à  terre,  soit  en  mer,  et  cela  sur  toute  la  surface 
du  globe  terrestre,  celte  heure  d'un  premier  méridien? 

Les  signaux  hertziens  partis  de  la  Tour  Eiffel  peuvent  actuellement 
arriver  à  2000'''",  et  l'on  estime  qu'en  augmentant  l'énergie  électrique  ce 
chifTre  pourrait  être  doublé  et  au  delà. 

Or,  a  priori,  on  peut  croire  qu'en  substituant  à  cette  Tour  Eiffel,  haute 
de  3oo"',  le  pic  de  Ténériffe,  dont  l'altitude  est  de  S^io'"  et  qui  aurait  une 
antenne  allant  à  la  mer  de  i4'~'",  on  décuplerait  facilement  la  distance 
réalisée  actuellement,  c'est-à-dire  que  les  signaux  iraient  jusqu'aux  anti- 
podes. 

Il  ne  s'agit  pas,  disons-le  tout  de  suile,  de  créer  un  centre  de  correspon- 
dance télégraphique  mondial,  mais  uniquement  de  signaux  spéciaux,  d'une 


672  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

inlensilé  exceptionnelle,  ([ui  seraient  envoyés  une  fois  par  jour,  clonnanl 
l'heure  d'un  premier  méridien. 

Ils  feraient  l'effet  du  coup  de  canon  du  Palais-lvoyal  pour  le  quartier  qui 
Tavoisine.  Cet  envoi  d'une  onde  faisant  le  tour  de  la  Terre  ne  doit  pas 
étonner,  puisque  nous  avons  pu  déceler  sur  les  feuilles  des  marés^raplies  du 
cap  Horn,  de  Colon  et  de  la  rade  de  File  d'Aix  la  trace  de  l'onde  produite 
par  l'éruption  du  Krakatoa,  dénotant  la  vitesse  de  propagation  dans  l'océan 
Indien  et  dans  l'océan  Atlantique  ('). 

Ce  signal  horaire  spécial  devrait  être  envoyé  à  minuit  pour  (jue  les  rayons 
solaires  ne  viennent  perturber  l'onde  avant  qu'elle  ait  fait,  dans  les  deux 
sens,  la  moitié  de  la  circonférence  de  la  Terre;  en  outre,  ce  signal  devrait 
être  internationalisé,  c'est-à-dire  unique,  car,  s'il  était  lancé  à  la  fois  ou 
successivement  de  la  France,  de  l'Angleterre  et  de  l'Allemagne,  pour  ne 
citer  que  les  Etats  de  l'Europe  occidentale,  on  arriverait  à  une  véritable 
confusion. 

La  possibilité  de  l'envoi  de  ce  signai  mondial  a  été  acceptée  aussi  bien 
parle  président  de  la  Commission  de  télégraphie  sans  fil,  M.  Becquerel, 
que  par  l'amiral  Gaschard,  chef  du  Service  technique  à  la  Marine,  et  qui 
diriae  les  communications  avec  le  Maroc;  mais  ce  dernier  estime  même 
inutile  d'avoir  recours  au  pic  de  Ténériffe. 

Quoique  la  pente  moyenne  entre  le  pic  et  la  mer  soit  réduite  à  i'3°3o',  il 
croit  que  la  montagne  elle-même  serait  une  gène  pour  la  transmission  des 
ondes,  et  il  estime  qu'une  plage  d'une  longueur  de  6^""  éloignée  de  toute 
montagne  se  prêterait  mieux  à  l'envoi  d'un  signal  mondial. 

En  utilisant  la  plage  de  Guetn'dar  au  Sénégal,  dans  une  région  des  alizés, 
on  se  trouverait  dans  des  conditions  favorables  sous  tous  les  rapports. 

L'emploi  des  signaux  hertziens  donnerait  une  grande  sécurité  à  la  navi- 
gation; il  supprimerait  à  terre  tous  les  longs  calculs  de  longitude  et  ajou- 
terait un  nouveau  bienfait  à  ceux  que  l'humanité  doit  à  un  homine  de 
génie. 

Comme  conclusion  d'ordre  pratique,  on  pourrait  commencer  à  la  Tour 
Eiffel,  en  utilisant  les  installations  actuelles,  l'envoi  à  minuit  temps  moyen 
de  Paris  d'un  signal,  mais  il  faudrait  augmenter  dans  une  grande  propor- 
tion l'énergie  de  l'onde  électrique  et  multiplier  les  antennes. 


(')  L'onde  aérienne   produite  par  celle   explosion   a  été  enregistrée   sur  toutes  les 
feuilles  des  baromètres  des  Observatoires. 


SÉANCE    DU    3o    MARS    1908.  678 

Cette  heure  envoj'ée  serait  alors  perçue  sur  toute  la  surface  de  rocéan 
Allanti([ue,  où  la  navigation  est  la  plus  intense  et  la  plus  difficile. 

Celte  expérience  montrerait  mieux  les  conditions  d'une  installation 
mondiale. 

Il  me  paraît  utile  d'envoyer  un  vœu  dans  ce  sens  au  Ministre  de  la  Marine. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  l'examen  de  ce  voni  est  renvoyé  à 
une  Commission  composée  de  MM.  les  Membres  des  Sections  d'Astrono- 
mie, de  Géographie  et  Navigation  et  de  Physique,  auxquels  MM.  Darboux, 
PoiNCARÉ  et  Cailletet  sont  priés  de  s'adjoindre. 


SISMOLOGIE.  —  Le  tremblement  de  terre  du  26  mars  1908  (Chilapa,  Mexique), 
enregistré  à  Paris.  Note  de  M.  G.  Bigourdax. 

Ce  tremblement  de  terre  a  été  enregistré  ('  )  à  l'Observatoire  de  Paris 
par  le  sismographe  Milne,  à  deux  pendules  horizontaux,  qui  ont  oscillé  l'un 
et  l'autre;  mais  un  seul  a  donné  une  inscription  suffisante  :  c'est  le  pendule 
droit,  dirigé  du  Nord  au  Sud,  et  d'après  lequel  les  mouvements  se  sont 
produits  aux  heures  (-)  suivantes  dans  la  nuit  du  26  au  27  mars  1908. 

La  phase  initiale  a  débuté  d'une  manière  à  peu  près  subite  à  23''25'°2o'' 
et  sa  première  section  (1,)  s'est  prolongée  jusqu'à  23''35"•oo^  Alors  a 
commencé  sa  seconde  section  (L  )  qui  s'est  terminée  à  23''56"'o'  et  pendant 
laquelle  se  sont  manifestées  quatre  secousses  importantes  qui  ont  commencé 
respectivement  à  23''3G'"o%  23''4i"'4o%  2>'"i7'°3o',  23''')2"'3o\ 

A  23''56'"o'  a  commencé  la  phase  principale,  pendant  la  première  partie 
de  laquelle  les  mouvements  étaient  si  grands  que  le  pendule  allait  buter 
contre  ses  arrêts.  Ces  oscillations  de  grande  amplitude  ont  duré  pendant 
i3  minutes,  puis  les  mouvements  se  sont  éteints  peu  à  peu  pour  finir 
vers  2''3o*. 

Déjà  une  petite  secousse  avait  été  enregistrée  la  veille,  à  icf"[\%"',  et  deux 
autres  se  sont  produites  dans  la  matinée  du  27  :  l'une,  assez  faible,  a  été 
enregistrée  à  4'' 22™,  et  l'autre,  plus  forte,  de  4''4o™  à  4'' do";  les  mouve- 
menls  plus  faibles  qui  ont  suivi  celle-ci  ont  cessé  de  se  marquer  vers  5''3o"'. 


(')   Le  fonclionnemenl  de  l'appareil  est  surveillé  par  M.  Guénaiie. 
(-)  Toutes  les  heures  sont  données  en  temps  moyen  de  Paris,  et  comptées  de  o''  à 
24''  à  partir  de  minuit. 


674  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 


HISTOIRE  DES  SCIENCES.  —  Manuscrits  d'Évariste  Galois  {2']  à.o?,ûci'?),'va\ exï- 
toriés  par  M.  .1.  Tawery  et  conservés  à  la  Bibliothèque  de  rinstitut  de 
France  sous  celle  cole  :  Mss.  N.  S.,  t.  CVHI. 

Dossier  I .  — ■  Mémoire  sur  les  conditions  de  résohibilité  des  équations  par 
radicaux  YOEiwres  ('),  p.  33].  Texte  autographe  du  Vh'-moire  présenté  à 
l'Académie. 

Dossier  2.  —  Lettre  à  Auguste  Chevalier  du  29  mai  i832  (Œuvres,  p.  25). 

Dossier  3.  —  Mémoire  sur  les  conditions  de  résolubilité  des  équations  par 
radicaux.  Copie  par  Chevalier.  Epreuves  du  Jounuil  de  Liomille. 

Dossier  4.  —  Des  équations  primitives  qui  sont  solubles  par  radicaux 
(OEui'res.  p.  5i).  Texte  de  Galois. 

Dossier  5.  —  Des  équations  primitives  qui  sont  solubles  par  radicaux. 
Copie  par  Chevalier. 

Dossier  6.  —  Feuille  contenant  une  première  rédaction  de  la  proposition  I 
du  Mémoire  sur  les  conditions  de  résolubilité  des  équations  par  radicaux 
(liullelin  des  Sciences  malhéinaliques,  ■^*  série,  t.  XX\,  1906,  p.  236)(M.)  (  -), 
p.  II. 

Dossier  7.  —  Rédaction  primitive  de  la  proposition  V  du  Mémoire  sur  les 
conditions  de  résolubilité. . .  (^Œuvres,  p.  42  )• 

Dossier  H.  —  Fn\<^tncnl  déchiré  (Bulletin,  t.  XXX,  p.  241)  (M.),  p.  17. 

Dossier  9.  —  Discours  préliminaire.  Texte  de  Calois  et  copie  par  Cheva- 
lier {Bulletin,  t.  XXX,  p.  245)  (M.)  A,  p.  21. 

Dossier  10.  —  Chemise  pour  «  deux  Mémoires  d'Analyse  pure. . .  »  {Bul- 
letin, t.  XXX,  p.  247)  (M.)  B,  p.  23. 

Dossier  II.—  Préface  pour  «  deux  Mémoires  fl'Aiialyse  pure.  . .  ».  Texte 


(')   OEuvres  malliématiqiies  d'Éi'ariste  Galois,  publiées  par  la  Société  malliéma- 
tique,  Paris,  Gaulhier-Viliars,  1897. 

C*)  Mantiscrils  d'/ù'ciriste  Galois,  Paris,  Gaulliier-Villars,  1908. 


SÉANCE    DU   3o    MARS    1908.  673 

de  Galoiscl  coiiie  par  Chevalier  (Hullelin,  l.  \XX,  p.  '-^55),  publié  en  partie 
seulemenl  (M.)  C,  p.  25. 

Dossier  12.  —  Discussions  sur  les  pro^ivs  de  l'Analyse  pure  :  «  Il  serait 
en  dehors  de  la  gravité. . .  ».  Texte  de  (  lalois  et  copie  par  Chevalier  {liul- 
letin,  t.  XXX,  p.  259)  (M.)  D,  p.  a8;  E,  p.  io. 

Dossier  13.  —  «  Ici  comme  dans  toutes  les  Sciences. . .  »  i^liullelin.  t.  XXX, 
p.  -S-i.)  (M.)  F,  p.  il. 

Dossier  14.  —  «  Sciences.  Hiérarchie.  Ecoles  ».  {Bulletin,  t.  \X\,  p.  -AVi) 
(M.)C,  p.  32. 

Dossier  15.  —  Fragments  sur  la  théorie  des  permutations  et  des  équations 
{Hutlelin,  t.  XXX,  p.  280  et  28/,)  (M.)  H,  p.  ^9;  I,  p.  43. 

Dossier  16.  —  Fragment  se  rapportant  à  la  proposition  I  du  Mémoire  sur 
la  résolubihté  (  Hullelin,  t.  XXXI,  p.  1-86)  (M.)  J,  p.  45. 

Dossier  17.  —  Fragments  sur  la  théorie  des  équations  (^Bulletin,  t.  XXXI, 
p.  290  et  292)  (M.)  K,  p.  49;  L,  p.  5r. 

Dossier  18.  —  Xole  sur  les  équations  non  primitives  (  Bulletin,  t.  XXXI, 
p.  ^93);  cf.  OEuvres,  p.  i  i  (M.)  M,  p.  Sa. 

Dossier  19.  —  Addition  au  Mémoire  sur  la  résolution  des  équations. 
Énoncé  arithmétique  {Bulletin,  t.  \XXI,  p.  294);  cf.  OEuvres,  p.  11  (M.) 
N,  p.  53. 

Dossier  10.  —  Sur  la  division  des  fonctions  elliptiques  (Bulletin,  t.  \WI, 
p.  29G)(M.)0,  p.  5Ï. 

Dossier  1\.  —  Sur  l'intégration  des  équations  linéaires  (Bulletin,  t.  WXl, 
p.  3oi)  (M.)  P,  p.  60. 

Dossier  22.  —  Sur  les  surfaces  du  second  degré  {Bulletin.  L.  WXI, 
p.  3o4)(M.)Q,  p.  63. 

Dossier  iZ.  —  Sur  les  intégrales  eulériennes  (Bulletin,  t.  XXXI,  p.  276) 

(M.),  p.  34. 

Dossier  24.  —  Fragments  et  calculs  divers  (inédits)  dont  la  plupart  se 
rapportent  à  la  théorie  des  fondions  elliptiques  :  Fragment  sur  la  théorie 
des  nombres,  'l'héorème  dWbel.  Équations  aux  dérivées  partielles  du  pre- 
mier ordre. 

C.  K.,  i9o«,  I"  Semestre.  (T.  CXLVl,  N°  13.)  89 


676  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Dossier  25.  —  Cahier  où  quelques  pages  sont  de  Galois  (M.~),  p.  36. 

Dossier  26.  —  Manuscrits  de  Galois  provenant  de  M.  Hermite  (donnés  à 
M.  Hermite  par  M.  Richard).  Donnés  par  M.  Emile  Picard  (  M.),  p.  63. 

Dossier  11 .  —  Manuscrits  de  Joseph  Liouville  trouvés  avec  les  papiers  de 
Galois.  La  Lettre  d'Alfred  Galois  à  Jacohi. 


BACTÉRIOLOGIE.  —  Sur  les  propriétés  lécithinophiles  du  bacille  tuberculeux  et 
de  la  tubercuUne.  Note  de  MM.  A.  Calme ite,  L.  Massoi,  et  M.  Iîretox. 

Lorsqu'on  met  en  présence  in  vitro  du  venin  de  cobra  et  des  hématies  de 
bœuf,  de  cheval,  de  lapin,  d'homme,  etc.,  préalal)lement  débarrassées  du 
sérum  par  phi.sieurs  lavages  à  l'eau  salée  physiologifjue,  on  constate  qu'il  ne 
se  produit  pas  d'hémolyse  (*),  tandis  que  celle-ci  se  manifeste  en  quelques 
minutes  dès  qu'on  ajoute  au  mélange  un  peu  de  sérum  de  cheval  ou  de  chien 
préalablement  chaufTé  à  58°,  ou  bien,  suivant  les  indications  de  P.  Kyes, 
un  peu  de  lécithine  (^). 

Les  travaux  ultérieurs  de  P.  Kyes  et  Hans  Sachs,  puis  de  H.  Noguchi  ont 
établi  que  seuls  les  sérums  qui  renferment  de  la  lécithine  ou  des  acides  gras, 
ou  des  savons,  sont  capables  d'activer  le  venin,  c'est-à-dire  de  le  rendre 
hémolytique;  mais  l'action  activante  des  acides  gras  et  des  savons  est  empê- 
chée par  l'addition  d'une  dose  convenable  de  chlorure  de  calcium  au  sérum, 
tandis  que  celle  de  la  lécithine  ne  l'est  pas. 

En  étudiant  ces  propriétés  activantes  des  divers  sérums  à  l'égard  des 
venins  de  serpents,  noire  attention  a  été  attirée  sur  plusieurs  faits  qui  nous 
paraissent  ouvrir  une  voie  nouvelle  et  intéressante  aux.  investigations  rela- 
tives à  la  tuberculose. 

Nous  avons  constaté  lout  d'abord  que  les  bacilles  tuberculeux  possèdent 
une  affinité  très  particulière  pour  la  lécithine.  Celte  affinité  est  mise  en 
évidence  par  l'expérience  suivante  : 

Dans  une  série  tie  tubes  à  essais  A,  A',  A",  .  .  .  niellons  i'"'"  d'une  émulsion  de 
bacilles  tuberculeux  frais  (origine  bovine,  correspondant  à  5  pour  1000  en  pouls  de 
bacilles  secs)  en  présence  de  quanlités  variables  de  lécitliine  [o''"',4  à  i'"'"  de  solution 


(')Calmette,  Comptes  rendus,  itijuin  lyou. 

(2)   Berlin.  Min.  ]f'oc/i..  igoi,  n"  :î8-:{9  ;  i<)o3,  n°' i-ï,  ki-k:\. 


SÉANCE    DU    3o    MAKS    1908.  677 

à  1  pour  loooo  (')].  Laissons  en  contact  pendant  î  lieures  à  l'étuve  à  87°,  puis  ajoutons 
à  chaque  tube  i"^™' d'émulsion  à  5  pour  100  d'hématies  de  cheval  lavées,  et  o'^™',5 
d'une  solution  de  venin  de  cobra  à  i  pour  5ooo.  Des  tubes  témoins  B,  B',  B",  ... 
reçoivent  les  mêmes  quantités  de  lécithine  +  hématies  +  venin.  D'autres  tubes 
témoins  C,  C  reçoivent  des  bacilles  tuberculeux  +  hématies  +  venin  sans  lécithine. 

En  moins  de  3o  minutes,  l'hémoljse  est  complète  dans  tous  les  tubes  B,  B',  B",  .... 
Elle  est  nulle,  même  après  18  heures,  en  C,  C;  nulle  également  dans  les  tubes  de  la 
série  A  où  les  bacilles  tuberculeux  étaient  restés  en  contact  avec  o""',4,  o'^°'',.5,  o'"''.6  de 
solution  de  lécithine.  Dans  les  autres  tubes  de  la  série  A,  contenant  o'^'"',  7  ou  davantage 
de  lécithine,  les  hématies  sont  hémolysées. 

La  mèine  expérience  est  répétée  en  remplaçant  les  bacilles  tuberculeux  frais  par  des 
bacilles  secs  non  chauirés,  par  des  bacilles  chaudes  à  120°,  par  une  solution  de  tuber- 
culine  à  o,5  pour  100  ou  à  5  pour  100  précipitée  par  l'alcool  à  froid,  et  enfin  par  le 
bouillon  de  culture  sans  bacilles. 

On  trouve  alors  que  les  bacilles  secs  sont  tout  aussi  avides  de  lécithine  que  les 
bacilles  frais,  mais  que,  par  contre,  les  bacilles  stérilisés  à  120°  perdent  presque  com- 
plètement leur  activité  initiale  (hémolyse  avec  o'^'jS  de  lécithine).  La  tuberculine 
préparée  à  froid  dévie  également  la  lécithine  et  lempèche  d'agir  sur  le  venin  jusqu'à 
la  dose  inaxima  de  4'^'"'  (de  solution  à  jô^ôt)  pc"''  '""'  ''e  solution  de  tuberculine  à 
5  pour  100.  La  même  tuberculine  stérilisée  à  120°  est  beaucoup  moins  avide.  Le 
bouillon  de  culture,  sans  bacilles  el  sans  tuberculine,  ne  l'est  pas  du  tout. 

En  pi'ôsence  de  ces  résultats  et  de  la  constatation  que  nous  avions  faite 
précédemment  des  propriéti's  activantes  à  l'éi^ard  du  venin,  manifestées  par 
les  seuls  sérums  qui  renferment  de  la  lécithine  capable  d'activer  le  venin 
(cheval,  chien,  rat),  nous  avons  aussitôt  pensé  à  étudier  comparativement 
la  manière  dont  se  comportent  les  différents  sérums  d'animaux  ou  d'hommes 
sains,  d'animaux  ou  d'hommes  tubeixuleux,  soit  vis-à-vis  du  venin  seul, 
soit  après  contact  préalable  avec  une  émulsion  de  bacilles  tuberculeux 
-4- venin. 

Les  séries  d'expériences  ainsi  effectuées  nous  ont  permis  d'établir  les  faits 
suivants  : 

1°  Les  sérums  qui  renferment  de  la  lécithine,  soit  cju'on  les  ait  chaullés 
à  58°,  soit  qu'on  ait  annihilé,  par  l'addition  d'une  quantité  suffisante  de 
chlorure  de  calcium,  l'action  des  acides  gras  activants  qu'ils  contiennent  à 


('  )  La  solution  de  lécithine  se  prépare  en  dissolvant  1  s  de  lécithine  dans  100?  d'alcool 
méthylique  pur.  On  prend  i""'  de  cette  dilution  qu'on  porte  dans  9"^"'  d'eau  salée 
à  0,85  pour  100,  et  l'on  fait  une  seconde  dilullon  de  i""'  du  précédent  mélange 
dans  9'"'  d'eau  salée.  Cette  dernière  dilution  au  (Hx-millièine  est  utilisée  pour  la 
réaction. 


67H  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

IV'lat  trais,  révclenl  la  présence  de  cette  lécithine  par  raplitiide  qu'ils  con- 
fèrent au  venin  de  cobra  d'hémolyser  les  hématies  lavées. 

2°  On  peut  titrer  approximativement  la  (juantité  de  lécithine  contenue 
dans  les  sérums  en  mesurant  les  quantités  de  sérum  qui  sont  capables  d'ac- 
tiver un  poids  déterminé  de  venin. 

3°  La  lécithine  des  sérums  activants  peut  être  déviée  ou  lixée  soit  par  les 
bacilles  tuberculeux  ajoutés  en  quantité  suffisante,  soit  par  les  solutions  de 
tuberculine  préparées  à  froid,  de  telle  sorte  que,  lorsque  ces  sérums  ont  été 
mis  pendant  un  temps  convenable  en  présence  des  bacilles  ou  de  la  tuber- 
culine, ils  perdent  la  [iropriété  d'activer  le  venin  (  j"'^  de  bacilles  pesés  à 
l'état  sec  peuvent  fixer  o'-^oooi  de  lécithine,  soit  ^  pour  100  de  leur  poids). 

4"  Les  sérums  d'hommes  ou  d'animaux  luherciileux  {non  cachectiques) 
renferment  une  proportion  importante  de  lécithine  décelable  par  la  réaction 
qui  précède,  alors  que  les  sérums  d'hommes  ou  d'animaux  de  mêmes 
espèces,  sains,  n'en  renferment  pas.  Dans  nos  expériences,  jamais  le  sérum 
des  nouveau-nés  sains,  non  plus  que  celui  des  veaux,  ne  s'est  montré, 
après  I  heure  de  chauffage  à  58°,  capable  d'activer  le  venin.  Il  en  est  de 
même  pour  les  sérums  des  bovidés  adultes  qui  ne  réagissent  pas  à  la  tuber- 
culine et  pour  celui  d'hommes  ou  de  porcs  sains.  Tous  ces  sérums,  chauffés 
à  58°,  sont  inactifs. 

Par  contre,  les  sérums  d'homme  ou  de  bo'uf  tuberculeux,  également 
chauffés  à  58°,  activent  le  venin,  et  la  lécithine  qu'ils  renferment  peut  être 
déviée  in  vitro  par  les  bacilles  tuberculeux  ('). 

5"  Chez  les  espèces  animales  dont  le  sérum  se  montre  incapable,  après 
I  heure  de  chauffage  à  58°,  d'activer  le  venin  de  cobra,  il  paraît  y  avoir 
une  relation  étroite  entre  l'infection  tuberculeuse  et  la  mise  en  liberté  de 
lécithine  dans  le  sang  circulant. 

L'aflinité  si  manifeste  des  bacilles  tuberculeux  et  de  la  tuberculine  (surtout 
préparée  à  froid)  pour  la  lécithine  joue  probablement  un  rôle  essentiel  dans 
la  réaction  générale  fébrile  et  dans  les  réactions  locales  de  la  peau  ou  des 
muqueuses  (cuti  et  ophtalmo-réaction)  qui  apparaissent  après  les  injections 
sous-cutanées  ou  les  instillations  de  tuberculine  sur  les  muqueuses  :  on 
constate  en  effet  que,  lorsqu'une  solution  de  tuberculine  précipitée  à  froid 


(I)  Les  sérums  de  sujets  syphilitiques,  nouveau-nés  ou  adultes,  renferment  égale- 
ment de  la  lécithine,  mais  sous  un  état  ditleieut,  car  les  bacilles  tuberculeux  ne 
peuvent  la  fiver  :  ils  activent  pourtant  le  venin  de  cobra  comme  le  sérum  des  sujets 
tuberculeux. 


SÉANCE  DU  3o  MARS  1908.  679 

a  été  laissée  en  contact  à  l'étuve  pendant  quelques  heures  avec  un  sérum 
de  cheval  ou  de  chien  préalablement  chauffé  i  heure  à  58°  et  riche  en 
lécithine,  de  telle  sorte  que,  dans  le  mélange,  il  resteencore,  après  fixation, 
un  excès  de  lécitJiine  capable  d'activer  le  venin,  la  tuberculine  ainsi  traitée 
n'est  plus  capable  de  provoquer  l'ophtalmo-réaction;  cependant  sa  toxicité 
ne  semble  pas  diminuée,  car  i"'b  de  cette  tubercuUne  saturée  de  lécithine 
tue  le  cobaye  sain  par  inoculation  intracérébrale. 

C'est  peut-être  à  cette  affinité  pour  la  lécithine  des  cellules  nerveuses  qu'il 
faut  attribuer  les  accidents  si  caractéristiques  de  la  méningite  tuberculeuse 
et  aussi  la  toxicité  de  la  tuberculine  pour  les  animaux  sains  lorsque  cette 
substance  est  introduite  directement  dans  le  cerveau,  tandis  que  la  tubercu- 
line est  inoffensive  pour  ces  mêmes  animaux  sains  lorsqu'on  l'introduit  sous 
la  peau,  ou  dans  le  péritoine,  ou  dans  les  veines.  Nous  poursuivons  nos  re- 
cherches en  vue  d'élucider  cette  question. 


M.  Simon  Newcomb  fait  hommage  à  l'Académie  d'un  Mémoire  intitulé  : 
.4  search  for  Jluctuations  in  ihe  suri  s  thermal  radiation  through  their  influence 
on  terrestrial  température. 


NOMINATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  formation  d'une  liste 
de  deux  candidats  qui  devra  être  présentée  à  M.  le  Ministre  du  Commerce 
et  de  l'Industrie  pour  la  Chaire  de  Géométrie  appliquée  aux  Arts,  vacante 
au  Conservatoire  national  des  Arts  et  Métiers  par  le  décès  de  M.  Laassedat. 

Au  premier  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  pre- 
mière ligne,  le  nombre  des  votants  étant  45, 

M.  Bricard  obtient 4o  suffrages 

M.  Adam         «         .    .       5       „ 

Au  second  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  seconde 
ligne,  le  nombre  des  votants  étant  38, 

M.  Adam  réunit  l'unanimité  des  suffrages. 
En  conséciuence,  la  liste  présentée  à  M.  le  Ministre  du   Commerce   et 


68o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

de  rindustrie  comprendra  : 

En  première  ligne M.  Bricakd 

En  seconde  ligne M.Adam 


CORRESPOND  AIVCE . 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

Le  Tome  X  de  la  Flore  de  France,  par  G.  Rouy,  .1.  Fouc\ud,  E.-G.  Ca- 
mus et  N.  BouLAY,  continuée  par  G.  Rouy.  (Présenté  par  M.  Guignard.) 


ASTRONOMIE.  —  Sur  l'état  actuel  du  problème  de  la  dispersion  des  rayons 
lumineux  dans  les  espaces  interstellaires.  Premier  essai  d'application  à  des 
déterminations  provisoires  de  distances  stellaires.  Note  de  M.  Cbari.es 
NoRDMANN,  présentée  par  M.  H.  Poincaré. 

I.  Les  résultats  annoncés  par  M.  Tikhoff  dans  sa  Note  du  i(3  mars  (ce 
Volume,  p.  570)  constituent  une  confirmation  qualitative,  très  précieuse  et 
indépendante,  de  la  conclusion  à  laquelle  m'avaient  conduit,  de  mon  C(Mé, 
mes  observations  d'Algol  et  de  A  Taureau  (ce  Volume,  p.  266  et  383),  à 
savoir  :  que  la  lumière  qui  nous  vient  de  ces  étoiles  paraît  subir  dans  l'espace 
céleste  une  dispersion  dont  le  sens  est  le  même  que  celle  des  milicuv  lélVin- 
gents  ordinaires. 

Que  si  l'on  considère  l'état  actuel  de  la  (piestion,  on  voit  que,  jusqu'ici, 
deux  méthodes  entièrement  distinctes  ont  fourni  des  résultats  positifs 
encourageants  : 

1°  li'une  d'elles,  qui  est  une  méthode  photométrique,  consiste  en  principe, 
je  le  rappelle,  à  produire,  à  l'aide  d'écrans  colorés,  une  série  d'images  mono- 
chromatiques d'une  étoile  variable  à  courte  période,  et  à  déterminer 
photométriquement  leurs  courbes  de  hnuière  respectives,  de  manière  à 
mettre  en  évidence  tout  décalage  relatif  de  ces  courbes. 

La  priorité  de  celte  méthode  et  de  la  publication  des  premiers  résultats 
obtenus  par  son  moyen  m'appartient  par  mon  pli  cacheté  l'eçu  par  l'Acadé- 
mie des  Sciences  à  la  séance  du  16  février  1906  et  ouvert  le  to  février  tooH, 
et  par  mes  Notes  aux  Comptes  rendus  des  10  et  24  février  1908  {loc.  cit.).  Je 


SÉANCE    DU    3o    MARS    1908.  681 

me  plais  d'ailleurs  à  reconnaitre  que  c'est  dune  manière  tout  à  fait  indépen- 
dante que  M.  Tikhoft'  a,  par  l'application  du  même  principe  aux  étoiles 
KT  l'ersée  et  W  Grande  Ourse,  obtenu  les  résultats  communiqués  dans  sa 
Note  du  16  jnars  rQoS. 

Nous  avons  d'ailleurs,  M.  Tikhoff  et  moi,  réalisé  expérimentalement  le 
principe  de  cette  méthode  au  moyen  de  dispositifs  très  difterents,  et  qui  se 
complètent  heureusement,  comme  je  l'inditjuerai  ci-dessous. 

Je  désignerai  cette  méthode  en  l'appelant  méthode  des  images  monochro- 
matiques. 

2"  Un  autre  procédé  qui  constitue  une  méthode  spectroscopique,  et  qui 
ap|)arlient  en  propre  à  M.  Tikholl',  avait  été,  ainsi  qu'il  ressort  de  sa  Note 
{loc.  cit.),  appliqué  par  M.  Bélopolsky,  puis  par  lui,  à  l'étoile  double  spec- 
troscopique  ^  Cocher  (qui  n'est  pas  une  étoile  variable).  Elle  consiste  à 
mesurer  les  spectrogrammes  d'une  étoile  de  ce  type,  en  utilisant  deux  raies 
situées  en  des  régions  différentes  du  spectre,  de  manière  à  manifester  toute 
dilférence  entre  les  deux  courbes  de  vitesses  radiales;  nous  la  désignerons 
en  l'appelant  méthode  des  vitesses  radiales. 

II.  Bien  que  la  grandeur  du  décalage  trouvé  par  ce  procédé  avec 
l'étoile  p  (Cocher  ne  soit,  d'après  M.  Tikhoff,  que  de  l'ordre  des  erreurs  de 
mesure,  on  peut  considérer  comme  particulièrement  démonstratif  le  fait 
que  ce  décalage  est  dans  le  même  sens  que  celui  qu'ont  fourni  les  étoiles 
^  Lyre,  A  Taureau,  HT  Persée  et  W  Grande  Ourse  par  la  méthode  des 
images  monochromatiques . 

(Quoiqu'elle  ait  l'inconvénient  d'exiger  de  très  puissants  instruments,  et 
même  avec  ceux-ci  des  poses  très  longues  excluant  une  grande  précision, 
d'être  quelque  peu  moins  exacte  et  moins  simple  que  la  méthode  des  images 
monochromatiques,  et  de  n'être  applicable  à  l'heure  actuelle  qu'à  un  nombre 
très  restreint  d'objets  célestes,  la  méthode  des  vitesses  radiales  offre  le  pré- 
cieux avantage  de  ne  point  faire  double  emploi  avec  celle-là,  étant 
distincte  dans  son  objet  :  elle  est  basée,  en  effet,  sur  l'étude  de  variations 
de  vitesse,  tandis  que  celle-là  étudie  des  variations  d'éclat,  c'est-à-dire  que 
chacune  est  applicable  à  une  catégorie  bien  déterminée  d'objets  célestes. 
La  méthode  des  images  monochromatiques  échappe  d'ailleurs  aux  incon- 
vénients précédents. 

Comparons  maintenant  les  dispositifs  expérimentaux  au  moyen  desquels 
nous  avons  respectivement,  M.  Tikhoff  et  moi,  réalisé  la  méthode  des  images 
monochromaliques  :  je  rappelle  que  le  mien  consiste  à  juxtaposer  à  l'étoile 
observée  une  étoile  arlilicielle   d'éclat   modifiable  et  réglable  à   volonté, 


682  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

grâce  à  des  niçois  gradués,  et  à  faire  les  mesures  en  rralisanl  l'égalité  dV-claL 
de  deux  astres  observés  simultanément  à  travers  les  écrans  colorés;  le  dis- 
positif de  M.  Tikhoir  consiste  à  photographier  l'étoile  observée  à  travers  les 
divers  écrans  et  à  étudier  ensuite  sur  la  plaque,  par  la  méthode  des  degrés, 
ses  variations.  11  a  sur  le  mien  l'avantage  notable  de  laisser  des  documents 
photographiques,  qu'on  peut  ensuite  étudier  à  loisir;  mon  dispositif  a 
d'autre  part  Favantage  de  donner  iuimédiatement,  parla  simple  application 
de  la  loi  de  Malus,  des  courbes  de  lumière  parfaitement  comparables;  de 
permettre  des  mesures  également  rapides  et  précises  dans  les  diverses 
régions  du  spectre  et  pour  des  étoiles  d'éclats  très  différents,  et  d'éviter  les 
difficultés  pratiques  et  les  questions  délicates  que  soulève  encore  la  photo- 
métrie  photographi([ue  slellaire.  Lesdeux  procédés,  on  le  voit,  seconiplètent 
heureusement. 

En  résumé  :  Du  fait  que  les  méthodes  et  les  dispositifs,  ijue  nous  avons 
em[)loyès  indépendamment,  conduisent,  quoique  très  différents,  à  des  résultats 
qualitativement  semblables,  il  semble  permis  d'augurer  avec  une  certaine 
confiance,  et  sous  réserve  des  confirmations  ultérieures,  qu'une  dispersion  de 
la  lumière  se  produit  réellement  dans  les  espaces  célestes  ei  qu'elle  y  a  le  même 
sens  que  dans  les  milieux  réfringents  ordinaires. 

111.  Si  l'on  compare  entre  eux  quantitativement  les  résultats  obteuusavec 
les  cinq  étoiles  :  p  Cocher,  ^^  Lyre,  \  Taureau,  RT  Persée  et  W  Grande 
Ourse  (et  ces  résultats  ne  peuvent,  répétons-le,  être  envisagés  que  comme 
provisoires  et  seulement  probables)  et  (pi'on  admette  pour  Algol  la 
parallaxe  o",o55t')  d'après  Pritchard,   on  en    déduit,  par   des  réductions 

approchées  (faites   en  admettant  la  loi /^  =  A -l- yî  )'  les  distances   de    ces 


ipprocnees  l  laites   en  aameiiani  la  loi  //  =  n.  -t-  y^ 
étoiles  à  la  Terre  figurées  dans  le  Tableau  suivant  : 

Lon^iium>  d'oiulf 
appi'tixiinatiNes 

entre    lesquelles.  Ordre  de  grandeur 

le  décalage  de  la 

Ét„il^_  a  été  étudié.  disianre    à    la  Terre. 

V-V-  VV- 

X  Taureau 45o  à  58o  i8o  auuées  de  lumière 

[3  Cocher •    /[oo  à  45o  go  » 

Algol 45o  •'  *^8o  6°  " 

W  Grande  Ourse 38o  à  625  aS  » 

RT  Persée 43o  à  56o  iT)  » 

11  sera  particulièreinenl  important  de  reprendre  par  les  procédés  habi- 
tuels la  mesure  de  la  parallaxe  d'Algol,  qui  n'est  connue  jusqu'ici  que  par 


SÉANCE    DU    3o    MARS    1908.  683 

les  mesures  photographiques  assez  incertaines  de  Pritchard,  et  d'ahorder 
celle  des  parallaxes  des  dernières  étoiles  de  ce  Tableau,  dont  l'ordre  de 
grandeur  paraît  accessibk^  à  la  précision  des  méthodes  habituelles  de  l'Astro- 
nomie de  position. 


PHYSIQUE.  —  Sur  un  phénomène  allrihuahie  à  des  éieclrons  positifs,  dans  le 
spectre  d'étincelle  de  l'yllrium.  Note  de  M.  Jkan  Becquerel,  présentée 
par  M.  Henri  Poincaré. 

On  sait('  )  que  les  cristaux  et  les  solutions  des  sels  de  terres  rares,  possé- 
dant des  spectres  d'absorption  à  bandes  fines,  manifestent,  sous  l'influence 
d'un  champ  magnétique,  un  efl'et  de  même  nature  que  le  phénomène  décou- 
vert par  M.  Zeeman  dans  les  spectres  des  vapeurs.  Les  nombreux  travaux 
relatifs  au  phénomène  de  Zeeman  avaient  montré  que  le  déplacement  des 
raies  d'émission  ou  d'absorption  des  vibrations  circulaires  se  produit  tou- 
jours, pour  les  spectres  des  vapeurs  et  des  gaz,  dans  un  même  sens,  et  que 
ces  raies  doivent  être  considérées  comme  dues  à  des  électrons  négatifs.  Au 
contraire,  les  bandes  qui  correspondent,  dans  les  spectres  des  cristaux  et 
des  solutions,  à  l'absorption  de  vibrations  circulaires  d'un  même  sens,  se 
déplacent,  les  unes  d'un  côté  du  spectre,  les  autres  du  côté  opposé.  Comme 
je  l'ai  montré  il  y  a  deux  ans,  deux  hypothèses  peuvent  rendre  compte  de 
ce  fait  :  on  peut,  ou  bien  supposer  une  inversion  du  sens  du  champ  magné- 
tique à  l'intérieur  de  certaines  régions  moléculaires,  ou  bien  admettre  que 
certaines  bandes  sont  dues  à  des  électrons  positifs. 

On  a  vu  que  l'invariabilité,  à  toute  température,  des  changements  de 
fréquence  produits  par  le  magnétisme  rend  sinon  tout  à  fait  certaine,  du 
moins  extrêmement  probable  l'existence  des  électrons  positifs  (^). 

Une  très  importante  généralisation  de  ces  phénomènes  vient  d'être  donnée 
par  M.  Dufour  ('),  quia  étendu  les  résultats  précédents  aux  spectres  de 
flamme  des  chlorures  et  fluorures  alcalino-lerreux.  Les  spectres  d'émission 
de  ces  composés  renferment  des  bandes  dont  les  unes  présentent  l'effet 


(')  Jea>-  Becquerel,  Comptes  rciulus.  1906,  1907  et  1908,  et  Le  Radium,  féviier, 
mars,  septembre  et  novembre  1907  el  jainier  igo8. 

(^)  Jean  Becquerel,  Le  Radium,  janvier  1908,  el  Jean  Becquerel  el  11.  kvMEULmr.ii 
Onnes,  Kon.  Ak.  Amsterdam,  29  février  1908. 

(  ')  A.  Dufour,  Comptes  rendus,  aojanvier,  3  février,  ^S  mars  1908. 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXI.VI,  N"  13.)  9" 


684  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Zeeman  ordinaire  et  les  autres  l'effet  inverse.  Le  même  phénomène  se 
retrouve  pour  quelques  raies  du  second  spectre  de  riiydrogène. 

Récemment  aussi,  M.  R.-W.  ^^'ood  ('),  observant,  dans  le  pouvoir  rota- 
toire  magnétique  de  la  vapeur  de  sodium,  des  effets  analogues  à  ceux  que 
j'avais  obtenus  dans  les  cristaux  auprès  des  bandes  d'électrons  positifs  (-), 
a  conclu  à  la  présence  de  ces  électrons  dans  la  vapeur  de  sodium. 

Je  me  suis  proposé  de  rechercher  si  les  terres  rares,  dont  l'absorptioti  à 
basse  température  avait  donné  lieu  au  premier  phénomène  magnéto-optique 
atlribuable  à  des  électrons  positifs,  ne  manifesteraient  pas  aussi  les  mêmes 
effets  dans  l'émission  à  très  haute  température.  J'ai  retrouvé  ces  phéno- 
mènes dans  le  spectre  d'étincelle  de  l'yttrium. 

Le  spectroscope  employé  est  constitué  par  un  réseau  plan  de  Rowland,  avec  objectif 
de  i^jSo  de  distance  focale,  et  autocollimation.  L'étincelle  condensée,  de  2"""  à  3"'™  de 
longueur,  est  produite  au-dessus  d'une  solution  de  chlorure  ou  de  nitrate,  entre  une 
pointe  de  platine  et  l'extrémité  d'une  mèche  de  platine  traversant  la  solution. 
L'étincelle  éclate  dans  un  champ  d'environ  20000  gauss,  fourni  par  un  électro-aimant 
Weiss  muni  de  pôles  tronconiques;  l'un  de  ces  pôles  est  percé  d'une  ou\erlure  de  3™"" 
permettant  d'observer  dans  le  sens  du  champ. 

Ce  dispositif  a  été  monté  avec  le  concours  de  M.  Matout,  à  qui  je  suis 
heureux  d'adresser  mes  remerciments. 

La  lumière  émise  parallèlement  aux  lignes  de  force  traverse  une  lame 
quart  d'onde  suivie  d'un  rhomboèdre  placé  devant  la  fente  du  spcctrosco[)C 
et  permettant  d'observer  simultanément  les  spectres  de  deux  vibrations 
circulaires  inverses.  Dans  ces  conditions,  on  observe  que  les  raies  isolées 
des  terres  rares  donnent,  avec  plus  ou  moins  d'intensité,  l'effet  Zeeman 
dans  le  sens  habituel,  mais  avec  l'yttrium  l'attention  est  attirée  par  deux 
groupes  de  raies  qui  n'offrent  pas  le  même  aspect  que  les  raies  isolées.  Ces 
raies,  situées  dans  l'orangé,  ont  été  observées  par  Thalén  ('),  qui  les  a 
signalées  comme  «  bien  caractéristiques  de  l'yttrium  »  ;  elles  ont  été  depuis  étu- 
diées par  M.  G.  Urbain.  Ces  deux  groupes  apparaissent,  dans  un  spectro- 
scope à  faillie  dispersion,  sous  l'aspect  de  cannelures,  mais  avec  le  réseau 
on  observe  une  série  de  raies  de  forme  dissymétrique,  possédant  chacune  im 
bord  net  du  côté  du  violet  et  un  bord  plus  llou  suivi  d'une  lueur  dégradée 


(')   U.-\\.  Wooi),  l'hit.  J/rt-.,  i.  \V,  février  190S,  p.  '.71. 
(')  Ji'AN  Becqierel,  Comptes  rendus,  3i  mai  1906,  et  toc.  cil. 
(")  Tn.u.ftN,  .TodiiKtl  lie  l'hysiiiie.  l.  IV,  18-5,  p,  33. 


SÉANCE  DU  3o  MARS  1908.  685 

du  côté  opposé;  ces  raies  se  succèdent  régulièrement  à  des  intervalles  de 
ii^i^,f)  à  i'^'^,  8,  croissant  légèrement  avec  la  longueur  d'onde,  et  elles  dimi- 
nuent d'intensité  des  plus  petites  aux  plus  grandes  longueurs  d'onde.  Les 
raies  les  plus  fortes,  c'est-à-dire  les  tètes  de  séries,  ont,  d'après  Tlialén,  pour 
longueurs  d'onde  59'7'''^,o5  et  ()i3i^i^,  10.  J'ai  observé  8  raies  dans  le  premier 
groupe  et  7  raies  dans  le  second;  les  dernières  raies  de  chaque  groupe 
sont  extrêmement  faibles. 

Les  raies  du  second  groupe  ((3i  Bi^i^,  10  )  donnent  le  phénomène  de  Zeenian 
dans  le  sens  habituel,  tandis  que  les  raies  du  premier  groupe  (597'^'^,  o5)  pré- 
sentent le  phénomène  de  sens  inverse.  Les  décalages  sont  un  peu  plus  petits 
que  pour  les  raies  D.  D'après  les  premières  observations,  les  changements 
de  fréquence  semblent  être  de  même  grandeur  pour  toutes  ces  raies. 

Un  autre  fait  est  que,  dans  chacun  des  groupes,  la  différence  des  nombres 
de  vibrations,  entre  deux  raies  consécutives,  est  constante.  Une  semblable  loi 
de  succession  avait  depuis  longtemps  été  observée  (')  pour  les  principales 
bandes  de  phosphorescence  des  sels  d'uranyle. 

Les  observations  précédentes  suggèrent  les  remarques  suivantes  : 

1°  Le  fait  nouveau  mis  en  évidence  avec  l'yttrium  montre  qu'à  la  tempé- 
rature la  plus  élevée  que  nous  puissions  produire,  et  à  laquelle  on  considère 
généralement  les  éléments  cotnme  séparés,  les  phénomènes  attribuables  à 
des  électrons  positifs  peuvent  encore  se  manifester. 

2°  Tandis  que  dans  les  cristaux  les  électrons  positifs  se  rencontrent  dans 
des  bandes  isolées,  dans  les  vapeurs  ils  apparaissent  surtout  dans  des  séries 
de  raies  régulièrement  distribuées  et  d'aspect  dissymétrique.  Il  semble  en 
être  aussi  de  même  dans  les  expériences  de  M.  Wood,  qui  observe  avec  la 
vapeur  de  sodium  un  pouvoir  rotatoire  magnétique  négatif  d'un  seul  côté 
de  raies  dissymétriques. 

3°  Il  est  possible  que  les  électrons  positifs,  qui  n'ont  pu  être  séparés  des 
atomes  ni  dans  les  décharges  électriques,  ni  dans  les  phénomènes  de  radio- 
activité, et  qui  paraissent  par  suite  fortement  liés  aux  atomes,  puissent 
néanmoins  acquérir  un  degré  de  liberté  suffisant  pour  se  manifester  dans  les 
phénomènes  optiques,  grâce  aux  actions  (jui  s'exercent  entre  les  atomes 
groupés  dans  une  même  molécule.  Peut-être  aussi  la  loi  de  succession  des 
diverses  raies  d'un  même  groupe,  loi  dans  certains  cas  particulièrement 
simple,  contnbuera-t-elle  à  faire  comprendre  dans  quelles  conditions  se 
produisent  les  spectres  attribuables  à  des  électrons  positifs. 

(')  Henri  Bkcqukuel,  Comptes  rendus,  t.  CI,  p.  1202, 


686  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


PHYSIQUE.  —  Stir  le  nombre  des  corpuscules  dans  l'alome. 
Note  de  M.  J.  Rosi.er,  présentée  par  M.  Poincaré. 

On  sait  que  tout  dernièrement  le  professeur  J.-J.  Thomson  ('),  à  la  suite 
d'expériences  exécutées  par  trois  mélliodes  entièrement  différentes,  a  été 
amené  à  modifier  sur  un  point  important  la  théorie  atomique  actuelle.  Le 
nombre  des  corpuscules  intérieurs  à  l'atome,  qu'on  considérait  autrefois 
comme  très  élevé,  serait  relativement  faible  et  de  l'ordre  de  grandeur  des 
poids  atomiques.  Ce  résultat,  s'il  se  confirme,  modifiera  bien  des  choses. 
Nous  voulons  seulement  faire  ici,  entre  quelcpics  chiiïres,  un  rapproche- 
ment qui  nous  semble  intéressant  dans  cet  ordre  d'idées. 

Dans  un  Ouvrage  antérieur,  Electricity  and  Malter,  le  professeur  Thomson 
calculait  l'énergie  potentielle  (-)  contenue  dans  i^  d'hydrogène  en  admet- 
tant looo  corpuscules  par  atome  :  il  arrivait  à  un  résultat  de  l'ordre  de 
lo''^  ergs.  Soient  n  le  nombre  inconnu  des  électrons  dans  l'atome,  e  leur 
charge  qu'on  admet  égale  à  3,  2.10  '"  U.  E.S.,  N  le  nombre  d'atomes  dans  i», 
10-'  environ,  a  le  rayon  de  l'atome  10  *;  la  charge  totale  de  l'atome  est  ne 

el  l'énergie  à  dépenser  pour  le  dissocier  est  de  l'ordre  de )  soit  avec 

nos  chifTres  «-10'^  ergs. 

Or  Curie  a  trouvé  que  i^  de  radium  rayonne  100^"'  par  lieure  ou  876000 
par  an,  et  lîutherford  admet  pour  l'atome  une  vie  moyenne  T  d'environ 
i3oo  ans.  L'énergie  totale  contenue  dans  i^  de  radium  est  donc  en  calories 

876000/       r--"  (/<  =:  8760OÛ  ^ , 


car  la  masse  décroit  en  fonction  exponentielle  du  temps.  Comme  d'après 
Hulbcrford  A  =  6. 10  ''  (cliilTre  correspondant  à  i3oo  ans),  l'énergie  totale 
est  de  l'ordre  de  3.  10"'  ergs. 

Revenons  maintenant  au  calcul  de  M.  Thomson.  Les  expériences  récentes 
auxquelles  nous  faisons  allusion  ont  confirmé,  ce  qu'on  admettait  déjà  aupa- 
ravant, que  //  est  proportionnel  au  jtoids  atomique.  Comme  N  varie  en 


(')   l'Iiitosoiiliical Magazine,  i()0'j .  et  Tlic  Corpiisciilar  Tlieory  nf  Maller ,\.onAre.i^ 
1907. 

(')   J.-.T.  TiKnisoN.  Eteclricity  aii(/  i/attcr  {Lon(\ies,  iQoâ).  p.  109. 


SÉANCE    DU    3o    MARS    1908.  687 

raison  inverse,  la  quantité  d'énergie  que  peut  contenir  i^  de  radium  est  en 
définitive  proportionnelle  au  poids  atomique. 

D'autre  part,  le  volume  de  la  sphère  positive  ('),  c'est-à-dire  celui  de 
l'atome,  varie,  selon  M.  Thomson,  avec  les  éléments  en  fonction  du  poids 
atomique  :  nous  pouvons  admettre  que  pour  les  corps  de  fort  poids  ato- 
mique, comme  le  radium,  a  est  le  triple  de  ce  qu'il  est  pour  l'hydrogène.  On 
arrive  ainsi  à  estimer  l'énergie  potentielle  de  is  de  radium  à  une  valeur  de 

l'ordre  de  ^^  X  n'  10"  ou  de  lo"/?'  ergs. 

En  comparant  ce  résultat  avec  celui  de  l'observation,  on  voit  que  le 
nombre  n  des  corpuscules  dans  l'atome  d'hydrogène  doit  être  de  l'ordre 
des  unités. 

En  tout  cas,  il  serait  extrêmement  difficile  de  lui  attribuer  la  valeur  1700 

que  suggère  la  comparaison  des  valeurs  de  —  chez  l'électron  et  chez  l'atome, 

jointe  à  l'idée  que  la  masse  de  l'atome  provient  uniquement  de  ses  corpus- 
cules. 

Dans  notre  calcul,  nous  admettons  implicitement  que  les  particules  a  (qui 
forment,  on  le  sait,  la  presque  totalité  du  rayonnement  énergétique)  n'ont 
elles-mêmes  qu'une  énergie  potentielle  négligeable.  Cela  résulte  de  ce  que, 
si  l'atome  de  radium  se  désagrège  en  p  parties,  celles-ci  ont  un  poids  ato- 
mique -^  et  leur  énergie  totale  est  de  l'ordre  de  celle  du  radium  multipliée 

par  yo—  ou  -•  Rappelons  à  ce  propos  que  Rutherford  exprime  l'opinion  que 
les  particules  a  seraient  des  atomes  d'hélium  :  p  serait  alors  égal  à  5j. 


PHYSIQUE.  —  Détermination  du  facteur  d'ionisation  de  l'eau  dans  les 
dissolutions  d'acide  chlorhydrique .  Note  de  M.  E.  Dou.uek,  présentée 
par  M.  d'Arsonval. 

Pour  mesurer  les  facteurs  d'ionisation  de  l'eau  dans  les  dissolutions 
d'acide  chlorhydrique,  on  peut  employer  des  électrodes  soit  en  argent, 
soit  en  mercure  purs. 

Avec  une  anode  en  argent,  les  phénomènes  sont  très  simples  :  tout  au 
début,  le  volume  de  l'oxygène  gazeux  recueilli  est  un  peu  trop  faible,  car  une 

(')   Tlic  Corpuscular  Tlieory  of  Matter,  p.  i65. 


G8.S 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


partie  de  ce  corps  reste  fixée  sur  l'argent  sous  forme  d'oxyde  brun.  Mais 
au  bout  d'un  certain  temps,  lorsque  cette  couche  d'oxyde  d'argent  a  atteint 
une  épaisseur  qu'elle  ne  semble  pas  pouvoir  dépasser,  le  dégagement  d'oxy- 
gène gazeux  augmente  et  prend  un  régime  constant. 

Le  chlore  se  fixe  sur  l'anode  sous  forme  de  chlorure  d'argent,  et  si  l'on 
opère  avec  précaution,  c'est-à-dire  avec  de  faibles  courants,  la  liqueur  ne 
contient  aucune  trace  de  chlore  libre,  ni  de  composés  oxygénés  de 
chlore. 

Exemple.  —  Dans  l'expérience  suivante,  les  lectures  ont  été  faites  de  5  minutes 
en  5  minutes.  Les  volumes  ont  été  ramenés  à  o°  et  à  760""". 


Temps. 


5. 
10. 
i5 . 
20. 

2.5  . 

3o. 
35. 
4o. 
45. 
.5o. 
55. 
60. 
65. 
70. 
75. 
80. 
85. 
90. 
95. 
100. 


Tableai;  ï. 

Volumes  V                     Vol 

unies   V 

d'hydrogène.                    d'<i 

..vfe'ène. 

r.ii|>|M»rt'- 

cm^ 

cm' 

3,88                        c 

) ,  96 

0,247 

4,01                         1 

-09 

0,272 

3,90                         1 

1     ï     ' 

0,285 

3,92 

,1J 

0,319 

3,87 

,20 

0,823 

3,86 

.27 

0,328 

3,96 

,3i 

o,.io  I 

3,98 

,02 

0,302 

3,90 

,27 

0,325 

3,90 

,3. 

0,335 

3,90 

>29 

o,33o 

3,95 

,3. 

o,33i 

3,92 

,3i 

0,333 

3,94 

,3i 

0,332 

3,95 

i,3i 

o,33i 

3,93 

i,3o 

0, 33o 

3-97 

,3  r 

0,329 

3,9' 

I  ,  29 

o,33r 

3,90 

1,29 

o,33i 

3,90 

.,28 

o,33o 

Dans  les  mesures  qui  font  l'objel  de  cette  Note  je  n'ai  recueilli  les  gaz 
qu'après  20  minutes  de  marche  de  l'électrolyse. 

J'ai  constaté  que,  contrairement  à  ce  que  l'électrolyse  avec  des  électrodes 
en  platine  aurait  pu  faire  supposer,  le  rapport  de  l'oxygène  dégagé  au  vo- 
lume (le  l'hydrogène  recueùli  à  la  cathode  est  constant  et  indépendant  de  l'in- 


SÉANCE    DU    3o    MARS    1908.  689 

lensitè  (lu  cowani  ri  du  titre  de  la  dissolution  : 


Rapports  — 
0,329 

0,332 
0,328 
0,333 
o,332 
0,332 
o,33i 


Tableau  II 

Titres 

Intcnsilés. 

piii-  lilic. 

il  lui 

0,021 

5,3 

o,25o 

5,3 

0,  100 

10,7 

0,020 

'0,7 

o,o53 

55,8 

0,023 

I  ,25 

0,006 

1 ,  25 

Soit,  en  moyenne o,33i 

Avec  une  atiode  en  mercure,  les  phénomènes  semblent  plus  simples  encore, 
car  tout  l'oxygène  et  tout  le  chlore  électrolysés  restent  fixés  sur  l'électrocle 
sous  forme  d'un  mélange  d'aspect  noirâtre  de  calomel  et  de  sous-oxyde  de 
mercure.  L'augmentation  de  poids  du  mercure  et  le  volume  de  l'hydrogène 
recueilli  à  la  cathode  permettraient  de  calculer,  par  la  règle  des  mélanges, 
le  poids  de  l'oxygène  et  celui  du  chlore  électrolysés.  Malheureusement  une 
partie  (légère  il  est  vrai)  du  sous-oxyde  se  dissout  dans  la  dissolution  et  la 
mesure  exacte  de  l'oxygène  devient  ainsi  incertaine  et  difficile,  car  elle  exige 
le  dosage  du  mercure  dissous. 

Aussi  je  ne  me  suis  servi  de  l'anode  en  mercure  que  pour  faire  des  expé- 
riences de  contrôle  et  pour  m'assurer  que  le  dégagement  d'oxygène  était 
indépendant  de  la  nature  de  l'électrode. 

fi.vpéliL'iice,  —  Une  dissolulion  conlenaiU  5-,3  i)oui-  100  d'acide  clilorhjdrique  pur 
m'a  donné,  avec  un  couiaiil  de  o-"™,025,  les  résiillals  suivants  : 

Volume  d'hydrogène  à  0°  sous  760™"' V  =  45'^'"', 27 

Aiignienlation  du  poids  de  l'anode P  =  oSjoSqa 

Mercure  dissous. ...    />  =  o»,  oogS 

D'où  l'on  calcule  : 

Sous-oxyde  de  mercure  dissous /j'  =zoe, 0097 

Poids  total  de  chlore  et  d'oxygène  électrolysés  (P -j- y/ ).       71  =  08,0689 

La  règle  des  mélanges  donne  : 

Poid'(  d'oxygène 08,02198 


690  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 


Le  volume  de  cet  owgèiie  sérail  : 

A  o"  el  sous  760™'" 1=  là'^'.S- 

el  le  rappoil 

y  =0,339. 

Si  Ion  llenl  comple  des  difficultés  de  ces  mesures  et  des  erreurs  qu'elles 
comportent,  l'accord  de  ce  rapport  avec  celui  qui  a  été  obtenu  avec  des 
électrodes  en  argent  paraîtra  aussi  satisfaisant. 

De  ces  mesures  il  résulte  que  \e  fadeur  d'ionisation  de  l'eau  dans  les  disso- 
lutions d'acide  chlorhydrique  est  une  constante  indépendante  de  l'intensité  du 
courant  et  du  titre  de  ta  dissolution  [el  aussi  peut-être  de  la  nature  de  l'anode). 
Ce  facteur  est  égal  à  0,662,  c'est-à-dire  que  o,Gr)2  (soit  environ  les  deux 
tiers)  de  l'hydrogène  recueilli  proviennent  de  l'électrolyse  de  l'eau;  l'autre 
tiers  (o,338)  provient  seul  de  l'électrolyse  de  l'acide  chlorhydrique. 

Si  l'on  admet  que  l'ionisation  des  dissolutions  est  antérieure  au  passage 
du  courant  et  que  le  courant,  pour  traverser  l'électrolyte,  utilise  les  chaînes 
d'ions  qui  existent  enire  les  électrodes,  il  semble  qu'on  puisse  admettre  que 
ces  chaînes  d'ions  sont  constituées  de  la  façon  suivante  : 

H  II         II         H         H         H         H         H         H 

Cl  U  Cl  o  Cl  o 

ou  bien,  si  l'on  admet  que  l'eau  est  ionisée  seulement  en  H  et  OH, 


H 

H 

11 

H 

11 

II 

H 

H 

H 

Cl 

011 

OH 

Cl 

011 

OH 

Cl 

011 

OH 

Dans  le  premier  cas,  on  aurait  i™"'  d'eau  ionisée  pour  i'""'  HCl  égale- 
ment ionisée;  on  en  aurait  deux  dans  le  second. 

Rien  dans  les  expériences  que  je  viens  de  rapporter  ne  permet  de  décider 
entre  ces  deux  interprétations  schématiques.  Cependant,  si  l'on  tient  compte 
de  la  production  d'acide  hypochloreux  HOCl  autour  de  l'anode,  dans  l'élec- 
trolyse avec  électrodes  en  platine,  on  serait  tenté  d'adopter  la  seconde,  car 
elle  permet  de  mieux  comprendre  la  formation  de  ce  corps. 


SÉANCE  DU  3o  MARS  1908.  691 

CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  la  densité  de  vapeur  de  l'acide  propionique. 
Note  de  M.  A.  Faucox,  présentée  par  M.  H.  Le  Chatelier. 

I.  On  sait  que  quelques  acides  gras  normaux  ont  une  densité  de  vapeur 
anomale  aux  environs  de  leur  température  d'ébullition;  la  valeur  de  la 
densité  de  vapeur  saturante,  trop  élevée  à  ce  point,  diminue  progressivement 
pour  atteindre  à  une  température  beaucoup  plus  élevée  la  densité  de  vapeur 
théorique,  donnée  par  la  relation 

où  D  est  la  densité  de  vapeur  théorique; 
M  le  poids  moléculaire  du  licpiide  vaporisé; 

28,95  le  double  du  rapport  de  la  densité  de  l'air  à  celle  de  l'iiydrogène  dans 
le  système  O  =  16. 

Afin  d'étudier  la  variation  de  cette  anomalie  dans  la  série  homologue 
nous  avons  déterminé  la  diminution  de  la  densité  de  vapeur  de  l'acide  pro- 
pionique en  fonction  de  la  température. 

La  méthode  employée  est  celle  de  Dumas,  l'agitation  du  bain  était  con- 
stante et  la  flamme  réglée  de  façon  que  la  température  à  ol)tenii'  fût  atteinte 
très  lentement,  mais  sans  arrêts. 

Comme  contrôle  nous  avons  fait  une  série  d'expériences  sur  l'acide  acé- 
tique déjà  étudié  par  Cahours  ('). 

Nous  avons  trouvé  : 

Chiffres  de  Cahours. 
T.  D.  T.  |>. 

123° 3,27  125° 3,2 

167° 2,88  l4o° ^,9 


Pour  l'acide  propionique,  voici  le  résultat  de  nos  observations 

T.  D. 

i48 


2° 


3,80 

3,7.) 

1°   3,60 

2°     3,58 

'60 3,39 

162 2,98 


52. 


(')  Cahours,  Complet  rendus,  l.  l^VI,  mai  i863,  p.  900. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T."CXLVI;  N"  13.)  qi 


()Q2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

T.  D. 


170 ?-,96 

180 2  ,77 

190 ^-,70 

210 '^)  37 

La  densité  de  vapeur  théorique  de  CH^ — CH-  —  COOH  est  égale  à 

D=4^  =  2,55. 
28,9.> 

La  molécule  de  cet  acide  se  dissocie  donc  graduellement  de  i4o",  sa  tem- 
pérature d'ébullition,  à  210°,  pour  atteindre  au  delà  sa  valeur  normale  2,  jj. 

Par  extrapolation,  ces  résultats  expérimentaux,  permettent  d'obtenir  la 
densité  de  vapeur  saturante  à  140",  valeur  égale  à  4,0  et  le  rapport  de  d' , 
la  densité  de  vapeur  expérimentale  à  la  température  d'ébullition,  à  fl  la 
densité  théorique,  est  donné  par 

I,  ■)(')  est  le  taux  des  molécules  polymérisées  à  140"  et,  à  cette  température, 
la  grandeur  moléculaire  de  l'acide  proprionique  est  (CH^O-)'^'". 

II.  La  connaissance  de  la  densité  de  vapeur  saturante  à  la  température 
d'ébullition  nous  permet  de  calculer,  d'une  façon  indirecte,  la  chaleur  de 
vaporisation  de  l'acide  propionique. 

Diverses  méthodes  ont  été  proposées  dans  ce  but;  toutes  peuvent  se 
rattacher  aux  principes  de  la  Thermodynamique  et  ne  sont  autres  que 
l'équation  de  Clapeyron  plus  ou  moins  transformée  ou  simplifiée. 

Par  la  formule  de  Clapeyron,  nous  aurons 

T  ^    ,  dp 

(')       •  ^^^^•'-'"dT- 

Les  données  numériques  pour  l'acide  propionique  sont  : 

T,  température  absolue  d'ébullition  :  278  -+- i4o  =  4'3°; 

'-Ç-,  =:32,i,  calculé  il  l'aille  île  la  valeur  J^,  que  nous  avons  donnée  dans  une  préeé- 

dente  Note  ('); 
//'  est  le  volume  occupé  par  is  de  vapeur  saturante. 


(')  Faucon,  Comptes  rendua,  t.  CXLVl,  2  mars  190S.  p.  4-0. 


SÉANCE    DU   3o    MARS    1908.  6g3 

Si  p  esl  le  poids  de  i'"''  de  vapeur  saluraiile,  un  aura 

P 

Si  l'on  opère  sous  la  pression  normale  et  à  i^o",  on  a 

4  X  0,001  293  o,oo5  173 

^'  ^       I  -Hai4o  •    '~     i,5i38 

et 

/       '  I ,5i38  ,  „„ 

it'=-  =  — '-^ =  292'^"',  68. 

p       o,ooo 172 

u  est  le  \olume  occupé  par  is  d'acide  liquida;  ce  volume  esl  généralcEnenl  négliyealjle 
vis-à-vis  de  u' ;  si  cependant  on  veut  en  teiiii'  compte,  on  aura 

u  =  ^, 

«y  étant  la  densité  du  liquide  à  la  température  correspondante. 

Nous  avons  déterminé  la  densité  de  l'acide  liquide  à  i3o"  et,  par  une  variante  de  la 
mélliode  du  thermomètre  à  poids,  nous  avons  déterminé  le  coefficient  de  dilatation 
aux  environs  de  cette  température.  Nous  avons  trouvé 

rf,30=  0,8567 

et 


o'uo        0,8567 

le  coefficient  de  dilatation  apparente  égale  o,ooiJi;  le  coefficient  de  dilatation  absolue 
devient   0,001  53    et 

u  à   i4o"— !'"■', 16  +  1,16  X  o,ooi53  X  10", 

(/,.„=  I™', 18, 
u'  —  u  =  292,68  —  1,18  —  291""'', 5o. 

Intioduisant  ces   ditl'érenles  valeurs   miiiicriques  en   les  exprimant  en 
unités  C.G.S.  dans  la  formule  (i),  on  aura 

valeur  très  voisine  de  90^''',  43  que  nous  avons  trouvées  par  re.\.périence 
directe. 

III.   Une  deuxième  formule  qui  est  d'une  application  rapide  dans  le  cas 


(iij'l  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

d' 
où  I  ou  coiiii.iiL  le  liipporl  des  deiisilos  -r  esl  celle  donnée  par  Raoull  : 

T'       (If 

L  =  1 ,  988 j, f^ , 

a 
OÙ 

L  Chl  la  chaleur  de  vaporisation  ; 

I  ,988,  la  difréience  entre  les  clialeurs  spécilii|ues  moléciilaiies  des  gaii  parfaits  à  pres- 
sion constante  et  à  volutne  constant; 
T-,  le  caiié  de  lu  leinjiérature  absolue  d'ébullilion  ; 
M.  le  poids  moléculaire  du  liquide  vaporisé; 

—71  le  rapport  des  densités  expériineJitale  et  théorique; 

y,  la  pression  norjnale  en  millimètres; 

—d^i  la  variation  de  ijression  enlrainant  la  \aiialioii  du  pdinl  d  ébullilion  de  i"  L. 
rt  1 

I-es  données  numériqties  pour  l'acide  pi-opioni(jue  donuerouL 
L  =  j  ,988—; -^- X  23,61, 

Cette  valeur  de  L  se  rapproche  autant  que  possible  des  valeurs  déjà 
données.  La  dernière  méthode  employée  a  l'avantage  de  mettre  en  évidence 
la  nécessité  de  rapporter,  dans  les  formules  de  Thermodynamique,  les  cha- 
leurs mises  en  jeu  à  la  molécule  gazeuse  occupant  22', 32.  M.  H.  Le  Chate- 
lier  (')  avait  déjà  insisté  sur  ce  point  dans  son  Mémoire  sur  les  équilibres 
chimiques;  dans  le  cas  de  l'acide  propionique,  la  chaleur  de  vaporisation 
devra  être  rapportée  à  (  C/'H^'O^)'  ■'',  masse  occtipant  22', 32  à  i4o°. 


CHIMIE  OKGAMQUE.  —  Sur  le  irichlovophénol  OH  {\)Q\{i.i\.'6)  et  sa  trans- 
formation en  quinones  chlorées.  Note  de  M.  E.  Léger,   présentée  par 
M.  Armand  Gautier. 

Le  meilleur  n*de  de  préparation  de  ce  corps  est  celui  indiqué  par  Chan- 
delon  (-);  il  consiste  à  l'aire  réagir  sur  le  phénol  une  solution  d'hypochlorite 

(')   H.  Lk  Chatelieh.  Recherches  sur  les  éijiiilibi es  cluiniqacs,  p.  i^- 
{■  )  Soc.  chiin..  t.  XXXVIII,  p.  120. 


SÉANCE    DU    3o    MARS    1908.  69? 

de  sodium.  Ce  procédé  présente  quelques  inconvénients  :  i"  l'emploi  de 
solutions  étendues  d'hypochlorite  (160'"''  pour  i^  de  phénol)  nécessite  la 
mise  en  œuvre  de  très  grands  volumes  de  liquide;  ils  deviennent  bientôt 
exagérés  si  l'on  veut  obtenir  une  quantité  un  peu  importante  de  produit; 
2°  cette  dilution  des  liqueurs  oblige  l'opérateur  à  prolonger  quelquefois 
pendant  près  de  2  heures  la  durée  de  la  réaction;  3"  aucun  indice  ne  per- 
met de  reconnaître  quand  la  réaction  est  terminée. 

Tous  ces  inconvénients  disparaissent  si  l'on  emploie  les  solutions  d'hypo- 
chlorite de  sodium  (pi'on  trouve  actuellement  dans  le  commerce  sous  le 
nom  d'eau  de  Javel  concentrée.  Le  mode  opéi';itoire  est  le  suivant  : 

los  de  phénol  sont  dissous  dans  208  d'eau,  à  cliaud,.  à  l'aide  de  los  de  lessive  des 
savonniers.  La  solution  est  versée  dans  4oo™'  d'eau  de  Javel  concentrée,  renfermant 
environ  3o'  de  chlore  actif  par  litre.  La  solution,  placée  dans  un  ballon,  est  portée  sur  un 
bain-marie  bouillant.  Quand  la  température  du  mélange  atteint  75°  à  80°,  celui-ci  se 
trouble.  On  retire  alors  du  feu  et  l'on  refroidit  rapidement.  Souvent  il  arrive  qu'à  la 
température  de  80°  on  observe  la  formation  d'un  volumineux  dépôt  d'aiguilles  cristal- 
lines. On  dissout  ce  produit  par  addition  d'eau  et  l'on  verse  dans  le  liquide  froid  une 
quantité  suffisante  de  solution  commerciale  de  bisullite  de  sodium  (')  (densité  i,3o) 
jusqu'à  ce  que,  additionné  de  HGl,  ce  liquide  ne  donne  plus  un  précipité  rouge,  mais 
bien  un  précipité  blanc  caillebotté.  Environ  3o''"''  de  bisulfite  sont  nécessaires  pour 
atteindre  ce  but. 

L'excès  d'hypochlorite  étant  ainsi  décomposé,  on  précipite  le  Irichlorophénol  par 
un  excès  de  MCI,  on  bouche  incomplètement  le  ballon  et  on  le  porte  à  nouveau  sur 
le  bain-marie.  Le  Irichlorophénol  subit  la  fusion,  puis  se  rassemble  au  fond  du  ballon. 
Après  refroidissement,  on  le  trouve  solidifié.  Le  li(|aide  surnageant  renferme  des  cris- 
taux du  nième  produit  qu'on  peut  recueillir  et  essorer  à  la  trompe.  Le  trichloro- 
phénol  est  finalement  purifié  par  distillation  en  l'entraînant  à  l'aide  de  vapeur  d'eau, 
puis  fondu  sous  l'eau. 

Dans  cette  préparation,  il  est  utile  de  ne  pas  exagérer  l'excès  d'hypochlo- 
rite qui  devra  être  employé,  ce  réactif  ayant  pour  effet  d'amener  la  décom- 
position du  Irichlorophénol  produit. 

On  évitera  cet  inconvénient  en  déterminant  tout  d'abord,  par  les  mé- 
thodes chloromélriques,  la  teneur  en  chlore  actif  de  la  solution  d'hypochlo- 
rite employée. 

Les  cristaux  qui  se  forment  quand  on  cliauflc  le  mélange  d'hypochlorite, 
de  lessive  de  soude  et  de  phénol  sont  constitués  par  la  combinaison  sodique 
du  trichlorophénol,  cette  combinaison  étant  moins  soluble  dans  l'eau  alca- 

(')  Chandelon  employait  la  liqueur  clilorométrique  alcaline  de  Pénot. 


696  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Une  que  dans  l'eau  pure.  La  présence  du  chlorure  de  sodium  en  quantité 
importante  dans  les  liqueurs  diminue  encore,  dans  une  large  proportion, 
cette  solubilité.  Les  deux  expériences  suivantes  démontrent  l'exaôtitude  de 
cette  explication  : 

1°  Si,  dans  lo"^""'  d'eau,  on  dissout  16  de  irichlorophénol  à  l'aide  d'une  quantité 
suffisante  de  lessive  des  savonniers,  puis  qu'on  ajoute  un  très  grand  excès  de  la 
même  lessive,  on  obtient  un  volumineux  dépôt  cristallin. 

2°  Si,  après  avoir  redissous  ce  dépôt  par  addition  d'eau,  on  sature  la  solution 
avec  NaCI,  le  liquide  se  prend  en  une  masse  d'aiguilles  solidifiant  tout  le  produit. 

Le  trichlorophénol  ainsi  obtenu  fond,  après  dessiccation   sur   SO^H'', 

à  66°-6']°  (corrigé)  (  '  ). 

QuiNONES  CHLORÉES.  —  Par  l'action  de  NO^H  fumant  et  bien  refroidi 
sur  le  trichlorophénol,  Faust  (*)  obtint  la  dichloroquinone  2.6.  Le  même 
corps  fut  obtenu  par  Chandelon  (/oc.  cit.)  en  opérant  à  la  température  du 
bain-marie  mais  avec  un  acide  NO'H  moins  concentré. 

Si  l'on  ajoute  à  l'acide  NO' H  (densité  1,40  une  petite  quantité  de  11  Cl, 
ce  n'est  plus  la  dichloroquinone  qui  prend  naissance,  mais  il  se  forme  un 
mélange  de  trichloroquinone  et  de  tétrachlorocpiinone.  Ceci  s'explique  par 
l'action  à  la  fois  chlorurante  et  oxydante  du  mélange  acide. 

Pour  transformer  le  Irichlorophénol  en  qiiinones  chlorées,  on  introduit  4*^  de  ce 
corps  dans  un  ballon  avec  un  mélange  de  30'^"''  d'acide  NO'H  (densité  i,4i)  et  de  6'^^'"' 
de  H  Cl  pur.  Le  ballon  est  porté  sur  un  bain-marie  bouillant.  Il  se  dégage  des  vapeurs 
nitreuses  et,  après  5  à  6  minutes,  la  réaction  est  terminée.  Il  s'est  formé  un  dépôt  cris- 
tallin jaune  constitué  par  un  mélange  de  quinones  chlorées.  On  verse  le  tout  dans  un 
grand  volume  d'eau.  On  fait  plusieurs  opérations  semblables  et  l'on  réunit  les  produits. 
L'eau  achève  la  précipitation  des  quinones  chlorées  ;  en  même  temps,  on  perçoit  l'odeur 
suflTocante  de  la  chloropicrine  formée  comme  produit  secondaire. 

Les  deux  quinones  chlorées  sont  séparées  par  cristallisation  fractionnée  au  moyen  de 
l'alcool  à  95°. 

La  séparation  ainsi  obtenue  n'est  du  reste  pas  parfaite,  ainsi  que  l'a  déjà 
observé  Graebe  (').  La  trichloroquinone,  qui  reste  dans  les  eaux  mères, 


')  Chandelon    indique    54°,    mais    son  produit,    non    dibtillé,    devait    retenir    des 
impuretés. 

(-)  Annalen  der  Cheinie.  t.  CXLIX,  ji.  1  49- 

(')    Annalun  der  Cltemie,  t.  CXLVI,  p.  i. 


SÉANCE  DU  3o  MARS  1908.  697 

retienl  toujours  on  pou  de  tétrachloroquinone.  Inversement,  la  tétrachloro- 
quinone  entraîne  toujours,  en  cristallisant,  un  peu  de  trichloroquinone. 

Selon  Graebe,  la  trichloroquinone  fondrait  à  i64°-i66°.  J'ai  trouvé  un 
point  de  ramollissement  à  i6(5",  mais  la  fusion  véritable  ne  s'effectue 
qu'à  168"  (corrigé). 

Analyse.  —  Trouvé  :  Cl,  5o,65;  calculé  :  5o,34. 

La  tétrachloroquinone  obtenue,  ou  chloranile,  présentait  toutes  les  pro- 
priétés de  ce  corps,  notamment  celle  de  se  volatiliser  sans  fondre. 

Analyse.  —  Trouvé  :  Cl,  56, 18;  calculé  :  ^7,72. 

En  résumé,  l'emploi  de  NO'H,  seul  ou  mélangé  de  H  Cl,  permet  de 
transformer  le  trichlorophénol  soit  en  dichloroquinone,  soit  en  un  mélange 
de  trichloroquinone  et  de  tétrachloroquinone. 


CHIMIE  ORGANIQUE.    —    Sur    l' ovyde   de    styrolène. 
Note  de  MM.  Tiffe.\eau  et  Fourneau,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

La  préparation  de  cet  oxyde,  déjà  sommairement  décî"itici  ('),  consiste 
à  soumettre  à  froid,  à  l'action  de  la  potasse  caustique  pulvérisée,  une  solu- 
tion éthérée  de  l'iodhydrine  du  styrolène  (-);  après  contact  suffisant,  on 
sépare  par  décantation  et  essorage  la  liqueur  éthérée;  après  lavage  et  dessic- 
cation, celle-ci  est  évaporée;  le  fractionnement  dans  le  vide  du  résidu  four- 
nit, avec  un  rendement  ne  dépassant  pas  5o  pour  100,  l'oxyde  cherché 
bouillant  vers  82°-86"'  sous  iS""™;  on  le  purifie  par  une  ou  plusieurs  distil- 
lations à  la  pression  ordinaire. 

L'oxyde  de  styrolène  bout  à  i9i°-i92'' (corr.),  ou  encore  vers  84°-85° 
sous  rS"";  <  =  i,o633,  r/,„.,,=  r,o523.  Réf.  à  i6'',4=3o'',59;  R.  M.  trou- 
vée :  35,61. 

homérisation  par  la  chaleur.  —  CliaufFé  seul  en  tube  scellé  au-dessus  de  son  point 
d'ébuilition,  l'oxyde  de  styrolène  reste  à  peu  près  inaltéré  alors  que  son  homologue 
disubslituè  dissymétrique,  l'oxyde  d'a-méthylslyrolène  (C'H')(CH')  —  C — CH-,  se 


O 

transforme  spontanément,  par  distillation  à  la  pression  ordinaire,  en  aldéhyde  hydra- 
tropique.  Néanmoins,  la  transformation  de  l'oxyde  de  styrolène  en  aldéhyde  coi'res- 
pondanle  est,  comme  celle  do  son   homologue,    striicturalement  nécessaire  quoique   à 

(')   Comptes  rendus,  t.  CXL,  p.  1595.  <■ 

(')  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  812. 


698  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

un  moindie  degré.  En  efTet,  nous  avons  pu  constater  que  les  catalyseurs  sont  capables 
de  réaliser  celte  transformation  à  des  températures  ne  dépassant  pas  200°-25o"'.  D'ail- 
leurs, la  distillation  de  l'acide  phénylglycidique  réalise  en  définitive  le  même  phéno- 
mène, avec  celte  particularité  que  la  migration  de  l'hydrogène  est  favorisée  par  l'éli- 
mination de  CO^ . 

Isomérisation  par  les  acides.  —  Les  acides  dilués  à  l'ébullilion  ne  transforment  pas 
instantanément  l'oxyde  de  styrolène  en  aldéhyde  phénylacétique;  cette  transformation 
est  assez  lenle  et  l'action  de  l'acide  sulfurique  au  cinquième  à  chaud  donne  comme 
produit  principal  l'oxyde  diéthylénique  correspondant.  Ces  faits  ont  permis  à  l'un  de 
nous(')  de  montrer  que,  dans  la  Iranformation  du  phényiglycol  en  phénylacétaldé- 
hyde,  Toxyde  de  styrolène  n'est  pas  le  produit  intermédiaire. 

/hydrogénation.  —  A  une  solution  élhérée  d'oxyde  styrolénique  placée  sur  une 
couche  d'eau",  on  ajoute  peu  à  peu  des  morceaux  de  sodium;  parmi  les  produits  de  la 
réaction,  on  a  caractérisé  l'alcool  phénylélhjlique  primaire  qui  s'est  formé  en  quan- 
tité prépondérante  (phénviuréthane  fusible  à  81");  parmi  les  produits  de  celte  réac- 
tion qui  bouillent  au  point  du  mélhylphén\lcarblnol,  il  a  été  impossible  de  caracté- 
riser cet  alcool;  rhvdrogénalion  doit  donc  se  formuler 

H- 
C«II5-(;H  — CH^  -^  C«H^— CH=-CH^011. 

•       Y 

Action  des  hydracidcs.  —  Les  hvdracides  ^^e  combinent  à  l'oxyde  de  slyrolène  avec 
fort  dégagement  de  chaleur  en  donnant  des  halohydrines;  avec  Hl  Tiodliydrine  obtenue 
déjà  décrite  (-)  par  l'un  de  nous,  est  solide  et  cristallise  dans  l'alcool  en  longues 
aiguilles  soyeuses,  fusibles  à  79°  :  CH' — CHI  —  CIPOH. 

L'acide  cyanhydrique  anhydre  réagit  dilTéremmenl;  en  tube  scellé  à  froid  il  fournit 
la  cyanhydrine  de  l'aldéhyde  phénylacétique  (nilrile  3-lactique)  et  non  le  nitrile  cz-phé- 
nylhydracrylique;  saturé  en  solution  alcoolique  par  le  gaz  chlorhydrique,  celle  cyan- 
hydrine fournit  l'élher  phénylhydracrylique  mélangé  d'élher  cinuamique;  par  saponi- 
fication à  l'eau  de  baryte,  on  obtient  en  elTet  de  grandes  quantités  d'acide  cinnamique, 
tandis  que  dans  les  eaux  mères  l'acide  phényllaclique  a  été  caractérisé  par  sa  transfor- 
mation en  phénylacétaldéhyde.  Le  pentabiomure  de  phosphore  transforme  l'oxyde  en 
bromure  de  slyrolène. 

Action  des  dérivés  organomagnésiens.  —  L'oxyde  de  slyrolène  réagit  avec  les  com- 
posés organomagnéslens  comme  l'aldéhyde  correspondante,    avec  formation  d'alcools 

benzyliques 

RMgX 

C/ H''—  CH  —  CH- ^  C"  JI>  -  CH-—  CHOH  -  R, 


O 


(')   Ann.  de  Chim.  et  de  l'hys..  8''  série,  t.  X,  p.  824,  en  note. 
(')  Ann.  de  Chim.  et  de  P/ns..  8°  série,  t.  X,  p.  318. 


SÉANCE    DU    3o    MABS    1908,  699 

et   non    normalement,    comme   nous   l'avions   précédemment  cru  ('),    avec   formation 

d'alcools  C'W  —  CH(_)1I  —  CM' —  R,  ainsi  (| ne  cela  se  passe  avec  les  oxydes  analogues, 

oxyde  de  propylène  C)  et  épichlorhydrine  {').  On  a  ainsi  obtenu  avec  les  bromures  de 

mélhyl-  et  d'éthvlmagnésium  le  méthvlbenzylcarbinol  (  phénylurétliane  fusible  à  92°)  lI 

l'éthylbenzylcarbinol  (semicarbazone  de  l'étlivlbenzvlcétone  fusible  à  i53°). 

Action  des  aminés.  —  Chauffé  en   tube  scellé  a\ec  une  solution  benzénique  de  di- 

mélliylamine,  l'oxyde  de  styiolène  fournit  quantitativement  l'aminoalcool  correspon- 

/CH' 
dant  C«HS— CHOH  — CH^NC  ^„ ,;  comme  l'a  déjà  fait  observer  Krassouskv  (*),  il  est 

très  vraisemblable  que,  dans  l'action  des  aminés  sur  les  haloliydrines,  il  y  ait  formation 
intermédiaire  d'oxyde  éthylénique;  nous  n'avons  pas  encore  pu  déterminer  si  la  réaction 
s'effectue  intégralement  par  ce  terme  intermédiaire  parce  que  les  lialoliydrines 

C=H5-CH0H-CH^X 

et  l'oxyde  de  styrolène  agis-ent  dans  le  même  sen>;  nos  essais  avec  l'iodliydrine 

C«H'— CHI-  Cil- OH 
ne  sont  pas  encore  terminé*. 

En  résumé,  dans  loulcsces  réactions,  lanlôl  l'oxyde  de  styrolène  se  com- 
porte normalement  en  additionnant  symétriquement  les  composés  binaires 
et  en  ouvrant  sa  liaison  oxydique  dans  le  sens  suivant  : 

C«H^— CH-CH^-0-, 

I 

tantôt  au  contraire  il  se  comporte  comme  l'aldéhyde  phénylacétique  iso- 
mère CH'^  —  CH-  —  CHO,  sans  qu'il  soit  possible  de  décider  si  cette  aldé- 
hyde se  fortne  intermédia irement,  ou  si,  dès  la  migration  de  l'hydrogène,  Iq 
composé  binaire  s'additionne  avant  que  cette  aldéhyde  se  soit  formée,  c'est- 
à-dire  sur  le  reste  C"H^  -  CH-  -  CH<^^  ~  . 

On  sait  que  des  faits  analogues  ont  été  signalés  dans  l'action  des  dérivés 
organomagnésiens  sur  les  oxydes  d'éthylène  disubstitués  symétriques  (')  et 
dissymétriques  ("). 

(')  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  439. 

O  Henry,  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  453. 

(')  Bull.  Soc.  cliim.,  4°  série,  t.  I,  p.  1227. 

(')  Krassouskv,  Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  p.  236. 

(')  Henry.  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  4o6. 

(*)  FoLHNEAi   et  TiFFENEAii,  Dull.  Soc.  chini.,  3''  série,  t.  XXXiil,  p.  -41. 

C.  R.,  190S,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  13.)  92 


;00  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Si/r  les  cètones-alrools  ''yy.rj.-clialcoylées.  Migration 
sous  l'inJJuence  des  a/calis.  Note  de  MM.  E.-E.  Iîi.aise  et  I.  Hehman, 
présentée  par  M.  Haller. 

Dans  la  dernière  Noie  que  nous  avons  présentée  sur  ce  sujet,  nous  avons 
montré  que  l'action  des  alcalis  sur  roxypseudobutylélhylcétone  fournit  une 
cétone  éthylénique  en  C.  Pour  diverses  raisons  que  nous  avons  exposées, 
nous  avons  supposé  que  cette  cétone  non  saturée  devait  répondre  à  la  consti- 
tution de  la  métliovinylisopropylcétone,  et  nous  avons  cherché  à  préparer 
ce  dernier  corps  synthétiqucment.  Nous  y  sommes  parvenus  en  utilisant  la 
série  des  réactions  suivantes,  basée  sur  la  méthode  de  synthèse  des  cétoncs 
non  saturées  que  Tun  de  nous  a  publiée  précédemment,  en  collaboration 
avec  M.  Maire  : 

CH3— CHBr  — CO^C'-H^  +  CH^O  +  Zn  ->  ^„.,7,"  ^CH  —  CO-G'H' 
CH^\ 

"^  CH'  -  co  -  o  -  cirv*^"  ~  ^*^'  " 

CH'\  CtP\ 

-^  GH'-  GO  -  O  -  CH^/^"  -  COCl  +  ^h^/CH  -  Zn  -  I 

GIF\  rn/CH3        CH3\  th/*^"' 

^  CH'-  GO  -  O  -  GHV^"~^"  ~^^\gH^  "^  CW^^  -  GU  -  GH^^^,. 

La  cétone  non  saturée  obtenue  dans  ces  conditions  bout  à  5 5"- 56°, 
sous  (Jo"'"  ;  elle  donne  une  seraicarbazone  fondant  à  90",  5  et  une  yj-nitro- 
phénylhydrazoue  qui  fond  à  89°.  Ces  constantes  sont  précisément  celles  de 
la  cétone  non  saturée  obtenue  par  action  des  alcalis  sur  Toxypseudobutyl- 
éthylcétone  et  de  ses  dérivés.  Les  deux  cétones  sont  donc  identiques.  Ce 
fait  étant  établi,  il  reste  à  expliquer  la  formation  de  la  métliovinylisopro- 
pylcétone à  partir  de  la  cétone-alcool.  On  peut  supposer,  d'abord,  que  la 
cétone  non  saturée  prend  naissance  par  dédoublement  de  l'oxypseudobutyl- 
éthylcétone  en  aldéhyde  formique  et  éthylisopropylcétone,  puis  condensa- 
tion de  l'aldéhyde  avec  cette  cétone  et,  enfin,  déshydratation  de  la  cétone- 
alcool  formée  : 

GlPGH-G(GH3)î— GO  -CH^-GH^  ->  GH^O  +  (GH')^GH  -  GO  -  CH'— CH' 

->  (GH3)^GH-C0-Gh(^JJ;^j^     ->  (GH^)=GH-.GO-G^^[j;. 


SÉANCE    DU    3o    MARS    1908.  70 I 

Nous  avons  cherché  à  soumettre  cette  hypothèse  à  une  vérification  expé- 
rimentale, en  essayant  de  condenser  l'éthylisopropylcétone  avec  l'aldéhyde 
formique  en  milieu  alcalin.  Or,  dans  aucun  cas,  nous  n'avons  pu  isoler  la 
moindre  trace  d'un  produit  de  condensation,  quelles  que  fussent  les  condi- 
tions opératoires.  D'autre  part,  on  sait  que,  lorsqu'il  y  a  condensation  de 
l'aldéhyde  formique  avec  un  composé  cétonique,  la  fonction  cétone  se  trouve 
en  même  temps  réduite,  ce  qui  conduit  finalement  à  un  polyalcool.  l'our 
toutes  ces  raisons,  il  semble  impossible  d'admettre  que  la  formation  de  la 
méthovinylisopropylcétone  soit  due  à  une  réaction  secondaire  et  l'on  doit 
l'attribuer  à  une  transposition  moléculaire.  Cette  transposition  peut  elle- 
même  se  présenter  des  deux  manières  suivantes  : 

GH^OH  -  C(CH^)2-  GO  —  GH^-  GH^->  (CH^)2GH  -  GO  -  CH^^^j^^^^ 

->  (  GH3  y  GH  -  GO  -  c(^^^^  ■ 

GH' 
I 
GH^ OH  —  G(  GH ' )=>  -  GO  -  GH^  _  GH»->  >  GH  —  G  —  GO  —  GH  —  GH' 

H.  /  GH' ^    H 


(  ^^"J^G-GO-GH(GH')^ 

D'après  le  premier  de  ces  schémas,  il  y  aurait  d'abord  migration  du  grou- 
pement fonctionnel  alcoolique,  puis  déshydratation  de  la  cétone-alcool 
formée.  D'après  le  second,  qui  est  conforme  aux  vues  émises  par  M.  Tiffe- 
neau,  il  y  aurait  déshydratation,  puis  migration  d'un  méthyle.  Cette  der- 
nière hypothèse  nous  semble  peu  probable,  dans  le  cas  particulier.  Il  est, 
en  effet,  difficile  d'admettre  que  la  potasse  à  10  pour  100  puisse  se  com- 
porter comme  agent  de  déshydratation  et,  d'ailleurs,  s'il  en  est  ainsi,  l'action 
de  l'anhydride  phosphorique  sur  la  cétone-alcool  primitive  devra  fournir 
également  de  la  méthovinylisopropylcétone,  ce  que  nous  nous  proposons 
de  vérifier.  Dans  le  cas  contraire,  il  y  aurait  lieu  d'admettre  une  migration 
du  groupement  fonctionnel  alcoolique,  migration  analogue  à  celle  du  car- 
boxylc,  que  l'un  de  nous  a  mise  en  évidence  antérieurement,  eu  collabora- 
tion avec  M.  Courot,  mais  reposant,  cependant,  sur  un  mécanisme  tout 
différent. 

Outre   la   méthovinylisopropylcétone  et  son  polymère,    l'action   de   la 


702  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

potasse  sur  l'oxypseudobutyléthylcétone  donne,  comme  nous  l'avons  in- 
diqué, une  petite  quantité  d'un  corps  bouillant  à  G2°-63°  sous  i5'"'".  L'ana- 
lyse montre  que  ce  corps  est  un  isomère  de  la  cétone-alcool  primitive.  Il 
renferme,  en  outre,  les  fonctions  alcool  et  cétone,  car  il  donne  une  phényl- 
urétane  et  une  p-nitrophénylhydrazone.  Enfin,  il  se  déshydrate  très  aisément 
par  action  de  l'acide  sulfurique  à  5o  pour  loo,  eu  fournissant  une  cétone 
non  saturée  identique  à  la  méthovinylisopropylcétone.  De  ces  faits  on  peut 
conclure  que  la  constitution  de  ce  composé  doit  être  la  suivante  : 

(CH')2CH  -  CO—  C(CM')2—  OH, 

et  qu'il  prend  naissance  par  hydratation  de  la  cétone  non  saturée.  Nous 
nous  proposons,  d'ailleurs,  de  vérifier  cette  constitution  par  synthèse. 


MINÉRALOGIE.  —  Paramètres  magmatiqws  des  séries  d a  volcan  Monte  Ferru 
(Sardaigne).  Note  de  M.  Deprat,  présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

Dans  une  Note  précédente  j'ai  fait  voir  la  continuité  bien  nette  reliant 
les  différents  groupes  volcaniques  du  nord-ouest  de  la  Sardaigne.  Le 
Monte  Ferru,  qui  mérite  d'être  examiné  à  part,  étant  donnée  son  importance 
considérable,  offre  cette  même  continuité  d'une  façon  plus  nette  encore 
peut-être.  ...    ■  .•■^  . 

Avec  Dannenberg  (')  j'y  distingue  trois  phases  : 

L  La  première  phase,  où  le  centre  éruptif  du  monte  Ferru  s'est  comporté 
comme  un  cumulo-volcan,  oflre  un  dôme  trachytique  énorme  avec  coulées 
très  rares  et  peu  étendues  sur  la  partie  de  la  périphérie  non  recouverte  par 
les  basaltes:  il  est  probable  pourtant  que,  sous  le  manteau  continu  des 
basaltes  de  la  deuxième  phase,  il  y  a  d'importantes  coulées  trachytique?, 
car  au  Monte  Muradu,  près  de  Macomer,  apparaît,  sous  le  basalte  de  l'Alti- 
piano  de  Campeda,  une  falaise  de  trachyte  ideulicpie  à  celui  de  Sennariolo. 
La  masse  principale  du  dôme  est  formée  :  i"  de  irachytes  porphyroïdes  à 
augite  faiblement  œgyrinique,  avec  peu  de  biotite  et  de  la  hornblende 
sodique;  2"  viennent  ensuite  des  trachrlesk  liahiliis  phouolitique  où  apparaît 


(')  Dannenberg,  Der  Vulkanberg  Monte  Ferru  in  Sardinien  (  Ve//.  Jahrb.  f.  Min., 
Gcol.  u.  Pal.,  B.  XXI,  igoS). 


SÉANCE    DU    3o    MARS    1908.  ■yoS 

peu  de  néphéline  et  rarement  de  la  noséane.  et  où  le  pyroxène  est  de  l'œery- 
rine;  3°  enfin  des  phonolites  bien  franches,  à  composition  très  constante, 
à  néphéline  en  phéno-cristaux  et  en  microliles,  avec  de  la  noséane  abondante 
au  premier  temps,  en  filons  et  coulées  restreintes.  L'ensemble  forme  une 
série  parfaitement  continue  : 

jocprua,!     alcalino-syénitique,  r^r,i    mégapotassique, 

c' i=  o,  i4  mésoaliiraineux,  1''=3,o    ferromagaésien; 

Moyenne  I  2°<I>=2,o    alcalinQ-syéniti(|ue,  /■ -^  3,3o  mégapolassique, 

de  3  analyses  ( ').   \        «'=  œgyrinique,  •FzziS,!     ferrique; 

30  ^  — -  ,  Q    éléolithique,  /■  =  0,72  mésopotassiqiie, 

/i'=  œgyrinique,  W^^i,"]    ferrique. 

La  première  phase  du  Ferru  se  termine  par  une  série  de  roches  aber- 
rantes, trachytes  augitiqites  micacés,  parfois  très  riches  en  oli^•i ne  (Kocca  sa 
liria,  Rocca  sa  turra,  roule  de  Cuglieri  à  Santa  Lussurgui). 

Moyenne        (   <I>  =  2  ,  i     alcalino-syénitique,  r  =r  i ,  19  inéga|)ola5sii[ne. 

de  3  analyses.   [    f  =  o,  10  mésoalumineux,  )J^=xi,o    magnésien. 

If.  La  deuxième  phase  est  caractérisée  par  des  émissions  basaltiques 
d'une  importance  considérable  :  "  ~   ' 

1°  Les  basaltes  andésitiques ,  pauvres  en  pyroxène  et  riches  en  olivine,  qui 
couronnent  les  sommets  du  dôme  trachytique  (Monte  Urticu,  Rocca  sa 
fazzada,  Araucola),  et  qu'on  observe  aussi  en  filons  avec  structure  diaba- 
sique  (sous  Sos  Ojos,  Monte  Entu)  : 

Moyenne        i  $=:2,5    syénitique,  /' =  o,  19  persodique, 

de  2  analyses.  |  c' 3=:  0,07  raésoalumineiix,         1''^o,7    magnésien. 

D'autres  basaltes,  comme  li'  |rilon  <]e  Monte  Coniinida,  qui  semblent  un  peu  posté- 
rieurs, olîrenl  une  valeur  de  /   <l  de  c    un  peu  dillérenle  : 

4>  =  2,8     syéniti(|ue,  /' :=  o,32  mégasodique, 

c' =r  o,  i4  microalumineux,  iF^i,o     m.ignésien. 


(')  DoELTKR.  Die  Producte  des  Vulcans  Monte  Ferru  {Denksch.  d.  Math.  J\al.  d. 
Kais.  Aead.  d.  Wlss.,  B.  XXXIX,  Vienne,  1878). 


7o4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

L'immense  manleau  extérieur  conique  qui  recouvre  le  pourtour  du  Jôme  offre  : 

$  =  2,6    syénitique,  /■  =  o,  19  persodique, 

c' ^  0,09  microalumineux,  T^^a.ô    magnésien. 

Les  éruptions  du  Ferru  se  sont  terminées  par  deux  types  volcaniques 
très  diflerents  des  séries  précédentes  et  également  différents  entre  eux.  Le 
premier  est  formé  par  la  leucittéphrite  de  Scanu,  de  Ghizo,  etc.,  magma 
de  teucite,  labrador,  aiigite  et  péridot  enveloppant  des  phéno-cristaux  de 
grande  taille  à^augite,  A^olivine  et  de  biotite  : 

$^j,9    leucitique,  /•  :=  3,o  perpotassique, 

c'r::o,i3  tnicroalumineux,  I'"z=2,5  magnésien. 

Ce  magma,  voisin  de  la  série  vésuvienne  par  sa  fumerolle,  s'en  écarte  par 
sa  scorie  magnésienne  et  non  ferrique  due  à  Tabondance  de  l'olivine;  l'en- 
semble se  rapprocherait,  semble-t-il,  de  la  kamerunase  des  auteurs  améri- 
cains. 

Enfin,  un  type  un  peu  plus  acide  termine  les  éruptions  du  Ferru;  c'est  la 
roche  vitreuse  de  Sos  Molinos,  n'offrant  au  premier  temps  que  de  Vaugite, 
montrant  la  structure  en  sablier,  et  de  la  biotite  extrêmement  abondante  : 

<!>::=:  2,4     Syénitique,  r  =  o, 64  mésopotassique, 

c'=:=o,oo  méga-aiumineux,  W=  1,7  magnésien. 


BOTANIQUE.  —  Recherches  sur  le  développement  du  Glœosporium  nervisequuni. 
Note  de  M.  A.  (juilliermond,  présentée  par  M.  G.  Bonnier. 

Nous  avons  essayé  dès  le  mois  de  juillet  1906  de  cultiver  le  Glœosporium 
nervisequum.  Les  ensemencements  sur  bouillon  de  platane  gélose  nous  don- 
nèrent une  moisissure  qui  paraissait  correspondre  au  Glœosporium  netvise- 
quum^  mais  en  même  temps  plusieurs  autres  Champignons,  notamment 
deux  levures  dont  l'une  appartenait  à  un  Demalium.  Les  vacances  nous  obli- 
gèrent à  suspendre  nos  cultures  et  nous  n'avons  pu  isoler  le  Glœosporium. 
Grâce  à  la  complaisance  de  M.  le  professeur  Klebahn,  nous  avons  pu  dispo- 
ser l'été  dernier  de  cultures  pures  de  Glœosporium  nervisequitm. 

Cidtivé  sur  bouillon  de  platane  gélose,  en  boîte  de  Pétri,  le  Glœosporium 
nervisequum  se  présente  microscopiquement  avec  l'aspect  caractéristique 


SÉANCE  DU  3o  MARS  1908.  7o5 

décrit  par  Klehahn  et  plus  tard  par  Viala  et  Pacottet.  Il  se  cultive  très  faci- 
lement sur  les  milieux  les  plus  divers.  Il  donne  un  développement  puissant 
sur  tranches  de  pomme  de  terre  et  surtout  sur  tranches  de  carotte.  Le  mycé- 
lium prend  l'aspect  d'une  tache  sphériquc  dont  la  partie  centrale  produit 
bientôt  des  formations  sclérotiques  donnant  naissance  d'abord  à  des  houppes 
conidifères,  puis  à  d'innombrables  conceptacles  tachetant  le  mycélium  de 
petits  nodules  brun  foncé  extrêmement  resserrés  et  donnant  à  la  culture  une 
teinte  noire  uniforme. 

Un  fait  presque  constant  dans  tous  les  milieux  où  l'on  cultive  le  G/œo.tpo- 
rium  est  la  présence  simultanée,  déjà  signalée  par  Klebahn,  de  deux  caté- 
gories de  conidies,  les  unes  grosses,  les  autres  environ  moitié  petites.  Les 
premières  sont  les  plus  nombreuses  et  apparaissent  surtout  au  début  de  la 
végétation,  les  secondes  à  la  fin.  En  outre,  les  conidies  sont  toujours  de 
formes,  de  dimensions  et  de  structures  assez  mal  déterminées,  susceptibles 
de  varier  suivant  le  milieu. 

L'objet  de  notre  étude  a  été  surtout  d'essayer  d'opérer  une  transformation 
du  mycélium  en  forme  de  levures.  On  sait,  en  effet,  que  Viala  et  Pacottet 
ont  observé,  dans  les  milieux  surchargés  eu  sucre,  une  dissociation  du 
mycélium  et  l'apparition  de  formes,  levures  typiques,  capables  de  produire 
la  fermentation  alcooHque  et  donner  des  endospores  analogues  à  celles  des 
véritables  Saccharomyces .  Les  observations  de  ces  auteurs  semblaient  jeter 
un  jour  nouveau  sur  le  problème  de  l'origine  des  levures,  et  il  était  donc 
important  de  les  vérifier. 

Le  Glœosporium  nervisequum  se  comporte  d'une  manière  très  différente 
dans  les  milieux  sucrés,  suivant  qu'il  végète  en  culture  liquide  ou  sur  un 
substratum  solide. 

Dans  les  milieux  liquides  sucrés  (lif[uides  de  Hansen,  de  Nîcgeli  n"  3; 
solutions  de  glucose  à  2,5  pour  100  ou  j  pour  roo;  bouillons  de  cerise,  de 
haricot,  de  courge,  de  riz,  de  carotte,  de  raisin,  de  touraillon,  additionnés 
de  glucose  à  2,5  pour  100,  5  pour  100  ou  to  pour  100),  il  apparaît  d'abord 
sous  forme  de  petites  boules  au  fond  des  vases  où  on  le  cultive.  Dans  la 
suite  les  petites  boules  se  soudent  et  forment  un  flocon  blanchâtre,  presque 
toujours  immergé  dans  le  liquide.  Ordinairement  le  développement  s'effec- 
tue plus  lentement  que  dans  les  milieux  solides  et  souvent  le  mycéhum 
reste  stérile.  On  n'observe  de  voile  qu'au  bout  de  8  à  10  jours  et  seulement 
dans  certains  milieux  les  plus  favorables.  En  ce  cas,  il  se  produit  des  fructi- 
fications :  conidies  naissant  aux  dépens  du  mycélium  ou  dans  les  conceptacles. 


7o6  ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 

Généralement  le  mycélium  est  très  ramifié,  à  cloisons  espacées,  à  filaments 
minces,  presque  toujours  stérile;  dans  quelques  cas  cependant,  les  filaments 
sont  énormes  et  à  cloisons  très  rares  (liquide  de  Hansen,  bouillons  de  tourail- 
lon  et  de  courge). 

Le  Glœosporium  nervisequum  ne  végète  pas  dans  les  milieux  qui  ne  ren- 
ferment que  du  saccharose.  II  rie  se  développe  pas  non  plus  dans  le  li- 
quide de  Raulin. 

La  végétation  sur  milieux  sucrés  solides  est  toute  différente.  Elle  est 
caractérisée  par  un  mycélium  à  cloisons  très  rapprochées  et  par  la  production 
d'une  extrême  abondance  de  coaidies.  Sur  bouillons  de  haricot,  de  riz, 
de  courge,  de  touraillon,  lait,  additiounés  de  glucose  à  diverses  concentra- 
tions, 2,5  pour  loo,  j  pour  loo,  lo  pour  loo,  la  culture  jnend  dès  les 
premiers  jours  son  aspect  sphérique  caractéristique  avec  zones  alternative- 
ment claires  et  foncées.  Les  zones  foncées  ont  une  couleur  olive  pâle  e(  sont 
constituées  d'un  mycélium  cutinisé  d'où  dérivent  des  houppes  coiiidifères 
donnant  naissance  d'abord  à  une  grande  quantité  de  grosses  conidies,  puis 
plus  tard  à  quelques  petites.  Un  peu  après,  on  y  observe  la  production  d'un 
grand  nombre  de  conceptacles. 

Les  cultures  sur  bouillon  de  pruneau,  à  2,5  pour  loo,  5  pour  loo  et 
lo  pour  loo  de  glucose  oll'rent  un  aspect  très  caractéristique.  Le  mycélium 
est  composé  d'articles  excessivement  courts,  renflés  avec  parfois  tendance 
au  cloisonnement  suivant  deux  directions  perpendiculaires  aboutissant  à  des 
formations  massives  formées  de  plusieurs  cellules  rondes.  Les  hyphes  fruc- 
tifères sont  nombreuses  et  extrêmement  cloisonnées  :  chaque  article  donne 
naissance  à  une  ou  plusieurs  basides  très  courtes  fournissant  une  série  de 
conidies.  Les  grosses  conidies  sont  rares;  les  petites  sont  de  beaucoup  les 
plus  fréquentes.  Plus  tard  on  observe  la  production  diin  très  grand  nombre 
de  conceptacles. 

Depuis  8  mois  que  nous  cultivons  le  Glœosporiiim  nervisequiim,  dans  les 
milieux  les  plus  variés,  nous  n'avons  jamais  constaté  dans  aucune  culture  la 
production  des  chlamydospores  ou  des  kystes  endosporés  décrits  par  Viala 
et  Pacottet. 

Par  contre,  on  observe  dans  un  très  grand  nombre  de  milieux,  vers  la  fin 
du  développement,  des  formations  très  curieuses  à' accroissements  perfo- 
rants. Certains  articles  du  mycélium  se  gonflent  démesurément,  forment 
d'énormes  cellules  sphériques,  sortes  de  kystes  dont  les  parois  s'épaississent 
et  souvent  se  cutinisent.  Le  contenu  devient  granuleux,  se  rétracte  sous 


SÉANCE    DU    3o    MARS    I908.  707 

forme  de  boules  au  milieu  de  la  cellule,  puis  prend  une  couleur  brunâtre  el 
finit  par  dé^-énérer.  Les  vieux  kystes  se  vident  complètement  et  leurs  parois 
arrivent  à  se  décbirer.  Mais  souvent,  avant  leur  dégénérescence,  les  fila- 
ments dans  lesquels  ces  kystes  sont  intercalés  perforent  leur  membrane, 
pénètrent  dans  leur  intérieur  et  s'y  ramilient.  Souvent  même  ils  forment,  à 
l'intérieur  des  kystes,  des  renflements  spliériques  qui,  parfois  au  nombre 
de  quatre,  donnent  l'impression  de  kystes  endosporés.  Il  serait  possible  que 
ces  formes  correspondent  aux  kystes  endosporés  de  Viala  et  Pacottet. 

Dans  aucun  cas  nous  n'avons  pu  constater  la  moindre  trace  de  formes 
levures  dans  les  milieux  sucrés  où  Viala  et  Pacottet  ont  observé  la  trans- 
formation du  Gkeosporium  en  levures  et  même  après  un  grand  nombre  d'en- 
semencements successifs.  Les  observations  de  ces  auteurs  ne  peuvent  donc 
être  attribuées  qu'à  des  impuretés  de  cultures.  Nous  ferons  remarquer 
d'ailleurs  que  diverses  espèces  de  levures  paraissent  exister  en  grande 
abondance  sur  les  feuilles  de  la  plupart  des  arbres.  Nous  avons  déjà  men- 
tionné la  présence  de  plusieurs  de  ces  levures  dans  nos  premiers  essais  de 
cultures   du  Glœosporiiim  nervisequum. 

Ilécemment,  nous  sommes  parvenus  à  isoler  le  Glœosporium  citri  àe?,  feuilles 
de  citronnier.  Nos  premières  cultures  renfermaient  une  levure  qui  se  déve- 
loppait simultanément  avec  ce  Champignon,  llest  donc  facile  de  comprendie 
qu'une  levure  ait  pu  se  mêler  aux  cultures  de  Viala  et  Pacottet  et  détermi- 
ner leur  erreur. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  devons  conclure  que  rien  dans  le  cycle  évolutif 
du  Glœosporium  nervisequum  n'est  de  nature  à  éclairer  le  problème  de 
l'origine  des  levures.  L'autonomie  des  levures  parait  d'ailleurs  suffisam- 
ment démontrée  par  la  découverte  de  la  conjugaison  de  ces  organismes. 
Nous  avons  exposé  si  souvent  ces  idées  qu'il  n'est  pas  nécessaire  d'y 
revenir  ici. 


ANTHROPOLOGIE.  —  La  race  de  Lagoa  Santa  chez  les  populations 
précolombiennes  de  l'Equateur.  Note  de  M.  Rivet,  présentée  par 
M.  Edmond  Perrier. 

La  race  de  Lagoa  Santa  esl  représenlée  actuellement  par  seize  crânes  trouvés  par 
Lund  en  i843,  dans  des  cavernes  de  la  province  de  Minas-Gerâes  (Brésil)  et  par  un 
crâne  découvert  par  Rolh  en  i88i,  dans  la  même  région,  à  Fonlezuelas  (ou  Pontimelo). 
L'âge  géologique  de  ces  ossements  a  été  très  discuté,  mais  tout  le  monde  s'accorde 
à  leur  attribuer  une  1res  haute  antiquité. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  13.)  9-' 


■^o8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

.D'après  les  mensuralioiis  de  Lacerda   et  Peixolo  ('),   de  Sôren  Hansen   C)   et   de 
Lelimanu-Nitsche  ('),  les  principales  caractéristiques  de  cette  race  sont  les  suivantes  : 


Indices 


Capacité  ccpha-  iransvcrso-       facial 

crânienne.         lique.        vertical.       vertical,     supérieur.      nasal.       nrliilaire.      frontal.  Taille. 

i388  70,7         74,3         104,7        47.0         :^0'7         86-4         -^,7  •"'•57 

Faible  capacité  crânienne,  hypsidolichocéphalie,  mésorhinie,  microsémie  faciale, 
tels  sont  les  traits  primordiaux  de  rhomine  de  Lagoa  Santa. 

Lacerda  et  Peixoto,  puis  de  Quatrefages  (')  ont  établi  que  cette  race  représentait  la 
population  primitive  du  Brésil  et  que  les  Bolocudos  en  sont  les  descendants  actuels 
métissés,  opinion  que  les  travaux  ultérieurs  de  Rey  (^)  et  d'Elirenreich  (")  ont  pleine- 
ment confirmée.  De  Quatrefages  émit,  en  outre,  l'hypothèse  que  cette  race  avait 
étendu  son  action,  en  dehors  du  Brésil,  peut-être  sur  la  plus  grande  partie  de  l'Amé- 
rique du  Sud,  mais  certainement  sur  le  Pérou  et  la  Bolivie.  Verneau  (')  apporta  un 
puissant  argument  en  faveur  de  cette  hypothèse,  en  montrant  la  parenté  des  Tehuelches 
de  Patagonie  et  de  l'ancienne  race  brésilienne.  Botocudos  et  Tehuelches  sont  incon- 
testablement le  résultat  du  croisement  de  celle-ci  avec  des  populations  diverses  :  ils 
rappellent  le  type  primitif,  mais  ne  le  réalisent  pas  dans  toute  sa  pureté. 

Les  crânes  qui  font  Tobjet  de  cette  Communication  présentent,  au  con- 
traire, une  ressemblance  parfaite  avec  ceux  de  Lagoa  Santa.  Je  les  ai 
recueillis,  au  cours  de  mes  recherches  en  Equateur,  dans  des  abris  sous 
roches,  au  lieu  dit  Paltacab,  non  loin  de  la  rive  gauche  du  fleuve  Jubones, 
qui,  issu  de  la  Cordillère,  se  jette  dans  le  Pacifique  au  sud  de  Guayaquil. 
(Jes  abris  m'ont  foui^ni  i38  crânes  précolombiens,  dont  37  présentent  une 
déformation  artificielle  plus  ou  moins  accusée.  Sur  les  ici  crânes  normaux 
que  j'ai  étudiés  au  Laboivitoire d'anthropologie  du  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle, sous  la  direction  de  M.  le  professeur  Hainy  et  de  M.  le  D"'  Verneau, 


(')  Lacerda  Filiio  et  Rodrigdes  Peixoto,  Contribuiçoes  para  o  estudio  anthropo- 
lozico  das  racas  indiç'enas  de  Brazil  (Arc/nmx  do  Miiscu  nacional  de  Rio  de 
Janeiro,  Vol.  I,  1876,  p.  47-75). 

(-)  SiiREN  Hansen,  Lagoa  Santa  Racen  (Emiiseo  Liindii,  t.  I,  5.  Copenhague,  1888). 

(^)  Lebmann-Nitsche  ,  Nouvelles  recherches  sur  la  formation  pampéenne  et 
l' homme  fossile  de  la  République  Argentine,  Buenos-Aires,  1907,  p.  Sig. 

(')  De  Quatrefages,  L'homme  fossile  de  Lagoa  Santa  au  Brésil  et  ses  descen- 
dants actuels  (  Congrès  anthropologique  de  Moscou.  1879). 

(')   Rey,  Étude  anthropologique  sur  les  Botocudos.  Thèse  de  Paris,  1880. 

(^)  Ehrenreich,  Ueher  die  Botocudos  {Zeitschrift  fiir  Ethnologie,  t.  XIX,  1887, 
p.  1-46  et  49-82). 

C)   Verneau,  Les  anciens  Patagons.  Imprimerie  de  Monaco,  igoS. 


SÉANCE    DU    3o    MARS    igo8.  709 

16,  soit  i5,8  pour  100,  reproduisent  exactement  les  caractères  essentiels 
de  la  race  de  Lagoa  Santa  :  1 1  sont  masculins,  3  féminins,  2  appartiennent 
à  des  sujets  jeunes.  Les  indices  calculés  et  les  mensurations  principales  pour 
chacun  de  ces  trois  groupes  sont  les  suivants  : 


Indices 


rcpha-  Iraiisveiso-        facial 

Capacité,      lique.        vertical.       vertical.       supérieur.       nasal.       orbilaire.      frontal.         Taille. 

cf i^Si       71,43       73,97        103,64         47,89       5i,48       85,89       72,15        l"',573 

Q 1247      69,96      74,11       106,17        52, o3      5o,o4      89,87       74,11       i"',453 

Enfants.      1877       71, 55       72,96       101,97         49,58       5i,ii       87,52       70,27  » 

La  concordance  de  ces  chiffres  avec  ceux  que  fournissent  les  crânes  de 
Lagoa  Santa  est  frappante,  surtout  si  la  comparaison  porte  sur  le  groupe  le 
plus  important,  c'est-à-dire  le  groupe  masculin  :  en  effet,  les  indices  cépha- 
lique,  vertical,  facial  supérieur,  nasal  et  frontal  ne  diffèrent  pas  d'une  unité; 
l'indice  orbitaire  est,  dans  notre  série,  plus  petit  d'une  unité  et  l'indice 
transverso-vertical  de  1,2;  ces  différences  sont  inférieures  de  beaucoup  à 
celles  qu'on  observe  entre  les  crânes  qui  forment  le  groupe,  pourtant 
remarqual)lement  homogène,  de  Lagoa  Santa. 

Pour  la  série  féminine,  les  différences  ne  sont  pas  plus  considérables,  sauf 
pour  l'indice  frontal  (supérieur  de  3,4),  pour  l'indice  orbitaire  (supérieur 
de  2,97)  et  pour  l'indice  facial  (supérieur  de  5,o3).  Ces  divergences  peuvent 
dépendre  tout  d'abord  de  ce  fait  que,  d'une  façon  générale,  les  caractères 
anatomiques  sont  moins  fi.xés  et  moins  accentués  chez  la  femme  que  chez 
l'homme;  elles  peuvent  être  également  dues  à  des  variations  sexuelles  que 
nous  ne  pouvons  retrouver  dans  le  groupe  de  Lagoa  Santa  pour  lequel  la 
séparation  par  sexe  n'a  pu  malheureusement  être  faite;  enfin,  elles  pro- 
viennent certainement  aussi  de  l'insuffisance  de  notre  série  féminine  de  Pal- 
tacalo  qui  ne  compoi'te  que  trois  individus;  encore  faut-il  ajouter  que,  par 
suite  de  la  détérioration  de  deux  crânes,  l'indice  facial  n'a  pu  être  calculé 
que  sur  un  seul  exemplaire. 

L'aspect  général  des  crânes  ne  diffère  pas  plus  que  les  indices  ;  les  courbes 
sont  identiques  tant  dans  leur  forme  que  dans  leur  longueur,  et  parfois  cette 
concordance  va  jusqu'à  l'identité. 

La  taille  est  exactement  semblable,  mais  il  ne  faut  pas  s'exagérer  l'im- 
portance de  cette  identité.  En  effet,  la  taille  de  la  population  de  Paltacalo 
a  été  reconstituée  à  l'aide  de  tous  les  os  longs  trouvés  dans  les  abris,  parmi 
lesquels  il  a  été  naturellement  impossible  de  séparer  ceux  qui  appartenaient 


7IO  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

aux  crânes  que  je  viens  d'étudier.  Aussi  faut-il  se  borner  à  constater  que, 
du  fait  de  la  taille,  il  n'y  a  pas  entre  l'ancienne  race  équatorienne  et  l'an- 
cienne race  brésilienne  de  différence  essentielle. 

L'âge  des  crânes  de  Paltacalo  n'est  pas  déterminé;  seul,  l'aspect  des  po- 
teries trouvées  à  côté  des  ossements  permet  de  supposer  que  les  hommes 
qui  les  fabriquaient  était  loin  d'avoir  atteint  le  degré  de  civilisation  des 
autres  populations  précolombiennes  de  la  vallée  interandine. 

Il  est  probable  que  les  abris  que  j'ai  fouillés  dans  les  régions  voisines  de 
Pallacalo  apporteront  de  nouvelles  preuves  de  l'existence  de  la  race  de 
Lagoa  Santa  en  Equateur.  Je  me  propose  également  de  rechercher  si  elle 
n'a  pas  laissé  de  survivances  parmi  les  Indiens  actuels. 

Mais,  dès  maintenant,  il  me  semble  prouvé  que  la  race  brésilienne  pri- 
mitive a  eu  des  représentants,  en  Equateur  le  long  du  Pacifique,  nouvel 
argument  capital  en  faveur  de  l'existence  d'une  race  paie  américaine,  sub- 
stratum  ethnique  de  toute  la  population  indigène  de  l'Amérique  du  Sud, 
modifié  ou  absorbé,  suivant  les  régions,  du  fait  de  croisements  avec 
d'autres  races  dont  l'avenir  révélera,  sans  doute,  les  caractères  essentiels. 

ZOOLOGIE.    —    Sur  tes  Synalphées  américaines.     Note    de    M.   Coutière, 

présentée  par  M.  IJouvier. 

Il  a  été  décrit  sept  espèces  américaines  du  genre  Synalpheus.  Les  collec- 
tions dont  j'ai  disposé  m'ont  permis  d'identifier  quatre  d'entre  elles  seule- 
ment, et  de  faire  connaître,  en  revanche,  quarante-une  formes  nouvelles. 
Ce  résultat  donne  au  genre  une  ampleur  insoupçonnée;  il  permet  d'intéres- 
santes comparaisons  entre  les  formes  américaines  et  indo-pacifiques,  ces 
dernières  au  nombre  de  cinquante  au  moins,  dont  plusieurs  encore  inédites. 

Vingt-une  de  ces  formes  américaines,  qui  ont  reçu  une  appellation 
trinominale,  se  groupent  autour  de  treize  espèces,  dont  certaines  comptent 
jusqu'à  quatre  de  ces  formes  satellites.  D'ordinaire  séparées  géographi- 
quement  des  spécimens  regardés  comme  typiques,  peut-être  simples  races 
locales,  ces  formes  sont  plus  probablement  de  valeur  spécifique  réelle, 
bien  qu'elles  soient  visiblement  moins  distantes  de  l'espèce  type  que  celle-ci 
de  telle  ou  telle  autre.  Elles  rappellent  les  petites  espèces  des  botanistes. 

J'ai  dû  diviser  le  genre  Synalpheus  en  six  groupes  de  formes  affines, 
séparables  eux-mêmes  à  la  façon  d'espèces  très  distantes,  et  ce,  par  des 
convergences  de  plus  en  plus  marquées  vers  les  Replanlia.  Je  laisserai  ici 
de  côté  le  groupe  exclusivement  australien  comatularum. 


SÉANCE    DU   3o   MARS    1908.  711 

Le  groupe  Pau/sorti  a  poui-  point  de  départ  des  formes  à  carpocérile  court,  à  rostre 
grêle,  aux  grifl'es  des  dacl\les  eflilées  et  seniblaljles.  A  partir  de  là  (1)  trois  directions 
évolutives  sont  indiquées  :  par  le  carpocérite,  tantôt  allongé  et  grêle  (2),  tantôt 
allongé  mais  ovoïde  (3),  ou  par  la  forme  pins  massive  de  tous  les  appendices,  y  com- 
pris le  carpocérite  qui  reste  court  ('*).  Dans  chacune,  les  modes  suivant  lesquels  se 
sont  différenciées  les  espèces  sont  peu  nombreux,  toujours  les  mêmes  :  on  peut  pré- 
voir l'existence  de  formes  qui,  semblables  à  telle  autre  par  ailleurs,  en  différeront  par 
tel  détail  en  plus  ou  en  moins;  cette  sorte  de  règle  s'appliquant  à  chaque  groupe. 

Les  formes  Patilsoni  indo-pacifîques  et  américaines  montrent  un  parallélisme  si 
étroit,  que  plusieurs  d'entre  elles  seraient  certainement  considérées  comme  de  simples 
races,  si  leur  provenance  n'était  pas  connue.  Toutefois,  les  formes  les  plus  primitives, 
des  catégories  1  et  4,  sont  surtout  indo-pacifiques;  celles  de  la  catégorie  3,  surtout 
des  deux  versants  américains. 

Le  groupe  brevicarpus  est,  peut-on  dire,  un  faciès  exclusivement  américain  du 
précédent,  dont  il  ne  diffère  guère  que  par  la  disparition  d'un  caractère  primitif,  la 
cloison  inférieure  médiane  du  rostre,  lequel  est  devenu  court  et  large.  Ce  petit 
groupe  est  comme  l'un  des  termes  de  l'évolution  du  genre  Synalpheus. 

Le  groupe  neomeris  est  étroitement  relié  au  groupe  Paulsoni.  mais  les  griffes  des 
dactyles  ont  une  forme  moins  indifférente  :  la  ventrale  devient  prépondérante  et  une 
troisième  saillie  épineuse  postérieure  s'y  adjoint  fréquemment. 

16  formes  neomeris  sur  22  sont  indo-pacirique>,  parmi  lesquelles  celles  dont  les 
méropodites  portent  une  série  d'épines.  Là  encore,  le  parallélisme  entre  les  espèces 
propres  aux.  deux  régions  est  extrêmement  étroit.  Le  5.  Hempliilli  oxyceros  améri- 
cain diffère  du  S.  Nilandeitsis  oxyceros  des  Maldives  à  peu  près  uniquement  par 
l'absence  des  épines  mérales.  Bien  plus,  et  par  une  anomalie  très  remarquable,  l'un 
des  spécimens  américains  porte  une  épine  sur  l'un  de  ses  méropodites.  Dans  l'une  et 
l'autre  région  aussi,  il  existe  une  forme  dont  les  appendices  sont  courts  et  massifs, 
mode  de  différenciation  usuel  chez  les  Synalphées. 

Le  gioupe  biunguiculatus,  relié  également  au  groupe  Paulsoni  par  quelques  rares 
formes,  s'en  éloigne  très  vite  :  les  épines  frontales  deviennent  obtuses,  l'écaillé  anten- 
naire  a  tendance  à  se  réduire,  les  dactyles  se  raccourcissent;  il  existe  des  brosses  de 
soies  sériées  (appareils  de  nettoiement?)  sur  la  deuxième  paire  et  parfois,  très  rudi- 
mentaires,  sur  le  doigt  de  la  petite  pince  de  la  première  paire. 

Le  groupe  Icrvinianns  enfin  est  la  suite  naturelle  du  précédent,  dont  il  pousse  à 
l'extrême  les  tendances  :  l'écaillé  antennaire  se  réduit  à  une  épine,  que  double  l'épine 
également  très  forte  du  basicérite.  L'appareil  de  nettoiement  est  transporté  sur  la 
petite  pince  de  la  première  paire,  mais  avec  un  tel  dévelo])penient  (vingt  à  trente 
séries  de  longues  soies  dressées)  et  une  telle  uniformité  qu'il  devient  le  trait  le  plus 
visible  des  formes  lœi'inianus.  Aucun  autre  groupe  ne  donne  avec  autant  de  force 
l'impression  d'être  sorti  de  quelques  rares  espèces,  dont  les  caractères  très  instables 
se  seraient  regroupés  comme  au  hasard  d'une  combinaison  de  lettres. 

Or,  tandis  que  les  formes  biungiiicuUUus  (huit  seulement)  sont  exclusivement  indo- 
pacifiques, les  formes  Icevimanus  sont  au  nombre  d'une  vingtaine  sur  les  deux  ver- 
sants américains,  où  quelques-unes  pullulent.  Une  seule  espèce  est  méditerranéenne, 
une  seule  (encore  inédite)  est  de  l'Océan  Indien. 


712  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

De  même  que  le  groupe  brevicarpiis,  et  d'une  façon  bien  plus  marquée,  le  groupe 
lœi'iniani/s  est  l'un  des  termes  de  révolution  du  genre  Synalplieus.  Il  est  à  remarquer 
que  l'un  et  l'antre  sont  surtout  américains  et  renferment  le  plus  grand  nombre  d'es- 
pèces à  gros  œufs,  donnant  des  larves  mysis.  Che/  les  Caridines,  M.  Bouvier  a  signalé 
une  semblable  relation  entre  les  formes  les  plus  évoluées  et  la  taille  des  œufs. 

Les  Synalphées  sont  des  Crustacés  très  sédentaires,  vivant  par  couples 
dans  les  Madrépores  ou  les  Eponges.  Même  en  tenant  compte  d'une  disper- 
sion possible  pendant  la  courte  vie  larvaire,  des  espèces  que  séparent  le  Pa- 
cifique et  l'Océan  Indien  actuels  sont  certainement  isolées  de  la  façon  la 
plus  rigoureuse.  De  sorte  que  des  séries  de  formes  indo-pacilî()ues  et  amé- 
ricaines, si  remarquablement  parallèles,  ne  peuvent  guère  s'expliquer  que 
par  l'existence  d'espèces  communes,  à  très  vaste  distribution  antérieure, 
dont  les  variations  locales,  suivant  des  modes  locaux,  se  seraient  traduites 
par  les  espèces  actuelles  et  leurs  formes  satellites. 

Ainsi,  une  série  d'ondes  de  deuxième  ordre  naissant  sur  le  pourtour  d'une 
onde  première  à  très  grand  rayon,  d'ondes  de  troisiètne  ordre  naissant  sur 
les  secondes.  Les  dernières  ont-elles  une  faible  amplitude,  ce  sont  les  formes 
satellites  qui  se  groupent  autour  de  certaines  espèces.  Mais  elles  peuvent 
s'élargir  au  point  de  constituer  de  nouveaux  champs  de  diUérenciation.  Tel 
le  groupe  brevicarpus,  aspect  exclusivement  américain  du  groupe  Paiilsoni 
avec  lequel  il  coexiste  toutefois;  tel  surtout  le  groupe  lœvirnanus,  bien  plus 
typique,  puisqu'il  se  substitue  totalement  en  Amérique  au  groupe  biungui- 
culatus  dont  il  est  si  visiblement  issu. 


GÉOLOGIE.  —  Sur  la  teclonique  du  litloral  de  la  frontière  algéro-marocaine, 
Note  de  M.  Louis  Gentil,  présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

La  région  littorale  de  la  province  d'Oran  ofl're,  depuis  la  frontière  de 
l'Oued  Kiss  jusqu'à  la  capitale  de  l'Oranie,  une  série  d'affleurements  ba- 
siques qui  jouent  un  rôle  orographique  important  dans  les  chaînes  ou  les 
massifs  qui  bordent  la  côte  méditerranéenne. 

J'ai  montré  récemment  qu'il  fallait  voir  dans  ces  dépôts  la  partie  supé- 
rieure du  Lias  moyen  (Domérien)  et  le  Lias  supérieur  (Toarcien,  très  proba- 
blement surmonté  de  l'Aalénien).  Je  me  propose,  dans  cette  Note,  d'appeler 
l'attention  sur  la  situation  le  plus  souvent  anormale  de  ces  dépôts  secon- 
daires. 


SÉANCE    DU    3o    MARS    1908.  7l3 

J'ai  démontré,  dès  Tannée  1902  ('),  qu'il  fallait  considérer  les  calcaires 
du  Djebel  Tadjera,  et  les  autres  affleurements  liasiques  échelonnés  dans  le 
massif  des  Traras,  le  long  de  la  côte,  comme  des  lambeaux,  d'un  pli  couché 
reposant  sur  les  dépôts  du  Miocène  inférieur  et  enraciné  au  cap  Noé.  La 
même  année,  j'indiquais,  à  la  suite  de  nouvelles  recherches,  qu'il  fallait 
considérer  les  lambeaux  du  Lias  situés  plus  à  l'Ouest,  jusqu'aux  abords  de 
la  petite  ville  de  Nemours,  comme  faisant  partie  du  même  accident  tecto- 
nique (-). 

Mes  récentes  recherches  dans  la  région  frontière  algéro-marocaine  m'ont 
amené  à  étendre  mes  études  en  Algérie,  entre  Nemours  et  les  Béni  Snassen. 
J'ai  pu  constater  ainsi  la  généralité  du  phénomène  dont  je  viens  de  parler. 

Dans  les  Msirda  toutes  les  crêtes  calcaires  des  Djebel  Zendal,  Djorf  el  Alimar, 
Dar  Sala,  etc.,  appartiennent  à  un  pli  couclié,  à  flanc  inverse  étiré,  du  Lias,  poussé 
vers  le  Sud  avec  les  gypses  salifères  et  les  marnes  bariolées  du  Trias  lagunaire  sous- 
jacent,  sur  des  grès  et  des  aigiies  schisteuses  représentant  l'Oxfordien.  Ce  pli,  ou  cette 
nappe  de  charriage,  paraît  être  enraciné  au  bord  de  la  mer,  ainsi  qu'il  semble  résulter 
de  l'allure  presque  verticale  des  calcaires  secondaires,  près  de  l'embouchure  de 
l'Oued  Kouarda.  Des  lambeaux  liasiques  se  montrent  jusqu'à  lo"""  plus  au  Sud,  tou- 
jours en  superposition  anormale  sur  l'Oxfordien  :  ils  appartiennent  au  même  chevau- 
chement. 

Si,  partant  des  Msirda  on  se  dirige  vers  l'Est,  la  netteté  de  mes  observa- 
tions au  Djebel  Zendal  éclaire  d'un  jour  nouveau  celles  que  j'avais  faites, 
il  y  a  quelques  années,  dans  le  bassin  de  la  Tafna. 

C'est  ainsi  que  les  lambeaux  de  recouvrement  des  Msirda  se  poursuivent 
dans  les  Souhalia,  jusqu'aux  abords  de  Nemours,  pour  reprendre,  toujours 
superposés  au  Jurassique,  dans  la  vallée  de  l'Oued  Touent  et  au  cap  Torsa; 
dans  les  Béni  Menir  el  les  Béni  Abed  ils  se  montrent  superposés,  tantôt  au 
Miocène  inférieur,  tantôt  aux  schistes  paléozoïques  des  Trara.  Tous  ces 
lambeaux  appartiennent  à  la  même  nappe  des  Msirda  enracinée  ici,  au 
cap  Torsa  et  au  cap  Noé  ;  ainsi  qu'il  résulte,  en  ce  dernier  point  surtout,  de 
la  verticalité  des  calcaires  liasiques  dans  la  falaise  marine  de  la  baie  d'Ahnaï 
et  du  retroussement,  à  leur  contact,  des  conglomérats  et  des  marnes  mio- 
cènes sous-jacents  (  ry^e'^e,  p.  197,  fig.  112). 

Je  suis  amené,  en  outre,  à  admettre  l'origine  exotique  des  calcaires  des 


(')  Esquisse  slraligraphique  el  pélrographique  du  bassin  de  la  Tafna  (  Thèse  de 
doctorat,  Paris,  1902,  p.  495  et  suiv.).  * 

{'')  Rapport  au  Sen'ice  de  la  Carte  géologique  de  l'Algérie,  déc.  1902,  inédit. 


7l4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Djebel  Sidi  Sefiane,  Gorine  et  Sekika,  dans  les  Béni  Ouarsous.  Le  Sidi 
Sefiane,  que  j'ai  considéré  comme  un  anticlinal  liasique  couché  sur  le  Mio- 
cène inférieur  {Thèse,  fig.  ii4,  p.  5oo)  m'apparait,  en  eiïet,  comme  la 
charnière  du  pli  charrié  et  la  présence  de  petits  lambeaux  de  Trias  gypseux 
laminé  à  sa  base,  me  confirme  encore  dans  cette  manière  de  voir. 

La  chaîne  démantelée  du  Djebel  Skouna  m'apparait  aussi  avec  une  struc- 
ture plus  compliquée  que  celle  que  j'avais  précédemment  admise  {loc.  cit., 
fig.  1 17,  p.  5o4).  Tandis  que  les  plis  aigus  du  Lias  pinces  dans  les  schistes 
siluriens  seraient,  comme  je  l'ai  dit,  autochtones,  les  calcaires  massifs  du 
Bou  Kourdan  semblent  appartenir  à  un  pli  couché  à  flanc  inverse  étiré, 
enraciné  au  bord  de  la  mer  et  chevauché  par-dessus  la  chaîne  pour  se  dé- 
verser, au-dessous  de  Thorizontale,  au  Sud,  dans  la  vallée  du  Feïd  el  Ateuch. 
Ainsi  s'expliquerait  la  présence  anormale,  entre  la  chaîne  du  Skouna  et  la 
colline  des  Sebaa  Chioukh,  de  pointements  de  Trias  gypseux  parfois  super- 
posés au  Crétacé  ou  à  l'Oligocène,  et  fréquemment  accompagnés  de  lam- 
beaux basiques.  La  charnière  de  ce  pli  charrié  et  retourné,  si  elle  existe 
encore,  s'enfoncerait  sous  les  Sebaa  Chioukh. 

Plus  à  l'Est  encore,  je  ne  serais  pas  surpris  que  la  nappe  de  Lias  et  de 
Trias,  que  nous  venons  de  suivre  depuis  la  frontière  marocaine,  révèle 
encore  sa  présence  dans  les  affleurements  calcaires  du  Sidi  Kaceni,  et  je 
n'hésite  pas  à  admettre  la  continuité,  dans  le  Sahel  d'Oran  et  jusque  dans 
la  montagne  du  Santa  Cruz,  de  la  même  zone  tectonique.  Le  déversement 
vers  le  Sud  des  plis  de  cette  montagne  {Joe.  cit.,  p.  ^o-j^fig.  199)  et  la  pn-- 
sence  en  certains  endroits,  sous  le  Lias  et  parfois  au  contact  du  Miocène 
inférieur,  de  pointements  de  gypses  triasiques,  semblent  bien  l'indiquer. 

Ainsi  le  littoral  algérien  doit  être  considéré,  entre  la  frontière  du  Maroc 
et  Oran,  comme  bordé  par  une  nappe  de  charriage,  poussée  vers  le  Sud,  et 
dont  l'enracinement  serait  jalonné  par  le  bord  de  l'effondrement  méditer- 
ranéen. 

Cette  nappe  ne  semble  pas  se  poursuivre  bien  loin.  La  charnière  du  pli 
charrié,  qui  se  montre  dans  le  Djebel  Sidi  Sefiane,  indique  qu'ici  au  moins 
le  chevauchement  ne  s'étendrait  pas  à  plus  d'une  quinzaine  de  kilomètres. 
D'autre  part,  le  massif  du  Djebel  Filhaoucen  m'a  paru  être  en  place  et  j'en 
dirai  autant  de  la  partie  orientale  du  massif  des  Béni  Snassen  qu'il  m'a  été 
donné  de  parcourir  l'été  dernier.  D'ailleurs,  l'identité  de  faciès  des  dépôts 
basiques  charriés  et  de  ceux  qui  font  partie  des  plis  autochtones  sous-jacents 
est  là  pour  affirmer  qu'il  ne  peut  être  question  de  chevauchements  à  très 
grande  amplitude. 


SÉANCE    DU    3o    MARS    1908.  7l5 

Enfin,  mes  observations  permettent  d'établir  rigoureusement  l'âge  des 
phénomènes  tectoniques  qui  nous  occupent. 

Dans  les  Béni  Abed,  en  effet,  le  Lias  charrié  recouvre  des  dépôts  à  faune 
burdigalienne  bien  caractérisée,  dont  les  argiles  sont  devenues  schisteuses 
par  compression  et  laminage.  De  plus,  dans  les  Msirda,  au  cap  Torsa  et  à 
Béni  Saf,  le  Lias  et  le  Trias  charriés  supportent  directement  les  couches 
argilo-gréseuses  peu  inclinées  de  l'Helvétien  supérieur  et  du  Tortonien  fos- 
silifère; les  calcaires  liasiques  ainsi  recouverts  ont  été  fréquemment  per- 
forés par  des  Mollusques  miocènes  {Lithudumus  avilensis  May.,  Gastro- 
chaena  intermedia  Hôrn,  etc.),  ce  qui  affirme  nettement  encore  la  posté- 
riorité des  dépôts  néogènes  contemporains. 

Les  phénomènes  tectoniques  qui  font  l'objet  de  cette  Note  datent  donc  de 
l'Helvétien  inférieur. 

A  4  heures  un  quart  rAcadémie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie. 

G.  D. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  sÉA^■CE  du  3o  mars  1908. 

Notice  sur  tes  tracaiix  scientifiques  de  M.  Maurice  Hamy.  Paris,  Gautliier-Villars, 
1907;  I  fasc.  in-4°. 

  searchfor Jluclualions  in  ihe  Sun' s  lliernial  radiation  througli  iheir  influence  on 
terrestrial  température,  bj  Simon  Newcomu.  Philadelphie,  Tlie  American  Philoso- 
phical  Society,  1908;  i  fasc.  in-4°.  (Hommage  de  railleur.) 

Flore  de  France,  ou  description  des  plantes  qui  croissent  spontanément  en  France, 
en  Corse,  en  Alsace- Lorraine,  par  G.  RotY,  J.  Foucaud,  E.-G.  Camus  et  ff.  Boulay, 
conlinuée  par  G.  Rouy;  t.  X.  Paris,  les  fils  d'Emile  Deyrolle,  190S;  i  vol.  in-8". 
(Présenté  par  M.  Guignard.) 

Sulla  duplicazione  e  deforniazione  deW  inimagine  solare  e  sui  recenti  crepuscoli 
colorati;  Nota  del  professore  Ignazio  Galli.  Home,  1908;  1  fasc.  10-4°. 

G.  K.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N*  13.)  94 


_j5  académie  des  sciences. 

Ueber  Berechnung  von  Anfangstemperaturen,  von  O.  Bender.  Wiesbaden,  Kera- 
niikesche  Rundschau;  2  feuilles  in-4°. 

Démonstration  du  théorème  de  Fermât...,  par  D.-K.  Popofp.  Soph.a,  .908,  1  fasc. 

Go 

'"josEPH-fiEORO  BôHM  :  Die  Kanst-Uhren  auf  der  Kais.  Kôn.  Stern.'arte  zaPrag. 
Auf  offenlliche  Koslen  herausgegeben,  von  Professor  D^  LADl.LAUS-WEim.K,  Du-ector 
de.-  K.  K.  Slernwarte  in  Prag  ;  mil  2.  Tafeln  in  Lichdruck.  Prague,  1908;  .  vol.  >n-,  . 

Deutsches  Muséum  von  Meister^.rken  der  Natur.'issenschajt  und  Tedunk. 
Miinchen.  Fiïhrer  dureh  die  Sammtungen.  Leipzig;  .  fasc.  ,n-  8"  oblong^ 

Comptes  rendus  des  séances  de  la  quinzième  Conférence  générale  de  l  Assoccat^on 
géodéljue  uUernat.onale  réunie  à  Budapest  du  .0  au  .8  septeml.re  'jf  .J^^^^ 
par  JI  -G.  VA^  de  Sande  Bak,..v7.en.  Vol.  I  :  Procès-verbau.r  et  llapporis  des  délègues 
sur  lès  tra.au^  géodésirjues  accomplis  dans  leurs  pays,  avec  20  caries  et  planches. 
Leyde,  E.-J.  Brill;  i  vol.  in-^".  . 

Seismometrische  Beobachiungen  ,n  Potsdam,  in  der  Ze.l  vom  ■  Januar  lu 
3,  Dezember  1907,  von  O.  Hkckkr.  Berlin,  1908;  .  fasc.  in-S»^ 

mcerche  lagunari,  per  cura  dl  G.-P.  Magr.m,  L.  pe  Makch.,  T.  Gnesotto  ;  n">  h,  9,  10. 
Venise,  1908;  3  fasc.  in-8°. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  n"  55. 

Depuis  i835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraisseat  régulioremeni  le  Dimanche.  Ils  fonneiU,  à  la  Su  do  l'année,  deux  volumes  in-4°.  Deus 
iblos,  l'une  par  ordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 
part  du  i"  Janvier. 

Prix  de  l'abonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements:  iO  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


igers . 


chez  Messieurs  : 
j'en Ferra n  frères. 

,  Cliaix. 

ger  j  Jourdan, 

'  Ku(T. 

niens CourliD-Hecquet. 

j  âermata  et  Grassia. 

f  Siraudeau. 

'yonne Jérôme. 

sançon .Marlon. 

I  Ferel. 
rdeaux j  Laurens. 

'  Muller  (G.) 
urge$ Renaud. 

.  IJerrien. 

)  F.  Hoberl. 
'  "  i  Le  Borgne. 

'  Uzel  frères. 

en  Jouan. 

ambery Dardei  el  Bouvier. 

t  Henry. 

'  Marguerie. 


cliez  Messieurs  : 


est . 


erbourn 


'.rmonl-Ferr..  )  ^daunay. 
Bouy. 

Greffier. 

'<"' !  Batel. 

Rey. 

I  Lauverjal. 
/  Degez. 

enoilc jDrevel. 

\  Gralier  el  C". 

Hochelle Fouclicr. 

Havre 

le 


Buurdignon. 
Dombre. 


Tailandier. 
G  i  a  rd . 


Lorienl. 


Baiimal. 


Lyon. 


\  M"'  Texier. 
f 
Cumia  et  Mnsson. 

1  Georg. 

....  (  Phily. 
]  Maioine. 
f  Vitte. 

Marseille Ruai. 

\  Valat. 

Montpellier <  „      i   .    .  ^i 

'  \  Goulet  el  fils. 

Moulins Martial  Place. 

Buvignier. 
Aancy Grosjean-Manpin. 

Wai^iier  et  Lambert, 


/Vantes  . 


Nice 


Dugas. 
Veloppé. 

Barma. 

Appy- 


Nimes Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 


Poitiers. 


Blanchier. 
Lévrier. 

Bennes Pliiion  et  llomm^iis. 

Ttochefort Girard  (M""  ). 

liouen jLanglois. 

(  Lestringant. 

S'-Étienne Chevalier. 

(  l'^lgard. 
)  Allé. 
(  Giinet. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Amsterdam  .. 


Toulon . . 
Toulouse 


(  Privai. 

j  Boisselier. 

Tours Péricat. 

'  Bousr'cz. 

„  ,        .  \  Giard. 

I  alenciennes  . . . .  / 

/  Letnailre. 


chez  Messieurs  : 

à  Feikema     Caarel  - 
}      sen  et  C'*. 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

/  Asher  et  C". 

I  Friedlander  et  fils. 

Berlin j  [^yi^i, 

[  Mayer  el  Muller. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

ILainertin. 
Mayoloz  et  Audiarte. 
Lebcgue  et  G'". 

,  Sotchck  et  C°. 
Bucarest J  Al.-alay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C- 

Christiania Camniermeyer. 

Constantinople  . .     Ollo  Keil. 

Copenhague liôst  el  fils. 

Florence Seeber. 

Ciand Hosle. 

Gênes Beuf. 

i  Eggitnann. 
Genève j  Georg. 

'  Bui'ckliardt.. 

La  Haye Bnlinfanle    frères. 

iPayol  et  C'°. 
Rouge. 
Sack. 
j  Barlh. 
I  Brockhaus. 

Leipzig (  Lorenlz. 

i  Twietineyer. 
'  Voss. 
\  Desoer. 
^'«'^« /Gnusé. 


Londres 

Luxembourg . 


Chez  Messieurs  : 
11. 
elle  et  G'» 


Madrid. 


Milan  . 


iXaples 


i  Dulau. 
I  Hachel 
'  Nuit. 
V.  Back. 

/  Ruiz  et  C'-. 
1  Romo. 
I  Dossat. 
'  F.  Fé. 

Bocca  frères. 
Iloepli. 

Moscou Taslevin. 

Marghieri  di  Gius. 
Pellerano. 

Dyrsen  et  PfeilTei. 

A'eiv-  rork Slechert. 

(  Lemcke  et  Buechner 

Odessa .     Rousseau, 

Oxford Parker  et  G''. 

Palernie Reber. 

Porto Magalhaea   et    MoQiz. 

Prague Rivnac. 

HiO'Janeiro  ....     Garnier. 

\  Bocca  frères. 

^"""^ )r.oescheret  C". 

Botterdam Kramers  et  fils. 

Nordiska  Boghandel 

Zinserling. 

WollL 

I  Bocca  frères. 

I  Brero. 

j  Rinck. 

'  RosenborgetSetlier 
Varsovie. ........     Gebethner  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 

\  Frick 
yiennei j  Gerobl  el  C". 

Zurich ....     Raschcr. 


.Stockholm 

S'-I'élersboiirg  . 

Turin 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  1  '  il  31.   —  (3  .\oût  i83')  ii  3i  Décembre  iSio.  )  Volume  in-4'';  i853.  Prix 25  fr. 

Tomes  32  à  61.  —  (  i"  Janvier  i85i  à  3i  Décembre  i865.)  Volume  in-4°;  i8-o.  Prix 25  Ir. 

Tomes  62  à  91.  —  (  i"  Janvier  1 806  à  3i  Décembre  iS8o.)  Volume  iii-l":    i8Si).  Prix 25  tr. 

Tomes  92  à  121.  —  d"  Janvier  iSSi  à  3i  Décembro  i8.)i.)  Volume  in-T:  'g'»"-  l'i'i'^' ■*'""■ 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES: 

orne  I.- Mémoire  surquelques  points  ,1e  la  Phvsiologicdes  Algues,  par  MM.  A.  Uerbf.s  et  A.-J.-J.SoLiEii.-Mém.dresur  le  Cal.Mil  des  Pert^ 

Comètes,  par  M.  H.\nsen.  —  Mémoire  sur  le  Pancréas  cl  sur  le  rAlc  du  suc  pancréatique  dans  les  phénomènes  digeslifs,  parlN-uiu-reiiiciii.  u«   »  s^       ^j  (^ 

ières  grasses,  par  M.  Gl.\ude  Beknaud.  Volume  in-'i»,  avec  32  planciies;  iSSO !■  i      il     •     i      s  ' 

orne    1.  -  Mémoire  sur  les  vers  inteslinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Ben-kden.  -  Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  'j  j'"  P.%' '  74'"tX^„^^^^^^ 
r  le  concours  de  iS5.3.  cl  puis  remise  pour  celui  de  iSôti,  savoir  :..  liludier  les  lois  de  la  distribution  des  corps  •'■•S»"'''^?  [;''."=;.  ^f,'f,'3[f^'/_^^^ 
(liinentairés,  suivant  l'ordre  de  leur  superposition.  -^  Discuter  la  queslion  de  leur  apparition  ou  de  leur  lisparilion  5UCce-,si>c  ou  »        ,        ,  ''       o^  25  fr 

Uure  des  rapports  qui  existent  entre  l'étal  actuel  du  règne  organiqueelsesétals  antérieurs»,  par  M.  le  Professeur  Bron.v.  In-,  ,  avec  7  piancnes,  100.. . . 

A  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  r  Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  divers  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


r  13. 

TAlJLi:    DKS     AirnCLES    (Séance  du  50  Mars  lî)()8.) 


iME>ioiui<:s  i:t  g 

DKS  MKMliUKS   Kl    DKS    CORllK 

M.  le  MiNisTiiE  DE  l'Instruction  puui.iqi;e 
adresse  une  aiiiplialion  du  déciel  du  Pré- 
sident de  la  Képublique  approuvant  l'élec- 
tion de  .M.  Maurice  llaniy.  dans  la  Sec- 
tion d'Astronomie,  à  la  place  de  M.  J 
Janssen 

M.  J.  BoussiNESO.  --  Propriétés  diverse? 
des  courbes  exprimant,  soit  par  leur 
enveloppe,  soit  direilement,  les  coeffi- 
cients de  débit  m  d'un  déversoir  vertical 
en  mince  paroi,  sans  contraction  latérale 
et  à  nappe  noyée  en  dessous,  en  fonction 
de  la  pression  relative  N'exercée  sous  ces 
nappes  au  niveau  du  seuil 

I\I.  BouuL'ET  DE  LA  GiiYE.  —  Déteru] i na lii 01 
de  riieure.  sur  terre  et  sur  mer,  à  l'aiile 
de  la  lélégrapliie  sans  fil 

L'examen  du  vœu  émis  par    M.  liouqucl   de 


OMlMUrVICATIOxXS 

SPONDANTS   DE    L'ACADÊMIK. 


Pages. 
la  Grve  est  renvoyé  à  une  Commission 
composée  de  MM.  les  Membres  des  Sec- 
tions d'Astriinomie,  de  Géogiapliie  et 
Navigation  et  de  Pliysii|ue  et  de  M.M.  Dar- 
boiix,  Poincarc  et  Cailletet '>7'' 

M.  G.  BioûiîUDAN.  —  Le  tremblemeni  de 
terre  du  2(1  mars  190S  (Cliilapa,  Mexique), 
enregistré  A   Paris *^~fi 

M.  J.  Tanneuy.  —  Manuscrits  d'Évarisle 
Galois ♦=74 

MM.  A.  Calmettk,  L.  Ma.sscjl  et  .M.  BhktoN. 
—  Sur  les  propriétés  lécilhiinjpliile>  du 
bacille  tuberculeux  et  de   la    tnberculine.       i>-fi 

M.  Sjmon  Newco.mii  fait  hommage  à  l'Aca- 
démie d'un  Mémoire  intitulé  :  «  K  search 
for  fluctuations  in  tlie  sun's  thermal  radia- 
tion througli  their  influence  on  terres- 
trial  température  » "^g 


IVO.^IIINATIONS. 


Liste  de  candidats  présentée  à  M.  le  Mi- 
nistre du  Commerce  pour  la  chaire  de 
Géométrie   appliquée    aux    Arts,    vacante 


au  Conservatoire  national  des  Arts  et  Mé- 
tiers par  le  décès  de  M.  Lausscdal  : 
.»  M.  liricard.  ■>'  .\1.  Adam ^79 


COIUIESPONDAIVCE. 


rEliPÉTUEL    signale    :    le 
Plore  de   France  »,   par 


AL   le  Seckktaire 
Tome  X  de   la 
G-   lioiiy 

^L  CiiAïu.Ês  Nord.mann.  —  Sur  l'état  actuel 
du  problème  de  la  dispersion  des  rayons 
lumineux  dans  les  espaces  interstellaires 
Premier  essai  d'application  à  des  déter- 
minations   provisoires  de   distances  Stel- 


la 


M.  Jean  Becquerel.  —  Sur  un  phénomcne 
altribuable  à  des  électrons  positifs,  dans 
le  spectre  d'étincelle  de   l'ytlrium 

M.  .1.  Boslek.  —  Sur  le  nombre  des  cor- 
puscules dans  l'atome 

M.  K.  DoiJ.MEH.  —  Détermination  du  facteur 
d'ionisation  de  l'eau  dans  les  dissolutions 
d'acide   chlorhydrique 

M.  .\.  Faucon.  —  Sur  la  densité  de  \apcur 
de  l'acide  propionique 

.M.  E.  LÉGER.  —  Sur  le  trichlorophénol 
OH(i)Cli2.4.6) 

Bulletin  bibliographique 


fiSo 


liSo 

(js.i 
G8G 

6S7 


et  sa  transformation  en  quinones  chlorées. 

MM.  TiFi'ENEAU  et  Fourneau.  —  Sur  l'oxyde 
de  styrolène 

MM.  E.-K.  Bi.AisEBtl.  llKP.MANN.  —  Sur  les 
cétones-alcools  f^-aa-dialcoylees.  Migra- 
tion sous  l'influence  des  alcalis 

M.  Dkprat.  —  Paramétres  niagmatii|ues 
des  séries  du  volcan  Monte  Fcrru  (S.ir- 
daigne).. . .    

M  K.  GuiLi.iERMOXD,  —  liccherches  sur  le 
développement  du  Glœosporium  nervise- 
i/uuni 

M.  lîiVET.  —  La  race  de  Lagoa  Santa  chez 
les  populations  précolombiennes  de  l'Equa- 
teur  

M.  CoUTiKRE.  —  Sur  les  Synalphées  améri- 
caines  

M.  Louis  Gentil.  —  Sur  la  tectonique  du 
littor.il  de  la   fiontiére  algéro-marocaine. 


PAlîlS.     -     IMPIUMEIUE     GAUTllIi;ii-\  ILLAMS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  ib. 


697 


704 


i.e  (ier.itil  :  (lAUTniER-X  illahb. 


1908 

PUEMIER  SEMESTRE. 

COMPTES  KENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DKS     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES   SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


iT14  (6  Avril  1908) 


'  PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES   DE   L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Auguslins,  55. 

1908 


RÈGLEMEiNT  RELATIF  Al'X  COMPTES  RENDUS 

ADOPTÉ    DANS    I,ES    SÉANCES    DES    2,3    (UIN    1862    ET    2 '(    MAI     1870 

I    tutu     I 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
lie  l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  caliier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
'i8 pages  ou  H  feuilles  en  moyenne. 

v.()  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Artic.i.k  I*^'.    —    Impression  des  travaux 
(le  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
«uparun  Associéétrangerde l'Académie  comprennent 
au  plus  H  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
(Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaire^  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3î  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séaaces  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au- 
tant que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu- 
blique ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    —    Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré- 
sumé qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé  ; 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  font 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi- 
cielle de    'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remis 
à  rimprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  lard, 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —   Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planches, 
ni  figures. 

Dans 

autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compterj 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au 
leurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  e 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administratif 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendu. 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré 
sent  Règlement. 


e  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraieni 


Les  Savants  ôtraagers  à  1  Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés    de  le 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5\  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivante 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU   LUNDI   «  AVRIL  1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  BECUUERliL. 


MEMOIRES  ET  COMMUIVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'AGADKMIE. 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sitr  un  isomère  du  (liphrnylcamphornéthane  et  les  con- 
ditions de  sa  J'onnaliou.  Noie  de  \1.\1.  A.  Hallkr  el  E.  ISacër. 

Dans  notre  dernière  Coinnuinication  ('  )  nous  avons  inonlré  que  le  [iro- 
duit  qu'on  obtient  en  faisant  agir  le  bromure  de  phénylniagnésiuni  sur 
une  solution  élliérée  de  benzylidènecanipluc  était  identiijue  à  celui  préparé 

par    réduction     du    dipliénylcamphoniétiiylène    C'H'''(^  \(y'H% 

corps  dont  la  constitution  se  déduit  de  sa  préparation  même. 
Nous  avons,  par  suite,  assigné  à  ce  dérivé  la  formule 

/'C/'II'' 


\ 


C(J 


et  l'avons  appelé  diphe iiyUamphomélhaue . 

Nous  crovons  devoir  rappeler  que,  pour  obtenir  ce  dérivé  par  la  deuxième 
méthode,  il  convient  d'opérer  la  réduction  au  moyen  de  l'amalgame  de 
sodium  en  solution  alcoolique  acide  jusqu'à  ce  que  le  produit  soit  complè- 
tement blanc.  L'opération  est  assez  longue  et  la  réduction  demande  à  être 
renouvelée  à  plusieurs  reprises. 


(')  A.  Hallkii  el  l"2.  JîAii-it,  CoinpLcs  rendus,  l.  GXIJi,  \t.  \)-\. 

C.  K.,  1908,  I"  Semestre.  (Y.  CXLVI,  N"  14.)  9^ 


7l8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

I.  Réduction  du  diphénylcamphornéthylènc  en  solution  alcaline.  —  Si,  au 
lieu  de  réduire  le  dérivé  méthylénique  en  solution  acide,  on  opère  en  solu- 
tion alcaline  et  à  chaud,  on  obtient  un  corps  cristallisant  au  sein  de  la  plu- 
part des  solvants  organiques  en  très  beaux  cristaux,  dont  le  point  de  l'nsion, 
situé  à  i36°,  diffère  d'environ  3o°  de  celui  du  diphénylcamphomélhane 
décrit  dans  notre  dernière  Note. 

Or  la  composition  de  ce  nouveau  produit  est  exactement  la  même  que 
celle  du  dérivé^ondant  à  io6°-i07°.  Il  ne  peut  par  conséquent  être  que  son 
produit  de  transformation  isomérique. 

On  peut  d'ailleurs  le  produire  très  facilement  en  faisant  bouillir  avec  de 
la  potasse  en  solution  alcoolique  du  diphénylcampjhomélhane  fondant 
à  ioG°-io7",  que  ce  dernier  provienne  de  la  réduction,  en  licpeur  acide,  du 
diphénylcampliométliylène,  ou  qu'il  soit  obtenu  par  action  directe  du  luo- 
mure  de  phénylmagnésium  sur  le  benzylidènecamphre. 

La  même  transformation  se  produit  quand  on  chaiifl'e  le  dérivé  fondanl 
à  io6°-io7''  avec  de  l'amidure  de  sodium  au  sein  du  toluène.  Il  se  produit 
en  même  temps  de  petites  quantités  d'un  acide  fondant  à  i45°. 

.T     T  •  •        ,       ,  ,^,„.,  /CHCHCCH^)^    , 

II.  La   composition   des   deux   corps  L^H''^    i  étant  la 

\co 

même,  il  restait  à  trouver  la  nature  de  leur  isomérie. 

?Sous  avons  d'abord  pensé  (ju'elle  pouvait  résider  dans  une  sorte  de  tau- 
tomérie  représentée  par  les  formules 

/CHCH  =  (C'M')2, 


;ii)  c«H'*( 


/C  — CH  =  (C''H>)^ 
II 
-COH 


ce  (]ui  ferait  du  produit  (  I  )  une  cétone  et  du  cor])s  (Il  i  un  énol. 

D'autres  conditions  deproduclion  de  l'isomère  fondant  à  i3()"  justifiaient, 
dans  une  certaine  mesure,  cette  manière  de  voir.  Dans  ses  belles  recherches 
sur  l'action  des  composés  organomagnésiens  sur  les  aldéhydes  et  les  cétones 
non  saturées,  M.  Kobler  (  '  )  a  montré  que,  lorstpi'ou  traite  le  produit  de  la 
réaction  du  pliénylJ:)romure  de  magnésium  sui'  la  benzalacétophénone  par 
du  chlorure  de  benzoyle,  on  obtient  un  élher  beuzoïque,  saponilîablc  par 


(.  '  j  KoilLKii,  Amer.  Client,  Joui  ii.,  t.  \\\l,  p.  i3\i. 


SÉANCE    DU   6   AVRIL    1908.  719 

les  alcalis  et  les  acidos,  dont  la  forinalioii  csl  représentée  par  les  équations 

CH'CH  =  CHCOC''H='+  O'H^MgBr 

=:^C«H  =  )«— CIICH— ClOMgBiOCH', 

(C"  H=)-^CH  -  CH  =r  C^c^H^^'  +  G'II-COCI 

=  (Cni^)2CHCH  =  C(0C0C«H^)OH^+Mi;CIRr, 

(C«HM=CU-Cll=rC(OCOC"'IP)C/IP+KHO 

=  (C/H^)^CHCH-COCMI=+C>=H'^Cn*K. 

Quand  on  soumet  le  bcnzjlidènecainiilire  à  la  même  série  de  réactions, 
on  obtient  un  dérivé  analos^ue  à  celui  de  la  diphénylpropiophénone  de 
M.  Kohler. 

On  opère  de  la  façon  suivante  : 

X  26  de  |)oudre  de  mayiiésiuin  et  aoos  d'éllioi'  i^l)^olu  on  ajoute  iSsde  benzine  niono- 
broniée,  étendue  de  deu\  fois  son  volume  d'étlier,  et  une  Irace  d'iode.  Après  avoir 
cliaufTé  le  mélange  dans  un  appareil  à  reflux  pendant  2  heures,  on  y  introduit  une 
solution  élliéi'ée  de  Len/.ylidènecamphre  et  l'on  maintient  le  tout  à  l'ébuilition  durant 
I  heure.  On  additionne  ensuite  le  liquide  de  13s  de  chlorure  de  benzoyie  dilué  dans 
l'élher  et  l'on  chaulTe  à  nouveau  pendant  4  heures.  On  laisse  refroidir.  Sans  tenir 
compte  du  précipité  blanc  foi'mé  au  cours  de  la  dernière  réaction,  on  ajoute  au  mé- 
lange de  l'eau  acidulée  par  de  l'acide  chlorhydrique,  on  agile  le  tout  et  laisse  reposer 
dans  un  entonnoir  à  robinet.  La  couche  aqueuse  et  acide  est  séparée  du  liquide  éthéré, 
et  ce  dernier  est  distillé. 

Le  résidu,  soumis  à  un  traitement  à  la  vapeur  d'eau,  pour  éliminer  l'excès  de  bro- 
mure de  phényle  et  aussi  des  traces  d'acide  benzoïque,  fournit  enfin  une  masse  jaune 
et  cireuse  qu'il  suffit  de  broyer  dans  un  morliei-  avec  un  peu  d'éther.  Elle  se  transforme 
dans  ces  conditions  en  un  produit  blanc  et  pulvérulent  qu'on  dissout  dans  l'alcool 
bouilhint.  l'ar  refroidissement,  le  dérivé  beMzo\lé  se  dépose  sous  la  forme  de  cristaux 
niicrosco|)iques  réunis  souvent  en  mamelons  et  fondant  à  'j2°-j3°. 

La  composition  de  ce  corps  répond  à  la  formule  C^"H="'(J-  et  sa  synthèse 
peut  être  représentée  par  les  équations 

\/,Q  \CO(MgBr)         ' 

CH'K    II  '    H-C'>H»C0CI  =  C«I1''(   H  -hMgCIBr. 

\C0(MgBr)  \œ(COC'^H^) 

Le  henzoale  de  diphénylcamphométhane  est  soluble  dans  l'alcool,  peu 
soluble  dans  l'éther  et  insoluble  dans  l'eau. 


7'-^'^  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

11  a  été  saponifié  de  diverses  manières.  On  l'a  chauflé  d'abord  avec  une 
solution  alcoolique  de  potasse  et  le  produit  de  la  réaction,  traité  par  l'eau, 
a  laissé,  comme  résidu  insoluble,  un  corps  qui,  mis  à  cristalliser  dans 
l'alcool,  s'est  déposé  sous  la  forme  d'octaèdres  fondant  à  i36"-i37"  et 
ayant  la  même  composition  que  le  dipbénylcampbométhane  décrit  précé- 
demment. 

La  saponilication  a  aussi  été  effectuée  à  basse  température  en  abandon- 
nant, pendant  quelques  jours,  un  mélange  équimoléculaire  du  dérivé  ben- 
zoylé  et  d'alcoolate  de  soude.  Le  produit  isolé  montrait  le  même  point  de 
fusion  iSb^-iSn".  La  saponification  ammoniacale  à  i8o°  conduit  au  même 
résultat.  Elle  a  enfin  été  ell'ectuée  en  solution  acide.  A  cet  effet,  on  a  chauffé 
à  i5o",  en  tubes  scellés,  la  combinaison  benzoylée  avec  de  l'acide  chlorby- 
drique  en  solution  conccnlréc.  Séparé  de  l'acide  benzoi(iue  formé,  le  dérivé 
obtenu  fondait  ('■gaiement  à  i3()"-i37"  après  quelques  Cristallisations  dans 
l'alcool. 

III.  La  préparation  de  l'isomère  fondant  à  i')G"-i37''  semble  donc 
militer  en  faveur  de  la  constitution  énolique  de  la  molécule.  Toute- 
fois, si  ion  essaye  di'  reproduire  le  composé  i)enzoylé  en  faisant  agir  du 
chlorure  de  benzoyle  sur  un  mélange  de  ce  composé  et  d'alcoolate  de 
soude,  on  échoue,  quelles  (jue  soient  les  conditions  dans  lesquelles  on 
opère.  Il  en  est  de  même  cjuand  on  traite  cet  isomère  par  du  chlorure  de 
benzoyle  et  de  la  pyridine.  On  le  retrouve  intact  avec  le  même  point  de 
fusion. 

Traité  dans  les  mêmes  conditions,  en  présence  de  la  pyridine,  le  dérivé 
fondant  à  ioG'^-io7°  ne  réagit  pas  davantage  avec  le  chlorure  de  benzoyle 
et  se  retrouve  avec  ses  propriétés  primitives.  Si  au  contraire  on  tente  la 
benzoylation  sur  le  produit  sodé  par  de  falcoolate  de  soude,  une  partie  du 
composé,  fondant  primitivement  à  io()"-io7",  se  ti'ouve  transformée  en  son 
isomère  de  point  de  fusion  i36". 

IV.  Nous  avons  essayé  de  résoudre  le  problème  au  moyen  des  données 
optiques  el  avons  fait  déterminer  Ir  |)()Uvoir  ri'friugent  (')  des  deux  isomères 
au  sein  du  toluène. 

iNous  donnons  dans  le  Tableau  suivant  non  seulement  les  nombres  trouvés 
pour  les  deux  diphényleamphométhanes,  mais  encore  ceux  se  rapportant  au 
dérivé  benzoyle  et  au  diphénylcamphométhylène. 


(')   Nous  devons  ces  déleruiiiialions  à  l'oblij;eance  de  M.  (Jliéiieveau. 


SÉANCE    UV   G   AVRIL    1908.  721 

Rd  m.  calculé 

pour  poui' 

R„  M.  observé.  C^H'^n'Is^.  C"H=«0'|f. 


Diphénylcamphométhane  fou-   'j  ,, 

dant  à  io6°-io7° \     9'  '   9 

Diphénylcampliométhane   fon-   ( 
fiani  à  i36<'-i37'' )    9   '^7 


97,35  98,29 


Calculé 
pour 

C3uH3"0'0"|f(,- 


Benzoate  de  dipliénylcamnho-   )      ,     „ 

...                 i         j          i  iSo.S-î  127, '^^o  •    » 

metliane )  '    ' 

Calculé 
•  pour 

C"H"0'|f. 

Dipliénjlcamphomélliylène.  .  .       103,10  96,96  » 

Fêtant  donné  le  poids  moléculaire  élevé  des  deux  isomères,  nous  pouvons 
considérer  (ju'ils  onl,  à  peu  de  chose  près,  le  même  pouvoir  réfringent. 
Mais,  bien  que  ces  nombres  se  rapprochent  de  ceux  d'un  dipliénylcam- 

/C-CH(C«H^)^ 

phomethane  énolique  C^H'^C    11  ,  et  leur  soient  même  supé- 

\0H  ' 

rieurs,  rien  ne  nous  autorise  à  admettre  que  telle  est  bien  la  constitution  de 
ce  composé.  L'un  de  nous  a,  en  efTet,  trouvé  avec  M.  Muller(')  que  la  fixa- 
tion, sur  le  camphre,  de  radicaux  aromatiques  suffit  parfois  pour  exalter 
le  pouvoir  réfringent  moléculaire  d'une  unité,  bien  que  le  composé  soit 
saturé. 

/CH.CH^C'IP 

Il  en  est  ainsi,  par  exemple,  du  benzylcamphre  C'H'\ 

qui,  à  la  dilution  de  3,455  pour  100  dans  le  toluène,  accuse  une 

R„  M.  =r  7^1,00, 

alors  que  la  formule  C"H"f)"|3  exige  78, o5.  Ajoutons  cpie,  dans  les  mêmes 

/C  =  CH.C"H^ 
conditions,  la  R„M.  du  benzyiidènecamphre  C*H'\    i  ,  com- 


(')  A.  Hai.ler  et  P. -Th.  Mullkii,  Comp/es  rendus,  t.  CXXIX,  p.  looG.  Dans  ce 
Mémoire,  il  s'est  glissé  des  erreurs.  Au  lieu  de  :  benzylidèiiecamplire  CH'^O"!"  et  de 
pipéronylidènecamphre  C'*H"0"0<|=,  iljfaul  lire  :  benzylcamphre  C'''H-^0"|=  et 
pipéroiijlcaniplire  C"  Il--0"Oj|j. 


722  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

posé  manifestenu'iit  non  saturé,  esl  de  77,21,  tandis  que  le  calcul  conduit  à 

Ri,M.  =  72,65. 

Quant  au  henzoate  de  diphénylcamphométane  et  au  diphénylcamplio- 
niéthylène,  leur  réfraction  moléculaire  est  noiahlement  supérieure  à  celle 
qu'indique  la  théorie  pour  les  foimulcs  C^"  ll^"(  )  O  "|,„  et  (  l-^H"' (J"|.  qui 
représentent  des  composés  non  saturés. 

En  résumé,  ces  recherches  montrent  : 

i"  Que  le  diphénylcamphométliane  fondant  à  106°,  quelle  (pie  soit  sa 
provenance,  peut  être  transformé  en  son  isomère  fondant  à  t3(j°-t37°; 

2°  Qu'il  se  forme  un  henzoate  de  diphénylcamphométhane,  ([uand  on 
traite  le  produit  de  la  réaction  du  bromure  de  phényjmagnésiuni  sur  le 
benzylidènecamphre  par  du  chlorure  de  benzoyle; 

3°  Que  ce  henzoate  fournit,  par  saponification,  de  l'acide  henzoïque  et  le 
mênie  diphénylcamphométliane,  fondant  à  i3G"-i37",  que  celui  résultant 
de  la  transformation  de  l'isomère  fondant  à  loO"; 

4"  Qu'aucune  réaction  ni  aucune  mesure  ne  permettent,  juscpi'à  présent, 
de  se  prononcer  sur  la  véritable  fonction  des  deux  isomères. 

Ces  lecherches  sont  continuées  sur  des  homologues  supérieurs  des  molé- 
cules que  nous  venons  d'étudier. 

MINÉRALOGIE.    —   Sur  une   nouvelle  espèce  minérale,   provenant   du  Congo 
français.  Note  de  M.  A.  Lvcnoix. 

On  ne  connaît  actuellement  dans  la  nature  qu'un  seul  silicate  de  cuivre 
cristallisé,  la  dioplase  (SiO^CuH-);  la  chrysvcule  est  amorphe  et  de 
composition  incertaine,  car  si  quelques  analyses  conduisent  à  la  for- 
mule SiO^'Cu  H%  H-0,  le  plus  grand  iiomhre  d'entre  elles  mettent  en  évi- 
dence des  mélanges  de  diverses  substances. 

Je  me  propose  dans  cette  Note  de  décrire  un  nouveau  silicate  de  cuivre 
qui,  pour  n'avoir  pas  été  trouvé  jusqu'à  présent  en  cristaux  déterminahles, 
n'en  a  pas  moins  une  structure  cristalline  et  une  composition  constante.  Il 
provient  de  la  mine  de  cuivre  de  Mindouli  (Congo  français).  Mon  attention 
a  été  appelée  sur  lui.  dès  1892.  par  des  échantillons  accompagnant  ceux  de 
dioptase,  dont  j'ai  étudié  ('  )  les  formes  et  les  propriétés  o[)liques.  Ces  pre- 

(')   ComjJlcs  rendus,  t.  CX1\',  1892,  p.  i384. 


SÉANCE    DU   6   AVKIL    1908.  72,3 

miers  échantillons  étant  très  impurs,  j'avais  remis  leur  analyse  à  plus  tard  : 
je  puis  aujourd  hni  rachevei-,  grâce  à  (|aelf[ues  excellents  spécimens,  que 
je  viens  de  trouver  dans  une  collection  de  minéraux  congolais,  récemment 
olTertc  au  Muséum  par  MlVI.  Lucas  el  Planche. 

Le  minéral  se  présente  sous  trois  aspects  et  dans  trois  gangues  distinctes  : 
i"  en  concrétions  d'un  bleu  foncé,  à  surface  mamelonnée  et  à  structure 
fibreuse  1res  serrée,  recouvrant  des  rhondjoèdrcs  spalhiques  de  calcite  et 
supportant  dé  gros  cristaux  de  dioptase;  2°  en  sphéroliles  d'un  bleu  pâle, 
formés  d'aiguilles  peu  cohérentes,  enveloppées  par  de  la  malachite  et  de 
l'argent  natif,  eux-mêmes  implantés  sur  de  la  cuprite;  cette  association 
remplit  des  veinules  dans  un  calcaire  compact,  imprégné  de  chalcositc; 
3"  en  fibres  d'un  bleu  clair,  atteignant  /|'"'  <''•  longueur,  se  trouvant  seules 
dans  les  fentes  d'un  grès;  cette  variété  asl)estiforme  forme  aussi  dans  le 
grès  lui-même  de  petites  veinules  fibreuses,  (jui  rappellent  celles  du  chry- 
sotile  dans  la  serpentine. 

Ces  diiïérences  de  couleur  et  d'aspect  sont  dues  seulement  au\  variations 
du  degré  d'agrégation  des  libres  élémentaires  du  minéral  ;  une  fois  disso- 
ciées mécaniquement  et  examinées  au  microscope,  elles  se  montrent  iden- 
tiques dans  les  trois  cas. 

En  lumière  polarisée  parallèle,  elles  s'éteignent  suivant  leur  allongement, 
qui  est  de  signe  positif;  le  plan  des  axes  optiques  coïncide  avec  l'allonge- 
ment; la  bissectrice  aiguë  parait  être  positive;  l'écartement  des  axes  op- 
tirjues  n'a  pu  être  mesuré  avec  précision,  pas  plus  cjue  la  biréfringence, 
voisine  de  o,  o^  (n„ —  /2^,\  à  cause  de  la  difliculté  que  l'on  éprouve  à  tailler 
ce  minéral  fibreux;  la  réfringence  est  un  peu  supérieure  à  celle  de  la  diop- 
tase, dont  l'indice  n^=^  i)^!)7-  11  existe  un  pléochroïsme  net,  dans  les  teintes 
bleues,  avec  maximum  suivant  rig. 

Le  minéral  renferme  seulement  de  la  silice,  du  cuivre  et  de  l'eau  qui  ne 
part  qu'au  rouge.  Les  propriétés  pyrognostiques  sont  celles  de  la  dioptase, 
mais  les  deux  minéraux  se  distinguent  par  la  façon  dont  ils  se  comportent 
vis-à-vis  des  acides;  tandis  que  la  dioptase  est  facilement  décomposée  en 
donnant  de  la  silice  gélatineuse,  le  nouveau  minéral  ne  s'attaque  qu'avec 
difficulté  et  sans  faire  gelée. 

L'analyse  suivante  (a)  de  la  première  variété,  la  plus  pure,  a  été  faite 
par  M.  Pisani.  La  densité  est  de  3,3G;  ce  nombre  est  probablement  un  peu 
trop  faible;  il  est  difficile  en  eflét  d'éliminer  complètement  les  bulles  d'air 
microscopiques  que  retient  le  minéral,  grâce  à  sa  structure  fibreuse.  En  b, 
je  donne  la  composition  théorique,  calculée  d'après  la  formule  qui  est  dis- 


724  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

cutée  plus  bas  : 


CuO. 
FeO. 


a. 

h. 

37,16 

06,  o4 

59,20 

59,46 

traces 

» 

4,5o 

4,5o 

I 00 , 86  I 00 , 00 


Cette  composition  diffère  de  celle  de  la  dioptase  (Si()-=3H,2; 
('uO  =  10, 4;  H'O  =  ii,4)i  elle  correspond  à  la  formule 

l•2Sio^I5CuO,5H2o  =  si'■^o'*Cu'^l'^ 

dans  laquelle  IVau  doit  èlrc  considérée  comme  basi(|ue.  Le  rapport  d'oxy- 
gène de  la  silice  et  des  bases  est  6:5;  le  minéral  appartient  donc  au  petit 
groupe  des  silicates  intermédiaires  entre  les  ortho-  et  les  métasilicates;  il 
est  à  rapprocher  en  particulier  de  la  ganomalite,  dont  la  formule  peut  être 
mise  sous  la  forme 

r2Si(»',,2PbO,8(C;i,Mn)0  — Si'^0''l'l)'-((;;..Mn)«. 

Peut-être  pourrait-on  considérer  ce  minéral  comme  un  métasilicate  basique, 
dont  on  écrirait  la  formide  :  (SiO' )'^Cu^(Cu  .  OH)«H-? 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  constitue  une  nouvelle  espèce,  que  je  propose  de 
désigner  sous  le  nom  de  planchèite.  en  l'iioimeur  de  M.  Planche,  auquel  je 
dois  les  meilleurs  des  matériaux  étudiés. 

Les  parties  du  gisement  de  Mindouli  actuellemenl  reconnues  sont  con- 
stituées par  de  la  chalcosite  argentifère  compacte,  formant  des  amas  ou 
imprégnant  un  calcaire,  qui  repose  lui-même  sur  des  grès.  Au  voisinage  de 
la  surface,  la  chalcosite  se  transforme  en  malachite  (  '  ),  en  passant  parfois 
par  l'intermédiaire  de  cuprite.  L'argent  s'isole  sous  forme  native,  en  lames 
ou  en  cristaux,  dans  lesquels  domine  l'octaèdre. 

La  dioptase  se  trouve  plus  près  encore  de  la  surface,  soit  en  rognons  isolés 
au  milieu  d'argiles  rouges,  soit  dans  les  géodes  de  filonnets  de  calcile  spa- 
thique,  qui  traversent  les  calcaires  minéralisés;  elle  y  est  parfois  associée  à 


(')  Celle  malachite  se  présente  en  aii;iiilles  ou  en  cristaux,  parfois  liés  nets;  on  la 
trouve  aussi  à  Mindouli,  au  conlact  des  grès  et  du  calcaire,  en  épaisses  croûtes  concré- 
tionnées  et  fibreuses  rappelant  celles  de  Sibérie.  Sous  cette  forme,  elle  constitue  le 
minerai  exploité  jadis  par  les  indigènes  à  l'aide  d'innombrables  petits  puits. 


SKANCi:    7)U    (■)    AVIÎII,     l()0(S.  yjS 

de  pelils  cristaux  dv  //iicirtz  hyalin,  de  calcite,  (Yargc/il  ludi f.  à  de  li'ès  uros 
crislauv  de  cénisùe,  à  de  la  c/irysocok,  plus  rarement  à  d(>  la  <,\illemite  ou  à 
de  \a fluorine. 

Comme  autres  minéraux  accessoires  de  ce  gisement,  je  signalerai  la 
chesnylite.  la  pseudomalacliile  (lunnite),  la  wulfénite  et  surtout  de  niagui- 
fiques  cristaux  de  pyromorphite  jaune,  se  trouvant  seuls  ou  associés  à  la 
malachite  et  beaucoup  plus  rarement  à  la  dioptase. 


OPTIQUE  PHYSIOLOGIQUE.  —  S,iir  la lurceplioii  du  relief  el  de  la  profondeur 
dans  l'image  simple  des  épi'euves  pholographiifues  ordinaires.  Conditions  et 
théorie  de  cette  perception .  Note  de  M.  A.  Ciiauveau. 

Le  titre  de  la  présente  Note  pourrait  être  complété  par  le  sous-titre 
suivant,  qui  en  fait  pressentir  nettement  la  signilication  et  la  portée  physio- 
logiques :  De  la  propriété  stéréogénique  des  images  rétiniennes,  dissociées  par 
cessation  de  la  convergence  des  deux  axes  opiitjues  sur  la  su/ face  d  une  épreuve 
photo graphi(pœ  simple.  Extériorisation  de  ces  deux  images  rétiniennes,  avec 
projection  de  leurs  dé/ ails  aux  plans  respectifs  qu'ils  occupent  dans  la  pro- 
fondeur de  r espace  photographié. 

J'ai  été  incité  à  publier  cette  Note,  dont,  depuis  bien  longtemps  déjà,  je 
possède  la  plupart  des  éléments,  par  la  très  remarquable  et  très  importante 
Communication  de  M.  Lippmann  sur  les  Photographies  intégrales.  11  se 
demande,  dans  celte  (Communication,  «  s'il  est  possible  de  constituer  une 
épreuve  photographique  de  telle  façon  quelle  /lous  représente  le  /nonde 
extérieur  s' encadra/it ,  en  appare/ice,  entre  les  bords  de  l'épreuve  co/nme  si  ces 
bords  étaient  ceux  d'u/ie  fenét/e  ouverte  sur  la  réalité  ».  On  sait  comment 
M.  Lippmann  a  donné  la  solution  intégrale  de  ce  problème,  en  substituant, 
à  l'appareil  photographique  ordinaire,  la  multitude  des  petites  chambres 
noires  obtenues  par  le  gauflrage  des  deux  faces  du  film  récepteur. 

Cette  magistrale  étude  de  M.  Lippmann  provoquera  sans  doute  d'autres 
reclierches.  Elle  est  une  occasion  pour  moi  de  montrer  par  quel  mécatnsme 
la  se/isation  de  la  fe/iétre  ouverte  sur  la  /•éalité  peut  aussi  être  donnée  par  les 
épreuves  photo gr api /  iques  simples . 

Il  est  un  cas,  en  effet,  où  l'on  y  fait  apparaître  inévitablement,  en  dimen- 
sions nécessairement  plus  ou  moins  réduites,  à  la  place  qu'ils  occupent  dans 
l'espace,  les  divers  objets  que  représentent  ces  épreuves  photographiques 
simples.  C'est  le  cas,  signalé  dans  lesous-titre  ci-dessus,  où,  grâce  au  procédé 

C.  R.,   1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  i\'  14.)  9^ 


yaf)  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

bien  connu  que  rappelle  ce  sous-titre,  l'épreuve  regardée  est  vue  double, 
parce  que  les  deux  images  rétiniennes  de  cette  épreuve  cessent  d'être  exac- 
tement superposées  et  fusionnées  ensemble. 

Rien  ne  peut  empêcher  qu'alors,  en  vertu  des  lois  de  l'extériorisation,  ces 
deux  images  ne  se  projettent  chacune,  au  dehors  de  Vϕl,  sur  le  prolonge- 
ment de  l'axe  optique,  non  seulement  en  largeur  et  en  hauteur,  mais  encore 
en  pr-o fondeur,  de  manière  à  donner  une  vive  sensation  de  relief.  Si  donc 
l'épreuve  représente  un  paysage,  la  suppression  de  l'une  de  ces  images 
rétiniennes,  par  l'occlusion  de  l'œil  correspondant,  fait  que  l'autre  image 
donne  la  sensadon  d'une  réduction  du  paysage  lui-même,  encadré  par  les 
bords  de  l'épreuve,  simulant  ceux  d'une  fenêtre  ouverte  par  laquelle  serait 
contemplé  ce  paysage  réduit. 

Ces  intéressantes  apparences  dépendent  exclusivement  du  fait  fonda- 
mental sur  lequel  cette  Note  est  destinée  à  appeler  Faltention,  c'est-à-dire 
l'inlhience  de  la  dissociation  des  images  rétiniennes,  excitées  par  la  vue 
d'une  épreuve  photographique  simple,  sur  la  propriété  stéréogénique^e.  cq% 
images. 

Fusionnées  par  la  convergence  des  axes  optiques  sur  la  surface  de  l'épreuve 
photographique,  ces  deux  images  rétiniennes  produisent  l' image-résultante 
unique  et  plane  (pie  tout  le  monde  connaît. 

Dissociées  par  translation  de  la  convergence  des  axes  optiques  au  delà  de 
l'épreuve  regardée,  elles  donnent  toujours,  souvent  même  avec  une  étonnante 
netteté,  les  sensations  de  relief  et  deprofondeur  signalées  tout  à  l'Jieure. 

Pourquoi  les  épreuves  photographiques  ordinaires  se  prêtent-elles  à  la 
constatation  de  tels  faits,  qui  contrastent  d'une  manière  si  prodigieusement 
paradoxale,  en  apparence,  avec  ceux  qui  sont  fournis  par  l'association  des 
images  non  symétriques  de  la  double  épreuve  stéréoscopiquc?  11  suffit,  pour 
se  mettre  en  état  de  répondre  à  la  question,  de  ne  pas  ouidier  un  fait  notable 
qui  est  d'observation  courante.  La  vision  Ijinocuiaire  n'est  pas  nécessaire  à 
l'appréciation  du  relief  et  des  distances;  elle  n'est  capable  (pie  d'améliorer 
cette  appréciation. 

Or  la  représentation  photographicjue  de  notre  paysage  n'est  qu'un  récep- 
teur intermédiaire,  une  sorte  de  relais  entre  l'œil  et  le  paysage.  Celui-ci,  en 
efTet,  s'est  imprimé  en  réduction  sur  la  plaque  sensible  comme  il  i'cùl  fait 
sur  la  rétine,  si  l'œil  s'était  substitué  à  Tobjectif  photographique.  11  en  ré- 
sulte que,  si  le  regard,  au  lieu  de  se  porter  directement  sur  le  paysage,  s'ar- 
rête sur  l'épreuve  qui  le  représente,  c'est  une  image,  réduite  également,  de 
cette  première  réduction  qui  s'imprime  sur  les  rétines.  Chacune  d'elles, 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  igoH.  727 

fonctionnant  isolément,  est  alors  en  possession  de  la  propriété  de  faire  voir 
en  petit  le  paysage  photographié  comme  est  vu,  en  sa  grandeur  naturelle,  le 
paysage  vrai  directement  regardé. 

11  en  est  ainsi  parce  que  les  images  rétiniennes  fournies  par  l'épreuve 
photograplii(pie  se  comportent,  dans  leur  extériorisation,  exactement  comme 
les  images  réiiuiennes  formées  directement  par  le  paysage.  Dans  les  deux 
cas,  la  réversion  dioptrique  et  l'extériorisation  reportent  dans  l'espace,  à 
leurs  plans  respectifs,  tous  les  points  du  paysage.  L'espace  et  les  objets  qui 
l'occupent  sont  vus  avec  les  trois  dimensions,  hauteur,  largeur  et  profon- 
deur. Ce  report  s'effectue  en  grandeur  vraie  lorsque  les  images  rétiniennes 
retournent  au  paysage  réel  d'où  elles  procèdent  directement;  en  grandeur 
plus  ou  moins  réduite,  quand  ces  images  rétiniennes  du  paysage  se  forment 
et  s'extériorisent  par  l'intermédiaire  de  l'épreuve  photographique  où  la 
représentation  du  paysage  a  été  d'abord  fixée. 

Voilà  comment  cet  intermédiaire  possède  l'aptitude  à  provoquer  la  sen- 
sation du  relief  dans  des  images  rétiniennes  dissociées. 

Quant  à  la  suppression  instantanée  de  la  propriété  stéréogénique  de  ces 
images,  au  moment  de  leur  réassociation  sur  le  plan  de  la  surface  de 
l'épreuve,  elle  s'explique  par  l'impossibilité  où  se  trouve  l'image-résultante 
d'être  reportée  au  delà  de  ce  plan.  C'est  une  limite  infranchissable  imposée 
à  son  extériorisation.  Ainsi  arrêtée  par  ce  plan,  l'image-résultante  ne  peut 
donner  la  sensation  de  la  profondeur.  Les  dimensions  de  surface,  hauteur  et 
largeur,  sont  les  seules  dont  cette  image  permette  la  perception  nette. 

Disons  maintenant  comment  il  est  possible  à  tout  observateur  de  consta- 
ter couramment  l'aptitude  des  photographies  simples  ordinaires  à  fournir 
de  très  vives  et  très  nettes  perceptions  de  relief  et  de  profondeur. 

Tous  les  procédés  se  ramènent  à  la  réalisation  d'une  seule  et  même  condi- 
tion :  la  dissociation  des  tleux  images  rétiniennes,  complétée  par  l'obscur- 
cissement de  l'une  de  ces  images,  pour  que  l'autre,  l'image  dominatrice,  se 
manifeste  dans  toute  sa  netteté,  avec  l'aspect  naturel  des  objets  et  des  lieux 
représentés. 

Il  suffira  de  quelques  indications  sommaires  sur  ces  procédés  : 

1°  Je  citerai  d'abord  le  procédé  déjà  employé,  d'une  manière  purement 
empirique,  de  l'interposition  d'une  loupe  entre  l'œil  et  l'épreuve.  Si  cette 
interposition  se  produit  au  moment  où  le  regard,  concentré  sur  la  surface 
de  celle-ci,  la  voit  plane,  elle  fait  apparaître  immédiatement  en  relief  vigou- 
reux tous  les  détails  compris  dans  le  champ  de  la  lentille; 


"728  ACADÉMIE    Di;S    SCIENCES. 

■>."  Ue  iiièiiic  eu  arrivc-l-il  (juand  relie  épreuve  simple  est  placée  devant 
les  prismes  d'un  stéréoscope.  Avec  un  lion  ilioix  el  un  arrangement  conve- 
nable des  prismes,  c"est  l'ensemble  tout  entier  du  lableau  photographique 
qui  peut  être  saisi  à  la  fois  par  chacun  des  deuxyeux.  Tous  les  personnages, 
animaux,  objets  divers,  paysage,  etc..  qui  figurent  dans  ce  tableau  y  sont 
en  possession  de  loulcs  les  apparences  d(^  la  réalité  réduite.  On  peut  s'atta- 
cher alternativem(Mit  à  riniage  vue  par  l'iril  droit  et  à  celle  cpii  est  vue  par 
l'œil  gauche.  Elles  foni  alors  mieux  valoir  leurs  reliefs  et  leurs  profondeurs, 
dont  la  vigueur,  le  plus  souvent,  ne  le  cède  en  rien  à  celle  des  sensations  de 
même  ordre  données  par  la  vision  binoculaire  de  la  double  épreuve  stéréo- 
scopicjue. 

Pour  ces  remarquables  et  instructives  constatations  à  l'aide  du  stéréo- 
scoj)e,  nulle  éducation  préalable  n'est  nécessaire  à  l'appareil  de  la  vision. 
Ainsi  le  même  instrument  qui  procure  la  sensation  du  relief,  par  I  associa- 
tion des  images  rétiniennes  simples  de  deux  épreuves  distinctes,  donne  avec 
autant  de  facilité  le  même  résultat  en  procurant  la  dissociation  des  deux 
images  rétiniennes  d'une  épreuve  unique. 

3'^  Plus  intéressants  sont  les  procédés  où  la  dissociation  est  obteuni-  sans 
l'intervention  d'appareils.  Par  exemple,  l'exa'men,  avec  un  seul  omI,  d'une 
photographie  ordinaire  parfaitement  éclairée  tarde  rarement  bien  long- 
temps à  faire  apparaître  en  relief  et  en  profondeur  les  détails  représenlés 
dans  l'épreuve. 

i^a  dissociation  des  deux  images  rétiniennes  s'est  alors  spontanément 
accomplie.  Elles  se  montrent,  en  effet,  sinudtanément,  si  l'on  ouvre  fugiti- 
vement le  second  œil. 

Il  est  remarquable  ([u'au  moment  de  cet  examen  de  l'épreuve  avec  un  a-il 
uni(pie,  la  sensation  du  relief  et  de  la  profondeur  ne  peut  plus  céder  la  place 
à  la  sensation  d'une  image  plane.  Pour  cette  subslitution,  il  faut  nécessaire- 
ment l'intervention  du  second  n'il.  'Paul  (pie  cette  intervention  ne  se  j)ro- 
duit  pas,  l'épreuve  conserve  tous  ses  caractères  stéréoscopiques.  Ea  percep- 
tion de  ces  caractères  se  continue  même,  sans  aucune  interruption,  (piand 
on  substitue  rapidement  à  Tépreuve  primitive  une  suite  nombreuse  d'autres 
photographies.  Aussi  le  ])rocédé  se  recommande-l-il,  par  sa  sûreté  el  sa  sim- 
])licité,  à  la  masse  des  obser\ateurs. 

!\"  Mais  on  a  surtout  avantage  à  disjoindre  volonlairement  les  images 
rétiniennes  auxquelles  on  veut  comnuiniquer  ainsi  l'aplilude  à  fournir  la 
sensation  du  relief. 


SÉANCI-  DU  ()  AVRIL  1908.  729 

L'observateur,  placé  en  face  de  Tépreuve  photographique,  que  nous  sup- 
poserons représenter  un  paysage,  peut,  à  son  gré,  faire  converger  ses  axes 
optiques  soit  sur  la  surface  même  de  l'épreuve,  soit  au  delà. 

Dans  le  premier  cas,  où  les  deux  images  rétiniennes  se  rencontrent  et  se 
fusionnent  sur  le  plan  formé  par  la  surface  de  l'épreuve,  le  paysage  qu'elle 
représente  est  vu  simple  sans  apparence  de  relief.  L'encadrement  des  bords 
de  l'épreuve  ne  donne  en  aucune  façon  la  sensation  d'une  fenêtre  ouverte 
sur  la  réalité. 

Dans  le  second  cas,  où  les  deux  images  sont  dissociées  et  où  leur  extério- 
risation n'est  pas  limitée  à  un  plan  unique,  le  paysage  est  vu  double,  avec 
tous  ses  reliefs  et  profondeurs.  Les  deux  images,  distinctes,  se  mêlent  plus 
ou  moins  l'une  à  l'autre  et  se  gênent  sans  doute  réciproquement.  Mais  leur 
promiscuité  rend  toujours  plus  vigoureux  leurs  elî'ets  de  relief  et  de  profon- 
deur. Du  reste,  la  brève  fermelure  de  l'un  des  yeux  permet  d'obtenir  instan- 
tanément, avec  la  plus  remarquable  netteté,  la  sensation  du  paysage  vu  dans 
le  cadre  d'une  fenêtre  ouverte  et  dont  les  plans  divers  sendîlent  fuir  dans 
l'espace,  en  s'éloignant  de  cet  encadrement. 

Quand  le  regard,  vaguement  projeté  au  delà  de  l'épreuve,  a  fait  naître 
ainsi,  dans  la  double  image  perçue,  la  sensation  des  trois  dimensions,  il  est 
très  facile,  en  rétablissant  la  convergence  des  axes  optiques  sur  la  surface 
de  l'épreuve,  de  ramener  l'une  des  images  sur  l'autre  et  de  les  transformer 
ainsi  en  une  seule  image  à  deux  dimensions.  Et  l'on  peut,  non  moins  facile- 
ment, effectuer  la  transformation  inverse,  par  retour  à  la  convergence  des 
axes  optiques  au  delà  de  la  surface  de  l'épreuve. 

Le  procédé  qui  se  prêle  à  la  répétition  continue  et  rapide  de  ces  alter- 
nances est  bien  celui  qui  procure  les  renseignements  les  plus  complets  sur 
le  mécanisme  de  l'acquisition  de  la  propriété  stéréogéniquc  des  images  réti- 
niennes fournies  par  les  photographies  courantes,  C'est  avec  ce  procédé 
qu  on  constate  le  mieux  «pie  cette  acquisition  est  la  conséquence  nécessaire  de 
la  réversion  et  de  l'extériorisation  de  ces  images,  projetées  en  étal  de  dissocia- 
tion au  dehors  de  l'œil. 

Ces  diverses  constatations  sont  a  la  portée  de  tous.  Mais  la  facilité  avec 
laquelle  on  se  dresse  à  les  faire  dépend,  bien  entendu,  des  aptitudes  indivi- 
duelles, c'est-à-dire  des  qualités  et  des  défauts  de  l'appareil  de  la  vision. 

routes  les  pholographies,  même  les  moins  bonnes,  sont  propres  à  mon- 
trer les  propriétés  stéréogéniques  des  images  rétiniennes  dissociées.  On  se 
trouve  beaucoup  mieux,  toutefois,  d'employer  les  épreuves  en  provenance 


n'io  ACADI'MIE    DES    SCIENCES. 

de  clichés  obtenus  flans  des  conditions  tout  à  fait  satisfaisantes  d'éclairage 
et  de  mise  au  point. 

Il  n'y  a  pas  de  raison  pour  cpie  ces  ])ropriétés  stérébgéniques  des  images 
rétiniennes  ne  se  manifestent  également  dans  l'examen  de  toutes  les  autres 
représentations  graphiques  de  la  nature,  quelles  qu'elles  soient,  y  compris 
les  perspectives  géométriques  purement  linéaires.  On  doit  toujours  pouvoir 
y  réaliser,  d'après  la  théorie,  les  conditions  pro])res  à  l'évocalion  des  sensa- 
tions de  relief  et  de  profondeur,  liées  à  la  dissociation  des  deux  images  réti- 
niennes. 


l'HYSiOLOGlE.  —  Sur  l'avance  et  le  relard  de  la  coagulation  du  sang 
en  tubes  capillaires.  Note  de  M.  Cii.  Bouchard. 

On  admet  (pie  le  sang  recueilli,  à  sa  sortie  du  vaisseau,  dans  un  tube 
capillaire  se  coagule  plus  vite  que  quand  il  est  reçu  dans  un  vase  même  non 
enduit  de  substances  qui  ne  se  laissent  pas  mouiller  par  lui.  -l'ai  pu,  au  cours 
de  ces  trois  dernières  années,  montrer  aux  élèves  que  cette  assertion  n'est 
vraie  que  paiticllement  et  (ju'on  peut,  à  l'aide  du  même  tube  capillaire, 
prouver  à  la  fois  l'accélération  et  le  retard  de  la  coagulation. 

Après  avoir  fait  un  pli  à  l'oreille  d'un  lapin,  dans  le  sens  de  la  longueur, 
on  tranche  transversalement,  d'un  coup  net  de  ciseaux,  l'artère  médiane  de 
l'oreille  en  même  temps  que  le  cartilage  et  les  deux  surfaces  cutanées  externe 
et  interne,  sans  donner  à  la  fente  ainsi  pratiquée  une  dimension  supérieure 
à  i"'\  On  approche  l'extrémité  d'un  tube  capillaire  très  fin  de  l'orifice  de 
l'artère  au  moment  où  le  sang  jaillit,  soit  inunédiatement,  soit  api^ès  le  spasme 
ischémique  préalable,  et,  l'autre  extrémité  du  tube  étant  placée  en  contre-bas, 
on  laisse  le  sang  pénétrer.  Un  chronomètre  est  mis  en  mouvement  au  moment 
où  la  plais  est  pratiquée.  On  marcpie  le  nombre  de  secondes  qui  séparent 
l'incision,  le  début  de  la  prise  du  sang  et  la  fin  de  cette  prise.  On  mesure  au 
millimètre  la  longueur  de  la  colonne  du  sang. 

Vingt  secondes  environ  après  la  lin  de  la  prise  on  commence  à  briser  le 
tube  par  fragments  qui  ne  dépassent  guère  i'"'"en  longueur,  en  commençant 
par  l'extréniiti'  par  où  le  sang  a  pénétré.  A  un  moment  le  fragment  de  verre 
est  relié  à  la  partie  principale  du  tube  par  un  filament  de  sang  coagulé,  on 
note  cet  instant  et  l'on  mesure  ce  qui  reste  de  la  colonne  sanguine. 

Si  Ton  admet  que  le  sang  a  pénétré  dans  le  tube  avec  une  vitesse  uniforme, 


SÉANCE    DU   6   AVRIL    190."^.  -'.il 

on  doduil  des  données  qui  viennent  d'être  indiquées  l'instant  où  la  portion 
de  sang  qui  vient  de  se  coaguler  est  sortie  du  vaisseau  et  la  longueur  de  la 
paroi  du  tube  contre  laquelle  ce  sang  a  frotté  avant  de  devenir  immobile. 

Le  temps  nécessaire  poui'  cette  coagulation  est  généralement  inférieur  à 
I  minute.  Il  peut  n'être  pas  supérieur  à  20  secondes. 

Dans  les  nombreuses  expériences  qui,  sous  l'intluence  des  enseignements 
de  Wriglit,  ont  été  faites  sur  la  coagulation  en  tube  capillaire  dans  ces  huit 
dernières  années,  la  constatation  du  filament  rouge  élastique  entre  un  frag- 
ment et  le  reste  du  tube  était  considérée  comme  l'instanl  de  la  coagulation. 

Après  avoir  constaté  l'instant  de  cette  coagulation  après  fractures  succes- 
sives du  tube  en  commençant  par  le  bout  par  où  le  sang  était  entré,  j'ai  eu 
l'idée  d'aller  chercher  ce  qui  se  passait  à  l'autre  bout,  là  où  se  trouvait  le 
sang  du  début  de  la  prise,  le  sang  le  plus  anciennement  extravasé  qui  aurait 
dû  être  coagulé  le  premier;  et  j'ai  trouvé  que,  1  minute,  2  minutes,  5  et 
6  minutes  après  la  première  coagulation,  ce  sang  était  encore  liquide. 

J'ai  alors  fracturé  le  tube  en  pièces  successives  en  me  dirigeant  \ers  l'ori- 
fice d'entrée  et  j'ai  rencontré  enfin  une  seconde  coagulation.  J'ai  déterminé, 
en  mesurant  ce  qui  restait  de  la  colonne  sanguine,  le  temps  écoulé  entre 
l'extravasation  de  cette  portion  de  sang  et  Tinstaut  de  sa  coagulation 
comme  aussi  la  longueur  de  la  paroi  contre  laquelle  il  avait  frotté. 

Le  résultat  constant  de  mes  expériences  est  que  le  sang  extravasé  le  der- 
nier se  coagule,  dans  le  tube  capillaire,  plus  vite  qu'à  l'état  normal  et  que  le 
sang  extravasé  le  premier  se  coagule  plus  lentement  que  dans  les  conditions 
ordinaires.  Ce  retard  de  la  coagulation  est  d'autant  plus  grand  que  la 
colonne  est  plus  longue  et  que,  par  conséquent,  le  sang  a  été  en  contact  avec 
une  portion  plus  considérable  du  tube.  Les  choses  se  passent  comme  si,  en 
cheminant  dans  le  tube,  le  sang  se  dépouillait  de  ce  qui  provoque  normale- 
ment la  coagulation,  et  comme  si  ce  quelcjuc  chose  s'accumulait  dans  la 
première  portion  du  tube,  dans  cette  partie  où  se  trouve  le  sang  extravasé 
en  dernier  lieu. 

J'ai  disposé  une  expérience  qui  permet  d'analyser  les  phénomènes  de 
façon  plus  complète. 

Je  remplis  comme  précédemment  un  tube  capillaire  avec  les  mêmes 
déterminations  d'heure  et  de  longueur.  Je  fracture  graduellement  le  tube  à 
partir  de  l'orifice  d'entrée.  Je  note  l'instant  où  je  constate  la  coagulation  et 
la  longueur  parcourue,  puis  je  continue  à  multiplier  les  fractures  toujours 
dans  le  même  sens.  Je  trouve  la  continuation  de  la  coagulation  jusqu'à  un 
moment  où  le  sang  apparaît  liquide.  Je  continue  et  j'observe  une  seconde 


■ySa  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

coagulation  qui  se  mainlienl  dans  une  certaine  étendue  et  à  laquelle  fait 
suite  un  nouveau  lac  de  sang  liquide,  et  j'arrive  à  noter  des  alternatives  de 
sang  coagulé  et  de  sang  liquide,  jusqu'à  six  consécutives. 

En  nolant  Tinstant  de  ces  coagulations  successives  et  les  longueurs  cor- 
respondantes parcourues  dans  le  tube,  je  suis  arrivé  à  tracer  la  marche  de 
l'onde  de  coagulation  dont  la  vitesse,  à  partir  de  la  première  coagulation, 
est  de  -^  à  -j'^  de  millimètre  par  seconde.  Si  je  fais  les  fractures  avec 
une  vitesse  plus  grande,  j'arrive  à  dépasser  Tonde  de  coagulation.  Si 
je  ralentis  alors  les  ruptures,  je  suis  rejoint  et  dépasse  par  elles,  et  je 
retrouve  les  fds  rouges  élastiques.  Si  j'accélère  ma  marche,  j'atteins  une 
région  encore  liquide,  et  ainsi  de  suite. 

Les  conclusions  de  cette  seconde  série  d'expéiiences  sont  les  mêmes  que 
celles  de  la  première.  Je  constate,  en  effet,  que  les  éléments  provocateurs 
de  la  coagulation  sont  rares  dans  les  portions  de  sang  evtravasées  les  pre- 
mières et  abondants  dans  celles  qui  sont  entrées  les  dernières. 

Il  me  reste  à  donner  les  Tableaux  où  Ton  pourra  juger  l'influence  de  la 
longueur  parcourue  par  le  sang  dans  le  tube,  du  temps  employé  à  ce  par- 
cours, du  temps  écoulé  depuis  la  plaie  du  vaisseau.  Il  me  reste  aussi  à  faire 
connaître  les  détails  anatomiques  présentés  par  les  coupes  du  fdament  coa- 
gulé faites  en  série  depuis  l'instant  où  la  coagulation  a  commencé  hâtive- 
ment jusqu'à  celui  où  elle  s'est  terminée  tardivement. 


GÉOLOGIE.    —    Sur  te  terrain  huuiller   du    Sud  uranais. 
Note  de  MM.  H.  Douvillé  et  Zeiller. 

La  présence  de  fossiles  carbonifériens  avait  été  signalée  dès  igoo  aux 
environs  d'Igli  par  le  piofesseur  Ficheur,  puis,  plus  au  Nord,  dans  la  région 
du  Djebel  Bécliar  par  MM.  Collot  etThévenin  (récoltes  du  lieutenant  Poir- 
meur);  ils  avaient  été  attribués  au  Dinantien.  Des  empreintes  de  végétaux 
recueillies  par  le  lieutenant  Poirmeur  avaient  été  déterminées,  par  le  pro- 
fesseur Bureau,  comme  Stigmariaficoides  et  Lepidudendron  Veltheimi,  consi- 
dérés habituellement  comme  caractérisant  également  le  Dinantien  (^Culm  ). 

En  190-,  le  professeur  Flamand  (  '  )  distinguait  deux  systèmes  découches 
plus  élevés  :  1°  des  calcaires  à  Spirifer  cf.  mosquensis  associés  à  des  grès 


1^')   Cotnples  rendus.  iG  juillet  1907. 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  1908.  733 

argileux  verts  et  rougeâtres  qu'il  attribuait  au  Moscovicn  ;  2"  des  grès 
et  argiles  schisteuses  supérieurs,  avec  traces  charbonneuses,  considérés 
jusque-là  comme  triasiqucs,  dans  lesquels  il  signalait  quelques  fragments 
de  feuilles  de  Linopleris,  trop  incomplets  pour  pouvoir  être  susceptibles 
d'une  détermination  pr(''cise  et  qui  représentaient  pour  lui  le  West- 
phalien  (  source  de  Bel  lladi  ). 

En  mai  de  la  même  année,  le  capitaine  Maury,  occupé  à  creuser  des 
puits  pour  recherche  d'eau,  trouvait  à  Douifa  des  grès  à  empreintes  végé- 
tales (Lepidoclendro/i  et  Calamités),  puis  un  peu  plus  au  Sud,  à  Gueltcl 
Ahmed  bcii  Salah,  une  flore  assez  riche  qu'il  communiquait  à  M.  Flamand 
et  qui  démontrait  définitivement  l'existence  de  l'étage  westphalien  ;  elle 
permettait  en  même  temps  d'identifier  les  débris  trouvés  précédemment  par 
ce  dernier  à  Bel  Hadi. 

Le  général  Jourdy,  qui,  dès  l'année  1901,  avait  indiqué  la  possibilité  de 
l'existence  du  terrain  houiller  dans  ces  régions  et  avait  encouragé  les 
recherches  entreprises  d'abord  par  le  lieutenant  Quoniam,  puis  par  le  lieu- 
tenant Poirmeur,  donna  une  nouvelle  impulsion  aux  travaux  d'exploration 
poursuivis  par  les  officiers  du  Sud  oranais,  et  c'est  grâce  à  cette  action  per- 
sévérante que  la  première  couche  de  houille  vient  d'être  découverte  par  le 
capitaine  Maury,  à  Haci-Ratma;  elle  n'a  que  o",  18  d'épaisseur,  elle  est 
pulvérulente  et  très  altérée,  comme  on  l'observe  d'habitude  aux  affleu- 
rements; elle  n'est  pas  exploitable,  mais  son  existence  n'en  constitue 
pas  moins  un  encouragement  sérieux  à  conlinuer  les  recherches  com- 
mencées. 

Le  capitaine  Maury  et  le  Heutenant  Huot  ont  exploré  méthodiquement 
la  région  qui  s'étend  au  sud  du  Djebel-Béchar  juscj[u'à  Taghit  :  le  sol  est 
constitué  par  une  alternance  de  roches  dures,  calcaires  et  grès,  qui  dessinent 
à  la  surface  du  sol  des  arêtes  plus  ou  moins  saillantes,  et  de  couches  plus 
tendres  formées  de  schistes  argileux,  très  décomposés,  qui  ne  sont  bien 
visibles  que  dans  les  tranchées  ou  dans  les  fouilles.  La  coupe  relevée  sur 
le  chemin  de  Colomb-Béchar  à  Taghit  montre  la  succession  des  couches 
suivantes  : 

i"  liiiiiiédlaleiiienl  au  pied  du  Uécliar  un  premier  s^sLèine  (B,  11)  où  dominenl  les 
calcaires  à  faune  manne  : 

Prodaclus  corrugatus  (Pr.  Cora),  Pr.  cS.  aciilealus,  Pr.  cl',  scabiiciiliis, 
Spirtfer  hisulcalKS,  Mai  tinia  lincata,  Spiriferina  crislata.  OrlJiis  rcsapiiiata, 
Orlhotltctes  crenistria.  .Montimiliporidés,  Ceriopora  fuiiiciiliita,  Archœocidaris 
(  bagucUes  ),  /'/(  ysclocrin iis.  Scnpliiocrin us. 

C.   H.,   lyoS,   I"  Semestre.   (T.  CM, VI,   N"   14.)  !>7 


734  ACAHÉMIE    UES    SCIllNCE^. 

Cette  fgiine  présente  des  analogies  marquées  avec  celles  des  calcaires  de  Visé  et  de 
Burlington  et  peut  être  assimilée  au  Dinantien  supérieur  (Viséen). 

2°  Up  second  système  (C,  1)  est  caractérisé  par  des  grés  brun  avec  Calamités 
Siickowi,  Lepidodeiidron  cf.  VeHIwiini,  L.  cf.  aciileatiim.  Siyillaires,  Pecoplei is  cf. 
Miltoni,  feuille  de  Cordaïles;  ils  alternent  avec  des  lits  de  calcaires  fossilifères  renfer- 
mant :  Pliillipsia ,  Orthocera,  GoinaLÙies  (^)  (Gastrioceins ,  Paralegoceras),  Bclleio- 
phon,  Aviculopeclen  cf.  villaniis,  Procliictus  cf.  punctalus,  Marlinta  lineaLa, 
Rhyitchonclla  pugnits.  C risoidea  lubœformis  et  autres  Bryozoaires,  Hydreionoci'L- 
niis  cf.  M'Cctyi,  Cyathophyllum  et  des  schistes  argileux  avec  Splienopteris  cf.  obtu- 
siloba.  Calain.  cf.  Suckowi,  AsterophylUtes  equisetiformis,  Annularia  gaiioides, 
Cordaites  cf.  principalis,  Rhabdncarpus  oi'oideus,  Samaropsis  Jluilans,  Schutzia. 

La  flore  est  nettement  \vi'slplialienne;  la  faune  renferme  des  espèces  à  affinité» 
viséennes  associées  p  des  Gpuialites  d'un  caractère  nettenipiU  uioscovien. 

■3°  Les  couches  supérieures  (C,  11)  sont  essentiellement  constituées  par  des  grès  et 
des  schistes  argileux;  la  faune  ne  présente  plus  que  de  rares  Mollusques  marins 
{AviculupecLen),  elle  est  essentiellement  caractérisée  par  des  formes  saumàtresou  d'eau 
douce  (A/itkracomya);  la  flore  est  beaucoup  plus  riche  et  plus  variée  que  dans  les 
couches  précédentes,  c'est  la  llore  habituelle  du  ^^'estphalil■ll  : 

Sphenopleris  Boulayl,  Pecoplci'is  cî. plumosa,  Nevropleris  gigantea,  l\l .  Jlexuosa, 
Linopteris  Munsteri,  Splienophylluni  cf.  eniargina/iiiii .  Calamités  ramosus.  C. 
Suckowi,  Lepidodendron  cf.  obovatum,  Lepidophloios  lariciniis,  Lepidophyllum 
lanceolatum,  Sigillaria  scittellala,  S.  cf.  polyplnca,  S.  cA.  fossarum.  S.  sp.  du  type 
du  .S^.  Brardi  {S.  cf.  semipuU'inata),  Stigmaria  Jicoides,  St.  rimosa,  Cordaites 
borassifolius,  Cordaianlhus  cf.  Volkmanni,  Samarapsis. 

Jusqu'ici  les  couches  ploni.;'eaient  régulièfement  de  10°  environ  vers  le 
Sud;  elles  disparaissent  sous  des  terrains  di'lriticjues  pendant  i4'"'S  puis  l'e- 
paraissenl  près  de  Menouarar  avec  un  |)lfingement  inverse  vers  le  Nord; 
elles  dessinent  ainsi  un  synclinjil  iietleincnt  accusé.  Son  bord  sud  est  con- 
stitué par  des  couches  analogues  au.x  précédentes,  calcaires,  grès  et  schistes 
argileux,  niais  ces  derniers  sont  relativement  développés  et  la  faune  rap- 
pelle celle  du  premier  système,  d'âge  viséen  : 

Orthocera,  Naiitiliis.  J'aralecaniles  cf.  mi.rolobiis.  Glyphioceras?  Nalicopsis, 
Bcllerophon,  Parallelodon,  Productus  semiretirutntus,  Pr.  cf.  aciileatits.  Spirifer 
bistilcatas,  Spirifcrina.  Dielnsina  haslatinn.  Orlhotheles  crenistria.  Orlliis  resu- 
pi/uita,  Criuoïdes,  Syriiigopora.  Cyathophyllum. 

l'ius  au  .Sud,  à  llaci  Ai-lai,  des  calcaires  noirs,  gris  ou  blancs,  avec  silex,  présentent 
une  faune  nettement  viséenue  avec  ses  grands  Prndiirttts  {Pr.  lalissiinus.  Pr.    et.  gi- 


(')   M.  le  prufcsseui   U.iuy  ;i  liiuu  \oulu  ilclcrmiiier  les  (joiiiatites,  doul  11  s'est  pai-ti- 
culièrenienl  occupé. 


SÉAiN(^,E    DU    6   AVRIL    19O1S.  735 

ganleiis),  Sp.  bisulcaLiis,  Mar/i/iia  lineala.  Orlliothetes  crenislria,  Monticiiliporidés, 
A rchimedcs,  Cya thophy llum. 

Ils  viennent  se  relior  aii\  coiirlies  dlnnnliejines  à  Syrini;olliyris  ciispidata,  déjà 
signalées  à  Igli. 

Dans  celte  coupe  les  couches  les  plus  élevées  sont  masrpiées;  elles  ont  été 
mises  à  découvert  par  des  fouilles  elTectuées  un  peu  plus  à  FOuesl,  à  Ilaci 
IJatma.  Elles  sont  essentiellement  constituées  par  des  schistes  et  des  grès  à 
végétaux  ; 

i'ecopteris  sp.,  Mariapleris  /iervosa.  Nevropteris  giganlea,  /V.  rarinervis.  /V. 
lenuifolia,  Linopleris  MunsLerl,  Asteiopliyllites  cf.  elegans,  Annulât  ta  galioides, 
Lepidodendron  lycopodioides  {avec  épis),  Lepidoslrobus  sp.,  Lepidopliyllum  lanceo- 
latuni,  Lep.  triaHgulafe,  Sigiilariostrobits,  Calamités,  Cordaites  borassifolius,  Car- 
polithes  ovoidutis. 

Les  couches  sont  à  peu  près  horizonlairs  et  dessinent  une  sorte  de  butte 
(Djorf  el  Feham);  c'est  vers  la  partie  supérieure  cju'a  été  tnise  à  découvert 
la  couche  de  houille  de  ()"',iH  signalée  plus  haut;  la  flore  (pii  l'accompagne 
est  la  suivante  : 

Sphenop/eiis  Boulayi.  fJnapteris  cdiliqua.  L.  Munsleri,  SpItenophylUim  emar- 
ginatum.  Calamités  cf.  iindiilalus,  l^epidodendroa  aculeatuni,  L.  lycopodioides. 
Stiginaria  Jicoides. 

C'est  bien  la  faune  westphalienne  des  couches  supérieures;  les  fossiles 
animaux  qui  l'accompagnent  indiquent  des  eau^  saumâtres  : 

Beliniirus  arcaalus,  Esllieria,  Oslracodes,  Spirorbis  carboiiarias,  Anlliraconiya 
Phillipsi. 

Les  premières  fouilles  efîectuées  un  peu  plus  à  l'Ouest,  à  (iueltet  Ahmed 
ben  Saiah,  avaient  rencontré  également  ces  couches  supérieures  avec  une 
flore  très  analogue  : 

Spitenopleris  Boulayi,  Sph.  Delavali,  Sph.  oblusiloba,  Pecopleris  Milloni,  Ne- 
vropleiis  teniiifnlia.  V.  cf.  rariner^'is,  N.  giganlea,  Linopleris  Munsleri,  Splieno- 
pliylluni  cuneifolium.  Sp.  cf.  cinarginaluni,  Calamités  Su'cAoii'i.  Caloniop/iyllites, 
Annulai'ia  cf.  fertilis,  Lepidodendron  cf.  lyeopodioides,  Lepidophloios  laricinus, 
Lepidopiiylluin  lanceolalum,  feuilles  de  Siglllaires,  Slignmiia  Jicoides,  Cordaites 
borassifolius. 

Klle  est  as'sociée  à  la  faune  saumâtie  liahituelle  avec  Ostracodes,  Spirorbis  carbo- 
narius  et  Ant/iraconiya.  Mais  à  la  base  on  tlisliiigue  encore  une  inlercalatioii  d'assises 
marines  avec  Bellerophon,  Naticopsis,.CItei)inilzia ,  Schizodus,  Aviculopecten,  Mya- 


.736  ACADÉMIE    DKS    SCIENCES. 

liiia.  L  ne  aiitie   couclie   esl   enlièremenl  pétrie   de   Myalina  écrasées.   Il   semblerait 
aiii-i  que  ces  couclies  soiil  un  peu  moins  élevées  que  celles  tl'llaci  Ratma. 

On  voit,  diiprès  ce  qui  précède,  qu'il  est  possible  de  distinguer  dans  le 
Sud  oranais,  au-dessus  du  Diuantien  inférieur  (A),  quatre  systèmes  de 
couches  (de  bas  en  haut  )  : 

B.  VisÉEN.   —  1.  Couches  d'HaciArlal  à /'/•or/.  _f'z>a«ie/M,  pi'incipalcnient 

calcaires. 

II.  Couches  de  Menouarar  à  l'aralccanùes,  (ilyphioceras,  Spiri/er  bisul- 
cntus,  l'rod.  rorrugalus  {  Pr.  Cora),  composées  de  calcaires  avec  intercala- 
lions  de  schistes  gréseux. 

C.  Moscovien-Westphalien.  —  I.  Couches  de  (îherassa,  schisto-gré- 
seuses,  caractérisées  par  la  présence  de  grès  à  Lepidodendron  et  Calamités  ; 
quehpies  iutercalalious  de  couches  calcaires  avec  Uastiioceras.  Paralegoceras, 
Belle  rophon. 

II.  Couches  d'Haci  Ratma  schisto-gréseuses  avec  flore  assez  riche,  carac- 
térisée notamment  par  5'/j/?pno/);em^o»/rt>-/.  Liriopteris  Mansleri  et  Spheno- 
phylium  emarginattan.  ei  fainie  saumàtre.  Spirorhis  carhonarius ,  Anthra- 
comya. 

C'est  dans  ces  couches  supérieures  que  la  houille  a  été  découverte,  et 
c'est  surtout  à  ce  niveau  que  les  recherches  devront  être  poursuivies.  Les 
couches  de  grès  à  Calamités  fourniront  le  plus  souvent  un  point  de  repère 
commode;  il  en  sera  de  même  de  la  disparition  des  couches  calcaires.  D'une 
manière  générale,  c'est  dans  les  synclinaux  que  les  recherches  auiont 
chance  d'ajjoulir,  aussi  bien  dans  les  régions  découvertes  du  Sud  que  plus 
au  Nord,  sous  la  couverture  des  terrains  secondaires.  Le  substratum  dinan- 
tien  ayant  été  signalé  au  >ord  par  Gentil  chez  les  Beni-Snassen,  et  à 
750*""  à  l'Ouest  par  Lenz  dans  la  région  d'Igidi,  on  voit  qu'un  champ  très 
vaste  est  ouvert  aux  explorations. 

Il  est  intéressant  de  signaler  la  très  grande  analogie  que  présentent  les 
dépôts  du  Sud  oranais  avec  ceux  du  terrain  carboniférien  de  l'Angleterre  ; 
il  semble  que  nous  ayons  là  les  deux  bords  de  cette  mer  transversale  qui  a 
persisté  pendant  presque  toutes  les  périodes  géologiques  (  Thétys,  Mésogée, 
Méditerranée)  et  dont  la  partie  centrale  correspond  aux  couches  à  Fusu- 
lines  du  nord  de  l'Espagne  et  de  la  Carinthie.  La  mer  à  Fusulines  se  pro- 
longeait à  l'Est  ]iap  la  llussie  centrale,  l'Arménie,  la  Perse,  l'Inde,  la 
Chine,  le  Tonkiu,  les  îles  degla  Sonde  et  le  .Japon, Sjjus([ue  dans  l'Amérique 


SKANCF.    DU    ()    AVIill.    1908.  ~'i- 

du  Nord.  (Tesl  exactement  le  tracé  suivi  plus  tard  pai'  la  mer  des  lludistes 
(Mésogée)  et  par  celle  des  Orbitoïdes. 

En  ce  qui  touche  plus  spécialement  la  flore,  nous  ajouterons  que  c'est,  à 
notre  connaissance  du  moins,  la  première  fois  qu'on  observe  la  flore 
westphalienne  à  une  latitude  aussi  basse,  et  les  listes  d'espèces  que  nous 
avons  données  montrent  qu'elle  offre  exactement  la  même  composition 
qu'en  Angleterre  ou  dans  le  nord  de  la  Fiance. 

M.  Hato\  de  i.a  fîoLipii.ufeRE  fait  hommage  à  l'Académie  d'une  étude  qu'il 
vient  de  publier  dans  le  Journal  de  Mathématiques  pures  et  appliquées  sur  la 
détermination  des  axes  principaux  d'inertie  du  temps  de  parcours,  c'est- 
à-dire  du  système  matériel  formé  par  la  dissémination,  le  long  de  la  trajec- 
toire, de  l'émanation  dégagée  par  un  mobile  sur  les  éléments  successifs  de 
cette  courbe,  proportionnellement  au  temps  emplové  à  les  franchir. 


aiEMOIRES   PRESENTES. 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  sous-groupes  du  groupe  linéaire  homo- 
gène à  quatre  imriahles  et  les  systèmes  d' équations  aux  dérivées  partielles 
qui  leur  correspondent .    Note    de    M .    Liî   Vavasseur  ,    transmise    par 

M.  Emile  Picard.  (Extrait  par  l'auteur.) 

.1  ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  un  travail  qui  se  compose  de 
deux  l'arties.  Dans  la  première  Partie,  j'ai  commencé  l'énumération  et 
l'étude  de  tous  les  sous-groupes  du  groupe  linéaire  et  homogène  à  quatre 
variables.  Dans  le  Chapitre  I,  je  passe  en  revue  les  33  groupes  à  un  para- 
mètre qui  servent  de  fondement  à  toutes  les  recherches  qui  suivent;  j'établis 
ces  33  types  par  deux  méthodes  difiérentes.  Les  Chapitres  II  et  III  sont 
consacrés  aux  deux  familles  de  groupes  à  deux  paramètres.  J'ai  déjà  publié 
un  Mémoire  sur  le  même  sujet  dans  les  Annales  de  la  Faculté  des  Sciences  de 
Toulouse.  Mais  l'étude  que  je  présente  actuellement  des  mêmes  groupes  est 
plus  approfondie.  J'introduis  la  notion  de  caractère  d'un  groupe  et,  parmi 
les  groupes  d'un  type  donné,  je  cherche  les  groupes  spéciaux,  c'est-à-dire 
ceux  dont  le  caractère  diflère  du  caractère  général.  Ces  recherches  longues 
et  délicates  sont  facilitées  par  une  représentation  géométrique  des  groupes 
étudiés.  J'établis  simultanément  les  changements  de  variables  (les  groupes 


i^SB  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

de  substitutions  linéaires)  pour  lesquels  chaque  jj;roupc  trouvé  reste  inaltéré. 
Chaque  groupe  est  ramené  à  sa  forme  réduite.  Dans  la  première  famille,  les 
deux  transformations  génératrices  sont  échangeables;  elles  ne  sont  pas 
échangeables  dans  la  deuxième  famille.  Pour  chaque  groupe,  je  donne  les 
équations  finies  du  groupe.  I.e  Chapitre  IV  traite  de  la  première  famille  des 
groupes  à  trois  païamètres  (les  transformations  génératrices  sont  échan- 
geables). Le  Chapitre  Y  est  consacré  à  la  structure  (X,Y)  =  ffY,  (Z,X)  =  o, 
(Z,  Y)  =  èY;  le  Chapitre  VI,  à  la  structure  (X,Z)  =  aX,  (Y,Z)  =  ^X  +  yY, 
(X,Y)  =  o;  le  Chapitre  VII,  à  la  structure  (Y,  Z)  =  tZ,  (Z,  X)  =  pY, 
(X,Y)  =  aX,  avec  pa  7^  o.  Je  signale  le  groupe 

dont  j'ai  cherché  les  équations  finies.  Le  Chapitre  VIII  est  consacré  aux 
groupes  à  quatre  paramètres  dont  toutes  les  transformations  sont  échan- 
geables. Dans  le  Chapitre  IX,  je  reviens  auv  groupes  à  trois  paramètres, 
avec  la  structure  (Y,  Z)  =  o,  (X,  Z)  =  o,  (X,  Y)  =  aZ. 

Avec  ce  Chapitre  se  termine  l' énumération  des  groupes  à  trois  paramètres.  Le 
Chapitre  X  est  consacré,  pour  les  groupes  à  quatre  paramètres,  à  la  struc- 
ture (X,  Y)  =  o,  (X,  T)  =  o,  (Y,  T)  =  o,  (X,  Z)  =  aZ,  (Y,  Z)  =  iZ, 
(T,  Z)  =  cZ,  deux  au  moins  des  nombres  a,  />,  c  étant  différents  de  zéro  ; 
le  Chapitre  XI,  à  la  structure  (Y,  Z)  =  aZ,  (X,  Z)  =  6Z,  (X,  Y)  =  o, 
(T,  Z)  =  o,  (T,  Y)=o,  (X,  T)  =  cZ;  le  Chapitre  XII,  à  la  structure 
(X,Y)  =  o,  (X,Z)  =  o,(Y,Z)  =  o,(X,T)  =  o,(Y,T)  =  o,(Z,T)-«X. 
Dans  le  Chapitre  XIII,  très  court,  j'établis  seulement  les  structures  possibles 
pour  le  cas  des  groupes  à  quatre  paramètres  dont  le  groupe  dérivé  est  à 
deux  paramètres.  ■ 

J'arrive  à  la  deuxième  Partie;  il  s'agit  de  trouver  un  système  de  m  équa- 
tions aux  dérivées  partielles  du  premier  ordre  (m  ;^  \  )  des  quatre  fonctions  X, 
Y,  Z,  T,  des  variables  x,y,  z  et  /,  telles  que,  si  H,  y),  C,  t  désignent  un 
deuxième  système  de  solutions  également  arbitraires,  X,  Y,  Z,  T  considérées 
comme  fonctions  de  ^,  y],  l,  t  soient  encore  un  système  de  solutions  du 
même  système  d'équations  aux  dérivées  partielles  (voir  le  Mémoire  de 
M.  E.  Prr.AKD,  Journal  de  Liouville,  t.  VIII,  V  série,  1892).  A  chacun  des 
groupes  trouvés  dans  la  première  Partie  correspond  un  tel  système  d'é([ua- 
tions  aux  dérivées  partielles.  J'ai  donc  pris  un  par  un  les  586  groupes  trouvés 
dans  la  première  Partie,  et  j'ai  cherché  le  système  d'équations  aux  dérivées 
partielles  correspondant.  J'ai  intégré,  en  général,  les  systèmes  obtenus,  ce  qui 
nl'a  fourni  des  groupes  continus  finis  ou  infinis,  .l'ai  opéré  sur  les  formes 


SÉANCE    DU    6   AVRIL    1908.  'j'ig 

réduites,  sauf  au  début,  pour  quelques  groupes.  Lorsque  j'ai  trouvé  un  sys- 
tème d'équations  linéaires  et  homogènes,  X,  Y,  Z,  T  et  i,  yj,  C,  t  désignant 
deux  systèmes  de  solutions,  j'ai  cherché  quelles  doivent  être  les  fonctions  /", 
g,  />,  k  pour  que 

a;=/(X,  Y,  z,  T;  t,  r„  Ç,  t),         -J^g(X,  Y,  Z,  T;  ^-,  r;.  Ç.  t), 
1-  =  /KX,  Y,  Z,  T;  i;,  •/),  Ç,  z),         e-^A-{X,  Y,  Z,  T;  t,  r„  K,  -) 

soit  aussi  un  système  de  solutions;/,  g,  //,  /-  satisfont  à  un  système  d'équar 
tions  aux  dérivées  partielles  qui  se  déduit  du  système  donné  toujours  par 
une  règle  invariable,  au  moins  dans  tous  les  cas  que  j'ai  traités. 
Exemple  :  le  système  d'équations  aux  dérivées  partielles  étant 

o,  X^  =  Y,,  =  Z„  Y,=  Z„. 


X,: 

=  x,= 

X, 

=  Y; 

.^ 

Y 

,=  Z,= 

T,.= 

T,  =  ï, 

:—< 

on 

a 

~X. 

=/(X, 

1), 

g- 

= 

-1- 

4 

-+-^"-(X, 

4): 

& 

4- 

-f- 

i 
2 

{-% 

-^  2  Y 

,r-f 

''  àX  ai 

-t-v 

:A-(T,  T). 


CORRESPONDAIVCE. 

La  Commission  d'organisation  du  I'uemier  Congrès  ixter\atio.val  des 
Industiues  FiuGoiiiFiQUEs,  qui  se  tiendra  cette  année  à  Paris,  en  offrant  à 
M.  le  Président  le  titre  de  Membre  d'honneur,  prie  l'Académie  de  désigner 
un  certain  nombre  de  délégués  qui  participeront  aux  travaux  du  Congrès. 

L'Académie  désigne  MM.  Hai.lek,  Dastre,  Alfred  Picard. 


M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Le  XIX'  Bulletin  chronométrique  (année  icfoô-igo'j )  de  l'Obsercatoire 
de  Besançon,  par  M.  A.  Lebeuf,  Directeur  de  l'Observatoire. 

2**  Eaploraçâo  do  Rio  do  Peixe.  (Envoi  de  la  Commission  géographique 
et  géologique  de  l'État  de  Saint-Paul.) 


74°  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 


GÉOMÉTRIE.  —  Sur  les  réseaux  conjugués  persistants  (jui  coniprenuenl 
une  famille  de  lignes  niiniina.  Noie  de  M.  L.  Iîakfy. 

I.  En  rapportant  à  leurs  lignes  asyinploti(jues  (;/,  r)  les  surfaces  réglées 
à  génératrices  isotropes,  j'ai  été  conduit  (voir  Comptes  rendus,  p.  620  de  ce 
Volume)  à  considérer  trois  solutions  particulières  /,  m,  n  de  l'équalion 
d'iùiler 


(E) 
sa\oir 


(Vb 


f)  Ou  ai'  (Il  —  \'  )■- 


i  ■=- U  I ,  /n^ U., ,  /;  = ■  U-, 


les  fonctions  L,,  \J.,,  U.,  étant  assujetties  à  la  seule  condition 

la  somme  P-\-//r-h  rr  se  réduit  à  uue  fonction  de  u.  Dès  lors,  en  vertu 
d'une  proposition  connue,  l'enveloppe  (S)  du  phin 

Lr  -+-  my  -^  /i  z  -h  p  ^=  o, 

OÙ  p  est  une  solution  quelconque  de  l'équalion  (E),  admet  le  réseau  (u,  c) 
comme  réseau  conjugué  persistant.  L'intégrale  générale  de  l'équation  (E) 

étant 

2  (  L!  —  V  ) 

u  —  V 

on  obtient  ainsi  des  surfaces  dépendant  d'u/ie  fonction  arbitraire  de  r  et  de 
trois  fonctions  arbitraires  de  u.  L'équation  (E)  a  été  employée  par  M.  Ego- 
ro^ (Comptes  rendus,  t.  CXWII,  2]  juin  iijoi  )  cl  lui  a  donné  des  surfaces 
à  réseau  conjugué  persistant  qui  dépendent  (ïune  fonction  arbitraire  de  c  et 
de  deux  fonctions  arbitraires  de  u.  Les  surfaces  antérieuremeni  obtenues 
par  MM.  MIodziejowski  et  (joursal  dépendent  aussi  d'une  fonction  arbi- 
traire d'un  argument  et  de  deux  fonctions  arbitraires  de  l'autre. 

IL  Pour  délinir  géométriquement  le  réseau  (u,  e)  cpii  vieni  d'èlre  consi- 
déré, remarquons  ([ue,  d'après  les  expressions  attribui'cs  à  /,  ///,  n,  les  co- 
sinus ^/,  //,  r  de  la  tiDrniale  à  la  >uiiacc  (S)  ne  dillèienl  de  /,  m,  n  que  par 


SÉANCE    Dl'   6   AVRIL    1908.  74 1 

un  facteur  fonction  de  u  seulement.  Comme  on  a  visiblement 
on  aura  aussi 


Ainsi  les  lignes  u  =  const.  correspondent  à  une  famille  de  lignes  minima 
de  la  représentation  sphérique.  Or,  si  l'on  se  reporte  à  une  indication 
donnée  par  M.  Darboux  {Théorie  des  surfaces,  t.  I,  p.  213),  on  reconnaît 
aisément  qu'il  existe  sur  toute  surface  deux  réseaux  conjugués,  composés 
chacun  d'une  famille  de  courbes  ayant  précisément  cette  définition  (')  et 
d'une  famille  de  lignes  minima  de  la  surface.  Nous  les  appellerons  réseaux 
conjugués  isotropes. 

III.  On  peut  établir  que  les  surfaces  (S)  définies  plus  haut  sont  les  seules 
pour  lesquelles  un  réseau  conjugué  isotrope  soit  un  réseau  conjugué  per- 
sistant. En  ciTet,  chaque  ligne  u  =  const.  étant  une  génératrice  rectiligne 
de  la  sphère  de  Gauss,  les  points  de  cette  génératrice  sont  dans  un  plan 
isotrope  (jui  contient  le  centre  de  la  spiière  :  leurs  coordonnées  a,  h,  c  véri- 
fient doue  une  équation  linéaire  et  homogène  dont  les  coefficients  sont  des 
fonctions  de  u.  Par  suite,  en  vertu  d'un  théorème  dû  à  M.  Goursat  (Amer. 
Journ.  of  Mathematics,  t.  XVIII,  uSqG),  l'équation  du  second  ordre  que 
vérifient  «,  h,  c  est  du  second  rang.  Comme  elle  doit  avoir  ses  invariants 
égaux,  elle  revient,  quand  ou  lui  donne  la  forme  de  Moutard,  précisément 
à  l'équation  (E)  considérée  ci-dessus.  Il  faut  alors  trouver  trois  fonctions 
/,  m,  n  vérifiant  celte  équation  et  telles  que  l'on  ait  à  la  fois 

V -¥  m"- -^  II"  =.\]  {II)  +-  V(c), 
d  l         \^        ()   /        m       '\-       I  d  n 


On  déduit  de  là  que  la  fonction  V  doit  se  réduire  à  une  constante  et   il 
reste 

P-  +  ni^  -^  n"-  =  U,         C'  -+-  in[^  -t-  n[}  —  o. 


C)  Ce  sont  des  courbes  de  conlacl  de  cylindres  circonscrits  (à  génératrices  iso- 
tropes), de  sorte  que  les  léseaux  conjugués  peisislauts  que  nous  déterminons  ici  com- 
plètent l'étude  récemment  laite  par  M.  Vj^otoU  (Comptes  rendus,  t.  CXLV,  16  déc.  1907  ) 
des  réseaux  conjugués  persistants  dont  une  famille  est  formée  par  des  courbes  de  con- 
lacl de  cônes  circonscrits. 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  GXLVI,  N"  14.)  98 


rj^a  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

Dès  lors,  la  surface  rapportée  à  ses  asymptotiques  (u,  v)  au  moyen  des 
formules  de  M.  Lelieuvre,  où  /,  m,  n  sont  les  fonctions  cherchées,  admet 
les  lignes  u  =  const.  comme  lignes  minima.  Or,  quand  une  famille  d'asymp- 
totiques  est  composée  de  lignes  minima,  la  surface  est  une  surface  réglée  à 
génératrices  isotropes.  Dans  sa  représentation  en  fonction  de  u  et  v,  les 
fonctions  /,  m,  n  ont  précisément  les  expressions  que  nous  leur  assignons 
ici,  ce  qui  justilie  notre  assertion. 

IV.  Si  l'on  veut  trouver  les  surfaces  (S')  applicahles  sur  une  surface  (S) 
avec  conservation  du  réseau  conjugué  isotrope,  on  est  ramené,  en  vertu  des 
formules  d'Olinde  Rodrigues,  généralisées  par  M.  Weingarlen,  à  chercher 
les  cosinus  directeurs  (a',  //,  c')  de  leurs  normales.  Comme  on  a  ici 

[i  _,_  „,'-  +  n-  =  U ,         di7-  ,=r  da"^  +  db-  -+-  dc^-  —  e  <lu-  +  2/  (/;/  rfr, 
les  fonctions  a',  b\  c'  sont  définies  par  le  système 

rt'2 -t- 6'= -+- c'2  =  I ,  da'^=  da'^  +  db'^  +  de""—  7—^  ^  2/diid^-, 

OÙ  C  est  une  constante  arbitraire.  On  ramène  facilement  du'-  à  la  forme 

d(j'-  =[»•'+(»((/)]  du-  +  2  du  dw, 

et,  si  on  Tidentitie  avec  4(a  -  ^^y-  d'i.d}  en  supposant  a  fonction  de  w,  on 
trouve 

ce  qui  est  une  équation  de  Iliccati,  où  ne  figure  que  la  seule  variable  u. 
Cette  réduction  analytique  d'un  problème  qui  dépend,  en  général,  de  deux 
équations  de  Riccali,  se  produit  toutes  les  fois  (pi'on  cherche  les  coordon- 
nées d'une  sphère  d'après  son  élément  linéaire,  connaissant  l'une  des 
familles  de  lignes  minima. 

AÉRONAUTIQUE.  —  .S'«/'  le  poids  ulile  maximum  qu'on  peut  soulever  en  aéro- 
plane. Noie  de  M.  (iiuARDvii.i.E,  présentée  par  M.  Maurice  Levy. 

(_)n  peut  toujours  décomposer  comme  il  suit  le  poids  d'un  aéroplane  : 

1°  a  poids  de  l'ensemble  de  la  charpente,  de  la  voilure,  gouvernails  et  accessoires; 
2°  m  poids  du  système  moteur  propulseur  (moteur,  transmission,  hélices,  etc.); 
3°  X  poids  utile  (aviateur  avec  ses  instruments). 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  1908.  y43 

a -4- w  —  TT  représente  le  poids   mort  de  l'aéroplane  et  .r -h  n   est   le  poids   total 
soulevé. 

Nous  poserons 


•r  +  TT  a 


jj.,         m  ^  lin         et         ^  ^  a, 

r.  O 

S  étant  la  surface  de  l'aéroplane. 

Appelant  £   la  quantité  de  travail  nécessaire  pour   faire  progresser  l'aéroplane  à  la 

vitesse  de   10™  sous  l'angle  d'attaque  o,  nous  poserons  ^  =  e. 

Nous  désignerons  par  K  le  coefficient  de  la  résistance  de  l'air  pour  l'angle  d'attaque 
auquel  fonctionne  l'aéroplane,  par  yo  le  poids  par  cheval  de  l'ensemble  moteur  propul- 
seur et  par  p  le  rendemeiil  global  (transmissions  et  hélices)  de  ce  système. 

Enfin  nous  appellerons  (3  le  rapport  entre  le  travail  sustentateur  proprement  dit  et 
le  travail  des  résistances  passives  quand  l'aéroplane  fonctionne  sous  l'angle  d'attaque 
oplimus.  La  valeur  de  ce  coefficient  (3  dépend  de  la  loi  de  variation  de  K  en  fonction 
de  l'angle  d'attaque. 

Ces  notations  étant  admises,  si  l'on  écrit  : 

1°  Que  la  valeur  du  poids  total  soulevé  est  égale  à  -KV^; 

2°  Que  l'angle  d'attaque  employé  i  est  l'angle  optimus; 

3°  Que  le  travail  total  absorbé  par  l'aéroplane  est  égal  au  travail  du 
moteur  multiplié  par  le  rendement; 
on  obtient  trois  équations  d'où  l'on  déduit  la  relation 

=  .r>6,25  •^ 


'  i^+'y  jfpyj 


x'\  -)   e" 


Considérons  maintenant  une   famille   d'aéroplanes   de   grandeurs  difl'é- 
rentes,   mais   géométriquement  semblables,  pour  lesquels  les  caractéris- 


tiques «  et  f  -  j  seront,  par  construction,  les  mêmes. 

Nous  admettrons  que  K  est  constant  pour  tous  les  appareils  de  la  série. 
On  démontre  qu'il  en  est  de  même  pour  e  et  p.  Enfin  le  coefficient  a  croît, 
en  passant  d'un  appareil  à  l'autre,  proporlionnellenîent  à  leur  rapport  de 
similitude  X. 

Si  nous  considérons  un  aéroplane  donné,  tel  que  =  [x,  nous  déter- 
minerons le  poids  utile  x',  soulevé  par  un  autre  aéroplane-de  la  même  série. 


rj[^l\  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

au  moyen  de  la  relalion 

L'examen  de  celle  relation  montre  aisément  (ju'il  existe  une  valeur  A 

de  X  pour  laquelle  le  poids  soulevé  X  est  maximum. 

I       g 
Cette  valeur  A  est  telle  que  A'  =  -  a. 

Si  Ton  appelle  X  et  H  le  poids  utile  et  le  poids  mort  de  l'aéroplane  soule- 
vant le  poids  utile  X  maximum,  on  aura 

9                     X        8»     ,u' 
^         et         -——^^ 


S  a;        9'  p 


(.^        X 


Nous  avons  réuni,  dans  le  Tableau  ci-après,  les  valeurs  de     _^  >  ~^  ^^  ^ 
pour  différentes  valeurs  de  [j.  : 


I^' 

X 

11.. 

IJl  —  I 

x' 

A. 

1 ,  16 

23,45 

1  ,oi5 

1,07 

I  ,20 

25,80 

.,1.8 

1,21 

i,3o 

35,34 

i,53i 

1,54 

i,4o 

Di  ,65 

2,238 

I  .93 

1 ,5o 

76,88 

3,36i 

2,37 

2,00 

5  r  a , 00 

22 , [90 

.5,6a 

2,5o 

2543,00 

1 10,012 

10,98 

3,00 

984 I , 00 

426, 1 i5 

.8,96 

L'aéroplane  Farman,  pesant  à  vide  53o'"^,  a  [)u  soulever  un  poids  utile 
de  go'^K  à  loo'^e.  La  valeur  de  [j.  pour  celle  machine  est  donc  environ  de  1,2, 
nombre  très  voisin  de  la  valeur  \  =  i,i25  correspondant  au  maximum. 

Si  donc  on  cherche  à  construire  des  aéroplanes  à  grande  puissance  (il  est 
nécessaire  d'enlever  un  poids  utile  de  3oo''«,  si  l'on  veut  sortir  des  applications 
étroitemenl  sportives),  on  n'y  arrivera  pas  en  amplifiant  les  dimensions  d'un 
aéroplane  tel  que  celui  de  Farman.  11  faudia  améliorer  les  détails  de  con- 
struction, de  façon  à  réaliser  des  valeurs  de  [j.  aussi  grandes  que  possible. 

Si  l'on  admet  que  les  (x  successifs  inscrits  dans  la  première  colonne  du 
Tableau  ci-dessus  soient  ceux  de  l'aéroplane  d'autant  de  familles  distinctes, 
enlevant  un  poids  utile  de  ioo'^k,  on  voit  que  le  poids  utile  maximum  com- 
patible avec  chacun  de  ces  modes  de  conslruclion  croît  très  vile  avec  p.. 


SÉANCE  m;  6  avril  k.oS.  745 

Alors  qu'il  est  seulement  de  iiai^s  environ  pour  la  famille  d'aéroplanes 
caractérisée  par  a,„„  =  1,20,  il  s'élève  à  2200'*^  pour  la  famille  où  [x,„o  =  2, 
à  ii'pour  U|„„  =  2,5,  et/|2',  6pour  iJL,„„  =  3.  Ces  maxima  seraient  d'ailleurs 
en  fait  inaccessibles  en  raison  des  dimensions  énormes  des  machines  qui  les 
réaliseraient.  Toutefois,  on  obtiendrait  déjà  des  résultats  pratiques  intéres- 
sants si  l'on  arrivait  à  faire  a, ,10=  -  grâce  à  divers  perfectionnements. 

Dans  l'état  actuel  de  la  question  on  peut  surtout  gagner  sur  a  et  K,  parce 
que,  si  nos  moteurs  sont  légers,  nos  charpentes  sont  relativement  lourdes  et 
la  qualité  de  nos  surfaces  est  très  inférieure  à  celle  de  la  voilure  des  oiseaux. 

Mais  il  est  intéressant  de  remarquer  que  l'avenir  de  l'aviation  n'est  pas 
subordonné  à  la  découverte  sensationnelle  qui,  par  l'introduction  d'un  mode 
de  construction  entièrement  nouveau,  ou  celle  de  procédés  sustenta teurs 
très  perfectionnés,  résoudra  d'un  seul  cou[)  le  problème  de  l'amélioration  de 
la  fonction. 

En  efl'et,  pour  obtenir  ce  résultat  on  peut  agir  avec  efficacité  sur  cinq 
variables,  savoir  K,  a,  p,  p  et  e.  Or,  en  gagnant  sur  chacune  d'elles  un  tan- 
tième même  peu  élevé,  on  arrivera  à  augmenter  le  produit  dans  une  pro- 
portion considérable,  et  en  tous  cas  très  suffisante  pour  atteindre  le  but 
poursuivi. 

Il  semble  donc  bien  que  l'aviation  en  est  arrivée  à  ce  point  où,  après  la 
période  héroïcjue  du  début,  des  résultats  pratiques  et  puissants  seront  obtenus 
par  la  recherche  patiente  et  méthodique  des  perfectionnements  de  détail. 


AÉRONAUTIQUE.  —  Sur  les  conditions  d'utilisation  des  ballons  dirigeables 
actuels.  Note  de  M.  le  commandant  I5outtie.4ux,  présentée  par  M.  Des- 
landres. 

Les  progrès  récemment  accomplis  dans  la  navigation  aérienne  per- 
mettent de  dire  que  le  ballon  dirigeable  entre  dans  le  domaine  de  la  pra- 
tique, et  qu'il  peut  maintenant  effectuer  de  véritables  voyages  offrant  le 
plus  haut  inl(''rét  au  point  de  vue  scientifique  ou  militaire. 

Pour  obtenir  du  ballon  dirigeable  le  rendement  maximum,  il  faut  le 
rendre  capable  de  sortir  le  plus  souvent  possible  et  de  naviguer  le  plus  long- 
temps possible. 

La  fréquence  des  sorties  est  subordonnée  à  la  vitesse  propre  de  l'aérostat; 
la  durée  de  la   navigation  dépend  de  plusieurs  facteurs  :   l'endurance  de 


n46  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

l'équipage,  les  approvisionnements  de  combustible  et  la  dépense  de  lest. 
Nous  examinerons  en  particulier  ce  dernier  point. 

On  sait  que  le  ballon  libre  est  en  équilibre  instable  dans  l'atmosphère;  le 
moindre  alourdissement  le  fait  descendre  jusqu'à  terre,  et,  si  l'on  cherche  à 
enravcr  cette  descente  en  allégeant  la  nacelle,  l'aérostat  remonte  et  atteint 
une  nouvelle  zone  supérieure  à  la  première. 

Avec  le  ballon  libre  ordinaire,  on  ne  peut  parer  à  ces  ruptures  d'équilibre 
qu'en  ietant  du  lest,  et  c'est  précisément  cette  consommation  de  lest  qui 
limite  la  durée  des  ascensions. 

Il  en  avait  été  de  même  ius(prici  pour  les  ballons  dirigeables.  Continuer 
à  employer  ce  procédé  primitif  eût  été  s'interdire  tout  voyage  de  longue 
durée,  et  il  était  indispensable  de  remplacer  le  Ijrutal  jet  de  lest  par  une 
sustentation  dynami([ue  obtenue  au  moyen  de  la  force  motrice  dont  on  dis- 
pose à  bord. 

A  cet  effet,  il  était  possible  d'employer  soit  des  hélices  sustentatrices, 
soit  des  plans  mobiles  autour  d'un  axe  horizontal. 

C'est  cette  dernière  solution  qui  est  couramment  usitée  à  bord  des  sous- 
marins;  des  gouvernails  de  plongée  y  permettent  de  régler  la  profondeur 
d'immersion  et  l'assiette  longitudinale  avec  une  telle  précision,  qu'on  peut 
déterminer  dans  d'étroites  limites  la  zone  de  navigation  où  doit  se  tenir  le 
bâtiment. 

Pour  profiter  de  ces  avantages,  nous  avons  cherché,  en  1906,  à  appliquer 
ces  méthodes  à  la  navigation  aérienne.  Le  ballon  se  trouve,  en  effet,  dans 
des  conditions  absolument  analogues  au  sous-marin  :  la  réaction  des  plans 
obliques  est  simplement  proportionnelle  à  la  densité  du  milieu;  et,  en  raison 
du  rapport  des  poids  spécifiques,  elle  est  800  fois  moindre  dans  l'air  que 
dans  l'eau. 

Deux  systèmes  étaient  d'ailleurs  à  envisager  :  ou  bien  des  gouvernails  à 
axe  horizontal  pouvaient  être  placés  à  l'arrière  de  l'aérostat,  leur  manœuvre 
flevaut  avoir  pour  effet  de  changer  l'assiette  et  d'incliner  le  ballon  qui,  se 
présentant  ainsi  en  oblique  dans  le  courant  d'air  produit  par  la  marche  en 
avant,  devait  tendre  à  suivre  une  nouvelle  trajectoire,  ascendante  ou  descen- 
dante; ou  bien  des  gouvernails  horizontaux  pouvaient  être  installés  dans  le 
voisinage  du  maître-couple  de  l'aérostat,  leur  inclinaison  devant  simplement 
fournir  une   composante   verticale,   sans  changer  en    rien    l'écpiilibre   du 

ballon. 

l'entre  ces  deux  systèmes  nous  avons  donné  la  préférence  aux  gouvernails 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  1908.  747 

centraux,  qui  ont  l'avantage  de  fournir  un  certain  effort  vertical  sans  provo- 
quer rinclinaison  de  l'axe  longitudinal  de  l'aérostat,  et  sans  donner  lieu  à 
des  mouvements  de  tangage  dangereux  ou  gênants. 

Pour  lutter  contre  les  ruptures  d'équilibre  accidentelles,  il  suffira  donc 
d'incliner  plus  ou  moins  les  plans  dans  un  sens  ou  dans  l'autre,  et  l'on  doit 
arriver  ainsi,  en  réduisant  la  consommation  de  lest,  à  augmenter  dans  de 
notables  proportions  le  rayon  d'action  des  dirigeables. 

L'expérience  a  confirmé  pleinement  cette  manière  de  voir.  Le  ballon 
Pairie  a  été  muni  en  190G  de  gouvernails  de  profondeur,  ou  ailerons,  placés 
un  peu  en  avant  du  centre  de  poussée,  à  peu  près  dans  la  même  position 
que  les  nageoires  latérales  des  poissons. 

I^es  résultats  obtenus  ont  été  des  plus  concluants,  et  il  est  devenu  facile 
d'effectuer  de  longues  ascensions  en  naviguant  à  altitude  constante  par  le 
simple  jeu  de  ces  gouvernails.  C'est  ainsi  que  pendant  l'été  de  1907,  c'est-à- 
dire  à  l'époque  de  l'année  où  les  ruptures  d'équilibre  sont  les  plus  fortes, 
en  raison  de  l'action  intense  du  soleil,  il  a  été  possible  d'exécuter  14  ascen- 
sions sans  aucune  dépense  de  lest,  grâce  à  cette  nouvelle  métbode. 

De  même,  les  descentes  peuvent  être  eifectuées  avec  une  dépense  <ie  lest 
nulle  ou  insignifiante  et  avec  une  vitesse  très  réduite.  C'est  ainsi  que  le 
16  novembre  1907,  Patrie,  se  trouvant  à  i325™  d'altitude  au-dessus  du  fort 
de  Saint-Cyr,  a  pu  regagner  le  sol  sans  aucune  dépense  de  lest  et  avec  une 
vitesse  verticale  ne  dépassant  pas  0°',  5o  par  seconde. 

Un  gouvernail  horizontal  a  été  installé  en  1907  sur  le  dirigeable  Ville-de- 
Paris  et  a  montré  également  une  très  grande  efficacité,  ainsi  que  nous  avons 
pu  le  constater  personnellement  dans  plusieurs  ascensions  prolongées. 

Il  est  d'ailleurs  intéressant  de  constater  les  progrès  accomplis  depuis 
deux  ans  dans  la  navigation  par  ballon  dirigeable. 

En  1905,  dans  les  expériences  exécutées  avec  le  dirigeable  de  MM.  Le- 
baudy,  le  plus  grand  trajet  accompli  en  circuit  fermé  fut  le  voyage  de  Toul 
à  Nancy  et  retour,  soit  5o'""  environ  ;  la  plus  longue  étape  parcourue  en  ligne 
droite  fut  celle  de  .Jouarre  au  camp  de  Cliàlons;  elle  était  d'environ  loo"^""  et 
fut  franchie  en  3''25'°.  Il  était  difficile  d'ailleurs  de  dépasser  de  beaucoup 
cette  durée,  en  raison  des  grosses  dépenses  de  lest  nécessitées  par  le  main- 
tien de  l'équilibre  vertical  du  ballon. 

En  1907,  le  dirigeable  Patrie  a  exécuté  en  circuit  fermé  le  trajet  de  Chalais 
à  Fontainebleau  et  retour,  lequel,  complété  par  des  évolutions  au-dessus  de 
Chalais,  représente  une  distance  de  1  jo'"".  Il  a  pu  accomplir  sans  arrêt,  par 
des  circonstances  atmosphériques  peu  favorables,  le  voyage  de  Chalais  à 


■y/jS  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Verdun,  soit  une  étape  de  240'""  franchie  en  6''45".  De  même,  le  dirij^eable 
Ville-de-Paris  a  effeclué  le  24  décembre  1907  le  trajet  Sartrouville-Coulom- 
niiers  et  retour,  soit  un  parcours  total  de  140'*"'  et,  le  i5  janvier  1908,  le 
trajet  Sartrouville- Verdun  avec  un  parcours  total  de  260*"". 

Pendant  ces  longues  ascensions,  les  dépenses  de  lest,  relativement  mi- 
niuics  d'ailleurs,  n'ont  eu  pour  objet  que  de  gagnerdes  altitudes  supérieures 
et  le  maintien  de  l'équilibre  vertical  a  été  obtenu  à  peu  prés  uniquement 
par  l'emploi  des  gouvernails  horizontaux. 

Ainsi,  grâce  au  procédé  de  sustentation  dynauii(pie  inauguré  avec  le 
dirigeable  Pairie,  la  durée  possible  des  ascensions,  si  étroitement  limitée 
autrefois  par  la  dépense  de  lest,  ne  dépend  plus  guère  aujourd'hui  que  de 
rapprovisionnoinent  d'essence,  calculé  pour  10  heures,  mais  qu'il  est  facile 
d'augmenter  dans  certaines  limites,  en  emportant  des  bidons  d'essence  en 
guise  de  lest. 

SPIlCTROSCOPIE.  —  Étude  spectroscopifjue  de  flammes  de  diverses  natures. 
Note  de  MM.  <1.-A.  Hemsalf.ch  et  C.  de  Watieville,  présentée  par 
M.  Lippmann. 

Outre  les  avantages  que  nous  avons  signalés,  notre  nouvelle  méthode  de 
production  des  spectres  de  flammes  (M  présente  celui  de  permettre  l'emploi 
de  gaz  dont  le  mélange  est  très  explosif,  comme  ceUii  de  l'oxygène  avec 
l'hydrogène  ou  le  gaz  d'éclairage.  On  sait  que,  dans  ce  cas,  on  avait  été 
jusqu'ici  réduit  à  introduire  sous  forme  massive,  dans  le  dard  déjà  formé 
du  chalumeau,  la  substance  à  étudier,  ce  qui  présentait  le  double  incon- 
vénient d'employer  une  partie  de  la  chaleur  de  la  source  à  la  fusion  de  la 
matière,  et  de  ne  pas  mettre  à  contribution  toutes  les  parties  successives  de 
la  flamme.  Ayant  placé  sur  le  trajet  de  l'un  des  gaz  qui  se  rend  au  brûleur 
une  étincelle  ou  un  arc  dont  la  matière  arrachée  aux  électrodes  est  enlrainée 
sous  forme  très  divisée  à  l'intérieur  même  de  la  flamme,  nous  avons  pu 
étudier  le  spectre  fourni  par  les  sources  suivantes  :  hydrogène  seul,  gaz 
d'éclairage  et  oxygène,  hydrogène  et  air,  hydrogène  et  oxygène.  Nous 
bornerons  la  présente  Note  à  l'exposé  des  résultats  fournis  par  l'étude  de 
la  première  de  ces  flammes. 


(')  MiiMSALECH  el  DE  Watieville,   Coiiifles  rendus,    t.   C.VLIV,    1907,    p.    i338   et 
t.  CXLV,  1907,  p.  1266. 


SÉANCE    DU   (')   AVIilL    1908.  'j^() 

La  flamme  de  l'hydrogène  brûlant  seul  est,  comme  on  le  sait,  fort  peu 
éclairante;  si  le  gaz,  avant  d'être  enflammé,  passe  dans  un  ballon  où  l'on 
fait  jaillir  un  arc  entre  des  tiges  de  fer,  ou  mieux  entre  une  tige  de  fer  et  un 
charbon  à  lumière,  la  flamme  devient  éclairante.  On  remarque,  cependant, 
comme  l'indique  la  photographie  reproduite  ci-contre,  que  la  flamme  est 
loin  d'être  uniformément  lumineuse  :  la  matière  enlevée  aux  électrodes 
forme  une  sorte  de  colonne  cylindrique  détachée  du  brûleur  et  constituée 
par  de  petits  filets  de  particules  incandescentes,  qui  paraissent  s'élever  verti- 

Fis.   ..• 


calement  sans  se  mélanger  aux  parties  latérales  renflées  de  la  flamme.  Cette 
colonne  lumineuse  donne  un  spectre  continu,  et  l'on  observe  à  l'aide  de  la 
photographie  un  fort  petit  nombre  de  raies  :  386o.o3  du  fer,  très  faible, 
4o3o.84,  4o33.i6et  4034.  J9,  le  tri[)let  du  manganèse,  assez  bien  visible, 
et  la  raie  4226.9  du  calcium,  extrêmement  faible.  Ces  raies  proviennent 
probablement  d'impuretés  contenues  dans  noire  hydrogène  (commercial) 
et  introduites  dans  la  fabrication  industiiclle  par  le  fer  et  l'acide  chlorhy- 
drique.  L'enveloppe  externe  de  la  llammc  n'émet  que  la  seule  raie  4226.9 
du  calcium. 

Dans  le  cas  où  c'est  sur  une  étincelle  produite  entre  des  électrodes  de 
calcium  que  passe  rhydrogène,  la  flamme  prend  une  coloration  orangée  sur 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  14.)  99 


75o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

toute  son  étendue.  Elle  émet  les  bandes  vertes  et  rouges,  ainsi  que  la 
raie  ,''1226. (>,  1res  forte,  du  calcium  ;  on  voit  également  la  raie  386o.o-i  du  fer 
et  le  triplet  du  manganèse,  raies  sans  doute  dues,  comme  nous  l'avons  déjà 
dit,  aux  impuretés  de  l'hydrogène. 

On  peut  faire  les  deux  remarques  suivantes  : 

1"  Ces  quelques  raies  qui  apparaissent  ainsi  dans  la  flamme  de  Tliydrogène  sont, 
dans  celle  du  mélange  de  gaz  d'éclairage  el  d'air  chargé  de  traces  des  substances 
auxquelles  elles  appartiennent,  émises  par  la  llanime  sur  toute  sa  hauteur,  c'est-à-dire 
également  par  l'enveloppe  externe  qui  est  en  contact  avec  l'atmosphère  ('). 

2°  L'iivdrogène  entraine  bien  une  quantité  de  matière  capable  d'en  fournir  le 
spectre  de  flamme  complet,  car  celui-ci  apparaît  aussitùl  qu'on  ouvre  le  robinet  d'oxy- 
gène du  chalumeau.  Ces  faits  semblent  donner  un  appui  à  la  théorie  des  auteurs  qui, 
comme  M.  Pringsheim,  veulent  voir  dans  les  réactions  chimiques  la  source  de  pro- 
duction des  spectres  par  les  flammes.  EfFectivement,  dans  le  cas  du  fer,  le  cylindre 
lumineux  intérieur  ne  fournit  qu'un  spectre  continu,  comme  si,  grâce  à  ce  qu'il  est 
séparé  de  l'oxygène  de  l'air  par  la  partie  externe  de  la  flamme,  la  seule  élévation  de 
température  subie  par  ses  particules  ne  pouvait  suffire  qu'à  les  porter  à  l'incandescence. 
Dans  le  cas  du  calcium,  c'est  la  llarame  tout  entière  qui  est  colorée,  et  le  voisinage 
immédiat  de  l'air  permet  d'expliquer  la  production  des  bandes  de  l'oxyde. 

Lorsque  le  fer  ne  se  trouve  qu'à  l'état  de  traces,  sous  forme  d'impuretés,  dans  l'hy- 
drogène en  combustion,  l'addition  de  l'oxygène  provoque  l'apparition  de  quelques 
raies  supplémentaires  du  fer.  Ce  spectre  est  probablement  constitué  par  les  «  raies 
ultimes  »  (M.  de  Grauiont)  du  fer.  En  comparant  notre  spectre  à  celui  de  l'étoile 
9.  Cvgni,  dans  lequel  le  fer  est  représenté  par  quelques  raies  seulement,  nous  avons 
constaté  une  certaine  ressemblance.  On  remarquera  que  le  spectre  de  cette  étoile  pré- 
sente d'une  façon  marquée  les  raies  de  l'hydrogène.  Le  Tableau  suivant  donne  la  liste 
de  ces  raies  du  fer.  I^es  intensités  des  raies  du  spectre  de  a.  Cygni  ont  été  empruntées 
au  Catalogue  de  Sir  Norman  Lockyer  (-). 

Intensités  (max.  =  lo). 

Ffaniiiie 
(  Hemsalech 
Longueurs  d'onde  el  ac  Cygni 

(Ixayser  el  Runge).  de  Walteville  ).  (Loclvyer). 

3720,07                                  3  — 

3737,27                                    2  \  Ces  raies  coïncident  — 

3745,81                                   I  f        avec  des  raies  — 

3820,56  <  I  (  du  spectre  de  l'étoile  — 

3824,58  <i  )              Sirius.  — 


(')  De  WATTEViLLE,  l'Iùl.  Tia/is.,  série  A,  t    CCIV,  1904,  p.  i4*^- 
(-)    Publié  pai'  le  Solar  Physics  Committec,  London,  1902. 


SÉANCE    DU    6   AVRIL    1908.  "J^l 

Intensités  {  max.  =  10). 


Flamnie 

(Hemsalech 

Longueurs  d 'onde 

et 

a  Cygni 

(Kayser  et  Runf;e). 

de  Wallcville). 

(Lockyer), 

3856,49 

<I 

— 

386o,o'3 

f 

4 

3 

3878,47 

<1 

— 

3886,38 

2 

2 

389.5,-5 

0 

2 

3899,80 

<I 

— 

3903,06 

<1 

1 

3920, 36 

<I 

I 

3923,00 

<I 

<t 

3928,05 

<I 

1 

3930,37 

<I 

2-3 

4045,90 

<I 

3-4 

4o63,63 

<I 

2 

4071,79 

<I 

3 

4383, 70 

<I 

2 

44o4,88 

<t 

1-2 

44i5,27 

<1 

<i 

Un  spectre  continu  et  des  bandes  nous  ont  empêchés  de  voir,  dans  la  par- 
tie violette,  les  quelques  raies,  d'ailleurs  très  faibles,  qui  se  trouvent  encore 
dans  la  liste  de  Lockyer. 


SPECTROSCOPIE.  —  Sur  la  présence  des  raies  d'èlincelle  dans  le  spectre  de  l' arc . 
Note  de  MM.  Cii.  Fabry  et  H.  Buisson,  présentée  par  M.  Deslandres. 

Si  l'on  compare  le  spectre  d'arc  et  le  spectre  d'étincelle  d'un  métal,  on 
trouve  que  certaines  raies  du  second  sont  absentes  du  premier  ou  n'y  existent 
qu'avec  une  très  faible  intensité.  Ces  raies  sont  spécialement  désignées  sous 
le  nom  de  raies  d'étincelle  {enhanced  Unes  de  Lockyer).  Leur  étude,  inté- 
ressante pour  l'Astronomie  physique,  a  donné  lieu  à  de  nombreux  travaux. 

Dans  l'emploi  que  nous  avons  fait  de  l'arc  au  fer  pour  la  mesure  de 
repères  spectroscopiques  (  '  ),  et  pour  la  préparation  d'une  Carte  de  son 


(')   Comptes  rendus,  t.  GXLIV,  1907,  p.  n55.  —  Journal  de  Physique,  4'=  série, 
t.  VII,   1908,  p.  168. 


n52  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

spectre  (  '  ),  nous  avons  découvert  qui*  toutes  les  raies  d'étincelle  sont  émises 
par  cette  source,  mais  seulement  par  quelques  parties  de  l'arc. 

Cet  arc  est  produit  entre  deux  tiges  de  fer  de  7"""  de  diamètre,  placées 
verticalement.  11  est  alimenté  jjar  une  distribution  de  courant  continu  à 
220  volts,  avec  interposition  d'une  résistance  convenable. 

Le  régime  le  plus  ordinaire  de  l'arc  est  le  suivant  :  examiné  visuellement, 
l'arc  se  présente  comme  formé  de  deux  tlanimes,  partant  des  deux  élec- 
trodes. La  flamme  négative  est  de  beaucoup  la  plus  brillante,  et  la  différence 
est  d'autant  plus  accentuée  qu'on  utilise  des  radiations  de  plus  grande 
longueur  d'onde.  A  travers  un  verre  rouge  la  flamme  négative  apparaît 
presque  seule.  Dans  l'ultra-violet  les  raies  données  par  la  partie  négative 
sont  élargies,  et  un  grand  nombre  d'entre  elles  renversées,  tandis  que  la 
partie  positive  ne  donne  pas  de  renversements.  C^liacune  des  deux  flammes 
semble  avoir  pour  origine  un  point  brillant  situé  sur  la  goutte  de  fer  fondu 
qui  termine  chaque  électrode.  Ces  points  émettent  tontes  les  raies  d'étin- 
celle alors  que  les  flammes  de  l'arc  ne  les  donnent  pas. 

Pour  faire  celte  distinction  d'origine,  il  faut  se  servir  d'un  spectroscope 
sans  astigmatisme,  et  projeter  sur  la  fente  une  image  de  l'arc;  les  raies 
d'étincelle  apparaissent  alors  comme  des  points  très  brillants  aux  extrémités 
des  électrodes.  Si  l'on  élargit  la  fente,  l'aspect  est  encore  plus  caractéristique  : 
on  a  une  série  d'images  monochromatiques  de  l'arc,  qui  se  réduisent  à  deux 
points  pour  les  raies  d'étincelle. 

Dans  le  spectre  visible,  les  raies  signalées  comme  enhanced  par  Loc- 
kyer  (^)  donnent  cet  aspect  d'une  façon  frappante.  C'est  le  cas  des 
raies 4924  et  5oi8.  Il  en  est  de  même  des  raies  analogues  signalées  par  Haie 
et  Adams  (')  dans  la  région  rouge,  par  exemple  les  raies  G247  et  64  jG. 

Dans  l'extrême  ultra-violet,  les  raies  de  cette  espèce  sont  très  nombreuses, 
à  tel  point  que  dans  la  région  2400  le  rayonnement  est  presque  entièrement 
émis  par  les  deux  points  brillants  des  électrodes.  Pour  les  petites  longueurs 
d'onde  le  spectre  d'arc  et  celui  d'étincelle  sont  très  différents.  Il  y  a  des 
raies  particulières  à  chaque  source  et  des  raies  communes.  Sur  nos  clichés 
ces  diverses  raies  se  distinguent  très  nettement  :  les  raies  d'étincelle  (24<)j, 


(')  Les  Cartes  actuellement  existantes  du  spectre  du  fer  ne  sont  pas  pleinement 
satisfaisantes.  Nous  en  préparons  une  qui  paraîtra  très  prociiaineinenl  dans  les  Annales 
de  la  Faculté  des  Sciences  de  Marseille. 

(-)  Proceedings  of  the  Royal  Soc.  oj  London,  t.  L\V,  1900,  p.  4ïS- 

(^)  Astrophvsical  Journal,  t.  WV,  1907,  p.  70. 


SÉANCE    DU   6   AVRIL    1908.  ySS 

2664,  iiG84,  2G93)  apparaissent  seulement  aux  électrodes;  les  raies  d'arc 
(2679,  2689,  2735)  se  montrent  dans  la  flamme  sans  renforcement  aux 
extrémités;  les  raies  communes  (239.J,  24i3,  2563)  apparaissent  dans  la 
flamme  avec  renforcement  aux  électrodes. 

Ces  propriétés  ne  sont  pas  particulières  à  l'arc  au  fer  :  nous  les  avons  aussi 
observées  sur  l'arc  entre  tiges  de  nickel  ou  de  cuivre.  On  ne  les  avait  pas 
rencontrées  jusqu'ici  probablement  parce  que  l'on  s'est  servi  de  réseaux  con- 
caves doués  d'astigmatisme,  qu'on  a  souvent  disposé  l'arc  perpendiculai- 
rement à  la  fente,  et  qu'enfin  on  a  surtout  étudié  l'arc  en  plaçant  le  métal 
sur  des  pôles  de  charbon.  11  faut  toutefois  rappeler  qu'un  cas  analogue  a  été 
observé  par  Hartmann  (')  pour  la  raie  d'étincelle  44^1  du  magnésium. 

Lockjer  aUiibue  la  prniluclion  des  raies  d'étincelle  à  une  température  particuliè- 
rement élevée.  Dans  le  cas  de  l'arc,  il  faudrait  supposer  que  la  température  est  plus 
élevée  au  voisinage  immédiat  des  électrodes;  il  est  difficile  de  dire  s'il  en  est  ainsi.  Nous 
avons  constaté  que  la  limite  d'interférence  pour  les  raies  émises  par  les  points  bril- 
lants des  électrodes  est  sensiblement  la  même  que  pour  les  autres  raies  et  que,  par  suite, 
leur  largeur  n'est  pas  plus  grande.  Ce  fait  n'est  pas  favorable  à  l'iiypothèse  d'une  tem- 
pérature plus  élevée.  On  peut,  avec  plus  de  vraisemblance,  attribuer  la  production  des 
raies  d'étincelle  à  la  chute  de  potentiel  rapide  qui  existe  au  voisinage  des  électrodes. 
Les  ions  prendraient  là  comme  dans  l'étincelle  des  vitesses  très  gi'andes  et  leurs  chocs 
plus  violents  donneraient  lieu  à  l'émission  de  raies  qui  ne  se  produiraient  pas  avec  des 
vitesses  jtlus  faibles.  La  tem])Lrature  ne  jouerait,  dans  le  cas  actuel,  aucun  rôle  dans 
la  production  des  raies  d'étincelle.  D'autre  part,  la  température  seule,  si  elle  est  suf- 
fisamment élevée,  peut  donner  les  mêmes  vitesses  sans  aucun  phénomène  d'origine 
électrique.  D;ins  un  rayonnement  purement  thermique,  les  raies  d'étincelle  seraient 
des  raies  de  température  élevée.  En  résumé,  la  contlilion  d'émission  de  ces  raies  serait 
l'existence  de  vitesses  très  grandes,  ces  vitesses  étant  dues,  selon  les  cas,  à  la  pi'ésence 
d'un  champ  électrique  ou  au  mouvement  d'agitation  thermique. 

L'émission  des  raies  d'étincelle  par  les  points  brillants  des  électrodes 
explique  certains  faits  curieux.  Toute  catise  qui  diminue  l'intensité  et  la 
longueur  des  flammes  de  l'arc  tend  à  produire  une  prédominance  des  raies 
d'étincelle.  Ainsi  l'arc  sous  l'eau  émet  ces  raies,  comme  l'ont  montré  Hart- 
mann et  Eberhard  (*)  dans  le  cas  du  magnésium,  du  zinc  et  du  cadmium. 
Il  en  est  de  même  pour  l'arc  à  très  faible  intensité,  forcément  très  court, 
surtout  si  la  tension  est  peu  élevée. 

Indiquons  en  terminant  que  l'arc  au  fer  peut  présenter  un  autre  régime 


(')  Astrophysical  Journal,  t.  XVII,  igoS,  p.  270. 
(-)  AslrophysicalJoiiriial,  t.  W'Il,  igoS,  p.  229. 


754 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


que  celui  iiiii  vient  d'être  décrit  :  il  en  diffère  en  ce  que  le  point  brillant 
n'existe  plus  que  sur  la  cathode,  qui  seule  éiuel  une  flamme;  le  point  et  la 
flamme  de  l'anode  ont  disparu. 

(^)uand  on  passe  du  premier  régime  au  second,  pour  une  même  longueur 
de  l'arc,  la  différence  de  polentiel  entre  les  électrodes  subit  un  accrois- 
sement notable. 


CHIMIE.   —    'Nouvelle  méthode  de  dosage  de  la  vapeur  de  mercure  dans  l'air. 
Note  (')  de  M.  P.  Ménière,  présentée  par  M.  Armand  Gautier. 

Chargé  par  feu  le  professeur  Panas  de  créer,  dans  un  but  thérapeutique, 
un  appareil  à  inhalations  d'air  mercurisé,  j'ai  dû  rechercher  une  méthode  qui 


T^...-:^^ 


permit  de  doser  d'une  façon  précise  les  quantités  minimes  de  vapeurs  mer- 
curielles  mélangées  à  l'air  respiré. 


(')  Présentée  dans  la  séance  du  3o  mars  1908. 


SÉANCE    DU    6   AVRIL    1908.  7^5 

Après  avoir  essayé  les  papiers  imprégnés  d'azotate  d'argent  ammoniacal, 
de  chlorure  d'or  ou  de  palladium,  etc.  (Merget),  réductibles  sous  les 
influences  les  plus  diverses,  le  barbolage  dans  l'acide  nitrique  pour  oxyder 
le  mercure,  etc.,  j'ai  dû,  sur  le  conseil  de  M.  le  professeur  Gautier,  dans  le 
laboratoire  duquel  a  été  exécuté  ce  travail,  recourir  au  mélange  intime  de 
l'air  mercuriel  avec  les  vapeurs  bouillantes  d'acide  azotique.  J'ai  pu  fixer 
ainsi  la  totalité  du  métal  à  l'état  de  nitrate  (jue  je  dose  ensuite  comme  on 
le  verra  plus  loin. 

L'appareil  que  j'emploie  se  compose  d'un  ballon  en  verre  de  i5oo"""  muni 
de  deux  tubulures  rodées;  la  première  est  traversée  par  un  tube,  destiné 
à  amener  le  gaz  à  la  partie  inférieure;  sur  la  deuxième  s'adapte  verticalement 
un  tube  serpentin  Lebel-Schlœsing  de  gros  diamètre  à  six  spires  allongées. 
A  la  suite  un  petit  serpentin  de  i'"  de  long  à  spires  rapprochées  plonge  dans 
une  allonge  bitubulée  pour  l'arrivée  et  le  départ  de  l'eau  destinée  au  refroi- 
dissement. Pour  éviter  toute  perte,  ce  système  est  relié  à  un  second  presque 
identique  comme  le  montre  la  figure  ci-jointe. 

Comme  accessoires  un  compteur  à  air  et  une  trompe  d'aspiration. 

jWode  opératoire.— \evsev  laos  d'acide  nitii(iue  pur  à  4o°  B.  dans  le  premier  ballon 
et  75e  dans  le  deuxième;  après  avoir  fait  cummiuiiquer  l'appareil,  d'un  côlé  avec  le 
compteur  et  la  trompe  à  ean  et  de  l'autre  avec  le  mélange  d'air  el  de  vapeurs  mercu- 
rielles,  on  cliaufïe  jusqu'à  ébullilion  et  conini.-ncenient  de  condensation.  A  ce  moment 
on  fait  fonctionner  la  trompe  de  telle  sorte  qu'il  passe  i'  d'air  par  minute.  La  quantité 
totale  doit  varier  entre  100'  el  1000'  suivant  les  circonstances. 

Celle  première  opération  bien  conduite,  ou  laisse  refroidir  l'acide  qui  tient  alors  en 
dissolution  l'azotate  mercurique  el  Ion  doit  retrouver  très  exactement  le  poids  initial 
de  200S  d'acide.  S'il  en  était  autrement  c'est  que  la  trompe  aurait  fonctionné  trop  tôt  ou 
trop  vite  ou  encore  que  les  serpentins  supérieurs  auraient  été  insuffisamment  refroidis. 

La  solution  acide  versée  dans  une  capsule  est  évaporée  très  lentement  à  la  tempéra- 
ture de  50°  environ.  Lorsqu'il  ne  reste  plus  que  4  à  5  gouttes  de  liquide  on  y  verse 
2qc[u»  d'eau  distillée. 

Dosage.  —  Les  quantités  de  mercure  ainsi  recueillies  dans  les  cas  les  plus  fréquents 
sont  tellement  minimes  que  les  procédés  de  dosage  ordinaires  ne  sont  pas  applicables. 
J'ai  donc  dû  instituer  deux,  méthodes  :  l'une  destinée  à  l'analyse  des  solutions  renfer- 
mant moins  de  j^^-^  de  leur  poids  de  mercure,  l'autre  pour  les  doses  supérieures. 

La  première  repose  sur  l'emploi  de  la  diphénylcarbazide  du  professeur  Cazeneuve  et 
qui  donne  dans  les  sels  de  mercure  un  précipité  de  dipliénylcarbazone  mercurique  bleu 
pensée  dans  les  solutions  fortes  jusqu'au  ,^(^70.  '^'^oXeV  rose  dans  les  solutions  du  -nrô'oTô 
an ! pi  rnsp  vinlapè  du         ' au —  de  mercure  et  même  au-dessous. 

Cet  élégant  réactif  fournit  des  résultais  particulièrement  nets  dans  les  solutions 
d' azotate  mercxxTÏqn^  A  \2L  condition  qu'elles  soient  très  étendues,  absolument  pures  et 
qu'elles  ne  contiennent  pas  au  début  plus  de  o,5  pour  100  d'acide  nitrique.  Le  réactif 


756  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

s'oblienl  en   faisant  dissoudre  à  froid  08,  25  de  dipliényicarbazide  dans   loos  d'alcool 
à  4o"  C.  très  pur.  On  laisse  digérer  34  heures  et  Ton  liitre. 

J'ai  fait  imprimer  une  éclielle  coloritnclririue  qui  comprend  11  teintes  coriespon- 
dant  aux  quantités  suivantes  de  mercure  : 

o«, 01  pour  100;     0,007.5;     o,oo5;     o,ooo5;     0,001;     0,00070;     0,0000;     o, 00026; 
0,0001;     0,000076;     0,00000;     0,000025  pour  100  de  liqueur. 

Les  20'"''  de  liqueur  mercurielle  de  l'opération  précédente  sont  divisés  en  quatre 
parties  égales.  La  première  partie,  soit  5'"'',  versée  dans  un  tube  gradué  est  additionnée 
de  I™'  du  réactif;  deux  cas  peuvent  se  présenter  :  1"  la  teinte  obtenue  est  inférieure 
à  la  teinte  n"  1  et  il  suffit  de  trouver  la  teinte  similaire  et  de  lire  la  quantité  corres- 
pondante de  mercure;  a"  elle  est  superposable  à  la  teinte  maxinia  1  et  alors  il  faut 
recourir  à  ma  deuxième  méthode,  car  elle  peut  correspondre  à  toutes  quantités  égales 
ou  supérieures  à  yjJ^.  A  cet  eflet  j'emploie  une  liqueur  titrée  obtenue  par  solution 
de  4^,50  d'iodure  de  sodium  bien  sec  dans  i'  d'eau  distillée.  Ce  réactif  très  sensible, 
versé  dans  les  solutions  de  nitrate  mercuri([ue,  donne  un  précipité  blanc,  rose  ou 
rouge  suivant  leur  titre,  soluble  dans  un  excès  de  réactif.  Sachant  que  i™'  de  solution 
iodurée  correspond  à  os, 001  de  Hg  pur  précipité  puis  redissous,  il  est  aisé,  en  la  ver- 
sant goutte  à  goutte  et  très  lentement,  dans  5™'  de  liquide  à  analyser,  d'en  déduire  la 
quantité  cherchée. 

J'ai  pu  déterminer  par  ces  deux  méthodes  les  quantités  de  mercure  entraî- 
nées par  le  passage  de  l'air,  à  des  températures  de  1  2°  à  100",  sur  des  amal- 
games (o'*,ooo4  à  0,19  par  mètre  cube  d'air),  sur  le  mercure  métallique 
(0^,0006  à  0,42),  sur  la  buée  mercurielle  (08,0009  à  0,84),  sur  l'onguent 
mercuriel  (oSjOooS  à  0,08  à  3o°),  sur  les  flanelles  de  Merget  (o^^^oooS  à 
0,66),  etc.  L'analyse  de  l'air  d'une  pièce  à  i5°  non  aérée  et  contenant  une 
cuve  à  mercure  de  o"',9o  x  o'°,4o  a  donné  le  cinquième  jour  ok,oo3  pour  i""' 
et  le  quinzième  o''',oo9.  L'air  d'une  chambre  logeant  un  lapin  frictionné 
quotidiennement  à  l'onguent  mercuriel  contenait  le  troisième  jour  o»,  006 
par  mètre  cube;  le  huitième,  0^,012  {t=  iS^-iS").  Le  mercure  varie  ainsi 
^^  Duoôiioo  '^  TTïïô  ^^^  poids  de  l'air  suivant  les  conditions. 

Les  méthodes  et  l'appareil  décrits  plus  haut  pourront  i'ouinir  d'iililes 
indications  dans  les  hôpitaux;  dans  les  chambres  de  malades  soumis  aux 
frictions  mercurielles,  ainsi  que  dans  les  mines  de  mercure.  Ils  renseigne- 
ront sur  la  teneur  en  mercure  des  atmosphères  des  locaux  insalubres  où  tra- 
vaillent les  miroitiers,  doreurs,  fabricants  de  thermomètres,  baromètres,  etc. 
Ils  nous  semblent  pouvoir  être  aussi  utilisés  par  les  physiciens  pour  vérifier 
les  tensions  de  vapeur  du  mercure  qui  depuis  les  travaux  de  Regnault  ont 
été  reprises  par  Hagen  en  1882,  par  Ramsay  et  Young  en  1886  et  par 
Ed\vard-W.  Morley,  en  1904,  sans  qu'on  ait  pu  fixer  leurs  vraies  valeurs. 


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SÉANCE    DU   6   AVRIL    1908.  757 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  la  combustion  par  incandescence  des  gaz  en  pré- 
sence des  corps  oxydables  et  des  corps  incombustibles.  Note  de  M.  Jean 
Meunier,  présentée  par  M.  Troost. 

Les  corps  incandescents  localisent  la  combustion  à  leur  surface,  et  la  ma- 
nière sinj^ulière  dont  ils  se  comportent  au  sein  des  ajaz  explosifs,  de  même 
que  le  mécanisme  de  la  combustion  sans  llamme  s'expliquent  facilement  par 
celte  propriété  (^Comptes  rendus,  t.  (]\L\  ,  p.  1161  et  t.  CXLVI,  p.  S'ic)). 
Les  résultats  expérimentaux  sont  difiVTciils,  suivant  ([ue  le  corps  incandes- 
cent est  une  substance  oxydable  ou  une  substance  incombustible. 

A  la  température  ordinaire,  l'affinité  chimique  de  l'oxygène  pour  Tliydro- 
gène,  pour  le  carbone,  ou  pour  leurs  composés  ne  se  manifeste  pas  dans 
leurs  mélanges  gazeux,  quoique  l'élat  gazeux,  rendant  le  mélange  parfait, 
eùl  dû  favoriser  considérablement  la  n'action  :  c'est  qu'aucune  attraction 
n'est  exercée  par  les  molécules  coml)uraMtes  sur  les  molécules  combustibles, 
ou  vice  rersa.  A  la  température  de  l'indammation,  au  contraire,  l'attraction 
se  manifeste  soudaine  et  très  vive;  c'est  une  attraction  de  molécule  à  molé- 
cule ou  attraction  chimique  qui  dépend  des  proportions  du  mélange,  de 
même  que  sa  vitesse  de  propagation,  autrement  dite  explosion.  L'attrac- 
tion chimique  est  généralement  accompagnée  d'une  attraction  à  distance, 
attraction  de  masse  ou  attraction  physique  Cela  est  manifeste  dans  le  cas 
d'un  combustible  solide  qui,  ayant  dégagé  toute  sa  matière  volatile,  continue 
à  brûler  sans  flamme  :  les  molécules  du  corps  solide  ne  pouvant  se  déplacer, 
il  faut  bien  que  les  molécules  d'oxygène  aillent  à  leur  rencontre.  Celles-ci 
sont  attirées  seulement  ([uand  le  solide  est  porté  à  une  température  suffi- 
sante :  ce  qui  se  passe  à  la  surface  d'un  charl)on  en  ignition  en  est  la  preuve. 
Voici  à  ce  sujet  une  expérience  dans  laquelle  l'oxygène,  un  gaz  combus- 
tible, et  un  métal  oxydable  incandescent,  le  fer  se  trouvent  en  présence. 

Le  métal  e?t  une  spirale  de  fil  de  clavecin,  lona;iie  de  1"  el  pesant  o",335;  elle  est 
placée'  dans  une  éprouvette  renversée  sur  la  cuve  à  eau,  au  milieu  d'un  mélange 
de  100''"' de  grisou  et  d'air,  dosant  9,2  pour  100  de  méthane  et  i8,5pour  100  d'oxygène. 
La  spirale,  portée  au  rouge  par  un  courant  élertrique,  s'oxyde  et  son  poids  s'accroît 
de  os,oii5;  cette  augmentation  correspond  ii  la  fixation  de  S'"'", 5  d'oxygène.  Dans  le 
gaz  résiduel,  la  potasse  n'indique  pas  une  quantité  seusihlt-  de  C,0'-,  tandis  que  le  pyio- 
gallale  lîxe  10  pour  100  d'oxvgène,  ce  qui  véiifie  exaclemenl  les  cliinVes  du  dosai;e 
initial  et  démontre  que  l'in drocarinire  n'a  été  aucunement  hrùlé.  Le  voliMiie  du  fil  de 
clavecin  était  de  ^o"""',  par  conséquent  l'ton  fois  moindre  que  le  Nolume  i;azeux. 
C    R.,   .908,  I"  Semestre.  (T.   CXLVI,  N"  M.)  lOO 


y58  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

L'oxvïïène  a  siiIm  r:itliaclioM  à  distance,  car  les  moineineiits  de  convection  du  gaz  ii  aii- 
raieiU  pas  suffi  pour  ameiiei-  au  coiUact  du  mêlai  rouge  la  rjuaulité  qui  s'est  combinée; 
en  outre,  rowgène  a  pénéli'é  dans  la  masse,  formant  ainsi  une  couclie  d'ovyde  qui  se 
délactie  facilement.  Cette  succession  de  phénomènes  n'a  duré  que  quelques  secondes. 
Les  fils  de  plomb  présentent  des  particularités  analogues  tout  aussi  frappantes. 

Les  métaux  en  général,  mis  sous  forme  de  toiles  métalliques  ou  de  disques  perforés, 
ne  restent  pas  incandescents  quand  ils  ont  été  chauffés  et  qu'ils  sont  ensuite  traversés 
par  un  mélange  gazeux  inflammable.  Cependant,  d'autres  que  le  platine  peuvent 
acquérir  la  propriété  d'entretenir  la  combustion  sans  flamme,  je  l'ai  démontré  dans  ma 
précédente  Note  (')  (p.  SSg).  Certains  oxydes  au  contraire  possèdent  cette  propriété 


à  un  haut  degré. 


L'expérience  la  plus  simple  sur  ce  sujet  consiste  à  approcher  le  squelette  de  cendres 
d'une  allumette  à  moitié  consumée  de  la  flamme  d'une  bougie  ordinaire.  A  4""°  environ 
de  la  flamme  apparente,  elles  deviennent  incandescentes;  à  i"'"  ou  2""',  l'incandes- 
cence est  tellement  vive  que  l'œil  ne  peut  en  soutenir  l'éclat.  Vis-à-vis  de  la  matière 
incandescente  qu'on  promène  le  long  de  la  flamme,  la  partie  éclairante  de  cette 
flamme  paraît  échancrée  par  suite  de  faits  de  l'ordre  de  ceux  que  j'ai  analysés  au  début 
de  cette  Note. 

L'intensité  de  rincandescençe  ne  dépend  donc  pas  seulement  de  la  nature 
de  la  substance  incandescente,  mais  de  la  composition  du  mélange  inflafn- 
mal)lequi  renloute.  .le  me  pi^opose  de  continuer  ces  recherches  qui  condui- 
ront naturcllemenl  à  rélude  de  la  conilmslion  du  gaz  en  présence  des  man- 
chons incandescents. 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Sur  les  variations  de  composition  du  phosplwmolybdate 
d'ammoniaque  :  application  au  dosage  du  phosphore  dans  les  fers,  fontes 
et  aciers,  ^^ote  de  M.  G.  Ciiesxeau,  présentée  par  M.  A.  Carnot. 

Les  coefficients  d'analyse  donnant  la  teneur  en  phosphore  du  phospho- 
molybdate  d'ammoniaque  obtenu  dans  des  conditions  déterminées  varient 
notablement  d'un  auteur  à  l'autre  :  c'est  ainsi  que  la  composition  trouvée 
par  H.  Debray  pour  le  précipité  obtenu  en  liqueur  azotique 

(I«0\  aoMoO-',  SAm^O,  ZW-O) 
correspDud  à   i,()iiS  pour  ton  de  phosphoi^e,   tandis  que  celle  admise  par 


(')  Le  disque  qui  m'a  servi  était  en  nickel;  j'ai  indiqué  par  erreur  qu'il  contenait 
du  cuivre,  trompé  par  la  coloration  verte  de  la  flamme  due  aux  pièces  accessoires  en 
cui\  re. 


SÉANCE    DU    6    AVRIL    1908.  7^9 

A.  (  liiniot  pour  le  précipité  produit  ou  présence  de  sels  ammoniacaux 

(P^OS  2/lMoO\  SAm^O,  3IP0) 

conduit  au  coefficient  i,<V2.S,  qui  est  lui-même  supérieur  à  celui  i,  J74  donné 
par  Rivot. 

Les  causes  d'erreur  que  j'ai  signalées  dans  ma  (communication  du  28  oc- 
tobre 1907  :  dissolution  du  phosphomolybdate  dans  les  liquides  de  lavage, 
surcharge  par  enlraineuient  de  tétramolybdate  d'ammoniaque  insoluble 
dans  les  sels  ammoniacaux,  ne  sont  peut-être  pas  étrangères  à  ces  diver- 
gences ;  mais  elles  m'ont  paru  trop  fortes,  étant  donnée  l'habileté  des  auteurs 
précités,  pour  ne  pas  tenir  surtout  à  (pi('l([ue  propriété  inhérente  au  corps 
en  question,  et  j'ai  pensé  qu'il  sérail  possible  de  la  mettre  en  lumière  par 
des  essais  systématiques,  exécutés  en  faisant  varier  la  concentration  des 
corps  présents  dans  l'eau  mère  on  s'elTectue  la  précipitation.  Cette  prévi- 
sion a  été  confirmée  par  les  résultats  de  cette  étude,  dont  je  n'exposerai  ici 
que  les  principaux,  en  renvoyant  pour  le  détail  au  Mémoire  plus  étendu  qui 
paraîtra  dans  la  Revue  de  Métallurgie. 

Des  poids  variés  d'orlliopiiospliate  de  soude  ont  été  précipités  par  cliaulTage  pendant 
2  tieures  3o  minutes  à  '^b°  avec  5o™'  de  réactifs  inolybdiques  de  compositions  dilté- 
renles.  Voici  les  résultats  de  deux  séries  faites,  l'une  (I)  avec  un  réactif  contenant 
par  litre  5os  de  inolybdate  d'ammoniaque  cristallisé  et  5oo"»'  d'acide  azotique  de 
d—i,io,  l'autre  (II)  avec  le  même  réactif  additionné  de  Sk  de  nitrate  d'ammoniaque 
par  essai  : 


Série  I. 

Série 

II. 

Poids 
de 

^ 

Poids 

Poids 

phospliore 

de                       1' 

rtipoition 

de 

Proportion 

de  la 

piiospliomolNlidate 

pour  11)11 

pliospliuiiiul)'bd<itc 

pour  100 

pris»  d'essai. 

séclié  il  lOD".           de 

pliospliore. 

séché  à  io5". 

de  phosphore 

6,648 

lus 
393,0 

1-69 

m» 
4l2,0 

I  ,62 

4,443 

262,4 

',69 

277.9 

I  ,60 

2, 205 

122,6 

'.79 

142,0 

1 ,58 

I  ,ii5 

59,5 

1,87 

74,5 

1 ,5i 

0,554 

25,5 

2,17 

39.7 

i,4i 

0,277 

12,3 

2,25 

23,3 

1,28 

L'addition  de  AzO'Am  aux  eaux  mères  de  la  série  1  n'ayant  pas  donné  de  nouveau 
phospliomolybdale,  les  dilïerences  de  poids  considérables  des  précipités  correspondants 
des  deux  séries  ne  peuvent  s'expliquer  que  par  une  variation  de  composition  du  phos- 
phomolybdate, variation  d'ailleurs  continue  dans  chaque  série,  ainsi  que  le  montre  la 
progression  très  régulière  des  coeflicients. 


7^<'  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

w 

Celle  variation  est  en  corréialion  ùlroite  avec  la  foriiie  ciislalline  des  piécipilés 
evamiiiés  sons  un  assez  forl  grossissement.  Les  |Héci])ltés  de  la  séiie  I  (  léaclif  sans 
nitrate)  sont  tous  formés  de  très  petits  cristaux  flu  ^vr^lèmt■  cnbi(|ue  (cubes,  octaèdres, 
et  surtout  dodécaèdi-es  rliomboïdaux),  inactifs  à  la  lumière  polarisée,  très  limpides,  et 
d'un  jaune  d'autant  plus  vif  qu'ils  contiennent  plus  de  ])liosplioTe.  Ceux  de  la  série  H 
(réactif  avec  nitrate)  ne  sont  plus  formés  de  cristaux  pro|)remeMt  dits,  mais  unique- 
ment de  cristallilcs  en  forme  de  trépieds  rejjiésenlant  les  arêtes  du  cube,  et  se  proje- 
tant dans  le  champ  du  microscope  sous  forme  d'étoiles  à  6  brandies  ou  de  croix,  sui- 
vant leur  orientation.  Les  branches  de  ces  cristallites  ont  des  contours  arrondis  et 
sont  criblées  de  cassures  montrant  qu'elles  sont  foiiuées  d'une  infinité  de  jietits  grains 
accolés.  Leur  couleur  est  d'un  jaune  moins  vif  que  celle  des  cristaux  de  la  série  L  et 
d  autant  plus  pâle  que  la  teneur  en  phosphore  diminue.  Ces  crislallites.  très  fragiles, 
sont  également  sans  action  sur  la  Inmiére  polarisée. 

liiifin,  lorsque  la  concentration  en  phosphore  est  très  faible,  les  contours  des  étoiles 
s'empalent  et  deviennent  irréguliers  ;  de  plus,  on  \oil  a|i|iarailre  par  place  tles  aiguilles 
incolores  de  tétramolybdale  d'ammoniaque,  fortement  lilréfringeiites. 

Celle  vai-ialioii  continue  de  la  teneur  en  pliospliofe  suivant  les  concen- 
trations respectives  de  l'acide  phosphorique,  de  l'acide  molvbdique  et  des 
sels  ammoniacaux  doit,  à  notre  avis,  faire  envisager  les  précipités  de  phos- 
phomolybdate  d'ammoniaque  non  pas  comme  des  composés  définis  propre- 
ment dits,  mais  plutôt  comme  des  mélanges  d'un  composé  défini  avec  des 
quantités  variables  d'acide  molybdique  (ou  de  téti^tmolybdate)  dépendant 
de  ces  concentrations,  le  mélange  paraissant  houK^gèiie  dans  les  cristaux  de 
la  série  I,  hétérogène  dans  les  cristallites  de  la  série  H. 

Ces  variations  de  teneur  en  phosphore  de  phosphomolybdale  d'ammo- 
niaque suivant  la  composition  du  Hquide  oii  il  se  l'orme,  expliquent  aisément 
les  divergences  des  coefficients  proposés  par  les  différents  auteurs,  indépen- 
damment des  autres  causes  (|ue  j'ai  précédemment  indiquées;  de  plus,  la 
convergence  des  coefficients  de  la  série  II  vers  le  coefficient  1,62,  quand  la 
concentration  relative  du  phosphore  augmente  (convergence  retrouvée  dans 
d'autres  essais  nombreux),  justifie  pour  des  précipités  d'une  certaine  impor- 
tance les  coefficients  très  voisins  de  ce  chill're,  indiqués  par  plusieurs  auteurs, 
et  notamment  celui  de  1,628  proposé  par  A.  Carnot. 

En  formant  les  précipités  en  liqueur  fennque,  j'ai  obtenu  exactement  les 
mêmes  variations  continues  de  teneur  en  phosphore  suivant  la  composition 
du  réactif  molybditpie,  avec  des  surcharges  additionnelles  tenant  à  l'entraî- 
nement de  molybdate  ferrique  pour  les  précipités  produits  avec  nitrate 
d'ammoniaque.  Ces  résultats  confirment  pleinement  l'utilité,  en  vue  d'ob- 
tenir un    précipité  à  composition  constante,   de  la  redissolution  du   pré- 


SÉANCE  DU  G  AVRIL  1908.  761 

cipité  dans  l'aiiiiiionia([iic  el  de  sa  reprùcipilation  par  i'acide  azotique, 
caractérisant  la  méthode  d'île  par  double précipitalion,  de  A.  Carnot. 

J'ai  constaté,  en  efl'el,  par  de  nombreuses  séries  d'essais,  que  la  méthode 
par  double  précipitation  est  susceptible  de  donner  des  précipités  de  compo- 
sition bien  constante,  à  hi  condition  d'observer  les  précautions  suivantes  : 

1"  lùnployer,  par  gramme  de  métal,  So'""'  de  réactif  molybdique  frais 
(contenant  par  litre  :  5o^  de  molybdate  d'ammoniaque  cristallisé,  So""'  d'am- 
moniaque concentrée  et  Soo""'  d'acide  azotique  de  densité  1,20,  réactif 
préparé  à  froid)  et  5*^  de  nitrate  d'ammoniaque; 

■j."  Faire  la  première  précipitation  entre  (')j°  et  70°  (i  heure  3o  minutes), 
de  façon  à  éviter  toute  production  de  télrainolybdate  d'ammoniaque; 

3°  Dissoudre  toujours  le  précipité  par  la  même  quantité  d'ammoniaque 
(5()"""  d'ammoniaque  au  (piart);  après  avoir  réacidifié  par  l'acide  azotique 
concentré,  attendre  cpic  le  précipité  se  soit  reformé  pour  rajouter  dans  l'eau 
mère  iS""'  de  réactif  molybdique;  maintenir  2  heures  à  4"°)  et  laver  le 
préci[)ité  à  l'eau  pure. 

En  opérant  ainsi,  le  phosphomolybdatede  seconde  précipitation,  reformé 
dans  une  eau  mère  ne  contenant  que  du  nitrate  acide  d'ammoniaque,  a  une 
composition  constante,  indépendante  de  la  concentration  en  phosphore  : 
desséché  à  io5",  il  contient  i,()0  pour  100  de  phosphore;  redissous  dans 
l'ammoniaque  et  évaporé  à  sec,  puis  chauilé  jusqu'à  4oo"  <i  4^0",  il  donne 
un  pyromolybdale  bleu  à  i  ,Gf)  pour  100  de  phosphore. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Cldoriires  de  diinercuriammoniuni  ammoniacaux. 
Note  de  M.  H.  (jaudechon,  présentée  par  M.  A.  Ditte. 

L'étude  therinoclnmi(|ue  du  composé  AzHg-Cl,  AzH'Cl  aussi  formulé 
AzH-HgCl  {Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  i^^i)  m'avait  conduit  à  envisager 
ce  corps  comme  le  sel  d'une  base  complexe. 

En  faisant  agir  Az  H 'liquéfié  ou  gazeux  sec  à  io"-i^°  sur  leAzHg-Cl.H-Q, 
jai  obtenu  un  corps  jaune  serin  amorphe,  l'épondanl  à  la  formule 
(AzHg-Cl)=AzH\  Ce  composé  se  produit  également  dans  l'action  de  AzH' 
hcjuéfié  sur  le  (HgO)'.HgCP  et  aussi  par  un  contact  prolongé 
du  AzHg-Cl.H-0  et  d'une  solution  de  AzH'  dans  l'alcool  absolu. 

Analyse.  —  Trouvé  :  Hg  =  87,3;  Az  =  4)5i;  Cl  =  7,6.  —  Calculé 
pour  (AzHg=Cl/AzH'  :  Hg  =  87,33;  Az  =  4,58;  Cl  =  7,74. 

L'état  du  AzHg-Cl.H-O  employé  dans  la  préparation  n'est  pas  indiffé- 


■762  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

renl;  il  faut  opérer  de  préférence  avec  le  corps  obtenu  à  basse  température 
(io"-i5°),  lavé  à  l'eau  froide  et  séché  à  froid  sur  P^O'  dans  le  vide.  Pour 
obtenir  le  (  AzHg-Cl)- AzH'  on  le  sèche  vers  5o"  dans  un  courant  de  AzH'. 

Le  (  AzHg-Cl)-AzH^  est  stable  à  100"  en  l'absence  d'eau.  Il  supporte  même  une 
lempérature  fie  170"  C.  dans  le  vide  pendant  quelques  minutes  sans  se  décomposer, 
c'est  donc  un  corps  très  stable;  il  m'a  été  impossible  jusqu'ici  d'en  séparer  le  grou- 
pement AzIIg-CI,  pas  plus  qu'on  ne  réussit  à  le  séparer  du  composé  AzHg-CIII-0. 

En  raison  de  certaines  singularités  observées  dans  l'action  plus  prolongée  de  la 
chaleur  sur  ce  dérivé  ammoniacal,  je  réseive  pour  l'instant  l'étude  plus  détaillée  de 
cette  (|uestion. 

Action  de  l'eau.  —  A  i5°  le  corps  est  décomposé  en  AzHg-Cl.  H'O  et  AzH^  dissous, 
l'eau  intervenant  dans  la  réaction.  En  présence  d'une  solution  concentrée  de  AzH' 
(•20oB^  1')  le  corps  ne  se  décompose  que  très  lentement;  il  est  à  présumer  qu'il  serait 
stable  en  présence  d'une  solution  de  AzIF  plus  concentrée  sous  pression. 

Par  contre,  le  AzHg-Cl.tPO  ne  parait  pas  modilié  après  i  mois  de  contact  avec  une 
solution  concentrée  de  AzIP  dans  l'eau. 

La  potasse  à  froid  dégage  le  ,\zH' additionnel  ;  à  chaud,  elle  décompose  le  corps 
en  HgO  cristallisé  brun,  AzH'  et  KCI. 

Action  de  HCl  dissous.  —  Le  (  AzHg^CI)- Az  H',  instable  en  présence  d'eau,  donne, 
a\ec  HCl  dilué,  2  AzIIg-CIH- O  +  AzH'Cl  dissous,  lesquels  se  recombinenl  lentement 
pourdonner  AzHg'^CI  AzH*Cl  et  .\zHg-CI.H-0.  On  ne  peut  donc  obtenir,  en  présence 
de  l'eau,  un  composé  ( AzHg-CI)- AzH*Cl;  c'est  le  AzHg-ClAzH'CI  qui  se  forme;  il 
est  stable,  comme  on  sait,  en  présence  d'une  solution  diluée  de  VzH'CI.  L'existence 
du  composé  (AzHg'Gl  )- AzH'CI,  qui  serait  le  chlorhydrate  du  corps  étudié,  est  pos- 
sible, mais  en  l'absence  d'eau;  de  même  que  le  composé  (  AzHg'Cl)- AzH'  n'e.viste  pas 
davantage  en  présence  de  ce  solvant. 

Données  Ihermochimiques.—  La  dissolution  du  (AzHgi'CI)2AzH'sol.  dans  a^KCAz 
dégage  -h  121'"',  5.  On  en  déduit  que 

(AzHg2CI)^2H-'Osol.H- AzH^gaz.=  (AzHg-^CI)^\zH'sol.  +  2H201iq. 

dégage  -H  10^"', 2  (4-  ;">'''', 9  à  partir  de  AzH'  liquéfié;   +  i'^»',^  ii  partir  de  AzH'  dis- 
us). 
La  chaleur  de  formation  à  partir  de  (AzHg'Cl)  sol.  et  AzH'gaz.  serait 

(-hio''"',2 -j-7  =  Q), 


>6 
SOUS 


,1  étant  la  chaleur  de  fixation  de  aH^Osol.  sur  (AzHg^Cl)^  que  j'ai  évaluée  h>po- 
ihétiquemenl  et  par  analogie  à  -H  31^»',  3,  de  telle  sorte  qu'on  aurait  pour  Q  une 
valeur  li3'''',5. 

Ces  données  expliquent  la  possibilité  d'obtenir  ce  corps  à  la  faveur  de  l'énergie 
fournie  par  AzH'  sous  l'étal  gazeux  ou  liquéfié;  elles  montrent,  en  outre,  que  la  réac- 
tion, à  partir  de  AzH'  dissous,  ne  dégage  presque  pas  de  chaleur,  indice  d'une  réaction 
limitée. 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  1908.  768 

Action  de  AzH'  gazeii.T.  —  Le  (AzHg=Cl)'AzH'  est  capable  de  fixer 
à  0°  le  "-az  AzH'  sec  pour  donner  le  composé  (AzHg-^Cl)AzH'  instable 
dans  ces  conditions;  pour  m'assurer  de  son  existence,  j'ai  vérifié  que  le 

système 

(AzHg2Cl)^AzH'sol.-+-AzIl'gaz..-i(A7.Hg'Cl)nAzH3)2 

obéit  à  la  loi  des  tensions  fixes  (système  hétérogène  univariant). 

Les  pressions  du  gaz  AzH%  sous  l'influence  desquelles  AzHg-ClAzH'' 
est  en  équilibre,  sont  à  : 

cm 
<=— 21 /Jr=2lHg 

t=        o />  =  38Hg 

t=+     8 /J=:63Hg 

La  courbe  passant  par  ces  trois  points  est  sensiblement  parallèle  et  voi- 
sine de  celle  obtenue  pour  le  composé  AgCI,  3  AzH»  par  Isambert  {Annales 
de  l'École  Normale,  i(S68). 

En  extrapolant  on  peut  admettre  que  vers  i3°  le  corps  a  une  tension 
voisine  de  yô'^Hg.  Par  application  de  la  loi  énoncée  par  M.  Matignon 
(Comptes  rendus,  t.  CXXVIII,  1899)  relative  à  la  constance  de  la  variation 
d'entropie  dans  les  systèmes  semblables,  se  dissociant  avec  une  même  pres- 
sion de  dissociation,  on  peut  déduire  que  la  chaleur  de  fixation  de  la 
deuxième  molécule  "de  AzH'  est  d'environ  +  9*^"',  4,  en  admettant  pour  les 
chlorures  ammoniacaux  que  2  =o,o33.  Quantité  de  chaleur  notablement 

inférieure  à  la  fixation  de  la  première  molécule. 

11  résulte  de  ces  faits  qu'aux  deux  composés  (Az  Hg-Cl)^H-0 
et  AzHg-Cl.H-O  correspondent  deux  dérivés  (AzHg-Cl)- AzH'  et 
(AzHg'Cl)AzH'  dans  lesquels  les  éléments  de  l'eau  sont  remplacés  parles 
éléments  du  gaz  ammoniac,  fait  non  isolé  dans  les  combinaisons  de  la  Chimie 
minérale.  On  peut  considérer  ces  corps  comme  des  chlorures  de  dimercuri- 
ammonium  ammoniacaux,  dans  lesquels  le  groupement  AzHg-'CI,  non 
isolé  jusqu'ici,  se  comporte  comme  un  véritable  cldorure  métallique. 

D'autre  part  le  composé  AzHg-Cl,  AzH"  Cl  de  Rammelsberg,  Pesci  et 
Ray,  écrit  AzH-HgCl  par  Hoffmann,  Marburg  et  Stromhôlm,  peut  être 
considéré  comme  le  chlorhydrate  delà  base  complexe  ammoniacale  précitée  : 
qu'on  peut  écrire  [(AzHg- Cl)  AzH 'JHCl,  plutôt  que  comme  un  sel  double, 
et  de  même  que  F  t  Cl' .  2  K  Cl  s'écrit  plus  logiquement  F  t  Cl»  K'  ;  ceci  dit  sans 


7^4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

pnîjuger  des  formules  de  conslitulion  qu'on  |)eut  attribuer  à  ce  ^-enre  de 
composés,  question  que  je  réserve  pour  l'iustanl,  désirant  avant  tout  géné- 
raliser ces  quelques  faits. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  l' orbuline  et  quelques-uns  de  ses  dérives,  consi- 
dérés au  point  de  vue  de  leur  pouvoir  rotatoire  et  de  leur  dédoublement  pa 
l'émulsine.  Note  (  '  )  de  MM.  Em.  Bourquiclot  et  II.  Uérissey. 

Au  cours  de  nos  recherches  sur  les  glucosides,  nous  avons  été  amenés  à 
énoncer  la  proposition  suivante  :  Tous  les  glucosides  hydrolysahles par  l'émul- 
sine dérivent  du  glucose  d  et  sont  lévogyres.  Cette  proposition  s'applique  à 
tous  les  glucosides  de  ce  groupe  nouvellement  découverts  (-).  On  pourrait 
ajouter  qu'elle  s'applique  également  à  tous  les  autres  si,  parmi  ceux-ci,  il 
n'en  existait  quelques-uns  dont  les  propriétés  opti(]ues  n'ont  pas  encore  été 
spécialement  étudiées.  L'arbutine  est  un  de  ces  deiiiiers,  et  il  nous  a  semblé 
qu'il  y  aurait  intérêt  à  rechercher  si  ce  glucoside,  lui  aussi,  rentrait  dans  la 
règle  commune. 

Nous  nous  sommes  trouvés,  à  l'origine  de  ce  travail,  en  présence  d'une  assez 

/OC'ir'O'' 
grande  difficulté  résidant  dans  ce  fait  que  l'ailjutine,  ^^''HV    ..|,  , 

en  tant  que  glucoside  fournissant  par  hydrolyse  i'""'  de  glucose  d  et 
,mi)i  d'hydroquinone  (Strecker),  n'a  pas  été  jusqu'ici,  à  notre  connais- 
sance, obtenue  à  l'étal  de  principe  immédiat  pur.  Le  produit  désigné  sous 
ce  nom  est,  d'après  H.  Schiff  et  d'autres  auteurs,  un  mélange  d'arJMi- 
tine  vraie  et  de  mélhylarbutine,  ce  qui  explique  pourquoi,  par  hydrolyse, 
on  obtient  à  la  fois  de  l'hydroquinone  et  de  la  méthylhydroquinone.  On  n"a 
même  pas  pu,  par  cristallisations  fractionnées,  séparer  les  deux  glucosides; 
aussi  plusieurs  chimistes,  J.  Habermann  surtout,  ont-ils  prétendu  que  l'ar- 
butine était,  non  pas  le  mélange  mentionné  ci-dessus,  mais  un  glucoside 
beaucoup  plus  complexe,  C-'IP'*)",  renfermant  les  éléments  de  l'hydro- 
quinone, de  la  méthylhydroquinone  et  du  glucose. 

(')  Présentée  dans  la  séance  du  3o  mars  1908. 

(^)  Aucul)ine  (  r^ourquelot  et  Hérisscy,  igc-),  saiMl)iiiiii;rine  (liourquelol  el  Danjoii, 
190.5),  prnlaiirasine  (Hérissev,  igoJ),  jaRniilloriiie  (\intilesco,  1906),  taxicatine 
(Lefebvre,  1906),  Ijakankosine  (Houiquelot  er  Uérissey,  1907),  verliénaline  (l-ioiii- 
dier,  1907  ). 


SÉANCE  DU  (j  AVRIL  1908.  yQS 

Nous  avons  pensé  (|u'unc  simple  observation  cryoscopicpie  trancherait 
cette  question. 

La  cryoscopie  dans  TeaLi  d'un  produit  commercial,  convenablemeni  pu- 
rifié, a  donné  pour  le  produit  sec  :  M  =  268. 

Le  poids  moléculaire  théorique  pour  C'-H"'0'  est  2-2,  valeur  tout  à  fait 
en  désaccord  avec  la  formule  d'Habermann;  c'est  donc  l'opinion  de  Schifî, 
d'ailleurs  la  plus  généralement  admise,  qui  est  conforme  à  la  réalité. 

Avant  purification,  ce  produit  non  desséché  donnait  une  solution  aqueuse, 
a[,  ^  —  61",  7G.  Après  purification,  on  a  trouvé,  toujours  pour  le  produit 
non  desséché,  a,,^  — Gr",3.  Ce  dernier  produit  a  perdu,  par  dessiccation 
à  i2o"-i?,5",  .j,i  j  })()ur  100  d'eau,  ce  (pii  conduit  pour  la  matière  sèche  à  un 
pouvoir  rotatoire  de  —  'i  i")7- 

Nous  avons  préparé  trois  dérivés  de  larbutine  déjà  connus,  afin  de  les 
étudier  au  |)oint  de  vue  de  leur  pouvoir  rotatoire  et  de  leur  hydrolyse  éven- 
tuelle par  r(''niulsine  :  la  méthylarhutiiie,  la  benzylarbuline  et  la  dinitroar- 
butine. 

/OC'H"»)' 

Mélhylarlnitiiie  C'H'  r\r\iz  ■  —  ^'^  déiivé  a  été  obtenu,  en  suivant  les  in- 
dications de  H.  Sfhift.  par  action  de  i'iodurede  niétliyle.  On  transforme  ainsi  i'arlnitine 
du  mélange  en  méth\  lai  butine,  et  alors  le  lout  se  trouve  constitué  par  ce  dernier  com- 
posé. La  métliylarbutine  obtenue  tondait,  après  dessiccation,  à  i75"-i76'' (corr.).  Son 
pouvoir  rotatoire  élail,  pour  le  produit  sec  et  en  solution  aqueuse,  «i,  =  —  63°, 43. 

En  ajoutant  de  i'émulsine  à    une   solution   aqueuse  à  2  pour  100,  on  a  constaté,   au 

bout  de  quelques  jours,  que  la  rotation,  d'abord  i;auclie,  avait  passé  à  droite,  et  que  le 

liquide  réduisait  alors  fortement  la  liqueur  cupio-potassique. 

/OG'''H"0' 
Henzylarbutinc    G"H's   ^        ,„       .•  —  Ce  dérivé  a  été  préparé  en  suivant,  d'une 

façon  yénéiale,  les  indications  de  SchilFet  Pellizzari. 

Nous  l'avons  obleuu  ii  l'état  pui-,  crisUilliM-  avec  i'""'  d'eau  (  i  ,  84  pour  100)  et 
fondant  à  i6r'-i6'2". 

La  solution  aqueuse  de  benzylarbutine,  saturée  à  16",  examinée  au  polariniètie  dans 
un  tube  de  o"',.jo,  accusait  une  lolalion  gauche  d'environ  6'.  Celte  faible  valeur  tient 
à  ce  que  la  benzylarbuline  est  extrêmement  peu  solubie  dans  l'eau  froide.  Aussi 
avons-nous  déterminé  .^on  pouvoir  rotatoire  dans  l'alcool  à  9")".  On  a  trouvé  pour 
le  composé  sec  :  «r,  ^  —  44°i''l7(lempérature,  17°)- 

Pour  pouvoir  étudier  l'action  de  I'émulsine  sur  la  benzylarbutine,  nous  avons  fait 
agir  le  ferment  sur  ce  composé  (inement  pulvérisé  en  suspension  dans  l'eau.  On  ob- 
tient bientôt,  dans  ces  coiidiuim-.,  une  soliilii>n  dextrogyre  et  réduisant  fortement  hi 
liqueur  cupro-potassique. 

La  métliylarbutine  et  la  benzylarbuline  ne  donnent  pas  de  coloration  avec  le  per- 
clilorure  de  fer,  ce  qui  les  dislingue  de  l'ailnitine  commerciale  primitive  qui,  elle,  est 
colorée  en  bleu  par  ce  réactif.   Celte  dernière  contient  donc  de  l'arbuline  vraie.  Une 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXtVI,  ^''  14.)  'O' 


766  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

autre  preuve  de  ce  fait  est  qu'on  peut  préparer  avec  le  produit  commercial  une  forte 
proportion  de  benzvlarbuline,  ce  qu'on  ne  pourrait  faire  s'il  était  uniquement  com- 
posé de  méthylarbiitine.  Il  résulte  en  outre  de  nos  observations  que  le  pouvoir  rota- 
toire  de  l'arbutine  vraie  doit  être  très  voisin  de  celui  de  la  riiétlivlar  butine,  puisque 
nous  avons  trouvé  pour  cette  dernière  ^  63°, 43  et  pour  le  mélange  commercial  —  64°,  7. 

OC''H"0» 
Dinitfoarhiitine   C^H'^ — OH  .  — Ce  composé  a  été  préparé  en  suivant  les  in- 

dications  de  Slrecker.  Ses  solutions  aqueuses,  fortement  colorées  en  jaune,  sont  lévo- 
gyres;  elles  ne  réduisent  pas  la  liqueur  cupro-potassique.  Par  l'action  de  l'émulsine, 
elles  deviennent  fortement  réductrices. 

En  résumé,  on  voit  que  l'arbutine  et  les  trois  dérivés  que  nous  avons 
étudiés  satisfont  à  la  proposition  énoncée  plus  haut  :  ils  sont  hydrolysables 
par  l'émulsine  ;  ils  dérivent  du  glucose  d  et  sont  lévogyres. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Étude  comparative  de  la  déshydratation  des  acides 
atrolactique  et  p-méthoxyatrolactique .  Acides  p-méthoxyatropique  et 
di-p-niétiioxyatropique.  Note  de  M.  J.  Rougault,  présentée  par 
M.  A.  Haller. 

En  étudiant  comparativement  l'action  de  quelques  déshydratants  sur 
l'acide  atrolactique  et  sur  son  analogue,  l'acide  /j-inéthoxyatrolactique 
CHH3C'>H'C0H(CH')C0^H,  que  j"ai  fait  connaître  antérieure- 
ment ('),j"ai  constaté  que  les  résultats  étaient  notablement  différents  non 
seulement  au  point  de  vue  quantitatif,  mais  aussi  au  point  de  vue  qualitatif. 
Ainsi  donc  la  substitution,  dans  l'acidi^  atrolactique,  de  i"'  d'hydrogène 
par  un  groupe  méthoxy  (OCH'')  a  une  grande  influence  sur  les  réactions 
effectuées  sur  la  chaîne  latérale  située  en  para  par  rapport  à  la  substitution. 
Des  faits  de  ce  genre  sont  déjà  connus,  mais  celui-ci  est  particulièrement 
net. 

I.  Déshydratation  de  l'acide  atrolactique.  —  L'acide  atrolactique  ou  plutôt 
son  éther  éthylique,  d'après  Ladcnburg('),  est  déshydraté  par  chauffage 
prolongé  à  Fébullition  avec  :jo  parties  d'acide  chlorhydrique  (3™'  d'acide, 
D  =  1, 19  avec  i™'  d'eau)  :  il  donne  de  l'acide  alropique  et  un  peu  d'acide 


(•)  Ann.  (le  CIdm.  et  de  Phys.,  7=  série,  t.  XXV',  1902,  p.  544. 
(-)    Liebig's  Annalen,  t.  CCXVII,  i883,  p.  109. 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  1908.  767 

isatropique  de  Fittig.  En  einployanl  1 5  parties  d'acide  chlorhydriqiie  non 
dilué,  j'ai  ol)leiiii  la  même  transformation  en  acide  atropique,  au  boni  de 
3o  minutes  de  chauffage  au  bain-marie  bouillant. 

D'autre  part,  en  opérant  à  froid  (contact  de  5  à  ()  mois)  j'ai  obtenu, 
non  plus  de  l'acide  atropique,  mais  do  l'acide  {5-chlorhydratropique 
C'H'  -CH(Cli-Cl;  —  CO-H,  résultant  de  la  lixation  de  HCl  sur  l'acide 
atropique  résultant  d'une  première  réaction.  Il  y  a  eu  en  outre  formation 
d'un  peu  d'acide  isatropique  de  Fittig. 

Mais  l'acide  atrolactique  chauffé  à  l'ébullition  avec  l'acide  acétique  ou 
les  acides  minéraux  dilués  (HCl  ou  SO'II-  à  10  pour  100)  pendant  plu- 
sieurs heures  n'a  pas  donné  de  quantités  appréciables  d'acide  atropique. 

II.  Béshydrataliondet acide p-méthnxyatrolactiqne.  —  L'acide/?-méthoxy- 
alrolactique  se  déshydrate  beaucoup  plus  facilement.  L'ébullition  avec 
l'acide  acétique  donne  rapidement  et  avec  de  l)ons  rendements  l'acide 
yj-méthoxyatropique  ;  il  en  est  de  même  par  l'emploi  des  acides  minéraux 
dilués. 

Avec  l'acide  chlorhydrique  concentré,  l'action  se  complique  de  la  forma- 
tion d'un  nouvel  acide  qui  répond,  par  sa  composition,  à  la  condensation 
de  2"""'  d'acide  /?-méthoxyatropique.  Cet  acide,  que,  par  raison  d'analogie, 
j'avais  lieu  de  croire  comparable  à  l'acide  isatropique  de  Fittig,  possède  en 
réalité  des  fonctions  différentes.  Pour  éviter  la  confusion,  je  l'ai  dénommé 
acide  di-p-méthoxyatropique  ( C ' " H '"  O '  ) ' • 

Au  bout  de  48  heures  de  contact  à  froid,  l'acide  chlorhydrique  trans- 
forme l'acide  y>-mélhoxyalrolactique  en  un  mélange,  à  peu  près  à  parties 
égales,  d'acide  />méthoxyatropique  et  d'acide  di-77-méthoxyatropique.  A  la 
température  du  bain-marie,  en  i5  à  20  minutes,  la  transformation  se  fait 
complètement  dans  le  sens  de  l'acide  di-/j-méthoxyatropique. 

Cet  acide,  du  reste,  dérive  de  la  condensation  de  l'acide  yj-méthoxyatro- 
pique  préalablement  formé,  comme  je  l'ai  vérifié  en  partant  directement  de 
ce  dernier. 

III.  Acide  p-melhoxyatroplque  CH'OG'H'- Cs^^^, ^j.  -  L'ébullition,  avec 
l'acide  acétique,  de  l'acide /^-raéthoxjalrolactique  paraît  être  le  procédé  le  plus  avan- 
tageux pour  la  préparation  de  cet  acide. 

L'acide  fond  à  1  i9"-i20°.  11  est  un  peu  soluble  dans  l'eau  bouillante,  d'où  il  se  pré- 
cipite par  refroidissement  en  belles  paillettes  miroitantes.  Il  est  assez  soluble  dans 
l'éther,  la  benzine  et  l'alcool,  insoluble  dans  téther  de  pétrole.  Il  fixe  Br-  en  donnant 
un  dibromure  fondant  vers  i/Ja". 

IV.  Acide  di-p-mélhoxyalropique  (C'»H'»0')^  -  Cet  acide   se   prépare  le  plus 


^68  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

facilement,  par  l'action  île  HGI  concenlié  (lô  paities),  à  la  température  du  bain-marie 
sur  l'acide  ys-métlioxyatrolactique  {'). 

II  fond  à  2  10°  et  est  peu  soluble  dans  les  dissolvants  oïdinaires.  L'alcool  ou  l'acide 
acétique  bouillants  conviennent  le  mieux  pour  sa  purification.  Titré  alcaiimétrique- 
ment,  en  présence  de  plitaléine  du  phénol,  il  accuse  un  poids  moléculaire  égal  à  356 
(calculé  pour  un  acide  monobasique)  ;  mais  si  l'on  faitlelilrage,  par  retour  à  la  neutralité 
après  ébullition  de  quel([ues  in'îtants  avec  un  excès  d'alcali,  on  trouve  un  poids  molé- 
culaire moitié  moindre  (17'S,  calculé  pour  un  acide  monobasique).  (_)n  a  donc  aflTaire 
à  un  acide  lactonique. 

Il  présente  cette  parliculaiilé  ijue  la  tendancf  a  la  fermeture  de  la  cliaine  lactonique 
est  beaucoup  plus  grande  (|ue  dans  la  plu))arl  des  acides  laf toniques;  elle  s'opère, 
pour  une  pioportion  notable,  même  en  liqueur-  nettement  alcaline.  Le  tilrai;e  ci- 
dessus  doit  donc  s'eilectuer  assez  rapidement  pour  être  exact. 

Finit;  (  "  )  a  proposé,  pour  représenter  la  foriiaile  de  sou  acide  isatro- 
pique,  le  schéma  (I).  En  adoptant  les  concltisions  de  ce  savant,  le 
schéma  (11)  pourrait  représenter  l'acide  di-yo-méllioxyatropique.  La  liaison 


CIt'O-C'H' 


(I)     C»H>( 


C^IF    CO-II 
C CH^ 


C- 


CH  — CH^ 

CO=  H 


(M)    GH^O  — C«H3^ 


/ 


co 

i 

o 


CH'^ 


(J- 


CIP 


CO=H 


directe  des  groupes  (Cil-  )  iie  me  parait  guère  vraisemblable. 
Je  donne  la  préférence  au  schéma  (III) 


CII'O  —  (■.■■II' 


(III) 


GIF 

I 
C 

I 
O 

co       )G'll'-OGII' 

I 
G   y 


GH»    GO'^H 


(IV)     OH-        GHI- 
G 

GIP    GO=II 


GOUl    GH' 
pour   l'acide   di-/^-mélho.\yatropique.    Dans  le  même  ordre  d'idées,  il  me 


(')   11   se  forme   également  sous   l'intluenre  des  acides  minéraux  dilués,  mais  lente- 
ment et  après  une  très  longue  ébullition. 
C^)   IJehiii's  Annalen.  l.  GC\  1,  18S1,  p.  66. 


SÉANCE    DU    6    AVRIL    1908.  "j^g 

semble  que  le  schéma  (IV)  représenterait  mieux  Tacide  isatropique  de 
Fini"-  en  ce  qu'il  expliquerait  plus  aisément  la  formation,  par  oxydation, 
d'anlliraquinone  que  riiypothèse  de  Fittiii  n'explique  guère. 

Jusqu'ici  les  produits  d'oxydation  de  mon  acide  di-/;-métlioxyalropique 
ne  m'ont  donné  aucun  renseignement  sur  sa  constitulion. 


CllIMll:;  ûl!(;AMQUir.  -  Fonnalion  de  mélanges  d'isomàrs  à  point  de  fu- 
sion constant  dans  la  réaction  de  Friedel  et  Crafls.  Note  de  MM.  G. 
Perrier  et  H.  Caille,  présentée  ])ar  M.   A.   Haller. 

Dans  l'application  de  la  niéLhode  de  Friedel  et  Crails  à  la  préparation 
des  cétones,  les  différenls  isomères  qui  peuvent  exister  prennent  naissance. 

Plusieurs  [irocédés  autres  que  la  distillation  et  la  cristallisation  fraction- 
nées ont  été  préconisés  pour  les  séparer;  eu  particulier  l'un  de  nous  a  in- 
diqué en  1896  ('  )  une  méthode  basée  sur  la  dillérence  de  stabilité  et  de  so- 
lubilité dans  le  sulfure  de  carbone  des  composés  d'addition  que  forment  les 
cétones  avec  le  chlorure  d'aluminium. 

Lorsqu'on  opère  par  cette  méthode,  il  est  nécessaire,  pour  obtenir  une 
bonne  séparation,  d'isoler  les  premiers  cristaux  dès  qu'ils  se  déposent. 

Ce  sont  eux  qui,  décomposés  par  l'eau,  fournissent  l'un  des  isomères  ab- 
solument pur. 

Pour  ne  pas  avoir  sui\  i  exactement  cette  technique,  dans  la  préparation 
des  phénvlna]>htylcétones,  dont  nous  poursuivons  actuellement  l'étude, 
nous  avons  obtenu,  après  décomposition  par  l'eau  de  la  masse  cristalline, 
au  lieu  de  l'isomère  [i,  un  produit  fondant  très  nellemenl  à  ■)4"  et  que  plu- 
sieurs cristallisations  successives  dans  l'alcool  abandonnent  toujours  iden- 
tique à  lui-même. 

On  obtient  égalenient  ce  même  com[)osé  lors(pi'on  suit  le  mode  opéra- 
toire habituel  qui  consiste  à  traiter  immédiatement  par  l'eau,  après  avoir 
recueilli  la  quantité  théorique  d'acide  chlorhydrique,  les  produits  de  la 
réaction. 

Ce  composé  ne  correspond  évidemment  ni  au  dérivé  a,  dont  le  point  de 
fusion  est  7  )°,  ni  au  dérivé  [iJ,  qui  fond  à  82". 

.\ous  sommes  parvenus  à  le  dédoubler  en  ces  deux  isomères  :  1°  par 
-cristallisation  dans  la  ligroïne  et  séparation  mécanique  des  cristaux  qui  se 

(')  (i.    Pi:itniEH,    Tlièsc  de  l'aris,  iSgrt. 


7/0  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

déposent;  'jP  par  la  méthode  de  Rousset  ('),  formation  dans  le  benzène  du 
dérivé  picrique  3  insoluble,  à  l'exclusion  du  dérivé  a. 

(Quelle  est  donc  la  nature  de  ce  composé  se  dédoublant  en  a  et  p,  et  fon- 
dant nettement  .i  une  température  inférieure  à  ces  deux  constituants? 

L'analyse  élémentaire  et  la  cryoscopie  dans  le  benzène  conduisent  à  la 
formule  C'H^  -  CO  —  CH'. 

Ce  résultat  n'est  pas  incompatible  avec  une  combinaison  moléculaire  se 
dédoublant  dans  le  benzène,  mais  il  peut  tout  aussi  bien  correspondre  à  un 
simple  mélange  mécanique  (.\\xv,  comme  les  mélanges  de  sels  ou  les  alliages, 
fond  à  température  plus  basse  que  les  constituants. 

Des  recherches  que  l'un  de  nous  poursuit  par  des  procédés  physiques, 
sur  ce  cas  et  d'autres  analogues,  donnent  à  penser  qu'on  se  trouve  en  pré- 
sence d'un  simple  mélange  voisin  de  l'eutcctique. 

L'existence  de  ces  mélanges  permet  d'expliquer  les  points  de  fusion 
variés  attribués  par  des  auteurs  différents  à  un  môme  corps. 

Nous  avons  pensé  qu'il  était  intéressant  de  signaler  la  formation,  dans 
l'application  de  la  méthode  de  Friedel  et  Crafts,  de  ces  mélanges  d'isomères 
à  allures  de  composés  définis,  afin  de  mettre  en  garde  les  chercheurs  contre 
des  conclusions  trop  hâtives. 


BOTANIQUE.   —  Sur  la  constitution  de  la  membrane  chez  les  Diatomées. 
Note  de  M.  L.  Masgiiv,  présentée  par  M.  Guignard. 

La  constitution  de  la  membrane  des  Diatomées  est  encore  incertaine; 
tous  les  auteurs  qui  traitent  de  ces  plantes  ne  donnent  sur  cette  constitution 
que  des  renseignements  vagues  ou  contradictoires  :  la  partie  organique  de 
cette  membrane  aurait,  suivant  les  uns,  les  réactions  de  la  cellulose;  suivant 
d'autres,  elle  constituerait  une  substance  qui,  sans  posséder  ces  réactions, 
serait  cependant  voisine  de  la  cellulose.  Ces  deux  affirmations  sont  égale- 
ment contraires  à  la  réalité. 

Lorsqu'on  fait  agir  sur  les  Diatomées  les  réactifs  colorants  des  substances 
fondamentales  de  la  membrane,  tels  que  je  les  ai  depuis  longtemps  définis, 
on  s'aperçoit  que  les  réactifs  de  la  callose  et  de  la  cellulose  ne  commuuiquent 
à  la  membrane  aucune  coloration;  par  contre,  les  réactifs  des  composés 
pectiques,  c'est-à-dire  les  matières  colorantes  basiques,  réagissant  dans  un 


(')  Rousset,  Thèse  de  Lyon,  1896^ 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  1908.  77 1 

milieu  neutre,  se  fixent  plus  ou  moins  énergiquement  sur  les  valves  des 
Diatomées.  La  membrane  de  ces  plantes  est  donc  constituée,  à  l'exclusion 
de  la  cellulose  et  de  la  callose,  par  des  composés  pectiques  ou  des  substances 
ayant  exactement  les  mêmes  réactions  que  ces  corps.  Ce  fait  explique  pour- 
quoi divers  auteurs  ont  obtenu,  sans  s'en  expliquer  la  cause,  des  colorations 
plus  ou  moins  nettes,  mais  fugaces,  avec  le  bleu  de  méthylène,  la  safranine, 
l'hématoxyline,  etc. 

Quand  on  emploie  des  Diatomées  fraîches  ou  conservées  dans  l'alcool,  la 
coloration  est  toujours  très  inégale  et  souvent  presque  nulle;  on  ne  peut 
obtenir  de  résultats  certains  qu'à  l'aide  de  l'hématoxyline  alunée  vieille, 
après  l'action  préalable  de  certains  sels  :  alun  de  fer,  vanadate  d'ammo- 
nium, etc.  Lorsqu'on  vent  obtenir  une  élection  colorante  puissante  sans  être 
gêné  par  les  masses  plasmiques,  il  faut  faire  subir  aux  Diatomées  un  traite- 
ment préalable.  En  effet,  la  silice,  qui  imprègne  les  valves  en  plus  ou  moins 
grande  abondance,  est  si  intimement  combinée  à  la  matière  organique  que 
les  réactions  de  celle-ci  sont  entièrement  masquées.  Il  se  produit  ici  un 
phénomène  analogue  à  celui  que  manifestent  les  tissus  lignifiés,  où  les  com- 
binaisons aromatiques  unies  à  la  cellulose  et  à  la  pectose  masquent  complè- 
tement ces  dernières  substances.  Quelle  que  soit  la  nature  de  cette  combi- 
naison sur  laquelle  nous  ne  pouvons  nous  prononcer,  il  faut  d'abord  la 
détruire  pour  pouvoir  observer  l'action  élective  de  la  substance  organique. 
On  obtient  ce  résultat  par  le  séjour  des  plantes  dans  certains  liquides  : 
acide  chlorhydrique  et  chlorate  de  potassium,  hypochlorile  de  potasse  ou 
eau  de  brome,  auquel  succède  une  macération  dans  une  solution  de  potasse 
caustique.  Ces  divers  agents  sont  précisément  ceux  qui  permettent  de  déve- 
lopper l'action  élective  de  la  cellulose  et  de  la  callose. 

Après  ces  divers  traitements,  les  colorants  basiques  sont  fixés  pas  la  mem- 
brane et  accusent  avec  une  très  grande  netteté  les  détails  de  structure  les 
plus  délicats.  Toutefois,  parmi  ces  colorants,  on  doit  surtout  préférer  le  rouge 
de  ruthénium  et  l'hématoxyline  alunée  vieille,  qui  permettent  d'obtenir  des 
préparations  durables  montées  dans  le  baume  de  Canada. 

La  constituti(m  de  la  membrane  des  Diatomées  est  donc  très  simple, 
comme  chez  les  Péridiniens,  avec  cette  différence  toutefois  que,  chez  ces 
derniers,  la  cellulose  existe  seule  ou  presque  seule,  tandis  que  chez  les  Dia- 
tomées les  composés  pectiques  sont  à  l'état  de  pureté.  Cette  constitulinn 
explique  l'abondance  du  mucilage  pectosique  sécrété  par  un  grand  nombre 
d'espèces  et  dont  la  formation  paraissait  indépendante  de  la  membrane. 

La  méthode  de  coloration  fondée  sur  la  constitution  de  la  membrane  pré- 


^■^2  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

sente  un  grand  intérêt  pratique  au  point  de  vue  de  la  détermination  des 
espèces.  Actuellement,  pour  étudier  la  structure  intime  des  valves,  on  est 
encore  réduit  au  procédé  de  la  calcination.  Ce  procédé,  (pii  fournil  pour  les 
Diatomées  de  fond  des  résultats  assez  nets,  est  liés  défectueux  pour  les  Dia- 
tomées du  planktou;  à  cause  de  la  faible  silicification  des  valves,  la  délica- 
tesse de  la  structure  ne  résiste  pas  à  la  calcination,  on  ne  peut  observer  que 
des  fragments  d'individus  et  les  rapports  des  valves,  les  relations  entre  les 
individus  sont  méconnues.  L'emploi  des  colorants  sur  les  Diatomées  fraîches 
ou  successivement  traitées  par  les  hypoclilorites  et  la  potasse  remédie  à  ces 
inconvénients. 

La  coloration  du  plankton  à  l'état  naturel  permet  seule  d'en  faire  une  aua- 
lyse  complète  et  de  définir  les  rapports  des  individus:  elle  met  eu  évidence 
avec  la  plus  grande  netteté  les  fins  cordons  mucpieux  qui  hérissent  la  cara- 
pace de  certaines  espèces.  Tel  est  le  cas,  [>ar  l'xemple,  pour  les  chaînes  de 
Thalassiosira  gravida  et  Nordenskioldi  si  caractéristiques  avec  li^s  individus 
entourés  d'une  auréole  de  cils  ou  de  cirrhes  qui  atteignent  souveut  une 
grande  longueur.  Tantôt  ces  prolongements,  quoique  rectilignes,  paraissent 
flexibles  {Th.  gravida),  tantôt  ils  doivent  leur  ligidité  à  la  présence  d'un 
minéral,  la  silice  sans  doute,  qui  les  rend  fragiles  et  cassants  (77*.  Nordens- 
kioldi). 

On  peut  observer  aussi,  chez  les  spores  durables  de  certains  Chœtoceros, 
notamment  du  C/i.  teres,  les  couronnes  de  filaments  fins  et  flexibles  (jui  se 
détachent  de  la  partie  équatoriale  de  la  spore,  bien  différents  des  prolon- 
gements siiicifiés  qui  ornent  les  valves  de  certaines  espèces. 

D'autre  part,  la  structure  des  valves  laisse  apparaître,  en  outre  des  côtes, 
des  perles  ou  des  stries,  des  ornements  qu'on  ne  soupçonnait  pas,  même 
après  l'emploi  de  la  calcination.  Ainsi,  pour  ne  citer  (juuu  exemple,  on 
peut  aisément  constater  que  les  espèces  des  genres  Chœtoceros,  Leplocyhn- 
drus,  Dityliiim,  Bacteriastrum,  possèdent,  contrairement  à  l'opinion  cou- 
rante, des  valves  en  étuis  cylindriques  ou  aplatis  à  structure  annelée  ou 
écailleuse  très  uniforme.  La  présence  des  écailles  {Bilyliurri),  des  anneaux 
(^Leptocylindrus ,  Bacteriaslrum,  Chœtoceros)  nous  amène  à  remanier  certains 
genres.  Ainsi,  chez  les  Cha'toceros,  il  y  aura  lieu  de  distinguer,  dans  les 
espèces  du  genre,  deux  groupes  bien  difiérents  :  les  Chœtoceros  annelès  et  les 
Chœtoceros  lisses.  Les  premiers  définis  par  leurs  valves  annelées,  comme  le 
Chœtoceros  teres,  Ch.  I.oreiiziamun.  etc.,  sont  les  espèces  à  valves  plus 
longues  que  larges;  les  secondes  compri'udraicnl  les  espèces  à  valves  plus 
larges  ou  aussi  larges  que  longues.  Lu  cous(''(pience,  le  genre  f'eragalka  de 


SÉANCE  DU  ()  AVRIL  1908.  778 

Schult  cesse  d'être  distinct  et  rentre  dans  la  section  des  CJiœtoceros  annelés. 
Dans  un  travail  plus  étendu,  je  développerai,  avec  la  description  de  la 
technique  nouvelle,  les  données  qu'elle  a  révélées  sur  la  structure  des  Dia- 
tomées du  plankton. 


PHYSIOLOGIE.  —  Action  de  l'état  hygrométrique  sur  les  échanges  respiratoires . 
Note  de  M.  J.  Ci-uzet,   présentée  par  M.  Bouchard. 

Les  échanges  respiratoires  ont  été  étudiés  en  plaçant  l'être  vivant  soit 
dans  un  espace  relativement  grand,  soil  dans  un  esy)ace  relativement  petit 
mais  ventilé,  sans  jamais  tenir  coniple  complètement  de  l'état  hygromé- 
trique; or,  dans  l'espace  relativement  grand,  l'étal  hygrométrique  augmente 
sans  cesse  par  suite  de  la  vapeur  d'eau  produite  par  Taniiiial  ;  dans  l'espace 
relativement  petit,  l'état  hygrométrique  varie  avec  les  conditions  atmosphé- 
riques, l'intensité  de  la  ventilation,  la  laillc  de  l'animal,  etc. 

Dans  mes  expériences,  un  animal  de  petite  taille,  cohaye  ou  rat  hlanc, 
est  enfermé  dans  une  cloche  de  8'  environ  de  capacité  qui,  suivant  les 
cas,  est  entourée  de  glace,  d'eau  courante  ou  placée  dans  une  étuve.  Une 
ventilation  relativement  considérahle,  d'environ  60'  à  l'heure,  permet  de 
faire  arriver  dans  la  cloche  soit  de  l'air  sec,  soit  de  l'air  saturé  à  la  tem- 
pérature considérée.  L'acide  carbonique  de  l'air  sortant  de  la  cloche  est 
absorbé  par  une  solution  de  potasse  et,  dans  le  cas  du  courant  d'air  sec,  la 
vapeur  d'eau  produite  par  l'animal  est  absorbée  par  l'acide  sulfurique  : 
des  pesées  initiales  et  finales  font  connaître  les  poids  de  ces  corps  exhalés 
pendant  l'expérience,  d'une  durée  moyenne  de  i  heure  et  demie. 

Les  nombres  obtenus  prouvent  que  i'iulluence  de  l'état  hygrométrique 
est  ditlérente  suivant  la  température. 

Pour  les  températures  basses  ou  moyennes,  la  produclioii  de  CO-,  qui  diminue 
quand  la  lempéralure  croît,  est  plus  grande,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  en  milieu 
sec  qu'en  milieu  saturé  ;  en  outre,  la  difl'éreiice  entre  les  quantités  d'acide  carbonique 
exhalées,  qui  peut  atteindre  jusqu'à  20  pour  100  à  3°,  diminue  en  général  quand  la 
température  s'élève. 

Mais  à  partir  d'une  certaine  température,  variant  suivant  les  individus  entre  23° 
et  28",  il  n'en  est  plus  de  même,  en  général.  La  production  carbonique,  qui  augmente 
avec  la  lempéralure,  est  plus  petite  dans  l'air  sec  que  dans  l'air  saturé;  la  différence 
croît  d'ailleurs  avec  la  température  et  atteint  jusqu'à  3o  pour  100  au-dessus  de  Se». 
A  titre  d'exemple,  voici  les  nombres  obtenus  avec  un  cobaye  d"un  poids  moyen 
C.  K.,   1908,   I"  Semeslre.   (T.  CXLVI,  N"   14.)  I02 


7y/(  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

de  34o'~'  '■ 

Teiiipéi-alui-p  iriliMiiini-  ili>  la  ri. h  lie S",:'  m"  i-.>°  i8"  .'S"  ^'>"  ((î"  3(1°,')     -    .i'i" 

CO-  pi-oduit  par  lieiire        ^    \iispr....       'kua^        -i,!)"''        ^•9^-"  >5?4"'         >..:i^ô  i,(|SK        '  ■fl94  '',io3        ,!,'ijb 

par  kilog.  (en  grarniiies  I.  '    \ir -alurc.       '|.'ll"i        .i.li7"  -^,347  3.3oo        a.oçj.')  ■>,:''\>i        '..t-S  a, 607        2,97!) 

Température  rectale          j  Air  sec...  311%')  3()°,  4  38°, 8  »  3**"!<)  »  -f!!"!  >  'lO"  4'°7' 

â  la  lin  de  l'expérience.       '    Vir  saturé.  'i(|",3  3S",(,  3()",  3  3i|",!  38",  8  3(j°,  .'>  3()°,li  '10°,*^  'r'°i'' 
Poids    dVaii    (en   grammes)    évapori'    l'n 

I  heure  par  l'animal  en  air  sec ii,3ii3          »              ",'(■'*  »                »  o,S(w          «              1,038        2,355 

Ainsi,  d'après  mes  expériences,  le  minimum  de  production  carbonique 
(déjà  obtenu  par  Page,  Frédéricq,  Falloist^)  a  également  lieu,  en  général, 
en  milieu  sec  et  en  milieu  sature,  dans  le  voisinage  de  20°.  Mais  il  n'en  est 
pas  toujours  ainsi,  et  (comme  Pfliiger,  Litten)  j'ai  obtenu  chez  deux  très 
jeunes  cobayes,  dont  l'un  était  préalablement  accoutumé  aux  hautes  tem- 
pératures, et  chez  un  rat  blanc  une  diminution  constante  dans  la  production 
de  C()';  dans  ces  cas,  la  quantité  d'acide  carbonitjue  exhalée  était  presque 
toujours  supérieure  en  milieu  sec,  et  la  température  rectale  demeurait  sen- 
siblement constante,  même  aux  liantes  températures.  \  oici  les  iioinlircs 
(ililciiussur  le  cobaye  accoutumé,  dont  le  poids  moyen  <''tiiit  i  :"),")"  : 

Tempéralure  intérieure  de  la  ilui  lie •>.!{"  18"  3ri°  3'|°  S.')" 

CD-  produit  par  heure        \  ,\ir  sec 3,4^3  a,8')3  ■>.7fio  a,^i)3  'ï^çj! 

et  par  kilog.  (  en  grammes).  (  Air  saturé...  3,iofi  i.tiio  '•<)**7  -2,165  i,6o-î 

Tempéralure  i-ectale  (  Air  sec 38", <j  •'t)°'8  4o%  -  4""i  '  4o'')5 

à  la  (in  de  l'expérience.       /  Air  saturé. . .  3t)",  i  3i)",7  4"°i3  4""i 't  '^°"^^ 

Ces  résultats  me  paraissent  s'expliquer  de  la  manière  suivante,  eu  ce  qui 
concerne  les  températures  extrêmes  : 

A  basse  température,  l'animal  évapore  et  rayonne  davantage  en  air  sec; 
aussi,  pour  maintenir  sa  température  constante  (les  nombres  cités  plus  haut 
montrent  qu'il  y  parvient),  il  brûle  plus  que  dans  l'air  saturé. 

A  haute  température,  l'animal  ne  peut  pas,  en  général,  empêcher  son 
échauffement  et  les  combustions  augmentent  avec  sa  tempéralure;  dans  l'air 
sec,  cependant,  l'animal  évapore  beaucoup  d'eau  (polypnée  thermique  de 
Richet)  et  il  relarde  ainsi  son  hyperthermie,  mais  dans  l'air  saturé,  où  ce 
moyen  lui  fait  défaut,  la  régulation  est  rapidement  impossible.  Dans  les  cas 
exceptioimels  où  l'animal  réussit  à  empêcher  son  échaufTement,  on  constate 
qu'il  réduit  ses  combustions  à  mesure  que  la  température  s'élève,  et  il  les 
réduit  moins  en  air  sec  ([u'en  air  saturé,  parce  que  dans  l'évaporation,  pos- 
sible seulement  en  air  sec,  il  trouve  déjà  un  puissant  moyen  de  refroidisse- 
ment. 


SÉANCE    DU    6    AVRIL    I()o8.  775 


<'HYSI0L0GIE.  —  De  l'action  de  l'extrait  alcoolique  de  l'urine  humaine  nor- 
male sur  la  pression  artérielle.  Noie  de  MM.  J.-E.  Abelous  et  E.  Bardiek, 

présentée  par  M.  Boucliard. 

11  y  a  déjà  longtemps  que  le  professeur  Bouchard  a  fait  connaître  les  effets 
physiologicpies  de  l'extrait  alcoolique  de  l'urine  normale.  Il  a  montré  que 
cet  extrait,  injecté  dans  les  veines  d'un  animal,  détermine  la  narcose,  la 
diurèse  et  la  salivation. 

11  nous  a  él/'  permis  de  découvrir  une  antre  action  qui,  à  notre  connais- 
sance du  moins,  n'a  pas  encore  été  signalée.  Nous  voulons  parler  de  l'action 
sur  la  pression  sanguine. 

On  dissout  clans  4o""'  à  5o""'  d'eau  le  résidu  résultant  de  l'évaporation  au  bain-riiarie 
bouillant  de  l'extrait  alcoolique  de  i'  d'urine  humaine  normale.  Cette  urine  a  été 
fournie  par  le  personnel  du  laboratoire  (4  adultes  en  bonne  santé)  et  émise  dans  le 
cours  de  l'après-midi. 

Si  l'on  injecte  5'^'"'  de  cette  liqueur  (neutralisée  par  du  bicarbonate  de  soude)  dans 
la  veine  saphène  d'un  chien  anesthésié  (morphine  et  chloroforme),  on  constate  que 
presque  immédiatement  après  l'injection  il  se  produit  un  certain  nombre  de  mouve- 
ments respiratoires  (5  à  6)  d'une  amplitude  très  grande.  En  même  temps,  la  pression 
artérielle  s'élève  brusquement  de  4o"'°  à  SC"""  de  mercure,  puis,  l'excitation  du  centre 
respiratoire  ayant  cessé,  la  pression  s'abaisse  légèrement,  mais  se  relè\  e  bientôt  rapi- 
dement pour  dépasser  notablement  la  pression  normale  et  demeurer  ainsi  élevée  pen- 
dant un  temps  assez  long.  Ensuite  la  courbe  descend  el  revient  lentement  à  son  niveau 
primitif.  Chaque  nouvelle  injection  reproduit  les  mêmes  phénomènes. 

En  cherchant  à  séparer  dans  l'extrait  alcoolique  la  ou  les  substances  qui 
déterminent  ces  efTets,  nous  avons  constaté  : 

1°  Que  ces  effets  ne  sont  nullement  atténués  quand  on  soumet  l'extrait 
des  matières  solubles  dans  l'alcool  à  une  analyse  prolongée,  qui  élimine  les 
sels,  en  particulier  les  sels  de  potasse  et  d'ammoniaque,  ainsi  que  l'urée; 

2"  Que  si  l'on  traite  ces  extraits  par  l'acétate  de  plomb  ou  par  le  bichlo- 
rure  de  mercure,  la  ou  les  substances  actives  ne  sont  pas  précipitées; 

3"  l'inlin  l'action  sur  la  tension  arlérielle  est  plus  intense  (juand  l'animal 
a  reçu  au  préalable  une  faible  dose  d'atropine. 

En  analysant  et  interprétant  ces  effets,  on  peut  constater  que  l'extrait  des 
matières  de  l'urine  solubles  dans  l'alcool  détermine  une  violente  excitation 
du  centre  respiratoire  avec  inhibition  momentanée  du  centre  modérateur 
cardiaque.  A  ces  effets  se  superpose  et  s'ajoute  une  excitation  du  centre 


'j'jÇ,  ■  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

vaso-conslficUMir.  (re^l  ainsi,  du  iiidiiis,  (|ue  nous  croyons  pouvoii'  expli- 
quer les  pliénonièues  observés. 

En  résumé,  il  existe  dans  l'urine  humaine  normale,  parmi  les  matières 
solubles  dans  l'alcool,  une  ou  plusieurs  substances  de  nature  organique  qui, 
administrées  aux  chiens  par  voie  veineuse,  déterminent  une  élévation  mani- 
feste de  la  pression  sanguine. 

Cette  ou  ces  substances,  dont  il  reste  à  déterminer  la  nature,  ne  dialysent 
pas  et  ne  sont  précipitées  de  leur  solution  ni  par  l'acétate  de  plomb  ni  par 
le  chlorure  raercurique. 


PHYSIOLOGIE.  —  L'oxyde  de  carbone  inteivienl-il  dans  l'inloxicalion  par 
la  fumée  du  tabac?  Note  de  M.  C.  Fleig,  présentée  par  M.  d'Arsouval. 

La  présence  de  l'oxyde  de  carbone  dans  la  fumée  du  tabac  est  aujourd'hui  ' 
indiscutablement  démontrée  par  de  nombreux  travaux.  Mais  au  point  de  vue 
cpiantitalif  les  résultats  des  divers  auteurs  sont  des  plus  discordants.  Les  uns 
ont  trouvé  dans  la  fuméede  tabac  des  quantités  d'oxyde  de  carbone  très  élevées, 
d'autres  au  contraire  ne  donnent  que  des  valeurs  minimes  :  c'est  ainsi,  pour 
ne  citer  que  quelques  exemples,  que  la  combustion  de  i*''  de  tabac  fournirait, 
dans  diverses  conditions,  81'™'  d'après  Gréhant,  80"°'  d'après  Le  Bon,  4""" 
à  28""'"  d'après  Ilabermann,  /|i^"''  d'après  Pontag-,  17''"''  à  plus  de  100'^°'' 
d'après  Marcelet;  Thoms,  au  contraire,  donne  le  chiffre  minime  de  o''"'',o2 
et  Toth,  dans  un  travail  tout  récent,  o'"'',ii  à  o""',3i-  Le  lieu  n'est  point  ici 
d'aller  plus  en  détail  dans  la  bibliographie  de  la  cjuestion  et  de  nous  étendre 
sur  les  causes  de  divergence  de  ces  chiffres.  Disons  seulement  que  celles- 
ci  sont  dues  à  la  fois  à  la  diversité  des  techniques  de  dosage  utilisées,  au 
tabac  lui-même  (combustibilité,  perméabilité  à  l'air,  etc.),  au  mode  de 
combustion  employé  cl  à  d'autres  facteurs  accessoires  encore.  L'examen 
critique  nous  a  montré  en  tout  cas  que  ces  résultats  de  Thoms  et  de  Toth, 
s'expliquantparune  technique  défectueuse,  sont  inacceptables.  Nous  précise- 
rons ces  divers  points  dans  un  Mémoire  détaillé;  nous  voulons  seulement  ici 
présenter  un  résumé  de  nos  recherches  relatives  à  la  part  qu  'on  doit  attribuer 
à  l'oxyde  de  carbone  dans  les  manifestations  toxiques  produites  par  la  fumée 
de  tabac  dans  les  conditions  habituelles  du  fumeur.  Il  y  a  lieu  de  considérer 
trois  cas,  celui  du  fumeur  qui  n'avale  pas  la  fumée,  celui  du  fumeur  qui 
Vavale  et  celui  de  l'individu  séjournant  dans  une  atmosphère  enfumée. 

Pour  le  fumeur  qui  n'avale  pas  la  fumée  et  qui  se  trouve  à  l'air  libre  ou 


SÉANCE  DU  6  AVRII,  1908.  777 

dans  une  enceinte  où  la  ventilation  est  efficace,  il  ne  peut  être  question  d'une 
action  toxique  de  l'oxyde  de  carbone  :  celui-ci  ne  peut  être  absorbé  par  la 
MiiKiueusc  buccale  qu'à  l'état  de  traces  absolument  infimes  et  les  quantités 
infinitésimales  qui  peuvent  se  trouver  dans  l'atmosphère  constamment 
renouvelée  sont  insuffisantes  à  exercer  le  moindre  efTet  nocif. 

Pour  étudier  le  cas  de  l'indhidu  (jid  avale  la  fumée,  nous  avons  fait  une 
série  d'expériences  nous  permettant  de  conclure  que,  dans  les  conditions 
normales  du  fumeur,  la  toxicité  n'est  pas  due  à  l'oxyde  de  carbone. 

Si  l'on  fume  du  tabac  dont  on  a  fait  passer  la  fumée  à  travers  un  système  d'absor- 
bants composé  successivement  d'ouate  sèciie,  de  ponce  et  de  coton  de  verre  sulfuriques, 
alcooliques,  sodiques  et  de  baryte,  de  façon  à  la  priver  de  tous  ses  constituants  autres 
que  l'oxyde  de  carbone,  l'oxygène,  l'azote  et  quelques  traces  d'hydrocarbures,  fumée 
que  nous  appellerons  par  abréviation  fumée  d'oxyde,  celle-ci  devient  absolument  in- 
capable de  produire  chez  l'homme  la  moindre  manifestation  toxique  ou  le  moindre 
malaise,  même  à  des  doses  extrêmement  élevées  et  même  si  l'on  prolonge  l'expérience 
pendant  plusieurs  heures.  Des  individus  très  sensibles,  non  accoutumés  à  «  avaler  »  la 
fumée  et  qui  ont  déjà  du  vertige  et  des  sueurs  froides  à  la  suite  de  la  simple  inhalation 
de  quelques  bouffées  de  fumée  ordinaire,  peuvent  ainsi  avaler  la  fumée  d'oxyde  de 
plusieurs  pipes  ou  cigares  consécutifs  sans  éprouver  aucune  gène.  La  même  expérience 
répétée  plusieurs  fois  par  jour  ne  produit,  même  au  bout  de  plusieurs  semaines,  aucun 
trouble  apparent.  Il  en  est  de  mùinechez  l'animal.  De  plus,  si,  chez  le  lapin,  qui  est  ra- 
pidement tué  par  l'inhalation  in  tra-lrachéale  de  la  fumée  totale  d'une  cigarette  à  une  ciga- 
rette un  quart  de  tabac  ordinaire  (caporal  ordinaire),  on  administre  dans  des  conditions 
identiques  de  la  fumée  d'oxyde,  on  n'arrive  pas  à  tuer  l'animal,  qui  devient  seulement 
dyspnéique,  même  après  lui  avoir  fait  inhaler  la  fumée  de  4o  cigarettes  (en  2  heures 
45  minutes).  11  est  d'autre  part  impossible  d'obtenir  avec  la  fumée  d'oxyde,  chez  le 
chien  et  le  lapin,  les  modifications  cardiaques  et  vaso-motrices  que  provoque  avec  une 
intensité  si  remarquable  l'inhalation  de  quelques  bouilees  de  fumée  totale.  La  mort 
des  animaux  ne  se  produit  pas  non  plus  par  l'injection  sous-cutanée  de  fumée  d'oxyde, 
contrairement  à  ce  qui  a  lieu  à  la  suite  de  l'injection  de  fumée  totale. 

Chez  l'individu  qui  avale  la  fumée,  on  peut  donc  conclure  que  les  quantités 
d'oxyde  de  carbone  susceptibles  d'être  absorbées  n'ont  pas  d'effet  toxique 
appréciable.  Cette  absorption  peut  être  d'ailleurs  diminuée  par  certains  des 
composants  de  la  fumée  (goudrons  ou  résines),  ainsi  que  le  fait  a  été  signalé 
pour  la  nicotine  et  l'ammoniaque.  Remarquons  de  plus  que  le  fumeur 
n'avale  jamais  la  fumée  du  cigare  ni  de  la  pipe,  dont  la  teneur  en  oxyde  de 
carbone  est  plus  élevée  que  celle  de  la  cigarette. 

A  propos  du  cas  de  Vindividu  placé  dans  une  atmosphère  enfumée,  nous 
avons  d'abord  comparé  successivement  sur  l'animal  :  1°  l'action  de  l'atmo- 
sphère pure  de  fumée  totale  et  de  l'atmosphère  pure  de  fumée  d'oxyde; 


77^  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

■2°  Faction  de  mélanges  à  des  titres  divers  d'air  et  de  fumée  totale  d'une 
part,  d'air  et  de  fumée  d'oxyde  d'autre  part.  Or  les  cobayes  placés  dans 
l'atmosphère  pure  de  fumée  totale  meurent  de  deux  à  quatre  fois  plus  vite 
que  ceux  qui  sont  soumis  à  latmosphère  pure  de  fumée  d'oxyde;  l'atmo- 
sphère de  fumée  totale  d'une  plante  banale,  telle  que  la  luzerne,  contenant 
aussi  de  fortes  proportions  d'oxyde  de  carbone,  les  tue  dans  un  temps  voi- 
sin de  celui  qui  est  nécessité  par  la  fumée  d'oxyde  (un  peu  moindre  en 
général).  Quant  aux  mélanges  d'air  et  de  fumée  totale  et  d'air  et  de  fumée 
d'oxyde,  ils  se  montrent  toujours  beaucoup  moins  toxiques  dans  le  cas  de  cette 
dernière  que  dans  celui  de  la  fumée  totale,  el,  lorsque  la  dilution  est  suffi- 
sante, les  mélanges  d'air  et  de  fumée  totale  tuent  les  animaux  au  bout  de 
13  minutes,  tandis  que  les  mélanges  d'air  el  de  fumée  d'oxyde  les  laissent 
indemnes  même  au  bout  de  i  heure.  En  tout  cas,  (/es  almosphêres  contenaiil 
des  proportions  de  fumée  d'oxyde  infinimenl  supérieures  à  celles  qui  peuvent 
exister  norinaleim'nt  dans  les  locaux  niènie  les  plus  enfumés  ne  produisent  pas 
les  moindres  troubles,  soit  chez  l'animal,  soit  chez  l'homme,  même  après  des 
séjours  très  prolongés  et  répétés  chroniquement.  Des  atmosphères  contenant 
des  proportions  identiques  de  fumée  totale  provoquent  au  contraire  souvent 
diverses  manifestations,  d'ailleurs  d'ordre  toxique  ou  non  (cuisson  des  yeux, 
irritation  des  muqueuses  aériennes,  etc.). 

Ces  diverses  expériences  nous  paraissent  suffisamment  démonstratives 
pour  permettre  de  conclure  que,  dans  le  cas  de  l'individu  séjournant  chro- 
niquement dans  une  atmosphère  enfumée,  l'intoxication  n'est  pas  due  à 
l'oxyde  de  carbone.  Le  calcul  et  l'expérience  montrent  d'ailleurs  nette- 
ment que  la  quantité  de  tabac  qu'il  faudrait  fumer  dans  une  enceinte  close, 
privée  absolument  de  toute  ventilation  (ce  qui  ne  se  rencontre  jamais  en 
pratique),  pour  réaliser  dans  son  atmosphère  la  teneur  en  oxyde  de  carbone 
à  laquelle  commencent  à  se  manifester  les  premiers  symptômes  de  l'intoxi- 
cation (o™',o:^  à  o""',o5  pour  loo)  est  inlininient  au  delà  des  limites  même 
exceptionnellement  atteintes  :  en  admettant  qu'un  gramme  de  tabac 
dégage  loo""'  de  C(),  il  faudrait,  pour  obtenir,  dans  une  pièce  de  loo'"',  une 
atmosphère  à  o'""',o3  de  CO  pour  loo,  fumer  au  moins  3oo  cigarettes  !  Or, 
l'air  serait  irrespirable  bien  avant  que  ce  chiffre  fût  atteint. 

La  toxicité  de  l'oxyde  de  carbone  de  la  fumée  de  tabac  n'entre  donc  point 
en  jeu  dans  les  diverses  conditions  où  se  produit  normalement  l'intoxication 
tabagique  chez  l'homme.  L'élimination  des  faibles  traces  qui  peuvent  être 
absorbées  est  d'ailleurs  très  rapide  à  l'air  libre.  L'oxyde  de  carbone  ne  peut 
intervenir  de  façon  efficace,  et  pour  une  part  seulement,  que  dans  l'intoxi- 


SÉANCE    DU    6   AVRIL     1908.  779 

cation  tabagique  expérimentale  réalisée  par  l'inhalation  de  doses  massives 
de  fumée. 

Nous  nous  réservons  de  développer  dans  notre  Mémoire  les  diverses 
données  que  nous  venons  d'exposer  et  d'y  joindre  les  résultats  de  dosages 
d'oxyde  de  carbone  dans  les  fumées  de  taijac  et  dans  certaines  atmosphères 
enfumées. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Action  de  la  lemre  de  bière  sur  les  acides  amidés. 
Note  de  M.  J.  Effroxt,  présentée  par  M.  L.  Maquenne. 

Ehrlich  (  '  )  a  démontré  que  la  levure  de  bière  a  la  propriété  de  dédoubler 
les  amino-acides  racémiques,  et  de  former  de  l'alcool  amylique.aux  dépens 
de  la  leucine. 

Le  phénomène  observé  par  Ehrlich  rentre  dans  la  catégorie  des  réactions 
intercellulaires.  On  ne  trouve  point  d'ammoniaque  dans  le  liquide  fer- 
menté. La  diastase  qui  intervient  dans  la  décomposition  des  amides  n'a  pas 
encore  été  isolée  et  elle  ne  se  retrouve  point  dans  le  suc  de  levure. 

Les  recherches  faites  en  vue  d'étudier  la  substance  active  intervenant 
dans  l'assimilation  des  acides  amidés  nous  ont  révélé  la  présence  dans  la 
levure  d'une  diastase  particulière,  Vainidase,  qui  décompose  intégralement 
ces  corps  en  ammoniaque  et  acides  volatils. 

Voici  les  détails  de  l'expérience  concernant  l'action  de  la  substance  active 
de  la  levure  : 

On  mélange  28  d'asparagine  avec  los  de  levure  dilués  dans  un  peu  d'eau;  on 
ajoute  6™'  de  soude  normale,  on  amène  le  poids  à  loos  avec  de  l'eau,  el  l'on  porte  à 
l'éluve  à  40°  C.  De  temps  en  temps  on  prélève  un  écliantillon  qu'on  flllre  pour  séparer 
la  levure,  et  dans  le  liquide  filtré  on  dose  l'azote  ammoniacal  p;ir  distillation  avec  la 
magnésie. 

A  titre  de  contrôle  on  fait  des  essais  avec  levure  sans  asparagine  et  avec  une  solution 
d'asparagine  sans  levure. 

A.  —  2S  d'aspar^igine  4-  lOf-'  levure  -+-  6"""'  soude  normale,  amenés  à  loo"  avec  de  l'eau. 

Azote  lotal  Azote  ammoniacal 

dans  le  liquide  lillré.  dans  le  liquide  filtré. 

m'^  ni  g 

Au  début 58o  8 

A  lires  24  heures »  ^6 


(')  Ber.  d.  d.  cheni.jGes.,  1907,  p.  2538. 


780  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Azole  total  Azote  ammoniacal 

dans  le  liquidr  filin''.  clans  le  liquide  (litre. 

Après  48  heures »  280 

»      60        »      »  4oo 

»      "ji        »      "  565 

B.  —  2B  d'asparagine  +  6'"'"'  soude  normale  +  eau  q.  s.  pro  loos. 

Début 417  7 

Après  72  heures 4'5  i<) 

C.  —  los  levure  +  6""'  soude  normale  +  eau  q.  s.  pro  loos. 

Début 20  2 

Après  72  heures 70  4 

Dans  l'essai  A,  l'action  de  la  levure  se  manifeste  très  nellemenl;  après  48  iieures, 
environ  5o  pour  100  de  l'azote  de  l'asparagine  sont  changés  en  ammoniaque.  Après 
72  heure»  la  totalité  de  l'azote  de  l'asparagine  et  la  majeure  partie  de  celui  de  la 
levure  ont  subi  la  même  transformation. 

Après  60  heures,  on  constate  dans  le  liquide  lillré  la  présence  de  l'enzyme  ou  ami- 
dase.  En  eflet,  si  à  100"""  de  ce  liquide  on  ajoute  is  d'asparagine  et  qu'on  dose  au  bout 
de  6  heures  l'azote  ammoniacal,  on  constate,  d'après  la  quantité  d'ammoniaque  formée, 
que  l'asparagine  est  entièrement  transformée.  Dans  un  essai  témoin  fait  avec  le  même 
liquide  porté  préalablement  à  90"  C.  pendant  un  quart  d'heure,  on  retrouve  l'aspara- 
gine intacte. 

L'origine  diastaslque  de  l'action  de  la  levure  se  trouve  confirmée  par  la  pi(qiortlon- 
nalilé  entre  le  lenqis  de  l'action  et  la  quantité  de  produit  transformée. 

La  substance  active  de  la  levure  aulopliiigiée  agit  sur  l'acide  aspartique  comme  sur 
l'asparagine.  Elle  agit  également  sur  la  leucine  et  sur  l'acide  glulamique. 

Dans  toules  ces  réactions,  l'azote  est  transformé  en  azole  ammoniacal  avec  foimation 
d'acides  gras  volatils,  sans  production  d'alcool. 

La  tem|)éiature  optima  de  l'amidase  est  de  4""  à  45°  C  Les  alcalis  favorisent  son 
action,  tandis  qu'un  milieu  neutre  ou  acide  est  nettement  défavorable. 

lob'  d'asparagine,  soumis  à  l'action  de  la  levure,  fournissent  5t',  5  d'acides  volatils  à 
point  d'ébullition  i  io°-i45''  C;  le  produit  pilnci|iai  est  de  l'acide  |)iopi(ini(|ue  c|ui  a 
été  caractérisé. 

Les  essais  avec  des  levures  de  différentes  provenances  ont  démontré  que 
seule,  dans  les  levures  de  fermentaliou  liante  el  les  aéro-levures,  la  présence 
de  l'amidase  est  constante.  Dans  les  levures  de  fermentation  basse,  la  pré- 
sence de  cet  enzyme  nous  paraît  incertaine. 

La  présence  de  l'amidase  a  aussi  pu  élre  constatée  chez  ï Amy/o/xirler 
bulvUcus. 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  1908.  78 1 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Sur  quelques  peroxydiastases  artificielles;  du  rôle 
capital  du  fer  dans  leur  action.  Note  de  M.  J.  Wolff,  présentée  par 
M.  L.  Maquenne. 

J'ai  signalé  antérieurement  (Tow/j/e^  rendus  au  20  janvier  1908)  la  ressem- 
blance frappante  qui  existe  entre  le  mode  d'action  de  certains  sels  de  fer  et 
celui  des  peroxydiastases  (').  J'ai  réussi  depuis  à  obtenir,  avec  certaines 
combinaisons  colloïdales  du  fer  des  effets  tellement  comparables  à  ceux  des 
peroxydiastases  qu'on  peut  les  considérer  comme  identiques. 

Comme  je  l'ai  montré  précédemment,  des  doses  infinitésimales  de  sulfate 
ferreux  permettent  d'obtenir  avec  la  teinture  de  gaïac  les  réactions  caracté- 
ristiques des  peroxydiastases.  Mais  j'ai  vu  aussi  qu'on  ne  peut  pas  obtenir 
avec  le  sulfate  ferreux  les  autres  réactions  de  ces  diastases  (formation  de 
quinhydrone  avec  l'hydroquinone,  de  tétragaïacoquinone  avec  le  gaïacol, 
de  purpurogalline  avec  lepyrogallol)  (^).  D'autre  part,  j'ai  constaté  qu'avec 
un  ferrocyanure  alcalin,  employé  à  des  doses  notablement  plus  fortes,  on 
obtient  les  réactions  qui  viennent  d'être  mentionnées,  mais  non  le  bleuisse- 
ment du  gaïac. 

On  peut  faire  un  pas  de  plus,  qui  consiste  à  employer  le  ferrocyanure  de 
fer  colloïdal,  obtenu  en  combinant  les  deux  sels  à  l'état  extrêmement  dilué  : 
on  arrive  alors  à  reproduire,  avec  des  doses  infimes,  toutes  les  réactions  des 
peroxydiastases,  sans  exception. 

Le  maximum  d'aclivilé  a  lieu  avec  une  combinaison  qui  ne  renferme  aucun  excès 
des  deux  composants  ;  dans  ces  conditions,  le  ferrocyanure  ferreux,  à  la  dose 
de  , 0 o'|)°o 0 D  (calculés  en  fer,  c'est-à-dire  io'"i:  de  fer  par  litre  ),  fait  apparaître, 
en  présence  de  traces  d'eau  oxygénée,  en  i  à  2  minutes,  des  cristaux  de  quinhydrone, 
dans  une  solution  saturée  d'hydroquinone  ;  le  résultat  est  encore  sensible  et  se  mani- 
feste en   10  minutes  avec  une  dose  cinq  fois  moindre. 

Si  l'on  ajoute  la  moindre  trace  de  sulfate  ferreux  ou  ferrique,  on  ralentit  considéra- 
blement la  réaction  et  il  suffit  de  doses   très  faibles  pour  empêcher  complètement  la 


(')  M.  Gabriel  Bertrand  a  proposé  ce  nom,  au  lieu  de  celui  de  peroxydase,  pour 
éviter  une  confusion  avec  les  oxydases. 

(^)  On  peut  obtenir,  il  est  vrai,  mais  difficilement,  de  petites  quantités  de  purpuro- 
galline à  l'aide  de  sulfate  de  fer  et  de  H^O-. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLyi,  N-  14.)  lOJ 


782  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

formalion  de  quinhydrone.  L'addition  de  ferrocyaniire  de  potassinm  au  colloïde  est 
sans  effet  appréciable.  On  obtient  des  résultats  analognes  avec  le  ferrocyanure  fer- 
rique,  qu'il  soitobtenn  en  faisant  agir  le  sulfate  ferriqiie  sur  le  ferrocyanure  de  potas- 
sium ou  qu'il  se  forme  au  cours  de  la  réaction  sous  l'influence  de  l'eau  oxygénée;  mais 
dans  le  second  cas,  la  réaction  est  plus  énergique. 

L'action  du  sulfate  ferreux  est  d'autant  plus  intéressante  à  noter  qu'elle 
se  retrouve  aussi  pour  les  peroxydiastases  naturelles,  en  particulier  pour  la 
pcroxydiastase  de  l'extrait  de  malt.  Avec  l'extrait  de  malt,  les  conditions 
de  réaction  les  plus  favorables  à  la  formation  de  quinhydrone  sont,  comme 
lorsqu'il  s'agit  du  fonctionnement  de  la  diastase  saccharifiante  et  de  la  dias- 
tase  liquéfiante  contenues  dans  cet  extrait,  la  neutralité  vis-à-vis  du  métliyl- 
orange('),  et  toute  influence  capable  d'assurer  cette  neutralité  se  trouve 
favorisante.  C'est  ce  qui  explique  pourquoi  l'addition  de  sulfate  ferreux  ou 
ferrique  active  la  formation  de  quinhydrone,  tant  que  le  sel  ajouté  peut 
réagir  avec  les  sels  de  l'extrait  de  malt  et,  en  particulier,  avec  les  phosphates. 
Dès  que  le  sulfate  se  trouve  en  excès,  son  influence  gênante  se  fait  senlir. 

La  pcroxydiastase  artificielle  dont  je  viens  de  parler  se  rapproche  encore 
des  peroxydiastases  naturelles  par  les  caractères  suivants  :  elle  est  filtrable 
sans  perte  sur  papier;  elle  devient  inactive  après  filtration  sur  collodion  et 
perd  une  partie  de  son  activité  après  une  minute  d'ébuUition  ;  des  traces 
d'acides  minéraux  gênent  considérablement  son  action. 

Un  autre  point  de  rapprochement  avec  les  peroxydiastases,  c'est  que  le 
ferrocyanure  de  fer  colloïdal  est  sensible  à  l'aclion  d'un  excès  de  peroxyde 
d'hydrogène,  qui  produit  un  effet  toxique  analogue  à  celui  qui  a  été  si- 
gnalé par  Bach  et  Chodat  (^)  dans  le  cas  des  peroxydiastases  agissant  sur  le 
pyrogallol.  L'action  sur  le  pyrogallol  permet  d'ailleurs,  comme  le  montrent 
les  expériences  ci-dessous,  de  suivre  quantitativement  la  marche  de  la 
transformation  en  pesant  la  purpurogalline  formée. 

Dans  deux  expériences  conduites  parallèlement,  on  a  soumis  une  solution  de  i»  de 
pyrogallol  dans  /io"^"''  d'eau  distillée  à  l'action  d'une  dose  de  ferrocyanure  de  fer  col- 
loïdal  contenant  o"'",  04628   de   fer,  en   présence   d'une  quantité  d'eau   oxygénée  (de 
•Merk),  correspondant  à  28^5  d'oxygène  actif. 

Dans  l'expérience  n"  1,  on  a  ajouté  l'eau  oxygénée  d'un  seul  coup.  Dans  l'expérience 
n°  2,  on  a  ajouté  la  moitié  de  l'eau  oxygénée  au  début  de  l'expérience  et  le  reste  au 


(')  A.  FiiRNBACii,  Comptes  rendus,  t.  CALIl,  p.  285. 
(-)   Hericlite  der  il.  cli.  G.,  t.  IV,  1904,  p.  SygS. 


SÉANCE    DU   6   AVRIL    1908.  'j83 

bout  de  3  heures.  Les  quantités  de  purpurogalline  obtenues  dans  les  24  heures  ont 
été,  pour  le  n"  1,  de  ôS"?  et,  pour  le  n°  2,  de  i23™s.  Ces  quantités  représentent  pour 
la  première  expérience  i/Joo  fois  et  pour  la  deuxième  2607  fois  le  poids  de  fer  mis  en 
œuvre. 

Il  faut  noter  que  la  réaction  était  loin  d'èlre  terminée  au  bout  de  2^  heures. 

Les  ferricyanures  ferreux  et  ferrique  présentent,  quoique  à  un  degré 
moindre,  des  propriétés  analogues  à  celles  des  ferrocyanures. 

D'autre  part,  j'ai  vu  que  d'autres  composés  cyanogènes  sont  capables, 
par  leur  union  avec  le  fer,  de  produire  des  effets  analogues. 

Je  tiens  à  remercier  ici  M.  Marlini,  potir  le  concours  gracieux  qu'il  m'a 
prêté  au  cours  de  ces  recherches.  ♦ 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Sur  la  formation  de  l'aldéhyde  éthylique  dans  la  fer- 
mentation alcoolique.  Note  de  MM.  E.  Kayser  et  A.  Demolox,  présentée 
par  M.  I^.  Maquenne. 

La  conclusion  relative  à  l'origine  de  l'aldéhyde  éthylique  dans  la  fermen- 
tation alcoolique,  à  laquelle  arrive  M.  Trillat  dans  une  Note  récente  ('),  a 
déjà  été  formulée  par  nous  dans  une  étude  générale  sur  la  formation  des 
produits  volatils  dans  la  fermentation  alcoolique  (^). 

Nous  croyons  devoir  rappeler,  sans  citer  les  chiffres  produits  ailleurs,  les 
points  précisés  par  nous  : 

1°  Le  séjour  des  vins  sur  lies  en  large  contact  avec  l'air  favorise  la  production  d'al- 
déhyde, croissant  avec  le  temps  et  toujours  très  supérieure  aux  maxinia  indiqués  par 
M.  Roques  pour  les  eaux-de-vie. 

2°  Le  phénomène  de  l'aldéhyditîcation  est  inlimeuient  lié  à  la  présence  de  la  levure 
aérobie  vivant  au  voisinage  de  la  surface.  L'addition  d'antiseptiques  capables  de  tuer  la 
levure  (fluorure  de  sodium,  bichlorure  de  mercure)  a  eu  pour  résultat  d'amener  un 
dépôt  rapide  des  globules  de  levure  en  suspension  et  en  même  temps  de  réduire  consi- 
dérablement la  proportion  d'aldéhydes. 

La  présence  d'une  masse  de  levure  ajoutée  aseptiquement,  puis  tuée  par 
la  chaleur,  n'a  eu  aucune  action  sur  la  production  des  aldéhydes.  Enfin  la 


(')  Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  1908,  p.  645. 

(^)  Annales  de  la  Science  agronomit/ ne  française  et  étrangère,  t.  II,  3"  fascicule, 
1906,  et  Comptes  rendus,  t.  CXLV,  16  juillet  1907. 


7^4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

grandeur  des  différences  observées  nous  a  autorisés  à  déclarer  que  la  levure 
vivante  est  l'agent  essentiel  du  phénomène,  l'oxydation  de  l'alcool  par  voie 
chimique  ayant  quantitativement,  même  au  large  contact  avec  l'air,  une 
importance  beaucoup  moindre. 

Il  est  même  probable,  que,  si  nous  avions  employé  dans  nos  expériences 
des  levures  à  caractère  aérobie  plus  prononcé,  comme  la  mycolevure  de 
Duclaux  ou  certains  Saccharomyces  anomalus,  les  quantités  d'aldéhydes 
trouvées  eussent  été  encore  supérieures. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Sur  la  préparation  et  sur  quelques  propriétés  de 
Voxyhémocyanine  d'escargot  cristallisée.  Note  (')  de  M.  Ch.  Dérê,  pré- 
sentée par  M.  A.  Dastre. 

J'ai  constaté  que  si  l'on  soumet,  à  basse  température,  du  sang  d'escargot 
à  une  dialyse  suffisamment  prolongée  pour  éliminer  la  presque  totalité  des 
électrolytes,  l'oxyhémocyanine  se  précipite  entièrement  à  l'état  cristallisé. 
J'ai  observé  de  plus  que,  si  Ton  place  dans  un  champ  électrique  (courant 
continu)  du  sang  d'escargot  longuement  dialyse,  mais  encore  limpide,  on 
détermine  le  dépôt  de  cristaux  d'oxyhémocyanine  dans  la  région  anodique. 

Voici,  d'une  façon  détaillée,  les  conditions  expérimentales  : 

1°  Cristallisation  par  diatyse.  —  Du  sang  d'escargots  {Hélix  pomatia)  en  hiber- 
nation fut  dialyse  dans  un  sac  de  collodion,  en  présence  d'eau  distillée  qu'on  renouvelait 
matin  et  soir. 

Le  récipient  était  constamment  entouré  de  neige  et  placé  dans  la  glacière.  A  la  fin 
du  septième  jour  de  dialyse,  le  sang  était  encore  parfaitement  limpide.  Dans  le  cours 
du  liuitiéme  jour,  il  devint  très  trouble  et  abandonna  bientôt  un  abondant  précipité; 
en  même  temps,  la  coloration  azurée  de  la  liqueur  pâlit.  Le  seizième  jour  on  arrêta  la 
dialyse  :  il  y  avait  au  fond  du  sac  un  précipité  dont  le  volume  pouvait  correspondre 
au  \  environ  du  volume  du  sang  traité;  ce  dépôt  présentait,  dans  ses  f  inférieurs  où  il 
était  fortement  tassé,  une  coloration  d'un  bleu  sombre. 

La  liqueur  superposée  était  sensiblement  incolore  et  resta  telle  après  agitation  à 
l'air. 

En  examinant  le  dépôt  au  microscope  (gr.  i  lo  et  Sgo),  on  s'aperçut  qu'il  était  con- 
stitué de  cristaux  sans  mélange  de  substance  amorphe.  Ces  cristaux  sont  assez  solubles 
dans  les  eaux  mères  à  la  température  ordinaire  tant  que  la  dialyse  n'a  pas  été  poussée 


(')  Présentée  dans  la  séance  du  3o  mar-,  1908. 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  1908.  786 

assez  loin.  En   introduisant  les  cristaux  dans  de  l'alcool  fort,  additionné  d'une  trace 
d'acide  acétique,  on  peut  les  conserver  sans  altération  de  forme. 

2°  Cristal lisation  sous  l'action  du  courant  électrique.  —  Du  sang,  dialyse  7  jours 
et  ne  présentant  pas  encore  de  trouble  appréciable,  fut  introduit  dans  un  tube  de  verre 
en  U.  Au  moyen  d'électrodes  de  platine,  on  fit  traverser  la  liqueur  par  un  courant 
continu  de  120'"''=  (aux  bornes)  et  de  ^L  de  milliampère.  On  vit  apparaître  aussitôt, 
autour  du  pôle  -t-,  des  nuages  floconneux  et  blanchâtres,  qui  descendaient  peu  à  peu, 

Fig.  .. 


en  se  redissolvant  partiellement  d'abord,  puis  s'accumulèrent  bientôt  en  couches  stra- 
tifiées occupant,  au  bout  de  2  heures  et  demie,  les  f  inférieurs  environ  de  la  branche 
positive. 

A  ce  moment,  les  |  supérieurs  de  la  colonne  liquide  de  la  branche  négative  étaient 
décolorés.  Cette  portion  de  la  liqueur  ne  redevint  pas  bleue  par  agitation  à  l'air  : 
l'oxyhémocyanine  s'était  transportée  à  l'anode,  elle  s'était  comportée  comme  un  col- 
loïde éleclronégatif. 

Les  couches  supérieures  étaient  très  faiblement  acides  au  pôle  -f-  et  alcalines  au 
pôle  — . 

Après  quelques  heures  d'interruption  du  courant  (  température  de  la  chambre:  16°), 
de  nombreux  cristaux  s'étaient  déposés  sur  les  parois  de  la  branche  positive;  quelques- 
uns  d'entre  eux,  d'aspect  dendritiqiie,  étaient  nettement  visibieg  à  l'œil  nu. 

J'ai  reconnu  que  la  cristallisation  commençait  déjà  pendant  le  passage  du  courant. 

Si  l'on  agile  le  contenu  des  deux  branches  mélangé,  les  cristaux  se  dissolvent  rapi- 
dement et  complètement,  et  la  liqueur  reprend  sa  couleur  bleue  primitive. 

Les  cristaux  obtenus  par  dialyse  se  présentent  sous  forme  d'étoiles  à  six  pointes 


786  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ordinairement  régulières.  Ces  cristaux  n'offrent  pas  de  double  réfraction  ap|iréciable 
quand  on  les  examine  à  la  lumière  polarisée,  même  avec  interposition  d'une  lame  de 
gypse.  11  s'agit,  sans  doute,  de  cristaux s/jiieletles  |irovenant  d'octaèdres  dont  l'accrois- 
sement s'est  fait  principalement  suivant  la  direclloii  des  trois  axes  rectangulaii-es. 
(J'ai  vu  des  octaèdres  dans  l'oxyliémocyanine  cristallisée  lors  du  transport  électrique.) 

La  figure  ci-contre  rejirodiiit  la  photograjdiie  de  quelques-uns  de  ces  cristaux 
colorés  par  la  fuchsine. 

Un  demi-gramme  à  peu  près  de  cristaux  secs  laissa  à  la  calcination  un  petit  résidu 
noir,  soluble  dans  quelques  gouttes  d'acide  nitrique,  en  donnant  une  liqueur  bleue. 
Celle  liqueur  fut  évaporée  dans  le,  vide  au-dessus  de  fragments  de  potasse;  il  resta 
des  cristaux  bleus  dont  la  solution  se  colora  fortement  en  rouge  brun  par  addition  de 
ferrocyanure  de  potassium. 

L'hémocyanine  renferme  donc  du  cuivre  el  ne  paraît  pas,  d'après  quelques  autres 
essais  que  j'ai  faits,  renfermer  d'autre  élément  fixe.      , 

L'hémocyanine  pui'e  donne  nettement  les  réactions  xanthoprotéique,  de 
Millon,  d'Adamkiewicz,  de  Piotrowsky  et  de  Molisch. 

Les  cristaux  sont  solujjles  dans  l'eau  additionnée  d'une  trace  d'acide 
acétique.  Une  telle  solution,  renfermant  7*^,59  d'oxyhémocyanine  par  litre, 
absorbe,  quand  on  l'interpose  sous  l'épaisseur  de  3'"'°,  les  radiations  ultra- 
violettes comprises  entre  "A 292, 6  et  X2G2,8.  En  augmentant  l'épaisseur, 
il  apparaît  une  nouvelle  bande  qui,  pour  une  couche  de  10™™,  s'étend 
de  X 364,0  à  À328,2.  Cette  dernière  bande  semble  caractéristique  de 
l'oxyliémocyanine;  elle  est  probablement  signalétique  du  groupement 
prosthétique  cuprifère.  Quant  à  la  bande  la  plus  réfrangible,  elle  co'incide 
avec  celle  que  montrent  toutes  les  substances  albimiino'ides. 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.    —  Bile  et  pigments  biliaires.  Note  (') 
de  M.  .^1.  PiETTRE,  présentée  par  M.  Dastre. 

Si  l'étude  des  bandes  d'absorption  ne  suflit  pas  toujours  à  identifier  d'une 
façon  certaine  une  seule  substance  ou  un  mélange  complexe,  elle  permet 
d'apporier  de  précieuses  indications  dans  les  recherches  biologiques. 

Nous  avons  appliqué  à  l'étude  de  la  bile  et  des  pigments  biliaires  la 
méthode  mise  en  œuvre  dans  les  recherches  faites  en  collaboration  avec 
M.  Vila  sur  le  pigment  sanguin  et  ses  dérivés  :  cuve  prismatique,  tubes 
longs  de  M.  Etard,  éclairage  de  l'arc  et  mieux  de  la  lampe  Nernst. 

(')  Présentée  dans  la  séance  du  3o  mars  1908. 


SÉANCE    DU    6   AVRIL    1908.  *jS'] 

La  bile  des  différentes  espèces  animales  a  été  soumise  à  l'examen  optique. 
Nous  avo-ns  profité  des  précieuses  observations  recueillies  par  M.  Etard. 
Nous  devons  également  à  la  grande  obligeance  de  M.  P.  Lambert  la  repro- 
duction de  remarquables  clichés. 

I.  La  bile  est  obtenue  par  ponclioii  de  la  vésicule  biliaire,  après  lavages  de  la  paroi 
d'enveloppe,  pour  écarter  rigoureusemenl  lente  souillure  due  à  la  luiilière  colorante 
du  sang. 

On  constate  que  les  spectres  varient  nolablenienl  suivant  les  espèces. 

La  raie  D  du  sodium  ayant  été  mise  en  coïncidence  avec  la  graduation  100  du  micro- 
mètre, on  obtient  les  schémas  ci-dessous  : 


Fia.  .. 


50     60     70    80    ^0     lOO  110    120   130    140   150 


II 

I 
F/ 
V 


660  $5&     600     5p- 


535 


rjiles  :  de  mammifères  (II  homme,  I  porc,  V  chien);  d'oiseaux  (IV  poulet,  i;nlliis  clo- 
incf/iciis);  de  poissons  (111  colin,  /iiei  Inclus  vulgaris). 

L'addition  à  la  bile  de  quelques  gouttes  d'une  solution  de  NaFà  2  pour  100  rend  les 
observations,  dans  l'extrême  rouge,  plus  aisées  et  plus  complètes  ;  il  se  produit  un 
léger  précipité  qui  entraîne  les  mucosités  tenues  en  suspension. 

En  dépit  de  ces  variations  qui  font  penser  à  une  grande  différence  des  diverses  biles 
au  point  de  vue  spectroscopique,  il  existe  uu  lien  commun  à  toutes,  la  présence  des 
deux  bandes  du  vert  1  —  572  et  X  =  535.  On  les  retrouve  dans  tous  les  spectres,  mais 
avec  une  intensité  inégale.  Il  convient  de  remarquer  la  grande  analogie  avec  les  bandes  a. 


7^8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

et  (5  de  l'oxyhémoglobine  ;  même  intensité  relative,  position  presque  identique  dans  le 
spectre,  comme  le  montrent  les  chiflTres  suivants  : 


Oxyhémoglobine. .  . 


(a)     X  — 5-5, 
((3)     >.  =  535. 


Bile. 


>,  =  535. 


II.  L'expérience  montre  qu'il  n'y  a  pas  nécessité  absolue  d'attribuer  ces 
propriétés  optiques  aux  seuls  pigments  décrits. 

L'examen  spectroscopique  de  ces  pigiiients  prouve,  en  effet,  comme  cela 
a  été  déjà  indiqué,  que  les  mieux  étudiés,  au  point  de  vue  chimique  (bili- 
rubine, biliverdine),  sont  inactifs  vis-à-vis  des  rayons  lumineux. 

La  bilirubine  cristallisée  ne  possède  aucun  spectre  spécifique;  cette  particularité 
constitue  le  meilleur  caractère  delà  pureté  chimique. 

La  biliverdine  préparée  par  chaufTage  au  bain-niarie  d'une  solution  alcaline  de  bili- 
rubine dans  l'alcool  méthylique  n'acquiert  de  bande  d'absorption  qu'après  un  certain 
temps.  Aussitôt  isolée  et  examinée,  en  liqueur  neutre  ou  alcaline,  on  ne  constate  au- 
cune absorption.  Mais,  par  exposition  à  l'air,  apparaît  une  forte  bande  l  =  638. 

Dans  l'attaque  acide  des  calculs  biliaires,  on  obtient  la  même  matière  verte  par 
épuisement  à  l'alcool  méthylique.   En  outre,  le  traitement  par  le  chloroforme  entraîne 

Fig.  2. 


50    60     JO    80    JO   100  110  120  130  1^0  «0 


YI 


tout  d'abord  une  substance  colorée  qui,  à  l'état  solide,  possède  des  reflets  mordorés 
et  dont  la  solution  orangé  foncé  est  caractérisée  par  un  spectre  (VI)  très  net  et 
très  pur. 

C'est  donc  surtout  à  la  superposition  des  spectres  de  ces  deux  derniers 
pigments  qu'est  du  le  spectre  de  la  bile. 

III.  Les  variations  des  spectres  des  différentes  biles  s'expliquent  par  la 
proportion  de  ces  pigments  suivant  les  cas. 

En  outre,  il  existe  une  relation  assez  étroite  entre  la  coloration  de  ce 
liquide  biologique  et  ses  propriétés  spectroscopiques,  relation  qui  semble 
en  harmonie  avec  la  conception  physique  des  couleurs  complémentaires; 
une  bile  verte  possède  généralement  ses  bandes  d'absorption  localisées  dans 


SÉANCE    DU   G    AVRH,     i(,i.8 


1^9 


la  région  rouge  du  spectre,  tandis  ([ne,  inversement,  une  l)ile  orangée  pré- 
sente ses  bandes  dans  le  vert.  L'oxyhénioglobine  et  la  chlorophylle  donnent 
lieu  à  la  même  remarque. 

Le  fait  est  1res  net  pour  la  bile  d'une  même  espèce;  chez  les  bovidés,  la 
coloration  de  ce  Hquide  peut  aller  du  vert  foncé  au  blond  très  clair,  et  cela 
iudépendamment  du  régime  alimentaire.  Aussi  les  spectres  sont-ds  nette- 
ment dillérents  (VII  et  VIII),  au  point  de  vue  de  la  situation  des  bandes 
d'absorption  et  surtout  de  leur  intensité. 

Fig.  3. 


50    60    70    80   90  100  110  no  130  W  150 


VE 
VI 


Même  observation  pour  les  biles  des  difîérentes'espèces. 

La  bile  de  porc,  le  plus  souvent  orangé  très  clair,  ne  possède,  dans  ce  cas, 
que  les  deux  bandes  du  vert. 

La  bile  de  poulet  {gallus  domeslieus,  IV),  vert  foncé,  celle  de  colin  (mcr- 
lucius  rulgarù),  vert  émeraude,  absorbent  fortement  le  rouge,  extrêmement 
peu  le  vert. 

Conclusion.  —  Les  variations  ([u'on  observe  dans  le  spectre  de  la  bile  des 
animaux  d'espèces  diiTérentes  ou  de  même  espèce  s'expliquent  par  la  pré- 
sence des  divers  pigments  biliaires.  La  caractéristique  optique  de  chaque 
bile  dépend  également  de  la  proportion  relative  de  ces  pigments. 


MÉDECINE.  —  Origine  canine  du  Kala-Azar.  Note  de  MM.  Chaules  Nicom.e 
et  Chaules  Comte,  présentée  par  M.  Laveran. 

Dans  une  Note  antérieure  ('),  l'un  de  nous,  après  avoir  montré  la  sensi- 
bilité du  chien  au  Kala-Azar  (virus  tunisien),  et  rapproché  cette  donnée  de 


(')   Comptes  lendiis,  2  mars  1908. 

C,  \\  ,  190^,  I"  Semestre    (T.  CXLVI,  N°  14.) 


io4 


79°  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

la  constatation  n'irospective  faite  par  lui  de  cas  de  maladie  indéterminée 
chez  des  chiens  de  l'entourage  de  certains  enfants  atteints,  concluait  que  le 
Kala-Azar  était  peut-être  une  maladie  du  chien  transmissible  à  Thomme. 

Pour  vérifier  cette  hypothèse,  nous  avons  examiné  systématiquement, 
depuis  le  début  de  mars  1908,  les  cadavres  des  chiens  asphyxiés  à  la  four- 
rière de  Tunis. 

Nous  devons  nos  remercîments  à  M.  J.  Valensi,  directeur  des  Services 
administratifs  de  la  ville  de  Tunis,  qui  a  bien  voulu  faciliter  nos 
recherches. 

Nos  examens  ont  porté  actuellement  sur  4o  animaux.  L'un  d'eux  était 
atteint  de  Kala-Azar  spontané,  caractérisé  par  la  présence  de  corps  de 
Leishman  dans  les  organes  habituellement  envahis  par  ces  parasites  :  rate, 
moelle  des  os,  foie. 

Voici,  en  quelques  lignes,  le  résumé  de  nos  constatations  : 

Caniche  noire,  très  amaigrie,  présentant  un  écoulement  purulent  de  Toreille, 
asphyxiée  à  la  fourrière  le  18  mars  au  soir,  apportée  à  l'Institut  l'asteur  de  Tunis  le 
19  au  matin,  examinée  vers  midi. 

La  rate  est  très  allongée,  à  peine  un  peu  Iiyperirophiée;  elle  est  pâle,  sa  consistance 
paraît  normale.  Le  foie  est  gros,  congestionné;  aucune  autre  lésion,  sauf  une  hyper- 
trophie notable  des  ganglions  cervicaux,  en  rapport  sans  doute  avec  l'otite. 

L'examen  microscopique  montre  la  présence  de  corps  de  Leishman  caractéristiques, 
assez  nombreux  dans  la  rate  et  la  moelle  osseuse,  exceptionnels  dans  le  foie.  Nous 
n'avons  rencontré  aucun  de  ces  parasites  sur  les  frottis  de  sang  périphérique,  de 
liquide  céphalo-rachidien  et  des  organes  suivants  :  rein,  poumon,  glandes  salivaires, 
bulbe.  Ces  corps  sont  presque  toujours  isolés;  nous  n'en  avons  vu  d'intra-cellulaires 
que  dans  la  moelle  osseuse,  où  un  bon  nombre  d'entre  eux  paraissent  avoir  subi  une 
altération,  peut-être  consécutive  à  la  mort. 

Cette  observation  nous  parait  des  plus  importantes.  Elle  prouve  l'ori- 
gine canine  du  Kala-Azar. 

Nous  continuons  nos  recherches  afin  d'établir  la  fréquence  de  l'infection 
spontanée  chez  le  chien  à  Tunis.  Des  expériences  seront  également  entre- 
prises pour  reconnaître  comment  se  fait  la  transmission  de  la  maladie  du 
chien  à  l'homme.  L'hypothèse  la  plus  probable  est  qu'il  s'agit  de  parasites 
cutanés  (puces  sans  doute).  Il  sera  également  nécessaire  d'établir  la  symp- 
lomatologie  de  la  maladie  chez  le  chien.  (]e  que  nous  en  savons  semble 
indiquer  que  le  diagnostic  en  sera  délicat,  puisque  l'animal  ne  paraît  pas 
ou  à  peine  malade  et  que  la  présence  des  parasites  est  difficile  à  déceler 
dans  le  sang  périphérique.  Or,  des  mesures  prophylactiques  sévères  s'im- 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  igo8.  791 

posent  contre  une  maladie  dont  la  gravité  pourrait  devenir  extrême,  si  sa 
fréquence  devait  égaler  à  Tunis  celle  qu'on  observe  dans  certaines  régions 
des  Indes. 


ZOOLOGIE  APPLIQUÉE.  —  Bêle  de  la  torsion  positive  dans  les  hélices  aériennes 
et  les  aéroplanes.  Note  de  M.  P.  Amans,  présentée  par  M.  Alfred  Giard. 

Une  palette  d'hélice  étant  montée  sur  son  moyeu,  coupons-la  par  une 
série  de  cylindres  circulaires  concentriques  ayant  même  axe  que  le  moyeu. 
J'appelle  déclinaison  l'angle  que  fait  la  corde  de  section  avec  le  plan  de  l'é- 
quateur.  Dans  l'hélice  géométrique,  l'angle  va  en  diminuant  du  centre  à  la 
périphérie,  ou,  en  termes  anatomiques,  du  proximum  au  distum  ;  la  torsion 
est  dite  négative  ;  dans  une  palette  zooptère,  c'est  l'inverse  :  la  torsion  est 
positive. 

J'ai,  autrefois,  supposé  que  ce  fait  était  intimement  lié  à  l'élasticité  de  la 
palette.  Le  bord  postéro-distal  étant  le  plus  llexible,  il  faut  que  la  décli- 
naison distale  au  repos  soit  plus  grande  que  l'angle  théorique  reconnu  ou 
supposé  le  meilleur,  la  résistance  de  l'air  faisant  fléchir  ce  bord  postéro- 
distal  quand  la  palette  est  en  mouvement.  Les  constructeurs  d'hélices  ma- 
rines n'ignorent  pas  l'influence  de  l'élasticité,  et,  bien  que  l'hélice  marine 
soit  très  peu  flexible,  on  place  la  palette  de  manière  à  avoir  une  déclinaison 
distale  plus  grande  que  la  théorique. 

On  peut  très  bien  accepter  une  palette  élastique  à  torsion  positive  et 
rester  quand  même  partisan  de  l'hélice  géométrique,  si  l'on  admet  que  la 
déformation  par  la  poussée  aérienne  a  pour  résultat  final  une  torsion  néga- 
tive. Mais  est-il  bien  sûr  qu'il  faille  absolument  une  torsion  négative? 
Pourquoi  ai-je  obtenu  des  rivières  si  puissantes  avec  des  palettes  où  la 
déformation  n'empêchait  pas  la  torsion  de  rester  positive?  Bien  mieux, 
des  expériences  récentes  me  prouvent  que,  si  une  palette  zooptère  est  bien 
construite,  la  poussée  aérienne  tend  à  augmenter  la  déclinaison  distale. 
Si  l'aile  était  formée  d'un  bord  antérieur  rigide,  suivi  d'un  voile  membra- 
neux, comme  l'ont  proposé  certains  auteurs,  ily  aurait  sûrement  diminution 
de  la  déclinaison  distale;  mais  les  courbures  de  l'aile  véritable  sont  telles 
qu'à  une  augmentation  de  résistance  correspond  une  augmentation  antago- 
niste d'envergure  et  de  déclinaison  distale. 


■ypo  ACADEMIE    UES    SCIENCES. 

(ne  de  mes  palettes  avait,  en  sortant  du  gabarit,  une  forme  spéciale,  dont  j'ai  bien 
noté  les  déclinaisons  à  dill'érentes  dislances  de  l'axe  de  rotation,  ainsi  que  la  concavité 
et  la  courbure  du  boni  antérieur.  Une  fois  montée  sur  le  moyeu,  de  manière  que  la 
déclinaison  dislale  à  35""'  de  l'axe  fût  de  i6°,  l'envergure  était  de  90"'";  après  une  rota- 
tion à  loon  tours,  nous  trouvons  la  concavité  légèrement  diminuée,  et  à  cette  même 
distance  de  l'axe  une  déclinaison  de  29°  :  l'envergure  est  de  i"',o.''|.  Cette  déformation 
est  fixe,  paice  que  la  limite  d'élasticité  a  été  dépassée,  mais  elle  nous  fait  saisir  sur  le 
vif  la  manière  de  se  déformer.  Celte  déformation  est  du  reste  constante,  c'est-à-dire 
qu'à  63o  tours  (')  par  exemple,  nous  avons  i™,  10  d'envergure,  à  880  tours,  i"",  12; 
mais,  au  repos,  nous  retrouvons  toiijouis  i"',o4. 

Un  tel  résultat  ne  saurait  surprendre  un  naturaliste  :  il  sait  que  l'exten- 
sion du  bord  antérieur  s'accompagne  toujours  d'une  circumduction,  d'une 
rotation  longitudinale,  qui  augmente  la  déclinaison  distale.  On  peut  con- 
stater ce  fait  sur  une  rémige  digitale  antérieure,  en  essayant  de  la  redresser. 

Quelle  peut  bien  être  Tulililé  de  ce  principe  appliqué  aux  hélices  aériennes? 
Supposons  un  aéronat  muni  de  zooptères,  à  une  déclinaison  convenable, 
eu  égard  à  la  vitesse  de  rotation  et  à  celle  de  translation  en  air  calme.  La 
déclinaison  relative  est  un  peu  différente  :  c'est  une  résultante  de  la  vitesse 
de  rotation  et  de  celle  d'avancement.  Tout  à  coup,  on  a  un  vent  debout;  on 
fait  pour  le  coiîibaltre  une  avance  à  l'allumage,  de  manière  à  faire  tourner 
plus  vite  et  augmenter  la  force  propulsive.  Si  nous  tournons  plus  vite,  nous 
augmentons  l'envergure  et  la  déclinaison  distale;  mais  c'est  justement  ce 
qu'il  nous  faut,  puisque  avec  un  vent  debout  il  faut  augmenter  la  déclinai- 
son dislale,  si  l'on  veut  que  la  déclinaison  relalive  change  peu.  Nous  avons 
donc  dans  la  géométrie  seule  de  la  zooptère,  indépendamment  de  tout 
mécanisme  entre  les  mains  d'un  ciiauffeur,  une  régulation  automatique  de 
l'envergure  et  de  la  déclinaison;  il  serait  impossible  de  l'obtenir  avec  les 
hélices  habituellement  employées. 

Un  mot  sur  les  aéroplanes.  Il  n'y  a  aucun  animal  qui  fasse  exclusivement 
de  l'aéroplane,  sauf  peut  être  lesExocœtes  etDactyloptères,  dont  la  nuirche 
est  plutôt  une  série  de  bonds.  Les  rameurs  et  les  voiliers  ont  le  pouvoir  de 
déformer  leur  aile,  et  de  changer  à  leur  gré  le  rapport  des  déclinaisons  dis- 


(')  La  palette  est  photographiée  au  repos,  à  G3o  tours  et  à  880,  en  trois  poses 
successives  sur  la  même  plaque,  dis|)osée  parallèlement  à  l'axe  de  rotation.  Les 
épieuves  montrent  très  nettement  les  vaiiations  d'emergure  du  bord  antérieur  et  ses 
différentes  inclinaisons  sur  l'axe. 


SÉANCE    DU   6   AVRIL    1908.  ■793 

taie  et  basilaire.  L'étude  des  rémiges  distales  (')  et  des  élytres  de  Coléop- 
tères nous  montre  que  la  torsion  positive  ne  manque  jamais.  Si  la  torsion 
positive  est  un  facteur  constant  et  nécessaire  du  vol  plané,  on  fera  bien  de 
l'appliquer  aux  aéroplanes;  l'expérience  du  vol,  la  statistique  des  chutes 
montrera  si  ce  perfectionnement  est  suffisant,  si  l'on  peut  se  passer  des  chan- 
gements volontaires  de  déclinaison  distale. 


HYDROLOGIE.  —  Sur  les  l'ariations  de  température  de  la  source  de  la  Sainte- 
Baume  (Var).  Note  de  M.  E.-A.  Martel,  présentée  par  M.  Albert 
Gaudry. 

L'ancien  dogme  de  la  constance  de  température  des  sources  se  révèle  de 

I-iK.  1. 


'\^-    ^  ^kT*' 


Grand  claprie  Je  la  Saiiile-Baunie  (Var). 

plus  en  plus  faux.  Après  les  nombreuses  preuves  et  explications  que  j'ai 


(')  Ce  Mémoire  est  sur  le  chantier;  quant  aux   éljtres,  voir  Géométrie  comparée 
des  ailes  dures  {Congri's  de  l'Assoc.  fr.  avanc.  se,  Ajaccio,  iqoi  ). 


794  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

fournies  de  son  inexactitude  dans  les  terrains  fissurés  (calcaire  et  craie),  je 
viens  de  la  constater  aussi  à  travers  un  épais  dépôt  détritique  de  roches 
cristallines  fragmentées. 

La  principale  source  du  massif  de  l'Estérel  (Var),  celle  de  la  Sainte- 
Baume,  jaillit  à  i85'"  d'altitude,  à  l'extrémité  inférieure  d'un  immense 
clapier,  provenant  de  la  démolition  météoricjue  des  escarpements  de  la 
Sainte-Baume  et  du  cap  Roux  qui,  à  l'Ouest,  dominent  la  source  de  200"  à 

Kig.  2. 


Plan  du  bassin  alimentaire  de  la  source  de  la   Sainle-Baume  (au   i,,',!,,  ). 


25o™  en  moyenne.  La  vue  et  le  carton  ci-dessus  (amplification  extraite  de 
ma  carte  de  l'Estérel  au  j^j^)  expliquent  suffisamment  la  situation,  la 
forme  et  l'aspect  du  bassin  ou  périmètre  d'alimentation  de  la  source  de  la 
Sainte-Baume.  Ce  bassin,  approximativement  triangulaire,  n'a  pas  7  hec- 
tares de  superficie.  Cependant  la  source  ne  tarit  jamais.  Elle  subit  seulement 
des  variations  proportionnelles  aux  chutes  des  pluies. 

Le  3i  octobre  1907,  après  un  mois  exceptionnellement  pluvieux,  la  source 
de  la  Sainte-Baume  débordait  de  partout,  autour  de  son  point  de  captage, 
et  sa  lempèralure  était  de  i3°  (>.;  tandis  que  celle  des  ruisseaux  voisins  (cou- 
lant à  flots  dans  tous  les  ravins)  arrivait  à  i4°,5  et  celle  de  l'air  à  18°.  Or, 
antérieurement  et  à  de  nombreuses  reprises  en  hiver  et  au  printemps, 
j'avais  toujours  trouvé  la  source  à  10",  5;  il  faut  donc  maintenant  reconnaître 


SÉANCE  DU  6  AVRIL  1908.  790 

qu'elle  ne  demeure  pas  à  une  températui-e  constante;  son  alimentation, 
par  le  grand  clapier  d'où  elle  descend,  est  assez  rapide  et  assez  superficielle 
après  les  pluies  pour  que  celles-ci  communiquent  leur  chaleur  estivale-autom- 
nale ou  leur  froidure  hivernale  à  ses  lilets  les  plus  profonds.  Donc,  tout 
comme  les  sources  du  calcaire,  celle  de  la  Sainte-Baume  subit  l'influence 
immédiate  et  directe  des  infiltrations  extérieures  ;  par  conséquent  elle  devien- 
drait contaminable,  si  son  petit  bassin  alimentaire  était  habité  (ce  qui  d'ail- 
leurs n'arrivera  point).  La  taille  des  blocs  d'éboulis  à  gros  interstices,  qui 
constituent  le  clapier,  est  la  cause  très  simple  du  fait  ainsi  reconnu.  Car  on 
sait  depuis  longtemps  que  les  granités,  fissurés  en  profondeur,  donnent 
des  eaux  plus  ou  moins  pures,  selon  le  grain  et  l'épaisseur  (et,  par  suite, 
selon  le  degré  de  filtrage)  des  arènes  de  décomposition  qui  les  recouvrent. 
La  constatation  qui  précède  indique  que,  dans  les  roches  cristallines, 
même  détritiques,  comme  dans  le  calcaire  et  tous  les  éboulis  en  général,  les 
observations  de  température  peuvent  fournir,  pour  le  captage  des  sources, 
de  précieuses  indications  hygiéniques  sur  la  rapidité  de  transmission  des 
pluies  et  par  conséquent  des  éléments  nocifs  éventuellement  infiltrés  avec 
elles. 


La  séance  est  levée  à  5  heures. 

G.  D. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  rkçus  dans  la  sÉA^cE  du  6  avril   1908. 

Inslilul  de  France.  Académie  des  Sciences.  Rapport  sur  la  nécessité  de  l 'application, 
exacte  du  Système  métrique  à  toutes  nos  monnaies,  présenté  dans  la  séance  du 
16  mars  1908,  par  M.  Violle.  Commissaires  :  MM.  Darboux,  Bouquet  de  la  Grye, 
Mascart,  Lippmann,  Poincaré,  Kadau;  Violle,  rapporteur.  (ExU-.  des  Comptes  rendus 
des  séances  de  l'Académie  des  Sciences,  t.  CXLVI,  p.  563.)  Paris,  Gauthier-Viiiars, 
1908;  I  fasc.  10-4°.  (Tiré  à  5oo  exemplaires.) 


79*^  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

A.res  principaux  du  temps  de  parcours,  par  Haton  i>e  la  Goupilijère,  Membre  de 
rinsliliit.  (Exlr.  du  Journal  de  MalliémaLiques  pures  el  appliquées.)  Paris,  Gaiilhier- 
Villars,  s.  d.;  i  fasc.  in-4''.  (Hommage  de  railleur.) 

Observatoire  national  astronomique,  citronométrique  et  météorologique  de 
Besançon;  A'IA'  Bulletin  citronométrique,  année  1906-1907.  publié  par  M.  A.  Lebeuf' 
Directeur  de  l'Observatoire.  Besançon,  J.  Millol  eV  C'",  1908;  i  fasc.  in-^". 

Statistique  générale  de  la  France.  Mouvement  de  la  population,  années  190.5 
el  1906;  l.  XXXV  et  XXXVl.  Paris,  Imprimerie  nationale,  1907;  i  vol.  in-4". 

Annales  de  l'École  nationale  d'Agriculture  de  Montpellier  ;  nouvelle  série,  I.  VII, 
fasc.  4-,  avril  1908.  Montpellier;  1  fasc.  in-4''. 

Promincnce  and  coronal  structure,  by  William-J.-S.  Lockyer.  (Extr.  des  Procee- 
dings  of  the  Royal  Society,  A,  t.  LXXX.)  Londres,  1908;  i  fasc.  in-8°. 

Kalalog  von  10660  Slernen  ztvisclien  0"  11  ud  .oO°  nôrdlisclier  Declination  fur  das 
Aequinoktium  1900,  nach  den  BeobaclUungen  am  Bepsold'schen  MeridianUreise  der 
kôniglichen  Sternwarte  zu  Bonn,  in  den  Jahren  1894  bis  igoS,  von  FiiiEDitiCH  Kijstner, 
( VerofTenllicliungen  der  kônigl.  Sternwarle  zu  Bonn;  n°  10.)  Bonn,  Friedrich  Cohen, 
1908;  1  vol.  in-4°. 

Commissâo  geographica  e  geologica  do  Esiado  de  S.  Paulo.  Exploracâo  do  Rio 
do  Peixe.  Sâo  Paulo,  1907:  1  fasc.  in-f". 

La  vialidad  del  Este  de  la  Republica  O.  del  Urugay,  por  FranciscoJ.  Hos.  Monte- 
video, 1907;  I  fasc.  in- 12. 

El  Cerro  «  Tupambay  »  al  travès  de  la  historia,  la  geografia  y  la  cartografia, 
por  Francisco-J.  Bos.  Montevideo,   1907;  i  fasc.  in-8". 

Théorie  universelle  baséesur  la  physique  moléculaire,  l'élasticité  parfaite  du  fluide 
universel,  par  M.  N.  Slomne'co.  Ploesti,  1908;  1  fasc.  in- 12. 

The  Journal  of  tropical  veterinary  Science;  t.  III,  n°  1,  1908.  Calcutta;  1  vol. 
in-8°. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIEK-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  n"  55. 

puis  i835  les  COMPTES  RENDUS  hebiloraadaires  paraissent  réguliôremenl  le  Dimanche.  Ils  formeiU,  à  la  Qa  de  l'année,  deux  volumes  in-4''.  Deus 
18,  l'une  par  ordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  onir»  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 
rt  du  i"  lanvier. 

Prix  de  l'abonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


ciiez  Messieurs  ; 
Ferran  frères. 
Chaix. 
Jourdan, 


/ 


ns..    . 
rs..   . 

nne  . . 
içon . . 

eaux . 


Rufl. 

Courtin-Hecquel. 
^  Germain  et  Gras^in. 
'  Siraudeau. 

Jérôme. 

.Marion. 

Feret. 
Laurens. 

Muller  (G.) 

"■es Kenaud. 

Uerrien. 
\  F.  Robert. 
1  Le  Borgne. 
Uzel  frères. 

Jouan. 

ibery Dardel  et  Bouvier 

(  Henry. 

(  Marguerie. 

i  Delaunay. 
'  Bouy. 

Greffier. 

Ratel. 

Rey. 

l  Lauverjat. 
/  Degez. 

[  Drevet. 

j  Gratieret  C'*. 

ochelle Foucher. 

Bourdignon. 
Dombre. 

Tallandier. 
Giard. 


Lorient. 


bourg  .... 
nont-  Ferr 


oble  . 


chez  Messieurs  : 
\  Baiimal. 
t  M"'  Texier. 

Cuinia  et  Massoo. 
l  Georg. 

Lyon (  Phily. 

Maioine. 
Vitte. 

Mai-seille Ruât. 

\  Valal. 
Montpellier |  Goulet  et  fils. 

Moulins Martial  Place. 

Buvienier. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Amsterdam  , 


Nancy. 


Nantes  . 


Nice 


Grosjean-Maupin. 

Wagner  et  Lambert 

Dugas. 
Veloppé. 

!Barma. 
Appy 

Nîmes Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 

\  Blanchier. 

Poitiers <  ,  ,     . 

(  Levner. 

Hennés Plihon  et   Hommais. 

Rochefort Girard  (  M""  ). 


Rouen . 


Langlois. 
Lestringant. 

S'-Étienne Chevalier. 

Toulon.  *  ^''^^^^- 


Toulouse  . 


l  Figai 
■  I  Allé. 

(  Gimet. 
•  i  Privât. 


iBoIsselier. 
Péricat. 
Bousrez. 


Valenciennes 


Giard. 
Lemaitre. 


Bucarest  . 


chez  Messieurs  : 

j  Feikema     Caarel- 

■  '  )      sen  et  C'V 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

iAsher  et  C". 
Friedlander  et  fits. 
Kuhl. 
Mayer  et  Muller. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLamertin. 
Mayolez  et  Audiarte. 
Lebègue  et  C"°. 
/  Sotchek  et  C°. 
)  Alcalay. 

Budapest Kiliaii. 

Cambridge Deightoo,  Bell  et  C". 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople  . .  Otto  Keil. 

Copenhague,  i .. .  Hôst  et  (ils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Gênes Beuf. 

,  Eggimann. 

Genève 1  Georg. 

'  Burckhardt.. 

La  Haye Belinfante    frères. 

IPayot  et  C''. 
Rouge. 
Sack. 
Barth. 
Brockliaus. 

Leipzig <'  Lorentz. 

Twietrneyer. 
Vuss. 
(  Desoer. 
'  Gnusé. 


Londres 

Luxembourg . .  . 

Madrid 

Milan 


te  et  C" 


Chez  Messieurs  : 

/  Dulau. 
•  •  I  Hachette 
'  Nutt. 
V.  Buck. 
Ruiz  et  C'. 
Romo. 
Dossat. 
F.  Fé. 

Bocca  frères. 

Hœpli. 

Moscou Tastevin. 

\  Marghieri  di  Glus. 

isanles 1  r>  1 1 

'  (  Pellerano. 

DyrseQ  et  Pfeiffei. 

New-  York ]  Stechert. 

\  l.emcke  et  Buechoer 

Odessa lîousseau, 

Ox/ord Parker  et  C». 

Palerme Reber. 

Porto Magalbaes  et   Moniz. 

Prague Rivnac. 

Rio- Janeiro  . .    ..     Garnier. 

Bocca  frères. 


Rome. 


Loescher  et  C'*. 


Rotterdam Kramcrs  et  fiU. 

Stockholm Nordiska  Bogbandel 

Zinserling. 


Liège . 


S'-Pétersbourg  . 


Wolff. 
Bocca  frères. 


I  Brero. 
'"«'•'« JRinck. 

'  Rosenberg  et  Sellier 

Varsovie Gebethoer  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 

\  Frick 

'''««"'' •  j  Gerold  et  C*«. 

Zurich Rascher. 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  l"à  31.   —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i85o.  )  Volume  10-4";  i853.  Prix 25  fr. 

Tomes  32à61.  —(  i"  Janvier  iSâi  à  3i  Décembre  i865.)  Volume  10-4°;  1870.  Prix 25  Ir. 

Tomes  62  à  91.  —  (  i"  Janvier  i866  à  3i  Décembre  1880.  )  Volume  in-4°;   1889.  Prix 25  tr. 

Tomes  92  à  121.  —  (i"  Janvier  1881  à  3i  Décembre  i8(p.)  Volume  in-T;  igo"-  ^'''^ ■^' 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES: 

no  I.-Mémoire  surquelques  points  de  la  Phvsiologiedes  Algues,  par  MM.  A,  DERBEsetA.-J.-J.SouBR.  -  Mémoiresur  le  (^^\<^''\^^^^^ll''''^^l'''l'^Xl'l^uTndel 
)mètes,  par  M.  Hanskn.  —  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  dans  les  phénomènes  digestifs,  parliouliereEneni  aaiis  la  iii„c.      ^^  ^^ 
ires  grasses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-4°,  avec  33  planches;  i856. 


me    1.-  Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Benedbn.  -Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  "SS»  Paj  i;Y„!'*^:?r.Ll?.^^|.*""! 
le  concours  de  i853,  et  puis  remise  pour  celui  de  i856,  savoir:  «F 
imentaires,  suivant  l'ordre  de  leur  superposition.  — Discuter  la  que 
ure  des  rapports  qui  existent  entre  l'état  actuel  du  régne  organique  e 


u  une  réponse  a  la  quesuou  uc  m*  y^^^y^^^y  ..■■  ■---  r-    -  j  iri,.Bni»  terrains 

le  concours  de  .853,  et  puis  remise  pour'celui  de  .856,  savoir  :  «Etudier  les  lois  de  la  distribution  des  corps  <>'-g3"'''5? J"*''  <;s  ^a,,'  l^es  d,m.r^^^^^^ 
imentaires,  suivant  l'or/re  de  leur  superposition.  -  Discuter  la  question  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou    im    liante         Kecncrcner  la 
■—    ■  ■  '^     ^         ■■       ■  •,ueetsesétalsantérieurs...parM.  leProfesseur  lÎKOMX.In-'r.avoc  -planche,,. 8b....     «  Ir 


4  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  divers  Savants  à  l'Académie  desSoieno»». 


N°  14. 

TAlili:    DKS     AirnCLES     (SéarueduO    AmU    tîM)8.) 


ME3I01UES   ET   CO»II>lUI\ICAlT4>i\S 

DES  MRMimiîS   RI    DKS   CORUBSPONOANTS   DE    l/ACADÊMIE 

Pages 


iM.M.  A.  1Ialli:i\  el  E.  Baukr.  —  Sur  un 
isomère  du  diphénylcaniphoinéllianc  et 
les  corulitions  de  sa  fornialiiin 

M.  A.  I.ACKoix.  —  Sur  une  nouvelle  espèce 
minérale,  proveuanl  du  Congo  français. 

M.  A.  Chauvkah.  —  Sur  la  perception  du 
relief  el  de  la  profondeur  dans  limage 
simple  des  épreuves  pholograpliiques 
ordinaires.  Conditions  el  lliéorie  de  celte 
pei'i'éption 


722 


7-25 


Pages. 

iM.  Ch.  lioucuAHn.  —  Sur  l'avance  el  le 
retard  de  la  coagnliiliioi  du  sang  en  tubes 
capillaires 73o 

MM.  H.  DouviLLK  el  Zkiller.  —  Sur  le 
terrain   houiller  du   Sud  oranais 782 

M.  Haton  I)F,  i.A  (joi!i'ii.LiKRE  fait  hommage 
d'une  ilnilc  pulilièe  dans  le  "  Journal  de 
,Matliématir|ues  pures  el  appliquées  »  sur 
la  di-terniination  des  «  axes  principaux 
d'inertie  du  temps  de  parcours  » 7.'i7 


ME.1IOIRES  PUESEIVrES. 


M.  Le  'Vavasseur.  —  Sur  les  sons-groupes 
du  groupe  linéaire  homogène  à  quatre 
variables  el  les  systèmes  d'équations  aux 


dérivées    p.uiielle 
dent 


qui     leur    correspon- 


C()IUÎI':SI»ONI>ANCE. 


La  Commission  n'OROANiSATioN  du  premier 
Congrès  international  des  Industries 
FRIGORIFIQUES  prie  l'Académie  de  désigner 
un  certain  nombre  de  délégués  qui  parti- 
ciperont   aux    travaux    du  Congrès 7'3y 

L'Académie       désigne       comme       délégués 

MM.  Haller,  Daslre,  Alfred  Picard 739 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  le 
«  XIX"  Bulletin  chronomélrique  de  l'Ob- 
servatoire de  Besançon  »,  parM.  A.  Le- 
betif;  un  Ouvrage  intitulé  :  <c  Exploraçào 
do  Uio  do  Peixe  » 739 

M.  L.  Raffy.  —  Sur  les  réseaux  conjugués 
persistants  qui  comprennent  une  famille 
de   lignes  miniina 74" 

M.  Girardville.  —  Sur  le  poids  utile 
maximum  qu'on  peut  soulever  en  aéro- 
plane        74- 

M.  BouTTiEAUX.  —  Sur  les  condiliiois  d'uti- 
lisation des  ballons  dirigeables  actuels...       -j'\i 

MAL  G. -A.  Hemsalech  et  C.  de  Watte- 
vilLE.  —  Étude  spectroscopi(|ue  de 
flammes  de  diverses  natures 7^8 

MM.  Ch.  Fabry  el  H.  Buisson.  —  Sur  la 
présence  des  raies  d'étincelle  dans  le 
spectre  de  l'arc ']3i 

M.  P.  MÉNii-;RE.  —  Nouvelle  méthode  de 
dosage  de  la  vapeur  de  mercure  dans 
l'air -^ 

M.  .iKAN  MEiiNiiai.  —  Sur  la  combustion 
par  incandescence  des  gaz  en  présence  des 
Corps  oxydables  cl  des  corps  incombus- 
libles 7''7 

M.  G.  Chesneau.  —  Sur  les  variations  de 
composition  du  phosphomolybdule  d'am- 
nmniaque  :  application  au  dosage  du 
phosphore  dans  les  fers,  fontes  et  aciers..       7.^8 

M.  H.  Gaudeohon.  —  Chlorures  de  dimer- 
curiammonium    ammoniacaux 761 

MM.  liM.  BoURQUELOT  et  II.  HeRISSEY.  — 
Sur  l'arbuline  et  quelques-uns  de  ses 
dérivés    considérés   au   point    de    vue    de 

Bulletin  bibliooraphioub 


leur  pouvoir  rotatoire  et  de  leur  dédou- 
blement par  l'émulsine 7'>4 

M.  .1.  B0UGAUI.T.  —  Étude  comparative  de 
la  déshydratation  des  acides  atrolactique 
et  yy-mélhoxyatrolactique.  Aciiles  p-mé- 
thoxyatropiqiie  et  di-/)-iiiéthoxyatropique.       -fil'i 

MM.  G.  l'EiiRiER  el  H.  Caille.  —  Forma- 
tion de  mélanges  d'isomères  à  point  de 
fusion  constant  dans  la  réaction  de  Friedel 
el  Crafls -fie, 

M.  L.  Manuin.  —  Sur  la  constitution  de  la 
membrane  chez  les  Diatomées 770 

M.  .1.  Ci.iizET.  —  Action  de  l'état  hygromé- 
trique sur  les  échanges  respiratoires 778 

MM.  J.-E.  ABELOtJS  el  E.  Bardier.  —  De 
l'aclion  de  l'exlrail  alcoolique  de  l'urine 
humaine  normale  sur  la  pression  arté- 
rielle        773 

M.  C.  Fleiu.  —  L'oxyde  de  carbone  inter- 
vient-il dans  l'intoxicalion  par  la  fumée 
du  tabac'? 77IJ 

M.  J.  Effront.  —  Action  de  la  levure  de 
bière  sur  les  acides  amidés 779 

M.  J.  Wolkf.  —  Sur  quelques  peroxydia- 
slases  artilicielles;  du  rôle  capital  du  fer 
dans  leur  action ,. .    7**' 

MM.  E.  Kavser  el  A.  Demolon.  —  Sur  la 
formation  de  l'aldéhyde  éthylique  dans 
la  fermentation  alcoolique 7^3 

M.  Cil.  DÉRE.  —  Sur  la  préparation  et  sur 
quelques  propriétés  de  l'oxyhémocyanine 
d'escargot   cristallisée 7^4 

M.   PiETTRE.  —   Bile  el   pigments  biliaires.       786 

MM.  Charles  Nicolle  et  Charles  Comte. 
—  Origine  canine  du  Kala-Azar 789 

M.  P.  Amans.  —  lîôle  de  la  torsion  positive 
dans  les  hélices  aériennes  el  les  aéro- 
planes  ' 79' 

M.  E.-A.  Martel.  —  Sur  les  variations  de 
tcmpéralure  de  la  source  de  la  Sainte- 
Baume  (Var) 79^ 

795 


PABIS.     -     IMPRIMERIE    GAUTHIER- VILLA  KS , 

Quai  des  Grands-.Augnstins,  55. 


Le  Gérant  :  G*uthie»-Villars. 


1908 

PREMIER  SEMESTRE. 


COMPTES  HEÎVDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES   SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS. 


TOME  CXLVI. 


iT15  (13  Avril  1908 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES.  COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  REL4TIF  AIX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  [>es  séances  des  23  lum  1862  et  a]  mai   1873 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  de»  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

•iC)  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1".    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

I^es  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparun  AssociéétrangerdeFAcadémie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  So  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:>  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'ai 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pi 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    —    Impression  des  travaux  des  Savant 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personn 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Acdj 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  rk, 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  son 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  L 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  l'éduire  cet  exlrai 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  fon 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3.  < 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remSl 
à  rimprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  i 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  It 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  ai 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —   Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planche.4 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraieni 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comptera 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au- 
teurs; il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  et 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrativa 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  renduï 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré< 
sent  Rèsrlement.  v 


Les  Savants  étrangers  à  lAcadémie  qui  désirent  faire  présenter^.leurs  Mémoires  par^MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés    de  lei 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5°.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suiTantal 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU  LUNDI  15  AVRIL  1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  BECQUEREL. 


MÉMOIRES  ET  COMMUrVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

M.  le  PRftsii»E.\ ï  annonce  à  l'Académie  qu'en  raison  des  fêtes  de  Pâques 
la  séance  du  lundi  20  avril  est  remise  au  mardi  21. 

AÉRONAUTIQUE.  —  Sur  le  planement  des  oiseaux. 
Note  de  M.  Marcel  Deprez. 

Le  [)liénomène  du  planement  des  oiseaux  grands  voiliers  est  un  de  ceux 
qui  ont  le  plus  excité  l'étonnement  et  la  sat;acité  des  mécaniciens.  Il  con- 
siste comme  on  le  sait  en  ceci  :  l'oiseau,  les  ailes  étendues  et  immobiles,  se 
tient  à  une  certaine  hauteur  au-dessus  du  sol  dans  une  fixité  absolue  comme 
le  ferait  un  cerf-volant  amarré  à  un  point  fixe  à  l'aide  d'une  cordelette  qui 
l'empêche  d'être  entraîné  par  le  vent  auquel  il  doit  sa  force  ascensionnelle. 
Or  la  force  qui  soutient  l'oiseau  et  l'empêche  de  tomber  est  certainement 
identique  à  celle  qui  soutient  le  cerf-volant,  c'est-à-dire  qu'elle  est  due  à  un 
courant  d'air  dans  lequel  se  tient  l'oiseau  et  qui  exerce  sur  ses  ailes  une 
pression  qu'on  peut  décomposer  en  deux  autres  :  une  composante  verti- 
cale égale  et  contraire  au  poids  de  l'animal  et  une  composante  horizontale 
qui  dans  le  cerf-volant  est  équilibrée  par  ia  résistance  de  l'amarre.  L'oiseau 
étant  entièrement  libre,  pourquoi  n'est-il  pas  entraîné  par  cette  composante 
horizontale  qui  est  augmentée,  en  outre,  de  la  pression  exercée  par  le  cou- 
rant d'air  sur  le  corps  même  de  l'oiseau? 

Cette  question  a  été  l'objet  de  beaucoup  de  controverses  qui  n'ont  servi 
qu'à  mettre  en  lumière  l'extrême  difficulté  de  trouver  une  réponse  satisfai- 
sante.   Cette  difilculté  est  telle   qu^on   a  vu  récemment  des  ingénieurs 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  15.)  Io5 


^9^  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

distingués  émettre  l'opinion  que  le  planenienl-  des  oiseaux  constitue  un 
phénomène  mystérieux  dont  l'explication  ne  peut  être  donnée  dans  l'état 
actuel  de  nos  connaissances. 

Je  vais  montrer  que  cette  explication  est,  au  contraire,  facile  et  ne  com- 
porte aucune  hypothèse  en  dehors  des  lois  élémentaires  de  la  Mécanique.  li 
suffit  d'ailleurs,  pour  résoudre  le  problème  qui  nous  occupe,  de  se  rappeler 
une  seule  de  ces  lois,  relative  à  la  pression  exercée  par  un  gaz  en  repos  ou 
en  mouvement,  et  en  vertu  de  laquelle  cette  pression  est  toujours  dirigée 
suivant  la  normale  à  la  surface  sur  lar|uelle  elle  s'exerce,  à  la  condition 
qu'on  considère  comme  négligeable  le  flottement  exercé  par  les  molécules 
gazeuses  sur  les  surfaces  le  long  desquelles  elles  glissent.  Il  est  facile  d'ail- 
leurs de  tenir  compte  de  cette  action  tangenlielle  si  on  le  juge  nécessaire  et 
de  démontrer  qu'elle  n'inlirme  en  rien  les  résultais  auxquels  nous  conduit 
la  loi  des  pressions  normales  à  la  surface. 

Ceci  posé,  il  est  facile  d'analyser  les  forces  auxquelles  est  soumis  un  petit 
plan  représentant  un  élément  de  l'aile  d'un  oiseau  placé  dans  un  courant 
d'air  horizontal  (d'ingé  de  gauche  à  droite)  et  faisant  avec  ce  courant  un 
angle  (compté  dans  le  sens  des  aiguilles  d'une  montre)  compris  entre  zéro 

et  -•  On  reconnaîtra  immédiatement  que  la  force  normale  au  plan,  due  à 

la  pression  du  courant  d'air,  se  décompose  en  une  force  verticale  dirigée  de 
bas  en  haut,  c'est-à-dire  en  sens  contraire  du  poids  de  l'oiseau,  et  en  une 
force  horizontale  dirigée  de  gauche  à  droite,  c'est-à-dire  dans  le  sens  du 
courant  d'air.  L'oiseau  sera  donc  soutenu,  mais  entraîné  dans  le  sens  du 
courant  d'air.  Donc,  quoi  qu'on  fasse,  le  planement  est  impossible  si  le 
courant  d'air  a  une  direction  ricfoureusemenl  horizontale. 

Supposons  maintenant  qu'on  donne  au  courant  d'air  une  direction 
légèrement  ascendanteou,  ce  qui  revient  au  même,  (ju'il  fasse  avec  l'horizon- 
tale un  angle  qui,  compté  dans  le  sens  des  aiguilles  d'une  montre,  ait  une 
valeur  négative,  mais  peu  considérable,  telle  qu'une  dizaine  de  degrés,  et 
donnons  au  petit  plan  une  inclinaison  également  négative,  mais  inférieure  à 
celle  du  vent,  de  façon  qu'il  soit  situé  dans  l'espace  angulaire  compris  entre 
l'horizontale  passant  par  son  centre  et  la  droite  représentant  la  direction  du 
vent,  menée  par  ce  même  centre.  Puis  décomposons  comme  dans  le  cas 
précédent  la  pression  normale  exercée  sur  le  plan  par  le  courant  d'air  en 
deux  forces,  l'une  verticale,  l'autre  horizontale.  Nous  reconnaîtrons  immé- 
diatement que  la  composante  verticale  est  encore  dirigée  de  bas  eu  haut, 
c'est-à-dire  en  sens  contraire  du  poids  de  l'oiseau,  tandis  que  la  composante 


SÉANCE  DU  l3  AVRIL  1908.  799 

horizontale  est  dirigée  en  sens  contraire  de  la  direction  du  vent  supposée  hori- 
zontalement. Le  petit  plan  aura  donc  une  tendance  à  se  mouvoir  en  sens  con- 
traire du  vent,  et,  si  la  force  horizontale  ainsi  développée  est  équilibrée  par 
une  l'orce  égale  et  contraire,  due,  par  exemple,  à  la  pression  du  vent  sur  le 
corps  de  l'oiseau,  la  résultante  des  forces  appliquées  au  petit  plan  se  réduira 
à  la  composante  verticale  dirigée  en  sens  contraire  du  poids  de  l'oiseau. 
11  est  facile  de  conclure  de  cette  analyse  que  l'intégrale  de  toutes  les  forces 
élémentaires  appliquées  aux  ailes  de  l'oiseau  peut  se  réduire  à  une  force 
verticale  qui,  si  les  données  numériques  du  problème  (vitesse  et  inclinaison 
du  vent,  surface  et  inclinaison  des  ailes)  sont  convenablement  choisies,  sera 
exactement  égale  au  poids  de  l'oiseau,  de  sorte  que  celui-ci,  n'étant  plus 
soumis  à  l'action  d'aucune  force  horizontale  ou  verticale,  restera  en  repos 
dans  l'espace,  au  milieu  du  courant  d'air,  sans  avoir  besoin  de  développer 
aucun  travail  mécanique  et,  par  conséquent,  sans  imprimer  aucun  mouve- 
ment périodique  à  ses  ailes.  En  un  mot,  il  planera. 

J'ai  |)u  appliquer  à  l'action  exercée  sur  la  concavité  d'une  aile  courbe  le 
procédé  d'analyse  que  je  viens  de  faire  connaître  et  je  suis  arrivé  à  des  con- 
clusions encore  plus  catégoriques.  J'ai  trouvé  d'abord  comme  il  est  facile  de 
le  pressentir  que  les  surfaces  courbes  (telles  que  sont  les  ailes  des  oiseaux  en 
réalité)  donnent  des  résultats  bien  plus  nets  et  bien  plus  variés  que  les  plans 
et  qu'elles  se  prêtent  mieux  à  un  calcul  numérique  approché  de  la  valeur 
des  composantes  horizontale  et  verticale  qu'on  peut  faire  varier  presque 
indépendamment  l'une  de  l'autre.  En  un  mot,  les  surfaces  courbes  pré- 
sentent à  tous  les  points  de  vue  une  supériorité  indiscutable  sur  les  surfaces 
planes. 

Enfin  j'ai  voulu  soumettre  au  contrôle  de  l'expérience  les  conclusions  sin- 
gulières et  cependant  si  claires  que  je  viens  d'exposer,  et  j'ai  imaginé  un 
petit  appareil  (')  destiné  à  mettre  en  évideuce  l'existence  de  la  composante 
horizontale  dirigée  en  sens  contraire  du  vent  lorsque  ce  dernier  suit  une 
trajectoire  oblique  ascendante.  Il  se  compose  d'une  surface  courbe  portée 
par  im  chariot  très  léger  mobile  sur  un  plan  faiblement  incliné.  La  surface 
courbe  étant  convenablement  orientée,  on  dirige  contre  elle  et  par-dessous 
le  courant  d'air  d'un  ventilateur  et  l'on  constate  que,  loin  de  fuir  devant  le 
courant  d'air,  elle  se  dirige  en  sens  contraire  dudit  courant  en  remontant  le 
plan  incliné  grâce  auquel  elle  retourne  ensuite  à  sa  position  primitive 
lorsque  le  courant  d'air  est  supprimé. 


('j   Cel  ajujaieil  a  été  réalisé  sous  la  direction  de  M.  Verney. 


8oo  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Une  des  conséquences  les  plus  curieuses  et  les  plus  importantes  de  l'étude 
à  laquelle  nous  venons  de  nous  livrer  est  qu'on  peut  construire  des  aéronats 
dirigeables  à  voiles  empruntant  exclusivement  au  vent  leur  force  ascension- 
nelle ainsi  que  la  force  motrice  qui  leur  permet  d'évoluer  dans  tous  les  sens 
tant  que  le  vent  souffle  suivant  une  direction  légèrement  ascendante. 

Dans  une  prochaine  Note  je  préciserai  le  rôle  de  la  forme  concave  des 
ailes  de  l'oiseau  dans  le  planement  stationnaire. 

NAVIGATION.  —  Détermination  des  longitudes  en  mer  par  la  télégraphie 
sans  fil.  Note  de  M.  E.  Guyou. 

J'apprends  par  le  Compte  rendu  de  la  séance  du  3o  mars,  à  laquelle  il  ne 
m'a  pas  été  possible  d'assister,  que  l'Académie  vient  de  soumettre  à  l'examen 
d'une  Commission  une  proposition  de  notre  confrère  M.  Bouquet  de  la  Grye 
relative  à  la  détermination  des  longitudes  par  la  télégraphie  sans  fil. 

Le  Bureau  des  Longitudes,  dans  les  attributions  duquel  rentrent  les  ques- 
tions de  cette  nature,  s'étant  occupé  du  même  sujet  aux  mois  de  décembre 
et  janvier  derniers,  peut-être  l'Académie  jugera-l-elle  utile  d'être  renseignée 
sur  la  décision  qui  a  été  prise  dans  cette  circonstance  avant  de  se  prononcer 
elle-même. 

La  proposition  présentée  au  Bureau  dans  sa  séance  du  22  janvier  dernier 
était  formulée  dans  les  termes  suivants  : 

«  Dès  l'apparition  de  la  télégraphie  sans  Td,  il  n'échappa  à  personne, 
»  dans  les  milieux  compétents,  que  grâce  au  nouveau  mode  de  transmission 
»  de  signaux,  le  problème  des  longitudes  en  mer  pouvait  être  considéré 
»  comme  virtuellement  résolu  cl,  si,  jusqu'à  ce  jour,  les  marins  et  les  astro- 
»  nomes  ont  paru  se  désintéresser  de  la  question,  c'est  qu'il  eût  été  préma- 
»  turé  d'engager  ou  de  projeter  quoi  que  ce  fût  avant  que  l'expérience  eût 
»   renseigné  sur  les  moyens  pratiques  d'utiliser  les  ondes  hertziennes. 

»  Mais  aujourd'hui  il  n'y  a  plus  aucune  raison  de  différer  l'étude  et  la 
»  mise  à  exécution  des  dispositions  propres  à  réaliser  un  progrès  d'impor- 
»  lance  aussi  capitale  pour  la  sécurité  de  la  navigation.  Nous  constatons 
»  d'une  part,  en  effet,  par  la  régularité  des  communications  échangées  entre 
»  Paris  et  la  Division  navale  du  Maroc,  que  la  transmission  des  signaux 
»  peut  s'effectuer  jusqu'à  une  distance  de  1000  milles,  et  l'on  peut  conclure 
»  de  là  que,  sauf  pour  un  petit  noudjrc  de  régions,  il  est  désormais  possible, 
»  au  moyen  d'un  ensemble  de  stations  radiotélégraphiques  convenablement 
»  réparties  sur  les  îles  et  les  rives  des  continents,  d'envoyer  des  signaux 


SÉANCE  DU  l3  AVRIL  1908.  801 

»  horaires  en  tous  les  points  des  océans.  D'autre  part,  la  technique  de  la 
»  télégraphie  sans  fd  est  aujourd'hui  bien  acquise;  les  instruuients  récep- 
»  teurs  actuels  notamment  sont  d'un  maniement  assez  simple  pour  qu'on 
»  puisse  en  répandre  l'usage  sur  les  navires  de  commerce,  et  ces  appareils 
»  peuvent  encore  être  notablement  simplifiés.  M.  Tissot  vient  précisément 
»  de  placer  sous  les  yeux  du  Bureau  des  Longitudes  un  modèle  remar- 
»  quablement  simple  qu'il  a  expérimenté  avec  plein  succès. 

»  On  pourrait  enfin  citer,  comme  nouvelle  preuve  que  la  question  est 
»  bien  mûre  au  point  de  vue  technique,  ce  fait  que,  depuis  le  mois  de  juillet 
»  dernier,  un  service  de  signaux  horaires  fonctionne  à  la  station  radioté- 
»  légraphique  de  Camperdown,  au  port  d'Halifax  (Canada). 

»  M.  Tissot,  rendant  compte  d'expériences  de  transmission  d'heure  efîec- 
»  tuées  récemment  entre  Paris  et  Brest,  propose  d'installer  un  service 
»  analogue  sur  la  tour  Eiffel;  il  ajoute  que  les  signaux  horaires  ainsi  trans- 
»  mis  permettraient  aux  navires  passant  à  200  milles  de  toutes  nos  côtes  de 
»  régler  leurs  chronomètres.  Cette  proposition  de  M.  Tissot  mérite,  pour 
»  diverses  raisons  d'ordre  technique,  d'être  prise  en  sérieuse  considération; 
»  mais,  si  l'on  examine  la  question  à  un  point  de  vue  général,  on  se  rend 
»  compte  aisément  qu'il  n'est  pas  possible  de  s'en  remettre  à  l'initiative 
»  indépendante  des  diverses  puissances  du  soin  de  créer  des  stations 
»  horaires.  Il  est  évident  tout  d'abord  que  des  stations  horaires  dont  les 
»  zones  d'influence  seraient  voisines  et  même,  en  partie,  communes  n'abou- 
»  tiraient  qu'à  des  confusions  plus  dangereuses  que  les  incertitudes  de 
»  l'état  actuel  sans  une  entente  préalable  sur  le  mode  de  signal  adopté  et 
»  sur  le  méridien  fondamental  choisi.  D'ailleurs  ce  problème  des  longi- 
»  tudes  en  mer  est,  par  sa  nature  même,  un  problème  d'ordre  essentiel- 
»  lement  international,  dont  la  solution  doit  être  étudiée  au  point  de  vue 
»  des  intérêts  généraux  de  la  navigation  et  réalisée  d'après  un  plan"d'en- 
»  semble  établi  par  une  Commission  aussi  compétente  au  point  de  vue 
»  scientifique  qu'au  point  de  vue  nautique,  c'est-à-dire  par  une  Commission 
»   internationale  composée  de  savants  et  de  marins. 

»  Le  Bureau  des  Longitudes  est,  par  ses  attributions  mêmes,  particuliè- 
»  rement  qualifié  pour  prendre  l'initiative  de  provoquer  la  réunion  de 
»  cette  Commission.   » 

Le  Bureau  des  Longitudes  adopta  ces  conclusions  et  voulut  bien  me 
charger  de  préparer  les  documents  nécessaires  pour  y  donner  suite  immé- 
diatement; sans  une  indisposition- prolongée  pendant  laquelle  tout  travail 
me  fut  impossible,  la  question  serait  réglée  depuis  deux  mois. 


8o2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Action  de  la  chaleur  sur  les  hydrates  de  lithine. 
Note  de  M.  de  Forcraxd. 

I.  Hydrate  cristallisé  :  LiOH,PFO.  —  W.  Dittmar  ('),  en  1888,  avait 
déjà  décrit  ce  composé,  qui  s'obtient  par  simple  refroidissement  de  la  dis- 
solution chaude  ou  par  évaporation  à  froid,  dans  l'air  décarboiiaté  et  sec, 
d'une  dissolution  concentrée  de  lithine  pure.  Il  lui  avait  trouvé  la  com- 
position Li^O  +  3,235  H-O  ou  LiOH -1- i,  1 17  H-O,  soit  sensiblement 
Li=0  +  3H^0  ou  LiOH,H=0. 

J'ai  répété  plusieurs  fois  cette  préparation  et  j'ai  constamment  obtenu  en 
efîet  des  nombres  compris  entre  3,i5  et  3,5oH^O  pour  Li-Q,  mais 
l'excès  d'eau  (o,i5  à  o,joFPO)  n'est  dû  qu'à  un  peu  de  dissolution 
aqueuse  retenue  par  les  cristaux.  On  jicut  les  avoir  loul  à  fait  secs  en  les 
maintenant,  pendant  i  heure  environ  et  jusqu'à  poids  constant,  dans  un 
courant  d'hydroj^ène  à  -l- 33"  seulement.  La  formule  est  alors  très  exac- 
tement 

Li^0-f-3JP0        ou        LiOIJ,H-0. 

La  chaleur  de  dissolution  de  cette  combinaison,  à  H-iS^el  pourLi^  =  4') 
est  de  +iC''i,o2  pour  Li=0,3H=0,  soit  +oC^',5i  pour  LiOH, H=0. 

Lorsqu'on  veut  la  transformer  en  lithine  LiOH,  le  mieux  est  de  la  placer 
dans  le  vide  sec  à  la  température  ordinaire,  jusqu'à  poids  constant,  ce  qui 
demande  plusieurs  semaines,  ou  bien  encore  de  mettre  ces  cristaux,  pulvé- 
risés ou  non,  dans  une  nacelle  qu'on  chauffe  dans  un  courant  d'hydrogène 
pur  et  sec  à  une  température  ne  dépassant  pas  -1-  1^0°.  Une  heure  suffit. 

Le  produit  a  exactement  la  composition  LiOH,  et  son  poids  est 
constant.  C'est  un  corps  effleuri,  non  fondu,  blanc. 

C'est  la  véritable  lithine,  dont  l'état  de  condensation  est  le  même  que 
celui  de  l'hydrate  cristallisé,  et  c'est  le  seul  moyen  de  la  préparer.  On  ne 
peut  l'obtenir  fondue. 

Sa  chaleur  de  dissolution  (toujours  k  +  \^°  et  pour  une  dilution 
de  Li'^  pour  4')  est  de  -+-  8'^''',93  pour  Li",  soit  -1-  4^"', 465  pour  LiOH. 

La  différence  : 

-t-8,93—  1, 02  =  -1-7, 91 

correspond  à  2 LiOH  -j-  2 H-O,  soit  -1-  3^'*', 955  pour  H-0  liq. 
(')  Journal  of  tlie  Sociely  of  clie/nical  Induslry ,  i.  \  11,  18S8,  p.  731. 


SÉANCE  DU  l3  AVRIL  TpoS.  8o3 

La  fixation  de  H='0  gaz  sur  LiOH  dégage  donc  -+-  i3^^',fii5.  Or 
i36i5 


3o 


=  454°abs.,         soit         H-iSioC. 


Le  point  à'ébullition  de  l'hydrate  cristallisé  est  donc  de  -h  i8i",  et  il  est 
tout  à  fait  normal  qu'il  cède  sa  molécide  d'eau,  dans  un  courant  d'hydro- 
gène sec,  vers  -f-  i4o",  en  conservant  le  même  degré  de  condensation. 

Mais,  si  l'on  chauffait  à  plus  haute  température,  on  obtiendrait  des  pro- 
duits polymérisés  analogues  à  la  lilhine  pure  du  commerce. 

Lilhine  pare  du  commerce.  —  On  trouve  actuelleinenl  dans  le  commerce, 
depuis  peu  d'années,  des  échantillons  de  Ut  là  ne  pure  qui  contiennent  moins 
de  I  pour  loo  d'impuretés  (formées  d'oxyde  de  fer  el  de  silicates). 

Abstraction  faite  de  ces  traces  de  substances  étrangères,  la  composition 

oscille  entre 

Li»0  +  i,3oH^0     et     Li=0+i,38H20, 
soit 

LiOH -1-0, iSH^O     el     LiOll  +  o.igH^O. 

Lorqu'on  chauffe  ce  produit  progressivement  dans  un  courant  d'hydro- 
gène sec,  il  ne  cède  de  l'eau  ni  à  t4o°  ni  un  peu  au-dessus.  Vers  +  445°  il 
fond  en  perdant  des  traces  d'eau;  le  poids  devient  absolument  constant  à 
cette  température,  el  la  composition  est  très  exactement 

Li-0-hi,25H-0     ou     LiOll  4-o,i25H^O. 

J'ai  pu  maintenir  cette  substance  jusqu'à  '4^0°,  pendant  plusieurs  heures, 
dans  le  courant  d'hydrogène,  gans  constater  <le  perte  de  poids.  Il  s'agit  cer- 
tainement d'un  composé  défini. 

Après  iel'roidi-.sement,  011   trouve  dans  la   nacelle  de  platine  (qui  n'est   nullement 

attaquée)  une  malière  translucide,  blanche,   nacrée,  craquelée,  dont  la  surface  et  la 

cassure  sont  cristallines.  C'est  un  hydrate  condensé,  dont  la  formule  doit  être  au  moins 

quadruplée,  et  écrite 

4Li^O-H5H=0. 

Sa  chaleur  de  dissolution  (  pour  Li'^=  4'  et  à  H-  i5°)  est  de  +  S'-"',  182.  Si  l'on  élève 
davantageet  progressivement  la  température,  toujours  dans  le  courant  d'hydrogène  pur 
et  sec,  on  constate,  vers  54o°  seulement,  que  des  traces  d'eau  s'éliminent;  à  570°  la 
perte  est  très  brusque  et,  si  l'on  arrête  l'expérience  lorsque  les  gouttelettes  d'eau 
cessent  de  se  condenser,  on  obtient  une  masse  blanche,  opaque,  non  cristalline,  ressem- 
blant à  de  l'émail  blanc,  d'un  aspect  très  différent  de  celui  du  composé  précédent;  sa 
composition  est  Li^'O -t- 0,76  H" O.  .. 


8o4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

C'est  un  autre  hydrate  condensé,  moins  hydiaté  que  le  précédent  et  ayant  vraisem- 
blablement conservé  le  même  degré  de  polymérisation  : 

4Li>0-t-3H«0. 

Sa  chaleur  de  dissociation  (pour  Li-=  4' et  à  +1.5")  est   de   +  i6c»i,026.   Dans  ces 
expériences   on   n'observe   jamais  aucun   arrêt   indiquant    la   formation    d'un   composé 

intermédiaire 

4Li-^0-H4H^O 

qui  aurait  la  même  composition  centésimale  que  la  lilhirie  LiOH. 

Enfin,  si  l'on  maintient  pendant  très  longtemps  la  température  de  570°,  il  y  a  encore 
élimination  d'eau,  mais  elle  est  extrêmement  lente.  Il  faut  plusieurs  journées  pour 
arriver  aune  composition  telle  que  LiM3  +■  0,62  H'O,  jtuis  Li-0  +  o,59H-0,  et  il  ne 
semble  pas  qu'il  y  ait  de  nouvel  arrêt. 

Je  n'ai  pas  cherché  à  obtenir,  à  celte  température,  la  déshydratation 
complète,  ce  qui  eût  demandé  plusieurs  semaines. 

On  y  arrive  en  8  ou  10  heures  en  cliaulTant  à  G60"  et  en  2  heures  à  780°. 
J'ai   indiqué  déjà   que   le  produit  obtenu   est  l'oxyde  anhydre  Li*U,  ou 

plutôt  nhi^O. 

III.  Discussion.  —  Des  nombres  donnés  plus  haut  pour  les  chaleurs  de 
dissolution  de  ces  deux  hydrates  condensés,  on  peut  déduire 

4Li^0,  3HM3+  2H*0  liq.  =  4Li-0,  .5H'-0 

=  /i(-n6,o26  — 8,i82)=-l-4x7,844  =  +  3)"',  376, 

soit,  pour  H^O  gaz  :  +  -S^"',  348. 

L'hydrate  Li'O,  3 H'O  doit  donc  bnui/lir  à 

25348  _g/5oai3s.,         soit    '    +572°  G., 
3o 

ce  qui  est  très  exactement  conforme  à  l'expérience,  puisque  c'est  à  +  570° 
qu'on  observe  un  brusque  départ  d'eau. 

Et  cette  concordance  vient  à  l'appui  de  l'hypothcse  que  j'ai  faite  que, 
dans  le  passage  de  4Li-0,  5H=0  à  4Li-0,  311-  G,  il  n'y  a  pas  de  nouveau 
changement  de  polymérisation. 

Si  l'on  admet  qu'il  en  est  de  même  dans  le  passage  de  l'hydrate 
4Li=0,  3H- G  à  l'oxyde  anhydre  Li-O,  c'est-à-dire  que  l'oxyde  anhydre  est 
(Li-G)%  on  obtient 

4Li^O  +  3H^0  1iq.=  4Li-0,  3H^0  =-h  ôo'-'-'.ege 

ou,  à  partir  de  H^G  gaz  :  -+-  29^^',  892. 


SÉANCE    DU    l3    AVRIL    1908.  8o5 

La  leinpératuréd'éOiMuun  de  riiydrale  4Li-0,  3WO  donnant  ^Li^O 
est 

?^^  1:^996", 4  abs.,         soil         +723",4C. 
00 

ce  qui  s'accorde  encore  avec  l'expérience,  puisque  l'oxyde  anhydre  s'obtient 
en  H  ou  10  heures  à  6G0",  et  très  rapidement  à  'j^o".  Mais  tout  autre  calcul 
manquerait  de  rigueur. 

Ainsi  on  ne  pourrait  pas  se  proposer  de  chercher  la  quantité  de  chaleur 
dégagée  en  passant  de  Li-0 -H  i,25H'0  à  Li-0  +  H-O  ou  Li-0  +  3H-0, 

(Li^O  -\-  n-'O)  -+-  0,25  H^O  liq.  =  Li'O  +  1,2.5  ir^o 

:z=-i- 8, 930  —  8,1 82=  H- 0,748  poiii-  o,25ir-Oll(i., 
soit 

+  2^''',992   pour  11=0  lii[.  ou  I  .'■'''.652   pour  ll-Ogaz, 

ce  qui  donnerait  -f-  1/19"  C.  pour  la  lenqi('r:ilure  à'ehiillilion  d(- 
U-0  +  \,-i 5  H- O         ou         ^  Li^ 0 , 5  1 1- (  ) 

fournissant  la  iithine  normale  LiOH.  C'est  une  lenipéraluiv  l.eaucoui)  trop 
basse,  et  l'on  a  vu  (pfeu  fait  Li-0  +  i,v.5H-0  ne  fournil  pas  la  Iithine 
normale,  mais  un  hydrate  inférieur  à  0,73  H-O,  et  seulement  à  J70". 

En  réalité,  le  résultat  de  ce  calcul  n'a  pas  de  signilication,  à  cause  du 
changement  de  polymérisation. 

De  la  même  manière,  on  ne  peut  s';illachei'  à  la  différence 

Li'^0  4-  H'^O  liq.  =  2  LiOH  =  3i,2O0  -  8,930  =  +  22to',270, 

car  Li-0  est  vraisemblablement  coudensi'-e,  tandis  que  LiOH  ne  l'est  pas. 

Il  faudrait  obtenir  Li-O  non  polymérisée,  ce  qui  est  inqjossible,  pour 
pouvoir  faire  le  calcul  ;  ou  bien  alors  comparer  la  chaleur  de  dissolution  de 
(Li^O)''  avec  celle  d'un  hydrate  condensé  (LiOH)"  ou  /i  Li-0, 4  H-O, 
intermédiaire  entre  4 Li- O  ,  5  H- O  et  4  Li- O , .3  H-O.  Or  cet  hydrate  con- 
densé n'existe  pas. 

On  peut  cependant  raisonner  en  prenant  la  moyenne  entre  les  chaleurs 
de  dissolution  des  deux  hydrates  condensés,  soit 

+  .6,026  +  8.182      _^,.^,„.^,^ 
J'ai  même  pu  ojjlenir  un  produit  condensé  ayant  la  même  composition 

c.  H.,  190S,   1"  Semestre.  (T.  C\;.VI,  iN°  15.)  ï^" 


8o6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

que  LiOH,  soit  en  fondant  ensemble,  vers  45o",  un  mélange  à  molécules 
égales  de  4Li'0,5H'0  et  4Li'0,3H-0,  soit  en  maintenant  pendant 
quelque  temps,  vers  oao",  dans  le  courant  d'hydrogène,  le  premier  de  ces 
deux  hydrates.  Ces  produits  sont  des  mélanges  de  composition 

4Li'iO,4H='0, 

et  j'ai  précisément  trouvé  -f-  12*^=''  pour  leur  chaleur  de  dissolution  (rap- 
portée à  Li^),  c'est-à-dire  la  valeur  donnée  par  le  calcul  de  la  moyenne  ('). 
On  peut  alors  faire  la  différence 

-+-  3i  ,200. —  i2,io4  =  ig'^'^ogô, 

qui  indique,  pour  l'état  polymérisé,  la  chaleur  dégagée  par  la  fixation  de 
H^Oliq.  surLi-0. 

Et,  en  réalité,  si  l'on  veut  faire  des  comparaisons  avec  les  données  rela- 
tives aux  autres  bases  Na-0,  NaOH,  K-Q,  KOH,  SrO,  Sr(OH)-,  qui, 
jusqu'à  ces  derniers  temps,  n'ont  été  préparées  qu'à  haute  température, 
c'est  plutôt  ce  dernier  nombre  qu'il  faut  adopter. 


CORRESPOIVDAIVCE . 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

funéraires  dans  le  Haut- Atlas  marocain,  par  Louis  Gentil,  Carte  dressée  et 
dessinée  avec  la  collaboration  de  Marius  Chesneau,  avec  une  Esquisse  oro- 
graphique du  Maroc,  par  Louis  Gentil.  (Présenté  par  M.  le  prince  Roland 
Bonaparte,  au  nom  de  la  Société  de  Géographie.) 


THERMODYNAMIQUE.  —  Sur  la  détente  adiahatique  des  fluides  saturés. 
INote  de  M.  E.  Matiiias,  présentée  par  M.  G.  Lippmann. 

Le  problème   a   été   traité   par  de    nombreux   physiciens,    notamment 
MM.  Duhem,  Ladislas  iNatanson  et  Raveau.  Au  point  de  vue  géométrique, 

(')  C'est  cerlainemenl  un  produit  de  ce  genre  que  M.  Trucliol  avail  préparé  en  1884 
et  qui  lui  avait  fourni  -\-  1 1<^»',64  pour  chaleur  de  dissolution. 


SÉANCE    DU    l3    AVRIL    igo8.  807 

la  question  est  résolue  par  l'intersection  des  adiabatiques  intérieures  à  la 
courbe  de  saturation  tracée  dans  le  plan  des  (p,  i')  et  les  courbes  de  titre 
constant  qu'on  construit  aisément  à  partir  de  la  même  coui'be.  On  traite 
ainsi  qualitativement  soit  le  cas  de  la  vapeur  saturée,  soit  le  cas  général  d'un 
mélange  de  liquide  et  de  vapeur  saturée  de  titre  ce.  L'inconvénient  de  cette 
méthode  est  que,  si  les  courbes  de  titre  constant  peuvent  être  considérées 
comme  ayant  une  existence  expérimentale  ('  ),  il  n'en  est  pas  de  même  des 
adiabatiques,  dont  on  ne  connaît  que  la  direction  générale;  le  problème  ne 
peut  donc  pas  être  traité  quantitativement  de  cette  façon. 

Au  point  de  vue  du  calcul,  on  considère  habituellement  un  poids  égal  à  i^ 
d'une  vapeur  saturée  ;  à  la  température  absolue  0  =  2^3  -I-  /,  le  volume 
est  ('  et  le  titre  .v  =  \  —  t,  z  étant  intinimenl  petit.  En  écrivant  que  la  quan- 
tité de  chaleur  rfQ  nécessaire  pour  une  variation  de  volume  dv  et  de  tempé- 
rature d^  est  nulle,  on  trouve  que  les  variations  adiabatiques  du  titre  et  de 
la  température  dépendent  du  signe  de  l'expression  (^) 

L  du' 

U    —  U ;    —7-) 

m'  étant  la  chaleur  spécifique  de  la  vapeur  saturée  à  0",  L  la  chaleur  de 
vaporisation,  u  et  ;/  les  volumes  spécifiques  de  la  vapeur  saturée  et  du  liquide 
à  la  même  température.  L'inconvénient  de  cette  manière  de  faire  est  que  le 
signe  de  l'expression  précédente  n'est  pas  apparent  lorsque  w'<o,  c'est- 
à-dire  dans  le  cas  le  plus  général. 

Si,  au  lieu  de  la  vapeur  saturée,  on  part  du  liquide,  x  étant  infiniment 

petit,  -r-aX-^  dépendent  alors  de  l'expression 


,  L  du 

m  dH 


dont  le  signe  n'est  jamais  apparent. 

On  évite  ces  difficultés  très  simplement  en  considérant  le  cas  général  d'un 
mélange  de  titre  x  et  en  appliquant  le  principe  de  l'équivalence  à  des  cycles 
fermés  triangulaires  du  plan  des  (/>,  v)^  dont  les  côtés  sont  des  infiniment 
petits  du  premier  ordre  et  la  surface  un  infiniment  petit  du  second  ordre; 
l'un  des  côtés  du  triangle  étant  un  arc  d'adiabatique,  il  s'ensuit  que  la 


(*)  E.-H.  Amagat,  Journ.  de  Pliys.,  3'  série,  t.  I,  1892,  p.  ni 
(*)  LippMANN,  Thermodynamique,  p.  i']l\. 


.SoS  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

soiiiiiie  (Icsquanlilrs  de.  clialeiir  correspondanl  aux  doux  autres  côtés  esl  du 
secoud  ordre,  c'esl-à-dire  négligeable. 

Le  premier  de  ces  cycles  est  constitué  par  un  élément  à  volume  constant, 
un  élément  d'adiabatique  et  un  élément  d'isotherme  rectiligne;  il  donne 

n         ,   ,  db  I 

Cr  '/7  H-   /  rt ('  =r  O  ou  -r-   =: , 

/('lanl  la  chaleur  latente  de  dilatation  à  0"  et  r,  1"  clialeur  spécifique  à  volume 
constant  du  mélange  de  titre  x  à   la  même  lempi-ralure.  Mes  expériences 

sur  l'acide  sulfureux  ont  montré  que  c^  est  essenlielletnent  positif;  donc  -j- 

est  toujours  négatif. 

Le  second  cycle  esl  constitué  jiai'  uu  élément  à  litre  constant,  un  élément 
d'adiabatique  et  un  élément  d'isotherme  rectiligne;  il  donne,  après  une 
courte  transformation, 

d:r  )tix 

dv  "  («'— «)Cx 

m^  est  la  chaleur  spécifique  à  litre  mnslant  du  mélange  de  titre  .-r  à  0",  qui 

esl  reliée  aux  chaleurs  spécifiques  //;  et  ///  des  (luides  saturés  par  la  règle  de 

mélange  : 

//(^=  ;«  (i  —  x')  -\-  m' X  ^  (m'  —  ni  ):r  -h  ni. 

[^ors(ju'on  (h'tend  adiabatiquemenl  {^dv'p-  o)  un  mélange  de  litre  x,  la 
variation  dx  du  litre  esl  donc  du  signe  de  m^.  Or  mes  expériences  sur  l'acide 
sulfureux  (  '  )  donnent  m  et  m'  et  par  suite  m^.  ;  la  discussion  de  la  variation 
du  titre  peut  donc  se  faire  en  toute  rigueur  dans  tous  les  cas. 

Construisons  les  courbes  /;2^=/(0)  pour  a'=:o,i;  0,2;  ...;  0,9. 
Sauf  pour  la  valeur  o,),  toutes  ces  courbes  admettent  pour  asymptote  la 
droite  0  =  0,,.  Seule,  la  courbe  w„.,  =y'(0)  rencontre  la  droite  0  =  0,.  sous 
un  angle  lini  et  pour  une  valeur  positive  de  l'ordonnée,  car  on  a 


m  ■+-  m  \  ,    y. 


liiJil  ■ I    ^=  cv — Ic-ri,^ 


OÙ  c,.  et  4  sont  les  valeurs  limites  de  r ,.  et  de  /  à  la  température  critique, 
a  le  coefticienl  angulaire  du  diamètre  rectiligne  et  A  la  densité  critique. 


(')   V..  Mathias,  Sur  l'i'liidf  calorinirlri<iue  coniplèlc  dex  /h/ides  stiliircs  {An/i.  de 
'J'oulousc,  189S). 


■SÉANCE    DU    l3    AVRIL    1908.  809 

Il  suit  de  là  que,  pour  x<o,o,  les  courbes  m,,  =  /(ô)  coupent  une  fois  et 
une  seule  l'axe  des  abscisses  et  n'ont  qu'un  point  d'inversion. 

Quand  on  détend  infiniment  peu  et  d'une  manière  adiabatique  un  mélange 
saturé  de  lilre  .r<o,:'),  f/.r  est  négatif  ou  positif  selon  que  la  température 
est  inférieure  ou  supérieure  au  point  d'inversion. 

Pour  .r  >  o,  ),  les  courbes  m^  =/(6)  coupent  deux  fois  l'axe  des  abscisses  ; 
il  y  a  donc  deux  points  d'inversion  comme  pour  la  cbaleur  spécifique  de 
vapeur  saturée,  (^uand  on  détend  infiniment  peu  et  d'une  manière  adiaba- 
tique un  tel  mélange,  dx  est  négatif  ou  positif  selon  que  la  température  est 
extérieure  ou  intérieure  aux  points  d'inversion  de  ce  mélange. 

On  voit  donc  l'intérêt  extrême  de  la  détermination  expérimentale  des 
quantités  m  el  m' . 


ÉLECTRICITÉ.  —   Sur  un  hygroscope  électrique  de  grande  sensibilité.  Note 
de  M.  J.  Pioxciiox,  présentée  par  M.  .1.  A'iollc. 

Dans  un  circuit  comprenant  un  galvanomètre  sensible  à  miroir  et  une 
pile  ou  une  dynamo  d'une  force  électromolricc  d'une  centaine  de  volts,  un 
tube  de  verre,  du  calibre  d'un  tube  à  essais  el  d'une  dizaine  de  centimètres 
de  longueur,  se  trouve  inséré  par  l'intermédiaire  de  couches  d'argenture 
recouvrant  sa  face  interne  et  sa  face  externe  depuis  l'extrême  bord  à  un  de 
ses  bouts  jusqu'à  i""  environ  de  distance  de  l'autre  bout.  'Pel  est  l'ap- 
pareil auquel  j'ai  reconnu  qu'on  pouvait  faircjouer  le  rôle  d'un  hygroscope 
d'une  très  grande  délicatesse. 

La  partie  sensible  est  la  section  terminale  ilii  Inbe  à  l'extrémilé  où  les  couches 
d'argenture  ne  sont  séparées  que  par  l'épaisseur  du  \(3rre.  Il  suffit  d'approcher  à  quel- 
ques inillimèlres  de  celte  section  un  corps  quelconque  émettant  des  traces  de  vapeur 
d'eau  pour  voir  le  spot  du  galvanomètre,  tout  d'abord  parfaitement  immobile,  se 
déplacer  vivement  sur  la  règle,  annonçant  ainsi  que  la  surface  de  la  tranche  terminale 
du  lube  est  devenue  conductrice.  Cet  etlet  cesse  d'ailleurs  aussitôt  qu'on  éloigne  le 
corps  qui  en  a  été  la  cause  et  le  spot  reprend  sa  position  d'équilibre  primitive.  La 
rapidité  avec  laquelle  la  modification  de  la  surface  du  verre  se  produit  ou  se  dissipe 
permet  de  penser  qu'elle  est  le  fait  de  traces  de  vapeur  tout  à  fait  impondérables. 

Il  est  préférable  que  la  section  terminale  du  tube,  au  lieu  d'être  bordée  à  la  lampe, 
résulte  d'une  coupure  aplanie  ensuite  et  doucie  par  usure  à  sec  avec  de  l'émeri  fin. 
Telle  est  alors  la  sensibilité  de  l'appareil,  qu'elle  met  en  évidence  l'infime  quantité  de 
vapeur  que  la  simple  chaleur  de  la  main  dégage  d'un  cornet  de  papier  qu'on  lui  pré- 
sente. La  vapeur  émanant  normalement   de  la  main  a  la  température  ambiante  par  le 


H  ta  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

fiill  des  glandes  sudoiipares  se  décèle  à;""  de  di^lance  par  une  déxialion  du  spot  donl 
l'ampliUide  est  d'ailleurs  très  difTérente  suivant  la  région  de  la  main  présentée  au  tube. 
Alors  que  la  face  dorsale  donne  lieu  à  une  déviation  de  3'^""  ou  4"°  (la  règle  étant 
à  108'^"  du  miroir),  le  bout  d'un  doigt  donne  lieu  à  un  écart  qui  projette  le  spot  hors 
de  l'échelle. 


PHYSIQUE.  —  Sur  les  changements  rnagnèliques  du  spectre  du  fluorure 
de  silicium  observés  parallèlement  au  champ.  Note  de  M.  A.  DuFoitii, 
présentée  par  M.  .T.  \iolIe. 

Un  tube  de  (ieissler,  renfermant  du  fluorure  de  silicium,  donne  un  beau 
spectre  de  bandes;  quand  on  le  place  dans  un  champ  magnétique,  comme 
Ta  fait  VI.  Chautard(')  avant  même  la  découverte  du  phénomène  de 
Zeeman,  on  voit  des  raies  nouvelles  apparaître,  ('es  changements,  visibles 
avec  un  spectroscope  quelconque,  sont  probablement  dus  à  des  actions 
chimiques.  M.  A.  Cotton  ('),  en  répétant  celle  expérience,  a  observé,  en 
effet,  que  ks  raies  nouvelles  persistaient  après  l'action  du  champ  et  que  le 
verre  du  tube  est  attaqué  en  même  temps  que  celui-ci  se  vide  rapidement. 
Mais  on  n'a  pas  étudié  le  phénomène  de  Zeeirian  avec  une  grande  dispersion 
pour  le  spectre  primitif  du  fluorure.  C'est  cette  étude  que  j'ai  l'aile  (-)  ; 
dans  les  conditions  où  j'ai  opéré  (')  et  en  prenant  la  pix^caution  de  renou- 
veler constamment  le  gaz  contenu  dans  le  tube,  j'ai  pu  me  mettre  à  l'abri 
du  phénomène  parasite  indiqué  plus  haut  et  observer  les  changements 
mao-nétiques  du  spectre  du  fluorure  de  silicium,  c'esl-à-dire  d'un  corps 
composé,  gazeux  dès  la  température  ordinaire. 

Le  spectre  du  fluorure  de  silicium  est  nettement  sensible  au  champ 
mao-nétique;  c'est  un  bel  exemple  de  spectre  de  bandes  où  le  changement 
mao-nétique  peut  servir  à  débrouiller  la  structure  du  spectre. 

Voici,  en  ell'et,  les  résultats  que  j'ai  obtenus  :  le  spectre  est  formé  de  raies 
dilTuses  du  côté  rouge  et  accompagnées  de  ce  côté  par  un  fond  où  l'intensité 
varie  graduellement  ('')  et  qui  souvent,  à  une  certaine  distance  de  l'arête  au 
moins,  se  résout  en  cannelures  plus  ou  moins  espacées;  l'étude,  faite  paral- 


(•)   Le  phénomène  de  Zeeman,  Paris,  Gaulhier-Villars,  1899,  p.  3i. 

(2)  En  me  limilanl  à  la  région  comprise  entre  ).  =  412  et  >>  =  4î8- 

(3)  Les  mêmes  que  dans  le  cas  de  l'hydrogène  (Cow/j<e5/-e«f//«,  28  mars  1908,  p.  634). 

(4)  Pour  quelques  raies,  on  voit  sur  les  clichés  une  espèce  de  raie  noire  qui  coupe 
ce  fond  et  qui  ressemblerait  à  une  raie  renversée. 


SÉANCE  UU  l3  AVRIL  1908.  811 

lèlement  au  champ,  des  changements  magnctiques  des  arêtes  et  les  mesures 
effectuées  sur  les  clichés  m'ont  permis  de  grouper  d'une  manière  satisfai- 
sante les  arêtes  en  trois  groupes  principaux  dont  les  fréquences  ('),  dans 
chaque  groupe,  obéissent  à  la  formule  simple  de  M.  Deslandres, 

N  =  Â  — (Bot +  C)S 

les  intensités  allant  en  décroissant  quand  m  augmente. 

i""' groupe.  .  .      N  =1  24  177. 1  —  (1,953  «i -4- 38,12)-         (m  =  o,    t,  2,  3,  4,  5). 

Le  |)hénomène  de  Zeeman  longitudinal  est  ici  anoiiiial  (sens  d'accord  avec  l'iiypo- 
ihèse  d'électrons  positifs),  l'écart  des  doublets  est  d'environ  o,i5  U.  A.,  pour  un 
champ  de  loooo  gauss. 

2"  groupe...      N=:  25481,7  —  (1,576//*  H-5i, 92)'-         (ot  =  o,    i,   2,   3,   4,  5). 

Ici  encore  le  phénomène  de  Zeeman  est  anormal,  les  douillets  n'ont  plus  qu'environ 
0,10  U.  A.  pour  loooo  gauss. 

3»  groupe..     N  =  24577,7 —(i,848//j +41,072)"       (//i  =  o,   i,  2,  3,  4,  5,6). 

Four  ce  groupe,  chaque  arête  présente,  au  contraire,  le  phénomène  de  Zeeman 
normal,  les  doublets  sont  d'environ  0,20  U.  A.  pour  un  champ  de  loooo  unités. 

Cette  classification,  d'ailleurs  incomplète,  car  quelques  raies  n'ont  pas 
été  sériées,  a  été  rendue  très  commode  par  la  considération  du  phénomène 
de  Zeeman.  Les  changements  magnéti(|ues  des  bandes  pcrmeltcnt  donc, 
quand  on  les  constate,  de  rendre  plus  facile  Télude  de  ces  spectres.  Il  serait 
intéressant  d'étudier  de  la  même  manière  les  spectres  des  autres  coiTiposés 
haloïdes  du  silicium. 


PHYSIQUE.  —  Sur  V èvaporalion  de  l'eau  et  des  solutions  sulfuriques. 
Note  de  M.  P.  Vaillant,  présentée  par  M.  J.  Yiolle. 

Pour  que  l'évaporation  puisse  être  considérée  comme  se  faisant  en  atmo- 
sphère illimitée,  il  est  nécessaire  que  le  licpiide  affleure  les  bords  du  vase  à 
évaporation,  sinon  l'atmosphère  est  limitée  par  les  parois   dans   le    sens 

(')  Les  longueurs  d'onde  de  ce  spectre  ont  été  obtenues  par  comparaison  avec 
celles  de  l'arc  au  fer  de  Fabry  et  Buisson,  d'ans  l'air  à  la  pression  ordinaire. 


8l2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

horizontal  et  la  vitesse  d'évapoialioii  dimiiiLiée;  rien  ne  prouve  d  ailleurs 
que  le  poids  évaporé />  reste  proportionnel  à  la  chute  de  tension  F  —  /. 

■l'ai  montré  dans  une   Note   antérieure  (')que,  si  le  rapport  p  __  ,■  est 

constant,  il  suffit,  pour  avoir  sa  valeur  dans  les  conditious  de  l'expérience, 
d'évaluer  les  poids /j  el  p'  évaporés  dans  le  nièrne  temps  par  de  l'eau  pure  de 
tension  F  et  une  solution  sulfurique  de  tension  connue  F  ,  et  de  former  le 
ipiotient 


B=.'±=m. 


ce  (|uolient  est  indépendanl  de  la  concentration  de  la  solution. 

Uans  mes  piernièies  déleniiinalions,  la  valeur  nioyenne  de  B  iapi>ortée  à  l'heure  el 
au  centimètre  carré  était  o"'ï,6io,  les  conditions  de  température  et  de  pression  étant 
voisines  de  i6"  el  de  745""".  La  surface  lijjre  du  liquide  (?,i'"'')  était  à  5™", .5  environ 
des  bords  du  vase. 

En  répétant  les  mêmes  déterniiiuUions  sur  une  i[uaritite  plus  grande  de  liquide, 
telle  <|Me  la  dislance  aux  bords  soil  seulement  de  3"'"',  on  trouve  jjour  li  des  valeurs 
(|ni  sont  encore  sensibleinenl  égales  entre  elles,  mais  dont  la  moyenne  o™b,  745  est 
notablement  plus  grande  ffue  la  précédente.  Malgré  la  différence  des  températures 
(■2  1"  au  lieu  de  i6"),  l'écart  esl  en  grande  partie  allribuable  aux  dillerences  de  niveau 
du  liquide.  C'est  ce  (|ue  prouve  d'ailleuis  la  série  de  nombres  suivants,  obtenus  uni- 
quemenl  avec  l'acide  pur  : 

Distance  aux  bords  en  millimélres..        43  ^:9  ^t'^ 

B  en  milligrammes o,652         0,690         0,751 

Température 16", 2  16", 2  16", 4 


1, 1 

1,2 

o,8i4 

0,891 

6",  9 

ir,4 

Les  nombres  qui  précèdent  se  rapportent  tous  aux  premiers  instants  de  Pévapora- 
tion,  doDl  la  vitesse  esl  mesurée  sur  le  plateau  même  de  la  balance.  A  celte  période 
initiale  la  couche  de  diffusion  a  évidemnienl  une  faible  épaisseur  el  l'inlluence  de  la 
dislance  aux  bords  du  vase  se  conçoit  aisénienl.  Il  était  intéressant  de  savoir  si  cette 
influence  se  conserve  aussi  grande  à  l'état  de  régime  permanent.  Dans  ce  but,  au  mi- 
lieu d'une  salle  de  température  sensiblement  uniforme  et  constante,  j'abandonnai 
simullanèmenl  à  l'évaporation  pendant  2  heures  des  volumes  égaux  d'eau  pure  el 
d'une  sidulion  sulfurique,  dans  les  deux  vases  identiques  qui  m'avaienl  servi  aux  dé- 
terminations précédentes.  Je  prenais  pour  tensions  V  el  F'  celles  qui  correspondaient 
à  la  moyenne  des  lempéralures  de  l'air  de  la  salle,  au  début  el  à  la  fin  de  l'expérience 
(l'écart  ne  dépassail  pas  quelques  dixièmes  de  degré).  Les  valeurs  trouvées  pour  H 
sont   les   suivantes  :  elles  sont  rapportées  à  l'heure  el  au  cenlimèlre  carré  el  à   une 


(')   Coinple.s  rendus  du  16  mars  1908. 


SÉANCE    DU    l3    AVRIL    190S.  8l3 

même  pression  y^S""";  le  niveau  du  liquide  était  à  3'"'", 9  du  hord  environ  : 

SO' H"  pour  100..      100  73,1:1         'J4,'l;         57, (ii         .')2,i3    .     ^3, 'A         ^1<^^)         ■^^i"'         2^,25 

B  en  inillig 0,827        ",7>»        o,6g6        0,704        0,718        0,707        0,708        0,693        0,672 

Temp.  moyenne.       i4°,o  i5°,4  '5°. 7  "°,  2  14», y         i5°,o         i5",3         i5»,8         i5°,9 

La  concordance  est  un  peu  moins  bonne  que  sui-  la  balance,  mais  on  peut  vraisem- 
blablement attribuer  les  écarts  aux  mouvements  de  l'air  pendant  la  durée  de  Tcxpé- 
rience.  Il  faut  cependant  faire  exception  pour  l'acide  snlfurique  pur  dont  la  vitesse 
d'absorption  apparaît  notablement  trop  grande,  ce  qu'on  peut  d'ailleurs  expliquer  par 
un  écliauU'emenl  de  la  couche  superficielle  du  fait  de  l'absorption  et  l'augmentation  de 
vitesse  de  diffusion  qui  en  résulte. 

La  valeur  moyenne  de  B  (abstraction  faite  de  SOMP  pur)  est  0,701;  elle  est  un  peu 
plus  forte  que  celle  0,690  obtenue  sur  la  balance  pour  la  même  quantité  de  liquide, 
mais  la  dill'érence  est  de  l'ordre  des  erreurs  d'expérience.  D'ailleurs,  en  répétant  les 
mesures  précédentes  dans  des  vases  de  même  section,  mais  moins  hauts,  de  façon 
qu'avec  lo""'  de  liquide  on  soit  à  o""",5  des  bords,  on  trouve  : 

SO'H'^  pour  100.  ..  ,      100  61,47       57,6.')       rj2,i3       43,7.5       37,69       33, 10 

B  en  milligrammes.  .  i,oi4       0,967       0,93',       0,947        0,938       0,909       0,909 

Temp.  moyenne i5°,9        i5°,4        !■">", 4        i>°,8        i5",9        i5",9        i5°,7 

avec  une  valeur  moyenne  de  B,  o,93i,  qui  concorde  avec  la  série  de  mesures  à  hau- 
teur variable  faites  sur  la  balance. 

Dans  toutes  les  déterminations  qui  précèdent,  la  distance  aux  bords  n'ex- 
cède pas  quelques  millimètres.  Pour  se  rendre  compte  de  la  loi  du  phéno- 
mène lorsque  cette  distance  devient  considérable,  on  a  répété  les  expé- 
riences à  l'air  libre,  mais  en  recouvrant  les  vascsàévaporation  de  cheminées 
en  zinc  de  25"°  de  hauteur  et  de  section  à  peine  supérieure  à  celle  des  vases 
eux-mêmes.  Dans  ces  conditions,  B  varie  considérablement  avec  la  conte- 
nance en  SO^'H-  et,  méuR'  pour  une  solution  donnée,  avec  les  conditions 
hygrométriques  : 

S0»H2  pour  100 73, i3      64,47      57,65      52, i3      43,75      43,75      37,69      33, 10      34,25 

Ben   milligrammes o,3r|6      o,4o6,     0,449       o,')i3      o,55i       0,582      0,628      (,,639       0,733 

On  en  conclut  que  l'évaporation  n'est  plus  proportionnelle  à  la  chute  de 
tension  F  — /.  J'ai  alors  essayé  une  formule  à  deux  termes  : 

/.  =  B,(F-/)  +  15,(l-'-/r, 

dans  laquelle  B,  et  B.,  seraient  deux  coei'licieiils  dont  la  valeur  est  supposée 
rester  la  même  lorsqu'on  additionne  l'eau  d'acide  snlfurique  en  proportion 
quelconque. 

C.   R.,   1908,   I"  Semestre.   (T.  CXLVI,  N°   15.)  lO? 


8l4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Chaque  expérience  ne  donnant  que  deux  équations,  il  devenait  nécessaire 
pour  calculer  B,  et  Bo  de  déterminer  directement/,  tension  de  vapeur  dans 
l'atmosphère.  La  mesure  se  faisait  sur  un  psychromètre  suspendu  au  lieu 
d'expérience  et  dont  on  avait  déterminé  sur  place  la  constante  par  compa- 
raison avec  un  hygromètre  Alluard. 

Le  Tableau  suivant  donne  les  résultats  obtenus  : 

SO*H-'  pour  100....  73, Kl  'J4/17  57,65  02, i3  '|3,7.j  43i75  ■''fi'.)  33, 10  24i^'' 

/  en  millimètres  ...       (i.L>7  6,36  6,/,6  6,42  6,27  6,36  6,46  6,36  6,36 

Bj  en  millig n.'.i'i'ri  0,363  o,32i         o,345        o,3'|S        0,324  o,336        o,33S        o,324 

Bj  en  millig o,o3or(       9,0290  o,o3i7      0,029^       o,o3o.»       o,o3o7  0,0298       0,0288       o,o3io 

Temp.  nio\enne....  i''",9  '4"i9  i6°j5  16°, 35  i5",y  :6°,3  16°, 5  16°, 3  i4°-',) 

Pression   moyenne..       7^!  731  737  731)  -\t  736  737  736  731 

Etant  donnée  la  difficulté  de  la  mesure  de  /',  les  écarts  peuvent  être  mis 
sur  le  compte  des  erreurs,  et  l'on  peut  considérer  B,  et  Bo  comme  constants 
et  indépendanls  de  la  contenance  en  SO'H-,  à  pression  et  température 
données. 

La  présence  d'un  terme  en  (F  —  /)'-  se  justifie,  dans  le  cas  actuel,  par 
l'existence  d'un  courant  de  convectiori  dû  à  la  surpression  que  produit  l'éva- 
poration  au  voisinage  du  liquide,  courant  dont  l'intensité  est  proportion- 
nelle à  la  différence  de  densité  des  couches  extrêmes  et  à  la  quantité  de  va- 
peur contenue  dans  chaque  couche,  c'est  à-dire,  ces  deux  grandeurs  étant 
séparément  proportionnelles  à  F  —  /",  proportionnelle  à  (F  —  ff- 

Ce  courant  de  convection  se  manifeste  dès  que  la  surface  libre  est  au- 
dessous  de  l'orifice  du  vase  à  évaporation,  mais  il  ne  prend  une  importance 
sensible  que  lorsque  la  tension  /'  au  niveau  de  l'orifice  est  suffisamment 
voisine  de  /",  c'est-à-dire  lorsque  le  niveau  du  liquide  est  assez  éloigné. 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Sur  un  nouveau  procédé  de  dosage  du  phosphore 
dans  les  matières  organiques.  ?Sote  de  M.  Isidore  Bay. 

Nous  avons  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  un  procédé  de  dosage 
du  phosphore  dans  les  matières  organiques,  analogue  à  celui  que  nous 
avons  cnqiloyé  pour  le  dosage  du  soufre  (  '  ). 

La  niiitiére  organique  esl  Jinilée  en  lube  baïonnellu  a\ec  du  carbonate  de  soude  el 
de  la  magnésie.  Le  contenu  du  lube  est  dissous  ensuite  dans  l'acide  acétique  étendu, 

(')    Coinples  rendus,   17  féxrier  19015. 


SÉANCE  DU  l3  AVRIL  1908.  8l5 

et  le  phosphore  est  dosé  clans  cette  solution  au  moyen  d'une  liqueur  titrée  d'azotate 
d'urane  contenant  4os  de  ce  se!  par  litre,  en  se  servant,  comme  indicateur,  du  ferro- 
cyanure  de  potassium. 

Nous  avons  dosé  le  phosphore  comparativement  par  le  procédé  Carius  et  par  notre 
procédé  dans  la  trimétliylphosphine  et  dans  la  triéliiylphosphine,  et  nous  avons  oblenu 
les  résultats  consignés  dans  le  Tableau  suivant  : 

Phosphore  pour  ion 

Substances.  Formules.  par  le  procédé  Carius.    par  notre  procédé. 

CH'\ 
Triméthylphosphine..  .      CH^— 7P  40,78  40,67 

Triéthylphosphine C^H'^P  26,27  26,12 


CHIMIE  MINÉKALE.    —  Sur  les  combinaisons  sulfurées  du  thorium. 
Note  de  M.  A.  Duboix,  présentée  par  M.  L.  Troosl. 

Berzélius,  en  faisant  brûler  du  thorium  impur  dans  la  vapeur  de  soufre,  avait  ob- 
tenu un  produit  jaune  qu'il  pensait  être  le  sulfure  de  thorium. 

Kruss  et  Volek,  en  iSgS,  en  chauflant  de  la  liiorine  dans  un  courant  d'hydrogène 
saturé  de  sulfure  de  carbone,  obtinrent  un  produit  brun  qu'ils  pensèrent  être  un  o\y- 
sulfureThOS. 

Enfin,  en  1S96,  Moissan  et  Ktard  ont  montré  que  le  carbure  de  thorium  brûle  avec 
éclat  dans  la  vapeur  de  soufre  et  donne  un  corps  noir. 

J'ai  cherché  à  préparer  le  sulfure  de  thorium  par  réaction  de  Thydro- 
gène  sulfuré  sur  le  chlorure  de  thorium  anhydre. 

J'ai  préparé  le  chlorure  de  thorium  en  faisant  passer,  sur  de  la  thorine  chauflee  dans 
un  tube  de  verre,  un  courant  de  chlore  enlrahiant  des  vapeurs  de  chlorure  de  carbone. 
On  obtient  ainsi  un  chlorure  contenant  toujours  un  peu  d'oxychlorure. 

L'hydrogène  sulfuré  commence  à  réagir  sur  ce  chlorure  au  rouge  sombre  et  donne 
un  produit  brun  foncé,  mais  amorphe. 

J'ai  alors  opéré  dans  un  tube  en  porcelaine,  à  la  température  du  rouge,  où  le  chlorure 
de  thorium  se  réduit  complètement  en  vapeur;  on  n'obtient  que  très  peu  de  cristaux 
avec  un  produit  brun  et  un  produit  jaune,  tous  deux  amorphes. 

II  n'en  est  plus  de  même  quand  on  opère  en  présence  d'un  fondant  tel  que  le  chlo- 
rure de  potassium  et  surtout  le  chlorure  de  sodium. 

Le  chlorure  de  thorium,  additionné  d'un  excès  de  chlorure  de  sodium,  est  placé  dans 
une  grande  nacelle  de  porcelaine,  au  milieu  d'un  tube  de  porcelaine,  chaull'é  dans  un 
fourneau  à  réverbère  à  tube,  alimenté  par  du  charbon  de  bois.  Les  bouchons  de  liège 


8iG  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

sont  préservés  du  ravonnemeiU  de  la  masse  centrale  par  de  la  laine  de  verre,  et  Ton 
dirige  dans  le  tube  un  courant  d"hydroi;ène  sulfuré  bien  desséché. 

Après  refroidissement,  on  reprend  le  contenu  du  tube  par  de  l'eau;  la  majeure 
partie  du  produit  est  constituée  par  des  lamelles  brunes,  micacées,  douées  d'un  vif 
éclat;  un  premier  tamisage  enlève  un  peu  de  produits  amorphes  et  les  cristaux  les 
plus  lins. 

En  examinant  au  microscope  le  produit  restant,  on  observe  en  même  temps  que  le 
produit  brun  une  petite  quantité  de  très  beaux  cristaux  jaunes. 

Triage  des  produits.  —  Par  des  tamisages  successifs,  on  finit  par  isoler  le 
produit  brun,  dont  les  lamelles  assez  grandes  sont  dans  un  état  de  pureté 
satisfaisant. 

Pour  isoler  les  cristaux  jaunes,  on  traite  les  parties  tamisées  par  l'acide  azotique 
à  40°;  le  produit  brun  e-l  attaqué  avec  une  grande  violence,  le  produit  jaune  n'est 
attaqué  que  beaucoup  plus  lentement. 

On  purifie  ce  dernier  en  l'attaquant  de  nouveau  par  le  même  acide  à  40°,  légèrement 
chaufTé;  les  plus  petits  cristaux  et  les  impuretés  se  dissolvent,  et  l'on  obtient  finale- 
ment un  produit  jaune,  verdàtie  quanil  l'attaque  a  été  peu  prolongée,  tirant  davan- 
tage sur  l'orangé  quand  l'atlaqne  a  été  plus  longue. 

Les  nacelles  ayant  été  ainsi  traitées  restent  imprégnées  d'une  couche  cristallisée, 
d'une  belle  couleur  jaune  orange  encore  plus  claire,  et  dont  j'ai  pu  détacher  une 
quantité  suffisante  pour  en  faire  l'analyse. 

Sulfure  de  thorium.  —  L'analyse  montre  que  le  produit  brun  est  le  sulfure 
de  thorium.  11  se  présente  sous  forme  do  lamelles  micacées,  d'une  couleur 
brun  foncé.  Mais  les  cristaux  à  conlours  nets  sont  exLrèmement  rares;  il 
agit  très  faiblement  sur  la  lumière  polarisée,  mais  comme  il  n'a  pas  de 
contour  on  ne  peut  rapporter  à  rien  les  phénomènes  d'extinction.  En 
lumière  convergente  les  images  sont  extrêmement  vagues,  et  il  est  possible 
qu'elles  correspondent  à  celles  d'un  corps  vu  parallèlement  au  plan  des  axes 
ou  à  l'axe  optique  unique  s'il  est  uniaxe. 

Densité  à  0° *j.7  environ 

L'analyse  conduit  à  la  formule  ThS-  : 

Trouve. 

^  ^  Caliulé. 

Thorium 78,57         78,68         78,45  78.4t4 

Soufre »  20,88         2  1,48  21, 585 

O.cYsulfure  de  thorium.  —  Les  cristaux  jaunes  sont  constitués  par  un  oxy- 
siiH'ure  de  lliorium.  Cet  oxysulfure  a  l'aspect  de  la  pyrite,  pour  le  produit 


SÉANCE    DU    l3   AVRIL    1908.  817 

tirant  sur  le  vert,  ou  d'un  dépôt  d'un  beau  jaune  orange  cristallin  et  écla- 
tant qui  tapisse  les  nacelles  ayant  servi  à  la  préparation  du  sulfure.  Il  est 
bien  cristallisé  :  il  est  quadratique,  constitué  par  les  faces  p  (la  base)  et  un 

octaèdre  //' ;  les  cristaux  qui  ne  présentent  pas  d'autres  moditications  sont 
aplatis  suivant  la  base  et  rappellent  certains  des  cristaux  d'anatase  ou  de 
wulfénite.  Ils  sont  uniaxes  et  optiquement  négatifs. 

Densité  à  0° 8,42 

Analyse.  —  Les  cristaux  jaunes,  et  surtout  l'enduit,  sont  très  purs;  le 
produit  verdâtre  le  serait  un  peu  moins  : 

Trouvé. 

Produit  Produit 

verdAlre.  plus  jaune.  I^nduit.  Calculé. 

Thorium 83, V?  82,93  82,87  82,887 

Soufre »  II,  3o  11, 37  ii,4o8 

0.\.ygène »  »  »  •''  -7*^4 

Je  suis  heureux  de  remercier  M.  A.  Lacroix,  qui  veut  toujours  bien  exa- 
miner mes  produits. 


CHIMIE.  —  Sur  la  semicatalyse  :  oxydation  d'hydrocarbures  à  l'air  en  pré- 
sence du  phosphore.  Note  de  M.  Albert  Coi.so.v,  présentée  par  M.  Georges 
Lemoine. 

Dans  l'action  du  phosphore  sur  les  solvants  organiques,  j'ai  observé  deux 
ordres  de  phénomènes,  en  dehors  de  la  formation  du  phosphore  rouge  : 
d'abord  une  oxydation  simultanée  des  corps  en  présence,  puis  dans  certains 
cas  un  dédoublement  du  solvant.  Voyons  la  première  action. 

Pour  dissoudre  le  phosphore  blanc  dans  l'essence  de  térébenthine,  il 
faut  opérer  à  l'abri  de  l'air.  Par  refroidissement  des  solutions  on  obtient  les 
cristaux  blanc  de  neige  dont  j'ai  signalé  l'existence  {Comptai  rendus, 
1  •''' semestre  1908,  p.  73). 

Toute  autre  est  l'allure  de  la  dissolution  du  phosphore  dans  le  térében- 
thène  dès  que  l'air  intervient.  Alors  le  li(juide  se  trouble,  forme  un  dépôt 
blanc  tantôt  caillebotté,  tantôt  colloïdal,  odorant,  insoluble  dans  l'eau, 
mais  solubie  dans  l'éther  et  surtout  dans  lacide  acétique. 


8l8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Ce  dépôt,  ayant  été  isolé  par  essorage,  puis  lavé  rapidement  à  l'éther  sec, 
renferme  du  phosphore,  du  térébenthène  et  un  grand  excès  d'oxygène,  en 
combinaison  ternaire.  En  effet,  au  contact  de  l'eau,  le  produit  ne  se  décom- 
pose pas  et  ne  rougit  pas  le  tournesol;  il  ne  renferme  donc  pas  dacide  phos- 
phorique  libre.  Il  est  soluble  dans  l'eau  ammoniacale,  il  ne  contient  donc 
pas  d'essence  de  térébenthine  libre.  Une  résine  d'odeur  camphrée,  fusible 
à  77''-78°,  et  provenant  de  la  dessiccation  dans  l'air  sec  d'un  dépôt  issu 
d'une  solution  éthérée,  répondait  à  la  composition  PO''H'(C'"H"'0')-  : 

Trouvé.  Théorie. 

Pliospliore  pour  loo 6,36  6,60 

Carbone  pour  100 5i,54  5i,52 

Hydrogêne  pour  100 7  ,  58  7  ,  5o 

La  formule  r()*H'(C"'H"0')^  est  donnée  sous  cette  forme  un  peu  par 
raison  de  symétrie,  surtout  pour  mettre  en  évidence  l'oxydation  du  téré- 
benthène C'°H'^  Celle-ci  est  d'ailleurs  variable  avec  les  conditions  expéri- 
mentales, mais  il  semble  que  toujours  l'oxydation  porte  sur  2"'°'  de  ce  car- 
bure pour  i'*'  de  phosphore. 

De  plus,  le  produit  paraît  être  instable  en  solution  acétique,  attendu  que 
le  point  de  fusion  de  cette  solution  s'élève  quand  elle  vieillit.  Quelle  que 
soit  la  constitution  de  ces  composés,  l'oxydation  du  térébenthène  est  mani- 
feste. Comme  elle  se  produit  immédiatement  et  dans  un  large  intervalle  de 
température,  elle  ne  se  rattache  pas  aux  oxydations  lentes.  Un  certain 
caractère  de  proportionnalité  l'éloigné  des  phénomènes  d'entraînement 
signalés  par  Houzeau. 

C'est  une  sorte  de  catalyse,  puisque,  sans  le  phosphore,  le  térébenthène 
ne  s'oxyderait  pas;  mais,  à  l'encontre  des  phénomènes  catalytiques,  le  phos- 
phore s'altère.  De  là  le  nom  de  semicatalyse  que  je  donne  à  ces  phénomènes 
d'entraînement  dans  lesquels  l'oxygène  est  fixé  en  quantités  variables, 
quoique  la  proportion  de  térébenthène  altéré  ne  soit  pas  quelconque. 

Ce  nom  se  justifie  d'autant  mieux  que  la  semicatalyse  ne  se  limite  pas  aux 
dissolutions  térébenthiniques. 

Les  dissolutions  de  phosphore  dans  la  benzine  se  troublent  en  effet  au 
contact  de  l'air,  comme  je  l'ai  constaté,  mais  l'altération  est  moins  rapide 
que  dans  le  cas  des  solutions  térébenthiniques. 

Avant  de  faire  l'étude  détaillée  des  composés  d'oxydation  ainsi  formés,  il 
m'a  semblé  naturel  de  signaler  d'abord  l'existence  du  phénomène  singulier 
qui  donne  naissance  à  ces  produits. 


SÉANCE    DU    l3    AVRIL    1908.  8l() 


CHIMIE  APPLIQUÉE.  —  Sur  une  réaction  simple  productrice  de  gaz  désinfectant . 
Note  de  M.  G.  Carteret,  présentée  par  M.  Ditle. 

Plusieurs  chimistes  ont  indiqué  des  réactions  que  donne  l'action  des  per- 
oxydes et  des  sels  de  peracides  métalliques  sur  l'aldéhyde  formique  en 
solution  ou  à  l'état  polymérisé  (trioxyméthylène  ou  paraformaldéhyde). 
Ces  actions  sont  ou  très  vives,  quelques-unes  même  explosives,  comme  celle 
du  peroxyde  de  sodium,  ou  trop  lentes  comme  celle  du  bioxyde  de  baryum. 

J'ai  obtenu  une  réaction  d'une  pratique  facile  en  employant  le  chlorure 
de  chaux. 

  sec  le  mélange  de  ce  chlorure  et  d'aldéhyde  formique  polvmérisée  ne  donne  rien. 

Mais  si  à  un  niéhinge  constitué,  par  exemple,  par  une  partie  en  poids  de  paraform- 
aldéhyde, avec  deux  parties  en  poids  de  chloruie  de  chaux,  on  ajoute  trois  parties 
d'eau,  une  légère  agitation  pour  assurer  le  mélange  provoque  après  quelques  minutes 
une  ébullilion  très  vive  se  propageant  dans  la  masse  el  donnant  lieu  à  un  abondant 
dégagement  de  vapeurs  blanches  de  formaldéhyde.  La  température  de  la  masse  s'élève 
en  général  à  108°. 

Le  gaz  produit  n'a  encore  été  étudié  que  soniinairemeiit,  mais  dès  à  présent 
j'ai  pu  m'assurer  que,  ne  renfermant  que  des  traces  de  chlore,  il  n'altère 
aucun  objet  soumis  à  son  contact,  sauf  certaines  couleurs  d'aniline  altérées 
par  l'aldéhyde  formicjue. 

Son  pouvoir  bactéricide  est  très  énergique;  en  etfet,  dans  une  pièce  d'une 
capacité  de  20""' j'ai  fait  la  réaction  avec  125*'' de  paraformaldéhyde,  iSo^  àe 
chlorure  de  chaux  et  4oob  d'eau. 

La  température  de  cette  pièce  étant  restée  voisine  de  10",  l'état  hygromé- 
trique enregistré  s'est  élevé  à  80°,  c'est-à-dire  supérieur  de  8°  à  l'état  hygro- 
métrique de  l'air  extérieur  le  jour  de  l'opération. 

Des  tests  ensemencés  de  charbon  sporulé  ont  été  stérilisés  en  7  heures 
sous  deux  épaisseurs  de  drap.  Le  Bacillus  sithlilis  dans  les  mêmes  conditions 
n'est  cultivé  qu'au  bout  de  10  jours. 

Pour  obtenir  un  résultat  semblable  dans  les  mêmes  conditions  de  tempé- 
rature et  de  durée  il  faut  dépolymériser  par  la  chaleur  90^  de  trioxyméthy- 
lène, ce  qui  indiquerait  pour  notre  réaction  un  rendement  approximatif 
de  70  pour  too  de  l'aldéhyde  engagée. 

En  résumé,  la  production  de  l'aldéhyde  gazeuse  par  toutes  ces  réactions 
chimiques  ne  nous  semble  due  qu'à  L'élévation  de  température  avec  formation 


820  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

de  vapeur  d'eau,  élévation  amenée  par  la  chaleur  d'iiydralaliun  des  corps 
oxydants  et  par  la  destruction  d'une  partie  de  la  matière  organique  par 
l'oxygène  ou  par  le  chlore. 

Dans  l'emploi  des  peroxydes  alcalino-terreux,  la  formation  subséquente 
des  oxydes  et  la  température  de  réaclion  eulraineul  une  perte  d'aldéhyde 
par  formation  de  formose  et  de  méthylénitaue. 

Par  la  méthode  au  chlorure  de  chaux,  le  produit  de  la  réaction  restant  ne 
peut  être  que  du  chlorure  de  calcium,  qui,  permettant  une  élévation  notable 
de  la  température,  explique  le  rendement  iMipoitaul  en  gaz  désinfectant. 


CuiMii':  MINÉRALE.  —  Sur  l'alliage  platifH'-thalliuin. 
Note  de  M.  L.  Hackspili,,  [)résentée  par  M.  H.  Le  Chatelier. 

De  la  mousse  de  platine  projetée  à  la  surface  de  thallium  en  fusion  s'y 
dissout  avec  la  même  facilité  que  dans  le  plomb. 

Le  point  de  fusion  de  l'alliage  ainsi  préparé,  d'abord  légèrement  infé- 
rieur à  celui  du  thallium  pur,  lorsque  la  teneur  en  platine  ne  dépasse  pas 
lopour  loo,  devient  bientôt  supérieur  et  atteint  68')°  pour  4^,8  pour  loo, 
ce  qui  correspond  à  la  composition  PtTl.  Si  l'on  continue  à  ajouter  du  pla- 
tine, le  point  de  fusion  est  d'abord  légèrement  abaissé,  puis  il  s'élève  rapi- 
dement, atteint  855°  pour  65  pour  loo  de  platine  et  dépasse  bientôt  looo", 
température  que  je  n'ai  pas  dépassée  dans  mes  expériences. 

Tous  ces  alliages  |)lus  durs  que  les  métaux  constituants  sont  très  cas- 
sants, et  le  maximum  de  fragilité  est  obtenu  pour  l'tTl,  qui  se  pulvérise 
aisément  dans  un  mortier  de  porcelaine. 

L'examen  micrographique  des  alliages  riches  en  thallium  montre  l'exis- 
tence de  cristaux  se  polissant  assez  facilement  et  paraissant  blancs,  très 
brillants,  sur  un  fond  constitué  par  un  eutectique  plus  sombre,  fort  mou  et 
difficile  à  polir.  Lorsqu'on  se  rapproche  de  la  composition  PtTl,  le  nombre 
et  la  dimension  des  cristaux  vont  en  augmentant  cl  ils  finissent  par  occuper 
toute  la  surface  polie.  La  masse  entière  est  alors  constituée  par  des  cristaux 
enchevêtrés  laissant  entre  eux  des  vides  assez  nombreux. 

Les  alliages  plus  riches  en  platine  que  PtTl  sont  susceptibles  d'un  plus 
beau  poli  que  les  précédents;  leur  surface  paraît  homogène  au  microscope, 
même  avec  un  grossissement  de  loo  diamètres,  mais  une  légère  oxydation 
dans  la  llamme  d'un  bec  Bunsen  suflil  pour  faire  apparaître  deux  milieux,  le 
platine  restant  inaltéré. 


SÉANCE  DU  l3  AVRIL  1908.  821 

Préparation  et  propriétés  de  l'alliage  PtTl.  —  Les  alliages  de  tliallium  et  de  pla- 
tine ne  renfermant  pas  plus  de  10  pour  100  de  ce  dernier  métal  sont  lentement  atta- 
qués par  l'acide  azotique  au  -jL  et  l'on  voit  apparaître  peu  à  peu  des  aiguilles  prisma- 
tiques gris  d'acier  qui  finissent  par  se  séparer  complètement  de  la  masse  principale  en 
gardant  leur  éclat  et  leur  forme  cristalline. 

Il  va  sans  dire  que,  plus  le  refroidissement  est  lent,  plus  les  cristau.v  obtenus  sont 
volumineux,  mais  leur  forme  n'est  pas  altérée  même  par  un  refroidissement  brusque 
(par  coulée  dans  une  lingotière,  par  exemple)  et,  dans  tous  les  cas,  leur  teneur  en  pla- 
tine est  de  48,8  pour  100,  ce  qui  correspond  à  la  formule  PtTl  que  l'élude  microgra- 
phique nous  avait  déjà  indiquée. 

La  densité  prise  à  i4"  par  la  méthode  du  tlacoii  est  de  i5,65;  elle  n'est  que  de  i5,3 
lorsqu'on  opère  sur  un  petit  lingot,  ce  qui  s'explique  par  la  présence  de  cavités  que 
j'ai  signalées  plus  haut.  La  dureté  est  de  trois  (échelle  de  Mohs).  Il  fond  à  685°.  Sa 
chaleur  spécifique  prise  dans  un  calorimètre  de  Bunsen  est  de  o,o45o.  Maintenu 
quelque  temps  au-dessus  de  son  point  de  fusion,  il  peut  perdre  un  peu  de  thallium 
mais,  même  après  une  fusicjn  prolongée  au  chalumeau  oxhydrique,  on  ne  peut  obtenir 
le  platine  pur.  Il  est  attaqué  par  les  halogènes;  l'eau  régale  le  dissout  facilement  en 
donnant  un  liquide  limpide  si  l'on  opère  à  température  peu  élevée,  mais  à  l'ébullition 
il  se  forme  du  cliloroplalinate  de  thallium  insoluble.  L'acide  chlorliydrique  est  sans 
action  même  à  chaud,  le'  acides  sulfurique  et  azotique  l'attaquent  superficiellement, 
de  même  que  le  bisulfate  de  potasse,  mais  le  platine  mis  en  liberté  arrête  bientôt  leur 
action.  Il  est  absolument  sans  action  sur  le  mélange  des  carbonates  et  le  bioxyde  de 
sodium  lui-même  ne  l'attaque  qu'avec  une  extrême  lenteur. 

Il  se  dissout  facilement  dans  les  métaux  en  fusion  (zinc,  plomb,  argent),  avec  le 
mercure  il  fournil  un  amalgame  avant  l'ébullition  de  ce  métal.  Des  propriétés  que  je 
viens  d'énumérer  on  peut  conclure  que  l'analyse  quantitative  de  cet  alliage  n'est  pas 
très  aisée.  Parmi  les  diflérenls  procédés  que  j'ai  essayés,  celui  qui  m'a  donné  les  meil- 
leurs résultats  est  la  coupellation  de  l'alliage  avec  quatre  fois  son  poids  d'argent  pur, 
et  environ  trente  fois  son  poids  de  plomb.  Le  bouton  d'argent  renfermant  tout  le  pla- 
tine et  un  peu  de  thallium  est  laminé  et  traité  par  l'acide  sulfurique  concentré  et 
bouillant.  Lorsqu'il  ne  reste  plus,  au  fond  du  matras  où  l'on  a  fait  l'attaque,  que  du 
platine  pulvérulent,  il  est  nécessaire  de  renouveler  quatre  ou  cinq  fois  l'acide  par 
décantation  car,  si  l'on  reprenait  immédiatement  pai  l'eau,  il  se  produirait  un  précipité 
de  sulfate  basique  de  thallium  dont  on  ne  pouriMJl  plus  se  débarrasser  par  des  lavages. 

Ce  composé  PtTl  que  je  viens  de  décrire  {)résente  de  grandes  analogies, 
surtout  par  ses  propriétés  [)hysiques,  avec  PlPIj  isolé  par  Bauer  (  '  )  et  dont 
l'existence  vient  d'être  confirmée  dernièrement  au  laboratoire  de  M.  Tam- 
mann  par  M.  Dœrinckel  (-). 

Spring  a  démontré  que  le  sodium  s'unit  au  platine  pour  donner  PtNa;  il 

(')  Bauer,  Ber.  chem.  Gesell..  t.  III,  1870,  p.  836;  t.  IV,  1871,  p.  449. 
(^)   DoERiNCKEL,  Zeit.  anor^.  Chem..  t.  LIV,  1907,  p.  333;  t.  XXXI,  7. 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  15.)  I08 


«22  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

m'a  paru  intéressant  de  voir  comment  les  métaux  alcalino-lerreux  se  com- 
portent vis-à-vis  du  métal  précieux;  je  poursuis  cette  étude  en  ce  moment 
en  utilisant  le  calcium  de  Bitterfeld  qui  m'a  déjà  servi  dans  des  recherches 
antérieures  sur  des  sujets  analogues. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Ldusténite.  Note  de  M.  Ed.  Maurer, 
présentée  par  M.  Henry  Le  Chatelier. 

Dans  ses  recherches  sur  les  constituants  des  aciers,  M.  Osmond  a  signalé  l'existence 
d'une  solution  solide  de  carbone  dans  le  fer  y,  qu'il  a  appelé  auslénile.  du  nom  du 
savant  directeur  de  la  Monnaie  royale  de  Londres,  sir  Roberts  Âusien.  Ce  conUituant 
est  caractérisé  par  l'absence  de  propriétés  magnétiques  et  une  limite  élastique  très 
basse,  comparable  à  celle  du  fer  recuit.  Il  est  normalement  stable  aux  températures 
élevées,  mais  on  peut,  dans  certaines  conditions,  le  conserver  jusqu'à  la  température 
ordinaire,  par  une  trempe  suffisamment  énergique.  Les  échantillons  les  plus  nets,  pré- 
parés par  M.  Osmond.  avaient  été  obtenus  en  partant  d'un  acier  de  cémentation  à  i,6 
pour  100  de  carbone,  trempé  à  la  sortie  du  four.  Ce  métal  renfermait  au  plus  deux 
tiers  d'austénite,  le  reste  étant  formé  de  martensite,  c'est-à-dire  du  constituant  normal 
des  aciers  trempés. 

De  nombreuses  tentatives,  faites  depuis  pour  obtenir  de  l'austénite  pure  en  partant 
d'alliages  de  fer  et-de  carbone,  sans  intervention  de  quantités  notables  de  métaux 
étrangers,  avaient  toutes  échoué.  On  ne  connaissait  que  deux  alliages  franchement  aus- 
ténitiques.  l'acier-manganèse  à  i3  pour  loo  de  Mn  de  M.  Hadfield,  et  le  ferro-nickel 
à  25  pour  100  de  Ni. 

Sur  le  conseil  de  M.  Osmond,  j'ai  repris  l'étude  de  cette  question,  en 
parlant  de  métaux  à  faible  teneur  en  nickel  ou  en  manganèse  et  à  teneur 
élevée  en  carbone.  Les  expériences  ont  porté  sur  trois  aciers,  qui  avaient 
déjà  servi  antérieurement  aux  études  de  M'"^  Curie  sur  les  aciers  à  aimant. 
Le  Tableau  suivant  donne  leur  composition  : 

1.  II.  III. 

Nickel 3,73           »  » 

Manganèse »  '  >  83  2,20 

Carbone >,2i  1,18  1,94 

Silicium 0,28  0,88  0,94 

Les  échantillons  furent  chauffés  i5  minutes  à  1050°  et  trempés  dans  l'eau 
"lacée.  Les  deux  premiers  échantillons  donnèrent  surtout  de  la  martensite; 
le  troisième,  au  contraire,  de  l'austénite  pure. 

Cette  austénite,  examinée  par  les  méthodes  de  la  mélallographie,  était 


SÉANCIi:    DU    l3    AVKIL    1908.  828 

constituée  par  des  cellules  présentant  des  niâcles  très  nettes,  analogues  à 
celles  qu'on  observe  dans  les  laitons  recuits,  et  à  celles  que  M.  Osmond 
avait  obtenues  en  attaquant  légèrement  le  fer  à  une  température  supérieure 
à  900".  Cet  acier  n'est  pour  ainsi  dire  pas  magnétique;  sa  dureté  est  relati- 
vement faible;  il  peut  être  transformé  en  niartensite  et,  par  suite,  considé- 
rablement durci  par  déformations  mécaniques  à  la  température  ordinaire, 
par  recuit  aux  environs  de  400".,  ou  par  immersion  dans  l'air  liquide. 

Je  dois  à  l'obligeance  de  MM.  Miller  et  Voorbees  les  reproductions  micro- 
photograpbiques  de  quelques-uns  de  ces  écliantillons. 

La'-figure  i  montre  l'austénite  pure;  la  ligure  2,  l'austénite  transformée 


Kis.  ■• 


Ausléiiilc  lioiriogciie. 


\ustcnile  a|jres  déformai  ion. 


par  Ure  déformation  mécanique,  présentant  des  sliphaïuh  très  accentuées, 
dues,  comme  l'a  signalé  M.  Osmond,  à  la  transformation  partielle  de  l'aus- 
ténite; et  enfin  la  ligure  3,  l'échantillon  recuit  à  4oo". 

En  répétant  ces  expériences  sur  un  acier  à  moins  forte  teneur  en  manga- 
nèse, trempé  à  partir  de  1200",  j'ai  toujours  obtenu,  à  côté  de  l'austénite, 
de  la  martensite,  comme  dans  les  anciennes  expériences  de  M.  Osmond. 


824  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

Celle-ci  se  présente,  après  attaque,  en  longues  aiguilles  blanches,  traversées, 

Fig.  3.  Fig.  4. 


Auslenile  recuite  à  4""°- 


Marlensiie  sur  fond  d'austénite. 


suivant  le  sens  longitudinal,  par  une  fine  nervure  axiale  (^fig.  4)  et  se  déta- 
chant en  clair  sur  le  fond  plus  coloré  d'austénite. 


Remarques  sur  la  Communication  de  M.  Maurer  relative  à  l' auslenile. 
Note  de  M.  H.  Le  Chatei.ier. 


La  découverte  de  M.  Maurer,  d'un  mode  d'ohlenlion  d'austénite  homo- 
gène, est  un  fait  d'une  réelle  importance  scientifique,  comportant,  peut- 
être  également,  quelques  applications  pratiques  intéressantes.  Tout  le 
traitement  thermique  des  aciers,  base  essentielle  de  la  fabrication  des 
matériaux  de  choix  employés  pour  les  canons,  les  blindages,  les  automo- 
biles, met  en  œuvre  certaines  transformations  de  Tausténite.  Jusqu'ici,  la 
difficulté  de  conserver  à  froid  cette  variété  particulière  d'acier,  qui  norma- 
lement n'est  stable  qu'aux  températures  supérieures  à  800°,  a  été  un 
obstacle  sérieux  à  l'étude  scientifique  de  ses  propriétés. 


SÉANCE    DU    l3   AVRIL    I908.  825 

M.  Osmond,  l'auteur  de  la  découverte  de  ce  constituant  des  aciers,  l'avait 
obtenu  par  la  trempe  énergique  de  certains  aciers  au  sortir  des  caisses  de 
cémentation.  Mais  les  deux  tiers  au  plus  du  métal  étaient  austénitiques,  le 
reste  étant  constitué  par  de  la  niartensite,  c'est-à-dire  par  le  constituant 
normal  des  aciers  trempés  ordinaires,  (jiii  résulte  de  la  transformation  au 
refroidissement  del'auslénite.  Un  grand  nombre  d'expérimentateurs  avaient 
cherché  depuis,  sans  succès,  à  reproduire  l'expérience  de  M.  Osmond,  et  l'on 
aurait  certainement  été  tenté  d'en  révoquer  en  doute  l'exactitude,  si  le 
ferro-nickel  à  a")  pour  100  de  nickel,  l'acier  manganèse  de  Hadfield  à 
l'ô  pour  100  de  manganèse  n'avaient  pas  présenté  toutes  les  propriétés 
attribuées  par  M.  Osmond  au  constituant  auslénitique  des  aciers.' 

A  bien  des  reprises,  j'ai  tenté  d'obtenir  Fausténite  homogène;  j'y  suis 
parvenu  une  fois,  mais  sans  réussir  à  déterminer  les  conditions  essentielles 
de  l'expérience,  et  je  n'ai  pu  la  reproduire  une  seconde  fois.  J'avais  trempé 
un  acier  à  1, 5  pour  100  de  carbone  et  environ  i  pour  100  de  manganèse, 
après  chauffage  pendant  2  heures  à  une  lenqjérature  de  1200°,  en  miheu 
réducteur.  Le  métal  trempé  était  homogène,  possédait  une  dureté  faible; 
l'échantillon,  parfaitement  sain,  ne  présentait  aucune  tapure,  mais,  par 
recuit  entre  i5o"  et  200°,  il  se  transformait  en  se  fissurant  dans  tous  les 
sens,  comme  le  fait  l'acier  trempé  trop  chaud.  [>a  transformation  de  l'austé- 
nite  en  martensiteest,  en  effet,  accompagnée  d'une  augmentation  de  volume 
qui  peut  être  évaluée  à  i  pour  loo  environ  du  volume  total. 

Plus  récemment,  une  petite  Commission  internationale  d'études  fut  con- 
stituée entre  les  chimistes  métallurgistes  les  plus  compétents  des  différents 
pays,  en  vue  d'arriver  à  la  solution  de  ce  même  problème.  Cette  tentative 
resta  encore  infructueuse  {Revue  de  Métallurgie,  t.  II,  igoj,  p.  ^29). 

Ces  insuccès  répétés  font  comprendre  l'intérêt  qui  s'attache  à  la  décou- 
verte de  M.  Maurer.  Il  est  arrivé  à  préparer  de  l'austénite  homogène,  en 
partant  d'un  acier  à  2  pour  100  de  carbone  et  2  pour  100  de  manganèse  et 
le  trempant  à  une  température  voisine  de  1100°.  Ce  sont  là,  en  effet,  les 
conditions  qu'on  pouvait  supposer  a  priori  les  plus  favorables  au  succès. 
Mais,  bien  que  le  sachant  depuis  longtemps,  on  n'avait  pas  encore  abouti. 

Au  point  de  vue  pratique,  l'intérêt  de  cette  découverte  est  le  suivant  : 
deux  alliages  ferreux,  austénitiques,  ont  reçu  des  applications  industrielles 
intéressantes.  L'acier  manganèse  à  1 3  pour  1 00  de  manganèse  est  employé  dans 
la  construction  des  broyeurs  et,  en  général,  des  pièces  demandant  une  grande 
résistance  à  l'usure  par  frottement;  le  ferro-nickel  est  employé  en  artillerie 
pour  les  pare-balle  en  raison  de   son  absence  extraordinaire  de  fragilité. 


826  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Mais  ces  deux  nictanx  coûtent  cher  par  suite  de  la  proportion  de  métaux 
autres  (pie  le  fer  entrant  dans  leur  composition  et  surtout  de  la  difficulté  de 
les  travailler.  On  ne  peut. employer  les  outils  de  tour  ordinaires;  il  faut  se 
contenter  du  forgeage  à  chaud  et  du  dégrossissage  à  la  meule.  Ces  alliages 
présentent  la  même  résistance  à  Tattaque  des  outils  cju'aux  efforts  étrangers 
auxcpiels  ils  sont  soumis  dans  leurs  diverses  applications.  On  ne  peut  pas 
les  adoucir  pour  les  travailler.  L'acier  austénilique  de  M.  Maurer  peut,  au 
contraire,  se  transformer  par  des  traitements  thermiques  appropriés.  Par 
recuit  au-dessous  de  Soo",  on  peut  progressivement  augmenter  sa  dureté; 
par  recuit  au-dessous  de  700",  on  peut  l'adoucir  dans  une  certaine  mesure 
et  le  rendre  plus  facile  à  travailler. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  te  transport  électrique  des  colloïdes  inorga- 
niques. Note  de  MM.  André  I^Iaykr  et  Edouard  Salles,  présentée 
par  M.  Dastre. 

On  considère  communément  le  transport  électrique  des  colloïdes  inor- 
ganiques comme  très  analogue  à  la  cataphorèse.  D'après  cette  vue,  les 
granules  coUoidaux,  immuables,  seraient  transportés  d'un  pôle  à  l'autre  à 
la  manière  des  poudres  dans  le  phénomène  de  Porret.  De  plus,  on  admet 
implicitement  que  la  charge  du  granule  est  invariable.  Dès  lors,  la  vitesse 
du  transport  des  colloïdes  devrait  être  proportionnelle  à  la  différence  de 
potentiel  entre  les  électrodes,  et  non  à  l'intensité  du  courant;  cette  vitesse 
devrait  être  uniforme,  et  une  colonne  de  colloïde,  placée  dans  un  tube  entre 
deux  électrodes,  devrait  se  déplacer  en  bloc  d'un  pôle  à  l'antre. 

Au  cours  d'expériences  sur  le  transport  électrique  des  colloïdes,  nous 
avons  été  amenés  à  vérifier  ces  différents  points.  Nous  ne  parlerons,  dans 
cette  Note,  que  des  expériences  que  nous  avons  faites  en  employant  comme 
colloïde  le  trisulfure  d'arsenic. 

I.  Transport  du  colloïde  pur.  —  Si  l'on  place  dans  un  tube  en  U  (')  une 
colonne  de  colloïde  longuement  dialyse  (nous  avons  employé  du  trisulfure 
dialyse  pendant  des  semaines  et  de  conductivité  voisine  de  celle  de  l'eau 


(')  Nous  uoua  somaies  surloul  servis  de  tubes  du  modèle  indiqué  par  Burloii  (Phd. 
Mag.,  avril  1906).  Nous  avons  aussi  employé  les  tubes  du  modèle  de  MM.  l'ernu  et 


V.  Henri 


SÉANCE    DU    l3    AVRIL    1908.  827 

distillée),  Séparée  des  électrodes  par  une  couche  d'eau  distillée,  on  constate, 
d'une  façon  absolument  générale,   que   /.  transport  du  colloïde   n  est  pas 

""f^Tménisque  qui  fuit  l'électrode  de  même  signe  que  le  colloïde  va  plus 
vite"que  le  ménisque  qui  se  rapproche  de  l'électrode  de  signe  contraire   I 
en  résulte  toujours,  après  un  certain  temps,  un  tasser.  ^;it  de  la  colonne  de 
colloïde,  qui  est  moins  haute  après  l'expérience  qu'au  début.  _ 

B    La  vitesse  du  ménisque  qui  fuit  l'électrode  va  toujours  en  croissan 
progressivement  depuis  le  début  de  l'établissement  du  courant.  Llle  croit 
Lqu'à  une  certaine  hmite  au  delà  de  laquelle  elle  reste  fixe,  ou  parfois 
décroit  légèrement.  La  vitesse  du  ménisque  qui  se  rapproche  de  1  électrode 
de  signe  contraire  va  en  décroissant  progressivement  jusqu  à  devenir  extre- 

mement  lente.  .  ,        ,    , 

V    Lorsque  le  transport  a  duré  un  certain  temps,  la  partie  extrême  de  la 

colonne  de  colloïde  qui  se  rapproche  de  l'électrode  de  -8-y.';"!^;'^^  f^^ 
vient  de  plus  en  plus  opaque  ;  la  partie  extrême  de  celle  qui  fuit  1  électrode 
devient  de  plus  en  plus  claire  et  semble  se  désagréger,  d  autant  plus  que  le 
courant  passe  depuis  plus  longtemps. 

S  Lorsqu'on  renverse  le  courant,  tous  les  phénomènes  qui  se  passent 
vers  l'un  et  l'autre  ménisque,  et  que  nous  venons  de  décrire,  s  inversent 
exactement. 

,     L'intensité  du  courant  dans  le  circuit  va  en  augmentant  progressivement  depuis 
,e  deb    t  de  l'expérience.   Donc,  si  l'on    prélève  le  colloïde  après  une  exper.enc     d 
transport,    sa   conductibilité  électrique  doit  être  toujours  plus  grande  que  celle  qu  .1 
avait  au  début,  et  c'est  ce  qu'on  vérifie  en  effet. 

Voici  les  mesures  recueillies  au  cours  de  l'une  de  nos  expériences  : 
Tub     de  Burton.  Colonne  de  trisullure  d'arsenic  de  36-,  séparée  de  chaque  élec- 
trode par  3c-  d'eau  distillée.  Différence  de  potentiel  aux  bornes  :  :6o  volts  environ. 

Température  :  17°. 

Vitesse  de  transport. 

Branche  de  l'électrode  positive. 


en  3/i">35« 


42" 


.  cm 


Branche  de  l'électrode  négative.     Intensité. 
„       s  milliamp 

en  iS.aS        0.1 
14.  3 
12.34 
12 

10.22 
10.2 

10.4 

10. II        0,20 


828 


ACADEMIE     DES     SCIENCES. 


Renversement  du  courant. 


Branche  — . 


i":""  en  32.23 
.    25. i5 
17.35 
8.20 
8.28 
Désagrégalion  nette  du  colloïde  au  voisi- 
nage du  ménisque. 


Brandie  -f- 

01      s 
i-^™  en   i3.5f 

18.  2 
16.42 
24. 1 5 
26.01 


Intensité, 
milliamp 
0,1 


0,25 


Tassemenl ô*^""  environ 

II.  Examen  à  V ultramicroscope.  —  Nous  avons  examiné,  à  rullramicroscope,  par 
la  méthode  de  MM.  Gotton  et  Mouton,  le  transport  du  trisulfure.  D'études  poursuivies 
encore  actuellement  il  résulte  qu'au-dessous  d'une  certaine  valeur  du  champ,  quand 
on  établit  le  courant,  le  transport  est  loin  d'être  instantané.  Il  y  a,  pour  des  conditions 
données,  un  seuil  de  champ  en  deçà  duquel  le  transport  n'a  pas  lieu. 

Hypothèse.  —  Des  faits  que  nous  venons  d'exposer  il  résulte  :  1°  que  le  transport 
électrique  comporte  une  certaine  mise  en  train;  2°  que  l'action  qui  le  détermine  croît 
progressivement  jusqu'à  une  certaine  limite;  3°  que  les  granules  colloïdaux  semblent 
grossir  (et  se  ralentir)  à  l'extrémité  de  la  colonne  voisine  de  l'électrode  de  signe  con- 
traire et,  au  contraire,  diminuer  de  grosseur,  se  désagréger  (et  s'accélérer)  à  l'autre 
extrémité;  4°  que  ces  phénomènes  sont  corrélatifs  d'une  mise  en  liberté  d'électrolytes. 

Nous  émettons  l'hypothèse  que  le  transport  du  colloïde  dépend  du  transport  des 
ions  de  ces  électrolytes.  De  plus,  nous  croyons  q«e  dans  le  cas  du  colloïde  inorganique 
pur  dialyse,  ces  ions  ne  préexisteraient  pas  :  ils  se  formeraient  après  l'établissement  du 
courant.  Le  colloïde  se  décomposerait  en  ses  éléments  cristalloïdes,  non  pas  instanta- 
nément, mais  progressivement.  Lorsque  le  transport  aurait  duré  un  certain  temps,  il  y 
aurait  à  chaque  extrémité  de  la  colonne  un  grand  nombre  d'ions  positifs  et  négatifs; 
il  se  produirait  une  éleclrolyse  amenant  dès  son  début  l'apparition  d'ions  H  et  OH  : 
alors  aurait  lieu  un  phénomène  analogue  à  celui  décrit  par  l'un  de  nous  avec 
MM.  SchœfTer  et  Terroine  (').  Dans  la  branche  contenant  les  ions  de  même  signe,  le 
colloïde  diminuerait  de  grosseur,  se  désagrégerait.  Dans  la  branche  contenant  les  ions 
de  signe  contraire,  les  granules  augmenteraient  de  grosseur. 

Nous  avons  cherché  à  vérifier  si,  d'une  façon  générale,  la  vitesse  du  trans- 
port du  trisulfure  d'arsenic  dépend  du  transport  des  ions  qu'il  contient. 

S'il  en  est  bien  ainsi  :  1°  la  vitesse  du  transport  du  colloïde  ne  doit  pas  être  propor- 
tionnelle au  champ  auquel  il  est  soumis;  2»  lorsqu'on  ajoute  à  un  colloïde  dialyse  des 


(')  Comptes  rendus.  25  novembre  1907,  p.  918. 


SÉANCE  DU  l3  AVRIL  1908.  829 

éleclrolytes,  la  vitesse  maxima  du  transport  doit  croître,  au  moins  jusqu'à  une  certaine 
limite,  et  suivant  une  courbe  analogue  à  une  courbe  d"adsorption.  De  plus,  les  phéno- 
mènes de  désagrégation  et  de  décomposition  doivent  devenir  très  apparents.  C'est  ce 
que  l'expérience  montre  :  1"  en  faisant  varier,  dans  des  expériences  successives,  le 
champ  de  100  à  1000  volts,  on  constate  que  la  vitesse  maxima  du  colloïde  croît  plus  vite 
que  le  champ  (par  exemple,  pour  1000  volts  elle  est  environ  10  fois  plus  grande);  •?."  en 
ajoutant  au  trisulfuredu  KCl  en  concentration  croissante  (de  ^^^„  à  -.'5  N)  on  constate 
que  tous  les  phénomènes  décrits  plus  haut  s'exagèrent  considérablement.  En  parti- 
culier, pour  une  certaine  concentration  en  KCl,  la  désagrégation  du  colloïde  dans  la 
branche  négative  est  très  rapide  et  va  jusqu'à  sa  disparition  totale;  en  renversant 
le  courant  on  assiste  à  la  recomposition,  à  la  reformation  du  colloïde. 

On  est  donc  amené  à  penser  que  le  Iransporl  des  colloïdes  inorganiques, 
comme  celui  des  colloïdes  organiqties  (Hardy)  et  des  poudres  (Perrin),  dé- 
pend des  ions  adsorbés  par  les  granules  colloïdaux.  La  charge  du  granule 
doit  être  variable  avec  la  quantité  d'électrolytes  adsorbés.  Dans  le  cas  où 
l'on  cherche  à  transporter  un  colloïde  inorganique  pur,  il  faut  d'abord  qu'il 
se  décompose  en  ses  éléments  cristalloïdes  et  ceux-ci  en  leurs  ions.  Tout 
transport  électrique  serait  corrélatif  d'une  certaine  décomposition  du  col- 
loïde inorganique  et  d'une  certaine  électrolyse. 


MlNÉRAI>OGlE.    —  SiiJ-  1rs  édifices  hélicoïdaux.   Note  de  M.  Paul  Gaubiîrt, 

présentée  par  M.  A.  Lacroix. 

Quelques  éthers-sels  de  la  cholestérine  présentent  au  point  de  vue  phy- 
sique des  propriétés  retnarquables;  ils  donnent,  entre  certains  intervalles  de 
température,  des  cristaux  liquides  (O.  Lehmann).  Le  but  de  cette  Note  est 
de  montrer  que  la  cholestérine  elle-même  possède  aussi  des  propriétés  très 
intéressantes  :  fondue,  elle  produit  par  refroidissement  des  sphérolites  mon- 
trant la  structure  des  édifices  hélicoïdaux  et  présentant,  en  outre,  un  autre 
genre  d'enroulement. 

On  sait  que  les  cristaux  de  cholestérine  sont  biaxes  et  probablement  tricli- 
niques.  Fondus  sur  une  lame  de  verre  et  recouverts  d'un  couvre-objet,  ils 
donnent  en  se  solidifiant,  comme  je  l'ai  déjà  indiqué,  des  sphérolites,  plus 
ou  moins  réguliers  et  d'un  diamètre  variant  avec  la  vitesse  de  refroidis- 
sement, avec  l'épaisseur  de  la  couche  liquide  se  trouvant  enlrc  le  porte-  el  le 
couvre-objet.  Le  mode  opératoire  le  meilleur,  pour  obtenir  des  sphérolites 
favorables  à  l'étude,  est  de  prendre  une  quantité  de  cholestérine  telle  que  le 
liquide  obtenu  par  fusion  forme  une  couche  aussi  mince  que  possible  et, 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.   CXLVI,  N-  15.)  I09 


83o 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


en  outre,  de  produire  une  pression  sur  le  couvre-objet  pour  diminuer  encore 
l'épaisseur  du  iiijuide,  et  répéter  plusieurs  fois  l'expérience  en  refondant  la 
matière  solidifiée.  En  opérant  ainsi,  toute  la  cholestérine  cristallise  en 
sphérolites,  presque  constamment  enroulés,  et  la  l)i réfringence  des  plages 
parallèles  au  plan  des  axes  optiques  ne  dépasse  pas  le  rouge  de  premier  ordre. 
On  observe  principalement  deux  sortes  de  spliérolites  : 

1°  Dans  les  uns  les  particules  cristallines  possédant  la  même  orientation  optique  sont 
disposées  sur  des  couronnes  concentriques  :  ils  correspondent  aux  sphérolites  de  la 
calcédoine,  tels  que  les  a  décrits  M.  Michel  Lévy,  et  à  ceux  de  quelques  matières  orga- 
niques étudiées  expérimentalement  par  M.  Wallerant.  L'enroulement  de  ces  sphérolites, 
habituellement  lévogyi'e,  se  fait  autour  de  la  bissectrice  obtuse  iip,  parallèle  à  la  direc- 
tion des  fibres. 

2°  Dans  les  autres  sphérolites,  l'enroulement  hélicoïdal  restant  le  même,  les  parti- 
cules cristallines,  possédant  la  même  orientation,  ne  se  trouvent  plus  disposées  sur  des 

Fig.  I. 


anneaux  concentriques,  comme  dans  le  cas  précédent,  mais  bien  sur  une  spirale  comme 
l'indique  la  figure  ci-dessus  ('). 

Ces  spirales  sont  habituellement  enroulées  en  seps  inverse  das  aiguilles  d'une 
montre;  quelquefois  cependant  elles  sont  dextrogjres.  Sur  la  plupart  des  sphérolites, 
l'enroulement  de  la  spirale  et  l'enroulement  hélicoïdal  des  fibres  sont  tous  les  deux 
lévogyres. 


(  '  )  La  figure  montre,  sur  le  milieu  des  bandes  claires,  une  bande  obscure  qui  corres- 
pond à  la  teinte  rouge  de  premier  ordre  que  possède  le  sphérolite  photographié. 


SÉANCE    DU    l3    AVRIL    1908.  83 1 

L'enroulement  hélicoïdal  parait  ici  se  produire  sans  l'intervention  d'une 
substance  possédant  le  pouvoir  rotatoire  ou  du  moins  la  di.ssymétrie  mo- 
léculaire provoquant  ce  dernier  (M.  Wallerant);  mais  je  ferai  remarquer 
que  les  cholestérincs  de  diverses  origines  se  comportent  différemment  au 
point  de  vue  de  la  facilité  de  donner  des  sphéroliles  à  enroulement  héli- 
coïdal, ce  qui  ne  peut  être  expliqué  que  par  la  présence  dans  ces  cholesté- 
rincs de  matières  étrangères  en  quantité  inégale  ou  de  nature  différente. 
Les  observations  de  M.  Jœger  viennent  à  l'appui  de  cette  idée.  Il  a,  en 
effet,  trouvé  que  la  cholestérine  ne  donnait  pas  de  sphérolites,  alors  que  la 
phytostérine  (cholestérine  végétale)  en  donne  très  facilement  avec  enroule- 
ments dont  il  n'a  pas  reconnu  la  nature.  Or  les  produits  que  j'ai  à  ma  dis- 
position me  donnent  constamment  des  résultats  différents.  La  phytostérine 
extraite  des  pois  doit  être  fondue,  en  opérant  comme  je  l'ai  indiqué  plus  haut, 
plusieurs  fois  pour  donner  quelques  sphérolites  enroulés.  On  peut  encore 
admettre  que  la  cholestérine,  qui  est  polymorphe,  possède  une  forme  ayant 
une  dissymétrie  pouvant  enrouler  l'autre  forme,  ou  encore  que  ce  sont  les 
molécules  liquides  de  la  cholestérine  fondue  (lévog'jre)  qui  produisent  l'en- 
roulement; mais  l'existence  d'un  corps  étranger  me  semble  l'hypothèse  la 
plus  probable. 

La  cholestérine  fondue  avec  la  santonine  donne  un  produit  possédant  des 
enroulements  hélicoïdaux  permettant  de  montrer,  du  moins  dans  ce  cas 
particulier,  l'influence  de  la  vitesse  de  formation  des  sphérolites  sur  le  pas 
de  l'hélice,  dont  la  longueur,  comme  l'a  indiqué  M,  Wallerant,  est  aussi  en 
relation  avec  la  quantité  de  matière  étrangère  produisant  l'enroulement.  La 
vitesse  d'accroissement  des  sphérolites  de  santonine  et  aussi  du  composé  en 
question  diminue  avec  la  température  et  même,  à  un  moment  donné,  elle  est 
complètement  arrêtée.  On  constate  que  plus  la  vitesse  de  formation  du 
sphérolite  est  grande,  c'est-à-dire  plus  la  température  est  rapprochée  du 
point  de  fusion,  plus  le  pas  de  l'hélice  est  allongé. 

Ce  travail  montre  donc  en  résumé  que  :  i"  les  sphéroHtes  de  cholestérine 
présentent  tantôt  la  structure  des  édifices  hélicoïdaux  avec  un  enroulement 
autour  de  la  fibre  et  tantôt  ils  ont  une  structure  plus  compliquée  :  ils  possèdent 
en  outre  un  autre  enroulement  en  spirale;  2"  la  longueur  du  pas  de  l'hélice 
des  sphéroliles  d'un  composé  de  santonine  et  de  cholestérine  dépend  non 
seulement  de  la  quantité  de  santonine,  mais  aussi  de  la  vitesse  de  cristalli- 
sation et,  par  conséquent,  de  la  température  à  laquelle  s'effectue  la  cris- 
tallisation. 


832  ACADÉMir:  des  sciences. 

BOTANIQUE.  —  Observaiions  sur  le  développement  du  pistil  chez  les  Malvacées. 
Note  de  M.  Jean  Friedei.,  présentée  par  M.  Gaston  Bonnier. 

De  très  nombreuses  coupes  ont  été  pratiquées  siu-  de  jeunes  boutons 
àWlthœa  rosea,  d^Hibiscus  syriacus  el  de  diverses  espèces  de  Malvci. 

On  sait  que,  chez  les  Malvacées,  les  fdets  des  étamines  sont  soudés  de 
manière  à  l'ormer  une  gaine  qui  entoure  le  pistil.  Dans  la  Heur  épanouie,  les 
styles,  en  nombre  égal  à  celui  des  carpelles,  forment  un  bouquet  qui  s'élève 
au-dessus  de  la  gaine  staminale. 

J'ai  observé  que  le  pistil  se  ditlérencie  plus  tard  <|ue  l'androeée.  11  pré- 
sente deux  stades  bien  distincts  dans  son  développement.  Les  carpelles  se 
forment  d'abord,  chacun  avec  sa  cavité  et  son  ovule,  à  une  épo(|uc  où,  dans 
les  anthères,  on  distingue  déjà  les  cellules-mères  des  grains  de  pollen.  Les 
styles  apparaissent  ensuite;  ils  acquièrent  rapidement  la  même  vascularisa- 
tion  que  dans  les  fleurs  épanouies;  il  ne  leur  manque  que  les  papilles  stigina- 
tiques  qui  se  diflerencient  en  dernier  lieu. 

Chez  les  Malva,  dans  de  très  jeunes  boulons  où  les  styles,  ne  sont  pas  encore  l'oi- 
més,  on  trouve,  au  milieu  de  la  gaine  staminale,  un  pistil  disposé  comme  «  un  petit 
volcan  avec  son  caractère  »,  suivant  la  pittoresque  expression  de  Payer.  Les  coupes  vu 
série  confirment  ici  tout  à  fait  les  résultats  obtenus  pai-  Duchartre  (184.5)  et  pji- 
Payer  (1857)  à  l'aide  de  la  méthode  organogénique,  c'est-H-dire  de  la  dissection  pra- 
tiquée sous  le  microscope  avec  un  faible  grossissement. 

VAlthœa  rosea  présente  une  disposition  analogue,  sauf  que  les  carpelles  sont  beau- 
coup plus  nombreux  que  dans  le  genre  Malva. 

Une  coupe  longitudinale  passant  par  le  milieu  du  jeune  bouton  montre,  au  centre, 
une  sorte  de  dôme  arrondi  portant,  à  chaque  extrémité,  un  mamelon  qui  sera  un  car- 
pelle. On  constate  que,  chez  ÏAtlhœa  rosea,  la  corolle  se  développe  un  peu  après 
l'androeée,  comme  Duchartre  l'admettait  d'une  manière  générale  pour  l'ensemble  de 
la  famille,  et  contrairement  à  l'opinion  de  Payer. 

Chez  VHibisciis  syriacus,  le  développement,  très  lent  au  commencement,  s'eflectue, 
à  la  fin,  avec  une  extrême  rapidité  qui  rend  assez  difficile  l'étude  suivie  des  divers 
stades.  Je  me  bornerai  à  remarquer  f(ue  la  corolle  se  différencie  longtemps  avant 
qu'on  puisse  distinguer  le  moindre  rudiment  d'androcée  ou  de  pistil.  Dans  de  très 
jeunes  boulons,  où  tous  les  organes  reproducteurs  font  défaut,  on  voit  des  pétales 
plissés,  entièrement  semblables  à  ceux  de  la  fleur  épanouie.  A  ce  point  de  vue,  le  dé- 
veloppement de  la  fleur  d'Hibiscus  est  donc  très  différent  de  celui  de  la  fleur 
(ÏAll/uea. 

La  partie  du  développement  de  la  fleur  ijui  semble  la  plus  difficile  à 


SÉANCE    DU    l3    AVRIL    1908.  833 

suivre  est  la  formation  première  des  carpelles.  Payer  a  bien  sif^naié  chez 
VHibiscus  cinq  fossettes  qu'il  considérait  comme  l'origine  des  cavités  car- 
pellaires,  mais  il  était  nécessaire  de  suivre  de  plus  près  l'apparition  de  ces 

cavités. 

Plusieurs  séries  de  coupes  longitudinales,  faites  sur  des  boutons  à  des 
âges  diflerents,  m'ont  permis  de  suivre  la  formation  de  la  cavité  carpellaire. 
Sur  les  boutons  les  plus  jeunes,  à  une  époque  où  les  anthères  sont  déjà 
formées,  mais  où  l'on  ne  distingue  pas  encore  les  cellules-mères  des  grains 
de  pollen,  le  carpelle  est  représenté  par  un  petit  mamelon  arrondi  formé  de 
parenchyme  non  différencié.  Plus  lard,  le  mamelon  s'allonge  et  se  recourbe 
sur  les  bords  en  délimitant  une  cavité.  Sur  plusieurs  séries  de  coupes  lon- 
gitudinales, passant  sensiblement  par  Taxe  de  l'un  des  nombreux  carpelles, 
on  se  rend  aisément  compte  de  ce  mode  de  formation.  Il  y  a  donc  bien 
réellement,  à  cet  âge,  communication  entre  la  cavité  carpellaire  et  l'exté- 
rieur. Plus  tard,  le  carpelle  se  ferme  par  accolement  des  bords  de  l'ou- 
verture. Ce  stade,  qu'on  pourrait  appeler  s/ade  gymnuspenne,  puisque  le 
carpelle  est  ouvert  et  qu'il  n'y  a  pas  encore  de  stigmate,  est  de  courte 
durée,  car  je  n'ai  pas  trouvé  de  cavité  ouverte  dans  les  carpelles  où  l'ovule 
était  déjà  formé. 

Les  résultats  obtenus  dans  cette  étude  sont  une  nouvelle  preuve  de  l'uti- 
lité de  la  méthode  anatomique  appliquée  à  l'élude  du  développement  initial 
des  organes  floraux.  C'est  ce  qu'a  déjà  fait  voir  M.  Beille  dans  son  travail 
sur  les  Disciflores  (1902). 

On  voit,  par  exemple,  en  ce  qui  concerne  les  Malvacées,  que  cette  mé- 
thode a  permis  de  démontrer  la  différenciation  progressive  des  tissus 
internes  des  carpelles  opposée  à  la  rapide  organisation  de  la  structure  des 
styles.  Les  coupes  en  série  ont  montré,  d'une  manière  détaillée  et  précise, 
le  mode  de  formation  de  la  cavité  carpellaire. 


BOTANIQUE.  —  Sur  des  parlicularitès  cjlologiques  du  développernetd  des 
cellules-mères  du  pollen  de  /'Agave  atténua  ta.  Note  de  M.  Eu.  de  Larv 
DE  Latour,  présentée  par  M.  Gaston  Bonnier. 

Malgré  les  nombreuses  recherches  effectuées  dans  ces  dernières  années 
sur  le  développement  des  cellules-mères  du  pollen,  bien  des  points  restent 
encore  obscurs  et  discutés,  et  les  divers  auteurs  sont  loin  d'être  d'accord 


834  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

sur  des  questions  importantes  telles  que  la  constitution  de  la  masse  synap- 
tique,  la  structure  du  spirème,  l'origine  et  le  mode  de  formation  des  chromo- 
somes hétérotypiques.  De  nouveaux  travaux  sont  nécessaires  pour  élucider 
les  phénomènes  nucléaires  complexes  qui  se  passent  pendant  la  première 
cinèse  pollinique  et  qui  présentent  une  importance  fondamentale  au  point 
de  vue  de  la  réduction  chromatique.  Dans  ce  but  j'ai  entrepris  des  recherches 
sur  diverses  plantes  de  la  famille  des  Aniaryllidées.  Je  me  contenterai,  dans 
cette  Note  préliminaire,  d'exposer  quelques-uns  des  résultats  de  mes  obser- 
vations sur  V Agave  attenuata. 

Les  étamines  ont  été  fixées  à  l'aide  des  mélanges  de  Flemming  et  de 
Chamberlain,  et  les  coupes  ont  été  colorées  par  la  méthode  delà  triple  colo- 
ration de  Flemming. 

Dans  la  cellule-mère  du  pollen  très  jeune,  le  noyau  présente  un  fin  réseau  de  linine 
qui  remplit  la  cavité  nucléaire;  les  fdaments  de  ce  réseau  sont  simples  et  portent  un 
grand  nombre  de  petits  corpuscules  de  cliromaline  situés  principalement  aux  angles  et 
souvent  allongés  à  la  surface  des  fdaments  Uniques.  Le  nucléole  arrondi  ou  ovalaire 
est  en  liaison  intime  avec  les  filaments  du  réseau.  La  membiane  nucléaire  est  nette  et 
à  contour  régulier. 

Peu  à  peu  les  corpuscules  de  chromatine  augmentent  de  volume,  sans  doute  par 
suite  d'une  concentration  plus  grande  de  la  chromatine  aux  angles  du  réseau;  leur 
forme  est  irrégulière  et  anguleuse,  et  leur  nombre  dans  un  même  noyau  paraît  dépasser 
trente.  /V(  les  corpuscules  ni  les  filaments  ne  sont  ossociés  par  couples.  On  voit 
ensuite  les  filaments  de  linine  s'épaissir  et  se  raccourcir;  le  réseau  se  resserre  en  aban- 
donnant la  paroi  nucléaire  et  en  entraînant  avec  lui  les  corpuscules  de  chromatine,  et 
l'on  arrive  au  stade  synapsis.  Au  début,  la  masse  synaplique  est  nettement  filamenteuse 
et  l'on  y  distingue  encore  les  corpuscules  de  chromatine;  mais  bientôt  la  contraction 
devient  complète  et  l'on  ne  voit  plus  qu'une  masse  grumeleuse  d'où  s'échappent 
quelques  filaments  granuleux,  assez  épais,  qui  vont  se  réunir  au  nucléole  demeuré  en 
dehors  de  la  masse  contractée.  Jamais  je  n'ai  observé  à  ce  stade  de  fusion  des  corpus- 
cules chromatiques  deux  à  deux,  comme  le  fait  a  été  signalé  par  divers  auteurs. 
L'ensemble  formé  par  la  masse  synaptique  et  par  le  nucléole  reste  sans  relation  avec 
la  membrane  nucléaire.  Celle-ci  est  encore  nette,  mais  le  contour  du  noyau  devient 
souvent  irrégulier,  dénotant  une  diminution  dans  la  pression  interne. 

La  masse  synaptique  compacte  fait  bientôt  place  à  un  peloton,  d'abord  très  serré, 
qui  se  déroule  de  plus  en  plus  en  un  système  assez  épais,  pi-ésentant  un  grand  nombre 
de  petits  granules  de  chromatine  disposés  sur  un  seul  rang.  En  aucun  point  ce  fila- 
ment ne  montre  Ae  fente  longitudinale  ou  n'apparaît  formé  par  X'accolernenl  de  dea.v 
filaments,  comme  le  fait  a  été  signalé  par  plusieurs  cytologistes.  Le  nucléole  reste  uni 
au  filament  linochromatique.  Le  noyau,  comme  au  synapsis,  est  arrondi  ou  ovalaire, 
et  sa  membrane  est  souvent  peu  distincte. 

Je  n'ai  pu  jusqu'à  maintenant  suivre  d'une  manière  complète  la  formation  des  chro- 


SÉANCE  DU  l3  AVRIL  1908.  835 

mosomes  et  les  documents  que  je  possède  sont  insuffisamment  nombreux  pour  me 
permettre  d'être  aussi  affirmatif  que  pour  les  stades  précédents;  cependant,  des  faits 
que  j'ai  déjà  observés  il  semble  résulter  que  les  chromosomes  se  constituent  par  une 
sorte  de  concentration  de  la  chiomatine,  d'une  manière  assez  analogue  à  celle  décrite 
par  MM.  Lubimenko  et  Maige  (')  chez  les  Nympluva  alba  et  A'uphar  hUetim.  Les 
chromosomes  formés  ont  la  forme  de  petits  bâtonnets  courts  et  épais,  arrondis  à 
chaque  extrémité  et  étranglés  en  leur  milieu  qui  présente  une  ligne  claire  transver- 
sale :  chacun  d'eux  représente  un  chromosome  double  de  la  première  cinèse  pollinique, 
chacune  de  leurs  moitiés  séparées  par  l'étranglement  médian  représente  un  chromo- 
some simple.  Cet  étranglement  est  perpendiculaire  à  la  direction  des  filaments  de 
iinine  qui  unissent  les  chromosomes,  ce  qui  autorise  à  penser  qu'il  correspond  à  une 
division  transversale  du  chromosome  double  ;  il  en  résulterait  que  les  deux  chromo- 
somes simples  d'une  même  paire  correspondent  à  deux  parties  placées  bout  à  bout 
dans  le  spirèmeet  que  la  formation  de  ces  chromosomes  serait  analogue  à  celle  décrite 
par  Mottier(^)  chez  diverses  Monocotylédones,  c'est-à-dire  se  produirait  d'une  manière 
très  différente  de  celle  admise  par  la  grande  majorité  des  cytologistes. 

J'ai  observé  également,  vers  la  fin  de  la  première  division,  diverses  particularités 
intéressantes.  On  voit  assez  souvent  à  ce  stade  quelques  chromosomes  rester  éloignés 
des  groupements  polaires  et  demeurer,  soit  dans  le  cytoplasme,  soit  sur  les  fibrilles 
encore  persisLantes  du  fuseau;  la  forme  de  ces  chromosomes  est  arrondie  ou  plus  ou 
moins  quadrangulaire  et  leur  coloration  rouge  violet  comme  celle  des  autres  chiomo- 
somes.  Au  moment  de  la  formation  de  la  membrane  nucléaire  des  noyaux  normaux, 
chacun  d'eux  devient  le  centre  d'une  petite  vacuole  arrondie,  limitée  par  une  fine 
membrane.  Parfois  deux  ou  trois  de  ces  chromosomes  s'unissent  pour  former  un  seul 
noyau  qui  reproduit  exactement  en  petit  la  structure  du  noyau  normal.  La  formation 
de  ces  noyaux  accessoires  n'a  pas  été  observée  pendant  la  deuxième  division.  D'ailleurs 
le  nombre  de  ces  noyaux  diminue  rapidement,  soit  par  suite  de  leur  fusion  avec  le 
noyau  principal,  soit  par  suite  de  leur  destruction  dans  le  cytoplasme  et  l'on  ne  les 
trouve  que  très  rarement  dans  les  grains  de  pollen  formés. 

Des  formations  analogues  ont  été  décrites  par  Juel  (')  en  1897,  dans 
VHemerocallis  fulva  et,  depuis,  différents  auteurs  les  ont  signalées  dans  un 
assez  grand  nombre  d'hybrides.  Reginald  dates  (")  a  même  émis  l'hypo- 
thèse que  peut-être  toutes  les  plantes  présentant  ces  noyaux  surnuméraires, 
y  compris  VHemerocallis  fulva,  étaient  des  hybrides.  Mais,  récemment, 
Rudolf  Béer  (^)  a  signalé  leur  formation  dans  le  Fuchsia  ordinaire  des 


(')  Revue  générale  de  Botanique,  '907. 

(^)  Annals  of  Botany,  igoy. 

(')  Jahrbïicher  fur  WUsenschaftliche  Bolanik,  1897- 

(.')  Botanical  Gazette,  1907. 

(°)  Annals  of  Bolany,  1907. 


836  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

serres  et  leur  présence  dans  V Agave  alleniiata  qui,  de  même  que  VHemero- 
callis  fulva  et  le  Fuchsia,  a  toujours  été  considéré  comme  une  espèce  pure, 
constitue  une  preuve  nouvelle  que  ces  noyaux  accessoires  ne  sont  nullement 
caractéristiques  des  hybrides. 


ANATOMIE.    —  Morphnlngic  et,  connexions  analomiques  du  cardia  humain. 
Note  de  M.  U.  Kobixsos,  présentée  par  M.  O.  Lannelongue. 

Les  récentesCommunications  et  Thèses  médicales  montrent  le  manque  de 
connaissances  anatomiques  des  praticiens  en  ce  qui  concerne  les  limites  de 
la  forme  et  des  rapports  du  cardia  de  l'Homme.  Il  n'est  donc  pas  sans  inté- 
rêt de  fixer  quelques  points  capitaux  de  l'étude  de  celte  portion  de  l'esto- 
mac, d'après  les  recherches  des  auteurs  modernes  et  les  miennes  propres. 

Rappelons  d'abord  rapidement  cette  notion  insuffisamment  connue  que  la  portion 
terminale  île  l'œsophage  présente  deux  parties  dilatées  :  i°  Vainpoule  phrénu/ue,  qui 
est  une  dilatation  de  ce  tube  au  niveau  du  diaphragme,  mais  du  côté  de  la  cavité  tho- 
racique;  2°  Yantre  cardiaque,  qui  correspond  à  la  portion  abdominale  de  Tosophage 
d'après  les  auteurs  français  et  qui  se  termine  à  l'embouchure  du  cardia  {oslium 
cardiacum).  Cet  orifice  correspond  au  flanc  gauche  de  la  onzième  vertèbre  dorsale  et 
non  pas  de  la  dixième.  L'ampoule  phréniqne  et  l'antre  cardiaque  sont  de  dimensions 
variables;  leur  développement  normal  exagéré  n  est  point  rare;  ce  qui  permet  de  les 
comparer  à  des  pochettes  gastriques  de  quelques  Vertébrés.  En  réalité,  les  aliments 
peuvent  stagner  à  ce  niveau  un  certain  temps  et  il  est  très  probable  qu'ils  y  subissent 
une  digestion  préliminaire,  attendu  que  les  hystologistes  y  ont  décelé  la  présence  de 
glandes  analogues  à  celles  de  l'estomac.  L'habitude  de  déglutition  rapide,  précédée 
d'une  mastication  incomplète,  pourrait  produire  une  irritation  de  la  poche  normale  et 
déterminer  un  spasme  suivi  d'une  dilatation  anormale  qui,  passagère  d'abord,  peut, 
devenir  permanente  à  la  suite  de  la  répétition  du  même  acte.  Les  médecins  et  les 
chirurgiens  qui  étudient  par  le  cathétérisme  la  dilatation  de  l'o-sophage  et  le  spasme  du 
cardia  sont  induits  en  erreur  s'ils  se  fient  à  l'indication  fournie  par  la  distance  du 
parcours  que  la  sonde  fait  de  l'arcade  dentaire  au  point  où  le  cathéter  est  arrêté,  car, 
pourvu  que  l'ampoule  ou  l'antre,  et  mieux  encore  l'un  et  l'autre,  soient  normalement 
d'une  dimension  un  peu  exagérée,  l'instrument  pourra  se  plier  et  donner  l'illusion 
d'une  dilatation  pathologique. 

Le  cardia  est  lui-même  limité  du  coté  de  la  cavité  de  l'estomac  par  un 
repli  de  la  muqueuse,  plica  cardiaca,  comparable  à  ce  que  j'ai  décrit  précé- 
demment pour  le  re[)li  de  l'appendice  veniiiculaire,  ou  pUca  appendwa. 
A  ce  repli   correspond  extérieurement  une  écliancrure,  incidura  cardiaca. 


SÉANCE  DU  l3  AVRIL  I908.  837 

également  S  uperposable  à  l'échancrure  appendiculaire  ou  incidura  cœco- 
appen  dicularis . 

Le  repli  ou  la  valvule  du  cardia  ne  ferme  pas  complètement  l'estomac  chez  le  nour- 
risson, puisf|iie  celui-ci  régurgite  facilement  ses  aliments.  Mais,  à  partir  d'un  certain 
moment  qu'il  est  dificile  de  préciser,  la  valvule  devient  suffisante  et  empêche  toute 
régurgitation.  La  connaissance  de  cette  valvule  est  d'une  importance  capitale  pour 
le  médecin  et  le  chirurgien,  car  son  développement  normal  et  sa  proéminence  lors  de 
la  réplétion  de  l'estomac  formeront  un  obstacle  à  l'entrée  du  cathéter  dans  la  grande 
cavité  de  l'estomac.  En  effet,  il  existe  une  dilTérence  notable  entre  l'estomac  vide  et 
celui  qui  est  plein,  au  point  de  vue  des  variations  de  la  valvule  du  cardia  et  de  l'échan- 
crure correspondante.  Ainsi  que  l'on  peut  juger  des  schémas  représentés  d'après  His, 
l'estomac  rempli  devient  de  plus  en  plus  vertical,  l'échancrure  du  cardia  plus  prononcée 
et  la  valvule  cardiaque  plus  proéminente.  Aussi,  à  un  moment  donné,  le  cardia  se 
ferme  par  sa  valvule  à  laquelle  font  suite  deux  plis  produits  par  la  pression  du  foie 
d'une  part  et  de  l'aorte  d'autre  part.  La  gouttière  formée  par  ces  deux  plis  est  connue 
sous  le  nom  de  sulciis  salivaris.  Je  dois  ajouter  cependant  que  la  fermeture  du  cardia 
se  fait  en  partie  parles  muscles  longitudinaux  de  l'œsophage,  en  partie  par  le  rétré- 
cissement physiologique  {angtistura  œsophagica)  de  la  portion  juxtagastrique  de  ce 
même  canal  (Vormagen  des  Allemands).  De  son  côté,  l'estomac  agit  par  ses  fibres 
obliques  en  fer  à  cheval,  dont  la  contraction  produit  une  torsion  en  spirale  sur  le 
viscère  et  rétrécit  la  lumière  du  cardia. 

Faut-il  accorder  à  l'œsophage  une  portion  sous-diaphragmatique,  à 
l'exemple  de  nos  auteurs  classiques?  Je  ne  le  crois  pas  d'après  mes 
recherches  sur  les  enfants  et  les  adultes  indemnes  de  gastroptose.  Dans  ce 
dernier  cas,  encore  assez  fréquent,  l'estomac  lombant  dans  la  cavité  abdo- 
minale tire  sur  l'œsophage  et  il  se  produit  un  canal  sous-diaphragmatique 
de  2'='"  à  4'='"  de  longueur.  La  limite  du  cardia  est  donc  en  haut  la  ligne 
correspondant  au  diaphragme,  en  bas  la  valvule  ou  le  pli  cardiaque.  C'est  un 
point  pratique  d'anatomie  humaine  sur  lequel  il  est  bon  d'insister  à  dessein. 

Le  cardia  a  des  connexions  intimes  avec  le  diaphragme;  mais,  tandis  que 
Braum  et  Goubaroff  affirment  que  cette  connexion  est  musculaire,  je  pense 
avec  de  nombreux  anatomistes  que  l'hiatus  œsophagien  est  tendineux  et  que 
le  cardia  est  fixé,  attaché  au  diaphragine.  La  contraction  de  la  portion  mus- 
culaire de  cette  cloison  sert  à  la  béance  et  non  pas  à  l'effacement  de  la 
lumière  du  cardia.  Par  l'effet  de  cette  fixation,  l'estomac  plein  se  tord  sur 
son  axe,  devient  vertical  et  attire  le  diaphragme  en  bas.  A  la  suite  de  la 
réplétion  de  l'estomac  la  base  du  thorax  se  rétrécit  et  la  taille  s'allonge, 
tandis  que  l'évacuation  de  ce  viscère  creux  est  suivie  de  l'élargissement  de 
la  base  du  thorax  et  la  taille  se  raccourcit.  L'abbé  de  Fontenu,  que  j'avais 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  15.)  Iï° 


838  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

cité  dans  une  Note  antérieure,  attribuait  ce  fait  à  l'action  chimique,  nutri- 
tive des  aliments,  à  leur  salubrité.  J'estime  au  contraire  que  tout  se 
passe  mécaniquement  et  l'estomac  plein  agit  comme  le  pannicule  adipeux 
des  obèses,  lesquels  ont  ime  station  debout  et  une  marche  plus  droite  que 
les  gens  maigres  :  ils  ont  la  démarche  àe  fierté  involontaire,  comme  ils  ont 
un  regard  furieux  par  l'excès  de  la  graisse  de  leur  cavité  orbitaire.  Les 
peuples  non  civilisés  portent  en  général  une  ceinture  dont  la  partie  corres- 
pondante au  creux  de  l'estomac  est  garnie  d'un  coussin,  leur  bourse,  etc. 
Ici  aussi,  la  rectitude  de  la  taille  est  de  cause  mécanique. 

Le  cardia  possède  à  l'extérieur  une  séreuse  péritonéale  à  laquelle 
Ivar  Broman  a  consacré  un  long  travail.  Cette  analomiste  suédois  a  décrit 
une  bourse  infracardiaqiie  et  étudié  en  particulier  son  développement 
embryologique.  De  mon  côté,  j'ai  montré,  dans  le  Mémoire  des  D'^  Catz  et 
Kendirdjg  sur  les  abcès  sous-phréniques,  couronné  récemment  par  la 
Société  de  Chirurgie,  l'importance  de  cette  poche  dans  la  formation  et  la 
localisation  de  quelques  collections  sous-diaphragmaliques.  Cette  séreuse 
présente  une  autre  particularité  intéressante  en  ce  sens  qu'elle  contient 
d'une  part  des  filets  du  nerf  phrénique  et  d'autre  part  des  ganglions  sympa- 
thiques signalés  par  Openchweski.  J'ai  de  mon  côlé  décelé  des  filets  du 
nerf  vague  ;  c'est  donc  un  rendez-vous  de  différents  nerfs  dont  le  sympathique 
et  le  pneumogastrique  innervent  sans  aucun  doute  le  cardia.  Il  n'est  donc 
pas  étonnant,  d'après  la  théorie  (')  que  j'ai  eu  l'honneur  de  soumettre  à 
l'Académie  dans  une  Note  antérieure,  que  quelques  lésions  du  cardia  et  de 
sa  séreuse  provoquent  une  mort  subite  ainsi  cjue  Lancereaux,  Fernand  Faure 
entre  autres  l'ont  établi  cliniquement.  Ces  mêmes  lésions  pourraient  aussi 
amener  des  perturbations  dans  le  fonclionnemenl  du  cœur  (A.  Mathieu), 
le  hoquet  tenace,  la  toux  rebelle,  aussitôt  que  le  bol  alimentaire  arrive  au 
niveau  du  diaphragme  (Sehrwald),  etc. 


ZOOLOGIE.  —  Les  néphridies  thoraciques  des  Ilermellides .  Note  de  M.  Armand 
Dehorne,  présentée  par  M.  Yves  Delage. 

Dans  son  Mémoire  sur  la  structure  des  Annélides  sédentaires  (1887),  Edouard 
Meyer  étudie,  après  celui  des  Térébeilides,  des  Arapharétides,  des  (]irratulides  et  des 
Serpulides,  l'appareil  rénal  thoracique  des  Hermellides. 

(')  Le  D'' Glover,  lauréat  de  l'Institut,  a  publié  récemment  plusieurs  cas  dont  un 
avec  autopsie,  et  qui  confirment  le  bien  fondé  de  cette  théorie. 


SÉANCE  DU  l3  AVRIL  1908.  889 

Pour  cet  auteur,  les  Hermellides  posséderaient  des  glandes  analogues  à  celles  des 
Serpnlides.  Comme  celles  de  ces  derniers,  elles  ne  formeraient  en  réalité  qu'un  seul 
organe  thoracif|ue,  résultant  vraisemblablement  de  la  fusion  partielle,  dans  leur  région 
antérieure,  de  deux  glandes  primitivement  indépendantes.  De  celles-ci,  l'organe 
impair  aurait  conservé  les  deux  pavillons  vibratiles  établissant  la  communication,  à 
droite  et  à  gauche,  entre  leur  cavité  glandulaire  respective  et  le  cœlome.  Ces  deux 
pavillons  auraient  une  situation  excentrique  et  se  trouveraient  rejetés  latéralement 
contre  la  couche  mince  des  muscles  circulaires,  dans  la  cavité  parapodiale  du  deuxième 
segment.  , 

A  leur  extrémité  antérieure  seulement,  les  deux  néphridies  se  souderaient  l'une  à 
l'autre  et  se  confondraient  en  un  canal  unique,  impair  et  dorsal,  ouvert  à  l'extérieur 
par  un  néphridiopore  céphalique  unique,  situé  au-dessus  du  cerveau.  M.  de  Saint- 
Joseph,  qui  a  étudié  les  Hermellides  de  la  Manche,  parle  aussi  de  l'existence  «  du  pore 
unique  de  l'organe  excréteur  thoracique,  qui  s'ouvre  au-dessus  du  cerveau  »,  et 
confirme  la  disposition  observée  par  Meyer. 

Les  recherches  que  nous  avons  entreprises  sur  les  néphridies  antérieures 
de  Sabellaria  alveolalah.,  et  de  S.  spinulosa  Leuck.  conduisent  à  des  résul- 
tats tout  dilTérents. 

Il  existe,  dans  la  région  thoracique  des  Hermellides,  deux  glandes  rénales 
entièrement  indépendantes  l'une  de  l'autre  et  possédant,  chacune,  un 
pavillon  vibratile  interne  et  un  néphridiopore  externe.  Ces  deux  glandes 
s'étendent,  dorsalement  et  latéralement,  par  rapport  à  l'œsophage,  sur  la 
longueur  des  deuxième,  troisième  et  quatrième  segments  thoraciques,  les 
deux  pavillons,  afdeurant  au  niveau  du  dissépiment  qui  sépare  la  cavité 
cœlomique  du  premier  segment  de  celle  du  second.  Ceux-ci  s'ouvrent  dans 
le  voisinage  des  connectifs  péri-œsophagiens,  et  dorsalement  par  rapport  à 
eux,  c'est-à-dire  assez  près  de  l'œsophage,  vers  lequel  ils  tournent  leur 
ouverture  à  droite  et  à  gauche. 

Chaque  néphridie  a  la  forme  d'un  vaste  sac  allongé  qui  se  décompose  en 
trois  poches  superposées  et  se  prolonge,  antérieurement,  par  un  cœcum 
assez  court  chez  S.  spinulosa  Leuck.  et  égal  dans  les  deux  néphridies.  Chez 
.S.  alveolnta  L.,  ces  deux  cœcums  terminaux  ont  une  disposition  assez 
curieuse.  L'un  d'eux  est  beaucoup  plus  long  que  l'autre;  au  début  il  est 
asymétrifjue,  mais  il  devient  peu  à  peu  médian,  puis  il  se  termine  brusque- 
ment, à  un  niveau  où,  dans  les  coupes  transversales,  les  connectifs  péri- 
œsophagiens  sont  encore  le  plus  écartés  l'un  de  l'autre.  Mais,  à  peu  de  dis- 
tance de  sa  terminaison,  il  a  tout  à  fait  l'aspect  d'un  canal  excréteur  impair, 
ce  qui  explique  peut-être,  en  partie,  l'interprétation  inexacte  de  Meyer. 

Le  canal  excréteur  et  le  néphridiopore  véritables  se  trouvent  dans  le 
parapode  du  deuxième  segment,  celui-là  même  dont  la  rame  dorsale  achète 


84o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

n'est  représentée  que  par  une  branchie.  Le  canal  a  un  parcours  presque 
vertical,  à  direction  ventro-dorsale,  et  circule  dans  une  languette  parapo- 
diale  en  compagnie  d'un  diverticule  cœlomique.  Il  vient  s'ouviir  Jatcro- 
dorsalement  par  un  pore  cilié  qui  se  trouve  à  la  base  des  branchies  de  la 
première  paire. 

Celte  description  est  en  contradiction  avec  les  données  anciennes.  L'exis- 
tence des  néphridiopores  latéraux  permet  de  considérer  Forgane  excréteur 
des  Hermellides  comme  un  type  très  différent  de  celui  des  Serpulides.  Et, 
si  les  caractères  tirés  de  la  forme  et  des  rapports  des  organes  rénaux  thora- 
ciques  ont  une  réelle  importance  dans  les  affinités  qui  existent  entre  les 
divers  groupes  d'Annélides  sédentaires,  il  faut  rapprocher  les  Hermellides 
bien  plus  des  Cirratulides  que  des  Serpulides. 

En  résumé,  les  néphridies  thoraciques  des  Hermellides  sont  au  nombre 
de  deux;  elles  sont  entièrement  indépendantes  l'une  de  l'autre,  chacune  est 
pourvue  d'un  pavillon  vibratile  interne  et  d'un  néphridiopore  latéral 
externe;  elles  répondent  au  type  Cirratulide  et  non  au  type  Serpulide, 
comme  on  l'admettait  jusqu'ici. 


HISTOLOGIE.  —  Sur  la  structure  de  l'épiderme  de  Travisia  Forbesii  Johnston. 
Note  de  M.  Louis  du  Reac,  présentée  par  M.  Edmond  Perrier. 

L'aspect  tout  particulier  de  la  paroi  du  corps  de  Travisia  Forbesii  a  déjà 
attiré  l'attention  des  auteurs. 

Pruvol  (')  signale  la  présence  d'îlots  cubiques,  en  connexion  a\ec  l'hypoderme  par 
une  fibre  qu'il  croit  nerveuse,  formés  par  un  amas  de  cellules  glandulaires  nucléées  qui 
recouvrent  la  cuticule. 

Kukenllial  (^)  figure  cet  épiderme  et  représente  ces  ilols  riches  en  glandes  comme 
formés  d'un  réseau  de  fibres  dans  leijuel  sont  disséminés  des  novau\.  L'hypoderme 
est  très  épais. 

Antérieurement  M'Inlosh  (^),  décrivant  Travisia  glandulosa.  l'oppose  à  Travisia 
Forbesii  par  différents  caractères,  entre  autres  la  présence   de   papilles   en   connexion 


(')  Pruvot,  Recherches  anatomiques  et  morphologiques  sur  le  système  nerveux 
des  Annélides  Polrchètes,  i885,  p.  loi. 

(')  KiJKENTiUL,  Ueber  dus  Ncrvensystem  Opheliaceen,  iS86.  PI.  A'^AII,  fig.  6. 

(')  On  ihe  Annelida  obtaiaed  duriiig  the  cruise  of  Ihe  Valorous,  1877,  p.  5o6. 
PL  LA'V,  Jig.  i5  et  16. 


SÉANCE  DU  l3  AVRIL  1908.  84 1 

avec  la  surface  extérieure  du  corps.  Les  dessins  qui  accompagnent  le  texte  laissent 
supposer  que  les  papilles  sont  libres  et  situées  dans  l'intérieur  des  téguments. 

M'Intosh  créant  une  nouvelle  espèce,  Tr.  Kerguelensis,  reprend  cette  question  de 
l'épiderme;  il  signale  la  ressemblance  de  ces  îlots  glandulaires  avec  des  papilles, 
l'existence  de  la  cuticule  sous-jacente  et  les  prolongements  de  ces  papilles  à  travers  la 
cuticule  ('  ). 

Son  dessin  figure  bien  cet  aspect  d'épithélium  pavimenteux  que  nous  retrouvons 
semblable  chez  Tr.  Forbesii. 

Enfin  de  Saint-Joseph  (*)  regarde  ces  papilles  comme  de  grosses  cellules  polyé- 
driques saillantes  remplies  de  granulations  incolores;  la  cuticule  est  cachée  sous  ces 
cellules. 

Il  y  a  donc,  on  le  voit,  désaccord  complet  entre  les  auteurs  même  les 
plus  récents.  L'examen  d'animaux  vivants  et  conservés,  ainsi  que  des  coupes 
et  dissociations,  m'ont  permis  d'éclaircir  les  points  suivants  :  il  existe  un 
revêtement  de  papilles  juxtaposées  et  soudées  entre  elles,  continu  sur  tout 
le  corps,  sauf  à  la  tête,  aux  parapodes  et  aux  orifices  du  corps  oii  la  cuti- 
cule recouvre  directement  un  épithélium  très  épais.  La  transition  se  fait 
par  disparition  des  papilles  glandulaires.  Sur  une  coupe  transversale  nous 
trouvons,  de  dehors  en  dedans,  les  éléments  suivants  : 

1°  Des  papilles  glandulaires,  limitées  par  une  cuticule  externe,  mince,  perforée  de 
petits  pores  donnant  passage  à  la  sécrétion  de  cellules  glandulaires  nombreuses; 
cette  cuticule  est  soudée  sur  les  côtés  avec  celle  des  papilles  voisines;  très  épaisse 
inférieurement,  elle  est  perforée  et  donne  passage  à  un  faisceau  de  fibres  qui,  traver- 
sant l'épithélium  sous-jacent,  vont  se  perdre  à  la  surface  des  muscles  circulaires; 

2°  Un  épithélium  cubique  très  net; 

3°  Une  basale  mince; 

4°  Une  couche  de  fibres  musculaires  circulaires; 

5"  Une  couche  de  fibres  musculaires  longitudinales; 

6°  Un  endothélium  limitant  la  cavité  générale. 

Les  papilles  se  composent  de -grosses  cellules  à  mucus,  à  section  plus  ou 
moins  cylindrique,  droites  ou  contournées,  communiquant  avec  l'extérieur 
par  un  pore  fin.  Elles  prennent  avec  avidité  le  vert  de  méthyle,  le  vert 
lumière,  le  rouge  Congo,  le  brun  de  Bismarck.  L'irématoxyline  les  colore 
en  noir  violet,  l'éosine  et  l'orangé  G  y  montrent  un  réseau   spongieux. 

(')  Report  on  llie  Annelida  Polycliela  coUected  by  H.  M.  S.  Challenger,  i885, 
p.  358.  PL  XA'AVl  a,  fig.  i  et  2. 

(")  Annélides  des  côtes  de  France  {Annales  des  Sciences  naturelles,  t.  V,  1897, 
p.  382.) 


8^2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

D'autres  cellules  à  contenu  granuleux,  se  colorant  moins  énergiquement, 
ne  sont  peut-être  que  des  cellules  glandulaires  à  un  degré  de  maturité  moins 
avancé.  On  trouve  d'autres  cellules  incolores,  cellules  de  soutien,  avec  un 
noyau  ovale  à  chromatine  répartie  en  granulations  foncées,  subégales.  Ces 
cellules,  de  forme  irrégulière,  occupent  les  espaces  laissés  libres  par  les 
cellules  glandulaires.  La  thionine  pliéniquée  colore  en  bleu  pâle  les  noyaux 
des  cellules  de  soutien,  comme  ceux  des  cellules  de  l'épilhélium  sous-jacent, 
et  en  violet  foncé  les  cellules  glandulaires.  Un  faisceau  de  fibres  s'épanouit 
à  la  base  des  papilles,  puis  se  resserre  pour  traverser  la  cuticule  et  l'épithé- 
lium  et  va  se  perdre  dans  la  couche  musculaire  circulaire.  La  potasse  et  le 
sulfocyanure  de  potassium  font  apparaître  dans  la  cuticule  des  zones  de 
stratification  ondulées. 

Conclusion.  —  L'épiderme  de  Tr.  Forhesii  se  compose  d'un  épithélium  à 
cellules  cubiques  recouvert  par  une  cuticule  épaisse  ;  cette  cuticule  donne 
passage  à  des  papilles  qui  s'épanouissent  et  se  soudent  à  la  surface,  simulant 
un  second  épithélium.  C'est  fexagération  dans  la  forme,  semble-t-il,  des 
papilles  filiformes  libres  de  Slylarioides  plnmosa,  de  celles  plus  renflées  de 
Flabeiligera  af finis .  Chez  Brada  granulata  elles  deviennent  courtes, 
renflées,  pressées  les  unes  contre  les  autres,  sans  soudure,  tandis  que  chez 
Tr.  Forhesii  le  maximum  de  complication  arrive  par  la  soudure  des  papilles 
entre  elles. 


MÉDECINE.  —  Culture  du  parasite  du  bouton  d'Orient. 
Note  de  M.   Chaules  ]\u;oi.le,   présentée  par  M.   Laveran. 

Le  bouton  d'Orient  (clou  de  Biskra,  de  Gafsa  ;  bouton  du  Nil,  d'Alep,  etc.) 
reconnaît  pour  cause  un  Protozoaire  découvert  par  \A  right  et  nommé 
ordinairement  Leis/imania  tropicu/n.  Ce  microorganisme,  voisin  par  ses 
caractères  morphologiques  de  Leislirnania  (Piroplasnia)  Donovani,  parasite 
du  Kala-Azar,  n'avait  pas  été  jusqu'à  présent  cultivé.  Nous  venons  d'ob- 
tenir sa  culture  par  une  technique  analogue  à  celle  qui  nous  avait  donné 
antérieurement  celle  des  corps  de  Leishman  {Comptes  rendus,  2  mars  1908). 

Le  malériel  d'expérience  nous  a  été  fourni  par  un  cliamelier  nègre  de  Tozeur  (Djeiid) 
ayant  contracté  son  alTection  à  Tébessa  (Algérie)  et  malade  depuis  3  mois.  Lorsque 
nous  examinons  le  malade,  le  25  mars,  il  présente  trois  groupes  de  boutons  situés  sur 
une  ligne  droite  s'étendant  de  la  partie  médiane  du  cou-de-pied  gauche  à  la  partie 
moyenne  du  dos  du  pied.  Ces  boutons  sont  saillants,  fermes,  non  ulcéreux,  non  squa- 


SÉANCE    DU    l3   AVRIL    1908.  843 

meiix.  Un  prélèvement,  pratiqué  par  incision  de  l'un  d'eux,  y  montre  la  présence  de 
nombreux  corps  de  Wright  et  confirme  le  diagnostic. 

La  culture  a  été  faite  par  ponction  de  trois  de  ces  éléments  avec  une  seringue  sté- 
rile, la  peau  ayant  été  préalablement  désinfectée  par  une  solution  de  teinture  d'iode. 
Nous  avons  ensemencé  pour  chaque  élément  deux  tubes  contenant,  l'un  le  milieu  de 
Novy-Neal,  l'autre  le  milieu  modifié  et  simplifié  par  nous. 

Notre  simplification  consiste  dans  la  suppression  de  la  viande  et  de  la  peptone. 

Notre  milieu  a  la  formule  suivante  :  gélose  i^*-',  sel  marin  6s,  eaugoos.  Il  est  réparti 
dans  des  tubes  à  essai  et  stérilisé,  puis  les  tubes  liquéfiés  à  55°  sont  additionnés  cha- 
cun d'un  tiers  de  sang  de  lapin  prélevé  par  ponction  aseptique  du  cœur.  On  incline 
les  tubes  j^endant  12  heuies,  pour  les  porter  "ensuite  pendant  5  jours  à  l'éluve  à  3^°. 
On  les  conserve  à  la  température  ordinaire;  il  est  préférable  de  n  en  faire  usage  qu'au 
bout  de  quelques  jours. 

C'est  sur  notre  milieu  que  nous  avons  obtenu  les  cultures  les  plus  abondantes;  le 
milieu  de  Novy  et  Neal  a  donné  des  résultats  positifs,  mais  sensiblement  moins  bons. 

11  en  est  de  même  pour  le  parasite  du  Kala-Azar. 

La  culture  a  été  faite,  en  raison  des  circonstances,  dans  une  étuve  improvisée  (veil- 
leuse dans  une  boîte  métallique  avec  matelas  de  sable)  et  réglée  entre  19°  et  23°. 
L'examen  pratiqué  le  neuvième  jour  a  montré  un  développement  très  abondant  du  pa- 
rasite. 

Nous  n'insisterons  pas  sur  les  caractères  que  présente  en  culture  le  mi- 
crobe du  bouton  d'Orient.  Ce  serait  répéter  ce  que  nous  avons  déjà  dit  au 
sujet  de  celui  du  Kala-Azar  (^yoïv  Sociélc  de  Pathologie  exotique,  séance  du 

12  février,  et  Archives  de  l'Institut  Pasteur  de  Tunis,  février  1908).  Forme, 
dimensions,  mobilité,  structure,  aspect  et  situation  relative  du  noyau  et  du 
karyosome,  mode  de  division  sont  identiques.  Peut-être,  chez  le  parasite  du 
clou  de  Gafsa,  le  flagelle  est-il  généralement  plus  long  et,  sur  les  prépara- 
tions colorées,  présente-t-il  plus  souvent  un  aspect  flexueux?  Il  est  possible 
qu'il  n'y  ait  là  qu'une  apparence.  Un  seul  point  nous  paraît  jusqu'à  présent 
devoir  être  retenu  :  la  présence  fréquente  de  deux  flagelles  à  l'extrémité  an- 
térieure. Cet  aspect  n'est  que  le  résultat  de  la  division  d'un  flagelle  unique; 
mais  cette  division  est  si  précoce  qu'il  en  résulte  un  caractère  assez  particu- 
lier. En  dehors  de  ce  détail,  l'identité  avec  Leishmania  Donovani  esi  complète. 

Seule  l'étude  expérimentale  pourra  permettre  de  distinguer  ces  deux 
parasites. 

Cette  étude  est  aujourd'hui  possible. 


La  séance  est  levée  à  4  heures. 

G.  D. 


844  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 


ERRATA. 


(Séance  du  6  avril   190K.) 

Note  de  M.  /.  Bougaidt,  Étude  comparative  de  la  déshydratation  des 
acides  atrolactique  et  /j-méthoxyatrolaclique.  Acides  /?-méthoxyatropique 
et  di-yD-méthoxya tropique. 

Page  768,  schéma  (III),  «"  l^ieu  de 

I 
C 


(III) 


lisez 


CH3  0-C«H'/'^\, 


CO     )C^IP-OCH' 

I  / 


C  / 

/\ 


I 
G 

CH»0-C«H*/J\ 

h/ 
CO=H    CH^ 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  n"  55. 

tepuis  i835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièrement  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  fin  de  l'année,  deux  volumes  in-4».  Deu« 
•les,  l'une  par  ordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 
)art  du  i"  Janvier. 

Prix  de  l'abonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


chez  Messieurs  : 
n Ferran  frères. 

,  Chaix. 

er  Jourclan, 

'  RufT. 

ens ..   Courtin-Hecquet. 

(  Germaia  et  Grassia. 
(  Siraudeau. 

Jérôme. 

Marion. 


ers . 


onne 

:nçon ...    . 

/  Ferel. 
ieaux Laurens. 

'  Muller  (G.  ) 

'■ges Henaud. 

Derrien. 
^  )  F.  Robert. 

i  Le  Borgne. 

1  Uzel  frères. 

1 Jouan. 

mbéry Dardel  et  Bouvier. 

j  Henry. 


•bourg 

mont-  Ferr . . 


Marguerie. 

Delaunay. 
Bouy. 

Greffier. 

Ratel. 

Rey. 

ILauverjat. 
Degez. 


Drevet. 
Gralier  et  O'. 


loble  

lochelle Foucher. 

favre 


Bourdignon. 
Dombre. 


Tallandier. 
Giard. 


Lorient. 


Lyon 

Marseille 

Montpellier 

Moulins 

Nancy 


Nantes  . 


Nice 

Nîmes. .. 
Orléans  . 

Poitiers. 


Rennes  ... . 
Foche/ort  . 

Bouen 


S'-Étienne . 
Toulon 


Toulouse  . 


Tours  . 


Valenciennes 


chez  Messieurs  : 
I  Baiimal. 
f  M"'  Texier. 

Gumia  et  Masson. 
I  Georg. 
Phily. 
Maloine. 

Vitte. 

Ruât. 

Valat. 

Goulet  et  fils. 

Martial  Place. 

Buvignier. 

Grosjean-Maupin. 

Wagner  et  Lambert. 

Dugas. 
Veloppé. 

Barma. 

Appy 

Debroas-Duplan. 
Loddé. 

Blanchier. 
Lévrier. 

Plilion  et   Homraais. 
Girard  (iM""). 
Langlois. 
Lestringant. 

Chevalier. 

Figard. 

Allé. 

Gimet. 

Privât. 

Boisselier. 

Pérical. 

Bousrez. 

Giard. 
Lemaltre. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Bucarest  . 


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Amsterdam j  Feikema     Caarel- 

\      sen  et   C'V 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

/  Asher  et  G'". 

j  Friedlaader  et  fils. 
^'^'''''' Kuhl. 

'  Mayer  et  Muller. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

Lamertin. 

Bruxelles Mayolea  ot  Audiarte. 

Lebègue  et  G'". 
Sotchek  et  G". 
Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deightoa,  Bell  et  C°. 

Christiania Camraermeyer. 

Conslantinople  . .     Otto  ICeil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Gênes '. Beuf. 

I  Eggimann. 

Genève j  Georg. 

'  Burckhardt. 

La  Haye Belinfante    frères. 

Payot  et  G". 

Lausanne Rouge. 

Sack. 

Barth. 

Brockhaus. 

Leipiig /  Lorentz. 

I  Twietmeyer. 
'  Voss. 
1  Desoer. 
^'^■=« iGnusé. 


Londres . 


Chei  Messieurs  : 

/Dulau. 
■  •  ■  J  Hachette  et  C" 
(  Nutt. 


Luxembourg , 


Madrid. 


Milan . 


Naples 


V.  Bûck. 
Ruii  et  0'". 
Rome. 
Dossat. 
F.  Fé. 

Bocca  frères. 
Hcepli. 

Moscou Taslevin. 

l  Marghieri  diOtus. 
I  Pellerano. 

!'  Dyrsea  et  PfeîfTet. 
Stechert. 
Lemcke  et  Buechaer 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  G'*. 

Palerme Reber. 

Porto Magalhses  et  Monlt, 

Prague Rivnac. 

Bio-Janeiro Garnier. 

\  Bocca  frères. 

^<""« JLoescheret  G'-. 

Rotterdam Kramers  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghaadel 

iZinserling. 
Wolff. 

Bocca  frères. 

Brero. 

Riack. 

Rosenberg  et  Sellier 

Varsovie Gebethner  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 

\  Frick 

^'«""<" JGeroldetO". 

ZUrich Rascher. 


Turin  . 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes    1  à  31.  —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i85o.  )  Volume  in-4'';  i853.  Prix 25  fr. 

Tomes  32  à  61.  —  (  i"  Janvier  i85i  à  3i  Déijembre  i865.  )  Volume  in-4°;  1870.  Prix 25  fr. 

Tomes  62  à  91.  —  (  i"  Janvier  1866  à  3i  Décembre  1880.  )  Volume  in-4°;   1889.  Prix 25  fr. 

Tomes  92  à  121.  —  (i"  Janvier  1881  à  3i  Décembre  1893.  )  Volume  in-T;  1900.  Prix 25  fr. 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

ne  I.  — Mémoire  sur  quelques  points  de  la  Physiologie  des  .Vlgues,  par  MM..\.  liKRBH3et.\.-J.-J.SoLiEn.  —  Mémoire  sur  le  Galcul  des  Perturbations  qu'éprouvent 
imètes,  par  M.  Hanskn.  —  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  suc  pancroatique  dans  les  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  digestion  des 

1res  grasses,  par  M.  Glaude  Bernard.  Volume  in-4°,  avec  32  planches;  i856 25  fr. 

ne  1.  — Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Beneden.  —Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  l'Académie  des  Sciences 
le  concours  de  i853,  et  puis  remise  pour  celui  de  i856,  savoir:  «  Etudier  les  lois  de  la  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  différents  terrains 
imentaires,  suivant  l'ordre  deleur  superposition.  —Discuter  la  question  de  Ifiir  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechercher  la 
are  des  rapports  qui  existent  entre  l'étal  actuel  du  règne organiqueetsesétats  antéiieurs»,  par .VI.  le  Professeur  Bronn.  In-')",  avec  7  planches;  1861 .. .     25  fr. 

k  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'AGadémie  des  Sciences,  et  loj  Mémoires  présentés  par  divers  Sarants  à  l'Académie  des  Soienoei. 


N^  15. 

TABLE    DES    ARTICLES    (Séance  du  15  Avnl  I908. 


MEMOIRES   ET  COM»IUI\ICATIOIMS 

DES  MEMBRES  ET  DES    CORUESPONDANTS   DE    L'ACADÉMIE. 


1\1.  le  Président  annonce  à  l'Acaflémie 
qu'en  raison  des  fêtes  de  Pâques  la  séance 
du  lundi  3o  avril  est  remise  au  mardi  21. 

,M.  Marcel  Deprez.  —  Sur  le  planement 
des  oiseaux 


Pages. 

797 
797 


Pages. 

M..E.  GUYOU.  —  Détermination  des  longi- 
tudes en  mer  par  la  télégraphie  sans  fil..       800 

M.  de  Forcrand.  —  Action  de  la  clialeur 
sur  les  hydrates  de   lithine 802 


CORRESPONDANCE. 


M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  :  les 
«  Itinéraires  dans  le  Haut-Atlas  maro- 
cains »,  par  Louis  Gentil,  Carte  dressée 
et  dessinée  avec  la  collaboration  de  Ma- 
rins Chesneau,  avec  une  «  Esquisse  oro- 
grapliique  du  Maroc  n,  par  Louis   Gentil.       80G 

M.  E.  Mathias.   —  Sur  la  détente  adiaba- 

tique  des  fluides  saturés 806 

M.  J.  PioNCHON.  —  Sur  un  hygroscope 
électrique  de  grande  sensibilité 809 

M.  A.  DUFOL-R.  —  Sur  les  changements  ma- 
gnétiques du  spectre  du  fluorure  de  sili- 
cium observés  parallèlement  au  champ...       810 

M.  P.  Vaillant.  —  Sui-  l'évaporation  de 
l'eau  et  des  solutions  sulfuriques 811 

M.  Isidore  Bay.  —  Sur  un  nouveau  pro- 
cédé de  dosage  du  phosphore  dans  les 
matières  organiques 844 

M.  A.  DuBOlN.  —  Sur  les  combinaisons 
sulfurées  du  thorium 81 5 

M.  Albert  Colson.  —  Sur  la  semicalalyse  : 
oxydation  d'hydrocarbures  à  l'air  en  pré- 
sence du  phosphore 817 

M.  G.  Carteret.  —  Sur  une  réaction 
simple  productrice  de  gaz  désinfectant...      819 

M.  L.   Hackspill.   —  Sur  l'alliage   platine- 

Errata 


Ihalliuni.. .    820 

M.  Ed.  Maurer.  —  L'austénile..' 822 

M.  H.  Le  ChatelieR.  —  Hemarques  sur  la 
Communication  de  M  Maure/'  relative 
àl'auslénite 824 

MM.  .\.NDnE  Maver  et  Edouard  Salles. 
—  Sur  le  transport  électrique  des  col- 
loïdes inorganiques 836 

M.  Pall  Gaubert.  —  Sur  les  édifices  héli- 
coïdaux        829 

M.  Jean  Friedel.  —  Observations  sur  le 
développement  du  pistil  chez  les  Mal- 
vacées 832 

M.  Er.  de  Lary  de  Latou».  —  Sur  des  par- 
ticularités cytologic|ues  du  développe- 
meul  des  cellules-mères  du  pollen  de 
['Agai'e  altenuala 833 

M.  R.  RoBiN.soN.  —  Morphologie  et  con- 
nexions anatoniiques  du  cardia  humain..       836 

M.  Armand  Dehorne.  —  Les  néphridies 
thoraciques  des  Hermellides 838 

M.  Louis  DU  Reau.  —  Sur  la  structure  de 
l'cpiderme  de  Travisia  Forbesii  John- 
ston 840 

M.  Charles  Nicolle.  —  Culture  du  para- 
site du  bouton  d'Orient 842 

844 


PARIS.     -    IMPRIMERIE    GAUTHIER-VILLA  RS , 
Quai  des  GraDds-Augnstins,  55. 

Le  Gérant  :  Gauthieb-Villars. 


»1AY     7     1908 

-io  ao^ 

1908 

PUEMIER  SEMESTRE. 

COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES   SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


rOME   CXLVI. 


N^  16  (21  Avril  1908) 


^  PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  REimF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  aS  ruiN  1862  et  24  mai   1873 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  V Académie  ?.&  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  rAcaùémie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendïts  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  {".    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparun  Associéétrangerdel'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:>.  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie ;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus^  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'aU' 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   —   Impression  des  travaux  des  Savant: 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré- 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  L< 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extrai 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  fon 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remis 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard, 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —   Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planclies, 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraient 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comptera 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au-j 
teurs  ;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  et 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission   administrative! 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étraogers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés    de  le; 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5^  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivants 


«AY     7      1908 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU   MARDI  21   AVRIL  1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  BECQUEREL. 


MEMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  donne  quelques  détails  sur  le  quatrième 
Congrès  des  Mathématiciens  qui  vient  de  se  tenir  à  Rome  du  6  au  1 1  avril 
et  qui  a  compté  plus  de  6oo  adhérents. 

«  Ce  Congrès,  dit-il,  qui  a  réuni  à  Rome  un  grand  nombre  de  nos  com- 
patriotes, parmi  lesquels  des  professeurs  de  la  Sorbonne  et  du  Collège  de 
France,  de  nos  Universités  provinciales  et  quatre  Membres  de  l'Académie, 
MM.  C.  Jordan,  Poincaré,  Picard,  le  Secrétaire  perpétuel  pour  les  Sciences 
mathématiques,  a  été  inauguré  le  6  avril  au  Capitole,  dans  la  salle  des 
Horaces  et  des  Curiaces  du  Palais  des  Conservateurs,  en  présence  de  S.  M.  le 
Roi  d'Italie,  qui  avait  bien  voulu  donner  aux  géomètres  une  première  marque 
de  bienveillance  en  acceptant  que  leurs  travaux  fussent  placés  sous  son  haut 
patronage. 

»  Il  n'est  pas  d'attentions  dont  les  congressistes  n'aient  été  comblés  par 
M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  M.  le  Syndic  de  Rome,  M.  le  Rec- 
teur de  l'Université  de  Rome,  M.  le  Syndic  de  Tivoli  et,  en  général,  toutes 
les  autorités. 

»  L'Académie  royale  des  Lincei  avait  tenu  à  manifester  tout  l'intérêt 
qu'elle  prenait  à  nos  travaux  en  mettant  à  notre  disposition  les  salles  du 
beau  palais  Corsini,  qui  lui  a  été  affecté.  Son  président,  M.  le  Sénateur  Rla- 
serna,  qui  a  été  nommé  par  acclamation  président  du  Congrès,  a  suivi  toutes 
les  séances  et  a  réussi  à  prévenir  toute  difficulté,  grâce  à  son  tact  et  à  sa 
courtoisie. 

»  L'un  des  principaux  avantages-des  Congrès  est  de  permettre  aux  savants 

c.  R.,  1908,  I"  Semestre,  (T.  CXLVI,  N°  16.)  I  II 


84G  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

qui  s'occupent  des  mêmes  éludes  de  se  connaître  et  de  s'entretenir  à  loisir. 
Nous  avons  été  particulièrement  heureux  de  faire  la  connaissance  person- 
nelle des  géomètres  italiens  qui,  comme  il  est  naturel,  étaient  venus  en  grand 
nombre.  En  nous  présentant,  dans  les  diverses  séances,  l'exposé  d'ensendde 
de  leurs  belles  et  récentes  découvertes,  nos  collègues  d'Italie  ont  encore 
accru,  s'il  était  possible,  la  haute  estime  dans  laquelle  nous  tenions  déjà 
toutes  leurs  recherches.  Leurs  prévenances  et  leur  amabilité  nous  ont  laissé 
des  souvenirs  qui  ne  s'effaceront  pas. 

»   Sur  l'invitation  des  géomètres  anglais,  il  a  été  décidé  que  le  cinquième 
CouCTès  des  Mathématiciens  se  tiendrait  à  Cambridge  en  1912.    » 


OPTIQUE   PHYSIOLOGIQUE.  —  Sur  un  complément  de  démonstration  du  méca- 
nisme de  la  stéréoscopie  monoculaire.  i\ote  de  M.  A.  Chah  veau. 

L'appréciation  du  relief  et  des  distances  avec  un  seul  œil  n'est  pas  simple 
affaire  de  jugement  porté  par  les  centres  perceptifs  après  éducation  préa- 
lable de  l'organe  et  rendu  plus  ou  moins  exact  par  cette  éducation.  Sans 
doute,  l'appareil  de  la  vision,  comme  tout  autre,  profite  de  l'entraînement 
auquel  on  le  soumet.  Mais  aucun  des  actes  de  la  fonction  visuelle  ne  dépend 
essentiellement  de  cette  éducation.  Celle-ci  n'a,  en  particulier,  aucun  rôle 
à  jouer  directement  dans  la  stéréoscopie  monoculaire. 

C'est  là,  en  effet,  un  acte  physico-physiologique,  nécessaire  et  spontané, 
dépendant  de  l'aptitude  de  la  rétine  à  opérer,  à  travers  le  système  diop- 
trique  de  l'œil,  la  réversion  des  images  qu'elle  reçoit  du  monde  extérieur  et 
à  les  reporter  dans  l'espace  à  leur  point  de  départ.  Cette  aptitude  est  si  net- 
tement agissante  qu'elle  peut  même  se  manifester  dans  le  cas  où  ces  images 
ne  sont  arrivées  à  la  rétine  que  par  l'intermédiaire  d'une  épreuve  photo- 
graphique simple.  Il  suffit,  pour  que  ce  résultat  soit  obtenu,  que  les  deux 
images  rétiniennes,  au  lieu  d'être  fusionnées  en  une  image-résultante  unique, 
restent  indépendantes  l'une  de  l'autre.  J'en  ai  donné  la  preuve  dans  une 
précédente  Note  {Comptes  rendus,  séance  du  G  avril)  consacrée  à  l'influence 
stéréogénique  qu'exerce  la  dissociation  des  deux  images  rétiniennes  dont 
la  vue  des  épreuves  photographiques  ordinaires  provoque  la  formation. 

Il  n'est  pas  sans  intérêt  de  compléter  cette  démonstration  en  considérant 
le  cas  de  la  double  épreuve  stéréoscopique,  où  c'est,  au  contraire,  l'associa- 
tion de  deux  images  qui  donne  au  relief  toute  sa  puissance. 

Chaque  figure  de  cette  double  épreuve  possède  nécessairement  toutes  les 


SÉANCE    DU    2  1    AVRIL    1908.  847 

propriétés  de  la  figure  unique  des  épreuves  photographiques  ordinaires.  Ce 
n'est,  en  soi,  qu'une  de  ces  épreuves  simples.  Les  deux  figures  de  Tépreuve 
stéréoscopif[ue,  considérées  isolément,  peuvent  donc  servir  à  toutes  les 
démonstrations  que  j'ai  données  de  l'influence  stéréogénique  de  la  dissocia- 
tion des  images  rétiniennes.  Ces  deux  figures  offrent,  en  plus,  l'avantage  de 
se  trouver,  l'une  vis-à-vis  de  l'autre,  dans  des  rapports  tels  qu'elles  per- 
mettent de  comparer  directement  la  sléréoscopie  monoculaire  el  la  sléréoscopie 
binoculaire. 

Les  deux  méthodes  précédemment  signalées  dans  ma  >iote  du  G  avril 
(Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  p.  727)  se  prêtent  l'une  et  l'autre  à  l'exploi- 
tation de  la  double  épreuve  stéréoscopique  |)our  en  faire  profiter  l'applica- 
tion de  la  théorie  de  l'extériorisation  des  images  rétiniennes  au  déterminisme 
de  la  perception  du  relief  et  de  la  profondeur  dans  le  monde  extérieur  et  ses 
représentations  graphiques. 

Je  commencerai,  cette  fois,  par  la  méthode  directe,  qui  permet  d'ob- 
tenir immédiatement,  sans  instrument  intermédiaire,  les  phénomènes  liés  à 
l'extériorisation  des  images  rétiniennes  fournies  par  les  deux  figures  des 
épreuves  stéréoscopiqucs.  Puis  viendi-a  l'exiiosition  des  faits  qui  sont  pro- 
curés par  rinterposition  de  prismes  dissociateurs  entre  ces  figures  stéréo- 
scopiqucs et  l'appareil  de  la  vision. 

A.  Obseiwaïion  directe  des  épreuves  stéhéoscoi'IQUes.  —  En  raison 
de  leur  petitesse,  l'observation  de  ces  épreuves  réclame  de  très  bonnes  con- 
ditions d'éclairage,  sans  lesquelles  les  parties  délicates  ne  sauraient  bien 
ressortir.  Il  y  faut  parfois  quelque  soin.  Mais  on  en  est  largement  payé. 
Quand  ces  conditions  sont  réalisées,  les  résultats  constatés  sont  toujours 
excellents  et  méritent  même  souvent  d'être  taxés  d'admirables.  Kien  d'aussi 
net  et  d'aussi  saisissant  ne  peut  être  obtenu  avec  les  intermédiaires  plus  ou 
nio  ns  grossissants. 

Si  les  objets  représentés  étaient  vivement  éclairés  par  le  soleil  au  moment 
où  ils  ont  été  photographiés,  si  de  plus  ils  se  montrent  riches  en  détails  très 
fins  et  très  délicats,  il  ne  faut  pas  hésiter,  au  besoin,  à  placer  les  épreuves 
en  pleine  lumière  solaire  pour  leur  fournir  l'éclairage  qui  leur  convient  le 
mieux.  La  précaution  produit  son  maximum  d'effet  quand  on  a  soin  d'illu- 
miner ces  épreuves  en  les  présentant  du  bon  côté  aux  rayons  du  soleil. 

11  va  sans  dire  que  l'on  doit  également  se  préoccuper  de  ces  bonnes  con- 
ditions d'éclairage  lorsque  les  observations  sont  faites  dans  la  nuit,  sous  la 
lumière  d'une  lampe  couverte  d'un  abat-jour  opaque. 


848  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

L'observation  directe  des  épreuves  slércoscopiques  se  prête  à  deux  séries 
d'expériences  :  tantôt  l'étude  de  l'extériorisation  de  l'image  rétinienne  dans 
l'espace  est  faite  avec  un  seul  œil,  tantôt  avec  les  deux  yeux. 

a.  Ohscnation  monoculaire,  avec  dissociation  préalable  des  images  réti- 
niennes. Perception  du  relief  et  de  la  profondeur  dans  les  deux  parties  de 
l'épreuve  stéréoscopique  vue  avec  uji  seul  (ril.  —  (  )n  pourrait  cacher  l'une  de 
ces  parties  et  montrer  cjue  l'autre  se  prête  à  la  dissociation  cl  à  la  réassocia- 
tion de  ses  deux  images  rétiniennes,  par  alternance  de  la  convergence  des 
axes  optiques  sur  la  surface  de  l'épreuve  ou  au  delà.  Ce  serait  répéter,  sans 
aucun  profit,  une  démonstration  tout  à  fait  fondamentale  qui  a  été  faite 
dans  ma  première  Note  :  je  veux  dire  la  démonstration  de  l'obstacle  ap- 
porté, par  la  rencontre  et  la  fusion  de  ces  deux  images  rétiniennes  sur  le 
plan  de  la  surface  de  l'épreuve,  à  l'extériorisation  des  objets  qu'elles  repré- 
sentent aux  divers  plans  qu'ils  occupent  respectivement  dans  l'espace. 

Mais  il  y  a  grand  intérêt  à  constater  directement  que  les  deux  parties  de 
l'épreuve  stéréoscopicpic,  vues  dans  leur  ensemble  en  dehors  de  l'appareil 
destiné  à  l'observalioii  de  cette  épreuve,  sont  capables  de  donner  simulta- 
nément, en  gardant  toute  leur  indépendance,  des  sensations  identiques  de 
relief  et  de  profondeur,  comparables  à  celles  que  fait  naître  la  fusion  stéréo- 
génique  classique  opérée  par  le  stéréoscope  entre  les  deux  images  de  la 
double  épreuve. 

Aucune  autre  constatation  ne  pourrait  être  à  la  fois  plus  facile  cl  plus  sûre. 
Il  suffit  de  regarder  la  double  épreuve  stéréoscopique  avec  un  seul  œil, 
après  s'être  assuré,  avant  la  fermeture  de  l'autre  cil,  que  les  images  réti- 
niennes sont  déjà  dissociées  au  moment  où  va  commencer  l'observation  mo- 
noculaire. C'est  instantanément  que  se  révèlent  alors  le  relief  et  la  profon- 
deur dans  les  deux  parties  de  l'épreuve  stéréoscopique.  Et  la  perception  de 
ce  caractère  reste  très  fixe;  elle  s'améliore  même  en  se  continuant. 

Le  fait  était  inévitable.  Il  importait  pourtant  beaucoup  d'en  constater 
directement  l'existence,  en  raison  du  rôle  considérable  qu'il  joue  dans  la 
théorie  de  la  perception  de  la  troisième  dimension  dans  le  monde  extérieur. 

L'importance  de  cette  démonstration  se  mesure  à  celle  des  faits  dont  il  va 
être  question  maintenant. 

h.  Observation  binoculaire  avec  dissociation  des  images  rétiniennes  fournies 
par  les  deux  parties  de  l'épreuve  stéréoscopique.  Le  sort  des  quatre  images  ré- 
sultant de  cette  dissociation.  Combinaison  de  deux  d'entre  elles,  une  gauche, 
une  droite,  pour  former,  entre  les  deux  autres,  lestées  indépendantes  en  gar- 
dant chacune  son  relief  propre  purement  monoculaire,  une  i/nge  unique  à 


SÉANCE    DU    2  1    AVRIL    1908.  <S')9 

relief  binoculaire.  Impeccable  comparaison  du  relief  monoculaire  et  du  relief 
binoculaire,  rattachés  en  commun,  par  la  présente  expérience,  à  la  théorie  de 
l'extériorisation.  —  L'expérience  très  saisissante  qui  donne  les  résultats 
sommairement  indiqués  dans  ce  long  programme  peut  être  décrite  très 
brièvement.  Je  n'ai,  pour  cela,  qu'à  me  restreindre  aux  constatations  que 
mes  aptitudes  personnelles  me  permettent  de  faire  couramment. 

Expérience.  —  L'épreuve  stéréoscojMque  clanl  tenue  devant  les  yeux,  le  regard  se 
reporte  vaguement  au  delà  de  son  plan  de  surface  et  sollicite  ainsi  la  formation 
d'images  rétiniennes  dissociées.  Au  moment  où  ce  résultat  est  franchement  obtenu,  un 
troisième  exemplaire  du  sujet  représenté  dans  l'épreuve  s'ajoute  aux.  deux  exemplaires 
réellement  existants. 

Dans  chacune  des  trois  images  les  reliefs  s  enlèvent  et  les  profondeurs  se  crei/senl 
en  caractères  parfaitement  nets,  mais  plus  ou  moins  accentués,  suivant  la  place  de 
l'image,  la  composition  du  sujet  représenté  et  les  aptitudes  physiologiques  respec- 
tives des  deu.r  yeu.v  de  l'observateur. 

La  perception  du  relief  et  de  la  profondeur  est  monoculaire  dans  les  deux  images 
extrêmes,  binoculaire  dans  celle  du  milieu.  Le  schéma  ci-joint,  fidèle  représentation 
de  mon  cas  particulier,  où  l'œil  gauche  est  l'organe  dominateur,  suffira  à  faire  com- 
prendre le  mécanisme  de  cette  distribution. 


D' 
II  {  G_' 


m 


L_ 


œd 


G'œd 


œd 


oeg 


D'œd 


",^  D'œg 

G'œg  y 


Soit,  I,  la  double  épreuve  stéréoscopique  placée  devant  les  yeux  et  vue  de  face  : 
G,  l'exemplaire  de  gauche;  D,  l'exemplaire  de  droite.  Soient,  II,  les  quatre  images  réti- 
niennes dissociées  et  représentées  en  coupe  horizontale  :  D',  les  deux  images  formées 
par  l'exemplaire  droit;  G',  les  deux  images  formées  par  l'exemplaire  gauche;  œd, 
celles  qui  sont  reçues  par  l'œil  droit  ;  œg,  celles  qui  sont  reçues  par  l'œil  gauche.  Soient 
enfin,  III,  les  trois  figurations  dont  l'observateur  perçoit  la  vue  d'ensemble  et  que  la 
dissociation  des  images  rétiniennes  substitue  aux  deux  figurations  réelles  de  l'épreuve 


85n  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

observée  :  à  gauche  G' œd,  l'image  rétinienne  de  G,  perçue  isolément  par  l'œil  droit; 
à  droile  l'image  rétinienne  de  D,  perçue  isolément  par  l'œil  gauche;  au  milieu,  D' œd 
elG'œg,  la  superposition  des  deux  autres  images  rétiniennes  de  G  et  de  D.  Elles  se 
combinent  exactement  comme  elles  le  feraient  dans  le  stéréoscope. 

C'est  ainsi  qu'une  image-résultante,  à  sléréoscopie  binoculaire,  s'interpose  entre 
deux  images  simples,  à  stéréoscopie  monoculaire;  toutes  trois  visibles  ^imullanément 
et  se  prêtant  ainsi  à  une  comjiaraison  aussi  parfaite  que  possible. 

Comparaison  des  trois  images.  Influence  de  la  distance  à  laquelle  les  vues 
stéréoscopiques  ont  été  photographiées.  —  T.'unité  du  mécanisme  de  l'appré- 
ciation de  la  troisième  dimension,  la  profondeur,  dans  la  vision  monoculaire 
et  la  vision  binoculaire,  apparaît,  de  la  manière  la  plus  nette,  dans  cette 
expérience.  Quel  que  soit  le  mode  de  vision  appliqué  à  Texanien  des  vues 
choisies,  l'extériorisation  des  images  rétiniennes  en  reporte  toujours  les  élé- 
ments constituants  aux  places  qu'ils  occupent  respectivement  dans  l'espace 
représenté;  en  sorte  que  l'inaage  simple,  en  provenance  d'une  seule  des 
parties  de  l'épreuve  stéréoscopique,  peut  donner  les  sensations  de  relief  et 
de  profondeur  comme  la  combinaison  des  images  rétiniennes  qui  proviennent 
des  deux  patries  de  cette  épreuve. 

Mais  l'image  composée  fournie  par  cette  combinaison  est  nécessairement 
plus  complète  que  chacune  des  deux  autres,  puisque  celles-ci  ne  sont  pas 
exactement  semblables.  Il  en  résulte  que  la  stéréoscopie  binoculaire  devrait 
toujours  donner  des  résultats  plus  vigoureux  que  la  stéréoscopie  mono- 
culaire. 

Cette  prévision  théorique  se  réalise-t-ellc  dans  la  pratique?  Il  n'en  saurait 
être  autrement.  En  fait,  dans  l'image  composée  «pi'exhibe  notre  expérience, 
c'est-à-dire  l'image  binoculaire  ou  celle  du  milieu,  le  relief  est  parfois  beau- 
coup plus  net  et  plus  vigoureux  que  dans  les  images  voisines,  les  images 
simples  ou  monoculaires  dont  est  tlanquée  l'image  intermédiaire.  Mais  cette 
supériorité  n'est  évidente  que  dans  les  cas  où  les  objets  représentés  ont  été 
photographiés  de  très  près  :  tels  le  cas  d'un  portrait  et  ceux  de  la  représen- 
tation de  meubles  ou  de  bibelots,  dont  les  modèles  n'étaient  séparés  que  par 
une  courte  distance  de  l'appareil  photographique.  C'est  alors,  en  elïet,  que 
les  dillérences  les  plus  accentuées  existent  entre  les  deux  parties  de  l'épreuve 
stéréoscopique. 

Mais  ces  différences  s'atténuent  d'autant  plus  que  les  objets  ou  les 
paysages  représentés  étaient  plus  éloignés  de  l'appareil.  Elles  deviennent 
bientôt  si  minimes,  qu'elles  sont  alors  incapables  d'introduire  une  supério- 
rité sensible  dans  la  perception  du  relief  binoculaire.  Cela  ne  nuit  en  aucune 


SÉANCE  DU  2  1  AVKIL  190H.  85l 

façon  au  relief  monoculaire,  qui  persiste  à  se  montrer  remarquable.  Alors, 
les  images  simples  qui  accompagnent  à  droite  et  à  gauche  l'image  composée 
ressemblent  tellement  à  cette  dernière,  au  jioint  de  vue  de  la  netteté  des 
caractères  de  relief  et  de  profondeur,  qu'z7«/  impossible  d'établir  une  dislinc- 
lio/i  quelconque  entre  les  effets  de  la  stéréoscopie  monoculaire  et  ceux  de  la 
stéréoscopie  binoculaire. 

Passons  à  un  autre  point. 

Influence  des  conditions  particulières  de  l'appareil  visuel  de  l' observateur 
sur  les  résultats  de  l'expérience  oii  L'observation  directe  des  épreuves  stéréosco- 
piques  est  faite  au  moyen  des  deux  yeux,  avec  dissociation  des  images  réti- 
niennes. —  Parmi  les  nombreuses  remarques  que  ce  point  réclame,  je  n'en 
signalerai  que  deux,  dont  l'indication  immédiate  est  nécessaire. 

1°  En  premier  lieu,  il  faut  rappeler  qu'il  y  a  très  souvent,  entre  les  deux 
yeux,  inégalité  d'aptitude,  de  causes  variées,  à  la  nette  perception  visuelle 
des  objets  extérieurs.  Ainsi,  chez  moi,  les  images  qui  se  forment  sur  la  ré- 
tine de  l'œil  droit  n'ont  jamais  la  même  nelleté  que  celles  de  l'œil  gauche. 
Il  en  résulte  que,  dans  l'expérience  en  question,  les  deux  images  à  relief 
monoculaire  qui  encadrent,  à  gauche  et  à  droite,  l'image  centrale  à  relief 
binoculaire,  n'ont  pas  une  égale  vigueur;  celle  de  gauche,  perçue  par  l'œil 
droit,  est  toujours  plus  faible  et  moins  nette. 

2°  De  grandes  inégalités  existent  aussi  dans  l'aptitude  des  observateurs  à 
effectuer  la  dissociation  volontaire  des  deux  images  rétiniennes  fournies  par 
chacune  des  deux  parties  de  l'épreuve  stéréoscopique.  Ce  n'est  pas  sans  un 
efi'ort  plus  ou  moins  pénible  qu'on  parvient  à  espacer  ces  images  de  manière 
à  opérer  la  superposition  exacte  de  celles  qui  sont  appelées  à  former  l'image 
centrale,  en  se  fusionnant.  Même  avant  d'avoir  constaté  la  parfaite  forma- 
tion des  trois  images  et  l'existence  du  relief  qu'elles  doivent  posséder  res- 
pectivement, on  est  averti  du  succès  par  la  brusque  cessation  de  la  tension 
de  l'appareil  musculaire  moteur  du  globe  de  l'œil. 

On  ne  réussit  pas  également  bien  à  toutes  les  heures  de  la  journée.  Je 
manque  rarement  d'obtenir  avec  rapidité  le  résultat  cherché  en  opérant 
couché,  au  début  ou  à  la  fin  de  la  nuit,  avec  l'aide  d'une  lumière  artificielle 
dont  l'éclat  est  exclusivement  concenti'é  sur  l'épreuve. 

Influence  de  la  qualité  des  épreuves  sléréoscopiques.  —  On  en  rencontre 
parfois  qui  se  prêtent  à  tout  coup,  n'importe  quand,  à  la  dissociation  et  au 
nouvel  arrangement  de  leurs  images  rétiniennes.  D'autres,  au  contraire,  se 
montrent  extrêmement  rebelles  à  l'opération.  Mais  ces  épreuves  réfractaires 
peuvent  être  induites  à  s'y  prêter  par  l'exemple  des  premières,  quand  on 


852  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

superpose  incomplètement  Tune  de  celles-ci  à  Tune  de  celles-là.  Les  images 
rétiniennes  dociles  finissent  toujours  par  entraîner  les  autres  dans  le  mou- 
vement transformateur  de  leur  mode  d'association.  Il  y  a  souvent  avantage 
à  utiliser  ce  procédé. 

13.   Interposition  de  prismes  dissociateurs  entre  l'appareil  de  la  vision 

ET  LA  DOURLE  ÉPREUVE  STÉRÉOSCOPIQUE  EMPLOYÉE  A  LA  COMPARAISON  DE  LA 
STÉRÉOSCOPIE    MONOCULAIRE    ET   DE    LA   STÉRÉOSCOPIE    BINOCULAIRE.     —     ToUtCS 

les  difficultés  que  l'observateur  éprouve  à  constater  directement  les  effets  de 
la  dissociation  des  images  rétiniennes  sur  leur  aptitude  stéréogénique  dispa- 
raissent complètement,  si  la  dissociation  est  produite  automatiquement  par 
une  interposition  de  prismes  entre  l'appareil  de  la  vision  et  la  double  épreuve 
stéréoscopique. 

Je  me  suis  servi,  pour  réaliser  cet  aulomalisme,  des  prismes  du  stéréoscope  ordi- 
naire, débarrassés  de  tous  les  accessoires  inutiles  ou  nuisibles  aux  constatations  à 
faire.  Toute  épreuve  stéréoscopique,  placée  devant  les  deux  prismes  ainsi  disposés, 
montre  inslanlanémenl  le  groupement  des  trois  images  de  l'expérience  typique  dont 
on  vient  de  parler:  la  gauche  représentant  la  seule  partie  gauche  de  Fépreuve,  vue  par 
l'œil  droit;  la  droite,  représentant  la  seule  partie  droite,  vue  par  l'œil  gauche;  celle 
du  milieu,  représentant  la  combinaison  de  ces  deux  parties  de  l'épreuve  stéréosco- 
pique, vue  chacune  avec  l'œil  du  même  côté;  toutes  trois  en  possession  de  la  propriété 
de  traduire  les  êtres,  les  objets  et  l'espace  figurés  par  elles  avec  le  relief  et  la  profon- 
deur qu'ils  possèdent  dans  la  nature. 

Toutes  les  comparaisons  dont  il  a  été  parlé  peuvent  être  faites  au  moyen  de  ce  dis- 
positif, au  point  de  vue  de  ces  aptitudes  stéréogéniques,  entre  les  images  rétiniennes 
simples  restant  nettement  dissociées  et  celles  qui  réassocient  leurs  caractères  diffé- 
rentiels dans  les  centres  perceptifs. 

Cette  étude  comparative,  moins  saisissante  que  dans  le  cas  où  elle  est 
faite  au  moyen  de  l'observation  directe  des  épreuves,  n'en  donne  pas  moins 
les  mêmes  très  intéressants  résultats,  et,  cette  fois,  c'est  sans  aucun  tâton- 
nement et  avec  la  plus  grande  facilité. 

L'emploi  méthodique  des  prismes  dissoeiateurs  est  donc  à  recommander  pour 
la  démonstration  de  l'unité  du  mécanisme  de  la  stéréoscopie  monoculaire  et  de 
la  stéréoscopie  binoculaire,  dépendant  toutes  deux,  de  la  même  manière,  du 
phénomène  de  la  réversion  et  de  l'extériorisation  des  images  rétiniennes. 

A.U  point  de  vue  de  l'observation  purement  pittoresque  des  photogra- 
phies stéréoscopiques,  cette  méthode  n'est  pas  moins  recommandable.  Avec 
les  deux  prismes  nus  dont  elle  nécessité  l'usage,  on  se  procure,  en  effet,  outre 
le  relief  de  l'image  classique  du  stéréoscope  ordinaire,  celui  des  deux  compo- 


SÉANCE  DU  2  1  AVRIL  1908.  853 

santés  de  celle  image  classique.  La  vue  simultanée  de  ces  trois  images  à  relief 
plus  ou  moins  puissant  forme  un  tableau  d'aulant  plus  intéressant  que  l'obser- 
vateur le  voit  se  constituer  instantanément  sous  ses  yeux  et  qu'il  s'explique  très 
bien  comment  le  même  appareil,  qui  crée  le  relief  des  images  rétiniennes  en  les 
dissociant,  l'améliore  en  faisant  entrer  ces  images  dans  une  autre  combinaison. 


PATHOLOGIE.  —  Au  sujet  de  Trypanosoiaa  congolense  (Broden). 
Note  de  M.  A.  Laveran. 

En  1904,  A.  Broden  a  appelo'  ratlcntion  sur  un  trypanosome  qu'il  avait 
trouvé  chez  un  âne  et  chez  des  moulons  provenant  du  poste  de  Galiema 
(État  indépendant  du  Congo).  Broden  a  pensé  que  ce  trypanosome,  remar- 
quable par  ses  petites  dimensions  et  par  l'absence  d'une  partie  libre  du 
flagelle,  appartenait  à  une  espèce  nouvelle  qu'il  a  désignée  sous  le  nom  de 
Tr.  congolense  ('). 

Ultérieurement,  Broden  a  retrouvé  ce  même  trypanosome  chez  des 
Bovidés  et  chez  des  dromadaires  de  l'Etat  indépendant  du  Congo,  et  il  a  fait 
ressortir  les  analogies  existant  entre  Tr.  congolense  et  Tr.  dimorphon,  sans 
conclure  toutefois  à  l'identité  de  ces  parasites  (-). 

Rodhain,  qui  a  donné  une  description  du  petit  trypanosome  du  Congo, 
constate  que  l'absence  de  partie  libre  du  llai^cUe  rapproche  ce  trypanosome 
de  Tr.  dimorphon  ('). 

Dutton,  Todd  et  Kinghorn,  qui  ont  étudié  dans  l'Étal  indépendant  du 
Congo  la  trypanosomiase  produite  par  Tr.  congolense,  signalent  les  analogies 
de  ce  trypanosome  avec  Tr.  dimorphon;  mais  ils  ne  citent  aucune  expérience 
permettant  de  conclure  soit  à  l'identité,  soit  à  la  non-identité  des  deux  para- 
sites (*). 

A  la  fin  du  mois  d'octobre  1906,  M.  le  D'  Broden  a  bien  voulu  m'envoyer 


(')  A.  Brodkn,  Les  infections  à  trrpanosoinrs  au  Congo  {liulleùn  de  la  Société 
d'études  coloniales.  Bruxelles,  février  1904  i- 

(')  Â.  Broden,  Rapport  sur  les  travaux  du  Lahoratoire  mrdical  de  Léoj'oldvillc 
de  1900  à  1900,  Bruxelles,  1906,  p.  178.  —  A.  )'.iiode.\,  Trypaiiosonilases  animales 
au  Congo  {Bulletin  Acad.  /?.  de  Belgique,  t.  \\,  1906,  p.  887). 

(^)  BoDiiAlN,  Trypanosomiases  humaine  cl  ainmales  dans  l'Uban^i  {Arch.  f. 
Schiffs  u.  Tropen  Hygiène,  l.  XI,  mai  1907,  p.  '.'.p-). 

(')  J.-E.  Dutton,  J.-L.  Todu  el  A.  Kinghorn,  Caille  trypanosomiasis  in  the  Congo 
free  State  {Annals  of  trop.  nied.  a.  parasitologv .  juin  1907,  l.  1,  11°  -2). 

a  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  16.)  )  I  2 


854  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

un  cobaye  qui  avait  été  inoculé  avec  Tr.  congolense ;  c'est  ainsi  que  j'ai  pu 
étudier  ce  trypanosome  que  j'ai  conservé  au  moyen  de  passages  par  cobayes. 
Les  expériences  que  j'ai  entreprises  pour  identifier  ce  trypanosome  ont  éti'' 
fort  longues,  et  c'est  seulement  aujourd'hui,  un  an  et  demi  après  le  début  de 
mes  recherches,  que  je  puis  émettre  un  avis  motivé  sur  la  nature  de  Tr.  con- 
golense. 

Au  point  de  vue  morphologique,  Tr.  congolense  diffère  de  Tr.  dimorpJwn. 
Le  premier  de  ces  trypanosomes  mesure  lo^  à  iS''^  de  long,  les  exemplaires 
qui  atteignent  iS^^  à  \6^  de  long  sont  fort  rares;  Tr.  dimorphon  présente  au 
conliaiie,  dans  les  cas  types,  un  mélaugv  de  j)çtites  formes  (loi^  à  it''-  de 
long)  et  de  grandes  formes  (22'^  de  long  en  moyenne);  mais,  dans  certaines 
infections  dues  à  Tr.  dimorphon,  les  grandes  formes  sont  rares  ou  très  rares, 
si  bien  qu'on  pouvait  supposer  que  Tr.  congolense  était  une  variété  de 
Tr.  dimorphon  dans  laquelle  les  grandes  foimes  avaient  disparu.  Tr.  congo- 
lense a  d'ailleurs  la  plus  grande  ressemblance  avec  les  petites  formes  de 
Tr.  dimorphon  :  l'extrémité  postérieure  est  le  plus  souvent  arrondie  et  il  n'y 
a  pas  de  partie  libre  du  flagelle. 

En  somme,  on  ne  peut  pas  se  baser  sur  la  morphologie  seule  pour  séparer 
les  trypanosomes  en  question. 

L'action  pathogène  sur  les  différentes  espèces  animales  ne  fournit  pas 
non  plus  d'indications  précises.  Il  est  à  noter  cependant  que  les  animaux 
(chèvres,  moutons)  qui  résistent  à  l'infeclion  par  Tr.  dimorphon  n'ont  pas 
l'immunité,  alors  que  les  animaux  guéris  d'une  infection  par  Tr.  congolense 
peuvent  avoir  l'immunité  pour  ce  virus. 

Il  était  indiqué  de  rechercher  si  un  animal  guéri  d'une  infection  par 
Tr.  congolense  et  ayant  l'immunité  pour  cette  trypanosomiase  pourrait  être 
infecté  par  Tr.  dimorphon .  J'ai  pu  réaliser  cette  expérience  sur  une  chèvre 
dont  je  résume  l'observation. 

Une  clicvre  neuve  du  poids  de  Si''"  est  inoculée  avec  Trypanosonia  coni;olense  le 
i5  novembre  1906.  L'inoculation  est  faite  sous  la  |ieau  de  l'oreille  a\ec  du  sang  de 
cobaye  dilué  dans  de  l'eau  pliysiologique  citrnlée. 

La  chèvre  a  une  poussée  fébiile  du  28  au  2S  novembre;  température  uiaxima  4o°,3. 

Les  examens  du  sang  de  la  chèvre,  faits  le  2")  novembre  et  à  dilIéreiUes  reprises 
pendant  les  mois  de  décembre  1906  et  de  janvier  1907,  révèlent  l'existence  de  trypano- 
somes rares  ou  très  rares. 

Du  29  novembre  au  ■>(')  décembre,  la  tem|)éralui'e  de  la  chèvre  se  maintient  entre 
39°  et  39°, 6. 

Le  i"'  décembre,  la  chèvre  pèse  i~^i\  les  i5  et  3i  décembre,  32''». 

\  partir  du  27  décembre,  et  pendant  les  mois  i|ui  suivetU,  la  température  se  main- 
tient entre  38°  et  39";  elle  est  donc  noimale. 


SÉANCE  DU  21  AVRIL  1908.  855 

Pendant  les  mois  de  février,  mars  et  avril,  les  examens  du  sang  sont  le  plus  souvent 
négatifs;  cependant  on  note  à  diverses  reprises  la  présence  de  Irypanosomes  très  rares. 

La  chèvre  va  bien:  elle  pèse,  le  17  février,  le  iS  mars  et  le  i5  avril,  3^''?. 

A  partir  du  S  avril,  les  examens  directs  du  sang  de  la  chèvre  sont  négatifs. 

Le  2  mai,  on  injecte  à  un  chien,  dans  le  péritoine,  So™''  du  sang  de  la  chèvre;  le 
chien  s'infecte  et  meurt  le  2(1  mai. 

Le  3  juin,  on  inocule  avec  le  sang  de  la  chèvre  un  cobaye  (:('""  de  sang  dans  le  péri- 
toine) el  deux  souris;  ces  animaux  ne  s'infectent  pas. 

Un  chien  inoculé  le  i5  juillet  (3o™'  de  sang  dans  le  péritoine)  ne  s'infecte  pas. 

Le  22  août,  la  chèvre  qui  paraît  guérie  est  réinoculée  avec  Tr.  congolense;  elle  ne 
présente  à  la  suite  de  cette  inoculation  aucun  symptôme  morbide. 

6  septembre.  On  inocule,  sur  la  chèvre,  un  chien  qui  reçoit  dans  le  péritoine  3o''"'' de 
sang  et  trois  souris  qui  reçoivent  chacune  o'^"'',25o  de  sang.  Le  chien  s'infecte  et 
meurt,  les  souris  ne  s'infectent  pas.  Les  examens  du  sang  de  la  chèvre  sont  négatifs. 

La  chèvre  va  très  bien;  elle  pèse  le  2  octobre  ?>t)^«  et  le  [^  novembre  [\&i. 

Un  chien  inoculé  le  7  octobre  (3o'^"''  de  sang  dans  le  péritoine)  s'infecte;  un  autre 
chien  inocule  le  7  novembre,  dans  les  mêmes  conditions,  ne  s'infecte  pas.  La  réinfec- 
tion de  la  chèvre  a  donc  été  légère. 

Le  20  décembre,  la  chèvre  est  réinoculée  de  1  r.  congolense. 

6  janvier  1908.  Un  chien  reçoit,  dans  le  péritoine,  4o'""''  du  sang  de  la  chèvre;  il  ne 
s'infecte  pas. 

6  février.  Je  réinocule  encore  la  chèvre  avec  7V.  congolense. 

21  février.  Un  chien  reçoit  dans  le  péritoine  4o'^"''  du  sang  de  la  chèvre;  il  ne  s'in- 
fecte pas. 

Après  ces  deux  épreuves,  il  paraît  bien  établi  que  la  chèvre  est  guérie  et  qu'elle  a 
acquis  l'immunité  pour  Tr.  congolense. 

i"  avril  1908.  La  chèvre  est  en  très  bon  état,  elle  pèse  44''*^-  Les  chiens  inoculés  le 
6  janvier  et  le  21  février,  chacun  avec  4o'^"'  de  sang,  ne  se  sont  pas  infectés.  J'inocule 
la  chèvre  sous  la  peau  des  oreilles  avec  le  san^  d'une  souris  fortement  infectée  de 
Tr.  diniorphon. 

Le  10  avril,  la  température  de  la  chèvre  monte  à  40°  et,  le  i3  avril,  à  4'''ii  (tempé- 
rature normale  38°, 7).  L'examen  du  sang  delà  chèvre  fait  le  i3  a\ril  révèle  l'existence 
de  trypanosomes  non  rares. 

Sur  les  préparations  colorées  on  distingue  de  j)etits  et  de  grands  Irypanosomes. 
-    Le  1.5  avril,  nouvelle  poussée  fébrile  ;  le  thermomètre,  qui  était  descendu  le  i4  à  38", 8, 
monte  le  i5  à  4o°,8.  Les  trypanosomes  sont  moins  nombreux  dans  le  sang  de  la  chèvre 
que  le  i3  avril. 

Le  16  avril,  la  température  est  de  4o"  et,  le  17,  de  39",  6.  L'examen  du  sang  fait  le 
17  avril  révèle  encore  l'existence  de  trypanosomes. 

En  résumé,  une  chèvre  inoculée  avec  le  Tr.  congolense  le  1 5  novembre  1906 
était  guérie  en  juin-juillet  1907  de  l'infeclion  produite  par  ce  trypanosome. 
liéinoculée  avec  Tr.  congo/e/ise  le  22  aoùl,  elle  s'est  infectée  de  nouveau, 
mais  celte  deuxième  infection  a  été  légère;  la  chèvre  était  guérie  au  com- 


856  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

mencemenl  du  mois  de  novembre  1907.  Deux  inoculations  nouvelles  faites 
le  20  décembre  1907  et  le  6  février  1908  n'ont  pas  produit  de  réinfection  ;  on 
peut  donc  dire  que  la  chèvre  avait  acquis  l'immunité  pour  Tr.  congolense. 
L'inoculation  de  Tr.  dimorp/wn  hhe.  le  i*''  avril  1908  a  produit  une  infection 
des  mieux  caractérisées,  ce  qui  tend  à  prouver  que  Tr.  congolense  constitue 
une  espèce  distincte  de  Tr.  dirnorphon. 

J'espère  pouvoir  répéter  cette  expérience  sur  un  bouc  qui,  inoculé  de 
Tr.  congolense  le  6  décembre  1906,  est  aujourd'hui  guéri  de  cette  infection. 


CORRESPONDANCE . 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

Dix  planches  héliogravées  de  la  Carte  photographique  du  Ciel,  adressées 
par  M.  Felipe  Yalle,  Directeur  de  l'Observatoire  astronomique  de  Tacu- 
baya  (Mexique). 


M.  CiiR.  AuRiviLLius,  Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Sciences 
de  Stockholm,  annonce  à  l'Académie  qu'une  copie  à  l'huile  du  portrait  de 
René  Descartes,  par  M.  David  Beck,  lui  est  oiferte  par  l'Académie  des 
Sciences  de  Stockholm  et  qu'elle  arrivera  prochainement  à  Paris. 

L'Académie  sera  très  heureuse  de  recevoir  cet  envoi. 


ASTRONOMIE.  —  Un  nouvel  Observatoire  français.  Note  de  M.  Robert 
JoNCKHEERE,  transmisc  par  M.  \\  olf.  (Extrait.) 

J'ai  l'honneur  d'annoncer  à  l'Académie  des  Sciences  que  la  France  comp- 
tera sous  peu  un  nouvel  Observatoire  astronomique. 

Cet  Observatoire,  dénommé  Observatoire  d'Hem,  du  nom  de  la  commune, 
est  le  plus  boréal  de  notre  pays;  il  se  trouve  à  8200'"  dans  la  direction  est- 
nord- est  des  fortifications  de  Lille. 

Les  travaux  astronomiques  pourront  commencer  avant  la  fin  de  l'année 
et  consisteront  en  première  ligne  en  mesures  micrométriques  de  parallaxes, 
mouvements  propres  et  étoiles  doubles. 


SÉANCE    DU    2  1    AVRIL    1908.  857 

ÉLECTRICITÉ.  —  Influence  des  effluves  sur  la  résistance  d'isolement  des  iso- 
lateurs. Note  de  M.  F.  A'ègre,  transmise  par  M.  Lippmaiin. 

On  sait  que  la  résistance  d'isolement  d'un  isolateur  est  définie  par  la 

V 
relation  11  =  j,  dans  laquelle  V  représente  la  tension  appliquée  à  la  gorge 

de  l'isolateur,  sa  ferrure  étant  à  la  tension  zéro,  et  I  l'intensité  du  courant 
qui  va  de  la  gorge  de  l'isolateur  à  la  ferrure. 

Le  trajet  de  ce  courant  suivant  surtout  la  surface  de  l'isolateur,  on  aug- 
mente la  résistance  de  ce  dernier  en  augmentant  ses  dimensions  ainsi  que  le 
nombre  de  ses  cloches. 

En  outre,  pour  avoir,  au\  tensions  élevées,  un  isolateur  capable  d'empêcher 
une  étincelle  disruptive  d'éclater  entre  la  gorge  de  l'isolateur  et  le  goujon  qui 
le  supporte,  on  constitue  l'isolateur  de  plusieurs  pièces,  chacune  d'elles  for- 
mant cloche  et  étant  soigneusement  émaillée;  cette  subdivision  permet  en 
outre  d'obtenir  la  porcelaine  homogène  et  bien  vitrifiée. 

Mais,  à  partir  d'une  certaine  tension,  des  effluves  se  forment  entre  les 
cloches  et  la  ferrure.  C'est  l'influence  de  ces  effluves  sur  la  résistance  d'iso- 
lement de  l'isolateur  que  je  me  suis  efforcé  de  rechercher.  La  méthode  que 
j'ai  employée  est  la  méthode  de  la  déviation. 

L'un  des  pôles  d'une  machine  de  Wimshurst  était  relié  à  la  gorge  de  l'iso- 
lateur étudié,  dont  la  ferrure  était  reliée  à  l'autre  pôle  par  l'intermédiaire 
d'un  galvanomètre.  La  tension  était  mesurée  au  moyen  d'un  électromètre 
Bichat  et  Blondlot.  Le  galvanomètre  était  protégé,  contre  l'électrisation  par 
influence  due  au  voisinage  de  conducteurs  à  haute  tension,  par  une  enveloppe 
métallique  reliée  au  sol. 

Pour  rendre  les  mesures  comparables  entre  elles,  je  rapportais  chacune  d'elles  à  une 
tension  déterminée.  Par  exemple,  j'observais  la  déviation  «,  à  la  tension  V,  de  l'ordre 
de  5ooo  ou  de  loooo  volts,  puis  la  déviation  a  à  la  tension  V>  V,,  puis  la  déviation  a, 
à  la  tension  V,,  puis  la  déviation  a'  à  la  tension  V'>  V,  et  ainsi  de  suite,  en  encadrant 
chaque  mesure  à  la  tension  V*"'  entre  deux  mesures  à  la  tension  de  comparaison  \ ^. 

Je  déterminais  ainsi  les  rapports 

25;  2  a' 


a.. 


On  a  ainsi  p  en  fonction  de  V;  p  est  proportionnel  à  V  tant  que  la  résistance  de 
l'isolateur  est  constante,  puis  croit  avec  la  tension  quand  la  résistance  diminue. 

1°  Dans  une  première  série  d'expériences,  j'ai  étudié  deux  isolateurs  en  porcelaine  : 
à  simple  cloche,  diamètre  =:  80'""",  et  à  triple  cloche,  diamètre  :=  1 10™™,  tous  deux  secs 
et  propres.  La  tension  de  comparaison  a  été  55oo  volts. 


858  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

o.o  Dans  une  deuxième  série  d'expériences,  j'ai  essayé  divers  isolateurs  construits 
pour  des  tensions  allant  de  oooo  volts  à  5oooo  volts  et  de  diamètres  et  de  nombres  de 
cloches  difTérents;  ces  isolateurs  étaient  essayés  secs  et  propres. 

3°  Dans  une  troisième  série,  j'ai  étudié  deux  isolaleuis  américains  :  l'un  type 
ôoooo  volts,  diamètre  =r  352""";  l'autre  type  a.ïooo  volts,  diamètre  =:  i35""",  dans 
divers  états.  Dans  cette  dernière  série,  la  cloche  supérieure  des  isolateurs  essayés  était 
noircie  au  moyen  d'un  dépôt  de  carbone  obtenu  en  écrasant  avec  la  cloche  la  flamme 
d'une  bougie.  La  cloche  supérieure  était  mouillée  au  moyen  d'un  vaporisateur.  La 
tension  de  comparaison  de  ces  deux  dernières  séries  était  de  l'îSoo  volts. 

Comme  conclusions  de  mes  recherches,  j'ai  li'ouvé  que  pour  tous  les 
isolateurs  la  résistance  d'isolement  est  constante  jusqu'à  une  certaine  va- 
leur de  la  tension,  que  j'appellerai  /ert.vio/ic/vVi'^/ZÉ'pour  l'isolateur  considéré. 

La  tension  critique  varie  avec  les  dimensions,  la  forme  et  l'état  de  l'iso- 
lateur. 

a.  Elle  est  d'autant  jilus  élevée  : 

1°  Que  les  dimensions  de  l'isolateur  sont  plus  grandes; 

2°  Que  le  diamètre  de  la  cloche  supérieure  est  plus  grand; 

3°  Que  l'isolateur  est  plus  sec  et  plus  propre. 

Ainsi  elle  a  varié  depuis  ii  ooo  volts  pour  l'isolateur  simple  cloche  de  la  série  I, 
jusqu'à  16000  volts  pour  l'isolateur  triple  cloche  de  la  même  série,  et  32  000  volts 
pour  l'isolateur  américain  type  5o  000  volts. 

Le  dépôt  de  carbone  sur  la  cloche  supérieure  a  fait  baisser  la  tension  critique  de 
32000  à  20000  volts  pour  l'isolateur  américain  type  .")0  000  volts,  et  de  20000 
à  16000  volts  pour  l'isolateur  type  2.5  000  volts. 

Pour  ces  deux  derniers  isolateurs  les  gouttes  d'eau  de  la  cloche  supérieure  ont  fait 
baisser  la   tension   critique  à    16000  volts  pour  le  premier  et  à   12000   volts  pour  le 

second. 

;3.   .\  partir  de  la  tension  critique,  la  résistance  de  l'isolateur  décroit  d'autant  jilus 

rapidement  : 

1°  Que  l'isolateur  est  plus  sali  ou  plus  mouillé; 

2°  Que  le  diamètre  de  la  cloche  supérieure  est  plus  faible. 

Ainsi,  par  exemple,  dans  le  cas  de  l'isolateur  américain  type  20000  volts,  j'ai  obtenu 
pour  p  l'.'s  valeurs  suivantes  : 


TcnsidPi  sec 

en  volts.  cl  propre. 

12  5oo I 

16  000 1  ,28 

20000 2 

25  000 4  >^ 

3o  000 7,6 

35  000 9,4 

4o  000 20,8 


\alciir 

I^cilalcnii- 

qu- 

;uirail   prise   p 
la  résislancc 
élail 

sec 

noirci 

et  noirci. 

et  mouillé. 

resiée  conslanlc. 

1 
1,28 

2 

I  ,28 

2 

3,6 

.,6 

4,2 

28 

2 

7.8 

66 

2,4 

.6,4 

106  (?) 

2,8 

38 

ï) 

3,2 

SÉANCE  DU  21  AVRIL  1908.  HSq 

En  outre,  j'ai  observé  que,  à  une  tension  suffisamment  élevée,  supérieure  à 
20000  volts,  les  fines  gouttelettes  d'eau,  dispersées  sur  la  surface  de  la  cloche  supé- 
rieure d'un  isolateur  mouillé,  se  rassemblaient  en  grosses  gouttes  et  se  dirigeaient 
vers  la  périphérie  de  la  cloche.  Là,  ces  gouttes,  suspendues  au  rebord  de  cette  der- 
nière, prenaient  une  forme  conique  de  plus  en  plus  pointue.  Examinées  dans  l'obscu- 
rité, ces  gouttes  avaient  leur  pointe  prolongée  par  des  aigrettes  lumineuses  quand 
l'isolateur  était  à  une  tension  positive  et  entourée  d'une  lueur  de  moindre  étendue 
quand  l'isolateur  était  à  une  tension  négative. 

De  nombreux  effluves  se  produisaient  alors  entre  les  gouttes  et  la  ferrure,  et  la 
déviation  du  galvanomètre  augmentait  rapidement  avec  la  tension  :  le  courant  qui 
passait  dauM  le  galvanomètre  atteignait  jusqu'à  20  et  3o  fois  le  courant  qui  l'aurait 
traversé  si  la  résistance  de  l'isolateur  fût  lestée  constante. 

Les  effluves  ont  paru  être  plus  considérables  quand  l'isolateur  était  soumis  à  une 
tension  positive  que  cjuand  il  était  soumis  à  une  tension  négative,  et  il  semble  ([ue  les 
effluves  dépendent  surtout  de  la  forme  de  la  cloche  supérieure  et  de  son  diamètre,  i.t 
non  du  nombre  des  cloches. 

Nous  nous  proposons  de  continuer  ces  recherches  en  courant  allernalif 
à  haute  tension. 


SPECTROSCOPIE .  ~  Sur  les  spectres  de  flamme  du  fer.  Note  de 
MM.  G. -A.  Hemsalech  et  C  de  Watteville,  transmise  par 
M.  Lippmann. 

Dans  une  Note  précédente,  nous  indiquions  qu'il  nous  a  été  possible 
d'appliquer  notre  nouvelle  méthode  à  l'élude  du  spectre  fourni  par  la 
flamme  de  gaz  divers  ('). 

Lorsque  nous  avons  employé  l'hydrogène,  le  chalumeau  qui  nous  a  servi 
de  briileur  se  compose  essentiellement  de  deux  tubes  dont  l'un  aboutit  en 
pointe  au  centre  de  la  section  terminale  de  l'autre.  Sur  ce  tube  extérieur, 
on  en  visse  un  troisième  plus  large  qui  a  la  forme  d'un  cône  effilé  de  S"^'"' 
à  6*^"'  de  longueur  et  constitue  la  chambre  oii  les  gaz  se  mélangent  avant 
d'être  enflammés  à  l'orifice  (de  1°""  de  diamètre)  situé  au  sommet  du  cône. 

Dans  le  cas  de  la  flainme  oxhydrique,  ayant  fait  éclater  un  arc  entre  des 
tiges  de  fer  sur  le  trajet  soit  de  l'oxygène,  soit  de  l'hydrogène  qui  se  ren- 
daieiil  au  clialumeau  (ou  bien  une  étincelle  sur  le  trajet  de  l'oxygène),  nous 
avons  oblomi  un  spectre  qui  reste  identique  à  lui-même,  mais  présente  des 

(')  IIemsalecu  et  dk  Wattevii.i.e,  Comptes  renttiis.  t.  CXLVl,  1908,  p,  718, 


86o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

(lifTcrences  très  marquées  avec  celui  que  douTie,  daus  la  flamme  du  mélange 
de  gaz  d'éclairage  et  d'air,  l'emploi  du  pulvérisateur  de  M.  Gouy.  On  peut 
se  rendre  compte  de  ces  différences  sur  la  planche  ci-joinle,  qui  représente 
une  partie  des  deux  spectres  considérés,  pris  sur  une  même  plaque  à  l'aide 
d'un  prisme.  Non  seulement  celles  des  raies  qui  sont  communes  aux  deux 
spectres  peuvent  n'y  pas  avoir  la  même  intensité  relative,  mais  de  plus 
on  observe,  à  la  liauteur  du  cône  intérieur  de  la  flamme  du  mélange  de  gaz 
et  d'air,  un  spectre  supplémentaire  composé  d'un  giand  nombre  de  raies, 
5oo  environ,  qui/ont  défaut  dans  la  flamme  o.vhydricjue  et  qu'un  temps  de 
pose  prolongé  ne  suffit  d'ailleurs  pas  à  faire  apparaître. 

Ne  sachant  à  quelle  cause  attribuer  ce  spectre  supplémentaire,  nous  avons  reclierché 
s'il  dépendait  de  la  nature  de  la  combinaison  saline  où,  lorsqu'on  emploie  la  méthode 
du  pulvérisateur,  le  fer  se  trouve  engagé.  Ayant  pulvérisé  successivement  du  perchlo- 
rure.  du  nitrate  et  de  l'acétate  de  fer  dissous,  nous  avons  obtenu  dans  la  flamme  du 
"az  et  de  l'air  des  spectres  toujours  identiques  à  eux-mêmes,  ne  présentant  que  des 
variations  générales  d'inlensité  dues  à  la  solubilité  plus  ou.  moins  grande  des  sels 
employés.  D'ailleurs,  notre  nouvelle  méthode  nous  a  permis  d'envoyer  dans  les  deux, 
genres  de  flammes  du  fer  au  même  état,  provenant  soit  d'un  arc,  soit  d'une  étincelle, 
et  de  constater  la  même  difTérence  constante  entre  leurs  spectres.  Cette  dlU'érence 
persiste  si,  dans  chacune  des  deux  tlammes,  on  introduit  le  fer  à  félat  de  perclilorure 
en  faisant  passer  l'un  des  gaz  qui  les  alimentent  dans  un  tube  cliaulle  contenant  ce  sel 
sec  dont  les  vapeurs  sont  entraînées  par  le  courant  gazeux.  Les  difTérences  observées 
sont  donc  indépendantes  de  l'étal  où  se  trouve  le  fer  qui  arrive  dans  la  flamme;  elles 
ne  proviennent  pas  non  plus  de  Iwiou  individuelle  de  l'azote  de  l'air,  ni  de  celle  du 
carbone  du  gaz  d'éclairage,  car,  alec  le  chalumeau  oxhydrique,  la  substitution  de  lair 
à  l'oxygène  ou  bien  la  carburation  de  l'hydrogène  à  l'aide  d'alcool  niéthylique  n'ap- 
portent pas  de  changement  au  spectre  du  fer. 

Dans  le  cas  de  la  flamme  du  gaz  d'éclairage  alimentée  par  de  l'oxygène,  le  spectre 
supplémentaire  qui  se  trouve  uniquement  à  la  base  du  cône  intérieur  est  réduit  à  un 
très  petit  nombre  de  raies. 

Le  Tableau  suivant  résume  les  faits  observés,  «n  iudi(iuanl  la  présence 
ou  l'absence  du  spectre  supplémentaire  : 

Air-  Oxygène- 

Air-gaz.  O.xjgène-gaz.  liydrogène.      li\iiiogéiu-. 

Fe^Cl* Présent         Présent  en  partie         Absent         Absent 

Arc  au  fer Présent         Présent  en  partie  »  Absent 

talncelle  du  Ter Présent  »  »  Absent 

Dans  la  région  du  spectre  comprise  entre  les  longueurs  d'onde  A  2230 
et  A  5ooo  environ,  le  nombre  des  raies  du  spectre  du  fer  obtenues  est  à  peu 


3 

S 

g 


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O  .yi 


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C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  GXLVI,  N»  16.  ) 


ii3 


862  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

près  de  ^5o  avec  le  gaz  et  l'air,  2Jo  avec  le  gaz  et  roxygèiie,  et  210  avec 
riiydrogène  et  l'oxygène. 

Toutes  les  raies  du  fer  qui  apparaissent  dans  le  chalumeau  oxhydrique 
se  voient  aussi  dans  la  flamme  de  gaz  d'éclairage  et  d'air,  où  la  plupart 
d'entre  elles  sont  émises  par  la  flamme  sur  toute  sa  hauteur. 

Pour  expliquer  la  production  des  raies  qui  ne  sont  pas  communes  aux 
divers  spectres  que  nous  avons  étudiés,  on  ne  peut  invoquer  que  des  actions 
cliiini(pies  difficiles  à  interpréter.  On  constate  par  contre,  dans  tous  ces 
spectres  de  flamme,  la  présence  d'un  certain  nomjjre  de  raies,  80  environ, 
qui  ne  sont  pas  beaucoup  alléctées  par  la  nature  des  sources  qui  les  émettent  : 
elles  ont  des  intensités  relatives  peu  difl'érentes  dans  l'arc  et  dans  l'étincelle 
(de  capacité  et  de  self-induction).  Ce  sont  probablement  des  raies  fonda- 
mentales du  fer  qui  apparaissent  très  facilement,  sans  action  autre  que  celle 
de  la  température,  et  ce  sont  les  mêmes  raies  qu'on  retrouve  dans  les  étoiles. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  le  pouvoir  réducteur  des  ferropyrophosphales.  Note 
de  M.  P.  Pascal,  présentée  par  M.  Gernez. 

Les  ferropyrophosphatcs,  dont  jai  signalé  l'existence  {Comptes  rendus, 
t.  CXLY,  1908,  p.  233)  dérivent  d'un  acide  complexe  extrêmement  in- 
stable, de  formule  Fe^(P^O')'H'',  dans  lequel  le  fer  est  bivalent.  J'ai  pensé 
que  cette  propriété,  jointe  à  la  réaction  alcaline  de  leurs  solutions,  devait 
en  faire  de  bons  réducteurs,  d'autant  plus  que  M.  Job  (^Ann.  de  Chim.  et  de 
Pliys.,  7*  série,  t.  XX)  avait  déjà,  dans  l'étude  des  oxydes  du  cérium, 
employé  des  solutions  réductrices  analogues,  obtenues  par  mélange  de 
sulfate  ferreux  avec  un  excès  de  pyropliosphate  de  sodium. 

Dans  les  recherches  que  je  vais  décrire  partiellement  aujourd'hui,  j'ai 
utilisé  des  solutions  limpides  de  pyropliospiiate  ferreux  dans  le  pyrophos- 
phate de  soude,  contenant  par  litre  soit  j^,  soit  :,'„  de  molécule-gramme  du 
ferropyroj)hosphale  Fe''(P-0')'Na''  ou  Fe-(P^O')'K',  rendu  stable  par 
un  très  petit  excès  de  pyrophosphate  de  sodium. 

Béduclion  des  sels  des  uiéLaiix  précieux.  —  Les  ferropyroptiospliales  en  solution 
concentrée  ou  étendue  réduisent  instantanément,  même  à  froid,  les  solutions  des  sels 
d'or,  d'argent,   mais  restent    sans  effet  sur  les   sels   de   platine,    même   à   l'ébullition. 

Quand  ou   opère  en  solution    étendue,  avec    une  faible  quantité  du  métal  précieux, 

celui-ci   reste  à  l'état    de  solution   colloïdale,  bleue  ou  bleu  \  iolacé  pour  l'or,  rouge 

our  l'argent.  En  solution  plus   concentrée,   ou   en    présence   d'une   quantité   notable 


SÉANCE  DU  21  AVRIL  1908.  863 

d'argent  ou  d'or,  il  y  a  coagulation  plus  ou  moins  rapide,  et  précipitation  d'un  nnélal 
très  légèrement  impur. 

Ces  solutions  colloïdales  sont  beaucoup  plus  stables,  beaucoup  plus  foncées  que 
celles  qu'on  obtient  avec  les  sels  ferreux  non  organiques;  leur  coloration  permet  de 
déceler  facilement  ^j-^  de  milligramme  de  métal  dans  i'"^'  de  solution.  On  peut  les 
utiliser  pour  le  dosage  colorimétrique  de  l'or  et  de  l'argent,  moyennant  certaines 
précautions  sur  lesquelles  je  reviendrai. 

Réduction  des  sels  de  mercure.  —  Les  ferropyrophosphates  alcalins  réduisent  en 
quelques  minutes  à  froid  et  instantanément  à  chaud  une  solution  de  chlorure  mer- 
curique.  Il  se  forme  d'abord  du  chlorure  mercureii\,  puis,  en  présence  d'un  excès  de 
réducteur,  du  mercure  en  poudre  noire.  11  est  même  difficile  de  ne  pas  dépasser  le 
premier  terme  de  la  réduction  quand  011  emploie  une  solution  concentrée  ou  chaude 
de  ferropyrophosphate. 

La  solution  contient  finalement  du  ferripyrophosphate,  de  sorte  que  la  formation  de 
chlorure  mercureux  peut  se  représenter  par  la  formule 

Fe'(P-^0')'Na«-t-  2 Ilg 01^=  Fe2(P20"  )^ Na«+ aHg Ci -4- 2i\a  Cl. 

Quand  on  opère  avec  une  faible  quantité  de  chlorure mercurique  et  une  solution  ré- 
ductrice peu  concentrée,  le  précipité  de  chlorure  mercureux  formé  au  début  disparaît 
en  donnant  une  solution  très  nettement  colloïdale  de  mercure,  qui  paraît  marron  par 
transparence  et  grise  par  réflexion.  Cette  solution,  stable  à  chaud,  ne  précipite  que 
très  lentement  le  mercure  qu'elle  contient. 

Réduction  des  sels  de  cuivre.  —  Les  ferropyrophosphates,  comme  les  sels  ferreux, 
après  addition  d'iodure  ou  de  bromure  alcalin,  précipitent  les  sels  de  cuivre  à  l'état 
d'iodure  ou  de  bromure  cuivreux;  comme  les  sels  ferreux  encore,  ils  réduisent  les  so- 
lutions alcalines  de  cuivre:  liqueur  de  Fehling,  solution  de  carbonate  double  de  cuivre 
et  sodium. 

Dans  ces  réductions,  on  observe  d'abord  un  j)réeipité  d'hydrate  d'oxyde  cuivreux, 
jaune,  qui  se  souille,  par  un  excès  de  cuivre,  d'un  [uélange  de  ferro-  et  ferripyrophos- 
phate de  cuivre,  en  prenant  une  teinte  vert  mairon. 

Cependant,  au  contraire  des  sels  ferreux,  les  ferropyrophosphates  peuvent  réduire 
les  sels  de  cuivre  en  solution  neutre  ou  faiblement  acide.  Ainsi,  en  versant  peu  à  peu 
une  solution  de  sulfate  de  cuivre  dans  une  solution  de  ferropyrophosphate  alcalin,  on 
obtient  d'abord  un  précipité  bleuâtre  de  sel  de  cuivre  qui  jaunit  rapidement  en  se 
redissolvant.  La  solution,  devenue  acide,  présente  alors  très  fortement  l'aspect  col- 
loïdal; elle  est  jaune  par  transparence,  verte  par  réflexion,  et  contient  de  l'hyilrate 
cuivreux  qu'un  excès  de  sel  de  cuivre  précipite  en  grains  très  fins,  très  difficiles  à  re- 
tenir sur  un  filtre  et  à  laver  sans  entraînement. 

La  solution  acide  contient  un  ferripyrophosphate,  ce  qui  permet  d'écrire  la  réaction 
de  la  façon  suivante  : 

Fe^(F-^O')^Na«-t-2SO'Cu-hH^O=:Cu^0  +  Fe''(P2O')'Nai'+?.SO*HNa. 

La  production  de  la  solution  colloïdale  d'hydrate  cuivreux  constitue  un  caractère 
très  net  des  sels  de  cuivre,  d'une  sensibilité  comparable  à  celle  des  solutions  colloïdales 


864  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

d'or  et  d'argent,  c'est-à-dire  bien  supérieure  à  la  production  d'eau  céleste  par  l'ammo- 
niaque. 

Dans  certaines  circonstances,  que  je  cherche  en  ce  moment  à  préciser,  la  couleur 
jaune  du  précipité  devient  plus  foncée  peu  à  peu  au  contact  d'un  excès  du  liquide 
réducteur,  et  il  contenait  au  bout  de  (|uelques  jours  un  peu  de  cuivre  métallique. 
Plusieurs  fois  même,  en  opérant  la.réduction  à  100°,  j'ai  obtenu  une  métallisalion  des 
vases  de  verre  qui  servaient  au\  opérations. 

Je  continue  cette  étude  et  l'étends  aux  corps  organiques;  mais,  dès  à  présent,  il 
me  semble  démontré  que  les  ferropyrophosphates  sont  doués  de  propriétés  réductrices 
particulièrement  énergiques  et  que,  dans  les  réactions  de  réduction  observées,  il  y  a 
toujours  tendance  à  la  production  de  solutions  colloïdales,  stables  et  très  fortement 
colorées. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  la  combustion  sans  flamme  el  sur  son  application 
à  l'éclairage  par  les  manchons  incandescents.  Note  de  M.  Jean  Meunier, 
présentée  par  M.  Troost. 

L'étude  de  la  combustion  sans  flamme  a  une  application  pratique  extrê- 
mement importante,  celle  de  l'éclairage  par  les  manchons  Auer.  Quand  les 
manchons  deviennent  incandescents,  la  flamme  qui  a  servi  à  les  allumer 
disparaît,  et  inversement,  si  la  flamme  reparaît,  l'incandescence  diminue 
considérablement  d'intensité.  Pour  expliquer  le  phénomène  au  point  de  vue 
chimique,  il  faut  recourir-à  l'explication  du  mécanisme  de  la  combustion 
sans  flamme  que  j'ai  exposé  dans  mes  \otes  précédentes  (p.  589  et  7.57).  Les 
manchons  sont  constitués  par  des  oxydes  très  réfractaires  mis  sous  une  forme 
ténue,  et  M.  Auer  lui-même  a  constaté  que  le  rendement  était  d'autant 
meilleur  que  la  forme  était  plus  déliée.  H  y  a  lieu  de  comparer  le  phéno- 
mène d'incandescence  que  j'obtiens  si  simplement  en  approchant  de  la 
flamme  d'une  bougie  les  cendres  d'un  bois  d'allumette.  Ces  cendres  sont 
d'abord  formées  par  un  faisceau  de  fibres  extrêmement  fines  provenant  du 
faisceau  ligneux  (')  :  quand  on  les  approche  de  la  flamme  et  qu'elles  de- 
viennent incandescentes,  la  température  est  alors  tellement  élevée  qu'elles 
se  frittenl  et  prennent  de  la  consistance.   Leur  température  n'est  pas  celle 


(')  Les  fibres  organiques  du  bois  étant  très  rapprochées,  les  mouvements  extérieurs 
de  l'air  ne  peuvent  suflire  à  faire  pénétrer  dans  leur  faisceau  l'oxygène  nécessaire 
pour  qu'elles  se  consument,  car  les  gaz  se  meuvent  difficilement  dans  les  espaces 
étroits  comme,  par  exemple,  celui  laissé  entre  le  piston  et  le  corps  de  pompe  d'une 
machine  pneumatique  (Deleuil).  Il  faut  donc  admettre  l'attraction  de  l'oxygène. 


SÉANCE  DU  21  AVRIL  1908.  865 

de  la  flamme  et  encore  moins  celle  de  la  couche  gazeuse  qui  l'environne 
à  2™'"  ou  3"""  de  distance  :  elle  est  de  beaucoup  supérieure,  personne  ne  le 
contestera.  Or  comment  expliquer  cet  énorme  accroissement  de  température, 
à  moins  d'admettre  qu'il  s'est  formé  sur  les  cendres  incandescentes  un  foyer 
de  combustion  locale  des  gaz  par  suite  de  l'attraction  de  l'oxygène.  Que 
l'on  compare  à  l'éclat  dont  je  parle  celui  du  chalumeau  alimenté  par  l'oxy- 
gène et  par  le  gaz  d'éclairage  ;  ces  éclats  sont  analogues  et  rien  n'empêche  de 
supposer  que,  quand  l'incandescence  est  très  vive,  l'oxygène  est  attiré  avec 
une  telle  énergie  qu'il  se  sépare  de  l'azote  et  arrive  presque  pur  au  foyer  de 
combustion. 

Il  est  facile  de  démontrer  que  la  flamme  du  çaz.  devient  éclairante  par  un  méca- 
nisme semblable.  J'allume  un  bec  de  Bunsen  ordinaire  de  manière  qu'il  brûle  com- 
plèlement  bleu;  au  moyen  de  l'appareil  décrit  et  figuré  au  Tome  CXLV,  page  622, 
j'analyse  le  mélange  à  l'intérieur  de  la  flamme;  la  proportion  de  gaz  est  toujours  de 
32  pour  100  sensiblement;  or,  celte  proportion  esl  la  limite  supérieure  d'inflammabi- 
lilé  du  gaz.  Quand  la  proportion  est  plus  considérable,  Vexcès  de  carbone  ne  s'en- 
flamme pas  immédiatement  et  chaque  particule  excédante  devient  un  foyer  de  com- 
bustion en  s'entourant  d'une  atmosphère  d'oxygène;  l'incandescence  est  d'autant  plus 
vive  que  l'oxygène  est  plus  pui^.  Quand  l'oxygène  est  insuffisant  pour  que  le  phéno- 
mène se  produise,  la  flamme  devient  fuligineuse. 

Les  différents  oxydes  ou  les  mélanges  d'oxydes  n'agissent  pas  tous  sur  l'oxygène  avec 
la  même  force  et  produisent  l'incandescence  à  des  degrés  variables.  Cela  esl  un  carac- 
tère spécifique  constaté  que  je  ne  pais  expliquer.  L'oxyde  de  fer,  par  exemple,  avec 
lequel  on  marque  les  manchons  Auer,  demeure  simplement  rouge  et  tranche  sur  le 
reste  du  manchon  qui  est  éblouissant.  Sa  température  n'est  pas  la  même.  ALM.  Le  Cha- 
telier  et  Boudouard  ont  publié  à  ce  sujet  en  1898  (t.  CXXVI,  p.  1862)  des  mesures 
très  significatives.  En  plaçant  en  un  même  point  de  la  flamme  d'un  brûleur  Bunsen  la 
soudure  d'un  couple  therrao-éleclrique,  aplatie  en  un  disque  de  i"",5  de  diamètre  et 
recouverte  de  platine  ou  de  différents  oxydes,  ils  ont  trouvé  des  températures  d'incan- 
descence qui  varient  de  Soc". 

L'éclat  de  l'incandescence  est  donc  lié  à  la  température  par  le  mécanisme 
simple  que  je  viens  d'exposer,  et  il  n'est  pas  nécessaire  de  recourir  à  l'expli- 
cation que  M.  Auer  a  donnée  comme  possMe  (Journal  fur  Gasbeleuchiung-, 
lyoi,  p.  G61).  «  L'incandescence  se  produirait,  dit-il,  par  une  succession 
extrêmement  rapide  de  réductions  et  d'oxydations  d'un  des  oxydes  du 
mélange,  qui  auraient  lieu  plusieurs  millions  de  fois  à  la  seconde.  »  La 
réduction,  dans  ces  conditions,  est  impossible  à  admettre  et  l'hypothèse 
précédente  n'est  plus  nécessaire,  une  fois  établi  le  mécanisine  de  la  com- 
bustion par  incandescence. 

La  combustion  par  incandescence  abaisse  considérablement  la  limite  infé- 


8(56  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

rieure  M'inflammabilitc-  obtenue  par  les  flammes.  J'ai  fait  une  expérience 
caractéristique  à  ce  sujet.  .le  baisse  la  flamme  d'un  bec  Auer  de  façon  que 
l'œil  ne  soit  pas  ébloui;  puis,  au  moyen  de  l'appareil  ci-dessus  indiqué, 
j'envoie  sur  le  manchon  un  jet  d'air  contenant  des  proportions  déterminées 
de  gaz  d'éclairage.  Le  mélange  à  lo  pour  loo  qui  est  celui  de  la  limite 
inférieure  d'inflammabillté  produit  un  accroissement  considérable  de  l'in- 
candescence, des  proportions  de  gaz  inférieures  accroissent  de  même  l'in- 
candescence, et  pour  la  proportion  de  5  pour  loo  l'accroissement  est  encore 
très  net.  Si,  au  contraire,  de  l'air  pur  est  projeté,  il  se  forme  une  bande 
obscure  sur  la  partie  incandescente  du  manchon.  Les  becs  Auer  sont 
actuellement  munis  d'enveloppes  de  verre  transparent  ou  opalin,  portant 
des  trous  vis-à-vis  de  la  base  du  manchon  ;  ces  orifices  favorisent  l'éclai- 
rement  en  augmentant  l'incandescence:  l'air,  se  chargeant  du  gaz  non 
brûlé,  le  renvoie  sur  le  manchon  par  un  mécanisme  analogue  à  celui  de 
mon  expérience. 

L'abaissement  de  la  limite  de  combustion  des  gaz  pourra  donner  heu 
sans  doute  à  d'autres  applications  industrielles,  en  dehors  même  de  celles 
de  l'éclairage. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  une  démonstralion  de  la  règle  des  phases  de  Gibbs. 
Note  de  M.  J.-A.  Muller,  transmise  par  M.  H.  Le  ChateHer. 

Dans  une  Note  .publiée  en  1904  dans  les  Comptes  rendus,  t.  CXXXVIII, 
p.  621,  M.  C.  Raveau  a  donné  une  démonstration  de  la  règle  des  phases 
de  Gibbs,  en  dehors  de  toute  considération  des  principes  de  la  Thermody- 
namique ('). 

Il  me  semble  que  la  marche  suivante  permet  d'arriver  plus  simplement  au 
même  but  et  qu'elle  a,  en  outre,  l'avantage  démontrer  comment  un  système 
atteint  un  état  d'équilibre  stable. 

Ce  qui  permet  à  un  système  d'arriver  à  ItMiuilibre,  a  une  pression  et  à  une  tempé- 
rature déterminées,  c'est  uniquement  le  passage  des  corps  qui  le  composent  à  travers 
les  surfaces  de  séparation  des  dirtérenles  masses  homogènes,  c'est-à-dire  des  phases  du 


(1)  Les  principales  démonstrations  de  la  règle  des  phases  qui  ont  été  données  en 
France  sont  celles  de  M.  H.  Le  Ghatelier  (/?e<'«e  générale  des  Sciences,  année  1899, 
p.  759)  et  celle  de  M.  Perrin,  dans  son  Traité  de  Chimie  physique:  Les  principes, 
p.  265. 


SÉANCE  DU  2  1  AVRIL  1908.  867 

système.  Toutes  choses  égales  d'ailleurs,  l'état  d'é.iiiilibre  est  d'autant  plus  vite  atteint 
que  CCS  surfaces  sont  plus  grandes,  c'est-à-dire  que  les  phases  sont  plus  divisées.  C'est 
ainsi  qu'on  met  rapidement  en  équilibre,  en  l'agitant,  un  systènae  composé  de  liquides, 
ou  bien  de  liquides  et  de  gaz  ou  de  vapeurs.  Mais  l'élat  final  d'équilibre  est  indépendant 
de  la  masse  des  phases,  ainsi  que  de  l'étendue  et,  dans  les  limites  où  l'on  peut  négliger  les 
actions  capillaires,  de  la  forme  de  leurs  surfaces  de  séparation. 

Pratiquement,  les  systèmes  dont  il  s'agit  sont  des  liquides  en  suspension  les  uns  dans 
les  autres,  ou  bien  superposés  les  uns  aux  autres  et  surmontés  ou  non  d'une  atmo- 
sphère gazeuse;  ces  systèmes  peuvent  également  comprendre  des  corps  solides  baignés 
par  les  liquides  ou  plongés  dans  les  gaz. 

Soit  donc  un  système  composé  de  n  corps  indépendants  partagés  en 
s  phases.  Ces  o  phases  ne  sauraient  être  séparées  les  unes  des  autres  par 
moins  de  o  —  i  surfaces  de  séparation  et,  d'après  ce  qui  précède,  on  peut 
toujours  supposer  cju'il  en  soit  ainsi.  Considérons  alors,  en  particulier,  une 
des  phases  du  système  séparée  d'une  seule  phase  contiguë  :  la  masse  m  d'un 
des  composants  qui  peut  passer,  par  unité  de  surface  et  dans  l'unité  de 
temps,  de  la  phase  considérée  dans  l'autre,  est  une  certaine  fonction  de  la 
pression,  de  la  température  et  de  la  composition  des  phases  contigucs.  Il 
en  est  de  même  pour  le  passage  de  la  masse  ni  du  même  corps,  dans  le  sens 
inverse,  à  travers  la  même  surface  de  séparation.  Pour  que  la  richesse  en  le 
corps  considéré  dans  la  phase  choisie  ne  varie  plus,  ou  encore  pour  que 
l'une  des  phases  ne  disparaisse  pas  complèleiuent  au  détriment  de  l'autre, 
ce  qui  changerait  la  nature  du  système,  il  faut  et  il  suffit  qu'on  ait 


On  aura  ainsi,  pour  chaque  surface  de  séparation  et  pour  chaque  corps 
du  système,  une  équation  analogue,  soit  en  tout  7î(cp  —  i)  équations 
d'équilibre. 

Si  maintenant  «,,  6,,  . . .,  5,-  désignent  les  masses  des  différents  corps  dans 
l'unité  de  masse  de  l'une  des  phases,  on  aura  évidemment 

«;  +  ^i  -H    •  •  •    H-  -S,  =  I  • 

Les  ;p  phases  du  système  fourniront  donc  cp  équations  semblables. 

Enfin,  si  M,,  M^,  ...,  M^  désignent  les  masses  des  différentes  phases 
du  système, /j,,  yj 2.  •••)  /J?  les  masses,  par  unité  de  masse  des  phases,  d'un 
même  corps  dont  la  masse  totale,  dans  le  système,  est  égale  à  /»,  on  aura 
nécessairement  la  relation 

/3,  M, +/ijM2 -h  •  •  • +y-'î-^iï  =/'• 


868  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Les  n  corps  indépendants  du  système  donneront  n  équations  analogues. 

Les  variables  pouvant  influer  sur  l'équilibre  du  système  sont,  outre  la 
pression  et  la  température  considérées  comme  seules  variables  d'ordre 
physique,  les  n  masses  des  corps  indépendants  qui  le  composent  et  les 
na  masses  de  ces  corps,  par  unité  de  masse  des  diflérentes  phases.  Quant 
aux  masses  de  ces  dernières,  elles  sont  arbitraires  et  l'équilibre  n'est  pas 
troublé  quand  on  les  fait  varier  ;  cet  équilibre,  en  effet,  est  uniquement 
atteint  par  les  échanges  qui  se  font  entre  les  surfaces  de  séparation  des 
différentes  phases,  quelles  que  soient  d'ailleurs  les  grandeurs  des  masses 
échangées. 

Nous  avons  ainsi,  en  somme,  2  -h  n  -h  no  variables  et,  entre  ces  variables, 
n(ç_i)_f-Aj_|_„^  soit  «ç  -H  9  équations  :  le  nombre  des  variables  indé- 
pendantes que  comporte  le  système  considéré,  autrement  dit  le  degré  de 
liberté  ou  la  variance  du  système,  est  donc  égal  à 

V  =;  2  +  rt  -1-  /( cp  —  no  —  'j  ^  n  -h  2  —  o. 

Quand  la  variance  est  nulle,  le  système  est  à  liaisons  complètes. 

MÉTALLURGIE.  —  Sur  l'origine  des  laminoirs.  Note  de  M.  Ch.  Fremont, 
présentée  par  M.  Bertin.  (Extrait.) 

Le  banc  à  étirer  du  xvii"  siècle  qui  se  trouve  au  Musée  de  Cluny  est 
accompagné  d'un  accessoire  curieux.  Sur  l'une  des  filières  destinées  à  l'éti- 
rage de  petits  fers  profilés,  la  mâchoire  plane,  dont  la  seconde  mâchoire  se 
rapproche  après  chaque  opération,  est  remplacée  par  un  petit  cylindre  tour- 
nant sur  deux  tourillons. 

Ce  n'est  sans  doute  pas  un  laminoir  proprement  dit,  mais  un  achemine- 
ment vers  le  laminoir. 


CHIRURGIE.  —  Le  progrés  de  la  Chirurgie  moderne  Jugé  par  une  statistique  de 
résections  du  genou.  Note  de  M.  Lucas-Champioxmère,  présentée  par 
M.  Guyon. 

Peut-on  juger  de  la  métamorphose  de  la  Chirurgie  de  ces  quarante  der- 
nières années  par  une  statistique  récente  ou  par  l'étude  des  opérations 
nouvelles? 


SÉANCE  DU  2  1  AVRIL  1908.  869 

Pour  les  opérations  nouvelles,  on  ne  peut  comparer  un  état  actuel  et  un 
état  ancien  puisque  autrefois  elles  n'existaient  pas.  Puis  la  plupart  des  opé- 
rations nouvelles,  opérations  viscérales,  se  font  sur  des  organes  peu  sen- 
sibles à  la  septicité,  ou  du  moins  sensibles  seulement  à  des  organismes  très 
septiques  relativement  faciles  à  écarter  par  les  précautions  ordinaires  de 
propreté.  Leur  succès  actuel  dépend  du  perfectionnement  de  technique  et 
de  la  propreté  plus  que  du  progrès  fait  par  l'ensemble  des  méthodes  chirur- 
gicales de  traitement. 

Il  est  plus  intéressant  de  comparer  les  deux  états  d'une  opération  prati- 
quée avant  l'ère  antiseptique  et  depuis. 

La  résection  du  genou,  qui  enlève  toutes  l(^s  parties  constituantes  de  l'arti- 
culation du  genou,  apporte  le  meilleur  critérium  du  progrès  chirurgical 
moderne. 

Elle  est  faite  sur  la  plus  grande  articulation  constituant  une  région  d'une  sensibilité 
telle  à  la  septicémie  qu'aucune  autre  région  n'en  a  de  plus  vive. 

Les  opérations  les  plus  minimes  faites  sans  précautions  spéciales  (ponction)  condui- 
saient souvent  aux  désastres.  Une  grande  opération  comme  la  résection  comportait 
d'effrayantes  mortalités. 

Les  partisans  de  celte  opération  groupant  les  meilleurs  chiffres,  les  meilleurs  succès 
de  l'étranger,  trouvaient  encore  des  chiffres  de  15  et  36  pour  100  de  morts,  chiffres 
qu'ils  considéraient  comme  faibles  et  encourageants. 

En  France,  en  réunissant  les  cas  heureux,  on  arrivait  à  57  pour  100. 

Les  opérations  des  hôpitaux  de  l-'aris  avaient  à  peu  près  toutes  échoué.  Les  chiffres 
réels  variaient  de  80  à  90  pour  100  de  mortalité.  L'utilité  même  des  rares  succès  était 
contestable. 

Pour  les  enfants  qui  avaient  le  moins  de  mortalité,  l'opération  était  à  peu  près  sans 
résultat  utile.  Les  adultes  qui  n'étaient  pas  morts,  conservant  souvent  des  fistules, 
menaient  une  vie  de  misérables  infirmes.  Après  des  mois  et  des  années,  leur  membre 
inférieur  était  inutilisable. 

Ollier,  qui  a  tant  fait  pour  les  résections,  estimait  qu'on  ne  devait  faire  la  résection 
du  genou  que  sur  des  sujets  assurés  de  la  possibilité  de  longs  mois  de  traitement 
hygiénique,  sans  quoi  il  valait  mieux  amputer. 

Il  ne  modifia  cette  opinion  que  plus  tard,  lorsi[iie  nous  avions  inauguré  de  nouveaux 
modes  de  pansement. 

Enfin  le  nombre  des  opérations  de  chaque  opérateur  était  misérable  et,  pour  consti- 
tuer une  statistique,  il  fallait  réunir  celles  de  plusieurs  chirurgiens. 

En  opposition,  voici  ines  résultats  pour  cette  opération,  d'autant  plus 
intéressants  que  j'ai  dû,  pour  les  faire  par  les  méthodes  nouvelles,  constituer 
une  technique  personnelle  après  des  tâtonnements  dangereux. 

De  1880  à  1907,  j'ai  fait  i36  résections  du  genou. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  16.)  Il4 


H-jo  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Jusqu'à  ma  cenl-trcnte-troisième  opération  je  pouvais  croire  que  je  n'au- 
rais aucune  mortalité,  car  je  n'avais  vu  aucun  cas  de  mort  par  suite  de 
l'opération. 

Parmi  les  sujets  à  très  mauvais  état  général  que  j'avais  suivis,  je  n'avais 
vu  la  mort  qu'après  5  mois,  6  mois,  2  ans,  10  ans,  tout  à  fait  indépen- 
dante de  l'opération. 

J'ai  perdu  le  cent-trenle-troisième  opéré,  3()  heures  après  l'opération,  do 
délire  alcoolique. 

J'avais  hésité  à  l'opérer.  On  m'avait  caché  que  c'était  un  ahsinthiquc. 
J'appris  après  sa  mort  qu'il  prenait  chaque  jour  5  ou  6  absinthes. 

Même  en  tenant  compte  de  ce  décès  je  n'avais  eu  que  0,76  pour  100  de 
mort  au  lieu  de  36  pour  100,  la  statistique  la  plus  favorable  jusque-là. 

A  part  une  fois  dans  mes  essais  du  début  (troisième  opéra/ion),  je  n'ai 
jamais  vu  de  suppuration  secondaire  sauf  les  cas  de  récidive,  c'est-à-dire  les 
cas  dans  lesquels  il  avait  été  impossible  d'enlever  tout  le  foyer  de  tuber- 
culose. 

Ce  troisième  cas  guérit  rapidement  par  amputation. 

Plus  tard  j'ai  fait  plusieurs  amputations  secondaires  (8)  parce  que,  très 
encouragé  par  mes  succès,  j'appliquais  la  résection  à  ces  cas  pour  lesquels 
tout  autre  chirurgien  eût  fait  d'emblée  l'amputation  de  la  cuisse. 

Cela  m'a  permis,  pour  quelques-uns,  de  conserver  le  membre  chez  des 
sujets  pour  lesquels  ce  succès  était  tout  à  fait  imprévu. 

Je  n'ai  jamais  vu  le  retour  de  la  tuberculose  à  longue  échéance  pour  me,s 
opérés  guéris. 

Le  fait  le  plus  remarquable  que  je  puisse  citer  c'est  l'absence  absolue  des 
fistules  dues  à  des  suppurations  postopératoires. 

Je  n'en  ai  vu  qu'un  cas  dû  à  une  faute  de  pansement  et  par  une  nouvelle 
opération  j'ai  guéri  la  malade  que  j'ai  suivie  pendant  plusieurs  années. 

J'ai  revu  un  très  grand  nombre  de  mes  opérés  après  2 5,  1 5,  18,  \f[  ans,  etc. 
Tous  marchaient  bien,  avec  un  membre  plus  court  et  même  j'en  ai  vu  taire 
de  véritaltles  tours  de  force.  Tel  cet  homme  (jue  j'ai  revu  lo  ans  après  son 
opération.  Colporteur  il  reprit  son  métier  peu  de  mois  après  son  opération 
et  son  premier  voyage  à  pied  fut  de  7")'^"'. 

L'inlluence  de  ces  opérations  qui  enlèvent  un  gros  foyer  de  tuberculose  a 
souvent  été  de  permettre  la  guérison  d'autres  foyers,  même  de  foyers  pulmo- 
naires. J'en  ai  plusieurs  exemples. 

On  peut  se  faire  une  idée  de  la  simplicité  des  suites  locales  pour  tous  les 
sujets  sans  exception  en  remarquant  que  toutes  ces  opérations  comportent 


SÉANCE    DU    2  1    AVRIL    1908.  87 1 

deux  sutures  osseuses  doubles  de  gros  fils  d'argent.  Je  n'ai  jamais  eu  occa- 
sion de  retirer  un  de  ces  fils  et  n'ai  vu  dans  aucun  cas  une  élimination 
de  fil. 

Toutes   mes  opérations  ont  été  faites  en  suivant  la  méthode  de  Lister,  ' 
sans  avoir  aucun  recours   aux  méthodes  dites  aseptiques,  dans  des  salles 
hospitalières  communes  au   milieu  des   suppurants  et  des  sujets  infectés 
Avenus  du  dehors.  Je  n'ai  jamais  utilisé  une  salle  dite  aseptique. 

On  peut  conclure  de  cette  série  de  résections  du  genou,  l'une  des  plus 
nombreuses  qu'un  seul  chirurgien  ait  réunie  en  aucun  pays,  que  cette  opéra- 
tion autrefois  si  meurtrière  est,  grâce  à  la  Chirurgie  moderne,  d'une  béni- 
gnité absolue. 

De  scndjlables  résultats,  comparés  à  ceux  de  la  Chirurgie  d'autrefois 
montrent  le  chemin  parcouru;  ils  prouvent  que  la  sécurité  opératoire  abso- 
lue peut  êlre  réalisée  par  les  antisepticjues. 


ZOOLOGIE.  —  Sur  la  structure  et  le  réseau  trachéen  des  canaux  excréteurs 
des  reins  de  Machilis  maritima  Leach.  Note  de  M.  L.  Kruxtz,  présentée 
par  M.  \  ves  Delage. 

Les  reins  des  ïhysanoures  sont  pairs  et  constitués  chacun  par  un  saccule 
communiquant  avec  un  labyrinthe.  Au  labyrinthe  de  chaque  rein  fait  suite 
un  canal  e!)ccrèteur.  Les  deux  canaux  excréteurs,  d'abord  isolés,  se  réunissent 
ensuite  pour  former  un  conduit  unique  débouchant  au  dehors  à  la  base  et 
au-dessus  de  la  lèvre  infi'-iiieure. 

Chez  Machilis  maritima  ('),  la  région  d'abouchement  du  labyrinthe  avec 
le  canal  excréteur  est  rétrécie,  étranglée  et  forme  un  court  canal  à  structure 
spéciale,  que  j'appellerai  le  collet. 

Au  point  de  vue  tilstoiogique,  le  collel  est  constitué  par  un  épitliélium  dont  les  cel- 
lules font  suite  à  celles  du  labyrinthe,  d'une  part,  et  à  celles  du  canal  excréteur,  d'autre 
part,  lîlles  sont  basses  (lol^),  munies  chacune  d'un  gros  noyau  (7!^),  et  le  toit  cellulaire 
est  recouvert  par  une  mince  couche  de  chitine  en  continuation  avec  celle  que  revêt  le 
canal  excréteur  proprement  dit.  Chaque  collet  est  rattaché  aux  téguments  par  un 
paquet  de  fibrilles  d'origine  épidermique,  qui  forme  une  sorte  de  boucle  autour  de  ce 
canal. 


(')   Du  laboratoire  maritime  de  RoscofT. 


872  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Les  canaux  excréteurs  présentent  la  même  structure  dans  leurs  portions 
paire  et  impaire.  Ces  canaux  sont  formés  par  un  épitliélium  très  haut  (envi- 
ron 40'').  qui  paraît  dériver  d'une  invagination  de  l'épiderme.  Chaque  cel- 
lule fait  saillie  dans  la  lumière  du  canal,  de  sorte  que  sa  cavité,  très  spacieuse, 
est  hérissée  de  nombreuses  petites  proéminences  plus  ou  moins  régulières. 
Au  sommet  de  ces  dernières,  contrairement  à  l'opinion  de  Becker  (1898), 
je  n'ai  pas  vu,  malgré  une  recherche  attentive,  d'oriiice  excréteur  corres- 
pondant à  un  canalicule  intracellulaire. 

Intérieurement,  le  canal  est  limité  par  une  couche  de  chitine  continue 
avec  celle  des  téguments. 

Les  membranes  cellulaires  sont  fines  et  peu  apparentes,  en  raison  de  la 
structure  même  du  cytoplasme. 

Chaque  cellule  est  pourvue  généralement  d'un  gros  noyau  (lo!^);  rare- 
ment il  en  existe  deux  qui,  dans  ce  cas,  sont  accolés.  Ils  sont  ovoïdes,  quel- 
quefois légèrement  déformés  et  pourvus  d'un  nucléole  plasmatique. 

La  structure  du  cytoplasme  est  fibrillaire  et  réticulée.  Les  fibrilles  for- 
ment des  mailles  serrées  s'étendant  depuis  la  base  des  cellules  jusqu'aux 
deux  tiers  environ  de  leur  hauteur.  Dans  la  portion  supérieure,  les  mailles 
sont  lâches  et  délimitent  de  grandes  lacunes. 

C'est  dans  cette  partie  du  corps  cellulaire  que  les  noyaux  sont  placés,  ils 
s'avancent  même  souvent  sous  les  élevures  du  toit  cellulaire. 

Dans  la  région  des  mailles  serrées,  les  fibrilles  sont  épaissies  et  formées  d'un  cyto- 
plasme condensé  jouant  le  rôle  de  formations  de  soutien.  Ce  sont  des  tonofibrilles, 
électivemenl  colorables  par  les  laques  d'hémaloxyline  ferrique  et  cuivrique.  Elles  sont 
anastomosées  et,  sur  des  coupes,  les  points  d'anastomose,  très  visibles,  peuvent  laisser 
croire  que  ces  fibrilles  sont  constituées  par  des  granules  Sisposés  en  série. 

Les  trachées  présentent  des  rapports  remarquables  avec  les  cellules  épi- 
théliales  des  canaux  excréteurs. 

On  sait  que  les  dernières  ramifications  des  trachées  ou  trachéoles  sont 
intracellulaires  (').  Ces  trachéoles  peuvent  se  terminer  dans  une  grosse 
cellule  trachéenne  appelée  cellule  terminale  ou  s'anastomoser  avec  les  tra- 
chéoles des  cellules  voisines  pour  former  un  réseau  terminal  comparable  au 
réseau  des  capillaires  sanguins  des  Vertébrés. 


(')    WlSTINGHAUSEN    (1890),    HoLMGBEN  (  1 896  ),    PaNTEL   (1S98),    PRENANT    (19O0),    BoN- 
GARDT  (igoS),  TOWNSEND  (1904),  etC. 


SÉANCE  DU  2  1  AVRIL  1908.  '  873 

Si  les  trachéoles  pénètrent  quelquefois  dans  les  cellules  (')  des  organes 
où  elles  se  rendent,  souvent  aussi  elles  forment  un  réseau  qui  les  enserrent 
sans  les  traverser. 

En  ce  qui  concerne  les  canaux  excréteurs  des  reins,  on  constate,  sur  des 
coupes,  que  la  face  inférieure  de  l'épilhélium  est  tapissée  par  un  riche 
réseau  trachéen.  On  retrouve  aussi,  dans  l'épithélium,  de  fines  trachéoles 
s'élevant  jusqu'à  la  hauteur  des  noyaux.  Or,  j'ai  pu  m'assurer  que  ces  tra- 
chéoles ne  sont  pas  intracellulaires,  mais  toujours  disposées  entre  deux 
cellules  voisines.  Elles  ne  se  terminent  pas  dans  l'épithélium,  mais  décrivent 
des  boucles  pouvant  se  ramifier  et  s'anastomoser  en  enserrant  les  cellules. 

Il  est  remarquable  de  rencontrer,  dans  l'épithélium  des  canaux  excré- 
teurs, un  réseau  trachéen  aussi  développé  et  une  aussi  grande  différenciation 
du  cytoplasme  que  celle  présentée  par  les  cellules  constitutives,  car  ces 
cellules  sont  de  simples  cellules  de  revêtement  qui  ne  paraissent  pas  pos- 
séder de  rôle  glandulaire. 


GÉOLOGIE.    —  Sur  le  Sénonien  et  l'Éocène  de  la  bordure  nord  de  l'Atlas 
marocain.  Note  de  M.  A.  Brives. 

J'ai  indiqué  dans  une  publication  antérieure  (")  que  l'Eocène  formait 
une  bande  continue  à  la  bordure  nord  de  l'Atlas,  depuis  les  Neknafa  jus- 
qu'à l'Oued  Iminzat  (Mesfioua).  Cette  zone,  constituée  par  des  argiles 
blanches  ou  bleues,  surmontées  de  Marnes  et  de  Calcaires  à  silex,  correspond 
au  Suessonien  d'Algérie.  L'identité  de  faciès,  la  présence  de  Thersitea,  la 
continuité  avec  les  couches  à  Nummulilcs  de  Chichaoua,  ne  laissent  aucun 
doute  à  cet  égard. 

Cependant  la  présence  de  fossiles  du  Crétacé  supérieur,  signalés  dans  les 
Neknafa  par  M.  Lemoine,  avait  amené  une  confusion,  et  l'existence  de 
l'Eocène  ne  paraissait  pas  suffisamment  caractérisée. 

J'ai  eu  l'occasion,  au  cours  de  mon  dernier  voyage  (novembre  1906- 
juillet  1907),  de  parcourir,  à  deux  reprises  différentes,  le  Neknafa  et  la 
bordure  de  l'Atlas.  Les  documents  paléontologiques  que  j'ai  recueillis  me 


(')    HeINEMANN    (1872),     KUPFFER    (1878),     FaUSSBK    (1887),     KoLLIKER     (1889),     LeYDIG 

(i885),  Cajai.  (1888),  Pétrunkewitsch  (rgoo),  etc. 
(*)  A.  Brives,  Comptes  rendus,  février  igoS. 


,S'7  4      *  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

permeltclil  de  préciser  les  données  antérieures.  Voici  les  résultats  auxquels 

je  suis  arrivé  : 

I"  Les  couches  à  silex  foriiienl  uue  bande  élroile  absoluinenl  conliiuie  sur  toute  la 
l)iir(lnie  de  la  chaîne  et  présentent  toujours  la  même  connposition  lithologique. 

2°  Ces  couches  se  relient  à  celles  du  Djebel  Tilda  (Chichaoua),  qui  sont  par  consé- 
(|uenl  du  même  âge. 

"3°  Elles  renferment  une  faune  abondante  de  Tiirrilella,  (\e  Ceiithiiiin,  de  bivalves. 
Les  fossiles  caractéristiques  sont  VOstrea  strictiplicaLa  Raulin  et  deux  formes  de 
Thersilea  absolument  semblables  à  celles  qui  ont  été  rencontrées  par  M.  Joleaud,  au- 
dessus  des  couches  à  pliosphales  dans  l'est  de  l'Algérie. 

4"  Un  niveau  phosphaté  existe  au  flanc  du  plateau  du  Guergouri  (sud  de  Marrakech  ) 
et  contient  Oslrea  strictiplicata. 

.>  La  discordance  sui-  le  Crétacé  est  générale  ainsi  que  la  transgression  sur  les 
ten-alns  plus  anciens.  Les  couches  reposent  sur  les  teriains  primaires  à  Amizmiz;  sur 
leTrias  gypseux  dans  les  collines  des  Mesfioua,  à  Atchliz.  (Ourlka),  à  Aguergour;  sur 
le  Cénoniamien  A  Liiintanoul  ;  sur  le  Turonien  au  sud  de  Bon  RiUKi  ;  sur  le  Sénonien 
<ians  les  Ait  Zelten  (Mtouga). 

L'âge  éocèue  inférieur  de  ces  assises  parail  donc  définitivement  acquis. 
■'  Le  Sénonien  n'avait  pas  encore  été  signalé,  au  moins  d'une  façon  précise 
dans  ces  régions.  M.  Lemoine  (')  avait  indiqué  de  Bon  Rikki  el  des  Ait 
Biot  quelques  fossiles  qui  pouvaient  faire  supposer  son  existence,  mais  les 
couches  qui  les  renfermaient  avaient  été  confondues  avec  celles  de  TEocène 
inférieur. 

Aux  yVït  Biot,  le  long  de  TOued  Igrounzar,  sur  le  chemin  de  Mogador  à 
Tiggi.(Dar  el  Mtougui),  on  peut  observer,  en  concordance  parfaite  avec  les 
calcaires  k  Astarle  Seguenzœ  Peron,  dont  l'âge  turonien  est  incontestable 
en  Algérie  d'après  l'opinion  de  M.  l'eron,  une  épaisseur  de  [\o^  environ 
de  Marnes  blanches  et  de  Calcaires  marneux  à  rognons  siliceux.  Ces 
couches  renferment  une  faune  abondante  de  Liicina,  de  Cytherea,  cVAstarte. 
J'ai  eu  la  bonne  fortune  de  rencontrer,  dans  les  bancs  les  plus  inférieurs, 
Mortoniceras  texanurn  F.  Riuner,  aux  euAirons  du  marabout  Si  Ahmed 
ben  Amar,  sur  le  chemin  de  Tiggi. 

Celle  ammonite  caractérise  le  Santonicn  inférieur  des  Charentes;  elle  a 
été  retrouvée  au  même  niveau  en  Tunisie  el  dans  l'est  de  l'Algérie;  il  m'a 
paru  intéressant  de  signaler  son  existence  dans  le  ^L^roc  occidental. 

Le  Sénonien  ainsi  caractérisé  forme  l'axe  d'un  synclinal  dirigé  JNord-Est- 


(')  Lt.iioit<z,  Mission  dans  le  Maroc  occidental  {liiill.  Comité  du    Maroc,    igoS) 


SÉANCE    DU    2  1    AVRIL    1908.  8-3 

Sud-Ouest,    jai    pu   suivre    ses  affleurements  sur  près  de  23'^"  chez  l'^s 
Ait  Zelten. 

En  résumé,  il  existe,  dans  cette  région  de  l'Ouest  marocain,  deux  niveaux 
bien  définis  de  Calcaires  à  silex,  l'un  appartenant  au  Santonicn,  l'autre  à 
l'Eccène  inférieur. 


PALÉOXTOLOGIE.  —  Sur  un  appareil  fanonculaire  de  Cetorhinus  trouvé  à 
l'état  fossile  dans  le  Pliocène  d' Anvers.  Note  (')  de  M.  Maurice  Lkri«:iii:, 
présentée  par  M.  Ch.  Barrois. 

Le  genre  Cetorhinus  de  Blainville  (=  Sdache  Cuvier),  qui  comprend  les 
plus  grands  Squales  actuels,  vit  dans  l'océan  Arctique  ;  il  est  surtout  can- 
tonné dans  la  mer  du  Groenland  et  au  nord  de  l'Islande  et  de  la  Norvèiic. 
Il  s'aventure  cependant  assez  souvent  dans  des  régions  plus  tenqjérées  : 
dans  la  partie  américaine  de  l'Atlantique  septentrional,  dans  les  parages 
des  Orcadcs  et  sur  les  côtes  d'Irlande  et  de  Norvège.  Enfin,  un  très  petit 
nombre  d'individus,  presque  toujours  isolés,  ont  été  capturés  sur  les  côtes 
du  Danemark,  d'Angleterre,  de  France,  du  Portugal  et  même,  après  avoir 
franchi  le  détroit  de  Gibraltar,  sur  les  côtes  de  l'Italie. 

L'un  des  principaux  caractères  du  genre  Cethorinus  est  d'avoir  ses  arcs 
hyoïdien  et  branchiaux  garnis  de  petits  appendices  très  déprimés,  rappe- 
lant les  fanons  de  la  Baleine  et  ayant  la  forme  d'une  crosse  dont  la  partie 
recourbée  serait  très  élargie.  Ces  fanoncules  ont  été  obseivés  par  la  plupart 
des  naturalistes  (Gunner,  Lovv,  Pennant,  Mitchell,  Foulis,  Cornish)  (|ui 
eurent  l'occasion  d'étudier  les  individus  capturés  sur  les  côtes  européennes. 
AUmann  fut  le  premier  à  décrire,  d'une  façon  précise,  l'appareil  fanoncu- 
laire de  Cetorhinus.  Plus  tard  et  successivement,  de  Brito  Capello,  Pavesi, 
Wright,  P.  et  H.  Gervais  donnèrent  des  descriptions  détaillées  de  cet 
appareil. 

De  ces  descriptions  et,  en  particulier,  de  celle  de  Pavesi  il  résulte  que 
les  fanoncules  sont  placés  les  uns  derrière  les  autres  et  insérés,  par  le  bord 
externe  de  leur  partie  recourbée,  vers  le  milieu  des  arcs,  de  telle  sorte  qu'ils 
cachent  la  partie  interne  de  ceux-ci  et  laissent  à  découvert  la  partie  externe 
qui  supporte  les  branchies.  Ils  sont  disposés  en  une  seule  rangée  sur  la 

(')  Présentée  dans  la  séance  du  28  mars  190S. 


8^6  ACADEMIE     DES     SCIENCES. 

face  postérieure  de  l'hyornaiidibulaire  el  de  l'hyoïdeum,  en  deux  rangées 
sur  chacun  des  quatre  arcs  branchiaux  suivants  (une  rangée  sur  chacune 
des  faces  antérieure  et  postérieure  de  ces  arcs),  en  une  rangée  unique  sur  la 
face  externe  des  pharyngiens  inférieurs.  Ces  diverses  rangées  de  fanoncules 
sont,  d'un  même  côté,  reliées  entre  elles  par  des  fanoncules  plus  petits. 

Le  rôle  de  ces  fanoncules  est  d'intercepter  le  plankton  nourricier  contenu 
dans  l'eau  respiratoire.  Ils  ont  ainsi  la  signification  physiologique  des 
fanons  des  Cétacés  myslicètes  et  des  branchiospines  de  certains  Téléos- 
tomes  (Alosa,  Polyodon)  (  '  ). 

En  18G7,  Hannover,  qui  ignorait  les  travaux  déjà  parus  sur  Cetoi-Ziinus, 
attira  l'attention  sur  des  corps  dont  la  provenance  était  inconnue  et  qu'il 
avait  rencontrés  dans  divers  musées  européens.  Ces  corps  étaient  formés  de 
rayons  semi-lunaires  à  la  base  et  rappelant  de  Jeunes  fanons  de  Baleine. 
De  l'étude  microscopique  qu'il  fit  de  ces  rayons  Hannover  conclut  que  leur 
structure  histologique  était  identique  à  celle  des  boucles  de  Raja  bâtis  et 
qu'ils  appartenaient  à  une  Raie  inconnue  et  peut-être  éteinte. 

Peu  de  temps  après,  P.-J.  van  Beneden  signala,  à  l'état  fossile,  dans 
le  Crag  d'Anvers,  des  rayons  isolés  analogues  à  ceux  que  venait  de  décrire 
Hannover.  Il  rappela  à  leur  sujet  l'opinion  de  ce  dernier  auteur  et  créa 
pour  le  Poisson  auquel  ils  avaient  dû  appartenir,  mais  dont  il  ignorait  com- 
plètement la  position  zoologique  exacte,  le  genre  Hannovera  et  l'espèce 
H.  aurala. 

Enfin,  Steenstrup  reconnut  dans  les  corps  signalés  par  Hannover  les 
fanoncules  de  Selachus  (Cclorhinus)  maximus  Gunner,  espèce  actuelle, 
et,  par  suite,  dans  les  rayons  isolés  du  Pliocène  d'Anvers,  les  fanoncules 
d'un  Poisson  du  même  genre. 

Au  cours  d'une  visite  faite  récemment,  en  compagnie  de  M.  L.  Dollo, 
conservateur  au  Musée  royal  d'Histoire  naturelle  de  Belgique,  à  la  collec- 
tion paléontologique  de  M.  G.  Hasse,  à  Anvers,  notre  attention  fut  attirée 
sur  une  pièce  curieuse  qui  venait  d'être  trouvée  à  Anvers  même  dans  le 
Pliocène  supérieur  (Poederlien).  Cette  pièce  n'est  autre  qu'une  partie 
importante  de  l'appareil  fanonculaire  d'un  Cetorhimis.  Les  fanoncules  y  ont 
conservé  leur  position  relative  ;  ils  forment  plusieurs  rangées  dans  lesquelles 
ils  sont  placés  les  uns  derrière  les  autres.  On  peut  distinguer  six  rangées  de 


(')  L.  l)oLLo,  Balhydraco  Scoliœ,  Poisson  abyssal  nouveau  recueilli  par  l'Expédi- 
tion antarclicjue  nationale  écossaise  {Proceed.  Roy.  Soc.  of  Edinburi^h.  vol.  XXVI, 
1906,  p.  72,  noie  infrapaginale  ) 


SÉANCR  DU  21  AVRIL  1908.  877 

fanoncules  ayant  appartenu  à  quatre  arcs  difTérents.  Deux  de  ces  rangées 
sont  simples  et  proviennent  de  deux  arcs  distincts.  Les  quatre  autres  sont 
opposées  deux  à  deux,  de  façon  que,  dans  chacun  des  deux  groupes 
ainsi  formés,  la  partie  recourbée  des  fanoncules  d'une  rangée  soit  en  contact 
avec  la  partie  correspondante  des  fanoncules  de  l'autre  rangée.  Les  deux 
rangées  de  fanoncules  qui  composent  chacun  de  ces  deux  groupes  sont  donc 
disposées  symétriquement  par  rapport  à  un  plan  qui  passerait  par  la  ligne 
de  contact  de  leurs  parties  recourbées.  Ce  plan  était,  durant  la  vie  de 
l'animal,  représenté,  dans  chaque  groupe,  par  un  arc  branchial  distinct. 

Les  fanoncules  fossiles,  isolés,  auxquels  P.-J.  van  Beneden  a  donné  le 
nom  à'Hanriovera  aurata,  sont  identiques  à  ceux  qui  constituent  l'appareil 
trouvé  dans  le  Pliocène  d'Anvers.  Je  ne  pense  pas  qu'ils  appartiennent  à 
une  espèce  différente  de  l'espèce  actuelle,  Celorhinus  maximus.  En  effet, 
tous  ces  fanoncules  ont  exactement  la  forme  et  les  dimensions  des  fanoncules 
des  Celorhinus  maximus  adultes.  De  plus,  il  existe,  dans  le  Pliocène  d'An- 
vers, comme  dans  le  Crag  d'Angleterre,  des  ergots  qu'on  ne  peut  distin- 
guer de  ceux  que  portent  les  appendices  génitaux  des  individus  mâles  de 
cette  espèce  ('). 

Comme  les  Celorhinus  de  l'époque  actuelle,  les  Celorhinus  de  l'époque 
pliocène  descendaient  donc  des  mers  arcticpics  pour  visiter  les  côtes  belges. 
Ils  s'aventuraient  aussi  jusque  sur  les  côtes  italiennes.  Des  fanoncules  ont 
eflèctivement  été  trouvés  dans  le  Plaisancien  de  la  Toscane  et  du  Piémont. 

Ces  dernières  côtes  semblent  même  avoir  été  visitées  par  ces  Squales  dès 
répoque  miocène.  Costa  a,  en  effet,  figuré,  sous  le  nom  de  Selache  vetusta, 
une  dent  provenant  du  Miocène  des  environs  de  Naples,  et  dont  la  forme 
générale  est  bien  celle  des  dents  des  Celorhinus. 

Enfin,  des  traces  de  migrations  plus  anciennes  encore  peuvent  être  rele- 
vées en  Belgique.  Storms  a,  en  effet,  signalé  dans  l'argile  de  Boom  (Oli- 
gocène moyen)  la  présence  de  fanoncules  de  Celorhinus.  J'ai  pu  examiner, 
dans  les  collections  Ed.  Delheid  et  G.  Hasse,  des  fanoncules  de  l'argile  de 
Boom.  Ils  diffèrent  de  ceux  de  Celorhinus  maximus  par  leur  taille  beaucoup 
plus  petite  et  par  leur  extrémité  recourbée  plus  élargie  et  en   forme  de 


(')  Les  vertèbres  du  Pliocène  d'Anvers  que  C.  liasse  {Das  nalurliche  System  der 
Elasinobranchier,  besonderer  Theil,  1882,  p.  241,  PI-  AAW II,  Jlg.  6-8)  a  décriles 
sous  le  nom  de  Selache  Duponti  me  semblent  se  rapporter  philôl  au  genre  Carcha- 
rodon. 

r.    R  ,   1CJ08     I"  Semestre    (T.   CXLVI,  N     16.)  '  13 


878  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

croissant.  Ils  indiquent  une  espèce  nouvelle  (Cetorhiniis  parvus  Ler.j  qui 
est  décrite  dans  mon  Mémoire  en  préparation  sur  les  Poissons  oligocènes 
de  la  Belgique. 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Sur  la  mesure,  directe  de  la  composante  verticale  du 
magnétisme  terrestre.  Application  à  l'exploration  de  la  chaîne  des  pays. 
Note  de  MM.  B.  Bkuxhes  et  P.  David,  transmise  par  M.  Bouquet  de 
la  Grje. 

Nos  mesures  antérieures  de  déclinaison  et  de  composante  horizonlale  sur 
le  puy  de  Dôme  et  dans  la  chaîne  des  puys  nous  ont  révélé  des  perturba- 
tions qui  s'expliquent  par  une  aimantation  d'ensemble  de  chaque  mon- 
tagne (').  11  nous  a  paru  qu'il  y  aurait  intérêt  à  contrôler  ce  résultat  par 
des  mesures  directes  et  nombreuses  de  la  composante  verticale. 

Dans  une  première  méthode,  la  seule  décrite  ici,  nous  avons  utilisé  notre 
boussole  d'inclinaison  de  voyage  à  laquelle  nous  avons  fait  adapter  une 
réglette  latérale  horizontale,  pareille  à  celle  qu'on  adapte  au  théodolite 
pour  la  mesure  de  la  composante  horizonlale.  Le  cadre  vertical  de  la  bous- 
sole étant  perpendiculaire  au  méridien  et  l'aiguille  mobile  verticale,  on  pose 
un  barreau  fixe  déviant  sur  Fétrier  de  la  réglette.  L'aiguille  mobile  s'incline 
d'un  angle  A  compris,  dans  nos  mesures,  entre  35°  et  4o°.  On  retourne  le 
barreau  bout  pour  bout  :  l'aiguille  s'incline  en  sens  inverse.  La  différence 
des  deux  lectures  donne  2  A  et  l'on  a 

Z  =  KcoiA, 

la  constante  K  se  déterminant  par  la  même  opération  en  un  point  de  repère 
où  l'on  a  fait  une  mesure  absolue.  On  effectue,  comme  contrôle,  un  retour- 
nement de  tout  l'appareil. 

On  n'a  ainsi  que  des  mesures  relatives  alîectées  d'une  double  cause 
d'erreur  :  la  variation  de  l'aimantation  du  barreau  déviant  avec  la  tempé- 
rature, et  la  diminution  progressive  de  cette  aimantation  avec  le  temps. 
Dans  les  conditions  de  nos  mesures,  l'inlluence  des  variations  de  tempéra- 
ture ne  peut  guère  dépasser  dix  unités  du  quatrième  ordre;  elle  ne  saurait 


(')  Journal  de  ['liysii/iic,  4°  série,  I.  Il,  1908,  p.  202;  4''  sécie,  l.  \  ,  1906,  p.  705  et 
spécialeiiieiil  p.  7i(). 


SÉANCE  DU  21  AVRIL  1908.  879 

donc  masquer  les  différences  dues  à  l'inégale  distribution  de  la  force  verti- 
cale dans  l'espace.  La  diminution  progressive  a  été  trouvée  pratiquement 
négligeable  par  des  mesures  répétées  à  diverses  époques  au  point  de  réfé- 
rence. 

A  titre  d'exemples,  donnons  une  série  de  mesures  faites  le  long  d'une  des 
pentes  du  puy  de  Dôme,  en  suivant  l'alignement  du  sommet  du  puy  de 
Besace,  au  sommet  d'un  mamelon  situé  sur  le  contrefort  SW  du  puy  de 
Dôme. 

18  août  1907.  Observateurs  :  M.  B.  Brunhes  et  M.  I.  Aurand,  aide  astronome  à 
l'Observatoire  de  Tananarive. 

Composante 
Altitude.  verticiile. 

m 
Point  F  (le  plus  bas  daus  l'alignement  choisi  )... .      1009  o,3833 

»      G,  pente  SW  du  puy  de  Dôme 1 100  0,8987 

»       H  »  12 16  0,4028 

»       1  »  1285  0,4075 

w      J,  tournant  du  chemin  d'accès,  dit  passage 

des  Goules 1878  o,4i86 

»      K,  sommet  du  mamelon  SW i4io  0,4820 

Citons  quelques  mesures  faites  sur  la  pente  N  i  5°  W  à  partir  du  sommet,  dans  la 
région  où  la  comjjosante  horizontale  est  minimum  : 

Altitude.  H.  Z. 

Point  (3M  (précédemment  exploré)  sur  un 

terre-plein  avant  la  grande  pente i455  o,2o58  o,48oo 

Point  (3K  (id.),  point  extrême  où  l'on  voie 

l'anémomètre i438  o,  1994  0,4192 

Point  |3K(  (id.),  plus  bas 1892  0,2072  0,4126 

D'autres  mesures  au  Sud  et  à  l'Est  permettent  de  conclure  : 

Les  maxima  et  minima  de  déclinaison  et  de  composante  horizontale  pré- 
cédemment découverts  ne  proviennent  pas  de  perturbations  éti^oitement 
localisées  en  ces  points,  mais  résultent  bien  d'une  aimantation  d'ensemble 
que  démontre  l'augmentation  de  la  composante  verticale  quand  on  monte. 

Cette  augmentation  est,  en  gros,  proportionnelle  à  l'altitude  dont  on 
s'élève.  Elle  prend  seulement  une  valeur  plus  forte  si  l'on  atteint  un  sommet 
ou  une  terrasse  où  le  plan  tangent  au  sol  devienne  horizontal. 

Les  pays  de  Besace,  du  Clierzou,  de  Pariou,  donnent  des  résidlals  de  même 
sens  que  le  puy  de  Dôme  au  point  de  vue  de  la  variation  de  la  composante  ver- 


88o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ticale  avec  l'altitude.  Il  serait  intéressant  d'appliquer  cette  méthode  d'explo- 
ration point  par  point  à  une  montagne  ayant,  au  contraire,  un  pôle  iSord  au 
sommet,  comme  les  deux  exemples  qu'a  signalés  G.  Meyer  dans  le  Kai- 
serstuhl,  mais  pour  chacun  desquels  il  ne  cite  que  deux  ou  trois  mesures  en 
tout.  Si  de  pareilles  montagnes  existent,  il  ne  sera  pas  inutile  de  procéder  à 
de  nombreuses  mesures  directes  de  composante  verticale  pour  mettre  leur 
propriété  hors  de  doute.  Car  c'est  la  question  de  la  possibilité  de  l'inclinaison 
négative  dans  le  passé  qui  serait  ainsi  délinilivement  tranchée  par  l'affir- 
mative. 


M.  C.  GouLAs  adresse  une  Note  intitulée  :  Turbine  atmosphérique. 
(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Maurice  Levy.) 

M.  AxDRÉ  AuRit  adresse  une  Note  Sur  l'entropie. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Violie.) 

M.  P.-W.  Stuart-Mexteath  adresse  un  Mémoire  Sur  la  géologie  des 
environs  de  l'Observatoire  d'Abbadia  {Basses-Pyrénées). 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Michel  Lévy.) 

La  séance  est  levée  à  4  heures. 

G.   D. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER- VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  n"  55. 

Depuis  .835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  réguliàrement  le  Dimanche.  Ils  forment   à  la  fin  de  rann««  H«  , 

ibles,  l'une  parordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'4atlirT!!  .    l  '  '°'"™''  '"-^°-  ''«"* 

.  part  du  I"  Janvier.  '  d.pnaDetiqua  de,  noms  d  Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 


Paris  :  30  fr. 


Prix  de  l'abonnement  : 
Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


gers . 


chez  Messieurs  : 
'«" Ferran  frères. 

,  Chaix. 
?«'" j  Jourdan, 

'  Rufl". 

liens Courtin-Hecquet. 

I  Germain  at  Grassin. 

'  Siraudeau. 

yonne Jérôme. 

ançon Marion. 

I  Ferel. 
-deaux Laurens. 

'  Mu  lier  (G.) 
trges Renaud. 

,  Derrien. 
j^  )  F.  Hobert. 

I  Le  Borgne. 
Uzel  frères. 

'" Jouan. 

inibéry Dardai  et  Bouvier. 

t  Henry. 
■  >.  Marguerie. 

t-Ferr..  jl^elaunay. 
'  Bouy. 

(Groffier. 
Ratel. 
Rey. 

S  Lauverjat. 
)  Degez. 


Montpellier . 


•rbourg  . 


chez  Messieurs  : 

Lorient •  BaumaL 

\  U°"  Texier. 

Cumîa  et  Masson. 
I  Georg. 

Lyon /  Phily. 

Maloine. 
Vitte. 

Marseille Ruât. 

Valat. 

Coulet  et  fils. 
Moulins Martial  Place. 

Buvignier. 
IS'ancy J  Grosjean-Maupin. 

Wagner  et  Lambert. 

Dugas. 
Veloppé. 

iBarma. 
Appy. 

^tmes Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 

\  Blanchier. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Amsterdam 


Nantes 


Nice 


Poitiers . 


\  Blanchie 
(  Lévrier. 


■loble \  Drevel. 

)  Gratierel  C''. 

"ochelle Toucher. 

lavre J  Bourdignon. 

Dombre. 


Tailandier. 
Giard. 


Hennés Plihon  et   Hommais . 

Rochefort Girard  (M"" ). 

Bouen |  Langlois. 

(  Lestringant. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Toulon \  '''g"'^- 

Alté. 


Toulouse  . 


\  Gimet. 
(  Privât. 


iBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 

Valenciennes  ....  )  ^iard. 

I  Lemaitre. 


chez  Messieurs  : 

Feikema     Caarel- 
sen  et  G'*. 

.Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

iAsher  et  G''. 
Friediander  et  flis. 
KuhL 
Mayer  et  Muller. 

j5e/'ne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLamertin. 
Mayolei  et  Audiarle. 
Lebègue  et  C'°. 

/  Sotchek  et  C". 

Bucarest .  i     ■ 

j  Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deightoa,  Bell  et  C°. 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople  . .     Otto  Keil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Cènes Beuf. 

L  Eggimann. 

Genève )  Georg. 

(  Burckhardt. 
La  Haye Belinfante    frères 

Pavot  et  C'«. 
Lausanne Rou^e. 

Sack. 

Barth. 

Brockhaus. 
Leipzig ,'  Lorentz. 

Twietmeyer. 

Voss. 

I  Desoer. 

Liège ,  „ 

"  '  Gnuse. 


Londres 

Luxembourg . . 


Madrid. 


Naples 


Chez  Messieurs  : 
/  Dulau. 

•  •  '  Hachette  et  C" 
'  Nutt. 

•  ■      V.  BUck. 

ÎRuiz  et  C. 
Romo. 
Dossat. 
F.  Fé. 

Milan 1  ^""""^  ^'■^'■«s- 

■    ■  ■  ■  (  Hœpli. 

Moscou Tastevin. 

Marghieri  diOius. 
Pellerano. 

,'  Dyrsen  et  Pfeiffsi. 
New-  York j  Stechert. 

(  Lemcke  et  Buechaer 

Odessa .     Rousseau. 

Oxford Parker  et  O'. 

Païenne Reber. 

Porto llagalhaes   et  .Moniz 

Prague Rivnac. 

Bio-Janeiro Garnier. 

Bocca  frères. 

Loescher  et  C*. 

Botterdam Kramors  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghandel 

(  Zinserling. 
S'-Petersbourg  . .  1  \Y„|jr 

[  Bocca  frères. 
Brero. 
Rinck. 
\  Rosenberg  et  Sellier 
(Varsovie Gebethner  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 

l  FricU 

Viennet. {„       ,,    .  ^. 

j  Gcrold  et  0"°. 

Ziirich Rascher. 


Borne. 


Turin  . 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Tûmes     I  a  31.   -  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i85o.)  Volume  in-4'';  i853.  Pri.x  .      .. 

lomes32a61.  —(  i"  .Janvier  1 85 1  à  3i  Décembre  1 865.  )  Volume  in-^";  1870.  Pri.\ 

tomes  62  a  91.  —  (  i"  Janvier  [866  à  3i  Décembre  1880.  )  Volume  in-4°:   1889.  Priv  . 


25  fr. 

25  fr. 
25  fr. 
25  fr. 


Tomes  92  à  121.  —  (i"  Janvier  1881  à  3i  Décembre  rSQi.  )  Volume  in-l»;  1900.  Prix 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES: 

rmélp7'!îf^M"'H?J''"'^'''"w  P"'"-'*  '^^  '",  Ph.vsiologiedes  Algues,  par  M.M..A..  DERBEsetA.-J.-J.SouKR.  -  .Mémoiresur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'éprouvent 
res  Tr'J.ji.  „;.  vt  r  ~  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  dans  les  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  digestion  des 
■res  grasses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-4«,  avec  32  planches;  iS56 ! ..     25  fr. 

?p'rin7'^''^"îi°"^V-"'^'"^*^î'^'"''^*'''"^"'''  P^''  '^'-  ^■-^-  ^'^'^  Benedbn.  — Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  iS.5o  par  l'Académie  des  Sciences 
imenfalrp  ■        ,'v  '^' P"'*  remise  pour  celui  de  i85(i,  savoir  :  «  Etudier  les  lois  de  la  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  différents  terrains 

jrp  hA  ^"'^^ntl  ordre  de  leur  superposition.  —  Discuter  la  question  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechercherla 

jre  ues  rapports  qui  existent  entre  l'état  actuel  du  régne  organiqueet  ses  étals  antérieurs»,  par. M.  le  Professeur  Brox:*.  In-i»,  avec  7  planches;  1S61.  ..     25  fr. 

^  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  diver*  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


N^  16. 

TABLE    DES    ARTICLES    (Séance  du  21  Avril  I908.) 


MÉ^IOIIIES   ET  COMMUrVICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES    CORRESPONDANTS   DE    L'ACADÉMIE. 


Pages. 


M.  le  Secrétaire  perpétuel  donne  quelques 
détails  sur  le  quatrième  Congrès  des  Ma- 
thématiciens qui  vient  de  se  tenir  à  Rome 
du  6  au  II  avril 

M.  A.  Chauveau.  —  Sur  un  complément  de 


845 


Pages, 
démonstration   du    mécanisme  de  la    sté- 

réoscopie  monoculaire ^46 

M.  A.  Laveran.  --  Au  sujet  de   Trypano- 
soma  congolense  (  Broden  ) . . .   853 


COIUIESPONDANCE. 


M.  le  Secrétaire  perpktuel  signale  dix 
planches  héliogravées  de  la  «  Carte  photo- 
graphique du  Ciel  »  adressées  par  M.  Fe- 
lipe Valle ■■•.-      856 

M.  Chr.  Aurivillius  annonce  à  l'Académie 
qu'une  copie  à  l'huile  du  portrait  de  René 
Descaries,  par  M.  David  Beck,  lui  est 
offerte  par  l'Académie  des  Sciences  de 
Stockholm 8^6 

M.  Robert  Jonckheere.  —  Un  nouvel  Obser- 
vatoire français 856 

M.  F.  NÈGRE.  —  Influence  des  effluves  sur 
la  résistance  d'isolement  des  isolateurs...       857 

MM.  G  -A.  Hemsalech  et  C.  de  Wattevili.e. 
—  Sur  les  spectres  de  flamme  du  fer SSg 

M.  P.  Pascai..  —  Sur  le  pouvoir  réducteur 
des  ferropyrophosphales 862 

M.  Jean  Meunier.  —  Sur  la  combustion  sans 
flamme  et  sur  son  application  à  l'éclairage 
par  les  manchons  incandescents 864 

M.  J.-A.  MULLER.  —  Sur  une  démonstration 
de  la  règle  des  phases  de  Gibbs 866 

M.  Ch.  Fremont.  —  Sur  l'origine  des  lami- 
noirs       868 


M.  Lucas-Championnière.  —  Le  progrès  de 
la  Chirurgie  moderne  jugé  par  une  statis- 
tique de  résections  du  genou S68 

M.  L.  Bruntz.  —  Sur  la  structure  et  le  ré- 
seau trachéen  des  canaux  excréteurs  des 
reins  de  Macliilis  maritima  Leach. 871 

M.  A.  Brives.  —  Sur  le  Sénonien  et  l'Éocène 

de  la  bordure  nord  de  l'Atlas  marocain..       870 

M.   Maurice   Leriche.   —   Sur   un   appareil 
fanonculaire  de  Ceiorhinus  trouvé  à  l'état  . 
fossile  dans  le  Pliocène  d'Anvers 875 

MM.  B.  Brunhes  et  P.  David.  —  Sur  la 
mesure  directe  de  la  composante  verticale 
du  magnétisme  terrestre.  Application  à 
l'exploration  de  la  chaîne  des  puys 878 

M.  C.   Coulas  adresse   une  Note  intitulée  : 

«  Turbine  atmosphérique  » 880 

M.  André  Auric  adresse  une  Note  «  Sur  l'en- 
tropie )i 8S0 

M.  P.-W.  Stuart-Menteath  adresse  un 
Mémoire  «  Sur  la  géologie  des  environs 
de  l'Observatoire  d'Abbadia  (  Basses-PjTé- 
nées)  » 8S0 


PARIS.     -     IMPRIMERIE    G  AUT  H  1  KR- VILLA  R  S  , 
Quai  des  Grands-Augustins,  55. 


Le  Gérant  :  G.a.uthieb-Villars. 


iiiAI      22      i'.K)(i 


1908 


PREMIER  SEMESTRE. 


COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACAOÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR  MM.    LES   SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


NI  7  (27  Avril  1908 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES   DE   L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

''  1908 


RÈGLEMENT  UUW  AUX  COMPTES  RENDUS 

ADOPTÉ    DANS    LES    SÉANCES    DES    23    lUIN    1862    ET    2 '4    MAI    1873 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  \".   —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  par  un  Associéélrangerdel'Académie  comprennent 

au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

'1  oute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:>.  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'a 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  p 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus 

Article  2.   —   Impression  des  travaux  des  Savar 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personn 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'A 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  i 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  so 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis. 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomm 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extr 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  f( 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  0 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  ren 
à  rimprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tai 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remi 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —  Planches  et  tirage  à  pari. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  plancli 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  serait 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compU 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  < 
teurs  ;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement, 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrât 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  ren(\ 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du 
sent  Règlement. 


1 


Les  Savants  étraagers  à  l'Académie  qui  désireat  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés   d« 
Les  bavants  eiraageis  <•  '    >-  ^,„„,;  „„;  „„.„x^ru  »Banr-«   avant  5"   Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suiva 

déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qm  précède  la  séance,  avani  o     aunom»  i- 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU   LUNDI  27  AVRIL  1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  BECQUEREL. 


MEMOIRES  ET  COMMUIVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

GÉOMÉTRIE  INFINITÉSIMALE.  —  Si/r  un  problème  relatif  à  la  théorie 
des  courbes  gauches.  Note  de  M.  Gastox  Darbou.\'. 

D'après  les  belles  recherches  exposées  en  1880  par  M.  Bâcklund  et  d'après 
celles,  un  peu  plus  générales,  que  j'ai  fait  connaître  au  n°  812  de  mes  Leçons 
sur  (a  théorie  des  surfaces  (\W  Partie,  p.  i4i),  on  sait  trouver  tous  les 
couples  de  surfaces  qui  se  correspondent  point  par  point,  de  telle  manière 
que  les  deux  plans  tangents  en  ces  points  et  la  droite  qui  joint  les  points  de 
contact  forment  un  système  invariable.  .le  me  suis  proposé  de  traiter  le  pro- 
blème analogue  de  la  théorie  des  courbes,  c'est-à-dire  de  recherclier  deux 
courbes  qui  se  correspondent  point  par  point,  de  telle  manière  que  les  tan- 
gentes aux  points  correspondants  et  la  droite  qui  joint  ces  points  forment 
un  système  invariable.  Cela  exige  évidemment  quatre  conditions;  si  l'on 
désigne  par  M,  M'  les  points  correspondants,  il  faut  :  1°  que  la  droite  MM' 
soit  de  longueur  invariable;  2°  qu'elle  fasse  des  angles  constants  avec  cha- 
cune des  tangentes  en  M  et  en  M';  3°  que  les  deux  plans  passant  par  MM' 
et  par  l'une  des  tangentes  fassent  entre  eux  un  angle  constant.  .le  veux  faire 
connaître  ici,  sans  entrer  dang  tous  les  détails  de  la  recherche,  les  princi- 
paux résultats  auxquels  elle  m'a  conduit  ('  ). 

On  remarquera  tout  d'abord  que,  si  l'on  a  obtenu  une  solution  de  ce 


(')  Dans  sa  dissertation  inaugurale,  publiée  à  Gorlitz  en  1907  et  intitulée  :  Ueber  die 
Bdcklundsche  Transformation  der  Fldchen  konstanter  Krùmmung ,  M.  Otto 
Roelcke  s'est  occupé  de  questions  analogues. 

C.  B.,   1908,   I"  Semestre.  (T.   CXLVI,  N°  17.)  I  l(3 


882  ACADÉMIE    DES    SC1E^"CES. 

problème,  on  pourra  en  déduire  une  infinité  d'autres,  dans  la  détîuilion  des- 
quelles entrera  une  fonction  arbitraire  d'une  varialjle.  Soient,  en  effet,  (C), 
(C)  les  deux  courbes,  cl  M,  M'  un  couple  ciuelconque  de  points  correspon- 
dants sur  ces  courbes.  Si  Ton  considère  la  surface  réglée  {R)  engendrée  par 
la  droite  MM',  on  peut  dire,  d'après  la  définition  même  de  la  correspon- 
dance, que  les  deux  courbes  (C),  (C)  de  la  surface  doivent  couper  les  géné- 
ratrices rectilignes  sous  des  angles  constants  et  que  les  plans  tangents  à  la 
surface  aux  points  M,  M'  doivent  faire  aussi  un  angle  invariable.  Or  toutes 
ces  propriétés  subsistent  si  l'on  déforme  la  surface  réglée  en  assujettissant 
ses  génératrices  à  demeurer  rectilignes. 

On  voit  donc  qu'il  est  naturel  de  chercher  à  résoudre  le  problème  qui 
nous  occupe  en  prenant  comme  point  de  départ  la  surface  réglée  (11)  sur 
laquelle  les  deux  courbes  (C),  (C)  sont  tracées. 

Enl'abordant  de  cette  manièreon  est  conduit, paruneanalyse  quej'omets, 
au  résultat  suivant  : 

Si  les  deux  courbes  (C),  (C)  /le  sont  pas  toutes  deux  des  trajectoires  ortho- 
gonales des  génératrices  de  (R),  cette  surface  réglée  sera  applicable  sur  l'/iv- 
perboloide  de  révolution  à  une  nappe  et  les  deux  courbes  (C},  (  C)  seront  les 
transformées  de  deux  parallèles  quelconques  de  l'hypeiboloide. 

Cette  proposition  s'étend  même  au  cas  limite  où  la  surface  (W)  serait 
développable;  en  ce  sens  que,  dans  ce  cas,  la  surface  (R)  aura  pour  arête 
de  rebroussement  une  courbe  à  courbure  constante  et  sera  applicable  sur  la 
partie  du  plan  extérieure  à  un  cercle,  c'est-à-dire  sur  un  byperboloïde  de 
révolution  infiniment  aplati.  Les  courbes  (C)  et  (  C)  s'obtiendront  en  por- 
tant des  longueurs  constantes  sur  la  tangente  à  l'arête  de  rebroussement  à 
partir  du  point  de  contact. 

Revenons  au  cas  général.  D'après  un  théorème  de  Laguerre,  on  sait  que 
les  surfaces  réglées  applicables  sur  l'hyperboloïde  réglé  de  révolution  ont 
pour  ligne  de  striction  une  courbe  de  Bertrand,  c'est-à-dire  une  courbe  pour 
laquelle  la  courbure  et  la  torsion  sont  liées  par  une  équation  linéaire.  Il  est 
facile  de  caractériser  les  courbes  (G)  et  (C)  qui  sont  les  transformées  des 
parallèles  de  rbyperi)oloïde  et  l'on  trouve  qu'il  existe,  entre  la  courbure,  la 
torsion  et  la  dérivée  de  la  courbure  par  rapport  à  l'arc,  une  relation  assez 
compliquée,  de  la  forme 

I  I  rfp  «      -7-; y 

■-  -Y  +  -  V  ^-—  p-  =  c, 


SÉANCE  DU  27  AVKIL  1908.  8H3 

OÙ  a,  i,  c  sont  trois  constantes.  Cette  relation  n'a  rien  de  particulièrement 
intéressant;  elle  montre  toutefois  qu'il  sera  impossible  de  choisir  arbitraire- 
ment l'une  ou  l'autre  des  courbes  (C),  (C)  avec  lesquelles  se  construit 
notre  première  solution. 

Si  la  courbe  (C)  satisfait  à  une  ou  deux  équations  de  la  forme  précé- 
dente, elle  fournira  une  ou  deux  solutions  de  notre  problème. 

Elle  ne  peut  satisfaire  à  trois  sokitions  do  ce  genre  que  si  p  et  t  sont  con- 
stants, c'est-à-dire  si  elle  est  une  hélice.  Dans  ce  cas,  nous  serons  conduits 
à  une  solution  qu'on  peut  caractériser  comme  il  suit  :  donnons  à  un  corps 
solide  quelconque  un  mouvement  héhcoïdal.  Tout  segment  MM' de  ce  corps 
se  déplace  de  manièi^e  que  les  hélices  décrites  par  ses  extrémités  soient  dans 
la  relation  qui  fait  l'objet  de  ce  travail. 

Examinons  maintenant  le  cas  écarté  dans  la  recherche  précédente,  où  les 
courbes  (C),  (C)  seraient  normales  à  la  droite  MM'.  Alors  l'élément 
linéaire  de  la  surface  réglée  (R)  ne  sera  phas  défini.  Si  on  le  met  sous  la 
forme 

on  verra  facilement  qu'on  aura  seulement  entre  a  et  ^  la  relation 

(32+  {or.  — a)  {c.  —  a-)z=b^, 

OÙ  a,  a',  h  sont  trois  constantes.  Mais,  comme  on  peut  toujours,  par  de 
simples  quadratures,  trouver  les  surfaces  réglées  admettant  cet  élément 
linéaire,  on  voit  qu'on  pourra,  à  l'aide  de  simples  signes  de  quadratures, 
écrire  la  solution  générale  de  notre  problème.  Je  reviendrai  plus  loin  sur  ce 
point. 

Mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  intéressant,  c'est  qu'ici  on  pourra  prendre  arbi- 
trairemenl  l'une  des  courbes,  (C)  par  exemple.  Alors  la  détermination 
de  (C)  dépendra  de  l'intégration  d'une  équation  de  Riccati  de  la  forme 
suivante  : 

dm         I         .         ,,  sin  m 

ds         -  p 

OÙ  -,  -  et  s  désicrnent  les  courbures  et  l'arc  de  la  courbe  (  C  ).  On  sera  donc 

conduit  à  une  méthode  générale  de  transtormation  applicable  a  une  courbe 
quelconque  (C),  et  permettant  d'en  déduire  une  suite  illimitée  de  courbes  nou- 
velles. 

On  se  trouve  ainsi  en  présence  d'une  série  de  problèmes  analogues  à  ceux 
cju'on  rencontre  dans  l'étude  des  transformations  des  surfaces  à  courbure 


884  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

constante.  (_)n  lira  leur  étude  complète  dans  le  Mémoire  développé,  qui 
paraîtra  dans  le  Recueil  de  l'Académie.  Je  me  bornerai  ici  à  quelques-uns 
des  résultats  que  j'ai  obtenus. 

J"ai  été  conduit  à  examiner  si  un  ([uadrilatère,  dont  les  côtés 
demeurent  invariables,  peut  se  déformer  de  telle  manière  que  ses 
dièdres  demeurent,  eux  aussi,  invariables.  On  reconnaît  que  cela  ne  peut 
arriver  que  si  le  quadrilatère  est  un  parallélogramme  gauche,  c'est-à-dire 
si  ses  côtés  opposés  sont  égaux.  Alors  les  rapports  des  sinus  des  dièdres  du 
quadrilatère  à  leurs  arêtes  sont  égaux  en  valeur  absolue;  et  il  suffit  qu'un 
des  dièdres  soit  constant  pour  qu'il  en  soit  de  même  de  tous  les  autres.  On 
est  ainsi  conduit  au  parallélogramme  gauche  qui  se  présente  dans  l'étude 
de  la  transformation  de  M.  Backlund,  faite  par  M.  Blanchi. 

La  suite  de  la  recherche  m'a  aussi  conduit  à  examiner  si  un  quadrilatère 
invariable  peut  se  déformer  de  telle  manière  que  chaque  sommet  décrive 
une  courbe  normale  aux  deux  côtés  cjui  se  croisent  en  ce  point. 

En  dehors  de  la  solution  banale  fournie  par  cjuatre  trajectoires  orthogo- 
nales d'un  plan  mobile  et  par  le  quadrilatère  plan  invariable  que  forment 
les  pieds  de  ces  trajectoires,  j'ai  obtenu  la  solution  suivante  qui  m'a  permis 
de  compléter  le  théorème,  rappelé  plus  haut,  de  Laguerre  : 

Soif  AB(  ;D  le  quadrilatère  cherché.  Ses  deiiv  diagonales  AC,  BD  en- 
gendrenl  des  surfaces  réglées  (R),  (R')  qui,  l'une  et  l'autre,  sont  applicables 
sur  le  même  hyperholoide  de  révolution  (H),  l^es  pieds  de  la  plus  courte  dis- 
tance des  diagonales  AC  et  BD  décrivent  les  lignes  de  striction  des  deux  sur- 
faces réglées  qui  sont,  comme  on  sait,  des  courbes  de  Bertrand  et  qui  ont, 
l'une  et  l'autre,  pour  normale  principale,  la  plus  courte  distance  des  diago- 
nales. Ces  dewv  diagonales  sont  des  axes  de  rotation  conjugués  dans  le  mou- 
vement de  la  figure  invariable  formée  par  le  quadrilatère  et  les  points  centraux 
des  deux  diagonales. 

L'hyperboloide  (H)  est  celui  qui  aurait  pour  a.ie  l'une  des  diagonales  et 
pour  génératrice  l'autre  diagonale.  Par  exemple,  l'hyperboloide  ayant  AC 
pour  axe  et  BD  pour  génératrice  se  raccordera  suivant  cette  génératrice  avec 
la  surface  (R'),  sur  laquelle  il  roulera.  Il  en  sera  de  même,  en  ce  qui  con- 
cerne (R),  de  r  hyperholoide  ayant  AC  pour  génératrice  et  BD  pour  axe, 
hyperboloide  évidemment  é gai  au  précédent . 

La  méthode  que  nous  avons  suivie  dans  la  recherche  précédente  lie  l'étude 
de  la  question  proposée  à  la  considération  de  la  surface  réglée  (R)  sur  la- 
quelle sont  tracées  les  courbes  (C)  et  (C').  Dans  le  cas  où  ces  courbes  sont 


SÉANCE  DU  27  AVRIL  1908.  885 

normales  à  la  ligne  MM',  nous  avons  donncj  une  relation  entre  a  et  p  à  la- 
quelle doit  satisfaire  l'élément  linéaire  de  la  surface  réglée  (R).  Or,  cette 
relation  caractérise,  d'après  une  proposition  due  à  Bour,  les  surfaces  réglées 
qui  peuvent  être  déformées  de  telle  manière  que  leurs  génératrices  recti- 
lignes  deviennent  les  normales  principales  de  deux  courbes  gauches.  Nous 
pouvons  donc  énoncer  la  proposition  suivante,  à  laquelle  on  est  conduit 
directement  par  quelques  considérations  géométriques  : 

Pour  obtenir  toutes  les  solutions  de  notre  problème  dans  lesquelles  les  courbes 
(C),  (C)  sont  normales  à  la  droite  qui  joint  1rs  points  correspondants,  il  suf- 
fira de  construire  tous  les  couples  de  courbes  de  Bertrand  (K)  et  (K')  qui  ont 
les  mêmes  normales  principales,  puis  de  déformer  d'une  manière  quelconque  la 
surface  gauche  formée  par  ces  normales  principales.  La  solution  générale  du 
problème  sera  alors  finie  par  les  transformées  (  C)  ei  (C)  des  coiu-bes  de  Ber- 
trand. 

Il  est  clair  que  toutes  ces  opérations  n'exigeront  que  de  simples  quadra- 
tures. 

Nous  terminerons  en  disant  quelques  mots  d'un  cas  particulier  où  la  solu- 
tion de  notre  problème  s'obtiendra  sans  aucune  intégration  :  c'est  celui  où, 
les  courbes  (C),  (C)  demeurant  toujours  normales  à  MM',  les  tangentes  aux 
deux  courbes  en  M  et  en  M'  sont,  en  outre,  assujetties,  non  à  faire  un  angle 
constant  quelconque,  mais  à  être  rectangulaires. 

Dans  ce  cas,  si  l'on  se  donne  arbitrairement  la  courbe  (C),  la  courbe  (C) 
se  déterminera  de  la  manière  suivante  :  si  x,  v,  z  désignent  les  coordonnées 
rectangulaires  du  point  M  de  (C),  5  et  p  l'arc  et  le  rayon  de  courbure  de  la 
courbe,  /  la  distance  constante  MM',  les  coordonnées  du  point  correspon- 
dant M'  de  (C)  seront  données  par  l'équation 


'^^■^  m ï  i  '^h'  '^'^        dz  d- y 

7h-     '    ' 


'   •  '     \  i/s    ils-        (Is    as 


et  celles  qu'on  en  déduit  par  des  permutations  circulaires. 


MÉTÉOROLOGIE.  —  Sur  l'application  de  la  télégraphie  sans  fil  à  l'amélioration 
des  avertissements  météorologiques.  iNote  de  M.  G.  Bigourda.v. 

A  mesure  que  s'accroît  la  portée  de  la  télégraphie  sans  fd  le  nombre  de 
ses  applications  augmente  considérablement. 


,S86  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

11  y  a  quatre  ans,  j'ai  communiqué  (')  à  rAcadémiL'  les  expériences  que 
j'avais  f  ai  les  pour  la  transmission  de  l'heure  par  les  ondes  hertziennes;  et 
déjà  J. -A.  Normand  avait  proposé  la  même  mélliode  (-')  pour  donner  l'heure 
à  la  mer. 

Quelques  mois  après,  M.  Th.  Albrecht  publia  ('*)  ses  expériences  de  dé- 
termination des  longitudes  par  la  télégraphie  sans  fil. 

Récemment,  M.  Guyou  reprenait  (')  un  projet  analogue  à  celui  de 
J.-A.  Normand,  et  M.  Bouquet  de  la  drye  le  généralisait  ('')  très  avanta- 
geusement en  proposant  d'employer  un  seul  signal  pour  la  Terre  entière. 

Aujourd'hui  je  désire  indiquer  l'usage  qu'on  peut  faire  de  la  télégraphie 
sans  fd  pour  améliorer  les  avertissements  météorologiques. 

On  sait  que  dans  nos  régions  l'état  du  temps  est  surtout  en  relation  avec 
le  passage  des  dépressions  atmosphériques;  et  ces  dépressions,  venant  géné- 
ralement de  l'Ouest,  arrivent  des  parties  de  l'Atlantique  situées  au  nord  du 
35*  degré  de  latitude  boréale. 

La  moitié  à  peu  près  de  ces  dépressions  viennent  de  l'Amérique  du  Nord; 
les  autres  se  forment  en  plein  Atlanticjue;  pour  prévoir  avec  succès  l'arrivée 
et  la  marche  des  unes  et  des  autres,  sur  les  côtes  occidentales  de  l'Europe, 
il  faudrait  en  plein  Océan  des  points  d'observation  qui  font  défaut. 

On  a  souvent  pensé  à  des  stations  llottantes,  reliées  chacune  aux  conti- 
nents par  un  fd  télégraphique  ;  mais  on  sent  combien  une  telle  solution  aurait 
été  difficile  et  coûteuse  à  réaliser;  aussi  n'a-t-elle  pas  même  été  tentée. 

(rrâce  à  l'emploi  des  ondes  hertziennes  on  pourrait  aujourd'hui  supprimer 
non  seulement  le  fil  télégraphique,  mais  encore  la  station  fioltante  spéciale 
elle-même. 

Pour  cela  il  sufiirait  (jue  certains  navires  à  vapeur  télégraphient,  par 
exemple  une  fois  par  jour,  leur  position  géographique  et  les  données  mé- 
téorologiques qu'ils  y  observent. 


(')  G.  BiGOUUDAN,  Sur  la  distribution  de  L'heure  à  distance,  au  moyen  de  la  télé- 
graphie sans  /il  {Comptes  rendus,  t.  CXXXN  lll,  27  juin  1904,  p.  lôSj-iôSg). 

('-)  J.-A.  Normand,  Sur  le  réglage  des  montres  à  la  iiu-r  par  la  télégraphie  sans 
fd  {Comptes  rendus,  t.  CXXXIX,  1 1  juillet  1904,  p.  118). 

(')  Th.  Albrecht,  Ueber  die  Verwendbarkeil  derdrathlnsen  Télégraphie  bel  Làn- 
genbeslimmungen  {Aslr.  JVachr.,  n"  'MHi,  Bd.  GLXVI,  coi.  337-344). 

(*)  E.  Guyou,  Détermination  des  longitudes  en  mer  par  la  télégraphie  sans  fd 
{Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  i3  avril  190S,  p.  S00-801). 

('')  Bouquet  «e  la  Grye,  Détermination  de  l'heure,  sur  terre  et  sur  mer,  à  l'aide 
de  la  télégraphie  sans  Jil  {Comptes  rendus,  t.  CXI.VI,  3o  mars  1908,  p.  671-673). 


SÉANCE  DU  27  AVRIL  1908.  887 

Les  paquebots  sont  indiqués  pour  cela;  en  assez  grand  nombre  déjà  ils 
possèdent  Toutillage  nécessaire  à  la  transmission  sans  fil,  et  ils  connaissent 
toujours  avec  assez  d'exactitude  le  point  où  ils  se  trouvent. 

Par  ce  moyen,  les  conditions,  défavorables  à  la  prévision  du  temps,  dans 
lesquelles  se  trouve  l'Europe  occidentale,  seraient  très  heureusement  mo- 
difiées; et  l'agriculture,  comme  la  marine,  etc.,  pourraient  y  trouver  des 
avantages  économiques  très  considérables. 


ZOOLOGIE .  —  Su7-  les  relations  zoologicjues  des  (  revettes  de  la  tribu  des  Sténopidés. 

Note  de  M.  E.-L.  Kouvier. 

De  tous  les  Macroures  nageurs,  ceux  dont  on  connaît  le  moins  l'histoire 
zoologique  sont  les  représentants  de  la  tribu  des  Sténopidés.  On  les  range 
parmi  les  Crevettes,  encore  qu'ils  n'aient  pas  le  coi-ps  latéralement  com- 
primé et  qu'ils  présentent  une  adaptation  manifeste  à  la  marche  comme  les 
lieplantia.  maison  n'est  pas  fixé  sur  leurs  allinilés  réelles,  (^laus  et  M.  Boas 
ont  voulu  voir  dans  leurs  branchies  filamenteuses  (trichobranchies)  une 
simple  modification  des  branchies  arborescentes  (dendrobranchies)  des 
Pénéidcs  ol  les  ont  intimement  rapprochés  de  cette  dernière  tribu;  Spence 
Bâte  en  a  fait  une  tribu  spéciale  sans  se  prononcer  sur  leur  filiation;  enfin, 
récemment,  dans  une  fine  étude  sur  l'ensemble  des  Crustacés  décapodes, 
M.  Borradaile  observe  que  les  Sténopidés  n'ont  pas  d'affinités  directes  avec 
les  Pénéides,  sans  d'ailleurs  fixer  leur  position  zoologique  qui  est,  dit-il, 
extrêmement  douteuse.  Grâce  aux  recherclies  que  j'ai  entreprises  sur  les 
Sténopidés  des  collections  du  Muséum  et  sur  ceux  recueillis  en  profondeur 
par  le  lilake  et  le  Talisman,  j'ai  pu  établir  les  affinités  intimes  des  divers 
représentants  de  la  tribu  et  peut-être  entrevoir  les  relations  de  ces  Macroures 
avec  les  autres  Crustacés. 

1.  Affinités  intimes  des  divers  Sténopidés.  —  Les  Sténopidés  actuellement 
connus  se  répartissent  entre  les  cinq  genres  suivants  \  Engystenopiis  Alcock 
et  And.,  1894  (i  espèce);  Richardina  A.  Milne-Edwards,  1881  (4espèces); 
Stenopuscidus  ilichters,  1880 ( 3  espèces);  Stenopus Latreille,  1 829  (6  espèces ) 
et  Spongicola  de  Haan,  i85o  (  5  espèces),  heîi  Stenopuscidus  et  Stenopus  sont 
littoraux  ou  sublittoraux,  tandis  que  les  représentants  des  trois  autres  genres 
se  tiennent  à  des  profondeurs  plus  ou  moins  grandes  et,  comme  les  Steno- 
pusculus,  ne  présentent  que  de  faibles  dimensions. 

Je  ne  connais  l'unique  espèce  du  genre  Engystenopus  que  par  la  figure  et 


888  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

la  description  excellentes  qu'en  a  données  M.  Alcock  ;  mais  à  cause  de  ses 
téguments  à  peu  près  inermes  et  des  longs  doigts  normaux  de  ses  vraies 
pattes  ambulatoires  (pattes  IV  et  V),  on  peut  bien  affirmer  que  cette  espèce 
est  l'une  des  plus  primitives  de  la  tribu.  Les  Itlchardina  s'y  rattachent  par 
celles  de  leurs  formes,  telles  que  la  R.  spinidneta  A.  Milne-Edwards  et  la 
R.  Fredericii  Lo  Bianco,  dont  les  doigts  des  pattes  ambulatoires  sont  encore 
restés  longs  et  simples.  Mais  ensuite  se  manifeste  un  des  caractères  les  plus 
typiques  de  l'adaptation  sténopidienne  :  dans  la  R.  xpongicola  Aie.  et  \nd., 
les  doigts  des  pattes  ambulatoires  sont  déjà  très  courts  et  terminés  par  deux 
griffes,  et  j'ai  observé  le  même  caractère  chez  une  espèce  nouvelle  trouvée 
par  le  Talisman  au  large  des  côtes  marocaines  et  soudanaises.  Celte  espèce 
recevra  le  nom  de  R.  Edwardsi;  elle  se  distingue  de  la  R.  spongico/a  par  le 
plus  grand  allongement  de  ses  pattes  ambulatoires  et  par  les  articles  plus 
nombreux  (4  et  5  au  lieu  de  3  et  2)  en  lesquels  se  divisent  le  carpe  et  le 
propodite  des  mêmes  pattes. 

La  division  du  carpe  et  du  propodite  des  pattes  IV  et  V  commence  à  se 
manifester  dans  les  Engystenopus  et  apparaît  plus  nette  dans  la  Richardina. 
Elle  se  retrouve  chez  la  plupart  des  Stenopusculus.  mais  comme  on  ne  l'ob- 
serve pas  encore  dans  le  S.  scabricaudatus,  on  doit  croire  que  les  Crustacés 
de  ce  genre  se  rattachent  à  des  Engystenopus  éteints  ou  encore  inconnus, 
chez  lesquels  le  carpe  et  le  propodite  des  pattes  ambulatoires  sont  restés 
normaux,  c'est-à-dire  indivis.  Au  surplus,  les  Stenopusculus  onl  les  courts 
doigts  bifides  de  la  Richardina  Edwardsi  et  se  recouvrent  d'une  riche  garni- 
ture d'épines.  Ils  ont  à  coup  sûr  fourni  la  souche  des  Stenopus,  qu'on  doit 
considérer  comme  des  Stenopusculus  où  la  taille  est  devenue  plus  grande  et 
où  les  articulations  secondaires  du  carpe  et  du  propodite  des  pattes  ambu- 
latoires sont  apparues  plus  nombreuses. 

Ainsi,  les  Richardina  n'ont  pas  servi  d'intermédiaire  entre  les  Engyste- 
nopus elles  Sténopidés  typiques;  elles  ne  présentent  pas  davantage  d'affi- 
nités directes  avec  les  Spongicola,  encore  qu  elles  soient  aveugles  comme  la 
Spongicola  inermis  Bouv.  (pour  cette  raison  rangée  d'abord  dans  les  Richar- 
dina) et  que  certaines  d'entre  elles  {R.  spongicola  Aie.  et  And.)  se  tiennent 
en  commensales  dans  les  Éponges.  Il  y  a  tout  simplement  convergence  pour 
quelques  caractères  (atrophie  des  yeux)  et  ccrlaines  habitudes  (commensa- 
lisme).  Étant  donnés  le  carpe  et  le  propodite  sinq)les  de  leurs  pattes  ambu- 
latoires, les  Spongicola  ne  sauraient  se  rattacher  aux  Richardina,  et  se  rap- 
prochent au  contraire  du  Stenopusculus  scabricaudatus  où  a  persisté  le  même 
caractère  primitif.  Elles  forment  du  reste  un  genre  par  enchaînements  des 


SÉANCE  DU  27  AVRIL  1908.  889 

plus  curieux  :  dans  la  Sp.  venusta  de  Haan  et  la  Sp.  audamanica  Alcock,  on 
observe  encore  une  certaine  armature  épineuse  sur  les  chélipèdes,  des  épipa- 
diles  bien  développés  à  la  base  des  pâlies  et  des  rudiments  d'exopodites  à 
la  base  des  maxillipèdes  externes;  dans  la  5/>.  Kœhleri  Caullery,  ces  rudi- 
ments disparaissent  en  même  temps  que  les  exopodites  des  maxillipèdes 
intermédiaires;  dans  la  Sp.  evoluta,  les  épipodites  des  pattes  ambulatoires 
s'atrophient  à  leur  tour;  dans  la  Sp.  inennis  enfin,  on  voit  disparaître  en 
outre  six  arthrobranchies  sur  onze,  la  pleurobranchie  des  pattes-mâchoires 
intermédiaires  et  la  totalité  du  pigment  des  yeux,  de  sorte  que  l'animal 
doit  être  complètement  aveugle.  On  sait  que  la  pigmentation  des  yeux  est 
déjà  très  réduite  dans  la  Sp.  Kœhleri  et  dans  la  Sp.  evoluta. 

Pour  bien  caractériser  les  efléts  de  cette  évolution,  il  suffira  de  mettre  en 
regard  la  formule  appendiculaire  thoracique  normalement  sténopidienne  (  '  ) 
et  celle  de  la  Spongicola  inermis  : 

Stenopus  spinosus.  Spongicola  inennis. 


l'altes.  Maxillipèdes.                          Faites.  Maxillipèdes. 

V.      IV.     III.     II.      I.  3.       -2.       1.  V.     IV.     III.     II.      I.  3.       2.       1. 

Pleurobranchies  ...      iiiii  iio  iiiii  100 

Ariliiobrancliifis...     02322  210  o    rud.     i        i        i  i       o       c 

Podobranchies.  . .  .     00000  010  00000  o    rud.     o 

Épipfidiles oiiii  iii  00000  111 

Exopodites 00000  iii  00000  001 


Affinités  avec  les  autres  groupes.  —  Les  Sténopides  semblent,  au  premier 
abord,  se  rapprocher  beaucoup  des  Pénéides,  en  ce  sens  que  leurs  pattes 
des  trois  paires  antérieures  sont  terminées  en  pince,  et  que  les  épimères  de 
leur  segment  abdominal  antérieur  recouvrent  plus  ou  moins  ceux  du  seg- 
ment suivant;  j'ai  pu  même  observer  ([u'ils  présentent,  comme  les  Pénéides 
et  les  Aristéinés,  une  écaille  antennulaire  externe  (il  est  vrai  réduite)  et 
toujours,  sauf  les  Spongicola,  des  organes  sétifères  nettoyeurs  sur  le  carpe 
et  les  pinces  des  pattes  de  la  première  paire. 

Mais  les  différences  entre  les  deux  groupes  sont  fort  grandes,  et  certaines 
impliquent   des   relations   avec  les  Schizopodes,  sans  l'intermédiaire  des 

(')  J'ai  observé  celte  formule  dans  Stenopus  spinosus  Risso  et  Richardina 
EdAardsi  Bouv.  ;  elle  est  idenlique  dans  Spongicola  venusta  de  Ha-an,  avec  l'exopo- 
c'  te  des  maxillipèdes  3  qui  est  rudimeiUaire.  En  ce  qui  concerne  les  maxillipèdes  2,  mes 
observations  ne  concordent  pas  complètement  a\ec  celles  des  auties  auteurs. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  17.)  "7 


8()0  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

l'cuéides.  C'esl  aiusi  que  les  i^alpes  mandibulaires  des  Slénopides  se  coin- 
posciiL  de  Irois  ardclee  comme  ceux  des  Schizopodes,  tandis  qu'ils  se 
réduisent  à  deu\  articles  chez  les  Pénéides.  Il  semble  bien  même  que 
Sténopides  et  Pénéides  se  rattachent  à  àes  formes  schizopodiennes  diffé- 
rentes. Avec  leui-s  pédoncules  oculaires  munis  Xi'équemment  d'une  saillie 
dorsale  accessoire,  leurs  palpes  mandibulaires  très  développés  ('),  le  lobe 
postérieur  en  retrait  ou  rudimentaire  des  lacinies  internes  de  leurs  maxilles, 
ies  fouets  exopodiaux  richement  segmentés  de  leurs  maxillipèdcs,  et  les 
rames  de  leurs  piéopodes  divisées  plus  ou  moins  en  nondjreux  articles,  les 
Pénéides  se  rapprochent  surtout  des  Schizopodes  lophogastridés;  tandis 
que  les  Sténopides  se  rapprochent  des  Schizopodes  euphausiens  par  leurs 
pédoncules  oculaires  simples,  leurs  palpes  mandibulaires  de  médiocre 
taille  (  '  ),  les  lobes  également  saillants  des  lacinies  internes  de  leurs  maxilles, 
les  exopodites  lamelleuv  (pourtant  un  peu  segmentés  au  sommet)  de  leurs 
maxillipèdcs  et  les  rames  en  feuilles  simples  de  leurs  piéopodes. 

A  ces  considérations  il  faut  ajouter  la  suivante  qui  en  relève  encore  l'in- 
térêt :  les  branchies  des  Pénéides  sont  du  même  type  dendrf>branchial 
que  les  rameaux  constitutifs  des  panaches  branchiaux  des  Lophogastridés, 
et  celles  des  Sténopides  du  type  trichobranchial  comme  les  rameaux  des 
panaches  des  Euphausiidés  ;  dans  chacune  des  deux  familles,  chaque 
branchie  semble  représenter  un  rameau  du  panache  branchial  de  la  famille 
schizopodienne  correspondante. 

Ces  affinités  nous  paraissent  importantes,  mais  ce  serait  une  erreur  de 
croire  qu'elles  permettent  de  rattacher  les  Pénéides  et  les  Sténopides 
actuels  aux  Schizopodes  actuellement  connus.  Là  comme  partout,  l'évo- 
lution a  suivi  son  cours,  faisant  apparaître  des  caractères  qui  n'existaient 
pas  au  début,  et  dis|)araître  certaines  lorraes  primitives  qui  ont  servi  d  inter- 
médiaire. 

Mais  il  semble  rationnel  de  supposer  q,ue  les  Schizopodes  primitifs  étaient, 
comme  les  Phyllocarides  (Nébalies)  dont  ils  dérivent,  dépourvus  de 
piéopodes  antérieurs  modifiés  en  pétasma  pour  l'accouplement,  puis  qu'ils 
présentaient  il  la  fois  uu  épipodite  non  différencié  en  lame  incubatrice  et 
uni  proépipodite  comme  les  Branchippidés  et  les  Schizopodes  du  genre 
Anaspides.  De  cette-  souche  commune  seraient  issues  deux  formes  :  l'une 


('  )  L'article  liasilaire  de  ces  palpes  est  abseiU  chez  les  Pénéides  et  très  réduit  cliez 
les  Lophogastridés;  il  est  au  contraire  bien  développé  chez  les  Sténopides  et  les 
Euphausiidés. 


SÉANCE    DU    27    AVRIL    1908.  891 

lophogaslridienne,  c'est-à-dire  dendrobranchiale,  qui  aurait  donné  les 
Lophog-astridés  (sans  pétasma,  épipoditcs  ou  lames  incubatrices),  les  Carides 
ou  vraies  Crevettes  (sans  pétasma)  et  les  Péuéides  (avec  pétasma);  l'autre 
euphamidienne,  c'est-à-dire  trichobrancliiale,  dontla  descendance  compren- 
drait les  Eupbausiidés  actuels  (avec  pétasma),  tous  les  Décapodes  mar- 
cheurs ou  Reptantia,  et  les  Sténopides,  (pii  sont  dépourvus  de  pléopodes 
copulateurs  comme  certains  de  ces  derniers. 

J'ai  fait  rentrer  dans  ce  Tableau  les  Carides  qui  sont  phyllobranchiaux  et 
les  Reptantia  dont  les  formes  primitives  ont  des  trichobrancliies  et  les 
autres  des  phyllobranchies.  Mais  il  est  amplement  démontré  que  les  lamelles 
des  phyliobranclùes  sont  le  résultat  d'unr  concrescence  des  filaments  qui 
constituent  les  triciiobranchies. 


CORRESPOND  ANCE . 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

Em\muel  Swedenborg,  Opéra  quœdain  an/  inedita  aut  obsoleta  de  rébus 
naturalibus  mine  édita  siib  auspiciis  Regiw  Academiœ  scientiariun  Suecicœ. 
II.  Cosmologica. 


PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  'Sur  l'entropie.  Note  de  M.  AoRic.  (Extrait.) 

Appelons  p,  la  masse  de  l'élher  par  unité  de  volume  et  p  la  densité  du 
milieu  qui  seule  est  accessible  à  nos  moyens  de  mesure.  Soient  -,  et  i:  les 
pressions  correspondantes  :  pour  une  transformation  infinitésimale  nécessi- 
tant une  énergie  dz  et  donnant  une  augmentation  de  volume  dv  on  aura,  en 
considérant  l'unité  de  volume, 

Cl  en  rapportant  l'équation  à  l'unité  de  masse  de  la  matière  pondérable, 

(h  0,  i-h'  , 

9  ? 

Si  l'on  admet  avec  beaucoup  de  physiciens  que  la  pression  -,  représente 


892  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

la  tempéralure  absolue  T  du  milieu  el  si  l'on  pose 

pi  (I''       , 

r=  Ils, 

0 

on  obtient  la  relation  bien  connue 

—  =:  \  dx  +  T.  dv, 

? 

dans  laquelle  s  rcprésenle  rentropie. 

Le  coefficient  différentiel  ^  serait  donc  égal  au  rapport  des  densités  res- 
pectives de  Téthcr  et  de  la  matière. 

Cette  manière  d'envisager  l'entropie  permettrail  d'en  tirer  des  consé- 
quences intéressantes. 


PHYSIQUE.  —  Sur  l'ionisation  de  l'air  par  la  lumière  ultra-violette. 
Note  de  M.  Eugène  Bloch,  présentée  par  M.  J.  YioUe. 

1 .  On  sait  que  M.  Lenard  a,  dans  deu\  importants  Mémoires  ('),  étudié 
l'action  ionisante  de  l'ultra-violet  extrême  sur  les  gaz  et  surtout  sur  l'air. 
Il  a  constaté  en  particulier  une  anomalie  remarquable  dans  les  mobilités 
des  ions  produits  :  les  ions  négatifs  sont  de  petits  ions  à  grande  mobilité  et 
les  ions  positifs  de  gros  ions  à  faible  mobilité.  Cette  dissymétrie  peut  faire 
supposer  que  l'ultra-violet,  agissant  sur  les  particules  en  suspension  dans 
l'air,  en  fait  sortir  des  corpuscules  négatifs,  comme  il  arrive  dans  l'effet 
photo-électrique  de  Hertz;  ceux-ci  se  transformeraient  dans  l'air  en  ions 
négatifs  ordinaires,  pendant  que  les  poussières,  prenant  une  charge  positive, 
deviendraient  de  gros  ions.  L'effet  Lenard  ne  serait  donc  qu'un  cas  parti- 
culier de  l'effet  photo-électrique  de  Hertz.  Tout  récemment,  cependant,  le 
professeur  .].-J.  Thomson  (")  a  retrouvé  un  effet  direct  de  l'ultra-violet  sur 
l'air.  Cet  effet,  extrêmement  faible,  puisque  la  conductibilité  prise  par  Tair 
ne  surpasserait  que  huit  fois  sa  conductibilité  propre,  serait  de  plus  entière- 
ment supprimé  lorsque  les  radiations  ont  traversé  plus  de  3°^"  d'air.  Mais 
il  semble  dès  l'abord  qu'il  ne  puisse  y  avoir  rien  de  commun  entre  cet  elTel 


('  )  Lenard,  .-1/;/;.  de  Drude,  1900,  t.  I,  p.  4*>6,  el  t.  III,  p.  298. 
(-)  J.-J.  Thomson,  P/-oceef/(7(^'.s  de  Cambridge,  mars  1908,  p.  417- 


SÉANCE  DU  27  AVRIL  1908.  893 

et  l'effet  Lenard,  dont  l'intensité  est  beaucoup  plus  considérable,  et  qui 
s'étend  dans  l'air  jusqu'à  5o"". 

2.  Sans  rien  préjuger  de  l'effet  très  minime  signalé  par  J.-J.  Thomson, 
il  m'a  semblé  que  les  phénomènes  découverts  par  Lenard  méritaient  d'être 
étudiés  à  nouveau,  afin  d'élucider  le  mode  de  formation  des  gros  ions 
positifs  et  le  rôle  des  particules  en  suspension  dans  les  gaz. 

Les  sources  d'ultra-violet  utilisées  ont  été  les  suivantes  :  i"  l'étincelle 
fortement  condensée  jaillissant  entre  pointes  d'aluminium;  2"  l'arc  au 
mercure  de  Heneus  à  ampoule  de  quartz  fondu.  L'appareil  de  mesure  était 
un  électromètre  Curie  sensible  (1000  divisions  par  volt).  Les  expériences 
ont  été  de  deux  sortes. 

Dans  les  unes  le  gaz  est  immobile  et  placé  entre  les  armatures  d'un  condensateur 
plan,  éloignées  de  2.5'"'"  environ.  Ce  condensateur  est  contenu  dans  une  boîte  métal- 
lique qu'on  peut  fermer  et  où  la  lumière  pénètre  par  une  fenêtre  de  quartz  de  35""° 
décote.  Si  la  boite  vient  d'être  fermée  et  renferme  par  suite  des  poussières,  l'ullra-violel 
y  produit  une  conduclibililé  temporaire,  très  rapidement  adaiblie  et  amenée  bientôt 
à  une  petite  fraction  de  sa  valeur  initiale  (par  exemple  -^).  Cette  1res  faible  conduc- 
tiliilité  résiduelle  paraît  altribuable  à  l'efTet  Herlz  sur  les  parois  de  la  boîte.  La  con- 
ductibilité reparaît  si  l'ow  rouvre  un  instant  la  boite  ou  si  l'on  y  insuffle  de  l'air  non 
filtré.  Si  ion  y  insuffle  de  l'air  filtré  sur  colon,  elle  ne  reparaît  pas,  et  même  on  fait 
disparaître  ainsi  une  conductibilité  préalablement  existante.  Pour  fixer  les  idées  j'in- 
di(|uerai  que  la  conductibilité  initiale  après  ouverture  de  la  boîte  est  environ  la 
moitié  de  celle  que  provoque,  dans  le  même  appareil,  un  échantillon  de  radium  de 
radioactivité  1000  environ  contenu  dans  un  tube  de  verre  et  ionisant  à  travers  le  cou- 
vercle de  la  boîte  (zinc  de  i""°). 

D'autres  expériences  ont  été  faites  par  une  méthode  de  courant  gazeux.  L'air  est 
soumis  à  l'ultra-violet  dans  une  chambre  à  fenêtre  de  quartz  et  arrive  ensuite  dans  un 
condensateur  cylindrique  où  on  l'étudié.  Ici  encore  l'air  filtré  donne  un  courant  pra- 
tiquement nul  et  l'air  non  filtré  un  courant  très  appréciable.  Ces  résultats  sont 
indépendants  du  signe  des  charges  recueillies.  Achampégal,  le  courant  est  plus  intense 
quand  on  recueille  les  ions  négatifs,  et  il  est  d'ailleurs  toujours  difficile  à  saturer. 

Dans  toutes  ces  expériences  la  source  de  lumière  est  placée  à  des  distances 
de  la  fenêtre  de  quartz  d'au  moins  5"°.  Jo  me  crois  donc  en  di^oil  de  con- 
clure que,  dans  ces  conditions,  la  plus  grande  partie  de  l'effet  Lenard  est 
atlrihuable  à  la  présence  de  particules  photo-électriques  en  suspension  dans  le  gaz. 
Lorsque  le  gaz  est  dénué  de  poussières,  l'elffl  Lenard,  s'il  existe,  ne  repré- 
sente qu'une  très  faible  fraction  de  l'effet  dit  aux  poussières. 

Je  me  propose  de  continuer  ces  recherches. 


894 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


THYSIQUE.  —  De  la  viU'sse  de  Lransporl  des  loiis  H,  Cl  el  OH  dans  l'élec- 
trulvse  des  dissolutions  d'acide  chlorhydrique.  Noie  de  M.  E.  Doumek, 
transmise  par  M.  d'Arsonval. 

Si  l'on  calcule  les  facteurs  de  transport  des  ions  H  et  Cl  dans  l'élcctrolyse 
des  dissoliilions  de  HCl  en  tenantcompte  de  ce  faitqu'une  partie  du  courant 
seulement  sert  à  Télectrolyse  de  ce  corps,  on  arrive  à  des  résultats  tout 
au  Ires  que  ceux  qui  sont  admis  dans  rhypolhèse  de  Hittorf. 

En  effet,  si  l'on  représente  paryj  la  perte  en  acide  chlorhydrique  au  pôle 
négatif,  suivant  qu'on  admet  que  tout  le  courant  sert  à  rélectrolyse  de  HCl 
ou  qu'on  tient  compte  du  facteur  d'ionisation  de  l'eau,  les  poids  d'acide 

électrolysé  seront  P  ou  ^  et  les  facteurs  de  transport  seront  :  dans  le  premier 
cas  4  et  I  -  p  dans  le  second  ^  et  i  -  ^-  Les  rapports  de  ces  deux  fac- 
teurs qui,  dans  l'hypothèse  de  Hittorf,  sont  les  mêmes  que  le  rapport  des 
vitesses  des  ions,  seront  ^^  ^  dans  le  premier  cas  et  p_^.  dans  le  second. 
Suivant  qu'on  adopte  l'une  ou  l'autre  .manière  de  voir  on  arrive  à  des  con- 
clusions très  différentes. 

Par  exemple,  dans  une  série  de  trois  délerminations  faites  avec  des  courants  de 
o»"M>,o2  à  o^^i^ao  et  des  dissolutions  contenant  de  3^  à  85s  d'acide  par  litre,  j'ai  obtenu 
les  pertes  saivantes  à  la  cathode  : 

., o?,o93  ot'.  o5i  o-,0i2 

Les  volumes  d"hvdrogène  dégagés  par  le  même  courant  ont  été  : 

V lôo^'.S  ga^"',^  38™', .J 

dont  les  poids  équivalents  d'acide  clilorliydrique  sont: 

p 05,  544  0°)  3o4  oS,  1 26 

I^es  facteurs  de  transport  sont  respectivement  ; 

i»  Si  l'on  ne  tient  pas  compte  de  l'ionisation  de  l'eau  : 

E. o.r-o  o.MiS  0,174 

V  •    ' 

]_:^ o,83o  o,832  0,826 


SÉANCE    DU    27    AVRIL    1908.  Sç)') 

2"  Si  l'on  tient  compte  au  contiaire  de  Tionisatinn  de  l'eau: 

-j- 0,010  o,5o4  0,52a 

n 

I  — -j3- 0,490  0,496  ■o,:'i78 

Dans  le  premier  cas  les  rapports  p-^ seront  très  différejits  de  1,  ce  qui  iiulique 

que  les  ions  H  et  Ci  sont  transporté»  avec  des  vitesses  très  inégales;  dans  le  second  au 

,  op  ,..,,.., 

contraire,  les  rapports  •; -—r-  seront  très  voisins  <le  J  unité,  ce  qui  suppose  que  ces 

r  —  '■:>/) 

ions  sont  transportés  sensiblement  avec  la  même  viles&e. 

Pour  décider  laquelle  de  ces  deu\  conclusions  est  l;i  vraie,  il  suflit  di- 
mesurer  l'appauvrissement  aux  deux  pôles.  Dans  le  premier  cas,  ces  appau- 
vrissements seront  très  différents;  ils  seront  au  contraire  très  voisins  dans 
le  second. 

Expériences.  —  i'our  obtenir  des  résultats  corrects,  il  est  indispensable  d'éviter  le 
dégagement  de  clilore  et  la  production  d'acide  hypochloreux.  On  y  arrive  à  peu  près 
en  opérant  avec  des  dissolutions  étendues  (de  i  ;i  ô  pour  100)  et  des  courants  faibles 
(0'''™P,oo5  à  o"'"P,o2o).  Une  très  rapide  ébullilion  de  la  liqueur  anodique  suffit  d'ail- 
leurs pour  entraîner,  sans  perte  de  HCl,  les  gaz  quelle  pourrait  retenir. 

Dans  les  trois  déterminations  suivantes,  les  volumes  d'hydrogène  dégagés  ont  été  : 

V 33""', 22  48""',  i5  61™', 08 

dont  les  poids  équivalents  d'acide  chlorliydrique  sont  : 

I' of,  106  O",  i58  os,  200 

J'ai  trouvé  comme  perle  d'acide  : 
I"  Au  pôle  négatif  : 

p 08,019  0^,027  os,o3.) 

2"  Au  pôle  positif  : 

p   o?,oi8  0-.027  oP,o34 

A  ce  même  pôle,  j'aurais  dû  trouver  : 

1°  Si  l'ionisation  de  l'eau  de  la  dissolution  n'intervient  pas  : 

P— /_) 06,087  oSi3i  08,  i65 

a"  Si  l'ioniBation  de  l'eau  intervient  : 

p 

—  —  jj os,  016  o5, 026  o^',  o33 


896  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Ainsi,  par  une  mesure  directe  des  appauvrissements  aux  deux  pôles,  on 
trouve  que  la  perte  à  l'anode  est  sensiblement  la  même  qu'à  la  cathode. 
Il  faut  donc  tirer  de  ces  expériences  les  conclusions  suivantes  : 

i"  L'ionisation  de  l'eau  intervient  d'une  façon  active  dans  l' électrolyse  des 
dissolutions  d'acide  chlorhydrique. 

2"  La  vitesse  de  transport  des  ions  II  et  (Jl  est  très  sensiblement  la  même. 

Il  n'est  malheureusement  pas  possible  de  s'assurer,  par  des  mesures 
directes,  si  la  vitesse  des  ions  OH  est  ou  n'est  pas  la  même  que  celle  des 
ions  H  et  Cl.  Nous  en  sommes  réduits  à  faire  à  ce  sujet  des  hypothèses. 
Mais  si  l'on  admet  que  les  ions  OH  se  propagent  avec  la  même  vitesse  que 
lésions  Cl,  on  arrive  à  une  interprétation  très  simple  et  très  satisfaisante 
des  phénomènes  qui  se  passent  dans  l'élcctrolyse  des  dissolutions  de  H  Cl. 
En  effet,  employant  la  représentation  habituelle  des  chaînes  d'ions  placées 
entre  les  électrodes  coupées  par  une  cloison  idéale  M, 

M 

H       11        H       H       H        H      -t- 

Cl     OH     011     Ci     OH     OH 

on  voit  que,  lorsque  3  ions  H  auront  passé  de  la  cuve  (+)  dans  la  cuve  (  — ), 
3  ions  électron  égatifs(i  ion  Cl  et  2  ions  OH)  auront  progressé  en  sens  inverse. 


H 

H 

H 

H 

H 

H 

Cl 

OH 

OH 

Ci 

011 

OH 

M 


H      H      H      H     H      11      H        H        H 

Cl     OH     OH 


Il      H       H 

Cl    011    OH    Cl    011    OH    Cl    011    OH 


Les  deux  chaînes  se  seront  déplacées  également,  l'une  vers  la  droite,  l'autre 
vers  la  gauche,  transportant  chacune  des  charges  égales  d'électricité.  Il  se 
sera  dégagé  6  ions  H  au  pôle  négatif  et  6  ions  électronégatifs  (2  ions  Cl  et 
4  ions  OH)  au  pôle  positif.  Chaque  cuve  se  sera  appauvrie  également 
en  Cl,  en  OH  et  en  H. 

PHYSIQUE.  —  Recherche  de  l'hélium  dans  les  minerais  contenant  de  l'urane. 
Note  de  M.  F.  Bordas,  transmise  par  M.  d'Arsonval. 

.l'ai  indiqué  dans  une  précédente  Note(')  comment  on  pouvait  déter- 


('j   Coinples  rendus,  ïi  mars  1908. 


SÉANCE    DU    27    AVRIL    1908.  897 

miner,  grâce  à  un  dispositif  spécial,  la  présence  de  i'iiélium  dans  certains 
minéraux  rares. 

Le  procédé  est  d'une  très  grande  sensibilité;  on  peut,  lorsque  le  minerai 
est  riche  en  hélium  comme  dans  la  hrœg'^erite,  la  liehigite,  Vœschynile, 
caractériser  nettement  ce  gaz  en  employant  i""»  ou  2""»  de  matière. 

Il  est  indispensable,  lorsqu'on  fait  une  étude  systématique  de  minéranx 
en  vue  de  rechercher  l'hélium,  de  prendre  des  précautions  très  grandes  afin 
d'éviter  toute  trace  de  gaz  résiduel  après  chaque  opération. 

J'ai  vérifié  que  tous  les  minerais  nranifères  ne  dégagent  leur  hélium  qu'à 
une  température  supérieure  à  aSo";  on  peul  donc  se  débarrasser  de  l'humi- 
dité ainsi  que  d'une  partie  des  gaz  étrangers  occlus  en  maintenant  le 
minerai  à  étudier,  finement  broyé,  à  une  température  voisine  de  200". 

La  poudre  est  alors  inlroduite  dans  le  tube  de  iiiiarlz,  on  fait  ensuite  le  vide  jusqu'au 
vide  absolu.  On  chaulTe  vers  ^oC  et  l'on  conslale  le  dégagement  d'Iiélium,  mélangé 
d'un  peu  d'hydrogène  et  de  faibles  traces  d'o\ygène. 

L'oxygène  est  rapidement  absorbé  par  le  charbon  et,  enfin,  l'hydrogène  disparaît 
à  son  tour  au  bout  de  quelques  minutes.  C'est  dans  ces  conditions  que  j'ai  constaté 
que  la  raie  de  l'hélium  située  dans  le  rouge  n'était  pas  à  X=  667,8  mais  bien  à 
>.  3=669,1.  Cette  raie  est  à  peine  visible  lorsque  l'hélium  est  mélangé  d'hydrogène, 
elle  apparaît  peu  à  peu  lorsque  l'absorption  de  l'hydrogène  s'accentue;  elle  ne  tarde 
pas  à  dépasser  en  intensité  la  raie  rouge  de  l'hydrogène  >.  =  656,  3. 

On  rencontre  aussi,  beaucoup  plus  à  gauche,  une  seconde  raie,  très  peu  intense, 
qui  a  pour  longueur  d'onde  l  =  708,2.  Cette  raie  est  surtout  nette  dans  l'hélium  pro- 
venant de  la  sainarskile  d'Arundal,  de  la  jo/ianiiile  de  Joachimstal,  de  la  liebigite 
de  Saxe,  de  la  brœggerile  de  Hoad  (Norvège),  de  Vœschynite  de  lliteroè  (Norvège), 
de  \a  pechblende  de  Joachimstal. 

J'ai  examiné  à  plusieurs  reprises  des  résidus  de  pechblende  très  radio- 
actifs qui  étaient  conservés  en  flacons  bouchés  depuis  plusieurs  années  ('); 
ces  résidus  ne  contenaient  pas  d'hélium,  l'analyse  chimique  n'a  pas  permis 
de  reconnaître  la  ppésence  de  l'uranium.  Je  me  borne  pour  le  moment  à 
signaler  le  fait,  me  réservant  d'y  revenir  dans  la  suite. 

L'hélium  est  très  abondant  et  semble  combiné  à  l'urane  dans  la  samar- 
skite  d'Arundal,  la  nœgéùe  dn  Japon,  ïeii-rénite  d'Arundal,  Vyllrotantalile 
de  Suède  et  Vannerœdite  de  Norvège.  On  rencontre  encore  de  l'hélium,  mais 
en  moindre  abondance,  dans  la  wœ/ilcrilc  de  Norvège,  le  pyrochlore  de 
l'Oural,  la  polycrase  de  Norvège,  la  trœgerile  de  Saxe,  la  xénotime  d'Arun- 


(')   Ces  échantillons  m'ont  été  gracieusement  oU'erls  par  M.  Besson,  directeur  de  la 
Société  des  Produits  chimiques. 

C.  U.,  190S,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  17.)  ''^ 


8()8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

clai,  la  giimmile  de  Saxe,  la  iJiorile-orangite  de;  .\orvèo;o,  la  niobile-colimiliile 
d'Australie. 

Les  minéraux  dans  lesquels  les  sels  d'urane  sont  nettement  délinis  on 
cristallisés  ne  dégagent  pas  d'hélium  ;  tel  est  le  cas  de  la  torhermle,  Vauluiiite 
de  Saint-Svmpliorien,  la  carnolile  de  Californie. 

Enlin  j'ai  caractérisé  l'hélium  [jar  sa  raie  A  =  0878  dans  un  échantillon 
Aq  bismuth  natif  à(t  Saxe,  tandis  (ju'un  autre  échantillon  de  bismuth  avec 
smallinc  de  Cornouailles  n'a  rien  donné. 


ClilMll':  INDUSTHIELLE.  —  Sur  l'emploi  direct  des  copals  dans  la  fabrication 
des  vernis  sans  pyrogénation  préalable.  Xote  de  VI.  Acii.  Livache,  pré- 
sentée par  M.  Troost. 

Les  copals  donnent  des  vernis  daulant  meilleurs  ([u'il"s  sont  plus  durs, 
mais  leur  dissolution  directe  dans  les  divers  dissolvants  employés  pour  la 
fahrication  des  vernis  n'est  que  partielle,  à  snoins,  comme  l'a  montré  Vio- 
lette, qu'on  ne  les  soumette  d'abord  à  l'action  de  la  chaleur,  de  manière  à 
leur  faire  perdre,  par  une  pyrogénation  préalahle,  de  \  à  j  de  leur  poids. 
Il  en  résulte  que  cette  opération,  praticpiée  empiri<piement,  non  seulement 
cause  une  perte  importante,  mais  donne  des  copals  soit  incomplètement 
solubilisés,  d'où  des  vernis  troubles;  soit,  au  contraire,  des  copals  trop  for- 
tement pyrogénés,  d'où  des  vernis  colorés  et  collants. 

On  a  bien  cherché  à  employer  un  mélange  de  plusieurs  dissolvants;  mais 
si,  dans  certains  cas,  on  obtient  une  dissolution  complète,  le  vernis  obtenu 
se  trouble  au  fur  et  à  mesure  de  l'évaporalion  des  dissolvants  les  plus  vola- 
tils, .l'ai  donc  cherché  à  pratiquer  directement  la  dissolution  dans  un  dis- 
.solvant  unique  et,  après  de  nombreux  essais,  je  me  suis  arrêté  à  l'alcool 
amylique  (pii,  d'après  Vogel,  serait  un  dissolvant  lrès«ctif,  dans  lequel  les 
copals  se  gonlloraient  rapidement  et  se  dissoudraient  complètement  à  l'ébul- 
lition. 

(  lette  remarque,  qui  est  vraie  pour  cert;iius  copals,  ne  lest  cependant  pas 
pour  les  copals  les  plus  durs;  j'ai  constaté  qu'une  partie  importante  restait 
insoluble,  même  après  un  contact  d'une  année.  Mais  si  l'on  emploie  de 
l'alcool  amylique  contenant  quelques  millièmes  d'acide,  de  l'acide  nitrique 
par  exemple,  et  si  l'on  y  laisse  se  gonller  le  copal  très  finement  pulvérisé 
(soit  4  parties  d'alcool  pour  i  partie  de  copal),  on  obtient  une  dissolution 
complète  après  un  laps  de  temps  cpii  n'excède  pas  une  vingtaine  de  jours 


SÉANCE    DU    27    AVlilL    iqo8.  899 

pour  les  copals  les  plus  durs,  comme  ceux  de  Zanzibar  et  de  Madagascar. 
Cette  durée  peut  être  abrégée  soit  par  l'agitation,  soit  pai'  la  chaleur. 

La  solution  ainsi  obtenue,  parfailemenl  limpide,  peut  être  concenlice  sans  se 
troubler;  de  plus,  l'addition  d'essence  de  térébenthine  ne  produit  aucune  précipita- 
tion et,  en  chassant  par  distillation  l'alcool  amylique,  il  reste  une  dissolution  limpide 
de  la  totalité  du  copal  dans  l'essence  de  térébenthine.  Avant  de  concentrer  les  liquides, 
il  est  bon  de  les  agiter  avec  un  peu  de  carbonate  de  baryte,  pour  neutraliser  l'acide  et 
les  empêcher  de  se  colorer. 

J'ai  pu  dissoudre  ainsi  les  copals  durs  de  Zan/.ihar,  de  Madagascar,  de  Beriguela.  et 
les  copals  demi-durs  Kourie,  Manille  durs  et  Manille  Makassar,  obtenant  des  vernis 
volatils  à  base  d'alcool  amylique,  d'essence  de  térébenthine  ou  d'un  mélange  d'alcool 
amylique  et  d'alcool  éthylique,  dans  lesquels  se  trouvait  le  copal  n'ayant  été  l'objet 
d'aucun  traitement  susceptible  de  le  modilier. 

Il  est  à  remarquer  que  le  vernis,  après  quelque-  jours,  se  recouvre  souvent  à  la  sur- 
face d'une  efflorescence  très  légère,  analogue  à  celle  qu'on  remarque  sur  les  morceaux 
bruts  de  copal,  au  moment  où  on  les  recueille.  Celte  efflorescence  est  due  à  des  traces 
d'une  substance  à  réaction  acide,  soluble  dans  l'eau  et  dans  l'alcool  amylique,  qui  est 
entraînée  par  le  solvant  au  moment  où  il  se  volatilise  et  se  dépose  à  la  surface.  On  y 
remédie  facilement  en  neutralisant  cet  acide  volatil  au  moyen  d'une  trace  de  ))Otasse 
dissoute  dans  l'alcool  amylique. 

Mais  la  question  qui  présente  stiVtoul  de  l'intérêt  est  celle  de  la  prépara- 
tion des  vernis  gras.  Comme  ceux-ci  ne  difl'èrent  des  vernis  volatils  que  par 
l'addition  d'une  huile  siccative  deslinée  à  donner  de  la  souplesse  au  vernis 
et  à  lui  permettre  de  suivre,  sans  se  craqueler,  la  dUalation  ou  la  contrac- 
tion du  substi-atum,  il  semblait  qu'on  n'éprouverait  aucune  difficulté  à 
introduire  directement  cette  huile  dans  une  dissolution  de  copal  dans  l'es- 
sence de  térébenthine,  puisque  l'huile  est  également  soluble  dans  l'essence. 
Mais  on  ne  peut  agir  ainsi,  parce  que  l'huile  est  insoluble  dans  une  solulian 
concentrée  de  copal,  de  sorte  que  les  vernis  gras  ainsi  préparés,  qui  sont 
limpides  au  début,  ne  tardent  pas  à  se  trouliler  à  mesui^e  qu'il  se  produit 
une  concentration  par  évaporation  de  l'essence. 

J'ai  cherché  à  introduire  dans  le  vernis  une  substance  dans  laquelle  le  copal  et 
l'huile  pourraient  rester  simultanément  en  dissolution  et  qui  serait  capable  de  se  trans- 
former elle-même,  ultérieurement,  en  un  produit  solide  analogue  à  la  linoxine  que 
fournit  l'huile  en  séchant.  J'ai  pu  obtenir  ce  résultat  en  employant  les  acides  gras  de 
l'huile  de  lin,  dans  lesquels  le  copal  et  l'huile  de  lin  sont  solubles  et  qui,  finalement, 
se  transformeront  en  linoxine,  tout  comme  l'huile  de  lin. 

A  un  vernis  volatil  formé  de  i  partie  de  copal  et  de  2  parties  d'essence  de  térében- 
thine, et  dans  lequel  on  introduit  ordinairement  1  partie  d'huile  de  lin,  on  remplacera 
cette  dernière  par  i  partie  d'un  mélange  gras  composé  de  f  d'huile  de  lin  et  }  d'acides 
srras  de  l'huile  de  lin. 


goo  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Si  l'on  veiil  un  vernis  plus  gras,  soit  à  2  parties  de  inalière  grasse,  le  mélange  pré- 
ciJdenl  peuL  être  employé;  mais  si,  au  contraire,  on  veul  [iréparer  un  vernis  moins 
gras,  la  proportion  d'acides  gras,  par  rapport  à  l'Iiuile,  doit  augmenter  dans  le  mélange 
gras,  poni-  que  la  i|u,intité  moindre  d'Iiuile  de  lin  soit  maintenue  en  dissolution  en 
présence  de  la  quantité  plus  forte  de  copal.  C'e-t  ainsi  que,  ])Our  un  vernis  compose 
(le  I  partie  de  copal,  9.  parties  d'essence  cl  o,5  partie  de  mélange  gras,  ce  dernier  doit 
être  composé  de  i  partie  d'Iiiiiie  de  lin  et  4  parties  d'acides  gras.  La  proportion  d'acides 
;:ras  devra  donc  croître,  pour  i  ]iartie  d'huile  de  lin,  de  i,5  partie  à  4  parties  suivant 
(pie  la  quantité  de  mélange  gra,  inlroduite  dans  le  vernis  à  i  partie  de  copal  passera 
de  1  à  0,5  |iarlie. 

Les  vernis  gras  ainsi  obtenus  sèchent  moins  vile  que  les  vernis  laljriqués 
T)ar  les  procédas  ordinaires,  mais  il  est  facile  de  remédier  à  cette  infériorité 
en  chauirant,  pendant  qurl([iies  heures,  à  i3o"-i  'lo",  le  mélanp^e  gras  addi- 
tionné d'une  petite  quantité  de  résinate  de  manganèse;  ce  mélange,  dans 
ces  conditions,  s'épaissit  et  devient  très  rapidement  siccatif.  On  peut,  par 
suite,  préparer  des  vernis  gras  séchant  aussi  rapidement  que  les  vernis 
actuels  et  remarquables  par  leur  transparence  et  leur  souplesse. 

Je  me  propose  de  publier  ailleurs  tous  les  détails  de  ces  expériences  qui, 
en  donnant  une  nouvelle  orientation  à  la  fabrication  des  vernis  gras,  per- 
meltront  sans  doute  de  supprimer  le  danger  d'incendie  et  le  dégagement 
des  mauvaises  odeurs  résidtant  actuellement  de  la  pyrogénalion  des  copals 
et  de  la  cuisson  des  huiles. 


MÉCANIQUE  ANI.MALE.  —  Les  leviers  flans  l' organisme. 
Note  de  M.  Aie.  Michel,  présentée  par  M.  Alfred  Giard. 

Il  y  a  2j  ans  que  j'ai  montré  combien  était  plus  considérable  que  le  poids 
du  corps  l'effort  luusculaire  nécessaire  pour  se  maintenir  sur  la  pointe  des 
|)ieds  \T/iéorie  du  levier  appliquée  aux  muscles  {Bévue  scie/UiJique, 
I  I  août  i.S8  5)|.  Après  avoir  dénoncé  dans  l'exposé  classique  de  ce  cas  des 
erreurs  multiples  de  raisonnement  et  la  fausseté  du  résultat,  à  savoir  une 
force  musculaire  inférieure  au  poids  du  corps,  j'ai  conclu,  par  l'applicatton 
très  simple  du  théorème  des  moments  par  rapport  au  point  d'artictilation, 
fpie  la  force  musculaire  F  est  égale  au  poids  du  corps  (réaction  du  sol)  mul- 
tiplié par  le  rapport  de  la  distance  a  de  l'articulation  au  bout  du  pied  à  la 

distance  Ij  de  celte  articulation  au  bout  du  talon  F  =  ^P;  si  en  prati(iue  on 
prend 'f  =  3,  F  =  U». 


SÉANCE  DU  27  AVRIL  1908.  901 

Depuis,  outre  que  j'ai  traité  ainsi  ce  cas  maintes  et  maintes  fois  dans  mon 
enseignement,  j'y  suis  revenu  à  deux  reprises  pour  relever,  dans  des  Notes 
de  divers  auteurs,  des  erreurs  ou  de  fausses  interprétations  mécaniques  [Sat- 
ie mécanisme  de  soulèvement  du  corps  sur  la  pointe  des  pieds  {Comptes  rendus 
de  la  Société  de  Biologie,  t5  mai  1897  et  17  mars  1900)]. 

T.es  résultats  publiés  dans  les  Comptes  rcjidus  (séance  du  23  mars  1908) 
sont  donc  loin  d'être  nouveaux. 

A  ce  propos,  je  ferai  remarquer  que  cette  exagération  de  la  force  par 
rapport  à  l'effet  utile  est  fréquente  dans  l'organisme;  car  (d'ailleurs  en  dehors 
du  cas  actuel  qui,  complexe,  ne  rentre  pas  dans  le  cas  ordinaire)  la  forme 
habituelle  est  celle  du  levier  du  troisième  genre.  Mais  ce  n'est  pas  non  plus 
exclusivement  dans  un  but  de  multiplication  du  déplacement,  puisque  dans 
l'organisme  la  contraction  d'un  muscle  gêné  par  ses  attaches  est  loin  d'être 
satisfaite.  La  raison  de  cette  double  prodigalité  (exagération  de  la  force, 
faible  utilisation  de  l'amplitude  de  contraction)  est  simplement  la  gracilité 
de  forme  des  membres  liée  à  leur  usage. 


La  séance  est  levée  à  4  heures. 

G.  D. 


BULLETIV    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  i,\  séance  du   i3  avril  1907. 

Itinéraire  dans  le  Haut- Allas  marocain,  par  Lolis  Gentm,;  Carte  dressée  et  dessinée 
avec  la  collaboration  de  Mauius  Chesneau,  échelle  de  jjû'oôo,  avec  une  Esquisse  orogra- 
phique du  Maroc,  par  Louis  Gentil.  Paris,  Masson  etC",  1908;:  feuille  in-plano.  (Pré- 
sen'.é  par  M.  le  prince  Roland  Bonaparte,  au  nom  de  la  Société  de  Géograpliie.) 

Sur  l'action  exclusive  des  forces  Maxwellliarloli  dans  la  gravitation  universelle, 
par  Thomas  Tommasina.  Genève,  1908;  i  fasc.  in-S".  (Hommage  de  Tauleur.) 


q02  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

Note  on  some  ineteorologieal  uses  of  thc  polariscopu,  by  Louis  Bm.i..  (  l'roceedings 
of  Ihe  American  Acadeiny  of  Arts  and  Sciences  :  t.  \LII1,  n"  lo,  lunis  1908.)  i  fasc. 
in-8". 

Archives  de  PInslitiit  bola nique  de  Liège;  l.  I\'.  Bruxelles,  llavez,  1907;  i  vol. 
in-S".  (Hommage  de  M.  A.  Gravis.) 

Deutsche  chemische  Gesellscha/i.  Mitgleider  Verzeichniss.  ;iligeschlossen  am 
I  Januar  1908.  Berlin.  1  fasc.  in-S". 

Report  of  the  sevenly-seventh  meeting  of  the  British  Association  for  the  Adçan- 
cemenl  of  Science,  Leicester.  21  july--  august  1907.  Londres,  John  Miiiray,  1908; 
I  vol.  in-8''. 

Report  of  the  Commissioner  of  Education  for  the  year  ending  june  3o,  1906; 
t.  IL  Washington,  1968;   i  fasc.  in-8°. 

Report  of  the  meteorological  Service  of  Canada,  hy  R.-F.  Stitart.  for  ihe  year 
ended  december  3i,  1905.  Ollawa,  1907;  1  vol.  in-4°. 

Boletim  do  Museu  Gœldi  {Museu  Paraense)  de  historia  natural  e  ethnographia  : 
t.  V,  n°  L  Para,  1907-1908;  i  vol.  in-S". 

Zeitschrift  fïir  Balneologie,  Klimatologie  und  Knrort-Hygiene ;  Jahryang  1,  n°  1. 
Berlin,  1908;  i  fasc.  in-/l°. 

Annales  de  la  Société  royale  zoologique  et  nialacologique  de  Belgique:  t.  XLl  et 
XLll,  190G  el  1907.  Bruxelles,  M.  Weissenbrnch,  1907;  2  vol.  in-8°. 

Menioirs  of  the  Department  of  Agriculture  in  hidia;  l.  I,  n"  G  :  The  lossof^vatcr 
from  soil  during  dry  weather .  hy  J.  Walter  Luathf.h.  Cairulta,  1908;  i  fasc.  in-8". 


Ouvrages  ri-çus  dans  la  séance  du  21   avril  1908. 

L'Europe  dans  l'Amérique  latine.  Le  voyage  de  M.  Bénard,  parEuGENio  GAR7.o^^ 
précédé  d'une  lettre  de  M.    -Ugusto  Cokliio.  Paris,  Philippe  Benouard,  1908;  i  fasc. 

in-S". 

Observations  sur  le  .synchronisme  des  divisions  stral.igraphiques  établies  pour  le 
bassin  houiller  de  la  Cèze,  par  Louis  Vedel.  (lîxlr.  du  Bull,  de  la  Soc.  d'études  des 
Sciences  naturelles  de  Nîmes,  35"  année,  1907.)  Nîmes;  i  fasc.  in-S". 

Bulletin  de  ta  Société  d'Anthropologie  de  Lyon.  t.  XXVI,  1907.  Paris,  Masson 
et  G'';  Lyon,  H.  Georg,  1908;  i  vol.  in-S". 

Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France:  Supplément  au  Bulletin  du 
i5  avril  1908  :  Comptes  rendus  de  l'Assemblée  générale  de  1908,  39"  session,  fasc.  -1. 
Paris,  1908;  I  fasc.  in-8°. 

Questions    et    communications   d'un    Égyptien    amateur,    par    Odorico   Cni'icii. 

Alexandrie,  1908;  i  fasc.  in-12. 


SÉANCE    DU    27    AVRIL    1908.  9o3 

Illuxtrazione  del  seconda  volume  dell  erbario  di  Vlisse  Aldrovandi,  per  G.-B.  Dr; 
Tom.  Venise,  1908;  I  fasc.  io-S".  (Hommage  de  l'auteur.) 

Die  walire  Ursache  der  Ebbe  undFlut,  von  Alh;ist  Frentzen.  Leipzig,  chez  raulenr, 
s.  d.;  I  fasc.  in-8°. 

Observatorio  de  Tacahaya.  Carta  fotograjica  del  Cielo;  zona  —  16°  :  n"**  55,  50, 
57,  59,  00,  01,  02,  63,  64,  05.  10  feuilles  in-plano. 

The  iiew  tlieory  of  earthquakes  and  mounfain  formation,  as  illustrated  by 
processes  now  at  work  in  the  deplhs  of  tlie  sea,  by  T.-J.-J.  See.  (Extr.  des  Procee- 
dings  of  the  American  Philosophical  Society,  t.  XLVI,  1907.)  i  fasc.  in-S". 

Reise  ini  DJair,  Urkascliar  und  Ssemisslai  im  Sommer  1906,  von  Prof.  W.-A. 
Obrutschew.  (Extr.  de  D'  A.  Petermanns  Geog.  Mitteilungen,  1908,  H.  II.)  i  fasc. 
in-4''. 

Contributions  from  the  United  States  national  Herbarium;  t.  X,  Pari  0  :  The 
Cyperaceœ  of  Costa  Rica,  by  C.-B.  Clarke;  Part  7  :  Studies  of  tropical  american 
ferns.  n"  1,  by  William. -R.  Maxon.  Washington,  1908;  2  fasc.  in-S". 

Bulletin  de  l'Institut  chimique  et  bactériologique  de  l'État  à  Gembloux,  n°  7."), 
1908.  Bruxelles,  E.  Daem  ;  i  fasc.  in-S". 


Ouvrages  reçls  dans  la  séanc.k  iu:  27  avril   1908. 

Emaniiel  Swedenborg  opéra  quœdam  aut  inedila  aut  obsoleta  de  rébus  natu- 
ralibus,  uunc  édita  sub  auspiciis  Regia;  Academia'  scienliaruni  Suecicit;  II,  Cosnio- 
logica;  inlrodui  tionem  adjunxit  Svante  Arrhenius,  edidit  Alfrkd-H.  Stroh.  Stockholm, 
H.  Stroh;  I  vol.  in-4<'. 

Rapport  sur  les  travaux  du  Bureau  central  di'  V Association  géodésique  interna- 
tionale en  1907,  et  programme  des  travaux  pour  l'exercice  de  1908.  Leyde, 
E.-J.  BriU,  1908;  I  fasc.  iu-4°. 

La  Gynécologie  dans  l'iconographie  antupie,  |>ar  M.  Félix  Hhunailt.  (Extr.  de  la 
Revue  de  Gynécologie  et  de  Chirurgie  abdoniinule,  11°  1,  févriei'  1907.)  Paris,  Masson 
et  G'";  I  fasc.  in-8''. 

Les  maladies  du  nez  et  les  terres  cuites  grec<iues  de  Smyrne,  par  F.  Regnault. 
(Extr.  des  Archives  internationales  de  Laryngologie.)  Paris,  s.  d.;  i  fasc.  in-S". 

Bulletin  de  la  Société  philomathique  de  Paris;  9"=  série,  t.  X,  n°  1,  1908.  Paris; 
I  fasc.  in-8°. 

Annales  de  la  Société  académique  de  Nantes  ci  de  la  Loire-Inférieure;  8=  série, 
t.  VIII,  1907.  Nantes,  190S;  i  vol.  in-8°. 

Exposé  succinct  d'une  théorie  des  phénomènes  naturels  du  règne  inorganique 
basé  sur  les  lois,  les  principes  et  les  faits  incontestés,  par  Cii.  Spixnael,  avec  planches. 
Bruxelles,  A.  Lesingne,  1908;  i  fasc.  10-8°. 


9o4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Observations  mode  al  Ihe  Royal  magnelical  and  ineleorological  Observalory  at 
Batavia,  pub.  by  order  of  [lie  Government  of  Nelherland's  East-lndia,  by  D''  W.  van 
Bhmmelen;  t.  XXVIII,  igoS  :  Conlaining  meleorological,  magnelical  and  seisnio- 
melric  observations  mode  in  igoo.  Batavia,  1907;  1  \i>l.  in-4". 

M.  Pedro  Farreras  fait  hommage  des  trois  Opuscules  suivants  : 

La  motilidad  volnnlaria  y  la  finalidad  de  su  disminuciim  en  el  miedo.  Saragosse, 
iQoS;  I  fasc.  in-S". 

Elefantiasis  palpebrales  desarroladas  a  consecuencia  de  Jlegmasias  y  sobre  todo 
de  repetidas  erisipelas  faciales.  Barcelone,  igoS;  i  fasc.  in-S". 

El  raya  y  el  agua  sublerranea.  Madrid,  1908;  i  fasc.  in-S". 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  n»  55. 

Depuis  i835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièrement  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  fin  de  l'année,  deux  volumes  in-4».  Deu« 
Tables,  l'une  par  ordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 
et  part  du  i"  Janvier. 

Prix  de  l'abonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


chez  Messieurs  : 
igen Ferran  frères. 

1  Chaix. 
ll^er j  Jourdan, 

Amiens Courlin-Hecquel. 

(  Germain  et  Grassin 
(  Siraudeau. 
.   .     Jérôme. 
• . .     Marion. 


ingers . 


layonne 

iesançon ...   . 

/  Ferel. 

iordeaux !  Laurens. 

'  Muller  (G.) 

iourges Renaud. 

.  Derrien. 

F.  Robert. 

Le  Borgne. 
'  Uzel  frères. 

aen Jouan. 

Ihambéry Dardel  et  Bouvier. 

,,      ,  I  Henry. 

■  nerboui  g '    ,      •' 

(  Marguene. 


irest . 


(  : 


chez  Messieurs  : 

Lorient j  Baumal. 

(  M"*  Texier. 

Cumin  et  Masson. 
I  Georg. 

Lyon {  Phily. 

Maloine. 
Vitte. 

Marseille Ruât. 

1  Valat 
Montpellier Jcouletetrtls. 

Moulins Martial  Place. 

Buvignier. 


Nancy . 


Nantes  . 


■lermont-Ferr..  j  Delaunay. 
(  Bouy. 

Î  Greffier. 
Ratel. 
Rey. 

louai jLauverjat. 

Degez. 

renoble J  Drevel. 

Gratieret  C". 


a  Rochelle  . . . 
e  Havre 


ille  . 


Foucher. 

Bourdignon. 
Dombre. 

Tallandier. 
Giard. 


Nice 


Poitiers. 


Grosjean-Maupin. 

Wagner  et  Lambert. 

(  Dugas. 
j  Veloppé. 

iBarma. 
Appy. 

IVinies Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 

\  Blanchier. 
j  Lévrier. 

Rennes Plihon  et   Hommais. 

Rochefort Girard  (M""  ). 

Rouen |  Langlois. 

(  Lestringanl. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Toulon jFigard. 

Allé. 


Toulouse  . 


(  Gimet. 
■  ■  ■  i  Privât. 

IBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 


Valenciennes 


\  Giard. 
/  Lemaitre. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Amsterdam 


chez  Messieurs  : 

Feikema     Caarel- 
sen  et  G'*. 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

iAsher  et  C'*. 
Friedlander  et  ÛU. 
Kuhl. 
Mayer  et  Muller. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLamertin. 
Mayolez  et  Audiarte. 
Lebègue  et  C'°. 

,  Sotchek  et  G". 
B'^a-'-est j  Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C-. 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople . .     Otto  Keil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hosle. 

Cènes Beuf. 

I  Eggimann. 
Genève j  Georg. 

1  Burckhardt. 
La  Haye Belinfanle    frères. 

j  Payot  et  G'-. 
Lausanne j  Rouge. 

I  Sack. 
Barth. 
Brockhaus. 

Leipzig /  Lorentz. 

Twielmeyer. 
Voss. 

)  Desoer. 
^'■«>« 'Gnusé. 


Londres 

Luxembourg . . . 

Madrid 

Milan 


Naples 


bette  et  C'* 


Chez  Messieurs  : 

|Dulau. 
. .  )  Hachett 

'  Nuit. 
V.  Buck. 

Ruiz  et  G''. 
Rorao, 
Dossat. 
F.  Fé. 

Bocca  frères. 
Hœpli. 

Moscou Taslevin. 

Marghieri  diGius. 
Pellerano. 

!'  Dyrsen  et  PfoifTei. 
Slechert. 
Lemcke  et  Buechner 

Odessa Rousseau, 

Oxford Parker  et  G''. 

Palernie Reber. 

Porto Magalhae3    et    Monlz_ 

Prague Rivnac. 

Rio-Janeiro Garnier. 

Bocca  frères. 

Loescher  et  C". 

Rotterdam Kramers  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghaulel 

Zinserling. 


Rome. 


S'-Pétersbourg  . .     wolfT. 


Turin  . 


Bocca  frères. 

Brero. 

Riack. 

Rosenberg  et  Sellier 

Varsovie .....     Gebothner  et  VVolff. 

Vérone Drucker. 

\  Frick 

^'«"««' iGeroldetO*. 

Zuricli Rascher. 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes     1  à  31.  —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i8ôo.  )  Volume  in-4°;  i853.  Prix 25  fr. 

Tomes  32  à  61.  —  (  i"  Janvier  i85i  à  3t  Décembre  i8G5.)  Volume  in-4";  1870.  Prix 25  fr. 

Tomes  62  à  91.  —  (i"  Janvier  1866  à  3i  Décembre  1880.  )  Volume  in-4°:   [889.  Prix 25  fr. 

Tomes  92  à  121.  —  (1"  Janvier  t88i  à  3i  Décembre  1895.)  Volume  in-i";  1900.  Prix 25  fr. 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES: 
Tome  I.  — Mémoire  sur  quelques  points  de  la  Physiologie  des  .\lgucs,par  M.M.  A.  iJEiiBEset  A.-J.-.J.  SoLiKR.  —  Mémoire  sur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'éprouvent 
s  Comètes,  par  M.  Hansen.  —  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  dans  les  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  digestion  des 

atières  grasses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-4'',  avec  32  planches;  i856 25  fr. 

Tome  1.  — Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Benedkn.  —  Esàai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  l'.\cadémiedcs  Sciences 
ur  le  concours  de  i85.3,  et  puis  remise  pour  celui  de  i856,  savoir  :  «Etudier  les  lois  de  la  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  différents  terrains 
sédimentaires,  suivant  l'ordre  deleur  superposition.  —  Discuter  la  question  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanés.  —  Rechercherla 
nature  des  rapports  qui  existent  entre  l'état  actuel  du  régne  organique  et  ses  états  antérieurs»,  par, VI.  le  Professeur  Bronn.  In-J",  avec  7  planches;  1861. ..     25  fr. 

A  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  divers  Savants  à  l'Académie  des  Soienoea. 


K  17. 


TABLE    DES    ARTICLES    (Séance  du  27  Avril  1908.) 


MEMOIRES   ET   COMMUNICATIOIVS 

DES  MEMBRES   ET  DES   CORRESPONDANTS   DE    L'ACADÉMIE. 


M.  Gaston  Darboux.  —  Sur  un  problème 
relatif  à  la  théorie  des  courbes  gauches. 

M.  G.  BiGOURDAN.  —  Sur  l'application  de 
la   télégraphie   sans   fil   à   l'amélioration 


Pages. 


88 1 


Pages. 

des  avertissements  météorologiques 885 

M.  E.-L.  Bouvier.  —  Sur  les  relations  zoo- 
logiques des  Crevettes  de  la  tribu  des 
Sténopidés 887 


CORRESPONDANCE . 


M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale 
l'Ouvrage  suivant  :  «  Emanuel  Sweden- 
borg, Opéra  quaedam  aut  inedita  aut  obso- 
leta  de  rébus  naturalibus,  nunc  édita  sub 
auspiciis    Regiœ    Academiœ    scientiarum 

Suecicœ.  II.  Cosmologica  » 891 

M.  AuRiG.  —   Sur  l'entropie 891 

M.  Eugène   Bloch.   —  Sur  l'ionisation   de 

l'air  par  la  lumière   ultra-violette 892 

M.  E.  DoUMER.   —  De  la   vitesse   de  trans- 
BULLETIN    BIBLlOaRAPHIQUE 


port  des  ions  H,  Cl  et  OH  dans  l'élec- 
trolyse  des  dissolutions  d'acide  chlor- 
hydrique 

M.  F.  Bordas.  —  Recherche  de  l'hélium 
dans  les  minerais  contenant  de  l'urane..  . 

M.  AcH.  LiVACHE.  —  Sur  l'emploi  direct 
des  copals  dans  la  fabrication  des  vernis 
sans  pyrogénation  préalable 

M,  Auo.  Michel.  —  Les  leviers  dans  l'orga- 
nisme  


»9i 
896 


900 
901 


PARIS. 


_    UMPRIMERIE    GAUTHIER-VILLARS, 

Qusi  des  Grands-Augustins,  55. 


Le  Gérani  :  GAUTHiES-ViLLAKa. 


1908 


PREMIER  SEMESTRE. 


COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES   SBCRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


\^  18  (4  Mai  1908), 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE   L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  aS  iuin  1862  et  24  mai  1870 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l' Académie  SQ  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Méiuoires  ou  Notes 
présentés  par  de«  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  l""".    —  Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  par  un  Associé  étranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3^  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  TAca- 
démie  ;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Noies  ou  Mé- 
moires sur  l'objcL  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'î 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  [ 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   —   Impression  des  travaux  des  Savai 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personr 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Ac 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  i 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  so 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis. 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomm 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extr 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  fo 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  ol 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  rem 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tar 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  t 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planche; 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraier 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compter 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au 
teurs  ;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  e 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrativ 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendu. 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré 
sent  Règlement. 


L«s  Savants  étraagers  à  l'Académie  qui  désirant  iaira  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés   do  1er 
déposer  au  Secrétariat  an  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5°.  Autrement  la  présentation  sera  remisa  ila  séance  suivants. 


"lAY    22     1908 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU  LUNDI   i  MAI   1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  BECQUEREL. 


MÉMOIRES  ET  COMMUIVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

M.  le  Skcbétaire  perpétuel  met  sous  les  yeux  de  l'Académie  la  belle 
copie  du  portrait  de  Descartes,  par  Dwid  Beck,  qui  lui  est  envoyée  par 
l'Académie  des  Sciences  de  Stockholm.  Les  Membres  de  l'Académie  exa- 
minent avec  un  grand  intérêt  ce  portrait  vraiment  digne  du  grand  philo- 
sophe français  et  décident  que  des  remerciments  seront  adressés  en  leur 
nom  à  leurs  Confrères  de  Stockholm  par  les  Secrétaires  perpétuels. 


ANALYSE    MATHÉMATIQUE.    —    Formules    relatives    aux    minima    des 
classes  de  formes  quadratiques  binaires  et  positives.  Note  de  M.  («. 

UUMBERI'. 

Dans  une  Note  insérée  aux  Comptes  rendus  du  21  octobre  1907,  j'ai  fait 
connaître  quelques  formules  où  figurent  les  minima  des  classes  de  discrimi- 
nant donné;  par  les  mêmes  méthodes,  j'ai  obtenu  des  relations  nouvelles, 
dont  voici  les  plus  simples. 

I.  On  sait  qu'on  appelle  minima  d'une  classe  les  trois  plus  petits  entiers 
représentables  proprement  par  les  formes  de  cette  classe;  lorsque  celle-ci  est 
de  l'ordre  propre,  primitive  ou  non,  deux  des  minima  sont  impairs,  le 
troisième  est  pair.  Dans  ce  qui  suit,  nous  désignerons  par  m,  Q\.m^{m^'Sm^) 
les  minima  impairs,  par  m  le  minimum  pair  d'une  classe;  enfin  m'  repré- 

C.  K.,  1908,  I"  Semestre.  (1.  CXLVI,  N-  18.)  "9 


qoG  ACADÉMIE    nKS    SCIENCFS. 

sentcra  un  quelconque  des  nombres  m^,  m...  Je  définis   maintenant  trois 
fonctions  numériques  par  les  conditions  suivantes  : 

1°  i|;(rt)  sera  la  somme  des  diviseurs  de  n  inférieurs  à  \«;  toutefois,  si  n  est  carré, 

I     ^ 
on  ajoutera  le  terme  -y//i. 

2°  x('0  sera  la  somme  ^  ô( — i)^"^^',  étendue  à  toutes  les  décompositions  en  fac- 
teurs «  =  ôô,,  avec  ô<rj,  ;  toutefois,  si  n  est  carré,  ■/(/()  comprendra,  en  outre,  le 
terme  -J n. 

2 

On  a  -^(/i)  =  ■|i(/i)  pour  n  Impair;  et  /(«)  =;—']/(«)  pour  «  =  2  (mod^). 

rf  +  .f, 
3°  w(n)   sera   la   somme   'Sd{—\)    -         ,   étendue    à    toutes    les    décompositions 

n  —  ddi,  où  d  et  a',  sont  de  même  parité,  el  d  <  f/,.  Toutefois,  si  n  est  carré,  (.)(«) 
comprendra,  en  outre,  le  terme -y«( — i)*' 
Pour 


2 


«  ^  2  (  mod ^4  ),  (,>(/!  )  ^  o; 

«  =  3  (  mod  4  ),  rji(ii  )—.—  '\i{n); 

«=i(mo(l4),  (,)(ii)  =^^{n); 

«  =  4(mod8),  w(/(  )  =— 2  4'(  7- )  • 

Cela  posé,  on  a  les  quatre  formules  générales  qui  suivent; 


(0  2.'"'[^)  =  ^~(-'> 


X—O 


Au  premier  membre,  la  sonmie  porte  sur  tous  les  couples  de  minima  im- 
pairs, m',  des  classes  positives,  de  Tordre  propre,  primitives  ou  non,  de 

discriminant  N;  le  symbole  (^)  est  celui  de  Jacobi.  Au  second  membre, 

la  somme  s'étend  aux  valeurs  entières  de  j:^::  o,  telles  que  la  quantité  sous  le 
signe  oj  soit  positive. 

(2)  V|,„'_,„|(-^)=:2(-l)      '        y-/_(N_a'^). 


Au  premier  membre,  la  somme  porte  toujours  sur  les  minima  des  classes 
positives,  de  l'ordre  propre,  de  discriminant  N  ;  \t?ï  —  m\  désigne  la  valeur 
absolue  de  m'  —  m. 


SÉANCE    DU    ')    MAI    igo8.  907 

Les  mêmes  remarques  s'appliquent  aux  doux  dernières  formules,  à  savoir 

(3)  EI'"'-"'|(;ïï^)  =  ^(— )'"'21^-')'"^''-"'^' 


.|« 


(4)  2;(-'+"of^V-2i'«'--i(^)  =  (-o"""2+t^^-(^-^-^')'^- 

V  ■  \  ■  ^ 

Ces  formules  donnent  ainsi  l'expression  de  chacune  des  quatre  sommes 
algébriques  de  minima 

à  l'aide  des  deu.v  seules  fonctions  numériques  w(«)  et  7_('0'  puisque 
']/(2n  -+- 1)  est  égal  à  y  (2/1  -+-  1). 

Ajoutons  que,  si  N  est  un  carré  impair,  /r,  parmi  les  réduites  propres  de 
discriminant  N  figure  n(.x--\-y-),  dont  les  minima  sont  m^  =  m,=:  n-^ 
m  =  an  :  les  termes  correspondant  à  cette  réduite  dans  les  premiers, 
membres  de  nos  formules  doivent  être  divisés  par  2. 

Vérifions,  par  exemple,  la  formule  (i)  pour  N  =  9.  Les  réduites  (de 
l'ordre  pro[)re)  de  discriminant  9  sont  (i,  o,  9);  (2,  i,  5);  (3,  o,  3),  cette 
dernière  ne  devant  être  comptée  que  pour  ;^,  par  ce  qui  précède.  Les  minima 

impairs  /«,,  rtin  de  ces  formes  sont  respectivement  i,  g;  5,  5  ;  3,  3;  et  le 

3        3  .      ■ 

premier  membre  de  (i)  est  ainsi  i  +  9  +  J  +  5  —  -  —  ->  c'est-à-dire  17. 

Le  second  membre  est 

2  w  (9) -H  4(0  (  8) -H  4  w  (5)  =  2     1+  -  |-l-4[2]-+-4[']  =  '7. 

et  la  formule  est  vérifiée. 

IL  Des  relations  précédentes  on  pcul  di'duire  quelques  conséquences  re- 
lativement aux  fonctions  '\i,  y,  eu. 

Par  exemple,  si  N  =  2(mod4),  les  symboles  (^^)  et  (^j  sont  de 

signes  contraires,  de  sorte   que  ^'''*(-^)=o-    Calculant  cette   somme 
par  (4),  (i)  et  (2),  on  arrive  à  la  formule  suivante  : 


< 


pour  N  ^  2  (mod  4). 


908  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Même  conclusion  si  N^3  (modi),  ce  qui  donne 


< 


.|0 


pour  N  ^  3  (  niod  4  )• 

SiN^5(mod8),   on  reconnaît  directemenl  que    le   premier   lueiiibre 
de  (i)  est  nul;  il  vient  ainsi 


^,,(N-a:^-)  =  o, 


ce  qui  s'écrit  : 


.|o 


V  J;(N-       4.r2)=:2    "V   -b 


.\  —  (2  a-  -h  I 


pour  N  îs  5  (mod8  ). 

III.   D'autres  formules,  analogues  à  (i),  ne  s'appliquent  qu'à   certaines 
valeurs  de  IS  ;  ainsi,  pour  ?S  ^  i  (niod  4 )î  on  a 


V 


^11 


=  (--.)    ■■'   V.}(N_4.r^), 


HISTOIRE  DES  SCIENCES.  —  Sur  kl  décoiwerte  de  la  lui  de  la  chute  des  graves. 

Note  de  M.  Piekre  DchkiM. 


La  loi  fondamentale  de  la  chute  des  corps  est  la  suivante  : 

Lorsqu'un  corps  tombe  en  chute  libre,  sa  vitesse  croît  proportionnellement  à 
la  durée  de  la  chute. 

Les  anciens  savaient  que  la  chute  des  graves  était  accélérée;  mais  il  ne 
parait  pas  qu'ils  aient  connu  la  loi  suivant  laquelle  ce  uiou  vement  s'accélérait. 
D'autre  part,  on  sait  que  la  loi  précédemment  formulée  se  trouve  très  nette- 
ment indiquée,  et  à  plusieurs  reprises,  dans  les  manuscrits  de  Léonard 
de  Vinci;  rien  ne  laisse  soupçonner,  d'ailleurs,  la  voie  par  laquelle  Léonard 


SÉANCE    DU    /j    MAI    1908.  909 

était  parvenu  à  reconnaître  cette  vérité;  l'avait-il  trouvée  de  lui-même? 
l'avait-il  tirée  de  ses  lectures?  il  ne  nous  en  dit  rien. 

Nous  voudrions  montrer  ici  comment  certaines  idées,  émises  au  Moyen- 
Age,  avaient  pu  lui  suggérer  cette  découverte. 

Pendant  très  longtemps,  les  philosophes  et  les  géomètres  ont  borné  les 
ambitions  de  leur  analyse  à  l'étude  du  mouvement  uniforme;  bien  qu'ils 
connussent  l'existence  de  mouvements  dont  la  vitesse  varie  d'un  instant 
à  l'autre,  ils  ne  tentaient  pas  de  préciser  la  loi  de  cette  variation;  en  parti- 
culier, il  semble  bien  que  l'on  puisse  parvenir  à  une  époque  avancée  du 
Moyen-Age  sans  trouver,  dansles  écrits  des  géomètres,  la  définition  du  mou- 
vement uniformément  varié.  Jean  de  Meurs  n'en  parle  aucunement  dans  le 
traité  De  mobiltbiis  et  motis,  qui  est  le  premier  traité  du  Livre  IV  de  son  Opus 
quadriparlilum  numerorum,  achevé  le  i3  novembre  i343;  Bradwardin  n'en 
parle  pas  davantage  en  son  Tractalus  de  proportionalilate  rnotuum  in  veluci- 
tate,  qui  doit  être  à  peu  près  contemporain  du  traité  de  Jean  de  Meurs, 
puiscpie  Bradwardin  est  mort  en  i349. 

En  revanche,  la  notion  de  mouvement  uniformément  varié  se  trouve  nette- 
ment définie  dans  les  Ouvrages  d'Albert  de  Saxe,  qui  enseigna  à  l'Université 
de  Paris  de  i35i  à  i36i . 

En  ses  Quaesliones  suhtilissimae  in  lihros  de  Cœlo  el  Miindo  [In  lib.  II, 
quaest.  i4  (')],  il  fait  une  étude  extrêmement  remarquable  de  la  chute  accé- 
lérée d'un  grave. 

.  II  remarque  d'abord  que  cette  proposition  :  Le  mouvement  devient  plus 
intense  vers  la  fin,  peut  s'entendre  de  diverses  manières.  Selon  un  premier 
sens,  le  mouvement  (et  par  ce  mot  Albert,  comme  tous  ses  contemporains, 
entend  Vintensitas  motus,  c'est-à-dire  ce  que  nous  nommons  la  vitesse 
instantanée)  peut  croître  en  devenant  double,  triple,  quadruple,  .... 
Selon  un  second  sens,  il  peut  croître  de  telle  manière  qu'à  sa  valeur  première 
s'ajoute  la  moitié_de  cette  valeur,  puis  la  moitié  de  cette  moitié,  etc.  En  lan- 
gage moderne,  on  dirait  quelesaccroissementsde  vitesse  peuvent  suivre  une 
progression  arithmétique,  ou  qu'ils  peuvent  suivre  une  progression  géomé- 
trique de  raison  fractionnaire. 

Ces  énoncés  nous  paraissent  incomplets.  (^)uelle  est  la  variable  indépen- 
dante à  laquelle  sont  rapportées  les  valeurs  de  la  vitesse  dont  Albert  fait 


(')  Celte  question  capitale  n'a  pas  été  reproduite  dans  les  deux  éditions  d'écrits 
d'Allierl  de  Saxe,  de  Tliénion  el  de  Jean  de  Burldan  que  Georges  Loclvert  a  données 
à  Paris,  en  i5i6  et  en  i5i8. 


pro  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

mention?  Son  silence  à  cet  égard  provient  de  ce  qu'il  suppose  son  lecteur 
au  courant  de  la  Science  de  son  temps,  et  la  connaissance  de  cette  Science 
nous  permet  de  suppléer  à  ce  silence.  Lorsque  les  scolastiques  du  xiv®  siècle 
traitaient  de  l'intensité  d'une  propriété  quelconque  (intensio  formœ),  ils  la 
regardaient  comme  fonction  de  l'extension  (extensio)  de  la  même  propriété; 
dans  le  cas  du  mouvement,  ils  distinguaient  deux  sortes  d'extensions, 
l'extension  selon  le  chemin  parcouru  (extensio  secundum  distantiam)  et 
l'extension  selon  la  durée  (exlensio  secundiun  lempiis). 

Les  énoncés  abrégés  d'Albert  doivent  donc  s'entendre  ainsi  : 
Lorsque  l'on  fait  croître  en  progression  arithmétique  soit  le  chemin  par- 
couru par  le  grave,  soit  la  durée  de  la  chute,  on  peut  supposer  ou  bien  que 
la  vitesse  croît  en  progression  arithmétique,  ou  bien  que  les  accroissements 
successifs  de  la  vitesse  suivent  une  progression  géométrique  de  raison 
moindre  que  l'unité. 

Pour  fixer  son  choix,  il  invoque  à  titre  d'axiome  une  proposition  qu'il 
regarde  comme  l'expression  de  la  pensée  d'Aristote  :  «  Si  un  grave  était  placé 
infiniment  loin  du  centre  du  Monde  et  si  on  le  laissait  tomber,  la  vitesse  de 
ce  grave  crollrail  au  delà  de  toute  liniile  alors  qu'il  approcherait  du  centre, 
mais  elle  ne  deviendrait  pas  infinie  avant  fpi'il  eût  atteint  ce  point.  » 

Fort  de  cet  axiome,  Albert  exclut  les  lois  de  chute  de  la  seconde  forme, 
car,  selon  ces  lois,  la  vitesse  du  mouvement  ne  pourrait  croître  au  delà  de 
toute  limite. 

Une  considération  du  même  genre  lui  permet  d'exclure  certaines  lois  que 
l'on  pourrait  proposer.  On  ne  pourrait  imaginer  que  la  vitesse  crùl  en  pro- 
gression arithmétique  alors  que  les  accroissements  successifs  du  temps  for- 
meraient une  progression  géométri(]ue  de  raisim  ^,  ou  alors  que  les  accrois- 
sements successifs  de  l'espace  parcouiu  suivraient  la  même  progression. 
Ces  hypothèses,  en  effet,  assigneraient  à  la  vitesse  de  chute  une  valeur 
infinie  avant  la  fin  du  mouvement,  quelque  petite  que  ^oit  la  durée  de  ce 
mouvement  ou  quelque  petit  que  soit  l'espace  parcouru,  ce  qui  est  faux  : 
«  Nam  lune  sequeretur  quod  quilibel  motus  natura/is  qui  per  quant umcunque 
lempusparmm  duraret,  velquo  quanturncunqueparvum  spatiumperlransiretur, 
ad  quemcimque  gradum  velocitatis  pertingeret  antefincm.  Modo  est  fais um.  » 
La  finesse  avec  laquelle  Albert  de  Saxe  a  su  découvrir  l'impossibilité  de 
telles  lois  et  la  précision  avec  laquelle  il  l'a  signalée  sont  bien  dignes  de 

remarque. 

Il  faut  donc  entendre,  ajoute-t-il,  quel'inlensilé  du  mouvement  du  grave 
devient  double,  triple,  etc.,  dans  le  sens  suivant  :  quand  un  certain  espace 


SÉANCE    DU   4    MAI    1908.  91 I 

a  été  parcouru,  ce  mouvement  a  une  certaine  intensité  (vitesse);  quand 
un  espace  double  a  été  parcouru,  la  vitesse  est  double;  quand  l'espace  par- 
couru est  triple,  elle  est  triple  et  ainsi  de  suite.  Cette  supposition  s'accorde 
avec  la  proposition  attribuée  à  Aristote  :  «  Et  ideo  tertia  conclusio  intelli- 
gitur  (jitod  inlenditur per  dupluni,  tripluni.  etc.,  ad  istum  intellectiim ,  quod 
qiiando  ipso  pertransilum  est  aliqiiod  spatiiim  est  aliqiianliis,  et  quando  ipso 
est  perlransitum  dupliun  spalium  est  in  diipto  velocwr,  et  quando  ipso  per- 
transitum  est  triplum  spatium  est  in  triplo  vdocior,  et  sic  ultra.  Et  ad  istum 
inteltectum  vadit  auctoritas  Aristotelis. . .  » 

La  loi  ainsi  formulée  par  Albert  de  Saxe  romme  loi  possible  de  la  chute  des 
graves  n'est  pas  la  proportionnalité  de  la  vitesse  à  la  durée  de  chute;  c'est  la 
proportionnalité  de  la  vitesse  à  l'espace  parcouru.  On  sait  que  cette  loi  avait 
séduit  Galilée  en  sa  jeunesse  et  qu'il  en  a,  plus  tard,  démontré  l'absurdité. 
Mais  on  doit  remarquer  qu'en  l'analyse  d'Albert,  \ extensio  secundumtempus 
est,  constamment,  mise  en  parallèle  de  ïexlensio  secundum  distantiam;  la 
concision  seule  de  son  exposé  l'a  sans  doute  empêché  de  siî;naler  comme 
également  recevable  la  proportionnalité  de  la  vitesse  au  temps  de  chute; 
l'attention  d'un  lecteur  intelligent  pouvait  se  porter  sur  cette  dernière  loi 
aussi  bien  que  sur  la  loi  formellement  énoue(''e. 

Le  passage  que  nous  venons  d'étudier  a  donc  fort  bien  pu  suggérer 
à  Léonard  de  Vinci  la  découverte  de  la  véritable  loi  de  la  chute  des  graves. 
Nous  avons  établi  ('),  en  effet,  que  le  grand  peintre  devait  bon  nombre  de 
ses  opinions  scientifiques  nuxQuœstiones  in  libros  de  Cœlo  et  Mundo  d'Albert 
de  Saxe,  qu'il  a  formellement  citées. 

La  Question  d'Albert  de  Saxe  a  pu  influer  également  sur  les  recherches 
des  divers  autres  mécaniciens  de  la  Renaissance,  car  le  livre  qui  la  conte- 
nait a  joui,  à  cette  époque,  d'une  grande  vogue.  Si  on  laisse  de  côté  les 
deux  éditions  données  à  Paris  en  i5i6  et  en  i5i8,  éditions  qui  ne  ren- 
ferment pas  la  Question  dont  il  s'agit,  celle-ci  se  trouve  dans  les  Quœstiones 
subtilissimœ  in  libros  de  Cœlo  et  Mundo  éditées  à  Pavie  en  i48i,  à  Venise 
en  1492,  1497  ^t  1320. 

En  outre,  vers  la  fin  du  xv"  siècle,  le  Parisien  Pierre  Tataret  rédigea  un 
petit  manuel  de  philosophie  intitulé  :  Clarissima  singularisque  totius  philo- 
sophiœ  necnon  rnetaphysicœ  Aristotelis  expositio  ou  encore  Commentationes 
in  libros  Aristotelis  secundum  Subtilissimi  Doctoris  Scoti  sententiam.  La  vogue 

(')  PiKRRE  Dlhem,  Etudes  sur  Léonard  de  Vinci.  i"=  série.  I  :  All)ert  de.  Saxe  et 
Léonard  de  Vinci.  Paris,  1906. 


912  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

de  ce  résumé  fut  extrême;  les  éditions  qui  en  furent  faites  étaient  déjà  au 
nombre  de  sept  en  l'an  i5oo;  elles  continuèrent  à  se  multiplier  pendant  le 
premier  tiers  du  xyi*"  siècle.  Or  ce  manuel  reproduit  textuellement  (')  le 
passage  d'Albert  de  Saxe  que  nous  venons  d'analyser. 

L'opinion  selon  laquelle  la  vitesse  de  la  chute  d'un  grave  croîtrait  d'une 
manière  uniforme  soit  avec  le  chemin  parcouru,  soit  peut-être  avec  le  temps 
écoulé,  était  donc  émise,  dès  le  milieu  du  xn*"  siècle,  à  l'Université  de  Paris; 
vers  l'an  i5oo,  elle  se  trouvait  grandement  vulgarisée  par  les  nombreuses 
éditions  du  De  Cœlo  d'Albert  de  Saxe  et  du  manuel  de  Pierre  Tataret.  Cette 
opinion,  qui  fut  sûrement  connue  de  Léonard  de  Vinci,  a  pu  lui  suggérer  les 
énoncés  que  nous  relevons  dans  ses  manuscrits. 


M.  Emile  Picard,  en  déposant  sur  le  Bureau  le  Tome  II  des  OEmres 
d'Hermite,  s'exprime  comme  il  suit  : 

Je  présente  à  l'Académie  le  Tome  II  des  OEiivres  d'Hermite.  reproduisant 
les  Mémoires  qu'il  a  publiés  de  i858  à  1872.  J'y  ai  joint  quelques  Notes 
publiées  par  Ilermite  dans  divers  Ouvrages,  un  Chapitre  de  son  Cours 
d' Analyse  à  l'École  Polytechnique,  et  une  l^etlre  sur  les  fonctions  modulaires 
que,  trois  mois  avant  sa  mort,  il  écrivait  à  M.  Tannery. 

Je  tiens  à  dire  combien  le  concours  de  M.  Henry  Bourget,  Directeur  de 
l'Observatoire  de  Marseille,  m'a  été  précieux  pour  la  préparation  de  ce 
Volume.  Presque  tous  les  calculs  ont  été  refaits,  et  cette  revision  nous  a 
amenés  à  opérer  quelques  modifications  indi(iuées  pour  la  plupart  dans  des 
Notes. 

Je  remercie  M.  Gauthier- Villars  pour  les  soins  qu'il  donne  à  celte  édi- 
tion. Nous  sommes  heureux  d'avoir  pu  placer  au  début  de  ce  Volume  un 
portrait  d'Hermite,  qui  le  représente  aux  environs  de  sa  cinquantième 
année. 


M.  ËMiLU  PitARi)  présente  le  premier  fascicule  de  la  seconde  édition  du 
Tome  III  de  son  Traité  d'Analyse. 

L'étude  des  équations  diflérentielles,  particulièrement  en  ce  qui  concerne 
les  quantités  réelles,  a  été  complétée  en  plusieurs  points. 

(')  Tataret,  Ojj.  cit.,  Du  Cœlo  el  Mundo,  lib.  II,  tract.  II,  circa  fiiieni. 


SKAKCK    UV    4    MAI    1908.  91'^ 

M.  Mosso,  CoiTospoïKlaiit  do  rAcadrinic  adresse  plusieurs  exemplaires 
d'une  Ijrochure  inlitidée  : 

l{ens('i<j;ncments  sur  les  lahomtnircs  sciciitijifiiies  «  .1.  Mosso  »  au  col  d  Olen 
(mont  Rosa,  Italie;  altitude,  3ooo"'). 

Il  fait  connaître  en  même  temps  à  rAeadéniie  que  ces  lai)oratoires  sont 
adaptés  non  seulement  pour  les  recherches  de  Physiologie,  mais  aussi  pour 
celles  de  Botanique,  de  Bactériologie,  de  Zoologie,  de  Physiologie,  de  Phy- 
sique terrestre  et  de  Météorologie. 

Deux  postes  d'études  sont  réservés  aux  savants  français  dans  ces  lahora- 
loires. 

IXOMINATIOIVS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  désignation  d'un  de  ses 
Membres  qui  devra  être  présenté  au  choix  de  l'Institut  pour  occuper  un 
siège  au  Conseil  supérieur  de  l'Instruction  publique. 

M.  Darboux  réunit  l'unanimité  des  suffrages  exprimés. 


CORUESPONUANCE. 

M.  le  Si.ciiÉTAïuE  PEitPKTUKL  aiuioncc  à  l'Académie  la  perte  que  la 
Science  vient  de  faire  dans  la  personne  de  M.  Chamherland,  Sous-Direcleur 
de  l'Institut  Pasteur,  qui  a  été  pendant  de  longues  années  le  disciple  et  le 
collaborateur  de  Pasteur. 


M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  les  (3uvrages  suivants  : 

Une  lettre  de  Fontendie,  par  M.  A.  ToudAnu. 

Méthodes  de  Calorimétrie  usitées  au  laboratoire  thermique  de  l'Université  de 
Moscou,  par  W.  Lououimxk  et  A.  Schak.uiew.  (Présenté  par  M.  E.-II. 
Amagat.) 

Science  o f  Nature-History ,  par  Nxsauvan.u  Jivanji  Readymoney. 

C.   R.,   190S,   1"  Scmesire.  (T.  CXLVI,   N°  18.)  ' '"O 


()l4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  intégrales  hyperellip/iques  cano- 
niques de  seconde  espèce.  Note  de  M.  Z.  KinGowsKi,  présentée  pai- 
M.  K.  Picard. 

I.a  Corme  ddiiiK'c  par  M.  H.  Weber  aux  intégrales  liyperelliptiques  dites 
ccui()ni(]ues  de  seconde  espèce  du  genre  p  =  2  permet  de  découvrir  une  loi 
simple  pour  la  formation  des  coef'licienls,  (pii  peut  être  étendue  au  cas  des 
genres  supérieurs. 

Posons,  avec  M.  Weber  (voir  le  Tome  82  du  Journal  de  Crelle)., 

et  désignons  par  hv,  et  e,,  (k=\,  2)  les  intégrales  suivantes  de  première  et 
seconde  espèces  : 

Le  Tableau  des  périodes  le  long  des  coupures  a,,  «o,  6,,  Ik  étant  respec- 
tivement 

(o,).      (a,).        (6,).         {/J,)- 

(iV,)  2K2,       2K3,        2«'K,,        2?K4, 

(h'.,)  3L5,         2L3,  2(Li,  2('I^;,, 

(e,)  2E2,     2E3,      2«E|,      2 /Et, 

(fio)  2G2,     2G3,     a/G,,     2('G,, 

M.  Weber  écrit  les  intégrales  dites  canoniques  de  seconde  espèce,  dont  le 
Tableau  des  périodes  est  le  suivant  : 


(o,)- 

(a,). 

(6,). 

(*.). 

0, 

0, 

-47:/ 

0, 

0, 

0, 

0, 

-47:/ 

SOUS  la  forme 

'5G,+  2  y.,  E,+  -/3L-,+  (y5E.,— 

/■(■'■) 

(  \\      ( 


Or,  en  écrivant  trois  séries 


Of 

G,, 

E,, 

L„ 

K„ 

0. 

0, 

0, 

7ô' 

7*' 

y:>, 

7-2. 

y" 

0, 

4, 

3, 

2, 

1, 

0, 

—  I, 

—  2, 

SÉANCE   DU   4    MAI    1908.  9l5 

dont  la  première  et  la  seconde,  outre  les  périodes  et  les  coefficients  du  poly- 
nôme r-(x),  sont  formées  de  zéros  et  la  Iroisicme  contient  la  série  des 
nombres  entiers  positifs  et  négatifs,  imprimons  un  mouvement  de  transla- 
tion à  la  deuxième  série  à  droite,  à  la  Iroisième  série  à  gauche,  en  ayant 
soin  chaque  fois  d'effectuer  l'addition  des  produits  des  termes  situés  les 
uns  au-dessus  des  autres,  (^n  aura  alors  les  expressions  suivantes  : 

Y-,E,~-y,K,, 

—  ^ya^i, 

qui  concordent  avec  les  coelTicients  desdilléientes  puissances  dex-  au  numé- 
rateur de  la  première  formule  (A).  En  écrivant  de  même  les  séries 

O,      G„      E3,      1-n      1^..         Oi  0. 

o,    y-i,    yv>    y-j.    Vs'     y^      «'     ^ 

-t-      l\,  3,  2,  I,  o,        1,-2, 

et  appliquant  le  même  procédé,  on  obtient  successivement  les  différents 
coefficients  au  numérateur  de  la  seconde  formule  (A). 

L'introduction  de  la  notation  deWeierstrass  permet  de  présenter  ces  for- 
mules sous  une  forme  symétrique;  de  plus,  on  peut  démontrer  que  la  même 
loi  de  formation  est  aussi  vraie  dans  le  cas  des  intégrales  hyperellipti(jues 
canoniques  des  genres  supérieurs. 


MÉCANIQUE  APPLIQUÉE.  —  Application  des  lois  de  la  similitude  à  la  propaga- 
tion des  déflagrations.  Note  de  M.  Jougiet,  présentée  par  M.  Vieille. 

Il  semble  que  les  considérations  suivantes  soient  assez  larges  pour  con- 
tenir les  diverses  interprétations  les  plus  vraisemblables  de  la  propagation 
des  déflagrations.  J'adopterai  ici  les  notations  et  les  définitions  de  mon 
iMcmoirc  Sur  ta  propagation  des  réactions  chimiques  dans  les  gaz  (  '  ). 

Dans  les  mouvements  relativement  lents  des  fluides,  la  conductibihté 
joue  un  rôle  qui  n'est  pas  négligeable  (-  ).  l>ès  lors,  il  peut  arriver  que  la 


(')  Jotir/ial  de  Malhriualif/iies  pures  el  applii/i'ées,  igoS-rgoC. 

C-)  Sur  la  simititude  dans  le  wnuvemenl  des  Jhi ides  [Comptes  rendus,  7  aoùl  190a). 


91 6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

combustion  d'un  mélange  à  reaction  vive  soil  représentée,  dans  l'espace 
des  p,  a,T,  par  une  courbe  clieminant  au  voisinage  de  la  surface  des  faux 
équilibres  limites.  Sans  même  qu'on  suppose  cette  courbe  située  sur  ladite 
surface,  une  telle  combustion  peut  éirc  incomparablement  plus  lente  qu'une 
combustion  représentée  par  une  courbe  s'en  éloignant  notablement.  Un 
même  mélange  peut  donc  donner,  dans  les  détonalious  (  pliénoniêne  sensi- 
blement adiabatique),  une  combustion  pratiquement  instantanée,  assimi- 
lable à  une  discontinuité,  c'est-à-dire  une  onde  de  clioc  el  cond)ustion  et, 
dans  les  déflagrations,  une  combustion  encore  rapide  sans  doute,  mais  de 
vitesse  apprécialde.  (Jn  est  ainsi  conduit  à  poser,  comme  première  équation 
du  problème  des  déflagrations,  comme  éfpialion  cbimique,  celle  qui  donne 
la  vitesse  de  combustion  du  mélange  : 


'ôt 


La  zone  de  combustion  n'est  pas  ici  considérée  comme  une  surface 
d'onde.  Klle  est  néanmoins  assez  étroite  et,  par  suite,  il  peut  être  conve- 
naide  de  n'y  pas  négliger  la  viscosité.  V  étant  le  potentiel  interne,  0/ le 
travail  virtuel  de  la  viscosité  mécanique,  oj  celui  des  forces  d'inertie,  ou 
aura  les  équations  mécaniques  du  mouvement  en  écrivant 


V  -r—  6[j  dm  —  V  of  dm  —  V  qJ  dm  =  o. 


11  faut  ajouter  enfin  l'équation  pliysique  de  la  conductibilité,  celle  qu'a 
donnée   Kircblioff  ('^,   convenablement   complétée  par  Tadjonction  d'un 

terme  en  -y  dans  l'expression  de  la  clialeur  dégagée. 

Les  formules  donnant  la  vitesse  de  piopagatiou  de  la  surface  d'inflamma- 
tion sont  inconnues,  mais  elles  sont  inutiles  ici. 

()n  peut,  avec  les  trois  groupes  d'équations  ci-dessus  mentionnés, 
recbeicber  quelles  devraient  être,  un  premier  mélange  étant  donné,  les 
caractéristicjues  d'un  second  mélange  pour  que  la  déflagration  eu  soit 
semblable  à  celle  du  premier.  Bornons-nous  au  cas  particulier  où  le  second 
mélange,  placé  dans  les  mêmes  conditions  de  densité  et  de  température  que 
le  premier,  a  le  même  potentiel  interne  que  lui.  11  est  facile  de  voir  que, 
pour  qu'il  y  ait  similitude,  les  coefficients  de  viscosité  devraient  être  dans 


(')   Théorie  der  Wârme,  p.  118. 


SÉANCE    DU    4    MAI    1908.  917 

le  rapport  inverse  cl  ceux  de  conduclibililr  dans  le  rapport  direct  des  lon- 
gueurs. Nous  parlerons  plus  loin  des  conditions  à  remplir  pour  la  fonction  g. 

Deux  expériences,  Tune  en  grand,  l'autre  en  petit,  faites  dans  un  même 
mélange  ne  sont  donc  pas  semblables,  car  les  coefficients  de  viscosité  et  de 
conductibilité  ne  sont  pas  dans  le  rapport  voulu.  C'est  là  sans  doute  la  rai- 
son du  phénomène  des  charges  limites  pour  les  explosifs  détonant  au  sein 
d'un  mélange  d'air  et  de  grisou  (^  '  ). 

Dans  l'expérience  en  petit,  la  conduclil)ilité  est  trop  forte;  le  pouvoir 
refroidissant  de  la  masse  gazeuse  est  trop  grand.  Ce  fait  tend  à  adoucir  la 
bruscjuerie  de  la  variation  de  température  [)roduite  par  le  passage  de  la 
llamme,  ce  qui  est  défavorable  à  la  propagation  :  il  est  évident  qu'avec  une 
conductibilité  infinie  la  propagation  serait  impossible,  la  température  ne 
pouvant  pas  s'élever  localement  jusqu'au  point  d'inflammation.  11  y  a  long- 
temps qu'on  attribue  l'extinction  des  flammes  par  les  toiles  métalliques  au 
pouvoir  refroidissant  de  celles-ci,  et  nous  retrouverions  cette  explication 
dans  notre  analyse  si  nous  y  supposions  le  mélange  au  contact  de  solides 
conducteurs.  Le  pouvoir  refroidissant  de  la  masse  gazeuse  ambiante  joue 
de  même.  11  a  d'ailleurs  été  déjà  invoipié  par  MM.  Mallard  et  Le  Chatclier 
pour  expliquer  l'influence  du  volume  de  la  source  produisant  l'inflammation 
d'un  mélange.  Ce  qui  précède  n'est,  au  fond,  que  l'explication  de  ces 
auteurs  présentée  un  peu  différemment  et  généralisée. 

Dans  l'expérience  en  petit,  il  faudrait  aussi,  pour  qu'il  y  ait  similitude, 

que  -^  fût  augmentée  dans  le  rapport  inverse  des  longueurs.  Supposons  la 
fonction  g  indépendante  de  -r^.  — •  Dans  ce  cas,  g  a  la  même  valeur  dans 

les  deux  expériences;  donc,  dans  l'expérience  en  petit,  g  est  trop  petite, 
le  mélange  est  à  cond^uslion  trop  lente;  on  comprend  que  cela  ne  favorise 
pas  la  propagation  de  la  déflagration;  il  y  a  encore  ici  tendance  à  l'adoucis- 
sement de  la  variation  brusque  de  température.   Si  g  dépend  de  -tt'  -tt> 

il  suffit^qu'elle  croisse  moins  vite  que  -^^  —-  pour  que  ces  considérations 
subsistent. 


(')  L'explosif  peut  provoquer  au  sein  du  mélange  une  onde  de  clioc  (sans  combus- 
tion). Celle  circonstance  ne  modifie  pas  le  raisonnement.  I^'exislence  d'une  onde  de 
choc  (sans  combustion)  dans  les  gaz  parfaits,  n'altérant  pas  la  similitude  [Sur  les 
fluides  physiquement  semblables  {Comptes  rendus,  2  septembre  1907)],  ne  saurait 
corriger  une  altération  produite  par  aijleurs. 


qi8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


ÉLECTRICITÉ.  —  Comparaison  des  dymiinos  à  loitraiit  continu  série  et  shunl 
au  point  de  vue  de  la  rapidité  d'amorçage.  iNotc  de  M.  V\v\,  (iiUAUi.T, 
présentée  par  M.  Mascart. 

Considérons  une  machine  bipolaire  et  soient  : 

N,  I  et  R  respecti\emcnt  le  nonibie  de  spires,  l'intensité  instantanée  du 

courant  et  la  résistance  de  l'enroulement  série; 
/?,  /et/'  les  mêmes  éléments  iiour  renroulement  siiutil; 
N',  r  et  lî'  le  nombre  de  coïKlarlcurs  actifs,  rinloiisilé  et  la  résistance  de 

Finduil  ; 
w  la  vitesse  angulaire  en  tours  par  seconde; 
I,  et  r>,  riiilensité  et  la  résistance  du  circuit  e\t(''rieur; 
$  et  ,a  le  tlux  inducteur  instantané  et  la  réhictancc  correspondante;  pour 

simplifier,  nous  faisons  abstraction  de  la  dispersion; 

■j/  =  -^  la  rapidité  d  amorçage  au  temps  t. 

l'ùur  (pi'une  d}  uamo  puisse  s'amorcer,  un  lluv  rémaneul  initial  <Si>^  est 
nécessaire.  Nous  en  tiendrons  compte  en  supposant  une  force  magnétomo- 
Iricc  initiale  de  rémaneuee  [\r^.n^,i^  telle  rpic 


^  .     47r«u'o 

,'>\  „ 

Mncliine  série. 

—  (  »ii  oljlient,  en  posant  i:  K  =  R  +  KM-  H,. 

Pour  /  =  o,  «b 

=  <t„  fil,  par  suite, 

quantité  essentiellement  po>iti\e  si  N',  N  ut  '.i  soiU  positifs,  c'est-à-dire  si  la  machine 
est  convenablement  connectée  pour  son  sens  de  rotation.  Il  en  résulte  qu'à  toute  vitesse 
angulaire  '»  correspond  un  amorçage;  il  n'y  a  pas  on  toute  rigueur  de  vitesse  minima 


d'amorçage. 


La  m:irlune  terminera  son  amorçase  pour  'i  —o.  c'est-à-dire  pour  une  valeur  A,„  de 


SÉANCE    DU    4    MAI    1908. 


919 


la  réluctaiico  donnée,  pai- 


a>o     /ItiNN' 


A,.^A,-^^-~ 


<!>„ 


i;K 


-&), 


<!>„,  étant  le  flux,  lîiial  d'amorçage  pour  la  vitesse  aiii;idaire  ',1. 

A  chaque  valeur  de  ',)  correspond  donc  un  Jlu.c  final  d'amorçage  «I»,,,,  et,  in\ei-- 
sement,  pour  oblenir  un  flux  final  d'amorçage  <l>,„  il  faut  r/ue  la  machine  tourne  à 
la  vitesse  angulaire  w„,  définie  par 


47riNN' 


A„ 


1>,„ 


La  niacliiiie  s'amoice  francheinen!  lorsque  01,,,  est  telle  que  <1>„,  soit  le  tlux  corres- 
pondant à  1  e\lrémité  supérieure  de  la  partie  droite  (commencement  du  coude)  de  la 
caractéristique  ma<;néli(nie  : 

^ in  ^^r» 


Comme  pour  cette  valeur  A^  est  pe  1  dilTérenl  de  .1„,  on  peut  écrire 


4tc1SiN' 


'h 


Enfin,  si    l'on    néglige  $„  devant  «P^.,  on    retombe   sur   la  formule   bien   connue   de 
S. -P.  Thompson, 


LTTlNlN'' 


qui  donne  approximativement  la  vitesse  critique  correspondant  à  l'amorçage  franc. 
Pour  les  valeurs  de  w  inférieures  à  to^,  on  n"a  cju'un  amorçage  hésitant  :  la  machine 
cherche  à  gravir  la  paitie  pratiquement  droite  de  sa  caractéristique  magnétique,  mais 
s'arrête  en  route. 

Machine  shunt.  —  On  obtient  de  manière  analogue 


d-=:  -^  =4» 
dt 


N'  R,  A 


n      K'-hR,        Itnn' 


H,  hR'^J 


(\T^n- 


/•H- 


R,-i-R' 


Pour  <  :r=  O, 


n      Hi  +  1> 


quantité  positive  si  N',  n  et  w  sont  positifs;  In  machine  s'amorce  encore  pour  toute 
vitesse. 

L'amorçage  se  termine  pour  i^  =:  o,  soit  pour 


47:N'/iw 


R'+/M  1  + 


C)20  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

A  c/iaqiie  valeur  de  '.)  correspond  encore  un  Jlii.r  final  <!»,„,  et,  inversemeiil.  /mur 
obtenir  un  /lu.r  Jiu'ihl>,„  il  /dut  une  vitesse  ani;ulaire 


•""-  \T.\'n  \    •"        '!»„ 

La  inacliine  s'amorce  frane/ienient  pour  il>„,  =  <1', ,  el  l'on  a  sensibleinent 


0,,=  ^^T^ A..  (  I  — 


47tiN'/t  \         *, 

et,  eu  négligeant  «I»,,  devant  <!>,., 


Me  =^ 


R'  +  ;(.4-|^ 


47:N'« 


,'a,, 


c'esl-à-dire   la   formule  de  S. -P.  Thompson   donnant  la   vitesse  critique  d'amorçage 
franc. 

Comparaison  fies  rapidités  d'amorçage.  -  Atliihuoiis  les  indices  s  et  d 
respeclivemenl  ù  la  machine  série  el  à  la  machine  shunt  (dérivation  j,  et 
négligeons  les  termes  en  »1>8  dont  l'importance  dimintie  très  vite  à  mesure 
que  Tamorçage  se  produit. 

Si  nous  considérons,  pour  une  même  valeur  instantanée  du  flux,  deux 
dynamos  série  et  shunt  équivalentes,  c'est-à-dire  ayant  même  circuit  ma- 
gnétique, même  puissance,  même  spire  moyenne  d'enroulement,  même 
eff'et  Joule  dans  les  enroulements  et  même  vitesse  angulaire,  et  si  nous 
désignons  par  : 

7.  le  rapport  commun  aux  deux  machines  de  l'efl^et  Joule  dans  l'enroule- 
ment inducteur  à  la  puissance  électrique  utile, 
j3  le  rapport  de  reflet  Joule  dans  l'induit  à  la  puissance  utile, 

On  trouve  aisément  que 


.1;,           3-r-(H-a)-^ 

1 

(];,("      a(H-«) 

y. 

oi.{\  -+■  a.) 


valeur  voisine  de  -  -I-  2  et  qui  montre,  par  conséquent,  que  l'enroulement 

série  est  celui  donnant  de  beaucoup  la  plus  grande  rapidité  d'amorçage. 

Cette  propriété  trouve  son  application  dans  les  dynamos  génératrices  des 
véhicules  dits  à  iransmission  électrique. 


SÉANCE    DU    4    MAI    igo8.  92I 

RADIOGRAPHIE.  —  Nom'elle  méthode  permet  tant  de  constater,  par  la  radio- 
graphie, si  un  enfant  déclaré  né  mort  a  vécu  ou  n'a  réellement  pas  reçu. 
iNote  de  M.  Ciiari.es  Vaillant,  présentée  par  M.  Edmond  Perrier. 

Le  travail  que  j'ai  l'honneur  de  présenter  a  pour  but  de  permettre  de 
contrôler,  par  la  radiographie,  les  premières  phases  de  la  vie  chez  les  nou- 
veau-nés :  dire  si  un  enfant  mort  a  ou  n'a  pas  vécu. 

On  peut  dès  à  présent,  par  l'examen  radiog"raphic[ue  du  cadavre  d'un 
nouveau-né,  constater  si  un  enfant  a  respiré,  s'il  a  vécu  et  si  on  lui  a  donné 
quelque  alimentation. 

Ce  procédé  nouveau  sera,  je  l'espère,  un  auxiliaire  précieux  pour  mes- 
sieurs les  médecins  légistes,  dont  les  moyens  d'investigation  sont  très 
restreints.  C'est  ainsi  cpie  l'enfant  n"  II  autopsié,  et  pour  leijuelona  prati({ué 
la  docimasie  hydrostatique,  fut  déclaré  né  mort  alors  (ju'il   avait  vécu  i/|''. 

Ce  travail  se  décompose  en  cinq  parties  : 

I"  E/i/<i/its  n'ayant  [DIS  vécu  du  tout.  —  Aiiciiii  organe  n'esl  visible  sur  la  rad/o- 
giaphie. 

2°  Enjanis  ayant  eu  (jucliiiics  inspira/iims.  —  L'estomac  seul  esl  perceptible; 
plus  les  inspirations  ont  été  nombreuses,  plus  cet  organe  augtnenlii  de  Iransparence, 
de  visibilité  et  de  volume,  passant  de  la  grosseur  d'un  petit  pois  à  celle  d'une  énorme 
fève,  en  certains  cas. 

3°  Enfants  ayant  vécu  de  1  heure  à  i'\  heures.  —  L'estomac  e:^t  plus  transparent 
et  a  encore  augmenté  de  volunie;  l'intestin  devient  visible  sur  la  radiographie. 

4°  Enfants  ayant  vécu  plusieurs  jours  sans  alimentation.  —  En  plus  des  organes 
abdominaux,  les  poumons,  qui  n'élaient  pas  perméables  au\  rayens  X  jusqu'à  ce 
moment,  deviennent  transparents  et  visibles  sur  la  radiographie;  le  foie  se  dessine 
nettement,  "puis  l'ombre  du  cœur  dont  limage  n'est  pas  toujours  très  nettement 
lisible. 

.5°  Enfants  alimentés  pendant  plusieurs  jours.  —  Tous  les  organes  sont  plus 
visibles,  et  la  masse  des  gaz  contenus  dans  l'intestin,  étant  plus  considérable,  permet 
d'obtenir  une  image  beaucoup  plus  intense  de  la  masse  intestinale. 

Comme  on  peut  s'en  rendre  compte  par  les  séries  d'épreuves  qui  accom- 
pagnent cette  Communication,  en  cas  de  mortalité  d'un  nouveau-né,  le  laps 
de  temps  vécu  peut  être  .déterminé  dans  une  certaine  limite  par  l'e.xamen 
radiographique  des  organes  abdominaux.  La  radiographie  de  la  masse  pul- 
monaire, ne  permettant  d'oJJtenir  un  renseignement  (}ue  très  tardivement, 
ne  devrait  jamais  être  employée  que  comme  complément  d'investigation. 

C.  R.,   1908.   f  Semestre.   (T.   CXLVI,   i\"  18.)  '21 


922  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Conclusions.  —  Enfants  n'ayant  pas  vécu  :  aucun  ov^ane  de  visible  sur  la 
radiographie. 

Enfants  ayant  eu  quelques  inspirations  :  l'eslomac  est  le  premier  orgmie 
jwrceplihle. 

Enfants  dont  la  vie  a  progressé  normalement  :  l'eslomac  et  la  masse  intes- 
tinale, second  organe  loisible. 

Enfants  ayant  vécu  quelque  temps  sans  alimenlali(ni  :  estomac,  intestins, 
p.uiimons,  foie  el  cœur  visibles. 

Enfants  ayant  vécu  et  ayant  été  alimentés  :  tous  les  organes  sont  plus 
visibles  que  précédemment . 

Il  résulte  donc  de  cet  evposé  qu'on  peut,  :iu  moyeu  di-  la  radiographie, 
dire  si  un  enfant  décédé  naturelleuieul  a  vécu  ou  non. 

Chaque  fois  qu'un  enfant  aura  vécu,  ses  organes  abdominaux  seront 
visibles  sur  le  cliché  radiographique  ;  quand  il  n'aura  pas  vécu,  aucun  organe 
ne  sera  visible. 

Le  méconium  reste  totalement  étranger  à  tous  ces  phénomènes. 


CHIMIE  l'ilVSlQUE.  —  Sur  le  spectre  d'étincelle  ultra-violet  du  dysprosiu/n 
et  sur  les  propriétés  magnélifjiies  remarquables  de  cet  élément.  Note 
de  M.  G.  Urbai\,  présentée  par  M.  Haller. 

i"  Spectre.  —  On  ne  connaît  encore  d'autre  spectre  d'étincelle  du  dys- 
prosium  que  le  spectre  visible  obtenu  par  M.  Lecoq  de  Boisbaudran  {Comptes 
rendus,  t.  (^11,  i88(),  p.  ij5^  el  contenant  seulement  les  cinc}  raies  nébu- 
leuses 583,5,  5,75,0,  570,  526,9,  325, 9.  Ce  spectre  a  été  attribué  à  l'élé- 
ment Zy.  Demarçay  a,  d'autre  part  (Comptes  rendus,  t.  CXXXI,  1900,  p.  388_), 
donné  quelques  raies  ultra-violettes  du  dysprosiiim  comme  caraclérisliques 
de  l'élément  A. 

Le  dysprosium  que  j'ai  obtenu  à  l'éiiii  de  pureté  el  dont  je  n'ai  pu  faire 
varier  les  propriétés  par  de  multiples  fractionnements  systématiques  pré- 
sente ces  raies  avec  un  vif  éclat,  à  l'exclusion  des  autres  terres;  et  ces  raies 
se  comportent  dans  les  fractioûnemenls  do  la  même  manière  que  le  spectre 
d'absorption  à  l'aide  du(|uel  M.  Lecoq  de  Boisbaudran  a  découvert  et  défini 
le  dysprosium. 

11  n'est  donc  pas  douteux  rjue  ces  raies  caractérisent  cel  élément  au  mémo 
tilve  que  ses  bandes  d'absorptioji.  Toutefois,  la  connaissance  de  ces  qu(dques 
raies  ni'iiyanl  semblé  insulfisanle,  j'ai  l'ail  de  nombreuses  mesures  sur  les 


SÉANCE    DU   /[    MAI    1908.  ()'23 

diflercntes  photographies  que  j'ai  obtenues  du  spectre  d'étincelle  du  dys- 
prosium  dans  les  régions  ultra-violettes.  (]e  spectre  est  l'un  des  plus  riches 
en  raies  parmi  les  éléments  de  la  famille  des  terres  rares.  Je  ne  donne  ici  que 
les  piiiici[)ales  ou,  du  moins,  celles  qui  mcjut  semblé  al)solument  certaines, 
parce  que  mes  appareils  ne  me  permettent  pas  de  faire  des  mesures  avec  une 
précision  suffisante  pour  que  l'altributiou  de  très  faibles  raies  ne  laissent  pas 
place  à  quelques  doutes. 

Les  nombres  cjui  figurent  dans  la  liste  suivante  sont  certainement  exacts 
à  f-^  près  d'unité  Angstnim  : 

2872,0  forte 

2go4, 1  assez  forte 

2948,5  assez  foi'le 

2950,4  forte 

2955,4  assez  forte 

2969.2  forte 
3029,7 

3038.4  forte 
3o52  ,3  assez  forte 
3oGo,6  assez  forte 
3062,7  assez  forte 
3>09,8 

3 1  28,6  assez  forte 
3i35,5  très  forte 
3:4o,7  assez  forte 
3i46,i 
3i52,4 
3i63,o  forte 
3170,4 

3206. 5  assez  forte 

321 5. 3  forte 

3216.7  '■'•^^  forte 
3221 ,5  assez  forte 
3223,3  assez  forte 

3235.8  forte 
3206,7  assez  forte 
3240,3  assez  forte 
325 1  ,5   très  forte 
3266,  'i   très  forte 
o3o9,o   très  forte 
3320,2   forte 
3341 ,  î    forte 


3385,9  très  forte 

355o,4  forte 

3393,9  très  forte 

355i  ,7  forte 

3396,3   forte 

3574,0 

3420,0 

3576,3 

3423,0 

3591 ,3  assez  forte 

3434,7 

3594,8  assez  forte 

3439, 1 

36o6,3  assez  forte 

3443,7   forte 

36i3,  I 

3447>2 

3620,3 

3456,7  assez  forle 

363o,5  forle 

3461  ,  I    très  forle 

3645,4  très  forte 

3471  ,3  forte 

3648,9 

3477  ,0  forte 

3695,0  forte 

3494,6   très  forte 

3724,6 

3496,5 

3747-7 

3498,0 

3753,8  assez  forte 

3498,8 

3757,3  forte 

35oi ,5 

3786,3 

35o4, 5 

3788,6 

35o6,8 

38i6,8 

35i2,8 

3872,3  forte 

33 17, 3 

3944,8   très  forte 

3524,2   forte 

3978,7   assez  forle 

3527,3 

3997.0 

3529,3 

4ooo,7   forte 

353i  ,9  très  foiie 

4045,7   forte 

3535,  1    forte 

4078,0  forte 

3536,2   forte 

4 1  o4 , 0 

3538,5  forte 

4187,0  assez  forle 

3542,5  assez  forle 

4195,0  assez  forte 

3544,^ 

4212,5   très  forte 

3546,8 

422 1 ,3 

924  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Ce  spectre  a  été  obtenu  avec  des  solutions  de  chlorure  et  en  condensant 
l'étincelle. 

1"  Magnélisme.  —  M.  Sléplian  Meyer  {Silz.  Fier,  der  R.  Acad.  zii  Wien,  t.  CX, 
p.  492-5^1)  a  piiljlié  en  1901  un  ceilain  nomliie  de  mesnres  magnétiques  qu'il  a  efTec- 
tuées  avec  les  terres  rares  fractionnées  par  Cleve  el  par  Niison.  iValurellenienl  aucun 
nonihre  relatif  au  dvsprosinni  ne  figure  dans  celte  Note  :  Tisolement  du  dysprosiurtfi 
[G.  UllBA^^,  Co/ii/iles  rendus,  t.  CXI^II,  1906,  p.  7SJ)  est  un  fait  récent;  mais  sous  la 
rubrique  oryde  d' holmiitm  figurent  des  \aleurs  fort  élevées  de  susceptibilité  ma- 
gnétique. 

J'ai  pu  me  rendre  facilement  compte,  d'ajjrés  les  publications  de  Cleve,  celles  de 
ses  élèves  et  celles  des  speclroscopistes  qui  uni  examiné  leurs  produits,  de  ce  que 
sont  ces  substances  désignées  sous  le  nom  de  liolmiiiin  :  ce  sont  des  terres  renfermant, 
outre  de  l'vttrium  et  de  l'eibium  et  quelques  autres  impuretés,  une  propoition  no- 
table d'iiolmlum  véi'itnble  el  une  proporlion  plus  grande  encore,  peut-être,  de  dvspio- 
sium  ;  de  telle  sorte  que  les  valeurs  de  x.  10'  obtenues  par  M.  Mevei-  j)Our  ces  corps, 
valeurs  variant  de  i-S  à  200,  n'ont  qu'une  valeur  scientilique  assez  limitée,  malgré 
l'intérêl  (|u'elles  présentent. 

J'ai  délerininé  le  coefficient  d'aimantation  des  oxydes  de  dysprosium, 
Dy*0%  provenant  des  termes  consécutifs  d'un  de  mes  fractionnements,  au 
moyen  de  la  balance  magnétique  de  Curie  et  Cliéneveau.  Les  résultats 
d'expérience  sont  les  suivants  : 

Numéros  roitls 

d'ordre  de 

des  fraclioiis.  substance.  Déviation.  a:. 10'. 

31 0,1974  26,27  289,5 

.3-2 o,2o3i  26,77  286,9 

33 o,2256  29,98  289,3 

34 0,2796  37,48  291,7 

3.=) 0,2476  33, o3  290,4 

30 0,2491  33,23  290,4 

Le  sulfate  de  cobalt  pris  comme  terme  de  comparaison  a  donné  une  dé- 
viation égale  à  3, Go  pour  0,197/i  de  sulfate.  Si  l'on  admet  pour  le  coeffi- 
cient d'aimantation  de  ce  sel  la  valeur  89,7  x  lo""  donnée  récemment  par 
M.  Meslin  (Ann.  de  Phys.  et  de  Chim.,  'i"  série,  t.  Yll,  i9o(),  p.  182).  on 
trouve,  pour  les  difïérents  termes  de  ce  fractionnement,  des  valeurs  irrégu- 
lièrement comprises  entre  286,9.10"  el  291,7.10-%  c'est-à-dire  des 
nombres  qui  peuvent  être  considérés  comme  constants  et  dont  la  valeur 
moyenne  est  en  nombres Vonds  290.  lo"". 


SÉANCE    DU    4    MAI     i  <)  )8  926 

Cette  valeur  considérable  donne  au  dys|)rosium  la  première  place  parmi 
les  éléments  paraniagnétiques.  Son  oxyde  l)/-0'  est  environ  i?,8  fois  plus 
magnétique  que  l'oxyde  de  fer  Fe''  O'. 


PHYSICO-GllIMlE.  —  Surl'cnlrainement  de  corps  soluhles  parcerlains précipùés. 
Note  de  M.  Paul  Frio.v,  présentée  par  M.  Ilaller. 

M.  Jean  Perrin  a  montré  comment  rélectrisation  de  contact  que  prend 
un  corps  plongé  dans  leau  pouvait  jouer  un  rôle  capital  dans  un  certain 
nombre  de  problèmes  physico-chimiques  et  même  biologiques  importants, 
en  particulier  dans  le  cas  des  solutions  colloïdales,  dont  il  a  formulé  le  méca- 
nisme en  une  élégante  théorie  ('  ). 

Tel  me  parait  être  aussi  le  cas  des  entraînements  de  corps  solubles  par 
certains  précipités  auxquels  se  rapporte  la  présente  Note. 

I.  L'élude  des  eiitraînemenls  de  magnésium  e(  de  lantliane  pai'  le  sulfale  de  baryum, 
parliculièremenl  dans  les  evemples  suivants,  me  conduit  à  signaler  riiilluence  de  la 
nature  du  milieu  dans  lequel  a  lieu  la  |irécipilation,  d'une  part,  et,  d'autre  part,  de  la 
concentration  et  de  la  valence  de  l'ion  entraîné. 


Concentration 

Pouls 

du 

l'oiils 

Nature 

ilii  pri-cipitt-. 

corps  cnlrainé. 

mlrainé. 

du  milieu. 

îJ^(i\0^)'La 

1            )) 

;  o,o5o2  de  La  (-) 

» 

Neutre 

f  0,0266  de  La 

rlîHCI 

,   0,0 j8o  de  La 

^^KOH 

IS,  iT) t 

îôW(^'0')'I^« 

o,oT2/4  de  La 

Neutre 

*   j  *  ' 

'  o,oio3  de  La 

ri-ôHCl 

0,0090  de  Mg  (') 

^WI^OH 

,-io(NO^)^Mg 

o,oo5o  de  Mg 

Neutre 

\ 

'  ().oo4o  de  Mg 

T^.-HCl 

J'ai  aussi  constaté  que  la  dilution  du  coips  entraîneur  pouvait  intervenir  d'une  façon 
intéressante. 

l'dids  Coiiccnlr.iliuii  Nature 

du  |)réeipité.         de  l'eiilrainé.  du  milieu. 

is,  i5....     y^(i\0')^La  Neutre 


(')  Comptes  rendus.  igoS  (t.  CXXXVl,  u"~  2:$,  "ii;  t.  GXXXVIl,  n°'  14.  15). 

("-)  La  dosé  à  l'état  de  La^O^ 

(^)  Mg  dosé  à  l'état  de  F-O'Mg^;  moyenne  de_|nombreux  dosages. 


Poids 

entraîné. 

Volume  t<;)tal. 

08,  o5o2 

J  000""' 

os,  01  12 

200™' 

92')  ACAUi:MIE    DKS    SCiEXCES. 

En  résumé  : 

ï°  L'entraînement  d'un  corps  soliililc  |);ii  un  précipité  est  [ilus  foil  en 
milieu  basique  (ju'en  milieu  neutre  et  plus  InrI  en  milieu  neutre  qu'ru  milieu 
acide. 

Ce  rapport  est  voisin  de  2  dans  les  divers  cas  étudiés. 

2°  L'entraineuient  croît  avec  la  conceiilraliou  île  riou  entraîné. 
Il  varie  de  i  à  2  (juand  la  concentration  varie  de  -^^  à  ^  normale  et  de  ~ 
à  Y^  normale. 

3°  L'entraîtiement  croît  avec  la  valence  de  l'ion  entraîné. 
Il  est  10  fois  plus  fort  avec  le  lanthane  trivalent  qu'avec  le  magnésium 
divalent. 

4°  Le  précipité  entraîne  d'autant  mieux  qu'il  se  trouve  dans  la  liqueur  à 
une  dilution  plus  grande. 

II.  On  peut,  il  me  semble,  interpréter  assez  sinq)lement  ces  divers  résul- 
tats en  appliquant  à  chaque  grain  du  précipité  les  lois  de  l'électrisation  de 
contact  : 

La  charge  que  prend  le  grain  parait  être  due  aux  ions  H"^  ou  OH  et  est 
beaucoup  amoindrie  par  la  présence  d'ions  polyvalents  de  signe  opposé. 

Par  exemple,  des  ions  polyvalents  positifs  s'accrochent  à  la  paroi  que 
chargent  négativement  des  ions  OH^,  et  l'on  a,  en  définitive,  fixation  sur  le 
grain  des  ions  polyvalents  positifs  par  l'intermédiaire  des  ions  OH  comme 
moi'dants. 

Bref,  c'est  cette  cause  de  fixation  d'origine  électrique  qui,  venant  s'ajou- 
ter à  la  cause  inconnue  du  genre  cohésion,  déterminerait  les  entraînements 
d'ions  polyvalents  par  certains  précipités. 

Dans  le  cas  étudié  du  sulfate  de  barviim,  le  Ictiuc  dit  de  cohésion  paraît 
être  assez  notable. 

Ce  précipité  est  dense  et  cristallin. 

Je  compte  reprendre  ces  recherches  sur  des  pi'écipités  spongieux,  [)ré- 
sentant  une  plus  grande  surface,  comme  les  sulfures. 

Mais,  dès  à  présent,  je  pense  qu'une  étude  plus  approfondie  de  ces  résul- 
tats peut  donner  un  guide  rationnel  pour  diminuer  (ou  augmenter)  ces 
entraînements  par  les  précipités  de  matières  solubles. 


SÉANCE    DU   4    MAI    1908.  927 

CHIMIK  PHYSIQUE.  —  T'ariation  de  la  force  électromotrice  de  chenues  liquides 
par  polarisation  de  diaphragmes  interposés.  Noie  de  M.  Piekre  Gikard, 
présentée  par  M.  Dastrc. 

Si,  dans  un  couple  li(juidc  constitué  pai'  deux  solutions  de  concentra- 
tions c,  et  c,  d"un  ék'Ctrolylc  acide  ou  basique  bien  dissocié  et  donnant  une 
diU'crence  de  potentiel/»,  on  intercale  un  diapliragmede  cliiornre  de  clirome 
ou  d'alumine  calcinée  bien  lavé  et  imbibé  de  la  solution  r,  ou  Co,  la  diflé- 
reiice  de  |)f)tentiel  yo'  rju'on  enregistre  esl  toujours  inf(4ncuie  àyj(dans  notre 
dispositif  de  mesure  :  niétliode  d'opposilif)ii  avec  rélectr(unètre  capillaire 
comme  appareil  de  zéro,  le  circuit  exlérieiir  du  couple  avec  le  diapbragnie 
interposé  est  fermé  pendant  le  court  espace  de  temps,  variable  d'ailleuis  à 
volonté,  qui  précèdela  rupture  du  couil-circiiit  de  réleclroniètre). 

Exemple  : 

Pour     WCA-^n HCI^J-jw,         <iii  a        /i  =  cy"",o6o. 

L'interposition  d'un  diaphragme  en  CrCl'  donne /?'^  o^"", 024. 

Si  le  diaphrap^me  est  constitué  par  un  tube  en  U  renversé,  l'empli,  par 
exemple,  de  CrCT'  ou  de  gélatine,  et  qu'après  avoir  constaté  l'abaissement 
susdit  de  différence  de  potenliel,  on  enlève  Ir  tube  et  qu'on  plonge  la  branche 
primitivement  en  contact  avec  la  solution  c,  dans  la  solution  c.^  et  viceivrsa, 
la  valeur  p'  cju'on  enregistre  alors  est  plus  grande  que  /j;  c\  p'  —  p  égale  sen- 
siblement y» —/?'. 

Si  l'on  réalise  la  chaîne  liquide  suivante  :  solution  de  concentration  c^  — 
deuxième  solution  c,  —  solution  c^,  et  qu'on  intercale  un  diaphragme  entre 
les  deux  solutions  c, ,  on  retrouve  encore  le  même  phénomène,  bien  que  le 
système  solution  c,  —  diaphragme  —  solution  c,  soit  symétrique. 

L'intercalation  d'un  diaphragme  de  Cr  (  U''  bien  lavé  ou  d'une  feuille  mince 
de  gélatine,  dans  un  couple  licjuide  composé  de  deux  solutions  d'un  sel  neutre 
NaCl,  KCl,  INa,  50'  Na-,  MgCl-,  etc.,  n'apporterait  aucune  modifica- 
tion au  voltage  initial  de  cette  pile. 

Les  modifications  précitées  sont,  en  elfel,  liées  étroitement  à  la  charge 
électri(jue  qu'est  susceptible  de  prendre  le  CrCl',  la  gélatine,  etc.,  au 
contact  de  la  solution  d'électiolyte. 

On  sait,  depuis  les  travaux  de  M.  Jean  Perrin(')  sur  l'éleclrisation  de 

(')  Comptes  rendus,  igoS,  p.  \[^[^l^■^l  Journal  de  Oximie  physique.  i9o4)  p-  601. 


(^2H  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

contact,  le  rôle  prépondérant  que  jouent  à  cel  égard  les  ions  H"^  eL  Ull"  ; 
les  recherches  de  M.  Perrin  ont  mis  également  en  valeur  le  rôle  des  ions 
polyvalents  qui  inlcrviennent  dans  ces  phénomènes  en  neutralisant  plus  ou 
moins,  selon  le  degré  de  leur. valence,  l'action  des  ions  monovalents  actifs 
et  de  signes  contraires. 

Or,  en  diminuant  à  l'aide  d'ions  di-  et  Irivalenls  la  charge  que  les  ions 
H"^  et  OH  communiquaient  à  nos  diaphragmes,  nous  avons  observe  un 
abaissement  parallèle  de  la  différence  p  — p' . 

Voici  quelques  chiffres  parmi  plusieurs  exemples  : 

I.e  couple  HCl  ^  u  +  FeCv-  Iv'  -1-  (  <,  — HCl  ^  .  4-  1-^eCy"  Iv'  -^ 

donne  p  —  o"'",  o5o. 

[.'interposition  d'un  diaphragme  en  CrCl''  donne  p' =  o'"",  o'i'i- 

Le  couple  HCl  ,i-  n  +  FeC/K^  ^  n  llCl  ^  n  +  FeCy'vK'  ^ 

donne  /*  =  o^"",  o/|0. 

jVvec  diaphragme  de  (XJl^  :  p'  =  o'^'SoSq. 

En  résumé,  la  modification  qu'apporte,  à  la  valeur  initiale  de  la  force 
électr'oinoLrice  d'une  [>ile  de  concentration,  l'interposition  d'un  diaphragme, 
varie  quanlitalivement,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  comme  la  charge 
électrique  que  prend  le  diaphragme  au  contact  d'un  électrolyte. 

La  lliéoiie  du  pliénomène  nous  parait  être  la  suivante  :  il  faut  concevoir  le  ilia- 
phragnie  comme  composé  d'un  grand  nombre  de  tubes  capillaires  ;  dans  chaque  tube 
capillaire,  la  paroi  et  la  zone  de  contact  de  la  veine  liquide  se  chargeront  de  signes 
contraires  (couche  double  de  Quincke). 

Le  voilage  du  couple  liquide  agissant  comme  force  tangenlielle  déterminera  le 
"lissemenl  de  cette  veine  liquide  le  long  de  la  paroi;  même  dans  le  système  solu- 
tion c,  —  diaphragme  —  solution  c,  —  solution  c.,,  il  suffira  du  court  passage  du  cou- 
rant qui  précède  la  rupture  du  court-circuit  de  l'électromètre.  Des  charges  de  signes 
contraires  s'accumuleront  aux  extrémités  du  tube;  le  champ  électrique  grandira 
jusqu'à  la  réalisation  d'un  étal  d'équilibre  entre  la  quantité  d'électricité  ramenée  en 
arrière  par  conduction  le  long  de  la  veine  liquide  et  celle  entraînée  par  convection  dans 
le  sens  de  l'écoulement;  il  est  aisé  de  voir  que  cette  dillérence  de  potentiel  est  de  sens 
inverse  de  celle  d'un  couple  RH(c,  )— HH  (fj),  où  c,>C2,  ou  bien  d'un  couple 
KOll(Ci)  —  H0H(C2).  L'interposition  d'un  diaphragme  doit  donc  toujours  commencer 
par  abaisser  la  force  électromotrice  du  couple  liquide.  C'est  en  elVet  ce  que  donne 
l'expérieure. 


(')    FeCvMv^  //  dans  la  sol  ul  ion  de  IU',1. 

^    '  ■  loo 


SÉANCE   DU   4    MAI    1908.  929 

Notons  aussi  que  la  polarisation  du  flia|ilirngiiie  croissait  jusqu'à  un  maximum  avec 
le  temps  de  passai^e  du  courant. 

Si  MOUS  appelons  R  la  force  électromotrice  de  liltration  à  travers  le  diaphragme  ('), 
p  la  résistance  spéciliqiic  du  liquide  du  couplf,  p  sa  force  électromolrice,  z  la  diffé- 
rence de  potentiel  de  la  couche  double  el  n  le  coeflicient  de  frottement  de  la  solution 
électrolylique  à  travers  les  tubes  capillaires,  on  a 

Cette  valeur  E,  qui  nous  est  donnée  dans  nos  expériences  par  la  différence/)—/)', 
doit  être  indépendante  de  la  longueur  et  de  l'épaisseur  du  diaphragme;  c'est  en  eftet 
ce  qu'on  constate.  On  voit  qu'il  est  possible  de  tirer  pratiquement  de  celte  formule  c, 
différence  de  potentiel  du  diaphragme  el  de  la  liqueur  qui  le  charge.  Pour  la  gélatine 

et  SO^H-  —  /J,  nous  avons  trouvé  £  =  o^°'',236. 
10 

Vav  résumé,  nous  ne  pensons  pas  que  les  niodificalions  (jui  peuvenl  èlie 
apportées  au  voltage  de  coupl(.'s  liquides  par  des  diaphragmes  ou  des  mem- 
branes soient  dues  à  la  variation  de  mobilité  des  ions  dans  le  milieu  inter- 
posé. Les  phénomènes  d'électrisation  de  contact  jouent  là  un  rôle  essentiel. 


CHIMIE  INDUSTRIEI.Li::.  —   Sur  la  synthèse  de  l'ammoniaque  el  de  l'acide 
cyanhydrique.  Note  de  M.  Hfrman-C.  Woi.iKiiKCK. 

Dans  la  suite  de  mes  recherches  sur  la  synthèse  de  l'acide  cyanhydrique 
j'ai  eu  occasion  d'employer  un  générateur  de  gaz,  système  Dowson,  chargé 
de  charbon  de  bois. 

L'air  introduit  an-dessous  de  la  grille  fut  cli:iuffé  pour  diminuer  la  quantité  de 
charbon  nécessaire  pour  niainlenir  les  températures  assez  élevées  du  procédé. 

La  lempératiire  dans  le  générateur,  à  la  hauteur  de  23™  et  de  4*3'™  au-dessus  de  la 
grille,  était  mesurée  par  des  couples  thermo-électriques  el  un  pyromètre,  système 
Le  Chatelier. 

Au-dessous  de  la  grille,  une  couche  d'eau  d'inviron  S"^™  de  profondeur  était  main- 
tenue pendant  la  durée  des  expériences. 

L'air  fut  introduit  au  moyen  d'une  soufflerie  positive  (posi/t\c  b/o^ver)  à  raison 
de  8)."''  par  heure.  Les  gaz  résultant  de  l'opération  passaient  à  travers  un  scrubber 
rempli  de  coke  el  se  lavaient  d'abord  dans  une  solution  de  soude  caustique,  puis  dans 
l'acide  sulfurique  étendu.  Les  résultats  de  trois  expériences  consécutives,  d'une  durée 

(')   Voir  Perkin,  Journal  de  Chimie  physiqiu'.  1904,  p.  610. 

C.  R.,  if)08,  !•'  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  18.)  '2'J 


f)kl  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

cliiicuiic  (le  I   lieme,  liiiciit  les  ^-iii\anls  : 

QuaiiLilù 
NuiiiL-ro  Tenipéraliirc  en  grammes. 


(In 


l'expérience.  (le  l'air.  à  23°".  à  4'j'"-  "  ^^'^  Azll\ 

O  0  0  o  o 

1 25o         1220-1240         iiSo-iioo  66,83         63, 00 

Il 270         i2.5o  iioo  86,20         .52,1 3 

III 3oo         1260-1340         ii.'|0-ii6o  97i7o         7'i53 

La  quantité  de  cliarbon  in  ùlée  par  heure  était  àe  17''-. 

Il  paraît  résulter  de  mes  recherches  que  l'acide  c\;uili\(lriqiie  se  forme  dans  la  zone   ■ 
de  température  la  plus  élevée  ; 

'2  Az  -^^  O  +  H^O  +  4C  =  2II  \/.C  -h  2CO, 

mais  qu'une  partie  est  décomposée  de  suite  : 

lIAzG+  II^U.-A/.JI'+CO. 

Il  était  à  supposer  (|ue  toute  trace  de  va|)eur  d'eau  devrait  être  décomposée  par  le 
charbon  incandescent,  mais  je  n'ai  jamais  réussi  à  oljlonii-  de  lacide  cyanhxdriipie 
sans  des  quantités  considérables  d'arnmonia((ue.  La  présence  de  vapeur  d'eau  peut 
donc  être  tenue  comme  prouvée  dans  la  zone  supérieure. 

Une  autre  cause  possilile  de  la  décomposition  pourrait  élie  la  j)résence  d'acide  car- 

boniipie  : 

II  A/.G  -f-  CO^-t-  2  H  ^-  AzU'  -)-  2CO  ; 

n)ais  la  présence  de  I  acide  carbonique  est  encore  plus  problématique  avec  les  tempe- 
ratures  élevées  du  générateur. 

Ces  expériences  fui-enl  exécutées  au  cours  d'une  série  d'essais  pour  la 
production  de  Facide  cyanhydrique  au  moyen  d'un  mélange  d'air  et  d'am- 
moniaque passant  à  travers  du  charbon  incandescent  contenu  dans  un 
générateur,  système  Dowson. 

r/cssai  particulier  qui  m'avait  amené  à  faire  les  expériences  rappoit(''cs 
avait  donné  les  résultats  suivants  : 


Température 

a  ',6<-. 

1  lOU" 

Quanti 
eu    gram 

llAzC. 

•'77.  î 

lé 
mes. 

de  l'air. 
2.Î0" 

I 1 80"- 1220" 

.\zH  =  . 

356,0 

Dtiréc  de  l'expérience  :  2  heures  et  demie. 

\ii' 82'"'  par  heure 

(iliarbon 17''^  )> 

Ammoniaciue  totale  introduite Sa.")? 


SÉAiSCE    DU    4    MAI    I()o8.  Q^ï 

L'aclclc  cyanhydrique  correspond  à  1 1  iS;  d'ammoniaque. 
Nous  avons  donc  un  total  de   'iGy*»',^  ou  un  excès  de    142^^,7,  soit  44 
pour  100  sur  la  quantité  employée. 


CHIMIE.    —    Dosage  des  cléments  halogènes    dans  les  composés  organiques 
chloro-bromés.  Note  de  M.  H.  Baubi«;\v,  présentée  par  M.  Troost. 

Nous  avons  nionlré,  M.  G.  Cliavaiine  et  moi  (  ('nmples  rendus,  t.  CXXXVI,  p.  r  197, 
et  t.  CXXXVIII,  p.  85),  que,  dans  l'attaque  des  substances  organiques  halogénées  par 
le  mélange  sulfo-cliromi([ue,  on  avait  un  prorcdi'  permettant  de  doseï-  rapidement  ces 
éléments  halogènes.  Nous  avons  fait  voir  de  pins  ipie,  pour  les  composés  cliloro-iodés 
et  bronio-iodés,  on  pouvait  séparer  facilement  liode  d'avec  le  clilore  et  le  brome. 

Les  composés  chlorés,  par  l'action  du  mélange  sulfo-chromique,  donnant  du  chlo- 
rure de  chroniyle  quand  on  n'(q)èie  pas  en  présence  de  sels  d'argent,  taudis  que  les 
dérivés  bromes  ne  donnent  jamais  et  dans  aucun  cas  de  produit  similaire,  on  pouvait 
espérer  séparer  ces  deuv  éléments  dans  les  corps  chloro-bromés,  en  faisant  barboter 
les  produits  volatils,  entraînés  |)ar  le  couiani  d'air,  successivement  dans  l'eau  pour 
arrêter  le  chlorure  de  chiomyle,  puis  dans  une  solution  faiblement  alcaline  de  sulfite 
de  soude  pour  absorber  le  brume. 

Des  essais  nombreux,  t'ails  dans  les  conditions  les  plus  variées,  m'ont 
montré  qu'avec  le  chlorure  de  chromyle  il  y  a  toujours  un  peu  de  chlore 
libre,  comme  l'avaient  observé  de  précédenls  auteurs.  Ce  chlore,  que  l'eau 
seule  ne  saurait  retenir,  souille  donc  la  solulion  alcaline,  et  la  méthode  est 
en  défaut. 

Pour  doser  le  chlore  et  le  brome  séparément,  on  procédeia  donc  à  la  combustion 
du  composé,  par  le  mélange  sulfo-chromique,  comme  à  l'ordinaire,  en  présence  de 
sulfate  d'argent,  et  l'on  recueillera  dans  une  solulion  alcaline  de  sulfite  les  produits 
volatils.  La  question  est  alors  ramenée  à  l'analyse  d'un  mélange  de  chlorure  et  de  bro- 
mure alcalins  en  présence  d'un  excès  de  sulfite.  Ce  problème,  j'en  ai  donné  la  solution 
en  1899  {Comptes  rendus,  t.  CXXVIII,  p.  53)  à  propos  de  l'analyse  d'un  mélange  de 
sels  halogènes  d'argent  attaqué  de  même  par  le  réactif  sulfo-chromique. 

On  peut  également  utiliser  la  méthode  par  difFéience,  celle  que  nous 
avons  fait  connaître,  M.  lîivalset  moi,  en  i8()7  (Comptes  rendus,  t.  CWIV, 
p.  8  "><))  et  d'après  laquelle  on  dose  d'une  part  le  chlore  et  le  brome  en  bloc 
et,  de  l'autre,  le  chlore  seul  après  avoir  éliminé  le  brome,  procédé  aussi 
simple  ([ue  précis  comme  nous  l'avons  monli  é. 

Pour  cela,  la  solulion  alcaline  des  deux  éléments  halogènes  est  divisée  en  deux  parts 
égales;  ce  qui  est  aisé  sans  erreur  sensible,  à  cause  de  la  faible  teneur  en  chlore  et  en 


932  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

brome,  el  surtout  si  l'on  fait  le  partage  a  l'aide  de  deux  vases,  l'un  de  Soo™'.  l'autre 
de  aijo'""',  rigoureusement  calibrés  l'un  par  rapport  à  l'autre. 

Dans  l'une  de  ces  liqueuis  on  précipile  le  cliloie  et  le  brome,  en  opérant  en  milieu 
fortement  nitrique  |)Oiir  parei-  à  la  rcduclioii  du  nitrate  d'aigent,  lorsqu'on  chauflera 
pour  chasser  le  gaz  sulfureux. 

Quant  à  l'autre,  après  neutralisation  de  l'alcali  pour  éviter  l'attaque  du  verre,  elle  est 
concentrée  à  l'aide  de  la  chaleur  et  par  iiisiifllation  d'un  courant  d'air.  On  arrive  ainsi 
en  moins  de  i  heure  à  ramener  le  volume  à  quelques  centimètres  cubes  (20  à  25)  sans 
avoir  à  craindre  aucune  perte  par  projection,  loiM|u'on  opère  avec  un  tube  capillaire 
dans  une  fiole  conique  ou  un  ballon  à  long  col.  l^e  liquide  est  ensuite  versé  dans  un 
cristallisoir  à  fond  |)lal  et  à  grande  surface,  où  l'on  détruit  finalement  l'excès  de  sulfite 
par  quelques  gouttes  d'une  solution  concentrée  de  permanganate  de  potasse,  jusqu  a 
teinte  rose  persistante. 

A  partir  de  ce  moment,  on  se  trouve  dans  les  conditions  du  |iri>blème  étudie  par 
M.  Kivals  et  par  moi  :  l'élimination  du  brome  en  présence  du  chlore  par  évaporation 
et  dessiccation  dans  le  vide  après  addition  de  sulfate  de  cuivre  et  de  permanganate  de 
potassium.  Ce  dernier  sel,  en  agissant  comme  oxydant  sur  le  bromure  de  cuivre  formé 
par  voie  de  double  échange,  et  .sur  le  bromure  seul,  met  le  brome  en  liberté  et  il  ne 
reste  que  le  chlore  dans  le  résidu  sec,  qui,  repris  par  l'eau,  fournit  une  solution  où 
l'on  peut  doser  ce  chlore.  Par  difterence  avec  la  première  pesée,  on  peut  donc  aussi 
doser  le  brome,  lin  doublant  les  poids,  on  a  cuix  des  deux  élériienls  halogènes  conte- 
nus dans  le  poids  de  matière  analysée. 

C'est  ainsi  que  j'ai  procédé  |ioiir  les  deux  dosai^es  doni  je  donne  ici  les 
résultats.  Le  second  essai,  faute  d'une  autre  matière  chloro-bromée  pure, 
a  poité  sur  un  mélange  synthétique  d'un  dérivé  chloré  et  d'un  corps  brome 
purs,  cet  artifice  n'entacliant  d'ailleurs  pas  le  principe  de  la  luéihode. 

i"   i.2-chlorobionio])ropane  CHH^ClBr  —  CH^ 


[3. 


Matière 

employée.  t>|]|oiui.  Calculé.  Trmné. 

AgCI Qi-',  27.56  »  » 

(^1  pour  100 "  22,54  '-i'-'-j^'t 

AgBr.. oK,3582  »  » 

Jir  pour  100 »  5o,79  5o,65 


os,3oi2 


■2"  Mélange  d'acide  i./î-broinobenzoïqne  C"H'Br.C()-H  et  de 
4-valérolaclone-5-chloréeC«H=.CO.CH.CH^CH.CH^Cl  : 


2-ln'nzovl- 


CO () 

Matière  einpluyée.  Obtenu.               Calculé.              Trouvé. 

,„„  ,                    ,  ,       .       i    AgCI 0S,IÔ02                       »                            » 

qB  2460  laclone  chlorée   <    „,  ,                         ,       , 

(   Cl  pour  100.  .  »                     14.90              i-ljg-t 

„         .  ,     ,          ,       I  AgBr ot-',2oS4                  >>                     » 

os,223o  acide  brome       •   ,,  .,     ^                ., 

br  pour  ioo.  .  »                    j9i''o             ■J9!7" 


SÉANCE    DU    4    MAI    lyo8.  933 

La  méthode  de  combustion  par  le  iiiélaiii;i'  sulfo-chromique  étant  admise, 
et  celle  de  dosage  par  dillérence  du  Cl  et  du  Br  dans  un  mélange  salin  étant 
déjà  établie  d'autre  part,  ces  deux  essais  m'ont  paru  suffisants  en  l'espèce 
pour  montrer  l'exactitude  du  procédé. 


CHIMIE   ORGANIQUE.    —   Nouvelle   méthode  de  préparalion.  des   liomologues 
de  la  naphtaline.  Note  de   MM.  (î.  Darzkns  et  H.   Ro.st,  présentée  par 

M.  Haller. 

L'un  de  nous  a  montré  que  les  cétones  dérivées  de  la  benzine  peuvent, 
par  réduction  du  groupe  CO  en  CH-,  donner  les  carbures  correspondants. 

11  était  important  d'examiner  si  les  cétones  dérivées  de  la  naphtaline 
pouvaient  être  réduites  de  la  même  façon.  Ces  recherches  nous  paraissent 
utiles,  les  homologues  de  la  naphtaline  étant  très  peu  connus. 

La  réaclion  de  Friedel  et  Ciafts  ne  donne  qu'avec  de  mauvais  lendements  le  dérivé  (3 
et  l'on  peut  craindre  la  présence  d'un  peu  de  dérivé  a  presque  impossible  à  séparer, 
les  picrates  de  ces  corps  étant  instables  et  facilement  décomposables  par  les  solvants 
tels  (|ue  l'alcool. 

I^a  réaclion  de  Filtig  par  le  sodium  et  les  ilérivés  bromes  est  peu  pratique,  et,  de 
]dus,  la  (3-broninaplitaline  est  un  corps  difficile  à  jnéparer. 

Au  contraire,  les  naphtylalkylcélones  se  préparent  facilement  par  l'action  de  clilo- 
rures  d'acides  sur  la  naphtaline,  en  présence  de  chlorure  d'aluminiimi,  et  nous  avons 
pu  trouver  les  comlitions  pour  lesquelles  cette  réaction  donne  d'excellents  rende- 
ments, pouvant  alteindre  90  pour  100.  Ces  cétones  donnent  des  picrates  bien  délinis 
permettant,  ainsi  que  M.  Rousset  l'a  monlié,  une  séparation  facile  ('). 


Il  était  donc  tout  indiqué  de  rechercher  si  la  méthode  de  réduction  par 
le  nickel  réduit  pouvait  être  appliquée  à  ces  cétones  et  conduire  à  la  syn- 
thèse des  carbures. 

Dans  un  tube  de  Sabalier,  préparé  en  réduisant  de  l'oxyde  de  nickel  à  aSo"  et 
maintenu  à  180",  on  fait  couler  lentement  de  Tcz-acétylnaphtaline;  on  constate  de  suile 
une  notable  élévation  de  température  qui  nécessite  un  réglage  attentif  du  cliaud'age. 
Il  se  produit  de  la  \apeur  d'eau,  et  l'on  recueille  l'ot-élhylnaphtallne,  foiinée  sui\ant 
l'équation 

G"'  1|-   -  CO  —  CH '  +  411  :L  C"  H'  -  CH2  —  CH'  +  \\H). 


(')  L.  RoussKT,  TItèse,  1896. 


,,'5/,  ACADl'îMIE    DES    SCIENCES. 

Le   rendement    r>t    iniaiilllalif.    et    nous   n'iuons   pas    observé    criivclrogénatloii    du 
novau. 

L'a-éthylnaphliiliiic  a  été  caractérisée  par  son  picrate  fondant  à  ()8". 
Oans  les  mêmes  conditions  : 

La  [i-acétyliiaplilaline  nous  a  donné  la  p-éthylnaplilaline; 
L'a-isobutyrylnapiilaliiie  nous  a  donné  l'a-isobutylnaplitaline  ; 
La  ^i-isobutyrylnaphtaline  nous  a  donné  la  p-isobutylnaphtaline. 

Ces  deux  derniers,  homologues  de  la  naphtaline,  n'étaient  pas  encore 

connus. 

Wegscheider  (')  cl  l>aur  (-),  par  l'action  du  chlorure  d'isobulyle  sur  la 
naphtaline  en  présence  de  chlorure  d'aluminium,  ont  obtenu  la  tertiaire 
isobutylnaphtaline.  Par  notre  méthode,  nous  n'avons  pas  à  craindre  les 
transpositions  moléculaires  dues  au  chlorure  d'aluminium. 

L'a-isubuhln;i|>hlaline  est  un  liquiiie  mobile  à  odeur  de  pétrole  et  bouillant  à  136°- 

i38"  sous  I  I""". 
La  (3-isobulvlnaplitaline  est  un  Hijuide  mobile  à  odeur  faillie,  bouillant  à  ii?."-i  i3° 

sous  G""". 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Actwn  du  l/rumiire  de  phénybnagnésium  sur  le  second 
étiu-r  mH/ivh'que  de /'acide  paradirnélliylainidoorlhobcnzoylbenzoïque.  Note 
de  M.  J.  PÉKAiiD,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

MM.  Haller  et  Guyot  ont  montré  que  le  chlorure  de  l'acide  orthobenzoyl- 
benzoique  peut  se  comporter  connue  un  corps  tautomère  (/).  Plus  récem- 
ment, M.  H.  Meyer  a  préparé  les  étliers  méthyliques  répondant  aux  deux 

formes  tautomères  de  l'acide  (  ')  : 

CIl^— O     G»  11' 


r.H*/co-c«iF  ■  G 

^       \COOCtF  G'^H'/^^O 


GO 


(')  Wecscueiueei,  MonaUliffle  fiir  Chciniv.  l.  V,  p.  l'i-j. 

(2)  BA.UH,  Berichle,  l.  XXVIl,  p.  1623. 

(3)  Bull.  Soc.  c/ii/ii.,  t.  XXV,  1901,  p.  :'i9. 

(')   11.  MEïiiit,  Mou. fiir  Cheinie.  t.  WN,  '904.  P-  47-5. 


SÉANCE    UU    /■[    MAI     1908.  935 

Nous  avons  préparé,  par  une  méthode  analogue  à  celle  de  M.  11.  Meyer, 
le  second  élher  mélliylique  de  Tacide  paradiiiiéthylaniidoorlhobenzoylben- 
zoïque,  le  premier  ayant  déjà  été  préparé  par  MM.  Haller  et  (luyot  (  '  ). 

A  cet  effet,  on  inlrocUiil  20B  d'acide  par.Tlinii'(livlamidooi'lliol)enzo\  Ibenzoïqiie  |iiir 
et  sec,  daiT^  un  liallon  à  distiller  dont  la  tubulure  est  reliée  à  une  trompe  à  vide;  on 
ajoute  5o™"  de  sulfure  de  carbone  pur  et  sec,  puis  20s  de  clilorure  de  thionyle  dilué 
dans  .jo'""  de  sulfure  de  carbone  pur  et  sec.  On  fait  le  vide  en  cliaud'ant  légèrement  au 
bain-marie.  Lorsque  tout  l'acide  sulfureux  a  été  chassé  il  reste  une  liuile  orangée  sur 
laquelle  on  verse  100""'  d'alcool  méthylique  absolu.  On  agite,  on  obtient  une  solution 
qu'on  décante.  On  ajoute  ensuite  une  solution  concentrée  et  froide  de  carbonate  de 
sodium,  jusqu'à  réaction  faiblement  alcaline.  Le  paradiméthylaniidoorlliobenzoyl- 
ben/.oate  de  métliyle  se  précipite  en  feuillets  qu'on  fait  recristalliser  dans  l'alcool 
mélliylique  bouillant.  On  obtient  ainsi  de  larges  feuillets  soyeux,  onctueux  au  toucher, 
très  peu  solubles  dans  l'étlier,  très  solubles  flans  le  benzène,  fondant  à  116°.  Ce  ]ioint 
de  fusion  est  très  voisin  île  celui  du  premier  étliei-  (F.  118°),  mais  le  second  étiier  dif- 
fère de  l'autre  par  la  solubilité  dans  les  divers  solvants  et  aussi  par  la  forme  cristalline. 
Le  mélange  de  ces  deux  étiiers  fond  d'ailleurs  au-dessous  de  gS". 

Nous  avons  étudié  précédemment  ractioii  du  bromure  de  pliénylmayué- 
sium  sur  le  premier  étlier  méthylique  de  l'acide  paradimélhylamido-o- 
benzoylbenzoïque  (-)  et  montré  qu'il  se  forme  dans  cette  réaction  un  com- 
posé auquel  nous  aAons  attribué  la  formule 

C'H'       CMPN.((;il  )^ 


G 
OH'/^O  (F.  i94°n.c.). 


G  (OH) 
G"  H5 

Nous  avons  également  fait  agir  le  bromure  de  phéii>lmagnésium  sur  le 
second  éther  méthyliipie  de  l'acide />-dimélhylamido-o-]jenzoylbenzoique. 

A  cet  effet  nous  avons  procédé  de  deux  façons  différentes  ;  soit  en  faisant  tcjmber 
goutte  à  goutte  une  solution  étliérobenzéui([ue  de  bromure  de  pliénylmagnésiutn 
(-,^  de  molécule)  dans  une  solution  benzénique  de  paradiméthylamido-o-benzoyl- 
benzoate  de  méthyle  (^„  de  molécule),  soit  en  fai«nt  l'inverse.  Dans  les  deux  cas  nous 
avons  obtenu  le  même  composé  (F.  ig/J")  qu'  ^^t^  produit  dans  l'action  du  bromure  de 
jjhén\  Imagnésium  sur  le  premier  éther  (  F.  ijS"). 


(')   Comptes  rendus,  t.  GXIX,  p.  20J. 

('- )   Comptes  rendus,  t.  GXLlll,  igoO,  p.  îà'- 


g36  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Nous  avons  identifié  ces  deux  corps  (F.  i(/i")  par  r(''tud('  de  leurs  pro- 
priétés. En  particulier,  la  condensation  ave  la  dimélh)  laniline  nous 
a  donné  le  diparatétraméthyldianiidotétrapliényldiliydrobenzofurfurane 
(F.  i6o°),  identiciue  à  celui  préparé  par  nous  dans  nos  précédentes 
recherches. 


CHIMIE  ORGAMQUE.  —  Fixation  de  V acide  cydnliydrique  miv  l' acide 
benzoylacrylique.  Note  de  M.  J.  liorcAUi/r,  présentée  par 
M.  a".  Haller. 

Dans  une  Note  précédente  ('  ),  j'ai  indiqué  que  l'acide  lieuzoylacrylique 
et  ses  analogues  (acidesy^-niétiioxyhenzoylacrylitpje  el  niéthyléne-dioxylien- 
zovlacrylique)  s'ajoutent  aisément  1'"°'  d'acide  cyanhydrifjue.  Tliéoriquc- 
nient,  celle  fixation  peut  se  faire  sur  la  fonction  célonique  ou  sur  la  liaison 
éthyléniquc,  et,  dans  celle  dernière  hypothèse,  deux  cas  peuvent  se  pn'-- 
senter,  suivant  que  le  groupe  CAz  est  rattaché  au  carbone  a  ou  au  car- 
bone ji  par  rapport  au  carboxyle.  L'ensemble  des  faits  exposés  ci-dessous 
montre  que  raddition  se  fait  sur  la  liaison  élhylénique  et  que  le  nitrile- 
acide  obtenu  avec  l'acide  benzoylacrylique  est  l'acide  benzoylpropioniquc 

a-cyané 

CMF- CO  -  CH^- CH(CAz)  -  CO=H. 

En  effet,  cet  acide  parait  bien  identique,  malgré  une  pelite  différence 
dans  le  point  de  fusion,  avec  l'acide  phénacylcyanacétique  préparé  par 
M.  Klolib  (^)  par  l'action  du  cyanacétatc  d'éthyle  sodé  sur  la  bromacéto- 
phénone  el  saponiilcalion  de  l'éther  obtenu. 

D'autre  part,  la  saponification  de  l'acide  l)enzoylpropionique  a-cyané 
ma  donné  un  acide  bibasique  dont  les  propriétés  générales  s'accordent 
avec  celles  décrites  par  W.  Kues  el  (J.  Paal  pour  l'acide 

C'H'— CO  -  CtP^  CH(G02H)2 
qu'ils  dénomment  acide  '^-henzoylisosucnnique  (^  '  ). 


('  )  ('u)npltis  rendus,  l.  CAIA  I.   190S.  p.   1  .'|  1   cl  :')  1  i. 

(-)  Comptes  rendus.  L  (J\iX.   189^,  |).  16  r,  el  l.  (A  M.   iS().";,  p.  ',63. 

(■')  lier.  d.  d.  c/ie/ii.  (ieselL.  I.  \X\  III,  iSS5,  p.  33->(. 


SÉANCE    DU    /(    MAI    1908.  987 

l'^nfîn  les  divers  composés  dérivés  de  ces  acides,  et  qui  seront  décrits  à  la 
suite,  confirment  encore  la  formule  proposée. 

I.  Acide  benzoylpropioiiuiiie  c.-cyanè  [acide  pliènacylcyaiiaciilique  de  Klobb) 
C«I15— CO  — CH^— CH(CAz)  — COMI.  —  Il  prend  naissance  quand  on  dissout 
l'acide  Ijenzojlacrylique  dans  la  f|uanlilé  équivaienle  de  solution  de  cyanure  de  po- 
tassium au  dixième.  Après  24  iieures  de  repos  à  froid,  on  précipite  par  l'acide  cldoi- 
hydrique. 

M.  Klobb  indique  les  points  de  fusion  :  (iij"  pour  l'acide  hydraté,  gg^-ioo"  pour 
l'acide  anhydre;  j'ai  trouvé  70°  (hydraté)  et  loS"  ( a nhy die).  J'ai  constaté,  par  ailleurs, 
l'identité  complète  avec  le  produit  de  M.  klobb. 

II.  Acide  benzoylpropioniiiue  a-carboxylé  {acide  ^-benzoylisosuccinique  de  hues 
et  Paal)  C^H»— CO  —  Cil- —  CH{C0«H)2.  —  La  saponification  du  nilrile-acide  pré- 
cédent, par  la  lessive  de  soude  étendue  et  chaufTage  au  bain-niaiie  bouillant,  fournit 
l'acide  bibasique  correspondant,  toujours  mélangé  d'une  proportion  importante 
(|- ou  3)  d'acide  benzoyipropionique  provenant  de  sa  décomposilion.  On  opère  la  sé- 
paration en  utillsanl  l'insolubilité  du  sel  de  baryum  de  l'acide  bibasique.  Kues  et  l'aal 
indiquent  pour  leur  acide  le  point  de  fusion  i-8°-i79'';  j'ai  trouvé  seulement  174°.  l'ar 
ailleurs,  identité  des  propiiétés.  11  se  décompose  par  l'ébullition  de  ses  solutions 
acides,  comme  de  ses  solutions  alcalines;  dans  les  deux  cas  il  y  a  formation  d'acide 
carbonique  et  d'acide  benzoyipropionique. 

III.  Laclone  de  V acide  hydrobenzoylpropioriiiiiie  a-caiboxylé  (y-phényl-y-oxy- 
a-carboxylbiUanoujue)  CMl^— Cil  OH  —  CH^— CH(CO-H)-.  —  Cet  acide  s'obtient 
facilement  par  réduction  de  l'acide  bibasique  précédent  au  moyen  de  lamalganie  de 
sodium.  Je  n'ai  pas  isolé  l'acide  lui-même,  mais  sa  laclone 

C« H^ -  Cil  —  CH^ -  Cil  -  COHl, 

I  I 

O CO 

qui  est  isomère,  mais  non  identique,  avec  l'acide  pliénylparaconique. 

La  lactone  en  question  fond  à  106°;  elle  est  un  |)eu  soluble  dans  l'élher  et  dans  le 
benzène,  facilement  soluble  dans  l'alcool,  très  |)eu  soluble  dans  l'eau  froide. 

IV.  Laclone  de  l'acide  hydrobenzoylpiopioniqae  a-cyané  {'^-pliényl-a.-oxy-a.- 
cyanbulanoïque)  CH» —  CHOH  —  CH' —  CII(C Az)CO'H.  —  L'hydrogénation,  par 
l'amalgame  de  sodium,  de  l'acide  benzoyipropionique  a-cyané  donne  l'acide-alcool 
correspondant.  Cet  acide  se  lactonise  facilement  en  donnant  la  laclone 

( :«  M  ■  _  CH  —  CH^  -  Cl I  (  <  :  Az  )  -  CO. 

i 1 

Cette  lactone  fond  à  i32°;  elle  est  un  peu  scduble  dans  l'éther  et  le  benzène,  liè-i 
soluble  dans  l'alcool,  insoluble  dans  l'eau  et  les  solutions  froides  de  carbonates  alca- 
lins. Lorsqu'on  la  fait  bouillir  avec  l'acide  chlorhydrique  à  10  pour  100,  la  fonction 
nitrile  est  hydratée  et  l'on  retombe  sur  la  laclone  acide  précédente. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  18.)  123 


gSS  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

BOTANIQUE.  —  Anatomie  et  développement  de  l'embryon  chez  les  Palmiers,  les 
Musacëes  et  les  Cannacées.  Note  de  M.  C.-L.  Gatix,  présentée  par 
M.  Gaston  Bonnier. 

Depuis  plusieurs  années,  j'ai  entreptis  l'étude  de  l'analomie  et  de  la  germination  des 
embryons  des- Monocotylédones,  et  en  particulier  de  ceux  des  Palmiers,  des  Musacées 
el  des  Cannacées.  Un  certain  nombre  des  résultats  de  ces  recherches,  relatifs  principa- 
lement au\  Palmiers,  ont  été  déjà  publiés  dans  divers  Recueils  ('). 

Dans  la  présente  iNote  je  voudrais  faire  ressortir  les  grandes  lignes  des 
résultats  déjà  obtenus  et  les  mettre  en  parallèle  avec  ceux  que  vient  de 
me  fournir  l'étude  des  Cannacées  et  des  Musacées. 

Chez  toutes  les  familles  qui  nous  occupent,  Fembryon  présente  des  formes 
très  variables,  sans  que  ceci  offre  la  moindic  importance.  Ce  qui  est  inté- 
ressant à  retenir,  c'est  la  présence  constante  d'une  fente  cotylédonaire  qui 
n'a  fait  défaut  que  chez  le  Livistona  chinensis  Mart. 

Au  point  de  vue  de  leur  structure  interne  et  de  leur  d/'veloppement,  tous 
ces  embryons  présentent  im  certain  nombre  de  points  communs  : 

1"  Ils  sont  tous  entourés  pnr  un  é|)iderme  régulier,  sauf  vis-à-vis  de  la  poiiUe  de  la 
radicule,  où  cet  épidémie  est  interrompu  par  des  cellules  irrégulières  qui  sont  les 
restes  du  suspenseur; 

2°  Le  cylindre  central  de  la  radicule  est  toujours  Isien  dilférencié.  Il  est  visible 
comme  une  masse  plus  sombre  sur  des  embryons  frais,  coupés  à  la  main  el  observés  à 
la  loupe,  et  correspond  à  la  «  radicule  »  des  auteurs  [Mohl  (*),  L.-C.  Richard  (^), 
Tscliircli  ('),  etc.]. 


(')  C.-L.  Gatin,  Sur  les  phénomènes  morphologiques  de  la  germination  el  sur  la 
structure  de  la  planliile  chez  les  Palmiers  {Comptes  rendus,  t.  CXXXVIll,  igo4, 
p.  59/1-596).  —  Sur  les  étals  jeunes  de  quelques  Palmiers  {Comptes  rendus, 
t.  CXXXVIll,  1904,  p.  i()î5-i63i).  —  Observations  sur  la  germination  el  la  forma- 
tion de  la  première  racine  de  quelques  Palmiers  {/ieiuie  générale  de  Botanique, 
t.  XVI,  p.  177-187).  —  Sur  la  radicule  embryonnaire  du  Musa  ensete  Gmel.  {Bull, 
de  la  Soc.  bot.  de  France,  t.  LU,  décembre  igoS,  p.  638-64o).  —  Recherclies  anato- 
miques  et  chimiques  sur  la  germination  des  Palmie/s  (Inn.  des  Se.  nat.  :  Bot., 
t.  111,  9°  série,   1906,  p.  igi-SiS). 

(^)   In  Historia  naturatis  Palmarum  (Munich,  iSaS-iSSo). 

(^)  L.-G.  Richard,  Analyse  botanique  des  embryons  endorhizes  {Ànn.  du  Muséum, 
t.  XVII,  p.  465). 

(  '  )  TsciuiiCH,  Physioloi^ische  Sludien  ilbcr  die  Samen,  inbesondere  die  Saugorgane 
derselbe/i  (Afin.  Builenzoïg-,  t.  IX,  iSgi,  p.  i43-i83). 


SÉANXE    UU    /(    MAI     1908.  989 

L'écorce  et  la  coillc  do  la  radicule  peuvent  ne  pas  être  difTérenciées  {Pi- 
nan "■apatula  1  il . ,  Heliconia)  ou  confondues  en  un  méristème  commun  externe 
au  cylindre  central  iPhœnix  daclylifera  L.)  ou  encore  être  bien  différenciées, 
de  même  que  l'assise  pilifère  (Strelitzia  auu:usla  T\mn\).,  Ikivenalamadagas- 
cariensis  Sonnerat). 

3"  La  radicule  de  tous  ces  embryons  est  endogène,  mais  il  y  a  des  degrés 
dans  cette  endogénéité.  Le  type  le  plus  extrême  est  fourni  par  les  genres 
Pinanga  et  Calamus,  chez  lesquels  la  l'acine  principale  se  développe,  au 
moment  de  la  germination,  en  digérant  sa  gaine,  absolument  comme  cela  se 
passe  chez  les  Graminées. 

Chez  les  Palmiers,  l'assise  pilifère  de  la  radicule  se  forme  1res  profon- 
dément, mais  la  gaine  radiculairc  est  exfoliée  au  moment  de  la  germi- 
nation. 

Chez  les  Cannacées  et  les  genres  Muxa,  Ilcliconia,  il  en  est  de  même,  mais 
les  genres  Ravenala  et  Strelitzia  présentent,  au  contraire,  des  caractères  fort 
différents.  Ici,  l'assise  pilifère  de  la  radicule,  bien  différenciée  dans  l'em- 
bryoTi  mùr,  est  le  prolongement  de  l'assise  sous-épidermi(jne  de  l'embryon. 
Quoi  qu'il  en  soit,  la  racine  principale  de  la  majorité  de  ces  embryons  se 
distingue  nettement  des  racines  latérales,  endogènes  comme  elle,  mais  tra- 
versant par  digestion  le  tissu  qui  les  sépare  de  l'extérieur. 

4"  Au  moment  de  la  germination  nous  assistons,  chez  toutes  ces  espèces, 
à  deux  phases  de  développement.  La  première  est  une  phase  de  préparation, 
pendant  laquelle  la  croissance  du  cotylédon  amène,  à  l'extérieur  de  la  graine 
et  à  une  distance  plus  ou  moins  grande  de  celle-ci,  le  collet  de  la  jeune 
plante. 

La  seconde  est  une  phase  de  germination  proprement  dite  au  cours  de 
laquelle  les  différents  organes  de  la  plantule  effectuent  leur  développement. 

5°  Le  cotylédon  acquiert  un  très  grand  développement  chez  les  Palmiers 
et  sa  forme  dépend  de  la  forme  de  la  cavité  interne  de  la  graine.  Chez  les 
Cannacées  et  les  Musacées,  le  cotylédon  acquiert  un  accroissement  moins 
considérable,  en  conservant  sa  forme  primitive.  Dans  tous  les  cas,  cet  ac- 
croissement n'est  pas  dû,  comme  le  pensaient  certains  auteurs,  au  fonction- 
nement d'une  assise  génératrice,  mais  à  l'augmentation  de  volume  de  toutes 
les  cellules  du  cotylédon. 

G°  .l'ai  montré  antérieurement  qu'il  existe  un  rapport  entre  la  structure 
interne  de  l'embryon  et  la  morphologie  externe  de  la  germination  chez  les 
Palmiers. 


q4o  ACADEMIE     DES     SCIENCES. 

L'étude  qui  vient  d'être  faite  des  Musacées  et  des  Cannacées  confirme  ces 
premiers  résultats,  c'est-à-dire  que,  lorstjue  l'embryon  possède  une  gem- 
mule et  une  radicule  dont  les  axes  coïncident,  la  t^ermination  se  produit 
sans  ligule.  Elle  est  au  contraire  ligulée  lorsque  les  axes  de  la  gemmule  et 
de  la  radicule  font  entre  eux  un  angle  plus  petit  que  180°. 


BOTANlQLE.  —  Les  caractères  écologiques  de  la  région  méndionale  de  la 
Kabylie  du  Djiirdjura.  Note  de  M.  G.  Lapik,  préscnlée  par  M.  Gaston 
Bon^nier. 

La  Ivabvlie  du  Djurdjura  est  séparée  en  deux  parties  très  inégales  par 
une  o-rande  barrière  montagneuse  qui,  très  élevée  vers  le  milieu  (2000™), 
va  en  s'abaissant  peu  à  peu  vers  ses  deux  extrémités. 

Cette  chaîne  comprend  à  l'Ouest  :  entre  les  gorges  de  Tisser,  près  de 
Palestro,  et  le  col  dit  ïizi  I^jaboub,  le  massif  des  Béni  Khalfoun;  au  centre 
de  Tizi  Djaboub  à  Tizi  N'Cherria,  le  Djurdjura;  puis  à  l'Est,  l'Akfadon, 
le  Taourirl  Iril,  l'Arbalou  et  le  Gouraya  qui  domine  Bougie. 

La  région  située  au  nord  de  cette  ligne  de  crêtes  a  déjà  fait  l'objet  de 
deux  Notes  (')  ;  le  présent  travail  est  relatif  à  la  partie  méridionale.  Celte 
dernière,  moins  étendue  que  la  précédente,  est  limitée  :  au  Nord,  par  la 
chaîne  montagneuse  qui  vient  d'être  mentionnée;  à  l'Ouest  et  au  Sud- 
Ouest,  par  risser  et  son   affluenl  l'Oued  Djemaà;  au  Sud  et  à  l'Est,  par 

rOued  Sahel. 

C'est  un  grand  versant  à  l'exposition  générale  Sud,  s'étendanl  sur  une 
lono-ueur   de   plus  de   lào"^'"  et  dont  la  constitution   géologique   est  assez 

variable. 

Dans  sa  partie  occidentale,  c'est-à-dire  dans  les  Béni  Khalfoun,  les  hau- 
teurs sont  occupées  par  les  formations  nummulitiques,  en  particulier  par 
les  grès  dits  des  Heni  Khalfoun  que  surmontent  souvent  les  grès  de  Drâ-el- 
Mizan.  Au-dessous,  sur  le  bas  du  versant,  s'étagent  les  argiles  et  grès  du 

Danien. 

En  continuant  vers  l'Est,  on  rencontre  encore,  au-dessous  des  calcaires 
liasiques  qui  occupent  les  crêtes  du  Djurdjura,  des  formations  nummuli- 


(')    Comptes  rendus,  Notes  des  11  mars  1907  el  20  mars  1908. 


SÉANCn:   DU   /(    MAI    1908.  9^1 

tiques  et  crétacées,  puis  les  argiles  et  j;tl's  du  iVledjanien.  l>a  basse  mon- 
tagne au-dessous  de  800'"  ou  900"",  est  occupée  par  les  atterrissements 
miocènes  de  Bouïra,  comprenant  des  accumulations  caillouteuses  et  des 
grès  grossiers. 

Dans  la  partie  orientale  de  la  Kabylic  méridionale,  après  Tizi  N'cheria, 
le  versant  tout  entier  est  constitué  par  le  Medjanien  et  par  les  grès  de 
Numidie  qui  dominent  sur  les  sommets. 

Le  fond  des  vallées  de  Tisser  et  de  l'Oued  Sahel  est  couvert  d'alluvions. 

On  retrouve  dans  la  région  étudiée  :  la  zone  du  Cèdre,  les  forêts  de  Chênes- 
Lièges  et  de  Chênes  verts,  l'association  de  l'Olivier  et  des  buissons  déjà 
signalée  dans  la  Kabylie  septentrionale;  en  outre,  les  forêts  de  Pins  d'Alep 
prennent  ici  une  place  importante. 

I"  Le  Chéne-Liège  forme  de  belles  forêts  sur  les  grès  des  Beiii  Khalfoun;  il  est 
moins  aboiulant  sur  les  près  de  Drâ-el-Mizan  souvent  plus  riches  en  calcaire  et  inter- 
calés de  marnes.  Il  fait  défaut  surtout  le  versant  méridional  du  Djurdjura  et  de  l'Akfa- 
don  pour  reparaître  au  sud  des  crêtes  moins  élevées  du  Taourirt  Iril  et  de  l'Arbalou. 
Les  associations  du  Quercus  suber  L.  présentent  les  caractères  généraux  décrits  dans 
les  deux  précédentes  Notes;  mais,  dans  cette  région  continentale,  le  Myrlus  communls 
L.  fait  défaut  et  le  sous-bois,  moins  dense  et  moins  élevé,  permet  à  V Ampelodesmos 
tenax  Vahl.  d'acquérir  une  place  prépondérante.  Le  Cistus  polvmorpkus  Millk.  appa- 
raît et  YHedysarum  capilatuni  Desf.  se  montre  abondant  dans  les  stations  peu 
ombragées. 

2°  Le  CcW/-e  forme  sur  le  versant  sud  du  Djurdjura  des  forêts  entrecoupées  d'affleure- 
ments rocheux  et  descendant  en  grnéral  jusque  l'allilude  de  i4oo"'.  On  y  Irouve  des 
espèces  qui,  sur  le  versant  nord,  ne  dépassaient  pas  la  moyenne  montagne,  tels  sont  : 
les  Daphne  Gnidium  L.  et  Arnpelodesinos  tcna.r\M. 

3°  Le  Chêne  vert  occupe  les  terrains  crétacés  et  éocènes  qui  constituent  le  versant 
méridional  du  Djurdjura;  il  s'arrête  avec  eux  vers  l'altitude  de  800™  paraissant,  comme 
dans  le  reste  de  la  Kabylie,  peu  sensible  à  la  composition  chimique  du  sol. 
La  forêt  de  Chênes  verts,  ou  les  témoins  qui  en  subsistent,  se  poursuit  encore  vers 
l'Est,  sur  les  grès  de  Numidie  du  versant  sud  de  l'Akfadou,  jusqu'au  point  où  l'abais- 
sement des  crêtes  au-dessous  de  iSoo™  permet  à  nouveau  l'installation  de  la  forêt  de 
Chênes-Lièges.  Les  associations  du  Chêne  vert  sont  caractérisées  par  l'abondance  des 
Juniperus  Ox-ycedriix  L.,  Sparliuni  Junceuin  I^.,  Lavandula  Stœc/ias  L.  Le  Pistacia 
Terebinlints  L.  apparaît  cà  et  là  ;  par  contre,  le  Frn.rinus  oxyphylla  Marsh,  est  moins 
répandu  que  dans  le  nord  de  la  Kabylie. 

4°  Le  Pin  d'Alep  occupe  la  basse  montagne  dans  toute  la  région  dominée  par  les 
hautes  crêtes  du  Djurdjura,  c'est-à-dire  une  grande  partie  des  atterrissements  miocènes. 
Il  constitue  des  futaies  souvent  denses;  on  trouve  en  sous-bois  les  Pistacia Lenliscush., 
Phillyrœa  média  L.  et  çà  et  là  les  Quercus  Hex  L.,  Juniper  us  Oxycedrus  L.  et 
même  VArbutus  Unedo  L.  Ces  espèces  forment  des  bouquets  isolés  qui  surmontent 


9^2  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

une  végétation  sorrée  de  |iliiiiles  sous-friitesceiiles;  ce  sont  les  Hasmariiuis  ojjici- 
nalis  L.,  Cislus  pnlj  /noip/iiis  WiUk.,  Cliaiiiiirnps  liiuiiilis  L.,  Ccilycolonie  spinosa 
Lam.,  Ftunana  calycina  Clans.,  F.  gliitiiiosn  Bois.,  Glolndaria  .■ily/ii/i?i  L.,  Cislus 
moiis/ie/ic/t.sis  L.  Les  Relama  spherocarpa  Bois.,  Cistus  Clusli  Dunal,  Genista  Iri- 
ciispidala  Desf.  sont  moins  nombreux.  Dans  le  lapis  herbacé  des  clairières  dominent 
les  Psoralea  bituminosa  L.,  Ebeniis  pinnala  L.,  KryUiiœa  Cenlaurium  L.,  Anthémis 
tuberculala  Bois.,  HeUchrysum  Fontanesi  Cainb.;  on  rencontre  çà  et  Jà  le  Ritla 
clialepeitsis  \j.  Ici  comme  dans  le  Langnedoc  (')  le  Boniiirii]  paraît  accompagner  le 
Pin  d'Alep. 

5°  h'Olivier  et  les  bi/issons  occupent  les  vallées  ainsi  que  le  bas  des  versants  à  Test 
et  à  Fouest  du  Djurdjura.  On  rencontre  en  même  temps,  dans  la  vallée  de  l'Oued  Sahel 
surtout,  quelques  espèces  qui  font  défaut  sur  le  littoral  kabyle;  tels  sont  :  les  Stalice 
Thouini  Viv.,  Plantage  albicans  L.,  Phlomis  Herba-venti  L.  etc. 

l'.ii  résume!'  la  yraïuii'  liaiiièrc  iiionlagni'iisc  (|ue  nous  avons  décrile 
modifie  subitement  l'aspect  de  la  végétation,  en  excluant  le  Chêne-Liège  des 
régions  qu'elle  sépare  de  la  mer,  dès  que  ses  crêtes  atteignent  l'altitude 
de  iSgo*"  environ.  Lorsqu'elles  s'élèvent  au-dessus  de  1800",  le  caractère 
xérophile  de  la  végétation  s'accentue  encore  par  l'apparition  de  la  forêt  de 
Pin  d'Alep  au  pied  du  versant. 

Il  faut  en  conclure  (jue  les  vents  chargés  diniiuiclilé  (pii,  entre  1000'" 
et  i4oo"\  favorisent  les  forêts  tropophiles,  sur  les  sommets  de  la  moyenne 
montagne,  dans  la  Kabylie  septentrionale  (-)  et  pernK^tlent  l'installation  de 
la  forêt  de  Chêne-Liège  sur  le  versant  méridional,  cessent  d'exercer  leur 
influence  dès  qu'ils  se  heurtent  à  des  crêtes  plus  élevées. 


ZOOLOGIE.  —  La  schizogonie  simple  chez    Amœba  blattœ    Biilschli.    Note 
de  M.  L.  Mf.kcier,  présentée  par  M.  Alfred  Giard. 

Nos  connaissances  sur  le  cycle  évolutif  des  An-.ibes  uni  fait  de  grands  progrès  au 
cours  de  ces  dernières  années.  Hartmann  (1907)  (^),  dans  son  Praklikum  dcr  Prolo- 
znolngie.  prend  comme  exemple  classique  Ent.aniiihd  coli  et  il  admet  :  i"  une  multi- 
plication scliizogoniqne  simple  et  multiple;  2°  un  phénomène  d'aulogamie  qui  conduit 
à  la  sporogonie. 

(')  lI.viiDY,  La  géographie  cl  lavégèlalinn  du  Languedoc  (Ilull.  Soc.  langued.  de 
Géog..  t.  WVI,  igoS,  p.  I  ig). 

(■)   Comptes  rendus.  iZ  mars  1908. 

(')  Hakiman>  el  KissKAl.T,  Praklikun)  der  Hahleriologie  und  Protoînologie. 
Verlag  von  Guslav  Fischer,  in  .Jena,  1907. 


SÉANCE    PU    'i    MAI    l()o8.  943 

D'aiilre  part,  les  recherches  de  Schaudinn,  Awerinzetr,  Wenyoïi,  Vahlkanipf  et  de 
Dollein  permeltent  de  siipposerque  le  noyau  de-' Amibes  se  divise  non  pas  par  amitose, 
comme  on  le  crovail,  mais  suivant  un  mode  de  di\ision  plus  complexe.  Je  ne  veux  pas 
entreprendre  dans  celte  courte  Note  l'étude  historique  de  cette  question  dont 
Schubotz  (igoS)  (')  nous  adonné  un  excellent  exposé,  lequel  vient  d'êtremis  au  point 
par  Dodein  (1907)  ("). 

Schubotz  (igoô)  a  étudié  particulièrement  Arnœba  blaUœ.  Amibe  parasite  ilu  tube 
digestif  de  la  Blatte  (PeripkuieLa  orieiUalis  L.);  l'auteur  a  fait  une  monographie 
aussi  consciencieuse  que  possible  de  ce  parasite.  Toutefois,  et  il  le  leconnaît  lui-même, 
certains  faits  lui  ont  échappé  ;  tels  sont,  par  e\em])le,  la  multiplication  schizogonique 
et  les  phénomènes  nucléaires  qui  l'accompagnent. 

Amœba  blaUœ  a  des  dimensions  assez  variables,  mais  ({uelle  que  soit  sa 
taille,  elle  se  reconnaît  toujours  facilement  grâce  à  son  énorme  noyau  très 
caractéristique.  Ce  noyau,  visible  sur  le  frais,  présente  sur  les  coupes  la 
structure  suivante  :  la  membrane  nucléaire  forme  une  véritable  coque  de  i^ 
à  2i^  d'épaisseur;  une  coloration  à  rhématoxyline  ferrique  permet  de  diffé- 
rencier une  couche  externe  qui  retient  particulièrement  le  colorant.  Sous 
la  membrane  se  trouve  une  zone  granuleuse,  plus  ou  moins  épaisse,  dont 
les  granulations  se  colorent  par  l'éosine.  Le  centre  du  noyau  est  occupé  par 
un  fin  réseau  dont  les  mailles  renferment  un  suc  nucléaire  exempt  de  gra- 
nulations. Entre  ces  deux  zones,  contre  la  limite  interne  de  la  zone  granu- 
leuse, se  trouve  une  couronne  plus  ou  moins  régulière  de  gros  nucléoles. 
Ces  éléments,  après  la  double  coloration  à  l'hématoxyline  ferrique  et  à 
l'éosine,  présentent  une  petite  zone  centrale  colorée  en  rose  et  une  zone 
périphérique  qui  a  gardé  la  laque  ferrique. 

Le  nojau  des  Amibes  qui  ont  acquis  une  certaine  taille  présente  des  phénomènes 
intéressants.  Les  nucléoles  disparaissent  pour  faire  jilace  à  des  granulations  plus  petites, 
plus  nombreuses  et  électivemenl  colorables  par  l'hématoxyline  ferrique.  Cette  dispo- 
sition de  la  chromatine  donne  au  noyau  un  aspect  q  li  pourrait  prêter  à  confusion.  En 
effet,  j'ai  signalé  (')  la  pré'sence,  da;is  le  noyau  d' Amœba  blatlœ,  d'un  parasite  du 
genre  /Vucleop/iai,'a;  les  noyaux  infestés  offrent,  à  certains  stades  de  l'évolution  du 


(')  ScHvmrz,  Beit/àg-e  ztir  Aennt/iis  (1er  Amœba  blattœ  (Butschli)  luul  Amœba 
proteus  (Pall)  {Arc/i.f.  Prolislenk.,  t.  VL  igoô,  p.  i). 

(■-)  DoFLEiN,  Studieii  zur  Nalargeschichle  der  Protozoen  V.  Arnùbcnstut/icn 
{Arc/i.f.  ProlLslenli.,  Supp.  I,  1907,  p.  aSo  ). 

(')  Mkri:ier,  Un  parasite  c^'Auiœba  blattœ  Butschli  (Comptes  rendus  Soc.  liiol. 
Paris,  t.  LXII,  1907,  p.  iiSa). 


()44  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

parasite,  une  grande  ressemblance  avec  les  noyaux  dont  les  nucléoles  viennent  de  se 
résoudre  en  petites  granulations. 

A  un  stade  ultérieur,  les  granulations  se  présentent  disposées  le  long  dun  luban 
achromatique  enroulé  plusieurs  fois  sur  lui-mèrne;  bientôt,  elles  disparaissent  et  le 
ruban  se  colore  uniformément  par  l'hémaloxyline  ferriqne.  Le  noyau  présente  alors  un 
aspect  analogue  à  un  spirème.  Le  ruban  chromatique  se  coupe  et  donne  quatre  grands 
chromosomes,  disposés  de  façon  à  former  une  sorte  d'éloile.  Finalement,  les  cliromo- 
soraes  se  répartissent  en  deux  groupes  comprennnt  clincnn  deux  éléments.  On  ne  peut 
s'einpèchei-  d'être  frappé  de  l'analogie  (|ue  la  succession  de  ces  stades  présente  avec 
ceux  d'une  mitose  typique;  cependant,  il  faut  remarquer  qu'il  y  a  ici  absence  com- 
plète de  figure  achromatique.  Après  l'individualisation  des  quatre  chromosomes,  on 
trouve  encore,  à  côté  de  ceux-ci,  quelques  sphérules  chromatiques;  ce  fait  semble 
indiquer  que  toute  la  chromatine  du  noyau  ne  participe  pas  à  la  division. 

La  zone  granuleuse  et  la  membrane  nucléaire  ne  piésentent  aucune  modilicalion 
appréciable  au  microscope  pendant  tout  le  cours  de  celle  évolution  de  la  chromatine; 
mais  dés  que  les  chromosomes  se  sont  séparés  en  deux  groupes,  on  voit  apparaître  un 
sillon  au  niveau  de  l'équateur  du  noyau.  La  membrane  nucléaire  invaginée  refoule  la 
zone  gianuleuse  et  le  suc  nucléaire;  l'étranglement  se  marque  de  plus  en  plus  et  le 
noyau  prend  la  forme  d'un  8.  A  ce  moment,  les  chromosomes  de  chacune  des  moitiés 
du  8  se  fusionnent  et  donnent  une  grosse  masse  chromatique. 

Les  deux  noyaux-filles  sont  ébauchés  et  bientôt  leur  séparation  devient  complète; 
ces  deux  éléments  ont  sensiblement  les  mêmes  dimensions  que  le  noyau  pjimitif, 
celui-ci  augmentant  de  volume  au  moment  où  se  produit  l'étranglement  de  la  mem- 
biane. 

Les  noyaux-filles  présentent,  pendant  un  certain  temps,  à  l'un  de  leur  pôle,  un 
prolongement  plus  ou  moins  long  dans  la  constitution  duquel  entre  la  membrane  et  la 
zone  granuleuse;  cet  aspect  est  dû  à  l'étirement  qui  se  produit  au  moment  de  la  sépa- 
ration. Mais  bientôt  les  noyaux  s'arrondissent  et,  en  même  temps,  leur  masse  chroma- 
tique se  fragmente  pour  donner  une  série  de  nucléoles  qui  se  disposent  de  façon  à 
former  une  couronne  très  caractéristique. 

Lorsque  les  deux  noyaux  ont  acquis  leur  structuie  définitive,  ils  s'éloignent  et 
gagnent  des  territoires  dillerenls  du  corps  de  l'Amibe  (pii  s'étrangle  alors  à  peu  près 
en  son  milieu. 

Peu  à  peu  cet  étranglement  s'accentue  et  la  masse  cyloplasmique  se  coupe  en  deux; 
les  deux  Amibes-filles  sont  formées. 

Les  phénomènes  nucléaires  qui  se  iiianifeslenL  au  cours  de  cette  scliizo- 
gonie  siiïiple  présenlenl  un  certain  intérêt.  En  oflet,  révolution  de  la 
substance  chromatique  du  noyau  paraît  indépendante  de  celle  de  la 
substance  achromatique.  La  chromatine  donne,  au  cours  de  la  division, 
une  succession  d'images  qui  rappellent  certaines  ligures  de  la  mitose,  tandis 
(pie  la  zone  granuleuse,  le  suc  nucléaire,  la  membrane  se  répartissent  entre 
les  deux  noyaux-filles  par  un  simple  processus  d"élranglemenl.  En  résumé. 


SÉANCE    DU    'i    MAI    1908.  g45 

ces  phénomènes,  dont  le  noyau  à'Amaba  hlattce  est  le  siège,  montrent  une 
fois'  de  plus  combien  les  modes  de  division  du  noyau  sont  variés  chez  les 
Protozoaires. 


GÉOLOGIE.  —  Sur  la  présence  de  nappes  de  recouvrement  au  Nord  et  à  l'Est 
de  la  Corse.  Note  de  M.  E.  Mauky,  présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

Dernièrement  M.  Termier('),  en  se  basant  sur  ma  minute  de  la  feuille 
de  Baslia,  exprimait  Tavis  qu'il  existait  en  Corse  une  région  de  nappes.  Jus- 
qu'à présent,  j'étais  arrivé  à  d'autres  conclusions;  mais,  en  étudiant  sur  la 
feuille  de  Luri  les  schistes  métamorphicpies,  je  viens  de  me  convaincre  par 
le  dédoublement  de  ces  schistes,  si  longtemps  discutes,  que  toute  cette 
région  est  bien  un  pays  de  nappes.  Il  existe  en  effet  deux  séries  de  schistes 
métamorphiques,  l'une  composée  de  micaschistes  tendres  avec  quartz  isolé 
en  abondance,  souvent  en  gros  amas,  et  l'autre,  celle  des  schistes  lustrés 
verts,  très  durs,  avec  pénétration  de  gabbros  et  autres  roches  vertes  déri- 
vées. Enfin,  entre  ces  deux  séries  se  trouve  toujours  du  calcaire  marmoréen 
plus  ou  moins  épais,  pouvant  parfois  disparaître  complètement. 

Près  de  Luri,  les  micaschistes  forment  le  substratum  dans  lequel  s'inter- 
calent deux  ou  trois  bancs  calcaires  sans  schistes  lustrés  ni  roches  vertes; 
mais  la  dernière  assise  calcaire  est  surmontée  par  les  schistes  lustrés  à  l'Est 
et  à  l'Ouest.  Du  côté  de  l'Est,  cette  série  de  trois  roches  existe  plusieurs 
fois  en  lames  très  étroites,  très  disloquées,  très  étirées,  tout  à  fait  broyées, 
avec  un  pendage  de  45°  environ  vers  l'Est.  Evidemment  il  y  a  ici,  quel  que 
soit  l'âge  de  ces  couches,  plusieurs  plis  ou  nappes  superposés  dont  l'origine 
se  trouve  en  mer.  Mais,  en  se  dirigeant  vers  le  Sud,  les  calcaires  marmo- 
réens et  les  schistes  lustrés  augmentent  d'épaisseur  et  d'étendue,  surtout 
les  calcaires,  souvent  réduits  plus  au  Nord  à  de  minces  lentilles  noyées  dans 
la  partie  supérieure  des  micaschistes.  Plus  au  Sud,  avant  Erbalunga,  ces 
séries  de  plis  viennent  plonger  sous  les  micaschistes  surmontés  de  calcaires 
et  schistes  lustrés  occupant  toute  la  région  entre  Bastia  et  Barretali.  Au  col 
de  Teghinie,  à  l'est  de  Bastia,  ces  schistes  lustrés  sont  eux-mêmes  sur- 


(')  Termier,    Rapports  de  l' Apennin,   des  Alpes  et  des  Dinarides  {B.  S.    G.   F., 
4'  série,  t.  VII,  2  décembre  1907).  ■> 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVr,  N°  18.)  124 


94,6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

montés  par  les  calcaires  ou  calschistes,  se  prolongeant  à  Patrimonio  par  un 
calcaire  gris  moins  marmoréen,  qui  contient  des  traces  de  Gyroporella,  sur 
lequel  repose  en  concordance  le  Trias  supérieur  gréseux  et  dolomitique  et 
rinfralias. 

Nous  avons  ainsi  une  série  de  couches  superposées  avec  contacts  anor- 
maux fréquents,  étirement  considérable  des  assises,  c'est-à-dire  tout  ce  qui 
constitue  une  région  de  nappes  superposées  se  déroulant  vers  l'Est  et  le 
Sud-Esl.  Car,  si  nous  suivons  ces  assises  sur  les  feuilles  de  Bastia  et  de  Corte, 
nous  voyons  toutes  ces  nappes  se  développer  de  plus  en  plus  et  venir  buter 
contre  le  massif  cristallin  protoginiquc  où  l'on  voit  apparaître  contre  sa 
bordure  des  calcaires  marmoréens  comme  à  la  Restonica,  à  Castula,  à  Casti- 
glione,  etc.;  ces  calcaires  proviennent  du  retour  à  la  surface  de  lames  de 
Trias  des  nappes  plus  profondes  mises  à  jour  par  l'érosion.  Tous  les  bassins 
infraliasiques  de  Saint-Florent,  Pedani,  Orianda  et  Corte  apparaissent 
ainsi  au-dessus  d'une  nappe  charriée  avec  laquelle  ils  ont  été  entraînés; 
même  l'Eocène  de  Saint-Florent,  si  profondément  disloqué,  à  stratification 
souvent  confuse,  doit  former  ainsi  la  dernière  nappe  au-dessus  de  l'Infralias 
tandis  que  l'Eocène  détritique  de  Palasca  et  Olmi-Capella  doit  être  consi- 
déré comme  formé  sur  place  aux  dépens  du  substralum  cristallin. 

Les  massifs  de  protogine  de  la  bordure  cristalline  et  les  pointements  à 
travers  les  nappes  ont  exercé  sur  les  micaschistes  qui  sont  à  leur  contact  une 
action  endomorphique  assez  grande,  tandis  que  le  mouvement  de  translation 
des  nappes  ou  leur  effort  contre  le  massif  cristallin  ont  pu  produire  par 
dynamométamorphisme  ce  faciès  d'écrasement  qu'a  si  bien  montré  M.  De- 
prat ('). 

Toutes  ces  nappes  ont  une  grande  analogie  avec  celles  du  Brenner  décrites 
par  M.  Termier  (').  Leur  formation  est  antérieure  au  Miocène,  et  c'est  après 
le  Miocène  que  les  plissements  transverses  les  ont  reployéesen  carapaces  con- 
servant dans  les  synclinaux  des  lambeaux  des  nappes  supérieures  et  du 
Miocène. 

De  tout  ceci  il  résulte  que  toute  la  région  des  schistes  métamorphiques  de 
la  Corse  est  formée  par  deux  séries  compréhensives  :  l'une  formée  de  mica- 
schistes permo-carbonifères  analogues  à  la  série  de  Savone,  tandis  que  les 


(')  Dei'rat,  L'origine  de  la  protogine  en  Corse  (Comptes  rendus,  lo  juillet  iQoâ). 
(')  Tkrmier,  Les  Alpes  entre  le  Brenner  et  la   Valteline  {B.  S.  G.  F.,  4'  série, 
t.  V,  igoS). 


SÉANCE    DU    4    MAI    1908.  947 

schistes  lustrés  avec  roches  vertes  associées  sonlmésozoïgues  et  sont  analogues 
à  la  série  de  Voltri  en  Ligurie  ;  ces  deux  séries  sont  séparées  par  des  calcaires 
marmoréens  phylliteux  en  grande  partie  du  Trias  moyen. 

Si  la  série  des  micaschistes  paraît  en  place  sur  la  bordure  cristalline  pour 
les  couches  les  plus  inférieures,  les  schistes  lustrés  sont  tous  nettement  char- 
riés de  l'Est  à  l'Ouest. 

Les  premiers  constituent  le  bord  externe  du  grand  géosynclinal  alpin  et 
les  derniers  la  partie  centrale. 

Je  montrerai  dans  un  travail  ultérieur  le  nombre  de  ces  nappes  superpo- 
sées et  le  détail  de  leur  mécanisme, 

11  est  fort  douteux  que  leur  prolongement  vers  l'Ouest  ait  recouvert  le 
massif  cristallin  occidental  de  la  Corse;  elles  se  sont  arrêtées  certainement 
à  la  bordure  du  massif.  Si  la  complication  des  plis  y  est  extrême,  il  ne  semble 
pas  qu'ils  aient  eu  une  très  grande  envergure,  quoique  nous  n'en  puissions 
connaître  l'origine  à  l'Est. 


GÉOGRAPHIE  PHYSIQUE.  —  Migration  vers  le  Nord  de  la  ligne  de  partage  des 
eaux  dans  les  Alpes  Léponliennes.  Note  de  M.  Gabriel  EisEx.tiE.vGER. 

Dans  une  étude  générale  de  l'hydrographie  des  Alpes  à  l'époque  prégla- 
ciaire, j'ai  reconnu  que  la  ligne  de  partage  des  eaux  entre  le  Rhin  d'une 
part,  et  les  affluents  du  Pô,  d'autre  part,  était  située  à  cette  époque  beaucoup 
plus  au  Sud  qu'actuellement.  L'afl'aissemenL  de  la  plaine  du  Pô,  en  faisant 
considérablement  descendre  le  niveau  de  base  des  rivières  italiennes,  a 
donné  à  celles-ci  une  pente  assez  forte  pour  marcher  rapidement  à  la  con- 
quête de  la  chaîne  alpine;  il  en  résulte  qu'elles  ont  envahi  les  vallées  supé- 
rieures des  rivières  suisses  et  entraîné  vers  le  Sud  des  cours  d'eau  qui,  dans 
le  principe,  étaient  tributaires  des  rivières  du  versant  nord. 

Quand  on  remonte  le  Miltel-Rhein  ou  Rhin  moyen  qui  se  joint  au  Rhin 
antérieur  aux  environs  de  Disenlis,  on  arrive,  après  avoir  quitté  le  village 
de  Santa-Maria  (1842'"),  au  col  de  Lukmanier  (1917'"),  le  moins  élevé, 
après  la  Maloja,  des  cols  qui  conduisent  de  Suisse  en  Italie.  Sans  transition 
on  passe  dans  la  vallée  supérieure  du  Brenno,  affluent  du  Tessin.  Il  en  est 
de  même  pour  le  col  de  la  Greina  (23Go'")  (jui  fait  communiquer  le  val 
Somvix  avec  le  val  Gamadra.   On  peut  affirmer  que  primitivement  le  val 


948  ACADÉMIE    DKS    SCIENCES. 

Mcdels  et  le  val  Somvix  s'étendaient  beaucoup  plus  an  Sud  par-dessus  ces 
cols. 

D'après  l'altitude  des  terrasses  et  des  gradins  des  vallées,  j'ai  conclu  que 
la  Scaradra,  affluent  actuel  du  val  Luzone,  s'est  écoulée  vers  le  Nord  par 
Motterascio  et  le  val  Somvix.  La  Scaradra  se  trouvait  être  affluent  d'un 
torrent  qui  prenait  sa  source  beaucoup  plus  au  Sud  et  dont  le  tronçon  supé- 
rieur constitue  la  Carassina  actuelle.  Les  cours  d'eau  primitifs  ont  été  frag- 
mentés par  des  captures  opérées  au  profit  du  Brenno  en  amont  d'Olivone  : 
un  affluent  de  gauche  s'est  emparé  des  eaux  de  tête  de  la  Carassina,  qui 
maintenant  fait  un  coude  brusque  pour  déboucher  à  Olivonc;  un  autre  a 
obligé  la  Scaradra  à  changer  le  sens  de  son  écoulement.  Au  sud  du  passage 
de  la  Greina  l'écoulement  de  ces  deux  branches  se  fait  maintenant  vers  le 
Sud.  Il  ne  reste  plus  comme  affluent  du  Rhin  que  le  tronc  principal  cl  les 
deux  torrents  qui  se  réunissent  à  l'est  du  pic  Gaglianera. 

Le  Rhin  moyen  qui  parcourt  le  val  Medels  a  été  aussi  privé  de  ses  eaux  de 
tête  et  le  col  du  Lukmanier  a  servi  au  passage,  vers  le  Nord,  des  eaux  qui 
descendent  maintenant  vers  Bellinzona. 

Le  même  phénomène  s'est  produit  dans  le  val  Termine.  Le  Passo  dell 
Uomo  (2212"')  est  un  col  marécageux  par  lequel  se  sont  écoulées,  vers  le 
Nord,  les  eaux  qui  se  rendent  au  lac  Rilom  par  la  Murinascia.  Celle  rivière 
a  donc  élé  autrefois  affluent  du  Rhin  moyen. 

Le  Valser  Rhein  el  la  Rabbiusa  ont  aussi  perdu  une  partie  de  leurs  cours 
supérieurs.  Le  Valser  Rhein  parait  s'être  étendu  au  delà  des  cols  actuels  du 
Valser  Berg  el  du  Bernardino-Pass,  jusque  dans  le  val  Mesocco.  La  Rab- 
biusa a  drainé  la  partie  supérieure  du  val  Giacomo  en  passant  au-dessus  du 
col  du  Splugen;  lous  deux  onl  élé  privés  de  leuis  eaux  de  tête  par  le  travail 
plus  aclif  de  la  Moësa  et  du  Liro.  Je  pense  que  l'érosion  fluvio-glaciaire,  en 
approfondissant  le  Rheinwald  en  amont  de  Splugen,  a  déterminé  l'abandon 
du  chemin  du  Valser  Berg  par  les  eaux  venues  du  /apport  et  du  San  Ber- 
nardino. 


MÉTÉOROLOGIE.  —  Sur  l'application  de  la  radiotélégraphie  à  la  prévision 
du  temps.  Note  de  M.  Alfred  Angot,  présentée  par  M.  Mascart. 

M.  Bigourdan  a  traité,  dans  la  dernière  séance  (page  885),  des  applica- 
tions de  la  radiotélégraphie  à  la  prévision   du   temps.    L'Académie    me 


SÉANCE    DU    4    MAI    1908.  949 

permettra  de  lui  exposer  l'état  de  la  question,  qui  préoccupe  justement  les 
météorologistes  et  est  déjà  partiellomenl  en  voie  de  réalisation. 

Depuis  un  an,  le  Meleorological  Ofjice  reçoit  chaque  jour,  de  quelques 
navires,  des  radiotélégrammes  qui  sont  publiés  régulièrement  dans  le 
Daily  Weather  Report  et  qui  permettent,  lorsqu'ils  arrivent  en  temps  utile, 
de  prolonger  un  peu  sur  l'Allantique  les  Cartes  qui  indiquent  l'état  général 
de  l'atmosphère. 

M.  Shaw,  directeur  du  Meleorological  Office,  a  présenté  sur  ce  sujet  un 
rapport  au  Comité  météorologique  international,  lors  de  sa  dernière 
réunion  à  Paris,  en  septembre  1907.  Il  a  indiqué,  en  particulier,  les  moyens 
qu'il  a  adoptés  pour  prévenir,  autant  qu'il  se  peut,  les  erreui's  de  transmis- 
sion. A  la  suite  de  cette  Communication,  une  Commission  a  été  nommée 
pour  étudier  la  question  et  proposer  les  mesures  nécessaires;  cette  Com- 
mission est  composée  de  MM.  Shaw  (Grande-Bretagne),  président, 
Angot  (France),  Herz  (Allemagne),  Moore  (Etats-Unis)  et  Rykatchew 
(Russie). 

Le  principal  obstacle  à  la  réalisation  immédiate  de  ce  projet,  on  pourrait 
dire  presque  le  seul,  est  purement  d'ordre  financier.  Pour  étendre  les  Cartes 
quotidiennes  du  temps  jusque  vers  iS"  à  20"  de  longitude  Ouest,  c'est-à-dire 
au  quart  seulement  de  la  distance  qui  sépare  des  Etals-Unis  les  dernières 
stations  d'Europe,  la  dépense  annuelle  dépasserait  certainement  iSooo'^'', 
même  en  bénéficiant  du  tarif  très  réduit  proposé  par  la  Compagnie  Mar- 
coni. Le  budget  actuel  du  Meleorological  Office,  d'après  son  directeur,  et, 
à  plus  forte  raison,  celui  du  Bureau  central  météorologique  de  France  ne 
sont  pas  actuellement  en  état  de  subvenir  à  cette  dépense. 


La  séance  est  levée  à  5  heures  trois  quarts. 

G.  D. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  4  mai   (908. 

Œuvres  de  Charles  Hermlle,  publiées  sous  les  auspices  de  l'Académie  des  Sciences, 
par  Emile  Picard,  Membre  de  l'Institut;  t.  11.  Paris,  Gaulhier-Villars,  1908;  i  vol. 
in-8°.  (Hommage  de  M.  Emile  Picard.) 

Traité  d'Analyse,  par  Emile  Picard,  Membre  de  l'Institut;  a'  édition  revue  et  aug- 


gSo  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

mentée;  l.  11.  Des  singularités  des  inlégrales  des  é<j ualions  différentielles.  Étude  du 
cas  où  la  variable  reste  réelle.  Des  courbes  définies  par  des  é(]  nations  différentielles. 
Équations  linéaires.  Analogie  entre  les  équations  algébriques  et  les  équations 
linéaires;  i"  fascicule.  Paris,  Gauthier- Villars,  1908;  1  vol.  in-8°.  (Hommage  de 
l'auteur.) 

Méthodes  de  Caloriniétrie  usitées  au  laboratoire  thermique  de  l'Université  de 
Moscou,  par  W.  Louguinine  et  A.  Scuukarew;  traduit  du  russe  par  G.  Ter  Gazarian. 
Paris,  A.  Herman  ;  Genève,  GeorgetG'=;  1908;  i  vol.  in-it".  (Présenté  par  M.  Haller.) 

Une  lettre  de  Fontenelle,  par  M.  l'Abbé  Tougard.  (Extr.  du  Bulletin  du  Biblio- 
phile.) Chartres,  1908;  i  fasc.  in-8°.  (Hommage  de  l'auteur.) 

The  bicentenary  of  the  birth  of  Carolus  Linnœus.  {Annals  /Y.  Y.  Acad.  Se, 
t.  XVIII,  n°  1,  part  1,  p.  1-90,  janvier  1908.)  New-York;   r  fasc.  iii-8°. 

Renseignements  sur  les  Laboratoires  scientifiques  «  A.  Mosso  «  au  Col  d'Olen 
{mont  Rosa,  Italie).  Turin,  Institut  de  Physiologie,  s.  d.;  i  fasc.  in-8°.  (Adressé  par 
M.  A.  Mosso.) 

Recherche  rapide  des  facteurs  premiers  des  nombres  à  l'aide  de  deux  Tables  de 
restes,  par  Ernest  Lebon.  (Exir.  du  Bulletin  de  la  Société philomathique  de  Paris, 
9=  série,  t.  IX,  n°  1.)  Paris,  1908;  i  fasc.  in-8°.  (Hommage  de  l'auteur.) 

Sur  une  modification  du  lait  permettant  de  le  rendre  plus  digestible,  par  Louis 
Gaucher.  Montpellier,  1907;  i  fasc.  in-S".  (Hommage  de  l'auteur.) 

Mémorial  de  l'Artillerie  navale;  3'  série,  t.  II,  i"  livraison  de  1908;  texte  et 
planches.  Paris,  Imprimerie  nationale,  1908;  i  fasc.  in-S°  et  i  fasc.  in-f°. 

Société  industrielle  d'Amiens.  Table  générale  des  Bulletins  de  la  Société,  1892 
(l.  XXXI)  à  1902  (t.  XL).  Amiens,  1908;  i  fasc.  in-.'i°. 

L'Anthropologie.  Rédacteurs  en  chef  :  M.  Boule  et  Verneau;  t.  XIX,  n"  1-2, 
janvier-février  1908.  Paris,  Masson  et  G'";  i  fasc.  in-S". 

Science  of  Nature-History,  bj  Nasahva>ji  Jivakji  Readymoney.  Bombay,  1907; 
I  vol.  in-8'=.  (Hommage  de  l'auteur.) 

Carte  géologique  du  Katanga  et  Notes  descriptives,  par  F.-E.  Studt,  J.  Cornet  et 
H.  BuTTGENBACH.  {Annales  du  Musée  du  Congo  :  Géologie,  Géograplde  physique, 
Minéi-atogie  et  Paléontologie.  2«  série  :  Katanga;  t.  I.)  Bruxelles,  1908;  i  fasc. 
in-f". 

Calalogus  Bogoriensis  novus  plantarum  phanerogarum  quœ  in  Horto  Botanico 
Bogoriensi  coluntur  herbaceis  exceptis,  auctore  B.-P.-G.  Hocureutiner  ;  Index  iaci- 
cularum  1  et  î.  {Bull,  de  l'Institut  botanique  de  Buitenzorg,  ii°=  XIX  etXXII.)  Bui- 
tenzorg,  1908;  i  fasc.  in-8°. 

Miadesmia  membranacea  Bertrand;  a  nevc  palœozoic  Lycopop  with  a  seed-like 
structure,  by  Margaret  Benson.  {Phil.  Trans.  of  the  Roy.  Soc.  of  London;  série  B, 
l.  CXCIX,  p.  409-425.)  Londres,  1908;  i  fasc.  in-4°.  (Hommage  de  l'auteur.) 

Der  Chtonoblast,  die  lebende  biologische  und  morphologische  Grundlage  aller 
sogenannten  Belebten  und  Unbelebten,  von  D"-  Max  Munden.  Leipzig,  J.  Ambrosius 
Barlh,  1907;  1  vol.  in-8°.  (Hommage  de  l'auteur.) 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER- VILLARS, 

Quai  des  Grands-Augustins,  n»  55. 

Depuis  ,835  le.  COMPTES  REUDUS  hebdomadaires  paraissentT^èrement  le  Dimanche,  lis  formeat   à  la  fi„  d«  .-       •     . 

Tables,  l'une  par  ordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d  A,  Lp^T  .         '"""•  '*""  '"'""'^  '"-<*•  D«»« 

et  part  du  i-  Janvier.  ^  '"'°"'''''  '"''  """>*  ^  ^'''«"■■s,  termment  chaque  volume.  L'abonnement  est  anaueJ 

Prie  de  l'abonnement  : 
= ^^'■'^  •  3°  f-"-  -  Départements:  40  fr.  -  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


Agen.. 
Alger 


chez  Messieurs  : 
Ferran  frère». 
Chaix. 

I Jourdan, 
Ruff. 

^mient Courtin-Hecquel. 

Angers (  Gernisia  .t  Gr.s.io. 

(  Siraudeau. 

Bayonne Jérôme. 

Besançon Marion. 

j  FereL. 
Bordeaux Laurens. 

'  Muller  (G.) 
Bourges Renaud. 

Derrien. 
F.  Robert. 


chez  Messieurs  : 
Lorient (  Baumal. 


S 


l.  . 


'  Uzel  frères. 

Çaen Jouan. 

Chambéry Dardel  et  Bouvier. 

Cherbourg \  "'^"■■3'- 

(  Marguerie. 

Clerniont- Ferr . .  (  Delaunay. 
I  Bouy. 

(Greffier. 
Ratel. 
Rey. 


M—  Texier. 

Cumin  et  Masson. 
Georg. 

Lyon l  Phily. 

Maloine. 
Vitte. 

Marseille lînat. 

Montpellier <  „ 

/  Goulet  et  fils. 

Moulins Martial  Place. 

Buvignier. 
Nancy Grosjean-Maupin. 

Wagner  et  Lanib«rt, 

Nant,s....- |°"«^^- 

)  Veloppe. 

l  Barma. 

I  Appy. 

'^''"" Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 


Nice 


Poitiers. 


Douai. 


iLauver 
Degez. 


verjat. 


Grenoble i  Brevet. 

\  Gratier  et  C'" 

La  Rochelle Foucher. 

U  Havre |  Bourdignon. 

1  (  Dombre. 

\ille  \  Tallandier. 

I       j  Giard. 


Blanchier. 

Lévrier. 

Bennes Plihon  et   Homnmii . 

Rochefort Girard  (  M"-  ). 

Rouen |  Langlois. 

;  Lestringanl. 

S'-Étienne Chevalier. 

Toulon j  F'gard. 

/Allé. 

-,     ,  l  Gimet. 

1  oulouse „  . 

I  Pnvat. 

[  Boisselier. 
^o«" Péricat. 


Valenciennes  . . . 


\  Bousrez. 

J  Giard. 
/  Lemaitre. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Berlin. 


chez  Messieurs  : 

Amsterdam j  Feikema     Caarel  - 

(      sen  et   G'*. 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

Asher  et  C". 

Friedlauder  et  fils. 

Kuhl. 

Mayer  et  Muller. 

■^«'•«e Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLainertin. 
.Mayoloî  et  Audiarte, 
Lebègue  et  C'". 

„  /  Sotchek  et  C°. 

Bucarest . ,     , 

i  Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C,=. 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople  . .  Otto  Keil. 

Copenhague Hôsl  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand 


Chex  Messieurs  : 
/Dulau. 
^O'i^lres )  Hachette  et  C" 


Luxembourg . 


Madrid. 


[Nutt. 

V.  Buck. 
/  Ruiz  et  C' 
)  Romo. 
)  Dossat. 
'  F.  Fé_ 


Milan  )  ^°<='=^  trèrea. 

I  Hcepli. 

'^^oscou Tastevin. 

Marghieri  diGius. 

Pellerano. 

Dyr»8a  at  Pfeiffet. 

Stechert. 


Naples 


Iloste. 

Gines Beuf. 

1  Eggirnann. 
Genève j  Georg. 

(  Burckhardl,. 
I-°-Hayt Belinfante    frères 

fPayot  et  C". 
Rouge. 
Sack. 
/  Barth. 
I  Brockhaus. 

Leipzig <  Lorentz. 

)  Twietineyer. 
'  Voss. 
1  Desoer. 
Gnusé. 


New-  York . 

Lemcke  at  Buechoer 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  G'«. 

Palerme Reber. 

Porto Magalhaes   et  Monli. 

Prague Rivnac. 

Rio-Janeiro Garnier. 

Bocca  frères. 

Loescher  et  G''. 

Rotterdam Kramors  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Bogbiadtl 

Zinserling. 

Wolfr. 


Rome. 


S'-  Pélersbourg  . . 


Liège . 


Bocca  frérei. 
Brero. 
Rinck. 
Rosenberg  et  Sellier 

Varsovie Gebetliner  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 

Frick 

Gerold  et  O". 
Zurich Rascher. 


Turin  . 


Vienne^ . 


TABLBS  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  ■ 

Tom8^32àfi/-  ~/lV'^''^^^^  ^'  Décembre  ,8.0.  )  Volume  in-4";  .853.  Prix 

TomPs  fi2  ï  \\  ~      .    r''"'''®'"  'lll  '  ^'  Décembre  .865.)  Volume  in-4°;  .870.  P.-ix .„  .., 

xZZ  92  à  a\\  ~  ^/V?"^'^''  '^îî  ^.^'  Décembre  .880.)  Volume  in-4»;   .8Sq.  Prix J5  fr, 

lûmes  92  a  121.  -  (."  Janvier  .88.  à  3i  Décembro  1895.)  Volume  in-4°;  .900.  Prix  25  fr 


25  fr. 
25  fr. 


moiresur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'éprourent 
5  digestifs,  particulièrement  dans  la  aigestion  ctes 


25  fr. 


,.     ,-  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  l'Académie  de»  Science» 

r  :  «  Etudier  les  lois  de  la  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  dilTérent»  terrain» 

r  la  questioD  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechercberla 

^s»,  parM.  le  Professeur  Bronn.  In-J",  avec  7  planches;  1861. . .     25  fr. 


our  le  concours  de  i853,  et  puis  remise  pour  celui  de'. 856  sa^ 
sed.mentaires,  suivant  l'ordre  de  leur  superposition  -Discute 
nature  des  rapports  qu.  existent  entre  l'état  actuel  du  règne  organiquértscTératrantér^ur' 

A  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  dir«n  Saranta  à  l'Ao«d8mie  d«  »oi.now. 


W  18. 

TABLE    DES    ARTICLES     (Séance  du  4  Mai  1908. 


MEMOIIIES   ET   COMMUNICATIONS 

„KS  MF.MimUS  ET  DKS    COURESPONOANTS   DE    L'ACADÉMIE. 


Pages. 


M  le  Se.ibétaire  pEnrr.TLE..  communKiue 
à  l'Académie  la  copie  du  portrait  de  Des- 
caries, par  m^id  Dcck,  envoyée  par 
l'Académie  des  Sciences  de  Stockholn., . . 
M  r.  IIUMBERT.  -  Formules  relatives  auN 
ininima  des  classes  de  formes  quadrali.|uc- 

binaires  el  positives ■ ■■ 

M.  Pierre  Duhem.  -  Sur  la  découverte  de 
la  loi  de  la  chute  des  graves 


,,n5 

i)o5 
008 


Pages 


M.  EMILE  Picard  présente  le  Tome  II  des 
«  (Jîuvres   d'Urrmile  « •  •••• 

M  ÉM11.K  PicAHi.  piéscule  le  premier  fasci- 
cule du  Tome    111  desoM   ..  Traité  d'Ana- 

M  ^Wh.sso   adresse   une   hrocliure   inlilulée  : 
'.     Uenseisncments    sur    les    laboratoires 
Mosso,    au    col    d'Olen 


scientifiques     \. 
(mont  Kosa.   liai 


912 


9"' 


Ji3 


NOMINATIONS 


M.   Uareoux  est  désigi 
slitut    pour    occuper 


lé  au  choix  de   l'In- 
uii    siège    au    Con- 


seil    supérieur 
que 


de     l'Instruction     p 


ubli- 


COllRESP0NI>  ANCE 


M     le    Secrétaire    perpétuel   annonce   à 
l'Académie  la  mort  de  M.  Chamberland. 

Sous-Direcleur  de  l'Institut  Pasteur 

le  Secrétaire  perpéti.el  signale  divers 


91^ 


M 


Ouvrages  de  M.  A.  Tougard,  AsUM.  W. 
Louguinine  et  A .  SchalMrew  et  de  M.  A  «- 
sarmnji  JUanji  Readymoney.  ■••■•■■•• 
—  Sur  les  intégrales 
ues    de   seconde 


M.    Z.    Krycîowski. 

hyperclliptiques    canoniqi: 

espèce • 

M.    .loUGUKT.  —    Applicalinn    de 

similitude  à    la  propagaiion  des  deflagra- 

tioiis 

M.    Paul    Girault. 


lois  de  la 


Comparaison    des 


dynamos  ù  courant 


au    point   de 
cas 


continu  série  el  shunt 
de   la   rapidité  d'amor- 


91D 


m'  Charles  Vaillant.—  Nouvelle  méthode 
permettant  de  conslaler,  par  la  radio- 
graphie, si  un  enfant  déclaré  ne  uioil  a 
vécu  ou  n'a  réellement  pas  vécu 

M.  G.  Uhrain.  -  Sur  le  spectre  d'èliiu  elle 
ultra-violet  du  dysprosium  el  sur  les  pro- 
priétés magnéliqucs  remarquables  de  cet 
élément "  ' 

M.  Paul  Frion.  —  Sur  l'entrainemcnl  de 
corps  sohibles  par  certains   précipités.... 

M  Pierre  Gir.uid.  —  Variation  de  la  force 
éleclromotrice  de  chaînes  li(iuides  par  po- 
larisation de   diaphragmes  interposes 

M.     Herman-C.     Wolteueck.     —     Sur     la 


91S 
921 
922 


synthèse   de    l'ammoniaque    et    de    l'acide 

cyanhydrique • 

M    H.   Baubignv.   -    Dosage   des    éléments 
halogènes   dans  les  composés   organiques 

chloro-bromés ■  ■ 

MM  G.  Dahzens  et  H.  Kosr.  -  Nouvelle 
méthode   de  préparation   des   homologues 

de  la  naphtaline • 

M.  J.  Perard.  —  Action  du  bromure  de 
phénylmagnésium  sur  le  second  clher  mé- 
Ihylique    de    l'acide    paradiméthylamido- 

orthobenzovlbcnzoïque 

M.  J.  Bouoault.  -  Fixation  de  l'acide  cyan- 
hydrique sur  l'acide  benzoylacryli(|ue.. . . 
M.  "C.-L.  Gatin.  —  \naloinie  el  développe- 
ment de  Icmbryon  chez  les  Palmiers,  les 

Musacèes  el  les  Cannacées 

M    G.  Lapie.  —  Les  caractères  écologiques 
de  la  régi. >n  méridionale  de  la  Kabylie  du 

Djurdjura ■  • 

M.   L.    Mercier.  —    La   schizogonie   simple 

chfiï  A mœ ha  hlallœ  liiitsclili 

M.  E.  Maurv.—  Sur  la  présence  de  nappes 
de  recouvrement  an   nord  el  à  l'est  de  la 

Corse -,  •  ■ 

M  Gabriel  liiSENMENGER.  —  Migration 
vers  le  Nord   de   la   ligne   de   partage  des 

eaux  dans  les  Alpes  Lcponticnnes 

M  \i.KREU  Anhot.  —  Sur  l'application  de 
la  radiotélégraphie  à  la  prévision  du 
temps 


Bulletin   biblioqhaphique 


929 
93 1 
933 

934 
936 

938 
94^ 

945 

9h 

948 
949 


PARIS. 


_    IMPRIMERIE    GAUTHIER-VILLARS 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 


Le  Géranl  :  Gautbieb-Villars. 


1908 


PREMIER  SEMESTRE. 


COMPTES  UENDUS 

HEBDOMAUAIUES 

DKS     SÉANCES 

DK  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR  MM.  LES  SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS 


TOME   CXLVI. 


iT  19  (11  Mai  1908). 


PARIS, 

GAUTllIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  23  iuin  1862  et  2]  mai  1875 

I        .  tt  a  a  rf^ag"- 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  G  feuilles  en  moyenne. 

2()  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  i".    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  par  un  Associé  étranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  ilapporls  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:i  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie ;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés   dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au- 
tant que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu- 
blique ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    —    Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré- 
sumé qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé  : 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  foui 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi- 
cielle de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remi^ 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard, 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  auj 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —   Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planches, 
ni  ligures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraient 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comptera 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au- 
teurs; il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  et 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré- 
sent Règlement. 


L«s  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés    do  les 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  la  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5°.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivante. 


I 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU  LUNDI    11   MAI   lî)08. 

PKÉSIDENCIÎ  DE  M.  H.  BECQUEREL. 


MEMOIRES  ET  COMMILXICVTIONS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'A.GADÉMIE. 

A  rouverture  de  la  séance,  M.  le  Président  prononce  l'alloculion  suivante  : 

Mes  cliers  Confrères, 

Le  soir  même  de  notre  dernière  séance,  un  grand  deuil  frappait  FAcadc- 
mie;  notre  éminent  Secrétaire  perpétuel,  M.  All^ertde  Lapparent,  rendait  le 
dernier  soupir.  Six  semaines  auparavant,  comme  il  témoignait  le  désir  de 
prendre  quelques  jours  de  repos,  nous  pouvions  croire  à  une  fatigue  passa- 
gère ;  rien  alors  ne  faisait  prévoir  que  notre  Confrère  venait  ici  pour  la  der- 
nière fois. 

Jeune  d'aspect  jusqu'à  faire  illusion,  répandant  autour  de  lui  le  charme  de 
qualités  brillantes,  tel  il  était,  voilà  5o  ans,  à  l'Ecole  Polytechnique  où  il 
occupait  le  premier  rang,  tel  encore  il  nous  a[)paraissait  f[uand  nous  l'avons 
élevé,  l'année  dernière,  à  ce  poste  d'honneur  où  nous  pouvions  espérer  le 
conserver  longtemps. 

M.  A.  de  Lapparent  était  né  à  Bourges  le  !o  décembre  iS3(j. 

Dès  sa  sortie  de  l'Ecole  des  Mines,  en  i<S(33,  dans  un  Mémoire  sur  la 
constitution  géologique  du  Tyrol  méridional,  il  s'était  révélé  géologue. 
Bientôt  après,  le  jeune  ingénieur  collaborait  activement  à  la  Carte  géolo- 
gique de  France  et  se  signalait,  en  particulier,  par  un  Mémoire  sur  le  pays 
de  Bray  où,  combinant  les  indications  de  la  Topographie  avec  celles  de  la 
(jéologie,  il  préludait  à  l'étude  des  questions  qui  devinrent  plus  tard  le  but 
principal  de  ses  efforts. 

A  la  même  époque,  comme  secrétaire  et  rapporteur  d'une  Commission 

C.  H.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,,N»  19.)  I2D 


f)52  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

chargée  d'étudier  un  projet  dc^ tunnel  sous  la  Maiiclie,  il  contribua,  avec  le 
concours  de  notre  regretté  (Jonfrère  M.  Potier,  et  de  M.  Larousse,  à  établir 
sur  des  données  certaines  les  conditions  dans  lesquelles  le  tunnel  pouvait 
être  exécuté. 

Sans  énumérer  ici  une  suite  presque  ininterrompue  de  travaux  techniques 
ou  d'ouvrages  d'enseignement,  je  me  bornerai  à  citer  l'œuvre  capitale  de 
notre  confrère,  un  Traité  de  Géologie,  dont  les  éditions  successives  répan- 
dirent en  France  et  à  l'Etranger  la  renommée  (Tun  vulgarisateur  hors  de 
pair. 

Les  vues  originales  exposées  dans  ce  Livre  constituèrent  une  science  nou- 
velle que  l'auteur  développa  plus  tard  sous  une  forme  particulièrement  at- 
trayante; ses  Leçons  (le  (iéographie  /i/ivsique  monlvenl  comment  la  science 
du  géologue  doit  s'unir  à  celle  du  géographe  jiour  établir  l'histoire  du 
modelé  de  la  surface  terrestre  en  remontant  de  l'étal  actuel  jusqu'aux  évé- 
nements successifs  des  époques  géologiques. 

La  Science  française  porte  le  deuil  de  M.  A.  de  Lapparcnl. 

L'hommage  que  nous  rendons  à  sa  mémoire  ne  serait  pas  complet  si  je 
n'évoquais  pas  ici  les  souvenirs  que  nous  laissent  une  bonté  naturelle,  une 
bienveillance  charitable  et  une  sincérité  profonde.  A  côté  des  qualités  de 
l'esprit,  les  qualités  du  ceeur  etla  droiture  du  caractère  avaient  valu  à  notre 
Confrère  regretté  des  amitiés  fidèles  et  la  haute  estime  de  tous  ceux  (pii  l'ont 
connu. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  s'exprime  à  son  tour  en  ces  ternies  : 

Monsieur  le  Président, 

Permettez-moi  d'ajouter  quelques  mots  au  bel  éloge  que  vous  venez  de 
prononcer  et  de  consigner  ici  l'expression  des  regrets  de  celui  qui,  parmi 
nous,  était  plus  particulièrement  le  confrère  et  le  collaborateur  de  M.  de  Lap- 
parcnl. l 'n  an  ne  s'était  pas  encoi'e  écoulé  depuis  (jud'/Vcadémie,  en  l'appe- 
lant à  succéder  à  Marcelin  Rerthelol,  lui  avait  donné  une  marque  de  haute 
estime,  un  témoignage  de  confiance,  dont  il  avait  été  à  la  fois  très  fier  et  très 
heureux.  Le  temps  lui  a  manqué,  non  certes  pour  justifier  cette  confiance, 
mais  pour  montrer  comljien  il  en  était  digne,  à  tous  égards  et  dans  toutes  les 
circonstances.  C'est  à  peine  si  nous  avons  pu  apprécier  l'aménité  de  son 
caractère,  la  pondéralion  de  son  esprit,  un  talent  de  parole  et  d'exposition 
qui  a  été  rarement  égalé.  Son  passage  parmi  nous  aura  été  bien  court,  mais 
nous  conserverons  précieusement  son  souvenir. 


SÉANCE    DU    II    MAI    190S.  qSS 


MEMOIRES  LUS. 

Le  Colonel  Jacob  préseiilc  à  rAcadéiiiic  l'intégromèlrc  à  lame  coii|ianl(' 
qui,  d'une  façon  générale,  perniel  rinlégiaiion  de  l'équation  d'Abel 

quelles  que  soient  les  fonctions  A,  D,  C,  el  il  en  explique  le  principe  et  le 
fonctionnement. 

C'est  à  celte  forme  d'équation  que  l'on  ramène  le  problème  balistique 
extérieur  et  en  premier  lieu  le  problème  lialislique  intérieur. 

L'appareil  permet  donc  de  résoudre  ces  équations,  quelle  que  soit  la  loi  de 
résistance  de  l'air  pour  le  premier  cas,  quelle  que  soit  la  puissance  de  la 
pression  à  laquelle  la  vitesse  de  combustion  de  la  poudre  est  supposée  pro- 
portionnelle dans  le  second. 

Il  montre  comment,  avec  l'appareil,  ou  |)eut  déterminer  les  singularités 
mobiles  dont  la  présence  limite  la  convergence  des  séries  que  l'on  a  tenté 
d'utiliser  pour  résoudre  ces  questions,  et  il  fait  voir  que  la  présence  de  ces 
singularités  constitue  pratiquement  le  cas  général. 


PLIS  CVCHETES. 

M.  A.-L.  Heruera  demande  l'ouverture  d'un  pli  cacheté  déposé  dans  la 
séance  du  10  février  1908  et  inscrit  sous  le  n"  7296. 

Ce  pli,  ouvert  en  séance,  contient  une  ;Nole  intitulée  :  Sur  les  phénomènes 
de  vie  apparente,  observés  chez  les  énnilsions  de  carbonate  de  ehaux  dans  la 
silice  colloïde. 

Conforméincnl  au  désir  de  l'auteur,  celle  Note  sera  renvoyée  à  la  Com- 
mission du  Fonds  Bonaparte. 

CORRESPOADAi\CE. 

S.  A.  S.  le  Prince  Albert  de  Moxaco  adresse  à  M.  le  Présidenl  un  lélé- 
srammc  de  condoléances  à  l'occasion  de  la  mort  de  M.  A.  de  Lapparent. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  royale  des  Sciences,  des 
Lettres  et  des  Beaux-Arts  de  BELfiiQiE,   M.   le  Professeur  Hughes,  au 


C)5^\  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

uoiii  (le  ITlNivKitsiTf;  DE  C A.MBitiixiE  (  Antil-eleiTo ),  M.  le  Pkésident  i»e 
i.'AssociATio.N  DES  i\ATUUAi.isTES  DE  Levai-lois-Pehhet,  adressent  également 
à  l'Académie  l'expression  de  leurs  sentiments  de  condoléance. 

M.  le  Secrétaiue  pekpétueIv  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

Les  fascicules  H  et  111  des  Annales  du  Bureau  central  météorologujue 
(année  i9o5\  publiées  par  A.  Angot,  Directeur  du  Bureau. 


MÉCANIQUE  At'PLlQl  ÉE.  —  Application  des  lois  de  la  similitude  à  la  propa- 
gation des  détonations.  Note  (')  de  MM.  Cuussahd  et  Jouguet,  pré- 
sentée par  M.  Vieille, 

I.  Les  formules  de  la  propagation  d'une  onde  de  choc  et  combustion 
séparant  une  région  i  d'une  région  2  dans  une  masse  gazeuse  sont,  en 
adoptant  les  notations  du  Mémoire  de  l'un  de  nous  Sur  la  propagation  des 
réactions  chimi(jues  dans  les  gaz  ('■')  et  en  ifécrivant  jjas  l'écjuation  de  conti- 
nuité, inutile  ici, 

^'^  pA  dt  )  ~  pA  dt  )  '     p,-p,' 

(2)  (p,—  pl){Pl+Pl)  +  '-!plp::(U2—  Lli)=o. 

1mi  raison  de  leurs  grandes  vitesses,  les  mouvements  seront  censés  adia- 
batiques  dans  toute  la  masse,  lisseront  supposés,  en  outre  :  dans  la  partie  i 
sans  combustion,  dans  la  partie  2  sans  combustion  ou  avec  combustion  sui- 
vant la  loi  de  la  dissociation;  dans  les  deux  parties,  on  négligera  la  viscosité. 
Les  écpiations  relatives  aux  parties  i  et  2  seront  alors,  en  sus  de  l'équation 
de  continuité, 

(3) 
(A) 


I    l)lJ 

1   ùp                              1    àp 

p  ^  "        ^'  '            p  <;;  ~      ■'■ 

p—-J\'j,  o(,T), 

ôa.             Ùrj           (/r 
'•«^-^'>^  +  ^'W=°' 

(')  Fi'ésenlée  clans  la  séance  du  4  ma'  '908. 

(•-)  Journal  de  Matiu'malujues  pures  et  applù/uées.  190J-1906. 


SÉANCE    DU    II    MAI    190H.  953 

;iu\qiicllcs  il  faut  joindre  : 


Pour  la  partie  i...  «|=rconst., 

(   soil  «2=  const., 
Pour  la  pallie  2.  .  .          ■        ,         '  ,„  ,,    •    1     i      ■■         ■    .•      n 

(soit  g(p,,  a.,,T^)  =  o         (loi  de  la  dissociation). 


II.  Ces  équations  montrent  évidemment  la  possibilité,  dans  un  même 
mélange,  de  mouvements  semblables,  011  les  vitesses,  densités,  variables 
chimiques,  lempératnres,  pressions  sont  les  mêmes.  Si,  par  exemple,  on 
provo(pie  des  ondes  de  choc  et  combustion  au  sein  d'une  même  masse  indé- 
finie par  deux  cartouches  d'un  même  détonateur  inégales,  mais  de  formes 
semblables,  les  deux  expériences  ainsi  réalisées  sont  semblables,  avec  i 
pour  rapport  des  densités,  variables  chimiques,  températures,  pressions  et 
vitesses. 

Il  suit  de  là  que,  dans  les  explosions  par  onde  de  choc  et  combustion,  il 
n'y  a  pas,  pour  le  détonateur,  de  charge  limite. 

Toutefois,  il  ne  faut  pas  oublier  (pie  notre  raisonnement  suppose  le 
régime  par  onde  de  choc  et  combustion  établi  dès  le  début  et  persistant; 
or,  dans  le  cas  des  ondes  sphériques,  il  est  possible,  par  ce  qu'on  sait  de  ces 
ondes,  qu'un  tel  régime  ne  persiste  pas.  Il  faut  aussi  prendre  garde  de  ne 
comparer  que  des  systèmes  de  formes  semblables.  Cette  condition  n'est  pas 
remplie  quand  on  provoque  l'explosion  dans  un  même  tube  par  deux  amorces 
inégales  ne  remplissant  pas  toute  la  section.  Dans  ce  cas,  il  y  a,  avant  l'éta- 
blissement des  ondes  planes,  une  propagation  par  ondes  plus  ou  moins 
sphériques,  d'autant  plus  importante  que  la  charge  est  plus  petite.  On  a 
monlié  ailleurs  (')  comincn  les  ondes  de  choc  sphériques  différaient  des 
ondes  de  choc  planes;  il  n'y  a  pas  à  s'étonner,  dans  ces  conditions,  si  une 
petite  charge  ne  crée  pas,  dans  tonte  la  section  du  tube,  la  même  pression 
qu'une  charge  forte  el  ne  provoque  ])as  l'explosion.  C'est  sans  doute  à 
des  considérations  de  cette  nature  qu'il  faut  rattacher  l'influence,  si  bien 
mise  en  lumière  par  le  procédé  d'amorçage  récemment  imaginé  par 
M.  Lheure,  de  la  forme  des  détonateurs  sur  la  mise  de  feu  des  explosifs. 

III.  Faisons,  à  une  même  températuie,  sous  une  même  pression  et  sons 
les  mêmes  dimensions,  deux  expériences  dans  lesquelles  un  même  mélange 
gazeux  est  dilué  dans  le  même  volume  de  deux  gaz  inertes  différents,  mais 
ayant   même  chaleur  spécifique  moléculaire.    La    théorie    des    mélanges 


(')   Comptes  rendus,  l.  CXLIN  ,  lyo;.  p.  63-2. 


9-56  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

gazeux  de  Gibbs  est  fondée  sur  la  loi  d'Avogadro-Ampère  et  sur  l'idée 
qu'un  gaz  est  un  vide  pour  un  autre  gaz.  Dans  ces  conditions,  si  l'on  donne 
à  7.  et  à  'r  los  mêmes  valeurs,  et  à  p  dos  valeurs  i|Mi  soient  dans  le  rapport 
des  poids  moléculaires,  les  fonctions/ et  g- des  deux  expériences  prennent 
la  même  valeur,  tandis  que  les  fonctions  tJ,,  LL,  Tp,  r^,  c  prennent  des 
valeurs  en  raison  inverse  des  poids  moléculaires.  Les  deux  expériences  sont 
seinblahles  et  les  vitesses  sont  en  raison  inverse  de  la  racine  carrée  des  poids 
moléculaires. 

M.  Dixon  a,  en  effet,  V(''rifié  expérimentalement  cette  proportion  pour 
les  vitesses  de  l'onde  explosive  dans  les  mélanges  IP  +  0  +  51I, 
H"  4-  (  )  +  50,  H-  -I-  O  -h  5  Az.  On  voit  (pie  ladite  proportion  ne  doit  pas 
se  rencontrer  seulement  dans  l'onde  explosive  proprement  dite,  mais  dans 
tout  phénomène  d'onde  de  choc  et  combustion.  D'ailleurs  sa  mise  en  évi- 
dence expérimentale  constitue  bien  plutôt  une  vérification  des  idées  de 
(  Jibbs  sur  les  mélanges  de  gaz  qu'une  vérilicalion  d'une  théorie  quelconque 
de  l'onde  explosive. 


ÉLECTRICITÉ.  —    Télégraphie  snns Jil jnir  ondes  dirigées. 
Note  de  MM.  Beli.ini  et  Tosi. 

La  direction  des  ondes  est  obtenue  par  l'emploi  de  conducteurs  aériens 
formés  de  circuits  oscillatoires  fermés  disposés  dans  des  plans  verticaux  sans 
connexion  avec  la  terre. 

Dans  le  cas  de  la  transmission,  le  rayonnement  est  dû  au  champ  élec- 
trique de  dispersion  dont  les  lignes  de  force  relient  la  terre  à  chacune  des 
armatures  constituant  la  capacité. 

Dans  le  cas  de  la  réception,  ces  circuits  agissent  par  le  fait  de  la  varia- 
lion,  à  travers  la  surface  limitée  par  eux,  du  llux  magnétique  engendré  par 
le  poste  transmetteur. 

L'énergie  rayonnée  ou  reçue  par  un  desdits  circuits  suivant  les  diil'érentes 
directions  du  plan  horizontal  a  été  mesurée  à  l'aide  du  thermogalvanomètre 
deDuddell. 

En  appelant  a  l'angle  ([u'une  direction  quelconque  forme  avec  le  plan 

dudit  circuit,  W  l'énergie  rayonnée  ou  reçue  et  K  une  constante,  on  a  la 

lelatioii 

W  =:  K  cos-a. 

Dans  le  but  d(!  pouvoir  facilement  transmellre  ou  recevoir  les  signaux 


SÉANCE    DU    II    MAI    1908.  >)"}'] 

suivant  une  direclion  quelconque,  on  a  cniployé  des  conducteurs  aériens 
constitués  par  deux  de  ces  circuits  perpendiculaires  entre  eux  et  en  position 
fixe,  fonctionnant  en  même  temps,  soit  à  la  transmission,  soit  à  la  récep- 
tion. 

l'onr  obtenir  d'une  manière  continue  la  mUition  de  la  direclion  de  Iransuiission, 
plusieurs  types  d'appareils  ont  été  imaginés;  le  plus  pratique  est  constitué  par  deux 
bobines  fixes,  perpendiculaires  l'une  à  l'autre,  intercalées  respectivement  dans  les  cir- 
cuits aériens  et  par  une  troisième  bobine  renfermée  dans  les  premières.  Celte  dernière 
peut  tourner  autour  de  Taxe  crinlersection  des  deux  bobines  fixes  et  est  reliée  à  un 
condensateur  et  à  un  éclateur.  En  faisant  varier  la  position  de  la  bobine  mobile,  on 
fait  varier  en  même  temps  l'excitation  des  deux  circuits  aériens,  les  intensités  et  les 
pliases  des  courants  oscillatoires  qui  les  parcourent,  le  champ  élecUomagnétique  émis 
par  chaque  circuit  aérien  et  par  conséquent  la  direclion  du  champ  résultant. 

l'oiir  la  réception,  on  a  employé  un  appareil  iinalogue  au  précédent  dont  l;i  iidliine 
molîile,  au  lieu  d'être  reliée  à  l'éclateur,  est  convenablement  reliée  au  révélateur 
d'ondes.  Dans  ce  cas,  chaque  circuit  aérien  utilise  la  composante  perpendiculaire  à 
son  |)lan  du  champ  magnétique  engendré  par  le  |ioste  transmetteur.  Le  champ  magné- 
tique dans  l'espace  renfermé  entre  les  bobines  fixes,  étant  le  champ  résultant  des 
champs  partiels  engendrés  par  chacune  d'elles,  aura  une  intensité  maximum  constante 
et  une  direction  coïncidant  avec  celle  du  j>osle  transmetteur,  l'ar  conséquent,  l'in- 
tensité de  réception  sera  maximum  (|uand  la  bobine  molsile  sera  dis|)osée  de  manière 
à  être  traversée  par  le  llux  magnétique  maximum;  elle  sera  nulle  dans  la  position  per- 
pendiculaire et  variera  sinusmdalement  suivant  les  autres  positifius. 

Le  dispo-sitif  décrit,  comprenant  deux  circuits  oscillants  ferniés  aériens  et 
perpendiculaires  entre  eux  et  les  appareils  rotatifs  de  transmission  et  de 
réception,  a  permis  de  transmettre  et  de  recevoir  suivant  une  direction 
déterminée,  sans  gêner  les  stations  étrangères  et  sans  être  gêné  par  elles. 

Le  poste  transmetteur  a  été  installé  à  Dieppe,  et  deux  postes  récepteurs 
ont  été  construits,  l'un  au  Havre  et  l'aulre  à  Bailleur.  Les  signaux  ont  pu 
être  transmis  de  Dieppe,  soit  au  Havre,  soit  à  Barllciir,  sans  que  ceux  des- 
tinés à  un  des  postes  aient  pu  être  saisis  par  l'autre.  L'angle  Le  Havre- 
Dieppc-Barfleur  est  de  23°.  On  a  pu  établir  avec  une  grande  exactitude 
la  direction  de  [)lusieurs  postes  situés  sur  la  côte  anglaise  et,  par  la  inétliode 
d'intersection,  en  faisant  des  observations  simultanément  dans  les  deux 
postes  récepteurs,  il  a  été  possible  de  déterminer  la  position  de  ces  mêmes 
postes. 


958 


ACADEMIE    DES    SCIENCES, 


RADIOACTIVITÉ.  —  Le  parcours  des  rayo/is  a.  Note  de  M.  William  Dcaxe, 

présentée  par  M.  Mascart. 

Les  recherches  de  M"'-  Curie,  de  Bragg  et  Kleeman  et  de  Rulherford 
ont  démontré  (jne  les  actions  ionisante,  phosphorescente  cl  photographicpic 
des  rayons  a  cessent  brusquement  lorsque  les  rayons  ont  traversé  plusieurs 
centimètres  dans  l'air  (')  ou  une  épaisseur  équivalente  dans  une  autre 
substance.  En  outre  Rutherford  a  trouvé  que  la  vitesse  des  particules  a, 
vers  la  fin  du  parcours,  est  encore  (pour  le  radium;  Go  pour  loo  de  leur 
vitesse  initiale. 

J'ai  fait  des  expériences  au  laboratoire  de  M"""  Curie  pour  décider  si  les 
autres  actions  des  rayons  a,  la  charge  positive,  le  pouvoir  de  produire  des 
rayons  secondaires  et  la  transformation  de  l'énergie  cinétique  en  cha- 
leur, etc.,  cessent  à  la  même  distance  où  disparaissent  les  effets  mentionnés 
ci-dessus. 

Je  me  suis  servi  d'une  lioîle  cylindrique  en  lailnn  {\.  fig.  i)  àe  3'^"',  8  de  long  et 
S'"', 3  de  diamètre.  Un  trou  rond,  de  i™,8  de  diamètre  et  couvert  d'une  lame  de  mica  B 


D  fc*~: 


Fis 


ï  /'e/ectrc/nt'ire 
/  électrosQOpe 


"TTpmTïT' 


Terre- 


'-rçm'  '"  I"- 


Radium 


très  mince,  se  trouve  dans  la  partie  inférieure  de  la  boite.  Le  mica  ne  pèse  que  2""s-' 
par  centimètre  carré  et  une  S'iUe  de  fils  de  cuivre  le  renforce  à  linlérieur.  Il  est  si 
mince  que  les  ravoiis  a  peuvent  facilement  le  traverser  et  frapper  le  plateau  C,  (jui  sert 
comme  électrode. 

L'appareil   se   trouve   entre  les   pôles   d'un   électro-airnant,    qui  produit    un    champ 


(')  Cette  distance  est  appelée  le  parcours  des  rrijons  j.. 


SÉANCE    DU    1  I     MAI    1903.  9% 

masnéliiiue  parallèle  au  plaleau  el  à  la  fenèlre  de  mica.  Kiilni  on  peut  .-labllr  un 
champ  élecliique  entre  le  plateau  el  la  toile  métallique  placée  contre  la  fenêtre. 
L'anneau  D  qui  porte  la  toile  métallique  et  le  mica  est  Isolé  do  la  boîte  par  de  la  cire, 
et  cette  boîte,  qui  forme  anneau  de  garde,  est  en  communication  avec  le  sol. 

Le  mode  opératoire  est  le  suivant  :  une  très  petite  quantité  de  chlorure  de  radium 
est  dissoute  dans  l'eau  deux  fols  de  suite  à  un  intervalle  de  plusieurs  heures,  pour 
enlever  l'émanation  et  l'activité  induite,  et  finalement  séchée  sur  une  lame  de  platine. 
La  lame  est  placée  sons  la  fenêtre  de  mica  à  des  distances  dillérentes,  el  les  courants 
d'ionisation  entre  la  fenêtre  el  l'électrode  sont  mesurés  par  un  électromètre  à  qua- 
drants. Les  rayons  du  radium  sont  canalisés  par  de  petits  tubes  de  verre  placés  entre 
le  radium  et  la  fenêtre. 

La  courhe  i  (  //i,-.  l-)  donne  les  résultats  d'une  série  de  mesures.  Il  est 
évident,  d'après  cette  courbe,  que  la  presque  totalité  de  l'ionisanon  a  l  uite- 

Fis.  2. 


20  -1 \ 

1 

-    j- 

'  X- 

1 

", 

15 

\ 

\ 

^v 

\ 

10                                    h 

IX         -^ 

\ 

î 

?\     ^"^ 

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s 

v 

"~— ^ 

1 

Y             •        : 

i;..-t:J^= 

0  12  3V 

Oistance  du  radtum  0  h  Fenêtre     en    cm. 

Courbes  1  et  2  :  courants  trionisation.  —  Courbes  3  et  4  :  charges  des  rayons  ï. 
—  Courbes  1  el  ;î  :  sel  do  radium  privé  d'éiiianation  et  d'activité  induite.  — 
Courbes  2  et  K  :  sel  de  radium  contenant  l'émanation  et  l'activité  induite 
accumulée  pendant  1  jours. 

/■/('(//■  (le  la  Innte  cesse  lorscjue  le  radium  est  éloigné  d'eiwi  toit  2""  de  la  fenêtre. 
Les  courants  pour  des  distances  plus  grandes  sont  dus  aux  rayons  de  la 
petite  quantité  de  l'émanation  et  de  l'activité  induite  qui  n'est  pas  enlevée 
du  radium.  Comme  l'indique  la  courbe  2,  ces  derniers  courants  sont  beau- 
coup plus  grands  si  le  radium  est  laissé  plusieurs  jours  en  l'état  sec,  pour 
(pie  l'émanation  et  l'activité  induite  puissent  s'accumuler. 

l'onr  mesurer  la  charge  électrique  des  rayons  a  j'ai  fait  un  bouNide  dans  la  boîte  A, 
au  moven  d'une  trompe  à  mercure,  el  j'ai  mesuré  le  courant  d'électricité  porté__par  les 

C.   H.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI.  N^   19)  '^ 


Qgo  ACADÉMIK    DES    SCUÙNCES. 

rayons  y.  vers  l'éleclnxle  ('.  a  l'aide  d'un  (■leclioscope  de  Wilson.  Les  rayons  n'étaient 
pas  canalisés  et  l'on  nlillsnil  beaucoup  plus  <le  radium  .lue  précédemment  (à  peu  prés 
?.'"s  de  chlorure  de  radium  pur).  Lorsque  les  rayons  a  traversent  la  fenêtre  de  mica  et 
frappent  l'électrode,  ils  produisent  des  rayons  secnudaires  très  lents.  Four  supprimer 
ceux-ci,  j'ai  emplové  un  rhamp  magnétique  p.arrdlèle  à  l'électrode  et  à  la.  fenêtre.  On 
a  vérifié  que  le  champ  arrête  Ions  les  rayons  secondaires  en  faisant  passer  sa  valeur 
de  aloo  à  36oo  ganss  et  en  constatant  que  le  courant  vers  l'électrode  reste  constant. 

On  a  constaté  é<;alemeHt  i|ue,  lorsque  le  clianip  magnétique  existe,  on  peut  établir 
une  dilTérence  de  potentiel  de  plusieurs  volts  entre  la  fenêtre  et  l'électrode  sans 
chauler  le  courant  vers  l'électrode,  ce  qui  montre  qu'aucun  courant  d'ionisation 
appréciable  n'existe  à  rintcTleur  de  la  boîte. 

La  courbe  3  (  //;>.  •x')  représente  le.s  cotiiiuUs  d'éleclricilé  portés  à  Télec- 
trmie  [)ar  les  rayons  a.  11  est  évident  (juc  Jn  charge  èkclriqm  des  rayons  a 
ne  traverse  plus  le  mira  d'une  manière  sensible  pntir  parvenir  à  l'électrode  C  si 
le  radium  est  à  /dus  de  'i'"'  delà  fenêtre.  A  catise  de  la  tonne  des  courbes, 
il  est  très  difficile  de  détertainer  la  fin  exacte  du  parcours;  mais  on  jieut 
dire  que  la  charge  des  parlicu/es  n.  et  leur  ionisation  s'arrêtent  à  peu  jirès  au 
même  point  ('). 

Les  petits  courants  pour  les  distances  ])lus  grandes  que  2'™  sont  dus  à 
la  charge  portée  par  les  rayons  de  Témanation  et  de  l'activité  induite,  (pu 
ont  des  parcours  plus  grands  que  ceux  des  rayons  du  radium.  Comme  Tin- 
dic}ue  la  courbe  4,  ces  courants  sont  beaucoup  plus  grands  si  l'émanation  et 
l'activité  induite  sont  accumulés  pendant  plusieurs  jours. 

Je  continue  des  expériences  sur  les  autres  actions  des  rayons  a. 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  la  dispersion  èleelriipie  de  l'eau. 
Note  de  M.  F.  Beaclard,   transmise  par  M.  Lippmann. 

Dans  deux  Notes  précédentes  (')  j'ai  donné  le  résultat  de  recherches 
entreprises  sur  la  détermination  de  la  constante  diélectrique  de  l'eau  et  de 
la  glace,  en  utilisanl  la  méthode  de  rellipso'ide  diélectrique  placé  dissymé- 
triquement  dans  un  champ  alternalif  électroslati(iue.  Mes  premières  expé- 
riences ont  été  elTectuées  avec  un  récipient  ellipsoïdal  en  verre  mince:  [)our 
éviter  les  complications  (pn^  peul  introduire  le  plu-nomène  complexe  des 

(•)  Les  courbes  indiqueraient  peut-être   un    parcours   un    peu    plus  court  pour  les 
charges  que  pour  l'ionisation,  mais  la  dill'érence  est,  en  tous  les  cas,  très  faible. 
(>)  Comptes  rendus,  t.  CXLl,  2'  semestre  igoS.  p.  656.  et  9.9  avril  1907. 


SÉANCi;  DU  II  MAI  1908.  961 

rt''si(kis  do  charge,  j'ai  repris  cette  éliule  avec  un  ellipsoïde  en  quartz 
soufllé,  d'une  forme  assez  régulière;  de  plus,  j'ai  opéré  avec  des  longueurs 
d'onde  différentes. 

Les  résultats  sont  les  suivants  : 

>  =  360Q''",  K=:  3,32  1, 

X  =  27oo''°,         lv  =  3,3i5, 
?.  =  1200"".         K  -_  >,787. 

ils  semblent  indiquer  une  faible  dispersion  électrique  anomale,  pour  l'ordre 
de  grandeur  du  champ  électrique  étudié.  I^cs  valeurs  numériques  de  K 
sont  nolal)lement  difléreules  du  nombre  généralement  admis  pour  la  con- 
stante diélectrique  de  l'eau  (K  =  8«))  et  déterminé  par  les  méthodes  de 
charges  rapides  oscillalnires. 

(^»ue  l;uU-il  conclure  de  ce  désaccord  nuiiii'ri(|ue?  ou  bien  que  la  loi  de  Maxwell 
.s"ap|)lii[iie  H  l'eau  ou  bien  qu'on  se  trouve  en  présence  d'un  indice  ajqiarent,  provenant 
d'uiie  absorption  d'énergie  dont  le  liquide  serait  le  siège  dans  le  champ  oscillant. 

I^'indice    électricjue    vrai    est    donné     par    la     méthode    de    propagation     par    fils 

in=z  -rr  =  -^  ]  et  l'indice  apparent  par  l'étude  de  la  transmission  directe  à  tra- 
vers le  milieu.  Si  l'on  considère  le  circuit  de  pro)ia^'ation  (terminé  par  deux  plateaux 
parallèles),  où  règne  un  mode  oscillatoire,  l'onde  se  développe  sur  l'ensemble  des  cir- 
cuits et  se  ferme  sui-  le  condensateur,  par  les  courants  de  déplacement  à  travers  l'a 
et  l'eau  qui  remplit  le  récipient  ellipsoïdal.  Or  un  diélectrique  n'est  parfait  que  pou 
une  résistance  infinie  ;  pour  peu  qu'il  soit  seiisil)lement  conducteur,  un  courant  d 
conduction  se  superpose  aux  courants  de  déplacement,  et  il  se  produit  ainsi  au  sein 
du  milieu  une  absorption  d'énergie  sous  forme  de  chaleur  Joule,  une  fraction  du  train 
d'ondes  est  arrêtée.  Mais,  dans  le  dispositif  nlili-é,  il  n'y  avait  aucun  contact  entre 
l'eau  et  les  armatures  du  condensateur;  par  suite  tout  courant  de  conduction  était 
rendu  impossible  et,  d'un  autre  côté,  l'intervention  d'une  capacité  de  polarisation  n'é- 
tait pas  à  craindre,  car  l'inlluence  de  la  polarisation  est  nulle  pour  des  oscillations 
électriques  rapides,  l'ai-  ^niie  l'absorption  d'énergie,  §i  elle  existe,  ne  peut  pro\enir 
que  d'une  autre  cause. 

Ainsi  que  l'a  remarqué  Drude,  dans  beaucoup  de  cas  l'absorption  est 
plus  grande  qu'elle  ne  devrait  l'être  par  conductibilité,  et  alors  il  y  a  généra- 
lement dispersion  anomale.  Une  fractioti  de  l'énergie  vibratoire  est  alors 
dissipée  par  le  milieu,  dans  le  voisinage  des  périodes  correspondantes  :  on 
est  en  présence  d'un  phénomène  de  résonance.  Le  passage  de  la  pertur- 
l)ation  à  travers  une  épaisseur  z  du  diélectrique  affaiblit  l'amplitude  dans 

le  rap[)ort  c         '  ;  pour  une  épaisseur  égalr  à  la  longueur  d'onde  comptée 


air 
r 

e 


9(>2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

dans  le  ditMeclrique,  ce  rapport  prend  la  forme  er  ^~''i-  et  représente  l'afl'ai- 
blissenient  de  l'amplitude  à  travers  le  diélectrique.  Dans  ces  conditions  on 
mesure  î,  pouvoir  inducteur  spécifique  apparent,  lié  au  pouvoir  inducteur 
spécifique  ii^  (carré  de  l'indice  électrique)  par  la  i-elation 

£  =  «2(i  —y-). 

Si  dans  cette  formule  on  admet  /r  =  8i,  on  trouve  les  résultats  suivants  : 


À  =  3600''"', 

c=  3,321, 

7.  =  0,979' 

>.  =;  2700''°, 

£:=:3,3l5, 

7.  =  0,979, 

À  1=  I  2ÛO'", 

£  =  2,787, 

•/^  0.982. 

Les  valeurs  de  /,  peu  différentes  de  l'unilé,  indiquent  alors  l'existence 
d'une  bande  d'absorption  dans  le  cbamp  électricjue  étudié  (  10™  à  40™  envi- 
ron). Pour  A=  'j'""','!  (loolidge  avait  trouvé  /  =  0,-4»  et  Drudc,  entre 
A  ^  2™  et  A  =  38'"',  n'avait  [las  trouvé  de  pouvoir  absorbant  électif  de  l'eau, 
alors  que  ce  pouvoir  absorbant  affecte  les  ondes  plus  courtes  de  l'infra- 
rouge où  existent  des  bandes  d'absorption  très  serrées. 


SPECTRO.SCOPIE.  —  Sur  le  spectre  dujcr  observe  dans  la  Jlaininc  du  rludunicau 
vr/iYdn'(jue.  >{ote  de  MxVI.  G. -A.  Hemsalecii  et  C.  de  W.viteville,  pré- 
sentée par  M.  H.  Deslandres. 

j\yanl  exposé,  d'une  façon  générale,  dans  deux  Notes  piécédentes,  les 
phénomènes  que  nous  avons  observés,  à  l'aide  de  notre  nouvelle  méthode, 
dans  le  spectre  du  fer  fourni  par  diverses  flammes,  nous  désirons  présenter 
aujourd'hui  les  résultats  cjue  nous  a  donnés  pour  ce  métal  l'emploi  du  cha- 
lumeau oxhydri(fue. 

Dans  un  ballon,  traversé  par  un  courant  d'oxygène,  se  tiouvenl  deux 
électrodes  de  fer  entre  lesquelles  éclatent  des  étincelles  produites  par  la  dé- 
charge d'un  condensateur  à  plaques,  d'une  capacité  de  0,011  microfarad. 
Ce  condensateur  est  en  dérivation  sur  le  secondaire  d'un  transformateur  de 
Ivowland,  au  régime  de  résonance ('),  alimenté  par  un  courant  alternatif 
(110  volts,  10  ampères).  L'oxygène,  sortant  du  ballon,  se  mélange  à  l'hy- 
drogène dans  le  brûleur  déjà  décrit(-),  à  l'extrémité  duquel  se  produit  une 

(')  MiiiiSALKcii  el  Tissor,  Comptes  rendus,  t.  CXi-lN  .  1907,  p.  262 

(-)  IIemsalecii  et  i>e  W.iitkville,  Comptes  re/u/iis,  t.  (AI^XI,  1908,  p.  8.J9. 


SÉANCE    DU    I  I    MAI    I908.  968 

flamme  1res  blanche  el  éclairanle.  j'oiir  analyser  la  lumière  émise,  nous 
avons  employé  deux  spcclrograplies  :  l'un,  destiné  à  la  partie  visible,  com- 
prend un  prisme  de  lîutherford;  i'auUe.  à  rullra-violet,  est  muni  d'un 
prisme  de  Cornu  en  quartz.  Les  temps  de  pose  adoptés  ont  été  de  i  heure 
avec  le  premier  de  ces  appareils  et  de  \  liciires  avec  le  second. 

I>es  spectres  ont  été  mesuiés  à  l'aide  d'une  iiiacliine  à  diviser,  et,  giàce  à  un  spectre 
de  comparaison  de  l'élinceile  de  self-induction  du  fer,  la  longueur  d'onde  de  chacune 
des  raies  observées  a  été  déduite,  par  interpol:ilion,  de  celles  de  (|uel(|ue5-unes  d'entre 
elles  facilement  identifiables  au  moyen  de  l'atlas  du  fer  de  Kayser  et  Runge.  J.a  con- 
cordance des  mesures  nous  a  d'ailleurs  permis  de  nous  assurer  de  l'exactitude  des 
identifications,  ou,  au  besoin,  de  les  rectifier.  Le  nombre  total  des  raies  ainsi  mesurées 
est  de  220  environ.  Les  intensités  sont  évaluées  d'après  le  système  de  Rowland  (')  : 
une  raie  encore  bien  visible  est  représentée  par  i  ;  les  raies  faibles  par  un  ou  plusieurs 
zéros  selon  le  degré  de  faiblesse;  une  raie  liés  forte  par  10,  el  une  raie  exceplionnel- 
lenient  forte  par  un  cliinVe  supérieur.  Nous  ne  mentionnons  ici  que  les  raies  princi- 
pales dont  l'intensité  est  au  moins  égale  à  2. 

Le  professeur  Hartley,  dont  la  méthode,  seule  employée  jusqu'ici,  con- 
siste à  introduire  dans  la  flamme  déjà  formée  du  chalumeau  le  composé  de 
fer  étudié,  a  observé  quelques-unes  de  ces  raies  (environ  55  )  dont  il  n'a, 
toutefois,  pas  indiqué  les  intensités. 


Lnngueurs 

Iiilcusités 

Longueui's 

ïnLensités 

Longueurs 

Iiilciisités 

d'orHlc. 

relatives. 

d'onde. 

relatives. 

d'onde. 

rclalivcs. 

2483,34 

4 

8020,70    ) 

8 

3565, 5o 

6 

2488,23 

3 

802 1,1 5    j 

3570,28 

8 

2490,98 

2 

8o4o,54 

8 

358i ,82 

10 

2491 ,5o 

2 

8047,71 

8 

8585,48 

2    • 

2522,67 

4 

80,59  >  '  9 

4 

•      8608,99 

2 

2027, 3o  i 

3440,69   \ 

!0 

8618,92 

8 

2627,67  ) 

2 

3441,07    ) 

363 1 ,62 

7 

2664, 16 

2 

3443,96 

8 

3647.99 

5 

2698,28 

2 

3465,95 

5 

368o,o3 

7 

2719,11 

5 

3475,52 

8      - 

8687,58 

3 

2720,99 

2 

3476,75 

5 

8705,70 

8 

2728,66 

3 

3490,65 

6 

8708,08 

•t. 

2726,20 

2 

3518,91 

4 

8709,87 

4 

2742,45 

2 

3526,25   i 

3 

8720,07 

12 

2760,21 

2 

3526, 5 1   ] 

3722,69 

8 

27.72,15 

2 

8558,62 

2 

8727,78 

4 

(')  II. -A.  HowLAND,  Aslropliysicai  Juunuil,  L.  I,  1890,  p.  29 


f)64  ACADÉMllî    Dl'S    SCIENCES. 


Lr,ngucui's 

liilen^iLés 

iTondc. 

vclulives. 

3735,00 

8 

3737,27 

10 

3743,58 

9, 

0745,67  ) 
3745,95  \ 

3748,39 


37  49, 'il 

6 

3758, 36 

6 

3763,90 

5 

0767,31 

't 

0788,01 

\i 

3793, 10 

3 

3798,65 

2 

•'799.68 

3 

38 1 3 , 1  a 

2 

38.5,97 

0 

3S'2o ,  56 

lu 

38-24,58 

8 

3826,04 

8 

3827,96 

0 

383  1 .  .>7 

7 

384o,58 

5 

384 1,19 

.1 

385o,ii 

1 
0 

Lnn^iu-iirs 

liUeusilcs 

(l'onilr. 

rtlaLivcs. 

3856,49 

9 

386o,o3 

l3 

3865,65 

3 

3872,  (il 

/ 
1 

3878 , 1 2 

■2 

8878,82 

7 

3886,38 

8 

3887,17 

"2 

3895 , 75 

/' 

3899,80 

8 

3903,06 

■2 

3906,58 

5 

3920,36 

8 

8923 ,00 

S 

3928,05 

S 

8980,37 

8 

8969,34 

4 

4oo5 , 33 

3 

4045,90 

S 

4o63,63 

6 

4071,79 

5 

4182, 1 5 

3 

4.48,50  ) 

[ 

4>48,9fi  s 

I-oni;ufiiis       Intensités 
d'oncle  r('l;ilt\  es. 


l202 

,  '■' 

0 

4216 

,28 

2 

4200. 
425o^ 

,28  1 
>0-î  î 

2 

4271 
4271 

,3o  ) 
.'j3  i 

6 

4294 

,  26 

•2 

4307, 

,96 

6 

4325 

.92 

5 

^o7(), 

,o4 

4 

4383 

,70 

8 

4  'i'j4 

,88 

5 

44  >5: 

'■'-- 

3 

4427 

,4'i 

4 

i',6i 

,75 

3 

4482. 

,  35 

■> 

5 1 1 0 

,  5o 

2 

5 167 

,  5o 

3 

5269, 
5270 

,65  l 
,43  ) 

6 

5328; 

,  i5 

5 

57 1 ,  62 


Il  y  H  lira  de  l'aiio  les  leiuarqiics  siiivaiiles  : 

i"  i.cs  bandes  de  la  Napciii'  d'eau  décmiverles  d  éliidiées  par  MM.  Hug- 
i;ins,  Mveiiii;  et  Dewar,  Di'slandres,  uni  beaucoup  gêne,  dans  la  région 
ullra-violellc,  roloservaliou  des  raies  du  fer  dont  elles  ont  pu  nuisipier  une 
partie;  pour  rcuiédicr  à  cet  inconvénient,  il  serait  nécessaire  d'avoir  recours 
à  une  dispersion  plus  giande; 

2"  (^n  constate  une  ccrlaine.concentratioii  d'énergie  dans  la  poiliiui  de 
ce  specti'e  située  entre  a!"ïoo  et  a3()oo,  (m'i  se  trouxent  les  raies  les  plus 
fortes; 

30  Si  Ton  subslitue  l'air  à  l'oxygène  dans  le  mélange  des  deux  gaz,  on 
observe  une  diniinnlion  générale  de  l'éclat  du  speeli'e  et,  en  oulre,  des  clian- 
gements  dans  rinlensilé  relative  des  raies; 

4°  En  comparant  ce  spectre  avec  celui  de  l'arc  du  fer,  on  voit  que  les 
raies  de  la  llamme  oxliydritjue  sont  parmi  les  plus  fortes  de  l'arc,  mais  ({u'il 
y  a  cependant  des  difl'érences  notables  dans  les  inU'nsilés  rclali\es  des  raies 


SÉANCE    DU    1  I    MAI    1908.  pG.T 

fies  deux  sources.  Ainsi,  la  raie  lu  plus  forte  du  chalumeau  est  À38Go,o3 
taudis  que  la  i-aie  la  plus  forte  de  l'are  est  >./(38} ,  70  (intensité  =100, 
d'après  Evner  et  Hascliek); 

5°  Enfin,  nous  constatons  dans  la  llaniuie  du  cliahimi'au  la  présence  de 
presque  toutes  les  raies  attribuées  au  fer  dans  le  spectre  de  Sirius,  à  Teveep- 
lion  des  raies  du /j/'o/o-/l"r(enliauced  liiiesde  Lockyer  ). 


OPTIQUE.  —  Conlrihuliori  à  la  théorie  de  la  trame  photographique.  Note 
de  MM.  H.  Cai.mei.s  et  L.-I'.  Clerc,  présentée  par  M.  le  (iénéral 
Sebert. 

Lorsqu'une  trame  quadrillée,  coiislilnée  par  deux  systèmes  de  bandes 
opaques  parallèles  et  équidistantes,  de  largeur  égale  à  celle  des  intervalles 
transparents,  les  deux  systèmes  se  coupant  à  angle  droit  et  formant  ainsi 
des  mailles  transparentes  carrées,  est  disposée  à  faible  distance  en  avant 
d'une  couche  photographique  sensible,  à  l'intérieur  d'un  appareil  disposé  à 
cet  effet,  le  diaphragme  placé  dans  l'objectif  projette  en  arrière  de  la  trame 
des  cônes  de  pleine  lumière  et  des  cônes  d'ombre  pure  raccordés  par  une 
zone  de  pénombre  dégradée. 

On  peut  se  proposer  de  déterminer  les  variations  de  l'éclairement  de  la 
couche  sensible  lors([ue  le  diaphragme  esl  réglé  dans  les  conditions  habi- 
tuelles, c'est-à-dire  présente  une  ouverture  carrée,  dont  les  diagonales  sont 
parallèles  aux  bandes  de  la  trame,  de  dimensions  telles  que  le  plan  de  la 
couche  sensible  contienne  les  sommets  des  cônes,  ce  <pu  suppose  satisfaite 
la  condition 

diagonale  de  la  maille  coté  du  diajjliragiiie 

écart  entre  la  trame  et  la  plaque        tirage  de  la  chambre 

lui  rabsence  de  la  trame,  et  après  que  la  mise  au  point  a  été  effectuée,  le 
diaphragme,  vu  d'un  point  quelconcpie  de  la  trame,  parait  être  une  surface 
lumineuse  d'éclat  uniforme,  ledit  éclat  élaut  proportionnel  à  celui  du  point 
objet  conjugué  du  point  où  nous  supposons  placé  l'œil. 

Le  tlux  lumineux  éclairant  chaque  point  -  est  limité  par  la  pyramide 
ayant  -  pour  sommet  et  le  contour  du  diaphragme  pour  base;  du  fait  de 
l'interposition  de  la  trame,  il  y  aura  réduction  de  l'éclairement  en  u  si  les 
Ijaudes  opaques  de  la  (rame,  mordant  sur  celte  pyramide,  réduisent  la  sec- 
tion utile  du  flux  par  le  plan  de  la  trame,  section  cjue  nous  pouvons  prendre, 
comme  mesure  de  l'éclairement  {fig.  i). 


q66  académie  des  sciences. 

Le  lieu  des  points  r...  pour  les(iiiels  l'éclairemenl  a  une  valeur  conslanle,  sera  connu 
si  nous  connaissons  le  lieu  iln  pniiit  P,  centre  tle  la  section  A'IVC'D'du  llux  initiai. 
En  prenant  pour  a\es  de  coordonnées  les  diagonales  de  la  maille  la  plus  voisine,  et 

Fig.  1. 


désignant  par  ao  le  côté  du  carré  A'B'C'D',  on  trouve  pour  lieu  des  points  P  situés  à 
l'intérieur  d'une  maille,  el  pour  lesquels  le  lln\  a  une  même  valeur  <I>,  le  cercle  défini 
par  l'équation 

^2_j_    ,,2—  2Ô-—  <i>. 

A  l'eMérieur  de  la  maille,  les  arcs  utiles  de  ces  cercles  se  prolongent  par  des  arcs 
d'hyperboles  équilaléres  qui,  rapportées  aux  côtés  du  carré  AHCD  pris  successivement 
deux  à  deux  comme  axes,  sont  définies  par 

3  .r' v' =  O  _  ô-  (tl)>0-). 

Pour  la  valeur  <l>  =  o',  soit  une  valeur  de  réclairement  é-ale  à  la  moitié  de  la  valeur 
en  O,  centre  de  la  maille,  les  hyperboles  se  confondent  avec  les  côtés  ABC!»  el  leurs 
prolongements. 

Pour  les  valenisdu  llu\  inférieures  à  o-  les  lieux  d'égal  éclairemeul  sont  formés  des 

arcs  d'hyperbole 

'.ij'  y'—^  —  o-         (<I»<o-), 

conjugués  des  précédents  prolongés,  à  l'intérieur  des  carrés  déterminés  par  l'intersec- 
tion de  deux  bandes  opaques,  par  des  arcs  de  cercle  définis  par 

^î  +  .ri  =  * 

lorsque  les  coordonnées  sont  rapportées  aux  diagonales  de  ce  nouveau  carré. 


SÉANCE    DU    I  t    MAI    1908.  967 

La  figure  2  montre  la  distribution  de  ces  lieux,  que  nous  appelons  courbes 
isopholes,  pour  des  variations  successives  de  5  pour  100  de  l'éclairage  au 
centre.  I^a  connaissance  de  ces  courbes  isophotes  permet  de  prévoir  quelle 


h'iS.  3. 


sera,  en  telle  ou  telle  région  de  Timagc  photograpbiquc  tramée,  la  forme 
des  éléments  de  celte  image,  ces  prévisions  étant  d'ailleurs  pleinement  con- 
liiniécs  par  l'examen  au  microscope  de  ti'lles  images,  exécutées  dans  les 
conditions  normales  de  la  praliffue. 


PHYSIQUE.  —  l.d^ilalion  moléculaire  cl  le  niouvcnicnl   ///OiV/iie/i. 
Note  de  M.  Jeax  Priinix,  présentée  par  M.  J.  YioUe. 

Toule  particule  située  dans  un  liquide  en  équilibre  s'agite  de  façon  conti- 
nuelle et  parfaitement  irrégulière,  d'autant  plus  vivement  qu'elle  est  plus 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVl,  iX°  19.)  1^7 


968  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

pclilc  (inouveuiciiL  brownien).  On  doit  à  M.  Gouy  d'avoir  mouLré  (|nc 
cette  agitation  éternelle  est  une  propriété  essentielle  des  fluides  et  d'en 
avoir  proposé  une  explication  très  séduisante  en  supposant  qu'elle  est  une 
consé(|ucnce  déjà  visible  des  chocs  moléculaires  qui  se  jiroduisent  irrégu- 
lièrement contre  la  particule. 

Cette  hypothèse  brillante  n'était  cependant  pas  établie  et  il  n'était  pas 
sûr  qu'elle  rendît  compte,  même  comme  ordre  de  grandeur,  du  phénomène 
en  (piestion.  .l'espère  prouver,  parles  expériences  qui  vont  être  résumées, 
que  l'agitation  moléculaire  est  bien  réellement  cause,  et  cause  unique,  du 
mouvement  i^rownien. 

En  (lélayanl  dans  l'eau  un  bâton  de  gomme-guUe,  on  a  une  éaiulsion  jaune  <>n  se 
voient  au  microscope,  en  éclairage  ordinaire,  beaucoup  de  granules  parfaitenienl 
sphériques,  déjà  animés  d'un  mouvement  brownien  très  net.  En  centrifugeant  celte 
émulsion  comme  on  centrifuge  du  sang  pour  en  séparer  les  globules  rouges,  on  obtient 
une  émulsion  qui,  à  l'œil  nu,  ressemble  tout  à  fait  à  la  première,  mais  où  les  granules 
microscopiques  ont  disparu.  Mais,  en  employant  l'éclairage  latéral,  on  \  aperçoit  de 
nombreux  granules  ullramicroscopiques,  qui  sont  tous  à  peu  près  de  même  éclat  (et 
par  conséquent  à  peu  près  de  même  taille),  qui  ne  scinlillenl  pas  (et  sont  par  suite 
sphériques  comme  les  premiers).  49''"\586  de  cette  émulsion  contenaient  49°i299 
d'eau  et  08,287  de  gomme-gulte,  ce  qui  fait  pour  les  granules  étudiés  une  densité 
de  1 ,35. 

Après  l'avoir  diluée,  je  plaçais  une  goutte  de  cette  émulsion  dans  une 
préparation  microscopi(|ue,  dont  l'épaisseur  était  lixe  et  d'environ  o'°'",i2. 
J'ai  alors  étudié  la  répartition  des  granules  selon  leur  hauteur  dans  la  pré- 
paration, en  comptant  le  nombre  de  granules  qu'on  apercevait  à  diverses 
hauteurs  avec  un  microscope  à  faible  profondeur  de  champ.  La  répartition 
de  régime  permanent  est  atteinte  après  quelques  heures.  En  faisant  alors 
plusieurs  milliers  de  lectures  et  prenant  les  moyennes,  j'ai  vu  que,  si  la  con- 
centration des  granules  est  représentée  par  100  à  un  certain  niveau,  elle  est 
représentée,  à  des  niveauv  qui  sont  25,  5o,  yS  et  100  microns  plus  bas,  par 

les  nombres 

116,         146,  170!         '*'50. 

Or  les  nombres 

119,         1.42,  i6(),         :>oi, 

qui  ne  diffèrent  des  précédents  que  dans  les  limites  des  erreurs  d'expérience, 
sont  en  progression  géométrique.  La  répartition  d'équilibre  des  granules 
dans  la  préparation  (et  probablement  par  suite  dans  toute  solution  colloï- 
dale) est  donc  exponentielle,  cv//u/ic  pour  un  gaz  en  ciiuilihrc  sous  /'injinence 


SÉANCE    DU    I  I    MAI    1908.  969 

(le  la  pesanlear.  Seulemeiil  l'abaisseiuciil  à  la  concenlnilion  moitié,  ([ui  se 
produit  pour  l'atmosphère  sur  une  hauteur  de  6''",  se  produit  ici  pour  une 
hauteur  de  -pj  de  millimètre. 

On  peut  s'expliquer  cette  loi  de  répartition.  Imaginons  des  granules  iden- 
ti([ues,  de  densité  p,  de  masse  jn,  au  nombre  de  n  par  unité  de  volume;  ils 
exerceraient  par  leurs  chocs,  sur  toute  {)aroi  qui  les  arrêterait  sans  arrêter 
les  molécules  d'eau,  une  pression  osmotique  proportionnelle  à  leur  concen- 
tration, soit  kn.  Si  alors  on  écrit  que  les  ndh  granules  contenus  dans  une 
tranche  horizontale  de  hauteur  dli  et  de  section  i  sont  maintenus  en  suspen- 
sion par  la  somme  de  la  poussée  d'Archimède  et  de  la  différence  des  pres- 
sions osmotiques  sur  les  deux  faces,  on  olilient  l'équation 


(In      I         /       r, 

—  =:  -r  ^  dlt\  I \m 

n         k  '~        \         Cl 


qui,  intégrée  entre  les  niveaux  o  et  /(,  donne 


2,3  log —  =  Y  mi; h.  . 

n         A  \  p 

(log  à  base  10).  La  répartition  d'équilibre  est  donc  bien  exponentielle, 
mais  on  peut  aller  plus  loin.  Si,  en  effet,  on  connaît  m,  on  sera  en  mesure 
de  calculer  k,  puisque  p  est  connu. 

Un  procédé  précis  consiste  à  étudier  une  colonne  verticale  d'émulsion, 
haute  de  quelques  centimètres.  On  est  ici  très  loin  de  la  répartition  d'équi- 
libre et  les  granules  des  couches  supérieures  tombent  comme  les  goutte- 
lettes d'un  nuage.  J'ai  ainsi  observé,  dans  un  tube  vertical  capillaire,  une 
chute  de  <)'"'",  97  par  jour.  Appliquant  la  formule  de  Stokes  (chute  d'une 
sphère  en  un  liquide  vis(iueux),  j'ai  trouvé  m  égal  à  9,80.  io-'\  Portant 
dans  l'équation  précédente,  on  trouve  /•  égal  à  36o.io"-"'(ce  qui  donne 
pour  le  granule  un  rayon  de  01^,12). 

Ainsi  la  pression  osmotique,  pour  n  granules  dans  l'unité  de  volume,  est 
n  X  Sfio.io-'".  Comparons  à  ce  que  serait  la  pression  exercée  par  un  gaz 

KT 

pour  //  molécules  par  unité  de  volume,  (^ette  pression  serait  tz-j^,  R  étant 

la  constante  des  gaz  parfaits,  T  la  température  absolue,  N  le  nombre  de 
molécules  contenues  dans  une  molécule-gramme  (approximativement  égal 
à  7.10--'  d'après  la  théorie  cinétique).  Cela  fait,  opérations  effectuées. 
n  X  343.10-'°.  Les  nombres  sont  égaux,  dans  les  Umites  de  précision  où  N 
est  connu. 


\)nO  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Ainsi  les  granules  en  suspension  fouctioiiiienl  comme  des  molécules 
visibles  d'un  gaz  parfait  avec  un  poids  moléculaire  égal  environ  à  3  mil- 
liards (3, 3.10"). 

L'énergie  cinétique  moyenne  d'un  granule  de  colloïde  est  donc  égale  à  celle 
d'une  molécule.  (Test,  élajjlie  par  l'expérience,  l'hypothèse  qu'Einstein  et 
Langevin  ont  signalée  comme  équivalente  à  celle  de  M.  (iouy  (théorème 
de  répartition  des  énergies  cinétiques).  Du  même  coup,  la  théorie  cinétique 
des  fluides  paraîtra  un  peu  fortifiée,  et  les  molécules  un  peu  plus  tangibles. 
Leur  nombre  N  par  molécule-gramme,  déduit  de  l'égalité  précédente,  sup- 
posée rigoureuse,  est  C^,'j. 10^^. 


ÉLECTUIClTÉ.  —  Sur  un  phénomène  élerlro-optiriue  dans  l'air  contenant  des 
poussières  en  suspension.  Note  (')  de  M.  EtGijxE  Bloch,  présentée  par 
M.  J.  VioUe. 

L'expérience  suivante,  faite  au  cours  de  recherches  relatives  à  l'influence 
de  particules  en  suspension  dans  l'air  sur  sa  conductibilité  électrique,  m'a 
paru  digne  d'être  signalée.  Elle  met  en  évidence  un  phénomène  électro- 
optique qui,  à  ma  connaissance,  n'a  pas  encore  été  décrit  jusqu'ici. 

Une  cuve  parallélépipédique  est  fermée,  le  long  de  deux  faces  latérales  opposées,  par 
des  lames  de  verre,  el  porte,  sur  ses  deux  aulies  faces  latérales,  des  plateaux  métalliques 
distants  de  quelques  centimètres.  Une  macliine  électrostatique  permet  d'établir  entre 
ces  plateaux  une  dilTéreiice  de  potentiel  de  plusieurs  milliers  de  volts.  On  introduit 
dans  la  cuve  des  fumées  de  clilorure  d'ammonium,  au  moyen  d'un  courant  gazeux  (|ui 
a  traversé  successivement  tieux  flacons  renfermant  de  l'acide  chlorhydrique  et  de 
l'ammoniaque.  Ces  fumées  sont  examinées  en  lumière  difl'use  ^ur  un  fond  obscur. 

Si  l'on  vient  à  établir  le  champ  électrique  dans  la  cuve,  on  voit  immédiatement  le 
nuage  devenir  plus  blanc  el  jiar  suite  plus  visible,  ce  qui  monlie  que  la  lumière 
difl'usée  par  les  particules  a  subi  une  modification.  Si  l'on  place  la  cuve  entre  deux 
niçois  dont  les  sections  princi|)ales  sont  inclinées  à  45°  el  en  sens  inverse  sur  la  direction 
du  cliamp  électrique,  le  nuage  de  chlorure  d'ammonium  cesse  naturellement  d'être 
visible  lorsque  le  champ  électrique  n'existe  pas.  Au  inoineiit  de  VétahlisRemenl  du 
etiantp,  on  i^oit  rcapparaiire  ht  lumière,  el  elle  disparaît  à  nouveau  en  même  temps 
que  le  champ.  La  modification  de  la  lumière  dili'usée  (ou  diflVactée)  j)ar  les  particules 
est  donc  accompagnée  d'une  anisolropie  o|)li(|ne  du  milieu  constitué  par  l'air  el  les 
particules.  Il  reste  à  savoir  s'il  y  a  biréfi  ingence  ou  dichroïsme  el  à  faire  l'étude  qnan- 
lilative  du  jihénomèiie. 

(')  Présentée  dans  la  séance  du  4  mai  1908. 


SÉANCE    DU    II    MAI    190H.  97I 

Le  pliénoiiiriK'  t'sl  clù  vraisciiiblableuifiiL  à  lOi  icuLalion  des  poussières 
cristallines  dans  le  champ  éleclrique.  Il  semble  voisin  d'un  phénomène 
analogue  que  M.  Cotton  m'a  dit  avoir  observé  sur  les  fumées  provenant  de 
la  sublimation  de  Findigoline  :  ces  fumées,  soumises  à  un  champ  /nag/ié- 
/ir/ue.  rétablissent,  elles  aussi,  la  lumièri'  erilrc  deu\  niçois  placés  à  4  J"  du 
champ  et  à  l'exliiiclion.  D'autre  pari,  il  est  à  peine  nécessaire  de  faire 
remarquer  lanalogie  i|ui  evisle  entre  les  faits  ci-dessus  et  les  propriétés 
magnéto  ou  électro-optiques  de  certains  liquides  hétérogènes  étudiés  |iai' 
MM.  Meslin  et  Chaudin  (  Comptes  l'endits,  i()o'3-i<)oG.  passim  ). 


CHlMli;.  —  Sur  Ui  commensitralnli lé  (les  poids  atomiques.  \otedeM.  IIinriciis. 
présentée  par  M.  Georges  Lemoine. 

Après  avoir  donné  un  aperçu  de  mes  méthodes  nouvelles  de  calcul 
(^Comptes  rendus,  28  octobre  1907,  p.  71 5),  j'ai  publié  un  exposé  des  résul- 
tats pour  les  28  éléments  les  mieux  connus  (^Moniteur svieiitifujue,  nov.  190^, 
mars  1908  et  une  publication  prochaine).  Dans  les  conclusions  de  ce 
Mémoire,  j'ai  accentué  la  distinction  entre  l'écart  du  poids  atomique  [rela- 
tivement au  nonil)re  rond]  et  la  perpendiculaire  menée  du  centre  (graphique 
inséré  dans  les  Comptes  rendus,  28  octobre  1907,  p.  71*));  dans  l'aperçu 
donné  aux  Comptes  rendus,  cette  distinction  n'avait  pas  encore  été  reconnue, 
ce  qui  a  dû  causer  des  malentendus  assez  regrettables. 

Pour  que  les  projections  de  la  perpendiculaire  sur  les  axes  soient  iden- 
ticfues  avec  les  écarts  entre  les  poids  atomiques  véritables  et  ceux  exprimés 
en  nombres  ronds,  il  faut  que  les  excès  analytiques  e  passent  par  le  zéro  et 
soient  distribués  autour  du  zéro  conformément  aux  lois  de  la  probabilité.  Si 
ces  conditions  ne  sont  pas  remplies,  il  faudra  faire  une  discussion  plus  minu- 
tieuse des  données  de  l'expérience  pour  déterminer  l'erreur  résiduelle,  d'où 
résultera  la  valeur  de  la  coriection  à  appliquer  au  nombre  rond  du  poids 
atomique  adopté  en  première  approximation  ('). 

I.  La  syiilhèse  de  Vrizoltite  de  lludliuin  de  M.  (Jiookes  donne  l'exeinple  d'une  déter- 
minalion  on  celle  coireclion  est  iiisignifianle  {'). 

(')   Noir  déjà  à  ce  sujet  Comptes  rendus,  l.  '.W  I,  1898,  p.  G96-697. 

(^)  Conclusion  empruntée  à  une  Communicalinn  de  iM.  Kini-iclis  du  9  avril  1908. 
11  admet  ainsi  Tl  1=204,0.  La  Commission  iritenialioiiale  des  poitls  atomi(|ues  ;idmet 
'io4,i  (lliill.  de  la  Soc.  eliini.  de  France.  ;j  jiinvit/r  1908). 


9^2  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

11.  La  syritlièse  de  l'azotate  d'argciU.  ;iyarit  donné  des  excès  analytiques  presque 
tous  posilil's,  la  discussion  montre  que  toutes  les  déterminations  île  Marignac  et  celles 
de  Slas  sur  l'azotate  desséché  sont  erronées;  elle  montre  aussi  cjue  les  détermina- 
tions de  Stas  sur  l'azotate  fondu  donnent  l'erieur  résiduelle  (  —  -là  appliquer  à  la 

valeur  en  nombre  rond  io8.  Donc,  par  la  inélliode  limite  et  pour  les  poids  d'argent 
employés  depuis  70s  jusqu'à  4oo6, 

Ag  =  io8  —  ^=:  107  1  —  107,87:)         (avec  0  =  16). 

Cette  valeur  est  confirmée  par  le  point  multiple  déterminé  par  les  expériences 
récentes  de  M.  Richards  pour  des  poids  de  5^'  à  gs  d'argent  {Carnegie  publication, 
n"  G9,  1907,  p.  04,  et  Journal  of  the  Amer.  clwm.  Soc.  t.  XXIX,  1907,  p.  286). 

111.  Les  synthèses  de  l'eau  faites  depuis  1819  (Berzelius)  jusqu'à  1907  (Noyés) 
donnent  un  exemple  aussi  remarquable  de  ces  approximations  successives  ('). 

liésultals  généraur  oblenits  jusqu'ici.  —  I.  Les  nombres  ronds  adoptés 
ordinairement  tels  que  Ag  =  108,  S  —  '>2  pour  0  =  16  sont  bien  ufie  pre- 
mière approximation,  car  la  perpendiculaire  [du  graphique],  la  distance  la 
la  plus  courte,  a  des  valeurs  minimes  (millionièmes  ). 

II.  Ordinairement,  les  valeurs  [données  par  l'expérience]  passent  régu- 
lièrement par  le  zéro  du  graphiqtie  avec  changement  de  signe  [d'une  expé- 
rience à  l'autre  J.  Dans  de  tels  cas,  le  poids  atomique  véritable  est  identique 
avec  le  nombre  rond  pris  coinine  pix'iuière  ap[itoxiinalion.  Exemple  :  le 
diamant  C  =  i  2  pour  ()  =  iG  (  Moniteur. srie/ili/ique.  nov.  ujo'-,  p.  740--43). 

III.  Si  les  valeurs  [données  par  rcxpérieiice]  ne  passent  pas  de  cette 
manière  par  le  zéro,  il  faut  discuter  les  diverses  séries  d'expériences  afin 
d'appliquer  la  méthode  limite  et,  par  la  détermination  de  l'erreur  résiduelle, 
obtenir  la  petite  correction  finale.  Exemple  :  l'argent  (voir  plus  haut). 

IV.  .Jusqu'ici  je  n'ai  pas  trouvé  de  correction  excédant  i,  ni  au-dessous 


(')   Dans  une  Communication  de  M.   llinrichs  du  20  mars  1908,  il  conclut  q 
poids  atomique  de  l'oxygène  étant  exactement  i(),  celui  de  l'hydrogène  est 

)6  128  ^, 

= I ,00787. 


ue, 


„        I         128 


Sa  discussion  est  basée  surtout  sur  l'examen  des  poids  atomiques  en  fonction  du  poids 
de  l'eau  produite  ou  méthode  limite  {Comptas  rendus,  t.  CXVIl,  1898,  p.  6ô3). 

M.  Noyés  admet  1  ,0077.5  {./ournal  of  the  .{mer.  c/ieni.  Soc.,  déc.  1907  et  janvier 
1908).  La  Commission  internationale  des  poids  atomiques  admet  1  ,008  {loc.  cit.). 


SÉANCE  DU  II  MAI  1908.  978 

de  i  ou  Me  celte  valeur.  Ainsi,  pour  le  chlore,  celte  correclion  n'est  (|uc  ^ 
de  1  ou  x-^  =o,o4i,  donnant  Cl  =  35,458  (').  Cette  valeur  maintient  le 
rapport  (AgCllAg)  déjà  èlubVi  (Comptes  rendus,  t.  CXLV,  1907,  p.  58). 
A  première  vue,  on  pourrait  croire  que  de  telles  fractions  militeraient 
contre  l'unité  de  la  matière.  Mais  ...  l'intervalle  entre  les  éléments  consé- 
cutifs sera  l'unité  divisée  plus  finement  qu'auparavant.  La  force  démons- 
trative pour  Tunité  de  la  matière  sera  donc  pliilnl  accrue  que  diminuée 
par  les  résultats  qui  viennent  d'être  indiqués. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Oxyjhiorure  et  Jluoriire  de  ihoriiwi. 
Note  de    M.    E».    Chauvenet,   présentée  par  M.   A.    Haller. 

Le  premier  de  ces  composés  n"a  pas  été  décrit;  quant  au  iluorure  de  tho- 
rium, il  a  été  préparé  par  Moissan  et  M.  Étard  (  =  )  par  l'action  du  fluor  sur 
le  carbure  de  thorium,  puis  tout  récemment  par  M.  Uuboin  (M  en  faisant 
agir  sur  le  sulfate  de  thorium  le  Iluorure  de  potassium  ou  le  fluorure  de 
sodium. 

I.  O.iyjluorure  TliOF^  —  Il  élail  naturel  île  penser  que  la  déshydralation  du  fluo- 
rure de  lliorium  hydraté  faite  dans  des  ci>ndilions  convenables  conduirait  au  sel 
anhydre.  Le  fluorure  hydraté,  signalé  il  y  a  longtemps  par  Chydenius  (*),  peut  se 
préparer  en  précipitant  par  le  fluorure  d'argent  une  dissolution  d'azolate  de  thorium. 
Si  Ton  dessèche  le  précipité  gélatineux  ainsi  obtenu  pendant  plusieurs  jours  dans  le 
vide  sec  jusqu'à  poids  constant,  il  retient  encore  4'"°'  d'eau. 

Analyse. 

I.  TliL'orif. 

Th  pour  100 61,45  61,10 

J'ai   chaufTé   ce   fluorure  vers  800°,  dans  une  nacelle  de  platine  renfermée  dans  un 

(')  Li  valeur  35,458  équivaut  à  (35,5  — ï'-j).  MM.  iNoyes  et  Weber  {Journal  oj  the 
Amer,  e/iem.  Soc  janvier  1908)  admettent  Cl  =  35,45;  pourO  =  i6.  La  Commission 
iiUernationale  des  poids  atomiques  (/oc.  cit.)  admet  Cl  ^35,45. 

On  sait  que,  avant  1908,  M.  Hinrichs  considérait  i  comme  la  commune  mesure  des 
poids  atomiques  de  tous  le^  corps  simples  (Comptes  rendus,  t.  CXLV,  1907,  p.  60 
et  717).  (G.  L.) 

(^)  Moiss.iN  et  Étard,  Comptes  rendus,  t.  CWII,  1896,  p.  573. 

(')  DiBOiN-,  Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  1908,  p.  489. 

(')  Chydemus,  Jaliresb.,  i863,  p.  194. 


974  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

tube  du  même  métal,  dans  un  courant  d'acide  fluorhydrique  anhydre  provenant  de  la 
dccomposilion  de  KF,  HF  sec.  Dans  ces  cumlilions,  on  obtient  une  substance  blanche 
dont  l'analyse  coriespoud  à  l'oxylluorure  de  thorium  ThOF^  Le  métal  a  été  dosé  à 
l'état  de  thorine  en  désagrégeant  cet  oxylluoriire  par  le  carbonate  de  potassium  fondu. 


Analyse. 

1. 

II. 

III. 

Théorie. 

Th  pour 

lOO 

82,34 

82,2 

81,95 

81, l5 

C'est  une  poudre  blanche,  insoluble,  amorphe,  dégageant  HF  par  l'action  de  l'acide 
sulfurique. 

Ce  même  oxyfluorure  peut  se  préparer  en  décomposant,  dans  un  courant  lent  d'hy- 
drogène, le  fluosilicate  de  thorinm  obtenu  en  précipitant  par  de  l'acide  tluosilicique 
une  dissolution  d'azotate  de  thoiium;  ce  comjjosé,  bien  (|ue  desséché  dans  le  vide  sec, 
relient  encore  de  l'eau  comme  le  (luorure. 

A/ial\se. 

I-  riuorir. 

Th  pour  1 00 81.72  8 1  ,  1 5 

On  voit  que,  dans  les  deux  cas,  l'eau  retenue  soit  par  le  fluorure,  soit  pai-  le  fluosili- 
cate, cède  de  l'oxygène  au  fluorure  de  thorium  pour  donner  l'oxjfluorure.  ()n  sait 
d'ailleurs  que  les  fluorures  donnent  volonliers  des  composés  mixtes  de  ce  genre  et  que 
d'autre  part  les  sels  lialoïdes  du  thorium  se  changent  aisément  en  oxviiaiogénures. 
Sous  l'influence  de  cette  double  tendance,  on  obtiendra  donc  l'oxyfluorure  de  préfé- 
rence au  fluorure  toutes  les  fois  que  les  matières  réagissantes  contiendront  de 
l'eau. 

II.  FliKirure  TliF*.  —  V.w  faisant  réagir  l'acide  fluorh\(lri(iue  gazeux  anhydre  sur  le 
cidoiure  ou  sur  le  bromure  de  thorium  anhydres,  on  obtient  le  fluorure  pur  TliF*.  Le 
bromure  j)réparé  par  une  méthode  que  je  ferai  connaître  prochainement  se  prèle  mieux 
à  la  réaction  que  le  chloinire,  sans  doute  à  cause  de  sa  ch.ileui-  de  formation  moindre. 
Chauffé  de  350°  à  4oo°  dans  un  courant  d'acide  llnorhy  driquc  anh\(lre,  il  se  trans- 
forme en  quel(|ues  minuits  entièrement  en  lliioiiiie. 

Analyse. 

I.  II-  1  héuric. 

Th  pour  100 74>9''  7'T,68  75,36 

Le  fluorure  de  thorium  ainsi  obtenu  est  amoiphe,  inattaquable  par  l'acide  sulfu- 
rique. 


SÉANCE    DU    !I    MAI    1908.  97? 

CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  les  combinaisons  que  le  séleniure  d'ar^^ent  peu! 
former  avec  les  séléniures  d'arsenic,  d'antimoine  el  de  bismuth.  Note 
(le  M.  H.  Pélabox,  présentée  par  M.  D.  Gernez. 


PO 


I^'étude  de  la  fusibilité  des  mélanges  qu'on  peut  former  avec  le  séléniui 
d'argent  et  les  séléniures  de  bismuth  Bi-Se',  d'antimoine  Sb-Se'  et  d'ar- 
senic As- Se',  conduit  aux  résultats  suivants  : 

Dans  les  ti'ois  cas  le  point,  de  soliJiiicalion  du  séleniure  d'argent  liquide  se  trouve 
notablement  abaissé  par  l'addition  d'une  faible  masse  de  l'un  des  séléniures  considérés. 
Tandis  que  le  séleniure  d'argent  pur  fond  à  880»  le  mélange  d'une  molécule  de  ce  corps 
et  d'un  vingtième  de  molécule  de  l'un  des  séléniures  dont  il  s'agit  se  solidifie  seulement 
à  790°,  soit  un  abaissement  de  90°. 

La  courbe  de  fusibilité  comprend  une  première  partie  presque  rectiligne  qui  part 
du  point  de  fusion  du  séleniure  d'argent  ;  celte  paitie  droite  est  pratiquement  la  même 
pour  les  trois  séléniures,  si  l'on  prend  soin  de  porter  en  abscisse  le  nombre  de  molé- 
cules du  corps  dissous  dans  100™°'  du  mélange. 

Pour  le  séleniure  de  bismuth  la  droite  est  limitée  à  l'ordonnée  670°.  A  partir  de  ce 
point,  qui  correspond  au  mélange  eutecticpie  dont  la  composition  est  comprise 
entre  Ag-Se  \  Bi'Se^  et  Ag=Se  1  Bi'^Se',  la  température  de  solidification  commençante 
du  mélange  s'élève,  passe  par  un  maximum  778"  pour  le  composé 

3Ag2Se.4Bi2Se^ 

puis  diminue  et  atteint  692°,  point  de  solidification  d'un  deuxième  eulectique.  La 
ligne  de  fusibilité  se  termine  par  une  partie  presque  rectiligne  qui  aboutit  an  point 
de  fusion  du  séleniure  de  bismuth,  soit  718°. 

Dans  le  cas  du  séleniure  d'antiiuoiue  la  partie  droite  issue  du  point  de  fusion  du 
séleniure  d'argent  est  liniilée  au  point  d'ordonnée  540°,  température  de  solidification 
d'un  euteclique  renfermant  à  peu  près  4"°'  de  séleniure  d'argent  pour  i°">'  de  séle- 
niure d'antimoine.  Quand  la  teneur  en  séleniure  d'antimoine  augmente,  la  température 
de  la  solidification  commençante  croît,  passe  par  un  maximum  65o°  pour  le  composé 

3Ag=Se.4Sb^Se^ 

décroît  ensuite  jusqu'à  573°,  point  de  solidification  d'un  second  eutectique,  puis  croît 
régulièrement  jusqu'au  point  de  fusion  du  séleniure  d'antimoine,  ôiS". 

Enfin,  avec  le  séleniure  d'arsenic,  on  a  une  courbe  analogue  aux  deux  précédentes 
Le  premier  mélange  eutectique,  qui  renferme  un  peu  plus  de  2'"°' de  séléniuie  d'argent 
pour  1™°'  de  séleniure  d'arsenic,  se  solidifie  à  365°;  on  observe  encore  un  maximumde 

l'ordonnée  pour  le  composé 

3Ag=Se.4As2Se'. 

Le  second  eutectique  n'est  pas  observable,  car  pour  les  mélanges  renfermant  plus 
C.  R.,  .90S,  ,"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  19.)  1^8 


q-jQ  ACADEMIE   DES    SCIENCES. 

de  (S'""'  (le  séléiiiure  crarseiiic,  la  lempéraliiie  baisse  d'une  inaiii<"'i'e  continue  pendant 
le  refroidissement,  la  substance  passe  insensibleiiienl  de  l'état  li(]iiide  À  l'état  solide  en 
prenant  l'état  pâteux. 

En  résumé,  les  trois  maximums  se  trouvent  sur  la  même  ordonnée,  ils 
correspondent  à  trois  combinaisons  analogues. 

De  plus,  un  même  iiondu-e  de  molécules  de  ciiacun  des  trois  séléniures 
considérés  produit  le  même  abaissement  <lii  point  de  solidilication  dn  sélé- 
niure  d'argent. 

M.  Cbrétien  {')  a  montré  qtie  ranlimoine  forme  avec  le  sélénium,  onire 
le  triséléniure  Sb=Se%  les  composés  Sb  Se,  Sb'Se*  et  Sb*Se^. 

Nous  avons  étudié  les  systèmes  formés  avec  ces  différents  composés  et  le 
séléniure  d'argent.  Les  cqurbes  de  fusibilité  que  nous  avons  pu  construire 
complètement  dans  les  trois  cas  ont  même  forme  générale  que  celles  que 
nous  avons  trouvées  avec  les  mélanges  de  séléniure  d'argent  et  des  séléniures 
de  bismuth,  d'antimoine  et  d'arsenic. 

Avec  le  protoséléniure  on  observe  une  ordonnée  maxima  :  oSS"  pour  le 
mélange  SbSeiAg-Se,  mais  même  dans  ce  cas  particulier  on  trouve  une 
température  de  solidification  finissante  voisine  de  492".  On  observe  celte 
température  de  solidification  finissante  pour  tous  les  autres  mélanges  formés 
avec  des  proportions  quelconques  des  deux  séléniures.  L'ordonnée  de  la 
courbe  de  fusibilité  présente,  du  reste,  deux  valeurs  minima  égales  à  492° 
pour  les  eulectiqucs  suivants  : 

Âg'^Se  +-  i6Sb  Se, 
27Ag-Se  4-  aSSb  Se. 

La  courbe  de  fusibilité  des  mélanges  de  séléniure  d'argent  et  du  séléniure 
d'antimoine  Sb'Se'  présente  une  ordonnée  maxima  pour  le  mixte  : 
Sb'Se^Ag^Se.  La  température  de  solidification  commen(;ante  présente 
deux  valeurs  minima  : 

525°         pour  le  mélange         4  Sb' Se' -H  A  g- Se 
5i5"         pour  le  mélange  Sb'Se*  + 6,5  Ag'Se. 

Dans  tous  les  cas  on  observe  un  arrêt  dans  le  refroidissement  des  mélanges 
aux  environs  de  490°- 


(')   P.    CnHfiriEN.   Sur  la  réduction  du  s('d<'niiirc  d'ri/i/i/>io//ic    {Comples  rendus, 
t.  CM.II,  p.  i33()). 


SÉANCE    DU    1 I    MAI    IQdS,  977 

Le  système  contenant  du  séléiiiure  d'argent  et  le  séléniurc  d'anti- 
moine Sb'Se'^  donne  une  courbe  analogue,  l'ordonnée  iiiaxiiiia  de  la 
courbe  de  fusibilité  correspond  au  mixte 

4 Sb'*  Se».  5  Ai;- Se. 


CHIMIE  ATMOSPHÉRIQUE.  —  Sur  l'origine  de  l'ozone  almospliériqne  cl  tes  muses 
(le  rarialions  de  l'acide  carbonique  de  l'air.  Note  de  MM.  H.  Iïe.vkiet  et 
M.  lîo.wssY,  présentée  par  M.  A.  Haller. 


Dans  un  long  travail  qui  sera  publié  dans  un  autre  Recueil  nous  avons 
recherché  l'origine  de  l'ozone  atmosphérique  et  les  causes  de  variations 
de  l'acide  carbonique  de  l'air.  La  présente  Note  a  pour  but  de  résumer  très 
brièvement  les  constatations  que  nous  avons  faites  et  les  résultats  obtenus. 

I.  Quand  on  close  cliaque  jour  l'acide  carhonicjue  et  l'ozone  alniospiiénques,  on 
rera3r(ine  que,  lorsque  l'ozone  augmente,  i'iiride  cai'bonique  diminue,  el  vice  versa, 
quelle  que  soil  la  direction  du  vent.  L'abaissement  du  taux,  dacide  carbonique  au- 
dessous  de  la  normale  ne  pouvant  être  dû  qu'à  l'apport  de  l'air  des  hautes  régions,  il 
s'ensuit  ()ue  l'ozone  provient  de  ces  mêmes  régions. 

II.  La  proportion  d'ozone  est  .maxima  par  les  vents  d'Ouest  et  de  Sud-Ouest,  et 
minima  par  les  venls  d'Hst;  au  contraire,  celle  de  l'acifie  carbonique  est  maxima  par 
les  vents  d'Est  el  de  Nord-l^st,  el  mininia  par  ceux  4u  Sud-Ouest.  La  variation  de 
chacun  des  deux  gaz  est  progressive  quand  elle  passe,  suivant  les  diverses  directions 
de  venl,  de  son  maximum  à  son  minimum. 

Les  yenls  d'Ouest  et  de  Sud  -Ouest,  riches  en  ozone  et  pauvres  en  acide  carboni([ue, 
apportent  donc  sur  le  sol  l'air  des  régions  élevées  de  l'atmosphère. 

III.  La  pluie  produit  toujours,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  une  augmentation  de 
la  teneur  de  l'air  en  ozone  et  un  abaisseipenl  du  lauîi.  d'qcide  carbonique.  Elle  ramène 
donc,  dans  les  couches  inférieures  de  l'air,  les  gaz  de  la  haute  atmosphère. 

IV.  La  lumière  solaire,  quand  le  ciel  est  parfaitement  pur,  n'indue  pas  sensiblement 
sur  la  proportion  d'acide  carbonique,  mais  élève  toujours  notablement  celle  de  l'ozone. 
Elle  a  donc  une  action  sur  la  production  de  ce  gaz. 

V.  Les  brouillards  sont  une  cause  d'augmentation  considérable  du  taux  d'acide 
carboni(iue  dans  l'aif,  mais  seulement  pendant  leur  durée.  Le  phénomène  est  dû  ù  ce 
que  les  gaz  qui  sedègageqt.  du  sol,  gaz  très  riches  en  ficide  carbonique,  ne  se  dilTusenl 
pas,  car  la  température  de  l'air  dans  lequel  se  forme  le  brouillard  est  toujours  infé- 
rieure à  celle  de  l'air  situé  au-dessus,  et  il  ne  s'établit  aucun  courant  ascendant. 

Les  conclusions  auxquelles  nous  ont  conduits  les  observations  précédentes 
sont  les  suivantes  : 

I"  L'ozone  de  l'air  prend  naissance,  aux  dépens  de  l'oxygène  des  hautes 


(j-jH  ACADÉMIE    DKb    SCIENCES. 

régions  de  l'aUnosphère,  sous  l'intluence  des  radiations  iillra-violettes  (|ui 
émanent  du  Soleil. 

a"  L'ozone  est  amené  dans  les  couches  d'air  voisines  du  sol,  d'abord  par 
les  vents  et  en  quantité  d'autant  plus  grande  que  ces  vents  viennent  de  plus 
haut,  ensuite  par  les  pluies,  qui  entraînent  avec  elles  l'air  des  grandes  alti- 
tudes. Ces  deux  facteurs  sont  la  cause  principale  des  variations  de  l'ozone. 

3°  Par  les  temps  calmes  et  quand  Tatmosphèrc  est  d'une  transparence 
parfaite,  les  radiations  solaires  agissent  sur  les  couches  d'air  inférieures 
pour  augmenter  leur  proportion  d'ozone. 

4"  Toutes  les  variations  d'acide  carbonique  au-dessous  de  la  normale 
sont  dues  à  l'air  des  hautes  régions.  La  proportion  d'acide  carbonique  varie 
donc  en  raison  inverse  de  celle  de  l'ozone. 

5"  Les  variations  d'acide  carbonique  au-dessus  de  la  normale  ont  tou- 
jours pour  origine  des  phénomènes  locaux,  tels  (jue  :  respiration  des 
hommes  et  des  animaux  dans  les  rues  des  grandes  villes;  combustions  au 
voisinage  immédiat  du  lieu  où  s'effectue  l'analyse  de  l'air;  apports  du  sol 
sous  l'influence  d'un  échauffement  momentané  ou  défaut  de  ventilation 
locale  pendant  les  brouillards. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  /es  firopj-iétés  de  l'amidon  en  rapport  avec  sa  forme 
colloïdale.  Note  de  M.  E.  Fouard,  présentée  par  M.  E.  Roux. 

Dans  une  Noie  récente  ('}  j'ai  montré  qu'en  filtrant  à  travers  une  mem- 
brane de  coUodion  la  fausse  solution  d'amidon,  déminéralisé  partielle- 
ment, dénommée  jusqu'ici,  d'une  façon  imprécise,  amidon  solu/de,  on 
isolait  une  solution  parfaite  de  cette  substance.  Celle-ci  ne  peut  se  définir 
que  par  des  caractères  physiques  dont  j'ai  poursuivi  l'étude. 

1.  L'essai  de  congélation  de  la  solution  neuve,  que  m'a  suggéré  M.  Etard, 
montre  que  son  abaissement  cryoscopique  est  nul,  ce  qui  entraîne  la  nullité 
de  sa  pression  osmotiquc  :  une  approximation  de  l'ordre  du  y^,  de  degré 
assigne  une  valeur  de  i5ooo  comme  limite  inférieure  du  poids  moléculaire; 
cela  équivaudrait  au  groupement  de  45'""'  de  maltose.  Si  cette  mesure 
fournit  un  critérium  de  pureté  de  la  substance,  elle  ne  peut  déterminer  son 
état  moléculaire  initial,  car  la  congélation  provoque  une  légère  opalescence 
de  la  solution,  prélude  de  la  transformation  granulaire  ('). 

(' )  Coi)i/)/es  rendus,  l,  CXLVI,  p.  285. 


SÉANCE    DU    II    MAI    1908.  97'J 

L'observation  iillra-niicroscopique,  réalisée  selon  le  conseil  de  M.  J. 
Perrin  el  que  je  dois  à  robligeance  de  M.  Mouton,  indique  que  la  masse 
élémentaire  de  cet  amidon  dissous  est  bien  inférieure  à  celle  de  ses  ai;Téij;als 
dans  le  colloïde.  En  elTel,  tandis  que  la  pseudo- solution  totale  montre  à 
cette  épreuve  un  fond  obscur  constellé,  à  mobilité  brownienne  des  parti- 
cules, la  solution  filtrée,  seule  ou  colorée  par  l'iode,  n'oiïre  que  l'aspect  du 
cliamp  uniformément  sombre  obtenu  avec  un  grand  nombre  de  solutions. 
Cet  examen  définit  donc  un  stade  inteimédiaire  dans  la  continuité  des 
formes  de  la  matière  dissoute,  depuis  le  colloïde  minéral  aux  éléments 
insolubles  jusqu'à  la  solution  saline  à  molécules  entièrement  dissociées. 

II.  J'ai  efl'ectué  des  fillralions  simultanées  d'une  même  pseudo-solution 
ordinaire  à  5^  d'amidon  pour  100  sui'  des  membranes  diverses;  celles-ci  ont 
été  préparées  avec  des  coliodions  difiérant  par  leur  teneur  en  alcool,  (pii 
détermine  une  texture  moins  compacte.  J"ai  évalué  pour  cliaque  lillrat 
l'extrait  d'amidon,  la  rotation  polarimétrique  et  le  pouvoir  rotatoire  cor- 
respondant. 

Extraits  pour  loo ifc',3i8 

Pouvoirs  rotaliiiies  [an].      i83°i5' 

La  substance  filtrée  n'est  constante  ni  en  poids,  ni  en  qualité.  L'augmen- 
tation de  l'extrait  est  accompagnée  parallèlement  d'un  accroissement  du 
pouvoir  rolatoire,  suivant  aussi  la  porosité  du  feuillet  séparateur.  La  mem- 
brane de  coUodion  est  donc  un  réritable  analyseur,  révélant  dans  la  solution 
vraie,  par  une  sélection  graduelle,  une  hétérogénéité  de  ses  molécules  dis- 
soutes; celles-ci  se  ditlérencient  dans  la  grandeur  de  leur  masse,  caracté- 
risée par  un  pouvoir  rotatoire  spécial,  qui  augmente  même,  dans  le  cas  ac- 
tuel, avec  le  degré  de  condensation  de  chacune  d'elles. 

IIL  J'ai  réduit  divers  échantillons  de  solutions  neuves  parfaites,  obtenues 
par  filtration  utilisant  un  collodioii  de  type  unique,  à  ^  de  leur  volume,  par 
évaporation  aseptique,  soit  dans  le  vide  à  i5",  soit  dans  l'étuve  à  60". 

Diverses  fi-aclions  de  ces  extraits  concentrés,  diluées  (')  aux  titres  sui- 
vants, ont  été  portées  3o  minutes  à  100",  puis  filtrées  à  nouveau  sur  mem- 
branes du  même  coUodion  type.  J'ai  mesuré  les  extraits  correspondants  des 
liquides  filtrés  el    déduit  les  proportions  suivantes  d'amidon  de   chaque 


(')    L'eau    employée     est    distillée     spécialement;    sa    conduclivité    esl     cgale    à 
■2,78;")  X  10^"  à  250. 


18,548 

is,85o 

2i'',273 

2R,365 

84- 

189° 

i9i'>28' 

igi-So' 

.:«' 

4,545 

2 ,  B5o 

I 

,  120 

,5/i8 

3,S_>,2 

2,482 

I 

,020 

,6 

84,. 

87,  o5 

9' 

lO 

980  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

liquide  total  ([iii  oui  été  solubilisées  ; 

Titre  iDial  pour  100 7,253  5 

Tilre  tlii  (illral  pour  100 5, 160  4 

Pro|)urlion  solubilisée  pour  100....     71,1  78 

Quelle  ([ue  soit  la  température  d'évaporation  (iS"  ou  (io"),  à  toutes  cou- 
cenlratious,  le  uiêine  amidon  qui  traversa  la  même  paroi  dans  la  proportion 
de  toc  pour  100  ne  la  franchit  plus  que  par  fraelions  comprises  entre  71,1 
et  91. 

Ainsi,  une  évaporation  partielle  puis  une  dilution  ont  suffi  pour  détruire 
l'étal  de  solution  parfaite,  dans  un  li(|uide  où  l'amidon  subsiste  toujours 
seul,  sans  de\trines  ni  mallose.  Ueau  est  donc  non  seulement  un  dissolvant, 
mais  encore  le  facteur  essentiel  d'une  réaction  modiliant  l'état  moléculaire 
de  Vamidon  pur.  Son  accroissenient  continu  provoipie  celui  de  même  sens 
du  taux  d'amidon  (illré  :  c'est  bien  la  marche  d'une  réaction  d'hydrolyse 
réversible,  tracée  par  la  succession  d'équilibres  iiidiiïéiculs,  définis  respec- 
tivement par  la  loi  d'action  des  masses  actives. 

Ces  faits  n'autorisent  nullement  à  conclure  que  l'amidon  naturel,  à  létal 
solide,  renferme  des  composants  définis  solubles.  Leur  production  variable 
résulte,  en  cfTet,  de  l'aclion  de  l'eau,  à  la  température  de  préparation  de  la 
fausse  solution,  (jiii,  à  75°,  est  supérieure  à  celle  de  la  vie  du  grain 
d  amidon. 

IV.  L'amidon  filtré'  ne  présente  aucun  caractère  distinct  définitif  de 
l'amidon  total.  Ainsi,  j'ai  laissé  vieillir  aseptiqucmeut  les  filtrats  modifiés 
précédemment  par  concentration  cl  dilution  subséquente.  Leur  opalescence 
légère,  indice  de  l'état  colloïdal,  ne  se  résout  nullement  en  ces  grains 
microscopiques  qui  furent  extraits  du  liquide  initial.  Mais  le  trouble  homo- 
gène s'accroît  jusqu'à  gélification  complète  et  prise  en  masse  d'un  coaguluni. 
Ce  qui  fut  amidon  en  solution  parfaite  est  maintenant  un  magma  compact, 
faisant  bloc  avec  le  vase  qui  le  contient  :  aucun  principe  mucilagineux, 
cependant,  n'}'  a  été  introduit. 

Les  acides,  le  froid,  d'une  part;  les  bases,  la  chaleur,  de  l'autre,  accé- 
lèrent ou  retardent  cette  formation  qui,  de  plus,  est  entièrement  réversible  : 
ce  sont  là  toutes  les  propriétés  de  ramidon  total  déminéralisé  que  j'ai  déjà 
décrites  ('). 

(')  Comptes  ren/tiis.  t.  (Ai.lV,  p.  Soi  et  i36t). 


SÉANCE  DU  II  MAI  1908.  981 

J'en  avais  déduit  que  l'eau,  par  l'adioii  de  ses  ions  H  et  OH,  est  un  agent 
modificateur  de  ce  colloïde. 

V.  Les  mesures  successives  de  la  condnctivité  électrique  d'une  même 
solution  parfaite  indicjuent  son  atigr/ien/a/io/i  continue,  depuis  une  valeur 
de  7,3, 'i  X  10""  jusqu'à  un  maximinn  coiislaiit  de  220,7  X  io~%  pendant  la 
transformation  granulaire  ('). 

De  plus,  la  solution  présente  une  acidité  minime,  constante,  évaluée  en 
acide  orthophospliorique  par  litre,  nulle  au  méthylorange,  de  0^,089  à  la 
phénolphtaléine,  ce  qui  caractérise  un  pliosphate  acide  (-),  entièrement 
dissocié  en  ions  à  cette  infime  proporlion,  que  la  cryoscopie  ne  peut 
révéler. 

Ainsi,  à  cette  concentration  constante  en  ions  minéraux,  correspond  une 
conductivité  qui  est  cependant  croissante.  Il  faut  que  la  mobilité  des  ions 
augmente.  Donc,  à  l'origine,  ceux-ci  font  partie  de  systèmes  complexes 
moins  mobiles;  ils  ne  peuvent  être  que  liés  à  des  molécules  d'amidon, 
ionisées  peut-être  elles-mêmes. 

L'accroissement  de  conductivité  manifcsle  la  libération  progressive  de 
ces  masses  élémentaires  d'amidon  et  des  ions  uiinéraux,  qui  reprennent  leur 
mobilité  normale. 

Tjorsque  cette  rupture  est  totalement  accomplie,  le  maximum  de  conduc- 
tivité est  atteint;  mais  on  voit  aussi  que  la  condensation  granulaire  s'arrête, 
alors  qu'une  faible  fraction  de  l'amidon  dissous  est  seulement  solidifiée. 
Les  deux  phénomènes  sont  donc  corrélatifs,  comme  la  coagulation  d'un 
colloïde  est  tributaire  de  sa  décharge  électriqu-e,  selon  M.  .1.  Perrin. 

Cette  expérience  ne  conduit  pas  à  assimiler  la  transformation  granulaire 
observée  à  une  polymérisation  ou  une  crislallisalion  de  la  substance  dis- 
soute. Elle  met  en  relief  une  relation  très  importante  de  la  molécule  orga- 
nique d'amidon  avec  son  milieu  salin. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Propriétés  des  thiosulfocarbamates  métalliques. 
Note  de  M.  Marcel  Delémxe,  présentée  par  M.  A.  lialler. 

.)'ai  déjà  indiqué  succinctement  la  préparation  et  les  propriétés  de  quelques 
thiosulfocarbamates  métalliques (6'o//î/>/t'.v/w?(^^/«,  t.  GXLIV,  1907,  p.  iiaS); 

(')  Mesures  faites  à  25°. 

(-)  Élude  des  phosphates  de  t'amidnn  {^ComptiS  rendus,  t.  CXI. IV,  p.  5oi). 


q82  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

je  puis  préciser  aujourcriiui  plus  nollenienl  les  véritables  caractères  de  ces 
combinaisons.  Leur  nombre  étant  illimité,  je  me  suis  contenté  de  préparer 
les  suivantes,  très  bien  cristallisées,  qui  appartiennent  à  des  catégories  assez 
diversifiées  pour  donner  quelque  généralité  à  mes  observations  : 

(NH5CS'-)-Ni,     (NH2CS=)^Co  -i-  2C--'H'=0  (acétone), 

C'H-NHGS=Na  +  4tP0,     C*H?NHCS^Na -^  4  H-<^>>     C«FPNIICS"-Na  +  3H^0, 

((>H;'NllGS^)-Ba  +  2H-0,     (CtF^ NCS-^Na-t-2,5H"-0,      (C-Hn'-NCS^Na -+- ',  II'<  >, 

C'H-NFtCS-Gu',     (C*HJNHCS-^y^Zn,     {C«H»NHGS^)'Co, 

(C*H?)=NCS^Ag,     [(C'H?)^NCS^]'Pb,     ...,     Gu,     ...,     Ni, 

[(GH3)2NCS=]'Go  +  2GHCl',     [(G*H?)'-NGS'-]^Go,     ...,     Fe. 

Les  sels  alcalins  et  alcalino-teneux  mono-  ou  dialcoviés  se  prépaient  comme  je  1" 
indiqué.  On  peut,  en  outre,  obtenir  les  sels  monoalcoyiés  en  faisant  réaoir  les  sulfi 
carbimides  sur  les  sulfliydrates  alcalins  : 

lii\:G:S-i-HSNa  =  RNH.GS.SNa, 


Ul 


Il . 
une 


en   généralisant  ainsi    une   réaction   signalée   autrefois   par  H.  Will  {Ann.   Cliçiii. 
P/iarm.,  t.  XGll,  i854,  p.  ."ig),  mais  qui  n'a  d'intérêt  pratique  que  si  l'on   utilise 
sulfocarbiniide  naturelle  peu  coûteuse. 

Les  formules  précédentes  montrent  que  ces  corps  ont  une  tendance  à  cris- 
talliser avec  leur  solvant  ;le  fait  est  général  pour  ceux  qui  sont  solubles  dans 
l'eau;  je  Fai  constaté  aussi  pour  deux  combinaisons  cobaltiques  formant  des 
cristaux  très  volumineux,  Tune  avec  l'acétone,  l'autre  avec  le  chloroforme. 

Les  sels  alcalins  et  alcalino-terreux  sont  incolores;  celui  de  zinc  aussi; 
ceux  de  cuivre,  de  nickel,  de  cobalt  et  de  fer  sont  diversement  et  intensive- 
ment colorés  de  nuances  sans  rapport  avec  celles  des  sels  minéraux  ordmau'es  ; 
ces  colorations,  jointes  à  la  possibilité  d'une  extraction  par  les  solvants  non 
miscibles  à  l'eau,  peuvent  recevoir  des  applications  analytiques,  pour  recher- 
cher notamment  le  cuivre  et  le  fer. 

Bien  que  ce  soient  des  sels  ferreux  et  cobalteux  qui  aient  été  employés 
pour  la  double  décomposition  avec  les  thiosulfocarbamales  alcalins,  ce  sont 
des  thiosulfocarbamates  de  métaux  trivalents  que  j'ai  finalement  obteiuis. 
La  réaction  n'est  pas  simple.  Au  contraire,  les  sels  cuivriques  bruns  du 
type  [KNH.CS-]-Cu  se  transforment  spontanément  et  rapidement  en  sels 
jaunes,  cuivreux,  RÎNH.CS-.  Cu'. 

.T'ai  soumis  à  la  cryoscopie  aqueuse  le  propyl-  et  le  diméthylthiosulfo- 
carbamate  de  sodium,  ainsi  que  le  propylimidodithiociirbonate  diso- 
dique  (?1V  N  :  C(S  l\'a/-  qui  est  censé  se  faire  quand  on  ajoute  la  (juantité 


SÉANCE    DU    II    MAI    1908.  9^3 

théorique  de  soude  au  propyllhiosulfocarbamate  ;  les  deux  premiers  ont 
donné  presque  exactement  la  moitié  du  poids  moléculaire  théorique;  le 
troisième,  le  quart.  Cela  signifie  que  les  deux  premierssont  des  sels  normaux 
en  solution  aqueuse  et  que  le  second  s'hydrolyse  en  C^H'NH.CS'-'Na 
etNaOH  qui  fournissent  chacun  deux  ions. 

La  cryoscopie  dans  le  benzène  et  mieux,  dans  le  bromure  d'éthylène,  des 
composés  [(C^H;')=N.CS^]^\i;  [(C' HJ)v\  .  CS^J'Co,  ...,  Fe,  ont  donné 
des  valeurs  correspondant  à  ces  formules,  ce  qui  signifie  que  ces  molécules 
ne  sont  pas  (ou  sont  peu  )  ionisées  dans  ces  solvants  organiques  et  qu'elles 
y  répondent,  d'ailleurs,  non  aux  types  X'Go-  et  X°Fe-,  mais  à  X'Co 
etX'Fe. 

Une  solution  benzénique  de  [(C^H;' )^  N .  CS-l'Cu  à  2  pour  100  placée 
sous  une  épaisseur  de  2"""  entre  une  anode  de  platine  cuivré  et  une  cathode 
de  platine  n'a  donné  lieu  à  aucun  transport  de  cuivre  après  3o  minutes,  sous 
4  volts.  La  conductivité  est  donc  nulle  (ou  très  faible),  conformément  à  ce 
qu'on  pouvait  déduire  des  données  cryoscopiques.  Les  composés  solides 
s'électrisent  par  pulvérisation. 

A  cette  absence  d'ionisation  correspoml  une  indifférence  considérable 
vis-à-vis  des  réactifs  ordinaires.  Ainsi  les  sels  de  cuivre  ne  réagissent  plus 
avec  l'hydrogène  sulfuré,  l'ammoniaque;  ceux  de  nickel,  de  cobalt,  de  fer, 
avec  le  sulfhydrate  d'ammoniaque;  le  diisobutylthiosulfocarbamate  d'ar- 
gent ne  précipite  qu'après  10  minutes  et  plus,  par  l'acide  chlorhy- 
drique,  elc.  Par  contre,  si  le  sel  de  plomb  ne  réagit  pas  avec  l'iodure  de 
potassium,  il  est,  presque  instantanément  à  froid,  précipité  par  l'acide  sul- 
furique  et,  après  peu  de  temps,  par  l'hydrogène  sulfuré.  Toutes  ces  réac- 
tions ont  été  faites  en  milieu  organique  légèrement  aqueux. 

Les  sels  de  Cu,  M,  Co,  Fe,  Ag  sont  donc  au  plus  haut  degré  des  com- 
posés à  métaux  dissimulés;  ce  que  Ton  conçoit  facilement  si  on  remarque 
que  le  radical  électroposilif  RR,  N  .  C6.  S  -  contient  un  groupement  aminé 
qui  contribue  déjà  si  puissamment  à  moditier  certaines  réactions  de  sels  de 
ces  métaux,  mais  qui,  par  contre,  a  peu  d'aftînilé  pour  le  plomb. 

On  a  ici  des  combinaisons  se  rattachant  nettement  à  la  catégorie  ijue  H. 
Ley  a  appelée  {^Zeà.  Elektroch.,  t.  X,  icjo'i,  p.  95/4)  innere  Mêlai- k'omplexe- 
salzeel  que  je  propose  de  désigner  en  français  sous  le  nom  de  cumpicres 
internes,  les  mois  sel  et  métallique  étant  superflus,  puisque  ce  ne  sont  pas 
des  sels  et  que  la  complexité  est  aussi*  bien  due  au  reste  de  la  molécule  (ju'au 
métal. 

Dès  lors,  la  constitution  des  thiosulfocarbamates  complexes  peut  s'ex- 

C.   K.,   igoS,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  13.)  ' -'J 


^^4  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

primer  par  des  schémas  tels  que  : 


[ 


R' 

N 

-cs-s- 

R 

N 

-cs-sJ 

SCr 7i\R= 

et  c       /Gu, 

se— — ^NR- 


suivant  qu'on  emploie  la  notation  de  M.  A.  Verner  ou  celle  de  Blomstrand- 
Jôrgensen.  Dans  les  deux  cas,  la  molécule  se  ramasse,  se  replie  sur  elle- 
même,  pour  ainsi  dire,  à  cause  d'un  échange  cyclique  de  valences;  aussi 
acquiert-elle  une  solidité  remarquable  dont  j'ai  encore  eu  une  preuve  dans 
la  volatilité  de  quelques-unes  de  ces  combinaisons;  ainsi,  les  diisobutylthio- 
sulfocarbamates  de  nickel  et  de  cuivre  distillent  presque  sans  décomposition 
dans  le  vide  malgré  leur  poids  moléculaire  énorme;  beaucoup  d'autres  se 
volatilisent  partiellement. 

Une  autre  conséquence  de  cette  tendance  à  former  des  complexes  internes 
c'est  que,  tandis  qu'un  thiosulfocarbamate  alcalin  se  conduit  normalement 
comme  un  sel  à  acide  faible  et  à  base  forte,  un  sel  de  cuivre  se  conduit,  au 
contraire,  comme  si  la  base  et  l'acide  étaient  très  forts.  Ainsi,  l'oxyde  de 
cuivre  mêlé  au  sel  alcalin  en  déplace  l'alcali,  tandis  que  le  sel  alcalin  versé 
dans  une  .solution  sulfurique  de  sulfate  de  cuivre  donne  encore  le  complexe 
cuivrique;  l'acide  organique,  chassé  du  sel  alcalin  par  l'acide  sulfurique, 
chasse  à  son  tour  celui-ci  du  sulfate  de  cuivre. 


CHIMIE  0RG.\NIQUE.  —  Contribulion  à  l'étude  des  dérivés  amidés  de 
L'o-dibenzoylhenzène.  Note  de  MM.  A.  Guyot  et  1».  Pig.xet,  pré- 
sentée par  M.  A.  Haller. 

Tandis  que  l'o-dibenzoylbenzène,  ses  homologues  et  ses  produits  de 
réduction,  d'oxydation  ou  de  condensation  sont  aujourd'hui  bien  connus  et 
ont  fait  robjel  de  plusieurs  publications  de  la  part  de  l'un  de  nous  en  colla- 
boration avec  MM.  Catel(')  ou  Valette (-),  nous  ne  savons  encore  rien  des 
dérivés  amidés  correspondants. 

Le  but  de  la  présente  Note  est  de  combler  cettp  lacune  et  de  préparer 


(')  Guyot  et  Catel,  Comptes  rendus,  i.  C\L,  p.  i34S. 
(-)  GiivoT  et  Valette.  Huit.  Soc.  c/iiin..  i.  1,  1907.  p.  02. 


SÉANCE    DU    II    MAI     i()o8.  9*^5 

des  matériaux  que  nous  aurons  Toccasion  d'utiliser  dans  un  procliain 
Mémoire  sur  les  colorants  o-substitués  du  triphénylméthane. 

TétrainéthYldiainido-o-benzoylbenzylhenzène 

(CtP)'-N-C>li'-CO-C«H'-(:ir^-C^H»-N(CtP)-. 

—  Ce  composé  soblienl  avec  un  remlement  iiiovtn  de  60  à  70  pour  100  du  rendement 
théorique  par  condensation  de  la  diméllivlaniliiie  avec  le  ciilorurede  l'acide  diniétliyl- 
amidobenzylbenzoïc(ue,  en  présence  de  clilorure  d'aluminium  (').  Il  cristallise  en 
belles  aiguilles  d'un  jaune  pair,  fondant  à  i33",  el  distillable  dans  le  vide  sans  altéra- 
tion. Les  réactifs  liabilnels  des  cétones  :  bydraziue,  phénylliydrazine,  hydroxylamine 
ou  semicarbazide,  ne  s'y  combinent  pas.  En  soUilion  dans  l'acide  acéli(|ue  glacial,  il 
donne  à  froid,  avec  l'acide  azotique,  un  dérivé  Irinilré  C-'H-'^'°0^  |u'ismes  jaunes, 
très  brillants,  fondant  à  174°.  Réduit  par  rainai-. mie  de  sodium,  il  fixe  2»'  d'iiydro- 
gène  et  donne  le  téLra>nélhyldtamido-o-benzliyih  ^  Ibenzylbenzène 

(CH3)2i\  -  C^Il'-  CllOIl  —  C«H--  CfP-  CHP—  iN(CPP)% 

prismes  incolores  et  1res  réfringents,  fondaru  ~;ni^  netteté  vers  98"  el  brunissant  rapi- 
dement an  contact  de  l'air.  Ce  dernier,  traité  à  son  tour  par  le  zinc  et  l'acide  chlorhy- 
drique,  subit  une  réduction  plus  profonde  et  conduit  au  lélrauléikyldiamido-o- 
dibenzylbenzène  (CH^)2N  -  C^^H»- CH^— CM!'- CH^- C'H''-  .N(CH')S  fines 
aiguilles  blanches,  fondant  à  go". 

Au  conlact  de  l'acide  sulfurique  concentré  et  froid,  le  u-trarnétliyldiamido-o- 
benzhydrylbenzylbenzéne  perd  i'""'  d'eau  et  subit  une  condensation  anthracéni([ue 
représentée  par  l'équation 


IN(CIP)' 


=  W-0 


CVV—<^       >—  .N(CH')'- 


•N(CH^)2 
N(Cll^)- 


Le  tétrainélhyldininido--i,i'6-phényl-Q)-diliydi-i>antliracène  C"IP«N-,  qu'on  obtient 
ainsi,  se  présente  en  petites  aiguilles  blanches  fondant  à  168°.  Les  oxydants,  et  en 
particulier  le  chloranile  en  solution  benzénique,  tran^forment  facilement  par  perle 
de  FP  cet  hydrure  en  U'liamélliyldLainido-i,\i-pliényl-c,-anthracène  C-*H-*N'% 
belles  aiguilles  jaunes  brillante-,  fondant  à  1  84",  dont  les  solutions  dans  la  plupart  des 
dissolvants  présentent   une  superbe   fluorescence  verte.   Il  ne   nous  a   pas  été  possible 


(')  Cette  jiréparation  est  en   réalité   très  délicate;  on  en    trouvera  tous    les  détails 
lans  un  Mémoire  étendu. 


9'SG  ACADÉMIE    UliS    SClliNCES. 

jusqu'alors  de  passer,  par  une  oxydation  plus  profonde,  aux  antliraiml  el  oxantliranol 
correspondants. 

Traité  |)ar  le  cliloranile  en  solution  benzéni([ne,  le  létramélliyldianiido-o-benzoyl- 
benzylbenzène  nous  a  fourni,  par  oxydation  du  groupe  — CH-  — ,  le  télraméLhyldi- 
ainldo-o-dlbenzoylbenzène  (CH')-N  —  C«H»  —  CO  —  CH*—  CO  —  G" H'—  \(CH5)', 
prismes  d'un  jaune  pâle,  fondant  à  2oy°,  solubles  dans  l'acide  sulfuiique  concentré  avec 
la  coloration  ronge  fuchsine  liés  intense,  caractéristique  du  dibenzoyibenzéne  et  de  ses 
dérivés.  Tandis  que  la  pliényihydrazine  ne  réagit  que  sur  un  seul  groupe  cétoniquede 
cette  molécule  et  donne  une  monophénylhydrazone  C'°H^°N*0,  petits  cristaux 
jaunes,  fondant  à  194°,  Tliydroxylamine  et  Tlndrazine  nous  ont  permis  de  caractériser 
nettement  les  deux  fonctions  cétoniques  du  produit.  La  dioxiine  C-''H-°.\'0-  se  pré- 
sente en  cristaux  incolores  fondant  en  se  décomposant  vers  280";  [a phlalazine  C-*H^*N' 
cristallise  en  petits  pi-ismes  d'un  jaune  serin  (P.  F.:  281°)  solubles  avec  une  belle 
coloration  rouge  sang  dans  l'acide  acétique  concentré. 

Traité  par  les  réducteurs  alcalin-,  le  télramélliyldiamido-o-dibenzovlbenzéne  fixe 
4"'  d'hydrogène  et  donne  le  létrainélhyldiamido-o-dibenzhydrylbenzène 

(  CH^  )'-N  —  C  H'—  CH  OH  —  C"  H'  —  CH  OH  —  C"  H'—  N  (  CH'  )"-. 

petits  cristaux  blancs  (point  de  fusion  :  124°),  que  les  déshydratants  et  en  particulier 
l'oxychlorure  de  phosphore  transforment  facilement,  par  perte  de  1™"'  d'eau,  en  tétra- 
méthyldiainidodijjliényl-ci.c.'-benzo-<^P'~diliydro-a.y.'-ftirfnrane  (point  de  fus.  :  145°) 


C'  H» 


En  remplaçant  dans  les  préparations  précédentes  la  diméthylaniline  par 
la  diélhylaniline,  nous  avons  préparé  de  même  le  diéthyldiméthyldiamido- 
o-henzoylhenzylbenzène 

(CMJ=)2iN— C«H'-CO  — C'H'— CH--C''H*-N(CH-^)% 

belles  aiguilles  blanches,  fondant  à  loA";  son  dérivé  trinilré  C-'"'H-'N'0' 

(point  de  fusion  :  120°);  I13  diéthyldimélhyldiamido-o-henzhydrylbenzylben- 

zène 

(  C-H»  )-.\  -  C'41'—  CHOH  -  C"  H'-  CH-—  C"  H-  -  N  (  Ç\\^)\ 

cristaux  incolores  el  très  réfringents,  fondant  vers  7^°;  le  diéthyldimélhyl- 
diarnidu-o-dibenzylbenzéiu- 

(C-  H' y-  N  _  C"  H •  -  CH-  -  C"  H'  —  CH'  -  C«  H-  -  N  ( CH^  )- 
(point  de  fusion  :  37°);  les  dérivés  dihydroanthrarénicjue  C-» H'" N"  (point 


CH  — CH' 

-N(CH^)-^ 

>o 

CH-CH*- 

-N(CH^)-^ 

SÉANCE  DU  II  MAI  I908.  987 

de  fusion  :  ii3°)  et  anthracénique  C-'H^'N^  (point  de  fusion  :  i32")  cor- 
respondants ;  le  dièthyldimèthyldiamido-o-dibenzoylhenzéne 

(C^H5)'^N-C/H'— CO  — G^H'-CO— C«H'— N(CH')2 

(point  de  fusion  :  iio"),  six plitalazine  C-^H-'N*  (point  de  fusion  :  189°)  et 
sa  phénylhydrazone  C'-  H"  N*  O  (point  de  fusion  :  1 70°). 


CHIMIE  iNDUSTRlELLii.  —  Sur  une  nouvelle  méthode  de  tannage.  Note 
de  MM.  Loiis  3Ieu.mer  et  Alphonse  Seyewetz,  présentée  par 
M.  A.  Haller. 

1 .  Si  Ton  soumet  la  peau  épilée  à  l'action  d'une  solution  d'hydroquinone, 
en  vase  fermé,  en  évitant  avec  soin  le  contact  de  l'oxygène  de  l'air,  on 
constate  que  la  peau  ne  change  pas  d'aspect  et  qu'elle  reste  toujours  sen- 
sible à  l'action  de  l'eau  bouillante.  La  fibre  n'est  pas  insolubilisée. 

2.  Si  l'on  recommence  la  même  expérience  au  contact  de  l'air  et,  en 
présence  d'un  alcali,  pour  faciliter  l'oxydation  de  l'hydroquinone,  on 
constate  que  la  fibre  dermique  se  colore  successivement  en  rose  tendre, 
rose  violacé,  violet,  et  enfin,  en  brun.  Lorsque  la  fibre  a  atteint  la  coloration 
brune,  elle  est  absolument  insolubilisée  et  résiste  d'une  façon  parfaite  à 
l'action  de  l'eau  bouillante. 

Il  est  bien  évidenl  que  les  phénomènes  de  tannage  susceptibles  d'être  produits  par 
l'hydroquinone  au  contact  de  l'air  seront  activés  chaque  fois  qu'on  se  placera  dans 
des  conditions  favorables  à  l'absorption  de  ro\yi;«"e,  et  l'on  peut  utiliser  les  liavaux 
de  Bertrand  sur  l'action  de  la  laccase  {Bull.  Soc.  chini.,  t.  XIll,  |i.  862),  de  Job  sur 
l'action  des  acétates  de  cérium,  de  lanthane,  de  manganèse  (Comptes  rendus, 
t.  CXXXVI,  p.  45))  de  Dlniroth  sur  raclion  de  l'acétate  île  mercure  {BericlUe, 
l.  XXXV,  p.  a853),  de  Woolf  sur  les  pei-oxydiasiases  artificielles  {Comptes  rendus, 
l.  CXLVl,  p.  781),  etc.,  pour  activer  l'insolubilisation  de  la  fibre  dermique. 

D'après  nos  observations,  il  semble  d'ailleurs  que,  parmi  les  matières  solubles  aban- 
données à  la  solution  par  la  peau  au  cours  du  tannage,  se  trouvent  des  oxydases  favo- 
risant la  fixation  de  l'oxygène. 

3.  Au  lieu  de  déterminer  l'insolubilisation  lente  de  la  fibre  dermique  par 
les  produits  d'oxydation  de  l'hydroquinone,  se  formant  petit  à  petit  au 
contact  de  l'air,  on  peut  soumettre  directement  cette  fibre  à  l'action  de 
solutions  de  quinhydrone  ou  de  quinone,  qui  sont  les  produits  qu'on 
obtient  par  l'action  des  divers  oxydants  sur  l'hydroquinone.  On  voit  alors 


9^^  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

la  peau  passer  successiveaienl  par  la  }i:amme  des  couleurs  signalées  précé- 
demment, c'est-à-dire  devenir  rose,  puis  violette  et  enfin  brune.  Lorsque 
la  peau  a  subi  d'une  façon  uniforme,  dans  son  épaisseur,  l'action  graduée 
d'une  liqueur  de  (piiuone  contenant  seulement  i  pour  loodu  poids  de  la 
peau  en  quinone,  la  fibre  a  été  insolubilisée  et  transformée  en  un  cuir 
dont  la  résistance  à  l'action  de  l'eau,  des  alcalis  et  des  acides  est  supérieure 
à  celle  de  tous  les  cuirs  connus  jusqu'à  ce  jour,  cuir  au  chrome  compris. 

L'action  de  la  quinone  sur  la  fibre  est  très  rapide  si  la  peau  présente  une 
réaction  alcaline;  elle  est  plus  lente  et  peut  même  ne  pas  produire  d'efTel  si 
la  peau  présente  une  réaction  acide.  La  présence  du  borax  dans  la  solution 
de  quinone  empêche  toute  réaction. 

Si  l'on  épuise  à  l'éther  une  liqueur  de  quinone  usagée  pour  le  tannage 
des  peaux,  on  constate  ([u'il  est  facile  d'extraire  du  bain  une  quantité  no- 
table d'hydroquinone  facile  à  caractériser  par  ses  constantes  physiques  et 
par  ses  réactions  typiques. 

Il  résulte  donc  de  là  qu'une  partie  de  la  quinolie  a  été  r(''duite  par  la 
fibre  (;t  ramenée  à  l'état  d'hydroquinone  ;  la  fibre  a  donc  subi  une  oxydation 
en  même  temps  qu'elle  s'est  insolubilisée.  Pour  expliquer  le  mécanisme  de 
la  réaction  de  la  quinone  sur  la  fibre  dermique,  il  est  bon  de  rappeler, 
auparavant,  comment  ce  corps  réagit  sur  les  aminés  simples  comme 
l'aniline. 

On  sait  depuis  longtemps  que  la  quinone  réagit  sur  l'aniline  en  deux 
temps  : 

1°  Il  V  a  oxydation  parlielle  <lu  groupemenl  amidé  et  forinalion  d'hydroquinone. 
2°  Combinaison  de  la  quinone  avec  l'aniline  oxydée  el  formalion  d'anilinoquinone 
ou  de  ilianilinoquinone,  comme  l'indiquenl  les  équations 

C«H=AzrP  + 2C«H*0^=:(C«H''\)C«fr'0--f- G"H«OS 

En  raison,  d'une  part,  de  la  présence  de  grou[)emenls  amidés  dans  la 
molécule  de  matière  albuminoïde  constituant  la  fibre  dermique,  d'autre 
part,  de  la  formation  d'hydroquinone  pendant  le  tannage,  nous  croyons  cju'il 
est  possible  d'admettre  un  mécanisme  analogue  pour  expliquer  l'action  de 
la  quinone  sur  la  peau;  autrement  dit,  si  l'on  admet  pour  la  molécule  albu- 
minoïde constituant  le  tissu  conjonctif  la  constitution  schématique 

/COOH 


SÉANCE  OU  II  MAI  190H.  989 

les  réactions  prenant  naissance  pourront  être  exprimées  par  des  équations 
identiques. 

Il  est  cependant  possible  que  la  soudure  du  résidu  amidé  avec  le  résidu 
quinonique  se  fasse  sur  les  atomes  d'oxygène,  par  suite  d'une  transposition 
moléculaire,  et  que  la  combinaison  formée  puisse  être  scliématisée  par  les 
formules 


0-C  R  —  Az  —  O  —  C 


R  -  Âz^ 


HC; 


HC 


CH 


CH 


O— C  R  —  Az  —  O  —  C 


Les  phénomènes  que  nous  venons  d'exposer  pour  l'hydroquinone  se  véri- 
fient d'une  manière  aussi  nette  sur  tous  les  phénols  donnant  par  oxydation 
des  cjuinones;  ils  sont  moins  accusés  avec  les  autres  phénols;  cependant,  on 
observe  toujours  un  tannage  plus  ou  moins  rapide,  chaque  fois  qu'un  phénol 
agit  sur  la  substance  dermique  dans  des  conditions  favorables  à  son  oxy- 
dation. 

La  peau  tannée  à  la  quinone  présente  une  grande  affinité  pour  les  colo- 
rants acides  et  pour  les  colorants  basiques.  Les  teintures  avec  les  couleurs 
d'alizarine,  ainsi  que  les  teintures  aux  bois,  s'effectuent  également  avec  la 
plus  grande  facilité. 

Nous  avons  appliqué  ces  résultats  à  l'élude  du  mécanisme  du  tannage 
au  moyen  des  tanins  végétaux. 


PHYSlOLO;iIE.  —  Effets  thermiques  des  courants  de  haute  fréquence 
sur  l'organisme.  Note  de  MM.  A.  Zimmek.v  et  S.  Tuhchim,  présentée 
par  M.  Bouchard. 

Au  mois  d'octobre  1907,  MM.  Bergonié,  A.  Broca  et  Ferrie  ont  fait  part 
à  l'Académie  des  résultats  négatifs  auxquels  les  avaient  conduits  leurs 
recherches  sur  les  variations  de  la  tension  artérielle,  chez  l'homme  et  l'ani- 
mal, avec  un  générateur  de  haute  fréquence  extrêmement  puissant.  Ces 
auteurs  s'étant  hmités  à  l'expérimentation  avec  le  dispositif  d'autoconduc- 
tion,  nous  avons  voulu,  à  leur  suite,  nous  assurer  que  leurs  conclusions 
pouvaient  être  valablement  étendues  aux  dispositifs  :  lit  condensateur  et 
appUcation  directe. 

Nous  avons  opéré  à  cet  effet  chez  le  chien  et  chez  l'homme. 


qf)0  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Chez  le  chien,  nous  avons  eu  recours  à  l'enregislremenl  direcL  de  la  pression  arté- 
rielle avec  le  manomètre  de  François-Franck,  et  dans  aucune  de  nos  expériences  nous 
n'avons  pu  déceler  la  moindre  diminution  de  la  valeur  moyenne  de  la  pression  arté- 
rielle. Chez  l'homme  les  mesures  faites  avec  le  sphygmomanomèlre  de  l'otain  nous  ont 
quelquefois  montré  des  abai-semenls,  mais  toujours  peu  marqués  (i'^'°  à  2'^'"  de  mercure), 
tout  au  plus,  par  conséqueÊit,  un  peu  supérieurs  aux.  limites  des  erreurs  d'expérience. 

Au  cours  de  ces  recherciies,  notamment  à  la  suite  d'une  expérience  faite  après  injec- 
tion d'adrénaline,  dans  le  but  d'élever  arlificiellemenl  la  tension  artérielle,  nous  avons  ' 
été  amenés  à  prendre  la  tenipératuie  rectale  de  no-  animaux  en  expérience,  et  les  mo- 
difications que  nous  avons  pu  constaier,  rapprochées  des  élévations  de  tenipératuie 
que  nous  avions  déjà  obser\ées  cliniquemenl  après  application  de  la  haute  fréquence, 
nous  ont  permis  d'éluciiier  l'un  des  modes  d'action  de  ces  courants. 

Qtiand  011  soumet  iiti  chien  normal  aux  courants  de  liante  fréquence  ap- 
pliqués directement  ou  sous  forme  de  lit  condensateur,  on  note  toujours, 
quand  rintcnsité  est  suffisante  (3ooinillianipères  environ),  une  élévation  delà 
température  rectale  de  Fanitiml  qui,  au  Ijout  de  2(j  minutes,  peut  atteindre 
-^  k~de  degré.  Après  le  passage  du  courant,  la  température  reste  station- 
naire,  ou  décroît  légèrement  comme  cela  se  produit  clicz  tous  les  animaux 
immobilisés  sur  une  table  d'opération.  La  cause  de  cette  élévation  de  tem- 
pérature est  indiscutablement  Teffel  Joule  du  courant  électriciue,  effet  Joule 
très  considérable,  en  raison  des  hautes  intensités  que  permettent  de  débiter 
ces  couranls. 

Fait  remarquable  :  chez  le  chien,  on  voit,  peu  après  le  comrnenceinent  de 
l'application,  la  fréquence  des  mouvements  respiratoires  passer  rapidement 
de  10  ix'spirations  à  la  minute  à  24,  3o,  5o.  11  semble  que  le  chien  tend  à 
lutter  contre  Tapport  de  chaleur  par  son  moyen  de  régulation  liabituel  : 
la  polypnée. 

L'homme  se  comporte  vis-à-vis  des  courants  de  haute  fréquence  sensible- 
ment de  la  même  manière.  En  effet,  ainsi  que  l'a  montré  M.  Werthcim- 
Salomonson,  et  ainsi  que  nous  l'avons  pu  vérifier,  la  température  rectale 
s'élève  de  —  ou  -,-^  de  degré  pendant  le  passage  du  courant  (intensité  efficace 
aux  environs  de  joo  milliampères).  De  plus  les  modifications  habituelles  du 
pouls  volumétrique  indiquent  que  l'organisme  met  en  jeu  son  moyen  de 
défense  usuel  contre  les  élévations  de  température  modérées  :  la  vaso-dilata- 
tion  périphérique.  Jamais  on  n'obtient  la  sudation,  réaction  de  défense  de 
l'organisme  contre  les  accroissements  de  température  supérieurs  à  ceux  que 
permet  d'atteindre  l'effet  Joule  des  courants  de  haute  fréquence  aux  inten- 
sités tolérables  pour  l'iionimc. 

On  sait  que,  chez  les  chiens  chloralisés,  la   température  docroit  royuliéreiuent,  en 


SÉANCE    DU    I I    MAI    1908.  991 

ral-on  du  trouhle  ii]i|Kirlé  par  celle  sub^lallce  au  mécanisme  de  la  léyiilalioii  llier- 
nilqiie.  (  »r,  l'application  de  la  haule  fn'(|Menoi-  chez  un  chien  chloralisé  relève  la 
couihe  de  décroissance,  c'esl-à-dire  que  le  chien  cesse  de  se  refroidir  ou  se  refroidit 
moins  pendant  le  passage  du  courant.  Le  chien  chloralisé  toulefois  ne  se  défend  pas 
contre  l'apport  de  chaleur  par  la  pnlypnée  :  la  fréquence  des  inspirations  ne  s'élève 
guère  plus  de  3o  pour  100.  La  raison  doit,  semhle-l-il,  en  être  recherchée  dans  l'im- 
puissance relative  à  laquelle,  du  fait  île  l'intoxiration  chloralique,  se  trouvent  réduits 
les  centres  thermo-régulateurs.  Si,  par  l'application  de  la  haule  fréquence  chez  les 
chiens  chloralisés,  la  température  ne  s'élève  pas  davantage,  cela  tient  sans  doute  à  ce 
que  ces  centres,  impuissants  à  provoquer  la  jxilvpnée,  conservent  le  pouvoir  de  nio- 
déi-er  l'intensité  des  combustions  internes. 

11  en  est  de  même  des  artério-scléreux,  chez  lesquels  l'état  du  système  circulatoire 
entrave  la  défense  par  vaso-dilalation  périphérl(|ue,  et  que  ra|)porl  de  chaleur  par  les 
courants  de  haute  fréquence  conduit  peut-être  aussi  à  modéier  leurs  combustions  cel- 
lulaires. 

Ces  expériences,  faites  simultanémenl  sur  l'animal  el  Tliomme,  nous  per- 
mellcnl  de  poser  les  conclusions  suivantes  : 

1°  L'animal  cl  l'homme  réagissent  contre  l'effeL  Joule  des  courants  de 
haule  fréquence  de  la  même  manière  que  contre  lout  apport  de  chaleur 
rapide.  Le  chien  tend  à  se  défendre  par  polypnée,  l'homme  par  vaso-dila- 
talion  périphérique. 

■1°  Quand  le  système  nerveux  est  impuissant  à  mettre  en  jeu  ses  moyens 
de  régulation  liahiluels,  il  est  prohahle  que  la  défense  contre  l'apport  de 
chaleur  se  fait  par  une  diininution  de  l'inleiisité  de  la  thermogenèse. 

3°  Au  point  de  vue  pratique,  la  haule  fréquence,  par  l'elTet  Joule  qu'elle 
développe,  constitue  un  procédé  particulier  de  thermothérapie,  moins  brutal 
que  les  moyens  de  thermolhérapie  externes  en  usage  (hains  chauds;  hains 
de  lumière,  de  soleil,  etc.)  et  en  difléranl  surtout  en  ce  qu'elle  n'occasionne 
aucune  dépense  sensible  pour  l'organisme. 

Secondairemenl,  la  mise  en  jeu  du  moyen  de  régulation  «  vaso-dilatation 
périphérique  n  parait  en  indiipier  l'emploi  dans  quelques  troubles  circula- 
toires :  spasmes  vasculaires  périphériques,  congestions  viscérales;  la  cryes- 
ihésie  des  brightiques  et  des  aitério-scléreux,  etc. 

MÉDEciiNE.  —  Recherches  sur  lu  répartition  de  la  substance  antivirulente  dans 
les  humeurs  des  animaux  vaccinés.  Note  de  M.  L.  Camus,  présentée  par 
M.  Bouchard. 

On  sait,  depuis  les  recherches  de  Sleriiberg  et  de  Kingoun,  que  dans  le 
sang  des  individus  vaccinés  existe  une  substance  capable  de  neutraliser  le 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,    N°   19.)  '  3o 


gc)1  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

vaccin,  mais  ce  sonl  les  travaux  de  Béclère,  Chambon,  Ménard  et  Jousset 
qui  ont  fait  connaître  (jueliiues-unes  des  propriclrs  pliysiqucs  et  chimiques 
de  celte  substance  active,  qu'ils  ont  appelée  siihslance.  ani Virulente.  Dans  le 
but  de  découvrir  une  condition  naturelle  dans  la(pielle  celle  substance  pour- 
rail  être  plus  ou  moins  isolée  des  matières  aliniminoïdes,  j'ai  étudié  compa- 
rativement l'action  anlivirulente  du  sérum  sani^uin,  du  liquide  céphaloia- 
cliidien,  de  l'humeur  aqueuse  et  du  contenu  de  bougies  remplies  d'eau 
distillée  qui  élaient  restées  un  certain  temps  dans  la  cavité  péritonéale 
d'animaux  fortement  vaccinés. 

Aclio/i  comparée  du  lirjiiide  céphalo-racliidwn  el  du  scriim  des  animaux  immu- 
nisés sur  le  vaccin.  —  Les  e\|itMiences  ont  été  faites  avec  les  humeurs  de  lapins  vac- 
cinés depuis  17  à  60  jours;  les  lir|iiides  ont  élé  mélangés  à  des  vaccins  d'activité  difTé- 
reiile,  mais  dans  cliaque  expérience  c'est  la  même  dilution  de  vaccin  très  homogène 
ipii  a  servi  pour  étudier  comparativement  l'action  du  sérum,  celle  du  liquide  céphalo- 
rachidien  et  celle  de  l'eau  salée  physiologique. 

La  dilution  finale  du  vaccin  était  d'environ  de  i  j)(iur  1000  et  le  contact  avec  les 
humeurs,  avant  rensemeucement,  a  varié  de  00  minutes  à  i  heure  3o  minutes  à  la 
température  de  'i-j".  Voici  réunis  dans  le  Tableau  suivant  les  résultats  des  expé- 
riences : 

Nombre  de  pusUilcs  par  loi'i"' 
Numéro  sur  les  surfaces  ensemciuces  avec  les  iiicUmi;es 

expériences.  vaccin  +  séruin.       vaccin -•- liq.  cépli.-racli.      vaccin +eau  salée. 

I o  1  35 

II j  2  27 

111 o  i4  16 

III'"' o  17  16 

IV o  4  3o 

IV'"-- o  28  3o 

.V o  o  37 

VI o  16  82 

VIII o  5  3', 

L'examen  de  ces  chifTres  montre  nettement  que  le  licpiide  céphalo-rachidien  a  un 
pouvoir  antivirulent  toujours  inférieur  à  celui  du  sérum  sanguin,  mais  son  activité 
semble  très  variable,  tantôt  elle  est  tiés  foi'le  et  tantôt  roniplétemeiil  nulle.  Dans  les 
expériences  III,  III'"'  et  IV'"',  où  elle  est  absolument  nulle,  le  liquide  cé|)lialo-rachidlen 
était  parfaitement  limpide  et  incolore;  dans  l'expérience  VI,  où  son  activité  est  faible, 
on  na  rien  remarqué  d'anormal,  mais  dans  les  e\])ériences  II,  I\',  ^',  où  l'action  anti- 
virulente a  été  très  marquée,  on  a  constaté  la  présence  d'une  trace  de  sajig  et  les  glo- 
bules ont  été  élimiiiés  pai'  centrifugation.  Dans  l'expérience  NUI,  le  lirpiide  céphalo- 
rachidien  était  exempt  de  globules  rouges,  mais  sa  centrifugation  a  donné  un  léger 
dépôt  blanchâtre.  JMifin,  si  l'on  réserve  l'expérience  1  pour  laquelle  l'observation,   en 


SÉANCE  DU  II  MAI  1908.  gg5 

ce  qui  concerne  la  piésence  de  trace  de  sang,  n'a  pas  été  bien  faite,  on  pent  conclure 
que  l'action  an tivirulenle  semble  ne  pas  apparlenir  au  liquide  céphalo-rachidien. 

Deux  fois  j'ai  examiné  l'humeur  aqueuse  au  point  de  vue  de  son  action  aniivirulenle 
et  je  l'ai  trouvée  nettement  intérieure  à  celle  du  sérum  sanguin,  mais,  cependant, 
encore  très  appréciabJe. 

Action  comparée  du  liquide  des  bougies  qui  ont  séjourné  dans  la  cavité  périlo- 
néale  d' animaux  immunisés  et  du  sérum  de  ces  animau  c  sur  le  vaccin.  —  Les 
bougies  employées  ont  été  la  bougie  Chamberland  F  et  la  bougie  d'alumine  A3;  après 
avoir  été  remplies  d'eau  stérilisée  et  convenablement  bouchées  elles  ont  été  Introduites 
aseptiquement  dans  la  cavité  péritonéale  des  lapins  où  elles  ont  séjourné  plusieurs 
semaines.  Tous  les  animaux  ont  bien  supporté  cette  opération,  tous  c>nt  continué  à 
augmenlei'  de  poids  et  quand  ils  ont  été  sacrifiés  aucun  ne  présentait  de  lésion  des 
organes  de  l'abdomen,  pas  d'ascite,  l'intestin  était  libre  d'adhérences  anormales  et  la 
bougie  était  simplement  enveloppée  par  le  grand  épiploon. 

Le  liquide  retiré  des  bougies  a  présenté  les  caractères  suivants:  de  couleur  jaune 
d'or  el  limpide,  il  coagule  à  lon",  ne  coagule  pas  à  75°,  précipite  par  le  sulfate  de  ma- 
gnésie à  saturation,  donne  une  trace  de  précipité  avec  le  chlorure  de  sodium  à  satura- 
tion et  laisse,  quand  on  le  soumet  à  la  dessiccation  dans  le  vide  sur  l'acide  sulfuriqne, 
un  résidu  de  4  pour  100.  'lliiri  exjjériences  ont  été  faites  avec  les  liquides  de  (|ualre 
bougies  dillérentes;  la  même  technique  que  précédemment  a  été  employée  et  voici  les 
résultats  obtenus  : 

Nombre  de  pustules  par  loi:™'  sur  les  surfaces  ensemencées 
avec  les  mélanges  : 

Vaccin  \'ai:cin  \'accin  Vaciiti 

H-  H-  -r-  -f-  Vaccin 

INuinéro                     Liquide  Liquide  Sérum  Sérum  + 

des                      de  hougie  de  hougie  niiiiiuuisé  immunisé  Eau  salée 

expériences.           non  cliuuiïé.  chauffé  à  72°.  non  eliaulîé.  chauffé  à  73°.  phys. 

V I  2  O  1  37 

VI I  »  o  »  8^ 

Vil I  »  o  I  170 

Vil'"' o  o  o  o  1) 

Vlll o  o  o  I  34 

L'expérience  témoin  de  l'expérience  Vil'""  a  été  faite  avec  le  sérum  d'un  lapin 
normal;  ce  sérum  a  été  dans  un  cas  employé  sans  chauffage  piéalable  et  dans  l'autre 
cas  après  chauffage  à  72".  Le  contrôle  a  donné  dans  le  premier  cas  87  éléments  et  dans 
le  second  94. 

On  voit  d'après  ces  chiffres  que  le  liquide  de  bougie  est  très  actif  et  que  son  pouvoir 
anlivirulent  n'est  pas  sensiblement  modifié  par  un  chauffage  à  72°,  il  se  comporte  en 
définilif  a  peu  près  comme  le  sérum.  La  diffusion  de  la  substance  active  se  fait  donc 
beaucoup  mieux  dans  le  liquide  des  bougies  incluses  dans  la  cavité  péritonéale  que 
dans  le  liquide  céphalo-rachidien. 

Kn  résumé,  les  liquides  que  nous  avons  examinés  sonl  tous  moins  actifs 


994  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

que  le  sériim  sanguin  et  il  est  à  remarquer  qu'ils  sont  aussi  moins  riches  en 
matières  alhuminoïdes.  Nous  n'avons  donc  pas  réussi  à  trouver  une  condi- 
tion naturelle  dans  laquelle  soit  réalisée  une  séparation  delà  substance  anti- 
virulente et  de  la  matière  albuminoïde;  quand  celle-ci  devient  rare  ou  fait 
défaut,  celle-là  diminue  ou  disparaît.  Un  fail  intéressant  lestc  cependant 
acquis,  c'est  que  la  répartition  de  la  substance  antiviruleiite  n'est  pas  égale 
dans  les  humeurs  et,  quand  l'immunité  générale  est  réalisée,  il  Y  a  des  liquides 
de  l'organisme  qui  en  sont  encore  dépourvus,  (^'.ette  constatation  permet  de 
comprendre  pourquoi  les  différents  organes  d'un  même  individu  immunisé 
ne  sont  pas  également  sensibles  à  l'agent  infectieux;  c'est,  par  exemple,  le 
cas  de  la  cornée  qui  parfois  conserve  une  réceptivité  manifeste  pour  le  virus 
vaccinal  alors  que  la  peau  est  devenue  réfraclaire  à  l'inoculation. 

Enfin,  relativement  au  mécanisme  de  1  immunité,  il  convient  de  remar- 
quer qu'ici  encore  c'est  au  sang  qu'appartient  le  premier  rôle  et  aussi  le 
plus  important  dans  la  défense  humorale  de  l'organisme. 


PARASITOLOGIE.  —  Sur  un  Oospora  nouveau  (Oo.epora  lingualis  /?.  sp.) 
associé  au  Cryptococcus  linguœ-pilosîe  dans  la  langue  noire  pileuse.  Note 
de  M.  Ferxand  Guéguen-,  présentée  par  M.  Guignard. 

La  langue  noire  pileuse,  hypertrophie  des  papilles  linguales  accompa- 
gnée de  pigmentation,  est  considérée  aujourd'hui  comme  d'origine  parasi- 
taire. Après  avoir  incriminé  tantôt  le  Leplolhrix  huccalis,  tantôt  des  moisis- 
sures que  l'on  connaît  à  l'état  saprophytique  \Mucor  (llhizopus)  ni<^er, 
Trichosporium  chartarurn,  Uonnodendron  eludosporioides^,  on  attribue  actuel- 
lement cette  affection  au  seul  Cryptococcus  linguœ-pilosœ,  levure  entrevue 
par  Raynaud  (1869),  bien  étudiée  par  Lucet  (1901)  et  retrouvée  depuis  par 
divers  auteurs.  Dans  un  cas  de  langue  noire  observé  chez  un  vieillard,  j'ai 
trouvé,  associé  au  Cryptococcus,  un  chanqjignon  du  genre  Oospora  :  c'est 
probablement  cet  Hyphomycète  que  Morelli  (Soc.  BioL,  1891),  dont  le 
travail  paraît  avoir  échappé  à  l'attention  de  Lucet  et  de  la  plupart  des 
auteurs  qui  l'ont  suivi,  a  observé  isolément  dans  la  même  alfection,  et  cultivé 
en  le  prenant  d'ailleurs  pour  un  bacille,  n'en  ayant  obtenu  que  des  formes 
mycéliennes  stériles  et  fragmentées. 

La  levure  associée  à  cet  organisme  possède  bi(Mi  les  caractères  indiqués 
par  Lucet.  J'ajouterai  que  sur  beaucoup  de  milieux  solides  ou  liquides,  les 
cultures,  d'abord  blanc  crème,  brunissent  à  la  longue.  Elle  coagule,  puis 


SÉANCE    DU    II    MAI    1908.  99^ 

peptonise  leiUcment  le  lait,  liquéfie  à  la  Ionique  l'albunnne,  fait  fermenter 
le  saccharose,  le  glucose,  l'inuline,  non  le  laclose  et  le  maltose.  Les  asco- 
spores  n'ayant  pu  être  o1:)tcnues,  elle  doit  demeurer  dans  le  g.  Cryptococcus. 

L'or?anisnie  qui  fait  l'objet  de  cette  Note  forme  in  situ  des  bâtonnets  à  membrane 
mince,  immobiles,  larges  à  peine  de  ol^,5,  d'une  longueur  moyenne  de  3l^,  pouvant 
atteindre  5H-  ou  (>'■'■,  et  alors  flexueux  ou  géniculés;  parfois,  au  contraire,  plus  courts  et 
ajustés  bout  à  bout,  simulant  des  diplobacilles  ou  des  cocci.  Le  contenu  de  tous  ces 
éléments  se  colore  uniformément  par  la  métliode  de  Gram.  Sur  les  divers  milieux 
nutritifs,  cet  organisme  prend  nettement  les  caractères  d'un  Oospnra. 

En  gouttes  pendantes  sur  bouillon  à  +  22°,  chaque  élément  s'allonge  en  une  ligne 
brisée  pouvant  dépasser  4ooi^  et  portant  quelques  ramifications  latérales.  Sur  gélatine, 
il  se  forme  un  lacis  de  filaments  dont  certains  rameaux  se  contournent  en  spires  courtes 
et  peu  serrées;  le  tout  se  dissocie  proniptement  en  bâtonnets  droit?,  flexueux  ou 
sinueux,  mêlés  de  petits  articles  en  crochets  ou  en  anneaux  plus  ou  moins  fermés,  qui 
sont  des  fragments  de  spires.  En  pratiquant  de  fines  coupes  dans  les  thalles  puncti- 
formes  saillants  obtenus  sur  carotte  après  8  mois,  on  trouve  des  filaments  cylin- 
driques à  contenu  colorable,  pourvus  de  cloisons  épaisses  et  hvidiues,  inégalement 
distantes  et  paifois  accompagnées  de  ramifications;  çà  et  là  s'intercalent  des  chlauivdo- 
spores  ovoïdes  de  2V-  à  Si'-  sur  il'-,  simples,  uni-  nu  biseptées.  L'extrémité  libre  des 
hyphes  se  redresse  et  se  fragmente,  après  cloisonnement  préalable,  en  bâtonnets  iné- 
gaux, parfois  cocciformes,  ou  bien  se  renfle  légèrement  pour  s'égrener  en  chaînettes 
de  conidles  d'abord  subcylindriqnes,  puis  presque  rondes  et  de  ol^,8.  Ces  conidies 
paraissent  endogènes,  car  on  en  voit  paifois  une  série  en  formation  dans  une  hyphe 
hyaline;  elles  sont  susceptibles  de  germer  après  léger  gonflement.  On  retrouve  aussi 
sur  le  thalle  quelques-uns  des  tortillons  mycéliens  signalés  plus  haut. 

Cet  organisme  cultive  faiblement  sur  la  |)lupart  des  milieux  usuels.  Sur  les  solides 
(gélatine,  gélose,  séium,  pomme  de  terre,  carotte,  topinambour)  inoculés  en  strie, 
on  obtient,  vers  le  huitième  jour,  de  petits  points  hémisphériques  blanchâtres,  deo'"°',5 
à  i""",5,  non  confluents,  parfois  grisâtres  à  la  longue  (formation  de  conidies),  mais 
conservant  leurs  dimensions.  Sur  Raulin,  aucun  développement;  dans  les  autres 
liquides  (bouillon,  eau  peptonée,  solutions  sucrées,  décoctés  végétaux),  on  obtient  péni- 
blement quelques  points  blancs;  il  est  impossible,  même  sur  les  infusions  de  foin  et  de 
paille  si  favorables  aux  autres  Oospora,  d'obtenir  ici  des  cultures  plus  prospères.  La 
gélatine  n'est  pas  liquéfiée;  le  lait  se  coagule,  puis  se  peptonise  lentement;  l'albumine 
esl  liquéfiée  sans  peplonisation.  11  ne  se  forme  pas  d'indol  aux  dépens  de  la  peplone; 
les  nitrates  sont  réduits,  l'urée  semble  hydratée  (odeur  ammoniacale  de  la  culture). 
Les  sucres,  principalement  le  lactose  et  le  maltose,  paraissent  favoriser  la  croissance. 
Le  développement,  nul  à  -H  18°,  commence  vers  le  septième  jour  à  -+-  22°;  de  plus  en 
plus  rapide  à  4-28°,  34°,  37°,  et  surtout  â  -+-4i°,  il  n'a  plus  lieu  vers  -+- 43°- 
Anaérobie  relatif,  l'organisme  croît  mieux  en  piqùie  qu'en  strie  et  olïre  le  maximum 
de  vigueur  sur  carotte  recouverte  d'huile  de  vaseline,  â  -|-4i°-  H  "e  semble  pas  se 
développer  dans  le  vide  complet.  La  présence  du  Cryptococcus  dans  les  cultures 
mixtes  ne  jiarait  aucunement  favoriser  l'IIyphomycète ;  il  n'y  a  pas  entraînement  de 
celui-ci  par  la   levure,  et   cette   dernière    ne   sécrète  aucune   substance    favorisant    le 


996  ACADÉMIE     DES     SCIENCES. 

développement  de  VOospora.  Les  innculntions  de  cultures  pures  faites  au  pigeon 
(dans  le  péritoine),  au  lapin  (veine  marginale  de  l'oreille,  produit  de  raclasse  de  six 
cultures),  au  cobaye  (scaiilication  légère  de  la  langue)  sont  demeurées  sans  résultat, 
même  avec  des  cultures  faites  à  labri  de  lair. 

Cet  organisme,  que  je  nomme  Oospora  /ingua/is  en  raison  de  son  habitat, 
ne  paraît  pas  exister  sur  la  langue  des  individus  normaux.  La  ténuité  des 
cultures  m'a  empêché  jusqu'ici  de  multiplier  les  essais  d'inoculation  du 
champignon  pur  ou  accompagné  de  la  levure,  et  d'apporter  la  preuve  for- 
melle du  r<'ilc  qu'il  scuihle  jouer  dans  la  palliogénie  de  la  langtie  noire. 


ClilMii-:  BIOLOGIQUE.  —  Formation  et  disparition  de  l'dldéliyde  élhylitjiic  sous 
l'injhienct  des  levures  alcooliques.  Note  de  MM.  A.  Tkillat  et  Salto.v, 
présentée  par  M.  Konx. 

Les  levures  alcooliques,  en  dehors  de  la  fermentation  normale,  peuvent 
aldéliydifier  directement  lalcool  éthylique  dans  des  proportions  assez  con- 
sidérables pour  permettre  d'isoler  directement  l'aldéhyde  acétique.  Les 
conditions  de  nos  expériences  sont  essentiellement  différentes  de  celles  oii 
l'aldéhyde  se  forme  au  cours  des  fermentations. 

L'observation  nous  ayant  tout  d'aijord  démontré  que  l'aldéhyde  acétique 
mise  en  contact  avec  la  levure  fraîche  disparaissait  rapidement  en  partie, 
nous  avons  combiné  nos  expériences  de  telle  sorte  que  la  production  de 
l'aldéhyde  fût  assez  rapide  pour  permettre  de  l'isoler  avant  sa  disparition. 

Après  plusieurs  essais  sur  diverses  levures  pures  de  bière  et  de  vin  qui 
nous  ont  toujours  fourni  de  l'aldéhyde  acétique,  nous  avons  choisi  la  levure 
pressée  de  boulanger  (marque  Springer),  facile  à  se  juocurer  dans  un  état 
de  pureté  suffisant. 

On  lave  ces  levures  jusqu'à  ce  que  les  eaux  ne  soient  plus  acides  :  on  constate  i]Me 
ces  eaux  ne  donnent  aucune  coloration  avec  les  réactifs  des  aldéhydes,  loo^  de  levure 
pressée,  correspondant  à  70s  de  levure  sèche,  sont  placés  dans  wnii  bonbonne  de  4o'  de 
capacité,  munie  d'uti  agitateur  faisant  i5o  tours  à  la  minute,  de  manièie  à  mettre 
constamment  les  levures  en  contact  avec  l'air.  La  bonbonne  contient  6'  d'eau  alcoo- 
lisée à  10  pour  100.  La  quantité  de  levure  humide  est  donc  d'environ  17  poui-  100 
du  poids  du  liquide  ou  de  11,7  pour  100  si  on  la  compte  à  l'étal  sec.  L'aération  du 
liquide  se  fait  par  l'ouveiture  du  goulot  de  la  bonbonne,  sous  l'inlluence  de  l'agi- 
lalion.  Après  i  heure  d'agitation,  à  la  tem|)érature  du  laboratoire,  on  constate  déjà 
la  présence  de  l'aldéhyde  dans  le  liquide  :  après  2  à  3  heures,  on  sent  dans  le  labora- 
toire une  forte  odeur  d'aldélivde.   Après  6  heures,  tout  le  contenu  de  la  bonbonne  est 


SÉANCE    DU    I 1    MAI    1908.  997 

filtré  pour  séparer  iinmédialement  le  ]i(|iiide  de  la  levure  en  suspension  :  on  réunit 
les  filtrais  de  plusieurs  opérations  et  l'on  recueillie  par  une  première  distillation,  dans 
des  récipients  refroidis  à  la  glace,  les  li(|uides  passant  jusqu'au  voisinage  du  point  de 
distillation  de  l'alcool  éllivlique.  Ce  distillât  de  lèle  est  constitué  par  un  mélange 
d'eau,  d'alcool,  d'acélal  et  d'aldéliyde  acétique.  Une  nouvelle  rectification  peut  per- 
mettre d'isoler  directement  de  l'aldéhyde  acéli(|ue  à  l'état  pur. 

D'ajH-és  MM.  Dubourg,  Mathieu  (' ),  Trillat  (^),  l'alcool  s'oxyde  sous  de  multiples 
iniluences  :  contact  avec  les  corps  poreux,  avec  le  noir  animal  ou  la  mousse  de  pla- 
tine, etc.  Une  légère  acidification  favorise  l'aldéhydification  :  il  en  est  de  même  de  la 
présence  de  substances  jouant  le  rôle  de  porteurs  d'oxygène,  comme  les  sels  de  fer. 
Des  expériences  comparatives,   faites   dans  les  mêmes  conditions,  s'imposaient  donc. 

Voici,  à  tilre  d'exemple,  les  résullats  obtenus  dans  un  ceilain  nouibi-e 
d'e.xpériences  : 


Essais  avec  levures. 


Comparaison  avec  tIivorsr;s  substances  oxydantes. 


WAù 

hyde 

Aldéhyde 

Substances. 

r<irnice. 

Substances. 

formée. 

noir  de  platine 

< 

200 

levures  mortes 

<  100 

noir  animal 

< 

100 

alcool  -h  H  Cl 

<  3oo 

coke 

< 

00 

alcool  +  ac.  lactique 

<;  100 

tourbe 

< 

5o 

alcool  -1-  ac.  succinique 

<  100 

sciure 

< 

00 

avec  ])erchlor.  de  fer 

<9oo 

ponce 

< 

80 

Aldéliyde  acétique 
|H)Ui-  100  d'alcool 
Solulir)ns  alcoolicjucs.        à  100"  {en  millij;r.). 

Sans  levure traces 

Alcool  à  o,.5  p.  100.  ti'accs 

9  l  ,\lcool  à  3,5  p.  100.  iSoo 

>  1  Alcool  à  5  p.  joo.  .  2.5oo 
~   1  Alcool  à   10  p.  100 

o    J  1 

>  /       (moy.  de  iSess.).  iioo 
\  Alcool  à  5o  p.  100..  600 

L'aldéhydificalionde  ralcoolest  donc  beaucoup  plus  intense,  en  pi-ésence 
des  levures  vivantes,  que  dans  les  antres  cas  examinés. 

La  même  levure,  dans  les  mêmes  condilioiis  d'expérience,  non  seulement 
ne  perd  pas  de  sa  propriété  d'oxyder  l'alcool  éthylique,  mais  elle  semble 
s'adapter  de  mieux  en  mieux  à  l'aldéhydification. 

Après  i(S  essais  successifs  dans  lesquels  les  levures  avaient  produit  en 
totalité  une  quantité  d'aldéhyde  supérieure  à  leur  poids,  ces  mêmes  levures 
avaient  acquis  la  propriété  d'oxyder  plus  rapidement  l'alcool.  Il  suffit 
d'agiter  pendant  quelques  minutes,  dans  un  verre  conique,  cette  levure 
avec  de  l'eau  alcoolisée  pour  constater,  dans  le  liquide  filtré,  la  coloration 
rose  du  bisulfite  de  rosaniline  écjuivalente  aux  colorations  fournies  par  les 
solutions  d'aldéhyde  acétique  au  777775-. 

(')  Bulletin  de  i Association  des  chimistes,  igorj. 
(^)   Comptes  rendus,  1904. 


[}Cj^  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Disparilwn  de  i aLléhydc  acétique.  —  Un  phénomène  reman}uable  est  la 
disparition  rapide  de  Taldéliyde  acétique  au  cours  des  expériences;  ce  fait 
nous  paraît  aussi  important  que  sa  formation.  I /aldéhyde  acétique  disparaît 
en  ellet  peu  à  peu  quand  on  l'ajoute  à  un  liquide  alcoolisé,  contenant  de  la 
levure  fraîche  en  suspension.  C'est  ainsi  rpie  les  liquides,  au  cours  de  nos 
essais,  s'appauvrissaient  rapidement  en  aldéhyde,  si  l'on  n'avait  pas  soin  de 
les  séparer  immédiatement  des  levures  en  suspension. 

Voici  un  Tableau  qui  donne  des  exemples  de  cette  disparition  : 

Après  8  jours 

Tilie  iiiilial  Titre  (le  litre 

des  des  des  solutions 

solutions  aldéhydi(|ues,  sciliilinns  aldéliydii|ues  témuins 

contenant  après  n'avait  pas 

des  levures  fraîches                    ^ — — — -^ — — essentiellement 

(loe  d'eau  alcoolisée  à   lo  p.  loo).  2  heures.       IJ  lnures.      24  heures.        4  jours.  varié). 

Solution  d'aldélijile  au    j-j-^^^  .         j^ôô  loVo  Wiïïï  jinnjô  ni^an' 

»  3ôV()-         Wôô  TûTTôu  '"■•'"''  "'i'i'"-  l'^ant 

»  uTuTo-  "  traces  iirant  néant  néant 

La  continuité  d'action  des  levures  constatée  pour  la  formation  d'aldéhyde 
s'observe  donc  aussi  pour  sa  disparition.  Ainsi  ces  mêmes  solutions  alcoo- 
licjues  contenant  lo^  de  levures  ont  été  additionnées  à  quatre  reprises  dif- 
férentes de  Y^  d'aldéhyde  acétique  qui  a  toujours  disparu  après  4  jours 
de  contact. 

Nos  essais  nous  ont  démontré  que  les  faits  cités  se  produisaient  surtout 
(piand  la  levure  était  vivante,  confirmant  ainsi  l'opinion  de  MM.  Kayser  et 
Demolon.  Nous  avons  aussi  observé  qu'ils  n'avaient  pas  lieu  avec  d'autres 
alcools.  La  première  conclusion  à  tirer  de  nos  expériences  est  que  l'ac- 
tion oxydante  des  levures  dans  raldéhydification  de  l'alcool  est  différente 
de  celle  des  actions  ditesr/fcy«<ac^,  puisque  les  résultats  obtenus  conduisent  à 
une  notion  de  spécificité.  Mais  l'action  de  contact  peut  intervenir  étant  donnée 
la  Irlande  surface  des  levures;  et  en  réalité,  nos  résultats  ne  sont  pas  en 
coùlradiction  avec  les  expériences  de  M.  Dubourg  et  de  l'un  de  nous, 
prouvant  que  l'intervention  d'un  acte  physiologique  n'était  pas  nécessaire 
pour  l'aldéhydification  de  l'alcool. 

Nous  avons  entrepris,  d'autre  part,  une  série  d'essais  pour  mieux  déli- 
miter le  phénomène  et  pour  nous  rendre  compte,  notamment,  du  rôle  joué 
par  les  sucs  de  la  levure. 


SÉANCE    DU    II    MAI     lC)oS.  999 

En  résumé,  ces  premiers  essais  oui  idenlifié  définitivement  raidéhyde 
acétique  dans  les  fermentations,  ce  que  l'usage  des  seules  réactions  colo- 
rimétriques  n'avait  pas  permis  de  faire.  La  disparition  de  l'aldéhyde  au  fur 
et  à  mesure  de  sa  formation  explique  les  résultats  contradictoires  des  dosages 
d'aldéhyde  dans  les  liquides  de  fermentations  et,  notamment,  jdans  les  vins 
atteints  de  maladies  microbiennes.  Nos  expériences  expliquent,  encontre,  la 
formation  abondante  d'aldéhyde  dans  l'alcool,  provenant  de  la  fabrication 
des  levures  par  le  procédé  dit  cVaération. 

Quoiqu'il  ne  faille  pas  généraliser  les  résultats  de  cette  étude,  d'un  cas 
particulier,  ils  doivent  néanmoins  fixer  l'attention. 


BACTÉRIOLOGIE.  —  Sur  la  valeur  nulriliw  île  quelques  peptones  pour  ilijfe- 
rentes  espèces  microbiennes.  Note  de  M.  II.  Duxschmaxx,  présentée  par 
M.  Roux. 

Nous  avons  essayé  de  déterminer  comparativement  pour  (pielques  espèces 
microbiennes  la  valeur  nutritive  de  la  pcplone  Defresne,  de  la  peptone 
Martin  et  d'une  peptone  d'origine  végétale  préparée  au  laboratoire  de 
Chimie  physiologique  de  l'Institut  Pasteur  (  '  ).  Dans  ce  but,  nous  avons 
préparé  des  solutions  contenant  3  pour  100  de  peptone,  3  pour  100  de  lac- 
tose et  I  pour  100  d'extrait  de  viande  de  Liebig.  Après  avoir  déterminé  le 
résidu  sec  des  divers  milieux  nutritifs,  nous  distribuons  chacun  d'eux  dans 
une  série  de  ballons,  ensemencés  soit  avec  du  Ijacille  typhiquc,  soit  avec  du 
haclerium  coli,  soit  avec  de  la  bactéridie  charbonneuse,  soit  eniin  avec  du 
bacille  dipiitérique.  Lorsque  le  développement  est  terminé,  on  sépare,  par 
filtration  sur  un  papier  approprié,  les  corps  microbiens  qui  sont  séchés  et 
pesés  à  part.  L'extrait  sec  du  liquide  filtré  est  dosé  et  la  différence  entre  le 
poids  ainsi  obtenu  et  celui  du  résidu  sec  du  milieu  avant  ensemencement 
fournit  la  quantité  de  matière  consommée  par  les  microbes. 


(')  La  peptone  Defiesne  esl  obtenue  \y,\v  l'actioi)  du  pancréas  sur  la  viniide  de 
bœuf;  la  peptone  Mai-tin  se  piéparc  en  faisant  digérer  des  estomacs  de  porcs 
hachés  au  moyen  de  La  pepsine  qu'ils  contiennent;  la  peptone  végétale  provient 
de  matières  albuminoïdes  extraites  de  légumineuses  et  peptonisées  par  la  pa- 
païoline. 

C    R.,  iQoS,  \"  Semestre.  (T.  CXLVl,   N°  19.)  l3l 


lOOO  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Voici  ce  que  nous  avons  alors  pu  constater  : 


Cuit 

ures  typhiques. 

Quantité 

du 
li(|uicle. 

Poids 

de  matière 

sèche. 

Sorte 
de  la  pcptone. 

Poids 

sec 

des  corps 

microbiens. 

Pour  100 
de 

retideiiient. 

Poids  sec 

de 

matière 

consommée. 

Pour  100 

de  matière 

se  elle 

disparue. 

5o 
5o 
5o 

4,o4o 
3,950 
3,625 

\éf,'élale 

Defresne 

Martin 

s 
0,0906 

0,0670 

o,o538 

2,  25 

I  ,7 

1,48 

1,' 
I  ,409 

1.164 

0,939 

34,8 
29,5 

25,9 

Cultures 

du  Ijacleriuni  coli. 

5o 
5o 
5o 

4,o4o 
3,900 
3,625 

végétale 

Defiesne 

Martin 

o,o38 
o,o38 

0,94 
0,96 

pei 

1 ,5oi 
1,443 
•du 

37,. 
36,5 

Cultures  cliarhonneuses. 

5o 
5o 
5o 

4  !  o4o 
3,950 
3 ,  625 

végétale 

Defresne 

Martin 

o,o38 
0,016 
0,016 

o.9i 

0,4 

0,45 

0,960 
0,367 
o,i46 

23,7 
9,3 
4,0 

Cultures  diplilcriq 

ues. 

5o 
5o 
5o 

4,o4o 
3,950 
3,625 

végétale 

Defresn.e 

Martin 

0,109 
0,087 
o,o4o5 

2,7 
2,2 

1  ,  1 

2,l4o 

1 ,65i 
1,339 

53,0 
4>,8 
36,9 

Ces  chiffres  nous  démontrent,  soil  pour  le  rendenienl  en  corps  microbiens, 
soit  pour  la  quantité  de  matière  sèche  consommée  par  les  cultures,  que,  dans 
les  milieux  lactoses,  la  peptone  végétale  est  sensiblement  supérieure  aux 
deux  autres  sortes  de  peptone  pour  le  développement  du  bacille  typhique, 
delà  bactéridie  charbonneuse  et  du  bacille  diphtérique;  par  contre,  en  ce 
qui  concerne  le  hacterium  coli,  nous  ne  trouvons  cjue  des  différences  insigni- 
fiantes. 

Comme  nous  l'avons  exposé  à  un  autre  endroit  (  '  ),  le  hacterium  co//attaque 
de  préférence  les  corps  ternaires,  les  sucres,  et  ne  vit  aux  dépens  de  la  ma- 
tière azotée  que  quand  les  sucres  font  défaut;  tandis  que  le  bacille  diphté- 
rique, comme  on  sait,  est  plutôt  gêné  par  la  présence  des  sucres,  à  cause  de 
racidilication  rapide  du  milieu. 

L'avantage  de  la  peptone  Martin  pour  la  préparation  de  la  toxine  diph- 
téri(|ue  tient  à  ce  cju'elle  ne  renferme  pas  de  sucres.  Il  était  donc  tout  in- 
diqué d'éprouver  les  mêmes  milieux  sans  lactose. 

Cj   C'iiiipics  rendus  de  la  Société  de  Binlogie.  séance  (In  16  nii\eniLire  1907. 


SÉANCE   DU    II    MAI    lyoH.  lOOl 

Voici  ce  que  nous  avons  alors  pu  constater: 

Cultures  lyplnques. 


Poids 

Poids 

Poids 

Pour  100 

Quanlité 

de 

sec 

Pour  ion 

sec 

de  matière 

du  liquide 

matière 

Sorle 

des  corps 

de 

de  matière 

sèche 

ensemencé. 

sèche. 

de  la  peptone. 

microbiens. 

rendement. 

Inùlce. 

brûlée. 

cm3 

5o 

1,990 

végétale 

0,077 

3,9 

0,697 

35,0 

5o 

1,896 

Defresne 

0,0569 

3,0 

o,5o6 

26,7 

5o 

1,962 

Martin 

0,090 

4,6 

0,607 

3o,9 

Cil  hures 

du   bacterium  coli. 

5o 

•>99o 

végétale 

o,o3() 

2,0 

0,347 

'7,4 

5o 

1,896 

Defresne 

0,079 

4,2 

perdu 

» 

5o 

1,963 

Martin 

0,089 

4,5 

|)er(lii 

)} 

Cul.lures  diphicri 

iques. 

5o 

1,990 

végétale 

0,889 

4,4 

0,7826 

39,3 

5o 

1,896 

Defresne 

0,067 

3,5 

0,6455 

34,0 

5o 

1 ,962 

Martin 

0,070 

3,6 

0,6725 

34,3 

Nous  voyons  qu'ici  les  différences  observées  dans  les  quantités  de  matière 
consommée  vont,  pour  le  bacille  typlii(|ue,  dans  le  même  sens  que  dans  les 
milieux  lactoses,  tandis  que,  par  rapport  au  rendement  en  corps  microbiens, 
c'est  la  peptone  Martin  qui  l'emporte.  Le  bacterium  coli,  par  contre,  pousse 
beaucoup  moins  bien  sur  la  peptone  végétale  que  sur  la  peptone  Defresne  et 
surtout  sur  la  peptone  Martin.  Quant  au  Ijacille  diphtérique,  les  résultats 
sont  analogues  pour  les  milieux  lactoses;  seulement  les  dillérences  avec  les 
diverses  sortes  de  peptone  sont  ici  notablement  moins  marquées. 

Ces  indications  sur  la  valeur  nutritive  de  la  peptone  végétale  nous 
encouragent  à  l'employer  pour  la  préparation  des  toxines  microbiennes, 
bien  qu'il  ne  soit  pas  dit  que  le  rendement  en  toxines  marche  nécessairement 
de  pair  avec  celui  en  corps  microbiens  ou  soit  en  rapport  avec  la  perte  en 
matière  consécutive  à  la  croissance  microbienne.  Mais  ce  qui  saute  surtout 
aux  yeux,  dans  les  données  que  nous  présentons,  c'est  l'avantage  de  la 
peptone  végétale  pour  la  culture  du  bacille  typhique  et  pour  la  séparation 
de  celui-ci  d'avec  le  bacleriuin  coli. 


La  séance  est  levée  à  4  licures  un  ;juart. 

G.    D. 


,002  '  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


Bt  I.LETIX    Bini.inr.RAPIllOUE. 


(Jlvhages  rkçus  dans  la  séance  du   II   MAI   1908. 

Annales  du  Bureau  central  météorologique  de  France,  publiées  par  A.  Angot; 
année  igoô  :  II.  Observations.  III.  Pluies.  Paris,  Gaulhier-Villars,  1907-1908;  i  vol. 
et  1  fa-c.  111-4°.  (Présenté  par  M.  Darboux.) 

Leçons  élémentaires  sur  le  calcul  des  probabilités,  par  P..  DR  Montessus  :  Philo- 
sophie du  hasard.  Principes  du  calcul  des  probabilités.  Jeux  de  hasard.  Jeux 
savants.  La  spéculation.  Prohabilité  géométrique.  Tir  des  armes  à  feu.  Les 
assurances.  Les  sciences  morales  et  économiques.  Paris,  Gauthier-Villars,  1908; 
I  vol.  in-8°.  (Hommage  de  Tauleur.) 

Recueil  des  actes  officiels  et  documents  intéressant  l'Hygiène  publique.  Travaux 
du  Conseil  supérieur  d' Hygiène  publique  de  France;  l.  XXXVI,  année  .906.  Melim, 

1Q07;  I  vol.  in-S". 

Revue  scientifique  du  Bourbonnais  et  du  Centre  de  la  France,  publiée  sons  la 
direction    .le   M.    Krnest  Olivier;   20«  année,   1907.  Moulins,  imp.  Etienne  Aucla.re, 

1907;  I  vol.  in-8°.  ,         c  ,-,    r 

Meridian  circle  observations  made  at  the  Lick  Observatory,  University  of  Lali- 
fornia,  ,901-1906,  by  R.-H.  Tucker.  {Publications  of  tiœ  Lick  Observatory,  t.  X.) 
Sacramento,  1907;  1  vol.  in-4°. 

Observations  at  stations  of  the  second  order  and  at  anemograph  stations,  fort  Ihe 
monlhs  of  january  and  february   1908.  Londres,    meteorological  Office,    1908;  2  fasc. 

'''  Index  Desniidiaceariim  citalionibus  locupletissimus  atque  bibliog raphia,  auctore 
C.-F.-O.  iNoRDSTFDT  :  Suprlementum,  opns  subsidiis  Regiœ  Âcademiœ  Scienliarnm 
Suecicœ  edilum.  Berlin,  Bornlraeger,  s.  d.;   1   vol.  in-4°. 

U.  S.  Department  ofAgricnltnre.  Twenty-third  annual  Report  of  the  Bureau  oj 
Animal  Indaslry,  for  ihe  year  1906.  Washington,  1908;   1  vol.  in-8°. 

Abhandlungen  der  kôniglich  preiiss  ischen  Akademie  der  Wissenschaften,  ans 
dem  Jalue  1907;  mit  8  Tafeln.  Berlin,  1907;  1  vol.  in-^». 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  n"  55. 

Depuis  1835  les  COMPTES  REKDDS  tiebiJoraadaires  paraissent  régulièrement  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  fin  de  l'année,  deux  volumes  in-4°    Deu* 
ibles,  l'une  par  ordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 
part  du  i"  Janvier. 

Prix  de  l'abonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


chez  Messieurs  : 
'en Ferra  n  frères. 

Chaix. 
ger  j  Jourdan, 

•liens Courtin-Hecquet. 

I  G«ranaia  «t  Grassin 

gers 

f  Siraudeau. 

yonne Jérôme. 

•ançon Marion. 

/  Ferel. 
rdeaux Laurens. 

(  Muller  (G.) 

■irges Renaud. 

Derrien. 
F.  Robert. 
Le  Borgne. 
'  Uzel  frères. 

'n Jouan. 

ambéry Darde!  el  Bouvier. 

\  Henry. 

(  Marguerie. 

Delaunay. 
Bouy. 

IGroffier. 
Rate). 
Rey. 

)  Lauverjat. 
I  Degez. 


^st. 


chez  Messieurs  : 

r«,.,.„<  l  Baumal. 

Louent J 

\  i\I°"  Texier. 

,  Gumia  et  Miisson. 
y  Georg. 
Lyon (  Phily. 

Maloine. 

Vitte. 

Marseille Ruât. 

Montpellier <„      ,  ,., 

'  \  Goulet  et  (ils. 

Moulins Martial  Place. 

iBuvignier. 
Grosjean-Maupin. 
WaijTier  et  Laniljert 


JVantes  . 


Nice 


Dugas. 
Veloppé. 

Barma. 

Appy 


^rbourg  . . 
rniont-  Ferr . . 


•noble JDrevet. 

Gratier  et  C" 


Rochelle Foucher. 

Havre 


Bourdignon. 
Dombre. 


Tallandier. 
Giard. 


Poitiers. 


Houen . 


Nimes Debroas  Duplan. 

Orléans Loddé. 

Blanchier. 
Lévrier. 

Rennes Plii.on  et  Hommai». 

Rochefort Girard  (M"" ). 

Langlois. 

Lestringanl. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Figard. 
Allé. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Toulon . . . 
Toulouse  . 


\  Gimet. 
i  Privât. 


iBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 


Valenciennes  . . 


\  Giard. 
)  Lemaitre. 


chez  Messieurs  : 

Amsterdam..    ..  j  F^i'^ema     Caarel 
'      sen  et   C". 

At/iénes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

iAsher  et  C". 
Friedlander  et  fils. 
Kuhl. 
Mayer  et  Muller. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLauierlin. 
Mayoloz  et  .\udiarte. 
Lebègue  et  G'°. 

/  Sotchek  et  G°. 
/^'"^^'■«^t (Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C-. 

Christiania Cammermeyer. 

C onstantinople  . .     Otto  Keil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

(jund Iloste. 

(lénes Beuf. 

I  E^girnann. 
Genève j  Georg. 

'  Burckbardt. 

La  Haye Belinfante    frères. 

Payot  et  C'V 

Lausanne Rouge. 

Sack. 
Barth. 
Brockbaus. 
Leipzig ('  Lorentz. 

j  Twietrneyer. 

'  Voss. 

I  Desoer. 

'  Gnusé. 


Chez  Messieurs  : 

Londres ;  Hachette  et  C" 

(  Nutt. 
Luxembourg . 


Madrid. 


^Dulau. 

'  Hachette  et 

(  Nutt. 

V.  Bucl 
/  Ruiz  et 
I  Romo. 


Nutt. 
V.  Buck. 
Ruiz  et  O'. 


Milan . 


I\'aples 


Dossat. 
F.  Fé. 

Bocca  frères. 
Hœpli. 

Uoscou Tastevin. 

Marghieri  di  Gius. 
Pellerano. 

iDyrsea  et  Pfoiffei. 
Stechert. 
Lemcke  et  Buechuer 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  C''. 

Palerme Reber. 

Porto Magalhm    et    Moniz. 

Prague Rivnac. 

Rio  Janeiro Garnier. 

Bocca  frères. 

Loescher  et  G'". 

Rotterdam Kramors  et  fils. 

Stockholm Nordi»ka  Boghaudel 

Zinserling. 


Rome. 


S'-  Pe'tersbourg  . 


WolIT. 


Turin  . 


Liège . 


Bocca  frères. 
Brero. 
Rinck. 

Rosenberg  et  Sellier 
Varsovie Gebethner  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 

(  Frick 

Vienne^ s  /-.       i  i  „.  /-^. 

i  Gcrold  et  G". 

Zitrich Rascher. 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes     1  à  31.   —  (3  Août  i835  a  3i  Décembre  i85o.  )  Volume  in-4»;  i85J.  Prix 25  fr. 

Tomes  32  à  61.  —  (  i"  Janvier  iS5i  à  3i  Décembre  i8G5.  )  Volume  10-4°;  1870.  Prix 25  fr. 

Tomes  62  à  91.  —  (  i"  Janvier  i866  à  3i  Décembre  18S0.  1  Volume  in-4'':    1889.  Prix 25  fr. 

Tomes  92  à  121.  —  d"  Janvier  1881  à  3i  Décembre  (89  J.)  Volume  in-T;  1900.   Prix 25  fr. 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES: 

imel.  — Mémoire  sur  quelques  points  de  la  Pbysiologiedes  Algues,  par  M. VI.  A.  DiiRBiisel  A.-J.-J.Solier.  —  Mémoire  sur  le  Calcul  des  Perturbi  lions  qu'éprouvent 
roniétes,  par  M.  Hansk.v.  —  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  ckins  les  pbénomènes  digestifs,  parliculicrenient  dans  la  digestion  des 

ères  grasses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-4°,  avec  32  planches;  1S.56 J5  fr. 

m»    1.  —  Mémoire  sur  les  ver.s  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Bkneden.  —Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  1S.50  par  l'Académie  des  Sciences 

le  concours  de  i853,  et  puis  remise  pour  celui  de  iS5(J,  savoir  :  «  étudier  les  lois  de  la  distribution  des  corp^  organisés  fossiles  dans  les  différents  terrain» 

limentaires,  suivant  l'ordre  de  leur  superposition.  —  Discuter  la  question  fie  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechercher  U 

-ure  des  rapports  qui  existent  entre  l'étal  actuel  du  règne  organique  et  ses  étals  antérieurs»,  par.\l.  le  Professeur  Bro.nn.  In-1",  avec  7  planches;  1861.  . .      25  fr  . 

A  la  même  Librairie  les  Uémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Màmairas  préseatés  par  divars  Sar^mts  à  l'Aoadémie  dei  SoienoM. 


r  19. 

TABLE    DES    ARTICLES     (Séance  du  H  Mai  1908.^ 


MEl^lOIUES   ET  COMMUNICATIONS 

t)ES  MEMBRES   ET  DES    CORRESPONDANTS   DE    L'ACADÉMIE. 

Pages. 


M.  Hknri  Bkcquehel,  Président  de  l'Ara- 
déiiiic,  prononce  l'éloge  funèbre  de  M.  .-1 . 
de  Lapparenl,  Secrétaire  perpétuel  ilé- 
cédé 


Lpl 


M.  Uakiîoux.  Secrétaire  perpétuel,  ajoute 
t|ueU|ues  mots  à  l'éloge  prononcé  par 
M.   le  Présidcnl 


W- 


MEMOIRES   LUS. 


M.    le  Colonel   .Iac.ob   préseule    un    iiilégro- 
mèlre  à  lame  coupante  qui  permet  linté- 


gratirju    d'une  é(|uation   d  Aljel. 


953 


PLIS  CACHETES. 


M.  A.-L.  Herrera.  —  (ouverture  il'nu  pli 
cacheté  contenant  une  Note  iulilulée  : 
K  Sur  les  phénomènes  de  vie  apparente, 


ol)Servés  eliez    les  émulsions  de  carbonate 

de  chaux  dans  la    silice  colloïde  « 9Ô3 


COIJKESPONDANCE. 


s.  A.  S.  le  Prince  Albert  de  Monaco 
adresse  à  M.  le  Président  un  télégramme 
de  condoléances  à  l'occasion  de  la  mort 
de  iM.  A.  de  Lapparent fliS 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  de  l'Acadeihe 
DES  Sciences  de  Belgique,  M.  le  Pro- 
fesseur Hugues,  M.  le  Président  de 
l'As.sociation  des  Naturalistes  de  Le- 
vallois-Perret,  adressent  égalemcnl  à 
l'Académie  l'expression  de  leurs  senti- 
ments de  condoléance 9Ô3 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  les 
fascicules  II  et  III  des  «  Annales  du  Bu- 
reau central  météorologique  (année  190.5)» 
publiées  par  ^.  ^/(g^oi 9^4 

MM.  Crussard  et  Jouuuet.  —  Application 
des  lois  de  la  similitude  ii  la  propagation 
des  détonations 954 

MM.   Bellini   et   Tosi.   —  Télégraphie   sans 

fil  par  ondes  dirigées 956 

M.  William  Duane.  —  Le  parcours  des 
rayons  a gàS 

M.  F.  Beaulard.  —  Sur  la  dispersinn  élec- 
trique de   l'eau 960 

MM.  (î,-A.  Hemsalecii  el  C.  m;  W  atte- 
VII.LE.  —  Sur  le  spectre  du  fer  oliservé 
dans  la  llamuie  du  chalumeau  ii\hy- 
dritjue f}^  - 

MM.  II.  Calmels  et  L.-P.  Clerc.  —  C'>ntri- 
bution  à  la  théorie  de  la  trame  photogra- 
phique        9'^^ 

M.  .IeanPerrin.  —  L'agitation  moléculaire 
el  le  mouvement  brownien 967 

M.  EuGi'iNE  Bloch.  -  Sur  un  pheuuuiene 
électro-optique  dans  l'air  conteuaul  des 
poussières  en  suspension 970 

M.  IliNRICIIS.  —  Sur  la  comuiensurabilite 
des  poids  atomiques 971 

Bulletin  biblioqraphkiue 


M.  Ed.  Ciiauvenet.  —  Oxyfluorure  et  tluo- 
l'ure  de  thorium 970 

M.  H.  PÉLABON.  —  Sur  les  combinaisons 
que  le  séléniure  d'argent  peul  former 
avec  les  séléitiures  d'arsenic,  d'antimoine 
et  de  bismuth 97.5 

MM.  H.  Henriet  et  M.  Bonvssy.  —  Sur 
l'origine  de  l'ozone  atmosphérique  et  les 
causes  de  variations  de  l'acide  carbonique 
de    lair 977 

M.  M.  Touard.  —  Sur  les  proi.triétés  de 
l'amidon  en  rapport  avec  sa  forme  colloï- 
dale         978 

M.  .Marcel  Delepine.  —  Propriélés  des 
thiosulfocarbamates   métalliques 9S1 

MM.  .\.  GuYoT  et  P.  PiGNKT.  —  Contribu- 
tiiui  à  l'étude  des  dérivés  amidés  de  l'o- 
dilienzoylbenzëne \)^\ 

MM.  Louis  Meumer  el  .Vlphon'se  .Seye- 
AVETZ.  —  Sur  une  nouvelle  méthode  île 
launage 9S'7 

MM.  -V.  Zimmern  et  S.  Tcrcmim.  —  Ellcts 
tbcriiii<[ues  des  courants  rie  haute  fré- 
quence sur  l'organisme 989 

M.  L.  Camps.  —  Recherches  sur  la  réparti- 
tion de  la  substance  aniivirulente  dans 
les  humeurs  des  animaux  vaccinés 991 

M.  Eernanii  Guèguk.n.  —  Sur  un  Oospora 
nouveau  (Oospora  lingualis  n.  sp.), 
associé  au  Cryptococciis  linguce-pilosce 
dans  la  langue  noire  pileuse 994 

MM.  -\.  Trillat  et  Sauton.  —  Pormation 
et  disparition  de  l'aldéhyde  clhylique 
sous  l'iullnence  des  levui-es  alcooli(|ues...       99*) 

iM.  II.   DuNscu.MANN.  —  Sur  la  valeur  nutri- 
tive   de    quelques     peptoncs     pour     liilïé 
rentes  espèces   microbiennes 999 


PARIS.     -     IMPRIMERIE    G  AUTH  I  ER  -  VILLA  R  S  , 

Quai  des  Grands-Auguslins,  55. 

Le  Gérant  :  Gauthieb-Yillars, 


1908 


1908 


PRE3IIER  SEMESTRE. 

COMPTES  liENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DK  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES    SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


T03IE   CXLYI. 


iT20  (18  Mai  1908 


^  PARIS, 

GAUTHIER- VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

D.ES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  REL4TIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

ADOPTÉ    DANS    LES   SÉANCES    DES    23    lUIN    1862    ET    24    MAI    1873 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémorres  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1".    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
DuparunAssociéétrangerdel  Académie  comprennent 

au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
.  a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:i  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
pari  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'aa 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu- 
blique ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    —   Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l' Académie . 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré- 
sumé qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé; 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  foni 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi- 
cielle de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remis 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard. 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planches, 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraient 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comptera 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au- 
teurs; il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  et 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré- 
sent Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  laire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétueli  sont  priés   do  les 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5».  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivante. 


^^^     3     1908 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

SÉANCE  DU  LUNDI   18  MAI   lî)08. 

PHÉSIDExNCE   DE  M.   II.   BECQUEREL. 


MEMOIRES  ET  COMMUIVICATIONS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

AÉRONAUTIQUE.    —    Sur  le  planenwrU  stationnaire  des  oiseaux. 
NoLe  de  M.  Makcel  Deprez. 

Dans  une  Note  précédente  (séance  du  i.S  a^ril)  j'ai  montré  qu'il  est 
très  facile  d'expliquer  le  planement  stationnaire  des  oiseaux  grands  voiliers 
et  que,  pour  réaliser  ce  curieux  phénomène,  il  suffit  de  satisfaire  aux  deux 
conditions  suivantes  : 

1°  La  somme  des  composantes  verticales  de  la  pression  du  vent  sur  le 
corps  de  l'oiseau  et  sur  ses  ailes  doit  être  égale  à  son  poids. 

1°  La  somme  des  composantes  horizontales  de  ladite  pression,  mesurée 
sur  le  corps  de  l'oiseau,  doit  être  égale  et  de  signe  contraire  à  cette  même 
somme  mesurée  sur  les  ailes,  de  façon  que  la  somme  algébrique  de  toutes  les 
composantes  horizontales  appliquées  à  l'ensemble  de  l'oiseau  (corps  et  ailes) 
soit  nulle.  Il  résulte  de  cette  condition  que  la  somme  des  composantes  hori- 
zontales appliquées  aux  ailes  seulement  doit  être  dirigée  en  sens  contraire  de 
la  composante  horizontale  de  la  vitesse  du  vent. 

J'ai  montré  que  celte  nécessité  absolue  d'admettre,  pour  expliquer  le 
planement  stationnaire,  que  les  ailes  immobiles  de  l'oiseau  sont  sollicitées 
par  une  force  horizontale  contraire  à  la  direction  du  vent  (comptée  hori- 
zontalement), a  pour  conséquence  que  la  direction  du  vent  ne  peut  pas  être 
horizontale  ;  elle  doit  être  inclinée  dans  le  sens  ascendant. 

J'ai  annoncé  que  la  courbure  des  ailes  de  l'oiseau  facilitait  beaucoup  la 
production  de  la  composante  horizontale  négative  de  la  pression  du  vent  et 

C.  R.,  19(18,   I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N'  20.)  l32 


IOo4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

• 

que  le  calcul  approximatif  de  cette  composante  (ainsi  d'ailleurs  que  celui  de 
la  composante  verticale)  était  relativement  licaucoup  plus  facile  qu'on  ne 
pourrait  le  croire  en  présence  de  l'état  rudinicntairc  de  nos  connaissances 
concernant  les  lois  de  l'action  exercée  par  un  fluide  en  mouvement  sur  une 
surface  qui  n'est  pas  normale  ta  la  direction  des  filets  fluides,  même  quand 
cette  surface  est  un  simple  plan. 

D'ailleurs,  à  défaut  des  formules  que  j'ai  établies  et  qui  ne  sont  applicables, 
dans  le  cas  d'une  aile  courbe,  que  lorsque  le  vent  y  entre  presque  tangen- 
tiellement,  j'ai  imaginé  une  méthode  graphique  qui  montre  immédiatement 
d'une  façon  saisissante  combien  il  est  facile  d'obtenir,  avec  une  aile  concave, 
la  force  horizontale  négative  nécessaire  à  l'immobilisation  de  l'oiseau,  et 
cela  quelles  que  soient  la  direction  et  la  vitesse  des  filets  gazeux  en  chaque 
point  de  la  surface  de  l'aile. 

Voici  maintenant  quelques  conséquences  de  ma  théorie  : 

1°  La  vitesse  du  vent  n'a  aucune  influence  sur  l'équilibre  horizontal  de 
l'oiseau,  c'est-à-dire  que  l'équilibrç  horizontal,  étant  établi  pour  une  vitesse 
donnée  du  vent,  existe  toujours  si  les  ailes  conservent  leur  position,  lorsque 
la  vitesse  du  vent  vient  à  prendre  une  valeur  différente.  Mais  il  n'en  est  pas 
de  même  pour  l'équilibre  vertical. 

2"  La  forme  de  la  partie  postérieure  du  corps  de  l'oiseau  et  de  sa  queue 
a  pour  conséquence  le  développement  d'une  force  horizontale  négative  qui 
s'ajoute  à  celle  des  ailes. 

3°  L'inclinaison  ascendante  du  vent  nécessaire  pour  permettre  le  plane- 
ment  stationnaire  est  d'autant  plus  petite  que  la  surface  des  ailes  est  plus 
grande  par  rapport  à  ce  qu'on  pourrait  appeler  le  maître  couple  du  corps  de 
l'oiseau. 

Enfin  je  puis  dire  en  terminant  que,  après  avoir  prouvé  l'existence  de  la 
composante  horizontale  négative  à  l'aide  de  l'appareil  mentionné  dans  ma 
première  Note  (i3  avril  1908),  j'ai  pu  réaliser  expérimentalement  le  plane- 
ment  stationnaire  au  moyen  d'un  autre  appareil  qui  sera  décrit  dans 
une  prochaine  Communication. 


M.  GtîSTAv  Retzius  fait  hommage  à  l'Académie  de  plusieurs  épreuves  de 
photographies  du  monument  érigé  en  l'honneur  de  Descartes,  en  1770,  par 
le  roi  Gustave  III,  dans  l'église  Adolphe-Frédéric,  bâtie  sur  l'emplacement 
du  cimetière  où  le  philosophe  français  avait  été  inhumé  en  i65o. 


SÉANCE    DU     l8    MAI    If)o8.  IOo5 

UEMOIUES    PllÉSEIMÉS. 

M.  1*.-W.  Stuart-Mexteatii  adresse  un  Mémoire  iiitituli'' :  5'//- /'//2/e/-- 
prétation  des  charriages  des  Pyrénées. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Michel  Lévy.) 

CORUESPOIV  DANCE . 

La  Municipalité  de  la  ville  de  Faenza  invite  l'Académie  à  se  faire  repré- 
senter aux  Fêtes  du  trois-centième  anniversaire  de  la  naissance  cVE^angelisia 
Torricelli,  qui  auront  lieu  les  24  et  20  octobi'e  1908. 

M.  Jeax  Ciiarcot  ainionce  à  l'Académie  que  le  lancement  du  navire  de 
l'Expédition  française  au  pôle  Sud  aura  lien  le  18  mai  à  Saint-Malo. 

M.  le  PRÉsihENT  r.ÉxÉr.AL  de  l'Association  des  Médecins  de  langue 
FRANÇAISE  DE  l'Amérique  1)11  NoRD  invitc  l'Académic  à  prendre  part  au  qua- 
trième Congrès  général  qui  se  tiendra  à  Québec  les  20-22  juillet  1908. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  de  Chirurgie.) 


AÉRONAUTIQUE.    —    Virage  des  aéroplanes.    Note    de   M.    1*aul    Renard, 

présentée  par  M.  H.  Deslandres. 

Lorsqu'un  aéroplane  parcourt  avec  une  vitesse  uniforme  une  trajectoire 
horizontale  et  rectiligne,  il  y  a  équilibre  eptre  les  quatre  forces  suivantes  : 
la  traction  du  propulseur,  la  résistance  que  l'air  oppose  à  l'avancement  de 
l'appareil,  \[x  poussée  de  bas  en  haut  exercée  par  l'air  sur  les  surfaces  susten- 
latrices,  et  \e  poids  de  l'appareil. 

Les  deux  premières  de  ces  forces  sont  horizontales,  les  deux  dernières 
verticales,  elles  se  font  donc  équilibre  deux  à  deux. 

La  première  de  ces  forces  varie  proportionnellement  au  carré  de  la 
vélocité  du  propulseur,  la  deuxième  et  la  troisième  sont  pioportionuelles 
au  carré  de  la  vitesse  de  translation,  et  la  (piatrième  est  constante. 


lOO')  ACADÉMIK    DES    SCIENCES. 

Lorsque  l'appareil  suit  une  trajectoire  curviligne,  la  force  centrifuge 
intervient  et,  pour  cjuc  Taéroplane  ne  soit  pas  rejeté  vers  l'extérieur  de  la 
courbe,  il  faut  qu'une  force  antagoniste  annule  les  effets  de  la  force  centri- 
fuge. La  résistance  que  l'air  oppose  au  déplacement  latéral  de  l'appareil 
peut  fournir  cette  force  quand  ce  déplacement  atteint  une  vitesse  suffisante. 
Ce  résultat  est  promptement  obtenu  lorsque  la  surface  latérale  est  très 
développée  comme  dans  les  ballons  dirigeables;  mais  il  n'en  est  pas  de 
même  pour  les  aéroplanes,  dont  la  surface  latérale  est  très  faible,  et  si  l'on 
ne.  comptait  que  sur  cet  effet,  les  virages  seraient  pratiquement  impos- 
sibles. 

L'aviateur  peut,  au  contraire,  créer  une  force  centripète  en  inclinant  son 
appareil  vers  l'intérieur.  Dans  ces  conditions,  l'équilibre  a  lieu  comme 
l'indique  la  figure,  dans  laquelle  la  ligne  AB  représente  schématiquement 
l'intersection  de  la  surface  sustentatrice  avec  le  plan  de  la  figure;  ce  plan 


est  vertical  et  perpendiculaire  à  l'axe  de  l'aéroplane.  Le  poids  est  repré- 
senté en  y,  la  force  centrifuge  en  /,  la  résultante  de  ces  deux  forces  en  r\ 
la  poussée  sustentatrice yj  est  égalé  et  directement  opposée  à  la  résultante/-, 
et  sa  composante  borizontale  c  doit  être  égale  et  directement  opposée  à  la 
force  centrifuge  /.  Si  l'on  désigne  par  a  l'inclinaison  de  l'appareil  ou,  ce 
qui  revient  au  même,  l'angle  des  forces  q  et  /•,  on  a 

tanga  =  -• 


D'autre  part,  comme   /=  ^  (p  est  le  rayon  de  courbure  de  la  trajec- 

o  P 


SÉANCE   DU    18   MAI    igOiS.  loo'; 

toire),  on  a 


tanea  := 


A  chaque  valeur  de  —  correspond  une  inclinaison  déterminée.  Si  l'incli- 
naison donnée  par  Tavialeur  est  trop  faible,  l'aéroplane  est  rejeté  vers  l'ex- 
térieur; si  elle  est  trop  forte,  il  glisse  vers.I'intérieur.  En  fait,  les  aviateurs 
ne  sont  parvenus  à  exécuter  des  virages  que  lorsqu'ils  sont  arrivés  instinc- 
tivement à  incliner  transversalement  leurs  aéroplanes  de  la  quantité  voulue. 

Si,  pour  un  aéroplane,  à  un  virage  donné  correspond  une  inclinaison 
transversale  déterminée,  la  réciproque  est  vraie.  En  ellét,  lorsque  l'appa- 
reil marche  en  ligne  droite,  et  qu'on  vient  à  l'incliner  transversalement,  la 
poussée  sustentatrice  p  cesse  d'être  verticale  et  sa  composante  horizontale  c 
a  pour  effet  de  courber  la  trajectoire  vers  la  gauche.  Il  en  résulte  immédia- 
tement une  force  centrifuge  d'abord  plus  faible  que  la  composante  c.  La 
courbure  va  donc  en  s'accentuant  et  le  régime  permanent  s'érablit  lorsque 
le  rayon  de  courbure  est  tel  que  la  force  centrifuge  soit  égale  à  la  compo- 
sante horizontale  de  la  poussée  sustentatrice.  Il  ne  serait  donc  pas  néces- 
saire, à  la  rigueur,  de  munir  les  aéroplanes  d'un  gouvernail,  l'inclinaison 
des  surfaces  sustentatrices  suffirait  pour  leur  faire  exécuter  les  virages.  Ce 
fait  a  été  constaté  par  expérience,  dès  1873,  par  le  colonel,  alors  lieutenant, 
Charles  Renard. 

Nous  avons  dit  qu'en  marche  rectiligne  il  y  a  équilibre  entre  le  poids  de 
l'appareil  et  la  poussée  sustentatrice.  Lorsque  l'appareil  s'incline,  la 
poussée  change  de  direction  mais  conserve  la  même  valeur  si  l'on  n'aug- 
mente pas  la  vitesse.  Elle  restera  donc  toujours  égale  au  poids  q  de  l'appa- 
reil et  se  trouvera  inférieure  à  la  résultante  r  de  ce  poids  et  de  la  force  cen- 
trifuge. Si  l'on  veut  que  l'équilibre  se  maintienne  il  est,  par  suite,  nécessaire 
de  forcer  la  vitesse  pendant  les  virages.  Or  ce  sera  généralement  impos- 
sible ;  la  plupart  du  temps,  en  effet,  les  aéroplanes  marcheront  avec  toute  la 
vitesse  dont  ils  sont  capables.  De  plus,  pour  éviter  une  inclinaison  trans- 
versale exagérée,  on  sera  presque  toujours  conduit  à  modérer  l'allure  pen- 
dant les  virages.  La  poussée /j  sera  donc,  en  général,  inférieure  à  la  résul- 
tante r. 

Par  conséquent  l'aéroplane  ne  décrira  plus,  dans  ce  cas,  une  trajectoire 
horizontale,  mais  une  trajectoire  à  pente  uniforme,  comme  ferait  un  aéro- 
plane sans  moteur  de  surface  sustentatrice  identique  et  ayant  un  poids  égal 
à  la  différence  entre  la  résultante  r  et  la  poussée  p.  Cette  ligne  à  pente 


IOO(S  ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 

uniforme  sera  une  spirale  conique  tracée  sur  le  cône  décrit  par  la  droite  r 
autour  de  la  verticale  passant  par  le  centre  de  courbure  de  la  trajectoire. 
En  résumé,  chaque  virage  d'un  aéroplane  nécessite  que  l'appareil  s'incline 
transversalement  d'une  quantité  donnée.  De  plus,  il  aura  presque  toujours 
pour  effet  d'abaisser  la  trajectoire.  Les  aviateurs  devront  donc,  pour  con- 
server en  fin  de  virage  leur  altitude  primitive,  s'élever  avant  d'entrer  en 

courbe. 

Les  considérations  qui  précèdent  fournissent  une  explication  des  diffi- 
cultés éprouvées  par  les  aviateurs  pendant  leurs  virages  et  de  certains  acci- 
dents survenus  au  cours  de  leur  exécution. 


ÉLECTRICITÉ.    —  Sur  le  profil  des  masses  polaires  de  dynamos. 
Note  de  M.  Pacl  Giraui/p,  présentée  par  M.  Mascart. 

Nous  nous  proposons  de  trouver  le  profil  des  masses  polaires  donnant  le 
minimum  de  courants  de  Foucault  à  la  périphérie  de  l'induit  pour  un  llux  $ 
déterminé  issu  de  chaque  masse. 

Les  abscisses  x  expriment  les  longueurs  prises  à  la  périphérie  développée 
de  l'induit  à  partir  d'une  origine  correspondant  au  milieu  d'un  intervalle 
polaire;  les  inductions  dans  l'entrefer  sont  désignées  par  r  =  B,  les  lon- 
gueurs d'entrefer  simple  correspondantes  par  o. 

i  étant  la  longueur  de  la  masse  parallèlement  à  l'axe  de  rotation  q\x,  l'ab- 
scisse correspondant  au  milieu  de  la  masse,  la  condition  de  flux  constant 
s'exprime  par 

(l)  <P=2l   I  Vi 


■  c/x. 


La  perte  par  courants  de  Foucault  dans  un  élément  de  la  périphérie  de 
l'induit  passant  de  o  à  ax,  est 

en  désignant  par  Â-  une  constante. 

Nous  cherchons  la  fonction  y  rendant  ^,  minimum  tout  en  respectant  la 

condition  (i). 

W 

Pour  cela,  nous  faisons  subir  à  y  une  variation  ô)-;  il  en  résulte  pour  — -  (en  négli- 


SÉANCE    DU    18    MAI    1908.  IOO9 

jeant  un  infiniment  petit  d'ordre  supérieur)  une  ^■ariation 


ik  J        dx    dx 


Intégrant  par  partie, 


aA-nZ?'-^'     -'  '       --^<^^^^- 


'/   ë^- 


Le  premier  terme  du  second  membre  est  nul  à  la  fois  pour  x  =  o  (puisque  alors  j  =  o) 
et  pour  X  =  xJ  puisque  alors,  y  étant  maximum,  -^  =:  o  |.  11  reste  donc 

.W  r'd'Y^      , 

2K  J„       dx- 

La  perte  sera  minimum  lorsque  sa  variation  sera  nulle,  c'est-à-dire  pour 
(2)  J  -jpoydx-o. 

Mais  de  l'équation  de  liaison  (1)   il  résulte  que,  4»  étant  constant,  sa  variation  est 
nulle 


(3) 


/  or  dx  =  o. 


Et  l'on  voit  aussitôt  que  la  condition  (2)  est  satisfaite,  puisqu'elle  se  ramène  alors 

à  (3),  si 

^-) 
dx'-  -    ' 
A  étant  une  constante. 

Intégrant,  en  tenant  compte  de  ce  que 

y^O  pour  .1' ^  o 

et  que 

dv 

-f-  =  o  pour         x^x,, 

dx 

on  obtient 

3<I>    J?  /  X 

2  l  x^  x^  \  2  X, 


j  =  B=^ (. 


Oi%  si  nous  désignons  par  B„„y  rindaction  constante  qui  procurerait  le 
même  flux  $  pour  une  longueur  constante  d'entrefer  A  et  la  même  force 
magnétomotrice  d'entrefer  F^,  nous  obtiendrons 

(4) 

(5) 


^moy                  \ 

ô      1 

I 

A~3      / 

^\' 

I()U>  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

en  posiinl 

.^±  et  B       -      t*     -   t''^ 

Il  est  facile  de  déduire  des  équations  (4)  et  (5)  un  Tableau  d'application 
générale  et  des  courbes  donnant  les  valeurs  de  (g-—)  et  de  (^^  )  en  fonction 
der. 


PHYSIQUE.    —   Sur  l'examen  ultramicroscopique  (les  centres  chargés  en  suspen- 
sion dans  les  gaz.  Note  de  M.  i>e  Iîri»gmi: ,  présentée  par  M.  Mascart. 

Nous  avons,  dans  une  Note  précédente  (Comptes  rendus,  1908,  p.  624) 
signalé  la  présence  simultanée  dans  les  gaz  d'étincelle  de  gros  ions  et  de 
poussières  ultramicroscopiques  en  suspension  ;  l'élude  de  ces  poussières  nous 
a  conduit  à  penser  qu'on  peut  les  identifier  aux  gros  ions. 

On  peut  très  aisément  étudier  ces  particules  au  microscope  en  visant, 
avec  un  faible  grossissement  la  partie  condensée  il'un  faisceau  lumineux 
puissant  ainsi  que  M.  Zsigmondy,  Puccianti  et  Vigezzi  l'ont  fait  pour 
étudier  les  mouvements  browniens  de  certaines  fumées;  c'est  en  réalité  un 
procédé  ultramicroscopique. 

Si  la  pelile  boîte  à  faces  planes  qui  contient  le  gaz  est  placée  dans  une  cuve  à  liquide 
isolant  tel  que  l'huile  de  vaseline  on  parvient  à  la  fois  à  éviter  presque  complète- 
ment les  mouvements  de  convection  thermique  et  à  établir  entre  deux  faces  métal- 
liques opposées  de  la  boîte  une  dillercnce  de  potentiel  de  quelques  centaines  de  volls. 

En  établissant  le  contact,  (ui  voit  1res  netteiuent  une  partie  des  granules  aller  dans 
le  sens  du  champ,  une  autre  en  sens  opposé,  tandis  qu'une  troisième  fiaclion  ne  se 
transporte  pas:  ce  sont  les  ions  positifs  et  négatifs  et  les  centres  neutres  (rappelons 
que,  dans  le  cas  du  transport  des  colloïdes  dans  les  liquides  toutes  les  p  irlicules  sont 
entraînées  par  le  champ  et  toutes  dans  le  même  sens). 

Au  bout  de  peu.de  temps  il  ne  reste  plus  dans  le  champ  du  microscope  que  les 
particules  neutres;  les  autres  ont  été  rencontrer  les  électrodes  et  y  1  estent  fixées  ;  on 
peut  alors  montrer  que  l'action  des  radiations  ionisantes,  radium,  rayons  de  Rôntgen, 
a  pour  effet  de  charger  une  fraction  de  ces  centres  neutres  qui  deviennent  de  gros  ions 
des  deux  signes  et  sont  sensibles  au  chanq)  électroslati(]ue. 


Plusieurs  applications  intéressantes  peuvent  se  déduire  de  la  méthode 
précédente  qui  s'applique  à  la  plupart  des  suspensions  gazeuses  : 

Ainsi,  j'ai  mesuré  directement  les  mobilités  en  évaluant  le  temps  que  les 
ions  mettent  à  parcourir  une  division  de  micromètre  et  confirmé  les  résul- 
tats fournis  par  les  procédés  clectromélriqucs. 


SÉANCE  DU  l8  MAI  1908.  lOIl 

J'ai  également  examiné,  avec  un  fort  grossissement  et  par  un  dispositif 
ultramicroscopique  tel  que  celui  de  MM.  Cotton  et  Mouton,  les  particules 
qui  finissent  toutes  par  se  lixer  aux  parois  par  suite  de  la  dilTusion  ou  de  la 
lente  action  de  la  pesanteur;  leur  nombre,  évalué  comme  celui  des  globules 
sanguins  et  comparé  à  la  quantité  d'électricité  de  chaque  signe  que  portait 
1""'  du  gaz  primitif  fournirait  une  valeur  intéressante  de  la  charge  de 
chaque  centre. 

Il  est  enfin  très  instructif  de  remarquer  que  la  théorie  de  la  conductibilité 
des  gaz  renfermant  des  gros  ions  a  été  déduite  (par  M.  Langevin)  de  la 
théorie  des  ions  des  rayons  de  Rôntgen;  Tobservation  direcle  et  iwlivuluelle 
des  centres  dans  le  premier  cas  apporte  un  argument  indirect,  mais  frappant, 
en  faveur  de  la  théorie  qui  attribue  la  conductibilité  gazeuse  en  général  à 
des  charges  des  deux  signes  en  sus[)ension  dans  le  milieu  isolant  et  obéissant 
dans  leur  ensemble  aux  lois  de  l'Electrostatique. 

ÉLECTRICITl:.  —  Sur  la  recombinaison  des  ions  dans  les  diélectriques.  Note 
de  M.  5*.  Laxgevix,  présentée  par  M.  Mascart. 

Kn  admettant  que  dans  les  gaz  la  recombinaison  des  ions  de  signes  con- 
traires est  due  à  l'attraction  de  leurs  charges  électriques,  j'ai  pu  prévoir  ('), 
entre  le  coefficient  de  recombinaison  y.  et  les  mobilités  >{:,  et  X\,  des  ions  po- 
sitifs et  négatifs,  la  relation 

a 


(>) 


/l7r(A-,- 


J'ai  désigné  ce  rapport  par  la  lettre  t. 

Une  méthode  directe  de  mesure  du  rapi)ort  i  m'a  permis  de  vérifier  expé- 
rimeutaleuienl  l'inégalité  précédente  pour  lair  et  le  gaz  carbonique,  et  de 
montrer  fjue,  conformément  encore  aux  prévisions  de  la  théorie,  le  rapport  £ 
s'approche  d'autant  plus  de  l'unité  cjue  la  pression  est  plus  grande,  que  le 
déplacement  des  ions  devient  plus  difficile;  la  limite  i  est  atteinte  lorsque 
tontes  les  rencontres  entre  des  ions  de  signes  opposés  sont  suivies  de  reconi- 
l)inaison. 

J'ai  montré  depuis  (-j  comment  ce  lapport  £  joue  un  lùle  essentiel  dans 
tous  les  problèmes  relatifs  au  courant  dans  les  gaz  ionisés  et  comment  sa 

(')  P.  Langiîvin,  Comptes  rendus,  l.  GXXXiV,   190.',,  p.  533. 
(')  Cours  du  Collège  de  France,  1902-1904. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  20.)  I^-^ 


loi  2  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

valeur  détermine  aussi  bien  la  forme  des  courbes  de  saturation  (jue  la  rcpar- 
tilion  du  champ  électrique  à  l'intérieur  du  f^az. 

Les  mesures  faites  par  M.  E.  Bloch  et  par  moi  (')  sur  les  ions  issus  des 
flammes,  moins  mobiles  que  les  ions  oïdinalres.  ont  donné  la  valeur  0,7,  et 
M.  G.  Moreau  (-),  en  déterminanl  sépan'ineiil  le  coefficieuL  de  recoiiiijiiiai- 
son  et  les  mobilités  des  gros  ions  produits  par  vaporisation  de  sels  à  haute 
température,  a  obtenu  pour  t  des  nombres  très  voisins  de  l'unité. 

li.  Le  fait,  signalé  par  1'.  Curie  (')  pour  les  liquides  et  par  M.  H.  Bec- 
querel (*)pour  les  solides,  que  tous  les  diélectriques  deviennent  conducteurs 
sous  raclion  des  radiations  nouvelles,  permet  de  chercher  de  nouvellrs  con- 
firmations de  la  relation  théorique  (i),  légèrement  modifiée  par  l'intervention 
du  pouvoir  inducteur  spécifique  K  du  diélectrique  dans  raclion  muluelle 
de  deux  ions  de  signes  contraires,  et  mise  sous  la  forme  générale 

lia 


4  71  (/,-,+  /„,) 


La  très  grande  lenteur  de  la  recombinaison  dans  ces  diéleelricjues  denses 
fait  que  la  conductibité  persiste  un  temps  notable  après  que  Faction  des 
rayons  a  cessé  et  permet  d'employer  pour  la  mesure  directe  du  rapport  t  une 
méthode  remarquablement  simple  basée  sur  la  remarque  suivante  : 

Pour  des  champs  électri(|ues  assez  faibles,  le  courant  produit  à  travers  le 
diélcctri(jue  ionisé  obéit  à  la  loi  d'Ohm,  avec  une  résistivilé  p,  inverse  de  la 
conductibilité,  et  donnée  en  fonctiondesmobilitésetde  la  densité  en  volume« 
des  charges  positives  ou  négatives  portées  par  les  ions  |)ar  la  relation  : 


^"  (A-, +  /■.)" 

(^elte  lésistivilé  augmente  avec  le  temps  pai'  suite  de  la  recombinaison; 
comme  celle-ci  s'edéctue  suivant  la  loi 

du 

—r=^  —  cri-. 

dl 

on  en  déduit 

dp  «  4  7t 


dt       {/,-,+  /■.)         K 


£. 


(')  W  I.ANGKYiN  et  E.  Bloch,  Comptes  rendus,  l.  (iXXXIX,  1904,  p.  792, 

(-)  G.  MoitiîAU,  Annales  de  Chimie  el  de  Physique,  8=  série,  l.  VIII,  1906,  p.  235. 

(  ')  I'.  CiiiM-,  Comptes  rendus,  t.  CXXXIV,  1902,  p.  420. 

(')  II.  Becquerkl,  Comptes  rendus,  l.  CXXX\'I,   190.3,  p.   i\y3. 


SÉANCE  DU  l8  MAI  1908.  IOl3 

La  résistivité  p,  et  par  suite  la  résistance  R  qu'oppose  au  passage  du  cou- 
rant le  diélectrique  ionisé  placé  entre  deux  conducteurs  de  forme  quel- 
conque, doit  donc  augmenter  linéairement  en  fonction  du  temps,  d'où  une 
première  vérification  possible  de  la  loi  de  recombinaison,  au  moins  dans 
rhy|)0tlièse  où  le  diélectrique  rendu  conducteur  ne  renferme  qu'une  seule 
espèce  d'ions  de  chaque  signe. 

D'autre  part,  si  C  est  la  capacité  du  condensateur  formé  par  les  deux  con- 
ducteurs considérés,  on  a  entre  elle  et  la  résistance  R  la  relation  connue 


et  pai'  suitt? 


47: 


dR  _   K    dp  _  Kx 


dt        fii:  dt       [\T.(l(i+  ki) 


Pour  mesurer  £,  il  suffit  donc  de  suivre  l;i  loi  de  disparition  en  fonction 
du  temps  de  la  conductibilité  acquise  antérieurement  sous  l'action  d'un 
rayonnement  par  le  diélectrique  d'un  condensateur  de  capacité  connue; 
£  étant  un  rapport,  aucune  mesure  absolue  n'est  d'ailleurs  nécessaire  j)Our 
l'obtenir,  et  l'on  peut  ramener  sa  déteruiinalion  à  des  mesures  de  rapports 
de  temps  et  de  déviations. 

Des  expériences  sont  en  cours  pour  l'application  de  cette  méthode,  et  les 
résultats  qui  en  seront  publiés  ultérieurement  par  M.  H.-C.  Napier  ontdéjà 
donné  pour  £  des  valeurs  peu  différentes  de  l'unité  et  inférieures  à  cette  limite 
comme  le  veut  la  théorie. 

Il  est  remarquable  que  celle-ci  se  trouve  vérifiée  aussi  bien  pour  les  ions 
produits  dans  les  gaz  que  pour  ceux  incomparablement  moins  mobiles  des 
diélectriques  solides,  le  rapport  £  restant  toujours  voisin  de  l'unité  alors  que 
ses  deux  termes,  coefficient  de  recombinaison  et  mobilités,  sont  approxima- 
tivement un  million  de  fois  plus  petits  dans  le  deuxième  cas  que  dans  le 
premier. 


PllYSKjUlc  MOLÉCULAIRE.  —  [njluence  de  l'atmosphère  ambiante  sur 
le  frottement  entre  corps  solides.  Note  de  M.  F.  Ciiarro.\,  transmise 
par  M.  Lippmann. 

Le  frottement  de  glissement  entre  deux  corps  solides  paraît  varier  avec 
la  nature  de  l'atmosphère  ambiante. 


I()l4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

L'appareil  qui  m'a  permis  de  constater  ce  fait  se  compose  d'un  cylindre  C  en  laiton 
poli  tournant  autour  de  son  axe  liorizonlal.  Sur  sa  surface  latérale,  animée  d'une  vi- 
tesse d'environ  80''"'  par  seconde,  repose  une  brosse  H  en  (lis  de  cuivre.  L'emploi  d'une 
brosse  m'a  donné,  comme  à  M.  KroiicliKoli  ('),  des  résultats  plus  constants  qu'un 
frotleur  rigide. 

Cette  brosse  est  reliée  au  bras  vertical  d'un  levier  coudé  mobile  en  O  autoui-  de 
l'arête  d'un  couteau  de  balance.  Le  bras  liorizonlal  porte  un  plateau  destiné  à  recevoir 
des  jioids.  Le  centre  de  gravité  du  levier  est  placé  assez  bas  pour  assurer  la  stabilité 
de  l'équilibre. 

Une  enceinte  E,  munie  des  ouvertures  strictement  nécessaires,  entoure  le  cylindre 
et  la  brosse.  On  y  fait  passer  un  courant  lent  de  diflerents  gaz,  chargés  ou  non  de  di- 
verses vapeurs. 

Les  pt)ids   nécessaires  ()Our  établir  l'équilibre  ont  été  trouvés  : 

g 
Air  desséché 26 

Air  ambiant 20 

Air  chargé  de  vajieur  d'eLiu 22 

»  de    benzine 20 

H    "  d'alcool 19 

Sans  avoir  fait  d'autres  mesures  quantitatives,  j'ai  constaté  que  les  va- 
peurs d'élher,  d'essence  de  pétrole,  et  inènie  de  pétrole  lampant,  donnaient 
des  diminutions  de  frottement  du  même  ordre  de  grandeur. 

I.'air  chassé  par  un  soufflet  se  chargeait  de  vapeur  en  baiholant  dans  un 
flacon  contenant  le  liquide. 

La  vapeur  employée  n'était  jamais  saturante  et  il  n'y  avait  pas  trace  de 
buée  sur  le  cylindre. 

Je  iTai  au  contraire  observé  aucune  variation  notable  du  frottement 
en  iulroduisant  dans  l'enceinte  les  divers  gaz  suivants,  soigneusement  des- 
séchés : 

Air,  hydrogène,  acide  carbonique,  élhylène. 

ÉLECIKICITÉ.  —  Aitto-excùation  d'un  allenialtur  tripliasé  au  moyen  de 
soupapes  éleclrolyliques.  Note  de  M.  C.  Li.mb,  transmise  par  M.  Lipp- 
mann. 

In  alternateur  triphasé,  de  faible  [tuissance,  10  kilovollanq)ères,  sous 
1 1(1-1  20  volts,  à  jo  périodes  :  s.,  a  été  utilisé  pour  ces  expériences.  Une 
ballerie  de  six  soupapes  électrolyliques,  à  clapel  d'aluminium,  était  montée 


(')    Tlièse  de  Doclora/,  page  58. 


SÉANCE    DU    l8    MAI    1908.  10  i5 

sur  les  trois  bornes  du  courant  triphasé.  Le  circuit  inducteur  de  ralterna- 
tcur  pouvait  être  animé,  par  le  jeu  d'un  commutateur  l)i[)olaire  à  deux  di- 
rections, soit  par  une  distiihution  à  courant  continu  sous  220  volts,  soit 
par  le  côté  roiiranl  redressé  de  la  batterie  de  six  soupapes.  Dans  le  circuit 
induclcur  était  intercalé  le  rhéostat  de  champ  ou  rhéostat  d'excitation. 

l.'iilternaleur  clant  mis  en  vitesse,  si  le  coininnlaleur  élait  monté  sur  les  soupnpes, 
l'excitalioLi  de  l'allenialeur  ne  se  produisait  )>as  spontanément;  mais  il  suflîsail  d'exci- 
ter d"al)ord,  un  peu  forlemeiit,  |)ar  le  courant  continu,  et  d'inverser  brusquement  le 
commutateur,  pour  voir  le  voltage  induit,  après  une  chute  instantanée  presque  à  zéro, 
remonter  rapidement  jusqu'à  plus  de  120  volts,  suivant  la  position  du  rhéostat.  Ce 
phénomène  se  produisait  à  l'allure  d'une  djnamo-sliunl,  à  couiaiit  continu,  dont  on 
ferme  le  circuit  d'excitation. 

A  ce  moment,  l'alternateur  triphasé  fonctionnait  en  auto-excilation,  par  l'intermé- 
diaire des  soupapes  électrolytiqnes.  On  pouvait  faire  varier  le  voltage  commodément, 
et  dans  de  grandes  proportions,  jusqu'à  200  volts  environ,  par  le  simple  jeu  du  rhéos- 
tat d'excitation,  alisolument  comme  dans  le  cas  dune  dynamo-shunt  à  courant  con- 
tinu. Ij'altei  nateur  a  pu  être  mis  en  pleine  chaige,  partie  sur  des  résistances  non  in- 
ducti\es,  partie  sur  une  série  de  moteurs  triphasés  asynchrones.  I^e  débit  faisait 
naturellement  baisser  le  voltage,  mais  il  Qlait  aisé  de  le  remontei'  par  le  jeu  du  ihéos- 
lat.  Bien  entendu  la  variation  du  voltage,  due  à  une  variation  de  débit,  élait  plus 
grande  que  dans  le  cas  ordinaire  de  l'excitation  indépendante;  mais  c'est  également  ce 
qui  se  produit  avec  les  d\  namos  à  courant  continu  ;  le  fait  est  bien  connu  et  d'ailleurs 
bien  évident. 

Il  existe  cependant  une  dilTérence  avec  les  machines  à  courant  continu  : 
c'est  qu'il  est  nécessaire  que  le  magnétisme  rémanent  de  l'inducteur  ait 
une  valeur  suffisante  pour  que  l'alternateur  s'amorce  spontanément,  sans 
avoir  recours  à  l'artifice  cjue  j'ai  dû  employer  :  excitation  préalable  sur 
courant  continu  et  inversion  brusque  du  cotntiiulaleur. 

Cela  s'explitjue  aisément.  Dans  les  généialrices  à  courant  continu,  surtout 
les  machines  de  construction  moderne  à  faible  entrefer,  le  moindre  ilux 
inagnéti([ue  rémanent  suffit  à  déterminer  un  courant  dans  le  circuit  induc- 
teur, coiH'ant  surexcitant  les  pôles  et  déterminant  ainsi  l'auto-excitation; 
mais  avec  les  alternateurs,  il  faut  que  ce  fiux  rémanent  engendre  une  force 
électromotrice  suffisante  pour  vaincre  la  force  électromotrice  de  polarisation 
des  deux  soupapes  qui  se  trouvent  toujoiiis  tiiontées  en  tension,  et  donner 
ainsi  un  courant  redressé,  capable  de  surexciter  les  pôles.  Or  l'alternateur 
que  j'ai  employé  ne  produisait  guère  plus  de  i  volt  à  sa  vitesse  normale 
de  i5oo  tours  :  minute,  par  le  seul  magnétisme  rémanent  de  son  inducteur. 

J'ai  voulu  faire  une  détermination  du  magnétisme  nécessaire,  pour  cette 


IOl6  ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 

machine.  J'ai  utilisé,  dans  ce  but,  quelques  spires  inductrices  indépendantes, 
animées  par  un  courant  auxiliaire  pris  par  une  source  continue;  Tenroule- 
menl  inducteur  principal  était  branclié  sur  le  côté  courant  redressé  des  sou- 
papes. J'ai  observé  qu'il  fallait  faire  croître  le  courant  continu  auxiliaire 
jusc^u'à  l'obtention  de  lo  volls  alternatifs  environ  (  tension  composée).  A  ce 
moment,  spontanément,  le  voltage  s'élevait  avec  une  rapidité  croissante, 
jusqu'à  200  volts  environ,  si  le  circuit  inducteur  se  trouvait  dépourvu  de 
rhéostat.  On  pouvait,  dès  que  l'auto-excitation  se  produisait  nettement, 
supprimer  le  courant  continu  auxiliaire  :  le  voltage  continuait  à  s'élever 
jusqu'à  sa  valeur  limite  :  200  volts  enviion. 

Rien.ne  serait  donc  plus  facile  que  d'obtenir  ce  résultat,  en  constituant 
les  noyaux  inducteurs  d'un  alternateur  avec  de  l'acier  à  aimant  trempé  ou 
conqjrimé,  ou  même  de  la  fonte  ayant  une  force  coercilive  suffisante.  J'ai 
vu  fréquemment  des  dynamos  à  courant  continu,  à  ciicuil  magnétique  en 
fonte,  donner,  à  vide,  par  leur  seul  magnétisme  rémanent,  a.j  à  3o  pour  100 
du  voilage  normal  :  c'est  bien  plus  (pi'il  n'en  faudrait.  Il  suffirait  (pie  le 
constructeur  excitât  une  première  fois  Tinducleur  par  du  courant  continu. 

Le  courant  redressé,  obtenu  par  si\  soupapes  électrolytiqiies,  est  assez  peu  ondulé, 
étant  donnée  suitoiil  l'iruluclance  propre  au  circuit  intlucteur;  mais  il  sérail  aisé  de  le 
rendre  encore  plus  continu,  si  on  le  reconnaissait  nécessaire,  en  introduisant  spéciale- 
ment en  circuit  une  bobine  de  réaction  (self-inductance)  aussi  dénuée  que  possible 
de  résistance  ohmique. 

Le  rendement  des  soupapes  électrolytitpies  étant  de  l'ordre  de75  pour  100, 
en  puissance,  on  voit  que  ce  procédé  d'auto-excilalion  est,  à  ce  point  de 
vue,  au  moins  équivalent  au  procédé  habituel  d'excitation  par  une  excita- 
trice 011  une  source  séparée. 

J'ai  fait  quelques  expériences  en  vue  d'obtenir  l'auto-excitalion  de  l'alter- 
nateur, monté  en  alternatif  simple,  ou  monophasé.  Je  n'ai  pu  y  réussir, 
il  fallait,  pour  obtenir  à  vide  ii5-i2o  volts,  que  le  courant  continu  auxi- 
liaire donnât  à  lui  seul  un  flux  magnétique  engendrant  3o  à  35  volts;  la 
fermeture  du  circuit  redressé  des  soupapes  (batterie  de  quatre  seulement, 
dans  le  cas  de  l'alternatif  simple)  augmentait  alors  le  llux  jusqu'à  l'obten- 
Iton  des  1 10-120  volts;  mais  il  n'y  avait  pas  auto-excitation,  au  sens  ordi- 
naire du  mot,  c'est-à-dire  élévation  spontanée  de  la  force  électromotrice 
sans  rien  toucher  au  circuit  inducteur.  11  est  vrai  que,  dans  le  cas  du  tnono- 
phasé,  avec  batterie  de  quatre  soupapes,  le  courant  redressé  passe  par  zéro 
(et  même  en  dessous  par  suite  des  fuites  des  soupapes),  ce  qui  n'a  pas  lieu 


SÉANCE    DU    iS    MAI    lC)oS.  mij 

avec  six  soupapes  montées  sur  le  Iripliasé.  En  ne  redressant  le  courant 
alternatif  qu'avec  une  seule  soupape,  j'ai  observé  que  la  surexcitation  due 
au  courant  redressé  n'augmentait  (juc  de  2  à  3  pour  Kiole  voltage  akernalif 
obtenu  par  le  courant  continu  auxiliaire. 

Il  serait  peut-être  téméraire  de  conclure,  de  cette  seule  expérience,  que 
l'auto-cxcltalion  d'un  alternateur  monophasé,  au  moyen  de  soupapes,  fût 
impossible;  mais  je  crois  (pi'il  sciait  nécessaire  d'user  d'un  artifice  spécial 
pour  rendre  le  courant  redressé  plus  continu  :  self-inductance,  ou  conden- 
sateur élcctrolylique  de  grande  capacité  électrostatique,  formé  par  une 
soupape  à  deux  clapets  d'aluminium  (anode  et  cathode),  ou  même  une 
batterie  d'accumulateurs,  qui  pourrait  être  de  très  faible  capacité,  c'est- 
à-dire  s■,\\l^>  for r?ia/i()n  nolal)lc.  Ces  [irocédés  de  régularisation  du  couiant 
redressé  des  soupapes  électroly  tiques  ont  été'  déjà  indiqués  par  divers  expéri- 
mentateurs. Mais  ce  sont  là  des  complications  qui  réduisent  l'intérél  du 
procédé  et  sont,  en  tous  cas,  inutiles  pour  un  alternateur  triphasé  et,  très 
vraisemblablement  aussi,  pour  un  alternateur  diphasé. 


tLECïi'.lCITÉ.  —  Sur  les  différences  de  potentiel  de  contact  entre  métaux 
et  liquides.  ÎNote  de  M.  L.  lÎLOCii,  présentée  par  M.  H.  Poincaré. 


Il  existe  un  certain  nombre  de  mesures  sur  la  différence  de  potentiel  métal- 
liquide,  mais  nous  n'avons  connaissance  d'aucun  travail  systématique  sur 
la  variationde  la  dilïérence  de  potentiel  métal-éleclrolytique  quand  la  concen- 
tration de  l'électrolyte  varie.  Trois  sulfates  métalliques  ont  été  étudiés  par 
M.  Gouré  de  Villemontée  dans  sa  Thèse  de  doctorat  { '). 

Il  nous  a  semblé  intéressant  de  mesurer  la  différence  de  potentiel  entre 
métal  et  eau  distillée,  et  de  rechercher  comment  varie  cette  différence  lors- 
(ju'on  passe  de  l'eau  à  des  solutions  aqueuses  de  concentration  variable.  La 
méthode  choisie  est  celle  du  condensateur  de  Vol  ta.  On  s'est  assuré  que  la 
principale  cause  d'erreur  de  cette  méthode  (condensation  de  liquide  sur  le 
plateau  métallique)  est  négligeable  pendant  une  série  d'expériences. 


(')    Voir  GoURÊ  DE   VlLLEMOMÊE,    Tllèse,  p.    I  14- 


iniS  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

La  niélliode  ne  fait  coniiaîlrc  naturellemenl  que  les  difTérences  de  potentiel  apparentes 
(dans  l'ail).  Le  plateau  métallique  invariable  est  un  disque  de  zinc  oxydé.  Ce  disque 
a  parfois  été  remplacé  par  un  disque  de  zinc  nickelé.  Certains  résultats  ont  été  con- 
trôlés au  moyen  d'un  compensateur  à  poloriium. 

Par  rapport  au  zinc  oxydé,  l'eau  distillre  du  laboratoire  présente  une  dif- 
férence de  potentiel  de  contact  (positive  )  voisine  de  i  volt.  L'acide  sulfu- 
rique,  l'acide  chlorliydrique,  en  solution  normale,  présentent  des  dilTérences 
de  potenliel  (positives)  noiablemeni  plus  grandes  (  i  ^',-20  environ  ).  Lorsqu'on 
dilue  prog-ressivement  une  solution  acide  normale,  la  dlITérence  de  potenliel 
(lecroîl  co/islatninent  sans  présenter  de  maximum  ni  de  minimum. 

Le  carbonate  de  soude  normal,  la  soude  normale,  rammoniacjue,  pré- 
sentent des  différences  de  potentiel  notableincnl  moindres  qnc  l'eau.  Par 
dilution  progressive,  ces  diiFérences  croissent  régulière  ment,  sans  offrir  de 
maximum  ni  de  minimum. 

Les  sels  comme  le  chlorure  de  sodium  normal;  les  sulfates  de  zinc,  de 
nickel,  de  cuivre  en  solution  normale,  présentent,  par  rapport  à  l'eau  dis- 
tillée, des  variations  faildes  ou  douteuses. 

Si  Ion  part  de  l'eau  distillée,  l'addition  d'a«e  goutte  d'acide  sulfuriqueou 
de  soude  normale  (dans  240'™'  d'eau)  produit  plus  de  la  moitié  île  la  varia- 
tion totale  qu'on  observe  on  passant  de  l'eau  pure  à  la  solution  normale 
elle-même. 

Quand  l'addition  d'une  goutte  d'acide  a  produit  une  variation  dans  un 
sens,  l'addition  d'alcali  annule  celte  variation  et  crée  une  variation  en  sens 
contraire,  qu'une  nouvelle  addition  d'acide  inverse  à  son  tour. 

Nous  concluons  de  là  que  : 

1°  La  dillérence  de  potentiid  de  contact  (appaienlc  >  iMitre  niiHal  et  liijuide 
est  |)lus  petite  pour  les  solutions  alcalines  que  [jour  l'eau,  plus  petite  pour 
l'eau  (jue  pour  les  solutions  acides.  Les  sels  donnent  des  effets  peu  didé- 
rents  de  l'eau; 

i>"  Cette  différence  de  potentiel  varie  constamment  dans  le  même  sens 
quand  on  passe  de  la  soude  normale  à  l'acide  sulfuriipie  normal; 

3"  Les  variations  les  plus  grandes  s'observent  pour  les  dilutions  extrêmes. 
Elles  sont  susceptibles  de  mettre  en  évidence  des  traces  d'acide  ou  d'alcali 
qui  échappent  aux  réactifs  colorés. 


SÉANCE    DU    l8    MAI    igoS.  ÏO\() 

RADIOGKAPHIE.  —  Radiographie  des  poumons  et  de  i estomac  des  fœtus 
et  des  enfants  murt-nès.  Note  de  M.  Bouchacourt,  présentée  par 
M.  Bouchard. 

A  propos  de  la  Communication  faite  le  4  mai  19^^  à  l'Académie  des 
Sciences  par  M.  Perrier,  au  nom  de  M.  Cli.  Vaillant,  je  demande  la  permis- 
sion de  présenter  les  observations  suivantes  : 

1°  Radiographie  des  poumons.  —  11  est  certain  que,  chez  les  enfants  ayant 
respiré,  les  poumons  forment  une  tache  plus  ou  moins  claire  sur  la  radio- 
graphie, par  suite  de  la  présence  d'une  notable  quantité  d'air  à  ce  niveau. 
Dans  les  deux  cours  que  j'ai  fait  deux  fois  par  an  ('  )  (stage  d'hiver  et  stage 
d'été)  à  la  Clinique  Tarnier,  de  1898  à  1907,  j'ai  toujours  insisté  auprès  des 
élèves  (en  leur  montrant  de  nombreux  clichés  à  l'appui)  sur  la  valeur  de  ce 
procédé  de  docimasie  pulmonaire  radiugraphique,  qui  avait  surtout 
l'avantage,  sur  le  procédé  de  docimasie  pulmonaire  hydrostatique,  de  ne 
pas  nécessiter  l'ouverture  du  cadavre. 

Dans  ces  deux  procédés,  il  y  a  d'ailleurs  une  cause  d'erreur  :  c'est  l'insuf- 
flation pratiquée  dans  l'espoir  de  ranimer  Tcnfant  né  en  état  de  mort  appa- 
rente. 

Mais  j'ai  toujours  noté  que  dans  ces  cas  l'air  n'arrivait  pas  jusqu'aux 
sommets  des  poumons,  qui  restaient  opaques. 

Il  y  a  lieu  de  noter  d'ailleurs  que,  chez  l'enfant  ayant  nettement  respiré, 
les  dill'ércnts  diamètres  de  la  partie  supérieure  du  thorax  sont  notablement 
plus  grands  que  ceux  de  l'enfant  qui  n'a  pas  respiré  spontanément. 

2°  Radiographie  de  l'estomac.  —  D'après  les  nombreuses  radiographies 
de  nouveau-nés  que  j'ai  laites,  l'estomac  est  surtout  visible  dans  les  deux, 
cas  suivants,  par  suite  de  la  présence  de  gaz  dans  son  intérieur  : 

A.  Dans  les  cas  de  fœtus  ayant  été  insufllés  (surtout  par  le  procédé  dit 
de  bouche  à  bouche),  par  suite  de  la  présence  d'une  quantité  plus  ou  moins 
grande  d'air  dans  l'estomac. 

B.  Chez  les  fœtus  morts  depuis  plus  de  48  heures,  par  suite  du  dévelop- 
pement des  gaz  de  la  putréfaction.  Dans  ces  cas,  non  seulement  l'intestin 
mais  l'estomac  sont  nettement  visibles.  Les  anses  intestinales  sont  déli- 
mitées, le  diaphragme  refoulé,  etc.,  de  façon  très  variable  suivant  le  degré 
de  putréfaction. 

(')  Sur  les  applications  de  la  radiolog,ie  à  l'Obslélrique. 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  GXLVI,  N°  20.)  l34 


I020  ACADEMIE    TJES    SCIENCES. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Observations  sur  le  temps  employé  par  les  corps 
pour  se  dissoudre.  Note  de  M.  Gastox  Gaillard,  présentée  par 
M.  J.  Violle. 

Les  observations  que  nous  avons  faites  sur  le  temps  que  la  précipitation 
met  à  apparaître  dans  les  solutions  d'hyposulfile  (')  nous  ont  amenés  à 
étudier,  au  même  point  de  vue,  la  dissolulion  des  corps. 

Comme  on  le  sait,  d'après  G. -A.  HulcLl  ('),  Boyer-Guillon  C"), 
J.  Schiirr  (^),  Bruncr  et  Tolioczke  {'),  la  dissolution  dépend  de  nombreux 
facteurs  qui  rendient  fort  difficile  toute  observation  de  ce  genre. 

D'une  façon  générale,  nous  avons  jelé  des  poids  donnés  de  sel  dans  des  quanlilés 
délerminées  de  dissolvant  à  une  température  connue.  F^a  diffusion  était  rendue  la  plus 
active  possible  et  maintenue  constante  par  un  agitateur  mù  par  une  turbine  réglée  à 
une  certaine  vitesse,  et  l'on  a  compté  les  temps  jusqu'à  la  disparition  entière  du  sel. 

Ces  expériences  ne  peuvent  valoir  comparativement  que  par  séries,  pour  des  cristaux 
de  grosseur  semblable  et  une  égale  diffusion,  car  pour  un  même  sel  les  écarts  sont  con- 
sidérables, selon  la  gro-seur  des  cristaux  et  l'agitation  de  la  dissolution.  Si  l'on  pul- 
vérise les  cristaux,  la  dissolution  se  fait  d'une  façon  beaucoup  plus  rapide,  mais  il 
subsiste  entre  les  sels  des  différences  comparables  à  celles  qu'on  observe  en  opérant 
sur  les  cristaux  mêmes. 

Sans  parler  des  nombreuses  expériences  que  nous  avons  faites  avec  divers 
sels  et  pour  lesquels  il  est  difficile  de  donner  des  résultats  comparatifs  à 
cause  des  formes  difi'éreiiles  qu'ils  revêtent,  il  est  intéressant  de  remarquer 
que,  pour  certains  d'entre  eux,  il  se  manifeste  des  relations  avec  la  nature 
de  leur  acide  ou  le  poids  de  leur  raéljtl,  I^.ii  opérant  avec  uj)  même  corp.Sj 
nous  avons  vu  que  : 

1°  Pour  des  quantités  croissantes,  le  rapport  des  durées  à  la  concentra- 
tion obtenue  est  d'abord  sensiblement  constant  dans  les  limites  de  nos  expé- 


(')   Comptes  rendus,  t.  (1\L,  lyoj,  p.  652. 
(2)  Zcitsch.  f.  pliys.  Chem.,  t.  XXXVH,  i8  juin  1900,  p.  385. 

(')  Élude  sur  la  solution    de   sulfate   de   chaux    {Annales   du    Consen'aloirc, 
igoo). 

('■)  Journal  de  Chimie  physiiiac,  t.  Il,  190 '|.  p-   î'iS. 
(')  Id.,  t.  III,  1905,  |).  (J25. 


SÉANCE    DU    l8    MAI    190S.  I02I 

ricnces,  pour  s'élever  ensuite  : 

t  =   30°. 

—  t  =   l')°. 

(sous  forme  SO'Na^  Sucre 

l'.Mii-  .'oni)B.  de  semoule).        (  peiils  cristaux).         (cristallisé). 

e  m       s  m       I*  m       s  "'    „^ 

.00 i.5o  à  2  ?. .3o  à  2.45 

m        s  ni 

1 00 2  . 1 5  à  2 .  25  3 .  3ô  à  4         2 .  45  à  3 

200 2 . 3.5  à  2 .  45  7 .  3o  à  8         3 . 1 5  à  3 .  3d 

3oo 3.20  à  3. 3o  i4         à  16         4 

400 3.40  à  3.. 5o  »  4- 3o  à  4-45 

5oo 4-10  >*  5.i5à5.3o 

2"  On  constate  un  rapport  entre  la  valeur  de  la  solubilité  et  celle  du 
temps  employé,  et,  dans  certains  cas,  en  faisant  varier  la  température,  on 
voit  (pie  la  courbe  des  inverses  des  temps  a  une  allure  comparable  à  celle 
de  la  solubilité;  mais  des  sels  ayant  des  coefficients  voisins  peuvent  employer 
des  temps  notablement  différents,  et  la  variation  du  temps  avec  la  tempéra- 
ture ne  suit  pas  toujours  celle  de  la  solubilité,  comme  cela  est  à  remarquer 
plus  spécialement  avec  le  sulfate  de  soude  ou  de  chaux. 

2ni)^-'  pour  2000?. 


S'O^Na-.  SU'Na-.  Sucre. 

0  m      ^'  m  m  m       s          m       s 

[5 2.45  10  à  12  2r45  à  3. 00 

20 ...  .     »  »  2  .  1 5    à    2  .  3o 

3o »  i"'3(y  à  i^i^ss  ,.45  à  2 

4o 1 .  4ô  "  5o  à    I 

5o »  5o'  à  i^io"  4o  à       5o 

60 ;  35=  à  45'  2.5»  à  3o=  3o  à       4° 


70. 
80. 


12"  à   i5' 


i5''  à   18»  » 


3"  Pour  quelques  mélanges  de  sels  sur  lesquels  nous  avons  opéré  (sulfate 
etchromate  de  potassium,  azotate  de  potassium  et  d'ammonium,  chlorure 
de  sodium  et  azotate  de  potassium),  le  temps  varie  dans  le  sens  de  la  modi- 
fication de  la  solubilité,  mais  les  variations  sont  peu  sensibles. 

4"  Si  l'on  ajoute  successivement  une  même  quantité  d'un  corps  à  dis- 
soudre aussitôt  que  la  quantité  précédemment  introduite  a  disparu,  on  voit 
que  pour  des  concentrations  croissantes  les  temps  mis  par  un  même  poids 


I022  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

à  se  dissoudre  augmentent  de  la  façon  suivante  (')  : 

Surre. 


Na 

Cl 

Sucre 

On  a  ajouté 

'oids. 

l 

= 

i8". 

t 

=  ao°. 

Poids. 

t  ■■ 

=  12°. 

lOOB. 

s 
100 

m      i 

1 .3o 

à 

m      â 

..45 

m       9 

a.4o 

m      s 
à    2.5o 

100 

m       s 

3.3o 

ù 

m      5 
3.4.5 

m      i           m 
3.45 

100 

2 

3.  io 

aoo 

4 .  3o 

3.45  à  4 

lOO 

2.  lO 

3 

à  3.i5 

Boo 

5.45 

à 

6 

4 

lOO 

3 

à 

3.3o 

3.35 

4oo 

<) 

à 

9.1.5 

4.3o 

lOO 

5 

à 

5.  i5 

3.5o 

à4 

.5oo 

n 

(  i . 3o  à  7 

lOO 

7.3o 

à 

S 

4.43 

)) 

» 

» 

100 

» 

5.i5 

à  5.20 

» 

» 

» 

lOO 

» 

6.3o 

» 

)) 

» 

100 

» 

7.40 

» 

j) 

» 

D'après  les  expériences  précédentes  et  celles  (jue  nous  avons  faites  sur  la 
précipitation,  on  peut  se  demander  s'il  n'y  a  pas,  pour  chaque  corps,  une 
valeur  de  temps  fondamentale.  Dans  ce  cas  il  ne  s'af(il  plus  de  considérer 
seulement  la  vitesse  de  réaction,  c'est-à-dire  le  rapport  de  la  niasse  trans- 
formée au  temps,  rapport  dû  aux  valeurs  combinées  des  difTérentes  énergies 
des  éléments  en  réaction  et  des  nombreu.x  facteurs  qui  interviennent,  mais 
d'examiner  l'action  respective  de  cliaque  élément.  Il  semble  qu'on  pour- 
rail  ainsi  pour  chaque  substance  dégager  la  notion  d'une  sorte  de  chimio- 
chronicité,  l'étude  de  la  valeur  propre  du  temps  employé  par  chaque  élé- 
ment dans  ses  combinaisons  permettrait  sans  doute  de  se  rendre  plus 
complètement  comjite  des  forces  qui  entrent  eu  jeu  dans  toute  action  chi- 
mique et  d'en  mieux  déterminer  l'économie. 


PHOTOGRAPHIE.  -    Sur  une  action  pholngraphique  de  l((  lumière  in fra-inuge. 
Note  de  M.  A.  G.\itGA.>i  de  Mo.ncktz,  présentée  par  M.  Deslandres. 

J'ai  pu  mettre  en  évidence  une  action  particulière  de  la  lumière  infra- 
rouge, en  répétant,  sur  le  conseil  de  M.  Deslandres,  les  expériences  bien 
connues  d'Edm.  Bec(|uerel  et  de  M.  V .  Villard  sur  les  rayons  destructeurs 
et  continuateurs. 


(')  H  est  ilifncile  tie  comparer  ces  temps  aux  'iiU'érences  eiUre  la  cnncerilralioii 
finale  et  la  concoiitration  correspondant  à  la  salur-atidii  par  siille  di-  la  difficulté  .de 
l'expérience  quand  on  a])proche  de  cette  dernière. 


SÉANCE  DU  l8  MAI  1908.  I023 

Ed.  Becquerel  avait  reconnu  que  les  rayons  infra-rouges  les  plus  voisins 
du  rouge  détruisent  l'impression  produite  sur  une  plaque  par  les  rayons  de 
longueur  d'onde  plus  faible,  employés  dans  la  photographie  ordinaire. 
M.  Villard,  en  1904,  a  obtenu  le  même  résultat  en  remplaçant  les  rayons 
lumineux  par  les  rayons  X.  La  destruction,  qui  s'étend  de  À 800  à  Xiooo 
environ,  a  été  utilisée  pour  la  photographie  de  cette  région  infra-rouge. 

J'ai  repris  ces  expériences  avec  les  rayons  X  en  faisant  varier  méthodi- 
quement le  temps  de  pose  du  spectre,  et  en  employant,  pour  la  çollimalion 
des  rayons  et  leur  photographie,  des  miroirs  concaves  argentés  qui  ont 
l'avantage  de  faire  converger  toutes  les  radiations  sur  un  même  foyer. 

Ayant  tout  d'abord  utilisé  un  spectrographe  à  prisme  de  fîint,  j'ai  con- 
staté qu'il  existe,  immédiatement  à  la  suite  des  rayons  destructeurs,  un 
autre  groupe  de  rayons  moins  réfrangibles  et  qui  ont  pour  effet,  non  plus 
de  détruire  l'impression  produite  par  les  rayons  X,  mais  au  contraire  de 
l'augmenter,  en  agissant  en  quelque  sorte  comme  rayons  continuateurs. 

Pour  rendre  l'expérience  plus  concluante  j'ai  remplacé  le  prisme  de  Mini  par  deux 
prismes  de  fluorine  et,  afin  d'éliminer  compltl'lciiienl  l'hypolliése  d'un  voile  par  la 
lumière  dirtuse,  j'ai  placé  devant  la  fente  du  speclrographe  une  cuve  renfermant  une 
dissolution  d'iode  dans  le  sulfure  de  carbone.  On  sait  que  cet  absorbant  bien  connu, 
dû  à  Tyndall,  arrête  coniplèternenl  toute  lumière  capable  d'impressionner  les  plaques 
photographiques  à  l'état  normal  et  se  laisse  traverser  par  les  radiations  de  longueur 
d'onde  comprise  entre  ).  800  et^l^. 

Dans  ces  conditions,  avec  une  lampe  INornst  de32  bougies  et  une  plaque 
Lumière  1,  au  gélatinobromure  d'argent,  voilée  par  les  rayons  X,  il  y  a 
naturellement  absence  d'impression  du  speclie  avant  'À  800  et  destruction 
du  voile  initial  de  X800  à  X920;  mais,  au  delà,  l'épreuve  montre  une  aug- 
mentation nette  du  voile,  qui  s'étend  de  X  9^0  à  X  i35o  environ. 

L'emplacement  des  différentes  radiations  dans  lo  spectre  précédent  a  été  calculé  au 
moyen  de  la  série  des  indices  de  la  (luorine  d'apiès  Hubens,  le  spectre  lui-même  étant 
repéré  par  les  raies  de  l'arc  au  lithium  juxtaposées  sur  l'épreuve. 

La  même  expérience  faite  avec  des  plaques  voilées,  non  plus  par  les 
rayonsX,  mais  par  la  lumière  ordinaire  (lumière  rouge  par  exemple),  ou 
avec  des  plaques  non  voilées,  ne  donne  pas  trace  de  ce  prolongement,  même 
avec  des  temps  de  pose  considérables.  Le  phénomène  en  question  paraît 
donc  jusqu'à  présent  spécial  aux  préparations  photographiques  ayant  subi 
l'action  des  rayons  X. 

Il  convient  de  remarquer  ici  qu'il  n'y  a  pas  une  analogie  complète  entre 
cette  nouvoHe  action  et  l'etrel  continuateur  dHdm.  Becquerel  et  de  M.  P. 


I024  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Yillard,  qui  exige  pour  sa  production  l'emploi  d'une  préparation  pliologra- 
phique  renfermant  des  sels  d'argent  solubles  dans  l'eau.  Edm.  Becquerel 
avait  reconnu  que  la  présence  de  ces  sels  était  rigoureusement  indispensable 
pour  l'obtenlion  de  l'effet  continuateur  par  les  rayons  jaunes  et  verts,  et 
M.  P.  Yillard,  ayant  récemment  repris  ces  expériences,  n'a  pu  obtenir  aucune 
continuation  avec  les  plaques  au  gélatinobromure  d'argent  ('). 

Je  me  propose  d'approfondir  cette  question,  intéressante  à  des  points  de 
vue  diiférentSj  et  d'étudier  notamment  Tinfluence  que  peuvent  avoir  sur 
l'intensité  de  l'impression  et  son  étendue,  d'une  part  la  nature  des  rayons  X 
et  leur  durée  d'exposition  et  d'autre  part  la  nature  des  plaques  employées. 


PHYSIQUE  BIOLOGIQUE.  —  Étude  cinématographique  rles  mouvements 
browniens.  Note  de  M.  Viorou  Hkmii,  présentée  par  M.  Dastre. 

L'étude  quantitative  des  mouvements  browniens  que  présentent  des  par- 
ticules très  fines  suspendues  dans  un  milieu  liquide  ou  gazeux  est  très  diffi- 
cile, à  cause  de  la  rapidité  et  de  la  faible  trajectoire  de  ces  mouvements. 
L'observation  directe  au  microscope  ne  permet  d'obtenir  (pie  des  données 
schématiques  sur  ces  mouvements.  D'autre  part,  les  recherches  théoriques 
d'Einstein,  Marie  Smoluchovvski,  Langevin  et  Perrin  montrent  qu'il  y  a 
un  intérêt  d'ordre  général  à  étudier  quantitativement  ces  mouvements. 

Grâce  à  une  installation  raicrographique  très  coinplète  du  laboratoire 
de  M.  François-Franck  que  je  tiens  à  remercier  ici  pour  l'accueil  qu'il  m'a 
fait,  et  "-race  à  faide  de  M"<'  Chevreton  qui  a  établi  un  montage  très  perfec- 
tionné de  cinématographie  microscopique,  j'ai  pu  obtenir  des  vues  cinéma- 
tographiques des  mouvements  browmiens. 

L'émulsion  étudiée  est  du  latex  de  caouchnuc  dilué  environ  5oo  fois  avec 
de  l'eau  distillée;  on  choisit  une  émulsion  contenant  des  grains  bien  isolés 
et  uniformes  comme  grosseur.  Ces  grains  sont  absolument  sphériques  et  ont 
environ  i^  de  diamètre. 

L'émulsion  est  mise  sur  une  lame  porlanL  un  quiuliillatîe  liés  lin;  on  la  recouvre  avec 
une  lamelle  qu'on  Iule  a  la  paraffine.  De  cette  façon  on  peut  conserver  une  émulsion 
sansévaporalionpendiml  [,lusieurs  jours  eimêthe  semaines,  et  l'on  conslale  toujours  des 
mouvements  browniens   très  nets.  L'avantage  du  latex  est  d'une  part  l'uniformité  de 


(')  liiiUelin  de  la  Société  française  de  P/iysi'/iw.  i"  fascicule,  1907,  p.  7  :  Sur  les 
actions  ciiimiqiies  de  la  lumière,  par  P.  V  illaru. 


SÉANCE  DU  l8  MAI  1908.  loaS 

grosseur  des  giains,  d'autre  part  leur  densité,  très  voisine  de  celle  de  l'eau  :  elle  est 
égale  à  0,98.  On  n'observe  donc  pas  avec  le  lalev  la  répartition  en  profondeur  que 
Perrin  a  étudiée  pour  la  gomrae-gutfe. 

La  pré])aration  est  placée  en  position  exactement  horizontale  sous  le  microscope. 
Les  photographies  étaient  faites  avec  l'objectif  apochromatique  Zeiss  de  2™"',  Toculaire 
à  projection  4  et  la    distance    de    24"'",    ce    (|iii    donne    un    grossissement    d'environ 

Fig.    ,. 


'■--4 


600  diamètres.  La  source  éclairante  est  une  lampp  à  arc  de  3o  anipèi'cs;  le  cinéma- 
tographe est  disposé  directement  au-dessus  du  microscope.  Les  ciii''r)iatcjj;raj)hics 
obtenues  contiennent  vingt  images  par  seconde  et  la  durée  de  pose  de  chaiju/a  iniai;e 
est  égale  à  t—ô  '^'^  seconde;  par  conséquent,  l'intervalle  de  lemjjs  séparant  deu\  imai;es 
conséculives  est  égal  à  ^3  de  seconde. 

L■émul^ion  choisie  était  suffisamment  diluée  pour  que  dans  le  champ  il  n'y  ait 
qu'une  vingtaine  de  grains;  de  cette  façon  leur  re])érage  peut  être  fait  avec  exacti- 
tude et  l'on  peut,  en  déterminant  la  position  d'un  grain  sur  une  série  de  jiholographies 
successives,  dessiner  la  projection  de  la  trajectoire  décrite  par  chaque  graiu.  La  figure 
ci-jointe  représente  ces  trajectoires  pour  cinq  grains,  les  points  successifs  corres- 
pondant aux  intervalles  de  ^V  de  seconde;  l'échelle  donne  la  grandeur  ilu  p.. 

HésuUals.  —  La  li\iicctoite  déciùte  par  un  grain  est  très  complexe;  elle 
varie  d'un  grain  à  l'autre  et  elle  est  absolument  indépeijdante  pour  chaque 
grain,  même  lorsqu'on  compare  des  particules  voisines  de  ai^;  cette  trajec- 
toire présente  1res  souvent  des  variations  très  lirusques  de  direction. 


1026  ACADÉMIE    DES    SClEiXCES. 

Le  drplacenient  moyen  coirespoiidanl  à  -^  de  seconde  varie  très  peu  d'un 
grain  à  faulre.  \  oici  par  eveniple  les  valeurs  moyennes  pour  dix  grains  pris 
au  hasard;  ces  moyennes  correspondenl  cliacune  à  seize  déterminations 
successives  : 

oH-,58     o!^,55     oP-,52     o!^,56    oH-,7o     o^;6^     oV;6-;     oP-,;!     oV-,bô     0^70; 

la  moyenne  de  ces  nombres  est  égale  à 

A  =  01^,62. 

La  formule  d'Einstein,  établie  égalemenl  par  Marie  Smoluchowski  et 
Langevin,  donne  la  valeur  de  ce  déplacement  moyen  : 

N    Snnr     ' 

il  est  la  constante  des  gaz  :  8,3i .  10'  ;  T  =  290";  iN  le  nombre  de  molécules 
par  molécule-gramme  :  7. 10-*;  Tj  la  viscosité  de  l'eau  :  o,oi3;  r  le  rayon 
des  particules  :  o,5  .  lo""  cm  et  2r  la  durée  :  -^  sec. 

Cette  formule  donne  comme  valeur  théorique  de  A,  o'',  16,  c'est-à-dire 
u/ie  i-'aleur  plus  de  quatre  fois  plus  faible  que  la  grandeur  trouvée  expérimen- 
talement (en  effet,  0,62  est  la  valeur  moyenne  de  la  projection  horizontale 
du  déplacement). 

11  résulte  donc  de  nos  expériences  que  la  formule  d'Einstein  ne  donne 
pas  la  valeur  exacte  du  déplacement  dans  le  mouvement  brownien  des  grains 
étudiés  par  nous. 

On  doit  se  demander  à  quoi  peut  être  dû  cet  écart  entre  la  théorie  et 
l'expérience.  La  formule  d'Einstein  montre  que  A"  est  proportionnel  à  la 
durée  ^.  J'ai  fait  des  mesures  de  déplacement  de  grains  de  quatre  images 
en  quatre  images,  c'est-à-dire  correspondant  à  —;  àa  seconde;  la  moyenne 
trouvée  est  égale  à  i''-,  i  1  au  lieu  de  2  X  0,62  =  1,24  exigé  par  la  formule; 
c'est  un  accord  suflisaniment  bon.  Donc  l'expérience  vérifie  bien  la  propor- 
tionnalité de  A-  à  la  durée. 

il  reste  à  se  demander  si  la  relation  entre  A-  et  la  viscosité  et  le  rayon 
est  bien  celle  qu'admet  Einslein,  c'est-à-dire  a-t-on  le  droit  d'appliquer  la 
loi  de  Slokes  au  déplacement  dans  IVau  de  grains  ayant  ii^  de  diamètre? 
11  est  possible  que  cette  loi  ne  s'applique  pas  à  des  grains  aussi  petits.  C'est 
un  point  que  l'on  peut  résoudre  par  l'étude  cinématographique. 


SÉANCE    DU    iS    MAI    If)o8  IO27 


CHIMIE  MINÉRALE.   —  5'//'  les  iodomercurdles  de  thorium  et  d'aluminium. 
Note  de  M.  A.  Duboix,  présentée  par  M.  L.  Troost. 

J'ai  appliqué  au  thorium  la  méthode  (pii  m'a  donné  un  grand  nombre 
d'iodomercurates  nouveaux  avec  les  iodures  métalliques. 

Je  prépare  l'iodure  de  thorium  en  atti^piaut  du  carbonate  de  thorine  par 
l'acide  iodhydrique  et  évaporant  à  siccité  au  bain-marie.  Je  dissous  alors 
dans  de  l'eau,  alternativement  et  jusqu'à  refus,  des  portions  de  la  masse 
obtenue  et  de  l'iodure  mercurique,  en  maidant  d'une  douce  chaleur.  La 
liqueur  laisse  d'abord  déposer  par  refroidissement  de  l'iodure  mercurique, 
puis  une  masse  cristalline  que  j'ai  laissé  reposer  longtemps  afin  d'avoir  des 
cristaux  plus  gros.  ^ 

Les  plus  gros  cristaux,  après  que  la  masse  eut  élé  séchée  sur  des  plaques  de  poice- 
laine,  ont  été  triés  avec  une  pince.  Ils  sont  d'une  déliquescence  extrême  (!t  s'altèrent 
aussitôt  à  l'air  en  devenant  rouges.  Aussi  l'opération  du  triage  et  la  mise  en  marche 
de  l'analvse  doivent-elles  être  conduites  très  rapiilement. 

L'analj'se    montre  qu'on  est  en  présence  d'un  iodomercurate  Tli  I*,  5  H^  I-,  18II-O  : 

Trouvé.  Gulculo. 

Thorium 6,54  6,7.8  »  6,972 

Mercure 3o,74         3o,83  »  29,989 

Iode 53,24         53 ,  '\o         53 , 4 1  53 ,  Sa  i 

On  voit  que  les  ciislaux  contiennent' un  très  léger  excès  d'ioduio  mercuri((ue  tenant 
à  un  commencement  de  décomposition. 

La  propriété  saillante  de  ce  sel  est  sa  facile  décomposition  par  l'eau. 

La  liqueur  qui  baignait  les  cristaux  avait  une  teinte  brune  très  foncée  par  suite  de 
la  présence  diode  libre;  je  l'ai  éclaiicie  par  agitation  en  présence  d'iodure  mercureux. 
ICIle  devient  alors  jaune  comme  de  l'huile  d'olive.  A  la  température  de  i8°,9  elle  a 
pour  densité  3, 5 12,  nombre  très  voisin,  mais  inférieur  à  celui  de  la  densité  de  la  solu- 
tion saturée  d'iodure  de  mercure  dans  l'iodure  de  baryum   (liqueur  de  Rohrbacli). 

Sa  composition  est  la  suivante  : 

I.  II. 

Thorium 10,07  10,26 

Mercure 21   99  22,26 

Iode 5i  ,  18  5l ,  23 

Eau  (par  dur.).  .  .  .  16,76  16, 25 

G.  K.,   1908,  i"  Semestre.  ,  T.  CXLVI,  N"  20.)  l35 


l()-8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

iodomercurale  d' aluminiiun.  —  J'ai  indiqué  précédemment  (  '  )  qu'une  solu- 
lioii  saluréed'iodure  mercurique  dans  une  solution  d'iodure  d'aluminium  en 
présence  de  l'air  s;^c  avait  laissé  déposer  un  oxyiodure  dont  j'avais  pu  obte- 
nir une  quantité  assez  grande  pour  en  faire  l'étude.  Depuis  cette  époque 
(aoùl  1907),  la  liqueur  mère  abandonnée  dans  une  almospbère  parfaitement 
desséchante,  en  présence  de  baryte  anhydre,  a  laissé  déposer  des  cristaux 
bien  différents  d'aspect.  Ce  sont  des  prismes  très  allongés,  d'une  déli- 
quescence extraordinaire,  dont  je  n'ai  pu  obtenir  (pi'unc  très  petite  quan- 
tité, malgré  la   longue  durée  de  l'évaporalion.    L'analyse  leur  assigne  la 

formule 

Ali',  HgP,  8H'0. 

Trouvé. 

[.  II.  Cnlciilf'. 

Aluniiniuin 2,78         <  2,78  2,683 

Mercure 20,21  '9)94  i9>88p 

Iode 63,12  63,38  63, 121 

Ce  corps  se  dissoul  dans  l'eau,  sans  donner  le  moindre  dépôt  d'iodure  mercurique, 
même  après  un  temps  prolongé  ;  sa  grande  déliquescence  et  la  difficulté  d'en  avoir  des 
quantités  suffisantes  m'ont  empêché  d'en  faire  une  étude  plus  complète. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  les  composés  définis  du  Hlicium  et  du  palladium. 
Note  de  MM.  Vwi.  Lebead  et  Piekre  Jolibois,  présentée  par 
M.   IL  Le  Chatelier. 

On  sait  depuis  les  expériences  de  Boussingault^^-  ),  sur  la  siliciurationdu 
platine  et  de  quelques  autres  métaux,  que  le  palladium  peut  fixer  le  silicium. 
Ce  savant  a  reconnu  (jue  le  palladium  chaufle  au  rouge  blanc  dans  une 
bras(jue  de  silice  et  de  charbon  augmentait  de  poids  (3,r)  pour  100)  et  il 
a  démontré  que  cette  augmentation  devait  être  attribuée  à  la  combinaison 
du  silicium.  Depuis  cette  époque,  il  n'a  été  publié,  à  notre  connaissance, 
aucun  document  nouveau  concernant  les  composés  siliciés  du  palladium. 

(')  Sur  que.lquex  nouveaux  iodomercurates  (Comptes  rendus,  t.  CXLV,  1907, 
p.  7i3). 

(-)  BoussiNGAULT,  Comptes  rendus,  t.  LXXXII,  1867,  p.  Sgi.  —  Bull,  de  la  Soc. 
chini.,  3"série,  t.  XXVI,  1876,  p.  265.  —  Ann.  de  Chim.  et  de  Phys..  '1'  série,  t.  Mil, 
1876,  p.  140  et  t.  \V,  1878,  p.  91. 


SÉANCE  DU  l8  MAI  1908.  1029 

Nous  avons  repris  l'étude  de  la  siliciuration  du  palladium  et  nous  résu- 
merons dans  la  présente  Note  l'ensemble  des  faits  que  nous  avons  observés 
dans  l'action  directe  du  silicium  sur  ce  m('"tal. 

Le  silicium  et  le  palladium  se  comjjinent  directement  avec  un  déga- 
gement de  chaleur  très  apparent.  Si  l'on  place  dans  un  creuset  de  por- 
celaine de  Berlin,  chaufï'é  au  moyen  d'un  chalumeau  ordinaire,  un  mélange 
intime  de  palladium  et  de  silicium  cristallisé,  on  constate  d'abord  un 
retrait  de  la  matière,  puis  brusquement,  à  une  température  de  5oo"  à  600", 
une  incandescence  vive  se  produit  et  la  combinaison  s'effeclue  avec  une 
élévation  de  température  suffisante  pour  entraîner  la  fusion  de  la  masse. 

Cette  expérience  nous  a  montré  cju'il  était  possible  de  préparer  facilement 
des  culots  de  palladium  plus  ou  moins  siliciés.  La  fusion  a  été  obtenue  dans 
tous  les  cas  dans  des  creusets  en  porcelaine  de  Berlin,  chauffés  au  four  For- 
quignon. 

La  lenipéraUiie  de  fusion  des  mélanges  de  silicium  et  de  (lalladiuni  varie  dans 
d'assez  grandes  limites  suivanl  les  proportions  relatives  de  ces  deuv  éléments.  En 
raison  des  indications  précieuses  sur  le  nombre  et  la  composition  ds  composés  définis 
que  donne  l'étude  de  la  fusibilité,  nous  avons  tout  d'abord  déterminé  la  courbe  des 
points  de  solidification  commençante  du  système  silicium-palladium.  Cette  courbe 
part  du  point  de  fusion  du  palladium,  i58-  (Ilolhorn  et  Wien)  (')  et  descend  ensuite 
jusqu'à  670",  point  qui  constitue  un  premier  nilninium  pour  un  produit  titrant  6  pour 
100  de  silicium.  Un  relèvement  rapide  s'observe  ensuite  et  un  maximum  est  atteint 
pour  un  culot  renfermant  11,76  pour  100  de  silicium.  Cette  proportion  de  silicium 
correspond  à  la  formule  Sil'd-.  Le  point  de  fusion  de  ce  composé  serait  voisin  de  i4oo°. 
Après  ce  maximum  très  accentué,  la  courbe  descend  de  nouveau  jusqu'à  760°.  Le  silico- 
palladium  fusible  à  cette  température  contient  16  pour  100  de  silicium.  Pour  les 
mélanges  plus  riches  en  métalloïde,  la  température  de  fusion  croît  jusqu'à  990°, 
second  maximum  encore  très  accusé,  qui  fait  prévoir  l'existence  d'un  second  siliclure 
dont  la  formule  serait  Si  Pd  (21  pour  too  de  Si).  A  25  pour  100  de  silicium,  le  produit 
fond  à  825°.  C'est  là  un  nouveau  minimum  correspojidant  à  l'eutectique.  La  température 
de  solidification  s'élève  ensuite  lentement  |iour  atteindre  le  point  de  fusion  du 
silicium. 

Nous  avons  en  outre  observé,  à  l'aide  d'un  clironographe  enregistreur,  les  variations 
de  la  vitesse  de  refroidissement.  Pour  tous  les  produits  renfermant  moins  de  20  pour 
100  de  silicium,  on  constate  un  arrêt  très  net  dans  le  refroidissement  suivi  d'une  reca- 
lescence  qu'on  peut  même  reconnaître  en  dehors  de  toute  mesure,  par  l'observation 
directe  du  culot.  Avec  le  palladium  silicié  à  6  jiour  100,  par  exemple,  cette  recales- 
cence  se  manifeste  vers  600°.  L'élévalion  de  la  température  est  telle  que  la  masse  est 
portée  au  rouge  vif.  L'augmentation  d'éclat  pari  d'un  point  de  la  matière  et  se  propage 

(')  MoLBouN  cl  WiEx,  A/ui.   l'Iiys.  iin(/  C/iein.  Wiedm.,  (2),  t.  LVl,  1890,  p.  36o. 


I()3o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

irune  façon  comparable  à  la  crislallisalion  d'une  solution  suisaliirée  autour  d'un  germe. 
Il  semble  bien  en  efiel  qu'on  soil  en  présence  d'un  phénomène  de  cet  ordre,  car  nous 
avons  pu,  sur  le  conseil  de  M.  Le  Clialeiier,  empêclier  la  recalescence  de  se  produire 
en  mettant  en  contact  avec  le  culot,  au  moment  où  commence  sa  solidification,  un 
germe  constitué  par  un  petit  fragment  d'un  culot  précédent. 

Dès  que  les  produils  siliciés  renl'ermeiil  plus  de  n  pour  loo  de  silicium, 
l'observalion  du  refroidissement  permet  de  reconnaître  l'existence  d'un 
eutectique.  C'est  l'entectique  SiPd— Si  dont  le  point  de  solidification 
est  S-Aj"  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  signalé. 

Nous  ne  pouvons  nous  étendre  ici  longuement  sur  i'e\amen  des  surfaces 
polies  de  ces  divers  palladiums  siliciés.  Nous  indiquerons  cependant  qu'il 
nous  a  permis  de  reconnaître  riiumogénéité  parfaite  des  produits  titrant  11,76 
et  21, o5  pour  100  de  sicilium  qui  correspondent  respectivement  à  SiPd- 
cl  SiPd.  En  étudiant  des  culots  à  diverses  teneurs  ayant  subi  la  recalescence 
et  ces  mêmes  produits  trempés  avant  l'apparition  de  ce  phénomène,  nous 
avons  constaté  une  diUérence  de  structure  intéressante.  Dans  ce  dernier  cas 
on  observe  toujours  deux  constituants  se  distinguant  très  facilement  par 
l'oxydation  à  chaud.  Ces  deux  conslituants  se  révèlent  comme  très  homo- 
gènes. Lorsque  la  recalescence  a  eu  lieu,  l'un  d'eux,  le  plus  oxydable,  est 
parsemé  de  petits  cristaux,  dont  l'apparition  est,  dans  tous  les  cas,  liée  à  la 
production  de  la  recalescence.  Ce  fait  est  en  accord  avec  l'hypothèse  que  , 
nous  avons  déjà  faite  plus  haut  de  la  ciii-lallisation  d'une  solution  sursaturée. 

Le  silicium  libre  peut  être  rais  en  évidence  sur  les  surfaces  polies  dès  que  la  teneur 
en  silicium  dépasse  21  ,o5  pour  100.  A  28  pour  100  de  silicium  on  trouve  le  sili- 
ciure  SiPd  cristallisé  au  sein  de  l'eutectique  SiPd — Si.  Pour  les  teneurs  plus  élevées, 
le  silicium  cristallise  en  gros  cristaux  au  sein  de  ce  même  eutectique.  Dans  les  culots 
très  riches  on  ne  rencontre  plus  cet  eutectique  et  le  siliciure  Si  Pd,  très  homogène, 
cimente  en  quelque  sorte  lus  ci  istaux  de  silicium. 

Nous  avons  pu  isoler  facilement  le  siliciure  Sil'd  eu  soumettant  à  l'action 
d'une  solution  de  potasse  étendue  des  culots  coiilenant  plus  de  60  pour  100 
de  silicium  total.  Le  silicium  libre  se  dissout  rapidement,  puis  l'attaque  se 
ralentit  sans  cependant  cesser  complètement.  Mais  il  est  très  facile  de 
saisir  le  moment  où  le  silicium  libre  a  disparu.  L(!  dégagement  gazeux  très 
lent  qu'on  constate  ensuite  est  dû  à  une  altération  lente  du  siliciure  lui- 
nième. 

Le  siliciure  SiPd  se  présente  en  ju-tits  fragments  très  brillants  d'un  gris 
bleuté,  d'une  densité  de  7,  h  à  i.o".  U  est  attaqué  à  chaud  par  le  fluor  et  le 
chlore.  Au  rouge  sombre  l'oxygène  donne  naissance  à  une  oxydation  super- 


SÉANCE    DU    uS    MAI    1908.  lo3l 

ficielle  qui  empêche  une  action  plus  profonde.  Ce  siliciure  est  inallaqualjle 
parTacidc  cliloihydriquc  et  par  l'acide  suUurique,  mais  l'acide  azotique  et 
l'eau  régale  le  décomposent  déjà  à  froid.  Les  lessives  alcalines  réagissent 
lentement  en  donnant  un  silicate  alcalin  et  du  palladium. 
L'analyse  de  ce  siliciure  nous  a  donné  les  résultats  suivants  : 


Théorie 

II. 

pour  SiPd. 

■20,55 

21  ,o5 

78,97 

78.95 

Silicium  pour  100 20.71 

Palladium  pour  100 78,80 

Les  essais  que  nous  avons  faits  dans  le  but  d'isoler  à  l'état  crislailisé  le 
second  siliciure  SiPd'  n'ont  pas  été  jusqu'ici  satisfaisants. 

L'ensemble  de  ces  recherches  montre  que  le  silicium  et  le  palladium 
s'unissent  directement  avec  dégagement  de  chaleur  et  donnent  deux  sili- 
ciures  définis  Si Pd'  et  SiPd.  Le  premier  de  ces  conqjosés  a  pu  seul  être 
séparé  et  analysé,  mais  l'existence  de  ces  deux  corps  peut  être  affirmée  en 
raison  de  la  parfaite  concordance  observée  dans  l'examen  métallographique 
et  dans  la  détermination  de  la  courbe  de  fusibilité  du  système  silicium- 
palladium.  Les  formules  de  ces  siliciures  sont  comparaliles  à  celles  des  sili- 
ciures  de  platine  déjà  connus.  Enfin  l'étude  du  refroidissement  des  palla- 
diums siliciés  renfermant  moins  de  20  pour  100  de  silicium  a  permis 
d'observer  un  phénomène  intense  de  recalocence  qui  semble  correspondre 
à  la  cristalisation  d'une  solution  sursaturée. 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Mélhodc  de  dosage  roliimétrique  de  l'acide  larlriqiie 
dans  les  tartres  et  les  lies.  Note  de  JM.  Eji.  I'ozzi-Escot,  présentée  par 
M.  Car  no  t. 

Le  dosage  de  l'acide  tarlrique  dans  les  tarlres  et  les  lies,  produits  qui 
sont  l'objet  de  transactions  commerciales  très  importantes,  s'efï'ectue 
suivant  certain  nombre  de  méthodes  plus  ou  moins  empiriques,  qui 
reviennent  à  isoler,  avec  une  exactitude  relative,  le  bitartrale  de  potasse, 
qui  est  un  peu  soluble  dans  l'alcool,  et  à  déterminer  son  poids.  Quoique 
ces  méthodes  aient  été  l'objet  de  très  intéressants  travaux,  dans  un  très 
grand   nombre  de  pays  et  particulièrement  de  la  part  de  M.  Caries,  il  est 


Io32  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

certain  qu'elles  ne  répondent  pas  au  rleojré  de  précision  qu'on  est  en  droit 
d'exiger  aujourd'hui  dos  ]>rocédés  d'analyse  servant  de  base  aux  transac- 
tions commerciales.  Elles  donnent  lieu  à  de  fréquents  conllils  entre  acheteur 
et  vendeur. 

Toute  la  difficulté  du  problème  réside  dans  le  fait  ([iie  l'acide  tarlrique 
ne  donne  à  proprement  dire  aucun  composé  insoluble  dans  l'eau,  et  qu'on 
est  obligé  d'opérer  en  milieu  alcoolique  et  de  tenir  conqjte  de  la  solubilité 
relativement  considérable,  dans  ce  solvant,  des  produits  qu'on  pèse.  Il 
sera  facile  de  voir  que  la  méthode  voluniélricjue  suivante  donne  des  résul- 
tais très  exacts,  et  qu'elle  présente  d'anlrc  pari  loule  la  rapidité  requise 
poui-  une  opération  industrielle. 

<  )n  prolève  is  de  lie  ou  de  Uutre  brut,  on  le  place  daiib  une  rapsule  el  l'on  épuise 
avec  un  excès  de  solution  de  carbonate  de  soude  ou  de  potasse  bouillante;  on  prépare 
de  la  sorte  loo'""''  d'une  solution  de  tarlrate  neutre,  qui  renferme  tout  l'acide  tartrique 
du  produit  primitif.  On  prélève  25""'  de  cette  solution,  qu'on  met  dans  un  petit 
ballon,  et  l'on  acidulé  par  un  excès  d'acide  clilorhydrique;  on  fait  bouillir  pour  chasser 
l'anhydride  carbonique  el  l'on  alcalinise  franchement  par  l'ammoniaque,  de  manière  à 
transformer  l'acide  tartrique  en  tartrate  neutre;  on  ajoute  alors  4o'^'"'  d'une  solution 
décime  de  bromure  de  baryum  ('BaCl^)  dans  l'alcool  fort  et  environ  ^S""'  d'alcool 
à  g5".  On  agite  el  l'on  filtre  sur  un  creuset  de  Gooch  de  préférence;  on  lave  le  précipité 
avec  de  l'alcool  ajouté  par  petites  portions. 

Le  tartrate  de  baryum  précipité  dans  ces  conditions  est  insoluble;  on  pourrait  le 
transformer  en  sulfate  de  baryum  et  déterminer  l'acide  tartrique  par  pesée,  il  est  plus 
simple  d'opérer  volumétriquement. 

A  cet  eil'et,  au  liquide  filtré  contenant  l'excès  du  bromure  de  barvuni,  on  ajoute  un 
peu  d'eau  et  un  excès  d'oxalale  d'ammonium;  il  se  précipite  de  l'oxalate  de  baryum, 
qu'on  reçoit  sur  un  filtre  et  c[u'on  lave  soigneusement  avec  de  l'eau  légèrement  ammo- 
niacale; on  perce  le  filtre  el,  à  l'aide  d'une  pipette  contenant  de  l'eau  chaude  acidulée 
à  l'acide  sulfurique,  on  fait  tomber  tout  le  piécipilé  dans  un  beoher,  on  ajoute  un 
excès  d'acide  sulfurique  et  l'on  dose  l'acide  oxalique  avec  une  solution  tilrée  décime  de 
permanganate  de  potasse.  Soit  n  le  nombre  de  centimètres  cubes  de  cette  solution 
ulili>ès,  [\o  —  -n  représente  le  nombre  de  centimètres  cubes  de  solution  décime  de  bro- 
mure de  baryum  employés  pour  précipiter  l'acide  tartrique. 

L'acide  tartrique  contenu  daus  la  prise  d'essai  sera  donc  :  (40  —  11)  X.  0,0076  X  4; 
la  proportion  pour  100  sera  :  3(4o  —  n). 

Cette  méthode  est  très  rapide  et  elle  donne  des  résultats  beaucoup  plus 
exacts  qu'aucune  des  méthodes  utilisées  jusqu'ici;  on  voit  qu'elle  met  à 
profit  d'une  part  l'insolubilité  du  tarlrate  de  baryum  dans  l'alcool  et  d'autre 
part  la  grande  solubilité  du  bromure  de  baryum  dans  le  même  solvant. 


SÉANCE    DU    l8    MAI    1908.  io33 


CHIMIE  INDUSTRIELLE.  —  Élimination  de  l'oxyde  de  carbone  du  gaz  de  houille. 
Note  de  M.  Li'o  Vi<;.\o.\,  pri''senlée  par  M.  Carnot. 

La  toxicité  du  gaz  de  liouille  est  due  presque  exclusivement  à  l'oxyde  de 
carbone,  qu'il  contient  dans  la  proportion  moyenne  de  8  à  10  pour  rob. 

D'autre  part,  les  canalisations  conduisant  le  gaz  d'éclairage  des  usines 
productrices  aux  lieux  de  consommation  ne  sont  jamais  étanches;  elles 
perdent,  en  route,  une  fraction  du  gaz  transporté.  Les  pertes  peuvent 
atteindre  de  5  à  20  pour  100,  suivant  l'état  des  canalisations.  Il  résulte  de 
là  que,  dans  les  villes  pourvues  de  distributions  de  gaz,  les  habitants  sont 
constamment  soumis  à  l'action  nocive  de  l'oxyde  de  carbone. 

J'ai  recherché,  au  laboratoire,  les  méthodes  pouvant  être  employées  pour 
priver  le  gaz  de  houille,  en  totalité  ou  en  partie,  de  l'oxyde  de  carbone  qu'il 
contient.  Trois  procédés  me  paraissent  industriellement  applicables.  L'oxyde 
de  carbone  peut  être  :  1°  ou  transformé  en  méthane;  2°  ou  transformé  en 
acide  carbonique;  3°  ou  absorbé  directemeut. 

1°  Transfonnalion  en  méthane.  —  La  métliode  d'Iiydrogéntitioii  de  Siibatier  et 
Senderens  {Ann.  de  Chlm.  el  de  Ph.,  8°  série,  t.  IV,  mars-avril  igoô),  basée  sur 
l'action  du  nickel  à  250°,  permet  d'éliminer  coiii|ilètenienl  l'oxyde  de  carbone  en  le 
transformant  en  méthane.  Le  gaz  de  houille  renferme,  en  effet,  tous  les  éléments 
nécessaires  à  l'accomplissement  de  la  réaction 


G0  +  3H'=CII'+HHJ. 

Le  gaz  de  houille  doit  être  privé,  au  préalable,  de  benzène,  qui  serait  transformé 
en  cyclohe\ane,  et  de  composés  sulfurés,  qui  stériliseraient  le  nickel. 

Voici  la  composition  volumétiique  centésimale  d'un  échantillon  de  gaz  de  houille 
avant  et  après  l'action  du  nickel  : 

A\aiiL  Après 

(  volume  4 'io'^"'')-  (volume  29001111"). 

Acide  carbonique 2  o 

Oxygène I  0,20 

Azote 3,10  4,3o 

Hydrogène 46, 5o  25,90 

Méthane 37,70  69,40 

Oxyde  de  carbone 9)5o  0,09 

Non  dosé o,30  0,11 

100, 00  100,00 

L'application  de  la  méthode  Sabatier  et  Senderens  permet  de  mélanger  une  certaine 


lo'M  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

propoilioii  lie  gaz  à  l'eau  au  gaz  de  houille,  avant  île  le  souraellre  :i  l'action  du  nickel 
Soit,  eu  cllet,  un  mélange  de  : 

H 5o 

100'"'  de  gaz  de  houille.       CH* 'lO 

'  CO 10 


et  de 

20'°'  de   gaz  à   l'eau. , 


H lo 

CO lo 


Ce  mélange  contiendra  essentiellement  : 

H Go'"'  CH' 4o'"'  CO 20>°' 

Après  réaction  du  nickel,  on  obtiendra  : 

CH», 6o-' 

2»  Transformation  en  acide  carbonique.  —  En  faisant  passer  le  gaz  d'éclairage, 
préalablement  privé  de  benzène,  sur  divers  oxydes  de  fer,  une  poition  plus  ou  moins 
grande  de  l'oxyde  de  carbone  est  transformée  en  acide  carbonique,  suivant  la  tempé- 
rature mise  en  œuvre. 

La  formation  de  l'acide  carbonique  est  limitée  pai-  suite  de  la  présence  de  l'hydro- 
gène. H  y  a  en  même  temps  réduction  du  volume  du  gaz  employé  par  suite  de  la  for- 
mation d'eau. 

J'ai  obtenu  les  résultats  suivants  avec  dilTérents  oxydes  de  fer  (1,  11,  111),  sur  du  gaz 
contenant,  avant  réaction,  9,86  pour  100  de  CO  et  i  ,64  pour  100  de  CO-  : 


Oxvde  de  fer  1. 


Oxyde  de  fer   II.. 
Oxyde  de  fer  111. 


reinpéiatiires. 

Réduplio 

n  de  volume. 

CO. 

CO'. 

435''-45o° 

0 

9-70 

1,80 

8oo''-9oo° 

12,. 5 

pour 

100 

8 ,  i5 

3,55 

I  100° 

l5,2 

" 

7 '90 

3,5o 

900° 

28,2 

)) 

2, 10 

9-90 

I  1 00°- 12  00° 

3 1 ,5 

)) 

4,85 

6,65 

1000°-!  100° 

33,3 

» 

3,.o 

10,90 

L'acide  carbonique  formé  est  absorbé  par  les  moyens  connus. 

3"  Absorption  directe.  —  L'oxyde  de  carbone  peut  être  absorbé  à  la  température 
ordinaire  par  contact  avec  une  solution  aqueuse  clilorhydrique  nu  ammoniacale  de 
chlorure  cuivreux.  Voici  les  résiillats  obtenus  avec  le  chlorure  cuivreux  acide  : 


Composition  centésimale  volumétiique 

du    £82. 


Avant  liaiteincnt.  Après  traitement. 

Acide  carbonique 1,80-    1,8.")  1,70-1,95 

Oxyde  de  carbone 10,  10-10,  i5  0,90-1,10 

Oxygène 0,60-  o, 65  o,5o-o,6o 


SÉANCE  DU  l8  MAI  1908.  lo35 

Les  trois  méthodes  signalées  permettent  donc  de  supprimer  ou  de  réduire 
la  proportion  d'oxyde  de  carbone  contenue  dans  le  gaz  de  houille.  Par  leur 
application  industrielle,  les  inconvénients  que  l'emploi  du  gaz  de  houille 
présente  pour  l'hygiène  publique  pourraient  être  atténués  dans  de  notables 
proportions. 


CHIMIE   ORGANIQUE.  —  Sur  le  propargylcarbinol. 
Note  de  MM.  Lespif.ait  et  I'arisei.le,  présentée  par  M.  Haller. 

On  ne  connaît  actuellement  qu'un  alcool  possédant  les  propriétés  d'un 
composé  acétylénique  vrai,  l'alcool  propargylique  découvert  par  M.  Henry, 
nous  nous  sommes  proposé  d'en  obtenir  un  autre,  précisément  l'homologue 
immédiat  du  précédent,  le  butinol 

CH  =  C-GH^-CH=OH. 

Notre  point  de  départ  a  été  l'éther 

CH^Br  — CHBr  — CH-— CH'^'OCH' 

précédemment  décrit  par  l'un  de  nous  (Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  p.  1 161); 

cet  éther,  soumis  à  l'action  de  l'acide  bromhydrique,  nous  a  fourni  le  tri- 

bromobutane-i.2.4,  que  nous  avons  ensuite  attaqué  par  la  potasse;  il  est 

résulté,  de  cette  attaque,  un  dibromure  éthylénique,  d'où  nous  avons  pu 

passer  à  l'alcool 

CH^=  CBr  -  CH=- CH^OH. 

Ce  dernier  composé,  chauffé  avec  une  solution  aqueuse  de  potasse,  nous 
a  donné  l'alcool  primaire  acétylénique  en  C'.  Voici  quelques  données  sur 
les  corps  rencontrés  dans  ce  travail  : 

Tribromobutane-i.i./i  CH^Br  -  CHBr  -  CH^  -  CH^Br.  -  Liquide 
incolore,  bouillant  à  11 2"- 11 3"  sous  i3""°;  pour  l'obtenir,  on  fait  passer 
lentement  un  courant  d'acide  l^romhydrique  dans  l'éther  métliylique,  dont 
il  a  été  question  ci-dessus,  maintenu  à  100°.  Quand  il  ne  se  dégage  plus  de 
bromure  de  méthyle,  on  sature  le  liquide  d'acide  bromhydrique  à  0°,  on 
l'enferme  dans  un  matras  de  Wurtz  et  on  le  maintient  10  heures  à  100° 
(analyse  :  Br  80,90;  cryoscopie  3o6). 

Dibromo-'i.l^-butène  CW  —  CBr  —  CH-—  CH'Br.  —  Liquide  ])ouillant 
à  57.°-6o°  sous  i4™"\  On  l'obtient  en  ajoutant  au  tribromure  précédent 

c.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  20.)  l36 


Io3G  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

20  pour  100  de  polasse  ordinaire  concassée  en  niorceanxde  la  grosseur  d"un 
pois  el  porLant  à  l'éLullilion  ;  beaucoup  de  Iribromure  échappe  à  l'attaque, 
mais  on  le  récupère  par  distillation  fractionnée  du  produit  recueilli.  Si  l'on 
exagère  l'action  de  la  potasse,  on  obtient  des  produits  acétyléniques  dont 
l'un  est  liquide  et  précipite  en  jaune  le  chlorure  cuivreux  ammoniacal, 
tandis  que  l'autre,  qui  parait  être  gazeux,  mais  diiïérentde  l'acétylène,  pré- 
cipite le  même  réactif  eu  rouge. 

La  formule  que  nous  avons  attribuée  au  dibromobutène  obtenu  ici 
découle  en  partie  de  son  mode  de  préparation,  ainsi  que  du  fait  qu'on  en 
peut  dériver  un  alcool  acétylénique  vrai;  ce  ne  peut  d'ailleurs  être  le  di- 
bromo-2.4-bulène  I,  corps  dont  s'est  servi  M.  Griner  lorsqu'il  a  réalisé  la 
synthèse  des  érylhrites,  car  il  n'en  présente  pas  les  caractères.  Il  ne  reste 
alors  comme  formule  possible  que  celle  que  nous  avons  adoptée  ou  la  sui- 
vante : 

CllJ;i=CH  -CIl--ClPBr. 

Nous  avons  considéré  celle-ci  comme  peu  probable  ;  l'étude  de  l'action  de 
la  polasse  sur  un  corps  très  analogue  au  tribromobutane,  la  tribromhy- 
drine  de  la  glycérine,  a  montré  en  eft'et  que  le  brome  enlevé  en  premier  lieu 
est  un  brome  primaire,  à  l'exclusion  du  secondaire  [analyse  :  Br,  r^,36\ 
cryoscopie,  209]. 

Bromo-2-bulëne-ï-ol-]  Cil-  =  C  Br  -  CH-—  CH"  OH  .  —  Liquide 
bouillant  à  6c)"--j2°  sous  1 1"""  et  vers  173°,  mais  avec  décomposition  semble- 
t-il,  sous  yGo""";  on  l'a  obtenu  en  saponifiant  son  acétine,  et  on  l'a  desséché 
sur  l'oxyde  de  baryum  [analyse  :  Br,  53,07;  cryoscopie,  i5(jj. 

L'acétine  de  cet  alcool  bout  à  75"-78°  sous  iS""^  [analyse  :  Br,  4i,o8; 
cryscopie,  189];  elle  résulte  de  l'action  de  l'acétate  de  potassium  sur  le 
dibrom  0-2 -/[-butène. 

//«^//io/  CH  =  C-CH^- CH^OH.  —  Liquide  bouillanl  a  i33"-i3G° 
sous  760°"".  Il  résulte  de  l'attaque  de  l'alcool  précédent  par  une  solution  de 
polasse  dans  l'eau  (poide  égaux  de  base  et  d'eau);  on  le  sépare  de  l'eau  qui 
a  distillé  avec  lui  par  le  carbonate  de  potassium,  le  redislille,  le  sèche  au 
sulfate  de  cuivre  blanc  et  le  distille  encore  une  fois  (^^analyse  :  C,  67,78;  H, 
8,76;  cryoscopie,  73). 

Cette  analyse  montre  que  le  coi'jjs  n'est  pas  rigoaieuseinent  exempt  d'eau,  mais  nous 
n'avons  pu  airivei-  à  mieiix;  l'owtle  de  baryum  attaque  trop  facilement  lebutinol  pour 
être  employé  à  la  dessiccation  de  cet  alcool. 

Pour  caractériser  ce  corps  en  tant  (ju'alcool,  nous  en  avons  fait  la  pliényl- 


SÉANCE    DU    18    MAI    1908  10:^7 

urêthane  :  avant  enfermé  dans  un  petit  lube  Talcool  avec  du  carbanile, 
nous  avons  chauflé  !e  tout  à  i/io''  pendant  10  heures,  puis  nous  avons  aban- 
donné le  liquide  sirupeux  obtenu  dans  l-  vide  sec.  Les  cristaux  qui  se  sont 
formés  ont  été  dissous  dans  le  pétrole  (éb.  So^-ioo")  bouillant,  ce  qui  a 
permis  d'éliminer  un  peu  de  diphénylurée;  le  produit  déposé  par  refroidis- 
sement a  été  dissous  dans  le  minimum  de  benzène  et  reprécipité  par  addi- 
tion de  pétrole.  On  a  ainsi  la  phényluréthane  fondant  à  SG^-C)-]"  (ana- 
lyse :  C,  69,44;  H,  G,  lo). 

Mais,  si  l'on  veut  caractériser  le  butinol  en  question,  il  est  plus  simple  et 
plus  facile  d'en  préparer  le  dérivé  Iriiodé  suivant  : 

Truodobulénol  Cl- =  Cï  -  CH"  -  CH-OH.  —  On  obtient  ce  corps  en 
précipitant  le  butinol  par  le  chlorure  cuivreux  ammoniacal,  essorant  le 
précipité  jaune  obtenu  (dont  la  formation  caractérise  déjà  la  présence  d'un 
produit  acétylénique  vrai),  puis  délayant  le  précipité  dans  une  solution 
d'iode  dans  l'iodure  de  potassium  et  portant  le  tout  progressivement  à  100". 
Il  se  forme  alors,  avec  un  très  bon  rendement,  un  produit  presque  insoluble 
dans  l'eau  froide,  qu'on  peut  extraire  à  l'éther  et  redissoudre  dans  le  ben- 
zène bouillant,  d'où  il  se  précipite  bien  pur  par  refroidissement.  C'est  le 
triiodobuténol,  corps  fondant  à  iia^-u'i"  (analyse  :  I,  84, o3;  cryo- 
scopie,  4  V^),  se  colorant  très  rapidement  en  rose  sous  l'action  de  la  lumière. 

C'est  bien  un  alcool,  car,  en  le  traitant  par  le  chlorure  d'acétyle,  on 
obtient  son  acétine.  On  purifie  celle-ci  en  la  dissolvant  dans  un  mélange 
d'acide  acétique  et  d'eau  tièdes;  par  refroidissement,  il  se  dépose  des  cris- 
taux fondant  à  5i°-52°  (analyse  :  I,  77,01). 


CHIMIE  Ol^GANlQUE.  —  S'ir  les  dé/wés  tnhahgénés  mixtes  du  méthane.  Note 
de  M.  V.  Anr.ER,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

On  ne  connaît  actuellement  que  les  composés  HCCi-I,  HCClBr% 
HCFClBr.  J'ai  préparé  et  étudié  les  produits  nouveaux  suivants  :  HCPCl 
HCPBrelHCIBr-. 

lodochloroforme  IICICI-  et  cliloroiodoforme  IlCr-Ci.  —  Sérullas  (')  puis 
Boucliarclat  (2)  oui  obtenu,  en  traitant  l'iocloforme  par  le  Ijichlorure  de  mercure,  un 


(')  Sèrum-AS,  Ann.  de  CInin.  el  de  f^liys.,  V  ^érie,  t.  XXXIV,  p.  97. 
(-)  Boi'cnAUUAT,  Liel).  Ann.,    t.  XXII,  p.  233. 


lo38  ACADÉMIE    DES    SCIEXCES. 

liquide  bouillanl  vers  i3o",  el  dans  le(|uel  2"  de  cliloie  ont  remplacé  l'iode.  C'est 
riodpchlorofornie  HClCi-.  Dans  celte  opération,  il  se  forme  toujours  du  chloro- 
iodofornie  qu'on  peut  obtenir  en  distillant  dans  le  vide  le  produit  brut  de  l'opération. 
Ainsi,  en  distillant  sous  loo™""  de  pression  un  mélan;;e  intime  de  700?  HgCl-  et 
lioos  HCP,  on  obtient  670s  de  distillât  qui,  par  fractionnement  sous  Se"™,  fournit 
235s  de  HClCl-  et  8288  de  cldoroiodoforme  pur  passant  à  88°. 

Viodochloroforme  IlCICl-  bout  à  /Jo"  sous  So"'"'  et  iSi"  sous  760"".  Sa  densité  à 
0°  est  2,4i. 

Le  chloroiodoforine  HCPCl  est  un  liquide  incolore,  cristaliisable  et  fusible  à  —4°; 
sa  densité  à  0°  est  3,  17;  il  bout  à  88"  sous  3o"'™  et,  en  se  décomposant,  vers  200° 
sous  760""™.  Très  instable  en  présence  d'air  et  à  la  lunilère,  il  se  colore  rapidement  en 
violet,  par  l'iode  mis  en  liberté;  en  présence  d'eau  el  à  l'air,  il  répand  rapidement 
l'odeur  du  gaz  phosgène;  il  est  probable  qu'il  se  forme  alors  le  composé  COIGI. 

A  l'analyse  il  fournit  :  2  Agi  -h  Ag  Cl  pour  100,  calculé  2o4,  trouvé  202.  Son  poids 
moléculaire  fourni  par  la  cryoscopie  dans  le  benzène  a  été  :  trouvé  3oi,  théorie  3o2,5. 
En  opérant  dans  les  conditions  indiquées  on  obtient  environ  3  parties  de  cet  iodure 
contre  2  parties  de  l'iodochloroforme;  le  rendement  total  des  deu\  est  de  96  pour  100 
de  l'iodoforme  employé. 

lodobroinoforme  HCIBr'-.  —  Bouchardat  {loc.  cit.)  a  cru  obtenir  ce  composé  en 
traitant  l'iodoforme  par  le  brome;  en  fait,  il  n'a  étudié  qu'un  mélange  de  bromoforme 
el  d'iode.  Lôscher  (  '),  en  répétant  ses  expériences,  a  montré  qu'en  distillant  ce  produit 
dans  le  vide  on  n'en  retirait  que  du  bromoforme. 

On  peut  préparer  facilement  l'iodobromoforme  en  distillant  sous  ido""  un  mélange 
à  parties  égales  de  bromure  de  mercure  el  d'iodoforme.  Au  fractionnement,  on  ob- 
tient, en  partant  de  800?  de  mélange,  Soos  de  liquide  passant  de  80°  à  100°  sous  23™"", 
et8o"  de  produit  passant  de  100"  à  120°  sous  2.5™'"  et  fondant  vers  SS^-ôô". 

La  partie  de  tète,  fractionnée  à  nouveau,  fournil  l'iodobromoforme  pur.  C'est  un 
composé  cristallisé,  blanc,  fusible  à  22", 5,  bouillant  à  loi^-io^"  sous  5o"'"  et  91° 
sous  42"""-  11  est  peu  soluble  dans  l'éther  de  pétrole  à  0°,  et  cristallise  en  grandes 
tables  blanches  de  celle  solution.  A  l'état  solide,  il  est  assez  stable  à  la  lumière,  mais  ses 
dissolutions  sont  très  instables  en  présence  d'air.  Soumis  à  raction  du  brome,  même 
à  0°  il  se  liansforme  en  bromoforme.  Son  poids  moléculaire,  déterminé  par  cryoscopie 
dans  le  benzène,  a  été  trouvé  égal  à  3o6  :  théorie  3oo.  A  l'analyse,  on  a  obtenu  : 
Agi  +  2Ag|{r  pour  100,  201,7  '  calculé  204. 

Bromoiodoforrne  HCI- Br.  —  On  le  trouve  dans  les  portions  de  queue  de  la 
distillation  du  produit  brut  de  l'opération  précédeiue;  mais,  malgré  tous  mes  elTorls, 
il  m'a  été  impossible  de  l'obtenir  pur  par  ce  procédé.  Si  l'on  fractionne  la  substance 
par  cristallisations  successives  dans  la  ligroïne  légère  (p.  éb.  ôo^-So"),  on  obtient 
une  série  de  cristaux  mixtes  commençant  à  fondre  à  So"  et  finissant  à  iio",  sans 
jamais  saisir  un  produit  pur.  II  semble  à  peu  près  impossible  de  le  débarrasser 
de  l'iodoforme  qu'il  contient.  Par  contre,  on  peut  l'obtenir  facilement  en  faisant 
réagir    à    froid   le   brome    sur   l'iodoforme,    en    solution    dans    le    tétrachlorure   de 


(')  LosciiEfi,  Deulsch.  cheni.  GeselL,  t.  X\I,  p.  4io. 


SÉANCE    DU    18    MAI    if)oH.  Io39 

cailjone.  Ainsi,  en  mélangeant  i35"  d'iodofoime  avec  808  de  CCI',  el  l'additionnant 
peu  à  peu  d'une  solution  de  4oe  de  l)iome  en  8o?  de  CGI',  en  opérant  à  o"  et  laissant 
revenir  à  -+-  i5"  environ  après  chaque  addition,  on  obtient,  en  laissant  12  heures  en 
contact,  un  liquide  danslequel  la  plus  grande  partie  de  l'iode  cristallise.  On  enlève  l'iode 
dissous  au  moyen  d'une  solution  de  sulfite,  et,  après  avoir  chassé  par  distillation  le 
tétrachlorure,  on  obtient  un  résidu  cristallin  formé  de  bromoiodoforme  et  d'iodo- 
bromoforme.  Par  cristallisation  fractionnée  dans  la  ligroïne  légère,  il  se  sépare  en 
beaux  cristaux  jaunes,  hexagonaux,  d'odeur  sucrée  el  rappelant  en  même  temps  celle 
de  riodoforme,  et  fusibles  à  60°.  Le  point  d'ébnililion  est  de  i  10"  sous  2.5™"'.  Ce  composé, 
très  stable  à  la  lumière,  à  l'étal  solide,  est  extrêmement  altérable  en  solution.  Il  a 
fourni  à  l'analyse  :  2AgI-l-AgBr  pour  100,  calculé  189,  trouve  186.  On  a  trouvé, 
par  cryoscopie  dans  le  benzène  :  PM  347,  calculé  35 1. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  la  constitution  des  combinaisons  du  tétra- 
méthyldiaminobenzhydrol  avec  quelques  dérivés  méthy Uniques .  Note 
de  M.  K.  Fosse,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

Cet  alcool  s'unit  équimoléculairement  aux  éthers  [3-cétoniques,  aux 
p-dicétones,  au  nialonate  d'éthyle,  en  produisant  1"°'  d'eau  et  une  série  de 
substances,  précédemment  représentées  par  des  formules  brutes  ('). 

La  formule  générale,  la  plus  simple  qui  puisse  leur  être  attribuée,  est  la 
suivante  : 

(CH^pN./       \_CH-<       >N.(CHM^ 
\ I         \ / 

Y-CII— X 

Elle  découle  :  de  la  combinaison  de  l'oxhydryle  de  l'hydrol  avec  i^' d'hy- 
drogène du  composé  méthylénique  et  de  la  soudure  des  deux  radicaux 
résultants,  carbone  à  carbone  : 

, ^  X  , ^ 

'_/        >=<   )CH-:OH  +  Hi— CH  =  1I^0+  >=^^CH-CHCC- 

(CHyN.<(      ^/  \ I  (CII^)-N.<(       >/  \Y 

Tous  ces  corps,  traités  par  la  diméthylamine  en  présence  d'acide  acé- 
tique, brisent  très  aisément  leur  molécule;  ils  donnent  naissance  au  compo- 
sant méthylénique  et  à  la  leucobase  du  violet  cristallisé. 

L'aptitude  de  ces  composés  à  rompre  leur  molécule  pouvait  conduire  à 
leur  attribuer  une  formule  de  constitution  en  O,  résultant  de  l'élimination 
de  1™°'  d'eau  entre  deux  oxhydryles,  celui  de  l'hydrol  et  celui  de  la  forme 

(')  R.  Fosse,  Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  p.  643. 


I04o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

énolique  du  composé  méthylénique  : 


CH' 


[(CH^)îN.C'>IP]^CH-:OH+H;-0-C  =  CH-CO'.CHP 

=  }P0  +  [(CH3)'-N.C«H*]^CII  -  O  —  C  =  Cil  —  CO'-.C'UK 

Les  recherches  que  nous  avons  poursuivies  dans  le  but  d'apprécier  la 
valeur  de  cette  hypothèse  nous  amènent  à  poser  la  conclusion  suivante  : 
En  milieu  neutre  ou  alcalin,  les  combinaisons  létraméthyldiaminobenzhy- 
dryl-méthyléniques  ne  peuvent  être  considérées  comme  des  dérivés  en  O. 

Le  tétrami'thyldiaminobenzhydryl-acétylacétate  d'èthyk  C"'  IP"  O'  N" 
doit  être  représenté  par  la  formule  en  C, 

et  non  par  la  formule  en  O, 

[(CH3)2i\.C''H']^CH  — O  — C=CH-C0-.CM4». 

En  elTet  :  i°  Il  possède  une  fonction  célone,  puisque  l'Iivclroxylamine  le  transforme 
en  oxinie.  Si  ce  corps  était  un  dérivé  en  0,  dépourvu  de  fonction  cétone.  il  ne  pour- 
rait  se  combiner  à   i'iiyilrowlamine,  à  moins  d'une   transposition   moléculaire   de  la 

.CO^CMl^ 
forme  O  en  forme  C.  L'ar/zwe  [(CH^)^  N.C' II'J'CII  —  CH— C  =  .^  .OU  cristallise  en 

CH' 

aiguilles.  Fusion,  bain  de  Hg,  2o5",  n.c. 

2°  Il  s'iivdroljse  et  se  décarboxvie,  en  produisant  une  nouvelle  cétone  :  \ajy--létra- 
méthyldiaminobenzhydrylpropanone  [(CH')-X.C''11*]^CH  .CH^— CO  —  GIF.  Ai- 
guilles. Fusion  11g  lie".  Cette  cétone  a  été  transformée  en  o.riiiie 

[(CIP)=N.C«H']'-CIl.CtP- C  =  X.OII. 

Fusion  Hg  i36"-i37°,  n.  c.  ;  semi-carbazoïie 

[(CH5)2N. C«H']^CH  -  Cil^  —  C  =  N. XH .GO. NH^ 

I 
GIF 

Fusion,  avec  décomposition,  Hg,  à  partir  de  i85°;  dichlorhydrate 

[ (GH')= .  .\ .  G«  H']-^ .  CH .  C\V- .  GO .  GH' .  -h  2  H  Cl  ; 

chloroplatinate  PtGl'H'H- [(GH^)^N.C«H' |-.G1I  CIP.CO.GH'. 


SÉANCE    DU    i8    MAI    1908.  I  o4 1 

Le  télraméthyidiam'tnobenzhydrylbenzoylacélate  d'éthyle,   C-*H'-0'N-, 

/CO.CH^ 
possède  une  formule  en  C  :  [( CH')^\.C''H^ J'-CH  — CHs    „^J  poris-  Celte 

constitution  repose  sur  les  faits  suivants  : 

1°  Ce  corps  s'hydrolyse  el  se  décarboxyle  en  produisant  une  nouvelle  cétone  :  la 
tétraméthyldiaminobenzkydrylacélophéiione  [  (  GIP  )^  i\ .  C  H' J-  CH .  CH^ .  CO .  C  H% 
fines  aiguilles  brillantes,  fondant  à  i!\b°  n.  c.  Celte  cétone  a  été  transformée  en 
oxime  [(CH')2N.C«H*]-^CH.CH2— G  =  N.OH;  chloroplatinale 

PtCl^lP,  [(CH')n\.C«H']=CH.CH2.C0.C«H^ 

2°  Sous  l'influence  de  la  potasse  alcoolique  concentrée,  cet  éther  (3-cétonique  subit 
à  la  fois  la  rupture  cétonique  et  la  rupture  acide.  11  se  dégrade  en  lélraméthyldiami- 
nobenzhydrylacélophénone.  acide  benzoïque,  acide  létraincthyldiainin.obenzhy- 
drylacétique  ('■)  CO-  et  alcool.  La  formation  de  ces  corps  découle  clairement  de  la 
formule  en  C  : 

[(CH^)-^N.C«H']'^CH  -CH/^^^Q^^Ijl^  +  H^O 

=:CO^+CM150H  +  [(CH3)2N.C«H-]-^CH.CH^GO.C«H^ 

/Ces  CH» 
[(CH')^N.C'II']^CH.CHÇ^^-J^^"^^  +  2K0H 

=  [(CIP)^N.C«H*]^CH.CH^CO^K  +  C'H^CO^K -H  CU^50H. 

Une  forinule  en  O  est  incompatible  avec  la  production  de  ces  corps,  à  moins  de 
supposer  la  tautoniérisation  du  dérivé  O  en  dérivé  C. 

Télraniéthyldiarninobenzhydrylacétylacélone   C-^H'^O^N".    —    Nous   lui 

attribuons  une  formule  en  C  :  [(CtP)^N.C«H^J\CH.CH(^^Q  "  J^IJ,,  à 

cause  de  sa  transformation  quantitative  parla  potasse  alcoolique  en  acétate 
de  K  et  tétraméthyldiaminobenzhydrylpropanone 

[(CH3)2N.C«11']2CH.CH-— CO.CH\ 

mentionnée  ci-dessus.  Cette  dégradation  s'explique  aisément  avec  la  for- 
mule en  C.  Avec  une  formule  en  O,  elle  exige  une  transposition  molé- 
culaire. 


C)  K.  Fosse,  Comptes  rendus,  t.  CLXlll,  p.  914,  el  t.  CXLIV,  p.  644. 


Io42  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

La  télramèlhyldiaminohenzhydrylbenzoylacélone  C^'H"'0-N-  doit  être 
représentée  par  la  constitution:  [(CH')^\ .  CH*  j- CH.CH;^[::J^' ^!ÎJ'. 

En  eflTet,  la  potasse  alcoolique  transforme  ce  corps  en  deux  monocétones,  décrites 
plus  haut  :  la  tétramélhyldiaminobenzhydrylacélone  et  la  télramilhyldiamino- 
benzhydrylacélophénone. 

{{CVVY-^.C'-W'YCU-CrC^^'^^^'    +KOH 
■'  XC0.C«H5 

=  C«H=C02K-t-[(ap)2N.C''H*pCH.CIP.CO.CFP, 

[(CIPrN.C»H']^CH-CHÇ^^-^^jj3  +  KOH 

=  CH^CO^K   +[(CH^)^N.C»ll']-Cli.CH-.CO.CMP. 

Ces  transformations  découlent  aisément  de  la  formule  en  C.  Elles  sont  inexplicables 
avec  une  formule  en  O,  a  moins  de  supposer  la  lautomérisation  préalable  de  la  forme  O 
en  forme  C. 

L'hypothèse  d'une  formule  en  O  ne  peut  être  prise  en  considération  pour 
Vacide  tétraméthyldiaminobenzhydrylmalonique  et  ses  dérivés,  déjà  décrits. 
Sa  formule  de  constitution  est  la  suivante  : 

Nous  avons  d'abord  obtenu  cet  acide  en  partant  du  télraméthyldiamino- 
benzhydrylmalonate  d'éthyle,  provenant  liii-mème  de  l'action  de  l'hydrol 
sur  l'éther  maloniquc.  On  peut  directement  le  produire;  suivant  les  condi- 
tions de  l'expérience,  l'acide  malonique  et  Fhydrol  donnent  naissance  soit  à 
l'acide  tétraméthyldiaminobenzhydrylacétique,  réaction  déjà  signalée  ('), 

[(CIP)^N.C«H*]  CH.OH  -H  CH2\^q!!Î 
=  H^O -+- CO^  +  [(CH')'- N . C' II']2 CH . CH^COMI, 

soit  à  l'acide  tétraméthyldiaminobenzhydrylmalonique,  réaction  nouvelle, 
[(CIP)M\.Cni*]-CII-OII  +  II.Cir^^^]'[ 

.  \ v^vy"  I  1 


C)  R.  Fosse,  Comptes  rendus,  t.  GXLIIl,  p.  914. 


SÉANCE  DU  1^  MAI  1908.  Io43 


CHIMIE  OKGANiQUl^  —  Sur  (fiiclques  colonints  oithohcnzylés  du  triphé- 
nylméthane.  Noie  de  M.VI.  A.  Guvor  et  I*.  Pig.xkt,  présentée  par 
M.   A.   Hallcr. 

On  sait  que  toute  sul)slitution  en  ortho  vis-à-vis  du  carbone  métlianique 
d'un  colorant  du  type  du  vert  malachite  confère  au  produit  résultant  une 
résistance  aux  alcalis,  variable  avec  la  nature  du  groupe  substituant,  mais 
indépendante  du  caractère  positif  ou  négatif  de  ce  groupe;  la  tendance  ac- 
tuelle est  d'expliquer  cette  action  protectrice  des  groupes  ortho-substitiwuts 
|)ar  une  influence  d'ordre  stérique  qui  imprimerait  une  stabilité  spéciale  au 
complexe  quinonique  auquel  est  due  la  coloration. 

En  admettant  cette  interprétation,  on  peut  prévoir  que  les  radicaux  sub- 
stituants à  poids  moléculaires  élevés  exerceront  une  action  très  prononcée 
et  conduiront  à  des  colorants  présentant  à  ce  titre  un  intérêt  tout  parti- 
culier. 

Nous  nous  sommes  proposé  de  vérifier  ces  prévisions;  il  nous  était  facile 
de  préparer  des  colorants- du  triphénylniétliane-o-benzylé  en  nous  adres- 
sant à  des  composés  tels  que  : 

Les  tétraalcoyldiamido-o-benzoylhenzylbcnzènes, 

/CO-C«H'--i\R^        (I) 
XCH^-CH»— NH-       (2)' 

Les  tétraalcoyldiamido-o-benzby dry Ibenzyl benzènes, 

/CtIOH-C«H*-NH^  (i) 
\CI1'--C<^H*-Nir-        (2)' 

dont  nous  avons  donné  la  préparation  dans  une  précédente  Communica- 
tion (').  Ces  nouveaux  composés  se  condensent,  en  effet,  sans  difficulté, 
comme  l'hydrol  et  la  kétone  de  Michler,  avec  les  aminés  les  plus  diverses, 
et  conduisent  ainsi  à  des  verts  malachites  o-benzylés  ou  à  leurs  leucodé- 
rivés. 

Conformément  aux  prévisions,  tous  les  colorants  ainsi  préparés  ont  pré- 
senté une  résistance  remarquable  aux  alcalis,  et  des  mesures  comparatives. 


(')  Glyot  el  Pi(iNEr,  Coniples  rendus,  1908. 

C.  R.,  190b,  I"  Semestre,  (T.  CXLVI,  N«  20.)  I  Sy 


lo'l'l  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

fiiilcs  avec  le  degré  de  précision  qu'on  peut  demander  à  ce  genre  de  re- 
clicrches,  nous  ont  montré  que  l'action  prolectrice  d'un  groupement  o-ben- 
zylé  est  sensiblement  du  même  ordre  de  grandeur  que  celle  d'un  groupe- 
ment o-sulfoné. 

Télrainéthyldiamidotriphénylcarbinol-o-diméthylainidobenzylé  : 

(CH=')-N  —  C«H*-  CH^-  C«H*-  COU  =  [C^H*— N(GH^)2]^ 

A  i^sde  tétraraéthyldiamido-o-benzojlbenzylbenzène  dissous  dans  20°  de  diméthyl- 
aniline  on  ajoute  en  une  seule  fois  un  mélange  de  i5s  d'oxychlorure  de  phosphore  et 
de  ô!-'  de  diméthylaiiiline,  et  l'on  chaiifTe  i  heure  à  100°.  La  condensation  est  alors  ter- 
niiiiée;  il  suffit  de  verser  le  produit  de  la  réaction  dans  environ  i'  d'eau  froide,  et 
d'addilionner  peu  à  peu  la  liqueur  bleue  ainsi  obtenue  d'une  solution  concentrée  de 
chlorure  de  zinc  pour  isoler  le  colorant  sous  forme  de  petits  cristaux  mordorés  con- 
stitués par  un  chlorozincale  répondant  bien  à  la  formule  C^-H"N^GI'Zn. 

En  remplaçant  dans  la  préparation  précédente  le  chlorure  de  zinc  par  le 
nitrate  de  potassium,  on  obtient  de  beaux  cristaux  à  reflets  cuivrés,  d'un 
nitrate  double  du  colorant  et  de  potassium,  C^-H^V\'0"K.  Ce  nitrate  est 
solul)lc  sans  altération  dans  l'alcool  absolu  d'où  Téther  le  reprécipite  à  l'état 
cristallisé.  Nous  avons  préparé  de  même  un  nitrate  double  du  colorant  et 
de  sodium.  Celte  aptittide  à  former  des  nitrates  doubles  avec  les  métaux  al- 
calins est  commune  à  tous  les  colorants  du  groupe;  elle  est  assez  inattendue, 
car  on  n'observe  rien  de  semblable,  à  notre  connaissance,  avec  les  colorants 
ordinaires  du  tripbénylméthane. 

Il  ne  nous  a  pas  été  possible  de  saisir  à  l'état  cristallisé  la  base  carbino- 
lique  correspondante;  la  leucobase,  C^^H"N%  fines  aiguilles  blanches  fon- 
dant à  162",  se  prépare  au  contraire  très  facilement,  soit  par  réduction  du 
colorairt  au  moyen  du  zinc  et  de  l'acide  chlorhydiique,  soit  par  conden- 
sation directe  de  la  diméthylaniline  avec  le  létraméthyldiamido-o-benzhy- 
drylbenzylbenzène  : 

(CH3)'N  — OH*CH'-C»H'-CH0H  — C»H*— N(CH3)'. 
Hexaméthyltriamido-1^  i3,  i^'-diphényl-ç),  ç)-dihydroanthracéne 

(CH3)5N -C'H'       ^C^H'— N(C1I')- 
C«U»/\C«H'-N(CH')^ 

Tous  les  colorants  amidés  du  triphénylméthane  se  dissolvent  dans  l'acide 


SÉANCE    DU    IiS    MAI    1908.  lo45 

siilfurique  concentré  avec  la  coloration  rouge  orangé  du  triphénylcarbinol 
lui-même.  Celte  coloration,  qui  est  indépendante  du  nombre  et  de  la  nature 
des  auxochromes,  comme  si  ces  derniers  s'effaçaient  en  milieu  sulfuri([ue 
concentré,  semble  bien  caractéristique  de  la  présence  de  Thydroxyle  carbi- 
nolique. 

Le  colorant  précédent  ne  fait  pas  exception  à  cette  règle,  mais  la  liqueur 
rouge  orangé  qu'il  donn^  avec  l'acide  sulfurique  concentré  ne  tarde  pas  à 
se  décolorer.  C'est  qu'en  eflét,  sous  l'influence  de  l'acide,  le  produit  a  perdu 
juioi  d'eau  aux  dépens  de  l'hydroxyle  carbinolique  et  subi  une  condensation 
anthracénique  représentée  par  l'équalion 

HO,         .C«H'— N(CH')»  (CH')'N  — C«H\      C«H*-N(GH')^ 

G  r^ 

C«H'(^  =rH20+  C^H*/ )C8H2— N(GIF)2; 

\CH2— C=H*-N(GH3)-^  \/; 

l'hexaméthyltriamidodihydroanthracène  C'-H'^N'  qu'on  obtient  ainsi  se 
présente  sous  forme  d'une  poudre  cristalline  blanche,  fondant  vers  175", 
soluble  sans  coloration  dans  les  acides  minéraux  étendus. 

En  remplaçant  dans  la  préparation  du  colorant  précédent  la  diméthyl- 
aniline  par  la  diéthylaniline,  ou  inversement  le  tétraméthyldiamido- 
benzoylbenzylbenzène  par  le  diétliylamidodiinéthylamidobenzoylbenzyl- 
benzène  (CH')^  N  -  C«H^— CH=  -  C«H' -  CO  -  OH'  -  N(C;^H=;% 
nous  avons  obtenu  un  seul  et  même  colorant,  comme  on  pouvait  le  prévoir, 
homologue  du  précédent,  que  nous  avons  isolé  sous  forme  de  chlorozin- 
cate  CH^N'Cl'Zn,  et  de  nitrates  doubles  de  sodium  CH^nN^O^Na  et 
de  potassium  C'"'H"N'0'^K.  Son  leucodérivé  C'^H^'  N''  fond  à  107°. 

Condensé  dans  les  mêmes  conditions  avec  la  diéthylaniline,  le  dîéthyl- 
amidodimélhylamidobenzoylbenzylbenzène  nous  a  conduit  au  vert  brillant 
o-diméthylamidobenzylé,  dont  nous  avons  analysé  les  nitrates  doubles  de 
potassium  C^^H^'O"  \-'K  et  de  sodium  C"H''0«N=Na.  Le  leucodérivé 
correspondant  C'"H' W  fond  à  1 18"- 


ZOOLOGIE.  —  Sur  la  cytologie  du  labyrinthe  rénal  des  Thysanoures. 
Note  de  M.  L.  Bitu.vrz,  présentée  par  M.  Yves  Delage. 

J'ai  montré  (1904)  que  les  régions  glandulaires  du  rein  labial  des  Thysa- 
noures sont  :  i"  le  saccule  qui  élimine  le  carmin  ammoniacal  injecté,  et  1"  le 
labyrinthe  qui  élimine  le  carmin  d'.indigo. 


Io46  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Chez  Machilis  maritima  ("),  le  labyrinthe  est  un  long  tube  pelotonné  qui 
s'ouvre,  d'une  part,  dans  le  saccule,  d'autre  part,  au  dehors  par  l'intermé- 
diaire d'un  canal  excréteur. 

Au  point  de  vue  histologique,  le  labyrinthe  est  formé  d'un  épilhélium 
sécréteur  reposant  sur  une  membrane  basale.  Cette  meniiirane  est  doublée 
extérieurement  par  des  fibrilles  de  soutien  d'origine  épidermique.  Kn  divers 
points,  elles  réunissent  le  labyrinthe  au  saccule  et  ces  deux  formations  aux 
téguments.  Ces  fibrilles  anastomosées  sont  généralement  orientées  dans  le 
sens  de  l'axe  du  labyrinthe  et  faciles  à  mettre  en  évidence  à  l'aide  de  (juel- 
ques  colorants,  Thématoxyline  ou  le  violet  de  gentiane,  par  exemple. 

L'épithélium  se  présente  avec  un  aspect  variable  suivant  la  période 
sécrétoire  considérée;  mais,  dans  cette  Note  préliminaire,  je  ne  désire 
signaler  qu'une  des  phases  de  l'activité  cellulaire  qui  me  semble  corres- 
pondre à  l'élaboration  du  produit  de  sécrétion. 

A  ce  slnde  d'acliviui,  l'épilliélium  apparaît  comme  un  syiicytium  ;  mai?,  si  l'on  ne  peut 
a|)eicevoir  les  membranes  des  cellules,  on  peut  néanmoins  délimiter  les  territoires 
cellulaires,  grâce  à  la  présence,  sur  les  coupes,  de  granules  chromatiques  correspondant 
aux  Kittleisten. 

l^es  cellules  épilliéliales  sont  très  difTérenciées.  Il  existe  une  bordure  eu  brosse 
recouvrant  le  toit  cellulaire  et  limitant  la  lumière  du  canal.  Celle  bordure  en  brosse 
est  plus  ou  moins  haute  (de  li^  à  bV-)  et  repose  sur  une  portion  du  cytoplasme  électi- 
vement  colorable  par  le  violet  de  gentiane  (série  de  granules  chromatiques?).  Sous  la 
brosse,  le  cytoplasme  forme  une  couche  mince  finement  vacuolaire  et  granuleuse  dans 
laquelle  se  trouvent  placés  de  gros  noyaux  (lo!^)  quelquefois  plurilobés  et  pourvusd'un 
gros  ou  de  plusieurs  petits  nucléoles  plasmatiques. 

La  partie  principale  du  cytoplasme,  reposant  sur  la  membrane  basale,  est  formée  de 
bàlonnets  serrés,  sensiblement  parallèles  les  uns  aux  autres  et  faciles  à  mettre  en  évi- 
dence par  la  laque  d'hématowline  ferrique  ou  cuivrique. 

Tel  que  je  viens  de  le  décrire,  V èpithélium  du  labyrinthe  présente,  dans  ses 
plus  fins  détails,  la  structure  de  la  cellule  rénale,  structure  que  les  professeurs 
Prenant  et  Bouin  (1904),  synthétisant  les  résultats  de  divers  auteurs,  carac- 
térisent par  :  i"  une  bordure  en  brosse  revêtant  la  surface  libre  de  la  cellule, 
et  2"  la  décomposition  du  cytoplasme  de  la  portion  basale  en  Jilamenls  ou 
bâtonnets  électivement  colorables. 

Ainsi  que  le  révèlent  les  injections  physiologiques  et  comme  le  prouve 
l'élude  de  piéparations  histologiques,  les  Thysanoures  possèdent  donc  bien, 
contrairement  à  l'opinion  classique,  de  véritables  reins  analogues  à  ceux  des 
autres  Arthropodes. 

(';    l'rovenajil  du  laboratoire  maritime  de  HoscofT. 


SÉANCE    UU    nS    MAI    1908.  lo/jy 

Du  fait  que  j'ai  découvert  des  organes  éliminant  le  carmin  d'indigo  et  pré- 
sentant la  structure  rénale,  on  peut  conclure  que,  contrairement  aux  dires 
de  certains  auteurs,  la  méthode  des  injeclions physiologiques  de  liquides  colorés 
dans  la  cavité  générale  conduit  vérilahlvnicnL  à  la  découverte  des  organes 
excréteurs. 


BIOLOGIE.  —  Biologie  d'un  Kliabdoco'le  parasite  du  Cardiuni  edule  L. 
Note  de  M.  1*aul  Hai.i.ez,  présentée  par  M.  Yves  Delage. 

Les  Cardium  edule,  à  Le  Fortel  et  à  Dannes-Camiers,  ont  un  Rhabdocœle 
parasite  dont  je  ferai  connaître  l'anatomie  et  l'embryogénie.  Je  me  propose 
dans  cette  Note  de  donner  quelques  indications  sur  sa  biologie.  C'est  un 
^'o^ticide  qui  présente  de  grandes  affinités  avec  les  Grajjilla  et  doit  être 
très  voisin  du  parasite  de  Tellina  auquel  Grad'a  attribué  le  nom  de  Provor- 
tex  tellinœ.  Je  dois  le  ranger  dans  un  genre  nouveau;  je  le  nomme  Prode- 
rostoma  cardii.  Sa  taille  ne  dépasse  pas  i™™. 

Le  nombre  des  Cardium  parasités  est  de  44  pour  1 00  à  Le  Portel  et  de 
G7  pour  100  à  Dannes-Camiers.  Pr.  cardii  vit  dans  l'estomac  de  son  hôte, 
dans  le  voisinage  de  l'œsopiiage,  où  il  exécute  des  mouvements  de  rotation 
sur  place.  Il  produit  un  grand  nombre  (certainement  plus  de  70)  de  cocons 
à  coque  molle  qui  sont  logés  dans  le  tissu  conjonctif  et  contiennent  chacun 
I  à  3  œufs,  le  plus  souvent  2.  Ces  cocons  sont  disposés  ventralcment  et  laté- 
ralement sur  1  h.  'j  rangées  longitudinales;  les  cocons  les  plus  postérieurs 
sont  ceux  qui  renferment  les  embryons  les  plus  avancés  dans  leur  dévelop- 
pement. L'éclosion  des  embryons  se  fait  donc  normalement  à  l'extrémité 
du  corps  maternel;  les  petits  se  trouvent  alors  dans  les  mailles  du  tissu 
mésencbymateux;  ils  perforent  les  téguments  de  leur  mère  et  deviennent 
libres  dans  l'estomac  du  Cardium.^  d'où  ils  gagnent  l'intestin  de  celui-ci  et 
sortent  par  le  siphon  anal. 

Le  pore  génital  du  parasite  ne  sert  que  pour  l'accouplement.  Cel  orifice,  -ilué  un 
peu  en  arrière  du  pharynx,  est  en  relation  avec  la  vésicule  séminale  par  l'inlermé- 
cliaire  du  pénis  et  a\ec  un  atrium  mâle.  Celui-ci  communique  en  arrière,  par  un  étroit 
canal,  avec  l'atrium  femelle  d'où  parlent  deux  canaux  (oviductes)  qui  aboutissent  aux 
ovaires;  deux  vitelloductes  viennent  déboucher  au  même  point.  Le  canal  atrial  et 
l'atrium  femelle  reçoivent  le  produit  de  nombreuses  glandes  coquillières  ;  il  n'y  a  pas 
de  bourse  séminale. 

Contrairement  à  ce  qui  se  passe  ordinairement,   les  oviductes  ne  charrient  pas  les 


lo48  ACADÉMIE    UKS    SCIE.NCES. 

ovules;  ils  ne  servent  qu'à  amener  aux  ovaire-  les  spermatozoïdes  et  le  produit  des 
glandes  coquilliéres.  Le~  cocons  se  forment  nu  ni\eau  des  deux  oviductes  et  restent 
en  place  jusqu'à  ce  que  de  nouveaux  cocons  et  les  contractions  du  corps  chassent 
les  premiers  plus  en  arrière,  et  ainsi  des  autres  cocons  qui  sont  séparés  les  uns  des 
autres  par  une  mince  couche  de  tissu  conjonctif.  11  se  forme  ainsi  deux  l'angées  ven- 
tiales.  Lorsque  celles-ci  atteignent  l'extrémité  postérieure  du  corps,  deux  nouvelles 
rangées  latérales,  puis  deux  autres  encore  se  consliluenl  et  les  cocons,  s'aceumulant 
toujours,  se  disposent  enfin  comme  ils  peuvent.  Quand  il  n'y  a  plus  de  place  en  arrièie 
des  oviductes,  les  cocons  nouvellement  formés  sont  lefoulés  en  avant.  Les  embryons 
qui  sortent  de  ces  derniers,  éprouvant  une  résistance  trop  grande  de  la  part  des  or- 
ganes génitaux  pour  atteindre  les  téguments,  perforent  la  paroi  intestinale  de  la  mère 
et,  par  l'intestin,  gagnent  la  partie  po-térienri"  où  ils  peuvent  traverser  les  téguments 
sans  difficulté. 

Les  coques  vides,  recroquevillées  et  réduites  à  leui-  plus  simple  expression  par  l'élas- 
ticité et  la  régénération  du  tissu  mésenchynialeux.  restent  dans  le  tissu  conjonctif; 
elles  ne  sont  pas  phagocytées. 

Les  embryons,  qui  à  l'éclosion  sont  encoi-e  pourvtis  de  balles  vitellines  et 
n'ont  que  les  ébauches,  nullement  différenciées,  des  organes  génitaux, 
séjournent  quelques  jours  dans  Tintestin  du  Cardiiim.  Au  moment  de 
l'éclosion,  ils  mesurent  o""",o84  ào'"°',o88.  Quand  ils  sortent  de  l'intestin 
ils  ont  une  longueur  de  o"™,35o  à  o'"'",4oo  et  tous  les  organes  sont  déve- 
loppés. L'accouplement  a  lieu  tantôt  dans  l'intestin  du  Cardium.  tantôt 
pendant  la  période  de  vie  libre.  La  production  des  cocons  commence  immé- 
diatement après  l'accouplement,  parfois  même  déjà  avant  la  sortie  de  l'in- 
testin. Dès  qu'ils  se  sont  accouplés,  les  jeunes  se  hâtent  de  pénétrer  dans 
l'estomac  d'un  autre  Cardium. 

Pr.  cardii  est  donc,  selon  la  règle,  hermaphrodite  protérandre,  mais  les 
organes  mâles  ne  s'atrophient  pas,  comme  chez  GraJJilla  buccinicola,  à  me- 
sure que  les  organes  femelles  entrent  en  fonction.  Ici,  les  testicules  ne  cessent 
pas  de  produire  des  spermatozoïdes  pendant  toute  la  vie. 

Je  ne  sais  pas  s'il  se  produit  des  accouplements  successifs  dans  l'estomac 
de  l'hôte.  S'il  n'y  a  qu'un  seul  accouplement,  et  la  chose  me  paraît  certaine 
pour  les  parasites  solitaires,  c'est-à-dire  dans  45  pour  loo  des  cas,  il  ne  serait 
pas  impossible  qu'ilyeiit  des  autofécondations  succédant  à  un  accouplement 
croisé:  l'anatomie  montre  qu'il  n'y  a  aucune  impossibilité  à  ce  que  les  sper- 
matozoïdes passent  de  la  vésicule  séminale  dans  l'ati-ium  femelle.  En  tout 
cas  tous  les  œufs  sont  fécondés. 

Les  parasites  extraits  de  l'estomac  refusent  obstinément  de  pénétrer  dans 
un  autre  Cardium,  soit  par  la  fente  pédieuse,  soit  par  le  siphon  branchial, 
d'oi'i  l'on  peut  conclure  qu'une  fois  installés  dans  leslomac  de  leur  hôte,  ils 


SÉANCE  dt;  i8  mai  igo8.  1049 

y  achèvent  leur  vie  sans  émigrer  de  nouveau.  D'ailleurs  les  parasites  extraits 
de  l'estomac  meurent  généralement  au  bout  de  quelques  heures,  tandis  que 
les  jeunes  vivent  plusieurs  jours  dans  l'eau  de  mer. 

Pendant  toute  l'année  on  trouve  des  adultes  dans  l'estomac  et  des  jeunes 
dans  l'intestin  des  Cardiurn. 


PHYSIOLOGIE.  —  De  l'action  des  rayons  X sur  l'évolution  de  la  glande  mam- 
maire pendant  la  grossesse  chez  la  lapine.  Note  de  MM.  CtuzETet  Hassai,, 
présentée  par  M.  Bouchard. 

Technique.  —  Les  rayons  X  étaient  donnés  par  une  bobine  Carpentier 
de  35'^'"  d'étincelle  avec  rupteur  atonique;  le  courantprimaireavait  20  volts 
et  3,5  ampères,  le  courant  secondaire  0,4  milliampère;  l'étincelle  équiva- 
lente au  tube  radiogène  (à  osmorégulateur)  avait  une  longueur  de  10''™  à  12'^™ 
et  les  rayons  X  correspondaient  ajix  n°-  7  ou  8  du  radiochronomètre.  Dans 
ces  conditions,  le  virage  d'une  pastille  de  platinocyanure  de  baryum  placée 
à  8*^"  de  l'anode  se  produisait  au  bout  de  20  minutes.  L'anode  était  placée 
à  iS*^'"  du  mamelon  et  la  durée  d'exposition  était  de  3o  minutes,  durée  suf- 
fisante pour  produire  les  effets  que  nous  signalons. 

Expériences.  —  A.  Aspect  général,  grossissements  faibles  et  moyens. 

a.  Glandes  de  primipares. 

1.  Mamelle  irradiée  le  troisième  Jour  de  la  gestation,  examinée  le  huitième  jour. 

—  Les  culs-de-sac  sont  à  peine  ébauchés,  peu  nombreux  et  volumineux,  comme  dans 
une  mamelle  dont  les  acini  commenceraient  à  se  former. 

2.  Mamelle  irradiée  le  huitième  jour  de  lu  gestation,  examinée  le  quinzième  jour. 

—  La  différence  entre  cet  organe  et  la  glande  témoin  est  évidente  à  première  vue;  la 
structure  répond  sensiblement  à  celle  d'une  glande  normale  du  huitième  jour. 

3.  Mamelle  irradiée  la  veille  de  la  fécondation,  examinée  le  ijuatorzième  jour  de 
la  gestation.  —  Cette  glande  diffère  beaucoup  de  l'organe  témoin  et  se  trouve  à  peu 
près  au  même  degré  de  développement  que  la  mamelle  i,  c'est-à-dire  à  un  stade  ré- 
pondant aux  premiers  débuts  de  la  grossesse. 

k.  Mamelle  irradiée  partiellement  le  quinzième  jour  de  la  gestation,  examinée  le 
vingt-cinquième  jour.  —  La  porlion  irradiée  diffère  d'une  manière  frappante  de  la 
parue  saine  :  les  acini  sont  à  peine  formés,  à  culs-;le-sac  gros,  1  ares  et  distants,  comme 
dans  une  glande  de  la  première  semaine. 

.5.  Mamelles  examinées  à  terme.  —  A  ce  stade,  l'irradiation  produit  des  effets  dis- 
semblables suivant  qu'elle  est  faite  vers  la  fin  de  la  gestation  ou  au  contraire  à  une 
époque  éloignée  du  terme  :  1°  Dans  les  mamelles  irradiées  respectivement  le  trente  et 


Io5o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

uiiièiiiL',  le  vingl-cinqiiiènie  ou  le  vingt  et  unième  jour  de  la  giossesse  le  tissu  coii- 
jonctif  interposé  aux  culs-de-sac  est  plus  abondant,  sinmlant  une  sorte  de  sclérose 
inlralolnilaire  ;  les  vésicules  sont  revenues  sur  elle^-mêmes  et  seuihlent  subir  une  atro- 
phie d'autant  plus  marquée  que  l'application  des  rayons  X  a  été  faite  plus  tôt.  2°  Tout 
autre  est  l'aspect  des  glandes  irradiées  respectivement  le  quinzième,  le  huitième  ou  le 
troi-^icme  jour  de  la  gestation.  Ici,  le  parencliyme  sicrélenr  fait  entièrement  défaut;  il 
n'y  a  plus  d'acini,  mais  seulement  de  gros  canaux  anfiactueux  et  plus  ou  moins  dilatés. 
Le  contraste  est  saisissant  sur  les  pièces  provenant  de  glandes  irradiées  partiellement 
où  l'on  peut  voir  sur  la  même  coupe,  d'une  part  des  lobules  en  pleine  lactation,  de 
l'autre  la  glande  réduite  à  ses  conduits  collecteurs. 

(i.  Mamelles  examinées  dix  jours  après  la  parlurilion.  —  Ces  glandes  se  com- 
portent comme  celles  de  la  série  5,  i"  Deux  glandes  irradiées,  l'une  le  septième  jour 
après  la  mise-bas,  l'autre  le  vingt-septième  et  le  trente-quairiènie  jour  de  la  gestation 
et  11-  septième  jour  après  la  parturilion  ne  didèrenl  que  faiblement,  à  première  vue, 
de  la  glande  normale.  1°  Trois  autres  mamelles  ont  été  irradiées  :  la  jiremière  les  quin- 
zième, vingt-deuxième  et  trente  et  unième  jour  de  la  grossesse,  ainsi  que  le  premier 
et  le  septième  joui'  après  la  mise-bas;  la  seconde,  le  septième  jour  de  la  gestation;  la 
troisième,  les  septième,  quatorzième,  vingt  et  unième,  vingt-huitième  et  trente-qua- 
trième jours  de  la  grossesse.  Toutes  trois  sont  absolument  dépourvues  d'acini  et  ne 
présentent  que  des  canaux  excréteurs.  . 

Ij.  Glandes  de  multipares. 

1.  Mamelles  du  neuvième  jour  de  la  gestation.  —  La  fin  de  la  lactation  précédente 
ne  remontant  qu'à  deux  mois,  la  glande  normale  montre  une  avance  notable  sur  celles 
des  lapines  primipares  de  la  même  époque.  Une  glande  irradiée  le  septième  jour  et 
examinée  le  neuvième  ne  difTère  que  peu  de  l'organe  témoin.  Une  autre  irradiée  le 
deuxième  jour  el  examinée  le  neuvième  présente  une  augmentation  sensible  du  tissu 
conjonctif  iutralobulaire. 

2.  Mamelles  du  quinzième  jour.  —  La  glande  normale,  ayant  eu  une  période  de 
repos  beaucoup  plus  prolongée,  est  relativement  peu  avancée  et  ressemble  à  celles  des 
primipares.  Une  glande  irradiée  le  troisième  jour  et  êKaniinée  le  quinzième  est  mani- 
festement retardée  dans  son  évolution.  Les  lobules  ?ont  à  peine  formés  et  constitués 
par  de  larges  di\erticules  peu  nombreux  et  assez  distants  les  uns  des  autres,  comme 
chez  les  lapines  piiini|)ares  de  la  première  semaine. 

3.  Mamelles  à  terme.  —  Une  glande  iriadiée  le  dix-liuitiéme  et  le  \  ingt-ciiu[uièmc 
inui-  de  la  gestation  et  examinée  à  terme  offre  un  retard  l)ien  net  sur  l'organe  témoin; 
les  lobules  sont  moins  volumineux;  les  cloisons  connectives  qui  les  séparent  sont  élar- 
gies ainsi  que  celles  du  stroma  des  acini.  Ces  modifications  sont  plus  prononcées  sur 
une  mamelle  qui  avait  été  irradiée  les  quatrième,  onzième,  dix-huitième  et  ving-ciii- 
(|uième  jours  de  la  grossesse. 

B.   Lésions  élémentaires. 

Les  cellules  épithéliales  irradiées  présentent  une  afiinité  moindre  pour  les  substances 
colorantes.  Aussi  bien  dans  le  revêtement  des  culs-de-sac  (]ue  dans  celui  des  canaux, 
on  trouve  çà  et  là,  isolés  ou  par  groupes,  et  en  nombre  varialdc  des  noyaux  très  gros, 
pauvres  en  chromatine  et  mesurant  jusqu'à  23K-. 


SÉANCE    DU     18    MAI    I()<jH.  1o5i 

Conclusions.  —  En  résumé,  l'évolulioii  de  la  mamelle  peut  être  entravée 
à  tous  les  stades  par  l'application  des  rayons  X.  Celle-ci  produit  son  maximum 
d'effet  lorsqu'elle  est  faite  au  cours  de  la  première  quinzaine  ou  peu  avant 
la  fécondation.  On  obtient  alors  un  arrêt  completdans  le  développement  du 
parcncliymc  sécréteur  et  même  une  régressian  des  acini  déjà  formés,  si  Inen 
qu'il  ne  subsiste  que  les  canaux  collecteurs.  Lorsqu'on  irradie  dans  la 
deuxième  moitié  de  la  gestation,  les  phénomènes  sont  moins  marqués  et 
analogues  à  ceux  que  nous  avons  décrits  précédemment  chez  les  femelles  de 
cobaye  (Cluzet  et  Soilik,  Soc.  de  liioL,  1907). 

Il  suffit  d'employer  des  rayons  X  de  pénétration  moyenne  et  de  faire  une 
seule  exposition  de  3o  minutes  qui  ne  détermine  pas  de  dermite  apparente. 


PHYSIOLOGIE.  —  De  l'anêL  cl  du  se  jour  prolongé  du  sulfate  de  radium  dans 
les  tissus  vu ants.  Note  de  MM.  11.  I)«>mi.mci et  Faure-Ukaumeh,  présentée 
par  M.  Bouchard. 

Le  professeur  Bouchard  et  le  docteur  Ballliazard  ont  démontré,  en  190G, 
que  l'introduction,  dans  la  cavité  péritonéale  des  cobayes,  de  sacs  de  collo- 
dion  contenant  2'-'  de  sulfate  de  baryum  radifèie  d'activité  5ooo,  était  suivie 
de  modifications  d'ordre  physiologique  capables  d'entrahicr  la  mort  dans 
un  bref  délai. 

Ces  résultats  importants  nous  ont  engagés  à  étudier  l'action  des  sels  de 
radium  sur  les  tissus  vivants,  et  nolie  premier  soin  fut  de  chercher  à  en 
obtenir  l'arrêt  et  le  séjour  prolongé  dans  l'organisme  de  l'homme  et  des  ani- 
maux. A  cet  effet,  nous  avons  employé  du  s^ilfate  de  radium  à  l'état  de 
particules  microscopiques  en  suspension  dans  une  solution  saline  isotonique 
au  milieu  sanguin  de  la  plupart  des  Mammifères  ('). 

Ce  mélange  a  été  injecté  : 

1°  Dans  les  veines  marginales  de  l'oreille  de  lapine  adultes; 
2°  Dans  l'appareil  tracliéobronchique  d'autres  lapins; 


(')  M.  Jaboin,  doclcur  en  Pharmacie,  a  bien  voulu  préparer  ce  mélange  par  préci- 
pilalion  du  sulfate  de  radium  sous  la  forme  d'une  poudre  impalpable  dont  les  éléments 
examinés  au  microscope  se  présentent  comme  de  petits  corps  ovoïdes,  très  réfringents, 
de  dimensions  oscillant  autour  de  celles  des  hématies  humaines,  inférieures  à  celles  des 
grands  leucocytes  mononucléaires. 

C.  R.,  1908,  i"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  20.)  1^^ 


Io52  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

3°  Dans   les   inlerstircs   du    lissu  coiijonclif  fie  l'oreille  du  lapin,    i>u  di;  riicnibies 
humains  destinés  à  être  enlevés  chirurgicalenienl; 
4°  Dans  le  parenchyme  de  la  rate  du  lapin. 

Si  nous  avons  utilisé  le  sulfate  de  radium,  c'osl  en  (jiialité  de  sel  insoluble 
dont  les  particules  solides  nous  semblaient  devoir  èlrc  arrêtées  soit  dans  les 
capillaires  sanguins,  soit  dans  les  espaces  lynipIiaTupirs,  malgré  leur  extrême 
petitesse. 

■  Ces  prévisions  onl  été  confirmées  dans  tous  les  cas  où  nous  avons  prali(jiii'' 
la  recherche  du  radium,  (juelles  que  fussent  les  fiâtes  des  injections  et  celles 
des  prélèvements. 

Ces  prélèvements  ont  été  au  nombre  de  huit,  et  ont  été  réalisés  dans  les 
conditions  suivantes  : 

I"  Autopsie  de  ([ualie  îles  lapins  a>aiil  reçu  du  sulfale  di:  radium  |iiii  ou  inéliuij;i;  a 
du  sulfate  de  strontium  dans  les  veines  marginales  de  l'oreille; 

2"  Autopsie  de  l'un  des  lapins  dans  l'appareil  hachi'idjrcjnrhique  diii|uel  avait  été 
instillé  du  sulfate  de  radium; 

3"  Prélèvement  :  a.  De  la  moitié  de  l'oi-eille  d'iiii  la|iiM  <laMS  le  tissu  cellulaire  de 
laquelle  on  avait  injecté  o"'o,oi.j  de  sulfate  de  radium; 

b.  De  4os  du  tissu  musculaire  du  quadriceps  d  un  homme  dans  la  cuisse  duquel  oji 
avait  injecté  0"'5,i8  de  sulfate  de  radium  avant  cipérallnn  pour  ostéoinvélile  ^ia\e; 

4°  Prélèvement  de  6o'"8  de  la  rate  d'un  lapin  dans  le  parenchyme  de  laquelle  on  avait 
injecté  o"s,oi  de  sulfate  de  radium. 

De  tous  les  procédés  employés  pour  la  recherche  du  radium  dans  les  tissus,  la  ealci- 
nation  de  ceux-ci,  suivie  de  l'emploi  du  (|uart/.  piézo-électriqiie  et  de  l'électrcunètie  de 
Curie,  a  paru  le  plus  simple  et  le  plus  constant  (15aud(iin). 

L'ensemble  des  résultats  est  le  suivant  : 

I"  La  présence  du  sulfate  de  radium  fut  constamment  décelée  dans  \q 
tissu  pulmonaire  des  lapins,  dans  la  veine  marginale  de  l'oreille  desquels  on 
a\ait  injecté  ce  corps,  (pielle  qu'en  fût  la  dose  (de  o"",  ooi  à  o"''^,o5o), 
(juelle  que  fût  la  date  de  mise  à  mort  des  animaux  (de  -  jours  à  67  jours 
après  l'expérience). 

Chez  tons  ces  aniinatix,  on  retrouva  le  radium,  non  seulement  dans  le 
poumon,  mais  encore  dans  le  rein,  à  l'exclttsion  des  attires  organes  (excep- 
tion faite  de  deux  cas  oii  l'on  constata  la  présence  de  ce  corps  dans  le  foie  et 
l'intestin  el  d'un  cas  où  elle  fut  décelée  dans  le  foie  à  l'exclusion  de  l'in- 
testin). Dans  trois  cas,  la  radioactivité  du  tissu  pulmonaire  l'emportait 
manifestement  sur  celle  du  tissu  rénal.  La  proportion  était  renversée  pour 
le  (piatrième  lapin;  mais  il  esta  reniaripier  ipic  ce  cas  fut  celui  oi'i  le  délai 


SÉANCE    DU    l8    MAI     KjuB.  1<^t3 

fui  le  plus  coiisi(l('-iable  entre  rinjecrion  du  radium  et  la  mise  à  mort  de 
l'animal  (67  jours). 

En  ce  qui  concerne  le  lapin  dont  le  foie  et  Vinlestin  étaient  radioactifs, 
après  injection  intraveineuse,  deux  faits  sont  à  noter  : 

En  premier  lieu,  l'activité  des  tissus  hépatique  et  intestinal  était  moindre 
(|ue  celle  des  tissus  pulmonaire  et  rénal  ; 

D'autre  part,  la  quantité  de  sulfate  de  radium  injectée  était  relativement 
considérable  (o"'«,o5)  ; 

1°  Le  poumon  du  lapin  dans  Vappareil  trarhéobronchique  duquel  avait  été 
injecté  le  sulfate  de  radium  (o"'-,oi)  était  nettement  radioactif  à  l'exclusion 
des  autres  viscères  (mise  à  mort  18  jours  après  l'expérience). 

3°  Le  résidu  de  la  calcination  de  Voreille  d'un  lapin  qui  avait  reçu 
o'"^OI5  de  sulfate  de  radium  était  nettement  radioactif  (l'oreille  avait  été 
enlevée  43  jours  après  l'injection). 

\"  Le  produit  de  la  calcination  du  tissu  musculaire  de  l'homme  auquel 
fut  injecté  le  sulfate  de  radium  était  extrêmement  radioactif,  bien  que 
l'opération  eût  été  pratiquée  1 2  jours  après  la  dernière  injection. 

5°  Le  parenchyme  splénique  d'un  lapin  tué  i3  jours  après  l'injection 
dans  la  rate  deo"'B,oi  de  sulfate  de  radium  présentait  une  radioactivité 
extrêmement  intense. 

Conclusion.  —  Le  sulfate  de   radium  injecté  dans  l'organisme  des  ani- 
maux ou  de   l'homme  est  arrêté  dans   les   tissus  vivants,   où   il  séjourne 
pendant  une  durée  pouvant  atteindre  au  moins  07  jours. 
Les  principales  zones  d'arrêt  sont  : 

i"  Après  injection  dans  le  système  veineux,  le  réseau  capillaire  sanguin 
du  poumon,  el,  consécutivement,  le  réseau  capillaire  du  rein; 

2°  Après 'injection  dans  l'appareil  traehéobronchiquc,  les  interstices 
lymphatiques  du  parenchyme  pulmonaire; 

3°  Après  injection  dans  le  tissu  cellulaire  sous-cutané  ou  le  tissu  muscu- 
laire strié,  les  interstices  lymphatiques  de  ces  tissus; 

4"  Après  injection  dans  la  rate,  le  parenchyme  splénique. 
La  persistance  du  sulfate  de  radium  dans  la  rate  démontre  que  l'arrêt  de 
ce  corps  dans  les  tissus  vivants  ne  ressortit  pas  à  un  processus  banal  d'em- 
bolie, étant  donnée  la  disproportion  existant  entre  les  grandes  dimensions 
des  lacunes  veineuses  de  la  rate  et  des  veinules  spléniques,  d'une  part,  la 
petitesse  des  grains  de  sulfate  de  radiuui,  d'autre  part. 

On  ne  doit  pas  non  plus  l'attribuer  à   l'ohslacle  apporté  à   l'élimination 


lo5/|  ACADÉMIE    DKS    SCIENCES. 

du  sel  insoluble  par  les  épithéliums  d'organes  excréteurs,  mais  à  l'arrêt  de 
ses  particules  : 

1°  Dans  les  réseaux  capillaires  sanguins  et  dans  les  interstices  lympha- 
tiques des  organes  les  plus  variés,  où  ils  sont  en  partie  inclus  dans  les 
macrophages  de  MetchnikolT; 

2"  A  leur  incarcération  dans  les  éléments  fixes  du  tissu  conjonclif. 


PHYSIOLOGIE.    —   Sur  la  théorie  de  l'excitation  électricjue. 
Note  de  M.  Loris  Lapicqi-k,  présentée  par  M.  Dastrc. 

Nernst,  en  189g,  cherchant  une  explication  de  l'inefficacité  physiologique 
des  courants  alternatifs  à  grande  fréquence,  fut  amené  à  considérer  l'excita- 
lion  électrifjue  comme  dépendant  de  la  polariï<alion  des  memliranes  cellu- 
laires, qui  sont  hémipcrméables.  J'ai  essayé  l'année  dernière  de  traiter 
quantitativement,  suivant  une  conception  dérivée  de  celle  de  Nernst,  l'exci- 
tation par  un  passage  unicjue  de  courant  constant.  Nernst  vient  de  reprendre 
lui-même  ce  dernier  problème  (').  En  suivant  chacun  une  voie  différente, 
nous  arrivons  à  deux  théories  approximatives,  dont  les  défauts  sont  pour 
ainsi  dire  complémentaires. 

Tliéorie  fondée  sur  le  schéma  d'un  condensateur  à  fuite.  —  Une  membrane  hémi- 
perméable  laisse  passer  certains  ions  et  non  certains  autres;  sous  l'influence  d'un 
champ  électrique  ces  deiniers  s'accumulent  et  donnent  une  polarisation,  les  autres 
conduisent  le  courant  d'une  façon  permanente. 

Pour  traduire  ce  double  phénomène,  considér:nU  surtout  le  point  de  vue  électrique, 
j'ai  supposé  un  condensateur  de  capacité  K  dont  les  lames  seraient  en  communication 
permanente  à  travers  une  résistance  0;  si  l'on  met  d'autre  part  ces  lames  en  commu- 
nication à  travei's  une  résistance  R  avec  les  pùles  d'une  pile  de  force  éleclromolrice  V, 
on  trouve  par  le  calcul  qu'au  temps  t  après  la  fermeture  de  ce  circuit  de  charge  le  con- 
densateur sera  chargé  à  un  potentiel 


O         /  H-*-P\ 


(')  IVernst,  Gôlting.  .Vachricltt.,  Math.  Phvs.  Cl.,  1899,  p.  104.  —  Zeitsch.  fiir 
Elektrochemie,  1904,  p.  665.  —  Lapicque,  Soc.  de  Biol.,  i.!  avril  et  6  juillet  1907.  — 
Journ.  de  Physiol.  et  de  Path.  gén..  1907,  p.  365  cl  620.  —  .Nkhnst,  Acad.  des 
Sciences  de  Berlin,  16  janvier  1908.  —  Archives  de  P/luger,  t.  CXXll,  p.  275. 


SÉANCE  DU  18  MAI  1908.  Io55 

Posons  que  le  seuil  de  l'excitalion  sera  atteint  quand  r  aura  une  valeur  fixe;  nous 
trouvons  que  l'inlensilé  i  liminaire  (juste  nécessaire  poui'  atteindre  le  seuil)  sera 
donnée  en  fonction  de  l  par  une  expression  de  la  forme 


I  —  e~ 


Telle  est  la  formule  que  j'ai  proposée  comme  première  approrimation  pour  la  loi 
d'excitation  en  faisant  remarquer  expressément  ((u'elle  n'embrassait  pas  toute  la  com- 
plexité du  phénomène. 

Théorie  fondée  uniquement  sur  la  diffusion.  —  Nernst  considère  le  chanj^ement 
dans  la  concentration  de  l'ion  (ou  du  sel)  qui  ne  traverse  pas  la  membrane.  La  mem- 
brane est  traitée  comme  une  barrière  absolue  contre  laquelle  le  courant  vient,  dari'! 
chaque  unité  de  temps,  déposer,  par  unité  de  surface,  une  certaine  quantité  de  sub- 
stance qui  diffuse  en  sens  inverse.  L'équation  diflerentielie  de  la  diffusion  étant  la 
même  que  celle  de  la  propagation  de  la  clialeni-,  on  peut  se  ser>ii'  des  intégrales  éta- 
blies pour  ce  dernier  cas.  Nernst  obtient  ainsi  pour  le  changement  de  concentration  C 
en  fonction  de  la  dislance  ,i-  à  la  membrane  et  du  temps  t  depuis  lequel  passe  le  cou- 
rant constant  (D  =  coeflicient  de  dilTuslon,  ;',  intensité  du  courant,  m,  constante) 
l'expression 


.T 


y  =  —7^  et         f{y)=^  ^e  y'  —  y-^    1      e-'-'âz. 


ay^JÏ  '  2^/71  v^ 


I 


A  la  membrane  même,  c'est-à-dire  pour  x  ^  o,  f(y)  se  réduit  à  — —  et 

■2\Jt. 


Posons   que    le  seuil  de  l'excitation  est  atteint  quand  en  ce   point  C  =  A' t=  const.; 
l'expression  de  l'intensité  liminaire  pour  une  durée  Ae.  passage  t  seia  de  la  forme  j  =  — r . 
Telle  est  la  formule  proposée  par  Nernst. 

Comparaison  des  théories  avec  lu  loi  expérimentale.  —  Depuis  plusieurs 
années,  j'étudie  cette  loi  expérinieiUale  sut-  des  objets  divers  et  dans  des 
conditions  diverses.  Je  crois  maintenant  connaître  avec  précision  sa  forme 
générale  :  celle-ci  n'est  pas  simple;  on  peut  rendre  g-raphiquement  sensibles 
ses  détails  intéressants  en  figurant,  au  lieu  de  la  courbe  i  des  intensités  limi- 
naires, la  courbe  il  en  fonction  de  la  durée  t.  Dans  une  certaine  partie 
moyenne,  la  courbe  coïncide  sensiblcmenl  avec  la  loi  einpiiicjue  antérieure- 


lo56  ACADÉMll-    DES    SCIENCES. 

ment  proposée  par  Weiss,  i/  =  a  +  fj/-^  elle  s'incurve  au-dessus  de  celte 
droite  pour  les  temps  im  peu  longs  et  an-dessous  pour  les  temps  très  courts 
(cette  dernière  partie  .-tant  difficilement  visible  sur  les  nerfs  et  muscles 
rapides). 

Ma  formule  rend  compte  très  bien  de  rinfli-xion  à  concavité  supérieure; 
elle  réalise  cette  condition  essentielle  que  i  tend  raj)idement  vers  une  con- 
stante quand  t  grandit,  mais  elle  donne  des  valeurs  trop  fortes  quand  t  est 
très  petit. 

Avec  la  formule  de  Ncrnst,  la  fonction  ù  est  de  la  forme  K  v  /,  c'est-à-dire 
qu'elle  est,  en  toutes  ses  parties,  concave  vers  l'axe  des  t]  elle  rend  compte 
ainsi  de  l'inflexion  relative  aux  temps  très  courts,  mais  elle  ne  s'ajuste  con- 
venablement à  aucune  partie  de  l'expérience  sur  les  nerfs  rapides  (ici  les 
valeurs  de  i  relatives  aux  temps  courts  sont  intermédiaires  aux  deux  for- 
mules); et  i  tend  vers  zéro  quand  t  grandit  indéfiniment. 

/Jn  voit  donc  qu'une  théorie  complète  doit  tenir  compte  et  de  la  diffusion 
et  d'un  autre  phénomène  tel  que  celui  que  j'ai  représenté  par  une  déri- 
vation. 

Principe  d'une  ihrorie  nouvelle.  —  Mais  la  connaissance  précise  de  la  dif- 
fusion, comme  nous  la  donne  la  belle  ('-tude  de  Nernst,  perniet  de  faii'e 
entrer  dans  la  tiiéorie  un  élément  nouveau  qui  va  prendre  une  importance 
considérable  (je  garde  les  formules  de  Nernst  comme  approximation  de  la 
théorie  complète,  dont  l'expression  mathématique  serait,  il  me  semble, 
d'une  complication  excessive). 

Posons  qu'au  lieu  de  la  valeur  du  phénomène  à  la  membrane,  ce  qui 
inqjorte  c'est  la  différence  de  concentration  entre  deux  plans  séparés  par  une 
dislance  ^x^  ou,  pour  simplifier,  entre  x„  et  x^.  Cette  différence  C„  —  C, 
nous  sera  donnée  par  l'expression 


V^Là--'""]^ 


y  est  ici  de  la  forme  {constante  :  \jt),  etj  comme /(y)  est  très  petit  tant  que 
y  a  une  valeur  supérieure  à  2^  pour  les  passages  très  courts,  les  résultats 
seront  pratiquement  les  mêmes  qu'avec  la  formule  de  INernsl;  des  essais 
numériques  font  voir  (|u'ensuite  la  courbe  it  se  rapproche  beaucoup  d'une 
droite;  elle    peut  s'a(la|)Lei'   remanpiableiiienl   aux   e\[»(''riences,  ddunant 


SÉANCE    UU     IiS    MAI     1908.  Io57 

néanmoins  pour  t  un  peu  grand  des  valeurs  trop  faibles  qui  exigent  Tinter- 
vention  de  l'autre  partie  du  phénomène. 

Le  véritable  avantage  de  cette  conception,  c'est  qu'elle  permet  d'expli- 
quer comment  le  courant  doit  être  plus  iiileuse  pour  être  efficace,  s'il  croît 
progressivement,  au  lieu  d'atteindre  iuslanlanément  une  valeur  constante. 

D'autre  part,  la  notion  expérimentale,  sur  laquelle  j'ai  insisté  à  diverses 
reprises,  de  la  vitesse  propre  du  nerf,  esl  laïueiiée  à  une  iinesse  de  struc- 
ture, à  un  ^.^•  qui  peut  se  calculer.  On  trouve  pour  cette  longueur  un  ou 
plusieurs  microns,  suivant  le  nerf  considéré. 


CIIIMIK  l'llVSlul-OG!Qi;i'.  -  Kssiii de sèi>(it<ilii)n des siibslaiiccs  liypciieiisives  île 
l'urine  normale.  Note  de  MM.  J.-E.  Aiii:i.<.»us  et  E.  Iîahdiei:,  [.résenlée 
[)ar  M.  Bouchard. 

Dans  une  Note  récente  nous  avons  nioiilré  que,  parmi  les  matières  de 
l'urine  normale  solubles  dans  l'alcool,  se  trouvaient  une  ou  plusieurs  sul)- 
slances  organiques  très  peudialysables,  non  retenues  par  le  noir  animal,  ^\o\\ 
précipitables  par  l'acétate  de  plomb  ni  par  le  bichlorure  de  mercure,  qui, 
injectées  dans  les  veines  d'un  animal,  déterminent  en  même  temps  qu'une 
forte  excitation  du  centre  respiratoire  une  élévation  notable  de  la  pression 
artérielle. 

Nous  sommes  parvenus  à  séparer  ces  substances  des  matières  inactives  ou 
antagonistes  par  le  procédé  suivant  : 

1000"°"  d'urine  humaine  soiil  :ulilitioiinés  de  biclilonire  de  mercure  en  poudre  jusqu'à 
ce  «ju'il  ue  .se  forme  plus  de  précipité.  On  filtre.  Le  filtrat  esl  traité  par  rbydrugène 
sulfuré  pour  séparer  l'excès  de  mercure.  On  filtre,  l.e  liquide  filtré  est  évaporé  au  bain- 
mario  bouillant  jusqu'à  ce  qu'il  ne  reste  plus  dans  la  capsule  qu'une  dizaine  de  centi- 
mètres cubes.  Ce  résidu  fortement  coloré  et  fortement  acide  est  traité  par  Soc'"'"  d'alcool 
absolu.  On  filtre.  Le  filtrat  est  évaporé  au  bain-marie  bouillant  jusqu'à  disparition  de 
l'alcool.  Le  résidu  est  alcalinisé  d'abord  par  du  bicarbonate  de  soude  en  pondre,  puis  à 
la  fin  par  un  peu  de  lessive  de  soude.  Ce  résidu  alcalinisé  esl  épuisé  par  plusieurs 
traitements  à  l'éllier.  Cet  étlier  décanté  est  additionné  avec  précaution  d'une  solution 
éthérée  saturée  d'acide  oxalique  jusqu'à  ce  qu'il  ne  se  forme  plus  de  précipité  ou  de 
louche  dans  la  liqueur.  On  filtre  et  le  résidu  retenu  par  le  filtre  est  desséché  à  basse 
température  sur  l'acide  sulfurique.  Ce  résidu  très  peu  abondant  et  à  peu  prés  incolore 
est  dissous  dans  lo'"""  d'eau  distillée  (liqueur  AV 


I  o,j8  académie  des  sciences. 

L'éther  filtré  est  évaporé  à  basse  température  et  le  résiilii  repris  par  lo"^™'  d'eau 
(  li<|  iieur  B). 

Si  l'on  injecte  5''"' de  A  dans  les  veines  d'un  cliien,  quelques  secondes  après  l'injection 
on  observe  une  foile  excitation  du  centre  respiratoire  cl  en  même  temps  une  élévation 
duiable  et  intense  de  la  pression  artéiielle  qui  s'élève  de  i7'"'-i8'="'Hg  à  36""Hg.  Deux 
nouvelles  injections  de  a"^""'  et  de  3"''  de  la  liqueur  A  reproduisent  les  mêmes  efTels  à 
l'i  nlensilé  près. 

l^ar  contre,  si  l'on  injecte  le  liquide  B,  ou  n  observe  aucune  action  sur  la  respiration 
et  la  pression  sanguine  s'abaisse  de  S'-^Hg.  La  pression  demeuie  ainsi  abaissée  pen- 
dant une  minute,  puis  se  relève  et  atteint  son  niveau  normal. 

On  peut  donc  extraire  des  urines  par  rétlier  deux  sortes  de  substances  : 

1°  Des  substances  solublesdansFéther,  mais précipilables par  Tacide  oxa- 
lique qui  sont  énergiquenient  hypertensives; 

2°  Des  substances  solubles  dans  l'éther  non  pi'écipitables  par  l'acide  oxa- 
lique, et  qui  sont  nettement  li^-potensives. 

L'action  hyperlensive  de  l'extrait  alcoolique  d'urine  nous  parait  donc 
due  à  la  prédominance  des  eflets  des  substances  du  premier  groupe  sur 
celles  du  second. 


MÉDECINE.  — ■  Epilhélioma  davek'wx  et  nature  parasitaire  du  cancer. 
?\ote  de  M.  F.-J.  lîosc,  présentée  par  M.  Bouchard. 

La  clavelée  ou  variole  ovine  est  le  prototype  de  ces  maladies  que  j'ai 
groupées  depuis  1901  sous  le  nom  de  Maladies  à  protozoaires  ou  Maladies 
hryncytiffues  :  variole,  vaccine,  lièvre  aphteuse,  rage,  syphilis,  maladie  du 
jeune  chien,  molluscujn  cvnlagiosum,  cancer  de  Thomme  ('  ).  Elle  en  syn- 
thétise les  symptômes  et  les  lésions,  mettant  en  évidence  les  liens  profonds 
qui  unissent  des  maladies  aussi  dissemblables  en  apparence. 

Etudiée  plus  particulièrement  dans  ses  relations  avec  le  cancer,  la  clavelée 
m'a  montré  qu'iV  e.risle  des  virus  qui  provoquent  des  réactions  inflammatoires 
de  type  éidthélial pur  susceptibles  de  revêtir  la  forme  néoplasique  (').  Le  virtis 


{ '  )  J'ai  montré  [La  syphilis  {CeiUr.  f.  Bakier.,  1906)]  que  les  lésions  des  Irypa- 
nomiases  sont  identiques. 

(^)  F.-J.  Bosc,  Arcliiv.  de  méd.  e.r/i..  1901  ;  Presse  mcd.,  i4  février  igo3  ;  Ceiitr. 
/.  Bakter.,  1908. 


SÉANCE  UL  l8  MAT  1908.  IoSq 

claveleux  peut,  en  effet,  donner  naissance  a  un  Épithélioma  infectieux  aigu: 
à  ce  litre,  la  clavelée  fait  entrer  le  cancer  dans  le  cadre  des  maladies  para- 
sitaires et  doit  faire  penser  à  Tidentité  de  nature  des  virus  claveleux  et 
cancéreux. 

Or,  le  virus  claveleux  est  un  parasile  vrai  de  la  cellule  épithéliale.  qui  présente 
une  évolution  se  hizogonique  avec  des  formes  extrêmement  petites,  invisibles,  à  côté 
de  formes  volumineuses  :  il  a  tous  les  caractères  d'un  Protozoaire  et  mes  dernières 
rechercties  à  l'aide  du  Giemsa  m'ont  permis  de  retrouver,  avec  des  colorations  élec- 
tives, tous  les  stades  que  j'avais  décrits  et  de  découvrir,  en  outre,  des  formes  de 
conjugaison  ('). 

Les  mêmes  parasites  existent  dans  les  cellules  cancéreuses;  j'ai  décrit  en  outre  des 
formes  sporutées,  à  kystes  volumineux,  du  parasite  du  cancer. 

Mes  recherches  actuelles  me  font  affirmer,  à  nouveau,  que  les  parasites  de  la 
clavelée  et  du  cancer  sont  des  Protozoaires  qui  ne  doivent  pas  être  recherchrs 
uniquement  sous  leur  forme  dite  invisible,  mais  sous  ces  formes  intracellulaires 
volumineuses  qu'on  s'acharne,  bien  à  tort,  à  considérer  comme  des  produits  de 
dégénérescence. 

La  connaissance  de  ces  parasites  éclaire  i'histogenèse  du  cancer  : 

Le  parasite  pénètre  et  vit  dans  la  cellule  épithéliale,  en  raison  de  son  affinité  spé- 
ciale, et  excite  longtemps  sa  nutrition  avant  de  U  tuer;  on  a  ainsi  une  prolifération 
intense  de  cellules  hypertrophiées,  qui  ont  perdu  leurs  fonctions  propres  et  de  plus  en 
plus  malades  et  qui  aboutit  à  une  iiéoformati(Hi  désordonnée  et  pénétrante,  à  une 
néoplasie  vraie.  Si  le  parasite  est  très  virulent  (  clavelée),  la  néoplasie  a  une  édification 
rapide,  mais  ses  cellules  sont  tuées  de  bonne  heure  et  le  parasite  mis  en  liberté  dans  le 
sang,  à  l'état  nu  (infection  générale),  va  faire  proliférer  pour  son  propre  com|)te 
l'épithélium  de  chaque  organe  ;  si  le  parasite  est  peu  virulent  (cancer),  la  cellule  a  une 
longue  période  d'hyperaclivité,  n'est  tuée  que  très  tardivement  à  partir  du  centre, 
permettant  une  prolifération  périphérique  suffisante  pour  englober  les  parasites  au  fur 
et  à  mesure  de  leur  multiplication,  de  sorte  que,  si  la  tumeur  locale  est  très  volumi- 
neuse, l'infection  générale  (carcinose  aiguë  généralisée)  est  très  rare. 

On  peut  en  conclure:  que  toute  néoplasie  claveleuse  ou  cancéreuse  résulte  d'un 
processus  inflammatoire  de  type  épithélial  qui  représente  l'effort  défensif  de  l'or- 
ganisme pour  emmurer  le  parasite  dans  son  point  d'inoculation  ou  d'attraction  (^)  ; 


(')   Les  recherches  de  Prowazeck  viennent  confirmer  les  miennes. 

('^  )  La  pustule  d'inoculation  et  la  pustule  de  généralisation  sont  similaires  :  la  pre- 
mière résulte  du  transport  direct  exogène  'du  parasite  dans  un  point  favorable  ;  la 
seconde  résulte  de  l'attraction  vers  son  point  d'affinité  (épilhélium)  des  parasites 
libres  dans  le  sang. 

C.  K.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  30.)  1^9 


Io6o  ACADÉMIE     DES     SCIENCES. 

que   la    Uimeiir   cancéreuse   n'est  qu'une   /luslu/c   d'innculalinn    à    dévrlnppeinent 
indéfini. 

h' immunité  existe  pour  la  clavelée,  non  pour  le  cancer;  mais  elle  n'existe 
pas  davantage  pour  la  malaria  ou  la  syphilis. 

La  métastase  n'est  pas  davantage  opposable  à  la  nature  parasitaire  du 
cancer  : 

Toute  cellule  cancéreuse  ayant  une  hyperactivité  duraljle  exclusivement  adaptée  à 
la  défense  contre  des  parasites  déterminés  et  qui  subissent  son  altraction,  si  une  de 
ces  cellules  cancéreuses  en  karyokinèse  et  parasitée  est  emportée  dans  un  ganglion, 
elle  proliférera  et  englobera  les  parasites  néoforniés,  niellant  à  l'abri  les  cellules 
propres  de  l'organe  envahi,  et  produira  une  tumeur  dnnl  le  type  sera  nécessairement 
celui  de  la  tumeur  primitive.  La  métastase  dillere  donc  essenliellement  de  l'infection 
généralisée  :  elle  n  'est  qu  'une  greffe  de  cellules  cancéreuses  parasitées. 

La  nature  prolozoairienne  au  cancer  est  encore  affirmée  ])ar  ; 

1°  I^'exislence  de  tumeurs  épilliéliomnteusos  provoquées  chez  certains  aiiluinuv  par 
les  sporozoaires  dont  ils  sont  porteurs  :  ainsi  Cnccidinni  oviforme  produit  dans  le  foie 
du  lapin  des  lésions,  non  seulement  d'adénome  p;i|)ill;iire,  mais  tVépilliélinnia  vrai 
(biliaire  et  trabéculaire),  et  l'on  li-ouve  dans  ces  liiiiicuis  des  formes  évolutives  de 
C.  oviforme  identiques  aux  inclusions  du  cancer  et  de  la  clavelée. 

■1°  L'inoculation  de  Monocystis  aux  animaux  provoque  des  néoformalions  dnnt  les 
cellules  renferment  des  stades  évolutifs  du  j>arasite  en  toLit  semblables  aux  parasites 
du  cancer  et  de  la  clavelée. 

Le  cancer  est  donc  une  maladie  infectieuse  à  Protozoaires.  Cette  patho- 
génie m'a  permis  d'écrire,  pour  la  première  fois,  un  Chapitre  à' hygiène  pré- 
ventwe  du  cancer  : 

J'ai  montré,  avec  faits  à  l'appui,  le  rôle  joué  par  les  animaux  porleuis  de  sporo- 
zoaires (  poissons,  escargots,  lapins,  insectes),  soit  directement,  soit  |>ar  l'intermédiaire 
des  poussières,  de  l'eau,  des  légumes,  ou  d'animaux  pi([uants  comme  les  mouches 
(Congrès  de  Moscou,  1908),  et  aussi  l'importance  du  rôle  de  porte  d'entrée  joué  par  les 
orifices  soumis  à  des  traumatismes  qui  facilitent  la  pénétration  des  parasites. 


PATHOLOGIE  ANIMALE.  —  La  septicémie  tuberculeuse  aiguë  du  cobaye. 
Note  de  M.  Axdké  Jousset,  présentée  par  M.  Roux. 

Quiconque  a  voulu  confiriner  un  diagnostic  de  tuberculose  humaine  par 
l'inoculation  au  cobaye  s'est  heurté  à  certaines  diflicultés  dont  la  principale 


SÉANCE    DU    l.S    MAI    I908.  '061 

est  la  mort  prématurée  des  animaux  inoculés  avec  les  produits  suspects.  Le 
plus  souvent  ces  décès  anticipés  qui  se  produisent  en  quelques  jours  privant 
l'expérimentateur  du  diaiinostic  demandé  sont  attribués  à  tort  ou  à  raison  à 
une  infection  aigué  par  des  microbes  associés.  Celle  explication  n'est  plus 
de  mise  lorsqu'on  expérimente  non  plus  avec  des  humeurs  ondes  tissus  mor- 
bides, mais  avec  des  cultures  pures  de  bacilles  de  Koch.  Or,  même  dans  ces 
conditions  peuvent  survenir  des  décès  précoces  qu'ont  met  alors  sur  le 
compte  d'une  intoxication. 

En  cherchant  à  élucider  le  mécanisme  de  ces  morts  inexpliquées  nous  avons 
vu  qu'on  pouvait  à  cette  notion  tout  hypothétique  d'intoxication  substituer 
bien  souvent  la  notion  crinfection  aiguë  par  le  bacille  tuberculeux  lui- 
même. 

Lorsqu'on  pratique  simultanément  chez  un  grand  nombre  de  cobayes  une 
inoculation  sous-culanée  de  l)acilles  de  provenance  humaine  prélevés  sur 
une  culture,  la  maladie  expérimentale  peut  évoluer  chez  ces  animaux 
suivant  divers  modes.  C'est  d'abord  la  forme  nodulaire  commune  à  marche 
chronique  dite  encore  type  Villemin,  de  beaucoup  la  plus  fréquente,  où  les 
lésions  bien  visibles  commencent  par  une  adénopathie  caséeuse  satellite  pour 
finir  dans  un  délai  de  2  à  7  mois  par  une  éruption  de  tubercules  généralisée 
à  tous  les  viscères. 

Puis  une  forme  subaiguë  sur  laquelle  M.  Arloing  attirait  récemment 
l'attention,  qu'on  pourrait  encore  appeler  forme  discrète,  occulte  ou  histolo- 
giqiie  de  la  tuberculose  expérimentale,  qui  n'est  en  réalité  que  la  forme  pré- 
cédente inachevée,  où  les  lésions  simplement  ébauchées  dans  les  ganglions 
el  l.es  viscères  ne  sont  décelables  qu'au  microscope.  Elle  tue  les  animaux  en 
quelques  semaines.  Cette  forme  est  bien  moins  fréquente  que  la  forme  clas- 
sique. 

Enfin  quelques  rares  animaux  meurent  plus  rapidement  encore,  parfois  en 
quelques  jours  avec  un  amaigrissement  des  plus  marqués  pouvant  atteindre 
4  )  pour  100  du  poids  initial.  A  l'autopsie,  nulle  lésion  spécifique,  ni  chancre 
ni  altération  ganglionnaire  ou  viscérale,  visible  à  l'œil  nu  ou  au  microscope; 
la  rate  n'est  même  pas  très  tuméfiée;  il  y  a  bien  quelquefois  une  hémorragie 
péritonéaledont  le  point  de  départ  semble  être  le  foie;  on  peut  aussi  trouver 
de  la  congestion  pulmonaire  sous  forme  de  placards  ou  de  taches  disséminés 
sans  ordre;  mais  ces  faits  sont  inconstants  et  paraissent  en  tous  cas  insuffi- 
sants à  expliquer  la  mort.  Ce  qui  constitue  le  fait  essentiel  et  inattendu  c'est 
la  présence  chez  la  plupart  de  ces  animaux  de  bacilles  de  Koch  dans  le  sang. 


1062  ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 

Cette  bacillémie  est  d'ailleurs  assez  pauvre  ;  elle  n'en  est  pas  moins  suffisante, 
croyons-nous,  à  donner  la  clef  des  accidents  mortels.  Ajoutons  (ju'elle  n'est 
pas  seulement  cadavérique;  on  la  trouve  également  du  vivant  de  l'animal, 
souvent  dès  les  premières  heures  qui  suivent  l'inoculalion  sous-cutanée.  On 
peut  presque  la  prévoir  en  présence  d'une  cachexie  rapide  des  animaux. 
Tout  amaigrissement  dont  le  taux  quotidien  atteint  ou  dépasse  2  pour  100 
du  poids  initial  doit  la  faire  soupçonner  el  inciter  à  sa  recherche. 

Pour  ellectuer  celle-ci,  nous  utilisons  les  riiéllioJei  d'investigalion  ijaclérioscopique 
suivantes  : 

Si  le  sang  est  coagulé,  le  caillot  est  examiné  par  inoscopie.  Lorsque  le  sang  est 
liquide,  circonstance  plus  favorable,  nous  en  prélevons  o'"'',5  qui  sont  immédiatement 

mélangés  à   lo''"'  ou   i  2'"'°  d'un  liquide  cldorliydro-alcoolique  : 

Alcool  à  25" Soo'"' 

IICI  à  23"  Bauuié 1'°'' 

dans  lequel  la  dissolution  des  i;lnliule3  rouges  et  du  (irotoplasine  des  globules  blancs 
s'efléclue  parfaitement  sans  le  moindre  précipité  albumineux  el  sans  altération  des 
bacilles.  On  retrouve  aisément  ceux-ci  après  centiifugation  du  mélange  el  d  ubie 
coloration  du  culot  de  centrifugalion  au  milieu  des  noyaux  leucocytaires. 

Le  contrôle  par  l'inoculation  démontie  bien  qu'il  ne  s'agit  pas  de  pseudo-bacilles 
tuberculeux.  Il  doit  être  pralirjué  suivant  le  nio  le  sous-cutané  chez  plusieurs  cobayes 
el  à  des  doses  diverses.  Far  ce  passage,  on  obtient  soit  une  nouvelle  septicémie  aiguë 
sans  lésion,  soit  une  lubei'culose  nodulaire,  mais  à  marche  rapide  avec  des  lésions  vis- 
céiales  et,  en  particulier,  de  la  pneumonie  caséeuse. 

Telle  est  cette  infection  aiguë  du  cobaye  par  le  bacille  tuberculeux  hu- 
main qui  nous  païail  avoir  été  méconnut.'  jusipi'ici.  Klle  rappelle,  par  cer- 
tains côtés,  riiifeclion  que  provoquenl  le  bacille  aviaire  et  les  bacilles  homo- 
gènes de  MM.  Arloing  et  P.  Courmont,  infection  désignée  sous  le  nom  de 
type  Yersin,  bien  (|ue  dans  ce  type  morbide  onait  jusqu'ici  surtout  décrit 
des  lésions  viscérales  légères,  des  abcès  sous-cutanés  au  point  d  inoculation, 
en  somme,  des  cas  de  tu])erculose  discrète  et  subaiguë  plutôt  que  des  septi- 
cémies aiguës  pures.  Mais  l'analogie  est  grande  et  peut  fournir  un  nouvel 
argument  aux  partisans  de  l'unicité  des  deux  races  de  bacilles. 

Le  déterminisme  de  celte  variété  de  septicémie  nous  a  jusqu'ici  échappé. 
Elle  s'observe  inopinément,  par  séries,  avec  la  plus  grande  irrégularité, 
même  lorsqu'on  opère  avec  la  même  souche  de  bacilles  et  des  cobayes  de 
même  provenance  et  de  même  âge.  Telles  inoculations   nous  ont  fourni 


SÉANCE    DU    l8    MAI    190S.  Io()-i 

pour  100  animaux  jusqu'à  i5  morls  par  septicémie  aiguë  pour  5  inexpli- 
ipiées,  sans  seplicéiaie,  22  par  tuberculose  subaiguë  et  58  par  tuberculose 

chronique. 

La  l'orlc  proportion  de  cas  aigus  de  celle  série  nous  a  paru  tenir  plus  an 
mode  d'inoculalion  qu'au  degré  de  virulence  de  la  culture  elle-même  ou  à 
une  réceplivllé  particulière  des  sujets  d'expérience. 

Il  nous  a  paru,  notamment,  que  les  cultures  inoculées  sous  forme 
d'émulsions  fines  et  stables  obtenues  par  porphyrisation  prolongée  dans 
des  appareils  spéciaux  donnaient  une  grande  proportion  de  résultats  po- 
sitifs. 

Ajoutons  que  nous  avons  également  rencontré  cette  forme  d'infection 
bacillaire  aiguë  après  inoculation  de  tissus  ou  d'humeurs  de  provenance 
humaine.  Ces  faits  présentant  une  certaine  importance  cliniipie,  il  importait, 
croyons-nous,  de  signaler  celte  forme  essentiellement  dissimulée  de  la 
tuberculose  expérimentale  à  l'attention  des  médecins. 


PALÉONTOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  ruberciiles  et  tiges  fossiles  ^/'Kquisetuin. 
Note  de  MM.  P. -H.  Friti:i.  et  Rexé  Vigiier,  présentée  par  M.  Gaston 
Bonnier. 

Les  lignites  sparnaciens  du  département  de  l'Oise  contiennent  les  restes 
d'un  assez  grand  nombre  de  végétaux  fossiles;  les  cendrières  des  environs 
de  Noyon  sont  parliculièrement  riches  en  petits  corps  ovoïdes  et  en  frag- 
ments de  tiges  côtelées  qui  se  rencontrenl  dans  les  lits  marneux  désignés 
par  les  ouvriers  sous  le  nom  de  cordons. 

Ces  restes  sont  entièrement  pseudomorphisés  par  de  la  calcite,  et  parfois 
aussi  minéralisés  par  de  la  marcassile.  Les  matériaux  dont  nous  avons  entre- 
pris l'élude  proviennent  pour  la  plupart  de  Boucquy  et  de  Muirancourl; 
ilsapparliennenl  à  la  collection  du  Laboratoire  de  Géologie  de  la  Sorbonne, 
et  nous  ont  été  ol^ligeamment  communiqués  par  M.  Haug;  d'autres  échan- 
tillons sont  dus  aux  récoltes  de  l'un  de  nous. 

L'élude  de  ces  végétaux  nous  a  semblé  parliculièrement  intéressante,  car 
la  conservalion  des  échantillons  de  calcite  nous  a  permis  d'en  entreprendre 
l'étude  analomique. 

Les  petits  corps  ovoïdes,  examinés  simplement  par  les  caractères  extérieurs,  ont  été 


l"6'l  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

rapportés  par  Graves  (')  à  VEqaisetum  slellare,  Ivpe  de  la  collection  de  Pomel,  qui, 
d'ailleurs,  n'a  jamais  été  décrit  ni  figuré  par  cet  aiileiir. 

Ces  tubercules,  de  la  taille  iriine  datte,  portent  à  leur  sommet  la  trace  d'un  petit 
nonilire  de  folioles  disposées  en  \"erticil!e  ;  ils  rappellent  ainsi  le  finit  d'une  plante 
à  ovaire  adhérent  couronné  par  les  sépales;  aussi  lleer(-)  a-t-il  cru  y  reconnaître 
les  fruits  d'une  Rubiacée  qu'il  nomme  Gardénia  Mcriani.  et  Scliimper  (  ^)  adopte-t-il 
cette  manière  de  voir. 

L'élude  anatomique  nous  a  permis  de  reconnaili-e  qu'il  s'ae^issait  là  de 
tubercules  renflés  û'Eqiiiseluni  tout  à  fait  semblables  par  leur  structure  à 
ceux  des  espèces  actuelles  du  même  genre  :  la  masse  du  tubercule  était 
constituée  par  des  cellules  parenchymaleuses  à  parois  minces,  tandis  cpie 
vers  la  péripbérie  se  trouvaient  un  certain  nombre  de  faisceaux  libéro- 
ligneux  entourés  cliactm  par  une  gaine  de  cellules  endodermiques  à  cadres 
épaissis.  Ce  mode  d'organisation  est  le  même  que  celui  décrit  par  Plilzer^^) 
et  par  M.  Leclerc  du  Sablon('^)  dans  les  tubercub>s  des  Equisetum  de  nos 
contrées. 

Les  petites  tiges  cannelées  (lu'oii  trouve  dans  les  mêmes  gisements  que  les  tujjercules 
à^Equiseluin  slellare  n'ont  jusqu'ici  fait  l'objet  d'aucune  description.  L'examen 
d'une  section  transversale  de  ces  tiges  permet  de  les  rapporter,  sans  aucun  doute 
possible,  au  genre  lùjuiselam  :  on  y  observe  la  même  écojce  pourvue  de  grandes 
lacunes,  le  même  endoderme  externe  formant  un  anneau  festonné,  les  mêmes  faisceaux 
lihéro-ligneux  avec  lacunes  formées  aux  dé]ie/isdu  bois  primaire.  L'endoderme  interne 
manque,  comme  cela  s'obseive  dans  un  certain  nombre  d'espèces  actuellement 
\  ivanles. 

T(jiil  porte  à  croire  ipje  les  tiges  et  les  tuliercules  doivent  être  rappor- 
tés à  laméme  espèce;  mais,  comme  nous  n  avons  jamais  oljservé  de  conti- 
nuité entre  ces  deux  sortes  d'organes,  notis  donnerons  à  la  tige,  au  moins 
provisoirement,  le  nom  à' Equisetum  noviodunense. 


(')  Graves,    Essai  sur  la  Lopographie   géogiiosli(iuo    du    déparlcinent  de  l'Oise, 

i847,  p.7"8- 

C-*)  Meer,  Flora  Terliaria  HeUetiœ,  iSSg,  p.  io3. 

\^)  ScHiiut'ER,  Traité  de  Paléontologie  végétale,  t.  11,  p.  880. 

(')  Pfitzer,  Uuber  die  Schuzscheide  der  deutschen  Equiseten  {Pringsh.  Jahrb.. 
1867,  t.  VI,  p.  335). 

(*)  M.  Lkclerc  du  Sablo.n,  Sur  les  tubercules  des  E'/uisétacées  {Revue  générale  de 
Botanique,  1892,  t.  IV,  p.  97). 


SÉANCE  DU  l8  MAI  1908.  Io65 

L'intérêt  de  celte  Note  est  de  préciser  l'existence  du  genre  Equisetum  à 
l'époque  sparnacienne  en  faisant  connaître  la  structure  de  luljcrcules  et  de 
tiges  d'espèces  qui  semblent  identiques  aux  espèces  actuelles  par  leur  orga- 
nisation et  par  Imir  mode  de  vie. 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Utilisation  des  failles  pour  la  détermination  de 
la  densité  moyenne  de  la  Terre.  Note  de  M.  A.  Berget,  présentée  par 
M.  Deslandres. 

On  sait  que  la  détermination  de  la  densité  moyenne  de  la  Terre,  déter- 
mination (|ui  revient  à  celle  de  la  constante  K  de  la  gravitation,  peut  se 
faire  par  des  méthodes  diverses  :  les  unes  sont  des  méthodes  de  labora- 
toire, comme  celle  de  Cavendish,  reprise  et  perfectionnée  par  Cornu  et 
Vernon-Boys;  les  autres  sont  des  méthodes  qu'on  peut  appeler  géogra- 
pliiques  et  utilisent  l'attraction  produite  sur  un  corps  mobile  par  de  grandes 
masses  naturelles,  telles  que  des  montagnes  de  forme  et  de  nature  connues. 
Bouguer  et  La  Condamine  ont,  les  premiers,  tenté  l'expérience  en  mesu- 
rant la  déviation  imprimée  à  la  verticale  par  la  masse  du  Chimborazo,  et 
Maskelyne,  plus  tard,  reprit,  en  la  précisant,  cette  expérience,  utilisant 
l'attraction  du  mont  Shehallieu. 

La  difficulté,  dans  ces  utilisations  des  attractions  de  masses  monta- 
gneuses, réside  dans  révaluati(jn  de  la  masse  attirante,  dans  la  détermina- 
tion du  centre  d'attraction,  dont  la  position  doit  être  connue  avec  exacti- 
tude, la  force  étant  en  raison  inverse  du  carré  de  la  distance. 

J'ai  pensé  cju'on  pourrait,  dans  certains  cas  que  les  géologues  signaleront 
aisément  aux  physiciens,  employer  la  méthode  géographique  tout  en  sim- 
plilianl  ('■norméinent  le  calcul  de  la  masse  naturelle  attirante  :  il  suffit,  pour 
cela,  d'utiliser  les  /a«7/c^. 

Considéions  une  faille,  ou  plutôt  la  partie  émergée,  constituée  par  le  rejet.  Nous 
pouvons,  par  la  pensée,  reconstituer  la  couche  de  terrain  avant  rabaissenittit  de  la 
partie  affaissée  :  elle  formait  alors  une  strate  horizontale,  d'épaisseur  h,  de  densité  A; 
si  l'on  place  un  corps  de  masse  M  au  voisinage  du  niveau  supérieur,  assez  près  de  ce 
niveau  pour  que  sa  distance  à  la  surface  de  la  co'uche  soit  négligeable  par  rapport  aux 
dimensions  horizontales  de  celle-ci,  nous  aurons,  pour  exprimer  l'allraclion  /  de  la 
couche  complète  sur  le  corps  en  question,  la  formule 

(1)  /=27rA//M  X  k. 


io66 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


K  élaiU  la  constanle  de  la  gravitalion.  Cette  force  est  dirigée  suivant  la  verticale  pas 
sanl  par  le  centre  de  gravité  du  corps  attiré. 

Cela  posé,  imaginons  que  la  moitié  de  la  couche  atliraole  s'affaisse  pour  constituer 
la  faille,  léalisant  une  ca>sure  dirigée  suivant  un  plan  vertical.  Supposons  le  point  ai- 
tiré  M  placé  très  près  de  l'arèle  supérieure  de  cette  cassure.  L'attraction  ne  sera  plus 
dirigée  suivant  la  verticale  du  point  M,  mais  bien,  par  raison  de  symétrie,  suivant  une 


/ 


Fig.   1, 


droite  bissectiice  du  dièdre  droit  avant  pour  arêle  l'arèle  même  de  la  faille,  et  sa   va- 

f 
leur  sera -^,  en  supposant  que   la  distance  du   point   M   à  Tarète  soit  très  petite  par 

y/a 

rapport  à  la  hauteur  h. 

Cette  attraction  se  décompose  en  deux  forces,  toutes  deux,  égales  à  —tz  -4=>  c'esl-à- 

\i  o    i/o 


.  ./■ 


V2    V/2 


dire  à  '->  l'une  horizontale  «,  dirigée  perpendiculairement  à  l'arête,  et  l'autre  verti- 
cale }>.  Le  iil  à  plomb  sera  donc  dévié  d'un  angle  9  dont  la  tangente  a  pour  expres- 
sion le  rapport  de  la  force  a  au  poids  P  =  mg  du  corps  M,  c'est-à-dire 


taiig  a  := 


:  -â/(  K. 

g 


h\g 


On  peut  ainsi  calculer  la  sensibililé  de  la  uiélliode.  Supposons  h  =  100'". 
Prenons  pour  densité  moyenne  de  la  roche,  la  valeur  A  =  2,5,  et  admettons 
pour  K.  la  valeur  6,5  x  lo"';  ^g- est  égal  à  981*'".  On  a  alors 


tanga  zr: 
tailla  ^ 


3,i4  X  2,5  X  loooo  X  6,5 
981  X  100000000 


192000 


L'angle  a  a  donc  une  valeur  légèrement  su[)éricure  à  i",  pour  une  faille  dont 


SÉANCE    DU    l8    MAI    1908.  IO<'7 

le  rejet  aurait  une  hauteur  verticale  de  100™,  ce  qui  donnerait  un  peu  plus 
de  5"  pour  une  faille  de  Soo"  de  hauteur  (il  en  existe  de  cette  importance). 

Or  cette  sensibilité  de  5"  d'angle  est  précisément  celle  qu'avait  obtenue 
Maskelyne  dans  sa  célèbre  expérience  du  mont  ShehaUien,  puisque  la  somme 
des  deux  déviations  observées  au  nord  et  au  sud  de  la  montagne  était 
de  II".  La  montagne  exerçait  donc  sur  la  verticale  une  déviation  de  5",  5. 

Cette  déviation  peut  se  déterminer  par  l'observation  de  la  latitude  à  l'aide 
d'un  instrument  méridien,  comme  l'avaient  fait  Bouguer  et  Maskelyne  lui- 
même.  Mais  les  longs  calculs  de  cubature  et  de  prospection  de  la  montagne, 
calculs  qui,  pour  l'expérience  de  Maskelyne,  demandèrent  trois  années  de 
travail  au  géologue  Hutton,  sont,  comme  on  le  voit,  extrêmement  simplifiés 
par  cette  méthode.  C'est  ce  qui  m'a  déterminé  à  la  publier. 


OCÉANOGRAPHIE.    —    Étude  (les  fonds  marins  de  la  baie  de  la  Seine. 
Note  de  M.  .1.  Tiioulet. 

• 

M.  l'ingénieur  hydrographe  en  chef  de  la  Marine  Driencourt  a  effectué 
pendant  l'été  de  1907,  dans  la  baie  de  la  Seine,  une  série  de  sondages  et 
recueilli  ainsi  un  nombre  assez  considérable  d'échantillons  de  fonds  sous- 
marins  dont  il  a  bien  voulu  me  confier  l'étude.  Je  m'en  suis  servi  pour 
dresser  la  Carte  lithologique  détaillée  de  cette  région. 

On  peut  résumer  cette  lithologie  de  la  façon  suivante  : 

Les  fonds  de  la  baie  de  la  Seine  sont  formés  de  minéraux  provenant  de  la 
côte  crétacée  s'étendant  au  nord-est  du  Havre  vers  l'embouchure  de  la 
Somme  et  au  delà,  de  la  côte  occidentale  depuis  la  rive  gauche  de  la  Seine, 
le  long  du  Calvados,  de  la  presqu'île  du  Cotentin  et  de  la  Bretagne,  et  enfin 
de  la  Seine  elle-même.  Ils  sont  distribués  sur  le  fond  par  les  mouvements 
très  complexes  des  eaux  et  les  remous  auxquels  donnent  lieu  ces  mou- 
vements. 

Les  sédiments  sont  assez  uniformes  comme  nature  sinon  comme  dimensions.  Us 
sont  constitués  par  des  graviers  et  par  des  sables  avec  une  quantité  de  vase  faible  en 
réalité  et  qui  semble  beaucoup  plus  considérable  qu'elle  ne  Fest  réellement.  Très 
noire,  d'odeur  infecte,  elle  est  apportée  par  la  Seine  et  elle  est  le  résidu  des  égouts 
des  villes  de  Paris  et  de  Rouen  dont  la  matière  organique  et  le  sulfure  de  fer  se  sont 
condensés  autour  de  particules  argileuses  d'origine  continentale  qui  leur  servent  de 
noyaux,   tout  comme  les  particules  de  suie  condensent  autour  d'elles,  dans  l'air,  les 

C.   R.,   1908,   I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  20)  '  l*^ 


Io68  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

particules  de  vapeur  d'eau  pour  former  certains  brouillards.  Composée  surtout  de 
sulfure  de  fer,  elle  contient  du  pliosphore  qu'elle  apporte  à  la  mer  et  qui  se  retrouve, 
par  exemple,  dans  les  formations  de  fer  pisolitique  que  j'ai  signalées  au  large  de  New- 
haven,  dans  la  Manche,  et  qui  sont  analogues  aux  couches  de  minerais  de  fer  en  grains 
de  la  Lorraine  (').  Le  fait  offre  un  intérêt  pour  expliquer  la  genèse  de  ces  couches 
riches  en  phosphore.  Les  vases  se  coagulent  et  tombent  sur  le  fond  aussitôt  leur 
contact  avec  le-^  eaux  salées;  mêlées  aux  graviers  et  aux  sables,  elles  recouvrent  le  sol 
sous-marin  presque  partout  et  principalement  dans  les  localités  de  moindre  agitation 
des  eaux  ou  dans  les  centres  de  remous.  A  mesure  qu'elles  s'éloignent  de  terre,  par 
réaction  de  leur  sulfure  sur  le  carbonate  de  chaux  dissous,  elles  donnent  naissance  à 
du  sulfate  de  chaux,  à  de  l'oxyde  de  fer  et  perdent  leur  intense  coloration  noire.  Par 
endroits,  elles  s'indurent  et  créent  une  véritable  roche,  onctueuse  au  toucher,  noiie 
quoique  blanchissant  un  peu  à  l'air,  à  la  fois  calcaire,  sulfureuse,  ferrugineuse  et 
argileuse,  toute  farcie  de  coquilles  moulues.  Traitée  par  l'acide  azotique,  cette  roche 
fait  une  vive  effervescence  à  cause  des  particules  calcaires  qu'elle  contient,  laisse  un 
résidu  de  limonile  jaune  et,  avec  le  molvbdate  d'ammoniaque,  manifeste  la  présence 
du  phosphore  en  quantité  très  abondante.  Cette  formation  paraît  permettre  d'ajouter, 
au  mode  de  genèse  connu  des  nodules  phosphatés  par  accumulation  sur  le  fond  de 
-débris  d'animaux  marins  tués  par  la  rencontre  d'un  courant  chaud  et  d'un  courant 
froid,  un  second  mode  dû  à  l'apport  de  matière  phosphatée  d'origine  organique  par 
les  eaux  douces  à  l'embouchure  des  fleuves. 

Le  gravier  est  disposé  de  telle  sorte  que  sa  proportion  varie,  ]iar  places,  de  lôooà  i 
pour  100  de  sable.  Si  l'on  délimite  graphiquement  les  aires  d'égal  pourcentage  de  gra- 
vier, on  les  trouve  distribuées  en  trois  zones,  de  plus  de  5oo  pour  loo,  entre  5oo  et  5o 
pour  ICO  et  moins  de  5o  pour  loo,  grossièrement  concentriques,  la  plus  riche  en  gravier 
formant  à  une  douzaine  de  milles  au  large  une  bande  dirigée  de  l'Kst  à  l'Ouest,  à  peu 
près  dans  le  sens  et  le  prolongement  du  lit  de  la  Seine  près  de  son  embouchure.  Le 
gravier  contient  du  silex,  des  nodules  siliceux  de  la  craie,  quelques  rares  fragments 
de  roches  vertes  d'origine  bretonne,  des  coquilles  entières  ou  brisées  avec  serpules  et 
bryozoaires,  des  débris  d'animaux  divers  et  des  algues  calcaires  rouges. 

Les  grains  de  sable  arrivant  des  trois  sources  indiquées  précédemment  :  côte  Est, 
côte  Ouest  et  Bretagne  et  Seine,  sont  du  silex  et  des  nodules  siliceux  de  la  côte  Est, 
glauconie  assez  peu  abondante  apportée  par  le  fleu\e,  quartz  hyalin  et  cristallinique 
très  ari'ondi  et  par  conséquent  d'origine  lointaine,  feldspath  très  rare,  magnétite,  grains 
d'amphibole  de  Bretagne  très  attaqués  et  très  fins.  En  dernier  lieu,  venant  de  cette 
même  région  et  probablement  aussi  du  Morvan  par  la  Seine,  à  en  juger  par  l'extrême 
arrondissement  et  la  petite  taille  de  certains  de  ces  grains,  tourmaline  médiocrement 
abondante  quoique  se  rencontrant  à  peu  près  partout,  staurotide,  andalousite,  corindon 
(rubis  et  plus  rarement  saphir),  sphène,  zircon  assez  rare,  spinelle  et  surtout  grenat 
remarquablement  abondant,  presque  autant  que  dans  l'Iroise  devant  Brest. 


(')   Comptes  rendus,  t.  CXLV,  9  décembre  1907,  p.  la^i. 


SÉANCE  DU  l8  MAI  1908.  I069 

D'une  façon  générale,  dans  tous  ces  fonds,  la  proportion  de  carbonate  de 
chaux  varie  de  64  à  4  pour  100  du  sable;  les  zones  isocalcaires  sont  gros- 
sièrement parallèles  aux  zones  graveleuses,  les  plus  riches  en  calcaire  étant 
les  plus  éloignées  de  terre. 


M.  H.  Masse  adresse  à  TAcadémie  un  œuf  de  poule  ayant  la  forme  d'une 
gourde. 


La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie. 

G.  D. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séa>ce  du  18  mai   1908. 

Aperçu  sur  les  explorations  scientifiques  des  mers  et  des  eaux  douces  de  l'Empire 
russe,  par  J.-M.  Schokalsky  et  P.-J  Scbmidt.  (Exposition  marilime  internationale  de 
Bordeaux,  1907.  Section  scientifique  du  Ministère  de  l'Instruction  publique.)  Bordeaux, 
s.  d.;  I  fasc.  in-8°.  (Présenté  par  M.  Grandidier.  Hommage  de  M.  Jules  Schokalski.) 

Le  Neptunisnie,  souvenir  des  leçons  de  mes  maîtres  Daubrée,  Hébert,  Stanislas 
Meunier,  par  A.  Labat.  Paris,  J.-B.  Baillière  et  fils,  1908;  i  vol.  in-8°. 

Statistique  sanitaire  de  la  France,  i''  Partie  :  Villes  de  5ooo  habitants  et 
au-dessus,  année  1906,  11'  année.  (Ministère  de  l'Intérieur.  Direction  de  l'Assistance 
et  de  l'Hygiène  publiques,  5'=  Bureau.)  1907  ;  1  vol.  in-8°. 

Pyrenean  Geology,  hy  P.-W.  Stuart-Menteath  ;  Paris  I-VIIl.  Londres,  1907; 
7  fasc.  in-S".  (Adressé  par  l'auteur,  avec  7  opuscules  sur  le  même  sujet.) 

Die  Blindenverliàltnisse  bel  der  Lepra,  klinische  Studien  von  D"'  Med.  Leyder 
BoRTHE\;  mit  9  Textfiguren  und  7^  Photograpliien.  Christiania,  1902;  i  vol.  in-S". 
(Hommage  de  l'auteur.) 

Over  den  invloed  der  zelfinductie  in  telefoongeleidingen,  door  Nicolas  Koomans. 
Delft,  1908;  1  fasc.  in-8''. 

Over  de  toepassing  van  de  centrifugaalkracht  voor  de  scheiding  en  zuivering 
van  ertsen  en  kolen,  door  Ja.n  Karel  Van  Gelder.  Gravenhage,  1908;  i  fasc.  in-S". 


'°"°  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

La  énergie   naturali  deW  atmosfera  teneur»    ..nri;  «         r  •    ,•    ,- 

corpusco.a,.e  del  P.-of.  G.shpp.  P..zfvo  J^Fo"    .'9  6  '      a  f  r.r""'        ''"^™"" 

Annuaire  de  l'Unii-eriilp  ri»  'inr,u;„    ri  -  ^    „ 

M.  Vladjmir  Akimoff  adresse  une  «Pr;»  ^»  1      •  ' 

Écoles  industHelles.  4  fasc.Tn  8»  """''''  '^^"^^  '^"  '^"^""^  ■•"-«'  P-"'  'es 


(Séance  du  n   mai   igob.) 
Page  977,  ligne  6,  ««  lieu  de 
Note  de  MM.  H.  He.nriet  et  M.  Bonvssy, 
lisez 
Note  de  MM.  H.  IIenriet  et  M.  Bouyssy. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  n°  55. 


3 1835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièrement  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  fin  de  l'année,  deux  volumes  in-4°.  Deu« 
•une  par  ordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annqel 

du  !"■  Janvier. 

Pria:  de  l'abonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  M  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


chez  Messieurs  : 
.     Ferran  frères. 

.  Chaix. 
.     Jourdan, 

'  Ruff. 
.     Courtin-Hecquet. 

(  Gtrinlin  *t  Gr«««in. 

(  Siraudeau. 
.     Jérôme. 
Marion. 


Lorient. 


Lyon. 


chez  Messieurs  : 
1  Baumal. 
I  M"'  Texier. 

■  Cumia  et  Masson. 
\  Georg. 

Phily. 

Maloine. 

Vitte. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


.imsterdam  , 


i  Ferai. 

IX !  Laurens. 

(  Muller  (G.) 

Renaud. 

.  Derrien. 
F.  Kobert. 

I  Le  Borgne. 

1  Uzel  (réies. 

Jouan. 

■ry Dardel  et  Bouvier, 

)  Henry. 

(  Marguerie. 

i  Delaunay. 
I  Bouy. 

iGroffier. 
Ratel. 
Rey. 

iLauverjat. 
Degez. 


irg 

nt-  Ftrr 


le  . 


Drevet. 
Gratier  et  C". 


helle Foucher. 

[  Bourdignon. 
■'"* I  Dombre. 


I  Tallandier. 
iGiard. 


Marseille Ruât. 

\  Valal. 
Montpellier j  Goulet  et  fils. 

Moulins Martial  Place. 

Buvignier. 
Nancy 


Nantes 


Nice 


Grosjean-Maupin. 
Wagner  et  Lambert. 

Dugas. 

Veloppé. 

iBarma. 
Appy- 


Nîmes Debroas-Uuplan. 

Orléans Loddé. 


Poitiers. 


Blanchier. 
Lévrier. 


Rennes Plilion  et   Hommais. 

Rochefort -Girard  (  M»"  ). 

\  Langlois. 

Rouen \ 

[  Lestringant. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Toulon 


Figard. 


Toulouse  . 


l  Figai 
)  Allé. 
^  Giniel. 
■  \  Privai. 


IBoisselier. 
Pérical. 
Bousrez. 


Valenciennes  .  ■ 


\  Giard. 
/  Lemailre. 


chez  Messieurs  : 

i  Feikema     Caarei- 

"  \      sen  et   G'*. 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

iAsher  el  G". 
Friedlauder  et  fils. 
Kuhl. 
Mayer  el  Muller. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLamertin. 
Mayoleî  et  Audiarte. 
Lebègue  el  C". 

,  Solchek  et  C°. 
Bucarest j  Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C°. 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople  . .  Olto  Keil. 

Copenhague Hôsl  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Ilosle. 

Gènes Beuf. 

,  Eggimann. 

Genève )  Georg. 

(  Burckhardl. 

La  Haye Belinfante    frères. 

IPayol  el  G". 
Rouge. 
Sack. 
Barlh. 
Brockhaus. 

Leipzig <  Lorenlz. 

i  Twielmeyer. 
'  Voss. 
^  Desoer. 
i'«=« I  Gmisé. 


Londres 

Luxembourg . . 

Madrid 


Chez  Messieurs  : 

i. 

:lle  et  C' 


/  Dulau. 
.  I  Hachel 

(  Nuit. 
,      V.  Buck. 

/  Ruiz  elGi*. 

I  Romo. 


Milan  . 


Naples 


Dossat. 

F.  Fé. 

Bocca  frères. 

Hcepli. 
Moscou Taslevin. 

Marghieri  diGius. 

Pellerano. 

Dyrten  et  Pfaiffei. 

New-  York !  Slechert. 

(  Lemcke  et  Buechaer 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  el  C". 

Palerme Reber. 

Porto Magalhaes   et   Moniz. 

Prague Rivnac. 

Rio- Janeiro Garnier. 

l  Bocca  frères. 
l^ome j  Loescher  et  G'- . 

Rotterdam Kramors  et  fils. 

Stockliolm Nordi»U«  Boghaudel 

Zinserling. 


S'-Pétersbourg  . 


i  Wolff. 
Bocca  frères. 


ÎBrero. 
Rinck. 
Roseaberg  et  Sellier 

Varsovie Gebethner  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 

l  Frick 
Viennes j  Gerold  el  (?•. 

Zurich Rascher. 


iBLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  ; 

Tomes     !  à  31.   —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  iSâo.  )  Volume  in^"  ;  i853.  Prix 


25  fr. 

Toniès  siàBl".'  -  Ô^JanvienSDi  à  3i  Décembre  i865.)  Volume  in-4°;  1870.  Prix M  fr. 

Tomes  62  à  91.  —  (  i"  Janvier  1866  à  3i  Décembre  1S80.  )  Volume  m-r;   1889.  Prix ^a  'r- 

Tomes  92  à  121.  -  d"  Janvier  1881  à  3i  Décembre  .«g^-»  Volume  m-T;  1900-  l'rix ^o  'r. 


oiresur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'éprouvent 


IPPLÉMENT  ADX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

,V-Lmo.resurquelquespoinlsdelaPhys.o,ogiedes..lgues.parMM.A.D..B.setA.J.-J.SouE..-Mén,oi^^^^^^^^^^^^ 

.êtes,  par  M.  Hanskn.  1  Me^moire  sur  le  Pancréas  el  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  (fcns  les  phénomène,  digestif»,  P»'^'-'';""'^'^'"';^^ *..     j5  h-. 

:s  grasses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-4°,  avec  02  planches;  iS56. 
)    1.  —  Mémoire  su 
concours  de  i853, 
lenlaires,  suivant 
e  des  rapports  qu 

la  même  Lib.airie  les  Mémoires  de  l' Académie  des  Sciences,  et  les  Màowires  présentés  par  dirf.  SaTaats  à  l'Académie  de.  Sai.noe.. 


r  20. 

TAHIi:    I)i:S    AHTICLES    (Séance  du  18  Mai  19(>8.^ 


MEMOIRES   ET  COMMUNICATIONS 

l»KS  MKMliltRS   Kl    DKS    CORllKSPONDANTS   DE   L'ACADÈMIH. 


M.    Maiii:ei,   DErnicz.         Sur   If   filancmptil 

stalionnaire  des  oiseaux 

M.  GusTAV   Retzius   fait   Ip  iiiniagf   dr    |ilu- 


Pages. 


Pages. 
sieuiB  (■■preuves  de  pliotograpliies  d'un  ino- 
nuiuciil  ériijé  eu  l'iionneur  de  Descartes.     1004 


MEMOIRES  PRESENTES. 


M.    P.-W.    STUART-MrNTKATii    adresse     un 
Mémoire   intitulé  :  "  Stir  l'interprélalion 


des  ehari'iai;es  des  P\  renées». 


corresi»oni»ai\(;e. 


La  MrMcn-ALiTK  dk  la  vn.i.i:  de  Kaenza 
invile  l'Académie  à  se  l'aire  représenler 
aux  l''(Hes  du  Irois-eentiéme  anniversaire 
de  la  naissance  iVEiniigc/isIa  Toriicclli. 

M.  Jean  CiiARcoT  anminceà  l'Académie  que 
le  lancement  du  navire  de  l'Expédilioi] 
française  au  piMe  Sud  aura  lieu  le  lundi 
iS  mai  à  Sainl-Malo 

M.  le  PllÉ.SIDENT  «ÉNÉllAl.  DE  L'ASSOCIATION 
DE.S    MEDECINS    DE    LANGEE     FRANÇAISE     IIE 

l'Amérique  du  Nord  invite  l'.^cadémie  a 
prendre  part  au  quatrième  Congrès  gé- 
néral, à  Québec,  les  \»t-ii  juillet  J90S... 

M.  Paul  Renard.  —  Virage  des  aéroplanes. 

M.  Paul  Girault.  —  Sur  le  profil  des 
masses   polaires  de  dynamos 

M.  DE  Uroglie.  —  .Sur'  l'examen  ultra- 
microscopique des  cenires  chargés  en 
suspension  dans  les  ga/. 

M.  P.  Lanoevin.  —  Sur  la  recombinaison 
des  ions  dans  les  diélectriques 

M.  I''.  Charron.  —  tniluence  de  l'atmosphère 
ambiante  sui-  le  frollement  entre  corps 
solides 

M.  G.  Lime.  —  Auto-excitalion  d'un  alter- 
nateur triphasé  au  moyen  de  soupapes 
électrolytiques 

M,  L.  Bi.ocii.  —  Sur  les  dillèrences  de  po- 
tentiel de  contact  entre  métaux  et  li- 
quides  

M.  lioucHACOURT.  —  Radiogiapliie  des  pou- 
mons et  de  l'estomac  des  fcetus  et  des 
entants   niOrt-nés 

M.  Gaston  (-Jaillard.  —  Observations  sur 
le  temps  employé  par  les  corps  poui"  se 
dissouilre 

M.  A.  Garga.m  de  Moncetz.  —  Sur  une 
action  photographique  de  la  lumière 
infra-rouge 

M.  Victor  Henri.  —  Elude  cinématogra- 
phique des  mouvements  browniens 

M.  .\.  DuRoiN.  —  Sur  les  iodomcrcurates 
de  thorium  et  d'aluminium ;. . . 

MM.  Paiil  Leheai  et  Pierre  .Iolihois.  - 
Sur  les  composés  délinis  du  silicium  et 
du    palladium 

Bulletin  bibliographique 

Krhata 


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lOO.J 
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I  O  I ,'( 


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102S 


M.  Imi.  I'0/.zi-Iîsi:(it.  —  .Mélhode  de  dosage 
volurnélrique  de  l'acide  lartrique  dans  les 
tartres  et    les   lies 

M.  LÉO  \'ii;non'.  —  Élimination  de  l'oxyde 
de  carbone  lin  sa/,  de   houille 

MM.  LesI'Iau  cl  l'ARisELLE.  —  Sur  li-  pro- 
pargylcarbinol. 

M.  V.  AuoER.  ~  Sur  les  dérivés  trihalo- 
génés  mixtes  du  méthane 

M.  H.  Fossi:  Sur  la  constilulion  des 
corn  binai  son  ^  du  lélraméthyldiaminobenz- 
liydrol  avec  (jueiques  flérivés  métliyb'-- 
nK)ues 

MiM.  V.  Gi'Vot  cl  P.  PiGNEr.  —  Sur  quelques 
colorants  orlludienzylés  du  triphénylmé- 
I  liane 

M.  L.  Bren'iz.  —  Sur  la  cytologie  du  la- 
byrinthe rénal  des  'l'hysanoures 

M.  Paui.  IIali.ez.  —  Biologie  d'un  Hliabdu- 
cœle  parasili'  du  (  ardium  edule  L 

\l.\l.  Cluzet  et  Bassal.  —  De  l'action  des 
rayons  X  sur  l'évolution  de  la  glande 
mammaire  pendant  la  grossesse  chez  la 
lapine 

MM.  H.  Do.MiNici  et  Kauhe-BeaUlieu.  — 
De  larrèt  et  du  séjour  prolongé  du  sul- 
fate de   radium  dans   les  tissus  vivants... 

M.  Loiiis  Lai'icôue.  —  Sur  la  théorie  de 
l'excitation  électrique 

MM.  .I.-K.  AiiEi.ous  et  E.  Bardier.  —  Essai 
de  séparation  des  substances  hyperten- 
sives  de   l'urine   normale 

M.  E.-.l.  Bosc.  —  Kpithélioma  claveleux  et 
nature  |>arasitaire  du  cancer 

M.  .'Vndre  .Iousset.  —  La  septicémie  tuber- 
culeuse aiguë  du  cobaye 

.MM.  P. -II.  l'niTEi.  et  René  VlGLiER. —  Tu- 
bercules et  tiges  fossiles  A'Equiselam. . 

M.  A.  Berget.  —  Utilisalion  des  failles 
pour  la  détermination  de  !a  drnsit<'î 
mo>crine  de  la  Terre 

M.  J.  TiloLi.ET,  —  Elude  des  fonds  marins 
de  la  baie  tic  la  Seine 

\1.  II.  Masse  adresse  à  l'Académie  un 
(,  leut  de  poule  ayant  la  forme  d'une 
gourde  '■ 


lO.'il 

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1067 

1069 
1069 


PARIS.     -     IMPRIMERIE    G  AUTH  1ER- V  ILLA  R  S  , 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

Le  Gérant  :  Gauthiee-Villabs. 


il' 


1908 

PREMIER  SEMESTRE. 


X    '  J 


COMPTES 

HEBDOMADAIRES 

DES    SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.   LBS   SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


N  21   (25  Mai  1908). 


^  PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES   SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Auguslins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  «EL4TIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

ADOPTÉ    DANS   LES    SÉANCES   DES    23    JUIN    1862    ET    24    MAI    1870 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  r Académie SQ  composent  des  extiaits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  Panalyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  caliier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

36  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1".    —  Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 

ouparunAssociéétrangerdeTAcadémie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 
Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  32  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie ;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de    ces  Notes   ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  ( 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séanc 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   -  Impression  des  travaux  des  Sa 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  pers( 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  1 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'i: 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requi; 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  non 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  e? 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  rt, 
à  rimprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  t) 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  ren 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dac 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.   -  Planches  et  tirage  à  pari. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  plancl 
ni  figures.  1 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  sérail 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compt' 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  < 
leurs  ;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 


Article  ô. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrât! 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rend, 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pr 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académia  aui  dp«iront  «,;.,»  ^      ,  ..        . 

déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Lmed  'Tp  ecTdJ ?/"  "  T^T  "''  "f  '  '"'  S^"'»-"^  P-pétuel,  sont  priés   de  1 

_  samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5».  Autrement  la  présentation  sera  remis,  à  la  séance  suivant 


11 


ro 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

* 
SÉANCE  DU  LUNDI  26  MAI  1908. 

PHÉSIDENCE  DE  M.   H.  BECQUEREL. 


i^ie:»ioiues  et  commuivications 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

PHYSIQUE    VU    (jLOBE.    —    Sur    lu    rccente   éruption    de    l'Etna 
(^Taorminn,  ij  mai  1908).  Note  de  M.  A.  Lacruix. 

Seize  années  se  sont  écoulées  depuis  la  dernière  éruption  de  l'Etna  (sur- 
venue en  1892).  C'est  deux  fois  et  demie  l'intervalle  moyen  séparant  deux 
éruptions  complètes,  d'après  les  statistiques  correspondant  aux  i5o  der- 
nières années  (Riccô).  Les  phénomènes  d'activité  assez  intenses,  se  mani- 
festant dans  le  cratère  central  depuis  1906,  pouvaient  faire  penser  cju'une 
éruption  était  prochaine.  Elle  vient  de  se  produire,  mais,  contrairement  aux 
prohahililés,  elle  a  été  de  peu  d'importance  et  d'une  brève  durée;  l'avenir 
"dira  si  elle  constitue  un  fait  isolé  dans  l'histoire  du  volcan  ou  si  elle  n'inau- 
gure pas  plutôt  un  nouveau  cycle  d'activité,  tel  que  l'Etna  en  a  présenté 
tant  d'exemples. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  siège  de  cette 'éruption  se  trouve  dans  une  région 
distincte  de  celle  où  se  sont  produites  les  dernières  grandes  éruptions  de 
i883,  1886,  1892.  Celles-ci  ont  eu  lieu  sur  nue  même  fente  radiale  partant 
du  cratère  et  orientée  Nord-Sud.  L'éruption  récente  s'est  produite  sur  le 
flanc  sud-est  de  l'Etna,  dans  les  escarpements  qui  dominent  le  fond  du  Val 
del  Bove,  et  un  peu  au-dessous  des  bouches  de  l'éruption  de  1819;  sa  fente 
caractéristique  a  une  direction  moyenne  Nord-Ouest,  son  prolongement  ne 
passe  pas  par  le  cratère  central. 

Succession  (/es phénomènes  de  l' éruption.  —  Voici  quelle  a  été  la  succession 
des  phénomènes,   d'après    les   renseignements    que   m'ont   obligeamment 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  21.)  l4l 


1072  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

fournis  MM.  Ricco  et  G.  Platania  et  d'après  ceux  que  j'ai  recueillis  moi- 
même  cà  Zafferana  : 

Le  2()  avril,  cà  partir  de  5'' 20™  du  malin,  les  instruments  séismiijues  de 
l'Observatoire  de  Calania  enregistrent  de  petits  mouvements  du  sol,  qui 
vont  en  s'accentuant  jusqu'à  ()''22"',  heure  de  rouvertiue  d'une  fente  excen- 
trique sur  laquelle  se  produisent  des  bouches  cruptivcs.  A  5'' 55"'  un  det^a- 
gemenl  de  vapeurs  noires  avait  été  constaté  au  cratère  central.  Pendant 
toute  la  journée  celui-ci  et  les  nouvelles  bouches  donnent  des  projections, 
dont  i'intensilé  parait  avoir  été  alternante.  Des  cendres  tombent  sur  le 
volcan  et  sont  transportées  par  le  vent  jusqu'à  Aci-Reale,  entre  8''3o™  et  1 1'' 
environ. 

Deux  courants  de  lave  s'échappent  de  l'extrémité  méridionale  de  la  fente 
et  vienneilt  s'étaler,  après  s'être  réunis,  jusqu'à  environ  4*""  de  leur  point  de 
sortie  sur  les  laves  du  fond  du  Val  del  Bove.  Leur  nuu'che  a  été  rapide,  car 
le  3o  avril,  à  io''io"'  du  matin,  l'exlrémilé  de  la  coulée  n'avançait  plus 
qu'avec  une  extrême  lenteur;  le  lendemain,  elle  était  virlucllement  arrêtée. 

Pendant  cette  même  journée  du  3o  avril,  le  cratère  a  continué  à  donner 
des  projections  avec  une  intensité  iutermillenlc;  la  dernière  de  quelque 
importance  a  eu  lieu  à  5''2o'"  du  soir,  (^uaul  aux  bouches  nouvelles,  elles 
étaient  à  peine  actives. 

Depuis  lors,  le  cratère  central  fumotte  et  les  bouches  récentes  ne  donnent 
que  par  intermittence  d'imperceptibles  boulfées  de  vapeurs. 

La  cessation  de  l'activité  éruptive  a  été  le  signal  de  la  reprise  des  trem- 
blements de  terre  qui  persistent  encore  aujourd'hui.  Ils  se  font  sentir  sur  le 
versant  sud-est  du  volcan  (Zafferana,  Bongiardo,  S.  Venerina,  etc.)  jusiju'à 
Aci-Reale,  avec  assez  d'intensité  pour  fissurer  ou  renverser  des  murs  et 
effrayer  les  habitants,  au  pdint  que  beaucoup  d'entre  eux  ont  quitté  leurs 
maisons  et  cam])ent  à  l'extérieur. 

Celte  éruption  qui,  pour  sa  brièveté,  peut  être  comparée  à  celle  de  iSiSJ, 
est  reiuanjuable  par  le  peu  d'inlensilé  et  le  peu  de  durée  de  ses  phénomènes 
explosifs.  Cette  particularité  a  été  très  favorable  à  Tétude  de  la  fente  érup- 
tive à  laquelle  je  me  suis  plus  spécialement  attaché.  Toutes  les  fois,  en  effet, 
qu'à  l'Etna,  les  phénomènes  explosifs  se  prolongent  pendant  quelque  temps, 
et  c'est  le  cas  le  plus  général,  les  bouches  qui  s'ouvi-enl  sur  la  fente  ne  tardent 
pas  à  se  transformer  en  cônes  plus  ou  moins  réguliers,  creusés  d'un  cratère, 
par  suite  de  l'accumulalion  sur  place  des  produits  de  projection.  Dans  le 
cas  actuel  au  contraire,  les  j)liénomènes  explosifs  ayant  cessé  prescpie  immé- 
diatement, la  fente  et  les  bouches  qui  la  jalonnent  ont  conservé  leur  forme 


SÉANCE    DU    2,5    MAI     l()o8.  I073 

première  et  sont  restées  entièrement  à  découvert.  C'est  grâce  aussi  à  la 
cessation  complète  des  phénomènes  violents  que  j'ai  pu  atteindre  la  fente, 
qui,  par  suite  de  sa  position  topographique  sur  une  pente  très  raide  cou- 
verte de  neige,  eût  été  inaccessible  en  toute  autre  circonstance. 

Dans  une  série  d'excursions  fort  pénibles,  effectuées  de  Zafferana,  en 
compagnie  de  M.  G.  Platania,  il  m'a  été  possible  d'examiner  à  loisir  la 
partie  du  volcan  où  se  sont  déroulés  ces  rapides  phénomènes. 

Lafenle.  —  La  position  de  la  fente  est  facile  à  définir,  car  elle  est  comprise 
entre  deux  accidents  topographiques  du  flanc  sud-est  de  l'Etna,  célèbres 
par  le  grand  nombre  des  dykcs  de  laves  anciennes  qu'ils  renferment  :  la 
Serra  Giannicola  picola  au  Nord  et  la  Serra  Giannicola  grande  au  Sud. 
Sa  direction  est  Nord-Ouest  dans  sa  partie  principale;  mais,  après  avoir  tra- 
versé la  seconde  de  ces  arêtes  montagneuses,  à  un  petit  col  (altitude  envi- 
ron 2275'")  situé  entre  les  rochers  Guardiano  et  Castello,  elle  se  redresse 
un  peu  dans  la  direction  du  méridien.  Sa  longueur  est  supérieure  à  1'"°  et 
l'altitude  de  son  extrémité  septentrionale  avoisine  2.300"'. 

Sur  sa  portion  principale,  comprise  entre  les  deux  Serras,  se  sont  ouvertes 
une  série  de  bouches,  qui  n'ont  été  le  siège  que  d'explosions  ;  il  en  existe  au 
moins  sept  principales.  Ce  sont  de  grandes  cavités  grossièrement  circulaires, 
rappelant  celles  produites  par  une  explosion  de  dynamite.  Leur  profondeur 
est  de  i5'"  à  20'";  leur  diamètre,  qui  est  variable,  est  en  moyenne  deux  ou 
trois  fois  plus  grand. 

Elles  sont  en  partie  comblées  par  les  déiiris  de  leurs  parois  entaillées  à 
pic.  Ij'une  d'elles,  de  petite  dimension,  située  au  sud  du  col  du  Castello, 
montre  sur  une  de  ses  parois  la  neige  à  vif  sur  environ  a'"  de  hauteur. 

Les  matériaux  qui  entourent  ces  bouches  sont  surtout  des  débris  du  vieux 
sol,  mélangés  à  une  proportion  relativement  peu  inq^ortante  de  magma 
neuf.  Les  phénomènes  explosifs,  qui  se  sont  produits  par  ces  bouches,  ont 
donc  été  surtout  vulcaniens.  Cependant  M.  Ricco  m'a  signalé  que,  le 
29  avril  à  3''  du  soir,  un  observateur,  placé  au  pied  sud  de  la  Montagnola, 
a  vu  dos  jets  de  feu  s'élever  de  cette  fente.  Elle  a  donc  été  aussi  le  siège  de 
projections  strond)oliennes.  Actuellement,  les  bords  des  bouches  éruptives 
et  les  fissures  du  sol  qui  réunissent  celles-ci  sont  garnis  de  fumerolles 
acides,  dont  la  température,  là  où  j'ai  pu  la  mesurer,  ne  dépasse  guèie  celle 
de  la  fusion  du  zinc  (/|  12"  C.  ) 

La  lave.  —  La  lave  est  sortie  par  deux  groupes  d'ouvcLtures,  situées  à 
l'extrémité  méridionale  de  la  fente,  c'est-à-dire  dans  sa  partie  la  plus  basse. 
Une  première  coulée,  la  moins  importante,  a   longé  le   flanc  nord   de   la 


1074  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Serra  Giannicola  grande  ;  son  point  de  sortie  se  trouve  au-dessous  des 
bouches  explosives  situées  sur  la  fente.  Il  correspond  sans  doute  à  une 
fissure  radiale  en  relation  avec  celle-ci  et  ouverte  dans  les  matériaux  peu 
cohérents  de  cette  partie  de  la  montagne.  La  coulée  la  plus  importante  a 
été  émise  par  l'extrémité  même  de  la  fente  et  sur  le  versant  sud  de  la  Serra 
Giannicola  grasde.  Cette  portion  eiFusive  de  la  fente  longe  très  sensible- 
ment l'un  des  dykes  anciens  du  Castelio.  Elle  est  orientée  presque  Nord- 
Sud  ;  elle  est  rectiligne  et  encore  béante.  Elle  constitue  un  fossé  d'une 
centaine  de  mètres  de  longueur  ayant  de  lo""  à  20™  de  largeur;  ses  parois 
sont  entaillées  à  pic  dans  les  tufs  anciens  ou  limitées  par  le  dyke  du  Cas- 
telio. 

La  lave  à  surface  très  scoriacée  remplit  ce  fossé  jusqu'à  environ  2'"  de  ses 
bords;  ceux-ci  sont  recouverts  par  une  sorte  de  bouclier  de  lave  très  scoria- 
cée, se  déversant  vers  l'extérieur  et  jouant  le  rôle  de  moraine  latérale;  il 
est  parcouru  par  des  fissures  parallèles  aux  bords,  d'où  s'échappaient,  le 
10  mai,  des  fumerolles  sèches,  qui  en  rendaient  l'abord  difficile.  Au  moment 
de  l'éruption,  la  lave  ne  s'est  donc  pas  simplement  écoulée  vers  le  bas  de  la 
montagne  par  la  fente  largement  ouverte,  mais  elle  a  en  outre  bavé  de  part 
et  d'autre  de  la  cavité  béante.  C'est  grâce  à  ce  phénomène  que  s'est  produit, 
à  l'est  de  la  fissure,  un  rudiment  de  coulée,  qui  est  venu  encercler  la  partie 
supérieure  d'un  lambeau  de  terrain  ancien  (contenant  un  dyke^,  qui  forme 
aujourd'hui  un  îlot  au  milieu  de  la  lave  récente. 

Je  n'entrerai  pas  dans  le  détail  de  la  structure  de  la  coulée  qui,  à  la  sortie 
de  la  fente,  s'étale  bientôt,  «nveloppe  encore  un  îlot  de  terrain  ancien,  puis, 
après  être  descendue  le  long  d'une  pente  atteignant  localement  35",  arrive 
au  pied  de  la  Serra  Giannicola  grande,  bocdée  par  des  moraines,  tpii  dimi- 
nuent il  mesure  que  la  pente  devient  moins  forte.  La  coulée  se  répand 
ensuite  au  fond  du  Val  del  Bove  sur  une  surface  relativement  plane,  puis 
recouvre,  sur  une  partie  de  leur  trajet,  les  laves  de  18  19  et  de  i852. 

Les  alentours  de  la  fente  effusive,  dans  un  rayon  d'environ  25™,  sont 
couverts  de  débris  de  magma  neuf,  sous  forme  de  grosses  bombes  légères 
à  cavités  globulaires,  de  fragments  contournés  ou  de  morceaux  informes, 
qui  cessent  brusquement.  Ils  sont  le  résultat  de  projections  peu  violentes, 
résultant  d'explosions  hawaïennes,  plutôt  que  stromboliennes.  Celte  opinion 
peut  s'appuyer  non  seulement  sur  leur  structure  et  leur  disposition  sur  le 
sol,  mais  encore  sur  une  observation  de  M.  G.  IMatania  qui,  regardant,  des 
environs  d'Aci-Ueahî,  avec  une  longue  vue,  les  bouches  de  sortie,  a  vu 
entre  8''  et  (j^  du  soir  la  lave  s'élever  de  ce  point  en  masses  continues, 


SÉANCK    DU    25    MAI    1908.  10-5 

simulant  le  jet  d'une  fontaine,  alors  que  de  loin  en  loin  apparaissait  une 
gerbe  de  débris  incandescents.  11  est  très  vraisemblable  que,  si  les  phéno- 
mènes explosifs  avait  persisté  pendant  quel(jues  jours  sur  cette  fente,  il  se 
serait  [irotliiit  un  cône  de  débris  au  point  (pii  vient  d'être  étudié. 

Il  me  reste  à  signaler  sur  Tun  des  îlots  de  terrain  ancien  é[)argné  par  la 
lave,  l'existence  d'une  bouche  ayant  fourni,  sans  projections,  un  petit  cou- 
rant de  lave  se  réunissant  bientôt  à  la  coulée  principale.  Il  est  intéressant 
en  ce  sens  qu'il  a  été  sans  doute  alimenté  par  une  fêlure  du  sol,  transversale 
à  la  fente  principale,  et  traversant  souterrainement  un  dyke  ancien  à  peu 
près  parallèle  à  celle-ci. 

La  lave  récente  minéralogiquement  semblable  à  celle  des  éruptions  pré- 
cédentes, appartient  d'une  façon  presque  uniforme  au  type  fragmentaire 
scoriacé,  sauf  vers  l'extrémité  de  la  coulée  où,  sur  une  petite  surface,  on 
distingue  une  structure  cordée  grossière,  morcelée  par  le  retrait.  En  ce 
point,  la  lave  renferme  d'énormes  cavités  huileuses  à  parois  slalactiformes. 
Cette  structure  fragmentaire,  qui  est  celle  que  possédait  la  lave  du  8  avril 
K)o6  au  Vésuve,  s'explique  bien  parla  rapidité  avec  laquelle  s'est  eHéctué 
l'épanchement,  alors  que  les  portions  cordées  résultent  d'un  éclusage  produit 
au  moment  où  la  lave  était  près  de  s'arrêter. 

Phénomènes  d'érosion  dus  à  ta  lave.  —  La  coulée  du  nord  de  la  Serra 
Giannicola  grande,  avant  de  venir  s'accoler  à  la  coulée  principale,  arrive 
brusquement  sur  un  talus  à  pente  extrêmement  raide  et  y  détermine  des 
phénomènes  d'érosion  tout  à  fait  curieux,  car  ils  sont  comparables  à  ceux 
que  déterminerait  dans  les  mêmes  conditions  un  torrent  boueux.  Elle  tombe 
tout  d'abord  en  cascade;  la  pente  étant  trop  forte  pour  (jue  la  lave  ait  pu 
s'y  accumuler,  la  coulée  s'amincit,  mais,  la  pente  diminuant  bientôt,  le 
courant  a  entamé  le  sol  peu  cohérent,  s'y  creusant  ainsi  un  lit  encaissé  par 
des  parois  à  pic  qui  peuvent  atteindre  2'"  de  hauteur.  Ce  lit  se  distingue  de 
la  fente  eiVusive  décrite  plus  haut  par  sa  sinuosité,  par  l'absence  de  produits 
de  projections  et  de  moraines  sur  ses  bords.  Un  peu  plus  bas,  la  pente 
s'atténuant  encore,  ce  lit  devient  de  moins  en  moins  profond,  puis  la  lave 
s'étale  en  remblais  à  la  surface  du  sol  pour  aller  se  réunir  à  la  coulée  princi- 
pale. Les  nombreux  blocs  de  matériaux  du  vieux  sol  non  transformés  qui  se 
trouvent  à  la  surface  de  cette  coulée  s'expliquent  facilement  par  les  détails 
qui  viennent  d'être  donnés. 

Rareté  des  fumerolles.  —  L'une  des  parliculaiités  de  celte  éruption  a 
consisté  dans  le  peu  d"iutensité  des  fumerolles.  Je  n'ai  observé  le  type  à 
chlorure  de  sodium  que  sur  les  bords  mêmes  de  la  fente  elîusiTe.  Sur  la  lave 


1076  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

elle-même  se  trouvaient  quelques  fumerolles  alcalines  à  salmiac,  très 
nettement  délimitées  et  fort  actives.  Enfin  j'ai  sii^nalé  plus  haut  l'abondance 
dos  fumerolles  acides  sur  le  bord  même  des  bouciies  explosives;  je  n'en  ai 
pas  vu  ailleurs. 

Relation  des  matériaux  ériiplifs  et  des  névés.  —  La  région  de  la  fente  et 
des  parties  hautes  des  coulées  est  encore  couverte  de  neige.  (Jelle-ci  n'a  été 
fondue  qu'au  contact  immédiat  de  la  lave.  On  peut  la  voir  intacte  à  cjuelques 
mètres  des  coulées  et  j'ai  relaté  plus  haut  qu'une  paroi  d'une  des  bouches 
explosives  est  constituée  par  un  névé,  coupé  comme  à  rem[)orLe-pièce. 

Dans  un  rayon  de  plusieurs  kilomètres,  la  neige  est  recouverte  par  des 
lapilli  scoriacés  très  vitreux  qui,  à  quehpies  centaines  de  mètres  de  la  bouche 
ellusive,  forment  une  couche  continue  de  plusieurs  centimètres  d'épaisseur. 
La  structure  de  ces  scories  pi'rmet  d'assurer  qu'elles  ont  été  rejetées  à  l'état 
incandescent  et  pâteux;  leur  refroidissement  superficiel  a  été  assez  rapide  et 
leur  conductibilité  assez  faible  pour  ne  pas  fomhe  la  neige.  Les  avalanches 
se  produisant  çà  et  là  déterminent  le  mélange  stable  de  ces  matériaux  d'ori- 
gine si  différente.  Là  où  l'action  du  soleil  est  suffisamment  énergique,  la 
fusion  de  la  neige  s'elléctue  lentement.  Les  surfaces  desséchées  se  couvrent 
ensuite  d'enduits  dus  à  la  cristallisation  des  sels  contenus  par  les  cendres  au 
moment  de  leur  projection. 

Je  me  propose  de  faire  incessamment  l'ascension  du  cratère  central,  pour 
étudier  les  modifications  qu'il  a  pu  présenter  et  surtout  pour  rechercher 
dans  quelles  limites  il  a  contribué  à  fournir  ces  scories  légères,  qui  se  ren- 
contrent dans  le  Val  del  Bove  et  qui  pour  l'instant  me  semblent  provenir 
surtout  des  bouches  ayant  fourni  la  lave. 


MEMOIRES   LLS. 

BACTÉRIOLOGIE.  —  Sur  les  propriétés  activantes  des  séritms  d'animaux  sains 
et  d'animaux  tuberculeux  ou  tuherculinés  à  i'égaid  du  venin  de  cobra; 
par  MM.  A.  Cu.mette,  L.  Massoi.  et  C.  Gukiu.v. 

Dans  une  iNote  précédente,  en  collaboration  avec  M.  Breton  [Comptes 
/-eWtAy,  3()  mars  H)o8),  deux  d'entre  nous  ont  indiqué  quelessérumsd'homnies 
ou  (le  bœuf  tuberculeux  (non  cachectiques)  renferment  une  proportion  d'un 
composé  lécithinicpie  décelable  par  la  [U'opriété  (juc  possède  cette  substance 
de  conférer  au  venin  de  cobra  le  pouvoir  d'héniolyser  les  globules  rouges  du 


SÉANCE    DU    2^5    MAI     l()o8.  IO77 

sang  des  différentes  espèces  animales,  alors  que  le  sérum  des  nouveau-nés 
ou  des  individus  sains  et  celui  des  veaux  indemnes  de  tuberculose  est  con- 
stamment inactif  à  Tégard  du  même  venin. 

Nous  avons  également  montré  que  celte  propriété  activante  de  certains 
sérums  pathologiques  à  l'égard  du  venin  est  bien  due  à  la  lécithine  qu'ds 
renferment  (probablement  à  l'état  de  lécilhide  d'albumine),  puisque  l'acti- 
vation  se  manifeste  aussi  nette  après  qu'on  a  chauffé  ces  sérums  à  58°  pen- 
dant I  heure,  ou  qu'on  a  pris  soin  d'annihiler,  par  l'addition  d'une  quantité 
suffisante  de  chlorure  de  calcium,  l'action  des  acides  gras  activants  que 
beaucoup  de  sérums  normaux  contiennent  à  l'état  frais. 

Nous  nous  sommes  proposé  d'étendre  nos  recherches  dans  le  même  sens 
en  étudiant  les  sérums  d'un  grand  nombre  d'animaux  de  divers  espèces, 
sains  ou  tuberculeux,  et  en  cherchant  à  préciser  l'influence  de  l'imprégna- 
tion tuberculinique  sur  les  décharges  de  lécithine  dans  le  sang. 

Nos  expériences  ont  porté  sur  le  bœuf,  le  cheval,  le  mouton,  la  chèvre,  le 
porc,  le  chien,  le  lapin,  le  cobaye  et  le  rat. 

La  substance  lécithinique  que  renferment  les  divers  sérums  peut  être 
fixée  in  vitro  par  les  bacilles  tuberculeux  et  par  les  solutions  de  luberculine 
précipitée  à  froid  à  5  pour  1000. 

La  réaction  d'activation  s'observe  et  se  mesure  très  aisément  de  la  ma- 
nière suivante  : 

Dans  une  série  de  tubes  à  essai  A,  B,  C,  ...,  on  met  en  présence  o""',  i ,  o''"",  2, 
■o"="'',3,  ,  .  .  du  séiuru  à  étudier,  préalablement  privé  d'alexine  par  1  tieiire  de  chauf- 
fage à  58°.  On  ajoute  à  chaque  tube  o™',  .5  d'une  éniulsion  à  5  pour  100  d  hématies  de 
cheval,  de  bœuf  ou  de  lapin,  privées  de  sérum  par  trois  lavages  à  l'eau  salée  à 
8  pour  1000  et  trois  cenlrifugalions  successives. 

Le  tube  A  sert  de  témoin  et  ne  reçoit  pas  de  venin.  Dans  tous  les  autres  tubes  B, 
C,  .  .  .,  on  introduit  avec  une  pipette  graduée  une  dose  uniforme  de  venin  de  cobra 
(o™',5  d'une  solution  à  i  pour  5ooo,  soit  i  dixième  de  milligramme). 

On  note  le  moment  auquel  rhémolyse  apparaît.  Elle  ne  se  produit  pas  dans  le  tube  A 
et  se  montre  d'autant  plus  rapidement  dans  les  autres  que  la  richesse  du  sérum  en 
lécithine  est  grande. 

En  comparant  l'actlvation  produite  par  un  sérum  avec  celle  qui  résulte  du  rempla- 
cement de  ce  sérum  par  o""',  i,  o'"^',2,  o""',3,  ...  d'une  solution  de  lécithine  à 
I  pour  loooo('),  on  peut  lilier  approximativement  la  richesse  en  lécithine  du  sérum 
expéririienlé. 


(')  On  prépare  cette  solution  de  lécilhine  en  dissolvant  is  de  lécithine  d'œuf  dans 
100""'  d'alcool  mélhylique  pur  et  en  mélangeant  1'^'°'  de  ce  liquide  à  99""'  d'eau  salée 
physiologique. 


1078  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Nous  avons  pu  constater  ainsi  que  certains  sérums  renferment  jusqu'à 
0,2  pour  1000  de  lécithine  susceptible  d'activer  le  venin. 

Pour  une  même  espèce  animale,  la  richesse  en  lécithine  est  très  variable. 
Elle  paraît  influencée  par  l'alimentation ,  le  jeûne  et  surtout  par  les  saignées 
successives. 

Certaines  espèces  ont  un  sérum  constamment  lécithifère.  Ce  sont,  dans 
l'ordre  de  richesse  moyenne  décroissante  :  le  cheval,  le  chien,  le  rat,  la 
chèvre,  le  mouton  et  le  lapin. 

Or  ces  espèces  sont  précisément  les  plus  difficilement  tuberculisables. 

Par  contre,  le  sérum  de  cobaye  est  très  pauvre  en  lécithine;  celui  de 
porc,  de  veau  et  de  bœuf  sains  et,  ainsi  que  nous  l'avons  vu  précédemment, 
celui  de  nouveau-né  et  d'homme  sain,  n'en  renferment  jamais.  Ces  espèces 
sont  les  plus  facilement  tuberculisables. 

Il  y  a  donc  lieu  de  se  demander  : 

1°  Si  la  lécithine  qui  existe  constamment  dans  le  sang  de  certains  ani- 
maux sains  est  susceptible  d'être  fixée  ou  déviée  par  les  bacilles  tuberculeux 
et  par  la  tuberculine  préparée  à  froid; 

2°  Si  la  tuberciilisalion  ou  la  tuberculinisation  artificielle  des  animaux 
dont  le  sang  ne  contient  pas  de  lécithine  peut  faire  apparaître  celle-ci  dans 
le  sérum. 

Pour  répondre  à  la  première  question,  nous  mettons  en  contact,  dans  une  série  de 
tubes  à  es^ai,  des  mélanges  de  i""'  d'une  émulsion  à  5  pour  1000  de  bacilles  tubercu- 
leux (pesés  à  l'état  sec)  dans  l'eau  salée  physiologique  plu-;  la  dose  du  sérum  à  expéri- 
menter qui  s'est  montrée  capable  d'activer,  en  i  heure  environ,  o^'°'',5  d'une  solution 
de  venin  de  cubra  à  i  pour  Sooo,  ou  bien  i'"''  d'une  suiulion  à  5  pour  1000  de  tuber- 
culine préparée  à  froid  avec  In  même  dose  de  sérum.  Les  tubes  sont  portés  à  l'étuve 
à  87°  pendant  2  heures  et  agités  de  temps  en  temps.  On  ajoute  ensuite  à  chacun  d"eux 
les  globules  rouges  et  le  venin  comme  dans  les  expériences- d'activation  et  Ion  note, 
après  des  temps  variables  de  i  à  6  heures,  si  l'hémolyse  se  pi<iduit  à  la  température 
du  laboratoiie. 

En  ojiérant  ainsi,  nous  avons  pu  voir  ([ue,  dans  tous  les  cas,  la  lécithine  normalement 
contenue  dans  le  sérum  de  cheval,  de  chien,  etc.,  était  li\able  par  les  bacilles  tuber- 
culeux et  par  la  tuberculine. 

La  réponse  à  la  deuxième  question  nous  est  fournie  par  les  expériences 
suivantes  : 

Une  génisse  de  iS  mois,  race  flamande,  n'ayant  pas  réagi  à  la  tuberculine  et  dont 
le  sérum  n'active  pas  le  venin  de  cobra,  reçoit,  le  gaviil  1908,  .T™"^ de  eu Ituie  de  tuber- 
culose bovine  (origine  :  lait  de  Nocard)  dans  la  veine  jugulaire.  Dés  le  surlendemain  de 
l'injection,  sa   tcnipéialure  s'éléxe  et  oscille  entre  Sg"  et  4o°,4.  .\près  2  et  5  jours  son 


SÉANCE  DU  23  MAI  1908.  IO79 

sérum  ne  contient  pas  encore  de  lécitiiine.  Le  neuvième  jour  sa  température  s'abaisse, 
reste  jusqu'au  i'''  mai(22°jour)  entre  38",  5  elSg'el.  pendant  toute  cette  période,  le  sérum 
devient  activant.  A  partir  du  2  mai  la  température  s'élève  de  nouveau  et  le  sérum 
cesse  d'activer.  Le  8  mai,  nouvelle  chute  de  lem|iérature  coïncidant  avec  la  réappari- 
tion de  K'cithine  dans  le  sang.  Le  i5,  la  fièvre  s'installe  définitivement  aux  environs 
de  4o°;  l'animal  préseule  tous  les  signes  d'une  infection  granulique  aigué  el  le  sérum 
n'active  plus. 

Une  génisse  de  2  ans,  race  bretonne,  n'ayant  pas  réagi  à  la  tuberculine  injectée 
sous  la  peau  le  17  février  1908,  est  saignée  le  1  i  avril.  Son  sérum  n'active  pas  le  venin. 
On  lui  injecte  ce  même  jour,  dans  la  veine  jugulaire,  os,5o  de  tuberculine  sèche  pré- 
parée à  froid,  dissoute  dans  20'"''  d'eau  salée  physiologique  :  aucune  élévation  de  tem- 
pérature consécutive  el  son  sérum  reste  inaclif  les  jours  suivants.  Le  i5  avril  (4  jours 
après)  on  lui  injecte  de  nouveau  dans  la  veine  jugulaire  o-,5o  de  la  même  tuberculine. 
Dès  la  quatrième  heure  sa  température  s'élève  de  38°, 6  à  4o°,2.  A  la  douzième  heure, 
retour  à  la  normale.  Le  surlendemain,  17,  son  seium  contient  de  la  lécithine  el  reste 
très  activant  jusqu'au  25  avril.  A  partir  de  celle  date  la  lécithine  disparaît. 

On  voit  donc  : 

1°  Que  l'infection  tuberculeuse  expérimentale  réalisée  par  voie  veineuse 
provoque  une  décharge  de  lécithine  dans  le  sérum  chaque  fois  que  la  tempé- 
rature de  l'animal  s'abaisse;  celte  lécithine  disparait  pendant  les  périodes 
fébriles; 

2°  Que  l'injection  intraveineuse  de  tuberculine  chez  un  bovidé  sain,  ré- 
pétée deux  fois  à  5  jours  d'intervalle,  produit  le  même  résultat.  Après  la 
seconde  injection  l'animal  réagit  comme  s'il  était  tuberculeux;  son  sérum 
devient  fortement  activant  pendant  une  huilainc  de  jours,  puis  tout  renlre 

dans  l'ordre. 

L'élude  du  sang  d'autres  bovidés  tuberculeux  et  sains  nous  permet  d'af- 
firmer que,  lorsque  ces  animaux  sont  porteurs  de  lésions  tuberculeuses  sans 
fièvre,  leur  sérum  contient  une  substance  lécithifère  capable  d'activer  le 
venin  de  cobra;  il  semble  que  cette  substance  soit  d'autant  plus  abondante 
que  les  lésions  sont  plus  étendues.  Par  contre  elle  disparaît  totalement  chez 
les  bovidés  en  hyperthermie  et  chez  les  cachectiques.  Le  sang  des  bovidés 
sainsn'en  renferme  pas. 


CORRESPONDANCE. 

M.  E.-T.  Haihy  fait  iiommage  à  l'Académie  d'un  Mémoire  intitulé  :  La 
missioti  (le  Geoffroy  Sairil-llilaire  (\SoS),  Histoire  et  Documents. 

C.  lî.,   lyoS,   ."  Svmeslre.  (T.  CM.VI,  N"  21.)  '42 


fo8o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

La  Socif;  rf:  i»okth;aise  des  Sciences  naturelles  de  Lisbonne  adresse;  à 
rAcadémie  Texprcssion  de  ses  senlimenls  de  profonde  synipalliie  à  1  occa- 
sion du  décès  de  M.  A.  de  Lapparent. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  l'Ouvrage  suivant  : 

La  (listribulion  des  étoiles  par  rapport  à  la  voie  lactée,  d'après  la  Carte  et  le 
Calalofïue  photographiques  du  Ciel  (zones  de  Paris,  Bordeaux,  Toulouse, 
Alger  et  San  Fernando),  par  M.  Paul  Stkoobant.  (Présenté  par  M.  B. 
Baillaud.) 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  une  méthode  de  M.  Goursal  dans  le  problème 
de  Monge.  Note  de  M.  P.  Zervos. 

1.  M.  Goursat,  dans  le  Bulletin  de  la  Société  mathématique,  iqoj,  a  exa- 
miné la  question  suivante  : 

Étant  donné  un  système  de  Monge 

(  I )       /,(.*■, ,  .»■,,   .  .  . ,  .r,,^, ,  d.r, ,  f/.rj,  .  .  . ,  d.r,,^,  )  =  o  ( «  =z  i ,  2,   .  .  . ,  «  —  l  ) 

(où  les  f  sont  des  fonctions  Iioinogènes  par  rapport  à  dv,,  dx.,,  . . .,  d.v„^^) 
exprimer  .»■,,  x-j,  ...,  .r„+,  explicitement  en  fonction  d'une  variable  auxi- 
liaire l,  d'une  fonction  arbitraire  de  ce  paramétre  et  de  ses  dérivées  successives 
jusqu'à  un  ordre  déterminé. 

M.  Goui  sal  donne  une  méthode  très  élégante  relative  à  cette  intégration. 
Je  rappellerai  ici  quelques-uns  de  ces  résultats  de  M.  Goursat. 

2.  Ajoulons  au  système  (  i  )  la  relation 

(  ■?.  )  d.r„  ^_,  =  /y,  dxx  +  Pi  dj-.,  -r- .  ■  . -h  /'„  djr„, 

el  éliminons,  entre  les  relations  (i)  et  (2),  n  —  1  des  ra|iporls 

(A-=i  2,  3,   ...,  n  -\-  i), 


d.i,, 


on    ari'ive    à    une    (Mjualion    pour    déterminer   le    dernier    rapport.    Soit 


SÉANCE    DU    2,5    MAI     1908.  I"^' 

(7(/j,,  p.,,  . . .,  pn,  fn  a)=  o  cette  relation,  où  a  désigne  le  dernier  rapport. 
Si  maintenant  j'élimine  a  entre  les  relations 

(3)  a  =  o,  ^=0,  ^-o,  ...,  5^^-0> 

j'obtiendrai  des  équations  de  la  forme  F(  .r,, />,, />2î  •••,/Jh)  =  o-  Soient 
donc 

(4)  Fx(_x,,/>,,/>j,  ...,/)„)  =  0        (/,  =  1,  2,  ...,  «  — i) 

ces  équations.  Considérons  maintenant  .r,,  a;^,  ...,  a:-„  comme  «  variables 
indépendantes,  x^+t  comme  une  fonction  de  ces  n  variables  et/-»,,  yj,)  ••■•)  /-*« 
comme  les  dérivées  partielles  de  x,,^,.  Alors  les  relations  (\)  forment  un 
système  de  «  —  1  équations  aux  dérivées  partielles  simultanées  du  premier 
ordre.  C'est  ce  que  j'appelle  avec  M.  Coursât  le  système  associe  du  premier 
système  (i). 

3.   Si  le  système  associé  est  en  involution,  alors  poui'  avoir  la  solution 
cherchée  du  système  (i),  il  suffit  de  prendre  les  équations 
d\  d'Y  </"V 

où  V(;r,,.r.,  ...,x„+,,  a,  h)  est  l'intégrale  complète  du  système  associé 
dans  lequel  on  a  substitué  b  par  une  fonction  arbitraire  de  a. 

En  prenant  pour  base  ces  résultats  du  savant  professeur,  j'ai  tenté  de  faire 
une  étude  de  l'équation 

et,  en  particulier,  j'ai  étudié  l'équation 

/       dx^    dxi  djji\  _  dxn^i 

^7)  ■>[:'" dF.'d^,' "-'iTj-  dx,  ■ 

4.  On  peut  chercher  à  trouver  une  solution  de  cette  équation  dans 
laquelle  les  x  s'expriment  en  fonction  d'une  variable  auxiliaire,  d'une  fonc- 
tion arbitraire  de  ce  paramètre  et  de  ses  dérivées  successives  jusqu'à  un 
ordre  déterminé. 

Imaginons  pour  cela  qu'on  ait  adjoint  à  la  relation  (7)  n  —  2  relations  de 
la  forme 


Io82  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

OÙ  les  fonctions  ç  ne  contiennent  pas  les  variables  .v^,  -r.,,,  ..  ,  x,,^,  ni  les 
rapports  ^-  ^>  •••>  -^77^-  Les  relations  (7)  et  (<S)  forment  un  système 
de  //  —  I  équations  de  Monge,  comme  le  système  (i).  Nous  y  appliquerons 
la  méthode  de  M.  Goursat.  En  posant  -^  =  a,  j'écris  la  relation  qui  corres- 
pond à  la  relation  (  2)  sous  la  forme 

(9)  ,""^'  =pi  +  p.y-  +ih  ?3(-'i-  y.)  +■  ■  ■  +  /'„  '■?/,(•'■.•  y-), 

''■''\ 

ou  encore  sous  la  forme 

(m)  /[.f,  a,  93  (.r,,  5(),  ...;  cp„(.î-,.  ai]  — /',  — /'.a  — /';,  9:j(j.-,,  3()  —...—  /'„  o„  (.'•,.  a)  =  o. 

Le  premier  membre,  évidemment,  est  ce  que  nous  avons  appelé  plus  haut  a. 
.-).  lin  diflérentiant  successivement  la  relation  (10)  par  rapport  à  a,  on 
obtiendra  le  système  intermédiaire  (3).  Je  fais  maintenant  la  remarque  que 
les  n  —  ■->  dernières  de  ces  relations  ne  renferment  pas  les  quantités  p^^p-^. 
(iette  remaïquc  me  conduit  à  faire  Thypothèse  f[u'on  peut  faire  Félimina- 
lion  de  a  entre  les  relations  (  3)  en  remplaçant  a  par  une  fonction  des  quan- 
tités a-,,  /?.,,  yj,,  . . . ,  Pu  dans  la  première,  dans  la  deuxième  et  dans  les  «  —  3 
des  autres  relations  du  système  (3).  Nous  aurons  ainsi  n  —  \  relations  de 
la  forme  suivante  : 

()o-t  do„        t)f         df  ()o,  âf  do„  

P''^^''     lib      '^  •■'^P"~àb^Ob~ô^,^  ~-~  i)o„    Ob   -"• 

P^Ub^-^ -«' 

où  /)  désigne  la  fonction  des  quantités  a-,,  p^,  ....  />„  qui  remplace  la  quan- 
lilc'  y.. 

(■).  Donc  les  relations  (11)  forment  le  système  associe,  si  Ton  considère 
les  ./■,,  .T.,,  ...,  x„  comme  des  ^ariables  indépendaiiles,  .r„+,  comme  une 
fonction  de  ces  n  variables  Gl  p,,  p.,,  •••iPn  comme  des  dérivées  partielles 
de  .i'„4.|  par  rapport  à  ces  variables. 

Pour  oiitenir  rinlégration  du  système  [(7\(i^)|  comme  nous  l'enlen- 
(loiis,  il  sulfil  (|ue  le  système  (1  i)  soit  en  involnlion,  d'après  ce  qui  précède. 


SÉANCE  DU  -^.î  MAI  1908.  Io83 

7.  Dcsij^nons  par  F,,  F.,  ...,  F„_,  les  premiers  membres  des  rela- 
tions (11).  On  voit  immédiatement  que  loules  les  parenthèses  (F^,  F5),  où 
Y  et  0  peuvent  preijdre  toutes  les  valeurs  i>,  3,  . . .,  /i  —  i,  sont  identique- 
ment nulles,  car  on  a  identiquement 

— -  =  o,  -; —  =0  (/,■  =  2,  5,  .  .  .,  «  —  i;  A  =  2,  3,  .  .  . ,  «  —  1,  /(,/«  +  i); 

'V'i  "''^/- 

d'aulru  part 

par  conséquent,  les  parenthèses  (F,,  F^;.  )  se  réduisent  aux  expressions  -v— ^; 

d'où  l'on  conclut  (pic,  /H)ur  que  le  systrnie  associé,  dans  le  cas  considéré,  soit 
en  involution,  il  faut  et  il  suffit  qu'on  ait  identiquement 

(ra)  -3 —  =  o. 

(7.r, 

8.  Un  e.vcmplc  où  les  conditions  (12)  sont  évidemment  remplies  est  celui 
dans  lequel  l'équation  (7)  est  de  la  forme 

et  les  équations  adjointes  sont  de  la  forme 

(.4)  g  =  '^(£;)       (^  =  3,4,. ..,«-.,«). 

9.  La  vérification  des  conditions  (12)  dans  le  cas  où  le  système  dont 
il  s'agit  est  le  système  [(i3),  (i4)]  est  immédiate;  car  la  fonction  qui,  d'après 
noire  hypothèse,  remplacera  la  quantité  a  ne  renfermera  pas  la  variable  o", 

et  l'on  aura,  d'autre  part,  -j-  =  -j^-,  le  symbole  a  désignant  la  déri- 
vation par  rapport  à  a,  la  quantité  .r,  considérée  comme  constante. 
Or  la  recherche  d'un  système  qui,  comme  le  système  [(i3),  (i4)]  a  la 
propriété  d'avoir  un  système  associé  qui  est  en  involution,  se  ramène 
à  la  recherche  des  solutions  particulières  d'un  système  d'équations  aux 
dérivées  partielles.  Pour  préciser  ce  que  nous  voulons  dire,  prenons 
l'équation  (7)  dans  le  cas  où  /i  =  3.  Alors  les  conditions  (12)  se  ré- 
duisent à  une  seule,  y-'  =0  et,  comme  troisième  relation  du  système  (11), 


IO(S/|  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Oïl  a  la  relation 

Si  l'on  fait  les  hypothèses  précédentes  et  si   l'on  appelle  />(:r,,/^j)  la 
valeur  de  a  définie  par  réquation  (i5),  on  aura 

âra        àf        ôf  d(D 


et  la  condition  ^  =  o    se   développe,   en  ayant   é-ard  à  récpiation   (i5), 
or, 

comme  il  suit  : 

d-  9  d-f  iT-f    do  _     d'f     (h^  _  (PJ^  d^  '}l  _ 'IL     ^''^ 

^  '  ^  ^      *"'  db  dx,  "  à  h  da-,  ^  dhlïâ  dF,  ~  do  à.i\  àh        û'f  d.c,  dl>        do  db  dœ. 


=z  o. 


10.  Supposons  que  la  fonction  9  ne  renferme  pas  la  variahle  ;r,  et  cher- 
chons la  forme  que  doit  avoir  la  fonction /(j,,  è,  o)  i)Our  (\viii  la  condi- 
tion (17)  soit  rcin[)lie;  dans  ce  cas  la  condition  (17)  se  ramène  à  la  suivante  : 

d""/  d-f     ôj^  __ 

(■'^^  JbdF,^   do  (h:,    db   ■~°' 

or  cette  condition  est  remplie  si  les  fonctions /(.r,,  //,  -v)  et  o  (b)  véritient 

l'équation 

/      X  df        df  d(o  _ 

où  A  est  une  fonction  arbitraire  des  quantités  />  et  9  |  9  =  '^(h  )],  ou  encore 
si  l'on  a 

(20)  /(.r„  h,  9)  =  p\[/>,  a>(b)]db+f,{.r,), 

où  /■  est  une  fonction  ai  bitraire  de  la  variable  .r,  seulement. 

\Iais  la  fonction  A  étant  supposée  fonction   arbitraire   des  quantités  h 

et  (p,  la  fonction    /  A  [A,  o(h)]fl/j  peut  être  aussi  considérée  comme  égale 

à    une    fonction  arbitraire   des   quantités   h  et   9 (A),   d'où    la    conclusion 
suivante  : 

SU' on  donne  à  la  relation  adjointe  la  forme  ,77  =  '-*(  ^  )  ^«  condition  (17) 


SÉANCE   DU   :iB    MAI    I()o8.  io85 

ffiii  rorrcKpniul  au  système  de  Mange 

'        /  dx.2     (lX:,\   _  r/Xj 

\-'\''"dF,'d.r,!-d.v, 


dx,         '  Vf/.r, 


sera  remplie,  dans  noire  hypothèse,  si  l'on  prend  pour  f  une  fonction  de  la 
forme 

^  f  d.r,     d.r,  \ 


CALCUL  DES  PROBABILITÉS.  —  Le  problème  général  des  probahUités 
dans  les  épreuves  répétées.  ÎNote  de  M.  L.  Bachei.ieiî. 

A  chaque  épreuve  n  événements  A,,  A,,  ....  A„  peuvent  se  produire  et 
s'excluent  mutuellement;  la  probabilité  de  révénement  A,  esl/>,,,  à  la  pre- 
mière épreuve,/),,,  à  la  deuxième,  ...,/),,^à]a  (jJ^'"^;  la  probabilité  de  l'événe- 
ment Ao  est/).,,  à  la  première  épreuve, /j,..,  à  la  deuxième,  ...,/)a,^à  la  [a'™% 
la  probabilité  de  révénement  A„_,  est /)„_,,,  à  la  première  épreuve,  /)„_,,2  à 
la  deuxième,  ...,/)„.,, ^  à  la  ij.'™''. 

Quelle  est  la  probabilité  pour  que,  en  \j.  épreuves,  l'événement  A,  se 

produise 

A'i.i+/-'i,2-l--  ■  --y-  P\.\>.+  ''\  fois; 

l'événement  Aj, 
l'événement  An-n 

Les  quantités  x,,a.,,  ...,  .x-„_,  sont  les  écarts.  On  suppose  que,  à  chaque 
épreuve,  il  se  produit  nécessairement  un  des  événements  et  un  seul. 

La  probabilité  pour  que  les  écarts  soient  compris  entre  x,  et  x,  +  ote,, 
entre  x.^  et  x.,  +  dx.,,  ...,  entre  a;„_,  et  x„_,  +  <lx„_,  en  [^  épreuves  est  ex- 
primée par  lajformule 

e 

(s/i^)"-W      dx„...,dx„_„ 


,o86  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

M  désignant  le  déterminant 

-^P^,iPut  ^P^..PU  IjhA^-P-^j)  ^P^JP^,i         .    --/^3,,7^5 

i/'i,, •)".,,■  -1p:.iP-i,i  ^P:,iP^,i  -/^i,i(«— A,')  ^P-^.iP^-,i 

—  '^p-.,iPi,i  ^Pr.jP2,i 


■  ^i,iP3 


±Z/J„  _,,,/->,, 


^Pi,iPi,i  -/'5.,('— /^.;,0 

qz2/>„_,,,/>o,,-  ±lpn-^.uiPz,i         :^lpn-UiP^,i         ±lpn-U,Pi.< 


±^P>./Pn 
^^  ^Pl,iPn^ 
±  ^IH.iPn- 
+  ^P;,iPn- 
±  ^p-.jPn- 

^P„-l,i{i—Pn-ij) 


Les  sommations  s'étendent  à  toutes  les  valeurs  i ,  2,  . . . ,  u.  de  i. 
La  somme  Icf^x;  désigne  la  quantité  c,a;';  +  c.a?.]  +  . . .  +  c„_,a;;,_,.^  La 
quantité  c^  s'obtient  en  supprimant  dans  le  déterminant  M  la  k'^'^"  ligne 

et  la  ^•''*'™  colonne. 

La  somme  S^/,,,.r/,  j-,  désigne  la  quantité 

La  quantité  ^^y  s'obtient  en  supprimant  dans  le  déterminant  M  la  /i""''  ligne 

et  la  Z'''™''  colonne. 

Si  les  épreuves  sont  identiques,  les  probabilités  des  événements  A,, 
A„  ...,  A„-,  étant  />,,  p,,...,  Pn-,  à  c^^'^H^''^  épreuve,  l'expression  précé- 
dente se  réduit  à 


1  r.i-;     .>i  2j^     ij,.<-a-,+...+j„-ii''1 


rf.r,  c/uu  .  .  ■  djc,i-i. 


Cette  formule  particulière  peut  être  démontrée  par  une  méthode  relati- 
vement élémentaire. 

Dans  le  cas  où,  les  épreuves  n'étant  pas  identiques,  on  ne  considère  que 
trois  événements  A,,  A^,  A,,  l'expression  de  la  probabilité  des  écarts  «e  ré- 
duit à 

g"    2lS;),,,(i-(.,,i)xS;>,,,(i-;'v'-'^'''.'''>.''"' 


2T:\/lpi,,{i—pi,i)  X  lp,,i(i'-Pu)  —  {^Pi,iPi,i'. 


:  daidj\ 


La  démonstration  de  cette  formule  a  été  exposée  dans  mon  Mémoire  sur 
la  Théorie  des  probahiUlés  continues  {Journal  de  Mathématiques  pures  et  ap- 
pliquées, 1906). 

Les  résultats  précédents  ne  sont  (jue  des  cas  particuliers  d'une  théorie 
générale  qu'il  ne  m'est  pas  possible  de  développer  ici.  Cette  théorie  permet 


SÉANCE  DU  25  MAI  1908.  1087 

de  résoudre  tous  les  problèmes  relatifs  aux  cas  où  les  événements  consi- 
dérés ne  s'excluent  pas.  Pour  ne  pas  coin[iliquer  les  formules,  nous  expo- 
serons seulement  le  cas  oii  il  y  a  trois  événements  et  où  toutes  les  épreuves 
sont  identiques;  le  problème  s'énonce  ainsi  : 

A  cJiaque  épreuve,  trois  événements  A,,  A^,  A.^ peuvent  se  produire;  la  pro- 
babilité pour  que  A,  se  produise  seul  est  p^ ,  la  probabilité  pour  que  A^  se  pro- 
duise seul  est  p.^,  la  probabilité  pour  que  A3  se  produise  seul  est  /?,.  La  proba- 
b  due  pour  que  A,  et  K.,  se  pioduisenl  siinullanément  est  q,,  la  probabilité  pour 
que  A,  et  A^  se  produisent  simultanément  est  q.,,  la  probabililé  pour  (pie  \, 
et  A,  se  produisent  simultanément  est  q^ .  Il  y  a  probabililé  r  pour  <pic  \ , ,  A  ^ 
e/  A3  se  produisent  ensemble,  et  probabilité 

1  =  1—  /.,  —  /jj  —  ^^3  —  Y,  _  yj _  ^3  _  ,• 
pour  qu  aucun  des  événements  ne  se  proiluisc. 

A  chaque  épreuve,  la  probabilité  de  A,  est  donr  p,  -h  q^-h  q.  -l-  /■  =  ra,, 
celle  de  A.^  est/j^-i-  q^  -t-  1/3  +  r  =  cîo  elcelliule  Ajestp:,-!-  i/.,-!-  q,-i-  r=  u},,. 

Si,  sur  un  grand  nombre  [x  d'épreuves,  A,  s'est  produit  acr,  -î-^t  fois, 
A2  u-xn^-h  a:.,  fois  et  A,  iJ-xj^^-hx^  fois,  nous  disons  que  les  écarts  sont  x,, 
x.,^  a-,.  La  probabilité  pour  que  les  écarts  soient  x,,  x,,  x^  en  [j.  épreuves 
est  exprimée  par  la  formule 

l'i  .»■;+  i.i.>;+  t-,  ij+  2g,^^.r,x,+  2i',_,.r,  .1,,+  2g,^,jr,j-, 
^  -1  \X  M 

rf.f  I  dj.,  d.f,, 


(v/aTr|JL|V'^l 


M  désignant  le  déterminant 


Gîi(r  —  ro,) 

ra,  ^2  —  7,  —  /■ 

—  nj,nj3  -1-  (/o 

+  /■ 

532  5Ji  —  '/a  —  '■ 

512(1    —  5îj) 

5T25T3—  r/i 

—  r 

Ifj  57, -1-^/2+  /• 

^■i^l—  'l\  —  >' 

55,(1  — 5T; 

) 

c,  est  le  déterminant  obtenu  en  supprimant  dans  M  la  première  ligne  et  la 
première  colonne;  c.,  s'obtient  en  supprimant  la  seconde  ligne  et  la  seconde 
colonne;  Cj  en  supprimant  la  troisième  ligne  et  la  troisième  colonne. 
g^  n  s'obtient  en  supprimant  dans  M  la  première  ligne  et  la  seconde  colonne; 
g,_3  en  supprimant  la  première  ligne  et  la  troisième  colonne,  et  ^^3  en  sup- 
primant la  seconde  ligne  et  la  troisième  colonne. 

La  théorie  générale  à  laquelle  je  faisais  allusion  précédemment  permet 
de  traiter  la  même  question,  quel  que  soit  le  nombre  des  événements,  et 

c.  K.,   1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVl,  N-  21.)  l43 


io88 


ACADEMIE   DES   SCIENCES. 


elle  n'exige  pas  (|ne  les  épreuves  soient  identiques;  le  problèuiu  qui  con- 
siste à  déterminer  les  probaMlités  dans  les  épreuves  répétées  est  donc  résolu 
d'une  façon  complète  et  définitive. 


RADIOACTIVITÉ.  —  Sur  les  rayons  secondaires  des  rayons  a. 
Note  (')  de  M.  William  Duane,  présentée  par  M.   Mascart. 

Dans  une  Note  précédente  (-)  j'ai  décrit  des  expériences  qui  indiquent 
que  la  charge  portée  par  les  rayons  a  du  radium  s'arrête  brusquement  et 
sensiblement  au  même  endroit  où  disparaissent  les  effets  ionisant,  photo- 
graphique et  phosphorescent. 

J'ai  fait  d'autres  expériences  qui  indiquent  que  les  rayons  a  perdent  leur 
pouvoir  de  produire  les  rayons  secondaires  à  peu  près  au  même  point.  Dans  ces 
dernières  expériences,  je  me  suis  servi  de  la  même  boîte  en  laiton  A  {ftg-  i  ), 


Fig. 


-i 


Pompe 


o^El 


û  ! 'électromètre 
ou 
J'électrçscope 


\'VKYnm'>  1=  fi'^ 


"  fkdiu 


qui  avait  été  employée  dans  les  premières.  Si  le  sel  de  radium  est  près  delà 
mince  fenêtre  de  mica  B,  les  rayons  a  la  traversent  et  frappent  l'électrode 
métallique  C.  Ils  produisent  des  l'ayons  secondaires  sur  les  surfaces  du  mica 
et  de  1  électrode.  11  est  facile  de  mettre  en  évidence  lacharge  de  ces  rayons 
secondaires,  en  faisant  un  bon  vide  dans  la  boite  A  et  en  employant  un 
éleclroscope  de  Wilson  pour  mesurer  le  potentiel  de  Télectrode  C. 

Soit  a  la  charge  positive  apportée  par  seconde  à  1  électrode  par  les 
rayons  a;  soit  .v,  la  charge  négative  enlevée  par  seconde  à  l'électrode  par  les 
rayons  secondaires  sortant  de  sa  surface,  et  soit  s<^  la  charge  négative 
apportée  à  l'électrode  parles  rayons  secondaires  sortant  de  la  fenêtre  :  alors 


(')  FréseiUée  dans  la  séance  du  i8  mai  1908. 
(')  Comptes  rendus,  11  mai  iqo8. 


SÉANCE    DU    -2^    MAT    1908.  I089 

le  coiiraiil  lolal  vers  l'électrode  est 

/=  a  ■+■  .ç,  —  ,Çj. 

On  peut  séparer  les  trois  courants  «,  s,  et  5„  en  employant  les  champs 
électrique  et  magnétif[ue.  Un  champ  magnétique  assez  fort  parallèle  à  la 
surface  de  Téiectrode  supprime  5,  et  .v.  (voir  la  Noie  précédente).  Un 
champ  électrique,  entre  la  fenêtre  et  Félectrode,  produit  en  reliant  l'an- 
neau D  (qui  est  isolé  de  la  boîte  A  par  de  la  cire)  à  une  pile,  arrête  s,  ou  s.^, 
suivant  son  sens,  et  s'il  est  assez  fort.  Pour  déterminer  le  courant  s^  dû 
aux  rayons  secondaires  qui  sortent  de  Félectrode,  il  suffit  de  mesurer  : 
1°  le  courant  (a  -H.v,)  en  supprimant  s.,  avec  un  champ  électrique;  1°  le 
courant  a  en  supprimant  s,  et  S2  par  un  champ  magnétique.  La  différence 
entre  ces  deux  courants  est  s, . 

Afin  de  déterminer  l'inlensité  du  champ  électrique  nécessaire  pour  arrêter  tous  les 
rayons  secondaires  s.,,  le  radium  était  placé  à  une  distance  de  l'^ji  sous  la  fenêtre, 
et  les  courants  étaient  mesurés  en  chargeant  la  fenêtre  à  des  potentiels  positifs  diffé- 
rents. Les  courants  obtenus  senties  suivants  : 

Potentiels..      024  9,5       17         25         34         5i         68         85  170       volts 

Courant....      i,35     2,10     2,71     4,23       5,6       7,7       8,3       9,2       9,8     10,0       10,0  unités  arbitraires 

Il  est  évident  que  le  courant  reste  constant,  si  le  potentiel  augmente  de  75  à 
170  volts,  c'est-à-dire  que  75  volts  arrêtent  tous  les  rayons  secondaires  s,  ('). 

Les  nombres  ci-dessus  montrent  aussi  que  les  courants  ne  sont  pas  dus  à  une  ioni- 
sation du  gaz  pouvant  rester  dans  l'appareil  car,  dans  ce  cas,  la  saturation  aurait  été 
obtenue  pour  une  très  faible  dilïérence  de  polenliel. 

Afin  de  décider  si  le  pouvoir  de  produire  des  rayons  secondaires  cesse  au 
mèmepoint  011  s'arrête  la  charge,  le  radium  était  presque  débarrassé  de  l'éma- 
nation et  de  l'activité  induite  (comme  dans  les  expériences  antérieures)  et 
placé  sous  la  fenêtre  à  des  distances  différentes.  A  chaque  distance  les 
courants  étaient  mesurés  :  i"  avec  la  fenêtre  à  un  potentiel  de  -1-85  volts; 
2°  avec  un  champ  magnétique  de  2800  gauss.  La  différence  des  deux  cou- 
rants qui  mesure  la  charge  des  rayons  secondaires  est  représentée  en 
fonction  de  la  distance  du  radium  à  la  fenêtre  par  la  courbe  1  (/ig.  2).  Il  est 
évident  que  la  presque,  totalité  des  rayons  secondaires  cesse  de  se  produire  quand 
le  radium  est  éloigné  de  plus  de  2*^^  environ  de  la  fenclre;  cette  distance  est 
justement  celle  qui  a  été  trouvée  dans  les  expériences  antéineures  pour  la 
charge  des  rayons  a. 

Pour  obtenir  une  bonne  comparaison,  j'ai  construit  la  courbe  relative  aux 

(')  Il  est  possible  que  le  courant  i',  soit  augmenté  par  le  champ  électrique.  Ce  champ 
ne  change  pas  a. 


;(„)<>  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

charités  positives  des  rayons  a,  qui  ont  ihA  obtenues  an  cours  des  expériences 
(|iil  l'niii  l'objet  de  cetle  Communication  (courbe  i^jig-  2). 

Kig.    ■... 


.11 

.10 

|.09 

3.08 

1.0  7 

(; 

|.0  6 
§- 

■|.0', 
!Î.03 

s. 

-.01 


A 

\ 

\ 

\ 

\ 

\ 

\ 

A 

\ 

\ 

^. 

"-^ 

■  ^ — * 

.04 


\ 

A 

0  12  3 

Distfince    du  radium     à   h    fenêtre  € 


Cbarqe  des  ro\ 


oyons  J 


1  2.  2, 

OistsnLi    du  rùdium  à    là     fenêtre     en    cm. 

C^jnçs   di s  rayons   a- 


A  cause  de  la  forme  des  courbes  et  à  cause  des  courants  dus  aux  rayons 
d(r  Témanation  et  de  Faclivilé  induite,  il  est  difficile  de  déterminer  la  lin 
exacte  du  parcours.  S'il  y  a  une  différence,  le  parcours  est  plus  court  pour 
la  charge  (juc  pour  le  pouvoir  de  produire  les  rayons  secondaires  :  mais,  en 
(ont  cas,  la  différence  est  pelite. 

.l'ai  fait  des  expériences  avec  le  polonium,  qui  ne  produit  pas  d'activité 
induite  ni  d'émanation,  mais  les  courants  étaient  si  petits  que  les  résultats 
ne  furent  pas  concluants.  J'espère  reprendre  les  expériences  avec  du  polo- 
nium beaucoup  plus  actif,  pour  décider  s'il  y  a  elTcctivement  une  petite  dillé- 
rence,  ce  qui  serait  important  au  point  de  vue  d'une  hypothèse  présentée 
parJ.-J.  Thomson  ('). 

ÉLLCTRICITÉ.  —  Différence  de.  potentiel  et  stabilité  de  l'arc  alternatif 
entre  métaux.  Noie  de  MM.  C.-E.  TiUve  et  A.  Bron,  transmise  par 
M.  Lippmann. 

Là  pliqiart  des  expériences  effectuées  en  vue  d'établir  une  relation  entre 
la  dillV'renie  de  jiolcnliel  efficace,  Pinlensitéet  la  longueur  de  l'arc  alternatif 
enli<'  iiiélaiix,  oui  coiidiiil  à  des  résultats  discordants. 


(')    Conduction  of  eluctricity  ihroii^h  gascs,  1906,  p.  SGo-HjS. 


SÉANCE  DU  25  MAI  1908.  1091 

La  raison  de  ces  divergences  doit  être  recherchée  dans  la  complexité  même 
du  phénomène  de  l'arc  alternatif  et  surtout  dans  la  difficulté  de  préciser 
dans  chaque  cas  particulier  les  conditions  de  stabilité,  surtout  s'il  s'agit 
d'arcs  longs  et  peu  intenses. 

L'étude  que  nous  venons  de  terminer  nous  a  montré  que  c'est  en  majeure 
partie  à  l'importance  plus  ou  moins  grande  que  prend  dans  l'arc  alternatif 
la  période  d'extinction  par  rapport  à  celle  d'allumage  qu'il  faut  attribuer  la 
diversité  des  résultats.  En  d'autres  termes,  la  différence  de  potentiel  mesurée 
dépend  dans  de  larges  lirrdtes  du  degré  de  slabilité  de  l'arc,  à  tel  point  que 
toute  cause  (pression  du  gaz,  refroidissement,  courant  d'air,  diminution  de 
la  self-induction  ou  de  la  résistance  du  circuit,  etc.)  qui  tend  à  diminuer 
cette  stabilité,  c'est-à-dire,  à  prolonger  la  durée  de  l'extinction,  se  traduit 
immédiatement,  comme  il  est  aisé  de  s'en  rendre  compte,  par  une  augmen- 
tation de  la  différence  de  potentiel  efficace  aux  électrodes. 

Le  même  défaut  de  stabilité,  en  produisant  des  extinctions  momentanées, 
peut  d'ailleurs  entacher  d'erreur  les  expériences  effectuées  sur  l'arc  à  courant 
continu. 

£"71  disposant  d'une  énorme  réserve  de  tension  à  circuit  o;/('f/-/(2oooo™'"*  en- 
viron dans  nos  expériences),  et  en  portant  les  électrodes  à  une  température  voi- 
sine de  leur  point  de  fusion,  nous  avons  obtenu  des  arcs  d'une  extrême  stabilité. 

Dans  ces  conditions,  la  période  d'extinction  devient  négligeable  et  les 
résultats  expérimentaux  sont  d'une  interprétation  aisée  et  tout  à  fait  con- 
forme aux  idées  actuelles  sur  le  mécanisme  de  l'arc.  Nous  avons  en  effet 
constaté  qu'alors  la  différence  de  potentiel,  toutes  conditions  égales,  tend  vers 
une  limite  inférieure  apjtro.rimalivement  la  nvine,  quelle  que  soit  la  nature  du 
métal  des  électrodes,  à  la  condition  qu'il  soit  peu  volatil. 

volts 

Platine 472 

Or 473 

Palladium /J68 

Argent 477 

Cui vre  (  '  ) (  479  )  »oiis 

Nickel 472     -485 

Fer 477 

Aluminium 455     -5oo 

(')  La  plus  grande  divergence  a  été  observée  sur  Tare  au  cuivre  pour  lequel  nous 
avons  trouvé  dans  l'air  Soa^"'"*.  Cette  divergence  peut  être  attribuée  à  la  présence 
d'une  couche  d'oxyde  qui  recouvre  les  électrodes  et  qui  augmente  l'instabilité.  lîn 
expérimentant  dans  l'azote,  la  dilTérence  de  potentiel,  quoique  plus  petite  en  valeui' 
absolue,  est  presque  la  même  avec  le  cuivre  et  le  platine.  Elle  est,  pour  ces  deux  mé- 
taux, dans  le  rapport  de  472  à  479-  Le  cliinVe  de  479  ^^'  donc  un  chillVe  corrigé. 


lOqo  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Le  Tableau  précédent  résume  une  série  d'expériences  ellectuées  dans  l'air  (pression 
4o""  de  Hg)  pour  une  dislance  d'électrodes  de  4""  et  une  intensité  alternative  o»"'p,  i 

(  fréquence  5o). 

On  voit  que  les  différences  de  potentiel  ne  diffèrent  entre  elles  que  de  quelques 
centièmes;  seuls  les  arcs  au  nickel  et  à  l'aluminium  ne  paraissent  pas  avoir  atteint  une 
stabilité  complète. 

En  expérimentant  dans  les  mêmes  conditions  sur  les  métaux  qui  dégagent 
d'abondantes  vapeurs  métalliques,  la  différence  de  potentiel  est  alors  plus  petite. 

Nous  avions  en  effet  : 

V«»It9  VOllS 

Cadmium 34o     -36o 

Zinc 285     -290 

Magnésium 242 

Ces  expériences  nous  paraissent  fournir  l'explication  de  bien  des  diver- 
gences obtenues  antérieurement;  elles  sont  en  outre  tout  à  fait  conformes 
à  la  théorie  actuelle  de  Tare. 

En  effet  si, "d'une  pari,  il  est  nécessaire  que  la  cathode  et,  dans  le  cas  de 
l'arc  alternatif,  les  deux  électrodes  soient  portées  à  l'incandescence,  de  façon 
à  émettre  les  électrons  nécessaires  au  maintien  de  Tare,  c'est  le  milieu  ionisé 
par  leur  choc  qui  intervient  principalement  dans  la  différence  de  potentiel  et, 
dans  le  cas  des  arcs  longs  et  peu  intenses,  ce  milieu  est  sensiblement  le  même 
{air)  quels  que  soient  les  met  aux- électrodes,  pourvu  qu'ils  soient  peu  volatils. 
Abstraction  faite  des  chutes  anodique  et  cathodique,  relativement  peu  im- 
portantes dans  les  arcs  longs  et  de  faible  intensité,  la  dilférence  de  potentiel 
doit  donc  être  à  peu  près  indépendante  de  la  nature  dos  métaux-électrodes. 
Il  n'en  est  naturellement  plus  de  même  si  le  milieu  qui  sépare  les  élec- 
trodes est  chargé  d'abondantes  vapeurs  métalliques,  comme  c'est  le  cas  avec 
les  arcs  courts  et  intenses  ou  même  avec  les  métaux  volatils. 

Nos  expériences,  qui  seront  publiées  en  détail  ailleurs,  ont  également 
révélé  comme  on  l'a  observé  déjà  pour  les  arcs  courts  et  intenses,  un  raini- 
iiiuni  de  la  différence  de  potentiel  lorsque  la  pression  du  gaz  va  en  dimi- 
nuant; ce  minimum  se  produit  dans  l'azote  comme  dans  l'air  et,  semble  t-il, 
quel  que  soit  le  métal  électrode. 

Dans  nos  expériences,  les  pressions  correspondant  au  minimtim,  étaient 
de  l'ordre  de  5''"  à  r""  de  mercure.  Il  semble  donc  t|u"à  partir  d'une  cer- 
taine raréfaction  le  nombre  des  molécules  gazeuses  interposées  entre  les 
électrodes  n'est  plus  suffisant  pour  que  l'ionisation  puisse  s'effectuer  nor- 
malement et  qu'il  faille  alors  augmenter  la  dillerence  de  potentiel  si  l'on 
veut  maintenir  le  njême  courant. 


SÉANCE  DU  25  MAI  1908.  ÏOgS 

Fait  digne  de  remarque,  la  loi  de  décroissance  du  potentiel  avec  la  pres- 
sion est  rigoureusement  linéaire,  si  Ton  expérimente  dans  les  cojiditions 
d'extrême  stabilité. 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  l'existence  et  l'origine  des  harmoniques  dans  l'étincelle 
de  self -induction.  Note  de  M.  G. -A.  Hemsalecii,  présentée  par 
M.  E.-H.  Amagat. 

Dans  une  Note  antérieure  (')  j'ai  exposé  les  résultats  obtenus  en  photo- 
graphiant sur  une  pellicule  mobile  des  étincelles  de  self-induction;  on  faisait 
passer  la  lumière  à  travers  un  collimateur  pourvu  d'une  fente,  de  sorte 
qu'on  recevait  sur  la  pellicule  l'image  de  cette  dernière. 

Ce  dispositif  avait  permis  de  révéler  dans  les  oscillations  la  présence  de 
stries  équidistantes  dont  la  fréquence  représentait  des  rapports  rationnels 
avec  celle  des  oscillations  de  la  décharge,  et  j'avais  émis  l'hypothèse  que 
ces  stries  étaient  produites  par  des  oscillations  d'ordre  supérieur  consti-  • 
tuant  des  harmoniques  de  l'oscillation  fondamentale. 

Or,  cette  hypothèse  a  été  déclarée  fausse  par  MM.  Battelli  et  Magri  (^), 
qui,  en  se  basant  sur  leurs  propres  expériences,  ont  donné  une  tout  autre 
interprétation  à  ce  phénomène.  D'après  ces  auteurs,  les  stries  que  j'ai 
observées  seraient  dues  à  des  expulsions  irrégulières  et  parfois  intermit- 
tentes des  vapeurs  métalliques.  On  verra  dans  la  suite  que  cette  interpréta- 
tion ne  peut  aucunement  s'appliquer  aux  stries  que  j'ai  étudiées,  et  il  est 
probable  que  le  dispositif  expérimental  employé  par  MM.  Battelli  et  Magri 
ne  leur  a  pas  permis  de  mettre  en  évidence  le  phénomène  en  question. 

Pour  étudier  les  oscillations  supérieures,  je  me  suis  servi  de  deux 
méthodes  différentes  :  la  méthode  photographique  et  la  méthode  du  courant 
d'air. 

La  méthode  photographique.  —  Celte  mélliode  permet  de  suivie  le  développement 
des  harmoniques  dans  chacune  des  oscillations  fondamentales  d'une  même  étincelle 
où  leur  présence  est  accusée  par  des  stries  régulièrement  espacées.  Ces  stries  sont 
causées  par  une  augmentation  momentanée  de  la  luminosité  des  \apeurs  métalliques, 
augmenlalion  due  au  passage  du  courant  de  l'harmonique.  On  peut  d'ailleurs,  sur 
beaucoup   de   mes   photographies,    suivre    les   Irajectoires  de   projection    des  vapeurs 


(')  Hemsalech,  Comptes' rendus,  t.  CXLIV,  1907,  p.  74i- 

(^)  Battelli  e  Magri,  Atli  H.  Ace.  dei  Lincei,  t.  XVI,  1907,  p.  12. 


I094  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

mélalliques  et  conslaler  ainsi  qu'elles  sont  très  souvent  indépendantes  des  slries  dues 
aux  harmoniques,  ce  qui  indique  que  les  stries,  dans  ces  cas,  sont  produites  par  la 
propagation  d'une  luminosité  dans  la  vapeur  métallique.  11  résulte  de  la  dilTéreiice 
d'inclinaison  des  deux  courbes  (]ue  la  vitesse  de  cette  luminosité  est  généralement 
uniforme  et  plus  grande  que  la  vitesse  de  projection  de  la  vapeur  métallique. 

11  est  avantageux  d'employer  comme  électrodes  des  métaux  dont  les  vapeurs  sont 
«riches  en  raies  actiniques,  tels  que -le  magnésium;  mais  autrement  la  nature  du  métal 
employé  n'influe  pas  sur  la  régularité  du  phénomène.  Sans  entrer  dans  les  détails  qui 
seront  publiés  ailleurs,  il  suffit  de  dire  que  les  photographies  furent  mesuiées  à  l'aide 
d'une  machine  à  diviser  et  la  fréquence  des  slries  comparées  à  celle  des  oscillations. 
C'est  ainsi  que  j'ai  constaté  que  les  chift'res  représentant  les  rapports  de  ces  deux  fré- 
quences se  rapprochent  des  nombres  entiers.  Voici  quelques  chiOVes  obtenus  pour  la 
première  oscillation  de  cliai|ue  étincelle  :  4>o5,  3,91,  4)0*^  et  4,o4avec  des  électrodes 
en  cuivie;  3, 11,  3, 12,  3,o.5,  4i05,  5, 06,  5, 01,  10,07,  etc.  avec  des  électrodes  en 
magnésium.  Il  est  difficile  do  cioire  que  ces  résultats  soient  accidentels.  Pour  les 
autres  oscilllations  d'une  même  décharge,  les  stries  sont  moins  marquées  et  souvent 
difficiles  à  mesurer.  Les  nombres  suivants  représentent  les  .rapports  entre  harmo- 
niques et  fondamentales  pour  difterentes  oscillations  d'une  même  étincelle  :  première 
oscillation,  4, o5;  deuxième  oscillation,  4j3o;  troisième  oscillation,  6,9.5;  huitième 
oscillation,  7,73;  dixième  oscillation,  8,02;  vingtième  oscillation,  7,90. 

Mvlhode  du  courant  d'air.  —  En  employant  le  dispositif  décrit  antérieurement  (') 
on  peut  mettre  en  évidence  l'existence  des  harmoniques  d'une  façon  extrêmement 
nette.  D'abord  avec  un  courant  d'air  relativement  faible,  les  oscillations  fondamen- 
tales se  séparent  les  unes  des  autres  et  forment  une  série  de  petits  arcs  lumineux.  Si 
maintenant  on  augmente  la  vitesse  du  courant  d'air,  on  voit  les  oscillations  se  décom- 
poser à  leur  tour  en  les  harmoniques  qui  les  constituent.  Ces  harmoniques  sont  du 
même  ordre  que  celles  obtenues  avec  la  méthode  photographique.  Or,  j'ai  démon- 
tré (*)  que  les  oscillations  obtenues  de  cette  manière  donnent  le  spectre  de  bandes  de 
l'azote;  par  conséquent,  leur  visibilité  est  due  à  la  luminescence  de  l'azote,  lumines- 
cence provoquée  par  le  passage  du  courant  électrique. 

Ainsi,  avec  celle  iiiélliode,  la  vapeur  inélallicjue  n'intervient  pas  et  cette 
ex[jcnence  élablit  d'une  manière  èclalanle  la  réalité  du  phénomène. 

In/luence  d'un  eliamp  magnétique  sur  les  oscillations.  —  Le  dispositif  à 
couiaiil  dair  est  installé  entre  les  pôles  d'un  électro-aiiuant  de  telle  sorte 
que  la  direction  du  courant  d'air  soit  perpendiculaii^e  et  les  oscillations  dans 
un  plan  [>aralièle  aux  liyiies  de  force. 

Eji  étahiissanl  le  champ,  on  constate  que  les  oscillations  fondamentales  et 
supérieures  sont  fortement  déviées  de  leur  position  et  lendenl  à  se  placer 


(')  IIemsalecii,  ComiJlcs  rendus,  t.  CXL,  igoS,  j).  iio3. 
(-)  Hkmsalec»,  Comptes  rendus,  t.  CXLl,  igo^,  p.  \  >.>.-. 


SÉANCE    DU    2  5    MAI    1908.  ïOÇ)5 

dans  un  plan  perpendiculaire  aux  lignes  de  force.  Chacun  des  petits  arcs 
lumineux  se  comporte,  en  clTet,  comme  un  fd  métallique  parcouru  par  un 
courant  électrique.  La  traînée  de  vapeur  métallique  qui  parcourt  le  champ 
magnétique  perpendiculairement  aux  lignes  de  force  n'est  pas  influencée 
dans  ces  conditions. 

Influence  des  courants  de  Foucault  et  de  l' hystérésis  du  fer.  —  Lorsqu'on 
introduit  dans  la  boliine  de  self-induclion  un  cylindre  en  zinc,  la  fréquence 
des  oscillations  fondamentales  est  augmentée  (').  J'ai  pu  constater  que  les 
harmoniques  sont  influencées  dans  le  même  sens  et  qu'elles  gardent  leur 
caractère  comme  telles.  Les  nomi)res  suivanls  ont  été  obtenus  pour  leurs 
rapports:  4,91,  5,22  et  4,82.  De  la  même  soric,  l'introduction  d'un  cylindre 
en  fer  a  pour  résultat  de  supprimer  les  harmoniques  aussi  bien  que  les  lon- 
damentales. 

Origine  des  harmoniques.  —  Des  expériences  récentes  m'onl  montré  que 
les  oscillations  supérieures  prennent  naissance  dans  la  bobine  de  self-induc- 
tion insérée  dans  le  circuit  de  décharge  du  condensateur  et  qu'elles  sont 
régies  par  la  nature  de  cette  bobine.  Ainsi  uiir  self-induction,  constituée  par 
un  solénoïde  d'environ  i'°  de  longueur  cl  20""  de  diamètre,  donne  des 
harmoniques  bien  développées  avec  deux  couches  de  til  (25'i  tours  par 
couche).  Avec  une  seule  couche  de  celte  même  bobine,  les  harmoniques 
deviennent  très  faibles  par  lapporl  aux  oscillations  fondamentales.  Avec 
une  l)obine  plate  de  aS  couclies  de  lîl  (20  tours  par  couche)  le  phénomène 
n'a  pas  été  observé.  Un  autre  solénoïde  de  12  couches  (i5o  tours  par 
couche)  le  montra  de  nouveau  très  bien. 

MM.  Gaudrelier  et  Léaulé  ont  repris  ces  expériences  au  laboratoire  des 
recherches  physiques  de  la  Sorbonne,  pour  étudier  la  nature  et  la  cause  de 
ces  harmoniques. 


RADIOGRAPHIE.  —  Sur  l' imjwssïbilité  de  diagnostiquer  la  mort  réelle  par 
la  radiographie  des  organes  abdominaux .  jNote  de  M.  Maxime  3Ié- 
xAKD,  présentée  par  M.  Edmond  Perrier. 

D'après  M.  Vaillant  (-)  le  diagnostic  de  «  la  mort  réelle  peut  être  fait, 
quant  à  présent,  par  l'examen  radiographic]ue  des  organes  alxlominaux  ». 

(')  Hkmsalkch,  Comptes  rendus,  t.  GXL,  igoS,  \>.  iSaa. 
(-)   Comptes  rendus,  18  novemljre  1907. 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N'  21.)  '^4 


loqfi  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Cette  opinion  a  été  contestée,  mais  dans  une  certaine  mesure  seulement, 
par  M.  BécIÔ'refM  qui  ne  pouvait  se  prononcer  en  raison  de  sa  documen- 
tation insuflisante. 

J'ai  fait,  à  mon  tour,  des  recherches  qui  ont  porté,  d'une  part,  sur  un 
enfant  (h-  8  ans  mort  à  la  suite  d'une  fracture  de  la  base  du  crâne,  d'autre 
part,  sur  un  intestin  isolé  extrait  de  la  cavité  abdominale. 

1°  Sur  l'enfant  de  8  ans.  —  J'ai  procédé  de  façon  à  obtenir  9  épreuves  en 
série,  faites  à  intervalles  différents  à  partir  du  moment  de  la  mort  jusqu'au 
lendemain,  la  technique  étant  la  même. 

Si  nous  considérons  la  radiographie  n°  I  exécutée  .)  minutes  après  rariél 
apparent  des  mouvements  respiratoires,  nous  apercevons  au-dessus  de  la 
crête  iliaque  gauche  une  zone  claire  représentant  une  portion  d'intestin 
rempli  de  gaz.  D'autres  es[)aces  clairs  se  voient  sur  la  radiographie,  mais 
sans  délimitation  bien  nette. 

La  radiographie  n"  3  faile  i  heure  20  minutes  après  la  mort  nous  montre  les  mêmes 
détails  que  précédemment  tout  en  permettant  en  certains  points  d'entrevoir  quelques 
anses  intestinales.  Ces  dernières  deviennent  de  plus  en  plus  visibles  à  mesure  que  nous 
considérons  les  radiographies  exécntées  à  une  heure  plus  éloignée  de  celle  de  la  mort. 
Si  nous  comparons,  en  effet,  les  radiograpiiies  I  à  ~  avec  les  radiographies  8  et  9  exé- 
cutées, la  première  20  heures,  la  seconde  22  heures  après  la  mort,  nous  remarquons 
sur  ces  dernières  que  les  anses  intestinales  sont  généralement  visibles. 

Doit-on  considérer  cette  particularité  comme  étant  un  signe  certain  de  la  mort 
réelle?  Tel  n'est  pas  mon  avis,  car  si  je  compare  la  radiographie  n°  1  (cadavre  d'enfant) 
avec  celle  (n"  10)  d'une  femme  adulte  vivante,  je  vois  sur  la  radiographie  de  celte 
dernière  plusieurs  zones  claires,  dont  une  plus  apparente  que  les  autres  zones  qui,  re- 
présentent des  anses  intestinales  distendues  par  des  gaz.  Pour  être  visibles  sur  la  radio- 
graphie d'un  sujet  vivant,  l'anse  intestinale  et  les  gaz  qui  la  distendent  ne  doivent  pas 
changer  de  place.  Or  celle  condition  se  trouve  souvent  réalisée  sur  le  vivant  et  ne 
devient  complète  sur  le  cadavre  qu'à  une  époque  où  les  signes  médicaux  de  la  mort 
réelle  existent  et  donnent  des  résultats  moins  discutables,  bien  plus  certains  que  ceux 
fournis  par  la  radiographie. 

A  la  fin  de  la  radiographie  n"  4  tons  les  signes  de  mort  réelle  existaient 
et  il  m'est  impossible  de  poser  ce  même  diagnotic  en  examinant  cette  radio- 
graphie et  en  la  comparant  avec  des  radiographies  de  sujets  encoiT  vivants. 
Im  radiographie  permet ,  je  le  répète  donc,  de  loir  nettement  l'intestin,  mais 
à  un  moment  où  le  diagnostic  de  mort  réelle  n'est  même  plus  à  poser. 

2"  Recherches  sur  un  intestin  séparé  du  cadavre.  —  J"ai  radiographié  le 

(')   Coniples  rendus.  2'i  décemhre  1Q0-. 


SÉANCE  DU  25  MAI  1908.  IO97 

même  intestin  débarrassé  par  un  lavatic  prolongé  de  tous  les  gaz  qu'il 
pouvait  contenir  : 

i"  Sans  être  distendu,  les  parois  étant  aecolées; 

■2°  Distendu  par  insufflation  d'air. 

En  comparant  les  épreuves  obtenues  dans  ces  deux  cas,  il  est  facile  de 
se  rendre  compte  : 

i"  Que  l'intestin  est  bien  plus  perméable  aux  rayons  de  Rimtgen  quand 
il  est  distendu  par  l'air  que  s'il  ne  l'est  pas,  cela  parce  que  les  parois  sont 
amincies; 

2°  Quanta  la  transparence  de  l'intestin,  on  ne  peut  l'expliquer,  à  mon 
avis,  en  supposant  que  les  gaz  de  l'intestin  par  suite  de  leur  rencontre  avec 
les  rayons  X  deviennent  phosphorescents.  Cette  particularité  se  produirait- 
elle  que  la  plaque  sensible  ne  saurait  être  pour  cela  plus  vigoureusement 
impressionnée.  Cette  phosphorescence  n'engendrerait  pas  des  rayons 
capables  de  traverser  les  téguments  et  le  châssis  séparant  l'anse  intestinale 
de  la  plaque  sensible. 

La  conclusion  qui  me  semble  se  dégager  de  mes  expériences  est  la 
suivante  : 

//  est  impossiblr,  dans  l'élat  acliiel  de  la  Science,  de  faire  par  la  radio- 
graphie des  organes  abdominaux  le  diagnostic  de  la  mort  réelle. 

CHIMIE.  —  Contribution  à  l'étude  des  phénomènes  d'oxydation  produits 
par  les  acides  iodiqiie  et  bromique.  Note  de  M.  H.  Baubio.ny,  présentée 
par  M.  Troosl. 

Dans  tous  les  Traités  de  quelque  importance  parus  dans  ces  trente  der- 
nières années,  on  trouve,  reproduite  successivement  dans  chacun  d'eux, 
une  réaction  qui  parait  singulière.  D'après  ces  Ouvrages,  qui  ne  donnent 
d'ailleurs  aucune  indication  d'origine,  le  bromure  d'argent  en  solution 
ammoniacale  serait  oxydé  à  100°  par  l'acide  iodique  et  transformé  en  bro- 
mate  d' ammoniaque  avec  formation  d'iodure  d'argent. 

De  même  avec  le  chlorure  il  y  aurait  formation  de  chlorate;  seulement 
l'action  n'aurait  lieu  qu'à  une  température  sensiblement  plus  élevée. 

Il  est  regrettable  que  cette  réaction  soit  simplement  sortie  de  l'imagina- 
tion de  son  auteur,  car  elle  donnait  un  procédé  fort  simple  de  séparation 
du  chlore  et  du  brome.  Je  n'en  parlerai  donc  que  pour  remettre  les  choses 
au  point. 

Si,  par  ce  procédé,  le  bromure  et  le  chlorure  d'argent  peuvent  être  Irans- 


Ior)8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

formés  run  cl  l'aulre  en  iodure,  c'est  par  suite  d'un  phénomène  très 
différent.  De  plus,  la  transformation  s'opère  pour  tous  deux  à  même  tem- 
pérature et  notablement  supérieure  à  loo".  Enlin,  il  ne  se  forme  ni  acide 
clilorique  ni  acide  bromique,  quoique  la  réaction,  dans  tous  ces  Traités, 
y  soit  rapportée,  à  propos  de  l'acidi^  bromi(|ue,  comme  un  des  modes  de  pré- 
paration de  cet  acide. 

Une  soluli(m  ammoniacale  de  clilorurc  ou  de  bromure  d'argent  chauffée 
à  loo^avec  de  l'acide  ioditpie  ne  donne  en  effet  aucun  dépôt  d'iodure;  il 
faut  porter  la  température  \ers  200°  pour  avoir,  pendant  le  refroidissement 
du  Hquide,  une  cristallisation  un  peu  abondante  d"iodure  d'argent  ammo- 
niacal, en  lamelles  nacrées  très  réfringentes.  En  outre,  à  l'ouverture  des 
tubes  (froids,  bien  entendu),  on  constate  toujours,  là  où  il  y  a  eu  formation 
abondante  d'iodure  Agi,  un  léger  dégagement  gazeux  inexplicable  avec  les 
données  des  auteurs.  J'ai  donc  été  conduit  à  étudier  d'abord  l'action  de 
l'acide  iodique,  à  différentes  températures,  sur  une  solution  de  gaz 
ammoniac. 

Trois  tubes,  contenant  chacun  /i5""'  d'ammoniaque  (d  =  o,g-2())  et  i*-',  i 
de  lO'H,  ont  été  portés  le  premier  10  heures  à  100'-,  le  deuxième  et  le  troi- 
sième pendant  5  heures,  l'un  à  i5o°  et  l'autre  à  210°.  Dans  ce  dernier  seul, 
j'ai  constaté  une  légère  pression  et  la  présence  d'une  notable  quantité  d'io- 
dure d'ammonium,  soit  par  acidification  ménagée  avec  un  acide  dilué 
(mise  en  liberté  d'iode,  à  cause  de  la  présence  d'un  reste  d'acide  iodique), 
soit  par  l'aclion  d'un  sel  d'argent  (précipitation  de  Agi)  après  séparation  de 
l'iodale  par  addition  d'alcool.  Même  le  tube,  chauffé  à  i5o",  ne  contenait 
qu'une  très  minime  proportion  d'iodure. 

Opérant  de  façon  identique  dans  une  seconde  série  d'expériences,  mais  avec 
addition  de  bromure  d'argent  en  plus  (0^,206  dans  chaque  tube)  le  dosage, 
de  l'iodure  d'argent  formé  a  donné,  pour  les  trois  essais  faits  à  100",  iSo", 
210",  respectivement,  0^,0006;  o«,oo2i;  o«,  17(10  Agi;  le  brome  du  préci- 
pité, obtenu  par  neutralisation  de  l'ammoniaque,  ayant  été  éliminé  à  chaud 
par  le  réactif  sulfochromique. 

L'accord  est  donc  complet  dans  les  deux  cas. 

D'après  cette  étude,  c'est  sur  l'ammoniac  que  porte  l'action  oxydante  de 
l'acide  iodicpie,  en  donnant  de  l'eau,  de  l'iodure  d'ammonium  et  de  l'azote, 
ce  qui  explique  le  dégagement  gazeux;  et  c'est  l'iodure  d'ammonium  qui, 
en  réagissant  sur  le  bromure  d'argent  en  solution,  produit  l'iodure  d'argent, 
peu  soluble  à  froid  : 

AzII'lO'- 2AzH'=  AzlIM  +  31M0 -+- 2Az. 


SÉANCE  DU  25  MAI  1908.  IO99 

Restait  à  démontrer  qu'il  n'y  a  pas  formation  d'acide  bromique.  Cet  acide 
ayant  des  propriétés  oxydantes  aussi  nettes  que  l'acide  iodique,  il  importait 
tout  d'abord  d'être  fixé  sur  la  stabilité  du  bromate  d'ammonium  dans  les 
conditions  précédentes  et  de  vérifier  qu'il  n'est  pas  entièrement  détruit, 
pour  le  cas  où  il  s'en  produirait.  J'ai  donc  répété  à  100",  iSo",  2o5°,  avec 
l'ammoniaque  et  l'acide  bromique,  les  expériences  faites  avec  l'iodique. 

L'acide  bromique  se  comporte  exactement  comme  l'acide  iodique  et  les 
résultats  sont  en  tous  points  comparables. 

La  pression  gazeuse  n'est  appréciable  (pie  dans  le  tube  qui  a  été  cbauffé 
à  3o5",  et  les  poids  de  bromure  AgBr  obtenus  par  addition  de  nitrate  d'ar- 
gent et  saturation  de  l'ammoniaque  par  l'acide  nitrique  ont  été  fort  diffé- 
rents dans  les  trois  essais,  soit  sensiblement  de  même  ordre  de  grandeur 
que  les  poids  d'iodure  obtenus  avec  l'acide  iodique,  mais  sans  que  même 
à  2o5°  en  5  heures  la  réduction  de  l'acide  bromique  soit  totale.  De  telle 
sorte  que  s'il  s'en  formait  dans  l'action  de  l'acide  iodique  sur  la  solution 
ammoniacale  de  bromure  d'argent  on  pourrait  encore  en  retrouver  en  pro- 
portion appréciable  à  la  fin  de  l'expérience.  Or,  dans  les  eaux  mères  des 
trois  essais  de  la  seconde  série,  séparées  du  précipité  d'iodure  et  de  bromure 
d'argent  produit  par  acidification  de  la  liqueur,  on  ne  peut  déceler  la  plus 
petite  quantité  d'acide  bromique. 

Traitons,  en  effet,  ces  eaux  par  un  léger  excès  de  nitrate  d'argent,  pour 
en  séparer  la  plus  grande  partie  de  l'acide  iodique;  (illrons  et  lavons.  Le 
bromate  d'argent,  s'il  en  existe,  reste  dissous  surtout  à  la  faveur  du  nitrate 
d'ammonium  qui  en  augmente  notablement  la  solubilité,  sans  favoriser  celle 
de  l'iodate.  Puis  par  addition  d'un  peu  de  gaz  sulfureux  jusqu'à  odeur  per- 
sistante, les  sels  oxy-balogénés  d'argent  en  solution  (bromate  et  reste 
d'iodate)  sont  réduits  et  transformés  en  composés  halogènes  insolubles, 
qu'on  recueille  après  avoir  chassé  l'excès  de  gaz  sulfureux.  Si  l'on  procède 
alors  à  l'attaque  du  précipité  par  le  réactif  sulfochromique  (Comptes  rendus, 
t.  CXXVII,  1898,  p.  1219)  à  chaud  dans  l'appareil  distillatoire  antérieure- 
ment décrit,  on  doit  retrouver  dans  le  condensateur  le  brome  provenant  de 
l'acide  bromique.  Dans  aucun  cas,  il  n'a  été  possible  d'y  retrouver  la  plus 
petite  trace  de  brome;  il  n'y  a  donc  pas  eu  d'acide  bromitpie  formé. 

Lors  d'un  essai  fait  à  210°  avec  le  chlorure  d'argent,  il  m'a  été  facile, 
par  la  même  méthode,  de  reconnaître  qu'il  ne  se  forme  pas  non  plus  d'acide 
chlorique.  Outre  le  chlorure  d'argent  non  décomposé,  on  ne  peut  déceler 
que  de  l'iodure  d'argent  en  quantité  très  notable  et  du  chlorure  d'ammo- 
nium. Pour  le  chlorure,  comme  pour  le  bromure,  la  réaction  est  régie  par 


IIO)  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

l'action  réductrice  cjuc  le  gaz  ammoniac  exerce  sur  Tacirle  indique;  aussi,  à 
chaque  température,  le  phénomène  reste-t-il  identique  à  lui-même  pour  le 
chlorure  et  le  bromure  d'ari;enl. 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  5///'  une  méthode  votumétricjiœ  permettanl  le  dosage 
simultané  de  l'acide  carbonique  et  des  autres  acides  de  l'air  atmosphérique. 
Note  de  M\I.  H.  Hexrikt  et  M.  Rouyssy,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

L'air  des  villes  contient  fréquemment,  outre  de  l'acide  carbonique,  une 
petite  proportion  d'acides  divers:  sulfureux,  formique,  etc.  Il  résulte  de  ce 
fait  que  le  dosage  de  l'acide  carbonique  au  moyen  des  alcalis  peut  être  sujet 
à  erreur.  Il  y  a  donc  intérêt,  non  seulement  à  éviter  cette  cause  d'erreur, 
mais  encore  à  chercher  à  évaluer  la  proportion  des  acides  que  l'air  peut  con- 
tenir indépendamment  de  l'aidiydride  carbonique. 

Nous  sommes  parvenus  à  résoudre  1res  simplemenl  le  [)roblèrae,  en  uLilisaiit  la  mé- 
lliode  de  dosage  de  l'acide  caiboniqiie  publiée  par  Vun  de  nous  ('),  el  qui  consiste  à 
faire  passer  l'air  dans  une  solution  de  soude  on  de  potasse  et  à  titrer  ensuite  cette  solu- 
tion au  moyen  d'acide  acétique  avec  la  pliénolplilaiéine  comme  indicateur.  Dans  ces 
conditions,  le  virage  se  produit  dès  que  le  carbonate  existant  dans  la  liqueur  est  trans- 
formé en  ]>icarbonale  el  la  dilléience  entre  les  volumes  d'acide  acétique  versés  dans  le 
liquide  d'essai  el  dans  celui  (|iil  seit  de  repère,  permet  de  calculer  la  (|uantilé  d'acide 
carbonique  contenu  dans  l'aii'  annivsé. 

Or,  le  volume  d'acide  acéti(|ue  versé  dans  la  liqueur  d'essai  est  toujours  inférieur  à 
celui  qui  sature  le  repère  et  la  diirérence  des  lectures  correspojid  à  la  moitié  de  l'acide 
carbonique  absorbé  pendant  le  passage  de  l'air.  L'acide  carlionique  étant  le  seul  qui 
donne  à  la  fois  un  sel  neutre  colorant  la  phénolplilaléine  et  un  sel  acide  qui  la  laisse 
incolore,  il  s'ensuit  que,  poui-  tout  autre  acide,  le  volume  d'acide  acétique  tenant  lieu 
de  lecture  dans  le  titrage  correspondra  à  la  totalité  de  l'acide  contenu  dans  Tai-r  et 
non  plus  à  la  moitié. 

Si  donc  on  partage  en  deux  le  liquide  alcalin  dans  le(piel  a  barboté  l'air  et  si  l'on  en 
titre  une  moitié  comme  il  vient  d'être  dit,  le  volume  d'acide  acétique  correspondant  à 
la  lecture  devra  être  multiplié  par  2  pour  représenter  l'acide  carbonique  total. 

Si,  dans  l'autre  moitié  du  lif|iiide  alcalin,  on  verse  du  chlorure  de  baryum,  ce  der- 
nier transformera  le  carbonate  alcalin  produil  en  carbonate  de  barvum  insoluble  et 
l'alcali  laissé  libre  et  mesuré,  sans  décantation  ni  (lltration  préalable,  au  moyen  de  l'acide 
acétique,  fournira  sans  qu'on  multiplie  par  2  (en  ayant  soin  de  faire  un  repère  dans 
les  mêmes  conditions),  une  lecture  qui  correspondra  à  la  totalité  des  acides  de  l'air, 
quels  qu'ils  soient. 

(')   II.  Ill-NRIET,  Comptes  rendus,  t.  CWIll,  p.   i-25. 


SÉANCE  DU  25  MAI  J908.  IIOI 

De  celte  double  opération  il  est  facile  de  déduire  le  poids  d'acide  car- 
bonique absorbé  par  la  liqueur  alcaline  pendant  le  passage  de  Tair,  ainsi 
que  celui  des  autres  acides. 

En  effet,  exprimons  d'abord  les  quantités  qui  vont  suivre  en  acide  acé- 
tique et  soient  :  lî,  l'alcali  libre  total  que  contient  le  repère;  c,  la  propor- 
tion de  CO^  que  cet  alcali  renferme  toujours;  A,  les  acides  de  l'air  autres 
que  l'acide  carbonique  ;  C,  l'acide  carbonique  atmosphérique  ;  /^,  la  lecture 
repère  correspondant  au  premier  mode  de  dosage;  «',  la  lecture  de  la  solu- 
tion dans  laquelle  l'air  a  barboté;  p,  la  lecture  repère  correspondant  au 
second  mode  de  dosage  avec  chlorure  de  baryum  ;  //,  la  lecture  de  la  solu- 
tion carbonatée,  traitée  de  la  même  façon. 

On  a  évidemment,  dans  le  premier  cas, 

r  C 

U-H-=:/e  el  \K-\ A —  li  v 

2  22 

dans  le  deuxième  cas, 

R=y7  el  R_A  — C=:/>'. 

De  ces  équations  on  tire  aisément  les  valeurs  de  A  et  de  C,  qui  sont 
respectivement 

A  =  2(«  —  /i')  — (/'—/->')         el         C  =  a[(/)—/?')  — («—«')]. 

On  voit  de  suite  que,  pour  que  A  soit  nul,  il  faut  que 

2{n  —  n')  =  p-p', 

c'est-à-dire  que  la  différence  des  lectures  dans  le  premier  cas  doit  être 
exactement  le  double  de  celle  qu'on  obtient  dans  le  second  cas.  Quand  il  en 
est  ainsi,  la  valeur  de  C  devient 

C  =  2(/i  — /i')  ou  C.—p-p', 

suivant  qu'on  emploie  l'un  ou  l'autre  mode  de  dosage  (  '  ). 

On  convertit  ultérieurement  les  lectures  en  CO*  quand  elles  sont  rela- 
tives à  ce  gaz  et  l'on  exprime  les  autres  acides  à  volonté. 


C)  Dans  le  lilrage  direct,  sans  cliloiuie  de  baryum,  il  faul  avoir  soin  que  le  rap- 
porl  de  l'alcali  carbonalé  à  l'alcali  lolal  ne  dépasse  pas  f.  Si  l'on  augoaenlail  celte 
proporlion,  la  méthode  ne  serait  plus  rigoureuse. 


II02  ACADEMIE   DES    SCIENCES. 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Sur  le  dosage  de  l'acide  tungstique  et  sa  séparalion 
d'avec  d'autres  corps,  par  l'emploi  du  mélange  chlore  cl  chlorure  de  soufre. 
Note  de  M.  F.  Iîourio.v,  présentée  par  M.  Le  Chalelicr. 

i\ous  avons  montré,  M.  Matignon  et  moi  (Comptes  rendus,  t.  CXXXVIII, 

i()0^,  p.  760),  que  lorsqu'on  fait  agir  le  mélange  gazeux  chlore  et  chlorure 
de  soufre  sur  l'acide  tungstique,  il  se  forme  deux  oxychlorures  volatils 
TuUCPetTuO^CP. 

J'ai  constaté,  depuis,  qu'il  se  produit  une  réaction  analogue  lorsqu'on  fail 
agir  le  mélange  gazeux  sur  différentes  corahinaisons  de  l'acide  tungstique, 
et  (ju'elle  permettait  de  séparer  quantitativement  le  tungstène  des  sub- 
stances qui  l'accompagnent,  dans  un  certain  nombre  de  cas.  Cette  méthode 
est  particulièrement  applicable  lorsque  les  substances  qui  accompagnent  k; 
tungstène  ne  sont  pas  altérées  ou  donnent  des  chlorures  fixes,  dans  les 
conditions  de  l'expérience. 

La  substance  à  analyser  est  contenue  dans  une  nacelle  de  porcelaine  ou 
mieux  de  silice,  placée  à  l'intérieur  d'un  tul)e  de  verre  vert  chauffé  sur  une 
grille  à  analyse.  Entre  le  tube  et  l'appareil  à  chlore  se  trouve  un  ballon  ren- 
fermant du  chlorure  de  soufre  cju'on  chauffe  très  légèrement. 

Le  chlore  ne  doit,  en  effet,  contenir  que  des  quantités  extrêmement  faibles 
de  chlorure  de  soufre.  Si  l'on  négligeait  cette  précaution,  une  quantité 
considérable  de  soufre  et  d'acide  sulfurique  provenant  de  la  décomposition 
du  chlorure  de  soufre  en  excès  par  l'eau,  destinée  à  arrêter  les  produits 
volatilisés,  viendrait  souiller  ces  derniers  et  rendre  leur  dosage  difficile  ou 
impossible. 

Le  tube,  dont  l'extrémité  antérieure  est  en  relation  avec  le  générateur 
amenant  le  mélange  gazeux,  est  légèrement  recourbé  à  son  autre  extrémité 
qui  s'engage  dans  une  (''prouvette  contenant  de  l'eau. 

Un  Uibe  de  ^^'ill  el  \\;ironli:i|i]i,  coiiten;iiiL  également  de  l'eau,  fait  suite  à  celle-ci. 
La  substance  est  d'aljord  cliaullée,  pendant  environ  ^5  minutes,  à  une  température 
de  i8o"-i9o'',  puis  pendant  le  même  temps  à  une  température  de  aso^-aSo",  el  I"on 
achève  la  réaction  en  cliaulTaul  progressivement  de  a.jo"  à  5oo",  pemlaut  un  temps  qui 
varie  de  5  à  i5  minutes  suivant  les  cas. 

Lorsque  Topéralion  est  terminée,  on  pèse  la  nacelle  f|ui  renferme  les  pioduits  fixes. 
S'il  se  trouve  parmi  ceux-ci  un  oxvde  inaltéré,  de  la  silice  par  exemple,  mêlé  à 
un  chlorure  solulile,  on  a  son  poids  eu  le  recueillant  sur  filtre,  après  épuisement  ])ar 
l'eau. 


SÉANCE  DU  21  MAI  1908.  IIo3 

On  lave  le  lube  et  l'on  réunit  ces  liqueurs  ;i  celles  que  renferment  les  tubes  absor- 
beurs;  s'il  reste  de  l'acide  tungslique  contre  ks  parois  du  tube,  on  le  dissout  dans 
l'eau  ammoniacale. 

Ces  liqueurs,  toujours  très  acides,  sont  concenlrées  au  haiu-marie,  puis  traitées  par 
l'acide  azoti(iue,  pour  détruire  les  sels  ammoniacaux  et  transformer  en  acide  sulfu- 
rique  les  produits  d'oxydation  inférieure  <lu  soufre,  et  finalement  évaporées  à  sec  au 
bain  de  sable  pour  chasser  l'acide  sulfurique  libre. 

Le  résidu  est  repris  par  une  dissolution  de  nitrate  d'ammoniaque,  lorsque  l'acide 
tungslique  est  seul,  et  par  une  dissolution  renfermant  en  outre  de  l'acide  chlorhydriquc 
lorsqu'il  se  trouve  en  présence  de  fer,  comme  c'est  le  cas  dans  l'analyse  d'un  wolfram. 
On  sépare  l'acide  tungstique  par  filtration. 

Tungstate  de  soude.  —  Avec  le  lungstale  de  soude  TuO^Na^+  2II-O, 
on  a  trouvé  : 

Poids  de  AgCI 
Poids  du  résidu  correspondant 

Poids  de  NaCl.  Na  |><'iii'  100.  au  résidu  de  NaCl. 

de  substance  —  --■  — — ■ - —  " — — ^  ~"~ — ■^        ' 

analysé.  Oiiseivé.  Cal.  nié.  Observé         Calculé.  Observé.  Calculé. 

0,7235  0,2.573         o, 2.565  13,98         13,93  0,6280         0,63ll 

Dans  cette  expérience,  Facide  tungstique  n'a  pas  été  recueilli,  mais  les 
résultats  qui  suivent  montrent  que  la  métliode  est  parfaite  pour  le  dosage 
de  cette  substance. 

Acide  silicolungstique  :  SiO%  i2TuO'  +  Aq.  —  La  substance  a  été  préa- 
lablement calcinée  avant  d'être  analysée  : 

Poids  Poids  du  résidu 

de  de  silice.  Si  0- pour  lou.  Tu  O'  pour  100. 

substance  — —       " — -"" "'      ^ — ■■"■  ' 

e\périnieiilé.  Observé.        Calculé.  Observé.   Calculé.  Observé.      Calcule. 

I o,85lO    0,0175    0,0179    2,07    2,11       »        » 

Il o,63i4         0,0127       o,oi33         2,01         »  »  » 

III 0,8334         0,0179       0.0175         2,1',         »  97'37       97>'^8 

Pour  obtenir  des  résultats  exacts,  il  osl  nécessaire  de  calciner  le  ix-sidu 
dans  un  courant  d'air  avant  la  pesée,  parce  que  la  silice  relient  une  petite 
quantité  de  cblore  et  de  chlorure  de  soufre. 

Cette  méthode,  très  précise,  est  beaucoup  plus  commode  que  la  méthode 
au  bisulfate  ou  celle  au  gaz  chlorhydriquc  f[ui  exige  l'emploi  d'un  tube  de 
porcelaine. 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  21.)  '  H'^ 


Iio'i  ACADÉMIE    DES    SCIE>'CES. 

Silicolungslale   d'yllerbiitm    (SiO-,  i-jTiiO  '  )',  •'-'^  b^  <>"  O  b  =  i/'-i,  ">)  : 

Hcsidii 

Poids                     oSio-   :    4VL.i;l'.                                  liiO'.  TiiO' pour  loo. 

de  siibslonce         --             "                        ^ — "  ^"""^  ~^"^  "     ^       ^ 

analvsr.               (  iliscrvi-.          Calriilc.  ()])?(M-vc.          Calculé.  Observe.        Caleiilé. 

0,8627  0,1184         0,1199  o,775i         0,7782  89,84         §9,63 

Mélange  de  silice  et  d'acide  tajigsfif/uc.  —  Ce  mélange  a  été  oljtenu  en 
atlaquanl  siniullanémcMl  les  corps  préalablement  pesés  par  du  carbonate 
de  soude,  puis  en  les  insolubilisanl  comme  s'il  s'agissait  de  la  silice  seule 
(Def.vcqz,  Comptes  rendus,  ■ '"^'jô,  p.  l'-iHM  )  : 

l>i>ids 

Poids '— — — ^  SiO-  pour  100. 

(le  de  mélange  de  —   '        ~ — -" 

Sii)    iiiiluil.  Tu  G'  iiiili^l.  cxpérimenlé.  SiO-.  .Observé.  Calculé. 

o.oor?.  o,8i:'i7  o,733.'5  0,0286  8,84  3,83 

Pour  obtenir  de  bons  nombres,  il  est  nécessaire  de  cliauller  plus  long- 
temps à  basse  température  que  dans  le  cas  précédent. 

.l'ai  appliqué  également  l'application  de  la  métliode  à  l'analyse  du  wol- 
fram et  de  la  scheelite. 


CHIMIE    PHYSIQUE.    —    5///'  la  triholaminescence  des  substances  minérales. 
Note  de  M.  Adkien  Kari,,  présentée  par  M.  Ilaller. 

La  liibuluminescenee  semble  une  propriété  assez  générale  des  solides. 
Beaucoup  de  substances  minérales  qui  ne  paraissaient  pas  présenter  sensi- 
blement cette  propriété  auraient  été  considérées  comme  triboluminescentes, 
si  l'd'il  avait  été  sensibilisé  avant  l'opératiou  par  un  séjour  assez  prolongé 
dans  Tobscurité.  (yesl  ainsi  que  j'ai  pu  observer  la  triboluminescence  de 
l'oxyde  de  liuirium,  des  acides  titaniiiue,  tungstique,  de  la  zireone,  du  sul- 
fure de  cadmium,  etc. 

(<omme  autre  cause  d'insuccès  on  peut  encore  signaler  la  résistance  à 
l'écrasemenl.  C'est  le  cas  de  la  silice  naturelle  ((ui  devient  très  tribolumines- 
rente  si  on  la  raye  à  l'aidi'  d'une  meule  d'émeri.  l']t  aussi  la  trop  grande 
b'agilité  à  laquelle  on  peut  obvier  en  plongeant  le  corps  à  étudier  dans  l'air 
li(piide,  ce  (jui  le  durcit  cl  permet  d'observer  la  lril)olumincscence.  Mais  il 


SÉANCE  DU  25  MAI  1908.  IIo5 

y  a  des  corps  qui,  dans  quelques  condili.ms  (m'on  se  place,  ne  sont  pas  tri- 
boluiuinescents. 

J'ai  reconnu  que,  de  même  que  dans  le  cas  élucidé  par  M.  G.  L  rbain  de 
la  phosphorescence,  le  phénomène  exige,  pour  se  produire,  la  coexistence 
d'un  diluant  et  d'un  phosphorogène;  pour  qu'il  y  ait  Iriboluminescence,  il 
faut  de  grandes  proportions  d'un  diluant  et  de  petites  quantités  d'un  tribo- 
luminogène. 

Les  corps  purs  ne  sont  pas  triboluminescenls.  Un  système  Iribolumines- 
cent  conserve  presque  toujours  sa  propriété  lorsqu'on  l'engage  sous  des 
formes  chimiques  diverses.  C'est  ainsi  que  l'oxyde  de  zinc  manganifère  tri- 
lioluminesrent  donne  encore  des  produits  capables  de  produire  ce  phénomène 
qi)au<l  on  le  transforme  en  nitrate  ou  en  sulfate.  Mais  le  produit  résultant 
de  la  transformation  en  lluorure  ne  présente  pas  cette  propriété. 

Une  étude  systématique  de  certaines  séries  de  mélanges  a  démontré  l'existence  d'op- 
tima  d'éclat  correspondant  à  des  quantités  très  iliUérentes  de  constituants. 

Systèmes.  Oplinia  oppruviiiiatifs. 

Tu  O'Zn  S nrî,  j  de  Tu 

(MnZn)S ^  de  Mn 

(BaZn)S ïiô  ^e  Ba 

(PbZn)S jh  c'e   l'b 

(UZn)S yL.  de  U 

Si  l'on  cherche  les  oplima  de  phosphoiTscence  catliodi(pie  des  mêmes 
mélanges,  on  trouve  des  proportions  tout  à  fait  différentes,  ce  qui  conduit  à 
considérer  pour  chaque  corps  actif  une  action  triboluminogène  distincte  de 
son  action  pliospliorogène. 

La  sensibiUté  de  la  triboluminescence  est  très  grande  pour  certains  di- 
luants. Un  fractionnemenl  de  six  mois  portant  sur  dix  fractions  de  ultra  le 
de  zinc  a  affaibli  considérablement  les  propriétés  ti^boluminescentes  du  sul- 
fure, mais  n'a  pas  entrahié  leur  complèlr  disparition.  L'oxyde  préparé 
avec  la  même  fraction  n'était  plus  du  tout  triboluminescent.  En  général,  une 
purification  suffisamment  poussée  permet  de  constater  l'extinction  totale; 
j'ai  observé,  en  particulier,  le  fait  pour  un  acétate  d'urane  qui  s'était  montré 
tout  d'abord  nettement  Iriboluminescent. 

Des  quantités  croissantes  de  triboluminogène  diminuent  l'émission  lumi- 
neuse; il  suffit  d'ajouter  du  diluant  pour  rendre  au  phénomène  son  éclat 
maximum. 


,Io6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

J'ai  parliciilièremenl  t-ludié  les  mélanges  où  le  diluanl  étail  le  sulfure  ou  loxyde 
de  zinc  el  où  Ton  variait  le  tribolurainogène.  Tous  les  modes  de  préparation  qui  ont 
iiour  résultai  le  mélange  intime  des  constituants  peuvent  être  employés. 

Je  citerai  la  précipitation  simultanée  toutes  les  fois  qu'elle  est  possible,  et  l'évapo- 
ralion  à  sec  des  solutions.  J'ai  porté  ensuite  le  sulfure  de  zinc  à  haute  température  au 
four  de  Mermet  dans  un  courant  d'hydrogène  sulfuré.  Je  me  suis  borné  à  chaufTer  les 
owdes  tantôt  au  four  de  Forquignon  el  Leclerc,  tanlùl  au  four  à  moufle.  Les  divers 
iriboluminogènes  employé-  ont  été  :  l'argent,  le  plomb,  le  tungstène,  l'étain,  le  bis- 
nuitli,  le  cuivre,  le  cadmium,  le  nickel,  le  manganèse,  l'uranium,  le  tantale,  le  nio- 
bium,  le  thorium,  le  fer,  le  chrome,  le  Iriconium,  le  baryum,  le  calcium,  le  vanadium, 
le  praséodyme,  le  samarium,  le  dysprosium,  le  magnésium  el  le  silicium. 

La  coloration  de  la  luinièiLM-miso  varie  avec  le  Iriboluminogène;  elle  est, 
par  exemple,  bleue  avec  le  plomb,  orangée  avec  le  manganèse.  Le  diluanl 
a  influé  aussi  sur  la  couleur  de  la  lumière  émise;  ainsi  dans  le  système 
(TiO%  ZnO)  la  Iriboluminescence  estviolet  pâle,  avec  (TiO%ZnS)  elle  est 
vert  foncé. 

lùifin,  la  coloration  n'est  pas  forcément  la  même  que  dans  le  cas  de  la 
phosphorescence  des  mêmes  mélanges. 

La  triboluminescence  afiparaît  donc  comme  une  propriété  des  solutions 
solides  à  un  certain  degré  de  dilution,  elle  est  par  là  très  analogue  à  la 
phosphorescence  et  obéirait  d'ailleurs,  d'après  ce  qui  précède,  à  des  lois 
semblables. 

Je  poursuis  actuellement  ces  recherches. 


ZOOLOGIE.  —  Sur  la  nature  syncytiale  de  iinleslin  des  llhabdocœles. 
Note  de  M.  P.iui,  Hallez,  présentée  par  M.  Yves  Delage. 

Tous  les  auteurs  parlent  de  l'épilhélium  intestinal  des  Uhabdoco-les. 
Dans  le  dernier  travail  paru  sur  l'embryogénie  de  ces  animaux,  Iv  Bress- 
lau  (')  qui  d'ailleurs,  a  surtout  étudié  le  développement  du  pharynx,  dit 
que  les  cellules  périphériques  indifférenciées  de  l'embryon  se  rapprochent 
pour  former  un  épithélium  continu.  Cependant  la  question  de  savoir  si  les 
nltabdocœles  ont  une  lumière  intestinale  a  été  discutée.  Pour  von  ,Jhc- 
ring  (-),  cette  lumière  fait  défaut;  cet  auteur  considère  l'intestin  comme 


(')  Ziir  Eiiliv.  der  /Uiabdocwlen  (Zeilsrh.  f.  iv.  ZooL.  1899.  p.  :i-?8). 
(■)  C.raffilla  intirkicola  {Zeilsch.  fA  "  ■  Zool.,  1880). 


SÉANCE    DU    25    MAI    1908.  M  07 

une  masse  solide  et,  si  dans  la  plupart  des  cas  on  y  distingue  une  lumière, 
celle-ci  serait  produite  par  des  ruptures  résultant  des  méthodes  de  con- 
servation. Cette  conception  de  von  Jheriii-  a  été  discutée,  notamment,  par 
L.  Bôhmig  (  '  )  qui  admet  avec  la  majeure  partie  des  zoologistes  que,  si  l'in- 
testin tantôt  présente  une  lumière  et  tantôt  n'en  présente  pas,  cela  tient  à 
l'état  de  ses  cellules  épitliélialcs,  suivant  iju'elles  sont  gonflées  jtar  les  ali- 
ments ou  qu'elles  ont  diminué  de  volume  sous  l'influence  du  jeune. 

Mes  observations  permettent,  je  crois,  de  résoudre  cette  question;  elles 
portent  sur  le  Proderosloma  cardii  qui  est  voisin  des  GrajfiUa. 

rjuaiul,  après  la  seyraentation,  le  pliarynx  s'est  constitué  et  que  l'épiderme  en  voie 
de  formation  ne  présente  pas  encore  à  sa  surface  les  corpuscules  basaux  qui  précèdent 
Tapparition  des  cils  vibraliles,  l'embryon  est  une  masse  pleine.  Celte  masse  comprend 
les  ébauches  du  cerveau  et  des  yeux,  quelques  amas  ventraux  de  cellules  embryon- 
naires qui  deviendront  les  ébauches  des  organes  génitaux  et  des  halles  vitellines  dor- 
sales et  centrales.  Entre  ces  balles  vitellines  s'insinuent  des  blastomères  migrateurs 
anuTboïdes  qui  s'étendent  à  leur  surface  et  sont  identiques  aux  blastomères  (|ui  for- 
meront les  cellules  conjonctives  et  très  dillérenles,  par  contre,  des  cellules  embryon- 
r:aires  indiflerenciées,  ébauches  des  autres  organe-.  Les  cellules  qui  entourent  les  balles 
entrent  en  coalescence  les  unes  avec  les  autres  par  leurs  prolongements  et  forment  un 
svncjlium  plurinucléé,  dans  les  mailles  duquel  sont  emprisonnées  les  réserves  nutri- 
tives qui  diminuent  progressivement  à  partir  du  moment  où  se  constituent  les  organes 
génitaux. 

On  voit  donc  que  chez  l'embryon  :  1°  l'intestin  n'a  pas  de  lumière;  2"  le 
syncytium  digestif  ne  peut  être  difîérencié  du  syncylium  conjonctif  que 
parce  qu'il  emprisonne  dans  ses  tiiailles  le  reste  du  lécilhe. 

A  aucun  stade  du  développement  l'intesliu  ne  présente  un  épithélium. 
Chez  l'adulte,  cet  organe  est  encore  formé  par  ihi  syncytium  dans  le  réseau 
duquel  le  lécithe  est  remplacé  par  des  vacuoles  alimentaires  et  d'excrétion. 
Dans  toute  la  masse  syncytiale,  sont  irrégulièrement  épars  des  noyaux  qui 
sont  identiques  à  ceux  des  cellules  libres  du  mésenchyme,  et  dans  les  coupes 
il  est  parfois  impossible  d'établir  une  démarcation  nette  enire  rinlestin  cl  le 
tissu  conjonctif  ambiant,  dont  les  prolongements  sont  en  rapport  avec  ccu\ 
de  l'intestin. 

Celui-ci  préseiUe  cependant  chez  les  adultes  une  lumière  tantôt  réduite,  tantôt  très 
grande.  Je  ne  puis  pas  admettre  que  cette  lumière  intestinale  résulte  d'un  décollement 
produit  par  les  réactifs,  et  cela  pour  plusieurs  raisons.  D'abord,  s'il  y  avait  rupture, 
on  en  trouverait  bien  la  trace  dans  les  coupes  sous   forme   de    trabécules   protoplas- 

(  '  )   Das  geiiiis  GraJJitla  [Zcilsch.  f.  w.  ZuoL.  1S86). 


I  i()8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

iniques,  ou  d'irrégularité  dans  le  contour  de  la  lumière,  ce  qu'on  n'observe  pas. 
lùisuite  il  V  a  Texarnen  du  contenu  de  la  lumière.  Celui-ci  consiste  tantôt  en  granula- 
tions très  fines  ressemblant  à  un  coagulum,  et  en  tout  semblables,  par  leuis  caractères 
et  leur  mode  de  coloration,  aux  granulations  qu'on  obser\e  dans  l'estomac  du  Cnidium 
oii  elles  constituent  la  llèclie  tiicuspide  et  le  mucus  dont  vraisemblablement  le  Prode- 
rosloina  se  nourrit.  Tantôt  ce  sont  de  petits  grains  d'excrétion  parfois  cristallisés  et 
des  petites  splières  hyalines  entourées  d'une  mince  couclie  de  protoplasme  et 
contenant  contie  leur  i>aroi  intei-ne  un  granule  lenticulaire  se  colorant  fortement  |)ar 
riiémalun.  On  peut  suivie  dans  le  syncytium  intestinal  toutes  les  phases  de  la  transfor- 
mation des  novaux  de  l'intestin  en  ces  sphères  qui  sont  le  résultat  final  d'une  nécro- 
biose  hvaline  des  novaux.  Ces  noyaux  dégénérés  s'observent  dans  les  cas  où  la  lumière 
est  glande.  <.>erLaine3  préparations  montrent  leur  accumulation  vers  la  partie  centrale 
du  syncylium  et  leur  isolement  par  rétraction  du  plasinode.  Ces  granules,  sur  la  nature 
desquels  on  n'était  pas  fixé,  oui  été  observés  chez  d'autres  Rliabdocœles.  Je  les  ai  \  us 
notamment  chez  Wirte-r  viridis  uii  j'ai  pu  constater  qu'ils  sont  vomis  avec  les  parties 
indigestes,  telles  ([ue  les  squelettes  des  Diatomées,  à  la  suite  d'un  lavage  de  l'intestin 
que  j'ai  fait  connaître  depuis  longtemps. 

Qiiaiil  à  la  [icrle  de  substance  subie  ainsi  par  le  syncyliuin  inlestitiai.  j  ai 
la  couviclioii  (iirclle  csL  compensée  par  les  cellules  libres  du  mcscucliyme 
qui  se  iiiultiplieut  par  amitose  et  sont  les  élémenls  essentiels  des  phéiioiuènos 
fie  fédinléji-ralioii.  Ces  cellules  inigraU'ices  s'observent  en  effet  iiotaniuient 
à  la  périphérie  du  syncytium  intestinal  avec  lecpiel  elles  sont  souvent  en 
contact.  Il  se  produit  donc  mie  véritable  rénovation  de  l'intestin. 

On  voit  que  von  Jherin^araisonen  ce  sens  que  rintestia  des  RhuhUocœles 
est  chez  rembryou  un  organe  massif,  et  chez  l'adulte  un  plasmode  comme 
chez  les  Acœles.  Une  lumière  n'en  existe  pas  moins  chez  l'adulte,  mais  elle 
est  une  simple  vacuole  du  .syncytium. 

Un  fait  important,  c'est  qu'il  n'y  a  chez  ces  animaux  aucune  distinction, 
ni  au  point  de  vue  histologique,  ni  au  point  de  vue  de  l'origine,  entre  l'in- 
Icsfin  et  le  mésenchyme.  Il  n'y  a  même  pas  trace  du  rudiment  endoder- 
mique  représenté  chez  les  Triclades  par  les  quatre  cellules  temporaires  que 
j'ai  fait  connaître  en  1887. 


r>HYSIOLO(iIE.  —  Action  comparée  de  l'eau  salée  simple  et  des  sériuns 
artificiels  à  minéralisation  complexe  sur  le  sang  et  la  circulation. 
Note  de  M.  C.  Fi.eig,  présentée  par  M.  Bouchard. 

Introduits  dans  l'oriianisme,  les  sérums  à  minéralisation  complexe  dont 
j'ai  antérieurement  indiqué  la  composition  provoquent  dans  le  sang  et  le 


SÉANCE    DU    25    MAI    1908.  I  1  Of) 

système  circulatoire  des  modifications  plus  marquées  que  ne  le  fait  l'eau 
salée  simple  à  8  ou  9  pour  100.  Les  effets  produits  intéressent  notamment 
la  coagulation  du  sang,  le  nombre  des  globules  et  diverses  de  leurs  propriétés, 
les  variations  de  h  pression  sanguine  et  d.e  V activité  cardiaque.  Suivant  les 
cas,  j'ai  utilisi'  Xç,?,  petites  injections  répétées,  les  injections  massives,  les  injec- 
tions prolongées  à  vitesse  lente. 

L'eau  salée  physioloi^i(|ue  elle-même,  ainsi  qu'il  résulte  des  travaux  de 
Hayem,  Faney,  Fourmeaux,  Tuffier,  augmente  déjà  la  coagulabililé  du  sang. 
L'hémorragie  en  nappe  produite  par  la  section  transversale  d'un  muscle 
diminue  nettement  et  s'arrête  même  sous  riulluence  d'injections  d'eau  salée 
simple  faites  par  diverses  voies.  J'ai  recherché  ce  que  produiraient  dans  ces 
conditions  les  injections  de  sérums  artificiels  à  minéralisation  complexe. 

Cliez  le  liipin,  Vhéntorraf,'ic  en  nappe  prodmle  par  la  seclioii  du  grand  fessier 
s'arrête  sponlanémenl  au  bout  de  20  minutes  en  moyenne  (des  pinces  étant  posées  sur 
les  artères  de  calibre  suffisant);  si,  3  minutes  après  (ju'elle  a  commencé,  on  injecte  dans  * 
les  veines  10""'  à  i5''"''  d'eau  salée  à  8  ou  9  pour  /oo,  on  la  voit  5  à  8  minutes  plus  tard 
diminuer  et  s'arrêter;  mais,  si.  a  a  lieu  d'eau  salée  simple  on  injecte  des  sérums  arti- 
ficiels à  minéralisation  complexe,  et  notamment  des  sérums  contenant  une  pro- 
portion élevée  de  sel  de  chaux  (i,5  à  Z  pour  1000),  les  mêmes  effets  se  produisent 
déjà  I  minutes  i5  secondes  à  ')  minutes  après  l'injection.  De  plus,  si  le  sérum  est 
administré  piévenlivemenl,  l'Iiômorragie  capillaiie  de  la  surfacede  section  est  faible  et 
moins  marquée  que  si  l'on  a  injecté  de  l'eau  salée  pure.  Cette  action  pourrait  être  uti- 
lisable dans  des  liémorragies  de  diverse  nature,  et  même  avant  certaines  interventions 
chirurgicales,  à  titre  préventif,  lorsqu'on  a  à  redouter  les  hémorragies  en  nappe.  Dans 
le  cas  de  l'eau  salée  simple,  lorsqu'on  ])rati(pie  rinjeclion  pendant  l'hémorragie,  si  au 
lieu  d'employer  de  petites  f|uantilés  de  séi-uin  on  injecte  des  <los(:S  massives  (100"^"'' 
chez  le  lapin),  ou  n'obtient /jr/.ç  d' effet  hémostatiijue :  l'excès  de  pression  momentané 
et  la  dilution  trop  grande  de  la  masse  sanguine  anisi  réalisés  peuvent  e\|)li(|uer  le  fait. 
Dans  le  cas  de  sérums  à  minéralisation  complexe  au  contraire,  on  peut,  dans  les  mêmes 
conditions,  obteni[-  souvent  rellet  hémostatique.  Ces  divers  résultats  sont  fournie  par 
les  moyennes  d'c\|iériences  faites  soit  sur  des  lots  de  lapins  comparables,  soit,  ce  qui 
les  rend  plus  démonstratives  encore,  sur  un  même  animal  utilisé  à  des  époques  dilTé- 
l'entes. 

Le  mécanisme  de  l'action  hémostatique  relève  à  la  fois  d'une  augmenta- 
tion de  coagulabililé  du  sang  et  de  modijicalions  vaso-motrices.  L'eau  salée 
physiologique  augmente  in  vivo  la  coagulai lilité;  mais  l'augmentation  est 
beaucoup  plus  intense  pour  les  sérums  complexes.  Cette  différence  est 
d'ailleurs  heaucoiip  plus  accentuée  encore  sur  le  sang  étudié  in  vitro.  D'autre 
part,  l'intervention  d'une  action  vaso-constrictive  est  beaucoup  plus  facile  à 


11 


Il  10  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

mellre  en  (''vidence  pour  les  sérunis  à  minénilisatioii  complexe  forlemenl 
calcique  que  pour  l'eau  salée  ordinaire  :  pour  celle-ci,  la  hausse  de  pression 
est  toujours  nulle  ou  insignilîanle,  tandis  que  [)our  les  autres  sérums  ell(.' est 
iiiliniiueut  plus  nette  et  prolongée.  L'addition  à  ces  séruuis  eux-mêmes  d'une 
proportion  convenable  àe  sérum  sanguin  (  lo  à  20  pour  loojaugrnente  encore, 
leur  ell'et  hémostatique;  le  sérumsanguiii  agit,  luiaussi,  par  un  double  méca- 
nisme, à  la  fois,  selon  nous,  sur  la  coagulation  el  sur  ie système  vasculairc  pav 
les  vaso-conslrictives  qu'il  contient. 

Traction  des  sérums  artificiels  à  minéralisation  complexe  sur  les  globules 
rouges  est  un  autre  indice  de  leur  supériorité  vis-à-vis  de  l'eau  salée  simple. 
Des  numérations  quotidiennes  de  globules  faites  comparativement  chez  des 
lapins  ayant  subi  des  saign<''es  assez  abondantes  et  soumis  à  des  injections 
consécutives  répétées  des  divers  sérums  montrent  qne  le  taux  lunmal  des 
globules  se  rétablit  plus  vite  sous  l'injluence  des  sérums  comple-ves  que  de  l'eau 
'  salée.  De  plus,  la  résistance  globulaire  (  méthode  de  Haml)urger  )  reste  moins 
diminuée  dans  le  premier  cas  que  dans  le  second. 

Les  mêmes  sérums  complexes  exercent  sur  les  globules  rouges  dépouillés 
du  sérum  sanguin  par  centrifugation  et  lavages  successifs  (et  conservés  i/i 
vitro  à  basse  température)  une  action  moins  altérante  que  la  simple  eau 
salée:  les  globules  s  y  laquent  moins  vite  et  peuvent  être  réinjectés  dans  le 
torrent  circulatoire  sans  se  détruire,  après  un  temps  de  séjour  hors  du  corps 
plus  long  que  s'ils  eussent  été  conservés  dans  l'eau  saléi;  (  consécjuence  de  la 
dill'éi'ence  de  résistance  globulaire). 

l'our  les  efl'ets  sur  la  pression  sanguine,  les  sérums  à  minéralisation 
complexe  se  comportent  à  peu  près  comme  l'eau  salée  lorsque  la  pression  est 
normale;  ils  ne  raugmentent  nettement  cjue  s'ils  contiennent  une  proportion 
élevée  de  sel  de  calcium.  Mais  les  ej/éts  différent  surtout  lorsque  la  pression  a 
été  jiréalablement  abaissée,  par  une  saignée,  par  exem|)le  :  dans  ce  cas,  un 
sérum  complexe  ne  contenant  qu'une  faible  proportion  de  sel  de  chaux  a,  en 
géuéial,  une  action  hypertensive  déjà  plus  marquée  que  l'eau  salée  simple  ; 
mais  le  sérum  dont  la  teneur  eu  sel  de  chaux  est  élevée  a  une  action  plus 
manifeste  encore.  Il  est  ca[iable,  notamment,  de  ramener  la  pression  à  la 
normale,  enqjloyé  à  des  doses  très  inférieures  à  celles  qui  seraient  néces- 
saires pour  produire  le  même  résultat  avec  l'eau  salée.  La  même  dillérence 
dans  1  intensité  d'action  se  retrouve  encore  si  les  injections  sont  faites  chez 
des  animaux  infectés  (hypotendus  par  vaso-dilatalion  d'origine  toxique). 

UactHité  cariliaque,  enfin,  est  accrue  fortement  par  les  injections  de  se- 


SÉANCE  DU  25  MAI  1908.  III  I 

rums  à  minéralisation  complexe  et  à  proportion  de  chaux  élevée,  tandis 
qu'avec  l'eau  salée  elle  n'est  modifiée  qu'avec  l'emploi  de  très  fortes  doses. 
Ces  conclusions  sont  basées  sur  des  expériences  faites  chez  le  lapin  ou  chez 
le  chien,  soit  sur  le  cœur  isolé  du  corps,  en  circulation  artificielle,  soit  sur 
V animal  entier  ;  dans  ce  dernier  cas,  on  appréciait  l'intensité  des  contractions 
du  cujur  sur  la  courbe  de  la  pression  sanguine  ou  sur  la  courbe  obtenue  en 
enregistrant  les  variations  de  la  pression  intra-péricardique  au  moyen  d'un 
tube  rigide  lié  sur  le  péricarde  et  relié  à  un  tambour  de  Marey. 


PHYSIOLOGIE.  —  Action  des  acides  sur  la  cuai^ulatiun  du  lait  par  les  présures 
végétales.  Xote  (')  de  M.  C.  Gerber,  présentée  par  M.  A.  Giard. 

Des  recherches  antérieures  nous  ont  permis  d'établir  que  l'addition  de 
sels  neutres  de  potassium  et  de  sodium,  en  quantités  croissantes,  à  du  lait 
emprésuré  par  des  sucs  végétaux,  active  d'abord  la  caséification  (doses 
faibles),  la  ralentit  ensuite  (doses  moyennes),  puis  l'accélère  de  nouveau 
(doses  fortes). 

Nous  avons  montré  que  l'accélération  primitive  est  ordinairement  mar- 
quée, dans  le  cas  des  présures  animales,  par  la  précipitation  de  la  chaux, 
qui  est  beaucoup  plus  nécessaire  au  fonctionnement  de  celles-ci  qu'à  celui 
des  présures  animales.  Mais,  pour  faire  apparaître  cette  accélération,  il  suf- 
fit de  remplacer  les  sels  neutres  par  les  sels  acides.  Aussi  avons-nous  pu 
généraliser  la  loi  d'action  que  Duclaux,  Lorcher,  etc.  (présures  animales) 
et  Javilher  (présures  végétales)  considéraient  comme  spéciale  aux  sels  des 
métaux  du  groupe  du  calcium  et  opposaient  à  celle  des  métaux  du  groupe 
du  potassium.  Elle  semble  bien  régir  tous  les  sels  solubles  capables,  à  une 
certaine  dose,  de  précipiter  les  substances  protéïques  du  lait. 

Cette  dernière  propriété  appartenant  aussi  aux  acides,  nous  nous  sommes 
demandé  s'ils  n'obéiraient  pas  à  la  même  loi.  Il  est  vrai  que  les  recherches 
de  Duclaux,  Arthus,  etc.  (présures  animales)  et  Javillier  (présures  végé- 
tales )  montrent  que  les  acides  sont  accélérateurs  à  toute  dose  ;  mais  ce  der- 
nier auteur  a  opéré  avec  du  lait  bouilli,  el  l'action  retardatrice  des  albumi- 
noïdes  du  lait  coagulables  par  la  chaleur,  si  marquée  pour  les  présures  végé- 


(')  Frésenlée  dans  la  séance  du  18  mai  igocS. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  21.)  '   |t> 


,  ,  ,  2  ACADÉMiE.  DES    SCIENCES. 

talcs,  nous  donnait  respoirdfi  mettce  celte  loi  en  évidence  en  nous  adressant, 

au  lait  cru  eniprésuré  par  des  sucs  végétaux  : 

i"  Avec  les  présures  végétales. qui ^  à  toute  température,  coagulent  plus, 
diflicilement  le  lait  ciu  que  le  lait  bouilli  (et  c'est  la.  grande  majorité),  tous, 
les  acides  sont  retardateurs  à  doses  faible  et  moyenne.. accélérateurs  à.  forte, 
dose  (  !*'■  Tableau,  Voromllajiuicea  L.)  ; 

■i"  Pour  les  pré.sures  végétales  avec  lesquelles  la  coagulation  du  lailcru 
.•si  plus  difficile  que  celle  du  lait  bouilli,  uniquement  aux  températures  éle- 
vées, il  n'v  a  que  les  acides  organiques  possédant  plus  de  deux  fonctions 
acides  cpii  soient  retardateurs  dès  le  début  (acide  citrique)  (').  Les  acides 
organiques  ii  deux  fonctions  acides  font  apparaître,  à  faible  dose,  une  phase 
accéléialrice  (pii  diminue  d'autant  la  phase  retardatrice  suivante  (acide  suc- 
einicpie)  (  '  ). 

Seioiiilcs  niicessaii-cs  à  lii  co^igiihilinn  ilii  hnl.  à  '|0".  pai'-lc  suc 
(II-  CoronUla  juncea  L.,  imi  pi-éscncc  des  acides- 

Ilydiosrncs         cilriquc.  M.cdiiiquc.  Ijulynque.  |,li.>spliori.|ue.     clilurliyd.ique. 

\,âr  liue         Uni        L.iii  L.iit         Lail  Lail        Lail  Lail        I.ail  I^ail        Lail 

de  lail.  cru.      Iiniiilli.        .  lu.       liouilli.       cru.      Imuilli.         cru.     bouilli.         cru.       bouilli. 

o 23!)0  'ô'^ç^o  2870  5o4o  2!I30  ^Jio  Sll^O  7680  ol-iO  7.J00 

2,5 2420  5i8o  :1080  /iago  3100  S^ao  5450  jafio  5010  6070 

5 2VW  Agiio  :î:}(;0  348o  3V00  alilo  .ïo(iO  (i960  0080  bioo 

-,5 l'vm  'i7,")o  3()(i0  3oto  3800  c.^oo  5050  6.54o       08W)  4i4o 

10 2.5.50  /4570  3870  2680  4-200  i  i  V'  ■i'7()0  60^0  8200  3oio 

io.,5 2050  4:îao  4310  1780  4000  820  5880  S^oo       0450,  2o4o 

iT) 2780  :5()(3o  .5050  i4io  5150  Sgo  5080  49'^°  11300  770 

17,5....  2805  :56oo  .5020  io4o  5320  200  (iO(iO  44  4o  12300  44o 

20 3020  33oo  0100  65o  5390  100  0140  4o8o  11200  roo 

2-2, à 3120  3o20  0280  290  533o  00  0240  3.140       8160  4o 

a5 '.  3250  2700  0140  i3o  .■)i4o  (')  636o  3i20       6480  (') 

27,4....  3300  24io  5820  5o  4ii4o  »  0400  2460          {')• 

3o 3480  2120  52i5  {^)  4ioo  -  tXiOO  nfw           „  r> 

32,5 3.5'JO  ,1820  4.520  »  36oo  »  0870  i4'|0           »  « 


(■')  La  seconde  phase  accélératrice  (■doses  fortes  d'acide)  n'apparaît  pas  ici,  car  la 
coagulation  de  la  caséine  par  les  acides  seuls  se  produit  dès  (|ue.celle-oi  subit,  aux  tem- 
pératures élevées  (.'),y'),  du  fait  de  ces  acides,  une  niodilicalion,  si  lègèi'e  soit-elle,  dont 
In  persistance,  aux  températures  moyennes  (40°),  rend  le  lail  plus  facilement  caséi- 
(iable. 

(')  Coagulation  sans  présure. 


SÉANCE   DU  -V.5    MAI    1908. 


I  I  l3 


Secoiïdes  nécessaires  ;i  la  <  o,ii;ulatip«  dti  lait,  ù  \u",  par  le  svic 
de  t'fiioiiilla  juiiicfi  I..  en  pi-i'-cnrc  des  acides 


Hydrogènes 

ritriq 

ue. 

siicciniquc. 

butyrique. 

pliosphurii|ue. 

clilorhydriqite. 

niilligr.  acides 

.~-~- 

-— — - 

^ — 

~-^ — ■ 

— -^-^ 

-.— — — 

^ — 

-— — 

— -^--_— ^-, 

par  lilrc 

Lait 

Lait 

\:mI 

Lait 

Lait 

Lait 

Lall 

Lait 

Li(iL         Lait 

de  lait. 

cru. 

liouilli. 

rril. 

bouilli. 

cru. 

Ijouilli. 

cru. 

).,uilli. 

cru.      houiJli 

35 

3(i70 

l5i5 

3960 

0 

lj:n 

» 

7100 

C)8o 

1)                 » 

37,:..... 

3780 

IfiOO 

364o 

» 

(') 

11 

7310 

(i(io 

»                 » 

40 

:î8!»0 

■84o 

338o 

)) 

]) 

» 

7o00 

.'190 

»                 ')j 

42 , 5. . .  . 

:î980 

aoo 

3t6o 

» 

» 

M 

7()20 

'i4o 

)»                 ■» 

45 

4080 

2  5o 

2985 

)) 

» 

» 

7720 

i5o 

))                 )j 

47,5.... 

V320 

i35 

2760 

» 

» 

» 

77o.') 

5o 

»                  » 

5o 

4530 

55 

2535 

)) 

» 

H 

7800 

20 

))                 » 

"52,5..  .  . 

4680 

(') 

(') 

» 

)) 

]) 

7840 

(') 

»                 )> 

55 

4?.  80 

., 

» 

» 

■> 

» 

7700 

" 

))                 )) 

57,5.... 

3G6o 

)) 

» 

)) 

» 

» 

7480 

)) 

»                 > 

60 

2940 

» 

» 

)) 

• 

)) 

7060 

)) 

»                 ) 

62.5.... 

i94« 

» 

)) 

)) 

» 

» 

6710 

.' 

))                 > 

(55 

1 240 

» 

» 

» 

)> 

» 

636o 

.. 

))                 ) 

67,5 

•680 

)( 

)J 

)) 

)) 

» 

5 100 

M 

))                  ) 

70 

5()o 

" 

» 

» 

» 

» 

(') 

" 

»                 ) 

72,5..  . . 

490 

» 

n 

\  J) 

y 

» 

)) 

» 

j.                 ) 

70 

(') 

" 

» 

)) 

» 

1} 

» 

1> 

)(                 ) 

iMlfin,  les  acides  organiques  a  une  seule  l'onction  acide  et  tous  les  acides 
minéraux  sont  accélérateurs  à  toute  dose  (■'.''  Tableau,  Ficus  carica  L.). 


Secondes  néccssaiies  à  la  coagulation  du  lait  cru,  à  j'f,  par  les  sucs  Je 


Hydroficnes 
millif;r.  aciiles 
par  litre 
de  lail. 


Ficus  raiicn  en  présence 
des  acides 


fitTiiissoiietia  paprrifera  en  présence 
des  aciiles 


O. .  . 
2,5. 

5. . . 

7,5. 
10. . . 
12,5. 
iS. .  . 
'7,5. 
20. . . 


•2820 
3080 
3220 
3320 
3420 
3330 
3720 
3!t!»0 
4080 


4600 
4190 
3920 
383o 
3720 
364q 
358o 
353o 
3370 


but.  phospli. 

4620  3990 

4200  3780 

388o  3440 


3620 
338o 
3i8o 
3i  10 
3ooo 
2970 


338o 
2880 
2700 
2600 
253o 

23lO 


cil  1  or. 
3900 

363o 
333o 
3ooo 
283o 
2780 
2760 
2730 
2690 


cilr, 

'V3  20 
2  1  25 
2060 
2000 
1900 

1810 
1093 
2123 
2180 


2210 
2080 

'970 
i85o 
1690 
1.600 


iSgo 


but. 

2270 
2090 
i960 
1870 
1760 

i65o 
i52  5 
i48o 


phospli.     chlor. 
1680     i84o 

|520        l520 

i455  i385 
1 265 
1 1 55 
'1070 

990 
935 
865 


1390 
i34o 
1290 
1240 
1 1 95 
I  r3o 


')   Coagulation  saas  présure. 


1  j  ,  /j  ACADEMIE   DES    SCIENCES. 

Secondes  nécessaires  à  la  coagulation  du  lait  cru,  à  î')°,  par  les  sucs  de 

Hydrcénes  Ficus  carica  en  présence                         Broussnnetia  iiciiiyrifera  en  présence 

milli^'r.  acides  des  acides                                                                   des  ac  ides 

•  par  litre  ^ -^ -^  ~"^ —  ""^ 

Je  lall.  cilr.        sncc.          but.     phosph.  chlor.       rilr.          suce.        but.       phosph.     chlor. 

22,5....  VilO     :$W)()  2890  2270  26>o  2-i:J0       i34o  i33o  109.5  SgS 

25 WIO    :$W0  27()(>  2220  (')  2:J.5.ï       1260  1265  1070  (') 

27,5 VWO    :U80  2^80  2190  ..  II 60  II '1 5  980  » 

3o VSiiO     3810  1950  2020  j  1090  io.5o  893  » 

32,5....  5270)  730  19/^0  >'  I                  1020  620  865  » 

35'. j    ,.,-  (')  "850  »  I                   920  (')  83o 

37,5...]  l  »  i7'-îo  »  [    (■)           ^4o  »  -65  » 

4o ,  (-)       )  »  1600  »  i                   620  »  7i5  » 

42,.5...k  (')  i5io  1  (')  »  610 

45 '  ..  i^3o  .,  »  »  58o 

;',j,5 (')          »  »  i34o  »  (')           "  »  55o  » 

5o »           »  »  II 20  »  »             »  »  5oo  » 

.52,5....  »           »  »  (')  '>  »             »  "  (')  " 

3"  Avec  les  rares  présures  végétales  coagulant  plus  facilement  le  lait  cru 
(pu-  le  lait  bouilli,  tous  les  acides  minéraux  et  seulement  les  acides  orga- 
niques ayant  moins  de  trois  fonctions  acides  sont  constamment  accéléra- 
teurs. Quant  aux  acides  organiques  tribasiques,  ils  se  comportent  comme 
les  bibasiques  du  cas  [)récédent;  ils  sont  accélérateurs  à  faible  dose,  et  retar- 
dateurs à  dose  moyenne  (')  (2*  Tableau,  Bioussonetia  papyrifera  L.). 

On  voit  que  les  présures  végétales  ne  font  pas  exception  à  la  règle 
générale  des  diastases  oxypliiles.  Comme  avec  celles-ci,  mais  à  condition 
d'opérer  sur  le  lait  cru  et  de  choisr  l'acide,  il  existe  une  dose  optima  d'acide 
pour  laquelle  ces  présures  sont  le  plus  actives.  Au-dessous  et  au-dessus  de 
cette  dose,  elles  agissent  plus  lentement. 


ÉNERGÉTIQUE.  —  Èltide  expérimentale  du  travail  de  coupaf^e  des  sarments 
pour  boutures.  Note  de  M.  A.  Imbert,  présentée  par  M.  Bouchard. 

En  utilisant  le  principe  du  dispositif  que  j"ai  antérieurement  employé 
pour  l'étude  expérimentale  du  transport  des  charges  avec  le  cabrouet  ou 

(  ')  Coagulation  sans  présure. 

('-)   Pas  de  coagulation  au  bout  de  120  miniUes. 


& 


SÉANCE    DU    25    MAI    1908.  II  l5 

diable,  ]a\  pu  faire  une  étude  analogue  pour  le  travail  de  coupage  de  sar- 
ments en  vue  de  la  préparation  de  boutuns. 

L'un  des  manches  du  sécateur  employé  à  ce  travail  est  sectionné  et  les  deux  parties 
sont  réunies,  d'une  part,  au  moyen  d'une  cliarnière,  d'autre  part,  au  moyen  d'une 
lame  d'acier  dont  les  déformations,  au  moment  des  efforts  de  coupage,  sont  recueillies 
par  une  petite  poire  en  caoutchouc  communi(]n;inl  avec  un  tambour  muni  d'un  stylet 
qui  inscrit  ces  déformations  et,  par  suite,  ces  efforts  sur  un  cylindre  enregistreur. 

Il  est  en  outre  facile  d'établir  une  graduation  expérimentale  du  sécateur  en  faisant 
inscrire  les  déplacements  du  stylet  lorsqu'on  actionne  l'instrument  au  moyen  de  poids 
connus  et  croissants. 

Cette  graduation  établie,  il  suffit  d'inscrire  les  efforts  nécessités  par  la 
section  de  sarments  de  divers  diamètres  pour  pouvoir,  par  comparaison, 
évaluer  en  kilogrammes  les  efforts  musculaires  réalisés  dans  chaque  cas. 

Il  est  de  même  possible  d'évaluer  en  kiiogrammètrcs  le  travail  correspon- 
dant au  coupage  d'un  sarment  quelconque.  A  cet  effet,  on  fixe  dans  un  étau 
le  manche  non  sectionné  du  sécateur  entre  les  lames  duquel  on  dispose, 
dans  une  position  invariable,  le  sarment  à  couper,  et  l'on  opère  la  section 
par  la  chute  d'un  poids  qui  agit  sur  le  manche  pourvu  du  dispositif  enre- 
gistreur décrit  plus  haut. 

Telles  sont  la  technique  et  les  données  expérimentales  grâce  auxquelles  j'ai  pu 
évaluer  en  kilogrammes  et  en  kiiogrammètrcs  les  efforts  musculaires  et  le  travail  des 
ouvrières  pour  la  préparation  de  1000  boutures,  nombre  qui  est,  en  quelque  sorte, 
pris  comme  unité  dans  la  fixation  du  salaire  {o'',6j  par  millier  de  boutures  préparées). 

Pratiquement,  les  boutures  sont  divisées  en  deux  catégories  (petites  et  grosses), 
dont  il  est  facile,  avec  le  compas  d'épaisseur,  de  déterminer  les  diamètres  moyens  à 
chaque  extrémité. 

De  ces  mesures  et  des  graduations  expérimenfales  dont  j'ai  parlé  ci-dessus 
on  déduit  les  nombres  du  Tableau  suivant  : 

Ijiamèties  moyens.        Elloils  de  coupage.        Travail  île  coupage. 

l';xlrcmilés  lixliémités  Exirérnités 

givle.       grosse.  grêle,      grosse.  grêle.         grosse, 

mra  mm  ke  ks  ksni  ksm   _ 

Petites  boutures ..  .      2,56       6,4o  i,5         4|o  o,o45       o,i6o 

Grosses  boutures..  .      -,43       9,6.5  5,5        10, 5  0,280       0,075 

Il  suffit  dès  lors  de  compter  les  grosses  et  les  petites  boutures  qui  .'^^e 


IIl6  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

trouvent  dans  un  paquet  de  looo  pour  pouvoir  calculer  reffort  musculaire 
total  et  le  travail  correspondant  à  la  préparation  de  looo  Ijoutures. 
(  )n  trouve  ainsi  : 

Effort  musculaire  total ...      9o46''S,5 

Travail  (lvnanii([ue  total /i4">''S"',46 

Les  rapports  entre  ces  nombres  et  le  salaire  fournit,  d'autre  part,  un 
élément  qui  intéresse  plus  particulièrement  les  économistes  :  chaque  cen- 
time de  salaire  correspond  ;'i  un  effort  musculaire  de  i3()''*''  et  à  un  travail 
de6''B'°,8j. 

L'énorme  disproportion  ipii  existe  entre  ces  nombres  de  kilogrammes  et 
de  kilogrammètres  tient  d'ailleurs  à  ce  que,  dans  le  travail  professionnel  que 
nous  venons  d'évaluer  en  efforts  musculaires  et  en  travail  mécanique,  l'un 
des  facteurs  par  lesquels  se  mesure  ce  travail  est  très  faible.  C'est  là  un 
nouvel  exemple  de  l'insuffisance  fréquente  de  la  notion  travail  mécanique 
pour  l'appréciation  de  la  dépense  d'énergie  par  un  moteur  animé. 

L'observation  directe  des  ouivrières  en  travail  coatiaiu  normal  montre  que, 
lorstpie  l'elil'oi-t  de  coupage  atteint  ou  dépasse  5''"  environ,  les  ouvrières 
substituent,  aux  muscles  fl('(liisseurs  des  doigts,  les  muscles,  plus  puissants, 
extenseurs  de  l'avant-bras;  à  cet  effet,  elles  immobilisent  la  main  qui  lient 
le  sécateur  contre  la  cuisse  et  coupent  par  une  extension  de  l'avant-bras  sur 
le  bras.  Comme  l'effort  maximum  des  fléchisseui's  des  doigts,  mesuré  au 
dynamomètre  médical,  a  et/-  trouvé  compris  entre  So^^  et  3")'^'=,  il  y  a  lieu 
de  conclure  qu'un  effort  des  fléchisseurs,  fréquemment  répété,  et  égal  à  ^ 
ou  {  de  l'effort  maximum,  est  ressenti  comme  assez  pénible  pour  que  l'orga- 
nisme cherche  à  s'y  soustraire,  quand  la  chose  lui  est  possible.  Ce  rapport 
(p  à  !  )  est  notablement  [ilus  petit  que  celui  (  '  )  indiqué  par  Coulomb,  pour 
des  hommes  elfectuant  des  travaux  de  terrassement. 

Des  ouvrières,  travaillant  cependant  depuis  un  même  nombre  d'années 
au  travail  de  coupage,  peuvent  être  très  inégalement  habiles.  Il  résulte  de 
nmltiples  observations  (|ue  les  causes  de  la  supériorité  professionnelle  d'une 
ouvrière,  polir  ce  travail  de  coupage  qui  apparaît  comme  essentiellement 
mécanique,  ne  résident  pas  en  des  qualités  physiques  (force  musculaire, 
rapidité  des  mouvements),  mais  relèvent  de  facultés  cérébrales,  grâce  aux- 
quelles l'ouvrière  habile  imagine  et  adopte  des  détails  de  technique  qui  se 
traduisent  tous  par  une  économie  de  temps. 

(^)uaut  à  ces  détails,  si  la  plupart  peuvent  être  constatés  par  la  seule  ob- 


SÉANCE    DU    25    MAI    1908.  II  17 

servalion  directe^  il  en  est  q-ue  j'ai  pu  découvrir  sealemenl  d'après  les  carac- 
tères très  spéciaux  des  tracés  obtenus  avec  le  sécateur  enregistreur,  carac- 
tères dont  j'ai  pu  déterminer  l'origine  et  la  signification  en  arrivant  à  les  re- 
produire moi-même  à  volonté. 


MÉDECINE.  —  Éuide  de  l'aciion  baclévuidc  du  sérum  antivirutènv  sur  les 
germes  adventices  du  vaccin.  Note(')  de  M.  L.  Camus,  présentée  par 
M.  Bouchard. 

La  présence  de  microbes  dans  la  pulpo  vaccinale  a  depuis  longtemps 
retenu  l'altcnlion  des  bactériologistes;  les  uns  ont  cru  reconnaître  parmi 
ces  êtres  des  agents  spécifiques  du  vaccin,  tandis  que  d'autres  leur  ont 
attribué  un  rôle  adjuvant  dans  le  développement  des  pustules. 

La  stérilisation  des  pulpes  par  le  vieillissement  et  les  substances  chi- 
miques n'a  pas  fait  perdre  aux  germes  adventices  toute  leur  importance. 
S'il  est  bien  démontré  aujourd'hui  que  le  vaccin  peut  être  facilement  dé- 
pouillé de  la  flore  microbienne  qui  le  souille  au  moment  de  la  récolte,  sans 
perdre  sa  virulence,  il  ne  reste  pas  moins  à  se  demander  si  cette  opéi^ation 
est  sans  effet  nuisiljle  pour  le  virus  vaccinal.  Tout  le  monde  sait  qu'une 
pulpe  stérilisée  peut  être  une  pulpe  très  active,  mais  toutes  les  pulpes  stériles 
ne  conservent  pas  intégralement  leur  adivité.  Dans  ses  Rapports  et  ses 
Communications  à  l'Académie  de  Médecine,  M.  Kelsch  a  insisté  à  plusieurs 
reprises  sur  les  inconvénients  que  peut  présenter  la  stérilisation  excessive 
des  pulpes.  «  A  notre  avis(-),  toute  agression  contre  les  microbes  soi-disant 
adventices  des  pulpes  quelle  que  soit  sa  naluie,  a  toute  chance  d'atteindre 
le  germe  spécifique  du  même  coup  que  les  autres  et  doit,  par  conséquent, 
être  considérée  comme  suspecte  dans  la  pratique.  «  Les  microbes  seraient 
donc,  jusqu'à  un  certain  point,  comme  les  lénioinsde  la  virulence  du  vaccin. 
Quoi  qu'il  en  soit,  ils  tiennent  encore  une  [)lace  importante  dans  les  études 
sur  le  vaccin  et  c'est  pourquoi  j.'^ai  pensé  ((u'il  pourrait  être  utile  de  recher- 


-(')  Présentée  dans  ta  séance  du  18  mai  1908. 
(')  RELsc;n,  Rapport  général  présenté  à  M.  le  Ministre  de  t' Intérieur  par  l'Aca-' 
demie  dt  Médecine  sur  les  raecinationset  revaccinatioVis  pratitf liées  en  France  cl 
aux  Colonies  pendant  l'année  igoâ,  p.  5i.  Paris,  igpS;. 


I  1  I  8  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

cher  si  le   sérum   qui  détruit  le  virus-vaccin   agit  aussi  sur  les  microbes 
adventices. 

Technique.  —  Le  vaccia  a  été  ensemencé  comparalivement  dans  le  sérum  d'animal 
immunisé  et  dans  le  sérum  normal  ou  dans  l'eau  salée  physiologique.  La  durée  de 
contact  étant  restée  la  même  et  ayant  eu  lieu  dans  les  mêmes  conditions  de  tempéra- 
ture, les  dilVérents  liquides  ont  été  mélangés  à  de  la  gélose  fondue  et  étalés  en  plaque. 
Pour  écarter  autant  que  possible  les  causes  d'erreurs  dues  à  la  présence  de  grumeauN^ 
dans  les  ensemencements,  les  dilutions  de  vaccin  qui  ont  servi  au\  expériences  ont  été 
préalablement  centrifugées  quelques  instants  et  ont  été  rendues  ainsi  plus  homogènes. 
La  numération  des  plaques  a  été  faite  avec  le  plus  grand  soin  et  dans  toute  l'étendue 
des  boîtes  après  i!\  heures  de  séjour  à  l'étuve. 

Une  première  série  de  recherches  sur  les  mélanges  (vaccin  +  sérum), 
(vaccin  +  sérum  chauflé  à  72°),  (vaccin  +  eau  salée)  montre  que  le  sérum 
antivirulent  est  très  bactéricide  et  que  le  chaufl'age  à  72°  lui  fait  perdre  cette 
propriété.  Les  résultats  rapprochés  de  ceux  des  inoculations  sont  assez  inté- 
ressants. 

Vaccin  Vaccin  Vaccin 

-t-  -i-  -<- 

sérum  non  chauffé.  sérum  chauffé.  eau  salée. 

Pustules.     Colonies.  Pustules.     Colonies.         Pustules.     Colonies. 

o  3  I  i'i4  34  4'l 

A  première  vue,  on  est  immédiatement  frappé  du  parallélisme  des  résultats 
des  deux  premières  colonnes,  et  l'on  serait  tenté  de  conclure  que  l'action 
antivirulente  et  l'action  bactéricide  du  sérum  appartiennent  à  une  même 
substance.  Il  n'en  est  rien,  car  le  chauflage  à  72°  suffit  pour  établir  une  dis- 
tinction très  nette;  le  sérum  porté  à  72"  conserve  son  action  antivirulente, 
mais  perd  son  action  bactéricide.  Le  chaufîage  semble  même  faire  plus,  il 
rend  le  sérum  apte  à  favoriser  le  développement  microbien,  puisque  dans  le 
sérum  chauffé  les  microbes  se  développent  mieux  que  dans  l'eau  salée.  Cette 
première  série  d'expériences  exigeait  donc  que,  comparativement,  le  vaccin 
fût  ensemencé,  non  pas  dans  l'eau  salée  pliysiologique,  mais  dans  le  sérum 
d'un  lapin  normal. 

J'ai  fait  plusieurs  expériences  de  ce  genre  et  il  est  facile  de  constater, 
comme  le  montre  d'ailleurs  le  Tableau  suivant,  que  le  sérum  de  l'animal 
immunisé  est  au  point  de  vue  bactéricide  tout  à  fait  équivalent  au  sérum 
normal.  L'action  bactéricide,  très  marquée  quand  le  contact  a  lieu  à  37", 


SÉANCE    DU    25    MAI    1908.  I  1  19 

ne  se  produit  pas  ou  est  peu  appréciable  à  1(3".  Le  cliauffage  préalable  à  'j3" 
fait  perdre  au  sérum  sa  propriété  bactéricide. 


Vaccin 


\  .iccin  -r  sérum 

non  cliaulTé. 

sérum  cliaullé  (  .i"'  à  7'5°  ). 

i'"  de  contact  à  16°. 

Sérum                Sérum 
immunisé.           normal. 

i""  de  contact  ii  3;'. 

Sérum              Sérum 
immunisé.        ni.rmal. 

1''  lie  contact  à  .■Î7°. 

Sérum                 Sérum 
immunisé.           normal. 

4o35-  38o2  -     521  ')-,  8626  856 '1 

11  est  même  possible  de  montrer  que  le  sérum  ciiaulîé  à  72°  n'a  pas  sim- 
plement perdu  son  action  bactéricide,  mais  qu'il  est  devenu  apte  à  favoriser 
le  développement  des  germes  adventices  du  vaccin. 

Ensciuencement  Ensemencement 

pratiqué  après  j''  de  contact  à  37°.        pratiqué  sans  délai . 

^'acciu  Vaccin  \'accin 

sérum  non  chaulTé.     sérum  cliaullé.  sérum  non  chaulle. 

Sérum  immunisé o  984  2i3 

Sérum  normal 10  10:41  182 

Le  chauffage  à  5G°-58''  qui  fait  perdre  aux  sérums  leur  alexinc  et  la  plus 
grande  partie  de  leur  toxicité  ne  détruit  pas  leur  propriété  bactéricide  pour 
les  germes  adventices  du  vaccin. 


Mélange 

jMélange 

(  vaccin  -t-  sérum  l 

(vaccin  +  sérum  ) 

Numéro 

des 

maintenu 

à  37»  avant  l'ensenn- 

ncement. 

maintenu  ■•''  à  10". 

Sérum 

Sérum  cliaullé        S 

ériim  cIiaulTé 

Sérum 

expériences. 

non  chauffé. 

à  ,56"-,')S". 

.■■■  à  73»-74». 

non  cliaullé. 

XV  m.... 

l5 

20 

» 

181 

XIX 

2 

10 

754 

» 

De  ces  expériences  il  faut  donc  retenir  que  le  pouvoir  bactéricide  et  le 
pouvoir  antivirulent  sont  distincts  dans  le  sérum.  Chez  les  seuls  animaux 
vaccinés,  le  sérum  est  antivirulent,  mais  chez  les  animaux  normaux  le  sérum 
est  bactéricide  comme  chez  les  animaux  vaccinés. 

La  vaccination  ne  fait  pas  apparaître  dans  le  sérum  une  action  bactéricide 
spécifique  vis-à-vis  des  germes  adventices  du  vaccin,  et  Ton  peut  par  le 
cliauffage  dissocier  les  propriétés  bactéricides  et  antivirulentes  qui  coexistent 

G.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  21.)  l47 


II 20  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

dans  le  sérum  des  animaux  vac;;inés.  La  propriété  bactéricide  est  détruite  par 
une  température  comprise  entre  58°  et  72°;  la  propriété  antivirulente  résiste 
au  contraire  à  un  chauffage  à  72°. 

Les  sérums  permettent  ainsi  de  réaliser  une  séparation  très  complète  du 
virus-vaccin  et  des  germes  adventices  ;  on  peut,  en  effet,  par  leur  moyen, 
détruire  à  volonté,  dans  une  solution  de  vaccin,  soit  le  virus-vaccin,  soit  les 
germes  adventices.  En  mélangeant  une  solution  de  vaccin  avec  du  sérum 
normal  on  fail  dispaiaitreles  germes  adventices  sans  détruire  le  virus-vaccin, 
et  en  mettant  en  coulact  une  solution  de  ^accin  avec  du  sérum  d'immunisé 
chauffé  à  70"  on  détruit  le  vaccin  sans  altérer  les  microbes.  Ces  expériences 
apporteraient  une  preuve  de  plus,  s'il  en  était  encore  besoin,  que  les  germes 
adventices  n'ont  aucun  rôle  spécifique  dans  la  vaccination. 


l'A'lHûLOGlE   ANIMALE.    —     /.a  transmission   de   la  syphilis  au  chat.    Note 
de  MM.  C.  Levaihti  et  T.  Yamaxouchi,  présentée  par  M.  Roux. 

A  la  suite  des  expériences  de  Metchnikoff  et  Roux  concernant  la  transmis- 
sion de  la  syphilis  aux  singes  anthropoïdes  et  aux  cafharrhiniens  inférieurs, 
on  pensait  cjue  celle  maladie  n'est  inoculable  qu'à  ces  espèces  simiennes,  les 
seules  sensibles.  Les  recherches  de  Rertarelli  (  '  )  montrèrent  cependant  que 
la  vérole  peut  être  Iransmise  au  lapin  et  aussi  au  cobaye  et  à  la  brebis  ;  après 
cet  auteur,  Hoflmann  et  Briming  (-)  prouvèrent  qu'il  était  également  pos- 
sible de  syphiiiser  le  chien.  Lu  effet,  l'introduction  du  virus  spécifique  dans 
la  cornée  ou  dans  la  chambre  antérieure  de  l'œil,  provoque,  chez  ces  espèces 
animales,  l'apparition  d'une  kératite  yjarenchymateuse  pouvant  cire  repro- 
duite en  série.  Les  lésions  (infiltration  lymphocytaire  à  disposition  péri- 
vasculaire)  ressemblent  à  celles  du  syiihilome  primaire  et  rentérment  de  très 
nombreux  Treponerna  pnlliditm. 

Nous  avons  n-clierché  si  le  chat  est  sensible  au  virus  syphilitique  et  nous 
avons  réussi,  dans  deux  expériences,  à  transmettre  la  vérole  à  cette  espèce 
animale.  Voici  les  détails  de  nos  constatations  : 

Nous  nous  sommes  servis  d  un  virus  ayant  lait  de  très  nomlireux  passages  sur  le  lapin 


(')  HiiiiTARKM.i,  liii'ista  il'liiù-iie,  t.  XVII  et  XVlll,  1906. 
(-)  Hoffmann  et  Biiïning,  Deuiseli.  iurd.  Wocli.,  n"  li,  1907. 


SÉANCE    DU    25    MAI    1908. 


I  121 


el  provenaiil  de  M.  Berlarelli.  Depuis  près  de  >  ans,  ce  virus  est  entretenu  par  des 
inoculations  répétées  dans  la  chambre  antérieure  de  l'œil.  Le  3o  mars,  nous  introdui- 
sîmes un  petit  fragment  de  cornée  de  lapin  altciiile  de  kératite  spécifuiue,  et  riche  en 
tréponèmes,  dans  la  cliambre  antérieure  de  trol~  it'unes  chats  à  la  mamelle.  La  réaction 
inflammaloire  qui  suivit  l'inoculation,  disparut  an  bout  de  quelques  jours  et,  dans  la 
suite,  on  pouvait  disliuiiuer  le  fragment  inocule  attaché  à  l'iris,  tout  prés  du  limbe. 
Après  une  période  d'incubation  de  40  jours,  commencèrent  les  premiers  signes  de 
kératite  chez  deuv  de  nos  animaux  ('  ).  Le  fragment  adhérait  par  sa  face  profonde  à 
l'iris,  el  sa  face  antérieure  était  réunie  à  la  conice  par  un  tissu  néoformé.  L'iris  était 
ainsi  attiré  en  avant  et  la  pupille  déformée.  La  cornée  était  opacifiée  sur  une  étendue 
de  4™"'"  et  l'on  constatait  à  ce  niveau  une  vascularisation  mar(|uèe. 

Fig.  I. 


Un  des  animaux  fut  sacrifié  6  jours  après  le  début  de  la  Ivératlte.  L'examen 
hislologique  (méthode  à  l'argent-pyridine)  permit  de  faire  les  conslalalions  suivantes 
(voir  ligure V 


(')  Le  troisième  fut  sacrifié  pendant  la  période  d'incubation  (i8  jours).  Les  coupes 
montrèrent  l'absence  complète  de  tréponèmes  typiques,  mais  permirent  de  révéler  des 
formes  anormales,  courtes,  à  deux  ou  trois  ondulations. 


1122  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Le  fragment  de  cornée  inoculé  est  complèlemenl  organisé;  des  vaisseaux  de  iiou- 
v|lle  foimnlion  le  sillonnent  en  tous  sens  et  l'on  y  remarque  une  abondante  infiltration 
Ivmphocytaire.  On  ne  décèle  que  de  très  rares  tréponèmes  à  ce  niveau.  La  cornée  du 
chai  présente  des  nodules,  disséminés  de  préférence  au  contact  de  la  membrane  de 
Discemet.  (les  nodules,  riciies  en  vaisseaux  jeunes,  sont  formés  par  des  lymphocytes 
et  contiennent  quelques  leucocytes  polynucléaires.  On  décèle  uu  très  grand  nombre  de 
tréponèmes  dans  ces  foyers  inflammatoires.  Ils  sont  |)our  la  plupart  extra-cellulaires 
et  oirrenl  des  ondulations  régulières.  Quelques-uns  cependant  montrent  des  tours  de 
spires  irréguliers  et  se  rapprochent  de  la  ligne  droite.  Les  parasites  ne  sont  pas 
localisés  e.vclusicemenl  an  niceait  des  zones  riches  en  lymphocytes.  On  en  relroucc 
en  assez  grand  nomhrc  dans  k  reste  de  la  cornée  indemne  de  toute  altération 
microscopique  et  qui.  à  l'o/il  nu,  était  comjdètemcnl  transparente. 

Chez  le  second  animal,  les  lésions  cornéennes  persistent  encore  actuellement. 

(les  consla talions  pi'oiivenl  que  le  chat  est  sensible  an  riras  syplnliliqne 
et  qu'il  contracte  une  kcralilc  spécifique  riche  en  Treponema  pallidum.  Nos 
recherches  rendent,  jusqu'à  un  certain  point,  vraisemblables  les  affirmations 
d'Auzias-Turenne  (')  qui,  en  i865  déjà,  avait  soutenu  que  la  syphilis  est 
transmissible  au  chat. 

Auzias-Turenne  avait  inoculé  à  l'oreille  d'un  chat  des  produits  prélevés  sur  des 
plaques  muqueuses  vulvaires.  Après  une  incubation  de  27  jours,  l'animal  pré- 
senta une  papule  qui  bientôt  se  couvrit  de  squames  et  lit  place  à  une  induration. 
Deux  mois  après,  il  constata  des  plaques  muqueuses  entre  les  grilles  et,  plus  tard,  des 
syphilides  tuberculeuses  de  la  peau,  une  induration  des  ganglions  inguinaux  et  des 
gommes  cutanées. 

11  serait  intéressant  de  voir  si,  dans  nos  recherches,  la  syphilis  de  la 
cornée  du  chat  peut  se  généraliser  et  s'accompagner  de  manifestations 
cutanées  ou  muqueuses.  Des  expériences  en  cours  (passages  de  chat  au 
chalj  permettront  d'élucider  cette  question. 


GÉOLOGIE.  —  Sur  les  dij/éretils  niveaux  d'alluvions  au  confinent  de  l'Yonne 
et  de  la  Cure.  Note  de  \I.  P.iUL  Le.moixe,  présentée  par  M.  Michel 
Lévy. 

Les  vallées  de  l'Yonne  et  de  la  Cure,  à  leur  conlluenl,  sont  remarquables 
par  le  développement  des  alluvions  anciennes.  Klles  n'ont  encore  fait  l'objet 

(')  AuziAS-TritENNE,  La  syphilisalion,  Paris,  1878,  p.  4'9j  cité  d'après  Hollet, 
article  Syphilis  des  animaux,  dans  le  Dictionnaire  encyclopédique  des  Sciences 
médicales,  t.  \IV,  p.  497. 


SÉANCE    DU    23    MAI    1908.  II23 

d'aucune  étude;  Belgrand,  Raulin,  l'abbé  Parât  ne  les  signalent  qu'acces- 
soirement. 

Or  il  y  a  là  plusieurs  niveaux  d'alluvions,  bien  étages,  se  diftérencianl 
par  leurs  caractères  litbologiques  et  par  leur  influence  sur  l'évolution  de  la 
topograpbie. 

AUmions  modernes.  —  L'Yonne  et  la  Cure  coulent  dans  une  vallée  relati- 
vement plate  d'une  largeur  moyenne  d'environ  Soo".  Ses  alluvions  sont  des 
•  sables  granitiques,  avec  de  gros  blocs  de  granité  et  des  galets  calcaires  abon- 
dants, plus  nombreux  dans  les  parties  aval  de  la  vallée. 

Aillions  anciennes,  vers  i5".  —  Quelques  gisements  ont  été  mis  en  évi- 
dence dans  les  trancbées  du  chemin  de  fer,  à  Gravant,  Accolay,  et  notées 
sur  la  feuille  géologique  d'Avallon;  à  Auxerre,  une  sablière  avait  fourni  à 
Belgrand  Elephas  primigeniiis.  Je  réunis  provisoirement  plusieurs  niveaux 
d'alluvions  impossibles  à  distinguer  encore  en  l'absence  de  nivellement 
précis. 

C'est  à  ces  alluvions  anciennes  et  non  aux  alluvions  récentes  qu'il  faut 
rattacher  un  certain  nombre  de  méandres  et  d'anses  abandonnées  (méandre 
de  Bazarnes,  anse  de  Sainle-Pallaye,  ansede  Vermenton,  méandre  de  Saint- 
Moréj.  L'individualité  des  alluvions  qui  s'y  trouvent  est  très  nette;  ces  allu- 
vions reposent  directement  sur  le  calcaire  lithographique  rauracien  à  une 
dizaine  de  mètres  environ  au-dessus  du  niveau  actuel  de  l'Yonne.  C'est 
également  aux  alluvions  anciennes  qu'on  a  rapporté  avec  raison  le  méandre 
abandonné  de  Chevroches,  en  amont  de  Clamecy. 

A  cette  époque  doit  se  placer  le  creusement  de  la  plupart  des  petits  val- 
lons secondaires  qui  se  jettent  dans  l'Yonne.  Ceux-ci  présentent,  en  effet, 
le  plus  souvent  à  leur  embouchure  une  rupture  de  pente  très  nette  qui 
interrompt  leur  profil,  très  régulier  en  amont.  Le  fait  est  assez  général 
dans  le  bassin  de  l'Yonne;  il  est  très  net,  par  exemple,  pour  l'Armancc 
(afiluent  en  amont  de  Clamecy);  on  l'observe  aussi  sur  les  affluents  de 
TArmançon.  Il  est  d'ailleurs  moins  accentué  sur  les  affluents  importants. 

Je  pense  que  cette  non-concordance  est  due  au  phénomène  (mouvemenl 
général  du  sol  on  abaissement  du  niveau  de  base)  qui  a  amené  l"i  onnc  à 
creuser  son  lit  d'une  quinzaine  de  mètres;  les  petits  ruisseaux,  affluents, 
n'ont  pas  été  capables  de  suivre  le  mouvement,  leurs  vallées  sont  restées  des 
vallées  mortes. 

AUmions  anciennes,  vers  Jo".  —  Ce  niveau  est  bien  représenté  au-dessus 
du  méandre  de  Saint-Moré,  dans  une  sablière  où  l'on  exploite  sur  5'"  à  6'" 


1  I  24  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

(les  sables  alluvionnaires,  à  stratification  entrecroisée,  formés  par  des  grains 
de  (juartz  et  de  nond)reux  i;alets  plats  de  calcaire.  D'autre  part,  des  sables 
i^raniliques  ont  été  signalés,  à  'io™  au-dessus  de  la  (jire,  dans  la  grotte  du 
Vlamnioutb,  à  Saint-Moré. 

.Vin  trouvé  également  en  deux  points,  à  3o'"  au-dessus  de  la  vallée  du 
Serein,  près  de  Cliablis,  des  alluvions  offrant  les  mêmes  caractères. 

Àllusiuns  anciennes,  vers  70™.  —  Les  terrasses  jdus  /'levées  ont  un  faciès 
différent;  on  n'}  Irouve  plus,  ou  presque  plus,  do  galets  calcaires;  ce  sont 
di's  argiles  avec  grains  de  quartz  roulés,  grosses  chailles,  galets  de  silex  de 
la  Craie,  blocs  de  grès  ferrugineux  ("résidu  de  TAlbien  et  du  Sparnar^ien). 

On  les  trouve  au  Uoucliet  et  à  Avillon,  à  70™  au-dessus  de  1  ^  oune,  à 
Mailly-la-Ville;  ils  y  sont  très  abondants  et  forment  une  terrasse  très  nette; 
par  contre,  sur  les  pentes  calcaiies  qui  bordent  cette  terrasse,  il  n'y  en  a 
pas  trace.  On  serait  donc  en  présence  d'un  méandre  abandonné  de  X\  onne, 
à  70'"  au-dessus  de  sa  vallée  actuelle.  Un  autre  se  trouve  sur  la  rive  gauche, 
au-dessus  de  Bazarnes. 

Ou  en  observe  encore,  près  de  Bois-d'Arcy,  à  peu  près  à  la  même  altitude  ; 
mais  ils  ne  paraissent  pas  se  relier  à  ceux  d'Avillon.  On  doit  donc  les  consi- 
dérer comme  déposés  dans  un  méandre  ancien  de  la  Cure. 

Alluvions  anciennes,  vers  loo"".  —  (le  sont  des  graviers  à  grains  de  (juartz 
qui  s'obserM'ut  sur  les  ])laleaux  dominant  Serv  et  Lucy-sur-(J!ure.  T^'abhé 
i'aral  en  a  signalé,  à  la  même  altitude  lelative,  un  gisement  au  nord  de 
Bois-d'Arcy. 

Il  faut  également  y  rattacher  les  dépêjts  de  cailloux  siliceux  roulés, 
signalés  depuis  longtemps  vers  Charbuy,  au  nord  d'Auxerre. 

Des  blocs  de  granité,  isolés  à  la  surface  des  plateaux  de  Saint-Michel, 
près  de  Tonnerre,  se  trouvent  à  peu  |>rès  à  la  même  hauteur  au-dessus  de 
l'Armançon. 

Allinnons  anciennes,  au-dessus  de  100'".  —  .le  n'en  connais  pas  encore 
dans  la  région  étudiée.  Mais,  dans  la  vallée  de  rArmanron,  on  trouve  à 
Bernouil,  à  i5o"'  au-dessus  de  la  rivière,  des  blocs  de  chailles,  des  blocs  de 
granuliles,  des  schistes  anciens  injectés  de  veines  de  quartz. 

De  même,  au-dessus  de  Onanne,  on  trouve  d'énormes  blocs  de  (|uarlz 
roulés. 

Ces  dépôts,  très  élevés,  se  relient  probablement  au\  dê}>ôls  à  chailles 
(pil  sont  développés  plus  au  Sud;  ils  feront  l'oljjet  d'une  étude  ultérieure. 

l'o/tclusiuns.  —  La  découverte  de  documents  f«déontologiquos,  dans  les 


SÉANCE  DU  2.5  MAI  1908.  1123 

alluvions  les  plus  élevées,  absolument  décalcifiées,  reste  très  problématique. 
Malf^ré  cela,  l'existence  de  ces  niveaux  successifs  d'alluvions  et  leur  éla- 
"cment  pourra  apporter  une  contribution  utile  à  l'histoire  de  la  formation 
du  réseau  hydrographique  du  bassin  de  la  Seine. 


H  YDROLOGi  E .  —  Sur  deux  causes  d 'erreur  dans  les  expériences  à  la  fluorescêine . 
Note  (')  de  M.  F.  Dieneut,  transmise  par  M.  Michel  Lévy. 

En  étudiant  les  eaux  superlicielles  et  les  eaux  des  sources  issues  du  cal- 
caire de  Cliampigny  dans  les  vallées  du  Surmelin,  du  Petit  et  du  Grand- 
Morin  et  dans  la  région  de  Provins,  nous  avons  eu  l'occasion  de  reconnaître 
la  présence  dans  ces  eaux  d'une  substance  fluorescente  de  couleur  bleu  vcr- 
dàtre.  Cette  substance  se  trouve  facilement,  après  filtration  à  la  bougie 
Chamberland,  dans  toutes  les  eaux  superficielles  dont  elles  sont  la  caractéris- 
tique. Jusqu'ici  nous  l'avons  retrouvée  dans  les  eaux  de  sources  qui  reçoivent 
rapidement,  après  un  orage  ou  une  pluie  abondante,  des  eaux  engouffrées 
dans  les  bétoires.  Cette  substance  est  d'autant  plus  abondante  (jue  les 
sources  reçoivent  en  plus  grande  abondance  des  eaux  de  ruissellement. 
Nous  nous  proposons  très  prochainement  de  faire  connaître  le  moyen  de 
reconnaître  et  de  difTérencier  cette  substance  flubrescenle  caractérisant  les 
eaux  superficielles,  son  origine  et  sa  dis|)arition,  enfin  l'influence  qu'elle 
exerce  lors  des  expériences  à  la  fluorescêine  quand  on  éludie  la  direction 
des  eaux  souterraines  et  la  délimitation  d'un  périmètre  d'alimentation. 
Cette  substance  fluorescente  diminue  la  sensibihté  des  expériences  à  la  fluo- 
rescêine et  il  faut  se  méfier  d'elle  si,  à  la  source,  on  ne  trouve  que  des  traces 
de  fluorescence.  11  peut  se  faire  que  ce  soit  elle  et  non  la  fluorescêine  dont 
on  constate  la  présence.' D'où  cette  conclusion  qu'il  est  absolument  indis- 
pensable, quand  on  veut  éviter  une  erreur  lors  des  expériences  à  la  fluores- 
cêine, d'employer  cette  matière  colorante  en  proportion  assez  élevée  pour 
qu'à  la  sou;-ce  elle  ressorte  toujours  en  quantité  nettement  plus  grande  que 
la  matière  fluorescente  contenue  dans  certaines  sources. 

Une  autre  cause  d'erreur  provient  de  la  vitesse  même  des  courants  sou- 
terrains. Les  expériences  à  la  fluorescêine  ont  montré  que  la  vitesse  de  l'eau 


(')  Présentée  dans  la  séance  du  18  mai  1908. 


1120  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

dans  le  sol  variait  dans  de  très  grandes  limites.  Dans  certaines  expériences, 
elle  est  de  S*-'"  à  lo'""  par  jour;  dans  d'autres,  elle  ne  dépasse  pas  i""".  Pour 
éviter  de  trop  grands  frais,  on  a  coutume  d'arrêter  ces  expériences  quand, 
au  bout  de  1 5  jours,  on  n'a  retrouvé  nulle  part  la  fluorescéine  ou,  pour  les 
grandes  distances,  (juand  la  vitesse  est  inférieure  à  i"""  par  jour.  Si  l'on  est 
obligé  de  tenter  une  autre  expérience  sur  le  même  périmètre  après  une 
expérience  négative  et  qu'on  constate  par  la  suite  l'arrivée  de  la  (luores- 
céine,  on  sera  très  embarrassé  pour  pouvoir  attribuer  l'origine  de  la  iluores- 
céine  retrouvée.  Dans  la  région  de  Provins,  avec  M.  Guillert,  nous  avons 
trouvé  qne  la  lluorescéine  a  mis  33  jours  pour  faire  le  parcours  de  8'^'",  et, 
dans  une  autre  expérience,  20  jours  pour  faire  600'".  Ces  faibles  vitesses 
nous  auraient  induits  en  erreur  si,  pressés  jiar  le  temps,  nous  avions  com- 
mencé une  autre  expérience  dans  cette  région.  Nous  aurions  attribué  à 
notre  nouvelle  expérience  le  résultat  positif  dû  en  réalité  à  une  expérience 
plus  ancienne. 

Déjà  MM.  Fournier  et  Le  Couppey  avaient  signalé  des  réapparitions  de 
fluorescéine  plusieurs  mois  après  le  commencement  d'une  expérience  posi- 
tive à  la  fluorescéine  à  la  suite  d'orages  et  de  crues.  Nous-méme,  depuis 
un  mois,  sommes  dans  l'impossibilité  de  faire  une  expérience  dans  la  région 
de  la  Dhuys,par  suite  de  l'apparition  par  intermittences  de  celte  matière 
colorante  à  la  source  Saint-Martin. 

Rationnellement,  sur  un  même  périmètre,  on  devrait  employer  à  cliaque 
expérience  nouvelle  un  corps  fluorescent  nouveau. 

Nous  étudions  actuellement  dans  ce  but  l'esculine  qui,  impure,  peut 
être  préparée  à  un  prix  très  abordable. 


UYDRO-GÉOLOGIE.  ^    Sur  la  tempérai  lire  des  eaux  thermales  des  Pyrénées- 
Orientales.  Note  (le  M.  O.  Me.vgel,  présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

Sur  les  1200  sources  thermales  ofliciellemenl  reconnues  en  France,  une 
centaine,  réparties  en  une  dizaine  de  groupes,  ap[)artiennent  aux  Pyrénées- 
Orientales.  Situées  en  terrain  non  volcanique,  la  comparaison  de  leur 
ihermaliléà  dilîérentes  époques  m'a  paru  pouvoir  contribuera  décider  du 
principe  de  l'invariabilité  de  la  chaleur  des  eaux  thermales. 

Vers  1827,  Anglada,  couq)arant  ses  relevés  à  ceux  effectués  en  17.54  par 
Carrère,  professeur  en  médecine  à  l'Université  de  Perpignan,  se  demandait 


SÉAXCE    DU    2)    MAI    igoS.  I  1 27 

s'il  n'y  avait  pas  lieu  de  conclure  à  un  refroidissement  des  sources  thermales 
des  Pyrénées-Orientales.  Mais  déjà  en  iS'ïi,  après  discussion  des  nombres 
de  Carrère,  il  paraissait  se  rallier  à  l'hypothèse,  alors  généralement  admise, 
de  la  constance  de  la  thermalité. 

Curieux  de  vérifier  cette  constance,  si  tant  est  qu'on  puisse  conclure  en 
ce  sens  après  une  période  de  80  ans,  je  repris,  au  cours  de  ma  campagne 
géologique,  la  détermination  des  températures  des  principales  sources. 
L'examen  du  Tableau  des  nombres  donnés  par  36  de  ces  sources,  à  des 
intervalles  variant  de  i5o  à  5o  ans  (Tableau  qui  sera  publié  avec  la  discus- 
sion qu'il  comporte  dans  V Annuaire  de  la  Société  météorologique)  montre 
que  les  observations  d'Anglada  seules  se  prêtent  à  une  comparaison  rigou- 
reuse. Aussi  n'ai-je  basé  mes  conclusions  que  sur  les  résultats  fournis  par 
les  20  sources  qui  m'ont  permis  de  me  placer  dans  les  mêmes  conditions 
d'observations  que  lui.  Je  me  servis  d'un  thermomètre  de  Secrétan,  calibré, 
gradué  au  i  de  degré,  dont  les  données  furent  toujours  contrôlées  par  une 
seconde  série  de  lectures  faites  avec  d'autres  thermomètres.  Les  nombres 
suivants  se  rapportent  aux  sources  caractéristiques  de  chacune  de  nos  sta- 
tions thermales;  ils  sont  corrigés  des  erreurs  instrumentales  d'après  un 
graphique  de  comparaison  spécialement  établi,  en  1908,  par  les  soins  du 
Bureau  central  météorologique. 


Anglada. 


Mengel. 


Localités. 


La  Preste 

Amélie-Ies-Bains. 


Veroet-les-Bains. .  . 
Thuès 


Salnl-Tlionias 

Llo 

Les  Escaldes  .  . 
Molils; 


Sources. 

Apollon 

Petlt-Escaldadou 

Ara  go 

de  la  Piscine 

Barrera 
de  la  Cascade 
Saint-André 

n"  1 

les  Escaldilles 

Colomer 

Llupia 


819 
Sig 
819 
819 
819 
820 
820 
833 
8,9 
819 
818 


44, o 

62,9 

60,4 

56,25 

53,5 

78,1 

75,0 

58,1 

27,5 

42,5 

87,75 


1907 
1908 
1908 
1908 

■907 
1907 
1907 
1907 
1907 

■907 
1907 


63,7 
61 ,0 

56. 0 

53. 1 

78,5 
74,8 
58,2 
27,5 
42,5 
37,6 


Pour  ces  onze  sources,  comm_e  pour  les  neuf  autres,  l'écart  moyen 
Anglada-Mengel  est  de  ±o",2,.  c'est-à-dire  de  l'ordre  des  erreurs  d'ob- 
servations. Dans  ces  conditions,  il  me  semble  naturel  de  conclure  à  l'inva- 
riabilité, tout  au  moins  séculaire,  de  la  températui'e  des  eaux  thermales  des 
Pyrénées-Orientales. 


G.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  21.) 


1A8 


ir28  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

Relation  entre  la  température  et  la  structure  géologique.  —  Nos  stations  ther- 
males peuvent  être  réparties  en  deux  grands  groupes  :  d'une  part,  celles  qui  ont  une 
température  supérieure  à  5o°  (j'entends  par  température  d'une  station  la  plus  forte  qui 
y  ait  été  relevée),  et,  d'autre  part,  celles  qui  ne  donnent  que  des  températures  inférieures 
à  45°.  Le  premier  groupe  comprend,  de  l'Est  à  l'Ouest  :  Amélie-les-Bains,  Vernet- 
les-Bains,  Canaveilles-Thuès  et  Saint-Thomas.  Or,  il  est  remarquable  que  ces  diffé- 
rentes auréoles,  devenues  hydrolhermales  sulfureuses,  jalonnent  le  flanc  sud,  normal, 
du  grand  synclinal  Amélie-Taurinya,  que  j'ai  repéré  en  1906,  et  du  synclinal  Taurinya- 
Saillagouse  qui  lui  fait  suite.  Ces  synclinaux,  d'origine  hercynienne,  ont  rejoué  à 
l'époque  tertiaire  avec  écrasement  sur  le  massif  cristallin  du  Ganigou,  et  c'est  préci- 
sément dans  les  failles  d'élirement,  provoquées  par  le  mouvement  relatif  des  schistes 
sur  le  massif  cristallin  que  sourdent  les  sources  en  question.  Les  sources  du  deuxième 
groupe,  quoique  n'appartenant  pas  comme  les  premières  à  un  même  massif,  semblent 
correspondre  au  contraire  à  un  chevauchement  du  cristallin  ou  du  cristallophyllien 
sur  les  terrains  moins  métamorphisés  ou  plus  récents  :  sur  le  Paléozoïque,  à  Molitg, 
aux  Escaides,  à  La  Preste  ;  sur  le  Secondaire,  à  Revnès.  En  ce  point,  on  n'a  plus  qu'une 
eau  thermale  (28°, 7)  sulfatée,  qui  sourd  à  travers  des  schistes  primaires  silicifiés. 
C'est  évidemment  là  l'indice  d'une  circulation  dans  les  gypses  Iriasiques  de  la  région 
qui  seraient  ici  recouverts  par  un  chevauchement  du  massif  du  Roc-de-France,  consé- 
quences auxquelles  j'étais  déjà  nriivé  par  d'autres  considérations. 

La  thermalité  des  souixes  étant  considérée  comme  fonction  directe  de 
la  profondeur  à  laquelle  se  trouvent  les  réservoirs  qui  les  alimentent,  il 
semblerait  résulter  des  remarques  précédentes  que,  d'une  façon  générale, 
pour  un  anticlinal  déversé,  le  déplacement  rel  itif  de  la  série  sédimen taire  sur 
le  cristallin,  sous  l'action  des  poussées  tangenlielles  de  l'époque  tertiaire,  s'est 
propagé  à  une  profondeur  beaucoup  plus  grande  sur  le  flanc  normal  que  sur 
le  flanc  renversé. 


M.  P.  A.MAXX,  à  propos  des  Notes  présentées  récemment  par  M.  M.\rcel 
Deprez,  Sur  le  planement  des  oiseaux,  adresse  une  Note  sur  le  même  sujet, 
contenant  des  indications  bibliographiques  et  une  réclamation  de  priorité. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Marcel  Deprez.) 

La  séance  est  levée  à  4  heures. 

G.    D. 


SÉANCE    DU    25    MAI    1908.  II29 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Outrages  reçus  dans  la  séance  du  25  mai   1908. 

Une  lettre  de  Henri  Poincaré  au  journal  Le  Temps,  sur  le  4°  Congrès  interna- 
tional des  mathématiciens.  (Extr.  du  Suppl.  Rend.  Cire.  Matem.  Palermo,  t.  III, 
mai  1908.)  I  fasc.  in-S". 

La  mission  d'Etienne  Geoffroy  Saint-Hilaire  en  Espagne  et  en  Portugal,  1908; 
histoire  et  documents,  par  le  D"'  E.-T.  Hamy,  Membre  de  l'Institut.  (Extr.  des  Nou- 
velles Archives  du  Muséum,  4'  série,  t.  X.)  Paris,  Masson  et  C'",  1908;  1  fasc.  in-4°. 
(Hommage  de  l'auteur.) 

La  distribution  des  étoiles  par  rapport  à  la  Voie  lactée  d'après  la  Carte  et  le 
Catalogue  photographique  du  Ciel  (zones  de  Paris,  Bordeaux,  Toulouse,  Alger  et 
San-Fernando),  par  Paul  Stroobant.  (Extr.  des  Annales  de  l'Observatoire  royal  de 
Belgique,  nouvelle  série  :  Annales  astronomiques,  t.  XI,  fasc.  2.)  Bruxelles,  Hayez, 
1908;  I  fasc.  in-4°.  (Présenté  par  M.  Darboux.) 

Compagnie  des  Chemins  de  fer  du  Midi.  Assemblées  générales  extraordinaire  et 
ordinaire  des  Actionnaires  du  7  avril  1908,  présidence  de  M.  Georges  Picot,  Vice- 
Président  du  Conseil  d'administration.  Rapports  du  Conseil  d'administration  ;  réso- 
lutions des  assemblées.  Paris,  1908;  I  fasc.  in-Zj". 

Ministère  des  Colonies.  Annales  d'Hygiène  et  de  Médecine  coloniales;  t.  XI, 
janvier-février  1908,  n"  1.  Paris,  Imprimerie  nationale;  i  fasc.  in-8°. 

Ministère  de  la  Marine.  Annuaire  de  la  Marine  pour  1908.  Paris,  Imprimerie 
nationale;  i  vol.  in-S". 

Uebersichtskarte  der  Gebirge  DJar,  Urkascliar,  Kodjur  und  Ssemisstai  in  der 
chinesischen  Dsungarei.  Nach  den  Aufnahmen  von  M. -A.  Ussow,  Milgleid  der  Expé- 
dition 1906,  persônlichen  Beobachtungen  und  russischen  Karten  enlworfen  von  Prof. 
W.-A.  Obrutscuew.  Golha,  Justus  Perthes,  1908;  i  fasc.  et  une  carte  pliée  in-8°. 
(Hommage  de  M.  A.  Obrutschew.) 

El  doctor  José  Manuel  Pérez  Castellano ;  Apuntes  para  sua  biografia,  por  Daniel 
Garcia  Acevedo.  Montevideo,  1908;  i  fasc.  in-S".  (Hommage  de  l'auteur.) 

Observatoire  royal  de  Belgique.  Annuaire  météorologique  pour  1908,  publié  par 
les  soins  de  A.  Lancaster.  Bruxelles,  Hayez,  1908;  i  vol.  in-12. 

The  american  Society  of  mechanical  Engineers  Transactions;  t.  XXVllI;  New 
York  Meeting,  1906.  New  York,  1907;  i  vol.  in-8°. 

Bulletin  of  the  impérial  earthquake  investigation  Committee ;  t.  H,  n°  1.  Tokyo, 
1908;  1  fasc.  in-8°. 


Il3o  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 


ERRATA. 


(Séance  du   i8  mai  1908.) 

Note  de  MM.  Paul  Lebeau  et  Pierre  Jolibois,  Sur  les  composés  définis  du 
silicium  et  du  palladium. 

Page  io3i,  ligne  i4,  au  lieu  de  Le  premier  de  ces  composés,  lisez  Le  second  de  ces 
composés. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Auguslins,  n'  55. 

ipuis  i835  les  COMPTES  REMDDS  hebdomadaires  paraissent  régulièrement  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  fin  de  l'année,  deux  volumes  in-4''.  Deux 
9S,  l'une  par  ordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 
irt  du  i"  Janvier. 

Prix  de  V abonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  M  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


H  chez  Messieurs  : 

T. Ferran  frères. 

.  Chaîx. 
■ ( Jourdan, 

(  RufT. 

n$ Courtin-Hecquet. 

1  Garmaia  et  Grassin. 

rs 

(  Siraudeau. 

nne Jérôme. 

çon Marion. 

/  Ferel. 

Mux j  Laurens. 

(  Muller  (G.) 

f«s Renaud. 

^  .  Derrien. 

F.  Robert. 
Le  Borgae. 
'  Uzel  frères. 

. . .  ■ Jouan. 

•Mry Dsrdel  et  Bouvier. 

(  Henry. 

(  Marguerie. 

I  Delaunay. 
!  Bouy. 

'  Greffier. 
Ratel. 
Rey. 

\  Lauverjat. 
'  Deeez. 


l  . 


>Ourg  . 


lont-Ferr. . 


Me  , 


Drevet. 
Gratier  et  G'*. 

ichelle Foucher. 


Bourdignon. 
Dombre. 

Tallandier. 
Giard. 


Lorient. 


Lyon. 


chez  Messieurs  : 
Baumal. 
M"'  Texier. 

CumÏQ  et  Masson. 
I  Georg. 
Phily. 
Maloine. 
Vitte. 


Marseille Ruât. 

\  Valat. 
Montpellier |  Coulet  et  fils. 

Moulins Martial  Place. 

ÎBuvignier. 
Grosjean-Maupin. 
Wagner  et  Lambert. 


Nantes  . 


Nice 


l  Dugas. 
i  Veloppé. 

Barma. 

Appy- 


Poitiers. 


Rouen. 


Nîmes Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 

\  Blanchier. 
(  Lévrier. 

Rennes Plihon  et  Hommais. 

Rochefort Girard  { M""  ). 

Langlois. 

Lestringant. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Toulon \n%^vi. 

Allé. 


Toulouse  . 


\  Gimet. 
\  Privât. 


IBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 

J  Giard. 
/  Lemaitre. 


Valenciennes  . . 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Amsterdam  , 


chez  Messieurs  : 

i  Feikema     Caarel- 
'■  '  )      sen  et  G'*. 

Athènes Becli. 

Barcelone Verdaguer. 

/  Asher  et  C". 

j  Friedlander  et  fils. 

^«'•''« Kuhl. 

'  Mayer  et  Millier. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLamerlin. 
Mayolez  et  Audiarte. 
Lebègue  et  G''. 

,  Sotchek  et  G°. 
Sucarest j  Alcaiay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C°. 

C  hristiania Cammermeyer. 

Constantinople  . .  Otto  Keil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Gênes Beuf. 

I  Eggimann. 

Genève j  Georg. 

(  Burckhardt,. 

La  Haye Belinfante    frères. 

Payot  et  G'*. 
Lausanne Rouge. 

Sack. 

Barth. 

BrockUaus. 
Leipzig {  Lorentz. 

Twietmeyer. 

Voss. 
1  Desoer. 
^'«S'« ^Gnusé. 


Londres  . 


Madrid. 


Milan . 


Naples 


liette  et  G" 


Chez  Messieurs 

/  Dulau. 
. .  )  Hachett 
'  Nutt. 
Luxembourg ....      V.  BQck. 

/  Ruiz  et  C'. 
)  Romo. 
J  Dossat. 
l  F.  Fé. 

Bocca  frères. 

Hoepli. 
Moscou Tastevin. 

Marghieri  di  Gius. 

Pellerano. 

1'  Dyrsea  et  Pfeifir«r. 
Stechert. 
Letucke  et  Buechaer 

Odessa Rousseau, 

Oxford Parker  et  Ci*. 

Palerme Reber. 

Porto Magalhaes  et  Moniz. 

Prague Rivnac. 

Rio- Janeiro Garnier. 

l  Bocca  frères. 

-'''""* j  Loescher  et  C'-. 

Rotterdam Kramcrs  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghaulel 

Zinserling. 


S'-Pétersbourg  . .     -woKj- 


Turin  ■ 


Bocca  frères. 

Brero. 

Rinck. 

Roseaberg  et  Sellier 

Varsovie Gebethner  et  Wolff. 

Vérone Drucker. 

l  Frick 
Vietnet j  Gerold  et  O". 

ZUrich Rascher. 


ABUS  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes    1  à  31.  —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i85o.  )  Volume  in-4';  i853.  Prix 25  fr. 

Tomes  32  à  61.  —  (  i"  Janvier  i85i  à  3i  Décembre  i865.)  Volume  in-^;  1870.  Prix 25  fr. 

Tomes  62  à  91.  —  (i"  Janvier  1866  à  3i  Décembre  1880.)  Volume  in-4°:   18S9.  Prix 25  fr. 

Tomes  92  à  121.  —  (i"  Janvier  i88i  à  3i  Décembre  1895.)  Volume  in-i";  1900.  Prix 25  fr. 

DPPLËMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

.«  I.  — Mémoire  surquelques  points  de  la  Physiologie  des  Algues,  par  iWM.A.  DKUBEsetA.-J.-J.SouKR.  —  Mémoiresur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'éprouvent 
nétes,  par  M.  Hansen.  —  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  (fens  les  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  digestion  dts 
es  grasses,  par  M.  Glaudk  Bernard.  Volume  in-4°,  avec  32  planches;  i836.  25  ir. 


e  1.  — Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Beneden. —  Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  r.^cadeinie  des  Science» 
e  concours  de  i853,  et  puis  remise  pour  celui  de  i85f),  savoir;  «Etudier  les  lois  de  la  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  dilTerents  teiraini 
Bentaires,  suivant  l'ordre  deleur  superposition.  —Discuter  la  question  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —Rechercher  la 
re  des  rapports  qui  existent  entre  l'état  actuel  du  règne  organique  et  ses  états  antérieurs»,  par  .M.  le  Professeur  Bronn.  la-i",  avec  7  planches;  iSbi. . .     2a  fr. 

la  même  Librairie  les  Màmoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  divers  Saraats  à  rAcadémie  doiSoieaoes. 


K  21. 

TABLE    DES    AHTICLES    (Sëance  du  2o  Mai  1908.) 


MÉ.>IOlKES  ET  COMMUI\ICATIOIVS 

DES  MEMBRES  ET  DES   CORRESPONDANTS   DE   L'ACADÉMIE. 


M.  A.  Lacroix.  —  Sur  la  récente  éruption  de  l'Etna  (Taormina,  i5  mai   if)oS). 


Pages. 

lOTI 


MEMOIRES   LUS. 


MM.  A.  Cai.mkttf.,  L.  Massul  et  C.  GuÉRiN. 
—  Sur  les  propriétés  activantes  des  sérurns 
d'animaux  sains   et  d'animaux    tubercu- 


leux   ou    tubcn-ulinés  à    l'égard  du    venin 

de  cobra 10-6 


COKKESPONDANCE. 


10-9 


Pages. 

M.  E.-T.  Hamï  fait  hommage  à  l'.Vcadémie 
d'un  Mémoire  intitulé  :  «  La  mission  de 
Geofl'roy  Sainl-IIilaire  {1808),  Histoire  et 
Documents    n 

La  Société  pokil'Gaise  des  Sciences  n.^tu- 
lîELLES  DE  Lisbonne  adresse  à  l'Aca- 
démie ses  sentiments  de  profonde  sym- 
pathie à  l'occasion  du  décès  de  M.  A.  de 
Lapparent 1080 

M.  le  Secrétaire  PERrETUEi  signale  :  ><  La 
distribution  des  étoiles  par  rapport  à  la 
voie  lactée  »,  par  M.  Paul   Stroobant.. . 

M.  P.  Zervos.  —  Sur  une  méthode  de 
M.  Goursat  dans  le  problème  de  Monge.. 

M.  L.  Bachelier.  —  Le  problème  général 
des  probabilités  dans  les  épreuves  répé- 
tées  

M.  William  Duane.  —  Sur  les  rayons  secon- 
daires des  rayons  a 

MM.  C.-K.  Guye  et  A.  Bron.  —  Difl'érence 
de  potentiel  et  stabilité  de  l'arc  alternatif 
entre  métaux 1090 

M.  G. -A.  Hbmsalech.  —  Sur  l'existence  et 
l'origine  des  harmoniques  dans  l'étincelle 
de  self-iniluction 1098 

M.  Maxime  Ménard.  —  Sur  ^impl^ssibililé 
de  diagnosli([uer  la  mort  réelle  par  la 
radiographie    des    organes  abdominaux.. 

M.  II.  Baubiunv.  —  Contribution  à  l'élude 
des  piiénnménes  d'oxydation  produits  [)ar 
les  acides   iodii|ue  et   bromique 1097 

MM.  H.  Henriet  et  M.  BouvssY.  —  Sur 
une  méthode  volumétriquc  permettant  le 
dosage  simultané  de  l'acide  carbonique 
et  des   autres   acides   de   l'air   atmosphé- 

BULLETIN    BlBLlOORArnlQUE 

Errata , 


080 
080 

o85 
088 


1093 


rique 

M.  K.  BouRioN.  —  Sur  le  dosage  de  l'acide 
tungstique  et  sa  séparation  d'avec  d'autres 
corps,  par  l'emploi  du  mélange  chlore  et 
chlorure  de  soufre 

M.  Adrien  Karl.  —  Sur  la  tribolumines- 
cence  des  substances  minérales 

M.  Paul  Hallez.  —  Sur  la  nature  syn- 
cytiale  de  l'intestin  des  Rliabdocœles 

M.  C.  Fleig.  —  Action  comparée  de  l'eau 
salée  simple  et  des  sérums  artificiels  à 
minéralisation  complexe  sur  le  sang  et  la 
circulation 

M.  C.  Gerber.  —  Action  des  acides  sur  la 
coagulation  du  lail  par  les  présures  végé- 
tales  • 

M.  A.  I.MBERT.  —  Étude  expérimentale  du 
travail  de  coupage  des  sarments  pour 
boutures 

M.  L.  Caml's.  —  Étude  de  l'action  bacléri- 
cide  du  sérum  antivirulenl  sur  les  germes 
adventices    du    vaccin 

MM.  C.  Levaditi  et  T.  Vamanouchi.  — 
La  Iransuiission  de  la   syphilis  au  chat... 

M.  Paul  Lemoine.  —  Sur  les  différents  ni- 
veaux d'alluvions  au  confluent  de  l'Yonne 
et  de  la   Cure 

M.  F.  DiENERT.  —  Sur  deux  causes  d'erreur 
dans  les  expériences  à   la  (luorescéine. . . . 

M.  0.  Mengel.  —  Sur  la  température  des 
eaux  thermales  des  Pyrénées-Orientales.. 

M.  P.  .\mans,  à  propos  des  Notes  présentées 
récemment  par  .M.  Marcel  Deprez,  »  Sur 
le  •planemenl  des  oiseaux  »,  adresse  une 
Note  sur  le   même  sujet 


1 10  j 

IlnG 


1108 


iiiJ, 

1117 

II  30 

II23 
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II28 
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I  i3o 


PARIS.     -     IMPRIMERIE     G  AUT  H  I  ER-VILL  A  R  S  , 

Quai  des  Grands-Aagustins,  55. 

Le  Gérant  :  GAUTBiEB-"ViLLARS. 


^UN     16    1908 

^^■^l  1908 

PREMIER  SEMESTRE. 

COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR  MM.   LES   SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


N^22  (1    Juin  i908 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE   L'ACADÉMIE    DES   SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  23  juin  1862  et  2.4  mai  1875 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extiaits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de,  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangei's  à  l'Acaclémie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1"^.    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparun  Associé  étranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires  ;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3u  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  c 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séanc 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   —   Impression  des  travaux  des  Sa 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  perse 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  1 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'i 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requi 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  non 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  e: 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  h 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  r 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  rei 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  da 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoy 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.   —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  plane 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  sera 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  comp 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des 
teurs  ;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapport 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  ô. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administra 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  ren 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  j 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuel»  sont  priés   df 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5^  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suiva 


^Uf"     16    1908 

ACADÉMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU   LUNDI    1'   JUIN    1908. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  BECQUEREL. 


3IEM0IRES  ET  COMMUrVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'A.CADÉMIE. 

M.  le  Président  annonce  à  l'Académie  qu'en  raison  des  fêtes  de  la  Pen- 
tecôte, la  séance  du  lundi  8  juin  est  remise  au  mardi  9  juin. 


PALÉONTOLOGIE.   —  Fossiles  de  Palagonie.  De  l'économie  dans  la  nature. 
Note  de  M.  Albert  (jaudry. 

Nous  parlons  tous  de  la  richesse  de  la  nature  et  nous  avons  raison.  Mais 
il  y  a  quel({ue  chose  d'aussi  extraordinaire  que  celte  richesse,  c'est  l'éco- 
nomie qui  se  concilie  avec  elle.  On  en  a  été  frappé  le  premier  jour  où, 
après  avoir  fait  de  la  Zoologie  comme  Buflon,  on  a  fait  de  l'Anatomie  com- 
parée comme  Geoffroy  Saint-Hilaire  et  Cuvier.  On  a  vu  que,  sous  des 
ornements  magnifiques  d'une  extrême  diversité,  les  Mammifères  ont  sou- 
vent le  même  cerveau,  le  même  cœur,  les  mêmes  poumons,  les  mêmes 
organes  digestifs  ou  génitaux,  et  leur  squelette,  en  dépit  de  sa  complication, 
composé  des  mêmes  os.  Il  a  fallu  admettre  la  loi  d'unité  de  composition. 

L'économie  dans  la  nature  a  été  révélée  surtout  par  la  Paléontologie. 
Lorsqu'à  travers  l'immensité  des  âges  de  nouvelles  fonctions  ont  apparu 
chez  les  Mammifères,  il  y  a  eu  rarement  formation  d'os  nouveaux,  les  os 
anciens  ont  été  simplement  modifiés.  L'évolution,  en  même  temps  qu'elle 
donne  le  spectacle  d'une  grandiose  unité,  nous  offre  celui  de  répétitions 
continuelles.  Nous  rencontrons  toujours  les  mêmes  os  :  un  éternel  humérus, 
qui  persiste,  soit  qu'il  serve  à  marcher,  soit  qu'il  serve  à  la  préhension;  un 
éternel  radius  avec  son  cubitus,  qui  présentent  des  relations  de  grandeur 

C.  R.,  1908,  i"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  22.)  l49 


Il32  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

sans  cesse  changeantes,  suivant  que  Tun  ou  l'autre  os  «est  plus  utile;  un 
éternel  fémur  avec  une  rotule,  suivi  diin  lll)ia  ou  d'un  péroné  qui  se  modi- 
(iont  peu  pour  obtenir  de  grands  changcinenls  de  vitesse.  Combien  ai-je 
manié  d'astragales  qui,  d'après  le  nombre  et  la  forme  de  leurs  facettes,  pro- 
duisent les  attitudes  les  plus  différentes,  et  pourtant  on  n'hésite  pas  à  recon- 
naître que  ce  sont  des  astragales. 

Quand  on  a  découvert  les  faunes  fossiles  de  l'hémisplière  austral  en  Pata- 
gonie,  nous  avons  pu  espérer  que  nous  allions  travailler  dans  un  domaine 
nouveau;  car,  nul  n'en  saurait  douter,  tous  les  genres,  à  partir  de  l'âge  du 
Deseado,  se  distinguent  de  ceux  de  notre  hémisphère,  et  la  différence  est 
telle  que  beaucoup  ne  peuvent  être  classés  dans  les  mêmes  ordres.  Mais 
notre  espoir  a  été  déçu.  Si  puissante  est  la  loi  d'évolution,  et  par  conséquent 
la  loi  des  ressemblances,  que  nous  avons  vu  apparaître  un  nombre  relative- 
ment très  petit  de  nouv(^lles  pièces.  Toujours  une  tète  composée  des  mêmes 
os  :  occipital,  j^ariétaux,  frontaux,  temporaux,  lympaniques,  sphénoïde, 
nasaux,  jugaux,  maxillaires,  intermaxillaires,  maudiljules,  etc.;  toujours 
une  dentition  avec  chaque  mâchoire  portant  au  maximum  trois  incisives, 
une  canine,  quatre  prémolaires,  trois  arrière-molaires;  toujours,  à  chacun 
des  membres  de  devant,  une  omoplate,  un  ))ras  avec  un  seul  os,  un  avant- 
bras  avec  deux  os,  un  carpe  composé  de  huit  os  arrangés  de  même,  une 
main  qui  n'a  pas  plus  de  cinq  métacarpiens  suivis  de  deux  ou  trois  pha- 
langes; toujours,  au  membre  de  derrière,  un  bassin,  un  féraor  et  .sa  rotule, 
une  jambe  avec  deux  os,  sept  os  au  tarse  suivis  de  cinq  métatarsiens  por- 
tant des  phalanges.  Comme  dans  notre  hémisphère,  les  os  et  les  dents  ont 
vu  leurs  "éléments  s'épaissir  ou  s'amincir,  s'allonger  ou  se  raccourcir,  se 
compliquer  ou  se  simplifier;  malgré  ces  changeiaenls,  on  reconnaît  facile- 
ment leurs  homologies  avec  les  os  et  les  dents  de  nos  animaux. 

(]e  qui  dojme  surtout  une  physionomie  [jropre  à  beaucoup  de  Mammi- 
fères de  la  Patagonie,  ce  n'est  pas  qu'ils  aient  des  caractères  inconnus  dans 
les  genres  de  l'hémisphère  boréal:  c'est  simplement  parce  que  leurs  carac- 
tères ne  sont  pas  associés  de  même.  lime  sendjle  intéressant  d'en  rassembler 
des  exemples.  Pour  les  rendre  compréhensibles,  je  les  ai  accompagnés  de 
nombreuses  figures,  l'iles  ont  été  exécutées  par  M.  Papoint,  l'habile  artiste 
qui  a  fait  tous  les  dessins  de  mes  précédents  Mémoires  sur  la  Patagonie. 
Je  le  remercie  des  nouvelles  preuves  de  talent  et  de  dévouement  qu'il  vient 
de  me  donner. 

J'ai  70  dessins,  dont  la  moitié  pour  des  fossiles  de  l'hémisphère  austral; 
l'autre  moitié  représente  des  fossiles  de  l'iiémisphère  boréal.  Ou  y  trouve 


SÉANCE    DU    !<■"  JUIN    1908.  1 1 33 

isolées,  clans  des  genres  do  riiémisplière  austral,  des  parlicularilés  qui  sont 
jjropres  à  des  genres  extrêmement  dillérents  de  notre  iiéinisphère. 

De  ces  études  il  résulte  quon  observe  de  nombreuses  difl'érences  entre 
les  Mammifères  de  l'hémisplière  austral  et  ceux  de  rbémisphère  boréal.  Il 
n'y  a  pas  eu  économie  dans  la  nature  en  ce  sens  que  le  nombre  des  varia- 
tions des  ôlres  a  été  restreint;  car,  à  miesure  <[uela  Science  progresse,  leur 
multitude  augmente.  Mais  il  y  a  eu  économie  en  ce  sens  que  nous  décou- 
vrons très  peu  die  pièces  absoliimeTit  nouvelles.  Les  os  sont  ies  mêmes 
que  chez  les  animaux  déjà  connus.  Seulement  nous  trouvons  associés  dans 
un  même  s([uelette  des  os  que  nous  sommes  habitués  à  voir  dans  des 
squelettes  appartenant  à  des  genres  d'ordres  différents.  J'ai  cité  de  nom- 
breuses preuves  à  l'appui.  Je  rappellerai  ici,  comme  exemple,  Nesodon. 

Il  a  des  pièces  c|ui  ressemblent  à  celles  des  Périssodactyks,  d'auti^es  à 
celles  des  Artiodactyles,  d'autres  à  celles  des  Carnivores  et  des  Rongeurs. 
Ces  associations  proviennent  sans  doute  de  ce  que  Nesodon' -à  eu  suceessi- 
vement  ou  simultanément  des  fpnctions  ([ni  sont  propres  à  ces  différents 
ordres.  Quand  ses  pieds  de  derrière  sont  devenus  plantigrades,  c'est  qu'il 
a  pris  une  allure  rapprochée  de  celle  des  Ours.  Lorsque  son  péroné  s'est 
mis  à  tourner  sur  le  calcanéum  en  même  temps  cjue  le  tibia  sur  l'astragale, 
comme  chez  les  Artiodactyles,  c'est  que  la  jambe  a  eu  beaucoup  de  flexi- 
bilité sur  le  pied.  Quand  son  radius  s'est  porté  sur  le  côté  externe  du 
cubitus,  ainsi  que  chez  le  Tigre,  et  que  la  pointe  styloïde  du  cubitus  s'est 
arrondie  pour  rouler  sur  le  pyramidal,  ainsi  (jue  chez  le  Porc-épic,  c'est  cjue 
l'avant-bras  a  dû,  comnne  chez  les  animaux  demi-préhenseurs,  tourner  obli- 
quement siav  k'  bras,  en  présentant  la  paume  de  k  main  au  ciHé  interne.  Or, 
Nesodon,  plus  voisin  par  sa  dentition  des  Pi'rfssodactyles  c{ue  de  tous  les 
autres  ordres,  ne  peut  avoir  eu  à  la  fois  une  proche  parenté  avec  des  genres 
aussi  éloignés  que  ilhinocéros,  (Rochon,  Ours,  Tigre,  Porc-épic.  Par  con- 
séquent, la  similitude  des  fonctions  n'indi(|iie  pas  forcément  une  proche 
parenté. 

Cependant,  à  côté  d'extrêmes  différences,  nous  observons  de  telles 
ressemblances  dans  la  manière  dont  les  os  ont  été  modifiés  pour  remplir  les 
mêmes  fonctionsy  que  nous  sommes  portés  à  nous  demander  s'il  n'y  aurait 
pas  ew  des  parentés  très  lointaines,  qui  nous  sont  encore  cachées.  Car,  si  les 
ressemblances  ne  résultent  pas  de  parentés,  nous  ne  comprenons  point 
comment  la  nature  a  été  astreinte  à  modifier  toujours  de  même  ses  instru- 
ments pour  produire  les  mêmes  effets.  Cette  patrvrel;é  d'invention  contraste- 
rait avec  la  magnificence  du  monde  animé. 


Il34  ACADÉMIIi:    DES    SCIENCES. 

Ce  qui  nrcncourage  à  la  croyance  que  des  genres  de  la  l'alagonie,  dont 
la  physionomie  est  tout  autre  que  dans  ceux  de  nos  pays,  ont  pu  avoir  avec 
eux  de  communs  ancêtres,  c'est  que  nous  les  trouvons  à  côté  de  quelques 
animaux  trop  rapprochés  des  nôtres  pour  ne  pas  supposer  qu'ils  en  sont 
parents.  Par  exemple  Prolhylacynus,  voisin  de  Thylacynus  d'Australie,  est 
également  si  voisin  de  noire  Plerodon.  (pi'il  est  nnlurel  d'admettre  leur 
parenté. 

On  constate  actuellement  une  lacune  entre  la  faune  de  Casamayor,  alliée 
à  celles  de  notre  hémisphère,  et  celle  du  Descado.  Elle  peut  provenir  de 
migrations  et  aussi  de  l'insuffisance  de  nos  connaissances. 

En  réalité,  nous  n'avons  pas  de  motifs  pour  affirmer  qu'il  y  a  eu  deux 
centres  de  création  :  l'un  dans  l'hémisphère  boréal,  l'autre  dans  l'hémi- 
sphère austral. 

Mais  cola  n'empêche  pas  de  reconnaître,  comme  je  Tai  dit  dans  mes  pré- 
cédents Mémoires,  que,  pendant  les  temps  tertiaires,  l'évolution  a  cessé 
d'avoir  la  même  marche  dans  les  deux  hémisphères  :  dans  l'un,  elle  a  con- 
tinué; dans  l'autre,  elle  s'est  arrêtée. 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.    —   Nouvelles  observations  sur  l'Etna. 
-Note  de  M.  A.  Lacroix. 

(ialane,  23  mai  1908. 

Je  viens  de  faire  l'ascension  du  cratère  central  de  l'Etna.  M.  le  professeur 
Riccô  a  bien  voulu  m'accompagner  et  m'offrir  l'hospitalité  à  son  Observa- 
toire, situé,  comme  on  le  sait,  à  •J942"'  d'altitude,  au  pied  du  cône  terminal 
et  à  environ  i'^'"  du  cratère. 

Nous  avons  eu  la  chance  d'être  les  témoins  d'un  phénomène  qui  ne  semble 
pas  avoir  été  encore  étudié  dans  ce  volcan. 

Nuées  rolcariK/ues  à  tendance  péléenne.  —  Depuis  le  paroxysme  du 
2()  avril,  le  cratère  central  n'avait  donné  que  de  faibles  vapeurs  intermit- 
tentes. Le  20  mai,  à  •;'' 55'"  du  matin,  au  moment  où  nous  arrivions  à  Nico- 
losi,  une  violente  explosion  vulcanienne  a  donné  naissance  à  une  haute 
colonne  de  vapeurs  épaisses  chargées  de  cendres,  lentement  emportée  par 
le  vent  vers  le  Sud-Ouest. 

Des  explosions  du  même  genre,  diminuant  peu  à  peu  de  violence  et  de 
hauteur,  se  sont  répétées  sans  interruption  jusqu'au  commencement  de  la 
nuit.  Nous  avons  pu  les  suivre  pendant  tout  le  cours  de  l'ascension,  puis  les 


SÉANCE  DU  1"  JLLN  1908.  Il35 

étudier  de  près.  Dès  la  sortie  du  cratère,  elles  se  dirigeaient  sur  le  flanc 
sud-ouest  du  cône  terminal  (sans  s'élever  à  plus  de  200'"  au-dessus  de 
celui-ci,  à  partir  de  4''  du  soir).  Elles  roulaient,  en  développant  leurs  volutes 
plutôt  dans  le  sens  horizontal  que  vertical  ;  tantôt,  dans  leur  marche,  elles 
restaient  comme  suspendues  à  quelques  mètres  du  sol  avant  de  toucher  sa 
surface,  tantôt  elles  roulaient  sur  celui-ci  dès  l'origine  ('). 

Ces  nuées,  à  volutes  d'opacité  variable,  sortaient  du  cratère  d'une  façon 
continue,  l'une  succédant  à  l'autre  sans  interruption.  Leur  marche  était 
très  lente,  ne  dépassant  pas  4™  à  5""  à  la  seconde.  Arrivées  au  bas  du  cône 
terminal,  elles  s'accumulaient  au  voisinage  des  pentes  inférieures  du  volcan, 
pour  former  un  nuage  dilTus,  immobile,  laissant  tomber  lentement  sa 
cendre. 

Ces  nuées  étaient  en  effet  essentiellement  constituées  par  de  la  vapeur 
d'eau  et  par  de  la  poussière  extrêmement  fine.  11  a  été  possible  de  pénétrer 
sur  leur  lisière.  Malgré  la  netteté  que  présentaient  leurs  contours  observés 
à  quelques  centaines  de  mètres  de  distance,  elles  étaient  bordées  par  une 
étroite  zone  de  diffusion  avec  l'air  extérieur.  .Te  n'y  ai  observé  aucune  odeur 
spéciale  et  n'ai  éprouvé  que  la  gêne  respiratoire  due  à  la  poussière  fine  en 
suspension.  Celle-ci  n'était  pas  chaude;  elle  formait  un  enduit  boueux  à  la 
surface  des  névés  sans  déterminer  de  fusion  importante. 

La  façon  dont  ces  nuées  roulaient  sur  les  pentes  de  la  montagne  a  évoqué 
dans  mon  esprit  le  souvenir  des  nuées  péléen nés  du  type  de  Saint-^'incent; 
elles  en  différaient  cependant  par  leur  moindre  opacité,  par  leur  tempéra- 
ture, par  l'extrême  lenteur  de  leur  marche  et  par  la  continuité  de  leur 
émission.  Mais,  dans  les  deux  cas,  la  cause  initiale  a  été  la  même;  elle  rési- 
dait dans  une  explosion  produite  au  fond  du  cratère,  explosion  qui  pouvait 
être  violente,  mais  était  insuftisante  cependant  pour  entraîner  au  loin  dans 
l'espace  les  matériaux  solides  expulsés  en  même  temps  que  les  produits 
gazeux.  Elle  ne  pouvait  que  les  élèvera  une  faible  hauteur  au-dessus  des  bords 
du  cratère.  A  Saint-Vincent,  la  proportion  des  matériauv  solides  projetés  à 
haute  température  étant  considérable,  la  miée  était  entraînée  par  la  pesan- 
teur sur  les  pentes  du  volcan  avec  une  vitesse  très  grande,  tandis  qu'à 
l'Etna  l'action  de  la  pesanteur  n'a  dû  être  que  très  minime,  en  raison  de  la 
faible  quantité  de  matière  solide  en  suspension,  uniquement  constituée  par 


(')  Il  s'en  ilétacliail  de  temps  en  temps  de  petites  trombes  à  mouvement  giratoire, 
rappelant  celles  qui  étaient  si  fréquentes  sur  les  lianes  du  Vésuve  au  cours  de  l'érup- 
tion de  1906  ;  leur  marche  était  beaucoup  plus  rapide. 


I  1.36  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

de  la  poussière  fine  à  teinprrature  peu  élevée  (k  quantité  de  cendre  déposée 
pendant  plus  de  12  heures  n"a  guère  dépassé  i'^"  d'épaisseur)  (' ).  Il  semble 
donc  que  c'est  surtout  sous  Taction  du  vent  dom.inant  que  se  soient  mis  en 
marche  sur  les  pentes  de  la  montagne  ces  singuliers  nuages,  volcaniques, 
dont  de  nombreuses  photographies  permettront  de  préciser  la  description. 

Etat  du  cratère  central.  —  J'ai  trouvé  le  cratère  central  dans  un  état  fort 
difl'érent  de  celui  que  j'avais  constaté  en  septembre  1903.  11  était  alors  moins 
large  et  surtout  moins  profond  (il  avait  environ  3.jo"'  de  profondeur  avec 
de  GSo""  à  800'°  environ  de  diamètre,  suivant  les  fissures  considérées);  ses 
parois  et  son  fond,  à  forme  irrégulière,  étaient  garnis  de  sublimations  à 
couleurs  vives,  produites  par  de  nombreuses  fumerolles  en  activité. 

Aujourd'hui,  il  a  la  forme  d'un  entonnoir,  dont  le  fond  paraît  fort 
étroit;  ses  bords,  très  fendillés,  s'éboulent  continuellement  par  suite  de  la 
production  de  fissures,  qui  laissent  échapper  de  la  vapeur  d'eau,  mélangée 
d'anhydride  sulfureux.  Les  parois  intérieures  sont  uniformément  teintées 
de  gris  par  la  cendre  fine  des  dernières  explosions. 

Aux  deux  tiers  environ  de  sa  paroi  orientale,  se  trouve  une  bouche  assez 
large,  allongée  dans  la  dii'ection  Nord-Ouest-Sud-Est  et  ouverte  vers  le  Nord^ 
Ouest.  Elle  était  en  violente  activité  le  21  mai  au  matin;  à  des  intervalles 
rapprochés,  s'y  produisaient  des  détonations  accompagnées  d'émissions  de 
vapeur  à  odeur  sulfureuse.  La  projection  des  cendi'es  de  la  veille  avait  abso- 
lument cessé. 

Production  d'un  c/ianip  de  /raclures.  —  Dans  ma  lettre  précédente,  j'ai 
indifjué  que  le  paroxysme  du  2:9  avril  a  été  caractérisé  par  l'ouverture 
d'une  fente  de  direction  moyenne  Nord-Nord-Ouest,  mesurant  plus  de  i''" 
de  longueur.  Nous  avons  constaté  depuis  lors  que  cette  fente  se  prolonge 
au  Nord  au  delà  de  la  Serra  Giannicola  piccola;  elle  y  est  jalonnée  par 
quelques  fumerolles  éteintes  reconnaissables  à  leurs  sublimations.  Elle  n'est 
pas  sur  le  prolongement  d'un  rayon  passant  par  le  cratère,  comme  cela  a 
lieu  généralement  pour  les  fentes  éruptives  de  l'iàna;  mais  au  sud-est  du 
cône  terminal,  entre  celui-ci  et  la  fente  en  question,  nous  avons  constaté  à 
la  surface  du  sol  un  grand  nombre  de  fissures,  petites  ou  grandes,  de  direc- 
tion assez  variée,  mais  oscillant  autour  du  méridien  magnétique.  Elles  sont 
donc  grossièrement  parallèles  à  la  fente  éruptive  et  le  prolongement  de  la 
direction  de  quelques-unes  d'entre  elles  passe  par  le  cratère;  la  bouche 
observée  dans  celui-ci  est  peut-être  en  relation  avec  ce  système  de  fracture. 

(')  Ces  cendres  ont  couveil  environ  le  tiers  du  cône  terminal. 


SÉANCE   DU    l"'   JUIK    1908.  Il37 

Ces  diverses  fentes  peuvent  être  suivies  parfois  sur  plusieurs  centaines  de 
mètres  à  travers  d'anciennes  coulées  ou  des  couches  de  lapilli.  L'une  d'elles, 
située  dans  un  petit  hémicycle  (à  environ  2840"  d'altitude)  bordé  d'un  talus 
circulaire  de  lapilli,  est  largement  béante  (elle  a  par  places  1™  de  largeur  et 
plusieurs  mètres  de  profondeur);  au  voisinage  de  cette  fente  s'en  trouvent 
d'autres,  plus  petites,  qui  sont  les  seules  que  nous  ayons  rencontrées,  qui 
fournissent  des  émissi<ons  gazeuses  (vapcui-  d'eau  sans  odeur). 

Ce  champ  de  fractures,  qui  se  prolonge  jusque  sur  le  bord  du  Piano  del 
Lago,  mesure  environ  5oo"^  de  largeur,  de  l'Est  à  l'Ouest. 

Influence  des  névés  sur  la  mise  en  -é^'idenre  des  firiHures.  —  Une  particu- 
larité curieuse  permet  de  serrer  de  plus  près  l'étude  de  ce  système  de  frac- 
tures. Celles-ci  ne  peuvent  guère  être  suivies  que  sur  les  surfaces  à  peu  près 
planes  ou  peu  inclinées,  car,  sur  les  pentes  raides  formées  par  des  cendres  ou 
des  scories,  elles  disparaissent  d'ordinalii'  sous  l'inifluence  de  petits  ébonle- 
ments  ou  de  tassements.  11  n'en  est  plus  de  même  sur  les  larges  névés  qui, 
en  de  nombreux  points,  cachent  encore  le  sol.  Leur  surface  à  peu  près 
réguhère,  noircie  par  la  poussière  volcanique,  la  enaregistré  d'une  façon  frap- 
pante les  moindres  cassures  du  sol  sous-jacent.  On  peut  y  constater  que 
celles-ci  ne  sont  pas  toujours  rectilignes,  (|u'eMes  sont  parfois  curvilignes. 
à  grand  rayon  de  courbure,  et  qu'enfin  les  fentes  princi])ales,  à  direction 
grossièrement  parallèle,  sont  fréquemment  réunies  par  des  cassures  trans- 
versales. 

Par  la  netteté  géométrique  de  ces  lignes  de  fracture,  ces  névés  rappellent 
les  glaces  fissurées  des  expériences  synlhétiquesde  Daubrée.  Ils  sont  compa- 
rables à  une  marqueterie,  dont  les  pièces  auraient  Joué  les  unes  par  rapport 
aux  autres,  en  ne  subissant  que  de  minimes  rejets.  Il  est  vraisemblable  que 
le  phénomène  devait  être  plus  saisissant  encore  immédiatement  après  l'ou- 
verture de  ces  fentes,  due  soit  au  paroxysme  lui-même,  soit  aux  tremble- 
ments de  terre  qui  l'ont  suivi,  car  depuis  lors  les  irrégularités  de  la  surface 
du  névé  tendent  à  s'atténuer  progressivement  par  suite  de  la  fonte  des 
neiges. 

Les  malériaux  projetés  par  les  explosions  du  cratère  centrai.  —  L'examen 
des  flancs  du  cône  m'a  permis  de  constater  (ju'on  n'y  rencontre  pas  de  frag- 
ments de  ces  scories  stromboliennes,  très  vitreuses,  si  abondantes  dans  le 
Val  del  Bove  et  qui  datent  du  paroxysme  du  20  avril.  On  peut  donc  assurer 
que  celles-ci  proviennent  uniquement  des  bouches  nouvelles  et  qu'au  cours 
de  l'éruption,  le  cratère  central  n'a  été  le  siège  que  d'explosions  vulca- 
niennes,  dont  j'étudierai  ultérieurement  les  produits. 


Il 38  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

MÉMOIRES   LUS. 

EMBRYOGÉNIE.  —  De  quelques  points  relatifs  à  la  pathogénie  des  dijjformitès 
congénitales  de  la  face  ;  par  M.   Le  De.\tu. 

Les  remarquables  travaux  d'Autenrieth,  d'Is.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  de 
Mukel,  de  Reicherl,  de  Ratlike,  de  Coste  surtout,  out  mis  en  lumière  la 
notion  de  l'arrêt  de  développement.  L'anatoniie  paliiologique,  la  clinique  et 
l'expérimentation  unirent  leurs  efforts  pour  déterminer  la  nature  de  la 
force  souvent  mystérieuse  qui  suspend  l'évolution  des  arcs  branchiaux  et  la 
soudure  des  bourgeons.  En  démontrant  rinfliience  sur  les  œufs  des  oiseaux 
de  certaines  circonstances  extérieures,  et  spécialement  des  vibrations  vio- 
lentes et  des  secousses  brusques,  Dareste  fournit  quelques  données  appli- 
cables à  l'espèce  humaine.  L'expérimentation  chercha  plus  lard  à  déceler 
le  rôle  des  procréateurs,  déjà  affirmé,  mais  un  peu  vaguement  établi  par 
l'observation.  Des  travaux  récents  ont  apport/-  une  plus  grande  précision 
dans. nos  connaissances  sur  certains  points  de  la  question. 

Les  causes  des  malformations  faciales  sont  i/ilrinséques  ou  extrinsèques 
par  rapport  à  l'embryon.  Les  premières  soûl  de  deux  ordres  :  purement 
mécaniques  (attitudes  vicieuses)  et  pathologiques  [processus  iiritatif  local 
atteignant  les  bourgeons  (Virchow);  sorte  de  rachitisme  préthyroïdien  de 
même  nature  que  le  rachitisme  ordinaire  qui  dépendrait  du  corps  thyroïde 
(Hœnnike)]. 

Dans  ces  notions,  l'hypothèse  occupe  une  place  exclusive. 

Les  causes  extrinsèques  sont,  elles  aussi,  mécaniques  et  pathologiques,  ou 
se  rattachant  par  un  lien  direct  aux  états  pathologi(jues  et  aux  tares  des 
parents. 

Depuis  longtemps  l'observation  a  fait  une  place  au  traumatisme.  Ou 
conçoit  qu'il  puisse  causer  dans  l'd'uf  des  lésions  capables  de  déterminer 
une  malformation,  mais  à  la  condition  que  cette  action  extérieure  s'exerce 
avant  le  quarantième  jour,  date  à  laquelle  la  soudure  de  tous  les  bourgeons 
est  effectuée. 

Le  groupe  des  causes  ertiinséques  mécaniques  compi'cnd  encore  les  com- 
pressions \cnlci  et  irrégulières  par  l'utérus  (J.  Cruveilhier,  Lannelongue) 
ou  par  l'amnios  (l']tienne  GeoUroy  Saint-Hilairc,  Dareste)  et  les  interposi- 
tuins  diverses  entre  les  parties  fœtales  en  formalion  (brides  amniotiques, 
tumeurs). 


SÉANCE    DU    !*"■   JUIN    I908.  I  1 39 

La  théorie  dite  amniogène  ne  peut  s'adapter  à  tous  les  cas  de  malforma- 
tions. A  sa  généralisation  on  a  objecté  avec  juste  raison  :  la  correspondance 
ordinairement  rigoureuse  du  siège  des  fissures  anormales  avec  celui  des 
fentes  et  sillons  normaux;  la  régularité  parfaite  des  parties  frappées  par 
l'arrêt  de  développement;  la  réalisation  habituelle  de  types  de  difformités 
bien  définis  qui  ne  peuvent  résulter  de  l'action  désordonnée  d'adhérences 
ou  de  brides  tout  accidentelles.  Les  recherches  récentes  de  Haymann  ont 
corroboré  ce  que  nous  savions  sur  ce  point  important. 

D'autres  interpositions,  constituées  par  des  tumeurs  des  méninges,  de  la 
langue,  des  lèvres,  des  gencives,  des  kystes  d'origines  diverses,  parla  glande 
pharyngienne  (Fein),  sont  des  faits  très  exceptionnels;  les  derniers  sont 
même  contestables. 

Les  causes  essentielles  des  malformations  résident  sans  doute  le.plus  ordi- 
nairement dans  des  influences  émanant  des  jjrocréateurs. 

En  ce  qui  concerne  le  système  nerveu.v.  les  interprétations  déduites  de 
prétendues  impressions  visuelles  ou  de  sim])les  caprices  de  l'imagination 
doivent  être  impitoyablement  rejetées.  Les  vives  commotions  morales  pen- 
dant la  phase  initiale  de  la  grossesse  méritent  quelque  crédit  ;  il  en  est  de 
même  des  états  pathologiques  des  centres  nerveux. 

On  affirme  assez  vaguement  que  tout  mauvais  étal  de  la  santé,  toute 
maladie  dyscrasique  ou  constitutionnelle,  toute  infection,  toute  intoxica- 
tion peut  troubler  le  développement  eml>ryonnaire.  La  tuberculose,  le  pa- 
ludisme, le  tabagisme,  le  saturnisme,  V alcoolisme,  la  syphilis  ont  été  spéciale- 
ment mis  en  cause.  Charrin  et  Gley  ont  démontré  expérimentalement  l'ac- 
tion dystrophique  des  microbes  de  l'infection  banale  et  de  leurs  toxiques. 
Hœnnike  a  dernièrement  contribué  à  établir  le  rôle  indéniable  de  certaines 
substances  toxiques  et  particulièrement  de  l'alcool,  venant  ainsi  en  aide  aux 
affirmations  de  la  clinique. 

L'influence  néfaste  de  la  syphilis,  déjà  reconnue  par  Lannelongue,  T.-R. 
Baron,  Brown,  Rirmisson,  a  été  l'objet  de  recherches  importantes  dans  ces 
dernières  années.  Sur  plus  de  3oo  enfants  syphilitiques  atteints  de  diverses 
malformations,  le  professeur  Fournier  et  Edmond  Fournier  ont  relevé 
17  pour  100  de  difformités  palatines.  L'action  dystrophiante  de  la  syphilis 
se  prolongerait  même  jusqu'à  la  deuxième  génération  (A.  Fournier, 
Edmond  Fournier,  Barthélémy,  JuUien).  Malgré  les  réserves  formulées 
par  Zaïnowsky,  Finger,  Ogiloie,  cette  opinion  mérite  de  retenir  l'atten- 
tion. 

De  ce  qui  précède  se  dégage  la  notion  d'une  hérédité  pathologique  dont 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  22.)  ï5o 


I  ,  '^n  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

h's  iiuiiiifestalioiis  iToiil  auMiii  rapport  morphologique  avec  les  lésions  pré- 
sentées parles  parenls;  mais  il  s'agit  de  savoir  si  les  types  les  plus  fréquents 
de  malformations  faciales,  la  labiofissure  (bec-de-lièvre)  et  la  palatofissure 
(division  du  palais),  peuvent  se  transmettre  en  tant  que  difformités,  en 
vertu  d'une  hérédité  qu'on  peut  appeler  similaire.  On  doit  se  demander  si  la 
lare  qui  les  a  causés  originellement  ne  s'est  pas  éteinte  graduellement,  en 
s'individualisant,  pour  ainsi  dire,  dans  une  malformation  donnée,  si  étroi- 
teuient  qu'elle  ne  ])cut  plus  être  considérée  que  comme  un  principe  de 
transmission  héréditaire  ayant  subi  à  la  longue  une  sorte  de  prescription. 

L'analyse  des  travaux  les  plus  récents  sur  cette  matière  fournit  un  solide 
appui  à  cette  conception.  Elle  confirme  les  assertions  de  Houston,  Demar- 
quay,  Roux,  Rennert,  Passavant,  Fritsche,  relatives  à  la  fréquence  des 
malformations  familiales.  Les  importantes  statistiques  de  Bein,  de  Haymann, 
de  Ilaug,  (jui  groupent  plus  de  2300  cas  de  labiofissure  et  de  palatofissure, 
permettent  de  fixer  à  5  (i(î,30  pour  100)  la  proportion  de  l'hérédité  simi- 
laire; mais  celle-ci  s'exerce  sous  des  modalités  diverses.  Dans  une  première 
série,  qui  comprend  le  tiers  (Haymann)  ou  la  moitié  des  faits  (Haug),  la 
même  dillormité  avait  frapjté  à  des  degrés  variables  plusieurs  enfants  (de 
a  à  /|)  d'une  même  famille,  dans  le  sens  le  plus  restreint  du  terme,  sans  que 
les  procréateurs  en  eussent  présenté  une  semblable.  Ici  l'influence  de  ces 
derniers,  de  la  mère  du  moins,  quoique  indéniable,  s'enveloppe  de  mystère, 
et  l'on  est  tenté  de  chercher  une  explication  dans  quelque  réveil  d'atavisme 
associé  ou  non  à  l'action  immédiate  mal  définie  des  parents. 

Les  autres  faits  ressortissant  à  Vhèrédité  similaire  prochaine  ou  éloignée, 
et  collatérale,  tirent  leur  valeur  des  arbres  généalogiques  édifiés  par  Passa- 
vant jadis,  par  Haymann  récemment,  où  la  multiplicité  parfois  extraordi- 
naire des  mêmes  malformations  acquiert  une  haute  signification.  Dans 
quelques  familles,  la  prédisposition  aux  fissures  labio-maxillo-palatines  per- 
siste pendant  trois  ou  quatre  générations.  Quoique  cette  hérédité  n'atteigne 
haljituellement  que  (juelques-uns  des  descendants  directs,  la  tendance  à  la 
malformation  peut  reparaître,  même  après  deux  générations,  chez  les 
arrière-petits-fils. 

L'influence  paternelle,  contestée  par  quelques  auteurs,  serait  ou  égale  à 
celle  de  la  mère  ou  seulement  un  peu  moins  marquée.  La  malformation 
aurait,  dans  certaines  familles,  de  la  tendance  à  s'aggraver  par  le  fait  de  sa 
transmission.  Si  cette  dernière  s'opérait  surtout  par  la  mère,  on  aurait 
quelque  peine  à  admettre  qu'elle  soit  homœosexuelle,  ainsi  qu'on  a  pu  le 
dire,  puisque  le  sexe  masculin  est  beaucoup  plus  atteint  que  le  féminin. 


SÉANCE    DU    l'"''    JUIN    1908.  Il4l 

Sur  les  i38i  cas  dps  statistiques  ivunies  de  Bein,  de  Fahrenbach  et  de 
Haug,  on  compte  871  garçons,  ou  (i/j  pour  100,  contre  5io  filles,  soit 
36  pour  100,  en  gros  2  garçons  pour  i  fille.  L'embryologie  n'a  pas  encore 
fourni  une  explication  satisfaisante  de  ce  fail  que  les  trois  quarts  des  becs- 
de-lièvre  unilatéraux  siègent  à  gauche  ;  les  logS  cas  des  mêmes  statistiques, 
analysés  à  ce  point  de  vue,  donnent  une  proportion  de  74  pour  100  pour 
le  côté  gauche. 

CORRESPOi\DAIVCE. 

M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts  invite 
l'Académie  à  procéder  à  la  désignation  de  deux  candidats  à  chacune  des 
deux  places  de  Membres  titulaires,  vacantes  au  Bureau  des  Longitudes,  par 
suite  du  décès  de  MM.  Lœwy  et  Janssen. 

(Renvoi  à  une  Commission  composée,  suivant  l'usage,  des  trois  Sections 
de  Géométrie,  d'Astronomie  et  Navigation  et  du  Secrétaire  perpétuel  pour 
les  Sciences  mathématiques.  ) 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  les  Ouvrages  suivants  : 

1"  Les  rampes  critiques  en  automobile,  par  M.  Cn.  Lallemand; 
2°  L'avenir  des  continents,  par  M.  Cn.  Lallemand. 


ÉLECTRICITÉ .  —  Stabilité  de  la  marche  enparallèle  des  alternateurs  aulo-excités. 
Note  de  M.  Dumoulin,  présentée  par  M.  H.  Becquerel. 

T^a  plupart  des  alternateurs  à  auto-excitation  comportent  un  collecteur 
redresseur,  relié  aux  électros  inducteurs,  qui  transforme  en  courant  sensi- 
blement continu  le  courant  alternatif  reçu  par  les  balais.  Le  courant  induc- 
teur de  ces  alternateurs  et,  par  suite,  leur  force  électromotrice  dépendent 
de  la  valeur  moyenne  de  la  différence  de  potentiel  aux  balais,  entre  les 
limites  déterminées  par  la  commutation.  Cette  valeur  moyenne  varie  natu- 
rellement avec  la  phase  ;  il  est  facile  de  voir  qu'un  décalage  de  phase  pro- 
duit l'effet  d'un  décalage  des  balais  et  inversement. 

Considérons  un  alternateur  auto -excité,  dont  les  balais  auraient  été 
décalés,  dans  le  sens  de  la  rotation,  en  avant  de  la  position  correspondant  à 
la  force  électromotrice  maxima.  Couplons-le  en  parallèle  avec  un  réseau  et 


Il42  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

admettons  qu'une  impulsion  perturbatrice  quelconque  vienne,  à  un  moment 
donné,  établir  un  certain  régime  oscillatoire. 

Pendant  le  mouvement  d'avance  de  ralternateiir,  la  différence  de  poten- 
liel  alternative  aux  balais,  qui  est  liée  à  celle  du  léseau,  présentera  par  rap- 
port à  la  commutation  un  retard  de  phase  croissant;  ce  retard  de  phase, 
agissant  comme  une  diminution  du  décalage  des  balais  en  avant,  fera  aug- 
menter la  différence  de  potentiel  redressée  moyenne  aux  bornes  des  induc- 
teurs. 

l'-laiil  donnée  la  valeur  élevée  de  la  constante  de  temps  de  ceux-ci,  la 
variation  du  courani  inducteur  se  trouvera  retardée,  par  rapport  à  la  varia- 
tion de  cette  différence  de  potentiel  moyenne,  d'environ  un  (juart  de  pé- 
riode :  cette  période  étant  celle  de  l'oscillation.  Le  courant  inducteur  et  la 
force  élcctromolrice  de  l'alternateur  prendront  donc  à  ce  moment  des  va- 
leurs également  croissantes,  mais  inférieures  aux  valeurs  normales.  Il  en 
résultera  une  diminution  du  couple  résistant  et  un  accroissement  de  l'avance 
angulaire. 

Dans  l'autre  sens  de  l'oscillation,  le  retard  de  la  variation  du  courant 
inducteur  aura  comme  conséquence,  au  contraire,  une  augmentation  du 
couple  résistant,  ce  qui  tendra  encore  à  amplifier  l'écart  angulaire. 

L'amplitude  des  oscillations  croîtra  alors  rapidement,  et  l'alternateur  ne 
pourra  pas  fonctionner  en  parallèle. 

Si  nous  supposons  maintenant  les  balais  décalés  en  arrière,  un  raisonne- 
ment analogue  fait  voir  que  cette  condition  sera  particulièrement  favorable 
à  la  marche  en  parallèle,  puisqu'elle  fera  coricspondre  au  mouvement 
d'avance  une  augmentation  du  couple  résistant  et  au  retard  une  diminution 
de  ce  couple. 

On  peut  étudier  l'influence  du  décalage  des  balais  sur  la  marche  en  paral- 
lèle en  partant  de  l'équation  du  mouvement  de  ralternateur.  On  trouve  que 
le  mouvement  oscillatoire  est  toujours  un  mouvement  pendulaire  amorti  et 
que  l'écart  angulaire  peut  s'exprimer  sous  la  forme  suivante  : 

m 

p  et  .1  représentent  respectivement  l'amortissement  naturel  de  l'alternateur 
et  le  moment  d'inertie  delà  partie  tournante;  a  est  un  facteur  proportionnel 
au  sinus  de  l'angle  de  décalage  des  balais;  il  est  >  o  pour  un  décalage  en 
avant  et  <^o  pour  un  décalage  en  arrière. 

L'expression  de  0  montre  que  l'effet  du  décalage  des  balais  est  de  modiiier 


SÉANCE    DU    !«"■   JUIN     1908.  Il43 

l'amortissement  des  oscillations;  le  décalage  en  arrière  augmente  l'amortis- 
sement et  facilite  ainsi  la  marche  en  parallèle. 

Il  est  surtout  intéressant  de  remarquer  que  l'énergie  correspondant  à 
l'amortissement  positif,  dû  au  décalage  des  halais  en  arrière,  est  absorbée 
par  le  réseau;  elle  n'est  pas  tout  entière  dispersée  inutilement  comme  celle 
que  l'amortissement  naturel  transforme  en  chaleur. 

Cette  propriété  remarquable  des  redresseurs  de  courant  de  permettre 
d'obtenir,  sans  perte  d'énergie,  un  effet  d'amortissement  puissant  et  facile- 
ment réglable  serait  sans  doute  susceptible  de  recevoir  certaines  applica- 
tions, dans  (piclques  cas  de  résonance  bien  caractérisée,  ou  pour  compenser 
des  irrégularités  trop  importantes  du  couple  moteur. 

Nous  avons  eu  l'occasion  de  vérifier,  aux  mines  d'Anzin,  toutes  les  consé- 
quences de  la  théorie  ci-dessus,  sur  deux  alternateurs  volants  auto-excités, 
dont  le  couplage  en  parallèle  offrit  longlemps  de  grandes  difficultés,  jusqu'au 
moment  où  nous  nous  fûmes  rendu  compte  de  l'influence  du  décalage  des 
balais. 


PHYSIQUE.  —  Sur  deux  régimes  différents  de  V arc  au  fer . 
Note  de  MM.  H.  Buisso,\  et  Ch.  Fabry,  présentée  par  M.  Deslandres. 

En  étudiant  les  propriétés  de  l'arc  entre  liges  de  fer  lorsqu'on  fait  varier 
sa  longueur  et  l'intensité  du  courant,  nous  avons  découvert  que  deux 
régimes  sont  possibles,  différant  par  l'aspect  de  l'arc  et  par  ses  conditions 
électriques. 

Sous  le  régime  qu'on  obtient  le  plus  facilement,  l'arc  a  l'aspect  suivant  : 
sur  la  goutte  de  fer  fondu  qui  termine  chaque  électrode  se  trouve  un  point 
brillant  qui  émet  les  raies  d'étincelle  (').  Deux  flammes  jaillissant  de  ces 
deux  points  vont  à  la  rencontre  l'une  de  l'autre  et  forment  ainsi  le  corps 
gazeux  de  l'arc;  la  flamme  négative,  examinée  visuellement,  est  la  plus 
brillante.  Ces  flammes  émettent  les  raies  d'arc,  à  l'exclusion  des  raies 
d'étincelle.  C'est  dans  le  spectre  de  la  flamme  négative  qu'on  trouve  de 
nombreuses  raies  renversées.  Les  raies  des  métaux  qui  existent  en  très 
petite  quantité  comme  impuretés  du  fer  se  manifestent  uniquement  dans  la 
flamme  négative. 

Ce  régime  est  le  seul  stable  lorsque  le  courant  est  intense.  Partant  de  cet 


(')  CompLes  rendua,  l.  CXLVl,  1908,  |).  "': 


II /J4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

état,  laissant  fixes  la  longueur  de  Tare  et  la  force  électromotrice  de  la 
source  de  courant,  si  Ton  augmente  la  résistance  du  circuit,  on  peut  passer 
brusquement  à  un  autre  régime  :  le  point  brillant  de  l'électrode  positive  et 
la  flamme  correspondante  disparaissent,  tandis  que  rien  n'est  changé  au 
pôle  négatif.  Ce  second  régime  n'est  stable  que  pour  de  faibles  intensités 
de  courant;  il  est  plus  facile  à  obtenir  quand  la  source  a  une  grande  force 
électromotrice  (220  ou  44o  volts),  en  intercalant  une  grande  résistance.  Si 
l'on  diminue  alors  la  résistance  du  circuit,  il  arrive  un  moment  où  Ton 
repasse  brusquement  au  premier  régime.  Le  passage  d'un  régime  à  l'autre 
ne  se  fait  pas  pour  une  valeur  de  l'intensité  parfaitement  définie  ;  il  y  a  un 
intervalle  où,  pour  une   même   intensité,    on   peut  avoir  l'un    ou   l'autre 


régime 


Ces  deux  régimes  présentent  également  une  différence  très  nette  au  poml 
de  vue  électrique. 

Pour  une  même  intensité  de  courant  et  pour  une  même  longueur  d'arc,  la  difîérence 
de  potentiel  entre  les  électrodes  est  notablement  plus  élevée  dans  le  second  régime  que 
dans  le  premier.  Pour  chaque  longueur  d'arc,  on  peut  tracer  une  courbe  qui  donne  la 
différence  de  potentiel  entre  les  électrodes  en  fonction  de  l'intensité  du  courant,  et  cela 
pour  chacun  des  deux  régimes.  Le  Tableau  suivant  se  rapporte  à  l'arc  de  10""  de  lon- 
gueur; les  tiges  de  fer,  placées  verticalement,  avaient  7»""  de  diamètre,  l'électrode 
inférieure  étant  la  positive.  Le  courant  était  pris  sur  une  distribution  à  220  volts. 

Différence  de  potentiel. 

Intensité.  Premier  régime.  Second  régime. 


amp 


volts 


/J 60  » 

3 63  » 

2,5 60  » 

3 "5  »     vous 

1,8 78  90 

1,5 >^à  96 

1,3 92  '03 

I »  i"7 

0,9 »  121 

0,7 »  «37 

Les  deux  hraiicheN  de  courbes  correspondant  aux  deux  séries  de  nombres  de  ce 
Tableau  semblent  constituées  par  deux  parties  d'une  même  courbe,  écartées,  en  ordon- 
nées, d'une  douzaine  de  volts.  D'ailleurs,  elles  ont  l'allure  générale  de  celles  qui  ont 
été  établies  par  M'""  Ayrton  (')  pour  l'arc  entre   rli.irhons.  Des  formules  empiriques, 


(  ')  Hertha  Aïrton,  The  eleclric  arc. 


SÉANCE    DU    I"    JUIN    1908.  Il45 

analogues  à  celles  qui  conviennent  à  ce  dernier  cas,  représentent  convenablement  la 
relation  entre  la  longueur  de  l'arc,  l'intensité  du  courant  et  la  différence  de  potentiel  : 

5,5  X  l 


Premier  régime  (deux  llamnies) V  =  38  +  i,  i  x  /  -H 

Second  régime  (  flamme  négative  seule) .     A=  5o  +  i ,  i  X  /  + 


i 

5,5  X  / 

(' 


V  est  la  différence  de  potentiel  exprimée  en  volts,  i  l'intensité  en  ampères,   /  la  lon- 
gueur de  l'arc  eu  millimètres. 

Ces  formules  représentent  les  valeurs  observées  à  2  ou  3  volts  près,  ce  qui  est  la 
limite  de  précision  des  observations.  Le  courant  n'a  pas  dépassé  5  ampères  et  la  lon- 
gueur de  l'arc  n'a  pas  dépassé  i5"'"'. 

Lorsque,  rélectrode  positive  étant  en  fer,  l'autre  électrode  est  faite  d'une 
autre  substance  (cuivre  ou  charbon),  on  peut  encore  obtenir  les  deux  ré- 
gimes, l'un  avec  et  l'autre  sans  la  flamme  positive.  Lorsque  la  flamme 
positive  existe,  elle  donne  avec  intensité  le  spectre  d'arc  de  fer,  et  le  point 
brillant  (pii  lui  sert  de  base  donne  les  raies  d'étincelle.  Le  spectre  du  fer 
disparaît  presque  complètement  quand  la  flamme  positive  n'existe  plus. 
Dans  tous  les  cas,  le  spectre  du  métal  qui  forme  l'électrode  négative  est 
très  intense  ('). 

Nous  n'avons  pas  réussi  à  obtenir  le  régime  à  une  seule  flamme  lorsque 
l'électrode  négative  est  d'un  autre  métal  que  le  fer  (cuivre,  nickel). 

Le  fait  qu'on  peut  obtenir  un  arc  réduit  à  la  partie  négative  montre  bien 
le  rôle  prédominant  que  joue  la  cathode.  Cela  est  d'accord  avec  la  théorie 
électronique  de  l'arc,  suivant  laquelle  il  y  a  émission  d'électrons  négatifs 
par  la  cathode  portée  à  haute  tem[)érature  par  le  choc  des  ions  positifs. 
Quant  à  l'anode,  elle  ne  joue  pas  forcémeni  un  rôle  actif  dans  le  phéno- 
mène. Dans  le  cas  où  elle  intervient  (deux  flammes),  l'arc  est  plus  conduc- 
teur et,  pour  une  même  intensité  de  courant,  la  différence  de  potentiel  est 
plus  faible.  Une  preuve  du  rôle  nécessaire  de  la  cathode  est  apportée  par 
l'expérience  suivante  :  on  peut  obtenir  un  arc  entre  une  électrode  solide 
(fer,  cuivre,  charbon)  et  la  surface  d'un  élcctrolyte,  mais  seulement  dans 
le  cas  où  l'électrode  solide  est  cathode. 


(')  On  sait  que  l'arc  entre  charbons  présente  aussi  deux  régimes  :  l'arc  silencieux 
ordinaire,  pour  des  intensités  modérées,  et  l'arc  sifllant  pour  des  intensités  fortes.  Le 
passage  se  fait  pour  des  intensités  beaucoup  plus  ^Tandes  que  dans  le  cas  du  fer.  On 
constate  aussi  une  brusque  diminution  de  la  tension  lorsqu'on  passe  du  régime  silen- 
cieux au  régime  sifflant. 


II 46  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  les  hydrates  des  acides  i^ras,  d'après  les  mesures  de 
viscosité  de  leurs  solutions.  Note  de  M.  D.-E.  Tsakalotos,  présentée  par 
M.  G.  Lemoine. 

L'étude  des  coefficients  de  viscosité  des  systèmes  binaires  (')  fournil  un 
moyen,  assez  simple  et  très  sensible,  de  déceler  l'existence  de  combinaisons 
moléculaires  à  l'état  liquide,  même  dans  le  cas  d'une  dissociation  partielle 
de  ces  combinaisons. 

La  méthode  employée  est  celle  de  Poiseiiille-Oslwiild.  Le  viscosimèlre  est  immergé 
dans  un  bain  d'eau  maintenu  à  la  température  constante  de  20".  On  mesure  les 
durées  d'écoulement  avec  un  clironograplie  au  J  de  seconde.  Les  déterminations  de 
densités  sont  elFectuées  avec  un  pycnomètre  de  Sprengel-Ostwald  d'environ  4' "'de  ca- 
pacité. 

Les  coefficients  de  viscosité  (ri)  ont  été  calculés  d'après  la  formule  :  r;  =  K  f/<, 
où  K  est  la  constante  de  l'appareil,  c?  la  densité  du  li(|uideel  l  la  durée  d'écoulement. 
On  détermine  la  valeur  de  K  en  mesurant  le  temps  d'écoulement  du  benzène.  La  valeur 

de  -  est  extraite  de  la  Table  diessée  par  MM.  Guye  et  Fridericb.  On  trouve,  à  20", 

K  ^  0,00021 2  1 . 

Les  résultats  sont  reproduits  dans  les  Tables  suivantes  :  la  première  colonne  contient 
les  concentrations  en  acide  pour  100;  la  deuxième,  les  durées  d'écoulement  en  secondes; 
la  troisième,  les  densités,  el  la  quatrième,  les  coefficients  de  viscosité  en  dynes  par 
centimètre  carré. 

1.  Acide  formique  et  eau.  2.  Acide  acétique  et  eau  (-). 


HCOOH 

CH'COOH. 

pour  100. 

t. 

dl". 

■^M- 

pour  100. 

t. 

d\\ 

^M- 

0 

kl.k 

0,9982 

o,oioo3 

0.  .  .  . 

47,4 

0,9982 

0,01002 

20,2. .  . 

49.8 

1,049 

0 , 0 1 I 08 

22,3. . 

69,0 

I  ,026 

0,01 5o2 

4o,6..  . 

53,5 

1 ,098 

0,01246 

40,7. . 

87,0 

i,o46 

0,01930 

61,1... 

59,0 

i,i43 

o,oi43o 

5o,4.. 

97,8 

I  ,o55 

0,02188 

(')  Cf.  Tsakalotos,  Hiillelin  de  la  Société  chiniique,  4"  série,  t.  IlI-lV,  1908,  p.  234. 
D'après  les  températures  débullition,  Roscoë  avait  conclu  pour  l'acide  formique  à 
l'hydrate  (4HG00H  +  3H=0).  Lorin  a  décrit  l'hydrate  (ali  COOH  +  Z]\^0). 

Kreemann  {SUzungsberichle  der  W.  Académie,  t.  CXVl,  1907,  p.  795),  d'après  les 
courbes  de  fusion,  admet  qu'il  n'existe  pas  de  combinaisons  moléculaires  entre  l'eau  et 
les  acides  formique  ou  acétique. 

(^)  Cf.  DuNsTAN,  Zeitschrifl  fur  physikalische  Cheinie,  t.  XLIX,  1904,  p.  595. 


SÉANCE    DU    [•■•■   JdlX    1908.  1147 

1.  Acide  foimiijue  et  eau.  'i.  Acide  acétique  et  eau. 

HCOUll  CH'C.OOII 

pour  10".             t.  d'i".  T,,,„.  P'Mir  mu.           l-  d]' .  r,,,,. 

68,4...  60,2  1,1.59  o,oi4So  6<,,2..  106,1  1,06.1  0,024o4 

74,5...  61,8  1,171  o,oi535  71,2..  118,2  1,068  0,02617 

77,2...  63,2  1,176  0,01676  77, 9'-  "9-8  ''O69  0,02716 

87,1...  66,0  1,192  0,01669  85,6..  io3,6  1,067  0,02344 

100 69,0  1,216  0,01780                  100 57,6  i,o52  0,01286 

3.  Acide  propinnir/tie  et  eou.  '1.  Acide  butyrii/uc  et  eau. 

CH'CFPCOUII  CH'CH-cn-COOH 

pour  100.  t  d;'\  \,„.  pour  loo.  t.  rf;".  t,,„. 

o 77,4  0,9982  o,oioo3         o 47>4  0,9982  o,oioo3 

34,6...     91,4   1,022    0,01982  29, S--    102,6   1,006    0,02189 

68,9...    126,6   1,023    0,02762  49>0--    >46,2   0,9986   0,03096 

74,2...   128,8  i,o23   0,02794       68,2..  169,0  0,9933  o,o356o 

79,8...  137,4  1,020  0,02973      74,6..  170,5  0,9889  0,03576 

90,0...    122,2   1,012    0,02622  82,2..    162,8   0,9856   0,o34o4 

100,0...   52,8  0,9945  o,oiii4       89,1..  i4i,4  0,9779  o,o3oi5 

100....   77 18  0,9662  0,01 585 

On  voit  d'après  ces  mesures  que,  bien  que  l'acide  formique  à  l'état  isolé 
possède  un  coefficient  de  viscosité  supérieur  à  celui  de  ses  homologues, 
les  solutions  aqueuses  de  cet  acide  possèdent  des  coefficients  de  viscosité  y] 
bien  inférieurs  à  ceu.v  des  solutions  correspondantes  des  autres  acides  gras 
de  la  même  série  : 

1"°'  acide 
A  l'ét.Tt  isolé.  avec  1"°'  eau. 

Acide  formique 1^  =  0,01780  Tr)  =  o,oi48o 

»       acétique rj  =0,01286  71  =  0,02716 

))       propionique 0  =  0,01114  '')=  0,02973 

»       butyrique  (normal) ï)  =  o,oi585  r)=;o,o34o4 

Les  coefficients  de  viscosité  du  système  HCOOH  et  H'O  présentent  des 
valeurs  un  peu  inférieures  à  celles  calculées  par  la  règle  des  mélanges.  Les 
autres  systèmes,  au  contraire,  possèdent  des  coefficients  de  viscosité  bien 
supérieurs  à  ceux  calculés  par  cette  règle.  Leurs  diagrammes  présentent  un 
maximum  bien  défini  qui  correspond  à  la  concentration  (i'""'  acide  avec 
1™°'  eau)  pour  les  acides  acétique  et  propionique  et  qui  s'écarte  un  peu 
de  cette  concentration  pour  l'acide  butyrique. 

L'élude  des  coefficients  de  viscosité  démontre  donc  qu'à  l'état  liquide  il 
n'existe  pas  de  combinaison  entre  l'acide  formique  et  l'eau,  tandis  que  les 

C.   R.,   1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  22.)  131 


Il/,8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

acides  acétique,  propionicjue  et  butyrique  forment  des  combinaisons  molécu- 
laires : 

(Ghm:()OH  +  11^0),      (Gifch''Cooh  -h  h'O),     (Cipch'-ch'^cooh  +  h»0). 

L'acide  isobutyrique  et  l'eau,  à  la  température  de  20",  forment  deux 

Fig.     I. 

0,038 


0,034 


0,0.30 


§■    0,0'.i(; 


0,022 


-'  0,018 


0,014 


0,010 


0         10        20        30        40        50        (iO        70        80        90        100 
Concentration  pour  loo  en  acide. 

couches  superposées  entre  les  concentrations  de  20  à  5o  pour  100  (en  acide 
isobutyrique)  (').  Les  solutions  homogènes  nous  ont  donné  des  coefficients 


I 

/ 

K" 

k 

/ 

A 

J 

f 

1 

/  '^ 

/f\\ 

0 

/ 

/t\ 

. 

1  1 
/  ^' 

r 

0/    / 

1:< 

\  \\ 

1 

A 1 

V// 

\u 

/ 

/ 

""W 

/ 

V/ 

J^ 

1 

V 

V 

^ 

^ 

\ 

/ 

r< 

^•1 

i.\ 

\ 

tr^ 

r^ 

■ 

(')  Ainoxow,  Journal  de  Chimie  pkysiijiie,  l.  V,  1907,  p.  363. 


SÉANCE    DU    I""   JUIN    1908.  II 49 

de  viscosité  supérieurs  à  ceux  calculés  par  la  règle  de  mélanges.  L'étude 
complète  de  ce  système  est  l'objet  d'un  travail  en  cours  sur  la  viscosité  dans 
la  zone  critique. 

CHIMIE  MINÉRALE.  —  Action  de  l'atnmoniac  sur  le  chlorazoture  de  phosphore. 
Note  de  MM.  Iîesson  et  Rosset,  présentée  par  M.  Troost. 

Stokes  (')  a  déjà  signalé,  dans  l'action  d'une  solution  ammoniacale  sur 
une  solution  éthérée  de  chlorazoture,  la  formation  d'un  corps  solide  cristal- 
lisé, soluble  dans  l'eau,  de  composition  I"N'C1*(NH=' )-,  qu'on  peut  consi- 
dérer comme  un  dérivé  amidé  du  chlorazoture  P'N'Cl". 

Nous  avons  repris  l'action  de  l'ammoniac  sur  le  chlorazoture  en  évitant 
de  faire  intervenir  l'eau  dans  la  réaction,  et,  on  opérant  soit  avec  l'ammoniac 
liquéfié,  soit  avec  le  gaz  sec  sur  une  solution  de  chlorazoture  dans  le 
chlorure  de  carbone  pur  et  sec,  nous  avons  obtenu  des  résultats  dif- 
férents. 

Action  de  l'ammoniac  liquéfié.  —  Si  l'on  condense  du  gaz  ammoniac  sec  et  pur  au 
contact  de  chlorazoture  pulvérisé  maintenu  refroidi  par  de  la  neige  carbonique,  on 
constate  qu'au  début  il  se  déclare  une  réaction  assez  vive,  mais  bientôt  la  masse  de 
chlorazoture  s'agglomère  et  la  réaction  ne  se  poursuit  plus  que  lentement.  Pour 
achever  la  saturation  et  épuiser  le  produit  de  la  réaction  par  l'ammoniac  liquéfié,  nous 
avons  opéré  en  tube  scellé  de  la  façon  suivante.  Un  tube  de  verre  résistant,  fermé  à 
l'une  de  ses  extrémités,  est  étranglé  dans  sa  partie  moyenne  et  on  liquéfie  du  gaz 
ammoniac  sec  dans  le  réservoir  inférieur.  L'étranglement  est  alors  partiellement  obturé 
par  un  tampon  d'amiante'enrobant  un  tube  de  verrt>  fin  qui  dépasse  à  peine  le  tampon 
d'amiante  dans  sa  partie  inférieure,  mais  s'allonge  d'une  quinzaine  de  centimètres  au- 
dessus;  c'est  dans  l'espace  annulaire  supérieur  qu'on  introduit  le  produit  bien  pulvé- 
risé de  la  réaction  préliminaire,  débarrassé  au  piéalable  de  l'excès  d'ammoniac  liquide. 
(La  réaction  préliminaire  est  utile  à  réaliser,  sinon  la  matière  s'agglomère  ultérieure- 
ment et  il  faut  un  temps  très  long  pour  qu'elle  se  laisse  traverser  par  l'ammoniac.)  Le 
tube  étant  scellé,  on  entoure  sa  partie  supérieure  d'un  manchon  parcouru  par  de  l'eau 
froide,  tandis  que  la  partie  inférieure  est  légèreiuenl  chaulfée  au  liain-marie  ;  les 
vapeurs  ammoniacales  se  condensent  au  contact  des  parois  supérieures  refroidies, 
l'ammoniac  liquide  imbibe  la  substance  et  ne  tarde  pas  à  filtrer  d'une  façon  régulière. 
Au  bout  de  i  mois  à  6  semaines,  l'épuisement  est  terminé;  on  ouvre  le  tube  avec  pré- 
caution et,  par  une  section  faite  à  l'étranglement,  on  sépare  les  produils.de  la  réaction, 
soluble  el  insoluble  dans  l'ammoniac  liquide.  La  matière  qui  était  dissoute  est  formée 
exclusivement    de    chlorhydrate   d'ammoniaque  ;  celle   insoluble   est   un    corps   solide 

(')  Bericlite  d.  d.  C.  G.,  t.  XXVIII,  1890,  p.  437- 


ll5o  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

blanc,  très  soluble  dans  l'eau;   débarrassée  de  l'excès  d'ammoniac  dans  le  vide  phos- 
plioi-ique,  elle  correspond  à  la  composition  PN'H'. 

Ce  corps  peut  èlre  considéré  comme  un  produit  de  subslilution  ainidé  du 
chlorazolure  formé  d'après  Téquation  [sans  tenir  compte  de  la  condensation 
triplex  de  la  molécule  du  chlorazoture  (PNCl-)'] 

PNCP-f-4NH3  =  2NH'CI  +  PN(NH-)-. 

Ce  corps,  chaufTé  dans  le  vide  à  220°  pendant  plusieurs  jours,  perd  un 

peu  de  'SH^  et  sa  composition  se  rapproche,  sans  l'atteindre,  de  celle  du 

phosphain   de    Gerhardt,   dont   la    genèse  résulterait  de    l'équation   bien 

simple 

FiM(NH-)2=NH'+l'N'-H. 

Action  (le  l'ammoniac  gazeux.  —  Si  Ton  fait  passer  un  courant  de  gaz  ammoniac 
sec  dans  une  solution  de  clilorazoture  dans  CCI'  sec,  il  ne  larde  pas  à  se  former  un 
précipité  blanc  qui  convertit  le  liquide  en  un  magma  épais;  ce  produit  brut  de  la  réac- 
tion, étant  mis  à  épuiser  par  CCI*  au  Soxhlel  ou  en  tube  scellé,  au  moyen  du  dispositif 
précédemment  décrit,  abandonne  lentement  à  ce  dissolvant  un  corps  solide  qui  y  est 
presque  insoluble  à  froid,  un  peu  soluble  à  chaud  ;  recristallisé  dans  CCI*,  il  se  présente 
sous  forme  de  fines  aiguilles  prismatiques  très  légères,  d'un  éclat  soyeux,  très  brillant; 
l'assemblage  d'un  certain  nombre  de  ces  cristaux  constitue  un  feutrage  qui  rappelle 
celui  de  la  fibre  d'amiante. 

Ce  corps,  insoluble  dans  l'éther,  le  sulfure  de  carbone,  se  dissout  et  se  dé- 
compose lentement  au  contact  de  l'eau;  il  se  détruit  sous  l'action  de  la  cha- 
leur à  une  température  inférieure  à  celle  de  sa  fusion  ;  sa  composition  corres- 
pond à  la  formule  la  plus  simple  P-'N'CPH-,  qu'on  peut  considérer  comme 
un  dérivé  amidé  en  vertu  de  l'équation 

2PNCr^+2NH^=NIl'Cl-Hl"N2Cl'{NH2). 

On  voit  que  ce  corps  diffère  de  celui  de  Stokes  en  ce  qu'il  est  un  mono- 
substitué  de  NH"  à  Cl  dans  ^  de  molécule  du  chlorazoture  (PNCl")', tandis 
que  celui  de  Stokes  est  un  bisiibstitué  de  Ml-  à  2CI  dans  une  molécule 
entière  [le  complexe  moléculaire  (PNCl-)^  n'a  pas  encore  été  isolé,  tandis 
que  celui  correspondant  à  (PNCl^)'  est  connu  et,  en  doublant  la  formule  du 
corps,  il  pourrait  s'y  rattacher]. 

Le  produit  brut  étant  totalement  épuisé  par  CCI',  il  reste  un  corps  solide 
blanc  amorphe,  renfermant  du  P,  du  Cl,  de  l'N  et  de  l'H,  mais  qui  ne 
semble  pas  être  un  composé  défini;  nous  avons  été  conduits  à  admettre 
(ju'il  était  constitué  par  un  mélange  de  NH'Cl  et  du   corps  P1\(NH-)- 


SÉANCE    DU    I"'   JUIN    1908.  Il5! 

obtenu  déjà  dans  l'action  de  NH'liq.  sur  le  chlorazoture  :  sous  l'action  de  la 
chaleur  au  vide,  il  abandonne  NH'Gl  qui  se  sublime  et  le  résidu  présente 
une  composition  analogue  à  celle  de  la  décomposition  du  corps  PN(!\H-)- 
sous  l'action  de  la  chaleur.  Cela  étant  admis,  nous  pouvons  formuler  d'une 
façon  générale  l'action  du  gaz  ammoniac  sec  sur  le  chlorazoture  dans  les 
conditions  où  nous  nous  sommes  placés  par  l'équation 

(PNCr^)'+  6NIP=  P^N^CI^NH-)  soluhle  dans  CCI' 

-t-3NH'CI-t-  Fi\(MI-)2  insolubles  dans  CCI*, 

le  premier  de  ces  corps  pouvant  être  considéré  comme  un  terme  inter- 
médiaire, le  dernier  comme  le  terme  final  de  l'actionde  NH' sur(PNCl-)^; 
l'expérience  montre,  en  effet,  que  la  proportion  relative  de  l'un  et  de  l'autre 
corps,  formés  dans  la  réaction,  dépend  de  la  température  à  laquelle  on  opère 
et  de  la  quantité  d'ammoniac  qui  a  réagi  :  le  premier  se  forme  surtout  à 
basse  température  en  présence  d'une  quantité  limitée  d'ammoniac,  le  der- 
nier avec  un  excès  de  ce  gaz. 


CHIMIE  ORGANIQUE.    —  Sur  (es  élhers  phosphoriques  acides  du  gaïacol. 
Note  de  MM.  V.  Auger  et  P.  Dupuis,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

(Extrait.) 

On  ne  connaît  actuellement  que  le  phosphate  neutre  OP(O.C'H'  OCH'')' 
obtenu  par  traitement  du  gaïacol  par  F  Cl'  et  décomposition  par  l'eau 
du  produit  formé  (').  Nous  sommes  parvenus  à  obtenir  les  phosphates 
acides  contenant  1"°'  ou  2™"'  de  gaïacol  pour  1™°'  de  PO' H'  par  trois 
méthodes  :  i"  en  faisant  réagir  à  l'ébullition  PO  CP  sur  le  gaïacol;  on 
obtient,  suivant  les  conditions  de  l'expérience,  le  dichlorure  de  gaïaco- 
phosphoryle,  le  chlorure  de  digaïacophosphoryle  et  le  phosphate  neutre  de 
gaïacol;  l'hydrolyse  des  chlorures  fournit  les  deux  acides  correspondants  : 
acide  gaiacophosphorique  et  acide  digaiacophosphoritpie;  2°  en  faisant 
réagir,  à  froid,  PO  CI'  sur  un  mélange  de  gaïacol  et  de  pyridine;  le  sel  de 
pyridine  obtenu,  décomposé  par  un  alcali,  fournit  les  sels  des  éthers-acides 
formés;  cette  méthode  est  particulièrement  avantageuse  pour  préparer 
l'acide  digaïacophosphorique;  3°  en  saponifiant  avec  la  soude  alcoolicjue  en 


(  '  )  Di  BoscoGRAN'DE,  AiU  itiiiL  AcccicL  Liiic,  V-  série,  l.  VI  (±),  [>.  33. 


II 52  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

quantité  calculée  le  piiospliale  neutre  de  gaïacol.  On  obtient  un  mélange 
des  sels  d'élhers-acides  qu'on  sépare  facilement,  comme  on  le  verra  plus 
loin. 

Dichtonire  de  gaïacopliosphoryle  CH'O.CH^.O.  PO  CI-.  —  On  l'obtient  en 
chauirant  au  bain  iriuiile,  à  l'ascendant,  un  mélange  de  gaïiicol  el  d'oxychlornie  de 
phosj)liore,  à  molécules  égales.  Lorsque  la  quantité  de  II  Cl  correspondant  à  la  réaction 
C1P0C«H*0II  H-FOCI'=  HCI  +  CH'OC^H'.O.FOCI-  s'est  dégagée,  on  frac- 
lionne  le  produit  sous  Se""",  en  prenant  les  portions  passant  à  178°- 180°.  C'est  une 
huile  incolore  qui  s'Iiydrolyse  facilement  avec  l'eau,  en  donnant  l'acide  correspondant. 
A  l'analyse  on  a  trouvé  pour  100:  P,  12,86;  C,  34, I1;  H,  2,97;  CI,  29,35.  Calculé 
pour  C'H-CI^O^F  :  F,  12,71  ;  C,  34,85;  H,  2,90;  Cl,  29,46. 

Acide  monoiiaïacophophoriqiie  CfFOC  H*0I'0(011  )-.  —  Préparé  par  hydrolyse 
de  son  chlorure;  on  évapore  dans  le  vide  sulfurique  la  solution  obtenue  el  on  l'oblienl 
en  fines  aiguilles  déliquescentes  très  solubles  dans  l'alcool,  peu  solubles  dans  le  benzène 
bouillant.  H  fond  à  91°  el  fournit  à  l'analyse,  pour  100  :  F,   i4,99;  calculé,   15,19. 

Sels.  —  Les  sels  alcalins  de  cel  acide  sont  solubles  dans  l'eau  ;  les  sels  alcalino-terreux. 
el  ceux  des  métaux  lourds  sont  insolubles. 

Gaïocophosphale  de  sodium  CH'OC'H'O  P0(0Na)-+ 2H2O.  —  Cristaux  très 
solubles  dans  l'eau,  très  peu  solubles  dans  l'alcool  à  95°. 

Gaïacophosphales  de  calcium  CtPOCHPOPO'Ca.  —  Sel  neutre  :  précipité  cris- 
tallin blanc,  insoluble  dans  l'eau.  5e/  acide  :  aiguilles  solubles  dans  l'eau. 

Gaiacophosphates  de  cuivre  CH^OC«H*0  PO'Cu.  —  Foudre  verte  insoluble  dans 

l'eau. 

Chlorure  de  digaiacoplwsphoryle  (CH'O.C«H*0)^:  POCL  — On  l'a  préparé  comme 
le  précédent,  en  employant  2"°i  de  gaïacol  pour  1""='  de  PO  CF;  il  est  nécessaire  ici  de 
chauder  à  200°  environ  au  bain  d'huile,  et  l'on  ne  peut  éviter  la  décomposition  d'une 
petite  partie  du  gaïacol  qui,  sous  l'induencede  H  Cl,  se  déméthyle  en  donnant  CH'CI. 
En  recueillant  ce  dernier,  nous  avons  pu  constater  que  /„  environ  du  gaïacol  était  ainsi 
transformé  en  pyrocaléchine.  Le  chlorure  pur  passe  sous  i5"'"  à  258°.  C'est  une  huile 
incolore  très  épaisse  el  qui  s'hydrolyse  lentemenl  avec  l'eau,  en  donnant  l'acide  corres- 
pcuidant.  A  l'analyse,  on  a  obtenu  pour  100  :  P,  9,4^  ;  C,  5i  ,74  ;  H,  4,4''>;  *^'.  '0,71- 
Calculé  pour  C"  H"  CIO'P  :  F,  9,44;  C,  5i,i4;  H,  4/^6;  Cl,  10,80. 

Acide  digaïacophosphorique  (CH'O.C^IPO)- :  FO.OH.  -On  peut  l'obl.-nir  par 
hy<lroly>e  du  chlorure  précédent,  mais  il  est  plus  avantageux  de  faire  réagir,  a  froid, 
FOCF  sur  2'"°'  (le  gaïacol  en  présence  d'un  excès  de  pyridine,  el  en  diluant  les  deux 
soliiticms  a\ec  du  Itenzène  : 

POCI'+  aCIlMjC'  IIOH  +  3Py  =  aPy,  HCI  +  (CH'OCMPOf  POCl,  l'y. 

Après  avoir  essoré  le  chlorhydrate  de  pyridine,  on  distille  le  benzène  el  agile  à  chaud 
l'huile  restante  avec  de  la  lessive  de  soude.  On  hydrolyse  ainsi  le  composé  pyridique 
chloré  el  obtient  le  sel  de  sodium  de  l'acide.  En  traitant  au  bain-marie  le  phosphate 
neutre  par  une  solution  alcoolique  de  soude,  molécule  à  molécule,  on  obtient  aussi  ce 
sel  en  grande  quantité.  L'acide  libre  peut  être  facilement  isolé  en  acidulant  la  solution 


SÉANCE    DU    I^'"   JUIN     1908.  Il  53 

de  son  sel  de  sodium  par  H  Cl;  bien  qu'il  soit  assez  solubledans  l'eau,  il  devient  insoluble 
par  addition  d'un  excès  d'acide.  Il  cristallise  de  la  solution  aqueuse  en  belles  tables 
incolores,  probablement  orthorliombiques,  très  solubles  dans  l'alcool,  le  benzène  et  le 
chloroforme,  insolubles  dans  l'acide  clilorliydrique  concentré.  Il  fond  à  97°  et  donne 
à  l'analyse,  pour  loo  :  P,  9,8/j;  calculé,   10,00. 

Sels.  —  Ses  sels  sont  en  grande  partie  solubles  dans  l'eau. 

Digaïacophosphate  de  sodium  (CH'OC''H»0)'PONa -t-  hPO.  —  Cristaux  nacrés 
solubles  dans  l'eau  et  dans  l'alcool. 

Digaïacophosphate  de  calcium  [(CH'OC/II'O)^  PO^Ca  +  4  H'^O.  —  Grandes 
aiguilles  prismatiques  solubles  dans  l'eau  et  dans  l'alcool. 

Digaïacophosphate  de  cuivre  [(CIPOC«H*0)2PO]2Cu  +  3  IPO.  —  Beaux  cristaux 
prismatiques  verts,  solubles  dans  l'eau. 

Ces  deux  derniers  sels  peuvent  être  employés  lorsqu'on  veut  séparer  un  mélange 
des  acides  mono-  et  digaïacophosphorique,  car  les  sels  correspondants  de  l'acide 
mouogaïacophospliorique  sont  insolubles  dans  l'eau. 

Déméthylation  du  gaïacol  par  le  mélange  cl' oxychlorure  de  phosphore  et 
pyridine.  —  Dans  le  cours  de  nos  essais,  nous  avons  remarqué  que,  si  l'on  chauffe 
vers  120°  un  mélange  de  ces  trois  produits,  en  employant  la  pyridine  en  excès,  il  se 
dégage  abondamment  du  chlorure  de  méthyle;  si  l'on  traite  par  l'éther  le  mélange 
refroidi  dilué  et  acidulé,  on  peut  en  extraire  la  pyrocatéchine  formée;  en  aucun  cas 
il  ne  nous  a  été  possible  de  trouver  un  éther  phospliorique  de  la  pyrocatéchine  par 
celte  méthode;  il  semble  donc  que  le  phosphate  de  gaïacol  d'abord  formé  est  saponifié 
en  même  temps  que  le  groupe  CH^  est  enlevé  du  gaïacol. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Mécanisme  des  cyclisations  dans  la  série  géranique; 
synthèse  et  structure  du  dihvdrotnyrcêne.  Note  de  M.  M.  Tikficneau, 
présentée  par  M.  A.  Haller. 

La  formation  de  deux  séries  de  dérivés  a  et  ^  par  isomérisation  des  com- 
pos(^  géraniques  a  conduit  Tiemann  (')  à  interpréter  cette  cyclisation  par 
fixation  et  élimination  successives  de  2°"'  d'eau,  alors  que,  comme  l'avaient 
montré  Barbier  et  liouveault  C),  un  seul  ovliydrile  suffit  strictement  pour 
produire  la  cyclisation 

(CH')':C:CII(CH^)^C:CH.C0M^^(CIP)':C0H.CH^(CH2)^C(0H).CH1I:.G0'H; 
Lw  CH'       *     ! 


(M  Tiemann,  D.  chcm.  Ges.,  t.  XXXI,  1898,  p.  854. 

(')  Barbier  et  Bouveai'lt,  B.  Soc.  chim..  t.  XV,  1896,  p.  1006. 


ii.tI/i  académie  des  sciences. 

on  voit,  d'après  le  scliéiiia  de  cette  isomérisation  gérariiqiie,  que  Toxhy- 
drile  non  utilisé  à  la  cyciisation  peut  s'éliminer  avec  l'un  ou  l'autre  des  car- 
bones voisins  pour  former  les  isomères  a  et  [6.  Pour  vérifier  cette  interpré- 
tation, jai  entrepris  d'étudier  l'isomérisation  des  dérivés  géraniques  dans 
lesquels  les  hydrogènes  du  carbone  (*)  sont  substitués  par  un  ou  deux  mé- 
tbyles  tels  que  les  dérivés  méthyl-  et  dimétbylgéraniques. 

1.  Série  méthrlgc/anique;  synthèse  du  dihydroinyrcène.  —  Par  condensation  de 
la  mélhyllieplénone  naturelle  en  présence  de  Zn  ou  de  Mg,  soit  avec  l'cz-bromopropionate 
d'élliyle,  soit  avec  les  a-cliloio|iropioiiiites  d'éthylo  ou  d'amyle,  j'ai  obtenu  les  éthei's 
élliylique  et  amylique  de  l'acide  ox.ydiliydro-o(-mélliylgéranif|ue  (triméttiyl-2 .3 .7- 
oolène  6,  col  3,  nique  i) 

(GH')':C:CH.(CH'')^C(OII)(ClP).aI(c^p).co=^. 

L'éther  éthyllque  bout  vers  i45"-i46°  sous  i5"'™  (r/„=  0,9694)  et  l'étlier  amylique  vers 
i75"-i85"  sous  14""°  (f/o  =  0,953);  ce  dernier  se  déshydrate  parliellemenl  au  cours  de 
la  distillation. 

Chacun  de  ces  éthers,  soumis  à  l'action  du  chlorure  d'acétyle,  se  déshydrate  en  don- 
nant l'éther  ct-méthylgéranique  correspondant  :  l'élher  élliylique  bouillant  à  239°-24o° 
à  la  pression  oïdinaire  (1^,1=0,9259)  et  l'éther  amylique  à  275°-277°  ((^0=  o,9i34). 

La  saponification  de  ces  éthers  conduit  à  l'acide  a-méthylgéranique  (triméthyl-2.3.7- 
octadiène-2.6-oïqne),  (CH')'  ;  C  :  CH.(GH■-)^  ClCU')  :  C(  GIF)  .COMi.  Cet  acide 
bout  vers  i56°-i58"  sous  i3"'"  (r/,,  ^  0,964)- iJistillé  lentement  à  la  pression  ordinaire, 
il  perd  GO^  et  se  transforme  presque  intégralement  en  un  carbure  identique  au  dihydro- 
ocimène  d'Enklaar  (')  et  par  conséquent  au  dihydromyrcéne  de  Semmier  (^), 
(GlF)2:G:GH.(GH2)-.G((;H'):CH.GHMdiméthyl-2.6-octadiène-2.6).I.edihydro- 
myrcène  synthétique  bout  à  i65°-i67°  sous  750"™;  <:/„  =  0,7916;  <7n;  zzi  0,781 1  ; 
rt(ii5-,8=  1,45102;  R.  M.  calculée  47)27;  trouvée  46,97;  il  fournit  un  tétrabromure 
fusible  comme  celui  d'iMiklaar  à  88°.  Cette  identification  confirme  les  conclusions  de 
cet  auteur  sui-  la  nature  de  la  chaîne  terminale  (GH^)-G^  et  montre  que  la  déshy- 
dratation de  l'acide  oxydihvdi  ométhylgéranique  s'est  bien  effectuée  aux  dépens  de 
l'hydrogène  du  carbone  terlinlre  voisin. 

\Jisomérisalion  du  méthylgéraniate  d'amyle  par  SO*H-  ne  s'est  pas  produite;  par 
contre,  l'acide  mélliylgéranique  a  été  transformé  dans  les  mêmes  conditions  en  un  acide 
cyclique:  éb.  i55"-i58°  sous  ii™"";  <:/(,=  1,0071  ;  cet  acide  distillé  à  la  pression  ordi- 
naire perd  GO^  en  donnant  un  carbure  identique  au  cyclodlhydromyrcène  de 
Semmier  ('):  éb,  i68"-i7o"  sous  7o'"°';  rfo  =  0,8325;  rt'n- 9  =  0,8217  ;  «i,,i-,o  =  i  >46o; 
R.  M.  calculée  =45,56;  trouvée  =:  45,99;  ce  carbure  ne  fixe  plus  que  2"'^  de  brome. 

Il  est  vraisemblable  que  dans  l'action  de  SO'H'^  sur  l'acide  et  sur  son  éther  la  fixa- 


(')  Enki.aah,  Travaux  chim.  des  Pays-Bas,  1907. 
(■)  SKMMI.I-R,  D.  cil.  Ges.,  t.  XXXIV,  1901,  p.  3i26. 
(^)  Loc.  cit.,  p.  3i28. 


SÉANCE    DU    l"'   JUIN    1908.  I  l55 

lion  d'eau  sur  les  carbones  2.3  s'est  elTectiiée  difleremraent  ;  avec  l'acide,  l'oxhydrile 
s'est  fixé  sur  le  caibone  3  et  avec  l'éther  sur  le  caibone  2;  je  reviendrai  prochaine- 
ment sur  cette  question. 

II.  Série  diinélliylgéranicjiie.  —  La  condensation  de  la  métliylliepténone  avec  le 
broraoisobulyraLe  d'éliiyle  a  fourni  l'étlier  étliylique  de  l'acide  oxydiliydro-aa-dimé- 
thylgéranique  :  éb.  i6o°-i63°  sous  i/l™'"  ;  ''0=  0,9644  ;  la  déshydratation  par  le  chlorure 
d'acétvie  fournit  l'oîa-dimétlnlgéraniate  d'élhyle  bouillant  à  248''-25i°;  (/„=  0,9208; 
«,,=  1,4609;  l'acide  aa-diméthylgéranique  bout  à  i66"-i6S°  sous  10'"'». 

L'éther  étliylique  ne  se  cyclise  pas  par  l'acido  sulfurique.  Les  autres  dérivés  seront 
étudiés  ultérieurement  en  même  temps  que  seiont  formulées  les  conclusions  sur  le 
mécanisme  de  ces  diverses  cvclisations. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Recherches  sur  l hydrolyse  protoplasmique. 
Note  de  MM.  A.  Étaud  et  A.  Vila,  pi'ésenlùe  par  M.  Roux. 

1.  Nous  avons  déjà  fait  remarquer  que,  si  des  traces  d'acides  ou  de  bases 
suffisent  pour  scinder  les  amyloïdes,  il  n'en  est  pas  de  même  pour  agir  effi- 
cacement sur  les  protoplasmides.  Dans  ce  cas,  il  faut  consommer  des  maté- 
riaux acides  ou  basiques  d'hydrolyse  en  (pianlité  telle  qu'ils  soient  capables 
de  saturer  les  azotes  présents  et  peut-être  même,  dans  le  cas  de  l'acide  sul- 
furique, de  suUoncr  la  matière  quaternaire. 

Dans  ces  conditions,  le  poids  du  réaclif  auxiliaire  peut  égaler  celui  du 
tissu  mis  en  expérience.  La  valeur  de  l'acidité  qu'on  doit  appliquer  se  règle 
d'ailleurs  expérimentalement  et  dépend  de  la  constitution  des  corps  azotés. 

Dès  que  le  but  de  fragmenter  par  hydrolyse  les  molécules  biologiques 
au  delà  du  terme  peptone  est  atteint,  il  s'agit  de  chasser  très  exactement  le 
réactif  choisi.  Le  cas  le  plus  favorable  consiste  dans  l'emploi  de  la  baryte, 
dont  le  sulfate  est  incomparablement  plus  insoluble  que  celui  de  chaux.  La 
masse  du  sel  inerte  est  considérable  et  malgré  des  lavages  complels  il  retient 
encore  0,4  pour  100  de  matière  organique,  soit  4*"'  pai'  kilogramme  de  perte. 

2.  Dès  (jue  le  travail  précité  a  conduit  à  un  sirop  pur,  à  peine  ambré, 
fait  des  débris  chimiques  des  agrégats  vivants,  il  n'en  faut  rien  sacrifier  en 
vue  d'obtenir  un  corps.  Il  faut  instituer  une  méthode  régulière  pour  séparer 
ce  qui  se  présente  sans  compromettre  quoi  que  ce  soit.  C'est  en  cette  étude 
laborieuse  que  git  la  Chimie  comparée  des  tissus  et  des  espèces. 

Pour  cela,  on  a  essayé  divers  moyens  :  le  plus  recommandé  et  mallieureusemenl  le 
plus  encombrant  est  l'acide  phosphotungslique.  On  est  amené,  par  la  suite,  à  éliminer 
cet  acide  de  ses  combinaisons  avec  l'arginine,  la  lysine,  l'hystidine,  etc.,  sous  forme 
C.  R.,  190S,  I"  Semestre,  (T.  CXLVI,  N°  22.)  1  J2 


M  56  ACADÉMIE    DKS    SCIENCES. 

(le  sel  (lebarviim  I'-0'.94  WO^  Ba0.6oH-0  dont  le  poids  moléculaire  est,  en  nonibies 
ronds,  de  7000. 

Par  rapport  à  celle  masse,  les  molécules  à  isoler  ne  sont  (|iie  de  174  pour  l'arginine 
et  moins  encore  pour  les  autres  bases,  toutes  très  peu  abondantes  dans  les  produits 
d'hvdrolvse.  Peu  de  matière  échappe  à  la  masse  prépondérante  qui  se  teint,  et, 
encore,  faal-il  lics  milieux  très  purs,  car  les  sels,  les  principes  des  urines,  de  la  salive 
et  des  humeurs  précipitent  des  masses  énormes  de  phosphotungstique.  Dans  Ihypo- 
thèse  la  plus  favorable,  le  précipité  tungstique  ne  peut  contenir  que  2,7  pour  100  de 
bases  hexoniques  et  il  faul  les  en  extraire,  puis  les  séparer.  Au  mieux,  <)7.3  pour  100 
d'acide  relient  un  peu  d"impureté. 

M.  Copcau.v  a  bien  vuulu  nous  dire  que  dans  eelle  série  du  tunuslène 
les  sels  acides  condensés  se  formaient  très  souvent.  Toutes  ces  raisons 
conduisent  à  écarter  l'acidi'  pliosphotungslique  des  travaux  de  biochimie. 

:{.  Les  matériaux  Ijioloi^iques  paraissent  avoir  une  importance  massive. 
Cependant,  ils  ne  donnent,  après  examen  approfondi,  que  de  rares  centièmes 
de  corps  connus.  La  matière  vivante,  faite  surtout  d'eau,  souvent  75  pour  100, 
puis  de  graisses,  10  pour  ido  pour  ses  actes  tnécaniques,  n'est  animée,  au 
point  de  vue  chimique,  que  par  quelques  centièmes  d'acides  aminés.  Là  se 
trouve  la  cause  principale  des  pertes  apparentes  que  nous  clierchons  à 
définir.  Dans  les  actes  de  l'hydrolyse  protoplasmi(jue,  on  ne  sait  jamais  le 
véritable  poids  de  matière  organi({ue  dont  on  part  et  auquel  sera  rapporté 
le  rendement  en  aminés. 

En  eflFel,  un  lissu  séché  à  100°,  à  poids  constant,  est  en  état  d'équilibre,   mais  il 

n'est  pas  sec.  Une  nouvelle  quantité  d'eau  de  constitution  se  dégage  à  1 10°,  à  120", 

En  chauffant  plus  haut,  la  matière  se  lactonise  de  plus  en  plus,  comme  le  sucre  se 

caramélise. 

Ne  sachant  jamais  partir  d'un  composé  anhydre,  nul  ne  peut  s'attendre 
à  des  rendements  fixes. 

Conclusions.  ~  I.,es  composés  azotés  provenant  de  la  dissection  des  proto- 
plasmides  sont  très  peu  abondants.  Les  rendements  élevés  proviennent  de 
calculs  d'azote  fondés  sur  des  hypothèses,  mais  non  de  l'expérience. 

Les  précipités  à  poids  atomiques  élevés  donnent  une  idée  inexacte  de  la 
matière  organique  véritable  qu'ils  peuvent  contenir. 

MINÉRALOGIE.  —  Sur  les  relations  des  micrograniles  a^'ec  les  diabases 
de  la  vallée  de  la  Meuse.  Note  de  M.  .!.  de  L.4pp.4RE.\t,  présentée 
par  .\L  \^alleran(. 

I^es  micrograniles  de  la  vallée  de  la  Meuse  sont  des  roches  intrusives  : 
cette  hypothèse,  longtemps  controversée,  peut  être  définitivement  justifiée 


SÉANCE    DU    I''    JUIN    1908.  1  107 

par  la  présence  d'une  petite  apopliysc  issue  d'une  dos  masses  principales  de 
la  roche  {Dames  de  Meuse)  que  j'ai  eu  la  bonne  fortune  d'observer  récem- 
ment. 

A  ces  roches  acides  sont  associées,  dans  la  même  région,  des  roches 
vertes  basiques,  de  composition  minéralogique  constante.  La  \  allée-Poussin 
et  Renard  les  ont  décrites.  Elles  sont  constituées  d'ampliil)ole  et  de  feld- 
spaths  très  altérés,  chargés  de  grains  d'épidote  et  de  chlorite.  On  y  trouve 
aussi  comme  élément  caratéristique  le  produit  de  décomposition  des  fers 
titanes  connu  sous  le  nom  de  leucoxène-  Ces  roches  ont  la  structure  des 
diabases. 

Ces  microgranites  et  ces  diabases,  tous  en  filons  couches,  peuvent  être 
indépendants  les  uns  des  autres  :  dans  ce  cas,  il  est  possible  d'observer  le 
métamorphisme  que  chacun  d'eux  a  déterminé  sur  les  schistes  encaissants. 

Au  contact  des  microgranites  il  ne  s'est  guère  produit,  sur  quehjues 
mètres,  qu'un  durcissement  des  schistes.  L'état  d'altération  de  la  roche 
ainsi  modifiée  ne  permet  pas  d'observations  précises.  Dans  un  cas  particu- 
lier, il  s'est  développé  dans  le  schiste  des  cristaux  de  quartz  et  d'albite 
avec  un  peu  de  muscovite.  En  aucun  cas  il  n'y. a  passage  du  microgra- 
nite  au  schiste  modifié.  La  ligne  de  démarcation  est  toujours  nette  entre 
les  deux. 

Au  contact  de  la  diabasc  massive  on  trouve  une  roche  schisteuse  verte, 
chargée  de  calcite  et  d'épidole,  contenant  des  cristaux  de  feldspaths  iden- 
tiques à  ceux  de  la  diabase,  mais  pas  d'amphibole.  L  n  peu  plus  loin  du 
contact,  la  roche  a  l'aspect  d'un  schiste  durci,  ne  contient  plus  de  feldspaths, 
mais  est  très  riche  en  rutile  réparti  dans  une  matière  chloriteuse. 

D'autres  gisements  où  ces  microgranites  et  ces  diabases  sont  associés 
permettent  d'observer  entre  les  deux  roches  des  relations  intéressantes. 

C'est  ainsi  qu'aux.  Dauies  de  Meuse  le  filou  de  micrograiiite  situé  :iu  toit  de  la  couche 
de  diabase  n'en  est  séparé  en  certains  endroits  que  par  une  faible  épaisseur  d'une  roalie 
verte  schisteuse  :  celle-ci  ne  contient  pas  d'amphibole  et  est  très  riche  en  biolite.  JMi- 
croscopiquenient  elle  dire  te  même  aspect  que  la  diabase,  contient  les  mêmes  leu- 
coxènes  et  les  mêmes  cristaux  de  feldspaths,  mais  l'amphibole  y  est  remplacée  par  de 
la  biotite.  En  d'autres  endroits  le  contact  se  fait  par  l'intermédiaire  de  i™  à  2""  d'une 
roche  composée  de  grands  microlites  d'albite,  de  quartz  et  de  produits  titanifères,  le 
tout  présentant  la  structure  doléritique.  Cette  roche  confine  à  la  diabase  par  Tiiiter- 
médiaire  d'une  agtre  roche  verte  sans  ampliibole  avec  chlorite  et  oxyde  de  fer. 

A  son  contact  avec  l'une  ou  l'autre  de  ces  roches  le  micrograiiite  possède  la  même 
structure  et  la  même  composition  que  dans  sa  niasse. 

On  peut  en  conclure  que  la  diabase  n'a  exercé  sur  le  microgranite  aucune 


IjîS  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

action    de    contact,    alors    que   c'est    précisément    elle   qui    est   modifiée 

par  lui. 

D'ailleurs  il  faut  noter  que  les  schistes  superposés  au  microgranile  et  dans 
lesquels  celui-ci  a  provoqué  la  fornialion  de  cristaux  de  quartz  et  d'albite  ont 
une  structure  et  une  composition  minéraloi;iques  identiques  à  celles  de  la 
roche  de  contact  des  gisements  isolés  de  diabase. 

De  sorte  que  nous  sommes  conduit  à  admettre  que  le  microgranite,  pos- 
térieur à  la  diabase,  a  fait  intrusion  entre  la  diabase  elle-même  et  sa  roclie 
de  contact,  superposant  son  métamorphisme  à  celui  déjà  provoqué  par  la 
diabase  et  modifiant  cette  dernière  à  son  contact. 

L'étude  du  célèbre  gisement  des  usines  de  Mairus  permet  de  préciser  da- 
vantage les  rapports  de  ces  deux  roches. 

Eu  ell'el,  il  quelques  mùlres  du  niicroyitiuile,  on  reconnaîl  l'exislence  d'une  roclie 
varie  massive  coiitenanl  des  cristaux  d'albile  el  de  ([uarlz  assez  volumiueux.  CeUe 
roche,  dans  laquelle  le  microscope  décèle  en  cuire  de  la  biolite,  contient  de  l'am- 
phibole, des  feklspaths  et  du  leucoxéne  :  c'est  une  véritable  diabase. 

Elle  passe,  quand  on  se  rapproche  du  microgranile,  à  une  roclie  schisteuse,  mécani- 
quement déformée,  contenant  encore  des  cristaux  d'albile  el  de  quartz,  beaucoup  de 
biolite,  mais  plus  du  loul  d'amphibole.  La  liujile  e=t  encore  neUe  entre  la  diabase 
ainsi  modifiée  et  le  niicrogranitc. 

Là  encore  rérujtlion  du  microgranile  est  |i05lrrieui'e  à  l'éruption  de  la  diabase. 

D'autre  part,  on  peut  constater  que,  dans  les  |)ortions  de  la  diabase  métamorphisée, 
((ui  contiennent  de  l'amphibole  el  des  cristaux  de  quartz,  ces  derniers  sont  entourés 
d'une  zoiie  tie  petits  crislauv  d'amphibole.  Celte  observation  amène  à  conclure  qu  au 
moment  où  ss  sont  développés  les  cristaiit  de  quartz  les  composés  miuéralogiques  de 
la  diabase  n'étaient  pas  encore  cristallisés.  D'un  autre  côté,  l'absence  d'amphibole 
près  du  microgranile  et  son  remplacement  par  la  biolile  élayent  celte  idée  que  dans 
celle  région  du  magma  diabasique,  par  suite  de  l'inlluencedu  magma  microgranuique. 
toute  formation  de  métasilicate  a  été  empêchée. 

Kn  résumé,  les  conclusions  à  tirer  de  ces  remarques  sont  les  suivantes  : 

i"  L'éruption  des  microgranites  de  la  vallée  de  la  Meuse  est  postérieure 
à  celle  des  diabases; 

2"  Au  moment  de  l'éruption  des  microgi'anites  le  magiria  des  diabases 
n'était  pas  encore  consolidé; 

■)"  Dans  la  zone  en  contact  iinmédial  avec  le  microgranite,  le  métasilicate 
qui  uormaleincnt  devait  se  produire  dans  la  diabase  est  remplacé  par  de 
la  Inutile. 


SÉANCE    DU    !'='■   JUIN    1908.  I  I  Sg 


PARASITOLOGIE.  —  Sur  un  nouveau  genre,  parasite  des  Chrysomonadinées,  le 
Lecylliodyles  paradoxus  (').  Note  de  M.  P. -A.  Dangeard,  présentée  par 
M.  Guignard. 

Les  espèces  du  genre  Cluomulina,  el  en  particulier  le  C.  Rosanoffii  \\  oron, 
se  développent  parfois  dans  l'eau  des  réservoirs  ou  des  bassins  en  cjuantité 
si  considérable,  qu'elles  forment  à  la  surface  une  véritable  nappe  qui  se 
plisse  sons  Faction  du  vent. 

Il  existe  donc  pour  ces  espèces  microscopiques,  dont  la  taille  n'excède 
guère  une  vingtaine  de  ij.,  une  puissance  de  reproduction  vraiment  extra- 
ordinaire :  elle  semble  supérieure,  dans  certains  cas,  à  celle  qui  permet  aux 
Eugléniens  et  aux  Chlamydonionadinées  de  colorer  en  quelques  jours  une 
grande  masse  d'eau  en  vert. 

A  diverses  reprises,  nous  avons  fait  connaître  les  épidémies  meurtrières 
qui  viennent  de  temps  à  autre  s'opposer  à  la  multiplication  indéfinie  de  ces 
dernières  algues;  nous  voudrions  aujourd'hui  signaler  une  épidémie  ana- 
logue fjui  sévit  sur  les  Chromulina  et  qui  est  due  à  l'action  d'un  parasite 
vraiment  très  curieux  dans  sa  manière  d'être  et  dans  les  efletscju'il  produit. 

I^es  Cluomulina.  sous  la  forme  Ujsles,  peuvent  être  comparés  assez  exactement  à 
de  petits  ballons  (rexpérience  qui  flotteraient  à  la  surface  de  l'eau,  le  goulot  tourné 
vers  le  bas;  à  l'intérieur  de  ces  kvsles,  de  nouveaux  germes  se  produisent  conliiiuel- 
lement  au  moyen  de  biparlilions  successives. 

En  se  réfugiant  ainsi  au-dessus  de  l'eau,  il  semble  que  le  Chromulina  ait  voulu  se 
mettre  à  l'abri  des  nombreux  ennemis  qui,  dans  l'eau,  le  guettent  et  le  dévorent;  cet 
infiniment  petit  a  réalisé,  en  sens  différent,  le  but  que  poursuivaient  nos  ancêtres  dans 
leurs  habitations  lacustres. 

Malheureusement,  il  s'est  trouvé  un  ennemi  qui  a  su  forcer  la  porte  de  l'habitation  et 
qui,  pénétrant  par  le  goulot  du  ballon,  s'attaque  au  Chromulina  et  à  sa  progéniture. 

Ce  parasite  se  présente,  dans  l'eau,  sous  la  forme  d'une  zoospore  allongée,  amincie 
aux  deux  extrémités  qui  se  terminent  chacune  par  un  long  llagellum.  Ces  zoospores 
avancent  en  ligne  droite  eu  agitant  leur  flagellum  d'avant.  Le  protoplasma  est  homo- 
gène et  incolore,  sauf  vers  le  tiers  postérieui-  du  corps  où  se  trouvent  de  petits  granules 
réfi-ingents.  Ce  sont  ces  zoospores  qui,  nageant  dans  l'eau,  entr(;nt  par  le  goulot,  à 
linlérieur  des  kystes  du  Chromulina:  elles  y  pénètrent  d'autant  plus  facilement  que 
leur  corps  est  éminemment  contractile  et  peut  s'étirer  el  s'étendre  comme  celui  d'une 
amibe. 


{'' )  De  Àï^xjfJo;,  ampoule,  et  S'JtY|;,  qui  entre. 


I  I 


6o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


Le  parasite  n'occupe  pas  de  position  déterminée  dans  la  cellule;  assez  souvent,  il 
reste  en  avant  au  voisinage  du  col;  mais  on  le  trouve  tout  aussi  bien  sur  le  côté,  au 
milieu  ou  loul  au  fond  de  la  bouteille,  bien  que  la  coque  du  kyste  soit  assez  épaisse  el 
coloi  ée,  la  distinction  du  parasite  et  de  l'hôte  peut  toujours  être  faite  au  moyen  de  réac- 
tifs appropries.  Tandis  que  la  (Ihrysomonadinée  possède  un  cytoplasme  achromatique 
clair,  avec  granules  de  leucosine  el  fragments  de  ohromatophores,  le  parasite  montre 
un  protoplasma  beaucoup  plus  dense,  légèrement  chromatique  et  un  noyau  plus  gros. 
Ce  noyau  se  trouve  dans  une  sorte  de  chambre  centrale  ([u'il  n'occupe  pas  tout  en- 
tière: c'est  une  disposition  que  nous  avons  retrouvée  dans  des  espèces  \oislnes  des 
Microgroinia  et  du  genre  Platoum. 

Ce  pai'asite  se  nourril  en  saprophyte  ;  toutefois,  à  en  juger  par  la  présence 
de  certains  granules  dans  la  zone  externe,  il  serait  aussi  capable  d'ingérer 
dans  cette  zone  des  particules  alimentaires  et  de  les  y  digérer;  pendant  que 
le  protoplasnia  de  riiôte  disparaît  progressivement,  celui  du  parasite  aug- 
mente de  volume  et  il  iinit  par  remplir  toute  la  coque. 

On  cliercherait  vainement  trace  d'une  membrane  analogue  à  celle  qui 
existe  chez  la  plupart  des  organismes  inférieurs  tout  au  moins  au  stade  de 
la  reproduction  ;  le  cytoplasme  reste  nu  pendant  toute  son  existence. 

La  multiplication  se  fait  au  moyen  de  zoospores  qui  sont  au  nombre 
de  4,  8  ou  iG;  le  chiffre  8  m'a  paru  plus  fix'quent.  Ces  zoospores  se  forment 
par  des  bipartitions  successives  accompagnées  chacune  par  une  division 
correspondante  du  noyau. 

Les  zoospores  s'agitent  parfois  longtemps  dans  la  coque  du  Çhronndiiia 
avant  d'effectuer  leur  sortie;  elles  finissent  par  traverser  l'une  après  l'autre 
le  goulot  du  kyste  en  se  déformant  cointne  des  amiiies;  arrivées  à  l'exté- 
rieur, elles  prennent  rapidement  la  forme  zoospore  sous  laquelle  elles  vont 
à  la  recherche  de  nouvelles  victimes. 

lui  3  ou  'i  jours,  des  cultures  prospères  du  Chromulina  se  trouvent  dé- 
cimées. 

La  position  systématique  de  cet  organisme  nouveau  est  difficile  à  préci- 
ser. On  pourrait  être  tenté  de  le  rapprocher  des  Chytridiacées  inférieures 
telles  ([ue  le  Sphœrila  endogena  ou  encore  des  Monadinées  zoosporées; 
mais,  à  notre  avis,  ce  serait  faire  fausse  route.  Mous  serions  plu  lût  disi)0sé 
à  voir  ici  un  cas  analogue  à  celui  du  Bernard-l'Ermile  ;  un  Uhizopode,  voi- 
sin des  Gromides,  aurait  etnprunté  la  coque  des  Chromulina  et  se  serait 
orienté  dans  la  direction  des  Flagellés  eu  multipliant  le  nombre  de  ses 
bipartitions.  Nous  aurions  ainsi  l'explicalion  du  fait  (pic  le  cytoplasme  du 
corps  reste  nu  pendant  toute  son  existence,  ce  qui  constitue  une  exception 
extrêmement  rare  parriii  les  êtres  vivants. 


SÉANCE   DU    T''''  JUIN    iqo8.  '      Ii6i 


BOTANIQUE.  —  Sur  les  /)roj)af;i(les  el  les  hiilhilles  obtenus  ex  péri  mentalement 
chez  quehjucs  espèces  de  Mousses  du  genre  MavhuVd.  Note  de  M.  Jacques 
3Iaheu,  présentée  par  M.  Guignard. 

Dans  les  conditions  normales,  la  plnpart  des  espèces  du  genre  Barbula 
sont  toujours  dépourvues  de  propagnles.  D'autres  peuvent  en  présenter 
autour  de  la  nervure  de  leurs  feuilles,  mais  se  reptoduisent  néanmoins  par 
spores,  nées  d'un  sporogone.  Seul,  le  linrhula  papillosa  Wils.  est  apogame 
et  présente,  sur  ses  feuilles,  une  mullilude  de  ces  organes  destinés  à  la  pro- 
pagation de  l'espèce  (celle-ci  n'ayant  été  rencontrée  que  deux  fois  fructifiée, 
en  Australie;. 

Quelques-unes  de  ces  espèces,  toujours  dépourvues  de  propagules  dans 
le  cours  de  leur  vie  normale,  peuvent  en  ac{|uérir  dans  des  conditions  biolo- 
giques particulières. 

Dès  1874,  Millier  (')  a  pu  obtenir  accidentellement  de  tels  organes  sur 
les  Barbula  muralis  Hedw.,  A*,  ruralis  Hedw.,  B.  revoluta  Schw.  cultivés 
entre  deux  feuilles  de  ouate  de  tourbe,  suspendues  au-dessus  de  Feau. 

En  plaçant  dans  une  atmosphère  confinée,  saturée  de  vapeur  d'eau,  un 
certain  nombre  de  Barbula  pris  parmi  les  plus  répandus  (//.  muralis  Hedw., 
B.  ruralis  Hedw.,  B.  convoluta  Hed\\.,  B.  subulata  Hedw.,  //.  papillosa 
Wils.,  B.  lœvipila  Brid.,  H.  vinealis  Brid.),  nous  avons  obtenu,  au  bout  d'un 
temps  variant  de  i  à  3  mois,  des  lilaraents  protonématiques  propagulifères, 
partant  des  feuilles  ou  des  tiges.  Or  Limpricht  (^)  n'a  jamais  fait  mention 
de  ces  organes  dans  les  espèces  précitées,  sauf  pour  le  Barbula  papillosa 
Wils.,  et  Warnstorf  (■'),  qui  cependant  a  tenu  un  très  grand  compte  de  la 
forme  des  propagules  dans  ses  diagnoses,  n'en  parle  pas  davantage. 

Dans  les  culliires,  les  dilTérenles  espèces  perdent  hieiUùL  leurs  caraclères  propres  el 
tentent  de  s'uniformiser.  Après  2  mois,  les  tiges,  les  feuilles  et  les  fragments  de  sporo- 
gones  donnent  naissance  à  des  filaments  prolonématiques.  Ces  derniers  proviennent, 
en  général,  d'organes  en  voie  de  mortificaUDii. 


(')  Heumann  MtTLi,Eit,  Die  Sporcmvorl.eiine  und  Zwelgworlicime  tler  Lauljinoose, 
Leipzig,  1874. 

C)  L.-G.  LiMi'KiciiT,  Die  Laaijinoose  {Haljenhorxt's  Kryptogamen  Flora  von 
Deutschland,  OEst.errcicli  iind  der  Scinveiz.  Leipzig,  1900). 

(')  C.  Wah.nstokf,  Moose  {KrypLogamcnjlora  der  Mari;..  Brandenburg,  1902). 


II  (32      ■  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Mais  celte  régénération  peut  s'observer  sur  les  échantillons  en  pleine  vigueur.  Sur 
ces  protonémas  se  développent  les  propagules. 

C>es  derniers  ont  des  formes  variables.  Ils  sont  en  spiières  pluricelluiaires  ayant  un 
diamètre  de  80!^  à  iSo!^,  tantôt  isolés  {H.  lœvipila  Brid.,  D.  convolula  Hedw., 
/>'.  jtapUlosa  Wils.),  tantôt  en  groupe  (/?.  lœs-ipiUt  Urid.,  //.  rtiralis  Hedw.)  ou  même 
soudés  en  colonneites  (/?.  muralis  Hedw.). 

Dans  le  B.  papiliosa  Wils.,  les  propagules,  analogues  à  ceux  existant  nornialeuient 
sur  les  feuilles,  se  développent  sur  les  rliizoïdes. 

Mais  le  B.  vinealis  Brid.  a  montré  les  pliénomènes  les  plus  intéressants. 

Cette  espèce  donne,  au  bout  de  3  mois  de  culture,  des  protonémas  provenant  des 
liges  ou  des  feuilles  sur  lesquels  apparaissent  des  propagules  ovoïdes  pluricelluiaires 
ayant  iiol^  de  long  et  6oi^  de  large.  Ils  sont  bourrés  de  chloroplastides  et  épaississent 
bientôt  leurs  parois.  Ils  germent  et  se  transforment  en  bourgeons,  origine  de  lp;;es 
feuillées.  Enfin  on  peut  voir,  sur  la  nervure  de  quelques  feuilles,  se  produire  des  bul- 
billes  analogues  à  celles  qui  se  développent  à  l'aissel'e  des  feuilles  de  Webera  aniio- 
<«rta  Schw.  Ces  éléments  très  caducs  tombent  sur  le  sol  et  se  transforment  eu  bourgeons 
foliacés  analogues  à  ceux  donnés  par  les  propagules  des  ]irotonénias  issus  des  feuilles. 

Au  moment  de  leur  germination,  les  cellules  des  propagules  se  gorgent  de  chloro- 
phylle. Des  filaments  sortent  de  cellules  appelées  néinatogènes  par  Correns,  pour 
former  des  axes  de  protonénia,  ou  bien  le  propagule  donne  directement  la  plantule. 
Vivant  aux  dépens  de  cet  organe,  la  plante  se  développe  ;  bientôt  les  cellules  inférieures 
de  ce  propagule  (cellules  iiémalogènes-rhizoïdes)  donnent  des  rhizoïdes. 

La  séparation  de  la  plantule  se  fait  le  long  de  la  lamelle  moyenne  de  l'unique  cellule 
formant  le  pied  du  propagule  sur  le  protonéma  ;  c'est  la  séparation  scluzolytc  de 
Correns. 

Nos  cultures,  dont  quelques-unes  se  sont  inaiu tenues  depuis  deux  ans,  oui 
constamment  mou  lié  une  régression  des  échantillons. 

Il  semble  donc  que  nos  propagules  ne  peuvent  assurer  indéiinimenl  la 
conservation  de  l'espèce,  mais  servent  à  la  m^imlcnir  (or ganes multiplicateurs) 
pour  lui  permettre  de  produire  les  organes  seKués  (arc/iégones  el  ant/téndies ), 
destinés  à  la  formation  de  l'œuf  (organe  de  reproduction). 

La  production  des  propagules  est  due  aux  conditions  culturalcs  :  satu- 
ration d'un  milieu  confiné  par  la  vapeur  d'eau.  L'influence  de  l'humidité 
semble  même  prépondérante,  des  toullés  des  mêmes  espèces  cultivées  dans 
des  conditions  normales  n'ayant  pas  produit  d'organe  multiplicateur.  Les 
cultures  faites  à  la  lumière  et  à  l'obscurité  ont  donné  les  mêmes  résultats. 
Cependant  les  cultures  à  la  lumière  donnent  des  filaments  ayant  l'appa- 
rence de  protonémas,  tandis  qu'à  l'obscurité  ils  prennent  les  caractères  des 
rhizoïdes. 

Or,  on  considère  avec  raison  les  propagules  comme  équivalents  du  proto- 
néma dont  ils  dérivent.  D'autre  part,  les  rhizoïdes  nous  ont  donné  des  pro- 


SÉANCE    DU    I*^''   JUIN    1908.  H^^ 

Y>i\gii\e?.{li.papillosa  \\'i/s.}ei  les  cultures  faites  à  robscurilé  ne  produisent 
que  des  rhizoïdes  propagulifères.  Le  protonéma  a  donc  la  même  valeur 
morphologique  que  le  rhizoïde. 

?son  seulement  propagulcs,  protonémas,  rhizoïdes  sont  des  homologues, 
mais  nous  avons  pu  passer  de  l'un  à  l'antre,  soit  dans  un  sens,  soit  dans  un 
autre.  Le  propagule  peut  naître  d'un  rhizoïde  ou  d'un  protonéma  et 
donner  à  son  tour,  en  germant,  rhizoïdes  ou  protonémas,  ou  son  homologue 
la  tige  Ceuillée,  dont  le  représentant  le  moins  différencié  est  la  bulbille. 

En  ce  qui  concerne  le  genre  Barbu/a,  nos  recherches  fournissent  la  preuve 
expérimentale  que  les  rhizoïdes,  les  protonémas,  les  propagules  (pris  dans 
le  sens  le  plus  large  du  mot  ),  les  bulbilles  et  les  tiges  feuillées,  ne  sont  que 
des  modes  variés  d'évolution  d'un  seul  et  même  organe  adapté  à  des  condi- 
tions de  vie  différentes,  mais  fondamentalement  homologues. 


ZOOLOGIE.  —  Les  glandes  palléales  de  défense  chez  le  Scaphander 
lignarius  L.  Note  de  MM.  Rkmv  PiciutiER  et  Henri  Fischer,  pré- 
sentée par  M.  Edmond  l'errier. 

Un  Scap/tnnder  lignarius  \)cul,  sons  rinflucnce  d'une  excitation  suffisante, 
émettre  un  liquide  jaunâtre  cl  visqueux,  paraissant  avoir  une  action  défen- 
sive. Ce  liquide  est  sécrété  par  des  organes  glandulaires  inclus  dans 
l'épaisseur  du  manteau,  mais  dont  la  structure  n'a  pas  été  étudiée.  Nous 
avons  reconnu  que  ces  organes  de  défense  oui  une  grande  extension  dans 
la  série  des  Tectibranches,  mais  c'est  chez  le  Scaphandre  ([u'ils  présenlent 
la  différenciation  la  plus  avancée.  En  laissant  de  côté  le  ca'cum  glandulau'c 
spiral,  dont  le  rôle  n'est  pas  jusqu'ici  très  clair,  nous  trouvons,  dans  cette 
espèce,  deux  sortes  de  glandes  palléales  de  défense. 

I.  Un  premier  type  d'organes  glandulaires,  qu'on  retrouve  chez  beau- 
coup de  Tectibranches,  consiste  en  de  très  nombreuses  glandes,  à  peine 
visibles  à  l'niil  nu,  venant  déboucher  sur  la  face  inférieure  du  manteau 
tournée  vers  la  cavité  palléale;  elles  sont  localisées  sur  une  zone  assez  large, 
parallèle  au  bord  du  manteau,  depuis  la  lèvre  postérieure  de  la  fente  palléale 
jusqu'à  sa  lèvre  antérieure  et  même  au  delà.  Nous  les  nommerons  glandes 
de  Bloc/unann;  car,  malgré  d'importantes  dillérences,  elles  se  ramènent  au 
type  des  glandes  qui  sécrètent  le  liquide  violet  ou  opalin  des  Aplysies,  et 
dont  cet  auteur  a  fait  connaître  la  structure. 

(_;es  glandes  présentent  un  très  haut  degré  de  différenciation,  qui  dépasse 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  22.)  13  J 


Il6/|  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

beaucoup  ce  que  l'on  voit  dans  les  autres  organes  glandulaires  des  Mol- 
lusques. 

Chacune  d'elles  comprend  :  i"  une  unique  rellulc  sécrétante,  volumineuse, 
pouvant  atteindre  i3oi^,  à  noyau  lui  aussi  très  développé,  et  dont  le  proto- 
plasme, dans  la  phase  active  de  sécrétion,  se  creuse  d'une  grande  vacuole 
centrale,  où  s'accumule  le  licjuide  sécrété;  2°  un  calice  musculaire,  d'une 
épaisseur  relativemenl  considérable  (i5'^en  moyenne),  entourant  complè- 
tement la  cellule  glandulaire,  formé  de  fibres  jnusculaires  et  d'éléments 
conjonctifs  entremêlés,  et  servant  manifestement  à  expulser  violemment,  à 
la  suite  d'une  excitation  extérieure,  le  liquide  de  défense;  3"  un  canal  excré- 
teur, en  relation  avec  la  vacuole  centrale  de  la  cellule  glandulaire,  et  revèlu 
d'une  assise  épithéliale  de  grosses  cellules  claires,  ayant  vraisemblablement 
aussi  un  rôle  sécréteur.  Fréquemment,  ces  dernières  cellules  font  hernie 
dans  l'intérieur  du  calice.  Ce  dernier  parait  s'arrêter  bruscjuement  au  point 
où  commence  le  col,  sur  lequel  il  ne  se  continue  que  par  une  très  mince 
couche  musculo-conjonclive. 

En  même  temps  que  ces  glandes  de  Blochmann,  sont  inclus,  dans  le  man- 
teau du  Scaphandre,  d'autres  organes  glandulaires,  qui  leur  ressemblent 
beaucoup,  mais  en  dilfèrcnl  essentiellement  en  ce  que  leur  calice  ne  ren- 
ferme pas  une  cellule  uni([ue,  mais  est  entièrement  rempli  par  de  petites 
cellules,  à  petit  noyau,  et  dont  les  limites  paraissent  assez  imprécises;  elles 
sont  très  analogues  aux  cellules  du  canal,  avec  lesquelles  elles  se  continuent 
sans  aucune  démarcation.  Sommes-nous  en  présence  d'un  type  glandulaire 
spécial  et  indépeiulanl,  ou  bien  d'un  stade  d'évolution  [iliis  avancé  des 
glandes  de  IJlochinann  ?  Nous  dirons  seulement  ici  ([in'  |)lusieurs  i-aisons 
nous  paraissent  militer  en  faveur  de  cette  dernière^alternative. 

11.  Une  glande  d'un  deuxième  type,  incluse  aussi  dans  l'épaisseur  du 
manteau,  s'observe  presque  immédiatement  en  avant  de  la  lèvre  antérieure 
fie  la  l'ente  palléale.  Dans  cette  région,  le  manteau  se  prolonge  en  un  re])li 
étroit,  qui  limite  une  gouttière  palléale,  dirigée  en  avant  vers  la  tète;  c'est 
dans  ce  repli,  exactement  contre  le  fond  de  la  gouttière,  f|ue  se  trouve  1<~ 
glande  en  question,  tpie  nous  appellerons  glande  inirapalléale.  l'allé  ne  parait 
a\oir(''té  vue  d'iiiie  façon  certaine  par  aucun  des  auteurs  (|ui  ont  ('ludii' le 
Scaphandre. 

(^'est  un  organe  coloré  sur  le  vivant  en  brun  légèrement  violacé,  de  V""" 
à  .')""'  de  largeur  maximum,  de  forme  ovoïde,  légèrement  'allongée  parallè- 
lenieiit  à  la  ligne  d'attache  du  manteau,  et  déterminant  une  légère  saillie  à 


SÉANCE    D-U    1"'    3i;iN    1908.  Il65 

la  face  interne  de  celui-ci.  Son  contour  est  déchiquclA  par  des  incisures 
assez  profondes,  et  elle  est  en  rapport  avec  de  volumineuses  lacunes  san- 
guines. 

Elle  présente  un  orifice  très  étroit,  en  forme  de  boutonnière,  invisible 
à  l'œil  nu,  s'ouvranl  dans  la  gouttière  palléale,  sur  la  face  inférieure  du 
manteau.  Autour  de  rorilice  se  trouvent  de  nombreuses  libres  musculaires, 
orientées  en  sens  divers,  qui,  sans  former  un  sphincter  spécialisé,  peuvent 
cependant  en  jouer  le  rôle. 

La  glande  est  formée  par  la  réunion  d'un  ensemble  de  tubes  ramifiés 
irrégulièrement,  étroitement  accolés  les  uns  aux  autres  et  ne  se  séparant 
qu'à  la  périphérie  de  la  glande,  ce  qui  donne  lieu  aux  incisures  que  montre 
l'examen  macroscopique.  Tous  ces  tubes  aljoutissent  à  une  cavité  centrale 
spacieuse  et  irrégulière,  en  relation  directe  avec  l'orifice  et  servant  de  réser- 
voir au  liquide  sécrété. 

L'espace  occupé  par  la  glande  inlrapalléale  est  traversé  par  des  fibres 
musculaires  très  longues,  orientées  perpendiculairement  à  la  surface  du 
manteau  et  allant  d'une  face  à  l'autre  de  celui-ci;  d'autres  sont  plus  ou 
moins  obliques,  et  un  grand  nombre  se  localisent  sur  le  pourtour  de  la  ca- 
vité centrale  ou  dans  son  voisinage.  Ces  lilires  musculaires  ne  peuvent  avoir 
d'autre  rôle  que  d'expulse'r  avec  force  le  li(iuide  produit  par  la  glande  et 
emmagasiné  dans  le  réservoir  central. 

L'épithélium  des  tubes  glandulaires  est  formé  de  cellules  disposées  en  une 
seule  assise  ;  elles  sont  toutes  semblables,  à  peu  près  isodiamétriques,  à 
protoplasme  peu  colorable,  à  noyau  tantôt  gros  et  clair,  tantôt  petit  et  con- 
densé, suivant  l'âge  et  l'activité  de  la  cellule;  ces  cellules  sont  très  analogues 
aux  cellules  rénales,  et  leur  mode  de  sécrétion  est  pareil  à  celui  que  l'un  de 
nous  a  décrit  pour  le  rein  des  Mollusques  et  particulièrement  des  Gastéro- 
podes :  formation  d'une  vacuole  claire,  contenant  de  fines  granulations  co- 
lorées en  rose  par  l'éosine,  et  quelquefois  des  concrétions  solides;  émission 
de  cette  vacuole  entourée  d'une  mince  pellicule  protoplasmique;  ces  der- 
nières se  montrent  en  amas  considérables  dans  la  cavité  centrale  de  la  glande, 
prêtes  à  être  évacuées.  Le  revêlement  épithélial  de  cette  dernière  est  d'un 
type  un  peu  différent  :  les  cellules  y  paraissent  aussi  glandulaires,  et  leur 
sécrétion  se  fait  par  le  même  processus,  mais  elles  sont  beaucoup  plus 
longues  et  minces,  et  leur  protoplasme  basilaire  se  colore  fortement  à  l'hé- 
matoxyline,  se  distinguant  très  nettement  de  la  partie  vacuolaire,  qui  reste 
incolore  et  fait  saillie  à  la  surface  libre  de  l'épithélium,  sous  forme  d'une 
grosse  vésicule  renflée.  Nous  n'avons  pas  constaté  dans  ce  revêtement,  pas 


II 66  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

plus   d'ailleurs  (jue   dans   le  reste  de   la   glande,   la   présence   de   cellules 
ciliées. 

I^es  liomolog'ies  do  la  glande  intrapalléale  ne  ressortent  pas  encore  de 
façon  bien  nelle  des  études  comparatives  que  nous  avons  entreprises.  Sa  si- 
tuation rappelle  celle  de  la  glande  de  Bohadscli  des  Aplysies;  mais  la  struc- 
ture hislologique  de  celle-ci,  élucidée  par  Mazzarelli,  et  qui  est  celle  même 
des  glandes  de  Blochmann,  rend  douteuse  Ihomologation  des  deux  organes. 
D'autre  part,  la  forme  et  la  nature  des  cellules  glandulaires,  le  processus  de 
leur  sécrétion,  l'irrigation  intensive  de  la  glande  par  du  sang  veineux:  se 
rendunl  directement  k  l'oreillette  rappellent  singulièrement  ce  qui  se  passe 
pour  le  rein  ;  mais  les  connexions  avec  le  péricarde,  telles  du  moins  que 
jusqu'ici  elles  paraissent  être,  rendent  une  assimilation  avec  un  deuxième 
rein  (le  rein  gauche)  un  peu  aventureuse. 


ANTHROPOLOGIE.  —  Les  dernières  peintures  découvertes  dans  la  groile  du 
Portel  (Àriège).  >,ole  de  MM.  A.  Iîreuii,,  L.  J.\mmes  et  R.  Jeanxei., 
présentée  par  M.  Alfred  (iiard. 

Des  Notes  antérieures  (')  ont  fait  connaître  rexislence,  dans  la  grotte  du 
Portel,  de  soixante  peintures  environ,  dont  certaines  représentent  l'Homme 
et  le  llenne.  Le  8  avril  dernier,  une  nouvelle  exploration  à  laquelle 
prenaient  part  MM.  Fauveau  et  Jammes,  accompagnés  de  M.  l'abbé  Breuil, 
invité  à  venir  étudier  ces  récentes  découvertes,  a  permis  de  constater  l'exis- 
tence d'une  nouvelle  galerie  ornée. 

Après  avoir  examiné  les  peintures  déjà  signalées,  M.  Breuil,  ayant  pris 
l'initiative  de  pénétrer  dans  un  recoin  tortueux,  resté  encore  inaperçu,  se 
trouva  bientôt,  avec  ses  compagnons,  en  présence  d'un  long  couloir,  aussi 
riche  en  œuvres  d'art  que  les  autres  galeries.  Soustrait  par  son  accès  difficile 
aux  dégradations  des  visiteurs  ce  couloir  offrait  les  peintures  les  mieux 
conservées  de  la  grotte. 

Dans  cette  Note  nous  donnons  leur  description  sommaire. 

(')  R.  .Ika.nnel,  Sur  la  i/ccumerte,  da/is  la  groile  du  l'orlo/,  de  peintures  paléoli- 
Uiiques  représenlanl  l'Homme  el  des  animaux  (Comptes  rendus,  aS  mars  i9oS'i.  — 
L.  .Iammks,  \\.  Ji-ANNEi.  el  I"'.  liEGN'AliLT,  .\ouvelles  peintures  ijaléolitlni[ues  dans  la 
grotte  du  l'orlel  (Soc.  IJisl.  nul.  Toulouse,  iS  mars  içtuS). 


SÉA^CE    DU    I^''   JUIN    1908.  I167 

A.  En  allant  de  l'entrée  vers  le  fond,  on  rencontre  successivement, 
à  droite  : 

1°  Des  gravures,  non  observées  encore  an  Portai,  représentant  nn  petit  Bison  et 
un  Chefhl,  l'un  et  l'autre  très  soignés. 

2°  Dans  une  niclie  étroite,  analogue  à  la  caclietle  précédemment  signalée  contenant 
la  ramure  de  Renne  au  trait  rouge,  se  trouvent  :  une  seconde  ramure  de  Renne  au 
trait  noir,  un  petit  i/«o«  traité  de  la  même  manière,  un  Bouriiielin  modelé  en  noir, 
les  cornes  vues  de  face,  un  petit  CIteval  noir,  au  trait,  superposé  à  un  dessin  linéaiie 
rouge  incomplet,  d'autres  superpositions  vagues  et  difficiles  à  intei[)réter. 

]>a  même  aiifractuosité  contient  aussi  un  dos  de  Cheval  dessiné  en  pointillé  brun 
rouge,  avec  une  encolure  faite  d'un  double  arceau  de  points  et  une  oreille  en  brun 
noir.  I^e  procédé  au  pointillé  n'avait  pas  encore  été  observé  dans  la  grotte. 

3"  Plus  loin,  se  trouve  un  panneau  composé  des  meilleures  peintures.  Il  comprend, 
de  droite  à  gauche  :  un  Bison  tourné  à  gauche,  en  noir,  peu  modelé,  la  queue  relevée 
en  crosse,  un  second  Bison,  plus  petit,  faisant  face  au  précédent,  de  même  technique, 
enfin,  un  troisième  Bison,  le  plus  remarquable  de  la  caverne.  La  tète  tout  entièi-e,  y 
compris  le  chignon  et  la  barbe,  le  fanon,  le  poitrail,  les  pattes,  le  ventre,  sont  peints 
en  noir  uni;  les  cornes,  la  ligne  dorsale  et  la  queue  sont  seulement  au  trait  noir.  Un 
fin  travail  de  gravure  souligne  les  difTérentes  pailiesde  l'animal.  L'o>il  a  été  dessiné  à 
deux  reprises,  indiquant  un  repentir  de  l'artiste. 

4°  Au  delà,  le  plafond  s'abaisse  et  la  galerie  se  termine  bientôt  en  cul-de-sac.  Ici 
encore,  la  voûte  et  les  parois  portent  de  nombreux  dessins  :  une  fissuie  assimilable  à 
une  échine  de  Bison  a  incité  le  peintre  à  compléter  ce  sujet  par  l'ajout  de  cornes  et 
d'un  chignon;  deux  autres  petits  Bisons,  au  trait  noir,  peu  modelés,  sont  peints  siiila 
voûte,  ainsi  qu'un  grand  mufle  très  soigné.  Un  peu  au  delà  se  trouve  un  Renne  entier, 
de  petite  taille,  tracé  en  noir;  la  tète  gracieusement  relevée  ramène  les  ramures  vers 
le  dos;  les  pattes  sont  négligées. 

B.  En  revenant  du  fond  vers  l'entrée  on  trouve  sur  la  paroi  opposée  : 

D'abord,  deux  traits  noirs  disposés  comme  les  deux  yeux  d'une  face.  Sur  le  pla- 
fond, non  loin  des  beaux  Bisons  signalés  plus  haut,  se  trouve  un  petit  Bison  au  trait 
noir  tourné  à  gauche.  Enfin,  vis-à-vis  du  Cheval  gravé  se  trouve  un  Cheval  noir,  sta- 
lagmite, peu  visible.  De-ci  de-là,  on  aperçoit  des  frottis  rouges  et  d'autres  signes  de 
même  couleur;  l'un  d'eux  est  de  forme  ovale,  l'autre  en  V. 

C.  Une  dernière  observation  relative  aux:  vestiges  deTOm-s  des  cavernes 
peut  être  également  faite.  M.  Cartailliac  avait  déjà  noté  des  lignes  qu'il 
considère  comme  les  traces  des  griflfes  de  ce  fauve.  La  nouvelle  galerie  con- 
tient ces  stries  en  grand  nombre.  En  maints  endroits  les  murailles  portent 
des  traînées  presque  fraîches  de  raies  parallèles  en  série  de  (jualre  ou  cinq. 

Le  sol,  au  bord  des  vasques  et  le  long  des  murs,  otl're  les  mêmes  em- 
preintes. Toutefois,  il  paraît  difficile,  en  raison  des  dimensions  médiocres 
de  ces  vestiges,  de  penser  à  des  Ours  adultes.  Peut-iHrc  l'orifice  d'entrée, 


Il68  ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 

très  rlroit,   ii'a-l-il   pu  donner  passage  qu'à  des  carnassiers  de  moindre 

taille. 

Telle  ([ue  nous  la  connaissons,  la  grolle  du  PorLel  parait  cire,  à  Thcurc 
actuelle,  parle  nombre  et  la  qualité  de  ses  peintures,  l'une  des  plusjntéres- 
santes  des  Pyrénées.  Grâce  à  l'obligeance  éclairée  de  M.  de  \ézian,  son 
propriétaire,  une  porte  protège,  dès  à  présent,  ce  |)récieux  musée  et  le  met 
à  labri  des  détériorations. 


PHYSIOLOGIE.  —  Sur  un  instrument,  l'entoptoscope,  [>(>ur  examiner  la  macula. 
Note  de  M.  Paul  Fortin,  présentée  par  M.  Uastre. 

La  métliode  entoplique  permet  d'examiner  d'une  façon  très  précise  la 
macula  humaine.  11  suffisait  de  rechercher  les  conditions  donnant  le  maxi- 
mum de  netteté  aux  phénomènes  suivants  :  i"  vision  des  houppes  de  Hai- 
dingcr;  2°  vision  des  cônes  de  la  fovéa  et  des  fins  vaisseaux  l'environnant; 
3"  vision  de  la  ciiculalion  du  sang.  L'entoptoscope  réalise  ces  conditions. 

1"  rciur  faire  app;irailre  les  houppes,  au  lieu  (te  diriger  le  nicol  vers  le  ciel,  il  esl  pré- 
férable de  le  tourner  soit  vers  la  neige  où  elles  sont  liés  visibles  en  jaune,  soit,  ce  qui 
vaut  mieux,  encore,  vers  un  écran  éclairé  par  la  lumière  bleue  des  lampes  à  vapeur  de 
mercure,  lampes  Gooper  Hewitt.  Je  me  sers  de  lampes  conslruiles  spécialement  à  très 
large  iliamétre  fonctionnant  sur  l'alternatif  à  l'aide  de  la  soupape  électrique  Cooper 
Hewitt. 

Le  prisme  de  iVicol  est  encerclé  dans  un  jnemier  lube  de  telle  façon  que  son  axe 
coïncide  avec  celui  de  ce  dernier.  Le  premier  tube  tourne  à  frottement  doux  dans  un 
second,  lequel  est  un  peu  plus  large  et  fixé  sur  un  support.  L'ensemble  formant  une 
sorte  de  lunette  e>t  dirigé  vers  la  lumière  des  lampes  ciuicentrée  par  des  lentilles.  Sur 
le  trajet  des  ravons  lumineux  est  disposé  un  écran  transparent  aux  seuls  ravons  l)leus 
du  S])ectre  du  mercure. 

Actuellement  l'écran  qui  ma  donné  les  meilleurs  résultats  pour  cette  expérience  et 
les  suivantes  consiste  en  une  feuille  de  gélatine  de  cobalt  collée  entre  deux  verres. 

I/(i'il  portant  l'attention  sur  le  point  de  fixation  est  placé  derrière  et  tout 
près  du  nicol.  l'cndant  la  rotation  de  celui-ci  les  houppes  apparaissent  tran- 
chant très  nettement  en  bleu  foncé  sur  fond  bleu  clair.  Si  leur  sens  de  rota- 
lion  est  par  exemple  celui  des  aiguilles  d'une  monlic  et  si  j'interpose  alors 
devant  le  nicol  une  lame  mince,  soit  de  quartz,  soit  de  mica,  le  sens  de  rota- 
tion des  houppes  deviendra  inverse  pour  certaines  positions  des  lamelles. 
De  plus,  si  devant  le  nicol  restant  cette  fois  immobile,  j'incline  dans  cer- 
laiiies  positions  les  mêmes  lamelles,  les  houppes  apparaîtront  fort  distincte- 


SÉANCE    DU    !'•'■    JUIN    I908.  I  169 

ment,  mais  sous  un  autre  aspect,  celui  d'une  rosace  tournant  rapidement 
autour  de  son  centre.  Par  l'interposition  de  certains  cristaux,  il  se  produit 
des  figures  entoptiques  plus  compliquées  accompagnant  les  déplacements  du 
point  de  fixation.  Ces  expériences  contribuent  à  vérilier  les  dires  de  la  per- 
sonne examinée  et  à  rendre  le  phénomène  fort  visible.  D'après  moi  tout  œil 
sain  doit  le  découvrir  immédiatement,  ce  (jui  est  contraire  à  certaines  asser- 
tions. C'est  ainsi  qu'Helmhollz  prétendit  n'avoir  pu  apercevoir  les  houppes 
au  cours  d'un  premier  examen  et  ce  ne  fut  (|ue  12  ans  plus  tard,  au  cours 
d'une  nouvelle  recherche,  qu'il  put  les  découvrir.  Il  n'était  pas  évident, 
a  priori,  que  le  centre  de  houppes  correspondit  toujours  à  un  même  point 
de  la  rétine,  au  centre  même  de  la  fovéa;  aussi  j'ai  cru  devoir  établir  cette 
affirmation  par  diverses  méthodes,  entre  autres  par  la  suivante.  Je  provoque 
dans  le  voisinasse  du  point  de  fixation  de  mon  œil  une  image  secondaire  du 
Soleil,  laquelle  couvre  sur  la  rétine  environ  l■^oS^  et  persiste  quelques  minutes. 

Durant  ce  temps,  je  puis  me  convaincre  que  le  centre  des  houppes  est 
bien  invariablement  lié  à  la  position  fixe  de  ce  scotome  artificiel.  On  possède 
donc,  du  fait  de  la  facile  visibilité  des  houppes,  un  procédé  très  sur  d'examen 
et  un  point  de  repère  très  précis  du  centre  de  la  fovéa. 

2°  On  connaît  l'expérience  suivante  de  Purkinje.  Les  dessins  de  la 
macula  apparaissent  vaguement  à  l'œil  regardant  le  ciel  quand  on  agite 
devant  lui  un  disque  opaque  percé  d'un  trou.  Cette  apparition  est  rendue 
incomparablement  plus  nette  quand,  au  lieu  du  ciel,  on  regarde  comme  je 
l'ai  conseillé  le  champ  d'une  large  lentille  uniformément  éclairé  par  la 
lumière  bleue  du  mercure.. 

A  cette  expérience  j'en  ai  substitué  une  autre  pour  l'examen  de  la  partie 
la  plus  centrale  de  l'œil.  Si  la  surface  regardée  au  travers  du  trou  est  trop 
étendue,  jamais  le  centre  de  la  fovéa  n'apparaîtra  distinctement.  Pour  le 
bien  observer,  j'ai  imaginé  le  dispositif  suivant.  DevanI  la  lampe  à  mercure 
je  place  un  vaste  écran  opaque  percé  d'une  seule  ouverture  au-devant  de 
laquelle  peut  passer  une  série  de  diaphragmes  de  diamètres  variables.  De 
cette  façon  je  puis  réaliser  à  volonté  de  petites  plages  de  lumière  bleue 
de  3*^^'"  à  a"™  de  diamètre.  Ce  sont  elles  que  l'œil  à  examiner  va  regarder. 
Pour  donner  plus  de  fixité  au  dispositif,  au  lieu  d'agiter  à  la  main  le  trou 
sténopéique,  celui-ci  est  placé  à  l'extrémité  d'un  tube.  Le  tube  lui-même 
tourne  autour  de  son  axe,  mais  le  trou  sténopéique  a  été  percé  excentri- 
quement,  ce  qui  lui  procure  pendant  la  rotalion  un  mouvement  circulaire. 
L'œil  placé  à  l'extrémité  du  tube  aperçoit  sur  la  petite  plage  bleue  aussi 
distinctement  qu'ils  le  seraient  sur  le  champ  du  microscope  une  série  de 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


Tjelits  cercles  disposés  comme  le  sont  les  alvéoles  d'une  ruche  d'abeilles. 
Chacun  de  ces  cercles  correspond  probablenient  à  l'un  des  cônes  de  la  mo- 
saïque fovéale.  Ils  subissent  un  déplacement  parallacliciue  dans  le  sens  du 
déi)lacement  du  trou.  Ceci  prouve  que  les  cercles  en  cjueslion  répondent  à 
des  formations  encore  assez  éloignées  de  la  couche  perceptrice  de  la  rétine. 
Toutefois  leur  déplacement  parallacticjuc  est  moindre  (jue  celui  des  fins 
vaisseaux  de  la  macula.  La  netteté  de  la  parallaxe  me  permet  de  supposer 
que  les  parties  des  cônes  correspondantes  aux  cercles  ne  sont  encore  que 
de  minuscules  appareils  dioptriques  placés  dans  le  voisinage  de  la  couche 
rétinienne  sensible.  Peut-être  chacun  des  cônes  représenterait  l'un  de  ces 
éléments  de  I'omI  composé  des  insectes. 

Si  j'interpose  devant  la  plage  bleue  le  diaphragme  de  plus  ]>elite  ouver- 
ture je  puis  isoler  de  cette  façon  les  cintj  ou  dix  cercles  centraux  et  me  rendre 
compte  que  c'est  bien  toujours  le  même  cône  qui  sert  à  la  fixation.  On  peut 
prouver  aussi  par  la  délicatesse  de  la  vision  centrale  dans  cette  expérience 
que  l'acuité  visuelle  restera  intacte  tant  que  subsisteront  intacts  les  quelques 
cônes  centraux.  Cette  hypothèse  a  été  confirmée  par  mes  observations  per- 
sonnelles (')  de  certains  malades,  par  celles  de  KopfF,  de  Millée  et  plus 
récemment  par  une  observation  de  Polack. 

3"  En  faisant  converger  vers  l'œil  la  lumière  des  lampes  à  mercure  pas- 
sant au  travers  de  l'écran  de  cobalt,  on  voit  très  nettement,  comme  je  l'ai 
indiqué,  le  plH'iiomène  de  la  circulation  du  sang,  d'autant  plus  que  l'in- 
tensité de  la  lumière  bleue  est  plus  forte.  Les  malades  alors  se  rendent  fort 
bien  compte  si  rien  ne  s'agite  dans  une  zone  de  leur  macula  en  cas  d'une 
lésion  de  celle-ci. 


MÉDECINE.  —  La  radiographie  en  Médecine  légale.    Note  de  M.   F.  Bordas, 

présentée  par  M.  d'Arsonval. 

Le  piocédé  de  la  docimasie  pulmonaire  liydroslalique  esl  le  seul  qui  peimel  actuel- 
leiiienl  à  un  expert  d'affirmei'  qu'un  nouveau-né  a  respiré;  les  procédés  du  D''  lireslau 
(docimasie  ga>tro-intestinale),  de  W'ieden  et  ^\'end  (docimasie  auriculaire)  sont 
moins  précis  et  sont  sujets  \\  un  certain  nomlire  de  causes  d'erreurs. 

Les  ex|)(''riences  (pie  j'avais  entreprises  dans  le  but  de  rechercher  à  dilTé- 

(')  l'oiiTiN.  Essai  xnr  la  phy^udogie  de  la  Foitca  ccntralis  {Archives  d' < tphlalni. 
nov.  1906). 


SÉANCE   DU    I*""'   JUIN    1908.  iryr 

rencier  par  la  radioj;rapliieles  poumons  cFiin  nouveau-né  n'ayant  pas  respiré 
de  ceux  d'un  nouveau-né  ayant  respiré  m'ont  amené  à  conclure  que  la 
radiographie  confirmait  entièrement  les  résultats  obtenus  par  la  méthode 
de  la  docimasie  pulmonaire  hydrostatique  et  qu'en  outre  ce  piocédé  avait 
l'avantage  de  permettre  à  l'expert  de  joindre  à  son  rapport  une  épreuve 
photographique,  épreuve  qui  pouvait  être  considérée  conmie  une  véritable 
pièce  à  conviction  (  '  ). 

Dans  la  Communication  de  M.  Charles  VailliuU  (^)  sur  une  nouvelle  méthode  per- 
mettant de  constater  pai-  la  radiographie  si  un  enfant  né  mort  a  vécu  ou  n'a  réellement 
pas  vécu,  M.  Ch.  Vaillant  considère  que  le  procédé  qu'il  indique  comme  étant  nou- 
veau sera  un  auxiliaire  précieux  pour  MM.  les  médecins  légistes  dont  les  moyens 
d'invesligalions  sont,  restreints. 

Enfin,  dans  une  Note  plus  récente,  M.  Bouchacourt  (')  fait  savoir  que  le  procédé  de 
M.  Cil.  Vaillant  a  été  déjà  mentionné  par  lui  dans  les  cours  failsà  la  clinique  Tarnier 
de  1898  à  1907. 

M.  Bouchacourt  fait  remarquer  même  qu'il  a  toujours  insisté  vis-à-vis  de  ses  élèves 
sur  la  valeur  de  ce  procédé  de  docimasie  pulmonaire  radiograpliique. 

Sans  m'appesantir  sur  l'antériorité  de  mes  recherches  sur  le  sujet,  puis- 
qu'elles datent  de  1896  et  qu'elles  se  trouvent  mentionnées  avec  planches  à 
l'appui  dans  le  Traité  de  M.  Brouardel  Sur  l'Infanticide,  1897  (^),  je  me  bor- 
nerai à  faire  remarquer  que  l'air  pénètre  d'abord  dans  les  poumons  du 
nouveau-né,  puis  dans  l'estomac  et  enfin  dans  l'intestin  ;  et,  comme  l'a 
montré  Hofmann,  la  quantité  de  gaz  contenue  dans  l'estomac  et  le  tube 
digestif  est  en  rapport  direct  avec  la  durée  de  la  respiration. 

Dans  ces  conditions  on  conçoit,  et  l'expérience  le  démontre,  que  l'épreuve 
du  D''  Breslau  et,  par  conséquent,  la  radiographie  intestinale  soient 
moins  sensibles  que  la  docimasie  pulmonaire. 

MM.  Ch.  Vaillant  et  Bouchacourt  auraient  certainement  constaté  le 
fait  s'ils  avaient  opéré,  non  pas  sur  le  cadavre,  mais  sur  les  organes  séparés. 
\iÇ.  modus  operandi  conseillé  par  ces  auteurs  présente,  en  outre,  un  grave 
inconvénient  :  c'est  qu'il  incite  les  médecins  experts  à  conclure  à  un  infan- 
ticide sans  pratiquer  l'autopsie  du  nouveau-né. 


(')  Société  de  Médecine  légale,  séance  du  8  juillet  1896,  et  Annales  d'Hygiène  et 
de  Médecine  légale,  t.  XXXVI,  1896. 

(^)   Ch.  Vaillant,  Comptes  rendus,  t.  CXL\  1.  page  921. 

(^)  I^oucHACOURP,  Comptes  rendus,  t.  CXLVl,  p.  1019. 

(*)  Brouardel,  Cours  de  Médecine  légale  (f  Infanticide),  1897. 

C.  R.,   1908,  ."  Semestre.  (T.  CXLVI,  N'  22.)  l54 


11^2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Cette  raison  suffirait  à  elle  seule,  à  mon  avis,  à  faire  écarter  cette  façon 
d'opérer  au  point  de  vue  médico-légal. 

Pour  ces  raisons  et  pour  d'autres  que  je  ne  puis  développer  plus  longue- 
ment dans  cette  Note,  je  conclus  comme  l'a  fait  iM.  Brouardel,  en  disant 
que  la  radiographie  ne  saurait  être  substituée  à  la  docimasie  pulmonaire 
hydrostatique;  sa  seule  ulilitc,  je  le  répète,  est  de  fournir  à  l'expert  un  docu- 
ment photographique,  document  qui  peut  être  considéré  comme  une  véri- 
table pièce  à  conviction. 


MÉDECINE.  —  Sur  un  nouveau  thermo-pulvérisateur  à   air  comprimé. 
Note  (')  de  M.  Guyexot,  présentée  par  M.  d'Arsonval. 

Les  pulvérisateurs  à  air  comprimé  surchaulTé  sont  déjà  connus  depuis 
plusieurs  années,  mais  avec  aucun  des  appareils  actuels  on  ne  peut  dépasser 
la  température  de  2.5"  pour  les  pulvérisations  d'eaux  minérales  ou  de  solu- 
tions aqueuses. 

Cette  température  est  trop  basse  pour  la  plupart  des  affections  dans 
lesquelles  on  a  recours  aux  pulvérisations  et  les  pulvérisateurs  à  vapeur, 
malgré  les  nombreux  inconvénients  et  les  dangers  mêmes  qu'ils  présentent, 
restent  jusqu'ici  les  seuls  appareils  susceptibles  d'être  employés  toutes  les 
fois  que  l'action  thérapeutique  d'une  pulvérisation  nécessite  une  tempé- 
rature dépassant  2,5°. 

Le  présent  thermo-pulvérisateur  comble  cette  lacune  en  permettant 
d'obtenir  par  l'air  comprimé  des  pulvérisations  d'eaux  minérales  et  de 
solutions  aqueuses  jusqu'à  5o°,  avec  réglage  de  la  température  au  gré  du 
médecin. 

L'appareil  se  compose  du  pulvérisateur  proprement  dit  qui  repose  sur  le 
principe  des  pulvérisateurs  Richardson  à  air  comprimé  modifié  pour  per- 
mettre un  procédé  particulier  de  chauil'age  dont  le  dispositif  est  nouveau. 

Ce  disposilif  esl  représenté  par  deux  tubes  concentriques  de  diamètre  très  diiTé- 
rents  formant  Textrémité  terminale  du  thermo-pulvérisateur.  Le  plus  petit  t  sert  à 
chauller,  au  moment  même  de  sa  pulvérisation,  le  liquide  à  pulvériser  à  une  tempé- 
rature ne  dépassant  en  aucun  cas  60°.  Le  plus  grand  t'  constitue  une  chambre  chaude 
pour  l'air  coinj)rimé  immédiatement  avant  sa  détente.  Le  tube  central  /  d'un  tout 
petit   diamètre   est   terminé   par  une  aiguille  creuse   en  plRline.  Il   reçoit   le   liquide  à 


(')  l'résentée  dans  la  séance  du  25  mai  igo8. 


SÉANCE   DU    I''''   JUIN"    1908.  I  I  ^3 

pulvériser   chassé   par   de  lair  comprimé  faisant  pression  sur  lui    dans    un  réservoir  A 

Fig.  .. 
c  J 


ELEVATION 

arec  amchemtntL 


PL\N 


A,  réripienl  du  liquide;  U,  couvercle;  «,  ouverture  de  remplissatje  ;  6,  robinel  de  eomiiiande  gé- 
nérale; c.  robinet  réglant  le  débit  d'air;  rf,  robinel  réglant  le  débit  du  liquide;  e,  tube  plon- 
geur; ^  tube  central  à  liquide;  l' ,  tube  enveloppe,  réservoir  d'air;  /,  serpentin;  g-,  embout 
coni([uc  réglant  la  finesse  de  la  pulvérisation:  C,  bague  de  réglage  de  la  température. 

de   3'   de  capacité    utile.    Un    robinel  pointeau  r/ ser!  à  régler  le  débit  du  liquide.  Le 
deuxième  tube  l' ,  concentrique  au  premier  et  (|ui  l'enveloppe,  a  un  diamètre  d'envjron 


Iiy',  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

4'="'.  Il  reçoit  de  l'air  comprimé  par  l'intermédiaire  d'un  serpentin  /  placé  immédia- 
tement au-dessous  de  lui.  Un  robinet  pointeau  c,  placé  avant  le  serpentin,  sert  à  régler 
le  débit  de  l'air  comprimé.  Le  serpentin  se  trouve  au-dessus  d'un  brûleur  Bunsen  ou 
à  l'alcool.  Enfin  ce  tube  à  large  diamètre  se  termine  au  niveau  de  l'aiguille  de  platine 
par  un  embout  de  forme  conique  vissé  g.  En  dévissant  cette  pièce  on  découvre,  pour 
la  sortie  de  l'air  comprimé,  un  espace  annulaire  de  très  faible  section,  section  d'ailleurs 
réglable,  selon  la  position  de  l'embout  vissé. 

Si  l'on  met  l'appareil  en  communication  avec  une  source  d'air  comprimé  (l'appareil 
fonctionne  normalement  à  partir  d'une  atmosphère  de  pression)  la  pression  chasse  le 
li(|iiide  qui  sort  par  le  tube  capillaire  de  platine.  En  même  temps,  l'air  comprimé 
dérivé  par  le  robinet  (■  traverse  le  serpentin  et  le  tube  enveloppe  à  large  diamètre, 
puis  il  sort  par  l'ouverture  annulaire  que  présente  l'emboul  conique.  Il  atteint  à  ce 
moment  une  grande  vitesse  et  produit  une  division  mécanique  extrêmement  fine  du 
li(juide  arrivant  au  même  endroit  par  l'aiguille  de  platine. 

La  pulvérisation  ainsi  obtenue  est  froide.  En  vissant  ou  dévissant  l'embout  conique 
on  règle  la  finesse  de  la  pulvérisation;  en  agissant  sur  les  robinets  c  et  d,  on  fait 
varier  son  volume. 

Pour  obtenir  une  pulvérisation  chaude,  on  allume  le  brûleur.  L'air  qui  traverse  le 
serpentin  est  alors  porté  vers  5oo°,  tandis  que  les  gaz  chauds  de  la  combustion  échauf- 
fent, par  la  conductibilité  des  pièces  métalliques,  le  liquide  passant  par  le  petit  tube 
central  et  le  maintiennent  à  une  température  d'environ  60°. 

Le  résultat  final  est  une  pulvérisation  atteignant  5o°  G.  avec  les  solutions  aqueuses 
et  75"  avec  les  liquides  fives  non  volatils.  Le  réglage  instantané  de  la  température  est 
réalisé  à  l'aide  d'une  pièce  tubulaire  portant  au  niveau  du  gicleur  des  fenêtres  dont  la 
section  peut  être  réglée  au  moyen  d'une  bague  mobile  C  qu'on  manœuvre  à  la  main. 
Dans  ces  conditions,  il  se  produit  par  ces  ouvertures  un  appel  extérieur  d'air  froid  et 
l'on  peut  obtenir  instantanément  toute  la  gamme  des  températures  entre  28"  et  So". 
Cette  pièce  reçoit  des  embouts  de  cristal  interchangeables,  munis  à  la  partie  inférieure 
d'un  tube  destiné  à  la  vidange  du  liquide  condensé  le  long  des  parois. 

L'appareil  est  complété  par  un  système  de  soupapes  commandant  automatiquement 
l'allumage  en  grand  du  brûleur  lorsqu'on  met  en  roule  la  pulvérisation  et  le  laissant 
en  veilleuse  lorsqu'on  l'arrête.  On  évite  ainsi  de  détériorer  par  un  oubli  les  pièces  de 
l'appareil.  En  même  temps,  le  brûleur  en  veilleuse  suffit  à  maintenir  l'ensemble  à  une 
température  suffisante  pour  obtenir  instantanément  une  pulvérisation  chaude, 
évitant  ainsi  d'attendre  les  quelques  minutes  nécessaires  pour  la  mise  en  route 
initiale. 

En  résumé,  cet  appareil  permet  d'obtenir  des  pulvérisations  d'eaux  mi- 
nérales ou  de  solutions  aqueuses  à  des  températures  aussi  élevées  qu'avec 
les  pulvérisateurs  à  vapeur,  sans  en  avoir  les  inconvénients  souvent  dan- 
gereux. Il  avait  été,  jusqu'à  ce  jour,  impossible  d'obtenir  ce  résultat.  Cet 
appareil  supprime  la  dilution  de  la  solution  médicamenteuse  ou  de  l'eau 
minérale  avec  une  quantité  variable  de  vapeur  d'eau  ;  il  donne  une  pulvé- 
risation aseptique  dont  on  peut  régler  instantanément  la  finesse,  le  volume 
et  la  température. 


SÉANCE   DU    I"  JUIN    1908.  IiyS 

BACTÉRIOLOGIE.  —  Recherches  sur  l' alimentation  du  bacille  typhique. 
Note  de  M.  H.  Dunsch.man-x,  présentée  par  M.  E.  Roux. 

En  étudiant  la  nutrition  du  bacille  typhique  par  comparaison  avec  celle 
du  bacterium  coli,  nous  avons,  d'après  la  méthode  exposée  dans  une  Note 
insérée  dans  ces  Comptes  rendus  ('),  examiné  la  valeur  nutritive  du  tauro- 
cholate  et  du  glycocholate  de  soude,  en  combinaison  avec  le  nutrose  et  le 
le  vert  malachite.  Le  liquide  témoin  auquel  on  incorpore  ces  substances 
contient  invariablement  3  pour  100  de  peptone  et  i  pour  100  d'extrait  de 
viande. 

I.  —  Influence  des  savons  biliaires. 


Bacil 

le  typhique. 

Bact 

erium  coli. 

Poids 

Poids 

~        ^ 

Substances 

de 

Poids 

Pour  100 

de 

Poids 

Pour  100 

Quantité 

ajoutées 

matière  sèche 

de 

de 

matière  sèche 

de 

de 

de 

au 

avant 

corps 

rende- 

avant 

corps 

rende- 

liquide. 

liquide  témoin. 

la  culture. 

microbiens. 

ment. 

la  culture. 

microbiens. 

ment. 

5o 

» 

'.990 

g 
0,064 

3,2 

g 
I  ,962 

0^,  108 

5,5 

5o 

o,.5p.  100  de  glycocholate 

2,240 

0,077 

3,4 

2,212 

0,0645 

2,9 

5o 

I  p.  100  de  glycochc 

ilale 

2,490 

0,075 

3,0 

2,462 

0,0715 

2,9 

5o 

0 , 5  p.  100  de  tauroch 

olate 

2,240 

0,117.5 

5,2 

2,212 

0,074 

3,3 

5o 

I  p.  100  de  laurocholale 

2,490 

o,i344 

5,4 

2,462 

0,081 5 

3,3 

5o 

1 ,5  p.  100  de  taurochi 

olate 

•      2,740 

o,i486 

5,4 

2,712 

0,0765 

2,9 

Nous  constatons  donc  pour  le  bacille  typhique  que  le  glycocholate  n'en 
élève  pas  le  rendement,  tandis  que  le  taurocholate  l'augmente  considéra- 
blement (5,2  et  5,4  pour  loo  contre  3,2  pour  100).  Pour  le  bacterium 
coli  les  deux  sels  ont  une  influence  nettement  entravante  à  peu  près  dans  les 
mêmes  proportions. 

11.  —  Influence  du  nulrose  et  du  vert  malachite. 


Poids 

Bacille  typhique. 

Bacterium  coll. 

Quantité 

Substances  ajoutées 

de 
matière  sèche 

Poids  sec 
de 

Pour  100 
de 

Poids  sec 
de 

Pour  100 
de 

du 
liquide. 

au 

liquide  témoin. 

avant 
la  culture. 

corps 
mirrul)iens. 

rende- 
ment. 

corps 
microbiens. 

rende- 
ment. 

5o 

5o 

I  pour  100  de  nutrose. 

1,896 
2,396 

o,o855 
0,108 

4,5 
4,5 

g 

o,o58 
o,o55 

3,. 

2,3 

5o      j 

I  pour  100  de  nutrose. 
os,o3  de  vert  malachite. 

1     2,426 

o,o3o 

1  ,'i 

0,0225 

0,9 

(')   Comptes  rendus,  11  mai  1908. 


Iin6  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Nous  voyons  que  le  nutrose  est,  en  effet,  un  bon  aliment  jiour  le  bacille 
typliique,  sans  donner  un  rendement  supérieur  à  celui  du  liquide  témoin, 
mais  non  pas  pour  le  baclerium  coli,  la  quantité  de  corps  microbiens  étant 
la  même  dans  le  milieu  qui  en  contient  et  dans  le  liquide  témoin.  Le  vert 
malachite,  cependant,  exerce  une  influence  antiseptique  vis-à-vis  des  deux 
germes. 

111.  Influence  des  savons  biliaires  combines  au  nul  rose  et  au  rerl  malachite. 
—  Four  examiner  l'emploi  combiné  de  la  bile,  du  nutrose  et  du  vert  mala- 
chite, nous  avons  fait  les  expériences  suivantes  : 

Bacille  typliique.  Bacterium  coli. 

de               Poids  sec    Pour  loo  Poids  sec    Pourioo 

Ouanlilé                Substances  ajoutées               matière  sèche          de                de  de                de 

,1,1                                     au                                      avant               corps         rende-  corps          rende- 

liquide.                     li(iuide  témoin.                       la  culture,    microbiens,     ment.  nucrobiens.     ment. 

5o  »  1,702         o,  074.5       4,3  0,078         4,5 

5o  I  pour  100  de  nutrose.  2,196         0,0984       4,25         0,077         3 

5o 


o 


.•)0 


,  pour  .00  de  nutrose.       |       ,^_gg.  ^__^g_        ,g  ^^,,,  ^^^ 

1  pour  100  de  laurocholale.  ) 

I   pour  loi)  de  nutrose.       )  „„„  c        1   o  „   „q„  5    î 

'  ,       ,  ,     ,  2,686  0,1 oo5        0,0  0,089  à, 6 

1  pour  100  de  ^dycocliolate.  ) 

/       I   poui-  100  de  nutrose.        1 
,5o      )  1  pour  loode  laurocholate.         2,699         o,oi45       o,5  0,098         8,5 

(    0^,01 5  de  verl  malachite.    / 

I       1  pour  100  de  nutrose.       . 
5o      '  1  pour  100  de  glycocholate.         2,690         o,oi.5o       o,5  0,081  3,o 

'    os,oi5  de  vert  malacliile.    , 

5o  I  pour  100  de  laurocholale.         2,286         0,107         ^'~  o,o635       2,8 

I  pour  100  de  glvcocholale.         2,269         o,o65         2,9  0,067         2,95 

I  pour  100  de  taurocholate.  )  -  .'        a    , 

■^  ,  ,     ,.         f       2,290         0,011  0,0  0,0710        .5,1 

os,oio  de  verl  malachite.    ) 

I  pour  100  de  glycocholate.  )  o'  r  ^  ^   ^ar.^       "î  r> 

^  °  •'  .         ^      2,284         0,016         0,0  0,0090       i,o 

os, 01 5  de  verl  malachite. 


00 


;)0 


Ces  expériences  continuent  donc  pleinement  les  résultats  antérieurs,  à 
savoir  que  le  nutrose  est  un  bon  aliment  pour  le  bacille  typliique,  mais  n'en 
élève  pas  la  récolle  microbienne;  que  le  taurocholate  en  favorise  sensible- 
ment la  croissance,  tandis  que  le  glycocholate  la  gène  aussi  notablement; 
que,  enfin,  le  vert  malachite  est  nettement  antiseptique  pour  le  bacille 
typliique,  à  la  dilution  de  i  :  33'3'3. 

Quant  au  bacterium  coli.  le  taurocholate,  aussi  bien  que  le  glycocholate 


SÉANCE    DU    l"'   JUIN    1908.  II77 

de  soude,  en  gène  la  croissance;  le  nutrose  ne  lui  convient  pas  comme  ali- 
ment, le  rendement  étant  le  même,  comme  si  le  nutrose  n'était  pas  présent; 
le  vert  malachite,  enfin,  au  moins  à  la  dose  de  i  :  3333,  n'est  pas  à  même  de 
renforcer  l'action  gênante  exercée  par  les  sels  biliaires. 


BACTÉRIOLOGIE.  —  Utilisation  des  solutions  salines  concentrées  à  la  différen- 
ciation des  Bactériacées.  Séparation  de  Bacillus  typhosus  de  Bacterium 
coli.  JNote  de  M.  A.  Gcii.LEM.iRD,  présentée  par  M.  E.  Roux. 

Bien  qu'un  certain  nombre  de  travaux  concernant  l'action  des  solutions 
salines  sur  le  développement  des  Bactéries  aient  été  publiés  au  cours  de  ces 
dernières  années,  on  n'a  pas  jusqu'ici  cherché  à  étudier  le  mode  d'action  de 
ces  solutions  pour  en  tirer  un  moyen  de  différenciation  des  espèces  qui, 
possédant  les  mêmes  caractères  morphologiques  avec  des  propriétés  phy- 
siologiques voisines,  sont  d'une  détermination  délicate  et  incertaine.  Cepen- 
dant les  essais  méthodiques  que  j'ai  entrepris  sur  cette  question  m'ont 
montré  que  l'addition  des  sels  neutres  en  proportion  notable  aux  milieux 
de  culture,  en  modifiant  totalement  et  en  des  sens  divers  la  manière  d'être 
des  microorganismes,  peut  devenir  une  importante  ressource  de  l'analyse 
bactériologique. 

En  cherchant  un  procédé  pour  séparer  liacillus  typhosus  de  Bacterium  coli 
qui  sont,  comme  on  le  sait,  très  difficiles  à  isoler  lorsqu'ils  végètent  en- 
semble dans  le  même  milieu,  j'eus  l'idée  de  mesurer  leur  résistance  particu- 
lière à  la  tension  osmotique  en  additionnant  le  milieu  de  culture  d'un  sel 
alcalin  dans  des  proportions  variées  et  croissantes.  Or  je  constatai  que,  si 
l'on  ajoute  20  pour  100  de  sulfate  de  soude,  par  exemple,  au  bouillon 
normal  employé  couramment  en  Bactériologie,  Bacillus  typhosus  se  déve- 
loppe à  la  manière  ordinaire,  c'est-à-dire  en  troublant  uniformément  le 
bouillon,  tandis  que  Bacterium  coli  cultive  en  produisant  de  nombreux  flo- 
cons qui  restent  d'abord  en  suspension  dans  le  liquide  demeuré  clair,  puis 
se  réunissent  au  fond  du  tube  où  ils  s'agglomèrent  en  formant  un  dépôt 
compact,  difficilement  dissociable  par  l'agitation.  Le  caractère  de  cette 
culture  est  donc  tout  difl'érent  du  développement  normal,  lequel  est  iden- 
tique à  celui  de  Bacillus  typhosus  :  on  a  de  ce  fait  une  véritalile  différencia- 
tion qualitative  et  il  m'a  paru  intéressant  de  comparer  l'action  des  autres 
sels  alcalins  ou  alcalino-terreux. 


j  I  -M  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

L'ensemble  de  ces  recherches  m'a  conduit  à  des  résultats  dont  voici  le 
résumé  sommaire  : 

1°  Parmi  les  sels  de  sodium,  ce  sont  principalement  les  sulfates  et  les  phosphates 
qui  impriment  au  développement  de  la  bactérie  cette  modification  anormale  :  la  forme 
floconneuse  et  a<,'glutinée. 

2°  Les  chlorures  et  les  nitrates  n'ont  pas  d'influence  appréciable  sur  le  caractère  de 
la  culture. 

3"  En  utilisant  les  sels  de  magnésium,  de  potassium,  d'ammonium,  on  retrouve  les 
mêmes  conséquences:  les  sulfates  et  les  phosphates  agissent  nettement  sur  Bacterium 
coll.  tandis  que  les  chlorures  et  les  nitrates  n'ont  qu'une  influence  très  vague. 

Dans  cette  série  d'expériences,  on  doit  donc  conclure  que,  parmi  les  deux  groupe- 
ments qui  rentrent  dans  la  constitution  du  sel,  c'est  l'acide  qui  impressionne  la  bac- 
térie et  que  la  particularité  d'action  se  fait  sentir  lorsque  cet  acide  est  polyatomique. 

4"  Les  non-électrolytes,  tels  que  les  sucres  (glucose,  lactose,  saccharose),  ne  modi- 
fient |)as  l'aspect  de  la  culture. 

Toutesces  substances  ont  été  essayées  jusqu'à  la  concentration  maximum  où  pouvaient 
se  développer  les  bactéries,  soit  dans  ce  cas,  approximativement  et  d'une  manière  géné- 
rale, I  molécule-gramme  dissoute  dans  looo""'.  Cependant,  sous  cette  tension,  la  cul- 
ture est  lente  et  peu  abondante;  pratiquement,  il  est  préférable  de  se  servir  d'une 
concentration  égale  à  |  M. 

J'ai  essayé  de  classer,  avec  ce  procédé  de  différenciation,  les  espèces 
bactériennes  du  groupe  paratyphique;  voici  les  résultats  que  j'ai  obtenus  : 

Ont  donné  la  réaction  du  colibacille  (culture  floconneuse)  : 

Le  paratyphique  A  de  Bryon-Kayser; 

Le  bacille  de  Gfertner  (Bacillus entendis). 

Se  sont  comportés  comme  le  bacille  d'Eberth  (culture  trouble,  homo- 
gène) : 

Le  paratyphique  B  de  Schottmtiller; 

Le  bacille  d'Achard  (bacille  de  la  psittacose)  ('). 

Mais  l'action  des  sels  polyvalents  ne  constitue  pas  seulement  un  moyen 
de  différenciation  quahtative  :  on  peut  l'utiliser  avec  succès  à  la  séparation 
des  Bactériacées  appartenant  aux  deux  groupes  différents.  Je  dois  rappeler 
ici  qu'on  a  proposé  un  nombre  considérable  de  méthodes  pour  isoler 
Bacillus  typhosus  de  Bacterium  coli  et  que  ces  méthodes  ont  souvent  donné 
des  résultais  contradictoires;  le  dispositif  que  je  préconise  permet  de  séparer 


(')  Les  cultures  types,   provenant  de  la  coUeclion  de  l'Institut  Pasteur,  m'ont  été 
choisies  avec  beaucoup  d'obligeance  par  M.  le  D''  Binot. 


SÉANCE   DU    !"■   JUIN    ir)o8.  I17I) 

infaillibloinenl  le  premier  du  second.  Le  voici  dans  sa  simplicité  :  dans  un 
tube  en  U  on  pousse  un  tampon  d'ouate  hydrophile  dans  l'une  des  branches 
jusqu'à  la  naissance  de  la  courbure,  puis  on  remplit  le  tube  à  moitié  avec 
du  bouillon  contenant  10  pour  loo  de  sulfate  d'ammonium,  on  stérilise  et 
l'on  ensemence  dans  l'autre  branche  avec  une  petite  quantité  du  milieu  où 
végètent  les  deux  microbes.  (_)n  porte  le  tube  à  l'étuve  et,  aussitôt  qu'on 
aperçoit  un  trouble  se  manifester  au-dessus  de  la  bourre  de  colon  (soit 
après  2-''[  ou  30  heures),  on  peut  être  certain  que  le  bacille  d'Eberth  se 
trouve  en  culture  pure  dans  cette  partie  du  IuIjo,  tandis  que  le  colibacille 
est  resté  aggloméré  dans  la  courbure  :  il  est  facile  de  vérifier  ce  fait  par 
l'épreuve  du  bouillon  lactose.  Or,  la  sûreté  de  ce  procédé  est  telle  que 
jamais  je  n'ai  noté  d'insuccès  dans  les  très  nombreux  essais  que  j'ai  entre- 
pris, même  en  ensemençant  des  traces  du  bacille  de  la  fièvre  typhoïde  au 
milieu  de  doses  massives  de  la  bactérie  du  côlon. 


GÉOLOGIE.  —  Sur  la  présence  de  grés  à  Hippiniles,  à  Vence  {  Alpes-Maritimes) . 
JNote  de  M.  V.  Paqiier,  présentée  par  M.  H.  Douvillé. 

On  sait  que  le  faciès  marno-calcaire  à  Céphalopodes,  Tnocérames  et 
Micrasters,  sous  lequel  le  Crétacé  supérieur  est  le  plus  largement  représenté 
dans  les  Alpes-Maritimes  et  les  Basses-Alpes,  correspond  à  la  partie 
médiane  du  géosynclinal  alpin;  il  s'observe  dans  tout  son  développement 
aux  environs  de  Nice  et  de  Menton  et  de  là  se  suit  vers  le  Nord  par  Puget- 
Théniers  et  Saint-André. 

Au  Sud-Ouest,  dans  la  zone  marginale  en  bordure  du  massif  des  Maures 
cl  de  l'Eslérel  et  de  leur  prolongement  vers  le  Nord-Ouest,  on  trouve  au 
contraire,  à  Beynes,  Sainl-Thiens,  près  Casiellane  et  jusque  près  d'Escra- 
gnoUes,  une  formation  de  faciès  néritique  renfermant  à  sa  base  une  faune 
turonienne  bien  connue,  celle  d'Lchaux.  (juant  au  faciès  à  lludistes,  il  ne 
se  rencontre  qu'en  un  point,  en  Italie,  au  voisinage  du  col  de  l'Argentière 
où  .\L  Portis  a  signalé  une  faune  santonicnne  à  Uippurites  Mouliiisi  a\x  voi- 
sinage du  massif  du  Mercanlour. 

Jusqu'à  ce  jour,  entre  (irasse,  Nice  et  la  mer,  on  ne  connaissait,  d'une 
façon  certaine,  aucun  aflleurement  de  Crétacé  supérieur,  quand  l'explora- 
tion des  environs  de  Vence  (Alpes-Maritimes),  m'a  montré  qu'au-dessus 

C.  l:.,   lons,  ,"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  22.)  l55 


Il8o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

du  Cénomanien  il  existait,  en  un  point,  du  Crétacé  supérieur  à  Rudistes 
dont  la  présence  avait  jusqu'ici  échappe  à  toutes  les  investigations. 

En  effet,  à  a*""  au  sud  de  celle  ville,  la  route  de  Gagnes  permet  de  relever  une 
succession  qui,  complétée  par  l'examen  de  la  rive  gauche  du  ravin  du  Subéran,  montre 
que,  sur  les  calcaires  blanc-?  du  i'ortlandien  corrodés  et  perforés,  repose  directement 
le  Cénomanien  à  Oslrea  coliiinha  Lk.  et  Orhitolina  conca^'a  Lk.  A  ces  assises 
marno-calcaires  succèdent  des  grès  et  surtout  des  calcaires  gréseux  durs,  légèrement 
fflauconieux.  dont  les  derniers  bancs  renferment  de  nombreuses  Turritelles  et  des 
Lamellibranches  malheureusement  impossibles  à  dégager.  Au-dessus  de  ce  niveau  on 
peut  remarquer  le  long  de  la  roule,  à  partir  du  pont  des  Soupirs,  en  monlant,  des  grès 
"lauconieux  assez  durs,  parfois  riches  en  grains  de  ipiartz  et  en  débris  d'Huîtres,  puis 
un  gros  banc  de  grès  grossier  jaunâtre,  friable  par  |ilaces  :  c'est  là  iju'onl  été  recueillis 
Hijiparites  Reqaiani  et  des  Acléouelles. 

Ce  banc.<|ui  déi)uteparun  lit  de  galets  de  i|uartz,  renferme  à  son  souiinel  des  débris 
du  Cénomanien  sous-jacent ;  sa  puissance  est  de  3™  au  niveau  de  la  roule,  mais  en 
hauteur  il  s'amincit  très  rapidement.  Il  est  surmonté  par  une  assise  de  sables  glauco- 
nieux  sur  laquelle  repose,  en  discordance  sensible,  une  brèche  déjà  éocène,  à  éléments 
volumineux  et  peu  anguleux,  puis  des  grès  et  enlin  des  calcaires  lacustres  supportant 
à  leur  lour  le  INunimulitique  à  Orlhophiagmina  sella. 

Les  Hippurites  signalées  plus  haut  sont  assez  fréquentes  vu  l'exiguïté  du 
gisoinent,  mais  toutes  sont  dépourvues  de  leur  valve  supérieure.  Elles 
oftVent  une  valve  inférieure  ornée  de  costules  anguleuses  un  peu  espacées; 
l'arête  cardinale,  large  et  courte,  est  nettement  tronquée  et  excavée  à  son 
extrémité.  Le  premier  pilier  est  court  et  robuste,  le  second  plus  allongé  et  plus 
mince,  à  peine  pincé  légèrement  chez  certains  individus,  sans  être  jamais 
pédicule.  Un  exemplaire  de  taille  plus  considérable  par  la  longueur  et  la 
minceur  de  son  second  pilier  annoncerait  déjà  //.  Malheroni  Yionv .,  mais 
tous  les  autres  correspondent  assez  exactement,  par  l'ensemble  de  leurs 
caractères,  à  llipjmritcs  {HippuriteUa)  resec/us  Deïv.  (H.  Reqideni  Math).  A 
côté  des  Hippurites  j'ai  recueilli  une  valve  inférieure  fixée  de  (îyropleuridé 
qui,  par  son  mode  d'enroulement  et  surtout  parla  disposition  de  son  appa- 
reil myocardinal,  est  en  tout  point  semblable  aux  valves  analogues  quon 
recueille  dans  les  grès  d"Ucl)aux  et  de  Mornas  et  qui  paraissent  avoir  appar- 
tenu à  un  Plagioptychus  voisin  de  P.  Arnaudi  Douv.,  du  Turonien.  Entin, 
on  rencontre  assez  fréquemment  des  Acléonelles  de  taille  moyenne,  peu 
déterminables.  La  faune  des  grès  à  Rudistes  de  ^'ence  permet  donc  de  les 
rapprocher  des  grès  d'Uchaux  et  fixe  leiir  place  au  sommet  du  Turonien. 
C'est  également  à  cel  élage  qu'il  convient  de  rapporter,  sans  préciser  davan- 


SÉANCE    DU    1'-''   JUIN    1908.  Il8[ 

tage,  les  calcaires  à  Tuiritelles  et  à  faune  lUMilique  sous-jaccnls  qui  sont  à 
divers  titres  tout  à  fait  analogues  à  ceux  des  environs  de  Castellane  et 
d'EscragnoUes. 

Ainsi  donc,  sur  le  bord  du  géosynclinal  al[iin,  aux  environs  de  ^  ence,  un 
mouvement  de  reirait  s'est  dessiné  avec  le  début  du  Crétacé  supérieur, 
marqué  par  rétablissement  du  faciès  détritic[ue.  Ces  tendances  s'accentuent 
encore,  si  bien  ijue  vers  la  (in  du  ïuronien,  grâce  à  la  proximité  de  la  côte 
du  massif  émergé  sur  l'emplacement  des  Maures  et  de  l'Estérel,  les  condi- 
tions de  fail)ie  profondeur  cl  de  température  nécessaires  aux  Rudistes  se 
trouvent  réalisées,  les  Hippurites  s'établissent  alors  et  une  faune  mésogéenne 
parvient  ainsi  à  vivre  un  instant  sur  le  bord  de  la  mer  alpine  à  faune  septen- 
trionale. 


GÉOLOGIE.  —  Sur  les  terrains  crétacés  et  tertiaires  de  la  région  de  Constantine 
(^Algérie).    \ote  de  M.  E.  Joleaud,  présentée  par  M.  Douvillé. 

Les  monts  de  Constantine,  entre  lesquels  s'intercalent  d'importantes 
dépressions  argileuses,  sont  situés  au  sud  de  la  chaîne  numidique  et  au 
nord  des  hautes  plaines  des  Onled  Abd  en  NOur. 

Le  Crétacé,  VEocène  inférieur  el  moyen  y  ollrent  deux  séries  de  faciès  : 
Le  Barrêniieii  de  la  série  A,  déjà  connu  du  Djebel  Ouacli  et  de  l'Aklial,  par  les 
travaux  de  MM.  Sayn,  Ficheur  et  A.  Joleaud,  retrouvé  par  nous  au  i\Linsoiira.  à  liorfen, 
à  Bordj  Saliatli,  est  caractérisé  par  l'ulchelHa  Snuvngcaui,  ffolcodiscas  nietainorplii- 
cus.  L'A//lie/i  intimement  lié  à  l'étage  précédent,  nous  a  présenté,  dans  les  niérues 
localités,  Macroscaphiles  slrialisidcatus,  Ptychoccras  lœt-e.  VAIbien.  le  Cénorna- 
nien,  le  Titronien,  le  Sénonicii  semblent  représentés  par  la  série  marneuse  qui  sur- 
monte l'Aptien  sur  ces  divers  points.  \JEocène  inférieur  renferme  fies  marnes  noires 
et  des  calcaires  à  silex.  La  partie  inférieure  de  t'I-Jucène  moyen  comporte,  dans  le 
Djebel  Ouach,  des  marnes,  des  calcaires  marneux  et  des  brèches  à  petites  Nummulites. 
Au  l\éoconiien  de  la  série  H  correspondraienl,  d'après  ^L  Ficheur,  les  calcaires 
dolomitiques  de  l'Âkhal.  h'Aptien,  probablement  aussi  le  Barréniien  et  VAlbien, 
seraient  représentés  dans  les  calcaires  du  Karkara,  du  Ivelal,  de  TOum  Settas,  où  nous 
avons  rencontré,  vers  la  base,  lleteraster  oblongus,  dans  la  partie  moyenne,  Oslrea 
cf.  aquila  el  de  petites  Toucasia,  au  sommet  des  (kprinidés.  Le  Cénomanien  du.  Sidi 
Mcid  est  formé  par  des  calcaii-es  à  Caprinula  Boissyi,  et  le  Turonien  par  des  calcaires 
à  Hippurites  prœpetrocoriensis.  IJ'Emschérien  se  reconnaît  dans  le  ClieLtaba,  à  ses 
calcaires  en  dalles  à  Micraster  brevis.  Le  Cainpanien  est  caractérisé  |iar  des  marnes 
noires,  où  nous  avons  trouvé,  au  Chettaba,  au  Kelal,  à  Sidi   .Mcid,  au  Mansoura,  à 


1,82  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

rOuled  Sellem,  Bolùaster  rerrucosus,  Thecidium  papillalum.  Le  Maeslriclilien  oflfie, 
au  sud-est  de  Gonstaïuiiie,  des  maino-oalcaires  ;^ris,  avec  bans  gréseux,  comparables 
au  Sénonlen  supérieur  de  la  Grande  Kabylie;  dans  le  Cheltaba  se  développent,  sensi- 
Ijleuienl  au  même  niveau,  des  calcaires  à  Inocérames.  A  Vliocène  inférieur  peuvent 
être  rapportés  les  argiles  noires  ;'i  Térébralulines  et  les  calcaires  phosphatés  du  Kelal, 
de  rOuin  Sellas,  d'Ain  el  Bey.  A  Vliocène  moyen  correspondraient  les  marnes  jaunes 
à  Ostrea  stricliplicata  de  (nieilar  el  Aïch. 

Les  grès  de  VÉocène  supérieur  el  de  VOligocène  inférieur  sont  idenli(|aes  à  ceu\ 
de  la  chaîne  nuraidique.  A  IJouaciied  el  à  Mila,  \L  l'icheur  a  trouvé  Polamides  gib- 
Irerosus,  de  VOliffocène  supérieur  de  Gaas,  dans  des  argiles  subordonnées  à  des  pou- 
dingues  rouges  qui  devraient  èlre  attribués,  d'après  ce  savant,  à  VAipiitanien.  N'ous 
avons  reconnu  la  présence,  au-dessus  de  ceux-ci,  des  argiles  à  Hélices  denléesdu  Poly- 
gone, <|ui,  par  leur  faune,  sonl  identiques  au  Torlonien  de  la  Tafna.  Au  même  étage 
semblent  devoir  être  rapportées,  en  raison  de  leurs  caractères  paléontologiques,  les 
argiles  à  Ostrea  crassissima  de  Mila  et  les  argiles  à  Unio  Dubocip  du  Smendou.  Au 
sommet  de  la  série  miocène,  nous  avons  observé,  partout,  aux  environs  de  Constantine, 
des  brèches  el  limons  rouges,  analogues  au  Pontien  du  sud-est  de  la  France.  Le  Plio- 
cène inférieur  est  représenté  par  les  calcaires  à  Leucochroa  subseniperi,  le  Pliocène 
supérieur  par  les  sables  à  Elephas  meridionalis,  les  alknions  el  les  travertins  des 
plateaux. 

La  iner  n"a  donc  cessé  d'occuper  la  région  jusqu'à  rOligocène  inférieur. 
Mais,  dès  l'Oligocène  supérieur,  les  monts  de  Constantine  acquièrent  les 
traits  essentiels  de  leur  orographie;  aussi  les  lacs,  les  lagunes  el  les  mers  de 
la  fin  du  Tertiaire  y  restèrent-ils  localisés  dans  des  cuvettes  ou  dans  des  che- 
naux, correspondant  à  l'emplacement  des  dépressions  ou  des  vallées  actuelles. 
Le  dél)laiement  de  ces  dernières  par  les  eaux  courantes  semble  avoir  com- 
mencé vers  le  milieu  de  la  période  sicilienne,  immédiatement  après  le  dépôt 
des  travertins  du  Mansoura,  lesquels  sonl  intimement  liés  aux  sables  à  Ele- 
phas mendiona/is. 


HYDROLOGIE.  —  De  l'emploi  de  iacoustéle  de  Dagiiin  pour  la  recherche 
des  bruits  souterrains.  Note(')de  MM.  F.  Diêxert,  A.  Guili.eud 
el  Makrec,  transmise  par  M.  Michel  Lévy. 

Le  problème  de  la  découverte  des  courants  souterrains  est  d'une  impor- 
tance capitale;  il  est  loin  d'être  résolu  scientifiquement. 


{')  l'veçue  dans  la  séance  du  ?.5  mai  1908. 


SÉANCE    DU    l"'   JLÎIX    1908.  I  l83 

Des  empiriques,  d'ils  sou/ tiers,  prétendent  indiquer  les  endroits  où  l'on  peut  trouvir 
de  l'eau  souterraine;  noais  aucun  n'a,  à  notre  connaissance,  indiqué  le  parcours  d'un 
courant  souterrain.  Tous  se  cantonnent  à  désigner  un  point  particulier,  comme  si, 
dans  la  nature,  l'eau  se  trouvait  localisée  jtar  |)laces  à  la  façon  des  taches  d'huile.  Les 
explorations  spéléologiques  ont  montré  l'existence  de  vrais  courants  souterrains  et  il 
est  bien  étonnant  que,  s'il  est  bien  vrai  que  les  sourciers  aient  le  pouvoir  de  discernei' 
l'eau  souterraine,  aucun  n'ait  eu  le  pouvoir  d'indiquer  la  trace  d'un  courant.  C'est 
pourquoi  il  y  a  lieu,  pour  l'instant,  d'être  très  réservé  sur  le  pouvoir  des  sourciers,  et, 
s'il  existe,  il  semble  ne  devoir  s'exercer  que  dans  des  conditions  toutes  paiticii- 
lières. 

Depuis  plusieurs  mois,  nous  nous  sommes  attaqués  à  ce  diflicile  problème 
de  la  reconnaissance  des  courants  souterrains.  Mous  indiquons  aujourd'liui 
le  procédé  (pii  nous  parait  assez  pratique,  quoique  très  insuflisani,  pour 
essayer  de  résoudre  le  problème  posé,  au  moyen  de  Tacoustèle  de  Daguin, 
que  nous  a  prêté  très  obligeamment  la  maison  Ducretet. 

L'acoustèle  de  Daguin  n'est  autre  (juun  cornet  acoustique  niimi,  dans 
son  intérieur,  et  à  sa  partie  inférieure,  d'un  petit  cône  plein  dont  la  base 
regarde  la  partie  étroite  du  coi^iet  acoustique. 

Cet  instrument  doit  être  entouré  d'une  gaine  spéciale  pour  empêcher 
l'air  extérieur  de  produire  un  bruit  en  venant  souffler  contre  cet  instrument. 
Sans  cette  modification  le  bruit  qu'on  entend  est  celui  qu'on  clierche  ii 
discerner  dans  le  sol  et  [)roduit  par  les  eaux  soutei'raines. 

Au  moyen  de  cet  acoustèle  modifié,  on  peut  entendre,  dans  certaines 
circonstances,  le  bruit  pnKluit  par  les  eaux  souterraines. 

On  creuse  un  trou  de  20*-''"  à  3o^'"'  dans  le  sol,  on  enfouit  la  base  de  cet 
instrument  et  l'on  porte  l'embouchure  à  l'oreille.  Le  bruit  de  l'eau  sou- 
terraine est  continu  et  ressemble  à  celui  du  vent  soufflant  dans  une  forêt. 

(^e  bruit  semble  ne  bien  s'entendre  que  lorsque  l'eau  souterraine  tombe 
dans  une  galerie.  L'air  de  la  galerie  résonne  et  facilite,  eu  le  renforçant, 
la  propagation  de  Ponde  sonore. 

Au  Puits  Bottin,  près  de  Villeneuve-sur-Yonne,  on  entendait  nettement 
le  courant  souterrain  en  été.  Lors  des  hautes  eaux,  la  galerie  souterraine 
s'était  très  probablement  remplie  et  l'acouslèle  ne  donnait  aucun  son  facile 
à  discerner. 

Sur  une  galerie  de  caplation  située  à  2'"  au-dessous  du  sol,  à  Noé,  on 
entend  encore  parfaitement  le  bruit  souterrain  en  se  portant,  sur  le  sol,  à 
.)o"'  de  chaque  côté  de  la  galerie. 

L'acoustèle  de  Daguin,  modifié  par  nous,  peut  donc  servir,  dans  certaines 


ilJ^'l  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

circonstances  toutes  particulières,  à  la  recherche  de  Teau  là  où  il  y  a  uni- 
petite  chute  d'eau  dans  une  galerie  souterraine,  celle-ci  servant  de  chambre 
(le  résonance,  (".et  instrument  est  plus  portatif  et  ])lus  praticjue  que  les 
microphones  sensibles,  dont  aucun  de  nous  a  donné  de  lions  résultats:  il  ne 
peut  malheureusement  indiquer  tous  les  endroits  où  il  y  a  un  courant  sou- 
Icrrain.  Il  n'est  peut-être  pas  plus  parfait  (jue  le  sourcier,  mais  il  est  plus 
scientifique. 


OCÉANOGRAPHIE.  —  De  l'influence  du  vent  clans  le  remplissage  dit  lit 
de  l  Océan.  Note  de  M.  Thoilet. 

Les  wrands  fonds  marins  sont  composés  en  proportions  variables  de  trois 
éléments  principaux  :  foraminifères  surtout  calcaires,  tombés  de  la  surface, 
argile  et  grains  minéraux.  Ces  derniers  sont  en  partie  d'origine  manifeste- 
ment volcanique  comme  la  ponce,  l'obsidienne,  le  péridot,  le  pyroxène  et 
ils  proviennent  des  volcans  sus-marins  et  sous-marins,  dont  les  études  océa- 
nographiques tendent  à  augmenter  de  plus  en  plus  le  rôle  dans  la  formation 
du  sol  de  rOcéan.  D'autres  grains  peuvent  avoir  une  origine  volcanique  ou 
non  volcanique.  Enlin  on  reconnaît  parmi  eux  la  présence  constante  de 
grains  de  quartz,  airondis.  émoussés  ou  anguleux,  dont  les  dimensions 
varient  depuis  l'exlrème  liuiile  de  visibilité  au  micioscope  et  dont  l'origine 
n"est  certainement  pas  volcanique.  On  ne  saurait  pas  davantage  leur  assi- 
gner une  origine  sous-marine  et,  comme  les  courants  assez  puissants  pour 
opérer  des  transports  ne  se  font  sentir  qu'à  une  faible  profondeur  et  que  les 
abîmes  sont  normalement  dans  un  calme  complet,  il  n'est  pas  possible  d'at- 
tribuer leur  présence  à  un  charriage  sur  le  fond  depuis  le  bord  des  conti- 
nents. Ces  grains  ((uartzeux  constituent  au  moins  plusieurs  centièmes  du 
poids  total  des  échantillons  ;  ils  en  atteignent  parfois  le  tiers  et  leurs  dimen- 
sions sont  loin  d'être  toujours  uniformes. 

.le  suis  conduit  à  admettre  que  ces  grains  de  quartz  proviennent  des  conti- 
nents et  sont  apportés  par  les  vents  sur  la  surface  entière  de  l'Océan.  Ils 
tombent  à  Teau  et  descendent  sur  le  sol  sous-marin  par  une  chute  sensi- 
blement verticale. 

Les  faits  d'observation  directe  abondent:  poussières  à  bord  des  navires 
éloignés  de  toute  côte,  Cartes  de  pluies  de  poussières  du  Sahara  sur  l'Atlan- 


SÉANCE   DU    I"    JUIN    1908.  I  1 85 

tique,  distrihution  constatée  sur  d'immenses  espaces  du  globe  de  cendres 
volcaniques  de  provenance  connue. 

Pour  apporter  la  sanction  de  la  synthèse  expérimentale  à  l'hypothèse, 
j'ai  complété  en  les  précisant  des  expériences  que  j'avais  faites  autrefois  sur 
la  mesure  de  la  vitesse  des  courants  d'air  susceptibles  de  transporter  des 
grains  de  quartz  de  dimensions  déterminées.  Le  procédé  expérimental 
consistait  à  mesurer  les  dimensions  moyennes  de  diverses  catégories  de  ■ 
grains  de  quartz  hyalin,  dont  chacune  avait  été  entraînée  à  travers  un  tube 
vertical  de  diamètre  connu  par  un  courant  d'air  régulier  amenant  par  unité 
de  temps  un  volume  d'air  exactement  cubé. 

Les  résultats  des  mesures  sont  consignés  sur  le  Tableau  suivant,  où  les 
nombres  ronds  de  vitesse  de  vent  par  seconde  ont  été  interpolés  graphi- 
quement : 

\ont.  \ent.                                                               Vent, 

vitesse                                —                    Vitesse  —  Vitesse                                    — 

du  vent     Diamètre     ^c)tatio^  dii  vent  Diamètre  Notation  du  vent  Diamètre  Notation 

par              des                de                       par  des  de                       par  des  "    de 

seconde.       crains,       l'.eaufort.  seconde.  grains,  licaufort.  seconde.  grains.  licauforl. 

III                      itiin                                                      m  mm                                                     m  mm 

0,00         0,00   i  4>3o         0,35    ,  7>7"         0,63  \        jolie 

o,.5o         0,0/1   .        ,  4,75         o,3q  j  8,00         0,60  (        brise 

1 ,  00        0 ,  08  '  5 ,  00        o ,  /i  1  f       3  8,10        o ,  65 


j        i  .   petite  I            a 

2,00         0,16    ■   presque  .t,6o  0.47  1    l>rise  9,00  o,-'i  bonnebrise 

)     calme  l  i 

2,95         0,24   J  6,00  0,49  I  10,00  0,81    I 

3,00         0,25  1         2  6,3o  0,53  j       ^  11,00  0,89  I           6 

3,60         o,3i    /     légère  6,93  o,56  f     .  ^  12,00  0,97   )  bon  frais 

l      l!)rise  [  /  7 

4,00         0,33  I  7,00         0,57  \    brise  i3,oo  1,0.)   •  .  r    • 

^  '  I  '  j  )   gi'and  irais 

En  se  reportant  aux  documents  météorologiques  et  en  particulier  aux 
Cartes  de  Simart  et  de  Brault,  on  constate  qu'il  n'est  aucun  espace  de  l'Océan 
qui  ne  soit  balayé  par  des  vents  doués  d'une  vitesse  de  i'"  par  seconde  suffi- 
sante pour  transporter  la  presque  totalité  des  grains  de  quartz  dont  on  a 
estimé  la  dimension  moyenne,  dans  les  vases  et  les  argiles  des  grands  fonds, 
à  o""°,o8  environ.  C'est  le  temps  réputé  «  calme  «  par  les  marins  et  noté  o 
d'après  l'échelle  de  Beaufort.  Les  courants  aériens  sont  d'autant  plus  en 
état  d'effectuer  le  transport  de  ces  grains  sableux  qu'on  a  calculé  qu'un 
grêlon  de  5""™  de  diamètre  pouvait  être  soutenu  dans  l'air  par  un  vent  ayant 


Il  86  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

une  vitesse  de  lo'"  par  seconde,  un  grêlon  de  lo"""  par  un  vent  de  i5'",  un 
grêlon  de  20"""  par  un  vent  de  20'"  à  26'",  vitesses  bien  inférieures  à  celles 
qu'indique  le  Tableau  pour  un  grain  quartzcux  de  môme  diamètre.  On  se 
rappelle  l'éruption  du  Krakatoa  dont  les  cendres  sont  restées  plusieurs  jours 
dans  les  hautes  régions  de  l'atmosphère  et  ont  fait  plusieurs  fois  le  tour  de 
la  Terre. 

Le  Tableau  permellrail  dans  certains  cas,  d'après  la  dimension  des  grains 
de  quartz  extraits  d'un  calcaire,  de  préjuger  de  la  vitesse  et  du  régime  des 
vents  ayant  régné  aux  lointaines  époques  géologiques,  alors  que  le  calcaire 
se  déposait  au  fond  des  eaux. 

l'^n  définitive,  il  y  a  lieu  de  penser  qu'on  n'a  pas  jusqu'à  présent  accordé 
aux  phénomènes  de  déilation  toute  l'importance  qu'ils  méritent  dans  le  rem- 
plissage du  lit  océanique  aussi  bien  actuellement  que  pendant  la  durée  des 
âges  géologiques. 


GÉOGRAPHIE    PHYSIQUE.    —    Conlribution  à  l'étude  du    La/idivassrr 
et  de  la  l'allée  de  Davos.  Note  (  '  )  de  M.  Gabriel  Eisenmiî.ngek. 

Le  Professeur  A.  Heim,  dans  son  Ouvrage  Untersuchungen  iïber  dein 
Mechanismiis  der  Gebirgsbildting.  a  émis  l'hypothèse  que  le  Laiidwasser, 
(pii  emporte  aujourd'hui  vers  l'Albula  les  eaux  du  lac  de  Davos,  s'est  étendu 
autrefois  beaucoup  plus  au  Nord  et  qu'il  trouvait  son  origine  dans  la 
Schlappina  et  la  Sardaca,  affluents  actuels  de  la  Landquart.  La  Landquarl, 
qui  traverse  aujourd'hui  la  belle  vallée  du  Pruligau,  aurait  coupé  le  mur 
rocheux  entre  le  Màdrishorn  et  le  Casannaspitz  et  serait  venue  capturer, 
par  érosion  régressive,  les  eaux  de  tête  du  Landwasser.  L'hypothèse  de  la 
capture  du  Landwasser  par  la  Landquart  a  été  acceptée  et  le  lac  de  Davos 
est  généralement  regardé  comme  un  lac  de  capture. 

Le  but  de  cette  Note  est  de  montrer  que  l'hypothèse  de  Heim  ne  peut 
être  soutenue,  que  la  direction  de  l'écoulement  actuel  des  eaux  dans  la 
vallée  de  Davos,  au  sud  du  lac,  est  précisément  l'inverse  de  ce  qu'elle  était 
autrefois,  enfin  que  le  lac  de  Davos  n'est  pas  un  lac  de  capture,  mais,  au 
contraire,  un  lac  de  barrage  morainiquc. 

(')  Uecue  dans  la  séance  du  t5  mai  1908. 


SÉANCE    DU    I'''    JUIN     I90M.  I  I  87 

Tout  d'abord  l'hypothèse  d'une  capture  du  Landwasser  par  la  Landquart 
ne  peut  être  acceptée  sans  difficultés.  Si  le  Landwasser  a  reçu  primitive- 
ment, par  la  Schlappina  et  la  Landquart  de  Monbiel,  les  eaux  de  glaciers 
étendus,  il  a  dû  creuser  considérablement  son  lit  et  il  paraît  difficile  qu'un 
affluent  du  Rhin,  alors  privé  de  ses  eaux  de  tète  actuelles,  ait  pu  capturer 
son  puissant  adversaire  qui  coulait  plus  bas  que  lui. 

L'étude  de  la  vallée  de  Davos  m'a  permis  de  reconnaître  que  cette  vallée 
a  été  comblée  par  des  matériaux  morainiques  et  que  l'épaisseur  des  allu- 
vions  est  telle  que  le  Landwasser  n'est  pas  encore  arrivé  à  déblayer  son  Ut. 
D'autre  part  le  bombement  de  Wolfgang  (cote  i634),  qui  est  le  point  cul- 
minant de  la  vallée  et  à  partir  duquel  les  eaux  actuelles  coulent  dans  deux 
directions  opposées,  n'est  pas  formé  de  roche  en  place,  mais  bien  de  maté- 
riaux déposés  par  les  glaciers  de  la  grande  période  glaciaire.  Il  en  résulte 
que,  depuis  cette  époque,  et  en  raison  de  l'abondance  des  matériaux  de 
comblement,  les  conditions  topographiques  de  la  vallée  de  Davos  ont  été 
changées,  et  dès  lors  il  se  peut  que  l'inclinaison  actuelle  de  la  vallée  de 
Davos,  au  sud  du  lac,  ne  soit  pas  l'inclinaison  primitive. 

En  recherchant  les  moraines  abandonnées  sur  les  versants,  j'ai  constaté 
que  leur  altitude  va  en  diminuant  à  mesure  qu'on  s'avance  vers  le  Nord, 
donc  la  glace  s'est  déplacée  du  Sud  vers  le  Nord  et  c'est  dans  la  même 
direction  que  devait  se  faire  primitivement  l'écoulement  des  eaux  de  la 
vallée  de  Davos.  Enfin  j'ai  reconnu  que  le  lac  de  Davos,  qui  s'est  autrefois 
étendu  jusqu'à  Frauenkirch  (longueur  de  8""°  à  9''°"  au  lieu  de  i'^"',4  actuel- 
lement), est  compris  entre  deux  barres  morainiques  :  celle  de  Wolfang  au 
Nord  et  celle  de  Frauenkirch  au  Sud. 

Ces  observations  complètent  celles  de  Vaughan  Jennings,  qui  a  établi 
que  le  fond  du  lac  de  Davos  est  plus  bas  que  le  lit  du  Landwasser  à  Glaris 
(Q.  J.  ofGeolog.  Society,  1898),  ce  qui  était  déjà  en  opposition  avec  les  vues 
de  Heim. 

L'étude  de  la  vallée  de  Davos  m'a  conduit  aux  résultats  suivants  : 

1°  Le  Landwasser  primitif  devait  prendre  sa  source  non  pas  à  la  tête  de  la  vallée  de 
la  Schlappina,  comme  le  prétend  Heim,  mais  bien  dans  la  vallée  même  de  Davos,  un 
peu  au  nord  de  la  gorge  actuelle  Die  Zïige.  Il  s'écoulait  vers  le  Pràligau  emportant  les 
eaux  de  ses  affluents  :  le  Serlig,  la  Dischma,  la  Fluela,  puis  de  l'Est  à  l'Ouest  vers  le 
Rliin,  en  suivant  le  cours  de  la  Landquart. 

2°  L'arrêt  des  eaux,  sous  forme  lacustre  résulte  de  l'abondance  des  matériaux  déposés 
par  les  glaciers  de  la  grande  extension.   11  ne  s'agit  aonc  nullement  d'une  capture  ana- 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  22.)  Ï30 


IlS8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Icue  à  celles  que  je  signalais  dans  une  Noie   précédente  (  '  ),  ni  dun  Jac  ayant  même 
origine  que  ceux  de  la  Maloggia. 

3"  L'écoulement  des  eaux  lacustres  s'est  fait  vers  le  Sud,  probablement  par  suite  de 
la  rupture  de  la  barrière  méridionale.  Il  faut  remarquer  en  outre  que  le  torrent  de 
Jennisberg,  profitant  de  l'abaissement  du  niveau  de  base  de  l'Albula  qui  creusait  la 
gorge  du  Schyn,  a  creusé,  à  l'extrémité  de  la  vallée  de  Davos,  la  profonde  gorge  de 
Wiesen  et  a  ainsi  offert  une  issue  facile  aux  eaux  du  lac.  Le  départ  des  eaux  lacustres 
est  d'ailleurs  récent  :  la  tourbe  de  l'extrémité  méridionale  du  lac  est  moderne. 

Ainsi  la  capture  du  Landwasser  par  la  Landquart  semble  bien  ne  s'être 
jamais  produite.  La  Landquart  supérieure  s'est  toujours  écoulée  vers  le 
Priitigau,  mais  elle  recevait  comme  affluent  le  Landwasser,  qui  drainait  la 
vallée  de  Davos  du  Sud  au  Nord.  La  nouvelle  direction  des  eaux  dans  cette 
vallée  est  une  conséquence  du  comblement  de  la  vallée  après  le  départ  des 
},daces  et  de  l'érosion  régressive  d'un  affluent  de  l'Albula.  Ce  système  hydro- 
graphique primitif  était  dès  lors  tout  à  fait  analogue  à  celui  de  la  Plessur 
actuelle. 


M.  ItiiHMv  adresse  une  Noie  Sur  une  propriété  nouvelle  du  problème  des 
deux  corps. 

M.  A.  lloBvx  adresse  une  Note  intitulée  :  Remplacement  de  ioxhydrile  de 
quelques  alcools  aromatiques  par  des  restes  méthylémques . 

La  séance  est  levée  à  4  heures. 


BULLE'IIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  ou   i"'  juin   1908. 

Fossiles  de  Patagonie.  De  L'Économie  dans  la  Nature,  par  A.  Gaudry.  (Extr.  des 
Annales  de  Paléontologie,  t.  III,  1908.)  Paris,  Masson  et  C''';  1  fasc.  in-4". 
(Hommage  de  l'auteur.) 

(')   Comptes  rendus.  4  mai  1908,  p.  947-9^*^. 


SÉANCE  DU  I^"'  JUIN  1908  I189 

Les  rampes  critiques  en  automobile,  par  Ch.  Lallemand.  (Extr  des  Comptes 
rendus  de  l' Association  française  pour  l'avancement  des  sciences;  Congrès  de 
Reims,  1907.)  Paris;  1  fasc.  in-8°. 

L'avenir  des  continents,  par  Gh.  Lallemaî^d.  (  Extr.  du  Bulletin  de  la  Société  astro- 
nomique de  France,  mai  1908.)  Paris;  1  fasc.  in-8°. 

Mémoires  de  la  Société  académique  d'Agriculture,  des  Sciences,  Arts  et  Belles- 
Lettres  du  département  de  l'Aube:  3*  série,  t.  XLIV,  année  1907.  Troyes,  Paul 
Nouai;  I  vol.  in-S". 

Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne;  4°  série, 
t.  X,  année  rgoô.  Auxerre,  190S;   i  vol.  in-8". 

Bulletin  de  la  Société  industrielle  de  Rouen;  36"  année,  n"  1,  janvier-février  igo8; 
I  fasc.  in-4°. 

Untersuchungen  des  Lichtwechsels  eigner  vcrànderliclier  Sterne  vom  Algol- 
typus,  von  K.  Graff.  {Mitteilungen  der  Hamburger  Sternwarte;  Ni  il.)  Hambourg, 
1907  ;  I  fasc.  in-S". 

The  observer' s  Hand.book;  a  new  and  revised  édition  of  D''  R.-M.  Scott's  Instruc- 
tions in  the  of  meteorological  instruments.  Loîidres,  Meteorologicai  Office,  1908; 
I  fasc.  in-8°. 

Eine  neue  Tonschrift  von  K.-M.  B^ssler.  {Deutsche  Sàngerzeitun*g  «  Die  Ton- 
kunst  »;  1908,  n»  11,  p.  1 19-121,  et  n"  12,  p.  172.)  Berlin;  2  fasc.  in-S". 

Travaux  de  la  Section  géologique  du  Cabinet  de  Sa  Majesté;  t.  Vlll,  livr.  1. 
Saint-Pétersbourg,  1908;  1  vol.  in-8°. 

The  Journal  of  tropical  veterinary  science  :  t.  111,  d°  2,  1908.  Calcutta,  Zhacker, 
Spink  et  C'=;  i  fasc.  in-8°. 

Sitzungsberichte  der  kôniglich  preussischen  Akademie  der  Wissenschaften;  1908, 
I-XXIII.  Berlin,  Georg  Reiraer,-  12  fasc.  in-4°. 

Estado  de  Sào-Paulo.  Dados  climatologicos;  2«  série,  n'>2.  Sào-Paulo  (Brésil),  1907; 
I  fasc.  in-8°. 

Revista  del  Archiva  y  de  la  Biblioteca  nacional  de  Honduras;  tomo  IV, 
ontregas  1-4.  Tegucigalpa,  1907;  2  fasc.  in-4''. 


1,Q0  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


ERRATA. 


(Séance  du  4  mai   1908.) 
Page  950,  ligne  8,  au  lieu  de  Présenté  par  M.  Haller,  lisez  Présenté  par  M.  Amagat. 

(Séance  du  18  mai  1908.) 

Note  de  M.  Limb,  Auto-excitation  d'un  alternateur  triphasé  au  moyen 
de  soupapes  électrolytiques  : 

Page  1016,  ligne  2,  au  lien  de  par  une  source,  lise:  à  une  source. 
Même  page,  ligne  19,  au  lieu  de  au  circuit,  lise:  du  circuit. 

(Séance  du  2.5  mai   1908.) 

Note  de  M.  A.  Kart,  Sur  la  triboluminescence  des  substances  minérales  : 

Page  1106,  ligne  10,  au  lieu  de  Iriconium,  lisez  zirconium. 
Page  1128,  ligne  5  en  remontant,  au  lieu  de  Amann,  Usez  Amaks. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 

Quai  des  Grands-Augustins,  n°  55. 

Depuis  ,835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièrement  le  Dinranche.  Ils  forment,  à  la  fin  de  l'année,  dea.  volumes  .n-4»    Deu, 
t  part  Tr::^:^'      '"'^'  '"  ""■'"^'  """  '''  '''''  '''''''''''  '-'  "^"^^  ^■^^^---  '----  =''^^-  -lum;.  L-abonneZû  est  annue, 

Prix  de  l'abonnement  : 
_^ Paris  :  30  fr.  -  Départements:  40  fr.  -  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


tger 


Ml. 


chez  Messieurs  ; 
fera Ferran  frères. 

Chaix. 
!/?«'■ j  Jourdan, 

Ruir. 

niens Courtin-Hecquet. 

(  GermaÎQ  et  Grassin 
(  Siraudeau. 

■yonne Jérôme. 

"ançon Marion. 

/  Ferel. 

rdeaux Laurens. 

'  Muller  (G.) 

urges Renaud. 

Derrien. 
F.  Robert. 
Le  Borgne. 
'  Uzel  frères. 

3n Jouan. 

■^mbéry Dardel  et  Bouvier. 

I  Henry. 
'  Marguerie. 

Delaunay. 
Bouy. 

Groffier. 

Ratel. 

Rey. 


'.st. 


(  : 


Lorient. 


Lyon. 


Marseille . . . 
Montpellier . 
Moulins  .... 


Nancy . 


Nantes  . 


trbourg 

rniont-  Ferr . . 


on. 


Nice 

Ni  mes. . . 
Orléans  . 


Poitiers. 


Bennes  . . . . 
Poche/ort  . 

Pouen 


ILauverjat. 
Degez. 


noble  . 


Drevet. 
Gratier  et  C''. 

Rochelle Fouclier. 


W/-e |Bourdignon 


Dombre. 

Tallandier. 

Giard. 


S'-É tienne . 
Toulon .... 


Toulouse  . 


Tours  . 


Valenciennés 


cliez  Messieurs  : 
Baumal. 
M°"  Texier. 

Cumin  et  Masson. 
1  Georg. 
Phily. 
Maloine. 
Vitte.  ' 

Ruât. 
Valat. 

Goulet  et  fils. 
Martial  Place. 
Buvignier. 
Grosjean-Maupin. 
Wagner  et  Lambert. 

Dugas. 
Veloppé. 

Barma. 
Appy, 

Debroas-Duplan. 
Loddé. 

Blanchier. 
Lévrier. 

Plilion  et   Hommaia. 
Girard  (M""). 
Langlois. 
Lestringant. 

Chevalier. 
Figard. 
Al  té. 
Gimet. 
Privât. 

Boisselier. 

Péricat. 

Bousrez. 

Giard. 
Lemaitre. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Berlin . 


chez  Messieurs  : 

Amsterdam |  Peikema     Caarel 

(      sen  et  G''. 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

Asher  et  C'". 

Friedlander  et  fils. 

Kuhl. 

Mayer  et  Muller. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLamertin. 
Mayolez  et  Audiarte 
Lebégue  et  C''. 

(  Sotchek  et  C". 
^"carest j  Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  G". 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople  . .     Otto  Keil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Gènes Beuf. 

i  Eggimann. 
Genève j  Georg. 

(  Burckhardt. 

La  Haye Belinfante    frères. 

Payol  et  C^". 

Lausanne Rouge. 

Sack. 

/  Barth. 

I  Brockhaus. 
Leipzig /  Lorentz. 

\  Twielmeyer. 

f  ' 


Londres  . 


IDul 
■  I  Hac 


Chez  Messieurs  : 
Dulau. 
ichette  et  C'' 
'  Nutt. 
Luxembourg ....     y.  Bilok. 

/  Ruiz  et  C". 
Romo. 
Dossat. 
F.  Fé. 

Bocca  frères. 
Hœpli. 


Madrid. 


Milan . . 
Moscou . 
Naples  . 


New-  York . 


Odessa 

Oxford 

Palerme 

Porto 

Prague 

Rio-Janeiro 


Rome. 


Rotterdam . 
Stockholm . 


S'-Pe'tersboarg . 


Turin  , 


Liège . 


Voss. 

I  Desoer. 

'  Gnusé. 


Varsovie . 
Vérone  . . 


Viennes. 
Ziirich . 


Tastevin. 

Marghieri  diGius. 

Pellerano. 

Dyrsen  et  Pfeiffei. 

Stechert, 

Lemcke  et  Buechoer 

Rousseau. 

Parker  et  G'*. 

Reber. 

Jlagalhaes   et  jroniz. 
Rivnac. 
Garnier. 
Bocca  frères. 
Loesclier  et  C". 
Krami'rs  et  fils. 
Nordiska  Bogbandel 
Zinserling. 
Wolff. 

Bocca  frères. 

Brero. 

Rinck. 

Rosenberg  et  Sellier 

Gebethner  et  Wolff. 

Drucker. 

Frick 

Gerold  et  û«'. 

Rascher. 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes     1  à  31.   —  (3  Août  1 835  à  3i  Décembre  1 8 5o.  )  Volume  in-^";  1 853.  Prix 25  fr. 

Tomes  32  à  61.  —(  i"  Janvier  i85i  à  3i  Décembre  i865.)  Volume  in-4'';  1870.  Prix 25  fr. 

Tomes  62  a  91.  —  (i"  Janvier  1S66  à  3i  Décembre  1880.)  Volume  in-4°:  1889.  Prix 25  fr. 

Tomes  92  à  121.  —  (  i"  Janvier  1881  à  3i  Décembre  1895.  )  Volume  in-4°;  1900.  Prix 25  fr. 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

me  I.  — Mémoire  surquelques  points  de  la  Physiologiedes  Algues,  par  MM.  A.  DKRBEselA.-J.-J.SoLiER.  —  Mémoiresur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'éprouvent 
JL!      '  P^""        HANSBN.  —  Mémoiresur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  ctansles  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  dfigestion  des 

»res  grasses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-4",  avec  3i  planches;  ,856 ..     25  fr. 

tne  1.  — Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Beneden. —  Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  l'Académie  des  Sciences 
\L~  ,°^^^  ■  ^'>^^',<=t  P"'S  remise  pour  celui  de  i856,  savoir  :  «Etudier  les  lois  de  la  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  dilTérents  terrains 
lire  H  '"'^'^"^'°'!'''"<^°^'^'""  superposition.  —Discuter  la  question  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechercher  la 

ure  aes  rapports  qui  existent  entre  l'état  actuel  du  règneorganiqueetsesétats  antérieurs»,  parM.  le  Professeur  Bronn.  In-|°,  avec  7  planches;  i86i. . .     25  te. 

A  la  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  las  Mémoires  présentés  par  divers  Savants  à  l'Académie  do»  Soienoes. 


N°  22. 

TABLE    DES    ÂHTICLES    (Séance  du  1-  Juin   1908.) 


MÉMOIRES  ET  COMMUIXICATIOrMS 

DES  MEMimES  ET  DES   CORRESPONDANTS   DE   L'ACADÉMIE. 


M  le  Président  annonce  à  l'Académie  qu'en 
'raison  des  fêles  de  la  Pentec6le,  la  séance 
du  lundi  8  juin  est  remise  au  mardi  gjuin. 

M.  Albert  Gaudry.   -   Fossiles  de  Pata- 


Pages. 


Pages. 

gonie.  De  l'économie  dans  la  Nature......     ii3i 

M.  A.  Lacroix.    —  Nouvelles  observations 
sur  l'Etna "^'i 


MÉMOIRES   LUS 


M.  Le  Dentu.  —   De  quelques  points  rela- 
tifs a  la  pathogénie  des  difformités  congé- 


nitales de  la  face. 


i38 


CORRESPOND  AIXCE. 


M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique 
Invjle  l'Académie  à  procéder  à  la  désigna- 
lion  de  candidats  aux  places  de  Membres 
titulaires,  vacantes  au  Bureau  des  Longi- 
tudes, par  suite  du  décès  de  MM.  Lœivy 

et  Janssen •   •  • 

M.  le  Secrétaire   perpétuel  signale  deux 

Ouvrages  de  M.  Ch.  Lallemand 

M.   Dumoulin.  —  Stabilité  de  la  marche  en 

parallèle  des  alternateurs  auto-excités.... 

MM.  11.  Buisson  et  Cii.  Fabrv.  —  Sur  deux 

régimes  différents  de  l'arc  au  fer 

M.   D.-E.  TSAKALOTOS.  —  Sur   les  hydrates 
des  acides    gras,   d'après    les    mesures  de 

viscosité  de  leurs  solutions .^ 

MM.  Besson  cl  RossET.  —  Action  de  l'am- 
moniac sur  le  chlorazoture  de  phosphore. 
MM.  V.  AuQER  etl".  Dupuis.  —  Sur  les  éthers 

phosphoriques  acides  du  gaïacol 

M.  M.  TiFFENEAU.  —  Mécanisme  des  cyclisa- 
tions   dans  la    série    géra  nique;   synthèse 

et  structure  du  dihydroiuyrcéne 

MM.  A.  Étard  cl  A.  ViLA.  —  Recherches  sur 

l'hydrolyse  proloplasmique 

M.  J.  DE  Lapparent.  —  Sur  les  relations 
des  microgranites  avec  les  diabases  de  la 

vallée  de  la  Meuse 

M.  P.-.V.  Dangeard.  —  Sur  un  nouveau 
genre,    parasite   des    Chrysomonadinées, 

le  Lecythodytes  jtaradoxus 

M.  Jacques  Maheu.  —  Sur  les  proiiagules 
et  les  bulbilles  obtenus  expérimciitale- 
nient  chez  quelques  espèces    de   Mousses 

du  genre  Barbula 

MM.  HÉ.MY  Perrier  et  Henri  Fischer.  — 
Les  glandes  palléales  de  défense  chez    le 

Bulletin  bibliographique 

Errata 


1.4, 

ii4i 
1143 

ii46 

ii5i 

u53 
ii55 

n56 

ii59 


Scaphander  lignarius  L 

MM.  A.  Breuil,  L.  Jammes  et  R.  Jeannel. 
_  Les   dernières    peinUires    découvertes 

dans  la  grotte  du  Portel   (Ariège) 

M.    Paul    Fortin.   —  Sur  un    instrument, 
l'enloptoscope,  pour  examiner  la  macula. 
M.  F.   Bordas.   —  La  radiographie  en   Mé- 
decine légale 

M.   GuYENOT.   —  Sur  un   nouveau   thermo- 
pulvérisateur à  air  comprimé 

M.  H.  DuNSCnjlANN.  —  Recherches  sur  l'ali- 
mentation du  bacille  typhique 

M.  A.  GuiLLEMARD.  —  Utilisation  des  solu- 
tions salines  concentrées  à  la  différen- 
ciation des  Bactériacées.  Séparation  de 
Bacilliis  typhosus  de  Bacterium  coll.... 
M.  V.  Paquier.  —  Sur  la  présence  de  grès 
à  Hippurites,  à  Vence  (Alpes-Maritimes). 
M.  E.  JoLEAUD.  —  Sur  les  terrains  crétacés 
et  tertiaires  de   la  région  de   Constantine 

(Algérie) 

MM.  F.  Dienert,   a.  Guillerd  et  Marrec. 

_   De    l'emploi  de    l'aconstèle  de  Daguin 

pour  la  recherche  des  bruils  souterrains. 

M.  TuoULET.  —  De  l'induence  du  vent  dans 

le  remplissage  du   lit  de   l'Océan 

M.  Gabriel  Eisenmenger.  —  Contribution 
à  l'étude  du  Landwasser  et  de  la  vallée  de 

Davos 

M.  Bohlin  adresse  une  Note  :  «  Sur  une  pro- 
priété   nouvelle    du    problème    des    deux 

corps  " 

M.  A.  RoBYN  adresse  une  Note  intitulée  : 
«Kemplacemenl  de  l'oxhydrile  de  quelques 
alcools  aromatiques  par  des  restes  méthylé- 
niques 


ii63 

1166 
116S 
II 70 
1172 
1175 

1177 
1179 

1181 

1182 
1184 

1186 


1188 
1188 
1190 


PAKIS.     -     IMPRIMERIE    G  AUT  H  1  ER- V  ILLA  KS  , 
Quai  des  Grands-Augustins,  55. 


Le  Gérani  ;  Gauthieh-Villabs. 


1908 

PREMIER  SERIESTRE. 

COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.   LES   SECRÉTAIRES  PERPÉTUELS. 


rOME   CXLVI. 


N^23  (9  Juin  1908). 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE   L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  2.3  juin  1862  et  24  mai   1873 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l' Académie  se  composent  des  extiaits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémorres  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

a6  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1"'.   —  Impression  des  travaux 
de  l' Académie . 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ouparunAssociéétrangerde l'Académie  comprennent 
au  pkis  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires  ;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  32  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus^  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'; 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  { 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   —   Impression  des  travaux  des  Sava 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personi 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'A 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  se 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis. 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomn 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extr 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  f( 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  o 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  ren 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tai 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remi: 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.   —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planch< 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraie 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compte 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  a 
teurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrati 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendt 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Seci-étaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pr 
sent  Règlement, 


Les  Savants  étraugers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés   de  1 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5».  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivant 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU  MARDI  0  JUIN   11)08. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  U.  BECQUEREL. 


MÉMOIRES  ET  COMMUIVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 


PHYSIQUE.  —  Sur  un  appareil  destiné  aux  nivellements  micrométriques. 

Note  de  M.  Gouv. 

On  a  parfois  besoin  de  mesurer  de  petites  différences  de  niveau  avec  une 
grande  exactitude.  La  disposition  ordinaire  du  cathétomètre,  avec  les  courts 
foyers  qui  sont  nécessaires,  se  prête  mal  aux  nécessités  expérimentales  et  ne 
permet  pas,  par  exemple,  de  mesurer  des  ol)jets  placés  dans  une  auge  à 
paroi  plane.  La  méthode  que  je  vais  décrire  permet  de  faire  ces  nivellements 
de  précision  assez  aisément;  elle  a  été  étudiée  afin  d'exécuter  des  mesures 
de  tension  superficielle  parla  méthode  des  larges  gouttes,  dont  je  publierai 
bientôt  quelques  résultats. 

Le  principe  est  le  suivant.  Sur  un  disque  de  verre,  poli,  plan  et  horizontal, 
repose  par  trois  pieds  un  microscope  muni  d'un  micromètre  à  fil.  Le 
microscope,  sensiblement  horizontal,  peut  monter  ou  descendre,  mais,  au 
moment  du  pointé,  il  forme  avec  sou  pied  un  ensemble  rigide.  La  mise  au 
point  se  fait  en  faisant  glisser  le  microscope  sur  le  plan  de  verre,  ce  qui 
donne  toute  liberté  de  mouvement.  On  vise  ainsi  un  point  A,  qu'on  pointe 
au  moyen  du  micromètre;  puis  on  vise  une  échelle  verticale  fixe,  portant 
des  divisions  rapprochées,  et  l'on  pointe  un  trait  de  l'échelle  au  micromètre. 
On  a  anisi  la  diflérence  de  niveau  du  point  A  et  du  trait  zéro  de  l'échelle. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  23.)  107 


^       .,  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

La  luême  opération,  répélée  sur  d'autres  points,  donne  les  dilTérences  de 

niveau  cherchées. 

Le  plan  de  verre  esl  un  miroir  de  3o-  de  diamètre   et  5-  d'épaisseur.  S'il  avait  la 

perfection  des  bons  miroirs  astronomiques,  ses  défauts  n'introduiraient  que  des 
erreurs  inférieures  à  o^  . .  S'il  n'en  est  pas  ainsi,  on  pourra  généralement  regarder, 
en  deuKi.me  approximation,  la  surface  comme  sphérique.  C'est  le  cas  du  muw 
employé;  l'examen  optique  montre  qu'il  possède  une  concavité  régulière  de  ,^  de 
rayon'  .auf  aux  bords  extrêmes,  qui  ne  sont  pas  utilisés.  Le  point  vise  par  le 
microscope  décrit  donc,  quand  on  déplace  cet  instrument,  une  sphère  concentrique  a 
celle-ci  La  mise  de  niveau  se  fait  en  plaçant  le  milieu  du  niveau  au  centre  du  d.sque, 
en  sorte  que  la  surface  du  verre  a  un  plan  langent  borlzontal  en  son  mdieu,  a  l'approxi- 
mation de  1".  La  correction  nécessitée  par  la  forme  sphérique  n'est  pas  négligeable, 
mais  on  peut  s'en  dispenser  en  plaçant  les  points  visés  à  égale  distance   du    centre   du 


ra 


m 


l>our  c'iisser  sur  le  plan  de  verre,  les  pieds  du  microscope  sont  termines  par  de 
petites  plaques  d'ivoire,  formant  des  calottes  sphériques  de  ,V"  de  rayon.  On  promené 
un  moment  l'instrument  sur  un  verre  plan  douci,  qui  use  un  peu  l'.voire  et  forme  des 
facettes  planes  de  2">-  de  diamètre,  qui,  sur  le  verre  poli,  ne  s'usent  guère  et  assurent 
un  contact  plus  régulier.  Afin  de  ne  pas  toucher  avec  les  mains  le  plan  de  verre  m  les 
pieds  de  l'instrument,  celui-ci  est  muni  d'une  règle  de  bois,  qui  sert  à  le  manœuvrer 
et  à  faire  la  mise  au  point  avec  précision,  moyennant  un  peu  d'exercice. 

Dans  l'emploi  d'un  pareil  dispositif,  le  point  essentiel  est  de  savoir  si  les 
contacts  des  pieds  et  du  plan  ont  toujours  lieu  de  la  même  manière.  Pour 
examiner  celte  cjuestion,  des  expériences  ont  été  faites  avec  un  grossissemetit 
très  fort  (  i8o),  et  un  trait  fin  sur  veiTc  argenté  permettant  un  pointé  extrê- 
mement précis.  On  a  trouvé  ainsi,  pour  l'erreur  probable  d'un  pointé  en 
faisant  la  mise  au  point  chaque  fois,  o^o42,  et,  pour  un  pomté  fait  en 
laissant  le  microscope  immobile,  o^o/,3.  Ces  nombres  identiques  montrent 
.pi'il  n'y  a  pas  lieu  de  craindre  d'erreur  de  ce  côté,  surtout  pour  les  mesures 
moins  précises  qu'on  réalise  d'ordinaire,  le  grossissement  étant  moindre 
(/,()  environ),  et  le  pointé  plus  difficile.  Les  poussières,  qu'on  pourrait 
craindre,  se  montrent  facdcs  à  éviter  dans  la  pratique. 

Le  disque  de  verre  est  porté  par  un  support  de  fonte  très  massif,  formant 
une  table  rabotée  qui  continue  la  surface  du  verre  et  sert  à  porter  les  divers 
appareils.  SI  une  auge  est  employée,  elle  repose  sur  cette  table  au  moyen 
de  vis  calantes  et  la  verticalité  de  sa  face  antérieure  est  réglée,  par  auto- 
collimation  avec  un  grand  niveau  d'Égault,  à  l'approximation  de  lo". 

L'échelle  est  sur  verre  et  divisée  en  dixièmes  de  millimètre,  de  sorte 
que  l'intervalle   à  mesurer   avec  le  micromètre  ne  dépasse  pas   5ot^.   Elle 


SÉANCE    DU   9   JUIN    I908.  I  1 93 

a  5™"°  de  longueur  totale  et  elle  est  portée  par  une  coulisse  verticale  en 
métal  invar,  reposant  sur  le  plan  de  verre  (').  Au  moyen  de  l'appareil 
lui-même,  on  a  mesuré  la  correction  de  chaque  trait  et  la  valeur  totale 
de  l'échelle,  par  comparaison  avec  une  échelle  décimétrique  étalonnée, 
dont  je  suis  redevable  aux  physiciens  du  Bureau  international  de  Sèvres. 
L'appareil  se  prête  très  bien  à  ces  comparaisons  d'échelles  placées  vertica- 
lement, comme  aussi  à  diverses  mesures  de  précision  (-). 


CHIMIE   ORGANIQUE.    —    Sur  l hydrogénation  directe  des  polypliénols.  >»ote 
de  MM.  Paul  Sabatier  et  A.  Mailiie. 

La  méthode  générale  d'hydrogénation  directe  au  contact  de  nickel 
divisé,  qui  a  été  découverte  par  l'un  de  nous  avec  la  collaboration  de 
M.  Scnderens,  s'applique  avec  succès  à  la  transformation  du  benzène  et 
des  carbures  homologues  en  cyclohexanc  et  homologues;  elle  convient 
non  moins  bien  pour  transformer  les  phénols  en  cyclohexanols  correspon- 
dants, l'aniline  et  ses  dérivés  de  substitution  en  cyclohexylamine  et  homo- 
logues. Contrairement  aux  espérances  qu'avaient  autorisées  ces  succès,  la 
méthode  n'avait  pu  être  appliquée  aux  diphi'nolset  Iriphénols;  ces  derniers, 
soumis  à  l'hydrogénation  directe  sur  le  nickel  au-dessus  de  200°,  avaient 
fourni  du  phénol  et  du  benzène,  ainsi  que  leurs  produits  d'hydrogénation, 
cyclohexanol  et  cyclohexane,  sans  qu'il  eût  été  possible  de  constater  la  pro- 
duction des  corps  désirés  ('). 

(')  Pour  lit  commodité  des  expériences,  il  fallail  une  éclielle  transparente,  mais 
beaucoup  d'éclieiles  sur  verre  donnent  de  mauvais  pointés,  en  raison  des  jeux  de 
lumière  produits  par  la  réfraction  sur  les  traits  en  creux.  Dans  réchelle  dont  je  fais 
usage,  et  qui  est  un  micromètre  oculaire  de  Car!  Zeiss,  les  traits  creux  sont  remplis 
d'un  vernis  noir  et  protégés  par  une  lamelle  de  verre  collée  au  baume,  en  sorte  que, 
la  réfraction  étant  supprimée,  on  voit  seulement  les  lignes  fort  régulières,  de  4!^  de 
largeur,  formées  par  le  vernis  noir. 

(')  Voici,  par  exemple,  comment  on  peut  régler  l'horizontalité  de  Taxe  optique  du 
microscope,  qui,  du  reste,  n'est  pas  nécessaire  à  ce  degré  d'approximation.  Un 
microscope  auxiliaire  est  installé  à  poste  fixe,  et  seit  à  viser  successivement  le  réticule 
du  microscope  (l'oculaire  étant  enlevé)  et  l'image  de  ce  réticule  fournie  par  l'objectif, 
ce  qui  se  fait  aisément  en  déplaranl  l'instrument  sur  le  plan.  Ces  deux  points  peuvent 
ainsi  être  amenés  au  même  niveau  à  il^-  près. 

(')  Paii.  .Sabatiïr  et  Sexderens,  Ann.  de  Cliini.  et  de  Phys.,  8=  série,  t.  IV,  igoS, 
p.  319. 


II 94  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Kn  ahai-ssant  beaucoup  la  température  d'Iiydroyéuation,  nous  sommes 
parvenus  à  réaliser  régulièrement  la  fixation  directe  de  6"'  dhydrogène 
sur  l'hydroquinone,  sur  la  pyrocatéchine  et  sur  le  pyrogallol. 

Le  poiy  phénol  que  Ton  veut  transformer  est  disposé  dans  une  nacelle  en 
avant  de  la  couche  de  nickel  réduit;  la  température  étant  maintenue 
vers  i3o°,  on  fait  passer  un  courant  très  rapide  d'hydrogène  bien  purifié.  Les 
vapeurs  du  polyphénol  sont  transformées  totalement  en  donnant  le  produit 
normal  d'hydrogénation  qui  se  condense  en  cristaux  dans  la  partie  froide 
du  tube. 

L  Hydroquinone.  —  La  transformation  directe  de  l'hydroquinone 
C"H'(OH)'^  1.4  en  cyclohexadiol  1.4  n'avait  jusqu'à  présent  jamais  été 
atteinte.  Kn  partant  de  léther  succinylsuccinique,  A.  von  Baeyer  avait  pu 
arriver  à  la  cyclohexadionc  1.4,  puis  au  cyclohexadiol  i._^,  ou  quinile,  qu'il 
avait  ainsi  préparé  sous  les  deux  formes  stéréoisoméricjues  prévues  par  la 
théorie,  fondant  respectivement  à  102°  (cis)  et  à  1 39"  (trans)  ('). 

En  entraînant  les  vapeurs  d'hydroquinone  par  un  courant  rapide  d'hy- 
drogène sur  le  nickel  maintenu  vers  i Go"- 170",  nous  avons  obtenu  un  liquide 
qui,  par  refroidissement,  abandonne  une  petite  quantité  de  cristaux  clino- 
rhombiqnes,  lesquels,  après  essorage,  fondent  à  iio":  ils  sont  identiques  à 
la  quinile  trans  de  Baeyer. 

L'eau  mère  qui  les  a  fournis  se  sépare  par  fractionnement  en  cyclohexanol, 
phénol  et  une  portion  passant  vers  22o"-23o''.  Cette  dernière,  soumise  au 
refroidissement,  dépose  des  cristaux  qui,  après  essorage  et  recristallisation, 
fondent  à  102°.  Comme  ceux  obtenus  auparavant,  ils  possèdent  une  saveur 
sucrée  et  ne  réduisent  pas  le  nitrate  d'argent  ou  la  liqueur  de  Fœbling.  Ils 
sont  identiques  à  la  quinile  cis  de  Baeyer  et  sont  obtenus  de  la  sorte  en  pro- 
portion bien  supérieure  à  celle  de  la  quinite  trans. 

En  conduisant  l'hydrogénation  au  voisinage  de  1  '3o",  nous  avons  pu 
éviter  toute  formation  accessoire  de  phénol  et  de  cyclohexanol  et  obtenir 
exclusivement  un  dépôt  cristallin  mamelonné  de  quinite  cis,  fondant 
à  102". 

Les  tentatives  que  nous  avons  faites  pour  transformer  la  quinite  cis  en 
(juinile  trans  en  faisant  passer  ses  vapeurs  dans  un  courant  d'hydrogène  sur 
du  nickel  ou  sur  du  cuivre  chaulTé  vers  170"  ne  nous  ont  conduits  à  aucun 
résultat  positif. 


(')  Al).  vo.>-  Baf-Yer,  Aiui.  (ter  CItein.  and  PItarm.,  l.  (JCIAW  III,  1894,  p.  88. 


SÉANCE   DU   9  JUIN    1908.  I  igS 

II.   Pyrocatéchine .  —  La  transformation  de  la  pyrocatéchine 

en  cyclohexadiol  correspondant  n'avait  jamais  été  réalisée  directement. 
MarkownikofT,  en  appliquant  au  cycloliexène  la  méthode  d'oxydation  de 
Wagner,  a  obtenu  une  ortlioquinite  fondant  vers  100"  et  bouillant  à  233". 
Brunel,  en  suivant  une  voie  un  peu  difTérente,  a  préparé  à  partir  du  cy- 
clohexène  une  orthoquinite  fondant  à  io4"  et  bouillant  à  236",  qu'il  a  con- 
sidérée comme  le  diol  cis,  tandis  que  celui  de  Markownikofl' serait  le  dérivé 
trans. 

En  opérant  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut  l'hydrogénation  directe  des 
vapeurs  de  pyrocatéchine  par  un  grand  excès  d'hydrogène  sur  le  nickel 
vers  i3o°,  nous  avons  obtenu  exclusivement,  sans  aucune  formation  acces- 
soire, des  cristaux  rhoinbiques  de  cyclohexadiol  1.2  fondant  à  •■]^°--jÇ>°  et 
bouillant  vers  220".  Ces  cristaux,  très  solubles  dans  l'eau,  l'alcool,  l'éther, 
ne  donnent  pas  de  coloration  avec  le  chlorure  ferrique,  ne  brunissent  pas 
au  contact  des  alcalis  et  ne  réduisent  pas  la  liqueur  de  Fœhling.  Nous  pen- 
sons qu'ils  constituent  le  cyclohexadiol  r/.v  ;  les  synthèses  antérieures  n'au- 
raient jusqu'à  présent  fourni  que  le  trans. 

Parmi  les  raisons  qui  militent  en  faveur  de  cette  manière  de  voir,  nous 
indiquerons  aujourd'hui  seulement  les  suivantes  : 

i"  On  a  vu  plus  haut  que,  dans  la  série  para,  c'est  le  dérivé  cis  qui  se 
produit  de  préférence. 

2"  Le  point  de  fusion  de  la  paraquinite  cis  de  Baeyer  est  notablement 
plus  bas  que  celui  de  la  paraquinite  trans  (102°  au  lieu  de  \!\o°).  De  même 
on  peut  prévoir  que  le  point  de  fusion  de  l'orthoquinite  cis  sera  inférieur 
à  celui  de  l'orthoquinite  trans  et  en  outre,  d'après  les  règles  habituelles, 
devra  être  plus  bas  que  celui  du  composé  analogue  cis  de  la  série  para, 
c'est-à-dire  que  102°. 

Une  étude  plus  approfondie  des  propriétés  du  diol  préparé  par  nous 
permettra  de  fixer  plus  sûrement  notre  opinion  sur  ce  sujet. 

IIL  Résorcine.  — ■  L'entraînement  des  vapeurs  de  résorcine  vers  i3o°  est 
très  difficile  à  réaliser.  Nous  avons  toutefois  pu  recueillir  de  très  petites 
quantités  d'un  diol  fondant  à  65°,  qui  constitue  sans  doute  le  cyclohexadiol 
1.3  cis.  Si  on  élève  un  peu  la  température  pour  accroître  le  transport  de 
matière,  on  n'obtient  plus  qu'un  liquide  incristaUisable  dont  la  réaction 
fortement  acide  indique  la  présence  de  la  cyclohexadione  ou  dihydrorésor- 


1196  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

cine  correspondante,  mais  d'où  nous  ne  sommes  pas  parvenus  à  extraire  un 
produit  défini. 

]\.  l'vrogallol.  —  On  n'avait  jamais  obtenu  jusqu'à  présent  aucun 
cycloliexatriol. 

En  entraînant  par  un  courant  violent  d'hydrogène  sur  le  nickel,  vers 
i2o''-i3o'',  les  vapeurs  de  pyrogallol  C'''H'(OH)'  1.2.3,  nous  avons  obtenu 
des  cristaux  tabulaires  très  solubles  dans  l'eau,  qui  ne  donnent  aucune  colo- 
ration avec  les  sels  de  fer  et  ne  brunissent  pas  au  contact  des  alcalis.  C'est 
le  cYclohexalriol  1.2. 3.  Il  fond  à  67"  et  est  très  bygroscopiquc. 

Les  diols  et  le  triol,  que  nous  venons  de  préparer  directement  à  partir 
des  polyphénols,  devront  être  le  point  de  départ  d'une  étude  spéciale  des 
propriétés  de  ces  composés. 


MAGNÉTISME  TERRESTRE.  —  Observations  magnétiques  à  Tananariw. 
par  M.  Ed. -El.   Coi.in. 

,]'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  les  résultats  des  observations 
magnétiques  absolues  que  j'ai  exécutées  toutes  les  semaines  à  l'Observatoire 
de  Tananarive,  depuis  le  mois  de  mai  190-  jusqu'au  mois  d'avril  1908 
inclusivement. 

La  série  de  ces  travaux,  commencés  en  mai  1903,  comprend  actuelle- 
ment une  période  de  cinq  années  consécutives. 

Voici  les  résultats  obtenus  : 


liiilcs. 

Mai       3.. 
10. . . 

24.  .  . 

3i... 


.lu  in 


1  |.  .  , 
21  .  .  . 

28... 


Mesures  absolues  de  la  déclinaison,  en    1907  et   1908. 


Heures 


II 
I  1  . 

I  I  . 

I  '.!  . 
I  2. 


tn 


h 


12   a    1  I  .23 
I 5        II. 27 

12.23 
12.22 
12.26 


!2. 
12. 


y 

9 

>i 

1 5 
17 
i5 
22 


1 2  .  ,i  I 
11.33 
12.27 
12.33 


lircliniiison  NW. 


.  xn 


y. 34.15 
y. 33.56 
9.34.4' 

9.29.49 

9.3i .40 

9.32.11 
9.30.45 
9.3,.3o(|^ 
9.29.52 


Hiiics. 


Juin. 


Août 


Ueures. 


Uéclinaison  NW 


h .  .  . 
12... 
19.  . 

1 
1 2 

1 1 

12 

m 

19  à 

23 
25 

Il        m 

12.33 
i,.37 
12.57 

0     /      » 

9.32.  4 
9.29.37 

9.30. 52 

..  00 

26.  .. 

1 2 

20 

12 .34 

9.30.41 

Oi 

2.  . . 

12 

25 

12.40 

9.30. 28 

9-- 
16. . . 

23... 

12 
12 
12 

18 

'9 
i4 

12. 3i 
1 2 .  33 
12.26 

9.26.26 
9.3i.   7 
9.29.15 

5: 

•  ■    05 
05 

3o... 

1 2 

10 

1 2 .  25 

9.28.53 

SÉANCE    DU    9    JlIN    1908. 


Dotes. 


Sept. 


Oct. 


Nov. 


Dec. 


Heures. 


6... 

12. 

16  à 

12. '26 

9.28.45 

i3... 

12. 

12 

12.24 

9.29.44 

20. . . 

12 

10 

12.21 

9- 29-   9 

27... 

12 

8 

12.21 

9.29.30 

4... 

12 

.5 

12.16 

9.26.  II 

II... 

12 

0 

12.10 

9.28.30 

iS... 

12 

0 

12.11 

9.28.30 

25.  . . 

1 1 

.58 

12.   7  , 

9.25.11 

3o... 

1 1 

.5o 

12.   6 

9.25.49 

8. . 

1 1 

55 

12.   9 

9- '9-49 

1 .5.  . 

1 1 

54 

12.  4 

9. 23.  i5 

22 . . 

12 

I  ^ 

t2.3o 

9.22.30 

0 . . 

8 

0 

8.i3 

9.27.41 

6. . 

1 2 

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12.44 

9. 16.22 

i3 . . 

12 

.38 

12 .5o 

9.23.53 

20. . 

1 2 

.  27 

12.39 

9.21. 53 

27.. 

12 

.  25 

12.39 

9.22. 22 

r)éi;linaison  NW.         Flatr 


Janv. 


o  <^ 


■■  o 

o  CD 


>1- 

o 


Mars 


Avril 


Heures 


Déclinaison  N\\ 


3... 

12 .40  à 

I  2  .  5  1 

9.19.80, 

10.  . . 

I2.3o 

12.46 

9.25.54  1    --.o 

17    .. 

12.48 

i3.   0 

Q .  2  3 . 1 5  /  t"^^ 

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1 1 .  5o 

12 .   0 

9.24. 56    ~.  =_^ 

3 1  .  .  . 

12. 10 

12.20 

9.19.37 

7... 
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11.58 

12 .25 

12.     8 
12  .45 

9.28. i5        » 
9 . 2 1 .  45  1  1^;~ 

21.. 
28.. 

12.25 
12.25 

12.38 
12.35 

9.20.41  i^S  p 
9.21.   0         ^ 

6.. 

12.45 

12.55 

9.21.45 

i3.. 
20 . . 

27.. 

12.35 

12.20 
12.     0 

12.49 
12.41 
12. 10 

9.24.  0    ;j;^ 

9-20.4' Ip  1' 
9.23.38'       ~ 

0 

-J  .    . 

12.23 

1 2 .  36 

9- '9-45  ,      =.^ 

10.    . 

1 5.  . 

24.. 

12.20 

8.10 

12.  22 

12.35 

8.20 

12.33 

9.21.   0  f  ^  <?> 
9.21.26;  ^  f 
9.23.19         ^ 

Mesures  absolues  de  l'inclinaison,   en    1907  et   1908. 


Dates. 


Heures. 


Inclinaison. 


Mai 


4. 
1 1 . 


Juin      1 . 

8. 
i5. 
22. 
29. 

Juin.    6. 
i3. 

20. 

27. 

Août    3. 

>7- 
20. 

24. 


12.12  a 
12 .  i3 
12.12 
12.10 

12.12 

12.  i4 
12.18 

12.16 

12.17 

12  .  20 

11.24 

12  .23 
12.25 

12  .22 
12.21 
12.18 
12.19 
12.16 


12. 
12, 
12. 
12, 

12. 

12. 

12 

12 

12 

I  2  . 
12 

i3 
i3 

i3 
12 
12 
i3 
12 


40 
39 


.40 

.49 
.54 
.5o 
.  5o 

.52 

.  o 

.  5 
.  10 

.  5 
.5o 
.53 
.  o 
.42 


53.58. i8 


54.  ii>. 


54. 

5. 

.53. 

59. 

54. 

9- 

54. 

8. 

54. 

6. 

54. 

2. 

54. 

5 . 

54. 

0. 

54. 

6. 

54. 

I . 

o  o 


o  *^ 


21  I  .-^ 

55   "^ 


54.  4-46 

54 .  3 . 5o /  ■  •  V. 


oii. 


2  )  r-^ 


54. 2, 

54.  7. 


27 
33 


Dair 


Sept. 


Oct. 


Nov. 


Dec. 


Heures. 

1 

nclinai-M 

m. 

7-- 
14.. 

1 
12 

12 

III 
16  à 

i5 

Il     III 
12.40 

12.41 

0 
,54. 

.54. 

2.48") 

6.41  f 

..0 

21 . . 

28.. 

12 
12 

9 
10 

12.34 
12.35 

54. 
54. 

8.iS( 
5.5-' 

S  .5- 

5. . 
12. . 
19.. 
26.. 

12 
12 
II 
II 

5 

0 

58 

55 

12 .32 

.2.24 
12.21 
12 .22 

54. 
53. 

.54. 
54. 

8.461 

58.45  ( 

9.26 

4.12 

2. . 

1 1 

5o 

12.17 

.54. 

6.58  j 

=; 

9-- 
16.  . 

23.. 

1 1 
12 

12 

55 

3 

21 

12.21 
12.26 

I2.5o 

54. 
54. 
54. 

2 .  22  ' 
0.45 
11.33 

3.. 

i3 

3o 

1 3 .  59 

54. 

5.   3 

7-- 

1 1 

.42 

12.10 

54. 

7.5ii 

..  'ai 

.4.. 

12 

.28 

12.56 

54. 

4.27 

0  '- 

21 . . 

12 

.35 

12. .58 

54. 

7-2 

0 

28.. 

12 

34 

12.55 

.54. 

5 .  36  ' 

I  I 


9« 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


Dates. 

.lanv.  ',. 
II. 
i8. 

25.  , 

Févr.    I 


10. 
22  .  , 

29. 


Heures. 

Il         ni 
!.32    à     I 

!  .3o         I 


12 
I  I 
1  2 


.39 
.  12 

.  i5 

.   2 
.45 


Il       n 

2  ..56 
1 2 .  .55 
i3.  .5 
i3.io 

1 2. 87 
12.16 
12.45 
12.35 
i3.i3 


Inclinaison 


.54.  8.33 


54.11.48I 
9.22 

6.32 


.54. 
.54. 


04.   .0.27 


54. 
.54. 
54. 


10.32 

3.   6J 
5.18 


)n. 

.. 

0 

0 

:t 

fc- 

0  cû 

iO 

1 1^1  te 

Mars 


Avril 


Meures. 

h  m  II  r 

12.28  à  ^  3 .  o 
.3.  9 
■  3.   4 

I2.50 


1  2  . 4  •-> 

..«.34 

12  .25 

12.25 
12.19 
12.22 
I  2.  20 


12  .46 
12.40 
12  .52 
12.49 


Inclinaisfin. 


54 . 1 2  .    6 
54.    5.12 

54.  6.3; 

54.  4.02 

54.  6.46 

54.  4-21 

.54.  O..59 

54 .  2 . 5o 


o  "^ 


Mesures  absolues  de  la  composante  horizontale,  en    1907  et   1908. 


Daies. 


Mai 


Jui 


Jiil 


10. 

•i. 

3 1 . 


1 1- 
21 . 

28.. 

5 . 
1 2 . 

'9- 
26. 


Aoùi    2. 

!)• 
i(i. 
•>.3 . 
3o. 


Se|>i. 


(). 
.3. 
20. 


Oci. 


I  I  . 
18. 

■!5  . 

3a. 


Heures. 

Il        m 
I  .  20    à 


Composante 
liorizonlale. 


11.28 
12.23 
12  .  22 
12  .26 

12  .3l 
11.34 
12.27 

12.33 

1 2. 82 
...37 
12.37 
12.34 

12 .40 
12.3 1 
12.33 
12.26 

12.25 

12.  26 
12.24 
12.21 
12.21 

12.16 

n .  I  1 
12.11 
12.  7 
12-,  6 


2  ..30 

2  .5o 

2.52 

2.58 
2. 16 

2 .  55 

3.  1 

2.59 

2.3l 

3.  3 
3.  2 

3.11 
3.  2 
3.  2 
2.53 
2.59 

2. 55 
2.56 
2 .5i 
2.5o 

2-49 

2.38 

■>. .  4 1 
2.36 
2. 35 


253o4 ' 
253o3 ; 
2524 1 
25291 
25338 , 


o-'C 


25355 
25355 
253ii 
2541 4 

25386 
25296 
2533o 
253o4 

25227 
25274 
25270 
25261 
25329 

25346 
25270 
25266 
25280 

25324 

25348 
25268 
253i8 
25246 


••    Cl 

1-*  o 


I:- 


liate>. 

Nov.     8. 
i5 


Heures. 


Composaiile 
horizontale. 


Dec. 


22 

6. 
i3. 

20. 

o- 

/ 

Janv.    3. 

10. 


Févr.    7. 

/ 
M  • 

21  . 

28. 

6. 
i3. 
20. 


Mars 


Avril 


24. 


8. 
12 


2.   9  il 
2.   5 

2.3l 

2.44 

2 .  5o 
2 .39 
2.40 

2.5l 

2.46 

3.  1 
2 .  i5 
2 .24 

■>..  8 
2.46 
2.38 
2.35 

2.55 
2 .5o 
2.41 
2 .  10 

2.39 
2. 35 

20 

33 


2.38 

2.  32 

2.59 

3.11 
3.18 

3.  9 

<~>  _ 

O  .      ~ 

o         _ 

0.27 
3.17 
3.29 
2.41 

2 .  5o 

2.42 
3.11 

3.  6 
3.   6 

3 .  25 
3.21 
3.   8 

2 .  39 

3.  6 

3.  6 
8.52 


i3. 


0,25378 
0,25356 
o, 25278 

0,25355 
0,25290 
0,25349 
o, 25325 

0,25286 
0,2529 j 
0,25349 
0,25333 
0,25296 

o,253i5 
0,25345 
0,25335 

0,25337 

0,25286 
0,25270 
o,253o5 

0,25205 

0,25307 
o, 25256 
0,25280 
o,253oi 


c-Q. 


o 


\i} 


SÉANCE    DU   9   JUIN    1908.  1199 

On  constate,  d'après  les  trois  Tableaux  précédents,  (jiie,  du  mois  de 
mai  1907  au  mois  d'avril  1908  :  1°  la  déclinaison  a  diminué  en  moyenne 
do  ii'3o";  de  plus,  on  remarque  une  brusque  diminution  de  5'  entre  les 
mois  d'octobre  et  de  novembre:  2"  l'inclinaison  est  plus  faible  de  3'  pendant 
cette  même  période;  3°  la  valeur  de  la  composante  liori/ontale  est  restée 
sensiblement  la  même. 


MEMOIRES   LUS. 

CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Analyse  exacte  du  "oz  des  marais.  Dissociation  de 
plusieurs  carbures  d'hydrogène  obtenue  dans  l'eudiomèlre-grisoumètre; 
par  M.  Nestor  Grëhant. 

Rien  n'est  plus  facile  que  de  se  procurer  du  gaz  des  marais.  Dans  une 
pièce  d'eau  ombragée  par  un  saule  pleureur  à  l'entrée  principale  du  Muséum 
d'Histoire  naturelle,  nous  introduisons  une  cloche  de  verre  à  bouton  main- 
tenue par  un  long  bâton  et  descendue  à  l'aide  d'une  corde  et  d'une  poulie 
jusqu'au  niveau  du  fond  du  marais;  une  longue  tige  de  bois  est  enfoncée 
dans  la  vase  à  3'"  de  profondeur  :  du  gaz  se  dégage  dans  la  cloche,  qui  est 
relevée,  immergée  dans  un  seau  plein  d'eau  et  rapportée  au  Laboratoire. 

1°   Analyse  dit  gaz.  —  On  fait  passer  dans  un  lul)e  giadué  loo"^'"'  de  gaz  : 
Potasse  :  98""', 5;  i^'.S  d'acide  carbonique; 

sur  les  98""°,  5,  on  transvase  dans  un  lube  de  00""'  : 

9      de  gaz  des  marais, 
3o      après  addition  d'oxygène, 
5o      après  addition  d'air. 

Le  mélange,  étant  bien  agile,  est  fixé  par  mon  support  à  cupule,  qui  est  bien  connu, 
dans  un  grand  bocal  de  verre  plein  d'eau. 

Un  seul  passage  du  courant  dans  rinllammateui'  à  liges  parallèles  rougit  un  II!  de 
platine  et  produit  une  forte  détonation  avec  flamme. 

5o 

07,;»  1  "^  réduction  ,    12""',;'  oxygène  employé, 

KOH....      3i,/i  2"  réduction ,      6°"'',  1    acide  carbonique  produit. 

La  réduction  totale  est  18^'"', 6  dont   le   tiers  correspond  à  6'^'"',  2  de  fomiène  pur; 
l'analyse  indique  donc  les  caractères  eudiométriques  du  formène,  puisque  le  volume 
C.  K.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  23.)  '58 


1200  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

d'owgèiie  i2''"'',5  est  à  peu  près  le  double  <lu  volume  rl'acide  caibonique  6'"'",  i  ;  nous 
liniivoiis  donc  dans  loo'"''  de  gaz  des  marais  67""*,  7  de  forniène. 

Je  ne  puis  trop  conseiller  aux  cliimisles  qui  peuvent  être  chargés  de  doser  le  gilsou 
DM  le  formène  dans  les  mines  de  houille  de  s'exercer  d'al)ord  à  doser  le  foniiène  dans 
le  gaz  des  marais,  dont  divers  échantillons  peuvent,  comme  je  l'ai  reconnu,  présenter 
des  proportions  variables  de  gaz  combustible. 

2"  Dissncialio/i  de  i>lusietirs  carbures  iriiydroi:;ène.  —  En  faisant  passer 
clans  Ifois  (■udiomètres-i^i'isouinètresde  mon  imenlion  ()o""'de  formène _j3nr, 
()o""'  d'étliylène  el  (io""'  d'acrtylène,  sans  addition  d'oxygène  ou  d'air,  on 
oi)licnl  par  ^ou  on  (loo  passat;es  du  courant  portant  la  spirale  de  platine  an 
ronge  vif  des  résultats  curieux  et  très  difTcrents. 

rr.  Dans  le  formène  il  se  produit  une  dissociation  accompagnée  d'un  très  faible 
dépôt  de  (-harbon  qui  <loubIe  à  peu  près  le  volume  du  gaz:  un  certain  volume  d"l)\- 
drogène  devient  libre. 

b.  L'éthylène  donne  un  dépôt  de  charbon  sur  les  parois  de  ram|)oule  et  quelques 
gouttelettes  de  goudron,  avec  un  faible  accroissement  du  volume  du  gaz. 

c.  L'acétviène  s'enllamme  dès  le  premier  passage  du  courant  et  donne  un  dépôt 
abondant  de  charbon  qui  se  fixe  en  partie  sur  la  spirale  de  platine  et  sur  les  parois  de 
l'ampoule,  avec  une  grande  diminution  du  volume  gazeux. 

.l'ai  riionncnr  de  présenter  à  l'Académie  mes  appareils  qui  ont  fourni  des 
■résultats  analogues  à  ceux  qui  oût  été  obtenus  par  Fillustre  maître  Mar- 
celin Bertlielot  par  la  voie  sèche,  quand  il  a  fait  passer  différents  carbures 
d'hydrogène  dans  dos  tubes  chauffés  au  rouge  vif. 

Il  est  évident  tpie  ce  nouvel  emploi  de  mon  eudiomètre-grisoumètre  per- 
mettra aux  chimistes  d'étudier  d'une  manière  exacte  et  facile  les  phéno- 
mènes de  dissociation  de  tous  les  carbures  d'hydrogène  gazeux  ou  des 
vapeurs  des  carbures  licpiides. 


MEMOIRES    PRESEIVTES. 

ÉLECTRICITÉ.  —  Siif /c  réglage  des  groupes  elecirogènes  ;  jtar  M .  J.-L.  IloiTix. 
Présent(''e  par  M.  II.  Léauté.  (  ilxtrait  par  l'Auteur.) 

I  )ans  le  cas  le  plus  général  où  il  s'agit  de  groupes  électrogènes  fournissant 
des  courants  alternatifs,  le  réglage  doit  porter  à  la  fois  sur  la  vitesse  et  sur 
la  tension.  On  dispose  à  cet  effet  de  deux  moyens  distincts  :  on  peut  agir 
sur  l'excilation  du  générateur  et  sur  l'admission  du  fluide  moteur.  On  a  été 
ainsi  conduit  à  distinguer  le  réglage  électinque  du  réglage  mécanique. 


SÉANCE   DU   9   JUIN    1908.  1201 

Mais  cette  dislinction  paraît  avoir  été  trop  complète  et  il  semble  bien 
qu'on  a  fini  par  voir  deux  problèmes  diOérenls  là  où  il  n'y  a,  en  réalité,  que 
deux  faces  différentes  d'un  même  problème  :  on  ne  saurait  en  effet  consi- 
dérer la  vitesse  et  la  tension  comme  deux  ii;randeurs  indépendantes,  et  il  est 
indispensable  de  prendre  en  considération  leurs  i^éactions  mutuelles.  Or 
cette  qucslion  n'a  jamais  été  envisagée.  Il  y  avail  donc  là  une  première 
lacune  à  combler. 

L'étude  des  conditions  de  stabilité  de  l'équilibre  qui  doit  exister  en 
régime  permanent  entre  le  couple  moteur  el  le  couple  résistant  nous  a  con- 
duit à  formuler  un  certain  nombre  de  tbéorèmes.  On  démontre  notamment 
cjue  :  si  l'on  su|)pose  que  la  tension  soit  maintenue  rigoureusement  constante 
quelle  que  soil  la  vitesse,  et  si  le  groupe  comprend  une  machine  à  pistons 
conduisant  une  dynamo  à  courant  continu,  il  est  théoriquement  impossible^ 
quelle  que  soit  la  nature  de  la  charge,  d'assurer  le  réglage  stable  de  la 
vitesse. 

Ij'équilihre  en  régime  permanent  redevient  stable  si  le  régulateur  peut 
admettre  une  zone  d'inaction. 

L'étude  du  réglage  mécanique  exige  l'établissement  préalable  de  la 
formule  qui  représente  le  couple  résistant  :  ta  plupart  des  auteurs  qui  se 
sont  occupés  de  la  question  ont  supposé  le  couple  résistant  indépendant  de 
la  vitesse.  Cette  hypothèse  n'est  pas  admissible  dans  le  cas  d'un  groupe 
électrogène.  Il  est  cependant  facile  d'établir  une  formule  suffisamment 
approchée  pour  les  besoins  de  la  pratique  industrielle.  Eu  introduisant 
cette  formule  dans  Técjuation  c[ui  permet  de  déterminer  la  loi  qui  régit  les 
variations  de  la  vitesse  pendant  la  correction  d'une  perturbation,  on  met  en 
évidence  le  rôle  (négligé  jusqu'à  ce  jour)  de  l'inertie  propre  des  différents 
moteurs  desservis  par  le  réseau. 

Dans  toutes  les  applications  du  réglage  indirect,  l'organe  chargé  d'effec- 
tuer la  correction  a  toujours  été  manonivré  avec  une  vitesse  constante.  Par 
contre,  lorsque  le  réglage  est  effectué  à  la  main,  l'homme,  régulateur  intel- 
ligent, agit  toujours  avec  une  vitesse  proportionnelle  à  l'écart  qu'il  s'agit  de 
corriger.  Il  est  possible  de  réaliser  des  régulateurs  automatiques  agissant  à 
vitesse  variable. 

Deux  cas  particulièrement  intéressants  méritent  de  retenir  l'attention  : 
le  premier  suppose  la  vitesse  de  mano3Uvre  proportionnelle  à  l'écart  de 
vitesse  et  le  second  la  suppose  proportionnelle  à  l'accélération. 

L'analyse  permet  d'établir  les  formules  qui  Joniienl  Técart  niaxiimun  Je  vitesse  el 
éventuellement   le   nombre   d'oscillations,    ainsi    que   la   puissance   que   doit    avoir   le 


,202  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

moteur  auxiliaire.  Ces   formules  peuvent  être  réduites  à   la  considération  des  quatre 

f;ran(leurs  ou  coefficients  ci-après  : 

Variation  de  la  cliarge; 

Valeur  de  la  cliarge  finale; 

Rapport  de  la  puissance  normale  du  groupe  à  son  énergie  cinétique; 

Durée  de  la  manouivre. 

Vassen'issemenl  du  molear  auxiliaire  poiincl,  lorsqu'il  est  convenable- 
ment réalisé,  de  ramener  Félude  du  réglage  indirect  au  cas  de  l'action 
directe.  Nos  formules  indiquent  la  puissance  qu'il  convient  de  donner  an 
moteur  auxiliaire  pour  obtenir  ce  résultat. 

Mais  en  pratique  il  est  souvent  difficile  d'obtenir  un  asservissement  parfait,  et 
l'organe  de  réglage  ne  suit  pas  toujours  instantanément  et  fidèlement  tous  les  dépl.i- 
ceinents  du  régulateur;  le  réglage  s'opère  alors  suivant  une  loi  complexe  et  le  moyen 
le  plus  simple  de  suivre  le  phénomène  consiste  à  employer  l'ingénieuse  représentation 
graphique  due  à  M.  Léauté. 

Un  régulateur  asservi  donne  l'orcémenl  une  vitesse  plus  faible  en  charge 
qu'à  vide.  Pour  ramener  la  vitesse  à  son  taux  normal,  on  emploie  des  coiri- 
potisaleurs,  (jui  sont  en  somme  des  correcteurs  de  l'action  des  régulateurs. 
La  méthode  graphique  de  M.  Léauté  se  prêle  également  bien  à  l'étude  de 
la  compensation.  l'^Uc  peut  enfin  être  généralisée  et  appliquée  à  l'étude  du 
réglage  de  la  tension  à  vitesse  constante.  Une  remarque  s'impose  toutefois  : 
on  sait  (jue  la  self-indtiction  joue  en  général  dans  les  phénomènes  élec- 
triques un  rôle  comparable  à  celui  de  l'inertie  en  cinématique.  (  )r  l'inerLie 
joue  dans  le  réglage  mécanique  un  rôle  utile,  car  elle  s'oppose  aux  variations 
brusques  de  la  vitesse  et  donne  au  régulateur  le  temps  d'agir,  tandis  que  la 
self-induction  joue  toujours  un  rôle  nuisible  dans  le  réglage  de  la  tension. 

La  compensation  des  régulateurs  de  tension  peut  s'obtenir  avec  la  plus 
grande  facilité  en  faisant  réagir  le  courant  principal  sur  le  tensimètre  :  on 
fait  ainsi  du  compoundage  èleclro-mécanique . 

Dans  la  plupart  des  centrales  électriques,  on  a  l'habitude  de  prévoir 
aulant  de  régulateurs  qu'il  y  a  de  groupes  :  on  ne  rencontre  que  très  excep- 
lionnellement  le  réglage  central  qui  permet  de  commander,  à  l'aide  d'un 
seul  régulateur,  l'ensemble  des  scrvo-moleurs  de  tous  les  groupes  en  ser- 
vice sur  un  même  réseau.  Celte  solution  est  cependant  plus  rationnelle  et 
plus  économique;  elle  permet  en  eflél  d'assnrei-  une  répartition  uniforme 
de  la  charge. 

Le  développement  des  distributions  éleclri(pies  a  posé  le  problème  du 
réglage  de  plusieurs  usines  desservant  un  même  réseau  et  distantes  parfois 


SÉANCE    DU    9   JUIN    1908.  12o3 

de  plusieurs  centaines  de  kilomètres  :  le  réglage  central  reste  applicable 
dans  ce  cas,  à  condition  d'employer  un  servo-moteur  électrique;  cet  appa- 
reil présente  en  outre  l'avantage  de  permettre  la  mise  automatique  en 
service  ou  hors  service  de  chaque  unité. 


CORRESPONDAIVCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

i"  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts.  Caisse  des 
recherches  scientifiques.  Année  1907  :  Rapport  annuel  adressé  au  Président 
de  la  République  française,  par  M.  Paul  Dislère. 

2°  Glossaire  allemand-français  des  tenues  d'Anatomie  et  de  Zoologie,  par 
M.  Raphaël  Blanchard.  (Présenté  par  M.  l*]dmond  Perrier.) 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.    —  Sur  le  développement   en   fraction  continue 
d'un  nombre  algébrique.  \ote  de  M.  Aunio,  transmise  par  M.  Jordan. 

Soit /(r,  y)  =  o  une  équation  algébrique  rendue  homogène,  irréduc- 
tible et  de  degré  k  dont  (  «„,  a^)  est  racine. 

Vax  réduisant  —  en  fraction  continue  on  aura 


a 


d'où 

L'équation  algébrique  qui   donnera   :-~—^,  dont   A,,^.,   est  la  valeur 
approchée,  sera  donc 

Mais  ces  coefficients  peuvent  s'écrire  autrement  en  tenant  compte  de  ce 
fait! que  t^t'  ttt^  sont  des  réduites  de  —  • 


I  204 


ACADEMIE    DES    SCIENCES 

l-^n  effet, 


0.'       «,  '' 


=<«>'/•(  ^..ïïi-^) 


(i  +  c'„); 


f.;,!-  /■(  — ,  I  )  =  o,  /"'(  — '  I  )  =  M  7^  o,   puisque  réquation  donnée  est  irré- 


iludilile,  £„  tend  vers  zéro  pour  n  =  ce. 
(  )r  on  a 


On  peut  donc  écrire 
Or  nous  savons  que  (') 


|«„_,Qil  =  !>,,y,'. 


X  étanl  compris  entre  ^  et  |  si  l'on  est  dans  le  domaine  réel  et  entre  j  et  ^  si 
l'on  est  dans  le  domaine  complexe. 
On  aura  donc 


M(.  +  s„)      '      "     <\AQIQ!,)\< 


I-)       M(i-t-£„) 


(«„--,)'■ 


On  aura  de  même 

I  \2/  a';,   ' 


<\f{QL,,QL^)\< 


et  par  suite 
1(5 


(«„_,)'•      '«„  +  , 


< 


/(QIQ!,) 


./•(Q;;+uQ-i) 


<    3'' 


Admettons  que  les  valeurs  successives  de  |^|  = 

I     /"(O"  0') 
ind(''nniiiient  avec  /?;  alors    /,À^"'  ,^" — - 

l'ou  aura 


a 


(«„-,)'-■'■'„. 


augmentent  toutes 


augmentera  aussi  indéfiuiuienl  et 


j/,._i       "«+1 


>|A„|         (lim|A„|  =  cc), 


(')  Al  RIO,  Essai  sur  la  ihéone  des  fractions  continues  (Journal  de  M.  Jordan, 
1902,  p.  4oo  et  427). 


SÉANCE    DU    9   JULN    1908.  I^o'i 

el  en  prenant  les  valeurs  approximatives 

A. 


■/.„  I' 


OU  plus  simplement 

!>■«+■  I  =  I>.J'-'-^"       {='.>o). 

Donc,  pour  ([u'un  nombre  dont  le  développement  en  fraction  conliinic 
renferme  des  quotients  incomplets  X„  augmentant  tous  indéfiniment  soil 
un  noml)re  algébrique  de  degré  k,  il  faut  que 

Ce  résultat  permet  de  démontrer  que  e  n'est  pas  un  nombre  algébriqu.'. 

car     ~    le  serait  également. 

(  )r  on  a 

e-  —  I  •    I    •    1    ■    I    • 


c-  H-  I  o  .) 

avec 


L'égalité  ci-dessus  ne  serait  satisfaite  que  pour  une  valeur  de  k  voisine 
(le  2;  or  '-f^  n'est  visiblement  pas  racine  d'une  équation  du  second  degré, 
car  le  développement  serait  périodique. 

Donc  ^—^  et  e  sont  transcendants  el  peuvent  seulement  être  qualifiés 

e-  -H  r 

de  r/uasi-e/iiac/ratiques,  si  l'on  accepte  une  classification  basée  sur  la  pro- 
priété ([ue  nous  venons  d'étai)lir. 


ÉLECïRicnÉ.  —  Sur  la  i^èritahle  cause  du  dédoublement  de  la  courbe  de  désac- 
tuation  des  conducteurs  rccom'crts  d'une  couche  diélectrique  et  radioacLwés 
avec  charge.  \ote  de  MM.  Ed.  Sarasi.v  et  Th.  Tommasi.xa. 

Poursuivant  nos  recherches  expérimentales  sur  la  cause  du  dédoublement 
de  la  courbe  de  désaclivation  que  donnent  les  conducteurs  recouverts  d'une 
couche  isolante,  radioactives  avec  charge  positive  ou  négative  ('),  nous 
avons  fait  de  nouvelles  expériences  qui  nous  en  donnent  l'Iulerprétation. 


(')   Coin[itt's  ceiidiis.  If)  août  hjdj. 


l2o6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

La  concomitance,  dans  le  phénomène  du  dédoublement  de  la  courbe  de  désactiva- 
lion,  de  deux  ellets,  celui  de  la  conveclion  électrique  et  celui  de  l'ionisation  par  le 
rayonnement  radioactif,  étant  très  probable,  nous  avons  ctu  utile  de  nous  en  assurer 
en  séparant  les  deu\  actions.  Au  lieu  de  radioactiver  la  spirale  métallique  rigide 
recouverte  de  caoutchouc  (')  dans  l'enceinte  close  contenant  Témanalion  du  sel  de 
radium,  nous  l'avons  simplement  maintenue  en  charge  au  potentiel  de  3ooo  volts  dans 
l'air  libre.  Pendant  ce  même  temps  nous  soumettions,  sans  cliaige,  à  l'action  du  radium, 
siv  bouts  de  lil  métallique  terminés  en  crochet  pour  facile  suspension.  Nous  avons 
simplifié  l'appareil  de  dispersion  d'EIsler  et  Geitel,  en  ne  conservant  que  la  base  du 
récipient,  sui-  laquelle  on  plaçait  la  spirale;  à  l'intérieur  de  celle-ci  on  suspendait 
les  six  fils  métalliques  radioactives.  Puis  on  commençait  immédiatement  les  séries  de 
lectures  des  décharges. 

Le  résultat  obtenu  par  ce  dispositif  a  été  peu  régulier,  mais  suffisant  pour  nous 
assurer  de  l'existence  des  deux  actions  concomitantes.  Kn  outre  le  fait  qu'ici  la 
charge  absoibée  par  le  diélectri(|ue  était  très  faible  confiirnait  notre  première  expli- 
cation que  la  pénétration  de  la  charge,  pendant  l'activation,  dans  le  diélectrique,  devait 
être  favorisée  par  son  ionisation  interne  due  au  rayonnement  radioactif  du  sel  de 
ladium  dans  l'enceinte  close. 

Pour  mieux  établir  ce  fait,  nous  avons  augmenté  l'action  de  la  charge  en  donnant  à 
la  spirale,  placée  sur  l'appareil  de  dispersion  et  isolée  sur  paraffine,  une  charge  con- 
stante de  3ooo  volts,  en  la  reliant  à  l'un  des  pôles  d'une  pile,  l'autre  étant  au  sol. 

Dans  ces  conditions,  dès  qu'on  accrochait  à  l'intérieur  de  la  spirale  les  fils  radio- 
actives, immédiatement  l'électroscope  se  chargeait  de  même  signe,  tandis  iju'il  se 
déchargeait  si  on  lui  donnait  une  charge  de  signe  contraire  é'i  celui  de  la  spirale. 

Cela  montre  que  le  rayonnement  radioactif  ionise  autant  Tair  qui  se 
trouve  entre  la  spirale  et  le  cylindre  disperseur  de  rélectioscope  que  le 
caoutcliouc,  chose  connue;  inais  cela  semblerait  montrer  en  outre  que 
l'ionisation  n'est  pas  uniquement  une  production  d'ions  positifs  et  néga- 
tifs, qu'il  y  a  là  formation  de  chaînes  conductrices  moléculaires,  analogues 
aux  chaînes  de  limailles.  En  effet,  la  désagrégation  atomique  de  radioacti- 
vité doit  fournir  de  l'énergie  électrique  libre  qui  est  transportée  ou  qui 
transporte  lémanalion.  Celle-ci,  en  rencontrant  dans  sa  diffusion  les  molé- 
cules du  diélectrique,  leur  apporte  les  charges  qui,  les  polarisant  par 
Inducnce,  les  fait  adhérer,  formant  ainsi  des  alignements,  vrais  ponts  con- 
ducteurs, sur  lesquels  la  charge  s'étale  depuis  la  spirale  jusqu'à  la  capacité 
de  l'électroscope  (|ui  eu  reçoit  un  flux  continu. 

Ensuite,  par  une  nouvelle  modification  du  dispositif,  nous  sommes  par- 
venus à  mettre  en  évidence  l'absorption  par  les  diélectriques  de  la  charge 
qui  leur  a  été  donnée  pendant  leur  activatiou. 

(')   /.oc.  cit. 


SÉANCE    DU   9    JUIN    1908.  1 207 

Nous  avons  f;iil  conslriiire  un  cylindre  métallif|ue  avec  tige,  identi(|ue  au  cylindre 
disperseiir  de  l'électroscope,  pouvant  être  fixé  à  la  place  de  ce  deinier.  Ce  nouveau 
cylindre  fut  recouvert  d'une  couche  de  paraffine  de  o'"'",5  d'épaisseur,  puis  soumis 
lui-même  à  l'activation  avec  charge.  On  le  suspendait  par  sa  tige  au  centre  du  cou- 
vercle du  récipient  contenant  le  sel  de  radium,  par  une  borne  isolée  dans  un  bouchon 
de  paraffine  et  reliée  à  la  pile.  Il  faut  avoir  soin  (jue  le  récipient  ne  soit  pas  isolé,  car 
autrement  h;  phénomène  n'a  pas  lieu.  Le  rayonnement  ionise  rapidement,  comme  on 
sait,  le  bouchon  de  paraffine;  alors  la  charge  sétale  sur  le  récipient  et  le  corps  à 
radioactiver  n'en  reçoit  plus  aucune  trace. 

L'activation  avec  charge  positive  étant  très  lente,  on  la  prolongeait  pendant  0  heures. 
Après  ce  laps  de  temps  on  relirait  rapidement  le  cylindre  paraffiné  activé  et  on  le 
fixait  sur  l'électroscope  qui  manifestait,  comme'  dans  l'expérience  précédente,  une 
charge  croissante  de  mvine  signe.  On  le  déchargeait  partiellement,  ramenant  les 
feuilles  d'aluminium,  par  exemple,  à  moins  de  onze  divisions  de  chaque  côté;  on  les 
laissait  atteindre  ce  chiiTre  correspondant  à  un  potentiel  de  184""'"*, 4  et  Ton  faisait 
deux  lectures  à  i  minute  de  dislance  l'une  de  l'aiilre.  A  la  deuxième  minute,  le  polen- 
tiel  était  monté  à  234'°''%  3;  dilTérence  en  plus  49''°'"'i9-  Donc  la  charge  du  cylindre 
paraffiné,  si  elle  est  de  même  signe  (jue  celle  avec  laquelle  il  a  été  activé,  s'accroît  au 
lieu  de  diminuer,  comme  c'est  le  cas  pour  un  cvlindre  métallique  nu.  On  a  des  séries 
comme  celle-ci  : 


3''43'".    S'' ',7"'.     :i''.Jo'".    3i'56"'.     3''J9-.     ',*'5"'.    4''7»3.j\    4i'i3"'3o-.  V'^^So". 
Ghar<^eS     en     )  """^  'tola  volls  toIIs  voU>  toIIs  toIIs  toUs  voUs  voll*  volts 

2  minutes. 


1  volts  volts  volts  TOIIS  volts  VoltS  TOltS  VoltS  VOltS  VOltS  VoltS 

[  49i9     46,2     4t|6     '^8,9     38,5     37,1     3."),  8     34,9       33,  i       3 1,0     ...      i5,8 


L'activation  avec  charge  négative  étant  plus  rapide,  avec  une  durée  de  45  minutes 
seulement,  on  a  eu  les  séries  de  charges  négatives  suivantes  : 

Temps....     '4''32".    4''35"'3û".     4'- 38™.    4''4i-.     ',"i>'".    4i'48"'.    4'' 58".      5S"'.       ...       S'^Sa"'. 
Pliarfrps     pn     1  JoWi'  volts  volts  volts  M>Its  volts  Volts  volt-  volts 

?  62,0       56,4       35,6     5o,8     48,8     46,7     38, q     36,7     ...      .6,8 

1  minute*.   )  !)>■'/  >»  >/ 

Dans  les  deux  cas,  en  changeant  de  signe  la  charge  de  l'électroscope,  on  a,  pour  les 
décharges,  des  séries  analogues  iiue,  pour  abréger,  nous  ne  donnons  pas  ici  ('). 
Le  cylindre  paraffiné  activé  sans  charge  ne  piodnit  pas  l'effet  ci-dessus. 

On  voit  que  les  réstiltats  acluels  conlifnienl  le  fait,  signalé  par  nous 
dès  le  début  de  nos  recherches,  que  raclivation  et  la  désactivation  sont 
beaucoup  plus  lentes  lorsque  la  charge  utilisée  est  positive.  L'absorption, 


(')  Nous  tenons  à  rapprocher  cette  expérience  de  celle  décrite  par  M.  H.  Becquerel 
dans  sa  Communication  du  18  mai  1903  à  l'Académie  {Comptes  rendus,  t.  CXXXM, 
p.  1173). 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  23.)  l5p 


I'2o8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

puis  raulo-émission  de  la  charge  que  nous  venons  de  décrire  sont  certaine- 
ment, une  fonction  directe  de  la  radioaclivitê.  l'.llcs  sont  la  véritable  cause 
du  dédoublement  do  la  courbe  de  désactivation. 


PHYSIQl'E.  —  Sur  le  signe  du  dicliroisine.  c'iectn^ue  et  du  dichroisme  magné- 
tique. Note  de  M.  Georges  Meslijj,  transmise  par  M.  Mascart. 

J'ai  montré  aniériourement  que  le  signe  du  dichroisme  magnétique  d'une 
li<jueur  mixte  était  donné  parle  signe  de  l'expression  (ji,  —  n,)('Si—  Xj),  dans 
laquelle  ti/  et  «,  désignent  les  indices  du  liquide  el  du  solide  et  où  N/  et  N^ 
leprésentcnt  des  coefficients  relatifs,  l'un  au  liquide,  l'autre  au  solide;  je 
n'avais  pas  encore  spécifié  la  signification  de  ces  coefficients,  qui  se  rattachent 
aux  propriétés  magnétiques  d'une  façon  qu'il  y  a  lieu  de  préciser;  mais, 
pour  ne  pas  faire  d'hypothèses  inutiles,  on  pouvait,  dès  le  début  de  cette 
étude,  considérer  \/  et  \^  comme  des  numéros  d'ordre  et  le  résultat  précé- 
dent pouvait  s'exprimer  sous  une  autre  forme  équivalente  qui  est  la  suivante: 
Il  est  possible  de  former  avec  tous  les  liquides  et  les  solides  un  Tableau  et  de 
ranger  ces  corps  dans  un  ordre  tel  que  l'association  d'un  solide  et  d'un 
liquide  donnera  une  liqueur  dont  le  dichroisme  sera  positif  ou  négatif  sui- 
vant que  le  solide  suivra  ou  précédera  le  liquide,  pourvu,  en  même  temps, 
que  son  indice  soit  supérieur  à  l'indice  du  liquide,  la  règle  étant  appliquée 
en  sens  inverse  si  le  solide  est  moins  réfringent  que  le  liquide. 

Comme,  d'autre  part,  dans  le  classement  que  j'ai  donné,  les  solides  et  les 
liquides  sont  entremêlés,  il  en  résulte  que,  si  l'on  considère  un  corps  solide 
successivement  associé  aux  différents  liquides,  le  signe  du  dichroisme  chan- 
gera, non  seulement  lorsque  l'indice  du  liquide  passera  par  une  valeur 
convenable,  mais  aussi  lorsque  le  numéro  d"ordre  du  liquide  prendra  une 
valeur  déterminée. 

M.  Chaudier,  dont  les  études  sur  le  dichroisme  électrique  viennent  d'être 
récemment  publiées,  a  montré  que  la  loi  des  indices  s'appliquait  aussi  à  ce 
phénomène;  nuiis,  en  considérant  un  solide  associé  à  diflërents  liquides,  le 
seul  changement  de  signe  observé  correspondait  au  cas  où  le  binôme  «/—«s 
changeait  lui-même  de  signe;  toutefois,  cela  ne  signifie  nullement  que  le 
piiénomène  soit  soumis  à  la  seule  loi  de  l'indice,  car  des  liqueurs  pour 
les(pielles  la  dillcrence  des  indices  gardait  le  même  signe  présentaient  soit 
le  dichroisme  positif,  soit  le  dichroisme  négatif,  suivant  le  groupement  réa- 
lisé; ce  résultat  montre  seulement  (pie  le  sens  du  phénomène  ne  peut  être 


SÉANCE    DU   9   JUIN     1908.  1 209 

prévu  par  le  seul  signe  de  ni—n,\  et  d'ailleurs,  s'il  est  encore  donné  par  le 
signe  d'une  expression  telle  que  (ni  —  n,)  (iN,  — N',),  le  second  facteur,  tout 
en  ayant  pour  chaque  groupement  un  signe  particulier  (tantôt  positif, 
tantôt  négatif),  n'a  pas  changé  de  signe  dans  l'étendue  des  expériences 
de  M.  Chaudier  lorsqu'on  associe  un  solide  à  différents  liquides. 

Il  en  résulte  évidemment  qu'on  pourra  réaliser  pour  le  dichroïsme  élec- 
trique un  classemenl  analogue  à  celui  (|U(,'  j'ai  obtenu  pour  le  dichroïsme 
magnétique.  Il  suffira  en  cllet  d'appliquer  les  règles  que  j'ai  données  précé- 
demment {Revue  générale  des  Sciences,  i5  juin  1907)  :  de  diviser  le  signe  du 
dicliroïsnie  par  le  signe  du  binôme  n/  —  n,  de  façon  à  obtenir  le  signe  du 
second  facteur  î\^—  iN[.,  puis  de  partager,  suivant  que  leur  numéro  d'ordre 
sera  inférieur  ou  supérieur  à  celui  des  liquides,  les  solides  en  deux  groupes 
entre  lesquels  on  intercalera  l'ensemble  des  liquides. 

M.  Chaudier  a  été  amené  en  effet  à  introduire  un  facteur  supplémentaire 
correspondant  à  N^  —  Nj  et  il  a  même  recherché  la  signification  de  ces  coef- 
ficients qu'il  désigne  par  n,.  el  n,,,  en  remarquant  qu'ils  sont  relatifs  à  une 
propriété  que  la  liqueur  présente  à  deux  degrés  différents  suivant  le  chamj) 
et  suivant  la  normale  au  champ,  à  cause  de  la  structure  particulière  que  lui 
a  donnée  ce  champ;  il  a  même  tenté  de  préciser  cette  différence  de  valeur 
en  la  représentant  comme  la  différence  des  indices  efficaces  du  cristal  sui- 
vant le  champ  et  suivant  la  perpendiculaire. 

Il  suffit  d'ailleurs  de  dire  que  ce  sont  là  deux  coefficients  dont  la  diffé- 
rence est  liée  à  l'anisotropie  de  la  liqueur  et  qui  dépend,  comme  l'indique 
l'expérience,  de  l'anisotropie  des  cristaux,  de  façon  a  s'annuler  avec  elle. 

Cette  interprétation  (signification  de  /?,,  —  n^)  n'exclut  nullement  celle 
que  j'ai  donnée  antérieurement  (signification  de  N^  —  Nj,  où  IX  est  une  fonc- 
tion des  constantes  magnétiques  du  constituant,  liquide  ou  solide  aniso- 
trope);  elle  lui  est  mêuie  intimement  liée  si  l'aniiulalwn  du  terme  N/—  iNj, 
enlraine  une  variation  de  position  du  cristal,  de  façon  à  permuter  ses  deux 
directions  principales  (|ui  s'orientent  suiv;uit  les  lignes  de  symétrie  du 
champ;  car  cette  transformation  change  le  signe  du  binôme  n,,— n^  par 
permutation  des  deux  termes  qui  le  composent.  Or  un  tel  changement 
d'orientation  s'explique  aisément. 

ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  l'étincelle  de  self -induction.  Note  de  M.  A.\dré  Léauté. 

présentée  par  M.  Becquerel. 

Pour  étudier  le  courant  de  décharge  d'un  condensateur  à  travers  une  self- 
induction,  M.  Hemsalech  a  examiné,  en  la  photographiant  sur  une  pellicule 


I2IO  ACADEMIE    DES   SCIENCES. 

mobile  ou  en  la  soufflanl  au  moyen  d'un  courant  d'air,  l'étincelle  produite 
|)ar  une  coupure  intercalée  dans  le  circuit;  il  a  ainsi  vu  apparaître  dans 
chaque  oscillation  d'une  même  étincelle  un  certain  nombre  de  stries  égale- 
ment éloignées  l'une  de  l'autre  (').  MM.  Battelli  et  Magri  ont  récemment 
contesté  que  ces  stries  fussent  équidistantes,  et  ils  les  ont  attribuées  à  des 
expulsions  irrégulières  de  vapeur  métallique  provenant  des  électrodes  (-). 
Je  me  suis  proposé  de  rechercher  quelle  est  la  véritable  cause  de  ces  stries. 
La  bobine  de  self-induction  intercalée  dans  le  circuit  de  décharge  parait 
jouer  seule  un  rôle  dans  la  production  du  phénomène.  C'est  ainsi  que 
M.  Hemsalech  (')  a  vu  paraître  les  stries  en  se  servant  d'une  bobine  longue 
à  deux  couches  de  fil,  tandis  qu'on  n'en  aperçoit  pas  si  l'on  emploie  une 
bobine  très  plate,  portant  vingt-cinq  couches  superposées.  Or  il  m'a  suffi, 
pour  produire  les  stries  avec  cette  bobine  plate,  qui  par  elle-mèuie  ne  les 
donne  pas,  de  placer  entre  ses  extrémités  un  condensateur  en  dérivation. 

La  self-indiiclion  insérée  dans  le  cliciiit  lie  décliarge  d'un  condensateur  G  est  cûn- 
slituée  par  une  bobine  plaie  M\,  portant  vingt-cinq  couches  de  fil  et  vingt-cinq 
spires  par  couche.  On  établit  entre  les  extiémilés  M  et  N  de  la  self  une  dérivation 
comprenant  une  résistance  /■  et  une  capacité  c,  égale  au  tiers  environ  de  celle  de  C. 

On  observe  l'étincelle  an  moyen  de  l'élégante  méthode  du  courant  d'air,  perfec- 
tionnée par  M.  Hemsalech,  et  l'ou  constate  que  les  stries  apparaissent  et  disparaissent, 
selon  que  l'on  établit  ou  supprime  la  déri\atiùn  iM/cN.  Le  phénomène  subsiste  si 
la  dérivation  M/cN  aboutit,  non  à  l'extrémité  de  la  self,  mais  à  son  milieu  par 
exemple. 

Si  l'on  suljslitue  à  la  bobine  plate  MN  une  bobine  longue  M'N'  à  deux  couches 
(celle  que  j'ai  employée  avait  i?,'^  tours  par  couche),  dont  la  self-induction  est  com- 
parable à  celle  de  MN,  les  stries  signalées  par  M.  Hemsalech  sont  visibles  avant  ipie 
la  dérivation  soit  établie,  et  elles  se  divisent  elles-mêmes  en  stries  secondaires  quand 
on  ferme  le  circuit  iM'/ciV'. 

Cette  expérience  m'a  fait  penser  que  l'existence  des  stries  dans  les  oscil- 
lations était  due  à  la  capacité  que  présentent  deux  couches  consécutives 
iriuie  bobine  de  self-induction. 

Dans  cet  ordre  d'idées,  j'ai  réalisé  l'expérience  suivante.  Une  plaque  P,  rectanyn- 
laire,  en  verre,  est  recouverte  de  papier  d'étain  sur  chacune  de  ses  faces,  i  et  2;  ces 
deux  feuilles  de  papier  d'étain  sont  isolées  l'une  de  l'autre.  Aux  quatre  coins  A,  B,  C,  D 
sont  montées  quatre  bornes,  dont  deux,  A  et  C,  sont  reliées  au  papier  d'étain  de  la 
face  I  et  les  deux  autie-,  B  et  D,  à  celui  de  la  face  2.  Le  courant  de  décharire  du  con- 


(  ')  HKMSiLKr.ii.  Compter  renihis.  t.  CXLIV,  1907,  p.  741. 

{-)  BArrr:i.Li  e  Mai;ri,  Atli  l{.  Ace.  (Ici  Lincei,  t.  \M,  1907,  p.  12. 

( ')  Hkmsalecii,  Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  1908,  p.  logS. 


SÉANCE    DU   9   JUIN    1908.  12  1 I 

densaleui-  parcoiiri  la  face  1  suivant  la  diagonale  AC  ;  puis  il  traverse  la  bobine 
plaie  M\  déjà  décrite,  qui  par  elle-même  ne  donne  pas  de  stries,  et  revient  au  con- 
densateur en  parcourant  la  face  2  suivant  la  diagonale  BD.  Dans  ces  conditions,  si 
l'on  observe  l'é'tincelle  à  la  coupure,  on  voit  des  stries  très  nettes  dans  chaque  oscil- 
lation. 

Ov,  dans  une  Imbine,  deux  couches  consécutives  de  fil,  séparées  par  leur 
isolant,  jouent  le  inciiic  rôle  que  les  deux  feuilles  de  papier  d'étain  séparées 
par  la  plaque  en  verre.  Toutefois,  pour  que  cette  assimilation  soit  légitime, 
il  faut  qu'il  existe  entre  les  deux  couches  une  grande  différence  de  potentiel. 
Ceci  sera  réalisé,  à  l'une  des  extrémités  de  la  bobine,  d'autant  mieux  que 
cette  dernière  sera  plus  longue  et  portera  moins  de  couches;  c'est  pourquoi 
une  bobine  plate  ayant  un  grand  nombre  de  couches  ne  donne  pas  de  stries. 
Pour  qu'une  bobine  donne  naissance  à  des  stries  visibles,  il  suffit  donc  : 

1°  Qu'elle  ait  une  self  assez  grande  ; 

■2°  Qu'à  une  de  ses  extrémités  il  existe  entre  deux  couches  de  fil  consé- 
cutives une  grande  différence  de  potentiel. 

l'our  justifier  celle  manière  de  voir,  j'ai  fait  l'expérience  que  voici  : 
Le  circuit  de  décharge  du  condensateur  comprend,  en  outre  de  la  bobine  plate  MN 
déjà  décrite,  deux  couches  P  et  Q  d'une  bobine  /ii/i  de  douze  couches  à  i5o  tours  par 
couche;  P  el  O  présentent  une  self  totale  sensiblement  nulle.  Si,  dans  le  circuit, 
MN  est  comprise  entre  P  et  Q,  les  stries  se  montrent  avec  une  grande  netteté  lorsque  P 
et  Q  sont  deux  couches  contigués  dans  in/i,  et  elles  deviennent  d'autant  plus  faibles 
que  P  et  (^  comprennent  entre  elles  un  plus  giaïul  nombre  de  spires  inactives.  Au 
contraire,  si  dan^  le  circuit  P  et  Q  sont  toutes  deux  du  même  côté  de  la  bobine  MN, 
il  n'y  a  pas  de  stries. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  la  cause  essentielle  des  stries  observées 
pour  la  première  fois  par  M.  Ilemsalech  est  Fexistence  de  deux  circuits  en 
parallèle,  que  peut  parcourir  le  courant  de  décharge  du  condensateur,  et 
dont  l'un  comprend  toute  la  bobine  de  self-induction,  tandis  que  l'autre  se 
ferme  près  de  l'une  des  extrémités  de  cette  bobine  par  un  eflet  de  capacité. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  ~  Désliydralations  ccUalYli(jues  (les  composés  organiques. 
Note  de  M.  J.-B.  Senderens,  présentée  par  M.  G.  Lemoine. 

Beaucoup  de  catalyseurs  sont  capables  d'etlectuer  ces  déshydratations; 
je  citerai  notamment  la  silice  précipitée  du  silicate  de  sodium,  les  phosphates 
bi  et  tricalcique,  le  phosphate  et  le  pyrophosphate  de  magnésie,  le  plios 


I2I2  ACADEMIE    DES   SCIENCES. 

phale  d'alumine,  le  silicate  d'alumine,  le  sulfate  d'alumine.  C'est  l'alumine 
nrécipiléo  et  rendue  anhydre  par  une  dessiccation  au-dessous  du  rouge  qui 
a  donné  les  meilleurs  résultats.  Ainsi  que  je  l'ai  publié  ('),  l'alumine  forte- 
ment calcinée  est  un  mauvais  catalyseur,  et  cela  paraît  tenir  à  l'impossibilité, 
pour  une  alumine  chauffée  de  la  sorte,  de  former  des  hydrates  temporaires  (  -  ) 
tandis  qu'au  contraire  l'alumine  précipitée  et  desséchée  à  une  chaleur  modérée 
donne  lieu  facilement  à  la  formation  de  ces  hydrates.  C'est  avec  cette  der- 
nière alumine  qu'ont  été  obtenus  les  résultats  suivants. 

Oxyde  iTcthylc.  —  Par  la  chaleur  seule,  j'ai  constaté  que  les  vapeurs  d'o\vde 
d'élliyle  ne  donnent  pas,  à  450",  la  moindre  trace  de  décomposition.  En  les  faii^ant 
passer  sur  de  l'alumine  étalée  dans  un  tube,  on  observe  un  peu  au-dessous  de  200°,  un 
faible  dégagement  gazeux  qui  devient  abondant  au  voisinage  de  3oo".  C'est  un  excel- 
lent mode  de  préparation  de  l'éthylèiie,  répondant  à  léqualion 

Acidt'  acélujue.  —  Je  l'ai  chaulTé  seul  à  l'état  de  vapeur,  dans  un  tube,  jusqu'à  4tio" 
sans  le  décomposer.  Avec  lalumine,  il  se  produit,  dès  35o°,  du  gaz  qui  renferme  90 
pour  100  de  CO',  et  en  même  temps  on  recueille  de  l'acétone  à  peu  près  pure.  <  >n  a 
donc,  par  déshydratation  externe  entre  2"">'  : 


CH^-GO-^OIH 
GH'— GCt-IOH 


— 112  0  -1-  CO^  -J-  CH^  —  eu  —  GIP 


Il  se  produit  en  même  temps  une  petite  quantité  de  CO,  de  CJW'  et  de  phorone,  pro- 
venant de  l'acétone  (|ui,  en  présence  de  l'alumine  commence  à  se  détruire  à  partir 
de  35o°. 

Acide  propidnique.  —  On  a  une  réaction  analogue  à  celle  de  l'acide  acétique  : 
dégagement  de  CO-  et  formation  de  diélhylcétone,  avec  une  petite  quantité  de  pro- 
duits de  destruction. 

Acétate  d'élhyle.  —  La  chaleur  est  sans  action  sur  cet  élher  à  430°,  tandis  que 
l'alumine  le  décompose  rapidement  dès  35o"  d'après  l'équation 

2GH'C0.0C-^H'=IP0-|-îCMI--i-C()--{-ClP— CO-CII\ 

Oxalate  d'élhyle.  —  Cet  élher  commence  à  être  décomposé  par  la  chaleur  seule 
à  '|00",  mais  à  38o°  il  ne  manifeste  pas  de  trace  de  décomposition.  Avec  l'alumine  on  a, 
à  360",  un  dégagement   gazeux    très  abondant,  et   tout  l'élher   se    transforme   d'après 


f  '  )   Comptes  rendus,  -xo  jainier  1908,  p.  ia5,  et  Bull.  Soc.  chiiii..  10  février  1908, 

P-  '97- 

['\  /Intl.  .Soc.  c/iini.,  20  mai  1908,  p.  .'>64- 


SÉANCE    DU   9   JUIA'    1908.  It>.l3 

l'équation 

1  =H-0  +  C02-t-C04-2C=H». 

L'alumine  précipitée  n'est  pas  seulement  un  catalyseur  déshydratant, 
mais  elle  est  encore  capable  d'enlever  i'""'  d'hydracide.  C'est  ainsi  qu'à 
partir  de  200°  le  chlorure  d'isobutyle  donne  du  H  Cl  et  de  l'isobutylène;  le 
chlorure  de  propyle,  du  propylène;  le  chlorure  d'èlhylène  à  35o°  perd  une 
seule  molécule  de  H  Cl  et  fournit  l'éthylène  chloré  CH-  =  CHCl. 

Lorsque  l'action  catalyticjue  de  l'alumine  s'exerce  à  une  température  infé- 
rieure à  celle  de  l'ébullition  du  corps  soumis  à  cette  action,  on  peut  simple- 
ment mêler  l'alumine  avec  ce  corps  solide  ou  liquide  dans  un  ballon  et 
chauffer  le  mélange.  C'est  ainsi  qu'un  mélange  de  glycérine  el  d'alumine  a 
donné,  par  une  très  faible  chauffe,  une  production  régulière  d'acroléine 
avec  un  résidu  de  polyglycérines.  Dans  les  mêmes  conditions,  ï acide  oxa- 
lique a  été  totalement  transformé  en  eau,  oxyde  de  carbone  et  gaz  carbo- 
nique. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Action  du  nitrate  d'argent  sur  l'acide  chloroaurique  et 
préparation  de  l'or  fulminant.  Note  de  M.  Jules  Jacobse\,  présentée 
par  M.  D.  Cernez. 

Les  travaux  relatifs  à  la  question  de  l'or  fulminant  n'ont  jusqu'ici  con- 
duit qu'à  des  produits  dont  l'analyse  laisse  beaucoup  à  désirer;  par  une 
méthode  nouvelle,  je  suis,  au  contraire,  arrivé  à  préparer  quantitativement 
deux  composés  mieux  définis,  fournissant  à  l'analyse  des  résultats  assez 
nets,  et  différant  d'ailleurs  de  ceux  qui  ont  été  décrits  précédemment.  Ils 
me  paraissent  appartenir  à  la  classe  des  aminés  métalliques  et  répondre 
respectivement  aux  formules  développées  suivantes  : 

Au(OH)^MP         et         Aii(OH)-— NH— Au{OIl)^ 

Action  du  nitrate  d'argent  sur  l'acide  cliloroaurique.  —  En  versant,  dans  une 
solution  d'acide  chloroaurique,  du  nitrate  d'argent,  on  obtient  un  précipité  brun  clair 
se  déposant  facilement  el  renfermant  tout  l'or  et  tout  le  chlore  introduits,  unis  d'ail- 
leurs à  de  l'argent;  la  réaction  peut  se  formuler 

AuCl'HCl-H4AgN03-+-3H20  =  AuiOH)',4AgCl-f-4i\0'H. 

En  ell'et,  là  où,  d'après  celte  formule,  j'aurais  dû  recueillir  os, 0873  du  précipité,  j'en 
ai  obtenu  08,5872;  les  dosages  ont  donné  :  Au,  23,96;  Ag,  52,5o;  Cl,  17,19  ^^  (OH) 


I2l4  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

par  différence,  6.36:  la  théorie  exigerait,  pour  la  formule  iiuliquée  :  Au,  24,0; 
Ag,  52,54:  Cl,  17,24  el  (OH),  6,08;  enfin,  le  titrage  de  l'acide  nitrique  mis  en  liberté 
a  nécessité  7"^"'',  3  d'une  solution  de  potasse  alors  que,  tliéoriquement,  il  en  eût  fallu 
7""',  106. 

L'acide  chloroaurique  fut  préparé  en  traitant  de  Tor  pur.  en  suspension  dans  de 
l'acide  clilorhydrique,  par  du  chlore.  En  évaporant,  on  obtient  l'acide  chloroaurique 
cristallisant  avec  3"'°'  d'eau. 

Action  de  l'ammoniaque  sur  le  précipité  c/iloroaiiroarg-e/itique  Au(0H)',4AgCl. 
—  Si  l'on  traite  le  précipité  dont  il  vient  d'être  question  par  l'ammoniaque,  on  dissout 
le  chlorure  d'argent  el   il    reste    un  précipité  floconneux  jaune  qui  est  l'or  fulminant. 

En  acidulant  la  solution  ammoniacale,  on  reprécipite  le  chlorure  d'argent  totale- 
ment (trouvé  o",4o66  dans  un  essai  qui  eût  dû  fournir  05,4070). 

L'or  fulminant  produit  possède  un  pouvoir  explosif  considérable.  Lavé  à 
Teau  ammoniacale,  puis  à  Teau,  l'alcool  et  l'éther;  desséché  à  basse  tempé- 
rature, il  explose  violemment  quand  on  le  touche  avec  la  pointe  d'un  canif. 
M  est  plus  stable  quand  il  est  plus  humide;  en  plaçant  alors  un  grain  d'or 
fulminant  dans  le  fond  d'un  creuset,  on  peut  le  chauffer  doucement;  la 
masse  devient  brune,  puis  noire  et  finalement  explose.  Le  sens  de  l'explo- 
sion se  fait  de  haut  en  bas  :  on  place,  dans  un  vase  de  Boiième,  un  grain 
d'or  fulminant;  on  le  touche  au  moyen  d'un  fil  de  platine  chauffé,  l'explo- 
sion se  produit,  le  fond  du  vase  est  pulvérisé  tandis  que  la  partie  supérieure 
reste  intacte. 

L'or  fulminant  ainsi  obtenu  est  une  auriamine  qui  renferme  i*'  d'or  et 
1  "  d'azote;  la  réaction  est  sans  daute  la  suivante  : 

Au(OH)'-t-Nll»=  Au(OH)'NH-         ou         [Au.\,2H'0]  +  H'^O. 

En  analysant  cet  or  fulminant,  on  y  a  trouvé  :  Au,  77,^)9  et  N,  0,696;  la 
formule  voudrait  :  79,77  et  5,689. 

Action  de  la  potasse  sur  V auriamine .  —  Si  l'on  veut  doser  l'azote  dans 
l'auriamine  en  faisant  bouillir  cette  dernière  avec  la  potasse,  on  constate 
que  la  moitié  seulement  de  l'azote  s'échappe  sous  forme  de  >»H^  et  il  reste, 
dans  le  ballon,  un  produit  floconneux  brun  noir  qui  est  un  autre  composé 
fulminant  possédant  un  pouvoir  explosif  bien  plus  grand  encore. 

L'analyse  a  indiqué,  dans  ce  composé,  80,  )8  d'or  et  3,7^  d'azote.  Ce 
pourrait  être  une  biaui  iamine  et  la  réaction  serait  la  suivante  : 

2Au(OH)2NH2-NH'=:'^"^NH      ; 
cè  composé  renferme  82,6  Au  et  2,9^  N. 


SÉANCE    DU    9   JUIN    1908.  121 5 

CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Sur  la  séparation  de  l'ammoniaque  el  des  aminés 
au  moyen  de  l'alcool  absolu  bouillant.  Note  de  M.  Jean  Bertheaoie, 
présentée  par  M.  Guignard. 

La  mélliode  consistant  à  traiter  les  chlorhydrates  d'aminés  par  l'alcool 
absolu  bouillant  a  été  critiquée  à  maintes  reprises,  en  particulier  par 
M.  Jarry  (')  etpar  MM.  Brochet  et  Cambier  C);  mais,  faute  de  procédé 
analytique,  aucune  détermination  précise  n'a  été  faite,  permettant  d'éva- 
luer numériquement  la  valeur  do  cette  méthode. 

J'ai  essayé  de  trancher  la  question  en  déterminant  la  solubilité,  dans 
l'alcool  absolu,  du  chlorhydrate  de  monométhylamine,  du  chlorhydrate 
d'ammoniaque  et  de  leur  mélange. 

Le  chlorhydrate  de  monométhylamine  employé  avait  été  préparé  par 
l'acétamido  brome  et  purifié  d'ammonia(iue  par  l'oxyde  jaune  de  mer- 
cure ('). 

Pour  la  détermination  des  solubilités  dans  l'alcool  absolu  bouillant,  j'ai 
utilisé,  pour  opérer  les  prises  d'essai  toujours  délicates,  une  disposition  spé- 
ciale (''). 

La  détermination  de  la  quantité  de  sels  dissous  a  été  faite  par  évapora- 
tion  des  solutions  et  dessiccation  à  1 10"  pour  le  chlorhydrate  d'ammoniaque 
et  le  chlorhydrate  de  monométhylamine  isolés.  Elle  a  été  vérifiée  par  le 
dosage  des  bases.  Pour  la  détermination  du  mélange  des  deux  sels,  je  me 
suis  servi  du  procédé  d'analyse  donné  par  M.  François  Ç"),  après  en  avoir 
vérifié  l'absolue  exactitude  sur  des  sels  purs. 

Soltiliililé  du  chlorhydrale  de  munomi'llirlaïuiiie.  —  aSos  de  cliloriiydralo  tle 
mononiétiiylamine  pur,  desséché  à  110",  puis  dans  le  vide  sur  l'acide  suil'uiiqiie,  sont 
projetés  rapidement  dans  le  ballon  contenant  joos  d'alcool  absolu.  L'ébullition  est 
maintenue  pendant  45  minutes,  au  bout  desquelles  on  fait  les  prises  d'essai. 

J^a  tempéiature  du  liquide  bouillant  était  de  X2"  (thermomètre  en  entier  sous  le 
bouchon). 

[oos  d'alcool  absolu  ont  dissous  à  83° a3G,oi  de  CH'AzHCI 

(')  Jarry,  Ann.  de  Cli.  cl  de  Phys.,  -j"  série,  t.  \\  11,  1899,  P-  ^l'^- 
[-)   Brochet  et  Cambier,  Bull.  Soc.  ck.,  3"  série,  t.  XIII,  p.  533. 
(^)  François,  Comptes  rendus,  I.  CXLIV,  1907,  p.  568. 

(')  Le  dispositif  employé  sera  décrit  en  détail  dans  le  Journal  de  Pliairnacie  et  de 
Chimie. 

(»)  Comptes  rendus,  l.  CXLIV,  1907,  p.  858. 

C.  R.,  igoS,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  23.)  lOJ 


12l6  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Soliilnlilc  (lu  clilorhydrate  d'ammoniaque.  —  oos  de  cliloiliydrate  d'annnonia(|ue 
pur,  desséché  à  i  lo",  puis  dans  le  vide  sur  l'acide  sulfurique,  sont  mis  en  contact 
avec  5oo"  d'alcool  absolu  dans  le  ballon.  Après  40  minutes  d'ébnilition,  on  procède  à 
des  prises  d'essai. 

La  leinpéralure  du  liquide  bouillant  était  dejS'.ô. 

looK  d'alcool  absolu  ont  dissous  à  78". 5 I-.538  AzH'CI 

Dans  une  autre  opération,  j'ai  déterminé  la  solubilité  du  même  chlorhydrate  d'aui- 
monianue  à  o".  De  l'alcool  absolu,  saturé  de  chlorhydrate  d'ammoniaque  à  la  tempé- 
rature ordinaire,  a  élémainlenu  dans  la  glace  fondante  pendant  n'\  heures.  Après  f|uoi 
on  a  lait  les  prises  d'essai  par  les  méthodes  ordinaires. 

100°  d'alcool  absolu  ont  dissous  à  o" o»,  778  Az  H'Cl 

Soldijililr  du  mélaniic  de  vhloi  hydrate  de  monomelliylaminc  et.  de  chloi  hydrate 
d' ainniiiniaque.  —  200»'  de  chlorhydrate  de  monométhyiamine  pur  et  sec  et  jos  de 
chloihvdrate  d'ammoniaque  soc  siuit  mis  en  contact  avec  5oos  d'alcool  absolu.  L'ébu'- 
lilion  est  maintenue  comme  précédemment  pendant  45  minutes,  après  quoi  on  fait  des 
prises  d'essai  à  l'ébullition. 

La  température  du  liquide  bouillant  était  de  82". 

,,,,,,  ,.  -       I   25s, o       de  chlorhydrate  de  monouiéthvlamine. 

jOGi-'d  alcool  absolu  ont  <lissous  a  ba"  l  ,,/.,,,,"    1  •,  •      " 

(     2",  260  de  chlorlivdrate  d  ammoniaque. 

La  solubilité  de  chacun  des  sels  est  donc  augmentée  quand  ils  se  dissolvent  simulta- 
nément dans  l'alcool  absolu. 

La  solubilité  du  même  mélange  des  deux  chlorhydrates  a  été  déterminée  à  0°  : 

(  6s,o      de  chlorhydrate  de  monométhvlaniine, 
100*-'  (1  alcool  absolu  ont  dissous  a  o"  ■^         n~      -,       1  1      1"   1  !■ 

(   G», 000  de  clilorlivdrale  d  ammoniaque. 

On  peul  conclure  de  ces  cléterminations  que,  lorsqu'on  Iraile  par  TalcGol 
alisolu  bouillant  un  mélange  de  chlorliydrale  de  monométliylamine  et  de 
chlorhydrate  d'ammoniaque,  on  dissont  à  la  fois  les  deux  sels  dans  la  pro- 
portion de  II  à  i . 

Pendant  le  refroidissement  de  82°  à  o",  il  se  dépose  :  23"  —  ()"«=  19"  de 
chlorhydrate  de  monométhyiamine  et  2s,2(i()  —  0",G5  =  i^,Gi6de  chlorhy- 
drate d'ammoniaque. 

l-c  sel  qui  cristallise  doit  donc  contenir  AzHMj  dans  la  proportion  de 

1,616       ^^  . 

— ~ =iiS,jo  pour  100. 

19,000 

llésultats  pratiques.   —  \\n  dosant,  par  le  procédé  do  M.  François  (  '  ), 
1,')  M.  I-'rançois,  Comptes  rendus,  l.  CXL1\  ,  1907,  p.  8J8. 


SÉANCE    DU    9    JUI.X    1908.  121  7 

ramiuoniacjue  el  la  inoiiométhylamine,  je  suis  arrivé  aux.  résultais  sui- 
vants : 

i"  Lue  solution  aqueuse  saturée  de  chlorhydrate  de  uiouoinétliylamine 
pur  préparé  par  l'acétamide  brome  étant  saturée  de  chloriiydrate  d'animo- 
niacpie  pur  à  la  température  ordinaire  (i5°  ),  si  l'on  fdtre  et  évapore  la  solu- 
lion,  le  sel  obtenu  contient  9,2  pour  100  de  chlorhydrate  d'ammoniaque. 

1°  Un  chlorhydrate  de  mononiélln lamine  brut,  préparé  suivant  la  mé- 
thode de  MM.  Brochet  et  Cambier,  étant  traité  par  l'alcool  absolu  bouil- 
lant, les  cristaux  qui  se  sont  déposés  de  premier  jet  contiennent  10,  H 
pour  100  de  chlorhydratr  d'ammoniaque. 

î"  L'alcool  absolu  ])ouillant,  saturé  de  chlorhydrate  de  monométhyl- 
aniinc  pur,  préparé  par  l'acétamide  brome,  et  de  chlorhydrate  d'ammo- 
niaque, étant  liltré  rapidement  dans  un  entonnoir  à  Mltrations  cliaudes,  les 
cristaux  déposés  contiennent  (S,  5  ^ouv  100  de  chlorh\drate  d'ammoniaque. 

Ces  résultats  sont  en  contradiction  avec  l'opinion  généralement  reçue  qui 
veut  que  le  chlorhydrale  d'ammoniaque  soit  insoluble  dans  des  solutions 
aijueuscs  et  alcooliques  saturées  de  chlorhxdrate  de  m(''thylamine. 

Conclusions.  —  Un  chlorhydrate  de  mon(jméthN lamine,  purifié  d'ammo- 
niaque par  le  traitement  à  l'alcool  absolu  bouillant,  relient  au  minimum 
iS,5  [)Our  100  de  chlorhydrate  d'ammoniaque.  Il  ne  peut  donc  servir  ni  pour 
une  détermination  de  formule,  ni  pour  une  détermination  de  constantes 
physiques,  ni  pour  la  préparation  de  sels  non  purifiables  par  cristallisation. 


CHI.MIE  BIOLOGIQUE.—  Contribution  à  l'élude  des peroxydiastases  artificielles. 
Note  de  M.  .1.  Wolff,  présentée  par  M.  E.  Roux. 

.l'ai  montré  dans  une  Note  précédente  (')  que  certaines  comliinaisons 
cyanogénées  du  fer,  et  plus  particulièrement  le  ferrocyanure  de  fer  colloïdal, 
peuvent  être  assimilées  à  de  véritables  peroxydiastases.  11  m'a  paru  intéres- 
sant de  pousser  plus  avant  l'étude  du  jjIus  typique  de  ces  eiizN  mes  arti- 
ficiels. .J'ai  choisi  dans  ce  but  comme  substance  oxydable  le  pNrogalIol,  et 
j'ai  déterminé  par  pesée  la  purpurogalline  formée  sous  rinlkieuce  combinée 
du  colloïde  et  de  l'eau  oxygénée,  agissant  comme  système  peroxydase- 
hydroperoxyde.  J'ai  étudié  en  premier  lieu  l'action  de  doses  croissantes  du 


(')   Compte.^  rendus  du  6  a\ril  1908. 


loi8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

colloïde  en  présence  de  quanlilés  invariables  de  pyrogallol  et  d'eau  oxy- 
génée, le  volume  total  du  liquide  atteignant  parfois  4f>'"'°  (')• 

l'vrogallol  en  gianimes 1,2        i  , '>,        1,2        1,2        1,2 

Ferrocjanurede  fer  en  goulles  (i  g.rr  o"'s,oo23  Fe;.  '1  8  12  16  20 

lùiu  oxygénée  en  goulles  (1  g.  —  7""»  O) 8  8  8  8  S 

l'urpurogalline  formée  en  milligrammes 28  58  68  82,5  ç)-,'> 

il  résulte  de  ces  expériences,  et  de  beaucoup  d'autres  que  je  ne  puis  rap- 
porter ici,  que  dans  les  limites  comprises  entre  i  et  10  gouttes  (')  le  ren- 
dement final  en  purpurogalline  est  proportionnel  à  la  quantité  de  colloïde 
employé,  ce  qui  est  conforme  à  la  loi  d'action  des  peroxydases  naturelles 
énoncée  par  Cliodat  et  Bach.  A  partir  de  8  ou  10  gouttes,  la  proportion  de 
purpurogalline  augmente  toujours,  mais  ne  croît  plus  suivant  un  rapport 
simple.  Là  aussi,  le  colloïde  se  comporte  comme  la  peroxydiastase  natu- 
relle. Au  delà  de  20  gouttes,  les  accroissements  deviennent  de  plus  en  plus 
faibles  et  tendent  rapidement  vers  o. 

J'ai  recherché  ensuite  quelle  est,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  l'in- 
fluence de  doses  croissantes  d'eau  oxygénée  sur  le  rendement  en  purpuro- 
galline. J'opère,  comme  dans  l'expérience  précédente  et  comme  dans  toutes 
celles  qui  vont  suivre,  sur  i«,2  de  pyrogallol  et  sur  un  volume  total  de  40™' 
de  liquide. 


» 


» 


l-'enocyanure  de  fer  en  gouttes  (1  g. —o'"s, 0028  Fe)  ...  .      10      10  10      10         10     10 

Fau  oxygénée  en  goultes  (I  g.  =  7""50) 3       6  9      12  lô      18  18 

l'urpurogalline  produite  en  milligrammes 3o     4*', 5     6^     72,5      »      85     Néant. 

On  constate  jusqu'à  G3'"«  d'oxygène  un  accroissement  régulier  du  poids 
de  i)urpurogalline.  A  partir  de  ce  point,  l'augmentation  est  de  plus  en  plus 
faible. 

Notons  en  passant  que.  par  rapport  au  fer  contenu  dans  io«  de  colloïde,  le 
rendement  de  85""'''  représente  ■)(j8o  fois  te  poids  de  ce  fer. 

l/intluence  de  très  faibles  doses  de  sulfate  de  fer  et  de  sulfate  de  cuivre 


(')  Tous  les  dosages  ont  été  elfeclués  au  bout  de  24  heures  de  contact. 

('■')  Dans  une  expérience  dans  laquelle  j'ai  employé  2,  4i  6,  8  et  10  gouttes  de  col- 
loïde, j'ai  olitenu  respectivement  i2'"«,  25°'s,  38"'k,  46'"-  et  64™?  de  purpurogalline,  ce 
qui  représente  une  proporlionnalilé  1res  satisfaisante,  étant  donné  les  diflicullés 
inhérentes  au  dosage  de  la  purpurogalline  formée. 


SÉANCE  DU  9  JUIN  1908.  12 19 

est  plus  particulièrement  intéressante  à  noter,  surtout  si  on  la  compare  à 
l'action  de  doses  équimoléculaires  de  sulfate  manj?aneux. 

l''eiTOcyanurc  de  ter 

colloïdal  Kaii  oxygénée. 

30  goiiUcs  =  o"'i'",o461'"e.       I  g.  =  7"'s  oxygène.  Sels  ajoutés.  Piirpiii-oi;allinc. 

20  youUes  5  gouUes  o  88 

20        »  5        »  o,85SO'Fe  24 

20        »  5        »  OjSgSO'Cu  24 

20        »  5         »  0,8',  SO'Mn  81 

Nous  voyons  que  des  traces  de  sulfate  de  fer  et  de  cuivre  gênent  considé- 
rablement la  réaction  et  réduisent  le  rendement  au  quart,  alors  que  le  sul- 
fate de  manganèse  n'a  pas  d'influence  sensible  sur  la  marche  du  phéno- 
mène. D'après  des  expériences  récentes  de  M.  de  Stœcklin  ('),  les  mêmes 
effets  nuisibles  du  sulfate  de  fer  se  remarquent  pour  la  peroxydiastase  natu- 
relle. 

Si  nous  examinons  maintenant  l'action  des  acides  minéraux,  nous  voyons 
que  de  très  faibles  doses  de  ceux-ci  retardent  considérablement  la  réaction 
et  diminuent  le  rendement. 

Proportion 
Kerrocyanure  de  fer  de  SO'H- 

Pyrogallol.  colloïdal.  SO'H-.      en  millionièmes.         H-0-.  Piirpurogalline. 

g  m'o  m  g: 

I  20  gouttes  o  o  5  gouttes  83 

I  20       »  2,5  62,55»  58,5 

I  20       »  5  125  5       »  33,5 

Le  précipité  de  purpurogalline  qui  appâtait  au  bout  de  i.')  minutes  en 
milieu  neutre  ne  se  produit  qu'après  i  heure  en  présence  de  traces  de  SO'  H- 
et,  dans  ce  cas,  il  n'augmente  qu'avec  une  très  grande  lenteur. 

Examinons  enlin  quelle  est  l'influence  exercée  par  quelques  sels  sur  la 
marche  de  l'oxydation. 

Ferrocyanuie  de  fer  en  goulles  (i  g.  ^  o'"",oo23  Fe) .        20  20  20             20                   20 

Kau  oKvgénée  en  gouttes  (i  g.  =:  7"'8  O) 10  10  lo             10                   10 

Sels  ajoutés  (2o'"8) o  SO*Mg  iNaCl  PO'IlMs.  PO'IliNn- 

Purpurogalline  formée  en  milligrammes 108, 5  io4,5  g-j              61                   1  i  ?, 

Il  ressort  de  ce  Tableau  que,  seul  parmi  les  sels  employés,  le  phosphate 

(')  E.  DE  Sr(jECKLiN,  Thèse  présentée  à  la  l'acuité  des  Sciences  de  rUni\ersité  de 
Genève,  22  juin  1907, 


I220  ACADEMIE    DES   SCIENCES. 

acide  de  potassium  exerce  une  action  nettement  nuisible.  Les  choses  se 
[lassent  de  même  pour  la  peroxydiastase  naturelle  étudiée  par  M.  de  Slor-c- 
klin('). 

En  résume,  si  Ton  compare  nos  résultais  avec  ceux  obtenus  à  l'aide  des 
peroxydiastases  naturelles,  on  voit  que  notre  enzyme  artificiel,  dont  la  sub- 
stance active  est  le  fer,  se  comporte,  dans  ses  fondions  essentielles,  comme 
un  enzyme  naturel.  (]ette  constatation  n'est  pas  sans  intérêt  si  l'on  songe  à 
la  présence  si  générale,  dans  les  organismes  vivants,  des  peroxydiastases  et 
du  fer. 


MINÉRALOGIE.  -    Su/an  nouveau  inicd  du  groupe  paragonile. 
Note  de  M.  Pu.  Barbier. 

Pendant  un  court  séjour  que  je  lis  à  Mesvres  (vallée  du  Mesvrin,  Aulu- 
nois),  j'ai  recueilli  quelques  minéraux  parmi  lesquels  un  beau  mica  argentin 
à  reflets  nacrés  qu'à  première  inspection  je  crus  être  une  de  ces  muscovites 
si  abondantes  dans  les  pegmatites,  bien  que  je  ne  l'aie  pas  trouvé  dans  cette 
roche. 

Comme  la  spécification  des  divers  genres  de  micas  est  assez  délicate,  j'ana- 
lysai celui-ci  après  l'avoir  séparé  soigneusement  de  sa  gangue  terreuse  et 
purifié  par  les  procédés  habituels. 

[j'attaque  de  ces  sortes  de  silicates  exige,  pour  être  complète,  (piils  soient 
très  finement  pulvérisés;  or  les  micas  ne  peuvent  être  auienés  à  l'état  de  di- 
vision nécessaire  qu'après  calcination  au  rouge  \if.  .l'ai  profité  de  cette  cir- 
conslance  pour  doser  les  matières  volatiles  et  j'ai  trouvé  que  la  perte 
moyenne  à  la  calcination  était  de  4î''o  pour  loo.  .l'ai  constaté  en  outre,  par 
un  essai  spécial,  l'absence  du  fluor. 

L'analyse  exécutée  sur  la  matière  calcinée  m'a  donné  les  nombres 
ci-dessous  : 

Silice 19:  "''^ 

Alutniiic 30,56 

Oxydp  ferri(|iif 2,  ig 

Polasst.' 3,12 

Soude 7  !  63 

l-llliine ■ I  ,26 

99)94 
(.')   I.OC.  cit.,  p.  27. 


SÉANCE    DU   9   JUIN    1908.  I22I 

Par  les  chiffres  qui  précèdent  on  voit  : 

i"  Que  ce  mica,  qui  est  fortemenl  soditjue,  ne  peut  être  rangé  dans  le 
groupe  muscovite ;  a  se  rapproche  plutôt  j)ar  sa  composition  des  micas  du 
groupe paragonite,  mais  il  n'en  a  pas  les  caractères  extérieurs:  tandis  que 
les  paragonites  sont  en  fines  écailles  argentées,  celui-ci  ressemble  à  s'y  mé- 
prendre à  une  muscovite,  et  cela  à  tel  point  que  les  personnes,  cependant 
compétentes,  qui  l'ont  vu,  l'ont  pris  pour  cette  espèce; 

2°  Qu'il  se  distingue  de  cette  dernière  par  sa  teneur  en  lithine  qui  est 
comparable  à  celle  de  certaines  lépidolithes;  j'ai  constaté  en  effet,  par  l'exa- 
men ciiimique  de  divers  échantillons  de  ce  silicate,  que  la  dose  de  lithine 
variait  de  1,20  à  2,10. 

Cette  association  du  sodium  et  du  lithium  est  remarquable,  elle  constitue 
un  cas  singulier;  car  j'ai  observé  que,  sauf  (juelques  rares  exceptions,  dans 
les  feldspaths  et  les  micas,  le  lithium  accompagne  de  préférence  le  potas- 
sium et  le  rubidium  et  disparait  lorsque  ces  minéraux  s'enrichissent  eu 
sodium. 

Le  mica  qui  fait  l'objet  de  ce  travad  se  présente  comme  une  sorte  de  pa- 
ragonite  lithinique,  jusqu'ici  inconnue. 

Je  dédie  celte  variété  nouvelle  au  savant  professeur  de  Chimie  organique 
de  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris,  M.  Haller,  et  je  propose  de  la  nommer 
Hallérite. 


MORPHOLOGIE  DYNAMIQUE.  —  Sur  une  certaine  fonction  de  suppléance  hépa- 
tique eocercèe  par  la  plu/ne  chez  les  oiseaux.  Note  de  M.  Jea\  de  La 
RiBoisiKRE,  présentée  par  M.  Dastro. 

l)'après  les  conseils  de  M.  Houssay,  j'ai  efiectué  méthodiquement  des 
recherches  organométriques  sur  un  certain  nombre  d'oiseaux.  Je  possède 
actuellement  d'abondantes  données  numéri(pics  que  je  compte  utiliser  pour 
un  travail  plus  étendu.  Je  veux  aujourd'hui  me  borner  à  en  signaler 
quelques-unes  desquelles  ressort  avec  évidence  un  rapport  organique  très 
net  entre  la  quantité  de  plumes  et  la  quantité  de  foie.  Ces  quantités,  ainsi 
que  celles  de  rein  dont  je  parlerai  aussi,  sont  évaluées  en  poids  rapport(''s 
à  loos  de  poids  total. 

Je  serai  à  la  fois  plus  bref  et  plus  clair  en  donnant  à  mon  exposé  la  forme 
graphique.  Les  divers  oiseaux  sont  figurés  par  des  points  é([uidistants  sur 
l'axe  des  al)scisses.  Sur  l'ordonnée  correspondant  à  chacun  je  place  trois 


,222  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

points  figurant  respectivement  ses  quantités  de  rein  (11),  de  t'oie  (F),  de 
|)lunies  (P).  Je  relie  par  un  trait  tous  les  points  relatifs  à  un  même  organe, 
afin  qu'on  ne  les  perde  pas  de  vue  sur  mon  croquis,  et  non  pour  laire  une 
courbe  au  sens  géométrique  du  mot. 


Fig. 


A'     6' 


Les  oiseaux  représentés  sur  les  deux  graphiques  ci-joinls  sont  :  A,  Golurni\  co- 
Uirnix  (L.);  B,  Golumba  livia  (L.);C,  Gallipephi  californica  (Shaw);  D,  Rliyncholus 
rufescens  (Tetnm.);  li,  Calopsillacus  nova-  liollancli*  (Gm.);  F,  Conurus  aurica- 
pillus  (Licht.);  G,  l'erdix  perilix  (L.);  H,  Geopelia  slriala  (L.);  I.  Triclioglossus 
novii'  hollamliii'  (Gm.);  J,  Agapornis  pullaria  (L.);  K,  Turlur  turlur  (L.):  I-,  Vidua 
paradisea  (L.);  iM,  Euplecles  franclscanus  (Iserl.);  N,  Carduelis  carduelis  (L.); 
O,  Sitagra  luleola  (Liclil.);  I^  IVrrliula  pyrrlnila  europa'a  (\ieill.);  Q,  Acanlhis 
canuabina  (L.);  H,  Passer  monlanus  (L.);  S,  Foudia  madagascariensis  (L.);  T,  Gocco- 
ihraustes  coccollirausles  (L.);  U,  Friiigilla  montifringilla  (L.);  ^',  Amadina  fasciala 
(Gm.);  W,  Fringilla  coelehs  (L.);  X,  Paroaria  LUcullata  ^La^ll.);  Y,  Gliry^omilris 
spinus  (L.  ):  Z,  Passer  luleus  (Liclu.):  A',  Pyrrhula  pyrrliula  europsa  (Vieill.):  B',  Li- 
gurinus  chloris  (L.).  Les  onze  premiers  oiseaux  sonldes  granivores  purs;  les  suivanls, 
des  granivores  qui  ajoutent  à  leur  régime  des  insectes.  Dans  la  figure  i,  ils  sont  mis 
en  série  d'après  leur  rein  croissant;  on  voit  immédiatement,  et  sur  toutes  les  ordon- 
nées, qu'à  chaque  baisse  du  foie  correspond  une  montée  de  la  plume  ou  inversement. 
Les  deux  groupes  d'oiseaux,  distingués  par  une  variété  de  régime,  se  distinguent  aussi 
sur  le  graphique. 

Cette  suppléance  du  foie  par  la  plume  constituée  par  des  substances  d'ex- 
crétion, cliiline  et  pigment,  déjà  pressentie  par  M.  Houssay('),  a  certai- 


HoussAY,  Variations  cxprriinentalex  (  Arcli.  de  Zool.  e.rp.  et  génér..  j,"  série, 


t.  M,  1907,  p.  287). 


SÉANCE    DU    9    JUIN    1908.  1223 

nement  une  très  grande  importance  physiologique  sur  laquelle  je  ne  veux 
pas  m'étendre  ici,  désirant  me  borner  à  signaler  quelques  faits. 

Si  l'on  range  les  mêmes  oiseaux  de  façon  que  les  quantités  de  foie  aillent 
en  croissant  {Jig.  2),  on  obtient  une  représentation  encore  plus  saisissante 

Fig.    2. 


V    O    M 


du  même  phénomène,  les  oiseaux  se  partageant  toujours  dans  les  deux 
mêmes  sections. 

J'ai  poursuivi  le  travail  sur  une  série  d'oiseaux  insectivores  et  sur  une 
série  comprenant  des  carnivores,  des  échassiers,  des  palmipèdes,  tous  au 
surplus  diversement  mangeurs  de  chair,  et  j'ai  obtenu  identiquement  les 
mêmes  résultats  et  les  mêmes  graphiques.  Ma  conclusion  repose  donc  sur 
l'étude  de  1  10  oiseaux  les  plus  divers,  appartenant  à  io3  espèces.  Je  n'ai 
à  signaler  que  deux  exceptions,  peu  troublantes  d'ailleurs,  relatives  au 
Nandou  {lihea  americana  Vieill.)  et  au  Pingouin  du  Cap  (Spheniscus 
denier  sus  L.). 

La  plume,  le  foie,  le  rein  sont,  dans  chaque  espèce,  susceptibles  de  varia- 
tions étendues,  mais,  autant  que  j'ai  pu  m'en  assurer  déjà,  de  variations 
toujours  reliées  par  la  même  loi.  Dans  cluKpie  espèce,  les  individus  qui  ont 
plus  de  foie  ont  moins  de  plume  et  réciproquement.  Dès  lors,  mes  séries  ont 
une  valeur  physiologique  certaine  en  tant  qu'elles  classent  des  individus. 
Ont-elles  aussi  une  valeur  zoologique,  une  valeur  de  classement  spécifique? 
Pour  l'affirmer,  il  faudrait  que  je  pusse  répondre  que  les  individus  étudiés 
par  moi  sont  représentatifs  de  leur  espèce,  c'est-à-dire  exactement  normaux 
ou  moyens.  Je  me  suis  efforcé  qu'il  en  soit  ainsi,  mais  je  ne  puis  prétendre 

C.   R.,   iftoS,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  23.)  161 


lA-2l\  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

avoir  réussi  qu'avec  une  certaine  probabilité.  Je  m'occupe  en  ce  moment 
de  dresser,  pour  plusieurs  espèces,  les  courbes  de  fréquence  relatives  aux 
trois  organes  considérés,  afin  d'avoir  les  nombres  spécifiques  normaux  et 
de  pouvoir  faire  avec  eux  un  classement  sûrement  zoologique  en  même 
temps  que  physiologique. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Du  rôle  des  levures  et  des  cépages  dans  la  for- 
mation du  bouquet  des  vins.  Note  de  M.  A.  Ro.sexstieiii-,  présentée  par 
M.  Roux. 

Les  expériences  faites  de  1897  à  1899  (')  •*'^^^  vendanges,  avec  des 
moûts  stérilisés  de  raisins  rouges  ou  blancs,  fermentes  avec  des  levures 
choisies,  ont  fait  entrevoir  des  résultats  que  les  opérations  méthodiques 
exécutées  de  1900  à  1900  viennent  confirmer. 

Les  expériences  nouvelles  sont  de  trois  sortes  : 

1°  Essais  d'orientation  faits  sur  divers  cépages,  au  laboratoire,  sur  des 
quantités  de  4'  îi  i»',  à  l'aide  de  conserves  de  moût; 

2"  Opérations  d'essai  en  grand,  pendant  les  vendanges,  au  vignoble 
même,  dans  le  Bordelais,  en  Alsace  et  sur  la  Moselle,  en  1902,  1908 
et  1904  ; 

3°  Opérations  industrielles  en  grand,  chez  le  propriétaire  et  le  négo- 
ciant, en  Bourgogne  (1900),  en  Alsace  et  sur  la  Moselle  (1903-1905). 

La  iiiéLliode  employée  consistait  a  faire  fermeiUer  diverses  portiDiis  d'un  même 
rnoûl,  en  ensemençant  chacune  avec  une  levure  did'éiente,  ou  de  faire  fermenter  les 
moûts  de  cépages  dillérenls  avec  une  seule  levure;  puis  de  faire  soigner  ces  vins, 
après  fermentation,  par  leur  propriétaire,  comparativement  à  un  témoin  et  de  faire 
constater  les  résultats  par  des  commissions  de  dégustateurs,  réunis  par  les  soins  du 
propriétaire.  Four  donner  à  la  dégustation  le  caractère  d'une  opération  décisive, 
permettant  des  conclusions  scientifiques,  on  a  invariablement  suivi  la  méthode 
recommandée  par  Pasteur,  qui  exclut  l'influence  de  la  suggestion. 

La  méthode  se  trouve  ainsi  adaptée  au  but  du  travail,  (]ui  est  d'obtenir  un  lésultat 
dont  nos  sens  seuls  sont  juges,  car  il  échappe  à  l'analvse  chimique.  Le  jugement  est 
porté  par  ceux-là  même  qui  ont  le  plus  de  compétence  pour  estimer  les  qualités  d'un 
produit  destiné  à  la  consommation  (^).  Grâce  à  une  circonstance  favorable  qu'ollVe  le 
vignoble    allemand,  il  a  été  possible   d'étudier  méthodiquement    plusieurs    questions 


(')  Comptes  rendus,  t.  (^XWIII,  p.  io5o,  et  t.  CWXIN,  p.  1:^78. 
(2)  Replie  de  Vuicullurc.  t.  XXIX,  p.  34  1 . 


SÉANCE    DU    9   JUIN    1908.  1225 

que  la  vinification  traditionnelle  ne  peut  résoudre  avec  le  même  degré  de  certitude,  à 
cause  de  la  complexité  du  travail  et  du  peu  de  temps  que  la  courte  durée  des  ven- 
dantes laisse  pour  expérimenter  avec  soins.  La  grande  masse  des  vins  du  vignoble 
allemand  est  riche  en  acide  et  pauvre  en  alcool.  La  législation  autorise  l'addition  de 
sucre  au  vin  déjà  formé,  qui  peut  alors  être  soumis  à  une  deuxième  fermentation.  De 
cette  faculté  sont  nés  des  aleliers  de  vinification  clos,  bien  outillés,  chauffés  en  hiver, 
tenus  frais  en  été. 

L'eau  et  la  vapeur  n'y  manquent  pas,  de  sorte  qu'il  a  été  possible  de  faire  des  expé- 
riences comparatives  soignées,  sur  des  séries  de  foudres,  et  de  bien  constater  les  faits. 

Le  grand  nonjbre  de  cépages  sur  lesquels  on  a  opéré  de  même  que  la  variété  des 
levures  qui  ont  été  essayées,  l'échelle  industrielle  à  laquelle  on  a  travaillé,  perraeltenl 
de  tirer  les  conclusions  scientifiques  suivantes  qui  sont  bien  appuyées  par  de  nom- 
breuses expériences  qui  se  contrôlent  réciproquement  : 

1.  Il  y  a  des  cépages  qui  fournissent  par  la  vinification  ordinaire,  dans 
les  bonnes  années  et  dans  des  expositions  favorisées,  des  vins  célèbres.  Ce 
cas  est  une  exception. 

2.  Les  mêmes  cépages,  dans  la  majorité  des  cas,  produisent  des  vins 

sans  bouquet. 

3.  Si,  dans  ce  dernier  cas,  on  stérilise  le  moût  et  on  l'ensemence  avec  une 
levure  de  choix,  on  obtient  un  bouquet  d'une  intensité  remarquable,  alors 
que  le  vin  tétnoin  ne  possède  qu'un  goût  de  terroir  ('). 

4.  Bien  plus,  si  à  ce  dernier  vin,  qualifié  de  témoin,  on  ajoute  du  sucre 
dans  une  proportion  telle  qu'après  fermentation  la  richesse  alcoolique  n'at- 
teigne pas  i4  pour  100  d'alcool,  qu'on  stérilise  ce  mélange  et  qu'on  ense- 
mence avec  une  levure  de  choix,  on  obtient  un  vin  très  bouqueté,  alors 
même  que  la  proportion  du  cépage  noble  qui  entre  dans  la  composition  de 
la  vendange  est  relativement  faible. 

5.  La  levure  sélectionnée,  c'est-à-dire  provenant  d'une  seule  cellule, 
n'est  pas  toujours  apte  à  développer  du  bouquet  dans  le  moût  d'un  cépage 
noble. 

Ceci  est,  entre  autres,  le  cas  pour  les  levures  qui  ont  été  multipliées  dans 
des  moûts  artificiels,  ne  contenant  pas  de  jus  de  raisin. 

6.  En  cultivant  cette  levure  plusieurs  fois  sur  moût  de  raisin,  elle  peut 
acquérir  de  nouveau  la  faculté  de  développer  le  bouquet;  il  y  a  des  levures 
cultivées  du  commerce  qui  possèdent  cette  faculté,  mais  à  un  degré  difïérent. 


(')  Rapport  de  M.  Ungemach,  vice-président  de  la  Chambre  de  Commerce  de 
Strasbourg  {Bulletin  de  la  Société  des  Sciences,  Agriculture  et  Arts  de  la  Basse- 
Alsace,  octobre-novembre  1907,  p.  170). 


1226  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

7.  Quelle  que  soit  l'origine  d'une  levure,  elle  ne  transmet  pas  au  vin  le 
bouquet  du  cru  d'où  elle  provient. 

8.  Mais  elle  développe,  dans  un  cépage  donné,  le  bouquet  caractéristique 
de  ce  cépage. 

Conclusion.  —  On  peut  conclure  de  ces  faits  que  la  substance  du  bouquet 
est  fournie  par  le  cépage;  que  celui-ci  renferme  une  matière  anthophore  non 
encore  isolée,  qui  est  sans  doute  différente  pour  cbacun  d'eux.  La  nature 
produit  des  raisins  renfermant  la  substance  anthophore  dans  toutes  les 
expositions;  mais  elle  ne  produit  que  dans  des  expositions  privilégiées  la 
levure  capable  d'agir  sur  la  substance  anthophore.  D'où  il  résulte  que  la 
dill'érence  entre  un  grand  cru  et  un  cru  ordinaire  ne  tient  pas  autant  à 
la  qualité  du  raisin  qu'à  celle  de  la  levure  qui  y  croit  spontanément;  ceci 
n'est  dit  qu'au  point  de  vue  du  bouquet;  car  il  peut  y  avoir  des  différences 
de  concentration  d'où  dépend  le  corps  du  vin. 

Au  point  de  vue  chimique  on  peut  se  figurer  que  la  substance  anthophore 
présente  une  constitution  analogue  à  celle  de  Vamygdaline,  principe  immé- 
diat des  amandes  amères,  qui  se  dédouble  sous  l'influence  d'un  ferment 
soluble,  Vémuhinr  ou  synaptase,  en  principes  odorants,  l'acide  cyanhydrique 
et  l'essence  d'amandes  amères. 

Dans  le  cas  particulier,  la  levure  anthogène  joindrait  à  la  propriété  de 
sécréter  la  sucrase  de  Buchner,  qui  est  commune  à  toutes  les  levures,  aussi 
celle  de  sécréter  une  autre  diastase  agissant  sur  la  substance  anthophore. 

Cette  interprétation  est  celle  qui  se  dégage  le  plus  naturellement  de  l'en- 
semble des  faits  établis  par  les  recherches  qui  précèdent. 


GÉOLOGIE.  —  Sur  le  minerai  de  fer  de  Coatquidan.  Note  de  M.  F.  Keiiforne, 

transmise  par  M.  A.  Lacroix. 

Le  gisement  de  minerai  de  fer  de  Coatquidan  est  situé  dans  le  Morbihan, 
entre  Guer  et  Beignon,  au  sud  de  la  route  de  Ploérmel  à  Vannes  et  près  du 
camp  d'artillerie  du  même  nom.  lia  été  exploité  en  minière  dès  1826;  mais, 
depuis  un  certain  temps,  il  est  abandonné;  il  alimentait  les  forges  de 
Paimpont  concurremment  avec  le  minerai  de  la  forêt. 

De  Fourcy,  dans  le  levle  explicatif  de  la  Carie  géologique  du  Morbihan  ('),  donne 

{')  LoRiEUX  elDE  FoLRCY,  Texte  explicatif  de  lu   Carie  géologii/uc  du  Moi  biiiaii , 

1858. 


SÉANCE    DU   9   JUIN    1908.  1227 

quelques  renseignements  succincts  sur  ce  gisement;  il  le  montre  situé  dans  des  grès 
durs  ou  tendres,  mélangés  de  couches  d'argile  blanche  et  il  le  considère  comme  faisant 
partie  du  même  banc  que  les  minerais  de  Saint-Saturnin  (Ille-et- Vilaine)  et  de  Rougé 
(Loire-Inférieure).  Sur  la  Carte  géologique  le  gisement  est  indiqué  en  un  endroit 
marqué  en  Grès  armoricain  et  il  a  été  généralement  considéré  comme  intercalé  dans 
ce  niveau. 

Il  m'a  paru  intéressant  de  rechercher  l'âge  précis  de  ce  minerai,  dont  la 
nature  est  très  différente  de  la  plupart  des  autres  minerais  normands  et 
bretons;  je  n'en  connais  en  effet  d'analogue  qu'à  Caden,  plus  au  Sud.  C'est 
de  V hématite  rouge,  quelquefois  terreuse,  mais  le  plus  souvent  grenue;  elle 
parait  formée  de  petits  grains  aplatis  et  irréguliers,  à  patine  noire,  noyés 
dans  un  minerai  plus  fin  et  rouge,  contenant  une  assez  forte  proportion  de 
grains  fins  de  quartz. 

Cette  structure  bien  spéciale  s'exagère  en  certains  endroits  et  l'on  a  des 
noyaux  d'hématite,  arrondis,  mais  très  irréguliers  de  forme,  noyés  dans  une 
masse  ferrugineuse  à  gros  grains  de  quartz  :  un  véritable  poudingue  à 
petits  éléments.  Il  y  a  passage  latéral  avec  des  grès  fins  ou  grossiers,  peu 
colorés,  contenant  encore  de  distance  en  distance  des  noyaux  ferrugineux. 
Ces  noyaux  atteignent  communément  dans  ces  échantillons  spéciaux,  mais 
non  rares,  la  grosseur  d'un  pois,  quelquefois  celle  d'une  noix.  Si  on  les 
sectionne,  on  observe  une  structure  concentrique  bien  nette,  surtout  à  la 
partie  externe  qui  est  plus  foncée  (souvent  noir  brillant)  et  plus  compacte; 
souvent  l'hématite  rouge  du  centre  est  mélangée  de  petits  grains  de  quartz, 
quelquefois  assez  abondants  pour  donner  l'aspect  d'un  grès  ferrugineux. 

Ce  minerai  se  présente  en  couche  presque  horizontale  avec  léger  pendage  vers  le 
Nord-Ouest;  sa  puissance  atteint  quelquefois  2".  Il  repose  sur  des  bancs  gréseux  plus 
ou  moins  rosés,  présentant  des  intercalations  de  schistes  rouge  lie  de  vin  et  pouvant 
être  rapportés  avec  certitude  au  Cambrien;  les  schistes  rouges  cambriens  présentent 
en  effet  à  leur  partie  supérieure  de  nombreux  lianes  gréseux  analogues  dans  celte 
région. 

U  est  surmonté  de  quelques  mètres  de  grès  blanc,  ne  m'ayant  fourni  comme  fossiles 
que  des  tigilliles,  de  petit  diamètre  et  de  grande  longueur,  réunis  en  nombre  très 
considérable  les  uns  à  côté  des  autres.  Ce  grès  a  été  rapporté  sur  la  Carie  géologique 
au  Grès  armoricain. 

Ce  niveau  de  minerai  de  fer  serait  donc  situé  exactement  entre  le  Cambnen 
et  YOrdovicien,  sans  doute  à  la  base  du  Grès  armoricain. 


1228  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Sur  les  principes  à  appliquer  pour  rendre  les  con- 
structions nsismiques.  Note  de  M.  Mo.vtessus  de  Ballore,  transmise  par 
M.  Barrois. 

Dans  ces  dernières  années,  j'ai  pu  établir  un  Art  de  bâtir  dans  les  pays  à 
tremblements  de  terre  {*),  en  comparant  minutieusement  les  structures  des 
édifices  qui,  dans  une  même  ville  et  à  l'occasion  d'un  même  séisme,  avaient, 
à  peu  de  distance  les  uns  des  autres,  résisté  ou  non  et  en  étendant  cette  re- 
cherche à  tous  les  pays  et  à  toutes  les  descriptions  techniques  détaillées  parve- 
nues à  ma  connaissance.  De  là  est  résultée  une  série  de  règles  pratiques  dont 
l'observation  stricte  assurera  certainement  la  sécurité  des  constructions, 
puisqu'elles  dérivent  de  la  pure  observation  des  faits.  D'autres  travaux  par- 
tiels ont  été  exécutés  par  maints  sismologues,  de  sorte  rpie  le  sujet  doit  être 
considéré  comme  bien  élucidé  maintenant.  Les  architectes  et  les  ingénieurs 
sont  donc  tenus  d'observer  ces  règles  dans  les  pays  à  tremblements  de  terre, 
mais  ils  doivent  désirer  mieux,  à  savoir  la  connaissance  des  conditions  géné- 
rales théoriques  que  doit  remplir  une  construction  quelconque  pour  être  en 
état  de  résister  à  un  séisme,  même  s'il  est  des  plus  violents.  Les  observations 
que  j'ai  faites  sur  le  terrain,  en  Californie  et  au  Chili,  après  les  désastres 
du  i(S  avril  et  du  i6  août  1906,  permettent  de  poser  les  bases  définitives  du 
problème. 

Ges  observations  dénioutreiit  péiemploirement  deux  laits.  Premièrement,  le  con- 
striictenr  ne  peut  promettre  la  sécurité  d'un  édifice  sur  le  tiajet  ou  au  voisinage 
immédiat  de  l'accident  géologique  dont  le  jeu  a  produit  le  tremblement  de  terre, 
encore  qu'il  soit  possible  de  citer  des  cas  de  résistance  bien  caractérisés  et  dont  il 
faudra  s'inspirer  dans  l'avenii-,  comme  par  exemple  la  digue  du  réservoir  de  Crystal 
Springs,  près  de  San-Francisco,  composée  de  blocs  de  béton  encastrés  les  uns  dans 
les  autres  en  queue  d'aroude.  Deuxièmement,  toute  construction  exécutée  avec  d'excel- 
lents matériaux  et  suivant  toutes  les  règles  de  l'art  de  bâtir,  tout  court,  résiste  dans 
des  proportions  de  90  pour  100  des  cas,  au  moins.  Calculée  pour  résister  à  un  ellort 
continu  et  vertical  de  liant  en  bas,  la  pesanteur,  une  construction  peut  encore  lutter 
contre  le  mouvement  sisuilque,  brusque,  vibratoire  et  ondulatoire  à  la  fois,  vertical  de 
bas  en  haut  et  horizontal,  mais  à  condition  qu'on  ait  tenu  compte  des  eflorts  de  poussée 
Miutuclle  des  divers  éléments. 

Les  événements  rappelés  plus  haut  permettent  de  préciser  le  problème 


(')   Bellrage  zur  Geoiiliysik.  t.  NU.  Leipzig,  KjO.'i. 


SÉANCE    DU   9    JUIN    1908.  1229 

général  en  fixant  les  idées  relativement  au  mode  même  d'action  du  mouve- 
ment sismique  sur  les  constructions.  Il  agit  : 

En  terrain  solide,  par  des  vibrations  et  des  ondulations  rapides  dont  l'ac- 
célération ne  dépasse  pas  4000°""  par  seconde  et  l'amplitude  25'"; 

En  terrain  mou,  par  des  ondes  gravifiques,  dont  la  distance  de  crête  à 
crête  peut  atteindre  plusieurs  dizaines  de  mètres,  la  hauteur  un  peu  plus 
de  i'"  et  la  vitesse  de  propagation  quelques  dizaines  de  mètres. 

Ce  second  effet  est  de  beaucoup  le  plus  dangereux. 

On  s'opposera  au  premier  par  l'élaslicité  de  l'édifice,  de  telle  sorte  qu'aucune  de 
ses  parties  ne  puisse  prendre  des  phases  de  vibration  susceptibles  de  se  contrarier 
avec  celles  de  ses  voisines;  en  un  mot  ces  diverses  parties  devront  pouvoir  vibrer 
synchroniquement. 

Le  second  ellet  sera  combattu  si  l'édifice  forme  bloc  ou  monolithe,  en  un  mot  s'il 
est  indéformable.  II  pourra  dès  lors  s'incliner  en  sens  divers  au  passage,  sous  lui,  des 
ventres  et  des  crêtes  des  vagues  visibles  ou  gravifiques. 

On  ne  sait  pas  exactement  à  quel  degré-limite  de  cohésion  correspond 
l'extinction  du  mouvement  sismique  proprement  dit  et  inversement  celle 
des  vagues  gravifiques.  Les  sols  de  consistance  intermédiaire  sont  sans 
doute  exposés  aux  deux  genres  de  phénomènes.  Par  conséquent  le  con- 
structeur ne  peut  se  restreindre  à  obtenir  l'élasticité  en  terrain  solide  et 
l'indéformabilité  en  terrain  mou.  Il  lui  faudra  satisfaire  simultanément  aux 
deux  conditions  et,  à  la  grande  rigueur,  il  pourra  ignorer  le  phénomène 
sismique,  les  observations  faites  antérieurement  sur  les  dispositions  à 
adopter  ou  à  rejeter  en  pays  instables  ne  lui  servant  plus  que  de  véiifica- 
tion  a  posteriori  de  l'exactitude  de  ses  calculs. 

C'est  pour  n'avoir  pas  su  faire  la  distinclion  entre  les  deux  modes  d'action 
des  tremblements  de  terre  sur  les  édifices  que  les  constructeurs  des  Etats- 
Unis  n'ont  pu,  après  l'événement  du  18  avril  1906,  parvenir  à  se  mettre 
d'accord  sur  les  meilleures  dispositions  à  adopter;  d'où,  à  notre  avis,  leurs 
opinions  contradictoires.  Il  faut  nettement  rejeter  leurs  conclusions  en  ce 
qui  concerne  la  condamnation  des  murs  soit  de  pierres,  soit  de  briques,  qui 
demandent  seulement  à  être  très  bien  exécutés,  mais  qui  ne  peuvent,  il  est 
vrai,  s'employer  pour  les  constructions  à  plus  de  trois  ou  quatre  étages; 
au  delà  de  cette  hauteur,  ils  ne  peuvent  plus  être  self-supporting,  mais  doi- 
vent, étage  par  étage,  former  panneaux  entre  les  éléments  des  charpentes 
métalliques. 

Comme  je  l'avais  prévu  il  y  a  déjà  bien  longtemps,  le  béton  armé  s'est 
montré,  en  1906,  du  moins  quand  il  avait  été  soigneusement  exécuté,  la 
matière  de  choix  dans  les  pays  instables. 


I2'5o  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

On  notera  que  le  double  principe  de  rélasticité  et  de  rindéformabilité 
d'une  construction,  qu'on  veut  être  asismique,  n'a  rien  de  véritablement 
nouveau  en  ce  sens  que  cette  solution  du  problème  est  exactement  celle  de 
celui  des  constructions  navales.  Dans  ce  dernier  cas,  en  elTet,  il  faut  s'op- 
poser d'une  part  au  choc  des  vagues  contre  les  flancs  et  sur  le  pont  du 
navire,  d'autre  part  aux  violents  balancements  imprimés  à  sa  masse.  Ces 
deux  effets  correspondent,  terme  pour  terme,  le  premier  au  mouvement 
sismique  proprement  dit,  le  second  aux  vagues  gravi fiques,  ou  visibles, 
dont  la  réalité  longtemps  mise  en  doute  est  maintenant  hors  de  discussion. 

En  résumé  les  désastres  de  1906  démontrent  qu'on  peut  éviter  la  tota- 
lité des  dégâts  sismiques  par  l'application  de  deux  principes  bien  définis, 
l'élasticité  et  l'indéformabilité,  et  les  dépenses  supplémentaires  constituent 
la  prime  d'assurance  contre  les  tremblements  de  terre. 


La  séance  est  levée  à  4  heures. 

G.   D. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER- VILLARS, 

Quai  des  Grands-Augustins,  n»  55. 
lepuis  ,835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièrement  le  iP.W.^ie.  Ils  forment   à  la  fin  de  l'année  H„  , 


Paris  :  30  fr. 


Prix  de  l'abonnement  : 
Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


chez  Messieurs  : 
Ferran  frères. 
I  Chaix. 
j  Jourdan, 
iRufT. 

"* Courtin-Hecquet. 

(  Germaîa  et  Grassin 
(  Siraudeau. 

1-ne Jérôme. 

Çon Marion. 

/  Ferel. 
■"«a; Laurens. 

'  Muller  (G.) 

Renaud. 
.  Derrien. 
J  F.  Robert. 
1  Le  Borgne. 
'  Uzel  frères. 

Jouan. 

Dsrdel  et  Bouvier. 
i  Henry. 
(  Marguerie. 

Delaunay. 
Bouy. 

Greffier. 

Ratel. 

Rey. 


ru 


LoHent. 


Lyon. 


chez  Messieurs  : 
1  Baumal. 
f  M»'  Texier. 

Cumia  et  Masson. 
I  Georg. 

Phily. 
1  Maloine. 

Vitte. 


Marseille Ruât. 

i,r     .     7.-  \  Valat. 

Montpellier... 

.Moulins 


A'ancy. 


Nantes  . 


Nice 


iéry 

'urg 

)nt-Ferr. . 


\  Lauverjat. 
/  Degez. 


le j  Drevet. 

I  Gratier  et  G'" 

helle Foucher. 


I  Bourdignon. 
Dombre. 


Goulet  et  fils. 
Martial  Place. 
Buvignier. 
Grosjean-Maupin. 

Wagner  et  Lambert. 

l  Dugas. 
J  Veloppé. 

iBarma. 
Appy. 

Nin^es Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 

Poitiers JBlanch,er. 

(  Lévrier. 

tiennes Plîhon  et  Hommais . 

Rochefort Girard  (  M»"  ). 

Rouen |  Langlois. 

(  Lestringant. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Toulon iFigard. 

Alté. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


chez  Messieurs  : 

Amsterdam j  Peil^ema     Caarel 

/      sen  et  C". 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

Asher  et  C'". 

Friedlander  et  fils. 

Kuhl. 

Mayer  et  Millier. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

(Lamertin. 
Mayolez  et  Audiarte. 
Lebègue  et  G'". 


Berlin . 


Chez  Messieurs  : 
/Dulau. 

Londres /Hachette  et  C- 

'  Nutt. 


Luxembourg . . 


Madrid. . 


Naples  . 


Bucarest  . 


Toulouse . 


Gimet. 
'  Privât. 


j  Tallandier. 
I  Giard. 


ÎBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 


Valenciennes  . . 


\  Giard, 
/  Lemaitre. 


Sotchek  et  C°. 
Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C- 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople  . .     Otto  Keil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Gênes Beuf. 

I  Eggimann. 

Genève i  Georg. 

'  Burckhardt. 

^Haye Belinfante   frères. 

(  Payotet  0^'. 

Lausanne Rouge. 

Sack. 
Barth. 
Brockhaus. 

Leipzig ^  Lorentz. 

Twietmeyer. 
Voss. 
\  Desoer. 
'  Gnusé. 


V.  BUck. 
/  Ruiz  et  C*. 
)  Romo. 
i  Dossat. 
'  F.  Fé. 

Milan l  Bocca  frères. 

(Hœpli. 

Moscou Tastevin. 

Marghieri  diGius. 
Pellerano. 

i'  Dyrson  et  PreifTei, 
Stechert. 
Lemcke  et  Buechaer 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  Ci*. 

Palerme Reber. 

Porto Magalhaes   et  Monlz. 

Prague Rivnac. 

Rio- Janeiro Garnier. 

Bocca  frères. 
Loescher  et  G'°. 

Rotterdam Kramers  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Boghaiwlçl 

Zinserling. 
Wollf. 


Rome. 


S'-Pe'tersbourg . . 


Liège . 


Bocca  frères. 

Brero. 

Riock. 

Roseaberg  et  Sellier 

Varsovie Gebethner  et  VVoIff. 

Vérone Drucker. 

Frick 

Gerold  et  0°. 
Zurich Rascher. 


Turin  . 


Vienne*. 


BLKS  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : ' ^ 

iTf  Jt^y  ~/^  ^°'^^  '^^^  ^  ^'  Décembre  i85o.  )  Volume  in-4';  i853.  Prix.     ...  35  fr 

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rlT  îo  '  ?i;  -  ^r  ■'?"^'''''  '^^^  à  3.  Décembre  ,880.)  Volume  in-/";     889    Prix  .'   !  '  !  !  !  '  '  "  i!  '  '     J5    r' 

.»Tt.«.„  '  "*•  ~  (■"  J^-^^i^--  '88'  à  3.  Décembre  1895.)  Volume  in-4°;  .900.  Prix  .i  i].  i:.:.:  i!     25  fr! 

PLEMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  • 

tes,  T^M^tiTJslT'^^M&ltl^^ï^^^^^^^  ''''■''■  DHKBKsetA.J.-J  SouKR.  -  Mémoiresur  le  Calcul  des  Perturbations  au'éprourent 

grasses,  par  M.  Claude  bZ^rd  vllume  in  4»,  avec  3^  plinctL^rSâr.".     !'?".'.*?'     '  Pl'énomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  Jigest.oa  d*s 

ataires,  suivant    'ordre  de  leur  ,unerDosfti  on        m  ^   f  «E  ud.er  les  lois  de    a  distribution  des  corps  organisés  f.ssiles  dans  les  différents  terrains 

des  rapports  qui  ex.s^nt  entre   'é^atSilduTA?,^!'  question  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  -  Recherchcirla 

ff         q      «^■"«■"■enii-el  état  actuel  du  regneorgauiqueetsesetats  antérieurs»,  parM.  le  Professeur  Bronn.  In-',",  avec  7  planches  ;  1S61. . .     25  fr. 

même  Librairie  les  Mémoires  de  r  Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  divers  Savants  à  l'Académie  d«8  ScienoM. 


W  23. 

TABLE    DES    ARTICLES     (Séance  du   9    Juin    lî»()8.) 


MÉMOIRES   ET  COMMUIVICATIONS 

DES  MKMliURS   ET  DES    CORRESPONDANTS   DR    I.ACADÉMIE. 


Pages. 
M.  GoUY.   —  Sur  un   appareil  destiné   aux 

nivellements  micioinétiiques ngj 

MM.  Paul  Sabatieu   et  A.   Mailhe.  —  Sur 


Pages, 
l'hydrogénation   directe   des   polypliénols.     iiyS 
M.  Ed. -El.  Colin.   —  Observations  magné- 
tiques à  Tananarive 1196 


aiEMOIRES   LUS. 


M.  Nestor  Gréhant.  —  Analyse  exacte  du 
gaz  des  marais.  Dissociation  de  plusieurs 


carbures  d'Iiydrogcne  obtenue  dans  l'eu- 
diomètre-grisou  mètre 


199 


MÉMOIRES  PRESENTES. 


M.   J.-L.    RouTiN.    —    Sur    le   réglage    des  groupes  électrogèacs . 


CORRESl»ONi>ArVCE. 


M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  les  Ou- 
vrages suivants  :  «  Caisse  des  recherches 
scienliliques.  .Année  1907  :  Kapport  annuel 
adressé  au  Président  de  la  Képublique 
française  »,  par  M.  Paul  Dislère;  un 
(c  Glossaire  allemand-français  des  termes 
d'.\natomie  et  de  Zoologie  »,  par  M.  Ba- 
pliaël  Ulanchard i2o3 

M.  AuRic.  —  Sur  le  développement  en  frac- 
lion  continue  d'un  nombre  algébrique...     i2o3 

MM.  Ed.  Sarasin  et  Tu.  To.mmasina.  — 
Sur  la  véritable  cause  du  dédoublement 
de  la  courbe  de  désaclivalion  des  con- 
ducteurs recouverts  d'une  couche  diélec- 
trique et  radioactives  avec  charge i2o5 

M.  Georges  Meslin.  —  Sur  le  signe  du 
dichrnïsme  électrique  et  du  dichroïsme 
magnétique 1208 

M.  André  Léauté.  —  Sur  l'étincelle  de  self- 
iaduction 1209 

M.  .l.-B.  Senderens.  —  Déshydratations 
catalytiques  des  composés  organiques....      121 1 


M.  Jules  Jacobsen.  —  Action  du  nitrate 
d'argent  sur  l'acide  chloroaurique  et  pré- 
paration de  l'or  fulminant 

M.  Jean  BERtiiEArME.  —  Sur  la  séparation 
de  rammonia(|ue  et  des  aminés  au  moyen 
de  l'alcool  absolu  bouillant 

M.  J.  Wolff.  —  Contribution  à  l'élude  des 
peroxydiastases  artificielles 

M.  Pr.  Barbier.  —  Sur  un  nouveau  mica 
du  groupe  paragonite 

M.  .Iean  de  La  Riboisière.  —  Sur  une  cer- 
taine fonction  de  suppléance  hépatique 
exercée  par  la  plume  chez  les  oiseaux 

M.  A.  Rosenstierl.  —  Du  rôle  des  levures 
el  des  cépages  dans  la  formation  du  bou- 
quet des  vins 

M.  F.  Kerfobne.  —  Sur  le  minerai  de  fer 
de   Coatquidan 

M.  Monte-ssus  de  Ballore.  —  Sur  les  prin- 
cipes à  appliquer  pour  rendre  les  con- 
structions asismiques 


I2l3 
I2l5 

1217 
1220 


122 


226 


PARIS.     -    IMPRIMERIE     GAUTHIER-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augusiins,  55. 

Le  Gérant  :  Gauibieh-Villabs. 


I<i0ft 


1908 

PKEMIER  SEMESTRE. 

COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES   SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


N^24  (15  Juin  1908 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    [tENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  2.3  juin  1862  et  24  mai  1873 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extiaits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à[  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  i".    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
oupar  un  Associéétrangerdel'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3:>  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie ;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qn 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.   —   Impression  des  travaux  des  Sav, 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  persoi 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  Vl 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'ur 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  s 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis. 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomi 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  exi 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  re 
à  rimprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  te 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  rem 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dan 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.   —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planch 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  ligures  serait 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  ligures  compti 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des 
teurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrât! 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rend 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécutioa  du  pi 
sent  Règlement, 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés   do 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  taru  le  Samedi  (jni  précède  la  séance,  avant  5^  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivanl 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU  LUNDI    là  JUIN    190S. 


PRÉSIDENCE  DE  M.  H.  BECQUEREL. 


MEMOIRES  ET  COMMUIVICATIOiVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  une  ('(juation  aur  dérivées  partielles 
relative  à  une  surface  fennée.  Note  de  M.  Emile  Picard. 

l.  On  a  souvent  considéié,  depuis  Beltraini  et  Klein,  des  équations  aux 
dérivées  partielles  dont  on  envisage  les  intégrales  sur  une  surface  fermée 
tout  entière.  Particulièrement  intéressante  est  l'équation 


(I)  AU=:cv/liG-F^Ll 

pour  une  surface  dont  l'élément  est  représenté  par 

ds""  -  E  clu^  +  2  F  <lii  r/i •  +  G  dv' 

et  où  AU  représente  l'invariant  de  Beltrami 


On  désigne  enfin  par  c  une  fonction  positive  du  point  sur  la  surface.  Celte 
équation  correspond  à  l'équilibre  calorifique  d'une  surface  fermée  rayonnant 
au  dehors,  quand  on  supposé  la  température  extérieure  égale  à  zéro.  Dans 
ces  conditions,  on  peut  regarder  comme  évidente  au  point  de  vue  physique 
l'existence  d'une  solution  de  l'équation  (i),  uniforme  et  continue  sur  la  sur- 
face, sauf  en  un  point  qui  correspond  à  une  source,  avec  un  flux  donné; 

c.  R.,  1908,  I"  Semestre.   (T.  CXLVI,  N°  34.)  162 


12.32  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

celle  existence  peut  d'ailleurs  s'établir  d'une  manière  purement  analytique, 
comme  je  l'ai  fait  autrefois  (  '  ).  En  supposant  le  tlux  éj^al  à  2-,  et  en  dési- 
j^nant  par  (u',  c)  le  point  singulier,  nous  désignerons  celle  solution  par 
(2)  U ((/,(■;   «',.•'). 

On  voit  aisément  que  U  est  symétrique  par  rapport  à  (u,  c)  et  («',  c'). 

L'étude  de  l'équation  (i)  et  de  quelques  équations  qui  s'en  déduisent, 
comme  celle  de  beaucoup  d'autres  problèmes  analogues,  est  devenue  parti- 
culièrement sinqjle  depuis  les  travaux  de  Frediiolm  sur  une  certaine  équa- 
tion fonctionnelle.  Avant  eu  récemment  l'occasion  d'étudier  ces  questions 
dans  mon  cours,  j'indiquerai  sous  quelle  forme  j'ai  présenté  leur  solution. 

'2.   Au  lieu  de  l'équation  (i),  envisageons  l'équation  avec  le  paramètre  \ 


(3)  A\  =  lc\/EG~F^Y, 

et  cherchons  s'il  existe  une  intégrale  V  de  cette  équation  partout  continue 
sur  la  surface.  J'envisage  à  cet  effet  une  autre  équation  de  la  forme  (i) 


(4)  AU=c,v/EG-F^U, 

mais  où  c,  est  une  fonction  positive  sur  la  surface,  qui  peut  être  différente 
de  (-'.  Soit  U(w,i';  u',v')  la  solution  analogue  à  (-2)  et  relative  à  l'équa- 
tion (4). 

On  montre  sans  peine,  en  appliquant  la  formule  de  Green  étendue  à  une 
surface  fermée  quelconque  rendue  simplement  connexe  comme  dans  la 
théorie  des  surfaces  de  Riemann,  que  V  satisfait  à  l'équation  fonctionnelle 


(5] 


!7rV(w',  ('')  +  /   /  (^t-  —  c,  )  U(«,  r;  «',  c')  \{u,  v)  (h  =  o, 


OÙ  (la  est  l'élément  de  surface  v'EG  —  F^  cludv.  D'ailleurs,  au  point  de  vue 
de  la  recherche  des  fonctions  V  partout  continues,  l'équation  (5)  est  équi- 
valente à  l'équation  (3). 

Le  plus  simple,  au  moins  théoriquement,  est  de  prendre  c,  =  c,  et  l'on  a 
alors  une  équation  de  Frcdholm 

27rV(«',  (•')  +  (>.-))  /    fc(u,v)U{ii,v;  u' ,  v')V  (u,  v)  d<7  =  o, 
équation  d'un  type  très  simple,  à  cause  de  la  symétrie  de  la  fonction  U. 

(')  Sur    l'équilibre   calorifique   d'une   surface  fermée    rayonnant    au    dehors 
{Comptes  rendus,  5  juin  1900). 


SÉANCE    DU    l')    JUIN    1908.  1233 

Pour  X  quelconque,  l'équation  précédente  n'a  d'autre  solution  que  V  ^  o; 
mais  il  y  a  une  in/lnité  de  valeurs  singulières  réelles  et  négatives,  pour  les- 
quelles il  y  aura  d'autres  solutions,  et  pour  lesquelles,  par  suite,  l'équa- 
tion (3)  aura  une  ou  plusieurs  solutions  continues  sur  toute  la  surface  et 
non  identiquement  nulles  (X  =  o  est  une  valeur  singulière). 

3.   Désignons  par  X„  une  valeur  singulière,  pour  laquelle  l'équation  (3) 
ait  V  solutions  linéairement  indépendantes 

V,(m,.0,      V,(,/,r) Vv  («,'•). 

Prenons  l'équation  en  H, 


( 6 )  AH  =  >.„cVlîG  -  F^  H  +  9  ( ,/,  (' )  v/EG  —  F^ 

Si  -p  est  une  fonction  continue  prise  arbitrairement,  l'équation  précé- 
dente n'admettra  pas  pour  H  de  solution  continue  sur  toute  la  surface.  La 
condition  nécessaire  et  suffisante  pour  qu'il  en  soit  ainsi  s'exprime  par  les 
égalités 

V,(m,  f)  9(  w,  r)  rf(7  =  o  (t  =  I,  2,  .  .  .,  v). 


// 


On  peut  l'établir  en  remplaçant  l'équation  (6)  par  une  équation  de 
Fredholm  avec  second  membre,  avec  valeur  singulière  pour  le  paramètre, 
et  en  écrivant  les  conditions  pour  que  cette  équation  ait  une  solution.  Ceci 
est  facile,  car  les  solutions  de  l'équation  associée  ligurant  dans  ces  conditions 
sont 

C{U,  V)\i(u,  (')  (<=1,2,   ...,V). 

4.  Le  résultat  précédent  permet  de  traiter  une  question  relative  aux  inté- 
grales de  l'équation 

AW  =  Xcv/EG-F2W 

ayant  un  certain  nombre  de  points  singuliers  logarithmiques  (du  type  des 
sources  de  chaleur).  Si  A  n'est  pas  une  valeur  singulière,  les  points  singu- 
liers et  les  coefficients  relatifs  au  flux  qui  leur  correspondent  peuvent  être 
quelconques.  Mais  soit  X„  une  valeur  singulière.  Les  conditions  nécessaires 
et  suffisantes  pour  que  l'équation 


(7)  AW3=>.„cv^G  — F^W 

admette  une  intégrale  ayant  les  points  singuliers 

(«1,  *i),     (ai,l>ï),     ■■•.     (««,*„) 


12.14  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

avec  les  coel'ficients  correspondants 

A|,      A,,      .  .  . ,     A„ 

s'expririienl  par  les  v  relations 

A,  V,((7,,  bt)  +  \,\i{a,,  b,)+..  .-^  A,,  V,(«„,  b„)  —o         (<  ==  i ,  2,  . . . ,  v), 

les  V,-  correspondant,  bien  entendu,  comme  dans  le  paragraphe  précédent, 
à  la  valeur  singulière  X„. 

En  particulier,  pour  la  solution  A„  =  o,  on  a  v  =  i  (^t  V  se  réduit  à  une 
constante;  d'où  la  condition  connue 

A,-f- Aj  +  ...-t- A„  =  o, 

(pii  exprime  que  le  flux  total  de  chaleur  est  nul,  l'équation  (7)  se  réduisant 
alors  à  l'équilibre  de  température  sans  rayonnement  extérieur. 

.5.  L'application  la  plus  simple  est  relative  à  la  sphère  de  rayon  un,  en 
prenant  f  =  i.  L'équation  (3)  est  alors 

(8)  cose'^  +  s\ne^  +  ^~^.-:i.[ue\, 

en  se  servant  des  coordonnées  polaires  0  et  ^  sur  la  sphère,  et  Ton  a  depuis 
longtemps  remarqué  que  pour 

).  ^ — «(«  +  1)  (/;  entier  positif) 

elle  se  confondait  avec  l'équation  relative  aux  fonctions  V„  de  La[)lare.  On 
peut  voir  qu'il  n'y  a  pas  d'autres  valeurs  singulières  de  A  en  envisageant  une 
fonction  V(0,  ■\i)  uniforme  et  continue  sur  la  sphère  et  satisfaisant  à  l'équa- 
tion (8)  pour  X  =^  A,,,  et  la  fonction  harmonique  dans  la  sphère  prenant  ces 
valeurs  sur  la  sphère.  La  formule  de  Poisson  montre  aisément  que,  si  X„ 
n'est  pas  de  la  forme  —  /((n-i-i),  cette  fonction  harmonique  sera  identi- 
(|uement  nulle,  et  par  suite  aussi  V(0,'|i).  Des  considérations  analogues 
montrent  d'ailleurs  que,  si  A,,  a  la  forme  indiquée,  l'équation  différentielle 
n'aura  d'autres  solutions  uniformes  et  continues  linéairement  indépendantes 
(|ue  les  2/?  +  i  fonctions  \„  de  Laplace  correspondant  à  cette  valeur  de  n. 

Le  cas  du  tore  est  à  examiner  après  celui  de  la  sphère.  Je  ne  sais  si  le  pro- 
blème qui  nous  ()ccu|)e  a  été  approfondi  dans  ce  cas.  Eu  désignant  par  r  le 
rayon  du  cercle  méridien  et  R  la  distance  de  son  centre  à  l'axe,  l'équation 
est  ici 

-  (R  —  /■cos-i)2--_.  +  sino(R  —  /-coso)- h  r —-—  =).(R  —  /■cos'j)/-V, 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  1235 

en  désignant  par  cp  et  '\/  deux  angles  dont  la  signilication  est  immédiate,  et 
qui  varient  de  o  à  au.  Les  valeurs  singulières  1^  sont  celles  pour  lesquelles 
l'équation  précédente  admet  une  solution  continue  de  période  211  par  rap- 
port à  9  et  à  '|;  il  est  vraisemblable  que  le  produit  A„rest  une  transcendante 

assez  simple  du  quotient  —  • 


ASTRONOMIE  PHYSIQUE.  —    Recherclies  sur  la  rotation  et  l'ccldt  des  diverses 
couches  atmosphériques  du  Soleil.  Note  de  M.  H.  Dksi.andres. 

La  rotation  el  l'éclat  des  couches  atmosphériques  solaires  sont  étudiées 
actuellement  dans  plusieurs  observatoires  ;  à  Meudon,  la  recherche  est 
poursuivie,  autant  que  le  permet  la  situation  actuelle  de  l'établissement  qui 
est  en  voie  de  réorganisation  et  n'a  pas  un  personnel  et  un  budget  suffi- 
sants. Les  méthodes  employées  difl'èrent  d'ailleurs  de  celles  usitées  à 
l'étranger;  elles  ont  ceci  de  particulier  qu'elles  donnent  un  résultat  basé 
non  sur  des  régions  limitées  du  Soleil,  mais  sur  l'ensemble  de  l'astre.  De 
plus,  elles  sont  applicables  avec  des  moyens  relativement  simples;  l'objectif 
astronomique  qui  fournit  une  image  réelle  du  Soleil  est  supprimé  ou  est  très 
petit  et  réduit  à  une  ouverture  de  quelques  millimètres. 

Dans  ces  dernières  années,  l'étude  de  la  rotation  a  été  faite  par  la 
méthode  spectrale  de  Dunor,  maintenant  devenue  classique,  qui  juxtapose 
les  spectres  de  points  diamétralement  opposés  du  bord  et  mesure  leur 
déplacement  avec  des  raies  noires  fines  et  nettes.  Duner  s'est  servi  de  deux 
raies  rouges  du  fer;  il  a  confirmé  en  [887  le  ralentissement  de  la  vitesse  de 
rotation  que  le  mouvement  des  taches  a  fait  connaître  de  l'équateur  au 
parallèle  de  /|o",  et  a  pu  l'étendre  jusqu'au  parallèle  de  7  j°-8o".  Les  vitesses 
de  Duner  sont  légèrement  plus  faibles  que  celles  données  par  les  taches. 
Les  deux  méthodes,  il  est  vrai,  se  lappoitent  à  des  couches  différentes  du 
Soleil  qui  sont  la  surface  même  de  l'astre  el  la  vapeur  de  fer  placée  au- 
dessus  dans  la  partie  basse  de  l'atmosphère,  ap[)elée  couche  renversante. 

La  même  méthode  est  appliquée  depuis  igoi  par  Halm,  d'Edimbourg, 
qui  annonce  une  variation  continue  des  vitesses  au  cours  de  la  période 
solaire,  surtout  près  des  pôles,  et  un  déplacement  spécial  des  raies  dû  à  la 
pression.  Klle  est  adoptée  aussi  en  1907  au  mont  Wilson,  par  Adams,  qui 
utilise  la  plaque  photographicpie  et  vingt  raies  bleues  de  la  couche  renver- 
sante. Pour  certaines  raies,  la  vitesse  de  rotation  est  inférieure  à  la  normale, 


1236  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ce  qui  déjà  avait  été  annoncé  par  Jewell.  En  1908,  les  raies  de  l'hydrogène, 
qui  correspondent  vraisemblablement  à  des  couches  plus  hautes,  lui  donnent 
un  résullat  différent  :  les  vitesses  sont  au  contraire  plus  grandes  à  l'équa- 
teur,  et  le  ralentissement  est  plus  faible  vers  les  pôles.  Ce  dernier  fait  a  été 
confirmé  par  Haie,  avec  les  images  monochromatiques  de  l'hydrogène  don- 
nées par  son  grand  speclrohéliographe.  Tel  est  l'état  de  la  question. 

Il  convient  évidemment  d'étudier  à  ce  point  de  vue  toutes  les  raies  solaires, 
comme  l'a  demandé  Campbell  en  ipoS.  J'ai  employé  seulement  une  autre 
méthode  qui  assure  une  vérification  utile  et  offre  d'ailleurs  ses  avantages. 
C'est  la  méthode  de  l'inclinaison  indi(juée  par  moi  en  i8f)5  pour  la  recon- 
naissance de  la  rotation  dans  les  planètes.  Je  l'ai  appliquée  successivement 
aux  planètes  Jupiter  et  Saturne,  à  la  couronne  solaire  des  éclipses  avec  un 
grand  spectroscope  fixe,  puis  en  1902  aux  planètes  Jupiter,  TJranus  et  Nep- 
tune avec  un  petit  spectroscope  mobile  autour  de  l'axe  de  son  collimateur. 

Si  l'on  projette  une  petite  image  de  l'astre  sur  la  fente  du  spectroscope 
et  si  l'astre  tourne  comme  un  corps  solide,  les  diverses  parties  de  la  raie 
spectrale  s'inclinent  du  même  angle,  les  conditions  étant  les  meilleures, 
lorsque  l'axe  de  rotation  de  l'astre  est  perpendiculaire  au  rayon  visuel  et 
lorsque  la  fente  contient  le  diamètre  équatorial.  La  mesure  de  l'angle  d'in- 
clinaison donne  la  vitesse  de  rotation;  or  elle  s'appuie,  non  sur  deux  points 
extrêmes  d'un  diamètre,  comme  dans  la  méthode  de  Duner,  mais  sur  la  par- 
tie centrale  et  le  diamètre  entier.  La  méthode  de  l'inclinaison,  qui  repose 
sur  une  base  expérimentale  différente,  est  a  priori  digne  d'attention. 
D'ailleurs,  sur  le  Soleil,  l'absorption  impliquée  par  la  raie  noire  est  plus 
facile  à  interpréter  au  centre,  où  les  couches  successives  sont  traversées 
normalement,  dans  les  mêmes  conditions.  Au  bord,  les  couches  inférieures 
ont  une  action  prédominante  qui,  de  plus,  est  variable  pour  deux  points 
très  voisins  de  l'astre. 

Dans  les  recherches  de  1902  citées  plus  haut,  faites  sur  Jupiter  avec  un 
petit  spectroscope  mobile,  qui,  en  raison  de  sa  petitesse,  était  exempt  de 
flexion,  on  juxtaposait  au  spectre  de  la  planète  un  second  spectre  photogra- 
phié après  que  l'appareil  avait  été  tourné  de  180°.  Les  inclinaisons  des  deux 
spectres  étant  inverses,  l'angle  d'inclinaison  est  doublé  et  aussi  la  précision 
de  la  mesure  (voir  la  Note  des  Comptes  rendus,  t.  CXXXV,  p.  228,  et  les 
dessins  annexes;  voir  aussi  le  dessin  ci-après).  Cette  disposition  heureuse 
n'a  pas  été  employée  pour  Lranus,  qui  exige  une  pose  déjà  trop  longue  pour 
un  seul  spectre;  mais  elle  est  évidemment  applicable  au  Soleil,  même 
lorsque  la  dispersion  est  forte.  Il  est  seulement  difficile  de  faire  tourner  le 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  12,37 

spectroscope  qui  a  de  grandes  dimensions;  mais  on  peut  le  laisser  fixe  et 
faire  tournera  sa  place  l'image  solaire  sur  la  fente  en  interposant  un  prisme 
à  réversion.  Ce  prisme,  comme  on  sait,  a  une  section  triangulaire  avec  deux 
côtés  égaux;  le  troisième  côté,  appelé  base,  est  parallèle  à  l'axe  du  faisceau 
lumineux;  et  le  prisme  entier  tourne  autour  de  cet  axe,  en  imposant  au 
faisceau  une  rotation  double  de  la  sienne.  11  a  déjà  été  appliqué  dans  le 
même  but  au  Soleil  par  Zollner  en  1871  et  ThoUon  en  i885  ('). 

La  disposition  générale  adoptée  est  la  suivante  (")  :  le  spectroscope, 
aussi  dispersif  que  possible,  est  à  réseau  et  employé  dans  le  troisième  et 
le  quatrième  ordre  avec  des  chambres  longues  de  2'",5o  et  3"',5o.  Le 
faisceau  solaire,  réfléchi  par  un  cœlostat  et  large  au  plus  de  2''™,  traverse 
le  prisme  à  réversion,  puis  un  petit  objectif  de  projection  dont  la  dis- 
tance focale  a  varié  de  7'™  à  20*^",  et  qui  est  porté  par  une  double  cou- 
lisse dont  les  mouvements  sont  parallèles  et  perpendiculaires  à  la  fente.  La 
netteté  de  l'image  solaire  sur  la  fente  n'est  pas  diminuée  par  le  prisme, 
puisque  les  rayons  qui  le  traversent  sont  [jarallèles  et  non  convergents;  s'il 
est  bien  construit  et  bien  réglé,  l'image  reste  nette  tout  en  tournant  et 
maintient  son  centre  fixe  sur  la  fente. 

On  place  le  prisme  à  réversion  dans  une  des  deux  positions  où  le  diamètre 
équatorial  est  parallèle  à  la  fente,  et  l'on  fait  une  première  épreuve  du 
spectre,  puis  une  seconde,  mais  après  avoir  tourné  le  prisme  de  90"  et 
l'image  du  Soleil  de  180°,  en  maintenant  le  même  parallèle  sur  la  fente. 
Cette  dernière  condition  et  la  juxtaposition  des  deux  spectres  sont  assurées 
par  les  deux  coulisses.  En  fait,  la  double  épreuve  s'applique  au  diauîètre 
équatorial  ou  à  un  seul  des  parallèles  Nord  ou  Sud  ('). 

On  a  donné  plus  rarement  une  autre  orientation  au  Soleil  sur  la  fente, 


(')  L'angle  du  prisme  qui  est  l'angle  des  côlés  égaux  doit  être  grand,  sinon  les  par- 
ties voisines  de  la  base  sont  seules  utilisables,  et  la  réflexion  totale  est  très  rasante. 
Lorsque  l'angle  est  de  90°,  on  a  le  prisme  à  réflexion  totale,  employé  souvent  comme 
prisme  à  réversion.  L'angle  le  plus  favorable  est  voisin  de  120°,  ou  moins  lorsque  les 
faisceaux  qui  traversent  le  prisme  ne  sont  pas  convergents. 

(-)  Une  disposition  analogue  a  été  conçue  indépendamment  par  M.  Bosler,  astro- 
nome à  l'Observatoire,  et  appliquée  par  lui  à  la  grande  lunette  pour  l'étude  de  la  ro- 
tation de  la  planète  Vénus. 

(^)  La  latitude  des  parallèles  est  déterminée  avec  une  lunette  auxiliaire,  munie 
d'un  micromètre,  qui  vise  la  fente.  On  mesure  la  distance  de  la  fente  au  centre  de 
l'image  avec  le  micromètre  ou  avec  les  coulisses.  La  hauteur  du  spectre  ilonne  aussi 
une  mesure  de  la  latitude. 


J2'i8 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


coniine  dans  la  riiétliode  de  Dunei',  i[iii  juxtapose  les  spectres  des  deux  hé- 
misphères; car  la  partie  isolée  parla  fente  ne  tourne  plus  comme  un  corps 
solide,  et  la  méthode  perd  en  partie  ses  avantages. 

Les  recherches,  faites  avec  l'aide  de  MM.  d'Azambuja  et  Burson,  ont 
porté  principalement  sur  la  partie  violette  du  spectre,  qui  comprend  les 
raies  H  et  K  du  calcium.  Ces  raies,  (jui  sont  les  plus  larges  du  spectre,  sont 
les  sevdes  à  oH'rir  un  triple  renversement  bien  net,  qui  annonce  trois  couches 
distinctes  superposées;  avec  les  raies  de  riiydrogène,  ce  renversement  est 
seulement  partiel.  Pour  ces  raisons,  les  petites  composantes  centrales  H3 
et  K,  sont  prohaljlement  les  plus  favorables  pour  l'étude  des  mouvements 
dans  la  chromosphère  supérieure;  au  bord  solaire  extérieur,  elles  sont 
plus  hautes  que  toutes  les  raies  de  rhydrogène. 

Sur  les  épreuves,  les  inclinaisons  de  la  raie  K.,  ont  été  d'aboid  siuq>le- 
ment  comparées  aux  inclinaisons  de  raies  iines  voisines  de  la  couche  renver- 
sante, qui  sont  d'un  côté  la  raie  du  fer  X  39.30,45  et  de  l'autre  un  doublet  du 


Faute 


l/Tt-3Qes 

du  Soleil 


Fig.   I. 


Spectre 


fer  et  du  cobalt  X  3935,96  et  X  3936,12.  Les  mesures  absolues  des  inclinai- 
sons et  des  vitesses,  qui  exigent  un  appareil  spécial  encore  en  préparation, 
seront  publiées  plus  tard;  a  priori,  elles  peuvent  être  au  moins  aussi  exactes 
(|ue  celles  des  autres  méthodes,  surtout  si  l'on  remarque  que  le  retourne- 
ment de  l'image  double  l'angle  à  mesurer. 

D'ailleurs  les  inclinaisons  augmentent  lorsque  le  diamètre  de  l'image 
diminue;  et  si,  comme  dans  le  cas  présent,  il  est  suffisamment  petit,  les 
inclinaisons  et  leurs  dilTérences  sautent  aux  yeux,  sans  qu'il  soit  nécessaire 
de  les  mesurer  sous  un  réticule.  Cet  examen  rapide  est  seulement  qualitatif, 
mais,  comme  il  est  diflerentiel,  il  a  une  réelle  valeur. 

Or  les  inclinaisons  de  K,  sont  parfois.,  à  première  vue,  dillérentes  de 
celles  du  fer  et  du  cobalt;  le  18  mai,  en  particulier,  sur  le  diamètre  équa- 


SÉANCE   DU    l5   JUIN    1908.  1  aSg 

torial,  elles  l'iMieiU  maniresleiiieiit  plus  l'aihh^s,  eoinme  1<^  luoiilre  la  figure 
ci-contre,  où  les  inclinaisons  et  leurs  dill'érenccs  sont  agiaiidies  à  dessein. 
Les  vitesses  de  rotation  de  cette  couche  élevée  étaient  notablement  plus 
faibles  que  dans  la  couche  renversante,  ce  cjui  est  contraire  au  résultat 
obtenu  par  Adanis  avec  riiydrog-ène. 

Plus  lard,  dans  les  premiers  jours  de  juin,  l'inclinaison  de  K.,  à  l'équa- 
teur  était  à  peu  près  la  même  que  celle  (\u  l'er  et  du  cobalt.  Sur  les  paral- 
lèles, d'autre  part,  dans  cette  période,  les  inclinaisons  de  Iv;,  sont  parfois 
aussi  d'n'(Meiites  en  plus  ou  on  moins,  celles  en  plus  étant  dominantes  aux 
laliliides  élevées;  de  jiliis.  dans  les  deux  hémisphères,  les  différences  ne  sont 
pas  toujours  les  in(''mes. 

(!)n  est  ainsi  conduit  à  penser  cjue  les  couches  supérieures  ont  des  varia- 
tions de  vitesse  de  rotation  qui  sont  parfois  notables  et  même  différentes 
jjour  les  deux  hémisphères,  dans  rinlervalle  de  quelques  jours  et  de 
quelques  semaines.  Les  variations  doivent  être  en  effet  plus  grandes  quand 
on  s'élève  davantage,  et  j'ai  déjà  noté,  en  i8f)3,  que,  au  bord  solaire, 
les  vitesses  radiales  des  protubérances,  qui  s'ajoutent  ou  se  retranchent  à 
la  vitesse  di'  rotation,  augmentent  avec  la  hauteur  dans  l'atmosphère. 
D'ailleurs  les  taches,  qu'on  considère  comme  liées  à  la  surface,  ont,  sur 
un  même  parallèle  et  dans  une  même  année,  des  différences  sensibles  dans 
leur  déplacement  sur  le  distjue,  et  l'on  sait  que  les  vitesses  publiées  ne  sont 
que  des  moyennes.  De  plus,  les  variations  de  toutes  ces  couches  ont  entre 
elles,  très  probablement,  un  lien  étroit  qui  est  à  déterminer. 

11  faudra  naturellement  poursuivre  ces  recherches  pendant  un  temps  très 
long  pour  arriver  à  des  conclusions  déliiiitives;  de  toute  façon,  les  premiers 
résultais  font  ressortir  les  avantages  particuliers  de  la  méthode  de  l'incli- 
naison, qui  s'appuie  sur  la  partie  centrale  du  Soleil,  et  qui  exige  seulement 
un  spectroscope  puissant;  les  appareils  astronomiques  coûteux  ne  lui  sont 
plus  nécessaires,  et  elle  peut  être  abordée  avec  le  Soleil  aussi  bien  dans  un 
laboratoire  de  Physique  que  dans  un  observatoire. 

Recherches  sur  l'éclat  moyen  de  la  chromosphère.  —  La  variation  de  l'éclat 
moyen  de  la  chromosphère  au  cours  d'une  période  solaire  a  déjà  été  reconnue 
comme  très  probable  par  l'examen  des  nombreuses  photographies  de  la 
chromosphère  que  j'ai  obtenues,  depuis  1893,  avec  la  raie  K^.  Récemment, 
au  (Congrès  des  recherches  solaires  de  1907,  MM.  Norman  Lockyer  et  Haie 
ont  soulevé  la  question,  et  ont  annoncé  l'emploi  de  méthodes  perfectionnées 
pour  relever  le  nombre  et  l'éclat  des  ilocculi  sur  les  épreuves  des  jours  suc- 
cessifs. Pour  donner  à  ces  recherches  une  base  plus  solide,  j'ai  proposé  de 

C.  H.,   lyoS,  I"  Semeilre.  (T.  GXLVI,  N°  34.)  l63 


124o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

comparer  diroctcniont  à  intervalles  réguliers  les  inlensités  de  la  chromo- 
sphère  et  de  la  [)holosphère,  et  de  la  façon  suivante  :  on  juxtapose  sur  la 
même  plaque  deux  épreuves  monochromatiques  du  Soleil  faites  avec  la 
raie  K..  et  un  intervalle  brillant  du  spectre,  toujours  le  même,  et  l'on  mesure 
ensuite  les  opacités  moyennes  des  deux  épreuves. 

J'ai  fait  quelques  essais  dans  ce  sens,  et  je  les  ai  aliandonnés;  car  on  peut 
arriver  au  résultat  par  des  moyens  beaucoup  plus  simples,  par  l'étude  dé- 
taillée du  spectre  de  la  lumière  générale  du  Soleil.  Ce  spectre  est  celui  que 
donnerait  le  Soleil,  s'il  était  aussi  éloigné  que  les  étoiles;  il  s'obtient  aisé- 
ment en  envoyant  le  rayonnement  solaire  sur  la  l'ente  du  spectroscope,  sans 
interposer  aucun  objectif.  Lorsque  la  dispersion  est  forte,  il  contient,  comme 
je  l'ai  montré  eu  i8()2,  les  raies  Ko  et  K,,,  qui  représentent  les  éclats  moyens 
des  chromosphères  basses  et  supérieures.  11  suffit  donc  de  les  comparer  avec 
un  microphotomètre  à  de  petites  portions  du  même  spectre,  toujours  les 
mêmes,  choisies  dans  la  raie  K,  et  dans  un  intervalle  brillant  entre  deux 
raies  noires  ('). 

Ce  spectre  de  la  lumière  générale  n'exige  pas  d'objectif;  il  peut  même, 
semble-t-il,  être  photographié  lorsque  le  Soleil  est  caché  par  les  nuages,  avec 
la  lumière  diffuse  de  notre  ciel,  à  condition  toutefois  que  cette  lumière  ne 
soit  pas  due,  pour  une  part  notable,  à  une  phosphorescence  déterminée  parles 
rayons  solaires  ultra-violets.  Même  la  comparaison  avec  le  microphotomètre 
des  spectres  du  Soleil  et  de  la  lumière  diffuse  permettrait  de  déceler  et  de 
doser  cette  phosphorescence  supposée,  et  je  signale  en  passant  cette  re- 
cherche accessoire  qui  n'est  pas  sans  intérêt. 

Cependant  les  raies  Ko  et  K3  ont  sur  le  disque  de  grandes  différences  d'in- 
tensité et  de  largeur,  par  exemple  au  centre  et  au  bord,  et  qui  importent 
dans  l'étude  du  pouvoir  absorbant  de  l'atmosphère;  les  différences  sont 
parfois  aussi  notables  entre  les  deux  hémisphères,  entre  les  régions  de 
l'équateur  et  des  pôles.  Pour  les  relever  dans  leur  ensemble,  j'emploie  la 
combinaison  suivante  de  deux  objectifs,  placés  devant  le  spectroscope  de 
la  lumière  générale.  In  premier  objectif,  qui  peut  avoir  une  petite  ouver- 
ture, donne  une  image  de  l'astre  large  de  i""  à  2''",  et  le  second  objectif  est 
disposé  de  manière  à  donner  sur  la  fente  l'image  du  premier.  11  suffit 
d'avoir  dans  le  plan  de  l'image  solaire  des  diaphragmes   divers  qui  arrè- 


(')  Ce  spectre  de  lii  lumière  générale  doit  être  1res  dispersé  et,  de  plus,  ne  pas  con- 
tenir de  Inniiéie  étrangère  (diffuse  par  exemple).  La  première  condition  réduit  beau- 
coup l'application  de  la  méthode  aux  étoiles. 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  12/1I 

tent  soit  le  centre,  soit  les  bords,  soit  loiite  aiilre  porlioii  du  disque,  pour- 
avoir  le  spectre  moyeu  des  parties  restantes.  La  juxtaposition  et  la  compa- 
raison de  ces  spectres  moyens  donné  lieu  à  des  remarques  intéressantes. 

En  résume,  tous  ces  dispositifs  très  simples  permettent  de  suivre  aisément 
les  variations  de  vitesse  et  d'éclat  des  couches  atmosphériques  principales. 


PALÉONTOLOGIE   VÉGÉTALE.   —  Sur  les  organes  et  le  mode  de  végétation 
des  Néi-roptéridées  et  autres  Ptéridospernies.  Note  de  M.  (iuANn'EuRY. 

A  l'association  singulière,  dans  ces  plantes  fossiles,  de  graines  à  des  feuilles 
qu'on  ne  sait  distinguer  de  celles  des  Fougères,  correspondent,  loutau  moins 
dans  les  Odontopteris,  Nevropteris,  Linopteris,  Alethopteris ,  des  organes  et  un 
mode  de  végétation  particuliers  que,  ne  connaissant  pas  dans  les  plantes 
vivantes,  je  me  propose  de  décrire  sommairement;  j'appliquerai  ensuite 
leurs  caractères  les  plus  constants  à  la  reconnaissance  d'autres  Ptérido- 
spernies dont  on  ignore  les  graines. 

Dans  CCS  fossiles,  les  organes  dominant  par  la  quantité  sont  les  Aulaco- 
pteris  ('),  ou  longs  et  larges  stipes  rameux  réduits  à  l'état  fossile,  après  la 
destruction  des  tissus  internes  de  Myeh.tylon,  à  leur  écorce  mince  aussi 
régulièrement  striée  que  les  feuilles  de  Cordaïtes.  Ceux  des  Odontopteris  et 
Nevropteris  sont  souvent  encombrés  d'un  abondant  chevelu  de  radicelles 
déliées  entremêlées  aquatiques,  sortant  par  faisceaux  des  stipes.  Ceux-ci, 
ronds,  épais  à  la  base  de  o°',io  à  o"',i5,  s'adaptent  parfaitement  à  des 
souches  plates  étranges,  que  je  crois  pouvoir  interpréter  comme  des  tiges 
naines  très  surbaissées,  portant  en  saillie,  en  nombre  variable,  des  tron- 
çons àWulacopteris.  Ces  souches,  larges  de  o'°,5o  à  o°>,75,  sont  appliquées 
sur  le  sol  fossile  de  végétation  par  une  surface  verruqueuse,  et  lui  sont 
fixées  par  des  racines  souterraines  grêles  à  radicelles  pinnécs.  Les  racines 
issues  de  la  face  intérieure  de  la  souche  étant  peu  nombreuses  et  peu  pro- 
fondes, la  plante  en  se  développant  a  poussé,  pour  pourvoir  à  leur  insuffi- 
sance, des  branches  souterraines  radicantes  rameuses  non  striées,  et,  pour  se 
fixer  au  sol,  de  curieux  crampons  de  nature  également  stipale.  Et,  comme 
parmi  les  milliers  de  tiges  debout  enracinées  des  forêts  fossiles,  il  ne  s'élève 
de  ces  souches  ni  tiges,  ni  stipes,  ces  derniers  mutilés  étant  plutôt  couchés, 
il  est  à  présumer  que,   comme  des  plantes  de  marais,  les  Névropténdées 


(')  Flore  carbonifère,  p.  122. 


I2'|2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

ont  vécu  le  pied  dans  l'eau,  fixé  au  sol  de  fond  par  les  racines  souterraines 
et  les  organes  supplémentaires  ci-dessus  notés. 

Certaines  souches  se  sont  agrandies  jusqu'à  atteindre  une  longueur  de  2'" 
el  plus,  et  l'on  voit,  dans  ce  cas,  que  les  tiges  étalées  qu'elles  représentent 
se  sont  également  allongées.  Dans  les  mêmes  dépendances  se  trouvent 
d'autres  organes  d'extension,  sinon  de  propagation,  savoir  :  1°  des  Aulaco- 
pteris  ordinaires  fixés  par  des  crampons,  qui  ont  au  moins  élargi  l'aire  d'oc- 
cupation des  plantes  envahissantes  qu'étaient  les  Nevropteris  et  Odonlopteris ; 
2°  des  Aulacopteris  pnrliculiers,  rampants,  à  surface  inférieure  non  striée, 
ramifiés  par-dessus,  que  des  bandes  vasculaires  incluses  rapprochent  des 
MecluUosa  ;  et  3°  cà  et  là  quelques  touffes  surhordonnées  de  stipes  enracinées. 
Il  reste  à  mieux  connailix'  les  relations  de  ces  parties  qui,  étant  de  taille  à  ne 
})ouvoir  être  c(_)ll('etionnées,  ont  été  dessinées. 

Dans  des  espaces  plus  restreints,  j'ai  tL.nivé,  en  rapport  avi'c  un  fouillis 
de  lacines  entre-croisées,  un  cnseivdjle  assez  complet  de  [letitcs  souches 
moins  plates  et  de  tiges  traçantes,  que  les  stipes,  feuilles  et  graines  associés 
relient  au  Li/ioptcris  lirongniarli  Gut.  ;  les  stipes,  li'iés  comme  les  autres, 
s'en  distinguent  par  des  ponctuations  épineuses. 

]j\\/e//ioj)/eris  Gran</i/ii  Br.  par  ses  liges  fournit  une  donnée  qui,  en  légi- 
timant les  aperçus  (pii  précèdent,  touchant  la  nature  des  souches  de  IVévro- 
ptéridées,  me  permettra  de  ranger  d'au  1res  Fougères  dans  le  vaste  groupe  des 
Ptéridospermes.  (kute  espèce,  abondamment  répandue  dans  la  Loire,  y 
occupe  des  stations  où  sont  rassenii)lés,  de  préférence  au-dessus  de  ses 
souches,  tous  ses  organes,  y  compris  ses  graines,  les  Pachytcsla.  Va\  faisant 
découvrir  quelques-uns  de  ces  gisements,  j'ai  remarqué,  mêlées  aux  stipes, 
di-  grosses  tiges  représentées  par  une  mince  écorce  striée,  aplatie,  large 
de  o"',3o  à  ()'",  ^o,  portant  tout  autour  des  iir.inelios  inégales,  de  o"',  10 
à  o"',2o,  non  caduques,  où  passent  les  stries  de  la  tige;  il  y  a  des  portions  de 
tiges  de  5'"  et  jilns  de  longueur,  et  des  branches  rameuse^  de  plusieurs 
mètres;  ceriaincs  liges  peu  branchées  ressembleul  à  dcssti[)es;  ceux-ci 
d  ailleurs  ('•mclli'iii  sniivent,  à  la  base  sans  (huile,  des  rameauv  en  dehors 
de  luut  [)laii  de  syin(''tiie.  Toutefois,  les  tiges  soûl  sliiées  plus  particulière- 
ment comme  le  Co/pu.vy/o/i  Jù/ucnse  Bv.,  duijuel  les  rapprochent,  générique- 
nienl,  les  bandes  \asculaires  conservées  dans  l'une  de  ces  tiges  sidériliées. 
Les  stipes  oui  pnnr  structure  les  Mye/o/i/en's  i\i^  (  irand'Croix  décrits  par 
15.  llenault.  Les  souches,  larges  de  i'"  et  plus,  sont  fixées  par  des  racines 
dilluses,  des  crampons  et  des  brandies  souterraines  radicantes  ;  elles  sont, 
en  outre,  enlourées  dOrganes  llotlants  d(jnl   la  dotinalion  est  inconnue. 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  12^3 

El,  chose  remarquable,  dans  leur  voisinage  immédiat,  rampent  des  tiges 
de  même  nature  qui  paraissent  bien  avoir  propagé  au  loin  la  plante,  car 
sur  leur  parcours  sont  enracinées  des  loulTes  de  sll[)es  très  ranieux.  Connu 
ainsi  en  entier  à  grands  traits,  \ Alelhopleris  Grandini,  par  la  structure  de 
ses  principaux  organes,  par  son  mode  de  propagation  par  stolons,  combiné 
(ce  qui  aujourd'hui  ne  va  pas  enscnd)li' )  à  Forgaiiisation  cycadéenne  de 
ses  tiges  et  graines,  par  l'apparence  que  ses  liges  et  slipcs  à  tissus  mous 
n'ont  pas  augmenté  en  diamètre,  celle  plante  fossile  au  port  néanmoins 
gigantesfpie  et  aux  puissantes  ramures,  est  une  des  plus  originales  du  ter- 
rain houiller  su[M'rieur  où  elle  forme  de  nniid)rcux  lits  de  charbon. 

Or,  les  Pnlœopleris  du  Culm,  les  Arcliœoptcris  dévoniens,  dont  le  feuillage 
n'est  pas  étranger  aux  Névroptéridécs,  oui  été  figurés  (')  avec  des  liges  et 
slipes  si  analogues  à  ceux  de  cet  Alethoptcris  que,  sans  doute  aussi,  ils  ont 
porté  des  graines,  le  caractère  tiré  de  ses  liges  ayant  été  n-lrouvé  jusque 
chez  les  Sphenopleiis  à  graines  de  Bretagne,  sur  les  enipreinles  de  leurs 
minces  liges  de  o"',o4  à  o"',o5  portant,  non  des  cicatrices  de  pétioles  tom- 
bés, mais  insérées  tout  autour  des  branches  inégales  non  caduques  où 
passe  la  texture  maillée  des  liges. 

De  plus,  le  Sphenopleris  trifoliala,  [)ar  exemple,  ayant  de  gros  stipes 
striés,  pourrait  bien  aussi  faire  partie  des  Ptéridosperines,  un  hasard  heu- 
reux me  l'ayant  fait  rencontrer  dernièrement  avec  les  Sjilien.  latifolia, 
Schillingsi.  Mariopteris  rmtricala,  quatre  espèces  auxquelles  étaient  intime- 
ment associées  et  imi  paiiic  connexes  d(?  nombreuses  graines,  toutes  très 
petites,  de  quatre  sortes  dilTérenles  (dont  deux  s'éloignent  de  toutes  les 
formes  connues)  qui  paraissaient  bien  leur  appartenir. 

Il  n'y  a  pas  jusqu'aux  piaules  félicifornies,  les  premières  apparues  sur  la 
Terre,  qui  ne  seml)lent  avoii'  jiroduil  des  graines,  car  dans  le  ])é\onien 
moyen  de  l'Oural,  près  de  Pachia,  à  Serguievsk,  à  Troïtsk,  j'ai  n'uconlré, 
non  sans  en  élre  très  surjnis,  au  milieu  d'une  floi'iile  très  pauvre  limitée  à 
quelques  maigres  Lepidodendion,  et  à  des  scjueletlcs  de  feuilles  rappelant 
les  Aulacuphycus,  les  Psilophylon,  des  menues  graines,  et  des  capsules  ou 
anthères  pédicellées  comme  celles  des  Palœopleris.  qui,  les  unes  et  les  autres, 
ne  peuvent  pru\enir  tpie  de  ces  derniers  fossiles. 

On  sail  que  d'aulres  l'ougères  palénzcnquei,  abiiiidaiilos  el  Narlées,  se  sont  aussi 
reproduiles  par  graines. 

(')  \oii-  C<ii//'ij)U-/  is  l'cdcliii  diins  <>(niil.  .hiiuiutl.  I.  W,  p.  4"8  ;  ISUiznnio- 
pLeiis  A'o/de/is/iiôldi  dai^s  F.  Flora  d.  Bdieit  Inscln.  ii)o'.>,  /'/.  I',  /ii;.  \.  p.  10;  el  les 
Stipes,  PL  V,  1894,  dans  F.  l'Iota  d.  PoUirlâitdir.  Ai  klischc  Zone. 


lo'i/i  ACADÉMIE    DES    SCIE^CtS. 

On  sait  moins  que  ces  plantes  se  signalent  par  l'exlrùine  diversité  de  leurs  jj^aincs, 
d<inl  les  formes  sont  plus  variées  que  les  feuilles.  A  Tappui  de  ce  dire  mis  en  avant 
en  i<)o5(')  et  soutenu  en  igo6,  il  a  encore  été  découvert  depuis  i  an,  à  Saint-Ktienne, 
des  graines  à  quatre  ailes,  polygones  à  neuf  pans  égau\,  et  diverses  autres  non  nnoins 
disparates;  un  nouveau  type  de  graines  s'est  ajouté  à  ceux  déjà  rapportés  aux  ^e- 
iioplerù  de  l'étage  stéphanien  où  le  genre,  devenu  hétérogène,  comprend  autant  de 
sortes  de  graines  que  d'espèces  isolées  de  feuilles;  j'ai  même  vérifié,  dans  la  Loire  et 
le  Pas-de-Calais,  (jue  les  espèces  affines,  mais  qui  se  suivent  dans  le  temps,  Linopleris 
]>ron ^minrli  cl  siih-Brongniarli,  ont  des  graines  fort  dilTéreutes.  Toutes  mes  con- 
statations tendent  ainsi  à  établir  que  les  r^lérldospeimes,  aux  oiganes  de  végétation 
extérieurement  peu  dill'érenciés,  possèdent  des  types  de  graines  plus  diversement  va- 
riés que  les  frondes,  et  des  tvpes  de  formes  aussi  (lill'éreiilcs  que  les  genres  de  graines 
silicifiées  créés  par  Ad.  Brongniart,  comme  en  témoignent,  du  reste,  les  graines  et 
feuilles  recueillies  depuis  longtemps  dans  les  emprunts  de  remblais  |>our  mine  les 
mieux  et  les  plus  complètement  explorés.  • 


OCÉANOGRAl'HiE.    —   Sur   la   neuvième   campagne  de    la    Princesse- Alice. 
JNote  de  S.  A.  S.  le  Pri.vce  df  ^Iovaco. 

Ma  qiialrièinc  campagne  aux  régions  at'clicjues,  poursuivie  en  190-, 
avait  pour  Ijul  de  compléter  les  travaux  entrepris  dans  les  trois  précédentes, 
au  point  de  vue  hydrographique,  géographique  et  météorologique. 

Partie  du  Havre  le  i  G  juin  1907,  la  Princesse- A  lice  y  est  rentrée  le  12  sep- 
lembre.  Comme  l'année  précédente,  un  bateau  à  vapeur  de  ^5  tonneaux,  le 
Quedfjord,  me  servait  d'auxiliaire,  et  plusieurs  savants  et  officiers  m'ac- 
compagnaient pour  Texécution  du  travail  scientifique  :  le  D''  .1.  Richard, 
zoologiste;  le  lieutenant  de  \aisseati  Bourée  pour  rOcéanographie  ainsi  que 
le  capitaine  de  frégate  d'Arodes  ;  le  professeur  Ilergesell  pour  la  Météoro- 
logie. M.  Tinayre,  artiste  peintre,  fixait  sur  ses  toiles  les  principaux  traits 
de  la  région  et  le  docteur  Louët,  médecin  militaire,  était  chargé  du  service 
sanitaire.  Un  groupe  d'explorateurs  terrestres  norvégiens  était  formé  par 
II'  cajùtainelsachsen,  de  l'armée  norvégienne,  le  géologue  Hoel,  M"""  Dieset, 
hotaniste,  et  trois  auxiliaires. 

Le  voyage  fut  considérablement  entravé  par  la  présence,  tout  à  fait  anor- 
male pendant  l'été,  d'un  champ  de  glace  répandu  sur  l'espace  compris 
eulrc  l'île  aux  Ours,  le  Spitzberg  et  la  banquise  du  Groenland.  Cetle  glace, 
(pli  venait  des  régions  orientales  en  doublant  le  cap  sud   du   Spitzberg, 

(')  Comptes  rendus,  igoj,  p.  812. 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    I908.  1245 

relarda  mon  arrivée  sur  la  côte  Est,  en  m'obligeant  à  faire  un  détour  de 
180'""'  vers  rOuest,  et  elle  liàta  mon  retour  par  la  menace  d'un  envahisse- 
ment prématuré,  peut-être  définitif  tk's  baies.  Une  Carte  de  ce  champ  a  été 
établie  pour  plusieurs  moments  de  la  période  estivale,  au  moyen  de  nos 
propres  constatations  et  de  tous  les  renseignenients  obtenus  depuis.  D'autre 
[)art,  une  brume  épaisse,  qui  s'étendait  continuellement  au  large  de  la  côte, 
rendait  fort  difficiles  les  mouvements  du  navire  en  dehors  des  baies. 

Météorologie.  —  Ne  pouvant,  pour  ce  motif,  opérer  des  lancements  de 
ballons-sondes,  j'ai  néanmoins  participé  avec  des  ballons  captifs  au  lancer 
international  convenu  pour  la  période  du  22  au  27  juillet;  et,  dans  cette 
circonstance,  la  Princesse-Alice  a  pu  faire  monlcr  ses  instruments  jusqu'à 
l'altilude  de  ^^000'",  tandis  que  quatre  balhjus-piloles  atteignaient  7.J00'". 

Océanographie.  —  187  observations  de  température  étaient  faites  à  la 
surface  de  la  mer  par  les  soins  du  D*'  Richard,  et  une  indication  spé- 
ciale résultait  de  ce  travail  pour  les  parages  de  Beeren  eiland.  Alors  que  les 
glaces  N  abondaient  cette  année,  il  fallait  se  rapprocher  beaucoup  plus  de 
cette  île  pour  trouver  une  température  aussi  basse  qu'en  190G,  où  les  glaces 
manquaient.  Ce  fait  montre  cjue  l'oscillation  de  la  limite  des  eaux  polaires, 
qui  se  trouve  dans  cette  région,  joue  un  riMe  plus  important  que  l'apport 
momentané  et  accidentel  de  glaces,  même  abondantes,  et  que  ce  dernier 
fait  n'est  qu'un  détail  dans  le  phénomène  du  mouvement  d'ensemble  des 
eaux  polaires. 

Géograplde.  —  Le  capitaine  Isachsen,  parcourant  sans  cesse  les  régions 
de  l'intérieur,  a  comblé  toutes  les  lacunes  laissées  par  le  travail  entrepris 
durant  notre  campagne  de  1906  avec  la  Fhotogrammétrie  et  le  théodo- 
lite .  Maintenant  nous  possédons  les  éléments  complets  d'une  Carte 
détaillée  de  la  région  du  Spitzberg  comprise  entre  Kingsbay,  la  baie  Smee- 
renburg  et  la  baie  ^^  ood,  ainsi  que  les  principales  données  intéressant  la 
Géologie  et  la  J5otani({ue. 

Pendant  ce  temps,  je  pratiquais  dans  les  baies  Cross,  Lilljebook.  et  Moller 
un  complément  de  sondages  nécessaire  pour  achever  l'hydrographie  de  ces 
parages,  et  M.  Bourée  mesurait  une  nouvelle  série  d'angles  cpii  permettait 
d'en  tracer  exactement  les  lignes  littorales. 

y.oologie.  —  Les  observations  zoologiques  comprennent  surtout  des  pré- 
lèvements journaliers  de  plankton  pendant  tout  le  voyage  depuis  le  moment 
du  départ  jusqu'à  celui  du  retour.  D'autre  part,  la  présence  d'une  espèce 
de  morue  {(kidiis  polaris)  nous  a  été  signalée  par  des  chasseurs  de  phoques, 
dans  l'Isfjord,  coïncidant  avec  celle,  constatée  par  nous,  du  capelan  :  fait 


1246  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

absolument  nouveau  pour  le  Spitzbeig  d'où  la  inorue  avait  tlispaiii  depuis 
de  noud)ieuses  aunéi's. 

.Fai  pu  me  procuiMM'  et  rii|)poi'ter  pour  le  Musée  océanographi<jue  les 
fanons  compliMs  et  en  [ilace  d'une  haleine  (  lialeinoplera  SihhaUli). 

\jC  nondîre  total  des  opérations  zoologirjues  a  été  de  2  chaluts  ;i  plateaux, 
3  |)eli(s  chaluts,   >  dragues,  3  haveneaux,  67  fdets  pélagiques. 

lùdin  jai  recueilli  plusieurs  spécimens  vivants  du  Canis  Lagopus  ou 
renard  hleu,  alin  d'observer,  en  essayant  d'acclimater  celte  espèce  dans  le 
Tiord  de  la  l''rance,  certaines  particularités  physiologiques  la  concernant  et 
qui  sont  encore  mal  connues.  Pour  commencer,  les  renards  susdits,  placés 
à  la  campagne,  dans  un  parc  approprié,  sont  devenus  blancs  vers  le  mois  de 
novembre  et  maintenant  ils  reprennent  leur  poil  qualifié  bleu  cendré. 

Physique.  —  Les  frères  l^umière,  de  Lyon,  dont  le  nouveau  procédé  pour 
la  photographie  en  couleurs  était  à  peine  mis  au  point,  avaient  bien  voulu, 
pour  le  voyage,  me  livrer  quelques  douzaines  de  leurs  plaques  autochromes. 
Or  un  fait  remarquable  s'est  produit  avec  elles:  depuis  la  latitude  de  6f)°4'>'  î^- 
en\iron,  jus(jue  vers  celle  de  79",  la  plus  haute  \isil('e  par  nous  pendant 
cette  campagne,  un  voile  bleu  d'une  intensité  qui  croissait  à  mesure  que 
nous  montions  vers  le  Nord  les  aiîectait  constamment.  Et  lors  de  notre 
retour  vers  le  Sutl,  ce  phénomène  cessa,  dans  une  proportion  inverse,  de 
se  produire. 

ÉLECTIONS. 

L'Académie  procède,  pai'  la  voie  ilu  scrutin,  à  la  nomination  d'une  (_]oni- 
mission  chargée  de  dresser  une  liste  de  candidats  au  poste  de  Secrétaire 
perpétue!  pour  les  Sciences  physiques,  vacant  par  suite  du  décès  de  M.  de 
lAippaicnt. 

Cette  (Commission,  qui  se  réunira  sous  la  [(résidence  du  Président  de 
l'Académie,  doit  comprendre  six  Membres  choisis  dans  la  division  des 
Sciences  physiques. 

M^L    Vav    TiEUHKM,    (jAUDRY,    TkOOST,    noi:c.IIAI!I),    Î^Ii\VTZ.    ClIATIX    léu- 

nissent  la  majorité  des  sulTrages. 

CORIlESPONDArVCE. 

M.  le  Seckktaiuic  pkkpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  l'Ouvrage  suivant  : 

Leçons  sur  les  théories  générales  de  l'Analyse,  l.  il,  par  Iîené  Baihe. 


SÉANCE  DU  l5  JUIN  1908.  12/(7 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.    —  Sur  les  formes  bilinéaires. 
Note  de  M.  be  Skgi'ier,  pn'senlée  par  M.  Jordan. 

1.  a  et  '^  (''tant  deux  substitutions  «-aires  dans  un  champ  s,  on  peut  se 
proposer  de  chercher  les  formes  a  =  ï<7,7,.r,  )-/,  (\a\^o')  k  coefficients  dans  3 
telles  que  ^na  =  a,  a  étant  la  transposée  de  «  (le  cas  [3  =  a~'  fournit  toutes 
les  substitutions  permutables  à  a).  Pour  que  a  existe,  il  faut  et  il  suffit  que 
jB"'  — 5£  et  a  —  .y£  {i  étant  la  matrice  unité  et  s  un  paramètre)  aient  les 
mêmes  diviseurs  élémentair.es. 

Supposons  que  s  soit  le  champ  A  des  nombres  complexes  ordinaires. 
Prenons  a  et  [i  sous  forme  canonique.  Soient  5,,  ...  les  multiplicateurs  de  a, 
/,,  . . .  ceux  de  [i.  Soient /,  =  i^',  t.,=zs.^\  ...,  t.,_  =  s~\  x  étant  minimum, 
et  supposons  qu'il  n'y  ait  pas  d'autres  multiplicateurs.  Soient  nij  le  nombre 
des  variables  de  lay"  suite  relative  à  5,, 


yl, 


,  =  '«,,,  >  '",,,+1  =  '«,/,+,/,  >  .  . .  =  in,i^^,„+,i^.,         l'i  qi  =  O/,. 


On  peut  supposer  que  la  y'*'  suite  relative  à  ciiaque  Si  ou  /,  a  w,  variables. 
Après  la  y'"  suite  relative  à  .?,(=  s)  plaçons  maintenant  lay'"  relative  à  s.,,  ..., 
puis  la  j"  relative  à  5,.,  puis  la  (y-t-i)"  relative  as,,  et  soit  alors  x\  la 
k"  variable  de  la  i"  suite;  plaçons  de  même  les  suites  relatives  à  /,(=  0)  ■••) 
/y.,  et  soit  v^  la  k''  variable  de  la  i^  de  ces  suiles.  Soit 

('■=Qp--i-l-i,  •••.  Q?;  ./'=:n7-,-f-i,  ...,  Q,); 

Pour  que  a  existe,  il  faut  et  il  suffit  ijue  les  |  Aj^™"?!  soient  ^  o.  A''.peut  se 
l'amener  à  volonté,  soit  à  un  premier  type  où  la  première  colonne  est  nulle 
sauf  le  dernier  élément  égal  à  i,  soit  à  un  second  type  où  la  première  colonne 
est  composée  d'unités  (Jordax,  J.  M.,  (888  et  i()o5). 

2.  Astreignons  maintenant  a  à  l'une  des  conditions  a  =  ±a,  a  =  ^a, 
a  =  a  (a  étant  la  conjuguée  de  «),  a  =  [iJ«,  et  supposons  (jue  [i  et  a  puissent 
èlre  canonisées  par  un  même  changement  de  variables  si  a  =  ±  «  ou 
a  =  [3«,  par  des  changements  conjugués  sï  a  ^=  a  ou  a  —  [Bc/.  /.es  seules  iioii- 

C.  U.,   1908,  1"  Semestre.  (T.   CXLVI,  N»  24. 1  l(^>4 


1248  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

velles  conditions  pour  l'existence  de  a  sont  que  v.  =  i  ou  i,  que  ^  =  a  si 
a  =  pc/,  que  [ï  =  a  si  a  —  ^a  et  que  q^,  soit  pair  dans  les  quatre  ras  suivants  : 
n\,  pair  avec  a  =  a,  .v/  =  t  ;  m^^  impair  avec  a  =  —  a,  st  —  i]  m^_  pair  avec 
a  =  aa,  .9  =  1;  /«y,  impair  avec  a  =  aa,  s  =  —  \  (les  conditions  relatives  à 
â  =  ±  a,  rt  =  a«  ont  été  trouvées  tout  autrement  par  Kronecker  et  M.  Fro- 
benius  quand  fi  =  a). 

Comme  ar/a  =  a  résulte  de  a  =  aa,  et  aaa  =  rt  de  a  =  ac/,  on  trouve 
aisément  ainsi  toutes  les  solutions  a  de  «  =  ar/  ou  a  —  xa,  même  celles  où 
|a|  =  o,  ce  qui  complète  les  recherches  de  M.  Voss  (S.  A.  M.,  l.  X\^  I, 
p.  211-272). 

.'>.  On  peut  toujours  annuler  les  ,l,p,  où  p^'y  et,  par  suite,  supposer 
w  =  1 .  Pour  a  =  ±  a  et  a  =  a  on  arrive  à  des  formes  réduites  analogues  à 
celles  de  M.  Jordan  pour  a  =^  a  (■/.  M.,  1888). 

Soit  a  =  aa.  Si  s  —  1  avec  m,  =  2  a  —  i ,  on  peut  annuler  tous  les  A"  où 
iz:/zj  et  les  a'/,  où  /■  et  /  sont  <  [/.;  la  matrice  des  al\  où  k  =  i,  ...,  [J-  et 
/=  [jL,  ...,  ni,  se  réduit  alors  au  premier  type  (à  un  facteur  près).  Si  s  =—  1 
et  m,  =  2;j.,  on  ])eut  annuler  les  A'-'  où  i^j  et  les  ajf^  où  k  <  ;j.  et  /^  a;  la 
matrice  des  a'/^  où  /■  rr^  i ,  . . .,  a  et  /  =  a  +  i ,  . . .,  /«,  est  alors  (à  un  facteur 
près)  la  somme  de  deux  matrices  d'ordre  a,  l'une  du  premier,  l'autre  du 
second  type.  Dans  tous  les  autres  cas,  on  annulera  les  A''  où  izj  sauf  les 
A--'-'-''  qu'on  réduit  au  premier  type  :  les  A'>  où  />_/'  sont  déterminés  par 
les  autres  d'après  a  =  aa. 

Sia  =  7.a^  on  ohliont  des  résultats  analogues,  eu  prenant  toutefois  as' 
pour  rt  lorsque  I  ^1  —  I .  _ 

4 .  Si  S  est  quelcon(iue  (je  supposerai  alors  que  ^=  a  si  a  —  ±  a  ou  a  =  ^a 
et  (pie  ^  —  y.  s\a  =  à  ona  —  [iâ),  après  la  réduction  d'une  forme  bilinéaire 
jouant  le  rôle  de  A|'",  réduction  qui  dépend  de  £,  on  est  toujours  ramené  à 
l'un  des  problèmes  précédents  dans  le  champ  <il. 

;").  Le  cas  où  a  est  une  foruir  (|uadralique  iualt(''réc  par  a,  2  ayant  le 
module  2,  se  ramène  au  cas  des  foruios  hermiliiuuK^s,  sauf  (pie  celles  des 
conditions  rt{^  =  r/^')  ,  +  «£,  ,  où  ligure  un  élénn-nt  de  la  diagonale  sont 
remplacées  par  d'autres.  On  voit  alors  facilement  la  forme  du  changement 
de  variables  ipii  canouise  a;  et  la  l'orme  (pie  preud  y.  [lermel  d'appliquer  de 
suite  le  critère  de  M.  Dickson  à  la  démonstratiou  du  théorème  de  M.  Jor- 
dan (./.  M.,  K)*)"))  SIM-  les  substitutions  paires,  £  ayant  l'ordre  2'',  K  :' i . 


SÉANCE    DU    l5    iriN    1908.  1249 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  l' équation  aux  dérivées  partielles  des 
membranes  ribrantes.  Noie  de  M.  S.  Samei-evici,  présentée,  par 
M.  E.  Picard. 

I.  On  connait  rinl('"rêt  (jui  s'attache,  en  Physique  mathématique,  à 
Téquation 

(ï)  \u-\-l\{x,y)u  =  o  {^=-^_  +  -^}j- 

L'un  des  problèmes  fondamentaux  ([ui  se  posent  est  d'en  chercher  une 
intégrale  eontinue  ainsi  que  ses  dérivées  premières  dans  un  domaine  fermé 
simplement  conne.re  (W)  et  s' annulant  sur  sa  frontière  C. 

La  fonction  donnée  A  (a-,  y)  étant  supposée /w^mVf  dans  ce  domaine,  le 
problème  a  été  résolu  surtout  par  l(>s  recherches  de  Schwarz  et  de 
MM.  Picard  et  Poincaré.  Il  a  été  établi  que  l'intégration  de  (i)  dans  les 
conditions  voulues  n'est  possible  que  pour  une  infinité  discontinue  de  va- 
leurs positives  de  A,  les  «  conslantes  caractéristiques  »,  qu'on  peut  trouver 
par  un  calcul  régulier. 

Dans  les  recherches  citées,  l'hypothèse  A(a:;,j)>o  est  essentielle.  Il 
n'existe,  à  ma  connaissance,  d'autre  essai  de  s'affranchir  de  cette  supposi- 
tion restrictive  que  celui  de  M.  Ma.son  (Journal de  Jordan,  1904))  qui)  l><ir 
certaines  considérations  de  minimum,  se  borne  simplement  à  démontrer 
l'existence  des  constantes  caractéristiques,  sans  nous  apprendre  à  les  cal- 
culer effectivement.  Or,  en  rattacliant  cette  question  à  la  tliéorie  des  équa- 
tions intégrales,  j'ai  pu  (■■liniiner  des  raisonnements  toute  liypothèse  sur  le 
signe  de  A(^,  y). 

•2.  Soient  G(x,f;  ç,  r,  )  la  Jonction  de  (Ireen  attachée  au  contour  C, 
et  u„{a-,y)  la  fonction  harmonique  prenant  sur  C  une  succession  donnée 
de  valeurs;  rint('gralion  de  (i)  moycniiaul  la  condition  u  =  »„  (surC)  est 
ramenée  à  ré(piation  de  Fredhohn, 

(2)  "(•'■,/) '-  j    /C.(,r,/;ç,r/)A(£,r()«(;,  •/))(/;(:///  =  //„(.(■,/). 


■  H) 


L'intégrale  cherchée  est  tlonc  une  fonction  méromorphe  de  A,  dont  les 
pcMes  se  trouvent  parmi  les  «  constantes  caractéristiques  »  de  (i).  On  dé- 
montre aisément  que  ces  constantes  sont  réelles  et  que  les  pôles  de  u{x,y) 
sont  simples. 


J25o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Pour  démontrer  l'exisleiice  effective  et  en  nombre  infini  des  constantes 
caraclérisliques,  soit,  en  mettant  en  évidence  le  paramètre, 

(3)  u{-a',j;l)  =  «„(■'•,/)  -t-  /.",(x,  y)-|->,2«2("f,  j)  -H-  •  • -H  >"  w„  (.r,  r)  + 

Les  fonctions  ii„( .v,  y)  s«  calculent  par  les  formules  récurrentes 

(4)  A^/„+ /V(.r,  j)  H„_,^o,  »„  =  osurC  (/tr=l,  2,   .  .  .)• 

Si  nous  démontrons  cjue  la  nérie  (3)  est  à  convergence  limitée,  l'existence 
d'au  moins  une  constante  caractéristique  sera  établie.  Or,  considérons  la 
fonction 

I'i("0=-- J/ A(.r,  y)  ii,(.v,f)  u(j:,j;  '/.)c/xdr. 

Elle  est  méromorphe  et  n'admet  d'autres  pôles  que  ceux  de  «(a-,  -»';  A). 
Développons-la  autour  de  A  =  o  : 

(.5)  <!>(/)  =2>.""'„,  >v„=  j  j   \{.r,  y)  ii„Lr,  y)  uj.r.  y)d.i-  dy. 

0  "il 

La  foruude 


,..„.,= /y 


<>■'■  )       \0y 


du-  dy 


montre  que  les  constantes  te  à  indice  impair  sont  positives;  on  en  conclut, 
par  le  procédé  de  Schwarz,  qu'on  a 


<  —  <...< 


<. 


Ces  inégalités  prouvent  que  les  séries  (.))et(3)  sont  à  convergence  limitée. 
."{.    Réciproquement,  soient  A,  la  «  constante  caractéristique  »  la  plus  petite 
eu  valeur  absolue  (  ou  l'une  d'elles  )  et  r,  les  intégrales  correspondantes  : 


A;,  +  >.,A(.r, 


:o, 


z,=.o  sur  G         ((  =  1,  2, p). 


1.(1  succension  de  rdtciirs  le  long  de  C  étant  quelconque,  les  séries  (3)  et  (5) 
divergent  i>(>ur\'/.\  >  [a,  |.  H  suffit  pour  cela  (pi'on  n'ait  pas 


/  j   '^(■'■,  y)  ^-d-i',  y)  ii,{.f,  y)  d.r  dy  : 

"   (I!) 


c  es-l-à-dire 


f".^'/s  =  o, 


d_ 
du 


désignant  la  dérivée  suivant  la  normale  intérieure  à  (\. 


SÉANCE    DU    l5    JlIN    ipo8.  IJOI 

On  est  ainsi  ramené  à  l'élude  de  la  série  (5).  Deux  circonstances  peuvent 
se  présenter  : 

(t.  —^  lend  vers  une  limite.  Il  y  a  alors  un  seul  pôle  sur  le  cercle  de  con- 
vergence  de  (3)  et  (5  ),  soit  A  =  A,.  Si  Ton  désigne  par  S|(^",  v)  le  coeffi- 
cient de Y  dans  //(a-,  y;  X),  on  a 


I  ' 


/. 


I        ,.       "'„ 


^  zz:lim— ^,  z^(.r,  y)  —  Vim'l.'[  ii„{.r,  y).- 

b.  —^  ne  tend  vers  aucune  limite.  Il  y  a  alors  deux  pôles,  X,  et  X^  =  —  X, . 
Soient  z,(x,y)  et  z.,(x,y)  les  coefficients  de ^  et y;  on  a,  dans  ce 


cas, 

p  =z  lim      •"^' ,  ;;,-;,— lim  >.;"+' «2,,  +  ,,  ;,  +  50=  lim  /;"  (/,„. 

lui  retranchant  de  it{x,  y\  X)les  parties  principales  relatives  à  ces  piMes, 
on  pourra  appli([uer  de  nouveau  le  mécanisme  des  constantes  de  Scliwarz 
et  ainsi  de  suite. 

J'ajoute  qu'avec  des  modifications  convenables  la  méthode  est  applicable 

aux  conditions  à  la  limite  -; ^-a  ^  o  et  -r-  =  o. 

an  an 


ASTHONOMIE  PHYSIQUE.  —  Les  Jlocculi  de  l'hydrogène  photographiés  avec 
les  raies  11.^  et  Hj.  Note  de  M.  G. -A.  H.vi.i;. 

Nous  avons  fait  des  photographies  des  llocculi  de  l'hydrogène  par  lous 
les  temps  clairs  depuis  octobre  igoS  avec  le  télescope  Snow  et  le  spectro- 
héliographe  de  5  jùeds. 

A  \erkes,  nous  avions  trouvé  que  les  raies  Hp,  H.^  et  Hg  donnaient  des 
résultats  fort  analogues,  malgré  de  légères  différences.  Au  Mont  Wilson,  on 
a  régulièrement  employé  Hg  en  partie  à  cause  de  sa  proximité  de  la  raie  H 
du  calcium  (on  peut  ainsi  utiliser  pour  les  deux  raies  la  même  paire  de 
fentes;  la  différence  de  courbure  de  Hg  peut  se  compenser  en  soilant  légè- 
rement les  prismes  du  minimum  de  déviation). 

En  mais  1908,  il  est  devenu  possible,  au  moyen  de  nouvelles  plaques 
^^  allace  l'aii-iso,  d'obtenir  des  clichés  du  Soleil  avec  H,.  Nous  avons  aussitôt 


1252  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

reconnu  que  les  flormli  ln-lllanls  apparaissaieut  sur  ces  clichés  à  des  points 
où  avec  H,-  aiiciiii  ol)jel  correspondant  ne  se  montrait.  De  plus,  les  flocculi 
sond)res  11^,  toul  imi  s'accordanl  en  général  connne  position  et  forme  avec 
ceux  de  H5,  soni  plus  intenses  et  plus  étendus.  Parfois  cependant  de  petites 
l'égions  paraissent  sond)res  avec  Hg  qui  sont  absentes  ou  plus  faibles  avec  H^. 
Ainsi  riiydrog'ène  semble,  dans  des  régions  contiguë's  de  la  surface  solaire, 
cire  dans  certaines  de  ces  conditions  particulières  qui  produisent  les  dillé- 
rences  d'intensités  relatives  des  raies  chez  les  nébuleuses,  les  étoiles  de 
Wolf-]^ayet  et  d'autres  types  spéciaux. 

Nous  avons  ensuite  photographié  la  chromosphère  et  les  protubérances 
du  bord  avec  les  raies  IL^  et  Hg.  Les  images  données  par  ces  raies  con- 
cordent étroitement  comme  forme,  mais  H3  ne  révèle  que  les  parties  les 
plus  brillantes  des  protidjérances. 

Les  images  Hp  et  11.^  sont  d'une  intensité  intermédiaire,  mais  elles  partagi'iil 
la  faiblesse  de  Hg.  Par  suite  de  sa  grande  intensit('',  ll^,  donne  de  meilleures 
é|)reuves  des  protubérances  que  H  et  K  du  calcium. 

Beaucoup  des  flocculi  d'hydrogène,  quand  la  rotation  solaire  les  amène 
au  bord  du  disque,  coïncident  en  position  avec  les  protujjéranees.  Quand 
on  les  photographie  sur  le  disque,  il  n'y  a  que  les  portions  les  plus  intenses 
(les  plus  Ijasses  en  général)  des  protubérances  (|ui  soient  assez  fortes  pour 
paraître  sous  forme  de  lloeculi  brillants  ou  sondjres  en  lumière  Hs.  Hj,.  dé- 
passe tellement  cette  dernière  raie  en  intensité  (pie  même  les  parties  supé- 
l'ieures  des  protubérances  peuvent,  par  son  euqjloi.  être  photographiées  en 
projection  sur  le  disque.  Elles  apparaîtront  alors  brillantes  ou  sombres 
selon  (jue  leur  température  est  plus  élevée  ou  plus  l)asse  cpie  celle  des  gaz 
sous-jacents  (en  supposant  applicable  la  loi  de  Kirchhofl'  et  })etil  l'eilet  de 
la  dilTusion,  liv[)othèses  <jui  peuvent  ne  pas  étie  justifiées  ). 

Depuis  if)o'j,  époque  où  ont  été  obtenus  les  premiers  clichés  du  spectro- 
héliographe  Uumford,  nous  avons  remarqué  tpie  les  lloeculi  d'hydrogène  H3 
montrent,  en  général,  une  finesse  de  slruelurc  cpie  n'ont  pas  ceux  du  cal- 
cium; on  en  verra  des  exemples  dans  V Aslropliysical  .loiirnal^  Volume  \L\, 
planches  X  et  XII.  Les  résultats  que  nous  venons  de  citer  montrent  (jue, 
dans  l'atmosphère  solaire,  la  hauteur  où  des  courants  et  des  tourbillons  peu- 
vent être  photographiés  en  lumière  H5  doit  dépendre  de  l'intensité  de  cette 
raie  dans  les  protubérances.  Puisque,  en  général,  II5  est  faible  dans  la  piatie 
supéiieure  des  proliibi'Tances,  la  plupart  tics  courants  de  nos  photographies 
sont  ceux  révélés  par  la  structure  de  la  chromospbère  siii)érii'ure  et  les 
parties  basses  des  protubérances. 


SÉANCE    DU    l/)    Jl  IN    1908.  1253 

l.a  faciliu'"  avec  laquelle  les  protubérances  d'iiydrogcne  peuveiil  se  pho- 
tographier ilaus  loute  leur  éleurlue  avec  H^,  sur  le  disque  nous  pcrmel  aisé- 
menl  de  poursuivre  nos  recherches  sur  la  circulation  atmosphérique  solaire. 
L'épreuve  agrandie  série  B,  n"  4,  du  'jo  avril  1908  à  5'Mi'"  du  soir,  montre 
les  tourbillons  solaires  d'une  manière  très  frappante.  Les  régions  voisines  de 
cliaipie  tache  solaire  suggèrent  forlemeiit,  par  leur  structure,  l'idée  de  cou- 
rants comme  si,  de  toutes  les  directions,  l'hydrogène  était  aspir(''  vers  l'in- 
térieur. Mais  l'objet  le  plus  remarquable  est  celui  qu'on  aperçoit  à  peu  de 
distance  du  centre  de  la  plaque;  il  sendjje  qu'il  y  ait  là  une  sorte  de  vaste 
tempête  isolée,  concentrique  à  un  petit  groupe  de  taches  caché  par  un 
nuage  d'hydrogène  lumineux.  I^es  protubérances  entourant  cette  région 
(qui,  pour  la  plupart,  apparaissent  sous  l'orme  de  flocculi  sombres)  sont 
attirées  vers  le  centre  et  leur  aspect  rappelle  fortement  l'idée  d'un 
énorme  tourbillon  tournant  dans  le  sens  des  aiguilles  d'une  montre.  Une 
épreuve  directe  du  Soleil  prise  le  3o  avril  montre  un  groupe  de  petites 
taches  près  du  centre  de  cette  région  et  un  cliché  H^  révèle,  au-dessus  des 
taches,  un  grand  flocculus  de  calcium;  celui-ci  n'offre  rien  d'anormal  et  ne 
laisse  voir  ni  mouvements,  ni  lignes  de  courant,  probablement  parce  qu'il 
est  au-dessous  du  niveau  où  l'on  en  peut  \nir. 

On  a  prouvé  récemment  par  deux  méthodes  indépendantes  ('  )  que  l'hy- 
drogène de  l'atmosphère  solaire  n'obéit  pas  à  la  loi  de  rotation  qui  gou- 
verne les  mouvements  des  taches  et  des  llocculi  de  calcium  H^.  L'hydrogène 
semble  tourner  à  toutes  les  latitudes  avec  la  même  vitesse  angulaire,  alors 
que  le  calcium  Ho  et  les  autres  vapeurs  des  couches  basses  montrent  comme 
les  taches  une  diminution  marquée  de  la  vitesse  angulaire  de  l'équateur 
aux  pcMes.  D'après  les  résultats  speclrographitpies  d'Adams,  les  vapeurs  de 
la  couche  renversante  ont  une  vitesse  de  '2'^'", 08  à  l'équateur  et  de  i'"",6'j  à 
la  latitude  3o°. 

Pour  l'hydrogène,  cependant,  Adams  trouve  une  vitesse  pratiquement 
constante  de  2'"",  i5  à  toutes  les  latitudes.  Les  vitesses  des  llocculi  H.,  de 
calcium  décroissent  de  2'"",o  à  l'équateur  à  i'~"',7  à  la  latitude  32°,  5.  Les 
flocculi  d'hydrogène  Hg  ont  une  vitesse  d'environ  2'""  à  toutes  les  latitudes. 
Ainsi,  tandis  que,  pour  une  raison  encore  inconnue,  les  llocculi  semblent  se 


(')  Ar)A>is,  Contributions  from  t/ic  Uoiint  Wilson  Solar  Oinei\alor\\  n"2i:  A^- 
tfopliysiral  Journal,  vol.  WVII,  avril  1908,  p.  3i3-2iS.  —  Halk,  Contributions 
from  tlie  Mou  ni  M  ilson  Solar  Obsen-atory,  n"  a.'i  ;  Âstrophysical  Journal, 
vol.  XXVII,  avril   ii)(j8,  p.  .'.ry-aag. 


1254  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

niouvoir  moins  vile  que  Tatmosphère  gazeuse  dans  laquelle  ils  tlollent,  les 
deux  méthodes  sont  d'accord  pour  montrer  que  l'Iiydrogène  des  couches 
supérieures  échappe  à  Fintluence  retardatrice  suhie  par  les  taches  et  les 
vapeurs  hasses  ('  ). 

Les  clichés  du  Soleil  pris  avec  la  raie  H^,  le  29  avril  après-midi  et  le 
malin  du  3o  oui  un  as[)ect  analogue  à  celui  de  l'agrandissement  qui  les 
accompagne.  L'énorme  flocculus  somhre  di'  l'héinisphère  austral  (-)  et  les 
formes  significatives  des  protubérances  qui  entourent  la  vaste  région 
troublée  apparaissent  sur  ces  clichés.  Il  est  évident  que,  les  conditions 
atmosphériques  dcvcnanl  à  présent  meilleures  (avec  la  lin  de  la  saison 
pluvieuse),  nous  pouvons  espérer  être  en  mesure  d'étudier  de  plus  prés  ces 
apparences  lourhillonnaires  de  l'atmosphère  du  Soleil.  C'est  ainsi  qu'il 
serait  possible  de  mettre  à  l'épreuve  les  théories  solaires  de  Faye  et  d'Emden 
qui,  toutes  deux,  attribuent  les  taches  à  des  tourbillons.  Sous  ce  rapport 
on  étudiera  en  détail  l'influence  du  changement  de  loi  de  rotation  quand 
on  passe  des  couches  hautes  aux  couches  basses,  ainsi  que  l'effet  du  frotte- 
ment à  la  base  de  l'atmosphère  d'hydrogène,  ellél  qui  augmente  au  nord  et 
au  sud  de  l'équateur. 


ASlurjiNOMIE  PHYSiyi'E.  —  La  dispersion  aj)paier>te  de  la  lumière  dans 
l'espace  inlersleilaire.  Note  de  M.  Piki-.ke  i^Eitr.DEw,  présentée  par 
M.  H.  Poincaré. 

Pour  explicpier  la  découverte  intéressante  de  W.  Ch.  Mordmaun  (M, 
confirmée  par  M.  (L  Tikholï(''),  que  l'époque  du  minimum  d'une  étoile 
variable  observé  dans  les  rayons  rouges  du  spectre  devance  de  (iuel([ues 
minutes  le  minimum  observé  dans  les  rayons  violets,  ces  deux  savants 
admettent  ([uc  dans  l'espace  interstellaire  la  lumière  subit  une  dispersion 
couq)arable  à  la  dis[)ersion  dans  l'air  atmosph(''ri([ne  de  7"""  de  pression 
à  ()"(:. 

(')  Il  semble  prol)al)lc  que  l'Iiéliuin  el  le  c;ilciiiin  H,,  qui  lous  dcii\  allcigneiU  de 
grandes  liaiileurs,  doiineroiU  la  même  loi  de  lolalioii  ([iie  riivdiogène. 

(^)  On  le  voit  aussi  comme  un  objel  soniijre  li:j  ■^ui-  la  [iliolograpliic  correspoadanle 
du  calcium. 

(•')    Coinplca  rendus.  I.  (AI. VI,  p.  .266  el  383. 

(■•)  Comptes  rendus,  l.  (Al.\l,  p.  .")-o.  —  Millfil.  d.  MLolaislerinvarte  in  l'iil- 
l<owo,  n''  1 1 ,  190S. 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  1255 

Cette  explication,  si  simple  (pfelle  paraisse,  a  le  grand  inconvénient 
d'être  en  coiilradiclion  avec  les. faits  de  la  Science  moderne  :  nous  ne  pou- 
vons pas  attribuer  ladite  dispersion  à  une  matière  gazeuse  ordinaire  dans 
laquelle  la  dispersion  est  intimement  liée  à  l'absorption,  parce  ([ue  la  théorie 
de  la  lumière  (  '  )  exige  dans  ce  cas  une  absorption  si  grande  que  nous  ne 
poui'rioiis  pas  voir  les  astres,  ni  même  notre  Soleil  ;  nous  ne  pouvons,  non 
plus,  attribuer  ce  rcMe  à  l'éllier  lui-même  sans  renverser  toutes  nos  théories 
électromagnélicpies. 

La  découverte  de  M.  ÎNorduiann  peut  être  expliquée  sans  recourir  à  la 
dispersion  de  la  lumière  dans  l'espace  interstellaire,  si  nous  cherchons  les 
causes  de  la  diflérence  des  époques. dans  les  propriétés  physiques  de  l'étoile 
variable.  Les  recherches  astrophysitpies  montrent  que  les  variations  de 
l'éclat  sont  produites  par  le  passage  d'un  satellite  devant  l'astre  observé,  et 
la  différence  de  l'afl'aiblissement  de  la  lumière  dans  les  différentes  régions 
du  spectre  (^)  montre  ([ue  le  satellite  est  entouré  d'une  atmosphère  gazeuse 
étendue  qui  absorbe  la  lumière  de  l'astre  central  :  il  suffit  de  faire  l'hypo- 
thèse t[ue  l'atmosphère  du  satellite  est  distribuée  un  peu  asymétri([uement 
par  rapport  au  centre  du  satellite  et  (ju'elle  est  déplacée  dans  la  direction 
de  son  orhite,  asymétrie  qui  peut  être  le  résultat  de  la  rotation  axiale  et 
de  l'échauffement  par  radiation  de  l'astre  central  ;  la  différence  des 
épo(pics  des  minima  pour  la  lumière  rouge  et  la  lumière  violette  en 
résulte  d'elle-même.  Un  pareil  cas  est  réalisé  dans  notre  système  plané- 
taire pour  un  observateur  sur  la  surface  de  la  Lune  pendant  une  éclipse  : 
les  époques  des  minima  observés  pour  X  =  G'',  5  (bande  d'absorption  de  la 
vapeur  d'eau  dans  l'infra-rouge)  et  pour  'k=:o^,5  (transparent)  seraient 
différentes,  parce  (jue  l'humidité  de  l'atmosphère  de  la  Terre  du  côté  du  soir 
est  plus  grande  que  du  côté  du  matin.  Pour  la  lumière  absorbée  par  la 
vapeur  d'eau  de  notre  Terre,  cette  différence  des  époques  ne  dépasserait, 
pour  la  Lune,  qu'une  fraction  de  seconde:  mais,  dans  l'atmosphère  étendue 
d'un  satellite  qui  tourne  dans  le  voisinage  immédiat  de  l'astre  central,  les 
perturbations  sont  beaucoup  plus  grandes  et  deux  rayons  de  lumière  absor- 
bés inégalement  dans  cette  atmosphère  [)euvent  donner  des  minima  dont  les 
épocpies  diffèrent  de  ([uelques  minutes. 

La  découverte  de  M.  Nord  manu  ne  peut  pas  servir  à  la  recherche  de  la 

(')  Voir  I'l.i.nk,  IJer.  d.  Berl.  Akad.,  1904,  [i.  iko. 

(-)  \oir  SciiwAii/.sciULD,  Public,  d.  Kiiffner'xchtn  Sterruxarte ,  t.  V,  1900,  et 
TiKiiOfF,  loc.  cit.,  p.  i65. 

C.  U.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  24.)  l65 


1256  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

dispersion  de  la  lumière  dans  l'espace  interstellaire,  même  si  cette  disper- 
sion avait  la  valeur  ('-norme  admise  par  M.  Nordmann,  car  la  méthode  est 
basée  sur  riiypothèse  que  les  atmosphères  des  satellites  des  étoiles  variables 
sont  rigoureusement  symétriques,  hypothèse  qui  ne  peut  pas  être  vérifiée 
criiue  manière  indépendante. 


PHYSIQUE.  —  Dispositif  pour  l'élude  de  la  sensibilité  des  détecteurs  électro- 
lyliques.  Note  (')  de  M.  P.  Jégou. 

Les  études  entreprises  ces  temps-ci  sur  le  délecteur  électrolylique, 
couramment  employé  maintenant  dans  la  télégraphie  sans  fil,  ont  eu  pour 
principal  objet  d'examiner  si  sous  certaines  iniluences  physiques  ou  si  dans 
certaines  associations  de  deux  ou  plusieurs  électroly tiques  il  n'y  aurait 
pas  manifestation  d'augmentation  de  sensibilité  du  détecteur. 

On  admet  alors  que  l'expérience  sera  favorable  si  dans  les  mêmes  condi- 
tions d'émission,  de  distance,  etc.,  le  son  rendu  au  téléphone  augmente; 
ceci  suppose,  comme  l'indique  M.  Branly  dans  sa  Communication  sur  ce 
sujet  (-),  que  l'oreille  garde  le  souvenir  de  la  valeur  ou  force  du  son  rendu 
par  les  récepteurs  léléplioniques  avant  que  l'on  soumette  le  détecteur  à 
l'influence  à  étudier.  C'est  là  une  difficulté  qui  enlève  beaucoup  de  pré- 
cision aux  expériences,  car,  à  moins  que  l'action  ne  soit  très  nette,  on  peut 
involontairement  être  induit  en  erreur  en  appréciant  un  son  rendu  un  peu 
plus  fort  qu'un  autre  entendu  précédemment. 

Dans  le  but  d'obtenir  plus  de  précision  dans  ces  expériences,  voici  le 
dispositif  auquel  j'ai  songé  et  que  j'ai  appliqué,  en  passant,  à  une  des  expé- 
riences relatées  par  M.  Branly. 

Dans  des  essais  j'ai,  depuis  bienlôl  un  an,  reconnu  qu'il  était  possible  d'agir  sur  les 
téléphones  indirectement,  c'est-à-dire  en  plaçant  l'induit  en  fil  fin  (i5o™)  d'un  trans- 
formateur ou  bobine  d'induction  genre  téléphonique  en  circuit  avec  l'éleclrolytique 
à  la  place  îles  téléphones,  et  le  gros  fil  (i")  en  connexion  avec  les  récepteurs  télépho- 
niques. Ceux-ci,  dans  ces  conditions,  rendent  le  son  habituel,  un  peu  affaibli,  quand 
le  détecteur  est  exposé  à  l'action  des  ondes.  Les  connexions  inverses  ne  donnent  abso- 
lument rien;  c'est  l'enroulement  fil  fin  qui  est  l'inducteur  et  l'enroulement  fil  gros 
l'induit. 


(')  Présentée  dans  la  sésmce  du  9  juin  iyo8. 
(*)   ('amples  rendus.  9  njars  1908. 


SÉANCE  DU  l5  JUIN  I908.  1257 

C'est  en  me  basant  sur  celle  propriété  que  j'ai  fait  construire  (')  une  bobine  genre 
téléphonique  dont  le  noyau  à  gros  (Il  (1")  était  mobile  par  rapport  au  noyau  à  fil  (in 
(i5o'").  L'écart  peut  être  réglé  par  une  vis  niolletée  qui  en  tournant  fait  ai;ir  un  pas  de 
vis  qui  entraîne  le  noyau  gros  fil  le  long  d'une  tige  de  cuivre  centrale  remplie  de  fils 
de  fer  dou\  et  graduée  en  millimètres.  Le  noyau  porte  un  vernier  pour  apprécier  le 
dixième  de  millimètre  de  déplacement. 


Fie.    .. 


Hl 


vwwwwwwvyvww^ 

UULajLK-KJULaJ 


A,  accumulateurs  de  4~"';  P,  polentiomcHre  ;  E,  délccleui-  électrolylique. 

V,  enroulenient  à  fil  fin  du   transformateur. 

G,  enroulement  à  fil   gros  du  transformateur. 

T,  téléphones. 

R,  règle  graduée  sur  laquelle  glisse  l'enroulement  f.  dans  le  sens  de  la  firche. 

La  façon  d'opérer  se  conçoit  alors  immédiatement  :  pour  une  émission  donnée,  <>u 
cherche  la  distance  convenable  entre  les  deux  enroulements  qui  convient  pour  faire 
disparaître  tout  bruit  aux  téléphones  intercalés  dans  le  circuit  à  gros  fil,  tandis  que  le 
circuit  à  fil  (in  est  placé  à  la  place  couramment  occupée  par  les  téléphones  dans  la 
réception  électrolylique  actuelle.  Ouand  ce  réglage  est  exactement  fait,  on  note  la 
division  de  la  régie  correspondante. 

Si,  après  cette  opération,  on  soumet  l'électrolylique  à  l'inflence  désirée,  on  vérifiera, 
dans  le  cas  où  il  y  a  vraiment  augmentation  de  sensibilité,  que  les  téléphones  rendent 
maintenanl  un  son,  qui  peut  être  à  son  tour  éteint  par  un  nouvel  écart  entre  les  deux 
bobines,  ce  qui  permet  de  faire  une  seconde  lecture,  et  ainsi  on  peut  se  mettre  à  l'abri 
de  toute  erreur  involontaire  el  même  joindre  des  nombres  à  l'appui  de  ses  essais,  ce 
qui  est  bien  fait  pour  mieux  fixer  les  idées  sur  ces  expériences. 


(')  Chez  M.  Mambret. 


1258  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

\  oici  les  nombres  recueillis  au  cours  de  l'essai  entrepris  pour  éludier 
avec  ce  dispositif  la  propriété,  signalée  par  M.  Branly,  relative  à  Faug- 
inentation  de  sensiltilité  du  détecteur  éleclrolytiqiic  sous  rinllucnce  de  la 
chaleur  : 

1°  A  la  lempt-iatiiie  evléiieure  \2"  :  exlinclion  du  son  ponr  l'écart 3o'"™ 

2"  A  6o"  un  maximum  :  extinction  du  son  jiour  l'écart 5(3'""' 

PHYSIQUE.    —    La   Photographie  de  la  parole.    Note   de  M.    Devaux- 
CiiAitBOWEL,  présentée  par  M.    II.  Poincaré. 

L'étude  de  la  voi\  liiiinaine  et  des  vibrations  sonores  (pii  la  composent 
est  une  question  assez  difilcile  (jui,  depuis  longtemps,  a  attiré  l'attention 
des  chercheurs.  I^es  procédés  employés  tout  d'abord,  résonateurs  avec  ou 
sans  llammes  manométricjues,  cylindres  ou  plaques  de  phonographes,  ont 
donné  des  résultats  assez  incertains,  les  premi(M's  parce  que  la  méthode 
comporte  en  elle-même  peu  de  précision,  les  deuxièmes  parce  que  les  tracés 
recueillis  sont  de  bien  petite  dimension. 

On  a  songé  depuis  quelque  temps  à  utiliser  les  courants  niicropho- 
ni(|ues  (').  Ces  courants  reproduisent,  en  ellct,  à  des  distances  assez 
grandes,  et  malgré  les  déformations  introduites  par  les  appareils  de  trans- 
mission et  de  réception,  la  voix  humaine  avec  assez  de  fidélité  pour  que 
non  seulement  elle  soit  compréhensible,  mais  encore  pour  que  le  timbre  en 
soit  conservé.  Il  semble  donc  que  le  microphone  est  l'appareil  le  plus  com- 
mode et  le  plus  parfait  pour  étudier  la  voix  humaine. 

Nous  indiquons  ci-dessous  les  résultats  ((ue  nous  oui  donnés  nos  premières 
recherches  en  ce  sens.  Nous  avons  employé  un  dispositif  expérimental  très 
simple,  consistant  à  photographier  les  mouvements  d'un  oscillograplx^  placé 
dans  le  circuit  d'un  microphone  et  d'une  pile.  L'impédance  de  Foscillo- 
graphe  est  absolument  négligeable  et  ne  peut  apporter  aucun  trouble  dans 
le  phénomène  à  éludier. 

Voyelles.  --  Les  sons  les  plus  commodes  à  étudier  sont  ceux  qui  corres- 
pondent aux  voyelles.  On  peut  les  émettre  d'une  manière  continue  et  régu- 
lière pendant  un  lenq)s  1res  appréciable,  et  en  tout  cas  suffisant  pour  les 
photographier. 

On  constate  lonl  d'abord  que  la  courbe  obtenue  présente  une  périodicité 
correspondante  à  la  note  musicale  sur  laquelle  la  voyelle  est  émise,  dette 

(')   M.  Bi.OMDia.,  Cniiiplcs  rendus,  ii  noNcrnhre  igoi. 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  1259 

note  était  d'environ  1 60  vibrations  doubles  par  seconde  dans  nos  expériences  ; 
les  clicbcs  contenai(?nt  environ  quinze  périodes  complètes,  et  leur  examen 
nous  a  conduit  aux  conclusions  suivantes  : 

1°  Les  diflerenles  périodes  sont  identiques  eiUre  elles,  ce  qui  semble  indiquer  que 
le  tracé  enregistré  ne  contient  que  des  liarnionlques  du  son  fondamental.  Les  vibra- 
tions propres  des  plaques  micinpiioniques  semhlenl  donc  absentes,  au  moins  celles  qui 
ne  sont  pas  des  harmoniques  du  son  étudié. 

■2"  Les  tracés  sont  toujours  les  mêmes,  si  l'on  a  soin  de  prononcer  les  voyelles  de  la 
même  manière.  I^our  I  et  U,  cette  condition  est  facile  à  réaliser;  il  n'en  est  pas  de 
même  pour  les  autres;  mais  nous  nous  sommes  efTorcé  de  prononcer  A,  O,  É  comme 
on  le  fait  généralement  dans  les  mots  :  pâte,  cote,  été.  La  \oyelle  la  plus  difllcile  à 
émettre  d'une  manière  uniforme  est  l'E  muet,  parce  que  ce  son  est  mal  défini. 

3°  Les  tracés  obtenus  par  difTérenles  personnes  ont  des  parlicularitéi  propies  à  la 
voix  de  chaque  expérimentateur,  et  ne  sont  pas,  pour  les  mêmes  voyelles,  absolument 
semblables. 

4"  Les  dilléienls  microphones,  du  moins  ceux  qui  sont  reconnus  bons  pour  la  télé- 
phonie à  grande  distance,  donnent  les  mêmes  résultais,  qu'ils  soient  à  grenaille  ou  à 
crayon.  Les  microphones  horizontaux  (à  pupitre)  donnent  des  courbes  inverses  des 
microphones  verticaux.  En  eflet,  une  pression  brusque  sur  la  membrane  mobile  doit, 
pour  les  premieis,  diminuer  la  pression  des  crayons  sur  leurs  supports  et  agir  en  sens 
inverse  pour  les  seconds.  A  une  augmentation  de  résistance  pour  les  premiers  corres- 
pond une  diminution  pour  les  seconds. 

Ilormoriif/iies  et  différences  de  phases.  —  Sur  ces  différents  tracés,  nous 
avons  recherché  les  harmoniques  en  employant  un  procédé  graphique  assez 
simple.  Nous  avons  commencé  par  agrandir  considérablement  les  clichés 
au  moyen  de  la  projection.  On  constate  ainsi  que  les  dentelures  si  marquées 
des  courbes  sont  équidistantes  les  unes  des  autres  On  en  conclut  que  les 
sommets  correspondent  à  un  harmonique  très  apparent,  qu'on  peut  faci- 
lement éliminei'  après  quelques  làtonnemenls  ;  en  diminuant  d'tnie  quan- 
tité constante  les  ordonnées  de  ces  sommets,  on  a  des  points  de  la  courbe 
sous-jacente  (ju'on  complète  sans  difficulté.  On  agit  de  la  inême  façon 
sur  la  nouvelle  courbe  et  l'on  arrive  ainsi,  de  proche  en  proche,  au  son  fon- 
damental. 

En  opérant  ainsi,  nous  avons  pu  mettre  en  évidence  les  principau.v 
harmoniques,  leurs  amplitudes  et  leurs  déphasages.  I^e  Tableau  qui  suit 
résume  ces  résultats  : 


Hiirmoniquos 

1 

0 

4 

(i 

I 

3 

j 

Amplitude  . . . 

1 ,(") 

1 ,7 

3,0 

■1,^ 

1 ,0 

'■'- 1  \ 

'.,-' 

Phase 

0 

+90 

+90 

-9'» 

0 

f) 

+  i8i> 

É  ac.'cnlut'. 

l. 

1. 

■ — 

—  ~-— — . 

, — «^- — . 

- — ~ 

. _^_ 

— — 

8 

1.3           12 

I              2 

9 

I         j 

i3 

1,0' 

i , 0     5,5     fi , 0 

1,0       T,0 

1,5 

1,0     ,1,-. 

■■',^ 

180 

0     -iSo     -90 

0      +90 

+90 

0        0 

*!)" 

laôo  ACADEMIE    DES    SCIEiNCES 

Nous  devons  îijoulor  que  parfois  il  semble  que  certains  harmoniques  sont 
affectés  dans  la  période  d'un  amortissement  sensible.  Tel  est  le  cas  pour 
le  i3''  harmonique  de  FI  et  le  12''  de  l'E  accentué. 

D'une  f'aron  générale  le  son  fondamental  est  moins  mleiise  que  les  har- 
moniques. Le  deuxième  domine  dans  I,  L  et  1^.  et  des  harmoniques  plus 
élevés  dans  A,  ()  et  E.  Chaque  voyelle  a  donc  une  note  qui  lui  est  spéciale, 
une  vocable,  comme  on  l'a  appelée,  mais  cette  vocable  est  non  pas  une  note 
particulière  de  la  gamme  qui  distingue  la  voyelle,  mais  un  harmonique  du 
son  fondamental. 

La  parole  en  général.  —  En  employant,  au  lieu  d'une  plaque  photogra- 
phique, une  pellicule  enroulée  sur  un  cylindre,  on  peut  enregistrer  des  phé- 
nomènes de  plus  longue  durée. 

Si  l'on  prononce  une  succession  de  voyelles,  on  remarque  que  chacune 
d'elles  comprend,  en  dehors  de  son  régime  régulier,  une  période  initiale  et 
une  période  finale  de  quatre  à  cinq  vibrations  pendant  lesquelles  le  son  se 
développe  et  disparaît. 

S'il  s'agit  de  syllabes,  la  présence  des  consonnes  modifie  le  tracé  des 
voyelles  pendant  (juatre  à  cinq  périodes.  Les  consonnes  paraissent  pouvoir 
se  diviser  en  deux  groupes.  Les  unes,  comme  B  et  M,  modifient  le  début  du 
tracé  de  la  voyelle  eu  l'incurvant  au-dessus  ou  au-dessous  de  la  ligne  mé- 
diane ;  les  autres,  comme  C  et  T,  donnent  au  début  de  la  syllabe  un  tracé 
nettement  différent  de  la  voyelle.  D'une  façon  générale,  ces  particularités 
n'embrassent  pas  plus  de  quatre  à  cinq  périodes.  Si  rapide  que  soit  la  parole, 
on  ne  peut  guère  émettre  plus  de  dix  syllabes  par  seconde,  ce  qui  donne 
environ  vingt  vibrations  par  syllabes.  Dans  une  syllabe  il  y  aura  donc  tou- 
jours, en  dehors  du  début  et  de  la  lin,  une  dizaine  de  périodes  pendant  les- 
quelles le  régime  sera  régulier  et  correspondra  à  celui  de  la  voyelle  seule. 
Ce  sera  donc,  aussi  bien  pour  la  téléphonie  que  pour  l'audition  en  général,  la 
partie  la  plus  importante  du  phénomène.  Cette  remarque  inonlre  le  rôle  pré- 
pondérant que  jouent  les  voyelles  et  l'altention  spéciale  qu'il  faudra  leur  con- 
sacrer dans  les  problèmes  de  transmission  ou  d'enregistrement  de  la  parole. 


SPECTROSCOPIE.  —  Sur  les  raies  ultimes  (les  métalloïdes  :  tellure,  phosphore, 
arsenic,  antimoine,  carbone,  silicium,  bore.  Note  de  M.  A.  de  GrAiMont, 
présentée  par  M.  A.  Haller. 

Dans  une  Communication  antérieure  (C(wiyo/e5 /'c/jc/m^,  21  mai  if)07)jai 
fait  connaître  les  raies  ultimes  d'un  certain  nombre  de  métaux,  c'est-à-dire 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  1261 

celles  qui  persistent  le  plus  longtemps  et  sont  les  dernières  à  disparaître, 
quand  la  teneur  du  corps  qui  les  émet  dans  l'étincelle  condensée  va  en 
décroissant  indéfiniment  dans  les  composés  successivement  étudiés.  Ces 
raies  ultimes,  qui  caractérisent  les  corps  en  faible  proportion,  sont  des 
lignes  de  basse  température,  résistant  à  Fintercalation  de  fortes  self- 
inductions,  et  appartenant  aux  spectres  d'arc.  La  plupart  d'entre  elles  ont 
été  décelées  dans  la  flamme  du  chalumeau  oxyhydrique. 

On  pouvait  prévoir  que  les  métalloïdes  pourraient  être  répartis  au  point 
de  vue  des  raies  ultimes,  et  par  conséquent  de  leur  sensibilité  à  l'analyse 
spectrale,  en  deux  groupes  : 

i"  Métalloïdes  donnant  des  spectres  d'arc,  susceptibles  de  présenter  dans 
l'étincelle  des  raies  ultimes,  peu  nombreuses  et  sensibles  :  tellure,  phos- 
phore, arsenic,  antimoine,  carbone,  silicium,  bore  ; 

2°  Métalloïdes  dont  on  n'a  pu,  jusqu'ici,  obtenir  de  spectres  d'arc,  et 
dont  le  spectre  d'étincelle  disparaît  rapidement  avec  la  teneur,  les  raies  les 
plus  fortes  persistant  à  peine  plus  que  les  autres  :  fluor,  chlore,  brome, 
iode,  oxygène,  soufre,  sélénium,  azote. 

.le  me  suis  proposé  de  vérifier  l'exactitude  de  cette  répartition  des 
métalloïdes,  et  je  me  suis  attaché  à  la  recherche  de  leurs  raies  ultimes,  que 
j'ai  reconnues  par  les  procédés  photographiques,  seuls  applicables  dans  la 
région  du  spectre  où  elles  se  trouvent,  .l'ai  déjtà  décrit  {Comptes  rendus, 
22  juillet  1907)  les  dispositifs  et  les  appareils  dont  je  fais  usage  pour  ce 
genre  de  travaux.  J'ai  réuni  ainsi  un  grand  nombre  de  clichés  de  minéraux, 
obtenus  depuis  plusieurs  années  déjà  par  l'analyse  spectrale  directe,  et, 
d'autre  part,  j'ai  pris  les  spectres  de  composés  de  plomb  ou  d'étain  con- 
tenant des  })roportions  décroissantes,  parfois  jusqu'au  -j^^,  des  métalloïdes 
étudiés,  en  partant  d'alliages  ou  de  composés  à  10  pour  loo  ('). 

Les  deux  séries  d'observations  ont  donné  les  mêmes  résultats,  des  teneurs 
égales  étant  représentées  par  les  mêmes  raies  dans  les  minéraux  et  dans  les 
alliages,  et  les  raies  ultimes  persistant  dans  toutes  les  conditions,  à  cette 
réserve  près  qu'elles  ne  soient  pas  masquées  par  des  raies  dues  au  corps 
prédominant  dans  le  composé  dissocié.  Mes  prévisions  ont  été  confirmées 
et  voici  les  raies  ultimes  des  métalloïdes  du  jjremier  groupe  : 

Tellure.  —  Le  doublet  (2585,9;  2383,4)  présente  une  1res  grande  sensibilité;  il  est 

(')  Je  liens  à  remercier  ici  M.  R.  Biquard,  principalement,  et  M.  iM.  Drecq  pour  le 
concours  qu'ils  m'ont  successivement  donné  dans  la  préparation  des  alliages  et  la 
prise  des  clichés, 


1262  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

encore  iieUeiiienl  Msilili^  sur  les  clichés  avec  du  plonih  à  )„;;„„  de  tellure,  el  la  raie 
2385,9  *^  ^'"''^  encore  |)()ur  yvôou-  ^^^'  lellurures  minéraux,  Nagya^ile  el  Télradymite, 
donnent,  avec  une  grande  intensité,  le  spectre  de  lignes  du  tellure. 

P/m.s/i/iorp.  —  Le  spectre  de  ce  métalloïde  est  mal  connu  et  a  été  très  peu  étudié 
dans  l'ultia-violet.  MM.  liixner  el  llascliek  n'ont  pn  oliti  nir  son  spectre  d'étincelle, 
mais  ils  donnent  son  spectre  d'arc;  ce  sont  les  principales  raies  de  celui-ci  qui,  comme 
on  pouvait  le  prévoir,  l'ornienl  les  raies  les  plus  sensibles  du  spectre  d'étincelle  que 
j'ai  obtenu,  d'abord  avec  du  pliospluire  d'étain,  puis  avec  du  carbonate  de  lithium 
fundii,  additionné  d'une  goutte  de  PO'IP,  et  enfin  avec  une  solution  du  même  acide 
et  a\ec  l'apjKireil  à  Inbes  cnpillaii-es  en  silice  que  j'ai  |iiO|)Osé  pour  l'étude  des  spectres 
des  li(|uides  [L'oDiplcs  renliis.  9  décembre  J907).  On  obtient,  de  toute  manière,  les 
deux  doublets  (2505,0;  :î553, 4)  et  (2535,8;  2534,  1)  très  nets,  les  raies  2553,4  et 
2535,8  paraissant  les  plus  vives  et  les  plus  persistantes.  J'ai  trouvé,  en  outre,  dans  le 
phospliure  d'étain  des  lignes  suivantes  que  je  considère  comme  appartenant  au  phos- 
phore 2563,2;  25G2,  1  ;  2539,  1.  Ces  deux  dernières  paiaissenl  les  mêmes  que  celles  du 
spectre  de  la  va[)eur  de  phosphore  en  tube  de  Fliickei',  d'après  l'y^llas  de  MM.  Hagen- 
bacli  et  Konen. 

Arsenic.  —  Non  seulement  les  arséniures,  mais  plusieurs  autres  espèces  minérales, 
les  antimoniures  principalement,  montient  les  raies  de  l'arsenic  dont  les  ultimes  sont 
2849,8;  2780,4;  2288,2,  celte  dernière  étant  la  plus  persistante  et  se  retrouvant  dans 
beaucoup  de  galènes  et  dans  les  écliaiUillons  des  divers  ploinbs  du  commerce.  La  sen- 
sibilité de  ces  raies  païaît  \oisIne  du  ji,^. 

Antimoine.  —  Les  raies  2598,2;  23ii,6;  et  aussi  2028,6,  un  peu  moins  sensible 
que  les  précédentes,  sont  extrêmement  répandues  dans  les  spectres  des  minéraux;  je 
les  ai  rencontrées  dans  presque  toutes  les  galènes,  dans  tous  les  échantillons  d'arsenic 
les  mieux  purifiés  et  dans  tous 'les  arséniures.  Leur  sensibilité  me  parait  supérieure  à 
celle  de  l'arsenic. 

Carbone.  —  La  raie  2478,7  est  de  beaucoup  la  plus  sensible  du  spcrire  Ju  carbone, 
l'résenle,  bien  entendu,  dans  tous  les  clichés  de  sels  fondus,  elle  se  reti  ouve  dans  ceux 
des  métaux,  comme  le  plomb  par  exemple,  qui  ont  été  réduits  par  le  charbon.  Je  l'ai 
toujours  trouvée  dans  tous  les  clichés  du  silicium. 

Silicium.  —  M.  W.-.\.  Hartley  {/ioy.  Soc.  Proc.  Lond.,  t.  LXVIII,  1901,  p.  109) 
a  étudié,  dans  les  solutions  de  silicate  de  sodium,  la  sensibilité  du  spectre  du  silicium, 
et  reconnu,  encore  pour  |„,j'„„^,,  le  groupe  de  six  raies  de  2528,6  à  2007,0,  et  la  raie 
2881  ,7.  L'analyse  spectrale  directe  m'a  donné  les  mêmes  lignes  dans  certaines  galènes 
(Fribram)  peut-être  par  suite  d'inclusions  quartzeuses,  en  tout  cas  régulièrement  pré- 
sentes sur  les  dilférents  clichés.  Ces  raies  paraissent  aussi  très  sensibles  dans  les  sels 
fondus,  où  je  les  ai  souvent  observées  coiumedues  à  des  impuretés.  Les  dernières  à  dis- 
paraître semblent  être  2881,7;  2528,6;  25i6,2.  La  coïncidence  de  2528,6  avec  une 
raie  de  l'aiilimoine  nécessiterait  de  nouvelles  mesures  plus  précises. 

liore.  —  Les  deux  plus  fortes  raies  du  spectre  d'étincelle  du  bore,  obtenu  par  Eder 
et  Valenta,  sont  aussi  celles  de  l'arc  :  2497,8;  2496,8.  N'ayant  pas  réussi  des  essais  de 
boruration  des  métaux,  j'ai  obtenu  ces  raies  en  faisant  volatiliser  par  l'étincelle  con- 
densée des  fragments  d'un  verre  préparé  en  dissolvant  de  la  lilharge  dans  l'acide  borique 
fondu.  l'.lles  sont  venues,  très  fortes  aussi  avec  le  carbonate  de  sodium  en  fusion  auquel 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  1263 

j'avais  ajouté  environ  i  pour  100  de  bore,  à  l'étal  d'anhydride.  Il  faudra  donc  recourir 
à  ce  doublet  pour  la  reclierclie  spectrale  du  bore,  mais  je  n'ai  pu  encore  en  déterminer 
la  sensibilité  limite. 

Toutes  les  raies  que  je  viens  de  doiiMer  appaitiennenl  l)ieii  aux  spectres 
de  dissociation,  et  ont  été  oljt(Muies  avec  une  condensation  de  o,  i  microfarad 
et  sans  self-induction.  Elles  sont  communes  à  l'arc  et  àTétincelle,  où  l'inter- 
calalion  d'une  self  ne  les  ferait  pas  disparaître.  Telles  rentrent  donc  bien  dans 
la  définition  des  raies  ultimes  telle  que  je  l'ai  donnée. 

On  remarquera  que  toutes  ces  lignes  sont  situées  dans  la  partie  la  plus 
réfrangible  de  Tultra-violet,  pour  laquelle  le  verre,  flint  ou  crovvn,  est  abso- 
lument opaque,  l'our  les  obtenir  il  faudra  donc  faire  usage  de  spectrograplies 
en  quartz  ou  en  spath,  ou  de  réseaux  concaves. 


CHIMIE  MINÉRALE.    —   Recherches  sur  la  solubilité  de  l'iodure  d'argent 
dans  l'ammoniaque.    Note    de    M.    II.    Baubigxy,   présentée    par 

M.  Troost. 

Lors  de  mon  étude  sur  Faction  oxydante  qu'exerce  l'acide  iodique  sur 
une  solution  ammoniacale  de  bromure  d'argent  (Comptes  rendus,  t.  CXLVl, 
p.  1097),  j'ai  dii,  au  début,  pour  suivre  facilement  la  réaction  et  la  trans- 
formation de  l'acide  iodicjue  en  iodure,  me  préoccuper  de  la  solubilité  de 
l'iodure  d'argent  dans  l'ammoniaque. 

Or  les  résultats  des  divers  auteurs  sur  ce  sujet  sont  peu  concordants.  Ainsi  Martini 
(en  1829)  a  donné  -fija  pour  le  coefficient  de  solubilité  dans  une  solution  ammonia- 
cale de  densité  0,96.  Avec  une  de  densité  0,89,  Wailace  et  Lamont  (en  iSôg)  ont 
trouvé  YîV:)  pour  ce  coefficient,  et  l'olil  attribue  à  cette  constante  la  valeur  ,,',5  dans 
le  cas  d'une  liqueur  ammoniacale  pour  laquelle  f/:i=  0,986. 

D'après  ces  nombres,  l'iodure  d'argent  aurait  son  maximum  de  solubilité  dans  l'am- 
moniaque la  moins  concentrée  (Polil),  celle  à  3, 80  piuir  100  en  poids  de  gaz  ammo- 
niac ('),  et  d'autre  part,  ce  i|ui  est  égaleiucnl  a-sez  peu  vraisemljhible,  le  coefficient 
de  solubilité  serait  sensiblement  le  même  pour  des  solutions  à  9,9  pour  100  (Martini) 
et  à  31,7.5  pour  100  (Wailace  et  Lamont). 

En  outre,  aucun  de  ces  auteurs,  d'après  les  Notices  bibliograpliiques  que  j'ai  pu  con- 


(')   La  leiieui'  pour  100  en  poids  est  calculée  ici  il'ajjiès  le  Tableau  des  densités  de 
Lunge  et  Wiernick,  établi  pour  \h°. 

C.  K.,  1908,   I"  Semestre.   (T.  C\LVI,  N'  24.)  '  tJO 


1264  ACADÉMIE   DES    SCIENCES. 

suller,  ne  semble  avoir  indiqué  la  température  à  laquelle  se  rapporte  la  solubilité 
donnée.  Or  une  simple  expérienre.  faite  en  tube  scellé  pour  parer  à  toute  perte  d'am- 
moniac, montre  que  cette  solubililé  de  l'iodure  d'argent  augmente,  pour  une  même 
liqueur  ammoniacale,  très  sensiblement  avec  la  température.  Il  est  donc  piobaljle  que 
les  discordances  entre  les  nombres  précédents  doivent  déjà,  au  moins  en  partie,  être 
dues  aux  écarts  de  leMip:'ratures  auxquelles  les  déterminations  ont  été  faites,  même 
en  faisant  abstraction  des  erreurs  qu'elles  com])ortent  dans  le  cas  d'un  corps  aussi  peu 
soluble  que  l'iodure  d'argent,  dont  rimjjurelé  la  plus  fréquente,  le  chlorure,  est  au 
contraire  très  soluble  dans  l'ammoniaque. 

De  plus,  aucune  étude  n'ayant  été  faite  avec  l'ammoniaque,  au  degré  de  concentra- 
tion où  elle  est  livrée  normalement  par  le  commerce  (environ  20  pour  100  en  poids  de 
gaz  AzIP,  soit  rf  r=  0,926),  et  que  j'ai  employée  exclusivement  dans  mes  recherches, 
j'ai  cru  bon  de  déterminer,  dans  cette  solution  et  pour  une  lempératuie  donnée,  le  coef- 
ficient de  solubililé  de  l'iodure  Agi. 

A  cause  de  la  faible  solubilité  de  ce  composé,  j'ai  employé  la  mélhode  par 
cristallisation,  de  préférence  à  celle  (utilisée  le  plus  souvent)  de  pesée  du 
résidu  laissé  par  évaporalion  d'un  poids  connu  de  liqueur  saturée.  La  mé- 
thode revient  à  établir,  par  des  approximations  successives  en  plus  ou  en 
moins,  les  concentrations-limites  poiu-  lesquelles,  à  la  tempéiaturc  li\ée, 
apparaît  ou  non  dans  le  liquide  un  indice  de  cristallisation.  Dans  le  cas  de 
l'iodure  d'argent,  le  procédé  est  facilement  réalisable,  grâce  à  l'extrême  ré- 
fringence des  cristaux  du  composé  ammoniacal  qui  se  forme  dans  ces  condi- 
tions et  dont  la  moindre  parcelle  en  sus[)ension  dans  la  liqueur  donne  lieu  à 
des  jeux  de  lumière  très  brillants  et  parfaitemenls  nets. 

Pour  cette  opération,  dans  un  tube  fermé  à  lune  de  ses  extrémités,  et 
étranglé  à  l'autre  pour  le  sceller  rapidement  au  moment  voulu,  on  introduit 
un  volume  déterminé  de  solution  titrée  d'iodure  de  potassium  pur,  puis  un 
léger  excès  de  niliale  d'argent.  On  agite  pour  mélanger,  on  laisse  déposer 
le  précipité  et  Ion  décante  le  liquide.  On  lave  plusieurs  fois  à  l'eau  distillée 
dans  le  tube  même,  en  décantant  toujours  après  repos.  Le  poids  des  par- 
celles d'iodure  (quantité  presque  insignifiante,  si  l'on  opère  avec  un  peu  de 
soin)  enlrainées  par  les  eaux  de  lavage  permet,  par  diflérence,  d'avoir  celui 
du  sel  resté  dans  le  tube. 

On  sèche  par  un  courant  d'air  tiède,  on  introduit  le  volume  voulu  d'am- 
moniaque et  l'on  ferme  le  tube.  On  dissout  alors  l'iodure  par  agitation  du 
liquide  porté  à  5o"-Go",  puis  on  laisse  refroidir  dans  luie  enceinte  à  tenqjé- 
rature  fixe.  En  opérant  ainsi  en  vase  clos,  il  n'y  a  aucune  perte  possible 
d'ammoniac. 


SÉANCE  DU  l5  JUIN  1908.  1205 

L'absence  ou  l'apparition  de  paillettes  cristallines,  au  bout  de  24 
ou  48  heures,  indique  si  le  poids  d'iodiire  mis  en  expérience  se  trouve  en 
deçà  ou  au  delà  du  poids  que  peut  dissoudre,  à  la  température  donnée, 
le  volume  d'ammoniaque  employé. 

Quelques  essais  préliminaires  m'ont  fait  reconnaître  de  suite  que,  à-  iG" 
et  dans  l'ammoniaque  de  densité  0,926,  la  solubilité  de  l'iodure  était  nota- 
blement moindre  que  celle  indiquée  par  les  précédents  auteurs.  Sans  vou- 
loir m'astreindre  à  une  détermination  absolue,  j'ai  du  moins  fixé,  de  façon 
assez  approchée,  la  valeur  de  cette  constante.  Les  données  expérimentales 
qui  suivent  en  indiqueront  le  degré  de  précision. 

Représentons  par  ;^-  le  coefficient  de  solubilité  dans  les  conditions  préci- 
tées ;  j'ai  obtenu  successivement  : 

1°  Pour  os, 0214  Agi  dans  123""',  en  quelques  heures  dépôt  cristallin. 

Donc 

-,       1 2.5  000  X  0,99.6       „,  _ 

S  < 7 — ' —  =  5408. 

21 ,4 

2°  Pour  o«,02i3  Agi  dans  lyS""',  aucun  cristal  après  48  heures. 

D'où 

g^  .75000x0,926^ 

21,3 

3"   Pour  0^,0217  Agi  daus  rK/™',  aucun  cristal  après  48  heures. 

D'où 

„        iDo  000  X  0,026  , 

S  >  — —  =  6400- 

21,7 

4°  Pour  o'^',02i5  Agi  dans  140'''"',  trace  de  cristallisation  après  12  heures, 
sans  augmentation  sensible  avec  le  temps. 

Donc 

140000x0,026 

S  <  — —^^ —  =  6029. 

21,0 

A  16°,  dans  l'ammoniaque  de  densité  0,926,  la  solubilité  serait  donc 
environ  de  l'ordre  du  ^r^,  c'est-à-dire  très  inférieure  à  celle  admise  au- 
jourd'hui. 

J'ajouterai  pour  finir  que  le  sens  des  écarts  qui  existent  entre  mes  résul- 
tats et  ceux  des  précédentes  mesures  s'oppose,  en  ce  qui  concerne  mes 
essais,  à  toute  idée  d'erreur  apportée  par  des  phénomènes  de  sursatu- 
ration. 


1266  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE   MiNÉlîALE.    —    Sur    le   chlorure  d'arsenic  ammoniacal.    Note 
de  MM.  lÎESsoN  et  Rosset,  présentée  par  M.  Troost. 

En  i8qo  l'un  de  nous  ('),  reprenant  après  plusieurs  savants  l'étude  de 
raction  du  gaz  ammoniac  sec  sur  le  chlorure  d'arsenic,  conclut  à  l'existence 
d'une  combinaison  définie  de  composition  AsCl',4NH';  plus  récemment 
M.  Hugo  (  =  ),  faisant  réagir  l'ammoniac  liquéfié  sur  AsCP  avec  épuisement 
par  l'ammoniac,  conclut  à  la  formation  à  basse  température  de  NHHJl  et 
d'amidure  d'arsenic  As  (NH-)';  ce  dernier  corps  se  décomposait  par  élé- 
vation de  température  en  imidure  As'  (NH)',  puis  en  azoture  d'arsenic  As  N. 

Sans  allusion  aux  combinaisons  précédemment  décrites,  ces  conclusions 
tendaient  à  laisser  suspecter  l'existence  de  combinaisons  définies  entre  As  Cl' 
et  NH';  nous  nous  sommes  proposé  d'examiner  de  plusprès  cette  question, 
et,  en  particulier,  si  l'on  devait  considérer  MI'  liquide  comme  un  simple 
dissolvant  de  NH'  Ci  ou  comme  un  réagent.  Sj  l'on  fait  réagir  NH'  sec  à 
l'état  de  gaz  refroidi  sur  As  Cl'  refroidi  à  -  i>o",  il  se  forme  un  corps  solide 
de  couleur  jaune  clair,  qui,  débarrassé  de  l'excès  de  NH'  dans  le  videphos- 
phorique,  correspond  exactement  à  la  composition  As  Cl%  4  MI'  ;  ce  corps 
se  sublime  complètement  à  200"  dans  le  vide,  et  plusieurs  sublimations 
successives,  avec  lentatives  de  séparation  de  produits  inégalement  volatils, 
ont  toujours  donné  une  matière  sublimée  d'aspect  corné,  de  couleur  jau- 
nâtre el  répondant  à  la  formule  2  As  CP,  7NH';  c'est  là  la  composition 
que  Uose  avait  attribuée  à  la  combinaison  de  As  Cl'  avec  Nil '. 

Examinons  maintenant  comment  se  comporte  le  produit  primitif  au 
contact  de  NH'  liquéfié. 


Si  on  liquéfie  du  gaz  NU'  au  coiUact  de  la  conibinaison  AsCP,  4M1',  on  conslate 
aussilôl  une  décoloration  lolaie  de  la  matière  qui  dm  icut  |)arfaitenient  blanche,  elcelle 
décoloration  subsiste  même  si  l'on  chasse  NU'. 

Si  Ton  épuise  la  conibinaison  par  NH»  liq.  an  moyen  dun  dispositif  décrit  dans 
une  précédente  Communication,  on  constate  bien  le  départ  de  Nll'Cl  dissous  et 
entraîné  par  NllMiq.  et  un  résidu  blanc  insoluble  dont  la  composition  se  rapproche 
de  celle  de  l'imidure. 

IJans  rhypothèse  où    NH^    liq.    se  comporterait  comme     un    simple    dissolvant    de 


(')  Besson,  Comptes  rendus,  l.  CX,  1890,  p.  i258. 
(■)  HiiGO,  Comptes  rendus,  t.  CXXXIX,  1904,  p.  ^4- 


SÉANCE    DU    l,')    JUIN    1908.  1 267 

NH'Cl,  à  l'exclusion  de  toute  action  chimique,  on  devrait  pouvoir  régénérer  le  pro- 
duit primitif  par  un  mélange  intime  des  parties  solubles  et  insolubles  dans  NFP  liq. 
Il  n'en  est  rien,  car,  tandis  que,  comme  nous  l'avons  dit  précédemment,  le  produit 
primitif  se  sublime  totalement  à  ■200°  dans  le  vide,  le  produit  synthétique  ne  se  sublime 
que  très  partiellement  et  hiisse  un  important  résidu  amorphe;  le  produit  primitif,  pro- 
jeté par  fractions  dans  de  l'acide  sulfurique  refroidi,  se  décompose  quantitativement 
avec  mise  en  liberté  de  As  Cl^,  tandis  que,  dans  les  mêmes  conditions,  le  produit  syn- 
thétique ne  donne  qu'une  faible  quantité  de  As  Cl'. 

Ces  difrL'rences  de  propriétés,  jointes  au  changement  de  teinte  très  net, 
nous  conduisent  à  penser  que  INH^  liq.  ne  se  comporte  pas  comme  un 
simple  dissolvant,  mais  aussi  comme  un  réagent. 

Il  est  à  noter  que  As  CP  peut  aussi  réagir  sur  AsCl%  4INH%  et,  si  l'on 
épuise  cette  combinaison  en  tube  scellé  dans  lequel  on  a  fait  le  vide  (avec 
chaulîage  de  la  partie  inférieure  du  tube  au  bain  de  valvoline  de  80°  à  120"), 
il  reste  un  résidu  insoluble  qui  est  NH^  Cl;  quant  au  produit  dissous  dans 
l'excès  de  AsCP,  son  identité  n'a  pu  être  établie  d'une  façon  précise. 

Si  l'on  chauffe  le  liquide  provenant  de  l'épuisement,  à  100"  dans  le  vide, 
pendant  plusieurs  heures,  jusqu'à  ce  cju'il  ne  passe  plus  trace  de  As  Cl'*  à  la 
distillation,  il  reste  un  liquide  sirupeux  qui  se  prend  par  le  refroidisseuient 
en  une  masse  ressemblant  à  la  colophane;  sous  cette  forme,  elle  renferme 
As,  Cl,  N,  H  en  proportions  voisines  de  la  composition  As'Cl'N-H*;  il 
parait  hors  de  doute  que  nous  avions  affaire  à  un  mélange,  mais  les  procédés 
usuels  (action  de  la  chaleur,  des  dissolvants,  etc.)  ne  nous  ont  pas  permis 
de  pousser  plus  à  fond  son  étude. 


CHIMIE    MINÉRALE.    —  Sur  les  chloroiri dates   et  les  cliloroiridiles  alcalins. 
Note  de  M.  Marcel  Drlëpi.ve,  présentée  par  M.  Armand  (îautier. 

Au  cours  des  recherches  que  je  poursuis  sur  les  combinaisons  sulfuriques 
de  l'iridium,  j'ai  eu  à  examiner  les  chloroiridites  alcalins.  J'ai  été  frappé  de 
l'insuffisance  ou  de  l'incorrection  des  données  des  traités  ou  dictionnaires  de 
Chimie,  relativement  à  ces  sels. 

Par  exemple,  à  propos  du  chloroiridite  de  potassium,  on  trouve  :  dans  Gmelin-Kraut, 
6°  édition,  t.  111,  ji.  i3ii,  grands  prismes  rhombiques...,  se  transforme  par  efllores- 
cence  à  chaud  en  une  poudre  vert  clair;  dans  Wurtz,  t.  Il,  p.  128,  cristaux  prisma- 
tiques éclatants  d'un  vert  foncé;  dans  le  Dictionnaire  de  l'Encyclopédie  chimique 
de  Frémy,  (3),  t.  XXX,  p.-  166,  grands  prismes  vert  olive...,  quadratiques;  dans  le 
Traité  de  (Chimie  de  Moissan,  t.  V,  p.  giS,  grands  prismes  olives,  quadratiques;  etc. 


1268  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Je  demande  la  permission  d'exposer  mes  observations  sur  ces  sels.  J'ai 
eu  l'occasion  de  préparer  un  certain  nombre  de  chloroiridates  et  chloro- 
iridites  nouveaux,  savoir  : 

Ir■CI"Cs^      IrCl«Rb»,H-0,     hCrCs'.IPO, 
et  la  série 

lrCI^(lPO)KS     lI■CI=(IPO)Rb^     I.■Cl=(IPO)Cs^     IrGI5(H=P)(NH')' 

(lu  type  IrCP(H-0)-iM-  non  encore  étudié,  fpioique  prévu  par  Claus. 

Les  chloroiridates  de  K,  Hb,  Cs,  Nil'  s'oblieniient  p;ir  double  décomposition  avec 
le  rliioioiridale  de  sodiuiii  IiCi*Na^+ 6H*0.  Leur  formule  est  du  type  IrCiSM-. 
Ceux  de  Iv,  Na  sont  indiqués  comme  noirs;  c'est  exact;  celui  de  NIi*,  comme  rouge 
noirâtre  au  noir  rougeàlre,  ce  qui  n'a  lieu  que  si  les  cristaux  sont  petits,  car,  dès 
([uelques  dixièmes  de  millimètre,  ils  sont  noirs.  Le  chloroiridate  de  Rb  est  rouge  brun 
ou  rouge  brique  suivant  la  dimension;  celui  de  Cs  est  rouge  vif,  il  se  précipite  toujours 
très  ténu,  vu  son  peu  de  solubilité.  Au  microscope,  ces  corps  apparaissent  comme  des 
projections  de  cubes  (carrés,  rectangles,  hexagones),  noirs  et  opaques  dès  que  leur 
dimension  est  suffisante  (ordre  de  o"'™,ot);  très  petits,  ils  laissent  passer  une  lumière 
rouge  orangé.  Leur  solution  aqueuse,  diluée  à  moins  de  y^Vô'  ®*'  ^^  teinte  assez  sem- 
blable à  celle  des  cidoroplatinates,  pour  paraître  rouge,  puis  noire  si  la  solubilité  per- 
met des  concentrations  plus  fortes.  Leur  poudre  est  rouge  brun  à  rouge  vif,  plus  ou 
moins  foncée  suivant  les  sels. 

Les  chloroiridites  de  Na,  K,  NH*  s'obtiennent  avec  une  rapidité  et  une 
facilité  remarquables  par  réduction  au  moyen  de  l'oxalate  neutre  correspon- 
dant des  chloroiridates  mis  en  suspension,  ou  dissous  dans  l'eau,  et  chaufTés 
au  bain-marie  : 

2  Ir  CI"  M^  -H  C=  0'  M^  =  2  IrCl''  M'  +  2  CO^ 

Carey  Lea  avait  autrefois  conseillé  l'acide  oxalique  [Sil/inian's  American  Journ., 
(2),  t.  XXXVIII,  i864,  p.  Si);  les  oxalates  sont  infiniment  plus  commodes  à  employer 
que  les  réactifs  gazeux  tels  que  H^S,  SO",  NO,  communément  préconisés.  Avec  le  sel 
de  Na,  une  concentration  convenable  donne  directement  le  sel  très  soluble 

IrCI^Na'-l-iaHMl. 

Au  contraire,  les  sels  de  K  et  Nil',  du  tvpe  IrCI'^M',  sont  dissociables  aux  concentra- 
tions où  ils  se  déposent,  et  l'on  obtient  un  mélange  de  sels  di-  et  trimétalliques, 
résidlanl  de  la  réaction  réversible: 

IrCl«M^-l-H20:^IrC13(H'0)l\P-l-MCI. 

Si  l'on  veut  obtenir  des  sels  trimétalliques,  il  f;iul  ilnnc,  comme  riudi(|uent  les  au- 
teurs, mais  pas  seulement  pour  amoindrir  la  solubilité,  ajouter  une  assez  forte  dose 
de  chlorures  de  potassium  ou  d'ammoniuni 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  1269 

Suivant  leur  grosseur  décroissante,  les  cristaux  séparés  sont  noirs,  bruns  ou  roux 
verdàtre,  vert  olive,  jaune  verdâlreou  enfin  jaune  pâle  terreux;  déshydratés  à  l'éluve, 
les  gros  cristaux  deviennent  réellement  vert  olive;  suffisamment  |)etits,  les  cristaux 
ne  changent  guère  de  teinte. 

Si  l'on  veut  les  chloroiridites  dimctalli([ues  de  K  et  NH',  il  faut  concentrer  direc- 
tement la  solution  issue  de  la  réduction,  faire  cristalliser  les  sels  jusqu'à  ce  qu'on 
voie  se  séparer  des  cristaux  de  la  série  trimélallique  :  quadratiques,  noirs,  pour  le  sel 
de  K;  orlliorhombiques,  noirs  ou  roux,  pour  le  sel  de  MI*.  On  sépare  les  eaux  mères 
et  l'on  fait  recristailiser  les  sels  déposés  une  ou  deux  fois  dans  l'eau  pure,  soit  par  évapo- 
ration  spontanée,  soit  par  refroidissement  d'une  solution  faite  à  chaud.  Le  sel 
IrCF(lI*0)Iv-  se  dépose  en  petites  aiguilles  roussàlres,  jaune  verdàtre  sale  ou  jaune 
pâle  terreux  suivant  leur  taille;  le  sel  d'ammonium  est  en  octaèdres  bien  noirs  dès 
jmm  d'épaisseur,  noir  roux,  roux  jaunâtre  pâle  ou  jaune  terreux  pour  des  dimen- 
sions de  plus  en  plus  petites. 

Les  chloroiridites  de  Rb  et  Gs  ont  été  préparés  en  versant  le  sel  de  sodium  IrCl'^Na^ 
(non  celui  d'ammonium)  dans  des  solutions  des  chlorures  de  Rb  et  de  Gs.  Même  avec 
un  excès  assez  considérable  de  ces  derniers,  le  sel  précipité  est  un  mélange  des  sels  di- 
et  trimélalliques;  en  raison  de  leur  petitesse,  les  cristaux  formés  ainsi  sont  jaune  pâle, 
presque  blancs.  Les  sels  dimétalliques  s'obtiennent  en  faisant  recristalliser  le  mélange 
dans  l'eau  pure,  par  concentration  convenable  à  chaud;  tandis  que  les  sels  trimélalliques 
s'obtiennent  en  ajoutant  à  une  solution  à  5  de  RbCI  ou  Gs  Cl  portée  au  bain-marie  la 
moitié  au  plus  de  son  volume  de  la  solution  des  sels  du  mélange,  qu'on  renouvelle 
quand  l'évaporation  a  ramené  la  solution  à  son  niveau  Initial;  de  la  sorte,  la  cristalli- 
sation a  toujours  lieu  en  présence  d'un  grand  excès  de  chlorures  sans  qu'on  ail  besoin 
d'employer  des  doses  considérables  de  ceux-ci. 

Vaquopenlachloroiridite  dirubidiijue  IrCI'(Il-O)  P.b-  cristallise  en  petits  cristaux 
trapus,  bruu  olivâtre,  ressemblanl  au  microscope  à  ceux  du  sel  d'ammonium;  le  sel  de 
caisium  IrGI^(  II-O)  Cs%  a  cristallisé  en  petites  aiguilles  olivâtres.  L'iiexachloroiridite 
Irirubidique  IrCl'Rb',  HMJ  a  cristallisé  en  aiguilles  ayant,  au  microscope,  tout  à  fait 
les  formes  cristallines  du  sel  d'ammonium  qui  cristallise  avec  H'-O  et  non  i,5H-0 
comme  on  rindii(ue  toujours,  malgjé  que  Joly  elDufel  aient  rectifié  ce  point.  Il  a  aussi 
la  couleur  fauve  verdàtre  de  cristaux  de  sel  d'ammonium  de  même  dimension.  Le  sel 
tricœsique  IrCI'^Cs^  IPO  est  en  aiguilles  franchement  vert  olive  clair. 

Les  solutions  des  chloroiridites  ont  bien  les  teintes  que  leur  attribue  Glaus.  Comme 
pour  les  cristaux  (vus  au  microscope),  leur  intensité  de  coloration  est  infiniment  plus 
faible  que  celle  des  chloroiridates. 

Les  sels  Irimétalliqucs  du  type  IrCI"  M'  perdent  facilement  leur  eau  d'hy- 
dratation, tandis  que  les  sels  dimétalliques  IrCP(H-O)  M-  ne  perdent  rien 
à  iDo"  et  ne  changent  pas  de  teinte;  leur  eau  est  de  Teau  de  conslilulion, 
comme  le  prévoit  le  système  de  M.  A.  Werner. 

Les  analyses,  les  solubilités   et   les  détails   d'ordre   particulier   jseront 
publiés  dans  un  autre  Recueil  avec  la  bibliographie  nécessaire. 


12-70  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


CHIMIE  l'ilYStiUE.    —  Sur  les  hydrates  des  acides  phosphoriqiies .    Note 
(le  M.  II.  (jiRAv,  prrsenlée  par  M.  (t.  Lciiioine. 


(I 


J'ai  recherclié  (jiicis  sonl  les  liydrales  formés  parles  trois  acides  pliospho- 
riques  en  déterminant  les  températures  de  solidification  commençante  des 
mélanges  d'eau  avec  chacun  d'eux  et  construisant  les  courbes  représen- 
tatives des  résultats. 

Acide  orlhophosphorique.  —  La  courbe,  que  j'ai  pu,  dans  ce  cas,  construire 
entièrement,  part  de  -+-  4i",7'),  point  de  fusion  de  PO'H'  déterminé  par 
M.  Berllielot,  présente  deux  minima,  à  +  22", 5  et  à  —  81°,  et  un  seul 
maximum  à  +  29°.  Les  minima  caractérisent  deux  eutecticjues,  dont  les 
compositions  correspondraient  aux  formules 

(PO'tF  +  OjiooH^O),  fonchint  à  -+-  22°,  5, 

(PO'H^-H  3,20.5  iI-0),         fonduMl  à  —  8i°. 

L'unique  maximum  montre  qu'il  existe  un  seul  hydrate  de  l'acide  ortho- 
phosphoricjue;  la  composition  du  mixte  est  alors  représentée  par  la 
formule  PO*IP  +  7,  H^O;  c'est  l'hydrate  de  Joly.  Ce  chimiste  avait  trouvé, 
pour  cet  hydrate,  un  point  de  fusion  (+  2-")  un  peu  inférieur  à  celui  que 
j'ai  obtenu. 

Acide pyrophosphui ifjue .  —  La  forme  de  la  courjje  est  sendilable  à  celle 
de  l'acide  orlhophosphorique.  Elle  commence  à-f-(Ji",  point  de  fusion 
de  l'acide  pur  que  jai  déterminé  antérieuiement  {Ann.  de  Ch.  et  de 
Ph.,  7*  série,  t.  XX.\,  p.  242),  et  possède  deux  minima;  il  existe  donc 
deux  eutecticjues  correspondant  à 

{P20'H'H-i,25IPO),  qui  fond  à  +  28", 

(P20"H'  +  6,87  H^O),  qui  fond  à  —  7.3". 

Toutefois,  pour  ce  dernier,  ces  indications  ne  sont  qu'approximatives,  car 
il  m'a  été  impossible  de  déterminer  expérimentalement  les  températures  de 
solidification  des  mélanges  compris  entre  (P-(_)'H^  +  5,3o  H- O  )  et 
(P^()'n*+  7,5o  H-0).  Entre  ces  deux  limites,  le  mixte  se  prend,  par  le 
refroidissement,  en  une  masse  vitreuse,  ressend^lant  à  de  l'acide  métaphos- 
[>h()ii(pie,  mais  se  refuse  absolument  à  cristalliser.  Les  deux  branches  de 
courbe,  prolongées  au  delà  de  ces  deux  limites  expérimentales,  se  coupent 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    I908.  1271 

en  un  point,  dont  les  coordonnées  indiquent  la  composition  et  le  point  de 
fusion  du  second  des  deux  eutectiques. 

Enfin  la  courbe  possède  un  Seul  maximum,  un  peu  moins  nettement 
accusé  que  dans  le  cas  de  l'acide  ortliophospliorique.  T^'aciile  pyroplios- 
phorique  forme  donc,  comme  l'acide  orllio,  un  seul  hydrate  : 

(P20'H'+  1,5  IIMJ),  qui  fond  à  +  26°. 

J'ai  isolé  cet  hydrate  en  soumettanl  à  une  température  voisine  de  o"  un 
mélange  d'acide  pyrophosphorique  et  d'eau  possédant  la  même  composi- 
tion ;  ce  mélange  se  transforme  lentement  en  aiguilles  cristallines  qui  sont 
peu  stables  et  se  changent  en  peu  de  temps  en  acide  ortliophospliorique. 
J'ai  pu  cependant  mesurer  sa  chaleur  de  dissolution  : 

(P^O'H'- -h  I,  5H-^0)  sol. -H  aq.=  I"0"  H*  diss. -h  4«-»',49, 
(P20'H*-H  i,5H-^0)Hq.-Haq.=  P"-0''lI'diss.+  7':"i,63; 

d'où  l'on  déduit,  connaissant  la  chaleur  de  dissolution  de  P-<  >'  H'  solide 
(P^O'M''  S0I.+  aq.zr:P20npaiss.-t-7"',93) 

que  j'ai  mesurée  antérieurement  (^  .^fl/?.  de  Cli.  et  de  Ph.,  7"  série,  t.  XXX, 
p.  243), 

P^O'H-sol.4-l,5n-^OIiq.  =  (P20'll»-t-i,5n20)sol.-H3':=l,44, 

soit  +  2'^'',3o  pour  la  fixation  de  H-O  liquide,  et 

P-0'H»sol.-i-i,5ir-Osol.  =  (P-0'H'-i-i,,jIPO)sol.-i-i':"',34, 

soit  -I-  o^'',f)o  pour  la  fixation  de  H^O  solide. 

Joly  avait  trouvé  (^Comptes rendus,  t.  C,  p.  W'])  pour  son  hydrate 

(PO'H3-(-o,5H-0)sol.-)-aq.=  !'()■  IIMiss. -1- o^-'i,  r/j, 
(  PO*  IP +  0,51  [■-■())  liq.H-aq.—  PO' 1 1  '  diss.  H- 3'^^'',  78  ; 

d'où  l'on    peut    déduire,    en    faisaiil    inlerviMiii'  la  chaleur   de   dissolulion 
de  PO''H'(^PO''H'  sol.  +  aq.  =  PO'H^  diss.  +  2'--'', G;,)  donnée  par  Thom- 

sen('), 

PO* H^  sol.  +  o ,  5  JP  O  liq .  =  [ PO'  H'  -I-  o ,  5 H"- 0 ]  sol.  4-  a''-"' ,  55, 

(')  TnoMSEN,  Thermocliernisclic  IJnlcrxucliungen,  l.  11,  p.  213. 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  M»  24.)  '  <J7 


l'j.'-jT.  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

soil  +  ^^^''■'\  lo  pour  la  fixation  d'une  molrcnle  rlVau  licinicle,  et 

l'O'Il'sol.  +0,511-^0  sol.  =[pnMI'+o,r,  H-()|sol.  +  l'»',85, 

soii  +  ,3^"',  70  pour  une  niolrcule  d'ean  solide. 

L'iiydrale  pyropliosphorique  est  donc  moins  stable  que  l'hydrate  orllio- 
phosphorique. 

Acide  jnéi aphosphnrique .  —  Je  n'ai  pu  déterminer,  dans  ce  cas,  qu'une  très 
faible  portion  de  la  courbe,  correspondant  à  des  mélanges  contenant  plus 
de  63  pour  100  d'eau.  T^es  liqueurs  plus  riches  en  acide  se  prennent,  par  le 
refroidissement,  en  une  masse  vitreuse,  incristallisable,  et,  en  outre,  les 
dissolutions  un  peu  concentrées  s'altèrent  ti'ès  ra])idemenl,  d'autant  plus 
que  leur  préparation  exige  toujours  un  certain  lcuq)S,  à  cause  de  la  grande 
lenteur  avec  la(|uelle  se  dissout  l'acide  mélaphosphorique. 

Il  est  donc  impossible  de  reconnaître,  par  cette  méthode,  quels  sont  ses 
hydrates  ainsi  que  les  eutectitjues  qu'il  forme  avec  l'eau. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  les  hydrates  des  acides  gras. 
Note  de  M.  D.-E.  Tsakalotos,  présentée  par  M.  C.  T.emoine. 

Il  a  été  démontré  dans  une  Note  précédente  (')  que  les  acides  acétique, 
propionique  et  butyrique  forment  des  combinaisons  moléculaires  avecl'eau. 

I.  La  constitution  de  ces  combinaisons  peut  s'expliquer  de  deux  ma- 
nières : 

1°  La  réaction  se  passe  d'après  l'équation 

/OH  /OH 

G=0    -{-HH:)  =  C— OH 

I  non 

R  R 

(où  R  représente  les  radicaux  CH',  C^IP  ou  C^W)  et  le  composé  formé 
possède  une  formide  analogue  au  composé  hypothétique  qui  précéderait 
l'oxydation  des  alcools  primaires  en  acides  : 

.OH  /OH 

G— H    -1-0-=  G— OH. 
I ^H  I      OH 

R  R 

(')   TsAKALoio.s,  Co/ii/ilcs  rc/u/iis.   1"  juin   1908,  p.  ii4<). 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  l'^'-']^ 

2°  Dans  l'hydrate  formé,  l'oxygène  serait  quadrivalent  : 

L'association  que  d'une  part  l'eau  et  de  l'antre  les  acides  présentent  à 
l'état  isolé  et  en  phase  li(iuide  rend  plus  probable  l'admission  de  la  seconde 
formule. 

II.  L'acide  formique  a  une  constante  de  dissociation  K  =  ^  , ^  _  ^-  bien 
supérieure  à  celle  de  ses  homologues  : 

Acide  fqrmiqiie lOoK  z=o,oai4 

Acide  acétique looK  =  0,0018 

Acide  propioiiiqiie lOoK  =  0,0010 

Acide  bul^^rique looK  =:  o,ooi5 

La  grande  ionisation  que  l'acide  formique  présente  en  solution  aqueuse 
doit  être  attribuée,  en  partie,  à  la  non-formation  d'une  combinaison  molé- 
culaire entre  cet  acide  et  l'eau. 

Sous  l'influence  cataly tique  du  rhodium,  l'acide  formique  se  décompose 
en  CO  et  H-0.  On  pourrait,  en  conséquence,  admettre  que  l'acide  for- 
mique est  déjà  un  hydrate  de  l'anhydride  CO,  ce  qui  empêcherait  la  for- 
mation d'un  second  hydrate. 

IIL  L'acide  formique  possède  en  général  une  aptitude  à  former  des  pro- 
duits d'addition  qui  est  bien  inférieure  à  celle  de  ses  homologues.  Tandis 
c|ue  les  autres  acides  de  la  série  C"H-"0-  réagissent  avec  les  phénols, 
l'acide  formique  ne  forme  même  pas  un  produit  d'addition,  comme  le  dé- 
montrent les  mesures  ci-dessous  : 

Coefficients  de  viscosité  à  30°  du  système  {acide  formique  ^  métacrésol). 

Aride  Diiréc  CoelTu'ient, 

Mélacrésol.  furmique.  d'écoulenjeiit  «.         Deiisilé  rf.  de  viscusité  t,. 

I 00  O  690  I , o34  o , I 5 I 3 

62,7  37,3  186  i,o85  0,049.80 

45.1  54,9  i3i,5  1,117  o,o3i29 

29.2  70,8  100  i,i47  0,02432 
14,5  8.5,5                  80  1,178  0,01999 

o  100  69  1,216  0,01780 

D'après  ces  mesures,  les  coefticients  de  viscosité  du  système  sont  infé- 
rieurs à  ceux  calculés  par  la  règle  des  mélanges,  ce  qui  démontre  nettement 


1274  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

la  noii-cxislence  d'un   produit   d'addition   entre  les  deux  constituants   du 
système. 

IV.  IjC  diat^ramme  de  fusion  du  système  (acide  formique  4- eau)  dé- 
niontie  qu'il  n'existe  pas  d'iiydrate  de  l'acide  formiquc  ;  ce  résultat  est  d'ac- 
cord avec  l'élude  des  coefficients  de  viscosité.  De  même  pour  le  système 
(acide  acétifjue -I- eau),  le  diagramme  de  fusion  n'indique  pas  l'existence 
d'une  combinaison  moléculaire,  tandis  que  le  diagramme  des  coefficients 
de  viscosité  démontre  l'existence  d'une  comijinaison  moléculaire 

(CH'COOH.Hm:)). 

Nous  devons  admettre  que  cette  combinaison  ne  peut  pas  exister  à  lélat 
solide. 

Celle  comparaison  des  diagi'ammes  de  fusion  avec  ceux  de  la  viscosité 
démontre,  en  outre,  que  l'élude  des  courbes  de  fusion  n'est  pas  capable 
dans  tous  les  cas  de  monti'cr  les  forces  muluidles  qui  s'exercent  entre  les 
constituants  d'un  mélange  binaire. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —    Sur  le  sulfate  de   haryum  colloï.lal.  Note 
de  M.  A.  Recoura,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

Le  sulfate  de  baryum  n'a  pas  encore  été  obtenu,  à  ma  connaissance,  à 
lélat  colloïdal,  si  ce  n'est  dans  une  circonstance  très  particulière  et  sous 
une  l'orme  exlrémement  instable  (Buchner,  Chem.  Zeit.,  iSgS).  J'ai  réussi 
à  obtenir  des  solutions  colloïdales  de  sulfate  de  baryum  relativement  très 
slai)les.  Le  procédé  que  j'ai  employé  consiste  à  provoquer  la  formation  du 
sulfate  de  baryum,  par  double  décomposition,  au  sein  de  la  glycérine  pure. 
On  peut  ensuite  étendre  la  liqueur  glycérique  d'une  grande  quantité  d'eau 
sans  provoquer  la  précipitation  du  sulfate.  Comme  la  glycérine  peut  dis- 
soudre beaucoup  de  composés  inorganiques,  on  a  le  cboix  entre  de  nom- 
breuses réactions  pour  préparer  la  solution  colloïdale. 

Je  vais  d'al)ord  décrire  un  procédé  qui  donne  une  solution  colloïdale  de 
sulfate  de  baryum  exempte  de  tout  éleclrolyte  et  qui  permet  par  conséquent 
d'iMi  étudier  les  propriétés  dans  les  meilleures  conditions. 

(Je  procédé  coiisisle  a  iK'iilialiser  une  solution  iracide  sulfurique  dans  la  glycérine 
pure  p.ir  Téllivlale  de  bai  vum.  J'employais  une  solution  reiilcrniant  i"°'  d'acide  sulfu- 
rique dans  6'  de  glycérine.  Dans  celle  solution,  colorée  avec  du  tournesol,  )e  versais 
gouUe  à  goutte,  .i  l'aide  d'une  burette,  une  solution  titrée  d'éthjlate  de  baiyum  dans 
l'alcool  absolu.  Le  virage  du  tournesol  concordait  bien  UNec  le  litre  des  solutions.  On 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  lljS 

obtient  ainsi    une   liqueur  limpide  et  qui  reste   limpide  pendant  très  longtemps.  C'est 
une  solution  de  sulfate  de  baryum  dans  la  glycérine. 

Il  était  surtout  intéressant  il'étudier  la  solution  dans  l'eau.  Daus  ce  but,  j'étendais 
la  solution  glycérique  de  10^"'  d'eau  et  j'obtenais  ainsi  une  solution  colloïdale  de  sul- 
fate de  baryum  dans  l'eau  contenant  i"'"'  de  sulfate  dans  60',  et  ne  renfermant  comme 
matières  étrangères  que  10  pour  loo  de  glycérine  et  2  pour  100  d'alcool.  Tous  les 
essais  que  je  vais  décrire  ont  été  faits  dans  ces  conditions  de  concentration. 

l/addition  de  10"°'  d'eau  à  la  solution  colloïdale  glycérique  ne  détermine  pas  la 
précipitation  du  sulfate  de  baryum,  pourvu  que  la  neutralisation  de  l'acide  sullurique 
ait  été  complète.  La  liqueur  reste  limpide  pendant  au  moins  i  jour,  puis  elle  devient 
légèrement  louche,  et  au  bout  de  3  ou  4  jours  le  sulfate  de  baryum  se  dépose  sous  la 
forme  d'un  précipité  floconneux.  Mais  la  précipitation  est  immédiate  à  l'ébullition. 

Action  des  électrolytes  sur  la  solution  colloïdale.  —  J'ai  étudié  l'action  do  la  plu- 
part des  sels  solubles  des  métaux  (sauf  des  métaux  rares),  des  acides  et  des  bases 
usuels.  A  la  solution  colloïdale  j'ajoutais  la  (juanlité  équivalente  de  l'électrolyte  en 
solution  décinormale.  Tous  les  sels  métalliques,  dans  ces  conditions,  déterminent  la 
précipitation  du  sulfate  de  baryum,  à  l'exception  des  sels  de  baryum  et  du  chlorure 
meicurique  qui  sont  sans  action.  Je  reviendnii  plus  loin  sur  le  cas  des  sels  de  barvuni, 
qui  est  très  intéressant.  La  précipitation  déterminée  par  les  sels  est  généralement 
immédiate;  pour  quelques  sels  elle  est  progressive. 

Les  acides  libres  polybasiques  donnent  un  précipité  immédiat,  l'acide  borique 
excepté;  les  acides  monobasiques,  un  précipité  progressif  qui  ne  commence  qu'au  bout 
de  ([uelques  heures.  L'acide  acétique  est  sans  action. 

Les  bases  solubles  donnent  un  précipité  qui  est  immédiat  pour  les  alcalis  et  pro- 
gressif pour  la  baryte  et  l'ammoniaque. 

Action  cons&rvalrice  des  sels  de  baryum.  —  J'ai  dit  que  les  dissolutions  des 
sels  de  baryum  ajoutées  à  la  solution  colloïdale  du  sulfate  ne  déterminent 
pas  sa  précipitation,  comme  le  font  les  autres  sels  métalliques.  Mais,  bien 
plus,  la  présence  des  sels  de  baryum  dans  lu  liqueur  colloïdale  augmente  consi- 
dérablement sa  stabilité.  C'est  ainsi  que,  tandis  que  la  solution  colloïdale  pure 
dépose  sponlanément  le  sulfate  de  baryum  au  bout  de  3  ou  4  jours,  la  iiième 
dissolution  additionnée  de  2'""' de  chlorure  ou  d'azotate  de  baryum,  pour  i"'"! 
de  sulfate,  peut  être  conservée  pendant  i5  jours  ou  i  mois. 

Bien  plus,  beaucoup  des  électrolytes  qui  déterminent  la  coagulation  de  la 
solution  pure  de  sulfate  de  baryum  sont  sans  action  sur  elle  quand  elle  ren- 
Jenne  des  sels  de  baryum.  Cette  augmentation  de  la  stabilité  de  la  solution 
colloïdale  est  en  outre  intéressante  en  ce  qu'elle  permet  d'établir  un  classe- 
ment parmi  les  électrolytes  au  point  de  vue  de  leur  action  sur  le  sulfate  de 
baryum.  J'ai  étudié  l'action  sur  la  solution  colloïdale,  additionnée  de  i'^^"^ 
d'azolate  de  baryum,  de  tous  les  électrolytes  cpie  j'avais  fait  agir  atitérieu- 
reiuenl  sur  la  solution  pure,  et  j'ai  trouvé  que  tous  les  sels  à  acides  monoba- 


,2n6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

siques  (chlorures,  bromures,  iodures,  azotates,  acétates,  chlorates,  bro- 
mates)  sont  sans  action  sur  la  solution  colloïdale  consolidée,  tandis  que  les 
sels  à  acides  polybasiques  (sulfates,  chromâtes,  carbonates,  hyposulfites, 
iVrrocyanures,  ferricyanures,  oxalates,  tartrates)  déterminent  la  précipita- 
tion immédiate  du  sulfate  de  baryum,  même  ceux  dont  les  sels  de  baryum 
sont  solubles  dans  Irs  conditions  de  l'expérience  (les  borates  exceptés). 

Il  résulte  donc  de  là  ([ue,  de  tous  les  ions,  ce  sont  les  ions  acides  polyva- 
lents qui  sont  les  plus  actifs  pour  déterminer  la  coagulation  du  sulfate  de 
baryum.  El  ceci  est  confirmé  par  le  fait  suivant  :  tandis  que  tous  les  sels  de 
baryum  à  acide  monobasique  que  j'ai  essayés,  chlorure,  bromure,  lodure, 
azotate,  acétate,  chlorate,  bromate,  perchlorate,  se  comportent  de  la  même 
façon,  rhyposulfate  et  le  ferrocyanure  de  baryum  déterminent  au  contraire 
la  "coagulation  immédiate  du  sulfate,  même  si  on  les  ajoute  en  très  petite 

quantité. 

Solutions  colloïdales   oblenues  par  double  décomposition  entre  les  sets  de 
baryum  et  les  sulfates  métalliques.  -  La  glycérine  pouvant  dissoudre  un 
.na'nd  nombre  de  substances  inorganiques,  on  peut  déterminer  la  formation 
de  sulfate  de  baryum  colloïdal  en  utiUsant  des  doubles  décompositions  va- 
riées entre  les  sels  de  baryum  et  les  sulfates  métalliques  ou  Tacide  suUurique. 
Toutes  les  réactions  que  j'ai  essayées  ont  donné  naissance  à  des  solutions 
colloïdales,  sauf  la  double  décomposition  entre  l'acide  sulfurique  et  le  chlo- 
rure de  baryum,  qui  donne  un  précipité  immédiat.  Mais,  en  remplaçant    e 
chlorure  par  l'acétate,  il  ne  se  produit  pas  de  précipité,  bouvent  la  double 
décomposition  se  traduit  par  un  changement  de  couleur.  Ainsi,  dans  le  cas 
du  sulfate  de  cuivre  et  du  chlorure  de  baryum,  on  voit  apparaître  la  couleur 
verte  du  chlorure.  Dans  le  cas  du  sulfate  de  cobalt  et  du  chlorure  de  baryum, 
la  dissolution  glycérique  rose  de  chlorure  de  cobalt  devient  bleu  intense  quand 
on  la  chauffe,  puis  redevient  rose  par  refroidissement,  sans  perdre  sa  limpi- 
dité. Ces  dissolutions  glycériques  colloïdales,  quand  on  les  étend  d'eau,  sont 
beaucoup  moins  stables  que  la  dissolution  pure  que  j'ai  étudiée  au  début, 
à  cause  de  la  présence  d'un  électrolyte  dans  la  liqueur.  On  peut  leur  donner 
un  peu  de  stabilité  en  employant  le  sel  de  baryum  en  excès. 

L'action  de  l'éthylate  de  baryum  sur  les  dissolutions  glycériques  des  sels 
donne  des  résultats  intéressants  que  j'étudierai  à  part. 

La  méthode  que  j'ai  employée  pour  obtenir  le  sulfate  de  baryum  colloïdal 
est  susceptible  de  généralisation,  en  raison  du  grand  pouvoir  dissolvant  de 
la  glycérine  el  de  l'action  favorable  qu'exerce  sa  présence  sur  la  lormation 
des  corps  colloïdaux. 


SÉANCE    DU    1.5    JUIN    1908.  I277 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Constitution  (les  composés  tétraméthyldiaminohenzIiY- 
drylmèthyléniques.  liemplacement  de  i oxhydryle  de  l'hydrol  de  Michier  pur 
des  restes  alkylméthyléniqiies.  (Extrait.)  Noie  de  M.  IS.  Fosse,  présentée 
par  M.  A.  Haller. 

Nos  précédentes  recherches  (')  étabUssent  que  les  combinaisons  que 
contracte  le  létraméthyldiaminobenzhydrol  avec  les  éthers  j3-cétoniques, 
les  p-dicétones,  ne  peuvent  être  considérées,  en  milieu  neutre  ou  alcalin, 
comme  possédant  une  constitution  en  O,  due  à  la  tautoniérisation  du  com- 
posant métliyléniquc.  Dans  la  présente  Note,  nous  nous  proposons  d'exa- 
miner les  constitutions  qui  découlent  des  diverses  formes  tautomères 
admises  pour  l'hydrol.  Celles-ci  peuvent  être  rangées  dans  deux  catégories  : 
i"  formes  tautomères  de  l'hydrol  coloré  par  les  acides  (Victor  Meyer, 
Nietzki,  Hantzsch);  2°  formes  tautomères  de  l'hydrol  incolore,  inspirées 
par  la  tendance  de  cet  alcool  à  se  conduire  comme  un  aldéhyde  ou  une 
cétone  (Hugo  Weil). 

Les  composés  hydrylméthyléniques  étant  incolores,  en  milieu  neutre  ou 
alcalin,  leur  constitution,  dans  ces  conditions  définies,  ne  peut  dépendre 
que  des  formes  tautomères  concernant  l'hydrol  incolore,  proposées  par 
Weil.  Ce  savant  a  découvert  la  très  remarquable  faculté  que  possède  l'hy- 
drol de  s'unir  à  plusieurs  réactifs  des  aldéhydes  et  des  cétones  :  hydroxyl- 
amine,  bisulfite  de  sodium,  acide  cyanhydrique,  ammoniac.  Il  en  a  déduit 
la  conclusion  que  ce  corps  doit  être  considéré,  non  comme  un  alcool  secon- 
daire, mais  comme  une  cétone  ou  un  dérivé  hydroxylé,  tautomères.  11 
n'hésite  pas  à  représenter  la  combinaison  de  l'hydrol  et  de  l'hydroxylamine 
par  la  formule  d'une  oxime  (^). 

En  vertu  de  cette  hyp(jllR'Sc,  nos  composés  liydryhnélliyl(''ni(jues  résul- 
teraient du  remplacement  de  i"'  d'oxygène  par  un  reste  bivalent  =C.    ,., 

comme  les  produits  de  condensation  des  aldéhydes  et  des  molécules  mé- 
thyléniques,  étudiés  par  Schmidt,  Claisen,  Claisen  et  ses  élèves,  Knœve- 
nagel,  Knœvenagel  et  ses  élèves,  A.  Haller,  Fiquet,  etc. 

Si  l'hydrol  se  comportait  comme  une  cétone,  la  seule  combinaison  qu'il 


(')  R.  Fosse,  Comptes  rendus,  t.  CXLVl,  p.  loSg. 

(^)  H.  Weil,  Bull,  de  la  Soc.  cltim.  allemande,  t.  XX\1I,  p.  i4o3. 


1278  ACAnKMIE    DES    SCIENCES. 

|)ùl  |ii()clniro  avec  un  dérive  mcthyléniqiie  nionosiibslituc  découlei'ait  de  la 
coudensalioii  de  1'""'  de  celte  ci'lone  avec  2'""'  alkyliiiélliyléniqiies. 

(lolte  conséquence  de  l'iiypolhèse  de  Weil  nVsf  pas  conforme  aux  ré- 
sultats de  nos  expériences.  En  effet,  l'hydrol  s'unit  à  une  seule  molécule  de 
mèlhylacétylacelate  de  mèthyle  ç\.  de  Tnéthylacètylacélone  en  donnant  de  nou- 
veaux conqiosés  iiydrylmonoalkylmétliyléni([ues  répondant  à  la  formule 

X 

I 

I  ((IIP  )=  N .  c«  n'']^cfi  _  c  —  p.. 

Y 

Pour  concilier  la  constitution  cétoniqne  de  l'iiydrol  avec  l'existence  de 
ces  dérivés,  il  faudrait  admettre  les  trois  nouvelles  hypothèses  suivantes  (  '  )  : 
i"  formation  d'un  |)roduit  d'addition  entre  la  cétone  tautomère  de  l'Iiydrol 
et  la  molécule  alk\  Iméihylénique;  2°  formation  d'un  produit  de  déshydra- 
tation intermédiaire  instable;  3"  tautomérisation  de  celui-ci. 

Ces  hypothèses,  créées  pour  défendre  une  hypothèse  intéressante,  ne 
reposent  sur  aucun  fait  expérimental.  Nous  ne  ferons  donc  pas  dériver  nos 
bases  liydrylméthyléniques  de  la  forme  tautomère  cétonique  de  l'hydrol. 
INous  conserverons  pour  les  représenter,  en  milieu  neutre  ou  alcalin,  la  for- 
mule j^éuérale  de  constitution  précédeuiiueul  donnée. 

I^es  deux  composés  ti''traméthyldiamiuoi)iii/yhydrylalkylméthvléniques 

que  nous  avons  préparés  résultent  de  l'éj^alilé 

X 

L(Cii')-N.c«n'iH;ii  -  011  4-iii_(':_R 

\     I 

Y 

X 

I 
izilI^O-h  [(CH3)2N.C«H*]^C11  -  C  — I^. 


Ils  se  dissolvent  dans  l'acide  acétique  à  froid  en  produisant  une  solution 
incolore,  devenant  bleu  intense  à  chaud.  Ils  brisent  très  aisément  leur 
moh'culc.  i{u  milieu  a((''ti([ue,  (mi  présence  de  diméthylaniliiu^,  ils  donnent 
naissance  au  conq)Osanl  uiéthyléuique  et  à  la  leucobase  du  violet  cristallisé. 
Le  télramélkyldiaminnhenzhydrylméthylacëlylacélate  de  mélhyle  se  scinde, 

(')  Semblables  à  celles  qui  ont  élé  pro|)osées  par  Weli  poin'  e\plii|uer  la  loiiiialion 
d'hydrylsiiinie  de  sodium  |(C!1-' )- N  .C»  H'']'-CH -- SO'Na  par  l'aclidn  de  SO'NaH  sur 
riijdrol. 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  1279 

même  au  contact  de  la  scmicarhazide,  en  métli}  lacétylacélalc  de  mil'ihyle  et 
tèlraniélhyldiaminobenzliydryhcmicarhazide 

[(CH'  f  N .  C'  \\'\-.  CH .  MI .  NJI .  CO  NÎP. 

Cette  nouvelle  substance,  chauffée  très  lentement,  fond,  avec  décomposition, 
en  tube  étroit  de  iSo"  à  187".  Nous  l'avons  reproduite  à  partir  de  l'hydrol  et 
de  la  semicarbazide.  Malgré  leur  très  grande  aptitude  à  rompre  leur  molé- 
cule, ces  corps  ne  peuvent  être  considérés  coinnie  ayant,  en  milieu  neutre  on 
alcalin,  une  constitution  en  O.  Le  létraméthyldiaininohenzhydrylméthyl- 
acèlylacétate  de  mèlhyle 

[(  Cir»  )-^  N . C«  H']' Cil  ^  C-CO^ CH' 

^CO.GH' 

fond  sur  Hg  à  i  i3"-i  1/1".  Sous  l'influence  delà  potasse  alcoolique  concentrée, 
il  subit  à  la  fois  la  rupture  acide  cl  la  rupture  cétonique  en  produisant  : 
1  "  \Jaciile  tétraméthyldiaminobenzhydryl-y.-propionique 

[(CIP)2N.C«H']2CH-CI1  — COni. 
I 
CH' 

Ce  nouvel  acide  fond  avec  décomposition  à  des  températures  variables 
avec  la  durée  du  chauffage.  En  tube  étroit,  il  commence  à  suinter  vers  170"; 
il  est  complètement  fondu  à  190".  Projeté  sur  le  bain  de  Hg  chaud,  sa  fusion- 
décomposition  s'opère  de  19 5"  à  198".  Son  éther  éthylique 

[(  CH'  )-  N .  Cni'  ]2  CH  —  CH  —  CO^C»  H^ 

CH' 

fond  en   lube    étroit  à  io3"-io4".  2"  La  tétramélhyldiaminobenzhydrylbu- 

tanone 

[(CIP)^N.C«H']2CH  -  CH  —  CO  -  CH'. 
i 
GIF 

Celle  nouvelle  célone  fond  sur  le  bain  de  Hg  à  \'\f\°-\f\S".  Sa  senucarbazu/ie 
[(  CH' )- N .  C'  H'  J- CH  -  CH  —  C  =  N .  NH .  CO .  i"VlI% 
CH'      CH' 

chauffée  en  lube  étroit,  commence  à  suinter  vers  200°;  elle  fond,  avec  di'-- 
composition,  en  un  liquide  coloré  de  21  j"  à  226".  3°  De  l'alcool  mélhylique, 
de  l'acide  acétique,  de  l'acide  carbonique.  La  formation  de  ces  corps  découle 
normalement  du   t'Hrarin'tliN  l(liaminol)enzhy!Jryl-C-méthylacélylacélale  de 

C.  R.,  1908,  1"  Semestie.  (T.  CXLVI,  N°  24.)  168 


I28o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

nit'Lliyl 


le 


=:Ch»comv-i-ch»oh  +  [(CH')»n.c«H']m;ii-ch-co^k, 

CH' 

[(CH'  )=N .  C«  II'PCH  -  C(^(^^f'!^.  +  'l' O 

=  CH'OH  +  C0°-+  [(CIFy^N.CH-l-CH  -  011  -  CO  -  GIP. 

Cil' 

Ces  transforiiialions  sont  iiicoiiipalibles  avec  une  formule  en  O,  à  moins 
de  supposer  la  taulomérisation  du  tlérivé  O  en  dérivé  (1 
AMlètramélhyldiaininobenzhydrylmélhylacètylacétone 

/CO CIP 

[(  CH '  Y  N .  G" II- ]-^ CH  -  C(^^^  _  ç^^, 

G  H' 

fond  en  lube  étroil  de  i  \o"  à  i /i3"  n.  c.  La  potasse  alcoolique  la  transforme 
en  létraméthyUlicuninobenzhydrylbulanone.  Cette  dégradation  découle  clai- 
rement d'une  formule  en  C. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Action  des  alcalis  sur  les  acides  mono-  et  dunèlhyl- 
ursiniqiu's  cl  sur  leurs  dérivés  iodo  substitués.  >»ole  de  M.  Acger,  présentée 
par  M.  A.  Ilaller. 

(  )ii   sail  (pir,  iors([u'iiu   traite  [tar  la  soude   fondante  un  acétate  alcalin, 
celui-ci  se  décompose  en  méthane  et  carbonate  : 

GlP.COn\a  +  iNaOH  =  Na^CO^  +  CH*. 

On  peut  o]j.ser\er  une  réaction  absolument  analogue  avec  le  mélhylarsinate 
de  sodium. 

Si  l'on  chaune  ce  sel  avec  un  excès  de  soude,  il  se  décompose  quantita- 
tivement, à  a')0"-2<So'', 

CtF.AsO^Na^-h  NaOH  =  Cil' +  AsO^\a\ 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    Iyo8,  1281 

La  mémo  n'aclion  se  produit  si  Ton  oinploic  le  cacodyiate  de  sodium. 
Elle  a  lieu  en  deux  phases  : 

,0  Vers  180°  il  y  a  mise  en  liberté  d'une  molécule  de  méthane  avec  formation  île 
métliylarsinate  disodiqiie  suivant  : 

(CH')V\s()îNa  +  NaOH  —  Cir'+  CH^AsO'Na^ 

1°  En  élevant  la  température  à  260°,  la  seconde  réaction,  indiquée  plus  haut,  se 
produit  en  donnant  naissance  à  une  seconde  molécule  de  méthane.  Les  deux  temps  de 
décomposition  sont  absolument  distincts;  on  peut,  après  la  première  réaction,  ter- 
minée à  iSo",  isoler  sans  grande  difficulté  le  métliylarsinate.  Pour  cela,  la  masse 
refroidie  est  dissoute  dans  l'eau,  neutralisée  exactement  à  l'acide  nitrique,  et  soumise 
à  la  précipitation  fractionnée  au  moyen  du  nitrate  d'argent.  Il  se  précipite  d'abord  de 
l'arséniate,  formé  en  petite  quantité;  puis,  lorsf|ue  piir  addition  de  nitrate  le  précipité 
blanc  de  mélhylarsiiiate  d'argent  apparaît,  on  lillre  la  solution  et  l'on  ell'ectue  la  préci- 
pitation totale  de  ce  sel  avec  un  excès  de  liqueur  argentique.  La  pesée  du  sel  d'argent 
a  montré,  dans  une  première  opération,  qu'il  s'était  formé  86  pour  too  de  mélliyl- 
arsinate.  Un  second  essai  a  donné  92  pour  100. 

Si  nous  considérons  les  dérivés  iodés  de  l'acide  acétique,  nous  voyons  rpie, 
pour  l'acide  monoiodacétique,  l'atome  d'iode  est  détaché  avant  le  car- 
boxyle,  et  remplacé  par  OH.  Les  renseignementsmanquent  sur  la  décompo- 
sition de  l'acide  diiodacétique;  par  contre,  l'acide  triiodacétique  est  scindé 
avec  une  extrême  facilité,  par  les  alcalis,  en  iodoTorme  et  carbonate  alcalin  : 
Cl'C0-Na4-Na0H  =  CPH  +C03Na2. 

Un  phénomène  analogue  se  passe  avec  les  acides  iodométhylés  de  l'arsenic. 
On  a  pu  voir,  dans  une  Note  précédente  ('  ),  que  le  diiodométhylarsinate  et 
le  tétraiodocacodylate  de  sodium  étaient  scindés  par  les  alcalis  aqueux,  à 
l'ébullition,  en  donnant  de  l'iodure  de  méthylène  : 

CHI-AsO'Na-+  NaOH  =  CH^P-t-  AsO'Na^ 
et  . 

(CHP)2AsO=Na  +  aNaOH  =  2C11^  1-+  AsO'Na^ 

(  )n  voit  ([ue,  dans  ce  cas,  l'atome  d'arsenic  est  détaché  de  la  molécule  plus 
facilement  que  les  2"*^  d'iode  reliés  au  carbone.  Nous  avons  maintenant  la 
clef  d'un  phénomène  resté  jusqu'ici  sans  explication  :  la  formation  (juantita- 
tive  d'iodurc  de  méthylène  par  l'action  d'une  solution  bouillante  d'arsénite 
trisodique  sur  l'iodoforme  (^).  J'avais  eu  l'occasion  d'observer  (')  que  les 

(')   Comptes  rendus,  t.  CXLV,  p.  808. 

(')  H.  Klinger,  V.  V.  Richter's  Organ.  Clwiii.,  i.v  édit.,  t.  I.  p.  a3o. 

(*)  HuH.  Soc.  chim.,  3°  série,  t.  XXIil,  p.  577.  ■     • 


1282  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

pliosphites  et  les  liy[)oplios|)liites  alcalins,  pourtant  plus  énergiques  réduc- 
teurs que  rarsénite,  ne  doiiiiaient  lieu,  dans  ces  conditions,  à  aucune  réac- 
tion. Il  en  esl  de  même  des  hydrosulfilcs.  11  y  avait  donc  une  action  pour 
ainsi  dire  spécilicpie  de  l'iirsénitc  sur  riodoforme.  Ell<;  est  l'acilenient  expli- 
quée maintenant  par  ce  qui  précède.  Dans  un  premier  tenqjs  riodoforme 
s'unit  à  Tarsénile  trihasique  en  donnant  du  diiodomélhylarsinatc  : 

(;ill'4-  AsOM\a»=CH12AsO^Na--f-  Nal. 

Celui-ei,  instai)le  dans  les  conditions  de  l'expérience,  est  aussitôt  scindé  par 
l'alcali  en  excès  comme  on  l'a  vu  plus  haut,  en  donnant  l'ioduro  de  méthy- 

lèM<'. 

Dans  un  autre  ordre  d'idées,  il  est  intéressant  de  noter  i'analoi;ie  de  ces 
réactions,  dans  lesquelles  il  y  a  détachement  du  groupe  mélhyle  par  hydro- 
génation, avec  celles  (jui  se  produisent  lorsque  de  l'hydrogène  est  relié  au 
groupe  ronclinniie]  aeid(>  :  avec  les  formiates  on  a 

II  _CO^NaH-INaOH=r  tP+COM\aS 

avec  les  hypophosphites  et  les  phosphites,  on  a,  en  deux  phases, 

HM'O-^Na  +  NaOH  —  11-+  MPO^Na- 
et 

iIPO'i\a-+  NaOIl  —  H-+  PO'iNa\ 

Il  est  extrêmement  prohahle  que  les  sels  de  sodium  des  acides  mono-  et 
<limr'thylphospliiniques  subiraient  une  décomposition  analogue. 

l'rcparalion  de  V iodare  de  mét/i  ylènc.  —  Comme  il  semble  que  H.  Klinger  n'a  pas 
iloniié  les  détails  de  celle  préparation,  voici  comment  on  j)eul  opérer.  On  mélange  dans 
un  hallon  1™"'  d'iodoforme  avec  un  fort  c\cès  d'aisénite  liisodiqne,  ohlenu  en  dissol- 
vant i'""'  de  As-0^  dans  ô'""'  de  NaOH  à,  33  pour  100.  On  cliaufle  au  bain-marie  en 
entrainant  à  la  vapeur  d'eau  l'iodure  de  méthylène  au  fur  et  à  mesure  de  sa  formation. 
Après  une  distillation  dans  le  vide,  ce  dernier  esl  |3ur.  Rendement  :  92  pour  100  de 
la  lliéorie. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  la  lactone  de  l'aride  diovy-^-li-hutyrique. 
iNote  de  M.  P.  Carrk,  présentée  par  M.  A.  Ilaller. 

La  lactone  de  l'acide  dioxy-3-/j-butyricjue  a  été  signalée,  mais  non  isolée, 
par  Wagner  (  '  ).  Ce  dernier  pense  qu'elle  se  produit  facilement  par  la  dés- 
hydratalion   de   l'acide    dioxy-3-/|-butyrique    qu'il   obtint   en   oxydant    le 

(')    IJ.  rlwni.  a.,  l.  WVU,    1894,  p.  2438. 


SÉANCE    DU     l5    .IL'IN    I()o8.  1283 

Jjulène-i-ol-4.  Le  butène- i-ol-4  a  été  préparé  avec  un  rendemenl  très 
faillie  (3  à  4  pour  loo  environ),  en  laissant  en  contact,  pendant  plusieurs 
mois  riodure  d'allyle  avec  le  Irioxyméthylène  en  présence  du  zinc. 

D'autre  part,  les  travaux  d'Hanriot  ('),  de  Fittig  et  Kochs  (-)  monti'ent 
que  Faction  de  la  chaleur  sur  l'acide  dioxy-3-4-bulyriquc  fournit  un  pro- 
duit de  condensation  analogue  à  l'acide  dilactique. 

TjCs  recherches  suivantes  précisent  les  conditions  de  la  formation  de  la 
lactone  dioxy-3-4-butyrique,  ainsi  que  ses  propriétés. 

J'ai  voulu  voir  tout  d'abord  si,  en  inodiliant  le  mode  opératoire  de 
Wagner,  conformément  aux  recherches  de  1^.  Biaise  sur  les  condensations 
au  zinc,  il  n'était  pas  possible  d'améliorer  le  rendement  du  butène- 1-0I-4. 
Ce  dernier  se  forme  encore  en  quantité  assez  faible  (5  pour  100  environ), 
mais  il  se  produit,  en  oulre,  d'autres  composés  sur  la  nature  desquels  je 
reviendrai  prochainement. 

L'acide  dioxy-3-4-butyrique  se  prépare  plus  facilement,  ainsi  que  l'a 
indiqué  Hanriot,  au  moyen  de  la  monocblorbydrine  de  la  glycérine  et  du 
cyanure  de  potassium. 

On  cliauit'e  \ers  100°  la  monoclilorliydriiie  diliiùe  de  deux  fois  son  volume  d'eau  el 
l'on  ajoiile  par  petites  portions  une  quantité  équirnoléculaire  de  cyanure  de  potassium. 
La  réaction  leiniinée,  on  ajoute  à  la  liqueuj-  un  vulume  égal  d'acide  cldorhydriqne 
concentré,  el  on  laisse  en  contact  une  nuit.  On  llltre  les  chlorures  de  potassium  et 
d'aninioniinn  déposés,  on  évapoi-e  à  sec  et  l'on  leprend  par  l'acétone  pour  éliminer  le 
reste  des  chlorures.  Après  avoir  distillé  l'acétone,  on  reprend  par  l'eau  et  l'on  chaufl'e 
au  bain-marie  avec  un  léger  excès  de  baryte,  de  façon  à  saponifier  les  élhers  chlorhy- 
diiques  ijui  ont  pu  se  former.  La  solution  du  dio\yl)utyrale  de  baryum  est  ensuite 
précipitée  par  l'alcool.  Le  sel  obtenu  est  mélangé  de  chlorure  de  baryum  qu'il  est  diffi- 
cile d'éliminer  complètement  par  de  nouvelles  précipitations.  On  le  décompose  par 
l'acide  sulfurii]ue,  en  quantité  insuffisante,  de  façon  à  ne  pas  toucher  au  chloruie  de 
baryum  qui  peut  encore  rester.  La  solution,  si'iiarée  du  sulfate  de  baryum,  est  éva- 
porée; le  résidu  est  repris  par  l'acétone  qui  dissout  seulement  l'acide  dioxybuty- 
rique. 

L'acide  dioxy-3-4-butyri(pie,  chauffé  dans  le  vide,  perd  déjà  de  l'eau 
à  100°.  A  une  température  plus  élevée,  il  laisse  distiller  un  liquide  inco- 
lore, tandis  qu'il  reste  une  forte  proportion  (Go  à  70  pour  100)  de  produits 
indistillables;  ces  derin'crs  sont  vraiscmlileincnl  constitués  par  des  produits 


(')  Ann.  de  Chiin.  et.  de  Pliys.,  5°  série,  l.  X'Vll,  1879,  p.  104. 
(,2)  Lieb.  Ann.  CItem.,  t.  GCLWIII,  1892,  p.  lO. 


1284  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

de  condensation  analogues  à  l'acide  dilactique;  il  est  impossible  de  les 
purifier. 

La  partie  distillée  fournit,  à  la  rectification,  deux  fractions  :  Tune  distil- 
lant à  c)2"-q'i°  sous  12"°^  est  identi(pie  à  la  laclone  de  l'acide  oxY-'\-cr()to- 
nique,  déjà  obtenue  d'autre  façon  par  M.  Lespicau  ('):  l'autre  distillant 
à  iy.'i°-i75°sous  12™'"  est  constituée  par  la  laciorip.  de  l'acide  dioxy-^-l^-hulv- 
ri(jue.  ainsi  que  le  montrent  son  analyse  et  ses  propriétés. 

La  laclone  de  l'acide  dioxy-lt-l\-hutvrique,  CH-  —  CH OH  —  CH-  —  CO^ 

I o 

est  nu  li(piide  incolore,  soluble  en  toute  proportion  dans  l'eau,  l'alcool  et 
racctone.  Elle  distille  dans  le  vide  sans  décomposition.  Traitée  par  les 
alcalis,  elle  régénère  les  sels  de  l'acide  dioxy-3-4-butYrique.  Son  dérivé 
benzoylé,  CW  -  CH(0  -  CO  -  C^H^)  -  CH=  -  CO,  obtenu  par  l'action 

I ^ . o 

(lu  chlorure  de  benzovle  sur  la  solution  pyridique  de  la  lactone,  cristallise 
clans  l'alcool  en  lamelles  blanches  fusibles  à  101°. 

Le  fait  que,  sous  l'action  de  la  chaleur,  l'acide  dio\y-j-4-l)UtNriquc  fouinil 
à  la  fois  les  lactoncs  des  acides  oxy-'j-crotonique  et  dioxy- j-  i-butyrique, 
alors  que  la  lactone  de  ce  dernier  acide  ne  se  décompose  pas  dans  les  mêmes 
conditions,  indi([ue  cpie  l'acide  dioxy-3-4-butyrique  se  déshydrate  au  moins 
de  deux  façons  différentes  pour  donner  lieu  à  la  foruxation  dune  liaison 
éthylénique  et  d'une  chaîne  lactonique. 


CHIMIE.  —  Sur  le  iiliosphale  doidde  de  magnésie  et  de  monomelhylamine . 
Note  de  M.  .^Ialuice  Frax»;ois,  présentée  par  M.  Le  Chalelier. 

M.  Quantin  a  basé  sur  la  non-existence  de  phosphates  doubles  de  ma- 
gnésie et  de  méthylamines  un  procédé  de  séparation  de  l'ammoniaque  avec 
la  mono-,  la  di-  et  la  triméthvlamine  (^^).  Ce  procédé  consiste  essentiellement 
à  mettre  le  mélange  de  l'ammouiaque  et  des  aminés  en  contact  avec  un 
excès  de  phosphate  de  magnéeie  récemment  précipité  ou,  ce  qui  revient  au 
môme,  avec  un  excès  d'un  mélange  de  phosphate  de  soude  et  de  sulfate  de 


(')  Comptes  renilus,  l.  CXXXVIII,  1904,  p-  loSi. 

(')  Ql'antin,  Comptes  vendus,  t.  CXV,  p.  56i,  el  Annales  de  Chimie  analyti'/iie, 
6'  série,  igoS,  p.  28. 


SÉANCE   DU    l5    JUIN    1908.  1285 

magnésie.  L'ammoniaque  entrant  en  combinaison  avec  le  phosphate  de 
magnésie  pour  former  du  phosphate  ammoniaco-magnésien ,  insoluble 
dans  les  méthylamines,  disparait  de  la  liqueur  qui  retient  les  aminés.  Il  n'y 
a  plus  qu'à  séparer  par  llllration  et  à  régénérer  les  bases  par  distillation. 

Pour  étudier  ce  procédé  qui  m'avait  donné  des  résultats  singuliers,  j'ai 
commencé  par  chercher  à  établir  nettement  s'il  existe  ou  non  des  phosphates 
doubles  de  magnésie  et  de  méthylamines. 

I"  Monométhylamine  (').  —  J'ai  fait  le  mélange  suivant: 

100  solution  de  sulfate  de  magnésie  contenant 2,46    =  ,-j„  molécule 

100  solution  de  phosphate  de  soude  ciistallisé  contenant 3,58    =7^        » 

600  eau 

200  solution  de  inonométhylaiiiine  pure  contenant o,620=::-i~         » 

Le  mélange  des  trois  premiers  liquides  est  limpide  (il  ne  précipite  pas  de  phos- 
pliate  monomagnésique.  même  après  plusieurs  jours).  L'addition  de  la  monométhy- 
lamine y  fait  apparaître  un  précipité  gélatineux  qui  devient  lentement  cristallin  ;  la 
transformation  est  complète  au  bout  de  R  jours.  Le  précipité  cristallin  pourrait 
être  du  phosphate  monomagnésique  qui  a  la  même  apparence  au  microscope.  Pour  se 
faire  une  opinion  à  cet  égard,  on  dose  la  méthjlamine  dans  une  portion  de  l'eau  mère 
filtrée,  et  l'on  constate  que  o»-",  297.5  de  monométhylamine  ont  disparu,  soit  seusiblemenl 
la  moitié  de  la  quantité  mise  en  œuvre.  Les  cristaux  sont  alors  recueillis  sur  unn 
plaque  perforée  et  fortement  essorés  à  la  trompe.  On  ne  les  lave  pas  et  on  les  dessèche 
sur  l'acide  sulfurique.  Le  rendement  est  de  i^',S5. 

Après  8  jours  de  dessiccation,  les  cristaux  sont  examinés  au  microscope;  ils  ont 
conservé  complètement  leur  forme  et  leur  transjjarence.  ChaulTés  avec  de  la  soude 
exempte  d'ammoniaque,  ils  dégagent  ahondammerit  des  vapeurs  alcalines;  ils  en 
donnent  également  par  calcination. 

L'analyse  de  ces  cristaux  donne  les  résultats  sui\;ints  : 

Tliéoric 
pour 

Tioiné.  \A/.H\CHM1M'0. 

Monométhylamine  pour  100 '  '  >79  '  ■  >9*^ 

PMJ-' pour  100 27,22  27,41 

11  se  forme  donc  un  phosphate  double  di'  magnésie  et  de  monomélhyl- 
amine  de  même  type  que  le  phosphate  ammoniaco-magnésien. 

2°  Dimélhylamine.  —  J'ai  fait  le  même  mélange  que  ci-dessus  en  rem- 
plaçant les  o^,&-i  de  monométhylamine  par  la  quantité  équivalente  de  dimé- 
thylamiue  pure  :  0*^,900  =  -ç^  molécule. 

(')  Les  aminés  employées  à  ces  expériences  avaient  été  complètement  privées  d'am- 
moniaque par  passage  sur  HgO. 


1286  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

Tout  se  passe  en  apparence  comme  clans  le  cas  de  la  monnmélhylamine.  A  un  piéci- 
))ilé  gélalineux  succède  un  précipité  ciislaliisé  ayaiU  les  mêmes  apparences  que  le 
piiosphale  de  magnésie  el  de  monomélliylamine.  Mais,  apiès  8  jours,  un  dosage  de 
l'aminé  dans  l'eau  mère  montre  que  la  diméthylamine  mise  en  œuvre  est  restée  tout 
entière  en  solution.  Les  crislaux  obtenus  perdent  complèlemenl  leur  transparence  pen- 
dant la  dessiccation  sui-  l'acide  sulfurique;  ils  ne  dégagent  pas  de  vapeurs  alcalines 
par  éhullition  avec  la  potasse  ou  par  calcination.  En  un  mot,  ils  ne  contiennent  pas  de 
dimétliylamine. 

11  ne  se  forme  donc  pas,  dans  les  conditions  de  l'evpéi^ence,  de  pliospliale 
double  de  magnésie  el  de  dimélhylamine. 

')"  Trimélliylamine.  —  Le  même  mélange  est  fait  encore  en  remplaçant 
les  0*^,62  de  nionométiiylamine  par  ib,  18  =  jl^  molécule  de  Iriméthylamine 
pure.  Les  résultais  sont  identiques  à  ceux  cjui  ont  été  obtenus  pour  la  dniié- 
thylamine.  Kn  efîet,  après  le  dépôt  des  cristaux,  on  trouve  dans  la  solution 
toute  la  Iriméthylamine  mise  en  œuvre;  les  cristaux  seffleurisscnt  par  des- 
siccation et  ne  donnent  de  vapeurs  alcalines  ni  par  ébuUition  avec  la  potasse, 
ni  par  calcination. 

Il  ne  se  forme  donc  pas  de  phosphate  double  de  mag'uésie  et  de  triuié- 
thylamiue  dans  les  conditions  de  l'expérience. 

Ces  résultats  oblenus,  le  procédé  de  M.  (^)nanlin  a  été  soumis  aux  vérifi- 
cations suivantes.  On  mélanue  : 

20  solution  de  sulfate  de  magnésie  conlenaMl 3,(46  =  -f^  molécule 

20  solution  de  pliospiiate  de  ?oude  contenant 3,58  =  -j-îrô  " 

10  solution  de  nionomélln  lamine  pure  contenant o,3i=:y^  i> 

10  sohitidii  iranim(mi;i(|iie  [1  ire  contenant o,iy  =  y-J-j  » 

Dans  le  mélange,  la  quanlilé  de  pliospliale  de  magné^ie  est  exactement  suffisante 
pour  absorber  toute  l'ammoniaque  en  passant  à  l'état  de  pliosjiliale  ammoniaco-ma- 
gnésien.  Après  8  jours,  on  sépare  à  la  trompe  le  lic[uide  du  précipité  cristallin  formé 
qu'on  essore  bien  et  ([non  dessèclie.  On  isole  pai'  distillation,  en  présence  de  la  soude, 
les  bases  azotées  contenues  dans  le  liquide  et  dans  le  précipité.  On  trouve  que  celles 
qui  proviennent  du  liquide  précipitent  jiar  le  réactif  de  Nessler  très  abondamment  en 
lirun  foncé,  ce  qui  Indique  (|u'elles  sont  constituées  par  de  l'ammoniaque  presfpie 
]iure",  celles  qui  proviennent  du  précipité  préci|iitent  abondamment  par  le  réactif  de 
Nessler  en  jaune  pâle,  ce  (|ui  indique  f|u'elles  sont  formées  presque  exclusivement  de 
monométhylamine,  résultat  opposé  à  celui  qui  est  annoncé  par  M.  Quantin  et  qui 
s'explique  par  ce  fait  que  j'ai  jiu  constater,  que  la  monométhylamine  déplace  l'ammo- 
niaque dans  le  pliospliate  ammoniaco-magnésien,  comme  elle  le  di'qjlace  dans  le  cliloi'- 
liydrate  d'ammoniaque. 

Si,  dans  le  mélange  précédent,  on  quadruple  les  quantités  de  solution  de  sulfate 
de  magnésie  et  de  |)lu)spliate  de  soude  sans  faire  varier  la  quantité  d'ammoniaque  et 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  1287 

de  monométliylaniine;  en  un  mot,  si  l'on  emploie  le  pliospliale  de  magnésie  en  grand 
e\cès,  rainnioijia([iie  el  la  monométhylamino  se  combinent  simultanément  au  phos- 
phate de  magnésie,  passant  à  l'état  insoluble,  et  il  ne  reste  plus  en  solution  que  quel- 
ques centièmes  de  la  monométiiylamine  employée. 

Conclusions.  —   Il  existe  un  phosphate  douhle  de  magnésie  et  de  mono- 

mélhylamine  de  formule  PO  \    .  '^„,  ,,,,,  ,.tt.>/^;  ce  compose  a  ele  oh- 

tenu  très  nettement  cristallisé.  Les  phosphates  correspondants  de  di-  el  de 
triméthylamine  ne  semhlent  pas  exister.  Le  [)rocédé  de  M.  Quantin,  qui 
donne  des  résultats  suffisants  pour  des  mélanges  de  di-  et  de  triméthyl- 
amine et  d'ammoniaque,  ne  peut  être  appliqué  à  la  séparation  de  Tammo- 
niaque  et  de  la  monométiiylamine. 


CHIMIE  AGRICOLE.  —  Sur  une  modification  des  propriétés  du  gluten  en 
présence  de  l'acide  sulfureux.  Note  de  M.  J.  Dugist,  présentée  par 
M.  Miintz. 

y\u  mois  de  novemhre  dernier,  cpielques  cas  de  peste  furent  signalés  dans 
certains  ports  algériens  et  l'Administration  prescrivit  l'application  rigou- 
reuse des  mesures  sanitaires  usitées  en  pareil  cas.  Tout  navire  ayant  touché 
un  port  contaminé  était  soumis  à  une  fumigation  par  le  gaz  sulfureux  pro- 
duit à  l'aide  de  l'appareil  Clayton,  pour  le  désinfecter. 

C'est  alo'rs  que  des  plaintes  se  produisirent  au  sujet  des  farines  et  des 
semoules  qui  se  trouvaient  à  bord  des  bateaux  ainsi  fumigés.  Dans  une 
requête  adressée  à  M.  le  Préfet  d'Alger,  les  détenteurs  de  ces  marchan- 
dises disaient  notamment  qu'elles  avaient /^e/r/w  leur  gluten. 

Des  doutes  étaient  permis  au  stijet  de  cette  assertion,  d'autant  que  des 
expériences  déjà  anciennes,  effectuées  sur  diverses  denrées  alimentaires, 
avaient  montré  l'innocuité  du  procédé.  C'est  ainsi  que  je  fus  amené  à  exa- 
miner des  échantillons  de  farine  et  de  semoule  fumigés. 

<  )r,  si  l'on  procède  au  dosage  du  gluten  dans  ces  farines  et  ces  semoules, 
par  le  procédé  habituel,  on  remarque  d'aboid  (ju'il  faut  bien  moins  d'eau 
pour  hydrater  le  gluten  et  former  le  pàton;  ensuite,  on  constate  que  la  pâte 
se  laisse  facilement  déchirer  el  a  perdu  son  élasticité  ;  enfin,  pendant  le 
lavage,  le  gluten  se  colle  à  la  peau  des  mains  et  iile  entre  les  doigts,  de 
sorte  qu'il  est  impossible  de  le  recueillir. 

Des  expériences  de  contrôle,  avec   témoins,   instituées   quelques   jours 

G    R.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N'  24  )  Ï^O 


1288  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

après,  avec  mie  farine  titrant  io,35  pour  loo  de  gluten  et  une  semoule 
titrant  12,0  pour  100,  ont  donné  des  résultats  scmhlahles. 

Sous  l'inlluence  du  gaz  sulfureux,  les  propriétés  physirpies  du  glulen 
peuvent  donc  être  profondément  modifiées  et  les  farines  perdre  une  partie 
de  leurs  qualités  boulangères. 

Le  traitement  au  gaz  sulfureux  augmente  l'acidité  des  farines  (l'acidité 
d'une  farine  traitée  a  été  trouvée  égale  à  o,oG6  alors  qu'elle  n'était  que  de 
o,o33  dans  le  témoin)  et  l'on  pouvait  penser,  a  priori,  que  cette  dilliTcnce 
d'acidité  n'était  pas  sans  influencer  la  manière  de  se  comporter  du  gluten. 
Mais  si  l'on  sature  cet  excès  d'acidité  (et  même  la  totalité  de  l'acidité)  par 
le  carbonate  d'ammoniaipie,  le  dosage  du  gluten  n'est  pas  davantage 
possible. 

Des  essais  répétés  sur  les  mêmes  échantillons,  deux  mois  après,  ont 
donné  des  résultats  analogues,  de  sorte  que  la  modification  peut  être 
considérée  comme  définitive. 


PHYSIOLOGIE.  —  AiignieiHado/i  de  la  capacilé vilale  et  du  pèrimèlrc  thoracique 
chez  les  enfants.  Note  de  M.  Makagu,  présentée  par  M.  d'Arsonval. 

Chaque  année,  un  grand  nombre  de  conscrits  sont  ajournés  ou  réformés 
pour  faiblesse  de  constitution,  la  cause  en  est  due  souvent  à  un  périmètre 
thoracique  insuflisanl.  Le  Tableau  suivant  donne  les  résultats  de  ces  der- 
nières années  : 


Kéformes 

(',onliiif;ent 

Réformes 

par  faiblesse 

Années. 

annuel. 

\j 

ournonii'nls. 

totales. 

de   constitution. 

ion-2 

325  oi3 

42372 

2  2  o45 

I  I  I  1 

liMCi 

324  253 

62  160 

25  432 

i653 

1!H»V  

..       321243 

55  125 

23  205 

1715 

lîtO.i 

321929 

56  635 

23  784 

1784 

l!H)(i 

326693 

25  793 

25667 

1760 

J'ai  pensé  tpiil  serait  utile  de  développer,  dès  le  jeune  âge,  la  cavité  tho- 
racique au  moyen  de  trois  exercices  très  simples  que  j'ai  indiqués  dans  une 
Note  parue  aux  Comptes  rendus  le  1 1  novembre  1907. 

Les  expériences  ont  été  faites  pendant  6  mois  à  l'école  primaire  de  garçons 
de  la  rue  Cainbon  :  on  a  pris  [lour  base  l'âge  des  enfants,  on  a  mesuré  au 
moyen  d'un  sjiironièlre  la  capacité  vitale,  c'est-à-dire  le  volume  d"aii-  ulili- 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  I289 

sable  pour  la  plionatioii  :  le  périmètre  llioracique  a  été  pris  au  niveau  de 
l'appendice  xiphoïde. 

Les  résultats  sont  contenus  dans  le  Tableau  suivant  (')  : 


Tiull 

e 

Poid! 

S 

Tour 

.1,-      |M„l 

rine 

Capacité  vitale 

en 

eu 

eu 

en  litres 

cenliiiiélres. 

kilogrammes. 

i-entiniiHre 

s. 

et  1 

centilitres. 

- — — — ^— 

O" 

— 

1" 

(y 

i*^' 

f)' 

Nombre 

6" 

des 

Age. 

Début. 

mois. 

Ddlnil. 

mois. 

Début. 

mois. 

mois. 

Début. 

mois. 

mois. 

élèves. 

6.. 

I  l5 

118 

2  1 

20 

5l 

53 

5- 

0,54 

0,78 

0.85 

'9 

1  ■■ 

.        123 

125 

24 

23 

52 

55 

""J 

0,66 

0,80 

0,93 

■  4 

8.. 

.       I  2  ', 

126 

2.5 

25 

53 

56 

60 

0.79 

0,86 

I,  i3 

27 

9-- 

.       l3o 

l32 

28 

28 

55 

■39 

63 

0,89 

I 

'.'7 

29 

10 . . 

.       14. 

143 

32 

3i 

59 

62 

64 

I  ,20 

1,36 

1 ,5i 

28 

II.. 

.      .38 

142 

32 

33 

58 

62 

6(> 

i,o5 

i,3i 

1,70 

18 

12  . . 

.     >45 

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59 

63 

67 

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.,67 

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22 

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.      i4S 

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70 

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77 

1,93 

2,26 

2,26 

16 

14.. 

.      i47 

i53 

39 

43 

62 

66 

_  / 

74 

1,83 

■,92 

2,l5 

7 

On  voit  immédiatement  que  l'accroissement  tlu  tour  de  poitrine  a  été  très  rapide 
pendant  le  premier  mois  :  c'est  un  fait  que  j'avais  sii;naiédans  ma  Note  précédente;  il 
n'est  pas  rare,  après  trente  séances,  de  Irouvti'  le  périmètre  tlioracique  augmenté 
de  6''"'  à  7"". 

Les  mouvements  d'inspiration  sont  généralement  très  bien  faits,  les  mouxemeuts 
d'expiration  le  sont  moins  bien;  on  le  constate  soit  en  mesurant  la  capacité  vitale  qui 
n'augmente  pas  suffisamment,  soit  en  mesurant  la  diminution  du  périmètre  llioracique 
dans  le  passage  de  l'inspiration  à  l'expiration  |irnfonilc;  chez  les  enfants  de  6  à  10  ans, 
cette  variation  est  de  3'="'  à  4"";  ell*î  est  de  4'^'"  à  5""  chez  les  enfants  de  1  1  à  i4  ans. 

Les  exercices  étaient  faits  chaque  jour  à  la  lin  de  la  récréation  de  10''  et  de  4'',  i' 
suffisait  de  5  minutes  chaque  fois  ;  les  enfants  rentraient  donc  en  classe  5  minutes  plus 
lard. 

Les  exercices,  contrôlés  par  le  directeur,  M.  Meunier,  ont  été  surveillés  avec  le  plus 
graiiil  (lé\  iinemeiit  par  les  professeurs  MM.  Mersier,  l>mianclie,  Kacinet,  Girardot, 
Claiier  el   M'""  Meunier. 

Conclusions.  —  1°  Les  enfants  appienneiit  en  quelques  minutes  à  faire  ces 
exercices,  et  comme  leur  récréation  se  trouve  augmentée  de  5  minutes  ils 
les  font  avec  plaisir; 

2"  On  ne  constate  plus  d'attitudes  vicieuses,  les  enfants  se  tiennent  droits 
el  les  omoplates  cessent  d'être  saillantes; 

3"  L'étal  sanitaire  a  été  supérieur  cette  année  à  celui  des  années  précé- 
dentes, il  y  a  eu  beaucoup  moins  de  manquants; 

(')    Le  poids  et  la  taille  ont  été  pris  avec  les  vêtements. 


1290  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

'\"  Le  dé\L'l()ji|>eiiieiit  est  sm-loul  1res  rapide  eliez  les  sujets  un  peu  ma- 
lingres (i4  ans,  voir  le  Tableau); 

5"  Il  est  inutile  de  créer  des  fonctionnaires  nouveaux;  les  professeurs 
dirigeroiil  les  mouvements  el  les  médecins  des  écoles  conlrùleront  les 
résultats; 

G"  Si  dans  toutes  les  écoles  de  France,  les  élèves  faisaient  régulièrement, 
chaque  jour,  ces  exercices,  le  nombre  des  conscrits  aptes  au  service  mili- 
taire augmenterait  dans  une  notable  pi'oportion.  A  une  époque  où  la  nata- 
lité diminue,  ce  résultat  n'est  pas  à  dédaigner. 


CHIMIE    BIOLOGIQUE.    —    Action   de  lion  zinc  sur  les  milieux    microbiens. 
Note  de  M.  le  1)'  Joseph  Menuel,  présentée  par  M.  Lannelongue. 

On  sait  que  le  chlorure  de  zinc  a  été  employé  de  tout  temps  comme  un 
antiseptique  puissant  et  que  notre  maître  le  Professeur  Lannelongue  l'a 
préconisé  dans  le  traitement  des  arthrites  tuberculeuses.  D'autres  savants 
ou  praticiens  ont  cherché  à  utiliser  les  effets  du  composé  chloré  du  zinc  par 
l'action  électrolytique,  bien  étudiée  dans  ces  derniers  temps  par  Sudenik, 
Louis  Jobns,  Leduc. 

Ayant  moi-même  obtenu  des  résultats  cliniques  favorables  par  l'intro- 
duction électrolytique  de  l'ion  zinc,  je  me  suis  proposé  d'étudierla  question 
au  point  de  vue  expérimental.  Je  me  suis  surtout  occupé  de  l'action  de  cet 
agent  sur  la  végétation  de  différents  microorganismes. 

Voici  une  première  série  d'expériences  dans  un  tube  de  gélose  prélabjemenl  ense- 
mencée sur  loule  la  surface.  J"ai  introduit  à  travers  un  Ijouclion  deux,  électrodes  :  le 
positif  formé  d'une  lame  de  zinc  de  2""™  à  3"™  el  de  i''"'  de  longueur,  le  négatif  formé 
d'une  lamelle  de  platine.  J'ai  fait  agir  un  courant  de  faible  intensité  de  i  à  .j  luilli- 
ampères  durant  (|uel(|ues  minutes.  Bientôt  on  remari|ue,  au  point  d'application  de 
l'électrode  zinc,  l'apparition  d'une  zone  d'opacité  qui  au^ml'nle  progressivement  d'in- 
tensité, tl'étendue  el  de  profondeur.  A  la  fin  de  i.5  minutes,  la  zone  opaque  occupe 
une  surface  de  2''™  île  longueur  et  de  i"''"  de  largeur'.  Le  tube  est  mis  à  létuve  el, 
a4  heures  après,  on  constate  que  le  microorganisme  se  |développe  abondamment  sur 
toute  la  surface  du  milieu,  sauf  à  la  région  inlluencée  jiar  l'ion  zinc.  La  culture  s'arrèle 
Itrutalement  par  une  ligne  de  démarcation  précise  à  la  limite  inférieure  el  supérieure 
de  la  zone  opaque. 

Oans  une  seconde  série  d'expériences  parallèles,  j'ai  fait  passer-  un  courant  de  la  façon 
précédemment  décr-rte  darrs  rni  tube  de  gélose  non  eiisenienccc.  iMiMiite,  j'ensemence 
toute  la  sirrface  de  ce  milieu  et  je  laisse  la  culture  darrs  rétu\e  pendant  24  heures. 
Je  conslale  égalemeirl  rjue  les  microorganismes  se  développent  abondamment  partout, 


SÉANCE  DU  l5  JUIN  1908.  1291 

sauf  dans  la  région  influencée  par  l'ion  zinc.    11  apparaît  donc  évident  que  lactloii  de 
l'ion  zinc  rend  le  milieu  impropre  à  la  végétation  microbienne. 

Dans  une  dernière  série  d'expériences,  en  faisant  ai;ir  dans  les  mêmes  conditions  d'in- 
tensité et  de  tension  l'ion  zinc  sur  une  cultuie  bien  développée,  on  n'arrive  pas  à 
détruire  la  vitalité  des  microorganismes,  car  leur  ensemencement  donne  des  cultures 
abondantes.  Mais,  lorsque  sur  la  même  culture  et  sur  la  même  région  on  fait  une 
seconde  application  du  courant,  on  obtient  des  cultures  moins  riches  et,  en  agissant  une 
troisième  fois,  les  cultures  finissent  par  devenir  stériles.  Je  dois  ajouter  que  j'ai 
employé  pour  mes  expériences  le  B.  siihtilis,  B.  prodigiosus,  St.  Aureus,  B.  Anlhracis. 
Ce  dernier  a  résisté  plus  que  les  autres  et  j'ai  dû  renouveler  jilu^ieurs  fois  l'application 
de  l'ion  zinc  pour  arriver  au  même  résultat. 

L'intensité  de  l'action  de  l'ion  zinc  sur  le  milieu  cix)ît  avec  le  temps, 
rintensilé  du  coui-ant  et  la  surface  de  section  de  l'électfode.  Dans  les  tubes 
où  nous  avons  fait  plusieurs  applications  du  courant,  on  constate  plusieurs 
zones  superposées  nettement  distinctes.  11  est  entendu  que  le  milieu  choisi, 
à  savoir  la  gélose,  contient  du  chlorure  de  sodium  à  un  taux  correspondant 
sensiblement  à  la  chloruration  du  sérum  sanguin. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Contribution  à  l'élude  de  la  constitution  des  matières 
protéiques.  Nouvelle  méthode  d  hydrolyse  à  l'acide  Jhiorhydrique.  Note 
de  MM.  L.  HuGoi'XEXQ  et  A.  Morki.,  présentée  par  M.  Armand  (iautier. 

L'étude  de  la  constitution  des  matières  protéiques  comporte  la  caractéri- 
sation  des  groupements  soudés  les  uns  aux  autres  dans  ces  complexes  molé- 
culaires. Or,  cette  caractérisation  n'est  possible  que  si  les  groupements  en 
question  sont  convenablement  libérés  et  isolés  à  l'aide  de  réactions  qui  ne 
les  altèrent  pas. 

Trois  agents  d'hydrolyse  ont  été  proposés  jusqu'ici  :  la  baryte,  l'acide 
sulfurique,  l'acide  chlorhydnque. 

Une  expérience  assez  longue  (')  uous  autorise  à  dire  qu'aucun  de  ces 
agents  n'est  satisfaisant,  car  tous  produisent  des  réactions  secondaires  ten- 
dant à  modifier  et  à  détruire  les  substances  séparées  par  l'hydrolyse. 

La  baryte  a  l'inconvénient  de  détruire  l'arginine  ainsi  que  les  autres 
diamines;  de  plus,  elle  racémise  les  acides  monoamidés,  ce  qui  en  rend 


(')  HuGOUNENQ  et  MoREL,  Sur  la  nature  véritable  des  leiicéines  et  glucoproléines 
obtenues  par  P.  Schutzenberger  dans  le  dédouldenient  des  matières  protél<iucs 
{Comptes  rendus,  18  juin  1906). 


,2q2  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

les  séparations  par  cristallisation  fractionnée  très  difficiles;  l'acide  sulfu- 
rique  à  3o  pour  loo  donne  de  bons  résultats  dans  l'hydrolyse  de  certaines 
albumines  simples  (  [)rotamines  par  exemple),  mais  il  exerce  une  action  des- 
tructive bien  mise  en  évidence  par  la  formation  d'une  quantité  considérable 
d'ammoniaque  et  de  produits  goudronneux  et  humiques.  Ainsi  dansThydro- 
lyse  par  SO'H=  à  3o  pour  i  oo  de  i''s  de  pepsine,  poussée  jusqu'à  dispari- 
tion de  la  réaction  du  biuret,  nous  avons  pu  constater  qu'un  tiers  de  l'azote 
était  déj^agé  sous  forme  ammoniacale.  Quant  à  l'acide  chlorhydrique  à 
2.5  pour  loo,  qui  est  aujourd'hui  d'un  usage  fréquent,  il  mélanise  et  gou- 
dronne encore  plus  énergiquement  les  matières  proléiques  que  ne  le  fait 
l'acide  sulfurique;  il  détruit  la  tyrosine  et  oxyde  les  bases  puriques,  en  même 
temps  que  plusieurs  autres  constituants. 

Nous  avons  eu  l'idée  de  recourir  à  un  acide  dont  les  propriétés  hydroly- 
santes  sont  des  plus  énergiques  à  la  température  du  biiin-marie  et  dont  la 
stabilité  permet  de  prévoir  qu'à  loo"  il  ne  doit  pas  altérer  par  oxydation  les 
constituants  mis  en  liberté  :  l'acide  fluorhydrique  nous  a  paru  réunir 
ces  deux  conditions.  iNous  avons  fait  agir  sur  diverses  matières  protéiques, 
gélatine,  ovalbumine,  pepsine  extraclive  du  codex  (gracieusement  mise 
à  notre  disposition  par  la  maison  lîyla,  de  Gentilly),  de  l'acide  fluorhy- 
drique à  5o  pour  loo,  qu'on  peut  se  procurer  à  bas  prix  dans  l'industrie 
et  qu'on  a  étendu  au  préalable  de  i™',5  d'eau.  La  cliaufle  effectuée  dans  une 
marmite  en  plomb,  munie  d'un  réfrigérant  ascendant  en  même  métal  et  placée 
sur  un  bain-imirie  bouillant,  a  duré  un  temps  variant  entre  48  et  100  heures, 
suivant  la  résistance  de  la  matière  à  attaquer.  Le  succès  a  justifié  nos  prévi- 
sions et  nous  n'hésitons  pas  à  déclarer  cet  agent  d'hydrolyse  comme  bien 
supérieur  à  ceux  dont  nous  venons  de  signaler  les  inconvénients.  En  effet, 
l'hydrolyse  à  l'acide  fluorhydrique  à  20  ou  2.5  pour  100,  à  la  lempérature 
du  bain-marie,  présente  les  avantages  suivants  : 


1"  I^lle  esl  aussi  coinplèle  que  possible,  car  on  oblieiU  loujouisen  prolongeant  con- 
vi'rKililemenl  la  cliaulle,  la  disparition  delà  réaction  du  i)inrel  et  l'absence  de  tout  poly- 
peplide  précipitant  par  le  réactif  iodoioduré,  eu  donnant  un  précipité  Hoconneux 
avec  le  réactif  phospliolungslique  sulfnrique; 

2°  Elle  ne  s'acconipai;ne  d'aucun  dégagement  d'ammoniaque,  ni  d'aucune  mélanisa- 
lion  ; 

3"  Elle  peiinet  une  éliminalion  complète  et  simple  de  l'agent  d'hydrolyse  qui,  sa- 
turé par  la  cliaux  (la  réaction  devant  toujours  être  maintenue  légèrement  acide), 
donne  un  précipité  de  Cal'l'  facile  à  laver  et  à  priver  de  toute  matière  organique; 

4"  Elle  ne  détruit  aucun  des  acides  nionoaniidés  qui  se  forment  et  elle  permet  d'ob- 
tenir, après  élimination  des  substances  précipitables  par  le  réactif  phospholungstique 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  IsgS 

sulfiirique,  la  lyrosine  et  les  corps  leiiciqiies  (alanine,  valine,  leiicine,  phénylalanine), 
ainsi  que  la  majeure  |iaitie  du  glycocolle  (dans  le  cas  de  la  gélatine),  parfailemenl 
cristallisés  et  blancs  après  une  deu\iénie  cri^tallisalion  dans  l'eau.  Les  rendemenls  en 
acides  nionoamidés  sont  ainsi  supérieurs  à  ceux  que  donnent  les  autres  agents  d'hy- 
drolyse; 

5°  Les  portions  provenant  du  précipité  pliospliolungstique  formé  dans  les  produits 
de  l'hydrolyse  lluorhydrique  se  prêtent  très  bien  à  la  séparation  sous  formes  de  com- 
posés argentiques,  insolubles  en  milieu  acide,  des  bases  puriques  qui  se  rencontrent 
dans  les  nucléoprotéides.  Ces  bases  puriques  sont  si  peu  altérées  que,  dans  l'étude  de  la 
pepsine,  nous  avons  obtenu  de  très  bons  renflements  en  adénine  et  en  guanine,  accom- 
pagnées seulement  d'une  trace  (o'-',o3)  de  xanlhinr,  tandis  que  l'hydrolyse  sulfurique 
elTectuée  sur  la  même  matière  avait  oxydé  en  xanthiue  ou  détruit  la  majeure  partie  de 
ces  composés  ; 

6°  Notre  méthode  permet  d'obtenir  les  acides  diamidés  dans  un  grand  état  de  pureté 
et  débarrassés  des  matières  visqueuses  ou  goudronneuses  qui  les  engluent  et  en  rendent 
l'extraction  difficile  dans  les  autres  techniques.  Nous  avons  dès  lors  pu  extraire,  à  côté 
des  acides  dianiidés  déjà  connus,  de  nouveaux  dérivés  très  bien  cristallisés  sur  lesquels 
nous  reviendrons  dans  un  prochain  Mémoire; 

7°  L'acide  lluorhydrique  respecte  les  hydrates  de  carbone  libérés  par  l'hydrolyse, 
beaucoup  mieux  que  ne  le  font  les  acides  sulfuiique  et  chlorhydrique. 

En  fésiimé,  nous  conseillons  l'emploi  de  l'acide  fluorhydi'ique  à  20  ou 
25  pour  100,  à  la  température  du  bain-marie  bouillant,  comme  agent  d'hy- 
drolyse des  matières  protéiques,  car  il  permet  une  hydrolyse  complète  et  non 
destructive  des  constituants  qu'il  a  libérés. 


BOTANIQUE  .  —  Recherches  sur  les  hybrides  d'Orges.  Note  (')  de  M.  L. 
ISlaringiiem,  présentée  par  M.  Gaston  Bonnier. 

Les  espèces  élémentaires  sont,  d'après  II.  de  Vries  (-),  le  résultat  de 
mutations  progressives,  c'est-à-dire  de  l'acquisition  de  caractères  nouveaux 
pour  la  lignée;  au  contraire,  les  variétés  dérivent  de  mutations  régressives, 
parla  mise  en  latence  de  caractères  développés  dans  l'espèce,  la  latence  d'un 
caractère  n'impliquant  pas  sa  disparition  totale.  Or  on  admet  que,  dans 
la  cotnbinaison  sexuée  de  deux  plantes  de  la  même  espèce,  les  caractères  sont 
transmis  à  parts  égales  par  les  chromosomes  des  deux  parents.  La  combi- 


(')   Présentée  dans  la  séance  du  9  juin  1908. 

('^)  H.  Dii  ViiHis,  Die  Dliitalioiisiheuiie,  Leipzig,  1901-1903,  et  Spcciet  a/id  Varielies, 
Chicago,  igoS. 


129^4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

naison  sexuée  d'une  variété  avec  l'espèce  consiste  en  la  réunion  de  chromo- 
somes porteurs  des  caractères  visibles  de  l'espèce  et  de  chromosomes  porteurs 
des  caractères  latents  de  la  variété;  il  y  a  encore  accouplement;  la  fécondité 
n'est  pas  limitée  et  les  produits  obtenus  montrent  à  la  première  génération 
la  dominance  du  caractère  de  l'espèce  et,  aux  générations  suivantes,  la 
dissociation  des  formes  suivant  la  loi  de  Mendel.  Avec  Macfarlane,  on 
nomme  ces  combinaisons  des  croisements  bisexuels.  Les  croisements  d'espèces 
élémentaires  en  dillèrent  totalement,  puiqu'ici  les  caractères  différentiels  de 
l'espèce  la  plus  récente  n'ont  pas  d'analogues,  même  à  l'état  latent,  dans 
l'espèce  ancienne.  Ce  sont  des  croisements  monosexiiels  dont  les  lois  sont 
encore  mal  connues. 

Il  en  résulte  que  l'hybridation  entre  formes  affines  est  un  moyen  expéri- 
mental commode  pour  l'appréciation  de  leurs  relations  de  parenté.  C'est 
cette  méthode  que  j'ai  appliquée  à  l'étude  des  Orges  {Hordeum  distichum) 
pour  divers  caractères  de  classification. 

J'ai  clierclié  à  tléleriiiinei-  la  valeur  de  parliciilarités,  vislljles  sur  les  grains  tle  l'Orge, 
dont  la  Iransiiiission  héréditaire  est  absolue.  Leur  importance  a  été  reconnue  dès  1888 
par  Tli.  von  Neergaard  et  utilisée  pour  le  contrôle  des  semences  au  Lalioiatoire  de 
Svaliif  (Suède  ),  pui-  en  Bolième,  puis  en  France  par  la  Société  d'encouragement  de 
la  culture  des  Orties  de  brasserie.  Je  ne  parlerai  ici  que  des  caractères  visibles  sur  le 
grains  d'une  même  espèce  linnéenne,  dont  on  n"a  pas  encore  lait,  à  ma  connaissance, 
la  combinaison  par  li\ briilalion.  Ces  caractères  se  groupent  par  couples  : 

(  A.  A.\e  d'é()illet  couvert  de  poils  lisses,  allongés  et  brillants, 

(  a.  )i  cotonneux,  enroulés  et  mats. 

(  B.  Nervures  dorsales  latérales  portant  des  dents  ou  épines, 

(  h.  n  lisses,  sans  traces  de  tubercules. 

Les  plantes  utilisées  pour  les  croisements  ont  été  soumises  à  la  culture  pedigree 
de))uis  1904  et  choisies  pai  mi  les  plus  régulières  des  000  lots  d'Orges  que  j'avais  à 
celte  époque  en  culture  pour  d'autres  études.  L'hybridation  a  été  faite  au  printemps 
de  1906  et  a  porté  sur  les  combinaisons  sexuelles  des  couples  de  caractères  (A,  a), 
(B,  b)  et,  en  outre,  des  couples  [épi  artjué  {nittaris],  épi  dressé  {erectuin)\,  [den- 
sité d'épi  très  faible  (25),  densité  très  forte  (35)],  (grains  enveloppés,  grains  nus). 
Toutes  les  combinaisons  possibles  de  ces  cinq  couples  de  caractères  ont  été  faites  en 
prenant  dans  chaque  cas  l'une  des  plantes,  lanlôl  comme  père,  tantôt  comme  mère.  Le 
nombie  des  grains  hybrides  sains,  récoltés  en  1906,  fut  de  i^S  qui  ont  donné,  en  1907, 
93  plantes  fertiles  et  bien  venues. 

Dans  tous  les  cas,  la  dominance  du  caractère  B  fut  complète.  On  peut  donc  regar- 
der l'absence  de  dents  comme  un  caractère  de  variété.  D'ailleurs,  les  Escourgeons  et 
les  Orges  à  6  rangs  portent  toujours  des  dents,  ainsi  que  toutes  les  Orges  sauvages  que 
j'ai  pu  examiner.  On  est  ainsi  conduit  à  admettre  la  disparition  récente  dus  dents  sur 


SÉA^•CE  DU  i5  juix  1908.  1295 

certaines  variétés  cultivées.  Au  point  de  vue  pratique,  la  grande  majorité  des  formes 
portant  des  dents  sont  de  qualité  inférieure  pour  la  brasserie;  les  variétés,  sans  dents, 
donnent  les  meilleures  sortes. 

Les  poils  allongés  et  brillants  (A)  réapparaissent  aussi  toujours  eu  première  géné- 
ration. Ils  dominent  les  poils  courts  enroulés  en  tire-bouchon.  Toutefois,  la  longueur 
des  poils  varie  selon  les  individus  et,  parfois,  sur  le  même  épi.  Il  sera  nécessaire  d'ana- 
lyser davantage  ce  caractère  dont  l'intensité  change  d'ailleurs  dans  quelques  formes 
pures  que  je  cultive  depuis  plusieurs  années. 

Quant  aux.  combinaisons  (épi  ntitans,  épi  erectuni),  (épi  lâche,  épi  dense),  elles 
donnent  des  résultats  très  variables  selon  les  croisements  et  selon  les  individus  issus 
du  même  croisement.  Il  serait  trop  long  de  citer  ici  les  données  numéri([ues  qui  tra- 
duisent ces  oscillations.  Dans  l'ensemble,  les  épis  intermédiaires,  mais  plutôt  lâches, 
dominent  en  première  génération.  BilTen  (')  a  obtenu  îles  résultats  analogues. 

Le  caractère  grain  enveloppé  domine  aussi  le  caractère  grain  nu,  mais  avec  cer- 
taines irrégularités  comme  l'a  déjà  leconnii  BilTen  (').  Mes  essais  ont  porté  sur  les 
croisements  de  Hordeum  distichiini  var.  niiduni  avec  diverses  variétés  d'Orges  indi- 
gènes françaises.  Sur  les  hybrides  de  première  génération  j'ai  observé  quelques  grains 
nus  disséminés  au  milieu  de  grains  demi-enveloppés  et  de  grains  bien  enveloppés.  Les 
variations  peuvent  être  très  grandes  pour  des  plantes  issues  du  même  croisement. 
Ainsi  la  combinaison  0,102  (//.  distich.  niitans  a)  X  //.  distich.  nudiim  est  repré- 
sentée par  2  plantes  dont  l'une  donne  172  grains  enveloppés,  16  demi-nus  et  o  nu,  et 
l'autre  donne  92  grains  enveloppés,  57  grains  demi-nus  et  36  complètement  nus. 

Enfin,  dans  ce  dernier  croisement,  il  est  ppparu  un  caractère  très  net,  \3.  fragilité 
du  rachis  de  l'épi,  qui  n'existe  ni  sur  le  père  ni  sur  la  mère  et  qu'on  ne  connaît  que 
dans  V Hordeum  spontaneuni  où  chaque  épillet  fertile  se  détache  à  maturité  avec  la 
portion  de  rachis  qui  le  porte.  Ce  même  caraclère  est  apparu  dans  un  croisement  fait 
par  B'iiï-.n  de  //.  distichum  nulans  X  H.  Hinialayense  (épia  6  rangs).  D'autre  part 
H.  spontaneam,  originaire  de  Perse,  est  regardée  par  beaucoup  d'auteurs  comme 
l'ancêtre  sauvage  de  l'Orge  cultivée.  Ce  phénomène  très  rare  est  analogue  au  cas 
signalé  par  Bateson  de  l'apparition  de  la  couleur  rouge  sur  l'hybride  de  deux  Pois  de 
senteur  (Lalhyrus odoralus)  à  fleurs  blanches.  11  est  intéressant  de  remarquer  que  la 
couleur  rouge  et  la  fragilité  du  rachis  sont  des  caractères  propres  aux  espèces  sauvages 
des  deux  genres. 

Ainsi  riiybridation  des  formes  affines  de  H.  distichum  a  permis  de  mettre 
en  évidence  :  t°  la  dérivation  de  vai^iétés  par  la  mise  en  latence  d'un  carac- 
tère (nervures  dorsales  sans  dents);  2°  la  réapparition  d'un  caractère  propre 
aux-espèces  sauvages  d'Orges  à  la  suite  du  mélange  sexuel  de  deux  variétés 
cultivées  qui  ne  le  présentent  pas  et  dont  les  ancêtres  l'ont  perdu  depuis  des 
siècles  peut-être. 


(')  R.-H.  BiFFKN,  Thehybridisalion  0/ Barleys  (Journalo/Agricult.  Science,  1907, 
vol.  II,  p.  i83). 

C.   lî.,   1908,   I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  34.)  1?" 


I29G  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


ZOOLOGIE   APPLIQUÉE.    —   Sur  le  planement  des  Oiseaux.  Note(') 
de  M.  P.  Amaxs,  transmise  par  M.  Alfred  Giard. 

La  Communicalion  du  i3  avril  de  M.  Marcel  Deprez  sur  le  planement 
des  Oiseaux  ne  renferme  aucune  explication  nouvelle  de  ce  phénomène.  On 
sait  depuis  longtemps  c|ue  Fatmosphère  présente  des  courants  ascendants, 
que  l'aile  est  concave  sur  sa  face  inférieure  et  a  une  section  de  profil  à 
courbure  ovoïdale,  et,  d'autre  part,  que  la  résistance  aérienne  sur  une  telle 
surface  peut  donner  une  composante  propulsive  plus  grande  que  sur  une 
surface  plane.  Voici  un  court  résumé  des  données  bibliographicjues  rela- 
tives à  cette  question  : 

Am.v>s,  Théoirmes  des  dièdres  (^Comptes  rendus,    188 3). 

Goupil,  Analogies  du  vola  la  voile  et  de  la  navigation  à  voile,  1884. 

«  Il  suffit  d'un  vol  ascendant  de  3°  pour  obtenir  le  planement  sur  place, 
les  ailes  étendues  »  (Lilienthal,  Der  Vogelflug,  1889). 

Ama>s,  Sur  la  composante  propulsive  dans  les  Zooptéres  {Ass.  fr.  avanc. 
Se,  Congrès  de  Marseille,  1891). 

—  Aéroplanes  et  Aérocaves  {Revue  gén.  des  Sciences,  1 892). 

—  Sur  la  pliYsiologie  du  vol  d'après  Léonard  de  Vinci  (in  Revue  scient., 
1892). 

Amans,  Etude  des  courants  ascendants,  par  Léonard  de  Vinci.  Rôle  des 
formes  animales  dans  la  navigation  aérienne  et  aquatique  (in  Bulletin  scient. 
de  la  France  et  de  la  Belgique,  de  Giard,  1 906). 

—  Sur  les  progrès  récents  de  l'aviation  (in  Revue  des  Idées,  1906). 
Bertelli,  Ricerche  d'aeronautica,  1908. 

(]clui--ci  se  sert,  comme  M.  Deprez,  d'un  courant  dirigé  sur  une  surface 
mobile. 

Malgré  ces  nombreuses  citations,  tout  n'est  pas  dit  sur  le  planement  sur 
place  avec  ailes  immobiles.  L'appareil  de  M.  Deprez  pourrait  servir  à  étu- 
dier la  composante  propulsive  sur  une  surface  ondulée,  ou  simplement  sur 
une  surface  tordue  dans  le  genre  de  celles  décrites  dans  Géométrie  com- 
parée des  ailes  rigides  (Amxns,  Congrès  Ass.  fr.  avanc.  Se,  Ajaccio,  190 1  ). 


(')   Présentée  ihins  la  séance  du  9  juin  1908. 


SÉANCE    DU    l5    JUIN    1908.  I 297 

AÉRONAUTIQUE.   —  Réponse  (')  de  M.  Marcel  Deprez  à  la  Note  présentée 
par  M.  Amans  dans  la  séance  du  25  mai  1908. 

La  longue  nomenclature  bibliographique  qui  figure  dans  celte  Note  et 
qui,  d'ailleurs,  la  constitue  presque  exclusivement,  prouve  simplement  que 
j'avais  raison  de  dire  dans  ma  Communic;ition  que  le  planement  des  oiseaux 
avait  excité  de  tout  temps  l'étonnement  et  la  sagacité  des  mécaniciens  et 
des  physiciens  et  avait  donné  lieu  à  de  très  nombreuses  controverses. 

Mais,  si  M.  Amans  a  voulu  établir  ses  droits  ou  ceux  d'autres  auteurs  à  la 
priorité  de  la  découverte  du  théorème  qui  l'ait  l'objet  principal  de  ma  Com- 
munication, il  est  nécessaire  qu'il  formule  sa  réclamation  en  termes  suffi- 
samment précis  et  explicites  pour  que  je  puisse  lui  répondre,  ce  qu'il 
m'est  impossible  de  faire  en  présence  de  la  forme  vague  et  imprécise  de 
sa  Note. 

Je  crois  utile  de  rappeler  à  ce  sujet  que  depuis  plus  d'un  moisy'ai  réussi 
à  réaliser  le  planement  stalionnaire  d'un  corps  entièrement  libre  dans  l'espace 
(voir  ma  Communication  du  18  mai  dernier)  à  l'aide  d'un  courant  d'air 
incliné  produit  par  un  ventilateur. 

Je  pourrai  répéter  cette  expérience  devant  les  Membres  de  l'Académie 
qui  désireraient  en  être  témoins. 

A  4  heures  et  demie,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  5  heures. 

G.  D. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  9  juin   1908. 

Miûislèie  de  l'Instruclion  publique.  Caisse  des  recherches  scientifiques,  année  1907  : 
Rapport  annuel  adressé  au  Président  de  la  République  française,  par  M.  Paul 
DiSLÈRE.  I  fasc.  in-8°.  (Présenté  par  M.  DarbouK.) 

(')  Reçue  dans  la  séance  du  o.ô  mai  1908. 


1298  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Glossaire  allemand-français  des  termes  d'Analomie  et  de  Zoologie,  par  Raphaël 
Blanchard.  Pans,  Asselin  et  Houzean,  ,908;  ,  vol.  in-8°.  (  Présenté  par  M.  Edmond 
Perner.) 

Jaugeage  pratique  des  fûts  ou  tonneaux  sui^i  de  la  description  de  leur  forme  géo- 
métrique, par  H. -F.  François.  S.  I.  n.  d.;  i  fasc.  in-8°. 

Lettre  relative  à  la  conservation  des  bibliothèques  publiques  et  privées  des 
archives  et  des  musées,  par  Christophe-Camille  Ventre.  Marseille,  1908-  i  fa^c    in-S" 

Le  Médecin  de  campagne,  organe  spécial  des  praticiens  de  campagne;  1"  année 
n»  1,  i"juin  1908.  Largentière  (Ardèche);  i  fasc.  in-8». 

Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France;  t.  XXXII,  n°  1-6.  Paris,  1907;  4  fasc. 

Rapport  sur  les  Moluques.  Reconnaissances  géologiques  dans  la  partie  orientale 
de  t  archipel  des  Indes  orientales  néerlandaises,  par  R.-I).-M.  Verbeek  Texte  et 
Allas.  (Edition  française  des  laarboek  van  het  Mijn^vezen  in  Nederlandsch  Oost- 
Indie,  t.  XXXVII,  1908,  partie  scientifique.)  Batavia,  Imprimerie  de  lÉtat  1008  ■ 
I  vol.  in-8"  et  i  fasc.  in-f".  ' 

Les  études  zoologiques  dans  la  République  Argentine,  par  Angel  Gallardo. 
Buenos-Ayres,  1907;  i  fasc.  in-8°.  (Hommage  de  l'auteur.) 

M.  Charles  Fraipo.vt  adresse  en  hommage  les  cinq  Opuscules  suivants  : 

Sur  l'origine  d'un  caillou tis  très  fin  interstratifié  dans  les  sables  lOm)  des 
environs  de  Sprimont.  -  Sur  un  affleurement  fossilifère  du  Mouiller  à  proximité 
de  a  faille  eifélienne  à  Angleur.  -  Notes  sur  quelques  fossiles  du  Calcaire  carbo- 
nifère. -  Description  d'un  nouveau  Pteraspis  du  Gedinnien  belge  et  Note  sur  un 
remarquable  bouclier  ventral  de  Pteraspis  Crouchi  (Lank)  des  Schistes  taiinusiens. 
-  Les  sablières  du  Sart-rdman-lez-Liége.  Liège,  H.  Vaillant-Carmanne,  ,908: 
0  fasc.  in-S".  ^ 


ERRATA. 


(Séance  du  25  mai  1908.) 

Note  de  M.  Fleig,  Action  compai^ée  de  l'eau  salée  simple  et  des  sérums 
artificiels  à  minéralisation  complexe  sur  le  sang  et  la  circulation  : 
Page  1 109,  ligne  2,  au  lieu  de  8  ou  g  pour  100,  lisez  8  ou  9  pour  1000. 
Page  ino,  l.gne  8,  au  lieu  de  vaso-constrictives,  lisez  vaso-constrictines. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  GAUTHIER-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  n"  55. 

,puis  .835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièremenl  le  Dimanche.  Ils  forme.U,  à  la  fin  de  l'année,  deux  volume»  m-4°    Deu. 

aTtdr.'Tnvier '''''''"'"  '"  """'"■"'  ''"'''  '"  °''"  ^'P^^^^'^'î-  ^e^  -™^  ^'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 

Prix  de  l'abonnement  : 
^ Paris  :  30  fr.  —  Départements:  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


On  souscrit  à  l'étranger. 


\ 


chez  Messieurs  : 
Ferra n  frères. 
Chaix. 
Jourdan, 
Ru  (T. 

M Courtin-Hecquet. 

(  Germaia  et  GrassÎD 
t  Siraudeau. 

ine Jérôme. 

on Marion. 

I  Ferel. 
aux j  Laurens. 

'  Muller(G.) 
es Renaud. 

.  Derrien. 

!  F.  Robert. 

i  Le  Borgne. 

'  Uzel  frères. 

. .   Jouan. 

'fiT Darde!  et  Bouvier. 

t  Henr}'. 
'  Marguerie. 

(  Delaunay. 
(  Bouy. 

(  Greffier. 

Ratei. 
I  Rey. 


Lorient. 


Lyon. 


chez  Messieurs  : 
j  Baumal. 
I  M—  Texier. 

Cumin  et  Mas9on. 
\  Georg. 
K  Phily. 

Maloine. 

Vitte. 


Marseille Ruât. 

\  Valat. 

^''"'^^^"'^'' I  Goulet  et  fils. 

Moulins Martial  Place 

Buvignier. 
Nancy 


Nantes  . 


Nice 


Grosjean-Maupin. 
Wagner  et  Lambert. 

Dugas. 
V'eloppé. 

Barma. 

Appy. 


Berlin . 


Nimes Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 


'urg 

int-Ferr . . 


\  Lauverjat. 
/  Degez. 


le I  Drevet. 

(  Gratier  et  G" 

helle Foucher. 


I  Bourdignon. 
Dombre. 


Blaachier. 
Lévrier. 

Bennes plihon  et  Hommais . 

Bochefort Girard  (  M""  ). 

Rouen j  Langlois. 


Poitiers . 


Lestringant. 
S'-É  tienne Chevalier. 

Toulon \  '''Sard. 

Allé. 


Toulouse  . 


(  Gimet. 
I  Privât. 


I  Tallandier. 
'  Giard. 


IBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 


Valenciennes 


\  Giard. 
/  Lemaitre. 


,   chez  Messieurs  : 

A  msterdam j  Feikema     Caarel  ■ 

/      sen  et  G". 

Atliènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

Asher  et  G'". 

Friodlaader  et  fils. 

Kuhl. 

Mayer  et  MUller. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLamertin. 
Mayolez  et  Audiarle. 
Lebègue  et  G'*. 

,  Solchek  et  C°. 
B^-oarest |  Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C.=. 

Christiania Gammermeyer. 

Conslantinople  . .     Otto  Keil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Gênes Beuf. 

I  Eggimann. 

Genève )  Georg. 

(  Burckhardt. 

La  Haye Belinfante    frères. 

Payot  et  O'. 

Lausanne Rouge. 

Sack. 
Barth. 
Brockhaus. 

Leipzig ('  Lorentz. 

I  Twietmeyer. 
Voss. 
1  Desoer. 
^'^S' 'Gnusé. 


Madrid. 


Milan . 


Naples 


t  Rui 
)  Ron 
iDc 
l  F. 


Chez  Messieurs  : 
/  Dulau. 

t-ondres )  Hachette  et  C' 

'  Nutt. 
Luxembourg y.  Buck. 

Ruiz  et  C''. 

mo. 
Dossat. 

Fé. 

l  Bocca  frères. 
\  Hcepli. 
Moscou Tastevin. 

Marghieri  diGius. 

Pellerano. 

!'  Dyrsea  «t  Pftiffei. 
Stechert. 
Lemcke  et  Bu«chaer 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  C". 

Palernie Reber. 

Porto Magalhaes  el  Moniz. 

Prague Rivnac. 

Rio-Janeiro Garnier. 

\  Bocca  frères. 

j  Loescher  et  G'" . 

Botterdam FCramers  et  fils. 

Stockholm Nordiska  Bogllandel 

Zinserling. 


S'-Pétersbourg  . 


WollT. 
Bocca  frères. 


Brero. 

Rinck. 

Roseaberg  et  Sellier 

Varsovie Gebethner  et  VVolff. 

Vérone Drucker. 

l  Frick 

Vienne* <„       ,,     .^ 

j  Gerold  et  0°. 

ZUrich Rascher. 


Turin  . 


BLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes     1  à  31.  —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i85o.  )  Volume  in-4'';  i853.  Prix 25  fr. 

Tomes  32à61.  —(  i"  Janvier  iS5i  à  3i  Décembre  1 865.)  Volume  in-4°;  1870.  Prix 25  fr. 

Tomes  62  à  91.  —  (i"  Janvier  (866  à  3i  Décembre  18S0.)  Volume  in-4°:   1889.  Pri.\ 25  fr. 

Tomes  92  à  121.  —  (i"  Janvier  1881  à  3i  Décembre  iS.jd.)  Volume  in-4»;  1900.  Prix 25  fr. 

PPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

.V^7!!f'"?f"'u*"''''"'^'''"w  P°'"'*  ''''  '^  Physiologiedes  Algues,  par  MM.  A.  DERBEsetA.-J.-J.SoLiKR.  -  Mémoiresur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'éprouvent 
^^à/;  MANSKN.  —  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  dans  les  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  digestion  des 

grasses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-4»,  avec  32  planches;  r856 ..     25  fr. 

,.inr''^'^"ï''''V-"^  '"^^  '""'*  intesUnaux,  par  M.  P.-J.  Van  BENEDEN.-E.ssai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  l'Académie  des  Scienc«« 
concours  de  iSdd  etpuis  remise  pour  celui  de  iS56,  savoir:  «Etudier  les  lois  de  la  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  dilTérents  terrains 
.maires,  suivant  1  ordre  de  leur  superposition.  —Discuter  la  question  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechcrcherla 

ues  rapports  qui  existent  entre  1  état  actuel  du  règneorganiqueetsesétats  antérieurs^,  parM.  le  Professeur  Bronn.  In-)%  avec  7  planches;  i86i. . .     25  fr. 

1  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Méawiras  présentés  par  divers  Savants  à  l'Acadéniie  degSoiencM. 


N"  24. 

TABLE    DES    ARTICLES    (Séance  du  la  Juin  IÎ)08.) 


ME.^IOIRES  ET  COMMUNICATIOIVS 

DES  MEMBRES   ET  DES   CORRESPONDANTS   DE   L'ACADÉMIE. 


Pages. 

M.  Emile  Picarp.  —  Sur  une  équation  aux 
dérivées  partielles  relative  à  une  surface 
formée '^'^' 

M.  H.  Dkslandbes.  —  liecherchessur  la  ro- 
tation et  l'éclat  des  diverses  couches  atmo- 
spliériques  du  Soleil i335 


Pages. 
M.  Grand'Eury.    —   Sur  les  organes  et  le 
mode  de  végétation  des  Névroptéridées  et 

autres  Pléridospermes 1241 

S.    A.   S.  le  PiiiNCK  DE  Monaco.   —  Sur  la 
neuvième    campagne    de    la     Princesse- 
Alice I2'l'l 


ELECTIOIVS. 


Commission  chargée  de  dresser  une  liste  de 
candidats  au  poste  de  'Secrétaire  perpé- 
tuel pour   les  Sciences  physiques,  vacant 


par  suite  du  décès  de  M.  (le  LapparenI  : 
MM.  l'an  Tiegheni,  Gaudry,  Troosl. 
Bouc/iard.  Miiiilz.    Cliatin 


C01iUESl»0I\l>ArVCE. 


M.  le  Seckétaire  perpétuel  signale  l'Ou- 
vrage suivant  :  «  Leçons  sur  les  théories 
générales  de  l'Analyse  »,  par  M.  Bené 
llaiie 1 2413 

M.  DE  Seguier.  —  Sur  les  formes  bili- 
néaires  '247 

M.  S.  Sanielevici.  —  Sur  l'équation  aux 
rlérivées  partielles  des  membranes  vi- 
brâmes      1249 

M.  G.-\.  Hale.  —  Les  flocculi  de  l'hydro- 
gène photographiés  avec  les  raies  11,^ 
et  Hj '25i 

M.  Piehre  Lebedew.  —  La  dispersioi]  appa  • 
rente  de  la  lumii-re  dans  l'espace  inter- 
stellaire       >254 

M.  P.  .Ikgou.  —  Dispositif  pour  l'étude  de 
la  sensibilité  des  détecteurs  électroly- 
liques 1256 

M.  Devaux-Chahronnel.  —  La  Photogra- 
phie de  la  parole 1258 

M.  A.  DE  Ghamont.  —  Sur  les  raies  ultimes 
des  métalloïdes  tellure,  phosphore, 
arsenic,  antimoine,  laibone.  silicium, 
bore 1260 

M.  II.  Baoiugny.  —  Kecherches  sur  la  solu- 
bilité de  l'ioduie  d'argent  dans  l'ammo- 
niaque       1263 

MM.    lÎESaoN  et  Hosset.  —  Sur   le  chlorure 

d'arsenic   ammoniacal 1266 

M.  Marcel  Oelépine.  —  Sur  les  chloroiri- 
dates  et  les  chloroiridiles  alcalins 1267 

M.  H.  GiRAN.  —  Sur  les  hydrates  des  acides 

phosphoriques 1270 

M.  I>.-E.  T.SAKALOTOS.  —  Sur  les  hydrates 
des  acides  gras 1272 

Bulletin   bibliograpiuoue 

Errata 


Sur  le  sulfate  de  baryum 


M.  A.  Recoup.a. 

colloïdal 

M.  R.  Fosse.  —  Constitution  des  composés 
télramélhyldianiinobenzhydrylméthyléni- 
ques.  Remplaccnu-nt  de  l'oxhydryle  de 
l'hydrol  de  Michler  par  des  restes  alkyl- 
méthyléniques 

M.  .VuGER.  —  Action  des  alcalis  sur  les 
acides  mono-  et  diméthylarsiniques  et 
sur  leurs  dérivés  iodo  substitués 

M.  P.  Carré.   —  Sur  la   lactone  de   l'acide 

dioxy-3-4"'>"'y'"'tl"^ 

M.  Maurice  François.  —  Sur  le  phosphate 
double  de  magnésie  et  de  monomélhyl- 
a  lui  ne 

M.  J.  Dlgast.  —  Sur  une  modification  des 
propriétés  du  gluten  en  pérsence  de 
l'acide  sulfureux 

M.  Maraqe.  —  Augmentation  de  la  capa- 
cité vitale  et  du  périmètre  ihoracique 
chez  les   enfants 

M.  le  0'  Joseph  Mendel.  —  Action  de  l'ion 
zinc  sur  les  milieux  microbiens 

MM.  L.  HuGOiiNENQ  et  A.  Morel.  —  Con- 
tribution à  l'élude  de  la  constitution  des 
malières  protéi<|ues.  Nouvelle  méthode 
d'hydrolyse   à    l'acide  lluorhydrique 

M.  L.  lÎLARiNGHEW.  —  liechcrches  sur  les 
hybrides  d'Orges 

M.  P.  Amans.  —  Sur  le  planemeiit  des 
Oiseaux 

M.  Marcel  Deprez.  —  Héponse  à  la  Note 
présentée  par  M.  Amans  dans  la  séance 
du   25   mai  1908 


1274 

.27G 

1280 
1282 

.284 

1287 

1 288 
1289 

1291 

1293 
129(1 

'297 

■297 
1298 


P\KIS.     —     IMPRIMERIE     G  AUTH  I  ER- V'ILL.\  H  S  , 
Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

Le  Gérant  :  Gautbier-Yillars. 


3'>^'\  1908 

PUEMIËK  SEMESTRE. 

COMPTES  KENDllS 

HEBDOMADAIRES 

DES     SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES    SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


iT25  (22  Juin  1908). 


"  PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 
OFS    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'AGADÊMIE    DES   SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Aiigustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

MAI    1875 


Adopté  dans  les  séances  des  23  iuin  1862  et 

■   M  lui  I) 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l' Académie  se  composent  des  extiaits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  l'"'.    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
oupar  un  Associé  étranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3>  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
déniie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu' 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    -   Impression  des  travaux  des  Sava 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personi 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'A 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  se 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis. 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomm 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extr 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  fc 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  o 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  rem 
à  rimprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tar 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  % 
Compte  rendu  suivant  et  rais  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  plancheî 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraien 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compter; 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au- 
teurs; il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  e 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement 


Article  5. 


I 


Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré- 


sent Règlement. 


r,!'Z^r''T  *^'^''.'*"  *  l'Académie  qu.  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuel»  sont  priés   de  les 
oa.osûr  a.  becretanat  au  plus  tara  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5-.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivante. 


I 


iJ 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


SEANCE  DU  LUNDI   22  JUIN    1908. 


PRESIDENCE  DE  M.  H.  UIXQUEREL. 


MEMOIRES  ET  COMMlJiMCATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIK. 

AÉRONAUTIQUE.  —  Etude  des  phénomènes  que  présentenl  les  (dieu  concaves 
dans  le  planement  slationnaire  et  dans  le  vol  plané  des  oiseaur.  Note 
de  M.  Marcel  Deprez. 

Dans  mes  deux  précédentes  Communications  j'ai  montré  que  la  force 
négative  horizontale  cjue  l'oiseau  est  obligé  de  faire  naître  pour  rester 
immobile  dans  l'espace  est  mise  en  évidence  très  facilement  au  moyen  d'mi 
tracé  graphique  très  simple,  lorsqu'on  suppose  que  l'aile  est  plane. 

Mais  j'ai  dit  que  ce  même  tracé  s'applique  très  bien  aux  ailes  courbes  et 
qu'il  montre  alors  avec  une  évidence  saisissante  que,  dans  ce  cas,  on  peut 
faire  varier  dans  des  limites  très  étendues  et  indépendamment  l'une  de 
l'autre  la  composante  horizontale  négative  et  la  composante  verticale  qui 
écjuiliiire  le  poids  de  l'oiseau,  ce  qu'on  ne  peut  faire  avec  une  aile  plane. 

En  outre  j'ai  insisté,  dans  mes  deux  Communications,  sur  ce  fait  que  je 
possédais  les  moyens  de  calculer  approximativement  la  grandeur  numérùptc. 
des  composantes  horizontale  el  verticale  de  la  pression  du  vent  sur  une  aili' 
concave,  malgré  l'étal  rudimentaire  de  nos  connaissances  concernant  l'ac- 
tion développée,  même  sur  un  simple  plan,  par  un  fluide  en  mouvement. 
Voici  le  principe  de  ce  procédé  de  calcul  que  j'ai  appliqué  depuis  longtemps 
à  l'évaluation  des  composantes  verticale  et  horizontale  cpii  seraient  dévelop- 
pées sur  un  cerf-volant  vertical  ayant  exactement  la  forme  d'une  jalousie  de 
fenêtre  composée,  comme  on  le  sait,  d'une  série  de  petits  volets  horizontaux 

C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  25)  I7I 


I.-ioo  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

qiron  [leul  inclinor  plus  ou  moins  suivant  la  (juanlilo  de  luniicri>  (ju'on  veut 
laisser  pénétrer  dans  l'appartement. 

Ce  genre  de  cerf-volant  vertical  à  persiennes  a  été  appliqué  il  y  a  plus  de 
l'i  ans  par  Hirani  Maxim  à  son  aéroplane  à  va[ieur,  mais  j'ignore  si  les 
petits  volets  parallèles  étaient  plans  ou  courbes.  Pour  résoudre  le  problème 
(|ui  nous  occupe,  je  les  supposerai  courbes,  ce  qui  d'ailleurs  est  bien  pré- 
férable. 

Désignons  par  s  la  section  droite  du  canal  formé  par  deux  volets  consécu- 
tifs; par  V  la  vitesse  du  vent  à  son  entrée  dans  ce  canal  (nous  supposons 
que  le  cerf-volant  est  immobile  et  que  l'air  entre  tangentiellement  aux 
volets);  par  a  l'angle  que  fait  avec  l'horizontale  la  tangente  au  volet  du 
côté  de  l'entrée  du  vent  ;  par  a'  l'angle  que  fait  avec  l'horizontale  la  tangente 
au  volet  du  coté  de  la  sortie  du  vent;  par  ]x  la  masse  du  mètre  cube  d'air. 

La  composante  verticale  de  la  pression  totale  de  l'air  sur  les  parois  du  canal 
formé  par  deux  volets  consécutifs  a  pour  valeur  l'accroissement  pendant 
I  seconde  de  la  projection  verticale  de  la  quantité  de  mouvement  de  l'air, 
mesurée  à  l'entrée  et  à  la  sortie  du  canal.  Or  la  composante  verticale  de  la 
vitesse  de  l'air  à  l'entrée  est  égale  à  V  sin  a  ;  la  masse  qui  passe  dans  le  canal 
pendant  i  seconde  étant  égale  à  a^V,  il  en  résulte  que  la  projection  ver- 
ticale de  la  quantité  de  mouvement  développée  pendant  i  seconde  a  pour 
valeur  à  l'entrée  du  canal  a*^^sina.  A  la  sortie  du  canal,  elle  devient  égale 
à  tj.5V-sina'. 

Donc  la  composante  verticale  de  l'elTort  développé  par  les  volets  sur  l'air 
en  mouvement  a  pour  expression  jjLi'V-(sina'  —  sina).  En  vertu  du  principe 
de  l'égalité  de  l'action  et  de  la  réaction,  cet  ell'ort  donne  lieu  à  un  ell'ort  de 
signe  contraire  développé  sur  l'ensemble  des  deux  volets  consécutifs,  de  sorte 
que,   en  définitive,   la  composante  verticale   à  laquelle   cet  ensemble  est 

soumis  a  pour  valeur 

F,  =  f/v\  -(sina  —  hiiia'). 

On  ti'ouvcrait  d(>  même  pour  la  composante  horizontale 

F^=z  p..çV-(cosa  —  cosa'). 

Ces  deux  équations  contiennent  la  solution  de  tous  les  problèmes  qui 
conceriienl  les  aéroplanes  du  genre  Hiram  Miixlui,  puisqu'elles  permettent 
de  calculer  l'efl'ort  vertical,  c'est-à-dire  le  poids  que  l'aéroplane  peut  enlever 
(  ainsi  que  l'ellbit  horizontal  (pii  en  résulte  et  ijue  l'hélice  doit  pouvoir  déve- 
lopper), en  fonction  de  la  section  tolale  S  des  canaux  compris  entre  lés  volets 
du  cerf-volant  vertical  à  persiennes. 


SÉANCE    DU    22    .TflX    1908.  l3ol 

On  remarquera  qu'elles  ne  conlienneul  aucun  autre  coefficienl  expéri- 
mental que  IX,  c'est-à-dire  la  masse  du  mèti'e  cube  d'air,  laquelle  est  parfai- 
tement connue,  puisqu'elle  est  égale  au  poids  du  mètre  cube  d'air  divisé 
par  9,81.  On  est  donc  dispensé,  dans  le  calcul  de  ce  genre  d'aéroplanes 
à  persiennes  verticales,  de  l'emploi  des  coeflicients  empiriques  que  l'on  est 
forcé  d'introduire  dans  les  formules  relatives  au  calcul  des  aéroplanes  ordi- 
naires et  qui  ont  autant  de  valeurs  qu'il  y  a  d'expérimentateurs.  C'est  ce  qui 
me  faisait  dire,  il  y  a  déjà  longtemps,  lorsqu'on  m'interrogeait  sur  le  calcul 
des  organes  sustentateurs  des  aéroplanes,  (|ue  je  pouvais  faire  ce  calcul  avec 
certitude  sans  connaître  aucun  des  coeflicients  empiriques  qui  figurent  dans 
les  formules  babituellement  employées  ('). 

Revenons  maintenant  au  calcul  des  valeurs  de  F^  et  F,  lorsqu'il  s'agit 
d'une  aile  courbe.  Les  quantités  [x,  V,  a  et  a'  sont  connues  dans  ce  cas 
comme  lorsqu'il  s'agit  d'un  canal  formé  [lar  deux  volets  consécutifs;  seule 
la  valeur  de  s  est  inconnue.  C'est  ici  qu'intervient  l'empirisme  en  détermi- 
nant la  valeur  d'une  section  s  fictive  qui  ferait  cadrer  les  valeurs  de  F^.  et  F, 
déterminées  expérimentalement  avec  celles  qui  résulteraient  de  l'emploi  des 
deux  formules  ci-dessus. 

Grâce  à  l'emploi  de  ce  coefficient  s  qui  remplace  le  coefficient  Iv,  actuel- 
lement employé,  lequel  ne  présente  d'ailleurs  aucune  certitude,  on  peut 
déterminer  à  l'avance  toutes  les  conditions  du  vol  plané  et  du  planement 
stationnaire,  à  la  condition  de  remplacer  dans  les  formules,  lorsqu'on  les 
applique  au  vol  plané,  la  valeur  de  ^'  par  celle  de  la  vitesse  relative  de  l'air 
par  rapport  à  la  surface  des  ailes. 

J'ai  à  peine  besoin  de  dire  (jue  ces  formules  appliquées  au  planement  sta- 
tionnaire permettent  de  retrouver  les  lois  que  j'ai  déjà  formulées  dans  mes 
Notes  du  i'^  avril  et  du  18  mai. 

Je  dois  mentionner,  en  terminant,  une  conséquence  très  curieuse  de  mon 
tracé  graphique  ainsi  que  de  mes  formules.  Elle  consiste  en  ce  (ju'il  est 
facile  de  déterminer  la  vitesse  limite  qu'un  oiseau  peut  atteindre  en  mar- 
chant contre  le  rent  dans  le  vol  plané,  c'est-à-dire  sans  battre  des  ailes.  On 
trouve  que  cette  vitesse  limite  est  d'autant  plus  grande  que  l'angle  sous 
lequel  peut  se  faire  le  planement  stationnaire  est  plus  petit  et  que,  par  con- 


(  '  )  Je  ferai  remari|uer  en  outre  que  non  seulement  ce  genre  d'aéroplanes  perniel 
de  déterminer  tliéori([nenieut  et  rapidement  avec  certitude  les  valeurs  opliina  de  S, 
s(  et  a',  mais  qu'il  est  très  supérieur  au  poiiU  de  vue  de  l'encombiement  aux  aéroplanes 
actuels. 


l3n2  ACADIÎMIE    DES    SCIENCES. 

sé<  jiiciil,  celle  vitesse,  jjour  des  oiseawv  ayant  de  1res  grandes  ailes  par  rapport 
à  leur  maître-couple,  pourrait,  sans  battement  d'ailes,  dépasser  celle  du  rent 
lui-même. 

ÉLECTIONS. 

I/Acadéinie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  l'élection  d'un  Corres- 
poiulanl  dans  la  Section  d'Astronomie,  en  remplacement  de  M.  Trépied, 
décédé. 

Au  premier  leur  de  scrutin,  le  nombre  des  volants  étant  3i, 

M.  Gaillot  obtient 26 suffrages 

M.  Yerschaficl f\        » 

M.  Monnessiat i         » 

M.  ii\ii.i,iti',  ayanl  réuni  la  majorité  des  suffrages,  est  élu  Correspondant 
d<'  l'Académie. 

PRÉSENTATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  formation  d'une  liste  de 
deux  candidats  qui  devra  être  présentée  à  M.  le  Ministre  de  Tlnstruction 
pulilique  pour  la  place  de  membre  titulaire  dans  la  Section  d'Astronomie 
du  Bureau  des  Longitudes,  vacante  par  suite  du  décès  de  M.  Lœwv. 

An  premier  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  pre- 
mière ligne,  le  nombre  des  votants  étant  ,'^7, 

M.  B.  Baillaud  obtient 35  suffrages 

M.  Andoyer  »       2         » 

Au  second  lourde  scruliu,  destiné  e'i  la  désignation  du  candidat  de  seconde 
ligne,  le  nombre  des  volants  étant  36, 

M.  Andoyer  obtient jI  suffrages 

M.  Puiseux         »       I         » 

Il  y  a  I  bulletin  blanc. 

Kn  conséquence,  la  liste  présentée  à  jNL  le  Minisire  de  l'Instruction  pu- 
liliipic  comprendra  : 

lùi  première  ligiw \L  B.  Haii.i.aud 

F.n  seconde  ligne M.  Andoyer 


SÉANCE    DU    22    JUIN    1908.  T  3o3 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scruliii,  à  la  formation  d'une  liste  de 
deux  candidats  qui  devra  être  présentée  à  M.  le  Ministre  de  Tlnstruclion 
publique  pour  la  place  de  membre  titulaire  dans  la  Section  d'Astronomie 
du  Bureau  des  Longitudes,  vacante  par  suite  du  décès  de  M.  J.  Janssen. 

Au  premier  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  pre- 
mière ligne,  le  nombre  des  votants  étant  3'!, 

M.  Deslandrcs  oblicnl 33  suffrages 

11  y  a  I  bulletin  blanc. 

Au  second  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  candidat  de  seconde 
ligne,  le  nombre  des  votants  étant  32, 

M.  Maurice  Hamy  réunit  l'unanimité  des  suffrages. 

En  conséquence,  la  liste  présentée  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  pu- 
blique comprendra  : 

En piemiére  ligne , M.  Deslandues 

En  seconde  ligne M .  Maurice  IIa>i y 


CORRESPONDAIVCE. 

L'ArADK.tiiE  ROYALE  DES  SciENCEs  DE  LisiiONNE  adrcssc  à  l'Académic  l'ex- 
pression de  ses  sentiments  de  profonde  sympathie  à  l'occasion  de  la  mort 
de  M.  ^.  f/e  Lapparenl. 

M.  le  Secrétaire  perpétuei,  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  les  Ouvrages  suivants  : 

1"  Marcelin  Beiilielot,  par  .\L  Icilio  (juareschi; 

2"  Les  races  de  l'Europe.  II  :  La  taille  en  Europe,  par  M.  J.  Deniker; 

3"  Géologie,  par  M.  Stanislas  Meunier; 

4"  Pluies,  rivières  et  sources,  par  M.  P.  Garrigou-Lagrange  (présenté  par 
M.  d'Arsonval); 

5°  L' évolution  sputer raine,  par  M.  I'>.-A.  Martel. 


l3o4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


SI'ATIS'I'IQUK  MATHÉMATlQri:.  —  Sur  l  analyse  des  courbes  ixtlyinorphiijues. 
Noie  de  M.  Emilk  lioiiKL,  présentée  par  M.  Appell. 

I .  On  sait  quelle  est  l'iniporlancc  dans  les  études  stalisti(jues,  et  en  par- 
liciiller  dans  les  recherches  lti()nii''lriqiies,  du  problème  sui\ant  : 

Etant  donnée  une  fonction  kxpkiumkntvle  9(.<'),  la  représenter  a i>iiroiiina- 
tivement  dans  la  forme  suivante  : 

(le  prohlènie  na  |;iière  été  abordé  (pie  dans  le  cas  où  Ton  suppose  n  -^  '2] 
Karl  Pearson  a  donné  pour  ce  cas  une  sohiliou  basée  sur  le  calcul  des  mo- 
ments et  dont  rinslrument  fondamental  est  une  équation  du  neuvième 
degré,  très  laborieuse  à  calculer  et  à  résoudre,  .le  voudrais  indiquer  briève- 
ment une  autre  méthode,  dans  laquelle  on  ne  fixe  pas,  a  priori,  la  valeur 
de  n  et  qui  me  parait  donner  des  résultats  aussi  bous,  sinon  meilleurs,  avec 
beaucoup  moins  defTorts  :  j'en  développerai  des  aj)plicalions  nuinéii(p]es 
dans  un  Mémoire  plus  étendu. 

'2.  Le  principe  de  la  méthode  consiste  à  retrancher  de  la  fonction 
donnée  o{x)  un  terme  particulier  de  forme  normale,  choisi  de  telle  ma- 
nière (pie  la  dinérence 


o{.i;)  —  ae        ''      .—  o,  (.r) 

soil   [lins  rapprochée  de  Taxe  des  x,  et  se  confonde  sensiblement  avec  lui 
dans  un  intervalle  assez  étendu. 

l*iati([uement,  lors(pron  fait  croître  x  à  partir  d'une  certaine  valeur  ini- 
tiale, la  fonction  ^(a;;),  qui  était  nulle,  devient  positive,  ainsi  (|ue  ses  pre- 
mières dérivées;  on  déterminera  la  valeur  de  œ  pour  la(pielle  la  dérivée 
seconde  s'annule;  cette  détermination  est  forcément  approximative,  puisque 
la  fonction  est  domiée  expérimentalement;  en  fait,  elle  peut  être  le  plus 
souvent  réalisée  d'une  manière  suffisamment  précise.  Dès  lois,  les  équations 
suivantes,  dans  Icstpielles  ,r,  )',  y'soiit  connus  : 

r  =  «re        c  y'  — i g        c 

c 


SÉANCE   DU  -ri  JflN    rcjoS.  i3o5 

donnent  lacileniont 

y  \y  ' 

Les  constanlcs  a,  />,  c  sont  parfaitement  délerminées.  Après  avoir  ainsi 
extrait  un  premier  terme  de  ^(.r),  on  procédera  de  la  même  manière  pour 
en  extraire  un  second,  puis  un  troisième,  et  Ton  arrivera  ainsi  à  vérifier  une 
équation  telle  que  (i),  avec  une  approximation  de  l'ordre  de  grandeur  des 
erreurs  expérimentales. 

3.  On  peut  t;énéraliser  l'équation  (i)  et  écrire 


-, -f-  : 


(2)  ?(^-)-J        e-'--'^'^'^s{t)dt. 

Sous  cette  nouvelle  forme,  le  problème  est  susceptible  d'une  solution 
analytique  rigoureuse,  et  non  plus  seulement  approchée,  comme  c'est  le  cas 
pour  l'équation  (i).  Il  y  a  même  une  infinité  de  solutions;  en  particulier, 
on  aura  souvent  avantage  à  prendre  pour/(;)  une  constante  convenable- 
ment choisie. 

Je  me  contenterai  aujourd'hui  de  signaler  cette  équation  ly-.i),  sans  insister 
sur  son  interprétation  au  point  de  vue  de  la  statistique  et  de  la  biomé- 
trique; j'indiquerai  cependant  qu'elle  conduit  à  considérer  comme  formant 
une  suite  continue  l'infinité  des  types  normaux  théoriques,  chaque  individu 
différant,  par  suite  d'écarts  fortuits  et  accidentels,  du  ty[)e  normal  théo- 
rique qu'il  aurait  pu  réaliser.  Cette  distinctiou  entre  l'individu  théorique  et 
l'individu  réel  me  paraît  devoir  être  fondamentale  en  statistique  mathéma- 
tique ;  j'y  reviendrai  dans  une  autre  occasion. 


PHYSIQUE.    —  Sur  l'orientation  d'un  ellipsoïde  anisotropé  dans  un  champ 
uniforme.  Note  de  M.  Georoes  Mesi.i.v,  transmise  par  M.  Mascart. 

Considérons  un  ellipsoïde  anisotropé  placé  dans  un  champ  magnétique 
et  supposons  que  les  directions  des  trois  axes  a,  h,  c  coïncident  avec  les 
directions  magnétiques  principales  pour  les(iuelles  les  coefficients  d'induc- 
tion sont  K,,  K,,  K,.  Si  le  champ,  dont  la  valeur  est  F,  fait  avec  les  axes 
des  angles  a,  p,  y],  l'énergie  de  cet  ellipsoïde  polarisé  dans  ce  champ  est 
représentée  par 

W==—  — (,II„cos^a  +  II/,  cos-|3  +  lIrCos^y), 


l3o6  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

OM  II,,.  H4,  Hc  onl  respectivement  pour  valeurs 

K,  — K  K,-K  K3-K 


.',T:K+L(k,  — K)       47rK.  +  M(K,-K)       47tK  +  N(k3— K  )  ' 

.  K  désigne  le  coefficient  d'induction  du  milieu  ambiant  et  L,  M,  N  sont  des 
intégrales  connues,  telles  que 


2r.abc   I 

•J  0 


(«5  +  "/.  )  sl{  a"-  +  >.  )  {  !)■"  -+->.)(  c^  +  "A  ) 


M  et  N  étant  obtenues  par  permutation  des  lettres  «,  /;,  c  de  telle  sorte  que, 
si  fl  >  t  >  c,  on  a  L  <  M  <  N. 

On  sait  que  la  position  d'équilibre  stable,  <{ui  est  donnée  par  le  minimum 
de  W,  correspond  au  cas  où  l'un  des  axes  est  dirigé  dans  le  sens  du  cham]). 

Si  l'on  suppose  d'abord  que  les  trois  coefficients  K,,  K»,  K3  varient  dans 
le  même  sens  que  les  axes  a,  è,  c,  c'est-à-dire  si  l'on  a 

K,>K,>K3, 
il  en  résulte 

H,>H,>H„ 

inégalités  qui  subsistent  toujours  (pielle  que  soit  la  valeur  de  K,  c'est-à-dire 
quels  que  soient  les  signes  des  numérateurs  et  par  conséquent  des  gran- 
deurs H. 

C'est  donc  toujours  H„  qui  est  la  plus  grande  de  ces  quantités,  qu'elles 
soient  positives  ou  négatives,  et  le  minimum  de  l'énergie  sera  réalisé  lorsque 
le  grand  axe  sera  parallèle  au  champ,  l'énergie  étant  négative  pour  le  cas 
du  paramagnétismc  et  positive  dans  le  cas  du  diamagnétisme.  On  peut 
encore  exprimer  ce  résultat  d'une  autre  façou  et  dire  que,  si  K  augmente 
graduellement  de  manièi'e  à  rendre  successivement  négatifs  un,  puis  deux 
et  enfin  les  trois  coefficients  H,  l'ellipsoïde  conserve  son  orientation  pour 
laquelle  le  cbanq)  coïncide  avec  la  ligne  de  plus  grand  paramagnétismc  ou 
de  plus  jjelit  diamagnétisme;  cette  fixité  tient  en  somme  à  ce  que  Veffel- 
forme  et  V  effet -cristal  ?.o\\\  ici  en  concordance,  et  le  résultat  est  indépendant 
du  milieu  extérieur. 

Supposons  maintenant  que  K,,  Ko,  K,  ne  varient  pas  dans  le  même  sens 

que  a,  />,  c,  et  (pi'on  ait  par  exemple 

« 
K,<k,; 

alors  les  deux  elféts  ne  sont  plus  concordants  et  il  ne  serait  plus  exact  de 


SÉANCE    DU    22    JUIN    1908.  l3o7 

dire  qu'on  a  toujours 

ll„>  H/,         quel  que  '^oit  K. 

En  réalité,  on  peut  constater  que,  si  le  milieu  extérieur  varie,  on  passe  du  cas  où 
celte  inégalité  est  satisfaite  à  celui  où  elle  ne  l'est  plus,  et,  comme  ce  changement  se 
produit  au  moment  où  ces  deu\  grandeurs  H  sont  égales,  il  suffit  de  considérer  l'équa- 
tion Ha—  H/,  qui  détermine  les  valeurs  de  K  correspondantes;  elle  s'écrit 

K,— K  _  K3-K 

4tiK  +  L(K,— K)"'47:K   1   M(K,— K)' 

qui  devient,  en  ordonnant  par  rapport  à  K., 
(I) 


k"-_  (  K,+ K,-+- 47:^^^~)K  +  K,K,  =  o. 


La  condition  de  réalité  des  racines  s'exprime  par 

K,— K.X- 


K.+K 

qui,  tous  calculs  faits,  s'écrit 

(K.-K,) 

ou 

en  posant 


4^ 


M 


4K,K2>o, 


471:     \  '-" 


>  o 


M  — L 


Les  racines  seront  réelles  pourvu  que  l'on  ait 

K2>K,         ou         K.,<£'K,  ; 

or  E^  est  compris  entre  o  et  i  puisque  l'on  a  L  <  M,  et,  en  vertu  de  l'hypothèse  fon- 
damentale, la  première  condition,  qui  est  la  seule  à  envisager,  est  toujours  satis- 
faite. On  peut  d'ailleurs  s'assurer  que  dans  ce  cas  l'équation  (i)  a  ses  deux  racines  posi- 
tives et  que  l'une  d'elles  est  inférieure  à  K,,  tandis  que  l'autre  est  supérieure  à  K,. 
Désignons  celte  dernière  racine  par  P  ;  il  en  résulte  que,  lorsque  K  est  compris  entre  K, 
et  P  (alors  que  le  solide  se  comporte  comme  diamagnélique),  on  a  Ha<Hft;  c'est 
l'axe  b  de  plus  grand  magnétisme  et  de  moyenne  longueur  qui  se  dirigera  dans  le  sens 
du  champ;  lorsque  k  dépassera  la  valeur  P,  on  aura  H„>  H^  et  ce  sera  le  grand  axe  rt 
correspondant  à  une  valeur  moindre  du  coefficient  d'induction  magnétique  qui  s'orien- 
tera dans  le  champ. 

//  y  aura  donc  changement  d'orientation  de  l'ellipsoïae  par  variation  du 


C.   R.,   1908,  I"  Semestre.    (T.  CXLVI,  N°  25.) 


17: 


1  5()H  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

/ni lieu  extf'ririir  loîs(jne  le  binôme  R  —  I'  change  a  Je  signe,  V  etanl  une 
fi)iu-linn  coiintu-  des  enejfînenls  Iv,  et  K^. 

On  voit  donc  comment  ces  calculs  fournissent  Finterprétalion  du  binôme 
que  j'avais  d(''sii;né  par  N^ —  N,  dans  l'étude  du  dichroïsme  magnétique,  en 
iiiciiquanl  seulement  alors  que  N^  et  .\j  étaient  l'eliées  aux  constantes  magné- 
tiques du  liquide  et  du  solide. 

La  considération  du  troisième  axe  permettra  d'ailleurs  de  prévoir  de 
sendjiables  changements  d'orientation 


PHYSIQUE.  —  Sur  la  nature  (les  charges  d'èleetricilè posih\'e  et  sur  l'existence 
des  électrons  positifs.  Note  de  M.  Jean  lÎEtQi'KitEi.,  présentée  par 
M.  H.  Poincaré. 

On  sait  que  les  rayonnements  ciiargés  d'électricité  négative  (rayons  ca- 
thodiques, rayons  13)  sont  formés  d'un  flux  de  corpuscules,  appelés  électrons, 
dont  la  masse,  2000  fois  plus  petite  que  celle  de  i"*^  d'hydrogène,  paraît  être 
de  nature  électromagnétique,  et  qui  peuvent  être  considérés  comme  des 
intermédiaires  entre  l'éther  et  la  matière  pondérable. 

Au  contraire,  les  rayonnements  positifs  actuellement  connus  (rayons  a, 
rayons  canaux,  rayons  anocliques)  sont  constitués,  non  par  des  électrons 
com[)arai)les  aux  corpuscules  négatifs,  mais  par  des  ions  possédant  une 
masse  au  moins  égale  à  la  masse  de  l'atome  matériel  d'hydrogène. 

L'existence  des  électrons  positifs  ne  semble  guère  admise  aujourd'hui. 
Beaucoup  de  physiciens  pensent  que  les  charges  positives  des  atomes 
résultent  d'un  nuuujue  d'électrons  négatifs,  et  n'acceptent  pas  un  second 
constituant  de  la  matière.  Toutefois  quelques  physiciens,  trouvant  des  diffi- 
cultés à  rendre  conqjte  des  propriétés  des  métaux  au  moyen  des  seuls  élec- 
trons négatifs,  ont  introduit  dans  les  théories  l'hypothèse  d'électrons  positifs, 
bien  qu'aucun  fait  n'ait  révélé  leur  existence  réelle.  Le  manque  absolu  de 
données  sur  cette  importante  question  retarde  actuellement  les  progrès  de 
nos  connaissances  sur  la  constitution  de  la  matière. 

I^'étude  des  phénomènes  magnéto-opti(jues  dans  les  terres  rares,  pour- 
suivie depuis  2  ans,  sur  tonte  l'échelle  des  températures,  a  donné  pour  la 
prciniiTe  fois  une  base  expérimentale  à  l'Iix  pothèse  des  électrons  positifs  ('  ). 

(')  Jean  Hecqiiekel,  Com/iles  rendus,  26  mnrs  1906  et  suiv.  ;  Le  Radium,  février, 
mars,  septembre,  novembre  1907,  janvier  1908.  —  Jean  Becquerel  el  II.  Kameklinuii 
OxNr:s.   Kiin.  AI, ad.  A insterddin.  39  IVm  rier  1908. 


SÉANCE    DU    22    Jlll>     1908.  l3o9 

Puis  M.  Lilieiifeld  (')  a  obtenu,  avec  les  (Irchars'es  clans  les  gaz  laiéflés, 
des  phénoniènes  qu'il  a  attribués  à  des  électrons  positifs;  mais  MM.  licslel- 
meyer  et  Marsh  (-),  avec  un  dispositif  analoj^ue,  n'ont  pu  observer  que  des 
électrons  uégalifs  et  des  Ions  posi/i/s.  La  question  est  restée  en  suspens, 
M.  Lilienfeld  n'ayant  ensuite,  à  ma  connaissance,  ni  confirmé,  ni  démenti 
ses  premières  expériences. 

Ayant  été  amené,  par  une  longue  suite  de  recherches,  à  la  conviction  que 
les  atomes  renferment  des  électrons  positifs,  j'ai  cherché  à  les  obtenir 
libres  et  j'ai  réalisé  les  expériences  suivantes  : 

Un  tube  de  Crookes  est  formé  de  deux  parties  A  et  B  cylindriques  (dia- 
mètre 3''"',"i;  long-ueur  i3'="'),  réunies  par  un  tube  étroit  C  (diamètre  G"'™; 
longueur  i  5'='").  L'anode  a  est  dans  l'ampoule  A,  et  la  cathode  c  (aluminium) 
est  dans  B  :  cette  cathode  est  percée  en  face  de  l'étranglement  C  de  manière 
à  laisser  pénétrer  dans  B  des  rayons  canaux.  Les  décharges  sont  produites 
par  une  bobine  d'induction,  ou  une  machine  statique  à  8  plateaux. 

Si  l'on  touche  la  paroi  de  B  avec  un  conducteur  relié  à  la  terre,  ou  avec 
la  main,  on  forme  sur  cette  paroi  une  cathode  secondaire  (phénomène  bien 
connu")  et  l'on  observe  une  tache  orangée  due  à  un  afflux  cathodique. 

Supposons  la  pression  assez  basse  (^,ï  de  millimètre  au  plus)  pour  que 
l'espace  obscur  soit  supérieur  aux  dimensions  de  l'ampoule.  En  approchant 
la  main  sans  toucher  la  paroi,  on  voit  aussitôt  des  rayons  cathodiques 
secondaires  repoussés  sur  la  paroi  opposée,  tandis  qu'au  contraire  il  se 
forme  devant  la  main  une  tache  blanchâtre  (jui  est  attirée  et  suit  les  mou- 
vements de  la  main.  On  peut,  par  tâtonnements,  amener  cette  tache  à  être 
peu  étendue  (i"""'  à  2"°').  Si  l'on  approche  un  aimant  dont  les  lignes  de  force 
sont  normales  au  plan  passant  par  l'axe  du  lube  et  le  centre  de  la  tache,  on 
voit  celle-ci  se  déplacer  avec  une  extrême  sensibilité.  Il  est  facile  de  se  rendre 
compte  que,  quelle  que  soit  la  direction  des  corpuscules  formant  l'afjlux,  la 
tache  doit  subir  un  déplacement  d'ensemble  dont  le  sens  donne  le  signe  de 
la  charge  de  ces  corpuscules.  On  reconnaît  ainsi  qu'on  est  en  présence  de 
corpuscules  positifs  dont  la  grande  dénabiliu-  est,  à  première  vue,  au  moins 
égale  à  celle  des  rayons  cathodiques  ayanl  IVanchi  en  sens  inverse  la  même 
chute  de  potentiel  auprès  de  la  tache  formant  cathode  secondaire. 

J'ai  cherché  à  faire  sortir  ces  corpuscules  de  l'ampoule  B,  en  les  alliraut 


C)  J.-li.  l.iLiiiNFiXD,   \erhaiid.  deuls.  pliys.  Gi'selt..  16  novembre    1906  et   2?,  mars 
1907. 

(2)   A.  IJesteuieyer  el  E.  Marsh,    le///,  ilciils.  pliys.  Gesell..  i3  (léceiubre  1907. 


l3lo  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

par  une  cathode  secondaire  c'  formée  d'un  grillage,  ou  d'une  petite  boucle 
placée  à  l'entrée  d'une  ampoule  supplémentaire  D.  J'ai,  de  plus,  ajoute 
une  seconde  anode  a'  qui  augmente  l'intensité  du  rayonnement  cathodique 
dans  B. 

Fig.    I. 

+ 


On  voit  alors  sortir  de  r'  un  faisceau  qui  illumine  le  gaz  (air,  oxygène  ou 
hydrogène)  en  bleu  et  forme  sur  le  verre  une  lâche  de  couleur  orangée,  ou 
sur  un  écran  de  willemitc  w  une  tache  de  couleur  vert  jaune.  Ce  faisceau  se 
comporte  comme  un  rayon  canal  insensible  à  un  faible  champ  magnétique, 
tant  que  les  rayons  cathodiques  n'atteignent  pas  les  régions  voisines  de  c'  ; 
mais,  lorsque  la  pression  est  assez  basse,  il  suffit  d'approcher  de  c'  un  petit 
aimant  pour  voir  le  faisceau  fortement  dévié  dans  le  sens  correspondant  à 
des  charges  positives  venant  de  la  cathode  secondaire  c'.  Si  l'on  augmente  le 
champ,  la  tache  sur  la  paroi  de  D  se  dirige  vers  c',  ce  qui  montre  bien  que 
le  faisceau  vient  de  c',  fait  que  j'ai  d'ailleurs  vérifié  au  moyen  d'écrans 
phosphorescents. 

L'action  du  champ  a  lieu  seulement  au  voisinage  immédiat  de  la  cathode 
secondaire  c';  le  rayon  observé  dans  le  gaz  n'est  que  le  prolongement  d'un 
faisceau  dévié. 

L'expérience  suivante  montre  que  la  déviation  ne  se  produit  que  dans 
l'intérieur  ou  au  voisinage  immédiat  du  faisceau  cathodique.  On  forme  un 
faisceau  cathodique  étroit  et  incliné,  ne  tombant  pas  sur  c';  si  l'on  ap- 
proche un  aimant  de  c,  de  manière  à  écarter  davantage  le  faisceau  catho- 
dique, on  ne  voit  pas  de  déviation  du  rayon  positif;  en  inversant  le  sens 
du  champ,  on  obtient  une  faible  déviation  de  ce  rayon  et,  au  moment  où  le 
bord  du  faisceau  cathodique  arrive  vers  c\  on  voit  se  produire  une  grande 
déviation  du  faisceau  positif;  enfin  cette  di'-vialion  diminue,  dès  que  le 
faisceau  cathodique  a  dépassé  c. 

Ces  phénomènes  ont  été  étudiés  avec  plusieurs  tubes,  fort  habilement  con- 
struits par  M.  Malout.  Chaque  tube  présente  des  particularités  qui  seront 
décrites  dans  une  publication  plus  détaillée. 


SÉANCE  DU  22  JUL\  1908.  l3ll 

On  peut  donc  réaliser  un  flux  d'électricité  positive  ayant  une  dèviahilitè 
magnétique  comparable  à  celle  d'un  rayon  cathodique. 

La  seule  interprétation  qui  m'ait  paru  iutuellement  vraisemblable  est 
que  le  faisceau,  dans  la  région  où  il  peut  être  dévié,  est  formé  non  plus 
^ions,  mais  ^électrons  positifs  comparables  aux  électrons  négatifs,  ou  du 
moins  possédant  un  rapport  de  la  charge  à  la  niasse  du  même  ordre  de 
grandeur. 

Ce  nouveau  constituant  de  la  matière  apparaît  sous  l'influence  des  corpus- 
cules cathodiques  sur  les  rayons  canaux,  car  la  présence  simultanée  de  ces 
deuJL'  rayonnements  est  indispensable  dans  les  expériences  précédentes.  En 
dehors  d'une  atmosphère  relativement  dense  de  corpuscules  cathodiques, 
nécessaire  pour  les  arracher  aux  atomes  matériels,  les  électrons  positifs 
doivent  avoir  un  très  faible  parcours  libre  et  se  recombinent  aussitôt  à  la 
matière,  ou  peut-être  contribuent  à  former  une  nouvelle  matière. 


ACOUSTIQUE.  —  Enregistrement  photographùpie  de  rnbrations  sonores.  Note 
de  MM.  Georaes  et  Gustave  Laudet,  présentée  par  M.  H.  Poincaré. 

Nous  présentons  des  photographies  de  vii)rations  sonores  dont  le  tracé 
particulièrement  net  permet  l'étude  de  tous  les  phénomènes  de  la  phonation. 

Cette  étude,  entreprise  de  longue  date,  était  destinée  aux  travaux  que 
nous  exécutons  en  vue  de  la  reconstitution  des  sons  par  les  artifices  et  les 
matières  explosives  d'après  le  principe  appli([ué  à  la  reconstitution  des  sons 
par  la  combustion  de  mélanges  détonants  gazeux  ('). 

Les  photographies  que  nous  avons  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie 
ont  été  obtenues  par  un  procédé  mécani(pic  direct  sans  intermédiaire  de 
microphone.  Les  courants  microphoniques  i-eproduisent  en  effet  la  voix 
humaine  de  façon  compréhensible,  mais  y  introduisent  des  déformations  parti- 
culièrement sensibles,  entre  autres  dans  les  consonnes  sifflantes  (5,  c/;,  =,/)• 
Celles-ci  sont  au  contraire  très  nettes  dans  nos  enregistrements,  où  l'on  peut 
remarquer  le  plus  léger  zézaiement  et  le  souffle,  qui  correspondent  cepen- 
dant à  des  vibrations  initiales  de  l'ordre  du  cinquante-millième  de  milli- 
mètre. 

Étude  des  courbes  obtenues.  —  Quoique  l'élude  des  courbes  ainsi  obtenues 


(')  Laudet  ei  Gaumont,  Comptes  rendus,  ]u\\\n\.  1900. 


l'^I2 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


soil  loin  d'ôtre  teniiiiK'-e,  nous  croyons  inléressanl  d'indiquer  dès  inaintiMiant 
une  iniporlanle  conséquence  de  nos  observations. 

Comme  cela  a  déjà  élé  observé,  les  photographies  de  voyelles  que  nous 
présentons  (</,  e,  i,  o,  //),  voyelles  soutenues  sur  une  note  déterminée,  pré- 
sentent des  périodes  successives  identiques  entre  elles. 


Voyelles  so  u  te  it  ii  es . 


N 


,■-..*-.  ,A,^.>\^^ 


Vovelle  a  :   Grandeur  niitiiiclle. 


Voyelle  e  ;  srandrur  iiiilurolle. 


\n\elle  /  :   giiindL'ur  n.iturrilo. 


14444^^ 


Vovelle  o  -.  graiKUui   naturelle. 


\"Vellc  //  :   i;r;iii(lfiii-  itiilnriMIe. 


SirHanle  «ss  :   grandeur  nalurcllc. 


.Sifll.intc  ;;■;  :  grandeur  nalurclle. 


(  )f  paicilles  couibcs  ne  sont  obtenues  (pie  danslVin-cgistremenl  de  chant 
ou  de  conversalious  lentes  et  sans  intonation. 

L'enreglslreinenl  (l'uMe  cdiiversatloii  cdiuiintf,  par  contre,  nous  indi(|iie  que  les  pé- 
riodes successives  d'une  courbe  <le  vovelle  ([uelconque  ne  sont  pas  identiques  entre  elles. 


SÉANCE    DU    22    JUIN    1908.  l3l3 

Elles  subissent,  pendant  tout  le  temps  011  l'on  prononce  la  voyelle,  des  modifications 
continuelles  provenant  de  la  variation  d'amplitude  d'un  ou  plusieurs  des  harmoniques 
composants,  soit  même  de  la  disparition  ou  de  In  rentrée  de  certains  de  ces  harmo- 
niques. 

En  eflTet,  dans  une  conversation  courante  les  dill'érenls  organes  formant  et  modifiant 


Agrandissement  du  dernier  mot.  de  la  phrase  :  0  Offert  Â  l'Académie  des  Sciences 
piir  MM.  ('icorRes  et  Guslan-  t.andct.  » 


nmin^MitM 


i— Jl. 


LAU 


— 4Ï 


la. ,|te» 


tfjinummm 


DEÏ 


les  capacités  résonnantes  sont  constamment  en  mouvement;  il  en  résulte  une  modifi- 
cation continuelle  de  ces  capacités,  d'où  variation  également  continuelle  des  harmo- 
niques, signalée  plus  haut. 

A  titre  d'exemple,  nous  avons  extrait  d'une  phrase  quelconque  un  mol  de  deux 
syllabes  et  l'avons  fortement  agrandi;  la  finesse  de  nos  tracés  nous  a  permis  de  réduire 
fortement  l'échelle  hoiizoïitale,  afin  de  reiidie  plus  apparentes  ces  modifications  conti- 
nuelles des  voyelles,  la  rentrée  des  sons  accessoires  et  des  divers  harmoniques  devenus 
graphiquement  visibles. 

Les  courbes  de  son  enregistrées  de  celte  façon   permettront  donc  une  analyse  plus 


,3i4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

facile  des  phénomènes  de  la  phonation  tanl  au  point  de  vue  physiologique  qu'au  point 

(le  vue  malliéiiialiqiie. 

Nous  nous  bornons  pour  l'instant  à  indiquer  sans  détails  un  des  points 
les  plus  importants  résultant  de  l'étude  des  photographies  que  nous 
présentons. 

l'HYSlQUE.  —  Helation  entre  les  effets  biocliiniujties  des  radiations  et  la 
quantité  absorbée  {dosage  Jluoroscojnque).  Note  de  M.  H.  Guii.i.eminot, 
présentée  par  M.  Bouchard. 

On  sait  que  le  pouvoir  fluoroscopique  des  rayons  X  peut  servir  de  mesure 
à  leurs  effets  biochimiques  tout  au  moins  entre  les  rayons  n°  2  et  n"  10 
environ  du  radiochromomètre  de  Benoist  ('  ).  Les  effets  biochimiques  d'un 
faisceau  de  rayons  X  sont  à  peu  près  proportionnels  au  pouvoir  fluorosco- 
pi(]ue  de  ce  faisceau  et  au  temps  d'application. 

Si  l'on  cherche  à  étendre  cette  proportionnalité  aux  rayons  ultra-violets 
d'une  part,  et  d'autre  part  au  rayonnement  complexe  a,  p,  y  du  radium, 
elle  paraît,  à  première  vue,  tout  à  fait  en  défaut;  ainsi  on  peut  constater 
([u'un  faisceau  complexe  du  radium,  à  pouvoir  fluoroscopique  égal,  a  une 
action  trois  à  quatre  fois  plus  grande  sur  les  graines  des  végétaux  qu'un 
faisceau  de  rayons  X  (-). 

Mais  si,  au  lieu  de  mesurer  la  quantité  d'énergie  fournie  par  le  faisceau 
incident,  on  considère  la  quantité  d'énergie  réellement  absorbée  par  l'unité 
d'épaisseur  du  tissu  étudié,  l'aspect  des  résultats  change  et  mon  expéri- 
mentation personnelle  m'a  conduit  à  supposer  que  les  effets  biochimiques 
des  radiations,  quelles  que  soient  leur  qualité  et  leur  nature,  pourraient 
bien,  pour  une  même  quantité  d'énergie  absorbée,  être  du  même  ordre  de 
grandeur. 

Ces  résultats  très  difl'érents  donnés  par  la  quantitométrie  du  faisceau 
incident  et  par  la  quantitométrie  du  rayonnement  absorbé  m'ont  engagé  à 
exécuter  des  mesures  précises  de  l'absorption  des  diverses  radiations  par  les 
tissus.  J'ai  déjà  indiqué  les  résultats  de  ces  mesures  en  ce  qui  concerne 
les  rayons  X  (').  Je  vais  donner  aujourd'hui  ceux  de  mes  expériences  sur 
le  radium,  mis  en  parallèle  avec  les  précédents. 

(')  Comptes  rendus,  ii  novembre  1907;  Soc.  Biol.,  1"  janvier,  8  février  1908. 
(••')  Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générales,  janvier  1908. 
(2)  Comptes  rendus.  16  mars  1908;  Arch.  Éiect.  incd..   10  juin  1908. 


SÉANCE  DU  22  JUIN  1908.  i3t5 

Mode  opératoire.  —  Je  me  sers,  comme  pour  lu  mesure  du  rayonnement  \,  d'un 
intensilomètre  composé  d'une  chnmbre  noire  port:itive,  avec  au  fond  une  plage  de 
plalinocyaniire  de  baryum  présentant  un  degré  de  fluorescence  déterminé  qui  corres- 
pond au  quart  de  mon  unité  ill  d'intensité  de  rayonnement,  et  une  autre  plage  soumise 
au  rayonnement  X.  Pour  la  commodité  de  la  nouvelle  expérimentation  j'ai  établi  une 
troisième  plage  où  le  bristol  servan  l  de  support  à  l'écian  de  platlnocvanure  a  été  enlevé, 
et  qui  sera  soumise  au  rayonnement  du  radium  (lllré  par  les  tissus  étudiés. 

En  prenant  comme  unité  du  rayonnement  global  a,  j3,  y  l'unité  fluoroscoplque  ill, 
il  est  facile  de  se  rendre  compte  de  l'intensité  du  rayonnement  filtré  par  le  procédé 
suivant  :  devant  un  tube  de  Crookes  maintenu  à  un  état  constant,  on  place  mon  inten- 
sitomètre,  puis  on  cherche  en  l'éloignant  ou  en  l'approchant  du  tube  la  distance  où  la 
plage  X  et  la  plage  étalon  ont  une  luminosité  égale  (distance  d'équivalence  du  tube); 
on  note  celle  distance.  On  regarde  alors  la  troisième  plage  (plage  du  rayonnement 
filtré)  et  on  la  compare  avec  la  plage  X  suivant  la  même  manœuvre.  Quand  on  a  l'égalité 
de  fluorescence  on  lit  la  distance  à  laquelle  on  se  trouve  du  tube.  L'intensité  du 
rayonnement  X  à  cette  distance  est  donnée  par  la  Table  dont  je  me  sers  couramment 
en  radiothérapie.  La  comparaison  de  ces  intensités  suivant  les  filtres  donne  direc- 
tement   l'absorption. 

Si  le  sel  de  radium  qui  sert  à  cette  étude  est  en  même  temps  l'étalon,  il  suffit  de  lui 
réserver  une  place  déterminée  dans  le  cylindre  de  plomb  de  la  troisième  plage,  où  l'on 
met  les  tissus  étudiés.  Aussitôt  la  mesure  de  l'équivalence  faite, on  le  fait  passer  de  la 
plage  étalon  à  la  troisième  plage. 

Résultats  obtenus.  —  1°  Exemples  de  détermination  de  iinlensilé  du 
faisceau  incident.  —  Le  sel  étalon  que  j'emploie  (-),  filtré  par  le  bristol- 
support  de  l'écran  de  o""™.  3  d'épaisseur,  donne  o^'\  2,5  d'inlensité  à  2'^"'.  Sans 
filtre  il  donne  o"',  'Jk 

J'ai  actuellement  entre  les  mains  un  écliantillon  (')  de  bromure  de 
radium  d'activité  Sooooo  et  de  a'^jS,  qui  ac(|uiert  peu  à  peu  son  intensité 
maxima  et  stable.  11  donne  3^"  au  contact  immédiat  ;  o-*",  84  à  8'"™;  o^",  37 
à  2"". 

On  voit  que  la  métbode  permet  de  prati(jucr  très  simplement  laquantito- 
mélrie  du  faisceau  incident.  C'est  ainsi  que  j  ai  pu  constater  en  particulier 
(|iril  faut  un  faisceau  trois  ou  (pialre  fois  [)lus  intense  pour  empêclier  la 
germination  des  graines  avec  les  rayons  X  ([u'avec  le  rayonnement  global 
du  radium. 

2°  Exemples  de  meswes  de  l'absorpticm.   —   Voici,  à  titre  d'exemple,  la 


(')   2''i>'  de  bromure  de  radium   d'activité  ôooooo  étalés  sur  une  suiface  de  i""',75. 
(^)  (]et  échantillon    m'a   été   confié   par   M.    Hecléie,  qui    m'a  souvent  aidé   de   ses 
conseils. 

C.  R.,   1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N"  25.)  173 


l3l6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

dernière  mesure  effectuée  avec  l'échantillon  de  a'",  5 


in 


Ce  sel  placé  à  8"""  donne  sans  filtre  un  ravonneinenl  de 0,8^ 

En  triiversant  un  lissti  culané  de  o""",  55,  il  suhil  une  absoi'i»!  in:i  de  o,43 

»            deux  couches  de  ce  tissu,                         «  o,55 

«            1""",  5  de  muscle,                                        »  o,ôg 

«            6'"'"  de  muscle,                                             »  0,78 

Si  l'on  rapproche  ces  résultats  de  ceux  donnés  par  des  rayons  X  de 
moyenne  pénétration  qui  suhissent  une  ahsorption  inférieure  à  'io  pour  too 
dans  les  six  premiers  millimètres  de  muscle  traversés,  par  exemple,  on  voit 
que  o*'\84  ne  subiraient  qu'une  absorption  inlerieure  à  o"',  2')  là  où  le 
rayonnement  du  radium  considéré  subit  une  absorption  de  o"',78. 

Conclusions.  —  I.  Pour  établir  un  rapport  entre  les  effets  biochimiques 
des  radiations  et  l'énergie  radiante,  ce  n'est  pas  à  la  quantitométrie  du 
faisceau  incident  (ju'il  faut  s'adresser,  mais  à  la  mesure  de  l'énergie  réelle- 
ment absorbée.  l>a  quaiilitomélrie  fluoroscopique  du  faisceau  incident 
suffit  cepeudant  dans  certains  cas  :  ainsi  dans  la  limite  de  la  gamme  des 
rayons  X. 

II.  La  (juanlitométrie  fluoroscopique  du  faisceau  incident  montrait  de 
grandes  divergences  entre  les  effets  biocliimiipies  des  rayons  X  el  des 
rayons  du  radium.  Le  procédé  de  quantitométrie  rationnelle  (|ue  je  viens 
de  décrire  tend  au  contraire  à  montrer  (ju'iine  même  (pianlilé  d'énergie 
réellement  absorbée,  (piellc  qu'elle  soit,  pr(jduit  des  effets  du  même  ordre 
de  grandeur. 


CHIMIE  GÉNÉRALE.  —  Clutleiir  de  neutralisai  ion  de  l'acide  acétique  et  de 
l'acide  benzoique  par  l'aniline  en  milieu  henzénique.  Note  de  MM.  Léo 
ViGxoN  etEviEUx,  présentée  par  M.  A.  Ilallcr. 

La  neutialisalion  réciproque  des  acides  et  des  bases  en  solution  aqueuse 
dégage,  dans  un  grand  noiidire  de  cas,  les  mêmes  cpianlili's  tle  chaleur.  (Jn 
a  expliqué  ce  fait  en  admettant  que  ces  dégagements  de  chaleur  proviennent 
sini|ilement  de  la  combinaison  des  ions  H  et  ()IL 

Pour  ('liminer  l'influence  de  Fionisation,  nous  avons  ('ludié,  au  point  de 
vue  therinociiimique,  la  saturation  de  l'acide  acétique  et  de  l'acide  ben- 
zoique par  l'aniline  en  milieu  benzénique. 

I>e  benzène  emplové  était  pur,  soigneusement  déshvdraté  par  le  carbo- 


SÉANCE   DU    22    JUIN    1908.  I '•!  I  7 

nate  de  potassium,  le  chloiuie  de  calcium  londu  et  plusieurs  dislillatious 
sur  le  sodiuui  eu  lils. 

Voici  d'abord  les  cliaieurs  de   dissolutimi   moléculaire   des  subslauces 
expérimentées  dans  le  benzène  (i'""'  dans  4'  <J"H*)  : 


Acide  acétique  CH'.COMI 

Acide  benzoïque  C'H°.CO-H-. 
Aniline  CH^NH'^ 


Cal 

—  o,5i 

—  3,54 

—  1,09 


Saturation  acide  acétique-aniline.  —  Le  mélange  de  200''™'  de  cliaciine  des  deux 
dissolutions  benzénlques  d'acide  acétique  et  d'aniline,  renfermant  i"""'  dans  4'.  pro- 
duit, vers  20",   un   très   faible  abaissement  de  température  de  o'',o54,  correspondant 


pour 


à  —  o''-'',  16. 


D'autre  part,  nous  avons  préparé  l'acétate  d'aniline  par  mélange  direct  à  froid  de 
l'acide  acétique  et  de  l'aniline.  On  obtient  une  iiia<se  homogène,  avec  dégagement  de 
chaleur. 

La  chaleur  de  dissolution  de  l'acétate  d'aniline  idi tenu  (i'»"!  dans  8'  Ç"!!"),  vers  20°, 
est  égale  à  —  3''^', 63. 

On  déduit  de  ces  données  pour  la  chaleur  de  formation  .r  de  l'acétate  d'aniline 
liquide  (acide  et  base  liquides)  : 


Première  série. 

Dissolution  aniline  dans  C'IL'  [a). 
Dissolution    acide   acétique   dans 

ÇfW{b) 

Mélange  de  {n)  et  (/;) 

Calories 


Cal 

-1,09 

-o,5i 

~o,  I  6 


Deuxième  série. 

Acidf  acétique  +  aniline 

Dissolution  de  l'acétate   d'ani- 
line   


Cal 

—3,63 


CaIo<'ies v  — 3,63 


X  =  3'-'  ,63  -  I''",  76  =  +  iC''',87. 

L'acétate  d'aniline  se  forme  donc  par  union  direrle  des  composants  :  il  ne  prend 
pas  naissance  quand  on  mélange  des  solution^  benzéniques  d'acide  acétique  el 
d'aniline. 

Saturation  acide  henzoï'iuc-aniline.  —  En  mélangeant  200™"  d'une  solution  d'acide 
benzoïque  dans  le  benzène  (  i"""  dans  4')  à  ■^oo'"''  <rune  solution  benzéuique  d'aniline 
(1™°'  dans  4')-  ""  obtient  un  très  faible  dégagement  de  chaleur  (?)  de  o",024  vers  i5", 
correspondant  à  o'''',o8  pour  1'""'. 

Le  benzoate  d'aniline  a  été  préparé  par  r('Mriiun  directe  de  deu.\  composants,  en 
proportions  moléculaires,  vers  60°  :  on  obtient  mit-  masse  homogène,  fusible  de  G6" 
à  77°.  En  pressant  la  masse  refroidie  entre  des  lenilles  de  papier  à  filtre,  il  se  séjiaie 
un  peu  d'aniline,  ce  qui  tendrait  à  prouver  i[ue  la  combinaison  n'est  pas  intégrale. 

La  chaleur  de  dissolution  de  ce  benzoate  dans  le  benzène  est  égale,  vers  i.5",  pnnr 
i™»'  dans  8',  à  —  9'^-'',4- 


i3i8 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


On  en  déduit,  poiii'  la  chaleur  de  fornialion  jo  du  benzoate  d'aniline  solide,  à  jjartir 
de  l'acide  benzoïque  solide  et  de  l'aniline  liquide  : 


Première  série. 

Dissolution  aniline  dans  C'  11'' .  .  . 

IHssolulion  acide  henzciïque  dans 
C«IP 

Mélange  de  {<i)  et  tle  (//)  négli- 
geable  

Calories 

d'où  l'on  tiie 


Cal 

-I  ,09 

3,54 


,.(33 


Deuxième  série. 

Aniline  ^-  acide    benzoïque  .  .  . 
iJissolutidii   du  benzoate  d'ani- 
line dans  OU'' 


Cal 

—  9'4 


Calories v  — 9 ,  4 


.z-  =  9«=i,4o-4'^",63=-t   4'^'",77 


pour  la  formation  du  benzoale  d'aniline  par  union  directe  d'une  molécule  de  cliacun 
des  composants. 

Comme  l'acide  acétique,  l'acide  benzoïque  se  combine  par  union  directe,  parlielle- 
menl  ou  inlégraleinenl,  avec  l'aniline.  La  combinaison  ne  prend  pas  naissance  quand 
on  mélange  les  solutions  benzéniques  d'acide  benzoïque  et  d'aniline. 

Nous  avons  appliqué  la  mrlhode  cryoscopiquc  aux  solutions  benzéniques  des  sels 
obtenus  (acétate  et  lienzoale  d'aniline),  en  opérant  a\ec  l'appareil  de  Haoull  :  nous 
a\ons  calculé  les  poids  moléculaii'es  correspondants.  Voici  les  résultats  : 

l^iiids  moléculaires 


Acétate  d  aniline.  . 
Benzoate  d'aniline. 


ca 

culés 

pour  l'acide 
et  la 

trouvés. 

pour  le  ^el. 

base  séparés 

1  1  I 

1  53 

1 06 , 5 

1 .5 1  - 1 53 

2  J  5 

168, .5 

Les  sels  sont  détruits  par  dissolution  ilans  le  benzène. 

Cundiictibililés  électriques.  —  Ainsi  (|u"il  fallait  s'y  attendre,  les  solutions  benzéniques 
d'acide  acéti(|ue,  d'acide  benzoïque,  d'aniline,  d'acétate  et  de  benzoale  d'aniline  ne 
possèdent  pas  de  conductibilité  électrique  appréciable. 

En  rcsitmè,  les  fonctions  acides  et  basiques  de  l'acide  acétique  ou  de  l'acide 
beiizoï(|ue  et  de  l'aniline  ne  réagissent  pas  l'une  sur  l'autre  en  solution  ben- 
zéirKjue  :  il  ne  se  forme  pas  de  sel,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  dans  l'eau 
ou  par  le  contact  des  substances  sèches. 

Les  sels  l'ormés  au  préalable  sont  détruits  par  dissolution  dans  le  benzène. 


SÉANCE    DU    2  2    JUIN    1908.  l-'3l9 


CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Sitr  iiiic.  nouvelle  méthode  de  séparalion  de  la 
silice  et  de  l'anhydride  tungstique.  Note  de  M.  Ed.  Dekacqz,  présentée 
par  M.  Ilallcr. 

L'étude  que  nous  poursuivons  des  combinaisons  du  silicium  et  du 
tungstène  nous  a  obligé  à  elléctuerde  nomlireuses  séparations  de  ces  deux 
éléments;  dans  une  Note  précédente  (' ),  nous  avons  indiqué  que  nous 
employions  concurremment  deux  méthodes  afin  d'atténuer  les  inconvé- 
nients de  chacune  d'elles. 

La  méthode  au  bisulfate  de  potassium  employée  par  Marignac  ('^)  donne  un  poids 
de  silice  qui  est  toujours  trop  élevé,  soit  qu'il  re^le  de  petites  quantités  d'anhydride 
tungslique,  soit  qu'elle  forme  avec  le  sulfate  de  potassium  une  combinaison  extrê- 
mement difficile  à  décomposer  (^). 

La  deuxième  métijode  que  nous  avons  appliquée  est  celle  étudiée  par  Friedheim, 
H.  tlenderson  et  Pinagel  (*);  elle  consiste  à  traiter  au  rouge  le  mélange  silice  et 
anhydride  tungstique  par  un  courant  de  gaz  chlorliydrique  sec,  par  analogie  de  ce  qui 
avait  été  fait  pour  la  silice  et  l'anhydride  raolybdique;  mais,  si  l'anhydride  molyb- 
dique  donne  avec  le  gaz,  chlorhydrique  une  combinaison  qui  se  volatilise  facilement  (*), 
il  n'en  est  pas  de  même  de  l'anhydride  tungstique,  de  sorte  qu'il  faut  atteindre  une 
température  voisine  de  celle  de  décomposition  de  ce  gaz  pour  arriver  à  entraîner, 
sous  forme  d'un  dépôt  jaune,  qui  se  place  à  peu  de  distance  de  la  nacelle,  l'anhy- 
dride tungstique  du  mélange;  pour  que  la  séparation  s'effectue,  il  est  donc  nécessaire 
de  cluiufrer  longtemps  et  quelquefois  à  une  température  qui  exige  l'emploi  d'un  tube 
en  porcelaine. 

Tout  récemment  M.  Bourion  (^)  a  indiqué  un  procédé  de  séparation  de  la  silice  et 
de  l'anhydride  tungsticjue  basé  sur  l'action  qu'everce  sur  ces  corps  un  mélange  de 
chlore  et  de  chlorure  de  soufre  (  "  )  qui,  dans  les  conditions  indiquées,  donne  naissance 
aux  deux  oxychlorure^  Tu  CCI*  et  TuO-Cl-  en  même  temps  qu'à  des  composés  du 
soufre. 


(')  Ed.  Defacqz,  Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  1907,  p.  848. 
(^)  Marignac,  Ah.  Cli.  P/iys..  4°  série,  t.  III,  1864,  p.  9. 
(')   H.  RosK,  Analyse  t/iia/tl..  édit.  franc.,  i!S(J2,  p.  872. 

(*)   Friedhkim,  il  Henueuso.n,  Hinauel,  Zeils.  f.  anorg.  Cheni.,  t.  XLV,  1900,  p.  89(3. 
{')  Debrav,  Comptes  rendus,  t.  XL\1,  i858,  p.  iioi.  —  Fécuard,  Comptes  rendus, 
t.  CXIV,  1892,  p.  173. 

(«)  Bourion,  Comptes  rendus,  t.  GXLVl,  1908,  p.  1102. 

(■  )  Matignon  et  Bourion,  Comptes  rendus,  t.  CXXXVlll,  1904,  p.  63i  et  760. 


l320  ACADÉMIE    01' S    SCIENCES. 

Depuis  quelque  temps  déjà  nous  avons  employé  avec  succès  une  nou- 
velle niélliode  (pie  nous  allons  exposer.  Klle  esl  basée  sur  ce  que  la  silice, 
entre  Goo"  et  ()()(>",  n'est  pas  réduite  par  l'hydrogène  el  ne  donne  à  cette  tem- 
pérature aucune  combinaison  avec  le  clilore,  tandis  que,  dans  les  mêmes 
conditions,  Fliydrogène  ramène  l'anhydride  tungslique  à  l'étatd'oxydes  in- 
férieurs el  même  de  métal  ;  dans  ces  conditions  il  est  alors  facilement  trans- 
formé par  le  chlore  en  hexachlorure  ou  en  oxychlorures  dans  le  cas  d'oxyde 
inférieur. 

(  )n  place  le  mélange  silice  el  anhydride  lungstique  dans  une  nacelle  qu'on 
ehaulTeau  rouge  dans  un  courant  d'hydrogène  ;  (piand  la  réduction  esl  lo- 
lale,  celle  nacelle  esl  iulroduile  dans  un  luhe  en  verre  recourbé  et  disposé  de 
manière  à  condenser  les  produits  volatils  de  la  réaction;  on  la  chauH'e  au 
rouge  dans  un  courant  de  chlore  parfailemenl  sec;  il  se  forme,  (pnmd  l'ap- 
pareil esl  conqjlèlement  purgé  d'air  el  si  la  réduction  de  Tanhydride  tungs- 
lique a  été  complète,  un  mélange  d'hexachlorureetd'oxylétrachlorure  faci- 
lement reconnaissable  à  ses  aiguilles  d'un  beau  rouge  rubis;  si  toutes  ces 
conditions  ne  sont  pas  remplies,  c'est  un  mélange  d'oxychlorure  rouge  et 
d'oxychlorure  jaune  qui  se  dépose.  Les  récipients  qui  contiennent  les  pro- 
duits volatils,  chlorures  et  oxychlorures  seulement,  sont  traités  par  l'eau 
ammoniacale,  et  dans  les  eaux  de  lavages  toutes  réunies  on  dose  le  tungstène 
par  l'un  'des  procédés  connus. 

La  nacelle  contient  la  silice;  on  la  pèse,  après  en  avoir  chassé  le  clilore  en  la  cliaiif- 
fant  à  l'air  ou  niieuv  Hans  fliydrogène. 

Pour  s'assurer  île  l;i  piirelé  de  la  silice,  il  f.iul  que,  dans  celle  ilerniére  opération,  le 
produit  el  la  nacelle  restent  absolument  lilancs  ;  il  faut,  en  outre,  que  cette  silice, 
traitée  par  le  bisulfate  de  potassium  fondu,  ne  donne  aucune  des  réactions  colorées, 
très  sensibles  et  caractéristiques  des  combinaisons  lungstiques  (  '  ).  Les  essais  efleclués 
sur  des  mélanges  en  toutes  proportions  de  silice  et  d'anindride  tungslique  m'ont  tou- 
jours donné  d'excellents  résultais. 

En  résumé,  en  faisant  agir,  à  la  température  du  rouge,  alternativement 
l'hydrogène  et  le  chlore,  on  peut  facilement  séparer  la  silice  de  l'anhydride 
lungsliipK!  ;  de  plus,  cette  mélhodo  est  susceptible  de  généralisation;  elle 
peut  s  a[)pliqucr  elia(pie  l'ois  (pie  dans  un  imUaiigc  de  deux  composés  oxy- 
génés l'un  de  ces  composés  esl  réducliiile  par  l'hydrogène  et  que  l'élément 
qui  en  résulte  est  capable  de  fournir  avec  le  chlore  un  chlorure  volatil. 


(')   Ko.  L)KFAcyz,  Comptes  rendus,  t.  CXXIll,  1896,  p.  ooS. 


SÉANCE   DU    2  2    JUIN    1908.  l32I 

CHIMIE  AFPLIQIÉE.  —  Sur  un  nouveau  principe  d'au/orfiaticité  dans 
ici  car/nira/inn.  Note  de  M.  A.  Lauret,  présentée  par  M.  E.-H. 
Amagat. 

Le  carburateur  à  pulvérisation,  composé  sous  sa  forme  la  plus  simple  d'un 
gicleur  dans  une  canalisation  d'aspiration  d'air,  ne  donne  pas  aux  différentes 
dépressions,  et  par  suite  aux  différents  régimes  du  moteur,  un  mélange  d'air 
et  d'essence  de  composition  constante.  Cela  tient  à  ce  que  l'air  et  l'essence, 
aspirés  chacun  dans  sa  canalisation  respective  par  la  dépression,  ne  s'écou- 
lent pas  suivant  la  même  loi  quand  cette  dépression  varie. 

Tandis  que  le  débit  G^  de  l'air  aspiré  est  représenté  en  fonction  de  la 
dépression  h  par  la  formule 

(1)  c,Gl=^h, 

c.,  étant  une  constante,   le  débit  d'essence  d'un  gicleur  ou  conduit  étroit 
percé  en  paroi  relativement  mince  peut  se  représenter  par  la  formule 

(2)  f,G|-!  =  CaGi,^ /(, 

c,  et  Co  étant  également  des  constantes. 

Cette  formule  découle  de  nombreuses  expériences  faites  par  M.  Humniel 
avec  de  l'eau  et  par  nous-même  avec  de  l'alcool  et  de  l'essence. 

Le  Tableau  suivant  montre  la  concordance  delà  formule  (2)  et  de  l'expé- 
rience.  Les  résultats   se  rapportent  à   un  gicleur  de  carburateur  Zénith 

diamètre —  millimètre  ). 

100  / 

Les  hauteurs  de  charge  sont  comptées  à  partir  de  la  plus  petite  charge  qui 
détermine  un  écoulement  d'essence. 


/aleurs  i 

le  G  11. 

20 

,â 

3.5 

,3 

45 

53 

,8 

62 

68 

,3 

7& 

,2 

82 

q" 

cm» 

t 

1 

[iiin. 

Y: 

ileui's 

de  h 

-^, 

1 1 

inesiiiùcs 

calculées. 

3 

3,o5 

0 

4,9 

10 

10,4 

1  j 

i5,3 

20 

20, 1 

20 

25,4 

3o 

29,8 

3:5 

34,6 

4o 

40 

/;  =  crti.  d'essence. 


'322 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


Ceci  posé,  traçons  (fig.  i)  la  courbe  (I)  des  débits  d'essence  en  fonction  des 
dépressions  el  celle  (II)  des  débits  d'air.  Nous  obtenons  pour  la  courbe  des 

rapports  — ^ — -  une  branche  hyperbolique  de  courbe  qui  a  pour  asymptotes 

la  droite  parallèle  à  Taxe  des  x  représentant  le  rapport  — ^2^!__  _  const.  et 

'^  '  ^  essence 

la  verticale  h  =  h^^h^  étant  la  dépression  sous  laquelle  commence  à  s'écouler 

l'essence. 

Fis.   I. 


Pour  rétablir  la  proportion  constante  d'air  et  d'essence  le  moyen  innové  par  M.  Krebs 
et  généralement  employé  jusqu'à  ce  jour  consiste  à  introduire  des  quantités  d'air  addi- 
tionnelles proportionnelles  aux  ordonnées  de  la  courbe  (IV),  c'est-à-dire  aux  diffé- 
rences de  celles  des  courbes  d'air  et  d'essence,  réduites  à  la  même  échelle  pour  //  :=  lu 
(dépression  mininia  qu'on  se  propose  d'utiliser). 

Un  deuxième  procédé  inventé  par  M.  Baverey  et  appliqué  dans  le  carburateur  Zénith 
consiste  à  adjoindre  au  premier  ;;icleur  qui  débile  trop  peu  d'essence  aux  laibles  allures 
el  trop  aux  grandes,  uncleuxiénie  i;lcleur  qui  débile  peu  d'essence  aux  grandes  vitesses 
et  davantage  aux  petites.  Si  l'on  remarque  (|u'iin  jet  d'essence  débité  à  l'air  libre  par 
un  orifice  sous  charge  constante  a  un  débil  invariable  et  donne  par  tour  du  moteur  des 
(|iianlilés  d'essence  inversenieiil  jii  opoitionnelles  au  nombre  de  tours,  et  i)ar  suite  jdus 
laibles  aux  grandes  vitesses  qu'aux  petites,  on  peut  affirmer  que  l'adjonction  d'un  tel 
jet  à  un  jet  ordinaire  corrigera  les  variations  du  mélange. 

La  compensation  peut  être  complète.  —  Soient  h^  la  dépression  sous  la- 
(pielle  coMiineiice  à  jaillir  l'essence,  K  la  valeur  (pii  doit  être  constante  du 


rapport 


air 


r,,  le  débit  total  d'essence,  (îj,  celui  du  jet  compensateur; 


SÉANCU:    DU    -Il    JUIN'     I  ()o8 


ij-ii 


(3) 

(4) 

(5) 


t'i  Gil  -I-  CjGu  ^^  /i  —  /il, 
Tii  —  G||-t-  Gi,, 

r„=-KG,. 


De  ces  équations,  jointes  à  l'ôcjnation  (i),  on  lire 


(6) 


Tè  (  c,—  ^j+  r„(co-  2c-,(;„)  +  c.Gb--  c.G„H-  /('  =  o. 


Pour  que  cette  identité  (G)  soit  vérifiée  quel  que  soit  l\„  il  faut  et  il  sullil 
(jue 


c. 


^=■2  G,, 
c, 


((3) 

(y)  c,G„=;2/^. 

Ces  équations,  qui  expriment  que  la  courbe  résultante  des  débits  d'es- 


sence est  comme  celie^des^débilsj  d'air^une  parabole  rapportée  à  son  a\e  et 
sa  tangente  au  sommet,  sont  faciles  à  satisfaire  dans  la  pratique. 

néalisalion  {fig.  2).   —  A  un  jet  ordinaire   puisant   directement  son 
essence  dans  le  vase  à  niveau  constant  F  est  adjoint  le  jet  compensateur  H, 

174 


c.  R.,   1908,  I"  Semestre.  (T.   C\LVI,  N»  25.) 


l32/i  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

qui  ])iiise  son  essence  dans  une  pipe  .1  ouverte  à  l'air  libre.  Un  gicleur 
calibré  I  débile  dans  cette  pipe  de  l'essence  sous  une  charge  constante. 

Les  paramètres  dont  on  dispose  sont  c,,  c.,  Ci,,  et  A,;  c,  el  c,  sont  des 
fondions  des  dimensions  des  gicleurs;  si  l'on  se  donne  la  longueur  des 
gicleurs,  il  reste  trois  paramètres  qui  doivent  satisfaire  aux  trois  équa- 
tions (a),  (^),  (y).  On  peut  aisément  les  calculer,  mais  il  est  pratiquement 
plus  simple  de  les  déterminer  par  une  suite  d'essais  sur  un  moteur  au  banc. 

lin  plus  de  son  autornaticité  rigoureuse  qui  assure  des  reprises  parfaites, 
le  carburateur  à  double  jet  d'essence  a  l'avantage  de  ne  posséder  aucune 
pièce  en  mouvement  et  d'être,  par  suite,  strictement  indéréglable. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Constilutlon  de  quehiues  dérivés  du  diphénylmè- 
tliane  et  prépnrntinn  de  quelfjaes  coniposés  orthodiaminés  de  Ici  même 
série.   Note  de   iVl.   H.   Duval,  présentée  par  M.   llaller. 

Avatit  de  poursuivre  tues  recherches  sUr  les  bisazoïques,  je  *  ais  démon- 
trer la  constitution  du  monoacétyldiphénylméthane  et  celle  de  l'acide  dini- 
trodiphénylméthancdicarbonique  décrits  précédemment,  ainsi  cpie  la  for- 
mule du  dinitrodiacétyldiphénylméthane  dont  il  sera  (juestion  plus  loin. 

La  constitution  du  premier  de  ces  composés  s'établit  aisément  ;  en  efîet, 
oxydé  par  l'acide  chromique  en  solution  acétique,  il  fournit  l'acide  ben- 
zo|)hénone-/>carbonique  fondant  à  i<)4°- 

l'our  démontrer  la  formule  de  l'acide  diuilrodiphénylmélhanedicarbo- 
niipic,  on  part  du  <j-«-tlinilro-/?-yD-diaminodiphénylméthane  (ju'on  diazote 
el  qu'on  traite  [)ar  le  cyanure  cuivreux;  on  obtient  le  p-p-AunliWe  corres- 
pondant (jui  par  saponification  fburnit  l'acide  o-o-dinitrodiphénylméthane- 
/>/;-dicarboni(pie,  identique  au  produit  direct  de  nilration  de  l'acide  diphé- 
nylmélhane-/>-/'-dicarbonique. 

D'autre  pari,  l'oxydation  du  o-o-dinitrodiphénylmélhane-/?-/^-dicarbo- 
nale  d'éthyle  par  l'acide  chromi(]ue  en  solution  acétique  permet  d'isoler  du 
o-f>-(liiiili()bcrizophénoneY'-/>dicarbonate  (^élll^le  fondant  à  iSi".  Or,  si 
l'on  oxyde  le  dinitro-/?-/J-diacétyldiphénylniélhane  par  un  excès  d'hypobro- 
milc,  puisque  l'on  éihériiie  l'acide  obtenu  au  moveii  de  l'alcool  el  de  l'acide 
chloi'hydrique,  on  olitient  identi(iuemenl  le  même  composé,  l'^nfin,  si  on 
laisse  agir  pendant  if\  heures  l'acide  nitrique  sur  le  ^-/)-diacélyldiphénvl- 
méthane  en  solution  dans  l'acide  sulfuricjue,  on  peut  isoler  de  l'acide  o-o-di- 
rtitrodiphénylniéthane-yo-ya-dicarboillque. 


SÉANCE    DU    22    JUIN    1908.  1 325 

Je  vais  indiquer  maintenant  la  préparation  de  quelques  dérivés  orthodia- 
minés  qui  me  serviront  dans  mes  recherclu's  sur  les  bisazoïques. 

o-o-dinllro-p-p-diacélyldiphénylméthane.  —  Pour  obtenir  ce  composé,  on  nitre 
le  diacélyldiphénvlmélhane  vers  — 10"  par  l'acide  nitrique  réel  et  incolore,  en  présence 
d'acide  siilfuriqae;  on  précipite  ensuite  sur  la  i;lace,  essore,  lave  et  fait  cristalliser 
dans  l'alcool. 

Aiguilles  blanc  jaunâtre,  peu  solubles  dans  le  benzène,  l'acide  acélifjue,  l'alcool,  in- 
solubles dans  la  ll;;roïne  et  fondant  à  iSi". 

(4)    CH'-CO/^'  '    ~^  \CO-CIP    (4')' 

Son  oxime  fond  à  224°. 

o-o-diamino-p-p-diacétyldiplténrlméthane.  —  On  réduit  par  le  clilorure  stan- 
neux  le  dérivé  nitré  correspondant,  on  précipite  ensuite  l'aminé  par  un  grand  excès 
de  potasse,  puis  on  essqre,  l^ye  et  fait  cristqUiser  le  produit  flans  l'alcoo]. 

Aiguilles  jaunes,  solubles  dans  l'alcool  et  l'acétone,  peu  solubles  dans  l'élher  et  le 
benzène;  elles  fondent  à  166°. 

0-0-dinilrodiphénylméLlianc-p-p-diiiitrile.  --  Oa  diazote  le  ô-o-dinitro-/>-/J-di- 
arainodiphénylméthane  en  solution  chlorhydrique,  puis  on  fait  tomber  le  diazoïque 
en  mince  filet  et  en  agitant  dans  la  solution  chaude  de  cyanure  cuivreux,  et  on  laisse 
refroidir.  On  essore  ensuite,  lave  le  produit  à  i'acirfe  chlorliyflrique  et  à  l'eau;  on  le 
sèohe  à  l'étuve,  on  l'extrait  au  bén?ène  que  l'on  chasse  ensuite  au  hain-raarie,  et  l'oR 
traite  le  résidu  par  l'éllier,  qui  élimine  |es  produits  huileux;  finalement  on  essore, 
lave  à  l'éther  et  fait  cristalliser  dans  l'alcool  ou  dans  l'acide  acétique  dilué  après  trai- 
tement au  noir  animal. 

Cristaux  jaune  vif,  solubles  dans  l'acétone,  le  benzène,  le  chloroforme,  l'acide  acé-  • 
tique,  peu  solubles  dans  l'alcool  et  fondant  à  19  >°. 

(•)      N0'\  ,  (■M|:./NO'-       (,') 

0-0-diaminadiphénylméthane-p-p-dinilrilc.  —  On  réduit  le  dinitrotjiphénylmé- 
ihane-dinitrile  par  le  chlorure  stanneux,  puis  on  étend  d'eau,  filtre,  ajoute  un  excès 
de  potasse,  essore  et  fait  cristalliser  dans  l'alcool. 

Cristaux  jaune  clair,  solubles  dans  l'alcool,  insolubles  dans  l'éther,  le  benzène,  le 
chloroforme,  et  fondant  à  236°. 

o-o-dinilro-p-p-diacétyldiaininodiphénylmcthane.   —  On    l'obtient  en   acétylaut 

le  dinjtroçliaminodipdénylniélhane  par  l'anhydride  acétique. 

Cristaux  jaunes,  solubles  dans  )'alcool,  l'acide  acétique,  insolubles  dqns  Ip  benzène, 
l'éther,  le  chloroforme,  et  fondant  à  229°. 

(»)  N0^\c«H3-CIP-CMp/^^*'  (''^ 

(4)     CII'-CO-NII/^  "  '\NH-C0-CH»     (4') 

p-p-diacélyl-o-o-p-p-télraminodiphénylmétliiine.  —  Four  l'obtenir,    on  réduit  le 


l'iaH  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

(lliilli(>(liarel\iili,iMiiiio(ll|ilierivlméllinn(;  |i,'ir  le  cliloiure  slïmiiini\;  un  élriid  d'eau, 
(illre,  précliiile  iMi^iiUe  le  ilénvé  aiiilii'  |)  n-  mi  .jacù-,  de  |iol.i-,se,  |iiii^  on  essore,  lave 
el  fail  crislalli^ei-  le  pi-oiliiil  dans  l'rau  npir,  1 1  ,ii  leiin.MU  an  noir  animal. 

Ai-iiilles  hianclies.   solnbles  dans   l'alcnol    el   la    pviidlne,   peu  soinbles  dans   l'eau, 
insoluliles  dans  l'éllier,  le  benzène,  le  iddiMofornie,  et  l'ondanl  à  a44°- 


CHIMIE  0RGANI(,)UE.  —  Sur  les  céloncs-alcools-^^,  o-x-dialcoylées.  Transposition 
par  déshydratation.  Note  de  MM.  E.-E.  Bi.aise  et  I.  IIerman,  pré- 
sentée par  M.  A.  Haller. 

Ainsi  que  nous  Tavons  montré,  la  cétone 

CH^OH  ~  C(CH3)-- CO  -  C^H^ 

se  transpose  sous  rinfluence  des  alcalis  et  donne  naissance  à  une  cétone  non 
saturée,  la  métliovinylisopropylcétone 

[:]{^_^G-CO-CH(Cir')^ 

(  lelle  transposition  peut  s'expliquer  de  deux  manières  :  ou  bien  on  admet  la 
migration  du  groupement  fonctionnel  alcoolique  suivie  d'une  déshydrata- 
tion, ou  bien  il  faut  supposer  une  déshydratation  primitive  suivie  de  la 
migration  d'un  mélhyle  : 

CHM)H  -  C(t;H')^-  CO  -  CH^-  CH»->  (CH^rCH  -  GO  -  CH^^^^u^^ij 


CtPOIl  -  C(Cll'r--  CO  -  CH^  — GH»-v^CH  -  (^  —  CO  -  CH^—  GH' 


CH^ 


CIJ^ 
CIF 
->  CH^  ==  c  -  CO  —  GH^J^y,. 

Il  est  logique  d'admettre  cpie,  dans  cette  seconde  hypothèse,  l'action  des 
agents  de  déshydratation  sur  l'oxypivalyléthylcétone  devrait  conduire, 
comme  celle  des  alcalis,  à  la  méthovinylisopropylcélone.  Afin  d'élucider  ce 
point,  nous  avons  traité  l'oxypivalyléthylcétone  par  l'anhydride  phospho- 
rique.  Dans  ces  conditions,  on  obtient  bien  une  cétone  non  saturée,  mais 
cette  cétone   est  absolument  difîérente  de  la   iiiélliovinylisopropylcétone. 


SÉANCE   DU   22   JUIN    igo8.  l327 

Elle  bout,  en  effet,  à  ")2"  sous  i5"""  et  donne  ime/>-nitropliénylliydrazone  et 
une  seniicarbazone  qui  fondent,  la  première  à  i34°,  et  la  seconde  à  iGi"-i62°. 
Cette  cétone  non  saturée  renfermant  le  même  nombre  d'atomes  de  carbone 
que  la  cétone-alcool  primitive,  il  en  résulte  qu'elle  ne  peut  prendre  nais- 
sance, elle  aussi,  que  par  suite  d'une  transposition,  mais  cette  transposition 
doit  être  différente  de  celle  qui  conduit  à  la  métliovinylisopropylcétone.  En 
examinant  les  diverses  hypothèses  possibles,  on  est  conduit  à  penser  que  la 
cétone  non  saturée  obtenue  par  déshydratation  ne  peut  répondre  qu'à  l'une 
des  constitutions  suivantes  : 


CH3/^-^"- -■■■  ~ 

-  cnp 

CH'  —  CH  =  C— GO- 

-cm' 

GH' 

Or  la  première  de  ces  cétones  a  été  obtenue  antérieurement  par  M.  Maire 
et  l'un  de  nous,  et  ses  propriétés,  ainsi  que  celles  de  ses  dérivés,  la  diffé- 
rencient nettement  de  la  cétone  de  déshydratation.  (Jelle-ci  devait  donc, 
selon  toute  vraisemblance,  constituer  la  tiglyléthylcétone. 

Nous  avons  réussi  à  préparer  la  tiglyléthylcétone  synthétiquement  en 
suivant  la  méthode  que  nous  avons  déjà  indiquée  et  par  la  série  des  réac- 
tions suivantes  : 

CH'—  GHOH  —  CH(GH')  —  GO^H 
->CH^-  CH(0  -  GO  -  GIP)  -  GM(GIP)  -  GOGl  +  I  —  Zn  -  CHi' 
^GH'  — GH(0  —  GO  -  CH')  -  GH(CH^)  — GO  -  OH' 
-►  GH'— CHOH  —  GH(CIl')  —  GO  —  CMP 
^-GH'— GII  =r  G(GH')  -  GO  —  G^H^ 

Nous  ajouterons  d'ailleurs  que  cette  cétone  peut  être  obtenue  directement 
dans  des  conditions  satisfaisantes  par  action  du  chlorure  de  tiglyle  sur 
l'iodure  de  zinc  étliyle.  Le  produit  synthétique  s'est  montré  de  tous  points 
identique  à  celui  qui  résulte  de  la  déshydratation  de  l'oxypivalylélhyl- 
cétone.  La  transposition  qui  se  produit  dans  la  déshydratation  est  donc  la 
sui\anle  : 

GIPOII  -CiCH^y-  -  GO  -  G=H=  ->^Gn  —  G(GH')  —  GO  —  OW 

/  I 

GH» 

-^  GtP-  GH  =  G  (GIF)  -  GO  ^  Cn\% 
et,  [lar  suile,  elle  esl  parallèle  à  celle   ({iic  l'un  de  nous,  en  collaboration 


rcJaS  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

avec  M.  Courlot,  a  observée  dans  la  déshydratation  de  Tacide  oxypivalique 
et  qui  donne  de  l'acide  tij^lique. 

De  ces  faits  il  résulte  que  la  formation  de  la  méthovinylisopropylcétone 
par  action  des  alcalis  sur  roxypivalylcthvlcétone  ne  peut  être  expliquée  par 
une  transposition  consécutive  à  une  déshydratation,  mais  que,  au  contraire, 
la  transposition  est  primitive  et  suivie  dune  déshydratation.  C'est  un 
exemple  de  migration  du  groupement  fonctionnel  alcool  primaire,  migra- 
tion analogue  à  celle  du  carhoxyle,  mise  en  évidence  par  M.  Courtol  et  l'un 
de  nous,  mais  qui,  cependant,  repose  sur  un  mécanisme  dilTérent. 


CHIMIE  BlOI>OGIQUE.  —  Étude  de  la  concentration  moléculnire  des  liquides 
de  l'orgri/iisme  à  F  étal  pathologique.  Note  de  M.  Adolphe  Javal,  pré- 
sentée par  ]\I.  Armand  (iautier. 

On  sait  que  les  liquides  normaux  ou  pathologiques  de  l'organisme 
humain  (sérum  sanguin,  |i([uide  céphalo-rachidien,  liquide  d'u'dème,  liquide 
pleural,  liquide  d'ascite)  ont,  en  général,  une  concentration  moléculaire 
telle  i|ui'  leur  point  cryoscopique  A  s'écarte  ti'ès  peu  de  —  o'',56.  C'est  à  ce 
degré  de  concentration  que  s'établit  Fisotonie  normale. 

Dans  certaines  maladies,  et  surtout  dans  les  périodes  aiguiis  de  l'insuf- 
fisance cardio-rénale,  les  humeurs  peuvent  présenter  des  anomalies  de  con- 
centration. L'hypoconcentration  est  relativement  rare  et  en  général  peu 
accentuée;  l'hyperconcentration  est  au  contraire  assez  fréquente  et  peut 
présenter  de  bien  plus  grands  écarts  par  rapport  au  chiffre  normal.  Sur 
i5o  analyses  de  différents  liquides  prélevés  chez  les  malades,  nous  avons 
observé  1 1  fois  seulement  de  l'hypotonicité  avec  un  maximupi  d'écart 
de  o",o.j,  et  ()">  fois  de  l'hypertonicité  avec  un  maximum  d'écai't  de  o°,24. 

Loisqiriin  liquiile  lie  récononiie  devient  iivpei  tnnicjue,  (m  constate,  en  général,  dans 
tous  les  liquides  noiiuaux  et  dans  les  lianssudals  palliolo};iques  s'il  en  existe,  une 
livpeilonicilé  sinon  identique,  du  moins  de  même  sens.  Il  peut  donc  y  avoir  isotonie 
entre  les  liquides,  quel  que  soit  leur  taux  de  concentration  ;  mais  cette  isotonie,  en 
livpertonicité  générale,  est  moins  parfaite  que  l'isolonie  qu'on  est  habitué  à  rencontrer 
en  tonicité  normale. 

On  peut  voir  entre  dilTérents  liquides  hyperloniques,  prélevés  au  même  instant  chez 
le  même  malade,  des  écarts  de  plusieurs  centièmes  de  degré,  sans  qu'il  soit  possible 
de  prévoir,  ni  d'après  la  nature  des  liquides  examinés,  ni  daprès  l'évolution  de  la 
maladie,  les  diflérences  que  révélera  la  recherche  du  point  crvoscopique  des  humeurs. 


SÉANCE    DU    22    JUIN    Ï908.  ï3^9 

D'après  les  réclierches  exposées  ici  par  M.  VVinter  ('),  le  chlorure  de  sodium  serait 
chargé  de  mainlenir  l'isolonie  entre  les  liquides  tioimaux  de  l'organisme.  Ce  rôle  nous 
a  paru  très  limité  lorsque  l'isotonie  s'établit  à  un  taux  anormal.  Lorsque  nous  avons 
constaté  une  augmentation  de  la  concentration  moléculaire,  nous  n'avons  pas  trouvé, 
en  général,  un  afilux  de  chlorure  de  sodium  correspondante  celte  hyperconcentration. 

Le  fait  est  délicat  à  véfiller,  précisément  en  raison  de  ce  que,  pour  Torga- 
nisme  sain,  la  chloruration  normale  des  liquides  ne  s'exprime  pas  par  un 
chiffre  aussi  constant  que  le  A  normal  de  ces  mêmes  liquides.  On  trouve 
d'un  sujet  à  l'autre  et  d'un  moment  à  l'autre  des  variations  de  chloruration 
signalées  par  tous  les  auteurs,  notamment  par  Giibler,  Straus,  Frerichs, 
Jacobson. 

Les  liquides  pathologiques  que  nous  avons  analysés  nous  ont  donné  les 
teneurs  suivantes  en  NaGl  par  litre  : 

CliitlVes 
Mombre       Maxinuini        Minimtirti         les  plus  frëqUehts 
Liquides  examines.  d'analyses,    (par  litre).       (par  litre).  (t)ar  litre). 

B  S 

KyslB  dé  l'ovaire. 2  8,/)8  8,2!  ^       » 

Liquide  céphalo-rachidien .  10  7'^7  6,66  7         à  7,33 

Liquide  d'œdème i3  6, go  5,85  6, 26  à  6,5o 

Liquide  pleural 42  6,72  5,o3  6         à  6,60 

Liquide  d'ascile i5  6,67  5,56  6         à  6,5o 

Séium  sanguin 49  6,79  4.68  5          à  6 

Dans  nos  analyses,  ce  ne  sont  pas  les  liquides  les  plus  hypertouiques  qui 
se  sont  montrés  les  plus  riches  en  NaCl.  Pour  en  donner  des  exemples 
typiques,  nous  ne  rapporterons  que  des  cas  où  riiyperlonicité  était  consi- 
dérable. 

NaCl 
Liquide  examiné.  Diagnustic.  par  litre.  A. 

e  11 

Séruin  sanguin ....  ; Cardio-brigiiticiiie.  4>9i  — 0,72 

»               Id.  5,09  —0,76 

B              Myocardite.  5,i5  — 0,76 

»              Urémie.  5, 61  — o,745 

Il              1(1.  5,85  — 0,71 

Liquide  pleural Insuffisance  niitrale.  6,38  — 0,69 

).                .;.... Uiéliiie.  6,43  —0,74 

Sérum  sanguin Pneumonie.  *'i79  — o>7' 

OEdètne Urémie.  6,90  — 1)>77 

Liiiuide  céphalo-racliidieii .  l'ièvre  typhoïde.  7,i4  — 0.72 

(')  Comptes  rendus,  1895,  1'  >emeslre,  p.  696;  1896,  2"  semestre,  p.  1298;  1897, 
1"'  semestre,  p.  777. 


,33o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

On  voit  donc  1res  souvt-nt  une  ^^randc  hypcrlonicitc'  des  liquides  coïn- 
cider avec  une  chloruration  à  peu  près  normale.  D'après  hi  Ici  de  Blagden 
et  la  théorie  d'Arrliénius,  i^  de  NaCI  supplémentaire  par  litre  abaisserait 
le  A  de  o°,oG.  En  tous  cas,  nous  ne  trouvons  jamais  dans  ces  liquides  un 
excès  de  NaCl  capable  d'expliquer  l'abaissement  du  A  observé. 

Ces  mêmes  liquides  hypertoniques  sont  souvent  très  riches  en  matières 
azotées.  Nous  n'avons  pas  trouvé  non  plus,  dans  nos  nombreuses  expé- 
riences, une  proportion  exacte  entre  la  rétention  azotée  et  l'hyperconcen- 
tration  totale,  mais  il  y  a  souvent  parallélisme  des  deux  phénomènes.  Nous 
en  avons  déjà  donné  ailleurs  des  exem[)les  avec  M.  Widal  ('). 

On  peut  cependant  observer  des  cas  où  l'excès  de  concentration  molé- 
culaire correspond  à  peu  près  exactement  à  l'abaissement  du  A  que  donne- 
rait, par  le  calcul,  l'excès  d'urée  trouvé  à  l'analyse.  Ce  sont  pour  ainsi  dire 
des  cas  d'urémie  pure. 

En  général,  la  rétention  azotée  ne  sufiil  pas  à  rendre  compte  de  l'hyper- 
concentration  moléculaire  totale;  mais  le  plus  souvent  elle  peut  l'expliquer 
en  partie,  alors  que  NaCl  au  contraire  ne  paraît  ordinairement  jouer 
aucun  rôle  dans  les  anomalies  de  la  tonicité. 


MINÉRALOGIE.  —  Sur  un  caractère  chimit/ue  différentiel  des  urtlwses 
et  des  microclines.  Note  de  M.  I»h.  Iîakbikr,  présentée  par 
M.  A.  Lacroix. 

Dans  des  recherches  datant  de  i85  ),  Kirchhoff,  Bunsen  et  Jensch  ont 
signalé  la  présence  du  lithium  dans  un  certain  nombre  d'orthoses;  quelques 
années  plus  tard,  en  i8()2,  Erdmann  indiqua  la  présence  du  rubidium  dans 
l'orthose  de  Carlsbad;  ces  observations  intéressantes  attirèrent  mon  atten- 
tion, et  je  me  suis  demandé  si  ces  métaux,  homologues  du  potassium  et  du 
sodium,  accompagnaient  constamment  ceux-ci  dans  les  feldspaths  potas- 
siques. 

Grâce  à  l'extrême  obligeance  de  M.  Gonnard,  qui  a  mis  une  partie  de  sa 
belle  collection  à  ma  disposition,  j'ai  pu  mener  à  bien  cette  recherche  et 
ce  sont  les  résultats  de  ce  travail  qui  font  l'objet  de  cette  Note. 

L'examen  s[)ectroscopique  des   bases  alcalines  contenues  dans  les   feld- 


(')    \\  IDAI.  el  .Iaval,  La  cure  lie  (Icihldrunilioii.  i'iiii^,  lîailliùie,  igolj. 


SÉANCE    DU    22    II  I\    1908.  l33l 

spaths  se  fait  aisément,  à  l'aide  des  chlorures  placés  dans  la  flamme  bleue 
d'un  bec  de  Bunsen;  il  est  donc  nécessaire  d'extraire  ces  bases  à  l'état  de 
chlorures  jiarfaitement  purs. 

Pour  réaliser  cette  séparation,  j'opère  de  la  manière  suivante  : 

Le  felils|)alli,  réduit  en  poudre  impalpable,  esl  placé  dans  une  capsule  en  plaluie  el 
mélangé  avec  le  double  de  son  poids  d'acide  sulfurique  pur  à  5o  pour  100.  On  ajoute 
alors,  par  perlions  successives,  une  solution  concentrée  d'acide  fluorliydrique  pur, 
jusqu'à  dissolution  totale.  Celte  opération  s'efTectue  sans  danger,  sous  une  chapelle 
munie  d'un  bon  tirage;  on  achève  la  dissolution  au  bain-raarie  et  l'on  évapore  à  sec; 
on  calcine  ensuite  très  légèrement  sur  un  bec  liunsen  de  manière  à  enlever  l'acide 
fluorliydrique  qui  pourrait  rester,  ainsi  que  l'excès  d'acide  sulfurique. 

Le  résultat  de  ce  Iraitenient,  traité  par  l'eau  bouillante,  se  dissout  inlégralemenl, 
c'est  le  cas  général;  mais  si  le  feldspiilh  renferme  de  la  baryte,  de  la  slronliane  ou  une 
forte  proportion  de  chaux,  on  obtienl  un  résidu  qu'on  sépare  el  qu'on  examine 
à  part. 

La  dissolution  renferme  toutes  les  bases  à  Télat  de  sulfates;  on  précipite  l'alumine, 
les  oxydes  métalliques  el  la  magnésie  par  un  lait  de  cliauv  pure  ajouté  peu  à  peu 
dans  la  liqueur  chaude,  en  agitant  jusqu'à  réaction  alcaline. 

Après  avoir  maintenu  le  tout  au  bain-marie  pendant  3  à  10  minutes,  on  Idlre  el  on 
lave  soigneusement  le  précipité. 

La  liqueur  iiltrée  el  les  eaux  de  lavages  réunies  sont  évaporées  au  bain-marie  el 
ramenées  à  un  volume  de  Soc^"'' environ  ;  on  y  verse  un  léger  excès  d'une  solution 
concentrée  de  chlorure  de  baryum,  qui  transforme  les  sulfates  en  chlorures,  et  l'on 
élimine  l'excès  de  chlorure  de  baryum,  ainsi  que  les  combinaisons  calciques,  par 
addition  d'un  faillie  excès  de  carbonate  d'ammonium. 

Après  avoir  séparé  par  filtration  le  précipité  de  sulfate  et  de  carbonate  insolubles, 
on  évapore  la  liqueur  à  sec  dans  une  capsule  de  platine  et,  par  calcination,  on  chasse 
les  sels  ammoniacaux,  ce  qui  donne  les  chlorures  alcalins  fondus. 

11  n'y  a  plus  qu'à  les  reprendre  par  l'eau  houillante,  filtrer  la  dis>olulion  pour 
séparer  une  trace  de  matière  insoluble,  et  évaporer  pour  les  obtenir  purs. 

La  tcchnirpie  des  observations  spectrosco|»i(|ucs  appliquées  aux  recherches 
de  Chimie  minérale  a  été  exposée  en  détail  dans  le  Livre  de  M.  Lecoq  de 
BokhandvAn,  Spectres  iumineux  (GaalWu'v-WWars,  1874).  Je  me  suis  con- 
formé aux  indications  contenues  dans  ce  remarquable  Ouvrat^e. 

('^)uand  les  minéraux  soumis  au  traitement  indiqué  ci-dessus  contiennent 
du  lithium,  l'examen  spectroscopique  des  chlorures  met  immédialement 
en  évidence  la  présence  de  cet  élément.  Lu  ce  qui  concerne  le  rubidium, 
les  choses  se  passent  autrement;  quelques  feldspaths  donnent  les  chlorures 
dont  l'examen  spectroscopique  montre  de  siute  la  double  raie  ï\hy  (notation 
de  \L  Lecoq  de  Boisbaudran)  peu  intense,  d'autres  donnent   dans  celte 

C.   R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CXIAI,  N"  i5.)  '7^ 


l332  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

partie  du  micromètre  une  irradiation  rouge,  et  enfin  certains  d'entre  eux 
ne  donnent  rien. 

Dans  ce  cas,  si  Ton  veut  chercher  le  rubidium,  on  procède  comme 
il  suit  : 

Les  chlorures  dissous  dans  l'eau  distillée  sont  additionnés  d'une  solution 
de  chlorure  platinique,  capable  de  précipiter  [  environ  du  chlorure  de  potas- 
sium, et,  après  agitation,  on  laisse  reposer  le  mélange  pendant  12  heures. 

On  jette  le  précipité  sur  un  filtre  sans  pli,  et  on  lave  à  l'eau  distillée 
jusqu'à  ce  que  le  précipité  soit  réduit  aux  l  de  la  quantité  primitive  en- 
viron. 

Tout  le  rubidium,  s'il  y  en  a,  reste  concentré  dans  la  partie  indissoute. 

Le  chloroplatinate  ainsi  obtenu  est  décomposé  par  le  procédé  connu,  et 
les  chlorures  séparés  du  platine  métallique  sont  soumis  à  l'examen  spectro- 
scopique. 

Dans  la  plupart  des  cas,  les  chlorures  donnent  la  double  raie  Kby  et,  plus 
faiblement,  les  deux  raies  violettes  R/^a  et  \\h^,  mais  toujours  la  première, 
à  moins  que  le  rubidium  n'existe  pas  dans  le  minéral  soumis  à  l'examen. 

Il  est  à  peine  nécessaire  de  faire  remarquer  que,  dans  une  pareille  re- 
cherche, il  est  indispensable  d'opérer  sur  des  feldspaths  au^^si  purs  et  aussi 
bien  conservés  que  possible;  on  les  brise  et,  à  l'aide  de  la  loupe,  on  élimine 
soigneusement  toutes  les  impuretés.  J'ai  dû  sacrifier  ainsi  de  très  beaux 
échantillons  minéralogiques. 

Les  méthodes  analytiques  que  je  viens  de  décrire  sommairement,  appli- 
quées à  l'examen  de  vingt-cinq  orthoses  ou  variétés  d'orthoses  bien  carac- 
térisés, et  à  vingt  microclines  également  bien  choisis  et  de  provenances 
très  diverses,  m'ont  conduit  au  résultat  ci-dessous  : 

1.  Les  orthoses  renferment  constamment,  en  petites  quantités,  soit  du 
lithium,  soit  du  rubidium,  et  assez  fréquemment  les  deux  métaux  alcalins 
simultanément. 

2.  Les  microclines  n'en  renferment  pas. 
.l'en  conclus  : 

I.  (^ue  les  orthoses  constituent  une  espèce  indépendante,  caractérisée  par 
sa  i'oiine  moiioclinique  et  la  présence  de  petites  quantités  de  litiiium  et  de 
rubidium  ; 

II.  Que  l'examen  chimicjue  des  orthoses  et  des  microclines,  venant  en 
aide  aux  observations  optiques,  permettra  de  distinguer  ces  deux  espèces 
minéralogiques. 


SÉANCE  DU  22  JUIN  1908.  l333 


ZOOLOGIE.  —  Sur  le  Synalpheion  Giardi,  n.  gén.,  n.  sp..  Entomscien 
parasite  d'une  Synalphée.  Note  de  M.  H.  Coutière,  présentée  par 
M.  Joannes  Chatin. 

Le  parasite  qui  fait  l'objet  de  cette  Note  me  paraît  être  le  premier 
exemple  connu  d'un  Entoniscien  infestant  un  Décapode  Macroure.  L'hôte 
est  un  Eucyphote,  le  Synalpheus  longicarpus  Herrick.  Le  spécimen  parasité 
est  unique,  parmi  2000  au  moins  que  j'ai  pu  examiner.  Il  mesure  iH'"™,  sa 
castration  paraît  complète.  11  a  été  recueilli  par  V Albatros  dans  le  canal  de 
Yucatan  (st.  2362). 

Les  16  espèces  connues  d'Entonisciens  infestent  toutes  des  Crabes  ou 
des  Povcellanes.  Il  est  naturel  de  trouver  des  différences  importantes  entre 
les  parasites  respectifs  de  deux  groupes  aussi  distants  de  Décapodes.  Mais 
il  est  très  remarquable  que  le  nouvel  Entoniscien  puisse  à  peine  être  séparé 
des  Enlonisrus  parasites  des  Porcellanes,  alors  que  les  hôtes  sont  tenus 
pour  infiniment  plus  éloignés  que  les  Porcellanes  et  les  Crabes. 

C'est  ainsi  que  les  points  suivants  sont  communs  aux  Entoniscus  et  au 
Synalpheion  Giardi  : 

Le  parasite  est  tout  entier  situé  du  même  côté  du  tube  digestif.  La  cavité  incuba- 
Irice  est  ouverte  ;  elle  contient  des  pontes  sucessives  à  tous  les  degrés  de  développement, 
y  cor)ipris  un  grand  nombre  de  larves  épicaridiennes.  La  masse  ovarienne  ne  présente 
(jue  fiuelques  prolongements  irrégulîers  peu  importants.  La  portion  abdominale  est 
conique,  effilée;  les  pléopodes  triangulaires,  accolés  au  corps. 

Le  mâle,  relativement  grand  par  rapport  à  son  énorme  femelle  (i^^jô  et  10""" 
environ),  a  ses  six  paires  de  pattes  réduites  à  des  moignons  ovoïdes,  et  sou  telson  est 
indivis. 

Les  larves  épicaridiennes  sont  allongées  (38o!^  sur  i Soi'- environ)  ;  leur  dernière  paire 
de  péréiopodes  n'a  pas  de  baguette  latérale  sétifére  et  l'arlicle  basai  des  pléopodes 
uniramés  poite  une  seule  soie. 

Voici,  par  contre,  les  caractères  permettant  de  séparer  le  nouveau  genre 
Synalpheion  : 

1"  Le  parasite  se  laisse  deviner  aussi  aisément  ([u'un  Bopyrien  :  la  moitié  dorsale 
de  la  carapace  de  l'hôte  est  soulevée  en  une  volinnineuse.  tunieur  qui  contient  tout 
TËntoniscien,  sauf  la  moitié  distale  du  plcon. 

Le  corps  du  parasite  est  courbé  en  une  boucle  presque  complète,  ouverte  en  avant, 
inclinée  à  gauche  et  logée  aussi  à  gauche  du  phui  sagittal  de  l'hôte.  Le  cœur  de  cehu-ci 
a  été  luxé  du  même  côté  jusque  contre  la  paroi  de  la  tumeur  et  compiimé  iatéralemenl. 

2°   Le  céphalogaster  ne  porte  ([u'un  très  faible  sillon  médian.  Une  portion  étroite,  libre 


l334  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

(11?  Iiiiile  iiis('ilii)n,  le  relie  à  l:i  masse  ovarienne.  Les  i)onrielels  anleiiiiaires  sont  1res 
pi'ii  sMillaril-. 

3"  Il  n'y  a  que  quatre  paires  de  lames  incuhatrioes,  au  moins  chez  l'adulle,  et  les 
deux  antérieures  sont  réduites  à  une  seule  lame.  Klles  se  terminent  en  festons  larges 
et  rares  et  s'incurvent  très  irrégulièrement  pom  lapis-er  la  paioi  de  la  tumeur  suivant 
des  plans  partiellement  superposés.  Elles  caclient  le  coi  ps  entier  du  païasite  sauf  le 
pléon.  Celui-ci  n'a  pas  ses  bords  frangés  à  la  ])ase. 

4"  Le  sac  isolant  le  Synalphcion  des  viscères  de  son  liôle  devient  autour  du  jiléon 
un  tube  très  rétréci,  débouchant  dans  la  chambre  branchiale  de  façon  très  curieuse. 
Il  suit  verticalement  la  paroi  droite  du  corps,  aborde  la  paroi  e'i  travers  bi  base  d'in- 
sertion de  la  troisième  pieurobranchie  en  évitant  le  liile  des  vaisseaux,  descend  dans 
la  branchie  même  et  va  s'ouvrir  à  sa  face  inférieure  plane  par  un  orifice  ovale  très 
oblique.  C'est  probablement  la  place  la  plus  aisément  attaquable  et  la  mieux  abritée 
de  la  chambre  branchiale. 

5°   La  tète  du  mâle,  régulièrement  atténuée,  n'a  pas  de  lobes  latéraux. 

6"  Les  antennes  de  larves  ont  six  articles;  les  péréiopories  de  la  sixième  paire  ont 
l'article  distal  terminé  par  deux  pointes  dont  lune  très  courte  et  latérale.  Les  pléo- 
podes  de  la  cini|uièine  paire  sont  aussi  développés  que  les  précédents. 

De  ces  divers  caractères  les  deu.x  derniers  sont  les  plus  im])ortants  et 
l'on  peut  dire  que  les  progfès  réalisés  par  le  type  Entoniscien  depuis  les 
Eucyphotes  jusqu'au.K  Porcellanes  ont  été  sensiblement  nuls. 

D'autre  part,  des  jiarasites  aussi  visibles  cpic  les  Synalpheion  étant  im- 
possibles à  méconnaître,  leur  rareté  apparente  implique  vraisemblablement 
leur  rareté  réelle. 

Ces  particularités  rapprochées  permettent  de  concevoir  comme  il  suit 
l'évolution  des  Entonisciens. 

Ces  l'^picarides  auraient  parasité  les  Décapodes  Macroures  inférieurs  au 
même  titre  que  les  Bopyriens.  C'est  un  trait  nouveau  et  important,  venant 
s'ajouter  à  ceux  qui  rapjjrocbent  déjà  ces  dcuv  familles  de  parasiles.  Mais 
l'aménagement  int('M'ieur  de  l'hôte  parait  avoir  été  le  l'acteur  essentiel  de  la 
l'ortune  des  Entonisciens. 

(  -hez  les  Macroures,  l'obliijation  de  se  développer  dans  le  sens  vertical  en 
soulevant  la  carapace,  par  suite  de  la  forme  conq)riniée  du  corps,  leur  a 
ollert  des  conditions  défavorables  et  a  rendu  leur  extension  précaire.  On 
découvrira  certainement  d'aulres  l'.ntonisciens  infestant  des  Macroures, 
Ndlantia  ou  Hcjttunlia.  mais  on  peut  prévoir,  je  crois,  qu'ils  serniil  très 
semblal)lcs  ciilre  eux,  et  surtout  rarissimes  et  fortuits. 

Il  faut  (pie  les  Décapodes  parviennent  jus(pi'à  la  forme  déprimée  et 
Hiacliyure  pour  (pie  les  iMilmiisciens  trouvenl  dans  leur  cavité  viscérab'  un 
espace  adé(pi;il.  A  partir  de  ce  point,  non  encore  réalisé  chez  les  Poicel- 


SÉANCE  DU  22  JUIN  1908.  l335 

lunes,  on  voit  leur  fréquence  devenir  relativenienl  grande,  leur  organisalion 
se  varier  (  ")  genres,  i  1  espèces),  leur  complication  atteindre  son  inaxiniiini 
par  la  chambre  incubatrice  fermée,  les  pltVipodes  spongieux,  la  taille  Irrs 
rande  de  la  femelle,  dont  le  mâle  devient  de  plus  en  plus  réduit  et  acces- 
soire, la  puissance  de  multiplication. 


pi 


ZOOLOGIE.  —  Anatomie  et  histologie  comparées  des  glandes  de  Hlochmann. 
chez  les  Teclibr anches.  Note  de  MM.  IIicmy  Perrieu  et  IIknui  I'isciiek, 
présentée  par  M.  Edmond  Perrier. 

Dans  une  Note  précéden  te  (CVw?/>Ze^ /■«'//<-//«,  t.  CXLVI,p.  i  i(J3),nousavons 
mentionné,  parmi  les  glandes  palléales  de  défense  du  Scaphandre,  l'existence 
de  formations  glandulaires  spéciales,  que  nous  avons  appelées  glandes  de 
Blochmann.  du  nom  de  l'auteur  qui  a  fait  connaître  un  type  analogue  chez 
les  Aplysies  (Z.  IF.  Z.,  i8tS3).  Nos  recherches  prouvent  que  leur  existence 
est,  sinon  générale,  du  moins  très  répandue  chez  les  Tectibranches;  nous 
les  avons  retrouvées  notamment  chez  les  Huila  striata,  Acera  hnllata,  Aplysia 
depilans,  à  l'étude  desquels  nous  limitons  cette  Note,  laissant  de  côté  les 
autres  espèces,  où  on  les  revoit  cependant,  mais  avec  des  caractères  assez 
différents.  Nos  études  comparatives  nous  permettent  en  outre  de  préciser 
quelques  points  de  cytologie,  jusqu'ici  inexactement  connus. 

Les  glandes  sont  toujours  localisées  au  niveau  de  la  fente  palléale;  mais 
elles  varient  sous  le  rapport  de  leur  disposition  et  de  leur  fréquence.  Géné- 
ralement assez  espacées  et  plongées  dans  un  tissu  conjouctif  plus  ou  moins 
abondant,  elles  sont  au  contraire  si  nombicuses  chez  Huila,  tprdles  rem- 
plissent exactement  toute  l'épaisseur  du  manteau  et  réduiseni  au  minimum 
le  tissu  conjonctif  intercalé,  en  sorte  ciu'une  coupe  présente  un  aspect  alvéo- 
laire tout  à  fait  caractéristique. 

Cha([ue  glande  comprend  toujours  nu  canal  pluriceUubdre .  venant 
débouclier  dans  la  cavité  palléale,  et  un  e(dice  musculaire  entourant  une 
volumineuse  cellule  glandulaire. 

Le  canal,  relativement  court  et  tapissé  de  cellules  aplaties  chez  les  Aply- 
sies, s'allonge  notablement  chez  les  Scaphandres,  en  même  temps  (pie  ses  cel- 
lules grossissent  et  deviennent  nettement  sécrétantes;  enfin,  chez  les  Bulles, 
le  canal  atteint  une  longueur  énorme  (o""",'")  pour  les  glandes  les  plus  pro- 
fondes) et  les  cellules  qui  le  revêtent  sont  nettement  vibratiles;  nous  avons 
vainement  cherché  des  cils  vibratiles  dans  les  autres  formes;  la  même  dilTé- 


l336  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

rence  se  retrouve  d'ailleurs  pour  répithéliuin    pallcal   dans   ces  diverses 
espèces. 

Le  calice  musculaire  est  absolument  constant  ;  tandis  tpie  chez  les 
Scaphandres  il  présente  une  épaisseur  très  grande  (i5^),  et  (ju'on  y  voit 
plusieurs  couches  de  fibres  orientées  en  sens  divers  suivant  Iimu-  profondeur, 
il  nous  a  paru  beaucoup  plus  mince  dans  les  autres  types. 

La  cellule  glandulaire,  de  très  grandes  dimensions,  est  manifestement 
une  cellule  mérocrîne  :  elle  est  remplie  d'abord  exactement  par  le  proto- 
plasme ;  les  substances  qu'élabore  celui-ci  forment  de  petites  vacuoles,  rpii 
plus  tard  se  réunissent  au  centre  de  la  cellulo,  ainsi  creusée  d'une  grande 
cavité,  en  communication  avec  le  col,  ce  qui  lui  donne  l'aspect  d'une  cellule 
caliciforme.  Le  protoplasme  persiste  k  la  périphérie,  contenant  à  son 
intérieur  des  granulations,  particulièrement  nettes  chez  l'Aplysie,  grâce  à 
la  coloration  spéciale  qu'elles  y  prennent  :  elles  sont  constituées  par  une 
partie  centrale  colorée  en  rose  par  l'éosine  et  entourée  d'une  auréole  inco- 
lore ;  c'est  vraisemblablement  un  premier  stade  de  dillérenciation  du  liquide 
sécrété.  Le  noyau  subit  des  modifications  profondes,  (pii  ont  été  assez 
exactement  décrites  par  Mazzarellî  (1893);  mais  nous  ne  pouvons  y  voir 
les  signes  certains  d'une  dégénérescence,  comme  le  veut  cet  auteur:  jamais 
en  ellet  nous  n'avons  vu  chez  les  .Aplysies,  qu'il  a  étudiées  spécialement,  le 
noyau  disparaître,  même  dans  les  cellules  âgées. 

I^es  cellules  conservent  certainement,  pendant  très  longtemps,  leuractîvîté 
fonctionnelle  et  sont  même  vraisemblablement  des  organes  [icrmanents  :  on 
observe  souvent  à  la  vérité  des  cryptes  presque  vides  de  Jeur  contenu,  mais 
elles  conservent  toujours  leur  noyau,  avec  tous  ses  caractères  structuraux, 
étroitement  ap[)li(jué  contre  la  paroi,  au  sein  d'une  mince  couche  de  pro- 
toplasme persistant.  La  très  grande  complication  de  l'organe  est  d'ailleurs 
un  argument  en  faveur  de  sa  permanence  ;  en  outre,  il  est  extrêmement 
rare  de  rencontrer  chez  l'adulte  ces  éléments  en  voie  de  développement,  et 
Hlochmann  n'a  j)u  les  étudier  que  chez  les  tout  jeunes  individus.  INous 
n'avons  jamais  d'autre  part  constaté  la  disparition  de  ces  organes,  telle  que 
la  décrit  Mazzarelli,  et  d'ailleurs  le  processus  indiqué  par  cet  auteur, 
envahissement  de  la  cavité  par  prolifération  des  fibres  musculaires,  ne 
cadre  guère  avec  l'hypothèse  d'une  déchéance  fonctionnelle  et  d'une  dis- 
parition. 

(]hez  le  Sca|)liandre  tout  au  moins,  les  glandes  de  Blochmann  paraissent 
cependant  subir,  dans  leur  évolution,  une  modification  importante,  qui  les 
conduirait  au  type  spécial  décrit  dans  notre  précédente  Note  (loc.  cit.),  et 


SÉANCE    DU    22    IlIX    1908.  l337 

dans  lequel  le  calice  renferme  un  massif  de  petites  cellules.  De  nombreux 
faits  montrent  que  ces  productions  sont  plus  évoluées  que  les  précédentes, 
notamment  leur  situation  plus  profonde  due  à  leur  refoulement  par  des 
cellules  plus  jeunes,  leur  canal  excréteur  plus  long  et  plus  développé,  leur 
calice  musculaire  notablement  plus  épais,  presque  double,  laissant  supposer 
une  sécrétion  particulièrement  active,  et  enfin  l'absence  de  toute  forme 
pouvant  être  considérée  comme  un  état  jeune  conduisant  directement  à  ce 
type.  Il  est  vraisemblable  qu'après  épuisement  de  la  grosse  cellule  glandu- 
laire d'une  glande  de  Blochmann,  les  cellules  du  canal  prolifèrent  de  ma- 
nière à  remplir  le  calice  et  assument  désormais  tout  le  travail  de  sécrétion. 
Nous  avons  fréquemment  trouvé  du  reste  des  glandes  de  Blochmann  où  les 
cellules  du  canal  faisaient  hernie  dans  la  cavité  calicinale,  et  qui  peuvent  être 
considérées  comme  des  stades  de  transition. 

Bien  que  très  rarement,  nous  avons  pu  observer  quelques  formes  initiales 
du  développement  de  ces  glandes,  chez  des  spécimens  adultes  d'Aplysie  et 
de  Scaphandre.  Nos  observations  diffèrent  de  celles  de  Blochmann  et  de 
Mazzarell!  par  les  points  essentiels  suivants  :  1°  la  cellule  glandulaire,  à  son 
début,  ne  présente  pas  de  prolongement  aminci  en  forme  de  col;  elle  est  di- 
rectement repoussée  vers  la  profondeur  par  une  invagination  de  l'épilhélium 
voisin,  qui  aboutit  à  la  formation  du  Canal;  2"  l'etiveloppe  musculo-conjonc- 
tive  se  forme,  elle  aussi,  d'emblée;  elle  est  constituée  primitivement  par  des 
éléments  musculaires  et  conjonctifs  appartenant  à  la  couche  soUs-épithé- 
liale,  et  entraînés  en  même  temps  que  la  grosse  cellule,  éléments  qui 
augmentent  ensuite  de  façon  à  constituer  le  calite.  L'organe  présente  donc 
ainsi  dès  l'origine  tous  ses  caractères  distinctifs  et  ne  peut  se  confondre, 
même  à  ce  moment,  avec  les  cellules  glandulaires  de  la  ivoisiéme  espèce 
décrites  par  Blochmann  {loc.  cit.)  chez  l'Aplysie. 


HISTOLOGIE.  —  Réactions  chromaliqites  et  classification  des  granulations  leu- 
cocytaires des  Invertébrés.  Note  de  M.  Koi.maxn,  présentée  par  M.  l'Edmond 
Perrier. 

Les  auteurs,  peu  nombreux,  qui  ont  étudié  les  cniaclères  clironialiques  des  granu- 
lations des  Invertébrés,  semblent  vouloir  les  faire  rentrer,  sans  hésitation,  dans  les 
cadres  étroits  de  la  classification,  bien  connue,  d'EhrIich.  Kowalewsky  ('),  Cuénot  {-), 


(')   Congr.  Zool.,  1892. 

C)  Arcli.  Biol.,  1892,  1893,  1896,  1898. 


i)'W  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Hniiilz  ('■),  Kiioll  (-),  (lécrhent  des  i;ianul;ilions  acidnphiics  dans  la  plii|)arl  des 
^r()ii|ie>.  d'InviM  lébrés.  On  obsei'verait,  d'a|)i'i's  (^nériol  el  SaiiU-l  lilaii'e  (^),  des  lu'ii- 
Irophilvs  dans  les  Sipoiiciilides  el  les  Keliiiiides.  Kiiliii  les  spliéiules  des  Ecliiiioderriies 
el  des  .Mollus(|iies  seraieiil  d'après  les  iiiêiiies  auleiiis  piiremenl  basopliiles. 

haulie  pail  divers  auleiiis.  iiolammenl  .M"'  Dizewiiia  ('),  ont  observé  des  granu- 
lations qui,  d'après  l'ensemble  de  leurs  caractères  cliromatiqiies,  ne  peuvent  trouver 
place  dans  la  classification  d'Elirlich. 

Au  point  purement  morphologique,  il  y  aurait  lieu  de  distinguer  les  fines  granula- 
tions proprement  dites  et  les  sphérules,  qui  sont  beaucoup  plus  volumineuses;  mais 
les  unes  et  les  autres  mont  donné  les  mêmes  résultats  généraux. 

Le  procédé  de  fixation  par  la  chaleur  qui  a  servi  à  Ehrlich  est  absolument  ina|)pli- 
cable  aux.  Invertébrés.  Les  substances  chimiques  pouvant  modifier  les  propriétés  chro- 
matiques, j'ai  étudié  les  réactions  de  granulations  déjà  connues,  après  fixation  par  les 
réactifs  chimi(|ues  habituels.  J'ai  constaté  que,  sous  peine  d'obtenir  des  résultats 
inexacts,  il  est  nécessaire  d'écarter  les  mélanges  osmiques  el  les  colorants  additionnés 
d'un  mordant. 

I^es  granulations  acidophiles  ne  sont  pas  rares,  notamment  chez  les  Annélides  el  les 
Lamellibranches. 

On  rencontre  aussi  parlois  îles  granulations  amplmphiles  qui  ont  une  égale  afiinité 
pour  toutes  les  couleurs  acides  el  pour  toutes  les  couleurs  basiques. 

Mais,  le  plus  souvent,  les  granulations  ne  rentrent  dans  aucune  des  deux 
catéî^ories  précédentes.  Elles  ne  sont  qu'iniparfaitetnent  amphopliilcs  :  leur 
acidophilie  surpasse  leur  l)asophilie,  ou  inversement.  Les  graiiulaltons  de 
Cdirinus  niœnas  Pariii.,  par  exemple,  absorijent  indistinctement  les  couleurs 
acides  et  les  couleurs  basiques,  mais  les  premières  résistent  mieux  que  les 
secondes  à  l'action  décolorante  de  l'alcool.  De  même,  le  triacide  colore  ces 
granulations  en  violet  rougeàtre,  ce  qui  indicjue  que  la  teinture  acide  s'est 
fixée  bien  plus  fortement  que  la  teinture  basique. 

Iiiversemenl,  les  spliérules  du  tissu  conjonctif  de  l'Escargot  absorbent  bien 
pbis  énergiipiement  les  couleurs  basiques  et  se  teignent  en  bleu  violacé  dans 
le  triacide. 

I^'amphopliilic  peut  donc  présenter  des  degrés;  on  trouve  chez  les  Inver- 
tébrés tous  les  passages  entre  l'acidopbilie  pure  et  la  basopbilie;  cette  der- 
nière n'est  cependant  jamais  réalisée  d'une  manière  parfaite. 

La  mélachroinasie  n'est  pas  rare,  le  bleud'Uiina,  le  vert  de  niéthyle,  etc., 
prennent,  en  se  li.vant  sur  certaines  granulations  (m  sphérules,  à  tendances 

(')   Arch.  /auiL  e.rp.  cl  i;t'n.,  igo5,  i()i)(),   lyo-. 
(2)  SUzunifb.  dcr  Akad.  Wicn,  189.3. 
(^)   Trav.  Soc.  Nal.  Sainl-l't'tershoiirg,  i8gS. 
(')   Àrcli.  Zoot.  e.ip.  cl  gcii..  igo5. 


SÉANCE    DU    -l-l   JUIN    1908.  iSSg 

généralement  basophiles,  une  teinte  violacée  caractéristique.  Le  virage  n'est 
peut-être  pas  très  intense,  mais  il  est  parfaitement  constant.  Nous  citerons, 
comme  exemples,  les  spliéiulcs  des  Phasœlosomcs  et  les  granulations  de 
Polvcarpa  rarians  Hell.  La  métacliroiuasie  n'est  donc  pas  une  propriété 
exclusive  des  basophiles,  mais  peut  s'allier  à  une  certaine  amphophilie. 
Cette  propriété  ne  caractérise  donc  pas  une  catégorie  spéciale  de  granula- 
tions. 

.le  n'ai  pas  rencontré  de  neulrophiles  proprement  dits,  c'est-à-dire  de 
granulations  se  colorant  exclusivement  dans  les  teintures  neutres  comme  le 
triacide.  .T'ai  cependant  souvent  observé  des  granulations  qui  prennent  dans 
ce  réactif  la  mémo  teinte  que  les  neulrophiles  du  sang  de  l'homme.  Mais  j'ai 
vu  ces  mêmes  granulations  se  colorer  sans  difficulté  dans  les  teintures  acides 
et  refuser  les  teintures  basicjues.  Dans  ces  conditions,  je  ne  saurais  consi- 
dérer les  ncutrophiles  que  comme  des  acidophiles.  La  catégorie  des  neutro- 
pliiles  doit,  à  mon  sens,  disparaître,  comme  celle  des  métachromatiques. 

Je  n'ai  jamais  eu  l'occasion  d'observer  de  granulations  ayant  une  affinité 
exclusive  pour  une  couleur  déterminée.  La  nature  acide  ou  basi(jue  de  la 
teinture  suffit  à  déterminer  son  action  vis-à-vis  d'une  granulation  donnée. 

Dans  ces  conditions,  le  critérium  invoqué  par  Ehrlich  pour  classer  les 
granulations  conserve  toute  sa  valeur.  Il  suffira  de  se  rappeler  qu'il  existe, 
non  des  catégories  tranchées,  mais  une  série  ininterrompue  de  termes  de 
passages  entre  l'acidophilie  pure  et  la  basophilie  parfaite. 

PHYSIOLOGIE.  —  L'élaslirilè  rasciilaire  et  ses  van'a/t'oris. 
Note  (')  de  M.  Gabriel  Artiiaud,  présentée  par  M.  O.-M.  Lannelongue. 

I^'élasticité  vasculaire  est  un  phénomène  trop  important  dans  la  méca- 
ni(jue  circulatoire,  pour  qu'on  ne  doive  négliger  aucun  moyen  d'en  appré- 
cier les  modalités  ou  les  variations  dans  toules  les  circonstances. 

Pour  atteindre  ce  but,  nous  avons  poursuivi,  depuis  quelques  années, 
une  série  d'expériences  et  de  recherches  chimiques  dont  cette  Note  résume 
les  résultats. 

L'élasticité  moyenne  des  vaisseaux  (que  nous  désignerons  par  le  sym- 
bole ^)  de  la  grande  circulation  peut  toujours  être  définie  par  la  rela- 
tion   fl  =  -n-;  mais,  en  utilisant  la  formule  que  nous  avons  donnée  pour  le 

(')  Présentée  dans  la  séance  du  1  5  juin  1908, 

G.  R.,   190.S,   I"  Semestre.  (T.   CXLVI,  N"  25.)  1  ;" 


I^i'io  ACADÉMIli:    DES    SCIENCES, 

calcul  de  la  masse  du  saiij^,  elle  se  réduit  à  rc(jualion 

expression  simple  el  facilcmml  mesurable  de  l'élasticité  vasculaire. 

L'accélération  ^  est  une  constante;  la  section  aortique  S  est  légèrement 
variable,  mais  beaucoup  moins  en  réalité  que  ne  semblerait  le  montrer 
l'examen  cadavérique;  car,  si  la  section  cadavérique  est  de  4""i  5o  environ, 
la  section  sous  pression  s'élève  à  ^^'^"\[\o,  cluHre  facile  à  obtenir  par  le  calcul 
el  qu'on  retrouve  cbez  le  vieillard,  quand  l'aorte  se  fixe  en  quelque  sorte 
dans  sa  forme  pliysiologique  [)ar  disparition  progressive  de  son  élasticité. 
Donc  la  section  physiologiqui-  utilisable  dans  les  calculs  est  de  V'",  '|o  eu- 
viron  et  ne  se  transforme  que  peu,  sauf  dans  le  cas  de  dilatation  aortique, 
facilement  consta table  à  lexamen. 

On  peut  donc,  en  remplaçant  S  et  ^t?-  par  leur  valeur  en  unités  C.  G.  S., 
donner  à  la  relation  ci-dessus  la  forme  suivaule  : 

.  5oo 

n  étant  mesuré  en  pulsations  par  minute  et  H  en  centimètres  de  mercure. 

On  obtient  aussi  la  valeur  absolue  de  l'élasticité  vasculaire  en  C.  G.  S. 
Cette  valeur  absolue  est  de  i4,  chiffre  moyen,  en  adoptant  pour  n  le  cliifTrc 
de  72  pulsations  et  pour  Jl  le  nombre  de  18""  de  mercure,  obtenu  avec  les 
appareils  de  Potain  et  de  Von  Basch,  chez  l'homme  jeune,  adulte  et  normal. 

Cette  valeur  moyenne  est  une  (pianlité  bien  définie,  mais  elle  est  sujette 
à  quelques  oscillations  bien  caractérisées  en  fonction  de  la  taille,  du  poids 
et  des  conditions  physiologiques  dans  lesquelles  on  l'observe. 

Néanmoins  ces  variations,  pour  un  même  individu  et  même  pour  des 
adulles  de  tailles  sensiblement  égales,  sont  peu  étendues  el  en  tous  les  cas 
très  passagères,  de  sorte  que  les  variations  observées  oscillent  autour  d'une 
moyenne  qui  est  bien  spécialement  caractéristique  de  l'étal  de  tonicité 
moyen  des  vaisseaux. 

La  formule  que  nous  proposons  pour  la  mesure  de  la  quantité  ji  donne 
lieu  à  des  remarques  de  même  ordre,  car  la  loi  de  Marey,  «  les  pulsations 
restent  toujours  en  raison  inverse  de  la  pression  »,  démontre  la  constance  du 
produit  n\\  el  par  suite  la  constance  de  [51. 

Donc  il  est  permis  de  conclure  que,  dans  des  eondilions  physiologiques 
iiicn  définies,  [i  tend  à  prendre  chez  chaque  individu  une  valeur  moyenne 


SÉANCE  DU   ■2-1   .nii\    1908.  l3/il 

assez  fixe  caractéristique  de  l'état  de  tonicité  de  ses  vaisseaux.  Chez  rhominc 
au  repos,  cette  valeur  est  de  i/[\  mais,  suivant  les  circonstances,  elle  varie 
de  quantités  faibles  et  oscille  entre  i3  et  i5.  C'est  seuleiiienl  dans  les  cas 
extrêmes  qu'elle  dépasse  ce  chiffre.  Parmi  les  conditions  qui  dépriment  la 
tonicité  vasculaire  en  augmentant  l'élasticité,  il  faut  compter  le  repos,  l'ac- 
croissement extérieur  de  température,  l'augmentation  de  pression  exté- 
rieure. Parmi  les  facteurs  qui  provoquent  des  variations  inverses  d'accrois- 
sement de  tonicité  et  de  dilatabilité  plus  grande  des  vaisseaux,  il  faut 
compter  l'exercice,  le  fi'oid,  l'altitude. 

Sauf  l'exagération  de  ces  conditions,  le  produit  «H  ne  dépasse  pas  i5oo 
et  ne  descend  guère  au-dessous  de  1000,  ce  (jui  réduit  les  variations  de  p 
entre  i3  et  i5,  limite  peu  étendue. 

Sans  entrer  dans  le  détail  des  cas,  remarquons  de  suite  qu'en  principe, 
dans  les  maladies  fébriles  sans  lésions  caractérisées,  l'élasticité  vasculaire  se 
juontrc  assez  parfaitement  conservée.  En  général  H  décroit  et  n  augmente 
par  suite  de  la  diminution  de  la  masse  sanguine  et  des  déperditions  orga- 
niques, mais  le  produit  nll  ne  s'éloigne  que  peu  des  chiffres  obtenus  à  l'état 
normal,  dans  le  repos  ou  l'exercice.  Cependant,  selon  l'état  de  fatigue  ou 
d'excitabilité  du  myocarde,  les  oscillations  de  ^  autour  de  la  moyenne  peu- 
vent aller  de  12  à  iG,  rarement  au  delà. 

Les  maladies  organiques  du  cœur  et  du  poumon  entraînent  nécessai- 
rement une  augmentation  nécessaire  des  pulsations  pour  assurer  la 
compensation  de  la  lésion  et  l'accroissement  du  débit. 

En  pareil  cas  n  augmente  beaucoup  pendant  que  H  reste  stationnaire  ou  diminue 
légèrement,  d'où  résulte  en  définitive  une  augmentation  de  nli  et  une  diminution  de  p, 
c'est-à-dire  une  contraction  des  vaisseaux,  péripliéi  i((ue5.  Mais,  comme  l'élasticité  vas- 
culaire par  l'intermédiaire  du  système  nerveux  sert   de  règle  à   la   tonicité  cardiaque 

avec  laquelle  elle  est  dans  le  rapport  assez  étroit  des  capacités  analomiques  vj'  n  en 
résulte  une  fatigue  simultanée  du  cœur  périphérique  et  du  myocarde  qui  provoque 
des  llécliissemenls  fréquents.  Ce  phénomène  se  traduit  par  l'abaissement  de  la  pression, 
et  Ton  obtient  ainsi,  au  voisinage  de  l'asystolie,  des  valeurs  de  p  qui  montent  au 
maximum  17  après  être  descendues  dans  la  période  de  lutte  jusqu'à  10. 

Celte  augmentation  de  la  masse  du  sang  se  traduit  nettement  par  un 
double  phénomène  :  i"  l'augmentation  de  [)ression  ;  2"  l'abaissement  du 
taux  des  pulsations.  Cette  simultanéité  des  deux  actions  est  caractéristique 
de  l'évolution  des  scléroses  organiques  accidentelles  ou  même  de  l'involution 
sènilc.  lin  pareil  cas,  tant  que  le  myocarde  ne  fléchit  point,  [3  diminuera 
toujours,  d'abord  d'une  fa(;on  passagère  par  contraction  Ionique  des  vais- 


l342  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

seaux,  plus  lard  et  assez  liàlivement,  d'une  farou  durable  et  permanente, 
comme  conséquence  des  lésions  d'artérite  que  provoque  la  fatigue,  et  à  ce 
momenl,  même  si  l'on  provoque  arlilîciellement  rabaissement  de  H,  le 
produit  7?H  se  maintient  élevé  laiil  que  le  cœur  résiste.  IMus  tard,  le 
myocarde  participera  à  son  tour  à  ce  travail  indaminaloire  et  Fasystolie 
api)araitra,  indiquée  à  l'avance  par  le  (léchissenient  progressif  et  graduel 

de   (i. 

Kn  résumé,  dans  Félat  pathologique,  dès  que  drs  lésions  d'organes  appa- 
raissent, la  valeur  de  [i  tend  à  se  modifier  corn'-lalivement. 


MÉDECINE.  —  Le  dérivé  acétylé  de-  l'atovyl  dans  la  maladie  du  souininl. 
A'ote  de  M.  Paul  Sai.jio.v,  présentée  par  M.  Laveran. 

Depuis  que  l'atoxyl  s'esl  révélé  médicament  capable  d  agir  dans  diverses 
trypanosomiases  et  spirilloses  pathogènes,  il  était  tout  indiqué  d'étudier, 
soit  les  éléments  conq)Osants,  soit  les  dérivés  de  l'anilarsinate.  Parmi  ces 
dérivés,  on  pouvait,  en  conqaliquant  la  molécule  de  l'atoxyl,  par  addition  de 
certains  radicaux  chimiques,  préparer  un  composé  moins  toxique,  quoique 
aussi  actif.  Ainsi,  dans  leurs  éludes  de  chimiothérapie  spécifique,  i^hrlich  et 
Ijertheim  ('),  Browning  (-),  ont  montré  que  [Kirmi  les  nombreux  dérivés 
de  l'aloxyl,  l'acétylé  et  le  parox^ybenzaldéhyde  répondaient  à  ce  double 
desideratum  :  diminulion  du  pouvoir  toxique,  conservation  du  pouvoir  thé- 
rajjeutique.  Personnellement,  nous  avons  eu  à  notre  disposition  des  combi- 
naisons iode  etatoxyl,  mercure  et  atoxyl,  le  dérivé  méthylène  et  le  dérivé 
acétylé  (^).  Nous  avons  surtout  étudié  l'action  de  ce  dernier  produit,  non 
passons  la  forme  de  l'acide  acétylparaniido-phénylarsénique(Ehrlich),  mais 
sous  la  forme  du  sel  sodique,  parfaitement  soluble,  et  stérilisable  à  ioo° 
sans  décunqjosition.  \ous  avons  constaté  la  valeur  spécifique  de  ce  sel 
arsenical  dans  les  s[)iiilloses  pathogènes,  par  exemple,  la  fièvre  récurrente 
russe,  la  spirillose  des  poules  (action  remarquable),  la  syphilis.  Mais  l'emploi 
prolongé  de  ce  nouveau  médicament,  chez  l'homme  syphiliti<pie,  pourrait 
avoir  des  inconvénients,  et  nous  avons  pensé  qu'il  y  aurait  intérêt  à  fixer 


(')  l'.iiiii.ieii  el  \i\Wïi\\in\,  llerlin.  hliii.  Wocli.,  nwwi  i()o~,  el  lier.  d.  dculscli.  chcni. 

Gcs.,  1907. 

('-j  Bitow.MNG,  firitisli  ined.  Journal,  16  novembre   1907. 

(')  Ces  Jeux  derniers  obligeamment  préparés  par  M.  Tiillat,  à  llnstilul  Pasleur. 


SÉANCE    DU    'l'I   JUIN    1908.  l343 

sa  posologie   dans    une   maladie  qui    nécessite  un  traitement  de    longue 
haleine,  la  trypanosomiase  humaine. 

Ehrlifh,  Browning  avaient  pris  comme  mesure  de  toxicité  et  de  pouvoir 
thérapeutique  le  nagana  des  souris;  ces  expérimentateurs  avaient  conclu 
que  l'on  pourrait  faire  absorber  à  l'animal  une  dose  4  fois  plus  forte 
d'acétylé  que  d'atoxyl,  et  la  proportion  dos  animaux  guéris  est  beaucoup 
plus  grande  avec  l'acétylé. 

Nous  avons  constaté  que  la  poule,  le  rat  supportent  environ  4  fois  plus 
d'acétylé  que  d'atoxyl.  Chez  un  singe  (Rhésus  de  2''«),  nous  avons  pu 
donner,  sans  accident,  90'''  en  4  injections  et  en  12  jours.  Ces  résultats 
remarquables  sont-ils  applicables  à  l'homme?  Peut-on,  sans  danger,  in- 
jecter des  doses  massives  répétées,  i^*  d'acétyl-atoxyl  par  séance?  Il  faudra 
un  grand  nombre  de  traitements  chez  l'homme  avant  de  pouvoir  fixer  les 
doses  limites  du  dérivé  acétylé.  Mais  l'homme  nous  semble  plus  sensible 
que  les  animaux  ;  ainsi,  un  syphilitique  recevant  So"''  a  présenté  les  signes 
de  l'intoxication  arsenicale,  légère  il  est  vrai.  Sauf  cette  exception,  nos 
malades  traités  ont  supporté  des  doses  de  80'''  et  de  i''  sans  le  moindre 
inconvénient. 

Nos  recherches  sur  la  maladie  du  sommeil  ont  été  effectuées  sur  des  rats, 
cobayes  et  singes.  Les  expériences  sur  certaines  races  simiennes,  réactif 
fidèle  au  Trypanosoma  gambiense,  démonlient  l'action  spécifique  de  l'acétyl- 
atoxyl. 

(  hialie  macaques  soiU  inoculés  sous  la  peau  avec  un  virus  fourni  par  M.  Lavcraii.  Vers 
le  huitième  jour,  Irypanosomes  dans  le  sang  des  quatie  animaux.  Un  Hliesus  (3'*ï,33o), 
laissé  sans  traitement,  meurt  le  trenle-deuNiènie  jour,  son  sang  fourmillant  de  para- 
sites. Un  Cvnoniolgus  (i''i-',28o)  reçoit  le  neuvième  jour  ^"S  d'acétyl-atoxyl.  Un  autre 
Cynomolgus  (i''5,35o)  reçoit  le  dixième  jour  j'»  d'atoxyl.  Ces  deux  animaux  pré- 
sentent une  rechute  le  trentième  et  le  trente-deuxième  jour;  à  ce  moment,  nouvelle 
injection  de  S'^'''.  Chez  le  singe  acélyl-atoxyl,  réapparition  de  parasites  le  quarante- 
troisième  jour;  cet  animal  sera  traité  à  nouveau.  Un  quatrième  singe,  Rhésus,  du  poids 
de  ■2''''',83o,  reçoit  le  neuvième  jour  ■!0'^k  d'atoxyl  acétylé;  cette  dose  a  suHi  jusqu'à 
présent,  cinquante-troisième  jour,  pour  empêcher  la  réapparition  tles  parasites. 

En  résumé  l'action  de  l'acétyl-atoxyl  contre  le  Trypanosoma  gambiense 
est  incontestable.  D'autre  part  on  peut,  chez  les  animaux,  administrer  des 
doses  du  dérivé  acétylé  (juatre  fois  plus  fortes  que  les  doses  d'atoxyl.  Nous 
ne  savons  encore  si  cette  diminution  de  toxicité,  se  retrouvant  chez  l'homme, 
permettra  de  réaliser  un  progi^ès  daus  la  thérapeutique  de  la  maladie  du 
sommeil. 


l'i44  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

GÉOLOGIE.  —  Sur  la  coiistil  ut  ion  géologifj  ne  (lu  massi  f  lies  licni  Siiassen(  Marne) . 
Noie  de  M.  Loris  (iEvriL,  présentée  par  M.  Henri  Doiivillé. 

A  la  suilc  de  mes  explorations  de  l'été  11)07,  j'ai  décrit,  dans  la  zone  fron- 
tière d'Oiijda,  et  plus  particulièrement  dans  le  massif  des  Béni  Snassen 
{Comptes  rendus,  24  février  1908),  un  Lias  fossilifère  comprenant  toute  la 
série  supérieure  à  la  zone  à  Amallheus  margarilatus.  Depuis,  M.  Brives  a 
signalé  en  outre  l'existence,  dans  ce  massif,  de  schistes  pi'imaires,  du  Trias, 
du  Lias  inférieur,  du  Crétacé  et  du  Miocène  inférieurs,  enfin  de  granité  et 
de  filons  porphyriijues. 

La  pacification  des  Béni  Snassen  m'a  permis  récemment  de  parcourir 
leurs  montagnes  dans  tous  les  sens.  Au  point  de  vue  stratigraphiquc,  on  y 
observe,  de  bas  en  haut  : 

1°  Schistes  et  (jilarlzitcs  primaires  à  rap])i'Oclier  des  Scliistes  des  Trara,  en  Al^^t'rie, 
ainsi  que  des  schistes  à  graplolitlies  gotlilandiens  et  des  qunrtzites  ordoviciens,  que 
j'ai  décrits  dans  le  Haut-Atlas  marocain. 

2°  Le  Trias  gypseux  est  peut-être  représenté  par  de  petits  lamheauv  de  marnes 
rouges  à  gypse  qui  aflleureiit  dans  la  vallée  de  l'Oued  Sfrou,  inais  cette  détermination 
est  incertaine. 

3"  Le  Lias  se  montio  partout,  tel  que  je  l'ai  décrit  dans  la  région  orientale  du 
massif.  Il  correspond  à  la  transgression  mésoliasique,  cimime  dans  toute  la  zone  fron- 
tière. Il  me  paraît  impossible  d'admettre  l'existence  du  Lias  inférieur  et  de  la  base  du 
Lias  moyen,  comme  le  dit  M.  Brives,  et  la  présence  de  Rkynchonella  tetraedra.  qu'il 
a  signalée  au-dessus  des  calcaires  massifs,  me  semble  douteuse.  Je  n'ai  trouvé  à  ce 
niveau  que  des  Rliynclionelles  d'un  autre  type,  associées  à  des  Céphalopodes  toarciens. 

4°  Sur  le  Lias  se  développent,  sur  une  épaisseur  d'au  moins  700™,  toute  une  série 
de  dépôts  jurassiques. 

«.  Ce  sont  d'abord,  en  concordance  avec  le  Lias  supérieur,  des  marnes  schisteuses, 
grises  ou  noirâtres,  avec  lits  de  calcaires  marneux,  dans  lesquels  j'ai  trouvé,  associée 
à  une  Posidonie  intermédiaire  entre  Posidonomya  alpina  A.  Gras  et  P.  Dalmasi  Dum., 
une  faune  caractérisant  la  zone  à  Cœloceras  garanlianuni  d'Orb.  sp.  du  Bajocicn 
supérieur.  J'ai  recueilli,  avec  C.  garantianum  (?)  déformé,  C.  JJaubenyi Gem.,  Péris- 
phinct.es  cf.  Mariiusi  A'Orh.  sp.,  Phylloceras  cf.  mediterraneiim  Neum.,  Lytoceras 
adeloides  Kud.,  Glassotliyris pteroconcha  Gem.  sp..  Rhynchoiiella  defiisva  0pp.,  etc. 
(re>t  iilenti(|ueineiit  l'association  faunique  de  la  zone  avec  Posidonomya  alpina 
décrite  par  M.  Gemmellaro  en  Sicile.  I^a  partie  supérieure  de  celte  assise  marneuse 
représente  vraiseml)lablemeiit  le  liatlionieii  et  le  Caliovien. 

h.  Des  schistes  argileux  et  des  grès  OJ'fordiens  que  j'ai  caractérisés,  dans  l'Est,  par 
Cardioceras  cordaliim  Sow,  etc. 

r.  Des  grès  silicieux,  intercalés  d'argiles  colorées,  constituent  le  prolongement  vers 
I  '  )uest  des  grès  de  Lalla  Mar'nla  qui  renferment  une  faune  scijiianienne. 


SÉANCE    UU    22    JUIN    1908.  l345 

d.  La  série  jurassique  se  termiue  par  des  calcaire>  magnésiens  el  des  tiolomies  com- 
pactes sans  fossiles  qui,  dans  le  Fiiliaoucen  et,  le  massif  de  ïlemcen,  sont  placés  dans 
le  Jurassique  supérieur. 

Je  n'ai  rien  trouvé  du  Crétacé  inférieur  figuré  dans  la  coupe  de  M.  lîrives. 

5°  Les  terrains  néogènes  se  montrent  dans  la  plaine  des  Trifa.  Ce  sont  des  argiles 
gréseuses  en  continuité  avec  les  dépôts  du  Miocène  de  Nemoui-s.  Elles  sont  recouvertes 
par  un  poudingue  à  gros  galets  qui  apparliennenl  soit  au  ïortonien  supérieur,  soit  au 
Pliocène,  et  non  au  Miocène  inférieur  comme  le  pense  M,  Brives. 

Enfin  la  plaine  des  Trifa  et  les  abords  de  la  Moulouya  offrent,  indépendamment  des 
alluvions  pléistocènes ,  des  sables  rouges  et  des  calcaires  lacustres  d'un  Pliocène 
récent. 

Des  roches  éruptivesafllctirent  dans  le  massif.  Une  bosse  de  granité  à  hio- 
lite,  avec  filons  de  granidite  à  deux  micas,  existe  au  coiitacl  des  schistes  silu- 
riens, profondément  métaniorphisés  en  schistes  micacés,  schistes  feldspa- 
thisés  et  schistes  maclifères. 

Des  filons  de  kersanlites,  passant  à  des  purphy rites  micacées,  ont  éj^alement 
traversé  les  schistes  primaires.  La  limite  supérieure  de  l'âge  de  toutes  ces 
roches  est  indiquée  par  le  conglomérat  de  hase  du  Lias  moyen. 

Il  est  vraisemblable,  en  outre,  par  analogie  avec  ce  qu'on  voit  dans  les 
Trara,  que  ces  roches  sont  antérieures  au  Permien. 

Des  coulées  importantes  àt  purphyrites  et  de  diabases,  des  tufs  de  projec- 
tions traversés  par  des  filons  des  mêmes  roches,  se  succèdent  sur  une  épais- 
seur de  plus  de  300™.  Ces  déjections  volcaniques  reposent  partout  sur  les 
schistes  piùmaires  et  sont  recouvertes  par  le  Lias.  Leur  composition  minéra- 
logique  m'engage  à  les  séparer  des  volcans  rhyolitiques  carbonifères  (d]nan- 
tiens)  que  j'ai  signalés  plus  au  Sud.  Ce  sont  les  représentants  d'éruptions 
permo-triasiques  ou  infraliasiques.  Enfin  je  signalerai,  nolanunent  entre 
le  Dj.  Mer' ris  et  le  Dj.  Hararza,  la  présence  des  mêmes  volcans  leuciliques, 
avec  coulées  de  labradorites  et  de  basaltes,  (jue  j'ai  indiqués  aux  environs 
d'Oujda.  Je  n'ai  aucune  observation  nouvelle  qui  me  permette  de  préciser 
leur  âge  néogène,  mais  il  est  impossible  de  considérer  ces  laves  comme  an- 
térieures aux  calcaires  à  entroques  jurassiques,  du  Dj.  Hararza,  comme  le 
voudrait  M.  Brives  :  elles  appartiennent  à  des  éruptions  du  Miocène  moyen 
ou  à  des  volcans  plus  récents  encore.. 

Au  point  de  vue  tectonique,  le  massif  des  Béni  Snassen  constitue  un 
vaste  bombement  elliptique  dont  le  noyau  primaire  est  recouvert  d'un 
manteau  jurassicpie. 

Les  schistes  primaires  et  les  granités  aftlcurent  dans  la  partie  la  plus 
élevée  de  la  chaîne,  mais  le  culminant,  le  Ras  Four'al,  est  encore  couronné 


l346  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

par  la  base  des  calcaires  secondaires.  Le  Lias  forme  bordure  au  Sud  el  au 
Nord  et  montre  un  plongement  pêripbérifiue  autour  du  massif.  Le  Juras- 
sique est  locidisé  dans  la  région  occidenlale  ;  il  forme  en  outre  les  petites 
cbaînes  secondaires  qui  percent  dans  la  plaine  des  Angad  et  la  plaine  des 
Trifa. 

Tout  cet  ensemble  porte  la  niarc|ue  indiscutable  de  poussées  vers  le  Sud. 
Au-dessus  d'Aberkane,  en  efl'et,  on  constate,  sur  le  flanc  nord  et  poussés 
vers  les  crêtes,  trois  plis  imbriqués;  tandis  que  le  flanc  sud  est  aJTccté  de 
trois  anticlinaux  parallèles  à  la  direction  de  la  chaîne  et  qui,  nés  à  la  fron- 
tière algérienne,  vont  se  perdre  du  côté  de  la  Moulouya  après  avoir  atteint 
leur  maximum  d'intensité  et  d'élévation  d'axe  vers  le  centre  orograpbique 
de  la  chaîne. 

Ainsi  que  je  le  prévoyais  [Comptes  rendus,  3o  mars  1908J,  le  massif  des 
Béni  Snassen  est  en  place  ;  mais  il  porte  encore  l'empreinle,  bien  que  très 
atténuée,  des  poussées  vers  le  Sud  qui  ont  produit  dans  la  zone  frontière 
littorale,  entre  le  Kiss  et  Oran,  un  chevauchement  important  du  Lias  à 
l'époque  de  THelvétien  inférieur. 


OCÉANOGRAPHIE.    —    Origine  éolienne  des  minéraux  fins  contenus 
dans  les  fonds  marins.  Note  de  M.  Thoulet. 

Le  fait  du  remplissage  en  minéraux  du  lit  océanique  par  voie  éolienne 
possède  des  conséquences  assez  importantes  pour  que  j'aie  cherché  à  véri- 
lier  expérimentalement  l'exactitude  de  l'hypothèse  (|ue  j'ai  émise  à  ce 
sujet  ('). 

Des  poussières  atmosphériques  ont  été  récoltées  dans  la  tour  est  de  la 
cathédrale  de  Nancy,  à  -5™  de  hauteur  environ  au-dessus  du  sol.  On  y  a 
dosé  le  calcaire  et  les  matières  organiques  par  calcination;  les  minéraux 
ont  été  ensuite  soumis  au  barreau  aimanté,  à  des  tamisages  à  travers  les 
tamis  100  et  -200,  à  une  lévigation  destinée  à  isoler  l'argile;  chaque  portion 
a  été  passée  à  la  liqueur  d'iodures  de  densité  2,(S  et,  lorsqu'il  était  néces- 
saire, traitée  par  l'acide  fluorhydrique  pour  y  reconnaître  la  présence  du 
feldspath.  Chaque  catégorie  de  grains  a  été  examinée  au  microscope  dans 
la  naphtaline  monobromée. 

(')   Cnmjiles  rendus,  t.  (ALVl,   1'"'  juin   1908.  p.   1184. 


SÉANCE    DU    22    JUIN    1908.  l347 

L'analyse  immédiate  a  donné  les  résultats  suivants  : 

Calcaire '53 

iMalières  organiques 497 

Troïlile 5 

Barreau  aimanté '2 

moyen  et  fin  (diamètre  de  o™'",  67  ^lourds i 

à  G-™,  35) 45,,,  /,i'^l"«''^^ 3o 

1  '  légers..  .  .        A4  w  ,  .        ,1  / 

Sable    '  .  "  I  feldspath....      i4 

.  lourds  ...  1 

très  fin  (diamètre  moyen  o"'"',i5).        iN                                    .quartz 9 

'légers...          17  '  feldspath ...  .  4 

'  argile 4 

i  Idurds 5 

Grains  fins-fins  (diam.  inférieur  à  o'"™,o4).        9"  .                                  l  quartz 44 

'  légers..  .  .        85  )  feldspath.  ...  20 

(argile ai 

/  lourds...  .        10 

Argile  et  fins-fins 180                                      (quartz 60 

(légers....      170  '  feldspath.  ..  .  20 

1000                                    !  argile 90 

Les   grains   calcaires  oITrent   la    texture  des  calcaires  jurassiques    des    environs    de 

Nancy. 

Les  grains  attirahles  au  barreau  aimanté  sont  des  globules  et  des  grains  irrégnliers 
de  fer  magnétique  dont  queliiues-uus  renferment  du  fer  natif. 

Le  sable  contient  comme  minéraux  lourds  :  cliondres  d'origine  cosmique,  musco- 
vite  R,  biolite  \\,  pvroxéne,  tourmaline  A,  zircon,  corindon,  rutile  R,  enslalite,  péri- 
dot  H,  hématite  R.  Les  minéraux  légers  sont  des  fragments  aplatis  de  schisles  micacés 
gris  bleuâtre,  des  grains  arrondis  de  quartz  rouge  du  genre  de  ceux  du  grès  vosgien, 
du  quartz  hyalin  AA^  du  quartz  cristallinique  et  du  feldspath.  L'argile  est  ferrugi- 
neuse. 

Les  matériaux  d'origine  cosmique  sont  des  globules  noirs  opaques  magnétiques, 
parfois  avec  cupule  et  appendice  filiforme,  dont  certains  proviennent  sans  doute  de 
cheminées  d'usines  et  sont  d'origine  simplement  éolienne.  Les  chondres  sont  des  glo- 
bules de  diamètre  variant  de  o'"",07  à  o""",o3,  translucides  plutôt  que  transparents, 
de  couleur  variant  du  blanc  au  jaune  ferrnglnetix  pâle,  au  jaune  plus  foncé  et  même 
au  brun  rouge.  Plus  ces  chondres  sont  foncés  et  plus  leur  densité  est  élevée  ;  tous  sont 
isotropes  Ils  sont  des  parcelles  fondues  détachées  de  la  surface  des  météorites  forte- 
ment échauffées  par  leur  passage  à  travers  l'atmosphère;  les  globules  noirs  résultent 
des  parties  ferrugineuses,  tandis  que  les  chondres  peuvent  être  considérés  comme  de 
véritables  goutlelelles  de  péridot,  de  pyroxèiie  ou  d'enstatile.  Ces  minéraux,  qu'on 
retrouve  ainsi  en  fragments  anguleux,  ont  occupé  d'abord  l'intérieur  des  météorites  et 
ont  été  réduits  en  poussière  par  l'éclatement  final  de  celles-ci  sans  avoir  été  jamais 
portés  à  l'incandescence. 

C.  R.,   1908,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  25.)  '  77 


l348  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

Un  dégagemenl  d'iivclrogène  sulfuré,  quiiiid  du  attaque  la  poussière  par  mi  acide 
étendu,  donne  lieu  de  supposer  la  présence  de  la  trodite,  sulfure  de  fer  reconnu  dans 
les  météorites. 

Il  est  assez  difficile  d'évaluer  très  exactement  les  proportions  relatives  des 
grains  arrondis,  émoussés  et  anguleux;  on  est  néanmoins  en  droit  d'affirmer 
que  les  gros  grains  sont  bien  plus  fréquemment  arrondis  que  les  petits,  qui 
sont  toujours  anguleux. 

L'aspect  des  grains  minéraux  récoltés  dans  une  région  pourtant  éminem- 
ment continentale  et  calcaire,  l'abondance  du  cjuartz,  offrent  la  ressemblance 
la  plus  complète  avec  les  r(''sidus  minéraux  des  fonds  marins  profonds  et 
éloignés  des  côtes,  tels  que  les  vases  à  globigérines,  à  radiolaires  ou  autres 
et  les  argiles  bleues  ou  rouges.  Il  serait  impossible  de  les  distinguer  les  uns 
des  autres.  Le  fait  confirme  la  conclusion  à  laquelle  on  était  conduit  en 
constatant  la  faible  vitesse  des  courants  dair  capables  de  transporter  des 
grains  minéraux  fins  et  prouve  bien  que,  exclusion  faite  du  carbonate  de 
chaux  qui  est  d'origine  organique,  le  résidu  minéral  fin  des  fonds  marins  est 
un  produit  éolien,  un  lœss. 

A  ne  considérer  que  le  quartz,  la  proportion  de  ses  grains  de  diverses  di- 
mensions dans  la  poussière  de  Nancy  est  : 

Moj'ens  et  fins.        3  amenés  par  un  vent  de  vitesse  de  2™, 80  par  seconde  et  au-dessus. 

Très  fins i  vent  de  2™, 80  à  o™,.5o. 

Fins-fins 10  vent  de  o™,5o  à  0°'. 

La  proportion  3  :  i  :  lo  dans  la  durée  des  vents  de  ces  diverses  catégories 
est  sensiblement  celle  qui  s'observe  à  Nancy. 

Le  dosage  quantitatif  des  grains  quartzeux  de  diverses  dimensions  dans 
un  fond  marin  actuel,  aussi  bien  que  dans  un  fond  marin  ancien,  calcaire, 
marne  ou  argile,  permettrait  donc  d'obtenir  une  notion  sur  la  durée  d'action 
des  vents  de  forces  diverses  et  connues  qui  régnent  à  l'endroit  considéré  ou 
y  régnaient  au  moment  oi'i  se  déposaient,  a'u  sein  des  mers  géologiques,  les 
calcaires,  marnes  ou  argiles.  En  d'autres  termes,  on  posséderait  une  indica- 
tion approximative  du  climat  existant  actuellement  ou  ayant  existé  autre- 
fois. 

La  provenance  des  grains  minéraux  fins  d'origine  éolienne,  d'un  échantil- 
lon marin  actuel  ou  ancien,  est  costnique,  locale,  lointaine,  très  lointaine  et 
volcanique. 


SÉANCE    DU    22    JUIN     1908.  l349' 


OCÉANOGRAPHIE.  —  Deux  noitvelli S  feuilles  de  la  Carte  de  Zoologie  indus- 
trielle des  côtes  de  France.  Note  de  M.  Joibix,  présentée  par  S.  A.  S.  le 
Prince  de  Monaco. 

Ces  deux  Cartes  font  partif  iVun  travail  d'ensemble  sur  les  Mollusques 
comestibles,  principalement  les  huîtres  et  les  moules.  Elles  portent  les 
n°^  7  et  8  de  cet  Atlas,  qui  en  comprendra  1.5. 

Je  me  suis  attaché  à  préciser  les  conditions  océanographiques  de  la  côte 
sur  laquelle  vivent  ces  animaux  et  à  mettre  en  relief  les  rapports  de  Tin- 
dustrie  à  laquelle  ils  donnent  lieu,  avec  la  nature  des  fonds,  les  courants, 
les  marées,  etc. 

La  première  de  ces  Cartes  contient  la  moitié  du  Morbihan,  depuis  et  y 
compris  la  Vilaine  jusiprà  la  rivière  d'Auray.  Le  golfe  du  Morbihan,  si 
compliqué,  mais  si  important  par  ses  nombreux  établissements  ostréicoles, 
y  est  entièrement  figuré.  On  v  remarque  aussi  la  petite  rivière  de  Pénerf, 
dont  les  parcs  produisent  des  huîtres  réputées.  Plusieurs  bancs  naturels 
d'huîtres,  autrefois  très  riches,  ont  été  détruits  par  l'abus  de  la  drague  et  le 
manque  de  surveillance;  cjuelques-uns  sont  en  voie  de  reconstitution  et 
mériteraient  d'être  soigneusement  protégés. 

L'embouchure  de  la  Vilaine  est  couverte  de  riches  moulières  et  d'établis- 
ments  mytilicoles  prospères.  On  récolte  encore  dans  cette  région  divers 
autres  Mollusques  comestibles  qui  y  sont  particulièrement  abondants. 

La  seconde  Carte  comprend  la  côte  nord  du  Finistère  depuis  la  baie  de 
Lannion  jusqu'à  l'Abervvrac'h.  Cette  côte  granitique  très  découpée,  cou- 
verte d'ilôts,  d'un  abord  très  difficile,  ne  contient  de  parcs  à  huîtres  cjue 
dans  l'embouchure  des  petites  rivières  de  Saint-Pol-de-Léon  et  de  Morlaix. 
En  revanche  elle  est  couverte  d'un  cordon  de  moulières  naturelles  dans  des 
parties  exposées  au  choc  des  vagues.  Elles  manquent,  au  contraire,  dans  les 
portions  abritées.  On  y  remarcjue  aussi  une  grande  quantité  de  gisements 
d'ormeaux  (Haliotis  luberculata)  qui  sont  recherchés  par  les  pécheurs. 
D'autres  Mollusques,  comme  les  co(piilles  de  Saint-Jacques,  les  pa- 
lourdes, etc.,  sont  assez  abondants;  leurs  gisements  ont  été  soigneusement 
relevés  sur  celte  Carte. 


l3-3o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


HYDROLOGIE.   —  Sur  l'origine  torrentielle  des  roches  ritiniformes  calcaires. 

Note  de  M.  E.-A.  Martel. 

Les  roclies  ruiniforines  (perforées,  pédonculaires,  columnaires,  etc.),  si 
fréquentes  dans  les  calcaires,  sont  attribuées  par  la  plupart  des  géologues  à 
la  seule  action  météorique  (plus  puissante  jadis  que  maintenant)  des  vents 
et  des  pluies. 

J'ai  toujours  soutenu  au  contraire  que  de  vrais  courants  torrentiels  ont  été 
la  principale  cause  de  ces  accidents  morphologiques  [notamment  à  Mont- 
pellier-le-Yieux  (  Aveyron  )  ;  voir  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France, 
i(3  avril  188HJ.  Cette  opinion  a  été  traitée  de  fantaisiste  et  de  pur  roman  pur 
ceux  qui  considéraient  que,  dès  le  milieu  de  l'ère  tertiaire,  le  creusement 
des  canons  des  causses  cévenols  était  assez  avancé  pour  que  la  dolomie  de 
ces  plateaux  fût,  dès  lors  et  pour  toujours,  soustraite  aux  effets  de  l'affouil- 
lement  de  l'eau  torrentielle  courante.  Cette  dernière  façon  de  voir  est  aujour- 
d'hui définitivement  réfutée  parles  faits  suivants,  qui  transforment  en  certi- 
tude ma  théorie  d'il  y  a  vingt  ans. 

1"  Il  est  établi  que  le  creusement  des  vallées  acluclles  n'est  ni  achevé,  ni  surtout  aussi 
ancien  qu'on  le  prétendait.  J'ai  contribué  à  le  démontrer  ici  même  à  maintes  reprises 
(voir  Compte';  rendus,  27  janvier  1902,  19  juin  igoô;  5  mars,  i4  niai  et  18  juin 
1906,  etc.  ). 

2°  Les  anciens  lits  de  puissants  courants  tertiaires  (même  miocènes)  ont  été  depuis 
peu  d'années  retrouvés  très  liaul  sur  les  surfaces  des  plateaux  calcaiies,  et  précisément 
aussi  sur  les  causses  Méjean  et  Noir  (pour  le  Tarn,  la  Jonle,  etc.)  (voir  Comptes 
rendus  A.  F.  A.  S.,  Lyon,  1906,  p.  1249)- 

3"  Toutes  les  villes  de  rochers  et  les  lapiaz  calcaires  sans  exception,  aujourd'hui 
liant  perchés  et  desséchés  au-dessus  des  vallées,  possèdent  ces  gouffres  ou  abîmes  pro- 
fonds (jui  ont  capturé  de  très  {orls,  cowTAnli  {vo'iv  Comptes  rendus,  i5  décembre  1902). 
J'ai  fait  cette  constatation  à  travers  toute  l'Europe,  jusqu'au  Caucase  occidental 
{Comptes  rendus,  i4  décembre  1908)  et  à  l'Andalousie  (au  Forçai  de  Abdalazis,  prés 
Antequera,  en  décembre  1906).  L'ancienne  et  abondante  circulation  torrentielle  y  est 
donc  irréfutablement  démontrée. 

4°  Au  fond  du  grand  canon  du  Verdon  j'ai  trouvé,  en  igoS,  la  preuve  matérielle  du 
processus  ^m}^\oyé  par  l'eau  d'un  torrent  (actuel  et  très  déchu)  pour  tarauder,  dans 
une  marmite  de  géants,  une  roche  pédonculaire  toute  pareille  à  celles  des  villes  de 
rocher».  Les  péreinptoires  figures  ci-conlre  sont  plus  convaincantes  que  tout  texte  à  ce 
sujet.  Il  est  certain,  d'après  cela,  que  l'a/zi/^/io/'e  de  iM(intpellier-le-Vieu\  et  ses  simi- 
laires ont  été  détachées,  mises  en  relief  (  grâce  à  la  fissuration  préexistante)  par  la  for- 
mation tourbillonnaire  si  bien  conunenlée  par  MM.  J.  Vallot  et  J.  Brunhes  :  les  parois 
encadrantes  sont  les  témoins  d'une  immense  marmite  crevée  de  toutes  parts. 


SÉANCE    DU    22    JLhV    1908.  l35l 

5°  De  telles  marniiies  (sans  pédoncule  ceiilral),  ébréchéesou  déjà  percées,  abondent 
aussi  dans  le  Verdon,  le  Fier,  la  V'alserine,  la  Cézo,  l'Ardèclie,  etc.  Les  arcades  ou  ponts 
naturels  des  villes  de  rochers  ont  la  même  orii;ine. 

6°  En  Belgique,  à  la  galerie  des  sources,  près  Chaleux  (Furfooz),  dans  un  bras  sou- 
terrain de  la  Lesse,  MM.  Rahir  et  Van  den  Broeck  ont  trouvé  une  roche  pédonculaire 
dans  le  lit  du  ruisseau  qui  parcourt  la  grotte  :  la  corrosion  chimique  a  achevé  de  rendre 
le  pied  du  champignon  exlrèmement  mince;  mais,  dans  une  caverne,  la  pluie  et  le 
vent  ne  sauraient  entrer  en  ligne  de  compte! 


Fig.  I.  —  Monlpellier-le-Vieu.x.  L'ampliore  (3o.>"'  au-dessus  de  la  Dourbie). 

Kig.  2.  —  .Marmite  à  pédoncule  dans  le  lit  du  Verdon  (à  l'étiage). 

Fig.  3.  —  Table  du  Diable,  au  sommet  des  falaises  île  Saint-Mihiel  (.Meuse). 

Fig.  !^.  —  Cité  enchantée  de  Cuenca  (Espagne),  découverte  en  1907,  par  M.  Font  y  Sagne. 

Par  conséquent  la  croyance,  absolument  erronée,  au  rôle  prédominant 
des  agents  atmosphériques  était  due  à  l'inexactitude  et  à  l'insuffisance  des 
observations  comparées  dans  les  phénomènes  en  question  ;  le  rôle  réel  de 
Vérosion  torrentielle,  autrefois  bien  plus  puissante  que  maintenant,  est  irré- 
futablement établi  par  les  faits  matériellement  constatés,  en  tous  pays, 
parmi  les  lapiaz,  chaos  et  cations  calcaires. 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


HYDROLOGIE.  —  La  radioactivité  des  eaux  d'Ax  (Ariége)  démontrée  par 
la  photographie.  Noto  de  M.  F.  Garrkjou,  présenli'e  par  M.  Ariii. 
(iaulier. 

En  octobre  i9o()  j'ai  entrepris  à  Ax  (Ariège),  sur  les  sources  chaudes  et 
sulfurées  de  la  station,  une  série  d'expériences  sur  la  radioactivité  des  eaux. 
Les  résultats  obtenus,  que  je  vais  faire  connaître,  ont  été  le  début  d'une 
série  d'essais  pratiqués  sur  de  nombreuses  sources  et  que  je  publierai  pro- 
chainement. 

Mon  dispositif  est  emprunté  à  la  photographie. 

En  janvier  1904,  M.  Pellin,  successeur  de  Dubosc,  mil  à  ma  disposition  des  tubes 
en  aluminium,  de  uS'"  de  longueur  et  de  28"'°>  de  diamètre,  dont  l'une  des  evtrémités 
était  hermétiquement  close  par  un  fond  en  aluminium;  l'autre  extrémité  était  simple- 
ment bouchée  au  liège. 

L'épaisseur  du  métal  était  de  i""".  Des  lames  de  plaques  Lumière  (marque  i),  pré- 
parées pour  cette  opération  par  le  fabricant;  quelques-unes  étaient  recouvertes  par  des 
plaques  de  plomb  portant  des  encoches  diverses  qui  laissaient  passer  le  jour. 

Enveloppées  dans  du  papier  aiguille  noir,  les  lames  photographiques  étaient  intro- 
duites dans  les  tubes  qu'on  bouchait  ensuite  avec  le  bouchon  de  liège. 

Ainsi  préparés,  les  tubes  furent  plongés  dans  l'eau  des  sources,  se  renouvelant  sans 
cesse,  et  y  sont  restés  un  quart  d'heure. 

Après  ce  la[is  de  temps,  les  Uibes  étaient  retirés  et  les  lames  photographiques  por- 
tées au  développement. 

^  oici  les  résultats  : 

1°  Lame  plongée  dans  l'eau  Viguerie  chaude  à  78"  :  elle  est  devenue  noire. 

■2"  Lame  plongéedans  l'eau  Viguerie  refroidie  à  3o"  :  devenue  noire. 

3"  Lame  plongée  dans  le  bain  Pilhes  à  38°  :  noire. 

4°  Lame  surmontée  de  languettes  de  plomb,  plongée  dans  le  bain  fort 
à  44°  '■  f'ilc  est  noire  sur  les  points  non  recouverts  par  la  languette  de 
plomb;  elle  est  restée  très  peu  colorée  sur  les  points  recouverts. 

5°  Lame  plongée  dans  l'eau  de  Montmorency  à  26",  non  sulfurée  :  elle 
est  à  peine  noircie. 

Si  l'on  tire  des  positifs  sur  papier  au  moyen  de  ces  lames  développées, 
on  olilient,  jiour  les  trois  premières,  des  bandes  blanches  (correspondant  au 
noir  de  ces  plaques);  pour  la  quatrième,  une  alternance  de  blanc  et  de  noir 
(correspondant  à  la  présence  ou  à  l'absence  de  la  languette  de  plomb);  pour 
la  cin(|uième,  enfin,  une  coloration  noire  (correspondant  à  l'absence  d'opa- 
cité de  la  plaque). 


SÉANCE    DU    22   JUIN    1908.  l3)3 

Il  est  donc  permis  de  dire  que  les  eau\  sulfurées  possèdent  une  radioac- 
tivité qui  traverse  l'aluminium,  comme  le  font  les  rayons  y»  <^t  q^^'  influe 
plus  ou  moins,  suivant  son  abondance,  sur  la  plaque  photograpliique. 

Ces  expériences  ont  été  le  début  d'une  série  d'autres  qui  m'ont  fourni 
quelquefois  des  résultats  assez  étranges  cl  qui,  par  suite,  ne  me  permettent 
pas  de  préciser  encore  une  loi  rendant  ce  procédé  tout  à  lait  pratique  pour 
l'appliquer  au  dosage  de  la  radioactivité  du  bain.  J'espère  préciser  bientôt 
les  conditions  de  ce  dosage. 


PHYSigiE  nr  gi.obi:.   —   /,«  pluie  el  le  régime  des  cours  d'eau.  Note 
de  M.  l*Ari.  Garricol-Lagrange,  présentée  par  M.  d'Arsonval. 

Poursuivant  depuis  23  ans  l'étude  climatologique  du  Limousin  ('), 
notamment  au  point  de  vue  de  la  pluie,  qui  constitue  un  des  traits  les  plus 
caractéristiques  du  climat  de  celte  province,  j'ai  eu  surtout  pour  objectif 
la  détermination  des  conditions  hydrologiques  et  l'utilisation  agricole  et 
industrielle  des  eaux.  .T'ai,  à  cet  effet,  entrepris  l'étude  du  régime  des  cours 
d'eau  à  Faide  de  longues  séries  de  relevés  de  débits  parallèles  à  des  séries 
pluviométrif[ues. 

Grâce  au  concours  du  service  des  eaux  de  Limoges,  j"ai  pu  réunir  une 
série  de  10  années  d'observations  de  débits  journaliers,  mesurés  à  un  déver- 
soir en  mince  paroi  établi  par  M.  Maître,  directeur  des  travaux  de  la 
ville,  sur  un  ruisseau  dont  le  bassin  versant  n'est  que  de  2000  heclaies, 
qui  estpourvu  d'un  pluviomètre  à  chacune  de  ses  extrémités  et  qui  comprend 
le  périmètre  des  sources  captées  el  amenées  à  Limoges,  après  avoir  été 
mesurées  à  une  chambre  de  jauge. 

En  calculant  les  moyennes  mensuelles,  Irimeslrielles  et  annuelles  de  ces  débits  el  en 
les  comparant  aux  moyennes  pluviométriques  correspondantes,  j'ai  pu  d'une  part 
déterminer  avec  précision  les  rapports  entre  les  quantités  d'eau  tombées  el  les  quan- 
tités écoulées,  et  d'autre  part  établir  des  relations  exactes  entre  les  débits  de  deux 
périodes  consécutives,  semaine,  mois  ou  saison.  Le  débit  Q,  d'une  période  donnée  est 
lié  à  la  pluie  P,  tombée  en  celte   période  el  au  débit  Q„  de  la  période  antérieure   par 


(')   Pluies,  rU'ières  et  sources  {Comptes  rendus  des   Congrès  de  l'Arbre  el  de 
l'Eau),  Limoges,  1907,  imprimerie  Ducourtieux. 


•■'^54  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

une  formule  simple  de  la  forme 

Q,  =  aQ„+(?  +  -/Q„)P,. 

Cette  relation  et  celle  que  je  suis  arrivé  à  établir  entre  le  volume  des  sources  pro- 
fondes et  le  dél)it  du  ruisseau  prennent  une  grande  importance  lorsque  la  pluie  ces-e 
de  tomber  et  <|ue  la  sécheresse  se  prolonge.  Elles  ne  dépendent  plus  alors,  en  effet, 
que  de  la  réserve  du  sol,  c'est-à-dire  de  la  quantité  d'eau  qui  doit  s'écouler  au  ruis- 
seau après  la  cessation  des  pluies. 

C'est  ainsi  que,  distinguant  dans  cette  réserve  deux  parts,  celle  des 
sources  superficielles  et  celle  des  sources  profondes,  j'ai  pu  déterminer 
pour  chacune  :  i"  la  façon  dont  elle  s'écoule;  2"  la  quantité  totale  d'eau  qui 
la  compose;  3"  la  quantité  utilisée  en  un  temps  donné  après  le  commence- 
ment de  la  sécheresse  et  la  quantité  restant  à  utiliser;  4°  enfin  le  temps 
total  au  bout  duquel  cette  réserve  sera  complètement  épuisée. 

J'ai  vérifié  d'ailleurs  les  résultats  obtenus  par  l'étude  détaillée  de  la 
sécheresse  prolongée  de  l'été  1906. 

Les  longues  séries  de  relevés  de  débits,  exécutées  systématiquement  sur  un  cours 
d'eau  parallèlement  avec  des  séries  pluviomélriques  en  divers  points  de  son  bassin, 
sont  donc  des  plus  utiles  pour  déterminer  par  des  moyennes  de  longue  et  de  courte 
durée  les  lois  liydrologiques  de  ce  bassin,  et,  lorsque  le  volume  des  sources  profondes 
est  mesuré  en  même  temps  que  le  débit  du  ruisseau,  elles  fournissent  des  données 
précieuses  sur  le  régime  en  temps  de  sécheresse,  ce  qui  est  de  beaucoup  le  point  le 
plus  intéressant. 

A  défaut  de  débits  directement  mesurés,  il  est  une  donnée  qu'on  peut  utiliser:  c'est 
la  cote  soigneusement  et  facilement  observée  à  de  nombreuses  échelles  hydromé- 
tri(|ues.  Le  débit  est  lié  en  effet  à  cette  cote  par  une  formule  simple  qui,  appliquée 
aux  observations  journalières,  fournit  précisément  les  séries  désirées. 

Il  semble  donc  qu'en  donnant  plus  de  précision  à  ces  observations  hvdro- 
métriques,  en  les  étendant  à  tous  nos  cours  d'eau,  en  divers  points  de  leur 
parcours  et  notamment  au  voisinage  de  leur  confluent,  on  pénétrerait  dans 
le  détail  des  lois  hydrologiques  et  l'on  comparerait  utilement,  au  |>oint  de 
vue  du  régime  des  eaux,  les  diverses  vallées  suivant  leur  orientation,  leur 
pente,  la  nature  de  leur  sol  et  de  leur  sous-sol. 

.1  ai  déjà  entrepris  à  ce  point  de  vue  l'étude  de  vallées  voisines,  de  consti- 
tution au  premier  abord  identique  et  soumises  au  même  régime  pluviomé- 
trique,  mais  qui  présentent  de  très  notaljles  diiïérences  dans  le  régime  de 
leurs  eaux. 

Ces  différences,  qui  paraissent  tenir  en  bien  des  cas  moins  à  la  consti- 


SÉANCE    DU    22   JUIN    1908.  l355 , 

tution  géologique  du  sous-sol  qu'à  la  couverture  et  à  certaines  particularités 
de  la  surface,  telles  que  la  présence  de  marais  ou  d'étangs,  demandent  à 
être  étudiées  scientifiqucmenl,  et  j'ai  dressé  un  programme  de  travaux  et 
d'expériences  que  je  soumettrai  au  deuxième  Congrès  de  l'Arbre  et  de 
l'Eau,  à  Guéret,  en  juillet  prochain.  J'espère  arriver  ainsi  à  préciser  le  rôle 
et  l'importance  hydrologique  de  l'armature  et  des  accidents  de  la  surface 
du  sol,  à  déterminer  les  conditions  de  régularisation  des  cours  d'eau  et  à 
élucider  certains  points  encore  douteux  dans  les  questions  à  l'ordre  du  jour 
du  reboisement  des  terrains  incultes  et  de  la  lutte  contre  les  inondations. 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  V ablcuion  de  la  mer  de  glace  de  Chamonix pendant 
i5  ans  et  pendant  5o  ans.  Note  de  M.  J.  Vai.lot,  présentée  par  M.  le 
Prince  Roland  Bonaparte. 

Les  variations  de  longueur  des  glaciers  actuels  ont  été  mesurées  de  tous 
côtés  et  leur  intensité  est  aujourd'hui  bien  connue,  tandis  qu'on  n'a  que 
bien  peu  de  données  sur  leur  ablation,  c'est-à-dire  sur  les  variations  de  leur 
niveau.  Cela  vient  de  ce  qu'il  est  infiniment  plus  simple  de  mesurer  une 
longueur  que  d'exécuter  un  nivellement  complet. 

Les  altitudes  isolées  de  la  surface  laissées  par  divers  savants  ne  donnent 
guère  de  documents  utilisables,  à  cause  des  changements  considérables  dans 
la  forme  de  la  surface  qui  se  produisent  au  cours  des  oscillations.  Le  nivelle- 
ment complet  d'un  profd  en  travers,  renouvelé  au  même  point  à  diverses 
époques,  donne  seul  des  résultats  certains. 

Les  séries  de  nivellements  que  j'ai  renouvelés  à  la  mer  de  glace  de  Cha- 
monix, depuis  1891  jusqu'en  1907,  fournissent  sous  ce  rapport  des  chiffres 
exacts  qui  s'étendent  sur  une  période  suffisante  pour  qu'on  puisse  en  tirer 
des  conclusions,  car  l'ablation  qu'ils  mesurent  atteint  le  quart  de  l'ablation 
totale  depuis  le  maximum  d'extension  des  glaciers  dans  les  temps  mo- 
dernes. 

Après  le  grand  maximum  de  182G,  le  glacier  a  de  nouveau  rempli  ses 
moraines  vers  i85o.  Celles-ci  se  sont  conservées  intactes  et  m'ont  .servi  à 
reconstituer  les  profils  en  travers  approximatifs  de  celte  époque,  tant  par 
analogie  avec  les  profils  actuels  que  d'après  les  informations  recueillies  sur 
place  en  interrogeant  des  témoins  oculaires  du  maximum  de  i85o. 

Le    Tableau    suivant    donne   l'ablation,   en  mètres,    de    quatre   profils 

C.  R.,  190S,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N«  25.)  '  78 


l35()  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

en  i3  à  i5  ans  d'une  part,  et  en   5^  ans  d'autre  part,  depuis  le  grand 
maximum. 

Ablation 

moyenne      approximative 
exacte.  en  b-j  ans.  Rapport. 

Echelets,  aliiiiide  igao™  (  r5  ans) ii,o  54  0,20 

Monlanveri,  altitude  1843™  (i4  ans).  .  i3,4  55  0,24 

Mauvais-Pas,  altitude  1705"' (i3  ans).  19,8  49  o,4o 

Chapeau,  altitude  i55o™  (  i3  ans)  ... .  29,5  "4  o,4o 

La  première  colonne  donne  l'ablation  que  j'^ii  jiu  mesurer  exactement.  La  deuxième 
donne  l'ablation  totale,  qui  a  été  vue  par  des  personnes  vivant  encore.  On  peut  se 
rendre  compte,  par  les  rapports,  que  j'ai  pu  mesurer,  selon  les  altitudes,  le  quart  ou 
même  presque  la  moitié  du  phénomène  total,  ce  qui  donne  une  certaine  valeur  aux 
chiffres  obtenus. 

L'ablation  moyenne  augmente  en  raison  inverse  de  l'altitude,  comme  je  l'avais 
montré  antérieurement. 

La  partie  plane  du  glacier,  entre  les  Echelets  et  le  Montanvert,  est  la  plus  intéres- 
sante, car  le  glacier  y  circule  à  l'état  de  fleuve  tranquille. 

L'ablation  y  a  été  de  50""  en  5o  ans,  sans  que  les  météorologistes  aient  pu  constater 
un  changement  climatérique  important.  Avant  cette  période  de  diminution,  le  glacier 
a  dû  rester  fort  longtemps  dans  des  conditions  d'équilibre  relatif,  pour  qu'il  ail  pu 
former  les  énormes  moraines  actuelles;  je  parle  des  moraines  latérales,  dont  la  forma- 
tion est  toujours  très  lente,  tandis  que  tes  moraines  frontales  peuvent  se  former  avec 
une  grande  rapidité,  lorsque  le  glacier  est  considérable. 

Les  roches  polies  du  pied  de  l'aiguille  du  Dru,  3755",  et  de  la  tète  de  Trélaporte, 
a25o",  montrent  que,  au  maximum  de  l'époque  glaciaire,  le  glacier  s'élevait  4oo"  plus 
haut  que  les  moraines  actuelles;  mais  il  est  remarquable  qu'il  n'ait  pas  laissé  de 
moraines  latérales  supérieures,  analogues  à  celles  de  nos  jours.  L'époque  glaciaire  ne 
se  présente  donc  pas  comme  la  longue  période  d'équilibre  qu'on  se  figure  générale- 
ment; il  semble  au  contraire  que  le  glacier  a  dû  croître  avec  rapidité  et  décroître  de 
même,  puisqu'il  n'a  pas  eu  le  temps  de  laisser  des  dépôts  importants  sur  les  parois  de 
la  vallée. 

Quand  on  considère  que  la  vie  d'un  liomme  a  suffi  pour  voir  l'ablation 
de  jo"  de  glacier,  c'est-à-dire  de  ^  de  l'épaisseur  totale  de  4oo"'  disparue 
depuis  l'époque  glaciaire,  on  se  demande  si  tout  ce  qui  a  été  dit  sur  la 
période  glaciaire  n'a  pas  été  très  considérablement  exagéré. 


SÉANCE   DU    22   JLI.X    190M. 


r357 


MAGXÉTISME  TERRESTKE.  —  Nouvelles  délenninations  magnétiques  dans  le 
bassin  occidental  de  la  Méditerranée.  iVote  de  M.  Charles  Xordmaxx, 
présentée  par  M.  Poincaré. 

J'ai  déterminé  en  septembre  et  octobre  1900,  au  cours  d'une  mission 
dont  le  Bureau  des  Longitudes  m'avait  cliargé  à  cet  effet,  les  valeurs  abso- 
lues des  éléments  magnétiques  dans  un  certain  nombre  de  stations  d'Al- 
gérie, de  Tunisie  et  d'Itabe.  Ces  recherclies  avaient  le  double  but,  d'une 
part  d'obtenir  la  connaissance  exacte  de  la  variation  séculaire  du  magné- 
tisme dans  ces  régions  (par  la  comparaison  de  mes  résultats  avec  ceux  ob- 
tenus par  M.  Moureaux  en  1887  au  cours  de  sa  campagne  magnétique  bien 
connue),  d'autre  part  d'établir  l'allure  de  la  Cafte  magnétique  dans  cer- 
taines régions  où  n'avait  pas  opéré  M.  Moureaux. 

Les  valeurs  brutes  obtenues  dans  les  principales  stations  étudiées  sont 
indiquées  dans  le  Tableau  suivant,  où  les  beurês  sont  exprimées  en  temps 
moyen  de  Paris  : 

Déclinafson    occidentale  f:r>iuposaDte    borizonlale.  Inclinaison. 

Stations.  Dates.  Heure.  Valeur.  Heure.  Valeur.  Hei]re.  Valeur. 

Il     m  h      m       o     ,      „  Il      m         h      m  h      m         h      m       o      ,    „ 

Ain-Seffra 3o  sept.  iB.ijo  à  i6.53  i3.t8.56  17.3,1  à  18.10  0,36892  14.45  à  i5. 55  49.    i,4 

Alger 27  sept.  i5.55  16.10  12.27.24  17.10  17.45  o,254fio  14. iS  i5.o^  53. 16, 5 

■Batiia i5  sept.  17.30  17.45  1t.12.57           "             »  »  14. 3o  i5.3o  5i.i9,g 

Béchar 2  oct.  8.35        8.55  i3.52.25          7.45        8.3o  0,27482  10. i5  11. o  48.   0,0 

B'skra i4-i5  sept.  6.20        6.40  11   18. 56          6.45        7.45  0,26457  17.45  18.45  50.28,9 

Bizerte i4  oct.  14. 3o  14. 5o  10.9.44  i5.o  i5.45  o, 25565  12, 3o  i3.i5  52.56,5 

Bougie. 24  sept.  14.10  14. 3o  11.38.7             »             »  »  16.0  17.0  53.4,4 

Bouzaréah.. 26  sept.  8.i5        8.3o  12. 20. «6  7.13        8.0  0,35417  11. i5  12.0  53.i5,t 

Carthage i5  oct.  8.40        8.55  9.53.41          7.45        8.3o  o,258i6  10.0  10.40  52.i5,4 

Constantine 10  oct.  14.45  i5.o  11.   8.5i  iS.io  i5.4o  0,25790  12. 55  i3.46  52. 18, 5 

DjidjelU 24  sept.  7.30        8.0  ii.35.4i  6.40        7.20  o,256o5            »              »  » 

Fig"-^S 3-4  oct.  7.15        7.30  13.24.32          9.10  10. 0  0,37147           i>              «  » 

Guelma 11  ocl.                    »              »  »                    9.i5  10. o  0,35917            "              "  " 

Médéah S  cet.  9.35  9.40  12.28.57  "'^  «i.5o  0,25609  10. l5  11. o  53.43,9 

Naples 19-20  oct.  14.20  14. 5o  8.47.  9  10. n  10.40  0.34267  12. 55  i3.25  56.23,4 

Oi'an 6  oct.  io.â5  10.40  13.44.19  S.i5        9.0  0,23768  11.0  11.45  52.4i,3 

Orléansville 28  sept.  i5.55  16. i5  i3.    i.3  iJ.So  i5.io  0,35482  17,15  18.0  53.5,5 

Pliilippeville 22  sept.  i5.i5  t5.4o  11.   9.29  14. i5  14. 5o  0,25705  17.0  rS.o  52.43,3 

Ro'"e 34  oct.  10. o     à  10.25  9.34.30  16.0     à  i6.5o  0, 23535  11. 0     àii.3o  57.37,6 

On  a  indiqué  en  italiques  les  stations  où  n'avait  pas  opéré  M.  Moureaux. 
On  a  construit  au  moyen  des  nombres  obtenus,  ramenés  suivant  le  procédé 
habituel  à   igo6,o,  des  Cartes  magnétiques  des  régions  considérées,  qui 


l358  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

-vont  être  publiées  et  qui  mettent  en  évidence  un  certain  nombre  de   faits 
nouveaux,  notamment  les  suivants  : 

i"  Outre  les  particularités  déjà  signalées  par  M.  Moureaux  et  que  mes  ob- 
servations confirment,  celles-ci  manifestent  l'existence  d'une  anomalie  parti- 
culière, dans  la  région  côtiére  de  la  Kabylie,  anomalie  dont  l'effet  est  d'incurver 
fortement  vers  l'Ouest,  à  leur  entrée  en  Algérie,  les  isogones  voisines  de  i  i  "So'. 

2°  Des  observations  de  l' Extrême-Sud  oranais  il  ressort,  en  outre,  que  les 
isogones  de  i3°  et  de  if\°  ne  se  poursuivent  pas  dans  le  nord  du  Sahara  suivant 
la  direction  qu'elles  ont  à  leur  entrée  en  Algérie,  mais  qu' elles  s'y  incurvent  déjà 
notablement  vers  l'Est  ;  c'est-à-dire  qu'elles  commencent  à  participer,  pour  des 
latitudes  notablement  plus  élevées  qu'on  ne  le  pensait  jusqu'ici,  au  mouvement 
général  qui  entraîne  vers  le  Sud-Est  africain  toutes  les  isogones  de  nos  régions. 

>  La  variation  séculaire  totale  de  ïSS^.n  à  1906,0,  dans  les  régions  étu- 
diées, a  été  en  moyenne  de  —  1  "  28'  pour  la  déclinaison,  de  -\-  o,oo3G pour  la 
composante  horizontale  et  de  —  ^l' pour  l'inclinaison.  En  ce  qui  concerne  la 
déclinaison,  la  i^ariation  séculaire  dans  cette  période  parait  être  une  fonction 
très  nette  de  la  longitude  en  Algérie  et  Tunisie,  et  elle  croit  régulièrement  depuis 
Oran  (où  elle  est  de  —  i°23')  jusqu'à  Bizerte  (où  elle  est  de  —  i°3o'). 

4"  Ces  résultats  conduisent  à  apporter,  aux  éphémérides  magnétiques  pour 
l'Algérie  et  la  Tunisie  publiées  dans  /'Annuaire  du  Bureau  des  Longitudes 
de  1 906,  les  corrections  moyennes  suivantes  :  pour  la  déclinaison,  —  8';  pour  la 
comnosante  horizontale.  —  0,0011;  pour  l'inclinaison,  —  i3'. 

Toutes  les  facilités  nécessaires  m'ont  été  obligeamment  fournies  au  cours 
de  cette  mission  par  les  autorités  militaires  d'Algérie  et  de  Tunisie,  et  en 
particulier,  durant  mon  séjour  dans  l'Extrême-Sud  oranais,  par  M.  le 
général  Lyautey,  à  qui  je  désire  exprimer  ici  ma  bien  vive  gratitude. 

M.  tiÉGou  adresse  une  Note  intitulée  :  Ètwles  sur  l'association  en  série  et  en 
parallèle  des  détecteurs  éleclroly tiques. 

(Renvoi  à  l'examen  de  M.  Lippmann.) 

A  4  lieures  et  demie,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  un  quart. 

G.  D. 


On  souscrit  à  Paris,  chez  G.lUTHlER-VILLARS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  n°  55. 

is  i835  les  COMPTES  RENDDS  hebdomadaires  paraissent  régulièreraoïu  le  Dimanche.  Ils  formant,  à  la  Qn  de  l'année,  deux  volumes  in-4°.  Deux 
l'une  parordre  alphabétique  des  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  des  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.  L'abonnement  est  annuel 
du  !"■  Janvier. 

Prix  de  l'abonnement  : 
Paris  :  30  fr.  —  Départements;  40  fr.  —  Union  postale:  44  fr. 


On  souscrit  dans  les  départements, 


I , 


chez  Messieurs  : 
Ferra n  frères. 
Cbaix. 
Jourdan, 
.'  Ruff. 

Courtin-Hecquet. 

(  Germain  et  Grassin. 
(  Siraudeau. 

; Jérôme. 

t. ..... .     Marion. 

!Ferel. 
Laurens. 
,  Muller  (G.) 

Kenaud. 

Derrten. 
\  F.  Kobert. 
1  Le  Borgne. 
'  Uzel  frères. 

Jouan. 

ry Dardel  et  Bouvier. 

1  Henrv. 
(  Marguerie. 


it-Ferr. 


I  Delaunay. 
Bouy. 
Greffier. 
Ratel. 
Rey. 

I  Lauverjat. 
'  Degez. 

,  Drevel. 
Gratier  et  C". 


elle Foucher. 

\  Bourdignon. 
)  Dombre. 


I  Tallandier. 
'  G  i  a  rd . 


Lorien  t . 


Lyon. 


chez  Messieurs  : 
i  Banmal. 
I  M»»  Texier. 

Ciimia  et  M.isson. 
\  Georg. 
'  Phily. 

Maloine. 

Vitte. 


Marseille Bual. 

\  Valal. 
M-UpelUer |  Coulet  et  fils. 

Moulins  ....    Martial  Place. 

!Buvignier. 
Grosjean-Maupin. 
Wagner  et  Lambert. 

Dugas. 
Veloppé. 

l  Barma. 
I  Appy. 

Nîmes Debroas-Duplan. 

Orléans Loddé. 


Nantes  . 


Nice 


Poitiers. 


Blancluer. 
Lévrier. 


Bennes Plihon  et   Hûmin;iis . 

rSochefort Girard  { M""  ). 

Rouen |  Langlois. 

j  Lestringant. 

S'-É  tienne Chevalier. 

Figard. 
Allé. 


Toulon . 


Toulouse  . 


^  Giniet. 
I  Privât. 


iBoisselier. 
Péricat. 
Bousrez. 


Valenciennes 


\  Giard. 
/  Lemaitre. 


On  souscrit  à  l'étranger. 


Amsterdam  , 


chez  Messieurs  : 

j  Feikema     Caarel- 
/      sen  et  C". 

Atkènes Beck. 

Uarcelone Verdaguer. 

!Asher  et  C'°. 
Krîedlander  et  fils. 
Kuhl. 
Mayer  et  Miiller. 

Berne Francke. 

Bologne Zanichelli. 

iLamertin. 
Mayolez  et  Audiarte. 
Lebègue  et  C'°. 

,  Sotchek  et  C". 
Bucarest j  Alcalay. 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighton,  Bell  et  C". 

Cliristiania Cammcrnieyer. 

Constantinople  . .  Otto  Keil. 

Copenhague Hôst  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Gênes Beuf. 

i  Eggimann. 

Genève )  Georg. 

'  Burckhardf. 

La  Haye Belinfante    frères. 

iPayot  et  C". 
Rouge. 
Sack. 
Barth. 
Brockhaus. 

Leipzig {  Lorentz. 

i  Twietmeyer. 
'  Voss. 
,  Desoer. 
^'■«^e '  Gnusé. 


Londres  . . . 


Madrid. 


Milan . 


/Oui 
)  Mac 


Chez  Messieurs  : 
lau. 
achette  et  G'' 
'  Nuit. 
Luxembourg  ... .      V.  Buck. 

Ruiz  et  C». 

Romo. 
i  Dossat. 
\  F.  Fé. 

!Bocca  frères. 
Hœpli. 
Moscou Tastevin. 

\  Marghieri  diGius. 
'^■«/''^^ I  Pellerano. 

'  DyraeQ  et  PfeîfTei. 
New-  York !  Slechert. 

(  Lemcke  et  Buechoer 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  G'". 

Païenne Reber. 

Porto Magalhaea   et   Mouiz. 

Prague Rivnac. 

Rio-Janeiro Garnier. 

i  Bocca  frères. 

•^0'"« jLoescheret  C-. 

Rotterdam Kramcrs  et  fils. 

Stockholm NordisUa  Boghandel 

l  Zinserling. 
S'-Pétersbourg  . .  j  wolff. 

!  Bocca  frères. 
Brero. 
Rinck. 
RoseabergetSellier 

Varsovie Gebethner  et  VVolff. 

Vérone Drucker. 

1  Frick 
Vienne |  Cerold  et  O". 

Zurich Rascher. 


25  fr. 


ÎLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes     1  à  31.   —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i85o.  )  Volume  in-d';  i853.  Prix 25  fr. 

ïomes32à61.  —(  i"  Janvier  i85i  à  3i  Décembre  1 865.)  Volume  in-4'>;  1870.  Prix i^y- 

Tomes  62  à  91.  —  (  i"  Janvier  i866  à  3i  Décembre  1S80.  )  Volume  in-4'':   1889.  Prix ^a  |,r- 

Tomes  92  à  121.  —  d"  Janvier  1881  à  3[  Décembre  iSi'j.)  Volume  u\-i°:  1900.  Pn 
»PLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES: 
[.  -  Mémo.re  surquelques  points  de  la  Physiologiedes  Algues,  par  MM.  A.  ÙEBBEset  A.-J.-J  Sol.er.  -  Mcmoiresur  le  Calcul  des  Perturbations  qu  éprouvent 
tes,  par  ^    "."."«.    -  m/^^;..»  =..-  i.  Po — ,:?c  „f  =,.,.  i»  .ai»  ri„  ,:„,-  nanmatiaue  (tans  les  ohénoménes  digestifs,  particulièrement  dans  la  dlgestlon_cle^, 
grasses. 
1.  — Mé 
îoncours 
ntaircs, 
des  rapp 

1  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Soienoes,  et  les  Mémoires  préseatés  par  divers  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


N°  25. 

TAIU.K     l)l*:S     ARTICLES     (Séance  du  22  Juin    IHiia.) 


A1E\I()I11ES   ET  COMMUI\ICATI01\S 

DES  MKMItllKS   RI    UKS   CORHESPONDANTS   DR   L'ACADÉMIE. 


M.    Marcel  Deprez.    —  Etude  des  phéno- 
mènes que  présentent  les  ailes   concaves 


Pages. 


Pages. 
dans  le  planenient  stationnaire  et  dans  le 
vol  plané  des  oiseaux 1299 


ELECTIOIVS. 

M.  Gaillot  est  élu  Correspondant  dans   la  |      de  M.   Trépied.. 

Section    d'Astronomie,    en    remplacement  I 

PRÉSENTATIONS. 


l3o2 


Liste  de  candidats  présentée  à  M.  le  .Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique  pour  le 
poste  vacant  au  Bureau  des  Longitudes 
par  le  décès  de  M.  Lœny  :  1"  M.  li.  liait - 
laucl,  2°  M.  Andoyer i3o2 


Liste  de  candidats  présentée  à  M.  le  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique  pour  le 
poste  vacant  au  liureau  des  Longitudes 
par  le  décès  de  AL  J.  Janssen  :  1°  M.  Des- 
Inndres.  1'  M.  A/aiirice  Hamv i3o3 


coi5isi<:si»OAii>A.\<;i:. 


L'ACADE.MIE     ROYALE     DES     SCIENCES    DE    LlS- 

BOXXK  adresse  à  l'Académie  l'expression 
de  ses  sentiments  de  profonde  sympathie 
à  l'occasion  de  la  niorl  de  M.  A.  de  Lap- 
parent 

-M.  le.  Seouétaire  pehpeil'EL  signale  divers 
Ouvrages  de  MM.  Icilio  Giiareschi.  J.  De- 
niker,  Stanislas  .Meunier,  P.  Garrigott- 
Lagrange,  E.-A.   Martel 

M.  Emile  Bouel.  —  Sur  l'analyse  des 
courbes  polymorphiques 

M.  CiEojîges  Meslin.  —  Sur  l'orientation 
d'un  ellipsoïde  anisotiope  dans  un  cliaujp 
uniforme 

M.  .Ii;an  Becqikhei..  —  Sur  la  nalure  des 
charges  d'électricité  positive  et  sur  Icxis- 
leiice  des  électrons  positifs 

JMM.  Georges  et  Gustavi:  Laudet,  —  Lnre- 
gistrement  photographique  de  vibrations 
sonores 

M.   ii.   GuiLLE.MiNor.  —    lielation    entre  les 
edets   biochimiques  des  radiations  et  la 
quantité    absorbée     (dosage     fluorosco- 
pi'in«) , 

M. M.  Léo  Vignon  et  Évieux.  —  Chaleur  de 
neutralisation  de  l'acide  acéli([ue  et  de 
l'acide  benzoïque  par  l'anilinç  en  iiiilien 
benzénique 

.M.  I£d.  Ukfacqz.  —  Sur  une  nouvelle  mé- 
thode de  séparation  de  la  silice  et  de 
l'anhydride  tungstique 

M.  A.  Lauiiet.  —  Sur  un  nouveau  prin- 
cipe d'automaticilé  dans  la  rarburation.. 

.M.  11.  DuvAL.  —  Constitution  de  queli|ues 
dérives  du  diphéujimélhane  et  pri'-para- 
tion  de  quelques  composés  orthodianiinés 
de  la  même  série 

M.M.  li.-E.  Blaise  et  I.  IIkrm.in.  —  Sur  les 
ictones-alcools-ji,  ïa-dialcoylées.  Trans- 
position par  déshydratation 

.M.  Adolphe  Javal.  —  Étude  de  la  nm- 
centration    moléculaire   des    liquides    de 


i3o3 
i3o3 

)  00-( 

i3oï 
i3o8 
i3ii 


1 3i6 
l3nf 

l32  1 

102} 
i326 


l'organisme   à    I  élat   pathologique 

AL  Ph.  BAiiitiER.  —  Sur  un  caractère  chi- 
mique difl'érentiel  des  ortlioses  et  des  mi- 
croclincs 

M.  H.  CoLTŒiiK.  —  Sur  le  Synalplieion 
Giardi,  n.  gén.,  n.  sp.,  Enloniscien  para- 
site d'une  Synalphée 

M.M.  RÉMY  Peiuueh  et  Henri  Fischer.  — 
Anatomie  et  histologie  comparées  des 
glandes  de  Bluchmann  chez  les  Tecti- 
branches 

M.  KoLMAXN.  —  lièactions  chromatiques  et 
classillcation  tles  granulations  leucocy- 
taires des  Invertébrés 

.M.  Gabriel  .\kthaud.  —  L'élasticité  vas- 
cnlairs  et  ses  variations 

M.  Paul  Salmon.  —  Le  dérivé  acétylé  de 
l'atoxyl  dans  la  maladie  du  sommeil 

M.  Louis  Gentil.  —  Sur  la  constitution 
géologique  du  massif  des  Béni  Snassen 
(Maroc) 

M.  TaouLET.  —  Origine  éolienne  des  miné- 
raux lins  contenus  dans  les  fonds  marins. 

.M.  JoUBiN.  —  Deux  nouvelles  feuilles  de  la 
Carte  de  Zoologie  industrielle  des  eûtes 
de  France 

M.  E.-.K.  M.MiTLL.  —  Sur  l'origine  torren- 
tielle des  roches  ruinif.irmes  calcaires 

.M.  F.  GAKniGoL.  —  La  radi. ■activité  des 
eaux  d'.\x  (.\riège)  démontrée  par  la 
photographie 

AL  Paul  Gauiiigou-L.ighange.  —  La  pluie 
et  le  régime  des  cours  d'eau 

M.  .1.  \allot.  —  L'ablation  de  la  mer  de 
glace  de  Chamonix  pendant  i5  ans  et 
pendant-.io   ans 

M.  Charles  Nord.maxx.  —  Nouvelles  déter- 
minations magnétiques  dans  le  bassin 
occidental  de  la   Méditerranée 

M.  JÉGûu  adresse  une  Note  intitulée  : 
«  Etudes  sur  l'association  en  série  et  en 
parallèle  des  détecteurs  électrolytiques  ». 


i328 
i33o 
i333 

i335 

1337 
i33() 
1342 

i3'i4 
i34f) 

■3^9 
i3oo 

i352 
i3.''.3 

1357 

1359 

i36o 


PAHIS.     —     IMPKIMEHIE     G  AUT  11  1  E  li  -  V  1  L  L.\  B  S  , 
Quai  des  Grauds-.Vugu-tiiis,  5j. 

Le  Gérant  :  Gautbieb-Villars. 


^^^    l-">    1908 

1908 


PIVEI^IIFJV  SEMESTRE. 


COMPTES  RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DES     SÉANCES 

DR  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR   MM.    LES    SECRÉTAIRES   PERPÉTUELS. 


TOME   CXLVI. 


N  26  (29  Juin  1908). 


PAKIS, 

GAUTHIER-VILLARS,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE 

DES    COMPTES    RENDUS    DES    SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE  ^DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1908 


RÈGLEMENT  HELÀTIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

ADOPTÉ    DANS    LES    SÉANCES   DES    aS    lUlN    1862    ET    1^    MAI    1870 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  se  composent  des  extiaits  des  travaux 
de  ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  TAcadémie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

•;(()  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1".    —   Impression  des  travaux 
de  l'Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  par  un  Associé  étranger  de  l'Académie  comprennent 

au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Toute  Note  manuscrite  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie ou  d'une  personne  étrangère  ne  pourra  pa- 
raître dans  le  Compte  rendu  de  la  semaine  que  si  elle 
a  été  remise  le  jour  même  de  la  séance. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  3->.  pages  par  année. 

Les  Comptes  rendus  ne  reproduisent  pas  les  dis- 
cussions verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de  l'Aca- 
démie; cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont  pris 
part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doivent 
rédiger,  séance  tenante,  des  ^'otes  sommaires,  dont 
ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les  re- 
mettre au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 

Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les   Comptes  rendus,  mais  les 


Rapports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'a 
tant  que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  p 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.    —    Impression  des  travaux  des  Savan 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personn 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Ac 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  r 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  soi 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  I 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommi 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  extn 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  fo 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  of 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  rem 
à  l'Imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tan 
le  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis 
temps,  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans 
Compte  rendu  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  a 
Compte  rendu  suivant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.    —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  ne  contiennent  ni  planchai 
ni  figures. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  des  figures  seraier 
autorisées,  l'espace  occupé  par  ces  figures  compter 
pour  l'étendue  réglementaire. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  ai 
leurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  < 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administra tiv 
fait  un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendu 
après  l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pre 
sent  Rètrlement. 


Les  Savants  étraagers  à  lAcademie  qu.  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.   les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés    do  1( 
déposer  au  Secrétariat  au  p!us  taru  le  Samedi  cui  précède  la  séance,  avaat  5°.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  aeance  suivant* 


m 


ACADÉMIE    DES    SCIENCES 

SÉANCE  DU   LUNDI  29  JUIN    1908. 


PRESIDENCE  DE  M.  BOUCHARD. 


MEMOIRES  ET  COMMCJrVICATIOIVS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 

M.  le  Secrétaire  peiipktukl  présente  un  Ouvrage  de  M.  A.  Lacroix 
ayant  pour  titre  :  La  Montagne  Pelée  après  ses  éruptions,  avec  observations 
sur  les  éruptions  du  Vésuve  en  79  et  en  icjoC),  publié  par  l'Académie  des 
Sciences. 


ASTRONOMIE.    —  Observation  de  l'éclipsé  partielle  de  Soleil  du  1^  juin  U)o8 
à  l'Observatoire  de  Paris  par  divers  observateurs.  Note  de  M.  lî.  Iîaillaiid. 

L'observation  de  l'éclipsé  a  été  faite  aux  deux  équatoriaux  des  tours  de 
l'Est  et  de  l'Ouest,  au  grand  équatorial  coudé  et  à  l'équatorial  photogra- 
phique. MM.  Bigourdan  et  Schaumasse  ont  noté  les  heures  du  second  con- 
tact à  l'équatoiial  de  l'Ouest  et  à  son  chercheur;  M.  Chatelu  a  observé  les 
deux  contacts  à  l'équatorial  de  l'Est  et  M.  Popofî  le  second  à  son  cher- 
cheur; M.  Puiseux  a  aussi  noté  les  instants  des  deux  contacts. 

Voici  les  résultats  obtenus,  très  voisins  des  indications  de  la  Connaissance 
des  Temps  : 

Iiistrurnents.  Observateurs.  Premier  contact.  Second  contact. 


h 


bq.  de  1  Ouest Bigourdan.  6.18. 55 

Chercheur Schaumasse.  ^      ^                         6.j8.55 

Éq.  de  riîsi Chalelu.  5.23'°a3                     6.19.7 

Chercheur: Popofî'.  6. 18. Sa 

Grand  coudé Puiseux.  5.23.28                      6.18.57 

C.  R.,   190S,   I"  Semestre.   (T.  CXLVI.  N"  26.)                                                     I79 


l36o  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

L'équatorial  de  l'Ouest  avait  été  diaphragmé  par  le  diaphragme  en  spi- 
rale proposé  pour  le  passage  de  Mercure;  Téquatorial  de  l'Est  avait  été 
diaphragiué  à  l'i*^'",."),  son  chercheur  à  G'"',  5  ;  le  grand  coudé  Tavail  été 
à  2 '('"'  par  un  diaphragme  circulaire. 

M.  Puiseux  signale  que  le  bord  du  Soleil  était  excessivement  agité  au 
niotnenl  du  premier  contact  et  que  ce  contact  a  été  sans  doute  observé  par 
lui  7  à  8  secondes  trop  tard.  Les  ondulations  du  bord,  amples  et  rapides, 
avec  production  de  fdauients  lumineux,  avaient  une  direction  parfaitement 
déterminée,  la  mèuie  en  deux  points  dianii'tialement  opposés  de  Timage. 

Il  a  noté  que  la  frange  jaune,  due  à  l'emploi  d'un  objectif  photographique 
acliromatisé  pour  la  raie  G,  était  constamment  plus  large  sur  la  partie 
échancrée  du  bord  du  Soleil  que  sur  la  j)artic  libre.  Plusieurs  clichés  ont 
été  pris,  entre  les  deux  contacts,  sans  interposition  de  verres  colorés.  Un 
examen  minutieux  montrera  si  ces  clichés  révèlent  une  dilTérence  analogue. 

Outre  l'observation  des  instants  des  contacts,  M.  Bigourdan  a  pris  des 
mesures  de  la  longueur  de  la  corde  commune  aux  deux  disques;  ces  me- 
sures ont  été  assez  difficiles,  surtout  vers  le  maximum  de  la  corde  qui  a 
atteint  environ  i3  minutes.  M.  Bigourdan  a  lu  aussi  les  angles  de  position 
correspondants. 

M.  Jules  Baillaud  a  fait  à  l'équatorial  photographicpie  une  vingtaine  de 
clichés,  pendant  toute  la  durée  de  l'éclipsé,  sur  des  placjues  avec  réseau. 

Tous  les  clichés  seront  mesurés  et  discutés  et  les  instants  des  contacts 
seront  déduits  de  ces  mesures,  ainsi  que  des  cordes  mesurées  par  M.  Bigour- 
dan. 


CHIMIE  oiiGANlQUE.  —   Décomposition  des  alcools  sous  l'influence  catalytique 
de  la  braise.   Note  de  M.  Gkorgf.s  Lemoine. 

On  sait,  d'après  les  belles  expériences  de  MM.  Sabatier  et  Senderens, 
que,  sous  l'influence  catalyliquédu  cuivre  réduit,  les  alcools,  vers  25o"-3oo", 
se  dédoublent  par  déshydrogénation  {Comptes  rendus,  t.  CXXXVI,  igoJ, 
p.  738,  921,  983).  Par  exemple,  avec  l'alcool  éthylique,  on  a  : 

(i)  (CH^-CH^OH)  =  HH-(CH'— COH)  aldéhyde  éthylique. 

M.  l'abbé  Senderens  a  montré  {Comptes  rendus ,  18  février  1907,  p.  38 1) 
que,  avec  le  noir  animal  purifié  par  l'acide  chlorhydrique,  c'est  surtout  une 
décomposition  par  déshydratation  qui  se  produit;  il  a  reconnu  (|u'il  en  est  de 


SÉANCE    DU    29    JUIN    lv)<»H.  l3fil 

même  avec  les  pliosphales,  avec  le  phosphore  rouge,  avec  la  silice  ou  Falu- 
imnc  déshydratées  par  une  calcination  modérée  (C«/n^/É':çrertf/M*-,  21  mai  1907 
el  20  janvier  1908)  :     ' 
(21  (CH'— CH-.OH)  =  H-^0-|-(Cll-=CH^)  étl.vlène. 

En  même  temps,  d'autres  réactions,  qu'on  peut  considérer  comme  secon- 
daires, peuvent  se  produire. 

L'aldéhyde  éthylique  provenant  de  la  déshydratati.m  peut  se  décomposer 
eu  uiélhaue  et  oxyde  de  carhone  à  volumes  égaux  : 

Ci)  (Cii^-coH)  =  cii--i-(:o. 

L'alcool  |)OUt  se  dédouhli-r  en  donnant  des  corps  contenant  f  atonie  de 
carbone  en  moins,  aldéhyde  méthylique  et  méthane  : 

(GH'— CH^OII  )  =  CHH-H.Cr)lI  aldéhyde  méthylique. 

D'autre  part,  le  carbone,  au  lieu  d'exercer  simplement  une  influence 
catalyti(|ue,  peut  intervenir  activement  : 

(CH'— CH'.f)H)-|-C  =  CO  -I-    (GH^-CIF)  éihane, 
2(CH»— CiI-.()ll)-|-C  =  CO--|-  '.{CH»— GH')  éihane. 

Avec  les  autres  alcools,  les  réactions  sont  semblables  en  remplaçant  CH' 
par  un  autre  radical  aJcoolitjue. 

En  prenant  comme  catalyseur  non  plus  du  noir  animal  purifié  par  les 
acides,  mais  de  la  braise  de  boulanger  préalablement  calcinée  au  rouge,  la 
décomposition  cataly tique  des  alcools  se  lait  en  bonne  pai-tie  par  déshydro- 
génation.  J'avais  déjà,  pour  prendre  date,  indiqué  cette  observation  au  mo- 
ment où  \L  Senderens  a  publié  son  travail  sur  l'action  du  noir  animal 
(L'omiilcs  rendus,  18  lévrier  1907,  p.  3)7).  Voici  l'ensemble  des  expériences 
(pie  j'ai  faites  depuis  cette  époque. 

Mode  d  expérience .  —  La  braise  de  boulanger  (contenant  2  pour  100  de 
cendres),  après  avoir  été  chautrée  au  rouge  (  '  ),  était  introduite  dans  un  tube 
de  verre  de  Bohême  chauiré  électriquement  (ruban  de  ferro-nickel  ayant 
~  de  millimètre  d'épaisseur).  On  pouvait  ainsi,  en  faisant  varier  la  résistance, 
atteindre  et  maintenir  à  volonté  la  température  où  la  décomposition  parais- 


(')  D'après  des  compal■aisoll^  failes  en  L-liaulliinl  la  braise  au  rount;  sombre  on  au 
rouge  blanc,  il  ne  seuible  pas  ((ue  la  lempéraliire  de  celle  calcination  préalable  ail 
grande  influence  sur  laclivilé  du  calaUseur. 


I  3t)2  ACADI'.MIK    DKS    SCIENCES. 

sait  suflisanle  (de  ()',5()  à  i',('  de  j^az  par  lieure).  <  )ti  i'iii|iliiyaiL  ira  Uieriuo- 
niclre  à  mercure  spécial  de  Baiidin  allant  à  ^6o'\  placé  au  coulact  de  la  braise. 
La  liMiipérature  de  la  réaction  est  ainsi  définie  d'une  manière  1res  suflisante. 

L'alcool  arrivait  par  un  tube  capillaire  comme  dans  les  expériences  de 
MM.  Sabatieret  Senderens.  Les  vapeurs  étaient  condensées  par  un  serpentin 
maintenu  vers  —  lo".  Les  gaz  étaient  recueillis  sur  l'eau. 

Le  liquide  condensé  contient  de  l'alcool  inaltéré,  mais  il  possède  toujours 
les  propriétés  fortement  réductrices  des  aldéliNdes. 

Les  gaz  étaient  analysés  en  employant  comme  absorbants  successifs  :  la 
potasse,  poui-  l'acide  carbonique,  dont  il  n'y  a  que  de  [)elites  (juantités; 
l'acide  pyrogallique,  pour  l'oxygène  des  petites  (juantités  d'air  restant;  le 
brome,  pour  les  hydrocarbures  étliyléni(|ues;  le  chlorure  cuivreux,  pour 
l'oxyde  de  carbone.  L'hydrogène  libre  était  dosé  dans  le  résidu  par  l'oxyde 
d'argent  chauffé  vers  iio"  dans  la  vapeur  de  toluène,  suivant  uçe  méthode 
duc  à  M.  A.  Colson  (Comples  rendiis,\.  CXXX,  i;)oo,  p.  Tio).  11  ne  restait 
plus  alors  que  les  hydrocarbures  forméniques.  On  peut  en  rechercher  la  na- 
ture par  une  analyse  eudiométrique  et  par  l'alcool  employé,  en  quantité 
connue,  comme  dissolvant.  Dans  aucun  des  gaz  étudiés  je  n'ai  rencontré 
d'acétylène. 

Les  hydrocarbures  forméniques  peuvent,  comme  on  l'a  vu  tout  à  l'heure, 
avoir  différentes  origines,  mais  le  but  des  expériences  actuelles  est  surtout 
de  savoir  si  le  dédoublement  primordial  de  l'alcool  se  fait  par  déshydrogé- 
nation  (i)  ou  par  déshydratation  (2)  :  les  déterminations  les  plus  impor- 
tantes sont  donc  celles  de  l'hydrogène  par  l'oxyde  d'argent  et  des  hydro- 
carbures éthyléniques  par  le  brome. 

Les  résultats  des  diverses  absorptions  successives  sont  ramenés  par  le 
calcul  au  gaz  primitif. 

Alcool  méthylique.  —  Expérience  vers  44o";  à  35o°  la  réaction  est  insigni- 
fiante. En  l'absence  de  braise,  à  440°  on  n'a  pour  ainsi  dire  pas  de  gaz. 

I.  Le  liquide  condensé  réduit  fortement  l'azotate  d'argent  ammoniacal. 
I^a  réaction  basée  sur  l'emploi  de  la  dimétliylaniline  (M.  Trill.vt,  Vomplcs 
rendus,  t.  CWi,  iBgS,  p.  891)  indique  nettement  l'aldéhyde  métli}li((uc. 

II.  Les  gaz  dégagés  contiennent  une  proportion  d'hydrogène  plus  forte 
(piavcc  les  autres  alcools,  et  il  n'y  a  presque  pas  d'éthylène  : 


Acide 

Azote 

pvro- 

en 

Clilorurc 

0\\(\v 

llytirocarburcs 

l'cjlHSSC. 

S;.l'li.|M,-. 

réMillitnl . 

lîromo. 

cui\  ri*u\. 

d"iu  :;tMl. 

Inrriiéniqiies. 

4,8 

I  ,0 

3,8 

1,9 

.4, 2 

53,2 

21,1 

SÉANCE    DU    21)    .11  h\    1908.  l3G3 

Une  autre  cv\|iorit'iice  a  doniio  des  lésullals  semblables,  el  les  iiydrocar- 
biires  forméniqiies  y  semblaient  formés  surtout  de  méthane  d'après  l'analyse 
eudiométrique. 

Alcool élhYlique  (').  —  Expériences  entre  875°  et  385". 

I.  Le  li([uide  condense  réduit  fortement  l'azotate  d'argent  anmioniacal. 
Dans  l'une  des  expéiiences,  une  distillation  fractionnée  a  donné  pour  tem- 
pérature d'ébuUition  de  la  première  portion  2i°-22'';  l'aldéhyde  éthylique 
bout  à  21". 

II.  Dans  les  gaz  dégagés,  la  proportion  d'hydrogène  a  varié  suivant  les 
expériences,  mais  elle  est  toujours  inq)ortante  : 


Acide 

\7,ule 

llyclro- 

pyro- 

en 

Chlorure 

•  Ivvile 

carburcs 

Potasse. 

;;alliqiie. 

résiillanl. 

r.r.M 

cuivreux. 

d',ir;;eiil. 

l'orméuiques. 

A  . . . 

.  .  .       1,1 

1  ,0 

3,8 

7 

.3 

7.' 

42,3 

37,4 

B... 

...      2,4 

1  ,0 

3,8 

39. 

5 

12,2 

17,7 

23,4 

(  )n  a  déterminé  l'absorption  par  l'alcool  absolu  au  moyen  d'une  pipette 
Salet,  sur  le  gaz  ayant  subi  successivement  l'action  de  la  potasse,  de  l'acide 
pyrogallique,  du  brome  et  du  chlorure  cuivreux,  c'est-à-dire  ne  contenant 
plus  que  l'hydrogène,  l'azote  et  les  hydrocarbures  forméniques. 

Gaz  A.  —  17'™',  o  avec  19'"'',  7  d'alcool  ont  laissé  i4""",5  de  gaz. 

Gaz  B.  —  17""°,  7  avec  17""',  2  d'alcool  ont  laissé  i4"°',5  de  gaz. 

Ces  expériences,  sans  être  pleinement  satisfaisantes,  indiquent,  tous  cal- 
culs faits,  une  forte  proportion  de  métliane  CH'  dans  les  hydrocarbures 
forméniques  (coefficient  d'absorption  o,  >  jiour  CH''  :  Thydrogène  et  l'azote 
sont  considérés  comme  insolubles). 

Alcool propyliqiie  rto/-//if// (bouillant  à  <)7"  ).  —  Expérience  vers  38o". 

I.  Le  liquide  condensé  réduit  fortement  l'azotate  d'argent  ammoniacal. 
Il  recolore  la  fuchsine  décolorée  par  l'acide  sulfureux. 


(')  M.  Elirenfeld  {Journal  fiir  praktische  Cheniie,  t.  LXVll,  igoS,  p.  ^9)  a  déjà 
examiné  l'action  du  charbon  de  bois  {atisi;eyli'tlUe  Ifolzkohle)  sur  les  vapeurs  d'alcool 
élhylique  à  une  tempéralure  inférieure  au  rouge  sombre,  mais  sans  définir  aulremenl 
celle  température  qui  probai)lemenl  était  plus  élevée  dans  ses  expériences  que  dans 
les  miennes.  La  moyenne  des  trois  analyses  lui  a  donné  : 


Acide 

Oxyde 

carbonique. 

Elliyléne. 

de  cacbone. 

Hydrogène. 

Elhaiie. 

4,9 

5,8 

l4,2 

46,0 

■28,9 

l364  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

II.   Dans  le  g'az  dégagé,  l'hydrogène  domine  nettement  : 

Acide  Azole 

|)Vni-  en  \i-i(lc  C.lilnnnc  Oxyde       Hydioi  arbores 

Pc)lii>»c.        ^allique.       résiillaïU.     sulfiiriciUL-.         liroiiie.  ouivrouN.       <rari:enl.      t'iiriiiéni(|ues. 

2,3  1,8  6,8  4,0  i6,o  12,6  34.0  22,5 

20,0 

DitVcrenlcs  analyses  des  liydrocarhuii's  t'i)i'Miéni(|UPS  \  niili(|iii'nt  une 
proportion  iniporlante  d'élliane. 

Alcool  isopropylique  {homWï^ni  à  83").  —  Expérience  vers  380°. 

La  réaction  est  très  diftércnte  de  celle  de  l'alcool  propylique  normal,  car 
le  gaz  dégagé  ne  contient  que  5  pour  loo  d'hydrogène  et  au  contraire  il  y  a 
71  pour  100  d'hydrocarbures  éthylénicjues  : 

Vcide  Azote  Chloiiire  (Ixyde        llydrocarliurcs 

l'iilasse.      |iyr(i^alli(|iic.      en  résulUinl.        lirnnie.         cuivreux.         dallent.        forriiéniques. 

1,3  zéiu  zéro  71,4  4.4  5,4  17,5 

L'absorption  par  le  brome  est  d'une  lenteur  extrême  :  il  a  fallu  le  renou- 
veler plus  de  20  fois  pour  (ju'elie  soit  complète.  (  )u  peut  en  conclure  que  la 
plus  grande  partie  des  hydrocarbures  éthyléniques  est  à  l'étal  de  triméthy- 
lène,  donné  par  la  réaction 

GH'-  CH.OH  — CH'=H^0-|-(CH2)». 

Ce  triméthylène  est  mêlé  à  du  propylène,  car  le  permanganate  de  potasse 
à  froid  absorbe  de  i.j  à  20  pour  lot)  du  gaz  et  l'acide  sulfurique  concentré, 
des  quantités  analogues. 

Alcool  isobulylique  (alcool  primaire  non  normal,  bouillant  vers  iio",  au 
lieu  de  108",")  indi(|ué  pour  un  produit  tout  à  fait  pur).  —  Expérience 
vers  35o°. 

I.  Le  liquide  condensé  réduit  fortement  l'azotale  d'argent  ammoniacal 
Avec  un  appareil  à  distillation  fractionnée,  il  commence  à  distiller  à  Go";  la 
température   admise   pour  l'aldéhyde   butylique   est  (Si°.    Le    produit  de 
celte  distillation  forme,  avec  le  bisulfite  de  soude,  une  combinaison  cris- 
talline. 

II.  Dans  le  gaz  dégagé,  i"h>drogène  domine  luuL  à  l'ait  sur  les  h\dro- 
carbures  éthyléni(|ues,  mais  il  y  a  une  forte  proportion  d'hydrocarbures 
forméniques,  ce  (pii  se  conçoit,  car,  à  mesure  (ju'on  remonte  dans  la  série 
des    homologues,    les    aldéhydes   |deviennenl    plus    farilemenl    déeompo- 


SÉANCE    DU    29    JUIN    1908.  1 365 

sables  : 

Atiilr  Vziile  (,hl(irure  Oxyde         Hydrocarbures 

l'otiisSL'.      pyriiHallii|nc.      eu  ré<;ullant.     Urome  (  '  ).     riuvreiix.         d'aryi'nl.        Idrinriiiquos. 

zéro  zro  zéro  8,8  19,8  26,5  44.9 

Les  livdrocarbures  forméniques  paraissent  surtout  formés  de  propane, 
d'après  l'équalion  Ci). 

Alcool  a/nY/ic/iic  {houiWanl  à  l'd-i"  :  on  admet  pour  l'alcool  primaire  nor- 
mal pur  137").  —  Expérience  vers  43o". 

Ici  encore,  riiydrogcne  domine  :  il  y  a  très  peu  d'hydrocarbures  élhylé- 
niques,  ce  (pii  est  [)iol)aljlement  corrélatif  de  la  facile  décomposition  de 
l'aldéhyde  :  d'ailleurs  Famylène  doit  se  condenser  en  grande  partie. 

Acide  A/.ole  Chlorure  Oxyde        Hydrocarltures 

Potasse.      |iyro^allli|ne.      en  résultant.       Brome.         cuivreux.         d'argent.       forméniques. 

2,0  zéro  zéro  3,0  7,6  44,0  43,4 

Comparaison  de  dheis  charbons.  —  De  ces  expériences  faites  avec  de  la 
braise  de  boulanger,  je  rapproche  la  suivante  faite  avec  du  charbon  de  bois 
de  bourdaine,  que  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Vieille.  En  employant  l'alcool 
éthylique,  il  faut  une  température  un  peu  plus  élevée,  4^5"  environ,  mais 
les  résultats  sont  analogues  : 

Acide                   Azote  Chlorure  Oxyde        Hydrocarbures 

Potas.«e.      pyrogallique.     correspondant.        ISio cuivreux.         d'argent.       rorn>éiiiques. 

4,4  0,9  3,4  27,2  16,5  24,1  24,5 

Les  hydrocarbures  forménitjues  contiennent  surtout  du  méthane  (  à  la 
fois  d'après  une  expérience  d'absorption  par  l'alcool  et  d'après  une  analyse 
eudiomélrique^. 

Avec  le  charbon  de  sucre,  il  faut  une  température  plus  élevée  qu'avec  la 
braise,  environ  l\l\o°,  mais  les  résultats  sont  encore  analogues,  comme  le 
montre  l'analyse  suivante  que  M.  l'abbé  Senderens  a  bien  voulu  me  com- 
muui(|uer  : 

Oxyde  Hydrocarbure 

Acide  de  forménique 

carbonique.        lithyléne.  carbone.  Hydrogène.  (élhane). 

4  4,8  38,4  28,5  34,0 

('  )  Sur  celte  quantité  totale  d'hydrocarbures  forméniques,  il  y  a  6,0  absorbable  par 
l'acide  sulfurique  concentré;  d'autre  part,  un  mélange  de  2  volumes  d'acide  sulfurique 
et  I  volume  d'eau  absorbe  2,9  pour  100  (isobul}'iéne). 


l366  ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Avec  le  graphite,  d'après  M.  Ipalief  {Bulletin  de  la  Société  chimique. 
t.  XXKII,  \{)ol\,  p.  ^1^)5  il  " "v  a  aucune  action  catal vlitpie. 

Abaissement  de  la  température  de  décDinpi^silion  du  au  catalyseur.  —  On 
peut,  d'après  les  données  précédentes,  essayer  de  coni[)arer  les  températures 
de  décomposition  des  alcools,  suivant  qu'elle  s'accomplit  sous  l'intluence  de 
la  chaleur  seule  ou  en  présence  de  la  braise  (en  prenant  pour  cette  dernière 
température  celle  qui,  dans  mes  expériences,  correspond  à  un  dégagement 
d'environ  o', So  par  heure;  en  augmentant  la  température,  on  a  un  déga- 
gement plus  rapide)  : 


Alcools 


Chaleur  seule  .  . 


propyliqiif  jso-  iso- 

mélhyliquc.        ùlhylique.  muriKil.  piopylii|ue.         butyliqup. 

(         900"  >  5oo°  >   ôoo"              >   400"  rien  à  43o° 

(  (Ipalief)  (Berlhelol)  (Seiulerens)  (Semlereiis) 

Avec  braise 440°  3;5''-385''  SSo"                   SSo"                35o" 

Cliarbon  de  sucre .                  n  44o°-4''0"  »                           »                       » 

On  peut  remarquer  que  l'alcool  méthylique  qui,  parmi  tous  les  alcools, 
se  décompose  le  plus  difficilement  sons  l'influence  de  la  chaleur  seule,  est 
aussi  celui  (jui  exige  une  températuie  plus  élevée  pour  se  dédoubler  sous 
l'influence  du  catalyseur. 

Résumé.  —  L'ensemble  de  ces  ex[)érieu('('s  montre  que,  par  l'action  de 
présence  de  la  braise,  la  décomposition  des  alcools  en  vapeurs  se  fait  pour 
une  proportion  importante,  j^ar  déshydrogénatinn,  au  lieu  de  se  faire  presque 
exclusivement  par  d(''shydratation,  comme  avec  le  noir  animal  purifié  :  il  n'y 
a  d'exception  que  pour  l'alcool  isopropylique,  cpii  se  distingue  sous  ce  rapport 
de  l'alcool  propylique  normal. 

Cette  différence  avec  ce  (jui  se  passe  pour  le  noir  animal  montre  bien 
l'extrême  mobilité  des  édifices  moléculaires  formés  par  les  corps  organiques  : 
des  influences  très  minimes  peuvent  déterminer  des  transformations  diflé- 
rentes,  et  elles  peuvent  même  se  produire  simidtanément  en  différentes 
proportions. 

Les  faits  observés  vérifient  d'ailleurs  cette  loi  générale  que  le  rôle  des 
catalyseurs  est  surtout  (Yahaisser  la  température  des  transformations  c/ii- 
nuqucs  :  c'est  à  celte  conclusion  (pia  valent  déjà  conduit  autrefois  mes  re- 
cherclii's  siii'  la  décomposition  de  l'acide  iodli\(lil(pie. 


SÉANCE    DU    29   .IllX    1908.  l3i'7 

MliNÉRALOGIE.  —  Sur  une  nouvelle  espèce  minérale  et  sur  les  minéraux 
qu'elle  accompagne  dans  les  gisements  lourmalini/éres  de  Madagascar. 
Note  de  M.  A.  Lacroix. 

Depuis  l'époque  déjà  lointaine  à  laquelle,  pour  la  première  fois,  j'ai 
appelé  l'attention  (  '  )  sur  l'existence  de  la  tourmaline  lithique  au  mont  Bity, 
d'après  des  échantillons  donnés  au  Muséum  par  notre  confrère  M.  A.  Gran- 
didier  et  par  M.  Yilliaume,  d'activés  prospections,  couronnées  de  succès, 
ont  été  faites  dans  ce  massif  montagneux,  ainsi  que  dans  diverses  parties 
des  provinces  de  Vakinankaratra  (^),  d'Ambositra  et  de  Fianarantsoa. 

On  peut  dès  à  présent  considérer  cette  portion  de  la  Grande  Ile  comme 
renfermant  quelques-uns  des  plus  remarquables  gisements  connus  des  mi- 
néraux des  druses  de  pegmatites.  Plusieurs  d'entre  eux,  d'ailleurs,  n'ont 
pas  un  intérêt  exclusivement  scientifique  et  sont  exploités  pour  les  pierres 
précieuses  (  tourmaline,  béryl,  etc.). 

Grâce  à  l'obligeance  et  à  la  générosité  de  diverses  personnes  et  en  parti- 
culier de  MM.  Baret,  Furst  et  Mouneyres,  la  collection  minéralogique  du 
Muséum  possède  une  grande  quantité  d'écliantillons  (accompagnés  de  ren- 
seignements) provenant  de  ces  gisements  intéressants.  Je  me  propose  de 
décrire  ici  une  espèce  minérale  nouvelle  que  j'y  ai  rencontrée,  et  de  fournir 
quelques  notions  sommaires  sur  les  principaux  minéraux  qui  l'accompagnent, 
renvoyant  pour  plus  de  détails  à  un  Mémoire  qui  va  paraître  prochainement 
dans  le  Bulletin  de  la  Société  française  de  Minéralogie. 

Le  gisement  où  a  été  rencontré  ce  minéral  est  Maharitra,  situé  dans  la 
vallée  de  la  Sahatany  (affluent  de  gauche  de  la  Manandona),  qui  longe  le 
pied  occidental  du  mont  liity.  La  région  est  constituée  par  une  alternance 
de  calcaires  marmoréens,  de  schistes  micacés  et  de  quartzites  d'âge  indéter- 
miné, au  milieu  desquels  se  trouvent  de  nombreux  filons  de  pegmatite  et  de 
quartz,  offrant  l'orientation  générale,  Nord-Sud,  de  la  série  sédimentaire 
métamorphisée  ;  à  leur  contact,  les  calcaires  se  chargent  de  trémolite,  de 


(')  Jiult.  Muséum  d'Histoire  naturelle,  t.  V,  1XS9,  p.  3i8.  C'esl  probableiiienl  de 
la  même  région  que  proviennent  les  cristaux  qi"^  J'"'  décrits  en  1898  (Minéralogie 
France  et  Colonies,  l.  1,  p.  io4)  comme  provenant  de  Madagascar,  mais  sans  indi- 
cation plus  précise  de  gisement. 

(-)  Les  gisements  reconnus  se  rencontrent  dans  un  rayon  d'environ  âo'^™  à  parlir 
d'Anlsirabé,  localité  au  sud  de  laquelle  se  trouve  le  mont  Bity. 

C.   R.,   ir|08,  1"  Semestre     (T.  CXLVI.  N°  86.)  '  "O 


l368  ACADÉMIE    UES   SCIENCES. 

diopside,  etc.  D'après  les  reiiseignemenls  que  m'a  coiiiiiiuiiiqués  M.  ïirlet, 
ces  filons  de  pegmatites  peuvent  atteindre  3o'"  d'épaisseur  ;  ils  sont  con- 
stitués par  des  roches  à  grands  éléments  de  quartz  (quelquefois  d'un  beau 
rose),  de  microcline  [souvent  vert  (amazonite)],  d'albite,  de  tourmaline 
lithique  de  couleur  généralement  foncée,  de  lépidolite  (lames  violacées, 
atteignant  ij*^™  de  diamètre),  avec  de  nombreux  minéraux  accessoires: 
béryl  (')  (gros  prismes  blancs,  verts  ou  bleus,  pierreux,  mais  présentant 
souvent  des  parties  transparentes  qui  peuvent  être  taillées),  grenats  (gros- 
sulaire  jaune  orangé,  de  la  variété  essonite,  localement  transparent; 
almandin),  apatite,  etc.  Tous  les  gisements  similaires  de  Madagascar  se 
trouvent  dans  les  mêmes  conditions  géologiques  et  renferment  plus  ou 
moins  les  mêmes  minéraux.  Je  citerai  seulement  l'un  d'eux,  celui  d'Anton- 
drokomby,  situé  sur  la  rive  gauclie  de  la  Manandona,  au  sud  du  mont 
Bity,  parce  qu'il  fournit  en  outre  un  minéral  qui  n'a  pas  été  trouvé  encore 
à  Mabaritra,  le  tripbane,  en  gros  cristaux  limpides,  soit  incolores,  soit  vio- 
lets (Ivunzite)  (-). 

La  caractéristique  de  ces  pegmatites  consiste  dans  l'abondance  de  grandes 
cavités  géodiques,  tapissées  par  des  cristaux  des  minéraux  constitutifs  de  la 
rocbe  et  en  particulier  de  feldspaths,  de  quartz  enfumé  et  de  tourmaline 
lithique,  (pii  est  l'objet  principal  des  recherches  pratiques. 

Ces  cristaux  de  toUI-maline  ont  souvent  plusieurs  centimètres  de  longueur  et  peuvent 
atteindre  d'énormes  dimensions,  tel  l'un  d'eux  (ruisellile  transparente),  provenant 
d'Antondrokomby,  (|ni  pesait  .")'*(-', 8^0.  l'etits  ou  gros  sont  généralement  pauvres  en 
formes  ;  il  n'y  a  guère  que  ceux  d'un  rouge  très  foncé  (  rubellite)  dans  lesquels  les  faces 
de  la  zone  verticale  [e^  (  loTo)  dominant  et  c^'  (  1 1^0)]  soient  relativement  nettes  ;  le  plus 
souvent  cette  zone  est  cylindroïde  et  très  cannelée.  Le  sommet  libre,  pointaul  dans  la 
géode,  est  presque  toujours  le  pôle  anlilogue,  terminé  par  e'   (0221),  quelquefois  ac- 

compagne  de  e^  (oiTi  ).  Quand  exceptionnellement  les  cristaux  sont  bipyramidés  (ru- 
betlile),  le  pôle  ahalogue  est  constitué  par  p  (îoîi)  et  e'.  Ces  cristaux  sont  parfois 
très  défol-niés  par  aplatissement  suivartt  une  face  prismatique  et  développement  exagéré 
dune  face  du  sommet  (•*). 


(')   Les  ciislaux  (l<;  béryl  abondent  aussi  ilans  le?  filons  de  quartz. 

(■-)  J'ai  signalé  depuis  longtemps  ce  minéral  à  Madagascar  {Minéralogie  France 
et  Colonies,  t.  11,  189.5,  p.  618,  e^\,  Madagascar  au  A' Jl'  siècle,  1902,  p.  94),  mais 
en  cristaux  dont  la  provenance  exacte  n'était  pas  connue;  ils  proviennent  très  proba- 
blement des  gisements  qui  nous  occupent  ici. 

(•')Dans  quelques  gisements  il  existe  parfois  d'autres  formes:  a'  (oooi),  b^  (01T2), 
e.,  (  1232  ),  f,  (1841  ),  etc. 


SÉANCE    DU    29   JUIN     lf)o8.  iSGp 

Ces  tourmalines  présentenl  rrextrèraes  variation^  de  couleur,  non  seulement  dans 
les  individus  provenant  d'un  même  gisemeni,  mais  dans  un  même  cristal.  Il  n'y  a 
guère  que  ceux  de  ruhellite  rouge  rubis  foncé,  dont  la  couleur  soit  parfaitement  homo- 
gène. Le  plus  souvent,  un  même  cristal  présente  deux  ou  plusieurs  couleurs  :  rouge 
(du  rouge  rubis  au  rose  le  plus  pÀle),  jaune,  orangée,  verte,  bleue,  grise  ou  même 
presque  incolore.  Ces  variations  décoloration,  fort  intéressantes  au  point  de  vue  miné- 
ralogique,  rendent  souvent  de  belles  pierres  inutilisables  pour  la  joaillerie  (  ');  elles  sont 
soumises  d'ailleurs  à  quelques  règles;  on  distingue  en  effet  les  cas  principaux  suivants  : 

i»  Zones  concentriques  parallèles  à  l'axe  vertical;  le  cristal,  dont  par  exemple 
le  centre  est  rouge  foncé  homogène,  est  entouré  par  une  enveloppe  extérieure  jaune 
ou  verte.  Ces  zones  peuvent  être  plus  nombreuses. 

2°  Le  cristal  est  divisé  en  secteurs  triangulaires,  en  rapport  avec  des  rhomboèdres 
extérieurs,  actuels  ou  Iransitoires  ;  chaque  secteur  est  lui-même  formé  par  l'alternance 
de  bandes  diversement  colorées  (roses  et  vertes  par  exeïnple)  correspondant  dans  leur 
disposition  avec  les  bandes  similaires  des  secteurs  voisins. 

3"  La  coloration  peut  être  disposée  d'une  façon  dissymétrique  aux  deux  extrémités 
du  cristal;  un  des  cas  les  plus  fréquents  est  celui  dans  lequel  le  pôle  anlilogue,  terminé 
par  e',  est  vert  et  le  pôle  analogue,  par  lequel  h-  cristal  est  fixé  sur  sa  gangue,  rose. 

Les  lourmalines  lilhiques  de  Madagascar  ne  sont  jamais  que  localement  uniaxes» 
l'uniaxie  n'est  acquise  que  par  des  entre-croisements  de  plages  biaxes,  dans  lesquelles 
l'écarlement  des  axes  peut  être  relativement  assez  graijd. 

Dans  les  géodes,  il  existe  fréquemment  plusieurs  générations  de  tour- 
maline ;  la  plus  récente  consiste  en  aiguilles  d'un  rose  très  pâle  (avec  souvent 
les  faces  e'  jaunes)  ou  même  incolores,  parfaitement  limpides,  formant 
de  délicats  buissons  sur  des  cristaux  plus  gros  du  même  minéral  ou 
sur  des  cristaux  drusiques  de  béryl  à  forme  spéciale.  Ces  derniers  sont 
très  différents,  en  effet,  de  ceux  englobés  dans  la  pegmatite;  au  lieu  de 
présenter,  comme  ceux-ci,  les  formes />(  000 1  )  et  m  (  loio),  avec  allonge- 
ment suivant  l'axe  vertical,  ils  sont  aplatis  suivant  la  base,  dépourvus  de  f^ces 

_  i       _ 

prismatiques  et  réduits  aux  formes  /j,  «'(  "  '21),  avec  parfois  «^(3364)  et 

a3(3i4i).  Ces  cristaux,  transparents,  roses  ou  d'un  jaune  rosé,  possèdent 


(')  Les  pierres  utilisées  pour  la  joaillerie  sont  celles  qui  ont  une  couleur  homogène; 
celles  d'un  rouge  rubis  ont  la  plus  grande  valeur,  qui  peut  atteindre  60''"  le  carat.  Mais 
ce  sont  les  variétés  jaunes  et  particulièrement  celle  jaune  d'or,  rappelant  la  cymophane 
(chrysobéryl),  qui  sont  les  plus  spéciales  à  Madagascar.  Dès  1901,  j'ai  fait  tailler  et 
exposé  dans  la  Galerie  de  Minéralogie  du  Muséum  de  belles  pierres  de  cette  couleur, 
taillées  dans  des  fragments  de  cristaux  que  m'avait  envoyés  M.  Garnier-Mouton,  admi- 
nistrateur colonial.  Elles  proviennent  d'échantillons  recueillis  à  A.nibohinianjaka,  au 
nord-est  de  Betafo. 


l 'Jy*'  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

piobableiiient  une  composition  chimique  sjK'ciale(  '  ),  car  leurs  indices  de 
réfraction  :  n^=^  1,5977,  «,,  =  1,3897  (Na),  '^^^^  *^^  "»"'  P'^^^  élevés  que 
les  plus  forts  indices  mesurés  jusqu'à  présent  dans  ce  minéral. 

La  nouvelle  espèce  qui  (ait  plus  particulièrement  l'objet  de  cette  Note 
est,  elle  aussi,  de  formation  récente.  l'>lle  se  présente  en  prismes  hexago- 
naux, striés  horizontalement,  ne  dépassant  guère  2""".  D'un  blanc  jaunâtre, 
ils  sont  implantés  sur  des  cristaux  de  quartz  ou  de  tourmaline  rose,  sur 
lesquels  ils  constituent  fréquemment  des  croûtes  continues,  ou  bien  encore 
ils  sont  distribués  dans  un  agrégat  miarolitique  de  paillettes  de  lépidolite, 
qui  enveloppent  aussi  des  aiguilles  de  tourmaline  et  des  lames  d'albite  ; 
enlin,  on  les  trouve  aussi  disséminés  au  milieu  des  buissons  d'aiguilles  de 
tourmaline  néogène.  Ces  cristaux  sont  le  plus  souvent  un  peu  allongés  sui- 
vant l'axe  vertical  et  ont  la  forme  de  barillets  à  arêtes  courbes,  résultant  du 
groupement,  imparfaitement  parallèle,  d'un  grand  nombre  d'individus.  Plus 
rarement,  ils  sont  aplatis  suivant  la  base  et  groupés  en  rosettes.  Ils  pos- 
sèdent un  clivage  très  facile,  parallèle  kp,  fournissant  des  lames  à  éclat  très 
vif,  un  peu  nacré.  La  densité  est  de  3,o5,  la  dureté  d'environ  5,  5. 

L'examen  optique  montre  que  ce  minéral  n'est  que  pseudo-hexagonal  ; 
en  lumière  polarisée  parallèle,  une  lame  basique  se  divise  en  six  secteurs,  à 
contours  nets.  Chacun  d'eux  est  perpendiculaire  à  une  bissectrice  aiguë 
négative ,  avec  axes  peu  écartés  ;  les  indices  de  réfraction  sont  compris 
entre  1,62  et  1,64.  L'extinction  de  chaque  secteur  est  souvent  irrégulière, 
mais  il  existe  des  cristaux,  dans  lesquels  apparaissent  de  fines  macles  poly- 
synthétiques,  dont  le  plan  d'association  est  parallèle  aux  faces  du  prisme  ; 
l'angle  d'extinction  (traces  de  rig)  s'y  fait  à  3o",  de  part  et  d'autre  de  la 
ligne  de  niacle. 

Au  chalumeau,  le  minéral  fond  facilement  en  un  verre  blanc  huileux  et 
opaque.  Il  n'est  pas  attaqué  par  les  acides.  L'analyse  suivante  a  été  faite 
par  M.  Pisani;  le  lluor  et  le  bore  ont  été  recherchés  sans  succès  : 

SiO-'.        Al'O'.        CaO.        GIO.      MgO,      Li'O.     Na-d.       K'Ô.        ll"0. 

3 1,93     4')  75     i4,3o     2,27     0,1 3     2,73     o.'|0     0,16     6,501=100,19. 


(' j  L-A  nature  des  iniiiéruux  qui  accompaf;nenl  ce  béryl,  l'analogie  de  sa  couleur  et 
de  ses  formes  avec  celui  d'Hebron  m'oril  fait  penser  que,  comme  ce  dernier,  il  pouvait 
être  riche  en  alcalis  (ca-siuni,  litliiurn,  sodium).  M.  A.  de  Gramont  a  bien  voulu  en 
faire  l'examen  speclroscopique,  qui  est  venu  confirmer  celte  liypotlièse;  1  étude  chi- 
mi(]ue  de  ce  bér\l  sera  complétée  ullérienrement. 


SÉANCE    DU    29   JlIN    1908.  l37I 

Os  résultats  conduisent  à  la  formule 

ioSiO=.8Al'0\5,5(Ca,GI,  Mg)0.i,5(Li,Na,Kr0.7H'0, 

dans  laquelle  l'eau,  perdue  seulement  à  très  haute  température,  est  entiè- 
rement basique.  La  formule  peut  donc  se  mettre  sous  la  forme  plus  simple  : 
5SiO*,  4Al-0%  7  (U'O-f-  nO).  Remarquons  que  les  rapports  d'oxygène 
sont  :  SiO=  :  (Al'O'  -1-  R=0  -+-  KO)  =  i  :  1,9.  Cette  composition  se  rap- 
proche de  celle  d'un  orthosilicate  basique.  Ce  minéral  vient  se  ranger,  au 
point  de  vue  systématique,  dans  le  groupe  de  la  staurotide  et  de  la  korné- 
rupine,  dans  lequel  on  ne  connaissait  aucun  type  calcique,  glucinique,  ni 
alcalin. 

Je  propose  de  désigner  cette  nouvelle  espèce  sous  le  nom  de  bityite,  pour 
rappeler  le  nom  du  massif  montagneux  d'où  elle  provient  et  qui  doit  être 
regardé  comme  classique  pour  l'étude  des  minéraux  des  pegmatites. 

La  bityite  est  de  formation  postérieure  à  celle  de  ses  minéraux  qu'elle 
accompagne;  sa  lithine  et  sa  glucine  ont  probablement  pour  origine  la 
tourmaline,  la  lépidolite  et  le  béryl. 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  un  nouveau  rhéographe  destiné  à  la  projection  des 
courbes  de  courants  alternatifs.  Note  de  MM.  He.\ri  Abraham  et  .1. 
Caiipentif.r. 

Tandis  que,  pour  la  mesure  des  courants  continus,  les  galvanomètres 
ordinaires  conviennent  parfaitement,  il  faut,  pour  l'étude  des  courants  alter- 
natifs, avoir  recours  à  des  galvano graphes,  c'est-à-dire  à  des  galvanomètres 
traçant  des  courbes  dont  les  formes  représentent  les  variations  par  lesquelles 
passe  le  courant  étudié.  Mais  ces  galvanomètres  traceurs  doivent,  en  outre, 
satisfaire  à  une  condition  toute  particulière  :  leur  équipage  mobile,  dont 
les  déplacements  doivent  correspondre  aux  valeurs  successives  du  courant, 
doit  en  pouvoir  suivre  les  variations,  si  rapides  qu'elles  soient. 

M.  Blondel,  dont  les  travaux  sont  bien  connus  de  l'Académie,  a  préco- 
nisé et  employé,  pour  l'étude  des  courants  alternatifs,  des  galvanomètres 
dont  l'équipage,  d'une  extrême  légèreté,  est  asservi  à  un  ressort  antagoniste 
relativement  puissant  et  peut  ainsi  suivre  lidèlement  les  variations  les  plus 
brusques  du  courant  qui  le  sollicite. 


1,572  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

L'un  de  nous,  dès  1897,  a  signalé  à  l'Académie  (')  le  parti  qu'on  peut 
tirer  des  galvanomètres  à  équipage  pesant.  L'instrument  que  nous  présen- 
tons aujourd'hui  a  été  établi  sur  le  même  principe  que  l'appareil  qui  avait 
fait  l'objet  de  cette  Communication  déjà  ancienne.  L'intérêt  qu'il  présente 
résulte  du  fait  que  son  équipage  mobile  peut  être  relativement  lourd;  il 
peut  ainsi  porter  un  miroir  de  grande  surface,  condition  indispensable  pour 
cju'il  se  prête  à  des  tracés  de  courbes  par  projections. 

Dans  cet  instrument,  deux  points  méritent  particulièrement  d'attirer 
l'attention. 

Gakanomètre.  —  Le  galvanomètre  a  pour  é((uipage  un  simple  anneau 
rectangulaire  en  aluminium,  mobile  autour  d'un  axe  vertical,  sans  aucune 
communication  électrique  directe  avec  l'extérieur.  Dans  cet  anneau  se 
développent  des  courants  d'induction  provoqués  par  la  proximité  d'un  cir- 
cuit fixe  dans  lequel  circule  un  courant,  dont  les  variations  sont  une  fonction 
appropriée  des  variations  du  courant  à  étudier.  L'induction  est  renforcée 
par  la  présence  d'un  noyau  de  fer  doux  engagé  à  la  fois  dans  le  circuit  fixe 
et  dans  l'anneau  mobile.  La  suspension  de  l'anneau  est  constituée  par  un  fil 
métallique  très  fin,  dont  le  couple  de  torsion,  extrêmement  faible,  est  suffi- 
sant cependant  pour  imposer  à  l'anneau  une  position  de  repos.  Enfin  un 
aimant,  dont  les  branches  verticales  sont  parallèles  à  l'axe  de  rotation  de 
l'anneau  et  dans  le  plan  de  sa  position  de  repos,  crée  un  champ  magné- 
tique, dont  la  réaction,  sur  les  courants  induits  dont  l'anneau  est  le  siège, 
est  la  cause  des  mouvements  de  l'anneau. 

Dans  les  conditions  où  cet  anneau  est  installé,  la  seule  action  notable  qui 
intarvicnne  est  la  force  d'inertie,  précisément  à  cause  de  l'importance  de  sa 
masse.  La  force  d'inertie  est  proportionnelle  à  l'accélération  de  l'anneau 
mobile,  c'est-à-dire  à  la  dérivée  seconde  de  son  déplacement.  Pour  que  ce 
déplacement  soit  proportionnel  au  courant  étudié,  il  suffit  donc  que  la  force 
motrice,  à  laquelle  est  proportionnelle  l'accélération,  soit  elle-même  propor- 
tionnelle à  la  dérivée  seconde  du  courant.  Or,  rien  n'est  plus  facile  que  de 
prendre  électriquement  une  dérivée  première  ou  une  dérivée  seconde  par 
des  courants  de  charge  d'un  condensateur  ou  par  des  forces  électromotrices 
d'induction,  et  ce  sont  de  pareilles  combinaisons  qu'on  utilise  suivant  les 
cas  qui  se  présentent. 


(')  Hrnri  Abraham,  Comptes  rendus,  t.  CXXIV,  1897,  ji.  ■j58. 


SÉANCE    DU    29   JUIN    I908.  '373 

jNotre  rhcographe  comporte  non  point  un  seul,  mais  deux  galvanomètres. 

Il  permet  ainsi  de  juxtaposer  deux  figures  représentant  les  variations  de 

deux  grandeurs  conjuguées,  comme  Tintensité  et  la  force  électromotnce 

d'un  même  courant. 

SYnc/ironnscope  à  réfîe.rion  multiple.  —  T.e  deuxième  dispositif  à  consi- 
dérer dans  le  rhéographe  est  le  système  optique  qui  a  pour  fonction  d'étaler 
verticalement  sur  l'écran  de  projection,  proportionnellement  au  temps,  le 
mouvement  vibratoire  horizontal  des  rayons  réfléchis  par  les  miroirs  des 
galvanomètres  et  d'amener  en  coïncidence  les  courbes  qtii  se  succèdent  sur 
l'écran.  Ce  dispositif  a  été  également  décrit  par  l'un  de  nous  (  '  ). 

Le  principal  organe  optique  du  synchronoscope  est  un  prisme  à  trois 
faces  fonctionnant  par  réflexion  totale.  Ce  prisme  horizontal  tourne  autour 
de  son  axe,  entraîné  synchroniquement  par  une  roue  dentée  en  fer  disposée 
entre  les  pôles  d'une  paire  d'électro-aiinants  alimentés  par  le  courant  aller- 
natif.  Le  prisme  donnerait  à  lui  seul  trois  apparitions  par  tour. 

Pour  multiplier  les  apparitions  de  la  courbe  et  produire  sur  la  vue  une 
impression  persistante  et  plus  intense,  le  faisceau  émergeant  du  prisme 
n'est  pas  envoyé  directement  sur  l'écran.  Pendant  la  rotation,  il  est  réfléchi 
successivement  sur  quatre  miroirs  plans  (pii  sont  fixes  et  placés  de  manière 
à  renvoyer  l'un  après  l'autre  la  courbe  toujours  à  la  même  place  sur  l'écran. 

EA-péritnces  exécutées  sur  le  rhéographe.  —  M.  Carpen  riEii  fait  fonctionner 
devant  l'Académie  un  rhéographe  qu'il  a  installé  sur  la  table  de  la  salle  des 
séances. 

Un  arc  électrique  contenu  dans  une  lanterne  de  projection  ordinaire  et 
alimenté  par  une  batterie  d'accumulateurs,  dissimulée  sous  la  table,  cons- 
titue la  source  de  lumière  ulihsée  pour  les  expériences.  Cette  source,  bien 
que  d'intensité  modérée,  est  suffisante  pour  que  dans  la  salle,  en  plein  jour, 
sur  un  écran  blanc  simplement  abrité,  apparaissent,  en  traits  d'une  grande- 
visibilité  j  diverses  courbes  montrant,  pour  le  Secteur  de  la  rive  gauche,  la 
forme  de  la  force  éleclroinotrice,  puis  du  courant  tantôt  sur  résistance, 
tantôt  sur  self-induclion,  tantôt  sur  capacité.  Ces  courbes  sont  observées 
par  les  assistants  groupés  derrière  l'appareil. 


(')   He>ri  \bra.ham,  Coinples  rendus,  t.  CXLV,  1907,  j).   i;.). 


l'374  ACADÉMIE    ItF.S    S(  IKNCES. 

PHYSIQUE.  —  Mesures  éleclrocapillaires  par  la  méthode  des  larges  gouttes. 

Note  de  M.  (iouv. 

L'électromètre  capillaire  ne  donnant  que  les  rapports  des  tensions  super- 
ficielles, je  me  suis  proposé  de  compléter  mes  recherclies  sur  la  fonction 
électrocapillaire  par  des  mesures  absolues,  au  moyen  de  larges  fj^outtes  de 
mercure  placées  dans  un  électrolyte  et  polarisées  à  leur  maximum  de  ten- 
sion superficielle  a.  La  méthode  connue  consiste  à  mesurer  la  différence  de 
niveau  i  du  sommet  de  la  j,'outte  et  de  son  équateur,  ainsi  que  le  rayon  r  de 
celui-ci,  et  les  densités  D,„  et  D  des  deux  liquides.  On  a  alors,  en  posant 


la  relation 


3 


La  méthode  a  reçu  deux  perfectionnements. 

D'abord  on  oblige  la  goutte  à  être  rigoureusement  circulaire.  Celle-ci  déborde  en 
effet  d'un  vase  de  verre  hémisphérique,  travaillé  optiquement,  dont  le  bord  supérieur 
a  été  ensuite  finement  rodé  sur  un  plan.  La  goutte  a  donc  pour  base  une  circonférence 
parfaite,  dont  le  rayon  est  de  4o""",  et  la  valeur  r  est  voisine  de  4o""",5.  On  évite  ainsi 
bien  des  irrégularités,  car  les  procédés  ordinaires  donnent  des  gouttes  imparfaitement 
rondes,  et  l'on  ne  sait  alors  quelle  valeur  de  /•  il  faut  introduire  dans  les  calculs. 

En  second  lieu,  le  faisceau  horizontal  qui  tombe  sur  Téquateur  de  la  goutte  le  len- 
contre  sous  une  incidence  de  80»,  telle  que  le  faisceau  réfléchi  n'a  pas  d'astigmatisme; 
le  microscope  montre  alors  une  étoile  brillante  d'un  pointé  facile. 

Les  mesures  se  font  au  moyen  de  l'appareil  décrit  récemment  (-).  L'ob- 
jectif du  microscope  a  5o"""  de  dislance  frontale  (dans  l'air)  et  10"""  d'ou- 
verture, mais  il  est  diaphragmé  par  une  fente  horizontale  de  4"""  de  largeur, 
dans  le  but  d'améliorer  la  visée  du  sommet  de  la  goutte  (par  réflexion  d'une 
pointe),  qui  est  la  partie  la  moins  satisfaisante  de  la  méthode. 

Le  Tableau  suivant  donne,  pour  six  solutions  aqueuses,  les  valeurs  de  a 


(')  Cette  foimule  de  seconde  approximation,  due  à  Mathieu  (  Théorie  de  la  capit- 
larM,  p.  i38),  nous  donne  des  valeurs  de  a.  plus  grandes  de  2  pour  1000  que  la  for- 
mule de  Laplace.  J^e  rayon  de  courbure  calculé  au  sommet  de  nos  gouttes  est  de  Tordre 
de  loo""",  et  le  terme  correspondant  n'a  pas  été  écrit. 

(')   Comptes  rendus,  8  juin  1908. 


SÉANCE    DU    29   JUIN    1908.  l375 

au  maximum  électrocapillaire,  à  la  température  de  18°.  Le  rapport  de  ce 
maximum  à  celui  de  l'eau  pure,  mesuré  précédemment  à  l'électroniètre 
capillaire  ('),  est  désigné  par  K. 


Solution.  xniin/  K.  K 

ir^SOHIM) 43,48  o,999[  43,02 

H-SOMJ  en  vol.) 13,30  0,9953  43, 5o 

Na''SO'(iM) 43, .56  1,0017  43,49 

HCI(iM) 43,1 5  0,991  43,54 

KBr(iM) 42,62  0,979  43,54 

KI(iM) 40,86  0,940  43,46 

La  moyenne  4^,5 1  des  nombres  de  la  dernière  colonne  vous  donne  le 
maximum  de  tension  pour  la  surface  mercure-eau;  leur  concordance  est  une 
confirmation  de  l'exactitude  des  deux  nK'thodes.  En  unités  C.  G.  S.,  on 
aura  426,7. 

Ces  nombres  sont  relatifs  à  une  surface  toute  récente.  Il  s'esl  présenté  en 
effet  une  complication  inattendue.  Si  l'on  fait,  sur  une  goutte  de  mercure 
préparée  à  l'instant  même,  des  mesures  successives,  aussi  rapprochées  que 
possible,  on  constate  que,  à  potenliel  consliint,  la  lension  resle  consUinle  pen- 
dant un  temps  0,  puis  diminue  rapidement  et  pendant  longtemps.  Ce  délai  0, 
qui  est  du  reste  assez  irrégulier,  vaut  10  minutes  ou  davantage  pour  les 
solutions  du  Tableau  précédent,  el  les  mesures  sont  encore  possibles,  car 
elles  demandent  environ  5  minutes. 

Mais,  avec  d'autres  liquides,  le  phénomène  évolue  bien  plus  vite  et  la 
première  mesure  faite  est  déjà  beaucoup  trop  petite,  en  sorte  qu'on  ne  peut 
plus  ni  constater  ni  utiliser  le  délai  0.  C'est  le  cas  de  l'eau  pure  et  de  plus 
de  la  moitié  des  solutions  essayées  (-). 

Avec  l'électroniètre  capillaire,  j'avais  observé  un  phénomène  analogue, 
mais  sans  pouvoir  le  distinguer  des  effets  du  démouillage  du   tube  ('). 

(')  Sur  la  fonction  électrorapillaire,  i"-'  l'arlie,  Tableau  1  {  Annales  de  Cliiinie  el 
de  Physique,  juin  1903). 

(^)  En  voici  la  liste  :  H^SO'Cji^M),  Na^SOUrh  M).  KldJif^).  KA/,0^(iM), 
KGyS(iM),  (AzH*)SiHPO*{iM),  Na^CO'(^M),  MgSO*{sal.). 

(^)  a  Au  bout  d'un  temps  variable,  suivant  la  solution  et  l'état  de  polarisation,  le 
ménisque,  jusque-là  bien  fixe,  se  met  à  descendre  peu  à  peu,  en  quelque  sorte  indéli- 
niment....  On  doit  vraisemblablement  l'attribuer  au  démouillage  du  tube,  par  lequel 
l'angle  de  raccordement  cesse  d'être  nul.  Le  phénomène  est  surtout  aisé  à  étudier  avec  les 
solutions  très  étendues...  mais  il  se  produit  avec  presque  tous  les  liquides  si  l'on  attend 
un  temps  suffisant.  »  {Sur  la  fonction  éleclrocapillaire,  V"  Partie,  Cliap.  I,  ^  l\). 
C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  M-  26.)  181 


1376  ACADÉMIE    DES   SCIENCES. 

Avec  cet  instrument,  Il  est  facile  de  faire  une  mesure  quelques  secondes 
après  avoir  renouvelé  la  surface  mercurielle  par  écoulement,  en  sorte  que 
celte  difliculté  était  peu  sensible.  Je  crois  du  reste,  sans  avoir  de  chiffres 
précis,  que  cette  diminution  de  tension  était  bien  moins  rapide  dans  la 
pointe  capillaire  que  sur  une  large  goutte. 

Peut-être  le  délai  0  dont  il  s'agit  est-il  comparable  aux  phénomènes  de 
retard  (surfusion,  etc.),  et,  comme  tel,  pcrsiste-t-il  plus  aisément  dans 
l'espace  très  restreint  delà  pointe  capillaire;  ou  bien  la  diflérence  peut  tenir 
à  ce  que  l'électrolytey  reste  stationnaire.  Quant  à  la  diminution  de  tension, 
on  peut  la  rapproclier  de  celle  bien  connue  que  montre  une  goutte  de  mer- 
cure dans  l'air  ou  dans  d'autres  gaz. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Action  des  oxydes  métalliques  sur  les  alcools  primaires. 
Note  de  MM.  Paul  Sabatier  et  A.  Mailiie. 

Comme  Berthelot  l'a  indiqué  depuis  longtemps,  les  alcools  primaires  for- 
méniques  tendent,  lorsqu'on  les  soumet  à  des  températures  voisines  du  rouge, 
à  se  dédoubler  selon  deux  réactions  distinctes:  l'une  fournit,  par  déshydra- 
tation, le  carbure  élhylénique  correspondant 

C" Hî"+'  -  CH^ OH  =  H^ O  +  C H°-'  =  CH' ; 
l'autre  donne  l'aldéhyde  avec  séparation  d'hydrogène 

C  tP«+'  —  CH' OH  =  H5  +  C"  H2''+'  —  CO  H. 

Mais,  quand  la  température  est  inférieure  à  4oo",  les  alcools  primaires, 
chaulïés  seuls,  ne  donnent  encore  aucune  décompo.sition  appréciable. 

11  n'en  est  plus  ainsi  lorsque,  dans  les  mêmes  conditions  de  température, 
les  vapeurs  d'alcools  se  trouvent  au  contact  de  certaines  substances  capables 
d'agir  soit  chimiquement,  soit  catalytiquement  (c'est-à-dire  par  action  chi- 
mique temporaire)  sur  l'un  des  facteurs  de  l'une  des  deux  réactions  qui 
tendent  à  se  produire.  Dans  ce  cas,  la  réaction  correspondante  aura  lieu 
efl'ectivement  à  température  inférieure  à  /joo".  S'il  s'agit  d'une  action  chi- 
mique permanente,  la  destruction  de  l'alcool  ne  durera  qu'un  certain  temps; 
s'il  s'agit  au  contraire  d'une  formation  temporaire  donnant  lieu  à  une 
catalyse,  où  la  matière  active  n'est  pas  modifiée  visiblement,  le  phénomène 
se  poursuivra  indéfiniment. 

Le  premier  cas  se  présente  quand  les  vapeui-s  d'alcool  sont  mises  au  contact 


SÉANCE  DU  29  JUh\  1908.  1877 

d'owdes  métalliques  facilement  réductibles  à  l'état  de  métal  ou  d'oxyde 
inférieur  :  l'hydrogène  se  sépare  de  l'alcool  pour  former  de  l'eau  et  il  se  pro- 
duit l'aldéhyde.  Celle-ci  pourra  d'ailleurs  agir  sur  l'oxyde  et  lui  prendre 
aussi  de  l'oxygène  soit  pour  donner  l'acide  correspondant,  soit  pour  être 
brûlée  complètement  avec  formation  d'eau  et  d'anhydride  carbonique.  La 
décomposition  de  l'alcool  cessera  d'avoir  lieu  quand  tout  l'oxyde  aura  été 
réduit,  à  moins  que  le  métal  ou  l'oxyde  inférieur  issu  de  la  réduction 
n'exercent  à  leur  tour  une  action  catalytique  de  dédoublement. 

Le  deuxième  cas,  décomposition  indéfinie  des  alcools  par  catalyse  à  tem- 
pérature peu  élevée,  a  lieu  facilement  au  contact  de  divers  métaux  divisés  : 
cuivre,  nickel,  cobalt,  fer,  platine,  ainsi  que  l'un  de  nous  l'a  établi  il  y  a 
quelques  années,  en  collaboration  avec  M.  Senderens  (');  dans  le  cas  des 
alcools  primaires  forméniqucs,  ces  métaux  provoquent  exclusivement  leur 
dédoublement  en  hydrogène  et  aldéhydes,  ces  dernières  étant  à  leur  tour 
plus  ou  moins  atteintes  selon  les  conditions  de  la  réaction. 

D'autre  part,  divers  chimistes,  notamment  Ipatieff,  Senderens,  etc.,  ont 
indiqué  que  certains  oxydes,  et  particulièrement  l'alumine,  jouissent  de  la 
propriété  de  déterminer  catalytiquemeiit  la  déshydratation  des  alcools  et  de 
produire  les  carbures  éthyléniques. 

Nous  avons  étudié  méthodiquement  un  grand  nombre  d'oxydes  métal- 
liques, en  faisant  agir  sur  eux  les  vapeurs  des  alcools  primaires,  à  des  tem- 
pératures généralement  inférieures  à  35o°,  et  n'excédant  en  aucun  cas^oo". 
Les  conditions  expérimentales  ont  été,  dans  tous  les  cas,  aussi  semblables 
que  possible.  L'oxyde  étudié  était  disposé,  sur  une  épaisseur  de  5°^"^  dans 
une  nacelle  de  porcelaine  mince  ayant  1 4o"""  de  long  sur  9"""  de  large,  placée 
au  centre  d'un  tube  de  verre  horizontal  chauffé  par  une  grille  bien  réglée. 
Un  thermomètre,  couché  dans  l'intérieur  du  tube,  indiquait  la  température 
atteinte  dans  la  nacelle.  Grâce  au  dispositif  à  tube  capillaire  qui  a  été  imaginé 
par  l'un  de  nous  (^),  les  alcools  étaient  fournis  avec  un  débit  régulier  :  dans 
le  cas  de  l'alcool  éthylique,  ce  débit  était  par  heure  de  17K. 

Les  oxydes  que  nous  avons  examinés  peuvent  être  divisés  en  quatre 
groupes  : 

1°  Un  certain  nombre  ne  suljissenl  aucune  réduction  et  n'exercent  au-dessous 
de  400"  sur  les  atcools'primaires  aucune  décomposition  apprécialjle  :  telssonl  les  pro- 


(')  Paul  Sabatier  el  J.-B.  Senderens,  Compter  rendus.  ir|o3,  t.  CXXXVI,  p.  738, 
g-îi  et  983. 

(2)  Paul  Sabatier  et  Senderens,  Ann.  de  Chim.  et  de  P/iys.,  8»  série,  l.  IV,  i9<j5. 


1378  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

loxydes  de  calcium,  sinnuiiiiii,  baryum,  la  magnésie  calcinée,  la  silice  calcinée,  l'oxyde 
tilanique  Tic)- calciné. 

2°  Beaucoup  d'oxydes  sonl  rapidement  réduits  par  les  vapeurs  d'alcools  à  l'étal  de 
métal  ou  d'oxydes  inférieurs. 

3°  Un  grand  nombre  d'oxydes  sont  irréductibles  parles  vapeurs  d'alcools  au-dessous 
de  400",  mais  les  décomposent  calalytiquenient  soit  en  aldéhydes,  |soil  en  carbures 
étliyléniques,  soit  selon  un  mode  mixte  superposant  les  deux  réactions. 

4°  Certains  oxydes,  dont  la  réduction  n'a  lieu  que  lentement,  exercent  sur  les 
alcools,  tant  qu'ils  subsistent,  une  action  catalytique  de  dédoublement. 

Nous  aurons  l'IioiiMeur  crindiquer  procliaiiiement  les  résultais  fournis  pai" 
ces  divers  groupes  d'oxydes. 

M.  A. -Michel  Lévy  l'ail  hommage  à  l'Académie  d'une  brochure  qu'il 
vienl  de  publier  sous  le  litre  :  Les  reprodiictinns  artificielles  des  roches  el  des 
minéraux. 

ÉLECTIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrulin,  à  l'élection  d'un  Secrétaire 
perpétuel  pour  les  Sciences  physiques,  en  remplacement  de  M.  A.  de  Lap- 
jiarent,  décédé.' 

Au  premier  lour  de  scrutin,  le  nombre  des  volanls  étant  5i, 

M.  H.   Becquei^el  obtient 49  suffrages  '■ 


M.  Van  Tieghem 


M.  H.  lÎECQi'EiiEL,  ayant  réuni  la  majorité  des  suffrages,  est  proclamé  élu. 
Son  élection  sera  soumise  à  l'approbalion  de  M.  le  Président  de  la  Répu- 
blique. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  l'élection  d'un  Correspon- 
dant pour  la  Section  d'Astronomie,  en  remplacement  de  M.  H.-C.  Vogel, 
décédé. 

Au  premier  lour  de  scrutin,  le  nombre  des|volanls  étant  /jo, 

M.  Herberl-Hail  Turner  obtient 38  suffrages 

M.  Henri  Bruns  •»      i        » 

M.  Kapteyn  »      i        « 

M.  IlERBEnT-II.vi.i,  Ti'UNER,  ayant  réuni  la  majorité  des  suffrages,  est  élu 
Correspondant  de  l'Acadéniie  pour  la  Section  d'Astronomie. 


SÉANCE  DU  29  JUIN  1908.  I  S'yf) 

CORRESPOADAACE. 

M.  Gaillot,  élu  Correspondant  pour  la  Section  d'Astronomie,  adresse 
ses  remercîments  à  rAcadémie. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Les  découvertes  modernes  en  Physique.  Leur  théorie  et  leur  rôle  dans 
l'hypothèse  de  la  constitution  électroruque  de  la  matière,  par  O.  Manville. 
(Présenté  par  M.  VioUe.) 

2"  Geo/ogische  Karte  der  Simplongruppe  et  Erlàuterungen  zur  geologischen 
Karte  der  Simplongruppe  in  -j^,  von  C.  ScHMioTund  H.  Preiswerk  (  1 892- 
190.5),  w?V  Venvertung  der  Aufnahmen,  von  A.  Stella  (1898-1906);  Die 
Géologie  des  Simplongebirges  und  des  Simplontunnels,  von  C.  Schmidt.  (Pré- 
sentés par  M.  le  prince  Roland  Bonaparte.) 

3°  E.  Alluard,  Observatoire  météorologique  du  Puy  de  Dôme.  Sa  fon- 
dation. Son  inauguration.  Le  23"  anniversaire  de  sa  fondation.  Découverte  du 
temple  de  Mercure  à  la  cime  du  Puy  de  Dôme  en  1872.  Notice  biographique. 

ASTRONOMIE  PHYSIQUE.  —  Observations  du  Soleil  faites  à  l'Observatoire  de 
Lyon,  pendant  le  premier  trimestre  de  1908.  Note  de  M.  .1.  Guillaume, 
présentée  par  M.  Mascarl. 

Le  nombre  des  jours  d'observation  est  de  /|  r . 

Les  résultais  des  observations  de  ce  trimestre  ne  sont  pas  absolument  comparables 
à  ceux  du  précédent,  à  cause  d'une  lacune  de  23  jours  consécutifs  (16  février-8  mars); 
mais,  néanmoins,  il  en  ressort  avec  évidence,  en  ce  qui  concerne  les  taches,  une 
grande  diminution  dans  l'aire  de  ces  phénomènes  :  on  a  en  efl'et,  pour  les  89  groupes 
enregistrés,  une  surface  totale  de  iSg;  millionièmes,  tandis  que,  précédemment,  on 
avait  pour  47  groupes  656i  millionièmes. 

Nous  n'avons  pas  noté  de  groupe  important  et,  à  part  le  26  mars  oii  il  y  avait  d'ail- 
leurs des  cirrus  très  gênants,  le  Soleil  ne  s'est  montré  dépourvu  de  tache  en  aucun 
des  autres  jours  d'observation. 

Dans  leur  répartition  entre  les  deux  hémisphères,  le  nombre  des  groupes  est  resté 
plus  faible  d'un  tiers  environ  au  Nord  (i5)  qu'au  Sud  (24  ). 

Régions  d'activité.  —  Le  nombre  des  groupes  de  facules  notés  est  de  78,  semblable 
à  celui  du  troisième  trimestre  de  1907,  mais  leur  surface  totale  est  un  peu  moindre  : 
on  a  effectivement  82,7  millièmes  au  lieu  de  97,6. 


i38o 


ACADEMIE    DES    SCIENCES. 


Leur  répartition  de  pari  et  d'autre  de  l'équateur  est,  comme  précédemment,   de 
^6  groupes  au  Sud  et  de  32  au  Nord. 


Tableau  I.  —  Taches. 


halos      Nombre      Pasa.      Latiludes  nioyenncs    Sarhccs 

exlrèmes  il'obser-.  au  niôr. ^-^'' -*■       ■   moyennes 

iIob«er».    lalions.   central.  S.  N.  réduites. 


Dates      Nombre     l'ass.      Latitudes  moyennes      Surfaces 
eilrémps  d'obser-   au  niér.    —  '^ — '"^      ^   moyennes 

d'ubserv.  vations.    centra).         S.  N.  réduites. 


J, 

invier  i 

c)o8.  —  0. 

00. 

Février  (suite.) 

7 

T 

•î,3 

—  5 

i3o 

3-1 1 

6 

8,6 

— 13 

3o 

7 

1 

3,9 

— 17 

Iti 

8-1 5 

12, 5 

-l-li 

9 

/ 

1 

7,9 

T-i3 

37 

8-1 3 

i3,o 

—    2 

10 

7->i 

6 

«,0 

-f-i  I 

28', 

8-1 5 

14,5 

-M  1 

9» 

" 

I 

10,5 

—  6 

3 

1  i-li 

i3,o 

7 

23 

7-1'. 

3 

11,1 

-i-    '■ 

3 

li-ij 

'7,7 

-H27 

2(1 

;-i7 

8 

•'  >7 

—  iG 

4'> 

I  1  - 1  ') 

iS,o 

^10 

3i 

■  4 

3 
I 

12    8 

—  i(j 

8 

i3,r, 

—   S 

2 

Kij. 

—  7"," 

-hiG" 

0 

11-18 

8 

■  6,2 

—  1 1 

17 

I  l-l<i 

6 

i6,3 

-^-"9 

35 

.Mars 

—  0,06? 

1 1  -9. 1 

9 

*  /  j  / 

—    4 

i8f. 

t,S--.).i 

3 

22,  o 

—    S 

; 

9-1  ! 

3 

10, 1 

—  if, 

5 

21 

I 

2',,0 

-T-II 

3 

9-i4 

6 

1 1 ,0 

—  9 

22 

«9 

I 

2<),S 

—  tt 

2 

lO-l  1 

2 

13,1 

-HlT, 

2 

3-  5 

3 

3o,(i 

-14 

48 

9-  ■  i 

i5,4 

—  3 

'9 

•1 

1 

■;r,8 

—  K) 

2 

10-21 

.4-23 

'"',9 

H):8 

—  S 

-HIO 

80 
fi4 

'ij- 

-lo",S 

+  1   1' 

,4 

17-21 
17-2/1 

21  ,0 

■'  ' ,  7 

—  3 

—  9 

5o 
Go 

Février.  —  o,o' 

19-23 

22,8 

-•-    9 

2') 

28-  5 

3 

3,1 

^10 

4 

27-30 

27,1 

-t-I  I 

78 

2q-  r. 

6 

I 

3,7 
4,9 

^22 

123 

10 

27 

1 

28,8 

—    1 

2 

"3<. 

'7j- 

—  7^,1 

-hll" 

,5 

8 

I 

5,4 

—  3 

fi 

Tableau  II. 

—   DislributU 

'>n  des  taches 

en  latitude. 

Sud. 

Nu 

rd. 

Surlaces 
totales 
réduites. 

1908. 

90*.       40'.        30' 

20*.         10-.      0". 

Somme.           5 
12 

omme.  0". 

10*. 

!!)•.      30'. 

40°.      90- 

mcnsu 
17 

els. 

Janvier  . . . . 

0 

)) 

.)         6 

6 

5         1 

4 

11 

1)          11 

82S 

Février  . .  . . 

.            » 

,) 

u              I 

4 

J 

6         I 

3 

2 

l>          11 

11 

362 

Mars 

» 

n 

11         I 

6 

;: 

i         2 

2 

11 

11          11 

1  1 

407 

Totaux  .. 

u 

n 

8 

ni 

24 

i5         4 

9 

2 

»          11 

39 

i597 

Tableau  III.   —  Distribution  des  facules  en   latitude. 


Sud. 


1908.  90'.     40°.  30°.     ÎO". 

Janvier »       »  3       7 

Février »       »  2        i 

Mars 11        1  4       7 

Totaux  ...  11        I  911 


10".      0-. 

5 


f5 
10 
21 


Somme. 

9 
10 

i3 

32 


Nord. 
0*.     10*.       30'.      30".    40*.    9iy. 


1) 


Surfaces 

Totaux 

totales 

mensuels. 

réduites. 

24 

36,6 

20 

20,4 

M 

2),  7 

78 

82,7 

SÉANCE  DU  29  JUIA  1908.  l38] 


GÉOMÉTRIE  INFINITÉSIMALE.  —  Sur  les  surfaces  réglées. 
Note  de  M.  A.  Democlin. 

•  Envisageons  une  surface  réglée  assujellie  à  la  seule  condition  que  son 
cône  directeur  ne  soit  ni  un  cône  isotrope,  ni  un  plan  isotrope.  Une  géné- 
ratrice variable^'  de  cette  surface  admet,  en  général,  un  point  central  O; 
attachons-lui  un  trièdre  trirectangle  Oxyz  défini  comme  il  suit  :  O:;  coïn- 
cide avec  g  et  le  plan  .rOs  touche  en  O  la  surface.  Désignons,  suivant 
l'usage,  par  ;,  Tj,  'C,  /j,  </,  /•  les  translations  et  les  rotations  du  trièdre;  ce 
sont  des  fonctions  d'une  variable  Z;  deux  d'entre  elles  sont  nulles,  à  savoir  q 
et  r^.  Pour  que  la  rotation  r  soit  nulle,  il  faut  et  il  suffit  que  la  surface  ait  un 
plan  directeur. 

Les  quadriques  qui  se  raccordent  à  la  surface  réglée  suivant  la  généra- 
trice g  sont  définies  par  l'équation 

2 xr  =  A.Z-+  2B jjj'  +  Cj- H-  ihy, 

dans  laquelle  A,  B,  C  sont  des  paramètres  arbitraires  et  h  le  paramètre  de 
distribution  de  g. 

La  quadrique  osculatrice  répond  aux  valeurs  suivantes  de  A,  B,  C  : 

A  —  '■  !_  ^  R  _   '     "''''  r  —  '■ 

]>  ^  2t       (Il  p 

Supposons  d'abord  r=^o\  alors  cette  quadrique  a  un  centre  C  dont  les 
coordonnées  (a;(|,_}'„,  s„)  ont  pour  valeurs 

i  I     dli 

x,=-.o,         y,=  p  =o=---^- 

On  conclut  de  là  que  le  centre  de  la  quadrique  osculatrice  appartient  à  la 
caractéristique  du  plan  asymptote  de  g. 

Les  composantes  Y^^,  V^, ,  V,^  de  la  vitesse  du  point  C  sont  données  par 
les  formules 

Si  Ton  désigne  par  —  P-  le  produit  des  carrés  des  demi-axes  de  la  qua- 
drique osculatrice,  on  peut  écrire  P  =ylli. 

La  caractéristique  de  la  quadrique  osculatrice  se  compose  de  la  généra- 


j382  académie  des  sciences. 

trice  g,  comptée  deux  fois,  et  de  deux  génératrices  g,,  g.  qui  coupent  g 

aux  points  flecnodaux  F,,  F,.  Les  z  de  ces  points  sont  les   racines  de 

l'éciuation 

On  déduit  do  là  une  propriété  générale  des  surfaces  réglées  : 
La  tangente,  en  C,  à  la  trajectoire  de  ce  point,  passe  par  le  milieu  du  seg- 
ment F,  F.. 

Voici  maintenant  quelques  conséquences  de  l'équation  (i)  se  rapportant 
à  des  surfaces  réglées  particulières. 

1.  Pour  que,  sur  chaque  génératrice  g,  un  des  points  flecnodaux  soit  à  l'in- 
fini, il  faut  et  il  suffit  que  le  point  C  appartienne  à  l'arête  de  rebroussement  de 
la  déi'eloppable  asymptote.  Cette  condition  est  équivalente  à  la  suivante:  le 
produit  des  axes  de  la  quadrique  osculatrice  est  constant . 

Les  surfaces  considérées  s'obtiennent  par  quadratures.  Le  cône  directeur 
peut  être  pris  arbitrairement;  soient  (c,  c,  c" )  les  cosinus  directeurs  d'une 
o-énéralrice  de  ce  cône.  Les  coordonnées  (X,  Y,  Z)  du  point  i)  sont  défi- 
nies  par  des  formules  telles  que  la  suivante  : 


(2)  \^ 


de'         ,f/c"\P^V^  ^ 


dt. 


W  désigne  le  <,vronskien  de  e,  c',  c"\  '(,  est  arbitraire  et  l'on  a  posé 

.,,       [de Y       fdc'Y       I  de" 


dt  I  \   dt  !  V  dt 


il.  Pour  que,  sur  chaque  génératrice  g^  les  deux  points  flecnodaux  soient  à 
l'infini,  il  faut  et  il  suffit  que  le  centre  C  de  la  quadrique  osculatrice  soit  fixe. 

Les  surfaces  réglées  dont  la  ligne  flecdonale  est  tout  entière  à  l'infini  ont 
été  considérées  récemment  par  M.  Tzitzéica  {Comptes  rendus,  9  déc.  1907). 
Ce  géomètre  les  a  définies  {Itendiconti  de  Palerme,  1908)  par  des  formules 
où  figurent  trois  solutions  linéairement  indépendantes  d'une  équation  linéaire 
du  troisième  ordre  dépendant  d'une  fonction  arbitraire.  On  peut  les  repré- 
senter |)ar  des  formules  ne  renfermant  que  des  quadratures.  Il  suffit  en 
ellcl,  pour  o])tenir  leur  ligne  de  striction,  de  remplacer,  dans  les  équations 


SÉANCE    DU    2()    JUIN    1908.  l383 

telles  que  (2),  "(  par  sa  valeur  tirée  de  ré([uation  V.^=  o,  valeur  qui  ne  dé- 
pend que  de  H,  de  W  et  de  leurs  dérivées. 

III.  Poitr  qu'une  surface  réglée  (/ui  ne  possède  pas  un  plan  directeur  soit  une 
(juadricjue,  il  faut  cl  il  suffit  :  1"  que  le  centre  de  sa  quadriqiie  osculatrice  soit 
un  point  fixe  (1  (alors  V  est  constant)-^  2"  qu'on  ail,  pour  toute  génératrice  g^ 

.    iJV  COtw  ,  .  •  ,  ,  ^  ,  .    •  ,  ;■  / 

soil  — ^ — 1= —  A  =  const.,  soit  :i  y,,  cotoj  ~  h  =  const.,  co  désignant  l  an^le 

des  tangentes  asymptoliques  relatives  au  point  central  et  y^  la  distance  du 
point  C  à  la  génératrice. 

IV.  <  )n  peut  représenter  par  des  formules  ne  renfermant  que  des  quadra- 
tures :  i"  les  surfaces  pour  lesquelles  le  jxiiiit  central  de  chaque  génératrice 
est  au  milieu  du  segment  F,  F^  et,  parmi  ces  surfaces,  celles  qui  sont  formées 
des  binormales  d'une  courije;  2°  les  surfaces  dont  la  ligne  de  striction  cons- 
titue une  des  branches  de  la  ligne  flecnodale  et,  parmi  ces  surfaces,  celles 
dont  la  seconde  branche  de  la  ligne  flecnodale  est  à  l'inlhii. 

Lorsque  r^  o,  la  surface  réglée  a  un  plan  directeur;  alors,  sur  chaque 
génératrice,  un  des  points  flecno'daux  est  à  Tinfini  et  le  s  du  second  point 
flecnodal  est  défini  par  l'équation 

_  1 

où  l'on  désigne  par  k  la  courlnire  totale  du  paraboloïde  osculateur  en  son 
sommet  et  par  y  l'angle  de  l'axe  de  ce  paraboloïde  et  de  la  génératrice;  w  a 
la  même  signification  que  plus  haut. 

Si,  par  un  point  fixe  O,,  on  mène  un  segment  O,  A  égal  à  l'unité  et  paral- 
lèle à  l'axe  du  paraboloïde  osculateur,  les  projections  de  la  vitesse  du  point  A 
sur  les  arêtes  du  trièdre  Oxyz  ont  pour  expressions 

siny  rflog/,  ,       sln'y    f/logA' 
'  l'i  dt  4cosy       (il 

Pour  que  le  second  point  Jlecnodal  soit  à  l'infini,  il  faut  et  il  suffit  que  li  soit 
constant  ou  encore  que  l'axe  du  paraboloïde  osculateur  ait  une  direction  inva- 
riable. Les  surfaces  considérées  ici  sont  les  seules  surfaces  réglées  pour  les- 
quelles on  a  Rli'cos^cp  =  const.,  ç  désignaiil  l'angle  de  la  normale  en  un 
point  quelconque  avec  une  droite  fixe,  et  li,  Ries  rayons  de  courbure  prin- 
cipaux en  ce  point. 

c.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  26.)  1^2 


l384  ACADÉMIE    DES    SCIEXCI'S. 

l'oiir  rin  'inic  surface  refilée  à  plan  direcltur  soi/  un  pnraholoïdc,  il  faut  el  il 
suffi  (jiw  les  axes  de  ses  paraholoïdes  osculaleurs  soie/il  parallèles  et  qu'on 
ait,  pour  toute  génératrice,  \  //  cot  to  =  consl. 


ANALYSE  iMATHÉMATlQlE.  —   Sur  les  produits  canonirpies  de  i^enre  infini. 
Note  de  M.  Arxaud   De.vjov,  présentée  par   M.   Poincaré. 

J'ai  indique  dans  une  précédente  Noie  (Comptes  rendus,  i3  janvier  1908  ) 
cojiiinenl  il  me  paraissait  convenable  de  définir  les  produits  canoniques  de 
génie  infini  el,  en  tous  cas,  comment  il  faut  choisir  rexposanl  de  conver- 
gence altaclié  à  une  suite  de  modules  /■, ,  /%,,  ....  r„,  . . .,  pour  que  les  fonc- 
tions entières  a\ant  pour  zéro  des  nombres  tloiil  les  modules  l'orment  cette 
suite,  aient  uueliniile  supérieure  la  plus  |)et.ile  possible. 

Je  veux  taire  connaître  ici  les  études  initiales  sur  les  facteurs  primaires 
([ui  m'oi\l  permis  de  l'ésoudre  ce  problème,  i^éservant  les  réponses  à  quelques 
cjuestions  essentielles  concernant  les  produits  canoni(jues  tels  qm^  je  les 
di'fiuis. 

I.    Etude    des    ma  rima    et   des   minima  d'un   fadeur  primaire.    —    Soit 

/=  Mc'",  w  |)osilif,  0  réel,  (  I  —  t)e     '  >' =  e 

\  oici  les  pi'opriéti's  principales  des  maxima  el  minima  de  l  (puiud  a 
reste  conslanl. 

i"  Répartition.  — Les  maxima  et  minima  correspondeni,  pour  chaque  va- 
leur positive  de  «,  aux  valeurs  de  0  données  par  sin  (/>  -h  i  )  0  —  //  sin/jO  =;  o. 
Pour  se  borner  aux  valeurs  de  0  non  extérieures  à  Fintervalle  o  à  r.  (les 
autres  en  sont  symétriques  par  rapport  à  o"),  il  va  une  valeur  de  0  et  une 

seule  dans  chacun  des  intervalles  —  à ::(//=  i,  2,  ...,/;—  i),  uneva- 

p      /'  -'^  '  ■ 

leui-  rnlic  o  et  — - — ,  si  u  <'  i  -\ — !  enliu  0  =  o,  0  =  -. 

,,,■,/■  ,  I  1        ^  ■  •  h  T.  Il  -i-  \ 

•1     évolution.    —    La  valeur  de  0  (lui  reste  comprise    entre  —  et  ~ 

(o  <;/(<;/>)   est  telle  ([ue  le  point  //,  0  décrive  une   branche  de  courbe 
s  cloiguaut  à  l'infini,  sur  hKpielle  il  va  un  maximum  |)(iur//  pair  l't  un  mi- 

mmum   pour  li  impair,  ciiaiix  a  I  mleurale  curvilujiir    /     //'  ■ — hrdii,  prise 

le  long  de  cette  l)ranclie.   (Jeci  est  encore  vrai  pour  //  =  ()(  maximum  et 
branche  linie  1,  u'fi  -\ 


SÉANCE    DU    29   JCIN    1908.  l38? 

_      ^^^^\   I  -<  ;^  <  1  -h  -  ' 

minimum  donnr  par   /    -^^  dit^  A  ('■laiil  indépendant  de  (/;   i -i- -^  < //. 

maximum  donné  par  la  même  formule. 

Pour   0  =  -,  maximum  ou  minimum  selon  la  parité   de  /;,  donné  par 

3"  Classement.  —  Soient,  dans  l'ordre  où  on  les  rencontre  sur  le  cercle 
u  =  const.,  -  t'„,  \'„,  -  t',,  Vo,  ...,  —  ('i,-!,  Vj,-,  ...,  les  minima  et  maxima 

(  —  ^-j  n'existe  que  pour  «  <  i  -h  -  j-  Les  nombres  r„,  ^  „,  e, ,  ...  sont  préci- 
sément rangés  dans  l'ordre  des  grandeurs  décroissantes.  Cependant,  au 
sujet  de  t'„,  il  convient  de  dire  qu'il  ne  conserve  le  premier  rang  que  jusqu'à 

I  -f-  — .  après  quoi  il  descend  dans  la  suite  jusqu'à  ce  qu'il  soit  au  dernier 
rang,  en  coupantles  termes  successiis  en  i  -r-  —y  i  -\ — -^  ■■■,  a,,,  a,,  ...  étant 
compris  entre  o  et  A  <  i,  et  tendant  vers  des  limites  pour/^  infini. 

Le  maximum  absolu  est,  pour  o  <  //  <  i  H-  -.  égal  à  /    u.''  ^\^|^  du  avec 

^  sin(/.  +  0^;^  o  <  0  <  -^;  pour  u>  >.  -  -,  c'est  f'^^du,  A  étant, 
si  l'on  veut,  déterminé  par  la  condition  que  les  deux  expressions  soient 
égales  pour  ;/  =  i 


u'' 


Le  minimum  absolu  est,  pour  o-<«<  I,   /     ^  _     du  ;  pour  i<;.'/ <H- ^> 

,      ^          i'^     II''       ,                     -^            a'i       '      ,    r"     „sin/*5    ,                        sin(/;+i)6 
c  est  —  /     rt«:]jour;/>H !>cesL/     a''     .  \  du  ay  ce  u=  ? — t — > 

cl   -  ■<  0  ^  — - —  y.    est  encore  déterminé  par  la  condition  rpie  les  deux 

/î  y)  -t-  I         ' 

...  .    .  c, 

expressions  du  mmimum  se  rejoignent  pour  «  =  i  h 

4"  Valeurs  pour  p  injiid.  —  Si  »  =  i  4-  -'  a  étant  fixe,  le  X*"'"'  maximum 
ou  minimum,  /.■  étant  [ixc,  tend  vers  une  limite  quand/;  augmente  indéfiiii- 
ment.  Le  maximum  al jsolu  tend ,  si  a  <  i ,  \  i/rs  /  e*  —^  c/a,  avec  jî  cot  ^  =  x, 
O  <  3  <-  (en  particulier  le  maximum  |ioui-  //  =  i  tend  vers  une  limite),  et 


l386  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

iiour     a>i    vers    C  +  V.y. -h  f   '—^(hj.^lic/.,    qui     est    la     limite    de 

■-0 

,;  _(- ^  -I-  . . . -I-  —  -i-  I.(»  —  i)  pour;/  =  I  -I-  -,  a  tixe  elp  inlini.  de  niAine 


(tue  e'  ^  Uni.  f/' 


Le  miiiinuini  tend  pour  r/  <  a,  (a,  =  lima' )  vers  C  +  L|a|  -f-  j     — ^  ^/a 

et  pour  y.  >  a,  vers   /     p''  ^^  (h.  avec  ^  col  [":)  =  a,  et  -  <  |5;  <  27:. 

.j"  Expressions  approchées.  Maximum.  —  M.  I^indelof  indique  une  iné- 
galité de  la  forme  U(//,  0)  <  A,//%  pi":  -P  +  1,  A^  étant  une  constante 
dont  la  valeur  inférieure  A-,  pour  une  valeur  de  z  donnée,  dépend  de  -.  Il 
est  possible  de  montrer  qu'on  peut  toujours  prendre  A-=  i,  et  que  A- 

tend,  en  décroissant  avec  -1  vers  une  valeur  voisine  de  ^.  Mais  cette  expres- 
sion de  M.  Lindeli'if  ne  reste  dans  un  rapport  fini  avec  le  maximum  de  U 
que  si,  en  posant  »  =  i -(- -,  a  reste    finiment  i;raud.   Au  contraire,  Tex- 


//'+! 


pression —r^^ donne   un   rapport  nui  tend  vers   i ,  si   a  est   infiniment 

'  p\u  —  1 1  '  "^  * 

grand,  positif  ou  négatif,  et  reste  fini,  si  a.  n'est  pas  intiniment  petit. 

En  somme,   des  trois   fonctions  :  G,(«)  définie  pour  u  <.i   et  égale  à 

"''^    , ,  G.,  =  m\  g,  définie  iiour  i<  >  1  et  égale  à  —^ r>  (piels  que  soient  u 

e/  p^  i,  il  y  en  a  toujours  une  dont  le  rapport  au  maximum  de  U  soit  com- 
pris enire  des  constantes  numériquement  calculables,  par  exemple  entre  ~ 
el  10.  Mais  il  se  trouve  que,  dans  l'évaluation  de  la  limite  supérieure  des. 
fonctions  entières  de  genre  infini,  les  facteurs  correspondant  à  des  valeurs 
de  u  pour  lesquelles  a  est  finiment  grand  sont  négligealjles,  en  sorte  que 
le  logarithme  de  celte  limite  supérieure  peut  être  connu  à  i  près,  quelque 
pelil  que  soit  t,  et  se  calcule  au  moyen  des  expressions  (J,  el  G;,  exclusive- 
ment. 

Minimum.  —  Si  l'on  exclut  les  points  intérieurs  ;i  un  cercle  |  i  —  »|  =  -> 

//  étant  finiment  petit  dans  tout  le  reste  du  plan  des  .r,  les  fonctions  G,, 
(io,  (j;,  donnent  des  valeurs  approchées,  à  un  facteur  fini  près,  tendant 
vers  r  pour  y.  infiniment  grand,  du  maximum  de  —  U  (a,  0)  pour  u  fixe. 


SÉANCE    DU    29   JUIN    1908.  1387 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  l'équation  aux  dérivées  partielles  des  mem- 
branes inbrantes.  Note  de  M.  Saniei.evici,  présentée  par  M.  E.  Picard. 

M.  Picard  a  montré  (Annales  de  V École  Normale,  1907)  comment  Ton 
pouvait  ramener  à  une  équation  de  Fredliolm  l'intégration  de  l'équation 

(,)  Ac  +  /.A(.r,j)c  =  o, 

les  dérivées  normales  intérieures  sur  le  conlour  C  devant  vérifier  l'une  des 
relations 

(a)  -; /.r  =  a(.ç)  ou  — -  =  o(.v) 

^    '  du  '  (In 

\'^{s)  est  une  fonction  donnée  sur  C  et  k  unr  constante  positive]  ('). 

Voici  une  autre  méthode  qui  met  en  évidence,  dans  le  second  de  ces 
problèmes,  les  diverses  circonstances  qui  peuvent  se  présenter  autour  de  la 
valeur  singulière  A  :=  o. 

Soit  V(x,  y;  H,  r;  ;  k)  la  fonction  de  (jree/i  généralisée  qui  vérifie  sur  le 

contour  la  condition  -; kV  =  o.  L'intégration  de  (i)  moyennant  la  pre- 
mière des  conditions  (3)  se  ramène  à  l'équation  intégrale 

r(.r,  r)-  -^    /    ("?(./•,  r;  c,-f,;  /.)  A(:,  r,)  r(ï,  r;)  rf;r/r,  =  (/(.r,.r  ;  A'), 

u(x,y:,  k)  étant  la  fonction  harmonique  satisfaisant  sur  C  à  la  condition 

'-.-  —  kii  =  Z'(s').  La  valeur  À  =0  n'est  pas  singulière  et  i>(œ,y)  est  lioio- 

morplie  autour  de  ce  point.  On  établira  l'existence  des  constantes  caractéris- 
tiques, quel  que  soit  d'ailleurs  le  signe  de  A(a7,  j),  par  le  procédé  que  j'ai 
indiqué  dans  ma  Note  précédente  (Comptes  rendus,    1 5  juin  1908). 

Passons  maintenant  au  second  problème.  Les  fonctions  V(x^y\  ?,  r^\  k) 
et  «(a-,  y;  k),  méromorplies  en  ^,  admettent  le  pôle  simple  k  =  o.  Dès  lors, 
on  est  conduit  à  poser,  en  désignant  par  L  la  longueur  de  C, 

r(x,r;  t,r);  '^)=|^  +  r'(.r,/;  ï,  yj;  k), 
u{x,y;  /.)=—  ^    j  c^(s),fs-h  u'{x,y;  /,), 
les  fonctions  F'  et  u'  étant  holomorphes  pour  k  =  o. 
(')  Voir  aussi  la  Thèse  de  M.  Bryou  llevwnod. 


,[^^^  ACADEMIE    DES    SCIE.\CES. 

Ces  fonctions  pcrmcllciil  d'écrire  l'intégrale  de  Féquation 

(3)  A<.--l-/(^-,r)  =  o  ii  _ /.■,•  =  9(.v)  sur  C 

sous  la  forme 

,,—  _L    f  I  V'(.r,Y;  lyrw  k)f{lyu)di,dn  y  u  {x,y\  k), 

en  supposant  toutefois  remplie  la  condition 


(4) 


/   /  /■(  X,  y  )  dx  dy  —  /   ci  (  -f  )  ds 


Si  maintenanl  on  fait  k  =  o,  on  voit  que  l'intégrale  de  (3),  moyennant 
la  condition  ^  =  o(j)  sur  Cet  en  supposant  toujours  remplie  la  relation  (/|), 


dix 
est  donnée  par 


=  :^  f    i  y  [■'■.  y;l,-rr,o)f(l,  ri)d'id-c,y  «(.r,  j;o)=:E, 


E  étant  une  constante  arbitraire.  ,     . 

f^'intcgration  de  (i),  avec  la  seconde  des  conditions  (2),  est  ainsi  ramenée 
à  l'équation  intégrale 

(5)     ^'{oc,y)——  f    f  r  {x,  y;  t_,  rr,  o)  \{c,  -n)  i-(l,  -n)  d'id-t,  =  ti'{x,  y;  o)  yM, 

]•>  étant  une  constante  cpi'on  choisira  de  manière  à  satisfaire  à  la  relation 

( (i )  >.  /   /  A  (.r,  /  )  r{x,  y  )  dx  dy  =  j   o(s)  ds. 

Supposons  d'abord  (pfcn  ail 

a  =  /   I  \{x,  y)  dx  dy  ^  o . 

<.)n  parviendra  alors  linaFcment  à  l'équation  intégrale 

(7)        ,.(^,  V)-   —  j    fr(x.y--,r,)K{l,r,)i'{c,r,)  =  - =- ^  n  (x,  y) 

en  [ujsant 


J.x 


r  =  r'(.r,  y;  t,  rr,  o)  -  '- j  f  \{x,  y)  Y'{x,  y;  4,  r*  ;  o,  d, 
u"{x,  y)  —  ii'{x,  .r;  <'  —  ^  /  /  A(x,  y)  u'{x.  y;  o)  dxdy. 


SÉANCE    Di:    29   JUIX    1908.  1389 

La  présence  de  -  au  second  membre  de  (■^)  montre  que  A  =  o  est  un  pôle 
simple  de  t'(a7,  j);  on  doit  donc  écrire 


f'H-") 


(fs 


(8)  v{.r,  y)  = :r-^ h  ro(.r,  r)  -+-  1.r,(.r.  ,■)-!-...+  ),"  v„{.r,  y) 


1.7. 


Si  au  contraire  a  =  o,  en  remplaçanl  <.-{x^y)  dans  (G)  par  son  expression 
tirée  de  (5),  on  mettra  la  condition  (G)  sons  une  autre  forme;  et  en  suppo- 
sant maintenant 

^    /  A  (  ;,  r,  )  dl  du  I   j  r'  (x,  y  ;  ■_,  r,  ;  o)  \{x,  y)  de  dy  yL  o, 

on  arrivera  à  une  écjuation  de  Fredholm  avec  ^  au  second  memljre  ;/.  =  ()  est 

donc  cette  fois  un  pôle  double  de  v{x^  v  )  ;  cl  ainsi  de  suite.  1  )ans  tous  les  cas 
le  mécanisme  de  Schwarz  permettra  d'établir  l'existence  de  la  suite  infinie 
de  conslaiites  caractéristiques. 

il  est  clair  que  tout  ce  qui  précède  se  généralise  pour  trois  variables. 


SPECÏROSCOPIE.  —  Sur  l'existence  des  raies  d'étincelle  (eniianci-d  Unes) 
dans  des  flammes  de  diverses  températures  et  sur  les  modijicalioiis  qn  elles  y 
éprouvent.  Note  de  MM.  G. -A.  Hemsai.ech  et  C.  de  Wattevili.e, 
présentée  par  M.  Deslandres. 

On  sait  qu'il  existe  des  différences  entre  le  spectre  d'arc  et  le  specln- 
d'étincelle  d'un  même  élément  :  en  particulier,  certaines  raies  visibles  dans 
l'arc  acquièrent  une  plus  grande  intensité  relative  dans  Fétincelle  dont  le 
spectre  peut  même  contenir  des  raies,  parfois  très  fortes,  qui,  au  premier 
abord,  paraissent  ne  pas  exister  dans  le  spectre  d'arc.  ^ 

.Jusqu'à  une  époque  récente,  la  modification  et  la  production  de  ces  raies, 
regardées  comme  caractéristiques  de  l'étincelle,  étaient  attribuées  à  sa 
température  élevée  :  on  remarque,  en  effet,  que  leur  intensité  relative 
augmente  avec  la  capacité  du  circuit  de  décharge  L'origine  ibermiqin' 
assignée  à  ces  raies,  également  appelées  e/zArmceû?  ou  renforcées,  leur  avait 
fait  prendre  une  grande  importance  dans  la  classification  des  étoiles  dont 
elles  semblaient  fournir  un  critérium  de  la  température.  Déjà  les  recherches 
de  MM.  Hartmann  et  Eberhardt  avaienl  montré  que,  dans  certaines  condi- 


iSçjO  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

lions,  quelques-unes  des  raies  observées  jusqu'alors  uuiquemenl  dans 
rëlincolle  pouvaient  se  présenter  dans  l'arc.  La  question  des  raies  d'étincelle 
a  de  nouveau  été  traitée  récemment  par  \1M.  l^'abry  et  Buisson  ('  )  cl  ])ar 
M.  l)unR'ld(  =  ).  Il  résulte  de  ces  travaux  (jue  les  raies  d'étincelle  existent 
Cf^alemcnl  toujours  dans  l'arc,  mais  qu'elles  y  sont  localisées  au  voisinage 
des  électrodes,  ce  qui  leur  fait  donner  par  M.  Duflield  le  nom  de  raies 
polaires. 

La  considération  des  raies  que  nous  avons  trouvées,  dans  le  cas  du  fer, 
au  cours  des  recherches  que  nous  poursuivons  en  commun,  nous  semble 
pouvoir  apporter  une  contribution  à  cette  question.  En  effet,  en  examinant 
nos  listes,  il  nous  a  été  permis  de  vérifier  que  certaines  des  raies  dites 
caractéristiques  de  rétincelle  se  trouvenl  dans  le  cône  intérieur  de  la 
dam  me  et  ne  font  partie  exclusivement  que  de  ce  que  nous  avons  appelé  le 
spectre  sHpi)lèrnenlaire{^ ).  (iràce  à  notre  étude  des  llammes  du  gaz  d'éclai- 
rage et  de  Tair,  du  gaz  d'éclairage  et  de  l'oxygène,  et  de  l'hydrogène  et  de 
l'oxygène,  on  peut  voir  coniment-se  comportent  ces  raies  dans  des  sources 
qui  représentent  Irois  échelons  de  température  ascendante. 

Le  Taljleau  suivant  esl  e\lrait  de  noire  liste  générale  des  raies  du  fer.  Il  contient 
des  raies  qui  ont  une  intensité  relative  plus  forte  dans  rétincelle  que  dans  l'arc, 
d'après  les  données  de  MM.  ls\ner  et  Ilascliek,  auxquelles  nous  avons  recours  parce 
qu'elles  sont  bien  comparaliles  entre  elles,  ayant  été  obtenues  par  les  mêmes  expéri- 
mentateurs, A  l'aide  des  mêmes  appareils.  Ce  Tableau  renferme  également  les  raies 
polaires  dont  l'énuméralion  vient  d'être  publiée  jiar  M.  Duffield.  Nous  avons  enfin 
comparé  notre  liste  à  celle  des  cnhanced  Unes  que  M.  Lock\er  (  '•)  donne  pour  le  fer 
(on  doit  remarquer  que,  dans  la  partie  visible  du  spectre,  un  grand  nombre  de  ces 
raies  penvcnl  m  mis  nvoii-  échappé,  à  cause  de  l'émission  par  nos  flammes  d'un  fort  spectre 
continu  et  des  bandes  du  carbone).  La  première  colonne  renferme  les  longueurs 
d'onde  des  raies  d'après  .MM.  Kayser  et  Runge;  les  trois  suivantes  donnent  les  inten- 
sités relatl\es  obser\ées  dans  les  flammes  étudiées,  ces  intensités  étant  évaluées 
d'après  le  système  de  flowland  auquel  nous  avons  déjà  fait  allusion  ('  ).  Il  est  inij)ortant 
de  rcmartpier  <|u'il  a  été  procédé  à  ces  évaluations  a\ant  l'examen  du  point  particnlier 
dont  il  e,-l  (jneslion  dans,  cette  Note,  et,  par  suite,  en  dehors  de  toute  idée  préconçue. 
Les  cinquième  et  sixième  colonnes  renferment  les  intensités  relatives  des  raies  dans 
l'étincelle  et  dans  l'aie.  Lutin,  la  dernière  colonne  indique  le  caractère  de  la  raie. 


('}  Fabiiy  et  Hiisso.N,  Comptes  rendus,  t.  C.VLVI,  1908,  p.  jii. 

C)  W.-G.  Duffield,  AstrophysicalJournal,  t.  XXVII,  1908,  p.  260. 

(»)  G.-A.  11|.;ms.u.i:cii  l't  G.  m:  Watteville.  Comptes  rendus,  t.  CXLVL  1908,  p. 809. 

(*)  Publié  par  le  Sobir  l'Iiysivs  Commillee.  London,  1906. 

(  •)  IIemsalecii  et  ue  ^^  Aniivn.i.E,  Comptes  rendus,  t.  C\L\'l,  1908,  p.  962. 


SÉANCE    DU    29   JUIN    1908.  I  ipi 

Intensités  relatives. 


Klamines. 

Air-gaz 

Oxygène  gaz 

d'éclai- 

d'éclai- 

Oxygi-ni- 

rage. 

rage. 

Hvdrogène. 

Ktincclle. 

\1C. 

3 

— 

— 

4 

3 

2  i 

— 

— 

10 

3 

3' 

— 

— 

? 

I 

0 

— 

— 

3 

» 

0 

— 

— 

2 

I 

2 

— 

— 

2 

1 

0 

— 

— 

3 

1 

0 

— 

— 

2 

2 

7 

0 

— 

2 

2 

5 

2 

1 

3 

3? 

4 

3 

2 

2 

5? 

4 

3 

2 

2 

2 

0 

— 

— 

3 

I 

0 

— 

— 

3 

1 

1 

— 

— 

3 

1 

00 

— 

— 

3 

1 

0 

— ■ 

— 

.5 

2 

, 



— 

4 

I 

4 

1 

0 

3 

3 

0 

— 

— 

3 

2 

0 

— 

— 

3 

1 

6 

00 

— 

1 

2 

3 

— 

— 

? 

2 

6 

2.' 

I 

I 

2 

6 

2 

1 

? 

3 

tcniâiqi 

lies. 

» 

Polar 

s. 

Polar 

s. 

Polar. 

Polar, 

» 

Polar 

Polar 

s. 

Polar 

s. 

Polar 

Polar 

A. 

Polar 

A. 

Longueurs 
d'onde. 

2373,79 

3382, i5 
2390,03 
243o, 16 
244^)68 

2447.8' 
2458,78 
2466,81 

2474,88 

2490,01 
2490,98 

2491 ,5o 

2017 .25 

252  1 ,09 

2521,97 

2526, 3o  00  —  —  3             I  Polar. 

2533,86  o  —  —  5             2  Polar  S. 

2034,52  1  —  —  4              '  Polar, 

2535,67  4                    '  o  3              3  Polar  S. 

2536,90  o  —  —  3             2  Polar. 

2538,98  o  —  —  3              1  Polar  S. 

2542,20  6  00  —  12  Polar  S. 

2544,83  3  _  _  ?              2  Polar  S. 

2546.26  6  2I  I  12  Polar  S. 
2549,63  6  2"  I  ?             3  Polar 

Intensités  relatives. 


Klamni 

les. 
gaz 



Air-gaz 

(Jxvgène- 

I.,oni;ueurs 

d'éclai- 

d'éclai- 

Oxygène- 

il'oiuic. 

rage. 

rage. 

Hydrogène. 

lit 

incelle. 

Xn:. 

KL'iiiarqiies. 

2562,63 

1 
2 

— 

000 

5 

3 

Polar  S. 

2563,53 

0 

— 

000 

4 

3 

Polar  S. 

2576,76 

6 

0 

— 

? 

2 

Polar  S. 

2582, 5o 

2 

— 

— 

? 

2 

Polar  S. 

2.588,11 

27 

— 

— 

3? 

2 

Polar  S. 

2599,53 

6 

0 

— 

20 

3 

Polar. 

2605,77 

1 

— 

— 

I 

? 

Polar  S. 

C.   R., 

1908,  I"  Semestre.  (T. 

CXLVI,  N-  26.) 

l83 

1  ']C)2 

ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Inten! 

îilés 

relatives. 

Air-gaz 

Flammes. 

Oxygène-gaz 

Longueurs 

d'éclai- 

d'éclai- 

Ox 

:ygène- 

(l'onde. 

rage. 

rage. 

Hyd 

Irogène. 

Éti 

incelle. 

Arc. 

Remarques. 

3606,92 

8 

2 

— 

? 

2 

Polar  S. 

2611,94 

0 

— 

— 

10 

4 

Polar. 

2613,91 

00 

— 

— 

8 

3 

Polar. 

2728,90 

1 

— 

— 

2 

I 

» 

2747,08 

2 

— 

— 

8 

3 

Polar. 

2767,56 

6 

1 
2 

? 

5 

3 

Polar. 

3227,88 

3 

1 
2 

— 

5 

4 

» 

3323,84 

1 
2 

— 

— 

I 

2 

Polar  S. 

3863,87 

00 

oC) 

— 

I 

I 

Enhanced 

3871,86 

1 

— 

— 

1 

1 

linex    de 

3935,92 

3 

— 

— 

I 

2 

Lockyer. 

On  peut  remarquer,  en  examinant  ce  Tableau,  que  c'est  dans  la  flamme 
la  moins  chaude  (gaz  d'éclairage-air)  que  les  raies  dites  d'étincelle  ou  de 
haute  température  sont  le  plus  marquées,  et  qu'elles  s'afTaiblissenl  ou  dis- 
paraissent dans  les  flammes  plus  chaudes.  Les  raies  que  M.  Duffield  appelle 
liolar  A  (raies  qui,  tout  on  étant  localisées  au  voisinage  des  électrodes,  ont 
le  caractère  de  raies  d'arc)  diminuent  moins  rapidement  d'intensité  que  les 
raies /jo/ar  S  (^spark,  étincelle). 

De  ce  qui  précède  il  résulte  que  l'action  de  la  température  ne  peut  être 
considérée  comme  le  facteur  primordial  do  la  production  de  ces  raies.  Sans 
vouloir  présenter,  pour  le  moment,  une  explication  définitive  du  phénomène, 
nous  pouvons  dire  qu'il  nous  semble  que  sa  cause  doit  tenir  à  des  actions 
chimiques  ou  électriques  ;  on  sait,  en  effet,  que  le  cône  intérieur  de  la  flamme 
est  éleclrisé  négativement,  tandis  que  l'enveloppe  externe  l'est  positivement. 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  la  préparation  des  chhroiridites  alcalins.  Note 
de  M.  M.  VfezEs,  présentée  par  M.  Troost. 

Dans  une  Note  j)ubliée  tout  récemment  dans  ce  Recueil  {Comptes  rendus, 
t.  CXLVI,  i5  juin  1908,  p.  1267),  M.  Marcel  Delépine  annonce  que  les 
chloroiridites  alcalins  «  s'obtiennent  avec  une   rapidité  et  une  facilité  re- 

(')  Très  courte;  n'existe  qu'à  la  hase  du  cône  intérieur. 


SÉANCE    DU    29   JUIN    1908.  iSgS 

marquables  par  réduction,  au  moyen  de  l'oxalate  neutre  correspondant, 
des  chloroiridates,  mis  en  suspension  ou  dissous  dans  l'eau,  et  chaufï'és  au 
bain-marie  ». 

Je  crois  devoir  faire  remarquer  que  ce  mode  de  préparation  des  chloro- 
sels  alcalins  inférieurs  des  métaux  du  platine  (chloroplatiniles,  chloroiri- 
dites,  etc.),  en  partant  de  leurs  cldorosels  alcalins  supérieurs  (chloroplati- 
nates,  chloroiridates,  etc.),  n'est  pas  aussi  nouveau  que  M.  Delépine  semble 
le  penser.  Il  y  a  dix  ans  qu'il  a  été  signalé  dans  le  cas  du  chloroplatinite  de 
potassium  {Bull.  Soc.  chim.,  3"  série,  t.  XIX,  1898,  p.  879),  et  sept  ans 
qu'il  a  été  étendu  au  cas  du  chloroiridite  (Procès-verbaux  des  séances  de  la 
Société  des  Sciences  physiques  et  naturelles  de  Bordeaux,  année  1 900-1 901, 
18  juillet  1901,  p.  112). 

CHlMU:.    —    Poids  moléculaires  des  acides  phosphoiiques  déterminés  par  la 
cryoscopie.  Note  de  M.  H.  Giran,  présentée  par  M.  G.  Lemoine. 

J'ai  déterminé  les  poids  moléculaires  des  trois  acides  pliosplioriques  par 
leur  cryoscopie  au  moyen  de  l'acide  acétique. 

Acide  mctaphosphorique.  —  En  solution  acétique,  le  poids  moléculaire  de 
l'acide  meta  diminue  avec  le  temps  et  tend  vers  une  limite  qui  est  d'autant 
plus  faible  (jue  la  dissolution  est  plus  étendue. 

a.  Avec  )K,o22  d'acide  meta  pour  loo^  d'acide  acétique  ('  )  : 


Temps  : 

It.              o''.             29\              hbK 

79''. 

Poids  moléculaire 343,5         270           i85              170 

166 

h. 

Avec  oB,8o4  d'acide  meta  pour  loo»  d'acide  acétique  : 

Temps  : 

11».              bi'SO'".             32\                ô7''. 

82'-. 

Poids  moléculaire 33o             a4i            i56,5          142, 5 

iSg 

Les  courbes  qui  représentent  ces  résultats,  prolongées  jusqu'au  temps 
/  =  o,  aboutissent  nettement  à  un  poids  moléculaire  égal  à  4oo,  c'est-à-dire 


(')  La  dissolution  de  l'acide  métaphospliorique  dans  l'acide  acétique  est  très  lente; 
on  l'active  par  l'agitation.  Les  temps  sont  comptés  à  partir  du  temps  moyen  entre  le 
commencement  et  la  fin  de  la  dissolution. 


l394  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

cinq  fois  PO'H  =  80.  La  formule  de  l'acide  métaphosphorique  est  donc 

Acide pyrophosphorique.  —  On  trouve,  encore  ici,  un  poids  moléculaire 
qui  diminue  quand  le  temps  augmente  et  qui  tend  vers  une  limite  d'autant 
plus  faible  que  la  dilution  est  plus  grande. 

Quand  on  emploie  l'acide  pyro  liquide,  la  dissolution  esl  inslanlanée;  on  peul  donc 
faire  des  mesures  cryoscopiques  peu  de  temps  après,  ce  qui  précise  mieux  l'allure  de 
la  courbe  au  voisinage  du  temps  zéro  et,  en  outre,  ce  temps  zéro  est  plus  nettement 
défini. 

a.  i3ï,558  d'acide  pyro  liquide  dans  loos  d'acide  acéti(|ue  : 

Temps  : 
l''.       2i'30'".       19''.  41''.  67''.         91^        ItS''. 

Poids  moléculaire...     468       448       867       332,.)     820, 5     8i3       810 

b.  io?,386  d'acide  pyro  liquide  dans  loos  d'acide  acétique  : 

Temps  : 
UVJir.        3''.  \Vf\         &.  OS''.  'iV'.         llti''. 

Poids  moléculaire. . .     475       !^o^       3i5       285         271  267        264 

f.  36,6320  d'acide  pyro  liquide  dans  lOos  dacide  acétique  : 

Temps  : 
11..  6''.  '28^  ô3''.  78''.  102''. 

Poids  moléculaire 826         24i  197  '9'  '86         i84 

lîn  représentant  ces  résultats  par  des  courbes,  on  constate  qu'elles  indiquent  toutes, 
au  temps  zéro,  un  poids  moléculaire  égal  à  534,  soit  trois  fois  P-()'H'=  178.  L'acide 
p\ To  liquide  possède  donc  une  molécule  triple  (P^O'H')^. 

Même  résultai  avec  l'acide  pyro  solide;  dans  ce  cas  l'expérience  esl  plus  diflicile 
parce  que  l'acide  solide  se  dissout  très  lentement  dans  l'acide  acétique.  Il  faut  agiter 
éiiergiquemenl,  pendant  assez  longtemps,  un  poids  connu  d'acide  pyro  en  morceaux 
en  présence  de  l'acide  acétique,  pour  obtenir  une  dissolution  complète. 

Avec  5^,725  d'acide  pyro  solide  pour  looS  d'acide  acétique  : 

Temps  : 
41..  9''.  26''.  hV'.  80''.  105''. 

Poids  moléculaire.  .  .      336       297,1        257,6       24o,6       282,5        228 

La  courbe  correspondante  tend  vers  la  même  ordoTinée  à  l'origine  que  celles  qui  ont 
été  obtenues  avec  l'acide  liquide. 


SÉANCE    DU    29   JUIN    1908.  f'iç)^ 

L'acide  pyro  possède  donc  la  même  condensation  moléculaire  à  rétat 
solide  et  à  l'état  liquide.  Le  poids  moléculaire  limite  dû  à  la  dilution  est 
également  du  même  ordre  que  celui  que  donnerait  une  solution  acétique  de 
même  concentration  préparée  avec  de  l'acide  pyro  liquide. 

Acide  orthophosphoriquc .  —  J'ai  obtenu  les  résultats  suivants  : 

a.  Avec  75,906  d'aciile  ortlio  liiiiiide  dans  ioo5  d'acide  acétique  : 

Temps  : 
0''3n".  17''.  'iV\ 

Poids  moléculaire 128,5       128,0       127,1 

b.  Avec  7I!,  4676  d'acide  ortlio  liquide  dans  ioob  d'acide  acéti(|ue  : 

Temps  : 
0''30-.  24''- 

Poids  moléculaire '27,2  120,3 

V.  Avec  38,88o5  d'acide  ortlio  liquide  dans  loo^  d'acide  acéliijue  : 

Temps  : 

Qi-ao"'.  îfi''. 

Poids  moléculaire 124, 5  122,  j 

d.  Avec  16,8798  d'acide  orlho  liquide  dans  loos  d'acide  acétique  : 

Temps  : 
OÎ'SO'"."  8''. 

Poids  moléculaire i''>,4  '''i9 

e.  Avec  3^,779  d'acide  ortho  solide  dans  100»  d'acide  acétique  : 

Temps  : 
II'' 30™.  18''. 

Poids  moléculaire i>>,3  120, 3 

On  voit  que,  dans  le  cas  de  l'acide  ortliopliosphorique,  le  poids  molécu- 
laire varie  peu  avec  le  temps.  Les  résultats  obtenus  sont  tous  compris  entre 
le  poids  moléculaire  normal  PO'H'  =  98  et  le  poids  moléculaire  doublé 
(PO'H^)- =  196.  On  peut  les  interpréter  en  admettant  que,  dans  ces 
expériences,  la  limite  est  très  rapidement  atteinte.  Il  en  résulte  néan- 
moins : 

1°  Que  la  condensation  moléculaire  de  l'acide  orlho  est  la  même  à  l'étal 
liquide  et  à  l'état  solide; 


l3q6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

2°  Que  celte  condensation  est  certainement  supérieure  à  runilé. 

D'autre  part,  il  est  logique  de  penser  que  la  diminution  de  condensation 
moléculaire  qu'on  observe  en  passant  de  l'acide  mêla  à  l'acide  p)ro  doit 
continuer  à  se  produire  lorsqu'on  passe  de  l'acide  pjro  à  l'acide  ortlio  ;  ce 
dernier  doit  donc  avoir  une  condensation  inférieure  à  '],  par  conséquent 
égale  à  2. 

L'acide  orthophosphorique  solide  ou  liquide  devra  donc  être  représenté 
par  la  formule  (PO^H»y. 


CHIMIE.    —    Sur  les  o.iycU's  magnétiques  du  cltroinc. 
Note  de  M.   Ivan  Shckofk,  présentée  par  M.   H.   Le  Chatelier. 

Certains  des  métaux,  magnétiques  ou  non  magnétiques,  de  la  famille  du 
fer,  ont  la  propriété  de  donner  quelques  oxydes  magnétiques.  Le  chrome  est 
précisément  dans  ce  cas.  Par  l'action  ménagée  de  la  chaleur  sur  CrO'  ou 
sur  CrO^CI-,  on  obtient  des  oxydes  intermédiaires  qui,  suivant  les  condi- 
tions de  leur  préparation,  peuvent  être  ou  n'être  pas  magnétiques.  On  s'est 
proposé  ici  de  déliuir  les  conditions  de  production  des  oxydes  magné- 
tiques. 

CrO'',  chiiuH'é  jusqu'à  33o°,  se  décompose  brusquenienl,  en  perdant  de  l'oxygène, 
avec  un  grand  dégagemenl  de  chaleur,  et  la  lenipéralnre  s'élève  plus  ou  moins  au- 
dessus  de  la  lempèralure  initiale  suivant  la  rapidité  de  l'échauiVemenl.  Il  se  forme  une 
masse  noire  qui,  par  l'action  plus  prolongée  de  la  chaleur,  perd  encore  de  l'oxygène  et 
se  transforme  finalement  en  Cr-0^  L'analyse  de  ces  produits  montre  une  composition 
assez  variable  d'une  expérience  à  l'autre,  la  proportion  d'oxygène  qu'ils  perdent 
encoie  à  la  calcination  pouvant  varier  de  i3,2  à  18,2  pour  100.  Enlin,  ces  oxydes 
peuvent,  à  composition  semblable,  être  ou  n'être  pas  magnétiques  suivant  les  cas. 
L'élude  des  conditions  de  leur  formation  montre  que,  pour  l'obtention  d'oxydes  ma- 
gnétiques, il  faut  que  la  température  de  la  masse  s'élève  pendant  la  réaction  au  moins 
à  r)oo"-5io".  Les  oxydes  produits  au-dessous  de  cette  température  ne  présentent  que 
des  propriétés  magnétiques  extrêraeraenl  faibles. 

Il  résulte  donc  de  ces  premières  observations  (jualitatives  (jue  la  décom- 
position de  l'acide  chromique  donne  haljiluellcment  un  mélange  de  ditlé- 
rents  oxydes,  dont  l'un  au  moins  peut  se  présenter  sous  deux  états 
difl'érents  :  une  variété  fortement  magnétique  et  une  autre  très  faiblement 
magnétique.  PoUr  déterminer  la  composition  précise  de  l'oxyde  magné- 
liipie,  on  a  fait  des  mesures  du  magnétisme  spécilique  de  dilférents  oxydes 
magnétiques  de  composition  variable  et  cherché  pour  quelle  composition 


0  pour  100. 

T. 

16,7 

0   ( 
5io-5i5 

i4,i 

5o5-5io 

i3,8 

5i5-52o 

l3,2 

5oo-5io 

SÉANCE    DU    29    JUIN    1908.  l397 

les  propriétés  magnétiques  étaient  le  plus  développées.  Les  mesures  ont  été 
faites  avec  l'appareil  de  MM.  Curie  et  Chéneveau.  Le  Tableau  ci-dessous 
résume  quelques-unes  des  mesures  faites.  La  première  colonne  donne  la 
perte  à  la  calcinalion,  c'est-à-dire  la  composition  de  l'oxyde,  la  seconde,  la 
température  à  laquelle  la  réaction  s'est  maintenue,  et  enfin  la  troisième, 
le  magnétisme  spécifique. 

K.io-«. 

1800 
6800 
6450 
6600 

Dans  toutes  les  expériences  le  maximum  des  propriétés  magnétiques 
correspond  à  des  pertes  à  la  calcination  comprises  entre  i3,3  pour  100  et 
i4,i  pour  100. 

Or,  la  perte  de  i3,6  pour  100  est  celle  de  l'oxyde  représenté  par  la  for- 
mule 

Le  point  de  transformation  magnétique  de  cet  oxyde  se  trouve  à  la  tem- 
pérature de  i2o°-i3o°. 

Un  oxyde  de  la  même  composition,  donnant  une  perte  à  la  calcination 
de'  i3,7  pour  100,  mais  préparé  à  une  température  ne  s'étant  pas  élevée  au- 
dessus  de  485°,  n'a  au  contraire  présenté  qu'un  magnétisme  spécifique 
de  97,  c'est-à-dire  70  fois  moindre  que  celui  de  la  variété  magnétique. 

L'oxyde  obtenu  par  la  décomposition  de  CrO^Cl"  serait  environ  trois 
fois  plus  magnétique  que  le  composé  précédent.  Il  se  présente  avec  une  ap- 
parence cristalline  et  ne  perd  à  la  calcination  que  3,5  à  4  pour  100  d'oxy- 
gène. Nous  nous  proposons  d'en  continuer  l'étude. 


CHIMIE  PHYSIQUE.  — Sur  tes  tellurures  d'arsenic  et  de  bismulh.  Constante 
cryoscopique  du  tellure.  Note  de  M.  H.  Pélabox,  présentée  par 
M.  D.  Gernez. 

Le  tellure  fondu  dissout  facilement  l'arsenic.  Le  liquide  obtenu,  d'abord 
gris  blanc  pour  une  faible  teneur  en  arsenic,  prend  une  teinte  de  plus  en 
plus  foncée  et  finalement  noire  quand  la  proportion  d'arsenic  augmente 
dans  le  mélange. 


1398  ACADÉMIE    UES    SCIENCES. 

La  lempérature  de  solidification  de  ce  liquide  décroit  très  rapidement  et 
très  régulièrement  depuis  4^2°?  point  de  fusion  du  tellure,  jusqu'à  ruf, 
température  de  solidification  du  mélange  formé  de  ']"'  de  tellure  pour  i"' 
d'arsenic. 

Si  l'on  fait  croître  encore  la  proportion  d'arsenic,  la  température  de  soli- 
dification croît,  passe  par  une  valeur  maxinia  'M'y2°  pour  le  composé  As'-Te% 
puis  baisse  faiblement,  prend  la  valeur  355°  pour  le  mélange  qAs  -f-  i  iTe; 
elle  croît  de  nouveau  et  conserve  finalement  la  valeur  358"  pour  tous  les 
mélanges  qui  renferment  plus  de  i"'  d'arsenic  pour  r"  de  tellure.  Malgré 
la  faible  Ijaisse  de  température  après  le  maximum,  celui-ei  est  nettement 
accusé. 

Le  composé  As-'Te'  est  cristallisé  en  longues  aiguilles,  les  ciistauv  sont  d'un  blanc 
d'argent  légérenienl  jaunâtre.  Les  mélanges  qui  renferment  plus  de  i"'  d'arsenic  pour 
1"' de  tellure  perdent  facilement  de  l'arsenic  quand  on  les  cliaunTe.  Refroidis  brus- 
(juement  après  fusion,  ils  donnent  un  solide  noir  vitreux  totalement  dillérent  coninii; 
aspect  du  solide  gris  blanc  qu'on  obtient  par  refroidissement  lent  des  mêmes 
Ii(]uides. 

Enfin,  quand  il  y  a  dans  le  mélange  plus  de  2''  d'aisenic  pour  1 ''  de  tellure,  on  peut, 
en  le  portant  à  une  lempérature  suffisamment  élevée,  obtenir  un  liquide,  mais  à  condi- 
tion d'opérer  en  tube  scellé.  En  laissant  refroidir  le  tube,  on  constate  que  le  liquide 
entre  en  ébullition  et  que  de  l'arsenic  cristallisé  se  dépose  sur  les  parois  du  tube. 
Si  l'on  extrait  le  solide  obtenu  au  fond  du  tube  et  c[u'ou  le  chaufle  dans  un  gaz  inerte, 
il  perd  de  l'arsenic  avant  de  fondre;  de  l'arsenic  libre  cristallise  également  dans  le 
li(piide  obtenu,  qui  se  solidifie  toujours  à  358°. 

La  courbe  de  fusibilité  des  mélanges  de  bismuth  et  de  tellure  peut  être 
entièrement  déterminée.  Elle  part  du  point  de  fusion  du  tellure  (452°),  se 
compose  d'une  partie  presque  rectiligne  qui  aboutit  à  un  point  d'or- 
donnée 4 10°  correspondant  au  mélange  eutcctique  qui  renferme  environ 
i5  pour  100  de  bismuth.  A  partir  de  ce  point  et  pour  des  mélanges  plus 
riches  en  bismuth,  la  température  de  solidification  croît,  passe  par  un  maxi- 
mum )S3"  [)our  le  composé  Bi-Te',  puis  baisse  régulièrement  jusqu'à  2()3''. 
(^elte  température  est  celle  de  la  solidification  d'un  eutectique  qui  ren- 
ferme environ  i  pour  100  de  tellure.  La  température  de  solidification  croit 
ensuite  jusqu'à  270'^,  point  de  fusion  du  bismuth. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que,  si  l'on  ajoute  au  tellure  une  faible  pro- 
portion d'arsenic  ou  de  bismuth,  il  y  a  formation  des  composés  As- Te'  et 
Bi-Te''  qui  se  dissolvent  dans  l'excès  de  tellure;  l'étude  de  la  solidification 
de  ces  solutions  conduit  à  la  détermination  de  la  constante  cryoscopique  du 
tellure. 


SÉANCE  DU  29  JUIN  1908.  l3ç)g 

Si  nous  désignons  par  P  le  poids  de  tellure  dissous  dans  100'''  de  tellure, 
par  C  l'abaissement  du  point  de  solidification,  on  a  les  résultats  suivants  : 

Tellurure  d'arsenic  As-Te"=^  533  : 

P 39,6  21,6  II 

C 64°  27°  12° 

C 

p I,'3i  1,25  1,09 

L'abaissement  à  l'origine  a  pour  valeur  (  -  \  =0,97  et  la  constante  crvoscopique 

K  =  ( -p  )  M  =  0,97  X  533  =  517. 

Tellurure  de  bismuth  Hl'Te3=8oo  : 

P 16,6  10,6  6,3 

C 35°  i5°  7" 

C 

■VT 2,1  ',41  '.' 


/C^ 


Ce  qui  donne  (  ^  )  =0,66, 

R=  /-)  M  =0,66  X  800=528. 

D'autres  tellurures  que  j'ai  étudiés  et  qui  sont  solubles  dans  le  tellure  ont  donné  : 

Tellurure  d'étain  :  Sn Te  =  246,  5 lv  =  5io 

Tellurure  d'argent:  Ag'Te  =:  343,5 Iv  =535 

Tellurure  de  plomb  :  PbTe  =  334,5 K  =  5i5 

Tellurure  d'antimoine  :  Sb-Te'=  620 K  =;  017 

Les  valeurs  extrêmes  sont  5io  et  535;  on  peut  prendre  pour  constante  cryosco- 
pique  520.  Ce  nombre  diffère  peu  des  autres  nombres  trouvés. 

liobertson(')  a  démontré  que  si  l'on  désigne  par  L  la  ciialeur  de  fusion 
d'un  élément  de  poids  atomique  supérieur  à  4»,  par  a  son  poids  atomique, 
T  sa  température  absolue  de  fusion,  r  son  volume  atomique,  on  a  la  rela- 
tion 

ctL 


tY^ 


■  =  const. 


(•)  KoBERTSON,  Journal  0/  llie  chemical  Society,  t.  LXXXI,  1902,  p.  i233. 
C.  R.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N»  26.)  ■  '^4 


lloo  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

lui  appli(]iiaiit  celle  formule  au  lellure  ou  Irouvo  pour  valeur  de  I,  uu 
nombre  compris  entre  20*-*'  et  ai'^*'. 

It'aulic  part,  ou  sait  que  la  constante  cryoscopicjue  K  est  donnée  pai-  la 
foi'iinile 

0,09.T- 

l'.ri  (lonnaul  à  I,  les  valeurs  exlivtues  20  et  21,  on  Irouve  pour  K  les 
uouihres  5oo  et  ")i5.  Il  est  iutéressanl  de  constater  que  ces  nombres  dlf- 
fÏTcnl  peu  du  unniljrc  "iao  ([ue  douue  l'expérience. 


CHIMIE  ORGAXiyUE.  —  Sur  le  mécanisme  de  synlhèse  des  cycles  azotés. 
Note  de  M.  L.-J.  Simox. 

Instruit  par  l'étude  des  condensations  de  l'éther  oxalacétique  avec  les 
aminés  arouuUiqucs  ('),  j'ai  répété  avec  la  collaboration  de  M.  Boulin 
l'action  de  l'acide  pyruvicpie  sur  la  paratoluidine  en  vue  de  recueillir  sur  le 
mécanisme  de  celle  réaction  et  sur  la  genèse  des  composés  qui  s'y  pro- 
duisent un  complément  qui  manquait  à  ma  première  élude. 

I, 'opération  a  été  faite  à  froid  en  solution  cliiorofoimique  en  employant  les  consti- 
tuants tout  à  fait  puis  en  propoition  équimolécuiaire.  Le  produit  olilenu  a  été  soi- 
gneusement lavé  au  cliloroforme.  Cliaque  essai  portant  sui-  88s  d'acide  fournit  i3os  de 
pi-oduit  et  nécessite  2''"  de  chloiofoiine. 

Le  produit  principal  dr  la  réaction  présente  au  plus  haut  degré  le  carac- 
tère d'une  substance  de  transition.  Elle  s'altère  plus  ou  moins  vite  sous 
l'action  des  solvants  et  sous  l'action  de  la  chaleur.  Elle  s'altère  même  sous 
la  seule  action  du  temps;  cette  altération  peut  se  traduire  par  un  cliange- 
menl  de  leiule  ou  passer  inaperçue.  Cette  substance  ne  peut  donc  être 
purifiée  et  est  1res  dil'licile  à  obtenir  en  tout  état  de  pureté;  il  est,  par  suite, 
délicat  d'en  indiquer  une  analvse  définitive.  Néanmoins  après  examen 
d'échantillons  préparés  avec  un  soin  spécial,  et  enhardi  par  des  suggestions 
théoriques,  j'ai  modifié  mon  opinion  primitive  sur  la  constitution  de  ce 
corps. 


(')  L.-J.  .SiMo.N  et  A.  CoNiicciiÊ,  Ami.  de  Chiin.  cl  de  l'hys.,  S''  série,  t.  Xll,  1907. 
p.  '>.  —  L.-J.  Simon  et  Cii.  Malgii.n,  Ànn.  de  C/iim.  et  de  Phys.,  8"  série,  l.  MU, 
1908,  p.  36 I . 


SÉANCE    DU    29    JlIN    1908.  .  I  lOI 

Ce  ne  serait  pas  comme  je  l'avais  admis  (')  un  acide  toluilpyruvique 
CH'—  C  —  CO^H  mais  un  produit  de  plus  grande  complexité  moléculaire 

CO^H 
CH'  -  C  —  GH-  -    C(OH)  -  COni  r/sultant,  comme  on  le  voit,  de  la 

NH-  C'H'   Ml-CvH' 

condensation  de  deux  molécules  plus  simples  CH' — C(  Ull)  —  C()-H. 

NH-CMl' 
Action  de  l'eau.  —  L'eau  froide  allcre  peu  à  peu  cette  substance;  l'eau 
bouillanle  lui  fait  subir  rapidement  la  même  transformation  qu'on  peut 
représenter  par  l'ensemljlc  des  deux  formules 

C"H=*N-^0»=C"-H'>NO-  -)-CO-+n^0  +  H^  +  C'H-NHS 
C"'H»'N20°=C'"IP-N''0*4-C0-4-  \V-0. 

L'action  réitérée  de  l'eau  bouillante  enlève  de  la  paratoluidine  et  un  acide  quino- 
léique  (réaction  I);  il  reste  ensuite  un  solide  brun  noir  qui,  soumis  à  l'action  du  cliio- 
roforme,  lui  cède  des  matières  résineuses  et  laisse  un  produit  neutre  (réaction  II).  La 
première  réaction  est  prépondérante;  ainsi  100^  du  produit  initial  donnent  ^os  à  45s  de 
la  substance  acide  et  6?  à  7S  de  l'autre. 

Nous  allons  maintenant  examiner  la  nature  et  la  genèse  de  ces  deux 
produits. 

Le  premier  est  un  acide  faible  déplaranl  le  gaz  carbonique  de  ses  sels, 
mais  ne  rougissant  pas  l'hélianthine.  C'est  un  acide  2.6-diméthylquinoléine- 
carbonique  :  en  effet,  soumis  à  l'action  de  la  chaleur,  il  se  décompose 
à  26)°  en  donnant  la  2.(J-diméthylquinoléinc. 

Cette  base  s'obtient  plus  avantageusement  et  plus  pure  en  chaudanl  l'acide  avec  un 
excès  de  cliaux  sodée  et  redislillanl  l'iuiile  ainsi  obtenue.  Cette  base  distille  à  i65"  sous 
pression  réduite  et  fond  à  55°.  Elle  a  été  identifiée  avec  la  2  .6-diniéthylquinoléine  au 
moven  de  l'irazol  fondant  à  j37'>  qu'elle  forme  avec  l'aldéhyde  benzylique.  CliaulTée 
avec  l'anhydride  phtalique  et  le  chlorure  de  zinc,  elle  donne  une  substance  jaune  d'or 
semblable  à  la  quinophtalone  ou  jaune  de  quinoléine  et  fondant  comme  celle-ci  aux. 
envii  ons  de  233°. 

Cette  production  de  4iméthylquinoléine  (III)  nous  renseigne  sur  la  coii- 


(' )L.-J.  Simon,  ^n«.  de  Chim.el  de  P/i/5.,  7' série,  t.  IX,  1896,  p.  433.  L'adoption 
de  cette  manière  de  voir  entraînerait  la  disparition  dans  la  série  grasse  des  acides  anilés 
et  ne  laisserait  subsister  que  ceux  de  la  série  aromatique  que  j'ai  isolés  (/oc.  cit.). 


l4o2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

stilution  cl  la  genèse  de  l'acide  qui  Ta  fournie  (11  )  : 


COHI 

I 
C"H"MI  —  C(Olli 


O'ir 


c 


NH 


Cil 
\CO-ll 


aw 


CO'H 


CIP 


CH= 


CH» 


L'acide  2-6-diniélhylquinoléinecarbonique  est  1res  peu  soluble  dans 
l'alcool  froid;  mais  en  présence  de  gaz  chlorhydrique  il  s'y  dissout  et 
fournit  l'éther  correspondant  fondant  à  74"- 

Le  second  produit  olitt-nu  accessoirement  dans  l'action  de  l'eau  sur  le 
produit  de  condensation  de  l'acide  pyruvique  et  de  la  paratoluidine  se  com- 
porte toul  autrement  :  raclion  du  gaz  chlorhydri([ue  en  solution  alcoolique 
arrache  une  molécule  de  paratoluidine  et  laisse  une  substance  plus 
fusible  (  I  10°)  et  plus  soluble  qui  peut  être  considérée  comme  une  méthyl- 
tolylcétopyrrolidone  (III);  cette  réaction  jointe  à  ses  autres  propriétés 
nous  conduit  à  représenter  de  la  manière  suivante  la  constitution  et  la 
genèse  du  second  produit  (  II  )  : 


C-ir-.\II  — C(01l  I  — CH- 


I       <  il  )-  M 

M[C"ll" 


c'ir-xii  -CiOiii  -CH 

'  Il 

co 
\     / 


co  -  CH^ 

111 1 

Ch  -  ap       co     CH  -  cil' 

NC'H' 


NC'H' 


Celte  transformation  du  produit  initial  en  un  mélange  de  substances 
azotées  cycliques  se  produit  suivant  le  même  mode  essentiel  en  présence 
d'alcool  ou  même,  bien  que  plus  lentement,  en  présence  d'éther  ou  de  chlo- 
roforme. De  l'étude  qui  précède,  outre  ses  résultats  pratiques  (  '  ),  il  résulte, 
sur  la  genèse  des  composés  cycliques  azotés  rencontrés  dans  la  réaction 
envisagée,  une  vue  plus  précise  d'accord  avec  la  conception  d'ensemble  que 
j'ai  antérieurement  dégagée  (  ^)  des  synthèses  effectuées  dans  la  série  quino- 
léique. 


(')    1''»   d'acide   pyruvique  permet  d'obtenir  environ   (35o8   d'acide   diméllixlquino- 
léique  ou  325s  de  dimélliyhiuinoléine. 

(*)  Comptes  rendus,  l.  C\L1\  ,  1907,  p.  i38. 


SÉANCE  DU  29  JUIN  1908.  l4o3 

CHIMIE  ANALYTIQUE.  —  Sur  le  procédé  de  Messinger  et  Vorlminn  pour  le 
dosas,e  de  quelques  phénols.  Séparation  de  l'acide  salicylique.  Note  de 
M.  J.  lîouGAULT,  présentée  par  M.  A.  llaller. 

Ayant  eu  besoin  de  doser  l'acide  salicylique  et  de  le  séparer  de  divers 
acides  aromatiques  (ac.  benzoïque,  ac.  cinnaniique,  etc.),  j'ai  songé  à  uti- 
liser le  procédé  décrit  par  Messinger  et  Vorlniann  pour  le  dosage  de  plu- 
sieurs composés  pliénoliques  (phénol,  thymol,  acide  salicylique,  etc.)  ("  j. 
Le  dosage  se  fait  assez  bien  et  donne  des  résultats  utilisables,  quoique  en 
général  un  peu  forts. 

Mais  l'étude  des  produits  de  la  réaction,  qui  m'intéressaient  au  point  de 
vue  de  la  séparation  des  acides  accompagnant  l'acide  salicylique,  m'a  fourni 
des  résultats  différents  de  ceux  signalés  pai'  Messinger  et  Vortmann,  tant 
pour  l'acide  salicylique  que  pour  le  phénol,  qu'accessoirement  j'ai  été  con- 
duit à  étudier  aussi. 

1.  Les  auteurs  cités  avaient  obtenu,  par  l'action  de  l'iode  et  de  la  potasse, 
avec  le  phénol,  un  composé  rouge  violacé  aucpiel  ils  avaient  attribué  la  for- 
mule CHH-OI  (diiodophénol-iode),  comportant  l'existence,  admise  pour 
la  première  fois,  d'un  éther  hypoiodeux  de  la  fonction  phénol.  Avec  l'acide 
salicylique,  ils  avaient  obtenu  un  produit,  également  rouge  violacé,  qu'ils 
représentaient  par  la  formule  CH' l(OI;(^0-K,  c'est-à-dire  qu'ils  en  fai- 
saient le  sel  de  potassium  de  l'éther  hypoiodeux  d'un  acide  salicylique 
monoiodé. 

Or  j'ai  constaté  que,  en  réalité,  l'action  de  l'iode  en  présence  des  alcalis, 
sur  le  phénol  aussi  bien  que  sur  l'acide  salicylique,  conduit  toujours  finale- 
ment à  un  seul  et  unique  composé  (CH-IM)  )''  qui  n'est  autre  que  le  corps 
rouge  de  Lautemann(-)  dont  Messinger  et  Vortmann  ne  paraissent  pas 
avoir  eu  connaissance.  Le  soi-disant  diiodophénol-iode  n'est  qu'un  mélange 
du  corps  rouge  de  Lautemann  et  de  triiodophénol  i.2.4.<)  (  Pf.  iSr");  le 
soi-disant  sel  de  potassium  de  l'éther  hypoiodeux  d'un  acide  salicylique 
monoiodé  n'est  qu'un  mélange,  du  même  corps  rouge  avec  le  sel  de  potas- 
sium de  l'acide  3.5-diiodosalicylique,  très  peu  soluble  dans  l'eau. 

Étant  donnée  l'extrême  insolubilité  du  corps  rouge  do  Lautemann,  on 
peut  l'utiliser  pour  le  dosage  et  la  séparation  de  l'acide  salicylique  (et  aussi 
du  phénol,  bien  que  cela  présente  moins  d'intérêt). 

(')  llericlile  d.  cl.  client.  Gesell.,  l.  XXII,  1889,  p.  23i3,  el  t.  Wlil,   1890,  p.  275.'.. 
(-)  Liebig's  Annalen,  i.  CXX,  1861,  p.  Sog. 


l'iO'i  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

Soil  un  mélange  de  o5,ioo  (Facide  salicylique  et  o5.r?oo  d'acide  cinnamique.  par 
exemple;  on  dissout  dans  :jo''"'  d'eau  additionnée  de  i*!  de  carbonate  de  sodium  sec. 
<^)n  ajoute  de  l'iode  en  excès  et  l'on  porte  au  bain-marie  bouillant  pendant  20  minutes. 
Finalement  on  maintient  à  l'ébullilion  à  reflux  pendant  10  minutes,  en  ajoutant  un 
peu  d'iode  de  temps  en  temps,  de  manière  qu'il  y  en  ait  toujours  un  excès.  La  trans- 
formation de  l'acide  salicylique  en  corps  rouge  est  alors  complète.  On  enlève  l'excès 
d'iode  par  du  sulfite  de.  sodium  et  l'on  reçoit  le  précipité  sur  un  creuset  de  Goocli 

r  ^8 
garni  d'amiante.  Le  poids  du  précipité  sec  multiplié  par  ^ryy  donne  le  poids  d'acide 

'"* 
salicylique  cherché. 

Les  eaux  mères  acidulées  par  H  CI  et  agitées  avec  l'éther  permettent  d'en  retirer  la 

totalité   de  l'acide  cinnamique.  qui  n'a  nullement  été  intéressé  par   la  réaction.   Les 

résultats  sont  très  exacts. 

Lacide  pataoxybcnzoHjue  se  comporte  comme  Tacide  salicylique. 

II.  La  constitution  du  corps  rouge  de  Lautemann  a  été  étudiée  par 
Bcnzinger  et  Kammerer  (  '  ),  <pii  l'ont  nommé  létraioclodiphénylènequinone, 
en  lui  attribuant  la  formule 

CMi-L'O 

Cette  constitution  me  parait  s'accorder  avec  le  processus  de  la  transfor- 
mation du  triiodopliénol  i.2.4-()  en  corps  rouge  sous  l'influence  de  l'iode. 
Ce  triiodopliénol  se  dissout  sans  altération  dans  une  solution  diluée  de  car- 
bonate de  sodium;  mais,  dès  qu'on  ajoute  de  l'iode,  il  se  forme  le  précipité 
rous;e  en  question.  Or  si  l'on  titre  l'iode  après  acidulation,  on  retrouve 
tout  liode  qu'on  a  ajouté  en  vue  de  celte  transformation.  (Je  fait  s'explique 
en  supposant  que  deux  réactions  inverses  se  produisent  simultanément  : 
l'une  qui  consomme  de  l'iode  pour  oxyder  la  fonction  phénol  et  la  trans- 
former en  quinone,  et  l'autre  cpii  régénère  de  l'iode  en  provoquant  la  liaison 
des  deux  molécules  de  diiodoquinone,  comme  l'indique  le  schéma  ci- 
dessous,  (jui  n'est  que  le  développement  de  la  formule  de  Benzinger  et 
l\  in  11  merci"  : 


m 

1  -.. 

OH 

c 

c 

crAci 

ciAci 

Cil\/'cH 

GIllJciI 

c  1 

1 

C    1 

1 

('  )  ISariclHed.  d.  chcm.  GcselL,  t.  XL  1878,  p.  :>')■]. 


SÉANCE   DU   29  JUIN    igo8.  1 4o5 

Au  total,  il  A  aurait  élimination  de  Hl  de  chaque  molécule  de  triiodo- 
phénol  sans  entrée  en  jeu  apparente  de  l'iode,  bien  que,  comme  je  l'ai 
indiqué  plus  haut,  la  réaction  n'ait  heu  (lu'en  présence  de  ce  métalloïde. 

Il  est  naturel  de  penser  que  l'aristol  du  thymol,  qui  présente  tant  d'ana- 
logie avec  le  corps  rouge  de  Lautemann,  doit  avoir  une  constitution  ana- 
logue; si  cela  est,  l'existence  des  éthers  hypoïodeux  (d'ailleurs  théorique- 
ment possible)  reste  encore  à  démontrer. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  trois  alcools  primaires  nouveaux  résultant  de  la 
condensation  du  henzylale  de  sodium  avec  les  alcools  propylique,  butylique 
et  isoamyUque.  Note  de  M.  Mahcei.  GcEiiitET,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

Le  benzylate  de  sodium,  chauffé  à  220°  avec  l'alcool  éthylique,  réagit  sur 
lui,  comme  je  l'ai  montré  ('),  en  donnant  naissance  à  l'alcool  benzyléthy- 
lique,  suivant  l'équation 

C'H^  — CH-^ONa  +  ClI'-  CIl^OH  =  CMl'- Cil'- Clf^- CH^OH  +  NaOll. 

En  réagissant  d'une  manière  analogue  sur  Falcool  propylique,  le  benzy- 
late de  sodium  m'avait  donné  de  même  un  alcool  inconnu  jusque-là  et 
répondant  à  la  formule  C'"H'''0.  Je  viens  établir  aujourd'hui  la  constitu- 
tion de  cet  alcool,  qui  doit  être  considéré  conune  l'alcool  méthylbenzyl- 
éthylique  CH^  -  CH-  -  CH(CH')  —  CIPOH,  et  généraliser  la  réaction 
qui  lui  a  donné  naissance,  en  montrant  qu'elle  s'effectue  de  même  entre  le 
benzvlatc  de  sodium  et  les  alcools  butylique  et  isoamyiique. 

Cette  réaction  n'est  d'ailleurs  que  l'application  à  la  série  aromatique  de 
la  méthode  de  condensation  des  alcools  avec  les  alcoolates  alcalins,  dont  j'ai 
eu  l'honneur  d'entretenir  plusieurs  fois  déjà  l'Académie  (-). 

De  même  que  les  alcools  éthylique  et  propylique,  les  alcools  butylique 
et  isoamyiique  réagissent  sur  le  henzylale  de  sodium,  suivant  les  équations 

C«ir'-CH'ONa-HC*H''  OH  =  C''H'  -  Cir^-C'H'  OH-hNaOH, 
C^H^-  CH-ONa  +  C»H"OH  =  C«  It^— CH^- OH'»0H  +  NaOH. 

Dans  le  premier  cas,  on  obtient  l'alcool  éth\lbenzyléthylique 
C/H>~  CH'^-  CH(CMI^)-  CIPOH  ; 

(')  M.  GuERBEi-,  Comptes  rendus,  t.  CXLVl.  p.  '.98. 

{')  M.  GuERBET,  Comptes  rendus,  t.  CXX\  111,  CXXXII,  GXXXVII. 


I  '|o6  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

dans  le  second  cas,  il  se  forme  un  alcool  beiizylamylique  qui,  très  proba- 
blement, répond  à  la  constitution  de  l'alcool  isopropylbenzylcthylique 

C'ii^— CfP—  c:ii{CMr)  — cir^OH. 

Je  ne  décrirai  pas  le  mode  de  préparation  de  ces  alcools,  qui  est  identique 
à  celui  décrit  antérieurement  pour  les  alcools  benzylétbylique  et  métbyl- 
benzyléthylique. 

L'alcool  méthylbenzylélhylique  C'H'—  GIP—  CH(CH')—  CH^OH  est  un  liquide 
incolore,  huileux,  bouillant  sans  décomposition  à  344"-246"  (corr.).  Son  oiieur  rap- 
|)elle  un  peu  celle  du  lilas;  sa  densité  est  D'i,"  =  0,9841 ,  et  sa  formule  C"'H'''0. 

Sa  phénylurétliane  cristallise  dans  l'alcool  en  aiguilles  incolores,  fusibles  à  ôa^-ôS". 

Son  éther  acétique  est  un  liquide  incolore,  liouillant  à  26o°-262°  (corr.). 

Pour  établir  la  constitution  de  cet  alcool,  je  l'ai  transformé  en  acide  correspondant 
('-'"H'^O^,  dont  les  propriétés,  rapprochées  de  celles  de  l'acide  métlivlbenzylacélique 
C'-'H^—CH^— CH(GI12)—C()2H  déjà  connu  ('),  montrent  (ju'il  lui  est  identique.  Il 
bout,  en  eft'et,  comme  lui,  à  270°  et  cristallise  dans  l'eau  en  petits  cristaux  a|jlatis, 
fusibles  à  3y°  ;  de  plus,  son  anilde  fond  à  io8"-ior)'' comme  l'amide  métlivlbenzylacé- 
li((ue  (-). 

Dans  la  condensation  du  benzylate  de  sodium  avec  l'alcool  propviique,  le  radical 
benzyle  s'est  donc  fixé  à  lii  molécule  de  cet  alcool  par  l'atome  de  carbone  voisin  du 
groupement  fonctionnel. 

Valcool  c'thylbenzyl,-tli)li<jue  CMF— GIF— CH  (C-Il')  —  CHMJIl  résulte  de 
l'action  du  benzylate  de  sodium  sur  l'alcool  bulylique  normal.  C'est  un  li(|nide  inco- 
lore, huileux,  possédant  une  odeur  analogue  à  celle  du  précédent.  Sa  densité  est 
l),-,"!;!  o,g-8o.  Il  bout  sans  décomposition  à  258''-26i"'  (corr.)  et  répond  à  la  formule 
C"li'«0. 

Son  éther  acétique  <  1"  II'»—  G'-M'O-  bout  à  ■i-'S°-2-()''  (corr.). 

La  constilution  de  cet  alcool  a  été  établie  en  le  transformant  en  acide  correspondant 
par  la  méthode  de  Dumas  et  Stas.  L'acide  obtenu,  de  formule  t;"ll"0',  bout  à  ijS"- 
175°  sous  i3"""  de  pression,  comme  l'acide  éthylbenzylacélique 

G'  II'—  Gir^  —  Gl  I  (  CJ  H  M  —  (^O- 1 1 

préparé  antérieurement  par  MM.  Anschiilz  et  Berns  (').  De  plus,  son  anilide  fond  à 
Sg^-go"  comme  l'anilide  éthvibenzylacétique. 

L'enchaînement  du  radical  benzyle  avec  Tulcool  bulylique  s'est  donc  fait  encore 
par  le  carbone  voisin  du  groupement  fonctionnel. 

Valcool  benzylamylique  C\¥ — GII'—  G' M'"  011  est  un  liquide  incolore,  huileux, 
bouillant  sans  décomposition  à  272°-274°  (corr.).  Il  répond  à  la  formule  G'-II"0.  Sa 
densité  est  05"=  o,  9687. 

(')  Conrad  et  Bisciiokk,  lAcb.  Ann.  cl.  Chem.,  t.  CGIV,  p.  iSi. 

(-)  Edkleani,  fier.  d.  dciitsrh.  c/wm.  Ges.,  t.  X\,  p.  618. 

(»)  Anschïtz  et  Btit.xs,  Li,-b.  Ann.  tl.  chem.,  t.  CCLXI,  p.  307. 


SÉANCE    DU    29   JlIN    1908.  I '(07 

Sa  coiislilulioii  n'a  pas  encore  élé  établie  expérimenlaleiiieiil  ;  mais  il  n'est  pas 
téméraire  d'admettre,  par  analogie,  qu'ici  encore  le  reste  benz^-le  s'est  fixé  à  l'atome 
de  carbone  voisin  du  groupement  fonctionnel  de  l'alcool  isoamvlique  :  l'alcool  benzyl- 
airiyliqiie  serait  alors  l'alcool  isopropylbenzylétlijlique 

CMI' —  CH^— CH  (CMF)  -  CH^OH. 

Son  élher  acétique  C'^H"  — C-H'O-  bout  à  279"'-28i»  (corr.). 

Oxydé  par  la  potasse  à  280°,  l'alcool  benzylamylique  donne  l'acide  correspondant, 
Vacide  benzyh-alérique  G^^W^O^,  liquide  incolore,  huileux,  à  odeur  de  valériane, 
bouillant  à  3o5°-3o8''  (corr.). 

Le  sel  de  potassium  de  cet  acide  cristallise  dans  l'eau  en  longues  aiguilles  incolores 
difficiles  à  séparer  de  leur  eau  mère.  Son  sel  de  baryum  (C'^H'''0'-)-Ba  cristallise 
dans  l'alcool  â  80°  en  fines  aiguilles  très  solubles  dans  l'eau.  Son  sel  d'argent 
Qi2j[i5Q2^g  gg^  ;j  peu  près  insoluble  dans  l'eau;  il  s'altère  à  la  lumière. 

L'éther  étliylique  de  l'acide  benzylvalérique  possède  une  forte  o<le"r  de  fruits;  il 
bout  à  274''-376''  (corr.), 

Le  chlorure  d'acide  C'H'^ClOest  un  liquide  incolore,  distillant  à  1 56°- 1 58°  (corr.) 
sous  22"""  de  pression. 

L'amide  C'H'^AzO  cristallise  dans  l'eau  en  fines  aiguilles  incolores,  fusibles  à 
94°-95°. 


CHIMIE  ORGANIQUE.   —   Recherches  sur  les  bis-azoïques . 
Note  de  M.  H.  Duval,  présentée  par  M.  A.  Haller. 

J'ai  indiqué,  il  y  a  quelque  temps  (Comptes  rendus,  t.  CXLIV,  p.  1222), 
quelle  était  l'action  de  l'acide  azoteux  sur  le  0-0-diaminodiphénylniétliane- 
^-/7-dicarbonatc  d'éthyle,  je  vais  main  tenant  chercher  à  généraliser  cette 
réaction  et  voir  l'influence  de  la  nature  des  groupements  substitués. 

J'étudierai  l'action  de  l'acide  nitreux  sur  les  dérivés  orthodiaminés  : 

De  l'acide  diphénylméthane-/'-/'-dicarljonique; 

Du  diphénylmétliane-/?-yD-dinitrile  ; 

Du  y5-/^-diacétyldiphénylméthane  ; 

Du  dipiiénylméthane; 

Du  diacétyldiaminodiphénylméthane. 

Tandis  que  l'action  de  l'acide  azoteux  sur  les  trois  premiers  composés  est 
analogue  et  fournit  exclusivement  un  bis-azoïque,  l'action  de  ce  même  acide 
sur  les  deux  derniers  donne  lieu  à  la  formation  simultanée  de  phénol  et  de 
bis-azoïque  en  proportions  variables  suivant  les  conditions  de  l'opération. 

Parmi  ces  composés,  les  uns,  sous  l'action  de  la  chaleur,  fu.sent  à  une  tem- 
pérature .supérieure  à  Soo",  comme  les  Itis-azoiques  de  l'acide  diphénylmé- 

C.  R.,  ir,o8,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N°  26.)  '  8.T 


,  ',o8  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

lliane-dicarl)oni(jiic,  du  diphénylmélliane-flinitnlc  cl  du  diacclyldiauiino- 
dipliénylniclliaue;  les  autres  se  décomposeiil  coinuie  le  bis-azcKliacélyldi- 
phénylmélhane  et  le  bis-azodiphénylmclhane;  ce  point  de  décomposition 
est  situé  vers  3oo"  pour  le  premier  et  à  210°  pour  le  second  de  ces  com- 
posés. 

Acide  his-azodiplténylmélhane-dicarhonique.  —  Ce  composé  pourrait  être  obtenu 
par  saponification  de  son  élher  éllijlique,  mais  en  outre  que  ce  procédé  donne  de  tiès 
mauvais  rendements,  il  ne  nous  renseigne  pas  sur  l'influence  de  la  nature  des  substi- 
tutions dans  la  formation  des  bis-azoïques.  Par  contre,  la  diazotation  de  l'acide  dia- 
niinodiphénylniétliane-dicaibonique  fournil  avec  un  excellent  rendement  le  bis-nzonjue 
qu'il  suffit  d'essorer  et  de  laver.  On  le  fait  ensuite  cristalliser  dans  la  pvridine,  avec 
laquelle  il  forme  un  sel  très  peu  soluble  dans  ce  solvant,  mais  très  soluble  dans  l'eau, 
et  qui  se  décompose  par  dessiccation  à  la  température  de  120",  en  donnant  l'acide  libre 
cristallisé.  Insoluble  dans  les  solvants  organiques  usuels,  sauf  la  pyridine,  il  fuse  au- 
dessus  de  3oo". 

I C 1 


(4)     CO-H-C»H'-N=:N     N  =  i\-GHP-CO-^H     (4'). 

Bis-azodipliénylinéthancdinitiilc.  —  Oii  dia/.ole  le  diaminodiphénylméthane- 
dinitrile  dont  j'ai  indiqué  récemment  le  procédé  de  préparation;  on  cliautle  ensuite, 
laisse  reposer,  essore,  lave  et  fait  cristalliser  dans  la  pyridine. 

insoluble  dans  les  solvants  organiques  usuels,  très  peu  soluble  dans  la  pyridine,  il 
fuse  au-dessus  de  35o". 

I ^ 1 

(4)     CN-C«H'-N  =  N     N  =  N-C«ir'— CN     (4'). 

liis-azodiacélyldipliciiylinéthaiic.  —  La  diazotation  du  diaminodiacétyldipliényl- 
niétliane  fournit  le  bis-a/.odiacétyldipliénylmétliane  ([u'on  essore,  lave  et  fait  cristal- 
liser dans  la  pyridine. 

Cristaux  jaune  vif  peu  solubles  dans  l'acide  acétique,  la  pyridine,  le  xylène;  inso- 
lubles dans  lalcool  et  létlier  et  se  décomposant  vers  3oo". 


(4)      CIP-CO  — C«H'-N=riV      NzrrN-C^H»— CO-Cll'      (4'). 

Bis-a:odiacétyldianii/i(}(/ip/ii/iy//nél/iane.  —  l'our  obtenir  ce  dérivé,  on  diazote 
l'acétyllélraniinodi[)liéMylniélliane  dissous  dans  un  excès  d'acide  snifurique  en  solution 
à  3  pour  100,  puis  on  laisse  pendant  24  heures  le  télrazoïque  se  décomposer  lentement 
à  la  température  ordinaiie.  ()n  essore  ensuite,  reprend  le  précipité  par  une  solution 
alcaline  très  étendue,  essnre,  la\e  et  fait  enfin  cristalliser  le  résidu  dans  la  pyridine 
après  traitement  au  noir  animal. 


SÉANCE    DU    29   JUIN    1908.  l/jog 

Cristaux  louges  Irrs  peu  soluliles  dans  l'acide  acétique  et  la  pjridioe,    insolubles 
dans  l'élher,  le  chloroforme,  et  fusant  au-dessus  de  3oo". 


)H  — C^H 


-C- 


(4)      Cll^-CO— NH  — C^H»— N=:N     N  =  N  ^  C«H'— NH  -  CO  -  CH^      (4'). 

U'api'cs  ces  exemples,  il  paraît  rationnel  de  conclure  qu'une  substitution 
électronéj^Htive,  sur  le  noyau  du  diphénylméthane,  semble  favoriser  la  for- 
mation des  bis-azoïques  du  type  ci-dessus. 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  les  produits  de  condensation  des  chlorures  de 
henzyle  o-  el  p-nilrés  avec  l'acétylacélone.  Note  de  M.  3Iech,  présentée 
par  M.  A.  Haller. 

L'action  des  chlorures  de  benzyle  o-  et  /?-nilrés  sur  Tacétylacétone  a  été 
étudiée  dans  une  Note  précédemment  insérée  aux  Comptes  rendus  ('). 

Dérivés  du  chlorure  de  henzyle  p-nitré.  —  L'action  du  chlorure  de  benzyle 
/>-nitré,  outre  le  dérivé  disubstitué 

CH;C«H';NO' 
CHK:0C— GOGH' 

avait  permis  d'obtenir  la/^-nitrophénylbutanone 

GH^GOCtPCHJG'HJNOS 

que  son  oxime  et  sa  phénylhydrazone  ont  bien  caractérisée. 

L'étude  de  ce  dérivé  a  été  complétée  par  la  préparation  de  sa  semicarba- 
zone.  Ce  corps,  qui  se  précipite  par  addition  d'une  solution  aqueuse  de 
chlorhydrate  de  semicarbazide  à  une  solution  alcoolique  de />-nitrophényl- 
butanone  et  d'acétate  de  potassium,  se  présente  sous  forme  d'une  poudre 
blanche  fondant  à  198",  5,  insoluble  dans  l'eau,  très  peu  soluble  dans 
l'alcool,  soluble  dans  les  acides. 

La  /j-nitrophénvlbulauone,  en  solution  alcoolique,  a  été  réduite  parle  zinc  et  l'acide 
chlorliydrique.  Le  produit,  saturé  par  le  carbonate  de  sodium  et  épuisé  à  l'éther, 
laisse,   par  évaporation    du   dissolvant,    un    liquide    rougeàtre,    sirupeux,    miscible   à 


(')  tL  Mhch,  Comptes  rendus,  t.  GXLIII,  p.  -ai, 


l/,I()  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

l'iilcool  et  à  l'éllier,  soluble  ihins  les  acides.  Ce  liquide,  abandonné  dans  le  vide  sulfu- 
rifiiie,  se  prend  en  une  masse  solide  jaune,  qui  fond  et  parait  se  décomposer  vers  ig.i" 
el  qui,  exposée  à  l'air,  absorbe  rapidement  la  vapeur  d'eau  en  redonnant  le  liquide 
rougeàlre.  Celui-ci,  en  solution  dans  l'alcool,  chauffe  avec  de  l'acétate  de  potassium  et 
une  solution  aqueuse  de  clilorlijdrate  de  semicarbazide,  puis  additionné  de  quelques 
gouttes  de  potasse,  donne,  par  évaporation,  des  cristaux  incolores,  fondant  à  i53"  en 
dégageant  du  gaz  ammoniac,  insolubles  dans  l'eau,  peu  solubles  dans  l'alcool,  solubles 
dans  les  acides  et  réduisant  le  réactif  cupro-potassique.  L'analyse  de  ce  corps  a  montré 
qu'il  s'agit  de  la  semicarbazone  de  la  /^-aniinopliénylbutanone 

C1F._  c  —  CÏPCH?  C  H?  NH^ 
II 
N.NHC0NH2 

Dérù'és  (lu  c/iloriirc  de  beiizyle-o-nilrc.  —  La  formation  du  dérivé  disubstilué 

CH»CO-C— COCIP 

^CH-JCH^NO^ 

avait  été  signalée  dans  la  iNole  ci-dessus  indiquée,  en  même  temps  que  la  foiiualiou 
d'un  Hipiide  goudronneux. 

lîien  qu'il  n'ait  pas  été  possible  d'isoler  ro-nilroj)lién\  Ibutanone  elle-même,  l'exis- 
tence (le  ce  corps  dans  le  goudion  obtenu  a  pu  être  mise  en  évidence  par  la  prépara- 
lion  de  son  oxinie  et  de  sa  semicarbazone. 

L'o-niiropbénylbulanoxinie  a  été  obtenue  en  cliauU'ant  pendant  ■>  heures,  avec  du 
chlorlijdiate  d'hydroxy  lamine  et  du  carbonate  de  sodium,  dans  l'alcool,  le  goudron 
]iréci|)ité  par  addition  d'eau  dans  le  produit  de  la  réaction  du  chlorure  de  benzyle- 
o-nitié  sur  l'acétylacétone  sodée.  Le  produit  filtré,  exposé  dans  le  vide  sulfurique  pen- 
dant 2  semaines,  a  donné  des  cristaux  qui  ont  été  essorés,  lavés  avec  un  peu  d'alcool 
el  recristallisés  dans  l'alcool.  L'analyse  a  conduit  à  la  formule 

CH^  -  C    -  CH^CHf  Cil.'  i\U^ 

II 
N.OII 

Ce  (MU-ps  se  présente  en  cristaux  iiicolores,  fondant  à  97°,  très  solubles  dans  l'alcool. 

solubles  dans  l'acide  chlorhydrique,  réduisant  le  réactif  cupropotassique. 

La  ^semicarbazone   de  l'o-nilrophénylbutanone  CIP  —  C  —  CH'CII  j  G'H*  NO-  a  été 

II 
N.NHCONH^ 

obtenue  en  ajoutant  à  une  solution  aqueuse  de  chlorhydrate  de  semicarbazide  une  so- 
lution alcoolique  du  goudron  contenant  la  cétone  el  d'acétate  de  potassium.  Un  peu 
de  goudron  se  sépare,  puis  par  agitation  se  prend  en  masse,  en  même  temps  qu'il  se 
forme  un  précipité,  l^e  produit  solide,  recueilli  sur  un  filtre,  a  été  lavé  à  l'alcool.  Ce 
corps  se  présente  sous  forme  d'une  poudre  blanche,  fondant  à  i69°-i70'',  insoluble 
dans  l'eau  et  dans  l'alcool. 


SÉANCE    DU    29   JUIN    1908.  l4ll 

L'obtention  de  ces  deux  derniers  dérivés  a  permis  de  montrer  que  la 
réaction  du  chlorure  de  benz\  le-o-nitré  sur  racétylacétone  sodée  donne  des 
produits  analogues  à  ceux  que  donne,  dans  les  mêmes  conditions,  le  chlo- 
rure de  benzyle-/>nitré. 


CHIMIi:  iilûLOGlQUE.  —  Sur  l'origine  de  la  matière  colorante  des  raisins  rouges 
et  autres  organes  végétaux.  Note  de  M.  .1.  Laburde,  présentée  par 
M.  Guignard. 

La  matière  colorante  des  raisins  rouges  a  été  préparée,  à  l'état  pur, 
en  i858,  par  Glénard  qui  l'appela  œnoline  (G-"H-''0"').  En  1878 
M.  A.  Gautier  isola,  de  divers  cépages  rouges,  des  pigments  ayant  chacun 
une  composition  spéciale,  mais  peu  éloignée  de  la  précédente  et  il  posa,  le 
premier,  la  question  de  l'origine  de  ces  pigments  ou  acides  œnoliques.  Deux 
hypothèses  furent  émises,  mais  la  plus  généralement  adoptée  consiste  à 
faire  dériver  la  couleur  rouge  de  l'œnotanin  par  oxydation.  Les  botanistes 
ont  également  cherché  à  expliquer  l'apparition  normale  ou  accidentelle  de 
Yanthocyanine  des  feuilles  ou  des  fruits.  Les  travaux  d'Overton  (1899)  et  de 
M.  }^\iiVce\hVivànàc  (Comptes  rendus,  190-)  tendent  à  démontrer  une  rela- 
tion entre  l'anthocyanine  et  l'accumulation  du  sucre  et  des  matières  tannoïdes 
jointe  à  la  présence  des  oxydases.  Par  conséquent,  ces  hypothèses  sont 
encore  assez  obscures.  Les  résultats  que  je  viens  d'obl(^nir  sur  cette  question 
y  apporteront  peut-être  un  peu  de  lumière. 

Si  l'on  prend  îles  raisins  verts  de  cépages  rouges  ou  blancs,  et  que  l'on 
traite  leurs  éléments  solides  par  de  l'eau  chlorhydrique,  à  2  pour  loode  H(^l, 
à  l'autoclave  à  120°  pendant  '3o  minutes,  on  obtient  un  liquide  magnifi- 
quement coloré  en  rouge  vineux,  et  les  parties  insolubles  du  mélange  ren- 
ferment encore  une  grande  quantité  de  couleur  (jue  l'on  peut  extraire  par 
l'eau  alcoolisée.  La  même  réaction  a  été  fournie  par  des  marcs  de  raisins 
blancs  desséchés  à  l'étuve  depuis  le  mois  d'octobre  dernier  et  par  les  jeunes 
pousses  actuelles  de  la  vigne  blanche  ou  rouge.  Avec  lo^  de  ces  pousses 
desséchés,  on  peut  colorer,  comme  un  beau  vin  rouge,  i'  d'eau  alcoo- 
lisée. 

J'ai  pense  tout  d'abord  à  l'ex-istence  d'un  glucoside  tannique;  mais,  après  avoir 
précipité  les  matières  tannoïdes  des  raisins  ou  des  pampres  de  la  vigne  par  une 
liqueur  acéto-ammoniaco-mercurique  (100"  d'acèlale  d'ammoniaque  et  20«  d'acétate 
mercurique  par  litre)  et  décomposé  le  précipité  par  H' S  en  liqueur  chlorhydrique,  la 


ll^l2  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

solution  filtrée,  puis  cliaullVe  à  120°,  était  coinplètemenl  exempte  de  corps  réducteurs 
de  la  liqueur  de  Fehllnp.  Les  matières  lannoïdes  paraissaient  s'être  liansformées  seu- 
lement de  la  manière  suivante  :  1°  en  une  belle  couleur  rouge  soluble  dans  l'eau  aci- 
dulée; 2°  en  une  matière  coloranle  rouge  très  peu  soluble  dans  l'eau  pure,  mais  très 
soluble  dans  l'eau  alcoolisée;  3°  en  un  corps  de  couleur  brune  insoluble  dans  l'eau  et 
l'alcool,  qui  rappelait  la  matière  coloranle  des  vins  louges  insolubilisée  |)ar  oxyda- 
tion profonde.  Déjà,  ces  caractères  rapprochent  beaucou])  la  couleur  produite  par  H  Cl 
de  la  couleur  normale  des  vins  rouges;  en  outre,  comme  celle-ci,  la  première  vire  au 
vert  par  les  alcalis  el  au  rouge  par  les  acides,  elle  est  précipitable  par  les  matières 
albuminoïdes  en  pjésence  de  coagulants  tels  que  la  crème  de  tartre,  elle  forme  des 
combinaisons  insolubles  avec  certains  oxydes  métalliques,  elle  s'oxyde  à  l'air  et  plus 
rapidement  en  présence  de  l'oxydase  en  jaunissant  et  devenant  insoluble,  etc.  Il  n'est 
donc  pas  douteux  que  les  deux  couleurs  sont  de  même  nature  et  qu'elles  dérivent 
toutes  les  deux  de  l'œnolanin. 

D'autres  matières  tanniques  sont  également  douées  de  cette  propriété  chromogène; 
ainsi,  je  l'ai  obtenue,  à  un  degré  plus  ou  moins  élevé,  poui-  le  tanin  du  houblon,  du 
cerisier,  du  prunier,  de  la  vigne  vierge,  etc.,  mais  le  tanin  des  chênes  ordinaires  ne 
l'a  pas. 

Cette  action  de  MCI  dilué  ne  paraît  avoir  rien  de  commun  avec  celle  de SO'H^  dilué 
sur  certains  tanins,  d'après  laquelle  on  classe  ces  produits  naturels  parmi  les  gluco- 
sides  parce  qu'on  obtient  du  glucose  et  une  matière  rougefitre  insoluble.  Mais  j'ai 
constaté  que  cette  production  de  glucose  n'a  lieu  que  par  une  attaque  profonde  de  la 
matière  organique  par  l'acide  assez  concentré,  comme  celle  qui  donne  du  glucose  avec 
la  cellulose.  Quant  à  la  matière  rouge  brun,  elle  semble  résulter  d'une  transformation 
partielle  des  phlobaphènes  en  celte  matière  coloranle  rouge  que  j'obtiens  dans  de  bien 
meilleures  conditions  avec  HCl.  La  question  des  tanins-glucosides  mérite  donc  d'être 
mieux  étudiée.  H  y  a  lieu  de  se  demander,  par  exemple,  si  la  réaction  qui  fournit  la 
matière  colorante  rouge  n'est  pas  un  dédoublement  analogue  à  celui  que  subit  le  gallo- 
tanin  pour  donner  l'acide  gallique  jiar  hydrolyse,  et  si,  dans  la  nature,  il  n'y  a  pas 
intervention  d'une  diastase  pour  l'œnolanin  comme  pour  le  gallolanin. 

La  propriété  chromogène  des  matières  tanniques  considérées  ne  se  borne 
pas  au  fait  indiqué  ci-dessus.  En  effet,  si  l'on  porte  à  l'ébullition,  pendant 
quelques  instants,  la  solution  d'un  de  ces  tanins  contenant  2  pour  100  de 
potasse  caustique,  et  si  l'on  expose  ensuite  la  liqueur  à  une  aération  suffi- 
sante, cette  liqueur  prend,  ici  encore,  une  coloration  rouge  vineux  très 
intense;  l'expérience  est  surtout  curieuse  avec  des  pépins  de  raisins  blancs 
ou  rouges.  Conservée  à  l'abri  de  l'air,  la  coloration  persiste,  tandis  qu'elle 
vire  au  jaune  clair,  au  bout  de  quelques  heures,  si  l'oxydation  continue;  on 
obtient  la  même  teinte  quand  on  sature  l'alcali  par  un  acide,  mais  la  colo- 
ration rouge  reparaît  avec  l'alcalinité.  Cette  matière  colorante  est  donc  très 
dilférente  de  la  précédente. 

En  rapprochant  maintenant  les  observations  qui  ont  été  faites  surlacolo- 


SÉANCE    DU    2f)    JUIN    1908.  141-^ 

ration  rouge  normale  ou  accidenlelle,  que  présentent  les  feuilles  ou  les  fruits 
d'une  foule  de  plantes,  des  propriétés  chromogènes  de  certains  tanins,  on 
entrevoit,  beaucoup  mieux  qu'on  ne  l'a  fait  jusqu'à  présent,  l'origine  de  ces 
pigments  rouges  lorsqu'ils  sont  de  nature  tannoïde. 

Des  recherches  ultérieures  permettront  sans  doute  de  déterminer  le 
mécanisme  de  l'apparition  de  la  couleur  des  raisins  rouges  notamment,  et 
d'expliquer  son  absence  chez  les  raisins  blancs  qui  contiennent  cependant, 
avant  la  véraison,  les  mêmes  matières  tannoïdes  que  les  raisins  rouges. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE,  —  Oxydation  de  l'eugéiud  par  le  ferment  oxydant  des 
champignons  et  par  le  perchlorure  de  fer  ;  obtention  du  déhydrodieiigénol. 
Note  de  MM.  H.  Cousin  et  lî.  Hkimssky,  présentée  par  M.  Guignard. 

L'oxydation  de  l'eugénol  par  le  ferment  oxydant  des  champignons  a  été 
antérieurement  signalée  par  Bourquelol  (');  nous  avons  d'abord  entrepris 
de  déterminer  la  nature  chimique  du  produit  ainsi  formé. 

L'oxydation  de  l'eugénol  a  été  conduite  de  la  façon  suivante  : 

On  ajoute  à  10'  d'eau  distillée  5'™'  d'eugénol  préalablement  dissous  dans  20™'  d'al- 
cool à  95°;  on  agite  fortement  et  l'on  filtre  sur  un  papier  mouillé.  La  solution  ainsi 
obtenue  est  additionnée  de  lo'^'"'  de  macération  gljcérinée  de  Bit.ssiila  delicaFr.  (deux 
parties  de  glycérine  pour  une  partie  de  champignon  frais),  puis  soumise  à  l'action 
d'un  fort  courant  d'air  (tz^iS" — 20°).  La  liqueur  se  trouble  et  il  se  fait  un  précipité 
blanc  jaunâtre;  l'oxydation  est  pratiquement  terminée  en  3  à  3  jours.  On  obtient 
sensiblement  4oe  de  précipité  essoré,  lavé  et  séché  pour  loo»  d'eugénol.  Ce  précipité 
est  redissous  dans  l'alcool  à  gS",  puis  la  solution  alcoolique  est  précipitée  par  l'eau. 
Le  nouveau  précipité  est  séché  puis  traité  à  chaud  par  l'alcool  à  ^iô  environ.  Par 
lefroidissement  de  la  solution  on  obtient  un  corps  bien  cristallisé,  dont  le  rendement 
est  de  20  à  25  pour  100  de  l'eugénol  primitif. 

Convenablement  purifié,  le  principe  obtenu  est  tout  à  fait  blanc;  il  se  présente  au 
microscope  sous  forme  de  petites  tables  incolores,  d'aspect  très  caractéristique.  11  cris- 
tallise anhydre.  11  fond  à  loS^-ioô"  (corr.).  Il  est  insoluble  dans  l'eau,  soluble  dans 
l'alcool,  l'élher,  le  chloroforme,  la  benzine,  l'acide  acétique  crislallisable,  les  lessives 
alcalines  étendues. 

Sa  solution  alcoolique  se  colore  en  bleu  par  Fe'CP. 

Ces  propriétés  ainsi  que  les  résultats  fournis  par  la  cryoscopie  et  l'analyse 
élémentaire  nous  autorisent  à  considérer  ce  principe  comme  résultant  de  la 


('  )  Comptes  rendus,  t.  CXXlll,  1896,  p.  817  ;  Joiirn.  de  Pliarin.  et  de  Clnnu,  6'-  sé- 
rie, t.  IV,  1896,  p.  445. 


l4i4  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

soudure  de  2'"°'  d'eugcnol  avec  départ  de  2"^  d'hydrogène;  la  réaction  est 
tout  à  fait  comparable  à  ce  qui  se  passe  avec  la  morphine,  la  vanilline  et  le 
thymol  ('). 

La  cryoscopie  faite  dans  l'acide  acétique  a  donné  M  =  89  x  -^  =  298; 

le  calcul  donne  326  pour  C^^H'^O'.  D'autre  part,  on  a  trouvé  à  l'analyse  : 
C  =  7:5,42,  H  =  7,3<>  (calculé  pour  Cjnp-0'  :  C  =  73,r.2,  H=C),VO- 
Le  corps  ainsi  préparé  par  oxydation  biochimique  de  l'eugénol  ne  paraît 
pas  avoir  été  signalé  dans  la  littérature  chimique;  nous  l'appellerons  déhy- 
drodieugénol. 

Préparation  du  déliydrnilieui;<Jiiol par  action  du  perchlorure  de  fer  sur  l'eugé- 
nol. —  Les  résultats  que  nous  avons  obtenus  antérieurement  (-)  dans  la  préparation 
du  dithyniol,  par  ovydalion  du  llijmol,  à  froid,  au  moyen  de  perclilorure  de  fer  très 
étendu,  nous  ont  engagés  à  traiter  l'eugénol  par  une  méthode  analogue,  dans  le  but  de 
préparer  le  déhjdrodieugénol. 

Le  résultat  a  été  parfaitement  atteint  en  remplaçant  le  ferment  oxydant  par  20''"''  de 
perrlilorure  de  fer  officinal  (d=:\,i&)  et  en  supprimant  naturellement  le  couianl 
d'air,  tout  à  fait  inutile.  L'oxydation  est  terminée  en  24  heures.  Le  précipité  est  traité 
comme  cela  a  été  décrit  plus  haut.  Les  rendements  en  produit  cristallisé  et  pur  sont 
tout  à  fait  analogues. 

Le  corps  obtenu  ainsi  a  été  complètement  identifié  avec  le  déhydrodieugénol  pré- 
paré par  action  de  Toxydase. 

Diaeélyldéhydrodieugénol  C-'IP'O*.  —  Cet  étiier  a  été  préparé  par  l'action  de 
l'anhydre  acétique  sur  le  déhydrodieugénol,  en  présence  d'acétate  de  sodium  fondu. 

Il  se  présente  sous  une  forme  de  petits  cristaux  prismatiques,  massifs,  blancs, 
fusibles  à  9i°-92'',  insolubles  dans  l'eau,  solublesdans  l'alcool  surtout  à  chaud,  l'élher, 
la  benzine,  le  chloroforme.  La  solution  alcoolique  ne  donne  pas  de  coloration  avec 
IV  CI». 

Finement  [)ul\érisé  et  mis  en  suspension  dans  l'eau  distillée,  il  réduit  à  froid  le  per- 
manganate de  potassium,  ce  qui  témoigne  que  le  déhydrodieugénol  conserve  bien  des 
doubles  liaisons  allyliques. 

Dibenzoyldéhydrodieugénol  CH'^O".  —  Cet  élher  a  été  préparé  par  action  du 
chlorure  de  benzoyie  en  présence  de  lessive  de  potasse. 

11  se  présente  sous  forme  de  cristaux  blancs  apparaissant  au  microscope  comme  de 
petites  aiguilles  tabulaires  incolores.  Il  est  insoluble  dans  l'eau,  très  peu  soluble  dans 
l'alcool  froid,  soluble  dans  l'éthei-,  la  benzine  et  le  chloroforme.  Il  fond  à  i-o°- 
171"  (corr.).  Sa  solution  alcoolique  ne  se  colore  pas  par  Fe-CI". 


(')  IL  Coi:si>-  et  H.  Hèiiissev,  O.rydation  du  thymol  par  le  ferment  ojL-ydant  des 
c/iam/iignons  (Journ.  de  Pharm.  et  de  Chim..  &  série,  t.  X\\  I,  1907,  p.  490). 
(')  Comptes  rendus.  I.  (ALVI,  1908,  p.  292. 


SÉANCE    DU    29   JUIN    It)o8.  l4l5 

En  résumé,  dans  l'oxydation  de  l'eugénol  pratiquée  soit  par  voie  biochi- 
mique, soit  au  moyen  du  perchlorure  de  fer,  nous  avons  obtenu  ledéhydro- 
dieugénol,  composé  non  encore  connu  et  nous  avons  préparé  les  éthers  acé- 
tique et  benzoïque  de  ce  nouveau  phénol. 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Influence  comparée  de  certaines  combinaisons  du  fer 
et  des  peroxydases  dans  la  catalyse  de  l'acide  iodhydrique  par  le  bioxyde 
d'hydrogène.  Note  de  MM.  J.  Woi.ff  et  E.  de  Stœki.i.v,  présentée  par 
M.  Kouv. 

Les  curieuses  fonctions  catalytiques  signalées  par  l'un  de  nous  (')  chez 
le  ferrocyanure  de  fer  colloïdal,  sel  de  fer  qui  agit  comme  un  enzyme 
peroxydasique,  nous  ont  conduit  à  comparer  le  rôle  activant  de  certains 
composés  du  fer  et  de  certaines  peroxydases  naturelles  dans  l'oxydation 
de  l'acide  iodhydrique  par  l'eau  oxygénée.  On  sait  que  la  réaction  peut 
être  exprimée  sommairement  par  l'équation 

Si  nous  examinons  l'eflet  aclivanl  des  sels  de  fer,  signalé  pour  la  première  fois  par 
Schonbein,  comparalivemenl  à  ractlvalion  produite  par  la  plupart  des  peroxydases 
dans  le  même  phénomène,  nous  remarquons  ceci  :  c'est  que,  tout  en  présentant  une 
certaine  similitude  d'action,  ces  deux  catalyseurs  se  comportent  d'une  façon  sensi- 
blement diflerente  au  cours  de  la  réaction.  En  ellet,  ainsi  que  nous  le  montre  le 
Tableau  ci-après,  le  sulfate  ferreux  exerce  dés  son  contact  avec  les  réactifs  une  action 
brutale,  qui  diminue  aussitôt.  Seule,  celle  action  de  premier  contact  est  en  ra|iport, 
mais  non  directement  proportionnelle,  avec  la  masse  du  feremplo\é;  les  accroissements 
subséquents,  sensiblement  égaux  entre  eux  pour  des  temps  égaux;  sont  indépendants 
de  la  masse  du  catalyseur  (dans  la  limite  de  nos  expériences). 

L'enzyme,  au  contraire,  si  l'on  se  place  dans  des  conditions  favorables, 
intervient  plus  modérément  au  commencement  de  la  réaction  et  poursuit 
son  action  pendant  les  premières  minutes,  proportionnellement  à  la  masse 
pour  des  temps  donnés,  et  les  accroissements  qui  en  résultent  sont  fonction 
de  ce  facteur. 

Une  action  brutale  comme  celle  du  sulfate  ferreux  se  retrouve  avec  tous  les  sels 
inorganiques  du  fer,  avec  ceux  du  moins  que  nous  avons  essayés.  On  la  rencontre 
d'ailleurs  aussi  lorsqu'on   substitue  ces  sels  aux   peroxydases  dans    l'élude  des  autres 

(')  J.  WoLFF,  Comptes  rendus,  6  avril  et  9  juin  1908. 

C.  R.,  igoS,  I"  Semestre.  (T.  CXLVI,  N-  26.)  186 


1./,  iG  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

|iliénoinénes  d'oxydation  que  ces  enzymes  sont  capables  de  pio\oquer:  si,  dans  les 
deii\  cas,  il  y  a  aclivalion  de  H-0^,  au  lieu  des  corps  isolables  et  bien  caractérisés 
(|iie  donnent  les  peroxydases,  on  obtient  avec  ces  sels  de  fer  des  produits  d'oxydation 
complexes  et  probablement  plus  avancés. 

Contrairement  à  notre  attente,  le  ferrocyanure  de  fer  colloïdal  qui,  par 
ailleurs,  se  comporte  exactement  comme  une  peroxydase  n'a  aucune  action 
sur  l'oxydation  de  IH  par  H-O'-'.  Il  nous  a  paru  intéressant,  dès  lors,  de 
rechercher  si  quelque  autre  combinaison  cyanogénée  du  fer  ne  jouirait  pas 
de  cette  propriété  activante,  et  nous  l'avons  rencontrée  chez  le  sulfocya- 
nure  de  fer;  ce  sel  présente  la  particularité  remarquable  de  fonctionner 
dans  la  décomposition  de  IH  par  H-O"  sensiblement  comme  la  peroxydase 
ordinaire,  tandis  qu'il  est  incapable  de  réagir  sur  les  phénols  comme  le  font 
à  la  fois  ces  pero.xydases  et  le  ferrocyanure  de  fer  colloïdal  (voir  le  Tableau 
ci-après). 

De  ces  observations  et  d'autres  que  nous  nous  proposons  de  développer 
d'une  manière  plus  complète,  nous  croyons  pouvoir,  dès  à  présent,  tirer  les 
conclusions  suivantes':  dans  l'ensemble  des  actions  catalyliques  dues  aux 
perotydases .  il  faut  mettre  à  part,  comme  étant  la  fonction  spécifique  d'un 
enzyme  particulier,  celle  qui  consiste  à  activer  la  décomposition  de  IH  en  pré- 
sence de  H-O-. 

Celte  manière  de  \oir  est  d'ailleurs  corroborée  par  les  faits  suivants  : 
dès  1904,  l'un  de  nous  (E.  de  Stœklin),  expérimentant  à  l'aide  d'une 
peroxydase  soigneusement  purifiée  et  d'une  grande  activité,  avait  remarqué 
que  son  ^ction  relativement  faible  sur  IH  n'était  pas  en  rapport  avec  la 
grande  puissance  d'action  de  cet  enzyme  sur  le  pyrogallol;  et  plus  tard 
Bach  (')  reconnut  que  les  peroxydases  extraites  des  jeunes  pousses  d'as- 
perge et  de  la  racine  d'iris,  très  actives  sur  le  pyrogallol,  sont  à  peu  près 
sans  action  sur  l'acide  iodhydrique. 

Ces  expériences  ont  été  conduites  comme  suit  : 

Dans  chacun  des  flacons  de  cliaque  série  nous  avons  introduit  5"^'  IK  — , 

'  20 

10""  CH'.COOH  — ,  25""' H^O,  puis  les  quantités  indiquées  en  haut  du 

Tableau  des  divers  catalyseurs,  et  immédiatement  après  2'°"  H-O"  à 
I  piiur  100  (Merk).  Nous  avons  dosé  ensuite,  au  fur  et  à  mesure  des  temps 
noies   ci-après,    l'iode  mis   en  liberté   au  moyen  d'une  solution  centime 


(')   A.  Hach,  Mon  il.  scient.  Quesneville,  mai  1906. 


SÉANCE  DU  29  JUIN  1908.  l4l7 

d'hyposiilfile  de  sodium.  Les  chiffres  des  colonnes  donnent  en  centimètres 
cubes  les  quantités  d'hyposulfite  employées. 

Tableau  (  '  ). 

Extrait  de  malt  Sulfocyanure 

SO'Fe.                       -fâ  pour  ino.           Sulfocyanure  de  Fe.  Fe-CK'.  de  Fe. 

Temps.        Feo"'K,34.  Feo"«,6S.         o'm»..i.        icm'.          Fe  o^s^i.  Fe  o"»,  ■!.  Fet)'"s,->.  Feo"»E,3. 

m       s                                                                                                                                     „  ^ 

o.3o           1,20        1,90          o,85       i,d5          0,45      0,93  0,20  1,00 

1.  o           i,4o       2,10           1,35       2,60          0,75       1,55  0,45  1,75 
i.3o           1,55        2,35           1,60       3,4o           i,o5       2,00  o,65  2,10 

2.  o           1,70       2,60          2,00       4)10           1,20       2,3o  0,80  2,55 
2.3o           1,80        2,70          2,3o       4,4o            »             »  »  >' 

3.  o           1,90        2,85           2,45       5,o5           i,5o      2,90  0,95  2,9 

4.  o          2,10       3,10          2,70       6,00          2,00       3,00  1,10  3,35 
2,35        3,25           2,95       6,20          2,i5       3,45  1,25  3,65 


.) 


o.   o 


CHIMIE  RIOLOGIQUE.  —  Influence  de  la  température  de  slérUisalion  du  moùt 
el  de  celle  de  la  fermentation  sur  le  bouquet  des  vins  (").  Note  de  M.  A. 
llosExsTiEHi.,  présentée  par  M.  Roux. 

La  température  de  stérilisation  du  moi'it  el  celle  de  la  fermentation  ont 
toutes  deux  leur  influence  marquée  sur  le  bouquet  des  vins. 

Si  la  première  est  trop  élevée,  elle  détruit  le  goût  de  fruit  ainsi  que  Farome 
particulier  de  certains  cépages. 

Si  la  deuxième  est  trop  élevée,  il  se  dégage  des  produits  volatils  qui  sont 
entraînés  dans  l'atmosphère  par  le  gaz  carbonique,  répandent  dans  les 
celliers  des  odeurs  délicieuses  et  sont  perdus  par  là  pour  le  vin. 

Ces  deux  températures  ont  été  préalablement  fixées  par  des  essais  de 
laboratoire  exécutés  sur  des  portions  de  5'  à  10',  puis  par  des  opérations 
en  grand  faites  en  1902  à  Kreuznach,  sur  la  Nahe  (Prusse  rhénane). 

Ces  expériences  comparatives  ont  été  facilitées  par  le  fait  que  les  installa- 
tions du  négociant  où  j'ai  fixé  la  technique  de  la  vinification  permettaient 
de  faire  des  moyennes  de  moût  de  5oo'''. 


(')  Nos  cliitTres  ont  été  corrigés  par  souslraclion  des  résultats  obtenus  par  témoins 
sans  catalyseurs. 

(2)  Comptes  rendus,  t.  CXXVIII,  p.  io5o,  el  l.  GXXXIV,  p.  1378. 


l/|l8  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

De  sorte  qu'il  était  possible  de  faire  deux  séries  comparatives  portant 
sur  25o'''  du  même  moût. 

Les  conditions  de  slérilisation  les  plus  favorables  sont  la  cliaiifTe  à5o"C.dii  moùl  qu'on 
a  préalablement  chargé  d  acide  carbonique.  La  présence  de  ce  gaz  empêclie  1  action 
oxydante  de  l'air  qui  est  à  craindre  surtout  sur  les  uromes  du  fruit.  Une  petite  dose 
d'acide  sulfureux  (lo"  par  hectolitre)  seconde  efficacement  l'action  protectrice  de 
l'acide  carbonique.  Le  vin  obtenu  avec  moût  stérilisé  à  55°-6o"'  C.  est,  toutes  choses 
égales  d'ailleurs,  inférieur;  les  dégustateurs  ont  trouvé  aux  vins  de  la  série  stérilisée 
à  .5o''-,>2"  G.  plus  de  fiuité.  de  netteté  et  de  «lace»,  qualité  spécialement  recherchée 
pour  les  vins  provenant  du  cépage  essentiellement  rhénan,  le  Riesling. 

La  chaufle  à  Se"  ne  stérilise  le  raoùt  que  relativement;  elle  lue,  il  est  vrai,  les 
levures  apiculaires  mais  non  les  germes  des  levures  elliptiques  contenues  dans  le 
moût,  mais  elle  le&  met  hors  de  cause;  pour  quelque  temps  il  faut  à  celle-ci  48  heures 
pour  se  réveiller  dans  un  moût  à  sôoC.  et  6  jours  quand  la  température  n'est  que 
de  20°  C. 

De  sorte  que  la  fermentation  d'un  pareil  moût,  au-dessous  de  26°,  peut  se  faire  sous 
riiilluence  unique  des  levures  de  choix  dont  on  l'ensemence.  Quand  les  levures 
préexistantes  pourraient  entrer  en  activité,  la  plus  foite  partie  du  sucre  est  déjà 
tiansformée  en  alcool  et  leur  inlluence  sur  le  résultat  lliial  ne  se  fait  plus  sentir. 

Ce  qui  a  été  dit  de  la  température  de  stérilisation  montre  la  nécessité 
d'abaisser  la  température  de  fermentation.  L'influence  de  cet  abaissement 
a  été  déterminée  méthodicjuement  dans  les  mêmes  conditions,  e.xceplion- 
nellement  favorables,  où  ont  été  faites  les  études  sur  la  slérilisation. 

Il  ne  s'agit  pas  ici  de  la  température  la  plus  favorable  à  l'activité  et  à  la 
multiplication  des  levures,  conditions  suffisamment  connues,  mais  de  celles 
correspondant  au  maximum  de  bouquet  dans  les  vins. 

Les  phénomènes  de  teinture  des  levures,  que  j'ai  décrits  précédem- 
ment (')  et  qui,  en  fixant  sur  ces  dernières  les  matières  colorantes  et  les 
tanins  des  vins,  en  dépriment  l'activité,  avaient  déjà  fait  rechercher  les  con- 
ditions qui  seraient  de  nature  à  atténuer  ces  inconvénients,  notamment  pour 
les  moiits  rouges. 

La  température  de  20°  s'est  montrée  sous  ce  rapport  bien  plus  avanta- 
geuse et  celle  de  35°  (^)  comme  la  plus  néfaste.  Ces  essais  n'avaient  été 
exécutés  que  sur  des  portions  de  5'  à  10'.  Lu  1902  ils  ont  reçu  à  Rreuznacli 
la  confirmation  du  travail  en  grand. 


C)  Loc.  cit.,  i.  CXX\,  p.  iy5,  et  t.  CXXXIN ,  p.  1 19. 

(»)  Celte  partie  du  travail  a  été  faite  à  l'Institut  l'asleur  dans  le  laboratoire  de 
M.  Houx,  qui  a  bien  voulu  mettre  son  excellente  étuve  y  ma  disposition,  pour  assurer 
la  constance  de  la  température  pendant  toute  la  durée  de  hi  fermentation. 


SÉANCE    DU    !•()   JUIN    If)o8.  '  l'9 

Avec  mes  appareils  île  slérilisalion,  qui  sont  en  même  temps  d'excelleiils  réfrigé- 
rants, j'ai  pu  maintenir  la  température  de  porlions  de  aSo'''  de  moût  dans  des  limites 
de  température  de  .j°C. 

L'organe  essentiel  de  ces  appareils  est  l'écliangeur  Vaillard-Desmaroux  à  l'aide 
duqtiel  on  peut  refroidir  le  licpiide  à  la  température  de  l'eau  de  source,  à  4°  près,  en 
n'eiiiploxant  qu'un  volume  d'eau  égal  à  celui  du  moût  à  refroidir,  et  cela  avec  un 
dél)it  de  20'''  à  35'''  à  l'Iieure. 

J'ai  pu  faire  les  fermentations  successivement  aux  températures  de  aS^-So",  2o'^-25°, 
L'i^-ao",  puisa  i3''-i8°G. 

Dans  ces  dernières  conditions,  l'acide  carbonique  qui  se  dégage  n'est  plus 
que  faiblement  parfume,  cl  l'on  retrouve  dans  le  vin  un  remarquable  bouquet- 
de  feriuentation  qui  se  conserve,  se  transforme,  ainsi  que  cela  a  lieu  pour 
les  grands  crus. 

La  température  de  i3",  la  plus  basse  qu'on  ait  pu  réaliser  avec  de  l'eau 
froide,  n'empêcbe  pas  l'action  de  la  levure  sur  la  substance  anlhojibore.  Il 
y  a  un  corollaire  à  cette  manière  d'opérer,  c'est  la  culture  de  la  levure,  à 
la(iuelle  il  faut  donner  les  plus  grands  soins  pour  la  posséder  au  maximum 
d'activité.  On  arrive  alors  à  abaisser  la  proportion  du  levain  de  j.  pour  100, 
ainsi  qu'elle  avait  été  employée  jusque-là,  successivement  à  i  pour  100  puis 
à  ^,  limite  à  laquelle  je  me  suis  arrêté. 

La  concentration  du  moût  sur  lequel  on  a  multiplié  une  levure  a  une 
iniluence  sur  l'augmentation  de  température  qui  se  produit  pendant  la  fer- 
mentation. Quand  la  richesse  en  sucre  du  moi'it,  qui  sert  à  faire  le  levain, 
correspond  à  9  pour  100  d'alcool,  Faugmen talion  pour  ioo«  de  sucre  au 
litre  est  de  14"  C,  dans  des  foudres  de  5o'''  à  60''',  et  ce  cliiUVe  tombe  à  7" 
ou  8"  C,  si  l'on  a  multiplié  sur  un  moût  correspondant  à  13,70  pour  100 
d'alcool. 

Les  fermentations  sont  cotnplètes  en  i5  à  20  jours.  L'influence  des  pro- 
duits odorants  qui  se  dégagent  avec  l'acide  carbonique,  quand  la  tempéra- 
ture dépasse  20",  sur  le  bouquet,  est  rendue  sensible  par  l'expérience  sui- 
vante : 

Du  moiit  de  Cbardonnay,  stérile,  a  été  ensemencé  avec  une  levure 
antiiogène  (\1oulin-à-Vent),  et  le  gaz  parfumé  produit  à  25°-3o°  C.  a  été 
dirigé  dans  ujie  autre  portion  de  moût  stérile  du  même  cépage. 

Ce  motît  a  pris  le  parfum;  il  a  été  soutiré  aseptiquement  en  bouteilles  et 
conservé  ainsi.  Il  a  contracté  le  bouquet  caractéristique,  et  constituait  une 
boisson  délicieuse  appréciée  par  ceux  qui  sont  habitués  à  consommer  du  inn 
sans  alcool. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  le  meilleur  procédé  d'obtenir,  d'un  raisin 


1^20  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

donné,  un  vin  bouqueté  est  de  stériliser  le  jus  de  raisin  et  de  le  faire  fei>- 
menler  par  une  levure  anthogène,  à  une  température  au-dessous  de  20"  C. 
On  obtient  ainsi  autant  et  même  plus  de  bouquet  que  le  même  cépage  en 
produirait  dans  une  bonne  année  et  dans  les  meilleures  expositions. 

Cette  proposition  s'est  vériliée  sur  plus  de  ajooo'''  do  vins  vinifiés  par  ces 
procédés  en  1904-1905. 

Mais,  même  sans  stériliser,  on  peut,  en  utilisant  les  observations  relatives 
aux  températures  de  fermentation,  tirer  un  parti  avantageux  pour  la  vinifi- 
cation courante.  Car  ces  observations  s'appliquent  à  toutes  les  cuvées,  qui 
.pendant  la  fermentation  répandent  des  parfums  dans  les  celliers.  Cela 
indique  que  la  température  est  trop  élevée  et  qu'il  y  a  utilité  certaine  à 
l'abaisser  au-dessous  de  20"  C.  Quand  une  fermentation  est  bien  eu  tiain, 
l'abaissement  subit  à  la  température  de  13"  C.  ne  l'entrave  pas. 

Le  thermomètre  remonte  en  7  à  8  jours  à  i8"'-2o°  C.  et  alors  la  fermenta- 
lion  est  achevée,  même  quand  la  richesse  alcoolique  finale  est  de  13,73 
pour  100. 

L'abaissement  de  température,  loin  d'être  un  danger,  est  une  garantie 
pour  l'obtention  du  bouquet.  \'A  il  y  a  avantage  à  introduire  dans  les  chais 
de  nos  bons  vignobles  l'usage  du  thermomètre  et  de  l'appareil  à  réfrigérer 
les  moûts  en  fermentation. 


CH I M I E  Y ÉGÉTALE .  —  Sur  le  développement  comparé  des  tubercules  et  des  racines. 
Note  de  M.  G.  Axdké,  présentée  par  M.  Armand  Gautier. 

La  migration  de  l'azote  et  celle  de  l'acide  phosphorique  dans  les  organes 
végétaux  a  lieu,  le  plus  souvent,  avec  une  régularité  remarquable.  Il  est 
cependant  des  cas  où  ce  déplacement  présente  certaines  anomalies  et  l'on 
peut  observer  alors,  soit  un  départ  plus  considérable  de  l'azote  par  rapport 
à  l'acide  phosphorique,  soit  le  phénomène  inverse. 

J'ai  rencontré  de  pareilles  anomalies  de  la  migration  en  étudiant,  pen- 
dant les  premières  semaines  de  leur  développement,  les  tubercules  ft  les 
racines  de  Poinmes  de  terre  dont  le  semis  avait  été  fait  au  mois  d'avril  sous 
châssis  et  dans  un  terreau  très  riche  en  matières  fertilisantes.  J'ai  suivi  le 
développement  de  la  plante  totale  pendant  2  mois  à  l'époque  de  sa  plus 
active  végétation.  A  la  fin  des  observations,  les  tubercules  étaient  loin 
d'avoir  acfpjis  leur  volume  définitif. 

D  après  de  1res  nombreuses  analyses,  en  particulier  celles  qui  sont  consi- 


SÉANClî    DU    29   JUIN     1908.  1421 

criées  dans  les  Tables  de  ^\  oltF,  la  teneur  en  cendres  des  tubercules  et 
racines  charnues  diminuerait  avec  l'âge  du  végétal.  Cependant  cette  dimi- 
nution ne  semble  pas  être  absolument  générale;  il  en  est  d'ailleurs  de 
même  chez  les  graines.  La  teneur  en  matières  fixes  de  certaines  d'entre 
elles  décroît,  sans  doute,  à  mesure  que  la  graine  mûrit;  mais  ce  n'est  pas  là 
un  fait  constant,  car  il  est  des  graines  dont  la  proportion  centésimale  des 
cendres  demeure  à  peu  près  invariable  pendant  tout  le  temps  que  dure  leur 
maturation. 

Le  Tableau  ci-dessous  montre  les  variations  des  cendres  totales,  de  l'azote, 
de  l'acide  phosphorique  et  de  la  potasse  de  la  Pomme  de  terre  cultivée 
comme  il  vient  d'être  dit  : 

Eau  Poids  Paiis  100  piulies  t!e  nialiêre  sèche. 

dans  100  parties     des  tubercules  — ^ -^ 

Haies  de  matière  sécliésàiio"  Cendres  Azote  Acide 

I'jl(7.  fraiclie.  (pour  i  pied).  totales.  total.       phospliorii|uc.      Potasse. 

g 

i='juin 85,83  i,o35  6,27  1,72  0,99  3,45 

8       »     83,72  2,83o  6,24  i,5o  1,1 5  3,20 

19       »     81,18  4,782  5,79  1,22  i,o3  3,08 

27       > 81,72  10,000  6,i3  1,34  1,08  3.16 

25  juillet 75,40  37,933  6,09  1,48  i,ii  3,21 

Dans  l'espace  de  2  mois  environ,  alors  que  le  poids  des  tubercules  sécliés 
à  110°  pesait  à  peu  près  trente-huit  fois  plus  qu'au  début,  la  proportion 
centésimale  des  cendres  lolcdes  n'a  varié  que  d'une  façon  })eu  notable.  Le 
minimum  (observé  le  ig  juin)  coïncide  avec  un  minimum  d'accroissement 
de  la  matière  sèche.  Chez  les  tubercules  de  Pommes  de  terre  évoluant  dans 
un  sol  de  qualité  ordinaire  et  comparés  à  ceux  dont  je  viens  de  parler,  les 
cendres  ont  nettement  diminué  avec  l'âge  et  de  façon  régulière.  Dans  ce 
dernier  cas,  l'accroissement  en  matière  organique  a  donc  été  plus  rapide 
que  l'accroissement  en  matière  minérale. 

Azote  et  acide  pliosphorique.  —  La  pioportion  centésimale  de  l'azote  total  des 
tubercules  décroît  jusqu'au  19  juin,  comuie  celle  des  cendres,  pour  remonter  ensuite 
jusqu'au  25  juillet.  Mais  l'acide  pliosphorique  ne  se  comporte  pas  comme  l'azote,  sa 
proportion  centésimale  reste  assez  constante;  il  en  est  de  même  de  celle  de  la  potasse. 
La  richesse  très  grande  du  sol  en  princij)es  fertilisants  n'a  eu  d'influence  ni  sur  la 
teneur  en  azote,  ni  sur  celle  de  l'acide  pliosphorique,  car  les  tubercules  de  Pommes 
de  terre  ayant  végété  en  pleine  terre  à  la  même  époque  fournissent  des  proportions 
d'azote  et  d'acide  phosphorique  du  même  ordre  de  grandeur  que  les  précédentes,  mais 
décroissant  légéieinent  avec  l'âge.  Il  en  est  de  même  pour  la  chaux  et  la  magnésie.  La 
richesse  du  sol  n'a  influé,  ainsi  que  le  fait  a  été  très  fréquemment  observé,   que   sur 


l422  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

l'absorption  de  la  potasse  dont  le  tau\  est  plus  élevé  d'un  tiers  que  celui  des  tujjeicules 
végétant  en  pleine  terre. 

Comparaison  avec  les  racines.  —  Le  Tableau  suivant  montre  que  la  pro- 
portion centésimale  des  cendres  des  racines  présente  un  minimum  le 
If)  juin  (  à  la  même  époque  que  pour  les  tubercules);  puis  cette  proportion 
remonte  jusqu'à  dépasser  le  cbifTre  obtenu  au  début  de  l'observation.  Cette 
augmentation  est  due  surtout  à  la  potasse  : 

l^oTir  iiMi  (le  iiKiliére  sèche  : 

Poids  — — _^ 

fies  racines         Cendres  Azote  Acide 

Dates.  d'un  pied  sec.        totales.  totiil.     |>liosplioriijuc.    l'ulasse. 

i"'juin 0,2770  10, o5  2, 61  1,81  3,9a 

8       »      o,56oo  10,78  3,  là  1,71  3,45 

19       »      1,4790  9.3i  1,66  1,21  3,16 

27       »     1,4390  9i5o  1 , '19  •!48  3,4o 

25  juillet 2,8956  '3,09  ''■^'  'i'^7  4>36 

La  proportion  centésimale  des  cendres  des  tulK-rcules  des  Pommes  de 
terre  venues  de  semis  était  plus  élevée  d'un  tiers  que  celle  des  tubercules 
de  pleine  terre  :  c'est  le  contraire  qui  a  lieu  pour  les  racines. 

La  migration  de  l'azote  et  celle  de  l'acide  pliospborique  présentent  les 
particularités  suivantes  ; 

La  proportion  centésimale  du  premier  de  ces  éléments  décroit  réguliè- 
rement; elle  s'abaisse  de  moitié  à  la  date  du  2.5  juillet.  Mais  la  proportion 
centésimale  de  l'acide  phosphorique,  après  avoir  décru  de  34  pour  100 
(19  juin),  remonte  ensuite  jusqu'au  25  juillet.  Le  parallélisme,  si  fréquent 
entre  la  migration  des  deux  substances  précitées,  ne  se  rencontre  donc  pas 
ici.  Or,  chez  les  racines  des  Pommes  de  terre  de  pleine  terre,  on  observe 
des  phénomènes  inverses:  la  proportion  centésimale  de  l'azote  total  diminue 
peu  avec  l'âge,  mais  celle  de  l'acide  phosphorique  s'abaisse  de  moitié.  J'ai 
retrouvé  le  même  fait  chez  les  racines  du  Topinambour,  observé  pendant 
une  période  de  temps  plus  longue  (juillet  à  novembre). 

En  réalité,  dans  les  organes  tels  que  les  graines  et  les  tubercules  en  voie 
de  formation,  l'immigtation  parallèle  de  l'azote  et  de  l'acide  phosphorique 
est  le  pltis  souvent  la  règle;  l'émigration  parallèle  de  ces  mômes  substances 
est  également  la  règle  au  moment  de  leur  germination.  Mais  dans  les 
organes  de  passage,  tels  que  la  racine,  l'existence  d'un  j-apport  à  peti  près 
constant  entre  le  poids  de  l'azote  et  celui  de  l'acide  phosphorique  aux  diffé- 
rentes périodes  de  la  végétation  ne  semble  pas  devoir  se  rencontrer  avec  la 


SÉANCE   DU   29  JUIN    igo8.  I 'laS 

même  régularité  et,  suivant  certaines  circonstances,  c'est  lantùl  l'acide 
piiosphorique,  tantôt  l'azote  qui  émigreront  en  quantités  prépondérantes. 
On  voit  également,  d'après  ce  qui  précède,  combien  il  est  difficile  d'ui- 
terpréter  une  analyse  de  cendres;  les  conditions  de  milieu,  ainsi  qu'on  le 
sait,  exercent  une  influence  capitale  sur  la  nutrition  minérale  de  la  plante. 
Aussi  peut-on  observer,  comme  dans  le  cas  présent,  le  renversement  de 
certaines  lois  habituelles  :  chez  les  racines,  dont  la  pio[>orLion  centésimale 
des  cendres  diminue  ordinairement  avec  rage,  on  constatera,  au  contraire, 
le  phénomène  inverse  d'une  augmentation  dans  cette  |)roportion. 


EMBRYOLOGIE.  —  Sur  le  développement  de  la  nolocorde  chez  les  Poissons  osseux. 
Note  de  M.  Louis  Roule,  présentée  par  MM.  Edmond  Perrier. 

On  considère  comme  un  fait  acquis  à  la  Science  que  la  nolocorde  des 
Tuniciers  soit  l'homologue  de  celle  des  Vertébrés  et  ne  s'en  distingue  que 
l)ar  des  qualités  d'ordre  secondaire  :  d'abord  sa  brièveté  plus  grande,  en- 
suite sa  localisation  dans  la  queue.  Pourlant,  cette  opinion  n'est  pas  entière- 
ment exacte. 

J'ai  exposé,  dans  une  précédente  Noie  (séance  du  17  février  1908),  les 
notions  auxquelles  je  suis  parvenu  en  étudiant  à  nouveau  le  développement 
de  la  nolocorde  chez  les  Tuniciers.  A  mon  avis,  cet  organe,  qui,  à  l'éclosion 
de  la  larve,  ressemble  à  un  cordon  coirq^acl,  dérive  de  la  paroi  dorsale  d'un 
diverlicule  entérocœlien  impair.  L'ébauche  digestive  ne  prend  aucune  part 
directe  à  sa  formation.  Toute  la  genèse  s'accompHtdans  le  diverticule,  dont 
on  peut  comparer  la  paroi  dorsale  à  une  gouttière  cordale,  qui  s'isole  pour 
assembler  ses  éléments  et  les  grouper  en  un  cordon  notocordal. 

Plusieurs  naturalistes  de  haute  valeur  estiment  que  les  Tuniciers,  et  avec 
euxIesCéphalocordés  et  les  Cyclostomes,  équivalent  à  des  Vertébrés  dégé- 
nérés. Désireux,  en  mon  sens,  non  pas  tant  d'évaluer  leurs  raisons,  comme 
de  préciser  la  valeur  morphologique  de  la  nolocorde  chez  les  animaux  qui 
en  ont  une,  soit  bien  établie,  soit  réduite  à  des  vestiges  discutables  et  dis- 
cutés, j'ai  eu  l'idée,  pour  mieux  fixer  mes  comparaisons,  de  m'adresser  aux 
Vertébrés  inférieurs.  J'ai  choisi  comme  type  les  Téléostéeus.  Ces  Poissons 
sont  des  Vertébrés  où  nul  cas  de  dégénérescence  ne  saurait  se  relever  à  cet 
égard;  de  plus,  ils  offrent  l'avantage,  chez  la  plupart,  de  n'avoir  pour  tout 
squelette,  au  moment  où  l'embryon  éclôt,  que  la  nolocorde  seule,  comme 
les  Tuniciers  eux-mêmes.  Aucun  élément  complémentaire  ne  peut  donc 

C    n..   iÇjoS,"-!"  Semestre.  {'!'.  CXLVI,  N"  26.)  1"7 


l/J24  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

fèner  la  comparaison.  Mes  recherches  ont  porto  sur  la  Perclio  commune 
(  Perça JlM-iatilis  L.). 

l-'éclosion  a  lieu  deux  semaines  environ  après  la  ponte  el  la  fécondation.  L'embryon, 
encore  pourvu  d'une  volumineuse  vésicule  vitelline,  possède  une  nolocorde  étendue 
depuis  la  moitié  postérieure  de  la  tète  jusqu'à  l'extrémité  de  la  queue.  Cet  organecon- 
sisle  seulement  en  grandes  cellules  vacuolaires,  entourées  par  la  gaine  interne;  la  gaine 
sfiuelettogène  ne  s'est  pas  encore  montrée.  Une  telle  disposition  remonte  déjà  à  plu- 
sieurs jours,  car  on  la  discernait  vers  l'a  fin  de  la  première  semaine  et  au  début  de  l.i 
seconde.  11  faut  arriver  jusqu'au  cinquième  jour  après  la  ponte  pour  trou\er  un  chan- 
gement sensible  et  un  état  plus  simple.  Alors  l'éliauclie  notocordale  |)iisséde  la  forme 
d'un  cordon  compact,  plus  étroit  et  plus  court  qu'il  ne  l'est,  par  la  suite.  Ses  >  acuoles 
caractéristiques  ne  sont  pas  encore  aussi  amples.  Elle  se  cantonne  dans  la  région  raclii- 
dienne  de  l'enifarvoii,  ne  pénétre  point  dans  la  zone  céphalique  et  ne  s'avance  pas  dans 
le  bourgeon  caudal. 

La  délimitation  de  l'ébauche  notocordale  s'elTectue  vers  la  vingl-quatrir-jne  heure 
après  la  fécondation.  Dés  son  début,  ce  rudiment  à  l'aspect  d'un  cordon  cellulaire 
com|)act  qui  se  façonne  sur  place,  au-dessous  du  neuraxe.  parmi  les  éléments  de  l'endo- 
derme primitif  (ou  méso-eudodernie).  La  Peiche,  sur  ce  sujet,  olTie  donc  une  origine 
identique  à  celle  que  les  auteurs  ont  décrite  comme  se  |)résentanl  chez  les  autres  Té- 
léosléens.  Il  n'est,  chez  ces  animaux,  contrairement  à  la  plupart  des  autres  Ichthyopîi- 
dés,  et  même  des  Sélaciens,  aucune  phase  de  gouttière  cordale.  La  tachygenèse  exerce 
une  telle  iniluence  sur  leur  développement  embryonnaire  <|ue  cet  épisode  en  est  omis. 
Toutefois,  en  rassemblant  et  comparant  entre  elles  les  données  obtenues,  on  en  vlcMila 
connaître  (|ue  la  notocorde  des  Vertébrés  dérive  de  la  paroi  dorsale  de  l'ébauche  di- 
gestive,  el  quelle  ne  devient  nu  cordon  compact,  si  les  phases  sont  conservées,  qu'après 
avoir  passé  par  un  étal  préliminaire  de  gouttière  cordale.  lilnsuite  elle  avance  son 
extrémité  antérieure  dans  la  tète  et  elle  étend  dans  la  queue  son  extrémité  postérieure, 
dépassant  des  deux  bouts  les  niveaux  du  slomodœuni  et  du  proctodœum,  où  seront  la 
bouche  et  l'anus.  L'extension  de  sa  région  postérieure  acquiert  un  intérêt  spécial,  chez 
les  l^oissons  notamment,  on  raison  des  discussions  relatives  à  lintestin  post-anal  et  à 
la  vésicule  de  IxiiplTer. 

La  conclusion  en  est  que  la  notocorde  des  ^  ertébi^és  et  celle  des  Tuniciers 
n'ont  pas  une  homolo,t;ie  complète.  Toutes  deux  proviennent  également 
lie  la  paroi  dorsale  du  feuillet  cndodermique  et  montrent  de  même  un  étal 
premier  de  gouttière  médiane;  mais  elles  naissent  dans  des  régions  diil'é- 
renles.  Celle  des  \  ertébrés  se  forme  aux  dépens  directs  de  l'intestin  primitif, 
(M  celle  des  Tuniciers  à  ceux  d'un  diverticule  de  cet  intestin.  (>omme  ce 
divcrticule  manque  aux  Vertébrés,  ou  ne  s'y  laisse  peut-être  représenter 
que  d'une  façon  réduite  et  par  l'intestin  post-anal,  ces  deux  notocordes  se 
doivent  prendre  seulement  pour  équivalentes,  de  même  origine  essentielle, 


SliAACE    DU    l>()    JLl.X     190!?.  lA^J 

mais  non  de  situalion  id('nlii[u<'.  En  icsiuni'  il  y  a,  chez  les  Ciiordés,  des 
l'ormalions  notocordales,  non  pas  une  seule  el  même  notocorde  ([ui  serait 
plus  on  moins  étendue  suivant  les  j^roupes. 


PHYSIOLOGIE.  —  Les  Épislasies  biilOaires  d'(jnginr  nasale. 
iNote  de   M.   Pieiiiiio  Iîoxxiek,   présentée  par   M.    ^  ves   Delage. 

Une  irritation  minime,  provenani  il  •  ia  [)éripliérie  nerveuse,  ou  de 
l'écorce,  ou  de  tout  autre  point  des  centres,  peut  produire  un  véritable 
énervement,  c'est-à-dire  une  variation  considérable  dans  le  potentiel  de  toni- 
cité de  certains  autres  centres. 

(^)uand  cet  énerveinent  circule  de  noyau  en  noyau,  en  avalanche,  avec  un 
effet  croissant,  il  y  a  saisissement,  allaciue  de  tout  un  domaine  nerveux, 
jusqu'à  épuisement  de  Tavalanche.  C'est  l'épilepsie  (de  é-'.Aajj.jB'y.voj,  je 
saisis,  je  fonds  sur...).  A  partir  du  poinl  on  l'avalanche  devient  sensil)le,  il 
y  a  aura. 

Mais  quand  cet  énerveinent  ne  fait  pas  avalanciie,  mais  au  contraire 
s'exei'ce  d'une  façon  presque  continue  et  durable,  chronique,  avec  ou  sans 
paroxysmes,  sur  des  centres  déséquilibrés,  le  plus  souvent  all'aiblis  par  leur 
résistance  au  cours  d'une  maladie  aiguë  antérieure,  il  y  a  ce  que  je  propose 
d'appeler  cy^i'^/rt^je  (de  i~'.rj-.y.to,  je  reste  sur...  ). 

Cet  énerveinent  continu,  prolongé,  chronique  de  certains  centres  fonc- 
tionnels, sous  une  influence  souvent  très  distante  dans  la  distribution  jier- 
veuse,  provdcpiant  des  variations  dans  le  potentiel  nerveux,  en  hypertonie, 
hypotonie  ou  paratonie,  est  la  formule  physiogénique  de  ia  plupart  des  ma- 
ladies chroniques,  dans  lesquelles,  sans  lésion  organique  initiale  ou  consé- 
cutive, se  maintient  pendant  des  années  un  véritable  sabotage  fonc- 
tionnel. 

Le  nerf  trijumeau  a  des  centres  et  des  racines  dans  toute  la  hauteur  du 
bulbe.  11  est,  surtout  à  cause  de  son  large  déploiement  périphérique  et  des 
nondjreuses  susceptibilités  de  la  nuupieuse  nasale,  capable  de  [jrovoquer 
dans  tous  les  segments  bulbaires  des  épistasies  de  ce  genre.  La  plus  connue 
est  l'asthme  des  foins,  dont  le  point  de  départ  est  en  général  une  irritation 
de  la  partie  antérieure  du  méat  moyen.  Les  troubles  dysménorrhéiques  et 
cardiaques  sont  plutôt  liés  à  la  tète  du  cornet  inférieur. 

.J'ai   systématiquement,   sur  une  cinquantaine   de  personnes,   cautérisé 


l,/j2G  ACADÉMIE    DES    SCIEACES. 

légèrement  In  jMirtii'  siipcricure  cl  antérieure  du  cornet  injéneur  cl  j  ai  obLcnu 
les  résultats  suivants: 

Sur  22  personnes  alteintes  (rentéiite  rniico-meniljranen'-e,  i S  sont  débarrassées  de 
loul  ennui,   certaines  depuis  2  ans,  et  pres(|ue  toutes  après  une  seule  cautérisation. 

Sur  26  constipés,    17  sont  i.'uéris  et  réj^lés  ; 

Sur  II  cas  d'enléralgie,  lo  ne  souli'rent  plus; 

8  cas  d'anorexie,  8  guéris. 

8  cas  d'amaigrissement,  S  guéris. 

Sur  9  cas  d'hyperestliésie  abdominale,  7  sont  guéris. 

8  fois  l'asliiénie  musculaire  générale  a  disparu. 

6  l'ois  l'anxiété  et  le  vertige  ont  également  disjjaru,  sur  8  cas; 

5  fois  l'insomnie,   les  palpitations,  la  nausée; 

!\  fois  la  neuraslhénie,  l'iiypocondrie,  la  djsménoirliée; 

3  fois  la  surdité  congestive,  les  bourdonnements,  la  céplialée,  la  migraine,  la  gas- 
tralgie, les  sueurs,  les  oedèmes; 

■>.  fois  l'amaurose,  l'oppression,  les  somnolences,  les  cauchemars,  les  fringales, 
riiyposthénie,  l'hyperlliermie,  l'hypereslliésie  pliaiyngienne  ; 

I  fois  l'ictère,  i'exoplilalniie,  l'hypertrophie  ihj'roïdienne.  la  diplopie,  l'Iiydrorrhée 
nasale,  l'aprosexie,  l'incontinence  nocturne,  les  rougeurs  brusques  du  visage,  les 
pituites,  la  dysphonie  congeslive. 

II  semble  donc  que  celte  région  de  la  muqueuse  nasale,  si  elle  peut  faire, 
comme  les  autres,  épislasie  à  différents  élagas  du  bulbe,  soit  plus  en  rapport 
anatomiquemenl  avec  la  région  des  centres  digestifs  et  que  bien  des  cas 
d'entérite  chronique  seront  guéris  par  traitement  nasal,  aussi  facilement 
que  l'asthme  des  foins  ou  la  dysménorrhée. 


GÉOLOGIE.  —  Sur  les  nappes  de  la  Corse  orientale.  Note 
de  MM.  Pierre  Tersiiek  et  Eugè.\e3Iaijrv,  présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

Nous  avons  successivement  et  séparément  (  '  )  annoncé  que  la  région  nord- 
est  de  la  Corse  est  un  pays  de  nappes.  Voici  quelques  observations  nouvelles 
(pii  apportent,  en  faveur  de  notre  manière  de  voir,  l'argument  décisif. 

La  série  cristaliophyllienne,  composée  de  calcschistes  micacés,  de  roches 
vertes,  de  cipolins.  de  micaschistes  et  de  schistes  pyroxéniques  ou  amphi- 


(')  I'.  Termieh,  Rapports  tectoniques  de  l'Apeniii/i,  des  Alpes  et  des  Dinarides 
{Huit.  Soc.  Géol.,  4'^^  série,  t.  VII,  p.  42')-  —  E.  Maury,  Sur  la  présence  de  nappes 
de  recouvrement  au  nord  et  à  l'est  de  la  Corse  (Comptes  rendus,  t.  CXLVI,  p.  94.J). 


SÉANCE    DU    29   JUIN    1908.  1 427 

boliques,  qui  forme,  du  cap  Corse  à  Prunelli  di  Fium'  Orbo,  une  large 
bande  parallèle  à  la  côte  orientale  de  File,  correspond  certainement  aux 
Sr/tis/es  luslrés  des  Alpes.  C'est  une  queslion  encore  pendante  entre  nous  que 
de  savoir  si  ce  complexe  est  divisible  en  trois  termes,  dont  ["intermédiaire 
serait  du  Trias,  ou  s'il  faut  le  prendre  loiil  entier  pour  une  série  com- 
pré/iensive  allant  du  Trias  supérieur  à  rMocène.  (^uoi  qu'il  en  soit,  ces  Schistes 
luslrés  de  la  (lorse  ont  une  allure  do  nappe,  c'est-à-dire  qu'ils  présentent  des 
ondulations  larges  et  tranquilles.  Au-dessoiis  d'eux,  on  ne  connaît  que  du 
granité,  mais  toujours  plus  ou  moins  laminé  et  dont  les  lames  sont  parallèles 
aux  strates  schisteuses  :  c'est  la  granuliw  protoginique  ou  prologine  de 
M.  Nentien.  Le  laminage  de  cette  roche,  déjà  signalé  par  M.  Nentien,  a  été 
mis  par  M.  Depral  en  pleine  lumière ('  ). 

Au-dessus  des  Schistes  lustrés,  on  connaît  depuis  longtemps  l'existence  de 
lambeaux  de  terrains  sédimentaires  :  Trias,  Infralias,  Eocène,  Miocène.  Le 
Trias  et  l'infralias  ont  un  faciès  qui  conline  au  faciès  hriançonnais ;  dans 
rinfralias,  des  brèchesdu  type  Brèche  du  Télégraphe (y\' .  Kilian)  s'associent 
aune  lumachelle  à  Avicula  contorta  cl  à  des  calcaires  à  Encrines  ;  dans  le 
Trias,  des  calcaires  analogues  d'aspect  aux  calcaires  à  Gyroporelles  des  Alpes 
se  mêlent  à  des  cargneules  et  reposent  sur  un  étage  gréseux  oii  il  y  a  quel- 
quefois des  quartzites,  plus  souvent  des  grès  roses  et  verts  semblables  à 
ceux  de  l'Argentière,  près  Briançon.  Sous  les  grès  triasiques,  on  observe, 
çà  et  là,  des  roches  rougeàtres  ou  violacées  (grès,  schistes,  argilotites,  an- 
désites) qui  rappellent  le  Permien  de  l'Argentière  et  de  (ruillestre  ;  plus 
rarement,  on  voit  des  lanubeaux  de  Mouiller.  L'Eocène,  formé  de  pou- 
dingues,  de  calcaires  à  Nummulites,  de  schistes  et  de  grès,  de  calcaires  cris- 
tallins, de  schistes  à  fucoïdes,  est  fort  épais  et  chargé  d'amas  de  roches 
vertes.  Tous  ces  terrains,  du  Mouiller  à  l'Eocène,  sont  lenticulaires  et  très 
fréquemment  broyés.  Quant  au  Miocène,  il  est  parfaitement  conservé  et 
d'allure  paisible,  et  tout  indique  qu'il  est  postérieur  aux  charriages. 

Le  point  important,  c'est  que,  sous  les  lambeaux  de  cette  série  sédinicn- 
taire,  il  y  a  une  lame,  plus  ou  moins  épaisse,  de  granité  écrasé.  L'écrasement 
de  ce  granité  est  tel,  le  plus  souvent,  que  la  roche  est  à  peu  près  mécon- 
naissable. 


(')  V..  Xkmie.n,  Elude  sur  la  constitution  géotog.  de  ta  Corse  {Mémoires  pour 
servir  à  l'e.cpticalion  de  la  Carte  gcol.  de  la  France,  1897  ).  ~  J.  Dephat,  L'origine 
de  la  protogine  de  Corse  (Comptes  rendus,  t.  CXLI,  p.  i5i). 


l4'i8  ACADÉMIE    I)i:S    SCIIÏNCKS. 

l-ji  fail,  elle  a  rlc'  iiis(iu'ici  iiiccoiiiiue  (M  inisi'  pour  des  scluslcs.  Des 
brèches  de  friction,  où  l'on  trouve  à  la  l'ois  des  di'hris  du  sulislraluin 
(Schistes  luslrés)  et  des  débris  de  l^'caille  elle-même,  s'observenl -fré- 
([uenuneiil  à  la  hase  de  la  lame  granitique.  (  "esl  dans  les  environs  de 
l*onte-I-eccia,  et  aussi  nu  [>eu  plus  au  sud  (  Fraiicai'do,  cols  d'Oniinanda  et 
de  San-(^uilico),  que  la  lame  a  le  |»his  d'épaisseur  et  se  ])rèle  le  mieux  à 
Télude.  Sa  [uiissance  dinjinue  beaucoup  quand  on  va  vers  1  est.  l'.lle  dis])a- 
[)araîl  même,  sinon  partout,  du  moins  presqur  partout,  sur  le  poui'lour  du 
lambeau  Tnas-Infralias-l^>ocène  de  Saint-Florent.  Mais  on  la  retrouve,  len- 
ticulaire et  l'éduite  à  (luehjues  mètres,  sous  les  très  petits  lambeaux  de 
récaille  conservés  à  Maciraggio,  tout  [très  du  cap  (^^orse  :  il  v  a  la  du  très 
beau  'granité  écrasé  et  des  brèches  de  friction  curieuses. 

Il  ne  peut  donc  plus  subsister  aucun  doute  sur  les  phénomènes  de  la 
(]orse  orientale.  Une  écaille  de  terrains  à  faciès  presque  briançonnais,  ayant 
à  sa  liase  une  lame  de  granité  écrasé,  et  présentant  elle-même,  surtout  dans 
ses  ti-rrains  intérieurs,  de  nombreux  symptômes  de  déplacement  horizontal 
et  de  broyage,  repose  sur  le  complexe  Schistes  lustrés  qui  repose  lui-même 
sur  un  granité  laminé  (protogme). 

Le  granité  écrasé,  base  de  l'écaillé  supérieun%  et  le  granité  laminé, 
subslratuni  des  Schistes  lustrés,  se  rejoignent  an  nord  de  C(n'te,  et  l'on  voit 
alors  (lu'il  n'y  a  là  qu'un  seul  cl  même  granité,  ([ui  se  replie  sur  les  Schistes 
lustrés,  et  dont  la  lame  supérieure  est  Iteaucoup  plus  écrasée  que  la  lame 
inférieure. 

(Test  à  M.  Deprat  (pie  revient  l'honneur  d'avoir  aiipelé  rallcnlion  des 
géologues  sur  la  constance  et  l'intensité  de  l'écrasement  de  la  protogme 
corse.  Mais  le  ])hénoniène  est  encore  beaucoup  plus  marqué  à  Test  de  la 
région  (ju'a  étudiée  M.  Ueprat  et  il  devient  le  trait  caractérisliciue  de  la 
géologie  de  la  Corse  orientale. 


FALÉOBOTAMQI;e.  —  Origine  rainèale  des  cicatrices  uludendroides  du  Wo- 
ihrodendron  punctatum,  Lindley  et  llutton.  Note  de  M.  Akmam)  Re.mek, 
présentée  par  M.  lî.  Zeiller. 

l^es  liges  ou  les  gros  rameaux  d'un  certain  nombre  de  Lycopodinées  car- 
bonifériennes  portent,  en  outre  des  cicatrices  foliaires,  de  grandes  dépres- 


SÉANCE    Di;    29   JUIN    1908.  1^29 

sions  omblliquL'cs,  de  contour  circulaire  ou  elliptique,  disposées  suivant 
deux  génératrices  diamétralement  opposées,  avec  alternance  d'une  série  à 


'autre. 


Ces  dépressions  ont  été  considérées  par  divers  auteurs,  notamment  par 
Scliimper,  comme  caractéristiques  du  i^enre  Ulodendron,  Rhode.  L'étude 
d'échantillons  mieux  conservés  a  permis  d'établir  que  ces  cicatrices,  dites 
ulodendroïdes,  sont  également  bien  développées  chez  certains  Lepidodendron 
et  Hollirodendroii,  notamment  chez  le  B.  pitnclatum,  Lindley  et  liutton. 

Parfois  encore,  on  rencontn.'  l'empreinlc  en  relief  correspondant  aux  dé- 
pressions des  tiges.  Mais  ces  saillies  sont,  en  général,  sans  profondeur. 

L'origine  des  cicatrices  ulodendroïdes  n'a  pu  jusqu'ici  être  établie  d'une 
façon  certaine.  Dans  leur  description  originale  du  H.  punctatum,  Tùndley 
et  llutlon  émettaient  déjà  l'avis  qu'il  s'agissait  de  traces  de  rameaux  ou 
plutôt  d'inflorescences.  Celte  dernière  opinion  a  été  considérée  longtemps 
comme  la  plus  plausible;  d'Arcy-\V.  Thompson  avait,  en  effet,  découvert 
un  échantillon  portant  en  connexion  avec  la  cicatrice  un  fragment  d'organe 
<iu'il  considérait  comme  la  base  d'un  cône.  lùitre  temps,  Carruthers  avait 
suggéré  l'hypothèse  d'une  origine  radicale.  Tout  récemment,  M.  ]).-\l.-S. 
VValson  repreuail  la  (piestion  et  coucluail  avec  insistance  à  l'origine  ra- 
méale  des  cicatrices  ulodendroïdes,  tout  eu  ne  recourant  cependant  qu'à 
des  arguments  indirects. 

La  démonstration,  commencée  par  M.  Watson,  peut  être  considérée 
comme  complète,  tout  au  moins  en  ce  qui  concerne  le  />'.  punctalutn. 

M.  A.  Diederich,  élève  ingénieur  de  l'École  des  Mines  de  Liège,  vient 
en  effet  de  recueillir  sur  le  terris  d'un  charbonnage  de  ce  bassin  houiller, 
à  Herstal,  un  échantillon  montrant  un  rameau  de  IL  punctatum  naissant 
d'une  cicatrice  ulodendroïde.  Cet  échantillon  a  été  offert  par  M.  Diedericli 
aux  collections  de  paléontologie  de  l'Université  de  Liège,  où  j'ai  pu  Télu- 
dier  grâce  à  la  bienveillance  de  M.  le  professeur  ,1.  Fraipont. 

L'écliantilloii  consiste  en  une  plaque  de  scliisle  à  grain  très  (in.  Sur  une  face,  on 
remarque  une  cicatrice  ulodendroïde  saillante,  de  contour  elliptique  (65'""'  X  gS"""), 
excentriquement  ombiliquée  et  couverte  de  stries  grossières  convergentes.  Cette  cica- 
trice est  coniplèlement  encadrée  d'un  imporUuit  lambeau  de  cuticule  conservée  sous 
forme  d'une  miuL-e  lame  charbonneuse  et  craquelée  par  des  fissures  longitudinale-. 
Celle  portion  de  tige  est  donc  vue-par  sa  face  interne.  Le  moulage  de  la  cuticule  dans 
la  roctie  montre,  d'ailleurs,  le  chagrinage  el  les  cicatrices  foliaires  caractéristiques  des 
liges  âgées  de  D.  punctatum.  Cette  portion  de  tige  est  sensiblemenl  étalée  dans  un 
plan  de  slratiliralion.  Sur  l'autre  face  de  récliaiuillon,  on  remarque  un  rameau  encore 


l/,3o  ACADEMIE    DES    SCIENCES. 

j,'ariij  par  endroits  4e  sa  cuticule  et  vu  par  sa  face  externe.  On  oljser.\fi  sui'  celle-ci  de 
nombreuses  cicatrices  foliaires  saillantes  surnionlant  de  petits  sillons  knorrioïdes, 
cicatrices  caractéristiques  des  rameaux  adultes  du  B.  piinctalum.  Le  rameau  est  divisé 
par  dichotomie  à  quelque  lo'"'  de  sa  base,  et  l'une  des  branches,  qui  se  poursuit  sur 
une  longueur  de  20""'  environ,  paraît  se  diviser  encore.  Le  rameau  est  étalé  dans 
une  altitude  légèrement  oblique  à  la  stratification. 

En  dégageant  au  burin  la  partie  inférieure  de  ce  lanieau,  j"ai  étalili  que  sa  cuticule 
se  raccorde  à  celle  entourant,  sur  l'autre  face  de  l'échantillon,  la  cicatrice  uloden- 
droïde.  Le  raccord  se  fait  de  telle  façon  que  la  cicatrice  constitue  indiscutablement  la 
base  du  rameau.  On  remarque  que  la  cuticule  du  tronc  présente  daas  le  prolongement 
du  rameau  une  zone  dans  laquelle  les  cicatrices  foliaires  sont  accompagnées  de  dépres- 
sions knoriioïdes. 

La  découverte  de  cel,  (klianlillon,  cjiii  pi-ovient  du  ^\  cslplialion  luoyeii, 
('■lablil  donc  de  façon  direcLe  et  complète,  l'origine  raniéale  des  cicatiices 
idodendroïdes  du  liothrodendron  punclaluin. 

Jusqu'à  plus  ample  informé,  il  conviendra  d'étendre  cette  conclusion 
au\  cicati^ices  similaires  des  Ulodendron  et  Lepidudendron.  On  connaît  d'ail- 
leurs, par  les  études  microscopiques  d'échanlilloiis  à  structure  conservée, 
des  Lépidodendrées  {Lepidodendron  selaginoides,  (]arr.  ;  L.  Ilickii .  W  atson) 
présentani  d<>ux  liles  de  rameaux  diamétralement  opposées. 

Reste  la  question  de  l'origine  proprement  dite  des  dépressions  idoden- 
droïdes. Je  pense  qu'il  faut  se  rallier  à  l'explication  indiquée  par  M.  ^^  alson, 
et  considérer  (pic  la  clnile  des  rameaux,  soil  naturelle,  soil  artilicielle  par 
fracture  de  la  roclie,  n'sulte  des  phénomènes  de  putréfaction  intense  qui 
oui  accompagné  la  fossilisalion  dans  les  schistes  et  les  grès  de  la  presque 
totalité  des  troncs  houillcrs. 

Dans  l'échantillon  examiné,  la  cicatrice  uloileiidroïde  saillante  était  entièrement 
recouverte  d'une  croûte  charbonneuse  assez  épaisse,  formant  un  bourrelet  >ui'  les  bords 
de  la  cicatrice.  Elle  paraît  en  outre  constituée  par  une  série  de  cônes  emboîtés,  c'est- 
à-dire  qu'il  V  existe  une  série  de  surfaces  grossièrement  striées  d'un  décollement 
facile.  Celte  orientation  de  l'argile  incrustante  souligne  la  disposition  des  faisceaux 
vasculaires,  c'est-à-dire  a  été  i)roduile  par  elle.  11  n'y  a  là  rien  qui  doive  nous  étonner 
si  nous  connaissons  les  faits  qui  montrent  combien  délicat  a  été  l'enrobement  des 
végétaux  hcmillers  par  les  sédiments  argileux.  La  convergence  rapide  des  faisceaux 
vasculaires  a  la  base  de  la  cicatrice  raméale  |)ré(lisposail  vraisemblablement  à  un 
détachenieiU  facile.  Il  se  peut  également  que  ces  tissus  se  soient  comportés  de  façon 
spéciale  à  la  putréfaction  :  l'exislence  de  la  crofite  cliaibonneuse  sur  la  saillie  uloden- 
di'oïde  porte  à  le  sujqioser. 

A  4  lieures  un  (]uarl,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 


SÉANCE    DU    2()   JUIN    I908.  l43l 


COMITE  SECRET. 


FONDS    BONAPARTE. 


Rappurl  de  la  Commission  chargée  de  proposer  pour  l'année   1908 
la  répartition  des  subventions. 

(Celte  Commission,  qui  comprend  le  prince  Roland  Bonaparte  comme 
membre  de  droit,  se  compose  de  MM.  H.  Becquerel,  président;  Bou- 
quet de  la  Grye,  Cailletet,  Armand  (iaulier,  Deslandres,  Le  Chatelier; 
Darboux,  rapporteur.  ) 

La  Commission  nommée  par  l'Académie  pour  lui  faire  des  propositions 
de  subvention,  à  attribuer  sur  le  fonds  Bonajiarte  pour  1908,  n'a  pas  eu  à 
étudier  moins  de  107  demandes  distinctes,  se  rapportant  aux  sujets  les  plus 
variés.  Il  est  vrai  que  quelques-mies  d'entre  elles  ont  été  présentées  après  le 
délai  réglementaire,  lix(>  au  i''  mai  par  l'Académie.  Pour  celle  première 
attribution  des  subventions,  la  Commission  n'a  pas  voulu  se  montrer  tro[) 
rigoureuse  ;  mais  elle  estime  qu'il  conviendra  de  rappeler  aux  concurrents, 
pour  les  années  suivantes,  que  leurs  demandes  doivent  être  présentées 
avant  le  i'''' janvier,  qu'il  est  de  leur  inlérêt  même  de  se  soumettre  à  cette 
règle,  afin  que  la  Commission  ait  tout  le  temps  nécessaire  pour  faire  son 
travail  et  pour  recueillir  auprès  des  personnes  les  plus  compétentes,  au 
besoin  auprès  d'eux-mêmes,  les  renseignements  ou  les  explicalions  cpi'elle 
pourrait  juger  indispensables. 

La  Commission  a  donc  examiné  sans  aucune  exception  les  107  demandes 
dont  elle  était  saisie;  elle  n'a  pas  lardé  à  reconnaître  que  plusieurs  d'entre 
elles  avaient  été  formulées,  sans  même  que  leurs  auteurs  se  fussent  rendu 
compte  des  conditions,  pourtant  bien  précises,  attachées  à  l'attribution  des 
subventions. 

Si,  parmi  eux,  il  en  est  qui  n'ont  pas  craint  de  demander  pour  leurs 
travaux  la  totalité  de  l'annuité,  d'autres  ont  réclamé  des  encouragemenis 
inférieurs  au  minimum  (pie  le  donateur  lui-même  avait  fixé. 

Une  grande  latitude  avait  été  laissée  aux  concurrents  pour  le  libellé  et  la 
rédaction  deleurs  demandes.  Pourtant,  il  tombe  sous  lesensquecesdemandes, 
réclamant  l'appui  de  l'Académie  pour  une  recherche  scientifique,  devaient 
par  cela  même  faire  connaître  avec  précision  la  nature  et  le  but  de  cette 

C.  R.,  .908,  ."  Semestre.  (T.  CXI.VI,  N°  26.)  '  ^'"^ 


I  p-2  ACADEMIE   DES    SCIENCES. 

recherche,  ainsi  que  Félat  actuel  de  la  Science  sur  la  question  déterminée 
dont  l'auteur  voulait  faire  avancer  la  solution.  Quelques-uns  des  concur- 
rents se  sont  conformés  à  cette  règle  si  simple;  la  plupart,  il  faut  bien  le 
dire,  nous  ont  présenté  leurs  propositions  sous  la  forme  la  plus  incomplète  et 
la  plus  défectueuse.  Réclamer  un  appui  pour  des  recherches  sui' les  moteurs, 
sans  rien  préciser,  laisser  le  choix  à  la  Commission  entre  diflérenls  projets 
de  recherche  qu'on  se  déclare  prêta  entreprendre  suivant  ses  indications; 
élaborer  un  programme  indéfini  d'études,  sur  les  hélices  aériennes  par 
exemple,  en  indiquant  (jue  la  réalisation  de  ce  programme  aura  lieu  dans 
les  limites  de  la  subvention  accordée,  ce  ne  sont  pas  les  meilleurs  moyens 
pour  obtenir  la  subvention  désirée. 

Ces  critiques  si  sérieuses  ne  sont  malheureusement  pas  les  seules  que  nous 
ayons  à  formuler.  Confiants  sans  doute  dans  l'unité  de  l'Institut,  quelques- 
uns  des  concurrents  nous  ont  demandé  de  leur  venir  en  aide  pour  des  études 
«pii  sortent  entièrement  du  cadre  de  l'Académie,  [.'un  d'eux  voudrait  être 
sul)ventionné  pour  un  glossaire  étymologique  du  nord  de  la  France  ;  d'autres, 
très  méritants  et  très  honorablement  connus  du  reste,  sollicitent  des  subven- 
tions pour  des  fouilles  et  des  recherches  archéologiques,  qui  seraient  plutôt 
du  ressort  de  l'Académie  des  Inscriptions.  11  va  sans  dire  qu'tà  l'unanimité 
votre  Commission  a  décidé  de  rejeter  ces  propositions. 

D'autres  demandes,  visant  des  recherches  de  Médecine,  de  Chirurgie  ou 
de  Biologie  générale,  ne  pouvaient  évidemment  être  écartées  par  cette  iin 
de  non-recevoir.  Quelques-unes  étaient  très  dignes  d'examen,  mais  ici  votre 
Commission  s'est  souvenue  qu'il  existe  une  institution,  récemment  fondée 
sur  [initiative  de  M.  le  sénateur  Audifl'red,  la  Caisse  des  Recherches  scienti- 
fiques.  institution  disposant  de  ressources  considérables  dont  la  plus  grosse 
part  (plus  de  looooo'')  est  réservée  exclusivement  aux  études  biologiques. 
C  est  donc  à  elle,  nous  a-t-il  paru,  que  les  médecins  doivent  s'adresser  en 
premier  lieu. 

Il  est  un  autre  principe  qui  nous  a  guidés  dans  nos  comparaisons.  Si 
quelques-unes  des  demandes  que  nous  avions  à  examiner  émanent  de  Ira- 
vadleurs  sans  attache  officielle,  il  faut  reconnaître  que,  chez  nous  comme 
dans  les  autres  pays,  la  plupart  des  chercheurs  sontpourvus  d'une  chaire  ou 
attachés  à  des  titres  divers  à  un  établissement  d'enseignement.  Ces  établis- 
sements et  ces  chaires  n'ont  pas  tous  la  même  dotation.  Quelques-uns  ont 
des  ressources  plus  considérables.  Il  y  a  là  des  inégalités  dont  il  nous  a  paru 
équitable  de  tenir  compte.  C'est  ainsi  que,  si  nous  avons  accueilli  trois  de- 
mandes présentées  par  des  membres  de  la  Faculté  des  Sciences,  nous  en  avons 


SÉANCE    DU    2f)   JUIN    1908.  I '(33 

réservé  trois  autres  émanant  de  la  même  Faculté,  non  parce  qu'elles  étaient 
moins  clignes  de  sympathie,  mais  parce  que  nous  avons  pensé  que  la  Faculté 
elle-même  pourrait  leur  donner  satisfaction  grâce  aux  fonds  Commercy  qui 
mettent  à  sa  disposition  dès  cette  année  une  somme  considérable,  dégagée 
à  peu  près  de  toute  charge  et  de  toute  alîectation. 

Nous  parlions  tout  à  l'heure  des  demandes  formulées  parles  travailleurs 
libres  de  toute  attache.  C'est  à  elles  surtout  que  sont  allées  nos  sympathies 
et  il  nous  aurait  été  agréable  d'encourager  d'une  manière  toute  particulière 
l'une  au  moins  des  propositions  relatives  à  l'aviation,  à  l'aéronautique,  à 
l'automobilisme,  ces  sciences  vraiment  modernes  qui  se  partagent  à  la  fois 
la  faveur  du  public  et  des  savants.  Nous  avons  soumis  les  i5  demandes  de 
cette  catégorie  à  la  Commission  d'Aéronautique  que  l'Académie  a  instituée 
et  qui  examine  chaque  mois  avec  une  attention  si  scrupuleuse  toutes  les 
Communications  relatives  à  cet  objet;  à  notre  grand  regret,  et  pour  diverses 
raisons,  aucune  de  ces  i5  demandes  n'a  pu  être  retenue. 

Après  ces  remarques  générales  destinées,  si  elles  sont  approuvées  par 
l'Académie,  à  fixer  la  jurisprudence  de  la  Commission  et  à  éclairer  les 
concurrents  des  années  suivantes,  nous  en  arrivons  aux  propositions  précises 
que  la  Commission  a  décidé  de  formuler  cette  année. 

Elle  vous  propose  d'accorder  10  subventions  ainsi  réparties: 
1°  Une  subvention  de  2ooo''''  à  M.  L.  Blaringhem,  chargé  d'un  cours  de 
Biologie  agricole  à  la  Sorbonne. 

Cette  subvention  lui  permettra  de  continuer  ses  importantes  études  sur  la 
variation  des  espèces  et  sur  les  procédés  expérimentaux  de  création  d'espèces 
végétales  nouvelles. 

La  valeur  de  ces  recherches  est  attestée  par  plusieurs  de  nos  Confrères, 
MM.VanTieghem,  A.  Giard,  par  d'autres  encore  ;  ils  estiment  non  seule- 
ment qu'elles  ont  un  grand  intérêt  théorique,  mais  encore  qu'elles  auront 
d'importantes  apphcations  pratiques.  Rappelons  à  ce  sujet  que  le  cours 
professé  à  la  Sorbonne  par  M.  Blaringhem  a  été  créé  sur  l'initiative  et  grâce 
à  une  subvention  de  l'Union  des  Brasseurs  de  France. 

2"  Une  subvention  de  2ooo''''  à  M.  Billard,  agrégé,  docteur  es  sciences, 
préparateur  au  P.  C.  N.,  pour  poursuivre  les  recherches  sur  les  animaux 
de  la  classe  des  Hydioides,  groupe  qu'il  étudie  depViis  8  années,  et  en  parti- 
culier pour  aller  examiner  sur  place  la  collection  Lamouroux  conservée  â  la 
Faculté  des  Sciences  de  Caen,  ainsi  que  les  collections  analogues  constituées 
en  Angleterre.  Cette  demande  est  appuyée  par  MM.  Giard,  Pcrrier, 
Bouvier. 


l/,3/i  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

3"  Une  subvfiilioii  de  2000*^'' à  M.  Estanave,  docteur  es  sciences,  altarhé 
au  Secrétariat  de  la  Faculté  des  Sciences,  pour  lui  fournir  les  moyens 
de  continuer  ses  rechei'clies  sur  le  relief  eu  [jrojection  à  vision  directe, 
recherches  qui  lui  out  déjà  valu  plus  d'une  réconi|jense.  M.  Lippniann,  (|ui 
le  recommande  chaudement,  rappelle  que  M.  Estanave  a  déjà  présent !■  à 
l'Exposition  de  Milan  une  série  d'épreuves  stéréoscopiques  obtenues  à  l'aide 
du  procédé  \  ves  perfeclionné  par  lui.  Notre  Confrère  attache  un  prix  tout 
particulier  à  l'application  que  M.  Estanave  a  faite  de  ces  principes  à  la 
radiographie.  M.  ]*]sLanave  a  pu  lui  montrer  la  radiographie  d'une  houclc 
en  iil  de  fer  donnant  un  excellent  relief.  Cette  application  mérite  d'être 
poursuivie,  car  elle  est  évidemment  de  nature  à  accroître  notablement 
l'utilité  et  la  portée  des  méthodes  de  radiographie. 

4"  Une  subvention  de  stoo*^''  à  MM.  Fabry  et  lîuissou,  tous  deux  pro- 
fesseurs à  la  Faculté  des  Sciences  de  Marseille,  pour  leur  permettre  de 
poursuivre  les  recherches  commencées  depuis  plusieurs  années  et  (pii  les 
ont  conduits  à  des  résultats  de  réelle  portée  :  établissement  d'un  système 
de  repères  de  longueurs  d'onde,  précis  et  sans  doute  définitif,  nouvelles 
pro|)riétés  de  l'arc  au  Fer,  construction  du  spectre  du  Fer,  etc.  La  sub- 
vention leur  serait  accordée: 

(t.  Poui'  aelieter  un  léseau  plan  indispensable,  celui  qu'ils  possèdentélant 
insuflisanl  et  ne  réfléchissant  pas  l'ultra-violet; 

b.  Pour  l'acquisition  d'un  miroir  concave  de  grand  diamètre,  en  métal, 
devant  être  associé  à  un  beau  réseau  de  Kowland  possédé  par  leur  labora- 
toire; 

c.  Pcuii'  une  (Hutle  ajiprofondie  des  différences  entre  les  longueurs  d'ondes 
des  raies  du  spectre  solaire  et  de  celles  de  l'arc  éleclricpie.  Deux  miroirs 
plans  de  bonne  (pialilé  seraient  nécessaires. 

5°  Une  subvention  de  :")ooo'''  à  M.  Gonnessiat,  direelenr  de  l'Observatoire 
d'Alger,  pounnuuir  riustrumenl  méridien  d'un  micromètre  à  vis  entraînée 
et  à  enregistrement  automati([ue  de  Gautier,  avecchronographe  imprimant. 
Les  premiers  résultats  obtenus  avec  ce  nouvel  instrument,  à  l'Observatoire 
de  Paris,  sous  le  regretté  M.  Lœwy,  ont  été  tellement  remarquables  que  le 
directeur  actuel,  M.  liaillaud,  n'a  pas  hésité  à  accueillir  l'idée  d'une  entente 
entre  les  divers  Observatoires  français  pour  la  formation  d'un  catalogue  de 
liante  précision.  L'intérêt  de  ces  recherches  n'est  pas  douteux  et  la  réali- 
sation d'un  tel  projet  ferait  le  plus  grand  honneur  à  l'Astronomie  française. 
L'Académie,  qui  avait  accueilli  cette  demande  avec  grande  faveur  et  l'avait 
présentée  à  la  Connnission  des  fonds  Debrousse,  a  dû,  à  regret,  la  retirer 


SÉANCE    DU    2()    JUIN    1908.  l435 

devant  l'insuffisance  des  ressources  de  celle   fondation,  et  pour  faire  une 
place  légitime  aux  demandes  des  autres  Académies. 

0"  Une  subvention  de  2000'''  à  M.  Loisel,  docteur  es  sciences,  météoro- 
gisle  à  l'Observatoire  de  Juvisy,  pour  lui  permettre  de  poursuivre  d'une 
manière  continue  des  observations  actinométriques,  afm  d'arriver  à  la  déter- 
mination des  (juantités  diurnes,  mensuelles,  annuelles,  d'énergie  solaire 
reçues  à  l'Observatoire  de  Juvisy.  Des  observations  suivies  de  ce  genre,  entre- 
prises en  j)lusieurs  stations,  conduiraient  sans  nul  doute  à  des  résultats  d'un 
grand  intérêt  pour  la  Pliysique  du  globe. 

^°  Une  subvention  de  2000''  à  M.  Dongier,  chef  du  service  de  la  clima- 
tologie et  des  instruments  au  Bureau  central  météorologique.  M.  Dongier 
désire  entreprendre  des  éludes  simultanées  sur  la  pluie  et  le  potentiel  atmo- 
sphérique. Ces  observations  exigent  l'établissement  de  dispositifs  nouveaux 
et  l'acquisition  d'appareils  qui  ne  font  pas  partie  du  matériel  ordinaire  de  la 
Météorologie. 

8"  Une  subvention  de  25oo'''  à  M.  Perot,  physicien  à  l'Observatoire  de 
Meudon,  pour  lui  permettre  d'entreprendre  l'étude  spectroscopique  de  la 
lumière  émise  par  le  Soleil  à  l'aide  des  phénomènes  interférentiels  produits 
par  les  lames  argentées.  L'étude  systématique  ainsi  conduite  mettra  en  évi- 
dence les  causes,  connues  ou  inconnues,  qui  peuvent  modifier  la  longueur 
d'onde  :  vitesse  radiale,  pression,  champ  magnétique,  etc. 

c)°  Une  subvention  de  2000'''  à  M.  Matignon,  le  professeur  nouvellement 
nommé  au  Collège  de  France.  M.  Matignon  désire  ellectuer  des  détermi- 
nations de  chaleurs  spécifiques  à  température  élevée,  dans  le  but  de  con- 
iiailre  exaclemcul  les  variations  des  chaleurs  de  réaction.  Peu  de  travaux 
ont  été  faits  dans  cette  direction  si  intéressante  pour  la  ïhermochimie  et, 
d'autre  part,  les  déterminations  de  ce  genre  exigent  l'emploi  d'aj)|)areils  en 
platine  d'un  prix  élevé. 

10"  Une  subvention  de  3ooo'''  au  P.  Colin,  Correspondant  de  l'Académie, 
directeur  de  l'Observatoire  de  Tananarive,  pour  la  pidjlication  d'une  Carte 
de  rimerina  Sud,  qui  a  été  levée  avec  la  collaboration  du  P.  Pvollet.  Cette 
Cai'te  reposera  sur  une  triangulation  exécutée  à  l'aide  d'une  subvention 
accordée  antérieurement  par  le  Bureau  des  Longitudes. 

Le  P.  Colin  demandait  une  subvention  plus  importante,  8000'''  à  loooo''', 
en  vue  non  seulement  de  construire  celte  Carte,  mais  encore  de  publier 
dix  années  d'observations  faites  de  \'6[)'\  à  1904  à  l'Observatoire  de  Tana- 
narive. La  Commission  a  eu  le  regret  de  ne  pouvoir  accorder  cette  subven- 
tion. Elle  eslinie  que  son  rôle,  pas  plus  que  celui  de  l'Académie,  ne  peut 


1  '^36  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

être   de   suppléer  à  riiisuffisancc   des   ressources   des  services  eL  des  éta- 
blissements. C'est  en  se  plaçant  à  ce  point  de  vue  qu'elle  a  dû  écarter  deux 
demandes  qui  lui  avaient  été  adressées  pour  construire  ou  pour  développer 
l'ouliliagc  de  deux  observatoires  situés  dans  deux  de  nos  départements. 
En  résumé,  la  Commission  propose  d'accorder  : 

1°  2O0o'''  à  M.  L.  Blaringhem  ; 

2°  2000*''  à  M.  L.  Billard; 

3°  2000'^''  à  M.  Estanave  ; 

4°  aSoo'^'^  à  MM.  Fabry  et  Buisson  ; 

5°  5 000'^'' à  M.  Gonnessiat; 

6°  2000'''  à  M.  Loi  sel; 

7°  2000'^''  à  M.  Dongier; 

8°  25oof''à  M.  Perot; 

9°  2000*''' à  M.  Matignon; 

10°  Sooo'^''  au  P.  Colin; 

et  de  rappeler,  à  tous  les  bénéficiaires,  les  conditions  auxquelles  ils  devront 
se  conformer  pour  justifier  la  confiance  de  l'Académie  et  remplir  les  inten- 
tions élevées  qui  ont  guidé  notre  Confrère,  le  prince  Roland  Bonaparte, 
lorsqu'il  nous  a  confié  la  mission  de  répartir  sa  libéralité. 

Les  conclusions  de  ce  Rapport  sont  adoptées  par  l'Académie. 


La  séance  est  levée  à  5  heures  et  demie. 

G.  D. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du   i5  juin    tgoS. 

Leçons  sur  tes  théories  générales  de  l'Analyse,  par  René  Baire;  l.  Il  :  ]  ariables 
complexes.  Applications  géométriques.  Paris,  Gaiilliier-Villars,  1908;  i  vol.  in-S". 

Isonolyse,  résolution  générale  des  équations,  par  L.  Mirinny;  fasc.  2.  Paris, 
Marqiiel,   1908;   i   fasc.  in-12. 

Formule  relative  à  une  condition  de  stabilité  des  automobiles  et  spécialement  des 


SÉANCE    DU    29   JUIN    1908.  l437 

autobus.  Oscillations  diverses,  par  Gkorges  Marié.  Paris,  H.  Dunod  et  E.  Pinat,  1907; 
I  fasc.  in-S". 

Les  oscillations  du  matériel  dues  au  matériel  lui-même  et  les  grandes  vitesses  des 
chemins  de  fer,  par  Georges  Marié.  Paris,  H.  Dunod  et  E.  Piiial,  1907;  i  fasc.  iii-4°. 

Note  complémentaire  sur  les  oscillations  du  matériel  dues  aux  dénivellations  de 
la  voie,  par  GEOjtGES  Marié.  Paris,  H.  Dunod  et  E.  Pinat,  190S;   i  fasc.  in-S°. 

La  nouvelle  Géologie  à  Biarritz,  par  P.-W.  Stiiart-Menteath  ;  2"  Partie.  Biarritz, 
igo8  ;  I  fasc.  in-8°. 

Mission  Bel  au  Congo  français,  avec  une  Carie  dans  le  texte.  (Extr.  du  Bull,  de 
la  Soc.  de  Géographie,  n"  :{,  mars  1908.)  Paris,  Masson  et  G'«;  i  fasc.  in-S". 

Gisements  miniers  du  bassin  du  /Viari  et  projet  de  chemin  de  fer  de  Brazzaville 
à  l'Océan,  Conférence  de  M.  Jean-Marc  Bel.  (Exlr.  dn  Bull,  de  la  Soc.  des  Études 
coloniales  et  maritimes,  mars  1908.)  Tonnerre;  i  fasc.  in-4°. 

Projet  de  chemin  de  fer  et  mise  en  valeur  des  gisements  miniers  du  Congo 
français,  par  M.  Jkan-.Marc  Bel.  (E\tr.  de  la  Quinzaine  coloniale,  numéro  du 
10  avril  1908.)  Paris;  i  fasc.  in-S". 

Variations  du  «  Solanum  Commersoni  «  et  du  «  Solanum  Maglia  »,  par  M.  Labur- 
GERIE.  Paris,  Librairie  agricole  de  la  Maison  rustique,  1908;  i  fasc.  in- 8°. 

Anatomie  du  corselet  et  histolyse  des  muscles  vibrateurs,  après  le  vol  nuptial, 
chez  la  reine  de  la  Fourmi  (Lasius  niger),  par  Charles  Janet;  texte  et  planches. 
Limoges,  Ducourlieux  et  Goût,  1907;  1  vol  et  i  fasc.  in-S". 

Bulletin  du  Conseil  supérieur  de  Statistique;  n"  10.  Compte  rendu  de  la  Session 
de  igoS.  Documents  préparatoires  à  la  Session  de  1908.  Paris,  Imprimerie  nationale, 
1908;  1  fasc.  in-S". 

Précis  analytique  des  travaux  de  V Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts 
de  Bouen,  pendant  l'année  1906-1907.  Rouen,  Gagniard;  Paris,  A.  Picard,  1908;  i  vol. 

in-8°. 

Annales  de  l'Observatoire  royal  de  Belgique;  nouvelle  série  :  Annales  astro- 
nomiques, l.  X.  Bruxelles,  Hayez,  1907;  i  vol.  in-4''. 

Transactions  of  the  Boyal  Society  of  Edinburgh;  t.  XLVl,  part  1,  session 
1907-1908.  Edimbourg,  1908;  J  vol.  in-4°. 

The  Institution  of  Mechanical  Engineers.  Proceedings,  1907,  parts  3-4.  Londres, 
1908;  I  vol.  in-S". 

Boletin  del  Cuerpo  de  Ingenieros  de  Minas  del  Perii  :  N"  .o().  El  problema  de  la 
irrigacion  del  valle  de  Ica,  por  Carlos-W.  Sutton.  —  N°  .57.  Una  inspeccion  de  los 
yacimenlos  de  estano  de  Bolivia  y  una  exploracion  por  el  mismo  métal  en  el  Perù, 
por  Eduardo-A.-L.  di:  RoMArÎA.  Lima,  1907-1908;  2  fasc.  in-8">. 


l438  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 


ERRATA. 


(Séance  du  i(S  mai  i()oS.) 

Nt)te   de   M.    /?.  Fosse,   Sur  la  conslituLioii  des  coinijinaisons  du   lotra- 
niéthyldiaminobenzhydrol  avec  quelques  dérivés  méthyléniques  : 

* 
Piige  10^2,  dernière  ligne,  au  lieu  de 


lisez 


H^0  +  C0'+[(CH»)2N.C''H']^CH  — CH^^JlJ'", 


(Séance  du  i.)juin  1908.) 

Note  de  M.  yl.  de  Gramont.  Sur  les  raies  ultimes  des  métalloïdes  :  tellure, 
phosphore,  arsenic,  antimoine,  carbone,  silicium,  bore  : 

Page  1263,  ligne  5,  au  lieu  de  0,1  microfarad,  lisez  0,01  microfarad. 


(Séance  du  9  juin  1908.) 

Note  de  M.  Auric,  Sur  le  développement  en  fraction  continue  d'un 
nombre  algébrique  : 

Page  120.',,  dernière  ligne,  ajouter  :  La  fin  de  la  ilrmonslration  demanderait  à  èlre 
développée  et  précisée  en  tenant  compte  des  degrés  d'infinilude  des  racines.  Cette 
démonstration  fera  l'objet  d'un  Mémoire  au  Bulletin  de  la  Société  niat/iématir/uc. 


FIN  DU  TOME  CENT-QUAKANTE-SIXIÉME. 


N"  26. 


TAHLK    l)i:S     AHTICf.ES    (Séance  du  29  Juin  I;m»8. 


HIEMOIKES    ET   COMMUi\ICAlTOi\S 

DES  MKMIiUF.S   RI    OKS   CORUKSPONDANTS   DE    1,'ACADÉMIK. 


Pages. 

M.  le  SECRETAiiiE  PERPÉTUEL  présente  un 
Ouvrage  de  M.  A.  Lacroix  ayant  pour 
titre  II  La  Montagne  Pelée  après  ses  érup- 
tions, avec  observations  sur  les  éruptions 
flu  Vésuve  en  -\)  et  en   1906  » i3.5ij 

M.  B.  fS.viLLAUD.  —  Observation  Je  léclipse 
partielle  de  Soleil  du  u.S  juin  1908  à  l'Ob- 
servatoire de  Paris  par  divers  observa- 
teurs      i359 

M.  Georges  Lkmoine. —  Décomposition  des 
alcools  sous  l'influence  catalytique  de  la 
braise i36o 

M.  A.  Lacroix.  —  Sur  une  nouvelle  espèce 
minérale  et  sur  les  minéraux  qu'elle 
accompagne  dans  les  gisements  tournia- 
liniféres  de  Madagascar 1867 


Pages. 

-M\I.  Henri  Abraham   et  J.  Carpentier.  — 
Sur    un    nouveau    rhéographe    destiné    à 
la  projection  des  courbes   rliéograplie  de 
courants  alternatifs 1371 

M     Carpentier.   —  Expériences  exécutées 

sur  le  rhéographe l'i-ji 

M.  GoUY.  —  Mesures  électrocapillaires  par 

la   jnéthode  des  larges  gouttes i374 

.M\l.  Paul  Sabaiier  et  A.  Mailhe.  — 
Action  des  oxydes  métalliques  sur  les 
alcools  primaires 1376 

M.  A.  Michel  Lévy  fait  honiinage  à  l'Aca- 
démie d'une  brochure  qu'il  vient  de  pu- 
blier sous  le  titre  :  "  Les  reproductions 
artificielles  des  ruches  et  des  minéraux  «.     1378 


ELECTIOIVS. 


.'M.  H.  Becquerel  est  élu  Secrétaire  perpé- 
tuel pour  les  Sciences  physiques,  en  rem- 
placement de  M.  A.  de  Lapparent 1378 


M.  Herdert-Hall  Turner  est  élu  Corres- 
pondant pour  la  Section  d'Astronomie,  en 
remplacement  de  M.  H.-C-  Vogel j  378 


COlilVESPOXnAiVCE. 


M.    Caillot,    élu    Correspondant   pour  la 
Section  d'Astronomie,  adresse  ses  remer- 
ciments  à  l'Académie 1379 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  divers 
Ouvrages  de  MM.  O.  Mainville,  C. 
Sclunîdl  et  H.  Preisiverk,  A.  Stella, 
C.  Sclunidt  et  E.  Alluard i379 

M.  J.  Guillaume.—  Observations  du  Soleil 
faites  à  l'Observatoire  de  Lyon,  pendant 
le  premier  trimestre  (le  190^^ i379 

M.  A.  DemoULIn.  —  Sur  les  surfaces  réglées.     i38i 

M.  Arnal'Ii  Dexjoy.  —  Sur  les  produits 
canoniques  de  genre  infini ■■ii''l 

M.  S.iNiELEvici.  -  Sur  réc|ualion  aux  déri- 
vées partielles  des  membranes  vibrantes.     13S7 

MM.  G. -A.  IIemsalech  et  C.  de  AVatte- 
viLLE.  —  Sur  l'existence  des  raies  d'étin- 
celle (enhaiiced  /iiies)  dans  des  llammes 
de  diverses  températures  et  sur  les  modi- 
fications qu'elles  y  éprouvent "389 

M.  M.  VÈZES.  —  Sur  la  préparation  des 
chloroiridites  alcalins '392 


\l.  II.  Giran.  —  Poids  moléculaires  des 
acides  phosphoriques  déterminés  par  la 
cryoscopie iSgS 

M.  Ivan  Shukoff. —  Sur  les  oxydes  magné- 
tiques du  chrome iSgtt 

M.     H.    PÉLABON.    —  Sur     les     teilurures 
d'arsenic  et  de  bismuth.    Constante   cryo- 
scopique  du  tellure 1397 

M.  L.-J.  Simon.  —  Sur  le  mécanisme  de 
synthèse  des  cj'cles  azotés i4<"> 

iM.  .).  lioufiAULT.  —  Sur  le  procédé  de  Mes- 
singer  et  Vortmann  pour  le  dosage  de 
quelques  phénols.  Séparation  de  l'acide 
snlicylique 1403 

,M.  Marcel  Guerbet.  —  Sur  trois  alcools 
primaires  nouveaux  résultant  de  la  con- 
densation du  benzylate  de  sodium  avec 
les  alcools  propylique.  bntylique  et  iso- 
ariiylique i4o5 

\l.  M.  DuvAL.  —  Recherches  sur  les  bis- 
a/.oïques '■  ■  ■     M07 


.  N"  21). 

SVITE  DE  LA  TABLE  DES  ARTICLES. 


Pages. 

M.  .Mech.  —  Sur  les  produits  de  condensa- 
tiiiii  des  cliloiuics  de  benzyle  o-  el/)-nî- 
trés  avec  l'acétylacélone '  5"9 

iM.  J.  Laboude.  —  Sur  l'origine  de  la  ma- 
ticrc  colorante  des  raisins  muges  et 
autres  organes  végétaux ■  i" 

MM.  H.  Cousin  et  H.  Heuissey.  —  Oxyda- 
tion de  l'eugénol  par  le  (erment  oxydant 
des  champignons  et  par  le  percljlurure  de 
fer;  obtention  du  déliydrodigeuénol i4i  > 

MM.  J.  \\  OLFF  et  É.  DE  s'tœklin.  —  Inlluence 
comparée  de  certaines  combinaisons  dn 
fer  et  des  peroxydases  dans  la  catalyse 
de  l'acide  iodhydrique  par  le  bioxyde 
d'bvdrogène '  ■     'V^ 


Pages. 

.M.  A.  RosEXSTlEHL.  —  Influence  de  la  teni- 
pératui-e  de  stérilisation  du  moût  et  de 
celle  de  la  fermentation  sur  le  liouf|uet 
des  vins M'7 

M,  G.  .\NDRÉ.  —  Sur  le  développement  com- 
paré des  tubercules  et  des  racines i-5:!o 

.M.   Louis  Rolle.   —  Sur  le   développement 

delà  notocorde  chez  les  Poissons  osseux.     142.Î 

M.  Pierre  Bonnieh.  —  Les  Épislasies  bul- 
baires d'origine   nasale M^j 

.MM.  Pierre  Termier  et  EuoiiXE  .Mauuv.  — 

Sur   les  nappes  de   la  Corse  orientale.. .  .      i^^'J 

M.  An.MAMi  Kexier.  —  Origine  raméale 
des  cicatrices  ulodendroïdes  dn  Botluo- 
dendron  punctalum  Lindley  et  Hulton..     i4j8 


C0311TE    SEClîKT. 


.M.  Darroux.  —  Rapport  de  la  Commission             1      répartition     des     subventions 
chargée  de  prnposcr  pour  l'année  \y<ii   la  I      sur  k-  fond-s.  Bonaparte 


subventions     altribuées 


Bulletin   bibliographiciue 
Errata 


.431 

i',30 
143* 


r\l!ls.     —     I  M  l'I!  I  M  Kl!  i  I.     li  \L  ni  1  I.H  -  \  I  IL  \  1;». 
Quai   (les  (  1  r.iiols- \ ii^ii-ti :is,   60. 

/.»;   (,.',  J,,;    ;    (i  Al  TMI^  n-\' 


■g^b  "i- 


\ 


TABLES 


DES   COMPTES    RI:NDUS 

DES   SÉÀIVCES 


L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES, 


PREMIER  SEMESTRE  1908. 


TOME      CXLVI 


COMPTES   RENDUS 


DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


TABLES    ALPHABETIQUES 

JANVIER  —  JLIN  1908. 


TABLE  DES  MATIEllES  DU  TOME  CXLVI. 


Pages, 
Académie.  —  M.  A.  Chaiweau.  Président 
sortant,  fait  connaitre  à  l'Académie 
l'état  où  se  Iroiivc  l'impression  des 
Kecueils  qu'elle  publie  et  les  cliange- 
menls  survenus  parmi  les  Membres 
et  les  Correspondants  pendant  le 
cours  de  l'année  1907 ri 

—  M.   le   Secrétaire  perpétuel  annonce  à 

l'Académie  que  le  Tome  CXLIV 
(  i"  semestre  de  1908)  des  Comptes 
rendus  est  en  distribution  au  Secré- 
tariat       379 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  présente  un 

Ouvrage  de  M.  A.  Lacroix  ayant 
pour  titre  «  La  Montaigne  Pelée  après 
ses  éruptions,  avec  observations  sur 
les  éruptions  du  Vésuve  en  79  et 
1 906 1 3  Jg 

—  M.  le  Président  annonce  à  l'Académie 

qu'en  raison  des  (êtes  de  Pâques,  la 
séance  du  lundi  20  avril  est  remise 
au  mardi  n 797 

—  M.  le  l' résident  annonce  à  l'Académie 

qu'en  raison  des  fêtes  de  la  Pente- 

C.  K.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CVLVl.) 


Pages, 
côte,    la   séance   du  lundi  8  juin  est 

remise  au  mardi  9  juin 1  i3i 

■  M.  le  Président  donne  lecture  d'une 
lettre  du  Prince  Roland  Bonaparte 
concernant  le  don  d'une  somme  de 
100  000'^'  consacrée  à  la  cause  du 
progrès  scientifique 4-59 

-  IJélibéraiion  sur  le  mode  d'emploi  des 

annuités  ollertes  parle  Prince /fo/anrf 
Bonaparte 607 

-  Kapport  de  la  Commission  chargée  de 

proposer  pour  l'année  1908  la  répar- 
tition des  subventions  attribuées  sur 
le  fonds  Bonaparte;  par  M.  Darhou.r.  i43i 

M.  le  Secrétaire  ficrpétuel  présente  la 
copie  du  portrait  de  Descartes,  par 
David  lieck,  envoyée  par  l'Académie 
des  Sciences  de  Stockholm 905 

M.  Gustave  lietziiis  fait  hommage  à 
l'Académie  de  plusieurs  épreuves  de 
photographies  du  monument  érigé  en 

l'honneur  de  Descartes  en  1770 ioo4 

Voir    Bureau    des   Longitudes,    Caisse 
des  Hecherclics  scientifiques.  Candi- 

189 


l4/jO  TABLE    DES 

Pages. 
ilalurcs.  Collège  de.  France.  CoiiiDiis- 
s/oii.t.  Congrès,  Conseil  supérieur  de 
rjutlruclion  publique,  Conservatoire 
nalionni  den  Arts  et  Métiers,  Décès, 
Élections,  Plis  ctic/ielés,  Ixripports, 
.Solennités  scientifiques, 
AciDKS.  —  Nouveaux  liomoloi,'U(.'S  fie  l'aeide 
(lii;l_\coli(|ue;  par  MM.  E.  Juiigfleiseh 
et  M.  Godcliot -26 

—  Ti'ansl'orniation     des    oxyacides   y.   on 

aldéhydes  par  ébullilion  de  la  solulion 
aqueuse  de  leurs  sels  niercuri(]ucs; 
applicalioii  à  la  préparaliun  do  Tara- 
liinose  îjaucho  au  moyen  du  ghicoiialo 
inercuritpie;  par  M.  Marcel  (Uierbet.     i32 

—  Ac-lion  de  l'acide   hypoiodeiix  naissant 

(iode  et  carbonate  de  sodium)  sur 
quekpies  acides  de  foruiule  générale 

K  —  Cil  =  CH  —  C11-— CO-'II 

(K  étant  C'Ils  plus  ou  moins  sub- 
stitué); par  M.  J .  Bougault 140 

—  Action  de  l'acide  hypoiodeux  naissant 

(iode  et  carbonate  de  sodium)  sur 
ipielques  acides  de  formule  générale 

H  -  CH  =  CH  —  CH^ --  CO^H 

(H  étant  C'H^  plus  ou  moins  sub- 
stitué); par  M.  y.  Bougault 411 

—  Ktude  comparative   de    la  déshydra- 

tation dos  acides  atrohiciique  el 
/)-jnéthoxyatrolactique.  Acides  p-mé- 
thoxyatropique  et  di-/j-niéthoxyatro- 
pique  ;  par  M.  J.  Jiougault ' ;00 

—  ^/ra^ff  relatifs  à  celte  Communication.     844 

—  Fixation   de   l'acide   cyanhydri(pie  sur 

l'acide  benzoylacryli(pie;  par  M.  /. 
Ilougault y3(5 

—  Sur  l'acide  -/-oxylélrolique;   par  MM. 

I.espleau  et  figuier ■ia\ 

—  Sur  les  hydrates  des  acides  gras;  par 

M.   I).-E.  '/'salciilotos 127-2 

—  Sur  la   lactone    de  l'acide  (lioxy-3-4- 

butyrique;  par  M.  /'.  Carre. iv.î<-i 

Voir  Camphre,  Chimie  analytique,  Clii- 
mte    physique,     Urganométalliques , 
Thermochimie,  Viscosité. 
AciEiis.  —  L'austénite  ;  par  M.  /irf.  Maurer.     %-ii 

—  Uomaniues  sur  la  Comniunicaliuu  de 

M.  Muurer  relative  à  l'auslénile;  par 

M.  //.  Le  Chatelier j^.^  1 

Voir  Chimie  analytique, 
AcousTiyuii.  —  Sur  les  harmoniciues  d'un 


MATIERES. 

Pages. 

corps  vibrant  ;   par  MM.   G.  .Sizes  et 

G .  .\Jassol 24 

—  Flammes  sonores  retd'orçant  plusieurs 

sons;  par  M.  G.  .-ttliunasiadis 533 

—  Photographie  des  vibrations  de  la  voix: 

[)ar  M.  Murage G3o 

—  La    Photographie    de    la    parole;    par^ 

M.  Devtiu.v-Cliarbot.nel r.'.58 

—  Enregistrement  photographi([ue  de  vi- 

brations sonores;    par   M.M.   Georges 

et  Gustave  Laudet 1 3  1  1 

^'oir  Hydrologie. 
AiiitoNAiiTKjUK.     —    Essais    méthodiques 
d'un  aéroplane  cellulaire;  |iar  M.   //. 
Farinait 1  r.>. 

—  Sur  le  rendenieni   des  hélices  de  pro- 

pulsion   dans    l'air;     par    M.    Louis 

B  reguet 1 1 3 

—  Etudes   anémomélriques    des     hélices 

zooplères;  par  M.  Paul  Amans 656 

—  Rôle  de  la    torsion    positive   dans  les 

hélices  aériennes  et  les  aéroplanes  ; 

par  M.  /•'.  Amans 791 

—  Sur  le  [loids  utile  maximum  qu'on  peut 

soulever  en  aéro|ilane  ;  par  M.  Girard- 
ville 742 

—  Sur    les    conditions    d'utilisation    des 

ballons     dirigeables     actuels  ;      par 

.M.  Bouttiau.r 745 

-^  Sur  le   plariement    des    oiseaux;    par 

M.  Marcel  Deprez 797 

—  Sur    le    planement    stationnaire    des 

oiseaux  ;  par  M.  Marcel  Deprez ioo3 

—  Sur   le    planement    des    oiseaux;    par 

M.  P.  Amans i •i'.)6 

—  Réponse    à    la    Note    présentée    par 

M.  Amans  dans  la  séance  du  25  mai 
1908;  par  .\L  Marcel  Deprez '''97 

—  Étude  des  phénomènes  que  présentent 

les  ailes  concaves  dans  le  planement 
stationnaire  et  dans  le  vol  plané  des 
oiseaux;  par  M.  AJanel  Deprez 1299 

—  Virage  des  aéroplanes;   par  M.   J'aul 

Renard 100  J 

.\iii.  —  Sur  l'origine  de  l'ozone  atmosphé- 
ri(|ue  et  les  causes  de  variations  de 
l'acide  carbonique  de  l'air;  par  MM.//. 
Ilenriet  el   )/.  Bouyssy 977 

—  ii>r«^«  relatifs  à  cette  Communicalion.    1070 
Voir  Chimie  analytique. 

Alcools.  —  .Mécanisme  des  transpositions 
pliénviicpies  chez  les  iodhydrines  et  les 
glycols  aroiuali(|ues;  par  M.  Mare 
'JiJIéneau 29 


TABLE    DES   MATIÈRES. 


14 'il 


Pages. 

Sur  la  prôparation  du  ditliyinol;  actimi 
(in  bionip  sur  le  ditliyniol  ;  par  M.M.  //. 
Cousin  cl  H-  Hérisse) 'i9'>' 

Aciicm  du  chlore  sur  le  dilliymol  ;  par 
M.  //.  Cousi/i 6'6 

Aclioii  des  alcools  sur  le  lienzylale  de 
sodium;  par  M.  Marcel   Ciwrbct 'oS 

Sur  trois  alcools  primaires   nouveaux 
résultant  de  la  condensation  du  benzy- 
late  de  sodium  avec  les  alcools  propy- 
liquc,  bulylique  et  isoamyliquc;  par 
M.  Marcel  Cuerhet 1 4"5 

Sur  le  tricliloropliénol 

OH(i)GL(5i.4-(') 


et  sa  transformation  en  ipiinoncs  chlo- 
rées ;  par  M.  E.  Léger 

—  Sur  le  propargylcarbinol  ;  par  MM.  Les- 

pienii  et  Pariselle 

—  Sur  l'hydrogénation  directe  des  poly- 

phcnols;  par  MM.  Paul  Sabatier  et 
A.  Mailhe 

—  Action  des  oxydes  métalliques  sur  les 

alcools    primaires;    par    MM.    Paul 

Sabatier  et  A.  Maillie i 

Voir    Aldéhydes,    Catalyse,    Cétnnes, 
Organométalliques . 

Alcoolyse.  —  Alcoolysc  de  l'Iiuile  de  lin; 
par  M.  A.  Haller 

Aldéhydes.  —  Recherches  sur  une  mé- 
thode de  préparation  des  aldéhydes 
cycliques;  par  M.  Savariau 

—  Sur  la  formation  de  l'aldéhyde  acétique 

dans  les  fermentations   alcooliques; 
par  M.  A,  Trillat 

—  Sur  la  formation   de  l'aliléhyde  cthy- 

li(]ue  dans  la  fernicntalion  alcoolique; 
par  MM.  E.  Kayser  et  A.  />ei/ioloii. . 
Voir  Fermcnlntioiis. 

—  Sur  une  réaction  simple  proiluctrice  de 

gaz  désinfectant;  par  M.  G.Carteret. 
Voir  Acides. 

Ai.i.MKNTS.  —  Voir  Chimie  analytique. 
Chimie  industrielle,  Chimie  végétale, 
Vin. 

Amidon.  —  Sur  les  propriétés  collo'idales 
de  l'amidon  et  sur  l'existence  d'une 
solulion  parfaite  de  cette  sub- 
stance ;  par  M.  E.  Fouard 

—  Sur   les   propriétés   de   l'amidon  pur; 

par  M .  L.  Mnquenne 

—  Sur  les  propriétés  de  l'amidon  en  rap- 

port avec  sa    forme  collo'i'dale  ;   par 


io35 

IIÇjJ 

137C) 


M.  E.  Fouard 

—  Sur    le    sérum    anliamylasique;    par 

MM.  C.  Gessard  et  J.  Il  oljf. 

—  Sur  la  composition  du  grain  d'amidon; 

par  M""  Gatin-Gruzen'ska 

—  Observations  sur  la  Note  do  M'""  Gatin- 

(Iruzewska  intitulée  :  «  Sur  la  compo- 
sition   du    grain    d'amidon    »  ;     par 

.M.  L.  Maquenne 

Anm.ysk  M.vTiiÉMATrQiE.  —  Sur  la  défini- 
lion  de  l'aire  d'une  portion  de  surface 
courbe  ;  par  M.  E.  Cartan 

Sur  l'application  d'un  procédé  alterné 
au  problème  biharmonique;  par  M.  .V. 
Zareinha 

Formules  relatives  aux  niinima  des 
classes  de  formes  quadratiques  binai- 
res et  positives;  par  M.  G.  Humbert. 

Sur  une  méthode  de  Goursat  dans  le 
problème  de  .Monge  ;  par  M.  P.  Zen-os. 

Sur  le  développement  en  fraction  con- 
tinue d'un  nombre   algébrique;   par 

M .  Auric 

■  yi/TO/«  relatifs  à  cette  Communication. 

Sur  les  formes  bilinéaires;  ]iar  M.  de 


ijïes. 

i'4 


3|2 
168 

Ov.o 

90  ï 
loSo 


[vo3 

i'i3« 


297 


64: 


Sur  les  produits  canoni(|ues  du  genre 

infini  ;  par  M.  Arnaud  Denjoj 

Voir  Équalions  différentielles.  Equations 
(59  fonctionnelles ,    Équations  intégrales. 

Fonctions,  Groupes.  Ilypcrelliptique. 
Séries . . 
Anatomie.  —  Mécanisme  des  variations 
de  la  taille  et  de  quelques  déviations 
pathologiques  explicpiéesparlesiuser- 
tions  véritables  du  grand  surlout  liga- 
menteux antérieur;  parM./i.  Robinson. 

—  Morphologie  et  connexions  analomiques 
du  cardiS  humain  ;  par  M.  P.  Robinson. 

Voir     .^nthropotiigie.     Histologie,    Mol- 
lusques, Muscles. 
811)    AwroMin   vÉoKTAi.E.    —   Sur    la    consti- 
tution de  la  membrane  chez  les  Diato- 
mées ;  par  M.  L.  Mangin 

—  Anatomie  et  dévelop|)ement  de  l'em- 
bryon chez  les  Pabniers,  les  Musa- 
cées  et  les  Cannacécs;  par  M.  C.-I.. 
Giitin 

Ank-stiiksie.  —  Sur  l'aneslhésie  prolongée 

28 'i  par    les    mélanges    d'oxygène   et   de 

chlorure   d'éthyle;    par    MM.   Pierre 

Rosenthal  et  Albert  Berthclot 

ANNKi.inES.  —  Sur  un  type  nouveau  d'An- 
néliile  polychète;  par  M.  Cli.  Gravier. 


i384 


J59 

8>(i 


770 


938 


'Il 


«44^ 


—  Sur  la  morphologie  el  l'évolution  des 

Sfihellariens  Saint-.Ioseph  iHermel- 
licn.i  de  yualrefages);  par  M.  Cit. 
Gravier 2^0 

—  Les  népliridies   llïoraeiques   des  Her- 

niellides  ;  par  M.  Jrninnd  Dehorne.  .     838 

—  Sur  la  slruplure  de  l'épiderme  de /"r»- 

fisia  Forhesii  io\\\\s\.ox\\  par  M.  Loui.i 

Du  Jieaii 840 

—  O'ie    sont    les    Urnes  des   Siponcles? 

par  M.  y.  Kunxtler 196 

Anthkopologie.  —  L'asymétrie  de  la 
fi^'ure  et  son  origine;  par  M.  Richard 
Liebreich 593 

ANTHROJ'OLOlilE    PRÉHISTOBIOIÎK.   —  SuP    la 

découverte,  dans  la  i;rolte  du  Portai, 
de  peintures  paléolithiques  représen- 
tant l'Homme  et  des  Animaux;  par 
M.  René  Jeannel 654 

—  Les   dernières  peintures  découvertes 

dans  la  grotte  du  Portel  (  Ariége):  par 
MM.  A.  Breuit,  L.  James  et  R. 
Jeanitel 1 1 66 

—  I^  race  de  Lagoa  Santa  chez  les  popu- 

lations précolombiennes  de  l'Equa- 
teur ;  par  M.  Bivet 707 

Arc.  —  Sur  l'arc  voltaïque  jaillissant 
dans  une  enceinte  limitée  par  une 
paroi  épaisse;  par  M.  Adolphe  Minet.     467 

—  Dill'érenoe  de  potentiel  el  stabilité  de 

l'arc  alternatif  entre  métaux;  par 
M.M.  C.-E.  Ciiye  et  A.  Bron 1090 


TABLE    DES    MATIERES. 


143 


Pages 
—  Sur  deux  régimes  différents  de  l'arc  au 
fer  :  par  MM.  //.  Buisson  et  Ch.  Fabry 
Voir  Élertrochimie,  Spectrnsropie. 
Arsonvalisation  (  d'  ).  —  Effets  thermiques 
des  courants  de  haute  fréquence  sur 
l'organisme;  par  MM.  A.  '/.immern  el 
,S.  Turrhini 989 


ASTRONOMIE. 

-  Sur  la   relation  entre  les  ombres  vo- 

lantes et  la  scintillation;  par  M.  Cl. 
Rozet 325 

-  Détermination,    à     l'Observatoire    de 

Paris,  des  erreurs  systématiques  des 
reproductions  des  réseaux  de  la  Carte 

du  Ciel  ;  par  M.  Jules  Baillaud 616 

Voir  Comètes,  Dispersion  de  la  lumière, 
Éclipses,  Mercure,  Planètes,  Soleil. 


Atome.  —  Sur  le  nombre  des  corpuscules 

dans  l'atome  ;  par  M.  J .  Bosler 686 

AuTOMOBiLis.ME.  —  Sur  uH  nouveau  prin- 
cipe d'autoniaticité  dans  la  carbura- 
lion;  par  -M.  A.  Lauret i32i 

Azo'iQCES.    —   Recherches   sur   les    bis- 

azoïques  ;  par  M.  H.  Duval 1407 


B 


BACTERIOLOGIE. 

Sur  la  graisse  des  vins;  par  MM.  E. 

Kajser  bi  E.  Manceau 

■  Sur  le  Bocillus  endothri.r,  nouvelle 
bactérie  parasite  du  cheveu;  par 
M.  Fernand  Guéguen 

Sur  la  valeur  nulritive  de  (pielques 
pe|)tones  pour  différentes  espèces 
microbieimes  ;  par  M.  //.  Diiuschmnnn. 

Recherches  sur  l'alimentation  <lu  ba- 
cille typhi(|ue;  par  M.  H.Dunsctimann.    1 17.5 

Élude  de  laction  bactéricide  du  sérum 
anlivirulent  sur  les  germes  adventices 
du  vaccin  ;  par  M.  L.  Camus 1 1 17 

Utilisation  des  solutions  salines  concen- 
trées a  la  dillérenciation  des  Baclé- 
riacées.    Séparation    de   Bacillns  tj- 


92 


'99 


999 


pliosus  de  Bacteriuin  coli;  par  i\L  A. 

Cuillemard  

Voir  Chimie  biologique.    Microbiologie. 

Bile.  —  Bile  et  pigments  biliaires;   par 

M.  Piettre 


BOTANigUE. 


Observations  sur  le  développement  du 
pistil  chez  les  Malvacées;  par  M.  Jean 


"77 


:86 


BIOLOGIE. 

-  Sur  l'épreuve  statistique  de  la  loi  de 

Mendel;  par  iM.  Augel  Gallardo 36 1 

Voir  H\  brides. 


TABLE    DES    MATIERES. 


1443 


Friedel 

-  Sur  des  particularités  cytologiques  du 
développement  des  cellules-mères  du 
pollen    do    V Agm'e    ntlemiala:    par 

M.  Er.  de  Lan  de  [.alour . 

Voir  Analoime  végétale,  C/iampignoiis, 
Chimie  végétale.  Flore  tropicale.  Géo- 
graphie botanique.  Graines,  Hj  t/ride.f, 
Microsporidies.  Mousses.  Paléonto- 
logie végétale.  Physiologie  végétale. 


Pajïes, 

.     Sri 


83! 


Bulletin  bibliographique  :  (j6,  i5o,  210, 
•255,  3i5,  378,  438,  5o8,  604,  665, 
715,  795,  901,  949,  1002,  1069,  1129, 
1188,  1-297,  i436. 

Bureau  des  Longitudes.  —  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts  invite  l'Académie  à  pro- 
céder à  la  désignation  de.  deux  candi- 


Pages, 
dats  à   chacune  des  deux  places  de 
membres  titulaires  vacantes  au  Bu- 
reau  des    Lonsitudes    par  suite  du 
décès  de  MM.  /.œir»  et  Janssen 1  i4i 

—  Counnission    chargée    de    dresser    les 

listes  des  candidats  ;  MM.  les  Membres 
des  Sections  A' Astronomie,  de  Géo- 
métrie cl  de  Géogriiphie  et  Nainga- 
iion,  et  M.  le  Secrétaire  perpéluel 
pour  les  Sciences  malhémali<iues 1 1  i  1 

—  Liste   de  candidats  présentée  à   M.  le 

Ministre  de  l'Instruction  publiipie 
pour  le  poste  vacant  au  Bureau  des 
Loni;itudes  par  le  décès  de  M.  Lœaj  : 
1"  M.  B.  Baillaud;  2"  .1/.  Jndojer..    i3o'.>. 

—  Liste  de  candidats  présentée  à  M.  le 

Minisire  de  l'inslruction  publique 
|)onr  le  poste  vacant  au  Bureau  des 
Longitudes  par  le  décès  de  .M.  J. 
Ja/issen  :  1"  M.  Deslandres;  2"  M.  Mau- 
rice Hamj I  ^°' 


Caisse  des  recherches  scientipiquks.  — 
Sur  rin\itation  de  .M.  le  Ministre  de 
l'Instruction  pubiitiue,  l'Académie  dé- 
signe M.  Maurice  Aeij  pour  l'aire 
partie  de  la  deuxième  section  de  la 
Comndssion  technique  de  la  Caisse 
des  recherches  scientifiques,  en  rem- 
placement de  M.  Janssen,  décédé. . . 

Calcul  des  probabilités.  —  Le  problème 
général  des  pi'obabilités  dans  les 
épreuves  répétées;  par  M.  L.  Bache- 
lier  

Camphre.  —  Synliièses  dans  le  groupe  du 
camphre.  Synthèse  totale  de  la  ^-cam- 
pholèue-laclone;  par  M.  G.  Blanc... 

—  Synthèse  de  l'acide   dihydro-campho- 

rique    racémique;  par   .MM.  L.  Bou- 
veaull  et  H.  Locquin 

—  Sur  un  isomère  du  diphénylcamphomé- 

Ihane  et  les  conditions  de  sa  forma- 
lion;  |)ar  MM.  //.  Haller  et  E.  ttauer. 
Candidatures.  —  Liste  de  candidats  à  la 
place  vacante,  dans  la  section  d'As- 
tronomie, par  le  décès  de  M.  Lœwjr  : 
I"  M.  8.  Baillnud;  2"  MM.  Andojer, 
Maurice  Hauiy  et  Pierre  Puiseux  .  . 

—  Liste  de  candidats  a  la  place  vacante, 

dans    la    section    d'.Vstronuiuie,    par 


io5 


io85 


8-2 


:i8 


le  décès  de  M.  Janssen  :  i"  MM.  Jn- 
dojer, Maurice  Hamj  ;  ï"  M.  /'.  Pui- 

seux 'Joî 

Voir  Bureau  des  Longitudes,  Collège 
de  France,  Consen'iiloire  national  des 
Arts  et  Métiers,  Observatoires. 
Carbures  d'hydrogène.  —  Sur  le  dépla- 
cement réciproque  des  groupements 
liydrocarbonés  dans  la  réaction  de 
Friedel  et  Crafts;  par  M.  H.  Duval. .     34i 

—  Constitution   de   quelques  dérivés   du 

diphénylméthane  et  préparation  de 
quelques  composés  orthodiaminés  de 
la  même  série;  par  M.   H-  Duval.,..    irii 

—  Sur  l'ordre  d'addition  de  l'ammoniaque 

aux  a-oxydes  organiques  de  struc- 
ture asymétrique;  par  M.  A'.  Kras- 
sourky 2'** 

—  Sur  les  dérivés  trihalogénés  mixtes  du 

méthane;  par  M.  /'.  Auger 1037 

—  Divers   cas  de   production  simultanée 

des  diméthylanlhracènes  1.6  et  2.7; 

par  .M.  James  LavauK i35 

—  Production  simultanée  des  diméthylan- 

lhracènes 1.6  et  2.7  dans  l'action  de 
CH'CIS  de  CHCl»  ou  C-'H^Bi"  sur  le 
toluène  en  présence  de  AICI';  par 
.M.  James  Lavaux 34^ 


^l^t^'^ 


\ 


TABLE    DES 

Papp 


—  Sur  les  produils  de  l'aclion  du  clilo- 

riirc  d'aliiniinium  et  du  gaz  dilorhy- 
driquosur  le  benzène;  mélliyliiliényl- 
cyclopcnlane;  par  M.  G.  Gitstfwson..     fijo 

—  Sur  l'oxyde  de  styrolène;  par  MM.  '/'//- 

feiicati  et  /''oiiriiriiii (jij- 

—  Nouvelle   méthode  de  préparation  des 

homologues  de  la  naphialine;  par 
MM.  ^'.  Ihirzrns  cl  //.  Host Ç)'» 

—  Conlrilnition  à  l'élude  des  dérivés  anii- 

d(''s    de    ro-dihenzoylliruzène  ;     par 

MM.  .1.  Ciiyol  et  /'.  l'i^iuri 98 ', 

Voir  Colorniits,  Catalyse,  Crlnnes,  C/ii- 
niic  nniilyliiiur. 
Catalvse.   —   Sur   le   pouvoir  natalyseur 
de    la    silice    et    de    l'alumine;    par 
M.  J.-B.   Scnderens 12S 

—  Déshydratalions  calalylii]ucs  des  com- 

poses organifpies;  par  M.  J.-B.  .SVvi- 
(Icrens 1211 

—  Sur  la  semicalalyse  .-  oxydation  d'hy- 

drocarbures à  l'air  en  présence  du 
phosphore;  par  M.  Jlhvrt  Col.ion...     817 

—  Décomposition   des   alcools   sous   l'in- 

lluence  cataly tique  de  la  braise;  par 

M.  GeorgF.'i  l.emoine 1 3(ir> 

—  Errata  relatifs  à  cette  Communication.    i.i(i(i 

—  Influence  com|)arée  de  certaines  com- 

binaisons du  fer  et  des  pcroxydases 
dans  la  catalyse  de  l'acide  iodhvdrique 
par    le    bioxyde    d'hydrogène  ;    par 

MM.  y.  //  nlifdi  E.  de  Stœklm i4i5 

Voir  Jlcooh,  Qidnonrs. 
CÉTONES.  —  Établissement  de  la  formule 
de  constitution  de  la  fé  noue;  par  M./.. 
Boiiveaiili  et  J.ei'aUois 180 

—  Nouveaux  dérivés  do  la  camphénylone; 

sa  conslitulion;  par  MM.  A.  Bou- 
vcaiill  et  (',.  lilanc 2'V5 

—  Sur   les  célones-alcools  jï-aï-dialcoy- 

lées.  Migration  sous  l'inllurnce  des 
alcalis;  par  MM.  E.-K.  ISIaisr  et  ./. 
Hrrinanii yoo 

—  Sur  les  célones-alcools    [i-aa-diah-oy- 

lées.  Transposition  par  déshydrala- 
lion;  par  .MM.  H.- fi.  lilaisc  el  /. 
Ilrrrnan 1 326 

—  Formation   de   mélanges  d'isomères  à 

[)oinl  de  fusion  conslanl  dans  la  réac- 
tion  de  Friedel  et  de  Crafis  ;  par 
M.\l.  G.  l'errier  et  //.  Caille 769 

—  Sur  les  produils  de  condensation  des 

chlorures  de  benzyle  0-  et  /j-nitrés 
avec  l'acétylacelonc:  par  M.  Merh  .  .    i^mj 


MATIERES. 

Pa{T(»s. 
Voi  r  Organomélatliqurs. 

Cil  M. HCR.  —  Voir  Cliitnif!  plitsiiiur.  Soleil, 
ria'rtniulynainuiur . 

(In  VMi'iGxoNs.  —  Sur  une  Laboulbéniacée  : 
Trenoiii)  ecs  liisloplitorus  n.  g.,n.  sp., 
cndo|]arasite  des  Poux  {iV/oinpon  pnl- 
latuin  Nitzsch  el  Goniocoles  alnloini- 
nalis  V.)  de  la  Poule  domeslicpiç;  par 
MM.  Edouard  Chat  Ion  et  Erarayiix 
Picard ■'(Il 

—  /i'r/v(^«  relatifs  à  cette  Communication,     iit) 

—  Le   genre  .Sciiratia   et  ses  connexions 

avec    les    Ca/>/iodiam  ;  par   M.    /'aiil 
fiiiltcmin ioy 

—  Kecherchcs  sur  le  développemeni   du 

Glœosporium  nervl.ieqiiiiin ;  parM.'^^. 
Guillierinond 7ii_) 

—  Sur  un  Oospora  nouveau  (Oo.çyjo/'a//«- 

Hualis  n.  sp.),  associé  au  Crjrptococcus 
linguœ  pilosrr  dans  la  langue   noire 
[lileuse;  par  M.  Femand  Guéguen.  ..     91)4 
Voir  Clniiiie  biologique,  Sterigmalocrstis 
iiiL'ra. 


CHIMIE  a(;ricoliî. 

—  De  l'origine  des  terres  fertiles  du  Ma- 
roc occidental  ;  par  M.  Ijiins  Gentil,     i.'^i 


CHIMIE  ANALYTIQUE. 

—  Sui-  un  nouveau  procédé  de  dosage  de 

soufre  dans  les  matières  organiques; 

|iar  M.  Isidore  Ba\ 333 

—  Sur   la   séparation   du    chlorure  et  de 

l'iodure  d'argent:  parM.//.  Ilaiiliigny.     335 

—  Dosage  des    éléments   halogènes   dans 

les  composés  organi(pios  chloro-bro- 
més;  par  M.  H.  Batdiignr g3i 

—  Nouvelle  aiéthoile  de  dosage  de  la  va- 

jieur  de  mercure  dans  l'air:  par  M. /'. 
Ménicrc 7  '>4 

—  Sur  les  variations   de   composition  du 

phosphomolybdaled'ammoniaque;  ap- 
plication au  dosage  du  phospiioredans 
les  fers,  fontes  et  aciers;  par  M.  G. 
Cliesnean 7  ÎS 

—  Sur  un  nouveau  procédé  de  dosage  du 

phos[)hore  dans  les  matières  organi- 
ques ;  par  M.  Isidore  Bar 8i4 

—  Sur    uiu'    méthode   voluniélriquc    per- 

mellant  le  dosai;e  simultané  de  l'acide 


TABLE    DES    MATIERES. 


i4/,5 


Pages. 

carbonique  et  des  autres  acides  de 
l'air  almosiiliérique;  par  MM.  //.  Hen- 

riel  et  .)/.  Bouyssy I  lo" 

Voir  Jir. 

—  Sur  le  dosage  de  l'acide  tungstiiiue  et 

sa  séparation  d'avec  d'autres  corps, 
par  l'emploi  du  mélange  chlore  et  chlo- 
rure de  soufre;  par  M.  F.  Bourion..  .    1 102 

—  Sur  une  nouvelle  méthode  de  sépara- 

tion de  la  silice  et  de  l'anhydride 
lungstique;  par  M.  Ed.  Defacqz iJi;) 

—  Sur  la  séparation  de  ramnioniaipie  et 

des  aminés  au  moyen  de  l'alcool 
absolu  bouillant;  par  M.  Jean  Ber- 
llwawne 1  '  1  ' 

—  Dosage  du  sulfure  de  carbone  dans  les 

benzols;  par  M.  Isidore  Bny i3.'. 

—  Dosage   rapide  du  bichromate  de   po- 

tassium dans  les  laits;  par  M.  Couère.     -291 

—  Analyse  exacte  du  gaz  des  marais.  Dis- 

sociation de  plusieurs  carbures  d'hy- 
drogène obtenue  dans  reudinmélre- 
grisoumètre;  par  M.  ISesiur  Grvhaitl.   1199 

—  Méthode  de  dosage   volumétrique   do 

l'acide  tartrique  dans  les  tartres  et 

les  lies;  par  M.  Em.  Pozzi-Escot ...    io3i 

—  Sur  le  procédé  de  Messinger  et  Vort- 

mann  pour  le  dosage  de  quehjues 
phénols.  Séparation  de  l'acide  salicy- 

iique;  par  M.  /.  Boiigiiult \f\i>'i 

Voir  Chimie  véoéUile. 


ioJ3 


CHIMIE  BIOLOGIQUE. 

-  Sur  l'utilité  de  la  tourbe  pour  l'épura- 

tion des  eaux  d'égout;   par    MM.  .-/. 
Miinlz  et  E.  Laine 

-  Oxydation  do  l'eugéuoi  par  le  ferment 

des  champignons  et  par  lepeichlorure 

de  fer;  obtention  du   dihydrodiougé- 

nol  ;  par  M.  H.  Cousin  et  H.  Hrrissey. 

Voir  Steri^matocystis  "igra,  Toxiques. 


i4ii 


Chimik  industrielle.  —  Sur  l'emploi  di- 
rect dos  copals  dans  la  fabrication  dos 
vernis  sans  [lyrugénation  préalable; 
|iar  M.  Jcli.  Livache 89S 

—  Sur  une  nouvelle  méthode  de  tannage; 
par  MM.  Louis  Meunier  et  .-Hphonse 
Sejewetz 9i'7 


Pa(;es. 

-  Élimination  de  l'oxyde  de  carbone  du 

gaz  de  houille;  par  M.  Léo  f'ignon .  . 

-  Sur  une  inodilicatiou  des  propriétés  du 

gluten  en  présence  de  l'acide  sulfu- 
reux ;  par  .M.  J .  Dw^asl 1287 

Voir  Aulomobilisiiie,  Combustion,  Micro- 
liiiilogie,  Badioactii'ilé. 


CHIMIE  INOKUANIQUE. 

-  Contribution  à  l'étude  des  phénomènes 

d'oxydation  produits  par  les  acides 
iodique  et  bromique;  par  M.  //.  Bau- 
/>'ë'0- i"97 

-  Ag.  Recherches   sur    la    solubilité    do 

l'iodure  d'argent  dans  l'animoniaciue; 

par  M.  //.  Bdubigny r2(J3 

Voir  Cliiniie  analytique,  Se. 

-  As.  Sur  les  hydrates  de  l'acide  arsé- 

nique  ;  par  M.  Juger 58'j 

-  Sur  le  ctdorure  d'arsenic  ammoniacal  ; 

par  M.\l.  Besson  et  Basset i'i(M 

-  Aciion  des  alcalis  sur  les  acides  mono- 

et  diméthylarsiniques  et  sur  leurs  dé- 
rivés iodo-subslitués;  par  M.  .Juger..   l'iSo 
Voir  Se,  Te. 

-  Au.    Action  du    nitrate    d'argent    sur 

l'acide  chloroaurique  et  préparation 
de    l'or   fulminant  ;    par    M.    Jules 

Jacobsen 1 2 1 J 

U,  Voir  Organométalliques. 

-  Ba.  Sur  le  sulfate  de  baryum  colloïdal  ; 

par  M.  -/.  Recouru 1274 

lii.   Voir  Se,  Te. 

Br.   Voir  Chimie  anidylique,  Ph. 

-  C.  Sur    la    densité    du    graphite;  par 

M.M.  //.  Le  Chalelieral  S.  Il  ologdine.       49 
Voir  Jir,    Chimie  anidytique.    Chimie 

industrielle ,  N.  Poids  atomiques. 
Cl.   Voir    Chimie    analytique.    Kleclro- 

lyse. 

-  Cr.    Sur  les   oxydes    magnétiques    du 

chrome;  par  M.  Ivan  .Shu/tolf' 1  ''mj(^ 

Vinr  Chimie  analytique. 

-  Cu.  Sur  le  sulfate  cuivreux  ammonia- 

cal ;  par  M.  Bouzat 7  J 

F.  Voir  '/■/(. 

-  Ke.  Sur  quelques    sels   complexes   du 

fer,  où  le  fer  est  masqué;  par  M.  P. 
Pascal '3  ' 

-  Sur  nue  nouvelle  .série  de  sels  ferriques 

ammoniacaux  où  le  fer  est  masqué; 

par  M.  /'.  Pascal 279 


I./i/,ti  TABLE    DES 

Page». 

—  Sur  le  pouvoir  l'éducleur  des   ferro- 

pyropliospliales;  par  M.   l'.I'nxcal..     862 
Voir  Fer. 

—  Ilg.  Sur  les  ioiiomercurates  de  Uiorium 

et  d'aluminium;  par  M.  .-/.  Duboin..   101.7 
Voir  Jciiles,  Chimie  analytique,  Disso- 
ciation. 
I.   Voir  Acides,  Catalyse,  S. 

—  Ir.  Sur  les  cliloroiridalos  et  les  cliloro- 

iridites  alcalins;  par  M.  Marcel  De- 
lépine 1 267 

—  Sur  la  préparation  des   chloroiridiles 

alcalins:  par  M.  M.  Fi'zes iSgj 

K.  Voir  Cliimis  ciiudyti<iiie. 

—  Li.  Action   de    la   chaleur  sur  les  hy- 

drates de  lithine;  par  .M.  de  For- 
crand 802 

Voir  Radinactn'ité. 

Mg.  Voir  l'h.  Si. 

Mn.  Voir  Fonte. 

Mo.   Voir  Chimie  analytique. 

—  N.  Sur  la  syutlièsc  de  l'ammoniaque; 

fiar  M.   Woltercck 1 24 

—  /iV/'or»  relatifs  à  cette  Communication.     256 

—  Sur  la  synthèse  de  l'ammoniaque  et  de 

l'acide  cyaidiydrique;  par  U.Herman- 

C.  )t  oltereck 929 

Voir  P.  Poids  a/utniqiies. 

0.  Voir  Air,  Cataly.se,  Ph,  Pi,  Poids 
atomiques. 

—  P.  Sur  la  transformation  des  dissolu- 

tions de  phosphore  blanc  en  phos- 
phore rouge;  par  M.  Albert  Colson.       71 

—  Sur   les   causes  essentiellement   chi- 

iinques  de  la  transformation  allotro- 
pique du  phosphore  blanc  dissous  dans 
l'essence  de  térébenthine;  par  M.  .-Il- 
bert  Colson 4^1 

—  Sur  l'oxybromure  de  phosphore;  par 

M.  E.  Jlerffer 400 

—  Action  de  l'ammoniac^  sur  le  chlora/.o- 

turo  de  pliosphoro;  par  MM.   Jicsson 

el  Jiûsset ...    1 1 49 

—  Sur  les  hulrates  des  acides  phospho- 

riques ;  par  M.  H.  Ciran 1270 

—  Sur  le  phosphate  double  do  magnésie 

et  de  monomothylamine  ;  par  M.  Mau- 
rice Frtiiiçois 1 284 

Voir  C(7<a/)'.ïe,  Chimie  physique,  Ktliers, 
Fe. 

—  Pd.  Sur  les  composés  définis  du  sili- 

cium et  du  palladium;  par  .MM.  Paul 
Lebeau  et  l'ierrc  Jolibois 102S 

—  Ar/Y/M  relatifs  à  cette  Communication.   ii3o 


MATIERES. 

Pages. 

—  l't.  Sur  l'oxydabiliié  du   platine;  par 

M.  C.  Marie 473 

Voir  71. 

—  S.  Sur  un  nouveau  type  de  combinai- 

son du  soufre  avec  certains  iodures: 

pa r  M .   ^.  Juger 477 

Voir  Chimie  analytique,  Th,  Chimie 
industrielle. 

Sb.  Voir  Se. 

—  Se.  Sur  les  combinaisons  que  le  sélé- 

niure  d'argent  peut  former  avec  les 
séléniures  d'arsenic,  d'antimoine  el 
(II!  bismuth;  par  iM.  H.  Pélabon 975 

—  Si.  Sur  le  silieinrede  magnésium;  par 

M.\l.  Paul  Lebeau  el  Robert  liossuet.     282 
Voir  Chimie  analytii/ue,  Pd. 

—  Te.  Sur  les  tellurures  d'arsenic  et  de 

bismuth.  Constante  cryoscopique  du 
tellure  ;  par  M.  H.  Pélabon 1 197 

—  Th.  Sur  les  combinaisons  sulfurées  du 

thorium  ;  par  M.  J.  Duboin 81 5 

—  Oxyfluorure  et   fluorure  de  thorium; 

(lar  ,M.  Fd.  Chaiwenet 97  î 

~  Tl.  Sur  l'alliage  platine-thalliura;  par 

M.  /..  Hackspill 820 

—  Va.   Sur  une  modification   isoniériqne 

de  l'acide  hypovauadiquehydralé;  par 

M.  Gustave  Gain l^o'^ 

Voir  Aciers,  Alcools,  Combustion, 
Électrochimie,  E.rplnsifs,  Gaz  rares, 
Méttaix-ianmnniums,  Métaux  rares, 
O.rydases,  Spectroscopie,  Thermo- 
chimie. 

VV.  Voir  Chimie  analytique. 

Zn.   Voir  Organométalliques. 


CHIMIE  ORGANIQUE. 

-  Propriétés  des  thiosulfocarbamaies  mé- 

talliques;   par    M.  Marcel   Delrpine.     981 

-  Sur  la  constitution   des  combinaisons 

dutétraméthyldiaminobenzhydrolavec 
quelques  dérivés  méthyléniques  ;  par 
M.  R.  Fosse 1039 

-  A'rrrtïrt  relatifs  à  (;etle  Communication.    1  j  i8 

-  Conslitution    des    composés    létramé- 

thylliami[>obenzhydrylniéthyléniques. 
Uemplacemenl  de  l'oxhydryle  del'hy- 
drol  de  Michler  par  des  restes  alkyl- 

uiéthyléniques;  par  M.  R.  Fosse 1271; 

Voir  Acides,   Alcools,   Azn'iques,   Cam- 
phres, Carbures  d'hydrogène,  Cala- 


TABLE    DES 
Pages. 


Ijse,  Célnnes,  Cliiniii:  nfialrti(/i«', 
Chimie  industrielle,  Cycles  niictcs. 
Electrnchbiiie,  Etlirrs,  Glucosiilcs, 
Hydrolyse,  Or^anoinélatliqucs,  Pro- 
téiques,  Quinones,  Spartéine,  Sacres. 


CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE. 

-  Action  de  la  noix  de  Uola  fraieho  sur  le 

travail;  par  MM.  /.  Clie^'alicr  et  .41- 
quier S(j 

-  Action   de   la   clioline   sur  la   pression 

artérielle;  par  M.M.  J.  Dcsgrez  cl  /. 
Chevalier 89 

-  Sur  l'aclion  de  l'amylase  du  sue  pan- 

créatique et  son  aetivation  par  le  suc 
ga,>lri(pie ;  [lar  M.  //.  Bierry '\\- 

-  Étude  de  la  concentration  moléculaire 

des   liquides  de  l'organisme  à  l'état 
pathologique;  par  M.  .Idolphe  Jm'nl.   i'ii'6 
Voir  San",  [ri/ic. 


CHIMIE  rilVSIQUE. 

-  Méthode    calorimétriquo    a[)pli(pice    à 

l'étude    des    réactions    lentes;    par 

M.  Jac(jiies  Duclaux 1  vto 

-  Sur  la  chaleur  de  vaporisation  do  l'acido 

liropioniquc  ;  par  M.  J.  Faucon  ....     47" 

-  Sur   la  densité  de   vapeur    de  l'acide 

propioniqne;  par  M.  ./.  Faucon 6gi 

-  Sur  une  dénionstralion  do  la  règle  des 

phases  de  Gibbs;  par  .\I./.--t/.  .Vf aller.     8G(J 

-  Sur  l'cntraincnient  de  corps   solnliles 

par  certains  précipités;   par  M.  l'tud 
Frio'i 925 

-  Poids   moléculaires   des    acides  phos- 

phoricpies    déterminés    par  la   cryo- 

scopie  ;  par  .M.  //.  Giran i  jyS 

Voir   Chimie  iiiorj^nuique   (C),    Cryos- 
copie,  Dis.socidlion,  J'isro.'iitc. 


CIILMIE  VEGETALE. 

Méthode  d'analyse  complèle  des  ma- 
tières végétales;  par  .M.  J.-M.  Alba- 
liary 33G 

Sur  l'essence  de  Magnolia  Kobus 
D.  C.  ;  par  MM.  Eug.  Charabot  et 
G .    I.alouc ]  S  j 

C.   R.,   190S,   I'  Semestre.  ("T.  C\L\I.l 


MATIÈRES.  1447 

Pages. 

—  Sur  l'essence  de  Telranlhera  pohan- 

tlia  var.  citrata  Nées;  par  MM.  Eug. 
Charabot  et  G.  Laloue 349 

—  nccherches  sur  la  pulpe  dite,/"«;7'«e  de 

Nette:   par    M.M.      /.    Goris    et    L. 
Crête 187 

—  Sur  l'origine  de  la  matière  colorante 

des  raisins  rouges  et  autres  or.ganes 
végétaux  ;  par  M.  /.  Labnrde 14  u 

—  Sur   le   développement    comparé   des 

tubercules  et  des  racines:  par  M.  G. 

André 1 4 io 

Voii'  Graine,  Présures. 


CniuiiiiGii;.  —  Le  progrès  de  la  chirurgie 
moderne  jugé  par  une  statistique  de 
rcseclions  du  genou;  i)ar  M.  Lncas- 

Clnvnpionnicre 868 

\'oii'  Anesthésie. 

CoM.iiOK  DE  Franck.  —  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique  invite  l'.ica- 
démie  à  lui  présenter  une  liste»  de 
deux  candidats  à  la  chaire  de  Biologie 
générale  du  Collège  de  France i65 

—  Liste  de  deux  candidats   présentée  à 

M.  le  Ministre  de  l'Instruction  pu- 
liliipie,  pour  la  cliaire  de  Biologie 
générale  du  Collège  de  France  : 
i"  .M.    G  le)  :  •,>."  M.  Moussu '\ii 

—  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique 

invite  l'Acadénue  à  lui  pi'éseiilor  une 
liste  de  deu\  candidats  à  la  cliaire  de 
C/iimie  minérale,  vacante  au  Collège 
de  France  par  suile  de  la  démission 
de  .M.  H.  Le  Chalelier iCi'i 

—  Liste  de  deux  candidats  soumise  à  .\I.  le 

Ministre  de  l'Instruction  publique 
pour  la  chaire  de  Chimie  minérale, 
\aeante  au  Collège  de  Franco  par 
suite  de  la  démission  do  AI.  H. 
Le  Chalelier  :  1°  M.  C.  Matignon; 
■2."  M.  Job 32 1 

CoLi.o'iDi;s.  —  Sur  le  transport  électrique 
des  colloïdes  inorganiques  ;  par 
.MM.     André     Mayer    et    Edouard 

Salles 8).0 

Voir  Amidon,  P/iysico-chi/nie. 

(JoLouANis.  —  Sur  cpielquos  colorants  or- 
thobonzylésdu  triphénylmélhane;  par 
.MM.  A.'  GuyoC  et  P.  Pignel.. 1043 

('.oMui;sTioN.  —  Sur  la  combustion  sans 
llamme  et   l'inflammation  des  gaz  à 

190 


•  448 


TABLE    DES    MATIÈRES. 


Pages, 
l'extrémité  d'une  lige  métallique;  par 
M.  Jean  Meunier  . . . . , 5  icj 

—  Sur  la  combustion  par  incandescence 

des  gaz  en  présence  des  corps  oxyda- 
bles et  dos  corps  incombustibles;  par 
M.  Jcdn  Meunier 717 

—  Sur  la  coudnistion  sans  flamme  et  sur 

son  application  à  l'éclairage  par  les 
manchon*  incandescents  ;  par  M.  Jean 

Meunier 8(Vi 

Voir  E.iplosifs. 

(Comètes.  —  Sur  les  iransfornialions  de 
la  comète  1907  d\  par  M.  Ernest 
Esclangnn 17 

Commissions.  —  Commission  chargée  de 
juger  les  concours  du  Grand  Prix  des 
Sciences  mathématiques,  des  prix 
Franeouir,  l'oncelotpourrannée  1908  : 
MM.  Jordan,  l'oincaré,  Emile  Pi- 
card, Appell,  Paiidci'é.  Huinhert, 
Maurice  Levr,  Darhoux,  Bouxsinex<^.     kj  j 

—  Commission  chargée  de  juger  les 
concours  desîprix  Montyon,  Fouruey- 
ron  pour  l'année  1908  :  MM.  Mau- 
rice Levjr,  Boussiiiesq .  Deprez , 
Léaiaé,  Seherl,  f'ieille,  Sehlœsing, 
Hcitoii  de  la  Goupillière,  Poincaré..      lo.-l 

—  Commission     chargée   de    juger    les 

concours  du  Prix  extraordinaire  de  la 
Marine  et  du  prix  Plumet  pour  l'an- 
née 1908  :  MM.  Maurice  Levy.  Bou- 
quet de  la  Grj'c.  (irandidier.  Boiis- 
siiiexq,  Deprez,  l.éauté.  Bas-.sot. 
Guyou,  Seberl,  Hall,  Berlin,  Vieille.     104 

—  Commission    chargée    de    juger    le:^ 

concours  des  prix  Pierre  Cuzman, 
Lalande,  Valz,  Damoiseau,  Janssen 
pour  l'année  1908  :  MM.  IVolf. 
Radau,  Drslaridres,  Bigourdan,  Dar- 
l)Ou,i-,  Lippmann.  l'oincaré 10  j 

—  Commission     chargée    de   juger    les 

concours  des  prix  Gay,  Tchilmichef, 
Binoux,  Delalandc-fluérineau  pour 
l'année  1908  :  MM.  Bouquet  de  la 
Grjc,  Grandidier,  Baxsot,  Giijou, 
Hait,  Berlin,  fan  Tie-ihern,  Perrier. 
de  /.apparent.  Celle  Commission  est 
également  chargée  do  présenter  une 
question  do  prix  (Jav  pour  l'année 
'î"i 104 

—  Commission    chargée    de    juijer    les 

concours  des  prix  Iléberi.  lluL;hes 
pour  l'uniiée  190S  :  Mil.  .Uaxcart, 
l.ippmaan,  Becquerel,  fiolle,  ,lmà- 


Pages. 

gai,  Gernez,  Maurice  Levj ,  Poin- 
caré, CaiUetet io4 

—  Commission    chargée    de   juger    les 

concours  des  prix  Jecker,  Cahours. 
Montyon  (Arts  insalubres'),  Berllielot 
|iour  l'année  1908  :  MM.  Troost,  Gau- 
tier. TJitle,  Lemoine,  flaller.  Le  Clia- 
tclier,  Scldœsing,  Carnot,  Maquennc.      io5 

—  Commission    chargée    de    juger    les 

concours  des  prix  Kontanncs,  Bordin 
(Sciences  physiques)  pour  l'année 
1908  :  MM.  Gaudry,  Michel  Lévy, 
Lacroix,  Barrais,  Douvillé,  ff 'alté- 
rant, Perrier,  Zeiller,  de  Lappureut.      \o'> 

—  Commission    chargée    de    juger    les 

concours  des  prixDesmazières,  Mon- 
tagne, de  Coincy  pour  l'année  190S  : 
MM.  J  an  Tiegliem,  Bornet,  Guignard, 
Bonnier,  Prillieux,  Zeiller.  Perrier, 
Cliatin,  Giard io5 

—  Commission    chargée    de    juger    les 

concours  des  prix  Savigny,  Tliore 
pour  l'année  190S  :  M.M.  Ranvier, 
Perrier,  (^halin,  Giard,  Delagc, 
Bouvier,  Grandidier,  Lannelongue, 
le  prince  Roland  Bonaparte 164 

—  Commission    chargée     de    juger    les 

concours  des  prix  Montyon,  Bar- 
bier, Bréant,  Godard,  du  baronLarrcy, 
Bellion,  Mcge,  Serres  pour  l'année 
190S  :  MM,  Bouchard,  Gujon,  d'Jr- 
.tonv{d,  Lannelongue,  Laveran,  Da.itrc 
Chauveau,  Perrier,  Roiu;  Giard, 
l.ahbé 1G4 

—  (Commission    chargée    de    juger    les 

concours  des  prix  Montyon,  Phili- 
peaux,  Lallemand,  Marlin-Damourelle, 
Poural  pour  l'année  1908  :  MM,  Chau- 
veau, Bouchard,  d'Arsonval,  Hoii.v, 
Giard,  Laveran,  Dastre.  Cette  Com- 
mission est  également  chargée  de 
présenter  une  question  do  ju-ix  Pourat 
pour  l'année  191 1 164 

—  (Conuiiission     cliai'géc     de    juger    les 

concours  du  prix  Montyon  (Slalis- 
li(|ue)  pour  l'année  1908  :  MM.  itc 
l'rejciuet.  Ualon  de  la  Goupillii/re, 
Caruot.  Rouehc,  Alfred  Picard,  le 
\ivinvv  Roland  Bonaparte,   Tannery .     164 

—  Commission    chargée    do    juger    les 

ciiiu-oui-s  des  médailles  .Vrago,  Lavoi- 
sicr,  Berthclot  pour  l'année  1908  : 
MM.  Becquerel,  Bouchard,  Darboiuc, 
de  Lapparenl 164 


TABLE    DES    MATIÈRES. 


Pages. 

—  Commission    char!»ée    de    jujror    los 

concours  (l<?s  prix  Trémoiit,  (jc- 
giior,  Lannelongue  pour  l'anm-e 
190H  :  MM.  Becquerel.  Bouchard. 
Darl>ou.r,  dé  Lappnrent.  Maurice 
Levj,  Bornet 1 6 1 

—  (Commission    chargée    de    juger    les 

concours  du  prix  Wilde  pour  l'an- 
née 1908  :  yVS\.  Maurice  Levf,  Dar- 
liaiLC,  Troost,  Ma.ieart,  Poincaré, 
ICiiiite  Picard,  do  Lupparent iGi 

—  Commission    ciiargéo    de    juger    les 

concours  du  prix  Viftor  Raiilin  pour 
l'année  1908  :  MM.  Caudry,  Michel 
Lévj,  de  Lapparent,  Lacroi.r,  Bar- 
rois,  Douvillc,  Il  (dlcrnnt iG"! 

—  Commission    chargée    de    juger    les 

concours  du  prix  Saintour  pour  l'an- 
née 1908  :  MM.  Darbou.v,  Poincaré, 
de  Lapparent,  Giard,  Zeiller,  La- 
croix, DouvUlé I  Gj 

—  Commission  cimrgée  de  juger  le  con- 

cours du  prix  Jérôme  l'onli  pour 
l'année  1908  :  M.M.  Maurice  -Levy, 
Drirbou.c,  Bornet.  Chauveau,  Poin- 
caré, de  Lapparent,  Bouvier 2?.o 

—  Commission  cliargée  de  juger  le  con- 

cours du  prix  Houllevigue  pour  l'an- 
née 1908  :  M.M.  Maurice  Levy,  Dar- 
bou.i:,  Mascart,  Poincoré.  Emile  Pi- 
card, de  Lapparent,  Giard >.  io 

—  Commission  cliargée  déjuger  le  con- 

cours du  prix  Eslrades-Dclcros  pour 
l'année  1908  :  MM.  Gaudry,  Dar- 
bou.r,  Mascart.  Poincaré,  Becquerel, 
de  Lapparent,  Deslandre.s àio 

—  Commis.sion  chargée  de  présenter  une 

question  de  Grand  Prix  des  Sciences 
physi(pics  pour  l'année  191 1  :  M.M.7\'r- 
rier,  Guif^nurd.  de  Lapparent,  C/ia- 
tin,  Giard.  Delage,  Bouvier •.'.21 

—  (Commission  chargée  do  présenter  une 

question  do  prix  Bordin  (Sciences 
mathématiques)  pour  l'année  191 1  : 
MM.  ./ordari,  Darhou.c.  Poincaré, 
Emile  Picard,  .Ippell,  Painlcvé, 
Uumbert 2  '.  1 

—  (Commission  chargée  do  présenter  une 

question  de  prix  Damoiseau  pour 
l'année  191 1  :  MM.  IVolf,  Radau, 
Deslandres,  Bi^ourdan,  DarbiULC, 
Lippmanii,  Poincaré 221 

—  Commission  chargée  do  présenter  une 

(|uestion   do  prix   Vaillant  pour  l'an- 


«449 

Puges. 


nr'c,  i()ii  :  MM.  Maurice  Levy.  Dar- 
lioti.r,  Bouquet  de  la  Giye.  Tr00.1t. 
Maacart,  Becquerel,  de  Lapparent..     2ïi 

—  Commission   chargée  de    présenter  à 

l'Académie  un  Rapport  sur  le  mode 
d'emploi  des  annuités  ofTertes  par  le 
l'rince  Roland  Ronaparte  :  le  Prési- 
dent en  exercice  cl  le  Prince  Roland 
Bonaparte;  MM.  Darbou.r.  Des- 
landres, Bouquet  de  la  Grye,  A.  de 
Lapparent,  Le  Chalelicr,  Gautier, 
Caillctet Si; 

—  (Commission  chargée  de  dresser   une 

liste  de  candidats  au  (loste  de  Secré- 
taire pei'pétuoi  pour  les  Sciences 
physi(iues,  vacant  par  suite  du  décès 
de  M.  de  Lapparent  :  MM.  l'an 
Tie«hem,  Gaudry.  Troost,  Bouchard. 
Mûnlz,  Chatin Vf-'fi 

—  (Commission    chargée   d'examiner   les 

demandes  relatives  aux  postes  d'étude 
du  Laboratoire  du  mont  Rose  :  le  Pré- 
sident en  exercice;  les  deux  Secré- 
taires perpétuels  et  .MC\L  Van  Tieghein, 
('bai/veau,  Perrier,  l'iolle.  Ron.r,  Bou- 
vier, Dastre •'"'i 

—  (Commission    chargée  de  l'examen  du 

vù'u  émis  par  M.  Bouquet  de  la  Grye 
au  sujet  de  la  détermination  di^ 
1  heure  par  la  télégra|)hie  sans  fil  : 
.\1M.  les  Membres  des  Sections  d'^i'- 
ironoinie.  de  Géographie  et  Naviga- 
tion  et  de   Physique,   et    MM.    Dar- 

houx,  Poincaré.  Cailletet G73 

\'oir  Bureau  des  Longitudes. 
Congrès.  —  La  Commission  d'organisation 
du  premier  Congrès  international 
des  Industries  frigorifiques  prie  l'Aca- 
démie de  désigner  un  certain  nombre 
do  délégués  qui  participeront  aux  tra- 
vaux du  Congrès 7^>i) 

—  L'.Vcailémie  désigne  comme  délégués  : 

MM.  Ilaller.  Dastre.  Jlfred  Picard.     7^9 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  donne  quel- 

ques détails  sur  le  quatrième  (Congres 
(les  .Mathématiciens  qui  vient  de  se 
tenir  à  Rome  du  G  au  u  avril  1908. .     «45 

—  JI.    le   Président   général  de  l' Asso- 

ciation des  Médecins  de  Langue 
française  de  l'Amérique  dit  ISord 
invite  l'Académie  à  prendre  part  au 
quatrième  Congrès  général  qui  se 
tiendra  à  (Québec  le  ao  juillet  190S. .   looî 

(CONSKIL    SUPÉniElîR    l>l!  l'InSTHUOTION   VV- 


i4'Jo 


TABLE    DES    MATIERES. 


Pages. 
iiLiouK.  —  M.   [)arhoiix  pst   désigné 
au  choix  iJo  l'InstiluL  pour   occuper 
un    si('ge    au     Conseil   .su|>orieur    do 

rinsiruelion  puldique gii 

CoNSiîin  ATOinic  naïionai.  iiks  AnTs  i;t 
!\IÉriKiis.  —  Liste  de  ciindidats  pré- 
sentée il  .VL  le  Ministre  du  (lommcrcc 
pour  la  cliaire  de  Métallurgie  et  tra- 
f//il  des  niétaii.r.  vacante  au  Conser- 
vatoire national  des  Arts  et  Métiers 
par  le  décès  de  M.  Le  Verrier  : 
\°  AL  Léon  Guilk'f.  2"  M.  Mesn(i<j,<-r  ; 
i"  M.  Uollard i63 

—  \l .    le  Ministre   du    Commerce    cl    de 

rinduslrie  invite  l'Académie  à  lui 
présenter  une  liste  de  candidats  à  la 
chaire  de  Géométrie  ftpjtliqnre  nu.r 
Ans,  vacante  an  Conservatoire  na- 
tional (les  .Arts  et  Môliors.  par  suite 
du  décès  de  ,M.  /.aiissedrii 5Gf) 

—  Liste  de  camlidats   présentés  à   i\l.  le 

Ministre  du  Commerce  pour  la  cliaire 
de  Géométrie  tippliq/iée  nit.r  Iris, 
vacante  au  Conservatoire  national  des 
Arts  et  Métiers  par  le  décès  de 
M.    J.aiisseildt    :      1"     .\l .      Briruril  : 

2"  .M .   Adam (ijg 

CouRA.NTs  Ai.TEnxATirs.  —  ICiuploi  dûs 
flammes  comme  soupape  des  courants 
alternatifs  à  haute  tension  ;  par 
M  .  André  Cathiard 10 

—  Emploi   des   tlamnies  comme  soupape 

des  courants  alternatifs  à  hante  ten- 
sion ;  par  M.  André  Cntliiard 

—  .\uto-e\citation   d'un   alternateur    tri- 

plia.ié  au  moyeu  des  sou|)apes  électro- 
lyti(|ues  ;  par  .M.  C.  Limh 

—  Errata  relatifs  à  cette  Communication. 

—  Stabilité  do  la  marche  eu  parallèle  des 

allernaleurs  aulo-excités;  par  M.  l)a- 
Dioidin 

—  Sur    un    nouveau   i-héo},'raphç    destiné 


■-«■'9 


101 4 
1 190 


1141 


Pages. 


'\  la   projei;tion   des   courhes  de  cou- 
rants   alternatifs;     par     M.M.     Henri 

Ihraliam  et  /.  Carpcntier 1^71 

l'Apériences    exécutées    sur    le    rhéo- 

graphe  :  par  M.  /.  Carprntier iSj  j 

Voir  Are,  il    Irsoiivalisation. 


CRISTALLOGRAPHIE. 

-    Sur    les    édifices    hélicoïdaux  ;     par 

M.    Paid  Gfiidiert S29 

V'ciir   Minéralogie. 


Cristacks.   —  Sur  les  Synalphées  amé- 
ricaines ;  par  M.  H.  Coutière 

—  Sur   le   Sfitalplieion    (îiardi.  n.   gen., 

n.    sp.,    Enloniscicn    parasite    d'une 
Synalphée  ;  par  M.  //.  Coutière 

—  Sur  les  relations  zoologi(pies  des  cre- 

\eltes  delà  tribu  des  Sténopidés;  par 

M.  E.-L.  Botn'ier 

(^nVOSCOPlE.  —    Voir   Chimie  inorganique 

(  V'e  ),   Cliiinie  physique. 
Cvci.iîs  JiiXTES.  —  Sur  quehpies  dc'rivcs 

du  thioplicno;  par  M.  /'.  Thomas  .. . 

—  Sur   (pielques   dérivés   do   la    pliényl- 

isoxazdlone;    par   .MM.    -•/.   IVahl  et 

André  Mayer 

-  Mécanisme  des  cvelisations  dans  la  sé- 
rie géranique:  synthèse  et  structure 
du  dihydromyrcène;  jiar  M.  y>/.  Tiffe- 
neaii 

—  Sur    le    mécanisme    de    synthèse  des 

(•y('les  azotés;  par  M.  L.-J.  Simon.. 
Cvi'di.doii;.    —   Note   sur  l'cxislence  des 
produits    de    dégénérescence    cellu- 
laires rappelant  les  corps  de  Xegri; 

par  .\1.  y.  Manoiiélian 

Vnir  Inseetes. 


710 


i333 


6)2 


II J3 
i4oo 

1'9 


D 


Df.cès.  —  M.  le  Secrétaire  perpétuel 
annonce  à  r,\eadémie  le  décès  de 
M.  Asaph  Hidl,  correspondant  pour 
la  Section  d'Astronomie 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  à 
rAcadi'miclainortdc.\I.r//«////«v/(7«(/. 
Sous-iJirccieurde  l'Institut  l'asteur.. 


91  ' 


M.  Henri  l!evtpa-rel,  Président  de 
l'Académie,  et  M.  l)arhou.T.  Secré- 
laire  perpétuel,  prononcent  l'éloge 
lunèbre  de  W.  A.  de  Lappurent. 
Secrétaire  perpétuel  décédé 931 

Des  compliments  de  condoléances  sont 
adressés  à  l'.Vcadémie  à  l'occasion  du 


TABLR    DES 

Pafîes. 
décès  (le  M.  i(r  l.ajipurcitl.  gSS,  mSo,  i  ?o3 
DiASTASRs.  —  Tyrosinase  ot  lyrosine  nicé- 
miqiie;     par   MM.    Gtibricl  Bertrand 
et  M .  RcisenhUui 3n  | 

—  Action  de  la  levure  de  bière  sur  les 

acides  amidés;  par  M.  ./.  Kffro'it.. . .     7-9 
Voir  Oxydascs. 

Diélectriques.  —  Sur  la  dispersion  élec- 
trique de  l'eau;  par  M.  F.  JSraulfird .      ()(io 

DiFFÉREKCES  DE  PO rENTiEt..  —  Sur  Ips  dif- 
férences de  potentiel  de  contact  entre 
métaux  et  liquides;  par  .M.  /..  JSIocli.   1017 

DisPEiisioN  nE  i,A  i.LAiiÉiti;.  —  Uuverture 
d'un  pli  cacheté  :  «  Sur  la  dispersion 
de  la  lumière  dans  l'espace  interstel- 
laire »;  par  M.  Charles  Nord  marin.  .     2GG 

—  Ileelierclies   sur   la   dispersion  de   la 

lumière   dans   l'espacci   céleste;    par 

M.   Charles  Nonlmann iSi 

—  Kecherches  nouvelles  sur  les  étoiles 

variables  ;  par  M.  Charles  Xordniann.     j  1 8 

—  Sur  la  dispersion  de  la  lumière  dans 

les  espaces  célestes.  Historique  de  la 
queslion  et  premiers  résultats;  par 
M.  G.-A.  Tikhoff 5-0 

—  /Tr/'oia  relatifs  à  cette  Communication.     (Kit; 

—  Sur  l'état  actuel   du   problème   de    la 

dispersion  des  rayons  lumineux  dans 
les  espaces  interstellaires.  Premier  es- 


MATIÈRES.  l45l 

Pajîes. 
sai  d'applicalion  à  îles  ilélerniinations 
provisoires    de    distances   stellaircs; 
par  M.  Charles  Nordniann f'iKo 

—  I.a  dispersion  apparente  de  la  lumière 

dans  l'espace  interstellaire  ;   par  M. 
Pierre  Lehedeiv 1 264 

Dissociation.  —  Dissociation  par  l'eau  des 
chlorures  doubles  de  dimercuriam- 
monium  et  d'ammonium;    par   M.  H. 

(jaiidechon 177 

Voir  Métaii.r-ainnwititims. 

nisson'Tiox.     —     Observations     sur    le 
lemps  employé  par  les  corjJS  pour  se 
dissoudre;  par  M.  Gaston  Gaillard. .    1020 
Voir  Lumière. 

DvNA.MiQi'E  DES  FLUIDES.  —  Application 
des  lois  do  la  similitude  à  la  propaga- 
tion des  déflagrations;  par  M.  yo«g-He^     915 

—  Application  des  lois  de  la  similitude  à 

la  i)ropagation   des  détonations  ;    par 

MM.   Criissord  et  Joiiguct gjj 

\'oir  Iljdrodjnamiqnc . 
DvNAMOs.   —   Comparaison   dos   dynamos 
à  courant  continu  séi'ie  et  shunt  au 
point  de  vue  de  la   rapidité  d'amor- 
çage; par  M.  Paul  Giraiilt 91S 

—  .'^ur  le  profd  des  niasses  polaires  de 

dynamos;  par  M.  Paul  Giraidt 1008 


E 


Éclipses.  —  Observation  de  l'éclipsé  par- 
tielle de  Soleil  du  28  juin  1908  à  l'Ob- 
servatoire de  Paris  par  divers  obser- 
vateurs ;  par  .M.  H.  Baillaud i3Î9 

ÉciiiNODERMES.    —     Oursius    hcxamères  ; 

par  M.  Edouard  de  Ribaucourt 91 

Élasticité.  —  Sur  la  théorie  des  corps 
minces;  par  M.VI.  Eugî-nc  ot  François 
Cosserat 1  tlg 

—  Errata  relatifs  à  cette  Communication.      >M'< 

—  Sur  les  problèmes  d'élasticité  à  deux 

dimensions;  par  M.  G.  Kolossoff'.. , .     52-! 

—  Solution  générale  du  problème  d'équi- 

libre dans  la   théorie  de   1  élasticité, 
dans  le  cas  où  les  efforts  sont  donnés 

à  la  surface;  par  M.  .■/.  Korn )7,S 

Élections.  —  M.  B.  Baillaud  est  élu 
Meuibre  de  la  Section  d'Astronomie, 
en  remplacement  de  M.  Lœaj ■579 

—  M.  Maurice  Hamy  est  élu  Membre  de 


la  Section  d'Astronomie,  en  rempla- 
cement de  M.  J.  Janssen 61  5 

M.  Gailloi  est  élu  Correspondant  dans 
la  Section  d'Astronomie,  en  rempla- 
cement de  M.  Trrpied i3o2 

M.  Herbert-Hall  Turner  est  élu  Cor- 
respondant pour  la  Section  d'Astro- 
nomie, en  remplacement  do  M.  H.-C. 
f-'ogel 1 378 

M.  H.  Becquerel  est  élu  Secrétaire 
perpétuel  pour  les  Sciences  physi- 
(|ues,  en  remplacement  de  M.  /.  de 
Lapparent 1378 


ÉLECTRICITÉ. 

Sur  un  liygroseope  électrique  d'une 
grande  sensibililé;  par  M.  /.  /'/««- 
chou 809 


i452 


TABLE    DES    MATIÈRES. 


—  Sur   io   roglaue   <Ips   groiipps   ('•li'clru- 

i,'6nos;  par  M.  J  -L.  Houiin 

Voir  Ji-oiis/ifj//o,  Courants  iillcriinlijs, 
l)irhfclri(iiics.  Différences  depolenliel. 
Dynamos,  Etincelle,  Force  électro- 
molrice,  Ions,  Isolateurs,  Météoro- 
logie, Physifjue,  Pin  siologie,  Télé- 
grapliie  sans  fit. 
f^LEcTiiocAiMi.i.ABiTK.  —  Siir  la  tliéofie  (le 
rélcctroc.apillarilo;  par  M.  (^otty.... 

—  Mesures     électrocnpiUaircs     ()ar      la 

iiiélliodo    des    larges     goullcs  :    par 

.M.  Gouy 

Voir  Pliysique. 

Ki.ncriiociiijiiE.   ~   Sur  un  nouveau   four 

éleclriquo  à  arc,    applicable  aux  re- 

cherclios  delaboraloiro  ;  par  MM.  Louis 

Clerc  ot  Adolphe  Minet 

—  Sur  la  réduction  de  l'indigo  par  voie 
électrolylique;  par  M.  H.  C/iaiimai. 

lù.KCTHoi.YSE.  —  Sur  l'éleclrolyse  des  dis- 
solutions d'acide  chlorliydriquo  jiur; 
par  M.  E.  Downer 

—  Sur  l'clectrolyse  des  dissolutions  d'acide 

chlorliydriquo;  par  M.  Th.  (Utilloz.. 

—  Détermination   du  facteur   d'ionisation 

de  l'eau  dans  les  dissolutions  d'acide 
chlorhydrique;  par  M.  il.  Douiner. . . . 

— ■  De  la  vitesse  de  transport  des  ions  H, 
Cl  ot  011  dans  l'élcctrolyse  des  dis- 
solutions d'acide  cliloriivdri(pie  ;    par 

-M.  E.  Douiner 

Voir  Colloïdes,  Courants  alternatifs. 
Elcctrochimie. 

fit,iî(;-nu)i,YTEs.  —  Mobilité  anormale  des 
ions  do  quelques  terres  rares;  par 
M.  Jules  IkuLi 

—  llecliorches  sur  les  modifications  phy- 

siques do  la  gélatine  eu  présence  des 
élcctrolytes  et  des  non-électrolytes; 

par  M.  /.  Larguier  des  Baiicels 

Voir  Force  élcctromotrice.  l'élégraphie 
sans  fil. 
E(.i:(:ti«)M.V(;m;tis.me.  —  Cas  de  réduction 
des  équations  différentielles  de  la  iru- 
jectoire  d'un  corpuscule  éicctrisé 
dans  un  champ  magnéticpic;  par 
M.  Cari  Slôriner 

—  Cas  de  réduction  des  équalious  diffé- 

rentielles de  la  Irajoctou'c  d'un  cor- 
puscule dans  un  champ  UKignétique; 
par  M.  Cari  .Sloriner 

—  Uemarquo   relative   à  ma  Note  sur  les 

éipialions  difiérenliellçs  d'un  coi-pus- 


Pfiges. 


Gl2 


i3 


/■i 


■ïi\ 


ilÇi 


68- 


89i 


'71 


290 


462 


3ï() 


Pa{|fs. 
cnle  cleclrisé  dans  imi  clniuqi  innuni'-- 
lique;  par  .Vi.  Cnrl  .S/orinrr G',3 

l'^crcTRo-oPTioi  i:.  —  Sur  nu  phéiKjméuc 
électro-oiiti(|uc  dans  l'air  contenant 
des  poussières  en  suspension  ;  par 
.\I.  Jùigène  Bloeli <)jo 

—  Sur  le  signe  du  dichroïsnie  électrique 
et  du  dichroïsme  magnétique;  par 
M.  Georges  Meslin 1208 

Électiions.  —  Sur  la  nature  des  charges 
d'électricité  positive  et  sur  lexistence 
des  électrons  positifs:    par  M.  Jean 

Becquerel 1 3')K 

Voir  Atome. 


E.MimuK.ÉME.  —  Sur  l'existence  de  cinq 
iucs  branchiaux  et  de  six  arcs  aorti- 
i]ues  chez  l'embryon  de  Taupe;  par 
.M.M.  ./.  Soulié  et  C.  Bonne 

—  De  quelques  points  relatifs  à  la  patho- 

génie  des  difformités  congénitales  de 

la  face  ;  par  M.  Le  Dcntu 

Voir  Anthropologie,  Mollusques,  Pois- 
sons. 

Energétique.  —  Étude  expérimentale  du 
travail  de  coupage  des  sarments  pour 
boutures;  par  il.  A.  Inibert 

Équations nii'KÉiiESTiEi.i.ES.  —  Sur  les  sin- 
gularités des  équalious  dillérenlielles 
du  premier  ordre;  [lar  M.  Georges 
Réinoiiiulos- 

—  Sur  l'intégration  approchée  des  équa- 

lious différentielles;    |)ar    M.  Emile 
Cotton 

—  Errata  relatifs  à  celte  Couiinunicatiou. 
-^  Sur  un  système  différentiel  du  second 

degré;  par  M.  L.  Schlesingcr 

—  Sur  l'équation 


3. S 


111.1 


3S() 


■'7i 
')  10 

loG 


à'- 3 


dz_ 


par  Etigvtiio-Elia  Lei'i itij 

—  Uomarc|ue  sur  une  Communication  de 

M.    Eugonlo-Elia    Levi  ;  par   M.   E. 
Holmgrcn 38S 

—  Sur  une   éipiation  aux   dérivées  par- 

liellcs,    reUuive    il  une  surface  fer- 
mée ;  par   .M.  Emile  Picard ii'ii 

—  Sur  l'équalion  aux  dérivées  partielles 

des  membranes  vibrantes:  par  JI.  .V. 
Sanielci'ici '  '.^  i() 

—  Sur  ré(piiilion  aux   dérivées  partiolles 


TABLE    DES    MATIERES. 


1453 


des  membranes  vivantes;  par  M.  Sa- 

nielevici. . , 

Voir  Elasticité. 

Équations  fonctionnelles.  —  Sur  les 
solutions  périodiques  de  certaines 
équations  fonctionnelles;  par  M.  /:'/•- 
iiest  Esclaiigon 

Équations  intégrales.  —  Sur  un  théo- 
rème de  la  théorie  des  équations  in- 
tégrales; par  M.  Vs.  Goursat 

Errata:  ibi,  -i-jG,  3i6,  5io,  60G,  6(16,  844, 
1070,  II30,  ii<)o,  1298,  i458,  !^C>'J. 

Éthers.  —  Synthèses  au  moyen  des  adi- 
(latcs  de  méthyle  el  d'éthyle;  par 
MM.  L.  Bouveault   et  Â.  Locquiii... 

—  Action  du  bromure  de  phénylmagné- 

sium  sur  le  second  éther  méihylique 
de  l'acide  paradimôthylamidoortho- 
benzoylbenzoïque;  par  M. /.  IKTard. 

—  Surles  éthers  phosphoriques  acides  du 

gaïaeol;  par  MM.  V.  Auger  et  /'.  Du- 

pitis 

Voir  C/iiniie  biologique. 
I'^tincelle.  —  Sur  les  gaz  provenaul  des 
étincelles  électriques  ;  par  M.  M.   de 
Jiroglie 

—  Sur  l'existence  et  l'ori^'inc  des  luirmo- 


'ages. 
i3S- 


108 


138 


9'i 


62  i 


Pages. 

niques  dans  l'étincelle  de  self-induc- 
tion; par  M.  G.-J.   Hcinsalec/i lo^'J 

—  Sur   l'étincelle  de  self-induction;    par 

iM.  André  Léaitlé 1  ',09 

—  Sur    l'existence   des  raies   d'étincelle 

I  enhanced  Unes)  dans  des  flammes 
lie  diverses  températures  el  sur  les 
modifications  qu'elles  y  éprouvent; 
par    MM.  G. -A.  Ilemsalecli  et  C.  de 

If  atteville i  jSq 

Voir  Ions,  Speelroscopie. 
i;\Ai'oitATi(rx.  —  Sur  la  vitesse  d'évapo- 
ration  et  sur  un  procédé  de  détermi- 
nation de  l'étal   hygrométri<iue;  par 
M.  P.  Fidllani 'jH?. 

—  Sur  l'évaporation  de  l'eau  et  des  solu- 

tions sulfuriques;  par  M.  P.  Faillant.     Si  1 
Exploration.  —  M.  Jean  Ckarcot  annonce 
à  r.\cadémie  que  le  lancement  du  na- 
vire de  l'expédition  française  au  pôle 
Sud  aura  lien  le  lundi  18  mai  à  Sainl- 

Malo 1 00  ■) 

r.xpLosiFS.  —  Action  des  sels  alcalins  ù 
base  fixe  sur  la  coministion  des  gaz 
et  des  poussières  combustibles;  par 
M.  Uautricitc 535 


F 


Fer.  — Voir  Aciers,  Arc,  Catalyse,  CIn- 
mie  analytique,  Chimie  inorganique. 
Fonte,  Hydrolyse,  Speelroscopie. 

Ferments.  —  Formation  et  disparition  de 
l'aldéhyde  élhyliquc  sous  rintluence 
des  levures  alcooliques;  par  MM.  A. 

Trillat  el  .Santon 

Voir  Aldéhydes,  Bactériologie.  CInmie 
physiologique.  Diastases,  Présures. 
Vin. 

Flore  tropicale.  —  Nouvelles  observa- 
tions sur  l'anatomie  el  les  affinités  des 
Malpighiacées  de  .Madagascar;  par 
MM.  Marcel    Dubard  cl  Paul  Dop. 

F'o.NXTioNS.  —  Sur  le  choix  de  l'exposant 
de  convergence  pour  les  fonctions  en- 
tières   de    genre   infini:   par   M.  A. 


m^ 


Dcnjny 62 

-  Sur  le  dévelo[>pcmeiit  d'une  fonction 

arbitraire    suivant    les   fonctions    de 
l.aplace;   par  Léopold  Féjer 224 

-  Sur  les   séries  des  polynômes  taylo- 

riens;  par  M.  A.  Buhl 573 

Fonte.  —  Sur  la   constitution  des  fontes 

au  manganèse  ;  par  ,M.  L.  (kdllet. ...       74 
l'oftci:  ÉLECTROMOTRiiiE.  —  Variation  de  la 
force   électromolrice  de    chaiiies  li- 
fpiides    par    polarisation     des     dia- 
phragmes interposés;    par  M.   Pierre 

Girard \yi- 

Frotte.ment.  —  Inlhience  de  l'atmos|ihrre 
ambiante  sur  le  frottement  entre 
corps  solides;  par  M.  /''.  Charron.  .  .    101 3 


G 


Gaz  rares.  —  liecherche  de  faibles  i|uan- 
tités  d'hélium  dans  les  niinérau.x;  par 


.\l.  /■'.   llordas 

N'oir  Radioactiiité,  Sources. 


G-iS 


■  454 


TABLE    DES    MATIERES. 


Pages. 
(iiioDÉsii;.  —  Sur  l;i  mesure  des  uiouve- 
iiicsls  généraux    du  sol    au    moyen 
de  nivellements  répelés  à   de  longs 
intervalles,  par  M.  C/i.  Lallemand. .       6_j 

GÉOGIlAPllIE    BOTANIQUE.    —    Sur    la    plljt- 

écolo.gic  de  la  région  orientale  de  la 
Kabylie  du  Djurdjura:  par  M.  (',.  Ln- 
pic 61;) 

—  Les  caractères  écologiques  de  la  ré- 

gion   méridionale  de  la   Kabylie  du 

Djurdjura  ;  par  ^^  (',.  I.npic i)\o 

(jÉouRAi'uiiî  l'iivsiQiK.  —  De  la  prédomi- 
nance de  l'érosion  de  la  Sarine  sur  sa 
rive  droite;  par  MM.  Jean  Branlies 
01  Cfsare  Calcioti "i-', 

—  Migration  vers  le  Nord  de  la  ligne  de 

partage  des  eaux  dans  les  Alpes  Lé- 
pontiennes;  par  M.  Gabriel  Eisc/i- 
niciigcr 947 

—  Contribution  à  l'étude  du  Landwasscr 

et  do  la  vallée  de  Davos;  par  M.  Cri- 

hricL  Eisenmenger i  iX6 

Voir  Hydrologie. 


âges. 
I  '^26 


(iKOl.ddll'. 


Terrains  primaires  du  Moi'van  et  de  la 
Loire;   [)ar  M.  Albert  Miclicl-Lrvy .  . 

Molamorpliismo  et  tectonicpio  des  ter- 
rains paléozoïques  du  .\lorvan  et  de 
la  Loire;  par  M.  Albert  MIclicl-Lévf. 

Les  roches  anciennes  et  le  terrain  pcr- 
niicn  de  Cliâtillon-sur-Saonc  (Vosges); 
par  M. ,-/.  Dohy 

Sur  l'extension  des  dépressions  oligo- 
cènes dans  une  partie  du  Massil'  cen- 
tral et  sur  leur  nMe  au  point  de  vue 
liydroiogiquc  :  par  .\L  /'//.  Glati- 
geaiid 

Les  éruptions  do  la  Limagne.  Sept  pé- 
riodes d'activité  volcaniipie  du  Plio- 
cène infériiHir  au  Pléislocènc:  par 
.^L  P/i.  Glnn^eaiid 

Errata  relatifs  à  cette  Coummuication. 

Les  éruptions  plioeèncs  et  picistocènes 
de  la  Limagne;  par  M.  l'Ii.  clan- 
gcand 

Sur  les  minerais  do  fer  ordoviciens  de 
la  Basso-Xoruiandie  et  du  .Maine:  par 
M.  OEhlert 

Sur  la  présence  de  grés  à  Hippuritcs, 
à  Venco(.\lpes-Maritinics);  par.^L  F. 
Pufjiiier 


549 


M>. 


606 


())() 


■20  I 

1181 
5o4 
4^7 

712 

i344 
870 


1' 

-  Sur  le  minerai  de  fer  de  Coatquidam  ; 

par  M.  /•'.  Kerforne 

-  Sur  les  diirérenis  niveaux  d'alluvions 

du  confluent  de  l'Yonne  et  de  la  Cure  ; 
par  M.  Paul  Lemoine 

-  Sur  la  découverte  d'un  lambeau  de  Lias 

moyen  dans  le  bassin  de  la  Soybouse 
(.\lgério);  par  M.  J.  Darcste  de  la 
Chfn'anne 

-  Sur  les  terrains  crétacés  et  tertiaires 

de  la  région  de  Conslantine  (Algérie  1  ; 
par  M.  E.  Jolenud 

-  Sur    l'infralias   du    Hodna  (.Algérie); 

])ar  M.  /.  Savornin 

-  Recherches    stratigraphiques    sur    le 

.Maroc  oriental  ;  par  .M.  Louis  Gentil. 

-  Sur  la  teclonicpic  du  littoral  delà  fron- 

tière algéro-marocaine;  par  M.  Louis 
Gentil 

-  Sur    la    constitution     géologique    du 

massif  des  Béni  Snassen  (Maroc); 
par  M.  I.ouis  Gentil 

-  Sur  le  Sénonien  et  l'ilocènc  de  la  bor- 

dure nord  de   l'Atlas  marocain  ;   par 

M.  ./.  JJriivt 

Voir  Cliiiuie  agricole.  Géodésie,  Gla- 
ciers, Houille,  Hydrologie,  Minéra- 
logie, j\appcs  de  charriage.  Paléou- 
tologie.  .Séisnies,  f'olcans. 


(liioMiiTnn-:   infinithsimale.  -    Sur    une 

classe  de  surfaces;  par  M.  Tzitzéica.     iG) 

—  Sur  les  congruenccs  de  courbes  planes  ; 

par  M.  C^ Popoviei 380 

—  Sur  les  surfaces  à  lignes  de  courbure 

cunfundues;  par  M.  L.  JiaJ/y \iç) 

—  Applicaliilité  et  modes  divers  de  repré- 

sentation dos    surfaces  à  lignes    de 
courbure    confondues;    par    AL    L. 

rw.iiy 618 

—  Sur  les  réseaux  conjugués  persistants 

ipii  eoniprennenl  une  famille  de  lignes 
minima ;  par  M.  /,.  Rajfy 740 

—  Sur  un   problème   relatif  à  la  théorie 

des  courbes  gauches:  par  M.  Gaston 
Darbou.c 881 

—  Sur  les  surfaces  réglées;   par  M.   ./. 

Demoulia 1  3S 1 

Gi.Aciiîns.  —  L'ablation  de  la  mer  de  glace 
de  Chamonix  pendant  1 J  ans  et  pe;i- 

dant  5o  ans:  |)ar  M.  J.  Vallot i357 

Glicosiuks.  —  Sur  l'arbutine  et  quelques- 
uns    de   ses    dérivés   considérés    au 


TABLE    DES    MATIÈRES. 


1455 


puinl  (le   \iio  ilo   leur  pouvoir  rol;i 
loire   et  do   leur    dédoublement   par 
l'éuiulsine;  par  MM.  Ém.  Bourqiœlot 

et  H.  Hcrissej- 7(14 

GnAiXES.  —  Sur  la  durée  des  peroxydias- 
lases  des  graines;   par  M.\[.  Jlroc,/- 


Koiisien  cl  Eilinonrl  Gain 

(iRoiiPEs.  —  Sur  les  sous-groupes  du 
groupe  linéaire  homogène  à  quatre 
variables  et  les  systèmes  d'équations 
aux  dérivées  partielles  qui  leur  cor- 
respondent; par  M.  Le  Fnvassciir . .  . 


Pages. 


H 


Histoire  des  Sciences.  —  Sur  un  frag- 
ment, inconnu  jusqu'ici,  de  VOpus 
tertiinii  de  Roger  Bacon;  par  M.  P. 
Dulwiii 1 56 

—  Sur  la  découverte  de  la  loi  de  la  cliute 

des  graves;  par  M.  Pierre  Dulieni  . .     go8 

—  M.  /.  Tanner/  fait  hommage  à   l'Aca- 

démie des  manuscrits  A' lU\iri.sic 
Galois fi  I  I 

—  Manuscrits d'Evariste  Galois:  par  M.  /. 

'J'iinnery 67/1 

—  .M.  Emile  Picard  présente  le  Tome  II 

des  Œuvres  d'ilcrmile 919. 

Hisror.oGiE.  —  Structure  de  la  substance 
fondamentale  du  cartilage  hyalin;  par 
M.  Ed.  liettcrer .  .  .' 3-) 

—  Sur  la  biréfringence  apparente  des  cils 

vibrafiles  ;  par  i\I.  Fred  Vlè.i 8S 

Voir  Mi)llus)jiies. 

HotiLLE.  —  Sur  le  terrain  houilior  du 
Sud   oranais;   par   M.M.    H.   Dotiville 

et  Zeiller 73-2 

Voir  Clniiiic  industrielle. 

HviîiiiDATioN.  —  Recherches  sur  les  liy- 

l'riiles  d'Orges;  par  M.  i.  Illaring/wm.    1293 

lIviiuouYNAMiotE.  —  Théorie  de  l'écoule- 
ment sur  un  déversoir  vertical  en 
mince  paroi  et  sans  contraclion  laté- 
rale :  Cas  de  la  nappe  ondulée  et  son 
raccordement  au  cas  de  la  nappe 
plongeanle;  par  M.  /.  Boussine.tcj  . . .     Gdj 

—  l'ropriétés  diverses  des  courbes  expri- 

mant, soit  par  leur  enveloppe,  soit 
directement,  lescoetlicients  de  débit  //; 
d'un  déversoir  vertical  en  mince  paroi, 
sans   contraclion  latérale  et  à  nappe 


noyée  en  dessous,  en  fonction  de  la 
pression  relative  N'  exercée  sous 
ces  nappes  au  niveau  du  seuil;   par 

M.  y.  Boussinesq 667 

\'oir  Dynamique  des  J/uides. 
IlYnnoT.ociE.  —  Sur  les  variations  de  la 
température  de  la  source  de  la  Sainte- 
Baume  (Var);  par  M.  Ei.-J.  Martel.     -gS 

—  Sur   l'origine    torrentielle   des   roches 

ruiniformes  calcaires;  par  M.  E.-.4. 
Martel i3Jo 

—  Sur  deux  causes  d'erreur  dans  les  ex])é- 

rienees  à  la  iluorescéino;  par  M.  F. 
Dietiert 112') 

—  De  l'emploi  de  l'acoustèlc  de   Daguin 

pour  la  recherche  des  bruits  souter- 
rains; par  MM.  F.  Diencrt.  A.  Guil- 
lerd  et  Marrec  . 1 1  S-.). 

—  Sur  la  température  des  eaux  thermales 

des  l'yrénées-Orientales;  par  M.  O. 

M  en  gel 1 1 2G 

Voir  Géographie  ùolanii/iie. 
IlvDiiOLVSE.  —  Sur   l'hydrolyse   du  per- 
ehlorure  de  fer.  Ellét  de  la  valence 
des  ions  négatifs;  par  M.M.  G.  Mal- 
fitano  et  L.  Mir/iel ." 338 

—  Recherches  sur  l'hydrolyse  proloplas- 

nnqiie;  par  .M.M.  ./.  Etardel./.  Fi/a.    ii55 
\  oir  Proléiques. 
llu'i;iii;i,i,ii>TKjn;.    —    Sur    une    surface 
liy|ierelliplique   du   quatrième   degré 
sur  laquetle  3o  droites  sont  tracées; 
par  M.  E.  Traynard .Oai 

—  Sur    les    intégrales    hyperelliptiques 

canoniques  de  seconde   espèce;   par 

iM.  Z.  Krygoi\'sln gi4 


I 


Insectes.  —    Sur  la   re|iroduction  et  les 
variations  du  développement  dans  la 

C.  R.,  iç)oS,   \"  Semestre.  (T.  C\L\I  ) 


Glossina  palpalis  Desv. 
Hotihiiud .  .  .' 


par  M.  E. 


3C.i 


i456 


TABLE    DES 

Pages. 


—  Sur  l'cxislonco  des  glandes  côplialiques 

chez    Macliilis   itinriliiiin  l.paidi;   par 

M.  y,,  nriiniz 49 > 

—  Sur  la  strupluro  el  lo  résoau  Iracliéen 

dos  canaux  cxcrélcurs  des  roins  de 
Maclliiis  tiiarniiiia  Leacli  ;  par  M.  L. 
Bruntz S;i 

—  Sur  la  cvlologic  du  labyrinthe  rénal 

des  Thysanourcs;  par  M.  L.  Bruntz.    \o.\'j 

—  Sur  un  L('|)ldoplèro  hétéroccre  (Zcu- 

zera  pyriiia  L.  )  nuisililo  au  chcne- 
lii'gc  eu  Algérie;  par  M.  P.  Lesne, .  .  4g3 
Voir  Aéroninidquc,  'l'n panosoiiies. 
I.NTKOliOiMÈTHlî.  —  M.  lo  colouel  Jacob 
présente  un  inlégromèlre  à  lame 
coupanlo  ipn  permet  l'intégration 
d'iMio  é(|uation  d'Aboi gi'i 


MATIERES. 

Paj;es. 

Invertébrés.  -  liéactinns  fhrnMiiitiques 
el  claâsificatinn  des  granulalions  len- 
eocylairosd('sInverlél)rcs;  parM.  Kol- 
manu i'j  J" 

Ions.  —  Sur  l'ionisation  de  l'air  par  la 
lumière  ultra-violette;  par  M.  Eugène 
Blocli Sij-i 

—  Sur  l'examen  ultra-microscopique  des 

centres  chargés  en  suspension  dans 

les  gaz  ;  par  M.  de  BrogUe lo  lo 

—  Sur  la  recombinaison  des  ions  dans  les 

diélectriques;  par  M.  P,  Langnviu  .  .    lou 
Voir  Eliitcelle. 
Isoi.ATELRS.  —  Influence  des  effluves  sur 
la  résistance  d'isolement   des   isola- 
teurs ;  par  M.  F.  Nègre 85; 


Laboratoire  international  du  mont 
Rose.  —  M.  lo  Secrétaire  perpétuel 
donne  lecture  d'une  lettre  de  jM.  le 
Ministre  de  l'Instruclion  /inldiqiie, 
relative  aux  postes  d'étude  (|ue  son 
Département  a  acquis  pour  la  France 
^\i  Laboratoire  international  du  mont 

Rose 

Voir  Commissions. 

—  .M.  Mosso  adresse  une  bnuduirc  inti- 


tulée: «  Henscignciuenls  sur  les  labo- 
ratoires scienliliques  A.  .Mosso,  au  col 

d'Olen  (  mont  Hosa,  Italie)  » (ji3 

Lr.MiÈRE.  —  Influence  de  la  lumière  solaire 
sur  le  dégagement  et  sur  l'orienlaiion 
des  molécules  gazeuses  en  dissolution 
dans  l'eau  denier;  par  M.  liaphaël 

Dubois j<)i 

Voir  Ions. 


M 


Magnétisme.  —  Sur  l'orientation  d'un 
ellipso'ido  anisotrope  dans  un  champ 
uniforme  ;  par  M.  Georges  Meslin.  .  .  rio5 
Voir  C/iinlic  inorganique  (Cr,  Fe), 
Êlectrn-optiqiie,  AJétau.r  rares,  Miné- 
ralogie. 

Magnétis.me  terrestre.  —  Sur  la  valeur 
des  éléments  magnétiques  à  l'Obsei- 
valoire  du  Val-Joyeux  au  i"  janvier 
1908  ;  par  M  .   'J'h.    Moureau.r \3 

—  Sur  la  mesure  directe  de  la  compo- 

sante verticale  du  magnéiisme  ter- 
restre. Application  à  l'exploration  de 
la  cliaine  des  puys;  par  MM.  B. 
Jlrunlics  et  P.  David 8;S 

—  Observations  magnétiques   à  'fanaua- 

rive;  par  M.  Ed.- El.  Colin 1 19G 


—  Nouvelles  déterminations  magnétiques 

dans  le  bassin  occidental  de  la  Médi- 
terranée ;  par  M.  Charles  JSordmnnn.   \~i'>- 
Magnéto-optiqle.   —  Sur  un  cas  excep- 
tionnel   du   phénomène   de    Zeeman; 
par  M.  A.  Dufour 118 

—  ModiOcalions  anomales,  dans  le  champ 

magnétique,  des  spectres  de  bandes 

des  divers  composés;  par  M.  A. Dufour.     ■}.■>.[) 

—  Sur   quelques  exeujples  de  raies  pré- 

sentant le  phénomène  de  Zeeman  anor- 
mal dans  le  sens  dos  lignes  de  force 
magnétiques;  par  M.  .•/.  Dufour  ....     634 

—  Sur  les  changements  magnétiques  du 

spectre  du  fluorure  de  silicium  ob- 
servés parallèlement  au  clianqi;  par 
M.  A.  Dufour 810 


TABLE    DES 


-  Sur  les  spectres  d'absm'ption  des  cris- 

laux  de  terres  rares  et  leurs  modifi- 
cations dans  un  champ  niatriioiique 
aux  températures  de  liipiéfaclioii 
et  de  solidification  de  l'hydrogène; 
par  .MM.  Jean  Becquerel  et  //.  Ka- 
mcrlingli  Onrics 

-  Sur  un  phénomène   altribualile  à  dos 

(Mcclrons  positifs,  daus  le  spectre 
d'otincolle  do  l'yttriuin;  par  .M.  Jean 

Jjcrquercl 

Voir  Ji/er/ro-npilf/ue. 


Pages. 


WATHÉMATIOUliS. 

\o\r  .'Innljsc  inalltématiqiic.  Calcul  des 
pnthahiUlcf:,  Gèoiiictrie  Inliuité.sl- 
niiilc,  liite'f^roDictrc,  Statistique  ina- 
ttiéinuiiquc. 


M. 


Jug.  Miehel. 


MÉDECINE. 


13 -j 


Gbi3 


MECAXKJUE. 

—  Sur   la  statique   de   la   surface  défor- 

malile   cl  la  dynamique   de  la   ligne 
doformal)le  ;    par    MM.    Eugùne    et 

François  Casserai 

Mkcaniqie  animale.  —  Les  leviers  dans 
l'organisme;  par  M.  A.  Cuillemin.  .  . 

—  Les    leviers   dans    l'organisme  ;     par 


G8 


652 


<)00 


Voir  yJéronrniliqiic,  /)i  U'iu/iqur  ilen 
Jluides.  Élasticité,  l''roltcmcitt.  Iii- 
té"romètrc.  N(n'i";alioii. 


-  NouvcllcsaC(|uisilionssur  le  Ivala-a/.ur: 

cultures;     inoculation      au     cliien  ; 
étiologic;  par  M.  C/iarles  Nicolle... 

-  Sur  L;n  nouveau  tiiermo-pulvérisaleur 

à  air  comprimé;  par  M.  Guyenot. . . . 
Voir  .lucsthésie.  Bactériologie,  Chi- 
rurgie, Insectes,  \jicrobiologie,  Pa- 
rasites, Patkoloiiie,  Patliolo!>ie  ani- 
inale.  Protozoaires.  Sources,  Sj/i/iilis, 
'l'hcrapcutique.  Tuberculose,  Vaccin. 


49S 


MibioiRliSl>«Ksi!!VTi:s.  ~  M.  -'lUieriNodou 
présente     un     Mé<n(H«'     -inli-Udé    : 


MATIÈRES.  145^ 

Pages. 
i<   Kechcrclios  sur  la  radi<iai'tivi(é  tem- 
poraire » 265 

—  -M.  P.-!V.  Stuart-Mcntentli  adresse 

un  Mémoire  intitulé  ;  «  Sur  l'iiUerprc- 
taiioii  dos  charriages  des  l'yiénées  ».  (oo5 
.Mi:iii:iRi;.  —  Observation  du  passage  do 
-Mercure  sur  le  Soleil  à  l'Observa- 
toire de  Rio-de-Janeiro  :  (lar  M.  Mo- 
'■'■-e iy 

—  Observation  du   passage    de    Mercure 

des  i3-i4  novembre  njo-,  à  Sdiio 
(Italie);  par  M.  /v-.  Faccw 39 

—  Observations  du  passage  de  Mercure 

du  14  novembre  1907,  faites  à  l'Oi)- 
servatoire  royal  de  Belgique;  par 
M.    Lecointe ■?(;() 

—  Résultats  des  mesures  des  diamètres 

de  Mercure  durant  son  passage  du 
i4  novembre  1907;  [lar  M.  l'obei-t 
./onckhecre 3So 

—  y;'/T(/(rt  relatifs  à  cette  (jommunicatioii.      mo 
.MiîTAt,i.iinGiE.  —  Sur  l'origine  des  lami- 
noirs: par  M.  Ch.  Fremont 8()S 

l!ÉT\u\-AMM0Mi!MS .  —  Chlorul'es  de 
dimercuriammonium    ammoniacaux  ; 

par  M.  //.  Gaudechon 7G1 

\  oir  Dissociation . 

MiîTAiJx  RARES.  —  Sur  ([uelques  composés 
du  f.erbium  et  du  dysprosium  ;  par 
MM.  G.  Urbcùii  et  G.  Janlscli 127 

—  Sur  le   Inléciuni   et   le  acoylterbiiim ; 

par  M.  G.  Urbain joG 

-   Détermination  du  poids  atomique   de 

l'europium  ;  par  M.  G.  Janiscli 4/3 

—  Sur  le  spectre  d'étincelle   ullra^violot 

du  dysprosium  et  sur  les  propriétés 
magnétiques    remarquables    de     cet 

élément  ;  par  M.  G.  Urbain 9>2 

Voii'  Electrolj  les,  Magnéto-optique. 


MÉTÉ()ROL(KiH:. 

—  Sur  les  engins  grèlifuge»;   par   AL  /. 

yiolle 1 5 1 

—  ()l).-ervation  de   foudre  en  boule;  par 

M.  Isidore  IJaf 5 ')4 

—  Sur  l'application  de  la  radiotélegrapine 

à  la  prévision  du  tem{)s;   \tav  M.  .11- 

fred  yingot i)  jï< 

Voii'  Océanographie.  Ihippurts.  J'rlth^ra- 
plùr  sans  fil. 


f458 


TABLE    DES    MATIERES. 


Pages. 

Mi(:it()bii>i.o(;iB.  —  Caracléres  biologiques 
cl  pouvoir  paUiOgi'iie  du  Sterigniato- 
rrsti.t  lulea  liainierf  par  MM.  Sartory 
et  .lourde 548 

—  Aclion  de  l'ion  zinc  sui-  les  milieux 
microbiens;  par  M.  \c\y  Joscpli  \fcn- 

tlel 1  iSg 

^  oir  Bactériologie,  Mvdrrinc. 

.Micitosi'ouiDiES.  —  Sur  le  développenicnl 
et  la  structure  des  spores  de  Tlielo- 
linnia  Giardi  Ilcunef;iiy  ;  jiar  M.  L. 
Mercier 34 


MINÉRALOGIE. 

Contribution  à  l'élude  de  la  formation 
de  certaines  pierres  précieuses  de  la 
famille    des  aluniinides;    |)ar  M.  /''. 
Bordas 21 

Sur  le  triage  des  minéraux  par  l'élec- 
Iro-aimant;  par  M.\L  ./.  Chevallier  et 
A.  J  crain 4*^7 

Sur  l'application  ;i  la  lliorine  d'une 
méthode  générale  de  synthèse  de  fluo- 
rures et  de  silicates;  par  AL  J.  Dii- 
boin 4*^9 

Sur  l'existence  du  lluorure  de  sodium 
comme  élément  des  syéniles  néphéli- 
nicjues  des  ilcs  de  Los;  par  M.  .-/. 
Lacroix 2 1 3 

Sur  une  nou\clle  espèce  minérale, 
provenant  du  Congo  français;  par 
M.  A.  Lacroix 7'2'.'. 

Sur  une  nouvelle  espèce  minérale  et 
sur  les  minéraux  cpi'cUe  accompagne 
dans  les  gisements  tourmalinifères 
de  Madagascar;  par  AL  J .  JMcroir . .    1867 

Sur  la  genèse  de  certains  minerais 
d'alumine  et  de  fer.  Décomposiliou 
laléritiipie;  par  MM.  Jean  Cliautard 
et  Paul  Lcmoine 209 

Sur  la  présence  du  gneiss  ii  scapolite 
el  de  cipolins  au  Dahomey  ;  par 
JL  Henry  Hubert 242 

Sur  la  présence  supposée  de  diamants 
microscopiques  dans  \\n  fond  marin 
et  dans  un  échantillon  de  terre  végé- 
tale; par  M.  J.  Tlioulel 35i 

Sur  les  pseudouiorplioses  des  micro- 
clines  dans  les  micrograniles  de  la 
vallée  de  la  Meuse  (Ardennes)  ;  par 
AL  Jacques  de  Lapparenl 58S 


P.Tges. 

—  Sur  les    relations    des    micrograniles 

avec  les  diabases  de   la   vallée   de   la 
Aleuse;  par  AI,  J .  de  Lap]>arent . ...    1  i:J6 

—  Paramètres  magmatiques  des  séries  vol- 

caniques de  l'Angloma  et  du  Lagndoro 
(Sardaigne)  ;  par  AL  Deprat 390 

—  Paramètres  magmatiques  des  séries  du 

volcan   de  Alontc  Ferru  (  Sardaigne  1; 

par  AI.  Deprat 702 

—  Sur  un  nouveau  mica  du  groupe  [wua- 

gonite;  par  AI.  l'ii.  Barbier 1220 

—  Sur  un  caractère  chimique  difi'érenliel 

des  ortlioses  et  des  microcliues;  par 

AI.  Ph.  Barbier i33o 

Voir  Chimie  agricole,  Cristallogruphic, 
Gaz  rares,  Géologie,  Océanographie, 
Pétrographie,  Radioactivité,  Volcans. 


35; 


II 63 


335 


AI()Li.rsQi!ES.  —  Sur    la   formation   de  la 
notoeorde  chez  les  larves    urodèles 
des  Tunicicrs;  par  AL  Louis  Roule  . . 
Voir  Poissons. 

—  Les  glandes  palléales  de  défense  chez 

le  Schaphander  lignarius  I^.  ;  par 
AIAI.  Hrniy  Pcrrier  et  Henri  Fischer. 

—  Anatomie  et  histologie  compai-ées  des 

glandes  de  Blochmann  chez  les  Tceti- 
branches;  par  MM.  Rémy  Pcrrier  et 
Henri  Fischer 

Morphologie  dynamique.  —  Sur  une  cer- 
taine fonction  de  sup|iléance  hépa- 
tique exercée  par  la  plume  chez  les 
oiseaux  ;  par  M.  Jean  de  L^a  Riboi- 
sièrc 

Mort.  —  Sur  l'impossibilité  do  diagnos- 
tiquer la  mort  réelle  par  la  radiogra- 
phie  des    organes    abdominaux;   par 

AL  Ma.viitw  Ménard 

Voir  Rayons X. 

AIoissES.  —  Sur  les  propagules  et  les 
Imibilles  obtenus  cx|)érinientalement 
chez  quelques  espôccs  de  AIou.sses 
du  genre  Jlarbula  :  par  M.  Jacipics 
Maheu 1 1 0  j 

Mouvement  brownien.  —  Sur  la  théorie 
du  mouvement  brownien;  par  AI.  P. 
L^angcvin 53o 

—  L'agitation  moléculaire  et  le  mouve- 

ment brownien;  par  M.  Jean  Pcrrin.     967 

—  Etude  cinématograplii(pic   des  mouve- 

ments browniens;  par  M.  l'iclor 
Henri 1 024 


IIKJD 


TABLE    DES    MATIERES. 


1459 


Muscles. —  Sur  riiinei-v:iliun  ilcs  iiuisclos 
slenio-maliiïdieii ,  cléido-iiiasloïdieii 
et  Iropo/.e;   par   MM.  F.-X.   Lcsbrc 


Pages. 

el  F.  Mdif^iwn 84 

—  Erralii  rclalil's  à  cotte  Coniiiuinicalioi).      ii'> 


N 


NappiîS  de  ciiAiiniAGii.  —  Sur  la  iircscncc 
de  nappes  de  recouvrciucul  au  nord 
cl  à  l'est  de  la  Corse;  par  M.  Ji. 
Mnury \)'\  '> 

—  Sur  les  nappes  de  la  Corse  orientale; 


par  MM.  Pierre   Teriiiier  cl.   Eugène 

Maary i<i-''5 

Navigation.  —  Sur  la  diminution  du  rou- 
lis des  navires;  par  M.  V.  Crémieti.     277 


o 


OBSERVAToiniis.  —  Liste  de  candidats  pré- 
sentée à  M.  le  Ministre  de  l'Instruc- 
tion publique  pour  le  poste  de  Direc- 
teur do  l'Observatoire  de  Toulouse, 
vacant  par  suite  de  la  iioininatiou  do 
M.  B.  BailUaid  aux  fonctions  de  Di- 
recteur* de  l'Observatoire  de  Paris  : 
I"  M.  E.  Casserai  ;  2"  M.  L.  Fahry.  . 

—  Un   nouvel  Observatoire  français;  par 

M.  Robert  Jonekiieere 

OcKANociRAPiiiii.  —  Étude  d'une  série 
d'ôcliantillons  d'eau  de  mer  récoltés 
dans  la  Manche;  par  M.  ^.  Che- 
vallier   

—  Diminution  de  salure  de  l'eau  de  nier 

filtrée  à  travers  du  sable;  par  .\I.  /. 
Tlioulel 

—  Étude  des  fonds  marins  de  la  baie  do 

la  Seine  ;  par  M.  J.  Tliuulei 

—  Do   l'inlluence   du   vent  dans  le   rem- 

plissage du  lit  do  l'Océan  ;  par 
M.  'l'Iioidet 

—  Origine    éolienuo    des    minéraux    fins 

contenus  dans  les  fonds  marins;  par 
M.  'J'houlet ". 

—  Sur  la  neuvième  campagne  de  la  Prin- 

cesse-.-1  lice  :  par  .9.  .^.  S.  le  Prince  île 
Monaco 

—  Deux  nouvelles  Icuilles  de  la  Carte  do 

Zoologie  industrielle  des  côtes  de 
Franco  ;  par  M.  Joulnn 

OiSEALX.  —  Voir  .4érnnauli<iiie,  Morpho- 
loj^ie  dynamique. 

Optiqie.  —  Images  à  aspect  changeant 
par  l'écran   de   projection  à  roseaux 

lignés  ;  par  M.  E.  Estanave 

Voir  Dispersion  de  la  lumière,  Electro- 
ootique,     Ions,    Lumière,    Magriéco- 


■3G9 
H5G 


111G7 
I  iS.'i 
i34(i 


i-'.4i 


13  K) 


oijr 


optique,  /littolo^ie,  Pliosplioresccnce, 
l'iiotoi^rapliic . 
Oi'TigCK  l'Uvsioi.oGiyi  K.  — Sur  la  percep- 
tion du  relief  et  do  la  profondeur  dans 
l'image  sini|)le  des  épreuves  photo- 
graphiques ordinaires.  Conditions  et 
théorie  de  cette  percciiiiou  ;  par  M.  J. 
Cham'eau 725 

—  Sur  un  complément  de  démonstration 

du  mécanisme  de  la  stéréoscopie  mo- 
noculaire; par  M.  A .  Cliauvcan Sl(i 

—  Sur    un    instrument,    l'entoptoscope, 

pour  examiner  la  macula  ;  par  M.  Paul 
Fortin n  08 

OllUANOMÉTALLIQlIiS    (  COMPOSÉS  ).    —    Sur 

les  propriétés  réductrices  des  compo- 
sés organométalliqucs;  par  M.  Leiel- 
lier 343 

—  .\ctiou  de  l'acide  sulfosalicyliquo  sur  le 

borax;  par  M.  L.  Bartlie 408 

—  Synthèses  au  moyen  des  dérivés  organo- 

métalliqucs mixtes  du  zinc.  Célones- 
alcools;  par  MM.  E.-E.  Biaise  cl  /. 
Hennaii 47'.) 

OnTiioNECTiUEs.  —  La  locundatiou  et  le 
développement  des  œufs  chez  un  Or- 
thonectide  {Rltopalura  ophioroiiiti'); 
par  MM .  Maurice  Caid/ery  et  Alplionse 
Lavallée 4° 

OxvDASEs.  —  Sur  ([uelques  sels  minéraux 
qui  peuvent  jouer  le  rôle  de  peroxy- 
(lasos;  par  M.  /.  lf''olff. i4'i 

—  Sur   quelques    peroxydiastases    artifi- 

cielles; du  rôle  capital  du  fer  dans 
leur  action  ;  par  M.  ,/.   IVolff. 781 

—  Contribution    à    l'étude    des     peroxy- 

diastases artificielles  ;  par  .M.  J.  fFolff.   1217 
Voir  Graine. 


i46o 


TABLE    DES    MATIÈRES. 


PALEONTOLOGIIi. 

—  Lliisloil-e  géologique  cl  la   pliylogénic 

(les  Aiilhracolhéridos;  i)arM.  Charles 
Depérct 1 5S 

—  Sur   un  appareil   fanoiiculaire  de  Ce- 

lor/iinux  trouvé  à  l'élal  fossile  dans 
le  Pliocène  d'Anvers;  par  M. /l/aHr/ce 
Lcriclic 87  j 

—  Sur  l'existence  d'une  faune  el  d'une 

flore  periniunnes   à   Madagascar;  par 

M.  Marcellhi  Jlonle jo< 

—  Fossiles  do  Palagonic.   De  l'économie 

dans  la  Nature;  par  M.  .-Ilhcrl  (Uui- 

dr) I  I  3 1 

Paléontologie  végétale.  —  Sur  un  néo- 
lyiio  de  Pi/ius  {Pscudostrohus)  De- 
fraiicei  Ad.  Brong.  du  Lutélien  du 
Trocadéro  (Paris);  par  I\l.  Pan! 
Coiidies  fils îofi 

—  Caractéristiques    de    la    trace    l'<jliaire 

dans  les  genres  Gjropteris^l  Tubicau- 

lis ;  par  M.  Paul  Bertrand toS 

—  Tuliercules  et  tiges  fossiles  tX Eqiiise- 

lum:  par  MM.  P. -H.  Fritcl  et  Hciic 
l'igincr 1 06'! 

—  Sur  les  organes  et  le  mode  de  végéta- 

tion des  Névroptéridées  et  autres 
Ptéridospermes;  par  M.  Grnnd'Jùiry.  1^41 

—  Origine  ramcalc  des  cicatrices  ulodon- 

dro'iJesdu  Bothrodcndron  punclatiiin 
Lindley  et  Hullon;  par   M.    .Srniand 

Hrider 'i^.^S 

Voir  (looloisic. 


Pauvsiïics  —  Biologie  du  Hliahdocœlc 
Jiarasito  du  Cardiiim  edule  L.  ;  par 
M.  Paul  Hallez 

—  Epitliélioina  clavelciix  et  nature  para- 

sitaire du  cancer;  par  M.  F.-J .  Bouc 

—  Sur   un   nouveau   genre,  parasite  des 

Clirysomona<linées,  le  Lccjihodjtes 
paradanis;  par  M.  P.-J.  Dan^card. 
Voir  Champignons,  Crustacés,  J'rjpa- 
nosomes. 
PAnTHKNo(;ENÉSE.  —  Qu'est-ce  qu'une  so- 
lution de  saccharose  isotojiique  pour 
les  œufs  de  Strongylocentrolas  '.'  par 
.M.  Jacques  Locb 


10.17 
iojti 


aill 


Ber- 


Pages. 


2()2 


—  La  pa]  tliénogenésc  à  RoscofT  et  a 

keley;  par  M.  Yves  Delagc 

-  Solutions  isotoniques  et  solutions  isos- 

motiques;  par  AL  Yves  Delagc 3iy 


PATHOLOGIE. 

—  Sur  la  fréquence  des  ulcéi'ations  intes- 

tinales dans  le  cours  de  la  grippe  ;  par 

M.  Cahricl  Arlhaad 370 

\'iiir  Anatomic,  Bactériologie,  Cliani- 
pi»,nons.  Chimie  physiologique,  In- 
sectes. Microbiologie,  Parasites,  Phy- 
siologie,  Physiologie  pathologique, 
Protozoair.s ,  .Sjphi/is,  Thc'rapcu- 
lique,  'J'rypanoso/iies.  'J'uherculose, 
I  acciii. 
Patiiologiic  AMjjALE.  —  Surunc  piroplas- 
niose  Ijaeilliformc  observée  sur  les 
bovins  des  environs  d'Alger  ;  par 
M. M.  H.  .Soulié  et  C.  Roi  g r  i8 

—  Piroplasmosebacilliforine  bovineobser- 

\éo  dans  les  environs  d'Alger;  par 
MM.  //.  Soulié  et  G.  Roig 192 

—  Origine    canine    du     Kala-azar;    par 

.M-^L     Charles    Mcolle    et     Charles 
Ciimle .      jSy 


PiiTHOoRAPuiK.  —  Conlrilmlion  à  l'étude 
dis  roclies  alcalines  du  (Centre  afri- 
cain; par  MM.  L.  Gentil  et  Freydcn- 

herg ." 35>. 

N'oir  Minéralogie. 

PiiosiuioRESCENcE.  —  Sur  (piclques  spec- 
tresde  pliosphorescence;  parM.  Henri 
Becquerel \^o 

PuoTOGHi.iiiE.  —  Sur  une  action  pliotogra- 
pliiqiie    de    la    lumière  infra-rouge; 

par  M.  .4.  Gargam  de  Moiicetz 1022 

Voir  .lir.   Lumière. 

Pkotoghai'uie.  —  Épreuves  réversibles. 
l'Iiotographies  intégrales;  par  M.  G. 
Lippmann 'i4G 

—  Contribution  à  la  théorie  de  la  trame 
pliotograpliique;  par  MM.  //.  Cidinels 

cl  L.-P.  Clerc 9l'>j 

Voir  Jcoustiqu»,  <Jptique phj  siologique. 


TABLE    DES    MATIERES. 


l4Gl 


Pages. 


PHYSIOUE  DU  GLOBE. 


Piivsir.o-cHiMiE.  —  Ilcclieiclies  pliysico- 
l'IiiiiiiiiuGS  sur  les  savons  considéiés 
comme  colluïtles;  par  MM.  Jndrc 
Majer,  Gcorgnx  Scliœffer  et  E.-.F. 
Tcrroiiie 


PHYSIOLOGIE. 

—  Sur  la  mesure  do  l'ondée  ventriculaire 

chez  l'homme;   |)ar  M.   Galiricl  Ar- 
lliniul 

—  Aclion  de  l'étal  liygromctrique  sur  les 

échanges    respiraloircs;    par    M.    J. 
Clnzet 

—  Sur  la  théoriede  l'excitation  électrique  ; 

par  M.  Louis  Lapicque 

—  Augmentation  de  la  capacité  vitale  el 

du    périmètre    ihoraciciue    chez    les 
enfants  ;  par  M.  Murage 

—  L'élasticité  vascidaire et  ses  variations; 

par  M.  Gabriel    Inliaud 

—  Les  épistasies  bulbaires  d'origine  na- 

sale ;  par  M.  Pierre  Boiinicr 

\'o\v  Aeoustique,  Jnesthésie,  Bile,  Chi- 
mie physiolo'^iqiie.  Histologie,  Mor- 
phologie dynamique ,  Mort,  Optique 
physiologique.  Hâte,  Sang,  To.viques. 
Physiologie  pathoi-ouique.  —  lissai  sur 
la  grcfi'c  des  lissus  articulaires;  par 
M.  Henri  Judct 

—  Essai  sur  la  greffe  des  tissus  articu- 

laires ;  par  M.  Henri  Judel 

PiivsioLOGiE  VÉGÉTALE.  —  Sur  la  respira- 
tion intra-moléculaire  des  organes 
végétatifs  aériens  des  plantes  vaseu- 
laires  ;  par  M.  G.  i^  icolas 

—  Sur  la  production  de  la  gomme  chez 

les   Moringa;    [lar  MM.   /•'.   Jadin  et 
l'oley  Boueher 


.',7.1 


i3îy 


193 

')0<| 

C4: 


PHYSIQUE. 


-  Mesure    électrique    des    petites   lon- 

gueurs ;  par  M.  -■/.  Guillet j(i"j 

-  Sur   un  appaieil  dejtiné  aux   nivelle- 

ments micromélriques;  par  .M.  Goin  .   i  nji 
Voir  Acoustique,  Elasticiié,  h'ieetricité, 
Éi'aporalion,  l'rotlement,  .Mouvemeitt 
broivnicn.   Optique,  Soleil,  Fiscosité. 


-  Ulilisation  dos  failles  pour  la  détermi- 

nation de  la  densité   moyenne  de   la 
Terre  ;  par  M.  A.  Berget 

-  La  pluie  et  le  régime  des  cours  d'eau  ; 

par  M.  Paul  Garrigou-  f.agrange . .  .  . 
\mv  Air,  Géodésie,  Hydrologie,  Magné- 
tisme terrestre,  Météorologie,  Océa- 
nographie. Séismes,  Soleil. 


Pages 


I  oG  5 


1353 


l'iiYsiQi'E  puïsiologiqijE.  —  llecherclio 
spectroscopique  de  la  bile;  par  M.  A. 

Auché 4',)G 

Voir  Acoustique,  d  \  Irs-oin'alisation,  His- 
tologie, Rayons  X,  Sang. 

Pl.\nètes.  —  Sur  la  visibilité  de  l'anneau 
de  Saturne  du  côté  non  éclairé  parle 
Soleil  el  sur  sa  réapparition  en  jan- 
vier 1908  ;  par  M.  M.  Amann 3-i3 

—  Sur  la  présence  do  la  vapeur  d'eau 

dans  l'atmosphère  de  la  planète  Mars; 

par  M.  P.  Loivell 374 

Voir  Mercure. 

Plis  (:.m;hetés.  —  Ouvorlnro  d'un  pli 
cacheté  contenant  une  Noie  intitulée  : 
«  Sur  les  phénomènes  de  vie  appa- 
rente, observés  chez  les  émulsions 
(.]{■•  carbonate  dj  chaux  dans  la  silice 
colloïde  »  ;  par  M.  H.~L.  Herrera.. .     f)J3 

Poids  atomiques.  —  Sur  les  poids  ato- 
miques de  l'azote,  de  l'oxygène  et  du 
carbone;  par  M.  A.  Leduc 399 

—  Sur   la    commensurabilité    des   poids 

atomiques;  par  M.  Hinrichs 971 

Voir  Métaux  rares. 

Poissons.  —  Sur  le  développement  de  la 
notocorde  chez  les  Poissons  osseux  ; 

par  M.  Louis  Roule 1 4)3 

Voir  Mollusques,  Rate. 

Poi'voiu  ROTATOiRE.  —  Étal,  décelé  par  le 
pouvoir  rolaloire,  des  canqjhocarbo- 
nales  d'aminés  de  la  série  grasse  et 
flo  la  série  aromatique  en  dissolution  ; 

pur  M.  /.  Minguin 7,87 

Voir  Glucosides. 

PiiÉsuiiEs.  —  Action  des  acides  sur  la 
coagulation  du  lait  par  les  présures 
végétales  ;  par  M.  C.  Gerlier un 

Protékjues  (Matières).  —  Contribution  à 
l'élude  de  la  constitnlion  des  matières 
proléiques.  Nouvelle  métliode  d'hy- 
ilrolyse  à  l'acido   fluorhydriquo;  par 


46. 


TABLE    DES    MATIERES. 


/.  Morrl... 


MM.  /..  HdfidiinciKi  ol 
Voir  Ilyclnil)  se. 
PnoTOzoAinKS.  —   ■\liilli|ilii'alicin    ///  ritro 

du   'frcponcmn  jxiUidiiiii  SclKiiidinii  ; 

par  M.  ('.  Lcbnitlj 

—  Le  sçeiire  Doliocyslis  Léger;  par  M.  A. 


Pages. 


3li 


Pa^cs. 
Brasil 4'2'' 

-  f'.ultiire  du  |iarasite  du  boulon  d'Orient  ; 

pai-  ^L  Charles  Nicolle 842 

-  La    selii/.oSO'iie   siuiple    chez    Jmœbn 

/;/«//«•  Biitscldi  ;  par  M.  L.  Mercier,     i);)* 
Voir  l'arasiles.  J'al/io/ofiie. 


Qi'iNONRS.  —  S\ir  l'iivilrogonalioii  direcle 
des     (piinones      aronialiipics   :     par 


M,\I.  /'«"/  Siilmtier  el  ./.  Maillit 
Voir  .-j/roo/s.   T/irrii/ieiiliijiie. 


r>: 


R 


RADioAc.TivirK.  —  Étude  sur  le  railioploiul); 

par  .\L  n.  Sziliu-d 1  lO 

—  Sur  la  radioadivilé  des  eaux  de  l'iom- 

bières  ;  par  .^L  .4iidré  liroeliet. .....      173 

—  La  radioactivilé  des  eaux  d'.\x  (.Vriège) 

démoiUréc  par  la  pliolograpliie;  par 

M.  F.  Garri^oii 1 33'2 

—  Sur  le  lithium  dans  les  minerais  radio- 

actifs ;  par  M'"  Gleditsch 33 1 

—  Le   lithium  dans  les   minerais  actifs  ; 

par  .S»  JJ'iUidin  Hninsnj  et  M.  .lle.r. 
Camerori 456 

—  Le  parcours  des  rayons  a;  par  .M.  //  ;7- 

liaiii  Duane 958 

—  Su  ries  rayons  secondaires  des  rayons  c<  ; 

par  ^L   fVilliam  Duane . .    1088 

—  Sur  les  courbes  de  radioactivité  induite 

obtenues  par  M.M.  Sarazin  elTomma- 
sina;  par  M.  J.  Danne 394 

—  Sur  la  véritable  cause  du  dédouble- 

ment de  la  courbe  do  dosaclivation 
des  conducteurs  recouverts  d'une 
couche  diéleclri(pie  et  radioactives 
avec  charge;  par  M.M.  F.d.  Snrnsin  et 
Th.  'J'omniasina i aoâ 

—  Recherche  de  l'hélium  dans  les  mine- 

rais contenant  de  l'urauo;  par  M.  F. 
Barilns 89(1 

—  De   l'arrêt   et  du   séjour   prolongé  du 

sulfate  do  radium  dans  les  tissus 
vivants;  par  iM.M.  //.  Dominiei  el 
Fiuire-BcauUeu loâi 

—  Relations  entre  les  effets  biocliindques 

des  radiations  cl  la  quantité  absorbée 
(dosage  flnoroscopiqne);  par  M.   //. 


Cidlleiiiuiol 1 3 1 4 

Voir  Caz  nires. 

llAi'i'oitTS.  —  Rapport  présenté,  au  nom 
de  la  Section  de  Géographie  et  Navi- 
gation, au  sujet  d'un  vœu  émis  par 
la  .Société  de  Géogrnphie  de  Paris. 
relativement  aux  dépêches  météorolo- 
giques d'Islande 16 

Voir  Académie,  Sjstème  iiie'triqite. 

Rate.  —  Sur  le  rôle  érylhrolytique  de  la 
rate  chez  les  Poissons  ;  par  M.  Richard 
Bliimrnthal igo 

Rayons  X.  —  Action  des  rayons  X  sur  hi 
plaque  photographique;  par  M.  .1/. 
Chtiiwz 172 

—  Quantité    do    rayons    X    absorbée    et 

quantité  transmise  par  les  couches 
successives  de  tissus;  par  M.  H. 
Guilleniiiiot "197 

—  Nouvelle  méthode  permettant  de  cons- 

tater, parla  radiographie,  si  un  enfant 
déclaré  né  mort  a  vécu  ou  n'a  réelle- 
ment pas  vécu  ;  par  M.  Charles 
l'aillant 921 

—  Radiographie  des  poumons  et  de  l'es- 

tomac dos  fœtus  et  des  enfants 
mort-nés;  par  M.  Bonchacoiirt lorg 

—  La   radiographie  en   Médecine  légale; 

par  M .  /•'.  Bordas 1170 

—  Del'acliondes  rayons  X  sur  l'évolution 

de  la  glande  mammaire  pendant  la 
grossesse  chez  la  lapine  ;  par  .MM.  Clu- 

zet  et  Bassal lojy 

Voir  Mort. 


TABLE    DES    MATIERES. 


i4G:i 


S 


Pa(jes. 

Sang.  —  Modificalions  du  sang  provoquées 
par  l'injecliou  d'alropiue  ou  de  pep- 
tone  par  le  canal  cliolédoque  ;  par 
MM.  Doron  el  Cl.  Giiiilier 191 

—  Sur  l'avance  el  le  retard  do  la  coagu- 

lation du  sang  en  tubes  capillaires; 

par  M.  Cil.  Boiicliard jio 

—  De  l'action   de  l'extrait   alcoolique  de 

l'urine  humaine  normale  sur  la  pres- 
sion artérielle;  par  MM.  J.-E.  .Ahélotis 
et  E.  Bard'ier jyj 

—  Sur  la    préparation    et  sur   i|uelques 

propriétés  de  l'oxyliéniocyanine  d'es- 
cargot cristallisée;  par  M.  Ch.  Dcrr.     7X4 

—  Action  comparée  de  l'eau  salée  simple 

et  des  sérnms  artificiels  à  minérali- 
sation complexe  sur  le  sang  et  la 
circulation;  par  M.  C.  Flcig 1  loS 

—  £'rr<ï^(  relatifs  à  celte  Communication.    \i\)>'' 
Voir  C/iiiiiie  p/ij  s!ol<)L;iqiic.  l'/iysiolo'^ic. 

Urine . 
SÉiSiUES.  —  Sur  les  principaux  centres  de 
treniblemenls  de  terre  du  sol  de  la 
France,  et  sur  le  réseau  des  stations 
sismiques  cpi'il  conviendrait  d'établir; 
par  M.  (i.  Jlii^oardtin ....        ij; 

—  Le  tremblement  de  terre  du  aO  mars 

1908  (Cliilapa,   .Mexique),  enregistré 

à  Paris;  par  M.  G.  /iiginirilan i\- \ 

—  Sur   les    principes    à    applicpier    pour 

rendre  les  constructions  asismiques; 

par  M.  Montessii.<i  de  IJallore r228 

SÉniiîs.  —  Sur  la  sommabiliié  des  séries 

de  Fourier;  par  .M.  .4.  Bnid Gn 

—  Théorème  sur  les  séries   de  Taylor; 

par  M.  Michel  l'elrovitcli (-.) 

Soi-EiL.  —  Observations  du  Soleil,  faites 
à  l'Obsorvaloirc  do  Lyon,  [lendant  le 
troisième  trimestre  de  1907;  par 
M.  y.  Guillaume 9,>2 

—  Observations  du  Soleil  faites  à  l'Oljser- 

vatoire  de  Lyon,  pendant  le  quatrième 
trimestre  do  1907;  par  .\I.  /.  Guil- 
laume       382 

—  Observations  du  Soleil  faites  à  l'Obser- 

vatoire de  Lyon,  pendant  le  premier 
trimestre  de  190H;  par  M.  J.  Guil- 
laume      1 379 

—  Contribution  à  l'étude  du  rayonnement 

calorifique  solaire  ;  par  MM.  C.  Fèry 

C.  U.,   190S,   I"  Semestre.  (T.  C.XLVI.) 


Pages, 
et  G.  Millocliau 2J2 

—  Contribution  à  l'étude  du  rayonnement 

calorifique  du  Soleil;  par  iM.M.  G.  Mil- 
locliau et  C.  Fèry J7'2 

—  Contribution  à  l'étude  du  rayonnement 

i-alorifique  solaire;  par  .M.\I.  C.  Fcry 

et  G.  Milliicliau (iCi  1 

—  Recherches  sur  la   rotation   et   l'éclat 

de  diverses  couches  atmosphériques 

du  Soleil;  jiar  M.  //.  Jk-slaudres .  ..  .    i235 

—  Les  flocculi  de  l'hydrogène  photogra- 

phiés avec  les   raies   Ha  el   II0  ;    par 

M.  G.-./.  Haie i25i 

Soi.KNNiTÉs  sciEi^TiFiouKS.  —  La  Murdci- 
palitc  de  la  ville  de  Faeiiza  invile 
l'.\cadémie  à  se  faire  représenter  aux 
Fêtes  du  trois-centième  anniversaire  de 
la  naissance  d'Efcmf:;elista  Torricclli.   looï 

Soi.tTioNS.  —  Voir  Dissociation.  Eyapo- 
rntiuii.  II)  drulo^ie.  Eunnvre,  Pnrtlié- 
iiof^eriL'se,  Eadioaclivilc. 

SoiHCES.  —  Nouvelles  recherches  sur  les 
gaz  rares  des  eaux  thermales.  Débits 
gazeux  de  quelques  sources;  par 
MM.  Charles  Moureu  et  Robert  JSi- 

(piard 435 

N'tjir  //)  drologie. 

Si'AirriiiNE.  —  Constitutions  des  a-  el 
[i-méthylsparléinesetdel'isosparléine; 
par  M.M.  Charles  Moureu  el  .liiiand 
f^aleur 79 

Si'ECTRoscopiE.  —  Sur  les  spectres  d'émis- 
sion des  fluorines;  par  M.  Henri 
Becquerel 1  31! 

—  Sur   les   spectres    de    composés   non 

dissociés;  par  .\l.  H.  Becquerel 237 

—  Sur    un    dispositif    spectro-photomé-  . 

Irique;  par  .\l.  J.  'J'hoi'ert 534 

—  ICtude  speclroscoijique  de  flammes  de 

diverses    natures;    par    MM.     G.-J. 

Ucmsalech  et  C.  de  Watteville 748 

~  Sur  les  spectres  de  flamme  du  fer; 
par  M.M.  G.-J.  Hcmsalech  el  C.  de 
Il  atteville S  19 

—  Sur  le  spectre  du  fer  observé  dans  la 

flamme  du  chalumeau  oxhydrique; 
par  M.M.  G.-J.  H<  msalech  el  C.  /le 
Il  atteville 296 

—  Sur  la  présence  des  raies  d'étincelle 

dans  le  spccire  de  l'arc  ;  par  M.M.  Cli. 

192 


i464 


TABLE    DES    MATIERES. 


Pages. 

75i 


Vabry  et  //.  Buixson 

—  Sur  les  riiies  ultimes  des  métalloïdes  : 

tellure, |)lios|)lioi'c, arsenic,  aniimoino, 
carbone,  silicium,  bore;  par  M.  ./.  de 
Cramonl i  vîljo 

—  /i/T««rt  relatifs  à  celte  Communication.  i/i'^S 
Voir  Arc,   Ma'^nélo-opllque,   Phospho- 
rescence. Métaux  rares,  .Soleil. 

Statistioi'e  matiiématiquk.  —  Sur  l'ana- 
lyse des  courbes  polymorpliiques; 
par  M.  Emile  Bord i3oî 

STi:iiiGMATOi:ysTis  nicra.  —  Sur  la  fixation 
du  zinc  iiar  le  Slcrifiinatoeystis  ni"ra 


i'apes. 

V.  Tgl).  ;  par  M.  M.  Javillicr jGj 

Voir  Acides.  Parthénogenèse. 

SucnES.  —  Préparation  et  caractères  de 
la  r/-talite  cristallisée:  par  IMM.  Ga- 
briel Bertrand  et  P.  Bruneau ^'èi 

Svpiiii.is.  —  La  transmission  de  la  sy[)hilis 
au  clial;  par  MM.  C.  La-adili  cl  T. 
Yamanouchi i  i  .'.o 

SvsTÈMR  MKTlUQUE.  —  Uap))ort  sur  la 
nécessité  de  l'application  exacte  du 
Système  métrique  décimal  à  toutes 
uns  monnaies:  par  M.  /.  Violle 563 


Tki.kguaphik  SANS  Fil..  —  Eonclionnpment 
du  détecleur  électrolytique:  iidluenco 
de  la  température;  par  M.  Ilmri 
Abraham J97 

— ■■  Aoeroisseinents  de  sensibilité  des  révé- 
lateurs électrolytiques  sous  diverses 
inlluences;  par  M.  Edouard  Branly.     '127 

—  Dispositif  pour  l'élude  do  la  sensibilité 

des  détecteurs   électrolytiques;   par 

M.  /'.  Jé^oii li j(î 

—  Détenruiialion  de  l'heure,  sur  Icrre  et 

sur  mer,  à  l'aide  de  la  télégraphie 
sans  fd  ;  par  M.  Bou<iuet  de  la  Cryc.     fiy  1 

—  Déterminalioii  des  longitudes  en  mer 

par  la  télégraphie  sans  til:  |iar  M.  E. 
(îiiyoïi Soo 

—  Sur  l'application  de  la  télégraphie  sans 

lil  à  l'amélioralion  des  avertisssemenls 
météor(iloi,'iques;  par  M.  G.  Bi^on/'- 
dan 885 

—  Téli'^graplde  sans  (il  par  ondes  dirigées; 

par  MM.  Bellini  et  l'osi 950 

Voir  Météorolof^ic. 
Tiikhai'Kutique.  —  L'action  purgative  de 
la  phônolplitaléine  et  de  la  disodo- 
ipiinone  phénol|)litaléinique  ;  par  M.  E. 

l''l"i< 3fi7 

—  Le  dérivé  acétylé  de  l'aloxyl  dans  la 

maladie  du    sommeil;    par  M.    Paul 

Salinon 1  3/|>, 

Tiii;it.Moi:iii.MiK.  —  Sur  les  clialeurs  do 
dissolution  des  métaux  alcalins  et  sur 
les  chaleurs  do  formation  de  leurs 
protoxydes;  par  M.  E.  Hcngade 120 

—  (Ihaleur     do     formation     des    oxydes 

anhydres  de  strontium  et  de  baryum; 

|)ar  .M.  (/(■  h'iinrand 9.17 


—  Sur  les  carbonates  neutres  alcalins  et 

alcalino-lerreux  ;  par  M.  de  Eorcrand.     5 1  i 
Voir  Chimie  inor^ani(fiic  {  Li  1. 

—  Chaleur    de    neutralisation    de  l'acide 

aci'lique  et  de  l'ncide  benzoique  |>ar 
l'aniline   en   milieu    benzéiiique;    |iar 

MM.  Léo  l'ignon  et  E'fieu.r 1  jiG 

TiiKR.MODVNAMiQiiK.  —  Sur  l'exleusion  du 
théorème  de  Clausius;  par  .M.  li.-H. 
Amagnl 555 

—  Sur  la  délente  adiabatique  des  fluides 

saturés  ;  par  M.  Ji.  Mathias 80O 

—  Sur  l'entropie;  par  M.  Auric Siji 

TdxiQi  i:s.  —  L'oxyde  de  carbone  inter- 
vient-il dans  l'intoxicalion  par  la 
fumée  du  tabac?  par  M.  C.  Fleig...     776 

TiiiBOMSiiMcsciîNCE.  —  Sur  la  Iribolumi- 
nescence  des  substances  minérales: 
par  M.  Adrien  Karl 11  o  J 

—  /;"/Trt<(7  relatifs  à  cette  Couimunicalioii.    ii;|i> 
Tryi'anoso.ves.  — Fixation,  multiplication, 

culture  d'attente  des  trypanosomes 
pathogènes,  dans  la  trompe  des  mou- 
ches Isé-lsé;  par  M.  E.  Roubaud . .  .     4'-J 

—  Au  sujet  de  Trypanosoma  eongolensc 

(  Broden )  ;  par  M.  A.  Laverait 8 ^S 

TinEncuLosK.  —  Oculo-réaction  et  non- 
accoutumance  à  la  tuberculiiio:  par 
M.  //.  Vallée 1  ;0 

—  Sur  les   propriétés  lécithinophilcs  du 

bacille  tuberculeux  et  de  la  luber- 
culine;  par  M.M.  A.  Calmetle,  L. 
Mfissol  cl  M.  Breton G7G 

—  Action  tardive  des  dérivés  bacillaires 

chlorés;  [wr  .\l.\l.  Moussu  et  Goupil.        .j.l 

—  Variations  mor[)hologiques  du  bacille 

de  la  tuberculose  de  l'Homme  cl  des 


TABLE    DES    MATIERES. 


■  4(35 


Mammifères,  oblenues  nrlilicielle- 
ment;  par  M.  .S',  ./rloiiifi- 

Conslituliiin  cliimiiiue  et  propriétés 
lîiologiqucs  du  protoplasma  dii  Iwicille 
(le  Kocli;  par  MM.  ./iile.t  ./iiclair  el 
Louis  Paris 

Des  caractères  de  l'infection  tubercu- 
leuse dans  leurs  rapports  avec  lo 
diagnostic  de  la  tuberculose  par  les 


Pajjes. 


■joi 


Pages, 
moyens    révélateurs;    par    MM.     .V. 
Jrloing  et  L.  Tlicvcnot 56 1 

La  septicémie  tuberculeuse  aiguii  du 
cobaye;  par  M.  André  Joussel loGo 

Sur  les  propriétés  activantes  des 
sérunis  d'animaux  sains  et  d'animaux 
lulierculeux  ou  tuberculinés  à  l'égard 
du  venin  do  cobra;  par  MM.  ./.  Cul- 
incite,  L.  Massol  et  C.  Gaérin 1076 


u 


Urine.  —  Essai  do  séparation  des  sub- 
stances liypertensi\cs  de  l'urine  nor- 
male ;    par    MM.    J.-H.    .-Il/clous    et 


E.  Bardier 

Voir  Saiif;. 


Vaccin.  —  Roclierclios  sur  la  répartition 
de  la  substance  antivirulente  dans'Ies 
humeurs  des  animaux  vaccinés  ;  par 
M .  i .  Camus gy  I 

Vkks.  —  Sur  la  nature  syncyliale  do  l'in- 
Icstiu  des  H/idl'docœles;  par  .\L  Paul 
Huilez iiciCi 

Vin.  —  Du  rolc  des  levures  et  des  cépages 
dans  la  formation  du  bouquet  des 
vins;  par  M.  -•/.  Roscnslirlil i2>4 

—  Influence  de  la  température  de  stérili- 
sation du  moût  et  de  celle  <le  la  fer- 
mentation sur  le  bouipiet  des  vins; 
par  .M .  J.  Jlosenstif/il 1 .(  1  ; 


\'oir  Bacleriologie,  Chimie  l'é.^éttilc. 
Viscosité.  —  Sur  les  hydrates  des  acides 
gras,  d'après  les  mesures  de  viscosité 
de  leurs  solutions;  par  M.  D.-E.  Tsa- 

kalotos 1 1  ,i<) 

\  (ii.cANS.    —    Sur    le   volcan    do   Siroua 
(Anti-Atlas  marocain);  par  M.  Louis 
Ccntil 1 8  j 

—  Sur   la   récente    éruption    do    l'Etna 

(Taormina,  i5  mai  1908);  par  M.  -•/. 
Lacroix 107 1 

—  Nouvelles    observations    sur    l'Etna; 

|iar  M.  A.  Lacroix 1 1  )4 


ZOOLOGIE. 


propos    d'une 
MM.    Maurice 


deul     découverte    par 

do    RotbsCliild    et    H. 

Neuville;  par  M.   Albert  Gaudry.. . . 

Voir    Annétides,    Crustacés,    Echino- 

dcrmes,  Insectes,   Invertébrés,   Mol- 


lusques, Morphologie  dynamique, 
Oisraii.r.  Orllionecliiles ,  Parasites, 
l'arlhénogencsc.  Pathologie.  Pli)sio- 
logie,  Poissons,  Prol'izoairts,  liale, 
'J'rypunosonies,  Tuberculose,  lacctu, 
f'irs. 


I  ',(;(;  K  Kit  ATA. 


ERRA  TA . 


(Séance  du  2()  juin  1908.) 

IN'ole  de  M.  G.  Lcnioiiw.   Dccomposilion  des  alcools  sous  rinlltience  ca la l_v tique  de 
la  braise  : 

rai;o    I  !(')").  Ultic    >,  eu  renioiilant,  au  lien  de  rorméniqucs,  lisez  étli\  K'uiiiucs. 


TAIÎLE  DES  AUTEURS. 


MM.  P 
ABELOUS   (J.-E.)  el   BARDIEll    (E.).    — 
De  l'aclion  de  l'extrait  alcoolique  de 
l'urine  humaine  normale  sur  la  pres- 
sion artérielle 

—  Essai    lie    séparation   des  substances 

livportensivos  de  l'urine  normale..  .. 

ABHAilAM  (Henri).  —  Foncticmnemont 
du  délecteur  électrolytiquc;  inlUienco 
do  la  température 

ABU AIlAiM  (Henri)  et  CARPENTIEU  (.1.). 
—  Sur  un  nouveau  rliéograplie  des- 
tine à  la  projection  des  courbes  de 
courants  alternalifs 

ADAM  est  présenté  on  seconde  lii;ne  à 
M.  le  Ministre  du  Commerce  pour 
la  chaire  de  Géométrie  appli(iuée  aux 
arts,  vacante  au  Conservatoire  natio- 
nal des  Arts  et  Métiers  par  le  décès 
de  M.  Laiisscdal 

ALBAHAUY(J.-M.).  —  Méthode  d'analyse 
complète  des  matières  végétales 

ALBEUT  DE  MONACO  (S.  A.'^S.)  adresse 
il  M.  lo  Président  un  lélégraniiiie  de 
condoléances  à  l'occasion  de  la  mort 
de  M.  ./.  (le  LapparcrU 

ALOUIER  et  CHEVALIER  {.!.).  —  Action 
de  la  noix  do  kola  fraiclie  sur  lo  tra- 
vail  

AMAGAT  (E.-H.).  —  Sur  i'exlcnsioii  du 
tliéorème  de  Clausius 

—  Est    élu    membre    de   la    Conuuission 

cliargée  do    juger    le    concours    des 
prix    Hébert,     Hughes   pour    l'année 

1908 ' 

AMANN  (M.).  —  Sur  la  visibilité  do 
l'anneau  de  Saturne  du  côté  non 
éclairé  [lar  le  Soleil  et  sur  sa  réappa- 
rition en  janvier  1908 


aues. 


\): 


i3-i 


^■'79 
336 

86 


10, 1 


3^3 


MM.  Pages. 

AMANS  (Palt,).  —   Études  anémomélri- 

ques  des  hélices  zooptôres 6  JG 

—  Rôle   de  la   torsion  positive  dans  les 

hélices  aériennes  et  les  aéroplanes.. .     7<)i 

—  A  propos  des  Notes  présentées  récem- 

ment par  M  Marcel  Dcpirz,  «  Sur 
le  planement  des  (Mseaux  »,  adresse 
une  Note  sur  le  mémo  sujet,  conte- 
nant des  indications  liibliographiques 
et  des  réclamations  de  |uiorité 1  liS 

—  Sur  le  planement  des  Oiseaux 129G 

ANDERSEN  (N.;  et  PELET-.IOEIVET  (  L). 

—  /fz-mtorclatirsànneCommunication 
du  ïj  décembre  1907  sur  l'inllucnce 
des  acides  et  des  bases  sur  la  fixation 
de  colorants  acides  et  basiques  par  la 

laine i5a 

ANDOYER  est  présenté  en  première 
ligne  pour  la  place  vacante,  dans  la 
Section  d'Astronomie,  par  suite  du 
décès  do  M.  Janxsen (io3 

—  Est  présenté  en  seconde  ligne  à  .M.  le 

Ministre  de  l'Instruction  publique 
pour  le  poste  vacant,  au  Bureau  des 
Longitudes,  par  le  décès  de  .\I.  Lœtvy.   i3o2 

ANDRÉ  (G.).  —  Sur  le  développement 
comparé  des  tubercules  el  des  ra- 
cines      l'iao 

ANGOT  (Alfred).  —  Sur  l'applicatidii 
de  la  radiotélégraphie  à  la  prévision 
du  temps 918 

APPELE  (P.)  est  élu  membre  de  la  Com- 
mission chargée  de  juger  les  concours 
du  Grand  Prix  des  Sciences  mathéma- 
tiques, des  prix  Erancœur,  Poncelot 
pour  l'année  1908 104 

—  Est    élu    membre    de  la    Commission 

chargée  de  présenter  une  question 


l/|()8  TABLE 

MM.  P; 

(le  prix    Bordin   (Sciences  malliéiiui- 
liques  I  pour  l'année  nji  i 

Altl.OI.NX;  (  S.  ).  — Vari;ilions  niorpholo- 
L'i(|ucs  (iii  bacille  de  la  tuberculose 
(le  rilomnie  el  des  .Mammifères  obte- 
nues artificiellement 

AHLOING  (S.)  et  THÉVIiNOT  (L.).  — 
Des  caractères  de  l'infection  tubercu- 
leuse dans  leurs  rapports  avec  le 
diagnostic  de  la  tuberculose  |iar  les 
moyens  révélateurs 

AUSONVAL  (d')  est  élu  membre  des 
Coiumissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  des  prix  Montyon,  Barbier, 
Brôant,  Godard,  du  baron  Larrey. 
Bcllion,  Mège,  Serres  pour  l'année 
1 908 

—  Des  prix  Montyon,  l'hilipeaux,   Lallc- 

mand,    iMartin-Damourctte,     Poural 
pour  l'année  1908 

—  Est   élu    membre   de    la    Commission 

chargée  de  présenter  une  (piestion  de 

prix  Poural  pour  l'année  191 1 

AK'i'llAUl)  (GAnniKi.).  —  Sur  la  fréfiuence 
des  ulcérations  intestinales  dans  le 
cours  do  la  grippe 

—  Sur  la  mesure  de  l'ondée  veniriculaire 

chez  l'homme 

—  L'élasticité    vaseulairo    el    ses    varia- 

lions I 

ASTliK  (i)')  el  GILI  (Pikhuk)  adressent 
une  N'oie  intitulée  :  «  Une  nouvelle  es- 
pèce de  nitrificateur  


DES   AUTEURS. 


!i(;es. 


56 1 


1G4 

Km' 
164 
370 

:i39 
437 


MM.  Pages. 

ATIIANASIADIS  (G.).  —  Flammes  so- 
nores renfiirçant  plusieurs  sons 533 

AUCHÉ  (  A.).  —  Recherche  spectroscopique 

de  la  bile 49') 

AUCLAIR  (.hiLKs)  et  PARIS  (Louis).  — 
Constilulion  chimique  el  propriétés 
biologi(|ues  du  protoplasma  du  ba- 
cille de  Koch 3oi 

ALGER  (V.).  —  Sur  un  nouveau  type  de 
combinaison  du  soufre  avec  certains 
iodures 477 

—  Sur  les  hydrates  de  l'acide  arsénique.     58") 

—  Sur  les  dérivés  trihalogénés  mixtes  du 

méthane 1037 

—  Action  des  alcalis  sur  les  acides  mono- 

et  diméthylarsiniques  el  sur  leurs 
dérivés  iodo-subslilués 1280 

AUGER  (V.)  et  DUPUIS  (P.).  -  Sur  les 
élhers  phosphoriques  acides  du 
gaïacol 1 1  "1 1 

AURIC   (AiVDiiii)  adresse  une  Note  «  Sur 

l'entropie  » 880 

—  Sur  l'entropie S91 

—  Sur  le  développemciil  en  fraction  con- 

tinue d'un  nombre  algébrique i2ii3 

—  £'•/■»/«  relatifs  à  celte  Communication.  i4j8 
AURIVILLIUS  (Cuil.),  Secrétaire  perpé- 
tuel de  l'.Xcadémie  des  Sciences  de 
Stockholm,  annonce  à  l'Académie 
(|u'uÈie  copie  à  l'huile  du  portrait  de 
René    Doscartes.    par    D<n'i<l    Bcrh-, 

lui  est  oITcrIo  par  l'Académie  des 
Sciences  de  Stockholm 856 


B 


RACI ILLIER  (  L.).  —  Le  problème  général 
des  probabilités  dans  les  épreuves 
'épéli'es I  o85 

BAILI.AUD  (R.)  prie  l'Académie  de  le 
compter  au  nombre  des  candidats  à 
la  place  vacante  dans  la  section  d'As- 
Ironomie,  par    suite    du    décès    do 

'^'-  /.m':)- 323 

—  Est  élu  Membre  de  la  Section  d'Astro- 

nomie, en  remplacemeni  de  M.  Lœivy, 
'l''c<'îtlé...._ ". .'     37g 

—  Est  présenté  en  première  ligiu^  à  M.  le 

Ministre  de  l'Instruction  publique 
pour  le  poste  vacant  au  Bureau  des 
Longitudes,  par  le  décès  de  M.  /.(vwy.   i3o2 

—  Observation   de  l'éclipso   parlielle  de 

Soleil    du  28  juin   1908  à  l'Observa- 


toire de  Paris  par  di\ers  obser\a- 
leurs i35g 

RAILLAUI)  (.lui.].,s).  —  Détermination,  à 
l'Oliscrvaloire  d(^  Paris,  des  erreurs 
systématiques  des  reproductions  des 
réseaux  de  la  Carte  du  Ciel 616 

BARRIER  (Pu.).  —  Sur  un  nouveau  mica 

du  groupe  parago'nite 11.10 

—  Sur  un  caractère  chimifpie  différentiel 

des  orlhoses  et  des  microclines i33o 

BARDIER  (E.)  cl  ARELOUS  (.I.-E.).  — 
De  l'aclion  de  l'extrait  alcoolicpje  de 
l'urine  humaine  normale  sur  la  pres- 
sion artérielle -,-'; 

—  Essai    (le    séparation    des   substances 

hypertonsives  de  l'urine  normale io")7 

BAlUiOlS     (Cmahlks)    est     élu    membre 


TABLE 

MM.  F 

des  Commissions  chargées  de  juger 
les  concours  :  des  prix  Fontanncs, 
lîordin  (Sciences  physiques)  pour 
l'année  1908 

—  Du    prix    Victor   Raulin   pour   l'année 

1908 

BARTHE  (L.)-  —  Action  de  l'acide  sulfo- 
salicylique  sur  le  l)orax 

BASSAL  cl  CLUSET.  —  Do  l'action  des 
rayons  X  sur  l'évolution  de  la  glande 
mammaire  pendant  la  grossesse  chez 
la  lapine 

BASSOT  est  élu  mendjre  des  Commis- 
sions chargées  de  juger  les  concours  : 
du  Prix  extraordinaire  do  la  Marine 
et  du  prix  Plumoy  pour  l'année  rgoS. 

—  Des   prix   Gay,    Tchihatclief,    Binons, 

Delalande-Guôrineau  pour  l'année  1908. 

—  Est   élu    membre   de  la    Commission 

chargée  de  présenter  une  question  de 

prix  Gay  pour  l'année  1911 

BAUBIGNV  (H.;  —  Sur  la  séparation  du 
chlorure  et  de  l'iodure  d'argent. ..... 

—  Dosage  des   éléments  halogènes   dans 

les  composés  organiques  chloro- 
bromés 

—  Contribution  à  l'étude  des  phénomènes 

d'owdation  produits  jtar  les  acides 
iodiquc  et  bromi(pio 

—  Recherches  sur  la  solubilité  de  l'iodure 

d'argent  dans  l'ammoniaque 

BAUER  (E.)  et  IIALLER  (A.).  —  Sur  un 

isomère  du   diphénylcainphométhane 

cl  les  conditions  de  sa  formation. . .  . 
BAY  (Isiooke).  —  Dosage    du  sulfure  de 

carbone  dans  les  benzols 

—  Sur  un  nouveau  procédé  de  dosage  du 

soufre  dans  les  matières  organiques. 

—  Observation  de  foudre  en  Ijoule 

—  Sur  un  nouveau  [u'océdé  de  dosage  du 

phosphore  dans  les  matières  organi- 
ques  

BEAULÂRD  (F.).  —  Sur  la  dispersion 
électrique  de  l'eau 

BECQUEREL  (Hknri).  —  Sur  les  spec- 
tres d'émission  des  fluorines 

—  Sur  les  spectres  do  composés  non  dis- 

sociés   

—  Sur  quelques  spectres  de  phosphores- 

cence   

—  M.  le  l'résidcin  prononce  l'éloge   fu- 

nèbre de  M.  J.  de  LappareiU,  Secré- 
taire perpétuel  décédé 

—  Est  élu  Secrétaire  perpétuel  pour  les 


■(i4 
ioS 

10  lo 

ici 

lo/i 

MO 

1097 
I  ■.(VS 

-iS 


3ri 
554 


<s,4 

9l)i> 
iVl 
■1')- 
4io 

9'ii 


1:578 


io4 


DES    AUTEURS.  1^69 

MM.  Pajjes. 

Sciences  physiques  en  remplacement 
de  M.  J.  de  Lnppnrcnt 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 
gées de  juger  les  concours  :  des  prix 
Hébert,  Hughes  pi>ur  l'année  1908  .. 

—  D(?s  médailles  Arago,  Lavoisier,  Rer- 
thelol  pour  l'année   1908 ilii 

—  Des  prix  TrémonI,  Gognor.  Lanne- 
hmguo  poui'  l'année   1908 i'i4 

—  Du  prix  Eslradcs-Delcros  pour  l'an- 
née   1908^ 'i-'-O 

—  Est  élu  membre  delà  Commission  chaj'- 
gée  de  présenter  une  queslion  de  prix 
Vaillant  pour  l'aïuiée  191 1 rix 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une 
lettre  du  Prince  Rnland  Bonaparte 
concernant  lo  don  d'une  somme  de 
100000'''  consacrée  à  la  cause  du 
progrès  scienlilique 439 

—  Fait  |)arlie  de  la  Commissiim  chargée 
d'examiner  les  demandes  relatives 
aux  postes  d'étude  du  Laboratoire  du 
mont  Rose joy 

—  lu  do  la  Commission  chargée  de  pro- 
poser le  mode  d'emploi  des  annuités 
offertes  par  le  Prince  Roland  Bona- 
parte       j  1 7 

—  Annonce  A  l'Académie  qu'en  raison  des 
fôtes  de  Pâques,  la  séance  du  lundi 
■'.o  avril  est  remise  au  mardi  '}.\ 

—  Annonce  à  l'Académie  (|u'cn  raison  des 
fêtes  de  la  Pentecôte,  la  séance  du 
lundi  8  juin  est  remise  au  mardi 
9  juin 

BECnÙEREL  (Jkan).  —  Sur  un  |iliéno- 
mene  altribuable  à  des  élejetrons  po- 
sitifs, dans  le  spectre  d'étincelle  de 
l'yttrium (183 

—  Sur  la  nature  des  charges  d'électricité 
|)osilivo  cl  sur  l'existence  des  élec- 
trons positifs i  J08 

BECUUEBEL  Mkan)  et  KAMERLliNGH 
(INNES  (H.).  —  Sur  les  spectres 
d'absorption  des  cristaux  de  terres 
rares  et  leurs  modifications  dans  un 
champ  magnéti([uc  aux  températures 
de  liquéfaction  et  do  solidification  de 
l'hydrogène G2  J 

BELLINI  et  TOSI.  —  Télégraphie  sans  fil 

par  ondes  dirigées 95G 

BERGER  (E.).—   Sur   l'oxybromure    de 

phosphore -(oo 

BER(;ET(A.).  —  Utilisation  des  failles 
pour  la   détermination  de  la  densité 


707 


ir3i 


I/J^O  TABLE    DE 

MM.  Pages, 

inoyonno  ilc  la  Terre loG') 

BERT11KAU.MI-:  Mkan).  —  Sur  la  sépara- 
liiiii  (le  ramiiioiiiai|ue  et  des  aniiiics 
au  iiioyon  de  l'alcool  absolu  bouillaïU.   i9.i5 

BKRTIIRI.dT  (Ai.Biîirr)  et  ROSEXTHAL 
(Piuniiiî).  —  Sur  l'anestliésie  prolou- 
géo  par  les  mélanges  d'oxygène  et  de 
chlorure  d'élhyle 43 

liEKTlN  est  élu  membre  des  Com- 
missions cliargéos  de  juger  les  con- 
cours :  du  Prix  extraordinaire  de  la 
Marine  et  du  prix  l'iumcy  |)onr  l'an- 
née 1908 104 

—  Des    prix   Gay,    'rcliiliatelicr,    Hinoux, 

Delalande -(iucriueau     pour    Tannée 

I  <)oS 10  i 

—  Est    élu    mcnibre    de    la    ('.luuiuission 

chargée  de   présenter    une    (pusslion 

de  prix  Gav  pour  l'année  içjolS lo/j 

I!El{TltANI)(G\imiF.i,)  et  HRUNEAU  (!'.). 
—  Préparation  cl  caractères  de  larZ-la- 
lile  cristallisée jSa 

liKRTRAM)  (GAnniDL)  et  ROSENBLVTT 
(M.).  —  Tyrosinase  et  lyrosine  racé- 
mirpic îoj 

BERTRAND  (Paui.).—  Caractérisliques  do 
la  li'ace  foliaire  dans  les  genres  (h- 
rnj>teris  et  TnlncniiUs 9.0S 

BESSON  cl  ROSSET.  —  Action  de  l'am- 
nioniac  sur  le  cldorazolure  t\c  ])lios- 
pliorc ii4() 

—  Sur  le  chlorure  d'arsenic  aniinoniacal.    i?.G6 
BIl'RRV  (II.).   —  Sur  l'action  de  l'amy- 

lase  du  suc  pancréatique  et  s(ui  arti- 

valion  |)ar  le  suc  gastrique 417 

HlGOUiUXVN  (Gum.i.a'iimk).  —  Sur  les 
principaux  centres  do  tremblements 
(le  terre  du  sol  de  la  France,  et  sur  le 
réseau  des  stations  sismi(pies  qu'il 
conviendrait  d'établir • ()- 

—  I.c  Ircmhlement  de  leri'c  du    ■).(;  mars 

190S  (Chilapa,  Mexique),    enregistré 

à  l'aris 673 

—  Sur  l'application  de  la  télégraphie  sans 

fil  à  l'aniélioi-alion  des  avertissonionts 
météorologiques SS5 

—  ICst   élu   niend)re   de   la   Commission 

chargée  de  juger  les  concours  des 
prix  PierreGuzmann,Lalamle, Valz,  Da- 
moiseau,  Janssen  |)our  l'année  f(jo8.     104 

—  Est    élu   membre   de   la    Commission 

chargée  de   présenter  une   question 
de  prix  Damoiseau  pour  l'année  igoS.     ■>■>.{ 
BlyUARI)(Roiu:in)  e  M()UREU(Chahi,es). 


S    AUTEURS. 

MM.  Pages. 

—  Nouvelles  recherches  sur  les  gaz 
rares    des    eaux    thermales.     Débits 

gazeux  de  quehpies  sources l'ii 

BLA1SE(E.-E.)  et  HEliMAN  (1.).  —  Syn- 
thèses au  moyen  des  dérivés  organo- 
métalliques  mixtes  du  zinc.  Cétones- 
alcools ,J7g 

—  Sur    les    cétones-alcools     ^-ax     dial- 

coylées.    Migration   sous    l'influence 

des  alcalis 700 

—  Sur  les  cétones-alcools   ^-aa  dialcoy- 

lées.  Transposition  par  déshydra- 
tation     1 3i6 

BL.\N(;;  ((i. ).  —  Synthèses  dans  le  groupe 
du  camphre.  Synthèse  totale  de  la 
^-campholène-lactone -7 

BI..\NC  (G.)  et  BOUVE.VULT  (L.).  — 
Nouveaux  dérivés  de  la  camphénylone  ; 
sa  constitution /Vi 

BLARI.NGIIEM  iL.  ).    —   Recherches   sur 

les  hybrides  d'Orges wicfi 

BLOCH  (EiiGKNE).    —  Sur  l'ionisation  do 

l'air  par  la  lumière  ultra-violette  . . .     .S92 

—  Sur    un    phénomène     électro-optique 

dans  l'air  contenant  des  poussières 

en  suspension 1)70 

BLOCIl  (L.). —  Sur  les  différences  de  po- 
tentiel de  contact  entre  métaux  et 
litpiides 1(117 

lîLllMENTHAL(RrriiAiti)).  -Sur  lo  ri'ile 
érythrolyliquo  de  la  rate  chez  les 
Poissons irjo 

BOIIIJN  adresse  une  Note  «  Sur  une  pro- 
priété nouvelle  du  problème  des  deux 
corps  1) 1  iSS 

BONAPARTE  (Le  Prince  Roi.Axn )  met 
à  la  dis|)osition  de  l'Académie  une 
somme  de  looooo'''  destinée  a  provo- 
cpier  des  découvertes  en  l'acilitant  les 
recherches  des  travailleurs J07 

—  Fait  partie  de  la  Commission  chargée 

de  proposer  le  mode  d'emploi  de  cette 
somme 5  r  7 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées déjuger  les  concours:  des  prix 
Savigny,  Thore  pour  l'année  1908...      iC.l 

—  Du   prix   Alonlyon    (Statistique)  pour 

l'année  i9(iS iC,:j 

BONNE  (('..)"  et  SOULIÉ  (A.).  —  Sur 
l'existence  de  cin(i  arcs  branchiaux  et 
de  six  arcs  aortiques  chez  l'emljryon 

de  Taupe 38 

BONNIER  (Gaston)  est  élu  membre  de  la 
Commission    chargée    de    juger    les 


TABLE    I)i:s    AUTEURS. 


MIM.  Pages. 

concours  des  prix  Desinuzières,  Mon- 
tagne, de  Coiiicy  pour  l'année  (908..      loj 

BONNIEU    (l'iiciiiii;).   —    Les    Épisùisies 

bull.iaires  d'origine  nasale 1 4' ') 

BOUDAS  (F.)-  —  Coniribulion  à  l'étude 
de  la  formation  de  certaines  pierres 
précieuses  de  la  famille  des  alumi- 
nides j  1 

—  lieclierclie    de    faibles  quanlités  d'iié- 

liuni  dans  les  minéi'au\ ('l'S 

—  Reclierclie  de  l'hélium  dans  les  mine- 

rais contenant  de  l'urane Sc|(; 

—  La  radiographie  en  Médecine  légale.. .    1 170 
BOREL   (É.MI11;).    —    Sur    l'analyse    des 

courbes  polyniorphi(|ues 1  jo  1 

BORNET  est  élu  membre  des  C.onuiiissions 
chargées  de  juger  les  concours  :  des 
prix  Desma/.ièrcs,  Montagne,  de  Coincy 
pour  l'année  1908 10  j 

—  Des   prix   TrémonI,    Gegnor,    Lannc- 

longue  pour  l'année  1908 i(i  j 

—  Du  prix  Jérôme  Ponti  pour  l'année  1908.      t  ui 
BOSC  (F.-J.).  —  Epilhélioma  claveleux  et 

nature  parasitaire  du  cancer 10  ,8 

BOSLER  (J.).  —  Sur  le  nombre  des  cor- 
puscules dans  l'alomo GSCi 

BOSSUËT  (Robert)  et  LEBEAU  (Pall). 

—  Sur  le  siliciure  do  magnésium  ....     --«.Si 

BOUCHACOURT.  —  Radiographie  des  pou- 
mons et  de  l'estomac  des  fœtus  et 
des  enfants  mort-nés kih) 

BOUCHARD  M'.iiAiii.Ks).  —  Sur  l'avance 
et  le  retard  dans  la  coagulation  du 
sang  en  tubes  capillaires 7'io 

—  Est  élu  membredesl'omniissions  char- 

gées de  juger  les  concours  :  des  prix 
Montyon,  Barbier,  Bréant,  Godard, 
du  baron  l.arroy,  Bellion,  Mége,  Serres 
pour  l'année  1908 i(j4 

—  Des  prix   Montyon,   Philipeaux,  Lallc- 

mand,  Martin-Damourellc ,  Pourat 
pour  l'année  1908 i(;  j 

—  Des   médailles   Arago,  Lavoisier,  Ber- 

thelot  pour  l'année  19(18 id.j 

—  Des    prix    Tréinonl,    (léguer,    Laïuie- 

longuo  pour  l'année  1908 lOl 

—  Est  élu  membre  de  la  Commission  char- 

gée de  présenter  une  question  de  prix 
Pourat  pour  l'année  191 1 iil  1 

—  Est  élu    membre    de    la    Commission 

chargée  de  dresser  une  liste  de  candi- 
dats au  poste  de  Secrétaire  perpétuel 
pour  les  Sciences  physiques, vacantpar 
suite  du  décès  de  M.  t/e  Lnpparenl.  .    rijO 

C.   R.,  1908,  I"  Semestre    (T.    CXLNI.) 


>4;l 

Pages. 


MM. 

BOUCHER  (Voi.(:vj  et  .lADIiN  (F.).  —  Sur 
la  production  de  la  gomiue  chez,  les 
Moringa 047 

ItOUGAULT  (J.).  —Action  do  l'acide  liypo- 
iodeux  naissant  (iode  et  carbonate 
de  sodium)  sur  quelques  acides  de 
formule  générale 

R  —  CH  =  CH  —  CI|!  —  CO-î  H 

(Il  étant  C' H->  plus  ou  nioin.--:  substi- 
tué)       I  i(i 

—  Action   de  l'acide  hypoiodoux  naissant 

(iode  et  carbonate  de  sodium)  sur 
(pielques  acides  de  formule  générale 

R  — CH  =  CH— C1U--C0M1 

(R  étant  C'H'  plus  ou  moins  substi- 
tué)      ;ii 

—  l'étude  comparative  de  la  déshydrata- 

tion des  acides  atrolaciique  et  /)-mé- 
thoxyatrolactiquc.  Acides  /j-méthoxy- 
atropique  et  di-yj-mélhoxyalropique. .     7(;() 

—  Errata  relatifs  à  cette  Communication.     814 

—  Fixation   de   l'acide   cyanhydrique  sur 

l'acide  ben/.oylacrylique 936 

—  Sur  le  procédé  de  itessinger  et  Vort- 

mann  pour  le  dosage  de  quelques 
phénols.  Séparation  de  l'acide  salicy- 
lique i4o3 

HOULE  I  Maucki.lin  i.  —  Sur  l'existence 
d'une  faune  et  d'une  llorc  pcrmiennes 
à  Madagascar joa 

BOUQUET  DE  LA  GRYE.  —  Rapport  pré- 
senté, au  nom  de  la  Section  de  Géo- 
graphie de  Navigation,  au  sujet  d'un 
vœu  émis  par  la  Société  de  Géographie 
de  Paris,  relativement  aux  dépêches 
météorologiques  d'Islande 16 

—  Détermination  de  l'heure,  sur  terre  et 

sur  moi-,  à   l'aide  de   la    télégraphie 

s.uis  hl r.71 

Voir  Cointnissioiis. 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées de  juger  les  concours  :  du  Prix 
,e\lraordinairo  de  la  Marine  cl  du  prix 
Plumey  pour  l'année  1908 ((i4 

—  Des  prix  Gay,  Tchihalchef,  Binoux,  De- 

lalande-Guérincau  pour  l'année  1908.     104 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées de  présenter  une  question  do 
prix  Gay  pour  l'année  191 1 104 

—  De  prix  Vaillant  pour  l'année  191 1  .         ■).ii 


1^7^  TABLE    DES 

MM.  Pages. 

—  Et  de  la  Commission  cliargée  de  pro- 

poser un  mode  d'emploi  des  annuités 
offertes  par  le  Prince  Roland  Bona- 
parte       ')  1 7 

BOURION  (F.)  —  Snr  le  dosage  de  l'acide 
lungstique  el  sa  séparation  d'avec 
d'autres  corps,  par  l'emploi  du  raé- 
lanao  clilore  et  chlorure  de  soufre.. .    i  idj 

BOUliQÙELOT  (ÉM.)  et  HÉRISSEY  (II.). 
—  Sur  l'arljuline  el  quelques-uns 'de 
ses  dérivés  considérés  au  point  de 
vue  de  leur  pouvoir  rotaloirc  et  de 
leur  dédoublement  par  l'émulsine.. .  .     7()4 

COUSSINESQ.  -  Tiiéorie  de  l'écoulement 
sur  un  déversoir  vertical  en  miiiec 
paroi  el  sans  contraction  latérale  : 
Cas  de  la  nappe  ondulée  et  son  rac- 
cordement au  cas  de  la  nappe  plon- 
geante        Gii; 

—  Propriétés  diverses  des  courbes  expi'i- 

mant.  soit  par  leur  enveloppe,  soit 
directement,  les  coefficients  de  déliit  m 
d'un  déversoir  vertical  en  mince  pa- 
roi, sans  contraction  latérale  cl  à 
nappe  noyée  en  dessous,  en  l'onction 
delà  pression  relalive  N' exercée  sous 
ces  nappes  au  niveau  du  seuil 667 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées de  juger  les  concours  :  du  Grand- 
Prix  des  Sciences  mathémati([ues,  des 
prix  Francœur,  Poncclet  pour  l'année 
190S loi 

—  Des    prix  Montyon,    Fourneyroii  poui- 

l'année  1908 10.^ 

—  Du  Prix  extraordinaire  do  la  jMarino  et 

du  prix  Plumey  pour  l'année  1908. . .      10/, 

BOUTTIEAUX.  -  Sur  les  conditions  d'uti- 
lisation des  ballons  dirigeables  ac- 
tuels  

BOUVEAUI.T  (L.)  et  BLAINC  (G.). -Nou- 
veaux dérivés  de  la  camphénylone; 
sa  constilulion •jj'i 

liOUVIÎAULT  (L.)  et  I.EVAI.LOIS.-  Éla- 
lilissement  de  la  formule  de  constitu- 
Uon  do  la  lénonc :  80 

BOUVEAULT  (L.)  et  LOCQUIN  (R.).  — 
Synthèse  do  l'acide  dlhydrocampho- 
riquo  racémique 82 

—  Synthèses  au  moyen  des  adipates  de 

méth vie  et  d'éthyle r  3S 

BOUVIER  (E.-L.).  -  Sur  les  relations 
zoologicpies  des  Creveltes  dc^  la  tribu 
des  Sténopidés 8S- 

—  Kst  élu  membre  dos  Commissions  ohar- 


74) 


AUTEURS. 

MM.  Pagos. 

géos  de  juger  les  concours  :  des  prix 
Savigny,  Thore  pour  l'anuée  1908. . .     i(l  j 

—  Du  prix  JérômcPonti  pourl'année  1908.     a^io 

—  Est  élu  membre  do  la  Commission  char- 

gée de  présenter  une  question  de 
Grand  Prix  des  Sciences  physiques 
pour  l'année  191 1 221 

—  Est   élu    mendjre   de    la   Commission 

nommée  par  r.Vcadémie  pour  exami- 
ner les  demandes  relatives  aux  postes 
d'étude  du  Laboraioiro  du  mont  Rose.  507 
BOUYSSY  (M.)  et  IIEXRIET  (H.).  -  Sur 
l'origine  de  l'ozone  atmosphérique  el 
les  causes  de  variations  de  l'acide 
carbonique  de  l'air 977 

—  /i/vcz/rt  relatifs  à  cette  Commuuication.   1070 

—  Sur  une  méthode  volumétrique  per- 

mettant le  dosage  simultané  do  l'acide 
carbonique  et  des  autres  acides  de 
l'air  atmosphérique 1 100 

BOUZAT.  —  Sur  le  sulfate  cuivreux  am- 
moniacal         75 

BRANLY  (Edouard). —  Accroissements  de 
seusiliilité  des  révélalcurs  électroly- 
tiques  sous  diverses  iniluences V27 

BKASIL  !  L.).  —  Le  genre  Doliocystis  Lé- 

gei' , 4'-5 

BREGUtT  (Loris).  —  Sur  le  rendement 

des  hélices  de  propulsion  dans  l'air. .     1 13 

BRETON  (iVl.),  M.4SS0L  (L.)  et  CAL- 
METTE  (A.).  —  Sur  les  propriétés 
lécithinophiles  du  bacille  tubercu- 
leux et  de  la  tuberculose 676 

BKEUIL  (A.  ),  JAMMES  (L.)  el  JEANNEL 
(  1!.).  —  Les  dernières  peintures  dé- 
couvertes dans  la  grotte  du  Portel 
(Ariège) \ 1166 

BlilCARD  est  présenté  en  première  ligne 
à  M.  le  Ministre  du  Commerce  pour 
la  chaire  de  Géométrie  appliquée  aux 
.Vrts,  vacante  au  Conservatoire  na- 
tional des  Arts  et  Métiers  par  le  dé- 
cès de  M.  Laussednl (179 

RRIVES  (E.).  —  Sur  le  Sénunien  el 
rÉoccne  de  la  bordure  nord  de 
l'Atlas  marocain S73 

BROCHET  (ANDukj.  —  Sur  la  radioacti- 
vité des  eaux  do  Plombières 1 75 

BROCQ-ROUSSEU  cl  liAIN  (Edmond). 
—  Sur  la  durée  dos  poroxydiastases 
des  graines 5.J  "j 

RROGLIK  (  M.  Di;).  —  Sur  les  ga/.  pnue- 

nanl  des  étincelles  élcclri(|ues Gï.J 

—  Sur  l'examen  ullra-microscopiquo  dos 


TABLE    DES 


MM.  P; 

conircs  ohnreés  en  suspension  duns 
les  gaz 

BRON(A.)  el  GUYE  (C.-E.).  -  Diffé- 
rence de  potentiel  cl  stabilité  de  l'arc 
alternatif  entre  métaux 

BRUNEAU(P.)  et  BEliTUAND  (Gahriei.). 

—  Préparation  et  caractères  de  la  d- 
lalitc  cristallisée 

BRUNHES  (B.)  et  DAVID  (P.)-  —  Sur  la 
mesure  directe  de  la  composante  ver- 
ticale du  magnétisme  terrestre.  Appli- 
cation à  l'exploration  de  la  chaîne  des 
]1UVS 

BUUNIIES  (.ÎKAN)  et  CALCiATi  (Cesare). 

—  De  la  prédominance  de  l'érosion  de 
la  Sarino  sur  sa  rive  droite 

BRUNTZ   (L.).     -    Sur  l'existence    des 


ag.'S. 


ingo 


s-s 


AUTEURS.  1473 

MM.  l'aijes. 

glandes   céphaliqiios    chez   Maclillis 
marhiina  Leach 491 

—  Sur  la  structure  et  le  réseau  trachéen 

des  canaux  excréteurs  des  reins  de 
Machilis  maritima  Leach 87 1 

—  Sur  la  cytologie  du  labyrinthe  rénal  des 

Thysanoures 10  |j 

BUHL  (A.).    —   Sur  la  sommabilitc   des 

séries  de  Fourier 60 

—  Sur   les  séries  de  polynômes  taylu- 

riens 5-J 

BUISSON  (H.)  et  FABliY(Cn.  ).  —  Sur 
la  présence  des  raies  d'étiin'elles 
dans  le  spectre  de  l'arc -'>\ 

—  Sur  deux  régimes  différents  de  l'arc 

au  fer ir.p 


C 


CAILLE  (IL)  et  PERRIEU  (G.;.  —For- 
mation de  mélanges  d'isomères  à 
point  de  fusion  constant  dans  la  réac- 
tion de  Friedel  et  Crafls 7i;<) 

CAILLETET  (Louis)  est  élu  membre  de 
la  Commission  chargée  de  juger  les 
concours  dos  prix  Hébert,  Hughes 
pour  l'année    1908 loj 

—  Et  de  la  Commission  chargée  de  pro- 
poser un  mode  d'emploi  des  annuités 
offertes  par  le  Prince  Roland  Bona- 
parte        j  I  - 

CALCIATI  (Cesark)  et  BRUNHES  (.Ii;an). 
—  De  la  prédominance  de  l'érosion 
do  la  Sarine  sur  sa  rive  droite 3-j 

CALMEES  (H.)  elCLERC(L.-P.).  —  Con- 
triljution  à  la  théorie  de  la  trame 
photographique 9G  ii 

CALMETTE  (  X.)  fait  hommage  à  l'Acadé- 
demie  d'un  Ouvrage  intitulé  :  Re- 
cherches sur  l'épuration  biologique 
des  eaux  d'dgoul  effectuées  à  l'Ins- 
titut Pasteur  de  Lille  et  à  la  station 
expérimentale  de  la  Madeleine jjy 

CALMETTE  (A.),  xMASSOL  CL.)  et  BRE- 
TON(M.).  —  Sur  les  propriétés  léci- 
thinophiles  du.  bacille  tuberculeux 
et  de  la  tuberculine C7G 

C.\LMETTE  (A.),  MASJOL  (  L.)  a  GUÊ- 
RIN  (  C).  —  Sur  les  propriétés  acti- 
vantes des  sérums  d'animaux  sains 
et  d'animaux  tuberculeux  ou  tuher- 
culinés  à  l'égard  du  venin  de  cobra. .   lo-G 


CAMERON  (Alex.)  et  RAMSAY  (SirWii.- 
liam).  —  Le  lithium  dans  les  mine- 
rais actifs 4)0 

i^AMUS  (L.).  —  Recherches  sur  la  répar- 
tition de  la  substance  antiurulcnle 
dans  les  humours  des  animaux  vac- 
cinés        rjg  [ 

—  Etude  de  l'action  bactéricide  du  sérum 

antivirulent  sur  les  germes    adven- 
tices du  vaccin 1117 

CARNOT  (Adolphe)  est  élu  membre  des 
Commissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  des  prix  .Tecker,  Cahours, 
Monlyon  (Arts  insalubres;,  Berthe- 
lot  pour  l'année  1908 io5 

—  Ou    prix  Monlyon  (Statistique)    pour 

l'année  1908 16  j 

CARPENTIER  (J.).  —  Expériences  exécu- 
tées sur  le  rhéographe 137] 

CARPENTIliR  (  1  )  et  ABRAHAM  (  Hexih  ). 
—  Sur  un  nouveau  rhéographe  des- 
tiné à  la  projection  des  courbes  de 
courants  alternatifs 1 371 

CARRÉ  (P.).  —  Sur  la  lactone  de  l'acide 

dioxy-3-4-butyrique \)^>. 

CARTAN'(É.  ).  —  Sur  la  définition  de  l'aire 

d'une  portion  d'une  surface  courbe. .      1G8 

CARfERET  (G.).  —  Sur  une  réaction 
simple  productrice  de  gaz  désinfec- 
tant      8J9 

CAULLERY  (Mairice  )  et  L.W.VLLÉE (Al- 
phonse). —  La  fécondation  et  le  dé- 
veloppement des  œufs  chez   un  Or- 


i47i 

MM. 


TAi'.l.E    Dl'S 


Pages. 

llioiieclldc  (  HliiijJdliirii  (i///it()C()iiiir\. .        \o 
("ATIIIAUII    (\Mii\i::),     ^     Kniploi     dos 
Ihuniiics   coiiiine    .«oiipapo    des    cou- 
ranls  alUM'iialifs   à  liaiilc  len.-ion an 

—  Ktiiploi  des  llamme.s  comme  soupape  des 

couraiil»  alternatifs  à  hante  tension.     -r.'A) 
CH.-VMUERLAND.  --  Sa  moit  est  annon- 
cée à  r.Vcadémie <)  i  j 

CU.VNOZ  (.M.j.  —  -Vetion    des   rayons   X 

snr  la  plaqne  pliotoi;raplilqne \--i 

r.HAIÎ.UtOT(Eii(;.  )  et  I^AI.OUE  (G.).  -- 
Sur  l'essence  de  Magnolia  Kobtts 
\).  G iSl 

—  Sur  l'essence  de  'J'ctraiillicra  polj/in- 

l/in  7!Or.  citrata  Nees 34(1 

CHAIiCOT  (.Iiî.vn)  annonce  à  l'Acadénne 
((ne  le  lancement  du  navire  de  rE\|)é- 
dition  française  au  pèle  Sud  aura 
lieu  le  lundi  i8  mai  à  Saint-Malo.. . .  loo'i 
CIlAIUiON  (F.).  —  luflucnce  de  l'ulmo- 
spiière   ambiante  sur  le    frottement 

entre  corps  solides ioi3 

CIIATIN  (JoANNEs)  est  élu  membre  des 
Commissions  chargées  de  juger  :  les 
concours  des  |)rix  Dcsmo/.ières,  Mon- 
tagne,  de  Coiuey  pour  l'année   1908.      10 J 

—  Des   prix   Savigny,  Thore    pour  l'an- 

née 1 90S I  G/| 

—  Est   élu    membre    de    la    Comuiission 

chargée  de  présenter  une  question  de 
Grand  Prix  des  Sciences  plivsiques 
pour  l'année  ii)i  1 ■m 

—  Est    élu   membre   de    la    Commission 

chargée  de  dresser  une  liste  de  can- 
didats au  poste  de  Secrétaire  perpé- 
tuel pour  les  Sciences  physiques,  va- 
cant par   suite   du   décès   de    M.    de 

happaient 1 2  id 

CliATTON  (ÉnorAni))  et  PICARD  (Fran- 
çois). —  Sur  une  Lafioulbéniacée  : 
Trc/ionij  ces  /nsti)j>/itorii.K  11.  g.,  n.  sp., 
endoparasito  des  Poux  (  Menopon 
j/alUduni  Niizsch  cl  Co/iiocolcs  abdo- 
niinnlis  P.)  de  la  Poule  domestique.,     aoi 

—  A'/Tuia  relatifs  à  cette  Communication.     3iO 
CilAL'MAT  (11.).   —  Sur  la  réduction  de 

l'indigo  par  voie  électrolyli(piu l'ii 

CIIAUTARD  (Ji-AN)  et  LE.\10I.\E  (  Pâli.  1. 
—  Sur  la  genèse  de  certains  minerais 
d'alumine    et   de  fer.    Décomposition 

laléritique ■..",() 

CHAUVEAU  (A.),  Président  sortant,  fait 
coimaitre  à  l'Académie  l'étal  on  se 
trouve     l'impression     des     Recueils 


AUTEURS. 

M  M .  Pages . 

qu'elle  publie  et  les  changemenls  sur- 
venus parmi  les  .Membres  et  les  Cor- 
resjjondants  pendant  le  cours  do 
l'année    190- ri 

—  Sur  la  perception   du   relief  cl    de   la 

profondeur  dans  l'image  sim|)lc  des 
épreuves  photographiques  ordinaires. 
Conditions  et  théorie  de  cette  per- 
ception      -ji.') 

—  Sur    un   couiplémeni    de    dénionslra- 

lion  du   mécanisme   de  la  stéréosco- 

pie  monoculaire SJC 

—  Est    élu    membre     des    (Commissions 

chargées  de  [juger  les  concours  :  des 
prix  Montyon,  Barbier,  Brcant,  Go- 
dard, du  Ijarori  Larroy,  Bi'llion.  Mège, 
Serres  pour  l'année  190S i6'i 

—  Des  prix  Montyon,  Philipeaux,   Lalle- 

mand,  Jlartin-Damourelte,  Pourat 
pour  l'année  1908 i(S'\ 

—  Du    prix   .lérome    l'onti    pour    launée 

1908 290 

—  Est    élu   membre    de    la    Commission 

chargée  de  présenter  une  question  de 
prix  Pourat  pour  l'année  1911 i  64 

—  Est    élu    membre   de    la    Commission 

chargée  d'examiner  les  demandes  re- 
latives aux  postes  d'étude  du  Labo- 
raloire  du  mont  Rose 507 

CIIAUVENET    (En.).     -    Oxyduorure    et 

fluoi'ure  de  thiuium 97J 

CHESNEAU  (G.  1.  —  Sur  les  variations  de 
composilion  du  pliosphoiiiolybdale 
d'ammoniaque  :  application  au  dosage 
du  phosphore  dans  les  fers,  fontes 
et  aciers 738 

CHEVALIER  (J.)  et  ALQUIER.  —  Action 
de  la  noix  de  kola  fraîche  sur  le  tra- 
vail        86 

CHEVALIER  (J.)  et  DESGUEZ(A.).  ~ 
.U'tion  de  la  choline  sur  la  pression 
artérielle 89 

CHEVALLIER  (A.).  —  Étude  d'une  série 
d'échantillons  d'eau  de  mer  recollés 
dans  la  .Manche (6 

CHEVALLIER  (A.i  et  VÉRAIX  (L.  ).  — 
Sur  le  triage  des  minéraux  par  l'élec- 
tro-aimant .I87 

CLERC  (L.-P.)  et  CALMEES  (IL).  — 
Contribution  à  la  théorie  de  la  trame 
photogiaphique gGi 

CLERC  (Loiis)  et  MINET  (Adolphe).  — 
Sur  un  nouveau  four  électrique  à 
arc,    applicable    aux    recherches     de 


TABLE    DES    AUTEURS. 


1475 


MM.  P^B'"^- 

lalioi'aloire '■'''7 

CI.UZF.T  (.1.).  —  Aciionde  l'étal,  hygro- 
métrique sur  les  (5elian<ros  respira- 
toires       77  ' 

(XUZET  et  BASSAL.  —  De  raclion  des 
rayons  X  sur  l'évolulion  delà  glande 
mammaire  pendant  la  grossesse  chez 
la  lapine "«lO 

r.OLIN  (Ed.-El.).  —  Observations  ma- 
gné! iciues  à  Tananarivo >  i'.)'' 

œLSOX  (  ALRKnr).  —  Sur  la  transfor- 
mation des  dissolutioiis  de  phosphore 
hianc  en  phosphore  rouge 71 

—  Sur  les  causes  cssentielleuicnt  chimi- 

ques de  la  transformation  allotropi- 
que du  phosphore  Ijlanc  dissous  dans 
l'essence  de  térébenthine ioi 

—  Sur  la  semicatalysc  :  oxydation  d'iiy- 
diocarbures  à  l'air  en  présence  du 
phosphore 817 


COMDES  (Pui.)  fils. 


un  néotype 


de  Pinns  (  Pscuilostrobu.i  )  Defrancei 
Ad.  Brong.  du  Lutélien  du  Trocadéro 
(Paris)..': '••■ 

COMTE  ((;.HAKLt:s)clNlCOLLE((;ir\Ri.KS). 
—  Origine  canine  du  Kala-azar 

COSSEFl.U'i  Ei:(;kni;)  est  présenté  en  pre- 
niicro  ligne  a  .M.  le  Mmistre  de  l'Ins- 
truction pubii(pic  pour  le  poste  de 
Directeur  de  l'Oliservatoire  de  Tou- 
louse, vacant  par  suite  de  la  nomina- 
lion  de  M.  Ji .Biiillaud  aux  fonctions 


■20G 


7^9 


MM.  ''«lî"- 

de    Directeur    de    l'Observatoire     de 

Paris 

COSSERAT  (Eugène  et  FnANÇ0)s).  —  Sur 

la  statique  de  la  surface  délorinable 
et  la  (Knamique  de  la  ligne  déforma- 
ble  . . .  '. 

—  Sur  la  théorie  des  corps  minces 169 

C.OTTON   (Emile).    —    Sur    l'intégration 

appiochée  des  équations  diiïéren- 
tielles 

Jù-rala  relatifs  à  cotte  Communiratioii. 

COUSIN  (II.  ).  —  .action  du  chlore  sur  le 
ditlivuiol 

COUSIN  '(  II.  )  et  HÈRISSEY  (H,  ).  —  Sur 
la  pré[)aration  du  dithyuiol;  action  du 
brome  sur  lo  dithyniol 

—  Oxydation  de  l'eugénol  par  le  ferment 

oxvdant  des  champignons  et  par  le 
perchlorurc  de  fer;  obtention  du  dé- 

lu'droilieugénol 

ClWTiÈRE  (  II.  ).  -  Sur  les  Synalphées 
américaines 

—  Sur  le   Syiialpheion   Ginicll  n.   geu., 

n.  sp.,  Entoniscien  parasite  d'une  Sy- 
nalphée '  ^33 

CIIÉMIEU  CV.  ).  —  Sur  la  diminution  du 
roulis  des  navires 

CRÉTÉ  (L.)  et  r.ORISi  A.  ).  -  Recher- 
ches sur  la  pulpe  dile/ïrfncf/e  ]Scllc. 

CKUSSAKD  et  JOUOUET.  —  Application 
des  lois  de  la  similitude  à  la  propa- 
gation des  détonations 9''4 


:i(\Ç) 


68 


274 
jio 

636 


9.91 


i4i3 


710 


277 
187 


D 


DANGEAItD(P.-A.  ).  —  Sur  un  nouveau 
genre,  parasite  desChrysouKmadinées, 
le  Lccftiiodj  tes  pnrado.nis 1  1  J9 

DANNE  (.1.  ).  —  Sur  les  courbes  de  radio- 
activité induite  obtenues  par  MM.  Sn- 
razin  et   'J'oiniiin.tiiKi >9i 

D.\RBOU.\  (  Gaston  ).  —  Sur  uu  problème 
relatif  à  la  théorie  des  courbes  gau- 
ches      S«i 

~  Est  délégué  au  choix  de  l'Institut  poui- 
occuper  un  siège  au  Conseil  supérieur 
de  l'instruction  [uiblique 9' 3 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 
gées de  juger  les  concours  :  du  Grand 
Prix  des  Sciences  mathématiques,  des 
prix  KrancvTur,  l'oucelet  pour  l'année 
1908 i"i 


Des  prix  Pierre  Guzman,  Ealande,  Valz, 
Damoiseau,. lanssen  pour  l'année  190S.     io4 
Des    médailles  Arago,   Lavoisier,   Ber- 

thelol  pour  l'année  190S i6.i 

Des  prix  Trémont,  Gegner,  Lannelon-      .^ 

guc  pour  l'année  190*^ lO'i 

Du  prix  Wilde  pour  l'année  1908 164 

Du  prix  Sainlour  pour  l'année  190S.  . .  164 
Du  prix  .léroino  Pouli  pour  l'année  190S.  220 
Du  prix  Houlleviguepour  l'année  1908.  220 
Du  prix  Estrades-Deleros  pour  l'année 

1908 220 

Est  élu  membre  de  la  Commission 
chargée  de  présenter  une  question  :  de 
prixiiordiu  (Sciences  mathématiques) 

pour  l'aimée  191 1 ■  •     221 

De  prix  Damoiseau  pour  l'année  igti.     221 


1476 

MM. 


TABLE  DES  AUTEURS. 


Pages. 

—  De  prix  VnillaiU  pour  l'année  191 1 ... .     -'.ai 

—  Esl    élu    nipuibre  de  la   Commission 

(•liargéc  d'examiner  les  demandes  re- 
latives aux  posles  d'éludé  du  Labo- 
raloire  du  mont  Rose '107 

—  Et  de  la  Commission  chargée  de  pro- 

poser un  mode  d'emploi  des  annuités 
ofTcrtcs  par  le  Prince  Roland  Bo- 
naparte       î  1 7 

—  Rapport  sur   la  Commission    chargée 

de  proposer  pour  l'année  1908  la  ré- 
partition des  subventions  attribuées 

sur  le  fonds  Bonaparte i4^i 

M.  la  Secrctaire  perpétuel  signale,  parmi 
les  pièces  imprimées  de  la  Correspon- 
dance :  «  Atlas  météorologique  pour 
l'année  1906,  d'après  vingt-deux  sta-- 
lions  françaises  »,  par  G.  Eiffel,  5g. 
—  Le  Tome  VI  des  "  Observations 
faites  au  cercle  méridien  en  1906,  à 
l'Observatoire  d'Abbadia  « ,  publiées 
par  l'abbé  ^'e/'.fc/(fli^eL  i53.  —Institut 
de  France,  .Vcadémie  des  Sciences 
morales  cl  polili(|ucs  :  «  Notices  bio- 
graphiques et  bibliographiques,  1906- 
1907.  .Membres  liudaire.s  et  libres, 
associés  étrangers  »,  268.  —  «  Rap- 
port général  sur  les  nivellements  de 
précision  exécutés  dans  les  cinq  par- 
ties du  monde  »;  «  Rapport  sur  les 
travaux  du  nivellement  général  de 
la  Erance  de  1904  à  1906  inclus  »  ; 
«  Rapport  sur  la  mesure  des  mou- 
vements du  sol  dans  les  régions  sis- 
miijues,  au  moyen  de  nivellements 
répétés  à  de  longs  intervalles  »,  par 
C/i.  Lallemand.  —  «  Les  fours  élec- 
triques et  leurs  applications  »,  par 
M.  Ad.  Minet,  269.  —  «  Notice  sur 
la  vie  cl  les  travaux  de  Marcel  Ber- 
trand »,  par  MM.  //  .  Kilian  et  R.-J. 
Révil.  —  «  Éleclromélallurg'ie,  voie 
humide  et  voie  sèche,  l'hénomènes 
électro-thermi(pies  »,  par  M.  Jd. 
Minel  (deuxième  édition),  38o.  — 
(I  Toute  la  (Chimie  minérale  |)ar  l'élec- 
tricité »,  par  M.  Jules  .Scverin.  — 
«  Sven  lledin,  Scientitic  results  of  a 
journey  in  Central  Asia  i899-t902  », 
'iiH.  —  Plusieurs  Volumes  du  Bulle- 
lin  cl  do  l'Annuaire  et  divers  Mé- 
moires publiés  par  la  station  .'^éricicole 
du  Caucase.  —  «  Nuove  notizic  sto- 
richc  sidla  vila  0  sullc  opère  de  Ma- 


MM.  Pa(;cs. 

cedonio  Mclloni  »,  par  !\I .  J.  Gua- 
rcschi.  —  «  Observatoire  Jarry-Des- 
loges,  temporairement  au  Revard. 
Observations  des  surfaces  plané- 
taires. La  Lune,  Mars,  .Jupiter,  Sa- 
turne, Jfereure  ».  —  «  La  Carte  géo- 
logique inlernalionale  de  l'Amérique 
du  Nord  »,  par  M.  Emm.  de  Mar- 
gerie,  6 1 5 .  —  Le  Tome  .\  de  la  0  Flore 
de  France  »,  par  M.M.  G.  Rouj,  J. 
Foucaud,  E.-G.  Camus  et  N.  Bou- 
lar,  continuée  par  G.  Roujr,  680.  — 
Le  «  XL\''  Bulletin  chronométrique 
de  l'Observatoire  de  Besançon  »,  par 
M.  A.  Lcbeuf.  —  Un  Ouvrage  inti- 
tulé «  Exploraçâo  do  Rio  do  Peixc  ». 
739.  —  «  Itinéraires  dans  le  Haut- 
Atlas  marocain  »,  par  M.  Louis  Gentil, 
Carte  dressée  et  dessinée  avec  la  col- 
laboration de  M.  Marius  C/iesneau, 
avec  une  «  Esquisse  orographique  du 
Maroc  »,    par  M.  Louis  Gentil,  8o(). 

—  Dix  planches  héliogravées  de  la 
Il  Carte  photographique  du  Ciel  », 
adressées  par  M.  Felipe  Valle,  Di- 
recteur de  l'Observatoire  astrono- 
mique de  Tacubaya  (Mexitpic),  856. 

—  Emtinuel  Sivedenborg,  «  Opéra 
qusedam  aul  inedita  aul  obsoleta  de 
rébus  naturalibus,  nunc  édita  sub 
auspiciis  Regiae  .\cademiii"  Scientia- 
rum  Suecicœ.  II.  Cosmologica  »,  89 r. 

—  «i  Une  lettre  de  Fonlenelle  »,  par 
M.  .4.  Tougavd.  —  «  Méthodes  de 
calorimélrie  usitées  au  Laboratoire 
thermique  de  l'Université  de  Moscou  » , 
par  ilM.  If.  Lougainine  et  A.  Sc/ia- 
liarew.  —  «  Science  of  Naluro  :  His- 
torv  »  ;  par  Nazun'auji  Jivaiiji  Rea- 
dymoner,  9i3.  —  Les  fascicules  II 
cl  III  des  «  Annales  du  Bureau  cen- 
tral météorologique  »  (année  1905  1, 
publiées  par  M.  .-/.  Angot,  Directeur 
du  Bureau,  9J4.  —  «  La  dislribution 
des  étoiles  par  rapport  à  la  Voie  lac- 
tée »,  d'après  la  Carte  et  le  Catalogue 
photographiques  du  Ciel  (zone  de 
Paris,  Bordeaux,  Toulouse,  Alger  cl 
San-Fernando  )»,  par  M.  l'aid  Slroo- 
liant,  lo.So.  —  0  Les  rampes  critiques 
en  auloinobile  »,  par  M.  Ch.  Lalle- 
mand. —  «  L'avenir  des  continents  », 
par  .M.  Ch.  Ltdlenuuid,  i\\\.  — 
«  Caisse  des  recherches  scientifiques. 


TABLE    DES 

MM.  Pages. 
Année  1907.  Rapport,  annuel  adressé 
au  Président  de  la  liépuhlique  fran- 
çaise » ,  par  M.  Paul  Visière.  —  Un 
«  Glossaire  allemand-français  des 
termes  d'Analomie  et  de  Zoologie  », 
par  M.  Raphaël  Blanchard.  i9.o3.  — 
«  Leçons  sur  les  théories  générales  de 
l'Analyse  »,  par  M.  iJe/ic-  Balrc,  1246- 
—  «  iMarceliu  Berthelot  »  ;  par  M.  Ici- 
lio  Guareschi.  —  «  Les  races  de  l'Eu- 
rope. IL  La  taille  en  Europe  »,  par 
M.  /.  Deniker.  —  n  Pluies,  rivières  et 
sources  »;  par  M.  P.  Crarri^ou-La- 
graiif^c.  —  «  Géologie  »,  par  M.  Sta- 
nislas -Meunier. —  «  L'évolution  sou- 
terraine »,  par  M.  S.-J.  Martel.  iSo'j. 
«  Les  découvertes  modernes  en  Phy- 
sique. Leur  théorie  et  leur  rôle  dans 
l'hypothèse  de  la  constitution  électro- 
nicpie  de  la  matière  »,  par  M.  O. 
Manville.  —  «  Geologische  Karte 
dcr  Sin)plongruppe  et  Erlaïiterungea 
zur  geolo!,'isohen  Karte  dcr  Simplon- 
gruppe,  etc.  »,  par  MM.  C.  Schmidi, 
H.  Preisi-verk  et  J.  Stella.  —  «  Ob- 
servatoire niétéorologiquc  du  Puy  de 
Dôme  »,  par  M.  E.  Alluaid iSyg 

—  Présente   un  Ouvrage  de  M.  J.   La- 

croLc  ayant  pour  titre  «  La  Monta- 
gne Pelée  après  ses  éruptions,  avec 
observations  sur  les  éruptions  du 
Vésuve  en  7g  et  en  1906  » i  Jâg 

—  Communique  à  l'Académie  la  copie  du 

portrait  de  Descartes,  par  David 
Beck,  envoyée  par  l'Académie  des 
Sciences  de  Stockholm goS 

—  Annonce    à   l'Académie    la    mort    de 

M.  Chainlicrland,  Sous-Directeur  de 
l'Institut  Pasteur 9i3 

—  Prononce   l'éloge  funèbre   de    M.    de 

Lapparent 9  j.i 

—  Annonce  à  l'Académie  que   le   Tome 

CXLIV  (janvier-juin  1907  )  des  Comp- 
tes rendus  est  en  distribution  au 
Secrétariat 379 

UARESTE  DE  LA  CHAVANNE  (  J.  ).  —  Sur 
la  dccouverlo  d'un  Luiibeau  de  Lias 
moyen  dans  le  bassin  de  la  Seybouse 
(Algérie) '. 20.', 

DAKZENS  (G.)  et  lîOST  i  IL).  —  Nou- 
velle méthode  de  préparation  dos  ho- 
mologues de  la  naphtaline 9'j  ; 

IJ.VSTKE  (A.)  est  élu  membre  des  Com- 
missions chargées  de  juijer  les  coii- 


AUTEURS.  l4'y7 

MM.  Pages. 

cours  :  des  pri.x  Montynn,  Barbier, 
Créant,  Godard,  du  baron  Lairey,  Bel- 
lion,  Mège,  Serres  pour  l'^muée  190S.     16.I 

—  Des   pris   Montyon,  Pliili|icau.\,  Lallo- 

mand,  Martin- Damouretle,  Pourat 
pour  l'année  1908 i'J4 

—  Est   élu   membre    de   la  Commission 

chargée  de  présenter  une  question  de 
prix  Pourat  pour  l'année  191 1 itJ4 

—  Est   élu    membre   de  la    Commission 

nommée  par  l'Académie  \io\xr  e.xami- 
ncr  les  demandes  relatives  aux  postes 
d'étude  du  Laboratoire  du  mont  Rose.     607 

—  Est  désigné  pour  représenter  l'Acadé- 

mie au  premier  Congrès  international 

des  industries  frigorifiques 739 

DAUTRICHE.  —  Action  des  sels  alcalins 
à  base  fixe  sur  la  combustion  des  gaz 
et  des  poussières  combustibles 535 

D.WID  (P.)  et  BRUNHES  (B.j.  —  Sur  la 
mesure  directe  delà  composante  ver- 
ticale du  magnétisme  terrestre.  Ap- 
plication à  l'exploration  de  la  chaîne 
des  puys 87S 

DEKACQZ  (Ed.).  —  Sur  une  nouvelle  mé- 
thode de  séparation  de  la  silice  et  de 
l'anhydride  tuiigsti(iue i3i9 

DEHOliNÉ   (Armand  I.  —  Les  uéphridies 

thoraciques  des  Hermellides 8  jlS 

DELAGE  (Yves).  —  La  parthénogenèse  à 

RoscofT  et  à  Berkeley 'iG-z 

—  Solutions  isotoniques  et  solutions  isos- 

motiqucs 3 19 

—  Est   élu    membre   de   la   Commission 

chargée  de  juger  les  concours  des 
|)rixSavigny,Tiioro  pour  l'année  190S.     164 

—  Est  élu    membre   de    la    Commission 

chargée  de  présenter  une  question  de 
Grand  Prix  des  Sciences  physiques 
piiur  l'année  191 1 «v.  1 

DELANOY  (L.)  adresse  une  Note  iutitu- 
Ice  :  Lampe  mixte,  à.  deux  tenipéin- 
tures,  à  vapeurs  de  mercure  cl  o.rj  des 
de  terres  rares 4  ^7 

DELEPINE  (Marcix).  —   Propriétés   des 

tliiosulfoearbamates  métalliques ySi 

—  Sur  les  chloroiridates  et  les  chloroiri- 

dites  alcalins iJli; 

DEMOLON  (A.)  et  KAYSER  (E.).—  Sur 
la  formation  de  l'aldéhyde  éthyliquo 
dans  la  fermentation  alcoolique 783 

DEMOL'LIN  (A.).  —  Sur  les  surfaces  ré- 
glées      1 38 1 

UEN.IOY  (A.).  —  Sur  le  choix  de  l'expo- 


1478  TAULE    DES 

MM.  I'a(;es. 

silio»  de  convergence  jioiir  les  Ibnc- 
lions  entières  de  genre  infini (>>. 

—  Sur  les  produits  canoniques  du  grnrc 

infini 1  iS/J 

DEI'KUET  (CiiAni.Ks).  —  L'Iusloirc  géolo- 
gi(|ne  olla  phylogcnic  des  Anlhraco- 

llioridos , 1 58 

DEl'KAT.  —  Paramètres  magmatiques  des 
séries  volcaniques  de  l'Angiona  et  du 
J.ogudoro  (Sardaignc) iii.io 

—  Paramèlros  magmatiques  des  séries  du 

volcan  Mon  le  Fcrru  (Sardaignc).  .  .  .     -o>. 
DETItEZ  (iNUiiciiL).  —  Sur  le   plaiiemenl 

des  oiseaux 797 

—  Sur  le  planement  sUilioimaire  des  oi- 

seaux     I  oo3 

—  Itéponse    à    la     Note    présentée    pai' 

M.  Amans  dans  la  séance  du  li  mai 

i'.)'>8 I  '97 

—  Étude  des  pliénomcncs  que  présentent 

les  ailes  concaves  dans  le  planement 
slatioiuiaire  et  dans  le  \ul  plané  des 
oiseau.x 1 299 

—  Est  élu  membre  des  Conimis.sionscliar- 

gées  déjuger  les  concours  :  des  prix 
llontyon,  Fonrneyron  |)our  l'année 
1908 104 

—  Du  Prix  extraordinair(^  de  la  Marine  et 

du  prix  Plumey  [)0ur  l'année  1908...      104 
DÈUE  (Cii.).  —  Sur  la  préparation  et  sur 
(pielques  [iropriétés  do  l'oxyliémocva- 
nine  d'escargot  cristallisée 7X4 

DESUHKz  (A.)ct Chevalier  (.i.).—  Ac- 
tion de  la  choline  sur  la  pression  ar- 
térielle         ;i.) 

DESLANDUES  (lli;\ui).  -  Ucclicrches 
sur  la  rotation  et  l'éclat  de  diverses 
ciniclies  almosphéri(|ues  du  Soleil. .  .    i?.  15 

—  Est  présenté  en  première  ligue  à  M.  le 

Ministre  de  l'Instrucliou  publiipu' 
pour  le  poste  vacant  au  Bureau  des 
Longitudes  par  le  décès  de  M.  /. 
Janssim ' 1 3()j 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées de  juger  les  concours  :  des  prix 
Pierre  Guzman,  Lalandc,  Valz.  Damoi- 
seau, Janssen  pour  l'année  1908  ....      10  j 

—  Du    prix   Estrades-Delcros  pour  l'an- 

née 1908 220 

—  Est   élu   membre   de   la    Commission 

cliargéc  de  présenter  une  question  de 
prix  Damoiseau  pour  l'annôo  191 1...     -221 

—  Et  de  la  Commission  chargée  de  pro- 

poser un  mode  d'emploi  des  annuités 


AUTEL'KS. 

MM.  Pages. 

olFertes  par  le  Prince  liotund  Bona- 
parte        5 1 7 

DEVAUX-CUAlîBONNEL.  —  La  Photo- 
graphie de  la  parole i'.")<S 

DIENEKT  (F.).  —  Sur  deux  causes  d'er- 
reur dans  les  expériences  à  la  lluores- 
céine 1 1  -2  ■) 

l)li:NERT(F.),Gl)ILLEKD(A.)etMARIiEC. 
—  De  l'emploi  l'c  l'acoustèle  do  l)a- 
guin  pour  la  recherche  des  bruits 
souterrains 1 182 

DUT!';  ( Ai.KnKn}  est  élu  membre  de  la 
(Commission  chargée  de  juger  les  con- 
cours des  prix  Jecker,  Cahours,  Mon- 
tyon  (Arts  insalubres),  Berthelut  pour 
l'année  1908 loi 

nOIîY  (A.).  —  Les  roches  anciennes  et  le 
terrain  permien  de  Châtillon-sur- 
Saône  (  Vosges  ) 5oo 

DOMIMCI  (H.)  et  FAURE-BEAULIEU.  — 
De  l'arrêt  et  du  séjour  prolongé  du  sul- 
l'ate  de  radium  dans  les  tissus  vivants.    io5i 

DOP  (Paul)  et  DUBARD  (Marcki.i.  — 
Nouvelles  observations  sur  l'analomio 
et  les  affinités  dos  Mal|iii;liiacées  de 
Maihi,L;ascar 35j 

DOU.MER   (  E.).  —   Sur    l'électrolyse    des 

dissolutionsd'acidechlorhydrique  pur.     029 

—  Délermiiuition  du  facteur   d'ionisation 

de  l'eau  dans  les  dissolutions  d'acide 
chlorhydrique G87 

—  De  la   vitesse  de  transport  des    ions 

II,  (;l  elOH  dans  l'électrolyse  des  dis- 
solutions d'acide  chlorhydrique 89,1 

DOUNILLÉ  (IIkmii)  est  élu  membre  des 
(jjuimissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  des  prix  Fontanncs,  Boidiii 
(Sciences    physiques)    pour    l'amiée 

190S loj 

—  Du  prix  Victor  Uaulin  pour  l'année  190S.     ilii 

—  Du  prix  Saiutour  pour  l'année  1908...      ili; 
DOLVILLE  (  IL)  et  ZEILLER.  — Sur  le  Icr- 

l'ain  hciuillor  du  Sud  oranais ~'ii 

DOVON  et  (LVUTIER  (CI.).  —  Modifica- 
tions du  sang  provoquées  par  l'injec- 
tion d'atropine  ou  de  [leptone  par  le 

canal  cliolédoque 191 

DUANE  (  William  ).  —  Le  parcours  des 

rayons  a 9  ')8 

—  Sur  les  l'ayonssccondaires  desrayonsa.   1088 
DUARTE    (FiiANcisco-Josii)    adresse    un 

Mémoire  conleiianl  le  Calcul  de  t: 
avec  200  cbilfres  par  la  formule  do 
Macliiu 9') 


TABLE    DES   AUTEURS. 


MM.  Pa(;.-s. 

DUMAHI)  (Makcei.)  et  DOP  (Paul).  — 
Nouvelles  observations  sur  l'aLiatomie 
cl  les  allinités  des  Malpighiacoes  de 
Madagascar '  >  ' 

DUBOIN  (A.).  —  Sur  l'application  à  la 
théorie  d'une  méthode  générale  de 
synthèse  de  fluorures  et  de  silicates.     î8i| 

—  Sur  les  cumbi[iaisons  sulfurées  du  tho- 

rium      ^1  > 

—  Sur  les  iodoiuercurates  de  thorium  et 

d'aluminium '^''-T 

DUBOIS  (  KAiMiAiii,  ).  —  Influence  de  la  lu- 
mière solaire  sur  le  dégagement  et  sur 
l'orientation  des  molécules  gazeuses 
en  dissolution  dans  l'eau  de  mer Sg-.î 

nUCL.AUX  (Jacqves).  —  -Méthode  calo- 
riraétri(]ue  appliquée  à  l'élude  des 
réactions  lentes '  'o 

DUCRETET  (E.)  adresse  une  réclamation 
relative  à  la  Note  de  MM.  Louis  Clerc 
et  Adolphe  Minet  :  «  Sur  un  nou- 
veau foui-  électrique  à  arc  applicable 
aux  recherches  de  laboratoire  » ,     3 i.i 

DUFOCU  (A.).  —  Sur  un  cas  exceptionnel 

du  (ihénomènc  do  Zeeman 118 

—  Modifications  anomales,  dans  le  champ 

magnétique,  des  spectres  de  bandes 

des  di\  ers  composés '-^il 

—  Sur   quelques  exemples  de  raies  pré- 

sentant le  phénomène  de  Zconiau 
anormal  dans  le  sens  des  lignes  de 
force  magnétiques <J34 

—  Sur  les  changements  magnétiques  du 


MIM. 


«479 

Pages. 


Sio 


s[ieclre  ilu  fluorure  de  silicium  obsor 
vés  parallèlement  au  champ 

DUG.XST  (J.).  —  Sur  une  modification  des 
propriétés  du  gluten  en  présence  de 
I  aci<le  sulfureux •■287 

DUHE.M  (P.).  —  Sur  un  fragment,  inconnu 
jusqu'ici,  de  XOpus  icrtium  de  Roger 
Bacon 

—  Sur  la  découverte  de  la  loi  de  la  chute 

des  graves 

DUMOULIN.  —  Stabilité  de  la  marche  en 
parallèle  des  allernalcurs  auto- 
excités  

OUNSCIIMANN  (H.).  —  Sur  la  valeur 
nutritive  de  quehpies  peptones  pour 
dilTérentes  espèces  microbiennes 

—  Recherches  sur  l'alimentation   du   ba- 

cille typhique 

DUPUlS(P.)et  AUGKll  (V.).  —  Sur  les 
éthers  phosphoriques  acides  du 
gaïacol 

DU  RK.VU  (Louis).  —  Sur  la  structure  de 
r(''pidcrmc  de  Travisin  Forbc.tii  John- 
ston 

DU'VAL  (H.).  —  Sur  le  déplacement  réci- 
proque des  groupements  hydiocar- 
lionés  dans  la  réaction  do  Fricdel  et 
C.rafls •.■■.•••• 

—  Coustitulion    de   (luelques   dérivés  du 

iliphénylméthanc  et  |H-éparation  de 
quel(|uos  composés  orthodiaminés  de 
la  môme  série 


t-)6 

1141 

999 
..75 

I  1  '1 1 

Sjo 

3^ 

t324 


—  Recherches  sur  les  bisazoïques i4o7 


E 


EFFRONT  (.1.).  —  Action  de  la  levure  de 
bière  sur  les  acides  amidés 

EISENMENGER  (Gabuiei.).  —  Migration 
vers  le  Nord  de  la  ligne  de  partage 
des  eaux  dans  les  Alpes  Lôpontiennes. 

—  Contribution  11   l'étude  du  Landwasser 

et  de  la  vallée  de  Davos 

ESCLAXGON  (Ehnest).  —  Sur  les  Irans- 
lornialions  de  la  comète  1907  d 

—  Sur  les  solutions  périodiipies  de  cer- 


1  18C1 


laines  équations  fonctionnelles toH 

EST.\N.\VE  (E.).  —  Images  ;'t  aspect 
changeant  par  l'écran  de  projection  à 

réseaux  lignés 39' 

KTAIlDtA.)  et  VILA  (A.).  —Recherches 

sur  l'hydrolyse  protoplasmicpie 1 1  55 

KVIEUX  et  VIGNON  (Léo).  —  Chaleur  de 
neutralisation  de  l'acide  acéiiipie  et 
de  l'acide  benzoïque  par  l'aniline  en 
milieu  bcn/.éuiipie.  . '  ^''J 


FABRV  (Cn.)  et  BLISSON  (11.  ).  —  Sur  la 
présence  des  raies  d'étincelle  dans  le 
spectre  de  l'arc 7^  1 

C.  R.,  1908,  1"  Semestre.  (T.  CAl.X  t.) 


—  Sur    deux   régimes   dillerents  de  l'arc 

au  fer >i4'5 

FABRY  (L.)  est  présenté  en  seconde  ligne 


i48o 


TABLE    DES    AUTEURS. 


\IM.  P 
à  M.  le  Miiiislrc  fie  riiisli'iiclioii  pu- 
l)lic|iic  pour  le  poste  de  Dircclcur  de 
l'OlisDi'Viiloirc  rlo  Toulouse,  vaciiiil 
par  suite  de  la  nomination  de  M.  Ji. 
liaillaud  aux  fouclions  fie  Directeur 
fie  l'Observatoire  de  Paris 

l'ACClN  (Fil.).  —  Observation  du  passage 
de  Mercure  des  l'i-i.î  novembre  1907, 
à  Schio  (Italie) 

FAliiMAN  (IL).  —  Lssais  méthodiques 
d'un  aéroplane  cellulaire 

FAUCON  (A.).  —  Sur  la  cliiileur  de  va|M.- 
risation  de  l'acide  propi()ui(|ue 

—  Sur    la    densité  fie   vapeur   de  l'acide 

prupionifiue 

FAUIŒ-UEAULIEU  et  DOMINICI  (IL).  — 
De  l'arrôt  et  du  séjour  prolonge  du 
sulfate  do  radium  dans  les  tissus  vi- 
\ants 

FEJEH  (LÉoi'OLD).  —  Sur  le  développe- 
ment d'une  fonction  arbitraires  suivant 
les  fonctions  de  Laplaee 

FÉRY  ^Cu.)  et  MILLOCIIAU  (G.).  -  Con- 
tribution à  l'étude  du  rayonnement 
calorifique  solainT. 

—  Contribution  à  l'élude  du  rayuiuioment 

calorifique  du  Soleil 

—  Contribution  à  l'étude  du  rayomiement 

calorifique  solaire 

FISCIIEIÎ  (Henri)  et  PERRIER  (Rkmv). 
—  Les  glandes  palléales  de  défense 
cliC7.  le  Scapliandei-  lignariiis  L 

—  Analomie  et  histologie  com|)arces  des 

glandes  de  lîlochmann  chez  les  Tecti- 

brauehes 

î 

FLEIG  (C.)  —  L'action  purgative  de  f 
pliénoli)lilalcinc  et  de  la  disodoqui- 
nono  phénolphlaléinique 

—  L'oxyde    de  carbone  intervient-il  dans 

l'intoxication  par  la  fumée  du  tabac  "? 

—  Action  comparée  de  l'eau  salée  simple 

et  des  sérunis  artificiels  i\  minérali- 
sation complexe  sur  le  sang  et  la  cir- 
culation   

—  Errata  relatifs  à  celte  Communication. 
FORCRAND  (de).  -  Chaleur  déformation 

des  oxyfles  de  strontium  et  de  baryum. 


âges. 

56g 

I  r> 

f.91 

io5i 

3;?. 
(ifii 

lit;  3 

1  î  j  j 
.1 

36; 

77(; 


1  loS 


MM.  V 

—  Sur  les  carbonates  neutre.s  alcalins  et 

alcalino-terreux 

—  Aciion  de  la  chaleur  sur  les  hvdrates 

de  lithine 

FORTIN  (P.).  -  Sur  un  instrument, 
l'entoptoscope,  pour  examiner  la 
macula.. 

FOSSE  (R.).  —  Sur  la  constitution  des 
combinaisons  du  télramélhyldiamino- 
benzhuli'ol  avec  quelques  (hu-ivés 
méthyléni(pies 

-  Errata  relatifs  à  celte  Communication. 

—  Constitution  des   composés    tétraraé- 

tbyldiaminobenzhydrylméthyléni(]ues. 
Remplacement  de  l'oxhydryle  de  l'hy- 
drol  de  Michler  par  des  restes  alliyï- 

mélhyléni(|ues 

FOUARD  (E.).  —  Sur  les  prfipriétés  collo'i- 
dales  de  l'auddon  et  sur  l'existence 
d'une  solution  parfaite  de  cette  sub- 
stance   T 

—  Sur  les  propriétés  de  l'amidon  en  rap- 

|)urt  a\cc  sa  forme  collo'idale 

FOURNEAU  cl  TIFFENEAU.— Sur  l'oxyde 
de  styrolène 

FRAN(;OIS  (iMAinii;t:).  —  Sur  le  phos- 
phate double  de  magnésie  et  de  mono- 
méthylamine 

FREMONT  (Cil.).  —  Sur  l'origine  des  la- 
minoirs  

FREYCINET  (ue)  est  élu  membre  de  la 
Comndîsion  chargée  déjuger  les  con- 
cours du  prix  .Monlyon  (Statistique) 
pour  l'année  1908 

FREYDENBEIIG  et  GENTIL  (L.).  —  Con- 
tiibulion  à  l'élude  des  roches  alca- 
lines du  Centre  africain 

FRIEDEL  (.Iean).  —  Observations  sur  le 
développement  tlu  pistil  chez  les 
Malvacécs 

FRION(Paul).  —  Sur  l'entraînement  de 
corps  solublcs  par  certains  précipi- 
tés  

FRITEL  (P.- 11.)  et  VIGUIER  (René).  - 
Tubercules  et  liges  fossiles  d'Equi- 
seliiin 


."Igt'H. 


8o>. 


I  iC.S 


lOX) 

143s 


1270 


■!85 
97'^ 
(■'97 

SOS 

i(i4 
35i 
832 
'.)■>■'> 

lof.) 


GAILLARD  (G.\ston).  —  Observalions  sur 
le  temps  employé  par  les  corps  pour 


se  dissoudre. 


GAILLOT  est  élu  Correspondant  dans  la 
Si-rliiui  fl' \slronomie,  en  remplace- 
mi'nt  de  M.    l'rrpicd i3o2 


TABLE    DES   AUTEURS. 


l48l 


MM.  Paijes. 

GAIN  (Edmond)  ot  UKOCQROUSSEU.  — 
Sur  la  durée,  des  peroxydiaslasos  des 
graines ô4  J 

GAIN  (GisTAVE).  —  Sur  unemodificaliun 
isomérique  de  l'acide  hypovanadique 
hydraté .1<'3 

GALL.MîDO   (Angel).    —  Sur  l'épreuve 

slalistique  de  la  lui  do  Meudol 30  r 

GAKGAM  DE  MONCETZ  (A.).  —  Sur  une 
action  photographique  de  la  Itimiore 
infra-rouge  io',-( 

GAiUUGOU  (F.).  —  La  radioactivité  des 
eaux  d'Ax  (Ariège),  démontrée  par 
la  photographie i  i  J  i. 

GARRICOU-LAGRANGE    (Paul).    -    La 

pinio  et  le  régime  des  cours  d'eau. .    ijJ3 

GAThN"  (C.-L.).  —  Anatoniie  et  dévelop- 
pement de  l'embryon  chez  les  Pal- 
miers, les  -Musacécs  ot  les  Caunacées. 

GATLN-GKUZEWSKA  (M"").  —  Sur  la 
composition  du  grain  d'amidon 

GAUliERT  (Paul).  —  Sur  les  édifices  hé- 
licoïdaux  

GAUDECIION  (H.).—  Dissociation  par 
l'eau  des  chlorures  doubles  de  dimer- 
curiammonium  et  d'ammonium 

GAUDECHOX  (H.).  —  Chlorures  de  di- 
morcuriammoniuni  ammoniacaux.. . 

GAUDRY  (Albert).  —  A  jiropos  d'une 
dent  découverte  par  M.M.  Mauiicede 
Rothschild  et  H.  Neuville 

—  J'ossiles  de  Patagonie.    Do  l'économie 

dans  la  Nature 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées de  juger  les  concours  :  dos  prix 
Fontaniics.  Bordin  (Sciences  phy- 
siques), pour  l'année  1908 in"i 

—  Du    prix    Victor    Rnidiu    piiur    l'an- 

née  1 908 1  Cl  i 

—  Du   prix  Estrades-Delcros    pour  l'an- 

née 1908 , 220 

—  Est     élu    membre    do     la    Commis- 

sion chargée  de  dresser  une  liste 
do  candidats  au  poste  de  Secrétaire 
porpéluel  pour  les  Sciences  phy- 
siques, vacant  par  suite  du  décès  de 

M    (/i;  Lapparent ix'fi 

GAUTIER  (Arviand)  est  élu  membre  do  la 
Commission  chargée  de  juger  les 
concours  des  prix  Jecker,  Cahours, 
Montyon  (Arts  insalubres),  Berthelot 
(Hiur  l'année  ujuS \<>'> 

—  Et  de  la  Commission  cliargoe  de  pro- 

poser l'emploi  des  annuités  offertes 


540 

829 

177 
761 

9!» 
ii3i 


MM.  1' 

par  le  Prince  Roland  Bonaparte.  .  .  . 

GAUTIER  (Cl.)  et  DOYON.  —  .Modifica- 
tions du  s,mg  provoquées  par  l'injec- 
tion d'atropine  ou  de  peptono  par  le 
canal  cholédoque 

GEIKIE  (Sir  AiicnriiALD)  fait  hommage  à 
l'Académie  d'une  Histoire  de  la  So- 
ciété géologique  do  Londres,  écrite 
pa  r  Sir  Horacc.-B.  lVoo(hvar(l,  F.  R.  S. 

GENTIL  (Louis).  —  Sur  le  volcan  de  Si- 
raoua  (Anti-Atlas  marocain) 

—  De  l'origine  des  terres  fertiles  du  Ma- 

roc occidental 

—  Recherches   stratigraphiques    sur     le 

-Maroc  oriental 

—  Surlatecloniquedn  littoral  de  la  fron- 

tière algéro-marocaine 

—  Sur  la  constitution  géologique  du  Mas- 

sif des  Béni  Snassen  (Maroc) 

GENTIL  (L.  )  et  FREYDENBERG.  —  Con- 
tribution à  l'étude  des  roches  alca- 
lines du  Centre  africain 

GERBER  (C).  —  Action  des  acides  sur  la 
coagulation'  du  lait  par  les  présures 
végétales 

GERNEZ  (DÉSIRÉ)  est  élu  membre  de  la 
Commission  chargée  de  juger  les 
concours  des  prix  Hébert,  Hugues 
pour  l'année  1908 

GIÎSSARD  (C.)  et  WOLFF  (.1,,).  —  Sur  Ir 
sérum  antiainylasiquc 

(ilARD  (A.)  fait  hounnage  à  l'Académie  de 
l'édition  française  de  l'Ouvrage  do 
M.  J.  Lœb  «  La  dynamique  des  phé- 
nomènes de  la  vie  « 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées de  juger  les  concours  :  dos  i)rix 
Dcsniaziôres,  Montagne,  ilo  Coincy 
pour  l'année  1908 

—  Des    prix    Savigny,  Thore   pour  l'an- 

née 1908 

—  Des  prix  Montyon,    Barbier,    Biéaut, 

Godard,  du  baron  Larrey,  Beliion, 
Mège,   Serres   pour    l'année  190S... 

—  Des  prix  Montyon,  PhilipcauX:   Lalle- 

mand,  .Martin- Damourcllc,  Poiirat 
pour  l'année  190S 

—  Du  prix  Sainlonr  pour  l'année  190S... 

—  Du  prix  Houllevigue  i)onr  l'année  ujoï^. 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées de  présenter  uno  question  :  do 
prix  Pourat   pour  l'année  191 1 

—  De  Grand  Prix  des  Sciences  physiques 

pour  l'année  191 1 


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TABLI'    l)i:S 


MM. 

C.ILI  (PiEiiiii:)  et  ASTEK  (i.' )  adrossciit 
nue  Nulo  iiUilulée  :  »  Une  nonvcllo 
espèce  (le  nilrifieateur  » 

GIRAN  (II.)-  —  S'"  'es  liydnites  des 
acides  pliosphoriques 

—  Poids    moléculaires  des   acides   plios- 

plioriiiues  délerniincs  par  la  cryosco- 
pie 

G1U.\I!1)    (l'iKRRE).    -    VaTialior.    de    la 
force    cleclromolrice    de    chaînes  li- 
fpiidcsparpolarisaliondpdiaiiliragmes 
inlerposés 

GlKARUVil.LK.  —  Snr  le  poids  mile 
niaximnni  (pi'on  peut  soulever  en 
aéroplane 

GIKAULT  (Pau.).  —  Comparaison  des  dy- 
namos à  couranl  cunlinu  série  eL 
shunt  au  poinL  de  vue  de  la  rapidité 
d'amor(;at;e 

—  Sur   le  profd  des  masses   |iolaires  de 

dynamos 

GLANGKAUD(Ph.).  — Sur  l'extension  des 
dépressions  olii;ocènes  dans  une  par- 
tie du  Massif  central  et  sur  leur  rôle 
au  |ioint  de  vue  hydrologiipie 

—  Les  éruplions  de  la  l.imagne.  Sept  pé- 

riodes du  Miocène  inférieur  au  Pléis- 
locène 

—  Errata  relatifs  à  celle  Communication. 

—  Les  éruptions  pliocènes  et  pléistocènes 

de  la  l.imagne 

GLEDITSCU  (M""). —  Sur  le  lilliiuni  dans 
les  minerais  radioactifs 

GLEY  est  présenté  eu  prendére  ligne  à 
M.  le  Ministre  de  l'Inslruclion  pu- 
blique, pour  la  cl'.aire  de  Jiiologie 
•^('•ncralc  du  Collège  de  France 

(lODCIlOT  (M.)et.lUNGFLl'IS('.II  (  lî.).— 
.Nouveaux  homologues  de  l'acide  di- 
;^lvcoli(pic 

GOItis  (  A.  )  et  CKÉTÉ  (  L.  ).  —  Ueclieiclies 
snr  la  pulpe  dite  ./"«//■(ne  de  Ncilr.  . . . 

(iOUiCKIi.  —  Dosage  rapide  du  Incliro- 
niate  de  potassium  dans  les  laits  .... 

GOULAS  (C.  )  adresse  une  Note  intitulée  : 
<i  Turbine  atmosphérique  » 

(iOUPIL  Cl  MOUSSU.  —  Action  tardive 
des  dérivés  bacillaires  chlorés 

GOUUSAT  (E.).  —  Sur  un  théorème  de 
la  théorie  des  équations  intégrales  .. 

GOUV.  ^  Sur  la  théorie  de  l'élcctroca- 
pillarilé 

—  Sur  un  aitpareil  destiné  aux  nivelle- 
ments niicrométriqnes 


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AUTEUnS. 

MM.  I'ai;es. 

~  Mesures  électrocapillaires  par  la  mé- 
thode des  largos  gouttes i>7  i 

GRAMONT  (A.  de).  —  Sur  les  raies 
ultimes  des  mctallo'ides  :  tellure, 
phosphore,  arsenic,  antimoine,  car- 
bone, silicium,  bore "'"' 

—  Errata  relatifs  à  celle  Communication,   i  l'iS 
GRANDIDIER  ( Alfred)  est  élu  membre 

des  Commissions  chargées  de  juger 
les  concours  ;  du  Prix  extraordinaire 
de  la  Marine  et  du  prix  Plumey  pour 
l'année  1908 '"'1 

—  l)esprixGay,Tchihatchef,Binoux,  Dela- 

lande-Guérineau    pour   l'année   iijoS.     lo,', 

—  Des    prix   Savigny,   Tliore   pour   l'an- 

née 1908 

—  Est    élu    membre   de    la    Commission 

chargée  de  présenter  une  question  de 
prix  Gay  pour  l'année  191 1 

GUAND'EURY.  —  Sur  les  organes  et  le 
mode  de  végétation  des  Névroplé- 
ridées  et  aulres  Ptéridospermes i  ?.m  i 

GRAVIER  (Cii.).  —  Sur  un  type  nouveau 

d'Annélide  polychète '41 

—  Sur  la  morphologie  et  l'évolution  des 

Sahrllarlcnr  Sainl-Joseph  (Hcrinel- 
liciis  do  (Juatrefages  ) -'âo 

GRÉHANT  (Nestor).  —  Analyse  exacte 
du  gaz  des  marais.  Dissociation  de 
plusieurs  carbures  d'hydrogène  obte- 
nue dans  reudiomèlre-grisoumètre. .    1 199 

(JUÉGUEN  (Fernand).  —  Sur  le  L'acill/is 
cndothrLv,  nouvelle  bactérie  parasite 
du  cheveu i99 

—  Sur   un    Oospoia    nouveau   (  Oospora 

liiignalis  n.  sp.)'  associé  au  Cryplo- 
cocciis  li/igiiœ-pilosfc  dans  la  langue 

noire  pileuse 'J'J  1 

GUERRE!  (Marcel).  —  Transformation 
des  oxyacides  1  en  aldéhydes  par 
ébullition  de  la  solution  aqueuse  de 
leurs  sels  merouriipies;  application  à 
la  préparaliou  de  l'arabinose  gauche 
au  moyen  du  gluconate  mercurique..      \'i> 

—  Action  des  alcools  sur  le  lien/.\lale  de 

sodium ■'*'J'^ 

—  Sur  trois   alcools  primaires  nouveaux 

résultant  de  la  condensation  du  ben- 
zylate  de  sodium  avec  les  alcools 
p'ropylique,  butvlique  et  isoamylique.  i4oJ 
GUÉRIN  (C.  ),  MASS'OL  (  L.  )  et  CALME TTE 
(A.).  —  Sur  les  i)ropriétos  activantes 
des  sérums  d'animaux  sains  et  d'ani- 
maux tuberculeux  ou  tuberculinés  à 


âges. 
107(1 


TAIÎLK    DES    AUTlîURS. 

MM.  P 

l'égard  du  venin  do  cobra 

GUIGNARD  est  élu  membre  de  la  Com- 
mission chargée  déjuger  les  concours 
des  prix  Desmazicres,  Monlagne,  de 
Coincy  pour  l'année  i<)o8 10 j 

—  Est    élu   membre    de  la   Commission 

chargée  de  présenter  une  question  de 
Grand    l'rix  des  Sciences   physiques 

pour  l'année  rgi  1 a'i 

GUILLAUME  (J.  ).  —  Observations  du 
Soleil  faites  à  l'Observatoire  de  Lyon, 
pendani  le  troisième  semestre  de  1907.     ■_',>,', 

—  Observations  du  Soleil  faites  à  l'Obser- 

vatoire de  Lyon,  pendant  le  quatrième 
trimestre  de  1907 i*^' 

—  C)bservations  (lu  Soleil  faites  à  l'Obser- 

vatoire do  Lyon,  pendant  le  premier 
trimestre  de  190S 1379 

GUILLEMAltU  (A.).  —  Utilisation  des 
solutions  salines  concentrées  à  la 
différenciation  desBaetériacées.  Sépa- 
ration de  Bac'dUis  lyphasus  de  Jlartc- 
riiiin  coli 1 1 77 

GUILLEMIN   (A.).    —    Les  leviers  dans 

l'organisme <')3-2 

GUILLEMLXOT  (IL).  —  Quantité  de 
rayons  X  absorbée  et  quantité  trans- 
mise par  les  couches  successives  de 
tissus 5y7 

—  Relation  entre  les  effets  biochimii|m;s 

des  radiations  et  la  quantité  absorbée 

(dosage  fluoroscopique) i3  1  1 

GUILLEHD  (A.),  DIENEUT  (F.)  et  MAU- 

KEC.  —  De  l'emploi  de  l'acoustcle  de 

Daguin  pour  la  rcclierclie  des  bruits 

souterrains 1  iS  ' 

GUILLET  (A.).  —  Mesure  électrique  des 

l)etiles  longueurs 4''  ' 

GUILLET  (Lkon).  —  Sur  la  constitution 

des  fontes  au  manganèse 7-1 

—  Est  présenté  en  première  ligne  à  M.  le 


i483 


MM.  Pages. 

Ministre  du  Commerce  pour  la  chaire 
do  ]/étal!iirgie  et  Travail  des  mêlau.v 
vacante  au  Conservatoire  national  des 
.4rts  et  Métiers  par  le  décès  de  M.  Le 
Verrier 1 63 

GUILLIEUMONIi  (  A.  I.  -  Recherches  sur 
le  (lcvolo(ipcincnt  du  Clœosporium 
iwrviscijuum 704 

GUILLOZ  (Th.;.  —  Sur  l'électrolyse  des 

dissolutions  d'acide  chlorludrique..  .      "iSi 

GUSTAVSON(G.).  —  Sur  les  produits  do 
l'aclion  du  chlorure  d'aluminium  et  du 
gaz  chlorhydrique  sur  le  benzène; 
méthylphén\  Icyclopentane ('>  jo 

GUYE  (C.-E.)  elBliON(A.).  —  DifTércnce 
de  potentiel  et  stabilité  de  l'arc  alter- 
natif entre  métaux 1090 

GUYEiNOT.   —  Sur  ini  nouveau  tliermo- 

pulvérisaleur  à  air  comprimé 1 17a 

GUYON  est  élu  membre  delà  Comniissiou 
chargée  de  juger  les  concours  des 
prix  Montyon,  Barbier.  Bréant,  Go- 
dard, du  baron  Larrey,  Bellion. 
Mège,  Serres  pour  l'année  190S 164 

GUY0t'"(A.)  et  PIGNET  (P.).  —  Contri- 
bution à  l'étude  des  dérivés  amidés 
de  l'o-dibenzoylbonzène 984_ 

—  Sur  quelques  colorants  orthobenzylés 
du  triphénylméthane io43 

(iUYOU  (Emile).  —  Détermination  des 
longitudes  en  mer  par  la  télégraphie 
sans  fd Soo 

—  Est  élu  membre  dos  Commissions 
chargées  de  juger  les  concours  :  du 
Prix  extraordinaire  de  la  Marine  et 
du  prix  Pluuiev  pour  l'année  1908.. .      io4 

—  Des  prix  Gay,  Tchihatchef,  Binoux,  De- 
lalande-tjuérineau  pour  l'année  1908.     io4 

—  Est  élu  membre  de  la  Commission 
chargée  de  présenter  ime  question  de 
prix  Gay  pour  l'année  1911 io4 


H 


IIACKSPILL  (L.).  —  Sur  l'alliage  platiue- 

thallium 8  ?o 

II.VLE  (  G. -A.).  —  Les  flocculi  de  l'hydro- 
gène photographiés  avec  les  raies  Ha 
et  Ils i25i 

HALL  (.4sAi'ii  j.  —  Sa  mort  est  aimoncée 

à  r.\cadémie 17 

HALLER  (A.).  —  Alcoolyse  de  l'iuiile  de 

lin 209 


Est  élu  membre  de  la  Commission 
chargée  de  juger  les  concours  des 
prix  .lecker,  Caliours,  Montyon  (Arts 
insalubres),  Berthelot  pour  l'année 
"9"8 

Est  délégué  |iar  l'Académie  pour  parti- 
ciper aux  travaux  du  premier  Congres 
international  des  Industries  l'rigori- 
liques 


,/JR^  TABLE   DES 

MM.  •'■''C''^- 

HALLER  (A.)  el  BAUKR  (E.).  -  ^'ur  un 
isomcre  du   diphcnylcamiihoniclliano 

cl  les  comlilions  de  sa  formaliuii 71H 

HALLEZ  (Paul).—  Biologie  d'un  Rhabdo- 

cœZe  parasite  du  Can/ium  cdule  L.  .    lo.l; 

—  Sur  la  nature  syncyliale  de  l'inteslin 

des  Rhabdocœles ■  1  fi*» 

IIAMY  (  E.-T.  )  fait  liomniage  à  l'Académie 
d'un  Mémoire  intitulé  :  «La  mission  do 
Gcoffroy-Saint-Hilaire  (1S08).  Histoire 

et  documents  » '079 

IIAMY  (Maurice)  est  présenté  en  pre- 
mière ligue  pour  la  place  vacante, 
dans  la  Section  d'Astronomie,  par 
suite  du  décès  de  M.  Janssen 0«'i 

—  Est  élu  Membre  de  la  Section  d'Astro- 

nomie en  remplacement  de  M.  J- 
Jansxen,  décédé (^  '  5 

—  Est  présenté  en  seconde  ligue  à  M-  le 

Ministre  de  l'Instruction  publique 
pour  le  poste  vacant  au  Bureau  des 
Longitudes   par  le   décès    de  M.  J. 

Janssen l'^oS 

IIATON  DE  LA  GOUPILUÈUE  fait  hom- 
mage d'une  étude  sur  la  détermina- 
tion des  «  axes  principaux  d'inertie 
du  temps  de  parcours  » 73" 

—  Est    élu    membre    des    Commissions 

chargées  de  juger  les  concours  des 
prix  Montyon,  Fourneyron  pour  l'an- 
née lyoS.". 'o4 

—  Du    prix    Montyon  (Stali.stique  )    pour 

l'année  1908 '64 

IIATT  (EiiGÈNE)  est  élu  membre  des  Com- 
missions chargées  de  juger  les  con- 
cours :  du  Prix  extraordinaire  do  la 
Marine  et  du  prix  Plumey  pour  l'an- 
née 1908 io4 

—  Des  prix    Gay,   Tchihalchef,    Binoux, 

Delalande-Cluérincau  pour  l'année 
HjoS 104 

—  Est  élu  membre  de  la  Commission  char- 

gée de  présenter  une  question  de 
prix  Gay  pour  l'année  191 1 104 

IIEMSALECII  (G. -A.).  —  Sur  l'existence 
el  l'origine  des  harmoniques  dans 
rétincolle  de  self-induction 1093 

IIEMSALECII  (G.-A.)  ol  WATTEVILLI' 
(C.  DE).  —  Étude  spoctroscopiquo  de 
flammes  de  diverses  natures 74*» 

—  Sur  les  spectres  de  flamme  du  fer  ....     809 

—  Sur  le  spectre  du  fer  observé  dans  la 

flanuae  du  chalumeau  o\hydri(iue. . .     96:', 

—  Sur  l'existence    dos    raies    d'étineelle 


AUTEURS. 
MM.  P;ii;es. 

(enhanced  Unes)  dans  des  flammes  de 
diverses  tempéralnres  cl  sur  les  mo- 
difications qu'elles  y  éprouvent IJ89 

HENRI  (VicTon). —  Etude  cinématogra- 
phique des  mouvements  browniens..   1024 

HENRIET  (H.)  cl  BOUVSSY  (M.).  —  Sur 
l'origine  de  l'ozone  atmosphérique  el 
les  causes  de  variations  de  l'acide 
carbonique  de  l'air 977 

—  Errai/i  relatifs  à  cette  Communication.   1070 

—  Sur  une  méthode  volumétriquo  pcr- 

mellanl  le  dosage  siniultanô  de  l'acide 
carbonique  et  d'autres  acides  de  l'air 

atmosphérique 1 100 

HERMAN  (I.)  et  BL.\ISE  (E.-E.).  -  Syn- 
thèses au  moyen  des  dérivés  orgauo- 
métalliques  mixtes  du  zinc.  Cétones- 
alcoois i79 

—  Sur  les  cétones-alcools  |j-aa  dialcoy- 

lées.  Migration  sous  l'influence  des 
alcalis 700 

—  Sur  les  cétones-alcools  p-aa  dialcoy- 

lées.  Transforniiiliun  par  déshydrata- 
lion  iJ^G 

IIÉRI.SSEY  (H.)  et  BOURUUELOT  (E.M.). 
—  Sur  l'arbutine  el  quelques-uns  do 
ses  dérivé.s  considérés  au  point  de 
vue  de  leur  pouvoir  rotaloire  et  de 
leur  dédoublement  par  l'émulsinc. . .     7<'>i 

HÉRISSEY  (H.)  et  COUSIN  (H.).  —  Sur 
la  préparation  dudithymol;  aoliou  du 
brome  sur  le  dilhymol 292 

—  Oxydation  de  l'eugénol  par  le  ferment 

oxydant  des  champignons  et  iiar  lo 
perehlorure  de  fer;  ol)tc:ilion  du 
déhydrodieugénol '413 

IIERRERA  lA.-L).  —  Ouverture  d'un  pli 
cacheté  contenant  une  Note  intitulée: 
<i  Sur  les  phénomènes  de  vie  appa- 
rente, observés  chez  les  émulsions  de 
carbonate  de  chaux  dans  la  silice  col- 
lo'ide  » 9 ''3 

lllNRICUS.  —  Sur    la    commensuraljiiité 

des  poids  alomiqiies 97  ' 

110LL.\RD  est  présenté  en  troisième  ligne 
à  M.  lo  Ministre  du  Commerco  pour 
la  Chaire  de  Métallurgie  et  Travail 
des  métaux,  vacante  au  Conservatoire 
national  des  .\rls  el  Métiers  |)ar  le 
décès  de  M.  Le  f'errier i(i') 

IIOLMGREN  (E.).  ^  Remarque  sur  une 
Communication  de  M.  Eugcnio-Elia 
Lovi ->**** 

UUliERT  (He.nuv).  —  Sur  U  présence  do 


TABLE    DES    AUTEURS. 


l/i85 


MM.                                                                         Pages . 
gneiss  à  sen|iolilc  el  de  cipolins  au 
Dahomev '  1^ 

IIUGOUNENiQfL.)  et  .\IOREL( A.).— 'Con- 
tribution à  l'élude  de  la  constitution 
des  malièrcs  proléiques.  Nouvelle 
méthode  d'hydrolyse  à  l'acide  fluorhy- 
drique i  iO  i 

IIUMBERT  (GEOmJEs).—  Formules    rela- 

.     lives   aux    niinima    des    classes    de 

formes  quadratiques  binaires  et  posi- 


MM. 


tives 

Est  élu  membre  de  la  Commission  char- 
gée de  juger  les  concours  du  Grand 
Prix  dos  Sciences  malhémati(]ues,  des 
prix  Francuur,  Poncelct  pour  l'année 

1908 

Est  élu  membre  delà  Commission  char- 
gée de  présenter  une  question  de  prix 
liordin  (  Sciences  mathématiques)  pour 
l'année  191 1 


Pages. 
yo5 


10^ 


I.MBERT  (A.;.  —Étude  expérimentale  du  travail  de  coupage  des  sarments  pour  lioutures. .    11  r4 


JACOB  (M.  le  Colonel)  présente  un  inté- 

gromotre  à  lame  coupaniequi  permet 

l'inlégration  d'une  équation  d'Abel  . . 

.TACOBSEN  (JvLESi.  —  Action  du  nitrate 

d'argent  sur  l'acide  chloroaurique  et 

préparation  de  l'ur  fulminant 

JADIN  <;F.)  et  BOUCIIEK  (Volcv).  —  Sur 
la  production  de  la  gonunc  chez  les 

Moriiign 

JAMMES  (L.),  JEANNEL  (R.)  et  liREUIL 
(A.).  —  Les  dernières  peintures  dé- 
couvertes  dans  la  grotte  du  Portel 

(  Aricge) 

JANTSCH  (G.).  —  Détermination  du  poids 

atomique  de  l'europiura 

JANTSCH  (G.)  et  URBAIN  (G.).  -  Sur 
quelques  composés  du  terbiuni  et  du 

dysprosium 

JAVAL  (Adolphe).  —  Élude  do  la  con- 
centration moléculaire  des  liquides  de 

l'organisme  à  l'élat  |iathologique 

JAVILLIEK  (M.).  —  Sur  la  fixation  du 
zinc  par  le  Slerigmatoc/stis  nigra  V. 

Tgh ; 

JEiVNNEL  (René).  —  Sur  la  découverte, 
dans  la  grotte  du  Portel,  de  peintures 
paléolithiques  représentant  l'Homme 
et  des  Animaux 

JE.\NNEL  (R.),  BREUIL  (A.)  et  JAMMES 
(L.).  —  Les  dernières  peintures  dé- 
couvertes dans  la  grotte  du  Porto! 
(Ariègc) 


gSj 


6',: 


iiCii; 


•il  ' 


I3..N 


(i'ii 


iTfir, 


JÈGOU  (P.).  —  Dispositif  pour  l'étude  de 
la  sensibilité  des  détccleurs  électro- 
lytiques r». j() 

—  Adresse  une  Note  intitulée  :  «  Études 
sur  l'nssocuttion  en  série  et  en  paral- 
lèle (les  détecteurs  électroly tiques  »  . .    r358 

JOB  est  présenté  en  seconde  ligne  à 
M.  le  Ministre  de  l'Instruction  pu- 
bli(pie  pour  la  chaire  de  Chiuiie  mi- 
nérale, vacante  au  Collège  do  Franco 
par  suite  de  la  démission  de  M.  //.  Le 
Clunelier 3-2 1 

JOLEAUD  (E.).  —  Sur  les  terrains  crétacés 
et  tertiaires  de  la  région  de  Constan- 
tine  (Algérie) i  li^i 

JOLIBOIS  (Pierre)  et  LEBEAU  (Paul).— 
Sur  les  composés  définis  du  silicium 
el  du  palladium 1028 

—  Errata  relatifs  à  celle  Communicalion.   ii3o 
.lONCKHEERE  (Robert  ).—  Résultais  des 

mesures  des  diamètres  de  Mercure  du- 
rantsonpassagedu  14  novembre  11)07.     j8o 

—  Errata  relatifs  à  celte  Communication,     iio 

—  Un  nouvel  Observatoire  français 856 

■lORDAN  (C.  )  est  élu  meml)re  de  la  Commis- 
sion chargée  de  juger  les  concours  du 
Grand  Prix  des  Sciences  mathéma- 
tiques, des  prix  Francœur,  Poncelet 
pour  l'année  1908 io4 

—  Est   élu    membre    de    la    Commission 

chargée  de  présenter    une   question 
do    prix    Bordin  (Sciences  mathéma- 


i486 

MM. 


P.içes. 
liiiues,!.  pour  r;iiince  Tyi  r -^'u 

JOUBIN.  —  Deux  nouvelles  feuilles  clo  la 
Carie  de  Zoologie  industrielle  des 
côles  de  France i'î'\'.} 

JOUGUET.  —  Application  des  lois  de  la 
similitude  à  la  propagation  des  défla- 
grations      9i5 

JOUGUETetCUUSSARI).— Applicationdes 
lois  de  la  similitude  à  la  propagation 
des  détonations 934 

JOURDEetSAUTOUV.  —  Carai'leres  biolo- 


TABLE  DES  AUTEURS. 
MM. 


Pages . 

giquoset  p(juvoir  pathogène  clu.S'/L-/vi;- 
iitatocystis  liilea  Bai  nier "i  jS 

.lOL'SSET  (AxDRÉ).  —  La  septicémie  tulier- 

culeuse  aiguë  du  cobaye 10(10 

JUDET  (Henri).  —  Essai  sur  la  greffe  des 

tissus  articulaires 19'i 

—  Essai  sur  la  greflb  des  tissus  articu- 
laires      Ooo 

.(U.NGFI.EISC.It  (E.)  et  GODCHOT  (M.).  — 
Nouveaux  lioraologues  de  l'acide  di- 
gl\  colique aC 


K 


KAMEKLINGH  ONNES  (H.)  et  BECQUE- 
liEL  (Jean).  —  Sur  les  spectres 
d'absorption  des  cristaux  de  terres 
rares  et  leurs  modifications  dans  ini 
champ  niagncli(]ue  aux  températures 
de  liquéfaction  et  de  solidification  de 
l'hydrogène 'i>5 

KAKF^  (Adrien).   —  'Sur  la  tribuluuiiiics- 

cence  des    substances  minérales....    1104 

—  Errata  relatifs  à  cotte  Communication.    1190 

KAVSEU  (E.)  et  DE.MOLON  (A.l.  —Sur 
la  formation  de  l'aldéhyde  éthylique 
dans  la  fermenlalion  alcoolique 783 

KAYSEK  (E.)  et  M.ANCEÂU  (E.).  —  Sur  la 

graisse  des  vins y. 

KEltKOHNE  (K.).  —  Sur  le  minerai  de  fer 

de  Coatquidau 1  .>,-26 


KOLMANN.  —  Réactions  chromatiques  cl 
classirication  des  granulations  leuco- 
cytaires des  Invertébrés \'i'i- 

KUI.OSSOFF  (G.).  —  Sur   les   problèmes 

d'élasticité  à  deux  dimensions 'jiî 

KORN  (A.).  —  Solution  générale  du  pro- 
lilème  d'équilibre  dans  la  théorie  de 
l'élasticité,  dans  le  cas  où  les  efforts 
sont  donnés  à  la  surface 578 

KRASSOUSK.Y  (R.).  —  Sur  l'ordre  d'addi- 
tion de  l'ammoniaque  aux  a-oxydcs 
organi(iucs  de  structure  asymétrique.     a'SO 

KlîVGUWSKI  (Z.).  —  Sur  les  intégrales 
hyperclliptiques  canoniques  de  se- 
conde espèce 914 

KUXSTLER  (  J.).  —  Que  sontles  Urnes  des 

Siponcles  '? igO 


LABBÉ  (LÉON)  est  élu  membre  de  la 
Comuiission  cl'.argée  de  juger  les  cou- 
cours  des  prix  Moutyon  .  liarbicr  , 
liréant,  Godard,  du  baron  Larrey, 
Bcllion,  Mège,  Serres  pour  l'année 
iiii>s if)4 

LAItURlJE(.L).  —  Sur  l'origine  de  la  ma- 
tièi-e  colorante  des  raisins  rouges  et 
autres  organes  végétaux i4i  1 

LACROI.V  (Alfred)  fait  hommage  à 
r.Vcademie  d'une  brochure  intitulée  ; 
«  The  éruptions  of  Vesuvius  in  april 
1 9o(j  » 1  II/ 

—  Sur  l'existence  du  fluorure  de  sodium 
comuic  clément  des  syénites  néphé- 
liniipies  des  îles  de  Loi ■).  i3 


—  Sur    une   nouvelle    espèce    minérale. 

provenant  du  Congo  français 7*2 

—  Sur    la    récente    éruption    de    l'Elna 

(Taormina,  1 3  mai  i()o8i 1071 

—  Nouvelles  observations  sur  l'Etna. ..  .    1  l'ij 

—  Sur  une  nouvelle  espèce   minérale  et 

sur  les  minéraux  qu'elle  accompagne 
dans  les  gisements  tourmalinifèresdo 
Madagascar 13G7 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées de  juger  les  concours  :  des  prix 
Fontannes,  Bordin  (Sciences  physi- 
(pies)  pour  l'année  1908 io5 

—  Uu  prix  VirlorRaulinpourl'année  i<io8.     1(14 

—  Du  prix  Saintonr  pour  l'année  1908...      1(14 
LAIXI'';  (E.)  et  MUiNÏZ  (A.).  —  Sur  l'uli- 


MM. 


TABLE    DES    AUTEURS. 


Paires. 


-.3 


iSi 


31 


l'.l 


Vin 


iGi 


lisalion  de  la  tourbe  pour  l'épuration 
des  eaux  d'éuout 

LM.LEMAND  (Cii.).  —  Sur  la  mesure  des 
Miouvemenls  i^cncraux  du  sol  au 
uioyeu  de  uivellomcnts  répétés  à  de 
longs  intervalles 

LALOUE(G.)  etClIAUABOT  (Eu(iÈNE).  — 
Sur  l'essence  de  Magnolia  Knbus  D.C. 

—  Sur  l'essence  de  J'elrant/icra  poljan- 

llia   var.  citraia  Nées 

LANGEVIX  (1'.).  —  Sur  la  théorie  du 
mouvement  l)ro\vnien 

—  Sur  la  recombinaison  des  ions  dans  les 

diélectrirpies 

LANNELONGUE  (O.-M.)  fait  hommage 
à  l'Académie  d'un  Ouvrage  intitulé  : 
Influences  modificatrices  de  L'évolu- 
tion tuberculeuse.  Reclierclies  expé- 
rimentales  

—  Est    élu    membre    des    Commissions 

chargées  de  juger  les  concours  ;  des 
prixSavigny.Thorepour  l'année  1908. 

—  Des    prix   Montyon,  Barbier,   Bréant, 

Gudard,   du   baron    Larrey,    Bellion, 
Mége.  Serres  pour  l'année  1908 16/1 

LAPEYRE  adresse  une  Note  relative  à 
(I  la  triple  preuve  »  et  un  Mé- 
moire inlilulc  :  «  Décomposition  en 
facteurs  premiers  des  nombres  ju.s- 
i|u';i  dix  millions  »... 

LAl'lCQUE  (Louis).  —  Sur 

l'excitation  électrique 

LAPIE  (G.).  —  Sur  la  phytécologie  do  la 
région  orientale  do  la  Kabylie  du 
Djurdjura 

—  Les  caractères  écologi(iues  de  la  région 

méridionale  de  la  Kabylie  du  Djurd- 
jura   

LAPPAIIENT  (A.  de)  fait  hommage  à 
l'Académie  de  la  quatrième  édition  de 
son  «  Cours  de  Minéralogie  » i(j 

—  Fait    hommage    à    l'Académie    d'une 

Notice  intitulée  :  «  Les  deuils  de  la 
Science  franraise  :  Janssen  » -'■' 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées de  juger  les  concours  :  des  prix 
Gay,  Tchihatchef,  Binoux,  Delalande- 
Guérineau  pour  l'année   1908 

—  Des  prix  Fontannes,  Bordin  (Sciences 

physiques)  pour  l'année  1908 uu 

-  Des  médailles  Arago,   Lavoisier,   Ber- 
thelol  jiour  l'année  1908 iii4 

—  Des    prix    Trémont,    Geguer,    Lanne- 

longue  pour  l'année  i9i>8 i''.'i 

C.  U.,  ii)08,  1"  Semestre.  (T.  CXLVI.) 


la   théorie  do 


(5(14 


t'i'.l 


'.M' 


i(ii 


164 

27.0 
?.20 


io4 

2-21 
«■2  l 


.487 

M. M.  Pages. 

—  Du  iirix  Wilde  pour  l'année  1908 164 

—  DuprixVictorRaulinpourl'année  1908.     i64 

—  Du  prix  Saiutour  poui-  l'année  1908... 

—  Du  prix  .lérômePonti  pour  l'année  1908. 

—  Du  prix  Houllevigue  pour  l'année  1908. 

—  Du  prix  Estrades-Delcrospour  l'année 

—  Est  élu  membre  de  la  Commission  char- 
gée de  présenter  une  question  de 
prix  Gay  pour  l'aimée  i9r  r 

—  De  Grand  Prix  des  Sciences  physiques 
pour  l'année  191 1 

—  De  prix  Vaillant  pour  l'année  191 1... 

—  .M.  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  à 
l'Académie  le  décès  do  Jsaph  Hall, 
Correspondant  pour  la  Section  d'As- 
tronomie  

—  M.    le    Secrétaire   perpétuel    signale, 
parmi    les   pièces    imprimées   de   la 
Correspondance  :   Le  27°  Cahier  du 
Service    géographique   de   l'Armée   : 
Il   Topographie   d'exploration    »,    17. 
—    «   Internationale  .\ssoziaiion  der 
Akademien,  29  Mai  bis  2  Juni  1907. 
Dritte  Versammlung  in  Wicn  ».   — 
.(  Essai  d'une  description  géologique 
de  la  Tunisie  »,  par  M.  l'Itilippc  Tho- 
mas. —  «  Système  silurien  du  centre 
de  la  Bohême  ».  par  W.  Joachim  Bar- 
rande.  Première  Partie  :  »  Recherches 
paléontologiques  ».  Continuation  édi- 
tée par  le  Musée  bohème.  Volume  IV  : 
1.  Gastéropodes  »,  par  M.  le  D'  Jaro- 
slav Perner,  loj.    —   Les  brochures 
adressées  par  le  Comité  organisateur 
du   «    IV°  Congrès    international   de 
Mathématiques   (Rome,    J-12    avril 
1908)  ».  —  «  Sur  les  premiers  prin- 
cipes des  Sciences  mathématiques  », 
par  M.  P.  IVoniis  de  Homilly.  —  Un 
Tome  des    «   Annales   du  Musée  du 
Congo  » .    Contributions   à   la    faune 
du    Congo   :    01wq)ia,    par   M.   Julien 
l'niipont.  —    «   Recherches  sur    les 
Liriopsidir  »,  [lar  iM.  .\faurice  Cniil- 
lery.  —    «   Rapport  sur  une  mission 
scientifuiue   dans   les  Jardins  et  Éta- 
blissements   zoologi(iues    publics  et 
privés  de  l'Allemagne,  de  l'Autriche- 
Uongrie,   de  la   Suisse  et    du    Danc- 
marck  »,  (lar  M.  Gustave  Lniscl.  221. 
—  «  De  la  forme  des  chitires  usuels  », 
par  M.  Georges  Duiiiesnd.  —  «  Peine 
de  mort  et  criminalité   »,  par  M.  J. 

iq5 


l488  TABLE    DES 

MM.  Pages. 

Liicassiiiiiic,  32'i .  —  «  Ti'nilo  des 
courbes  spéciales  remarquables  planes 
•  clgauclies  »,  par  M.  Gom-t  Trircim 
(édition  française,  tome  I).  —  Le  fa.s- 
cicule  L\  (Oiseaux)  des  "  Décades 
zoologiqiies  »  de  la  Mission  scienti- 
fique permanenlc  d'oxploralion  en 
Indo-Chine.  —  Le  «  XX''  Bullelin  de 
la  Société  d'Histoire  naturelle  d'Au- 
liin  1),  4"'9-  —  L'ne  Noiice  «  Sur  la 
vie  et  les  travaux  de  llcmi  Moissan  », 
par  .M.  J'md  Lebeaii.  —  «  Das  Olirla- 
ijyrintli  als  Organdor  mathenialiselien 
Sinnc  liir  Rauni  uiid  Zeit  »,  par  E. 
von  Cyoïi '>-o 

—  ^L  le  Secrétaire  perpéttud  l'ail   partie 

delà  Commission. chargée  d'examiner 
les  demandes  relatives  aux  postes 
d'étude  du  Laboratoire  du  mont  Rose.     307 

—  Est   élu    membre   de   la  Commission 

chargée  de  proposer  un  mode  d'em- 
|)loi  des  annuités  offertes  par  le  Prince 
lioland  Bonaparte 517 

—  Sa  mort  est  annoncée  à  l'Académie..     gSi 
LAI'PAIŒNT  (Jacql'es   de).  —  Sur    les 

pseudomorphoses  des  microclines 
dans  les  microgranites  de  la  vallée 
do  la  Meuse  (  Ardonnes) 58S 

—  Sur  les  relations  des  microgranites  avec 

les  diabases  de  la  vallée  de  la  Meuse.  11 50 

LAUGUIEIl  DES  BANCELS  (J.).  -  Re- 
cherches sur  les  modifications  phy- 
■  siipies  lie  la  gélatine  en  présence  des 
électrolvtes  et  des  non-élecirolytes..     290 

LA  RIBOISIÈHE  (Jean  de).  -  Sur  une 
corlaine  l'onction  de  suppléance  hépa- 
tique exercée  pai'  la  plume  chez  les 
oiseaux 1  •2.)  i 

LARV  DE  LATOUR  (En.  de).  —  Sur  des 
particularités  cylologiques  du  déve- 
loppement des  cellules-mères  du 
pollen  de  l'.'tgave  allenuala 8'3'3 

LAUDET  (GEoRfiiis  et  Gustave).  —  Enre- 
gistrement photographique  de  vibra- 
tions sonores i  ;i  1  , 

LAURET  (A.).  —  Sur  un  nouveau  principe 

d'automaticité  dans  la  carburation.. .    Tj-m 

LA  VALLÉE  (Alphonse)  et  GAULLEUY 
(Maihice).  —  La  fécondation  et  le 
développement  des  (uufs  chez  un 
Orthonectide  (/iAo/;a/(//-«o/;//(oromrt.-  ).       40 

LAVAUX  (James).  —  Divers  cas  de  pro- 
duction simultanée  des  diméthylan- 
Ihracèncs  1.6  et  2.  7 133 


AUTEURS. 

MM.  Pn<^os. 

—  Production  sinuillanéc  dcsdimélhylan- 

ihracènes  i.d  et  -f.."]  daas  l'action 
de  CH^Cl^,  de  CHCl^  ou  de  C^IPBri 
sur  le  toluène  en  présence  de  .Al  Cl^ .  34  '> 
LAVERAN  (A.)  fait  hommage  du  pre- 
mier fascicule  du  «  Bulletin  de  la 
Société  de  Pathologie  exotique  »  ....     :j>.i 

—  Au  sujet  du  'J'iypanofoiiia  cn/i^^olense 

Brodon S.Vi 

—  Est    élu    membre    des    Commissions 

chargées  île  juger  les  coiu-ours  :  des 
prl\  Montyon,  Barbier,  Bi'éliant,  Go- 
dard, du  baron  Larrey,  Bellion, 
Mcge,  Serres  pour  l'année  1908 i(i  i 

—  Des  prix  .Montyon,  Philipeaux,  Lalle- 

niand,  Martin-Damourette,  Poural 
pour  l'année  1908 illi 

—  Est   élu   membre   de    la   Commission 

chargée  de  présenter  une  question  de 
prix  Puurnl  pour  l'année  ign iTi/i 

LÉAUTÉ  (Anuké).  -  Sur  l'étincelle  de 

self-induction i  wt] 

LEAUTÉ  (Henrï)  est  élu  membre  des 
Commissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  des  prix  Montyon,  Fonr- 
neyron  pour  l'année  1908 mi 

—  Du  Prix  e\lraoi'i!inairc  de  la  ."ilarino  et 

du  prix  Plumey  pour  l'année  1908. . .  10 1 
LEBAILLY  (C).  —  Multiplicalion  in  vitro 

du  Trcponema pn//i[/ttm  Schaudinn. .  iix 
LEBEAU  (Pail)  et  BOSSUET  (  Robert). 

—  Sur  le  siliciure  de  magnésium. . . .  ■2S> 
LEBE.\U  (Paul)  et  J0L1U0LS"(Pierre).— 

Sur  les  composés  définis  du  silicium 

et  du  palladium hdS 

—  Errata  relatifs  à  cotte  Communication.   1 1  io 
l.EBEDEW    (Pierre).    —    La   dispersion 

apparente  de  la  lumière  dans  l'espace 

inlerslelhtire \}^>f\ 

LE  CHATELIER  (Henry).  —  Remarques 
sur  la  Communication  de  M.  Maiircr 
relative  à  l'austénite 8-^1 

—  Est   élu    membre    de  la   Commission 

chargée  de  juger  les  concours  des 
prix  Jecker,  Cahours,  Montyon  (Arts 
insalubres),  Berthelot  pour  l'année 
1 908 I  (  1  "1 

—  Et  de  la  Commission  chargée  do  pro- 

poser un  mode  d'emploi  des  annuités 
offertes  par  le  Prince  Roland  Bona- 
parte       ")\- 

LE  CIlAïELlI-R  (II.)  et  WOLOGDINE  (S). 

^-  Note  sur  la  densité  du  graphile  . .        '[<) 

LE(X)IMTE.  —  Dbservniioas  du  passage 


TABLE    DES    AUTEURS. 


1489 


MM.  1'^ 

de  Morcuro  du  i4  iiovembrc  mjo;, 
faites  à  l'Observatoire  royal  de  licl- 
ïîiquo 

Lli  DENTU.  —  De  quelques  points  relatifs 
à  la  patliogénie  des  difformités  congé- 
nitales de  la  l'ace 

l.KDUC  (A.  ).  —  Sur  les  i)oids  atomiques 
de  l'azote,  del'oxygèaoet  du  carl^one. 

LKCER  (E.).   —  Sur   le   Iriciiloropliénol 
OII(r}C.I(2.:1.6) 


9.GCJ 


II 38 


399 


et   sa    transformation    en    quinones 

chlorées ^9  i 

LEMOINE  (GEonoEs).  —  Décomposition 
des  alcools  sous  l'inlluence  catalyliciuc 
de  la  braise i5Go 

—  /l'/vaïrt  relatifs  à  cette  Communication,  i  iG(i 

—  Est   élu   membre    de    la    Commission 

chargée  de  juger  les  concours  :  des 
inix  .lecker,  Cahours,  Montyon  (Arls 
insalubres),  Berthelol  pour  l'année 
igoS io5 

LEMOINE  (Paul).  —  Sur  ks  diiTcrenls 
niveaux  d'alluvions  au  confluent  de 
rV'onnc  et  de  la  Cure i  ■2'?- 

LEMOINE  (Paul)  et  CHAUTARD  (.Ikan). 
—  Sur  la  genèse  de  certains  minerais 
d'alumine  et  de  fer.  Décomi)osilion 
laléritique '^^'9 

LERlCHIi  (Maurice).  —  Sur  un  appareil 
fanunculaire  de  Cclor/iinti.t  trouvé  à 
l'état  fossile  dans  le  Pliocène  d'Anvers.     S;.^ 

LESBUE  (F.-X.)  et  M.\IGNOX  (F.).  — 
Sur  l'innervation  des  muscles  slerno- 
mastoïdien,  cléido-mastoïdion  et  tra- 


pèze. 


iiC 


—  Errata  relatifs  à  celte  Communication 

LESNE  (P.).  —  Sur  un  Lépidoptère  hété- 
roccro  {  Zeuzera  pyrina  L.)  nuisible 
au  cliène-liège  en  Algérie 49^ 

LESPIEAU    et    PAHISEELE.    —    Sur    le 

propargylcarbinol 10  i5 

LESPIEAU    et  VIGUIER.    —   Sur    l'^icidc 

"l'-oxylôtroliquc '*9.'i 

LETEI.LlIiR.  —  Sur  les  propriétés  réduc- 
trices descomposés  organomclalliqucs    'M\'> 

LEVADITI  (G.)  et  YAMANOUCHI  (T.).  — 

L;i  transmission  de  la  syphilis  au  chat.   1120 

LEV.\l-f-OIS  et  BOUVEAULT  (L.).  - 
Établissement  de  la  formule  de  con- 
sliluliun  de  la  fénono 180 

LEVASSEL'R  (E.)  fait  hommage  à  l'.\ca- 
di'iuie  d'une  Notice  sur  Marcelin 
Jicrllicht 1 1> 


S!\l.  fac 
V.'.  NAVASSELiU.—  Sur  les  sous-groupes 
du  groupe  linéaire  homogène  à  quatre 
variables  et  les  systèmes  d'équations 
aux  dérivées  partielles  qui  leur  cor- 
respondent      ; 

LEVI  (Eugenio-Elia).  —  Sur  l'é(iuation 
rP-z       àz_  _ 

(ÏTS  ~  57  -  " ■ 

LEVY'  (Mal'bice)  est  désigné  par  l'Acadé- 
mie pour  faire  jîartie  de  la  deuxième 
Section  de  la  (jumniission  technirpio 
de  la  Caisse  des  recherches  scienti- 
fiques, en  remplacement  do  M.  Jans- 
sen 

—  Est    élu    membre    des    Commissions 

chargées  de  juger  les  concours  :  du 
Grand  Prix  des  Sciences  mathéma- 
tiques, des  prix  Francœur,  Poncolet 
pour  l'année  igo8 

—  Des  prix  Montyon,  Fourneyron  pour 

l'année  1908 

—  Du  Prix  extraordinaire  de  la  Marine  et 

du  prix  Plumey  pour  l'année  1908... 

—  Des  prix  Hébert,  Hughes  pour  l'aunéc 

1908 

-  Des  prix  Trémont,  Gegner,  Lannelongue 

pour  l'année  1908 

--  Du  prix  U'ihle  [inur  l'année  1908  .... 

—  Du  pi-ix.lérômePonti  pour  l'année  190S. 

—  Du  prix  Houllevigue  pour  l'année  igo8. 

—  Est   élu    membre    de    la    Commission 

chargée  de  présenter  une  question  de 
prix  Vaillant  pour  l'année  igi  i  .  . . .  ■ 
LÉVY  (Michel)  fait  hommage  à  l'Aca- 
démie d'une  brochure  qu'il  vient  de 
publier  sous  le  litre  :  «  Les  repro- 
ductions artificielles  des  roches  ei  dos 
minéraux  » 

—  Est  élu  membre  des  Commissions 
chargées  de  juger  les  concours  :  des 
prix  Fonlanncs,  Bordin  (Sciences  i>hy- 
siqiies  )  pour  l'année  1908 

-  Du  prix  Vicier  Baulin  pour  l'année  igo8. 
Voir   \iir/,rl-Léi[r  (Jllirri). 

LIEBIÎEICII  (HiniAR»).  —  L'asymétrie  de 
la  figure  et  son  origine 

LIMB  (C).  —  Auto-excilalion  d'un  allcr- 
nateur  triphasé  au  moyen  de  soupapes 
éleclrolytiques 

—  Errata  relatifs  à  colle  Communi«:ilioii. 
LIPPMANN.  —Épreuves  réversibles.  Pho- 
tographies intégrales 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 
gées (le  juger  les  concours  :  des  prix 


■37 


1G7 


loi 
104 
loi 
104 

164 

164 

220 
220 


1378 


iO  ) 

iC>l 


"^95 


|Ol.| 

11  go 
4  40 


i49o 

MM. 


TABLE    DES 

Pages. 


Pierre  Gtizman,  Lalarnlc,  Valz,  Da- 
moiseau, Janssen  pour  l'année  1908. 

—  Des  prix  Hébert,  Hughes  pour  l'annép 

1908 

—  Est   élu    membre   de   la  Commission 

chargée  de  préscnlor  une  question  de 
])ri\  Damoiseau  pour  l'anuée  191 1 . . . 

LIVACIIE  (Acir.).  —  Sur  l'emploi  direct 
des  copals  dans  la  fabrication  des 
vernis  sans  pvroaénation  préalable. . 

IXK.QUIN  (R.)  et"  BÔUVEAULT  (L.). — 
Synthèse  de  l'acide  diliydrocampho- 


M 


I  r)  'i 


S9S 


AUTEURS. 

MM.  Pages. 

riqiie  racémique 8-2 

—  Sxnthèses  au  moyen  des  adi|iales   de 

mclliyle  et  d'élbyie i38 

LOEB  (  .Iacoi  i:s).  —  Qu'est-ce  qu'une  so- 
lution de  saccharose  isotonique  pour 
les  ii'ufs  de  Slroii^yloccntrotus  '.' -i^fj 

LOVVELL  (P.).  —  Sur  la  présence  de  la 
va])eur  d'eau  dans  l'atmosphère  de  la 
planète  Mars 574 

LUCAS-CHAMPIO.NMÈRE.  —  Le  progrès 
de  la  Chirurgie  moderne  juge  par  une 
statistique  de  résections  du  genou. . .     808 


M 


MAIIEU  (Jacouks).  —  Suj-  les  propagules 
et  les  bulbilles  obtenus  expérimenta- 
lement chez  quelques  espèces  de 
Mousses  du  genre  lUuhulu i  iGi 

M.\1GN0\  (F.)  et'LESBKE  (1<.-X.).—  Sur 
linncrvatiun  des  muscles  slerno-mas- 
to'idien,  cléido-masto'idien  et  trapèze.       84 

—  Errntn  rclalils  à  cette  C.omniiuiic.Uio]!.     3i(i 
MAIIJIE  (A.)  et  SAUATlEli  (Paul).—  Sur 

l'hydrogénation  directe  des  quinones 
aromatiques 4^7 

—  Sur  Phydrogénatiiin  <llrecte  des  poly- 

phénols 1 1 9  1 

—  Action  des  (ixydes  métalliques  sur  les 

alcools  primaires 1  '1711 

MALEIT.VNO  (G.)  et  MICHEL  (  I..).  -  Sur 

l'hydrolyse   du    perchlorure    de    fer. 

Effet  de  la  valence  des  ions  négatifs. .  338 
MANCEAU(E.)  et   K.WSEU  i  E.).  —   Sur 

la  graisse  des  vins yi 

MANGLN  (L.),  —  Sur  la  constitution  de  la 

membrane  chez  les  Diatomées 770 

MANOUELIAN  (Y.;.  —  Sur  l'existenec  des 

produits  de  dégénérescence  cellulaires 

rappelant  les  corps  de  Negri 4"J 

MA(JLE.'>;NE  (I.éon).  —  Sur  les  propiié- 

lés  de  l'amidon  pur 317 

—  Observation  sur  la  Note  de  M"'°  Gatin- 

Gruzewska  intitulée  :  «  Sur  la  com- 
position du  grain  d'amidon  » 542 

—  Est    élu    membre    de    la    Commission 

chargée  de  juger  les  concours  des 
prix  .leckoi-,  Cahours,  Moiityon  (Arts 
insalidn-cs),   Berihelot    pour    l'année 

i9i>8 lo') 

MAKAtJE.  —  Photographie  des  vibrations 

de  la  voix 63o 


—  Augmentation  de  la   capacité  vitale  et 

du  périmètre  thoraeique  chez  les  en- 
fants      1288 

MAKIE  (C.).—  Sur  l'oxydabilité  du   i)la- 

tine 475 

.MARREC,GUILLERD(A.)etDlENERT(l".). 
—  De  l'emploi  de  l'acoustèlc  de  Da- 
guin  pour  la  recherche  des  bruils 
souterrains 1 182 

MARTEL  1E.-.4.1.  —  Sur  les  variations 
de  la  lempérature  de  la  source  de  la 
Sainle-Raume  (Vari 793 

—  Sur  l'oi-igine  torrenlielle    des    roches 

ruiniformes  calcaires i35o 

MASC.ART  l'ait  hommage  à  l'Académie  des 
«  Procès-verbaux  des  séances  du  Co- 
mité international  des  Poids  et  Me- 
sures, session  de  1907  » ô8 

—  Est    élu    membre     des     Connnissions 

cliargées  de  juger  les|  concours  :  des 
prixiléberl,  Hughes  pourTannée  1908.      104 

—  Du  prix  Wilde  pour  l'année  19(18 164 

—  Du  prix  lloullevigue  pour  l'année  19(18.     220 

—  Du  prix  Estrades-Delcros  pour  l'amuje 

I  ()0S 220 

—  Est    élu    membre    de    la    (jonimissiun 

chargée  de  présenter  une  questionde 
prix    Vaillant  pour  l'année  191 1 221 

.MASSE  (H.)  adresse  à  l'Académie  un  œuf 
de  poule  ayant  In  forme  i/'inie 
gourde 1 0(19 

MASSOL  (G.)  et  SIZES  (G.).  —  Sur  les 

harmoniques  d'un  corps  vibrant 24 

MASSOL  (L.).  C.4LMETTE  (A.)  et  BKE- 
T(5.\  (  M.  ).  —  Sur  les  propriétés  léci- 
thinophiles  du  bacille  tuberculeux  et 
de  la  tuberculine 676 


TABLE    DES   AUTEURS 

MM. 


SoC, 


f'.d' 


9  1 

i4"9 

i<»)5 
1-S9 


iMM.  Pages. 

MASSOL  (l.),  CALMETiE  (A.)el  GUÉ- 
RIN  (C).  —  Sur  les  propriélcs  acli- 
vaiilcs  (les  sériims  d'animaux  .«ains  el 
d'animaux  luhoreulenx  ou  tuberciili- 
nés  à  l'égard  du  venin  de  colira lo-f 

MATHIAS  (E.).—  Sur  la  délenlc  adiaba- 
lique  des  fluiilcs  saturés 

]\1.U'1I()U1LL()T  (lIi:.N-Ri)  adresse  une  Noie 
à  laquelle  sont  jointes  deux  j/lioio- 
^nipliicf  (le  joiidre  i^lolitilairc 

MATIGNON  (C.)  est  présente  eu  première 
ligne  à  M.  In  Ministre  de  l'Instruction 
publique,  pour  la  eliaire  de  Cliiinic 
minérale,  vacante  au  Collège  de 
France  par  suite  de  la  démission  de 
M .  //.  Le  Cliatelier j  >  1 

MAUREK  ( En. ).  —  L'auslénite 8'i'. 

MAUKV  (E.).  —  Sur  la  présence  do nap[ies 
de  recouvrement  au  nord  et  h  l'est 
de  la  Corse 

MAUKY  (Eugicne)  et  TERMIER  (  I'iihri;). 

—  Sur  les  nappes  de  la  Corse  oiicn- 
lale 

MAVER  (A^DllF.j  et   SALLES  (ÉnoiAim). 

—  Sur  le  transport  électrique  descul- 
loïdes  inorganiques 

MAYEH  (ANonii),  SCllTErFER  (  GiconGi:s) 
clTEKROlNE  fE.-l-'.).  —  Reclierclics 
physico-chimiques  sur  les  savons 
considérés  comme  colloïdes 

MECH.  —  Sur  les  produits  de  condensa- 
lion  des  chlorures  de  benzyle  0-  et 
/j-nitrés  avec  l'acélylacétone 

MfiXAlU)  (Maxime).  —  Sur  l'impossibi- 
lité de  diagnostiquer  la  mort  réelle  par 
la  radiographie  des  organes  abdomi- 
nan.\ 

.\II';ND1;I,  (Joseph). —  Action  de  l'ion  zinc 
sur  les  milieux  microbiens 

MENGEL  (0.)  —  Sur  la  température  des 
eaux  thermales  des  Pyrénées-Orien- 
tales  

MÉNIÉRE  (P.).  —  Nouvelle  méthode  de 
(lo.sage  de  la  vapeur  de  mercure  dans 
lair'. 

MERCIER  (I-.).  —  Sur  le  développement 
et  la  structure  des  spores  de  Thelolia- 
nia  Giiirdi  lienneguy 

—  La  schizogonie  simple  chez  .-/iiia-lia 
blaltœ  Ri'ilsciili 

MESLIN  (Georges).  —  Sur  le  signe  du 
dichroïsme  électrique  et  du  dichroïsme 

magnétique 1  >oi> 

—  Sur  l'orientation    d'un  ellipsoïde   ani- 


y  1'^ 


i49' 

Pages, 
sotropc  dans  un  champ  uniforme.. . .    i3o5 

.MESNAGER  est  présenté  en  deuxième 
ligne  à  M.  le  Ministre  du  Commerce 
pour  la  chaire  de  Métallurgie  et  Tra- 
vail des  itiètaiij-,  \acante  au  Conser- 
vatoire national  des  Arts  et  Métiers 
par  le  décès  de  M.  Le  Verrier i03 

MI'^UXlEll  (.Iean;.  —  Sur  la  combusti<ui 
fan-;  flamme  et  l'inllammation  des  gaz 
à  l'extrémité  d'une  tige  métallique...     539 

—  Sur  la  combustion  [lar    incandescence 

des  gaz  on  présence  des  corps  oxy- 
dables et  des  corps  incombusiibles. .     767 

—  Sur  la  combustion  sans  (lamme  et  sur 

son  application  à  l'éclairage  par  les 
manchons  iacaiulcscents ...     864 

MEUNIER  (Louis)  et  SEYEWETZ  (Al- 
phonse). —  Sur  une  nouvelle  mé- 
thode de  tannage <)!<; 

MEYElUANniiÉ)  et  WAHL  (  A.  ).  —Sur 
quelques  dérivés  de  la  phénylisoxa- 
zolono 638 

MICHEL  (Ai<i.).  —  Les  leviers  dans  l'or- 
ganisme       900 

MICHEL  (L.)  et  MALFITANO  (G.).  — 
Sur  l'hvdrolyse  du  pcrchlorure  de  fer. 
ElVel  de  la  valence  des  ions  négatifs..     338 

M1C11EL-LÉVY(  Ai.BiîRT).  —  Terrains  pri- 
maires du  Morvan  et  de  la  Loire. .  •  .     4^" 

—  Métamorphisme  et  tectonique  des  ter- 

rains paléozoïques  du  Morvan  et  de 

la  Loire J49 

Voir  Lévy  (Mic/iel). 
.\I1LL0CHAU(G.  )  et  FÉRY  (Cii.).  —  Con- 
tribution à  l'étude  du   rayonnement 
calorifique  solaire 252 

—  Contribution    à    l'étude    du  rayonne- 

ment calorifiiiue  du    Soleil 372 

—  Contribution  à  l'élude  du  rayonnement 

calorifique  solaire 661 

MINET  ( Adolphe).  —  Sur  l'arc  volta'ïque 
jaillissant  dans  une  enceinte  limitée 

par  une  paroi  épaisse . .    4t'7 

MINET  (AnoLPHE)  et  CLERC  (Louis j.  — 
Sur  un  nouveau  four  électri()ue  à  arc, 
applicable  aux  recherches  de  labo- 
ratoire      227 

MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 
ET  DES  BEAUX  ARTS  (M.  le)  in- 
vite l'Académie  à  désigner  un  de  ses 
Membres  pour  faire  partie  do  la 
deuxième  Section  de  la  Commission 
technique  de  la  Caisse  des  recherches 
scientifiques,    en    remplacement    de 


l492  TABLE 

MM.  Pa 

M .  Jun.iscri. 

—  huilo  l'AcjLlLaiic  à  lui  prcscnler  une 

lislc  de  deux  candidals  à  la  clmiro 
de  Chimie  minérale,  vacanle  au  Col- 
lè..;e  do  France  par  suite  de  la  dciriis- 
siiui  do  M.  //.  Le  Clialelicr 

—  Invile   l'Afadémic   à  lui  présenter  une 

liste  de  doux  camlidals  à  la  chaire  de 
Uiolof^icficncrnle  du  Collège  de  France. 

—  Invile  l'Académie  à  lui  prosenler  une 

H.stc  de  deux  candidals  au  poste  de 
Directeur  de  l'Observatoire  de  Tou- 
louse, vacant  par  suite  de  la  nomina- 
tion de  M.-^.  Baillaitd  au  poste  de 
Directeur  de  l'Observatoire  de  Paris. 

—  Invite  l'Académie  à  procédera  la  dési- 

gnation de  candidals  aux  places  de 
uiondjros  titulaires  vacantes  au  Bu- 
reau des  Longitudes  par  suite  du  dé- 
cès do  .VBL  Lmiyj  et  Janssen. . . . 

.MiiNUUIN  (J.).  —  État,  décelé  parle  pou- 
voir rotaloire,  des  camphocarbonates 
d'aminos  de  la  série  grasse  et  do  la 
série  aromatii|ue  eu  dissolution 

iMONTESSU.'^  DE  BALLORE.  —  Sur  las 
principes  à  appliquer  pour  rendre  les 
coustruclious  asismiiines i 

MOliEL  (  A.}ctHUGOUNENU(L.j.—  Con- 
triljutiou  à  l'élude  de  la  coustitiitiou 
des  matières  proléiqucs.  NouveJle  iiié- 
lliode  d'hydrolyse  à  l'acide  lluorhy- 
driipie I 

iMOlUZE.  —  Observation  du  passage  do 
Mercure  sur  le  Soleil  à  l'Observatoire 


DES 


Mi'j 


I(i", 


5  S 


ll/|i 


v.i^: 


21)1 


AUTEURS. 

MM.  Pages. 

de  lUo  de  Jiuioiro 59 

.\IOSSO  adresse  une  brochure  iutilulcc  : 
«  llenseigucments  sur  les  laboratoires 
scientifupies  A.  Mosso,  au  col  dOlen 
(nionl  Itosa,  Italie)  » 91  j 

.MOUnEAUX(TH.;.  -  Sur  la  valeur  des 
ôlcmonls  magiiôlifiues  à  l'Observa- 
toire du  Val-.Toyeux  au  i''  janvier 
1 90S /,  j 

MOUREU  (Cii.inLEs)  el  BIQUARD  (Ito- 
iiKiir).  —  Nouvelles  recherches  sur 
les  gaz  rares  des  eaux  thermales. 
Débits  gazeux  de  quelques  sources. .     435 

MOUREU (Charlks)  et  VALEUR  (.Ui and). 
—  Conslitulions  cles  2  el  p-mclhyl- 
sparlcines  et  de  l'isospartéino 79 

MOUSSU  est  présenté  en  seconde. ligne  à 
M.  le  Aiinistre  de  l'inslructiou  pu- 
bliiiue  pour  la  cliaiie  de  Biologie 
gcucralri]n  Collège  de   France....       3'.) 

-MOUSSU  et  (iOUPIl..'  -  Action  tardive 

des  déri\és  bacillaires  chlorés 4.1 

.MULLFI!  (.I.-.\.  ).  —  Sur  une  démonstra- 
tion de  la  règle  des  phases  de  Gibbs.     866 

MUNTZ  (A.)  est  élu  membre  de  la  Com- 
missiou  chargée  de  dresser  nue  liste 
do  candidats  au  poste  de  Secrétaire 
[lerpétuel  pour  les  Sciences  pliy- 
si(|ues,  vacant  [inr  snilc  du  décès  do 
-M.  de  Lapparcnl 1-^40 

MUNTZ  (A.)  et  LATNÉ  (E.).  —  Sur  l'iiti- 
lisalion  de  la  tourbe  pour  l'épuralion 
des  eaux  il'égùiii 53 


N 


NEGRIi  (F.  ).  —  Induence  des  elTluvcssur 
la  résistance  d'isolement  des  isola- 
teurs       8  "17 

NEWCOMB  (Simon)  fait  honmiagc  à  l'Aca- 
démie d'un  Alémoire  intitule  :  «  A. 
scarch  l'or  lluctuations  in  Uie  sun's 
Ibernial  radiation  llirough  their  iu- 
lluence  on  tcrrcslrial  température»..     679 

NICOLAS  (G.).  — Sur  la  respiration  in- 
tranioléculaire  des  organes  végétatifs 
aériens  des  iilanles  vasculaires 3119 

Ml'.OLLE  (CiiAiii.iis).  — Nouvelles  acipii- 
silions  sur  le  Kiila-azar  :  cultures; 
inoculation   au  chien  :   étiologio 49S 

—  Cullure  du  parasite  du  bouton  d'Orient.     842 


MCOLLE  (Chaules)  et  COMTC  iC.maui.iîsj. 

—  Origine  canine  du  Kala-azar 7S9 

NODON  lAuiEiiT)  présente  un  .Mémoire 
inlilulé  :  «  Recherches  sur  la  radio- 
activité temporaire  >> 2(0 

NORDMANN  (Chaulks).  —  Ouverture 
d'un  pli  cacheté':  «  Sur  la  dispersion 
delà  lumière  dans  l'espace  interstel- 
laire » ■}_{•,{> 

—  Recherches  sui-  !a  dispersion  de  la  lu- 

mière dans  l'espace  céleste :j8'i 

—  Recherches  nouvelles  sur   les  étoiles 

\ariables 5iS 

—  Sur  l'élal  actuel  du  problème  de  la  dis- 

persion des  rayons  Uinuneux  dajis  les 


TABLE    DES    AUTEURS. 


1493 


MM.  •'"R*'* 

espncos  inlerslclliiircs.  rroiiiieressni 
d'application  à  (les  dcterminolions 
|ii-iivisoirc.s  île  dislaiices  stollaires. .     (>S(i 


\1M.  Pages. 

—  Xouvcllcs  délcniiInaLions  ina^iifliqnes 
dans  lo  bassin  occidental  de  la  Médi- 
lonancc '  ^ ^7 


o 

ŒIILERT.  —  Sur  les  mini-rais  do  fer  ordovicieas  de  la  Basse-Normandie  cl  du  Maine 5i  j 


P 


l'AINLEVÉ  (Paul)  esl  élu  menibie  de  la 
Commission  chargée  de  juger  les 
concours  du  Grand  Prix  des  Sciences 
mathématiques,  des  prix  Francœur, 
Piincelet  pour  l'année  1908 10 i 

—  Esl    élu   membre  de    la  Commission 

charcée  de  présenter  une  question 
de  prix  Bordin  (Sciences  malliéma- 
tiques)  pour  l'année  191  r ■'■>i 

PAQUIER  (V.)  —  Sur  la  présence  de  srès 
à  Hippurites,  à  Vcncc  (Alpes-Mari- 
times)     1  '79 

PARIS  (Louis)  et  AUCLAIR  (Julus).  — 
Constitution  chimique  et  propriétés 
biologiques  de  proioplasma  du  bacille 
do  Koch 3i>i 

PARISEI.LE  et  LESPIKAU.  —  Sur  le  pro- 

pai'gvlcarbinol , loJ  ' 

PASCAL\P.).  —  Sur  ([uelques  sels  com- 
plexes du  fer,  où  le  fer  esl  masqué. .     23 1 

—  Sur   une  nouvelle   série  de   sels  fer- 

riques  ammoniacaux  où  le  fer  est 
masqué '^70 

—  Sur  le  pouvoir  réducteur  des  ferropy- 

ropliosphates >^^''' 

PÉLABUN  (H.).  —  Sur  les  combinaisons 
que  le  séléniure  d'argent  peut  former 
avec  les  séléniures  d'arsenic,  d'anti- 
moine et  do  bismuth 97  J 

—  Sur  les  tellurures  d'arsenic  et  de  bis- 

muth. Constante  cryoscopique  du  tel- 
lure      >397 

Pi;],ET-JOLlVET  (  L.  )  et  ANOmiSEN  (N.). 
—  Errata  relatifs  à  une  Communi- 
cation du  il  décembre  1907  sur  l'in- 
fluence des  acides  et  des  bases  sur 
la  fixation  de  colorants  acides  et  ba- 
siques par  la  laine '  ->  ' 

l'KKARD  (J.).  —  Action  d'j  Itrdinure  de 
phcnylmagnésiumsur  le  second  éiher 


méthyllque  de  l'acide  paradiinélhyl- 
amidoorthobenzoylbenzoïque 914 

PERRIER  (G.)  et  CAILLE  (H.).  —  Forma- 
niation  de  mélanges  d'Isomères  à  point 
de  fusion  constant  dans  la  réaction  de 
Friedel  et  Crafts 7^9 

l'KRRIER  (Edmond)  est  élu  membre  des 
Commissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  des  prix  Gay,  Tchihatchef, 
Binoux,  Delalandc-Guérincau  pour 
l'année  1908 104 

—  Des  prix  Fontannes,  Bordin  (Sciences 

physiques)  pour  l'année  1908 loî 

—  Des   prix   Desmazières,  Montagne,   de 

Coincy  pour  l'année  190.S io5 

—  Des  prix  Savigny,  Thore  pour  l'année 

1908 itii 

—  Des  prix  Montyon,  Barbier,  Bréant,  Go- 

dard, du  baron  Larrey,  Bellion,  Mège, 
Serres  pour  l'année  1908 l'i'i 

—  Est    élu    membre    des    Commissions 

chargées  do  présenter  une  question  : 

de  prix  Gay  pour  l'année  191 1 104 

—  De  Grand  Prix  des  Sciences  physiques 

pour  l'année  191 1 sai 

—  Est   élu    membre   de    la    Commission 

chargée  d'examiner  les  demandes  re- 
latives aux  postes  d'éUido  du  Labora- 
toire du  mont  Rose. ^07 

l^ERRIEli  (Remy)  et  FISCHER  (Henri). 
—  Les  glandes  palléales  de  défense 
chez  Scapliander  lignnrias  L i  iG3 

—  Analomie  et  histologie  comparées  des 

glandes  de  Blochmann  chez  lesTecti- 

branehes i'J35 

PERRIN  (.Ik.v.n).  — L'agitation  moléculaire 

el  le  mouvement  brownien 967 

PETROVITCH  (Michel).  —  Théorème  sur 

les  séries  de  Taylor 27'- 

IHCAUD  (.\lfred)  est  élu  membre  do  la 


1494 

MM. 


TABLE  DES 
Pages 


Comiiiissioii  chargée  déjuger  le  cou 
cours  ilii    prix  Monlyoïi  (  Slalisliqiici 
pour  l'année  190S lO  j 

—  Est  désigné  poiir  représenter  l'Acadé- 

mie un  premier  Congrès  inlernalional 

des  Industries  frigoririipies 739 

PICARD  (  Emile  )  présente  le  Tome  II  des 

i<  Œuvres  d'ilermite  » y  12 

—  Présente    le    premier    fascicule     du 

Tome  H  de  son  «  Traité  d'Analyse  ».     gia 

—  Sur  une  éijuation    aux  dérivées    par- 

tielles relative  à  une  surface  fermée.    r>3i 

—  Est  élu  membre  des  Conuiiissions  char- 

gées de  juger  les  concours  :  du  Grand 
Prix  des  Sciences  nvUhématiques.  des 
prix  Francœur,  l'oncelet  pour  l'année 
1908 104 

—  bu  prix  Wilde  pour  l'amiée  1908 16I 

—  Du  prix  Iloullevigue  pour  l'année  1908.     n-iu 

—  Est   élu    meiuhre   de    la    Commission 

chargée  de  |)résenter  une  question 
de  prix  liordin  (Sciences  mathéma- 
tiques) pour  l'année  191  r 221 

PICARD(FiiANÇ<)is)etCllATro.\(É»OL.\iii)). 
—  Sur  une  Laboulbéniacéc  :  Treno- 
mrces  liistophtorus  i\.  g.,  n.  sp.,  en- 
doparasite  des  Poux  {Mcnopim  palli- 
diini  Nitzsch  et  Goniocoles  abclomi- 
nalis  P.)  de  la  Poule  domestique.  . . .     -un 

—  Erriiin  relatifs  à  celle  Communication.     316 
PIETTUE.  —  Bile  et  pigments  biliaires..     7S6 
PIGNET  (P.)  et  GUYOT  (A.).  —  Contri- 
bution à  l'étude  des  dérivés  amidés 

de  l'o-dibenzoylbenzéne 98.1 

—  Sur  (pielques  colorants  orlhobenzylés 

du  triphéiivlmélhane lojo 

PIONCIIUN   (J.).   —  Sur   un    liygroscope 

électrique  de  grande  sensibilité 80g 

POlNC.VItE  (HiiNru)  est  élu  membre  des 
Commissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  du  Graïul  Prix  des  Sciences 
matliématii]ues,  des  prix  Erancœur. 
Poncelot  pour  l'aïuiée  1908 104 

—  Des    prix   Montvon.   Kourue\  ron   pour 


AUTEURS. 


MM. 


Pages. 
104 


■21  \ 
■22 1 


GC; 


t  année  i9o)> 

—  Des  prix  Pierre  (Juzman,  Lnlande,  Valz, 

Damoiseau,  .lanssen  pour  l'année 
1908 10  j 

—  Des  prix  llébcrl.  Hughes  |iour  l'année 

1 908 loi 

—  On  prix  Wilde  pour  l'aimée  1908 1G4 

—  Du  prix  Saintour  pour  l'année  1908.. ,      lO; 

—  Du   prix   .lérônie    Ponti    pour    l'année 

1 9(  18 220 

—  Du  prix  Iloullevigue  pour  l'année  19118.     1.10 

—  Du  prix  E-trades-Delcros  pour  l'année 

1 908 220 

—  Est  élu  membre  des  Commissions  char- 

gées de  présenter  une  question  :  de 
prix  Bordin  (Sciences  mathématiques) 
pour  l'année  1911 

—  De  prix  Damoiseau  pour  l'année  191 1. 

POPOEF  (D.-K.)  adresse  une  démonstra- 
tion du  Ihéorcnie  dit  «  la  grande  pro- 
position »  de  Fermât 

POPOVICI  (C).  —  Sur  les  congruences 

de  courbes  planes 38() 

l'OZZl-ESCOT  iEm.).  —  Méthode  de  do- 
sage vuluuiélriqiie  do  l'acide  tartrique 
dans  les  tartres  et  les  lies i()3i 

!'Rf:SII)ENT  GÉNÉRAL  DE  L'ASSOCIA- 
TION DES  MÉDECINS  DE  LANGUE 
Ea.4NÇAISE  DE  L'A.MKRIQUE  DE 
NORD  (  .\1.  le)  invile  l'Académie  à 
prendre  part  au  (|uatriéme  Congrès 
général,  à   Québec,  les  20-22  juillet 

1908 ion") 

PRILLIEUX  (E.)  est  élu  membre  de  la 
Commission  chargée  de  juger  les  con- 
cours des  prix  Desmazières,  Mon- 
tagne, de  Coincv  pour  l'année  1908..      io.5 

PRINCE  DE  MONACO  (S.  A.  S.  le).  — 
Sur  la  neuvième  campagne  de  la 
l'rincessc-.^Uce r>4  j 

PUISEUX  (  P.  )  est  présenté  en  seconde 
ligne  pour  la  place  vacante,  dans  la 
section  d'.\stronomie,  par  suite  du 
décès  fie  .\I.  Jiiiisscii (ioj 


R 


RADAU  est  élu  membre  do  la  Commission 
chargée  de  juger  les  concours  des 
prix  Pierre  (iu/.man,  Lalande,  Valz, 
Damoiseau.. lanssen  pour  l'année  190S.     loj 

—   Est    élu    meinliic    de    la    (lommissioii 


chargée  de  présenter  une  question  de 
prix  Damoiseau  pour  l'année  191 1...     ■j.>\ 

RAI''FY(L.).    —  Sur  les  surfaces  à  ligues 

de  courbure  confondues 459 

—  Applicabilité  et  modesdivers  de  repré- 


TABLE   DES    AUTEURS. 


MM. 


ra;:cs. 


lie 


7'io 


56 


iC>i 


■W9 

1 00  ") 


171) 


I  I 


scntalion  des  surfaces   a    lii;ncs 

courbure  confondues '"*' 

—  Sur  les  réseaux  conjugués  persistants 
(|ui    com(5rennent    une    famille    de 

lignes  niinima 

IIAMSAY  (Sir  Wm.i.iam  i  et  CAMERON 
(Alex).  —  Le  lithium  dans  les  miner 

rais  actifs •  • 

IIANVIER  est  élu  membre  de  la  Commis- 
sion chargée  de  juger  les  concours 
des  prix  Savigny.  Thore  pour  l'année 

ii)o8 

UECobuA  (A.).  —  Sur  le  sulfate  de  ba- 
ryum colloïdal 

HÉ.MOUNDOS  (Gkorges).  —  Sur  les  sin- 
gularités des  équations  dilTérentielles 

du  premier  ordre 

RENAUD  (  Pai  I.  ).  —  Virage  des  aéroplanes. 

RENGADE  (E.).  —   Sur  les  chaleurs   de 

dissolution  dos  métaux  alcalins  et  sur 

les   chaleurs  de   formation   de   leurs 

protoxydes 

RENIER  (AnMANi)).  —  Origine  raméalo 
des  cicatrices  ulodendroïdes  du  Bo- 
throdcnJron  piinctaium    Lindley    et 

Hutton 

REITERER  (Ed.).  —  Structure  de  la 
substance  fondamentale  du  cartilage 

hyalin • 

RETZIUS  (GisTAv)  fait  hommage  de  ply- 
sieurs  épreuves  de  photographies 
d'un   monument    érigé   en    l'honneur 

de   Descartes 

RIBAUCOURT  (ÉDOiARD  de).  —  Oursins 

hexamères 

mVKT.  —  La  race  de  Lagoa  Santa  che/, 
les  populations  précolombiennes  de 

l'Eipiateur 

RORINSON  (  R.).  —  Mécanisme  des  varia- 
lioui  de  la  taille  et  de  <|uel.iucs  dévia- 
tions pathologiques  expliquées  |iiir 
les    insertions    véritables    du    grand 

surtout  ligamenteux  antérieur 

—  Morphologie  et  connexionsaiiatomiques 

du  cardia  humain 

-ROBYN  (A.)  adresse  une  Note  intitulée  : 
«  Remplacement  de  l'oxhydrile  de 
quelques  alcools  aromatiques  par  des 

restes  méthyléniques  » 

ROIG  (G.)   et   sbULlË   (IL).  —Sur   une 
piroplasmose    bacilliformc     observée 
sur  les  bovins  des  environs  d'Alger. . 
—  Piroplasmose  bacillifurme  bovine  ob- 
servée dans  les  environs  d'.A^lger 


î'195 
l'a(;ps. 


3oJ 


1417 


i'3 


1  .(GG 


100| 


83(i 


ss 


MM. 

iiosI';nblatt(m.i  et  hi;ktrand  iGa- 

nniEL).     —    Tyrosinase   et    lyrosine 

racémique 

KOSENSTIEHL   (A.).    —   Du  lôle  des  le- 
vures et  des  cépages  dans  la  Ibrma- 

tion  du  bou([uet  des  vins ■••   1224 

—  Influence  de  la  température  de  stéri- 
lisation du  moût  et  de  celle  de  la 
fermentation  sur  le  bouquet  des  vins. 
ROSENTHAL  (Pieriu:i  rt  BERTllEl.OT 
(Albert).  —  Sur  l'anestliésie  pro- 
longée p:ir  les  mélanges  d'oxygène  cl 

de  chlorure  d'élhylc 

liOSSET  et  BESSON.  —  Action  de  l'am- 
moniac sur  le  ehlorazoture  de  phos- 
phore  

—  Sur  le  chlorure  d'arsenic  ammoniacal. 
UOST  (  II.  )  et  DARZENS  (  C.  1.  —  Nouvelle 
méthode  de    préparation   des  homo- 
logues de  la  naphtaline 9^^ 

ItOUBAUD  (E.).  —  Sur  la  reproiluction 
et    les  variations  du   développement 

dans  la  Glossinn  pulpalis  Desv 

-  Fixation,  muliiplicalion,  culture  d'at- 
icntc  des  trypanosimies  pathogènes 
dans  la  trompe  des  mouches  tsé-tsé. 
UOUCllÉ  (Eugène)  est  élu  membre  de 
1,1  Commission  chargée  de  juger  le 
concours   du    prix    Montyon    (Slatis- 

lique)  pour  l'année  !<jo8 

HOCLE  (Louis).  -  Sur  la  formation  de 
la  notocorde  chez,  les  larves  iirodèles 
des  Tuniciers 

—  Sur  le  développement  de  la  notocorde 

chez  les  Poissons  osseux 

RULITIN  (.I.-L.).  —  Sur  le  réglage  des 
groupes  éleetrogènes 

HOUX  (EMILE)  osl  élu  membre  des 
Commissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  des  prix  Montyon,  Barbier, 
Bréant,  Godard ,  du  baron  Larroy, 
Bellion,  Mège,  Serres  pour  l'année 
1908 

—  Des  prix  Montyon,  Philipeaux.  Lallc- 
mand,  Martin- Damourctle,  Poui-at 
pour  l'année  190S 

Est  élu  memlu-o  de  la  Commission 
chargée  de  présenter  une  question  de 
prixPourat  pour  l'année  191 1  ...... 

Est  élu  memlire  de  la  Commission 
nommée  par  l'Académie  pour  exa- 
miner les  demandes  relatives  aux 
d'étude    du    Laboratoire    du 


3Ga 


23 


64 


35-: 


i4>3 


l<|2 


164 


i(i4 


i6'i 


postes 
mont  Rose  . 


5o- 


C.  H.,  1908,  I"  Semestre.  (T.  CXLVL) 


iy6 


1496 


I\IM. 

ROUX  (Jules).  —  Mobilité  anormale  tics 
ions  do  quehiues  terres  rares. . 


TABLE    DES    AUTEURS. 

Pajjes. 


i\ni. 

HOZET  (  Cl.  ).  —  Sur  la  relation  entre  les 
ombres  volantes  et  la  .scintillation. 


P-iges. 


S 


SAIÎ.ATIER  (Paul)  et  MAILIIE  (A.).  — 
Sur  l'iiydrogcnation  directe  des  (jui- 
nones  aromatiques 

—  Sur  l'hydrogénation  directe  des  poly- 

phénols 

—  Action  des  oxydes  métalliques  sur  les 

alcools  primaires 

SALLES  (ÉDouABD)  et  MAYER  (Andrk). 
—  Sur  le  transport  électrique  des 
colloïdes  inorganiques 

SALMON  (Paul).  —  Le  dérivé  acétylé  de 
l'atoxvl  dans  la  maladie  du  sommeil. 

S.\NIELEVICI  (  S.  ).  -  Sur  l'équation  aux 
dérivées  partielles  des  membranes 
vibrantes 

—  Sur  l'équation  aux  dérivées  partielles 

des  membranes  vibrantes 

SARASIN  (Ed.)  et  TOMMASINA  (Tn.).  — 
Sur  la  véritable  cause  du  dédoulilement 
de  la  courbe  de  désactivation  des  con- 
ducteurs recouverts  d'une  couche  dié- 
lectrique cl  radioactives  avec  charge  . 

SARTORY  et  JOURDE.  -  Caractères  bio- 
logiques et  pouvoir  pathogène  du 
Steriginatocystis  lutea  Bainicr 

SAUTON  et  TRILL.\T  (A.).  —  Formation 
et  disparition  do  l'aldéhyde  éthylique 
sous  rinlluence  do  levures  alcooli- 
ques  

SAVARI.VU.  —  Recherches  sur  une  mé- 
thode do  pi-éparatiun  des  aldélivdes 
cycliques 

SAVORNIN  (J.).  -  Sur  l'Infràl'iàs  '  du 
Hodna  ( .Vlgérie) 

SCIl/EFFER  ((ÎEoitr.ES),  MAV'ER  (André) 
etTERR()INE(E.-F.).  -  Recherches 
physico-chimiques  sur  les  savons 
considérés  comme  colloïdes 

SCIILESINGER  (L.).  —  Sur  un  système 
dill'érenticl  du  second  degré 

SCIlLOtiSING  (Tii.)  est  élu  membre  dos 
Commissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  des  prix  Montyon"  Four- 
neyron  pour  l'année  1908..' 

—  Ues  prix    .Iccker.    Cahours.    Moiilyon 

(Arts    insalubres),     Rcriheiot     pour 
l'année  190S 


4J7 
iif)-; 
1376 

826 


'2|9 

1387 


548 
996 

âo4 

48-i 
loG 

loi 


SEBERT  (HippoLYTEi  est  élu  membre  des 
Commissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  des  prix  Montyon,  Foui-- 
neyron  pour  l'année  1908 

—  Du  Prix  exti'aordinaire  de  la  Marine  et 

du  prix  Plumey  pour  l'année  1908. . . 
SÉGUIER(dr).  —  Sur  les  formes  bili- 

néaires 

SENDERENS(.I.-B.).    —    Sur  le  pouvoir 

catalyseur  de  la  silice  et  de  l'alumine. 

—  Déshydratations  catalytiques  des  com- 

posés organiques ; 

SEYEWETZ"  (Alphonse)  et  MEUNIER 
(Louis).  —  Sur  une  nouvelle  mé- 
thode de  tannage 

SHUKOFF  (Ivan).  -  Sur  les  oxydes  ma- 
gnétiques du  chrome 

SIMON  (L.-J.).  —  Sur  le  mécanisme  de 
la  svnthèse  des  cycles  azotés 

SIZES  ((i.)  et  M.\SS0L  (G.).  —  Sur  les 
harmoniques  d'un  corps  vibrant 

SOULIÉ  (A.)  et  BONNE  (C).  —  Sur 
l'existence  de  cinq  arcs  branchiaux  et 
de. six  arcs  aortiques  chez  l'embryon 
de  Taupe 

SOULIÉ  (H.)  et  ROIG  (G.).'  —  Sur  une 
piroplasmosc  baeilliforme  observée 
chez  les  bovins  des  environs  d'Algei'. 

—  Piroplasmosc  baeilliforme  bovine  "ob- 

seivée  dans  les  environs  d'Alger. 

STŒKLLN  (E.  ue)  et  WOLFF(J.).  - 
Influence  comparée  do  certaines  com- 
binaisons du  fer  et  des  peroxydases 
dans  la  catalyse  de  l'acide  iodhy- 
driqne  par  le  bioxvde  d'hydrogène  . . 

STORMER  (Carl).  -  Cas  do  réduction  des 
équations  différentielles  de  la  trajec- 
toire d'un  corpuscule  électrisé  dans 
un  champ  magnétique 

—  Cas  de  réduction  des  é(iualions  dilfé- 

renlielles  de  la  trajectoire  d'un  corpus- 
cule élccti-isé  dans  un  champ  magné- 
ti(pie 

—  Remarque  relative  à  ma  Note  sur  les 

équatioiLS  différentielles  d'un  corpus- 
cule électrisé  dans  un  champ  niagné- 
ti(pio 


104 
104 


9*^7 
1 3yG 
t4oo 


14» 
192 

141 5 
462 

623 


TABLE    DES    AUTEURS. 


MM.  Pages. 

STUAIIT-AIENTE.VTII  (  V.W.  )  adresse  un 
Mémoire  «  Sur  la  géologie  des  envi- 
rons de  l'Observatoire  d'Abbadia 
( Basses-Pyrénées)  » ^^" 


MM. 


'497 

Pages. 


—  Adresse  un  Mémoire  intitulé  :  «  Sur 
l'interprétation  des  charriages  des 
l'yrénées  » '°°^ 

SZILARD  (B.).  —  Étude  sur  leradioplomb.     uT, 


TANNERY  (Jules)  fait  hommage  à 
l'Académie  des  manuscrits  û'Évarisiv 
Galois 

—  Manuscrits  d'Évarisle  Galois 

—  Est    élu    membre   de   la   Commission 

chargée  do  juger  le  concours  du 
prix  Montyon  (Statistique)  pour  l'an- 
née 1908 

TERMIER  (PiERUE)  et  MAURY  (Eugène). 
—  Sur  les  nappes  de  la  Corse  orien- 
tale  

TERROINE  (E.-F.),  SCII/EFFER  (Georges^ 
et  MAYER  (André).  —  Recherches 
physico-chimiques  sur  les  savons 
considérés  comme  collo'ides 

TIIÉVENOT  (L.)  et  ARLOING  (S.).  - 
Des  caractères  de  l'infection  tuber- 
culeuse dans  leurs  rapports  avec  le 
diagnostic  de  la  tuberculose  par  les 
moyens  révélateurs 

THOMAS  (V.).  —  Sur  quehiues  dérivés 
du  lliiophène 

TIIOULET  (J.).  —  Diminution  de  salure  de 
l'eau  de  mer  fdtréc  à  travers  du 
sable 

—  Sur  la  présence  supposée  de  diamants 

microscopiques  dans  un  fond  marin 
et  dans  un  échantillon  de  terre  végé- 
tale  

—  Étude  des  fonds  marins  de  la  baie  de 

la  Seine 

—  De  l'influence  du  vent  dans  le  remplis- 

sage du  lit  de  l'Océan 

—  Origine    éolienne    des    minéraux    fin.'^ 

contenus  dans  les  fonds  marins 

TllOYERT  (J.).  —  Sur  un  dispositif  spec- 

trophotomélrique 

TIFFENEAU  (M.uic).  —  Mécanisme  des 

transpositions    phényliques    chez  les 

iodliydrines  elles  glycolsaromatiques. 

—  Mécanisme   dos   cydisations    dans   la 

série  géranique;  synthèse  et  struc- 
ture du  dihydromyrcèno 

TIFFENEAU  et  FOURNEAU.  —  Sur  l'oxyde 
de  styrolène 


'■'Ti 
i(i4 

i4i(; 

48  i 
',11 


[od; 

1184 

ij  jii 

5:^4 


<'"./: 


TIKHOFF  (G.-A.).  —  Sur  la  dispersion  de 
la  lumière  dans  les  espaces  célestes. 
Historique  de  la  question  cl  premiers 
résultais 

—  Errata  relatifs  à  celle  Communication. 

TOMMASINA  (Tu.)  et  SARASLN  (En.).  - 
Sur  la  véritable  cause  du  dôdnulile- 
menl  de  la  courbe  de  désactivation 
des  conducteurs  recouverts  d'une 
couche  diélectriciuo  el  radioactives 
avec  charge 

TOSL  et  BELLÏNI.  —  Télégraphie  sans  fd 
par  ondes  dirigées 

TR.4YNARD  (E.).—  Sur  une  surface  hyper- 
elliptique  du  quatrième  degré  sur 
laquelle  3o  droites  sont  tracées 

TRILLAT  (A.).  —  Sur  la  formation  de 
l'aldéhyde  acétique  dans  les  fermen- 
tations alcooliques 

TRILLAT  (A.)  el  SAUTON.  —  Formation 
cl  disparition  de  l'aldéhyde  élhylique 
sous  l'influence  des  levures  alcoo- 
li(iucs 

TROOST  (Louis)  est  élu  membre  dos 
Commissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  des  prix  Jecker,  Cahours, 
Montyon  (Arts  insalubres),  Berlhelot 
pour  l'année  1908 

—  Du  prix  ^Vilde  pour  l'année  190S 

—  Est    élu    membre   do    la    Commission 

chargée  do  présenter  une  question  de 
prix  Vaillant  pour  l'année  uju 

—  Est   élu  membre   do    la   Commission 

chargée  de  dresser  une  liste  de  can- 
didats au  poste  de  Secrétaire  perpé- 
luel  pour  les  Sciences  physiques, 
vacant  par  suite  du  décès  de  M.  de 

Lapparent 

TSAKALOTOS  (  D.-E.).  —  Sur  les  hydrates 
des  acides  gras,  d'après  les  mesures 
de  viscosité  de  leurs  solutions 

—  Sur  les  hydrates  des  acides  gras   

TURCHINI   (S.)   et   ZIMMERN    (A.).    — 

Elîets  thermiques  dos  courants  de 
haute  fréquence  sur  l'organisme 


S70 
C66 


1205 

95f. 

521 

G45 
goC' 


I  O) 

1  (■i4 


1-246 


i46 


'j^<.) 


i49« 


MM.  Panes 

TURNEK  (  IIuubert-IIall;  est  élu  Coi- 
rcsporidaiil  [wur  la  Seclion  d'Aslro- 
noniic,  en  reniplacenient  de  M.  H.-C. 


TABLE  DES  AUTEURS 
MM. 


Pages. 

J'u'iel 1878 

TZITZÊ1C.\.  —  Sur  une  clas.se  de  siiifaee.s.     i65 


u 


UUBAIN  (G.).  —  Sur  le  luléciuMi  el  le 
néovUerbiiim 

—  Sur  le  .spectre  d'étincelle  ulli-a-violet 
du  dysprosium  et  sur  les  |)ropriétés 
magnétiques    remarquables    de    cet 


loG 


élément 922 

URBAIN  (G.)  el  JANTSCII  (G.).  -  Sur 
(pielques  composés  du  tcrbium  et  du 
dysprosium 1 .47 


V 


VAILLANT  (CuAHLiis).  —  Nouvelle  mé- 
thode permellant  de  constater,  par 
la  radiographie,  si  un  enfant  déclare 
né  mort  a  vécu  ou  n'a  réellement  pas 
vécu iji*  I 

VAILLANT  (P.).  —  Sur  la  vitesse  d'éva- 
poration  et  sur  un  procédé  de  déter- 
mination de  l'étal  hygrométri(iue.. . .      jSj 

—  Sur  l'évaporaiion  de  l'eau  et  des  solu- 

tions sulfuricpies 811 

VALEUR  (  A,MAND  )  et  MOUII  EU  (  Charles  ). 
—  Constitutions  des  a  et  ^-méthyl- 
spartéines  et  de  l'isosparléine 79 

VALLÉE  (IL).  —  Oculo-réaction  et  non- 
accoutumance  à  la  tuberculine i.'fi 

VALLOT  (.1.).  —  L'ablation  de  la  mer  de 
glace  de  Chamonix  pendant  1  J  ans  et 
pendant  5o  ans 1  j57 

VAN  TIEGIIEM  est  élu  membre  des 
Commissions  chargées  de  juger  les 
concours  :  des  prix  Gay,  Tchihatchef, 
Binoux,  Delalande-Guérineau  pour 
l'année  1 908 104 

—  bes   prix  Desmazières,  Montagne,  de 

Coincy  |)our  l'année  1908 io5 

—  Est   élu    membre   de   la  Commission 

chargée  de    présenter  une  question 

de  prix  Gay  pour  l'année  191 1 1  ij 

—  Est    élu    membie    de   la    Commission 

chargée  de  dresser  une  liste  de  can- 
didats au  poste  de  Secrétaire  perpé- 
tuel pour  les  Sciences  [>h)siques, 
vacant  par  suite  du  décès  de  .M.  dr 
Lappaiciil 1 2-i(j 

—  Est    élu    membre   de    la    Commission 

chargée    d'exaininer    les     demandes 


relatives  aux  postes  d'étude  du  labo- 
ratoire du  mont  Rose ^07 

VKUAIN  (L.)  et  CHEVALLIER  (A.).  —  Sur 
le  triage  des  minéraux  par  l'électro- 
ainiant Î87 

VÈZES  (M.).   —  Sur  la   préparation   des 

chloroiridites  alcalins i39'2 

VIEILLE  est  élu  membre  <les  Commis- 
sions chargées  de  juger  les  concours  : 
des  prix  Montyon,  Fourncyron  pour 
l'année  1908 104 

—  Du  l'rix  extraordinaire  de  la  Marine  et 

du  prix  Plumcy  pour  l'année  1908...  104 
VICtNON  (Liîo).  —  Élimination  de  l'oxyde 

de  carbone  du  gaz  de  houille io33 

VIGXOX  (  Lko)  el  ÉVIEUX.  —  Chaleur  do 

neutralisation  de  l'acide  acétique  et 

de  l'acide  benzoïque  par  l'aniline  en 

milieu  benzénique i3i6 

VIGUIER  (René)  et  FRITEL  (P.-H.).  - 

Tubercules  et   tiges  fossiles  d'Equi- 

setuni io63 

VIGUIER    et    LESPIEAL.  —    Sur    l'acide 

Y-oxvtétroIique -294 

VILA  (A.')  et  ÉTARL)  (A.).  —  Recherches 

sur  l'hydrolyse  protoplasmique 11 55 

VIOLEE  (.IuLKs).  —  Sur  les  engins  grèli- 

fugcs 45 1 

—  Rapport  sur  la  nécessité  de  l'applica- 

tion exacte  du  Système  métrique 
décimal  à  toutes  nos  monnaies JG3 

—  Est   élu    membre    de   la    Commission 

chargée  de  juger  les  concours  des 
prix  Hébert,  Hughes  pour  l'année 
1908 104 

—  Est    élu    membre    île    la   Commission 


TABLE  DES  AUTEURS. 


MM. 


charirée  d'examiner  les  demandes 
relatives  aux  postes  d'étude  du  Labo- 
ratoire du  molli  Rose 

VLËS    (Fred).    —   Sur   la    biréfringence 


Pages. 


J07 


1499 


MM 


Pages. 

apparente  des  cils  vibraliles 88 

VUILLEMIN  (Paii.).  —  Le  genre  .Se«/-«//V, 

elsesconnexionsavee  \<iS  Ca/modium .     307 


w 


WAHL(A.)el  MEYER  (Andhé).  —  Sur 
quelques  dérivés  do  la  phéiiylisoxa- 
zolone C38 

"WALLERANT  (Freuj.  —  Est  élu  membre 
des  Commissions  chargées  de  juger 
les  concours  :  des  prix  Fontanucs, 
Bordin  (Sciences  physiques)  pour 
l'année  1908 10  j 

—  Du  prix  VictorRaulinponr  l'année  1908.     iG.l 
WATTEVILLE  (  C.   de)  et  HEMSALECH 

(G. -A.).  —  ÉUido  speclroscopique  de 
naiiimes  de  diverses  natures 748 

—  Sur  les  spectres  de  llamme  de  fer. . . .     859 

—  Sur  le  spectre  du  fer  observé  dans  la 

flamme  du  cluilumeau  oxhydrique...     9(i_i 

—  Sur    l'existence    des   raies  d'étincelle 

(enlianced Unes)  dans  des  llammes de 
diverses  températures  et  sur  les  modi- 
fications qu'elles  y  éprouvent. ......    1389 

WOLFK  est  élu  membre  de  la  Com- 
mission chargée  déjuger  les  concours 
des  prix  Pierre  Guzman,  Lalande, 
Valz,  Damoiseau,  .lanssen  pour  l'an- 
née 1908 lo'i 

—  Est   élu   membre   do    la    Commission 


chargée  de  présenter  une  question  de 
prix  Damoiseau  pour  l'année  1911...     221 
WOLFF  (.1.).  —  Sur  quelques  sels  miné- 
raux  qui  peuvent  jouer  le  rôle  de 
peroxydases i  /i>. 

—  Sur   quelques   peroxydiastases  artifi- 

cielles;  du    rôle   capital  du  fer  dans 
leur  action 781 

—  Contribution  à  l'étude  dos  peroxydias- 

lases  artificielles 1217 

WOLFF  (J.)  et  GESSAUD  (C).  —  Sur  le 

sérum  antiamylasique 414 

WOLFF  (.1.)  et  STŒKLIX  (  E.  i,e).  — 
Infiuonce  comparée  de  certaines  com- 
binaisons du  fer  et  des  peroxydases 
dans  la  catalyse  de  l'acide  iodliy- 
drique  par  le  bioxvilo  d'iivdrogéiic. .    i4i  5 

WOLOGDINE  (  S.)  et  LÉ  CHATELIER  (ll.j. 

—  Note  sur  la  densité  du  graphite  . .       49 

WOLTERECK    (IIerjunC).    —    Sur   la 

synthèse  de  l'ammoniaque 124 

—  F.rruta  relatifs  à  cette  Commuiiicalion.     256 

—  Sur   la   synthèse   de  l'ammoniaque  et 

de  l'acide  cyanhydri(]ue 929 


YAMANOL'CHI  (T.)  et  LEVADm  (C).  —  La  transmission  do  la  syphilis  au  chat 1120 


ZAREMBA  (S.).  —  Sur  l'application  d'un 
procédé  alterné  au  problème  bihar- 
monique 62(1 

ZEILLER  (R.)  fait  hommage  à  l'Aca- 
démie d'un  Mémoire  de  .M.  Lanlenois 
intitulé  :  «  Résultats  de  la  .Mission 
géologique    et    minière    du    Yuiinan 


méridional  (septembre  igo3-janvier 
1904)  ' 104 

Est  élu  membre  des  Commissions  char- 
gées de  juger  les  concours  :  des  prix 
Fontaniies,  Bordin  (Sciences  phy- 
siques   pour   l'année  19081 io5 

Des   prix   Desmazières,   Montagne,  de 


lOOO 

MM.  Pages. 

Coiiiey  pour  l'année  r()oS lo'. 

—  Du  prix  Siiinloiir  pour  l'année,  190S..  .  iGj 
ZKIIXHU  cl   DOUVILLI':  (H.).  —  Sur   le 

lerniin  houiller  du  Sud  oranais 73-2 

ZEHVO.S  (P.).  —   Sur   une   méihode    de 


TABLE  DES  AUTEURS. 


MM.  Pages. 

Goursat  dans  le  problème  de  Moriiçe.   inSo 
ZIMMERN    (A.)    et   TURCIIIM   (  S.>.  ' - 
Etlots   thermiques   des  courants   de 
liante  fréquence  sur  ror.eanisme  ....     <j8l) 


nAL-TIlIER-VILLABS,  IMriUMKlIll-l.inn AIRE  TIES   COMPTFS  lîKNDUS  DES  SÉ.VNfiKS   DP.    l'aCADK MIE  DKS  SCIENCES 

'l"J2')  Paris.   —  Oiiai  dc-s  (JraiKh-.Xiimi-^liii*,  5,'>. 


Le  Gérant  :  Gauthier- Villahs. 


3  2044  093  255  032 


Date  Due 


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