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HARVARD UNIVERSITY.
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LIBRARY
OF THE
MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY.
GIFT OF
ALEXANDER AGASSIZ.
JV^OaX ^^ _ i^^dJU. '^•i.NC^o
^,
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
PARIS. — IMI'RIMKIIIK (JAIITIIIEB-VILLAHS, «UAl UES GBANDS-AUGIISTINS, ."iS.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PUBLIÉS,
CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE
EN DATE DU 13 JUILLET 1835.
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CENT QUARANTE-SIXIEME.
JANVIER — JUIN 1908.
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
19(IH
PREMIEll SEUIESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADMKES
DKS SÉANCES
DK L'ACADEMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SBCRËTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
iT4 (6 Janvier 1908)
^i^i
PAlilS,
GAUTHIKR-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 3S.
1908
RÈGLEMENT HELATÏF ALI COMPTES RENDUS
ADOrrÉ DANS I.lvS SÉANCES DES 33 fUlN 18G2 ET 2 '| MAI iS"t
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à TAcatlémie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rmdus a
'(H pages ou 6 feuilles en moyenne.
->,(') numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article I". — Impression des travaux
de r Académie .
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
oupariinAssociéétrangerderAcadémie comprennent
au plus 6 pages |>ar numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de ^o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les "ïo pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le (iou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut dotmer
plus de 3-'. pages par année.
Les Comptes rendus ne reprodnisenl pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membies qui y ont pris
part désirent ([u'il en soit fait inenlion, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bnreau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont Ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au-
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l' Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personi :
qui ne sont pas Membres on Correspondants de l' Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'im 1 1 -
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires so '
tenus de les léduire au nombre de pages recpiis. ,>•
Membic qui fait la présentation est toujours nomnii ;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le loiii
pour les articles ordinaires de la correspondance olli
cielle de l'Académie.
Ariicle 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être reiri-
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar>!,
le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans ^ •
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé u
Compte rendu suivant et mis à la lin du cahier.
Articlk 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planch
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraient,
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des un
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports ■ '
les Instructions demandés par le Go ivernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrai
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendue
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi
sent Règlement.
Les Savants étraagers à rAcadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Sacrétaires perpétuels sont priés de
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi aui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivain
ÉTAT DR L'ACADÉMIE DES SCIENCES
Al i" JANVIER 1908.
SCIEIVCES MATHEMATIQUES
Section I'*. — Géométrie.
Messieurs;
Jordan (Marie-Ennemond-Cainille) (o. *).
PoiNCARÉ (Jules-Henri) (c. *).
Picard (Charles-Emile) (o. «).
Appell (Paul-Emile) (c. !*).
I'ainlevé (Paul) *.
HuMBERT (Marie-Georges) *.
Section II. — Mécanique.
Levy (Maurice) (c. ft).
BoussiNESQ (Valen lin-Joseph) (o. *).
Deprez (Marcel) (o. «).
LÉAUTÉ (Henry) (o. *■).
Sebert (Hippolyle) (c. «).
Vieille (Paul-Marie-Eugène) (o. ft).
Section III. — Astronomie.
WoLF (Cliarles-Joseph-Étienne) (0. *).
Radau (Jean-Charles-Rodolphp) ft.
Deslandres (Henri-Aloxandre) #.
Bigourdan (Guillaume) «.
N
N
Section IY. — Géographie et Navigation.
Bouquet de la Grye (Jean-Jarrfues-Anatole) (c. ft).
Grajvdidier (Alfred) (o. *).
Bassot (Jean-Léon-Antoine) (c. *).
GUYOU (Emile) (c. *').
Hatt (Philippe-Eugène) (o. *j.
Bertin (Louis-Emile) (c. *).
ACADEMIE DES SCIENCES.
Section V. — Physique générale.
Messieurs :
Mascart (Éleuthère-F^lie-Nicolas) (g. o. *).
LiPPMANN (Gabriel) (c. *).
Becquerel (AiUoine-IIenri) (o. «).
ViOLLE (Louis-Jules-(iabriel) (o. ft).
Amagat (Émile-Hilaire) ft.
Gernez (Désiré-Jean-Baptiste) (o. *).
SCIENCES PHYSIQUES.
Section VI. — Chimie.
Troost (Louis-Joseph) (c. *).
Gautier (Émile-Justin-Armand) (o. *).
Ditte (Alfred) (o. *).
Lemoine (Georges) (o. *).
Haller (Albin) (o. *).
Le Chatelier (Henry-Louis) *.
Section YII. — Minéralogie.
Gaudry (Jean-Albert) (c. *).
Lévy (Auguste-Michel) (o. «).
Lacroix (François-Antoine-Alfred) *.
Barrois (Charles-Eugène) (o. *).
DouviLLÉ (Joseph-Henri-Ferdinand) (o. *).
Wallerant (Frédéric).
Sectio.v VIII, — Botanique.
Van Tieghem (Philippo-Édouard-Léon) (o. *).
Bornet (Jean-Baplistc-Kdouard) (o. *).
Guignard (Jean-Louis- Léon) (o. *).
Bonnier (Gaston-Eugène-Marie) (*).
Priijjeux (Édouard-Ernest) (o. *).
Zeiller (Charles-René) (o. *).
ÉTAT DE l'académie AU l" JANVIER 1908.
SectioxN IX. — Économie rurale.
Messieurs :
SCHLŒSING (Jean-Jacques-ThéopliUe) (c. ^).
Chauveau (Jean-Baptiste-Augusle) (g. O. *).
MuNTZ (Charles-Achille) (o. «;).
Roux (Pierre-Paul-Émile) (c. *).
ScHLŒSiNG (Alphonse-Théophile) *.
Maquenne (Léon-Gervais-Marie) *.
Skciion X. — Analonne el Zoologie.
Ranvier (Louis-Antoine) (o. *).
Perrier (Jean-Octave-Edmond) (o. *).
Chatin (Joannès-Charles-Melchior) «.
GlARD (Alfrcd-Malhicu) *.
Delage (Marie- Yves) *.
Bouvier (Louis-Eugène) *.
SiiCTioN XI. — Médecine el Chirurgie.
Bouchard (Charles-.Iacques) (g. o. «).
GuYON (.fean-Casiniir-Félix) (c. *).
Arsonvàl (Arsène d') (C. « ).
Lannei.ongue (Odilon-Marc) (c. *).
I^AVERAN (Charles-Louis-Alphonse) (o. *).
DastrI' (Alhert-Jules-Frank) (o. *).
SECRETAIRES PERPETUELS.
Darboux (.Tean-Gaston) (c. «), pour les Sciences mathéma-
tiques.
[^APPARENT ( Alhcrt-Augusle de) («), pour les Sciences phy-
siques.
ACADEMIE DES SCIENCES.
ACADÉMIClEiWS LllîKES.
Messieurs :
Freycinet (Cliiuk's-I.ouis de Saulses de) (o. «).
Hatonde la Goupillière. (Julien-Napoléon) (g. o. «).
Cailletet (Louis-Paul) (o. * ).
Carnot (Marie-Adolphe) (c. *).
ROUCHÉ (Eugène) (o. *).
Picard (Alfred-Maurice) (g. c. w).
Labbé (Léon) (c. *).
BoNAPAUTK (Le prince Roland).
Tannery (Jules) (o. *).
Carpentier (Jules-Adrien) (c. *;.
ASSOCIÉS ÉTRANGERS.
Lister ^^Lordj, à Londres.
Newcomb (Simon) (c. s), à Washington.
SuESS (Edouard), à Vienne.
HoOKER (Sir Joseph-Dalton), à Kevv.
SCHIAPAHELLI (.(cau-Virginius), à Milan.
KoCH (Robert), à Berlin.
Agassiz (Alexandre) (o. ^■), à (^anil)ridge ( Vlassacluisetts).
N
CORRESPONDANTS.
SCIENCES MATHÉMATIQUES.
Section I'". — Géométrie (lo).
SCHWARZ (Hermann-Araandus), à Griinewald, près Berlin.
Klein (Félix), à Gœttingue.
MérAY (Ilugues-Charlcs-Robert) (o. »), à Dijon.
Zeuthen (Hieronymus-Georg), à Copenhague.
Mittag-Leffler (Magnus-Guslaf) (o. *), à Stockholm.
ÉTAT DE [/académie AU l""' JANVll'K 1()(),S.
Messieurs :
Dedkkind ('.luliiis-Willielin-Hichard), à Brunswick.
NŒTHER(Max), à Erlangeu.
Volterra ( Vito), à Rome.
GuiCHARD ( (Jaiide), à ( lli'iinonl-l'riiainl.
G0RDAN(Paul ), à l".rlai)i;cii.
Section II. — Mécanique (lo).
Considère (Armand-Gabriel) (o. w), à Quimpr-r.
Amsler (Jacolj ), à ScliafTIiouse.
Valijkh (Frédéric-Marie-Iùn manuel) (o. * ), à \ crsaiile.-
Dwelshauvichs-Dery ( Vicior-Aui^iiste-Ernesl j ït, à Lié^
Bazin (Henry-Emile) (o. *), à Clienôve (Cùl( -d'Or).
DuHEM (Pierre), à Bordeaux.
Zeuner (Gustav-Anton), à Dresde.
HoFF (Jacul)us-Henrieus Van't ) *, à Berlin.
VYiTZ (Marie-Joseph-Aimé), à Lille.
N
Section IIÏ. — Astronomie (i6).
Lockyer (Sir Joseph-Norman), à Londres.
HUGGINS (Sir William), à Londres.
Stephan (Jean-Marie-Edouard) (o. s;), à Marseille.
AuWERS (Arthur), à Berlin.
Backlund (Oskar), à Poulkova.
GlLL (Sir David) (o. *), à Londres.
Bakhuyzen (Van de Sande), à Leyde.
Christie (William-Henry), à Greenwich (Angleterre).
André (Charles-Louis-François) *, à l'Observatoire de I^yon.
Baillaud ( Edouard-Benjamin) (o. * ), à l'Observatoire de Toulouse.
HiLL (Georges-William), à West-Nyack.
Weiss (Edmund ) (o. *), à l'Observatoire de Vienne.
PlGKERiNG (Edward-Charles), à Cambridge (Massachusetts).
N
N
N
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 1.) 2
lO ACADÉMIE DES SCIENCES.
Section IV. — Géographie et Navigation (lo).
Messieurs :
Teffé (le baron de), à Rio-de-Janeiro.
Grimaldi (Alberl-Hoiioré-Charles)(G. c. *), prince souverain de
Monaco, à Monaco.
Nansen (Fridtjof) (c. *), à Bergen (Norvège).
Helmert (Frédéric-Robert), à Polsdam.
Colin (le R. P. Édouard-Élie), à Tananarive.
Gallieni (Joseph-Simon) (g. o. «), à Saint-Raphaël (Var).
Davidson (George), à San-Francisco.
Darwin (Sir George), à Cambridge.
Brassey (Thomas, Lord) (c. ^), à Londres.
N
Section V. — Physique générale (lo).
Rayleigh (John-William Strutt, Lord) (o. *), à Essex.
Blondlot (René-Prosper) *, à Nancy.
HiTTORF (Wilhem), à Munster (Prusse).
Van der Waals (Johannes-Diderik), à Amsterdam.
Michelson (Albert-A.), à Chicago.
GouY (Georges-Louis), à Lyon.
Benoit (Justin-Miranda-René) *, à Sèvres.
Lorentz (Hendrik-Antoon), à Leyde.
Crookes (Sir William), à Londres.
N
SCIENCES PHYSIQUES.
Section VI. — Chimie (lo).
Lecoq de Boisbaudran (Paul-Émile dit François) *, à Cognac.
Baeyer (Adolf von), à Munich.
RoscoË (Sir Henry-Enfield) (o. *), à Londres.
Cannizzaro (Stanislas) (o. *), à Rome.
Ramsay (Sir William) (o. *), à Londres.
Fischer (Emil), à Berlin.
ÉTAT DE l'académie AU !«'■ JANVIER 1908. n
Messieurs :
Sabatier (Paul), à Toulouse.
FORCRAND (Hippolyte-Kobert de), à Montpellier.
Henry (Louis), à Louvain.
N
Section YII. — Minéralogie (10).
Gosselet (Jules-Auguste-Alexandi.') (o. *), à Lille.
Geikie (Sir Archibald), à Londres.
TscHERMAK (Gustav), à Vienne.
Depéret (Charles-Jean-Julien) «, à Lyon.
ROSENBUSCH (Harry), à]Heidelberg.
Peron (Pierre-Alphonse) (c. *), à Auxerre.
OEhlert (Daniel) *, à Laval.
Brôgger (Wlademar-Christofer;, à Christiania.
Heim (Albert), à Zurich.
N
Section VIII. — Botanique {10).
Clos (Dominique) *, à Toulouse.
Grand'Eury (François-Cyrille) *, à Saint-Etienne,
Treub (Melchior) *, à Buitenzorg, près Batavia (Java).
Schwendener (Simon), à Berlin.
Pfeffer (Wilhelm-Friedrich-Philipp), à Leipzig.
Sthasburger (Edouard), à Bonn.
Warming (Johannes-Eugcnius-Beiiow), à Copenhague.
Flahault (Chailes-Henri-Marie) *, à Montpellier.
Bertrand (Charles-Eugène) *, à Lille.
N
Section IX. — Économie rurale (10).
Houzeau (Auguste) (o. «), à Rouen.
Arloing (Saturnin) (c. it),k Lyon.
Pagnoul (Aimé), à Arras.
Gayon (Léonard-Ulysse) (o. «), à Bordeaux.
Kuehn(JuHus), à Halle.
ACADKMIE DES SCIENCES.
Messieurs ;
WiXOGRADSKi (Serine I. il Sailli- 1 'l'hTsIioii lii.
"^'ermoeoff (Alexis) (c. *), à Sainl-l'i''tcrsl)()i]ri;-.
Tisserand (Lonis-FAif^Ane) (g. o. s), à Ynurrcsson.
Fliche (l^aiil ) *. à \ancv.
Heckel (Kdoiiaid-Marie ) (o. w), à Marseille.
Sectiox X. — Anatomie et Zoologie (m).
FabiîE (.leau-Hciui) *, à Sérignaii (Vaucluse).
Sabatier (Armand) (o. *), à Montpellier.
Retzius (Giislave), à Stockholm.
Bergh (J^iKhvig-Fuidolph-Sopluis), à ( lopeiiluigu''.
Lankester (Edwin-Ray), à Londres.
I^ORTET (Louis) (o. *), à Lyon.
AIaupas (Finile-François), à Alger.
^ AN Beneden (l'^Iouard), à Liège.
Metchnikoff (Flie) (o. ft), à Sèvres.
W aldi:yer (Heiiri-Guillaume-Godefroi), à lierliii.
Seotiox XI. — Médecine el Chirurgie (lo).
LÉPlNE (Jacques-Raphaël) (o. s), à Lyon.
ICxgeLMANN (Théodor-Wilhehii I, à IJerlin.
J^EYDEN (Frnest von), à Berlin.
Mosso (Angelo), à Turin.
Zambaco (Démélrius-Alexandre) (O. *), à Constantinople.
CzERNY (Vincent-Joseph), à Heildelberg.
Baccelli (Guido). à Home.
Calmette (Lèoii-Chailes-Albert ) (O. «■), à Lille.
N !
N
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI (> .lANVIEH 190«.
PRÉSIDENCE DK M. Hkmu BECQUEREL.
M. A. Chauveau, Président sorlanl, l'ail connaître à rAcadémie l'état
où se trouve l'impression des Recueils ([u'cUo publie el les changements
survenus parmi les Membres et les Correspondants pendant le cours de
l'année 1907.
État de l'impression des Recueils de V Académie au i" jamier 1908.
Volumes publiés.
Comptes irrulus des séances de l' Académie. — Le Tome CXLII (i^'' se-
mestre 190G) el le Tome CXLIIl (2'' semestre 1906) ont paru avec leurs
Tables.
Les numéros de Tannée 1907 ont été mis en distribution, chaque semaine,
avec la régularité habituelle.
Volumes en cours de publication.
Mémoires de l'Académie. — Tome L, Mémoire n° 1. Ce Mémoire, ayant
pour titre : Théorie approchée de l'écoulemenl de l'eau sur un déi'ersoir à
mince paroi, par M. T. Boussinesq, est terminé. — Mémoire n" 2. Ce
Mémoire posthume de M. Marcel Beitraud a pour titre : Mémoire .sur les
l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
refoulements qui ont plissé l'écorce terrestre et sur le rôle des déplacements
horizontaux ; les vingt premiers placards ont été lires.
Mémoires des Savants étrangers. — Tome XXXIII. Les Mémoires n°" 1,
2 et 3 sont imprimés; le Mémoire n" 4, dont le manuscrit est déposé, est un
travail, couronné par TAcadcmie, de M. Hadamard, sur la question qui
avait été mise au concours pour le prix Vaillant de 1907.
Changements survenus parmi les Membres
depuis le \" janvier 1907.
Membres décédés.
Section d'Astronomie : M. Lœwv. le i5 octobre; M. Janssex, le 23 dé-
cembre.
Section de Chimie : M. Moissan, le 20 février.
Section de Minéralogie : M. Mar«;el Beutraxd, le l'i février.
Secrétaire perpétuel : M. Berthelot, le 18 mars.
Académicien libre : M. Lavs.sedat, le 19 mars.
Associé étranger : Lord Kelvix, à Glasgovs', le 17 décembre.
Membres élus.
Section de Chimie : M. Le Chatelier, le (3 mai, en remplacement de
M. Moissan, décédé.
Section de Minéralogie : M. Douvillé, le 29 avril, en remplacement de
M. Marcel Bertrand, décédé; M. Wallerant, le 11 novembre, en rempla-
cement de M. de Lapparenl, élu Secrétaire perpétuel pour les Sciences phy-
siques.
Secrétaire perpétuel : M. de Lapparent, le t3 mai, en remplacement de
M. Berthelot, décédé.
Académiciens libres : le Prince Koland Bonaparte, le 4 février, en rempla-
cement de M. Bischoffsheim, décédé; M. Jixes Tannery, le 11 mars, en
remplacement de M. Brouardel, décédé; M. Carpextier, le i3 mai, en
remplacement de M. Laussedal, décédé.
Membres à remplacer.
Section d'Astronomie : M. Lœwy, décédé; M. Jaxssex, décédé.
Associé étranger : Lord Kelvin, décédé.
SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. l5
Chans^ements survenus parmi les Correspondants
depuis le i" janvier 1907.
Correspondants décédés.
Section d' Astronomie : M. Trépied, à Alger, le 10 juin; M. Vogel, à
Potsdam, le i3 août; M. Asaph Hall, à Annapolis, le 22 novembre.
Section de Physique : M. Crova, à Montpellier, le 21 juin.
Section de Chimie : M. Mendeleef, à Saint-Pétersbourg, le 2 février.
Section de Minéralogie : M. Carl Kleix, à Berlin, le 23 juin.
Section de Botanique : M.Maxwell-Tyi.den Masters, à Ealing, le 29 mai.
Section de Médecine et Chirurgie : M. Hergott, à Nancy, le 4 mars.
Correspondants élus.
Section de Mécanique : M. Aimé Witz, à Lille, le- 15 avril, en remplace-
ment de M. Boltzmann, décédé.
Section d' Astronomie : M. E.-C. Pickering, à Cambridge (Massachusetts),
le 29 juillet, en remplacement de M. Rayet, décédé.
Section de Géographie et Navigation : Sir Cjeorge Darwin, à Cambridge,
le 23 décembre, en remplacement de M. Bienaymê, décédé ; Lord Brassey,
à Londres, le 3o décembre, en remplacement de M. Oudemans, décédé.
Section d'Économie rurale : M. Heckel, à Marseille, le 11 novembre,
en remplacement de M. Laurent, décédé.
Correspondants à remplacer.
Section de Mécanique : M. Sire, à Besançon, décédé le 12 septembre 1906,
Section d'Astronomie : M. Trépied, à Alger, décédé le 10 juin 1907;
M. Vogel, à Potsdam, décédé le i3 août 1907; M. Asaph Hall, à Anna-
polis, décédé le 22 novembre 1907.'
Section de Géographie et Navigation : M. Augustin Normand, au Havre,
décédé le 21 décembre 1906.
Section de Physique : M. Crova, à Montpellier, décédé le 21 juin 1907.
Section de Chimie : M. 3Iendeleef, à Saint-Pétersbourg, décédé le
2 février 1907.
Section de Minéralogie : M. Carl Klein, à Berlin, décédé le 23 juin 1907.
Section de Botanique : M. Maxwell-Tvlden Masters, à Ealing, le 29 mai
1907.
Section de Médecine et Chirurgie : Sir Burdon Sandersosi, à Oxford,
décédé en 1900; M. Hergott, à Nancy, décédé le 4 mars 1907.
l6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
RAPPORTS.
Rapport présenté, au nom de la Section de Géographie et Navigation, au sujet
d'un vœu émis par la Société de Géographie de Paris, relativement uu-r
dépèches inéteorologicpies il' Islande ; par M. IJor«>UET de la Grye.
La Commission centrale de la Société de (irographie de Paris a fait
transmettre au Président de l'Académie des Sciences un vœu tendant à l'aire
assurer par les Pouvoirs publics l'arrivée téléji'rapliiquc ([uolidiennc en
France des dépêches météorologiques de l'Islande et des îles Feroe.
A l'heure actuelle, .tous les Etats de l'Europe reçoivent ces dépêches
moyennant un abonnement annuel (jui est descendu à Gooo'"'. l^a b'rance
seule emprunte les chiffres donnant la pression barométrique et la tempé-
rature en Islande aux publications anglaises, d'où un retard de 24 heures.
Or les météorologistes savent que presque tous les cyclones venant de
l'Ouest se sont fait sentir en Islande au moins 24 heures avant de frapper
les côtes d'Angleterre et 48 heures avant les nôtres.
Si nous avions une correspondance directe avec l'Islande, l'annonce des
coups de vent serait signalée plus tôt, nos Bulletins auraient une valeur
supérieure et des sinistres pourraient être évités.
Cette situation n'a pas échappé aux Directeurs du Bureau central météo-
rologique, des demandes pressantes ont été faites et, s'il y avait encore
quelque hésitation à assurer ce service, un vœu de l'Académie montrerait
l'intérêt «ju'elle prend à tout ce qui peut, pour nos marins, diminuer les
dangers de la navigation.
L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
CORRESPOiVDAIVCE.
M. E. Levasseur, Membre de l'Académie des Sciences morales et poli-
tiques, Administrateur du Collège de France, fait hommage à l'Académie
d'une Notice sur Marcelin Berthelot.
SÉANCE DU 6 JANVIER I908. 17
M. le Secrétaire perpétuei. annonce à rAcadémie le décès de M. Asaph
Hall, Correspondanl |)our la Section crAslronomie.
Lord lÎRAssEY, élu Correspondant pour la Section de (iéographie et
Navigation, adresse des remerciments à rAcadémie.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
Le 27*= Cahier du Skrvice géogh\phique de l'.\rmée : Topographie
d'exploration. (Présenté par M. Bou(piet de la Grye.)
M. E,-E. Bi.AisE adresse des remerciments à l'Académie pour la distinc-
tion dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique.
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les traris formations de la comète 1907 d.
Note de iVl. Er.vest Esclavgo.v, présentée par M. Deslandres.
J'ai l'honneur de présenter dans cette Note un résumé des observations
que j'ai pu faire à l'Observatoire de Bordeaux sur la comète Daniel (1907 d)
pendant les mois d'août et septembre.
Le ciel s'est montré incomparablemenl beau durant cette période et j'ai
pu observer la comète jusqu'au 17 septendjre, alors qu'elle se levait très peu
de temps avant 4e Soleil.
En dehors des observations de position, j'ai pu faire une étude très atten-
tive des variations qui se sont produites dans la forme de la comète à rap-
proche du périliélie ( l\ septembre). Ces variations se sont montrées assez
caractéristiques, comme on peut le voii' sur les figures ci-contre.
Les observations ont été faites par l'œil au grand équatorial de l'Obser-
vatoire (o",38) avec un grossissement de i4o fois.
Le 3i juillet, on pouvait dislinguer trois éléments principaux dans la forme de la
comète: i" le noyau, très Ijiillant, d'un diamètre de 8", avec, à l'avant, du côté du
Soleil, un éventail d'aigrettes {fig. i) étalé à go"; 2° la tête, nébulosité sensiblement
circulaire, de 5' de diamètre environ, entourant le noyau; 3° la nébulosité générale
qui comprend les queues.
C. R., 1908, i" Semestre. (T. CXLVl, N« 1.) >'
l8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
A partir du ao août, des modifications considérables se produisent dans la région de
Ki;;. 1. Fii:. ■2.
31 Juillet
20 Août
yvx\T^\'!'■^,m\w.'N^
la tête (/?.;'. 2 et 3). La partie en éventail en contact avec le noyau se modifie entiè-
rement. Les bords s'ouvrent de plus en plus et fînissentipar se recourber en arrière;
Fis. 3.
S6Aout
Fis. 4.
30Août
de la matière nébuleuse semble s'en échapper, comme si les particules composant les
aigrettes, maintenues priiiiitiveinent en avant par une force ré])idsive émanée du
noyau lui-même, cédaient peu à peu à la force répulsive solaire, qui devient de plus
en plus considérable. Le 3o août {/ig. 4), ces transformations s'exagèrent, et le 7 sep-
tembre {fig. 3),. 3 jours après le passage au périhélie, on ne distingue plus d'ai-
grette. Les transformations de la tète ont atteint leur entier développement, qui n'a
Fig. 5.
'1
7 •^■'pteno e
Fis. 6.
•16 ^epf.
SlJuilI.
20 ACADEMIE DES SCIENCES.
lieu ainsi qu'après le passage au périhélie. La partie qui se présenlail le 3i juillet
et encore le 20 août sous forme daigrettes est complèteruent désagrégée; la matière
qui la composait semble s'être répandue dans la région des queues, où elle s'étale en
bandes minces et brillantes. Le 16 septembre, la tète de la comète conservait encore
cet aspect qui apparaît comme très stable.
En définitive, il semble que la nébulosité constituant primitivement les aigrettes
(et, du reste, pouvant provenir du noyau lui-même) a été progressivement refoulée
dans la région des queues par l'accroissement de la répulsion solaire, et ceci explique
pourquoi, après le passage au périhélie, la comète n'a point repris ses formes primi-
tives.
MM. Deslandres et Bernard, à Meudon, 1\L Chrétien, à Nice, ont trouvé que le
spectre du noyau difl'érait de celui de la queue. Il serait intéressant de savoir si ce
caractère s'est maintenu intégralement après le passage au périhélie. H est clair que,
si la matière avoisinant le noyau s'est répandue dans la queue, le spectre de cette
dernière a dû être profondément modifié.
Les queues, elles aussi, ont subi des luodiUcalions de forme imporLantes.
Le 4 aoijt, 7 queues se distinguaient aisémeiil ('). Les queues médianes
sont les plus longues. Toutes sont sensiblement rectilignes à rexception de
l'une d'elles, la plus longue au centre, qui, primitivement rectiligne, se
courbe progressivement et présente même le 12 aoi'it un point d'inflexion
à 20' de la tête; sur les plaques photographiques, on peut coivipter jusqu'à
II queues le 12 août (-).
Le 3i juillet, l'angle des queues extrêmes est de 36° ; le 18 aoiH, il est seu-
lement de 23": le faisceau de queues s'est donc resserré. Cela s'explique en
admettant que le faisceau de queues était aplati dans le sens du plan de
l'orbite de la comète. La Terre est passée dans ce pian le 18 août; le fais-
ceau de queues devait donc à ce moment se présenter sous un angle mi-
nimum .
ÉLECTRICITÉ. — Emploi des flammes comme soupape des courants alternatifs
à haute tension . Note de M. André Cathiakd, présentée par M. Lippmann.
Si l'on présente à une flamme ne contenant aucun corps conducteur
solide en suspension deux électrodes quelconques, l'une de surface très
petite par rapport à l'autre (section d"uu lil ou irune lige) et toutes les deux
(') Voir ma Note Sur la comète 1907 d [Comptes rendus, 19 août 1907).
(") Photographie faite à l'Observatoire de Bordeaux le 12 août, par M. Godard, avec
une pose de 45 minutes.
SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 21
reliées à une source alternative à haute tension, on constate le passage d'un
courant de même sens, allant à travers la flamme de la grande électrode
vers la petite.
Le phénomène est très accentué si Ton prend comme petite électrode un
conducteur de forme effilée.
Dans ces conditions, il se produit dans la (lamme une sorte d'arc très peu
lumineux et dont le point de contact sur la grande électrode, qui est positive,
est en mouve aient.
Les expériences ont porté sur plusieurs sortes d'électrodes et de flammes, hydrogène,
alcool, gaz d'éclairage, et en particulier sur cette dernière obtenue par un bec Mecker
de 3oo' à l'heure, avec électrodes en charbon graphitique. La petite surface était con-
stituée par la seclion cylindrique d'une baguette de charbon de 5""" de diamètre. Ten-
sions de 2000 à 10000 volts obtenues par un transformateur. Fréquence : ^o périodes par
seconde. Distance entre électrodes variant de 5""" à 10"™, dans le même plan ou dans
des plans dillérenls perpendiculaires à la flamme.
Si l'on relirait la petite électrode de la flamme, le phénomène restait le même jus-
qu'à devenir nul lorsque cette électrode était trop éloignée.
L'intensité moyenne du courant, mesurée par un ampèremètre à cadre mobile, n'a
jamais dépassé o,o3 ampère. Au-dessus il y avait formation d'arc brillant avec trans-
port de carbone solide, et le phénomène cessait.
Des relevés oscillographiques n'ont pas encore été effectués, mais disons de suite, à
titre de renseignement, que le courant était suffisamment de même sens pour permettre
l'obtention de dépôts galvaniques.
Enfin, pour une distance d'électrodes donnée, si l'on diminuait la tension,
l'intensité du courant diminuait, puis le pliénomène s'inversait. On était
alors retombé dans les expériences de Hanckel (').
PHYSIQUE. — Contribution à l étude de la formation de certaines pierres pré-
cieuses de la famille des Alumirtides. iNote de M. F. Iîokdas, présentée
par M. d'Arsonval.
Nous avons signalé dans une de nos précédentes Notes (") que le change-
ment de couleur des corindons sous l'inlkicnce du bromure de radium à
haute activité ne pouvait être attribué à des phénomènes d'oxydation,
puisqtie ces changemcnls de couleur se manifestaient avec au moins autant
(') Verdet, Annales de Chimie et de Physique, 1860, etc.; Moreau, Id., igoS;
Seme\ov, /(/., 1904.
(■-) Comptes rendus, 1907, 11" 20.
2 2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de rapidité et d'intensité dans l'azote liquide qu'à la température ordinaire.
Il nous a paru intéressant d'étudier l'action du radium sur les corindons
à des températures supérieures à loo".
L'expérience serait assez délicate à réaliser, car le bromure de radium perd
rapidement son activité sous Tinfluence de la chaleur, et, comme il faut que
le sel de radium soit en contact avec la pierre, le problème paraît donc diffi-
cile à résoudre.
Avant de nous aventurer dans cette voie et risquer de détériorer pour un
certain temps plusieurs milligrammes de radium à haute activité, nous avons
étudié de plus près l'action de la chaleur sur les corindons colorés artificiel-
lement par le radium et des corindons jaunes (topaze orientale).
Nous n'avions pas constaté de changements notables de coloration lors de
nos premières expériences (' ): les pierres n'avaient été soumises à l'action
de la chaleur d'une ilamme d'un jjrùleur Mecker que pendant quelques
minutes seulement; en sera-l-il de même si l'on prolonge celte action pen-
dant plusieurs heures?
L'expérience consiste à niainlenir un corindon jaune ;i une température de 3oo°
pendant un certain temps; on y arrive très aisément en plaçant la pierre dans un bain
d'alliage de plomb et d'étain dont la température est maintenue constante à l'aide d'un
régulateur Schlœsinj;. La pierre flotte sur le bain; on la recouvre alors d'un morceau
de carton d'amiante, afin de l'isoler complètement en la maintenant à la température
voulue.
Après 3 heures de chauffage le corindon jaune pâlit, et, au bout de 4 heures, il a re-
pris sa transparence et sa coloration primitives.
Cette expérience a été refaite avec des topazes d'Orient, et le résultat a
été identique. Une température prolongée de 3oo" fait donc disparaître la
couleur jaune des corindons jaunes artificiels, ainsi (pic la coloration des
corindons jaunes naturels.
Cette propriété qu'ont certains corindons colorés de revenir à leur cou-
leur |irimitive sous l'inlluence de la chaleur peut être utilisée pour repro-
duire certaines pierres précieuses, comme le corindon vert ou émeraude
d'Orient.
Cette pierre d'une extrême rareté n'est, à notre avis, qu'un corindon
bleu ou saphir dont la coloration bleue aurait été exactement neutralisée
par du jaune produit par la radioactivité du sol.
Cette hypothèse se vérifie par l'expérience. Si l'on snumet un saphir a l'action du
(') Complet rendus, t. (jXIV, p. 711
SÉANCE DU b JANVIER 1908 23
radium, il passe peu à peu au vert. Mais, comme il est très difficile de doser exacte-
ment la quantité de jaune nécessaire pour faire passer la pierre du bleu au vert, il
arrive que le plus souvent on dépasse le but, et la pierre prend alors une teinte vert
clion peu agréable. Si l'on utilise la propriété qu'ontjles corindons de revenir à leur
couleur initiale sous l'inllueuce d'une élévation de température, on peut, avec un peu
de pratique, enlever par la chaleur l'excès de couleur jaune (les saphirs comme les
rubis ne sont pas, bien entendu, modifiés par la chaleur) et obtenir des corindons d'un
l)eau vert, c'est-à-dire l'émeraude d'Orient.
Ces expérience.s semblent donc bien prouver que les topazes d'Orient,
par exemple, n'étaient pas colorées au moment de leur formation. Cette
coloration jaune a été fort vraisemblablement produite plus tard sous l'in-
fluence de la radioactivité du sol.
Nous avions montré que, parmi les radiations émises par le radium, les
rayons a devaient être laissés de côté, puisqu'ils ne traversent pas l'enve-
loppe en verre du tube contenant le radium ; nous avons fait voir que les
rayons X, analogues aux rayons y, agissaient sur les corindons; il nous res-
tait à étudier l'action des rayons fi, analogues aux rayons cathodiques.
Nous avons employé, en le modifiant, l'appareil que nous avons décrit
avec M. d'Arsonval (' ) pour produire le vide à l'aide des basses tempé-
ratures.
Nous avons supprimé l'ampoule de Crookes qui nous servait de manomètre et nous
l'avons remplacée par un tube de verre dont l'anticathode horizonlale est fixée au
sommet d'un bouchon en verrejrodé soigneusement après le tube.
(•) Comptes rendus, t. G\L11I, p. 567.
2 4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
En se servant d'azote liquide et suivant la technique que nous avons indif|uée, on
obtient en peu d'instants un vide suffisant pour produire le bombardement calliodique
sur la pierre placée dans la capsule en platine iridié.
Mais, comme l'élévation de température pourrait nuire à l'expérience d'après ce
que nous venons de dire plus haut, on peut, soit en déviant le pinceau cathodique avec
un aimant, soit en interrompant fréquemment le courant de la bobine, obtenir un
bombardement efficace sans élévation de température. On peut aussi introduire la
pierre dans le tube de telle façon qu'elle soit protégée par la capsule contre le bom-
bardement direct.
L'expérience a montré que les corindons incolores ne passent pas au
jaune comme cela a lieu avec les rayons X, d'autre part, que les corindons
jaunes conservent leur couleur. Ces faits démontrent que les rayons catho-
diques, analogues aux rayons p du radium, sont sans action sur les
corindons.
ACOUSTIQUE. — Sur les harmoniques d'un corps vibrant. Note
de MM. G. SizES et G. Massol, présentée par M. ,]. YioUe.
L'accord de septième mineure harmonique de dominante, celui qui est
constitué par les sons 4, 5, 6 et 7 de l'échelle harmonique naturelle, est le
plus puissant auxiliaire pour déterminer une tonalité musicale. Cette puis-
sance lui vient de la tendance résolutive du son 7 qui oblige la conclusion
de cet accord sur celui de tonique.
C'est sa découverte auditive et son emploi par Monteverde au début du
xvn^ siècle qui révolutionnèrent la musique d'alors et créèrent l'art musical
inoderne, lequel est caractéinsé par l'emploi des harmonies résolutives (').
Nous poserons en principe que la fonction résolutive du son 7 n'existe
que lorsque celui-ci est associé avec le son fondamental (-) de l'échelle ou
l'une de ses octaves avec lesquelles il est dans les rapports - , -> y > • • ■■
(') La démonstration en fut faite par Cornu et Mercadier en iSôg {Comptes ren-
dus, t. LXVIII, p. Soi et ^1!^).
(^) Comme il pourrait v avoir amphibologie entre le son fondamental de l'échelle
(son i) et le son fondamental des physiciens (qui donne sa hauteur au son complexe),
nous proposons d'appeler son prédominant le fondamental des physiciens el de
réserver le nom de son fondamental au son i de l'échelle, c'est-à-dire à celui dont la
hauteur est un sous-mulliple exact de la hauteur de tous les autres sons partiels.
SÉANCE DU 6 JANVIER I908. 25
Partant de ce principe et nous reportant à noire précédente Note ('), nous sommes
amenés à conclure que les rapports liarmoniqnes de la série des sons donnés par le
diapason ulf, étudié ne permettent pas de considérer le son le plus grave trouvé, wi_v,
comme son fondamental (ou son 1) de l'échelle générale,
Au point de vue purement physique, on peut remarquer i|ue les sons «ulj et/ia^j,
en rapport respectivement de tierce mineure liaimonique ^ et de quarte -= avec m<_3,
ne peuvent, en ce (|ui concerne leur hauteur, èlie exprimés par un nombre entier à
l'aide du son utn.
D'autre pari, au point de vue purement musical, nous sommes obligés de consi-
dérer mi'_.^ comme étant le son 7 d'une fondanjcntale inconnue dont/a_3 serait une
g
des octaves supérieures; ces deu\ sons (/fl-3 et mit^) étant dans le rapport -■
Les trois sons /a, ut, mi', ramenés dans une même octave, ne sont autres que trois
notes caractéristiques de l'accord de septième mineure harmonique de dominante {fa)
du t )n de si^ majeur.
D'autre part, la présence de la quinte de mi\ qui est sil,, en fonction aussi de
septième harmonique avec ut _i et «/_., ( rapports 2 et y ) , ne peut s'expliquer que
quand sjt;, intervient comme vingt et unième h;iimonique d'une échelle dont le son
fondamental estya_,.
Par suite, nous sommes amenés à 'considérer une loi plus générale et plus simple
que celle de Chladni, une loi d'après laquelle les sons de l'échelle harmonique naturelle
sont entre eux comme la série des nombres entiers. Tous les sons produits par un
corps sonore doivent être des multiples entiers du véritable son fondamcHtal, ou son 1.
Dans la léalité les séries de sons produites par les corps sonores ne sont, en général,
que des échelles incomplètes.
En appliquant cette théoi'ie à la série de sons reproduite ci-après, nous
avons dij admettre qu'elle avait comme son 1 la vibration fondamentale
hypolhélique/a_,, faisant ^ de vibration double. Dans ce cas ïiil^, (le plus
grave qui s'est inscrit) fait fonction de sixième barmonique de l'échelle
générale elles autres sons (') se classent naturellement avec leurs rapports
exacts.
C'est la démonstration de la thèse soutenue par M. Camille Saint-Saëns
dans son volume Harmonie et mélodie.
(') Voir Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. 872.
(-) Du moins ceux que nous avons pu obtenir, l'insuffisance des vitesses de notre
enregistreur ne nous ayant pas permis de pousser plus loin l'étude des sons suraigus,
dont les fines dentelures des courbes permettent de pressentir l'existence. Les vitesses
avec lesquelles ces expériences ont été faites sont de : un tour en i, 10 et 60 secondes.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 1.) 4
a6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Classification des sons de l'échelle partielle donnée par un diapason til„,
dans /échelle générale de fa--,.
Noms des sons (/«-t) "'-4 "'-^ ^'-3 /«-s £f-3 "l—i /"-s "<-i ^'-i £^-i
Nombre de vibra-) lv\ ^„ ^, ^,^ 5,, ^„ g,. ,^vi jgv ^'^. ^8'
lions ( \3/
Ordre des harmo- )
niques et rapports ' (1) 6 \y. \!\ 16 21 24 82 48 72 84
à la fondamentale. ]
ut^ fa^ solo ut, sol, sol* ut, ré, soif, «'; si, ut, ut\ ij,
32>' 42^1 48^ (u-- \)ir 100" T28> i4o^' 200*- 224'- 240' 256" 266"! 280'
96 128 i44 192 288 3oo 384 420. 600 672 720 768 800 840
soif iitl ré; sol* sii ut-, utt ré^ ré_^
4oo'' 533'' i 600" 800' 960' 1024'- loGô"! II 20' 2240''
1200 1600 1800 2400 2880 3072 3200 336o 6720
CHIMIE OKGA.Mni:E. — Nouveaux homologues de l'acide diglycolique.
Note de MM. E. Ju\gfi,eisch et M. (ioDr-iioT.
T.'étude de l'acide dilactylique nous a conduits à préparer les premiers
homologues de l'acide diglycolique. La connaissance de cette série de coin-
posés présentant des faits d'intérêt général, nous avons cru devoir examiner
quelques homologues plus élevés.
1. Acide 0C-liTHY[,-a,-MÉTinLDIGLYCOI.IQUE
COMl - CH{CH^— GH') - O - CH(CIi') - CO^H.
(ai • la,!
— L'élher diélliylique de cet acide s'obtient [lar l'aclion, en liqueur
éthérée, de molécules égales d'a-bromobutyrate d'élhyle et de lactate
d'éthyle sodé (Comptes rendus, t. CVI.IV, p. 97*) el I. C\LV, p. 70).
L'a-éthjl-cx,-mélhyl//i^^'lycoia/r dié/hyli(/ue est lui liquide à odeur étliérée, inso-
lui>le dans l'eau, bouillant à i.iu" (Il =o"',025); sa densité a 16" est 1,0774. Saponifié
|)ar la soude alcoolique, Il donne le sel neutre de sodium correspondant, qui se préci-
pite cristallisé lorsqu'on ajoute de l'alcool à la liqueur concentrée, (^e sel, traité par
un léger excès d'acide sulfurlipie dilué, fournit l'acide libre, que l'on evlrait au moyen
de l'éllier. Ce dernier, séché au sulfate de sodium, donne, par évaporalion, un liquide
sirupeux qui, dans une almo>j)liére sèche, cristallise en giande partie. Les cristaux
SÉANCE DU () JANVIER 1908. 27
essoiés sont 1res snlubles dans l'eau, l'alcool et l'clher. moins solubles clans la benzine
froide; dissous dans ce dernier liquide chaud, ils se déposent, par refroidissemenl, en
petites aiguilles fusibles à 69°. Les sels sont tirs solubles dans l'eau; le sel acide de
magnésium cristallise nettement.
Par distillation dans le vide, vers i4o"-i "io", l'acide libre perd de l'eau et
se transforme partiellement en anhydride. La même déshydratation est
réalisée complèteinent par l'action du chlorure acétique bouillant; on isole,
par distillation, Vanhydride •j.-éthyl-'j.^-inélliyldiglycoiique
CH^-CH-
-GO
/
\
0
0
\
/
CH^-CH-
-GO
(«i)
Celui-ci est un licpiide mobile, à odeur ])iquante, bouillant à i2,5°-i3o''
(H = ()'", 020); sa densité à 16° est i,i.j:')6; traité par l'eau, il régénère
l'acide.
En soumettant ra-éthyl-a|-méthyldiglycolate diéthylicjue à l'action de
l'ammoniaque alcoolicjue, le diamide correspondant ,
AzH^- GO — CH (CH^- CH') _ O - GH(GH^) - GO - AzH-,
se forme peu à peu; il cristallise après évaporation de la liqueur. Il constitue
des fines aiguilles, fusibles à \\o'^-i\i°.
II. Acide xa-DiMÉ'rHYL-a,-MÉTHyLDiGLvcoLiQUE
GO^H _G{GtP)2— O - GIKGH') - GO=H.
— Il est isomère du précédent et s'obtient d'une manière analogue, sous
forme d'éther, par l'action de l'a-bromo-isobutyrate d'éthyle sur le lactatc
d'éthyle sodé. Le rendement est inférieur à celui des réactions fournissant
les homologues précédents.
L't-tlier neutre ac/.-dimélhyl-o'.^-inéthyldiglYeolique est un liquide mobile, inso-
luble dans l'eau, de densité 1,0607 ^ '^"j présentant une odeur élhérée, bouillant
entre iSo" et iSô" (H ^o"',025). Il donne, pai- saponification, un sel neutre de sodium
qui fournil ensuite l'acide libre.
L'acide «a-dimélliyl-a,-méthyldiglycolique n'a pu être obtenu cristallisé. Aban-
donné pendant plusieurs mois dans le vide sec, il est resté sirupeux. L'analyse acidi-
mélrique du corps desséché, ainsi que l'analyse des sels de sodium ou de zinc, éta-
blissent cependant sa composition.
28 ACADÉMIE DES SCIENCES.
D'ailleurs, lorsqu'on le dé'-hyclrale par \k clilorure acétique liouillant, on obtient
l'anhydride aa-diméthyl-anx-méthyldiglycoliciiie,
la
((;ii')^=c - co
/ \
O O;
/
CH^— cn-co
ia>i
celui-ci est un liquide mobile, bouillant à ii2''-ii6" (H^o^iOao), de densité i,i53i
à i6". Hydraté par l'eau, il-fournil, en quanlilé tliéoiiciue, l'acide correspondant.
Le ïel neutre de SQdium est très soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool ; celui-ci
le précipite en fines aiguilles. Le sel de zinc est amorphe, assez soluble dans l'eau,
beaucoup moins soluble dans l'alcool.
Le dia m ide a. a-dim éthyl-c/.x-ni éthy Idiglyco liq ne.
Az H^ —\:0 - C I Cll')^ - O — CH ( L'Ai' ) — CO - AzH^,
s'obtient comme son isomère précité, auquel il ressemble. Il cristallise en petites
lamelles incolores, fusibles vers ijo", après raïuollissenienl.
III. Acide a-lSOPROPYL-a,-MÉTHYLDIGLYCOLIQUE,
CO-H - CH[CH = (CH^)^] - O - Cll(CH^) — CO-'H.
lal (a,)
— L'élher diélhylique de cet acide résulte de l'action de ra-bfoino-isovalé-
rianate d'éthyle sur le lactate d'éthyle sodé. Le rendement est ici beaucoup
plus faible, par suite de réactions secondaires, donnant l'acide acrylicjue et
principalement Facide diméthylacrylique.
Cet éther est un liquide de densité 1,0398 à 16"; il est incolore et inso-
luble dans l'eau; il bout à 1 37"-i4o° (H =o'",oi'")).
IV. Acide LiLAcrvLiyi e,
CO'H — ClliCH^) - O - CH(CH') — CO^H.
— Nous avons décrit aiilérieiirement cet acù/e ixy. ^-dimrl livlfli glycolique ou
acide dimélhyldigly colique symétrique (^Comptes. rendus, t CXLIV, p. 979).
Par transforniatiou en sel de brucine, nous l'avons séparé en deux acides
actifs cristallisés : le sel de brucine de l'acide droit est beaucoup moins
soluble (|ue celui du gauche. Les sels de magnésium de l'acide-^/, de l'acide-/
et dei'acide-(c^-l- /) sont nettement cristallisés; les pouvoirs rotatoires des
deux premiers sont relativement considérables; d'ailleurs les deux activités
SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 29
opposées de ces acides sont telles que les pouvoirs rolatoires de leurs sels de
brucine diffèrent d'une ([uinzaine de degrés.
D'autre part, notre méthode synthétique permet de produire des acides
dilactyliques actifs d'un autre genre. Par exemple, l'action de l'a-bromo-
propionale d'éthylc racémique sur le laclate d'éthyle droit sodé nous a
fourni un éther dilaclylique actif (a,, ^ — '|(>") dont l'acide est cristallisé el
forme un sel de sodium lévogyre («1,= — 120°). L'intervention du sodium
n'altère donc pas l'activité, dans les conditions adoptées, et la méthode est
susceptible de fournir des corps actifs très variés; nous en poursuivons
l'application.
CHIMIE ORGANIQUE. — Mécanisme des transpositions phénylicjues chez les
iodhydrines et les glycols aiomaliques. Note de M. Marc Tikfexeau, pré-
sentée par M. Haller.
L'étude des diverses transpositions pliényliques m'a conduit antérieure-
ment à établir les conclusions suivantes (') : seuls sont susceptibles de
fournir des transpositions moléculaires au cours de leur transformation en
aldéhydes ou cétones :
1° Les a-glycols, a-chlorhydrines et oxydes d'éthylène tétrasubstitués
(^transpositions pinacolif/i/rs) ;
2" Les glycols polysubstitués aromaticpics de formules générales
Ai-CH01I-C0H(^|^, el Ar - CHOH - CHOH - Ar',
et les haloliydrines aromatiques de formules générales
Ar(K) = C(OIi)-CHX — R' et Ar — CHOH - (^X = RR',
c'est-à-dire en définitive tous les composés glycols ou haloliydrines aroma-
tiques qui, lors de leur tiansformation en aldéhydes ou cétones, conservent
au voisinage du CH' leur oxygène oxhydryVique (transpositions p/iëny-
/ir/iies).
Malgré leur précision, ces conclusions n'ont pas toujoui's été exactement
inler[)rétées ; bien que l'expression : seu/s sont susceptibles de fournir des
transpositions, etc., ne soif pas équivalente de : fournissent toujours des
(') (/(/(. (le Cliim. et (If P/ijfi., S' série, l. \, p. SyS.
3o ACADÉMIE DES SCIENCES.
Iranspositions, etc., MM. Houben et Fiihrer liront tout récemment (/>.
Chem. Ges.. t. XL, p. 499i^ attribué arliitrairement une règle générale
d'après quoi tous les a-glycols et a-chlorhydrines qui, après élimination
d'eau ou d'iiydracide, ont conservé leur oxhydryle au voisinage du groupe
phényle, doivent nécessairement subir une transposition moléculaire.
Je croyais bien cependant avoir assez souvent montré dans quelles
mesures les transpositions moléculaires sont conditionnées par la nature du
réactif Ç).
Ainsi, pour ce qui est des halohydrines telles cpie A r—CHOH — CMX — R,
i'ai toujours insisté ( -) sur ce fait (pie certains réactifs les transforment en
oxydes d'éthvlène sans migration
- HX
Âr-CHOH-CHX-CH^ ^ Ar -CH-CH-GHS
\/
O
et d'autres en aldébydes avec migration
— HX /CHO
Ar-CHOH-CHX-CH' > Ai— CH^^^j^ .
Également, pour ce qui concerne les éthers oxydes correspondants
Ar- CH(OR) — GHX-R,
i'ai pu signaler les diflérences d'action produites par divers réactifs (') : les
uns (réactifs tianspositeurs : HgO, NO' Ag, Ag'O) provoquent la migra-
tion du ladical aromatique
— HX /Ar
Ai— CH(OR)— eux — R > CH(OR) = CH(^j^ ,
les autres ('K(;)H alcoolique, éthylates alcalins) éliminent une molécule
d'hydracide sans transposition, non seulement avec les dérivés de l'ané-
tliol ('') comme l'ont réalisé autrefois Wallacb et Pond,
-111
OCIP- C''>H'-CH(OR)-CilI — CH' ^ 0CH3-C'^Il*-C(0R) = CII-CtP,
(') Je ne crois pas, comme MM. Houben el Fiiiiier, que la natuie du solvant inter-
vienne, puisque j'ai pu, en solution alcoolique, transposer par Ag-0 les alkyliodhv-
drines du styrolène en phénylacélaldéhyde; de même la nature de l'Iialogène, quoique
souvent spi-cifique, peut quelquefois être indiflérente.
(•■^) Comptes rendus, 1. CXLIII, p. 685. — Ann. de C/iim. et de Phys., 8" série,
t. X, p. 371 et 377.
(») Comptes rendus, t. CXLV, p. SgS; Bull. Soc. chini., 4" série, t. I, p. 1212.
(') Loc. cit.
SÉANCE DU G JANVIER 1908. 3l
mais encore avec les dérivés du styrolène ( '), comme récemment l'ont réa-
lisé avec la chlorhydrinc correspondante MM. Houben et Fiihrer,
-HI
CH»— CH(OK)— CH = I > CH*— C(OR) — CH2.
C'est grâce à ces diverses réactions, qiif j'ai pu établir le mécanisme des
transpositions des iodliydrines aromatiques (par élimination de HI sur un
même carbone) et proposer une interprétation (forma lion intermédiaire
d'oxydes diéthyléniques) rendant compte de la nécessité des transpositions
chez les glycols de formules générales
Ar-CHOH-CHOH-Ar' et Ai — CHOH — C(OH )/|^,.
Parmi ces derniers un seul glycol, le triphénylglycol, fait encore exception;
nous avons constaté, M. Dorlencourt et moi, que, par chauffage avec l'acide
sulfurique au quart, ce glycol se transforme non pas en Iriphéuylacétaldéhyde
mais en un composé C-"H'"0 fusibleà i:)G", entièrement identique au corps
que Biltz (-) considère comme un alcool vinylique stable: l'alcool tripiié-
nylvinylique. Si la constitution adoptée par Biltz est exacte, la stabilité de
cet alcool vinylique permettrait d'expliquer, dans une certaine mesure,
comment les autres glycols peuvent éliminer H'O en fournissant des oxydes
diéthyléniques alors que le triphénylglycol éliminerait IPO en passant à
l'étal d'alcool vinylique plus stable; toutefois, les recherches que nous avons
entreprises pour préciser la constitulion dn composé C-°H"''<) ne sont pas
encore terminées.
En ce qui concerne l'interprétation des Iransposi lions des glycols par for-
mation d'oxydes diéthyléniques, j'avais pensé qu'en traitant un monoélher
tel que C«H^ - CH( OCH^) - C(OH)(CH')^ on obtiendrail un composé
méllioxystyrolénique sans transposition :
C«1F— ClI(OCtP) — C(OH)(CH')- -^11—^ C«H^-G(OCH') = C(CIP)^
Or nous avons constaté, M. Dorlcncoui l et moi, qu'il ne se forme aucu-
nement le conqwsé styrolénique, mais qu'il se produit la même transposi-
tion en dimélhylphénylacétaldéhyde qu'avec le glycol correspondant (^) :
C«H^-CH(OCH')-C(OII)(GH^)-^ ^OPOt^ ^^^^^/C^^H^
(') Comptes rendus, t. CXLV, p. 81 1.
C) Biltz, D. cliem. Ges., t. XXXll, p. 600.
(') TiFFENBAU et Dorlencourt. Comptes rendus, t. CXLIII, p. 1292.
32 ACADÉMIE DES SCIENCES.
En résumé, si le mécanisme des transpositions des iodhvdrincs du type
général Ar(R) = C(OH) - CHI - R' paraît définitivement étahli, Tinter-
prétalion du mécanisme des transpositions des glycols aroraati(jues par
formation d'oxydes diéthyléniques ne doit être considérée que comme pro-
visoire.
HISTOLOGIE. — Structure de la substance fondamentale du cartilage hyalin.
Note de M. Éd. Réitérer, présentée par M. E.-L. Bouvier.
La substance fondamentale du cartilage hyalin semble amorphe. Elle
résulterait, selon les classiques, soit de la coalescence des capsules, soit de
la solidification d'un produit excrété par les cellules cartilagineuses. Par la
macération dans certaines solutions altérantes, on y l'ail apparaître des
fibrilles qui sont considérées comme de nature conjonctive ou coUagène.
Hansen les aurait même colorées sur le cartilage frais ou bien fixé, lors-
qu'elles ne sont pas encore masquées par la substance muqueuse propre au
cartilage (' ).
J'ai étudié le cartilage hyalin du Cobaye, de la Salamandre, de l'Axolotl,
delà Grenouille et de la Maie. J'ai commuiiiipié à la Société de Biologie (-)
les résultats relatifs à la structure de la cellule : le cytoplasma est composé,
à mon avis, de zones alternativement claires et sombres de protoplasma
réticulé.
Sur le même matériel et à l'aide de la technique détaillée dans cette
Note, j'ai examiné la structure de la substance fondamentale. Voici les
résultats essentiels de ces recherches.
A. Cobaye. — La substance foiuiamentale coiislltue, entre deux, cellules voisines,
des travées épaisses, aoS^ environ, si l'on fait abstraction des fines trabéciiles qui
existent entre les cellules jeunes. En partant de la zone claire corticale, qui limite
le cytoplasma de la cellule cartilagineuse, on distingue les zones suivantes : \° une
zone granuleuse, sur laquelle se terminent les filaments radiés du cytoplasma; 2° une
zone claire, de 7.V-\ 3° nn^ zone granuleuse, de 21^ ou 3H-, très colorableou cliromophile.
Les trois zones précédentes, extérieures au cvto|)hisma, constituent la capsule même
de la cellule cartilagineuse.
A la capsule fait suite la substance fondamentale proprement dite. Celle-ci se com-
pose également de lamelles analogues aux zones précédentes et alternativement
( ') Voir l'historique dans le Journal de i Analoniie. 1900, p. 497.
("-) Comptes rendus de la Société de Biologie, 28 décembre 1907.
SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 33
sombres et claires. Ces lamelles décrivent de même des courbes concentrir(ues,
quoique à rayon plus long, autour des cellules correspondantes, de sorte qu'elles sont em-
boîtées les unes dans les autres. Vues de face, les lamelles sombres montrent des fila-
ments granuleux et cliromopliiles qui se bifurquent et dont les branches de bifurcation
continuent à émettre des rauuiscules allant se diviser et se subdiviser pour finalement
donner naissance à un fin réticulum chromophile. Ces ramuscules et le réticulum qu ils
forment s'étendent dans les lamelles claires, inlerniédiaires au\ lamelles sombres, et y
constituent la Iramule dont les mailles contiennent l'hyaloplasma.
B. Axolotl, Salamandre cl Grenouille. — La capsule et la substance fondamentale
présentent les mêmes zones, les mômes lamelles alternativement sombres et claires.
Chez les Batraciens, les filaments granuleux et cliromophiles sont, en raison de leurs
dimensions, particulièrement faciles à étudier; ks mailles du réticulum y atteignent
une largeur de iV- à 'iV-.
C. Raie. — Entre deux groupes isogéniques (J. Renaut) voisins, la substance fon-
damentale occupe une étendue de o"="',07 ào""",2. Quant aux zones et aux lamelles
concentriques de la substance fondamentale, elles y sont très minces : on compte, en
eflel, sur une épaisseur de -jV- de substance foiuhiinenlale, 5 lamelles sombres et 4 la-
melles claires.
Résultats. — La capsule de la cellule cartilagineuse est composée de deux
zones sombres et d'une zone claire intermédiaire. Les lamelles qui leur font
suite présentent la même disposition. Ces zones et ces lamelles reproduisent
ainsi l'image qu'offre le cytoplasma de la cellule cartilagineuse. Les éléments
sombres de ces zones et lamelles sont ligures et affectent, dans la substance
fondamentale, comme dans le cytoplasma, la forme de tilaments anastomo-
tiques, dont les ramificalions s'étendent dans les zones et lamelles claires
pour y constituer un réticulum chromophile. Au point de vue morpholo-
gique et structural, la substance fondameiiLale du cartilage hyalin est, en
dernière analyse, identique à la substance osseuse ('). Elle ne représente,
en somme, que le second stade é-volutif du cytoplasma de la cellule carlda-
gineuse. Loin de provenir de la confluence des capsules ou de l'excrétion
de produits cellulaires, la substance fondauientale résulte de la transfor-
mation même du cytoplasma : tout en changeant de consistance et de com-
position chimique, les couches corticales du cytoplasma continuent, à mesure
qu'elles s'accroissent et ciu'elles sont repoussées en dehors par le protoplasma
périnucléaire, à montrer une succession de zones sombres et claires. Les
éléments ligures du cytoplasma, ainsi que l'hyaloplasma, y persistent sous
la même forme et affectent, dans les zones et lamelles sombres ou claires
de la capsule, les mêmes connexions que dans la substance fondamentale.
(') Voir mes dessins et ma description dans le Journal de l' Ànaloniœ, 1900, p. 5;.
c, H., lyoS, 1" Semestre. (T. CXLVI, N- 1.) ''
34 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Cette structure de la substance fondamentale du cartilage hyalin nous rend
compte de l'origine du tissu réticulé qui apparaît plus tard dans les stades
précurseurs de l'ossification (voir mon travail cité, 1900, p. 5i6). On sait
qu'à ce moment la cellule cartilagineuse s'hypertrophie et s'hyperplasie, et
qu'il apparaît, entre les cellules, un réticulum chromophile à filaments épais
et richement anastomosés entre eux. Ce réticulum hypertrophique n'est donc
que l'expression exagérée de la trame réticulée qui existait déjà dans la
substance fondamentale du cartilage hyalin.
Conclusion. — La substance fondamentale du cartilage hyalin est struc-
turée. Elle se compose d'éléments figurés, granuleux et chromophiles,
dont les ramifications circonscrivent des mailles qui sont remplies de proto-
plasma amorphe.
ZOOLOGIE. — Sur le dèveloppeinenl et la structure des spores de- Thelohania
Giardi Henneguy. Note (') de M. L. Mercier, présentée par M. Alfred
Giard.
CauUery et Mesnil (-) uni mis en évidence(iyo5)la valeur cellulaire des
valves des spores des Actinomyxidies; depuis, les recherches de Léger ('),
Léger et Hesse ('), Schrôder(^) et les miennes (") ont montré que chez
les myxosporidies chacune des valves de la spore a également la valeur
d'une cellule.
Léger et Hesse (_') viennent de reconnaîli'e (|uc chez Glugea bombycis les
spores possèdent une structure analogue à celle décrite chez les Myxospo-
ridies : « cellules valvaires et cellule capsulogène à noyau très petit, sporo-
(') Présentée dans la séance du 28 décembre 1907.
(^) Caullery el Mesnil, Rcclierches sur les Actinornydidics. I : Spli*ractinoniy\oii
Stolci Caii/hry el Mesnil {Arvh. f. Protislenk., l. VI, igof), p. 272).
(') Léger, Sur une nouvelle maladie mvxosporidienne de la Truite indigène
{Comptes rendus, l. CXLIl, 190(3. p. 655).
(*) Léger et Hesse, Sur ta slrueture de la paroi sporale des Myxosporidies
{Comptes rendus, t. CXLII, i()o6, p. 720).
{') ScHRÔDFii, licitrage ziir t'ntwicklungsgesc/iie/Ue der myuosporitlien Spliœro-
myxa labrazei (Laveran et Alesad) (Arcli.f. Protisle/tk., t. IX, 1907, p. Sôg).
C) Mercier, Contribution à l'étude du développement des spores citez Mj\obolus
Pfeifleri {Comptes rendus Soc. Jliol., t. LX, 1906, p. 763).
(") Léger el Hesse, Sur une nouvelle Myxosporidie parasite de la Sardine
{Annales de l' Université de (irenoble, t. XIX, n" 3, 4° li'im- igoj)-
SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 35
plasma tantôt à deux noyaux tang^ents, tantôt avec un noyau unique un peu
plus gros ». Je viens de retrouver toutes ces particularités de structure de
la spore chez une autre Microsporidio, Thelohania Giardi, parasite de
Crangon vulgaris.
J|,y
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* ■: • •',•■ ■ »
S
iO .m
I
ï^-
/. SM^ci'ei.
T/ie/o/iania Giardi. — Sur coupes : formol |.i(ii'|ue, hématoxyline ferrique, éosine.
Figures 1-12 : évolution du sporonte. X 1800.
T'Iniires i3-i6 : développement de la spore; ces figures sont denii-scliématiques.
Explications selon le. texte.
Au point où nous le prendrons de son évolulioii, le sporonte de Thelohania Giardi
est un élément cyloplasmique arrondi de Sf- à 7!^- de diamètre limité par une membrane
nette; il présente en son milieu un appareil cliromidial volumineux (Jig. i el Jig: 2).
Des granulations chromatiques se détachent de la masse centrale et sont rejetées dans
le cytoplasme où elles viennent se ramasser sous la membrane d'enveloppe du spo-
ronte; là, elles se fusionnent entre elles formant des masses chromatiques qui aug-
mentent de volume et donneront finalement les amas caractéristiques décrits dans les
sporontes mûrs de Thelohania Giardi (Henneguy et Thélohan) et de Thelohania
nuvnadis (Pérez). Le stade représenté par les figures 1 et 2 correspond, comme le
montre la suite de l'évolution, à la séparation de la chromatine totale en deux parties
dévolues chacune à une fonction différente; les granulations expulsées dans le cyto-
plasme constituent un troplio-chromidium, la masse chromidiale centrale donnera les
noyaux des sporoblastes.
La masse de la chromatine végétative augmente au cours du développement, et cet
36 ACADÉMIE DKS SCIENCES.
accroissement est en rapport avec la croissance du sporoiite ifig. i '^^ fig- 12). L'aug-
mentation du volume du sporonle a été constatée par Hesse ( ' ) chez Theloliaiiia Legeri,
par Pérez (-) chez Thelohania mœnadis. Les sporontes et les pansporoblastes de
Thelohania Miïlleri onl, d'après Stempell(^), sensiblement les mêmes dimensions;
pourHenneguy et Thelohan (M, il en serait de même chez Thelohania Giardi; or, ce
fait ne paraît pas évident si l'on se reporte à la figure 9 de ces auteurs.
Après l'émission de la chromaline végèlalive, les granulations de la masse chroma-
tique centrale se fusionnent partiellement entre elles; cette masse prend alors l'aspect
représenté dans la figure 3; c'est le prélude d'une division qui s'effectue suivant un de
ces modes spéciaux aux Pidtoznaires intermédiaires entre la division directe et la
mitose (Jig. 4 et 5). La formation des deux noyaux filles {/ig. 6) est liientôt suivie de
la division de la presque totalité du cytoplasme, division qui a lieu sous l'enveloppe
du sporonte {/îg- ")•
Les divisions se continuent, toujours suivant le même mode ijlg. S et 9), alternant
avec des stades de repos, jusqu'à la constitution des huit sporoblastes; le spoi-onte est
alors de\enu un pansporoblasle {Jig. 10), On trouve dans celui-ci, outre les ébauches
des spores, deux grosses masses chromatiques constituées par la chromatine végé-
tative.
La formation des sporoblastes avait été bien suivie, dans ses grandes
lignes, par Henneguy et Tbélolian, et, si j'ai cru devoir reprendre ce point
de l'évolution de Thelohania Giardi, c'est dans l'intention de le comparer
aux faits acquis par d'autres ailleurs. En effet, si, d'après Stetnpell, l'évo-
lution du sporonte de Thelohania j\lidleri est comparable à celle que je viens
de dccrii^e, il n'en est plus de même quand nous rapprochons les faits qui la
caractérise de ceux décrits par Pérez citez Thelohania tnœnadis. Chez cette
Microsporidie, les huit noyaux des sporoblastes se constituent simultané-
ment aux dépens d'une sorte d'appareil chromidial, le cytoplasme restant
tout d'abord indivis. La formation des noyaux sporoblastiques chez Thelo-
hania Legei-iest, d'après Hesse, intermédiaire entre les deux processus pré-
cédents ; les noyaux se forment par divisions successives dans la masse cy to-
plasmique indivise.
Avant la Communication récente de Léger et Hesse, nos connaissances sur
(') Hksse, Sur le dcveloppement de Thelohania Legeri (C. /?. Soc. liiol., t. LVII.
1904, p. 571).
(-) Pérez, Microsjwridies parasites des Crabes d'Arcachoii (Note préliminaire)
{Soc. scient. d'Arcaclion. Station biologique, 8' année, 1904-1900, p. i:>).
(3) Ste.mi'ell, Ueber Thelohania Miitleri {L. Pfr. ) {Zool. Jahrb. ibih. Anat.,
Vol. XVI, 1902, p. 235).
{'•) Hrnneguy et Thelohan, Mvxosporidies parasites des muscles chez quelques
Cruslaccs^di'capodes {Annales de Micrographie, t. iV, 1S91-1892, p. 617).
SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 87
la struclure des spores des Microsporidies étaient très incomplètes.
Tliélohan ( '), indépendamment de la capsule polaire et de la vacuole posté-
rieure, avait signalé l'existence, dans la région médiane de la spore, de
petits granules colorés.
Pour lui, ces éléments représentaient les noyaux de la spore, Hesse (^)
chez Theloliania Legcri, Perrin(') chez Plistophora periplanelœ, Stempell (')
chez Nose/na anomahim décrivent aussi l'evislence de gianulations chroma-
tiques, en nombre variable, dans la spore. Stempell, en particulier, figure
quatre noyaux, il en regarde deux comme noyaux de la capsule polaire et
les deux autres comme noyaux du germe amiboïde contenu dans la spore.
L'élude du développement des spores de Theloliania Giardi m'a permis
de vérifier et de généraliser l'interprétation donnée par Léger et Hesse. Les
noyaux des sporoblastes après une période de repos deviennent vésiculeux,
la chromatine est reportée tout contre la membrane {fig. 10). Bientôt, à la
place du noyau unique, on compte plusieurs noyaux dans chacun des spo-
roblastes pyramidaux {fig. Il), lorsque l'évolution nucléaire est terminée
on trouve finalement trois petits noyaux groupés dans une masse cyto-
plasmique plus dense et, vers la base de la pyramide, deux lames cytoplas-
miques présentant chacune une masse chromatique {fig. 12); ces deux
éléments différenciés constituent les ébauches des valves de la spore.
Une vacuole se développe dans l'aire cytoplasmique centrale, entre le
groupe des trois noyaux et les valves {fig- i3) en grandissant, cette vacuole
comprime les cellules valvaires et les lamine {fig. i4)- L'un des trois
noyaux est nettement accolé à la vacuole dans laquelle se développe un
filament spiral; la capsule polaire se trouve ainsi constituée.
Une seconde vacuole se forme, symélri([ucà la première, en arrière des
deux noyaux restants; ceux-ci constituent les noyaux du germe ami-
boïde qui vient occuper la région moyenne de- la spore (fig- i5). Par suite
du développement considérable de la capsule polaire, celle-ci confine
presque à la vacuole postérieure, et la masse cytoplasmique nucléée forme
(') Théi.ohan, Recherches sur les Myxosporidies {Bull. Se. France-Belgique,
t. XXVI, 1895, p. 100).
('-) Hesse, Theloliania Legeri, Microsporidie nnm'elle, parasite des larves d' Kno-
plieles maculipennis {Comptes rendus Soc. BioL. t. LVII, 1904, p. 570).
(') Perrin, Observations on the structure and Life history of Pleistophora peri-
planetœ, Lulz and Splendore{Quart. Journ. of microsc. Se, l. XLIX, 1906, p. 6i5).
(') Stempell, Ueber Nosema anonialuni Mon:. {Arch.f. Prolistenlx., t. IV, 1904,
p. ■).
38 ACADÉMIE DES SCIENCES.
autour d'elle un véritable manchon. La spore de Thelohania Giardi présente
donc une structure analogue à celle de Glugeahombyci, cellules valvaires et
cellule capsulogène à noyau très petit, sporoplasnia à deux noyaux. Dans
certaines spores (fis;. i6) chacun des deux noyaux du sporoplasnia se
divise; on compte alors quatre noyaux qui souvent demeurent reliés deux
à deux par im lin tractus chromatique.
EMBRYOLOGIE. — Sur l'existence de cinq arcs branchiaux et de six arcs aor-
tiques chez l'embryon de Taupe. Note de MM. A. SouuÉ et C. Bo.we,
présentée par M. Alfred Giard.
I» Arcs branchiau.x. — L'existence d'un cinquième arc brancliial, admise par tous
les embryologistes chez les Reptiles, a été fortement contestée chez les Oiseaux et
surtout chez les Mammifères. H. Rabl (1907) a pu constater sa présence sur l'embryon
de Poulet, en même temps ([ue nous sur l'embryon de Taupe. Ce cinquième arc appa-
raît au stade de 4""', 7 et s'observe très nettement sur des embryons de 5™™, de 5"""', 5
et de 6"°'. Il est limité, extérieurement, par deux sillons ectodermiques, étroits et peu
profonds, mais qu'il est facile de reconnaître dans le fond du sinus précervical. Les
poches endodermiques qui le circonscrivent à l'intérieur de la cavité du pharynx sont
essentiellement différentes l'une de l'autre : la quatrième est peu marquée et ses
dimensions sont de moitié moindres que celles de la cinquième dont la profondeur
dépasse loo^-. La membrane obturante de la quatrième fente branchiale est dider-
mique, tandis que celle de la cinquième reste toujours iridermique.
L'existence d'un cinquième arc branchial, chez l'embryon de Taupe,
montre qu'il existe, chez les Mammifères, non pas, comme on l'a dit, une
quatrième poche endodermique pourvue de deux diverticules, l'un dorsal et
l'autre ventral, mais bien deux poches distinctes. La quatrième donnera
naissance à la glandule thyroïdienne et la cinquième à la thyroïde latérale.
Si l'on rapproche ces faits des observations de H. Rabl sur le Poulet, et
si l'on tient compte de la présence d'une cinquième et d'une sixième poche
endodermique chez l'embryon humain et sur les embryons de quelques
Mammifères (F. Tourneux et A. Soulié, Soc. de BioL, juillet 1907), on est
amené à conclure que les Mammifères et les Oiseaux possèdent cinq arcs et
cinq fentes branchiales comme les Reptiles. Bien plus, on peut retrouver,
chez les Mammifèi^es, les traces d'une sixième fente sous la forme d'une
sixième poche endodermiijue. Dans ces conditions, il devient facile de rap-
procher l'appareil branchial rudimentaire des Amniotes des formations
branchiales complètes des Sélaciens, et de confirmer, par l'Embryologie,
SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 3g
les homologies établies par les données un peu hypothétiques de l'Anatomie
comparée.
2" Arcs aorliques. — Malgré quelques faits signalés par Tandler (1902),
par Lehniann et par Locy (1906-1907), l'existence de six arcs aortiques,
chez les Vertébrés supérieurs, était tellement controversée que Lewis pou-
vait écrire tout récemment encore : « L'acceptation générale du nouveau
cinquième arc, chez les Mammifères, semble plutôt due aux considérations
qui ont amené Boas à prédire son existence qu'à celles résultant de l'étude
même des embryons. »
Durant la période au cours de laquelle l'appareil branchial delà Taupe atteint son
plus complet développement et comprend cinq arcs et cinq fentes, on constate la pré-
sence de quatre ou de cinq arcs aortiques, suivant le degré, plus ou moins marqué,
d'atrophie du deuxième arc (le premier arc a déjà disparu sur les embryons de 4""")-
Sur les embryons de 0""" et de 5™°', 5, on observe un deuxième arc partiellement atro-
phié, et les troisième, ([ualrième, cinquième et sixième arcs aortiques Isien développés
de chiique côté. Le quatrième arc est le plus volumineux; le cinquième a une origine
distincte, au niveau du bulbe artériel, et un abouchement spécial dans l'aorte descen-
dante (embryon de à™"', 5), ou bien (embryons de 5°"" et de 6"™) son origine et son
abouchement sont fusionnés avec les portions similaires du sixième arc. Les cinq pre-
miers arcs, logés à l'intérieur de l'arc branchial de même ordre, reposent directement
sur la poche endodermique correspondante; quant au sixième arc ou arc de l'artère
pulmonaire, H est placé en dedans de la cinquième poche et suit un trajet à peu près
rectillgiie ;ni voisinage du bourrelet aryténoïdien.
La constitution du système artériel défutitif s'annonce, entre les stades de
6""" et de 7""", par la disparition des deuxièmes et cinquièmes paires d'arcs,
et par la prédominance des arcs persistants (troisième, quatrième et
sixième) du côté gauche sur ceux du côté droit. Les artères sous-clavières,
comme l'a montré Hochstelter, sont des artères segmentaires du tronc,
naissant de l'aorte thoracique en regard des bourgeons des membres anté-
rieurs; elles ne contractent que des relations secondaires avec les parties
persistantes des arcs aortiques. Le schéma de Boas, faisant provenir la
sous-clavière du cinquième arc, ne répond pas plus à la réalité que l'ancien
schéma de Rathke.
Toutefois, si le cinquième arc ne fournit pas la sous-clavière, son exis-
tence parait constante au cours du développement ontogénique des Verté-
brés, et il atteint une autonomie parfaite chez l'embryon de Taupe. Dès lors,
les observations de Tandler, de Lehmann, etc., qui ont décrit des forma-
tions vasculaires incomplètes ou inconstantes, prennent une grande valeur,
puisque ces formations figurent des vestiges phylogéniques du cinquième
4o ACADÉMIE DES SCIENCES.
arc. Toutefois, l'existence de cet arc' est éphémère par suite de la rapidité
de son évolution, puisqu'il apparaît le dernier, alors que les autres arcs
transitoires ont déjà commencé à s'atrophier.
Il est donc permis de conclure que la présence d'un cinquième arc
aortique chez les Vertébrés supérieurs, au cours de l'ontogenèse, est très
importante, parce qu'elle permet d'établir, d'une manière précise, la for-
mule générale des arcs aortiques, et qu'elle facilite l'homologation de la
disposition de ces arcs chez les Sélaciens cl chez les Amniotes. Le cinquième
arc aortique, comme la plupart des autres, est uniquement un souvenir
phylogénique, plus accusé chez quelques types de la série, d'une disposition
ancestrale de longue durée dans l'évolution des Vertébrés.
EMBRYOLOGIE. — La fécondation et le développement des œufs chez un Ortho-
neclide (lUiopalura ophiocomœ). Xote de MM. Maurice Caullerv et
Alphoxsk Lavallék, présentée par M. Alfred Giard.
Les ovules des Orthonectides se développent, à l'intérieur de l'organisme
maternel, pendant sa phase de vie libre, en larves ciliées, qui, devenues
libres à leur tour, sont les agents de propagation de ces parasites chez de
nouveaux hôtes. C'est ce qu'ont établi les recherches faites par l'un de nous
avec F. Mesnil ('). La connaissance détaillée de ce développement, en par-
ticulier des phénomènes de fécondation qui doivent le commencer, est un
desideratum important dans l'étude de ce groupe d'organismes inférieurs.
Nous avons essayé, depuis plusieurs saisons (-), de le combler et avons
réussi cet été, au laboratoire de \Vimereux, à rassembler, à cet effet, des
matériaux très complets, dont nous venons d'achever l'étude. .Nous avons
opéré sur Rhopalura ophiocomœ, l'espèce parasite iV Amjj/iiura squamata.
Étude in vivo. — Pour obtenir le développement des ovules, nous mé-
langeons, dans un petit cristallisoir rempli d'eau de mer très pure, au mo-
ment même où nous les extrayons des Ophiures, des mâles et des femelles
de lihopalura parfaitement mûrs [ils doivent nager immédiatement avec
rapidité et le noyau des ovules ne doit plus renfermer de nucléole
(voir», i)].
(') Caullerï et iMiiSNiL, Comptes rendus, l. CXXXIII, 1901, p. 092; Arch. d'Anat.
microsc, t. IV, 1901 ; C. R. Soc. BioL, t. LIX, p. 428.
(2) Caullerv et Lavallée, C. R. Soc. BioL, l. LIX, 1905, p. 265.
SÉANCE L»U 6 JANVIER 1908. 4l
Au bout de lO à i5 minutes environ, on vnll, ;ni microscope liinoculaire, que la plu-
part 'les femelles remorquent un ou clen\ nuiies accrochés à leurs cils et, à un fort
grossissement, on constate qu'à ce moment les mâles émettent leurs spermatozoïdes.
Ceux-ci pénétrent dans la cavité du corps de la femefle, très probablement par l'ori-
fice signalé par l'un de nous {Arcli. d'Anat. microsc, t. IV, PL A', fi^. 1). Le contact
de la femelle et du mâle ne dure que quelqtie> minutes. Aussitôt après, la vésicule ger-
minative disparaît et, 1 heure 3o minutes environ après le mélange des sex.es, la pre-
mière division de l'œuf est terminée. La segmeniation est totale, inégale d«s le stade 2,
d'aspect épiboliqne; après 5-6 heures, on a une morula; les larves ciliées {fig. 9) sont
émises au dehors au bout de 18-24 heures. Pendant tout ce temps, les femelles nagent
10 u
Ct=1500.
avec agilité; après 2^ heures, on en trouve fréquemment, dans les cultures, qui sont
complètement vidées de leurs embryons. Le nombre de ceux-ci doit être de 600 à 800
par individu. L'ovule et la larve sensiblement sphérique mesurent 12!^ à i5!^ de
diamètre. Le développement de tous les œufs d'une même femelle est parfaitement
synchrone.
Élude cylologique. — Elle ne peut être faite que sur des coupes d'abon-
dants matériaux fixés et colorés. L'obtention des préparations est délicate,
à cause de la difficulté d'effectuer les manipulations d'inclusion dans la
paraffine, sur un grand nombre de ces femelles, dont la longueur ne dépasse
guère 2301^. Nous y avons parfaitement réussi, grâce à une technique spé-
ciale, que nous décrirons dans notre Mémoire détaillé. Chaque stade a été
étudié sur des lots de 20 à 3o individus, prélevés dans les cultures, après
des temps gradués : 20, 3o, 4o minutes, i heure, i''i5"', i''3o™, i''45'",
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 1.) t)
42 ACADÉMIE DES SCIENCES.
2 heures, a'vBo", 4 heures, elc., et fixés au liquide de Bouin. L'âge coiuui
d'une façon précise est un guide sûr pour la sériation des stades.
Des lois fixés 20 minutes après le mélange montrent déjà la fécondation accomplie.
On trouve d'ailleurs encore de nombreux spermatozoïdes libres entre les ovules :
ceux-ci olIVenl la karyokinèse de formation du premier globule polaire {fig- 2); peut-
être ce processus commence- t-il un peu avant la pénétration même du spermatozoïde
dans l'ovule. L'expulsion du gloltule est facile à constater sur le* coupes, sous forme
d'un petit cône effilé, vers le sonitnel duquel se trouve une masse chromatique com-
pacte gp^ {fig. 3). La figure k aryokinétique présente trois chromosomes très nels
^fig-^)-
Dans les jiréparations fixée-- :iprès 3o ou 40 minute-, on assiste à l'expulsion du
deuxième globule polaire ( fig. \). Les figures sont assez semlslables à celles du jjre-
mier, mais les masses chrom;Ui([ues sont plus faibles. Entre les ovules, on a|)erçoil de
nombreux corps chromatiques, (|ui soiU les premiers globules polaires piécédemment
r. ■jetés et qu'on retrouve ainsi, libres, pendant le reste du développement. Ils se dis-
tinguent des spermatozoïdes par leur taille plus considérable.
Ajjrès l'expul-ion des globules polaires, le spermalozoïile fécondant, qui jusque-là
était resté à la périphérie de l'ovule (sp. fig. 2-4), sous forme d'un grain chromatique
compact, se transforme en une vésicule qui croît, en se déplaçant vers le centre de
l'ovule. On a alors des stades à deux pronuclei vésiculeux (âge : environ i heure)
{Jig. 5) de taille variable. Dans chacun de ces pronuclei s'individualisent 3 chromo-
somes, qui deviennent libres dans le cytoplasme, par disparition de la membrane. On
compte alors très nettement 6 chromosomes, qui se disj)Osent (vers 1'' io™-i'' lô™)
suivant la plaque équatoriale d'une belle figure karyokinétique {fig. 6). Ils se divisent
et 6 éléments chromatiques se dirigent vers chaque pôle du fuseau de division {fig. 7)
(âge: i"" i.5"'-i''3o"'). La première division de l'œuf est ainsi achevée vers i''3o". Le
stade 2 se compose d'une grande cellule A et d'une petite B.
La grosse cellule A se redivise immédiatement {fig. 8) et le stade 3 est atteint vers
i''45™. La cellule B se divise à son tour, puis les deux cellules issues de A. Dans ces
premiers stades, il est possible de suivre la filiation des divers éléments, qui est très
régulière. A 2''3o", on est arrivé à des embryons comprenant 6-8 cellules. Après
6 heures, on a une morula, comme on l'a vu in viço. Enfin, la larve ciliée, prête à
éclore, offre une couche périphérique de cellules aplaties, assez nettement disposées
en rangées parallèles à l'axe antéro-postérieur, et une masse interne de cellules parais-
sant indifférenciées {fig. 10).
Le détail précis des [)hénoinènes précédents sera exposé dans notre
Mémoire. La description et les figures ci-dessus suffisent à monlrer que les
processus de fécondation s'opèrent avec une parfaite régularité et suivant le
type classicjue des Métazoaires. Le nombre restreint des chromosomes
(■2n — 6) permet, malgré la petitesse des éléments, de bien suivre la réduc-
tion chromatique.
L'œuf évolue en un embi-yon à cellules parfaitement individualisées,
SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 43
n'ayant en rien la struclure plasmodiale des stades parasitaires ultérieurs.
La larve ciliée n'offre pas l'appareil antérieur différencié de celle de Rhnpa-
lura Pehcneeri {'), sans doute en raison des conditions différentes de péné-
tration dans l'hôte.
PHYSIOLOGIE. — Sur l'aneslhésie proloriiypc par les mélanges d'oxy frêne et de
chlorure d'élhyle. Noie (-) de M.Vl. PiiMtitt: Rose.vtiiai, et Albert Iîer-
TIIELOT.
Depuis longtemps déjà le chlorure d'éthyle est employé comme anesthé-
sique général, mais son application a toujours été limitée aux interventions
de courte durée.
Cependant Wiessner, puis Malherbe et Laval prolongèrent la narcose
juscju'à 5o minutes, mais il leur fallut |ioui' cela donner au sujet des doses
successives l'exposant ainsi à des demi-réveils et au danger plusieurs fois
répété de l'inhalaliou de doses massives.
Nous avons pensé qu'on pourrait peut-être prolonger indéfiniment la
durée de la narcose primitive en employant un mélange gazeux d'oxygène
et de chlorure d'élhyle au lieu du chlorure d'éthyle seul.
De nombreuses expériences sur les aniuiaux ont pleinement confirmé
cette hypothèse; nous avons obtenu, grâce à notre procédé, des anesthésics
d'une heure, toujours exemptes d'accidents et pendant lesquelles on a pu pra-
tiquer les interventions chirurgicales les plus variées.
La phase d'anesthésie vraie était toujours.^obtenue très rapidement, la nar-
cose était tranquille et le réveil très prompt.
En présence de ces résultats, nous espérons pouvoir ap[)liquer notre mé-
thode à la chirurgie humaine; elle présenterait en effet, dans les opérations
graves et de longue durée, l'extrême avantage de ne pas surajouter au sliock
opératoire les inconvénients souvent très grands de l'éther ou du chloro-
forme.
(') Cauli.euy et Mesnil, C. fi. Soc. biol., l. LI\, rgo5, p. 429, figures.
(^) Conlenud'un pli cacheté déposé le 27 novemhie 1907, sous le 11° 7270, el ouvert
en séance par M. le Président, le 6 janvier 1908.
44 ACADÉMIE DES SCIENCES.
MÉDECINE. — Action tardive des dérivés bacillaires chlores.
Note de MM. Moussu et Goupil, présentée par M. d'Arsonval.
Avant indiqué, dans des recherches antérieures, quels étaient Faction du
chlore sur le bacille tuberculeux et les effets physiologiques immédiats de
ces dérivés chlorés sur des animaux d'expérience (' ), nous nous sommes
proposé d'en établir les effets éloignés.
Lorsque tout d'abord on renouvelle ou multiplii' à intervalles rapprochés
(5 à 7 jours de distance) les injections sous-culanées ou inlra-veineuses de
bacilles chlorés, on ne tarde pas à remarquer de l'accoutumance chez les
organismes mis en expérience. La réaction thermique diminue d'intensité,
parfois malgré raugmenlation des doses injectées, et il arrive un moment
où cette réaction thermique se montre insignifiante (quelques dixièmes de
degré); la réaction générale devient nulle; chez le chien, par exemple, il
n'y a plus ni vomissements, ni tristesse, ni perte d'appétit. Si des animaux
ainsi arrivés à l'accoutumance, à la suite d'injections sous-cutanées ou d'in-
jections inlra-veineuses de bacilles chlorés, sont sacrifiés, on ne constate
jamais de lésions tuberculeuses en aucun point.
11 était dès lors indiqué de rechercher quelle pourrait être l'influence de
ces injections de dérivés chlorés sur l'évolution de la tuberculose expéri-
mentale. A cet effet, nous avons depuis un an soumis à des inoculations
variées de dérivés bacillaires chlorés des séries de Cobayes, Lapins et
Chiens, dans le but, après des temps variables, de leur inoculer comparati-
vement, avec des témoins, des doses déterminées de tuberculose virulente.
Dans leur ensemble, les résultats obtenus ont été les suivants :
1° Lorsque des sujets ont été soumis à une ou plusieurs inoculations de bacilles
chlorés, et qu'ils sont aussitôt après (c'est-à-dire dans les 8 jours, i5 jours, 3 semaines
qui suivent) soumis à une inoculation de tuberculose virulente, ces animaux, se mon-
treril très nellenienl sensibilisés. Dans tous les cas, les animaux (Cobayes, Lapins et
Chiens) soumis à ces épreuves, comparativement avec des témoins, avec des doses
identiques de tuberculose virulente pour des poids égaux, ont succombé plus vite que
les témoins, ou présenté à l'autopsie des lésions plus graves, plus étendues et plus
avancées.
2° Si par contre on laisse s'écouler, entre les dernières inoculations de bacilles chlorés
et l'inoculation virulente, un temps relativement long (2 mois et plus dans nos
expériences), des résultats inverses sont enregistrés. Les témoins meurent plus vile,
avec des lésions et des altérations viscérales dont l'évolution régulière est connue,
(') Complus rendus, t. CXLV, 1907, p. i2-)i et i3Jy.
SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 45
alors que les inoculés se mainliennenl en bon élal, et ne présentent à l'autopsie que
des altérations qui semblent avoir été arrêtées dans leur évolution.
Dans quelques cas, car pour des recherches de cette nature on ne peut
opérer que par essais successifs, nous avons eu des augmentations de résis-
tance qui pourraient faire croire à une vaccination véritable, mais il serait
prématuré d'employer cette expression. Néanmoins, il nous a paru utile de
signaler ces faits, car ici l'augmentation de résistance des sujets en expé-
rience a été obtenue par une méthode différente des méthodes classiques,
au moyen de dérivés microbiens, et non plus avec des produits solubles ou
des microbes atténués.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la valeur des éléments magnélù/ues à l'Observa-
toire du Val-Joyeux au l'^'jarmer 1908. Note de M. Th. Moureaux,
présentée par M. Mascart.
Les observations magnétiques organisées en 1901 à l'Observatoire du
Val-Joyeux ont été continuées en 1907, par M. J. Itié, avec les mêmes ap-
pareils et réduites d'après les mêmes méthodes que les années précédentes.
Les valeurs des éléments magnétiques au i" janvier 1908 résultent de la
moyenne des valeurs horaires relevées au magnétographe le 3i décembre
et le i'"' janvier, rapportées à des mesures absolues faites le 27 décembre 1907.
La variation séculaire des différents éléments est déduite de la compa-
raison entre les valeurs actuelles et celles qui ont été données pour le
i**" janvier 1907 (' ).
Valeurs absolues et variation séculaire des éléinenls inagnéLiques
à l'Observatoire du Val-Joyeux.
Valeurs absolues Variation
Éléments. au 1" janvier 1908. séculaire.
Déclinaison occidentale i4''42',9o — 5', 81
Inclinaison (j.'(<'44',6 — 2', 3
Composante horizontale o, 197^4 -+- 0,00009
Composante verticale o,4i85o — o,ooo55
Composante nord 0,19096 +0,00017
Composante ouest o,o5oi5 — o,ooo3o
Force totale 0,46274 — o,ooo46
La station magnétique du Val-Joyeux est située à Villepreux (Seine-et-
Oise), par o°i9'23" de longitude ouest et [\'^° l\(^' i&' de latitude.
(') Comptes rendus, t. CXLIV, 1907, p. 5i.
46 ACADÉMIE DES SCIENCES.
OCÉANOGRAPHIE. — Élude d' une série d'échantillons fV eau de mer
récoltés dans la Manche. Noie (') de M. A. Chevallier.
Les échantillons ont été recueillis à la surface par M. le capitaine Letalle
à l'aide d'instruments mis à sa disposition, grâce à la générosité anonyme
de M. Diatomea, entre Dieppe et Newhaven et tant à l'aller qu'au retour.
Ils ont été analysés au laboratoire d'Océanographie de la Faculté des
Sciences de l'Université de Nancy. A chaque prise d'essai, la température
de l'eau de mer avait été soigneusement relevée.
Pour chaque éclianlillon, on a mesuré la densité à o°, clans la glace fondante, an
moyen du pvcnomélre. Le poids d'halogènes par kiloj;ramme d'eau de mer a été dosé
selon la méthode ordinaire, précipitation par une liqueur titrée d'azotate d'argent avec
le chroma te de potasse comme réactif indicateur ; la liqueur d'argent avait été contrôlée
sui' de l'eau normale envoyée |iar le laboratoire central de Christiania. Enfin l'acide
sulfurique a été dosé j)ar précipilalion par le chlorure de baryum.
La densité normale à o° a été ramenée à la température in situ 0, d'après le gra-
phique des dilatations de M. Thoulet et les Hydrograpliisclie Tabellen; les deux
méthodes ont donné des chiflVes identiques. On a calculé aussi, d'après les Tables de
Knudsen, la chloruration en partant de la densité à o".
Les divers résultats iont indiqués dans le Tableau suivant :
Numéro Densité CI
de TemiJératiire à o", Densité à 6» Halo- d'après
l'écliant. L>ale. /« s//« 6. SJ. S^. S0\ gènes. Hyd.Tabel.
Il III »
1 23 oct. 19070 3.37 I^,(j » » » » »
2 » 4.37 i-VS 1,03808 1,02601 2,r48 19,3s 19,34
3 » .j.3'i i5,o . » '» » » »
4. » 6.3o i.j.o 2839 2615 168 45 48
5 „ 7.35 i4,8 2837 2627 180 53 54
(5 ,) 8.40 i4,6 2833 2628 170 00 5i
7 » 9.2") i3.4 283o 265i 168 43 49
8 24 » I I .i.S i3,i >' » " " >>
9 25 » 0.17 14,7 2828 2625 171 43 48
10 » 1.18 i4,S » » » » "
11 )> 2.18 14,9 2821 2610 i64 38 43
12 » 2.58 i4,7 '^812 2607 i55 35 87
i;( „ 3.42 i4,6 2811 2607 i5o 33 36
14. , . . . » 4-'^L) (4,4 '• " " " "
15 » 4.46 i3,9 2770 2583 ii5 o4 08
(') Présentée dans la séance du 23 décembre 1907.
(«) Les expériences ont eu Heu le matin, sauf le 24 octobre où l'on a opéré le soir,
à ii''i8°.
SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 4^
L'examen du Tableau conduit aux conclusions suivantes :
L'eau est plus froide près des côtes qu'en pleine mer. M. Letalle a de plus
constaté que la décroissance de températin^e est très rapide en approcliant
de terre. A égale distance des côtes l'eau est plus froide près de l'Angle-
terre que près de la France.
La densité à o" ou normale augmente légèrement de la côte d'Angleterre
jusqu'au quart environ de la distance entre Nevvhaven et Dieppe; elle passe
cependant par une valeur un peu plus faible vers l'Est. La densité à 0°
diminue ensuite franchement et régulièrement jusqu'à la côte française.
L'écart entre les chiffres extrêmes correspond à la différence très sensible de
os, 83 de sel dissous par kilogramme d'eau de mer.
La densité in situ S^ diminue d'une façon continuelle mais irrégulière de
Newhaven à Dieppe.
Cette diminution dans la densité à 0° comme dans la densité à 9" ne peut
être expliquée que par ra|)port d'eau douci- de la Seine qui, à son embou-
chure, au lieu de s'épanouir dans toutes les directions, est entrahiée par les
courants dans la direction du Nord-Est et longe la côte française.
Le graphique ci-dessous obtenu en comptant, sur les perpendiculaires au
plan passant par le plus faible chiffre, des longueurs proportionnelles aux
résultats trouvés pour chaque station, montre mieux les variations de la
densité in silu.
La différence de niveau de deux localités marines étant en raison inverse
l\le\vbavErr^
7 6 3 5
eppe
des densités respectives de l'eau en ces deux localités, le graphique donne
donc le profil véritable de la Manche entre Dieppe et Newhaven. L'eau
douce de la Seine ferait surtout sentir son influence du point A au point B.
Sa diflusion, contrebalancée par l'apport de l'eau allantique plus dense,
s'exercerait jusqu'en C. Enfin le relèvement de la densité dans la région CD
serait dû à l'eau de l'Océan et aussi à l'absence de cours d'eau importants sur
la côte sud d'Angleterre.
Les poids des halogènes diminuent aussi régulièrement de la côte d'An-
^8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
o-leterre à la côte de France. Il y a cependant lieu de remarquer que, tandis
que pour tous les échantillons, sauf le n" 2, le chilTie trouvé pour les halo-
gènes est inférieur, en moyenne de o.o3, au chiffre du Cl tiré de la densité
à qo au moyen des Tables de Knudsen, pour cet échantillon n" 2 il est au
contraire supérieur de o, o^- L'eau de mer, à la station 2, aurait donc, à den-
sité égale, une teneur en halogènes légèrement supérieure à celle des eaux
avoisinantes, c'est-à-dire une composition chimique un peu différente. Ce
fait ne serait-il pas dû à ce que la station 2 se trouve précisément, comme le
montre le graphique, à l'endroit où l'eau de mer diminue brusquement de
densité et change de nature ?
Les variations de l'acide sulfurique sont exactement les mêmes que celles
des autres données. La relation entre la densité à o" et SO^ n'ayant pas
jusqu'ici été suffisamment étudiée, on ne peut tirer aucune conclusion des
chiffres trouvés.
A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures et demie.
A. L.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-AUgustins, n° 55.
Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrecnent le Dimanche. Ils forment, à la Qn de l'année, deux volumes in-4°. DeuK
ables, l'une par ordre alphabéti<iue des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
t part du i" Janvier.
Prix de t'ahonnement :
Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
On souscrit à l'étranger.
gen.
chez Messieurs :
Kerra n frères .
Chaix.
Iger Jourdan,
' Ruil.
miens Courtin-IIecquel
ngers
a» onne .
iitançon .
t (rermain et Grassin.
' Siratiileati,
Jérùme.
Vlarion.
, Kerel.
Lorien t .
jrdeaux Lanr>'iis.
' Mu lier (ij. )
jurges Kenaud.
Oerrien.
* F. Kobert.
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Uzel frères.
len Jouan.
hambery Dardel et Bouvier.
I Henry.
' Marguerie.
I Delaunay.
I Bouy.
hei bout g
'erniont- Ferr .
ijon.
iGroffier.
Ratel.
Rey.
\ Lauverjat.
/ Degez.
renoble J Drevei.
Gratier et C"
% ftochelle Foucher.
Bourdignon.
; Havre
■lie ....
Dombre.
Tallandier.
Giard.
chez Messieurs :
I Haiimal.
/ Y(=.. Texier.
. Cutnin et Massoo.
\ Georg.
Lyon < Phiiy.
j Maloinc.
' Vilte.
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\ Valat.
Montpellier | Coulet et fils.
Moulins Martial Place.
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Kancy ' Grosjean-Maiipin.
' Wagner et Lainberl,
Nantes .
Nice
!Dugas.
Veloppé.
!Rarma.
Appy.
Ni mes Debroas Duplan.
Orléans. Loddé.
Poitiers.
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Rennes Pliiion et Hommais,
Hoche fort Girard f M"" ).
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Leslrlngant.
S'-É tienne Chevalier.
( Fisard.
'( ^Ité.
Toulon . . .
Toulouse .
^ Giiiiot.
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1 Boisselicr.
Tours ' Péricat.
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chez .Messieurs :
i™..„ j ( Feikcma Caarel-
Amsteraam .. . . '
I sen et C>*.
■4thènes Beck.
barcelone Veidaguer.
( \sher et G''.
) Priediander et 51s.
^«'■''« JK..hl.
( Mayer et Muller.
Berne Franckc.
Bologne Zanichelli.
I LaiiiL'i-tin.
Bruxelles J Miiyolez et .Aiiiliarte.
' LçbpsuP et C".
, Sotcliek et C°.
liucarest J Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambriilge DeightOQ, Bell et C".
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Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague liôsl et fils.
Florence Seeber.
Gand lloste.
Cènes Reuf.
1 Esgiraaiin.
Genève j Georg.
' Biirckhardl.
La Haye Belinfanle frères.
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Rouge.
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Leipzig ' Loreotz.
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Liège .
V.
, Desoer.
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Londres
Luxembourg . . .
Madrid.
Milan . .
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Naples .
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' Nutt.
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TAHIi: DES AnnCl.RSlBean
«ce (
\u 6 .lanvier 19080
ÉTAT ACTUEL DE L'ACAUÉMIE
Pages.:
Élat de lAcadémie au ." janvier .908.. . • . 5
M A. Chauveau, Président sortant, lait
connaître à l'Académie l'état où se trouve
l'impression des Recueils qu'elle pubhe
et les changements survenus parmi les
Membres et les Correspondants pendant
le cours de l'année 1907
Pages.
i3
RAPPORTS
M BotJaUET DE LA Grye. - Rappml pré-
senté, au nom de la Section de Géogra-
phie et Navigation, au sujet d un vœu
émis par la Société de Géographie de
Paris, relativement aux dépêches météo-
rologiques d'Islande
CORRESPONI>ANCE.
M E Levasbeur fait hommage à l'Aca-
démie d'une Notice sur Marcelin Ber-
tkelot ■,
M le Secrétaire perpétuel annonce S
l'Académie le décès de M. Asaph Hall,
Correspondant pour la Section d Astro-
nomie • ■. "
Lord Brassey, élu Correspondant pour la
Section de Géographie et Navigation,
adresse des remerciments à l'Académie..
M. le Secrétaire perpétuel signale le 27"
Cahier du Service géographique de
l'Armée : « Topographie d'exploration ».
M. E.-E. Blaise adresse des remerciments
à l'Académie pour la distinction dont ses
travaux ont été l'objet dans la dernière
séance publique
M. Ernest Esclangon. — Sur les trans-
formations de la comète 1907 d
M. André Cathiard. — Emploi des flammes
comme soupape des courants alternatifs
à haute tension \"\'
M F. Bordas. - Contribution à l'étude de
la formation de certaines pierres pré-
cieuses de la famille des aluminides
MM. G. SiZES et G. Massol. — Sur les har-
moniques d'un corps vibrant
MM E. JuNGFLEiscH et M. GoDCHOT. — Nou-
veaux homologues de l'acide diglyco-
>7
des
■7
M. Mabo Tiffeneau. - Mécanisme
transpositions phényliques chez les lodhy-
drines et les glycols aromatiques. ......
M Ed. Retterer. — Structure de la sub-
stance fondamentale du cartilage hyalin..
M L Mercier. - Sur le développement et
la structure des spores de Thelohania
Giardi Henneguy à ' ' 'n' "* "
MM. A. SoULiÉ et C. Bonne. — Sur I exis-
tence de cinq arcs branchiaux et de six
arcs aorliques chez l'embryon de Taupe..
MM. Maurice Caullery et Alphonse La-
vallée. - La fécondation et le dévelop-
pement des œufs chez un Orthonectide
( Bhopalura ophiocomœ) •
MM Pierre Rosenthal et Albert Berthe-
LOT — Sur l'anesthésie prolongée parles
mélanges d'oxygène et de chlorure
d'éthyle : * ' ' *
MM. Moussu et Goupil. - Action tardive
des dérivés bacillaires chlores y
M Th. Moureaux. - Sur la valeur des
'éléments magnétiques à l'Observatoire
du Val-.Ioyeux au 1" janvier 1908.......
M A. Chevallier. - Etude d'une série
d'échantillons d'eau de mer récoltés dans
la Manche
2G
29
32
34
38
40
43
4^
45
^,6
PARIS. - IMPRIMERIE GAUTH lER-VILLA RS,
Quai des Grands-Augustins, 53. v...»«.
Le Gérant : Gautbie»-Vill*»».
1008
PBEMIER SUHIKNTKE.
COMPTES KENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
M' 2 (13 Janvier 1908).
'PAHIS,
GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
OES COMPTES RENDUS DES SÉANCES UE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai ries Grands-Au.L;ustins, 55.
1908
RpdLEMENT REL4TIF m COMPTES KENDIJS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES ^3 -UIN 1H62 ET a',
j iii a T a -
Les Comn^^s re«rf«s hebdomadaires des séances
de r Académie. e composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
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sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
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tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le lonl
pour les articles ordinaires de la correspondance otti-
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre ddit être remis
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard,
le jeudi à .0 heures du matin ; faute d'être remis à
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article '\. - Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches,
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraient
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux trais des au-
aé„,.; cepen„„, si '« ^^ - ^^^ ^^JZ .^J^^ a ile.ce,,.»,, ,ue pou. ,es Kappo.. et
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par 1 Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
uni lllipii""^^ i
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 15 JANVIER 1908.
PRÉSIDENCE DE M. Hemu BECQUEREL.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Note sur la densité du graphite, par MM. H. Le Ciiatelier
et S. W<»I.OGDl.VE.
Le développement des études de Chimie organique a eu une répercussion
parfois regrettable sur les travaux de Chimie minérale. On s'est trop sou-
vent laissé aller à admettre, sans preuves expérimentales suffisantes, la
variabilité indéfinie des proportions suivant lesquelles les combinaisons
chimiques se produisent, ou encore une multiplicité exagérée des polymé-
risations successives d'un même corps. Il nous a semblé intéressant de sou-
mettre à un examen critique quelques-uns des faits admis dans cet ordre
d'idées. Nous nous sommes adressés d'abord à un corps simple, le carbone,
dont les polymérisations multiples sont acceptées aujourd'hui presque sans
discussion. La seule base expérimentale de cette opinion générale repose
sur les variations de densité considérables signalées entre les différents
échantillons d'une même variété de carbone, soit du carbone amorphe, soit
du graphite, soit du diamant. On trouve par exemple, dans les Ouvrages de
Chimie, des densités variant pour le carboui- amorphe de i à i,6, pour le
graphite de i,8 à 2,6 et pour le diamant de ^ à 3,5.
De nouvelles déterminations de la densité du carbone nous ont semblé
pouvoir présenter quelque utilité pour les deux raisons suivantes : d'une
part, la constance du pouvoir calorifique de chacune des trois variétés du
carbone n'a jamais été mise en doute; celle constance semble cependant
difficilement compatil^le avec les variations de densité admises; d'autre
part, la détermination des densités des coips poreux présente des difficultés
C. !{., 190S, I" Semestre. (T. CXLVl, X' 2.) 7
5o ACADÉMIE DES SCIENCES.
expérimentales sérieuses et il peut subsister quelques doutes sur certaines
des mesures publiées.
Des trois variétés de carbone, nous avons cru devoir choisir le graphite.
Le carbone dit amorphe n\?sl pas une matière définie; la présence de l'hy-
drogène y est constante et son état de combinaison inconnu. Pour le
diamant, par contre, des expériences déjà très nombreuses donnent des
densités comprises entre 3,5o et 3,5i, c'est-à-dire pratiquement identiques.
On est en droit de négliger les quelques mesures discordantes. Le gra-
phite, au contraire, parait constituer une espèce chimique bien déterminée
et les mesures de densité ont été aussi nombreuses que discordantes.
Nos expériences ont porté sur des échantillons de provenances très
différentes :
i" Graphite Acheson. — Grapliile artificiel exlrèmeinenl pur, préparé au four
électrique en partant d'antliracile très impur. Les parties triées renferment jusqu'à
99,9 pour 100 de carbone, toutes les matières minérales des cendres de l'anthracite
ayant disparu par volatilisation pendant la fabrication, f^ar places cependant, on trouve
dans de petites cavités quelques cristaux de carborundum. Il faut, bien entendu, les
éliminer avant toute mesure. La légèreté de ce graphite est extrême, il flotte sur Teau
avec une densité apparente de 0,8.
a° Graphite de Ceylan. — Graphite provenant d'un des gisements les plus impor-
tants de ce corps. Il se présente en lamelles cristallines et foisonne après attaque à
l'acide nitrique fumant. L'échantillon étudié renfermait 3,5 pour 100 de cendres.
3° Graphite de l'Australie méridionale. — xMatiére noirâtre sans apparence cris-
talline, très impure.
4" Graphite de Mtigraa {Bohême). — Masse compacte terne assez molle, montre
de petits cristaux, proportion de cendres notable.
5° Graphite de Scharzbach {Bohême). — Même aspect que le précédent, très
tendre et très impur.
6° Graphite du commerce. — Masse compacte obtenue industriellement par com-
pression après addition d'une matière grasse; plus dur et plus brillant que les deux
précédents; cendres très al u mineuses.
7° Graphite d'Oinenask (Groenland). — Lamelleux, très dur, brillant, cendres très
alumineuses.
8° Graphite de la fonte {provenance inconnue). — Contient beaucoup de fer et un
peu de silicium.
La méthode employée pour la détermination de ces densités repose sur
l'emploi des liquides lourds. On s'est servi de mélanges de bromure d'acé-
tylène et d'élher. Le premier de ces liquides était dilué avec le second jus-
qu'au moment où l'échantillon de graphite étudié tomiiail au fond du
mélange, On faisait alors le vide au-dessus du liquide, de façon à chasser
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 5l
d'abord l'air contenu dans les pores de la matière solide et ensuite à éva-
porer l'excès d'éther de façon à ramener la densité du liquide à être égale à
celle du graphite. On rétablissait de temps en temps la pression atmosphé-
rique et l'on observait si le graphite flottai l indifféremment à toute hauteur
dans le liquide. Une fois ce résultat atteint, on laissait encore le graphite
immergé pendant quelques heures, puis on procédait à la mesure de la
densité du liquide, égale à celle du graphite. On se servait, pour cette
mesure, d'un flotteur en verre, dont le volume était déterminé par des
pesées parallèles faites dans l'eau distillée. I^es densités données ci-dessous
ont ét('' obtenues entre les températures de il\° et 18". Elles sont rapportées
au poids d'un même volume d'eau mesurée à 4°-
Dans une première série d'expériences, les différents échantillons de gra-
phite avaient été simplement desséchés à l'étuve à 120° avant d'être immer-
gés dans le liquide et soumis à l'action du vide.
Voici les résultats :
Acheson i ,6s
Ceylan 3,a5
Australie 3 , 66
Mugrau 2,44
Sciiarzbach 2 , 36
(Jmenask 3,06
Commerce 2,87
Fonte 2,2.5
Les écarts entre ces différentes densités sont de l'ordre de grandeur de
ceux qui avaient été signalés dans les expériences antérieures. Les chiffres
les plus forts se rattachent, comme on le voit, à l'aspect des cendres, à la
présence de matières ferrugineuses.
Dans une seconde série d'expériences, on fil subir au préalable aux diffé-
rents graphites une purification par attaque à l'acide nitrique fumant.
Ensuite, suivant les cas, on se contenta simplement de dessécher le graphite
après lavage; d'autres fois, on le chauiTa au rouge sombre, température
suffisante pour amener le foisonnement di; certaines variétés.
Les écarts entre les nouvelles densités ont été plus grands encore qu'avant
traitement. Les graphites foisonnes ont présenté des densités relativement
faibles, descendant jusqu'à i, 10 pour le graphite de la fonte.
Le foisonnement paraît tenir à une simple exfoliation du graphite. Ce
corps est constitué le plus souvent par des lamelles extraordinairement
fines, comme celles de l'argile plastique, c'est-à-dire indiscernables au
microscope et ayant par suite dans leur plus grande dimension moins de
f^i^ de millimètre. La séparation de ces lamelles par le dégagement
de très petites quantités de matières gazeuses interposées entre elles
52 ACADEMIE DES SCIENCES.
suffit pour produire un oonflemeni apparent énorme. Cette finesse des
lamelles du graphile est encore démontrée par une expérience d'Acheson,
qui obtient la suspension indéfinie de ce corps dans Feau, comme M. Schlœ-
sing l'avait fait pour le kaolin, au moyen d'une addition de certaines
matières solubles, le tanin par exemple.
Une troisième série d'expériences a été faite en employant la méthode de
purification indiquée par Moissan, c'est-à-dire une fusion à la potasse suivie
de lavages répétés aux acides. Les résultats n'ont pas été plus concordants.
llesl facile, au cours des expériences, de se reiidie compte de TinexacliUide ceilaine
des mesures ainsi faites. Toutes les fois qu'on recommence le vide, on voit de nou-
velles bulles de gaz se dégager et la densité augmenter un peu sans que rien n'indique
la proximité d'une valeur limite ; il reste certainement de l'air emprisonné dans les
pores du graphite. Un raisonnement très simple d'ailleurs montre l'inefficacité du vide
pour enlever l'air d'un corps à pores très lins immergé dans un liquide. Dans le cas du
graphite, ces pores doivent être du même ordre de grandeur que les lamelles elles-
mêmes, c'est-à-dire inférieurs à j^ de millimètre; pour faire sortir une bulle de
gaz d'un tube de ce diamètre plongeant dans un liquide, il tant une dillérence de pres-
sion de plus de lo"™. Le vide seul est donc absolument sans elTet. S'il convient pour
les poudres usuelles, c'est que les vides y sont généralement de l'ordre de grandeur
Ju _L de millimètre et que l'absence de cohésion permi-t aux diiïérents grains de se
déplacer les uns par rapport aii\ autres. Les expériences de Graham sur la transpira-
tion des gaz à travers les phupies de graphite donnent d'ailleurs la preuve directe de
l'existence de ces pores et de leur finesse extrême.
Nous avons alors essayé d'expulser l'air par compression dans un cylindre d'acier.
Nous avons employé des pressions variant de aoooi^B à 1 1 ooo''e: par centimètre carré.
Après la première compression, il reste souvent à l'intérieur de la matière de petites
cavités où une partie de l'air chassé des pores est emprisonnée; on s'en aperçoit au
dégagement des bulles de gaz produit par le vide après immersion dans le liquide
lourd. Mais, en écrasant la matière et recommençant la compression, on arrive à obte-
nir, après quelques opérations, une masse absolument compacte ne dégageant plus de
gaz dans le vide.
Les mesures définitives de densité ont été faites sur des échantillons
purifiés et comprimés dans les conditions suivantes :
Après une première attaque à chaud par l'acide azotique fumant, la matière lavée
et séchée est fondue avec de la potasse au creuset d'argent, la température rouge
sombre est maintenue 3o minutes. Après refroidissement, le contenu du creuset est
repris par l'eau, puis attaqué par de l'acide chlorhydrique bouillant de densité i,i9..
Finalement, le graphite est lavé, séché et calciné au rouge sombre. On s'est assuré
que. par ce traitement, on obtenait l'élimination de la totalité de la silice, sans avoir
besoin de recourir à l'acide tluorhydrique. Enfin, le graphite était comprimé à plu-
sieurs reprises à 5ooo''8 par centimètre carré.
SÉANCE DU l3 JANVIER Î908. 53
Le Tableau suivant donne le résultat des mesures successives faites et
montre l'identité absolue de la densité de toutes les variétés de graphite,
lorsqu'ils sont convenablement débarrassés de cendres et d'air interposés :
Éla.depuriMca.ion. Acheson. Ceyian. OD,»„ask. Fo,„e. Australie. Mugra.. Schar.bach. Commerce
Naturel, séché à .20° ,,62-2,0.5 2,2.5 2,06 2,246 2,66 24^, ,36 ,3^5
chauffé au rouge sombre „ 2,25 2,18-2,19 2,22 2,66 ,, ,'3, Ô's-
Attaqué par aciflo azotique, séché ,,87 2,263 2,16 2,26 2.6,5 044 ^\y^ ~^'^^
foi'^"""'-^---- » • 2,2.3 „ ,,,0 « '„ -'„ "',''"
Naturel, comprime 2, in/i 2 25 »
» recomprimé 2,21g 2,25 2,22 » „ „ „
Attaqué par acide azotique, comprimé... 2,258-2,25r 2,25.5-2,206 >, 2262 „
Purifié KOH, comprimé 2,265 2.255 2,255 ',7 2,255 2.256 2,255 2,264
Le graphite de Scharzbach avait donné, après la première purification à
la potasse, une densité de 2,29, mais sa combustion dans l'oxygène laissa
une proportion notable de cendres, accusant ainsi une purification incom-
plète ; après une seconde purification, on obtint le chiffre donné au Tableau.
Un second échantillon de graphite d'Australie, traité de la même façon
que celui porté au Tableau, a donné une densité finale de 2,252, à peine
diff"érente de la première.
La densité la plus élevée trouvée pour le graphite du commerce doit être
attribuée à une purification incomplète. C'est un mélange artificiel assez
complexe pour lequel le procédé de purification reconnu convenable pour
les graphites naturels n'est peut-être pas suffisant.
Conclusions. — x" Tous les graphites naturels et artificiels donnent,
après purification complète, une densité identique de 2,255 (eau à 4°), le
graphite étant pris en moyenne à la température de i5°.
2° Le graphite foisonnant présente, avant ou après foisonnement, la
même densité que le graphite ordinaire.
MICROBIOLOGIE. — Sur l' utilisation de la tourbe poui l'épuration
des eaux d'ègout. Note de MM. A. Muntz et E. Lai.\é.
Au cours de nos travaux sur la nitrification intensive ('), la tourbe nous
était apparue comme un support extrêmement favorable au développement
des organismes nitrifiants et nous avons appliqué cette aptitude à l'épura-
tion des eaux d'égout. Cette épuration, en eff'et, est un phénomène d'oxy-
(') Comptes rendus, t. GXLII, p. 1241.
54 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dation, en grande partie attiibualjle aux bactéries qui transforment l'ammo-
niaque en nitrates. Dans une Note précédente ( ' ), nous avons exposé les
premiers résultats de nos expériences sur l'obtention de lits bactériens d'une
extraordinaire énergie.
Notre dispositif expérimental consistait en une colonne épuratrice de
fragments de tourjje, sur une épaisseur de o'",5o, entre lesquels l'air pou-
vait circuler librement.
Malgré la faible épaisseur de ce lit oxydant, l'épuration de l'eau d'égout
a été presque complète, avec une vitesse de passage de i"'" de liquide par
mètre carré de surface et par il\ heures.
En augmentant la hauteur de la colonne de tourbe, nous pouvions espérer
une épuration encore plus complète et plus rapide, par unité de surface du
lit bactérien. Nous avons donné une hauteur de i "", 60 à la couche de tourbe,
nous rapprochant ainsi, comme dispositif, de ce qui se pratique dans les
lits à percolation. La tourbe que nous avons employée était celle qu'on
extrait pour le chauffage. Elle était assez compacte, de texture fibreuse, et
provenait des couches supérieures des tourbières de la Somme. Se présen-
tant en briquettes, elle a été divisée en fragments anguleux de la grosseur
approximative d'un œuf, puis trempée dans un lait de craie en poudre,
destinée à saturer son acidité et additionnée de terreau de jardinier pour
l'ensemencer de ferments nitrificateurs actifs.
L'eau d'égout, prélevée cliaque jour dans le collecteur de la rue Censier,
était placée dans une bâcbc et traversait ensuite, d'une façon continue, des
récipients formant fosses septiques. Les matières grossières en suspension
s'y déposaient avant d'arriver à la colonne de tourbe. La régularité du débit
des liquides était assurée à l'aide d'un robinet à flotteur fixé sur la bâche,
et l'on pouvait, à volonté, faire varier ce débit pour des périodes déterminées.
L'arrosage était intermittent. Nous avons en elfel reconnu que, lorsqu'on
effectuait un arrosage continu, il se formait, à la surface des fragments
de tourbe, des amas glaireux de zooglées et de soufre précipité, qui dimi-
nuaient la perméabilité et pouvaient s'opposer à l'aération. Au moyen d'un
siphon s'amorçant et s'arrètant automatiquement, on réalisait la répartition
des liquides à la surface du ht bactérien par intermittences de 3 à 5 minutes.
On a ainsi évité cet inconvénient.
Cette installation a fonctionné sans interruption depuis le commencement
(') Comptes rendus, t. CXL1\', p. 466.
SÉANCE DU l3 JANVIER I908. 55
du mois de mai jusqu'au i5 décembre. A cette dernière date, l'activité
épuratrice était encore aussi grande qu'au début.
Dans une première série d'essais, nous ncnis sommes attacbés à déterminer
la dose maxima d'eau résiduaire qui pouvait être traitée par unité de surface
du lit épurateur. Nous avons progressivement augmenté la vitesse de passage
jusqu'à ce que l'apparition de l'aniinoniaquc et l'augmentation des matières
organiques dans l'eau épurée aient fixi- la limite à laquelle on devait
s'arrêter.
Jusqu'à une dose dépassant 3o(>o' par nièite carré et par 24 heures, cette
épuration a été parfaite, comme le montrent les chiffres suivants, qui
donnent les résultats des dosages effectués sur l'eau sortant des fosses sep-
tiques, c'est-à-dire avant l'épuration, et sur la même eau après le passage
sur la colonne de tourbe :
'27 mai. "28 mai. 30 mai.
Volume épuré par mélre carré et par iff lieures... 3ooo' 0200' 3200'
Par litre ■ avant, après. avant, après. avant, après.
iiiK mg ing nig mg mg
Azote ammoniacal •20,0 o 28,0 o '7)9 o
» organique 8,0 1,7 7,8 1,6 10,8 i,4
» nitrique o 8,2 o 12,8 o g, 6
Oxjdabilité par le permanganate en milieu
acide 8.5 10,2 98 10,8 7.5 8.0
Oxydabilité par le permanganate en milieu
alcalin 68 8,6 7g 9,0 j'i 8,0
Les eaux sur lesquelles nous opérions avaient une composition voisine de
la moyenne des eaux résiduaires de la ville de Paris; elles étaient un peu
plus riches cependant en matières organiques, chargées des résidus de nom-
breuses tanneries et contenant des matières tinctoriales.
Malgré ces conditions plutôt défavorables, ranimoniacjue a complètement
disparu ; l'azote organique a été éliminé dans la proportion de près de
85 pour 100 et la matière organique totale, exprimée par l'oxygène qu'elle
emprunte au permanganate de potasse, a diminué de 91 pour 100. L'eau
épurée était parfaitement limpide et inodore et se conservait avec sa lim-
pidité aussi bien en vase clos ({u'au conlacl de l'air; par conséquent, elle
était imputrescible.
La numération des organismes pouvant se développer sur la gélatine a
donné par centimètre cube d'eau :
A la sortie des fosses septiques 0000000
A la sortie de la colonne épuratrice ... 363
56 ACADEMIE DES SCIENCES.
Au poinl de vue de la composition chimique, avec un régime de plus
de 3"' par mètre carré de surface et pai- jour, r(''puration sur le lit bactérien
de tourbe a été plus parfaite que celle qu'on obtient sur des lits d'autres
matériaux, comme les escarbilles, avec des débits qui ne dépassent pas
o"'',4"o à o'"',5oo par le système des bassins de contact eto"'', 730 à i"' par
le système des lits à percolation. Au point de vue bactériologique, l'épu-
ration a été comparable à celle qu'on obtient sur les champs 'd'épandage,
qui ne peuvenl traiter que 10' à i5' d'eau d'égout par mètre carré et par
jour.
Quoique le débit que nous avons pu donner à notre lit épurateur fût
extrêmement élevé, nous avons cherché à l'élever encore, jusqu'à la limite
extrême à laquelle l'épuration devient incomplète. Il est en effet de grande
importance, dans la pratique, de pouvoir traiter les plus grands volumes
d'eau d'égout sur les surfaces les plus restreintes.
Voici quelques-uns des résultats ol)tenus :
Sjuin. 7juin. Sjuin. 13 juin. 17 ju n.
N'olume ppuré par moire carré et par jour, V'oul 4<niol 43ool 5oool 15o5l
aTuiil. après. avant. apjès. avaiil. après- avanl. .iprès. avant. après.
Par litre : „,, ^„ ^^ ^„ ,i,|, ,„, ^j, m^ mç nis
-Vzote ammoniacal 24.4 1.4 i8,8 o,3 21, 3 2,2 17,5 2,4 =3,3 11, j
» organique i'>.4 '■() 12,0 'i^ 9,8 2,u 10, .j 4.7 ",i <<,'
.) nitrique 0 12,8 0 8,3 o 8.2 0 7,2 o .i,i
Oxydabililé par le permanganate
en milieu aciile i32 10,8 86 11,0 92 11,2 84 i4'0 ^°^ -^'^
Oxydabilité par le permanganate
en milieu alcalin io3 8,2 78 .i,fi 68 9,6 71 11,8 87
Avec un débit voisin de 4""° pf»' mètre carré de surface, l'épuration
a encore été très satisfaisante, analogue à celle que donnent les champs
oxydants formés d'escarbilles, avec une marche de i™' d'eau par jour.
L'eau épurée est tout à fait limpide, inodore et imputrescible. Des pois-
sons y vivent sans être incommodés et sans venir jamais respirer à la sur-
face, ce qui indiciuerail une mauvaise aération.
Mais, lorsque le débit journalier a atteint le cliiH're énorme de 5"°' par
mètre carré, l'épuration s'csl montrée trop incomplète pour être regardée
comme satisfaisante. Les proportions d'ammoniaque restante étaient no-
tables, ainsi que celles de l'azote organique et des matières carbonées. Cette
eau, d'ailleurs inodore, était louche, et le louche s'accentuait lorqu'on la
conservait à l'abri de l'air. Los poissons y vivaient encore, mais ils venaient
fréquemment près de la siiilacc : elle était donc peu aérée. La numération
des bactéries dans ces eaux en a donné .5tS,')2() par centimètre cube.
20,0
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908 5n
En résumé, dans les conditions de nos expériences, pour des eaux d'égout
de composition ordinaire, le débit convenable a été de 3°' à 4""' par mètre
carré et par jour.
Après les arrosages excessifs à raison de plus de 5""', le lit bactérien de
tourbe a de nouveau été mis au régime normal et, immédiatement, l'épu-
ration est redevenue satisfaisante. Dans la pratique, le volume des eaux
d'égout à épurer est loin d'être constant. Après des orages, par exemple, il
augmente dans des proportions considérables. Cette faculté des lits bacté-
riens de tourbe de pouvoir recevoir momentanément des arrosages très
copieux, sans que la marche ultérieure de l'épuration soit compromise, con-
stitue un avantage sérieux.
La concentration des eaux qui ont servi à nos essais est rarement
dépassée dans les eaux résiduaires des villes qui possèdent le système
d'égouts unitaires, dans lequel les eaux de |iluie et les eaux de lavage des rues
sont réunies aux eaux ménagères, aux eaux vannes et aux eaux industrielles.
Avec le système sépara lif, où les eaux vannes et les matières de vidange sont
à épurer seules, leur concentration est notablement plus grande, mais leur
volume est plus faible, et l'intensité de l'arrosage peut être réduite.
Nos recherches antérieures sur la nitrilication (') nous ont montré qu'il
était possible de faire nitrifier sur des lits de tourbe des solutions ammonia-
cales d'une concentration que n'atteignent en aucun cas les eaux d'égout.
Cependant, nous avons essayé l'épuration d'eaux très chargées et, dans ce
but, nous avons enrichi artificiellement les eaux d'égout ordinaires avec du
purin provenant d'étables de vaches. Les chiffres suivants montrent les
résultats obtenus :
20 aoùl. 27 août.
Eau d'égout Eau d'égout
additionnée additionnée
de 5 pour 100 de 10 pour 100
de purin. de purin.
Volume épuré par mètre carré et par jour 25oo' 2000'
Par litre : avant. après. avant. après.
Azote ammoniacal 42,4 o 88,5 4,i
n organique i5,2 3,2 16, 4 5,0
" nitrique o 32,5 o 66,5
Oxjdabililé par le permanganate en milieu acide. . iô6 i5,i 208 19,5
» )> u alcalin. i4o t2,l igS 18,1
(') Comptes rendus, l. CXLil, p. 1240.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 2.)
58 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les effluents étaient limpides, inodores et imputrescibles, bien que la
proportion de matière organique résiduelle fût encore assez élevée. Cepen-
dant, les débits étaient encore considérables. On peut espérer que des eaux
encore plus chargées pourraient être épurées si l'on réduisait l'intensité des
arrosages (').
Dans tous les cas observés au cours de nos études, une partie seulement
de l'azote ammoniacal et organique qui disparaît se retrouve à l'état ni-
trique. Les actions oxydantes ne sont donc pas seulement dues aux bactéries
nitrifiantes. D'autres organismes interviennent, qui brûlent, en même temps
que la matière carbonée, les combinaisons azotées, en déversant l'azote
à l'état gazeux dans l'atmosphère.
Cette élimination de l'azote est d'autant plus considérable que la matière
carbonée est plus abondante. Dans ce cas, les ferments nitrificateurs, qui
opèrent une transformation intégrale de l'ammoniaque en nitrates lorsque
la matière organique est absente, se trouvent en concurrence avec les bacté-
ries banales de la combustion, qui peuvent prendre la prédominance et éli-
miner de notables quantités d'azote à l'état libre. L'ammoniaque elle-même
n'échappe pas à leur action.
Ce fait est mis en évidence par les chiffres suivants, dans lesquels les
rapports de l'azote ammoniacal à la matière organique totale varient nota-
blement :
I. II. III.
Rapport de l'azote ammoniacal à la matière organique. . jjâ TeT» ïhi
Pour 100 d'azote ammoniacal \ Azote nitrifié 35,8 ^9,7 ^Q'^
et organique disparu \ Azote dégagé 64,2 4o,3 3o,6
L'épuration des eaux d'égout est donc un phénomène biologique d'une
extrême complexité et dont l'allure est variable avec la composition, elle-
même si changeante, du milieu, donnant la prédominance tantôt à telles
espèces bactériennes, tantôt à telles autres.
Mais, dans toutes les conditions réalisées dans nos expériences, le support
de tourbe a montré son efficacité comme lit bactérien destiné à l'épuration
des eaux résiduaires.
M. Mascart fait hommage à l'Académie des Procès-verbaux des séances
du Comité international des Poids et Mesures, Session de 1907.
(') M. Poitevin, en confirmant nos premiers résultats, avait déjà obtenu l'épuration
d'eaux artificiellement enrichies {Comptes rendus, t. CXLIV, p. 768).
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 5g
CORRESPONDANCE .
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, l'Ouvrage suivant :
Atlas météorologique pour l'année 1906, d'après vingt-deux stations jran-
çaises, par G. Eiffel. (Présenté par M. Mascart.)
ASTRONOMIE. — Observation du passage de Mercure sur le Soleil
à l'Observatoire de Rio de Janeiro. Note de M. Morize.
Le passage de Mercure sur le Soleil du i4 novembre dernier a pu être
observé à Rio en d'assez bonnes conditions. A l'heure prévue pour les pre-
miers contacts, le ciel était découvert et le vent faible; mais vers lo*" du
matin une couche de cirrus, qui allait s'épaississant, a rendu difficile l'ob-
servation.
L'instrument employé a été l'équatorial de 24*^", avec objectif de
MM. Henry frères, muni d'un oculaire divergent qui projetait sur un écran
une image de 25*^™ de diamètre. L'image de la planète a paru circulaire,
très noire, bien plus que le noyau d'une superbe taclie qui était au méridien
central. On n'a pas aperçu de trace du ligament noir ni de tache lumineuse
centrale.
Après I o*" l'état du ciel a empêché les observations physiques, et l'on a dû
se contenter de déterminer les heures des deux derniers contacts, qui sont :
Temps moyen civil
de
Rio de Janeiro,
h m s
Premier contact externe 7.33. 10,6 (?)
Premier » interne 7-34. 9,6
Deuxième » interne 10. D^. 21, 6
Deuxième » externe io.56. 18,8 (?)
ASTRONOMIE. — Observation du passage de Mercure des \')-i \ novembre 1907,
àSchio (Italie). Note de M. Fr. Faccin. (Extrait.)
Le bord solaire était très ondulant et il a été impossible d'apercevoir
Mercure hors du Soleil; l'observation du premier contact extérieur a été
impossible et celle du premier contact intérieur a été difficile ; dans un
6o ACADÉMIE DES SCIENCES.
instant de calme relatif, on a entrevu la goutte noire. Sur le Soleil, le disque
de la planète a paru parfaitement rond, uniformément noir et beaucoup
plus noir que les noyaux des taches qui formaient alors un groupe visible à
l'œil nu; jamais il n'a été possible d'apercevoir ni auréole, ni point brillant.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la sommabiUté des séries de Foitrier.
Note de M. A. Buhl.
Dans les Comptes rendus ( \'\ octobre 1907 ) et dans le Bulletin de M. Dar-
boux (décembre 1907) j'ai donné une formule de sonimabilité concernant
la série de Laurent. Or on montre, dans tous les Traités d'Analyse, qu'une
substitution de la forme = = e'" permet de passer de la série de Laurent à
celle de Fourier. On peut donc, de la formule de sommabilité concernant
la première série, déduire une formule concernant la seconde. Je me borne
à rappeler ce fait intuitif et vais ici établir directement, dans le champ réel,
une formule de sommabilité très générale concernant les séries de Fourier.
Soient les deux développements
(1) F(e)=— / F(0^? + -V/ ¥{l)cosn{l-B)dl
(2) f(r)^^J A^)dK+^_yf /(Ç)cos«(Ç--)r/;.
Soient s„ la somme des (n-hi) premiers termes de (i) et c„ le (n -+- 1)'™<=
terme de (2). Par des transformations élémentaires, on trouve que l'expres-
sion
(3) .^i^;
est la somme de deux intégrales doubles qui, si Ton pose
1 = 9 ■+ 2U, Ç=:T+ 21',
deviennent
T
/' ■/' ^ F ( e + 2 ,0 -^^ \+ ' " ^ ''" "'"-'•'-"■ I " + ( " + ' ) ' " - '■ )] ,/,, dv.
/(-) Sin(M — l'J
SÉANCE DU l3 JANVIER 190S. 61
Admettons que /(t) présente pour t = a un infini ne détruisant ni la
continuité, ni la formule (2); je spécifie même que le rapport de/(a — 0)
à /(a + 0 ) tend vers i quand 0 tend vers zéro.
Étudions l'expression (3) où nous ferons tendre /( vers l'infini et t vers a.
Les intégrations en v ne sont à considérer qu'entre — s et -h e; les autres
parties sont finies et donnent des résultats nuls quand on les divise par/(a).
Changeant r en — i> de — £ à zéro, il ne reste que des intégrales on c de zéro
à £ contenant le rapport de/(T ± 2c') &/('). Si l'on intègre de £'<£ à £, on
peut supprimer ledit rapport sous les intégrales en écrivant au dehors celui
de/(T ± 2r, ) à /'(t ), y] étant compris entre i' et t. Quand £' tend vers zéro,
il en est de même de y] et, comme d'autre part t tend vers a, le rapport
précédent diffère de i d'aussi peu c[u'on le veut.
En résumé, et ceci est pour moi un premier théorème fondamental, l'ex-
pression
(4) li"' ;^ '7^
ne défiend pas de f.
Il n'est pas impossible de déterminer complètement (4) en étudiant les
intégrales doubles qui précèdent et qui généralisent l'intégrale simple de
Dirichlet. Mais on peut aussi tourner la difficulté en profilant de l'invariance
de (4) par rapport à/et calculer cette expression dans le cas d'une fonction
sommatrice particulièrement simple. Je prendrai
sin ( 2 /« -h I ) —
1 2
/(t) := 1 =: 1 + COST -|- . . . + COS/iT,
2 . T
2S1II -
2
l'entier n croissant indéfiniment. La série ainsi obtenue, considérée d'ordi-
naire comme indéterminée, n'est cependant infinie que pour t égal à zéro ou
à 27Ï. De plus, ces deux infinis peuvent être assimilés à un seul en roulant le
plan réel de façon à en faire un cylindre où les ordonnées d'abscisses zéro
et 2ir seraient confondues. L'expression (4) devient alors
«0 -t- •?! COS T -I- .52 COS 2 T + . . . , ■ S„ + S^ -\- . . . + S„ . ^
hm — = nm —
T = 0 I + COST + C0S2T
Or, dans les Malhematische Annalen, t. I^VIII, iQ^i, M. Fejér a établi
que cette dernière limite était égale à ^\0).
62 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Comme autre application élégante on peut partir de
I , / . t\' COST C0S2T
/{T) = --Iog(^2sin-j =— - + ^— -
ce qui donne
F(&):
12^3
I I I
- H h 5 ■
I 2 à
En résumé, si Ton considère une suite de nombres a„ tendant vers a
quand n croît indéfiniment et si Ton pose
_ Co(a„).;o + c,(ot„).ti + . ■ .-t-c„(a„)5,i
on peut écrire
F(e) = s„-+-(S,-So) + (S,-s,)+...,
série trigonométriquedont l'indétermination /orwe//e est considérable et qui
jouit cependant de propriétés analogues à celles de la série de Fourier.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le choix de r exposant de convergence pour
les fonctions entières de genre infini. iNote de M. A. De.vjoy, présentée par
M. H. Poincaré.
Étant donnée une suite de zéros a^^a.^., . . ., a,, .. ., rangés par ordre de
modules non décroissants avec a, ^ o, lorsque la série j — p: diverge quel que
soit X', parmi toutes les fonctions entières de la forme
n
I gli. Pn Vin/
a„
OÙ pn est un entier fonction de son indice, comment faut-il choisir la fonc-
tion p„, pour que la fonction entière F(:;) correspondante rende dans les
applications des services analogues aux produits canoniques de genre fini?
i" Nous exigerons que l'exposant canonique p„ ne dépende que de la suite
/•,, Tjj • ■ •) fni • ■ • des modules des zéros.
Supposons donc donnée seulement cette dernière suite. Si M(/-) désigne
le maximum du module de ¥{z) pour | z| = r, -M(r) dépendra évidemment
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 63
des arguments des zéros dont les modules seuls nous sont donnés. Ces ar-
guments variant de toutes les façons possibles, M(r) possède, pour charpie
valeur de /•, une certaine limite supérieure P(r), qui ne dépend que de la
fonction /j„ choisie et de la suite r„.
L'exposant canonique sera déterminé par cette condition que cette limite soit
la plus petite possible.
Soient h défini par r^^r<^ r,,+f , ,
P,(r) et I\(r) respectivement les limites supérieures de |F,(s)| et de
I ¥.i{z)\ sur un cercle de rayon r, en sorte que P = P, Po. L'ordre de gran-
deur de P est le plus grand des ordres de P, et de P^.
Or, partant d'une fonction p„ arbitraire, si l'on augmente />„, il se trouve
que P, augmente et que P2 diminue; si l'on diminue/?,,, P, diminue et P.^
s'accroît.
1,^ exposant canonique sera donc évidemment celui qui donne aux deux
produits P, e/ P, le même ordre de grandeur.
Les auteurs qui se sont occupés des fonctions de genre infini ont, en géné-
ral, eu pour principal souci de réduire le reste Pj de façon à le rendre
aisément limitable (cela, en augmentant la convergence de la série, c'est-
à-dire />„) ; mais la valeur de P, rend alors trop fort l'ordre de ¥{z).
Il ne paraît pas possible, sans autre hypothèse sur /•„ que sa non-décrois-
sance, de fixer /)„ en toute généralité; r„ étant quelconque, nous considére-
rons une fonction cp(r) croissante, telle ipie !p(/-„)>n (le signe = pourra
être pris pour une infinité de valeurs de n), et telle que "j^ "^^ ^ ^ = ^(r)
ne soit jamais décroissante. Ces hypothèses sont les plus générales qui aient
été faites dans les divers travaux sur les fonctions de genre infini.
Avec celle seule hypothèse, on peut dire que, sensiblement,
D'une façon précise, si p„ est la partie entière de (i ■+■ cc)y(n) (a fixe,
arbitrairement petit), les limites supérieures sont £cp(r)'"^°' pour logP, et
^- — pour logPj (h fini, i infiniment petit^. P, est d'ordre supérieur à P^.
Si pn est la partie entière de /.('"n) + °') ^^ produit Pj est convergent, et
6/| ACADÉMIE DES SCIENCES.
loaP, <^ -rof r)- — ?f^ (ici une hypothèse supplémentaire est nécessaire si
Ton ne veut excepter une inlinité de couronnes d'épaisseur totale finie). La
limite su[)érieure de logP, est £— cp(/-). Celte fois (en supposant le genre
infini), P., est d'ordre supérieur à P,.
Si 'Hr) = ?(0, log-ç>(/-). • • log-.-, ?(>) [Iog.?(r)]'- est tel que '-^^^^
d\o<y'h(r„) ,.
soit croissant; nous posons /.»„= ,' Un a
logl', < ^o(r) log©(/') . . . loj;i'-=^9(r) el logr'2< ^ cp(/-) log9(/) . . . logt9(r).
[Les limites supérieures indiquées peuvent être atteintes pour une infinité
de valeurs de r, si aucune hypothèse sup{)lémcntaire n'est faite sur fir).]
L'exposant actuel yO„ est donc toujours trop fort.
Des hypothèses un peu plus précises et qui sont satisfaites en particulier
toutes les fois que /■„ est une fonction de n formée à |)arlir de la fonction
exponentielle et de la fonction logarithmi(jue, par des combinaisons algé-
briques et des itérations arbitraires de ces fonctions, permettent, dans le
cas du genre non fini, de prendre toujours
. f/log 'J,(/- )
/?«= — rr </'«+> avec <D{r„) = n,
et donnent pour logP(/-)des limites encor(> plus voisines de '^(r). Quel que
soitr,,, rex[)Osant log/* logo« logx_, «(loS'x")'^^ '^*^'- '™P f'^'"^' elilest possible
de choisir /•„ assez lentement croissant pour que log/; . . . \og;/i ne soit pas
assez élevé. On a, en tous cas, pour limite supérieure du produit canonique
, 1.1 11 n • d\osn
forme avec les zéros de modules r,,r.,, . . ., r„, 1 expression n^^^^^ ■
Les considérations précédentes donneraient, dans le cas des fonctions de
genre fini non entier, tous les résultats de M\L Lindelof et Boutroux, et
certains même plus généraux.
GÉODÉSIE. — Sur la mesure des mouvements généraux du sol au moyen
de nivellements répétés à de longs intervalles. Note (') de M. Ch. Lalle-
MAXD, présentée par M. Bouquet de la Grye.
Depuis les âges primitifs, l'écorce terrestre est sujette à de lentes défor-
(') Piéseiitée dans la séance du G janvier 1908.
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 65
malions, dont la Géologie offre d'abondantes preuves, mais dont on possède
peu ou point de mesures précises.
Dès 18G7, pour combler cette lacune, l'Association géodésique européenne
montrait, dans la répétition des nivellements à de longs intervalles,
un moyen de mesurer les alTaissements ou les exhaussements du sol ; et
le Congrès international géographique de 188 1 réclamait partout cette
répétition.
Adoptant un vœu émis par le Congrès géologique de Vienne, en 1908,
l'Association des Académies, en 1904, a saisi à nouveau de cette question
l'Association géodésique internationale. La présente Note est un résumé
du Rapport dont, à cette occasion, j'ai eu l'honneur d'être chargé.
I. Essais anti-rieurs. — A la suite du grand tremblement de terre d'Agram, en 1880,
le Gouvernement autrichien fit réitérer les nivellements traversant la zone dévastée:
Fig.
Echelle
J^himohij
,|i;\ Hacliimuii y
-A OTSIJ j!^ '-' '
*^V\ .'^'kusalsu
Zon^' de maximum d'mtensité r-^-~^
Hilconf.§Ç^iS^r*^é^!^^y^ ^?
«S'^'^'^fàml
du tremblement de ferrp \''/^y>/\
Zone d'affaissement I I
Zone de soulèvement I ■ ■ ■ I
Courbes déamétriçues , -Ù-'IS^t. j
d'égal affaissement ooU ( 1 .'' ^./
exhaussement du sol ) .S,^ \ ^ ■' .
Lignes nivelées ._-— ~._. «3\TSli
Kuwana'
maV:
^okkaichi^-' v
/ Nariiini ^.
NOGOYA
Oka:
^
■■— 0----
Mouvcmenls du sol constatés à la suite du tremblement de terre de 1891,
dans la région de Nù-Bi (Japon).
mais ce fut sans résultat, les variations d'altitude'^ n'ayant nulle part excédé l'erreur
propre des opérations.
En France, le nouveau réseau fondamental, nivelé de 1884 à 1892, semblait, par sa
comparaison avec celui de Bourdalouë, plus ancien de 3o années, devoir fournir,
à ce sujet, de précieuses indications; une discordance progressive, croissant du Sud
au Nord et atteignant près de 1™ à Lille et à Brest, avait même été constatée; mais
je pus bientôt montrer que cette discordance provenait de l'accumulation de petites
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, iN" 2.)
66 ACADÉMIE DES SCIENCES.
erreurs systématiques, jusque-là ignorées, dans ropéralion |)rimillve ('). On n'en put
rien déduire quant aux mouvements possi))les du sol dans Finlervalle.
A cet égard, la seule constatation vraiment nette a été faite au Japon, et encore
s'agissait-il, non de mouvements lents, mais de brusques dénivellations survenues à la
suite d'un grand tremblement de terre, celui de Nù-Bi, en 1891. La réitération des
nivellements antérieurs traversant la région révéla des changements de beaucoup supé-
rieurs à l'erreur possible des écarts trouvés entre les deux opérations (-). La représen-
tation graplii(iue que j'en ai faite {fig. 1) accuse, en elTet, l'existence de dépressions
atteignant o"",.'!, autour d'une zone triangulaire de 25'"" de cAlé, elle-même surélevée
de o™,6 à G'", 8 (■'). L'erreur possible de ces écarts n'excédant nulle pari ±o'",o3,
leur réalité n'est donc pas douteuse.
Le rapide essor, depuis un demi-siècle, des nivellements de précision
dans tous les pays permet d'entrevoir, pour l'avenir, des résultats plus
probants. Mais dans quelle mesure? C'est ce qu'il importe de rechercher.
II. Conditions à réaliser. — Pour que l'écart entre deux nivellements
d'un même itinéraire, exécutés à des époques distinctes, puisse être attribué
à des mouvements du sol dans l'inlervalle, il faut, outre une parfaite iden-
tité des points cominuns aux deux opérations :
1° Une suffisante stabilité de la surface de comparaison, généralement le
niveau moyen d'une mer, choisie pour commune origine des deux nivelle-
ments; condition rarement réalisée à moins de o",! près. Ainsi, par
exemple, le niveau moyen annuel de la Méditerranée à Marseille, de i885
à 1906 {fig. -2), a oscillé entre deux limites extrêmes distantes de près
de G'", I .
■2" Entre les altitudes ancienne et nouvelle des repères communs, les
écarts doivent être notablement supérieurs à leur incertitude propre, c'est-
à-dire à la somme de leurs erreurs possibles, qui sont :
a. Les erreurs accidente/les des deux q;)érations (erreurs proportionnelles
à la racine cariY'e de la longueur des sections nivelées ) ;
h. Les erreurs systématiques d'opérations (proportionnelles à la longueur
des mêmes sections):
c. Les erreurs d'étalonnage des mires ( pro[)ortionnelles aux dénivella-
tions franchies).
(') Ch. Lallemand, Comptes rendus. i(j juin 1890.
(-) M. SuGiYAMA, Comptes rendus de l'Association géodésique internationale
(Conférence de Copenhague, 1908).
(') Chose curieuse, le maximum d'intensité des secousses a eu lieu, non dans la
zone soulevée, mais tout autour, dans la région déprimée.
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 67
En adineltanl, pour Cfs erreurs, Jos coelTicifiils moyens les plus bas jusqu'alors
obtenus dans les grands nivellemenls européens, -inoir :
G""", 8 par kilomètre, pour Terreur accidentelle probable,
0""',i5 par kilomètre, pour l'erreur systématique probable,
o""",oi5 par mètre, pour l'erreur probable d'étalonnage des mires,
et en supposant _les opérations efl'ectuèes par sections homogènes (') de 100'"" de lon-
gueur moyenne, on calcule aisément que, pour un col situé, par exemple, à 2000" de
hauteur et à 600'"" de l'origine des nivellements, l'écart entre les deux altitudes an-
cienne et nouvelle pourrait être erroné de ± 24"" ou de ± 17™, selon que ce col serait
relié à l'origine par un ou par deiiv itinéraires distincts.
Rn supposant même réduite à loo''"' la distance à la mer et à 100'" l'altitude du col,
l'erreur à craindre, dans les mêmes conditions, serait encore de ±10"" ou de ±7""",
suivant le cas.
l'is. 2.
Alliludi
( Zcro
iBourdalouf'
Zéro
normal
ANNEES 188.
) Zéro
^1 normal
1B'.»0
lOIIO
190C
Vaiialiuiis lin niveau moyen annuel (ie la Métiiliir.iiiée à Marseille, de iSSô à itjuG
par rapport au zéro normal ilu Nivellenienl général de la Krancc.
Tout cotuplc fait, malgré leur rciuarquahle précision, les nivellements
actuels paraissent impuissants à déceler des mouveaionts du sol inférieurs
à i'*'" ou 2''"".
Pour descendre au-dessous de ces limites, il faudrait accroître encore la
précision des nivellemenls, chose quasi impossible, les erreurs qui subsistent
ayant leur source dans ratmosphère même, bien plutôt que dans les opéra-
(') C'est-à-dire nivelées à peu près dans les mêmes conditions, notamment par les
mêmes opérateurs et avec les mêmes instrument^.
fis ACADÉMIE DES SCIENCES.
leurs, les mélliodes ou les instrumenls ; ou bieu il faudrait réitérer un
grand nombre de fois, dans des conditions variées, les opérations, solu-
tion ruineuse et d'ailleurs sans grand intérêt pratique, vu l'impossibilité
d'améliorer après coup les anciens nivellements à comparer avec les nou-
veaux (').
Co?ic/usrons {-). — « i" Vu le degré d'exactitude pratiquement suscep-
tible d'être atteint par les nivellements, leur répétition ne permet guère,
sauf exceptions, de déceler avec certitude l'existence de mouvements géné-
raux d'affaissement ou d'exhaussement du sol inférieurs à i''™.
» 2° Pour pouvoir fixer le degré de stabilité de son sol, chaque pays
devrait, deux ou trois fois par siècle, réitérer son nivellement fondamental,
ou tout au moins le nivellement d'un groupe de lignes choisies, reliant
entre elles les mers voisines et franchissant les principales montagnes de
son territoire ( '). »
MÉCANIQUE. — Sur la statique de la surface déformahle et la dynamique
de la ligne dèformable. Note (') de \1M. Eukè.ne et François Cosserat.
La définition de la surface déforniablc que nous avons adoptée est parli-
culièrement intéressante dans l'état actuel de la théorie des surfaces géomé-
triques, tel que M. Darboux le présente dans ses Leçons. Cette définition
conduit aisément à des développements que les premiers chercheurs, Sophie
Germain et Poisson, n'auraient pu réaliser à leur époque qu'avec beaucoup
de difficulté.
Si p,- ( j ^ 1 , 2) sont les paramètres de deux systèmes de lignes tracées sur
la surface non déformée, et (^,, yj,-, "(,), (/?,, y,, r, ) les vitesses géométriques
de translation et de rotation du trièdre M.x'y' z' adjoint à chaque point M
dans l'étal déformé, la densité de l'action de déformation est une fonction W
(') Les nou\eaux nivellements, par exemple, étant supposés deux fois plus précis
que les anciens, les erreurs i'i craindre, ci-dessus calculées, se trouveraient réduites
de 20 pour 100 tout au plus, gnin tout à fait insuffisant.
(-) Ces conclusions ont été votées à l'unanimité par l'Association géodésique inter-
nationale (Conférence de Budapest, 1906) et ensuite adoptées par l'Association des
Académies (Session de X'ienne, 1907).
(^) Pour les lignes à foites dénivellations, un contrôle fréquent de la longueur des
mires, au cours même des opérations, serait en outre indispensable.
(*) Présentée dans la séance du 6 janvier 1908.
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 69
de ces quantités, qui est invariante clans le groupe euclidien. La variation
de l'action, pour une portion de la surface, introduit, relativement au
trièdre Mx'v'z', les efforts et les moments de déformation qui s'exercent
au point M sur les éléments des courbes coordonnées (p,), et qui s'expriment
au moyen des dérivées -r^, -r-—, -—, -, — , -—-, -7— • bile conduit en outre
-' dKi drii dQi dp, ikji dii
à définir la force et le moment extérieurs par des équations embrassant à
titre de cas particuliers toutes celles que l'on a obtenues jusqu'ici avec le
principe de solidification, où l'on considère les efforts et les moments de
déformation comme de simples vecteurs, indépendamment de leurs valeurs
calculées au moyen de W. La notion d'énergie de déformation résulte
encore ici de celle du travail.
On peut rapporter les efforts et les moments de déformation en un point M
à un trièdre mobile avec M et dont un des axes reste normal à la surface (M) ;
on introduit ainsi des composantes de ces efforts et moments qui con-
duisent, comme pour la ligne, aux notions d'efforts de tension ou de cisail-
lement et de moments de fiexion ou de torsion, et qui présentent cet
intérêt particulier d'être rapportées seulement à la surface géométrique
supportant en quelque sorte l'ensemble continu de trièdres de la sur-
face déformable considérée. Les équations connues sont précisément relatives
à ces composantes, dont l'élude très intéressante peut se faire en ayant égard
aux divers éléments géométriques de la surface dessinée par les sommets
des trièdres. Le principe de solidification est d'ailleurs toujours exprimé
en écrivant que la variation de l'action est nulle pour tout déplacement
euclidien.
Les notions de Iriùdre caché et fie W caché jouent le même rôle que dans la théorie
de la ligne déformable; elles s'interprètent encore par la considération des déformées
particulières, ou par une conception analogue à celle que Lord Kel\ in et Tait ont pro-
posée pour les liaisons dans la Mécanique classique, ou enfin par la méthode de La-
grange; elles permettent de rassembler sous un même point de \ue i;énéral les diverses
théories que Ton a établies jusqu'ici pour la surf.ice déformable et d'expliquer les dif-
férences que peuvent présenter ces théories. On esi conduit à la membrane élastique
que Poisson et Lamé ont étudiée dans le cas de la déformation infiniment petite,
quand W ne dépend pas de /j,, «y,, /•, et ne dépend, en outre, de £,, n,, ?,- que par les
coefficients de l'élément linéaire, l'efiorl étant alors dans le plan taiij;ent à la surface;
si l'on particularise davantage W, on a la surface de M. Daniele, puis la surface fluide
de Lagrange, considérée aussi par Poisson et, plus récemmanlj par W. Duliem; quand
enfin W est complètement caché, on oblieul la tiiéorie de la surface llexible et inex-
Icnsilile des géomètres sous les divers aspects qu'on peut lui donner, iiainii lesquels se
trouvent ceux qui ont été adoptés par M. Lecornu et par Beltrami.
.^O ACADÉMIE DES SCIENCES.
Considérons encore le cas où l'on inlroduit les conditions d = o, Ço = o,
l'axe M=' du trièdre M.r'r'z' étant alors constamment normal à la sur-
face (M) : /;/ //leoric prend nue forme loiile j)arlicidière, en raison de l'exis-
tence dex reladoiis aiiv(]itelles M. Durboiuv a éicnrlu la dénomination d'équa-
tions de Codazzl ( ' '). Soil tn l'angle que M,r' fail avec la courbe ( p^) de (M);
la valeur W, prise par \\ pnur "C, = o, 'Ç, — o s'exprime en fonction des
dérivées des deux premiers ordres de.r, >-, c- par ra[)porl à p,, p^, de m et de
ses dérivées premières, par riutermédiaire de /ic///' arguments, parmi les-
quels figurent les six expressions de Ciauss E, V, (!, D, D', D", qui domi-
nent la théorie des surfaces ("-). Si Ton ne veul envisager cpie W ,, on est
conduit à ce résultat imporlanl (pie le nouveau système d'équalions que l'on
obtient a son origine dans le calcul des rariations. Le i-as où les six arguments
E, F, (j, D, D', D" tigurent seuls est particulièrement digue de remarque;
dans cette hypothèse, si Fou porte l'atlenliou uniquement sur la surface
déformée, on peut, en particularisant la forme de W, et les données,
retrouver la surface ('-lastique considén'c par Sophie Germain, Lagrange et
Poisson. Sous la même hypothèse générale, et en passant à la déformation
infiniment petite, on retrouve la surface de Eord Kelvin et Tait.
La dynamique de la ligne déformahle se rattache à Texposiliou précé-
dente, où il suffit de regarder l'un des paramètres, p. par exemple, comme
le temps/; on a alors une action simultanée de déformation et de mouve-
ment. Sous l'influence du Irièdre, la vitesse d'un point de la ligne défor-
mahle entre dans W par les trois arguments ^,, "/jo, L,, et l'on se trouve en
présence de la notion (Wmisotropie cinétique déjà envisagée par Rankine, et
qui s'est introduite depuis dans plusieurs théories de la Physique. Même si
W est indépendant des rotations et conduit à des moments extérieurs nuls,
l'argument de pure déformation ^; -1- y]; ^- "C' et l'argument pm-einent ciné-
tique Il + -qi -h 'Ç: sont généralement accompagnés de l'argument mixte
un tel i-enre d'argument n'est pas non plus nouveau dans la Mécanique et
apparaU notamment dans la théorie de la force à distance de Weber.
Quand W ne contient pas l'argument mixte ^,L-I- yi,y]o-I- 'C,'C.,, il faut, en
(') G. Darbolx, Li-roiis sur lu throric géitérale des surfaces, Livre V, Glia-
pilres I el II.
(2) G. Daiiboux, Leçons sur la lliénrie générale des surfaces, Livre VII, Clia-
pitre m.
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 7I
général, considérer l'état de défornialion i-l de inouvemenl infiniment voisin
de l'état naturel, pour se trouver dans le cas de la Mécanicjue classique, où
l'action de déformation se sépare complètement de l'action cinétique.
On obtient alors le principe de d'Aleinhert en supposant la force et le
moment extérieurs nuls, c'est-à-dire en exprimant que la ligne déformable
n'est soumise à aucune action du monde extérieur et en introduisant par
suite la notion fondamentale de système isolé, dont M. Duliem a fait voir la
nécessité pour la construction rationnelle di- la Mécanique. La relation qui
se trouve ainsi établie entre [a force cinétique qX. \a force statique montre que
la théorie que nous exposons n'est pas seulement nominaliste, et comment,
par la considération d'une action de plus ru plus complexe, on peut arriver
à écarter l'objection que M. E. Picard a dirigée contre la définition con-
structive des différentes espèces de forces.
CHIMIE l^HYSiyUE. — Sur la tratisformation des ilissotittions de phosphore
blanc en phosphore rouge. Note de M. Ai.biîrt Coi,so.v, présentée par
M. Cf. Lemoine.
Ayant été conduit à comparer l'effet des dissolvants sur les variétés allo-
tropiques du phosphore, j'ai en même temps observé les conditions de trans-
formation en phosphore rouge des dissolutions de phos[)iiorc ordinaire. On
sait qu'à l'état libre le phosphore blanc se change intégralement en phos-
phore rouge au-dessous de 280", parce que la tension de transformation esta
peu près nulle, d'après les recherches de ÎNI. Lemoine et celles de MM. Troost
et Hautefeuille. Le phénomène est alors réglé par la vitesse de la trausfoi--
mation qui dépend de la teui])(''rature et, comme M. Lemoine l'a montré,
de la quantité de phosphore dont on part, e'est-à-dire de la pression delà
vapeur. De sorte que, finalement, la limite et l'allure du phénomène sont
fonction de tensions gazeuses. Or, dans le cas des dissolutions, il ne peut plus
être question de tensions gazeuses; je le montrerai d'ailleurs directement;
c'est la pression osniotique ou, si l'on préfère, la concentration moléculaire
qui intervient. Grâce à celle notion, le parallélisme de la transformation
est complet entre phosphore libre et corps dissous. En voici les preuves.
D'abord, toutes choses égales, la transformation est plus rapide quand la
température est plus élevée. En effet, l'essence de térébenthine saturée à i5°
et renfermant oJi^ de phosphore par litre, d'après mes déterminations, m'a
fourni un abondant dépôt de phosphore rouge après^S à 10 heures de chauf-
72 ACADÉMIE DES SCIENCES.
fag'c à 285''-29o'\ laiidis quVlle est resiée limpide au bout de ">'>. licures
à 23o"-235". Voilà un preuiier poinL commun avec la transformation du
phosphore Hbre.
Je vais maintenant étabhr que la tension du phosphore vaporisé, même
jointe à la très grande pression déterminée par le surchauffage du solvant,
n'active pas la transformation du phosphore, dissous ou non. Afin d'éviter
des objections relatives à des inégalités de température j'ai employé le dis-
positif suivant, (pii m'a é[é suggéré par M. Lemoine :
Au sein d'une dissolution de phosphore à 23s par litre, j'ai placé deux tubes où
j'avais fait le vide après avoir mis du pliosphore dans l'un, et dn térébenthène avec
un excès de phosphore dans l'autre. Après avoir chaufTé 4 heures entre 225°-23o'',
j'ai constaté que le phosphore isolé, seul, avait rougi sur toute sa surface, sous la pres-
sion p de sa vapeur; tandis qu'il était resté parfaitement blanc au contact de la téré-
benthine, malgré la grande pression cr de celle-ci qui s'ajoutait ii la pression p du
phosphore en excès. En prolongeant pendant quelques heures l'action de la tempéra-
ture à 23o°, le phosphore non dissous commence à rougir sur les points qui sont en
contact avec le tube, et finalement dans toute sa masse, tandis que les solutions léré-
benlhiniques ne s'altèrent pas. C'est dire que les dissolutions restent insensibles non
seulement à la tension p du phosphore vaporisé, mais encore à la pression p-\-w
exercée sur la dissolution.
Ejfet de la concentration. — J'ai mis au sein d'une dissolution térébenthinique
à 200 par litre un tube scellé contenant une dissolution à go» par litre de phosphore
dans le sulfure de carbone, et un autre tube scellé renfermant une solution térébenthi-
nique à 20''' par litre. Aucun tube u'a présenté trace d'altération après i5 heures de
chauflage à 23o°. J'ai élevé la température à 260°. Au bout île 4 heures je n'ai constaté
aucun résultat; mais au bout de i5 heures, à sôo'-aG.j", la solution sulfocarboniqae a
donné un dépôt jaune oiangé, indice de transformation, tandis qu'après '\0 heures les
solutions térébenlhini(]ues élaient restées transparentes. Ce ne fut qu'au bout
de 55 heures à cette temjjérature qu'un dépôt jaune apparut dans la solution à 20" par
litre, et un dépôt rouge plus abondant dans la solution à 256.
Dans les mêmes conditions, des dissolutions térébentliinitjues à los et à (2S parliire
sont restées limpides; elles n'ont donné un dépôt de phosphore rouge qu'en élevant la
températuie et en la maintenant pendant 10 heures vers 285". Ur, on vient de voir
que 10 heures à 285° agissent comme une température de 260" prolongée pendant
55 heures. De sorte que le temps nécessaire pour atteindie le commencement de la
transformalion est à peu près inversement proportionnel à la concentration de la disso-
lution loisqu'on opère à une température donnée.
Pour contrôler cette intluence de la concentration, j'ai institué pilusieurs
séries d'expériences dont les résultats ont toujours concordé, quelle c|u'ait
été la nature du solvant.
Par exemple, dans un tube scellé contenant de l'eau poui- contrebalancer la pression
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 78
(lu sulfure de carbone, j'avais placé Irois Uiijes clos : l'un renfermait i5o« de phosphore
dans looK de sulfure de carbone; l'autre laSs de phosphore dans 100'-', et le troisième
lO»-' dans loot-'. Après 4 heures de chauffage à a^ô^-aSo", le premier tulie avait déposé
une quantité appréciable de phosphore rouge; le second s'était recouvert d'une pelli-
cule jaune orangé, et le troisième était encore limpide après avoir été maintenu à îSo"
pendant i5 heures. Dans ces solutions sulfocarboniques, la transformation apparaît
donc encore d'autant plus vite que les solutions sont plus concentrées. J'ajoute qu'une
fois commencée, la transformation marche plus rapidement dans les solutions forles que
dans les solutions étendues, sans qu'un germe de phosphore ronge ail d'action sen-
sible.
En résumé, il suffit de substituer la notion de concentration à celle de
tension de vapeur pour que la transformation des dissolutions soit rigoureu-
sement semblable à celle des vapeurs. Il me reste à prouver qu'elle n'est pas
identique. En effet, en chauffant à 220°-22')" un ballon de iSi""'' renfermant
3°, » de phosphore blanc, le phosphore rouge n'apparaît sur les parois qu'au
bout de 17 heures environ; cependant, le phosphore est loin d'être totale-
ment volatilisé. Comme il se pourrait que la transformation se soit produite
sur des gouttelettes déposées sur les parois par suite de faibles variations de
température, j'ai chauffé progressivement jusqu'à 260° un ballon de iSj'"''
contenant 2^ de phosphore, à côté d'un tube vertical identiquement chargé.
I^'opération a duré 2 heures (dont une entre i4o"-iGo°), les parois du
ballon étaient couvertes de phosphore rouge, et cette variété s'élevait dans
le tube en quantités croissantes du bas au milieu, c'est-à-dire en raison
du courant de chaleur. Aucune dissolution ayant la faible concentration
de ces vapeurs n'eiit été altérée. La présence d'un solvant ralentit donc la
transformation .
Ajoutons que, dans tous les cas, le phosphore rouge déposé est amorphe,
comme il arrive aux corps insolubles, tels que le sulfate de baryte, quand
ils sortent de liquides renfermant les éléments propres à leur formation.
Enfin l'essence de térébenthine satui'ée à 25° et maintenue à 260° dépose
vers o" l'excès de phosphore sous forme de cristaux blancs de neige, dont la
nature est probablement identique à la variété décrite comme amorphe par
M. Christomanos ('). Ce dépôt prouve que le phosphore ne réagit pas no-
tablement sur le solvant à 260°.
(') Congrès de Cliiinie appliquée de Home, l. I, p. 675.
C. K., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 2.) . lO
^4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur la constitution des fontes au vmnganése.
Noie de M. L. GuiLLET, présentée par M. H. Le Chatelier.
Dans la Noie cpie j'ai eu l'honneur de présenter à TAcadémie, le 23 sep-
tembre dernier, sur la constitution des fontes spéciales, je disais qu'aucune
des fontes au manganèse que j'avais examinées ne renfermait de fer y, an
contraire des résultats que j'avais obtenus avec le nickel.
En effet les fontes à basse teneur de manganèse que j'avais microgra-
phiées présentaient de la sorbite et du carbure, tandis que celles à haute
teneur étaient constituées par du carbure abondant, entouré d'un eutec-
tique que j'avais pris pour reutecloïde ferrite-cémentite.
Le nickel et le manganèse abaissant tous deux les points de transforma-
tion, il nous a paru que cette anomalie méritait une étude plus approfondie.
Les résultats que nous présentons aujourd'hui et qui portent sur des gammes
de fontes à teneur croissante en manganèse montrent nettement l'erreur
que nous avons commise dans nos premières observations : les fontes à
haute teneur de manganèse ne renferment pas d'eutectoïde ferrite-cémen-
tite, mais bien l'eutectique cristaux mixtes-cémentite.
Les Tableaux suivants résument les principales observations faites :
Tableau I. — Fonte initiale blanehe.
Composition.
G total. Gnipliite. Mn. Si. S. Pb. Micrographie.
Plein il re sciie.
2,266 Néant 0,86 0,0.5 Traces o,o3 Sorhite et carbure.
2,309 » 1,72 0,1 3 " Traces Id.
2,178 » 3,26 0,07 » » Id.
1,989 » i4,i8 0,07 » o,o4 Fer y et carbure.
2,1^8 .) i4,65 o,i3 » o,o4 Id.
Deuxième série.
3,160 Néant 10, 58 0,09 Traces 0,02 Carbure, fer y et eutectique fer y-carbure.
3,209 » 14,69 0,1 3 )> Traces Id.
3,273 » 40,59 0,27 » » Id.
Troisième série,
3,793 Néant 4,20 o,i4 Traces 0,02 Carbure, fer y et euteclique fer y-carbure.
3,584 » i5,io 0,35 » Traces Kutectique carbure-fer y sensiblement pur.
3,678 » 15,95 0,21 » o,o4 Id.
3,833 » 31,27 0,28 » Traces Eutectique avec carbure.
SÉANCE DU l3 JANVIER I908. 76
Composition.
C lolal. Graphite. Wn. Si. S. Pb. Micrograpliie.
Quatrième série.
4,270 Néant 1,72 0,22 » 0,02 Soibile el carijtire.
4,44o » 5,45 0,14 » o,o3 Eutectique carbure-fer y el carbure libre.
4,746 » 29,46 o,3i » Traces Id.
4,843 I) 42,22 o,3o » 0,09 Id.
Tableau II. — Fonte initiale grise.
1,848 0,373 2,82 1,43 » o,i4 Ferlile, sorbite, carbure el graphite.
2,87.5 1,65.5 6,33 2,o5 » o,34 Carbure, fer -/ et grapiiile.
2,024 Néant i2,3i 1,46 » 0,27 Carbure et fer y.
De ces observations on peut tirer les conclusions suivantes :
i" Les fontes au manganèse comme les fontes au nickel renferment du
fer Y lorsque le pourcentage en manganèse ou en nickel est suffisamment
important.
2° Mais, dans les fontes au manganèse, on observe un carbure qui est
d'autant plus important, toutes choses égales d'ailleurs, que la teneur en
manganèse est plus élevée.
3° Le manganèse déplace le point eulectique, qui se produit pour les
teneurs en carbone plus basses que dans les alliages fer-carbone : en effet,
la fonte renfermant 3,6 pour 100 de carbone et i5 pour 100 de manga-
nèse est formée d'eutectique sensiblement pur, bien qu'elle ait été exami-
née après refroidissement lent.
4° Dans certaines fontes, on observe du fer y et du carbure sans eutec-
tique; ce carbure doit provenir d'une ségrégation après solidification.
j° L'addition de manganèse à une foute grise produit du fer y avant de
faire disparaître le graphite.
Nous continuons cette étude des fontes spéciales par les fontes au vana-
dium, au tungstène et au molybdène.
CHIMIE MIXÉRALE. — Sur le sulfate cuivreu-v amtyinniacal.
Note de M. IJouzat, présentée par M. H. Le Chatelier.
On ne coimait (ju'un petit nombre de sels cuivreux d'acides oxygénés;
mais les dérivés ammoniacaux de ces sels paraissent plus stables; quelques
^6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dùrivés ammoniacaux de sels inconnus ont été préparés par M. Joannis (')
et par M. Pcchard (^). Je me suis proposé de les obtenir en déplaçanl l'am-
moniaque des sels ammoniacaux par l'oxyde cuivreux ammoniacal en solu-
tion dans l'ammoniaque aqueuse. J'ai d'abord appliqué la méthode au sulfate,
d(-jà préparé à l'aide d'une méthode différente par M. Péchard et retrouvé
depuis par F. Fœrster et F. Blankenberg (').
Le procédé en lui-même esl liés simple. On met dans de l'ammoniaque aqueuse de
l'ovjde cuivreux et du sulfate d'ammoniaque qui passent en solution. En ajoutant de
l'alcool à la solution, on obtient un précipité : c'est le sulfate cuivreux ammoniacal
cherché.
La plus grande difficulté réside dans l'obligation d'éviter toute trace d'oxygène.
Toutes les opérations : dissolution, précipitation, filtration, lavage, ont été faites dans
l'hydrogène pur. L'hydrogène était préparé par voie électrolytique au moyen d'un
appareil semblable à celui de MM. Vèzes et Labatut (*). L'alcool employé pour la pré-
cipitation avait été privé d'air par l'ébullition. Malgré les précautions prises pour purger
l'appareil de toute trace d'air, la solution de sulfate cuivreux ammoniacal a toujours
présenté une légère coloration verte. Mais le précipité de sulfate cuivreux ammoniacal
a été obtenu sous forme d'une poudre cristalline parfaitement blanche.
La précipitation a été faite à la température d'environ 50". Après avoir filtré le pro-
duit sur de l'amiante, on l'a lavé d'abord avec de l'alcool bouilli, puis avec de l'éther
distillé sur du sodium et bouilli : l'alcool et l'éther qui ne viennent pas d'être
bouillis communiquent au composé une teinte brune. On chasse l'éther en faisant le
vide.
Le corps ainsi séché à la température ordinaire perd encore environ
I pour loo de son poids quand on le porte à la température de Go" à 80".
II présente ensuite la composition S0''Cu-.4JNH'.
Trouvé.
Calculé.
SO» 32,70 .32, 5i 32,96
Cu 43,32 42,78 43,65
NIP '^3,17 » 20,38
(') Jo.^NMS, Compter rendus, t. CXXV, p. 948; t, CXXXVl, p. 6f5; t. CXXXVIII,
p. 1498.
{-) Féchard, Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 5o4.
{') F. FoERSTERetF. Blanke>berg, Berichtederdeutschen chemischen Geselhchaft,
t. xxxix, p. 4428.
(*) VtzES et Labatlt, Zcilschrifl fiir anorifanische Chemie, t. XXXII, p. 464-
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 77
Bien sec, il peut être aisément manié. Mais lorqu'il contient encore de
petites quantités d'eau mère, il s'oxyde à l'air instantanément en verdissant
et en s'échauirant fortement. Il est décomposé par l'eau avec formation
d'un précipité d'oxyde cuivreux. Il réduit l'acide azotique avec un abon-
dant dégagement de vapeurs rutilantes. Traité par l'acide sulfurique étendu,
il fournit un précipité de cuivre et une solution de sulfate cuivrique et de
sulfate d'ammoniaque.
.le me propose d'appliquer cette méthode à l'obtention d'autres sels
cuivreux ammoniacaux. En étudiant autrefois l'oxyde cuivrique ammo-
niacal ('), j'ai établi que ce corps constitue une base forte déplaçant à
peu près intégralement l'ammoniaque de ses sels. La préparation qui
vient d'être décrite montre que l'oxyde cuivreux ammoniacal en solution
dans l'ammoniaque aqueuse déplace de même l'ammoniaque de son
sulfate.
CHIMIE ORGANIQUE. — Synl/iéses dans le groupe du camphre. Synthèse
totale de la '^'Campholénc-lactone. Note de M. G. Iîla.\«j, présentée
par M. A. Haller.
Pour réaliser la synthèse de cet important dérivé du camphre, j'ai suivi
la même marche que dans mon précédent travail (-), lequel n'avait du
reste d'autre but que d'étudier une série de réactions d'enchaînement sur
une matière première facilement abordable.
La marclie à suivre étant indiquée, je suis parti de l'éther aa-dimétliyladipique
obtenu par étliérification de Facide syntliétique. Cet élher est un liquide incolore,
d'odeur faible, bouillant à i48° sous 18™°'.
Traité par le sodium dans le toluène, il donne rapidement un dérivé sodé qui, sous
l'action du bromacétate d'étiiyle, est converti en éther diméthyl-Z.Z-cyclopenlanone-
i-carbonique-\-acétique-\. Le rendement est à peu près intégral.
Le produit obtenu est un liquide huileux, incolore, bouillant à i65°
sous 12"""; il donne, en solution alcooliqur avec le perchlorure de fer, une
(') BouzAT, Comptes rendus, t. CXXXIV, p. i3io et i5oa.
(^) Comptes rendus, t. CXLIII, p. 980.
78
coloration brune inlense :
Cil' CH^
ACADEMIE DES SCIENCES.
\/
C
CH'-
CH^-
■\
CO^C^H»
-CH= — CO^C^H^
CH'-
CH-
co
CNa.CO^C^r'
\/
C
cip/\co
-t-BrCir^C0-^Cni5— Nalir
eu- ^^C-CO-C-H'
CII--C0'-C-11-
Saponifié par l'acide chlorhydriqne à l'ébuUilion, il est Irausfornic quan-
tilativemenl en acide dijnéthyl-'i.'i-CYclnpentanone-i-aréliqiie-i :
CH' CIP
CH
/\co
CH-
CIl.CIP.COUI.
Cet acide cristallise dans l'acide forniique étendu en belles aiguilles lusibles a 85°.
Il est identique à celui que j'ai obtenu autrefois ('), en petite quantité, par un autre
procédé. Sa seinicarbazone ionà à qiC. Son oxime se présente en beaux prismes
fusibles à i66°, avec décomposition.
L'oxyacide correspondant CH'^O' {dimélhyl-'i.'5-cYclopcntanol-i-acc-
tique-i) s'obtient par la réduction de l'acide cétonique, au moyen du sodium
et de l'alcool absolu; il est en fines aiguilles, peu solubles dans l'eau, très
solublcs dans l'élher, fusibles à io9"-iio°; il se fait en même temps une
petite quantité de la lactone correspondante C-'H"0- {apocampholaclone)^
dont le déinvé hydraziniquc C«H'MJ-(NH-)- fond à i37'^-i38".
Cet oxyacide est très stable vis-à-vis de l'acide sulfuriquc à 2:3 pour 100 bouillant
et ne montre pas de tendance à donner de lactone; c'est donc vraisemblablement un
acide traits.
C) Bull. Soc. chiin., 3'- série, t. XXXill, p. 896.
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 79
L'acide diniélhjl-3.3-cyclopentanone-2-acétique-i s'élhérifie aisément. Son éllier
mélhvlique bont à 120° sous 1^""°; son éther élhylique bout à 129° sous i3""".
Lorsqu'on traile ce dernier par l'iodnre de mélhylniagnésium en milieti
éthéré, il se déclare une vive réaction. Le produit, acidifié par l'acide sul-
furique étendu, laisse, par évaporation de l'éther, un ri'sidu sirupeux qui
est saponifié directement par la potasse alcoolique. L'éther enlève à cette
solution une substance neutre qui est le glycol bitertiaire prévu. En acidu-
lant ensuite fortement la solution alcaline et extrayant de nouveau à l'éther,
on obtient un mélange de lactone et d'acide y-cétonique non entré en réac-
tion, et on les sépare par l'action du bicarbonate de potasse :
CH3 CH^
\/
G
CH^/
CH^*--
CH3
CH^
CH^
co
CH
CH^
CH^-CO^C^H^
C
C
/CH'
OH
./
CH^
CH-CH^G— OH
\CH3
CH
' CH'
C
cip/\
p/CH3
\0H
CH- CH-CH--
-co-=
^
CH= CH'
C
CH^
/\
CH-
CH — CH"-
^co
Le glycol bitertiaire est un liquide oléagineux, d'une odeur faible,
bouillant à i3o°sous i5""".
La lactone bout après fractionnement à i5o°-i:r2'' sous 3o""". On la
facilement identifiée avec la '^-campholène-lactone dérivée du camphre na-
turel par la comparaison des dérivés hydraziniques. Tous deux fondent
à i55" et le mélange fond également à celte température.
CHIMIE ORGANIQUE. — Constitutions des a et '^-méthylspartéines et de l'iso-
spartéine. Note de MM. Charles Mouueu et Amaxd Valeur, jjrésentée
par M. A. Haller.
Nous avons proposé il y a deux ans {Comptes rendus, t. CXLI, k^oS,
p. II;) une formule de constitution de la spartéine. Contre la symétrie de
cette formule s'élevait un travail important de MM. Schlotz et Pawlicki
8o ACADÉMIE DES SCIENCES.
(Arch. Pharm., t. CCXLTI, 1904, p. 5i3). Ces savants avaient préparé, au
niovcn de la sparléine, plusieurs séries de diiodoalcoylates mixtes. Chaque
sérfe élait obtenue par deux réactions métamériques distinctes, les deux
iodures alcooliques étant opposés à la spartéine, successivement dans un cer-
tain ordre, puis dans Tordre inverso. Les produits ainsi obtenus a^ant tou-
jours été trouvés diflérents, la non-équivalence des deux atomes d'azote de
la spartéine paraissait établie.
Ayant répété les expériences de MM. Schlotz et Pawlicki avec une
seule paire d'iodures alcooliques (iodures de méthyle et d'éthyle), nous
avions trouvé des résultats entièrement différents {Comptes rendus,
t. CLXI, 1903, p. 239), M. Schlotz dans un Mémoire récent {Arch.
Pharm., t. CCXLIV, p. 172) a repris cette étude; de ses nouvelles
recherches, il conclut, comme nous, à la non-existence des séries de dialcoy-
lates mixtes isomériques dont il s'agit. Cette objection contre la symétrie
de la formule de la spartéine disparait du même coup.
Les résultats que nous avons publiés récemment s'interprètent aisément
avec cette formule. La décomposition de l'hydrate d'a-méthylspartéïnium
peut donner théoriquement deux méthylspartéines distinctes par rupture
de deux chaînes pipéridiques différentes :
CIP
CH-
CH
Cll-
I
l.H'
en
cir
<./
\
en
/
\
N
/\
CW OH
Uycliatf d'a-iiicillivlspai léïniuin .
CH
\
CII
li
cil-
N —
CH
cn-
1
C.ll-
CII-C»H''N
CH^
CIP
Cil _C»H'*N
CH-
(0
(2)
N — CH^
Méthylspartéines isomériques.
Cette déduction est confirmée par l'expérience; mais il ne semble pas
actuellement possible d'aller plus loin et d'indiquer pour chaque isomère la
constitution qui lui convient.
L'isomérisalion des sels de l'a-méthylspartéine en dérivés de l'isospar-
léine s'interprète facilement avec l'une ou l'autre de ces formules. yVttri-
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 81
buons, par exemple, le schéma (i) à ra-mélhylspartéine. Dans l'action de
Teau à 123° sur le diiod hydrate de cette hase, il y a vraisemblablement
disgociatioi;! du sel, fixation partielle d'acide iodhydrique sur la double
liaison, l'atome d'iode allant au carbone tertiaire; il se forme ainsi l'iodliy-
drate d'une base iodée, que l'action de la potasse convertit en iodométhylate
d'isospartéine. (Test vraisemblablement à une action du même ordre qu'il
faut attribuer la formation de ce sel dans la simple décomposition par les
alcalis du diiodhydrale d'oç-méthylspartéine.
Dans l'isomérisation du sulfate d'a-méthylspartéine
C'»H"N=(CtP)SOAH2
il y aurait, de même, fixation de l'acide sulfurique sur la double liaison, avec
formation d'un éther sulfurique, portant le reste SO'H sur l'atome de car-
bone tertiaire. Cet éther instable se couvertirait en sulfométhylate d'iso-
spartéine :
CH
:ii-
/'
'\
CH
II
Cll=
":h»
^ \
\/
CH
3_ I>
i
CH
\
CH-C*H"N CH^
/
CH»
CH
CH
\
CH»-CH
SO<H
CH — C»H'*i\' CH^
\ /
\/
CH = — N
CH2
CH^
\
CH'
CH — (?WS
CH2 /
L'action de l'iodiire de baryum sur ce dernier sel fournit normalement
l'iodhydrate d'iodométhylate d'isospartéine C''H-"N^ CH'l . HI.
Dans ces deux isomérisations, on passe d'un système non saturé à un
système saturé. La chaîne pipéridique rompue par la décomposition de
l'hydrate d'a-méthylsparléïuium se referme, mais en se transformant en
une nouvelle chaîne fermée, de nature pyirolidique. C'est le passage clas-
sique de la N-méliiylpipéridine à la dimélhylpyrrolidine.
L'isospartéine apparaît donc, comme déiivantde la spartéinc, parla trans-
formation d'une chaîne pipéridi(pic en chaîne pyrroUdique :
CH
CH
CH'
■2/
/
\
CH
CH'
I
CH'
\
CH-C'H'^N
/
/
CH'
CH-
CH-
\
N
Spartéine.
C. R., 1908, I" Semestre. 1 T. CXLVI, N° 2.)
/
/
N
Isospai'léine.
CH — C'H'MN
CH-
1 1
82 ACADEMIE DES SCIENCES.
Celte isomérisation constitue une preuve directe de la présence, dans la
spartéine, d'au moins un noyau pipéridique.'Le fait que la [î-méthylspartéine
n'est point susceptible d'être isoniérisée doit vraisemblablement s'inter-
préter, en admettant que cette base ne dérive pas de la rupture d'un
noyau pipéridique, mais d'un noyau différent de nature encore indéter-
minée.
Quoi qu'il en soit, la formule proposée pour l'isospartéine s'accorde avec
la réfraction moléculaire trouvée. Elle représente cette base comme biter-
tiaire, saturée et non méthylée à l'azote, toutes propriétés qui lui appar-
tiennent ainsi qu'à la spartéine.
CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de l'acide dihydrocamphoriqae racénnque.
iNole de MM. L. Bouveault et R. Locqcin, présentée par M. A. Haller.
L'un de nous a décrit, en 1899, une méthode de préparation des homo-
logues a substitués de l'acide adipique (L. Bouveault, Bull. Soc. chim.,
3"= série, t. XXI, p. 1019, et t. XXIU, p. 1060). Celte méthode consiste à
transformer l'adipate d'éthyle en cyclopentanone-carbonate d'éthyle par
l'action du sodium ou de Téthylate de sodium. Le composé cyclique est un
élher p-cétonique possédant un atome d'hydrogène substituable par des
radicaux alcooliques. Les élhers alcoylcyclopentanonecarboniques, traités
par la potasse alcoolique en excès, ouvrent leur chaîne et fournissent le sel
de potassium d'un acide adipique alcoyl-a substitué
GO CO^K
G( CH'
CH^ CH-
\GO^K.
CH'-
Nous avons modifié heureusement cette méthode de synthèse en em-
ployant l'amidure de sodium pour la cyclisation de l'adipate d'éthyle;
MM. Haller {Comptes rendus, t. CXXXVill, p. 1 139) et Claisen (D. eh. G.,
t. XXXVIII, p. 693 et 709) ont déjà employé ce réactif en des conditions
analogues.
La transformation de l'éther alcoylcyclopentanonecarbonique en acide
a-alcoyiadipique au moyen de la potasse alcoolique se complique d'une
réaction secondaire donnant naissance à une a-alcoylcyclopentanone et à du
R
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908.
carbonate de potassium :
«3
CO
CW
G(
/R
CO
XCO^CH^
2KOH:
GH^
CH
CH — R
CH-
C0^K2+C-H«0.
Nous avons réussi à empêcher cette réaclion gênante en traitant Féther
cyclique, à i4o''-i5o° en vase clos, par de Falcool absolu en excès tenant en
dissolution une faible quantité d'alcoolate rie sodium. On obtient alors, non
pas le sel alcalin, mais l'étlier diélhylique de l'acide attendu :
CH-
CO
XCO'CMP
CH^
COOC^H"
CH
./
+ C^H=0 =
CH-
CH
/R
XCO^CH^
CH^
Or les éthcrs a-alcoyiadipiques sont cyclisés aussi très facilement par
l'amidure de sodium et donnent aussi naissance à des éthers j3-cétoniques
possédant i"' d'hydrogène substituable
C00C«H5
-CH
CH
/
CH^
CH'^
COOC^H'
AzHM\a = C-H''0
R-CH
CH^
C — ONa
CH-COOC^H^
-'CH^
AzH'.
Les nouveaux éthers cyclopentanone-carboniques, deux fois substitués
en a et en a', traités à leur tour par l'alcool et l'éthylate de sodium à i4o°-
i5o°, ouvrent leur chauie et fournissent des éthers adipiques substitués en a
et en a' :
CO COOC^H^
R— CH
CH'
./R'
.CO^C^H^^C^H^O
en
CH
I
/R'
'\C00C2H=.
-CH=
CH^— CH^
Nous avons appliqué cette méthode générale à la préparation synthétique
de l'acide a-méthyl-a'-isopropyladipique.
La modification active de cet acide a été obtenue par MM. Crossley et Peikin ju-
nior (Journ. chem. Soc. t. LXXIH, p. 28; Bull. Soc. c/iini. t. XX, p. ■>.97) dans la fu-
sion (le l'acide caraphoiique avec la potasse caustique (acide dihydiocajnpliorique).
et dans l'oxydation raanganique de la benzylidène-menthone (Martine, Bull. Soc. cliini.,
t. XXVH, p. 420 et 1243; G. Blanc, Bull. Soc. chim., t. XXXHI, p. goô). Le second
H/, ACADÉMIE DES SCIENCES.
mode d'obtention a eu l'avantage de fixer la constitution de l'acide dihydrocampho-
rique.
L'acide a-mélhyl-x'-isopropyladipique possédant 2'" de carbone asymé-
triques peut exister sous deux formes racémiques stéréoisomères ; nous
avons cherché à les obtenir l'une et l'autre en préparant l'acide synthé-
tique par deux voies dilTérentes.
Dans une [iremière série d'expériences, nous avons préparé l'acide a-méthyladi-
piiiue, nous avons cyclisé son élher, isopropylé l'éther cyclisé, puis ouvert C€ dernier
et obtenu l'éther, puis l'acide a-méthyl-a'-isopropyladipique.
Dans une seconde série d'expériences, nous avons préparé l'acide a-isopropyladi-
pi,|ue, nous avons cyclisé son éther, métliylé l'éther cyclisé, puis ouvert ce dernier et
obtenu l'éther, puis l'acide a-isopropyl-a'-méthyladipique.
Nous sommes arrivés, dans les deux cas. au même résultat final, c'est-
à-dire à un acide cristallisé fondant à i io°-i i t°, mélangé à un acide liquide
de même composition, constituant sans doute un mélange eutectique des
deux stéréoisomères.
M. Blanc, qui, en même temps que nous et par des voies tout à fait dil-
férentes {Bull. Soc. chim., t. XXXIII, p. 910), est arrivé à la synthèse du
même acide, a entièrement confirmé nos recherches.
Au courant de ce travail, nous avons eu l'occasion d'obtenir synthélique-
ment l'a-mélhYl-a'-isopropylcyclopcntanone; nous avons trouvé cette cétone
identique au produit fourni par l'hydrogénation et l'oxydation successive
de la phorone de l'acide camphorique. Nous avons employé dans cette
recherche la phorone synthétique préparée par l'un de nous(L. Bouve.vult,
Comptes rendus, t. CXXK, p. 4 '5).
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur l'innervation des muscles sterno-mas-
toidien, cÀèido-mastoïdien ei trapèze. Note de MM. F.-X. Lesbre et
V . M AiGxox, présentée par M. A. Chauveau.
On admet généralement que ces muscles reçoivent deux innervations
motrices : l'une de la brandie externe du spinal, l'autre des nerfs rachidiens.
Pour Cl. Bernât d, la première serait une innervation volontaire, suspen-
sive des mouvements respiratoires et intervenant seulement dans la phona-
tion et l'elTort; la seconde exercerait son influence dans les conditions ordi-
naires de l'automatisme respiratoire.
SÉANCE DU l'i JANVIER 1908. 85
Cependant M. Chauveau, en expérimentant sur le slerno-maxillaire ou
sterno-mastoïdien des Solipèdes, a constaté que, des deux branches ner-
veuses reçues par ce muscle, seule est motrice celle qui émane de la branche
externe du spinal; l'autre, fournie par la dcuxièmepaire cervicale, est pure-
ment sensitive Il y a donc là infraction à la théorie précitée de la dualité
d'innervation motrice.
Ce point nous a suggéré l'idée de vérifier cette théorie pour tous les
muscles du domaine de la branche externe du spinal. A cet ellét, nous
avons eu recours à des expériences de section et d'excitation des différents
nerfs reçus par ces muscles, ainsi qu'à l'étude des dégénérescences muscu-
laires consécutives à la résection soit de la branche externe du spinal, soit
des rameaux cervicaux de même destination. Et nous avons constaté que
les muscles sterno-mastoïdien, cléido-mastoïdien et trapèze ou leurs équi-
valents, chez les Mammifères à clavicule absente ou rudimentaire, se contrac-
tent par l'excitation de la branche externe du spinal, sont paralysés et
dégénèrent à la longue après la section de ce nerf, tandis que ces muscles
ne se contractent pas quand on excite le bout périphéricjue de leurs nerfs
rachidiens, ne sont point paralysés et ne dégénèrent pas après la section de
ces mêmes nerfs.
Ces constatations ont été faites chez le chien, le cheval et le bœuf.
Par conséquent, il n'y a pas dualité d'innervation motrice pour ces
muscles, non plus que pour ceux du larynx : la branche externe du spinal
est leur nerf moteur, les rameaux rachidiens, leurs nerfs sensitifs. Le
nombre et le volume de ceux-ci u'onl pas lieu de surprendre quand on
connaît l'importance de l'innervation sensitive des muscles, démontrée par
M. Chauveau.
On remarquera que la branche externe du spinal procède du même seg--
ment médullaire qtie les paires rachidiennes donnant naissance aux muscles
sterno-mastoïdien, cléido-mastoïdien et trapèze. Tandis qrie les fibres ner-
veuses sensitives de ces muscles se métaniérisent dans des paires succes-
sives, leurs fibres hierVeuses motrices se rassemblent sur le flanc du névraxe
en un seul et même nerf qui vient sortir derrière le pneumogastrique.
C'est peut-être là qu'il faudrait chercher l'explication du mode d'origine
si particuUer et si exceptionnel, qui a valu son nom au nerf de la onzième
paire.
86 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PHYSIOLOGIE. — Action de la noix de kola fraîche sur le travail. Note
de MM. J. CiiEVAi.iER et Alquier, présentée par M. Armand Gautier.
Si, comme Ta énoncé Mosso, on peut attribuer à la caféine qu'elle con-
tient la presque totalité de l'action pluirnuicodynamique de la noix de kola
sèche, l'état de combinaison sous lequel se trouve cette caféine dans la noix
fraîche (glucotannoïde caféique de Vigne et Chevrottier ou kolatine-caféine
de Goris) permet d'interpréter rationnellement les difTérences marquées
d'activité qui existent entre la caféine et la noix de kola fraîche à la suite de
leur ingestion. Ces différences d'action sont très nettes, surtout en ce qui
concerne les modifications circulatoires et respiratoires : l'absence de con-
tracture myocardique sous l'influence des fortes doses, la brusquerie moins
accentuée et la prolongation de l'action touimusculaire en constituent les
principales caractéristiques. De plus, Tassociation dans la noix de kola
fraîche de la caféine combinée, et de l'amidon et du glucose qui s'y ren-
contrent en assez forte proportion, permet à cette base xanthique d'exercer
dans les meilleures conditions son action d'épargne vis-à-vis des albumi-
noïdes de l'économie, phénomène déjà mis en évidence par Uibaut dans sa
thèse, et assure au muscle un rendement énergétique d'autant plus intéres-
sant à considérer qu'avec la noix de kola fraîche, contrairement à ce qui se
passe avec la caféine, la période primitive de dépression nerveuse ne se fait
pas sentir.
Des observations empiriques avaient permis de constater que, chez le
cheval à l'entraînement, on pouvait sous l'influence de la noix de kola fraîche
augmenter sensiblement le rendement de l'animal et obtenir à la fois une
accélération de la vitesse et une augmentation de la résistance à la fatigue
et à l'essoufflement. Nous avons repris ces essais et pu constater que sous
l'influence de loo^ à aoo^ de farine de noix de kola fraîche (préparée par le
procédé de Vigne et Chevrottier) soit seule, soit additionnée d'une certaine
quantité de sucre, on obtenait une accélération de la vitesse et par conséquent
une augmentation du travail fourni dans l'unité de temps sans voir se produire
une augmentation proportionnelle des mouvements respiratoires et des
battements cardiaques.
Chez un cheval nivernais, demi-sang, bon liolteur, attelé, à l'état normal on note
au repos par minute 87 pulsations, 10 respirations et une température de 87°, 8. Après
une course de 4""° en i3 minutes (soit SSS" à la minute, 20'"" à l'heure) on note
SÉANCE DU t3 janvier 1908. gn
à l'arrivée 87 pulsations, 02 respirations et une température de 89°, 2 ; 5 minutes après,
70 pulsations et 4o respirations.
Deux jours après, le même parcours fut efl'ectué après addition de i.5osde farine
de kola à sa ration alimentaire. Les 4'<°> furent couverts en n minutes (soit 36o"' à la
minute, 2ikn.,5oo à l'heure). On note à l'arrivée 80 pulsations, 46 respirations et une
température de 390,4; 5 minutes après, 60 pulsations, 35 respirations. Voulant nous
rendre compte nettement de l'augmentation du travail et des conditions dans lesquelles
elle s'obtient sous l'influence de cet aliment nous avons opéré sur des chevaux de trait
léger, notablement déprimés, qui exécutaient régulièrement, tous les jours, un travail
auxquels ils étaient habitués de longue date. Ils traînaient une certaine charge, au trot,
sans que le conducteur intervint pour exciter leur allure, toujours sur la même piste,
et pendant exactement i6'"",5oo, avec un arrêt de 3 heures environ à la moitié
du parcours.
Ils reçurent durant les essais un mélange alimentaire homogène dont ils consom-
maient ce qu'ils voulaient et auquel on ajouta à certaines périodes par 24 heures
tantôt loos, tantôt 200s de farine de noix de kola fraîche (2,57 pour 100 de caféine,
48,20 pour loo d'amidon et de glucose). Ces doses distribuées par moitié au cours de
chacun des repas précédant les deux séances quotidiennes de travail ont toujours été
intégralement absorbées.
Nos observations ont spécialement porté sur le poids des animaux régulièrement
pesés le matin à jeun, puis sur les rations consommées et l'eau de la boisson. La valeur
en kilogrammétres du travail, valeur variable malgré la fixité du parcours, était donnée
par un dynamomètre enregistreur. Nous avons également noté les pertes de poids vif
(non compris les excréta solides et liquides), les élévations de température rectale
constatées à la fin du travail et enfin la durée exacte de ce travail.
Le Tableau suivant réunit, pour la comparaison des régimes avec ou sans kola, soit
les résultats moyens fournis directement par l'expérience, soit les déductions intéres-
santes tirées par le calcul des chiffres moyens enregistrés au cours des essais :
^'■'"°' "•'■ ^_ Cheval n- 2.
" !!""• » l!""-»- '« J;^"'- 19 jours. ô jm,R. 10 Jours. 4 jours. '
Poids de la ration consommée (kola ^""'"'"'' "'"'"'"• ""'''"'"• ^""""'"- '*"'"'■• ''"«^k»"'- «-^"ola.
Pmds de lean de boisson .6^35o , 5^^,640 ig^ugo ■6^.,76o ,4^870 ^o^lso ÀhZ
Travail journalier produit, (en kilo- -i , / .0 ,(,00 ifi 5.720
gra,nn.ètres).. ... .... ,493^4 270.4. .77403 2640.3 270996 278063 oGoqoo
Poids vif moyen de la période à jeun ^/uuuj -"99^9
Différence de poids le matin entre ^^^ ^^7
le début et la fin de la période
(.premiers et 2 derniers jours).. -5^8o -4^96 _4^.^,,-, +2^ 35 -,'.,75 -2'M5 -0^.20
Kilogrammétres pour une consom '' '^ o»,2o
mation de i'k du mélange alimen-
'""■^ ^7798 .9419 33099 33353 35685 348,54 37509
Rapportés à une production de 230 00.1 kilogrammétres.
Durée du travail jUg^,
peu
ri.,^^' ,'. j ; S's.ioo 7i'ï,6oo 6''K,ooo ôi-s.ooo S»» 5oo l'sino iii» 000
Elévation de température rectale " ' 7», 000
occasionnée par le travail ,» 2 ,,. c ,„ c
^ ' ■* ' 'O ' >3 1°, I i",5 i°,5 1°, 2
Perte de poids vif "penda'nt" 'le "t^al '" "'^'" ''''" '^9° ^' '" '^^5" ^"4
R8 académie des sciences.
Conclusions . — Sous la seule influence de la noix de kola fraîche le travail
produit dans l'unité de temps par le cheval, fatigué ou non, augmente, mais
ce surcroît de travail se produit aux dépens des réserves de l'org-anisme (')
(abaissement du poids vif et perte de poids plus élevée pendant le travail
lors du régime à la kola). Cet aliment n'a aucune influence sur la dimi-
nution classique d'appétit des organismes fatig;ués chez lesquels l'apport
alimentaire pris volontairement couvre rarement les dépenses nécessitées
par le travail produit; par contre, il augmente la tonicité intestinale. Les
moteurs animés soumis au régime delà kola travaillent en outre d'une façon
moins économique. Chez eux, l'accomplissement d'nn travail déterminé
s'accompagne d'une plus forte production de chaleur etd'une augmentation
de l'évaporation d'eau cutanée et pulmonaire (accroissement de la quantité
d'eau de boisson); par consécjuent, l'énergie disponible de la ration alimen-
taire se transforme en^travail mécanique utile dans une plus faible propor-
tion, et, pour obtenir des résultats réellement utiles, la noix de kola fraîche
ne doit être employée que sur les sujets ingérant une ration appropriée et
proportionnée au travail ([u'ils efl'ectuent et seulement pendant les périodes
courtes de travail forcé.
HISTOLOGIE. — Sur la biréfringence apparente des cils vibratiles.
Note de M. Fred Vlès, présentée par M. Wallerant.
Les auteurs qui se sont occupés de la biréfringence des corps organisés
(fibres musculaires, cils, etc.), ont considéré comme biréfringent tout ce
cjui s'éclaire entre niçois croisés; cette opinion est peu admissible au point
de vue physique, par le fait qu'elle ne tient pas compte de divers phéno-
mènes (polarisation et dépolarisation par réflexion ou réfraction, éclaire-
ment latéral par diffusion) qui peuvent dans certains cas simuler de la biré-
fringence.
Nous avons essayé de mettre en évidence ces [ihénomènes dans les corps
organisés et nous avons fait un certain nombre d'observations paraissant
montrer que l'éclairement des cils vibratiles entre niçois croisés est un simple
phénomène de dépolarisation. Nos expériences ont porté sur des cils de
branchie de moule.
(' ) C'est ce qu'avait dit AI. A. Gautier pour expliquer le-. elFels des excitants nerveux.
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 89
i' La teinte de polarisation du cil ne parait pas varier avec son épaisseur. — Si,
dans des préparations de cils ralentis ou immobilisés, on cherche des cils dont l'axe
soil recliligne sur une grande longueur, on peut constater que la teinte, obtenue par
interposition d'un quartz parallèle, ne varie pas sur toute la longueur de la portion
rectiligne, quoique le diamètre transversal de celle-ci varie souvent du simple au
double.
2° L'éclaireinent du cil est fonction de l'indice de réfraction du milieu extérieur.
— Si l'on monte les cils dans une série de liquides d'indice croissant, on constate que
l'éclairemenl de ces organes diminue, puis s'annule sensiblement dans un liquide d'in-
dice voisin de i,5i, puis réapparaît légèrement dans un liquide d'indice supérieur.
Ce phénomène et le précédent sont, comme on le sait, incompatibles avec l'existence
de la biréfringence. Ils ne se présentent pas dans le cas des fibres musculaires, qui
sont réellement biréfringentes.
3° Sous l'action de divers réactifs physiques ou chimiques, la biréfringence des
fibres musculaires et l'éclairement des cils ont des variations très dissemblables. —
Je citerai à titre d'exemples l'action de la dessiccation et celle de la chaleur. La dessic-
cation prolongée, même dans le vide, ne modifie pas l'éclairement de la fibre muscu-
laire, tandis qu'une dessiccation de quelques minutes à l'air libre suffit pour détruire
l'éclairement des cils. La variation de la biréfringence musculaire avec la température
présente une allure très caractéristique, fonction de la température seule ('); la varia-
lion de l'éclairement des cils paraît dépendie, sans aucune régularité, de la vitesse de
variation de la température, en tant que celle-ci accélère la dessiccation. Il y a par
conséquent des différences essentielles dans la nature des éclairemenls de ces deux
corps.
Si donc on peut pai'ler à juste lilie de l)iréfringencc musculaire, il faut
êlre 1res réservé au sujet de la biréfringence des cils, dont tout semble con-
tredire l'existence et qui pourrait bien n'être qu'une dépolarisalion parlielle
var réfracUon ou réflexion.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Action de la choline sur la pression artérielle.
Note de MM. A. Desgrez et J. Chevaliek, présentée par M. d'Arsonval.
On sait que la choline est une base très répandue dans l'économie ani-
male où elle se rencontre à l'état libre ou sous forme de combinaisons com-
plexes. Doit-on seulement considérer cette base comme un déchet dont la
destruction importe à l'économie ou peut-on l'envisager comme utile, par
elle-même ou par ses dérivés, au fonctionnemenl normal de l'organisme?
(') F. Vlès, Sur la biréfringence muscubiire (Archives de Zoologie expérimen-
tale) {en cours de publication).
C. H., iyu8, I" Semestre. {,T. CXLVI, ,N" 2.) 12
qo ACADEMIE DES SCIENCES.
L'un de nous a déjà présenté à FAcadémie (M une première Note établis-
sant l'influence favoraljle exercée par la choline sur les sécrétions salivaire,
pancréatique et rénale. A la suite d'observations faites par M. J. Cheva-
lier sur l'abondance relative delà cliolinedans les capsules surrénales, nous
avons cru devoir rechercher également rinflnence exercée par cette base
sur la pression artérielle.
Nos expériences ont été eftecluées sur un grand nombre de chiens auxquels nous
avons injecté, par voie intraveineuse, des quantités de clioiine, l)ase libre ou clilorhy-
drale, variant entre 4"'" à S""? par kilf);;ramme d'animal. Ces animaux avaient été
préalablement endormis par injection de cliloralose à la dose de os, lo par kilogramme.
Aussi bien avec la liase libre qu'avec son chlorhydrate, on observe immédiatement
une cliute rapide de la pression sanguine, alleignanl '("'" à 5'^" de mercure et durant
de I minute à i minute et demie. Ce fléchissement de la pression artérielle s'accom-
pagne d'une accélération des ballemenls du conir ([iii diminuent d'amplitude.
I^a pression sanguine remonte ensuite, progressivement, sans revenir cependant,
dans les quelques heures qui suivent, jusqu'à sa valeur initiale. Ultérieurement, en
ellet, on constate un abaissement prolongé de la pression qui se maintient à 2"='",
environ au-dessous de la normale. Pendant celle période, les ballemenls du cœur sont
ralentis et leur amplitude augmente en proportion même de leur ralentissement.
Nous avons pu nous rendre compte que, si certains auteurs ont signalé
une élévation de la pression sanguine sous rinfluence de la clioiine, c'est
parce qu'ils ont opéré avec une base impure ou qu'ils ont administré des
doses qui déterminaient une hyperexeitabilité du système nerveux central
se traduisant par des phénomènes convulsifs.
Si l'on injecte, en elTet, des doses doubles des précédentes, iu"s par kilogramme, il
se produit, à la suite d'une chule immédiate et 1res courte de la pression, un relève-
ment de la courbe, s'accompagnant de l'accélération des battements cardiaques qui
diminuent d'énergie et de l'accélération des mouvements respiratoires qui deviennent
spasmodiques et accompagnent les convulsions toniques. Ce qui démontre qu'avec des
doses éle\ées de choline les convulsions sont dues à une hyperexeitabilité du système
nerveux bulbo-médullaire, c'est qu'elles cessent rapidement sous l'influence des dépres-
seurs de cet organe.
Antagonisme de la choline el de l'adrénaline. — Arrivés à ce point de nos
recherches, nous devions nous demander quelle serait l'influence de l'adré-
naline et de la choline injectées simultanément dans l'économie. Nous avons
pu observer que, par injection de chlorhydrates de choline et d'adrénaline
(') Comptes rendus, t. CWW, p.
SÉANCE DU i3 JANVIER igo.S. qi
associées à doses convenables, \ de inilligriimnie d'adi/iialine el io*-'« de clio-
line pour un chien de i a''^, on n'obtient aucun cliang-enient marqué de la |)res-
sion artérielle, mais seulement des modifications du ryllime et de Ténersie
cardiaques. Kn augmentant la dose de clioline, on peut même obtenir une
prédominance de son aclion propre, c'est-à-dire un abaissement de la ten-
sion artérielle. Cet antagonisme parait s'étendre à l'influence de la cholinc
sur les sécrétions et à sa toxicité. Il m- se manifeste pas sensiblement vis-
à-vis de l'action excitante bulbo-méduUairc exercée par des doses élevées de
choline : les phénomènes convulsifs sont aussi fréquents, aussi énergiques.
Conclusions. - i" Injectée au chien, par voie intraveineuse, à la dose de
5""^' par kilogramme, la choline produit un abaissement de la pression arté-
rielle qui peut atteindre 5™ de mercure. A cette modification, de courte
durée, succède un abaissement plus faible, i>"" de mercure environ, qui se
maintient pendant quelques heures.
2" La choline se comporte comme un antagoniste de l'adrénaline. On
peut, en effet, associer ces deux substances en quantités telles que leur ell'et
propre se trouve neutralisé vis-à-vis de la i)ression artérielle.
La choline constitue, à notre connaissance, le premier exemple d'une sub-
stance physiologique, de constitution chimicjue définie, produisant un abais-
sement manjué de la pression artérielle.
BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Oursins hexanières. _\ote de M. Edouard
DE RiBAucouRT, présentée par M. Alfred Giard.
Dans son intéressante Communication à l'Académie des Sciences du
23 septembre 1907 (La pari hénogenèse sans oxygène), M. Yves Delagedit à
la page 54(J :
.( J'ai l'Iionneur de présenter à l'Académie un des individus montés : c'est une pièce
unique. 11 présente une particularité extrêmement curieuse, un fait de variation sans
précédent. Il a, en ellet, une symétrie hexamère : six dents à la lanterne, six tenta-
cules terminaux, six paires d'ambulacres. Tout cela se voit fort bien sur la préparation.
Or, tandis que les variations du nombre des anlimères sont fréquentes chez les Astéries
elles sont, pour autant que je sache, sans exemple chez les Oursins. Je n'en connais,
aucun cas publié; aucune des personnes que j'ai consultées n'en a vu; parmi les mil-
liers d'Oursins que j'ai ouverts pour prendre les a-ufs, pas une fois je n'en ai rencontré.
Les autres individus parthénogénétiques que j'ai obtenus ne paraissent pas présenter
cette particidarité. en sorte qu'on ne peut dire qu'elle soit une conséqueuce forcée de
q2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'origine chimique. Il n'en resle pas moins que celte oriicine chimique paraît respon-
sable d'un cas de variation sans précédent. »
Or nous avons aussi constaté un cas d'Oursin à symétrie hexamère.
Chaque année les six cents étudiants du P. C. N. dissèquent à l'Annexe de la
Faculté des Sciences de nombreux animaux, de sorte qu'il nous est facile de
constater les variétés de forme ou les cas anormaux d'anatomie. Parmi eux
nous avons remarqué de nombreux cas d'anomalies concernant les valvules
mitrale et tricuspide du cœur de Mouton, les organes génitaux de Grenouille,
les orifices génitaux des Ecrevisses, etc., etc.
Or nous avons trouvé il y a six ans et conservé un Oursin adulte (To.ro-
pneustes Imdiis) à symétrie nettement hexamère : six dents à la lanterne,
six paires d'ambulacres buccaux, six zones ambulacraires, six plaques géni-
tales, six plaques radiales, etc. Je n'ai pas mentionné cet Oursin hexamère,
parce que j'ai pensé que cette anomalie était de peu d'importance parmi
les cas nombreux de variabilité de forme ou d'anatomie constatés depuis
douze ans dans mon service.
Je ne suis pas, du reste, le seul qui ait trouvé pareille monstruosité;
M. Daupliin m'a montré, en décembre passé, un Oursin hexamère dans
son service au P. C. N. Le fait est donc loin d'être unique. Du reste cette
monstruosité avait été déjà signalée en i885 par Haacke (^\ •)('), chez un
Oursin du genre (latérites (G. albogalei-iis?) et chez un Amblypneustes et
ensuite par Baleson ( W.) en 1894 (')•
Les cas d'hexamérie chez les Oursins sont donc relativement nombreux.
Le très intéressant travail de M. Yves Delage, attribuant à une origine exclit-
su'ement chimique ce cas de variation, m'a décidé à faire aussi mention
d'Oursins d'espèces variées, hexamères, ayant fort probablement une ori-
gine dilTérente.
MICROBIOLOGIE. — Sur la graisse des vins. Note de MM. E. Kayser
et E. Maxceau, présentée par M. Miintz.
En poursuivant les recherches qui ont fait l'objet de nos deux Notes du
19 mars et du 23 juillet 1906, nous avons reconnu l'existence de deux
. groupes de ferments de la graisse.
C) Haacke (W.), Zool. An:., i885, p. 5o.j.
(2) Bateson (W.), Materials for study of variation, cliap. XVII, p. 445 : Case
0/ total variation to a 6-ra red form of Echinoidea. London, iSg/j.
SÉANCE DU 1,3 JANVIER 1908, ç)3
Les germes du premier groupe y ont ('•t('' décrits. Ils se présentent en
cluiines presque rectilignes, se multii)lieut tiès facilement dans notre milieu
artificiel sucré et peptoné, et résistent à des acidités assez élevées, variables
suivant les milieux. La lévulose est attaquée plus rapidement que les autres
sucres.
Les microorganismes du second groupe, tout en offrant, comme les pre-
miers, la forme élémentaire de bacilles courts, sont assemblés en chaînes
très longues et contournées. Le liquide p.'ptoné ne leur convient pas. Ils
sont beaucoup plus sensibles à l'acidité. Ils opèrent plus activement avec le
glucose.
M. Laborde avait déjà signalé deux ferments delà graisse, dont l'un pré-
férait la lévulose et l'autre le glucose (').
Pour les germes des deux groupes, les produits de la fermentation sont
ceux que nous avons fait connaître et les rapports entre les poids de ces
produits varient dans le même sens avec la composition des milieux.
Nous avons encore connu que certains microorganismes aréobies jouent
un rôle très important dans la maladie des vins fdants, non seulement parce
qu'ils déterminent ou facilitent la multiplication des germes anaérobies de
la graisse, en les protégeant contre l'action de l'air, mais aussi parce qu'ils
forment avec ces germes de véritables associations, dont nous avons observé
le développement dans des conditions et dans des milieux où la multiplica-
tion de l'un, au moins, des germes associés, ensemencé seul, ne pourrait
s'efTectuer.
Les germes étrangers peuvent modifier la préférence des ferments de la
graisse pour certains sucres; ainsi les ferments du premier groupe attaquent
plus rapidement tantôt la lévulose et tantôt le glucose, suivant les aérobies
qui les accompagnent.
Au nombre de ces microorganismes, nous avons trouvé des levures, des
mycodermes et quatre aérobies déjà signalés par l'un de nous comme causes
du hlei/ des vins de Champagne (^).
Ces quatre derniers germes, dont nous avons constaté l'existence dans
des vins d'origines très diverses, comprennent un bacille, deux Coccus et une
sarcine. Ils n'ont pas encore été décrits comme germes d'altération des vins,
à l'exception, cependant, d'un Cocci/s très petit que nous pourrons proba-
(') Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 1904.
(^) E. Manceau, Sur le Coccus anomalus et la maladie du bleu des vins de Cham-
pagne {Comptes rendus, îg juillet 1907).
94 ACADÉMIE DES SCIENCES.
I)lement identifier avec un Coccus désij^né par MM. Mazé et Pacoltet sous
le nom de Coccus anomalus (' ).
Nous avons pu rendre filants des vins ensemencés avec une culture pure
des ferments de la graisse, aussi bien par les ferments du premier groupe
que par ceux du second groupe, mais nous n'avons pas encore observé cette
fermentation pure, ni mt'me à peu près pure, dans les nombreux vins acci-
dentellement filants que nous avons examinés.
La graisse des vins est ordinairement une altération complexe, causée par
le développement d'un certain nombre de germes, dont les uns, qui dominent
dans le vin, ont pour rôle de permettre et de faciliter la multiplication des
ferments spécifiques de la graisse, multiplication qui serait bien souvent
impossible pour le ferment pur.
OCÉANOGRAPHIE. — Diminution de salure de l'eau de mer fillrée à travers
du sable. Note de M. J. Thoulet.
Les hydrographes et océanographes du xvti* et du xviii^ siècle
(le P. Fourrier, Hydrographie, 1613, p. 474) admettaient qu'un vase de
terre vide bouché avec de la cire, immergé dans la mer, était remonté
rempli d'eau douce. Marsigli, le fondateur de l'Océanographie {Histoire
physique de la mer. 1723, p. 33), après avoir fait passer de l'eau de mer à
travers de la terre de jardin ou du sable, préalablement lavés, dans une
série de i5 vases ouverts et disposés en cascade, a cru constater, par l'aréo-
mètre et par pesées de volumes égaux, une diminution de la densité et du
goût salé. J'ai entendu fréquemment des pêcheurs et des marins affirmer la
réalité du phénomène.
J'ai repris l'expérience de la façon suivante :
Un tube en verre cylindrique de SS""" de diamètre, liant de i™, maintenu vertical
et mis en communication à sa partie inférieure avec un petit ballon, a été rempli sur
une hauteur de 40"^"' avec âaus de sable quarlzeux provenant des dunes d'Arcaclion,
préalablement passé à l'acide, lavé et calciné. On a alors achevé de remplir le tube
avec de l'eau de mer.
Les 117 premiers cenliinélres cubes d'eau liitrée ont été recueillis, puis les iiS"""
(') P. Mazé et P. Vacojtf.t, Sur tes fer/iicfils des maladies (/es vins et spécialement
sur le Coccus anomalus et ta maladie du bleu des vi/is de Champagne {Comptes
rendus, 8 juillet 1907).
SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. gS
passés ensuite; les 546''™' suivants ont été rejetés et enfin les derniers 99"™' recueillis.
La filtration s'est elVectuée naturellement. L'eau de mer primitive et les trois prises
d'essai ont eu leur densité mesurée au pycnomètre à la température de 0°; on y a
ensuite dosé les halogènes par une solution titrée d'azotate d'argent et le poids
pour 1000 d'acide sulfurique par précipitation avec du clilorure de baryum.
Densilù Halogènes Acide sulfurique
à o". pour 1000. pour 1000.
Eau initiale i ,02842 i9>57 2, 186
I" prise d'essai 1,02823 19, 43 2,190
2= prise d'essai 1,02886 i9>5' 2,179
3" prise d'essai 1,02842 19, 58 2,189
La densité a donc diminué dès le début de la filtration pour revenir aus-
sitôt à sa valeur primitive; il en a été de même des halogènes. Les varia-
tions de l'acide sulfurique ont été insensibles, car les différences constatées
sont dans les limites de l'erreur expérimentale, évaluée à 0,01 pour ce genre
de dosage.
La diminution de salure de l'eau de mer, 1res faible en soi, se borne par
conséquent aux toutes premières portions filtrées et se réduit au phéno-
mène de la fixation par attraction moléculaire des sels dissous dans un li-
quide au contact d'un corps solide quelconque chimiquement inerte. Ces
phénomènes ont été étudiés par moi depuis longtemps déjà, à l'aide d'autres
méthodes {Comptes rendus, i885 et 1894).
On connaît des exemples d'équipages naufragés sur certains atolls du Pacifique, dé-
serts, dénués de végétation et élevés à peine de quelques décimètres au-dessus des flots,
qui ont trouvé de l'eau suffisamment douce pour être potable en creusant quelques
trous très peu profonds à travers le sable coraiiler. L'expérience montre que cette
eau douce ne provient pas, comme on le pensait, de l'eau de mer environnante des-
salée par son passage à travers le sable, mais des pluies qui, tombant parfois sur ces
îlots, ont imbibé le sable et ont été protégées par lui contre l'évaporalion et contre le
mélange avec l'eau de mer. Les petits puits des atolls présentent donc de grandes ana-
logies avec les puits à marées de nos contrées.
M. Fra\cisco-José Di'ARTE adresse un Mémoire contenant le Calcul de -
avec 200 chiffres, par la formule de Machin.
A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures trois quarts.
G. D.
q6 académie des sciences.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 3o décembre 1907.
Comptes rendue des séances de la quatrième Conférence générale des Poids et
Mesures, réunie à Paris en octobre 1907. Paris, Gautliier-Villars, 1907; i fasc. in-i».
(Hommage de M. Becquerel.)
Les récents progrès du Système métrique. Rapport présenté à la quatrième Confé-
rence générale des Poids el Mesures, réuni» à Paris en octobre 1907, par Ch.-Ed.
Guillaume. Paris, Gauthier-Villars, 1907; i fasc. in-/i°. (Présenté en hommage par
M. Becquerel.)
R. Osservalorio di Catania. Catalogo astrofolografico 1900,0 : Zona di Catania
fra le declinazioni + 46° e -hoo"; Vol. V, parte i'' : Declinazione +50° a 5-2°;
ascensione relia 0^ a 3''. Calane, 1907; i fasc. in-/i°. (Présenté par M. Bigourdan.)
Les progrès de la Paléobotanique de l'ère des Gymnospermes, par M. Zeiller,
Membre de l'Institut. (E\lr. de Progressus rei botanicce, publié par V Association
internationale des Botanistes, t. II, p. 171-226.) léna, Gustav Fischer, 1907. (Hommage
de l'auteur.)
Exposition coloniale de Marseille, 1906. Les ressources agricoles et forestières des
colonies françaises, par Henri Jumelle. Marseille, Barlatier, 1907; i vol. in-4°. (Pré-
senté par M. Gaston Bonnier.)
S. A. S. le Prince de Monaco présente les deux. Cartes suivantes :
Carte des gisements de coquilles comestibles de la côte comprise entre l embouchure
de la Loire et le goulet de Fromenline, dressée par Joseph Guérin-Ganivet ; la Carte
représente l'état des gisements en août 1906. Paris, imp. Erhard frères; i feuille
in-plano.
Carte des gisements de coquilles comestibles de la côte de la Vendée comprise
entre le goulet de Fromentine et la baie de V Aiguillon, dressée par Joseph Guérin-
Ganivet; la Carte représente l'état des gisements en août 1906. Paris, imp. Erhard
frères; i feuille in-plano.
Annales de l'Observatoire d'Astronomie physique de Paris, sis Parc de Meudon
(Seine-et-Oise), publiées par J. Janssen, Membre de l'Institut; t. 111, fasc. 2. Paris,
Gauthier-Villars, 1907; i fasc. in-4°.
Mémoires de la Société géologique de France. Paléontologie; t. XV, fasc. 1,
feuilles 1 à (i, planches I à VI. Paris, 1907; 1 fasc. in-4''.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIEK-VILLARS,
Quai des Grands-Au^uslins, ii° 55.
s isr> les COMPTES RENDUS hab.lonaadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4'' Deu»
"une par ordre alpiiabét.que des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
lu i" Janvier.
Prix de l'abonnement :
Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. ^ Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
chez Messieurs :
1 Cliaix.
'Rua.'
. Courtin-Hecqiiei.
1 Gormaiii et rrrassin
' .Siraudeau.
. Jérôme.
. Marion.
, Feret.
x
Lauri-ns.
' Mu lier (G. )
Uerrien.
) F. Robert.
1 Le Borgne.
Uzel frères.
. Jouan.
r
. Darde! et Bonviei
, Henry.
' iUarguerie.
i- Ferr .
i Delaunay.
1 Bouy.
( Groffier.
RqI(i|
Key.
_ \ Lauverjat.
) Degez.
\ Drevet.
1 Gralier et C"
ille Foucher.
1 Bourdignon.
i Dombre.
) Tallandier.
I Giard.
chez Messieurs :
Loriene jBaumal.
I M— Texier.
I Cumia et .Massoo.
1 Georg.
Lyon \ Pliily.
Maloine.
Vitte.
Marseille Ruai.
\ Valal.
^""'Z'*"'"'' jcouletetnis.
Moulins Martial Place.
ÎBuvignier.
Grosjean-Maupin.
Willîiier et I.amljL'i"!.
Nantes .
Nice
!Dugas.
Veloppé.
iBarina.
App.v.
Ntmes Debroas Duplan. .
Orléans Loddé.
\ Blanchier.
Poitiers.
\ Blanchiei
( Lévrier.
Rennes Plihon et nommais
Roche/ort Girard ( M"" ).
Rouen | Langinis.
( Lestringant.
S'-É tienne Chevalier.
Toulon (Figard.
( Allé.
Toulouse .
( Gimet.
I Privât.
iBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
Valenciennes . . . . )
/ Leiiiaitre.
On souscrit à l'étranger.
Ain^ipi-dam .
chez Messieurs :
) Feikcm.i Caaiel-
' seii el, r.i>
At/ii'nes lîeck.
Barcelone ..... . Verda^uer.
Berlin .
{ A.slier et C'°.
) KriedUnder et fils.
j KnhI.
( Maver el Mùller.
Berni- Francke.
Bologne Zanichelli.
/ Laniertin.
Bruxelles ' Mayoloz ot Aiidiarte.
' Lehf'gue el C'°.
. .Solchck et C°.
Bucarest . . .
i Alcalay.
Budapest Kiliau.
Cambridge Dnightoa, Hell et r.".
C/iristiania Caniinernieyff.
Constantinople . . Otlo Keil.
Copenhague liôst et fils.
Florence Seeber.
Gand liosle.
Gènes Beuf.
. Eggiinann.
Genève ) Georg.
' Biirckhardl.
La Haye Rclinfanle frèrei.
Payol et G'".
Lausanne Rouge.
Sack.
Barth.
Brockhaiis.
Leipzig < Lorentz.
I Twielrneyer.
' VOBS.
i Desoer.
^'<=S<' Gnusé.
Chez Messieurs :
/ Dulau
Londres ) Haclielte et C"
' Null.
Luxembourg .
Madrid.
Milan . .
Moscou .
Naples .
V. Buck.
/ Ruiz et C".
\ Itnrni).
I li...ssal.
' V. Fé.
Bocca frèi'es,
Hœpli.
Taslevin.
\ Margliieri di (jiu«.
] l>i-llei-ano.
I )yr3eii et l'foitfei,
New- Vork ' Slecherl.
LeTiicke et iiiiecititer
Ode.isa Rousseau.
Oxford Parker el C'v
Païenne lîeber.
Porto... Magalhaes et Muiiiz.
Prague Rivnac.
Rio-Jane.iro . . .. Garnier.
\ Bocca frères.
^""'^ (Loescheret C".
Rotterdam Kramcrs et fils.
Stockholm Nordiska Boghandel
Zinserling.
S'-l'étersbourg .. \ WolIT.
Bocca frères.
Brero.
Rinck.
f Rosenberg et Sellier,
Varsovie Gebethner et Wolff.
Vérone Orucker.
V Frick
•''«'"'^ JGerold elC^'.
Zurivli Rascher.
Turin
ILES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i8i.3. Prix 25 n.
lomes 32 à 61. — ( i" Janvier iS5i à 3i Décembre i865.) Volume in-4"; "870. Prix 25 Ir.
fouies 62 à 91. — (i" Janvier i8fi6à3i Décembre r88o.) Volume iii-4°: 1889. Prix 25 fr.
Tomes 92 à 121. — d" Janvier 1881 à 3i Décembre [89-5. i Volume in-i"; 1900. l'riv 25 fr.
'PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES:
. — Mémoire surquelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DerbescI A.-J.-J.Solibr. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations ou'cprouven
es, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomèiies digestifs, parti ulicremenl dans la digestion de;
grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-^", avec 3^ planches; i856 '. 25 fr.
1.— Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Ac-idcmiedes Sciences
encours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : «Etudier les lois de la dislribulion des corps organisés fossiles dans les dilférents terrains
ntaires, suivant l'ordre de leur superposition. —Discuter la question de leur apparilion ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la
des rapports qui existenlenlre l'étal actuel du régneorganiqueelsesélals anléiieurs». par \I. le Professeur Bhonn. In-'i", avec 7 planches ; i86i. . . 25 fr.
même Librairie les riémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentés par dirais Savants à l'Académie des Sciences
t
des
IN^' 2.
TAHr.E DES ARTICLES (Séance (lu 15 Janvier 1908.)
xMEMOIllES KT COMMUIVICATlOrMS
DES MEMRUKS ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
MM. H. Lk Chatelier et, S. Wologdin'E.
— Note sur la densité du graphite
MM. A. MUNTZ et E. Laine. — Sur l'utili-
sation de la tourbe pour l'épuration des
ciiux d'égout
Pages.
53
Pages.
M Mascart lait hommage à l'Académie
des « Procès-verbaux des séances du Co-
mité international des Poids et Mesures.
Session de 1907 " j8
COKliKSPOrVDAlXCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale l'Ou-
vrage suivant : « Atlas météorologique
pour l'année 1906, d'après vingt-deux sta-
tions françaises », par G. Eijfel Sg
M. MORIZE. — Observation du passage de
Mercure sur le Soleil à l'Observatoire de
Rio de Janeiro.... Sg
M. Fr. Faocin. — Observation du passage
de Mercure des i3-i4 novembre 1907,
à Schio (Italie) Sg
AL A. BuHL. — Sur la sommabilité des sé-
ries de Fourier Co
M. A. Denjoy. — Sur le choix de l'expo-
sant de convergence pour les fonctions
entières de genre infini 62
M. Ch. Lallemand. — Sur la mesure des
mouvements généraux du sol au moyen
de nivellements répétés à de longs inter-
valles 64
MM. EuoÈNK et François Cossekat. — Sur
la statique de la surface déformable et
la dynamique de la ligne déformable 68
M. Albert Colson. — Sur la transforma-
tion des dissolutions de phosphore blanc
en phosphore rouge 71
M. L. GuiLLET. — Sur la constitution des
fontes au manganèse 74
M. BouzAT. — Sur le sulfate cuivTCux ammo-
BuLLETiN bibliographique ,
bl.
M. G. Blanc. — Synthèses dans le groupe
du camphre. Synthèse totale de la p-cam-
pholène-lactone
MM. Chaules Moureu et Amand Valeur.
— Constitutions des ot et p-méthylspar-
téines et de l'isospartéine
MM. L. Bouveault et R. LocQUiN. — Syn-
thèse de l'acide dihydrocainphorique ra-
cémique
MM. F.-.\. Lesbre et F. Maionon. — Sur
l'innervation des muscles slerno-mastoï-
dien, cléido-niastoïdien et trapèze
MM. J. Chevalier et Alquier. — Action de
la noix de kola fraîche sur le travail
M. Fred Vli'.s. — Sur la biréfringence appa-
rente des cils vibratiles
MM. A. Desgrez et J. Chevalier. — Action
de la choline sur la pression artérielle...
M. Edouard de Kibaucourt. — Oursins
hexamères
MM. E. Kayser et E. Manceau. — Sur la
graisse des vins
M. j. Thoulet. — Diminution de salure de
l'eau de mer filtrée à travers du sable...
M. Frammsco-José Duarte adresse un Mé-
moire contenant le « Calcul de 1: avec
200 cliilïres », par la formule de Machin.
77
79
82
84
86
88
89
9'
ya
94
93
96
PARIS. - lAlPRIM.ERIE G AUTH 1ER- VILL A RS ,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le Gérant : Gautbieb-Villars.
1908
PltEMIEK SEilli:STRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
iT3 (20 Janvier i908
^pi
»AKIS,
GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIKNCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875
^
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
'(8 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1*''. — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:i pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Com,ptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance p
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savait
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personn
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l' Ac
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires so
tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1
Membre qui fait la présentation est toujours nomm
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr;
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo
pour les articles ordinaires de la correspondance of
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être reni
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé ;
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraiei
autorisées, l'espace occupé par ces figures compte
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des a
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrati'
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendi
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétnalt sont priés de )|
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précéda la séance, avant 5''. Autrement la présentation lera ramii» ila sétnot luivaa
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 20 JANVIER 1908.
PRÉSIDENCE DE M. Henki BECQUEREL.
MÉMOIRES ET COM3IUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
SISMOLOGIE. — Su?- les principaux centres de tremblements de terre du solde
la France, et sur le réseau des stations sismiques qu il conviendrait d'établir.
Note de M. G. Bigourdan.
La statistique des tremblements de terre sensibles (macrosismes) obser-
vés en France (') montre d'abord deux régions centrales principales d'où
partent ces mouvements : les Alpes et les Pyrénées; puis trois autres d'im-
portance inégale : la Bretagne, le Jura et les Vosges, et enfin la région de
Douai. En outre, au delà de notre frontière Nord-Est, la vallée du Rhin est
une région sismique active dont l'action a dû souvent se faire sentir sur
notre territoire.
Au point de vue de l'étude locale de nos tremblements de terre, cela
indique assez clairement les points où il conviendrait d'établir des stations
sismiques. D'ailleurs il est nécessaire de tenir compte des installations déjà
faites (Grenoble, Paris, Pic du Midi), de celles qui sont en cours d'établis-
sement (Besançon, Clermont-Ferrand) et enfin des ressources offertes par
des établissements scientifiques déjà existants, tant au point de vue du per-
sonnel que de l'emplacement, de la détermination de l'heure, etc.
(') Les tremblements de terre observés en France jusque vers i885 ont été relevés
sous une forme commode par J.-P. O'Reily dans son Alpliabeticat Catalogue of
Earthquakes recorded as having occurred in Europa and adjacent Countries,
arranged to serve as a basis for an Earthquakc Map of Europa {Transactions ofthe
R. Insh Acad., i. XXVIII, n" 22, p. 489-708).
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 3.) l3
98 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Pour les Pyrénées il existe qéjà une station sismiqiie au Pic du Midi; il
serait utile d'en établir deux ^utres aux extrémités de la chaîne : pour
rextrémité Ouest, l'observatoirb astronomique d'Abbadia est tout indiqué;
pour rextrémité Est, des ressources analogues seraient peut-être ofTertespar
la station météorologique de l'erpignan.
Au pied des Alpes existe déjà la station de Grenoble.
Une autre paraît indispensable à Mce ou aux environs, et une troisième
serait utile à Marseille, où sont d'ailleurs réunies bien des ressources.
La station de l'Observatoire astronomique de Besançon complétera les
stations de la région alpine et en même temps indiquera les mouvements
ipii naissent dans le Jura, dans les Vosges et dans la vallée du Rhin.
Pour la Bretagne, la situation centrale de Rennes parait désigner cette
ville pour être remplacement d'une station sismique indiquant les mou-
vements du sol qui se produisent de Cherbourg et Brest à Nantes et
Angers.
Enfin une station établie à Lille renseignerait sur les mouvements de la
région de Douai et sur ceux qui viendraient du bassin du Rhin, tout en se
reliant aux stations belges el particulièrement à celles qui ont plus spécia-
lement en vue l'étude des mistpœff'ers ( ' ).
Indépendamment de l'étude locale des Iremblemenls de terre, ([ui n'exige
que des instruments de moyenne sensibilité, on doit se préoccuper de la
sismologie générale, qui demande des appareils variés et aussi sensibles que
possible. Cette dernièfe élude semble momentanément réservée à un petit
nombre de stations plus fortement organisées, et dont l'une doit évidem-
ment se trouver à Paris ou aux environs. Déjà depuis 1906 et grâce à la
générosité de l'Institut, l'Observatoire de Paris possède un double sismo-
graphe de Milne, sans amortissement, qui a enregistré les grands tremble-
ments de terre les plus éloignés; mais on sait qu'en général ce genre
d'appareils ne donne pas complètement les vibrations préliminaires.
(') Il importe aussi de ne pas négliger les tremblements fie terre qui agitent assez
souvent le sol de l'Algérie et qui doivent avoir leur origine dans l'Atlas. 11 serait utile
d'avoir au moins une station de cliaque côté de cette chaîne : du côté nord, l'Observa-
toire d'Alger paraît tout indiqué, et sans doute on pourrait aisément trouver le moyen
d'installer une seconde station à Tunis.
SÉANCE DU 20 JANVIER I908. gg
ZOOLOGIE. — A propos d'ime dent décoin erte par MM. Maurice de Rolhschild
et H. Neuville. Note de M. Albert Gaudrv.
En faisant hommage à l'Académie du Mémoire Sur une dent d'origine
énigniatique, que viennent de publier MM. M. de Rolhschild et H. Neu-
ville, et pour lequel j'ai écrit une Introduction, j'ai l'honneur de rappeler
que j'ai présenté, il y a trois ans, une Note de M. Maurice de Rothschild sur
l'exploration (pi'il a entreprise dans l'Afrique orientale avec MM. Henri
Neuville, Roger et Victor ChoUet. Parmi tant de pièces intéressantes rap-
portées de cette exploration, on renuuxjuail une défense, dans un excellent
état de conservation, trouvée à Addis-Abeba, qui ne ressemble à aucune
dent d'animal fossile ou vivant, connu jusqu'à présent. Je l'ai montrée à
l'Académie. Si on l'eût trouvée à l'état fossile, personne n'aurait hésité à la
considérer comme appartenant à une espèce nouvelle. Mais elle indique un
grand animal et il a paru étrange qu'une créature, ayant eu une si forle dé-
fense, ait échappé à l'attention des voyageurs. Il est vrai cju'on a découvert
l'Okapi, qui, tout en étant sans doute parent du Palœotragus de Pikermi,
représente un genre à part. Il est vrai aussi que le Mylodon de la Cueva
Eberhard, qu'on croyait un type cjuaternaire, a été rencontré dans des
conditions telles qu'il ne peut avoir cessé de vivre depuis longtemps. Cepen-
dant on conçoit que le premier sentiment ait été d'avoir des doutes sur la
découverte d'un grand animal d'espèce nouvelle.
Depuis trois ans, MM. de Rothschild et Neuville se sont livrés aux re-
cherches les plus variées et les plus approfondies pour arriver à la vérité.
M. Neuville n'est pas seulement un de nos plus habiles zoologistes du Mu-
séum : c'est un histologiste expérimenté. Il a donné plusieurs vues histolo-
gicjues de la défense d'Addis-Abeba, et il a visité les différents musées de
France et de l'étranger où il supposait pouvoir trouver des faits tératolo-
gicjues qui pourraient se rapprocher plus ou moins de la défense probléma-
tique. MM. de Rothschild et Neuville ont photographié très soigneusement
toutes les pièces qu'ils ont décrites, de sorte qu'on contrôle facilement leurs
observations. Leur étude représente un effort considérable de travail.
En résumé, ils se croient en droit de conclure que la défense d'Addis-
Abeba appartient à un grand Mammifère africain inconnu, existant encore
ou récemment éteint ; ce Mammifère serait étroitement allié aux Probos-
cidiens. Dans l'état actuel de nos connaissances, cette supposition me parait
la plus vraisemblable.
lOO ACADÉMIE DES SCIb. ^S.
I
BACTÉRIOLOGIE. — Variations morphologiques du bacille de la tuberculose
de l'Homme et des Mammifères, obtemies artificiellement. Note de M. S.
Arloing.
Outre les légères variations morpliologiques décrites dans tous les Ou-
vrages classiques, le bacille de la tuberculose présente parfois dans l'orga-
nisme vivant et dans ses cultures des variations beaucoup plus étendues sur
lesquelles je désire appeler l'attention. Je laisserai de côté les formes acti-
nomycosiques. Je parlerai seulement des formes fdamenteuses simples ou
ramifiées, d'un diamètre uniforme ou renflées aux extrémités.
Ces formes exceptionnelles, signalées d'abord par Roux et Nocard, par
Metchnikoff, par Klein et par Maffuci, ont paru, à beaucoup d'observateurs,
l'apanage probablement exclusif du bacille de la tuberculose dos Oiseaux
vieillissant dans ses cultures ou végétant à une température élevée.
Un peu plus tard, Fischel, travaillant sous la direction de Hueppe, et
Bruns, travaillant dans le laboratoire de Lévy, observèrent des formes ana-
logues dans des cultures du bacille des Mammifères. Fischel les a rencon-
trées dans des cultures relativement jeunes, poursuivies dans des milieux
particuliers (œuf et agar-agar borique) et à des températures supérieures
à Voptima.
Bruns fit ses constatations sur des cultures de tuberculose humaine, ayant
végété à la surface de l'agar glycérine ordinaire, à la température de 37°, 5,
mais vieilles de 5 mois environ.
Nous avons fait, nous aussi, des observations du même genre sur deux
bacilles de Mammifère, un bacille humain et un bacille bovin, dans des
conditions particulières qui nous engagent à les faire connaître.
I. Un bacille humain el un bacille bovin que nous cultivions depuis plusieurs
années dans la profondeur du bouillon glycérine furent amenés graduellement et avec
beaucoup de ménagements à végétera la température de 44°, 5 à 45°, 5- Les cultures
se succédaient de 20 en 20 jours environ.
A partir de la 16= génération, on vit apparaître des formes anormales. Le
nombre de ces formes augmenta beaucoup dans les générations subséquentes jusqu'à
la vingtième, après laquelle l'expérience a pris fin.
La majorité des bacilles dépassait les dimensions normales; quelques-uns étaient
particulièrement allongés, mais d'un diamèlre uniforme; d'autres, étirés dans leur
portion moyenne, se renflaient en massue aux extrémités. Plusieurs offraient des ra-
mifications latérales ou terminales également renflées ou brusquement cassées sur
leur longueur, les renflements flottant séparément dans les préparations.
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. lOl
Après l'action de la fuchsine phéniquée, si l'on insistait sur la décoloration par un
acide, on constatait que le protoplasme de certains bacilles allongés et bi-renflés était
continu d'un bout à l'autre ou interrompu par des incisures nettes comme s'il s'agissait
d'individus pluri-articulés, ou formé de grains alignés dont le diamètre était en rapport
avec celui de la portion des bacilles qui les contenait; que les renflements en massue
étaient remplis d'une masse protoplasmique unique ou de grains inégaux; enfin que
la substance acido-résistante pouvait manquer au niveau de l'étranglement des bacilles
ou être réduite à l'état d'une fine poussière esquissant un long individu par une sorte
de pointillé.
La figure 1 montre des spécimens de la plupart de ces formes anormales.
Fia. I.
liiicilks luimains modifiés par une suite de cultures à 4^°, 5-4'°
(Grossissement, 2^00 diamètres.)
Sur des préparations traitées par la méthode de Gram ou les méthodes destinées à
colorer les spores, les bacilles présentaient des granulations colorées, dépourvues tou-
tefois de la réfringence spéciale des spores proprement dites.
Si l'on conservait ces cultures modifiées pendant plusieurs mois à la température
ambiante, les bacilles se résolvaient en grains, boules ou cônes protoplasmiques acide-
résistants. Semés dans du bouillon neuf maintenu à Sy'-Sg", ces corpuscules variés
reproduisaient des bacilles ordinaires et beaucoup d'individus longs, renflés en massue
à une extrémité ou aux deux extrémités.
I02 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dans certaines séries de cultures à 44"- 'p", •'"s variations se bornaient à rallonge-
ment ou à l'élongation Jes bacilles; elles n'allaient pas jusqu'aux, ramifications et à la
dilatation en massue.
H. Je suis encore parvenu à modifier la forme des bacilles sus-indiqués dans des
cultures en séries faites à la température ordinaire de 'i']°-'i8°, mais sous une pression
de 2"'", 5.
Les cultures faites dans ces conditions, renouvelées tous les 20 jours, se signalaient
par une végétation très abondante. Les bacilles foisonnaient dans la profondeur du
bouillon et formaient à la surface un voile épais et visqueux.
Dans la culture de 18'" génération, les bacilles de la partie profonde étaient presque
tous allongés, mais quelques-uns seulement étaient véritablement très longs et d'aspect
polyarticulé. La majorité commençaient;') s'étirer dans la partie moyenne et à se renller
vers les extrémités.
Fie. 2.
Bacilles humains iiiudilié!. par une suile de cuUurcs faites à la pression de a*""
pris dans la profondeur du bouillon.
(Grossissement, j4oo diamètres.)
Dans le voile, la plupart des bacilles étaient allongés et comme effilés aux extrémités;
leur partie moyenne élargie contenait un ou plusieurs grains retenant fortement la
fuchsine pbéniquée et d'autant plus visibles que le bacille lui-même était peu coloré.
Ces bacilles se devinent dans le fond de la figure 3.
Parmi ces individus pâles et fusiformes, se détachaient çà et là de longs bacilles,
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908.
[o3
bien colorés, pourvus de i;rains ou de segments proloplasmiques plus foncés, et de
ramifications, rendes en massue à l'extrémité. I>a figure 3 olïre au premier plan un
Fie. 3.
Bacilles luiiii;iins muililiés par une suite ilc cultures faites à la preïsiuii de j""",5,
pris sous le voile à la surface des cultures.
(Grossissemeiil, 1'^'l^> diamètres.)
type de ces bacilles fortement modifiés. On remarquera que cet individu type res-
semble beaucoup aux plus gros Isacilles anormniix de la figure i. qui unt apparu, on le
sait, sous l'influence d'une température élevée.
III. Les formes géantes, raniifiées et renllées, du bacille de Kocli ne sont
donc pas particulières au bacille des Oiseaux, ni l'apanage des vieilles cul-
tures des bacilles des Mammifères.
Elles peuvent se rencontrer dans des cultures de ces derniers régulière-
ment renouvelées sous l'influence de deux facteurs au moins ayant fait l'objet
de nos études, savoir :
L'élévation de la température de l'étuve et l'augmentation de la pression
à 2"''°, 5 dans l'enceinte qui renferme les cultures.
Dans ces conditions, les bacilles des Mammifères revêtent quelc{Ucs-uns
des aspects des bacilles aviaires et des bacilles des animaux à sang froid.
Io4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Notre étude contribue donc à abaisser la barrière que certains bactério-
logistes avaient dressée entre les bacilles qui sévissent sur les trois groupes
principaux de Vertébrés.
M. R. Zeiller fait hommage à l'Académie d'un Mémoire de M. Lan-
tenois, intitulé : Bésitltats de la Mission géologique et minière du Yunnan mé-
ridional (septembre lyoj-janvier 1904), auquel il a collaboré, ainsi que
MM. Counillon, Mansuy et Laurent.
NOMINATIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Commis-
sions de prix chargées de juger les concours de l'année 1908.
Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants :
Mathématiques : Grand prix des Sciences mathématiques, prix Francœur,
Poncelet. — MM. Jordan, Poincaré, Emile Picard, Appell, Painlevé,
Humbert, ^L^urice Levy, Darboux, Boussinesq.
Mécanique : Prix Montyon, Fourneyron. — MM. Maurice Levy, Boussi-
nesq, Deprez, Léauté, Sebert, Vieille, Schlœsing, Haton de la Goupillière,
Poincaré.
Navigation : Prix extraordinaire, Plumey. — MM. Maurice Levy, Bou-
quet de la Grye, Grandidier, Boussinesq, Deprez, Léauté, Bassot, Guyou,
Sebert, Hatt, Bertin, Vieille.
Astronomie : Prix Pierre Guzman, Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen. —
MM. Wolf, Radau, Deslandres, Bigourdan, Darboux, Lippmann, Poin-
caré.
Géographie : Prix Guy. Tchihatchef, liinoux, Delalande-Guérineau. —
MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, Bassot, Guyou, Hatt, Bertin, Van
Tieghem, Perrier, de Lapparent.
Cette Commission est également chargée de présenter une question de
Prix Gay pour l'année 191 1.
Physique : Prix Hébert, Hughes.— MM. Mascart, Lippmann, Becquerel,
Violle, Amagal, Gernez, Maurice Levy, Poincaré, Caillelet.
SÉANCE UU 20 JANVIER 1908. Io5
Chimie : Prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), Berthelot. —
MM. Troost, Gautier, Dillc, Lemoine, Ilaller, Le (Jliatelicr, Schlœsini;',
Carnot, Maquenne.
Minéralogie et Géologie : Prix Fonlannes, Bordin (Sciences physiques).
— MjVL Gaudry, Michel Lévy, Lacroix, Barrois, Douvillé, Wallerant,
Perrier, Zeiiler, de Lapparent.
Botanique : Prix Desmasières, Montagne, de Coincy. — MM.. Van Tieghem,
Bornet, Guignard, Bonnier, Prillieiix, Zeiiler, Perrier, Chalin, Giard.
CORUESPONDAiVCE.
Sir Archibald Geikie, Président de la Société géologirpie de Londres,
adresse des remercîments à l'Académie pour l'adresse présentée à la Société
à l'occasion de son centenaire, à la célébration duquel a assisté M. Charles
liarrois.
Il fait hommage à l'Acaclémie d'une Histoire delà Société géologique, écrite
par Sir Horace-B. Woodward, F. 11. S.
M. le MixisTiîE DE I, Ii\sriiuCTiox PUBi.iouE El' DES Beaux-Akts iiivitc
l'Académie à désigner un de ses Membres pour faire partie de la deuxième
Section de la Commission technique de la Caisse des recherches scienti-
fiques, en remplacement de M. Janssen, décédé.
M. Maurice Levv, doyen de la Section de Mécanique, est désigné par
l'Académie.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, les Ouvrages suivants :
1° Internationale Assoziation der Akademien, 29 Mai bis 2 .Jutii 1907.
Drilte Versainmlung in Wien.
■^" Essai d'une description géologique de la Tunisie, par Philippe Tho-
mas. (Présenté par M. Albert (îaudry.)
3° Système silurien du centre de la Bohême, par Joachim Barrande. I"^ Par-
lie : Becherches paléontologiques . Continuation éditée par le Musée bohème.
Volume IV : Gastéropodes, parle D"" Jaroslav Perner. (Hommage du Musée
bohème, conformément au désir exprimé par Joachim Barrande dans son
testament.)
G. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 3.) ï 1
lOb ACADEMIE DES SCIENCES.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un SYSlème différentiel du second degré.
Note de M. L. Schlesingeu, présentée par M. H. Poiiicaré.
Soit ( r,7() la matrice intégrale du système différentiel linéaire et cano-
nique
/) = I V = 1
(A -iT^ — z^ypi^ — -^ /, = i,2, ...,/o
(jui, pour j- = iC(,, se réduit à la matrice unité (o,^.), et supposons que les
substitutions fondamentales (c^^'), cori'espondant aux coupures (a.,, ^) = 4,
soient indépendantes des affixes des points singuliers a,, . . . , a^, considérés
comme paramètres variables. Il s'agit d'étudier les y,vt et les A^.^' en tant
que fonctions des a,,\ c'est ce que je nommerai le problème de Fuchs. Les-
dites fonctions pourront être définies comme il suit : si l'on fait décrire
aux a,, . . . , a, des chemins arbitraires, tels que jamais deux de ces points
ne se rencontrent, et qu'aucun d'eux ne coïncide avec x^ ou avec x, et si
l'on suppose que, durant la variation des «.;, les coupures 4 se déforment
comme si elles étaient des fils flexibles et extensibles, alors, pour chaque
situation des a,, et des /v, les Vm- subiront les substitutions constantes {à-'f.')
lorsque la variable x franchit les coupures 4, et ils vont constituer une
matrice intégrale d'un système différentiel de la forme (A), aux résidus A^jJ.',
et pour lequel les racines r^' des équations déterminantes sont fixes. Soit
x = x\ a.,=^a'^ un système de valeurs finies et dilTérant entre elles pour
lequel aucun cas des a'^ ne coïncide avec x„ ; les fonctions j^ seront holo-
morphes au voisinage de x = x\ a., = a[,, et les fonctions A^^.' seront
holomorphes au voisinage de a^=a[, (v = i, 2, . . . , ci). Chaque système
de chemins fermés décrit par les a^, c'est-à-dire chaque système de che-
mins pour lequel les points extrêmes sont les mêmes que les points de
dépari, peut être composé des chemins qui font changer leur place à deux
points voisins tels que av, av+, (').
Si, après un tel changement, on rétablit les coupures primitives, on
aura, auprès des coupures /^, 4+,, ou les substitutions {c%-^'^), respective-
ment (cr')> (^m)> «r")"\ ou les substitutions (4;,')"\«r'). {^>^)' ''^^-
pectivement (c-'^^J). On peut donc assigner, pour chaque système de chemins
(') ^'oil•, par exemple, Hurwitz, Mathem. Anna/en, l. XXXIX
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. 107
fermés des «,, ..., a„, les substitutions qui correspondent aux coupures
primitives; et comme, d'après le problème de Riemann, on sait construire
toujours un système différentiel (A) pour lequel la matrice intégrale, se
réduisant à (0,/,/) pour a; = a?(,, subit des substitutions données auprès des
coupures /,,..., /ç,, et pour lequel les racines des équations déterminantes
sont fixées, nous savons indiquer, pour cliaque système de chemins fermés
des a,, . .., a,, le changement correspondant des y,/, et des A^';^!.
J'ai démontré (Journal de Crelle, t. I29j rjue les y,/,, comme fonctions de
la variable ai, satisfont au système différentiel
ï=ly"(J^^^^ (^='- ")'
da
où les B^'^. sont indépendants de x. Soit «> " une valeur finie de a-^, différente
des a^^h ^ A) et de x^,, les B^J^ seront holoniorphes au voisinage de a>,= a^"' ;
il existe donc une matrice intégrale («,7,) du système différentiel
da-,. ^ <" !'''■
,, = 1
se réduisant à (0,,,) pour «>, = «>"'. Posons
les Zi^. vont satisfaire aux systèmes différentiels simultanés
"• ' dx ^ '' ^ j- — «^
,. = 1 V = 1
^> dax-Zi-"a,-j^
/' = '
et aux conditions initiales :;/a = ^ik pour .r = a7„, a-j, = ai\ Des conditions
d'intégrabilité on tire le système différentiel du second degré
dO/)l ^ y / )^, Y Cm _ V ^^''> G""
\ da;, ^1 "'jimiai — a., .^ ai— a,, '"'
/■ = 1 \ V ^ ), V ^ >. /
5^ = V (G/,; -S^ - -^^Ù (V ?^ >.)•
dai >md\ " a,, — «X «-/—«A /
/, = i
(3) { '• = '' ^^'-
[o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ce système remarquable admet les équations intégrales algébriques sui-
vantes :
v = l
I o;;;— ô,,,/- |=(r-/-i;")---('- — ''ï')(->)" ('• />- = ^2, ...,/0,
où Y,A, '7' sont des constantes d'intégration, r étant un paramètre arbi-
traire. Les équations intégrales générales du système (3) pourront être
mises sous la forme
„ivi_p.v.(C'i) C"^') //,A=i,2, ...,/A
OÙ les é]l sont des constantes d'intégration et où les EJl désignent des fonc-
tions méroniorplies des C-^. dont les coefficients dépendent de la variable a^.
Les fonctions C]l de a,, provenant du problème de Fuchs, donnent ces
solutions du système (3) pour lesquelles les constantes d'intégration é]^
sont les éléments des substitutions fondamentales et les constantes d'inté-
gration if les racines des équations déterminantes. Comme selon le pro-
blème de Riemann les d]'l peuvent être choisis arbitrairement, pourvu que
les déterminants \c%\ soient différents de zéro, nous pouvons dire que te
problème de Fuchs fournit l'intégration générale du système différentiel Ci).
Les Zi,,, correspondant à la solution particulière C7;=const. du sys-
tème (3), se mettent sous la forme (s/a) =(«(a)(^'/a), où les i/,^, ^m satisfont
respectivement aux systèmes diflérentiels
" " c ■
.^l
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les solutions périodiques de certaines
' équations fonctionnelles. Note de M. Erncst Esclaxgo.v, présentée
par M. Painlevé.
Dans l'étude des équations différentielles linéaires dont les coefficients
dépendent d'un nombre quelconque de fonctions périodiques ('), telles
(iiiasi-
(') Plus généralemenl encore lorsque les coeflicienls sont des fondions
périodiques (Esclangon, /.es fonctions quasi-périodiiiues, p. 282 et suiv., Fans,
Gauthier-Viilars, 1904).
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. I09
qu'on en rencontre en Mécanique céleste, on est amené, lorsqu'on veut
étudier certaines propriétés des intégrales, à considérer des équations fonc-
tionnelles de la forme
(0
^{x -+- lia) + A,9[a.-+ {« — i)a]
kJ{x) = o{x);
G est la fonction inconnue, A,, Ao, ..., A„ et cp des fonctions périodiques
données de période b (b incommensurable avec a).
Je me propose d'indiquer dans cette \ote quelques propriétés de ces
équations au point de vue de la périodicité des solutions.
Je rappellerai brièvement quelques résultats généraux connus et d'ail-
leurs faciles à établir. Soit d'abord
(2)
6{x -h na) -h A.i9[x -h{n — i)ti]+...-{- A,:0(x) = o
une équation homogène à coefficients quelconques, fixes ou variables, pério-
diques ou non; en appelant système de solutions indépendantes un système
0,, Oo, . . ., 0„, pour lequel on a
e,(x)
On[x+ a)
7=0.
5,[j- + (« — i)«] ... ô„| ;j- + (,i_i)rt]
la solution la plus générale de (2) est donnée par la formule
(3) 9^^,S, + },,62-h...4-X„Ô„,
dans laquelle A,, A^, ..., X,, sont des fonctions périodiques arbitraires de
période a. Si l'équation possède un second membre comme l'équation (i),
on peut adopter pour la solution générale ^{x) la même forme (3), X,,
À,, . . ., A„ étant des fonctions non plus périodiques mais assujetties à véri-
fier les équations
[>i, (x + a) — >., ( j;) ] 61 ( j: + pa) -h . . . -j- [/,„ ( x + a) — /„ (x)] 6»,, (.r +/)«) = o
[p=zi,-2, ...,/i — i),
iMx -+- a) --l.,{x)'\Q^{x -^ na) + . . . -^ [l„(x ^ ci) -}.„(x)]Û„{x -^ „a) = o{x),
c'est-à-dire
'ki(x-ha) — li{x) =i|;,(.r)
les (j; étant ainsi des fonctions connues.
(«■ = 1, 2, ...,//),
110 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Soit maintenant
(4) 9(.r + /i«) + «1 6i[.r-j- (/i — !)«] -1-. . . + r/„ 9(.r) = o
une cqualion homogène à coefficients constants. En désignanl par p,,
0.,, . . ., 0^ les racines distinctes de Téquation caractéristique
(5) F(p)=:p"+ a,p"-' + .. .+ a„—o
et a,, a.,, . . ., «/, leurs degrés de multiplicité, la solution générale est de la
forme
e ( .r ) = p, i'\'- -+- p., /'V -H . . . + P,, Z'-»-^,
P,, 1\, ..., P/, élaut des polynômes entiers en x de degrés a, — i, a^ — i, ....
a./, — I dont les coefficients sont des fonctions périodiques arbitraires de pé-
riode a.
Nous nous plaçons, dans la suite, dans l'hypothèse où l'équation carac-
téristique (5) n'admet aucune racine de module égal à l'unité. Dans ce cas,
on établit sans peine que l'équation (4 ) n'admet aucune solution G(.j;-) pério-
dique de période b {^ ).
Ceci posé, considérons l'équation
(6) B{x + na) + ay 9[,r + (« — i )"] + • • .+ a„0{x) = <a{x),
Œ)(.'r) désignant une fonction donnée de période b. Celte équation admet-elle
une solution ^{x) périodique de période //? Supposons provisoirement que
l'équation caractéristique F(p) = o n'ait que des racines simples. La solu-
tion générale de (6) peut se mettre sous la forme
(7) 6{x) = l,{x)l^^--\- . . .+ l„{.r)t',.^,
les A étant assujettis à vérifier les équations
}>,{x4-rO-X,(.r)= '. 9(.r)/-'-.^ ((• = !, 2, ..., n).
pi'- \Pi}
(') CeUe propriété est du reste plus générale : si l'équalion caractéristique (5)
n'admet aucune racine de la forme
p = ces 2 A t: j H- ' sin 2 />■ t: -T >
l'équation fonctionnelle (4) n'admet encore aucune solution périodique de période b.
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. III
Pour que 0(.r) soit périodique, les À doivent, en outre, satisfaire aux
équations
À,(xH-6)/''/'— Â,(a-)=o (( = 1, 3, ..., n),
de sorte qu'en posant
>„= p,(.r )/-'■,-
les [j., seront des fonctions périodiques de périodes b assujetties à vérifier les
relations
p.i{x-i-a)—piiJ.i{x-)= frr^y
équations faciles à résoudre lorsque | p, | ^ i . En posant
F(p)=P(p)Q(p),
P(p) = o représentant les racines a,, a^, ..., a^. de module inférieur à t,
Q(p) = o les racines [3,, [3^, . . ., [i/ de module supérieur à i, on aura llnale-
ment, pour l'expression de la solution périodique 0(a;),
A- /.
9(j.-) = o{.v — a)y\ !,,,s +9(-^ — 2«)V— -
1
1
/, /
I 1
le second membre étant ainsi la somme de deux séries absolument et uni-
formément convergentes pour l'ensemble de toutes les valeurs réelles de .r.
Ces séries restent convergentes lorsque plusieurs racines de l'équation
caractéristique viennent se confondre et représentent encore la solution
périodique de l'équation (6).
Cette deimière ne peut avoir d'ailleurs d'autre solution périodique de
période b, car l'équation sans second membre ne peut en admettre aucune.
112 ACADEMIE DES SCIEXCES.
AÉRONAUTIQUE. — Essais mélhodiques d'un aéroplane cellidaire. Note
de M. H. Farjiax, présentée par M. Deslanclres.
L'année dernière, j'ai fait construire et essayé méthodiquement un aéro-
plane cellulaire qui a pu récemment franchir une distance horizontale de
iDoo™ sans toucher terre.
L'appareil se compose : d'une cellule principale de lo'" d'envergure sur 2'"
de large, formée de deux plans superposés mesurant 40"' ; d'une cellule plus
petite à l'arrière, de S"" d'envergure sur 1™ de large et dont la surface est
de i-j""'; d'un équilibreur placé à l'avant, formé d'un plan unique articulé per-
tnettant de varier son inclinaison et, par ce mouvement, de faire monter ou
descendre l'appareil. Le moteur est au centre de la cellule principale, dans
une sorte de nacelle bien fuselée, dans laquelle prend place le pilote; à l'ar-
rière se trouve le gouvernail vertical articulé permettant de faire virer
l'aéroplane à droite ou à gauche.
L'appareil complet est porté par un châssis en tube d'acier muni de deux
roues pneumatiques orientables. Les essais, qui furent couronnés de succès,
ont été très méthodiques. Le premier mois, j'ai en vain essayé de quitter le
sol; puis, grâce à des modilicalions successives, je suis arrivé à parcourir
dans l'air 3o™, 40™ et So". Pendant un autre mois et demi, je n'ai pu
qu'allonger ces vols jusqu'à 100™ et 120™, après de longs et sérieux essais;
puis j'ai soudainement compris la conduite de l'appareil, quelques particu-
larités du moteur, la meilleure inclinaison à donner à la cellule, et, le 2G oc-
tobre dernier, je suis parvenu à parcourir une distance de 770"" en ligne
droite, c'est-à-dire la longueur entière du terrain d'Issy-les-Moulineaux où
je fais mes essais. Depuis cette date, j'ai travaillé et étudié la question des
virages, et ce n'est que le 11 janvier 1908, soit 4 mois après la première
sortie de l'appareil, que je suis arrivé à faire deux boucles parfaites, en res-
ant I minute 45 secondes dans l'air, ce qui représente, d'après la vitesse de
l'appareil, i 800™.
Le i3 janvier 1908, sous le contrôle de la Commission d'aviation, j'ai
parcouru i'^" en circuit fermé, virant derrière un poteau désigné à l'avance
et placé à Soo" du point de départ, gagnant ainsi le prix Deutsch-
Archdeacon. Le parcours total représente, avec le cercle, environ lôoo"".
J'ai choisi la forme cellulaire ou bii)lane pour mon appareil, parce que
je considère cette forme comme la plus étudiée et celle qui assure le mieux
la stabiUté; je l'ai choisie aussi en raison de sa construction facile et de sa
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. Il3
solidité. Je crois que ma réussite est due surtout, no» à la forme générale
(le l'appareil, mais aux nombreux essais méthodiques et aux modifications
successives inspirées par l'expérience.
Les frères Voisin, qui ont construit mon appareil, ont certainement droit
à une grande part de mon succès, car c'est grâce à leur compétence dans
lii matière, à leur activité et à leur intelligence que je suis arrivé au
résultat.
Mes essais m'ont démontré que le poids a moins d'importance que la
résistance à la pénétration, c'est-à-dire qu'une pièce quelconque un peu
plus lourde mais plus fuselée est préférable à une pièce légère, mais résis-
tante à la pénétration. Je suis arrivé à effectuer de longs vols en recouvrant
avec de la toile certaines pièces exposées aux courants d'air, ce qui a permis
de diminuer leur résistance de beaucoup.
J'ai aussi réussi à obtenir de meilleurs rendements avec mes dernières
hélices; il est certain que ce sera la partie la plus importante dans les
a[)pareils futurs, car, pour le moment, on ne connaît pas très exactement
en quelle matière les construire, ni la forme absolue à leur donner, attendu
qu'elles se déforment par la force centrifuge, qui est énorme à la vitesse
de 1200 à i5oo tours par minute.
AÉRONAUTIQUE. — Sur le rendement des hélices de propulsion dans l'air.
Note de M. Louis liREcusT, présentée par M. Deslandres.
J'applique à une hélice aérienne des considérations analogues à celles
déjà publiées par M. Drzewiecki sur le même sujet ( ' ). Soient
/( ie nombre de tours par seconde de celte hélice;
X la distance d'un élément M d'une aile au centre de rotation.
La vitesse langentielle de rotation de cet élément dans le plan perpendiculaire
à l'axe de l'hélice sera
V z= iT.nx.
L'hélice est supposée avancer, suivant son axe, à la vitesse constante c.
(') J'ai eu connaissance au dernier moment des travaux, antérieurs de M. Drzewiecki,
présentés d'ailleurs sous une forme dilTérente. J'ai conservé mes propres formules qui
permettent de présenter simplement les résultats de mes expériences.
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 3.) l5
ii4
ACADEMIE DES SCIENCES,
A un instant donné on pourra construire, pour réiément de plan M, le diagramme
des vecteurs ci-dessus, où l'on a :
Y\' axe d'avancement,
V vitesse tangentielle de rotation,
(' vitesse d'avancement,
\' vitesse résultante de l'élément M,
AD =^ R réaction aérodynamique sur M,
AE composante de celte réaction R suivant l'avancement,
AF composante de cette réaction R suivant la direction de la vitesse V,
XX' axe perpendiculaire à R,
ZZ' axe perpendiculaire à V,
a angle de X\' avec V et aussi de ZZ' avec R,
[3 angle de XX' avec V.
Nous appelons rendement de l'élément M le rapport entre la puissance
utile produite et la puissance réellement dépensée pour mouvoir cet élément.
On voit facilement que ce rendement est donné par l'expression sui-
vante (' ) :
' taui:,i
(') En effet, la puissance dépensée pour mouvoir suivant AB l'élément de plan I\I
est •
W =/) tan g (3 V.
La puissance utile nécessaire à l'avancement est
P„ = /> X r;
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. Il5
dont le rendement maxiniuni sera obtenu quand
„ sin^c -t- I
(2) tangP =
cosj:
La valeur de ce rendement maN.inium est alors
cos-a
(3)
(sina + i)2
Il est visible que ce maximum est d'autant pins grand que « est plus petit.
Il résulte de la définition de l'angle a (cet angle étant celui que fait la réaction R
avec la perpendiculaire zz' à V) que si Ton décompose R en deux composantes : l'une
normale à ^", l'autre suivant la direction de V, on a
composante de H suivant \ '
(4) tanga- '
composante de 11 normale à \ '
Ceci étant posé, il est facile, au moyen d'une balance aérodynamique, de
déterminer expérimentalement, au point fixe, pour chaque inclinaison
donnée aux ailes de l'hélice expérimentée, les valeurs des deux compo-
santes en question, et l'on reconnaît que pour une certaine valeur de cette
inclinaison, que M. Drzewiecki appelle V incidence optimum, tanga passe par
un minimum.
Pour les surfaces ayant la forme la plus propice que nous avons su réaliser
l'expérience nous a donné, pour l'ensemble des éléments des ailes, des valeurs
minima de tanga, dépendant du rapport de la surface alaire à la surface du
cercle balayé.
C'est ainsi que suivant ces rapports nous avons trouvé, pour des hélices
essayées sur notre balance, des valeurs de a comprises entre 7 grades et
1 1 grades (' ).
mais on a
(' = Vtang((3 — Cf.),
Pk^/'V tang(a — a).
Le rendement de l'élément est donc bien
tang( 3 — c.)
taiJi
(') Ces angles sont notablement plus grands (|ue ceu^ proposés par M. Drzewiecki,
qui avait espéré, en partant des formules empiriques du colonel Ducliemin et du pro-
fesseur Langley sur les surfaces planant rectilignemenl, qu'on pourrait obtenir pmir
des liélices des valeurs de tanga ou y. égales à o,o44-
Il6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Quand pour un type d'hélice essayé on aura mesuré, au point fixe,
l'angle a minimum, il sera facile de calculer le pas à lui donner pour en
faire une hélice de propulsion à rendement maximum et ce rendement
pourra être prédéterminé avec une grande précision.
Pour les hélices qui donnent au point fixe un angle a minimum de
7 grades, on trouve que, si la condition du rendement maximum est réalisée
pour le centre d'action des ailes, le rendement global, c'est-à-dire linti'-
grale des rendements de chaque élément, est p = 0,795.
Pour les hélices qui donnent a,,,,,, = 8 grades, p = 0,770.
Pour les hélices qui donnent a„i„ — 9 grades, p = 0,75.
Pour les hélices qui donnent a„i„= 10 grades, p = 0,72.
Ces chiffres sont très bons, mais pour les obtenir on est conduit à établir
des hélices de très grand diamètre et tournant à très faible vitesse, dans
certains cas irréalisables.
Nous avons reconnu que, sans s'éloigner trop de la condition dumaximinii
de rendement, on peut faire de bonnes héhces de propulsion applicables sur
nos aéroplanes et dont les rendements resteront supérieurs à o,65.
Ces conclusions ont un intérêt pratique, car, en appliquant aux hélices
des aéroplanes qui ont vole la méthode de calcul indiquée dans cette Aole,
on trouve que ces hélices étaient très loin de remplir la condition du maxi-
mum de rendement et qu'en failles rendements réalisés étaient loin d'appni-
cher les chiffres que nous indiquons.
11 est donc permis d'espérer que les appareils de l'avenir, sans compter
l'amélioration certaine des qualités sustentatrices, voleront plus écono-
miquement que les appareils actuellement expérimentés avec succès.
PHYSIQUE. — Étude sur le radioplomh . \ole de M. B. Szilard,
présentée par M. A. Haller.
Comme on le sait, on désigne sous le nom de radioplomh une substance
dont on a pu séparer les radiumsD, E et F. Le but de ce travail a été d'étu-
dier la manière dont ces éléments se séparent lorsqu'on soumet le radio-
plomb à certaines réactions chimiques.
Les résultats ont montré qu'il est très facile de concentrer le poloniuiu
(radium F) et que la même opération était beaucoup plus difficile pour le
radium D.
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. )\-j
A. Les études de recristallisalion ont montré que :
1° La recristallisalion d'azotate dans une solution neutre sépare peu à peu le polo-
nium qui reste dans l'eau mère, mais u'inlluence sensiblement ni le radium D, ni
le radium E qui restent dans les cristaux. La même opération, dans une solution
acide, aurait pour résultat de laisser le radium E en dissolution.
2° Le même procédé, utilisé pour le chlorure de plomb dans une solution foilemenl
acide, donne une séparation bonne et rapide dans le même sens que l'opération pré-
cédente.
B. Le sulfovinate de soude purifié, ajouté aune dissolution d'un sel de
plomb actif, donne, au bout d'un certain temps, un léger précipité, qui con-
tient la plus grande partie des radiums E et F contenus dans la liqueur, mais
ne renferme que des traces de radium D.
C. On a essayé de faire dissoudre le carbonate de plomb radioactif dans
l'acide sulfurique concentré, et l'on a évaporé à sec la liqueur liltréc. Dans
ce résidu, la quantité de radium D était plus grande que celle qui corres-
pondrait à l'équilibre radioactif des radiums E et F présents. Cependant le
produit n'était que peu enricbi en radium D.
D. L'urée commerciale donne un précipité rosâtre dans les dissolutions.
L'urée recrislallisée n'a pas cette propriété, par conséquent la matière qui
cause la précipitation n'est qu'une impureté. En outre, le précipité contient
une grande partie des radiums E et F de la liqueur, mais extrêmement peu
de radium D.
E. Le carbonate d'ammoniaque donne un précipité blanc qui, au point de
vue de son activité, est semblable à celui obtenu dans le cas précédent; il est
cependant moins actif.
Cette réaction semble être une véritable réaction chimique et non un
entraînement. On a pu constater que le précipité recueilli immédiatement
après la réaction a une activité à peu près égale à celle d'un autre précipité
obtenu de la même façon, mais qui a été séparé seulement après plusieurs
jours.
On ne peut autrement interpréter le pliénoraène qu'en admettant (pie \r
pn'-cipité qui s'est formé, et qui contient les radiums D, E et F et uneqiiantit/'
relativement grande de plomb, se décompose de la même façon que s'il avait
été séparé; mais, par celle décomposition de la matière solide et par la for-
mation de la même matière dans le liquide, l'équilibre devient peu à peu
incomplet et alors le carbonate de plomb du précipité se redissout, en repré-
ci]iilant les radiums E et F qui se sont créés pendant ce temps dans le
li(piidr.
1(8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Par conséquent, pour les observations, l'iiclivité du précipilé restera rela-
tivement constante.
F. Le sel double d'hyposulfite de soude et de plomb actif, dans sa décom-
position spontanée, donne un précipité dont les premières fractions sont
plus actives que les suivantes (ce fait a été constaté par Hofmann et Zer-
ban). On a étudié la marcbe de cette réaction et Ton a pu constater que :
1° L'opération de la fillialioii du liquide et aussi une forte lumière inlluencenl
avantageusement la formation du précipité, mais les produits chimiques de la réaction
sont différents de ceux qui se forment dans les circonstances normales; la couleur du
produit obtenu est rougeàlre en présence d'une forte lumière.
2° La première fraction esi la plus afti\-c : elle contient aussi le radium \) en
ijuantilé de cinq à sept fois plus grande.
3° Les autres fractions ont une activité à peu près égale entre elles, mais elles ne
contiennent que très peu de radium D. Malgré cela, la liqueur contient encore la plus
grande partie du radium D.
4° En transformant à nouveau la première fraction en azotate, on peut répéter la
jirécipitation avec un meilleur rendement.
5° On a observé dans quelques cas que la lumière influençait avantageusement la
réaction au point de vue de la séparation des substances actives.
G. Le polonium peut être entraîné par beaucoup de réactions cbimiques.
L'enlrainement se fait déjà un peu plus difficilement pour le radium E, et,
pour le radium D, il n'a été observé dans aucun cas. Pour effectuer un en-
traîneirient des radiums E et F il est, dans certains cas, suffisant de mêler
aux solutions une matière en suspension.
H. La constante de temps du radium E correspond dans certains cas à
celle du radium E, , mais quelquefois à^ceile du radium Eo ; plusieurs fois on
a pu observer des nombres compris entre les deux précédents.
PHYSIQUE. — Sur un cas exceptionnel du phénomène de Zeeman.
Note de M. A. Dufour, présentée par M. J. Yiolle.
Lorsqu'on observe le pbéuomène de Zeeman parallèlement aux ligues de
force, on voit, comme on sait, une raie se décomposer, sous Finfluence du
champ, en deux raies correspondant à des vibrations çircidaires inverses,
qui obéissent à la règle suivante : la vijjration circulaire dont la longueur
d'onde est plus courte que celle de la raie primitive est décrite dans le sens
du courant qui crée le champ.
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. II.j
On sait aussi que M. Jean Becquerel a trouvé des exceptions à cette règle
en étudiant les bandes d'absorption des seis de certains métaux rares con-
tenus dans des cristaux ( ') ou des dissolutions (-). Mais on n'a pas encore
sig:nalé de source lumineuse formée d'une vapeur ou d'un gaz incandescent
qui, placée dans un champ magnétique, émette des vibrations circulaires
tournant dans un sens contraire au sens fixé par la règle précédente.
J'ai pu réaliser une telle source en volatilisant, dans une flamme très
chaude, du fluorure de calcium pur.
Le spectre de ce composé, en dehors du cliainp magnétique, a été étudié en détail
par M. Fabry {/'), qui prenait comme source un arc à flamme. Je m'occuperai surtout
des radiations orangées qu'il désigne sous les svini)oles D, D' et D". Ciiaque symbole
correspond à un groupe de tètes de bandes non dissociables; j'ai déterminé directement
leurs longueurs d'onde dans l'air; à litre d'indication, voici celle de la tête la plus
intense de chaque groupe : pou.i- D, /, = 6o36,96; J), Â = 6o5o,8i ; D", >. = 6o64,49. Je
désignerai par C, comme M. Fabry, les radiations voisines de ?. == 584o, dont l'étude
est moins facile.
Modifications du spectre dues au champ magnétique. — La flamme est
placée au centre d'un électro-aimant Weiss. Le spectre de la lumière qu'elle
émet esl obtenu à l'aide d'un réseau concave de Rowland, monté comme il
a été indiqué autre part ('). On observe, puis on photographie dans le
spectre du troisième ordre. Je donnerai ailleurs les détails expérimentaux.
Contrairement à ce que pouvaient faire prévoir les observations faites
jusqu'ici sur les spectres de bandes, toutes les tètes de bandes sont modifiées,
et toutes les tètes d'un même groupe se comportent de la même manière.
1° Observation de la lumière émise dans la direction des lignes de force. —
Le groupe D" seul présente le phénomène normal conforme à la règle donnée
plus haut (^); l'écart des composantes circulaires obtenues, ramené à un
champ de loooo gauss, est d'environ o,'î UA.
Le groupe D donne le phénomène anomal : le sens des viiiralions est inter-
verti, l'écart des composantes étant le même que précédemment. Il faut
remarquer, toutefois, que la polarisation circulaire de chaque composante
(') Comptes rendus, 1906-1907. — Le Radium, 1907.
(^) Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. ii5o et i4i2.
(^) Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. lôSi, et t. CXI^, 190.5, p. 578.
(*) Ann. de Cliim.et de Phrs., 8" série, t. IX, 1907.
(•') Les raies D,, D., du sodium de la flamme se trouvent sur la plaque photogra-
phique en même temps que les bandes étudiées. Les modifications bien connues de ces
raies sous l'inlluence du champ servent de repères.
l'AO ACADEMIE DES SCIENCES.
n'est pas tout à fait complète. Les groupes D' et C se comportent comme D,
mais l'observation en est plus difficile.
■2° Etude de la lumière émise perpendica/airemen/ aux /ignés de force. —
Toutes les têtes de bandes du groupe D" donnent un quadruplet inverse de
celui qu'on constate pour la raie D, du sodium, par exemple : l'écart des
composantes qui vibrent dans la direction des lignes de force est plus grand
que celui des deux autres composantes qui > ibrent dans une direction rec-
tangulaire. De pareils cas sont rares, n'ont pas été observés dans des séries
entières de raies et méritent d'être cités. Les écarts des doublets sont res-
pectivement de o, 4 et 0,3 UA dans un clianq:) de loooo unités. Le groupe D'
se comporte comme D".
Au contraire, le groupe D donne, pour les deux directions de vibrations,
un même doublet dont l'écart est de o,3 UA pour la même valeur du
champ. Le groupe (> semble subir les mêmes modifications que D.
Les valeurs numériques données ici sont provisoires; des mesures plus
précises seront faites ultérieurement dans des champs plus intenses. Les
mêmes phénomènes s'observent sur le spectre d'absorption de la vapeur.
Ceci me permettra d'étudier les variations de l'indice au voisinage de ces
radiations.
En résumé, le résultat le plus important de ce travail est le suivant : il
existe au moins une source lumineuse donnant un spectre qu'on attribue à
un composé et non à un corps simple, et qui, placée dans un champ magné-
tique, émet des vibrations circulaires dont le sens s'accorde avec l'hypo-
thèse de l'existence d'électrons positifs.
CHIMIE PHYSIQUE. — Méthode calorimétrique appliquée à l'étude
des réactions lentes. Note de M. Jacques Duclaux, présentée par
M. D. Gernez.
Le calorimètre, sous sa foi'me ordinaire, se prête mal à l'étude ther-
mique des réactions lentes. Les corrections à faire subir aux nombres obser-
vés, pour tenir compte des pertes de chaleur dues au rayonnement, ou à la
(') L'écart trouvé sur les mêmes clichés entre les couiposanles de la raie Di du
sodium, et ramené à un champ de loooo gauss, conduit à un nombre très voisin de la
valeur o,43 LIA qui, d'après les déterminations les plus récentes, paraît être la plus
probable relativement à un pareil champ.
SÉANCE DU 20 JANVIER I908. 121
convection, ou à Févaporation des liquides, deviennent, en effet, à la fois
plus longues et plus incertaines lorsque la durée de l'expérience augmente.
On peut en diminuer l'importance en fermant le calorimètre à sa partie su-
périeure pour éviter l'évaporation ('), ou en faisant varier la température
de la masse d'eau qui l'entoure, de telle sorte qu'elle reste constamment
égale à celle du liquide sur lequel on opère (-), ou encore, en employant
comme vase calorimétrique un tube de Dcwar ('). Mais ces procédés sont
insuffisants encore et l'incertitude des corrections ne permet pas d'aborder
l'étude de réactions poyrsuivies pendant plusieurs heures.
On a, au contraire, de très bons l'ésultats en immergeant complètement le
tube de Dewar, bouché à sa partie supérieure, dans l'eau d'un thermostat, et
faisant en sorte que, au début de l'expérience, le tube lui-même et les liquides
sur lesquels on opère soient à la température de ce thermostat, ce qui est
facilement et rapidement réalisable. Les corrections sont alors très faibles.
Celle qui correspond à la perte de chaleur par rayonnement et convection
est naturellement proportionnelle à l'excès intérieur de température, ré-
sultant de l'échaufl'ement dû à la réaction, et à la durée de l'expérience;
avec un tube contenant 35""' de liquide seulement, pour une durée de
I minute et un excès de 1°, elle n'est que de o°,oo2. En outre, l'étude du
procédé montre (et en ceci consiste le plus grand avantage de cette mé-
thode) que cette correction peut être déterminée, une fois pour toutes, avec
une approximation qui est au moins de ■^^. Ainsi, lorsque la durée d'une
observation a été de i heure, avec un excès final de 1°, la correction sera
deo°,i2 et l'erreur maxima, de ce fait, o",oo6 ou o,0 pour 100 de la quan-
tité à mesurer. Il n'y a, par ailleurs, pas à tenir compte de l'évaporation, le
volume de l'air au-dessus du liquide n'étant que de quelques centimètres
cubes. Enfin, la montée du thermomètre étant très lente, l'erreur due au
retard de ce thermomètre est insensible.
La seule difficulté qu'on rencontre, si l'on se propose de déterminer les quantités
absolues de chaleur dégagées, consiste dans la détermination de la valeur en eau du
tube caloriniétrif|ue, qui est ici une fraction notable de l'ensemble, pouvant atteindre i.
On peut déterminer cette valeur soit d'après les dimensions géométriques du tube, soit
par des expériences de comparaison eft'ectuées avec des substances dégageant une
quantité de chaleur connue. Par exemple, on décomposera, dans le tube, un certain
(') GuGLiKLMO, Rend. cl. Lincei, t. V, 11, 1902, p. 298.
(■■') GuiNCHAM, Comptes rendus, l. CXLV, p. 020. — Rubner, Archh\ fiir Hygiène,
t. XLVIII, 1903, p. 260.
(') Richards, Henderson et Forbes, Zeit. pliysii;. Cli., t. LU, 190.5, p. 55i.
C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 3.) lO
122 ACADÉMIE DES SCIENCES.
volume d'eau oxygénée et l'on mesurera l'élévalion de température du système, ce qui
en donnera la capacité calorifique totale avec une erreur moindre que 2 pour 100,
même ])Our un tuljf> de 35'^'"'.
,1e citerai; à titre d'exemple, les nombres relatifs à une expérience ayant consisté à
saponifier, par un excès de potasse, de l'acétate d'élhyle.
Température du ihermostal : 11°. Durée de l'expériettce : 5o iiiinuCes.'
Quantité d'acétate décomposée o,85. 10 "' mol.
Elévation de température o", 286 j ^^^^, . ^„ ,^ , ^
Correction 0°, ooo )
Valeur en eau du calorimètre 4'"
Quantité de chaleur dégagée : 4i X o,>. 'u 10'^''
Soit par molécule-gramme i2'^-'' ( ' )
Dans celte expérience, la correction de température a été particulièrement faible :
en général, elle est d'autant de dixièmes de l'élévation totale que l'expérience a duré
d'heures.
]\n dehors de son emploi pour les mesures thermochimiquesj cette mé-
thode trouve une application beaucoup plus importante dans l'étude des
réactions diastasiques de toute natui^e. Elle permet en eil'et de suivre la
marche de la réaction, la quantité de matière transformée étant, dans des
solutions étendues, proportionnelle à l'élévation de la température, toutes
les fois qu'il ne s'introduit pas de complication due à une réaction secon-
daire. 11 suffira donc de suivre la marche de cette température avec le temps
pour en déduire, par le calcul, les quantités de matière transformées et la
loi de la transformalion .
J'ai principalement appliqué cette méthode à l'élude de la catalyse de l'eau oxygénée
par des soiulions d'hydrate ferrique; je me suis assuré qu'elle était applicable à l'inver-
sion du sucre et aux saponifications d'éthers (acétates d'élhyle et d'amyle). Pour
l'éther acétique, par exemple, qui se déduit suivant la formule
(a — x)b
{b — a:)a
log)-^ ±i:^ = k(„~b)t
(^- étant la quantité d'élher décomposée au temps (, h cette quantité au temps o, a la
(') Ce nombre concorde, à \ Calorie près, avec celui qu'on peut déduire des
nombres donnés par les Tables de Berthelol. Mais, dans ce dernier cas, il est obtenu
comme somme et différence de quatre nombres dix fois plus grands. L'erreur pos-
sible est donc quarante fois plus considérable.
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. 123
quantité de potasse, /. un nombre qui doit lesler constant) les valeurs trouvées
pour />, à différents moments, ont été :
t. k.
5,6 0.01 185
11,6 ' '96
18,6 1182
33,6 ■ 1 167
4i ,6 1 120
02,6 1 026
le dernier nombre étant incertain à cause de la faible quantité d'étlier restant non
décomposée. La constance du nombre /. est, au début du moins, très satisfaisante.
(^elle mélhodc calofiiiiélrique est, si l'on observe les leinpéraluics au
moyen d'un thermomètre à mercure (divisé en jj) du type ordinaire, de
deux à quatre fois moins sensible que les méthodes titrimélriques ordinaires
(pour l'eau oxygénée et les éthers) ou polarimétriques (inversion du sucre ).
(>ellc précision pourrait être facilement augmentée, aux dépens de la
simplicité de l'appareil, par l'emploi des mesures élecliMques, car elle n'est
limitée que par les imperfections du thermomètre à mercure. Elle est,
d'ailleurs, suffisante pour la pratique. Pour obtenir une élévation de tempé-
rature de o'',2 ou 0°,:^), permettant de très bonnes mesures, il suffit en effet
d'employer :
mol
L'eau oxygénée à la concentration de 0,01 ou o'"',!
L'éther acétique » o,o3
Le saccharose » 0,10 ou 3 pour joo
Quand bien même d'ailleurs cette méthode serait plus inférieure encore,
en sensibilité, à celles qu'on a employées jusqu'ici, elle ne s'en imposerait
pas moins dans nombre de cas; car elle présente l'avantage de pouvoir être
appliquée, sans aucune complication, à toutes les températures au-dessous
de 100", à des liquides quelconques, colorés ou troubles, volatils ou alté-.
râbles à l'air, contenant ou non des substances étrangères à la réaction,
c'est-à-dire tels que l'emploi des méthodes habituelles soit pratiquement
impossible; sous la seule condition que le phénomène observé dégage ou
absorbe une quantité de chaleur appréciable, ce qui est de beaucoup le cas
le plus général.
124 ACADÉMIE DES SCIENCES,
CHIMIE MINÉRALE. — Sur la synthèse de l' ammoniaque.
Note de M. Woltereck. (Extrait.)
A l'occasion d'une publication de MM. Léon Brunel et Paul Woog ('),
je demande à l'Académie la permission de rappeler mes expériences qui
datent de plusieurs années (-) :
Lorsqu'on fait passer un mélange sec de i™' d'azote et de 3™' d'hydro-
gène sur du fer réduit réparti en couches minces sur des fibres d'amianle
vers 5jo°, il se forme de petites quantités d'ammoniaque. En substituant
le sesquioxyde de fer au métal, les quantités d'ammoniaque fournies sont
un peu plus considérables, mais dans les deux cas la réaction s'arrête au
bout d'un certain temps. On obtient des résultats analogues avec les oxydes
de nickel, de cobalt, de cuivre, de cadmium, d'argent, de plomb, de bis-
muth, de chrome et de fer, mais ce sont les trois derniers qui fournissent
les rendements les plus élevés.
En remplaçant l'azote par de l'air, on rend la réaction continue; de plus,
l'introduction de vapeur d'eau dans le mélange gazeux améhore les résul-
tats, et l'hydrogène peut être remplacé par du gaz de houille débarrassé de
produits azotés.
On fait passer un mélange de i partie d'hydrogène et de 78 parties d'air
chargé de vapeur d'eau par barbotage dans de l'eau maintenue à 80°, sur de
la toile de fer oxydée et puis réduite, avant l'expérience, dans un courant
d'oxyde de carbone. Une série d'expériences destinées à déterminer l'efFcl
de la température a donné les résultats suivants, avec un passage de
100' d'air en 4 heures 3o minutes :
Températures. Ammoniaque formée,
o o
25o-3oo C.
3oo-35o
3.5o-4oo
4oo-45o
45o-55o
o5o-65o 23,6
La température la plus favorable à la réaction est donc comprise entre 3oo" et Sào".
(') Comptes rendus, t. CXI^V, p. 922.
(2) Brevets français n»^ 3284.1S et 332591 (i9o3).
80'
mg
,3
204,
,0
"9
,0
i3
,4
4i
) '
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908, 125
En prolongeant le contact avec le fer, les rendements sont moindres. La décomposition
de l'ammoniaque par le contact intime du fer eliaiiffe commence au-dessus de Soo".
Il faut toujours faire la réduclion du fer au commencement d'une expérience, car
la réaction est moins rapide avec le fer oxydé; j'ai cherché une autre matière à
oxyder qu'il n'y aurait pas lieu de chercher à récupérer. Le coke et le charbon de bois
ont donné de bons résultats : 8os de coke brûlés eu 47 heures à 4oo°, par 868' d'air
saturé de vapeur d'eau à 80°, ont donné SSy'^s d'ammoniaque de synthèse (déduction
faite de l'azole contenu dans le coke).
De meilleurs résultais furent obtenus avec la tourbe. J'ai opéré sur de la
tourbe contenant i,54 pour 100 d'azote à l'état sec, que j'ai brûlée dans
un tube de fer par un courant d'air saturé de vapeur d'eau à 80°. Dans une
série de cinq expériences, 44 1'') 2 de tourbe sèche ont fourni 1 1 s d'ammoniaque
dont 2^,75 sont en excès sur l'ammoniaque attribuable à l'azote de la tourbe
et représentent l'ammoniaque de synthèse.
Une nouvelle série d'expériences a été effectuée avec du charbon exempt
d'azote, préparé par la calcination du sucre de cannes.
Voici les résultats obtenus :
1. 2. 3. 4. 5. 6.
Température 700<'-72o<' 6oo"-6io° 55o° 383" 450° 45o°
Air par heure 3o' 5o' 5o' 5o' 4o' '8'
Durée de l'expérience 4''3o"' 4''3o"' 4''3o'" 4''3o'" 6'' 6'"
Carbone brûlé en grammes. .. . 39,0 34, o 29,0 6,0 11, 5 8,0
Ammoniaqueen milligrammes. i5,5 18,0 27,5 4o,o 103, 5 18, 5o
Pour 100 de carbone brûlé .. . o,o4 o,o5 0,09 0,66 0,9 o,23
De petites quantités d'ammoniaque prennent donc naissance dans les
oxydations en présence de vapeur d'eau, si la température ne dépasse
pas 700".
CHIMIE. — Si/r le pouvoir catalyseur de la silice cl de l'alumine.
Note de M. J.-B. Se\dere\s, présentée par M. G. Lemoine.
Dans une précédente Communication (' ) j'avais annoncé que la silice,
selon qu'elle est à l'état de quartz cristallisé réduit en fine poussière, ou
qu'on l'a obtenue à l'état amorphe en précipitant le silicate de sodium par
l'acide chlorhydrique, réagit catalytiquement sur les alcools d'une façon
(•) Comptes rendus, l. CXLIV, 21 mai 1907, p. iiii.
126 ACADÉMIE DES SCIENCES.
didV'rente. En étudiant de plus près le phénomène je suis arrivé à constater
riiilkience qu'exercent sur celte diversité d'action catalytique la tempé-
ralure à laquelle a été préalablement calcinée la silice et la durée de cette
calcination.
T. I^a silice précipitée du silicate de sodium, soigneusement lavée jus-
qu'à ce que les eaux de lavage ne se troublent plus par le nitrate d'argent,
desséchée ensuite et déshydratée conq^lètemcnt par une calcination mo-
dérée, est un catalyseur des alcools, qui donne exclusivement des carbures
éthyléniques. C'est ainsi qu'elle déshydrate l'alcool élhylique dès la leni-
pérature de 280° en donnant 99, ") pour 100 d'éthylènc.
Celle même silice, calcinée 1 lieiiie, au rouge vif, dans un creusel de idaliue, ne
commence à réagir sur l'éllianol que vers 340", el elle fouinil 5,3 pour 100 d liydio-
gène, le resle élanl de l'élli^lène.
Endn en calcinant celle silice, duranl 6 heures, au rouge blanc, dans un fourneau à
moufle, la décomposilion de l'éllianol se pioduil seulemenl dès 390°, avec 17,1
pour 100 d'iiydrogène. •
Le quarlz hjalin, finement pulvérisé, ne commence à agir sur Talcool élliylique que
vers 460° avec production d'élhylène el de 52 pour 100 d'hydrogène. Mais si l'on calcine
ce quartz duranl 6 heures, au rouge blanc, dans un ff>urneau à moufle, il ne décom-
pose plus l'éllianol que vers 4<^o" en fournissant 95,2 pour 100 d'hydrogène.
II. L'alumine présenlc, au point de vue, de la catalyse des alcools, des
particularités semblables à celles de la silice.
Préparée par une calcinalion modérée de l'alun ammoniacal ou du sulfate d'alumine,
ou bien obtenue en précipitant un sel d'alumine et calcinant légèrement le précipité
soigneusement lavé el desséché, l'alumine esl exclusivement un catalyseur déshydra-
tant des alcools. C'est ainsi qu'elle déshydrale l'alcool élhylique dès la température
de 275°, en donnant 99,5 pour 100 d'élhylène.
Les choses changent lorsqu'on fait intervenir une calcinatiou prolongée. En calcinant
en effet Falnmine précédente durant 6 heures, au rouge blanc, dans un fourneau à
moufle, elle n'a commencé à décomposer l'éllianol que \ ers 420°, en donnanl 12 pour 100
d'iivdrogène, le reste élanl de l'éthylène.
III. On est donc amené à cette conclusion : que la silice précipitée du
silicate de sodium et l'alumine, modérément calcinées, sont vis-à-vis des
alcools des catalyseurs déshydratants, donnant des carbures éthyléniques
purs. Mais si l'on calcine forteinenl el longuement l'une et l'autre, leur
pouvoir catalytique, outre cju'il esl atténué, tend à changer de sens et
devient déshydrogénant.
Ceci expliquerait le désaccord des chimistes relativemenl à l'aclion de
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. 127
la silice el de l'alumine sur les alcools : les uns prétendant que ce sont des
déshydratants; les autres, des déshydrogénants; d'autres, enfin, des corps
inactifs. Cette divergence d'opinions tiendrait non pas précisément aux
traces d'impuretés dont l'influence, comme je m'en suis assuré, est à peu
près nulle, mais à la calcination différente de la silice et de l'alumine
employées.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur qaek/iies composas du terhium cl du dysprosium.
Note de MM. G. Urbain et G. jANTstii, présentée par M. Haller.
Nous avons entrepris l'étude des composés des éléments du groupe
ytlritjue récemment isolés par l'un de nous dans le but de rechercher quelles
relations existent entre les difl'érents termes de la série et quelles diffé-
rences il conviendrait de mettre à profit pour édifier des proci'dés de sépara-
tion de ces corps moins pénibles que ceux ipii ont été employés pour les
obtenir.
Il nous a semblé nécessaire d'aborder celli' étude en commençant joar les
combinaisons les plus simples : oxydes, chlorures, nitrates et sulfates. Nous
nous bornerons à décrire dans cette Note les principaux résultats de nos
premières recherches sur le terhium et le dysprosium.
Peroxyde de terhium Tb^O'. — Le peroxyde de terhium, qui pieiid nais-
sance par la calcination des sels de terhium dont l'acide peut être éliminé
par la chaleur, répond exactement à la formule Th'O', si l'on a eu soin
d'é\ iler une température trop élevée.
A la chaleur blanche, l'oxyde Tb'O' perd de roxysène, qu'il ne réabsorbe pas inté-
gralement pendant le refroidissement. C'est ain-^i ipie l'oxyde qui résulte de la calcina-
tion du sulfate vers 1600" présente une composition assez variable; les dosages
d'oxygène donnent des nombres généralement inlérieurs à ceux qu'exige la fur-
mule Tb*0".
Si l'on se borne à calciner au moufle l'oxaiale ou l'hydroxyde de terbium, on
obtient un peroxyde pour lequel les dosages d'oxygène conduisent exactement à la
formule précédente.
Nous nous en sommes assurés en dosant l'oxygène de peroxydation par une méthode
qui prête moins à l'erreur que la réduction par l'hydrogène au rouge ou la méthode
iodométrique précédemment employées. Cette méthode consiste à dissoudre le per-
oxyde de terbium en le traitant à chaud par une solution titrée de sulfate ferreux
ammoniacal contenant de l'acide sulfurique libre et en se mettant à l'abri de l'oxygène
de l'air en opérant dans une atmosphère de gaz d'éclairage. L'excès de sel de Mohr
128 ACADEMIE DES SCIENCES.
est ensuite titré par le permanganate de potasse. Les nombres trouvés par celte mé-
thode coïncident avec le nombre théorique 2, i3 pour 100 à yoô O" Toô P''ès.
L'établissement de cette formule présente une grande importance pour
l'analyse des composés du terbium : le terbium peut être dosé sous
forme de peroxyde Tb^'O', si l'on a soin de se placer dans les conditions
qui viennent d'être précisées.
{Nitralé de teibium Tb(A'0')^6 H^O. — Le peroxyde de terbium est diffici-
lement soluble à froid dans l'acide nitrique. Il s'y dissout à chaud avec dégagement
d'oxygène. En évaporant la solution au bain-marie, on n'obtient qu'un sirop qui par
le refroidissement se prend en une masse blanche radiée. Dans l'acide nitrique addi-
tionné de \ de son volume d'eau et employé sans excès, on obtient le nitrate
Tb(N0')S6H^0
sous forme d'aiguilles cristallines monocliniques incolores.
Ce sel est soluble dans l'alcool. Sa solution aqueuse est neutre au tournesol.
En tube scellé, ce nitrate fond dans son eau de cristallisation à 89°, 3.
Sulfate de terbium Tb-(SO')S 811-0. — La préparation, l'analyse et les pro-
priétés de ce sel, utilisé pour la détermination du poids atomique du terbium, ont été
décrites antérieurement (G. Uhbain, Comptes rendus, t. CXLI, igoS, p. Sai).
C'est le même hydrate qui prend naissance quand on précipite par l'alcool une solu-
tion aqueuse contenant du terbium et de l'acide sulfurique. Il se présente alors sous
la forme d'une poudre cristalline composée de lamelles micacées, insolubles dans l'al-
cool et difficilement solubles dans l'eau.
Chlorure de terbium TbCP,6ir^0. — Le peroxyde de terbium se dissout à
chaud dans l'acide chiorhydrique avec dégagement de chlore. La solution étant con-
centrée jusqu'à ce qu'elle renferme de [\o à 43 de sel anhydre pour 100 parties de dis-
solvant, on y ajoute environ une fois et demie son volume d'acide chiorhydrique et
l'on abandonne la dissolution dans un exsiccateur à acide sulfurique. Le chlorure de
terbium donne volontiers des solutions sursaturées; il est bon de provoquer la cris-
tallisation en frottant avec une baguette de verre les parois du cristallisoir. Le sel qui
prend alors naissance répond à la formule TbCl^ 6H'-0. Il se présente sous la forme de
cristaux prismatiques incolores et transparents. Ce sel est extrêmement hygroscopique.
Il est soluble dans l'alcool. Sa solution aqueuse est neutre au tournesol.
Le dysprosium ne donne pas de peroxyde. Son oxyde Dy'O' ne change
pas de poids lorsqu'on le chauffe soit dans une atmosphère oxydante, soit
dans une atmosphère réductrice. Ses sels ont une légère coloration jaune
vert.
Nitrate de dysprosium Dy(NO'), jH-0. — Dans les conditions 011 l'on
obtient le nitrate de terbium à G"""' d'eau, nous avons constamment
obtenu un nitrate de dysprosium pentahydraté.
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. 129
Ce nitrate ressemble de tout point au nitrate correspondant de bismuth, à la couleur
près. Il perd de l'eau dans une atmosphère sèche et devient rapidement opaque. 1! est
soluble dans l'alcool, très soluble dans l'eau, moins soluble dans l'eau chargée d'acide
nitrique que dans l'eau pure. Sa solution aqueuse est neutre au louinesol.
11 fond dans son eau de cristallisation à 88°, 6.
Sulfate de dysprosiiim Dy-(S0*)',8H-0. — Ce sel, qui a servi à la détermination
du poids atomique du dysprosium, a été décrit antérieurement (G. Urbain et Deme-
NITROUX, Comptes rendus, t. CXLIU, p. SgS). Il est aussi semblable que possible au
composé correspondant du terbiuni.
Chlorure de dysprosium DyGP,6H-0. — Ce composé se prépare comme le chlo-
rure correspondant du terbium, dont il partage la plupart des propriétés. Il est
cependant moins hygroscopique. Sa solution aqueuse est également neutre au tour-
nesol.
CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur les chaleursHe (Hssolution des métawr alcalins.
H sur les chaleurs de formation de leurs protoxydrs. Noie (') de
M. E. Re.xgade, présentée par M. H. Le Chatelier.
J'ai montré précédemment (-) l'intérêt qu'il y aurait à reprendre systé-
matiquement la détermination des chaleurs de dissolution des métaux alca-
lins, ces mesures n'ayant jamais été faites par un même expérimentateur
pour la série entière de ces métaux.
L'ingénieux dispositif employé par M. Joannis {'^) pour le potassium et le sodium
ne peut être utilisé pour le rubidium et le cœsium, qui, en réagissant sur l'eau, pro-
duisent une véritable explosion rendant toute mesure impossible. (^)uant à l'artifice
utilisé par Beketoff, consistant à enfermer ces métaux dans un tube capillaire qu'on
projette dans l'eau du calorimètre, il ne permet ni la pesée précise de l'échantillon, ni
une attaque suffisamment régulière. J'ai préféré produire la réaction en vase clos,
c'est-à-dire dans un obus calorimétrique genre Mahler, modifié pour la circonstance :
au lieu du dispositif habituel d'inflammation électrique, le couvercle est muni, suivant
l'axe, d'un presse-étoupe traversé par une tige d'acier que termine à sa partie infé-
rieure un disque d servant à écraser l'ampoule vide d'air a contenant le métal alcalin.
Celle-ci, préalablement pesée, est maintenue au fond de l'obus, attachée à une petite
plaque d'acier servant de lest. L'obus est presque complètement rempli d'eau, sauf un
espace d'environ 4o""' où Ton a fait préalablement le vide et où ira se comprimer
l'hydrogèue.
(') Présentée à la séance du 1 3 janvier 190S.
(-) E. Reng.vde, Comptes rendus, t. CXLV, lyu;, p. ri36.
(^) Joannis, Ann. de Chim. et de Phys.. i¥ série, 1. MI, iSS;. p. 3-;S.
C. 11., Hj.iS. I" Srnicstre. (T. C\l.\l. N- 3.) 1'^
i3()
ACADÉMIE DES SCIENCES.
La difficulté consiste à a-iler convenablement le liquide intérieur. On y parvient de
la manière suivante : l'obus ne repose pas sur le fond du calorimètre; il est suspendu
àù ihojen d'un cordon attaché à unie pBtence et d'une règle de bois t fixée par la gou-
pille ^ à rextrémité de la tige de l'écraseur. En outre, Une baguette de verre h est
placée dans l'obus, inclinée à 45°. On imprime à l'obus, à l'aide de la règle, un rapide
mouvemenl de rotation alternativement à droite et à gauche. L'eau, qui tend à rester
immobile en vertu de son inertie, frotte contre les parois de la bombe et contre la ba-
guette de verre, et l'agitation se trouve ainsi assurée d'une manière parfaite. Après
avoir observé la marche du thermomètre pendant la période préliminaire, ou décroche
rapidement le cordon de la potence de manière à faire leposer i obus sur le fond du
calorimètre, on brise l'ampoule en enfonçant l'écraseur, on rétablit la suspension et
l'on recommence l'agitation. La température s'élève rapidement et atteint son maximum
en 4 à 6 minutes. On peut ensuite, en dévissant le robinet à pointeau /•, recueillir sur
le mercure l'hydrogène dégagé, mesurer son \olume et vérifier sa pureté.
Ce dispositif m'a donné pour ces expériences les meilleurs résultats. 11 pourrait être
utilisé avantageusement toutes les fois qu'on aura à étudier thermiquement une réac-
tion produite en présence d'un liquide et pouvant donner lieu à des projections ou à
un dégagement rapide de gaz.
La réaction se faisant à volume constant, il faudra, si l'on veut la ramener à pression
constante, retrancher du nombre trouvé la chaleur correspondant au travail VU (t -\-c.t)
du gaz dégagé, soit ici par alome-gramme de métal, en employant la formule donnée
par M. Berttielot,
1(0,5424 + 0,002 /) Calories.
Le cœsium el le rubidium employés dans celte étude avaient été préparés,
à partir des chlorures purs, avec les précautions indiquées anlérietlfemenl.
Le potassium industriel avait été redistillé dans le vide à 3oo", éc qui l'avait
presque rigoureusement débarrassé de sodium, moins volatil. Le sodium
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l3l
employé contenait moins de -^ de potassium. L'hydrogène dégagé était
complètement inodore, exempt d'acétylène et d'oxyde de carbone.
Voici les moyennes d'expériences très concordantes dont les résultats dé-
taillés seront publiés dans un autre recueil :
(1) (Na,Aq) = 44,i; (K,Aq) = 46,4; (Kb,Aq)rr47,25; (Cs,Aq) = 48,45.
On voit (jue le rubidium et le caesium conduisent, en particulier, à des
valeurs moins élevées que celles données par Beketoff (4H,2 et 5i,6), et
différant beaucoup moins entre elles. Le sodium et le potassium donnent,
au contraire, des nombres un peu plus forts que ceux de M. Joannis ; la
diilërence tient évidemment à la diversité des méthodes employées.
Il en résulte que les valeurs que j'avais calculées antérieurement pour les
chaleurs de formation des protoxydes doivent être moditiées. J'ai été
conduit, d'ailleurs, à reprendre les déterminations des chaleurs de disso-
lution des oxydes de caesium et de rubidium, les nombres que j'avais obte-
nus précédemment pour ces deux oxydes étant la moyenne d'un petit
nombre d'expériences effectuées sur de faibles quantités de matière, et, de
plus, les expériences avec Rb-0 ayant été faites avec des échantillons pré-
parés depuis plusieurs semaines. Or, j'ai reconnu depuis que ce protoxyde,
ainsi, du reste, que ceux de sodium et de potassium, se décompose peu à
peu à la lumière avec mise en liberté de métal, tandis que celui de Cîcsium
reste inaltéré. Je reviendrai, d'ailleurs, sur cette curieuse propriété. Voici
en définitive les valeurs moyennes de mes expériences :
(2) (Na20,Aq) = 56,5; (K'-O, Aq)i=75,o; (HbM3, Aq):=8o,o; (Cs"-0, Aq) = 83,2.
En comparant la série (2) à la série (1), on trouve comme chaleurs
d'oxydation :
(3) (NaSO) =100,7; (KSO) = 86,8; (KbSO) = 83,5; (Cs%0) = 82,7.
On voit que les séries (1), (2) et (3) accusent une variation parfaitement
régulière dans les propriétés thermiques des alcalins rangés par ordre de
poids atomiques croissants. On ne retrouve plus l'anomalie singulière que
j'avais cru rencontrer dans le ctesium en me fiant aux expériences de
Bekelofl' sur la dissolution du métal. On voit de plus que, contrairement à
ce qu'on croyait jusqu'ici, l'affinité pour l'oxygène diminue quand le
poids atomique augmente, ce qui est d'ailleurs la règle générale dans les
familles naturelles de métaux.
ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE AîN'Al.YTlQiE. — Dosage du sulfure de carbone dans les benzols.
Note de M. Isidore Bay.
Le sulfure de carbone existe en petites quantités dans les benzols retirés
des goudrons de bouille. On le décèle facilement par la réaction de Lieber-
mann et Seyewetz, qui consiste, comme on le sait, à le précipiter par la
pbénylbydrazine. Il était intéressant de chercher si cette réaction qualitative
ne pouvait pas être également quantitative. Cest le résultat de ce travail
que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie.
La ptiénjlliydrazine donne, avec le sulfure de carbone, un précipité blanc cristallisé
de phénylsulfocarbazinate de phénylhydrazine, de formule
CS^C^H»— AzH— AzH-)-.
Ce corps, très instable en solution, l'est bien un peu à l'état sec, mais pas au point
d'empêcher un dosage eflectué en une journée. La précipitation est complète en 2 ou
3 heures. On filtre sur doubles filtres tarés, on lave soigneusement avec du benzène
pur jusqu'à disparition complète de la phénylhydrazine et l'on sèche le précipité dans
le vide sec.
Nous avons eflfeclué par ce procédé des dosages de sulfure de carbone dans du
benzène et nous avons obtenu les résultats consignés dans le Tableau suivant, qui
sont systématiquement un peu forts, ce que nous attribuons à la difficulté qu'il y a a
laver parfaitement le précipité :
Poids de CS- pour 100 en grammes
introduit trouvé
iSunuTos d'oicirc. dans du lionzi'nc pur. par noire procédé de dosage.
1 1 , 263 1 , 269
2 2,526 2,53.5
;) 6,3i5 6,3i8
V 12, 600 1 2 , 640
5 25,260 20,273
CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation des oxyacides a en aldéhydes par
ébultition de la solution aqueuse de leurs sels mercuriques ; application à la
préparation de l'arabinose gauche au moyen du gluconate mercunque.
Note (') de M. .Marcel Guerret, présentée par M. A. Haller.
.l'ai montré antérieurement {Bulletin de la Société chimique de Pans,
(') Présentée dans la séance du 1 3 janvier 1908.
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l33
3* série, l. XXVII, p. 8o3) que le laclate mercurique, en solution
aqueuse, se décompose en lactale mercureux, acide lactique, aldéhyde et
anhydride carbonique. A froid, la réaction est lente : le lactate mercureux
formé reste tout d'abord dissous; puis, sa proportion augmentant, une partie
s'en précipite. A chaud, la réaction est beaucoup plus rapide et, après
quelques heures d'ébuHition, presque tout le mercure est précipité à l'état
de lactate mercureux. Mais, dans ce cas, la réaction se complique de raltéra-
tion du laclate mercureux formé, qui se dédouble très lentement en lactate
mercurique et mercure donnant au mélange une teinte grisâtre. Si l'on pro-
longe assez longtemps l'ébuUition, une partie du mercure se sépare sous
forme de gouttelettes brillantes. Même dans ce cas, il ne se forrtie pas d'acide
acétique.
Pour expliquer la transformation du lactale mercurique en lactate mer-
cureux, acide lactique, aldéhyde et anhydride carbonique, j'avais émis
l'hypothèse de la réaction
2(C'H5 0')"-Hg=:(C='H-^0')2Hg2-i-G'H«0'-i-C2H*0-t-CO=.
Afin de vérifier si cette équation représente bien les faits, j'ai déterminé
les proportions de lactate mercureux, acide hictique, aldéhyde résultant de
la décomposition d'un poids connu d'acide lactique préalablement trans-
formé en sel mercurique.
3o5 d'acide lactique, étendus de 100'^"'° d'eau, ont été additionnés d'un excès d'oxyde
jaune de mercure récemment précipité. Après un quart d'heure d'agitation, on a filtré.
La solution, qui possède déjà l'odeur d'aldéhyde, a été reçue dans un ballon, qu'on a
mis en relation avec un tube Lebel-Henninger muni d'un thermomètre et suivi d'un
serpentin refroidi par de la glace, puis de deux flacons laveurs contenant de l'eau glacée.
On porte la liqueur à l'ébullilion et l'on règle le feu pour que le thermomètre indique
une température de 60°. L'aldéhyde, qui prend naissance, est retenu par les flacons
laveurs, tandis que l'anhydride carbonique formé se dégage. Après 6 heures d'ébul-
lition, le dégagement gazeux cesse à peu près complètement et l'on met fin à l'expé-
rience. La réaction est terminée, car presque tout le mercure s'est précipité à l'état de
lactale mercureux et la liqueur ne renferme plus, avec l'acide lactique mis en liberté,
que des traces de lactate mercurique et un peu de lactale mercureux.
On détermine le poids du lactate mercureux formé : on en trouve 55s, 40. On dose
l'acide lactique libre que renferme la liqueur : il y en a ris,/lo. Enfin, on détermine,
par la méthode de MM. Seyewetz et Bardin {Bail, de la Soc. cliiin. de Paris, 3= série,
t. XXXIII, p. 1000), l'aldéhyde condensée et l'on en trouve 3b, go. Or, d'après l'équa-
tion formulée plus haut, il eût dû se former (f d'acide lactique, 4^, 4o d'aldéhyde
et 678,80 de lactale mercureux.
Cette équation représente donc les faits d'une manière assez satisfaisante.
j34 académie des sciences.
Cette réaction n'est pas particulière à l'acide lactique; elle est commune
à tous les acides ayant un oxhydryle en position a. C'est ainsi que le sel
mercurique de l'acide glyeolique se décompose, lorsqu'on fait bouillir sa
solution aqueuse, en donnant du glycolatemercureux, de l'acide glyeolique,
de l'aldéhyde formique et de l'anhydride carbonique; mais la réaction est
plus lente qu'avec le lactale mcrcm-irpie.
Le tarlrate mercurique subit la niènie transformation et donne du tar-
trate mercureux, de l'acide tartrique, de l'anhydride carbonicpic et du
o-lyoxal, ses deux fonctions oxyacides étant touchées par la réaction. Mais
celle-ci est très lente, à cause sans doute de la faible solubilité du lartrate
mercurique, et il faut une trentaine d'heures d'ébullition pour transformer
ce sel en larlrale mercureux.
La réaction réussit encore avec le sel mercurique de l'acide gluco-
nique CIPOH — (Cil (^11 )' — CO^II, cpii produit ainsi l'aiabinose gauche
CIPOII — (CHOU)' - ciio.
Apidicationà laprépuralion de raïahinose gauche. — D'après la formule
de réaction, démontrée pour l'acide laelique, sur 4'""' d'oxyariile mises en
expérience, une seule |)iend pail à la formalion de l'aldéhyde. Aussi ne
peut-on se servit' avantageusement de cette réaction )jourla préparation des
aldéhydes. 11 en est autrement avec l'acide gluconique, qui peut fournir
l'araljinose gauche avec un rendement suffisant.
Le gtuconale mercuii(]iie, en effet, se décompose d'aljord, suivant la réaction i;énérale,
en donnant du gluconale mercureux, de l'acide i;luconique, de l'aral:)iiiose cl de l'an-
hydride carbonique. De plus, la réaction de dédoublement du sel mercureux. en mer-
cure et sel mercurique, qui était très lente avec les oxyacides considérés plus haut,
est au contraire très ra|)ide pour le gluconate mercureux, à cause sans doute de sa plus
grande solubilité. Le glucoiiate mercuritiue qu'il engendre subit à son tour la transfor-
mation en arahinose, de so! le que la moitié de l'acide gluconique mis en réaction tend
à prendre part à la formation de ce sucre.
Pour préparer l'arabinose par la réaction indiquée, on dissout icos de gluconale de
chaux dans 200''°'* d'eau; on précipite la chaux par la quantité théorique d'acide oxa-
lique et l'on additionne la solution fdtrée d'un excès d'oxyde jaune de mercure. On
ciiaufle légèrement pour en faciliter la dissolution et l'on en sépare l'evcès par fillrallon.
Enfin, on fait bouillir la liqueur à rellux pendant 4 heures. On filtre, ou précipite
par riiydrogène sulfuré le peu de mercure encore dissous. Après une nouvelle liltration,
on chasse l'hydrogène sulfuré par ébullition et l'on salure par du carbonate de chaux
l'acide gluconique ([ue renferme la liqueur. On filtre encore une fois et l'on évapore
dans le vide jusqu'à consistance de sirop épais. Pour réparer l'aiabinose du gluconale
de chaux, on triture le sirop obtenu avec 200'"'' d'alcool à 95° jusqu'à obtenir une ma-
tière pulvérulente qu'on agile longuement et à plusieurs reprises avec de l'alcool
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l35
à 90". F.es liqueurs alcooliques réunies sont distillées jusqu'à 100™' environ, et l'on
achève révapoiation à température ordinaire. L'arabinose cristallise peu à peu en fines
aiguilles. En reprenant les eaux mères par l'alcool absolu bouillant, on en sépare une
nouvelle quantité et Ton obtient en tout de i6s à iSs d'arabinose brute; on achève de
la purifier en la faisant cristalliser dans Teau.
Le gluconàle de chaux, séparé de l'arabinose, peut être récupéré en le reprenant par
l'eau et faisant cristalliser. On retrouve ainsi de ;'io" l'i 44^ de gluconate de chaux, sur
lequel on peut renouveler la série des réactions précédentes. lin opérant ainsi, j'ai
obtenu encore 6s d'arabinose et iSe de gluconate de chaux. Ces deux traitements suc-
cessifs donnent donc de 22s à il^i d'arabinose pour loos de gluconate de chaux, soit
un rendement un peu supérieur à celui qu'on obtient par les autres procédés déjà
décrits.
CHIMIE ORGANIQUE. — Divers cas de productùm simultanée des dimé-
ihylanlhracènes 1.6 el 2.7. Note de M. James Lavaux, présenlée
par M. Ha lier.
J'ai décrit dans des Notes précédentes (') deux cas de formation simul-
tanée des diméthylanthracènes 1.6 et 2.7 par l'action de Al Cl' et du
toluène, soit sur Cil- Cl-, soit sur C-H-Br'. Depuis, j'ai rencontré cette
association des deux mêmes carbures dans divers autres produits décrits
comme des diméthylanthracènes définis. Us fondent, le premier à 240",
l'autre à [244", 5 el forment un mélange singulier, fusible nettement
vers 22j°.Ce point est sensiblement le plus bas que j'aie rencontré pour des
mélanges variés des deux corps; il change peu el ne remonte que pour un
excès notable de l'un ou l'autre des constituants. Ce doit donc être à peu
près le point de fusion de leur cutectique. ('cci explique la netteté de la
fusion, car, à ce point de vue, un euteclique simule bien un corps défini.
Ce caractère n'est pas le seul qui ait abusé les chimistes sur la nature de
ce produit complexe. D'après ce qui précède, reutectiquc, mélange à point
de fusion minimum, inséparable par fusion fractionnée, doit avoir une com-
position assez voisine de celles des produits naturels que fourni.ssent les
réactions chimiciues; mais ce qui est curieux et rare, c'est qu'il ne diffère
pas non plus beaucoup des produits obtenus, comme limites de fractionne-
ment, par sublimation ou par cristallisation dans les divers dissolvants utili-
sables, toluène, benzène, seuls ou mélangés d'alcool, acide acétique. Même
ces derniers sont entre eux tellement voisins, qu'on ne gagne rien à changer
(') Voir Coinples rendus, t. CXXXIX, p. 976; t. GXL, p. 44; i. CXI.I, p. 2o4 et
p. 354; l. GXLIIl, p. 687.
l36 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de dissolvant, dans Tespoir de pousser plus loin la séparation. Tous les pro-
duits obtenus dans ces diverses conditions fondent à 22.5°. Cristallise-t-on le
produit naturel dans le toluène par exemple, il fond à 223°, ainsi que la por-
tion dissoute et les cristaux. Il en sera de même si l'on recommence deux ou
trois fois l'opération ; mais, en continuant assez, pour que la partie cristallisée
ne soit plus qu'une faible fraction de la portion restée dissoute dans l'en-
semble du traitement, on voit enfin peu à peu s'élever le point de fusion de
ce résidu, tandis que celui de la partie dissoute reste toujours 226". On
isole ainsi une assez petite quantité de carbure 1.6, variable d'ailleurs avec
l'origine du produit. C'est que les divers mélangçs naturels en contiennent
toujours un peu plus que ne comporte la limite de fractionnement dans le
toluène. Cet excès séparable de carbure 1.6, toujours faible et difficile à
mettre en évidence, existe pourtant dans tous les produits naturels que
j'ai étudiés. S'il venait à manquer dans l'un d'eux, rien, au point de vue
physique, ne permettrait de distinguer ce mélange d'un corps défini. Toutes
les méthodes physiques, combinées entre elles, n'arriveraient pas à le
résoudre. C'est précisément ce qui arrive pour la majeure partie du pro-
duit, qui est restée dissoute dans le toluène, quand on a séparé l'excès de
carbure 1.6. J'achève la séparation en combinant des méthodes physiques
et chimiques. J'oxyde le mélange inséparable de carbures en quinones qui,
épuisées par l'alcool, laissent de la quinone 2.^, tandis que le produit
dissous est riche en quinone 1.6 avec un peu de 2. 7. Ce mélange réduit en
anthracène sera épuisé au toluène; il restera beaucoup de carbure i.(), et
ainsi de suite. Cette réduction amène de grandes pertes. Mais, outre les
difficultés que je viens de décrire, d'autres causes sont venues égarer les
chimistes et ne leur ont pas permis de toujours reconnaître ce même pro-
duit. Ce sont :
1° L'élévation accidentelle du point de fusion de certaines fractions, qui, au hasard
des cristallisations, ont pu s'enrichir en dérivé i .6. C'est arrivé à Friedel et à Crafts,
qui ont indiqué pour le même produit, dans deux Mémoires, les points de fusion ?,?,5"
puis 232°. Cela m'est aussi arrivé au début.
a" I^'abaissement du point de fusion par des corps étrangers sest aussi produit. Par
e.\enij)le, abaissement de 10" pour Elbs et Wittich, qui n'ont pas reconnu le produit,
souillé, comme je l'ai constaté, de f3-mélliylanthracène.
3° Enfin il y a l'incertitude du point de fusion de la quinone, qui fond très mal. El
cependant, malgré son état de mélange, ce produit, quand il est bien exempt de
corps étrangers, présente des caractéristiques assez nettes pour être reconnu, tel
l'ancien didjme, mélange lui aussi, très difficile à séparer en néodyme et praséodvme
et capable de simuler un corps simple.
J'estime, aujourd'hui, que tout diniélli\ lanlhracéne fusible vers îa:)", dont la qui-
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l3n
none fond entre iSS" et i65°, particulièrement vers 162°, est vraisemblablement ce
mélange. Les diflerenls produits que j'ai ainsi essayés se sont tous laissé dédoubler en
diméthylanlliracène 1.6 et 2.7.
Après ce qui précède, on comprendra pourquoi un certain nombre de
chimistes, et non des moindres, ont pu tenir ce composé entre leurs mains,
sans le reconnaître parfois et sans jamais soupçonner son caractère de mé-
lange. C'est ainsi que Friedel et Crafts l'ont décrit avec le point de fu-
sion 225°, puis 282°, ailleurs 225<'-227<' ; Anschiitz 226°, puis ailleurs
Anschutz et Immendorir225''; Elbs et Witlich 2i5°-2iG°; Zincke et Wa-
schendorlT 225°.
Il avait été décrit jusqu'ici i5 cas de piYnluction dedimrthylanthracènes.
Lesquels?... Leur constitution était généralement indéterminée; dans
4 cas seulement on l'avait envisagée, c'était pour les isomères 1.3-2.3
et 2.6. Encore a-t-on donné comme dérivé i.3 deux corps fort diffé-
rents. C'était, en somme, un fatras incohérent oi'i j'ai tâché d'apporter
quelque lumière. D'abord, j'ai pu établir la constitution de l'un de ces car-
bures, découvert par Anschutz : c'est le 2.7-diméthylanthracène, que j'ai
ensuite retrouvé, dans 7 des cas décrits, associé à son isomère i.G, in-
connu jusque-là. De sorte que sur les i5 produits décrits comme diméthyl-
anthracènes, dont 11 tout à fait indéterminés, 8 nouveaux sont mainte-
nant connus, n'en laissant plus dans l'ombre que 3.
Pour le carbure auquel j'attribue, comme étant la plus probable, la
constitution 1.6, je dirai que sa quinone fond à iGcf. Louise a décrit un
diméthylanthracène (') dont la quinone est fusible à 170°. Une identité
n'était pas impossible, malgré une notable différence de point de fusion des
carbures, car celui de Louise pouvait être souillé et sa quinone pure. Pour
m'en assurer, j'ai mélangé les deux quinones, par parties égales, et pris le
point de fusion du mélange, qui se trouve abaissé d'environ i5°. Ces corps
sont donc distincts.
Voici les diverses réactions et les divers produits où j'ai i^econnu le mé-
lange des diui(''tliylanthracènes 1.6 et 2.7. Ce sont :
I. Action de CIl-Cl"' sur le toluène en présence de AlCP (Friedel et Crafts).
II. » CHCl^ » » (Elbs et Witlicli).
III. « C^H-^Br* .. » (AnsclaUz).
IV. » AIGF sur le toluène (Anschutz et Immendorff).
V. » C«H^— GH^Gl sur le toluène en présence de AlCF (Friedel et Crafts).
VI. u AlCP sur le chlorure de xylyle (F'riedel et Crafts).
VII. Diméthylanthracène du goudron de houille (Zincke et WaschendorfF).
(') Voir Louise, Ann. Cluni. Phys., 6° série, t. VI, p. 187.
C- R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 3.) '8
l38 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses au n/oye/i des adipates de méthyle et
d'éthyle. Note de MM. L. Bouveaui>t et II. Locquix, présentée par
M. A. Haller.
L'amidure de sodium transforme radl[)ate de méthyle, dissous dans
Tétlier anhydre ou le benzène, en cyclopenlunone-carbonate de méthyle sodé.
L'éther correspondant constitue un liipiidc incolore d'odeur douceâtre,
bouillant à 10")° sous ic)"""; d\ = i,i4j. Sa semicarbazone est en lins cris-
taux incolores fondant à ii\'j°.
Son dérivé sodé, traité à froid par Tiodure de méthyle, est transformé
intégralement en méthylcyclopentanone-carbonate de méthyle. Il faut éviter
dans cette préparation toute éleA'ation de température sous peine d'ob-
tenir de VoL-méihyladipale de méthyle. Le nouvel étlier bout à loa^-ioG"
sous i5"™; dl = 1,1 o3. Il est insoluble dans les alcalis et ne donne pas de
dérivé cuprique. La semicarbazone forme des paillettes brillantes fusibles
à 187".
\ja-méthyladipate de méthyle, qui en dérive par fixation de i™"' d'alcool
méthylique, bout à ii2°-ii4" sous io°"°, d'^ = i,o54; il se transfoi'me à
froid, au contact de l'ammoniaque aqueuse, en a-méthyladipodiajnide,
petits cristaux blancs peu solubles, fusibles à 186°, 5.
La cyclisation de cet éther par AzII- Na fournit le ^(-méthylcyclopentanone-
carbonate demélhyle qui bout à i i3°-i i4" sous 19'""" et dont la semicarbazone
fond à 118". L'isopropylation de cet éther se fait incomplètement, avec ou-
verture partielle de la chaîne fermée. Nous avons pu répéter cette opération
avec de meilleurs résultats en nous adressant aux dérivés de l'adipate
d'éthyle qui sont moins sensibles à l'alcoolyse.
La préparation du cyclopentanone-carbonate d'éthyle et de son dérivé
a-méthylé a déjà été décrite par l'un de nous (Bouveault, Hull. Soc. chim.,
t. XXI, p. ioK)); ce dernier se transforme aisément par chauifage avec
l'élhylate de sodium en a-méthyladipale d'éthyle bouillant à i32<'-i34° sous
i.j"""; d'i = 1,010. La cyclisation de cet élher au moyen de AzH- Na conduit
au -^(-méthylcyclopentanone-carbonate d'éthyle, liquide incolore, bouillant
à loS" sous 12""°, c/,* = 1,057, ^^^'^^ ^^ semicarbazone est incristallisable.
Son isopropylation fournit le ••(-méthyl-x-isopropylcyclopentanone-carbonate
d'éthyle bouillant à i23°-i24° sous 10'"'". Cet éther, chauffé avec la potasse
alcoolique, est décomposé en carbonate de potassium, alcool et méthyhso-
pr opylcy dopent anone, liquide d'odeur camphrée, bouillant à 181° et dont la
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. ) 89
semicarbazone fond à 210°. Son oxime est liquide et bout à 127° sous 22""".
Cette cétone s'est trouvée identique à la diliydrophorone.
Chauffé au contraire à l'autoclave à i "10° avec 1"°' d'alcoolate de
sodium en dissolution dans l'alcool absolu, l'éther ci-dessus décrit se
transforme en y.-7nélhyl-aL'-isopropyladipat.e d'èthyle qui bouta i44°-i4<J"
sous 14°"", etdontla saponification par 3"°°' de potasse alcooliqueà i4o°-i5o"
donne enfin l'acide y.-rnéthyl-aL'-isopropyIadiinque bouillant à 2i5''-22o"
sous 14""™ et cristallisant lentement et incomplètement. Après recrislallisa-
tion dans le benzène ou l'acide formique étendu d'eau, cet acide fond
à iio"-ii 1°.
U'y.-isopropylcyclopentanone-carbonated'étliyle est difficile à obtenir pur,
parce qu'il est accompagné dans sa préparation de son produit d'alcoolyse.
Il fond à 141°- 143° sous 27™"' et donne une semicarbazone fondant
à if\i''-\ l\i°. Sa saponification par la potasse alcoolique fournit une petite
quantité à'' cc-isopropylcyctopentanone et surtout de Vacide y.-isopropyladi-
pique.
IJoL-isopropylcydopentanone possède une odeur camphrée assez agréable,
bout à 174" à la pression ordinaire; sa semicarbaz-one^ peu soluble dans
l'alcool absolu, fond à 20o"-20i.
L'acide OL-isopropyladipique bout à 222" sous 12°"" et fond à 66°-67°. Son
ëther ét/iyligiie bout k i48"-i49°. sous 17'"'"; r/^ = 0,9876. Cet acide a été
préparé par M. Blanc à l'aide d'un procédé différent (Bull. Soc. c/iim.,
t. XXXllI, p. 908).
La cyclisation de cet élher conduit au y-isopropylcyclope/itanone carbo-
nate d'èthyle, bouillant à i32"-i,'J6" sous i4'"'", ^^0= 1,028, dont la métliy-
lation est aisée.
]JoL-méthyl-y-isopropylcyclopentanecarbonate d'èthyle bout à 128"- 129"
sous 12™'"; c?^ =1,027; il se comporte, sous l'influence de la potasse alcoo-
lique et de l'éthylate de sodium, comme le fait son isomère.
Nous nous sommes servis, pour caractériser les deux acides a-méthyladi-
pique et a-méthyl-a'-isopropyladipique, d'une méthode due à l'un de nous
(R. LocQuiN, Comptes rendus, t. CXXXVIIl, p. 1274).
h^ x-méthyladipate neutre d'acétol bout à 23o" sous 12™""; sa diseinicarba-
zone, peu soluble, fond à i57"-iGo° en se décomposant.
IS'ct-méthyl-a.'-isopropyladipate neutre d'acétol bout vers 23o° sous 12'"'",
et sa disemicarbazone fond à 162*^ en se décomposant.
l4o ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide hypoiodeux naissant {iode
et carbonate de sodium) sur quelques acides de formule générale
R - CH = CH - CH- - CO=H (U étant CFP plus ou moins sub-
stitué). Note de M. J. Bougaui.t, présentée par M. A. Haller.
.T'ai indiqué antérieurement (') que, d'une façon générale, les acides
éthyléniqucs ayant leur double liaison en [ïy ou yo donnent, très facilement
et intégralement, des laclones iodées lorsqu'on fait agir l'iode sur la solution
aqueuse de leurs sels alcalins. Au cours des recherches poursuivies dans
cette direction, j'ai été amené à constater qu'en présence d'un excès de car-
bonate de sodium la quantité de laclone iodée formée était d'autant moindre
que l'excès de carbonate de sodium était plus grand, et devenait nulle en
présence d'une quantité très considérable du sel alcalin.
Je me suis alors proposé de rechercher ce que devenait, dans ces nouvelles
conditions, l'acide mis en réaction.
L'acide phénylisocrotonique et ses analogues ont tout d'abord été étudiés
à ce point de vue, paixe que c'est surtout avec ces acides que l'emploi d'un
excès de carbonate de sodium m'a paru influencer défavorablement la pré-
cipitation de la lactone iodée.
I. L'acide phénylisocrotonique C H* - CH = CH - CH= - COMI,
soumis à l'action de l'iode, en solution aqueuse diluée et en présence d'un
très grand excès de carbonate de sodium, se transforme en acide benzoyl-
acrylique C«H' - CO - CH = CH - CQ-H.
L'étude des conditions les plus favorables à cette transformation m'a
conduit au mode opératoire suivant :
35, 5o d'acide pliénylisocroloniqiie sont dissous dans looo'^"'' d'eau additionnés de 25»
de carbonale de sodium sec. On ajoute alors peu à peu une solution d'iode dans l'io-
dure de potassium, de manière qu'il reste toujours un excès d'iode manifeste; il ne se
fait aucune précipitation; au bout de 2^ heures l'opèralion est terminée.
On peut, du reste, s'assurer qu'il ne reste plus dans la liqueur d'acide phényliso-
crotonique en opérant ainsi : une prise d'essai de quelques centimètres cubes est
neutralisée par l'acide acétique (on ajoute au besoin une petite dose de bicarbonate
de potassium si la neutralité a été dépassée), en présence de l'excès d'iode qui doit
subsister; on n'observe ni louche, ni précipité de lactone iodée. On jieut, par des
essais analogues faits au cours de l'opération, suivre la transformation progressive de
l'acide phénvlisocro tonique.
(') Comptes rendus, t. CXXXIX, 1904, p. 864, et t. CXLIII, 1906, p. 898.
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l4l
Il ne reste plus qu'à aciduler nettement par l'acide chlorhydrique, à enlever l'excès
d'iode par du bisulfite de sodium et à agiter avec l'éther.
Les rendements sont sensiblement quantitatifs.
L'acide est purifié finalement par dissolution à chaud dans la benzine
(i^ dans lo"""' de benzine). On ajoute quelques gouttes d'eau. L'acide
hydraté se sépare en presque totalité, les impuretés restent dissoutes.
J'ai identifié l'acide ainsi obtenu avec l'acide J^enzoylacrylique de
von Pechmann (') par le fait qu'il cristallise avec 1™°' d'eau (hydraté,
il est blanc; anhydre, jaune), que son point de fusion est 65" à l'état
hydraté, g5° à l'état anhydre (von Pechmann indique 64° et 96"), qu'il
se décompose sous l'influence d'une solution de soude à l'ébuUition en acé-
tophénone et acide glyoxylique. Enfin, j'ai préparé l'acide benzoylacry-
lique par un autre procédé, et j'ai constaté que le mélange des acides des
deux sources n'entraînait aucune variation du point de fusion (^).
D'autres propriétés non signalées jusqu'ici viennent encore à l'appui de
la formule proposée.
L'oxydation par le permanganate de potassium alcalin donne de l'acide
benzoïque et de l'acide oxalique; la réduction par l'amalgame de sodium
fournit l'acide phényl-y-oxybutyrique
C« H'— Cil OH - CH-- CH^- CO=H.
L'acide bromhydrique et l'acide chlorhydrique donnent des composés
d'addition fondant à 1 19" et 1 14", et le premier, réduit par le zinc et l'acide
acétique, donne l'acide benzoylpropionique
C'ti'— CO — CH^— ctn— CO-^H.
L'acide benzoylacrylique produit encore un certain nombre de composés
intéressants avec l'acide cyanhydrique (p. f : hydraté 70°, anhydre io3°),
avec l'aniline (p. f. : is'y"), avec la pipéridine, etc.; j'y reviendrai plus
tard.
IL La réaction cjui donne naissance à l'acide benzoylacrylique peut
s'écrire, en ne considérant que le produit final.
C'°H'»0''+ 2O = IPO + C'«H»03.
(') Beric/tle d. d. chem. Gesell., t. XV, 1882, p. 885.
(-) Je dois signaler, cependant, que j'ai trouvé pour le bromure de l'acide le point
de fusion 1/49°, tandis que von Pechmann indique iSS". J'attribue cette différence à
une purification insuffisante du bromure de von Pechmann.
1/42 ACADÉMIE DES SCIENCES.
On voit qu'ici la réaction est différente de celle que j'ai observée avec
Tanélhol (') où l'action de l'acide lijpoiodeux avait pour résultat final
uniquement l'addition de i"' d'oxygène à l'anéthol. Il est naturel de
penser qu'ici 2°'"' d'acide hypoiodeux doivent entrer en jeu successivement
pour produire ce i^ésultat, et en effet la quantité d'iode employée, légère-
ment supérieure à 4"S s'accorde avec cette hypothèse. Mais le mécanisme
des transformations reste pour le moment assez obscur. Il faudrait pouvoii-
saisir les produits interiiiédiaires; or, je n'en connais avec sûreté aucun, car
il n'est même pas certain que l'acide C"H^ — CHOH — CHI — CIP — CO^H,
correspondant à la lactone iodée qui se forme avec le sel de sodium sans
excès de carbonate alcalin, soit le point de départ de ces transformations.
III. En appliquant la même réaction à l'acide /^.-méthoxyphénylisocroto-
nique CH^O - CH^ - CH = CH — CH-- CO-H j'ai obtenu un acide
anhydre jaune, fondant vers iSi" et qui doit être par analogie l'acide />.-mé-
thoxybenzoylacrylique ; n'en ayant préparé qu'une très petite quantité, je
n'ai pu jusqu'ici vérifier cette formule.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sw quelques sels tniiiéraux qui peuvent jouer le rôle
de peroxydases. Note de M. J. Wolff, présentée par M. Roux.
J'ai constaté que certains sels minéraux, à l'état de traces, peuvent pro-
duire des actions très voisines de celles qu'on observe avec les peroxydases.
L'exemple le plus remarquable est fourni par le sulfate ferreux, lorsqu'on
ajoute à sa solution très diluée de la teinture de gaïac, partiellement per-
oxydée par vieillissement.
On observe une coloration bleue 1res intense avec des solutions de sel à ioo'"8 par
litre; mais la coloration est encore sensible avec une dilution à , „ „ 0 0 0 0 "^I"' repré-
sente la limite de sensibilité de la réaction des sels ferreux avec le ferricvanure.
Si l'on emploie de la teinture de gaïac fraiclie, on n'obtient aucune coloration, à moins
d'ajouter une trace d'eau oxygénée, et, dans ce cas, la réaction est encore intense
dans une dilution de sulfate ferreux inférieure à j-jy^iTs-j.
Cette réaction ressemble donc beaucoup à celle qu'on obtient si l'on
emploie un extrait végétal renfermant une peroxydase, tel que la macéra-
tion de mail, d'orge, de son, de froment, etc. Elle prend \m intérêt parli-
(') Ann. de Chim. et de l'hys., 7'' série, t. XXV, 1902, p. 483 à 57.).
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l43
culier du fail que les sels de fer, comme les peroxydases, sont très répandus
chez les êtres vivants.
Pour faire disparaître celte propriété du sulfate ferreux, il suffit de chauffer sa solu-
tion diluée avec une trace d'eau oxygénée, c'est-à-dire de le transformer en sulfate
ferrique, facilement décomposabie à rébuliilion; ce sel, qui colore la teinture fraîche
de gaïac en bleu, n'agit ni sur le gaïac frais, ni sur le gaïac vieilli, lorsqu'il a été
soumis à l'ébullilion.
Des doses très faibles d'acides minéraux suffisent pour empêcher la réaction produite
par le sulfate ferreux, comme celle des peroxydases; la dose active d'acide est du
même ortire de grandeur que celle du sulfate ferreux.
J'ai eu l'occasion d'observer un certain nombre de phénomènes dont le
mécanisme se rapproche beaucoup de l'action du sulfate ferreux sur la
teinture de ga'iac peroxydée. Ainsi, de faibles doses de sulfate ferreux et
d'autres sels, tels que les sulfates ferrique et cuivrique, sont capables, en
présence de traces d'eau oxygénée, d'oxyder les matières colorantes. Parmi
les dérivés de la houille, j'ai essayé en solution diluée le métliylorange, le
bleu de méthylène, la fuchsine, qui sont décolorés à la teinpérature ordi-
naire par le sulfate feri^eux, à 5o° par le sulfate ferrique, à l'ébullition par
le sulfate cuivrique. Le sulfate manganeux n'a pas d'action sensible. Le sul-
fate ferreux agit à la dose de i"'** à 2™*-' de sel anhydre dans 10™'' et les
autres sels ont été employés à des doses équi moléculaires.
Ces phénomènes, qui se passent sans dégagement d'oxygène moléculaire,
ne peuvent être mis sur le compte d'une action catalytique, car on ne les
observe pas avec la mousse de platine et l'eau oxygénée agissant sur ces
mêmes matières colorantes.
Les mêmes sels, à l'état de traces, peuvent exercer une action oxydante
et liquéfiante rapide sur l'empois d'amidon, en présence de très faibles
doses d'eau oxygénée, qui, seules, n'agissent qu'au bout d'un teiïips très
long. L'activité spécifique de ces sels sur l'empois est autre que vis-à-vis
des matières colorantes, le sulfate cuivrique se plaçant au premier rang.
Par exemple, pour liquéfier en 2.5 minutes, à 70°, dans les conditions de réaction
optima, So'''"' d'empois d'amidon à 5 pour 100, il suffit de l'additionner de 3™8 de sul-
fate ferreux et d'une quantité d'eau oxygénée contenant 3™s,8 d'oxygène actif. A dose
équimoléculaire, le sulfate cuivrique a une activité double de celle du sulfate ferreux.
Le noir de platine et l'eau oxygénée n'ont pas plus d'eflet sur l'empois d'amidon
que sur les matières colorantes.
Comme dans le cas de la saccharillcation par l'amylase, étudié par
l44 ACADÉMIE DES SCIENCES.
M. Fernbach et de la liquéfa.clion diastasique de l'empois, que j'ai étudiée
avec lui, c'c^sl le voisinaffc de la neutralité à l'orangé qui représente la réac-
tion optima pour cette liquéfaction par les sels de fer.
ZOOLOGIE. — Sur un type nouveau cl' Annélide polychéle.
Note de M. Ch. Gravier, présentée par M. Edmond Perrier.
Au cours de sa Mission scientifujuc à Madagascar en igoS, M. F. (leay
a recueilli, dans les récifs de Sarodrano (province de Tuléar), un type nou-
veau d' Annélide polychète tubicole, de caractères primitifs, qui doit être
rangé dans la famille des Sabellariens Saint-Joseph {Hermelliens Quatre-
fages). L'extrémité antérieure du corps présente deux lobes latéraux épais
creusés en avant d'une gouttière marginale peu profonde et séparés l'un de
l'autre par deux échancrures dont les bords sont symétriques par rapport
au plan médian; celle de la face ventrale est beaucoup plus grande que
celle de la face opposée. Au fond de l'incision dorsale il existe une simple
languette couverte de bandes transversales de pigment; c'est la partie libre
du prostoniium ou lobe céphabque fusionnée en arrière avec les parties laté-
rales. De part et d'autre de ce dernier se montrent deux puissants crochets
limbes asymétriques; extérieurement à ceux-ci et sensililement sur le même
plan, on voit par transparence deux grosses soies ou palées à appendices
latéraux disposés suivant le mode penné; au-dessous des précédents, de
chaque côté, est une rangée de cinq palées aciculaires incurvées vers la face
ventrale et dont on n'aperçoit que les pointes. En arrière, ou discerne, à
travers la paroi du corps, les extrémités de deux autres crochets se regar-
dant par leurs pointes recourbées l'une vers l'autre : ce sont des crochets de
remplacement.
Sur la face ventrale, le i)rostomium porte en avant un court tentacule impair. On
remarque sur les bords de l'échancrure de petites languettes très espacées, grêles, aux-
quelles correspondent autant de bourrelets transversaux sur la face interne des lobes.
Ceux-ci, après s'être mis au contact sur la ligne médiane, s'écartent à nouveau l'un de
l'autre pour circonscrire l'orifice buccal. Le premier faisceau ventral est situé au niveau
où les lobes, après s'être allVontés, se séparent de nouveau pour former le bourrelet
encadrant la bouche. Un peu en arrière du sillon qui délimite dorsalement les lobes
antérieurs, est un bouquet très ténu de soies extrêmement fines; ce premier faisceau
dorsal correspond au second sétigère ventral et non au premier qui, en apparence au
moins, n'a pas son équivalent sur la face dorsale. Les soies de ces trois premières
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. 1^5
paires de faisceaux sonl très délicates; elles portent latéralement de longues et fines
barbules.
En arrière du premier faisceau dorsal il y a trois autres faisceaux composés chacun
d'un mamelon sétigère bien développé surmonté d'une branchie cirriforme étroite et
relativement courte. Le faisceau sétigère est compact et constitué par des soies de denx
sortes : les plus grandes sont élargies en spatule à leur extrémité; le bord libre de cette
partie dilatée est un peu déchiqneté de part et d'autre de la pointe terminale médiane;
les autres sont plus étroites, un peu incurvées dans leur région dislale qui est garnie
d'appendices courts et durs offrant une disposition pennée. Les faisceaux ventraux
correspondant aux précédents sont composés de soies des mêmes types que les dorsales,
mais de taille réduite.
Ces cinq premiers segments forment la première partie du corps ou thorax; l;i
seconde ou abdomen, qui compte vingt-trois sétigères, est assez profondément excavée
sur la face ventrale. Chacnn des parapodes abdominaux comprend une branchie cirri-
forme. une pinnule et un faisceau ventral. Les branchies, un peu plus grandes que
celles du thorax, conservent cependant des dimensions médiocres. Les pinnules, qui
deviennent très saillantes dans la partie postérieure de l'abdomen, portent sur leur
bord libre des plaques onciales étroites dont le prolil denté, légèrement convexe, pos-
sède sept dents recourbées se recouvrant partiellement l'une l'autre. Les faisceaux ven-
traux ne se composent chacun que de quelques soies arquées terminées en une longue
pointe acérée et garnies latéralement de sortes d'écaillés qui ne s'insèrent pas exacte-
uienl au même niveau des deux côtés.
La partie postérieure ou région caudale, coudée sur la précédente, n'ofl're ni appen-
dice, ni indice de segmentation; l'extrémité dislale où débouche l'anus est divisée en
lobes séparés les uns des autres par de légers sillons.
Bien que l'Aniiélide décril ci-dessus soil dépourvu de la couronne oper-
culaire si caractéristique des Sabellariens, il se place néanmoins dans cette
famille. La grande palée barbelée et les deux crochets saillants corres-
pondent à la rangée externe de palées de l'opercule des Sabellariens nor-
maux, qui se trouve réduite ici à sa plus simple expression; les autres jjalécs
représentent la rangée interne, d'ordinaire beaucoup plus développée. Il y a
par conséquent ici l'indication d'une double langée de palées dont l'externe
possède des crochets. C'est donc du genre Pallasia Quatrcfages cjue le Poly-
chète en question s'éloigne le moins.
Ce Sabellarien, qui diffère beaucoup plus des autres genres de la même
famille que ceux-ci ne diffèrent entre eux, doit être considéré comme le
type d'un nouveau genre pour lequel je propose, en raison de ce que l'oper-
cule rudimenlaire est caché par les lobes (|ui le portent, le nom de Cryplo-
pomatus (du xpîJuTW, cacher, ■nùy.y., a-oç, opercule). Le mode d'existence
de ce Sabellarien de Madagascar est semblable à celui des autres types de
la même famille; aucun indice ne permet de supposer qu'il a subi ime rc-
C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 3.) ^9
l46 ACADÉMIE DES SCIENCES.
gression. Il offre un intérêt spécial, parce qu'avec ses caractères primitifs
il vient jeter quelque lumière sur l'évolution et sur la morphologie si singu-
lière et si controversée de la partie antérieure paléigère des types de la
même famille.
MÉDECINE. — Oculo-reaction ei non-accoutumance à la tuberculine.
Note de M. H. Vallée, présentée par M. Roux.
Depuis le jour oii j'ai montré que la réaction de Wollf-Eisner est appli-
cable au diagnostic de la tuberculose bovine, divers travaux ont été publiés,
qui établissent le réel intérêt pratique de cette méthode.
Et déjà nous avons acquis la certitude qu'en ce qui concerne le diagnostic
de la tuberculose bovine, le procédé de l'oculo-réaction ne possède
point la valeur si complète de la méthode de tuberculinisation par voie
sous-cutanée. Irr et Claude, Morel, ont en effet établi que certains animaux
(jui réagissent à l'injection hypodermique de tuberculine ne donnent pas
d'oculo-réaction.
Le parallélisme entre les résultats des deux systèmes d'utilisation de la
tubercuhne n'est d'ailleurs point absolu. Si, le plus souvent, les sujets qui
réagissent violemment à la tuberculine administrée par voie hypodermique
fournissent de vives oculo-réactions, celles-ci peuvent faire défaut chez
des animaux dans les mêmes conditions; ni les doses fortes, ni le procédé
indiqué plus loin ne suffisent à surmonter cette indifférence à l'oculo-
réaction. Enfin, on voit des animaux de diverses espèces, qui ont fait l'ofjjet
de tentatives d'immunisation contre hi tuljerculose, ne point réagir à la
tuberculine par voie sous-cutanée tandis (ju'ils donnent de belles oculo-
réactions.
Bref, les choses se passent comme si les causes intimes qui permettent
l'oculo-réaction n'étaient point identiques à celles qui déterminent la
réaction thermique dans le cas d'injection sous-cutanée de tuberculine. J'ai
d'ailleurs indiqué, fait confirmé depuis par divers observateurs, que
l'oculo-réaction ne fournit pas de réaction thermique.
Il m'a paru intéressant de considérer l'oculo-réaction dans ses rapports
avec l'inoculation sous-cutanée de tuberculine. A ce point de vue les faits
suivants concernant la tuberculose bovine sont établis : il n'y a point impos-
sibilité à associer la recherche de la réaction oculaire et l'utilisation de la
tuberculine par injection hypodermique (Vallée); l'inoculation hypoder-
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. I47
inique de la tuberculine, dans les jours qui suivent la recherclie d'une
oculo-réaction, provoque la reviviscence de celle-ci (Guérin, Morel).
.l'ai recherché tout d'abord s'il se fait chez un même animal de Taccoutu-
inance, ou au contraire une sensibilisation, au cours des oculo-réactions
successives dont il est l'objet.
Disposant de liiiit Bovidés afl'eclés de tuberculose, qui n'avaient jamais subi aucune
tentative d'oculo-réaction ou de tuberculinisallon par voie sous-culanée, j'ai pro-
cédé sur eux à quatre oculo-réactions en série dans l'espace de 19 jours. Chez tous
ces animaux la réaction a été recherchée par instillation d'une goutte de tuberculine
brute dans un même œil pour les trois premières opérations : chez tous et dans toutes
les recherches, la réaction a été positive et progiessive en intensité. La dernière instil-
lation ellectuée, qui représentait ~ de goutte de luberculine brute, a fourni une réac-
tion d'intensité au moins égale à la précédente el d'une netteté infiniment supérieure
à celle qu'on obtient d'emblée par l'instillation de cette dose chez un sujet neuf.
11 se fait donc, au cours de ces instillations successives, une véritable sensibilisation
de l'œil sollicité. A la fin de la série des épreu\es l'œil non réactionné a conservé la
sensibilité première à l'oculo-réaction.
La sensibilisation de l'œil ne s'effectue nullement chez des sujets indemnes de tuber-
culose, car j'ai pu soumettre six veaux très jeunes et autant de lapins à des instillations
en série d'une grosse goutte de tuberculine brute sans jamais relever chez ces animaux
la plus légère réaction oculaire.
La sensibilisation par le procédé sus-indiqué reste, semble-t-il, impuis-
sante à provoquer l'apparilion de la réaction chez des sujets tuberculeux
qui ne fournissent pas d'emblée l'oculo-réaction alors qti'ils réagissent
à la tuberculine injectée sous la peau. Je possède ainsi deux Bovidés qui
réagissent vivement à la tuberculine et ne m'ont jamais donné d'ophtalmo-
diagnostic positif.
TJne longue expérience nous a montré que chez les Bovidés tuberculeux
les injections sous-cutanées de tuberculine, pratiquées dans un but do dia-
gnostic, ne donnent, lorsqu'on les effectue selon la même technique, de
résultats positifs chez un même animal qu'autant qu'un bon mois sépare
deux injections successives. .l'ai indiqué qu'en effectuant les tuberculinisa-
tions secondes à dose double et qu'en relevant les températures dès l'injec-
tion on peut cependant répéter, à quelques jours d'intervalle et avec un
plein succès, les épreuves de tuberculine. Le procédé a l'intérêt de per-
mettre de déjouer la fraude qui consiste à présenter à la vente, ou aux
postes sanitaires à la frontière, des Bovidés tuberculeux tout récemment
tuberculinisés dans le but d'enrayer la constatation de la maladie lors d'une
l48 ACADÉMIE DES SCIENCES.
nouvelle tuherculinisation effectuée pour le compte de l'acheteur, ou par le
vétérinaire inspecteur.
L'ophtalnio-diaiinostic s'offre à nous comme un moyen nouveau de démas-
quer ces fraudes.
La réaction oculaire est, en effet, toujours obtenue chez les animaux qui
se montrent aptes à fournir roculo-réaclion, malgré les injections hypoder-
miques préalables de tuberculine.
A 48 heures d'intervalle, j'ai obtenu chez dix Bovidés, tous tuberculeux,
des réactions typiques à la tuberculine inoculée sous la peau, puis des
oculo-réactions parfaites.
Mieux encore que le procédé de l'inoculation d'une dose double de tuber-
culine suivi du relevé hâtif des températures, l'oculo-réaction paraît
apte à déjouer la fraude dans lès ventes ou les importations d'animaux
tuberculeux et il importe d'étudier, dès aujourd'hui, largement la valeur de
la nouvelle méthode à ce point de vue spécial, l'ophtalmo-diagnostic étant
utilisé seul ou de concert avec l'injection hypodermique de tuberculine.
BACTÉRIOLOGIE. — Sur une piroplasmose hacilUforme observée sw les bovms
des environs d'Alger. Note de MM. H. Sodi.ié et G. Roig, présentée par
M. Laver an.
En étudiant les maladies des bovins des environs d'Alger, nous avons
trouvé une piroplasmose se rapprochant de celle que plusieurs auteurs ont
récemment décrite et que M. Laveran a désignée sous le nom de piroplas-
mose hac.illiforme .
Nous aurons en vue, dans cette Note, l'étude du parasite.
Le nombre d'hématies parasitées est des plus variables ; chez certains
sujets, on rencontre un globule parasité sur quatre ou cinq, tandis que chez
d'autres il est nécessaire de prolonger longuement l'examen avant de décou-
vrir unpiroplasme. L'abondance des parasites n'est pas toujours en rapport
avec la gravité de l'affection; il n'est pas rare de rencontrer des cas se ter-
minant par la mort avec une très faible proportion d'hématies parasitées.
Lorsque la maladie passe à l'état chronique, les piroplasmes persistent dans
le sang circulant; nous avons constaté leur présence pendant plus de sept
mois chez une vache encore en cours d'observation. Les hématies parasitées
ne sont pas hypertrophiées; leur protoplasme se colore exactement comme
celui des hématies voisines. Certains sujets présentent des granulations
SÉA^'CE DU 20 JANVIER I()o8. 149
basophiles sphcriques, volumineuses, au nombre de 10 à i5 par globule
rouge; en général, les globules montrant ces granulations ne sont pas para-
silés. Les leucocytes ne contiennent pas de pigment niélanique.
Il n'existe d'ordinaire qu'un parasite par globule rouge. Cependant,
certains en renferment deux, trois et même quatre; nous n'avons jamais
observé un chiffre supérieur. Chez un bœuf kabyle, riche en parasites, nous
avons compté sur 1 00 globules rouges envahis :
1 seul piroplasme par globule 66 fois
2 piroplasmes » 3 1 »
3 » » 3 »
4 » » lu
Au point de vue de leur structure, les parasites présentent une partie
chromatique prenant une teinte rouge violet, une partie protoplasmique se
colorant en bleu, et une vacuole tantôt volumineuse occupant une position
intermédiaire, entre la chromatine et le protoplasme, tantôt de dimensions
restreintes, complètement entourée par la chromatine, absente dans cer-
tains cas.
Les parasites sont polymorphes. Nous pouvons ramener les modalités
qu'ils revêtent à trois types : piriforme, bacilliforme, annulaire.
Le type piriforme ressemble au Piroplasma bigeininum; il s'en différencie par sa
taille beaucoup plus petite ainsi que par la présence presque constante d'un seul indi-
vidu par globule. Les plus gros spécimens ont de 2V- à 3!^ de long, soit un peu moins
du rayon du globule-hôte; leur plus grande largeur ne dépasse pas iV-,^.
La chromatine occupe généralement la grosse extrémité; elle prend la forme d'un
fer à cheval dont la concavité sert à loger la lacune; quelquefois elle occupe l'extré-
mité pointue. Le protoplasme prend difficilement une coloration bleu pale. Entre la
chromatine et le protoplasme, la lacune incolore est rarement absente. On rencontre
aussi des formes ressemblant à un clou dont la tête sphérique constituée par de la
chromatine se colore fortement en rouge violet tandis que la pointe beaucoup ])lus
longue, tantôt rectiligne et cylindrique, tantôt llexueuse et effilée, composée de proto-
plasme, prend une belle coloration bleue. 11 arrive que la tète ne se colore pas uni-
formément en rouge violet. La chromatine est réduite à un mince filet en forme d'an-
neau entourant une vacuole claire, tandis que le protoplasme se prolonge sous forme
de bâtonnet. Les dimensions de ces éléments en clou ou en épingle sont des plus
variables; les plus gros spécimens atteignent 3!^ de long; certains de ces parasites res-
semblent au bacille tétanique sporulé.
Le type bacilliforme a l'aspect d'un mince bâtonnet de dimensions variables. Tantôt
le diamètre est uniforme d'un bout à l'autre ; tantôt on trouve une extrémité légèrement
renflée, l'autre extrémité effilée. La longueur dépasse celle du type en poire et peut
atteindre 4'^' à St'-; la largeur est inférieure et voisine de i!'-. La chromatine occupe
l5o ACADÉMIE DES SCIENCES.
environ la moitié de la longueur, l'autre moitié étant occupée par le protoplasme.
Généralement la coloralion de la cliromatine est uniforme; on observe pourtant parfois
une lacune allongée, incolore, bordée par un mince filet clironiatique. Chez quelques
individus la cliromatine s'est condensée à l'extrémité; le protoplasme s'incurve et le
parasite premi l'aspect d'une mince virgule. Généralement, le parasite est droit; il
n'est pas rare de trouver des individus coudés, l'une des branches étant colorée en
rose violet, l'autre branche en bleu.
Le type annulaire est circulaire ou cunéiforme. Celle dernière disposition peut
s'accentuer et passer par des transitions insensibles à la forme en poire. Les dimen-
sions sont des plus variables. Les plus gros échantillons ont un diamètre égal à la plus
grande largeur des types piriformes; chez les plus petits il est inférieur à il^; dans ce
dernier cas l'aspect est celui d'un microcoque constitué par une boule de chromatine
accompagnée d'une mince zone de protoplasme souvent très difficile à apercevoir.
La disposition la plus commune prise par la chromatine est celle d'un gros croissant à
extrémités mousses. Le protoplasme continue l'arc chromatique pour circonscrire
d'une façon complète ou incomplète une lacune spliérique centrale.
Nous avons observé quelque rares parasiles à différents stades de division
longitudinale.
A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures et demie.
A. L.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçis dans la séance du 6 janvier 1908.
Collège de France. Marcelin Berlhelol, 1827-1907, par E. Levasseur, Administrateur
du Collège de France. (Extrait de V Annuaire du Collège de France.) Paris, Ernest
Leroux, 1907 ; 1 fasc. in-S". (Présenté par M. Darboux. Hommage de l'auteur. )
Cahiers du Service géographique de l'Armée, n'>27. Topographie d'exploration,
parle général Berthaut. Paris, Imprimerie du Service géographique de l'Armée, 1907;
I fasc. in-8°.
Elude sur le climat el sur les habitants du midi de l'Europe et du nord de
l'Afrique, I, par Jules Maistre. Clermont-rilérault, 1901; i fasc. in-S'^.
SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l5r
Le climat du bassin occidental de la Méditerranée et la,vie moderne à la ville et
à la campagne, par Jules Maisïre. Clerraont-rilérault, 190?; i fasc. in-8°.
Mœurs et coutumes kabyles [par Jules Maisthi;]. Montpellier, igoS; i fasc. in- 12.
UEurnpc et le Sahara, par Jules Maistre. Moulpeliier, 1907; 1 fasc. in-12.
Rapport sur les travaux du Conseil départemental d'' Hygiène et de Salubrité de
la Loire-Inférieure pendant l'année 1906. Nantes, 1907; i vol. in-8°.
Eclipse total de Sol del 3o de agosto de igoS. Observaciones por la Section astro-
nomica del Obscrvatorio de Carluja {Granada), dirigido por Padres de la Conipania
de Jésus. Grenade, 1906; i vol. in-8°.
Le nuove vedute suW intima slruttura délia niateria, per âugusto Righi. Bologne,
1907; I fasc. in-8°.
Sludien iiber Fornialdehyd. II. Mitteiliing. Die festen Polymeren des Formal-
dehyds, von Friedrich Auerbach und Hermann Barschall. Berlin, Julius Springer, J907;
I fasc. in-4". (Hommage des aiiteuis.)
Die Lôsung der Geschlechtsràtsel im Bienenstaat, von Ferd. Dieckel. Darmstadt,
s. d.; 1 fasc. in-8°.
Procédé de momification intégrale des cadavres, par Giovanni Ghiarella. Rome,
1907 ; I fasc. in-S°.
Frammento epislolare di Giacinto Cestoni sull' animalità del Corallo, pub. per
G.-B. DE ToNi. Padoue, 1907; i fasc. in-S".
Ouvrages reçus dans la séance du i3 janvier igo8.
Comité international des Poids et Mesures. Procès-verbaux des séances; 1" série,
l. IV, Session de 1907. Paris, Gautliier-Viilars, 1907; i vol. iii-S". (Présenté par
M. Mascart.)
Atlas météorologique pour l'année 1906, d'après vingt-deux stations françaises,
par G. Eiffel. Paris, L. Maretlieux, 1907; i vol. in-f". ( Présenté par M. Mascart. Hom-
mage de l'auteur.)
Statistique générale de la France. Salaires et durée du travail, coût de la vie, pour
certaines catégories d'ouvriers en 1906. Paris, Imprimerie nationale, 1907; i fasc.
in-8°. (Offert par M. le Minisire du Travail et de la Prévoyance sociale.)
Tables numériques et logarithmiques à l'usage des chimistes, parD.-E. Tsakalotos
et Eric MiîTTLiiR. Paris, Gauthier-Villars, 1907; i fasc. in-i2. (Hommage des auteurs.)
I^a Radiologie, physiciens et médecins, par Maxime Ménard, Paris, 1907; i fasc.
in-8°.
Archives de Médecine et de Pharmacie militaires, t, L. Paris, les fils Rozier, 1907;
i vol. in-8°.
Bulletin de la Société zoologique de France; t. XXXI. Paris, 1906; i vol. in-S".
Mémoires de la Société zoologique de France, année 1906; t. XIX. Paris, 1906;
1 vol. in-8°-
Mémoires de la Société d' Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département
de la Marne; 2= série, t. IX, 1906-1906. Châlons-sur-Marne, 1907; i vol. in-8°.
1 52 ACADÉMIE DES SCIENCES.
The microscopy of technical products, by T. -F. Hanalsek, revised by tlie aullior and
translated by Andrew L. Winton, with the collaboration ofKATE G. Barber, with 276illiis-
Iralions, first edilion, first ihousand. New- York, John Wiley et fils; Londres, Chajjinaii
et Hall, 1907; I vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.)
Ergebnisse der Arbeiten des kôniglicli-preussisclien aeronaulischen Obxervato-
riiims bel Lindenberg, im Jahre 1906; Bd. 11, mit drei Tafeln und vier Textfiguren,
lierausgegeb. v. D'' Richard âssmann. Brunswick, Friedrich Vieweg et fils, 1907; i vol.
in-.)".
Untersiichungen iibcr die almosphârischen radioaktiven Induktionen. von H.
Gerdien, mit 4 Tafeln. Berlin, \\'eidmann, 1907 ; i fasc. in-4°.
Ergebnisse der Oslafrikanischeii Pendel-Expedition der kônigl. Geselhchaft der
Wissenschaflen zu Gôttingen in deu Jahren 1899 und 1900, ausgefulirl \on Hans
Glaimng und Ernst Kohlschutter, bearbeilet von D'" Ernst Kohlschuiter ; Bd. l:
Verlaiif und Ausriislung der ExpediLion. Hôhenniessungen; mit 16 Tafeln und
8 Figuren im Text. Berlin, Weidmann, 1907; i vol. \n-L\° .
Benjamin Franklin and the first baltoons, by Abbott Lawrence Rotch. ^^'orceste^,
Massachusetts,, 1907; 1 fasc, in-8°.
Did Benjamin Franklin fir his electrical kite bejorc lie invented the lighlning rod?
by Abbotï Lawrenci; Rotch. Worcester, Mass., 1907 ; i fasc. in-8".
Chemistry of fiesh further studies on the application of folin's creatin and crea-
tinin method to méats and méat exlracls, by A.-D. Emmet and 11, -S. Gri.\dli;v. Balti-
more, 1907; I fasc. in-8°.
Organiczna preparatyka chennczna, przez Bromslaw Pawlewski. Lemberg, 1908;
I vol. in-8°.
ERRATA.
(Séance du 2:) décembre 1907.)
Note de MM. L. Pelet-Julwet et A'. Andersen, Sur rinlluence des acides et
des bases sur la fixation de colorants acides et basiques par la laine :
Page 1840, dernière ligne, au lieu de laine séchée à 110°, lisez laine séchée à 80°.
N^ 3.
TAIU.E DES ARTICLES (Séance du 20 Janvier 1908.)
MEMOIIIES ET COMMUIVICATIONS
DES MEMimES ET DES CORItESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pases.
M. G. BiooUBDAN. — Sur les principaux
centres de tremblenienls de Icire du sol
de la France, et sur le réseau des stations
sismiques qu'il conviendrait d'établir....
M. Aliikrt Gaudry. — A propos d'une dent
découverte par MM. Maurice de Roth-
schild et H. Neuville
M. S. Arloing. — Variations morpholo-
9!*
giques du bacille de la lubcrculose de
l'Homme et des Mammifères, obtenues
artificiellement
M. R. Zeiller fait hommage à rVcadémie
d'un Mémoire de M. Lantenois, intitulé :
« Résultats de la Mission géologique et
minière du Yunnan méridional (sep-
tembre if)o3 à janvier 1904) «
Pages.
104
IVOMIIXATIONS.
Commission chargée de juger les concours
du Grand prix des Sciences mathématiques,
des prix Francœur, Poncolet pour l'année
1908 ; MM. Jordan, Poincare, Emile Pi-
card, Appell, Painlevë, Humbert, Mau-
rice Levy, Darboux, Boiissinesi/
Commission chargée de juger les concours
des prix Montyon, Fourneyron pour
l'année 190S : MM. Maurice Lei'y, Bous-
sinesr/, Deprez, Léauté, Sebert, Vieille,
Schlœsiitg, Haton de ta Goupillière,
Poincare
Comn)ission chargée de juger les concours
du Prix extraordinaire de la Marine et du
prix Plumey pour l'année 1908 : MM. Mau-
rice Lei.'y, Bouquet de la Grye, Gran-
didier, Boussinesq, Deprez. Léauté, Bas-
sot, Guyou, Sebert, Ilatt, Bertin, Vieille.
Commission chargée de juger les concours
des prix Pierre Guzman, Lalande, Valz,
Damoiseau, Janssen pour l'année kjoS :
MM. IVolf, liadau, Deslandres, Bigour-
dan, Darboux. Lippmann. Poincare... ,
Commission chargée de juger les concours
des prix Gay, Tchihatchef, Binoux, Dela-
landc-Guériiieau pour l'année 1908 :
MM. Bouquet de la Grye, Grandidier,
10 1
10,
104
Bassot, Guyou, Malt. Bertin, Van Tie-
ghem, Perrier, de Lapparent. Cette
Commission est égalen>ent chargée de
présenter ujie question de Prix Gay pour
l'année 191 1
Commission chargée de juger les concours
des prix Hébert, Hughes pour l'année
1908 : MM. Mascart, Lippmann, Bec-
querel, Violle, Amagat, Cernez. Mau-
rice Levy, Poincare, Cailletet
(Commission chargée de juger les concours
des prix Jccker, Cahours, Montyon (Ans
insalubres), Bertholot pour l'année 1908:
MM. Troost, Gautier, Ditte, Lemoine,
Haller, Le Chatelier, Schlcesing, Carnot,
Maquenne i o5
Commission chargée de juger les concours
des prix l'ontannes, Bordin (Sciences
physiques) pour l'année 190S ; .MM. Gau-
dry, Michel Levy, Lacroix, Barrois,
Douvillé, Wallerant, Perrier, Zeiller,
de Lapparent io5
Commission ihargée déjuger les concours
des prix Desmazières, Montagne, de
Coincy pour l'année 1908 : MM. Van Tie-
ghem, Bornet, Guignard, Bonnier. Pril-
lieux, Zeiller, Perrier, Chatin, Giard. io5
COUUESPOrVDAIVCE.
sir Arciiibald Gkikie adresse des remerci-
menls à l'Académie pour l'ailresse pré-
sentée à la Société géologique de Londres,
à l'occasion de son centenaire et fail hom-
mage à l'Académie d'une « Histoire de la
Société géologique «
M. Il' Ministre he l'Instruction ruBLiQtE
invile l'Académie à désigner un de sls
Membres pour l'aii'c partie de la deuxième
Section de la Commission technique de
la Caisse des recherches scientifiques, en
io5
remplacement de M. Janssen, décédé io5
M. Maurice Levy est désigné par l'Acadé-
mie, pour faire partie de ladite Commis-
sion io5
\l. le Secrétaire perpétuel signale une
publication de l'Association internatio-
nale des Académies et divers Ouvrages
de M. Philippe Thomas et de MM. Joa-
chim Barrande et Jaroslav Perner o5
\l. L. ScHLEsiNGER. — Sur un système diffé-
rentiel du second degré '06
N° 3.
SVITE DE LA TABLE DES ARTJCLKS.
M. Ernest Esclangon. — Sur les solutions
périodiques de certaines équations fonc-
tionnelles
M. H. Karman. — Essais méthodiques d'un
aéroplane cellulaire
M. Louis Biieguei. — Sur le rendement des
hélices de propulsion dans l'air
M. B. SziLARi). — Etude sur le radioplonib.
^\. A. Dui'oiT.. — Sur un cas exceptionnel
du phénomène de Zeeman
M. .Iacqles Muclaux. — Méthode calorimé-
trique appliquée à l'élude des réactions
lentes
IM. \\'0LTEiiiicK. — Sur la synthèse de l'a]M-
moniaque
M. J.-B. Sendeiîens. — Sur le pouvoir cata-
lyseur de la silice et de l'alumine
MM. G. Lrbain et G. Jantscm. — Sur
quehiues composés du tcrliium et du
dj'sprosium
M. E. lÎENoADE. — Sur les chaleurs de dis-
solution des métaux alcalins, et sur les
chaleurs de formation de leurs pro-
tuxydes
M. Isidore Bay. — iJusagc du sulfure de
carbone dans les benzols
M. Marcel GuERBET. —Transformation des
Bulletin DiBLiooRAruiouE
Errata
ii3
1)6
o.xyacides a en aldéhydes par ébullition
de la solution aqueuse de leurs sels mer-
curi(|uc>; apjilication à la préparation de
l'arabinosc gauche au moyeu du gluconate
mercurique
M. JaïiesLwaux. — Divcrscasdcproduction
simultanée des dimèlhyl.iiilhraccnes 1.6
et u.;
MM. L. BuuvEAULT et R. Locquin. — Syn-
thèses au moyen des adipates de méthyle
et d'éthylc
M. J. BoEoAULT. — Action de l'aiide hypo-
iodeux naissant (iode et carbonate de so-
dium ) SRI' quelques acides de formule i;é-
nérale
i!-cii = cii -cir--ci>-ii
(H étant C'IP plus ou moins substilué).
M. J. \\ OLFE. — Sur quelques sels minéraux
qui peuvent jouer le rôle de peroxydascs.
M. Cii. Gravier. — Sur un type nouveau
d'Annélide polychète
M. II. Vallée. — nculo-réactioii et non-
accoutumance à la tubcrculine
MM. H. SiiuLiE et G. Hoio. — Sur uue piro-
plasmose bacilliforiue observée sur les
bovins des environs d'VIeer
i:|o
■ri
l'|0
r'io
1J2
PARIS. - IMPRIM.ERIE GAUTH lER-VlLL A RS ,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le Gérant : Gauthier- Villars.
1908
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
lY 4 (27 Janvier 1908
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES .SCIENCES.
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT REimP AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et
■ ni|->or-nr-g»a-
24
MAI 1873
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de V Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article \". — Impression des travaux
de r Académie .
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparunAssociéétrangerderAcadémie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:>. pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au-
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance offi-
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard,
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches,
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraient
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les
déposer au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise àla séance suivante.
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 27 JANVIER 11)08.
PRÉSIDENCE DE M. Hemu IJECQUEREL.
MEMOIRES ET (:OM3I[J\ICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Secrétaire perpétuel, en pi-éseiilaiil le Tome VI des Ohservatioiis
faites au cercle méridien en 1906 à i Observatoire d' Abbadia, publiées par
l'abbé Verschaffel, s'exprime en ces termes :
Ce sixième Volume renferme 10497 observations méridiennes complètes,
c'est-à-dire portant sur les deux coordonnées, faites en 1906.
Les observations sont suivies de deux Catalog-ues qui donnent la moyenne
des observations faites sur chaque étoile.
Le premier Catalogue contient les étoiles de repère de la zone photogra-
phique de Paris; le second, les étoiles de repère de la zone photographique
d'Alger.
PHYSIQUE. — Sur les spectres d'émission des fluorines .
Note de M. He\ri Iîecquerel.
Dans la dernière séance, M. A. Dufour (') a présenté une Note très inté-
ressante sur la manifestation du phénomène de Zeeman avec le spectre du
fluorure de calcium. Ce travail met en évidence deux faits importants :
1° La manifestation dans un spectre d'émission des deux phénomènes
inverses qui ne se produisent pas dans les spectres des vapeurs métalHques,
mais qu'on rencontre fréquemment avec les spectres d'absorption des
(') A. Dufour, Comptes rendus, t. GXLVI, p. 118.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 20
l54 ACADÉMIE DES SCIENCES.
terres rares contenues dans certains cristaux ( ' ), où rinlhicnce d'un champ
magnétique accélère dans certaines bandes et ralentit dans d'autres la période
de mouvements vibratoires circulaires de même sens. Cet effet peut s'ex-
pliquer en admettant la présence simultanée d'électrons chargés d'élec-
tricité soit positive, soit négative.
2° La modification, sous l'action d'un champ magnétique, de certaines
bandes qui présentent la constitution propre aux spectres de bandes de
divers gaz, spectres qui, d'après nos ol)servations avec M. Deslandres (^),
ne manifestent pas le phénomène de Zceman dans les limites d'intensité des
champs magnétiques employés jusqu'ici.
Les particularités observées par M. A. Dufour jue semblent corres-
pondre à la présence de terres rares dans la source incandescente.
Si l'on examine avec un spectroscope la flamme d'un brûleur à gaz dans
laquelle on introduit, au bout d'un fil de jtlatine, un petit fragment de fluo-
rine, on observe un spectre de bandes analogue à ceux qu'émettent par
phosphorescence les fluorines, soit dans le phosphoroscope, sous l'influence
de la lumière, soit lorsqu'on les échauffe (^), soit lorsqu'on les excite par
des rayons cathodiipies.
En juxtaposant dans le spectroscope l'un de ces derniers spectres avec le
spectre de la flamme en question, on observe la coïncidence de plusieurs
groupes de bandes, et l'absence de certaines autres dans le spectre de la
llamme.
On sait({ue, suivant les conditions de l'excitation de la phosphorescence
des fluorines, les groupes dont se composent les spectres se résolvent en
bandes plus ou moins fines, et l'inégale durée de la persistance des diverses
bandes, de même que leur présence ou leur absence dans certains échan-
tillons, révèle la diversité des éléments qui donnent naissance à ces bandes.
M. (j. Urbain (') a identifié un grand nombre des bandes de ces
spectres avec celles que donnent diverses terres rares qu'il a obtenues dans
un état fie grande pureté.
En se reportant à cette identification on reconnaît que les groupes prin-
cipaux qui constituent presque exclusivement le spectre émis par la flamme
d'un brûleur, alimenté par une soufflerie, et dans lacpielle est placé un
(') JiiAN Becquerel, Comptes rendus, t. CXLII, 1906, p. 874-
(-) Henri Becquerel et fl. Deslandres, Comptes rendus, t. CXXVII, 1898, p. 18.
C) Hemu Becquerel, Comptes rendus, t. CXII, 1891, p. 557.
{'' ) G. Urbain, Comptes rendus, t. CXl^llI, 1906, p. 82-5.
SÉANCE DU 27 JANVIER I908. l55
fragment de fluorine, correspondent auv groupes f[ui appartiennent aux
éléments suivants :
Un groupe rouge (A. (JiîiS''-M)i8'^'^) et deux groupes verts(À. 555'^i^-553'^'^, 5
et 552i^i^,5-55if^i^,2) auterbium; un groupe orangé(À.6o7i^'^-6o2'^'^)ausama-
rium. Quand l'expérience se prolonge quelques minutes le dernier groupe
s'afl"aiblit considérablement au point de disparaître, et les groupes du ter-
biuni restent seuls très lumineux. Quand la température de la llamme est
assez élevée on voit faiblement un groupe jaune (X. 'jQ'j^^-jS^^^) qui corres-
pond à des bandes du dysprosiura.
On trouve encore, dans le même spectre, une bande rouge Çk. (JLicf^-6^3^^)
et une bande vert bleuâtre (X. 536'*'^-53oi^!^), très intense au commencement
de l'expérience, mais qui disparait rapidement. Ces bandes, qu'on ren-
contre dans les spectres de phosphorescence de plusieurs fluorines, n'ont
pas été identifiées.
Lorsqu'on fond la fluorine dans l'arc électrique, le spectre présente avec
beaucoup d'éclat les bandes précédentes.
M. Ch. Fabry (')les a étudiées et a montré que les bandes fines dont
elles se composent se succèdent suivant la loi établie par M. Deslandres.
Enfin on reconnaît que de très nombreuses bandes des spectres de phos-
phorescence des fluorines manquent dans le .spectre de la flamme.
Ces coïncidences entre les bandes des divers spectres, les inégalités dans
leur apparition suivant la température permettent de penser que le spectre
de la fluorine dans la flamme est un spectre de terres rares. D'autre pai^t, la
matière, au bout de quelques instants de calcination, brille de cette incan-
descence particulière caractéristique du manchon d'un bec Auer et présente
parfois des parties d'un vert très vif.
Ainsi, en chauiTant les fluorines, la présence de certaines terres rares
qu'elles renferment se manifeste dans la flamme à des températures inéga-
lement élevées, et ce procédé peut être appliqué à l'analyse spectrale et à la
recherche des éléments de ces terres.
Enfin on doit rappeler que Bœhr et Bunsen (-) ont montré que l'erbinc
etledidyme, c'est-à-dire les mélanges des terres rares en question, émettent
par incandescence un spectre de bandes semblable à leur spectre d'ab-
sorption.
Sans insister plus longuement sur les déductions qu'on peut tirer de
(') Ch. Fabky, Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. i58i.
(^) Anna/es de Chimie et de Physique, 4° série, t. IX, 1866, p. 484.
l56 ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'idciUilé des spectres émis dans les dilTérentes conditions que nous venons
de mentionner, il paraît en résulter que le groupe orangé sur lequel a cxpê-
rimenlé M. Dufour appartient à un spectre de terres rares, et cette consta-
tation rend compte de la similitude entre les phénomènes cju'il a observés et
ceux que présentent les spectres d'absorption des mêmes éléments. Il con-
vient en outre de rappeler que la grandeur du phénomène de Zeeman, dans
les spectres d'absorption que présentent ces terres dans les cristaux, est
indépendante de la température ( ' ).
L'expérience de M. A. Dufour montre en outre que la cause qui l'égit la
loi de succession des bandes dans les spectres de certains gaz n'est pas celle
qui s'oppose à la manifestation du pliénomène de Zeeman, puisque les
bandes de terres rares se succédant suivant la même loi sont sensibles au
champ magnétique. L'explication de l'insensibilité de certains spectres de
bandes gazeux doit donc être recherchée dans une autre propriété de la
molécule
HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur un fnig/nent, inconnu jusqu'ici, de /'Opus
tertium de Roger Bacon. Note de M. P. Duiiem.
Je demande à l'Académie la permission de lui signaler un document, fort
important pour l'histoire des Sciences au xiii'' siècle, cjui parait avoir échappé
jusqu'ici à rallention des érudits.
Le beau manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale sous le n" 10264 (fonds
latin) provient de la biblioliièque de Louis XIN'. Il contient une série de pièces sur
diverses Sciences, toutes copiées à Naples. en la seconde moitié du xv° siècle, par
Arnaud de Bruxelles.
Lune de ces pièces a été transcrite par le copiste, comme il nous l'apprend lui-même,
d'après un manuscrit en mauvais étal et dont la fin manquait. Terminée le 1/4 dé-
cembre 1476, cette copie s'étend du fol. 186, recto, au fol. 226, recto; elle occupe
donc 81 grandes pages.
L'Ouvrage qu'elle reproduit porte ce titre : Liber lertius Alpetragii. In quo
tractât de perspecliva: De comparalione scienlie ad sapienliam. De molibus
corporum celés tium secundwn plolomeum. De opinione Alpetragii contra opi-
nionem ptolomei et aliorutn. De scientia experimentorum naturalium. De
scientia rnorali. De articulis fidei. De Alkunia.
(') Jean Becquerel, Comptes rendus, t. CXLIV, 1907, p. i336.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. l5n
Ce titre, qui est en même temps un sommaire, est fort exact, sauf en ce
qui concerne le nom de l'auteur. L'écrit en question n'est nullement de
l'astronome arabe Al Bilrogi (Alpetragius) ; une bonne partie de cet écrit
est consacrée à une comparaison entre le système astronomique d'Al Bitrogi
et le système de Ptolémée. Une lecture, même superficielle, de l'Ouvrage
révèle aussitôt qu'il est de Roger Bacon; les indications que l'auteur donne
lui-même, à maintes reprises, nous apprennent en outre qu'il est un frag-
ment de ÏOpus tertittm.
Ce fragment n'a aucune partie comnmnc avec le fragment considérable
de VOpus leiiium que J.-S. Brewer a puijlié à Londres, en 1839, dans le
Volume inlilulé : Fr. Ilogeri Bacon Opéra qiuedam hactenus inedita. Dans
l'Ouvrage conqjlet, il prenait place, médiatement ou immédiatement, après
le fragment publié par Brewer, auquel il renvoie à plusieurs reprises.
Il ne nous semble pas que le fragment dont nous venons de parler ait été
signalé par aucun des érudits qui ont entrepris l'étude des écrits de Bacon;
son attribution à Alpetragius le leur a dissimulé.
Nous ne saurions indicjuer ici tous les renseignements que l'on peut tirer
de ce document nouveau, soit pour l'histoire de la Physique au xiii* siècle,
soit pour la mise en ordre des écrits déjà connus de Roger Bacon. Nous
joindrons quelques-uns de ces renseignements à la publication, que nous
comptons faire bientôt, de ce Liber lerlius Mpelragii.
Il est une seule remarque que nous demandons à l'Académie la permis-
sion de lui soumettre. La pièce nouvelle fixe la réponse à une question sou-
vent débattue : Bacon connaissait-il la composition de la poudre à canon?
Dans ÏOpm majus, il parlait d'une poudre explosive qui se formait au
moyen du salpêtre. Dans le De mirahili polestate arlis et nalurœ, publié
en i542, à Paris, par Oronce Fince, parmi d'autres énigmes alchimiques,
il enseigne en ces termes (fol. 02) un moyen d'imiter le tonnerre et les
éclairs : « Salis petrœ luru vo po vir can utriet sulphuris »; ce qui veut
dire, parait-il, salispetrœ carbonum pulvere el sulphuris ('); mais le Livre
édité par Oronce Finée n'est qu'une reproduction très fautive de la lettre :
De secretis operibus artis et naturœ, el de nullilale magiœ, dont Brewer a
publié le texte dans l'Ouvrage déjà mentionné; or ce texte correct parle
bien (p. 536) de la poudre explosive, mais n'indique nullement, même sous
(') Emile Charles, /?o^e/- Z;rtco/i, sa vie, ses ouvrages, ses doctrines, Paris, i86i,
P- 299-
l58 ACADÉMIE DES SCIENCES.
forme d'énis^me, ([uelle en est la coniposilion; il esl donc permis de sus-
pecter l'aulhenticité de la formule donnée du De mirahili polestate .
Au contraire, le texte que nous avons étudié ne nous permet plus de
douter que Bacon n'ait connu la poudre à canon. Au recto du folio 213,
sous ce titre : De la poudre des Lombards, il reproduit ce qu'il a dit en
VOpus majas des propriétés explosives de cette poudre; mais il nous
apprend en outre qu'elle est connue dans les diverses parties du monde,
et qu'elle se compose de salpêtre, de soufre et de charbon de saule :
« Exeinphun esl puérile de sono et igné qui Jiunt in mundi partilms diversis
per pukerem salis petrœ, et sulphuris. et carhonitm salicis. »
Le rapprochement des termes doni IJacon se sert pour décrire les elTets
de la poudre explosive en la lettre De secretis operibus nalurœ, en VOpus
nmjus et en VOpus lertium montre <|u'il saisit bien, dans ces trois écrits, de
la même poudre. Or la lettre De secretis operibus nalurœ paraît avoir été
écrite à Guillaume d'Auvergne, évêque de Paris, qui mourut en 1248 ou
en I 249. 11 semble donc que les propriétés explosives de la poudre noire
fussent connues, en France et en Angleterre, avant le milieu du xui*' siècle;
en tous cas, en 1267, VOpus lertium en faisait connaître la composition.
PALÉONTOLOGIE. — L'histoire géologique et la phylogènie
des Anthracothéridés. Note de M. Charles Depéret.
J'ai exposé antérieurement (^Comptes rendus, 5 juin et > juillet iQoS) les
lois qui régissent l'évolution des Mammifères tertiaires et les principes direc-
teurs dans l'étude méthodique de cette évolution. Je me propose aujour-
d'hui d'appliquer ces principes à l'hisloire et à la phylogènie de l'importante
famille des Anthracothéridés.
Celte famille éteinte de Paridigités SuiUiens, à dentition intermédiaire
entre les types bunodonte et sélénodonte, est surtout répandue dans l'Eo-
cène, l'Oligocène et le JNliocène d'Europe; on en trouve (juelques rares re-
présentants dans l'Inde et l'Amérique du Nord.
On peut la diviser en deux groupes, d'après la tendance bunodonte ou, au
contraire, sélénodonte des molaires.
1° Groupe Bunodonte, dont le type est le grand genre Anlhracotherium
à dentition à la fois brachyodonte et bunodonte. J'y distinguerai cimj ra-
meaux phylétiques parallèles.
Premier rameau. — Genre Anthracotherium Cuv. (s. stricto). Rameau k
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. l5f)
évolution rapide, dont les mutations. AUi:;men{ent de taille graduellement. Il
débute brusquement par une l'orme de taille moyenne (m' sup. =i9""°-24™"\),
r.4. dalmatinum v. Meyer, de FEocène supérieur de Monte Promina (Dal-
matie). Les caractères sur lesquels Teller sépare le genre Prominatherium
des Anlhrar'otherium : crâne plus effilé, museau non dilaté, arcades zygoma-
tiques moins épaisses et moins écartées, direction oblique et non perpendi-
culaire de la cavité glénoïde, me paraissent répondre à une adaptation à un
régime de plus en plus omnivore et n'empêchent pas de voir dans le Promi-
natherium la forme ancestrale probable dos vrais Anthracotherium . Le ra-
meau continue dans le Sannoisien par une espèce un peu plus forte
(?«^ super. = 32'"'"), VA. alsaticuni Cuv. de Lobsann et des Hempstead
beds, qui se retrouve dans les phosphorites, associée à des molaires de taille
plus faible, comblant l'intervalle entre les A. dalmatinum et alsaticum.
Plus haut se montrent les formes de grande taille, 1'^. magnum Cuv.
(m' super. = 43"""-55'"'^) de Cadibona, qui se retrouve à tous les niveaux
du Stampien, en France, en Allemagne, en Italie, aux Baléares, et dont
r.l. 27/vr(ca/« Teller de Trifail (Styrie) n'est sans doute qu'une race régio-
nale. Enlin le rameau se termine par l'/t. laldense Kow. de l'Aquitanien
inférieur de Rochette rVaud), forme géanle (»?' super. = 55'"'"-58"""), ca-
ractérisée par un talon supplémentaire de m^ inférieure, une denture anté-
rieure très puissante, et qui forme l'ultime mutation, très spécialisée, d'un
rameau qui s'éteint ensuite sans descendance.
Deuxième rameau. — Microbunodon n. g. ; type Anthracotherium Lahai-jjei
Renevier. Ce rameau, encore mal suivi dans son évolution, comprend de
petites formes à dentition brachybunodonte . comme celles du premier ra-
meau. L'espèce type de Rochette, connue seulement par ses molaires supé-
rieures («î-' = 20"""^) portait de longues canines aplaties, traguliformes, qui
distinguent bien les Micfobumidon de tous les autres Anthracothéridés. Il est
possible que VA. Sandbergeri \ . Meyer, des lignites aquitaniens de Gustern-
hain (Westerwald ), connu seulement par ses molaires inférieures, appar-
tienne à la même espèce ou à une mutation du même rameau.
Troisième rameau. ~ Microselenodon n. g.; type Anthracotherium mini-
mum Cuvier. Rameau foi-mé également de petites espèces, remarquables
par le type brachysèlènodonte des M, surtout aux denticules internes des M
supérieures et aux denticules externes des inférieures. Ces caractères sont
probablement corrélatifs de différences im|)ortantes du crâne et du sque-
lette. Leur ligne d'évolution est peu connue : le M. minimum ne débute
que dans le Stampien, et se continue sans changement notable dans VA.
l6o ACADÉMIE DES SCIENCES.
hreviceps Troschel de l'Aquitanien de Rott {m^ infér. = 20"'" dans le pre-
mier, qS™"" dans le second).
A côté du type, on trouve dans le Stampien une espèce un peu plus forte,
VA. {Microsplejiodon) minus Cuv. de Cadibona (nr' infér. = 82""" ), qui
existe aussi à Roclietle, dans le Vicentin, et à Real (Tarn), ^^('Slehlin. Les
ancêtres de ces petits Anthracolhéridés sélénodontes sont inconnus au delà
du Stampien supérieur.
Quatrième rameau. — Rhagatherium Pictet. W ne comprend que deux
très petites espèces, allant du Ludien au Sannoisien. Le type R. Valdense,
du Sidérolithique de Mauremont, est un petit animal (m' super. = 8"")
caractérisé par ses M supérieures transverses à cinq pointes, deux externes
coniques, deux internes en V et un petit denticule intermédiaire en avant;
par sa/?' à deux denticules externes, caractère très anormal dans la famille;
parjo' comprimée à une seule pointe et isolée par une barre.
Une deuxième espèce, R. Fronsteltense, du Sidérolithique sannoisien de
Fronstetten (Souabe) diffère du type par ses M plus trans verses et surtout
par/>* supérieure à cinq denticules au lieu de trois. Kowalevsky a déjà sug-
géré la nécessité d'une coupure générique que Ton peut nommer Ampliirha-
gatherium n. g.
Le rameau Rhagatherium, bien distinct par p* supérieure à deux denti-
cules externes et Tisolement dep' aux deux màclioires, s'éteint après TOli-
gocène inférieur sans laisser de descendants.
Cinquième rameau. — Lophiohunodon n. g.; type L. minervoisensis n. sp.
Rameau de petites formes exclusivement éocènes. Le type, du Rartonien
inférieur du Minervois, est un tout petit animal, de la taille d'un Lapin,
avec sept molaires supérieures en série continue. Les M, transverses, ont
deux pointes externes coniques, une pointe postéro-interne crescentoïde et
une pointe an téro-in terne comprimée, se soudant avec un petit denticule
intermédiaire en une arête transverse lophodonte; p' triangulaire n'a rpi un
denticule externe et un interne; p^ est de même structure, plus allongée; /?-
el/j' plus étroites ont une pointe principale et un fort talon poslèro-interne.
Les M inférieures ont quatre denticules élancés, les internes coniques, les
externes crescentoïdes. Cette espèce est précédée dans le Lutécien supérieur
de I^issieu par une espèce un peu plus petite, mais fort semblable, le L. rho-
danicuni n. sp., qui est le plus ancien représentant connu du groupe des
Anthracothéridés bunodonles.
Je suis porté à rattacher au Lophiohunodon, comme descendant direct, un
animal de taille presque double, de l'Kocène supérieur d'Hordwell, Vllvopo-
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 161
tamus Picteli de Lydekker. Les M ont de remarquables analogies avec le
Lophiobunodon, mais il n'y a en haut (jue trois P; /;* et />■' sont aussi de
njème structure, mais/?- diffère par Faiiseiice de talon interne et/?' manque.
Il V a donc rédnclion et siniplijîcation des prémolaires, ce qui permet de
penser que l'animal d'HordwelI ne s'est continué dans aucun rameau des
Anthracotliéridés. 11 semble nécessaire de créer pour lui un nouveau genre
et de le nommer Ilaplobu/iodo/i Picteti sj). Lyd.
2° Groupe Sélénodonte ayant pour type le genre A/icoi/iis.
Sixièrtie rameau. — Ancodus Pomel ( Ilyopotamus Owen), à denticules
des M très élancés ou hypsosélénodontes .
Ce rameau, limité au Sannoi^ien supérieur, ne comprend que les Ancodus
de Rouzon, des Hempstead beds et de Calaf (Catalogne), types très spécia-
lisés, au museau très long, au crâne surbaissé, dépourvu de gouttière
orbito-nasale, aux M de forme transverse, aux P antérieures espacées. Ils
doivent dériver de quelque espèce de ///-«cAyoé/iM plus hypsodonte que la
moyenne du genre et ils se sont éteints sans descendants.
\^Q?, Ancodus ont émigré d'Europe aux Etats-Unis, où ils sont représentés
par VHyopotamus americanus Leidy, de \^'hite-River, un peu moins hypso-
donte que les formes européennes.
Septième rameau. — lirachyodus Depéret, aux molaires brachysélénodonles ,
type B. onoideus Gerv.
L'évolution de ce rameau est la plus longue de toute la famille. Il débute
brusquement , sans ancêtres connus, dès lEocène moyen, par des formes
minuscules, distinctes des vrais Brachyodus par des prémolaires plus
allongées, en série continue, et des M encore plus basses ; elles méritent
d'être séparées sous le nom de Catodontherium n. g. (Catodus Dep.). L'es-
pèce la plus ancienne est le C. Rutimeycri Dep. du Lutécien de Lissieu,
auquel fait suite, dans le Bartonien de Mauremont et de Robiac, une espèce
plus forte, le C. robiacensisDep. L'espèce mal connue de l'Eocène supérieur
de Gergas, VHyopotamus crispus Gerv., est déjà peut-être un Brachyodus.
A partir du Sannoisien, les Brachyodus forment une série continue à taille
progressive : 1° B. porcinus G. du Sannoisien de l'île de Wight et du
Stampien de Céreste et de Digoin; 2° B. borbonicus G. du Stampien supé-
rieur de Saint-Pourçain et de Marseille; 3° fi. hippoideus sp. Rutim. de
l'Aquitanien d'Aarwangen; 4° B. onoideus G. du Burdigalien de l'Orléa-
nais; 5° H. giganteus Lyd. des Sivvaliks, forme géante par laquelle s'éteint
le groupe. Le rameau s'étend donc sans interruption du Lutécien supérieur
c. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 2 1
iGli ACADÉMIE DES SCIENCES.
au milieu du Miocène; il a émigré momentanément en Amérique avec
VHyopo/nmiis brachyrliyncus Marsh, du ^^hite-Rivcr supérieur.
Huitième, rameau. — Section Runohrachyodas , à tendances bunodonles;
type Brachyodus Cluai.
A côté des vrais Brachyodus évolue dans rOligocène un rameau parallèle,
où les denlicules des M supérieures, surtout les externes, sont moins cres-
centoïdes et ont une côte médiane plus saillante sur la muraille. Ce rameau
comprend: i" B. CluaiDep. du Sannoisicn supérieur deTarrega (Catalogne);
2° B. Gorringei Andr., forme plus grande, de TOligocène du Fayoum. Ce
rameau se retrouve en Amérique a\ecïAnf/iracotheriumcur/um Marsh, du
^\ iiite-River moyen.
Eu résumé, les Anlhracothéridés évoluent en huit rameaux parallèles. Ils
apparaissent par migration d"origine inconnue dès le Lutécien supérieur, où
se montrent simultanément les deux groupes bunodonte (Lop/iiobunodon)
et sélénodonte (Catadontherium). Ces derniers se continuent directement
par les Brachyodus jusqu ru milieu du Miocène et donnent sur leur long
trajet les rameaux divergents des Ancodus et des Bunobrachyodus. Le groupe
bunodonte a une évolution plus complexe : le rameau Lophiohunodon s'éteint
dès le Sannoisien; il en est de même du rameau Bhagalhenum apparu brus-
quement dans le Ludien. Une autre émigration amène en Europe avec la
fin de l'Éocène le grand rameau Anihracotherium qui évolue presque jusqu'à
la fin de l'Oligocène. Enfin, dans le Stampien supérieur, le groupe s'en-
richit, sans doute par migration, de deux autres petits rameaux, les Micro-
bunodon et les Microselenodon, qui s'éteignent aussi avant la fin de l'Oli-
gocène.
M. DE Lapparent fait hommage à F Académie de la quatrième édition de
son Cours de Minéralogie.
M. A. Lacroix fait hommage à l'Académie d'une brochure in-8" avec
i4 planches, intitulée : « The éruptions of Yesuvius in april 190G. Smith-
sonian Report for 190G. Washington, 1907. » C'est la traduction d'articles
(^u'il a publiés, en octobre et novembre 1906, dans la Bévue générale des
Sciences.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908, iGS
PRESENTATIONS.
L'Académie procède, par la vciie du scrulin, à la formation d'une liste
de trois candidats pour la chaire de Métallurgie et Travail des métaux,
vacante au Conservatoire national des Arts et Métiers par le décès de M. Le
Verrier.
Au premier tour de scrulin, destiné à la désignation du candidat de pre-
mière ligne, le nombre des votants étant 5i>,
M. Léon Guillel oblienl /i4 suffrages
M. Hollard » 4 »
M. Mesnager » 3 »
M. Matignon » i »
Au deuxième tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de
deuxième ligne, le nombre des votants étant 445
M. Mesnager olitienl 3q suffrages
M. Hollard » 4 » \
M. Vigouroux » i )>
Au troisième tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de
troisième ligne, le nombre des votants étant 37,
M. Hollard obtient 36 suiîrages
Il y a I bulletin blanc.
Lu conséquence, la liste présentée à M. le Ministre du Cominercc
comprendra :
En première ligne M. Léo.\ Guili,et
En deuxième ligne M. Mesxageu
En troisième ligne j\L Hollard
l64 ACADÉMIE DES SCIENCES.
NOMIIVATIOIVS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Commis-
sions de prix chargées de juger les concours de Tannée 1908.
Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants :
Zoologie : Prix Savigny, Thore. — MM. Ranvier, Perrier, Cliatin, Giai'd,
Delage, Bouvier, Grandidier, Lannelongue, le prince Roland Bonapaile.
Médecine et Chirurgie : Prix Monfyon. Barbier, liréant, Godard, du
Baron Larrey, Bellion, Mége, Serres. — MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval,
Lannelongue, Laveran, Dastre, Chauveau, Perrier, Roux, Giard, Lalihé.
Physiologie : Prix Monlyon, Philipeaux, LaUemand, Martin-Dam(>iii:'ilt\
finirai. — MM. Chauveau, Bouchard, d'Arsonval, Roux, Giard, Laveraii,
Dastre.
Cette Commission est également chargée de présenter une question de
Prix Pourat pour Tannée 191 1 . •
Prix Monlyon {Statistique). — MM. de Freycinet, Haton de la Goiipil-
lière, Carnot, Rouché, Alfred Picard, le prince Roland Bonaparte, l.ni-
nery.
Médaille Arago, Médaille Lavoisier. Médaille Berlhelol . — MM. Becquerel,
lîouchard, Darlioux, de Lapparent.
Prix Trémont, Gegner, Lannelongue. — MM. Becquerel, Bouchard, Dar-
boux, de Lapparent, Maurice Levy, Bornet.
Prix Wilde. — MM. Maurice Levy, Darboux, Troost, Mascart, Poincaré,
Emile Picard, de Lapparent.
Prix Victor Baulin.— MM. (iaudry, Michel Lévy, de Lapparent, Lacroix,
Barrois, Douvillé, Wallerant.
Prix Saintour. — MM. Darboux, Poincaré, de Lapparent, Giard, Zeillor,
Lacroix, Douvillé.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. lG5
CORRESPOIVDAIVCE.
M. le Ministre de l'Ixstructiox publique invite l'Académie à lui pré-
senter une liste de deux candidats à la chaire de Chimie minérale, vacante
au Collège de France par suite de la démission de M. H. Le Chatelier.
(Renvoi à la Section de Chimie.)
M. le 3IiivisTRE DE l'Instructiox publique invite l'Académie à lui pré-
senter une liste de deux candidats à la chaire de Biologie générale du
Collège de France.
(Renvoi à une Commission composée des Sections de Botanique, d'Ana-
tomie et Zoologie et de Médecine et Chirurgie.)
M. J. DE Morgan adresse des remercîments à l'Académie pour la distinc-
tion dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique.
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur une classe de surfaces.
Note de M. Tzitzéica.
1. Les surfaces S que je considère sont définies par la propriété uié-
rr
trique suivante : le rapport — entre la courbure totale et la qualricme puis-
sance de la distance d'un point fixe au plan tangent reste invariable en tout
point de la surface (Comptes rendus, 10 juin 1907). J'ai montré, à l'aide des
lignes llecnodales, comment, dans le cas des surfaces S réglées, cette défi-
nition métrique peut être remplacée par une définition projective liée au
plan de l'infini, ou, comme disent les géomètres allemands, par une déliiil-
tion affine. Je me suis proposé de traiter la même question pour les sur-
faces S générales.
J'ai été obligé à cet effet de considérer une nouvelle classe de surfaces
réglées, à savoir celles dont la développable asymptotique se réduit à un
cône. Je dirai d'tine telle surface que c'est wne surf ace réglée à centre et j'ap-
pellerai centre de la surface le sommet du cône précédent. Les surfaces
réglées à centre peuvent être définies aussi par une propriété métritjue
l6!> ACADÉMIE DES SCIENClîS.
simple, à savoir : h rapport — entre la courJxtre totale et la quatrième puis-
sance (le la dislance du centre au plan tangent ne change pas le long d'une
génératrice quelconque de la surface.
Cela étant, considérons une surface quelconque 1 et attachons à chacune
de ses lignes asymploviques la surface réglée engendrée en menant par cha-
cun de ses points la tangente à l'autre ligne asjauptotique qui y passe. Dans
le cas où tontes ces surfaces réglées sont à centre commun, et seulement dans
ce cas-là, la surface i considérée est une surface S. C'est Là la définition
affine que je voulais obtenir. J'ajoute que dans ce cas les surfaces réglées à
centre sont elles-mêmes aussi des surfaces S.
2. Je me propose maintenant de compléter le résultat précédent, en fai-
sant voir qu'une surface S ne peut pas avoir de point flecnodal à distance
finie. Considérons en effet un point Oecnodal M de la surface. La tan^^ente
fiecnodale est tangente à une de ses asymptotiques qui passent en M, par
conséquent elle est tangente llecnodale pour la surface réglée attachée à
cette asymptotique. Or nous avons démontré que cette dernière surlace
réglée est une surface S et que par suite elle n'a pas de point flecnodal à
distance finie (Comptes rendus, 9 déceuibrc 1907); donc le point M ne peut
pas se trouver à distance finie.
3. Il est intéressant de voir que, en prenant pour lignes coordonnées
u^ const., t' = const., les lignes asymptotiques d'une surface, ses lignes
flecnodales s'o!)tiennent d'une manière remarquablement simple. Les coor-
données X, y, z d'un point de la surface vérifient les équations
du"- "
à9
^ fj--,
je
-4'
Les deux lignes flecnodales sont alors déterminées par les deux relations
6 = 0, o" = o.
Dans le cas où la surface est simplement réglée, on a b^o oua"^o et
alors une des lignes flecnodales disparait. Dans le cas où la surface est dou-
blement réglée, c'est-à-dire une quadrirpie, on a b=sa"^^o et les deux
lignes flecnodales deviennent indéterminées, ce qui était d'ailleurs évi-
dent.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 1 67
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'équation -j^, -i = o. Note
de M. Eugexio-Elia Levi, présentée par M. lùiiile Picard.
Dans une récente Communication, M. Holmgren(') donne un certain
nombre de résultais sur l'équation de la chaleur y4 ~ T" — 'S dont une
partie ont une grande ressemblance ( même pour la méthode de démonstra-
tion que M. Holmgren parait avoir suivie) avec ceux que j'ai obtenus
de mon côté et que j'ai publiés, trois mois avant la Communication de
M. Holmgren, dans les Rendiconli delta R. Accademia dei Lincei ('-). C'est
pourquoi je demande la permission de rappeler ici les principaux de mes
résultats.
•J'ai démontré qu'étant donnée une courbe ouverte 5, dont les deux
bouts A et B se trouvent sur une même droite caractéristique AU, et qui
renferme avec AB une aire g située au-dessous de celle-ci, il est toujours
possible de déterminer en a une fonction (et une seule) satisfaisant à l'équa-
tion -r-^ y =0 et prenant sur s des valeurs assignées à l'avance. Je
réduis le problème à la résolution d'une équation intégrale de M. Fredholm
et je fais remarquer qu'elle jouit de propriétés tout à fait analogues à celles
de M. Yolterra (').
.J'ai aussi donné, pour résoudre ce problème, une autre méthode, qui se
rattache à la méthode des images. Va j'ai montré qu'on a des résultats sem-
blables pour l'équation y^^ — -r^ =y(.r, >-), et que, lorsqu'on suppose tjue
la fonction f{x,y) est analytique par rapport à la variable x, toute solu-
(') E. tloLMGBEN, Sur r équation -— ^ = -^ (Coinntes rendus, t. CXLV, 3o dé-
ô-i'' Oy
cembre 1907).
(^) E.-E. Levi, SuW ei/uazione del colore {Rendiconti delta R, Accademia de
Lincei, VoL X\I, fasc. 7) (Communicalions parvenues à l'Académie avant le 6 oc-
tobre 1907). Un Mémoire plus étendu paraîtra prochainement; dans ce Mémoire, j'ai
même introduit quelque simplification dans les formules.
(') Dans une Note qui était déjà rédigée lorsque jai eu connaissance de la Com-
munication de M. Holmgren, et qui paraîtra prochainement, je montre comment ma
méthode s'appli(iue aisément au cas où les données sur la courbe s sont des types
que M. Holmgren indique avec 1° et 3°.
l68 ACADÉMIE DES SCIENCES,
lion ^-(ccy) de cette dernière équation est nécessairement fonction analy-
tique de X. On remarquera que ce résultat donne une généralisation de celui
que M. Holmgren a donné dans une Note de VArkiv for Matematik et <ju'il
rappelle dans le n° l de sa Communication : il est, pour les équations
du type paraljolique, le théorème analoi^ue au théorème bien connu de
INI. Picard sur les solutions des équations du type elliptique.
Tous ces résultats s'étendent aisément aux équations de la chaleur avec
plusieurs variables
ri rt
•\^ ô- z àz v-i (}-; Oz ,., .
J'espère donner prochainement une extension de ces résultats à des équa-
tions d'un type plus général.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la définition de l'aire d'une portion
de surface courbe. Note de M. E. Cartav, présentée par M. E. Picard.
Je demande à l'Académie la permission d'ajouter un mot à une Xote
que j'ai eu l'honneur de présenter le 3o décembre dernier, sur les diffi-
cultés que soulève la définition, autrefois classique, de l'aire d'une portion
de surface courbe comme limite de l'aire d'une surface polyédrale à faces
triangulaires inscrite dans cette surface courbe, sur la manière dont on
peut lever ces difficultés et sur un essai de définition de l'aire d'une surface
courbe n'admettant pas de plans tangents. On m'a fait remarquer, depuis
que la Note a paru, que les difficultés en question avaient déjà été signalées
par M. Schwarz, en particulier dans une Communication faite à Hermite
en 1882 ('). M. Schwarz donne l'exemple, presque identique à celui que
j'indique dans ma Note, d'une surface polyédrale inscrite dans un cylindre
de révolution (au heu d'une sphère), et dont l'aire augmente indéfiniment
quand les dimensions des faces tendent vers zéro.
(') Voir Cours lithographie, fait par Hermite, à la Faculté des Sciences de Paris,
pendant le 2= semestre de l'année 1881-1882, réd. par M. Andoyer, 2= tirage, Paris,
Hermann, i883, p. 35.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 169
ÉLASTICITÉ. — Sur la théorie des corps minces.
Note de MM. Eugè.ve et François Cosserat.
Le problème général de la théorie de l'élasticité consiste à trouver
trois fonctions a, v, »-, vérifiant les équations
- àB .. . : dB . . . .. dH „
^ ' ' rfj- ' ày ' ()z
et des conditions à la frontière qui assurent l'unicité de la solution. Pour
résoudre ce problème, nous avons autrefois proposé de considérer u^ f, w
comme des fonctions de 07, y, s et de ^. Un peut encore adopter un autre
point de vue très important et regarder «, r, (v comme des fonctions de a;,
j, z et d'ww ou plusieurs paramètres géométriques entrant dans la définition
de la frontière. Ce nouveau problème d'Atialyse conduit en particulier,
dans le cas de la déformation infiniment petite auquel nous nous ijornerons
dans cette Note, à la théorie des corps minces, dont Factualité et l'intérêt ont
été renouvelés par de récentes discussions entre les savants anglais.
Envisageons un cylindre droit, dont les bases sont dans les plans paral-
lèles s = + A, s = — A; </, (', w seront des fonctions non seulement de x,
y, z, mais aussi de A; de même les valeurs //„, i'„, ii'o de //, c, »> pour 3 = 0
seront des fonctions de x, y et de h. Le but poursuivi par Poisson et
Cauchy, dans leurs recherches sur les plaques minces, se présente alors de
la manière suivante : ils se proposaient de déterminer les premiers termes
des développements (qu'ils supposaient possibles), suivant les puissances
entières et positives de h et de z, des fonctions u, v, n- et de leurs dérivées
premières, et en particulier les premiers termes des développements de Ug,
c„, Wa suivant les puissances entières et positives de h:, ils admettaient d'ail-
leurs qu'il devait suffire, pour cette détermination, de tenir compte des
données d'une manière partielle; Poisson se servait des résultantes sur la
surface latérale, Cauchy des valeurs le long de la section moyenne.
Désignons avec Kirchhoff par ix„, y» les coordonnées d'un point du
contour des bases du cylindre précédent, x^, Yo étant liés par une relation
déterminée; tout problème de la théorie de l'élasticité ayant une solution
unique conduira à des fonctions u, i>, w de a--, y, z et du paramètre t, pour
lesquelles on peut répéter ce qui précède, le paramètre z renqjlaçant /;; on
arrive ainsi à la considération des tiges minces.
C. l\., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 22
r^o ACADEMIE UES SCIENCES.
Représenloiis eiilin par £.r„, iy„, tz^ les coordonnées cFun point de la
frontière d'un corps, .r,,, ■»'(,, z,, étant liés par une relation déterminée;
a, V, n- seront des fonctions du paramètre i el Ton pourra se proposer
rétuilc de ces fonctions dans le voisinage de t = o.
La principale difficulté de la théorie des corps minces réside, comme
nous l'avons déjà indicjué, dans la nature du point A = o ou du point t = o.
Dans la solution (jue Poisson a donnée du problème du mouvement vibra-
toire d"unc sphère, la valeur zéro du ra}on de la sphère supposé variable
apparail comme un point singuUer essentiel. Il est possible ijue ce fait ait
été remarqué par Poisson et l'ait conduit à l'observation qui se trouve à la
page 447i n°34, de son célèbre Mémoire de 1828. Cette observation con-
tient, selon nous, la véritable explication des obstacles rencontrés depuis
par Saint-Venant ( ' j et Ivirchholf. Poisson, cependant, n'en a tenu aucun
compte dans la suite de ses recherches, pas plus que Cauchy; il est impor-
tant, par suite, de se demander ce qui peut subsister de leurs résultats.
C'est ce que nous allons indiquer, au moins en ce qui concerne le problème
statique, car il nous a paru impossible, au sujet du problème dynamique,
de donner un sens aux considérations de' Poisson et de Cauchy, et il senible
qu'il y ait une sorte de coup de pouce inconscient dans le procédé qu'ils
nt employé pour retrouver l'équation de Lagrange et de Sophie Germain.
Considérons en premier lieu la placjue, et bornons-nous au cas considéré
par Poisson et Cauchy, où les efforts sont imposés sur les bases, les données
pouvant être variées sur le bord latéral; en cherchant d'abord avec eux des
fonctions //, t', w admettant h = o comme poini ordinaire et vérifiant les
équations indéfinies (i) ainsi que les données sur les bases, apparaissent des
conditions restrictives que nous avons pu écarter en substituant dans le rai-
sonnement A- ?/, /rc, A-H'à u, v, (r; en procédant ensuite comme l'ont fait
Poisson et Cauchy, et en poursimant la (lèterndnalion commencée par eux
des coefficients des développements, nous sommes arrivés à ce résultat remar-
quable que les valeurs de //, c, ir peuvent en quelque sorte se sommer par
rapport à h et se présentent sous la forme suivante :
(2) u ~ ll^+ u.,, »•=: fi-T- f,, 11' =: II', -I- WA2,
où u.2-1 Co, (r^ sont déterminés explicitement au moyen des eiforts sur les bases
el des composantes X, \ , Z, s'annulent pour ; = o, et aussi quand les efforts
(') \ oir eu particulier p. 1189, § IV du travail inséré par Saint-\enanl en i843 au
Tome XVII des Comptes rendus.
O
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 17I
m
sur les bases cl les composantesX, Y, Z s'annulent; enfin u, , v, , (f', s'expriment
explicitement au moyen de ii„, v^,, Wo et de leurs dérivées et sont, par rap-
port à z, des polynômes du troisième degré pour u,, c, et du deuxième
deg7"é p6ur (v, ; les fonctions ?/„, f„, <v„ vérifient des équations aux dérivées
partielles, qui présentent, à l'égard du paramètre A, le même caractère
que u, (', w. On retrouve ainsi, en particularisant les données, la solution à
laquelle est arrivé par une autre voie M. Maurice Levy (') eu 1877. Si l'on
veut vérifier, au moyen des valeurs trouvées, les conditions sur le bord
latéral, on se heurte en général à une impossibilité, qui se présente sous la
forme même mise en évidence dans la remar(jue que M. Boussinesq a faite
en 1878 à la page 108 du Tome LXXXVI des Comptes rentlus.
Considérons maintenant le cas d'une tige, et supposons avec Poisson,
pour simplifier, que la section transversale de cette tige soit circulaire; si
l'on cherche des fonctions ;/, v, »' admettant la valeur s = o du paramètre
de Kirchhoff corame point ordinaire, et vériliant les équations (i) et les con-
ditions à la frontière latérale (où les données sont supposées admettre
aussi £ = o comme point ordinaire), on est encore amené en général à envi-
sager t'-ii, z'v, z'w et l'on trouve de nouveau un résultat curieux; si l'on
poursuit les développements commencés par Poisson, les valeurs cherchées
se somment par rapport à £ et ont la forme (2), où maintenant u^, f,, w.,
sont déterminés explicitement par les donni'i's sur la face latérale et par les
composantes X, Y, Z, et s'annulent pour r = y ^ o; £/,, r,, n^, s'expriment
explicitement au moyen des valeurs «up, ('„„, (i'„„ de ?/, v^ w pour a; = y = o
et de leurs dérivées, et sont, par rapport à .r, jy, des polynômes du troisième
degré pour », et du deuxième degré pour t^,, ir,. On retrouve ainsi, en par-
ticularisant les données, la solution célèbre de Barré de Saint-Venant, et l'on
s'explique, dans une certaine mesure, pourquoi elle apparaît dans les re-
cherches de M. Boussinesq (^) sur les tiges minces. Il y a d'ailleurs encore
impossibilité de vérifier, en général, avec la solution ( 2 ), les conditions sur
les bases, à moins de se borner à des résultantes.
Les considérations précédentes montrent que Poisson et Cauchy, en
poursuivant plus loin leurs calculs, auraient été conduits aux problèmes de
Barré de Saint-Venant et de M. Maurice Levy, qui nous paraissent devoir
(') Comptes rendus, l. LXXXIV, 1877, p. SgO; Journal de Mat/iématiqiies, 3<= série,
t. III, 1877, p. 219.
(-) Comptes rendus, t. LXXII, 1871, p. 407 ; Journal de Mathématiques, 2" série,
t. XVI, 1871, p. 125; 3= série, t. V, 1879, p. 160.
172 ACADÉMIE DES SCIENCES.
être placés au même plan et dont l'intérêt se trouve de nouveau établi; elles
précisent en outre la sij^fnification et Timportance des recherches de M. Bous-
sinesq sur les corps minces. On peut ajouter qu'elles justifient, au moins à
l'heure actuelle, la présence dans la Mécanique des théories directes du point
matériel, de la ligne déformable et de la surface déforniable, telles qu'on les
avait conçues avant l'apparition de la théorie des milieux déformaljles à
trois dimensions.
PHYSIQUE. — AciioN (les rayons A sur la plaque photographique.
Note de M. M. Chavoz, présentée par M. d'Arsonval.
Voici une expérience mettant en évidence une analogie de plus enlre les
rayons X et la lumière :
Expérience. — Une lame mince d'acier (ressoil bleu de -~j\ de millimètre d'épais-
seur et quelques millimètres de largeur) est déposée sur la gélatine d'une plaque sen-
sible au gèlatinobromure d'argent Lumière (étiquette bleue). Le tout est entouré de
papier noir dit aiguille empêchant l'action des rayons lumineux.
Un écran métallique plan, constitué par une lame épaisse d'acier recouverte de
plusieurs millimètres de plomb et placé sur la plaque sensible enveloppée, permet,
quand on le déplace convenablement, de soustraire telle région de la plaque sensible
que l'on désire à l'iriadiation d'un tube de Crookes placé au-dessus du système décrit.
On utilise un tube osmo-régulateur Cliaband-Villard actionné par une bobine Car-
pentier munie du Irembleur t^adiguet : cuivre-cuivie. Dans le primaire circule un
courant dont l'intensité efficace atteint 7""r à 7"'ni>,5. L'étincelle équivalente est main-
tenue, pendant toute la durée de l'expérience, entre 7"", 5 et 8'^'" [elle éclate entre un
disque de cuivre de i'™, 8 de diamètre et une pointe olivaire à la Hemsalecli (')].
L'intensité du rayonnement \ est telle (|u'une pastille de plalinocyanure de baiyum,
reposant sur dn fer à lo*^™ de l'anlicatliode de l'ampoule radiogène, atteint, après
12 minutes environ, la teinte B du radiocliromomèlre X Sabourand et Noire.
La plaque sensible est à 10''"' environ de l'anticatliode. Gela étant ainsi disposé, on
commence l'irradiation et manœuvre l'écran prolecteur de telle façon que, sur la
même plaque sensible, on ait des bandes successivement impressionnées pendant des
temps croissant de quelques minutes à o,5, i ou plusieurs heures.
La plaque développée au diamidophénol, fixée à l'hyposulfite de soude, lavée,
séchée, est ensuite examinée par transparence au moyen d'un arc éleclrii[ue.
RiJsuLTATS. — Les principaux résultats obtenus à ce jour sont les sui-
vants :
(') Hemsalech, Thèse de (/odorat. Pavh, '901.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 173
i" L'opacité du cliché radiographique ne croît pas continuellement avec
la durée de l'irradiation. Elle paraît subir des variations, des oscillations
que des mesures en cours préciseront.
2° La comparaison des zones du cliché : zone [ij recevant l'irradiation
totale, zone [2] correspondant au rayonnementy?/ire par la lamelle d'acier,
est particulièrement curieuse.
a. Pour une irradiation de courte durée, inférieure à 2 minutes, la
zone \>\ est plus claire que [i] ; c'est ce qu'on attendait a priori.
b. Si la pose plus longue est suffisante, l'opacité de [2] égale l'opacité
de[i].
c. Pour une plus longue pose (10 minutes dans un essai) la zone [2],
qui reçoit le rayonnement minimum, est plus opaque que la zone [ 1 ], recevant
le rayonnement total; la pose croissant toujours, cette apparence persiste
pour le sens, mais la différence d'opacité diminue.
d. A certain moment les deux zones paraissent également opaques.
e. Enfin, pour des durées d'impression encore plus longues ( i heure 3o mi-
nutes, 2 heures dans certains essais), la zone [2] redevient moins opaque que
la zone | ij.
Remahques. — SI l'on remarque que les faisceaux de rayons X donnant
les zones [1], [2] (indépendamment de leur différence qualitative résultani
du radiochroïsme de la lame filtrante utilisée) diffèrent surtout quantitati-
vement, on ne peut s'empêcher de rapprocher les faits énoncés ci-dessus des
résultats remarquables obtenus pour la première fois en France par M. .1.
Janssen(') dans la photographie du Soleil sur les plaques au gélatino-
bromure.
Quand un objet présente des régions à éclal différent (en l'espèce le disque
solaire et sa couronne), une prolongation de l'action lumineuse amène des
changements divers et en particulier le renversement des images photogra-
phiques.
a. Une courte pose (fraction de millième de seconde) donne un négatif
ordinaire (sur le cliché le disque solaire est plus noir que la couronne).
b. Une pose plus longue donne un gris uniforme : c'est le premier état
neutre.
c. La pose croissant encore, le cliché du Soleil présente une couronne
j)lus opaque que le disque : le négatif est devenu un positif.
(') Comptes rendus, 1880, t. XC, p. i/|47i et l. XCI, p. 199.
I^'i ACADÉMIE DES SCIENCES.
(I. En posant davantage, on retrouve un nouvel état neutre : le deuxième
étal neutre.
e. Plus tard, enfin, on obtient à nouvean le rapport normal des opacités :
on a un négatif, mais un négatif du deuxième ordre.
Ce parallélisme des aspects successifs présentés pour des irradiations
croissantes par des clichés radiographiques et photographiques est inté-
ressant. Il laisse supposer une similitude dans la forme des courbes de noir-
cissement des plaques au gélatinobromure d'argent en fonction du temps,
sous l'action respective des rayons lumineux et des rayons de Rontgen. Il
peut être invoque comme un argument de plus en faveur de la nature lumi-
neuse (vibrations de l'éther) des rayons \.
PHYSICOCHIMlE. — Mobilité anormale des ions de quelques terres rares.
Note de M. Ji'les Roux, présentée par M. J. VioUe.
Les ions monovalents ont des mobilités du même ordre de grandeur
(Cl : 63; Br : (iy ; Rb : 68), sauf l'ion Ii(3i8) et l'ion OH(i74).
Les ions divalents ont des mobilités un peu inférieures (Zn : 46; Mg : 46;
Cu : 47; Cd : 47; Ca : 5i).
Les ions trivalents négatifs ont des mobilités un peu supérieures :
^[Fe(CN/J: 82; ^[Cr(CN)''J : 90. .hisqu'ici, on n'a pas pu mesurer la
mobilité des ions trivalents positifs classiques (Fe, Cr, ...), à cause de la trop
grande hydrolyse de leurs sels.
Seuls, parmi les ions trivalents positifs, ceux des terres rares donnent des
sels parfaitement neutres.
J'ai cherché à déterminer les mobilités de quelques-uns de ces ions
(La, Yt, Ce, Gd, Sm) par des mesures de conductibilité.
J'ai opéré sur le nitrate de lanthane el sur les bromures de La, \t. Ce,
Gd, Sm, aux concentrations j^, —, 7^ normales. Voici les résultats
obtenus à 18°, rapportés au mercure à o" :
Mobilité de l'ion positif déduite de la conduclibililé.
I I I
100 200 lOOOO
i(NO')^La III 112
iBr'La m 11 2, 5 ii6
J-Br^Yl iiô 116,5
ABHCe 112
iBr'Gd 91
i Bi' Sm 66
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 1^5
On voit que ces molnlilés sont bien plus grandes que celles des ions
mono- et divalents, ainsi que des ions trivalenls négatifs, sauf pour l'ion Sm,
dont la mobilité est de l'ordre de grandeur de celle des ions monovalents.
Ceci est très im[)ortant; ou sait en effet que les terres rares sont excessi-
vement difficiles à séparer : on conçoit, d'après cette grande différence de
mobilité, la possibilité de faire cette séparation soit pai- diOusion, soit par
électrolyse.
J'ai étudié, sur le nitrate de lanthane à -~ normal, quelle était l'influence
de la température sur la mobilité de Tion f^a. A 18°, la mobilité est m;
à 25" elle est i ii; elle varie donc de ~ environ par degré.
Les terres rares que j'ai utilisées m'ont été obligeamment prêtées par
M. G. Urbain, que je liens à remercier ici. Les bromures ont été préparés
par la méthode générale de M. Bourion (Comptes rendus, t. CXLV, p. 248).
RADIOACTIVITÉ. — Sur la radioactivilé des eaux de Plombières.
Note de M. Axdkê Brochet, présentée par M. A. Haller.
La radioactivité des eaux minérales françaises n'a fait jusqu'à présent
l'objet que d'un nombre très restreint de travaux. Les plus importants sont
dus à Curie et Laborde, dont les recherches ont porté principalement sur
les gaz dégagés spontanément des sources; cependant quelques valeurs
relatives aux eaux ont été données dans leur dernier Mémoire.
Dans un autre oi'dre d'idées, MM. Moureu et Biquard ont dosé les élé-
ments nobles dans les gaz spontanés d'un grand nombre de sources.
Les déterminations de Curie el Laborde provenant de mesures faites
quatre jours après le prélèvement des échantillons, la radioactivité réelle de
ces divers échantillons devait correspondre au double environ de la valeur
publiée. En effet cette radioactivité suit, comme l'émanation du radium, la
loi de perte de moitié en quatre jours.
11 était donc intéressant de reprendre ces recherches aux sources pour
connaître la radioactivité au moment même de l'utilisation de ces eaux
véritablement vivantes.
Parmi les eaux françaises, celles de Plombières paraissent, d'après les
recherches précitées, les plus intéressantes par la valeur de. la radioactivité
des gaz qui se dégagent. Elles le sont également par le nombre et l'impor-
tance des sources. C'est à elles que nous nous sommes adressé.
Nous nous sommes servi d'un électroscope Curie à feuille d'aluminium
1-75 ACADÉMIE DES SCIENCES.
et micromètre, adapté par MM. Chéneveau et Labordc soit à un condensa-
teur à plateau, soit à un condensateur cylindrique ( ' ).
Solides. — Nos essais ont porté sur des niinérau\ (fluorine et halloysite), des sédi-
ments, des matériaux divers (JDrique romaine, lames métalliques), etc. Tous ces échan-
tillons présentaient une radioactivité presque nulle ou de l'ordre de grandeur de la
sensibilité de l'appareil.
Qdz. — Chaque gaz était recueilli au grillon de la source dans une éprouvetle gra-
duée de 150'""', munie à la partie supérieure d'un robinet à trois voies. Après la mesure
du volume il était séché sur de la potasse caustique et introduit dans le récipient de
l'appareil dans lequel un vide partiel avait été fait. Le robinet à trois voies permettait
de faire le remplissage avec de l'air sec servant au balayage du tube à polas>e.
La radioactivité était déterminée par la mesure du courant produit à l'intérieur du
condensateur cylindrique formé d'une part du récipient en laiton et d'autre part d'une
sonde reliée directement au support de la feuille d'aluminium, les deux parties étant
réunies par un bouchon d'ambre.
Chaque détermination était faite d'après la mesure de la vitesse de chute de la
feuille d'aluminium correspondant au courant maximum produilS heures après l'intro-
duction du gaz dans l'appareil.
Celui-ci avait été au préalable étalonné d'une façon identique avec de ICmanation
du radium. Les résultats que nous donnons sont exprimés, comme l'avaient fait Curie
et Laborde, en milligrammes-minutes pour lo' de gaz.
Nous avons obtenu les résultats suivants :
Tempe- Curie
rature. Trouvé. et Labordc.
fi nig : m uilî : m
Source Vauquelin 69 i4>9 ^ -1
Source n° 3 (galerie du Thalweg). ..... . 62 i3,6 3,2
Source n° 2 (galerie des Savonneuses) .. . 28 6,1 »
Eauj;. — Chaque eau était recueillie également à même le griffon de la source,
dans un récipient en verre de ii5o™', muni d'un robinet à la partie supérieure et
qu'on remplissait exactement à moitié. L'appareil était rapidement ramené à la tempé-
rature ordinaire et vivement agité à plusieurs reprises pendant un quart d'heure. L eau
cédait à l'air une partie de sa radioactivité et, d'après les expériences d'Hofmann, en
retenait 10 pour 100 à la température de 20", à laquelle nous opérions.
L'air ainsi radioactive était traité comme un gaz. Nous avons obtenu les résultats
suivants : ,, .
Tempe- Curie
rulurc. Trouve. et Labordc.
u m'é ; m nis - ni
Source Vauquelin 69 o,84 0,22
Source du Robinet romain 70 o,[\o »
Source des Capucins 46 2,o3 o,46
Source n° 1 (galerie des Savonneuses). . 22 0,70 »
Source n° 2 (galerie des Savonneuses). . 28 1,29 »
(') Ces appareils seront décrits d'autre part; nous donnerons également la biblio-
graphie et quelques renseignements complémentaires sur nos recherches dans un autre
Mémoire.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. I-t
Nous avons en outre constaté, par trois mesures successives, que l'éma-
nation extraite de l'eau de la source des Capucins subit bien, comme l'éma-
nation du radium, la perte de l'activité de moitié en 4 jours. Ajoutons
eniin que l'eau des sources non minérales et l'eau de la ville sont assez for-
tement radioactives. Nous avons également fait la remarque que, tandis
que les sources chaudes de la galerie du Thalweg ont conservé la même
température que celle indiquée par Jutier ('), la température des sources
tempérées de la galerie des Savonneuses s'est élevée de quelques degrés.
Les analyses de Lefort ('), en ce qui concerne les eaux de Plombières,
ont établi qu'il existe une relation entre la température de chaque source,
le degré de minéralisation de l'eau et la composition des gaz spontanés.
D'après les valeurs que nous publions, la radioactivité fait exception tout
au moins en ce qui concerne les eaux elles-mêmes. Une étude plus com-
plète permettrait probablement de tirer des conclusions intéi^essantes à ce
sujet.
Nos recherches confirment donc ce point déjà établi que, contrairement
à l'opinion souvent émise, il n'y a aucune relation entre la radioactivité
des eaux et leur température.
CHIMIE MINÉRALE. — Dissociation par l'eau des chlorures doubles de dimer-
curiammoniuni el d' ammonium. Note de M. H. Gaudechox, présentée
par M. A. Ditte.
Les deux conqaosés étudiés sont l'ancien chloramidure de mercure
AglI'HgCl d'Hoffmann et Marburg, que Rammelsberg et Pesci consi-
dèrent comme un sel double AzHg-CI . Azir'Cl, et l'ancien précipit.' blanc
fusible IlgCP . 2 AzH' formulé par Rammelsberg AzHg- Cl . 3 AzH' Cl. De
nombreux auteurs se sont occupés de la constitution de ces deux corps. En
dehors de toute hypothèse, je rapporterai les faits observés dans Faction de
l'eau sur ces composés.
Action de l'eau au voisinage de la température ordinaire : i" Sur
AzHg-CI. AzH'CI. — André a montré qu'un lavage prolongé de ce com-
posé par l'eau élimine AzH'CI et conduit à l'hydrate y\zHg-ClH-0. Pour
(') Jltikk et Lkfoht, Etudes sur les eaux mincrales et tliennales de Ploinbii'-res,
1862. Paris, J.-B. Bailiière.
C. n., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 23
178 ACADÉMIE DES SCIENCES.
préciser ce mode de décomposition, j'ai examiné si léquation
(i) AzHg-^CIAzH'Clsol.4-ir-O^AzHs^CI,IIM3sol.+AzH-Cldiss.
est limitée, pour une température donnée, par une concentration constante
de la solution de AzH^ Cl.
On a, en effet, trois composants répartis en quatre phases, ce qui con-
stitue un système univariant. En fait, ou constate que la phase liquide con-
stituée par AzHH_]l dissous a une concentration constante pour une tempé-
rature donnée, tant que cette phase demeure en présence d'une petite
(|uaiitité de la phase solide AzHg-Cl . AzH'Cl.
A i5" la concentration de la pliase liquide eu équilibre correspond
à o^o^oii de AzIi^'Cl pour 100"°' H-0; à 27" la concentration de la phase
liquide en équilibre correspond à o""',02o de AzH* Cl pour 100™°' H^O.
Dans un tel système condensé c'est cette unique concentration qui déter-
mine la constante d'équilibre de l'expression générale ï]«Log(] = R.
La décomposition plus avancée qui résulte de l'élévation de température
est en accord avec la loi du déplacement de l'équilibre par variation de tem-
pérature. J'ai en effet constaté que la fixation de AzH^CI sur AzlIg-CHI-(_)
se fait avec un dégagement de chaleur notable.
2" AzHg-^Cl. 3AzH'Cl. — Ce composé constitue également avec l'eau
un système univariant; on constate ([ue sa décomposition est limitée par la
concentration en AzII'Cl de la solution pour une température déterminée
conformément à l'équation d'équilibre
(2) AzHg-C1.3AzIl'Gisol. ?i AzH;;M:i.Azri'Clsol.-f-2AzII'GI(liss.
(_)n trouve :
A l'i", conceiilralion de la phase liquide a l'équilibre, o^^'iôS pour loo"'"' de II- O;
A 27° » » o™°',84 pour 100'"°' de II- O.
Cette concentration est notable, elle varie également avec la température
conformément à la loi du déplacement de l'équilibre.
Ces dernières détermiiKitions ont été faites avec des compositions
moyennes des deux phases solides réunies comprises entre
AzHg^Cli.2AzH'Ci el AzHg2Cl2.8AzH*CI.
La concentration constante pour une température donnée ainsi obtenue
démontre la non-existence du composé AzHg- Cl. 2 AzH'Cl signalé par
certains auteurs et qu'on peut considérer comme un mélange des deux phases
SÉANCE UU 27 JANVIER 1908. 17g
solides du système (2). Celle vérificalion n'était pas inutile, étant donnée
la nature amorphe de ces composés.
11 est à noter que, dans la phase liquide du système (i), il n'y a qu'une trace de mer-
cure dissous, ce qui tient à la quasi-insolubilil(- du composé A/,[lg-CI dans la solution
diluée de AzH'Cl. Dans le système (y) au contraire, on trouve une petite quantité de
mercure en solution, ce qui est atlribuable à une léyère solubilité du corps AzIIg-Cl
ou de ses composés a\'ec AzII'Cl dans la solution de AzH'CI; de sorte qu'en réalité
la phase liquide contient environ 1-, 2 de AzUg-CI par litre à i5", quantité relative-
ment faible, mais non négligeable.
J'ajouterai que dans les mêmes conditions de température (i5'>), le composé
AzHg-Cl.SAzH'CI ne se combine plus à AzII'Cl. Mis en contact avec des solutions
de plus en plus concentrées de AzH'CI, ce corps ne change plus de composition. Tant
que n'apparaît pas la phase Azll'Cl solide, on reste en présence d'une seule phase
solide et le système est bivariant; on constate simplement une solubilité croissante de
AzUg-CI à mesure que la concentration du sel ammoniacal croît.
Les données précédentes donnent une indication sur les concentrations à réaliser
pour la préparation de ces deux corps.
Action de l'eau à 100". — Si l'on opère au voisinage de 100" le mode de
décomposition des corps étudiés change de domaine. C'est la réaction
inverse de celle de leur formation qui intervient alors suivant l'équation :
(3) AzHg'-Cl-i-3AzH''CI = '!HgC12-i-4AzH^
En réalité, le phénomène est plus complexe (|ue ne l'indique cette équation. Pour
constater cette décomposition, il est nécessaire de dissoudre les composés
AzHg-^CIAzlI*CI ou \zl!g=CP.3AzH>CI
dans une solution de Azll'Cl (normale par exemple); on constate alors qu'à l'ébulli-
tion il se dégage 4Azir* et l'on trouve en solution le mercure à l'état de HgCl- qu'on
peut séparer sous forme de chlorure double de mercure et d'ammonium, ancien sel
Alembroth des alchimistes. Ce mode de décomposition est réversible. La concentration
en Azll' qui limite la réaction est faible et difficile à préciser.
Le même fait s'observe avec le composé AzHg^ClH-0 en jirésence du Azll'Cl à
l'ébullition. Mais, si l'on opère avec le composé AzHg-ClllM) seul, on constate avec
le dégagement d'ammoniaque, la production simultanée de chlorure mercurique et
d'oxyde de mercure. Suivant l'équation
(4) 2AzHg'Clll-^0 + 2H20=:2AzlF-1-llgCl-H-3HgO..
De telle sorte que, dans l'action de l'eau à l'ébullition sur les composés
AzHg^CI. Azll'Cl et A/,llf;'-C1.3Azll»CI,
ce sont les deux réactions (3) et (4) qui interviennent.
l8o ACADÉMIE DES SCIENCES.
De cet ensemble de faits il résulte :
i" Que les composés
A7.1lg-CI.A/JI*Cl
AzIIg^Cl.SAzH^Cl
en présence de Feau à la température ordinaire se comportent comme de
véritables sels doubles, ce qui autorise Thypothèse faite sur leur constitution
par Rammelsberg etPesci, sous la réserve que les données tliermochimiques
relatives au composé AzHg-Cl . AzHM 11 en particulier indiquent que le
groupement AzH'Cl est uni au groupement AzHg-Cl avec mise en jeu
d'une quantité d'énergie plus forte que celle qu'on observe habituellement
dans la formation des sels doubles : ce qui permet de supposer l'existence de
radicaux complexes au sein de cette molécule. Il est d'ailleurs à noter que
cette décomposition est limitée dans ce composé AzHg- CI. Azt!"* Cl par une
concentration très faible de la solution en cldorure d'ammonium.
2" Qu'en présence de l'eau à l'ébuUition le radical AzHg- tend à se dis-
loquer en donnant ses composés générateurs : AzH% IlgCP et HgO ; comme
je l'ai observé dans le cas de la base de Millon, ce qui tend à généraliser
cette notion de l'instabilité du radical hypothétique AzHg- dans ces condi-
tions.
CHIMIE ORGANIQUE. — Établissement de la formule de constitution de la
fénone. iSote de MM. L. Bouveailt et Levallois, présentée par
M. A. Haller.
Un grand nombre de travaux ont été publiés sur la fénone C'E^'^O,
acétone cyclique extraite de l'essence de fenouil, et sur ses d(''rivés: malgré
cela, sa constitution n'a jamais été établie. Deux formules se partagent la
faveur des chimistes :
CtP
I
G
/|\
• Cil- ' \co
Cli^
G H
CH
GH^
= /
GO
GlI - GH'
Gll
Cil
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908 181
la première est due à M. Seinmler, la seconde, la plus ancienne en date, à
M. Wallach.
Récemment, M. Semmler {D. ch. Ges., t. XXXIX, p. 2377; ^"''- ''^"^•
c/n'm., 4* série, t. Il, p. 1 127) a montré que Tamidure de sodium se fixe sur
la fénone dissoute dans le benzène en donnant un dérivé sodé que l'eau
décompose en soude et une amide nouvelle qu'il a appelée dihydrofencholèn-
amide. Sans faire aucune hypothèse, on peut représenter ces deux réac-
tions successives par les équations
\AzH^
C»H'«gC^'^„.,-+- H-0 = NaOH + C'H'"- CO - \z\\\
\AzH-
La fénone est une acétone saturée se rattachant à un carbure (Jl'MI",
par conséquent bicyclique; le nouveau produit est l'amide d'un acide
C'H" — CO-H qui est également saturé, se rattachant à l'hydrocarbure
G" H"* qui ne peut être que monocyclique; il faut donc que la fixation
d'ammoniaque, qui a donné naissance à la nouvelle amide, ait eu pour
résultat de rompre l'une des deux chaînes continues dans la molécule de la
fénone.
Nous avons Irailé celle amide par le brome et la soude (méthode d'IIofmann) dans
le but d'obtenir Famine C'H"AzH2 que nous appelons Vaminoapofénane ou apo-
fénylamine. On obtient, dans ces conditions, au lieu de l'aminé attendue, l'urée
symétrique qui en dérive, la diapofényliirée
/AzH — cni"
\AzH — CH"'
composé très bien cristallisé, peu soluble dans l'alcool, fondant à i6S"-i69°.
Cette urée, chaulTée avec de l'acide sulfurique à 5o pour 100 bouillant, se décom-
pose intégralement suivant l'équation
CO(AzHC'H")2+SO*I12=C02-l-Sn'(AzH*)2-+-2G"H"\
L'hydrocarbure G'I1"^-hH = 0, Vapofénène. est un liquide à odeur terpénique,
bouillant à i43° à la pression ordinaire r/J = 0,812, ai,= 62°, c'onnant, avec le gnz
chlorhydrique en solution alcoolique, un chlorhydrate bouillant à 60° sous 8""",
Cette formation d'hydrocarbure luontre que l'aminoapofénane est dé-
composée par l'acide sulfurique bouillant avec arrachement d'ammoniaque,
l82
ACADEMIE DES SCIENCES.
ce qui rend 1res probable que le groupement AzH- y était allaché à uu
atome de carbone tertiaire.
Nous avons o>cydé à froid l'apofénène au moyen du permanganate de potassium
neutre. Du mélange acide ainsi obtenu nous avons isolé, par le moyen de sa semi-
carbazone, un acide cétoni(|ue répondant à la formule G'-'II'MJ^. Celle seniicarbazone,
fondant à 1750-177'', est peu soluble dans l'alcool; on en régénère facilement l'acide
correspondant par Irailenient à l'acide chlorliydrique bouillant. Cet acide cétonique
contient le groupement COCH^; traité par le brome et la soude, il se transforme inté-
oraleraenl en bromofornie et en acide bibasique qui a pu être identifié avec Vacide
^-isopropylglntari(]i(e et qui fond à 100".
L'acide bibasicjue étant de formule symétrique, l'acide acétonique
CH'H)' ne peut avoir pour constitution que
CIF— CO-Cir--CIl — CH^— COMI.
I
CH
/\
CH' CIP
Celle de l'apofénène s'en déduit immédiatement, l'oxydation de cet hydro-
carbure pouvant être représentée par l'équation
CH» CH'
\/
CH
I
CH
CH2/\,CH=
CH
CH' CH»
■ \/
CH
I
Cil
CH^/ C\\-
•0^:
=!C ~ CH»
Apoféncne.
CO^H
CO - CH^
L'aminoapofénane, ne différant de l'apofénène que par AzH' en plus et
possédant son groupe AzH-. lié à un atome de carbone tertiaire, aura pour
constitution
CH' CH'
\/
CH
I
CH
CH^/ CH^
CH'
AzH^
xClF
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. l83
ce (jui impose pour la dihydrofenchènamide de Seinmler la formule
CH
1
CH
CH^/\CH2
CJI--
,/GO — AzH^
'\C1P
Cette formule est précisément celle que Semmler a donnée à ce corps et
qu'il a déduite de ses formules de la fénonc : les deux formules
CH' CH'
\/
G
|\
CH \
CH-2./\CH-^\cO
CH'
I
C
et
CH^^
CH^
CH'
C — CH'
\
/
CH
co
,/CH'
'\CH-'
sont, en effet, identiques.
Cette série d'expériences élimine définitivement la formule de Wallach
et donne à celle de Semmler une très grande vraisemblance.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'essence de Magnolia Kobus D. C.
Note de MM. Eue. Charabot et G. Laloue, présentée par M. Hallei-.
Celte essence a été obtenue par distillation des rameaux d'un arbre du
Japon. En 1903, un examen sommaire en a été fait qui a conduit à celle
conclusion, que l'odeur fait présumer une teneur élevée en safrol et que, de
plus, le produit renferme de faibles quantités de citral (Schimmel, Bull.,
octobre iç)o3, p. 82).
L'essence que nous avons étudiée possédait les caractères suivants :
Pouvoir rotaloire (pour une épaisseur de ico""'") .... — i°2o'
Densité à 1 5° o , 1)432
Soluble dans P°' d'alcooi à 90°, opalescence par addition de 3~"' d'alcool.
lS4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Nous avons opéré sur loos, en vue de l'extraction du cilral (agitation pendant
6 lieures avec une solution de 35os de sulfite neutre de sodium et de i5os de Isicarbo-
nale de sodium dans 35oo""' d'eau). Nous avons obtenu les résultats suivants :
Poids de la portion non combinée 85», o
(titrai calculé par différence i4")5
Proportion de citral dans l'essence 1^,5 p. loo
Aldéhyde régénérée 6", i
Ce dernier composé est complètemenl inactif et s'identifie d'une façon
parfaite avec le cilral, ce qui confirme les résultats indiqués plus haut.
I^e résidu de l'extraction du citral possède une odeur anisée et une saveur
sucrée.
Nous en avons soumis 5o~ à la distillation fractionnée et obtenu dans une première
opération :
I. De 190° à 2o5° : 19^', 5; o(d = — 2° 10'.
II. De 2o5° à 222° : 178; y.i, = — i°44'-
III. De 222° à 23.5° : 17-.
IV'. Résidu.
Sur une autre portion de l'essence privée d'aldéhydes, nous avons dosé les étiiers
ainsi que l'alcool total, et trouvé :
Pour 100.
Teneur en éther de la portion non aUléliydique de l'essence (en
CH^— COOG>''H'") 0,8
Teneur en éther de l'essence primitive 0,7
Teneur en alcool (exprimée en C"'H'*0) de la portion non aldé-
hydique de l'essence 6-6
Teneur en alcool de l'essence primitive 5,6
Des fractions 111 et IV ou a isolé, par de nouvelles rectifications, une partie bouil-
lant à 23o°-232°. Celle-ci possède nettement l'odeur el la saveur sucrée de l'anélliol ;
elle se solidifie par refroidissement, mais il a été impossible d'élever son point de
fusion jusqu'à -1-22°, probablement à cause de la présence d'un peu d'estragol, |iiin-
cipe qui paraît exister surtout dans la fraction II (on observe, en effet, un arrèl aux
e.ivirons de 2 i5°).
y pO ( 'H ( H '' ( \ )
L'idenlilication avec l'anéthol, CH''^ ., „~, ' ' ;,(,ducom-
\OL.n-' (-\)
posé solide bouillant à 2'3o°-232° a éli' effectuée de la façon suivante :
1. On a oxydé 5? du produit au moyen d'une solution portée à la température de
5o° et renfermant 25» de bichromate de potassium et 5o*-' d'acide sulfurique pour 100^
d'eau. On a agité, laissé refroidir, décanté, lavé à l'eau le dépôt solide, enfin purifié
celui-ci par deux cristallisations dans Tenu bouillante. La saturation de o?,i79 de
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. l85
l'acide ainsi isolé a exigé a''™', 35 de potasse demi-normale; on en déduit, pour le coef-
ficient de saturation (nombre de milligrammes de KOH nécessaires pour saturer 18
d'acide), le nombre 867,6. La théorie indique 368,4 pour l'acide anisique C»H*0'.
Ces deux nombres sont aussi concordants que possible. Le point de fusion de l'acide
en question est bien 184", c'est-à-dire celui de l'acide anisique, CHK
' ' \OGH' (4)'
2. En ajoutant du brome en solution chloroformique au produit à identifier, dissous
lui-même dans le chloroforme et refroidi, on a obtenu, après évaporation spontanée
du chloroforme, une huile brune qui, par addition d'un peu d'éther de pétrole, s'est
prise en masse. On a fait cristalliser ce produit dans l'éther de pétrole et obtenu ainsi
des aiguilles blanches, fusibles à 660-67°, dedibromure d'anélhol,
„j „ , /CH Br - CH Br - CH'
^ " \OCH^
Vanéthol se trouve donc dans l'essence de Magnolia Kohiis D. C.
(Kobushi), dont il est le principal constituant.
En résumé, l'essence de Kobushi renferme notamment du aVra/ (environ
i5 pour 100) et de Vanéthol.
MINÉRALOGIE. — Sur le Volcan du Siroua {And- Atlas marocain) ( ' ).
Note de M. Louis Gentil, transmise par M. A. Michel Lévy.
Le Djebel Siroua forme un massif puissant situé au sud du Haut-Atlas
marocain et qu'il faut considérer comme la naissance d'une chaîne moins
importante, l'Anti-Atlas.
11 a été contourné à grande distance, en 1862, par l'explorateur allemand Rohlfs, et
c'est en 1871 que le voyageur anglais Hooker vit de très loin, du Djebel ïiza, sommet
élevé du Haut-Atlas, la chaîne méridionale à laquelle il a donné le nom d'Anti-Atlas
et, dans l'Est, le Siroua. Von Fritsch (1872) aperçut du Tizi n Tar'rat « une haute
crête montagneuse couverte de neige ». Mais c'est au vicomte de Foucauld que revient
l'honneur d'avoir donné sur ce massif les renseignements les plus intéressants et de
l'avoir désigné sous son vrai nom. L'illustre explorateur français a, en i883, vu le
Djebel Siroua à des distances de 60''™ à 100'"".
J'ai eu la bonne fortune, en 1903, lors de ma collaboration à la Mission
du Comité du Maroc (Mission de Segonzac), de pouvoir explorer ce massif
qui constitue un nœud orographique de premier ordre. Indépendamment
(') J'exprime ici ma vive gratitude à M. A. Michel Lévy, qui m'a facilité, avec la
plus grande bienveillance, l'étude chimique des roches qui font l'objet de cette Note.
C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 4.) l[\
l86 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de la jonction qu'il établit entre le Haut-Atlas et l'Anti-Atlas, en effet, il
sépare les sources de l'Oued Sous de celles de l'Oued Draa, et son point
culminant, dont j'ai pu mesurer approximativement l'altitude, s'élève
à 33oo™ environ. Je me propose, dans cette Note, d'4ludier la composition
et la structure géologique de cette imposante montagne.
Le Djebel Siroua forme un vaste volcan sur l'âge duquel je ne saurais me
prononcer, à cause de l'absence de terrains tertiaires au contact, mais que
je considérerais volontiers comme néogène en me l'eportant à sa forme et à
son état de conservation. D'épaisses coulées de laves et des tufs de projec-
tion, traversés par des dykes, forment l'appareil externe du volcan qui
repose sur un socle cristallin, vaste pénéplaine dont j'étudierai prochaine-
ment la composition lithologique. Les déjections du Siroua se succèdent
sur une puissance totale de plus de looo'"; elles recouvrent une vaste super-
ficie que mes constructions cartographiques me permettent d'inscrire dans
une circonférence d'au moins 20'"" de rayon, et leur composition minéralo-
gique parait, dans l'ensemble, assez homogène. Les roches du Siroua
peuvent se grouper en deux séries, l'une trachytique, l'autre phonolitique.
Les types trachyliques sont assez variés. Le plus fréquent d'entre eux est un Ira-
chyte à biotiie rappelant, par son aspect, les irachytes du Puy de Sancy, dans le
massif du Mont-Dore. 11 montre, au microscope, des phénocristaux d'apatite et de
sphène, rarement de zircon, de la magnétite, de la biolile en voie de résorption, de
la sanidine; la pâle est constituée par une association de microliles de magnétite et
de saitidine englobés dans un peu de matière amorphe. J'ai recueilli, en outre, un
tracliyle à biotite et aiigile, un Irachyle augilique à biotiie et pyroxène, un tra-
chyle à biotite et haiiyne, un tracliyte essentiellemeiU feldspatliique, sans éléments
ferrugineux.
Il convient encore parmi toutes ces roches, caractérisées par leurs silicates ferrugi-
neux ou par la présence de riiaiiyne, de séparer toutes celles qui renferment, à côté de
la sanidine, un feldspath triclinique représenté par de Vanorlhose, plus rarement par
de Voiigoctase ou par ces deux feldspatlis réunis.
Enfin, à côté de ces roches tracliytiques franchement cristallines, je puis citer de
belles obsidiennes à phénocristaux de sanidine, de biotite, à'aiigite dont le verre
brun montre de belles cassures perlitiques, des brèches trachyliques, des lufs résul-
tant de l'agglomération de cendres très vitreuses, etc.
L'analyse chimique du Irachyle à biotite a donné les résultats suivants :
o,83 TiO-; 64,96 SiO-; 17,80 Al-O^ 2,69 Fe^O'^; 1,22 FeO; 1,08 CaO;
1,09 MgO; 4,90 K-O; 5,65 Na'O; 0,22 P-0\ Total, 100, 43. Perte' au
feu, 0,62. Les paramètres magnétiques, calculés suivant la méthode de
M. Michel Lévy, iiidicpent un magma sycnitique, méso-potassique, méga-
alumineux, ferromagnésien et micro-calcique.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 187
Le type phonolitique est uniformément constitué par une roche très compacte,
foncée, offrant des phénocristaux ne dépassant guère i"" à 2"°'", dans une pâte abon-
dante. A.U microscope on observe, au premier temps, de rares baguettes A^tpalile, de
grands cristaux à^ liaiiyne, de la sanidine maclée (loi de Carisbad), enfin, de grands
cristaux assez rares à^œgyrine et à^augite œgyrinique. La pâle du second temps ren-
ferme les mêmes éléments minéralogiques accompagnés àe néphéline et d'une quantité
variable, mais relativement faible, de matière vitreuse. Les pyroxènes ont leurs bords
di'cliiquelés et, à létat microlitique, ils forment souvent une auréole autour de
l'haiiyne et de la sanidine en grands cristaux. La structure est entrecroisée dans le cas
des échantillons compacts, tandis qu'elle ofl're une fluidalité très marquée dans les
types fissiles, rappelant les plus beaux phonolites connus.
L'haiiyne et la néphéline, qui abondent dans la pâte, sont disséminées ou groupées
autour des phénocristaux de pyroxène.
L'analyse chimique du phonolile à haûyne et œgyrine du puits d'Anou
n Daousderm indique (') : o,iS TiO' ; 59,20 SiO- ; 20,40 Al'O^;
2,o3Fe-0^'; 1,09 FcO; 0,82 CaO; i,4o]VIg"0; 5, 02 K^O; 8,22Na-0;
0,20 Cl; traces de P-0'; perte au feu, a, 06. Total, 100,68.
Cette composition correspond à un magma éléolitique, méso-potassique,
méga-alumineux, magnésien-ferreux et micro-calcique.
La composition chimique des deux types extrêmes que j'ai soumis à l'a-
nalyse, liés entre eux par le trachyte à hiotite et haiiyne, montre qu'on
se trouve en présence d'une même province pétrographique, caractérisée
par des roches riches en alcalis.
CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la pulpe dite farine de Nette.
Note de MM. A. (joris et L. Crétk, présentée par M. Guignard.
La farine de Nette (ou Nété ou Néré), produite par le fruit du Parkia
biglobosa lienth. (Légumineuses, Mimosées-Parkiées), a été signalée par
tous les explorateurs comme une nourriture très appréciée des indigènes de
l'Afrique tropicale; c'est d'ailleurs à tort qu'elle porte ce nom de farine,
car elle ne contient pas d'amidon; il faut la considérer comme une pulpe
qui se forme au fur et à mesure de la maturation de la gousse, et dans
laquelle sont noyées les semences; d'autres genres de la même famille, les
genres Cassia et Tamarindus par exemple, fournissent des fruits de même
apparence : mais, alors que dans ces deiMiiers la pulpe est compacte et
(') Les deux analyses ci-dessus ont été faites par M. Pisani.
l88 ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'uric consistance d'extrait, elle est au contraire chez le Parkia, sèche et
friable à la maturité.
Composition. — L'analyse de cette pulpe, telle qu'elle nous est parvenue récemment
d'un envoi de M. Caille, collaborateur de M. Aug. Chevalier, nous a donné la compo-
sition centésimale suivante :
Pour 100.
Eau 4,90
Cendres 4 . 96
Phosphates o,383 (en P^O»)
Az total 0,624
Substances soiubles dans CS- 1 ,3o
» dans l'alcool. . 66,67
» dans l'eau. ... 72,00
Les substances soiubles dans les dissolvants des corps gras, le sulfure de carbone
par exemple, se présentent sous l'aspect d'une masse jaune rougeâtre, de consistance
butyreuse, d'une odeur rappelant celle de la pulpe, mais de façon beaucoup plus
intense, et parsemée de cristallisations aiguillées.
Saponifiée par la soude alcoolique, la solution alcoolique de savon obtenue, privée
de tout excès de soude par un courant d'anhydride carbonique, fut desséchée puis
épuisée à l'élher, pour isoler le savon, insoluble dans ce solvant. La solution éthérée,
évaporée à sec, reprise par l'alcool absolu bouillant, abandonne par refroidissement un
résidu qui, après purification, se présente sous la forme d'un produit cristallisé, blanc,
fusible à iSS", fournissant les réactions de Snlkowski et de SchifTet qui est, par consé-
quent, une cholestérine, dont le pouvoir lotatoire au = — 26° en solution chlorofor-
mique.
Les acides gras séparés, provenant de la décomposition du savon, n'ont pu encore
être étudiés, par suite de la trop petite quantité de matière isolée.
Les matières soiubles dans l'eau se répartissent en deux groupes, suivant leur solu-
bilité dans l'alcool. Nous allons les étudier, en commençant par celles qui sont inso-
lubles dans ce dernier véhicule.
Si l'on traite une macération de pulpe par 2'°' ou 3*"' d'alcool, on en précipite une
matière gélatineuse transparente, qui, lavée à l'alcool-éther, puis séchée, présente, en
solution, tous les caractères des pectines. Elle précipite (ou donne une gelée transpa-
rente, suivant le réactif employé) avec l'eau de chaux, l'eau de baryte, la pectase (suc
de carottes), les acétate et sous-acétate de plomb, les sulfates d'ammoniaque et de
magnésie, le perchlorure de fer, la soude diluée, suivie d'une addition d'acide chlorhy-
drique pur. Son pouvoir rotatoire, cendres déduites, est dextrogyre et 1res élevé,
4-226°. Traitée par l'acide azotique de densité i,i5, elle fournit de l'acide mucique;
le liquide distillé provenant de son traitement par l'acide chlorhydrique de den-
sité 1,06 renferme du furfuroi en abondance. Elle ne diilere donc en rien des pectines
déjà étudiées.
Il reste à déterminer la nature du deuxième groupe, comprenant les substancesjso-
lubles dans l'eau et dans l'alcool.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 189
La poudre, déjà épuisée au sulfure de carbone, est lixiviée au moyen de l'alcool
à 90°. Ce véhicule est susceptible d'entraîner en solution 668,70 pour 100 de substance.
Cet extrait alcoolique est à peu près uniquement constitué par un mélange de sucres.
Heckel et SchlagdenhaufTen ont déjà mentionné ce fait, et avaient indiqué que la
farine de Nelté renfermait 33, 02 de glucose et 7,87 de sucre interverti. Nous sommes
arrivés à des résultats bien différents.
En effet, en reprenant notre extrait sirupeux par l'alcool à 85° bouillant, et aban-
donnant le liquide à lui-même, nous avons pu obtenir une grande quantité décris-
taux, qui, séparés du liquide, séchés et purifiés par une nouvelle cristallisalioii,
possèdent les caractéristiques suivantes :
Si l'on prend is de ces cristaux séchés à 100° et qu'on les dissolve dans loo"'"' d'eau,
on obtient un liquide, ne réduisant pas la liqueur de Fehling, et donnant une dévia-
tion polarimétrique à droite de + i°i8'. Cette solution intervertie réduit une liqueur
de Fehling titrée à o,o5 de sucre interverti pour 10™', dans la proportion de 5"'"',^
de liqueur sucrée pour lo'^'de Fehling. Elle donne, de plus, une déviation de — o''24'
au polanmètre. Une solution de saccharose pur, soumise au même examen, donne-
rait : avant interversion H- i<>3o', après interversion —o°2r>',2; elle réduirait la
liqueur de Fehling dans la proportion de à"^' pour 10'=™° de Fehling. On peut donc
déduire de ces essais que le corps ainsi retiré à l'état cristallisé est du saccharose.
L'étude du liquide alcoolique d'où proviennent ces cristaux nous a amenés à conclure
à la présence de trois sucres, saccharose, glucose et lévulose, dans les proportions de :
saccharose 25 pour 100 environ, glucose et lévulose 20, 5o. Il semblerait qu'avec le
temps la proportion de saccharose diminue dans la pulpe, car des échantillons anciens
nous ont donné des poids bien plus faibles de saccharose. Il est très probable que
Heckel et Schlagdenhauifen ont analysé une farine ancienne dont le saccharose aurait
été complètement interverti.
Notre examen portait sur une pulpe vieille à peine de deux mois; il y a lieu de
supposer que l'analyse d'une farine faite sur place aussitôt la cueillette donnerait une
quantité de saccharose encore plus grande.
Quoi qu'il en soil, le fait important de cette étude est d'affirmer la véri-
table valeur alimentaire de cette pulpe assez riche en matières grasses, en
phosphates, et surtout en sucres. Nous devons même attirer l'attention sur
ce fait, digne de remarque, que cette matière première est la plus riche en
saccharose que nous connaissions : la pulpe de betterave ne reuferme que
18 à 20 pour 100 au maximum de saccharose, la canne à sucre un pour-
centage, en moyenne, égal, tandis cp'ici ce chiffre s'élève à plus de 25
pour 100 et qu'il est peut-être beaucoup plus élevé dans la farine fraîche-
ment récoltée. Si la farine ou pulpe de Nette peut être produite en quantité
considérable en Afrique occidentale, ce produit est susceptible de nom-
breux usages industriels.
igo
ACADEMIE DES SCIENCES.
PHYSIOLOGIE. — Sur le rôle érythrolytique de la rate chez les Poissons.
Note de M. Richard Blumenthal, présentée par M. Yves Delage.
L'étude, faite au mois d'août dernier ('), à la station biologique de
Roscoff, des rates de Poissons adultes (-) des espèces indiquées ci-dessous,
a permis de mettre en lumière les faits suivants :
Espèces étudiées. — A. Sélaciens : Raja, Scyllium. — B. Téléostéens :
Conger, Solea, Cottus, Zeus, Motella, Tachyrus, Ammodyles. Apteryna.
Résultats. — A. Chez les Sélaciens, la rate présente l'aspect d'un feu-
trage de cellules distribuées à travers la trame délicate de l'organe sans
ordre apparent bien manifeste. L'organe donne l'impression d'un tissu em-
bryonnaire. Il y a des foyers uniquement constitués de globules blancs; il
ne s'en trouve pas formés par des globules rouges. Les mitoses sont rares.
Par places, on constate une dégénérescence pigmentaire des globules rouges,
jusqu'à leur réduction en pigment ferrique. Les débris sont phagocytés par
des macrophages. Nulle part il n'existe de conglomérats d'érythrocytes
détruits.
B. (]hez les Téléostéens, une structure plus spécialisée s'affirme au
niveau de la rate. La charpente fibreuse y est plus apparente; les territoires
pulpaires, sanguins, s'y délimitent déjà de traînées leucoblastiques qui
s'organisent. L'aspect embryonnaire s'efface.
Indistinctement, chez toutes les espèces étudiées, se trouvent des noyaux
volumineux de destruction des globules rouges. Leur dimension est analogue
à celle des corpuscules de Malpighi de la rate des Mammifères. Les débris
de pigment hématique sont disloqués, englobés et détruits par les cellules
macrophages. Il est à remarquer que souvent la dégénérescence des érythro-
cytes débute dans les vaisseaux spléniques.
Les mitoses font défaut.
Conclusions. — Quel que puisse être le rôle de la rate chez les Poissons
(') La rédaction de celle Note préliminaire s'est trouvée retardée par suite de
circonstances indépendantes de notre volonté. Les faits constatés et les conclusions
auxquelles nous avons abouti ont été exposés devant M. le professeur Delage le
27 août 1907.
(2) Nous insisterons dans le travail in extenso sur les précautions prises et la tech-
nique employée.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 19I
au point de vue de la formation des globules blancs (question qui nous
occupe en ce moment), nous croyons pouvoir affirmer que, loin de former
des globules rouges, la rate des Poissons est normalement le lieu de leur
destruction.
PHYSIOLOGIK. — Modifications du sang provoquées par l'injection d'atropine
ou (le peplone par le canal cholédoque. Note de MM. Doyo.v et Cl.
Gauiii'R, présentée par M. Dastre.
I. Certaines substances déterminent l'incoagulabilité de sang lorsqu'on
les fait pénétrer dans l'économie; in vitro, elles sont sans action. Nous avons
observé que la méthode la plus sûre pour déterminer l'incoagulabilité est
d'injecter le poison dans le canal cholédoque.
II. Doyon et Karelï'ont démontré que ra/ro/>/«e( sulfate neutre) produit,
chez le chien, l'incoagulabihté du sang, la baisse de la pression artérielle et
la narcose, lorsque le poison est injecté dans une veine mésaraïque à la dose
de 0,01 par kilogramme d'animal. Le sang des veines sus-hépatiques devient
incoagulable avant le sang artériel. Injectée dans une veine de la circulation
générale ou additionnée au sang in vitro, l'atropine est sans action, même à
des doses très supérieures.
Même injectée dans une mésaraïque, l'atropine n'agit cependant pas d'une
façon constante. Nous avons constaté que le poison détermine par contre
régulièrement l'incoagulabilité du sang et la baisse de la pression artérielle
(et la narcose) lorsqu'il est injecté dans le canal cholédoque à la dose de
0,01 par kilogramme d'animal. Dans une veine de la circulation générale
l'atropine n'agit qu'à de très hautes doses (0,1 par kilogramme d'animal).
III. On enseigne que, pour déterminer l'incoagulabilité du sang, la baisse
de la pression artérielle et la narcose, la peplone doit être injectée dans les
veines. Nous avons constaté que la peptone (de Witte) détermine ces phé-
nomènes même à la dose de 0^,01; os,oo8 par kilogramme d'animal si la
substance est injectée dans le canal cholédoque. Avec une dose de oê,oo5
on détermine déjà pendant un court moment une baisse de pression et un
retard dans la coagulation.
IV. Les faits que nous publions viennent à l'appui de l'intervention du
foie dans les modifications du sang provoquées soit par l'atropine, soit par
la peptone.
rga académie des sciences.
PATHOLOGIE. — Piroplasmose bacilli forme bovine observée dans les environs
d' Alger. Noie de MM. H. Soulié et G. Uoig, présentée par M. La-
veran.
Si Ton en juge par la similitude des symptômes, cetle maladie est très
répandue en Algérie, où elle cause de très grandes pertes. Elle affecte toutes
les races bovines, aussi bien les races délicates importées que les races rus-
tiques indigènes. Elle fait son apparition discrètement au mois de mai, aug-
mente graduellement d'intensité pendant l'été, diminue peu à peu en
automne et disparaît au cours de l'hiver. Elle sévit particulièrement dans
la plaine de la Métidja; elle est rare ou absente sur les coteaux du
Sahel.
Elle affecte trois formes cliniques : suraiguë, aiguë, chronique.
Dans la /orme 5M/'«j^wë, le début esl jjiusque; la fièvre devient rapidement très
élevée, atteignant t\i°\ l'animal perd l'appétit, a une soif ardente; l'intérieur des
oreilles prend une coloration jaune safran ; la conjonctive et la muqueuse buccale ont
souvent une coloration ictérique; la constipation est la règle; l'urine se trouble et
devient foncée, quelquefois rouge sang; dans ce dernier cas, elle contient de l'hémo-
globine. La mort est la terminaison fatale; elle arrive généralement du quatrième au
cinquième jour.
Les débuts de Va forme aiguë passent presque toujours inaperçus. Une fois caracté-
risée, la maladie se traduit par les signes suivants : l'appétit diminue, le poil se pique,
l'animal maigrit, la rumination cesse. L'urine se trouble, mais ne prend pas une teinte
foncée. Dans les cas observés, elle ne contenait pas d'albumine, de bile, ni d'hémoglo-
bine. La fièvre oscille entre Sg" et ko°. L'intérieur des oreilles est jaune safran; les
muqueuses conjonctivale et buccale sont pAles. Les forces diminuent rapidement et la
mort sur\ ienl au bout de 8 à lO jours.
Les deux tiers environ des animaux aUeints succombent; chez les autres, la fièvre
diminue graduellement. Les animaux sont anémiés, amaigris, et leur convalescence est
extrêmement longue.
La forme chronique s'observe surtout au mois de septembre. Elle succède à la
forme aiguë ou à une atteinte légère passée inaperçue. Elle s'accompagne d'une fièvre
modérée, d'une coloration jaune de l'intérieur des oreilles et d'une grande pâleur des
muqueuses. Cependant, la déglobulisalion est modérée. Chez une vache, profondé-
ment cachectisée, la numération des globules effectuée après 6 mois de maladie nous a
donné les chiffres suivants : globules rouges = 47'2O0o; globules blancs = i5o94. La
diminution de l'appétit est rapidement suivie de la perte des forces; les animaux pré-
sentent une parésie du train postérieur; leur démarche est vacillante; l'amaigrisse-
ment devient extrême; chez les vaches laitières, le lait disparaît. Le retour à l'état
normal ne s'effectue qu'après plusieurs mois; quelquefois, les animaux finissent par
succomber à la cachexie.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. igS
Les lésions sont variables. Lorsque la mort est rapide, on trouve une coloration
jaune des tissus, surtout de la graisse, sans amaigrissement, qui se manifeste avec
d'autant plus d'intensité que la maladie a été plus longue.
Le tube digestif contient peu d'aliments; il ne présente pas de lésions apparentes.
Les organes les plus altérés sont Je foie et la rate. Le foie est toujours très hyper-
trophié; son poids s'est élevé jusqu'à 9''B,5oo chez un bovin indigène; le tissu est
friable; à la coupe, il a une coloration jaune, d'intensité variable; la vésicule biliaire,
très distendue, renferme souvent plus de i' de bile, tenant en suspension des
grumeaux plus foncés. La rate est énorme; son tissu est friable, quelquefois tellement
diffluente qu'il est difficile de l'enlever. Chez un laurassin de i an, son poids a alleiiit
4''''', 200; chez un bœuf kabyle, le poids était de 4'''~',55o. Les poumons et les ganglions
lymphatiques ne présentent pas de lésions appréciables. Les cavités péricardique et
pleurale ne renferment pas de liquide; le péricarde et l'endocarde portent souvent de
petites taches hémorragiques. L'atmosphère graisseuse du rein est jaune ; l'organe par-
ticipe lui aussi à cette teinte; il n'est pas hypertrophié et n'ollre d'autres lésions
macroscopiques que quelques taches hémorragiques, non constantes, de la grosseur
d'une tête d'épingle.
Cette maladie parait être la même que celle que Theiler, Stockmann,
R. Koch et d'autres auteurs ont étudiée en Rhodésia, dans l'Est africain,
dans le Dar es-Saiam. Dschunkowsky et Luh's ont signalé sa présence en
Transcaucasie, et Ducloux en Tunisie.
La piroplasmose Ijacilliforme représente-t-elle une forme anormale de la
fièvre du Texas, ou bien constitue-t-elle une entité morbide distincte? Nous
avons procédé à un certain nombre d'inoculations dont les résultats nous
permettront sans doute de résoudre ce problème.
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Essai sur la greffe des tissus articulaires.
Note de M. Henri .Iudet, présentée par M. Dastre.
Dans une série d'expériences sur le lapin, le chien, le chat, nous nous
sommes proposé d'étudier l'aptitude à la i^reffe des cartilages articulaires,
de la synoviale et des ligaments.
Expérience I {20 juillet 1906.) — Sur un lapin de 6 mois, nous faisons une arthrolomie
du genou. Avec une scie de bijoutier nous réséquons la liochlée caililaglneuse doublée
d'une très mince couche d'os. Le (ragmenl réséqué a 19""" à 20™"' de long sur 9'"" à
lo""' de large et 2°"" d'épaisseur. Il est déposé dans une compre-se stérilisée pendant
3o minutes.
Il est ensuite remis en place et suturé par 3 points au crin de Florence.
Fermeture de l'articulation.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 2J
194 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Suites opératoires : aseptiques. — Dans la suite, le membre opéré fonctionne aussi
bien que celui du côté opposé; pas de boiteri<'.
L'animal est sacrifié le 29 janvier 1907; l'expérience a duré 6 mois 9 jours, exacte-
ment 198 jours.
Autopsie du genou gauche opéré. — I^'articulation est saine au point de vue ma-
croscopique. La trochlée est intimement soudée à l'os sous-jacent, les lignes de suture
sont à peine visibles. Le cartilage trochléen est d'aspect absolument normal et remplit
son rôle physiologique d'organe de glissement pour la rotule.
Examen histologique. — Le cartilage réimplanté présente très sensible-
ment la même structure que le cartilage du côté non opéré. Il est dépourvu
de vaisseaux, pas de phénomènes de résorption : il y a greffe histologique.
Nous avons tout lieu de croire que cette greffe, vieille de ig'î jours, persis-
terait indéfiniment. En eflet (Expérience V), lorsque le cartilage est seule-
ment en état de tolérance aseptique les phénomènes de résorption sont déjà
manifestes au bout de 2 mois et demi. Au bout de 5 mois, ils sont très
marqués (Expérience II).
Mous nous sommes demandé si la greffe était possible lorsqu'on réim-
plantait la couche cartilagineuse seule.
Expérience II (3 juillet 1906, lapin de 6 mois). — Résection de la trochlée cartilagi-
neuse non doublée d'os. Reposition immédiate et suture.
28 juillet. Arlhrotomie exploratrice; le fiagraent cartilagineux est intimement adhé-
rent à l'os et sa surface possède un aspect normal. Nous refermons l'articulation.
i5 décembre 1906. Au bout de 5 mois et 12 jours (166 jours) l'animal est sacrifié.
A Tautopsie le cartilage réimplanté apparaît rugueux, irrégulier et creusé
dans la plus grande partie de sa surface comme à coups d'épingle; les phé-
nomènes de résorption sont manifestes. Histologiquement, tout le cartilage
est nécrosé, sa surface est recouverte par une nappe de tissu conjonctivo-
vasculaire.
iNous ne pouvons affirmer que le cartilage articulaire pur ne puisse se
réimplanter, mais nous croyons que son aptitude à la greffe est moindre que
celle du cartilage doublé d'une mince couche d'os. Quoi qu'il en soit, dans
les expériences qui suivent, nous avons expérimenté sur du cartilage doublé
d'une mince couche d'os.
Expérience III. — Résection complète de la trochlée cartilagineuse d'un lapin. Adap-
tation et suture sur la plaie osseuse d'une trochlée cartilagineuse (doublée d'une mince
couche d'os) provenant d'un autre lapin de même portée.
L'animal est sacrifié au bout, de 5 mois.
La greffe réussit en pareil cas tout comme dans l'expérience I.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. igS
Expérience IV. — Echange de la trochlée cartilagineuse entre deux animaux de même
espèce, mais d'âge très différent.
21 juin 1907. Suture de la trochlée d'un lapin de 5 semaines à la place de la trochlée
d'un lapin de 6 mois et vice versa (expérience croisée).
Les deux animaux sont sacrifiés au bout de 2 mois.
La greffe existe au point de vue macroscopique et au point de vue histo-
logique. Le cartilage jeune et le cartilage adulte semblent donc être inter-
changeables.
ExpÉHiENCE V. — Greffe de cartilages articulaires séparés de l'os depuis un laps de
temps variable.
iVous avons pu greffer avec succès du cartilage ayant séjourné i heure 3o minutes,
9. heures même dans une compresse aseptique sèche ou imbibée de sérum de Hayem
stérilisé.
Dans ce même ordre d'idées, nous avons remplacé la trochlée cartilagineuse du genou
d'un chien par la trochlée d'un second chien, déposée de suite après résection dans
de l'eau salée isoionique stérilisée et laissée 6 jours durant dans ce liquide conserva-
teur à 0°.
L'expérience a duré 2 mois et demi. La greffe n'a pas eu lieu; le cartilage
articulaire conservé s'est comporté comme un corps étranger aseptique
résorbable (suppression de la cavité articulaire au niveau du transplant,
prolifération de la synoviale par des prolongements pénétrant dans le corps
étranger).
Nous avons pu greffer, dans les conditions de notre première expérience,
des étendues plus considérables de cartilage.
Expérience VI. — Résection temporaire de toute la surface cartilagineuse du fémur.
Reposilion immédiate sur le même animal.
L'expérience a duré du 28 juillet au 26 octobre 1906 (g^ jours).
Le cartilage est greffé sur toute son étendue, sauf au niveau de la partie
supérieure de la trochlée, où il s'est ossifié sur une hauteur de 2™'".
Expérience VIL — Résection temporaire de la totalité des cartilages du genou chez
le lapin. Reposition immédiate et fixation de manière à reconstituer les surfaces arti-
culaires.
L'expérience a été faite le 24 juillet. L'animal meurt naturellement
le 2 octobre igo(). Le cartilage est greffe partout, sauf au niveau de la tro-
chlée où il a complètement disparu pour faire place à du tissu osseux. Le
plateau tibial, les condyles fémoraux persistent à l'état cartilagineux. iNous
avons essayé à 3 reprises diflerenles de répéter cette expérience : nous avons
eu I fois de la suppuration, 2 fois l'expulsion mécanique des fragments
iq6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
quelques heures après ropération par les mouvements violents de l'animal
à son réveil. Nous n'avons pu réussir jusqu'à aujourd'hui à transplanter la
totalité des surfaces articulaires du genou d'un animal (lapin, chien) à la
place des surfaces homologues d'un autre animal, mais nous croyons que
cette impossibilité est d'ordre matériel et tient à ce qu'il est très difficile
d'immobiliser les membres opérés et de maintenir les pansements asep-
tiques.
En résumé, de cette première série d'expériences nous concluons :
A. Le cartilage articulaire, complètement séparé de l'organisme qui le
supporte, est susceptible de se greffer, si on le réimplante à son lieu d'ori-
gine (Expériences I, VI et VII).
B. Il est possible de réparer une perte de substance du cartilage articu-
laire par une opération plastique faite avec un fragment de cartilage (doublé
d'une mince couche d'os) et provenant d'un animal de même espèce (Expé-
riences III et IV)(*).
Nous avons tenté des expériences sur la réparation des pertes de sub-
stance des cartilages articulaires par la transplantation de fragments prove-
nant soit des cartilages costaux du même animal, soit des cartilages articu-
laires d'un animal d'espèce très voisine. Nous avons également essayé
d'obtenir la greffe simultanée de cartilages et de leur synoviale.
ZOOLOGIE. — Que sont les Urnes des Siponcles?
Note de M. J. Kunstler, présentée par M. Alfred Giard.
Des Mémoires successifs ont été consacrés aux Urnes et aux pavillons ci-
liés des Siponcles depuis quelques années. Aucune solution claire et défini-
tive du problème si délicat de la parenté présumée et de la véritable nature
de ces singulières formations ne parait encore avoir été bien établie. Cepen-
dant les auteurs récents semblent l)ien d'accord pour conclure qu'elles ne
sont que de curieux bourgeons cellulaires sessiles ou détachés de la paroi
péritonéale. Ils ne parlent pas d'autre chose.
Je citerai plus spécialement le travail de Salensky (Zool. Am., nov. 1907) qui mé-
(') 11 y a là un fait analogue aux grelTes cutanées d'Oliier-Thiersch. Le cartilage
(tissu avasculaire) doublé d'une mince couche d'os (tissu vasculaire) se comporte
comme l'épidémie doublé d'une couche de derme.
Fis
Fig. 2.
Fig. 3.
Fig. 4.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 199
connaît délibérément toute l'évolution des Urnes libres. Il donne des schémas fort
clairs du développement de ces corps énigmatiques par un processus analogue à celui
qu'avaient déjà affirmé MélalnikolT et d'autres, avec cette dillerence que là où celui-ci
avait vu une constitution bicelliilaire il reconnaît un état pluricellulaire.
Dans cette Note, je reproduis certaines figures parues de longues années avant son
travail, ainsi que des microphotographies que je fais exécuter par mon di^tingué pré-
parateur M. Gineste. Elles suffiront à établir que les Urnes présentent, dans la cavité
générale, un développement qui ne saurait être intercalé entre l'étal de pavillons ses-
siles et celui de formes libres. Il en est d'une simplicité élémentaire et d'une petitesse
incomparable; il en est d'autres d'une complexité extraordinaire et de dimensions
énormes. Certaines de ces figures établissent aussi que la pluricellularité des pavillons
ciliés, incontestable en fait, a été bien vue avant Salensky.
La figure i représente un entonnoir cilié pluriielliilaire. La figure 2 est la re|)ro-
duction directe d'un cliché photographique d'une formation analogue. La figure 3 re-
présente un certain nombre de jeunes Urnes encore amiboïdes, fort petites, puisque
l'élément sanguin central présente à peu prés les mêmes dimensions. La figure 4
montre le fond du disque d'une grande Urne.
PARAsrrOLOGiE. — Sur le Bacillus endolhrix, nouvelle bactérie para-
site du cheveu. Note de M. Fernand Guéguen, présentée par
M. Guignai'd.
En examinant les cheveux d'une malade atteinte d'une affection pela-
doïde du cuir chevelu, j'ai isolé à deux reprises (janvier 1906 et juin 1907)
un microorganisme nouveau à la fois par sa localisation et ses caractères
biologiques.
La chute des cheveux parasités se produit dès qu'ils ont atteint en
moyenne 2^" à 3'"'; leurs caractères extérieurs sont ceux des poils pela-
diques. L'intérieur en est marqué de nombreuses et fines stries longitudi-
nale* discontinues, régnant de la base à la pointe de l'organe, mais abon-
dantes surtout dans la partie moyenne plus pigmentée. L'emploi d'un
colorant approprié (violet dahlia avec dillérenciation par l'alcool ou le
Gram) montre que ces stries sont formées de courts bacilles (i'^, 5 à 2^
sur i^ à i^^ii) paraissant quelquefois cocciformes par étranglement, pour-
vus d'une fine aréole hyaline, et envahissant toute la substance du cheveu
sauf l'épidermicule. Dans la moelle existent parfois des amas de bactéries
disposés sans ordre apparent; dans l'écorce les organismes sont, au con-
traire, ahgnés parallèlement à l'axe du cheveu. L'étude des coupes trans-
versales montre les bacilles répandus dans tout le cortex, de plus en plus
200 ACADEMIE DES SCIENCES.
abondants en allant vers l'extérieur, et formant sous l'épidermicule de petits
amas dont les éléments demeurent bien distincts. La bactérie semble se
tenir dans le ciment intercellulaire.
En déposant verticalement, sur de la i;'élatine nutritive mise à +22", de
petits tronçons de ces poils, on obtient vers le quatrième jour, à chaque
point d'implantation, une colonie bactérienne d'un jaune de chrome. Le
bacille croît aisément sur la plupart des milieux usuels, où son aspect et ses
dimensions sont analogues à ceux qu'il possède in situ. Les cultures jeunes
sont formées de courts bâtonnets immoljiles, arrondis aux extrémités,
dépourvus de cils et munis d'une fine capsule; il ne paraît pas y avoir de
spores. Le contenu est homogène au repos; mais, lors de la division, il
existe une bande claire, d'où un aspect rappelant celui du morocoque de
Unna (Coccus butyricus de Sabouraud). Lepourtour des cultures sur gélatine
renferme souvent des forme.s longues, dont le contenu se rassemble çà et là
en masses ovoïdes de la taille d'un liacille normal, et qui pourraient en
imposer pour des spores. Dans les vieilles cultures et aussi sur les milieux
peu favorables, on observe des formes d'involution en rein, en courts cha-
pelets à grains inégaux, plus rarement en massue. La bactérie se colore très
bien par les violets (violet de gentiane ou mieux dahlia), assez mal par les
bleus et surtout par la fuchsine, même à chaud et après mordançage; elle
reste colorée par la méthode de Gram.
Sur hotiillon peploné apparaît vers le troisième jour un trouble qui s'accompagne
bientôt d'un sédiment jaunâtre légèrement visqueux.; pas de voile, mais quelquefois
un très faible anneau lactescent. Sur ^'e/i7///;e e/t /;<V^«re, colonie d'un jaune de chrome
claii-, lisse, avec liquéfaction lente d'abord en cupule avec sédiment, puis plus rapide
et alors par tranches parallèles; en strie, bande brillante, visqueuse, liquéfiant dès le
troisième jour avec ruissellement au fond du tube, dépôt mu(|uenx et faible voile cré-
meux. Sur Raulin neutre gélatine, îlot jaune restant slationnaire dès le troisième
jour; pas de liquéfaction. Sur gélose en strie, traînée jaune à bords nets, s'élnrgissant
lentement. Sur pomme de terre simple (milieu de choix) la culture est visible après
24 heures; finalement on obtient une bande jaune citron atteignant 2™"' d'épaisseur,
iisse au milieu, grenue et déchiquetée sur les bords. La bactérie gagne toute la sur-
face et pénètre même en profondeur, traversant le substratuni; le liquide du fond est
trouble avec épais sédiment muqueux. Sar pomme de terre glycérinèe le développe-
ment exige un passage préalable sur pomme de terre simple, il est retardé de plusieurs
jours et demeure constamment plus lent qu'en l'absence de glycérine. Sur carotte,
enduit muqueux diffluent, très abondant, mais que sa couleur rend peu visible. Sur
sérum, maigre culture sans relief, croissance très lente.
Le lait est peptonisé, sans coagulation préalable, en un liquide jaunâtre, clair à la
longue avec sédiment bactérien jaune; odeur à la fois caséeuse et rance. Ualbumine
SÉANCE OU 27 JANVIER l9o8. 20I
coa^M/e'e n'est pas peptonisée; la culture est à peine appréciable, l'odeur faible rap-
pelle celle des pommes de reinette, mais légèrement vireuse. Dans l'eau peptonée, les
nitrates sont réduits en nitrites, et dans le bouillon il y a faible dégagement gazeux :
le bacille est donc un dénitrifîant indirect. Il ne produit pas d'indol, n'attaque pas
l'urée, ne fait fermenter ni le glucose, ni Je maltose, ni le lactose; il sécrète des traces
d'un acide indéterminé.
Toutes les cultures, sauf sur le lait et l'albumine, exhalent une odeur animalisée
rappelant celle de la colle-forte; toutes également sont plus ou moins visqueuses. Le
microorgnnisme est nettement aérobie; son optimum est entre -H aS" et -I- 3o°, mais
la croissance s'opère bien à -(- 22°, assez bien à + 37°; pas de développement à -1-/41°.
Inoculé au cobaye (injection intrapéritonéale de 2™' d'émulsion dans l'eau salée ) et
au lapin (2'''"' dans la veim; marginale de l'oreille), le bacille provenant d'une culture
sur pomme de terre (troisième repiquage) n'a produit aucun accident au bout de
dix jours.
Cet organisme diffère entièrement du bacille séborrhéique et du coccus
butyrique de Sabouraud; il paraît offrir quelque ressemblance avec VAsco-
haclerium luteiim trouvé par Babes dans l'air et incomplètement décrit;
mais les éléments en demeurent toujours distincts. J'effectue des recherches
sur la résistance à divers antiseptiques, le pigment et la toxine du bacille
que j'ai isolé.
PARASITOLOGIE. — Sur une Lahoulbénaciée : Trenomyces hislophtorus n. g.,
n. sp., endoparasite des Pour (Menopon pallidum Niizsch el Goniocotes
abdominalis P.) delà Poule domestique . Note de MM. Edouard Ciiatto.v
et François I'icard, présentée par M. Roux.
Les Laboulbéniacées sont des Champignons exclusivement entomophiles,
généralement rangés parmi les Ascomycètes quoiqu'ils s'en écartent par la
présence d'organes sexués différenciés : anthéridies productrices d'anthé-
rozoïdes et périlhèces donnant après fécondation des ascospores. Ces
organes et les appendices stériles qui les accompagnent sont portés sur un
thalle pluricellulaire ou réceptacle, lui-mèuie supporté par une cellule
conicjue ou pied, indurée et pigmentée en noir à son sommet, par lequel
elle s'insère sur la cuticule de l'hôte sans y pénétrer.
Thaxter (') a vu chez Lahoulhenia Ha^eni la membrane du pied amincie
au contact de la chitine el il admet que l'absorption des nutriments du cham-
(') Mernoirs of the American Acadeniy of arts and sciences, t. XII, 1896.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 4.) 26
202 ACADEMIE DES SCIENCES.
pignon se fait à ce niveau. Le parasite provoquerait simplement « a conta-
gions culaneous disease » encore qu'aucune lésion n'ait été constatée au
point d'attache.
Un très petit nombre de formes (5 espèces sur 391 ) paraissent contracter
avec riiôte des rapports plus intimes : chez Helinintophana nycteribiœ
Peyritsch(') décrit une grosse cellule pédieuse sphérique non pigmentée,
s'insérant sur la chitine par luie face amincie; Thaxter trouve : chez Coreo-
myces corisœ « a réceptacle attached by more or less rhizoid-like foot », chez
Herpomyces chœtopliilus Ç des réceptacles secondaires « giving rise to simple
or very rarely branched haustoria which pénétra te the vvall of the spine...»,
chez Moschomyces insignis « a sucker-like compact mass of parenchymatous
cells penelrating the soft chitin of the host » et chez Rhizomyces clenophorus
« rhizoid-like outgrowths which penetrate the body cavity ». Les descrip-
tions et les ligures de Thaxter montrent qu'il s'agit là d'organes toujours
réduits auxquels l'auteur attribue un rôle de fixation autant qu'un rôle
d'absorption.
La Laboulbéniacée que nous avons trouvée sur Me/wpon pa/lichim Nitzsch
et sur Goniocotes abdoininalis P., Mallophnges recueillis sur des Poules
domestiques à Banyuls-sur-Mer, est remarquable par le développement
beaucoup plus grand de son appareil pédieux qui s'étend et se ramifie dans
les tissus en y provoquant des phénomènes de dégénérescence. La partie
interne du champignon forme ici une masse totale aussi considérable cjue sa
partie externe.
Trenomyces est dioïque, mais le thalle est identique dans les deux sexes. Il se
compose d'une file de quatre cellules : 1° la cellule basale ou pédieuse, de beaucoup la
plus grosse, est sphérique à membrane épaisse et non pigmentée. Au travers de la cuti-
cule elle enfonce un tronc qui se renfle sous celle-ci en un bulbe. Accolés à ce bulbe
et communiquant directement avec lui par des isthmes rétrécis, se trouvent plusieurs
bulbes plus petits qui donnent eux-mêmes naissance à des ramifications noduleuses de
plus en plus ténues, puis effilées en tubes très fins terminés par une extrémité mousse.
Tout cet appareil est continu; il forme un réseau très dense qui s'étend parfois sur la
moitié de la largeur de l'Insecte; 2° la cellule subbasale, polygonale, peu développée et
cachée par le pied des anthéridies; 3° deux cellules stériles constituant un organe ter-
minal très particulier en forme de ciboire. L'axe de cette file de cellules est l'axe pri-
mitif de la spore qui, on le verra, n'est pas normal à la surface du substratum.
C'est aux dépens de la cellule subbasale que se développent par cloisonnement
direct les premiers organes reproducteurs. Ceux-ci donnent à leur tour naissance aux
{') Silziingsbcr. der Kaiser. Akad. ilrr WisseiichaJ't, t. LXIV, 1873.
SÉANCE DU 27 JANVIER I908. 2()3
autres par division de leur cellule basilaire, de sorte que les plus jeunes sont les plus
éloignés du centre. Les cellules basilaires des ori^anes reproducteurs forment, à la
surface de la grosse cellule basale, une assise que Ton considérerait à tort comme éli-
sant partie du réceptacle.
Les anthéridies en forme d'amphores sont du type composé. Elles comprennent, de
la base au sommet, une cellule basilaire polygonale, une cellule pédiculaire (stalkcell)
allongée, quatre petites cellules intermédiaires et sept cellules aulhéridiales prisma-
tiques produisant à leur extrémité distale des files d'anthérozoïdes cubiques el immo-
biles qui s'échappent par le col de l'anlhéridie.
Les périthèces sont à considérer à l'état jeune et non fécondé et à l'état sporulé. Les
premiers sont des organes claviformes, à trichogyne latéral. On y voit une cellule tri-
chophore, une cellule carpogène entourée de quatre cellules pariétales, le tout supporté
par la cellule pédiculaire et la cellule basilaire. Dans le périthèce sporulé, le trichogyne
et le trichophore ont disparu, la cellule carpogène a donné naissance à deux, séries
alternantes d'asques tétrasporés issus d'une seule cellule ascogéue.
Les spores uniseptées ont une forme bilancéolée très caractéristiiiue. Elles sortent,
la grande cellule en avant, et se fixent du côté de celle-ci, non par l'extrémité, mais en
un point sublerminal et latéral où pousse aussitôt, en perçant la chitine, le rudiment
de l'appareil interne. La première cellule stérile et la cellule subbasale résultent du
cloisonnement de la partie terminale de la grande cellule. La cellule subbasale produit
de très bonne heure le premier organe ri^producteur.
Les spores sont expulsées et germent par groupes de deux ou de plusieurs de sexes
différents. Mais on trouve aussi des individus isolés qui, lorsqu'ils sont femelles, ne
sont généralement pas fécondés et restent stériles.
L'action du champignon sur l'hôte s'étend surtout au corps adipeux dont il amène
la dégénérescence complète dans toute la région qu'il pénètre. La graisse et les noyaux
disparaissent et les cellules confluent en une masse homogène et caséeuse. Nous n'avons
pas constaté d'ailleurs d'autres altérations dans l'organisme des Poux. Il n'y a pas
castration parasitaire; le corps adipeux n'est pas en effet un organe essentiel des
Insectes.
Trenomyces nous paraît devoir être rangé, dans la classification de
Thiaxler, parmi les Laboulbéniacées dioiqties à antliéiidies composées, à
côté du genre Diinorphomyces dont il se rapproche par son réceptacle à quatre
cellules dont les deux terntinales stériles. Il en diffère par son trichogyne
latéral, l'absence d'appendices stériles et le mode de production des péri-
thèces et des anthéridies et surtout par la constitution de son appareil
pédieux. Nous n'attribuons pas une grande importance taxonomique à ce
dernier caractère, car il constitue un progrès dans l'adaptation au parasi-
tisme qui s'est réalisé çà et là chez des genres très différents par le reste de
leur organisation. Trenomyces a effectué son évolution dans cette voie
beaucoup plus loin (|ue toutes les Laboulbéniacées connues jusqu'ici.
20'} ACADÉMIE DES SCIENCES.
GÉOLOGIE. — Sur. la découverte d'un lambeau de Lias moyen dans le bassin
de la Sevbouse (Algérie^. Note de M. «I. Daueste de la Chavastne.
Jusqu'ici le Lias était considéré comme fjiisant défaut dans toute la partie
orientale de la province de Constantine et dans la Tunisie occidentale.
Batna et le massif des Toumiettes, près de Constantine, étaient les localités
alo^ériennes les plus à l'Est où cette formation ait été reconnue.
Les régions d'Algérie, s'étendant à l'est de ces deux dernières localités,
renferment en plusieurs points du Trias, qui a été décrit par M. Blayac
dans les régions de l'oued Cherf, et particulièrement près de Soukarrhas et
de Clairefontaine ( ' ). Les terrains les plus anciens, auxquels le Trias
était considéré comme servant de substratum, étaient l'Aptien, parfois le
Cénomanien, le Sénonien et même TEocène. L'absence de Lias dans toute
cette région, où une lacune semblait exister depuis le Trias jusqu'à l'Infra-
Crétacé, portait à croire à une émersion de cette partie de l'Afrique du
Nord à l'époque basique.
Or, c'est précisément au cœur même de cette région que, cbargé parle
service géologique d'Algérie de l'établissement de la Carte géologique dé-
taillée dans la région de Guelma, je fus assez heureux pour découvrir, dans
le bassin de la Seybouse, un lambeau de Lias moyen fossilifère (^).
Le point en question est situé entre Guelma et Soukarrhas, entre le massif du Djebel
Nador au Nord et celui du Djebel Zonara au Sud, que séparent les profondes vallées
de l'oued el Hammam et de l'oued R'biba, affluents secondaires du réseau hydrogra-
phique du basbin de la Seybouse. La vallée de l'oued el Hammam est creusée à peu
près dans l'axe d'un brachj-anticlinal secondaire, orienté du SO au NE. C'est à la
faveur du ravinement intense de ces profondes vallées qu'apparaît le Lias. Au sud de
la mine de calamine et d'antimoniate de plomb du Hammam Bail's, on observe, sur la
rive droite de l'oued el Hammam, une barre de calcaires compacts à stratification
peu visible.
Ces calcaires sont en bancs épais, durs, blanc rosé, grisâtres, parfois gris bleuâtre.
Les bancs les plus compacts constituent un marbre à grains fins, presque lithogia-
(') Blavac el Gentil, Bull. Soc. géol. de Fr., 3"= série, t. XXV, p. 523. — Blayac,
Bull. Soc. géol. de Fr., 4" série, t. VH, p. 272.
(-) J'adresse mes remercîments à M. Varela, directeur de la mine du Hammam
Bail's, et à M. Marcotty, ingénieur, qui m'ont gracieusement facilité l'accès de celte
région semi-désertique.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 2o5
phique. D'autres plus sombres, mouchetés de laclies lougeâlres, ferrugineuses, sont
spalhiques et subcristallins avec calcite cristallisée. En certains points, ils offrent une
texture bréchoïde totalement difTérente, comme aspect, des autres calcaires de la
région ; leurs caractères lithologiques correspondent à ceux des calcaires du Lias
moyen décrit par M. Ficheur dans le Djurjura (').
Les assises moyennes de celte formation sont fossilifères. J'y ai recueilli ; Harpoce-
ras cf. exiguum (Fucini); Harpoceras sp. ; Belemnites sp. ; Spiriferina rostrala
(Schloth.); Spiriferina cf. Sicula (Gemm.); Waldheiniia Catharinœ (Gemm.);
Terebraliila Moorei (Dav.); Terebratii/a ( W'aUlheiniia) niimisnialis (Lamk.); Te-
rebralula {Pygope) Aspasia (Meneghini); "J'ercbraLula cf. Engelhardti (Oppel);
Terebratula splienoidalis (Meneghini); Rhynchonella variabilis (Schloth.); Rhyn-
chonella cf. plicalella (Sow.); Discoheli.v e.rcavala (Reuss); Pleurotomaria cf.
helicifortnis {Yittûow^); Pleurotomaria cL a/iga/ba {de Grey); Troc/i us cf. cupido
(d'Orb.); Pecteti cf. StoliczAai (Gemm.); Pecte/i cf. Agatliis (Gemm.); Patella sp.
Ce sont les Bracliiopodes qui semblent prédominer, comme individus et comme
espèces. Les Gastropodes et les Lamellibranches se trouvent aussi en assez grande
abondance. Quant aux Céphalopodes, ils paraissent beaucoup plus rares.
Cette faune présente une analogie pres(|ue coniplèle avec celle du Lias moyen de
Sicile, décrite par Gemrnellaro. Spiriferina rostrala et Terebratula namisnialis ont
été signalés dans le Lias moyen du Djurjura, et Pygope Aspasia a été letrouvé aux
environs de Tunis, au Zaghouan, par MM. Ficheur et Haug. La presque totalité de ces
espèces appartient à la zone à Terebratula Aspasia du Lias moyen.
La puissance de ces calcaires, qui peut être évaluée à 20'" ou 25'", est inférieure
à celle qu'on leur attribue en Kabylie. Orientés dans l'axe du brachy-anticlinal, ils
sont recouverts en discordance à l'Est par des marnes, passant vers le haut à des cal-
caires rappelant par leurs faciès les calcaires à Inocérames du Sénonien, et surmontés
par les calcaires éocènes. Quant au substratum de ces calcaires basiques, il est mas-
qué par une puissante formation d'argiles à cailloux roulés et de travertins calcaires,
qui remblaient le fond de la vallée anliclinale de l'oued Hammam. Toutefois, à peu de
distance, les parties profondes de certains ravins de cette vallée laissent apercevoir les
marnes bariolées gypso-salines du Trias, caractérisées par leur faciès spécial et les
infiltrations salées et saumâtresqui en émanent.
Je serais tenté de rapporter au même âge des calcaires de même faciès, situés plus
au Nord, et surmontant les marnes bariolées gypso-salines du Trias, dans lesquelles
est creusé le lit du Chabet Meklouka. En ce point, ces calcaires, réduits à quelques
mètres d'épaisseur, sont séparés des marnes Iriasiques par une mince assise de pla-
quettes calcaires, dures, feuilletées et un peu ondulées, qui pourraient représenter
l'Infralias. On retrouve une succession à peu près analogue dans les tranchées de la
roule de Guelma à Soukarrhas, prés d'Ain Safra, enlre le Koudiat el Msala et le Dra
Serdonne.
Enfin, l'importance de cette formation basique dans ce bracliy-anliclinal est confir-
mée par la présence de galets de calcaires liasiques à Térébratules, que renferment les
(') E. FiciiEuu, Description géologique de la Kabylie du Djurjura, p. 61.
2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
alluvioiis du cours inférieur de l'oued el Hammam, el que j'ai recueillis en plusieurs
points.
En résumé, il existe un lambeau de Lias moyen fossilifère dans le bassin
de la Seybouse, entre Guelma et Soukarrhas, près du Djebel Nador, c'est-
à-dire au cœur même d'une région considérée jusqu'ici comme dépourvue
de sédiments de cet âge. Ceci prouve qu'au moins jusqu'à la fin des temps
liasiques, celle partie de l'Afrique du ^'ord a été recouverte par la mer.
Ces calcaires liasiques, par leur faune d'Harpocératidés, de Spiriférines,
de Térébratules {Terehralula Aspasia), et par leur faciès, sont identiques
au Lias moyen de Kabylie, de Sicile, d'Italie et d'Espagne, en un mot de
toutes les régions méditerranéennes occidentales.
PALÉOBOTANIQUE. — Sur un néotype de Pinus (Pseudostrobus) Defrancei
Ad. Brong. du Lulètien du Trocadéro (Paris). Note de M. Paul
Combes fils.
Le premier débris de pin lutétien des environs de Paris qui ait été décrit
est un magnifique strobile provenant du « Banc vert » d'Arcueil et auquel
Adolpbe Brongniart a donné le nom de Pinus De/rancei(').
Le type de l'espèce, comme d'ailleurs la plupart des types figurés dans
l'atlas qui accompagne la Description géologique des em'irons de Paris de
Cuvier et Brongniart, est aujourd'hui perdu, de sorte que tout échantillon
de comparaison manque pour les déterminations.
Fort heureusement, en examinant les végétaux fossiles des marnes sa-
bleuses à Modiola [llrachydunles) acuminala Desh. du Trocadéro, recueillis
en 1867 par Munier-Chalmas et conservés au Laboratoire de Géologie de
la Sorbonne, nous avons trouvé deux empreintes en creux et leurs moulages
en plâtre et en cire, exécutés par Munier, répondant al)solument à la figure
originale et à la diagnose d'Unger (-) du Pinus Defrancei.
Le moulage en plaire oITre l'empreinle d'un strobile incomplet mesurant 9'=™ de lon-
(') Ad. HitoNGMART, Méin. du Mus. d'IIist. nat., t. VIII, p. SaS, PI. A Vil,
Jig. 8 a, b.
('-) Uncer, Gênera el species, p. 36i.
SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 207
gueiir sur 3"" de largeur. Les écailles mesurent au maximum iS"" de largeur et ont
la même longueur; ces chiffres sont exactement ceux que l'on relève sur les figures de
Brongniart.
Le moulage en cire mesure 3'-™,5x 3'''"; il a été pris sur un fragment de la partie
moj'enne d'un strobile.
Nous avons vérifié la complète similitude de ces restes avec l'éclianLillon
d'Arcucil. Comme dans ce type, le strobile est cylindrique, les écailles ont
une apophyse convexe, une carène dorsale aiguë visible malgré la compres-
sion, un écusson obtus, large, recourbé et épais.
Accompagnant ces fragments de cônes et leurs moulages, se trouvaient dans la même
collection, fort aimablement mise à notre disposition par M. le professeur E. Haug,
des empreintes de feuilles de Pinus.
Nous avions déjà eu l'occasion d'examiner dans la collection de paléobotanique du
Muséum national d'Histoire naturelle les échantillons types, représentés par des feuilles,
du Pinus sequa/iensis Wat. ('). Or il y a une complète similitude avec des feuilles
de la collection Munier-Chalmas.
Bien que Watelet ait signalé ces feuilles comme étant fasciculées par quatre, elles le
sont en réalité par cinq, ainsi qu'il l'a lui-même figuré et que nous l'avons constaté
sur ses échantillons et sur ceux de la Sorbonne.
Schimper avait déjà émis l'idée que ces feuilles devaient appartenir à la même
espèce que le strobile {-), s'en rapportant pour cela aux figures. Aujourd'hui nous
pouvons confirmer cette appréciation d'après l'examen des échantillons eux-mêmes.
Cette association, constatée au Trocadéro et à Arcueil, ainsi que les
caractères qui rapportent feuilles et strohiles à la section Pseudostrobus
Endl., nous obligent à supprimer le Pinus sequanensis Wat. de la nomen-
clature, le mettant en synonymie avec Pinus {Pseudostrobus) Defrancei Aà.
Brong.
Le Lutétien parisien ne compte donc plus aujourd'luii que cette dernière
espèce, représentée par un néolypc bien conservé que nous figurerons d'ici
peu et plusieurs cotypes.
(') Watelet. PI. foss. du hnsxin de Paris, p. ii3 {PI. A.VAII,fig. 16 et 17).
(^) Schimper, Paléontologie vrgétale, t. M, p. 286.
2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PALÉOBOTANIQUE. — Ca'^actéristiques de la trace foliaire dans les genres
(ivropteris et Tubicaulis. Note de M. Paul Bertra.vd, présentée par
m'. R. Zeiller.
Le genre Tubicaulis a été créé par Cotta en i832, pour des stipes silicifîés,
entourés de leurs frondes, provenant du Permien de la région de Chemnitz.
Le genre Anachoropieris a été créé par Corda en i845. pour des pétioles
isolés provenant des sphérosidérites de Radnitz. Dans ces deux genres, la
trace foliaire possède une masse ligneuse en forme de croissant ou de demi-
cercle; les extrémités du croissant soûl plus ou moins enroulées et les pôles
trachéens sont situés sur le côté convexe. On sait positivement que chez
Tubicaulis le côté convexe était tourné vers le stipe, et il n'est pas douteux
quil en était de même chez Anachorupteris ('). La plupart des auteurs,
B. Renault, \Villiamson, MM. C.-Eg. Bertrand et F. Cornaille, M'"' M.-C.
Stopes ont admis qu'il v avait une parenté plus ou moins étroite entre les
Tubicaulis et les Anachoropieris.
Les recherches récentes que nous avons faites sur les échantillons étudiés
jadis par Cotta, Corda, Gœppert, Stenzel, etc., ont attiré notre attention
sur le Gyropteris sinuosa Gœpp. du calcaire carbonifère de Falkenberg.
Nous avons reconnu que cette espèce est intermédiaire entre le Tubicaulis
Solenites Cotta et les Diplolabis. Nos recherches ont révélé en même temps
les dilîérences profondes qui séparent les Tubicaulis de la famille des Ana-
choroptéridées. Nous donnons ci-après les caractères de la trace foliaire des
deux genres, qui sont ainsi venus grossir la famille déjà si riche des
Zygoptéridées.
Gyropteris Gœppert, non Corda. — Pas de plan de symétrie accessoire; apolaire
médiane très longue, légèrement courbée, à concavité tournée vers le slipe ; deux an-
tennes postérieures très belles, placées dans le prolongement de Tapolaire médiane,
mais infléchies vers la face postérieure du rachis; Tenserable de la masse ligneuse a
l'aspect d'une bande sinueuse. Renflements récepteurs postérieurs semblables à ceux,
des Diplolabis. Pièces réceptrices antérieures rudiinentaires, se présentant sous forme
de deux crochets, situés aux extrémités de l'apolaire médiane, à sa jonction avec les
(') Cette conclusion découle de la parenté bien établie qui existe entre les Botryo-
ptéridées et les Anachoroptéridées. On conoait, en ellet, des stipes de Bolrropteris
Iridentala et de B. forensis pourvus de leurs frondes.
SÉANCE DU 28 JANVIER KjoH. 209
antennes postérieures. — Pièce sortante émise tout entière par le renflement récepteur
postérieur et orientée perpendiculairement à la pièce mère. Elle a la valeur d'une
demi-pièce sortante de Diplolabis et possède une structure très semblable à cette
dernière ; elle a l'aspect d'une chaîne à courbure directe.
Le g'enre Gyropteris peut être considéré comme dérivé du genre Diplolabis par
perte du plan de symétrie accessoire et atrophie des pièces réceptrices antérieures.
Une seule espèce : G. sintiosa Gœpp.
Tubicaulis Cotta. — Lame ligneuse en forme de croissant, à convexité tournée vers
le stipe, terminée à ses extrémités par deux renflements récepteurs postérieurs-, qui la
prolongent exactement. Nous n'avons pas trouvé trace des pièces réceptrices anté-
rieures, La lame ligneuse possède deux pôles fondamentaux, situés du côté convexe,
un devant chaque renflement récepteur. Les pôles sont ici beaucoup plus voisins des
extrémités de l'arc ligneux que chez Anachoropteris. — Pièce sortante émise tout
entière par le renflement récepteur postérieur; elle pivote de 90° de manière à s'o-
rienter perpendiculairement à la pièce mère et se divise bientôt en deux masses peu
volumineuses, dont la structure n'a pas encore pu être élucidée.
Tubicaulis peut être considéré à son tour comme dérivé de Gyropteris par simple
accentuation des caractères de ce dernier genre.
Espèces : T. Solenites Cotta; T. dubius Colta; T. RigollotiB. R. ('). — Nous ne
savons pas si le T. Sutcliffii décrit par M"= M. C. Stopes (') est véritablement un
Tubicaulis ou un Anachoropteris.
Il résulte de ces observations que trace tubicaule n'est nullement syno-
nyme de trace anachoroptéridienne. Les caractéristiques delà trace anaclio-
roptéridienne (et non tubicaule) ont été énoncées par MM. C-Eg. Bertrand
et F. Cornaille {Comptes rendus, i*'' août 1904, et surtout Société Bota-
nique de France, t. LI, août 1904). Les plus importantes sont : 1° l'exis-
tence de pôles en cupules, situés à la face antérieure de la lame ligneuse à
une grande distance de ses extrémités ; 2° le mode très particulier d'émission
des sorties; 3<* l'orientation des pièces sortantes, qui sont parallèles à la
pièce mère et identiques à elle. Ces trois caractéristiques se retrouvent dans
la trace botryoptéridienne; elles séparent profondément les deux types
Anachoropteris et Botryopteris du type Zygopteris.
Toutefois il ne nous est pas défendu de considérer les Anachoroptéridées
comme dérivées, elles aussi, des Zygoptéridées par perte du plan de sy-
métrie accessoire. Nous avons en effet rencontré cette suppression du plan
(') Ce n'est qu'avec les plus expresses réserves que nous plaçons ici le Gramma-
topteris Rigolloti Ae Renault.
(') M.-C. Stopes, A newfernfrom the coal measures : Tubicaulis Sutcliffii spec.
nov. (1906).
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 37
210 ACADEMIE DES SCIENCES.
de symétrie accessoire dans trois grandes séries de la famille des Zygoplé-
ridées :
I ° Ciepsydropsis-Asterochlo'na ;
1° Clepsydropsis-Ankyropteris ;
3° Clepsydropsis-Diplolahis- Tubicauiis.
Dans les deux dernières séries, l'apolaire médiane est courbée et sa con-
vexité est tournée vers le stipe; dans la dernière série les pièces antérieures
deviennent inactives et s'atrophient. Des phénomènes de même ordre ont
pu se produire sur un type zygoptéridien peut-être plus ancien que les
Clepsydropsis et donner naissance aux familles jumelles des Anachoropté-
ridées et des Botryoptéridées.
M. GuiLBAUD adresse une Notice sommaire sur un aéroplane.
(Renvoi à la Commission d'Aéronautique.)
La séance est levée à 4 heures un quart.
G. D.
BULLETI.X BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 20 janvier 1908.
Internationale Assoziation der Akademien, 29 Mai bis 2 Juni 1907. Drille Gene-
rah'ersanimlung in Wien, vont 29 Mai bis 1 Juni 1907, unter dem Vorsitze der
kais. Akadetnie der Wissenschaflen in Wien. Berichl iiber die Verhandliingen.
Vienne, 1907 ; 1 fasc. in-4°.
Résullals slalistiques du recensemenl général de la population effectué le
24 mars 1901. Tome V : Enquêles annexes, familles, aveugles et sourds-muets,
habilalions, forces motrices. Paris, Imprimerie nationale, 1907. (Ofl'ert par M. le
Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale.)
Essai d' une description géologique de la Tunisie, d'après les travaux des membres
de la Mission d'exploration scientifique de 1884 à 1891, par Philippe Thomas; i'^ Partie ;
SÉANCE DU 28 JANVIER igo8. 211
Aperçu sur la Géographie physique. Paris, Imprimerie nationale, 1907; i vol. in-8".
(Transmis par M. Ailjert Gaudry.)
Sur une dent d'origine énigmatique, par M. de Rothschild et H. Neuville. Paris,
Schleicher frères, 1907; i fasc. in-4''. (Transmis par M. Albert Gtiudry.)
Lecture des Cartes anglaises et des Etats-Unis : Indications linguistiques, géogra-
phiques et topographiques, par P. Pollacchi. Paris, R. Chapelot et G'", 1908; i vol.
petit in-4°. (Présenlt' par le prince Roland Bonaparte.)
Résultats de la Mission géologique et minière du Yunnan méridional, septembre
go3 à janvier 1904, par M. H. Lantenois, avec la collaboration de MM. Colnillon,
Mansuï, Laurent et Zeiller. Paris, H. Diinod et E. Pinal, 1907; i vol. in-8°. (Pré-
senté par M. Zeiller. Hommage de l'auteur.)
The History of the geological Society of London, by Horace-B. Woodward.
Londres, 1907; 1 vol. in-S". (Hommage de la Geological Society of London.)
Système silurien du centre de la Bohême, par Joachim Baiîrande; i"'"' Partie :
Recherches paléonlologiques. Continuation éditée par le Musée de Bohème. Vol. IV :
Gastéropodes, par Jaroslav Perner; t. Il, texte et planches, 90-170 p., avec i53 figures
dans le texte; rédigé en français par A. -S. Oudin. Prague, 1907; i vol. in-4°. (Hom-
mage du Musée de Bohème, conformément au désir exprimé par Joachim Barraiide.)
Hôfe uni Sonne und Mond in Russland, von Ernst Leïsï. Moscou, 1906; 1 fasc.
in-8».
Luftelectrische Zerstreuung und Radioaclivitât in der Hôhle Bin-Rasch-Choba
in der Krim, von Ernst Leïst. {Bulletin des Naturalistes de Moscou; n°* 1, 2, 1906.)
I fasc. in-S".
Ueber das Erdbeben von San-Francisco nach den Aufzeichnungen der Seismo-
graphen in Moskau, von Ernst Levst. {Bulletin des Naturalistes de Moscou ; n°' 1, 2;
1906.) I fasc. in-S".
Ueber Schdtzung der Rewôlkungsgrade, von Ernst Leïst. {Rulletin des Natura-
listes de Moscou; n"' 3, 4; 1906.) i fasc. in-S".
Meteorologische Beobachtungen in Moskau im Jahren igoS-igoô, von Ernst Leïst.
Moscou, 1905-1907; 4 fasc. in-8°.
Post's chemisch-technische Analyse, Handbuch der analytischen Untersuchungen
zur Beaufsichtigung chemischer Betriebe, fUr llandel und Unterricht, im dritter
vermeherter und verbesserter Auflage, herausgegeb. v. Bernhard Neuimann. Bd. I, Hefti-
Brunswick, Vieweg et fils, 1908; 1 fasc. in-8°.
The Woltereck process for the production of amnionia by the moist oxidation of
peat. Londres, s. d.; 1 fasc. in-12.
Geschichte der Notenschrift, mit 3 Abbildungen, 18 Tabellen und z.iliireiciien
Notenbeispielen im Text, von Franz Dibttrich-Kalkhoff [K.-M. Bàssler]. Jauer, Hell-
mann, 1907; i vol. in-8°.
Nova acta Academiœ Cœsareœ Leopoldino-Carolince Germanicœ naturœ curio-
sorum ; t. LXXIII, cum tabulis XII; t. LXXXVII, cum tabulis XXVIII. Halle, 1907;
a vol. in-4°.
212 ACADEMIE DES SCIENCES.
Outrages reçus dans la séance du 27 janvier 1908.
Instiliil de Fiance. Académie des Sciences. Ohse/çatoire d'Abhadia. Observations;
Tome VI : Obsenations faites au cercle méridien en 1906, par MM. VERSCHAFFEr.,
Lamourcade, L. Sougarret, Sorreguieta, Goulart, Beicbeder, Dipouy, et M"" D. Sou-
GARRET et L. Sougarret, publiées par M. l'Abbé VERScnAFFF.r,. Hendaje, Imprimerie de
l'Observatoire d'Abbadia, 1907; i vol. in-4°.
Cours de Minéralogie, par A. de Lapparent, Secrétaire perpétuel de l'Académie des
Sciences; 4° édition revue et augmentée, avec 63o gravures dans le texte el une planche
chroniolithograpliiée. Paris, Masson et C'", 1908; i vol. in-S". (Hommage de l'auteur.)
The éruption of Vesurius in april 1906, bv A. Lacroix. (Extr. de The Smithsnnian
report for 1906, p. aaS-a/jS.) Washington, 1907; 1 fasc. in-8°. ( Hommage de l'auteur.)
Louis Agassiz, words spoken by professor William James at llie réception of the
American Society of Naturalists by the Président and fellows of Harvard Collège at
Cambridge, on décembei- 3o, 1896. Cambridge, Mass., 1897; ' f^^c. in-8°.
An address al the opcning of the theological section of Harvard University
Muséum, by Alexander Agassiz, june 12, 1902. Cambridge, Mass., 1902; 1 fasc. in-8".
Cahiers du Service géographique de l'Armée, n° 27. Topographie d'exploration,
par le Général Berthaut. Paris, 1907; i fasc. in-8''.
Bibliographia Linnœana. Matériaux pour servir à une bibliographie linnéenne,
recueillis par J.-M. Hulth; i'"" Partie, iivr. 1. Upsala, C.-J. Lundstrôm; Berlin,
B. Friedlander et fils, 1907 ; i vol. in-8°.
Contribution à la géographie tectonique du Haut-Tonkin : Feuilles de That-Khé,
de Pho-Binh-Gia et de Loung-Tchéou, par G. Zeil. (Extr. des Annales de Géogra-
phie, t. XVI, 1907.) Paris, Armand Colin; i fasc. in-8'>.
Icônes Mycologicœ, par Boudier; 4' série, Iivr. 17. Paris, Paul Klincksieck, 1908;
I fasc. in-4°.
Les Ammonites pyriteuses des Marnes valangiennes du sud-est de la France, par
Gustave Savn. {Mém. de la Soc. géol. de France : Paléontologie, t. XV, fasc. 2,
feuilles 7311, pi. Vlll à X; Mémoire n" 23 (suite), p. 29 à 68.) Paris, 1907; i fasc.
in-4".
Lecture et interprétation des radiographies : L'épaule en radiographie, par
Maxime Ménard. (Extr. de la Revue d'Orthopédie.) Paris, Masson et C'', s. d. ; i fasc.
in-8».
La loi des petits nombres. Recherches sur le sens de l'écart probable dans les
chances simples à la roulette, au trente-et-quarante, etc., en général dans les phéno-
mènes dépendant de causes purement accidentelles^ par M. Charles Henry. Paris, labo-
ratoire d'énergétique d'Ernest Solvay, 1908; I fasc. in-8''.
Antonio Cabreira, Noticia succinta da sua vida e obras, pelo prof. Emilio Augusto
Vecchi. Lisbonne, 1907; i fasc. in-8"'.
N" 4.
TABLE DES ARTICLES (Séance du 27 Janvier 1908.)
MEMOIKES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Secrétaire perpétuel présente le
Tome VI des « Observations faites au
cercle méridien en igolj à l'Observatoire
dWbbadia », publiées par l'abbé Ver-
schaffel
M. Henri Becquerel. — Sur les spectres
d'émission des fluorines
M. P. DuuEM. — Sur un fragment, inconnu
jusqu'ici, de VOpus lerUum de Roger
Bacon
Pages.
i53
l52
i56
Pages.
M. Charles Depéret. — L'histoire géolo-
gique et la phylogénie des Antbracothé-
ridés ,58
M. DE Lapparent fait hommage à l'Acadé-
mie de la quatrième édition de son
« Cours de Minéralogie » ,... 162
M. A. Lacroix fait hommage à l'Académie
d'une brochure intitulée : n The éruptions
of Vosuvius in april 1906 » 162
PRESENTATIOIVS.
Liste de candidats présentée à M. le Mi-
nistre du Commerce, pour la chaire de
Métallurgie et Travail des métaux, va-
cante au Conservatoire national des Arts
et Métiers par le décès de M. Le Verrier :
1° M, Léon Guillet, 2" M. Mesnager,
3° M. Hollard
i63
IVOMIIXATIOIVS.
Commission chargée de juger les concours
des prix Savigny, Thore pour l'année
igo8 : MM. liaiwier, Perrier, Chatin,
Giard, Delage, liow.'ier, Granclidier,
Lannelongue, le prince Roland liona-
pavte i6'|
Commission chargée de juger les c^mcours
des prix Montyon, Barbier, Bréanl, Go-
dard, du Baron Larrey, Bel lion, Mège,
Serres pour l'année 190S : MM. Bou-
chard, Guyon, d'Arsonval, Lanne-
longue, Laveran, Dastre, Cliaiiveau,
Perrier, Baux, Giard, Labbé. ifi'l
Commission chargée de juger les concours
des prix Montyon, Philipeaux, Lallemaud,
Martiu-Ilamouretlc, Pourat pour l'année
190S : MM. Cliauveau, Bouchard,
d'Arsonval, Roux, Giard, Laveran,
Dastre. Cette Commission est également
chargée de présenter une question de
prix Pourat pour l'année 1911 164
Commission chargée de juger les concours
du prix Montyon (Statistique) pour
l'année 1908 : MM. de Freycinet, llaton
de la Goupillière, Carnot, Bouché,
M
M
Alfred Picard, le prince Roland Bona-
parlr. Tannery
Commission chargée de juger les concours
des méilailles Arago, Lavoisier, Berlhelot
pour r.innée 1908 : MM. Becquerel, Bou-
chard, Darboux, de Lapparent
Conmiission chargée de juger les concours
des prix Trémont, Gegner, Lannelongue
pour l'année 1908 : MM. Becquerel, Bou-
chard. Darboux, de Lapparent. Mau-
rice Lovy, Bornet
Commission chargée de juger les concours
du prix Wilde pour l'année 1908 :
MM. Maurice Levy, Darboux, froost,
:\fascarl, Poincaré, Emile Picard, de
Lapparent
Commission chargée de juger les concours
du \ns\ Victor Kauliu pour l'année ii|o8 :
MM. Gaudry, Micliel Lévy, de Lappa-
rent, Lacroix, Barrois, Douvillé, Wal-
lerant 164
Commission chargée déjuger les concours
du prix Saintour pour l'année 1908 :
MM. Darboux, Poincaré. de Lapparent,
Giard, Zeiller, Lacroix, Douvillé 1G4
ifii
COUUESI>0]\l>ANCE.
M. le Ministre de l'Instruction publique
invite l'Académie à lui présenter une
liste de deux candidats à la chaire de Chi-
mie minérale, vacante au Collège de
France par suite de la démission de M. H.
Le Chatclier
M. le Ministre de l'Instruction publique
165
invite l'Académie à lui présenter une
liste de deux candidats à la chaire de
Biolo^^ie générale du Collège de l<"rance.. i65
M. J. de Moruan adresse des remercirnents
à l'Académie pour la distinction dont ses
travaux ont été l'objet dans la dernière
séance publique i65
W 4.
SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES.
M TziTZÉioA. - Sur une classe de surfaces.
M. EuGEN.o-EuA LEVi. - Sur 1 equa-
d^s ()2 _,,
tion
Sur la définition de
dx^ ày
M. E. Cartan.
l'aire d'une portion de surface courbe....
MM. Eugène et François Cosserat. - Sur
la théorie des corps minces ■
M. M. Chanoz. - Action des rayons X sur
la plaque pliotograpliique ■■■•■•
M. JULES Koux. - Mobilité anormale des
ions de quelques terres rares • • • •
M. Andre'brochet. - Sur la rad.oaclmle
des eaux de Plombières........ ; • ■ ■
H Gaudechon. - Dissociation par 1 eau
des' chlorures doubles de dimercuriammo-
nium et d'ammonium
M L Bouveault et Levallois
blissement de la formule de constitution
delà fénone ■ • ■ ■
M EuG. Chararot et G. Laloue ^
l'essence de fltagnolia Kobus B. G . ^. .
. Louis Gentil. - Sur le Volcan de Si-
roua (Anti-Atlas marocain)
MM. A. GoRis et L. Crète -
sur la pulpe dite /a/-(ne de Aette
M. Richard Blumenthal. - Sur
érythrolytique de la rate chez les Pois-
MM."doyoV ■ et "cl.' Gautier. - Modiûca-
Bulletin biblioqraphiqub
M
MM.
bli
de
MM.
1
M.
— Eta-
ition
Sur
; Si-
Recherches
Sur le rôle
i65
iiiS
■69
172
173
177
180
i83
i85
,87
IC|0
lions du sang provoquées par l'injection
d'atropine ou de peptone par le canal
cholédoque ."■■,■
MM. H. SouLiÉ et G. Roio. - Piroplasmose
bacilliforme bovine observée dans les
environs d'Alger '„:"."
M. Henri Judet. - Essai sur la greffe des
tissus articulaires ■
M. J. Kunstler. - Que sont les Urnes
des Siponcles'? ." ' ' " ",',' '
M Fernand Gueguen. - Sur le Bacllus
endothrix. nouvelle bactérie parasite du
cheveu. . ■ • ' ' '
MM ÉnouARD Chatton et François Pi-
card. - Sur une Laboulbénaciée : Tre-
nomvces histophtorus n. g., n. sp.,
endJparasite des Poux (Menoponpalh-
duni Nitzsch et Goniocotes abdomi-
nalis P.) de la Poule domestique.
M J. Dareste de la Cravanne. —
découverte d'un lambeau de Lias moyen
dans le bassin de la Seybouse (Algérie)..
M Paul Combes fils. - Sur un neotype
de Pinus (Pseudostrobus) Defrancei Ad.
Brong. du Lutétien du Trocadéro ( Pans ).
M Paul Bertrand. - Caractéristiques de
la trace foliaire dans les genres Gyrop-
teris et Tubicaulis
M. GuiLBAUD adresse une ■
maire sur un aéroplane ».
Sur la
Notice som-
iy3
,96
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206
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210
210
PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS,
Ouai des Grands-Augustins, 55.
^ L« Gérant : Oautbiei-Villabb.
3 0 aq .
1908
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
N 5 (3 Février 1908).
-" PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
OES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1908
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 ruiN 1862 et 24 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de t' Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
/|8 pages ou (> feuilles eu moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1"^. — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3ri pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
%
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont q
tant quo l'Académie l'aura décidé. il
Les Notices ou Discours prononcés en séanlj
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des S>
étrangers à L'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des persl
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'u
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoire:
tenus de les réduire au nombre de pages req
Membre qui fait la présentation est toujours non
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet e:
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils Ii
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être
à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être re
temps, le titre seul du Mémoire est inséré di
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvo'
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier
Article 4. — Planches et tirage à par
Les Comptes rendus ne contiennent ni plai
ni figures. tl
Dans le cas exceptionnel où des figures sei
autorisées, l'espace occupé par ces figures con:
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais d
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapp^ (
les Instructions demandés par le Gouvernemen
Article 5. |
Tous les six mois, la Commission administ
fait un Rapport sur la situation des Comptes r
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prié
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5°. Autrement la présentation sera remise à la séance si »
I
'il A il 5 1908
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 5 FÉVRIER 1908:
PRÉSIDENCE DE M. A. CILVUVEAU.
3IEMOIRES ET COM3IUIVICATIOI\S
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
MINÉRALOGIE. — Sur i c.ristence du fluorure de sodium cristallisé comme élément
des syéniles néphëliniques des des de Los. Note de M. A. Lacroix.
J'ai eu déjà Foccasion d'appeler rattenliou de l'Acadéiaie sur les îles de
Los, situées sur la côte de Guiuée, vis-à-vis de Conakry. Leur constitution
minéralogique, en effet, est remarquable; leur sol est uniquement formé
par des syéniles néphéliniques Ae types variés. Dans l'une de ces îles (Ruma),
la roche éruptive est caractérisée par l'existence, comme éléments nor-
maux, de deux minéraux, fort rares ailleurs : la Ûivénite et Vaslrophyllite.
De plus, toutes ces syénites présentent de nombreuses variétés, à grains
fins ou pegmatoïdes, dont quelques-unes sonl riches en eudialyle.
M. Villiaume, qui m'a fourni une partie importante des matériaux que
j'ai antérieurement étudiés, a bien voulu profiter d'un récent voyage en
(ùiinée pour retom-ner à Ruma, afin d'y recueillir une collection nouvelle,
ayant spécialement pour but de me permel Ire l'étude des syénites pegma-
toïdes et de leurs relations avec les types à grains fins. \\ a rapporté au
Muséum environ une demi-tonne de gros blocs provenant de la côte nord
de File. Ces échantillons ont été extraits à l'aide d'explosifs, ce qui a rendu
possible l'élimination des portions eu contact avec l'air et l'obtention de
matériaux d'une fraîcheur exceptionnelle, (jui seule a permis la découverte
qui fait l'olqet de celle Noie.
R m'est possible aujourd'liui d'insisler, plus que je ne l'ai fait antérieure-
ment, sur ce fait que ces pegmatites ne se trouvent pas en liions distincts
C. K., KjuS, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 5.) 28
ai4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
des roches à élr-menls fins; elles en consliluenL de simples faciès de varia-
tion, affectant la forme de traînées ou de taches et présentant fréquemment
avec elles des passages ménagés; par contre, ces roches possèdent souvent
une composition minéralogique quelque peu différente. Certaines d'entre
elles en particulier sont formées par des éléments de 4''"" à o*""' de plus
grande dimension ('). Ceux-ci sont surtout constitués par une micro-
perthite de microcline (ne présentant (jue la luacle de Talhite) et d'albite,
par de la néphéline et parfois de la sodalite d'un bleu vif; les minéraux
colorés : œgyrine, arfvedsouite, astrophyllite, plus rarement biotite, sont
toujours peu abondants; la fluorine n'est pas rare. Enfin, il y a lieu de
signaler Vanalcime en grandes masses limpides, atteignant la grosseur du
poing, (pii doit être considérée au moins en partie, non comme un minéral
secondaire, mais comme un élément normal de la roche^; elle englobe des
cristaux intacts de néphéline et des él(''nieiils colorés, mais, dans les géodes,
ces derniers sont aussi implantés sur elle; l'étude des syénites uéphéliniques
de Madagascar m'a déjà conduit à l;i niéine ciuiclusiou au sujet de la pos-
sibilité de l'origine primaire de raiiiilclme.
Panni les roches recueillies par M. \ illiaume, se Irouxe un petit nombre
d'échantillons d'une syénite à grains très fins, dont la masse grise est par-
semée de taches d'un carmin clair, ijui font penser tout d'alioid à l'existence
d'eudialyte; la même substance se retrouve, mais bien individuahsée, en
plages de i""" à ')""", dans une autre roche à grains moyens; sa couleur est
alors beaucoup plus foncée : c'est le violet sombre de certains cristaux
d'érythrine de Schneeberg.
Ce minéral n'appartient à aucune espèce coiinuc; il est pseudo-cubique
et vraisemblablement (piadiatique ; il [lossède trois clivages rectangulaires,
dont un excessivement facile {p)\ les lames fournies par celui-ci, examinées
au microscope, sont d'une magnifique couleur carmin, non pléochroïques,
inonoréfringenles; elles ne donnent aucune image en lumière polarisée
convergente. Les lames parallèles aux deux autres clivages (/(') offrent un
pléochroïsme fort intense, dans les teintes carmin suivant la trace du cli-
vage le plus facile, et jaune d'or parallèlement à la trace de l'axe vertical.
Quand les lames ont quchpies dixièmes d'épaisseur, elles montrent une
biréfringence très faible; n^, parait coïncider avec l'axe vertical.
(') Ces pegraaliles lenfernieiU des cavités ifrcguliiTes la|iissées de produils ferru-
gineux, qui paiaissent résulter de la dispaiition par altération de ces ségrégations,
riches en eudialyle, calapléitc, ^gyrine, (|ue j'ai décrites dans une précédente iVote.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 2l5
Aucun minéral connu n'a une réfringence aussi faible; une mesure effec-
tuée par la réflexion totale a fourni pour la lumière de sodium n = 1,328,
c'est-à-dire une valeur inférieure à celle de l'indice de réfraction de l'eau.
Le minéral est fragile et se laisse rayer par la calcite. Sa densité est de 2,-9.
Chaude dans le tube, il ne s'altère pas, mais au rouge naissant il se décolore en
devenant parfaitement hyalin. Au rouge blanc, il fond brusquement en un liquide très
fluide, incolore et transparent, devenant blanc et opaque par refroidissement.
Il se dissout dans l'eau, surtout à chaud, et recrislallise par refroidissement en four-
nissant des cristaux monoréfringents qui sont des cubes ou des octaèdres.
La quantité de matière isolée jusqu'à présent n'a pas été suffisante (') pour en per-
mettre une analyse quantitative complète, mais les essais qualitatifs montrent que le
minéral est essentiellement constitué par du fluorure de sodium (-). Les teintes de
pléochroïsme sont tellement analogues à celles de la piémontite et de la tliulite, qu'il
est vraisemblable que la coloration est due à des traces de manganèse, mais je n'ai
pu mettre ce corps en évidence; étant donnée la petite quantité de matière soumise
à l'essai, les conclusions à cet égard ne sont pas définitives.
Le fluorure de sodium est connu dans la nature sous forme de lluorures doubles
alumineux. anhydres (^) (cryolite, cryolithionile, chiolite) ou hydratés (pachnolite,
thomsénolite, ralstonite), de propriétés différentes de celles de notre minéral; il n'a
pas été trouvé jusqu'ici à l'état isolé.
Je propose de désigner ce nouveau minéral sous le noin de rilliaumile . en
l'honneur de l'explorateur auquel je dois tant d'intéressants matériaux
d'étude recueillis en Guinée ou à Madagascar.
Le traitement de i''s de roche par l'eau distillée bouillante permet
d'en extraire environ S^^, 5 de sels solubles, en grande partie constitués par
du NaF, qui cristallise de la dissolution en octaèdres portantde petites
faces du cube, et possédant des clivages cubiques. Il existe aussi un peu
de NaCl. La villiaumite constitue une forme différente du fluorure cubique,
qui possède une densité un peu plus faible (2, 76) et un indice de réfraction
très voisin : n = 1,327 (sel cristallisé par fusion).
Quelle est maintenant l'origine de ce singulier élément de roche éruptive,
qui est sohible dans l'eau '.' est-elle primaire ou secondaire ?
(') L'isolemenl du minéral, d'ailleurs peu abondant et généralement en cristaux très
petits, se heurte à de nombreuses difficultés, dues à son peu de duieté, à sa solu-
bilité, etc.
(*) Il existe des traces de potassium, de calcium et d'un corps précipitable par
l'ammoniaque (zircone?).
{") Tous ont une léfringence 1res faible, mais supérieure à celle de la villiaumite.
L'indice de réfraction de la cryolithionite est sensiblement égal à celui de l'eau.
2l6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'existence d'un nouveau fluorure dans celle syénitc népliélinique n'a
rien qui doive surprendre, puisqu'il s'y trouve déjà de la fluorine et plu-
sieurs silicates fluorés; la lâvénite en particulier est, en efi'et, un silicofluo-
zirconale.
Dans cette roche, dont les éléments sont remarquablement frais, la vil-
liaumite joue le rôle d'un élément essentiel; elle est groupée ophitiquement
avec les feldspatlis, à la façon de l'astrophyllite et de l'arfvedsonite ; elle
est fréquemment associée à ce dernier minéral, ainsi qu'à la lâvénite, qui
ne présente pas traces d'altération. Dans l'iiypollièse d'une origine secon-
daire, il faudrait donc admettre que la nouvelle espèce occupe la place d'une
substance inconnue, ayant entièrement disparu.
11 est plus simple peut-être d'adnieltie l'hypothèse d'une origine pri-
maire; la villiaumite serait, dans ce cas, le dernier témoin des minéralisa-
teurs énergiques, qui ont incontestablement joué un rôle important dans la
genèse de cette roche exceptionnelle (celle-ci, en outre des minéraux dont
j'ai parlé juscju'ici, renferme plusieurs espèces que je n'ai pu encore identi-
fier). ]1 n'est pas sans intérêt d'ailleurs, à ce point de vue, de rappeler que
les divers fluorures doubles que j'ai cit(''s plus haut, la cryolile et ses satel-
lites, sont, aussi bien au Groenland qu'au Colorado, intimement liés à des
roches granitiques ( ' ).
Quelle que soit la solution à donner à cette question théorique de l'ori-
gine de la villiaumite, dont je poursuis l'étude, il est incontestable qu'en
raison de sa solubilité dans l'eau, ce minéral est instable au voisinage de
■ l'atmosphère, surtout dans une région tropicale; aussi n'existe-t-il plus aux
affleurements ou à leur proximité. C'est à sa disparition qu'il y a lieu certai-
nement d'attribuer certaines des cavités miarolitiques, qui s'observent dans
beaucoup d'échantillons de syénites de Ruma et qui sont identiques à celles
dont on détermine la production en traitant, par l'eau bouillante, la roche
contenant la villiaumite.
(') Le granité de Pilve"s-Peak (Colorado) renf'ermanl la cryolile est un granile
alcalin à rieheckite.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 21 7
THERMOCHIMIE. — Chaleur de formation des oxydes anhydres de strontium
et de haiyum. ÎN'ote de M. de Forcrand.
En reprenant les expériences de préparation et de dissolution du protoxyde
anhydre de lilhium,j'ai indiqué récemmeiil (' ) que lachaleur de dissolution
de Li-0 (préparé à 800° par la décomposition de ses hydrates ou de son
carbonate) était de +31*^"', 2, sa chaleur de formation de 4- 143*^"', 32 et
que, par suite, le passage de Li- O à Li-Q- dégageait -t- 9^*', 33.
J'ai essayé de préciser de la même manière les données correspondantes
relatives au strontium et au baryum.
Bien que la possibilité de déshydrater et de décarbonater complètement les
hydrates et carbonates de slrontiane et de baryte par la seule action de la
chaleur ail été signalée à plusieurs reprises, on continue à préparer SrO
et BaO par l'ancien procédé de la décomposition des azotates, méthode qui
ne peut donner que des produits très impnis.
C'est sans doute pour cette raison que les nombres publiés par les maîtres
de la Thermochimie, Berthelot et Thomsen, pour la dissolution dans l'eau
de ces oxydes, sont peu concordants et inexacts. D'après Berthelot, on au-
rait, pour la chaleur de dissolution de SrO et de BaO :
-1-27^=', 200 el +28''='', 100
et, d'après Thomsen :
-t-29C''i,34o el ^-34'''''',52o.
Au lieu de ces masses grises et caverneuses que les fabricants livrent aux
chimistes sous le nom de sirontianc ou de haryle pures, on obtient aisément
des corps pulvérulents, absolument blancs, ressemblant à de la neige car-
bonique, en maintenant vers 800° pendant plusieurs heures les hydrates de
ces deux bases dans un courant d'hydrogène sec.
L'expérience est conduite comme pour la préparation de Li-0.
Le dépari des dernières Iraces d'eau est cependanl plus lent que pour la lilhine.
Même après plusieurs heures à 800°, les deux oxydes retiennent encore de o,25 à
0,1 pour 100 d'eau; mais en insistant davantage, ou bien en portant la température
vers 85o", les oxydes obtenus, SrO et BaO, soiii lout à fait anhydres et purs. La na-
celle de platine n'est pas attaquée.
(') Compte.i rendus, t. CXLIV, rgo;, p. i4o2, et t. CXLV, 1907, p. 702.
2i8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La dissolution dans l'eau demandant un temps trop long, je l'ai efTectuée dans l'acide
chlorhydrique étendu, ce qui n'exige que :>.o à 3o minutes pour quelques grammes de
matière. On retranche ensuite du nombre obtenu la chaleur de neutralisation.
J'ai trouve ainsi, vers +15°, pour la dissolution de Sr() dans 20' d'eau,
et de BaO dans 12' :
SrO -h3o'-',8oo
BaO +35'-"i,64o (')
Le premier de ces deux nombres se confond sensiblement avec celui que
donne Li^O : +3i^^',2oo.
Si on les combine avec les chaleurs de dissolution des métaux (M. Guntz),
soit : +99^"', 40 et +92*^*', 5o, on ob lient le Tableau suivant :
Cal
Ca +0 = CaO +i5i,9o
Li^ + O = Li^O +143,32
Sr -+-0 = SrO +137,60
Ba +0 = Ba0 +i25,86
Ici encore, c'est pour Li- et Sr que les deux résultats sont les plus voi-
sins.
Passons maintenant aux bioxydes : CaO% LiMJ-, SrO-, BaO'. Leur
chaleur de formation à partir des éléments, étant calculée d'après leur cha-
leur de dissolution chlorhydrique, est indépendante de la chaleur de disso-
lution du protoxyde. Elle est résumée dans le Tableau suivant :
Cal
Ca +02=:GaO'- +15;, 33
U^ + 0^=U-0- +102, 65
Sr +0^r=Sr02 +l52,lo
Ba + 0==BaO^ -l-i45,7i
nombres qui diffèrent moins que ceux de la série précédente, ce qui montre
immédiatement que, si l'addition de i"' d'oxygène au métal dégage de
moins en moins de chaleur lorsqu'on passe de Ca à Ba, la fixation du second
atome d'oxygène sur le protoxyde donne une progression inverse.
(>) Ces nombres sont plus élevés même que ceux de Thomsen : +29'"', 34 et
+34':»', 02. La différence est évidemment due aux impuretés contenues dans les échan-
tillons préparés par le procédé classique. Un de ces produits (SrO), livré comme pur
(Kahibaum), contenait prés de 5 pour 100 d'impuretés: eau, silice, silicates inso-
lubles; il m'a donné seulement +28'"'»',25 comme chaleur de dissolution, au lieu
de +30^"', 80.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 219
On remarquera en outre que l'analogie si souvent constatée entre Li^
et Sr devient de plus en plus frappante (152^"', 65 et 152^"', 10).
Enfin, par différence entre les nombres correspondants de chaque série,
on trouve :
CaO +0=CaO- -H 5^43
Li^O + Or=Li-0- +9,33
SrO + O = SrO^ +i4.5o
BaO +0=rBa02 -t-i9,85
Ces trois derniers nombres diffèrent beaucoup de ceux donnés jusqu'ici.
Il serait imprudent d'aller plus loin en cherchant une confirmation de ce
dernier résultat (+ i9,85) dans ce que l'on sait au sujet de la dissociation
du bioxyde de baryum.
Un peroxyde tel que BaO", qui dégage i"'' d'oxygène avec une
absorption de chaleur de 19*^^', 85 (soit ^9,70 pour O") devrait bouillir
à -f- loSo" C. Or M. Le Chatelier(') a trouvé + 800" environ. Mais il a
fait remarquer combien ce phénomène est compliqué : tensions variables,
présence de vapeur d'eau, état liquide de la masse, etc. De sorte qu'on ne
peut vraiment faire de comparaison entre les deux résultats.
Il est permis seulement de dire que les données que j'apporte expliquent
que seul le protoxyde.BaO/>OMrraU se peroxyder au rouge, et céder ensuite
cet oxygène au rouge vif.
Ainsi SrO ne peut pas fixer i-'' d'oxygène au rouge, car, d'après sa
chaleur de formation, SrO^ boni à 680" environ.
]">nfin peut-on avoir une idée de la chaleur de fixation de l'eau sur les
protoxydes anhydres ?
A première vue, le calcul est simple. ( )n a en effet :
CaO -+-H201iq. = Ca (OH)^.. + iS, i— 3, o =+i5',''"i
Li20 + lP0lic|. = T.i2(0H)^. . +3i, 2- 8,93 = + 22,27
SrO +H''Oli(i. = Sr (OH)-... -f-3o, 8- 11, 64 ('):=+ 19,16
ou + 3o, 8 — 10, i(-) = + 20,70'
BaO -+- 11-^0 liq.^Ba (OJI)'. .. + 35,64 — 12,26 (') = 4- 23,38
ou -h 35,64 — io,3o(-) r= -(- 25,34
Tableau qui rapproche une fois de plus le lithium du strontium.
Toutefois je montrerai bientôtque les données relatives auxbasesLi-(OH)^,
Sr(()n)- et Ba(OH)- sont très incci'taincs.
( ' ) Thomsen.
(-) Herllielot,
220 ACADEMIE DES SCIENCES.
Lorsqu'on suit méthodiquement la déshydratation progressive de leurs
hydrates, on rencontre des complications qui, sans 'enlever au rapproche-
ment qui précède sa valeur, nous conduisent à considérer la plupart de
ces bases comme des produits polymérisés et qui demandenl une étude
spéciale.
De tous ces faits résulte, de plus en plus frappante à mesure que Ton
examine les détails, l'analogie des deux séries Li- et Sr.
Déjà, en 1896, M. Wyrouboff ( ' ) , se basant sur l'isomorpiiisme des
silicotungstates, avait insisté sur le lien de parenté qui semble unir le li-
thium avec le calcium et les métaux alcalino-terreux; avant lui. M. Troost
avait rapproché le lithium du magnésium. On voit, par tout ce qui pré-
cède, que c'est plutôt le strontium (pil est le plus [)roche voisin du li-
thium.
M. A. DE Lapi'arext fait honunage à l'Académie d'une .Notice intitulée :
Les deuils de la Science française, Janssen.
i\OMI]\ATIOIVS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Commis-
sions de prix chargées déjuger les concours de l'année 1908.
Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : .
Prix Jérôme Ponli. — MM. Maurice Levy, Darboux, Bornet, Chauveau,
Poincaré, de Lapparent, Bouvier.
Prix Houllevigue. — MM. Maurice Levy, Darboux, Mascart, J'oincaré,
Emile l'icard, de Lapparent, (iiard.
Prix Estrade-Delcros. — MM. (iaudry, Darboux, Mascart, Poincaré,
Becquerel, de Lapparent, Deslandres.
L'Académie procède également à la nomination des Commissions sui-
vantes :
(') Bull. Soc.J'i. de Minéralogie, t. XiX. 1S96, n" 7, p. 44-
SÉANCE DU 3 FÉVRIER l()o8, 2P, 1
Commission chargée de présenter une question de Giarrd Prie des Sciences
physiques pour l'année iç)ii . — \IM. l'cnier, Giiigiiiird, <lc Lapparoiit,
Chatin, Giard, Delage, Bouvier.
Commission chargée de présenter une question de prx llordin (Sciences
mathématiques) pour /'année içfi \ . — MM. Jordan, Darboux, Poincaré,
Emile Picard, Appell, Painlevé, Humlierl.
Commission chargée de présenter une question de prix Damoiseau pnur
l'année 191 1. — MM. Wolf, Radau, Dcslandres, Bigourdan, Darboux,
Lippmann, Poincaré.
Commission chargée de présenter une question de prix Vaillant pour Tannée
191 1. — MM. Maurice Levy, Darboux, Bouquet de la (îrye, Troost,
Mascart, Becquerel, de Lapparent.
CORRESPONDAIVCE.
M. le Secrktairk perpktuei, signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Les brochures adressées par le Comité organisateur du quatrième
Congrès international de Mathématiques, ((ui se tiendra à Fiome du 5 au
12 avril 1908.
1° Sur les premiers principes des Sciences mathématiques, par P. NS'orms
DE ROMILLY.
3° Un Tome des Annales du Musée du (longo : Contributions à la Faune
du Congo; Okapia, par Julien Fraipont.
4" Recherches sur les « Liriopsidœ », par Mauhice Caullery. (Présenté par
M. A. Giard.)
5° Rapport sur une Mission scientifique dans les Jardins et Etahlissemeiils
zoologiques publics el privés de l'Allemagne, de l' Autriche-Hongrie, de la Suisse
et du Danemark, par M. Gustave Loiset,. ( Présenté par M. A. Giard.)
G. R., icjoS, [" Semestre. (T. CXl.VI, N" 5 )
222
ACADEMIE DES SCIENCES.
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil faites à l' Observatoire de
Lyon, pendant le troisième trimestre de 1907. Note de M. J. Guillaume,
présentée par M. Mascart.
Le Soleil a été observé 67 jours pendant ce trimestre, et il en résulte les
principaux faits suivants :
Taches. — Le nombre des groupes enregislrés est supérieur de | à celui du deuxième
trimestre (56 au lieu de 37) et leur surface totale est plus élevée de \ (ôoiS millio-
nièmes au lieu de 4816).
Dans leur répartition entre les deux hémisphères, on a i3 groupes en plus au Sud
(3i au lieu de 18) et 6 en plus également au Nord (26 au lieu de 19); mais, quoique
l'augmentation de la surface tachée se rapporte entièrement à l'hémisphère boréal, où
l'on a 2Qo8 millionièmes au lieu de 1699, cette dernière est encore, au total, inféiieure
à celle de l'autre hémisphère, restée sensiblement stationnaire avec 3io5 millionièmes
au lieu de 3i 17.
Les quatre groupes suivants du Tableau 1 ont été visibles à l'œil nu :
Juillet 17 >o à
» 1 7 ' 8
Septembre 2,7
» 18,2
9 de
latitude
6
»
7
))
7
n
D'autre part, le Soleil n'a été vu sans taches en aucun des jours d'observation.
Régions d'activité. — Malgré un nomlire de groupes plus élevé (99 au lieu de 93),
la surface totale des facules continue de décroître (108, 3 millièmes au lieu de 121 ,1).
On a noté Sp groupes au lieu de 5i au sud de l'équateur et 4o au lieu de !^'2 au nord.
Tableau L
Taches.
Dates Nuuibre l'ass. Latitudes moyennes Surtace^
exlri^mes d obser- au mér. ^* — ^ i — - moyennes
d'obser?. salions, central. S. N. rcduitcs.
J
tiillcl I
9"7- -
— 0
00.
Juillet
(suite).
3
1
1,0
-Hl'
1,1
1 1
I
18, S
— 1 1
5
(7- r
3
1,3
-+- 4
1 J
20-2)
4
19, î
— 20
28
>
I
■.,0
-hl j
J
23-2(i
2
^1,9
-1-12
2J
1-12
9
7''J
+ 3
235
20-31
8
2C, I
— 8
214
3- J
3
8,0
—
7
1 1
2(i
1
v.6,4
+ 18
■>,
ii-i5
4
11,1
-H S
v>
■*9
1
■'9,*">
-i3
)
ij-iC)
2
12,7
-t- 1 2
17
2(5- 3
7
^9^9
-V- 7
7>
20-2 [
2
'12
12
i5,9
17,0
17,8
—
17
•9
6
22 ■
3jo
702
3i- I
2
'5o,9
— ICI
r.
1 0-22
1 1-23
23j.
-i3",3
-Mo",l
Dates Nomlire l'ass. Latitudes moyennes Surfaces
exirêuies d'obser- au mér. - "^^ - . — - moyennes
d'obÉerf. Talions. cenlraL S. N. réduites.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER I908.
>23
Tablkau I (suite.) — Taches.
Dates Nombre Pass- Latitudes moyennes Surfaces
extrêmes tl'oliser- au mér. — -^^ — *- — -■■' — -- moyennes
d'obserï valions, centrât. S. N. rciluiiea.
■K- 7
Si- 9
Août.
0,00.
29- 8
9
2.7
29- 8
9
3,0
— 9
29- 6
/
4/i
— 10
)
I
5,4
— 10
5-1 3
7
7:1
12-14
3
11,0
5- 9
)
11,3
-■i
7- "9
!)
i3,,S
'O
1 ■'.- 1 7
1
'4,0
— H)
9-22
H)
1 (') , 0
I3-.1
10
20, 1
— 2i
I6--.G
9
2 1,9
— 9
28-29
■>
2 1,0
— 17
IQ-So
1 1
25,3
— il
I
1
27, '5
— iG
3o
1
29 , 1
-18
•l) J. — I ,J ,() -\- \
l'pLi.inljfc. ^ o,uo.
I)al(■^ Nombre Pass. I.alltudes moyennes Surfaces
enirèujfs d'obser- au mér. '*^ — — ^^' ^ moyennes
il'i)|iserv. valions, central. S. N. réduites.
Septembre (suite)
(55
;i- 9
1
5,2
— 12
+ 7
8
57
i-i 1
7
7,4
—
^- 7
«9
21
i-lo
3
7i5
— 13
9
3
9-11
3
7,7
+26
i3o
104
10-11
2
8,6
— 9
10
12
5-1(1
5
10,0
— 12
7
1 10
Cl- 1 7
8
'1,7
— 7
3 10
129
7-1 1
4
1 2 , 0
+ i<'i
3o
S
9-1:
6
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+ 1 0
7
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1 i-ii
8
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97
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3
20 , 3
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5
i î
17-'>S
8
23,2
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liS
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S
23,2
+ 7
i53
3G
2 1-29
1
2|,'
+ 8
702
7
i9->9
8
24,2
— 1 5
'75
2S- 2
i
27,0
+ G
IllO
21-28
3
27,4
— 12
9
1 — ■-'.
2
28,5
— 13
25
1 - î
2
'9J-
29,9
+ 10
+ 10",:
5
(il 2
-i3",7
7-i
Juillet
Août
Septembre.
Totaux . .
TABLE.iU 11. — DislribuUoii des taches en laUiude.
30°. IV. 10°. 0». Somme.
S
'9
1 1
1 1
Nurd.
Somme. 0'. 10". 20". 30". 40". 90"
9 4 5 "Il 11
S 2
1 4 10
Surface!
Totaux
lolatcs
mensuels.
réduite*
i8
i7G7
i6
I 123
22
3123
56
Goi3
Juillet
Août
Septembre.
Totaux . .
Taoleau III. — Distribulion des facules en latitude.
40". 30°. 20". 10". 0°. Somme.
J lo 4
4 9 4
Il 6 i4
7 2 5 17.
'9
'7
3
39
1 j
i3
23
49
20°. 30°. 40". 00".
6 7 11
3 9 11
il _5. î
23 25 4
Surfaces
luiaux
totales
Qionsuels.
réduites.
32
3o,u
3o
34,6
37
13,7
99
108,3
22/| ACADÉMIE DES SCIENCES.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le développement d' une fonction arbitraire
suivant les fonctions de Laplace. Note de M. Lè(>poi,d Fe.ii';i!, présentée
par M. lunile l'icard.
Soit
II,, -t- «,+ «2 + . . . + II,, + • • ■
une série quelcon(pie. .le désigne par
•Sn
■Vi,
.«,, .
• • , *■„ , ■ ■
•'
*■',!
■■•■'.
.*'->
•*'/;
I
O
3 '
/( + 1
K
s„
I '
" {n +
')(" -i--^)'
! . 9.
les suites de Cesàro (modifiées par M. Knopp) de la série considérée, en
posant
s,,— "i, + «1+ • • •-!- lin \
s'„ = S„ ■+- .?, + ...+ .s„ . ( /( = O, 1 , .2, . . . , =C.
Dan^les ('<)/n/)les rc/idus âii lo déceinijre 1900 j"ai démonlié le tliéorènie
(jue, pour la série de Fourier d'une fonction /(o), satisfaisant à certaines
conditions 1res irétiérales. la limite liai ' " existe et représente lu valeur f(%>)-
Dans les lignes suivantes je veux montrer que, pour la série
[cosy = coi'j cos6'' 4- !>iii 'j si 1161' cos('j' — 9)],
procédant suivant les fonctions de Laplace. la Iwnle
„^„ (a + !)(// 4- 2)
existe et représente la ra/eur /{(), o ), si la fonction y(0, -p) satisfait à cer-.
t aines conditions très générales. \Par exemple, lorsque f((i, o) est bornée et
intégrahle sur la spliére. cl continue au point 0, o. |
SÉANCE DU 3 FÉVRIER I908. 225
La démonstration repose sur certaines propriétés de la série divergente
(A) Po(cosy) M- 3P,(cosy) -h. . .-f (2/i + i)P„(cos-/) -+■...,
procédant suivant les polynômes de Legendre, et qui joue ici un rôle ana-
logue, comme la série
i -I- cosy + . . . + cos /( y -i- . . .
dans la théorie de la série de Fourier.
Remarquons d'abord que
o(/-) = «0+ "1'' +■ • ■+ "„/•"+. . .
étant convergente pour | /"l <^ i , on a
1-/--^" ' {,-ry-2d'"' ■ (,-ry"2d'"'
«-0 «=o n^o
Mais en rappelant Féqualion bien connue
V ( 2 /( + I ) V„ ( cos y ) r" = !-^— ^ 5 =
„=o (1 — 2 rcosy + /■■-)-
on a, ("H Miullipliaiil les deux membres pa
2 /■ cos y H- /•'- 1/ ,
y 1 — 2 /• cos y -H /•■
( I — /•)■'
2'-<v)'"=,^
('-'■y
(1 — 2/' COS y + /■'-
„ I ( I ■ — I' )- I — 2 /■ cos y -1- /■- I — /• ./
I — 2 r cos y -f- /■-
Mais, comme
I — 2 /cos y +
\ 1^2/' cos y + /-
on olilicnl
I — /■'- / I
— = 2 I — h /■ cos y + . . . + /■" cos n y
Fo(cosy) + l'i(co>y)/-+. . . -h P„(cosy )/■" h- . . .,
(2) ff(r) =
(3) /,(/■)
(1 — /')- I — 2/' cos y -h
T=-l
sin(« + I)
si II -
■/
(o^y ^27:),
' ' V^' — 2 /■ cos y + /■-
sin(« -t- i) •
dl
si n - ^2 ( cos y — cos t ) '
r" (o<y<7r),
22(3 ACADÉMIE DES SCIENCES.
OÙ, pour établir Téquation (3), nous avons appliqué la t'onnule de Mehler
i\n {2 n + i) - dt
' 1 / /( =0, I, 2, ..., ce
/ , =
\/2(cosy — cos/) \ o < y < 7:
Des équations (2), ( 3 ) il s'ensuit immédiatement (pie les séries de puis-
sances ^(r), /«(/■) ont tous leurs coefficients non négatifs, quelle que soit la
valeur de y. Les coefficients de leur produit y ,9^,(0)/" ont donc la môme
propriété. Nous avons donc le théorème suivant :
Théorème I. — Les sommes de deuiiéme rang s^^^^i) (n =0, 1,2, ..., oo)
de la série (A ) son/ toutes non négatives, (jaelle que soit la valeur de y.
Soit maintenant z'^-^'^t:, t étant une (pianlité positive fixe, mais aussi
petite qu'on veut. Alors, comme on le voit facilement, tous les coefficients
de g{}-) sont plus petits que . et ceux de h(i') sont plus petits que
) où c est une constante absolue.
sin--
Donc
*',',(■/)<("+ 0 7 — ^— TT (£ = y = Tr; « = 0, I, .. ., 00),
sin -
et nous pouvons énoncer le théorème II :
lim '
( « + 1 ) ( /i + •! )
la eom>er genre étant uniforme dans l'intervalle ( £, ~) quelle que soi/ la petite
quantité positive t.
r>n appliquant ces deux théorèmes, on déduit très facilement que
lim
„ = „ («4-1) (« -I- 2)
-iTT ', iît
-^'''^ — /(&', o')s\ne'de'd'f'z=f(e, o).
la fonctiony(0, ^) satisfaisant certaines conditions très générales. Je rap-
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 227
pelle encore seulement la formule
-^ y" r '•'}'^^ .l.e'dB'd.'=. /n = o,,,.,...,ccA_
'\- j j (M + t)(/t + 2) ■ \ 5, 9 arbitraires /
Nous donnerons les détails de la démonstration et des applications aux
développements analogues dans un Mémoire plus étendu.
ÉLECTRICITÉ. — Sur un nouveau four électrique à arc. applicable
auœ recherches de laboratoire. Note de MM. Louis Clerc et
Adolphe Mi.\eï.
Dans le cours de ses études sur la Lampe Soleil el sur les fours électriques
qui eu dérivent ('), l'un de nous avait constaté que la longueur d'un arc
jaillissant dans une cavité ménagée au centre d'une masse réfractaire (chaux
ou magnésie) atteint plusieurs centimètres pouf des constantes électriques
moyennes : !\o ampères, 5o volts, notamment.
En reprenant ces expériences, nous avons fait les deux ojjservations sui-
vantes :
1° Pour une force électromolrice constante (.'Jo à 60 volts par exemple), on peut
donner à l'arc une longueur quelconque, à condition de faire varier la section trans-
versale de la cavité proportionnellement à une certaine puissance (plus grande que
l'unité) de la longueur de l'arc, et, en même temps, l'intensité du courant proportion-
nellement à une autre puissance (plus petite que l'unité) de cette section. Les valeurs
de ces puissances correspondent à une température de l'arc sensiblement constante.
2" L'arc étant bien établi, on peut y introduire un creuset en substance réfiaclaire
conductrice (charbon), ou non conductrice (cliaux ou magnésie), sans que l'arc
s'éteigne, ni que ses constantes électriques se modifient sensiblement.
Nous avons établi, en outre, un four électrique (-) sur ces bases.
Ce four est représenté, en coupe verticale, par les figures i, 2 et 3, avec trois posi-
tions différentes du creuset.
Il se compose de deux corps principaux AA et F, de forme parallélépipédique, con-
stitués d'une substance réfractaire (chaux ou magnésie).
(') Louis Clerc, brevet belge, juillet 1881.
(^) La construction du four Clerc-Minet est confiée à la Maison Wiesnegg-f^equeux,
de Paris.
228
ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le corps VA est percé, suivant son axe \ertical, de deux trous cylindriques : l'un, B,
constitue l'enceinte proprement dite, avec, comme dimensions : diamètre 3'" ; hau-
teur 6''"'; l'autre, d'un diamètre de 2"^'", en prolongement du premier, livre passage au
creuset C, ou chambre de réaction, dont la capncité est de 2""' enviion.
Le creuset est maintenu et dirigé dans l'axe par un support S, l'ait d'une substance
réfractaire non conductrice (chaux ou magnésie) qui s'appuie sur un bras terminé
par une glissière G, à vis d'arrêt, pouvant coulisser le long d'un des pieds I' de l'ap-
pareil.
Le creuset peut, de la sorte, subir un mouvement ascensionnel et occuper une po-
sition quelconque dans l'enceinte B, suivant l'écartement des électrodes EE, qui sont
en charbon.
Obsenations. — i° En employant des puissances électriques de i à 2 ki-
Kie. 2.
Fis. 3.
3E E\
<^I3e
l'our éli'rtiii)iie Clerc-Minet.
iowatls, on peut elîectuer, au moyen de ce tour, les recherches par voie
sèche, à toutes températures, depuis le rou^e sombre, le creuset et les
électrodes occupant les positions (//i;. i) jusqu'à la températiuv de l'are
(fg- 3).
2° La capacité du creuset est suffisante dans tous les cas, puisque, sui-
vant la densité des matières traitées, on peut opérer sur 2^ à ^o^ de ces
matières.
3° Avec des intensités de 3o à /|0 ampères, l'arc se maintient malgré
l'usure des charbons; on peut, du reste, écarter les électrodes jusqu'à
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 220
rextrèiuc limite sans qu'il s'olcigiie, cL loisqlir, après avoir retiré complè-
tement une électrode de l'appareil, on l'y introduit rapidement, l'arc se
rallume à dislance.
If Le courant dérivé par les parois du massif portées à la température
de fusion de la magnésie est insensible.
ÉLECTRICITÉ. — Emploi des flammes cotumc soupape des courarUs alternatifs
à haute tension. Note de M. A\drë Cathiard, présentée par M. Lipp-
mann.
Nous avons vu(') qu'au moyen d'une Mamrae, il était possible de ne
laisser passer qu'une onde sur deux par période, et pour de faibles intensités,
d'un courant alternatif à haute tension. Ce résultat est conforme à ce qu'in-
dique l'oscillographe. L'analyse du phénomène montre qu'il se produit, en
ce cas, une véritable désagrégation de la cathode.
Sur cette cathode, on aperçoit un point très brillant, avec arrachement de
matière, tandis que sur l'anode il n'y a qu'une houppe violacée, étalée.
La flamme favorise cet étalement, mais elle a aussi une action désagré-
geante manifeste, car si l'on dispose parallèlement et dans un même plan
perpendiculaire à la ilanime deux éleclrodes identiques (cylindriques par
exemple), et qu'on immerge l'une d'elles dans la flamme (il s'agit toujours
d'une flamme ne contenant aucun corps conducteur solide en suspension),
l'électrode immergée est toujours cathode.
Si l'on transporte la flamme sous l'autre électrode, celle-ci, qui se trouvait
anode, devient immédiatement cathode.
Les expériences peuvent être facilemcnl réalisées avec des éleclrodes cy-
lindriques en charbon, bien homogènes et à grain serré, surtout pour
l'anode.
PHYSIQUE. — Modifications anomales, dans le champ magnétique, des spectres
de bandes de divers composés. Note de M. A. Dufour, présentée par
M. J. Violle.
Dans une Note précédente (") j'ai montré l'existence du changement ma-
(') Comptes rendus, igoS, 11" I, p. lo.
(^) Co/nples rendus, l. CXLVl, 1908, p. iiS.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVK N' 5.) 3o
23o ACADÉMIE DES SCIENCES.
gnétique de certaines bandes à\i fluorure de calcium, et signalé en particulier
que quelques-unes d'entre elles, quand on observe parallèlement aux lignes
de force, se déplacent dans le sens qui correspondrait à des électrons positifs.
Le même phénomène se retrouve flans les spectres des autres fluorures et
chlorures alcali no-terreu.v que j'ai étudiés. Outre les trois fluorures dont
M. Fabry (' ) avait décrit le spectre en deliors du champ, j'ai étudié les
trois chlorures correspondants : chlorure de calcium, chloriu-ede slrontiuui,
chlorure de baryum.
J'ai employé la même technique que dans l'étude du fluorure de calcium;
les produits utilisés sont aussi des corps chimiquement purs du commerce.
On constale ici encore que toutes les arêtes d'un même groupe se com-
portent de la même manière. Je donnerai les longueurs d'onde approxima-
tives de l'arête la plus intense de chaque groupe de bandes intéressant. La
lettre N, dans le Tabl(>au suivant, indique que chaque arête du groupe pré-
sente, parallèlement aux lignes de force, le phénomène habituel. La lettre A
signifie que les xihralions circulaires accélérées ont le sens anormal, inverse
de celui des courants d'Ampère :
Ca F- Goo A 6uà A ()o6 N
SrF- 65 1 A (iS.T A 6(io ( ?) N
Ba F- 49^ '^ i99 ^ âoo N
CaCI= 6i8A 619 A 621 N
SrCl^ 63.5 A 636 A 661 A 674N
BaCl^ 5i4 A
M. Henri IJeccjuerel (-^ attribue les liandes du fluorure de calciuiu (jue
j'ai étudiées dans ma dernière Note à la présence d'impuretés, que l'on
coustate en effet dans la fluorine. Cette interprétation paraît difficilement
applicable aux nouvelles expériences dont je donne aujourdhui les n''-
sultats. Depuis Mitscherlich ( ^) les spectroscopistes admettent (') (jue
ces bandes spéciales, ijue donnent les couibinaisons des difl'érenls métaux
alcalino-teri'euv avec les halogènes, représentent les spectres de ces com-
posés eux-mêmes, qui ne seraii'nt pas conqilèlement dissociés dans les con-
ditions des expériences.
(') Comptes rc/ulds. l. C\L, 1905, p. .57S.
(^) Comptes rendus, t. CXLVI, igix?, p. i53.
(^) Annales de Pi>i;i;endnrjf. t. I, 186/4, p. 459-
(, ' ) Kayseh, llandiiitcli der Spectros/^opie. l. II, p. 219 el 232.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 23l
Or, clans les recherches faites jusqu'ici siir le phénomène de Zeenian, à
part, bien entendu, celles de M. Jean .Becquerel, on a étudié surtout des
spectres de corps si//iples, des raies par exemple qu'on retrouve à la même
place en étudiant les dirt'érents sels d'un même métal. C'est peut-être parce
(ju'il s'agit maintenant de spectres de composés, que les changements magné-
tiques présentent des caractères différents de ceux que nous sommes habi-
tués à constater. S'il en est ainsi, ces résultats pourront être généralisés
encore et la recherche des bandes sensibles au champ pourra contribuer au
dé\eloppement de nos connaissances sur ces spectres de composés dont
l'étude est encore peu avancée aujourd'hui.
Je dois dire, en terminant, que je suis redevable d'une part de ces
remarques à M. A. Cotton.
ÉI^ECTROCHIMIE. — Sur la réduclion de l'indigo par voie électrolyticjue.
Note de M. H. Chaumat, présentée par M. A. Haller.
Dans une Note parue dans les Comptes rendus du So décembre 1907, j'ai
décrit un procédé nouveau pour la réduction électroly tique de l'indigo.
J'ai cité comme antériorité le procédé de iVIeister Lucius et Bruning,
de 1902. J'ai appris depuis que Goppelsrôder avait déjà réalisé, dès 1882,
la réduction de l'indigo par voie électrolytique, par un procédé à la fois
diir(''rent de celui de Meister Lucius et du mien. Les expériences de Gop-
pelsrôder ont été publiées dans le Hullelin de la Société industrielle de Mul-
house de 1884.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur cpiehpies sels complexes du fer où le fer est
masqué. Note de M. P. Pascal, présentée par M. Gernez.
On sait que, lorsqu'on ajoute du chlorure ferrique à une solution de
pyrophosphate de sodium, le précipité de pyrophosphate ferrique, qui se
l'orme au début, se redissout dans l'excès de sel alcalin, jusqu'à ce que les
sels contenus dans la solution soient dans le rapport
En ajoutant du pyrophosphate ferrique récemment précipité à une solu-
tion de pyrophosphate de sodium, j'ai constaté que la solubilité du sel
ferrique était indépendante de la température et de la concentration du sel
232 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de sodium. Quand la solulion est saturée, ses constituants sont dans le
rapport \. -.,„,., , : elle a alors une leuite laune verdàtre.
^ ^ a ]^ - O ' 1\ a ' ''
Persoz (Ann. Cli. Ph., S"" série, t. XX, 18/17) et Milke (./r///m9^<., t- XVIII,
1 865, p. 263) avaient constaté déjà que des solutions obtenues avec le chlorure
ferrique et le pyrophosphate de sodium ne présentaient pas les caractères
ordinaires du fer. Avec les solutions pures de pyropliospliate de fer dans le
sel de sodium, et correspondant au rapport précédent, j'ai retrouvé les
mêmes résultats, quoique le fer n'y soit pas masqué vis-à-vis des réactifs
réducteurs, tels que l'acide oxalique, le sulfhydrate d'ammoniaque.
J'ai pensé interpréter ces résultats en admettant l'existence dans la
solution d'un nouveau sel complexe ; ce qui suit va justifier ces prévisions.
Le sel complexe desodium, qui a la com[)Ogition (P-O')'Fe' -+- 3P-0'Xa'',
pourra s'écrire Fe- (P- O')^ Xa" , ce (|ui le rapproche du ferricyanure
Fe- (C Az)'^ Na'''. .le propose de lui réserver le nom àe ferripyrophosphale
qu'on a donné quelquefois à d'autres pyrophosphates complexes, en parti-
culier au sel aP-O'Xa'', (^P-C)')' Fe' -<- aoIFO, dont la formule n'est pas
comparable à celle des ferricyanures.
Voici quelques-uns des résultats obtenus dans mes essais de préparation
des ferripyrophosphates et de l'acide ferripyrophosphorique.
Sel de sodiiun. — En saturant de pyrophosphate ferrique une solution de
pyrophosj)hate de sodium à i5 pour 100 portée à 3o° au plus, on obtient,
au bout de quekpies jours, un précipité mi.crocristallin, qui prend à sec une
couleur violet pâle et a, à 1")°, une composition correspondant à la formule
Il perd, en effet, 17,89 pour 100 d'eau (théorie : 17, 3()) et le résidu
anhydre contient i '1, 7 pour 100 de fer (théorie : i 4? j).
Le rendement est faible, car bientôt apparaissent les produits de décom-
position de la liqueur mère concentrée, sur lesquels je reviendrai bientôt.
l']n ajoutant un peu de sel marin et d'acide acétique, j'ai obtenu un bon
i-endement, mais le précipité est légèrement impur; il contient o, 5 pour 100
de fer en excès.
Sels des métaux non alcalins. — Je les prépare par double déconiposilion ; celle
mélhode s'applique aussi aux sels d'aminés. La couleur, l'iiydralation des précipilés
obtenus les dislinguenl de suite des mélanges de pyrophospliales ayant même compo-
sition. Je citerai eiUre autres :
Sel d'argent. — l^récipité jaune verdàlre, devenant jaune à 100° sans se transformer
en phosphate; sa composition est alors
Fe-(P2 0')^\g«-t-;4H^O;
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 233
on trouve 5,5 pour 100 d'eau ( tlicorie : 5,3 1) et daçs le résidu anhydre 8,7 pour 100
de fei- (théorie : 8,7.3), 5i,i pour 100 d'argent (théorie : 5o,5).
Sel de cuivre. — Précipité vert bleu, devenant vert d'eau à sec. A 5o°, sa formule
est
Fe2(P^0')'Cu'+ loH^O,
car il contient 20,81 pour 100 d'eau (théorie : ?.o,79) et dans le résidu anhydre i3,5
pour 100 de fer (tliéorie : i3,6) avec 23,5 pour 100 de Cu (théorie : 22,96).
Acide complexe. — L'acide acétique, en excès modéré, coagule la solution de ferri-
pyrophosphate de sodium. Le coagulum, lavé, a tous les caractères d'un acide, mais
contient encore 3 ou 4 pour 100 de sodium, qu'il est impossible d'en retirer.
En ciiaulTanl à So" pendant 12 heures du pyrophosphale ferrique avec les f de son
poids d'acide pyrophosplioriqne sirupeux dissous dans l'acétone, on obtient après
lavages un coips blanc qui a la composition
Fe-(P^0-)MI«,7ll-^0,
qui au rouge se transforme en eiïel en métaphosphate de fer, avec perle de 23,7
pour 100 d'eau (théorie : 23,5).
Ce corps donne avec l'eau une solution extrêmement étendue, ne présentant que fai-
blement les caractères des sels de fer, tant qu'on n'v ajoute pas un acide minéral rini
détruit le radical complexe.
Les bases, les carbonates alcalins dilués dissolvent l'acide sans le décomposer avec
formation d'un ferrip\ ropiiosjihate.
J'indique ici, pour prendre date, que, par la même technique, j'ai obtenu
le ferropyropliosphale Fe-'(P-(3' )'Na*, et que, en remplaçant l'acide pyro-
par l'acide métaplio.sphorique,on obtient encore les ferro- et ferrimétaplios-
phales Fe(PO')"Na", Fe(PO'')*Na% en lous points comparables aux
ferro- et ferricyanures. On peut même remplacer dans ces sels le fer par le
cobalt, le chrome, le nickel.
Les caractères complexes des sels obtenus vont en s'atténnant cjuand on
passe du dérivé pyrophospiioiique au dérivé métaphosphorique; la stabilité
est inaxima pour les sels dérivés du fer, minima pour ceux qui contiennent
du cobalt et du nickel.
CHLMIE ORGANIQUE. — Nouveaux dérivés de la camphénylone ; sa constitution.
Note de MM. L. IIouveaui.t et (i. Iîi.anc, présentée par M. A. Haller.
La camphénylone C°H'''0 a été découverte dans le laboratoire de
G. Wagner (J. Maiewski et E. Wagner, Journ. russe, t. XXVIII, p. 9o3;
Bull. Soc. c/iim., t. XVIII, p. 722) au nombre des produits d'oxydation du
2'34 ACADÉMIE DES SCIENCES.
camphène. Nous avons fait voir, il y a qucl([iies années {Comptes rendus,
t. CXL. p. f)3), qu'elle peut être transformée en camphène et en camphre.
Wagner lui a donné une formule de constitution déduite de celle qu'il a
proposée pour le camphène ( Jotun. russe, t. XXXI, p. G8o; Bull. Soc. chini..
t. XXIV, p. Go3) :
C\\-
GH'
,/
GH
\
\GH^
GH
\
/
/
GH
Caiiiplièiie
G = GH^
Gir
GH-
g:
\
GH^
G!P
/
GO
GH
C.uupliéiiylone.
tandis que Bredt et Jagelki (Z). ch. G., t. XXXII, p. 1498; liull. Soc. rhim..
t. XXII, p. 8/|o) la représentent par le schétua
GH''/
c
GH"
C\\
ii'-r.-c:n. ^GO
/
\
\
G
I
GH^
MM. Biaise et G. Blanc ont adopté la formule de Wagner et ont montré
qu'elle expliquait d'une manière satisfaisante les expériences de Jagelki
{loc. cit.) et les leurs propres (Bull. Soc. chim., t. XXIII, p. iG4)-
M. Semmler a montré récemment (Z). ch. G., t. XXXIX, p. 2577; fiull.
Soc. chim., 4* série, t. II, p. 1127) que la camphénylone, de même que la
fénone (L. Bouveault et Levallois, Comptes rendus, t. CXLVI, p. 180),
fixe l'amidure de soJium en solution benzénique en donnant une substance
que l'eau décompose en soude et une amidede formule brute C'H'^O + AzH'
qu'il appelle di hydrocampholènamide .
Quand on traite cette amide par l'hypobromite de sodium en solution
alcaline on n'obtient que des produits résineux; mais si, employant une
méthode décrite par M"'' Elizabeth JelTreys {Amer. Chem. Journ., t. XXII,
p. i4; liull. Soc. chim., 3" série, t. XXII, p. 981), on traite par le brome
une solution de l'amide et de méthylalcoolate de sodium dans l'alcool
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 235
méthylique, on transforme intégralement cette amide en un uréthane
bouillant à i4B" sous i'^""":
C»H'^— CO— AzH»+Br^+2CH'0Na = C»H''— AzH— COOCH'+CH^O + aNaBr.
Cet uréthane constitue un liquide incolore, se concrétant à la longue en beaux
cristaux incolores fondant à 26°, et assez difficilement saponifiable. En le chauffant
à 120° en vase clos, avec de la potasse alcoolique en excès, on le dédouble cependant
en carbonate et une aminé CH'^—AzH^ que nous nommons apocamp lié ny lamine
ou amino-apocamphénylane. Cette aminé constitue un liquide incolore, d'odeur spé-
ciale, bouillant à 149° et absorbant, avec une extrême rapidité, l'acide carbonique de
l'air, en donnant un dérivé cristallisé. Son chlorhydrate, chauffé avec le cyanate de
potasse, donne naissance à une urée bien cristallisée fondant à 163°.
Ce même chlorhydrate, traité par le nitrite de sodium, se décompose, avec une
extrême régularité, en azote et en alcool, Vapocauiphénylol
C'H'^AzHSHCI + AzO^Na = NaCI -h Az=+ C'H'^OH + HMJ.
Le nouvel alcool est liquide, bout à 8i''-82° sous 17"" et est owdé intégralement
par le mélange chromique en donnant une cétone, Vapocamphénylone. bouillant
à 78°-79<' sous 17"'", f/J = 0,921, possédant une odeur très caractéristique.
iNous avons caractérisé cette. acétone au moyen delà seinicarbazone, qui fond à 198".
et de son dérké dibenzylidé.nique, qui forme de beaux cristaux jaunes fondant
il i/iS".
Ces dérivés cristallisés ont permis de démontrer son identité avec la
^-isopropylcyclopentanone
CH' CIP
CH-
CH
I
Cil
CH-
\<'r
co
qui a été obtenue dans la décomposition de l'anhydride [3-isopropyladi-
pique. L'acide [ii-isopropyladipique, employé comme matière première de
cette synthèse, a été préparé par la méthode imaginée par l'un de nous
(G. Blanc, Communication particulière).
Il suit de là que \ apocamphénylol n'est autre que le ^^-isopropylcydopen-
lanol. Vapocamp/iéfiylamine queldi ^-isopropytcyclopentylaîninc, et la dihydro-
236 ACADÉMIE DES SCIENCES.
camphulénamicle que Vamide de Vacide [i-isopropylcvclopenlane carbonique
\/
CH
cri
CIP-
CII-
CH — GOAzH^
La formation de cette amide, à partir de la camphénjlone et de ramidure
de sodium, s'explique parfaitement si cette acétone possède la constitution
que propose Wagner :
CH
CH — CH
CH^/
CH-
/
\
-C
/CH^
\CH'
/
A/. H'
/
CO
CH
CH-
\CH»
CH
CH-CO-AzH-
Elle sérail, au contraire, incompnMiensible avec le schéma de MM. Bredt
et Jagelki.
CHIMIE ORGANIQUE. — 5.'//" l'ordre d' addition de l'ammoniaque aux CL-oxydes
organiques de structure asymétrique. iNolc f ') de M. K. Krassouskï, pré-
sentée par M. A. llallcr.
L'action de l'ammoniaque sur l'oxyde d'éthylène a été élucidée grâce
aux travaux de M. A. Wurtz (.-) et de M. L. Knorr ('). • «
La question n'a pas été étudiée jusqu'ici de savoir si cette réaction est
applicable aux a-oxydes en général, et comment se répartissent les élé-
ments de l'ammoniaque lors de la combinaison de ce corps avec les
a-oxydes asymétriques.
(') Présentée dans la séance du 27 janvier 1908.
(-) Annales de Chimie et de Physique, 3^ série, t. LXIX, p. 38i.
(^) BericJUe der dciittchen chemischen Gesellsciiafi . I. \\\, p. 909.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 237
o o
Les oxydes de propylène CIP - CH - Clf-, d'isobutylène (CH^)^ C- CH^
O
cl de triméthyléthylène (CH^ VC — (]TI — CH' peuvent servir de type
d'ovydes à slructure asymétrique primaire-secondaire, priinaire-terliaire
et secondaire-tertiaire.
J'ai étudié jusqu'à présent la combinaison de l'ammoniaque avec les
oxydes de triméthyléthylène et d'isobutylène.
L'ovyde de trimélhylétlij'lène bouillant à ~^"--^i° n'entre point en réaction avec
l'ammoniac anliydre. Avec la solution af|ueuse à 33 pour 100. la réaction (5'""'
de Ml') e^t lente à la température ambiante; à 100", en tube scellé, elle se termine
en quelques heures, et l'oxyde se dissout ilans le li(|uide. En satinant la solution avec
de la potasse caustique il surnai;e un liquide à caractère d'aniine. liéshydralé et
soumis à la distillation, ce liquide fournit deux, fractions, bouillant l'une à iSj^-iôS",
sous 7/13"'™ et l'autre à aSo" environ. L'analyse de l'aminoalcool à point d'ébullilion
1.57"-! 58" conduisit à la formule C'H''ON.
Cl'est un liquide épais à odeur aminée, se dissolvant très facilement dans l'eau, l'al-
cool et l'éther. Il cristallise lentement et fond à ii)". 0^^0,9291 à lâ" et o,C)'>.5i à 20°.
Sa combinaison avec les acides est accompagnée d'un fort dégagement de clialeur et
conduit à la formation de sels cristallins très hygroscopiques.
Le cliloroplalinate cristallise en ^ros prismes rouge orangé.
Dans le but de déterminer la conslilution de cet aminoalcool j'ai
effectué sa synthèse à partir de l'éther éthylique de l'alanine
CH»— CHNH-^— CODC-lls
et de l'iodure de inéthylmagnésium.
L'ammoélhyldimé/hY/carlnnol CH' - CilNH' - H()C(CH')- obtenu se
trouve être identique à l'alcool aminé, bouillant à i.t^"-! îiS".
D = o,9?,8i à i5" et 0,9245 à 20°.
La constitution de notre aminoalcool (éb. iS^^-iSH"), qui se forme dans
la proportion de plus de 55 pour 100, est la suivante :
CH»— CHNH-— HOCiCH^)^
et sa formation peut se traduire :
() NH2 OH
/"\. /rn' ! I /CHS
CH»- CH - CQIJ, + NH»^ CH»- G - cQj],.
C. K., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 5.) 3 F
238 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le même aminoéthyldiniéthylcarliinol se forme dans la proportion de
58 pour loo du rendement théor[(pie lorsqu'on fait réagir G'""' dammo-
niaque avec i^^'de monochlorhydrine de triméthvlélhylène.
Dans cette réaction, il se produit tout d'ahord de l'oxyde de Irimélhyl-
éthylène, lequel donne ensuite avec l'ammoniaque l'aminoalcool. La réaction
de formation de l'aminoélhyldiméthylcarbinol s'exprime par les équations
O
/\
(CH^)^- COH - CHCl — CH'H- NH'= (CIP)^— C - CH - CH^-h NH^CI.
O
{CH'y-—C — CHCH3 4- NH'= (CH^)'-— COH.CHNFr— CH^
Ceci conduit à la conclusion suivante : en déterminant la constitution
des aminoalcools préparés à partir des chlorhydrines, on ne doit pas se
baser sur la position du chlore dans les chlorhydrines initiales, car il se
forme dans cette réaction, comme produit intermédiaire, de l'oxvde, et la
structure de l'aminoalcool obtenu est déterminée par l'ordre d'addition de
l'ammoniaque ou de l'aminé à l'oxyde.
En agitant l'oxyde d'isobutylène avec la solution aqueuse d'ammoniaque à 33
pour lOo, la réaction (5"°' de NH^), accompagnée d'un léger dégagement de chaleur,
est achevée en quelques heures. La couche d'ovyde se dissout dans le liquide hvdro-
ammoniacal, d'où l'on sépare les produits de réaction en chassant l'eau par distillation
sous pression réduite.
En fractioiuiant sous So""™, les alcools aminés obtenus se répartissent en deux por-
tions, l'une bouillant à 70° environ et l'autre à une température supérieure à i3o°. La
première fi action, après déshydratations et distillations répétées, bout à i5o°,5-rôi°, 5
sous 762""".
l^ar ses propriétés, cette substance, dont la formule est C*H"ON, rappelle l'alcool
aminé, obtenu à partir de l'oxyde de triméthyléthylène; Dr:= 0,9000 à o" et 0,9389
à i4°.
Le chloroplatinate au sein de l'eau cristallise en aiguilles prismatiques, rouges.
L'alcool aminé de synthèse, obtenu à partir de l'éther éthylique du glycocolle
CH-NH^ — GOOC-H^ et de l'iodure de métbylmagnésium, se trouve posséder la plus
grande ressemblance avec l'alcool aminé dérivé dé l'oxyde d'isobutylène.
Il bout à i5o°-i5i'',5 sous 762°"" : D := 0,9.508 à o" et 0,9893 à I14".
Etant donné que dans la synthèse, à partir de l'éther composé de glyco-
colle, il doit se iovmer dcVaminolrimct/ivlcarbino/ CH'-NH'- — }îOC{ClVy- ,
il faut attribuer la même formule à l'alcool aminé dérivé de l'oxyde d'iso-
butylène. La réaction d'addition de l'ammoniaque à l'oxyde d'isobutylène
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. a^^g
doit être exprimée par l'équation
O NH^ OH
Les faits consignés ci-dessus permettent de conclure que, dans la combi-
naison de l'ammoniaque avec les OL-oxvdes de structure asymétrique, le groupe
hydro.xylè se place de préférence auprès de l atome de carbone le moins hy-
drogéné.
Les fractions supérieures (ju'on obtient dans la réaction de l'ammoniaque
avec les oxydes de triméthyléthylène et d'isobutylène renferment princi-
palement les oxyamines secondaires (C'II"0)-NH et (C^H'Oj'NH
mélangées dans le second cas d'oxyamine lertiaire. L'oxyde d'isobutylène
fournit beaucoup plus d'oxyamine secondaire que l'oxyde de triméthyléthy-
lène, ce (|ui explique le moindre rendcmciil d'oxyamine primaire dans le
premier cas.
Je poursuis l'élude de la constitution des oxyamines secondaires, et j'ai
entrepris des recherches analogues sur les oxydes de propylène etdediéthyl-
éthylène asymétriques.
MIINÉliALOGIE. — Sur la genèse de certains minerais d'alumine et de fer.
Décomposition latéritique. Note (') de MM. Jea\ CH.vurARO et Paui.
Lemoijje, transmise par M. Michel Lévy.
La bauxite, principal minerai d'alumiuuim, et la lal(!'ritc, souvent ex-
ploitée comme minerai de fer, ont une extrême analogie de constitution due
à la présence d'hydrates d'alumine e( mise en évidence par Max Bauer.
Dans les pays tempérés, le produit de décomposition des roches silico-
alumineuses est une argile (silicate d'alumine); dans les pays tropicaux, il
est constitué par de la silice libre et de l'hydrate d'alumine.
Ce mode de formation restait obscur et M. A. Lacroix appelait récemment
l'attention sur l'intérêt qu'il y aurait à l'étudier. Nous avons entrepris à ce
sujet une série de recherches.
Nous avons d'abord essayé de saisir les modifications que subit upe roche
en se latéritisant : l'un de nous a recueilli en Guinée des roches et leurs
(') Keçiie dans la séance du ':>.'] janvier 1908.
2|0 ACADÉMIE DES SCIENCES.
produits iiiiniédials de décomposition ; nous avons donc pu, pour la première
fois, faire tailler en plaques minces et faire analyser simultanémenl la laté-
rite et sa roche-mère.
Ces roches sont surtout des diabases. Les granités de la région sont, en
elFet, à grains grossiers; leurs produits de décomposition s'eiTritent et sont
entraînés rapidement; ceu\ des diabases restent en place et forment des
croûtes faciles à recueillir avec la roche-mèi'e.
CoDiposi/ioii (■« poids ( ').
Iliubasc. Opililr. l'hjlla.lc.
m. I:S6.. I ns. K'J. 180. 181 . i, 11 - 1?>. 185.. 194, l»:i I.
li 1 1 I Jt~ .'t..')i) 1.')'» -^.M |..')o .'>.(»- .^.ij'i i).i>-i ■ ■ I*' 1''^' I . -> > 1 '^7
SiO- l7-'>'> î'^^-Jf» .'tl .So l'.».(Jn II, Si r.!.*((j '(>».. '>i )-■'>'. .Vj,Su 1*2, 3j (J4.J'> IJi.oo
Vl-O' ilj.jo iS.ljo ij,S3 ii.').7i 33, 10 .)3..")ii i'i.i>- -iî-ui iî,0<> '^3,40 i(i,5o i!|."><)
l-e-C .'),a5 Hj.i.) >' ■!>.7X ■!4!47 "-'l'i '-'i" '7-'' " ?4.'^" "-i-^ 'l--'^
FeC* 5.76 ■!.7*i !l:'^" i.»(j (».(ji 1.17 io.-»"> 1 . 'f) ni.-.î.') i .J^o ■'>,o4 i.3.'î
Ca G (i.i.) o.'(3 ii.:»i 0.6Î i.~'i " ^.00 » in.ij.) o.tij '^'w7 "
.MgO (>,4i 1.02 7.'^'* '►. i'> I.T2 i.S.'j l).f»j (t.(.î.j 7v^^ i-ï' -'A-' '.fr-
K-<) ^,^" o.tS 0.6s o.;i:> i).3.) o.of) <Nt*7 o.'i'i •>.îJt> <^-4'J -?94 o.Gu
>ia-(> i.of) ').'?i '.i- o.i'i » j.-i 4-"'' o.-»3 I-!)*' o,i'> '^'97 o-'^-*
Perte au l'eu . 11. ne» i.'i.Sn fp,')i. lî.i-n j3,iij :>'[.3() 't.u .r».-')o o,-j."ï ■.n,3u ■.!.9'> 'i. l'i
()i).(ji) ntn.Su (j<)..3o <)().34 100,90 ioi.o() 100.71 100,7.! ioo.f)9 99, 5l 99?*^'^
F*-0^ » '> o.oG )> » )• o.i3 » » » traces
SiO- » .S,oN P. d. lo.^d 6.40 n>.o )) » » » »
Ces analyses montrent nettement le départ d'éléments de la roche primi-
tive, chaux, magnésie, soude, potasse, disparus presque complètement.
Seules les proportions relatives d'alumine, de fer et de titane ont aug-
menté: le titane paraît réiémenl le plus stable de cette décomposition: on
peut donc, dans une première approximation, admettre que le titane est
resté inaltéré et comparer un poids de la latérite à un poids de la roche-
mère, tel que la proportion de titane soit la même. Ainsi, on comprend
mieux le processus de la latéritisation.
Une faillie partie de Valiiniine disparaît ,tii cours de la latérili.^ation ; mais le résultai
final est d'augmenter la teneur dans des proportions très notables (de i3 pour 100 à
48 pour 100, teneur mesurée sur les éclianlillons déslivdralés) : de plus, ces |3 pour 100
(') Ces recherches ont été faites en 1907 pour le compte du Gouvernement général
de l'Afrique occidentale française. Les analyses sont dues à M. Pisani. Les matériaux
sont déposés au laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle.
L'astérisque (*) désigne la latérite qui correspond à la roche-mère; les deu\ asté-
risques (**) désignent une roche dont la latéritisation n'est pas complète.
SÉANCE DU ^ FÉVRIER 1908. 241
iralumine de Li laléiite sont presque entièrement k l^élat libre, consliliianl de l'iiy-
draigillite ( AI^O', 3H'-0 ) ; au microscope, elle se décèle comme de petits cristaux
enchevêtrés, épigénisant les J'eldspallis.
Le /iiv se comporte sensiblement comme l'alumine; une faible partie est entraînée;
aussi la teneui- augmente ; de plus, ce fer est presque entièrement à l'état de sesquioxvde
libi'e; il y est partiellement liydraté.
La silice est ]jresf|ue complètement rendue libre; les 5 environ ont été entrainés; le
reste, qui auiail piobablement disparu si la latérilisalion avait été complète, ne joue
(|u'un rôle insij;iiillant et est, en majeure partie, à l'état de silice libre (').
Schéma fies pioiiurlions relaliws des eléiiirtits dans la diabase et sa latérite.
Na^O HJ '^i^
àJl-~.
o.éJ-i'.ïi; 6.05-o.es
DiiiLiasi; ( roclii'-inùrc ).
Liitérilc- ramenée à la U'iieiir cm hliiiii' de la ilialjase.
Iviéineiils perdus par la diabasr uurs delà lalérilisalimi .
La latéritisalion se r-éstiiiie donc au |)oiiit de vue chimique, en dehors du
dépari d'un certain nombre d"ciéiiients, dans un phénomène d'oxydation et
d'hydratation; faits très compatibles avec un processus biologique.
Au point (le vue pratique, il a pour n'sidtat tui enrichissement notable
en fer et en alumine. Lorsijue cet enrichissement est poussé jusqu'au bout,
quand il est augmente encore par des lavages naturels, on obtient de véri-
tables minerais, soit de fer, soit d'alumine; ainsi s'explicjue, simplement,
la grnèse de la latérite et de la bauxite.
(') IJ'après les recherches de M. Th. Schlœsin;; et de M. Georges Lemoine sur les
leires et les roches de iMad:igascar, l'alumine et la silice, solubles dans les acides, y
soni |iarllculièrement abondantes. ,
242 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ce procédé d'enrichissement s'est également exercé sur des roches con-
tenant certains minéraux rares; il permet d'expliquer, comme nous le mon-
trerons, la genèse de toute une catégorie de giles de minerais précieux.
MINÉRALOGIE. — Sur la présence de gneiss à scapolite et de cipolins
an Dahomey. Note de M. Henry Hubert, présentée par M. A. Lacroix.
J'ai indiqué récemment (") qu'au nord du septièn^e parallèle, la plus
grande parlie de la colonie du Dahomey est constituée par une pénéplaine
caractérisée par la présence de schistes cristallins, orientés Nord-Sud au.
sud du dixième parallèle. Leur variation de composition minéralogitpie,
remarquable lorsqu'on se déplace normalement aux plissements, apparaît
avec une grande netteté entre Savalou et Djaloucou (3o''"').
Ainsi, on observe successivement entre ces deux localités des gneiss à
pyroxène (Savalou), des associations de gneiss passant aux leptynites
(R. Bado), des gneiss à amphibole (W. Azocan), des gneiss gi'anitoïdes ( U.
Poté), dos gneiss passant aux quarizites (H. Poté à Djaloucou), des gneiss
à scapolite ( R. Zompa), des schistes ampliiboliques et micacés (il. Zou),
des cipolins et des quartzites à diopside (il. Zon), enlin des granités ( R.
Kiaoua-Kiaoua et Djaloucou). Je ne m'occu[)erai ici que de (juel(|ues-unes
de ces roches, qui présentent un intérêt minéralogique particulier.
Gneiss à scapolite. — Roclie compacte, foncée, forraanl des bancs rectilignes assez
étroits. On n'y distingue à l'œil nu que ram|)hihole et quelques niinérauv blancs.
Les minéraux constituants, disposés suivant des plans parallèles, sont : l'apatite,
la magnétile, le zircon, l'amphibole, la scapolite, la biotile, l'oligoclase AbaAn,, le
labrador AbjAn, et le quartz.
Jusqu'à présent, on n'a signalé en Afrique que deux gisements de gneiss à scapolite:
pays des Herreros, pays de Massaï. La roche du Dahomey, très voisine de celle du
pays de Massaï, car elle contient à la fois de l'oligoclase et du labrador, est à rajjpro-
cher du type du Waldviertel (Basse-Autriche).
Cipolins. — A environ 1200'" de la rive droite du Zou, les eaux du Zon ont mis à
nu un gisement de cipolin de forme elliptique (100™ de long sur 45'" de large) allongé
parallèlement à la direction du ruisseau.
La roche est compacte, d'un blanc jaunâtre; des zones sinueuses y sont marquées
soit par des colorations difl'érentes, soit par la mise en relief d'éléments silicates résis-
tant mieux aux actions atmosphériques. Ceux-ci sont entièrement dépourvus de fer
(') Comptes rendus, t. C-\LV, 1907. p. 692-69.5.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 243
el ne se disliiigiienl pas à jiiemière vue de la calcite; ils consislent en effet en diopsidf
d'un l)lanc laiteux, souvent même com|ilrtemenl Incolore, et en forslcrite. éi;alement
de couleur très claire.
Le calcaire a été souvent déhili' par les af;ents almosphéiiques en rognons; dans ce
cas, les minéraux de la roche sont notablement altérés. Le diopside et la forstérite sont
alors transformés en autit;orite offrant la structure maillée; quelquefois aussi le py-
roxène se décompose en donnant naissance à du carbonate, moins Cristallin que celui
qui constitue normalement la roche.
Quarlziles à diopside. — Roche formant un banc peu épais qui limite au sud le
gisement précédent. Elle est compacte, d'un gris foncé, traversée de filonnets quart-
zeux. Au microscope, elle apparaît formée de grains de quartz extrêmement laminés
avec des cristaux isolés de diopside généralemeiU altérés. On remarque encore dans
ces quartzites des veines de calcaire à diopside qui sont identiques aucipolin précédent,
mais avec en plus de l'épidote.
La composition niinéralogique exceptionnelle de cette roche montre qu'on se trouve
en présence d'un ancien calcaire siliceux métamorphisé.
Toutes les roches qui viennent d'être décrites, ainsi que les schistes cris-
tallins qui les englobent, présentent ce caractèi'e commun d'avoir subi des
actions mécaniques puissantes, dont les diverses étapes peuvent être suivies
depuis le développement des macles secondaires dans le diopside et la cal-
cite, le fendillement des silicates, l'apparition de la structure cataclastique,
jusqu'à la production de roches rubanées à éléments tellement fins que
leur nature ne peut être décelée qu'au microscope.
L'étude de ces roches vient apporter une nouvelle vérification de l'asso-
ciation si fréquente, signalée dans de nombreuses régions par M. A. Lacroix,
des roches à scapolite à des calcaires ou à d'autres roches sihcatées issues
de calcaires. Elle présente en outre un intérêt local, en démontrant l'exis-
tence de bancs calcaires au milieu de schistes cristallins au Dahomey, alors
quejusqu'ici aucune association de ce genre n'avait été signalée en Afrique
occidentale. Enfin ces cipolins peuvent offrir éventuellement un intérêt
économique dans une région oîi le calcaire a toujours été considéré comme
introuvable.
AGRONOMIE. — De l'origine des terres fertiles du Maroc occidental.
Note de M. Louis Ge.\til, présentée par M. Miintz.
Il existe au Maroc, dans la zone litloiale atlantique, des terres noires ou
rouges dont la grande fertilité est bien comme des voyageurs. Mais la répu-
tation des tirs et des haniri a été consacrée dans le monde savant par les
244 ACADÉMIE DES SCIENCES.
reiuaiquables travaux de l'érainent géographe allemaiifl Théoljald Fischer;
après lui MM. Weisgerber, von Pfeii, Brives, DouUé, etc., ont également
discuté sur ces terres et sur leur origine.
Les tirs, communément appelés terres noires [mais qu'on devrait plutôt
désigner sous le nom de terres fortes ( Doutté)|, et les harnri, ou terres rous;es,
ont toujours été distingués et ces derniers considérés comme résidtant le
plus souvent de la diVomposition de grès et dr poiidingues tertiaires. Par
contre les tirs ont été attribués par M. Fischei' à raccumulation de sables
éoliens; tandis (pie M. Brives y voit des dépôts de fonds de marais et réfute
rintcrprélalion de son devancier. Il soutient que les tirs sont toujours en
relation avec les schistes primaires et il op[)ose à la théorie éolienne de l'ex-
plorateur allemand le fait que les grains de quartz contenus dans les terres
fertiles ne présentent pas les stries caractéristiques des sables éoliens.
Mes recherches m'ont amené à une conception différente. Une série d'ob-
servations entre Mazagan et Marrakech, dans les Doukkala, les Rehamna,
les Abda, aux environs de Casablanca, dans les Chaouïa, et aux aljords de
Rabat, m'ont conduit à cette conclusion que les tirs et les harnri ont une
origine commune et résultent de la décalcification de grés calcariféres néo-
génes.
.Tout le long de la côte allanticjue s'étalent des grès, datés par des faunes
plaisanciennes; ils reposent le plus g(''uéralemenl sur un snl)stratum pri-
maire sédimentaire ou cristallin et, à ce contact, il existe partout un niveau
d'eau très important. La composition de ces grès néogènes est très uniforme
sur une étendue de plus de (loo''"".
Ils oUreiit pai'toul tles éléments délritiques ciiiieiilés jiai' la ralrlle. Aux environs de
Casablanca les minéraux élastiques sont repii'sentés parilu quartz roulé prédominant,
accompagné de feldspatlis orlhose, oligoclase, andéaine et, plus rarement, par des
fragments de pyrnxèiie, des lamelles de hiotite. Ces minéraux peuvent constituer, en
poids, J^, de la roche, mais l'élément détritli[ue jirédominant consiste en débris roules
de lests de mnllusi/ues. Le ciment est forini' par de la calcile finement grenue ou
cristallisée en giandes plages qui empiètent sur les fragments de coquilles, dont
l'aragonite a ainsi été épigénisée.
I^es grès pliocènes, à Casablanca et paitont ailleurs où je les ai vus,
offrent un i-elief assez curieux; àes dépressions fermées^iy monWQWl fréquem-
ment, au fond desquelles sourdent parfois des émergences de la nappe sou-
terraine, dont les eaux se réintiltrent dans la même nappe. Le fond de ces
dépressions est le plus souvent occupé par des terres argileuses, chai\gées de
détritus végétaux de couleur foncée, souvent noire; ce sont les tirs. Et ces
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 245
tîrs reposent fréquemment dans les Chaouia, par exemple, sur les schistes
et grès primaires du soubassement, mis à nu par la disparition des grès plio-
cênes. Les mamelonnementssont formés soit de pointements rocheux de ces
grès néogènes, soit de terres sablonneuses quelquefois noires et constituant
alors de vrais lîrs et des mlîrsa (variétés de lîrs), mais, le plus souvent, de
teries rouges : les hamri.
Je me suis expliqué ces faits, sur le terrain, par une décalcification des
grès pliocènes, décalcification aidée par les racines des végétaux herbacés
dont le développement est favorisé par un climat suffisamment humide.
Ces végétaux augmenlenl la porosité de la roche et par suite la pénétration
des eaux pluviales; et le carbonate de calcium est constamment entraîné
dans la nappe souterraine, dont le déversoir habituel est l'océan Atlantique.
Ainsi auraient pu s'accumuler sur place les produits argileux et alcalins
(décomposition des feldspaths), les phosphales moins solubles, ainsi que les
minéraux élastiques non décomposés, où domine le quartz, en même temps
que les produits humiques et azotés provenant des plantes vivant continuel-
lement à la surface. Et l'accumulation assez fréquente mais non exclusive
des terres noires dans les dépressions s'expliquerait très aisément par l'en-
traînement, dans ces dépressions, des éléments fins du grès décalcifié, sous
rinfluence continuelle du ruissellement.
Des éludes miciograpliiques el chimiques conlliinent neltement celte manière de
voir-. Deux exemples me paraissent suffire à celle démonslralion.
Le champ de la bataille de Taddert, non loin de Casablanca, est constitué par une
petite plaine de tirs ou de mlîrsa, entourée de toutes parts par des mamelonnements
de grès pliocènes ou de hamri. Or, les terres fortes de la plaine ainsi que les terres
rouges sablonneuses des hauteurs renferment exclusivement tous les minéraux élas-
tiques que j'ai signalés plus haut dans les grès pliocènes avoisinanls, el la terre forte
diffère de la terre rouge par une plus grande quantité de produits fins arj;ileu\.
Des analyses que je dois à l'obligeance de M. Miinlz indiquent par kilogramme de
terre noire : 1,^6 Az; 2,47 Fh-0'; 4i58 K-0; i3,8o CO^Ca; el par kilogramme de
terre rouge : 2 Az; o,83 Ph^O^; 2,10 K-0; 17,85 GO^Ga. Quoique montrant une con-
centration plus grande de l'acide phosphorique el de la potasse dans la terre forte,
ces résultats sont tout à fait comparables.
Plus au Sud, aux environs de Saffi, les mêmes relations de composition des grès et
des terres de décalcification existent, avec cette circonstance heureuse que les grès
ne renferment pas de silicates ferromagnésiens, parmi les minéraux élastiques, pas
plus que les terres noires avoisinanles.
Il résulte des faits qui précèdent que la genèse des tîrs et des hamri est
subordonnée à des précipitations atmosphériques suffisantes. De fait, la
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 5.) 32
246 ACADÉMIE DES SCIENCES.
zone d'extension de ces terres est à peu près limitée, au Sud, à l'oued
Tensift; tandis qu'elle s'étend au Nord à toute la côte occidentale. Or,
cette extension correspond précisément à une zone climatérique bien déli-
mitée.
J'ajouterai encore que les analyses chimiques de ces terres n'expliquent
pas, d'une façon suffisante, leur grande fertilité, et j'estime que c'est à
des pluies abondantes et assez fréquentes qu'elles doivent en partie leur
extrême richesse. Je pense aussi que la composition physique des tirs et
des harnri et la présence constanle d'un niveau d'eau en profondeur
contribuent à entretenir l'humidité du sol, qui joue un si grand rôle en
Agrologie.
Enfin, il me paraît inutile d'insister sur la portée pratique des observa-
tions précédentes, car il suffira de relever la Carte géologique des grès
néogènes pour délimiter, du même coup, la zone d'extension des terres fer-
tiles du Maroc occidental.
BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Qu'est-ce qu'une solution de saccharose isotonique
pour les œufs de Strongylocentrotus? Note de M. Jacques Loeb.
La présente Note montrera, je l'espère, d'une façon décisive que les
résultats expérimentaux de M. Delage sont en plus parfait accord qu'il ne
le pense avec mes expériences personnelles.
I. M. Delage enqjloie, comme solution opliina, un mélange de 70""' d'une
solution de saccharose |M. et de So""' d'eau de mer, auquel il ajoute une
petite quantité d'acide tannique et six fois son équivalent d'un alcali faible
(NH''OH). Il considère cette solution comme isotonique pour les œufs
d'Oursin et il voit dans cette isotonie une diflérence éclatante entre sa
méthode et la mienne. « Avec le tannate d'ammoniaque, dit-il, l'isotonie
devient le procédé de choix; le traitement hypertonique est rejeté. Je n'em-
ploie plus que des solutions isotoniques. Or c'est là une grande nouveauté »
{Comptes rendus, t. CXLV, p. 1119). Comme je l'ai étabh dans des Notes
antérieures, une solution jM. de saccharose est isotonique pour les œufs de
Strongylocentrotus el\si solution |M. qu'emploie M. Delage, quoique peut-
être isosmotique avec son eau de mer, est fortement déshydratante et hyper-
tonique pour les œufs de Strongylocentrotus. Dans un prochain Mémoire je
prouverai que l'effet désliydratant d'une solution |M. de saccharose sur les
œufs de Strongylocentrotus est à peu près égal à celui d'un mélange de So""'
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 2/47
d'eau de mer plus 12"'"' d'une solution 2iN de NaCl. La solution hyperto-
nique dont je ine s*ers ordinairement pour déterminer la parthénogenèse
arlilicielle est beaucoup plus faible : c'est un mélange de 5o""' d'eau de mer
et de 8"°' 2iN de iNaCl. Quand les œufs, après la formation artificielle de
la membrane, sont placés de 4° à 5o minutes dans cette solution, pratique-
ment tous donnent des larves. Si, au lieu de ce mélange, on emploie une
solution grammoléculaire de sucre de canne, 80 à 90 pour 100 d'œufs seu-
lement se développent en larves.
II. Si, comme je le démontrerai dans un Mémoire plus étendu, une solu-
tion jM. est réellement hypertonique, c'est-à-dire déshydratante pour les
œufs de Strongylocentrotus , cette solution n'agira que si elle contient de
l'oxygène lilire, carj'ai fait voir, dans mes précédentes publications, que les
solutions hypertoniques ne déterminent la parthénogenèse que lorsqu'elles
contiennent de l'oxygène libre. J'ai répété ces expériences avec la solution
hypertonique "M. de saccharose et j'ai pu confirmer mes résultats anté-
rieurs. M. Delage déclare {Comptes rendus, t. CXLV, p. 542) que dans des
expériences similaires il a obtenu une diminution considérable du nombre
des larves, mais non une inhibition complète de l'effet parthénogénétiquede
la solution de saccharose. Pour moi j'ai obtenu une inhibition incomplète
de l'ellet parthénogénétique d'une solution grammoléculaire de saccharose
seulement dans les cas où je pouvais prouver que l'oxygène n'avait pas été
complètement chassé. M. Delage dit {loc. cit.) : « Naturellement, pendant
l'introduction de AzH' et des œufs, les liquides se trouvaient à l'air libre
pendant i à 2 minutes. » Cela suffit pour expliquer la défectuosité du
résultat.
III. J'ai rappelé dans ma précédente Communication cjue j'avais déjà
publié en 1900 le fait qu'un traitement par une solution pure ^ M. de sac-
charose peut amener le développement des œufs d'Arbacia en Blastidcv.
M. Delage écrit : « Or, je mets M. Loeb au défi de faire développer des
œufs de Strongylocentrotus par le moyen de la solution sucrée qui lui a
réussi avec Arbacia » {Comptes rendus, t. CXLV, p. 1121.) J'ai fait les
mêmes expériences avec les œufs de Strongylocentrotus et j'ai trouvé qu'en
plaçant ces œufs pendant i heure 3o minutes à 2 heures à une température
de i5° C. dans une solution pure |-j M. de saccharose, un grand nombre
d'entre eux se segmentent et quelques-uns se développent en Blastuke. Il
n'y a pas la plus petite différence à cet égard entre les œufs àWrbacia et
ceux de Strongylocentrotus .
J'ai montré, il y a un an environ, que ma première méthode, purement
a/jS ACADÉMIE DES SCIENCES.
osmotiquc ou déshydratante, consiste en la combinaison de deux facteurs:
la déshydratation par la solution hypertonique et l'action des ions hydroxyle
à une certaine concentration. Si l'on emploie une solution hypertonique
neutre, on obtient seulement des débuts de segmentation et peut-être
quelques lilastiilœ; si la solution est rendue alcaline les œufs se développent
en Plutei. Je me suis convaincu que, si à 5o""'' de saccharose | M. on ajoute
s N ^
o'"" ,3 — NaOH, les œufs de Strons^vlocoilrotiis placés de 60 à 80 minutes
'10 "• i
dans cette solution donnent des Plutei. Ov la solution de saccharose et de
tannate d'annnonium employée par M. Delage n'est essentiellement qu'une
solution hypertonique et hyperalcaline telle (|uc celle dont j'usais dans mes
premières expériences.
IV. Page II 19 {Comptes rendus, t. CXLV), M. Delage remarque : « Si
vraiment la pression osmotique intervient seule dans les solutions liyperto-
niques, comme l'assure M. Loeb, je le prierai d'expliquer pourquoi il dilue
ses solutions concentrées deNaCl, de KCl, de MgCP, pour obtenir la pres-
sion osmotique voulue, non avec de l'eau distillée mais avec de l'eau de mer.
Pour prouver que la nature des sels déterminant la pression osmotique
voulue est indifférente, il est indiqué d'employer des solutions pures des
divers sels et de comparer leurs efTets, et non pas de prendre pour véhicule
de l'eau de mer où il y a de tout. Si donc M. Loeb n'emploie pas des solu-
tions pures, on est autorisé à l'attribuer, jusqu'à preuve du contraire, à ce
qu'avec sa méthode elles sont inefficaces. » En fait, j'ai acquis la conviction
dès 1900 que des solutions hyperloniques pures de NaCl, KCl et MgCP
peuvent être employées pour la production de la parthénogenèse expéri-
mentale ; mais, comme il s'agissait alors seulement de décider entre les effets
spécifiques des ions auxquels, dans ma première Commui>icalion prélimi-
naire, j'avais attribué la parthénogenèse artificielle et les effets de déshy-
dratation que M. Giard a le premier signalés comme cause de ces dévelop-
pements parthénogénétiques, il m'a paru suffisant d'indiquer que les larves
peuvent être produites par une solution hypertonique pure de saccharose;
et, chose assez curieuse, j'employais justement la solution que M. Delage
appelle aujourd'hui isotonique. La raison pour laquelle j'usais autant que
possible d'eau de mer plutôt que de solutions pures de sels ou de non-con-
ducteurs est très simple. Mes solutions artificielles sont préparées avec les
produits chimiques purs de Kahlbaum et de l'eau deux fois distillée dans le
verre, ce qui est assez coûteux, tandis que l'eau de mer arrive sans qu'il
en coûte rien en temps ou en argent au laboratoire. En outre, l'eau de mer
SÉANCE J)U 3 FÉVRIER I908. 2^9
présente cet avantage qu'elle est indubitablement une solution isotonique
pour les œufs de Strongytocentrotits et qu'on est ainsi à l'abri de toutes les
erreurs possibles dans la détermination du point de congélation ou dans
la préparation des solutions.
Ce caractère isotonique de l'eau de mer est si marqué que c'est grand
dommage que M. Delage ne l'ait pas trouvé satisfaisant pour ses expériences
avec le lannate d'ammonium, dans les([uelles il s'efforçait de prouver qu'il
employait seulement des solutions isotoniques.
Pour enlever à M. Delage toute incertitude en ce qui concerne l'efficacité
des solutions de sels purs dans ma méthode, j'ai déterminé les puissances
d'activité relative d'un certain nombre de solutions hypertoniques de sels
purs et de non-conducteurs. La concentration optima des diverses solutions
hypertoniques et le pourcentage moyen des larves obtenues sont donnés
dans le Tableau suivant :
Pourcentage
Nature des
tics solutions hypertoniques. larves.
5o M . Saccliarose environ 80
• .5o f M . Na Cl » 90
5o fM.KCI >i 90
5o |M. LiCI 80
5o i M . Ca Cl » 80
5o I M. MgCI » 85
5o f M. SrCI » 80
5o I M. HaCI ). I
5o eau de mer + 8™',2| N.NaCI » 98
Kn terminant, je dois remarquer cjue le progrès des Sciences exactes dé-
pend de l'harmonie des résultats obtenus par les différents observateurs.
Mes efforts pour montrer que les divergences apparentes entre les résultats
de M. Delage et les miens n'existent pas en réalité sont inspirés par le seul
intérêt de la Science, et je constate avec reconnaissance le caractère éga-
lement courtois et scientifique de la réponse que M. Delage a faite à ma
première Note.
25o ACADÉMIE DES SCIENCES.
ZOOLOGIE. — Sur la morphologie ei l'évolution des Sabellariens de Saint-
Joseph {Hermelliens de Quatrefages). Note (') de M. Cii. Gravier, pré-
sentée par M. Edmond Perrier.
Chez les Annéhdes polychètes de la famille des Sabellariens de Saint-
Joseph {Hermelliens de Quatrefages), le prostomium ou lobe céphalique
est absolument indiscernable. Le corps présente en avant une masse mus-
culaire considérable excavée sur la face ventrale, formée de deux parties
symétriques plus ou moins complètement soudées et portant une couronne
de soies puissantes, de configuration variée, ou palées; des appendices cir-
riformes disposés en séries transversales encadrent la cavité ventrale à la
partie inférieure. de laquelle s'ouvre la bouche. Cette région antérieure du
corps a donné lieu à diverses interprétations.
En étudiant le système nerveux des Hermelles, de Quatrefages (i848) avait remarqué
que les nerfs qui se rendent dans les supports paléigères se détachent du collier œso-
phagien; pour lui, ces supports représentent « Panneau buccal et ses dépendances » et
sont essentiellement constitués par les tentacules très développés et soudés sur la ligne
médiane supérieure. Ed. Gruhe (1877), tout en désignant la partie antérieure du corps
sous le nom de lobe céphalique (Kopllappen), la considérait comme la continuation
du segment buccal. Ed. Meyer (1888) suggère que les supports paléigères des Sabel-
lariens proviennent des rames dorsales du premier segment sétigère. Dans sa descrip-
tion du Pallasia sexungula Grube {Ballasia armata Kinberg), Ehlers (1897)
regarde la masse buccale comme l'ensemble formé par le lobe céphalique très réduit,
dont il est impossible de tracer les limites précises, et par les deux premiers segments
du corps fusionnés tous ensemble. La double rangée des palées de l'opercule corres-
pond aux soies d'un parapode ventral, les crochets représentant les soies dorsales. Le
second segment est intimement soudé au segment buccal.
Les données anatomiques montrent cpie les supports paléigères, par leur
innervation, sont une dépendance du premier sétigère, sans indiquer s'ils
sont formés par la totalité ou seulement une partie de ce segment. Le nou-
veau Sabellarien de Madagascar {Cryptoponxitus n. g. Geavin. sp.), décrit
dans une Note précédente (-), vient de fournir un argument morphologique
très intéressant à ce point de vue. 11 présente un lobe céphalique en partie
fusionné avec les supports paléigères voisins, mais encore nettement dis-
(') Présentée dans la séance du 27 janvier 1908.
(^) Voir Comptes rendus, séance du 20 janvier 1908.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. aSi
tinct, tant sur la face dorsale que sur la face opposée, avec un court tenta-
cule inséré ventralement. Sur la face dorsale, notamment, on peut encore
reconnaître ses limites latérales, grâce à ses bandes transversales pigmen-
tées. Les crochets et les palées, qui, d'après les recherches d'Edouard Meyer
sur les autres Sabellariens, offrent à une plus grande échelle la même struc-
ture que les soies ordinaires, s'insèrent de chaque côté du lobe céphalique,
en s'enfonçant, bien au delà de sa limite postérieure, dans la région dorsale
des masses musculaires latérales. Celles-ci constituent en avant deux grands
lobes indépendants l'un de l'autre, circonscrivant une cavité largement
ouverte du côté ventral et abritant complètement le prostomium sur la face
dorsale. D'autre part, au niveau de la partie antérieure de l'orifice buccal,
il existe un faisceau de soies ventrales qui n'a point son correspondant sur
la face dorsale. Il est donc fort vraisemblable que les supports paléigères
sont le résultat de la fusion du prostomium et des rames dorsales du pre-
mier sétigère.
Si l'on suppose que les supports paléigères du genre Cryptopomalus
s'épaississent dans leur région terminale et se rapprochent l'un de l'autre,
qu'en même temps les deux rangées de palées s'étendent sur toute la lon-
gueur des bords libres des lobes élargis, on passe au genre Pallasia Quatre-
fages. Si la rangée externe de palées est homogène, sans crochets, les sup-
ports restant largement séparés l'un de l'autre, c'est le genre Centrocorone
Grube, très voisin du précédent. Enfin si, au lieu de rester distincts, ces
supports paléigères se soudent d'une façon plus ^.. moins complète sur la
face dorsale et que l'opercule se renforce par une rangée interne de palées,
le type le plus évolué de la famille, le genre Sabellaria Lamarck, se trouve
réalisé.
Chez beaucoup d'Annélides polychètes, le prostomium porteur des or-
ganes des sens est protégé de façon diverse par les premiers segments du
corps. Il est fréquemment recouvert par la première ou les deux premières
paires d'élytres chez les Aphroditiens ; il est enserré entre les premiers seg-
ments du corps chez les Amphinomiens et les Palmyriens; chez les Flabelli-
gériens, il peut se loger, avec les tentacules et les branchies, à l'intérieur de
la cage formée par les premiers segments du corps armés de soies extrême-
ment développées. De même, chez le genre Pœcilochœlus Claparède, allié
étroitement aux Spionidiens qu'Edouard Meyer a rapprochés des Sabella-
riens et des Serpuliens, le prostomium, de petite taille et pourvu aussi d'un
tentacule ventral, est entouré par les puissants parapodes du premier seg-
ment armés de longues soies (surtout à la rame dorsale) et dirigés en avant.
252 ACADÉMIE BES SCIENCES.
C'est l'extension, on relation probablement avec l'adaptation à la vie exclu-
sivement tubicole, de la même disposition qui s'observe chez les Sabella-
riens et dont le terme extrême est présenté par le genre Sabellaria ; le pro-
stomium, enveloppé par les rames dorsales du premier segment sétigère,
se fusionne finalement avec elles et devient indistinct.
PHYSi' ' ^ DU GLOBE. — Contribution à l'étude du rayonnement calorifique
■ uire. iVote de MM. C Féry et G. Millochau, présentée par M. Lipp-
"lann. '
Grâce à la Société du mont Blanc et à son regretté président Janssen,
qui ont bien voulu mettre à notre disposition leur Observatoire du sommet
du mont Blanc ainsi que les ressources nécessaires pour exécuter nos
recherches, nous avons pu reprendre en 1907 les travaux commencés
l'année précédente et exécuter presque complètement le programme que
nous avons proposé au Congrès de Meudon :
1° Les mesures sur le télescope pyrhéliométrique ont été reprises dans
des conditions à peu près identiques à celles réalisées en 1906;
2° Des mesures parallèles ont été exécutées avec le nouvel actinomètre
Fery;
3° Les deux instruments ont été étudiés devant un four électrique.
Le télescope pyrhéliométrique a été employé, cette année, avec un galva-
nomètre Meylan et d'Arsonval.
Le galvanomètre Gliauvin et Arnoux, qui avait servi l'année dernière, a été employé
avec l'actinomètre.
Cependant, à plusieurs reprises, les galvanomètres ont été alternés dans le but de
tirer parti des résultats, même dans le cas où l'un de ces appareils aurait été mis hors
de service.
Les dispositions avaient été prises pour une durée de i5 jours à l'Obser-
vatoire du sommet; les observations ayant été satisfaisantes, ce séjour fut
réduit à 12, du 19 au 3o aoiit.
Les journées des 21, 22, 20, 26, 27 et 3o se sont prêtées aux observations actino-
métriques; celle du 22 a été particulièrement favorable, quoique le travail n'ait été
possible que de 10'' lu matin à 7'' du soir, le Soleil étant, avant 10'', masqué par des
cirrlius.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 253
Le Tableau suivant donne les déviations galvanométriques du télescope,
aux diverses heures de la journée :
emps moyen
Déviation
de
m
Chamonix.
miciovolts
h ^tu
1 0 . o5
4440
11.16
4480
1 1 . 4a
45oo
I2.04
4520
12.3o
4520
i3.36
444"
.3.55
4440
i5.i8
4320
Temps moyen
Déviation
de
en
Cliainonix.
microvoUs
h m
l5.22
4280
16. 12
4120
.e..7
4 100
16. 22
4 100
17.17 -
37C0
n-^9
328^
17.58
3o8o
18.27
256o
A la courbe conslruile avec les mesures faites ce jour-là s'applique, avec
une très grande exactitude, la loi de Bouguer.
Pour les autres journées, certaines portions de la courbe journalière sont correctes
et la loi de Bouguer s'y applique; les autres parties présentent des dénivellations cor-
respondant exactement aux variations de l'Iiygromètre enregistreur, ce qui montre
que l'accroissement momentané d'absorption qu'elles indiquent |)rovienl de vagues
atmosphériques, composées d'air humide des couches inférieures, et qui se heurtent
aux flancs du massif du mont Blanc, dépassant par moraenls le sommet de quelques
centaines de mètres.
En recherchant les portions de courbes auxquelles s'applique la loi de
Bouguer et en en déduisant, par la méthode que nous avons indiquée
(Comptes rendus, 22 octobre 1906), l'intensité du rayonnement du centre
du disque solaire, en dehors de l'atmosphère terrestre, on trouve pour 0
(déviation en microvolts du galvanomètre, le télescope étant à pleine ouver-
ture) : le 22 août, 0 = 4976; le aS, 0 = 4808; le 26, 0 = 4936; le 27,
S = 5oi2.
La valeur 0 = ^4976, basée sur l'étude de l'ensemble de la courbe journa-
lière du 22 août, a un poids bien plus grand que les autres, ne portant que
sur des portions de courbes; elle s'accorde d'une façon très satisfaisante
avec les mesures des auti'es jours et surtout avec leur moyenne.
L'appareil a été étalonné en le pointant sur un four électrique; la con-
stante trouvée (dans la formule T = Iv y/o) est K = G6i, ce qui donne pour
la température effective du centre du disque solaire T = 5555° absolus.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N«. 5.) 33
254 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La valeur trouvée pour cette même température en 1906 était 5620°
{Comptes rendus, 22 octobre 1906) (').
Des mesures ont été également faites le long d'un diamètre solaire selon
la méthode que nous avons indiquée en 1906 {Comptes rendus, 8 oct. 1906).
Elles conduisent au i-ésultat suivant : pour 0 = loa au centre du disque, on
trouve, à So" du centre, ^ = 9^1,7 et, à 4^", ^ = ^7iO, alors qu'en 1906 on
avait trouvé, à 3o°, 0 = 93,(32 et, à 45°, 0 = 85,9 (moyenne des mesures
faites sur l'ensemble des courbes).
Les mesuies de 1907 indiquent, pour l'absorption atmosphérique so-
laire, 40 pour 100, soit 6042° pour la température dunoyau; celles de 1906,
37 pour roo, ayant donné 6i32°pour cette dernière température (^).
La différence entre les deux mesures est trop faible pour pouvoir en tirer
une conclusion.
Voici, à litre d'exemple, les valeurs trouvées suivant un diamètre solaire, le
25 août 1907, à I i''2i"' (^) (mont
Bl
anc) :
Temps moyen Déviation
de en
Cliamonix. micvovolts.
T.
6.
T.
?.
Il m s
11.21. /4O 320
1 10
4280
180
480
5o -HiSo
120
425o
190
240
60 3480 *•
iSo
4200
200
200
70 388o
i4o
4 100
210
160
80 4o4o
i5o
8966
220
100
90 4 '60
160
36oo
»
»
1 1 . 21 . 100 4240
170
2440
))
»
(') Une discussion plus complète des résultats nous a donné depuis 5663° {Journal
de Physique, t. VI, mai 1907, p. 589 et suiv.).
(^) Journal de Physique, t. VI, mai 1907.
(^) La courbe représentative du rayonnement suivant un diamètre solaire est ainsi
tracée par points; rappelons que nous avons indiqué {Comptes rendus, 8 oct. 1906)
qu'en employant un galvanomètre enregistreur spécialement aménagé on aurait une
courbe continue. Nous n'avons pu réaliser ce dispositif trop coûteux pour nos res-
sources et n'avons pu étudier le rayonnement des divers points de la surface solaire,
suivant des cordes parallèles à la direction du mouvement diurne, que par la méthode
chronométrique.
La séance est levée à 3 heures trois quarts.
A. L.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 255
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OUVRAGKS REÇUS DANS LA SÉANCK Dl) 3 FÉVRIER I908.
Institut de France. Académie des Sciences. Bulletin du Comité international
permanent pour l'exécution photographique de la Carte du Ciel; l. V, fasc. 1. Paris,
Gaulhier-Villars, 1907; i fasc. in-^".
Janssen, par A. de Lapparent, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences.
(Exlr. du Correspondant.) Paris, L. de Soye et fils, 1908. (Hommage de l'auteur.)
Sur les premiers principes des Sciences mathématiques, par P. Worms DE Romillï.
Paris, A. Hermann, 1908; 1 fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.)
Rapport sur une Mission scientifique dans les Jardins et Établissements zoolo-
giques publics et prii'és de l' Allemagne, de l' Autriche-Hongrie, de la Suisse et du
Danemark, par M. Gustave Loisel. (Extr. des Nouvelles Archives des Missions scien-
tifiques, t. XV.) Paris, Imprimerie nationale, 1907; i vol. in-8°. (Présenté par M. Giard.
Hommage de l'auteur.)
Recherches sur les Liriopsidœ, par Maurice Gaullerv, avec 8 fi g. dans le texte et la
planche XXVI. (Extr. des Mittheilungen aus der zoologischen Station zu Neapel,
t. XN'III, fasc. 4, 1908.) Leipzig, Breilkopf et Hiirtel; 1 fasc. in-8°. (Présenté par
M. Giard.)
Okapia, par Julien Fraipont. {Annales du Musée du Congo : Zoologie. Série II :
Contribution à la faune du Congo; t. I.) Bruxelles, Spinaux et G'"^, septembre 1907;
I fasc. in-f°.
La quadrature du cercle, par A.fiTOi{iERAFPAiu. Bastia, G. PiaggietC'", 1906; i fasc.
in-S".
Statistique générale de la France. Statistique annuelle des Institutions d'Assistance,
année 1900. Paris, Imprimerie nationale, 1907; i fasc. in-S".
Statistique générale de la France. Annuaire statistique; 26' Volume, 1906. Paris,
Inijirimerie nationale, 1907; i vol. in-8°.
Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bo.^mer, Membre de l'Institut;
livraison du i5 janvier 1908, n" 229. Paris, Librairie générale de l'Enseignement, 1908;
i fasc. in-8°.
IV° Congresso internazionale dei Matematici, sotlo l'allo patronato di S. M. il He
d'Italia, Roma, 6-11 aprile 1908 : 2'' Circolare. Rome, janvier 1908; i fasc. in-S".
Gino Cugini, per G.-B. de Toni. (Extr. de Le Stazioni sperimentali agrarie ita-
liane, 1907, t. XI.) Modène; 1 fasc. in-8". (Hommage de l'auteur.)
Moyens de racheter les grandes différences de niveau, par Victor Schônbach.
Munster, J. Bredt, 1902; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.)
25g ACADÉMIE DES SCIENCES.
ERRATA.
(Séance du 20 janvier 1908.)
Note de M. WoUereck. Sur la synthèse de Fammoniaque :
Page 125, ligne li, au lieu de 18, 5o, Usez i85.
Même page, ligne 2/4, au lieu de 0,28, lisez 2,3.
(Séance du 27 janvier 1908.)
Note de MM. Eugène et François Cassera,, Sur la théorie des corps minces :
.- .- ,' et 25 au lieu de du troisième degré pour «, et du deuxième
On souscrit
Qui
is, chez GAUTHIER-VILLARS,
jrands-Augustins, n" 55.
Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent lo^ulierecnent le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in i' D
Tables, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volun ' ^"*
et part du i" Janvier.
Jme. L'abonnement est annuel
Prix de l'abonnement :
Paris: 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
Agen . .
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Ferra n frères.
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I
Jnurdan,
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Amiens Courtin-Hecquel.
j Germain et Grassiii,
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Bordeaux ) Laurens.
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! F. Robert.
Le Borgne.
Uzel frères.
Caen Jouan.
. Oarriel et Bouvier.
\ Henry.
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Brest .
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Cherbourg .
/:
C 1er mon t- Ferr .
Dijon .
Douai .
Delaunay.
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Ratel.
Rey.
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Grenoble \ Drevet.
I Gratier et C".
La Rochelle Fouclier.
Le Havre
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\ Baumal.
I M— Texier.
Cumin et .M.tssuq.
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Marseille Ruât.
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Nice
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Nimes Debroas-Dupl.m.
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Poitiers.
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( Lévrier.
Bennes Plihon et Homm.tis.
Rochefort Girard ( M»- ).
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Toulouse .
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Berlin .
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Amsterdam f ''«'''ema Caarel-
' sen et C'*.
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Barcelone Verdaguer.
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( Sotchek et G".
B'^'^^'-'^^t • JAlcalay.
Budapest Kilian.
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Copenhague Hôst et Tds.
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Londres ) Hachette et C"
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TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4'': i853. Prix 25 fr.
Tomes 32 à 61. —( i" Janvier iS5i à 3i Décombre i865.) Volume in-4°; 1870. Pri.x 25 fr.
Tornes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume iu-J": 18.S9. Prix 25 fr.
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SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tome I. — Mémoire surquelques points de la Pliysiologiedes Alsçues, par \ni.A. DKRBEset A.-J.-J.SoLiER. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations au'éprouvent
les Comètes, par M. Han.sen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le r.ile du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des
matières g.asses, par M. Claude Bernard. Volume in-.',», avec 02 planchr-; i856 25 Ir.
Tome 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-.r. Van Benepen. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences
pour le concours de iSJo, et puis remise pour celui de iS5(i, savoir : « l.iu^lier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
» sedimentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la quesii.n de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercherla
» nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règneorganiqueetsesétats antérieurs», parVI. le Professeur Bro.ss. In-(*, avec 7 planches; 1861. . . 25 fr.
A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, >^t les Mémoires présentés par dirers Savants à l'Académie des Sciences.
lAlil
W 5.
^B.lllt^s i;T c<>M»iiiM< 'ViOf***
1„.S COUUKSPONUAN1> Dh l.ACAPEMIK.
>1E
DKS Ml'MlilU'S Kl
Pages,
_ Sur l'existence du tluorui'e
Pages.
^' at-sodr:— é,é,.^Ues syénues ne
phéliniques des ^^^^^^^ i^^^u^. d'e's
ryum.
M. A. DE Lappare
iT fait hommage à l'Acadé-
mie d'une Nolice intilulée
la Science française, Janssen
« Les deuils de
oxyc
NO >IIÎ\ AXIONS
\ ..„»^flp iuoer le concours du
om.Tiiss.on chargée déjuger
Cham'eau, Poincare, de Lapp
de juger le concours du
Commission chargée deju
Poincaré, Emile Picar
caré. Becquerel, de Lap parent, Deslan
'^''^'- ' '■ 'A Vhàreée de 'présenter une ques-
~'drGr:nai:^cJsciences physiques
l'année 190»
rboux, Mascc
:ird, de Lapparent,
du
,908:
■ M M PerriGi'-, Gui-
Veia^e, ^ ^ présenter une ques-
i::-boL, Pcncare. Emile Picard, Ap- ^^^
^''"•.^"'"'r,f^'d;ré;en;er-unyque;
mulllf, Badau. OeslandresB^gou, -
dan, Oarl.ou.I^>P^>^^^2^Z%.^-
'rrr rix vl^n^lftVur l-annee .q.y
MM. tlrice Le.y, Darbou. Boaque de
la Grye, Troost, Mascart, Becque> el. de^ ^^^^
Lapparent
coii!vi:si'ONi>A.\<:!^
., ,„ ^rr-RÉTAiBE PERPÉTUEL signale dcs bro-
M. le SECRETAI, i- rr p„„;ié organisa-
chures adressées P^^'^^^^^^^^'J^^àonal
teur du quatne,ne Congie^ mler ^^
MUI. P. ^yo" cnnllerv Gustave Loisel.
M^r'^iTr":m.E - Ob;{;vat.ons du soleil
^aL?r'ro"atoire de Lyon, pendant le
troisième trimestre de .907 ■----,,
'^- ^-""^^eur:;^:^::^ -'vant Z ronc-
où le fer est masque
plexes du fer, ..- -^ ■-- -„ ■_ .^
MM L. BouVEiULT et G. Blanc.
veaux dérivés de la camphenylone, sa
M'=Kt"l^;;sK;:-sù;i'o;d;ed'Jddition
M. K. IvRASbOL ^^^^ ^.Q^ydes organiques
Adolphe Minet.
d'une fo
tions de Laplace
MM. Louis Clerc et
un nouveau four électrique i aie
"able aux recherches de laboratoire
,1,. _ Emploi des 1..-
dès courants alternatifs à
— Sur
.ppli-
224
227
M. /.NDRE CATHIARD. - E.nploi des flammes
de l'ammoniaque au
de structure asymétrique. .....-•• ••
MM JEAN CUAUTARD et PAUL LEMO.NE. -
Sur la penése de certains minerais d alu-
t de fer Décomposition lateriUque
tdeier. ^f^^^ ^^ présence de
et de cipolins au Daho-
l'oe l'origine des terres
fprtiles du Maroc occidental • •
tertiies uu n.i'pst-ce qu'une solu-
M. JACQUES Loeb. - Q^"^f^,ffJ^ ^„„, les
mine e
M. Henry Hubert.
gneiss à scapolitc
mey
M. Louis Gentil. -
23l
233
2.36
239
242
243
Modifications
anomales,
comme soupape
haute tension.
'^'datrZnp magnétique, des spectres
de bandes des divers composes.
M H. Chaumat.
rlio-o car voie êlectro.yuq">. ••--
M P. pIscal. - Sur quelques sels co.n-
Bulletin bibliographiouk
Errata
la réduction de 1 in-
229 1
229
23l
tion de saccharose isotomque poui
Vévolution des Sabellariens bainl-
I flermelliens de Ouatrefages).
MVl r FfRY et G. MiLLOCHAU.
MM. C. FERYjt^^ ^^ ,,yonnemenl calor.- ^^^
.-Joseph
— Contri-
bution
lique solaire .
255
2d6
PAKls.
;rIE GAUTHIEH-VILLAKS,
lAlPKlME
,-Jua. des Grands-Auguslins, o=.
Le Gérant : G*uthier-VxllaR3.
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES UENDIJS
HEBDOMADÂIHES
DES SEANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LKS SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI
N 6 (10 Février 1908
"^ PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augusiins, 56.
1908
RÈGLEMENT UEL4TIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1873
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de r Académie ^Q composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
/|8 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article \". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparunAssociéélrangerderAcadémie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3'i pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance f
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savai
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personi
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires s
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomr
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le I
pour les articles ordinaires de la correspondance .
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être re
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t;
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être reir
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dai;
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyti
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. - Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni plane
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures sera
autorisées, l'espace occupé par ces figures comf
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor
les Instructions demandés par le Gouvernement
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administr
fait un Rapport sur la situation des Comptes re.
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du
sent Rèdemenl.
Les savants étraagers à TAcad... .u. dés.reut faire présenter le.rs M^^a.^ par^ J. ;- ^^^^X^^^STiu «a^^.
dépo.6r au Secrétariat an plus lard leSam.li qui pré<!3d9 la seauos, avaut 5». Autrement la présentation
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUiNDI 10 FÉVRIER 1908.
PRÉSIDENCE DE M. II. lil'CQUEREL.
MEMOIRES ET C0M3IUrVICATI0IVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'A.CADÉMIE.
PHYSIQUE. — Sur les spectres de romposés non dissociés.
Note de M. Hemsi Iîkcquerel.
Les Comptes rendus de la dernière séance contiennent une seconde Note
de M. A. Dufour (') relative aux modifications que subissent, dans un
champ magnétique, les spectres de bandes de divers composés, phénomènes
dont les sens différents sont présentés par l'auteur comme une anomalie
nouvelle.
Dans une Note précédente (^), je m'étais proposé de montrer que ces
phénomènes, très intéressants d'ailleurs, ne constituaient pas une anomalie
nouvelle, mais c[u'ils étaient la manifestation de phénomènes semblables à
ceux qu'on rencontre régulièrement avec les spectres d'absorption de cris-
taux ou de solutions contenant des sels de certaines terres rares et dont les
effets s'expliquent par la présence simultanée d'électrons positifs et d'élec-
trons négatifs ('). La coïncidence des bandes des spectres en question, avec
celles de divers spectres de phosphorescence des fluorines, venait à l'appui
de cette manière de voir en permettant d'assimiler les spectres étudiés par
M. Dufour à certains spectres de phosphorescence, et l'on sait par quels
liens intimes ce dernier phénomène est rattaché à l'absorption.
(') A. DifFOUR, Comptes rendus, l. CXLVl, njoS, p. 229.
(^) Comptes rendus, t. CXLVl, 1908, p. d'i. ■— Errata : (Jnmptes rendus,
t. CXLVl, page i55, ligne 3i, au lieu de Bœlir et. Bunsen, lire Bahr et Bunsen;
page I 56, lignes 11-12, au lieu de puisque les bandes, lire puisque des bandes.
(') Jean Becquerel, Comptes rendus, t. CXLII, 1906, p. 874, et t. C.XLV, 1907,
p. 1 l52.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. C.XLVI, N» 6.) J l
258 ACADÉMIE DES SCIENCES.
M. A. Diifour, dans sa seconde Note, fait appel à des considérations
d'après lesquelles il s'agirait de spectres de composés.
Or les spectres de phosphorescence, de même que les spectres d'absorp-
tion, sont précisément dos spectres de composés et l'objet de la Note que
j'ai présentée antérieurement était de montrer que la présence de bandes
de terres rares assignait la qualité de s])eclres de composés aux spectres
étudiés par M. Dufour.
Une expérience récente de M. R.-W. Wood ('), sur l'existence d'élec-
trons positifs dans l'atome du sodium, s'applique également à des spectres
de la même nature.
Les phénomènes qui, du moins jusqu'à présent, ont manifesté la présence
d'électrons positifs, paraissent caractéristiques de l'état particulier de la
matière donnant les spectres en question, et ont une grande généralité (^).
Je rappellerai à cette occasion une partie des conclusions d'un de mes
anciens Mémoires sur les spectres d'absorption des cristaux (' ) :
Lorsqu on étudie l'émission lumineuse des vapeurs incandescentes, les corps
sont s.énéralement amenés à un même état de dissociation et donnent un seul
spectre caractéristique, ("est seulement dans des circonstances particulières,
lorsque la dissociation n'est pas réalisée ou lorsqu'on fait varier très notable-
ment la température dans les étincelles, qu'on peut obtenir des spectres diffé-
rents avec un même corps.
Au contraire, dans l'étude de l'absorption, l'analyse optique met en évi-
dence toutes les perturbations dues aux affinités moléculaires; toute modification
chimique change le spectre, et, pour obtenir des résultats constants avec une
même matière, il faut l'observer toujours dans les mêmes conditions.
A l'état cristallisé la même matière peut . comme on l'a im plus haut, donner
trois specLres différents.
L'analyse spectrale par absorption est donc d'une extrême sensibilité ; mais,
en raison des perturbations dues aux influences les plus diverses, les conclusions
doivent être formulées avec la plus grande circonspection. Toutefois, elle peut
révéler l'existence de composés que les autres mét/iodes seraient impuissantes à
mettre en évidence, puisque ces composés seraient détruits par l'analyse elle-
m''me.
Ajoutons en terminant que les diverses considérations relatives à l'ajialyse
(') Phil. Mag., vol. XY, 1908, p. 274.
(-) Jran Becquerel, Le Radium, t. V, p. 17.
(^) Ann. de Chiin. et de Phys., 6= série, t. W\ , 1888, p. 206.
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. sSq
spectrale par absorption s'appliquent à i analyse spectrale de la lumière émise
par pliosphorescence.
On voit que les idées auxquelles je me reportais dans ma Note sont déjà
fort anciennes. Les faits observés récemment par M. A. Dufour semblent
confirmer l'assimilation des spectres étudiés à des spectres de la même
nature que certains spectres de phosphorescence ou d'absorption.
CHIMIE ORGANIQUE. — Alcoolyse de l'huile de lin.
Note de M. A. Haljler.
Dans nos recherches antérieures (') sur l'alcoolyse des corps gras, nous
avons étudié le beurre de coco dont les principes constitutifs dominants
sont des gljcérides d'acides saturés, C"IP"0'', et l'huile de ricin qui est
caractérisée par la présence d'un glycéride à acide-alcool non saturé, l'acide
ricinoléique, C'^H'^O'.
L'huile de lin constitue un autre type de corps gras, celui des huiles sicca-
tives.
L'importance que présente cette huile dans l'industrie fait qu'elle a été
l'objet de nombreuses recherches sur lesquelles il nous est impossible d'in-
sister dans cette courte Note.
Remarquons d'abord que, suivant son âge et sa provenance, celle huile
possède, selon les techniciens, des propriélés différentes.
L Pour nos essais nous avons eu recours à quatre échantillons mis obli-
geamment à notre disposition par M. Guary, chef de la maison Lorilleux
et C'^, à Paris.
Ces huiles possèdent les indices d'iode et de saponification suivants :
Indices
Indices de
Origine de l'huile. d'inde. saponification.
Huile de pays. 1 76 1 85
» de Bombay 168 jgo
des Etats-Unis
171 if
» de la Plala 172 191
Ces valeurs rentrent dans les limites indiquées par M. Lewkowitscli dans
(') A. Hai.ler, Des corps gras {Comptes rendus, t. GXLIII, p. 6.57); A. Hallek et
YoLssoiFiAN, Alcoolyse du beurre de coco {Ibid., p. 8o3); A. IIaller, Alcoolyse de
l'huile de ricin {Comptes rendus, t. CXLIV, p. 465).
2Go ACADÉMIE DES SCIENCES.
sa technologie des corps gras, sauf pour lliuile de lin de pays cjui a un indice
d'iode légèrement trop fort et un indice de saponification un peu trop faible.
II. Comme l'huile de lin est insoluble dans les alcools méthylique et
éthylique, son alcoolyse est assez lente. Nous l'avons accélérée en ajoutant
un solvant qui rend la masse homogène.
On a employé successivement la benzine, le tétrachlorure de carbone,
l'acétone et l'éther.
Au cours de ces essais, nous avons remarqué que les opérations effectuées
au sein du benzène, du tétrachlorure de carlione et de l'acétone fournis-
saient, après traitement de la masse et dislillation des éthei-s obtenus, un
résidu non distillable d'un poids plus élevé c|ue lorsqu'on opérait au sein de
l'éther.
Nous avons également observé que, pour obtenir une réaction totale
dans une seule et même opération, il fallait augmenter la quantité d'acide
chlorhydrique et la porter à 2,5 pour loo de l'alcool employé.
Nous nous sommes arrêté aux proportions suivantes pour chaque luiile traitée :
Huile de lin 5oo6
Alcool méthylique absolu à 2,5 pour loo dacide chlorhydrique. . . (iaô
litlier 85o
Ce mélange est homogène à l'éluiliition.
On le chaufle dans un ballon, muni d'un réfrigérant ascendant, pendant 12 heures.
Après refroidissement, on agite le liquide avec du carbonate de baryte pour neutra-
liser l'acide, puis avec de l'eau salée. Celte dernière opération a jiour InU d'enlever la
glycérine et la majeure partie de l'alcool méthylique en excès. Le mélange est enfin
desséché sur du chlorure de calcium, puis distillé pour chasser l'éther. L'huile res-
tante est rectifiée dans le vide et l'on recueille les portions qui passent aux différentes
températures sous la pression de i5™™.
Dans chacune de ces distillations, il est resté un résidu solide, noirâtre, pesant
de 5» à 3os.
Nous donnons dans le Tableau suivant les portions d'éthers obtenues avec chacune
des huiles mises en œuvre:
ïcinpéralurcs
de distillation Huile
sous iS""". de pays. Boiubay. États-l'nis. Plala.
s g e e
Au-dessous de 200" 60 5o 70 7.0
De 200'' à 202" 333 175 110 igS
De 202° à 2o5° 70 212 240 i85
Au-dessus de 200° 00 3o 70 3o
498 467 495 485
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 261
III. Ces différents fraclionnenienls, soumis à un froid de —7°, ont tous
laissé déposer des cristaux qu'on a essorés à la trompe. Les produits obte-
nus, après avoir séjourné sur des assiettes poreuses, sont purifiés par cris-
tallisation dans l'alcool méthyliquc.
Les cristaux extraits des portions d'éthers bouillant au-dessous de 200°
fondent à 28" et sont constitués par du palmitate de mélhyle. Ceux retirés
des parties d'éthers bouillant au-dessus de 2o5° (2o5°-2io°) ont le point de
fusion de 38° et sont formés de stéarate do méthyle.
Indépendamment de ce dernier composé, nous avons réussi à retirer des
portions plus élevées du mélange des étliers obtenus avec les huiles de pays,
de Bombay et des Etats-Unis, des cristaux moins solubles dans l'alcool
méthyliquc et fondant respectivement à jV', 52°-54°, 54°-55". Soumis à
l'analyse, ces cristaux présentent la composition de l'arachate de méthyle
C-' H'^O-, qui, à l'état pur, fond à 54°- f)/,",^).
La partie solide extraite des portions distillant de 200° à 2o5° est consti-
tuée par un mélange de palinilate et de stéarate de méthyle et n'a pas de
point de fusion fixe.
Quant aux éthers liquides, débarrassés, autant que possible, par le froid,
des produits solides, ils distillent dans les mêmes limites de températures
que celles signalées plus haut et sont constitués par des mélanges d'oléate,
linoléale, linolénale et isolinolénate de méthyle, encore souillés de traces de
palmitate et de stéarate de méthyle, qu'il est impossible de séparer par dis-
tillation fractionnée.
Les faibles différences de composition que présentent entre eux les éthers
des acides en C" ne permettant point d'avoir, par l'analyse élémentaire,
des indications sur la nature des mélanges, nous avons cherché à préparer
les dérivés bromes des divers fractionnements.
Là encore les essais tentés n'ont abouti qu'à l'obtention de divers pro-
duits pâteux dont la teneur en brome variait de 45 à 4955 pour 100, alors
que le tétrabromure de linoléate de méthyle exige 52, i pour 100 de brome
et l'hexabromure de linolénate 62,1 pour 100 du même élément.
Nous n'avons pas obtenu de renseignements plus précis en nous adres-
sant aux indices d'iode et aux pouvoirs réfringents moléculaires des pro-
duits liquides.
L'indice d'iode des diverses portions recueillies a varié de 167 à 187,
tandis cjue le pouvoir réfringent des mêmes produits a oscillé entre 90, 56
et 91,28.
Or les constantes calculées des éthers que peuvent contenir les différents
2t)2 ACADÉMIE DES SCIENCES,
fractionnements sont les suivantes :
Pouvuiis réflingents
'''lliers. Indices d'iode. luoléculaires.
l^almitate de niéllnle o 82,0.59
Stéarate de métliyle o 91 ,265
Oléate de niétlivle 8.5 90,870
Linoléate 172 90,476
Linolénate (eliso) 260 90,080
Conclusion. — Les divers auteurs qui se sont occupés des huiles de lin ont
conclu à la présence, dans ces huiles, de glycérides des acides myristique,
palmitique, oléique, linoléique, linolénique et isolinolénique.
Si la méthode d'analyse que nous avons employée n"a pas permis de
séparer et de caractériser tous les constituants de l'huile de lin, elle a cepen-
dant conduit cà isoler deux autres acides de la série saturée : l'acide stéarique
qui existe dans cette huile en quantités appréciables et l'acide aracliique
cju'on ne trouve qu'en très petites proportions.
BIOLOGIE GÉNÉRALE. — La parthénogenèse à Roscoff et à Berkeley.
Note de M. Yves Delage.
Dans une nouvelle Note, parue aux Corriptes rendus de la précédente
séance, M. Loeb ne conteste plus l'originalité de mes résultats, mais il
cherche à montrer que les conditions sur lesquelles je fonde mes interpré-
tations ne sont pas réalisées dans mes expériences. Pas plus cette fois que
la précédente (') je ne saurais accepter ses conclusions. Je prendrai ses
objections dans l'ordre où il les a présentées.
I. D'après lui, ma solution sucrée serait hypertonique et non isotonique,
comme je le crois. Il ne me semble pas qu'il puisse y avoir discussion sur ce
point. L'eau de mer se congèle à — 2", i . Ce chiffre trouvé par Deckhuyzen,
vérifié par moi, n'est pas contesté par M. Loeb. La pression osmotique de
l'eau de mer est donc égale, à une constante près, à ^^-^ — i, i35. La solu-
tion de sucre qui lui est isotonique doit donc contenir 1,1 35 molécule-
gramme. C'est ainsi que je l'ai constituée. M. Loeb concède qu'elle peut
être isotonique à l'eau de mer, mais déclare qu'elle est fortement hyper-
tonique pour les œufs. Il faudrait pour cela que les œufs fussent hypoto-
(') Voir Comptes rendus, séances des 25 novembre et 9 décembre 1907.
SÉANCE DU lO FÉVRIER I908. 263
niques par rapport à l'eau de mer. Or, à la page suivante, JNI. Loeb écrit :
« En outre, l'eau de mer présente cet avantage qu'elle est indubitablement
une solution isoionique pour les œufs de Strongylocentrolus . » Je ne vois
pas le moyen de concilier ces deux assertions.
H. M. Loeb ne réussit pas à obtenir des larves avec ma solution sucrée
dépourvue d'oxygène. La raison en est simple, c'est qu'il n'y met pas de
tannate d'ammoniaque. Je n'ai jamais contesté que l'oxygène fût nécessaire
avec son procédé, où il emploie une solution simplement hypertonique. J'ai
dit simplement et je répète qu'avec l'agent beaucoup plus actif que j'em-
ploie, le tannate d'ammoniaque, il n'en est plus ainsi. M. Loeb pense que si
mon procédé réussit là où le sien échoue cela tient à ce qu'il peut se dis-
soudre de l'oxygène dans mes liquides pendant l'introduction de l'ammo-
niaque et des œufs. Je lui demande de vouloir bien attendre pour juger mes
expériences d'en avoir lu le détail dans le Mémoire in extenso remis depuis
longtemps à l'imprimeur et dont j'attends d'un jour à l'autre la livraison. Il
y verra que, si nos solutions (les siennes comme les miennes) contiennent
des traces d'oxygène (ce que j'ai été le premier à affirmer), c'est qu'il est
à peu près impossible de l'extraire complètement, mais que les miennes sont
certainement mieux purgées que les siennes et que la différence des résultats
tient à ce que l'oxygène nécessaire avec les solutions simplement hyper-
toniques ne l'est plus avec celles additionnées de tannate d'ammo-
niaque.
IlL Pour montrer que ma méthode fondée sur deux traitements, l'un
acide, l'autre alcalin, se laisse ramener à la sienne, caractérisée par un seul
traitement, par une solution hypertonique alcalinisée, M. Loeb déclare que
l'addition de tannate d'ammoniaque se réduit à une légère alcalinisation.
S'il en était ainsi, pourcjuoi les résultats deviendraient-ils nuls dès que je
supprime le tanin? Avant le jjerfectionnement qui a consisté à substituer le
tanin aux acides ordinaires, je faisais deux traitements successifs : un pre-
mier, acide, suivi d'un second, alcalin, ainsi que l'exige ma théorie. Or, si
je supprimais le traitement acide, aussitôt les résultats étaient annihilés,
ainsi que je l'ai indique dans mon Mémoire.
M. Loeb a obtenu des segmentations et même quelques blastules par le
traitement avec la solution simplement sucrée. Je l'avais mis au défi de le
faire. En portant ce défi, j'agissais à coup sûr, ayant vérifié la chose à
maintes reprises. Si M. Loeb y a réussi, c'est parce que son Strongylocen-
Irotus purpurutus de Californie diffère du Paracentrolus lividus d'Europe, de
la même manière que celui-ci diffère à^Arbacia. La synonymie de l'Oursin
264 ACADÉMIE DES SCIENCES.
qu'utilise M. Loeb ne me paraît pas nette : c'est une question que je vais
examiner. Mais j'affirme, dès maintenant, que le Paracentrotns de Bretagne
se comporte tout autrement en présence des réactifs de la parthénog-enèse
que l'Oursin de Californie, et je maintiens mon défi.
IV. Cette différence entre les deux sortes d'Oursins apparaît plus nette-
ment encore dans les résultats obtenus par M. J.oeb et par moi, au moyen
des solutions pures. Tandis qu'avec l'Oursin de Californie des solutions
pures, sans addition d'aucun réactif et employées en concentrations fortes,
permettent d'obtenir de riclies éclosions, il faut, avec l'Oursin de Bretagne,
ajouter un réactif efficace, acides et alcalis ou tannate d'ammoniaque, ce
qui permet, en même temps, de ne pas dépasser la concentration correspon-
dant à l'isotonie. L'eau de mer elle-même ne permet des éclosions quel-
conques que lorsque la pression osmotique de ses sels a été fortement dimi-
nuée par addition d'eaii distillée, tandis que sa pression globale était ramenée
à l'isotonie au moyen du sucre.
Conclusions. — .le maintiens donc que le traitement que j'ai imaginé
montre que l'hypertonie du véhicule est inutile et que la présence d'oxygène
n'est pas indispensable. Je n'ai jamais contredit les résultats matériels de
M. Loeb, pas plus qu'il ne contredit les miens, car tout le mérite de
nos expériences réside dans leur conception, leur exécution ne présentant
aucune difficulté. Mais j'estime que mes expériences prouvent la nature
contingente de certains facteurs qu'il avait jugés nécessaires parce qu'ils
l'étaient, en effet, avec sa méthode, tandis qu'ils ne le sont plus avec
la mienne. ■
La discussion qui s'est élevée entre M. Loeb et moi est d'origine géogra-
phique. Si M. Loeb avait travaillé en Bretagne, il aurait reconnu que les
solutions simplement hypertoniques, alcalinisées ou non ('), sont, ici, inef-
ficaces, et cjue son procédé aux solvants des matières grasses, lui-même,
ne donne point de résultats; et je ne doute pas, connaissant son esprit
pénétrant et inventif, que, poussé par la nécessité, il eût trouvé soit la
méthode au tannate d'ammoniaque, soit quelque autre équivalente. De même
si j'avais travaillé à Berkeley je n'aurais point découvert la méthode en
question et tout ce qui en découle, parce que, obtenant des larves avec les
(') En parlieiilier ie traitement par eau de mer 5o™°, XaCI 2t; n S'^"', qui lui donne
98 pour 100 d'éclosions, ne donne à peu près rien avec l'Oursin de Bretagne. Il y a
nombre d'années que j'ai constaté ces difTérences.
SÉANCE DU lO FÉVRIER I(<u8. 265
procédés qu'il a fait connaître, je n'aurais (loinl été amené à en cliercher
de nouveaux.
Les Oursins de Californie sont plus avantaj^eux que ceux de l]iela;;ne eu
ce qu'ils sont plus faciles à faire développer, mais cet avantage se tourne en
désavantage lorsqu'il s'agit de démêler le déterminisme de la parthénogenèse
expérimentale.
M. A. Gautier, en faisant hommage à l'Académie de la troisième édition
de son traité de L' alimentation et les régimes chez l'h.omm,e, s'exprime ainsi :
Depuis quelques années de nombreux travaux sont partout entrepris à
ce sujet. Les laboratoires spéciaux se créent; le premier Congrès d'alimen-
tation rationnelle de l'homme s'est tenu à l'aris en 1906. On a compris enfin
l'importance d'une alimentation rationnelle au point de vue de la santé
publicjue et privée et des nécessités sociales. Aussi, les données s'accumulent-
elles rapidement. Dans cette troisième édition j'indique, avec la composi-
tion de presque tous les aliments usuels tels qu'ils sont livrés bruts, leur
teneur en matières réellement comestibles et utilisables et en déchets inuti-
lisables, ce qui facilite beaucouj) le calcul des rations en calories. .Finsiste
2)lus particulièrement sur l'alimentation de l'ouvrier des villes, du paysan,
du soldat, etc., et sur les prix de revient. J'examine les variations des liesoins
ahmentaires suivant le travail, les races, les climats, etc.; je relate ce qui a
été fait sur l'emploi du sucre comme source d'énergie, le rôle alimentaire
de certains sels minéraux, etc. Je m'étends plus que dans les précédentes
éditions sur le végétarisme. J'insiste surtout sur les régimes à adopter
au cours des maladies chroniques ou aiguës. Je termine enfin par l'exposé
des moyens de contrôle des effets de cluKpie régime, etc.
Plus de cent pages nouvelles sont ajoutées à cette troisième édition.
AL A. GiAKD fait hommage à l'Académie de l'édition française de l'Ou-
vrage de M. J. Loeb : La dynamique des phénomènes de la vie. La traduction
est due à MM. H. Daudin et G. Schœffer; M. Giard a écrit une préface.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
M. Albert IVodox présente, par l'intermédiaire de M. Wolf, un Mémoire
intitulé : Recherches sur la radioactivité temporaire.
(Renvoi à l'examen de la Section de Physique. j
C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 6.) 35
266 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PLIS CACHETES.
M. Charles Nordmann demande rouverture d'un pli cacheté reçu dans la
séance du 19 février 1906 el inscrit sous le n" 7071.
Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, renferme un Mémoire inti-
tulé : Sur la dispersion de ta lumière dans le vide interstellaire et quelques autres
questions se rattachant à la Photométrie sidérale. Sur une méthode nouvelle de
nature à les aborder.
L'auteur y expose une méthode destinée à l'étude de la dispersion de la
lumière dans l'espace intersidéral et fait la description de l'appareil construit
dans ce but. Cette méthode et cet appareil sont décrits dans la Note ci-
dessous.
ASTRONOMIE. — Sur la dispersion de la lumière dans l'espace interstellaire.
Note de M. Charles Nordmann, présentée par M. H. Poincaré.
Depuis que Newton, dans une lettre à Flamsteed, l'a posée en 1691, la
cjuestion est pendante de savoir si les rayons lumineux des diverses lon-
gueurs d'onde se propagent avec des vitesses rigoureusement égales dans
l'espace interstellaire, autrement dit s'il s'y produit ou non une dispersion
de la luuiière.
J'ai poursuivi depuis deux ans une série de recherches relatives à cette
question, au moyen d'une méthode nouvelle qui m'a permis d'en aborder la
solution dans des conditions particulières de simplicité.
I. Considérons une étoile variable dont la variation lumineuse soit rapide
et de grande amplitude, telle que [3 Persée par exemple. L'étude photomé-
trique des étoiles variables n'a été réalisée jusqu'ici qu'en ce qui concerne
leur lumière globale; mais imaginons qu'on puisse produire, d'une manière
apfjropriée, une série d'images monochromatiques de l'étoile considérée, dont
chacune soit constituée exclusivement par ceux de ses rayons lumineux qui
sont compris dans telle ou telle partie du spectre.
Si les rayons qui nous viennent de F étoile n'ont pas identiquement la même
vitesse de propagation pour les diverses longueurs d'onde, il est évident que le
/ni/umum apparent ou une phase déterminée quelconque, relatifs à ces diverses
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 267
images moiiochromatùiues . ne se produiront pas à la même époque, el les courbes
de lumière relatives au.r diverses images monochromatiques de la variable se-
ront alors décalées, l'une par rapport à l'autre, d'une certaine quantité,
fonction elle-même, sans doute, de la parallaxe de l'étoile.
La m(''tliO(!lc consiste donc à observer pliolomélriijuemenl l'époque des
diverses phases correspondantes de chacune des images monochroniatiques
pi'oduiles comme il va être indiqué. On peut d'ailleurs, grâce à un dispositif
simple, faire alterner rapidement les mesures d'intensité relatives aux
diverses images, de sorte qu'il suffit ihéoriquement d'une seule période de
l'étoile, c'est-à-dire d'une nuit, dans le cas des variables du type Algol, pour
avoir un groupe complet d'observations.
11. L'appareil cinistruiL sur ces piincipes, el que j'ai utilisé pour les recherches
actuelles, consiste en un équatorial muni à l'oculaire d'un dispositif latéral permettant,
comme dans le photomètre Zollner, de juxtaposer à l'image d'une étoile, au foyer de
la lunette, celle d'une étoile ai-tificielle ; entre le foyer et l'oculaire, normalement à
l'a\e de l'équatorial et sur le trajet commun des faisceaux, lumineux, de l'étoile obser-
vée et de l'astre artificiel, un barillet, mobile dans une glissière, porte des cuves ren-
fermant des liquides colorés particuliers, qu'on peut à volonté interchanger sur le
trajet de ces faisceaux luuiineux. On obtient ainsi, de l'étoile étudiée et de l'étoile
artificielle, des séries d'images monochromatiques de même teinte. Pour faire les
mesures, on réalise l'égalité d'éclat des deux images à l'aide de deux niçois munis de
cercles divisés et placés sur le trajet des rayons de l'astre artificiel.
Celui-ci est produit par la condensation de la lumière que projette sur une petite
ouverture circulaire une lampe éleclrii|ue alimentée par des accumulateurs et réglée' au
moyeu d'un rhéostat et d'un voltmètre de précision. L'influence des petites variations
que peut subir son éclat dans le cours d'une même soirée et celle des variations locales
de l'état atmosphérique sont éliminées en faisant alterner lés mesures relatives à l'étoile
variable observée avec celles d'une étoile fixe voisine auxquelles on rapporte celles-là.
J'ai utilisé dans les expériences actuelles trois écrans colorés dont chacun laisse
passer exclusivement environ le tiers du spectre \lsible; ils sont constitués par des
liquides colorés, inclus dans des cuves à glaces parallèles, de 5™" d'épaisseur intérieure.
Après de nombreux essais on a adopté pour les liquides colorés les compositions
suivantes :
Écran n° I ( écran rou^e ). Éci-.-m u" '2 ( écran vcrl 1. Ivcran n" 3 ( écran bleu ,1.
SB S
Rouge de Hœclist n°l.. i Verlnaphlol. !,o Sulfate de cuivre crist.. 20
Eau distillée 5oo Tartrazine . . ■^.,5 Eau et ammoniaqueq.s. 3-o
Vert naphlol.
.! ,0
Tartrazine . .
■2, h
Bleu carmin.
0,5
Eau distillée.
62 JO
L'écran n° 2 laisse passer la partie du spectre comprise entre ).r=o!J,59 et /.=ioP',49
268 ACADÉMIE DES SCIENCES.
environ; l'écran n° 1 la partie située de 1 =: o!'-, Sg'aii rouge extrême, et l'écran ii° 3
de >. =:ol^-,49 au violet extrême.
III. D'un i^rand nombre de pointés sur des étoiles fixes, exécutés au
moyen du pliotomètre stellaire hétérochrome qui vient d'être décrit, on a
déduit que Terreur probable d'une mesure complète, comportant un pointé
dans chacun des quadrants des niçois, est inférieure à 0,04 grandeur stel-
laire, dans de bonnes conditious atmospbéricjues. Etant donnée, d'autre pari,
la forme de la courbe de lumière d'Algol et des étoiles variables ayant une
vitesse de variation analogue, on en déduit (|ue la méthode est susceptible
de mettre en évidence, avec ces étoiles, toute différence de phase sup('rieure à
3 minutes, entre les courbes de lumière des images monochromatiques re-
latives aux deux extrémités du spectre visible.
A titre d'exemple, e( pour fixer les idées, admettons pour Algol la paral-
laxe provisoire déduite par Pritchard de ses mesures photographiques, et
qui placr'rait cette étoile à une distance de 60 années de luuiière environ;
3 minutes (''lanl contenues un peu plus de 10 millions de fois dans (3o ans,
la méthode est donc de nature, avec cette étoile, à mettre en évidence une
différence de l'ordre de , „„„'„^^,,, eulre les vitesses de propagation dans
l'espace des deux extrémités du spectre. Pour une étoile de parallaxe n fols
moindre, la différence décelable est évidemment n fois plus faible.
Il me reste à exposer les premiers résultats auxquels a conduit l'emploi
de cette méthode, notamment au cours d'une récente mission en Algérie
dont j'ai été chargé à ce sujet.
CORRESPOÎVDAIVCE.
M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de son Confrère M. Georges
Picot. Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences morales et poli-
tiques, l'Ouvrage suivant :
Institut de France. Acadéniie des Sciences morales et politiques : Notices
biographiques et bibliographiques. ic)o()-i<^0'j. Membres titulaires et libres.
Associés étrangers.
M. le iSixRÉTAiRE PERPÉTUEL sigualc, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, les Ouvrages suivants :
1" Rapport (général sur les nivellements de précision e.vécatés dans les cinq
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 269
parties du inonde; Rapport sur les travaux du nivellement général de la France
de 1904 à 1906 inclus; Rapport sur la mesure des mouvements du sol dans les
régions sismiques, au moyen de nivellements répétés à de longs intervalles, par
Ch. Lallemând.
2" Les fours électriques et leurs applications, par Ad. Minet.
ASTRONOMIE. — Observations du passage de Mercure du i4 novembre 1907,
faites à l'Observatoire royal de Belgique. Note de M. Lecointe, présentée
par M. Bigourdaa.
0,2f)
0,3s
0,1')
O, ifi
0,1 I
o, ()().'>
o,'>'lf)
0.0 '1
Pendant ce passage le ciel a été à peu près constamment dégagé ; seuls,
quelques cirrus sont venus parfois passer devant le Soleil. Aussi avons-nous
pu faire un assez grand nombre d'observations qui seront prochainement
publiées en détail; en attendant nous en donnons ici un résumé.
I. Observations des contacts, données en temps moyen astronomique
d'Uccie :
Gnjssissemenl,
i5o (sans écran).
2^0 (avec réseau )
3o ( avec écran ).
180 (avec écran ).
gô ( avec réseau )
1^0 (sans écran ).
90 (sans écran ).
(sans écran ).
(sans écran ).
l'rciiiîor
coiilact
1 extérieur ).
Il
m
22.41. 10
22. 40.4 2
Deuxième contact
(intérieur).
T.ingence
des
disques.
22. 4^. I
22.42.50
séparation
des
disques.
ti m s
23.43.21
22.43. 9
22.43. 12
22.43. i4
22.43.2ii
22.43.3*)
Troisième conlacl
(inlérieur i.
Disparition
du fdet
lumineux.
Tangenci
dos
disques.
h
.D.22
5. l3
J.37
5.30
5.2fi
5.23
5.30
5. 3(i
5.20
Quatrième
conlacl
I extérieur I.
Il m s
■>. S. 1
7- l!l
7-4^
7.. -.s
7 ■'!•-<
7- '''
7.43
7-43
MM
OliscrvGlcur^.
I.eciiiiile.
Stroobanl.
Van Biesljfteck
Merlin.
Delvosal.
Suiyvaerl.
Delporle.
Bijl.
l'Iiilippol.
Temps Ciilcoh'-i
par
jM. Slfooljaiil.
EpJiémerides.
Connaissance des Temps
Nautical Almanac .......
Berliner Jalirbucli
l'remier
contact
exiérieur.
intérieur
Il m s
Il Ul
32.40.33,3
23.43. II
23.40. Î9
22.43.23
33.40.1.!
32.43.24
II. Forme du disque. — Les mesures ont été faites dans diverses condi-
■2-jO ACADÉMIE DES SCIENCES.
lions spéciales, ouverture variable, avec et sans écran en mousseline, etc.
Ouverluic do la lunelte et noms des obsei-vaifiirs :
Direction o'", 38,
fie la «""i-'S, j\l. Van ""',i5, ij",i6, o"',i6,
niesurcf). .M. Stroobanl (=). lîieslirœck (=). M. Merlin (=). M. Stroobant (S). M. Dcivosal (■').
O- I So .
3o-2IO.
8,84
8,19
8,45
7,98
9,o5
8,88
»
45-325.
60-240.
»
8,65
7,80
0
9,20
»
8,69
90-270.
8.40
8,38
7.^9
7,36
8,92
120-000.
))
8,25
»
))
»
i35-3i5.
i5o-33o.
»
8,IQ
7>29
7>89
9.'i
En vue de déterminer les erreurs personnelles dans les observations du
genre de celles cpii nous occupent, et de rechercher l'influence de Tirradia-
lion de la lumière qui a eu pour effet de diminuer le diamètre apparent de
Mercure, M. Van Uiesbro-ck a procédé aux expériences suivantes : il a
établi à l'iji'",;) de l'Observatoire une plaque de verre mat, uniformément
éclairée à l'électricité et devant laquelle il a placé une sphère noire dont le
diamètre, vu de l'équatorial, était sensiblement le même que celui observé
pour Mercure le i4 novembre 1907. II a aperçu ainsi un petit disque noir
sur fond brillant.
La discussion générale de ses observai ions et expériences amène M. Van
Biesbrœck à conclure, pour la valeur du diamètre de Mercure, le i!\ no-
vembre, en tenant compte de l'irradiation cl de l'équation personnelle : 9", i3.
Des expériences identiques, faites par M. Delvosal, et l'application de
leurs conclusions à ses observations, conduisent cet observateur à évaluer
à 9", 5 la valeur du diamètre de Mercure pour la dale du passage de la pla-
nète sur le disque solaire.
III. Observa/ions de position. — Elles ont été faites au cercle méridien de
Repsold par M. Phihppot, à la lunette méridienne de Gambey par M. Del-
(') La direction o°-l8o'' correspond à la direction du mouvement diurne.
(-) Micromètre à fils.
(^) Micromètre à double image.
SÉANCE DU lO FÉVRIER igo8. 271
porte, au cercle mural et au cercle vertical d'Ertel par M. Bijl et à l'équa-
torial de o'",38 par M. Van Biesbrœck.
IV. Observations sur l'aspect physique. — Les observations sur l'aspect
physique ont été faites : i" à la lunette pointeur deo", 20 d'ouverture de
l'équalorial photographique de Gautier par MM. Lecointe, Delvosal et
Smedts; 2° à l'équatorial de o™,38 par MM. Stroobant et Van Biesbrœck;
3" à l'équatorial de Cooke de o'", i5 par M. Merlin; l\° à l'équatorial de
Grubb de o"',i5 par M. Delvosal; 5° à la lunette de Dollond par M. Stuy-
vaert; G" à l'équatorial de o^jOgo par M. Delporte; 7° au cercle vertical
d'Ertel, par M. Bijl.
La planète n'a été aperçue en dehors du clis(|ue du Soleil, après son passage, que
par M. Van Biesbrœck, et encore cette observation est-elle donnée comme très dou-
teuse. Le ligament a été signalé, après le deuxième contact et avant le troisième,
par la presque totalité des observateurs.
M. Merlin a observé, par moments, une auréole d'une teinte jaunâtre, dont l'intensité
allait en diminuant de son périmètre intérieur à son périmètre extérieur, (^ette auréolé
accompagnait Mercure, persistait dans toute l'étendue du champ et résistait aux dépla-
cements de l'œil.
M. Delporte a constaté également la présence d'un anneau de couleur d'abord jaune
brun, puis violet très clair, presque blanc. Il a relevé des taches claires sur le disque
de Mercure et signale à un certain moment un point lumineux à proximité de l'endroit
où, auparavant, une tache claire s'était montrée. La mention « illusion » est inscrite à
côté de cette observation. L'aide de M. Delporte, invité à observer ce phénomène, n'a
pas distingué l'anneau brillant.
M. Stuyvaert signale également des taches lumineuses ainsi que la présence' de points
et d'un -trait brillants sur le disque de Mercure.
M. Bijl a relevé, au sud-est de la planète, deux points noirs, vifs et ronds, l'un
double de l'autre et accompagnant la planète dans son mouvement de translation. Ces
points noirs ont subsisté malgré diverses opérations telles que la rotation de la bonnette
et de l'oculaire et les déplacements de la lunette en azimut; ils .sont restés visibles
dans toute l'étendue du champ, même lorsque l'objectif était diaphragmé. M. Bijl n'a
pas fait constater le phénomène par son aide.
En dehors des indications fournies ci-dessus, les autres observateurs n'ont
rien signalé de particulier; ils ont constaté que la teinte de Mercure était
uniforme et plus foncée que le noyau des taches soiaires.
a-i • ACADEMIE DES SCIENCES.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Théorème sur les séries de Taylor. Note
de M. 3I1CHEL Petrovitch, présentée par M. Emile Picard.
Nous dirons qu'une série
(i) f{z)r^a^^ a^z-T a,_z''--\- . . .
à coeflicients réels, convergente dans tout le pian des s, jouil de la pro-
priété (A), si la fonction /(s) ainsi que tout polynôme /„(-) formé
de ses « + i premiers termes ont leuis zéros tous réels.
Nous nous proposons de rechercher les conditions nécessaires et suffi-
santes pour qu'une série (i) donnée jouisse de la propriété (A) en nous
bornant dans cette Note au cas des coeflicients a„ positifs, le cas où il y
aurait des coefficients négatifs étant réservé pour une Communication
prochaine.
Les cas a^= o (qu'on peut évitera et f/, = o (dans lequel /"^ aurait ses
zéros imaginaires) étant exclus, on peut toujours faire 0^=1, «, = i. En
désignant par
(2) o„(z) — z" -+- z"-' + a,z"-^n-. . . -h «„
la transformée en - de l'équation /„(:■) = o, les polynômes z>„(z) peuvent
être définis par la relation de récurrence
(3) o„{z)= zo„_,{z) -h a„
avec o„{j.- ) = I . La courbe
(4) / = ?.( = )
n'est autre que la courbe
(5) . y = =9::->{--)'
après qu'on a déplacé l'axe Oz de celle-ci parallèlement à lui-même de la
longueur f/„ vers les y négatifs.
En construisant de proche en proche les courbes (4) en partant des
courbes déjà construites
avec 9i(=) = = + I, on s'assure facilement que : 1° la courbe (6) coupant
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 278
son axe Oz en n — i points réels, pour que la courbe (4) coupe aussi son
axe Os en n points réels, il faut ot il suffit que le déplacement — a„ de cet
axe soit inférieur ou égal au plus petit déplacement l„ cpi'il faudrait lui
imprimer vers les y négatifs pour qu'il vienne toucher la courbe (5);
2° si a„<^„ la courbe coupe son axe 0; en n points réels distincts;
Z" si a„= E„ les points d'intersection sont encore tous réels, mais il y en a
de confondus.
Or, si l'on désigne par
(7) A„(rt2,«3, ...,r/„)
le discriminant du polynôme (2), la valeur ?„ sera la plus petite racine posi-
tive (dont l'existence est assurée d'après la construction précédente) de
l'équation algébrique en a-,
(8) A„(rt2,a3, ...,««-n') = o,
donnant les valeurs de a;::=a„ pour lesquelles le polynôme 9«(i-) a des zéros
multiples.
On arrive ainsi, d'une manière bien intuitive, au théorème suivant :
Pour qu'une série à coefficienls positifs
(9) i-i- 5 -(-«2=-+ «;,:■' + . ..
jouisse de la propriété (A), il faut et il suffit que le coefficient a„ soit infé-
rieur au égal à la plus petite racine positive de l'équation (8) e^ cela pour
toute valeur k^i. Les zéros des polynômes seront, d'ailleurs, tous simples
ou il y en aura de multiples suivant qu'on a a„<C ^„ ou bien a„ = ^„.
Parmi toutes les séries (9) en noml)rc illimité, jouissant de la pro-
priété (A), l'une mérite une attention toute spéciale : c'est la série
(10) f{z) = i + z+l,z^+l-,z^-^...,
où tous les coefficients atteignent leurs plus grandes valeurs possibles.
Le coefficient A„(A- = 2,3,...) est la plus petite racine positive de l'équa-
tion algébrique en x
(11) A„(;^,, X3, ...,ln-^,J0) = O
ayant toujours pour racine a; = o et au moins une racine positive, comme
l'indique la construction précédente. On trouve ainsi
A, — -ryj A4 —
'^^-4' "'~}k' "*- 2879,428' •••'
G. R., 1908, I" Semestre. (T. GXLVI, N« 6.) 36
274 ACADÉMIE DES SCIENCES.
et les polynômes /„(s) correspondants sont
.A(^)=n-
4 54 2879,423
= 33 ^^,3(^ + '9i''73)M^ + 4,3225)(j+i,5o64).
La série (10) représente une fonction entière de s du genre zéro, ayant
pour facteur exponentiel e'^ ('). Elle mérite une étude approfondie et Je la
signale à l'attention des analystes. J'ajouterai seulement que son coefficient
général )^„ satisfait à l'inégalité (-)
I (\/t V'C'-i)
montrant, par exemple, que son module pour c = re^' est inférieur à
<^{r\l-2.) où $(s) désigne la transcendante entière
-a/i'
avec a = - logs ; que les zéros de cette fonction, tous réels et inférieurs à — i ,
croissent, en valeur absolue, avec n plus vite que l'expression
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration approchée des équations
différentielles. Note de M. Emile Cottox, présentée par M. Emile
Picard.
La méthode cjue j'ai donnée antérieurement (') pour estimer l'erreur
correspondant à une solution approchée d'un système d'équations différeu-
(') Conséquence d'un théorème de Laguerre {OEuvres, t. I, p. 174)'
(') Obtenue en exprimant que la dérivée d'ordre n — 2 du polynôme y„{;) a ses
deux racines réelles pour «^2.
(*) Comptes rendus, 20 février et 17 juillet igoS. Un Iravaii plus étendu sur le
même sujet doit paraître dans les Acta mathematica.
SÉANCE DU lO FÉVRIER I908. 2^5
tielies est basée sur l'évaluation des restes des séries données par la méthode
d'approximations successives de M. Picard. (]ette évaluation repose sur des
inégalités de Lipschitz dont les coefficients positifs peuvent correspondre à
des dérivées négatives (') de valeurs absolues très grandes. Lorsqu'une
telle discordance se présente, l'évaluation des erreurs peut devenir rapide-
ment inutilisable pour le calcul numérique.
Ce défaut ne subsiste plus dans la méthode indiquée dans cette Note,
dont le principe est d'ailleurs tout différent. Bien qu'elle s'applique à un
système quelconque d'équations différentielles, nous l'exposerons, pour
abréger, dans le cas d'une seule équation du second ordre.
1. Rappelons que, d'après Cauchy, pour intégrer une équation linéaire
avec second membre
on cherche d'abord la fonction ç(a-, a) vérifiant l'équation sans second
membre et telle que, pour a: = a, cp = o et -p= i. La formule
(2) u{x)=z |(a)9(.r, a)rf«
•- 0
donne alors l'intégrale de (i) telle que, pour v ^o, u = -y- =^0; u'= -7- est
donné par une formule déduite de (2). en y remplaçant (p par f'= -y^-
2. Soit maintenant une équation quelconque du second ordre à laquelle
nous donnerons la forme
(3) y'+a,'+6v = F(,r, ,', 7'),
a et b étant fonctions de la variable indépendante x\ nous verrons plus
loin comment on les choisit. Nous supposons connue une solution appro-
chée Y] de (3) et admettons qu'elle vérifie exactement les données initiales
(valeurs de y et y' pour x=^o)] posons g(x)=^-i]" -h a-q' -{- /;y). Appe-
lons Y la solution cherchée, dont l'existence est supposée établie.
Désignons l'erreur Y — -^ par m, en prenant. '\i(x) = F(x, Y, Y') — g'(^).
u vérifie la relation (2). Comme '.]> ne peut être supposé connu exactement,
nous calculerons une valeur approchée v (x) de u (x) en remplaçant
(') Nous nous limitons aux éléments réels.
276 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dans (2) (p e/ i|/ par des fonctions voisines cp, et 'ji,. En partant de limites
supérieures de | ^p |, | 4^ |, 1© — (p, |, ] ç' — o\ \ et de ] '| — '|, | on aura aisé-
ment des limites supérieures ^{x) pour \u — v\ et ù^{x) pour \u' — v'\.
Voyons maintenant comment on trouve ç, et 'j^,.
Dans le cas particulier très important où a et b sont constants, on peut
prendre a» ^ cp,.
La détermination de ip, estmoins aisée dans le cas général, on peut cepen-
dant la regarder comme praticable par des méthodes connues, puisqu'elle
revient à l'intégration approchée d'une équation linéaire
i>i = F(j-, r;, r/) — ^(.-r).
Nous prendrons alors 'ji — '.p, = F(a', Y, Y') — F (a:, yj, y]').
Admettons : i" qu'on ait des limites supérieures grossièrement évaluées
pour [«I el |«'|, soient £ et £, (on ferait au besoin des hypothèses dont on
vérifierait ensuite la validité); 2° que lorsque le point x, y, y' se déplace
au voisinage de la courbe j' ^ yj (a?), j'^ y]'(a;) on ait pour F une inégalité
de Lipschitz dont les coefficients a et p soient petits. Nous aurons alors
I '-p — ^1 1 <C o'^ + 1^^) 6t nous pourrons calculer 0 et 0, .
Tant que | a; |, | ç' ± 0 ], | ^'' dz ô, | sont assez petits pour que les hypothèses
antérieures soient vérifiées on peut affirmer que a et u restent compris respec-
tivement entre v — 0 et v -\- 0 el entre v' — 0, e/ c' -f- 0, .
Pour donner à une équalion quelconque y" =zj\x,y^y' ) la forme (3) on prend
pour a et è les résultais de subslitulion de r; et r/ à r et y' dans — /'^ et — J'y (ou dans
des fonctions voisines). Si les dérivées y^. et /','. sont continues et varient lentement,
oc et |3 sont petits comme nous l'avons supposé.
3. On [icut aussi évaluer une limite supérieure de | w 1 en remplaçant dans (2) cp et i|j
par des fonctions respectivement supérieures à j cp | et 1 1|/ 1. On rattache à ceci la justi-
fication d'une méthode d'approximations successives souvent employée : on prend
/, := Yî puis, d'une façon générale, yi satisfaisant À j"i + ay'i + &/;= F(a;,y,_j, j^_,).
4. Les fonctions !p, et (J;, peuvent avoir des signes quelconques; des com-
pensations pourront donc se produire dans l'évaluation de i' et de c'. Grâce
à cette circonstance, les résultats du n" 2 permettront mieux que les mé-
thodes antérieures d'apporter à la notion intuitive « deux équations diffé-
rentielles voisines ont des solutions voisines » non seulement la rigueur
mathématique, mais encore une précision suffisante pour conduire à des
inégalités numériques pratiquement utilisables.
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 277
NAVIGATION. — Sur la diminution du roulis des navires. Note
de M. V. CnÉJiiiiU, présentée par M. H. Poincaré.
On sait que le roulis présente de graves inconvénients pour la vitesse des
navires et la précision du tir des canons. Aussi la réalisation de navires à
vitesses toujours plus grandes et rimpoilance croissante de l'artillerie à
longue portée ont mis à Tordre du jour la question de la diminution du
roulis.
En plus des moyens déjà connus, deu\ moyens nouveaux ont été pro-
posés récemment : le gyroscope et les tubes auto-amortisseurs (').
Par leur emploi il semble qu'on pourrait diminuer sans limite l'angle de
roulis.
La présente Note a pour but de montrer qu'il existe, pour chaque navire
et sur chaque houle, un minimum de l'angle de roulis au-dessous duquel on
ne peut descendre sans désavantage.
On sait que les navires roulent avec une période propre T„ sensiblement
constante, et qu'ils offrent au mouvement oscillatoire une résistance pas-
sive dont le travail est fonction de la vitesse.
D'ailleurs, l'action de la houle dépend de trois éléments : le rapport de la
période T de la houle à la période T„ du navire, l'angle 0 d'inclinaison des
vagues au point d'inflexion, et les dimensions du navire. Le rapport de
ces dimensions à celles des vagues intervient par le produit v des trois coef-
ficients de réduction [j., [j.', \i." de M. Berlin (^); v, toujours plus petit que
l'unité, multiplie 0 dans les équations du roulis.
Par suite de l'insuffisance de la résistance passive des carènes, l'angle
moyen de roulis est toujours beaucoup plus grand que le produit v0.
Comme conséquence, lorsqu'on étudie le roulis, on admet implicitement
que les mouvements oscillatoires permettront toujours au navire de rece-
voir de l'eau une poussée constante (que cette poussée soit simplement
hydrostatique comme en eau calme, ou qu'elle comporte des ternies dyna-
miques, comme sur houle).
Ceci est légitime tant que l'angle o de roulis absolu est plus grand
que v0.
(') Trans. /Yav. Archit., 1904 el 1907; Comples rendus, 6 mai 1907.
(*) Les vagues et le roulis, Berger-Levrault, 1877, p. 78 el suiv.
2'j8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Mais si, par un moyen quelconque, on maintient constamment la condi-
tion
9 < v0,
si, en d'autres termes, lorsqu'une vague passe sous le navire, celui-ci ne
peut tourner assez vite autour de son axe instantané de rotation pour de-
meurer constamment isocarène, comme d'ailleurs la pesanteur ne cesse
d'agir sur lui, il reprendra sa flottaison isocarcne par une translation ; il
tombera ou s'élèvera. Le roulis se trouvera transformé en un mouvement
de danse.
On sait que ce dernier mouvement est caractérisé par une période
propre Tj qui a la valeur
expression dans laquelle V est le volume de la carène et S la surface de la
flottaison correspondante.
Or, sauf pour les très grands navires, on a toujours
Trf<T„.
D'ailleurs, pour la vitesse des navires, le tir des canons ou même le mal
de mer, les inconvénients des mouvements oscillatoires sont en raison di-
recte de la vivacité de ces mouvements.
Par suite, on ne pourra que perdre à transformer le roulis en danse.
// n'y a donc pas intérêt à munir les navires d' appareils pouvant réduire
l'angle <f à une l'aleur plus petite que v0.
Si l'on disposait de moyens d'agir sur le langage, on peut remarquer qu'on
arriverait à une conclusion inverse de la précédente.
On sait, en effet, que la période T„ du tangage est bien plus faible c|ue T^;
et que T„.
D'autre part, les résistances active et passive de la carène, énormes dans
le tangage en eau calme, sont encore considérablement accrues par la marcbe
du navire. Il en résulte un amortissement extrêmement rapide des oscilla-
tions de tangage.
Par suite de ces conditions, l'angle a de tangage moyen est toujours plus
petit que l'angle d'inclinaison 0 des vagues qui le provoquent.
Il semble bien évident que les mouvements de danse qui accompagnent
le tangage n'ont pas d'autre origine.
, ■ SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 279
C'est aussi dans le fait de la coexistence inévitable de la danse et du tan-
gage qu'il faut chercher l'explication du déplacement apparent de l'axe de
tangage au cours d'une oscillation. On sait en effet que cet axe, qui semble
situé vers le tiers arrière quand l'avant du navire s'élève à la lame, paraît se
déplacer vers le tiers avant quand l'avant plonge.
Dans tous les cas, on peut affirmer que tout moyen de nature à diminuer
l'angle de tangage augmentera l' amplitude de la danse qui l'accompagne.
Seulement, à l'inverse de ce qui a lien pour le roulis, il y aurait avantage
à provoquer cette transformation, par suite de la condition T^ > T„ toujours
réalisée.
Il serait intéressant, en vue de l'application des méthodes de réduction
du roulis, de calculer quelle valeur il faudrait donner à la résistance passive
de la carène pour que le minimum de l'angle de roulis déterminé par les
considérations précédentes se trouve réalisé.
Malheureusement, l'étude analytique du roulis sur houle est encore trop
imparfaite pour permettre un pareil calcul.
Seule l'expérience peut, dans l'état actuel, nous servir de guide.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur une nouvelle série de sels ferriques ammoniacaux
où le fer est masqué. Note de M. P. Pascal, présentée par M. Gernez.
Les propriétés des ferripyrophosphates que j'ai décrits (') m'ont amené
à étudier de près comment ces sels se comportent vis-à-vis de l'ammoniaque.
En solution étendue, cette base n'en précipite pas d'hydrate ferrique,
mais elle colore la solution en jaune rougeâtre, laissant le fer masqué. J'ai
cherché à isoler le ou les composés complexes nouveaux qui devaient s'y
trouver ; c'est l'objet de cette Note.
Sur nue solution de ferripyrophospbale refroidie à 10", préparée en mé-
langeant des solutions à lô pour 100 de pyrophosphate de sodium et de
chlorure ferrique, je verse de l'ammoniaque à 29" Baume. L'ammoniaque
colore le liquide en rouge, et l'on observe :
1° Un précipité cristallin atteignant environ un tiers du p^Tophosphate
employé; 2° à la zone de séparation des deux liquides initiaux, une couche
de grumeaux rouges surmontés de grumeaux jaune clair; 3° dans la partie
supérieure du liquide un feutrage de longs cristaux soyeux.
(') Comptes rendus, t. CXLVI, p. 23 1.
28o ACADÉMIE DES SCIENCES. »
Tous ces corps sont des sels ferriques ammoniacaux à fer masqué. Ceux
qui se forment en haut du liquide sont très charo^és en ammoniaque et fort
dissociables. Je me bornerai aujourd'hui à la description des deux premiers.
Le précipité cristallin contient du pyropliosphate de sodium précipité par
l'ammoniaque et qui entraine des proportions variables de fer et d'ammo-
niaque. Cependant on constatç que le rapport du fer à l'ammoniaque ne
prend que deux valeurs fixes.
Quand la partie inférieure de la solution contient au début beaucoup
d'ammoniaque, le précipité est orangé, formé d'aiguilles courtes et grosses
ou de croix de Saint-André. Le fer et l'ammoniaque y figurent alors dans
le rapport
Fe / , . Fe \
— —7 — T— valeurs observées : — z — j — ttt •
i,oAzIl^ \ i,DiAzHv
On peut considérer ce précipité comme formé d'une combinaison de
phosphate de sodium et de ferripyrophosphate ammoniacal de la forme
/((P^O'NaS ion-0)4-Fe-(P2 0')'Na^-)-3AzH3-f-/»I'PO.
J'ai obtenu pour n etyj les valeurs
«1=4,
/., = 8,
«2=2,5,
/'2~ "5,
«3=18.
j03=25.
Quand au contraire la précipitation se fait en milieu peu alcalin, le pré-
cipité est formé de petites plaques rectangulaires jaunes, souvent écornées.
Fe
Le fer et l'ammoniaque y figurent dans le rapport
AzH^
En représentant leur constitution par
j'ai trouvé pour n et p les valeurs
«1^18, />, =5o; «2 = 9, y»2^=6o.
Quand la liqueur a cessé de précipiter, on peut \en soutirer les grumeaux
rouges. Ceux-ci, exposés à l'air, se liquéfient en devenant d'un rouge vio-
lacé très foncé; ils perdent de l'eau et de l'ammoniaque. Séchés dans une
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 28 r
atmosphère d'ammoniac dilué, qui empêche leur dissociation, ils corres-
pondent, à la formule >
(P^O')^Fe''+2P2 0'Na'+ 4A7. H' + 68 H^O;
on trouve en effet : perle au feu, 5o,3 pour 100 (lh(''orie, .jo,2); fer,
8,8 pour 100 (théorie, 8,71); ammoniaque, 2, G pour 100 ( théorie, 2,65);
phosphore, 12, 3 pour 100 (théorie, 12, oO).
La solution aqueuse de ce corps esl^ colorée en rouge, alcaline à la phta-
léine et ne présente pas les caractères de sels ferriques, sauf vis-à-vis du
snlfhydrate d'ammoniaque. Les sels d'argent y donnent un précipité
rouille.
Abandonné longtemps à l'air sec, le sel perd de l'eau et de rammi)nia([ue
en se transformant en une poudre rouge brique soluble dans l'eau, conte-
nant encore du fer masqué, et de formule
5[(P20')3Fe* + 2PHVNa']+4AzH-'-r-i6olPO.
Ces résultats m'ont amené à étudier la solution rouge que donne le pyro-
phosphale ferrique avec l'ammoniaque.
Par évaporation lente, on obtient un précipité formé de deux couches.
La couche inférieure est jaune, la couche supérieure est rouge. La moitié
inférieure de la couche jaune contient un dérivé ammoniacal très disso-
ciable, mais le reste donne un corps stable de formule
(P20T)=>Fe'+ S Az H '4-02 11^0;
on a en elïét : perte au feu, 48,98 pour 100 (théorie, 48,83); AzH%
9,38 pour 100 (théorie, 9,33); dans le résidu anhydre : fer, 29,7 pour 100
(théorie, 3o).
Ce sel, soluble dans l'eau, avec formation d'une liqueur neutre, n'y pré-
sente pas les caractères des sels ferriques; les sels d'argent y donnent un
précipité jaune pâle. Tous les constituants de ce nouveau sel semjjlent donc
masqués.
Je me suis demandé si ces dérivés ammoniacaux ne sont pas comparables
aux cobaltamines. D'après Werner, au cobalt peuvent correspondre les
composés
(I) [Co(AzlVY-"X"]\'-P
ou
(II) [Co{AzH'')'-''X3^-'/]R'i'.
C. H., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, iN-B.) ^'J
282 ACADEMIE DES SCIENCES.
Ou pourrait donc soupi^'ounei' la possibilité des composés
(I) [Fe- ( AzH^ )"-'/' (l'-0')/'](P=0")^-''
et
(II) [Fe*(AzIP)i--*'/(P-0')'+î] R'"7.
J'ai (li'jà préparé des ferripyrophosphates, correspondant à la for-
mule (II), où Ton ferait (/ =^ 3. Les grumeaux rouges, obtenus aujourd'hui,
correspondent à cette même formule où q := 1.
J'ai l'espoir de pouvoir obtenir bientôt les autres termes à l'état de pu-
reté. Je les décrirai en même temps que les dérivés correspondant à l'acide
métajSliosphorique, établissant ainsi une parenté nouvelle entre le fer et le
cobalt.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur le siliciiire de magnésium. iNote de MM. Paul
Lebeau et lloBEçr Bossuet, présentée par M. Henry Le Chatelier.
Les combinaisons formées par le silicium et le magnésium ont fait l'objet
de noudîreuses recherches, en raison de riulérèt qu'elles présentaient pour
la préparation des hydrures de silicium. Il règne cependant beaucoup d'in-
certitude dans la détermination des formules attribuées aux composés qui
ont été décrits.
Wœlileri'j a le premier signalé un siliciuie auquel il donna la formule SiMg. 11
l'obtenait en traitant par une solution concenlrce de sel ammoniac des globules
fondus provenant de la réduction d'un mélange de chlorure de magnésium et de lluo-
sillcate de sodium parle sodium. Dans des conditions comparables, Geuther préparait
le composé Si^Mg^ {''). F*liipson et ParLinson, en étudiant la réduction de la silice par
le magnésium, ont admis que ce métal pouvait s'unir au silicium pour donner plusieurs
siliciures qu'ils ne purent isoler à l'étal de |nireté (^). Enlln, Gatlermann et plusieurs
autres auteurs ont également admis l'existence de siliciures définis de magnésium ;
mais toujours ces combinaisons étaient foiinées en mettant en présence, soit direc-
tement, soit indirectement, les proportions de silicium et de magnésium correspondant
(') WoEULER, Ami. CItim. Pliys., 3" série, i.LIN', i858, p. 218.
(-) Geutiiek, ber. client. GeselL, l. XXIU, i865, p. 260 1.
{^) Phipsox, Proc. Roy. Soc, t. XUl, iS64, p. 217. — Parkinson, Amer. Journ.
SilL, 2" série, l, \', 1867, p. 117, 127, i56, 809.
SÉANCE DU ro FÉVRIER 1908. 283
à une formule donnée. L'existence de ces divers composés est donc insuffisamment
établie (').
Les recherches poursuivies par l'un de nous sur la forma tioi des diffé-
rents hydrures de silicium nous onl conduits à reprendre l'étude de ces
combinaisons siliciées du magnésium.
Nous avons tout d'abord procédé à l'examen métallographique d'une
série d'alliages bien fondus renfermant des quantités croissantes de silicium. .
Les produits ayant une teneur en silicium total inférieure à /jo pour 100
ont été préparés en chauffant, dans un creuset de terre au four Pcrrot, des
fragments de magnésium avec un mélange de magnésium en limaille et de
fluosilicatè de potassium. Les culots plus riches en silicium provenaient de
la fusion de proportions convenables de limaille de magnésium, de sili-
cium cristallisé et d'iuie petite quantité de lluosilicate de potassium.
Les surfaces polios de deux alliages, l'un à o,a8 pour 100 et l'autre à
1,37 pour 100 de silicium, montrent des gi'ains de magnésium entre lesquels
on distingue nettement un eutectique, sans séparation de cristaux de sili-
ciure. Mais un siliciure bien cristallisé apparaît pour des teneurs peu supé-
rieures et devient déjà abondant dans des alliages à 6 et 8 pour 100 de sili-
cium. Ce composé forme des cristaux bien développés au sein de Feutectique,
qui est très riche en magnésium. Au fur et à mesure que croit la teneur en
silicium, la proportion des cristaux augmente et une surface polie d'un
alliage à 4o pour 100 de silicium est presque entièrement constituée par des
grains cristallins présentant des lignes de clivage "el une faible proportion
d'un eutectique d'un aspect différent du précédent. Une attaque faible par
l'acide chlorliydrique permet de constater la présence dans cet eutectique
d'une partie inattacjuable cpii n'est autre chose que du silicium libre.
Au-dessus de 5o pour 100, les cristaux de silicium apparaissent bien formés
au milieu de l'euteclique. Il semble déjà résulter, d'après cet examen métal-
lographique, qu'il n'existe qu'un seul siliciure de magnésium renfermant
moins de 40 pour 100 de silicium. Poui' établir d'une façon indiscutaltle
ce résultat, il restait à isoler ce composé défini et à déterminer le rapport
du silicium combiné au tnagnésium dans les culots riches en silicium.
Nous avons vite reconnu que, pour séparer le siliciure de magnésium de l'excès de
métal, il fallait rejeter d'une façon absolue l'emploi de tout liquide aqueux : le sili-
(') Gattermann, Ber. cheni. Gesell., t. XXII, 1S89, p. 1S6. — Winckler, Ber. cliein.
GeselL, t. XXllI, 1890, p. 26'|2. — Vigouroux, Ann. Chim. Phyx., 7° série, t. XII,
1897, P- '^^ — Henri Moissan, Ann. Chiin. Phys., 7° série, t. XXN'II, 1902, p. 5.-
284 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ciure s'altéranl toujours clans ces condilions. Nous avons obtenu d'excellents résultats
en éliminant le magnésium à Tétat d'organo-magnésien. On prend un alliage renfer-
mant a5 pour 100 environ de silicium, on le concasse en menus fragments et on le
soumet à Faction de l'iodure d'éthyle en j)résence d'étlier anhvdre. Lorsque la disso-
lution du magnésium est terminée, on lave avec de l'éther anhydre et l'on enlève
ensuite les dernières traces de ce liquide par un courant d'hydrogène sec. Ce siliciure
se présente en cristaux brillants oclaédriques ressemblant aux cristaux de silicium el
possédant, comme ces derniers, une couleur bleu ardoise par réflexion. Ils sont trans-
parents sous une faible épaisseur el d'une coloration d'un brun plus rouge que les
lamelles de silicium. Us répondent exactement à la formule SiMg^ :
Tliéorie
pour Si Mg-.
Silicium 36, 5o 36, 3i 36,82
xMagnésium 63, oa 63, la 63, 1 8
99>':"'2 99>43 ioo,oo
Ce siliciure décompose lentement l'eau à la température ordinaire en donnant de
l'hydrogène ne renfermant pas d'hydrogène silicié. L'acide chlorhydrique l'attaque
énergiquement même à Iroid, en produisant un mélange d'hydrogène et d'hydrures de
silicium s|jontanément inflammable. Parmi les jjro]>riétés de ce corps, nous signalerons
sa dissociation relativement facile sous l'action de la chaleur. Chauffé dans le vide ou
dans un courant d'hydrogène vers iioo" à 1200", il est complètement décomposé en
magnésium qui se volatilise et en silicium qui reste sous la forme d'une masse cristal-
line caverneuse.
Pour élal)lir le rapport entre le silicium combiné et le magnésium dans les produits
fondus renfermant du silicium libre, nous y avons dosé le magnésium, le silicium
total el le silicium libre. Nos analyses ont porté sui- des magnésiums siliciés titrant
f\2,j, 08,75 et 92,1 pour 100 de silicium total. Dans tous les cas, le rapport trouvé
entre les poids de silicium combiné et les poids de magnésium correspondait à la for-
mule Si IMg'-.
L'ensemble de ces détei^iiinations nous permet de conclure c|ue dans
l'action directe du magnésium sur le silicium il ne se produit cju'un seul
composé défini ayant pour formule SiMg-. Ce composé cristallise dans le
magnésium et il peut en être séparé en éliininant le métal dissolvant par la
lormation d'un composé organo-magnésien. Ce siliciure de magnésium
possède la propriété d'être dissocié complètement dans le vide ou dans un
courant d'hydrogène vers 1200°.
SÉANCE DU lo FÉVRIER 1908. 285
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sio- les propriétés colloïdales de l'amidon et sur
l'existence d'une solution parfaite de celte substance. Note de M. E.
FocARD, présentée par M. lloux.
En poursuivant l'étude des pseudo-solutions préparées au moyen d'ami-
don déminéralis('- et hydraté partiellemenl à une température de 80°, dont
j'ai déjà décrit certaines propriétés réversibles ('), j'ai examiné les produits
de leur fdtration à travers une membrane de collodion.
J'ai séparé ainsi du colloïde un liquide différant absolument de son milieu
d'origine, présentant la transparence et la fluidité de l'eau pure, constituant
une dissolution parfaite d'amidon dans l'eau; cette forme nouvelle se dis-
tingue essentiellement de tous les amidons ails solubles obtenus antérieure-
ment, ceux-ci n'étant en réalité que des structures colloïdales de la même
substance.
I. Le caractère de dissolution réelle d'un amidon entièrement soluble
résulte des observations suivantes :
D'abord le liquide lilti'é, limpide, contient une proportion notable d'amidon : il
donne, en effet, avec l'iode, la teinte bleue typique; provenant d'uue pseudo-solution
à 5 pour 100 d'amidon réversible, il contient 2,-.\ |iour 100 d'amidon en dissolution,
représentant les f'^ de l'amidon total contenu dans le colloïde.
En vérifiant sur ce liquide les propriétés des fausses solutions, la recherche ne con-
duit qu'à des résultats négatifs :
Ainsi un faisceau lumineux intense qui le traverse ne laisse passer par diffracticui,
contrairement à l'observation commune des colloïdes, aucune trace de lumière polarisée.
Une conclusion de même sens se dégage de l'action d'un courant électrique, pro-
longée pendant 4 heures, sur cette dissolution, dans un champ de 22 volts par centi-
mètre : aucun transport matériel, aucun changement visible n'apparaît dans la région
des électrodes.
En outre j'ai mesuré, suivant un conseil de .M. Etard, pour cette solution et pour
d'autres liquides, de même titre en diverses substances dissoutes, les temps d'écoule-
ment du compte-gouttes de Duclaux, en secondes et à la température de i5°-, j'ai
obtenu des nombres, tels que les suivants, donnant les valeurs relatives de la viscosité
de ces divers milieux :
s
Eau distillée io6
Solution de saccharose à i pour 100 1 13
Solution d'amidon filtrée sur collodion, à ; pour 100 119
Empois d'amidon naturel à i pour 100 i32o
(') Voir Comptes rendus, t. CXLIV, p. 5oi et i366.
286 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La viscosité de la dissolution d'amidon est doue, au même degré qu'une solution de
sucre, à peu près identique à celle de l'eau : elle ne ressemble en rien à celle de la
pseudo-solution cependant de même litre en amidon naturel.
On jjeut rapprocher de ces vérifications d'ordie p|]y>lque le caractère positif que
présente la réaction d'iode, établissant en même temps l'authenticité cliinnfjue de cet
amidon dissous : au lieu de l'aspect commun d'un précipité bleu, il se forme, dans le
cas actuel, une solution liomogène, d'un bleu pur extrêmement intense, et d'une sta-
bilité parfaite.
Mais une preuve vraiment suggestive de l'extrême dissémination des molécules
d'amidon dans sa solution aqueuse parfaite, se dégage de la vitesse considérable avec
lai[uelle s'y accomplit la réaction d'hvdroivse, effectuée dans les conditions usuelles,
avec une acidité de lo pour loo d'acide chlorhydrique, au bain-marie d'eau bouil-
lante : tandis qu'à concentration égale, s'il s'agit d'amidon naturel, un séjour de
(3 heures laisse la transformation inachevée, il suffit, pour la solution vraie d'amidon,
d'une durée de 5 minutes pour réaliser la saccharification complète, en passant rapi-
dement par la phase des dextrines, avec rendement égal au nombre théorique de in
de glucose pour lOO d'amidon.
II. Il faut mettre en regard de ces observations les faits suivants relatifs
à rinstabilitê de cette solution, lorsque, séparée définitivement de son
milieu colloïdal d'orig;ine, on la laisse vieillir, immobile.
On voit alors, après quelques jours, apparaître un trouble très ténu, n'intéressant
qu'une partie minime de l'amidon en dissolution, et qui se résout lentement, s.ins
aucun accroissement de viscosité du liquide, en un faible dépôt pulvérulent : à
l'examen microscopic[ue, celui-ci se montre constitué par des granulations sphériques
ou ovoïdes très réfringentes, de iV- à Si'- de diamètre moyen, rappelant assez bien cer-
taines formations naturelles du grain d'amidon.
On peut d'ailleurs réaliser abondamnïent cette transformation granulaire, soifftar
une congélation, soit par une évaporalion, dans le vide sec, de la dissolution neuve :
dans le premier cas, après la simple fusion, dans le second, par un léger broyage des
lamelles desséchées sous une couche d'eau, on peut observer celle pseudo-formation
naturelle de grains d'amidon.
Il faut ajouter qu'un chauffage à l'ébullilion fait disparaître totalement ces granules
en suspension dans l'eau sans retour certain, cependant, à l'état de solution parfaite.
Rien ne ressemble, dans cette disparition de riiomogénéité d'une dissolution, à ce
que nous connaissons de l'évolution d'un colloïde ou d'une fine suspension.
Une démonstration, beaucoup plus délicate que la simple vision d"uu
changement in vitro, de la fragilité de l'édifice moléculaire de cet amidon
dissous, se dégage de l'expérience suivante, où une méthode d'investigalion,
purement physicjue, accuse une modification interne cju'aucun procédé clii-
micjue ne pouriniit déceler :
A un certain volume d'une dissolution neuve parfaite d'amidon à 3S,34'J pour loo,
SÉANCE DV lO FÉVRIEtl 1908. 287
dont le pouvoir rotaloiie, d'une stabililé résislanl à uiie ébullition prolongée, même
sous pression, est de iSô^G', j'ajoute le quart de son volume d'eau et je soumets celte
solution diluée à l'ébullilion, pendant i5 minutes, à volume constant. Aucune trans-
formation visible, en ce qui concerne la limpidité de la solution, aucune modification
cliimiqiie dans le sens d'une saccliarification en sucre réducteur, qui d'ailleurs aurait
pour influence certaine un abaissement du pouvoir rolaloire, n'apparaît dans le liquide :
cependant, si après refroidissement on mesure à nouveau cette constante ])livsique,
on obtient le nombre de igS^Sô', notablement supérieur au précédent.
En conclusiot), si la fiUratioa de l'amidon i-éversible a permis d'en isoler
tine poilion parfaitement soluble, il faut admettre que ces molécules d'ami-
don dissoutes existent bien dans le milieu colloïdal lui-même, accompagnées
sans doute d'amidon à tous les degrés de condensation moléculaire, l'ensemble
constituant un système liétérogène, en état d'équilibre variable avec les
différents facteurs d'action. La division jirodmte par la membrane de coUo-
dion délruit de part et d'autre cet élal d'équilibre : c'est pourquoi nous
assistons, du côté de la solution parfaite, à cette régression spéciale, consé-
quence d'une extrême mobilité de la molécule, de son aptitude à réagir sur
elle-même, suivant un mécanisme actuellement inconnu.
CHIMIE PHYSIQUE. — Etat, décelé par le pouvoir rotatoii'e, des camphocarho-
nales d' aminés de la série grasse et de la série aromatique en dissolution.
Note (') de M. J. 3Iixguin, présentée par M. Ilaller.
Camphocarbo/iates d'aminés de la série grasse en dissolution dans l'eau. —
A i*^,()G d'acide campliocarboniqtre (j^ de molécule) on ajoute la quan-
tité équimoléculaire de certaines aminés de la série grasse; on complète
à 25'°'° avec de l'eau et l'on observe la déviation au polarimètre à la tempé-
rature de 12", sur une longueur de 20'™; puis on augmente les quantités
d'aminés pour s'assurer, par le changement de pouvoir rotatoire, s'il y a
hydrolyse (*j.
Les résultats obtenus sont consignés dans le Tableau suivant :
Avoc iliclliylamlnn. Avec IrR'lhjlaminc.
Avec pr0|iylaniiiie.
Avec buivlamino.
0 /
a = I .'( . 1 0
•.,7^ — ■ a =
\ioo/
10 (excès).
a = ,^ S
10 (excès), a =
\ 100/
:l'|.00 ':"•'( )• I = l|.30
.28 I. '|j (excès). a = i/|.3o lu (excès), a = il. 00
10 (excès), a = i^ .3()
(') Présentée dans la séance du 3 février. igo8.
(-) Comptes rendus, t. CXL, p. 243.
288 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Mrmes composés dans l'alcool absolu. — o*-', G")3 d'acide camphocarlio-
nique (:^ de molécule) en dissolution dans l'alcool donnent la dévia-
tion a = 3°i8'. Ce même poids a été dissous dans l'alcool et additionné
d'aminés en quantité équimoléculaire et ensuite en excès (') :
PropylaTîiînp. tliiljlaniîrip. IHt'-l h j lamine. Ti icilivlaniino.
a = .'i.T(> u.-i\i{- — • a = ^.i() o/i'i.! ,— 1 • a = ^.i8 . o,3o ^ — )• a. = f^.in
\.-ioi)/ ^ JUO/ \ joo/
0,95 (oxcrs). a = 4- '5 1 ,210 (excès), a r= .'|. - 1 ,51') (excès). a = 4.'J9 i,7j(excès). a = 4-28
10,935 (e.\cés). o;r=3.'(;] iM,<|.i"i fexcès). a = 'i-aS i.î,-5 (excès), a = 4-28
Nous ne pouvons interpréter ces résultais qu'en admettant la non-disso-
ciation des camphocarbonates d'aminés grasses, ou une dissociation très
faible, puisque, avec un excès d'aminés, la déviation est sensiblement la
même.
De plus, nous vérifions encore une fois la loi (jue nous avons énoucée (■)
et que Tchugueir avait formulée d'une façon un peu différente avant nous.
Dans une même série homologue, active optiquement, la même fraction du
poids moléculaire, dans les mêmes conditions, donne la même déviation.
Enfin remarquons qu'un excès d'aminés grasses n'influe pas comme dis-
solvant sur le pouvoir rotaloire.
Nous avons obtenu, à l'état cristallisé, le cauipliocarbonale de propyl-
amine fondant à i io° en se décomposant, de diétliylamine fondant à 124°)
de butylamine fondant à i55°.
Camphocarbonates d'amincx aromatUjues. — Tableau donnant la clt-viation au
polariniètre de l'acide campliocarbonique et du camphocarbonate d'aniline dans difl'é-
rents dissolvants :
Acide campliocarbonique. Alcool. l^llicr. Benzine. Toluène. Xylène. Acétone.
os,6ô3/'-^') a = 3° 18' 3055' i°44' 2°4' 2019' 3'M'
Avec oS, 3 1 d'aniline (n — )■■• a=r3°i6' 2°55' f^ô' 2<'4' a^ig' 3°i'
■. n -r /5M\ , „ ./:|5M\ . , „ /7oM\
avec 05,0 1 d aniline ^ — a =r 0°: avec i3s,qo — — a = i°47 j avec aif,- -^ —
\3oo/ '^ V •^oo y ' ' \ 3oo /
a = i^aG', avec toute aniline a =- i"'26'.
(') Ici, comme précédemment, et dans la suite, la dilution est de 2:V""'', la tempé-
rature 12° et l'observation est faite sur 20™' de longueur.
(^) Comptes rendus, I, CXXXVl, p. 69.
SÉANCE DU lO FÉVRIER I908. 289
On peut remarquer que o»', 653 d'acide cainpliocarbonique, dans les différents dissol-
vants, donnent la même déviation que ce poids, mis en conflit avec une quantité d'ani-
line propre à fournir le sel correspondant. Donc dissociation complète; en d'autres
termes, le camphocarbonale d'aniline n'existe pas à l'état dissous. On l'obtient à l'état
solide et il fond à 65° en se décomposant. Mis en contact avec l'eau, il est hydrolyse et
rougit le tournesol.
On peut se demander si le changement observé dans la déviation, quand
on ajoute des quantités de plus en plus fortes d'aniline, est dii à la forma-
tion de sel d'aniline, d'un pouvoir rotatoire plus petit que celui de l'acide
camphocarbonique, ou bien si c'est un eilel de milieu.
Nous croyons que les deux phénomènes existent. En effet, à partir
de ( -^ô — ) d'aniline, la déviation reste constante, ce qui permet de supposer
que le camphocarbonate d'aniline n'est plus dissocié. D'autre part, nous
disons que l'influence du dissolvant alcool et aniline y est pour quelque
chose.
is,9G ( — ) d'acide camphocarbonique, additionnés de is,oi de triéthyl-
100
aminé, donnent a =: i2°4o' dans l'alcool.
L'addition de 2» d'aniline donne a.^^i2°^5'; de 5^ d'aniline, a=ii";
de loK, a = 9''3o'; de i5«, a ^ 8".
L'excès d'anihne change donc la rotation et la rapproche de celle de
l'acide camphocarbonique; mais nous ne pouvons pas attribuer ce change-
ment, en nous basant sur la loi des masses, au déplacement de la triéthyl-
aniine par l'aniline. Nous n'avons qu'à citer ce résultat :
1^,96 ( — j d'acide camphocarbonique sont additionnés de 6» de trié-
tiiylamine et de 5^ d'aniline.
En dissolution alcoolique (Z=:io''5o'. Le camphocarbonate de triéthylamine, en
l'absence d'aniline, donne a =; i2°/4o'. Nous avons 5s de Iriéthylamine qui viendraient
certainement contrebalancer l'influence des 5s d'aniline, si elle devait agir par dépla-
cement sur la triéthylamine. Donc l'aniline agit bien comme dissolvant sur le pouvoir
rotatoire.
Il en est de même du camphocarbonate de butylamine, dont le pouvoir rotatoire est
abaissé par addition d'aniline. Les toluidines se conduisent comme l'aniline et rétro-
gradent la rotation fournie par les sels de triéthylamine et lie butylamine.
Enfin, nous avons mis en évidence par la même méthode la dissociation
complète, en solution alcooh'que, des camphocarbonates d'aminés aroma-
tiques, autres que l'aniline, et l'influence comme dissolvant de ces aminés.
Nos expériences ont porté sur les monométhylaniline, diméthylaniline,
C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 6.) ' 38
290 ACADÉMIE DES SCIENCES.
monoéUiylaniline, orlliololuidine, métatoluidino, a-naphtylamiiio, J^-napli-
lylamine.
CHIMIE PHYSIQUE. — Recherches sur les nuxU fications physiques de la gélatine
en présence des électrolytes et des non-électrolytes. Note de M. J. Larguiek
DES Bancels, présentée par M. Dastre.
La détermination et la classification des albumiuoïdes sont fondées actuelle-
ment sur la considération des propriétés physiques (solubilité, précipitabi-
lité, etc.) que présentent ces substances. 11 m'a paru intéressant de
reprendre de ce point de vue l'examen de la gélatine qui se rapproche à
tant d'égards des principes azotés naturels. On trouvera dans la présente
Note les résultats principaux que j'ai obtenus dans l'étude de la solubilité
de ce corps.
1° En présence de divers sels neutres, la gélatine se dissout dans l'eau à
la température ordinaire (').
Les expériences ont porté sur des gélatines commerciales, dites pures. Les cinq
échantillons, de provenances difl'érentes, que j'ai examinés, n'ont présenté, au point de
vue de la solubilité, que de faibles différences. Pendant les expériences, la tempéra-
ture a oscillé autour de 16°.
2" Les divers sels neutres manifestent une puissance de dissolution très
différente vis-à-vis de la gélatine. A concentrations égales, les sels de
métaux bivalents exercent une action plus énergique que les sels de métaux
monovalents; d'autre part, et pour un même métal, les azotates exercent
en général une action plus énergique que les chlorures.
,J'ai considéré en particulier les azotates et les chlorures de sodium, potassium.
ammonium, calcium, magnésium, zinc, cuivre, manganèse.
\oici un exemple : la gélatine (trois fragments rectangulaires, découpés dans une
plaque, de gélatine, et de poids sensiblement égal à i's,5 chacune) est plongée dans
les mélanges suivants. L'état de la substance est noté au bout de 260 minutes. I^es sels
(') On sait que la gélatine se dissout à la faveur des acides et des alcalis. Sadikoll"
(Zeits. f. physiol. Chentic, t. XLI, p. i5, et t. XLVI, p. 887) a constaté de plus, à la
suite des expériences de Dastre et Floresco, de Pauli et d'autres, que cette substance
est soluble dans les solutions concenlrces de certains sels (solutions à 5o pour loo ou,
si le sel ne comporte pas celte concentration, solutions saturées). Lumière {Bull. Soc.
franc, de Pholographk, 1890, p. 256) a signalé les propriétés solubilisatrices du
chlorure de barvum. .
SÉANCE DU lO FÉVRIER lgo8. 291
sont en solution binnoléculaire (20 juin 1907) :
1. 2'^"'' d'eau -+- 20 gouttes Na(IVO-^) dissolution commençante
2. » » K(NO^) »
3. » » Ca(NO^)- dissolution complète
4. » » Zn(N0')2 .)
Il faut ajouter t|ue les sels de calcium exercent, toutes choses égales, une action plus
intense que les sels correspondants des autres métaux, bivalents. Alors que la dissolu-
tion de la gélatine commençait en k (expérience précédente), elle était aux trois quarts
achevée en 3, au bout de 5 minutes.
3" Eu présence des éleclrolytes el notamment de ceux que nous avons
indiqués, la gélatine se dissout dans les mélanges de certains non-électro-
ly tes et d'eau, par exemple dans un mélanj^e d'alcool ou d'acétone el d'eau.
Toutes choses égales d'ailleurs, ces mélanges sont plus favorables à la disso-
lution de la gélatine que l'eau pure. L'intervention d'une petite quantité
d'eau est, dans tous les cas, indispensable à la dissolution; cette proportion
une fois atteinte, la gélatine se dissout d'autant plus rapidement que la
teneur du mélange est plus forte en non-éleclrolyte.
J'ai considéré en particulier les alcools métlijlifiue et étliylique et l'acétone. L'in-
fluence de ces diverses substances est sensiblement équivalente.
4" La gélatine dissoute dans l'eau ou dans les mélanges de non-électro-
lytes et d'eau peut être aisément récupérée. Il suffit à cet effet d'éliminer
les sels introduits dans les liqueurs, soit par dialyse, soit par une série de
précipitations, à l'aide d'un excès d'alcool ou d'acétone, et de redissolutions
dans l'eau. La gélatine obtenue dans ces conditions olfre les caractères
typiques de ce corps ; elle se présente sous forme de gelée à la température
ordinaire.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage rapide du bichromate de potassium
dans les laits. Note de M. Gouère, présentée par M. A. Ditte.
Il arrive très souvent, dans les expertises de laits, (ju'on ail à comparer
un lait chromaté à un lait naturel, ou bien à comparer entre eux deux lails
additionnés de bichromate dans des proportions différentes.
Il était donc utile de connaître une méthode de dosage à la fois simple
et rapide qui permît de déterminer aisément la proportion de cet agent
conservateur. ■
292 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Celle que je propose ici est beaucoup plus simple et tout aussi précise que
la méthode officielle; elle consiste à utiliser la réaction suivante qui est d'un
usage courant en iodométric :
1° Cr=0'K-+ 6kl+ i4HCl= Cr=CI«4- SKCI-^ 3H-^0 + 61.
2° aS^O'Na-— JH-O +1-= S''OS\a--+- 2i\;, 1+ 5II-0.
D'après ces deux équations, on voit que 294S de bichromate mettent en liberté
six fois 127S d'iode, et que 248*"' d'hyposulfite dissolvent 127s d'iode pour donner du
létrathionate.
La réaction se fait à froid : voici comment on opère :
Les cendres de lo'''"' de lait sont reprises par 20™' à 25'"'' d'eau dans une capsule
en porcelaine. On y ajoute 5"^' environ d'une solution à 10 pour 100 d'iodure de
potassium et ]""' à S"^"' d'acide chlorhydrique pur; la liqueur brunit immédiatement
par suite de la mise en liberté d'iode; on y verse alors la solution titrée d'hyposulfite,
contenue dans une burette graduée, jusqu'à ce qu'on ne perçoive plus que la colo-
ration bleue à peine sensible due au sel de chrome qui s'est formé. La fin de la réac-
tion : décoloration progressive jusqu'à obtention de la teinte bleue exempte de jaune,
est suffisamment nette par elle-même, sans qu'il soit nécessaire d'indicateur.
Il est avantageux d'utiliser une solution d'hyposulfite telle que i'^™' de cette solution
représente i""» de bichromate de potassium.
Cette solution devra par conséquent renfermer 5-, 06 d'hyposulfite pur et cristallisé
par litre.
Le titre de la solution d'hyposulfite se détermine d'ailleur, directement, par rapport
au bichromate. Il suffit pour cela de peser is de bichromate de potassium pur et sec,
de dissoudre à 5oo'""', d'en prélever So'^"', soit of,i, qu'on place dans une capsule de
porcelaine avec 200"""" à Soo'^"'' d'eau, lo"™' d'iodure à lo pour 100 et 20"™' d'acide
chlorhydrique pur; on veise alors comme précédemment la liqueui- d'hyposulfite jusqu'à
ce qu'on ne perçoive plus que la teinte du sel de chrome.
Les quantités de réactif indiquées précédemment sont plus que suffisantes
dans la majorité des cas et s'appliqueraient encore à des laits contenant l^^
à 5^ de bichromate par litre.
La présence des sels minéraux contenus dans les cendres du lait ne gêne
en rien la réaction.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation du dilhymol; action du brome sur
le dilhymol. Note de MM. H. Cousix et H. Hërkssey, présentée par
M. Guignard.
En étudiant faction des ferments oxydants sur le thymol (voir Journ. de
Pharm. et de C/iim., 6" série, t. XXYI, 1907, p. 4^^7)5 nous jivons constaté
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 2q3
qu'il y avait formation, en même temps que d'autres produits, d'une cer-
taine quantité de dithymol; nous avons donc été amenés à préparer ce
composé dans un Jiut d'identification et nous avons remarqué que les pro-
cédés proposés jusqu'ici ne donnaient que de très mauvais résultats. Le
dithymol C-'H^^O", formé aux dépens de 2'"°' de thymol par perte de 2H,
a été découvert par Dianine, en 1882 (Journ. Soc. cliim. russe, t. XIV,
p. i35); ce savant l'obtenait dans l'action oxydante des sels de sesquioxyde
de fer sur le thymol : il utilisa d'abord le perchlorure de fer qui lui donna
de très mauvais résultats, puis une solution d'alun de fer. En suivant les
indications de Dianine, l'obtention du dithymol pur est très pénible; de
plus le rendement est extrêmement faible. Plus tard Messinger et Vort-
mann {Her. cl. d. chem. Ges., t. XXII, p. 2^17) isolèrent le dithymol dans
les produits de la réduction de l'aristol qu'ils considéraient comme étant un
diiododithymol; mais le rendement est encore très faible, car l'aristol, à
notre avis, n'est pas constitué exclusivement par du diiododithymol : il doit
contenir des produits iodés plus condensés, de sorte que la réduction de
l'aristol, comme d'ailleurs nous nous en sommes assurés, ne donne que très
peu de dithvmol.
Nous proposons la méthode suivante qui nous a Jonné de meilleurs résultats. 5s de
tli^mol en dissolution dans 50"^'"' d'alcool sont versés dans 10' d'eau à So^-ôo"; on agite
pour dissoudre, puis on filtre après refroidissement; à la solution aqueuse de ihymol
on ajoute 60"^"' d'une solution de perchlorure de fer de densité 1,26. La réaction est
terminée au bout de 3 ou 4 jours et il se forme un précipité contenant le dithymol. Il
est avantageux, contrairement à ce que faisait Dianine, qui opérait à 90°, de maintenir
le liquide à une température voisine de i5°, car le rendement est amélioré; de plus, il
se forme moins de produits étrangers, insoluble^ dans la soude diluée, et provenant
d'oxydations plus avancées. Le précipité recueilli est lavé, puis traité par une liqueur
alcaline faible (10'^"° de lessive de soude pour 200""' d'eau); on filtre et la litjueur alca-
line est précipitée par l'acide acétique; le dilhynjol brut est dissous dans l'alcool et
celte solution, maintenue à froid pendant 10 à 12 heures en présence de noir animal,
est filtrée, puis additionnée à l'ébullilion d'un volume égal d'eau; le dithvmol cristal-
lise par le refroidissement; il est purifié par une cristallisation à chaud dans l'alcool
à 60°.
Le produit obtenu présente toutes les propriétés indiquées par Dia-
nine : dans l'alcool dilué, il cristallise avec 1'"°' d'eau ; l'hydrate
C"" H^" O- -I- H- O fond à ioo°-ioi°; placé longtemps dans le vide ou
maintenu dans Fétuve à 100°, il perd H-O; le dithymol anhydre fond à
i64"-i65°. Nous signalerons toutefois que notre dithymol, traité par les
solutions alcalines, ne nous a jainais donné de coloration jaune orangé,
2()4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
contrairement à ce qui est indiqué par Dianine : cet auteur avait proba-
blement entre les mains un dithymol impur. Le rendement par noire pro-
cédé est de 2j â 3'o pour loo, beaucoup plus élevé que dans les méthodes
indiquées ci-dessus ; de plus, les traitements pour arriver à im produit pur
sont beaucoup plus simples.
Les seuls dérivés connus du dithymol sont l'éther dibenzoïque (Dianine)
et l'éther diacétique (Messinger et Pickersgill) : nous avons obtenu quelques
dérivés halogènes nouveaux; et nous décrivons aujourd'hui le dithymol
dibromé C-TL"' Br- O" et la quinone correspondante C-*H-'- Br'- O^
1° Dithymol dibromé. — A 3s, i6 de dilliymol liydraté mis en suspension dans
So"'"' de chloroforme on ajoute un peu plus que la quantité tliéorique de brome
(3P,5oau lieu de 3s, 20), de façon que la liqueur reste colorée; après 10 heures de
contact on détruit l'excès de brome par l'acide sulfureux, puis le chloroforme est
distillé et le résidu cristallisé plusieurs fois dans l'aicooi à 90° chaud. Le dithymol di-
bromé se présente en cristaux prismatiques, légèrement blanc jaunâtre, insolubles
dans l'eau, peu solubles dans l'alcool à 90" fioid, soiubles dans l'alcool chaud, ainsi
que dans les autres dissolvants et dans les alcalis. Il fond à i56°-i57° (corr.); l'ana-
lyse lui fait atliiliuer la formule G-'H^'Br^O-. La solution chloroformique traitée par
le brome devient rouye et donne la quinone correspondante, sans qu'il soit possible
d'isoler des dérivés plus bromes.
Dibromo-dilhyrnoquinone. — A 4», 56 de dithymol dibromé dissous dans 20""'' de
chloroforme on ajoute is,8o de brome; au bout de quelque temps, l'addition d'afcool
à go° donne un précipité rouge qui est recueilli, lavé à l'alcool et desséché. Ce corps
se présente en petites aiguilles, rouge grenat foncé, très peu solubles dans' l'alcool,
l'éther et la benzine, plus solubles dans le chloroforme. Il fond à la température
de i34°(corr.) avec décomposition. Ce dérivé possède toutes les propriétés d'une
quinone correspondant au dithymol dibromé : en effet il possède une coloration rouge
appartenant également à un grand nombre de quinones aromatiques; il est insoluble
dans la soude; il bleuit énergiquemenl la teinture de gaïac; enfin, traité par les réduc-
teurs, poudre de zinc et solution alcoolique d'acide sulfureux, il redonne le dithymol
dibromé.
En résumé, dans ce travail nous avons donné un procédé simple et com-
mode de préparation du dithymol et nous avons décrit deux dérivés bromes,
le dithymol dibromé et la quinone correspondante.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide y-oxylé//o/i(/iie. iSole de MM. Lespieau
et ViGUiER, présentée par M. A. Haller.
M. .Jotsitch a montré que les carbures acétyléuiques M-ais attaquent les
combinaisons organomagnésiennes découvertespar M. Grignard en donnant
SÉANCE DU lO FÉVRIER igo8. 29")
des composés de la forme R — Cï^GMg X, lesquels peuvent être utilisés
pour effectuer diverses synthèses. Nous avons pensé que, malgré la présence
d'un oxhydrile, Talcool propargylique se prêterait au même genre de
réaction, pourvu qu'on le mette en présence de 2'"°' du composé organo-
magnésien auxiliaire; cette prévision s'est trouvée vérifiée, ce qui nous a
permis d'arriver à un acide nouveau répondant à la formule
CH^OH-CseC-CO^H,
ainsi qu'aux produits que donne cet acide en fixant 2''^' de brome.
Acide ^^-oxytétruliqiie CH^Oll — C:^C — CCII. — (l'est un corps
blanc, cristallisé, fondant à i i5"-i iG" sans décomposition; il est très soluble
dans l'eau, l'alcool, l'acétone, l'acide acétique; moyennement dans l'étlicr et
pour ainsi dire pas dans le benzène froid, le chloroforme ou la ligroïne.
(Analyse : C, 47587; H, 4)28. Cryoscopie, 106.)
Pour préparer ce corps on fait tomber, dans 1111 ballon renfermant 2"°' de bromure
d'étliylmagnésium, 1™°' (200) d'alcool propargylique bien exempt d'eau, en évitant un
écliauiTement trop grand.
Oiiand le dégagement d'étliane a cessé, on envoie dans le ballon de l'anhydride car-
bonique, qui s'absorbe peu à peu; on termine par addition d'acide chlorlivdrique puis
extraction à l'éther. Pour purifier le produit brut on le dissout dans le benzène
bouillant, il se dépose par refroidissement.
Le corps est bien un acide; il rougit le tournesol et décompose les carbo-
nates; il ne colore pas les solutions étendues de perchlorure de fer, tandis
qu'ini isomère C''li''0', que Duisberg (Lieb. Ann., t. CCKHI, p. 160)
nomme à tort acide oxylétrolique, puisqu'il n'y admet pas de triple liaison,
colore ces solutions en bleu céleste.
Acide et lactone diIjromo-i.'i-buténol-l\-oique-i. — L'additioii de deux
atomes de brome à l'acide oxytétrolique (■>.'5) dissous dans l'éther, effectuée
à — 10" et à l'obscurité, nous a donné, après évaporalion du solvant dans
un courant d'air sec, un résidu cristallin pesant à très peu près le poids
voulu, mais fondant mal. Par des cristallisations fractionnées nombreuses,
nous avons pu en séparer deux composés définis.
Le plus abondant (un peu plus de "i^ purs) est un acide répondant à la
formule CII-QH - CBr = CBr - CO-H, fondant à i37°-i38°. (Analyse :
C, 18,18 ; il, 1,58; Br, Gi,().;
Le moins abondant (un peu plus de o^', ' pui's) est une lactone répondant
296 ACADÉMIE DES SCIENCES.
à la formule CH- — CBr = CBr — CO et fondant à 91°. (Analyse :
C, 19,52; H, 0,90; Br, 67,0.)
Ces deux corps sont solubles dans l'éther, Talcool ; mais, tandis que
l'acide est très peu soluble dans le benzène froid, la lactone s'y dissout en
grande quantité. On purifie l'acide en le faisant cristalliser dans le chloro-
forme additionné d'un peu d'éther, la lactone en laissant refroidir sa solu-
tion dans la ligroïne bouillante.
Cette lactone n'est point nouvelle : Tœniess {Berichte d. d. ch. G., t. XII,
p. 1212), en oxydant l'acide Py-pyromucique, avait obtenu un corps auquel
il attribuait la formule CIIO — CBr = CBr — CHO; depuis, les travaux
de Hill et de ses élèves (Americ. ./., t. XVI, p. 2o3) ont établi que le com-
posé en question n'est pas une dialdéiiyde, mais bien une lactone, capable
d'ailleurs par oxydation de fournir l'acide mucobromique et répondant à
la formule CH- — CBr = CBr — CO. Or le point de fusion et les solvants
indiqués par Hill pour ce corps sont les mêmes que ceux appartenant à
notre lactone.
Il y a lieu de se demander si cette lactone dérive de l'acide qui l'accom-
pagne dans notre préparation, ou si, tandis qu'elle appartient à la série
maléique, l'acide n'appartiendrait pas à la série fumarique. La façon dont
cet acide a été obtenu tendrait à faire rejeter cette dernière hypothèse si
l'on ne savait avec quelles facilités se produisent des migrations chez les
composés maléiques et fumariques; en fait, lacide maintenu environ
3 heures à la température de loo" nous a donné une petite quantité de lac-
tone (environ le vingtième de son poids); mais celte transformation n'est
rien moins qu'aisée; or, habituellement, la transformation d'un acide-alcool
lactonisable en anhydride interne est si facile, que l'acide n'est point iso-
lable à l'état de pureté (si Ion en excepte toutefois le cas d'acides-alcools
possédant des fonctions multiples); l'acide que nous avons obtenu fond à
1 37" sans altération; maintenu 2 heures à i5o", il garde son point de fusion;
vers 200", il subit bien une décomposition assez rapide, mais il perd alors
de l'anhydride carbonique, puis ultérieurement de l'acide bromhydrique
(en fournissant un sublimé qui ne parait pas susceptible de fondre sous la
pression atmosphérique); il ne semble pas que ce soient là les caractères
d'un acide facilement lactonisable.
SÉANCE DU to FÉVRIER 1908. 297
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur une méthode de préparation
des aldéhydes cycliques. Note de M. Savariau, présentée par M. A.
Haller. '
M. Biaise et M. Bagard ayant montré que la décomposition par la chaleur
des acides-alcools constitue dans la série acyclique une méthode de prépa-
ration des aldéhydes, nous avons songé à appliquer cette réaction à la pré-
paration des aldéhydes cycliques. On pouvait, en elTet, penser que la
condensation du chloral avec les dérivés organomagnésiens c}cliques con-
duirait à des alcools secondaires trichlorés, transformables eu acides-alcools
par action des alcalis :
C''lI'-MgBr-> C«H'— CH0II-CC1'->C»H'-CH0II-C0MI->C''II5 — CHO.
L'expérience a montré qu'il en est bien ainsi, mais qu'en outre il n'est
pas toujours nécessaire de passer par l'intermédiaire des acides-alcools, les
alcools trichlorés pouvant être décomposés directement en aldéhydes et
chloroforme par éhullition avec les carbonates alcalins :
C«H'(CH')^-CnOII-CCl' = CllCI^-hC»H^(CH')'- CMO.
En raison même de ce dernier fait, la méthode que nous indiquons paraît
devoir constituer un procédé commode pour la préparation rapide de petites
quantités d'aldéhydes cycliques rares.
Benzaldéhyde. — L'alcool tiicliloié conespomlant C'H'— CHOII — CCI' a déjà
été préparé par Jocitscli à l'aide d'une mélliode difTércnle. CliaulTé à l'ébullilion a\ec
une solution saturée de carbonate de potasse, il donne de la benzaldéhyde, du chloro-
forme et de l'acide phénylglycolique (65 pour 100). L'acide pliénvlglycolique, décom-
posé à son tonr par aclion de la chaleur, fournit de la benzaldéhyde avec un rendement
de 47 pour 100. Il reste un résidu notable, et (pii est constitué par un mélange d'anhy-
dride diphénylmaléique et d'acide pliénylacéli(|ue. La formation de ce dernier acide
est assez curieuse et ne peut s'expliquer que par la réduction de l'acide phénj-lglyco-
lique. L agent de réduction serait peut-être l'acide formiqne qui pourrait se produire
par décomposition de l'acide-alcool. Quant à la formation d'anhydiide diphénvima-
léique, elle est due évidemment à la condensation de 2™"' d'acide phénylglvcoiique
avec élimination de a™°' d'eau.
Pensant éviter la formation de produits secondaires, nous avons préparé l'élher acé-
tique de l'acide phénylglycolique et décomposé cet éther par la chaleur. L'élher acé-
tique de l'acide phénylglycolique est solide et fond à 79", mais sa décomposition ne
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N«. 6.) 39
298 ACADÉMIE DES SCIENCES.
finirnil pas un lendeiiient en Ijenzakléhyde nolalileiiienl supérieur ;i celui qu'on obtient
avec riicide-alcool.
Alt/chyc/e .rytyliiiiie i./i(CII')'- — C'H^ — CIIO.2. — L'alcool Irichloré correspon-
daiil se foi'iue a\ec un rendement de 53 pour 100 quand on condense le dérivé magné-
sien de biomoparaxylénc avec le chloral. C'est un liquide visqueux, légèrement jaune,
liouillaul à i.J8"sous 10""". Au cours de la coudensatinn, une quantité notable de
cliioral e^t transformée en alcool Iriclilorélliylique, fait déjà signalé par .locitscli.
L'ébullition prolongée du liicliloroniétliylxylylcarbinol a\ ec une solution aqueuse de
carbonate de potasse donne du cidoroforme et de Faldéliyde xylylique avec un i-ende-
nienl de 5?, pour 100. <}\\ oljlient, en même lemps, l'acide-alcool correspondant
( a3 pour ioc>). Celui-ci, décomposé par la clialeur, dc.inne ii nouveau de l'aldéhyde.
L'aldéhyde xylylique a été déjà préparée par ilariliiig el Cohen [Ain. Soc, t. \Xlll,
p. Sy^). et Bouveaull {Bull. Soc. c/iiin., t. Wll, [). y/tO- ^ous en avons préparé les
dérivés suivants : semicarbazone, fines aiguilles blanches fondant à '317"; /J-nili'ophé-
n\lhvdrazone, |)elils cri-laux louges fondant à 182°; /)-xylylidéne-|j-naplitylainine,
lamelles nacrées (|ui fondent à 8<J°-87°; benzylphénylhydrazone, petites aiguilles légè-
rement jaunes qui fondent à loS"; acide ytf-xylylidènecyanacétique, ciistaux fondant
à 174°.
CHIMIE ORGANIQUE. — Action des alcools sur le licnzylate de sofliiim.
iSole de M. Marcel Guekbiît, pi'ésenLéc par M. A. Haller.
Dans iiiie séiMc de Notes présentées à l'Acadéniie (Co/np/es lendus ,
t. CXX\ III, CWXII, CXXXVII), j'ai déjà montré qtie les alcools pri-
maires de la série <;i'asse, cliauffés à 2 2o"-iz3o" avec leurs dérivés sodés ou
avec les dérivés sodés d'autres alcools, donnent naissance à des alcools plus
condensés suivant la réaction
C'"\V"' '^' OU + C"ir^" + ' ONa = C"' + " H- ''"' + "' + ' OH h- \aOII
(/« pouvant être égal à «).
La soude ainsi formée réagil ensuilc sur les alcools présents dans le mé-
langv poiu' les transformer partielleuKul en acides coiTespondants avec
dégagement d'hydrogène.
C'est ainsi que l'alcool propyliquc CH' - CH- — CH=OH et son dérivé
sodé donnent l'alcool dipropylique
GIF_ CIP - CH^- CH (CH^) - CH^OH;
que l'alcool éthylique CH^ — CH- OH et l'oenanthylalcoolate de sodium
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 299
Q«Hi?_ CIPOJNa donncnl ralcool iion\1i([iie luiriual
C" 11''— Cil-- Cil- - CIIOH. fie.
Dans le bul d'rleiRlrc celle réaclioii à la série aroinalique, j'ai coiidcn.sé
succepsivcment le benzylale de sodium avee les alcools i)enzvli(iU(', élliy-
lii|n<' el [H(i]>\ iMjiie.
Avec ces deux derniers alcools, la réaclion s'efîecUie comme dans la
série grasse el Ton oblienl respeclivemenl les alcools benzylclhylique
C»H'' - CH;^ — CH- - CHMJH, benzylpropyliquc C«H^- CIP- oil"OII
el les acides i-ésnllanl de roxydalion de ces alcools.
1 /alcool brnz\ liiiue, au conlraire,cbaufié à 220"-23o'' avec son dérivé sodé,
donne non pas' le pbénylbenzylcarbinol (^'H' - CHOH - (dP - C''ll%
mais du slilbénc CM' - Cil = Cil - O Vl\ du dibenzyle
C'If'-CH^-ClP— C"HS
du loluène el de l'acide benzoïque. Il esl bien probaljle, cependant, qu'il
s'esL lout d'abord formé du plii''nylbenzylcar!nnol suivanl réipialion
CH'- CIP- OXa -h HO — CIP - C«H5= NaOH + C«H^ - CIP-CIIOII - C'11%
el cjue le slilbénc el le dil)enzyle sonl des [jroduits secondaires issus de cel
alcool.
MM. Limj)ri(blel 'Sc\\\\<n\('Vl(Liebi!^'sA/i/ialenderC/ie/>iie. l. (AA , [i-O'j)
ont, en eU'el, nionlré que cet alcool perd 1"'"' d'eau en donnant du
stilbéne, quand on le cliauire à 170° avec la potasse alcoolicpic.
Il est à supposer que celle même décomposition s'est elTectuée ru |)résence
du benz\lat(' de sodium, puis qu'une parli(> de stilbéne, d'abord l'uniK', a
donné du dibenzyle sous l'action de l'IiNdrogène naissant, .le me suis, en
ell'el, assuré que le slilbène, cliaufîé à •ji<)"-2.'5o" avec de r(''thylale de s(j-
dium, se transforme en dibenzvle.
• Quant au toluène, formé dans l'aclion du benzylale de sodium sui' 1 al-
cool benzylicpie, il provient certainement d'une n'action aualo^iie à celle
c|ui donne ce même carbure quand on cliaulVe l'alcool benzylique avec la
potasse alcoolique ((].\n'mzaro, /Jehig's Aimalen der Cheinie, t. \C1I,
p. I i4) cl aussi, peut-être, se fornie-l-il par la réduction du dibenzyle par
riiydrogènc naissant.
Action de l'alcool heii:ylif/i/e sur son dcfis'r sodc. — Dans un ballim dr ciii\ic, imi
chaufle à refluv aoos d'alcool henzyllque avec i^s de sodium. Le inéud se dissout
rapidemenl en formanl du ben/.\lale de sodium, tandis qu'il se dégai;e de l'hydro^èue
en abondance. LîlentiH, ce dégagement se lalenlil beaucoup, la dissoiiuion de sodium
3oo ACADÉMIE DES SCIENCES.
est complète. On retourne alors le réfrigérant et Ton règle la chaude pour maintenir
le mélange à 225°. A cette température, le dégagement d'iijclrogène continue lente-
ment, indice de la réaction qui s'opère; les vapeurs d'alcool benzylique se condensent
dans le col du ballon, tandis qu'un peu de toluène distille. Après i[\ lieures de cliaufTe,
le dégagement d'hydrogène s'est beaucoup ralenti, on met lin èi l'expérience et on
laisse refroidir le mélange à l'abri de l'air. On traite la masse par l'eau, on fait passer
dans le mélange un couiant d'anhydride carboni(|ue pour saturer la soude; on sépare
la solution aqueuse de 1 huile surnageante et on l'acidulé par l'acide sulfurique; elle
fournil ainsi 65° d'acide benzoïque. On a recueilli, d'autre part, iSs de toluène dis-
tillant de loS" à 1 15".
Le composé liuileux est desséché sur le carbonate de potasse, puis soumis à la dis-
tillation fractionnée sous i5"'" de mercure. On recueille les fractions suivantes :
de 99° à iio°, ~r,s formés surtout d'alcool ben/ylique; de iio° à 170°, los; de 170°
à 200°, i6ï; de 200° à 280°, 2S; au-dessus de 200", 5s. Les fractions i io°-i 70° et i70''-2oo"
sont solides. Elles fournissent par essorage un produit incolore qu'on purifie par
cristallisation dans l'alcool. C'est un carbure d'hydrogène présentant la composition
ilu dibenzyle C"H''', possédant l'odeur anisée de ce composé et fondant comme lui
à 5i"-52".
La fraction 20o°-23o° et le résidu de la distillation sont liquides; ils laissent
bientôt déposer des cristaux qu'on purifie par cristallisation dans l'alcool. Ils forment
alors des paillettes incolores, fusibles à i23°-i24°, comme le stilbène C'*H''-, dont ils
possèdent d'ailleurs la composition.
Action des alcools éthyliquc et propylique sur le henzylalcoolate de sodium. —
On prépare des tubes renfermant chacun is, 10 de sodium, environ S" d'alcool élliyli(|ue,
85 d'alcool benzylique et on les scelle à la lampe apiès dissolution complète du sodium.
On les chaude ensuite à 22o°-23o° durant 214 heures. On traite ensuite le contenu des
tubes comme il a été dit pour le produit de la réaction de l'alcool benzylique sur le
benzyjalciiolate de sodium, et l'on soumet à la distillation fractionnée le produit hui-
leux obtenu. Le traitement de lo^" d'alcool benzylique a donné ainsi, comme fraction
principale : los de liquide lenfermant du toluène et distillant avant i5o", 46? d'alcool
benzylique entre 200° et 210°; issd'un lii|indo à odeur de stoiax, distillant de 282°
à 23S°; enfin 12s de résidu liquide.
La fraction 232"-238°, rectifiée de nouveau, distille pour la plus grande partie de 235°
à 287°. Elle possède le point d'ébullition, l'odeur et la composition de l'alcool phényl-
propylique 0^1'— CH-— CII-— CH^OH. Oxydé par l'acide chromiqueen dissolution
dans l'acide acétique, ce composé fournit d'ailleurs, comme cet alcool, l'acide hydro-
cinnaiiiique fusible à 47°-48".
En faisaiil réagir sur le benzylalcoolate de sodium l'alcool propylique
niiriiial, comme il -vient d'être dit pour l'alcool éthylique, j'ai obtenu de
même un alcool bouillant à 244<'-246'' et répondant à la formule CH'^O.
Sa conslilution n'a pas encore été établie |>ar re\[jérience; mais, d'après ce
que nous savons sur l'enchaiuemeut des molécules dans cette réaction des
alcools sur les alcoolates de sodium {Annales de Chimie et -de Physique,
SÉANCE DU lO FÉVRIER I908. 3oi
']" série, t. XXVII, p. 67), il est bien proljable que cet alcool a pour for-
mule CH' - CH^~ CH(CH») -CH^OH.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Constitution chimique et itropriétés biologiques du
protoplasma du bacille de Koch. Xote de MM. Jules Au«;lair et Louis
Pabis, présentée par M. Armand Gautier,
On connaît jusqu'ici deux variétés de poisons tuberculeux : des poisons
solubles, dont l'eflet est surtout général ( tuberculines)\ des poisons inso-
lubles lentement et difticiiement résorbabics, dont Faction se fait principa-
lement sentir au point même où ils ont été déposés (^substances adipo-
cireuses).
Nous avons isolé et étudié une troisième variété de poisons tuberculeux,
dont les effets sont à la fois locaux et généraux; ces poisons représentent la
matière protoplasmiscpie du bacille de Koch.
La séparallon de celle protéine esl réalisée ou moyen d'épuisemenls fVaclionnés du
bacille de Koch. Il faul avoir soin de ne faire aiiir sur le bacille, au cours de celle
opéralion, que des réaclifs sans action sur l'édifice moléculaire de la protéine étudiée,
même après contact prolongé.
Les acides minéraux el les alcalis caustiques doivent élre évités: le choix des
liquides extracteurs reste limité aux solutions diluées de sels neutres à réaction alca-
line, et à l'acide acétique concentré. C'est à ce dernier que nous nous sommes arrêtés,
après essai comparatif.
Les bacilles tuberculeux débarrassés de leurs protéines solubles et de leurs sub-
stances adipo-eireuses, ne contiennent plus que la substance qui fait l'objet de ce tra-
vail, et une petite quantité d'une matière soluble, probablement en se modifiant, dans
la potasse caustique étendue; sans doute une nucléine difficilement soluble. Elle est
accompagnée d'un peu de cellulose.
La masse bacillaire est chauffée à 80° au bain-marie, avec de l'acide acétique pur el
concentré pendant i heure; on décante l'acide surnageant qui est devenu visqueux et
a pris une teinte jaune. Après avoir répélé celle opération jusqu'à épuisement com-
plet, les liqueurs sont réunies el abandonnées au repos. Le liquide ne tarde pas à lais-
ser déposer, par refroidissement, des flocons qui deviennent plus abondants par addi-
tion d'eau. On salure avec une solution étendue de soude caustique de façon à conserver
une légère acidité. La protéine précipite el se rassemble en flocons épais; après repos,
on siphonne avec précaution le liquide el on lave à l'eau chaude jusqu'à disparition
de réaction acide. Après lavage à l'alcool à 80", on recueille le précipité dans un \ase
contenant de l'alcool à gS"; il blanchit el se rassemble en grumeaux. Au bout de
I heure, on jette sur un filtre, on lave à Télher, puis on abandonne à la dessiccation dans
le vide.
3o2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Cette substance, (jui constitue la partie la plus iniportanle du protaplasme
du hacille de Kdcli, piésenle des propriétés cliiuiicpies se confondant avec
celles des nucléo-caséincs et permettant de la l'aire rentrer dans cette classe.
Nous l'avons désij^née sous le nom de bacillo-caséijie.
Fraichenieut ])récipitée, la hacillo-caséine est insoluble dans Teau, soluble
dans les acides minéraux conrrutr(''s et daus les alcalis causti((ues qui en
modifient la conslitiilion, et précipitée de ses soluliouspar les acides dilués.
Elle présente une réactiiui acide et di'place Tacide carbonique des car-
l)onates alcalins; elle est insoluble dans les solutions de sels neutres et
soluble dans les solutions de sels neutres à réaction alcaline, tels (pie le
phosphate de soude et le carbonati' de potasse; un excès de ce dernier
réactif la précipite totalement et définitivement à cliaud. Les solutions sont
incoagulables à la teinpiM-ature d'ébullilion.
A l'état sec, la bacillo-caséine est très dit'ficilejuent soluble dans les réac-
tifs, même dans Tacideju-étique concentré.
Nous nous sommes assurés que les cas(''ines ordinaires présentaient les
mêmes particularités.
Traitée par le li([iiide île Zielil, la coloration de la bacillo-caséine résiste énergique-
nienl à l'action des acides dilués et plus faibhinient à celle de l'alcool absolu.
Les bacilles vivants, débarrassés de leurs produits soiubles dans l'eau et dans l'eau
chlorurée sodiqiie, fournissent axant tout dégraissage, par macération dans les carbo-
nates alcalins étendus, de la bacilld-caséiiic pré'^entnnl les mêmes propriétés cbimiques
et biologiques.
La caséine du bacille de Koch a été expérimentée chez le cobaye et le
lapin ; les lésions et les effets qu'elle détermine sont les mêmes chez les deu.v
espèces animales, mais le cobaye est manifestement plus sensible à son
action.
iV)ur injecter la bacillo-caséine sèche dans les meilleures conditions de
résorption, il faut avoir soin de la diviser aussi finement que possible en la
triturant dans l'eau pure stérilisée. On peut encore l'injecter à l'étal dissous
dans le phosphate trisodiquc; sous cette forme la réaction locale pai\TÎl
moins accusée et la résorption plus rapide.
A la dose de c|uel(iues dixièmes de milligramme à i'"?, chez, le cobaye notamment,
ou encore chez le lapin, quand l'injection a été faite sous la peau de l'oreille, elle pro-
voque au point d'insertion une nodosité variant du volume d'une fine tête d'épingle à
celui d'une petite lentille. La tumeur ainsi formée est dure, roule sous le doigt et s'ac-
compagne de tuméfaction des ganglions correspondants. Sa durée est plus ou moins
éphémère; elle se résorbe toujours entièrement.
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 3o3
Ilistologiciueiiieiil, la petite nodosité est essentiellement constituée par un amas de
leucocytes où piédominent les lympliocytes. A aucun niomenl ceux-ci ne subissent la
dégéuéresccnce caséeuse. En même temps qu'évolue la lésion locale, on peut observer
clie/ les animaux injectés des symptômes fonctionnels et généraux, dyspnée, amaigris-
sement, cachexie. Si la mort survient, tous les organes paraissent sains, sauf le poumon
et accessoirement le l'nie. Du rnté du |iounion, les altérations qui dominent à l'œil nu
sont la congestion et l'inlillration grise. A lu suite de l'injeclion de i'"s de bacillo-
caséine, celte congestion peut atteindre la plus grande partie de l'organe; elle est par-
fois si accusée en certains points, qu'elle donne au parenchyme pulmonaire un aspect
infarctoïde. Sur le fond congestionné de l'organe se voient des amas grisâtres et semi-
transparents dont le volume peut égaler celui d'une lentille. A Texarueii histologique,
les capillaires distendus comblent la cavité de-, alvéoles, les cellules embryonnaires
infiltrent le parenchyme, et, en quelques points, notamment autour des gros vaisseaux
et des bronches, se voient de véritables nodules formés de globules blanc-; où prédo-
minent les lymphocytes. Congestion et pneumonie interslilielle sont en résumé les
lésions que l'on observe, llislologiquement, les nodules pulmonaires sont de tous
points itienliques aux noilules sous-cutanés déterminés in .situ, par l'injection de la
matière piotéi(|ae. Aussi est-il légitime de |)eii>er qu'ils reconnaissent la même
origine.
La fixation élective de la bacillo-caséiiie sur le pouiiion, en regard de
l'état à peu près normal des autres organes, est à rapproclier de la prédi-
lection (pi'allccte le bacille de Kocli pour celte portion de l'appareil respi-
ratoire.
Chez les animaux ayant reçu une dose de bacillo-caséine compatible avec
la guérison et soumis à de nouvelles injections de la même substance, la
réaction locale est toujours d'ordre identi(jue, mais plus rapide et plus
inleuse, el la résorption des nodosités s'eUectne dans un lemps de [iliis m
plus court. Dans ces conditions, la résistance générale des sujets injectés
parait considérablement augmentée, à tel point que l'organisme semble
avoir acquis une véritable immunité vis-à-vis de cette nouvelle substance.
La bacillo-caséine n'élève pas la tempéi'ature des animaux, qu'ils soient
sains ou lidtercnleux. VAio représente avec les matières adipo-cireuses la
totalité des poisons du bacille de Kocli générateurs du tubercule; mais,
tandis que les premières jouent le rôle principal dans l'évolution des lésions
tuberculeuses, l'hépatisation fibrineuse, la caséificalion el la sclérose, la
bacillo-caséine nous parait surlout la cause de la formation du tubercule à
son début.
3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Tyrosinase et lyrosine racémique. Note de
MM. Gabkiei. Bertrand et M. Rosexbi.att, présentée par M. E.
Roux.
Les expériences de Pasteur et, depuis, celles de beaucoup d'autres savants
ont montré que les cellules vivantes peuvent se comporter d'une manière
différente avec les deux composants droit et gauche d'une substance racé-
mique, par exemple, que le Penicillum glaucum consomme lieaucoiip plus
vite le sel ammoniacal de Facide tartrique droit que celui de l'acide tartrique
gauche.
D'autre paît, les fails découverts dans le domaine de la Chimie biologique confiirueiU
chaque jour davantage la supposition que les cellules vivantes agissent, sur la matière
à l'aide de réactifs particuliers ou diastases. Il fallait donc s'attendre à trouver une
relation entre la structure de ces diastases et celle des composés optiquement actifs
qu'elles ont pour objet d'attaquer.
A ce point de vue, E. Fischer a fait la première observation importante (' ). Il a
trouvé que les divers glucosides naturels et artificiels du sucre de raisin se laissent
partager en deux séries d'après la façon dont ils réagissent avec la mallase et avec l'é-
mulsine. Tous ceux de ces composés qui appartiennent au type de l'a-méthylglucoside
sont hvdrolysables par la maltase et résistent à l'action de l'émulsine. Tous ceux, au
contraire, qui sont construits sur le type du (3-méthylglucoside sont hydrolyses par
l'émulsine et restent inaltaqués quand on les soumet à l'action de la mallase. Il semble
que les deux ferments solubles aient une structure asymétrique différente, en
rapport avec la structure asymétrique des glucosides a et (3 qu'ils sont capables d'hy-
drolyser.
Des faits analogues, mais moins réguliers, ont été signalés aussi par E. Fischer, en
collaboration avec Bergell et avec Abderhalilen, dans l'hydrolyse des polypeptides par
les diastases protéolytiques {^).
Il nous a paru intéressant de rechercher dans les réactions oxydasiques
s'il existait également une relation entre l'activité du ferment soluble el la
structure asymétrique de la substance soumise à la réaction.
Nous avons utilisé pour cela la tyrosine racémique ou r//-tyrosine, pré-
parée suivant la méthode d'Erlenmeyer jun. et Halsey ('), améliorée
(') Zeilscli. f. physlol. Chenue, t. XX\T, 1898, p. 60.
(- ) E. Fischer et Bergell, Ber. cheni. Ges., t. XXXVII, 1904, p. 3io3. — E. Fischer
et Abderhalde.v, Zeitsch. f. physiol. Cliem., t. XLVI. 1903, p. Sa.
(') Ann. d. Chem.. t. GCCVII, 1899, p. i38.
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 3o5
par E. Fischer ('), en réduisant l'acide ^-oxy-a-benzoylaminocinnamique
par ranialfj;aine de sodiiiin, puis en saponifiant la r//-benzoyUyrosine ob-
tenue avec de l'acide clilorhydrique. Sur cette tyrosine de synthèse nous
avons fait agir la tvrosinase, principalemenl sous la forme de rnacéralion
glycérinée de Russula Queletii Fr.
L'expérience montre d'abord que la tyrosine racémique est complète-
ment transformée en mélanine par la tyrosinase ( -).
En opérant par liUoniieinents, on lrou\eque 8""" à g""""' d'une macération |)iépaiée
avec I partie de champignon et 2 ])arties de glycérine suffisent à oxyder et à
précipiter toute la f//-t\ rosiiic d'une solution de o'-',ioo de l'acide aminé dans 5o"^"'°
d'eau (■').
Au cours de cette transformation, il n'y a pas de séparation delà tyrosine
droite d'avec la tyrosine gauche. L'oxydation diastasiquc porte, du com-
mencement à la fin, avec la même intensité, sur les deux antipodes optiques.
Nous Pavons constaté en traitant la tyrosine racémique par une quantité de tyrosi-
nase insuflîsante pour tout détruire : la partie échappée à l'oxydation était encore
racémique.
Ainsi, après avoir traité 38 de rfZ-tyrosine par 160'^"'' de macération diastasique, de
manière à en oxyder environ les |, nous avons régénéré os,g4 de substance cristallisée
qui, dissoute dans l'acide chlorhydrique norninl (aS'^™') et observée au polarimètre,
sous une épaisseur de 20''"', n'a donné absolument aucune déviation.
On pourrait supposer que l'oxydation simultanée des deux antipodes
optiques de la tyrosine est due à la présence, dans l'extrait glycérine de
russule, de deux tyrosinases énanthiomorphes en quantités égales. Une telle
coïncidence serait curieuse. Mais il n'en est rien : il n'y a, en réalité, qu'une
seule espèce de tyrosinase.
' )ii peut le liémonlrer en faisant agir comparativement un même volume de liquide
diastasique : d'une part, sur un e\cés de tvrosine gauche naluielle; de l'autre, sur un
(') Ber. chem. Ges., t. XXXII, 1900, p. 3638.
(^) Dans un Mémoire de la Zeilsclt. f. pliysiol. Ckeinie qui vient de paraître
( t. LIV, 1908, p. 337), Abderhalden et Guggenheim signalent que « la (^-tyrosine, non
encore observée avec certitude dans la nature, est attacjuée aussi par la tyrosinase,
cependant beaucoup plus tard que la /-tyrosine. Il est difficile de décider, ajoutent-ils,
si la o?-tvrosine emplovée était tout à fait pure et ne contenait véritablement pas de
/-tyrosine >.
(■) On trouvera le détail des expériences dans le Mémoire qui |)arailia procliai-
nement.
C. li., i;,oS, I»' Semestre. (T. CXI.Vl, N" 6.) A"
3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
excès de t\rosine racéiiiique, puis, quand l'oxydation esl terminée, en pesanl les
mélanines précipitée?. S'il y avait deux sortes de lyrosinase on devrait obtenir,
chacune agissant pour son compte, deux fois plus de mélanine avec le composé racé-
mique qu'avec le composé gauche. Or, on en obtient le même poids. Il n'y a donc
qu'une seule espèce de fei-meut soluble agissant aussi bien sur la tvrosine droite que
sur la tvrosine gauche.
Ce résultat pouvail frailltmi's ôlre prévu d'après la faroii don! la Ivrosi-
nase se coniporle vis-à-vis de divers composés voisins de la lyrosine (' ).
Le ferment soluble oxyde tous ceux de ces composés qui renferment un
oxlixdrvle phénolique, sans que la nature ou même Tabsence de la chaîne
latérale iutervieinie dans le phénomène, sinon d'une nianièie accessoire.
Ce n'est donc pas une question relalivenieul minime de symétrie dans la
chaîne latérale cjui pouvait rendre la tvrosine attatpiable ou non par le fer-
ment soluble. Il y a, dans Faction de la tyrosinase sur la tyrosine, non pas
une relation stéréochimique, mais une relation fonctionnelle.
Cette conclusion ne sain-ait êti^e opposée à celle cjue 1''. Fischer a liiéc
logic|uemenl de ses recherches sur riiydrol}se diastasique des glucosides et
des polvpeplides : elle se rapporte, en eiïet, à un type de réactions tout à
fait diiVércnt.
D'un autre côté, il ne faudrait pas croire non plus (pie la (lillV'ience des
réactions diastasiques enti-e seule en ligue de compte. Les glucosides dérivés
du nilrile phényiglycolique droit sont hydi'olysés par lémulsine des
amandes aussi bien que les glucosides dérivés du nitrile phénylglycolitpie
gauche. A moins d'adtnettre la production de deux diastases énanthio-
morphes par les amandes, ou doit voir là un exemple de réaclious hydroly-
santesoi'i, comme ilans le cas de la lyrosinase et de la tyrosine, la relation
entre le ferment soluble et les substances attacjuées est d'ordre fonctionnel
plutôt que stéréochimic[ue.
La spécificité des diastases reconnaît des degrés et dépend sans doule île
causes très diflérenles.
(' ) G.Aii. KriiTKANn, Comptes rendus, t. C\L\ , 1907, p. \ah>.. — Noir aussi : lî. Ciio-
DAT, \reJi. Se. /i/iys. et nal.. t. \XIV, 1907, p. i7T, et Aiii)i:riiai.t)Kx et Gi!<i(iENnF.iM,
Zcitseli. phjsiol. f. Cheni., t. Ll\ , 1908, p. 3.5 1.
SÉANCE DU lO Fl':VIiIEH 1908. . ' ^O';
CRYPTOGAMIE. — Le genre Seuralia et ses connexions avec les (Japnodiuni.
Note de M. Paul Vuillemiv, présentée par M. Ciiiifinard.
Le iienve Se uratia Fatouillard fut créé en 190-^1 (') pour un Ascomycète
rencontré dans les taches de funiagine des feuilles de Caféier rapportées des
lies Gambier par M. L. Seurat. Ce genre est classé dans la fainille des (V//j-
noitiarees. hien que Tespèce type, Seuralia coffeicola, s'éloigne des autres
représentants du groupe par ses ascospores régulièrement hicellnlaires, par
la consistance gélalineuse des périlhèces qui s'ouvrent par des lissures ii'ré-
gulières, par la trame singulière des périlhèces, formée d'articles reliés par
des isthmes allongés, sauf à la surface où les articles devieiinml serrés et
de couleur sombre.
La publication de M. Patouillard m'a fourni l'occasion de donner (-) la
description d'une seconde espèce du même genre, le Seuralia pinicola, cpu'
j'avais découverte en i88(S sur l'écorce du Pin d'Alep. Malgré des airs
de famille avec les Capnodiutn ou plutôt avec les Dimerosporium, le geme
Seuialia a des affinités plus manifestes avec les Célidiacées, généralement
rapprochées des Pézizinées. Mais l'ensemble de sa constitution justilie la
création d'une famille que nous avons nommée Seiir\tia.cées.
Le Seuralia coffeicola Pat. vient d'être revu à .lava, au Jardin d'essai de
Tjikeumeuh, car il est impossible de méconnaître ses caractères dans une
partie de la description et des figures publiées par M. Ch. Bernard sous le
nom de Capnodiuni javanicum Zimmermann. Je dis dans une partie seule-
mont, car les trois dernières figures concernent le Seuralia, les précédentes
se rapportant au (apnodium sous forme de périthèces, de pycnides, de pro-
pagules ( Triposporium).
Les genres Seuralia et Capnodiuni ont doiic d'autres rapports que la
parenté soupçonnée par M. Patouillard. L'espèce type de Seuralia se trouve
(') Patouillaud, Description de quelipies Champignons nouveaux des iles Gam-
bier {Bull. Soc. niycoi. de France, t. XX, igo'), p. i36-i37).
(-) VuiLLEMiN, Seuralia pinicola sp. nov., t\pe d'une nouvelle famille crAsooiny-
cèles [Bull. Soc. niycol. de France, l. XXI, 1903, p. 74-80, PL IV}.
3o8 . ACADÉMIE DES SCIENCES.
iiK'Iangce à un Cajmodium dans Tobscrvation de M. Bernard (') el il ne
nous semble pas improbable qu'un pareil mélange se soit trouvé réalisé dans
le cas de M. l'atouillard ou même cpiil soit habituel.
M. Bernard s'est arrêté longuement à la supposition énoncée par divers
auteurs, que les Capnodiia/i pourraient être constitués par un complexe d'or-
ganismes enchevêtrés, et il a été bien près de la résoudre par l'aflirmative à
propos du Capnodium stellatum n. sp. de la fumagiue des Citrus. Toutes ses
hésitations se seraient évanouies s'il avait eu connaissance du genre Seuralia,
dont il a retrouvé et parfaitement décrit les organes caractéristiques, mélan-
gés aux organes non moins typiques de son Capnodium. Les asques, seuls,
ont été observés dans de mauvaises conditions. Le nombre variable des
spores, provenant de la dissociation des deux cellules et peut-être du ])Our-
geonnement précoce cjue j'ai décrit chez le Seuratia pinicola, l'amène à se
demander si les asques qui appartiennent en réalité au Seuratiane seraient
pas des organes plutôt caractérisés comme sporanges, et coexistant avec les
périlhèces à ascospores brunes, cloisonnées en long et en large, qui caracté-
risent le Capnodium.
Il n'est pas douteux que les élégantes étoiles étalées horizontalement sur
le limbe des Ci/rus résultent de renchevêtremenl de deux espèces : i° le
Capnodium slellalum auquel appartiennent les périthèces à ascospores
l)runes, inuriformes, les pycnides en foiinc de bouteilles, les propagules de
la forme Triposporium et le mycélium fuligineux, filamenteux ou fragmenté;
2" une espèce de Seuratia, probablement nouvelle, mais qui ne saurait être
nettement définie et opposée au Seuratia coj/eico/a, tant que nous n'aurons
pas de documents précis sur la forme des asques et sur les dimensions des
spores. Au Seuratia il faut restituer les périthèces contenant les ascospores
hyalines didymes, les prétendues pycnides étoilées contenant des levures
hyalines et les éléments fort bien ligures sous le titre à'hyposlruma hyalin.
Il est donc certain que plusieurs espèces de Champignons se trouvent
mélangées dans les touffes irrégulières de certains Capnodium. Des I halles
et des fructifications de Seuratia sont mélangés, notamment au Capnodium
javanicum Zimm. et au Capnodium stelhtum Bern. Le consortium entre
deux ascomycètes entraine des conséquences morphologiques comparables
à celles de l'association algo-lichénique.
(') Cu. Bernard, Sur la fumagine de divers végétaux (Bitlteli/i du Départ, de
l'.lgricutirire ai/r Indes Néerlandaises (n° \l, 1907, p. i-aS, PI. l-A'l).
SÉANCE DU lO FÉVRIER iqo8. 3oÇ)
BOTANIQUE. — Sur la res/Hralion inlramo/éculaire des organes végëlatifs
aériens des plantes vasculaires. Noie de M. G. I\m:oi,as, pi'ésentée par
M. (t. Bonnier.
Les recherclies (') que j'ai efTecluées sur la respiration normale des
organes végétatifs aériens des plantes vasculaires ont montré que chacun
d'eux possédait son intensité et son quotient, respiratoire propres, et que le
litnbe se distinguait, en particulier par la su|i(''riorilé de son ('nergie respi-
ratoire el la valeur moindre du rapport-^. Il m"a paru intéressant, dans
le but de compléter ces connaissances, de faire une étude comparai (kx- ana-
logue sur la respiration inlramoléculaire de ces mêmes organes. D'ailleurs,
l'élude de celle question n'a fait jusqu'ici l'objet d'aucune reclierclie parti-
culière. Les Iravaux des auteurs qui se sont occupés de la respiration
inlramoléculaire ont porté en effet soit sur des germinations, soit sur des
pétales, des rameaux feuilles et même sur des cotylédons el des fruits. T^es
principales conclusions en sont : que le rapport -^ est généralement plus
petit que i, d'après Wilson (-), MoUer ( '), Amm ('), sauf dans quelques
cas très rares, où il se rapproclie de i, comme l'indique Slich C^), est égal
à I, selon Wortniann("), et même supérieur à l'unité, d'après Diakonow (' ).
J'ai employé la méiiiode de l'atmosphère coiilinée. Les difFéreiUs organes sur lesquels
j'ai expérinienlé élaienl préleyés à la Ijase de la partie aérienne de la plante, et, autant
que possible, sur le même individu, puis répartis en plusieurs lots, suivant leur nature
moipliologique (limbes, lige?, pétioles); ces lots étaient pesés et introduits dans des
éprouvettes, jaugées au préalable jusqu'à un certain niveau. Ces éprouvettes étaient
ensuite fermées par un bouchon, laissant passer deux tubes de verre coudés, auxquels
élaienl adaptés des tubes de caoutchouc, perniellant de réunir les é|)rouvettes entre
(') Conij)tes rendus, mai 1907.
(-) Flora. 18S1, p. 93.
(') Berichled. d. bot. Ges., iSSI, Bd. II, p. 3o6.
(') Jahrb.f. ]Viss. bot.. 1898, Bd. \X\', p. 1.
{■') Flora, 1891, p. 22.
(«) Bot. Inst. Wiirzbiirii. Bd. 11. p. 5oo.
(') Bericlite d. d. bot. Ge.i.. 18S6, Bd. IV, p. _', 1 1 .
3lO ACADÉMIE DES SCIENCES.
elles en série, et de les faire traverser sinuiltaiiénierit par un fort courant d'Iiydrogène.
Au bout d'un quart d'heure, l'air était complètement expulsé des éprouvetles et rem-
placé par de l'hydrogène pur. Je transportais alors chacune d'elles sur la cuve à mer-
cure, en suivant un certain ordre et à des inter\alle- de temps déterminés (de '\ en
4 minutes ), et, après les avoir débouchées, je raruenais à un voUnue connu le volume
de leur atmosphère, à l'aide d'un appareil à prises de gaz, préalablement rempli
d'hydrogène; puis je les plaçais à l'obscurité pendant j à 5 heures. Pour me permettre
de comparer l'intensité de la respiration inliamoléculaire 1 à celle de la respiration
normale N, je disposais, pendant le même temps, également à l'obscurité, de a en ■:>. mi-
nutes, d'autres éprouveltes. renfermant un poids connu d'organes très comparables
au\ précédents. A la fin de l'expérience, je prélevais, dans chacune des deux séries
d'éprouvetles, en suivant l'ordre dans lequel les échanlilloiis a\aieut été introduits à
leur intérieur, et aux mêmes intervalles de temps, une certaine quantité de gaz, que
j'analysais avec l'appareil de Bonnier et Mangin. Mes expériences ont été faites dans
une atmosphère saturée d'humidité, et à la température du laboratoire, l'.lles ont porté
sur les espèces suivantes ; Kroduiin mosclialuin. lirjonia dioica. Siuriniuin oliisri-
triim. Poleiililla leplaiis. Psinalea hiluniinosa . C/crnati.s cirr/iosa . Saiiibiictis nigra.
\'icia Faixi. Lavalero alhia. Fiuua/ia caprcolala . Hubia perci^rina. Fiunte.r liinaiia.
L'intensité respiratoire a été évaluée par l'acide carbonique dégagé par is de poids
frais en i heure.
\ uici les rcsiillals ubli-iiiis pour 1 et ^^ :
a. I. — D'tiiie inani(''i'c g/'iiéi-ale, pour les organes étudiés ( liinljc, lige,
pétiole j, 1 pré'sciite des valeurs assez voisines. Ainsi, dans le liryonia dioica
et le Vicia Faba, ecs valeurs sont respecliveinenl égales, pour le limbe, la
tige et le pétiole, dans la pnMiiière espèce, à o.oto, o,o5^ et (i,o:'|8, dans
la deuxième, à o,()5i, o,o5G et o,o'|3. Quelquefois les valeurs de I sont nu
peu diflerentes, eoiiinn' dans le lUibid pcregrina, ot'i, pour le limbe et la
tige, elles sont égales à o,oS8 el o, o6o, et dans le Ihtwev lunaria. oii, pour
le limbe, la lige et le pétiole, elles sont (''gales à o,o39, 0,081 el o, 106. Des
différences sensibles entr.' les valeurs de I eliez ces trois organes n'ont été
observées (|ue dans (juatre espèces. Le limbe ne jjrésente pas une énergie
respiratoire intramoléculaire toujours supérieure à celles de la tige et du
pétiole, comme je l'ai constaté pour la respiration normale; cette énergie,
souvent très voisine de celle des autres organes, peut lui être supérieure et
même inférieure.
b. -^- — Dune manière absolument grriera/e, parmi les organes végétatifs
(limbe, tige, pétiole) des plantes supérieures, le limbe est celui pour
SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 3ll
lequel -j^ présente la valeur l;i moins ('■lèvre. De plus, le rapporl ^, presque
égal el quelquefois supérieur à Tunité pour la Iv^a el le pétiole, est toujours
intV'rieur à l'unité pour le limbe. Ainsi, dans le l'soraica hilumiiiosa, ^ est
éyal, pour le limbe, la-lige et le pétiole, à (),()u, o,()iS et i,i5; dans le
lUimev lunaria, à o,'>,8. o,(So et i,2'5: dans le T lri(t Fahct. à o,4j, o,qo
et i,oG; enlin dans le Hiihia pi'rcu;riiM, [jour le lind)e et la lige, i^ esl égal
à 0,-0 et o.tj'i.
En résumé, voici les principales conclusions qu'on peut tirer de cette
étude :
I" L intensité de la resfdration intrarnoh'culaire présente, le plus souvent,
(les râleurs très roisincs pour le limbe, lu lii^e et le pétiole.
■2" Cette lutc/isité est, pour le limbe, toujours sensiblement plus faible que
eelle de la respiration normale; assez frétpwnunent, elle s'en rapproehe et
quel(jiu'fois même lui est supérieure pour la ti<^e et pour le pétiole.
3" Le lindie est. de ees organes, celui pour le(pa'l ^ présente la râleur la
moins élevée.
En rapprochant ces résultats de ceux que j'ai obtenus pour la respiration
normale, à savoir que le limbe est, des organes végétatifs aériens, celui qui
possède rintensilé respiratoire la plus forte et le quotient respiratoire le
moins élevé, on peut conclure que cet organe présente une physiologie
respiratoire tout à fait spéciale, en rapport sans doute avec le rùlc inqwr-
tant ([u'il remplit dans la nutrition de la jjlante. Si l'un admet, avec ceitains
auteurs ( '), (prune partie de l'acide carljonique dégagé pendant la respira-
tion in)rmale provient de la respiration intramoléculaire, la valeur moindre
du rapporter dans le lindje autorise à penser que, dans cet organe, la fer-
mentation intramoléculaire ne joue qu'un r(Ue relativement faible pendant
la respiration normale. Au point de vue respiratoire, le limbe se distingue-
rait donc des autres organes végc'-talifs a(''riens par la faiblesse de la fermen-
tation intramoléculaire, el par l'intensité des oxydations dont il est le siège,
intensité qui se traduit par la grande absorption d'oxygène el la valeur
moins élevée du rapport -— - cjue j ai deja signalées.
(') I'ai.i.viiiMv, llcriclitc il. tl. Ixil. fies., ki"")- p. l'xo.
3j2 académie des sciences.
BACTÉRIOLOGIE. — MuUipUcatiun in vilio du Treponema pallidum Schau-
flinn. Noie de M. C. Lkbailly, préseiilée par M. ^ ves Delage.
Levadili eL Me Inlosli (' ; ont oblcnn une cnllnre d'un Spiroclièle, qui
est selon loute vraisemblance le Treponema pallidum, en plaçant dans le pé-
ritoine d'un Macacus cynomulgiis des sacs de collodion renfermant du sérum
sanguin humain préalablement chauffé à Go" et ensemencé avec le produit
de raclage d'un chancre syphilitique dont un Macacus rhésus était porteur.
Mais, toutes les tenlativcs faites par dilférents auteurs pour obtenir unemul-
tiplicalion in rilro àw Treponema pallidum sont restées infructueuses.
J'ai eu l'occasion d'examiner un fo'lus hérédo-syphilitique macéré, ex-
pulsé à 7 mois. La mère atteinte depuis "> ans de syphilis avait fait précé-
demment trois fausses couches de G à 8 mois. L'histoire clinique de ce cas
présentait cette particularité que la date de la mort du fœtus coïncidait
avec celle d'une liémorrhagie grave due à un placenta prœvia, et il est
permis de supposer qu'il y avait une relation étroite entre ces deux faits.
L'accouchement n'avait eu lieu que lo jours plus tard; l'o'uf profondé-
ment macéré n'avait pas subi d'infection. L'examen des organes montra en
particulier dans le foie et la rate un nombre extrêmement considérable de
Tréponèmes. Ces Spirochètes, se trouvant dans des conditions de milieu et
de température favorables, semblaienl s'être abondamment multipliés dans
l'intervalle de temps compris entre la date delà morl et celle de l'expulsion.
.le me suis proposé de vérifier le fait expérimentalement. Un fœtus (-),
recueilli dans des conditions particulièrement favorables me fut remis
le 3 décembre. La mère avait contracté la syphilis en 1904 et fait une fausse
couche de 7 mois en if)o5. Le fœtus 'actuel provenait d'une fausse couche
de 6 mois et demi; l'ceuf n'était pas infecté, l'enfant n'avait subi qu'un
début de macération.
A l'aide du couteau du tliei inocaulère, la paroi abdominale fuL incisée et des lian-
clies de diil'érenls oi'ganes furenl découpées et recueillies asepliquement dans des lubes
( ') Annales de l' Institut l'astcnr. 26 octobre 1907.
{^) Ce fœtus ain^i que le précédent ont été obiigeaniment mis a ma disposition par le
service yv nécologique de l'IIôtel-Dieu dé Caen.
SÉANCE DU lo lÉVMEB 1908. 3l3
Je Roux stérilisés el bouchés à l'ouale et au caoutchouc. Les fragments prélevés pro-
venaient du foie, de la rate, du cœur el du muscle grand pectoral. Les tubes furent
placés à l'étuve à 37°.
Au même moment un cobaye fut sacrifié el des fragments d'organes, foie, rate,
cœur el muscle furent prélevés de la même façon et conservés dans des tubes stéri-
lisés, certains de ces fragments étant ensemencés avec de la pulpe de foie et de rate du
fœtus. Le tout fut placé à l'étuve à 37°, et divers milieux usités en bactériologie furent
également ensemencés en même temps.
.le dois dire dès maintenant que tous les milieux de culture et les frag-
ments d'organes du cobaye restèrent stériles à l'exception du foie qui se
putréfia dès le lendemain dans tous les tubes qui en renfermaient. Dans
aucun cas l'examen de ces divers milieux, pratiqué à des dates dilTér. ntes,
ne révéla la présence de Spirochètes.
La recberclie des ïi^î-ponèmes, dans les organes du firtus fixés au moment
de l'autopsie et colorés par la métbode de Levaditi lut négative pour le
cœur et le grand pectoral. Le foie en renfermait un nombre assez considé-
rable, la rate en contenait très peu, et dans certains fragments de cet organe
il fut impossible d'en mettre en évidence.
Les fragments d'organes conservés à l'étuve, el qui presque tous n'avaieiU pas subi
de contamination accidentelle, furent examinés 1 ;5 jours et 4") jours après le début de
l'expérience. A aucune de ces époques il ne fui possible de déceler la présence de Spi-
rochètes dans les fragments du cœur el du granil pectoral. Par contre, le foie et la rate
renfermaient après i5 jours de passage à l'étuve un nombre extrêmement considérable
de Tréponèmes. L'examen de la rate était particulièrement démonstratif étant donnée
la pauvreté de cet organe en Tréponèmes au mouienl de l'autopsie.
Levaditi a constaté que pendant la vie la rate se défend énergiquement et possède
un pouvoir phagocytaire marqué vis-à-vis du Treponema palltdiim; noltee\périence
montre qu'elle devient au contraire après la mort un milieu de culture des plus favo-
rables. Dans les tissus où ils s'étaient multipliés à l'étuve, les Tréponèmes étaient dis-
posés en amas compacis renfermant un nombre extrêmement considérable d'individus,
et donnant l'impression d'une véritable culture dont les colonies étaient séparées par
des îlots de tissu indemne. Ces Tréponèmes se distinguaient par la netteté et le grand
nombre de leurs tours de spire : leur affinité pour les matières colorantes contrastant
avec lallération profonde des tissus déjà remarquée par Le\adili (') dans les organes
des fœtus macérés. Après 45 jours de culture le nombre des parasites ne semble pas
avoir augmenté sensiblement, mais beaucoup d'entre eux ont subi de profondes modi-
fications; ils sont dexeniis granuleux, variqueux et fragmentés en tronçons composés
seulement d'un petit nombre de tours de spiie.
(') A II n a les de l' limliltit Paslcnr, içyjfi.
C. H., iijo«, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 6.) 4'
3r4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Il ressort de celte observation que le Ti-eponema pallidiim peut se multi-
plier en dehors de l'organisme vivant, et, dans des conditions favorables, sa
vitalité peut être conservée pendant plusieurs jours.
On pourra utiliser cette propriété des Spirochètes de se multiplier in rit/a
dans le foie et la rate, et probablement dans d'autres organes, pour tenter
de les acclimater sur d'autres milieux dont on sera plus maître de régler la
couiposition. Il serait aussi intéressant (et j'ai mis en marche plusieurs expé-
riences de ce genre) de rechercher si les Tréponèmes peuvent se multiplier
i/i riiro dans le sang des malades atteints de syphilis en pleine évolution et
n'ayant pas encore suivi de traitement.
M. E. DucRETET adresse une réclamation relative à la Noie de MM. Louis
Clerc et Adolphe Minet : Sur un nouveau four électrique à arc, applicable
aux recherches de laboratoire.
(Renvoi à l'examen de M. VioUe.)
A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à \ heures et demie.
G. D.
SÉANCE DU lO FÉVRIER I908. 3i:
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Outrages heçus dans la séance dl- 10 février 1908.
Inslilul de France. Académie des Sciences morales et politiques. Notices biogra-
phiques et bibliographiques^ 1906-1907 : Membres titulaires et libres, Associés
étrangers. Paris, Ini|iiimeiie nationale, 1907; i vol. in-S".
L'alimentation chez l'homme sain ou malade, par Arsiand Gautier, Membre de
l'Institut, 3" édition, revue et augmentée. Paris, Masson et C'^, 1908; i vol. in-8°.
(Hommage de l'auteur.)
La dynamique des phénomènes de la vie, par J. Loed, traduit de l'idlemaïul pnr
MM. H. Daudin et G. Schiffer; édition française avec additions de l'auteur. Préface de
M. A. GiARD, Membre de l'Institut. Paris, Félix Alcan, 1908; i vol. in-8°. (Hommage
de M. Giard.)
Association géodésique internationale. Rapport général sur les nii.'ellements de
précision, exécutés dans les cinq parties du monde. Rapport sur les travau.v du nivel-
lement général de la France de 1904 à 1906 inclus. Rapport sur la mesure des mou-
vements du sol dans les régions sismi/jues, au moyen de nivellements répétés à de longs
intervalles, par M. Cil. Lallemaxd. (E\tr. des Comptes rendus des séances de la Con-
férence générale de l'Association géodésique internationale, tenue à Budapest en
septembre 1906.) Leyde, E.-J. Brill, 1907; 1 fasc. in-4°. (Hommage de l'auteur.)
Les fours électriques et leurs applications, par Ad. Minet; 1" édition, entièrement
refondue. Paris, Gauthier-Villars, Masson et C'", s. d.; i vol. in-12. (Hommage de
l'auteur.)
Géométrie descriptive et Géométrie cotée, par Ernest Lebon. Paris, Delalain frères,
s. d. ; I vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.)
Pour ta recherche rapide des facteurs premiers des grands nombres, par IÎR^EST
Lebon. (Extr. des Comptes rendus de l'Association française pour l'avancement des
Sciences, Congrès de Reims, 1907.) Paris; i fasc. in-S». (Hommage de l'auteur.)
Der Fasan in Bayern, ein liistorisclie und zoologische Darstellung, von Franz Graf
VON Pocci. Munich, Emil Hirscli, 1906; i vol. in--8'', exemplaire numéroté k. (Hommage
de l'auteur. )
Los progresos de la sismolojia moderna, por el Conde de Montessus de Ballore.
Santiago du Chili, 1907; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.)
Efectos del terrenioto del 18 abril 1906, sobre las Canerias de aguai les acequias
de la ciudad de San Francisco {California), por el Conde de Montessus de Ballore.
Santiago du Chili, 1907; i fasc. in-8". (Hommage de l'auteur.)
3^^ ACADÉMIE DKS SCIENCES.
ERRATA.
(Séance du i'3 janvier 1908.)
Note de MM. F.-X. Lesbre et F. Maignon, Snr l'innervation des muscles
sterno-masloïdien, cléido-mastoïdien et trapèze :
Page 85, ligne .8, .. Ue. de donna,,, naissance .n. .nuscles, Use. donnant au.
muscles.
(Séance du 27 janvier 1908.)
,7 . i7.^„^./i,c Pirrirrl Sur une Laboulbé-
Note de MM. Edouard Vhatton et François Picard,
niacée, etc. : „ . • .
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n° 55.
Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremenl le Dimanche. Ils forment, à la fin do Tannée, deux volumes in 4» Deu«
Tables, l'une par ordre aiphabôliquo dos matières, Taulre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement e,r a„n,.«l
et part du i" Janvier. u auumioineni est annuel
Prix de l'abonnement :
Paris: 30 fr. — Départements: àO fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
Agen.
Angers .
chez Messieurs :
Ferra n frères.
I Chaix.
Alger Jourdan,
' RufT.
Amiens Courtin-Flecquet.
( Gorm.'iia et Grrussin.
( Siraudeau.
Bayonne Jérôme.
Besançon .Marion.
i Ferel.
Bordeaux j Laurens.
'MulIer(G.)
Bourges Henaud.
Derrien.
P. llobert.
Le Borgne.
' Uzel frères.
"aen Jouan.
yhambery Daniel et Bouvier.
-■/ t ( Henry.
.hei bout g ,, ■'
{ Marguerie.
Brest .
7lerniout- Feri
'MJon.
Oouai .
Dclaunay.
Bouy.
Groffier.
Ratel.
Rey.
ILauverjat.
Degez.
7renoble \ '^'•^^«'■
Gratier et C'*.
Ui liochclle Foucher.
i« Havre
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Giard.
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chez Messieurs :
Baumal.
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Lyon \ Phily.
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Marseille lîuat.
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Goulet et fils.
Moulins Martial Place.
/ Buvignier.
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Mon tjicllier .
Nantes
Nice
Grosjcan-Maupiii.
Wagner et LaniluTt.
Dugas.
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Nîmes Dehroas-Duphin.
Orléans Loddé.
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Poitiers.
\ blanc
( Lcvri
flennes piiiioii et nommais.
lioche/ort Girard { M"" ).
Rouen | Langlois.
( Lestringant.
S'-É tienne Chevalier.
Figard.,
Alté.
( Gimet.
i Privât.
IBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
Toulon . . .
Toulouse .
Valenciennes . .
Giard.
Lemailre.
On souscrit à l'étranger.
chez Messieurs :
Amsterdam j Feikema Caarel-
( sen et C".
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
SAsher et G''.
Friediauder et SU.
Kuhl.
Mayer et Muller.
Berne l'rancke.
Bologne Zanichelli.
ILaniertin.
Mayoloz et Audiarle.
Lebègue et C'°.
/ Sotchek et G°.
^«^"'■"' iAlcaiay.
Budapest Kilian.
Cambridge Doighton, lioU ot G".
Christiania Cammermcyer.
Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague Ilost et fils.
Florence Seeber.
Cand Iloste.
Gênes Beuf.
1 Eggimann.
Genève ) Georg.
' Burckhardt.
La Haye Belinfante frères.
Pavot et G'*.
Lausanne Rouge.
Sack,
Barth.
Brockhaus.
Leipzig / Lorentz.
I Twielnieyer.
Voss.
( Desoer.
^'^Se iGnusé.
Chez Messieurs :
Londres
/ Dulau.
• • j Hachette et C'«
1 Nutt.
Luxembourg . .
.. V. Buck.
/ Ruiz et C.
Madrid
\ Romo.
1 Dossat.
' F. Fé.
Milan
Bocca frères.
■■ j Hœpli.
Moscou
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Naples
Marghieri diGiu«.
■ ■ Pellerano.
/ Dyraen et PfoilTei.
New- York
. . [ Stechert.
( Lenicke et Buechaer
Odessa
. Rousseau.
Oxford
. . Parker et C*.
Palerme
. . Reber.
Porto
Rivnac.
Rio-Janeiro . . .
.. Garnier.
Rome
Bocca frères.
■ • Loescher et G'*.
Rotterdam ... .
. . Kraincrs et fils.
Stockholm
. . Nordiska Boghandel
S'-Pétersbourg
( Zinserling.
• • ) Wolir.
/ Bocca frères.
Turin
) Brero.
•• j RInck.
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Varsovie , . .
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! SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES:
Tome I. — Mémoire surquelques points de la Piivsiologiedes Algues, par \!M. V. DEUBKsel A.-J.-J. SoLiEn. — Mtuiniresur le Calcul des Perturbiitrons qu'éprouvent
es Comètes, par M. IUnsen. — iMèmoire sur le F'ancrcas et sur le rôle du sur pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des
latières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; iSj6.
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A la même Librairie les Mémoire» de l'Académie des Sciences, 01 les Mémoires présentés par direr» Savants à l'Académie de» Scienc»».
W 6.
TABLE DES ARTICLES (S-noe du 10 Février 1908.)
OES MBHBllES ET DES COItBESPOSnANTS 1)1, LACVUtUII
r.igc5.
Pase5.
M. Hr.NRi Becquuuel. -Sur lei specive-
de composés non dissocies. ....•••••• ■■•
M. A. Haller. - Alcoolysc de Munir de
M.'yvks'dei'ÀoÉ'.'- La parlhénoi;enfse ù
Roscolî et à Berkeley
■209
M \ G \i Tii-r. f.iiL liuriiu]iii;c de la Iroi-
■ Même écUlion de son Trailc de .. L'ulime,.-
lalion et les régimes che. riiomnie ....
M A Gi MîD fait hommage d on Oovrage Uc
M. ,/. Loeb : « La dynamique des phéno-
mènes de la vie »
MÉMOIRES PKESENTÉS.
M Albert NoDùN p.é,ciilc un Méniniie inti-
Uilé : « Recherches sur la radi. .activ.tr
lemporaiM
jG.i
PLIS CACHETES
M. CH..RLES NORDMANN. - Ouverture d'un
cacheté : « Sur la dispersion de la lu-
dans l'espace inlerslel
pli
COUUESPONDANCE
âge
faites à
M. le Secrétaire rERPÉxm.:,. ta.l hon.ma.e
d'un travail inlilulé : „ InstUulde France.
Académie des Sciences morales et poli-
tiques : Notices biographiques et biblio-
gi^pliiques, ,906-190-. Membres titulaires
et libres, Associés étrangers .... . . . . • ■ • ■ • ■
M le Secrétaire rcnrETUEi, signale dne s
Ouvrages de M. C/i. Lallemancl et de
M. Ad. Minet
M. Leoointe. - Observations du pa
de Mercure du i4 novembre igo'j
l'Observatoire royal de. Belgique..
Al. Michel Petrovitcu. - Théorème sur
les séries de Taylor ■.:.■■■.■■■■.■■■
M Emile Cotton. - Sur l'uUogralion
approchée des équations différentielles...
M. V. CRÉ.MIEU. - Sur la diminution du
roulis des navires.
M. P. Pascal. — Sur
sels terriques ammoniacaux
est masqué
MM. Pal-l Lebeau et Hobeut Bussiuît.
Sur le siliciure de magnésium ••■•
M E. Fouard. - Sur les propriétés colloï-
dales de l'amidon et sur lexistence d une
solution parfaite de cette substance
M. J. MiNiaiN. - Etat, décelé par le pou-
voir rotaloire, des camphocarbonales
d'aminés de la série grasse et de la senc
aromatique eu dissolution „ •■,■■■;• '
\1. .L L.\rguier des B.o-cels. - Recherches
sur les modifications physiques de la gela-
BULLETIN BIBLlOGRArHJQUE
Ebrata
une nouvelle série de
où le fer
269
■269
tineen présence des élcctrolytes et des
non-électrolyies. ...
AL GoutRE. — Dosage rapi.
maie de potassium dans les laits.
MM H. Cousin et H. IIerissey. -
préparation du ditliymol;
brome sur le dithymnl
M.M. LrsriEAU ci ViGViEr., —
Y-oxylétroliqnc .'
M. S.VVAR.AU. - P.echerclies sur une mé-
thode de préparation des aldéhydes cy-
cliques ,' 1 ' il
M. MARCEL GiERBET. - Action des alcools
sur le bcnzylate de sodium
\L'CLAiR et Lofis Paris. —
iélés bio-
nide du bicliro-
Sur la
action du
Sur l'acide
MM. .Iules
Constitution chimique et propr
■..79
285
287
266
M
M.
29!
«Il
29^^
logiques dn protoplasma du bacille de
mÀi°Gabr'.el' BERTRAND cVm. Rosenblatt.
- Tyrosinase el tyrosine racémiquc...
M. P.VUL VUILLEMIN. - Le genre Sewa
et ses connexions avec les Capnodim,.-.
0. Nicolas. - Sur la respiration intra-
loléculaire des organes végétatifs aériens
des plantes vasculaircs .• • ■
M C Lebailly. - Multiplication m vUro
du Trcponema pallidam Schaudinn.. . .
F DUCBETET adresse une réclamation
relative à la Note de MM. Louis Clerc
c. Adolphe Minet : •< Sur un nouveau
four électrique à arc, applicable aux re-
cherches de laboratoire »
lia
PARIS.
_ IMPRIMERIE G.VUTIIIER-VILLARS
Quai des Grands-Auguslins, 5d.
3o4
309
3l2
3i4
ol5
3i6
Le Gérant : Gauthieb-Villars.
PIlEMIKll SEUIKSTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
N 7 (17 Février 1908
^PAHIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1908
RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 1^ MAI 1873
■-»»«<
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances 1 Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au
^ r , ... 1 » t„„» „.,„ l'Ar.aHômiA aura Hprine.
de l'Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
7,8 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparunAssociéétrangerdel' Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de ^x pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires soni
tenus de les réduire au nombre de pages requis. L(
Membre qui fait la présentation est toujours nommé
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exlrai
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon
pour les articles ordinaires de la correspondance offi
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tare
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans 1
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. - Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraie:
autorisées, l'espace occupé par ces figures compte
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des a
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrât!
fait un Rapport sur la situation des Comptes rend
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dup
sent Règlement.
Les savants étrangers à lAcadém.e .u. désirent laire présenter X..r. «J^^j- J)^^^^' I^^^So^'^'^^S'iV^élrlv:
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 17 FÉVRIER 1908.
PRÉSIDENCE DE M. 11. ItEC.QUEREL.
MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les propriétés de /'amidon pur.
Noie de M. L. i^Iaquenne.
Dans une Note présentée à l'Académie dans sa dernière séance, M. Fonard
annonce avoir isole luie nouvelle formé do Famidon, qui se dislingue des
amidons dits solubles obtenus antérieurement par Tabscnce de toute structure
colloïdale et dont les solutions déposent avec le temps une substance grenue,
dont l'aspect microscopique rappelle certaines formations naturelles du grain
d'amidon.
Je ferai remarquer, à ce sujet, que la matière décrite dans celle Noie se
confond identiquement avec celle que nous avons extraite de l'empois vieilli
{rétrogradé), M. Roux et moi, cl à la(|uelle nous avons donné le nom
d'amylosc (').
Toutes les personnes qui, en elfel, sonl au courant de nos travaux, ou
ont eu entre les mains de l'amylose pure, préparée par notre méthode, savent
que celte substance, rigoureusement exempte de matières minérales, donne
avec l'eau des solutions absolument limpides, non coagulables par les élec-
trolylcs, constituant par conséquent un liquide parfait, qui passe à travers
tous les filtres usuels, y compris la bougie Cliamberland (le collodion
n'avail pas été essayé), aussi vite qu'une solution saline cl sans le moindre
changement de litre.
Ce sont ces caractères, sur lesquels nous n'avons pas cru devoir insister,
parce que l'expression solution parfaite se définit d'elle-même et que d'autre
(') Aii/i. (te Phys. et di' tJInm., S" série, l. I\, 1906.
C. U., iç,ii8, 1" Semeslrc. (T. CXLVI, N' 7.) 4 2
jl8 ACADEMIE DES SCIENCES.
part ils semblent tout naturels, conformes notamment à Tanaloi^ie bien
connue de l'amidon avec Tinuline, qui nous ont conduits à énoncer cette
conclusion importante de nos Mémoires : L'empois d'amidon est conslitué
par une solution parfaite d'amylose, épaissie par de l'amylopecline.
Sur ce point je suis beureux d'être d'accord avec M. Fouard, dont les re-
cherches, à part l'isolement de l'amylopecline, viennent ainsi vérifier
complètement les nôtres. J'ajouterai cependant cjue l'ensemble constituant un
'système hétérogène dont parle M. Fouard doit être, en partie au moins, envi-
sagé comme une solution solide, car, même à l'état sec, ce système se colore
en bleu par l'iode, propriété spéciale à l'amylose dissoute et qui lui manque
absolument quand on l'a amenée à l'état solide parfait; c'est même là l'un
des meilleurs exemples que l'on puisse citer pour faire voir que certains
corps (l'amylose) peuvent conserver dans un milieu solide (le grain d'a-
midon ou l'empois desséché) les caractères qu'ils possèdent à l'état dissous.
Quanl au trouble et à la précipitation (amidon artificiel) que M. Fouard
a vus se produire dans ses solutions, ils ont uniquement pour cause le chan-
gement d'état que nous avons observé depuis longtemps et désigné sous le
nom, aujourd'imi classique, de rétrogradation. Ce changement est dû,
comme nous l'avons déjà dit maintes fois, soit à une pseudocristallisation,
soilà une polymérisation semblable à celle qui s'observe chez certains sucre-Si,
comme la dioxyacétone ou même le vulgaire formol : il n'est donc pas aussi
mystérieux que le pense M. Fouard et surtout pas nouveau.
Le fait intéressant, rapporté par cet auteur, que le pouvoir rolaloire de
l'amylose dissoute varie avec la dilution, semblerait devoir faire préférer
notre dernière hypothèse à l'autre.
Le phénomène est d'ailleurs réversible, car le précipité qui se forme ainsi
est \.o\X]0\iv?, parfaitement soXuhXe. dans l'eau sous pression.
La rapidité extrême de l'hydrolyse de l'amylose dissoute a déjà été éta-
blie par nous au moyeu de l'amylasc; enfin, en ce qui concerne la limpidité
apparente des solutions d'iodurc d'amidon, tout le monde sait qu'elle s'ob-
serve avec la plupart des amidons solublcs, débarrassés par dialyse de leurs
principes minéraux; pourtant, en général, ces solutions ne filtrent pas à tra-
vers la bougie, la moindre trace d'électrolyte suffisant à leur faire prendre
l'étal colloïdal et même à les coaguler.
l'^n résumé, les recherches de M. Fouard ne font que confirmer d'une
manière heureuse les résultats obtenus antérieurement par nous et que j'en-
seigne publiquement depuis déjà deux ans; nous avons le ferme espoir
qu'elles contribueront à les faire connaître davantage encore.
('
SÉANCE DU 17 FÉVRIER I908. '^]g
BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Solutions isoioniques cl solutions isosniodcjucs.
Note de M. Yves Delage.
Je rerois, à l'instant, de Berkeley, un jietit Mémoire de M. J. I^oeh (' ),
(jui iipporte une explication de la contradiction ({ue j'ai signalée, par ma
Note de la semaine dernière, dans les arguments présentés par ce savant
dans sa iVote de la semaine précédente.
-M. Loel) admellail que ma solution sucrée à i , 1 35/? ('-) pouvait être isoto-
niipie à l'eau de mer, mais déclarait qu'elle était néanmoins hypertoniqu
par ia[)port aux œufs, bien que ceux-ci lussent isotonicjues à l'eau de mei
Il y avait là une coniradîcllon évidente. M. Loeb la fait disparaître en éta-
blissant une distinction entre propriété isotonique et propriété isosmotique.
Voici comment il conçoit le phénomène : (^uand on place les opufs dans la
solution sucrée, il ne s'établit d'abord aucun passage d'eau à travers la
membrane de l'ceuf, en raison de l'égalité des pressions osmoticjues de part
et d'autre de cette membrane. Mais les substances dissoutes, électrolytes
contenus dans l'œuf d'une part, sucre de la solution d'autre part, passent
par osmose à travers la membrane. Or, le sucre passerait moins vile que
les électrolytes de Fd-uf, en sorte que celui-ci s'appauvrirait en substances
dissoutes; par suite, la pression osmoliquc diminuerait à son intérieur, la
solution extérieure deviendrait liypertonique par rapport à lui et le
déshydraterait.
Je n'élève point d'objections contre cette interprétation des phénomènes,
me bornant à faire remarquer cpie M. Loeb ne fournit pas la preuve de
cette différence dans les vitesses de passage du sucre et des électrolytes de
l'u^uf à travers la membrane de celui-ci. Mais les choses seraient-elles con-
formes à ce qu'avance M. Loeb, que cela ne changerait rien à mes conclu-
sions, en ce qui concerne l'inutilité de l'hypertonie du véhicule dans la
parthénogenèse expérimentale.
(]e n'est pias, en eflèt, seulement avec du sucre que je conslilue nies
solutions isotoniques. Le sucre fait partie d'un procédé de choix, mais j'ai
(') _l ncw piiuif iif llie perincdbillly uf cells fnr salis or ions {IJ niv . of Callfornia
Publicalioiis : Physiology, l. III, 11° 11, p. 81-86, 22 janvier 1908).
{-) Diins ma Noie précédenle (6V>/«y;<(^.s- rendus de la seiiiaiiie ileniiére, p. 262)
, ,. . , . ,• ; ' i^S .,„ ,. 2, 10
s est glissée une erreur lvpo;;rapluinie : au lieu ai: ■ zzii.ido, Usez — -r :=i,ioj.
" .'1 n I I 2,10 1 ,8j
320 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ohtcmi des résultats à peu près aussi beaux avec des véhicules puremenl
éleclroly tiques, sans sucre, en particulier avec des solutions pures de \aCl.
Or, M. Loeb reconnaît explicitement (p. 85) que, avec un sel de l'eau de
mer, tel que NaCl, celle différence dans les vitesses de passage n'existe
plus, parce que les éleclrolyles de l'anif sont alors de même nature que
ceux de la solution ambiante.
Mes expériences avec la solution isotonique de NaCl ont été très nom-
breuses parce que c'est la première méthode qui m'ait réussi. Je n'ai em-
ployé que plus tard les solutions sucrées et, pendant 2 mois, j'ai fait
chaque matin une expérience avec la solution isotonique de NaCl, qui me
servait de terme de comparaison pour les autres véhicules que j'expéri-
mentais successivement. Or, pendant tout ce temps, cette solution m'a
fourni de très belles éclosions.
Bien plus, j'ai obtenu des larves dans une solution hypotonique composée
de 90 parties de solution isotonique de NaCl et de 10 parties d^eau distillée,
et même avec 85 parties de la première et i5 d'eau. 11 faut arriver à 20
pour 100 d'eau distillée pour que les résultats soient annihilés. El la pro-
portion d'eau distillée maxima compatible avec l'obtention de larves est la
même pour les solutions salines et pour les sucrées, ce qui ne se concilie
pas avec l'explication proposée par M. Loeb.
Dans les expériences comparatives auxquelles je viens de faire allusion,
j'ai essayé plusieurs autres véhicules, KCI, MgCl-, CaCl-, etc., toujours
isotoniques à leau de mer, et des mélanges variés de ces solutions. Tous
m'ont donné de nombreuses éclosions. Tout cela est exposé tout au long
dans le Mémoire in extenso qui va paraître incessamment.
Ma solution isoionique de NaCl a une concentration de 0,609 11. Je l'ai déterminée
par le calcul, au moyen des Tables de conduclivilé électrique, pour éviter d'introduire
un nouvel élément expérimental susceptible d'erreur entre des mains peu iiabituées
à ce genre de mesures. Lorsque j'y ajoute i5 pour 100 d'eau distillée, sa concentration
tombe à o,56o, bien inférieure à celle de 0,620/^ que M. Loeb trouve trop faible pour
donner des résultats (p. 83 de son Mémoire) et bien peu supérieure à celle deo,54o/(
qu'il considère comme isotonique à l'eau de mer.
En outre je constate, en calculant d'après les Tables de conductivité électrique, cjue
le cliilTre de o,54o n donné par M. Loeb est trop faible. La solution de NaCl à o, 54o n
n'a, en eflFet, qu'une pression osmotique de 0,940, tandis que l'eau de mer du Paci-
fique a, d'après M. Loeb, une pression de 1,027. '-'^ solution de NaCl ayant une pres-
sion de 1,027 'J'^''^ avoir une concentration de 0,593 n, inférieure à celle que j'emploie
d'ordinaire comme isoionique à l'eau de la Manche, mais supérieure à la solution
diluée, hypotonique, qui me donne encore des larves et qui ne marque que o,56o.
Ainsi le tannate d'ammoniaque me permet d'obtenir des larves avec une solution
SÉANCE DU 17 l'ÉVHIER 1908. '^2l
livpotonique par rappoil à la solution mininia de M. Loeb, par rapport à l'eau do mer
de la Manche et même par rapport à l'eau du Pacifique !
Je conclus de tout cela qu'il n'est pas possible de nier que la parlhéno-
genèsc des ujufs d'Oursin peut être obtenue, par ma méthode, en solution
isotonique à l'eau de mer, et que mes solutions isotoni(|ues sucrées n'ont pas
besoin de l'action indirectement déshydratante que leur attribue M. Loeb,
pour constituer un véhicule convenable dans les expériences de parthéno-
genèse expérimentale.
Je profite de l'occasion de celte Note pour préciser les relations taxono-
miques entre l'Oursin de M. Loeb et le mien, relations que j'avais dû, faute
de temps, laisser dans le vague, dans ma Note de la semaine dernière.
Ces deux Oursins ont porté le même nom générique, S/rongyfocentrotus :
le premier était le .S', piirpuralus ; le second, le 5. lividus. M. le D' Mortenscn,
qui fait autorité en ces matières, a reconnu entre eux des difl'érences telles
(pi'il a retiré le lividus du genre Slrongyloccuirnlus et a di\ créer poiu- lui un
genre nouveau, Paracenlrotus, qu'il a di'i même placer dans une famille (Uf-
férente, celle des Echinidœ. le Slrongyloccnlrotus appartenant à celle des
Toxopneuslida'.
Il n'y a rien d'étonnant à ce que deux Oursins appartenant à des familles
différentes, vivant aux antipodes l'un de l'autre, dans des eaux de salure
différente, se comportent difl'éremment en présence des réactifs de la parthé-
nogenèse expérimentale.
Je profite aussi de cette même occasion pour informer que les deux petits
Oursins parthénogénétiques en élevage à la station de Roscoff sont bien
vivants et bien portants, se meuvent avec activité^ mais ils grossissent peu
en ce moment, en raison sans doute de la saison.
M. A. Lavera.v fait hommage à l'Académie du premier fascicule du Bul-
letin de la Société de Pathologie exotique.
PRESEIMTATIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'établissement d'une liste
de deux candidats qui devia être soumise à M. le Ministre de l'Instruction
publique, pour la chaire de Chimie minérale, vacante au Collège de France
par suite de la démission de M. //. Ix Chatelier.
322 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Au premier tour de scrulln destiné à la désignation du candidat de pre-
mière ligne, le nombre des votants étant 5o,
M. Matignon obtient 47 suffrages
M. Job )) 2 »
Il y a I bulletin blanc.
Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde
ligne, le nombre des volants étant 5o,
M. Job (iblienl /i5 suflVagcs
M. Moussu « I »
M. Gley » 2 »
Il \ a 2 bulletins blancs.
En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction
publique comprendra :
En première ligne. M. C. Maïignox
En seconde ligne M. Job
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à rétablissement d'une liste
de deux candidats qui devra être présentée à M. le Ministre de l'Instruction
publique pour la cliaire de Biologie générale récemment créée au Collège
de France.
Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre-
mière ligne, le nombre des votants étant 5i,
M. Gley obtient t\-2 suffrages
M. Moussu » 6 »
Il y a 3 bulletins blancs.
Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde
ligne, le nombre des volants étant 44?
M. Moussu obtient /|i suffrages
M. V. Henri » i »
Il Y a 2 bulletins blancs.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 323
En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de Tlnstruclion
publique comprendra :
En première ligne M. Gi.ey
En seconle ligne M. Mofssu
M. lî. lÎAiLLAUD prie l'Académie de le compter au nombre des candidats
à la place vacante, dans la Section d'Astronomie, par suite du décès de
M. Lœay.
CORRESPONDANCE .
M. le SiccKÉTAiiiE PERPÉTUEL sigualc, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, les Ouvrages suivants :
1° De la forme des chiffres usuels, par ( iEORGES Dumesnil. (Présenté par
M. Emile Picard.)
2" l'eine de mort et criminalité , par X. (.\c.\ssa.gne. (Présenté par M. A,
Laveran.)
ASTRONOMIE. — Sur la visibilité de t' anneau de Saturne du calé non éclairé par
le Soleil, et sur sa rèappaiition en janvier 1 908. Note ( ' ) de M. M. A.wa.w,
présentée par M. (J. Wolf.
L'aimeau de Saturne, pendant les périodes de son invisiljilité, ne disparaît
entièrement qu'aux époques où la Terre passe par son plan; dans l'inter-
valle, il redevient visible, faiblement il est vrai, du côté non éclairé par le
Soleil. J'ai maintes fois constaté, à Aosie, à l'aide de notre écpiatorial
de 1-1)'"°' d'ouverture et même avec l'équatorial de 108""°, la visibilité de
ce côté, et j'ai cherché à étudier, du i octobre 1907 au 6 janvier 1908,
toutes les variations qu'elle pourrait subir jusqu'à la réap|)arition définitive
de l'anneau.
D'après la Connaissance des Temps, la deinière période d'inxisibilité devait
commencer le { octobre, ce qui a du avoir lieu : car un de mes dessins fait
ce même jour à 8"3o™ (temps moyen de Paris) ne mon Ire aucune trace
d'anneau. Le 11 du même mois, je vis, à l'est de la planète, dabord une
luminosité très faible ayant la forme d'une anse de l'anneau crêpé, puis, et
avec plus de certitude, de cha([ue côté du disque, une lii^ne lumineuse,
(') Piéseiilée dans la séance du 10 février 190S.
324 ACADÉMIE DES SCIENCES.
mince et continue. Cette li,i;ne ne semblait pas dépasser, en longueur, les
limites de l'anneau cn'pé. Le (i novembre, elle était plus visible, plus large
et s'élendail jusqu'à Texlrémité de lanueau extérieur. Je contiuuai à la voir
ainsi jusqu'au i 5 novembre.
A partir de ce jour, je commençai à apercevoir nettement une forme
d'anneau, dont la visibilité dura jusqu'au i(» décembre, avec un maximum
d'ouverture autour du 23 novembre. Le i8 décembre, l'anneau était de nou-
veau réduit à une ligne; le même jour aussi, mais à une heure plus avancée,
je le vis sous la forme d'une bande très peu lumineuse, coupée longitudina-
lement par une ligne tout à fait obscure qui paraissait être le prolongement
de l'ombre de l'anneau sur la planète. Cet aspect persista jus([u'au 2 jan-
vier 1908. Toutefois la bande n'était pas également lumineuse des deux
côtés de la ligne obscure; car, tandis que la partie boréale, plus visible le
18 décembre, allait ensuite en s'affaiblissant pour disparaître le \ janvier,
la partie australe augmenta en intensité du 20 décembre au commencement
de janvier, puis s'affaiblit, et disparut à son tour le 6 du même mois.
Quant à la luminosité de l'anneau, elle a beaucoup varié pendant la pé-
riode d'observation. Très faible en octobre et au commencement de janvier,
elle semble avoir eu son maximum au commencement de décembre. C'était
pendant tout le temps une lueur pâle, grise, ressemblant beaucoup, comme
teinte, à la lumière cendrée de la Lune. Imi la comparant aux satellites de
Saturne, tels que Rhéa et Dioné, elle m'a toujours paru leur être inférieure
en intensité.
Aj)rès le (î janvier, jour où, d'après la Connaissance des Temps, la Terre
devait passer dans le plan de l'anneau, je continuai les observations, afin de
noter toutes les particularités que l'anneau présenterait lors de sa réappa-
rition. Le 7, à 8''()'", quoiqu'une faible lueur comme celle des jours précé-
dents fût déjà visible, l'éclat ordinaire de l'anneau n'avait pas. encore com-
mencé à paraître. Le 8, le mauvais temps empêcha les observations; le 9,
pendant une éclaircie, j'ai cru apercevoir une partie de l'anneau tout près
de la planète; mais sa luminosité ne dépassait pas celle des deux satellites
(3* et f dans l'ordre d'éclat) que je vis très bien pendant quelques instants.
I^e 10, le temps étant redeveuu favorable, je constatai, dès la tombée de la
nuit, la visibilité certaine de l'anneau; ce dernier toutefois était encore assez
faible pour disparaître lorsqu'on le fixait pendant (juclque temps. Tl paraissait
coutinu, plus mince et moins visible près de la planète, et se terminait en
pointe. Vers chaque extrémité il montrait deux points brillants, placés
symétriqueuieut par rapport au disque de Saturne.
SÉANCE DU 17 KKVRIER 1908. 325
Dans les observations des 11, lu, 1 ' j el i4 janvier, fanneaii paraissait
formé d'une suile de points brillants, inéiianxen grandeur et en lunilnositi!',
et dont quelques-uns surpassaient les dimensions et Téelat de Titan ; d'autres
même atteignirent, déjà le i3, l'intensité lumineuse de la planète. Tous ces
points étaient animi''s d'un mouvement roiilinnel et ra])ide, ollVant parfois
l'apparence d'un scintillement. On ne saurait attribuer leur mouvement à
un ell'et du bouillonnement, car pendant ces (juelques jours l'atmosphère
était très calme. Le nombre des points biiliants alla en diminuant chaque
jour; le i/j janvier, ils n'étaient plus visiljles que par moments, et, le 17, ils
avaient complètement disparu.
L'éclat général de l'anneau, inférieur à celui de Titan les 10, 1 1 et 12, le
dépassa sensiblement les jours suivants. Le 11, peut-être même déjà le 10,
l'anneau était assez intense pour être visil)le avec le plus fort grossissement
(3")o fois), et, deux jours après, je le soupçonnai au chercheur de lo'""'.
Dès le 10, l'anneau avait une teinte cuivrée, qui s'accentua les ci, 12
et i3 pour diminuer ensuite et se rapprocher de la couleur jaune de la
planète.
ASTRONOMIE. — Sur la relation entre les ombres volantes el la scintillation.
Note (') de M. Ci.. Kozet, présentée par M. ^^'olf.
Dans une Note précédente (^), j'ai exposé le résultat de mes recherches
sur les ombres volantes, observées à Aoste (Italie) au lever et au coucher
du Soleil.
Ayant remarqué que d'ordinaire les bandes d'ombre sont visibles
seulement lorsque la surface éclairante du Soleil est très réduite, je fus
amené à rechercher si les planètes et les étoiles, dont la surface éclairante
se réduit pour nous à un point, ne produiraient pas des bandes semblables.
Mes premières recherches dans ce sens, en janvier 1907, ont été faites à
l'aide de Vénus, alors à son maximum d'éclat (').
Dès les premiers essais, je constalai, sur l'écran éclairé jjar cel astre, des bandes
sombres semblables aux ombres volantes observées au lever el au coucher du Soleil.
( ') Présentée dans la séance du 10 février 1908.
(^) Comptes rendus, t. (JXI.II, p. 918.
(') Pour ces observations et les suivantes, je nie suis servi d'un écran disposé comme
celui décrit dans la Note déjà citée, en prenant plus de soin encore pour éviter toute
lumière étrangère à celle de l'astre.
C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVf, N» 7.) 4^
320 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ces bandes, plus ou moins droites, plus ou moins lariçes et espacées, parcouraient d'or-
dinaire l'écran avec une grande vitesse. Parfois, au lieu de se succéder à des distances,
égales, elles arrivaient « par paquets » de tous côtés, et alors les intervalles brillaient
d'un éclat plus grand que de coutume. Cette particularité se reproduisait à des inter-
valles de temps irréguliers et correspondait toujours à une scintillation plus forte, à
une lluctuation plus accentuée de la lumière de l'astre.
I^'orientation de ces bandes, ordinairement horizontale, ne semble pas suivre une
loi déterminée, contrairement à ce qui a lieu pour les bandes produites par le Soleil,
f|ui sont toujours parallèles à l'arêle de la monlai;nc où l'astre apparaît ou disparait.
Quant à leur déplacement, il se fait toujours perpendictilairemenl à leur orientation,
.soit dans un sens, soit dans l'autre. Par les jours de grands vents, alors que l'orienta-
tion est souvent modifiée, le déplacement continue à être perpendiculaire à l'orien-
tation.
Les autres astres donlje me suis servi pour ces éludes sont les planètes
Jupiter et Mars, les étoiles Sirius, Bételgeuse, Procyon, (lapella, Wéga cl
Arclurus, c'est-à-dire les sources luiriincuses assez intenses pour produite
sur l'écran des contrastes d'ombre et de lumière. Tous ces astres produisent
des Ijandes identiques à celles observées avec Vénus; seulement l'observa-
tion en est plus fatigante, à cause de l'éclat plus faible des sources lumineuses
fjui les produisent.
A la suite de mes observations, ces questions se posèrent à mon esprit :
N'y aurait-il pas une relation entre les bandes d'ombre et la scintillation ( ' ) ?
Ceg bandes ne seraient-elles pas les mêmes que celles visibles sur le disque
lumineux formé par une étoile au delà du foyer d'un objectif ? î\e seraient-
elles pas ideiiti({ues aux bandes qui traversent les spectres stellaires et dont
M. C Wolf et M. Respigbi ont fait une étude approfondie ?
Dans le but de résoudre ces questions, j'ai entrepi^is, avec mon confrère
M. M. Amann et mon frère Louis, des observations simultanées de ces
différents pb(''uomènes.
Voici le résultat de nos recberches :
i" Entre les l)andes d'ombre et la sciiilillali<ui il v ti uiic rclalion certaine,
qui se manifeste ainsi : «, quand le scintillement est régulier, l'écran est tra-
versé par des bandes sombres faibles, minces et régulièrement espacées;
h, à une forte augmentation de la lumière de l'astre correspond le passage
d'une large bande très brillanle; r, une extinction presque entière de cette
lumière se traduit par ranivéc d'une grosse bande très sombre; d, cpiand la
(') iVoui avions observé fréquemment la sciiitillalioii du Soleil en même lernps que
le passage des bandes sur l'écran.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 327
sciiilillalioii csl nulle ou presque nulle, on ne reinanjue aucune bande
soinljre.
2" L'examen et la comparaison siniullaiiés des haiides parcourant Técran,
de celles visibles sur le disque lumineux d'une étoile au delà du foyer de
l'objeclif el de celles qui traversent le spectre de l'étoile font conclure à
l'entière ressemblance de toutes ces bandes. Imi effet, leur largeur, leurespa-
cernent, leur intensité, leur orientation, la direction de leur déplacement,
en un mot Ions leurs caract^yres particuliers, sont les mêmes dans les
trois cas.
D'après c(^la, il est clair que les « ondjies volantes » des éclipses totales
et les autres l)andes vues par les différentes mélliodcs indi([uées dans le para-
graphe [)récédent ne sont que les manifestations d'un phénomène unique :
la scintillation.
On peut niainleiiant s'explicpier comment nous percevons cette scintilla-
lion; il suffit, en efl'et, de considérer notre œil comme un point de r(''Cian
recevant successivement des bandes somljres séparées par des intervalles
lumineux: tant que les bandes passent régulièrement, la scintillation est
régulière; mais, lorsque arrivent de fortes bandes sombres ou brillantes,
elles produisent sur notre o-il ces grandes fluctuations (ju'on remarque par
moments.
(,)uant à la cause mènuî du phénomèn(.' de la scintillation, elle est certai-
nement dans Tatmosphère terrestre et due, comme l'a démontré lesaxant
physicien K. Exner, de \ ieime, à la ivfraction inégale et à la dispersion
régulière des couches atmosphériques (' ).
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un théorème de, la théorie des équations
intégrales. Note de M. E. Goursat, présentée par M. Emile Picard.
Dans une Note récente (Comptes rendus, \l\ octobre 1907), M. Tom-
maso IJoggio a étendu quelcpies propriétés des noyaux symétriques aux
noyaux de la formeyo(y)S(a^, v), où S(.r, j) est une fonction symétri(iue
et p{y) une fonction qui conserve un signe constant. Les résultats de
M. Bog'gio peuvent être rendus intuitifs et généralisés au moyen d'une
remarque bien simple.
{') Iv. IllxMiK, Ziir Genest's der richti^en l'^rLldrung der Scinlillalionserxckein-
ungen {Akad. der U isseiischaften in Wien. Malhcnu-naldr^w (Jlasse, Bd. (1\.
Abtli. II, 1901 ).
328 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Soit V(a-, y\ X) le noyau résolvant correspondant à un noNau quelconque
K(x', }'). ] >e l'identité fondamentale '
(i) r( .r, j; /.) — K(./-, y)— a / k(./-, .v) r(.v, r ; "/.) ds
on déduit, en nudtipliant les deux membres par ' [r(a;) désignant une
fonction (juelconque de .r], une nouvelle identité qu'on peut écrire
,1,
(2) r,(a-, j; >.) — K,(f, j) = >. ^ K,{.r,s)\\[s,j;'l.)ds,
en posant
K, (.r, y) = K{x, /) Tfrî' r, (.r. r ; À) = Y{œ, y ; /.) ':^^,
et nous en concluons que r,(a;, v; X) est le /loyati resohrin/ coi-respoiidanl
au nuyou K,(a;, y ).
Cela posé, supposons en particulier que le noyau lv(.r, j) soit de la
forme
(3) K{u;y) = S(x,y)^'[j{.i-)p(y)fj(a;)fj{y),
S(a;, y) étant une fonction symétrique de x et de y, yy(j'j et f/i-r) deux
fonctions positives dans l'intervalle (a, b). Ce noyau Vi(x,y) est évidem-
ment symétrique; soit r(a?. ->-; A) le noyau résolvant correspondant. Appli-
quons la remarque générale précédente en prenant ici
nous aurons dans ce cas
■^^^=V'^y
(4, K,(.r,j) = y/^^|jM^S(.r,v)v>(x)/K7)7(^-)9(y)=/^('Oy(.>-)S(.i',j-).
On en conclut que le noyau résolvant T,(.v,y:'h) qui correspond au
noyau p(.r )(/{ y) S(a;, y) est égal au produit
/y.(a.-)y(.y)
v;/.)-
Or. d'après les propriétés des noyaux symétricjues, tous les pôles de
r(.x-, r; a) sont des pâles simples réels. Il en est donc de même des pôles
de r,i .r, 1 : A).
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 329
En supposant p(.v)^ 1 on q{x) = i , on retrouve le résultat de M. Boggio.
Il est à remarquer que la Iransformalion est applicable pourvu que le
produit p(x)q(x) conserve un signe constant.
PHYSIQUE. — Sur l'électrolyse des dissolutions d'acide chlorhydrique pur.
Note de M. E. Doumeii, présentée par M. d'Arsonval.
Il seniblcrail que Fclectrolyse des dissolutions d'acide cliloriiydrique pur
doive être un phénomène très simple et consister uniquement dans la
■+- —
séparation des ions H et Cl qui, se polymérisant respectivement à la cathode
et à l'anode, devraient y donner, pour un courant capable d'électrolyser un
équivalent HCl, un équivalent d'hydrogène au pôle négatif et un équiva-
lent de chlore au pôle positif.
Le phénomène est cependant un peu plus complexe, car, si l'on recueille
bien autour de l'électrode négative le poids lhéorit|ue d'hydrogène pur, le
gaz cjui se dégage autour de l'électrode positive n'est jamais du chlore pur,
mais toujours un mélange de chlore et d'oxygène, lorsqu'on opère avec des
électrodes inattaquables.
Le volume de l'oxygène recueilli varie dans de grandes proportions avec
le litre de la dissolution; il augmente à mesure que le titre diminue et peut
devenir une fraction considérable du voUnue du chlore que l'on devrait
tliéoricpiement obtenir.
Voici, à litre d'exemple, les résultats d'une série de déterminations faites avec des
dissolutions iné^^alement liclies, mais avec des intensités sensiblement les mêmes. Les
électrodes étaient constituées par deux fils de phitine de -f^ de millimètre et de 6'"' de
longueur.
Tauleau 1.
Volumes
-- ■-
Happorls
il'li;
, diogène ( ' ;
1 d'o\\f;cnL'
t'
l'ilres.
Intciisitos.
Durées.
v.
i'.
V
.4,5
A
0, 131
h III s
I . 0. 35
5o , 08
cm'
I ,32
o,o34
8.7
0, 120
r. 2.24
5i ,60
3,5i
0,068
5,8
0, 120
5o,38
4, «3
0,082
2,9
0,124
5o,88
6,11
0, 120
7.45
0, 120
5i,i5
8,5o
0, 166
0,72
o,i34
0.58
52,82
11,20
0,212
(') Les volumes V sont égaux aux \0lume3 de chlore qu'on devrait lliéoriquemeiit
axoir autour de l'anode.
33o ACADÉMIE DES SCIENCES.
Avant lecliire du volume de l'oxygène, ce gaz élail soigneusement lavé, à plusieurs
reprises, par agitation avec de l'eau distillée.
Il ('tait important de savoir si ce dégagement d'oxygène était dû à l'ac-
tion secondaire du chlore naissant sur l'eau de la dissolution, ou bien s'il
fallait l'attribuer à l'électrolyse directe de l'eau.
Dans la première hypothèse, si l'on modifie les conditions expérimen-
tales de façon à fixer le chlore dès sa libération, ou doit arrêter ou du moins
diminuer considérablement le dégagement d'oxygène. Pour fixer le chlore,
je me suis servi d'électrodes positives en argent ou en mercure purs, qui
ont l'avantage d'avoir une grande affinité pour le chlore et de donner avec
ce corps des composés peu solubles. Dans ces conditions, en effet, du moins
avec des intensités faibles, il semble bien que le chlore soil fixé en totalité,
car le gaz et le liquide qui entourent l'anode ne dégagent aucune odeur de
ce gaz et cependant on recueille un volume d'oxygène sensiblement plus
grand qu'avec une électrode en platine.
Ainsi, avec une anode en argent, une dissolution à o, j2 pour looo, soumise pendant
I heure à un courant de 0,122 ampère, a donné i3""',36 d'oxygène et 52"°'', 4 d'hydro-
gène; dans les mêmes conditions, mais avec une anode en platine, elle dégage 11'™', 2
seulement d'oxygène.
On ne saurait donc attribuer le dégagement d'oxygène observé à l'ac-
tion du chlore sur l'eau de la dissolution. Il est, au contraire, probable que
le chlore fixe une certaine quantité d'oxygène pour donner naissance aux
composés oxvgénés de ce gaz dont on connaît la production constante au-
tour de l'anode. Ainsi s'expliquerait pourquoi, dans l'électrolyse avec
anode en argent ou en mercure, on obtient un volume d'oxygène supérieur
à celui qu'on obtient avec une anode en platine.
Il semble donc que, dans l'électrolyse des dissolutions d'acide chlorhy-
drique pur, la décomposition électrolylifiue porte non seulement sur l'acide
chlor hydrique, mais aussi sur l'eau de la dissolution.
Si tout l'oxygène électrolysé pouvait être recueilli, il serait facile de con-
naître le rapport du nombre des ions provenant de l'eau au nombre total
des ions contenus dans la dissolution. Si l'on représente par c le volume de
l'oxygène et par ^^ le volume de Fliydrogène, y serait égal à ce rapport,
tandis que ~ ^' serait le rappori du nombi'e des ions provenant de l'acide
chlorhydrique au nombre total des ions de la dissolution. (Jes rapports,
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 33l
que Ton pourrait, désigner sous le nom de facteurs d'ionisation, seraient
iMi[)Ortants à connaître.
Dans l'exeniple rapporté plus haut, ils seraient respectivement de
0.0G8, o,i36, 0,164, 0,240, 0,332, 0,424
pour l'eau, et
0,932, o,86.'|, 0,836, 0,760, 0,668, 0,578
pour l'acide chlorhydrique.
Mais ces chiffres ne sont pas exacts, car une partie inconnue de l'oxy-
gène est fixée par le chlore et échappe à la mesure.
Quoi qu'il en soit, on peut dire dès mainlenant que, dans l'électrolysedes
dissolutions d'acide chlorhydrique, une partie du courant qui n'est nullement
négligeable sert à l'électrolyse de l'eau de la dissolution et qu'il faut tenir
compte de ce phénomène, soit dans la détermination des facteurs de trans-
port des ions H et (A, soit dans la mesure de la conductiijilité de ces disso-
lutions et peut-être aussi dans la mesure de leur acidité.
RADIOACTIVITÉ. — Sur le lithium dans les minerais radioactifs.
Note de M"*" Gi-EorrscH, présentée par M. Lippmann.
.l'ai indiqué dans une Note préliminaire (') les premiers résultats de mes
recherches sur la présence du lithium dans les minerais de radium. J'ai fait
depuis un travail plus complet sur ce sujet, pensant qu'à la suite des
recherches de M. Ramsay il était intéressant de voir s'il existe un rapport
entre les teneurs d'un minerai en radium, cuivre et lithium.
Après avoir analysé plusieurs de ces minerais, j'ai trouvé qu'ils contiennent
tous du lithium, mais en très petite quantité. Par conséquent, il ne m'a pas
été possible de doser le lithium suivant la méthode ordinaire ; toutefois je
l'ai fait à l'aide du spectroscope.
Pour la plupart des minerais le procédé a été le suivant :
Après avoir été fiiienient pulvùiisé. le minerai, par quantités de 5^ à 106, est traité
par l'acide clilorlijdii(|iie ou, pour les peciiblenties, par l'eau régale, jusqu'à une dis-
solution aussi parfaite (|ue possible. La dissolution est évaporée à sec; le résidu e§t
traité par l'eau et par l'acide clilorlivdrique. On piécipite par l'hydrogène sulfuré, on
(') Comptes rendus, t. CXLV, |). 1 i48.
3 32 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sépare l'arsenic, le plomb el le hismiilh, el l'on dose le cuivre ii l'él.il de prolosiilfiire.
Le lir|iiide lllué est ])Oilé y l'élnillitlon pour chasser l'Iiydrogène siilfuié et oxydé par
l'acide azotique, puis on préci|)ite par l'ainmoniaquc. Ce précipité retient opiniâtre-
ment des alcalis, malgré un lavage très soigné; poui- celte raison je l'ai toujours dissons
dans l'acide chloiliydrique et précipité de nouveau par l'ammoniaque. Dans les mine-
rais qui contiennent de Tacido pliospliorique, lautunite et la chalcolite, j'ai ajouté,
avant de pi'éeipiler par rammoniacpie, un peu de chlorure de fer pour empêcher la pré-
cipilalion du lithiujii à l'élal de phosphate. Le liquide et les eau\ de lavage sont con-
cenliés et liailés, si c'est nécessaire, par le sulfure tl'ammoniiim, jiuis les sels ammo-
iiiacauv sont chassés par l'évaporalion avec de l'eau régale. Les leries alcalines sont
précipitées par l'ammoniaque el le carbonate dammouium, le magnésium par' l'eau de
baiyte. Après avoir éliminé la baryte et chassé parfaitement les sels ammoniacaux, on
pèse le résidu et on l'examine au spectroscope.
Pour l'analyse de la cairiolile, j'ai suivi une méthode sj)éciale, la même rpii a été
indiquée par MM. Friedel et Cumenge('). Le minerai, formant une poudre cristalline,
est traité par l'acide a7,otif|ue étendu, qui dissout le minerai, mais laisse la gangue
inattaquée. On évapore la dissolution, njoulant de l'acide azotique, ce qui rend le va-
nadium insoluble. Dans le liquide filtré on précipite les métaux, suivant la méthode
indiquée plus haut. Le l'ésidu qui est très important se compose suitoul de
potassium.
Pour avoir une niesiire de la quaulilr de litliiuiiij'ai pfépafé des mclan;,''es
de chlorufcs de sodium et de lithium, et j'ai comparé l'intensité de la raie
du lithium des résidus avec celle de mes mélanges. J^a méthode est assez
sensible, même avec de très petites ipiantités de lithium.
Voici les résultats pour les minerais examinés :
Cn
pour Kjo.
Pechblende de Joachimsthal . . . 1,2
)) Colorado o, i.5
Carnolile o, i5
Chalcolite de Cornwall 6,54
Au t uni le o
Thorite trace
Comme plusieurs de ces minerais sont accompagnés de gangues, (jui sont
relativement riches en lithium, il était nécessaire de les séparer aussi bien
que possible, ce qui était facile pour la chalcolite, dont j'ai eu de très beaux
échantillons, et de même pour l'autunite. Les gangues séparées de ces deux
(') IhiH. (le la Soc. chim. de Paris, 1' série, t. XXI, p. SaS.
Vrtivilé
Li
piir r^pporl
jHurr 100.
à i'iiraniiiin.
0 , 000 I 7
r ,.5
0,00084
■,75
o,o3o
0, 52
0,0001 I
■?.,o
o,oooS3
i,'.8
o,oo33
0,59
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908, 333
minerais ont été analysées; elles ont été traitées par l'acide fluorhydrique
d'après la méthode de Berzelius.-
Voici les résultats :
Li pour 100.
La gangue séparée de la chalcolile 0,012
» » l'autiinlle o,oo33
On remarque d'abord la grande quantité de lithium dans la carnotite, qui
contient peu de cuivre; puis on trouve que la thorite contient une trace de
cuivre presque invisible et une quantité considérable de lithium, enfin Tau-
tunite ne contient pas du tout de cuivre, mais incontestablement du lithium ;
le même fait a été constaté pour la gummite par M. Me Coy ('). Il est vrai
qu'on peut dire, comme M. Me Coy, que cela ne prouve rien contre la théorie
de M. Ramsay, parce que tout le cuivre peut avoir été transformé en lithium.
Mais comme d'autre part la chalcolite, qui contient beaucoup de cuivre, ne
renferme qu'une faible trace de lithium, cette interprétation n'est pas très
probable.
Comme la réaction spectroscopique du lilhium est très sensible, il peut
être parfois difficile de dire si une trace de lithium appartient réellement
au minerai ou à la gangue qui l'accompagne. C'est pourquoi je crois qu'on
ne peut pas espérer obtenir des résultats plus intéressants en étudiant un
plus grand nombre de minerais. Les résultats obtenus n'infirment pas
la théorie de M. Ramsay, bien qu'ils ne soient pas en sa faveur; mais ils
prouvent qu'il n'existe aucun rapport simple entre le cuivre et le lithium
dans les minerais radioactifs.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau procédé de dosage du soufre
dans les matières organiques. Note dô M. Isidore Bay.
Le dosage du soufre dans les matières organiques s'effectue ordinairement
par le procédé Carius : attaque de la matière organique en tube scellé et à
haute température par l'acide nitrique fumant et dosage de l'acide sulfu-
rique formé. Ce procédé est très exact, mais la manipulation des tubes
scellés est délicate et parfois dangereuse. De plus, l'opération est assez longue.
C'est pourquoi nous avons étudie un autre procédé de dosage plus facile,
(') Nature, 28 novembre 1907, dans une^Note préliminaire, envoyée à ce journal.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 7.) 4 'l
334 ACADÉMIE DES SCIENCES.
plus rapide et cependant exact. C'est le résultat de ce travail que nous avons
l'honneur de présenter à l'Académie.
I^a inalière organique est lirûlée clans un tube baïonnette, pareil à ceux qui servent
en analyse élémentaire, en présence de carbonate de soude sec et de magnésie calcinée;
et la combustion est achevée, comme à l'ordinaire, dans l'oxygène. Le soufre se com-
bine aux sels de soude et de magnésie pour donner des sulfates. Pour plus de sûreté,
on adapte au tube à combustion un tube de Liebig, contenant de la soude bromée, afin
de retenir les dernières traces de produits sulfurés qui auraient pu échapper à la ma-
gnésie et au carbonate de soude.
Après la combustion, le tube à analyse et le tube de Liebig sont vidés dans une cap-
sule. On dissout la matière dans l'acide chlorhydrique étendu, on fait bouillir pour
chasser le brome, on filtre et, dans la liqueur claire, on précipite l'acide sulfurique
formé par le chloiure de baryum.
Le tube à combustion est rempli delà façon suivante :
Au fond, un tortillon de libres d'amiante de 3"" de longueur; puis, sur lo"^" environ,
un mélange de carbonate de soude et de magnésie à poids égaux; ensuite, sur lo*^"', la
matière à analyser (si elle est solide) mélangée avec le carbonate de soude et la ma-
gnésie; si la matière à analyser est liquide, on la met dans une petite ampoule en verre
mince, comme on fait pour l'analyse élémentaire. A la suite, 20'^™ du mélange à poids
égaux de carbonate de soude et de magnésie et 20"^™ de magnésie. Enfin un tortillon
de fibres d'amiante.
Le carbonate de soude et la magnésie sont préalablement desséchés, et une opération
à blanc fait connaître la quantité de soufre contenue dans les réactifs qu'il faudra re-
trancher du résultat.
Nous avons efl'ectué des dosages comparatifs par noire procédé et par le
procédé Carius sur les corps suivants : inercaptan méthylique, sulfocyanate
d'éthyle, sulfure d'élhyle, sulfocyanate d'allyle, sulfure d'allyle, acide
a-thiophénique, ihiophène, et nous avons consigné les résultats dans le
Tableau qui suit :
Soufre pour 100, Soufre pour 100
Substances. Formules. procédé Carius. par notre procédé.
Mercaplan méthylique.. CMI^SH 5i,6o 5i,55
Sulfocyanate d'éthyle. .. C^H^SCAz 36, 80 36,76
Sulfure d'éthyle..." (C^H')'S 35,53 35,55
Sulfocyanate d'allyle. .. . C^H^SCAz 32, 3i 32, 2^
Sulfure d'allyle (C^Hî)'-S 28,07 28,00
Acide a-lhiophénique.. . C*H'S — GOOII 25,76 23,75
Thiophène C'IPS 38,09 38, 02
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 335
CHIMIE ANALYTIQUE . — Sur la séparation du chlorure et de l'iodure d'argent.
Note de M. II. Baubigxy, présentée par M. Troost.
Hager a publié en 1871 (Z. f. anal. Cit., t. X, p. 341) une méthode de
séparation approximative des trois éiétnents halogènes, applicable à un
mélange de leurs sels d'argent. Ce procédé repose :
1° Sur la solubilité du chlorure Ag(H dans une solution bouillante de
sesquicarbonate d'ammoniaque à 10 pour 100, qui laisse l'iodure insoluble
et ne dissout, dit-il, que des traces du bromure AgBr;
1° Sur le traitement ultérieur du résidu, c'est-à-dire des deux derniers
sels, par une solution d'ammoniaque à 5 pour 100 qui, sans dissoudre nota-
blement d'iodure, enlève le bromure.
L'auteur, comme il le dit hii-mènie, n'a aucune prétention à une haute précision; en
efl'et, dans les résultats qu'il a obtenus, on relève des écarts variant de 2 fi [\ pour 100,
en plus ou en moins, avec les quantités qu'il aurait dû trouver, d'après les mélanges
synthétiques mis en expérience. L'exposé des résultats donnés par Hager en dira d'ail-
leurs suffisamment :
AgCI. AgBr. AgL
s s g
Employé.. 0,287 o.^QÔ 0,470
Trouvé 0,296 0,386 0,448
Il ne pouvait en être autrement, car si l'iodure est pour ainsi dire insoluble dans
le carbonate d'ammoniaque même neutre C0'(AzH')2, pour le bromure, c'est fort
différent, puisque à froid (vers 2.5°), d'après mes déterminations, une solution à
10 pour 100 de sesquicarbonate d'ammonium dissout déjà par simple agitation près
de oe,oi8 AgBr au litre et celle de carbonate neutre une proportion beaucoup plus
forte. Or, à l'ébullition, la dissolution de sesquicarbonate perd de l'anhydride carbo-
nique et tend à se transformer en carbonate neutre, plus stable à l'état dissous. Si
l'on ajoute à cela qu'Hager additionnait même de quelques gouttes d'ammoniaque la
liqueur de sesquicarbonate, on comprendra de suite pourquoi la séparation du chlore
et du brome, pris sous forme de sels d'argent, ne pouvait, dans ces conditions, être
rigoureuse. Knfin, l'emploi de l'ammoniaque pour séparer le bromure et l'iodure,
malgré la faible solubilité de ce dernier, n'est pas sans être sujet à objection.
Mais il en est tout autrement, si l'on n'a qu'à traiter un mélange de chlo-
rure et d'iodure.
Le précipité des deux sels d'argent recueilli et lavé sur un filtre en est dé-
taché et mis en macération au bain-raaine à 70°-8o° dans une solution de
carbonate d'ammoniaque commercial (sesqui) renfermant au litre loo^ de
Trouvé.
I.
II.
0^,2925
OS, 2933
os, 1872
08.1382
336 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ce sel et 20'°" d'ammoniaque à 20 pour 100. Au bout de quelques minutes
on laisse refroidir et Ton procède à la filtration en ne décantant que le liquide,
afin de répéter le même traitement une seconde fois. Pour finir, l'iodure
formant le résidu est lavé sur le filtre avec la liqueur ammoniacale étendue
de son volume d'eau. Après dessiccation, on le pèse.
Le chlorure est séparé de sa dissolution par addition d'acide nitrique et
on le dose comme d'usage.
Par cette méthode, on arrive à des résultats suffisamment précis, ainsi
qu'on peut le constater, en opérant avec des mélanges synthétiques :
Employé
en partant
de
liqueurs titrées.
AgCl OS, 2980
Agi OS, i38i
Pour chaque macération, on a employé de 70""' à 100""' de la liqueur de
carbonate ammoniacal.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Méthode d'analyse complète des matières l'ègétales.
Note (' ) de M. J.-M. Albahary, présentée par M. A. Gautier.
Les méthodes ordinaires d'analyse des matières végétales sont toutes
entachées d'erreurs : la dessiccation à 100° comporte des fautes graves, car,
outre l'oxydation et la destruction possible des principes constituants, les
substances volatiles qui s'échappent à cette température se trouvent com-
plètement négligées.
Nous avons adopté la méthode suivante :
On prélève sur un poids de matière fraîche iniu petite quantité dont on détermine
le poids sec d'après la méthode ordinaire (étuve iio°). La difiërence de poids entre la
matière fraîche et la matière sèche correspondra au poids de l'eau et des substances vo-
latiles.'Elle nous servira pour contrôlerles chillVes obtenus ultérieurement. Le poids des
cendres totales de la plante s'obtient par carbonisation de la matière sèche, lavage à l'eau
bouillante etincinération du résidu à faible temjjératiiredans un courant lent d'oxygène.
Une autre partie de la matière fraîche est triturée avec son volume d'alcool à 90°
jusqu'à consistance pâteuse, et séparée du liquide par expression. Cette opération est
répétée, et l'on termine l'extraction en chauftant à 60° et en épuisant une dernière fois
à l'alcool éthéré.
(') Présentée dans la séance du 10 février 190S.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 387
On pèse le résidu insoluble, et une petite quantité en est desséchée ensuite dans le
vide sec. On obtient ainsi le poids de la matière sèche insoluble dans l'alcool.
Les diffeienls liquides alcooliques d'extraction sont réunis et distillés à basse tempé-
rature (5o°). Pour éviter la perte des substances volatiles, et faciliter les opérations il
est avantageux de se servir de l'appareil suivant : on introduit dans un ballon
de Soo'^"'' un tube à essai taré. Ce ballon, plongé dans un bain-nnarie, est fermé par un
bouchon, muni, d'une part, d'un tube à brome dont la queue pénètre dans le tube à
essai, d'autre part, d'un tube relié à un réfrigéiant. Celui-ci communique lui-même
avec deux petits ballons : le premier, qui est vide, sert à recueillir les liquides conden-
sés par le réfrigérant; le second, relié à la trompe, contient un volume connu d'une
solution titrée de NaOII avec une goutte de phénolphtaléine. On fait le vide dans tout
l'appareil. On remplit le tube à brome avec la liqueur alcoolique et on laisse tomber
celle-ci goutte à goutte dans le lube à essai, dès que le bain-marie atteint la tempé-
rature de 5o°. Le sirop épais qui reste dans le tube à essai est repris avec de l'alcool
à 98°; on recommence l'opération jusqu'à siccité absolue de cet extrait. Le poids de
la matière fixe soluble s'obtiendra en repesant le tube à essai avec son contenu. En
mélangeant le liquide de condensation du premier flacon avec la lessive de soude du
second on aura, après titration de l'excès d'acidité résiduelle, la quantité des acides
vo/ai//.$ exprimés en NaOH. Ce liquide neutre étant évaporé laisse les sels sodiques de
ces acides, dont il est facile de calculer le poids net.
Le poids des acides volatils (les huiles volatiles et les éthers sont, en général, en
quantité négligeable), additionné du poids des matières fixes solubles, donne le poids
des matières solubles. Le poids des matières solubles, plus le poids des matières inso-
lubles, déduit du poids de la matière fraîche, donne le poids de Veau préformée.
Le tube à essai contenant l'extrait sec de la plante est pulvérisé, placé sur un filtre
taré et introduit dans l'appareil de Soxhiet. On fait une première extraction avec de
l'éther de pétrole sec, qui dissout les graisses et les matières colorantes. On détermine
le poids de la graisse colorée, et l'on calcule la quantité de graisses pures après la
saponification et l'épuisement par le chloroforme qui, par évaporation, laisse les
matières colorantes.
L'éther de pétrole est remplacé dans le Sovhlel par de l'éther ordinaire. On extrait
ainsi les acides organiques fixes libres, les cholestérines et les lécithines. On lave
l'extrait éthéré avec de l'eau pour séparer les acides libres (auxquels sont ajoutés les
eaux de lavage de l'éther de pétrole), puis on procède à la séparation et à l'isolement
de ces différents acides (').
Après l'évaporalion à sec de l'extrait éthéré, on le pèse, on le traite par de la
potasse alcoolique pour saponifier les lécithines et l'on épuise la solution de savon
avec le chloroforme pour isoler la cholestérine. Le dosage du phosphore dans la
liqueur savonneuse permet de calculer les lécithines.
Il reste sur le filtre des matières azotées, des hydrates de carbone, des sels et des
acides minéraux solubles. Ces principes seront dosés plus loin.
Reprenons la partie insoluble dans l'alcool neutre. On la laisse macérer pendant
(') Voir Comptes rendus, t. CXLIV, p. 1101, et t. CXLV, p. 182.
338 ACADÉMIE DES SCIENCES.
2 jours dans Talcool acide (aco"^'"' d'alcool à go" coiUenant a'''"' d'acide chlorhjdriqiie
conceiUré). On filtre et on lave à l'alcool jusqu'à ce que le liquide de la\'age ne décèle
plus d'acidité. Les liqueurs réunies sont évaporées dans le vide à basse température.
On pèse l'extrait sec, on épuise par l'étlier les acides organiques mis en liberté qui sont
dosés comme ci-dessus, et l'on dissout le résidu dans l'eau. On ajoute à celte solution
celle obtenue par le lavage ilu filtre contenant le résidu de l'extraction neutre et l'on
amène à igoo'''"' :
a. Sur 200'"'' seront dosés, au Felding, les sucres réducteurs et les sucres après
hydrolyse, après défécation de la liqueur par le procédé de Fatein.
b. 100''"' serviront pour le dosage des acides minéraux (HCI, IPSO^llAzO', IPPO').
c. 25o'''"\ réduits d'abord à un petit volume, sont soumis au procédé Kjeldlial et
Jodelbauer pour le dosage de Vazote loUil.
d. Dans 250""' on dosera Vasparagiiie : ébullition de la liqueur avec 2», 5 d'acide
acéticpie, précipitation des autres araides par l'acide phospho-tungstique, ébullition
du lîltratuni avec de la potasse dans l'appareil de Schlœsing. On calcule le poids de
l'asparagine d'après l'azote de l'ammoniaque. La différence entre l'azote total et l'azote
de l'asparagine appartient à l'azote des auiinacides, des bases xanthiques et des liexones.
e. 100'^'"° sont évaporés à sec et le résidu traité avec de l'acide azotique funaant dans
le tube de Carius. On précipite ensuite l'acitle sulfurique par BaGl-. On calcule ainsi
facilement le soufre total.
f. icW'"' évaporés, desséchés et calcinés d'après la méthode indiquée, donnent le
poids des cendres de la partie soluble du végétal.
On pèse, enfin, le résidu insoluble dans l'alcool acide et l'on dose l'azote total des
matières protéiques sur une première partie. Une seconde partie est soumise à la diges-
tion artilicielle; on détermine l'azote des /i uc/éines reslées insolubles et, par différence,
l'azote des albumines. Une troisième partie ( la plus grande) est délayée dans un peu
d'eau et chauffée à i5o°; on filtre, on amène l'empois à un volume déterminé et l'on
dose sur une moitié ïaniidon, après saccharification par 1'ex.tiait de malt et hydro-
lyse subséquente, en calculant sur le chiffre de glucose trouvé. L'autre moitié est hydro-
lysée à 120° pendant 3o minutes avec 3 pour 100 d'acide acétique. Le poids de lévu-
lose ainsi obtenu, multiplié par 0,90, donne le poids d inuline. La matière séparée de
l'empois est additionnée d'une solution chlorhydrique (20 pour 100) et soumise
1.5 minutes à une température de 120°. On filtre et dose les sucres des glycosides ré-
sultant de cette intervention. Dans la partie solide, ou dose la cellulose d'après la mé-
thode de Konig (glycérine contenant ■?. jionr 100 11-S0\ chauffée à iSS"). On déter-
mine enfin, sur une quatrième et dernière partie du résidu sus-indiqué, le poids de la
cendre et de chacun de ses éléments.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur l'hydrolyse du perchlorure de fer. Effet de la va-
lence des iojis négatifs. j\ote(') de MM. G. Malfitano et L. 3Ii€hei.,
présentée par M. E. Roux.
On sait que les anions précipitent le colloïde ferrique à des doses d'autant
(') Présentée dans la séance du lO février 1908.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 33g
plus faibles que leur valence est plus grande. Nous avons constaté qu'ils
agissent selon la nriênie règle en empêchanl la formation de ce colloïde.
Dans les graphiques (Jig- i), les coordonnées correspondent aux aug-
Fig. ,.
Concenli'aliojis acides -^g
_ 1^ , Z^
Temps ' en heures
Concezil râlions acides Jj^
HNO''
HCI
H '50'
H'AsO*
HC]
tf^c'o"»
HNO^
H^PO*
H'AsO"
H^PO'
H SO*
HCJ
HN8'
Temps en Ivevues
nientations de conductibilité électrique à "io", en fonction du temps, de
solutions Fe Cl': r5o contenant des équivalents égaux de différents acides.
La valeur mesurée au début, une fois la température atteinte, est prise ici
comme point de départ et marquée o pour chacune des solutions.
34o ACADÉMIE DES SCIENCES.
Tous les acides relardent la marche de Tliydrolyse irréversible, qui se
manifeste par Faugmenlation de la conductivité électrique en l'onction du
temps ; mais l'ordre dans lequel ils se placent, selon cette influence, varie
avec leur concentration ; nous avons observé qu'il varie aussi avec la tem-
pérature et la teneur en FeCl'.
HCl et HNO% dont le coefficient d'ionisation est pratiquement le même,
exercent une influence du même ordre. Par contre, l'acide acétique, dont le
coefficient est environ 5o fois plus faible, agit à des doses lo fois plus fortes;
H'BO% qu'on peut considérer comme un non-électrolyte, est parfai-
tement indifférent.
L'action des acides est donc certainement liée à leur étal de dissocia-
tion. Aux concentrations fortes, les acides monovalents surtout et H^SO*
doivent agir en apportant dans la liqueur des ions H qui empêchent la dis-
sociation de l'eau; mais le rôle des anions se manifeste déjà et il faut leur
attribuer les différences entre HCl etHi\0% de même que l'iniluence de
H*C-0'', plus accentuée que ne le laisserait prévoir son coefficient de disso-
ciation. A mesure que la concentration diminue, linfliience exercée par
les ions H devient négligeable et celle des anions prépondérante lorsqu'ils
sont polyvalents.
Comment agissent les anions polyvalents? Ceux-ci peuvent, en reuipla-
çant Cl auprès de Fe, former des molécules moins dissociables que FeCl^ :
Fis. 2.
1^
'rS
0.7
0.6
0.5
O.i
0,3
0,2
O.i
1 0
,^
-"■
'
^
^
^-^
_ ^
■^
++
r + *
« «
k + +
rî^
+ +
1^
+ *•
\
/
.^
. .
-*- +
r++
T*'^
.+ +
ît;
<-+*
_-
-i^
-^
.*i-
.-^ *
—
"'
/
---
'
0 (? 2?
Temps en lieures
3^
N
1000
N
Joo
N
JO
N
500
JL
350
S^i
ce doit être le cas pour H'C-O^; H'PO' se comporte d'une tout autre ma-
nière que HCl. Le graphique {fig- 2) exprime l'augmentation de conducti-
vité à 5o", en fonction du temps, dcFeCl': i5o contenant des quantités
diflorenlesdeH'PO^
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 3\l
On voit que l'augmentation est niinima pour le mélange qui contient
H^ PO'' N : 230 ; dans ceux où la teneur est inférieure, la marche de l'hydrolyse
et la formation du colloïde chloroferri([ue sont seulement ralenties; dans
ceux où la teneur est plus forte, la formation de ce colloïde est déilnitive-
nient empêchée, et cependant la conductihilité augmente en fonction du
temps. Ceci ne peut être expliqué que par la quantité de HCl libre déplacée
pai'H^PO*. C'est ce qu'on voit encore mieux en opérant à loo". Quand
on chauffe à 100" des solutions de FeCl' contenant une quantité au moins
équimoléculaire de H' PO*, on voit paraître un colloïde positif blanc, con-
tenant Fe et PO* qui tend à disparaître par refroidissement et d'autant plus
facilement que la concentration en FeCi ' est plus grande.
11 est facile d'expliquer que le colloïde d'hydrate ne puisse se former
quand celui de Fe et PO* apparaît, mais à des températures basses et par
des doses faibles de H' PO' ce composé ne peut être décelé; en tous cas,
comment empêcherait-il FeCI' restant de s'hydrolyser?
La formation de colloïde d'hydrate est déjà empêchée quand le rapport
Fe:PO* est i :6ooo à 18", i :2oo à 5o° et i : 16 à 100°; dans ces conditions,
cependant, si l'on augmente convenablement la température et la dilution,
l'hydrolyse immédiate et réversible ne paraît pas être influencée, c'est seu-
lement le processus irréversible qui est arrêté. Les molécules d'hydrate
peuvent donc se former, mais non pas s'accumuler.
Il y a lieu de rapprocher le rôle des ions négatifs polyvalents agissant sur
l'hydrolyse à des doses faibles de la propriété, découverte par Perrin, que
les ions polyvalents paralysent l'effet de la charge dans l'électrisation de
contact. Nous pensons que les ions Fe + , à mesure que la valence des anions
qui les accompagnent est plus grande, deviennent de moins en moins aptes
à former les ions complexes [Fe(FeO'H')"] + . Les micelles que nous
concevons comme des ions complexes de dimensions remarquables, la valeur
de n étant très grande, abritent ainsi les molécules d'hydrate contre l'action
de HCl qui tend à les ramener à l'étal de FeCP. Si elles ne peuvent se
former, le processus d'hydrolyse irréversible est entravé.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le déplacement réciproque des groupements hydro-
carbonés dans la réaction de Friedel et Crafts. Note de M. H. Duval,
présentée par M. A. Haller.
Mes recherches sur les bisazoïques du diphénylméthane (^Comptes
rendus, t. CXLIV, p. 1222) m'ont conduit à préparer le/j.-/^.-diacétyldiphé-
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 7.) 45
342 ACADÉMIE DES SCIENCES.
nylméthane dans le but d'appliquer à son dérivé o.-o. -diaminé la réaction
décrite antérieurement {loc. cit.).
Pour obtenir le />. -7^. -diacélyldipliénylmétliane, j'ai soumis le diphényl-
méthane en solution sulfocarboniqim froide à l'action du chlorure d'acctyie
en pix'sence de chlorure d'aluminium. Dans ces conditions, il se forme, en
plus d'une petite quantité de produit non déterminé, du yA-^'-diacétyldi-
phénylméthane, du /j.-monoacétyldiphénylméthane ainsi qu'une quantité
importante d'acétophénone. Celle dernière ne peut provenir que d'un
déplacement du groupe CH' — CH- par le groupe CIP — GO sous l'in-
fluence du chlorure d'aluminium. Cette réaction singulière ne me semble
pas avoir encore été signalée, tout au moins dans des conditions de réaction
aussi modérées et à aussi basse tempéralurc ; je me propose de voir si elle
peut être généi^aliséc.
La position des groupements acétylés du diacétyldiphénylméthane a été
établie de deux façons difFérentcs :
1° Si Ton abandonne à froid pendant 24 lieures un mélange de diacétyldiphénylmé-
thane et d'acide nitrique fumant en présence d'acide sulfurique concentré, on peut
isoler de l'acide dinitrodiphénylméthane /J.-/:>.-dicarboniqiie.
1° Si l'on oxyde le diacélyldiphénylmélhane par i'hvpobromite de soude, on obtient
l'acide benzophénone dicarbonique dont léther mélliylique, fondant à 229°, 5, a été
identilié avec le benzophénone y>.-/j.-dicarbonate de méthyle.
La constitution du inonoacétyldiphénylmélhane dont le dérivé nitré fond
à 91°, 5 n'a pas été déterminée dircctemcnl; mais, comme aucun dérivé
disubstitué isomérique n'a été isolé, le groupe (]H' — CO ne peut vraisem-
blablement se trouver aussi qu'en para. Quanta la position du groupe-
ment nitré, je me propose de la déterminer prochainement.
Marche de la prépa ration. — Faire tomlier, en 3 à 4 heures et vers 0°, 45^ de
chlorure d'acétyle dans un mélange bien brassé de loos de chlorure d'aluminium,
12ÔS de sulfure de carbone sec et 5os de diphénylmélhane. On verse le tout ensuite
sur la glace, on extrait au benzène qu'on lave à l'acide chlorhydrique puis à l'eau, on
sèche sur chlorure de calcium, on chasse le solvant au bain-marie, puis on fractionne
dans le vide où l'on recueille successivement sous 9™'" de pression :
1° Vers 100", l'acétophénone ;
2° De 190° à 200°, le monoacétyldiphénylmélliane ;
3° De 250° à 270", le diacétyldiphéuylmélhane ;
4° De 270° à 320", une portion qui sera refractionnée et fournira une quantité
notable de dérivé diacétylé.
Purification. — On purifie l'acétophénone par distillation sous la pression ordi-
naire, le mono- et le diacétyldiphénylméthane par cristallisation dans l'alcool.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 343
MonoacétYldiphénylmélhane. — Extrêmement soluble dans lalcool tiède, l'éther
et le benzène, moins soliiI)le dans la li;;i-oïne, il fcmd à og" et bouta i97°-iç)8''sous g"'"
de pression. Formule :
C» H5 - Cïr- - C- H* ^ CO - CH^
Son o\iine fond à 99", 5.
jYitroacélyldiphénylinélhane C^''l\^^0^1^. — La nitialion du monoacétjldiphénjl-
mélhane se fait dans l'anhydride acétique au moyen d'acide nitrique de densité i,5 et
exempt de vapeurs nitreuses.
Aiguilles fondant à 91", 5; solubles dans le benzène, l'alcool tiède et l'éther, peu
solubles dans la ligroïne et ralcool froid.
L'oxime de ce composé fond à 162°.
A/ninoacét}ldiphérijlniét/iane C^''li^''0'S. — ( )n réduit au bain-marie le nilro-
acétyldiphénylméthane par le chlorure stanneux en solution alcoolique et additionné
d'acide chlorhydrique.
Cristaux très solubles dans l'acétone et le lienzène, solubles dans l'alcool, peu
solubles dans l'élher et la ligroïne, et fondant à i35°,5.
Le chlorhydrate de ce produit est très peu soluble dans l'eau froide.
Diacétyldiplténylmétliane. — Très soluble dans le benzène et l'alcool chaud, très
peu soluble dans la ligroïne et l'élher, il fond à gS" et bout à 259''-26o'' sous 9™" de
pression. Formule :
CIP— CO — C« H'*— CH"- ^ C" 11 • - CO - CH^
Son oxime fond à 210°.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les propriélés rèdaclrlces des composés organo-
mëtalliques. Note de M. Letelliek, présentée par M. A. Haller.
Des phénomènes de réduction ent été oljscrvés souvent dans Taction des
composés organométalliques sur Jes aldéhydes, les acétones, les éthers-sels.
M. Grignard obtint de l'alcool benzylique et de l'isoamylène dans l'action du hro-
mure d'isoamylmagnésium sur l'aldéhvde benzoïque. Ces réactions sont plus impor-
tantes avec le chloral (Jocitsch, Soc. chim. russe, t. XXXVl, igo4, p. 443) et les
acétones. MM. .Sabalier et Mailhe {Comptes rendus, t. CXLI, igoS, p. 998) ne re-
cueillent que du benzhydrol et du cvclohexène dans l'action du cyclohexène-magnésium
sur la benzophénone.
On a moins d'exemples dans l'action sur les élbers-sels. MM. Gutlermann et MalTe-
zoli {Berichle. t. XXXVl, rgoa, p. [\i^i) obtiennent de l'aldéhyde toluxlique dans
l'action du formiate d'élhyle sur le bromure de tolylmagnésium, M. Bouveault constate
344 ACADÉMIE DES SCIENCES.
que, dans l'action du formiate d'éthyle sur le chlorure d'isobulylmagnésium, il se
forme surtout de ralcool primaire.
Nous avons observé une réduction analogue dans l'action du bromure
d'éthylmagnésium sur Foxypivalate d'éthyle :
GIF
CH'OH — C-COOCMP.
La réaction a été eflectuée par la méthode ordinaire et, en refroidissant à zéro, on
obtient une portion assez considérable du gi\col prévu par la théorie :
CM'
CtP0II-C-G(0H)^ç^,_^.,^3,
Cil'
liquide incolore (éb.= i36<' sous 21°""), et qui cristallise dans l'éther de pétrole lmi
donnant un solide blanc (fus. = 19°).
On obtient aussi dans cette réaction une portion moins importante d'un composé
auqnel nous avons attribué la formule
CIIMIII - G - CHOU — CH^— CH^
GII'
le mécanisme de sa formation étant le suivant :
GH^ ^ CIF OMgBr
Ci-POH - G - C00GM1^+ MgC^ÎJ'" = GHMJH - G - G-OGMI\
CAP Cil» '^ "
composé qui devrait donner la cétone :
CH'
CH-OU - G - G<:> — Gir^— GU\
GIF
mais en présence du composé organo-mélallique, il y a réduction, et Ton obtient le
elvcol :
b
GH3
GH-011 - G - GllÔil - GIP— GH'
CH»
avec dégagement d'étlivléne.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 3i!i5
Pour vérifier ce fait, nous avons fait la synthèse de ce glycol par une
autre méthorlc : on condense le bromisobutyrate d'éthyle avec Faldéhyde
propylique en présence du zinc par la méthode de Reformatski; on obtient
ainsi un élher-alcool :
CAP
Cïp— CH-— CHOH - <; — cooc^ns
liquide (éb. = 98° sous iG'""^) qu'on réduit ensuite par le sodium, suivant
la méthode de MM. Bouveault et Blanc. 11 y a alors formation du glycol
supposé. Nous avons alors vérifié les identités des produits obtenus par les
deux méthodes (solide blanc, cristallisant dans l'éther absolu : fus. =59°,
éb. -^ 119" sous 21'""^).
L'abaissement de température semble favoriser la réduction, comme nous l'ont
montré plusieurs essais. En laissant la température s'élever, on obtient 02 pour 100 de
glycol en C; en refroidissant dans la glace, 35 pour 100; en opérant dans un mélange
de glace et de sel, 60 pour 100. Ces nombres représentent le rapport du poids du
glycol en C au poids total du mélange des deux glycols.
Nous les avons ensuite étudiés et caractérisés.
Le premier (en C) a été déshydraté par l'acide sulfurique à 20 pour 100, ce qui
donne l'alcool non saturé
Cil»
,/ Cil — CH-^
CH-OH-C — C
CM
I xCH--CH^
(liquide : éb.^iSG" sous 21™"), et une petite quantité d'un carbure, sans doute en C
(liquide : éb. = 1 ig")-
1^'alcool a été caractérisé par son élher acéti(|ue (liquide : ih.z= q~j"-C)S" sous ai""")
et l'uréthane correspondante (solide blanc : fus.=:63°).
Le second glycol en C n'a pu être déshydraté', ce qui concorde bien avec la pié-
sence dans la molécule d'un groupement CIIOH; nous l'avons caractérisé par son
éther acétique (lif|uide : éb. = 1 1(5" sous 21'""').
CHIMIE ORGANIQUE. — Production simultanée des diméthylantliraccnrs i Xi
et 'i.'j dans l'action de (]H-Ci-, de CHCl^ ou de C-'H-Br'' sur le toluène en
présence de WC\^. Note de M. James Lav.4U.\, présentée par M. A. Ilaller.
Dans une Note récente (^Comptes rendus, t. CXLVI, p. i35), j'ai annoncé
que l'on peut reconnaître, dans n des i5 composés décrits juscju'ici comme
34G ACADÉMIE DES SCIENCES.
diairlhylaiUliracènes, un même prodiiil, que j'ai constaté être, non pas un
corps unique, mais un mélant;e des deux isomères i .6 et 2.7, dont j'ai établi
la conslilulion. Mais une question vient à l'esprit : quelles peuvent être les
causes ipii font apparaître si souvent, ])ai'mi les diraéthylanthracènes connus,
l'association privili''£;iée de ces deux isomères, dans sept réactions d'appa-
rence pourtant si différenle? Pour y répondre, j'examinerai successivement
chacune d'elles. Ici je m'occuperai des trois premières.
I. Action de CFPCl- et de AlCl' aiir le toluène (FniiîDEL et (-r\fts, Ann.
de Chim. et de Phys.. G'' série, t. II, p. 26V). — La formation privilégiée
des isomères i.G et 2.- découle ici de la théorie suivante, que j'ai déjà
exposée {Comptes rendus, t. CXLIII, p. OS^), et que je reprends rapidement
pour mémoire. Il se forme dans une première phase du ditolylméthane.
Plusieurs isomères prennent naissance, mais l'étude de ce produit m'a montré
que seuls les dérivés symétriques para-para et surtout méta-méla se forment
en quantité, avec une trace de dérivé méla-para, (rop faible pour qu'il y ait
lieu d'en tenir compte. Ce ditolylméthane CIP — C"H'' — (^I1---('.''H'' — ('11%
sous l'influence d'une nouvelle molécule de Cil- Cl'-, qui se fixe en ortho,
c'est-à-dire par a ou [5 avec i ou. 2 du schéma suivant, se transforme en
dihydrure de diméthylanthracène :
donne {jar e\emple :
P
Cl.CII-.Cl
CH^
Celui-ci, agissant comme réducteur sur une portion de Cil- Ci-, perd H^
et donne enfin le diméthylanthracène. En examinant ainsi tous les cas pos-
sibles, on voit que l'orlho-ortho ditolylméthane pourrait donner le dimé-
thylanthracène 1.8, le para-para fournira le 2.7, et le méta-méla, soit seul,
soit mélangé de ses deux isomères, pourra produire les carbures 1.8, 2.7
et i.G. Les trois sont possibles, mais ils ne sont pas forcés. Ur le dérivé 1.8,
si toutefois il se forme, ne le fait qu'en très petite cjuantité. 11 reste dans les
liqueurs mères, de sorte que ce que l'on isole doit être le mélange des iso-
mères 1 .G et 2.7. Il en est bien ainsi dans la réalité.
II. Action de CHCl' et de AlCP sur le toluène (Elbs et Wittich, Ber. d.
c/i. G., t. XVIII, p. 348). — Elbs et Wittich ont montré qu'en présence
de CS- surtout, il se forme principalement un diméthylanthracène avec du
tri- et même du ditolylméthane. .l'estime avec les auteurs que la produc-
SÉANCE DU T7 FÉVRIER igo8. 'ii\'j
tion de carbures anlhracéniques est due à une réaction tout à fait semblable
à la précédente, toluène et CH-C1-. La théorie en serait, à mon sens, la sui-
vante. C'est, au fond, celle émise par Elbs et Wittich, mais que j'ai com-
plétée et développée, d'après mes recherches personnelles, de façon à mon-
trer la nature des isomères formés. CHCl' perd successivement ses atomes
de chlore et les remplace par des groupes lolyles. On arrive bientôt au corps
intermédiaire ditolylchlorométhane CH= ~ C«H'' - CHCl - CIV - CW,
comme, dans la réaction 1, (Jll-fjl- avait donné du ditolylméthane. Ce der-
nier était formé presque exclusivement des isomères symétriques. Admet-
tons momentanément, par raison d'analogie aussi bien cjue de symétrie,
qu'il en soit ici de même du ditolylchlorométhane. C'est d'ailleurs vraisem-
blable. Celui-ci peut, par la suite, agir de deux façons : i° remplacer l'atome
de chlore cpii lui reste par le groupe tolyle, d'où formation de tritolylmé-
thane, que Al Cl' pourra partiellement décomposer, en donnant du ditolyl-
méthane, à la façon connue; 2" il peut réagir sur une deuxième molécule
de CHCl'', comme précédemment le ditolylméthane sur CH-Cl-, et cela
d'après le schéma suivant :
Cl
OP — /'«^ — GH__''\— GIF en donnant QH' — / '^— Ci! Cl — /\— CH'.
Cl.CH.CI
I
Cl
un diclilorure
anlhracéniqne : \y — 'j'i'-'' — ^ y
Le dichlorure de diméthylanthracène formé perdra CP, comme, dans la
réaction L le dihydrure perdait li-, et l'on obtiendra le diméthylanthracène
lui-même. D'après Elbs el \\ ittich, l'action chlorurante sejjortesurle toluène,
mais je croirais plus encore sur CS", puisque sa présence favorise la forma-
tion du diméthylanthracène.
Si l'on reprend les raisonnements indiqués à la réaction précédente, en
les appliquant à des ditolylchlorométhanes symétriques et examinant tous
les cas possibles de soudure par a ou p avec i ou 2 du schéma, on voit la
seule possibilité des isomères 1.8, (.6 et 2.7. Le dérivé 1.8 possible ici
comme dans la réaction I ne s'y formera sans doute pas davantage, par rai-
son d'analogie; s'il en est ainsi, le produit principal sera encore le mélange
des diméthylanthracènes 1.6 et 2.7, fusible à 220", dont l'oxydation four-
nit un mélange de quinones fondant vers iGo^-iôS". Le corps décrit par
Elbs et Wittich fondait à 2i5°-2i6°, sa quinone à 162°. Guidé par les
idées théoriques précédentes, qui découlaient de mes recherches sur laréac-
348 ACADÉMIE DES SCIENCES.
lion I, et par ces chifTrcs, je pensai tout de suite que le corps décrit devait
être mon mélange des isomères 1.6 et 2 . 7, souillé de quelque impureté qui
en abaissait le point de fusion. Celle-ci aurait disparu dans la préparation
de la quinone, obtenue pure par conséquent.
J'ai fait le produit et j'ai constaté que certaines portions, souillées de
[3-méthylanthracène, que j'ai retrouvé ici, comme dans les réactions I et III,
fondent en effet vers 21 5°. Le produit mieux purifié, par cristallisation
dans le toluène, fond à 225°, et se laisse dédoubler, par la méthode quej'ai
décrite, en diméthylanthracènes 1.6612.7.
J'ai constaté, à la fin de cette réaction, la formation d'un peu de H' S. Il
provient de l'attaque partielle de CS- pur, exempt de soufre, par AlCP, en
présence de toluène exempt de tliiololène, à l'ébuUition, avec ou sans
CHCl'. On n'a pas, que je sache, signalé ce fait dans les réactions effec-
tuées par Al Cl', en présence de CS^.
III. Action de C'H-Br* et de AlCl'' sur le toluène (Anschctz, Lieb. An.,
t. CCXXXV, p. 172). — J'ai décrit l'étude que j'ai faite de cette réaction
{Comptes rendus, t. CXLI, p. 204). Je vais maintenant montrer que la for-
mation privilégiée des isomères 1.6 et 2.7 peut ici encore s'expliquer par
un mécanisme simple. Il suffit d'admettre que le départ graduel des atomes
de brome doit donner d'abord des produits intermédiaires, en particulier
des dibromoditolyléthanes du type suivant :
p CH
Br Br
La raison de symétrie porte à penser que, parmi ces corps, les dérivés où
les CH^ sont symétriques domineront, comme pour les ditolylméthanes de
la réaction I. N'envisageons que ceux-là; il en est trois, orlho-ortho, méta-
méta, para-para. Pour se transformer en diméthylanthracènes, ils devront
perdre 2HBr, sous l'influence de AlCl', ce qui amènera la soudure en a
ou ^, avec i ou 1, du résidu CH. De là, en examinant tous les cas, trois iso-
mères possibles seulement, 1.8, i.G et 2.7. Ici encore le dérivé 1.8,
comme dans les réactions I et II, n'est pas susceptible d'être formé abon-
damment, ou du moins d'èlre isolé, puisqu'on recueille seulement le mé-
lange des diméthylanthracènes i.G et 2.7. Telle doit être, je crois, la
genèse de ces carbures.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 349
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'essence de Tetranthera polyanlha var.
cilrala Nées. Note de MM. Eue. CuAitABOTel G. Laloue, présentée
par M. A. Haller.
Le Tetranthera polyantha var. citrata Nées est un arljre de la famille des
Lauracées. On rencontre des essences dans l'écorce, dans les feuilles et dans
les fruits. Ces produits ont déjà été l'objet d'un examen sommaire ainsi
que nous allons l'indiquer, mais aucune détermination quantitative de leurs
constituants n'avait encore été faite et, aussi bien, la nature de ces consti-
tuants n'avait, pour la plupart d'entre eux, été indiquée que d'une façon
probable mais non certaine. Nous avons eu l'occasion d'examiner des
échanlillons adressés de l'arcbipel malais par M. le D'' Cartliaus et nous
allons faire connaître les principaux résullals que nous avons obtenus.
Essence de l' écorce. — Une portion aldi^'liydique avait été extraite de cette
essence et transformée en dérivé de l'acide naplitocinchoninique. Du point
de fusion, compris entre 220" et 223°, de ce dérivé il avait été déduit qu'il
s'agissait probablement d"uu mélange de citraletde citronnellal (Schimmel,
Bull., avril ii)()5, p. 87).
L'échantillon que nous avons examiné possédait les caractères suivants :
«!,(/= 100""») = + 2 )''3o';
densité à iâ°, 0,8678 ; coefiicienl de snponificalion après acélylation, 2.32 ,3 ; proportion
d'alcool C'^H'^O correspondant au nombre précédent, 85,5 pour 100 (ce nombre
correspond non seulement aux alcools, mais aussi au citronnellal qui s'acél\le quanti-
tativement).
5os d'essence ont élé agités avec une solution très étendue de sulfite neutre de
sodium et de bicarbonate de sodium en vue de l'extraction du citral. Le poids de la
portion non combinée a été de 46^' (proportion du citral, calculée par différence :
8 pour 100).
Nous avons traité le résidu, en vue de l'extraction du citronnellal, à l'aide du sulfite
neutre de sodium et du bicarbonate de sodium en solution peu étendue. Le poids de
lu portion non combinée a été de 36=' (proportion de citronnellal, calculée par diffé-
rence : 20 pour 100). Delà solution sulfilique nous avons régénéré 28 de produit possé-
dant bien les caractères du citronnellal.
Déduction laite du nombre correspondant au citionnellal, le coefficient de saponifi-
cation, après acéljlatlon, indique la présence d'un principe alcoolique. Aussi bien, le
dosage des alcools effectué sur la portion non alcoolique a montré que l'essence primi-
tive contenait 56,5 pour loo d'alcool exprimé en CT^'O. Cette essence primitive
renfermait 2,4 pour 100 d'éther calculé Cil'— C00G'"11".
C. R., 1908, I" Semestre. {1. CXLVI, N° 7.) ' '\^
35o " ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'alcool se combine à l'anliydride piilaliqiie el parail identique au géraniol.
En résumé, l'essence d'écorce de Telranthera polyaiitha var. citrata Nées
contienl : dirai, 8 pour loo; citronncllal, 20 pour 100; un alcool (gé-
raniol?), 50,5 pour 100; des élhers, 2,4 pour 100.
Essence des feuilles. — Le travail antérieur déjà mentionné indique que
cette essence semble ne contenir, en fait d'aldéhydes, que du cilral dans la
pi'oportion de 3o pour 100, et que, dans les portions non aldéliydiques, le
cinéol a été identifié à l'aide de sa combinaison avec l'iodol.
Voici les caractères de notre essence : 3(|i( / = loo""") =^ — i2°3o'; densité à i5°,
o,90i3; coefficient de saponification après acétjlation, 104,7.
Traitant oos d'essence en vue de l'extraction du cilral, nous avons obtenu 47° de
partie non coiubinée et régénéré i5 d'aldéhyde.
La proportion des produits alcooliques s"élè\e à 3i ,3 pour 100 (celte fraction paraît
constituée par du géraniol).
La partie du produit non aldéhydique bouillant entre lôS" et i85° (29?, soit
58 pour 100) contient 36,5 pour 100 de cinéol, identifié par sa combinaison avec
l'iodol (point de fusion, 112°). On en déduit que l'essence primitive renfermait
21.2 pour ICO de cinéol.
Donc, l'essence de feuilles de Telranthera polyanlha var. cilrata contient :
cilral, G pour 100; cinéol, 21,2 pour 100; principe alcoolique (géraniol?),
3 1.3 pour 100.
Essence des friiils. — Elle renferme, d'après MM. Gildemeisler et Hoff-
mann {Les huiles essenlielles, p. 480), en même temps que des terpènes non
déterminés, une fraction importante formée de citral.
Le produit que nous avons étudié possédait les caractères suivauts :
o:;,(/ = ioo""") = -t- i2''44';
densité à iS", 0,8872; coefficient de saponification après acélylalion, 172,5.
L'opération de l'extraction du citral, pi'aliquée sur 5os d'essence, nous a fourni
2is,3 daldélivde (que nous avons identifiée) et 228,7 de portion non combinée
(ciu-al calculé par différence : 54,6 pour 100).
Le traitement en vue de l'extraction du ( itronnellal a donné des résultats négatifs
en ce qui conceine cette aldéhyde; mais il a conduit à la séparation d'une petite quan-
tité de produit qui a été reconnu identique au cilral. La proportion totale de ce prin-
cipe a été ainsi portée à 64 pour 100.
La portion non aldéhydique, i8s, contient .53, g potw 100 d'alcool (probablement
du géraniol) el 5,6 pour 100 d'élhers.
Ces résultats montrent que l'essence primitive était ainsi composée :
citral, 64pourioo; un alcool (géraniol?), 19,4 ponrioo; éther, 2 pour roo.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 35 1
MINÉRALOGIE. — Sur la présence supposée de diamants microscopiques dans
un fond marin et dans un échantillon de terre végétale. Note de M. J.
Thoulet.
Il y a quelques mois, je me suis livre à l'analyse d'un fond marin récolté
en 1895 par moi-même à bord du Caudan dans le golfe de Gascogne (lat.
46''5o'N., long. y^Si' W. P., prof. Soo").
Après avoir analysé mécaniquement ce fond qui était une vase sableuse médio-
crement calcaire, je le traitai par l'acide clilorln drique étendu ; le résidu sableux ob-
tenu par lévigation et tamisage fut séparé en deux portions par passage à une liqueur
d'iodures de densité 2,8 et chacune des deuxparlies restantes en deux autres poi-tions,
l'une attirable, la seconde non attirable, au moyen d'un électro-aimant actionné par un
courant d'une intensité de 2,3 ampères.
La portion lourde non attirable contenait des grains transparents,
isotropes, doués d'un indice de réfraction assez élevé, indiqué par leur relief
sous le microscope. Plusieurs d'entre eux: portaient en outre des ti^aces de
cristallisation cubique sous forme de marques ou lamelles en carrés ou en
triangles. Incapable de diagnostiquer ce minéral que je n'avais jamais re-
marqué auparavant, je le laissai momentanément de côté dans le dessein de
l'examiner de nouveau. La dimension réelle moyenne de ces grains était
d'environ o^"\ii5 à o^^^Goo.
L'été dernier, voulant étudier la constitution de sols continentaux, je re-
cueillis un échantillon de terre végétale à la surface du sol, dans un sentier
conduisant à Liverdun par \a forêt de Haye, sur le plateau découvert qui
s'élève au-dessus du faubourg de Maxéville, près de Nancy, non loin de la
ferme de Saint-Jacques.
Je traitai cet échantillon selon la méthode d'analyse que j'emploie ordinairement
et consistant essentiellement, pour l'obtention des grains minéraux, en un traitement
par l'acide chlorhydrique étendu, lévigation, tamisage, passage à la liqueur d'iodures
de densité 2,8. Craignant une perte de matière, je n'osai le soumettre à l'électro-
ainiant qui, à 2,3 ampères, attire même le mic;i lilanc. D'ailleurs la plupart des miné-
raux lourds attirables sont colorés et facilement reconnaissables.
Cette fois encore, je recueillis un minéral, possédant les caractères de
celui précédemment trouvé dans la mer, en grains de o"''",3oo à o'"'",375.
Dans le but de me procurer une plus grande (juantité de ce minéral, je recommen-
ç ai l'analyse, non pas du même fond marin dont il ne me restait rien, mais d'un fond
352 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES.
assez voisin, également récollé abord du Caaclan par lai. 44°47'J^'-, long.5°7' W. P.,
prof. 220U"'. Je me rendis ensuite sur le plateau de Maxéville et je pris de la terre au
même endroit que la première fois. Les deux analyses furent infructueuses : je re-
trouvai les mêmes minéraux, sauf celui que je recherchais.
Les ti'ois minéraux répondant aux caractères du minéral inconnu sont le
grenat, le spincUe et le diamant. Le premier et le second offrent un aspect
particulier bien reconnaissable pour quiconque possède quelque habitude
d'observer des grains microscopiques. 11 ne resterait donc qu'à supposer
qu'il s'agit dans cette circonstance de diamant ou boart dont l'origine ne
po-nrrait alors être que cosmique.
S'il en était ainsi, on s'expliquerait Finsuccès de mes secondes analyses.
La rencontre du diamant, si le minéral est réellement du diamant, serait
alors le résultat d'un heun'ux hasard, .rajoute que des grains de boart, ap-
partenant et la collection de l'Ecole des Mines, que j'ai examinés, me paraissent
ressembler au minéral inconnu. Mais si le manque de matière (à peine
quelques centièmes de milligramme) m'empêche de formuler une affirma-
tion plus nette, comme la découverte encore inconnue du diamant microsco-
pi({ue serait d'un très haut intérêt, je me décide à appeler sur les faits qui
viennent d'être exposés l'attention des minéralogistes.
MINÉRALOGIE. — Cojitribiitioii à l'étude des roches alcalines du Centre
africain. Note de MM. L. Gentil et Frevdenberg, présentée par
M. A. Lacroix.
Les importants matériaux rapportés par le chef de la mission saharienne,
M. Foureau, étudiés par l'un de nous, ont montré qu'il existe dans le
Centre africain une province pétrographique caractérisée par des roches
riches en alcalis.
Les documenls recueillis par d'autres missions (Destenave, Lenfant,
Moll, Chudeau) ont permis de se faire une idée de l'extension de cette
province à l'ouest et au sud du Tchad.
La participation de l'un de nous à la relève du Corps d'occupation du
' Ihari-Tchad lui a donné l'occasion de rapporter de nouveaux documents
qui, tout en confirmant vers l'ouest les données acquises, mettent en évi-
dence vers l'est l'extension des roches alcalines qui nous occupent ; et il est
intéressant de faire remarquer de suite que nous pouvons déjà confirmer
l'intérêt tout particulier que présente la constitution minéralogique de la
SÉANCE UU 17 FÉVRIER 1908. 353
région située à Test du Tchad, sur laquelle M. A. Lacroix a, dans sa Note
Sur les micrograniles alcalins de Gouré, appelé l'attention des explorateurs.
Nous rappellerons que la région du Tchad, le Manga, le Kanem, le
Baguirini, le Sokoro et le Bornou offrent une constitution géologique très
simple. D'immenses étendues d'alluvions quaternaires, souvent recouvertes
en partie de sables d'origine éolienne, laissent, de loin en loin, pointer des
pilons roclieux qui peuvent nous éclairer sur la nature du subslratum cris-
tallin du Centre africain. La rareté de ces pointements nous a incités à les
explorer avec soin tout le long de l'itinéraire.
Nous distinguerons principalement dans cette Note deux régions : celle
du Sokoro et celle de Zinder.
Région du Sokoro. — Dans le Sokoro, les pointements rocheux sont plus
nombreux que partout ailleurs; certains d'entre eux, comme à Melfi,
atteignent 200'° d'altitude au-dessus du niveau de la plaine. Ces poin-
tements sont formés de syéniles à amphiboles sodiques.
Ces roches, franchement grenues, sont formées de crislaii\ d'amphibole, disséminés
dans une masse de feldspalhs Islancs ou ronge;Ures avec de rares petits cristaux de
quartz.
Le microscope montre : de Vapalile en petites baguettes et du sphène rares ; de la
inagnéllle et du zircon assez fréquents, ce dernier parfois en cristaux de grosseur
notable ; des ainpliiboles sodiques vertes assez dispersives, tachetées de bleu foncé
(passage à la riebeckite'^^e.i minéraux sont accompagnés parfois de diallage et de
biotite; la musco^'ite est rare.
Les feldspalhs qui forment la plus grande partie de la roche sont représentés par
Vorlhose, le inicrocUne et Vanorlliose, parfois faculés à'albile ou traversés par des
lllonnets de ce dernier feldspath. Le quartz est rare en cristaux libres; par contre il
(orme parfois de fines bordures autour des cristaux d'orthose, ou bien il se montre
vermiculé ou en grains pœcilitiques dans l'anorlliose et le microcline; certains pitons
présentent des roches plus quarlziféres passant à des granités.
Région de Zinder. — Les pointements rocheux qui émergent, soit d'allu-
vions quaternaires, soit de sédiments crétacés ou tertiaires, comprennent,
entre Dan Béda et Gouré, sur un espace de i3o'"" environ, des granités, des
rnicro granit es et des rhyolites alcalines, ou encore des trachytes alcalins très
décomposés.
La composition du granité de Dan Béda se rapproche de celle du granité à riebeckite
de Zinder, bien que l'amphibole sodique n'en soit pas la même; il offre des types
pegmatoïdes possédant parfois la structure graphique; ces roches sont accompagnées
lie granité à deux micas et à microcline.
354 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les rhyolites.de Gabana (point situé à So'^'" à l'ouest de Gouré) sont malheureuse-
ment très décomposées, mais un échantillon nous a permis d'3' trouver une roche
analogue ;i celle de Iladjar el Ivhemis avec les mêmes variétés de structure de la pâte
microlilique ; seuls les phénocristaux d'orthose paraissent faire défaut; quant aux. sili-
cates ferrugineux, ils sont complètement décomposés.
Si l'on rapproclie de ces granités et de ces rhyolites alcalines les micro-
granites de Gouré et les trach}i,es alcalins décomposés de Zinder, on voit
que la région comprise entre Dan Béda, Zind«r et Gouré oifre toutes les
variétés de structures de roches d'un même groupe, et les explorations de
l'un de nous lui ont permis d'observer leur superposition entre Gabana et
Gouré.
Il nous a paru intéressant, étant donnés les documents actuellement
acquis sur la province pétrographique du Tcbad, de faire un rapprochement
entre les diverses roches qu'on y rencontre, et, à ce point de vue, nous avons
prié M. Pisani de faire l'analyse du granité à riehechte de Zinder (o), de la
rhyolite à ritbeckite et œgyrine de Hadjar el Khemis (c) et de la syénîle à
amphiboles sadiques de Melfî (d), dont nous donnons les résultats à comparer
avec la composition du microgTanite alcalin de Gouré ( b).
{ah
sio^ 73,55
TiO^ o,i8
APO' 12,20
Fe^O' 2,75
FeO 0,26
CaO 1,08
MgO 0,90
K^O 4,90
Na^O 3;74
Perte au feu . . o,63
P^O^
Total 100, i5 100,09 100,39 99i57
Les trois premières de ces analyses montrent la parenté extrême, au
point de vue magmatique, des granités de Zinder, des microgranites de
Gotiré et des rhyolites de Hadjar el Khemis et la grande richesse en alcalis,
avec prédominance de la potasse sur la soude. Ces roches doivent donc
bien être considérées, ainsi que l'avait pressenti M. A. Lacroix, comme
représentant les types de profondeur, de demi-profondeur et de surface
d'un seul et même magma alcalino-gi-anilique.
(b).
(c).
(d).
75,25
71'9'J
61 ,60
o>i9
0,42
'-'.79
1 1 ,60
11,95
17,11
0,78
4,08
3,09
3,00
0,53
0,54
0,70
0,42
3,25
0,39
0,99
i,o4
4,20
4,79
6,,.
3,98
4,5i
5,35
»
0,75
o,63
»
)'
0,06
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 355
Quant à la syénile alcaline de Melfi, elle appartient à un magma diffé-
rent, alcali iw-syènilique, mais offrant une patenté déjà grande avec le pre-
mier, malgré sa teneur plus faible en silice et sa richesse plus grande en
magnésie et en chaux. Ce magma est aussi caractérisé par une grande ri-
chesse en alcalis, parmi lesquels domine la potasse.
BOTANIQUE. — Noindles observaliuns sur l'unatomie et les affinités des Mal-
pighiacées de Madagascar-. Note de MM. Marcel Dubard et Paul Dop,
présentée par M. Gaston Bonnier.
Dans une précédente Note l'un de nous mettait en évidence certaines
affinités des Malpighiacées de Madagascar avec des formes américaines de
la même famille ('); depuis lors, les recherches que nous avons poursuivies
sur l'anatoraie et la morphologie de ces plantes nous ont permis de mieux
comprendre les relations des divers genres de la flore malgache, de recti-
fier certains points de la classification admise et de préciser les affinités
avec les lj"pes américains.
Si nous laissons de côté le genre très spécial et très homogène Tristeila-
teia, sur lequel nous aurons l'occasion de reveniir, les Malpighiacées de
Madagascar, décrites om figurées jusqui'Èi ce jour, sont rapportées à un petit
nombre de genres, de la manière suivante :
1 Microsteira, genre spécial à Madagascar (1 espèce);
Aspidopléridinées : \ Triaspis, Afrique tropicale et Madagascar (4 es-
( pèces).
I Sphedamnocarpus , Afrique et Madagascar (i es-
c 7 'j . , I pèce):
Spnedamnocar innées : (,., r> o »<•• ati
J Acndocarpus , racifique, Afrique et Madagascar
' (4 espèces).
I genre de place incertaine, Philgamia, Madagascar (i espèce).
L'élude des formes malgaches nous amène à modifier ainsi qu'il suit le
(') M. DuBAKD, Sur les ajjiiiilés des Malpighiacées de Madagascar, à propos du
genre noui'eau Tiicomariopsis {Comptes rendus, 9 décembre 1907).
356 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Tableau précédent :
i Microsteira, 5 espèces, dont une détachée du g. Acri-
Aspidoptériclinécs : < docarpus; une autre du g. Triaspis et 2 nouvelles;
( Triaspis, 1 espèces.
Sphédamnocarpinées . — Aci-idocarpus. 3 espèces.
Banislerioides, genre nouveau avec une espèce qui est l'an-
cien Sphedamnocorj>us ;
Banistéiunées : ' Tricomariopsis, genre nouveau ('), i espèce;
l'Jdlgamia, i espèce;
Cottsia, I espèce.
Nous exposerons dans un Mémoire détaillé les raisons qui nous ont fait
modifier ainsi la classification admise; mais nous voulons dès aujourd'hui
mettre en évidence les affinités nettement américaines qui ressortent du
Tableau précédent, par l'inscription de quatre genres dans le groupe des
Banistériinées, considéré jusqu'à présent comme exclusivement américain.
Ne possédant malheureusement pas les fruits de la plupart de ces plantes,
il nous est impossible de placer chaque genre dans la clef des genres de la
tribu, d'une manière absolument précise; mais les caractères floraux nous per-
mettent de rapprocher des Bamsteria les genres Banislerioides et Philga-
mia, de considérer les Tricomariopsis comme intermédiaires entre les
Banistériées vraies et les Tricomariées, enfin de ranger les Cultsia au voisinage
des Janusia et des Aspicarpa.
Ces affinités indéniables avec des genres sud-américains, constatées sur
des formes bien spéciales à Madagascar, ne nous autorisent cependant pas
à admettre la spontanéité de VEcJnnopleris Lappu^a (espèce mexicaine) et
du Galphimia lirdfolia (espèce du Texas et de Californie) que Scott-EUiott a
récoltés dans la Grande-Ile; la question nc[)eut être actuellement tranchée.
Quoi qu'il en soit l'ensemble des Banislériinées malgaches présente au point
de vue anatomique un certain nombre de caractères communs, qui viennent
souligner leurs affinités avec les formes américaines.
Le parenchyme foliaire est hifaciai avec lendance assez nette à k disposition en
palissade de l'assise inférieure du tissu iacuneux; le milieu du limbe est occupé par
deu\ ou trois assises de tissu Iacuneux normal. L'appareil aquifére Cbt construit sur le
(') DuBAito, loc. vit.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER T908. 357
type décrit par Niedenzu pour l'espèce américaine Banisleria parviflora;\\ comprend
des massifs de cellules volumineuses placées sous les deux épidermes et accompagnant
les nervures. La nervure principale et le pétiole sont dépourvus d'appareil de soutien;
eiiliu le tissu palissadique renferme des cristaux allongés, qui rappellent les slyloïdes
des Peixotoa américains.
Chez les Acridocarpus, le parenchyme est constamment bifacial avec tissu palissa-
dique occupant le tiers ou le quart de l'épaisseur du liml)e, suivant les espèces. Le
tissu aquifére est constitué par un hypoderme placé sous l'épiderme supérieur et loca-
lisé nu voisinage des nervures. Le plus souvent, l'arc libéroligneux de la nervure prin-
cipale et du pétiole est enveloppé sur ses deux faces de fibres sclérifiées.
Chez les Microsteira, le parenchyme de la feuille est parfois nettement centrique;
mais, dans tous les cas, il y a des palissades du côté inférieur de la feuille; la partie
moyenne du limbe est constamment occupée par deux assises de grosses cellules splié-
riqiies, formant un tissu aquifére inlerne. Le pétiole et la nervure principale sont
dépourvus d'appareil de soutien.
Enfin, chez les Triaspis, le limbe est à peu près centrique; mais, sur les deux faces,
le tissu palissadique est peu épais. La majeure partie de l'épaisseur du limbe est for-
mée de six à sept assises de cellules, avec alternance d'une assise à la suivante de gros
el petits éléments (tissu lacuneux et tissu aquifére interne). La nervure principale est
munie de fibres sur la face convexe de l'arc libéroligneux.
En résumé : 1° Les Malpighiacées de Madagascar présentent des affinités
surtout africaines par les genres Microsteira, Triaspis, Acridocarpus; mais
un certain nombre de formes constituant quatre genres nouveaux ou peu
connus viennent se ranger dans un groupe nettement américain et se rap-
prochent de divers genres de l'Amérique du Sud.
2° La structure anatomique confirme pleinement les données morpholo-
giques et souligne, en particulier, les affinités américaines; c'est en considé-
rant surtout cette structure que nous avons pu trancher un certain nombre
de cas douteux et modifier profondément la classification des espèces
malgaches.
EMBRYOGÉNIE. — Sur la formation de la notocorde chez les larves urodèles
des Tuniciers. Note de M. Louis Uoule, présentée par M. Edmond
Perrier.
J'ai étudié ce développement sur des larves d^Ascidia mentula L. Ce travail
a été fait au laboratoire Arago (de Banyuls), où j'ai pu obtenir une quan-
tité suffisante de ces Ascidies, assez rares partout.
La notocorde, chez l'embryon venant d'éclore, s'étend dans la queue entière, dont
elle occupe l'axe; son extrémité antérieure péiièlre de peu dans le tronc, où elle repose
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 7.) 47
358 ACADÉMIE DES SCIENCES.
directement sur la face dorsale de l'exlrémilé postérieure de l'ébauche brancliio-
inleslinale. Au-dessus d'elle, et sur toute sa longueur, se place le neuraxe; au-des-
sous se dispose une fde de cellules, parfois discontinue, répondant au cordon endoder-
mique des auteurs; sur ses deux faces se rangent les éléments musculaires, dont le
nombre à chaque niveau, sur les coupes transversales, est de six, trois d'un côté, trois
de l'autre. La notocorde elle-même se compose d'une seule série de cellules vacuolaires.
Sa structure et ses connexions s'accordent donc avec le type habituel.
Dans une phase quelque peu moins avancée, et antérieure à l'éclosion, cette struc-
ture et ces connexions se montrent déjà; seulement, le cordon endodermique est con-
tinu. Ce cordon constitue, sous la notocorde, une rangée de cellules qui accompagne
exactement cette dernière, dans la queue entière. Cette disposition i»'accenlue encore
mieux dans une autre phase plus précoce. L'ébauche de la queue est alois plus coui te
que l'ébauche du tronc; les éléments nolocordaux, nullement vacuolisés, sont plus
petits; les cellule^ du cordon endodermique sont relativement plus fortes que par la
suite, La queue conlient ainsi, >uivanl son plan rnédio-vertical, et sous le rudiment
neuraxile, deux bandelettes cellulaires, parallèles et juxtaposées, peu disseniblaijles,
également continues et contiguës, l'une qui sera la notocorde, l'autre qui équivaut au
cordon endodermique. Sur les côtés de ce plan médian se placent le? myoblastes, qui,
à cette époque, ne dillèrent des éléments du cordon que par leurs dimensions un peu
plus fortes et par leur forme en hexagone allongé.
Si l'on va progressivement, phase par phase, jusqu'aux moments qui suivent la gas-
Irulation, on voit ces deux bandelettes, devenues plus courtes de beaucoup, s'unir
également à l'extrémité postérieure de l'ébauche branchio-intestinale, et se séparer
quelque peu dans le plan médio-vertical de manière à laisser entre elles un faible
interstice, (^e dernier, surtout appréciable en avant, s'élargit quelque peu et s'unit à
la cavité entérique. En outre, les rudiments des myoblastes, toujours latéraux et
symétriques, composent deux groupes cellulaires, où l'on discerne une fente étroite,
qui se joint aussi à la cavité de l'archeiiteroii. Ces deux groupes ont ainsi, comme ILd.
Van Beneden et Julin l'ont démontré dans leurs recherches classiques, une valeur
entérocajlienne.
Je fais cette description en remontant la suite normale des phases, afin
de l'appuyer sur des connexions nelleinent affirmées dans l'organisme des
larves urodèles. J'aboutis à ce résultat que, après la gastrulation, l'ébauche
entérique produit, dans sa partie postérieure (ou inférieure, suivant les deux
orientations choisies d'habitude), trois diverticules entérocteliens, l'un
impair et médian, les deux autres latéraux. Ceux-ci engendrent la muscu-
lature. Le premier donne la notocorde par sa face dorsale et ses côtés, le
cordon endodermique par sa face ventrale. La notocorde des Tuniciers se
doit donc considérer comme une production latéro-dorsale d'un diverticule
entérocœlien impair, dont le cordon endodermique représente la part ven-
trale. Ce dernier, par conséquent, ne saurait s'homologuer avec un intestin
rudimentaire, ainsi qu'on le fait ordinairement. Même en admettant que ce
SÉANCE DU ry FÉVRIER I908. SSg
diverticule impair eût une telle signification d'ébauche intestinale réduite,
on ne pourrait accorder à l'une de ses parties la valeur qu'il est seul à tenir
en son entier. De son côté, la notocorde, prise à son extrême début, ne
s'oflre point comme organe spécialisé, mais seulement comme paroi par-
tielle d'un appareil qui, à tout considérer, possède l'aspect et l'allure d'un
caecum médian de l'intestin primitif.
AXATOMIE. — Mécanisme îles variations de la taille et de quelques déviations
pathologiques expliquées par les insertions véritables du grand surtout liga-
menteux antérieur. Note de M. R. Robi.xso.n, présentée par M. Lanne-
longue.
En 17^5, Tabbé de Fontenu, de l'Académie royale des belles-lettres, présentait une
Note à l'Académie des Sciences « sur les accroissements et décroissenients alternatifs
du corps humain ». Déjà, en Angleterre, quelques savants s'étaient occupés de cette
question intéressante; mais les recherches de Fontenu l'ont éclairée d'un nouveau
jour, grâce aux longues et patientes recherches de cet érudit expérimentateur. Depuis,
d'autres auteuis ont repris l'étude du même proliléme, entre autres Henle, Hyrtl,
Merkel, et ils ont confirmé les conclusions de Fontenu, dont voici quelques-unes :
1° La (aille diminue pendant la veille, grandit dans le sommeil ;
2° L'accroissement et le décroissement ont des termes égaux à peu près fixes;
3° Le mécanisme en est l'alïaissement des vertèbres, etc.
C'est ce mécanisme que je me propose d'étudier dans cette Note. La
colonne vertébrale est un aix à plusietirs courbures, constitué par les ver-
tèbres, corps rigides, et par les disques intervertébraux d'une consistance
demi-solide et sujets à des variations de forme et d'épaisseur. En consé-
quence, le tassement de la colonne à la suite de la station verticale, et sur-
tout du port de fardeaux, est le résultat de l'aplatissement des disques, car-
tilages intervertébraux. Ce fait est accepté par tout le monde, mais le
mécanisme intime du phénomène reste inexpliqué.
On lit dans le plus moderne des Traités d'Anatomie le passage suivant : « Le liga-
ment ( vertébral antérieur commun) nivelle la face antérieure de la colonne vertébrale,
silluunée transversalement par les gouttières des corps vertébraux alternant avec les
saillies des ménisques. Si l'on décolle le ligament par traction, ce qui est possible, on
arrache en même temps le périoste des corps vertébraux intimement confondu avec le
ligament : on constate que l'adhérence, très forte au niveau des vertèbres, est faible
36o ACADÉMIE DES SCIENCES.
sur les disques, contrairement à ce qu'a dit Criiveilhler. » (Poirikh, Traité d'Ana-
tomie, t. I, p. 797.)
C'est une erreur de croire que le ligament vertébral commun antérieur
s'insère directement sur la gouttière du corps vertébral; il ne s'y attache
que très lâchement et par l'inlermédiairc d'un tissu cellulaire assez abon-
dant qui sépare le ligament de l'os. Le fait a été vu et représenté dans une
figure de Cruveilhier empruntée à Henle. Il ne pouvait pas en être autre-
ment en présence de ces gros trous de la face antérieure du corps verté-
bral qui donnent passage aux vaisseaux importants et surtout aux grosses
veines dn rachis. Ces derniers seraient comprimés dans les mouvements de
l'arc rachidien, à défaut de ce coussinet remplissant l'espace osléoliga-
menteux.
Quant à l'insertion du même ligament au niveau du ménisque, je suis
d'accord avec Poirier et je trouve que l'attache est également très faible.
Le ligament vertébral commun antérieur ne s'attache qu'aux bords supé-
rieur et inférieur du corps vertébral. Cette insertion est très forte et
s'accentue par l'envoi des fibres de Scharpey dans l'os. Voilà le résultat de
mes dissections et qui pourra peut-être donner une solution à la question des
variations de la taille et de quelques déformations pathologiques.
En effet, dans le cas de tassement vertébral à la suite d'une station debout,
d'une marche prolongée, ainsi que les recrues récalcitrantes le font quehjue-
fois, du port d'une charge, etc., le disque intervertébral, bridé en arrière par
le ligament vertébral commun postérieur qui s'y attache intimement, est
forcé de faire hernie en avant 011 manque une insertion solide du ligament
coiTespondant, par la chasse de la substance gélatineuse centrale en avant,
ainsi que Monro l'avait prévu.
I^a pièce osseuse que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie montre que, dans un
mouvement de flexion, les corps vertébraux se rapprochent en avant, tandis qu'ils
s'éloignent en arrière. En réalité, cet exemple prouve que, dans le tassement de la
colonne, il n'y a que la partie antérieure qui est comprimée, par suite du manque
d'adhérence ligamenteuse. La partie postérieure reste à peu près normale.
Ces considérations anatomiques sont susceptibles, à mon sens, d'expliquer le méca-
nisme de la variation de la taille dans la même journée, aussi bien que pour com-
prendre comment, dans quelques états pathologiques, on constate toujours la même
déviation. Il suffit d'examiner à ce but la courbure dans le mal de Polt, telle qu'on le
voit dans les belles pièces de notre maître M. Lannelongue exposées au Musée Dupuy-
Iren. Dès que la lésion tuberculeuse est constituée et que la fonte est réalisée, les deux
fragments antérieurs s'effondrent |par le tassement, n'étant pas soutenus sur toute la
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 36l
hauteur du corps vertébral, tandis que la poition postérieure des mêmes os fait une
saillie en arrière, suite de l'afTaissemenl de la paitie antérieure.
Les mêmes faits analomiques nous pennettronl d'interpréter aisément la
courbure de la colonne des vieillards qui se fait toujours en cyphose, à
défaut d'une complication pathologique.
Ligamenl apicai ou épi-épineux. — J'ai l'honneur de présenter à l'Aca-
démie une autre pièce osseuse qui démontre la réelle existence d'un liga-
ment apical ou épi-épineux, indépendant du ligament sus-épineux, qui n'est
que le raphé formé par les muscles dorso-lombaires, et du ligament interépi-
neux décrits par les classiques. L'ossification de ce ligamenl permet de con-
stater son existence et ses caivictères et de juger peut-être son nMe physio-
logique, qui semble être celui d'un ligament articulaire entre les deux
épines sus- et sousjacentes, à l'encontre du ligament sus-épineux, qui est
plutôt comparable aux ligaments communs dont je viens de dire un mot.
Grâce à ce ligament, les épines pourront exécuter, outre les mouvements
communs, des mouvements localisés indépendants.
BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur l'épreuve Statistique de la loi de Mendel.
Note de M. Angel Gallardo, présentée par M. Alfred Giard.
Depuis sa redécouverte, en 1900, la loi de Mendel a été très attaquée
par l'école biométrique de Pearson, qui croit, au contraire, à la fusion nor-
male des caractères et à la loi d'hérédité ancestrale.
L'abîme creusé par l'école biométrique entre la loi de Mendel et la loi
d'hérédité ancestrale est en partie comblé dans une Note publiée en 1904,
par Pearson ('), 011 il développe une théorie générale de l'hérédité alterna-
tive, basée sur l'hypothèse des gamètes pures, en supposant un nombre n
de paires allélomorphes et le croisement au hasard des hybrides également
fertiles.
Il résulte de cet article que Thypothèse des gamètes pures et la loi de
ségrégation qui en découle, ne sont pas en contradiction avec les lignes géné-
rales de la loi d'hérédité ancestrale, mais qu'il y a des divergences numé-
(') On a generalised tlieory of alternatue inlieritance, with spécial référence lo
Mendel's laws {Proc. H. Soc, i L\XI1, p. SoS-doq).
362 ACADÉMIE DES SCIENCES.
riqucs entre les résultats statistiques et théoriques, ce qui paraît empêcher
définitivement son acceptation comme théorie générale de l'hérédité.
Pearson demande comme pierre de touche, pour toute théorie de l'héré-
dité, qu'elle donne des valeurs numériques tl'accord avec celles qu'il trouve
par la statistique des grandes populations animales ou végétales.
Cette exigence n'est pas fondée, paice qu'il suffit que la fertilité et la vita-
lité des divers croisements ne soient pas les mêmes pour altérer la compo-
sition des populations sans avoir le droit d'invoquer ces différences contre
la loi théorique.
La loi de Mendel a été trouvée et prouvée par des expériences soignées,
mais elle peut très bien n'être pas d'accord avec les statistiques des popu-
lations adultes qui ont toutes subi une forte sélection, à cause de la différente
mortalité de chaque groupe.
La loi d'hérédité ancestrale n'est qu'une constatation empirique a poste-
riori de?, corrélations entre les survivants des générations successives, tandis
que la loi de Mendel permet de prédire, avec quehjue approximation, le
résultat de croisements déterminés.
Le manque d'accord entre les prévisions théoriques et le résultat statis-
tique de populations adultes, formées hors des conditions de l'expérience,
ne prouve rien contre la loi.
Si un physicien se propose d'étudier la chute libre, dans l'air, de plumes,
de morceaux de papier, de liège, de plomb, etc., il ne trouvera pas le mou-
vement uniformément accéléré prédit par la loi de la chute des corps dans
le vide. Doit-on déclarer fausse cette loi et la remplacer par une loi empi-
rique de la chute des corps, donnée par les valeurs moyennes des observa-
tions ?
Or si la loi d'hérédité ancestrale trouve des corrélations décroissantes
d'après une certaine série géométrique, formée par les moyennes statis-
tiques tirées de populations adultes sélectionnées, peut-on exiger que la loi de
Mendel, vraie expérinientaloment, donne cette même série, pour l'accepter?
ENTOMOLOGIE. — Sur la reproduction et les variations du développement
dans la Glossina palpalis Desv. Note de M. E. Roubai'd, présentée par
INL Bouvier.
M. le D"" Stuhlinann a récemment publié un fort beau travail sur laj'epro-
SÉANCE DU (7 FÉVRIER 1908. 363
(ludion et le développement de la Glossiiia fusca; néanmoins, on ne trou-
vera sans doute pas sans intérêt les observations analogues que j'ai faites
presque simultanément à Brazzaville sur la Glossina palpalis Desv., qui pro-
page, comme on sait, le Trypanosome de la maladie du sommeil.
Ayant constaté que la mouche supporte mal les cages, j'ai entrepris de
l'élever individuellement dans des tubes de verre dont l'orifice était fermé
par des bandes de mousseline. La méthode donne de bons résultats, pourvu
qu'on permette auv Glossines de se gorger de sang dès qu'elles en éprouvent
le besoin, c'est à dire toutes les 48 heures.
I. Reprocluction. — Comme ses congénères, la Glossina palpalis est
« larvipare ». Il faut compter 3 semaines au moins pour voir se produire la
première ponte; cette longue période est liée sans doute aux modifications
qui se produisent dans les glandes utérines pour qu'elles deviennent aptes à
sécréter en abondance le liquide alimentaire de la jeune larve. Une fois la
première ponte opérée, les autres se suivent sans accouplement, et d'une
façon remarquablement régulière, tous les 9 ou (o jours. La jeune larve
sortant de l'œuf aussitôt après l'issue de la larve adulte qui l'a précédée
dans l'utérus, et celte dernière se transformant en pupe fort peu de temps
après la ponte, on peut conclure que la durée de la vie larvaire est de 9 ou
10 jours dans la Glossina palpalis.
Une femelle fit sa première ponle le 17 octobre et la huitième le 28 décembre, après
quoi elle périt de mort naturelle, ayant un œuf qui venait de parvenir dans l'utérus.
Une autre donna sa première larve le 19 octobre et mourut naturellemeni le 4 décembre
après avoir produit la sixième; une septième se Iroiivail en voie de développement dans
l'utérus, mais le reste de l'ovaire était vide.
On peut donc penser que la moyenne de vie des femelles dans la nature
atteint environ 3 mois, et qu'une série de huit à dix pontes représente la
fécondité de l'insecte.
IL Nymphose. — Les larves ont les mêmes dimensions que celles de la
Glossina morsitans (G''"",3-'j""" sur 3°""). Sitôt nées, elles s'enfoncent dans
le sable ou l'humus mis à leur portée et, à défaut de ces milieux, cherchent
à se dissimuler dans les crevasses ou dans les trous; il est donc probable qu'à
l'état libre elles doivent se nymplioser aussi souvent sous les écorces et
dans les trous d'arbres que dans le sol. Pour s'insinuer dans leur gîte, elles
déforment curieusement leur corps et gonflent de sang leur région cépha-
3'')4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
lique qui joue le rôle de bélier. Elles recherchent les endroits secs et ne
semblent pas s'y enfoncer à plus de 5'"' ou 6""; des qu'elles ont trouvé un
endroit favorable, elles s'immobilisent, se condensent et, en moins de 45 mi-
nutes, se transforment en un lonnelet ou pupe, qui devient complètement
noir après 4 ou 5 heures. Longueur de la pupe G""", S-Gf""; largeur 3^""";
poids 0^,025-08,028.
llf. Perturbations dans la ponte. — Il peut arriver que le fonctionnement
de l'appareil reproducteur soit troublé par deux sortes d'accidents : Favor-
tement et la nymphose intra-utérine. L'avorlement n'est pas rare en cage,
où la femelle se heurte aux parois de sa prison, mais il n'a pas de suite
lâcheuse pour la mère. Il n'en est pas de même dans la nymphose préma-
turée; avec ses téguments rigides, la pupe ne peut pas être évacuée par
l'orifice génital trop étroit, ce qui fait périr la mère et, sans doute aussi,
toujours son produit.
IV. Durée de la vie nymphale, ses variations sous l'influence de di^'ers
facteurs. — Dans mes expériences, la durée de la vie nymphale s'est montrée
de 33 jours en moyenne (minimum 32, maximum 35); elle s'est maintenue
constante quand j'ai cherché, par diverses influences, à la modifier expéri-
mentalement. Dans ces expériences, les pupes témoins ont été gardées à une
température constante de 25° C, qui est celle du milieu normal où elles
doivent vivre; elles ont toutes éclos en 32-33 jours.
1° Deux pupes sont soumises, 4 heures par jour, Vune pendant 34 jours, l'aulre
pendant 19 jours, à un refroidissement de 12"; la première éclôt au bout de 35 jours,
la deuxième après 34; mais il 3- a eu des arrêts de développement, car les tieux mouches
sont incapables de se nourrir et de voler. Huit jours après sa formation, une pupe est
immergée chaque jour 20 minutes dans de l'eau à 0°; après une nymphose de 33 jours,
elle donne un adulte parfait.
Ainsi, \e froid ne paraît pas radicalement nuisible à la vie des pupes
lorsqu'il n'agit que d'une façon discontinue.
2° Uhtimidité prolongée (i5 jours dans la terre très humide, ou 6-12 jours d'im-
mersion dans l'eau) fait périr la nymphose. On peut donc concevoir que des pupes
déposées dans la terre au bord immédiat d'un cours d'enu soumis à des crues rapides
n'écloront pas.
3° Une pupe est soumise 6 jours, en chaleur humide, à une température de Sc-SS",
une autre pendant 4 jours, une troisième pendant i5 jours mais non pendant la nuit;
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 365
dans tous les cas, mort de la pupe. De même péril une pupe du 4 décembre exposée
4 heures à l'action du soleil, le 3o et le 3 1 décemlire, sous o"',o3 de terre sèche où la
température se maintient à 38° (45° pendant une demi-heure).
Ainsi la chaleur parait infiniment plus néfaste aux pupes que le fi'oid. En
fait les pupes ne s'accommodent que d'une température de aS", qui est celle
du sol dans leur milieu normal de développement; et |)ar là s'explique la
localisation absolument exclusive de la mouche sous les fourrés épais du
bord des cours d'eau, c'est-à-dire en des lieux où se trouve maintenue la
fraîche température nécessaire à la pupe.
Dès lors, on est maintenant armé pour la lutte contre Taisent de trans-
mission de la maladie du sommeil. Puisque les pupes périssent après
quelques heures d'exposition au soleil, le dèhroussaillejnent des gîtes à Glos-
sines s'impose, de même que lincendie des herbes et des lianes bayses. En
attendant la pratique ràisonnée de cette méthode, il importe de l'introduire
(Faldird autour des lieux halntés par les Européens; il importe aussi de
sauvegarder les régions oi'i le lléau ne sévit pas encore en la pratiquant sur
certains points des routes de caravanes, aux lieux de campement, aux
passages des cours d'eau, bref en tous les lieux 011 les mouches guettent
l'arrivée des voyageurs pour se gorger de leur sang (' ).
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la flvation du zinc par le Sterigmatocystis
nigra J^. Tgh. Note de M. 31. Javillieis, présentée par M. E. lloux.
J"al montré dans une précédente Note(-ji[ue le zinc exerce une inlluence
favorable sur la végétation du Sterigmatocystis à des doses extrêmement
petites, bien plus petites que ne le pensait lîaulin, puis([ue, dans les condi-
tions expérimentales indiquées, :,„„,]„„„„ de zinc dans le liiilicu de culture
possède une action favorisante manifeste. J'ai également montré que cette
moisissure alleini son maximum de poids avec des doses de zinc allant
^^^ HKMMiuuo '' .,.,i'i,nn et reste au-dessous de ce maximum pour des doses supé-
rieures à celle-ci.
11 convient maintenant de se demander si la Mucédinée fixe le zinc, car,
bien que le fait soit a priori tiès vraisemblable, la démonstration l'xpéri-
(') Mission de la maladie du sommeil.
(-) Comptes rendus, l. GXL\ , 1907, p. 1212.
C. R., 1908, 1»' Semestre. (T. CXLVI, N» 7.) 4^
366 ACADÉMIE DES SCIENCES.
mentale n'en a jamais été donnée, el, en cas d'affirmative, dans quelle
mesure elle le fixe.
J'ai syslématiquemcnt recherché et dosé le zinc (par la méthode au zin-
cate) dans des mycéliums d'Aspergillus cultivés sur des milieux d'une ri-
chesse vaiùable en zinc. Les cultures étaient arrêtées au quatrième jour; les
mycéliums étaient soigneusement lavés et pressés à la main. Je consigne
dans le Tableau ci-dessous quelques résultats expérimentaux :
Poids secs Zii iiiU'oiluit Iiiluiicm Zêi reU-omé Proportion
des dans 2j(jcm' du Zn dans de Zii fixée
mvcéliums. de milieu. dans le luilion. les mycéliums. pour ion.
4,4o O,0O05 sô-oW o,ooo5 lOO
4,4? 0,00I ITiiW 0,001 (') lOO
4,27 o,oo3 jj^ 0,0022 73,0
4>52 o,oo5 y^J-ô^ 0,0087 74
4,3o 0,008 stIts" 0,0087 46,2
4,82 0,010 ô-jTiTf, 0,0089 89
3,9^ 0,025 -nrrinr o,oo45 18
3,74 o,o5o j^Jjju 0,0006 11,2
L'examen de ces chill'res entraîne les remarques suivantes :
i" Le Sterigrnalocyslis fixe tout le zinc de son milieu de culture lorsque la quanlilé
du mêlai est égale ou inférieure à i^spour 2Ô0""' de milieu (dilution jy^'j^nr ^^ ^^ delà).
2" Le Sierigmal.ocyslis fixe une pat tic seulement du zinc tie son milieu de culture
lorsque la dilution du métal est au-dessous du ., _ „'„ „ ^ ■ Dans un mycélium ayant vécu
en présence de lo™» de Zn, je n'ai retrouvé que 3™s,9 de métal, la difTérence, soit
6"'s, I, était aband(uinée dans le milieu oii l'analyse m'a jiermis de la retrouver inté-
gralement.
3° La valeur du rapport entre le poids du Zn i\x(: et le poids du Zn fourni à la Mu-
cédinée va décroissant rapidement. Les chillVes de la dernière colonne donnent les
rapports calculés pour 100.
4° La quantité maxima du zinc que la moisissure puisse fixer, sans être atteinte dans
sa vitalité, est voisine de 4™= et un peu inférieure à ce chift're (de 3'"s,7 à 3"'s,9). Le
Slerigmalocystis est susceptible de fixer sans dommage une ([nanti lé de Zn égale au
plus à 7Y^,7 de son poids.
Si l'on groupe les faits analysés dans la précédente iSole el dans celle-ci,
on voit que quatre cas se présentent dans l'action exercée par le zinc sur
V Aspergillus ;
( ' ) Troiné en réalité : 0,001 2 ; la marge d'erreur expérimentale me permet d'inscriie
ici 0,001 .
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 3Û']
Dans le premier, correspondant à des doses extrêmement petites, ne dé-
passant pas le nnniVôôô; la Mucédinée acquiert un poids progressivement crois-
sant jusqu'à atteindre son poids maximum pour une dose de -nnîTôïïFo- ^^^
doses minuscules sont nécessaires au développement de la plante. Je ne puis
d'ailleurs pas dire s'il existe une dose minima au-Klessous de laquelle la
plante ne pousserait pas du tout, l'absence absolue du Zn étant pratique-
ment et même tbéoriquement irréalisable.
De plus, je n'ai, pour l'instant, apprécié l'influence du zinc que d'une
façon globale, en déterminant l'augmentation du poids de la Mucédinée
sans chercher quelle fonction est particulièrement conditionnée par lui.
Le deuxième cas se réalise en présence de doses allant du ,„„„'^^„„ au
.,.-^\^„, doses utiles sans doute, puisque la Mucédinée fixe la totalité du zinc
qui lui est ofl'ert, supérieures pourtant à la dose strictement nécessaire pour
que le mycélium atteigne son poids maximum.
Dans le troisième cas, les doses de zinc s'élageant du j-^— 7 au j~^, VAs-
pergi/lus végète normalement, mais ne fixe plus qu'une fraction du zinc;
c'est un cas intermédiaire, dans lequel il y a un excès de zinc par rapport
aux doses utiles, mais où cet excès n'est pas encore toxique.
Le quatrième cas commence avec les doses supérieures au tj^, en pré-
sence desquelles la Mucédinée faiblit et n'atteint plus son poids normal.
Cette étude permet donc de préciser l'extrême petitesse des doses néces-
saires, de déterminer les doses utiles, VeaT(''s indifférent et la dose toxique d'un
de ces éléments, rares chez les plantes, dont le rôle physiologique est encore
incomplètement soupçonné. A ces éléments, M. G, Bertrand réserve avec
raison le nom d'éléments catalyticjues par opposition aux éléments fonda-
mentaux, dits éléments plastiques.
\J' Aspergillus niger se prête bien aux déterminations expérimentales, mais
les résultats qu'il fournit, loin d'avoir un caractère particulier, se présentent
avec un degré de généralité que j'aurai l'occasion de préciser.
PHYSIOLOGIE THÉRAPEUTIQUE. — L'action purgative de la phénolphtaléine et
delà disodoquinone phénolphtaléinique. Note de M. C. Fleig, présentée
par M. A. Gautier.
iNous avons étudié en détail l'action physiologique et thérapeutique delà
phénolphtaléine et d'un de ses sels cjue nous avons préparé et désigné sous
le nom de disodoquinone pliénolphtaléinique. Cette Note a pour luit de donner
368 ACADÉMIE DES SCIENCES.
le résumé des résultats intéressant l'action purgative decesdeu.v substances
et le mécanisme de cette action.
La ])hénolphtaléine produit, chez l'iicdume, des effets laxatifs et purgatifs
très marqués, sans coliques ni action irritante sur les muqueuses digestivcs,
et où le caractère liquide des selles est à souligner. Il en est de même avec la
disodoquinone phénolplitaléinique, dérivé soluble, qui agit déjà à dose plus
faible que la phtaléine, possède à dose égale une action plus intense et est
plus remarquable encore.
Les limites toxiques sont extrêmement éloignées des limites thérapeu-
tiques. Chez les animaux, les mêmes effets sont difficiles à produire et ne
s'obtiennent qu'avec des doses beaucoup plus élevées que chez l'homme.
D'après Zoltan de Vamossy, la pliénolpiilaléine agirait par suite de sa transforma-
lion dans l'intestin en ciiromosel soluble, dont le pouvoir de dillusion extrêmement
faible (d'après des expériences in vitro) aurait pour conséquence la production dans la
cavité intestinale d'une très forte pression osmniiqiie et l'attraction de grandes masses
de liquide. Chez l'animal, le manque d'action purgative s'expliquerait par une absence
de transformation de la phtaléine en chromosel. Cette théorie ne nous paraît pas ad-
missible, car nous avons vérifié que ce sel, même chez l'homme, ne se forme pas au
contact des li(|uides intestinaux. Elle serait plus acceptable si l'on accordait, après
vérification, le faible jiouvoir de diffusion à la phtaléine elle-même, partiellement
soluble à la faveur du suc intestinal.
La théorie de A. Martinet, ramenant l'action purgative de la phtaléine à une action
de l'acide oxalique qui proviendrait de l'oxydation du noyau phtalique de la phtaléine
dédoublée dans l'intestin est inacceptable : nos recherches ont montré i\\it la phtaléine
ne se scinde pas dans le tube digestif en ses composants, phénol et acide phtalique;
il n'est d'ailleurs nullement prouvé que l'acide phlalique soit oxydé dans l'organisme
en quantité notable {Pribrani), non plus que dans l'intestin.
Dans l'étude du mécanisme de l'action purgative de la phtaléine, nous
avons recherché d'une part une action sur la musculature intestinale,
d'autre part sur les sécrétions. Pour' élucider le premier point, nous nous
sommes servi de fragments d'intestin plongés comparativement dans des
solutions nutritives appropriées (liqueur d'Hédon et Fleig) et dans les mêmes
solutions additionnées de phtaléine ( ') : or la phtaléine a toujours mani-
festé dans ces conditions un eft'et inhibiteur sur les mouvements de
l'intestin (^). Par la méthode des circidations artificielles dans des anses
(') Saturées de phtaléine en poudre ou additionnées de phtaléine en solution dans
du sérum sanguin.
(-) L'expérience a été faite aussi une fois sur un fragment d'intestin grêle excisé
chez l'homme au cours d'une opération.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 3H9
isolées ou par l'oxamen sur l'animal entier, nous avons aussi observé le même
résultat né<;(atif, ce qui est bien en ra[iport avec l'absence de coliques
précédemment sij^nalée.
Pour mettre en évidence une action excito-sécrétoire, nous avons exa-
miné, chez le cliicn et le lajiin, l'action des injections inlra-duodénales et
intra-veineuses (' ) de phtaléine, après établissement de fistules biliaire,
pancréatique et intestinales. Chez le lapin, ces injections n'ont eu aucun
effet. Chez le chien, quoique de façon inconstante, nous avons pu observer,
à la suite de V injection inlra-veineuse, une faible augmentation des sécrétions
biliaire, pancréatique et intestinales. L'injection intra-cluodénale n'a augmenté
que rarement la sécrétion intestinale et n'a en aucun eflct sur le pancréas ou
le foie. La conclusion applicable à rhonune, chez qui l'action exonérante
est bien plus active que chez l'animal, c'est que chez lui la phtaléine doit
agir par excitation des sécrétions du JOie, du pancréas et su/tout de
l'intestin (^). D'après certaines expériences, l'action intestinale nous paraît
être surtout directe, mais partiellement aussi réflexe. Nous avons obtenu
une fois chez l'homme l'effet purgatif à la suite de l'injection sous-cutanée.
Bien que la ]ililaléiiie soit un lype très net de inirgatif ^xcilo-sécréloire, les mou-
vements péristaltiques de l'intestin arrivent cepemiant à être renforcés, mais consécu-
tivement à l'action mécanique produite par la grande masse de liquide sécrété : il s'agit
là d'une action secondaire, et non causale.
La même série de recheixhes répétée avec la disodoquinone phénolphta-
léinique nous a montré que le mode d'action de cette substance est le même
que celui de la phtaléine.
Le mode d'administration habituel sous lequel nous avons utilisé cette
dernière substance chez l'homme a été sous foi'me de cachets, mais le pro-
duit est plus actif encore si on l'enrobe en capsules glutinisées ou kérati-
nisées; nous donnons, dans notre Mémoire complet, l'explication de ce
détail.
Il est à remarquer que cet agent thérapeutique n'entraîne l'accoutumance
que très rarement et dans de très faibles limites; il ne paraît avoir aucune
action nocive sur le rein malade.
(') Phtaléine en suspension fine dans l'eau, en solution dans du sérum sanguin, en
solution alcoolique ou en suspension liydro-alcoolique.
(^) M. Brissemoret a rapproclié l'action de la phtaléine de celle de la résorufine et
de certaines iinines iiuinonicjues, qui purgeraient par action e.vcito-sécréloire sur
l'intestin.
370 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Un fait importanl, susceptible d'un grand iiil(''rèt pratique, réside dans
V action purgative qu'on peut obtenir avec la disodorjuinone phènolphlaltinicpte
en injection sous-cutanée. Le résultat ainsi obtenu est nfioins brusque qu'à la
suite de Tingeslion stomacale et les selles sont facilement régularisées pen-
dant plusieurs jours consécutifs.
Nous ne saurions trop insister, en terminant, sur rhypersécrétion intense
provoquée par cette substance, qui en fait un véritable agent de diurèse
intestinale, provoquant une saignée séreuse, éliminatricc des produits
toxiques d'origine tissulaire proprement dite et d'origine gastro-intestinale.
PATHOLOGIE. — Sur la fréquence des ulcérations intestinales dans le cours
c/e /c/ gri'/jyje. Note de M. Gabriel Autiiacd, présentée par M. Lanne-
longue.
Dans le cours de ces dernières années, nous avons été conduit à étudier à
nouveau quelques symptômes fondamentaux de la grippe et, en particulier,
ses manifestations gastro-intestinales qui, en raison de leur moindre vio-
lence, ont été un peu négligées par les auteurs.
Sans entrer dans la discussion du point de pathogénie que nous avons
soulevé il y (3 ans en signalant les analogies et les parentés morbides de la
grippe avec la suette, la rubéole, la méningite cérébro-spinale, la stomatite
aphteuse et enfin la fièvre aphteuse des animaux, il est important de mettre
en évidence les lésions fondamentales de la grippe du côté du tube digestif
et de la cavité buccale, pour compléter l'étude anatomo-pathologique de
cette alîection, étude si incomplète et si restreinte.
Depuis le début de l'épidémie actuelle, nous avons, dans des travaux
antérieurs, rappelé la frécjuence des aphtes buccaux, l'existence constante
d'un pointillé lingual et d'un liséré gingival caractéristique se montrant
vers le quatrième ou cinquième jour pour disparaître vers le quinzième avec
desquamation de la cavité buccale. A ces symptômes buccaux se joignent
avec une fréquence très grande des désordres intestinaux non moins impor-
tants, que les selles noires et fétides coexistantes p(M'mettenl de soupçonner,
mais cju'il est possible de mieux caractériser par une analyse plus détaillée
et des signes plus précis, auxcjuels nous consacrons cette Note.
Dès le rash éruptif qui, à un degré quelconque, ne manque jamais le
troisième jour, mèuie dans les cas les plus bénins, et se caractérise tout au
moins par de la congestion très apparente de la face et des oreilles, il est de
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. Sjï
règle d'observer, du coté de l'abdomen, (|uelques désordres légers : de la
constipation, quelquefois de la diarrbi'c, mais toujours un peu de méléo-
risme.
Iiidolore dans blendes cas, et accompagné simplement dun peu de sensibilité dilTuse
de l'rtbdomen, cemétéorisme s'accompagne au contraire quelquefois, vers le cinquième
jour, de douleurs vives pouvant simuler des crises liépatiques ou népliréli(jues, ou des
crises appendiculaires ; cependant on est oblige'' de noter l'absence de désordres fonc-
tionnels du coté du rein ou du foie et le défaut de gonflement de ces organes ou de
l'appendice.
Tin examinant le malade avec altention, on l'emai'que que l'exploration digitale de la
paroi abdominale lévèle un point particulièreinent douloureux ù la pression, soit du
côté de l'estomac, soit du côté du gros intestin, ou plus rarement de l'intestin grêle.
(le point douloureux à la pression est très limité et présente un maximum très net. Si
l'on suit l'évolution ultérieure de cet accident, on constate la disparition rapide de la
douleur spontanée qui est assez courte et rem|)laiée par une gêne contusive ; mais il
\ a persistance de la douleur provo(|uée par la pression et il devient possible, au bout
de I ou 2 jours, de délimiter soit à la palpalion. soit à la percussion, une zone de
submalité et d'empâtement léger.
Cette remarque, facile à faire quand on explore ou qu'on percute la ré-
gion avec quelque délicatesse, éveille évidemirient l'idée d'ulcération gastro-
intestinale.
Les symptômes généraux confirment, d'adleurs, souvent l'exploration
physique, car la douleur spontanée offre les caractères de la douleur en
broche et les selles ou les vomissements sont parfois sanguinolents. Ces ac-
cidents sont, en général, peu durables, et daus la quinzaine, pour la plupart
des cas, les symptômes physiques et fonctionnels régressent. Toutefois,
il persiste environ pendant 2 mois uti léger trouble gastro-inlestiual
avec zone sensible et légèrement empâtée. Dans quelques cas, cependant, il
se forme un véritable ulcus avec empâtement très sensible et que nous
avons vu confondre avec une production néoplasique par des praticiens
éminents.
L'évolution ultérieure des accidents montre toutefois qu'il n'en est rien,
car les phénomènes régressent et les symptômes s'effacent. Toutefois ce fait
établit que la grippe peut être invoquée comme un des facteurs pathogé-
ntques de l'ulcère rond et peut-être de l'appendicite. Dans la plupart des cas,
l'évolution est plus bénigne et rappelle évidemment celle de l'exulcération
stomacale et intestinale dont l'anatomie pathologique est bien décrite, soit
comme ulcération tuberculeuse aiguë de l'intestin (Marfan), soit comme
ulcération pneumococcique (Dieidafov ).
37^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
Comme fréquence, cette complication de la grippe est loin d'être rare.
Nous avons pu, en la cherchant, la constater n'-cemment dans 3o pour loo
des cas de grippe chez la femme, dans lo pour loo des cas chez l'homme.
Il s'agit donc bien là d'une manifestation intimement liée à la grippe, qui,
chose curieuse et qui rappelle des analogies morbides déjà citées, a une pré-
dominance marquée pour le sexe féminin. Il élait inléressanl de signaler ce
fait qui, mis en parallèle avec la fréquence des aphtes buccaux, confirme cette
donnée que la grippe est avant tout une affection gastro-intestinale.
PlIYSiQlE DU (îLOBE. — Contribution à l'étude du rayonnement calorifique
du SoleU. Note (') de MM. G. Mii.i.ociiait et C. Fi'ry, présentée par
M. Lippmann.
Il nous a semblé intéressant de relier les mesures que nous avons effectuées
ces deux dernières années à l'aide d'un nouveau pyrhéliomètre, aux mesures
faites ordinairement au moyen des actinomètres.
Ces derniers appareils sont susceptibles de donner la fjuantité totiile de
chaleur versée par le Soleil, ce qui coii<luit très facilement au calcul de la
constante solaire.
Dans une prochaine Note, nous montrerons comment il est possible d'iu-
tégrer les indications du télescope pyrhéliométrique dans le but d obtrnir
la constante solaire, si im|iortante à connaître, et dont les diverses valeurs
données jusqu'ici présentent encore entre elles des écarts considérables allant
jusqu'à 5o pour loo.
On sail que la principale difficulté dans l'emploi des aclinomèties réside dans leur
ilalonnage en valeur absolue. Dans l'iiclinoinèlre d'Angslroni, adopté par le Congrès
(les études solaires, on a recours à une méthode de léducllon au zéro; les deux soudures
d"un couple tliernio-éleclrique peuvent être écliaulT'ées simultanément, l'une par le
rnvonnement solaiie. l'autre par un courant électrique. 11 est |i0ssible tl'obtenir, dans
ces conditions, une dill'érence de potentiel nulle aux bornes de la ihermo pile, ce qui a
lieu quand les deux soudures sont à la niènie température. Si la symétrie du couple
élait parfaite, c'est-à-dire si les deux soudures étaient rigoureusement ideritiques a
Ions les points de \ne, le nombre de watts ain^i dépensé mesurerait directement l'énergie
solaire, mais il est difficile d'admettre que ces conditions soie.it absolument réalisées.
D'autre part, l'appareil d'Angstiom exige une mani|)ulalion délicate au moment de
I em|)loi et force l'observateur à emporlei- a\ec lui. en plus de l'instrument mèiue. les
ap|>areils de production et de mesure du courant électrique compensateur.
En somme, un actinomètre thermo-électrique est analogue à une balance
(') Présentée dans la séance du lO février 1908.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. SyS
dont les deux bras seraient inégaux. Le moyen le plus simple de faire une
mesure exacte dans ces conditions est d'avoir recours à une méthode de
double pesée.
On fera donc agir, sur une des deux soudures, disposée à cet effet, le
courant électrique, ce qui permettra de tracer la courbe d'étalonnage de
l'instrument, relié à un millivoltmètre de sensibilité convenable, et, au
moment de l'observation, lorsque la même soudure sera exposée au rayon-
nement solaire, une simple lecture sur le cadran du millivoltmètre indiquera
l'énergie électrique et, par conséquent, le nombre de calories qui mesurent
le rayonnement solaire. Toutes les conditions étant les mêmes, cette méthode
de substitution ne soulève aucune objection.
La description sommaire de rinslrumenl fera encore mieux comprendre
son fonctionnement.
Au centre d'une sphère métallique i^fig- i), nickelée extérieurement et noircie à
rintérieui', est supporté pai' deux tiges, l'une de laiton L et l'autre de constantan K,
Fig. I.
D
un petit cylindre métallique C, que nous déiioninierons, pour simplifier, récepteur.
Ce récepteur constitue la soudure chaude du couple, la soudure froide étant le
point d'attache de la tige de constantan sur la boule extérieure; quant à la tige de
laiton, elle est isolée de la sphère.
Un tube t permet de faire pénétrer le faisceau solaire dans l'appareil; ce tube sup-
porte un écran de liège recouvert de papier d'étain D, dans le but d'éviter l'échaufTe-
nient direct delà sphère par le rayonnement solaire. Enfin, un écran dépoli V permet
de s'assurer, par le centrage de l'ombre projetée par le récepteur, si l'orientation est
convenable.
C. R., 190S, I- Semestre. (T. CXLVI, N» 7.) 49
374 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dans rinlérieur du récepleui- est iiilroduile une sorte de petite bobine en cuivre
rouge, dont la face tournée vers l'extérieur est concave et soigneusement noircie. Le
fil de manganine qui la recouvre peut recevoir le courant d'étalonnage par les bornes b
et b' , et il est alors facile de graduer, en calories, l'appareil relié par B et B' à son
millivoltmètre.
La figure 2 est une vue extérieure de l'appareil qui n'a que lo'^™ de diamètre.
Fie. 2.
Pour se servir de ractinomètre, on le pointe dans la direction du Soleil,
et on le maintient en direction aussi exactement que possible, puis l'obser-
vateur lit la déviation marquée et note le temps au moment où la lecture
est faite.
Une courbe est ensuite tracée, en prenant pour abscisses les temps et
pour ordonnées les déviations galvanométriques.
La comparaison d'une courbe actinométrique avec la courbe correspon-
dante obtenue au moyen du télescope pyrliéliomélrique montre que Tacti-
nomèlre présente une certaine inertie due à la masse de sa soudure, qui est
plus de mille fois supérieure à celle de la soudure du pyrhéliomètre. Le
retard est de 23 ininutes.
Ce retard se retrouve dans tous les actiuomètrcs dont le récepteur a une
masse non négligeable, il fausse l'élude de l'absorption atmospliérique et
nécessite une correction aux mesures faites avec ces instruments.
A la courbe corrigée s'applique aussi, dans les mêmes conditions que pour
le télescope pyrbéliométrique, la loi de Bouguer.
L'actinomètre a été étalonné avant et après l'ascension; les valeurs trou-
vées montrent que les déviations du galvanomètre sont très sensiblement
proportionnelles aux watts pour les petits échaulfeinents produits.
Les essais ont montré que les pertes par convection ne changent pas
sensiblement avec l'orientation de l'actinomètre.
SÉANCE UU 17 FÉVRIER 1908. 3'j5
La déviation la plus forte, produite par le rayonnement solaire, a été
obtenue le 21 août, à i2''4™. au sommet du mont Blanc; elle est de o, 36 mil-
livolt et correspond à o, iti watt ou 2'"', i(). Corrigée de l'absorption atmo-
sphérique (10 pour 100) elle conduit à o, r()(j watt, ou 2'^"', 38 pour la valeur
de la constante solaire,
L'actinomètre a été également pointé sur un four éleclri(pie cliaufle à
diverses températures; cette comparaison, devant servir de contrôle à l'éta-
lonnage électrirpie, peut aussi conduire à une évaluation de la température
ell'ective moyenne du Soleil. Il suflit, en ellin, d'appliquer, aux résultats des
mesures sur le four et sur le Soleil, la loi de Stefan et de tenir compte de la
surface apparente des sources rayonnantes.
Les constantes déterminées sur trois mesures conduisent aux n'^sultats
suivants :
Four à i663 absolus Soleil 5696 absolus
Four à 1633 » Soleil .j6c).ï »
I^'our à 1280 » Soleil r)5()~ »
Cette évaluation n'a pas la précision de celles faites avec le télescope
pyrhéliométrique, à cause de la petitesse de l'effet produit par le four et
du peu de précision de la mesure qu'on peut faire de la surface apparente
de ce four; elle contrôle cependant, d'une manière heureuse, l'étalonnage
électrique de l'actinomètre.
GÉOGRAPHIE PHVSiQUii:. — De /a prédominance de l'érosion de la Sarine sur
sa rive droite. Note de MM. Je.4\ Brc.vhes et Cesare Calci.4ti.
L'un de nous a précédemineiit essayé, avec sou iVèi'S Bernard Ijiunlies, de reprendre
sous une forme nouvelle la discussion de la loi «le Baer et de la déviation des rivières
vers la droite {-innales de Gcograpkie, i5 janvier i9o4).Il a voulu apporter au débat
des observations d'un autre genre et il a chargé un de ses élèves, Cesare Galciali,
d'étudier minutieusemenl comment se produit el se répartit, sur les deux rives d'un
lit actuel, le travail réel de l'érosion d'un cours d'eau.
Les cinq groupes d'observations suivants sont appuyés et confirmés par un levé
topographique à 1:10000 de trois boucles typi(|ues des méandres encaissés de la
Sarine en amont de Fribourg. levé original fait à la règle à éclimètre par G. Calciati
(qui a été formé aux méthodes et à la pratique topographiques par M. Paul Girardin) :
1° Les isthmes correspondant à chaque boucle de la Sarine tendent à
s'amincir de plus en plus, car de part et d'autre l'érosion tend à couper ces
pédoncules; et cela, parce que l'attaque maximum se produit des deux côtés
sur la même rive, la rive droite. Cette localisation concentrée de l'attaque
3']6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
maximum explique même que les boucles prennent leur plus grand dévelop-
pement vers la gauche; l'eau qui s'acharne conlrc la paroi droite est d'autant
plus violemment renvoyée qu'elle attaque plus fortement ; elle s'éloigne donc,
circulant plus librement et tranquillement, et dessinant vers la gauche une
courbe harmonieuse entre rives qui la serrent moins (souvent les grèves
alternent sur les deux bords); et c'est même en fin de compte cette courbe
développée vers la gauche qui permet à la rivière de venir reprendre son
principal travail d'attaque sur un nouveau chantier de la rive droite. Ainsi
l'extension des grandes boucles d'un cours d'eau vers la gauche doit être
considérée, dans, la réalité topographique et contrairement à la première
apparence, comme l'un des signes de l'érosion prédominante sur la rive
droite.
2" Les parois à pic et souvent surplombantes sont moins fréquentes à
gauche qu'à droite. A la boucle I (la plus méridionale^, le cours d'eau a
même abandonné, sans aucune raison accidentelle, son ancienne rive gauche
pour revenir s'acharner contre la rive droite. Les éboulements se produisent
plus nombreux sur la rive droite, et il arrive le plus souvent qu'ils sont tout
de suite balayés et emportés (par exemple à la Madeleine, en aval de
Fribourg): tandis que les masses éboulées de la rive gauche (au pont de
Grandfly par exemple) sont respectées par la rivière et la repoussent au
lieu de disparaître.
3" Une forme curieuse d'hémicycle taillé dans la molasse, forme d'érosion
petite mais très régulière, se reproduit souvent sur la rive droite à l'aval du
lobe développé de chaque méandre (boucles II et III).
4° Les grèves sont plus développées et plus nombreuses sur la rive gauche ;
même dans les courbes des portions concaves de la rive gauche, il arrive
souvent que la rive concave est bordée de grèves et que le chenal se porte
vers la droite (boucles II et III).
5° Enfin, si l'on considère l'ensemble de la topographie qui environne le
canyon proprement dit, on constate que les pentes sont plus raides sur le
versant droit que sur le versant gauche : le lit actuel de la Sarine est, dans
l'ensemble, beaucoup plus rapproché de la courbe de 700™ sur sa droite que
sur sa gauche. Cela se passe comme si la Sarine, même au fond de son lit
encaissé d'environ 80'°, malgré les hautes parois de roche qui la maîtrisent
et la limitent, et en dépit des sinuosités de ses méandres, tendait à diriger
toujours et de plus en plus son principal elTort d'attaque et de direction du
côté de son versant le plus élevé, le versant droit.
A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret.
SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 377
COMITE SECRET.
La Section d'Astronomie, par l'organe de son doyen, M. Wolf, présente
la liste suivante de candidats à la place devenue vacante par le décès de
M. Lœwy :
En première ligne M. B. Baillaud.
( MM. Andoyer.
En seconde ligne, par ordre alphabétique. . . .( 3Iaurice Hamy.
( Pierre Puiseux.
Les titres des candidats sont discutés.
L'élection aura lieu dans la prochaine séance.
La séance est levée à 5 heures trois quarts.
A. L.
3 g ACADÉMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OUYRAGES REÇUS DA«S LA SÉANCE W «7 FÉVRIER .QoS-
ne la forme ^es Cùffres usuel, par Gkohobs Dc,més«... G.-enoble, Allier frères, ,907 ',
f .„ ;,i Qo /Pré^Piité oar M. Emile Picard. ) ,
1 fasc. in-b . (rieseme iJdi , ^^ !„ rrlminalilé el application de
/a pe/«e capitale, par A. Lacassagne, a\ec 4
A.Maloine, .goS; ' vol. in-... (Présente par M. Laveran ;,„ g.
Bulletin de la Société de Pathologie esotic,ue-i. 1, n 1, séance du 2 j
Paris, Masson et C.^ . fasc. in-8». ^^.^'^^^^]J^;^^^^^^^^^^ au Z.jan.ier .908,
Asse..Mée généra^ ^^ ^ZZll^^^^-^'^^^^ -'» ^" ^-'-''^ «T^'-
riY7;:ref.:.^^^^^^ - O^nZ.- Pan. -.1 Dupont, ,908; . fasc.
'""tote sur r application du remblayage Hydraulique au. niines de fer du bassin de
Briey, par M. Hb.rv Jolv. Nancy P. Pierron, '907 ; ' f-" -f ' . ^^^^
Le terrain hoaiiter existe-t-il dans la région sud de Lon^^^y, p
Nancy, A. Buvigner, V. Berger, successeur, 'f^ ; • «se. ir.-6^
Bulletin de la Société mathématique de France, l. XXXVl,
' t ii:!;», la radioactivité, les radiations, Tionisati^, journ^de P^JP^^-J^^
. • • „,nlp- t V n° 1 ianvier 1Q08. Pans, Masson et G-, i tasc. in 4
l,„j.s n" ., , .«. .3, 40, M. 54. 55, 63. b4, (.,, 66, 69, 79, «>, «». ■«». ■ ' • " •
j ,75. 20 feuilles i»-pIano. ,, ,^U„l,r^nhcfie Uhrve'illeichungen am
Llati.e Lotab.eichungen gegen '^^:;^^' f^^^^^Z^'Erdmessung^ Astro-
Simplon, mit ^.'ei ^arten und zw.. TaW /^^^^^^^^
sactions, t. XXVIl.) 2 fasc. in-S".
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS
Quai des Grands-Augustins, n« 55 '
Prix de l abonnement ■
"" '■ ^° ^'- - Départements : 40 fr. - Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
xne
zon
chez Messieurs :
• . Ferra n frères,
j Chaix.
• • ) Jourdan,
'Rufr.
• . Courtin-Hecquet.
( Germain et Grassin
f Siraudeau.
• Jérôme.
.. Marion.
iFerel.
Laurens.
Muller (G.)
*' Renaud.
1 Derrien.
I F. Robert,
i Le Borgne.
' Uzel frères.
• Jouan.
• DardeletBouvie
urg {"^"y-
( Marguerie.
chez Messieurs :
Lorient j ^S'imal-
'M— Texier.
, Cumia et Masson.
1 Georg.
' Phily.
Maloine.
Vitte.
Marseille Ruât.
Valat.
Coulet et fils.
■'^foulins Martial Place.
Buvignier.
l^ancy | Grosjean-Maupin.
Wagner et Lambert.
Lyon.
Montpellier.
On souscrit à l'étranger.
<éry.
'nt-Ferr.
( Del;
I Bou
Delaunay.
y-
l Groffier.
• Ratel.
(Rey.
I Lauverjat.
( Degez.
le j Drevet.
j Gratier et Ci'.
^e"e Foucher.
Nantes .
Nice
Dugas.
Veloppé.
ÎBarma.
Appy.
'^'■'"«^ Debroas-Duplan.
Orléans Loddé.
Poitiers iBIanchier.
( Lévrier.
''^""^ • PliKon et Hommais.
Rochefort Girard (M»").
Rouen i Langlois.
( Lestringant.
S'-Étienne Chevalier.
Toulon ) Figard.
Allé.
Bucarest .
Toulouse .
I Gimet.
' Privât.
\ Bourdignon.
( Dombre.
j Tallandier.
(Giard.
iBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
Giard.
Lemaltre.
Valenciennes
chez Messieurs
Amsterdam ( Feikema Caarel -
( sen et C*.
"Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
iAsher et C*'.
Friedlaader étais.
Kuhl.
jyiayerel MuHer.
'^«'■'»« Francke.
Bologne Zanichelli.
(Lamertin.
Mayolez et Audiarte,
Lebègue et C^'.
Sotchek et C".
Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell .t C».
Christiania Cammermeyer.
C onstantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
C'anrf Hoste.
Gènes Beuf.
I Eggimann.
Genève i Georg.
( Burckhardt.
^''"<^y« Belinfante frères
Payot et O'.
Lausanne Rougg
Sack.
Barth.
Brockhaus.
Leipzig /Lorentz.
' Twietmeyer.
Voss.
\ Desoer.
' Gnusé.
Londres
Luxembourg .
Chez Messieurs :
/Dulau.
•• ■ ' Hachet
achette et C'
f Nutt.
V. Buck.
iRuiz et C*.
Romo.
Dossat.
F. Fé.
Milan i ^""^ca frères.
I Hœpli.
^"'''ou Tastevin.
Naples j Marghieri di Gius.
( Pellerano.
Dyrgea et Pfeiffei.
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Leincke et Buechner
Odessa Rousseau.
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tlXl VmT..^ "f "'^«= ^"^^^^^'^^^'^^^^^^^^^ - "émoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent
S asses, par M. Claddk Bsrnakd. Volume in-4«, aVec Sa planches r 856 ^ <faas les phénomènes digestifs, particulièrement dans la cîigestion des
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des raônn ',r '■' '"''^"^ '^^^•'"' ^"Perposition. _ Discuter la au^^^^nn l 'f '"" "^^ » distribution des corp. organisés fossiles'dans les différents terrains
des rapports qu, existent entre l'état 'actuel du rég^e or'aniauëet es"^^^^^^ "" '^'.'"" ^"^P^''"'"" '"'^«'''^« »" simultanée. - Rechercher la
„. , .^ Bueor^aniqueetsesetau antérieurs», parM. le Professeur Bronh. In-',», avec ^ planches: i86i. .
même Librairie les Mémoires de r Académie des ScienceTin;:^
25 fr.
émoires présentés par dirers Savants à l'Académie des Sciences.
TAULE DKS AKTICI.KS
N" 7.
Séance du 17 Février i«08.
,..S MBMu!r,S K. DKS COBUHSPONOAN .S OE L'ACAUÊM.K.
Pages.
M. L. MAQUE>-NE. - Sur les propriétés de
l'amidon pur ■"■,"'; ' ',„!
M. Yves Delage. - Solutions isoto.uque.
et solutions isosmoliques
Sifi
AI \ Lavep.an fait hommage du premier
■ 'fascicule du .< Bulletin de la Société de
Patliol..i;ie erotique >•
321
PRÉSENTÂT »0X
Liste de deux candidats souuiise ^ ^^ 'e ^';-
nistre de l'Instruction publique, pour la
chaire de Chimie minérale vacante au
Collège vie France par suite de la demis
sion de M.//. Le Chateher : . M. t. ^^^
Matignon, 2° M- Job. .. .■■■•■,■■;;,' il
Liste de deux candidats présentée
M. le
Ministre de rinstruclion publique pour
la chaire de Biologie générale du Collège
,1e France : 1° M. Gler,^'^^ Moussu.
M B Baileaud prie l'Açademie de e
compter au nombre des candidats a la
place vacante, dans la Section d Astrono-
mie, par suite du décès de M, Lœ»'y....
322
3a3
COUllESI»OÎ\!)AX< '-
M. le SECRÉTAtRE PERPK.TCEL signale divers
Ouvrages de M. Georges Dumesnd et
de M . A. Lacassagne ■ •:■;•■.■•'
M M AMAN.. -Sur la visibilité de I an-
neau de Saturne du coté non éclaire pai
le Soleil et sur sa réapparition en jan-
vier 190S ■ ■
M. Cl. Rozet. - Sur la
les ombres volantes et la
un théorème de la
323
M 1 Ti.oLEET. - Sur la présence supposée
ranls microscopiques dans un fond
échantillon de terre
dans un
Contri-
relation entre
scintillation..
M F.. GoLRSAT. — Sur
théorie des équations intégrales..
_ Sur l'électrolyse des dis
M E. DouMER. — ï5ur 1 e
■ solutions d'acide chlorhydrique PJ>r-y
M"- Gled.tsch. - Sur le lithium dan= hs
minerais radioactils • •
Isidore B.ay. - Sur un nouveau pio-
cédé de dosage du soufre dans les ma-
tières organiques ■•••; •••■
H. Baubigky. - Sur la séparation
320
329
de diam
marin et
végétale.,
MM L. Gextii. et Fre-ïdenberg
■ bulion à l'étude des roches alcalines du
Centre africain ' ' ' '
MM. M.ARCKL DUB.vRDet Paul Dop. - >.ou-
velles observations sur l'analom.e et es
Malpighiacées de Mada-
353
M
_ Sur la tormation de la
chez les larves urodéles des
— Mécanisme
(les varia-
dévia-
M
du-
chlorure et de l'iodure d'argent. ....... •
•^^ Méthode d'analyse
jélales
Michel — Sur
M. .T.- M. Albahary
complète des matières vé
MM. G, Malfitaso et L
l'hydrolyse du perchlorure de fer. blTet
de la valence des ions négatifs •■•
M H. DUVAL. - Sur le déplacement réci-
proque des groupements hydrocarbones
dans la réaction de Friedel et Crafts.. . . .
M. Letellier. - Sur les propriétés réduc-
trices des composés organometalliques.
M. James Lavaux. - Production simul-
tanée des diméthylanthracenes '••; « ,^- /
dans l'action de CH^CP, de CH Cl ou
de C^H'Br' sur le toluène en prcsence ^^_
de AlCP • ■■;. ■*
et G. Lalol'e. — Sui
335
336
338
34.
343
MM. EUG. CllAR.VBOT ,,„„,,.
l'essence de Tetranlhera polyantha var.
citrata^ees
349
affinités des
gasear
M. Loris Rori,E
nntoinrde
Tumciers
M. H. ROBINSON.
' tions de la taille et de quelques
lions pathologiques expliquées par les
insertions véritables- du grand surtout
ligamenteux antérieur • • • • ■
M. \ngelGallardo.- Sur 1 épreuve sta-
tistique de la loi de Mendel. . . . . . . •
M E. BonB.u-o, - Sur la rcproduc lou
l,,s variations du développement dans la
aiosshia palpalis Desv ,••".•■
M M.lAV.LUKR. -Surlafixatiouchizine
" par le SUrigniatocystU nigra V. Igh...
M r FiEiG - L'action purgative de la
,,l,cnolphtalcine et de la disodoquinone
M'^G:;'^ErAr::^:-s--ià-^^équ;n;;
des ulcérations intestinales dans le cours
MM G. MiLLOCHAu'et'a'FÉRV.'- Contri-
■ bution à l'étude du rayonnement calori-
fique du Soleil ^■.■■;!ti' —
MM. .lEAN BR.NHES et CESARE Calcati.
De la prédominance de l'eros.on de la
Sari ne sur
! droite
355
357
359
36 1
362
365
36';
370
372
,375
COMITÉ SECRET
,, I .^ MM. indovcr. Maurice llamy, Pierre
„^^ nte par le '■ "
décès de M. Lœ.vy : .« M. B. Baitlaud, I Pui^eux........-.------- _ ,.
Bulletin BisLioGRAPHigUE "
Liste de candidats à la place vacante par
-^77
PARIS.
_ IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLAHS,
Ouai des Grands-Auguslins, oo.
Le Gér.inl : Gauthier- Villars.
1908
PRE3IIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOiVIADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
r03IE CXLVI.
N°8 (24 Février 1908).
^ PARIS,
GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCI K.NCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1908
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
*^^"*^ ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES .3 JUIN l86. ET M MAI ,870
>900*
./. /Mca./.m.. - -Trult. MlLires ou Notes Les Notices ou Discours prono
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie^
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
/,8 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparunAssociéétrangerdel'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus ^\n. de 5 o pages par année
Toute Note manuscrite d'un Membre de 1 Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis a la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandes par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiques par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages pai- numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:^ pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de 1 Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Il que i /^v-a"-"-""^ ' "
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu
blique ne font pas partie des Comptes rendus. |
Article 2. - Impression des travaux des Savant
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personne
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acr
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d un n
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sor
tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1
Membre qui fait la présentation est toujours nomm-
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exlr:
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo
pour les articles ordinaires de la correspondance d
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta
le jeudi à ,0 heures du matin ; faute d'être rem'
temps, le titre seul du Mémoire est insère dan
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. - Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni plancl
' "' Dirié cas exceptionnel où des figures sera
autorisées, l'espace occupé par ces figures comp
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais de.
teurs- il n'y a d'exception que pour les Rappo
îesInstrucLs demandés par le Gouvernement
Article 5.
Tous les six mois, la Commission admimstr
fait un Rapport sur la situation des Comptes re
après l'impression de chaque volume.
^Les Secrétaires sont chargés de l'exécution di
sent Règlement.
~ MM 1»= «îflcréUires perpétuels sont pries
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 2i FÉVRIER 1908.
PRÉSIDENCE DE M. 11. BECQUEREL.
MÉMOIUES ET COMMUi\ICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M.
e Seobétaii.,.: i.ekpÉtltel amiu.ice à l'Académie que le ïunie CXLIV
( jauviei-jum ..,07 ) des Comptes rendus csl en dislribution au Secrétariat..
MA. C.v...Mi.:TrE fait hommage à l'Académie du troisième Volume de
sou Ouvrage u.l.tulé : liecherches sur lepurano, hiolo^ic/ue .1 c/unuane des
rnur debout effectuées à l'Inslâul Pasteur de Ulle et a la station expérimentale
de la Madeleine, qu il a publi,'. eu collal.oralion avec MM. I-. Rol.nts V
i50UIJ,ANGEH, F. CONST.VNT Cl L. Ma.SSOL. '
NOMIIVATIOJVS.
L'Académie procède, par la voie du scruliu, à l'élecliou d'uu Meu.bre de
la Section d Astronomie, en remplacement de M. Lmvy, décédé.
Au premier tour de scruliu, le nombre des votants étant 54,
M. B. Baillaud obtient 43 suffrages
M. Pierre Piiiseux
M. Maurice Hamy » 2 »
U K., ,t,oS, I" Scineatre. (T. CXLVI, N- 8.) 5o
.,^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
"'ttlkcû., se. soumise (, l'app™,,»,,,,,, d. M. le IVésid.nt de la Unn,-
bliquc.
COURESPOIVDANCE.
M le S.cHÉr..«E PKHPÉr^K. signale, parmi les pièces i.aprnnées de la
Correspondance, les Ouvrages suivanls :
,o ^.,.. sur la rie . les U-a.an.r ,e Marcel UerUruuL par W. K.... et
20 Ékclrométallargie, voie humide el mie sunc.
niiques, par M. Ad. Minet. (Deuxième ediUon.)
passage du i4 nuvend>re ujoj. NoIl cIl m. ivo«
par M. Wolf.
La Royal As.onomical Society a publié, dans les Mon.dy Notées
/A XVTTT n» -y) les séries complètes de mes mesures.
(Vol. LXVIIi, u -), ''\\ '^ . rObservatoire donnent : pour
Les moyennes qm furent telegraph ces a j
, I • .^1 Q" ^■^ nour le diamètre veiticai y ,^iu, i<- f,
le diamètre horizontal 8 ,7^, poui R ^„ ^^^ ^^^
- c::::y:::::s,t:::rr;r'dfL™. d... s„„
iirment entièrement le deplacenen au « , ^^^ .• ,, q,, „eul voir, en
,„,„,„, ao ,a p,a,.a. P;;;;^-; ;/ r;,^ ' r: Uo'LoUales pnses
:;; ::i:^::::r::.::^:63; r;3; .. ., «••.«. ..es ..,,..= ve-u^es,
de .."à .a-So.., 9-,«5 f; '';;,;;;; ;.;:r;il7teU ,epv«en.er ndèle,,«,u les
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 190S. 38l
pas fixé leur iiiicroinètre sur dos angles déleiminés :
lieu 10
Disianco
ri)rrespondanle
Rappoil
dti
i) Paris
ciurc
m/Tidicn,
( 1 \ iiovcmhre 190^ ).
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Valeur
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ire 19117.
\ Ci licalo.
II.
>riz<inlal
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8,93
9.37
8,82
9,38
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g-lg
8,C)o
9 , 60
Le Tableau a été construit de Go° de chaque côté du méridien, de façon
à pouvoir être utilisé pour tous les passages de noveinl)re. Pour ceux ayant
lieu au mois de mai, la déformation est de 20° à l'ouest du méridien; celte
Table devait donc être retournée.
Pour les dernières mesures, on remanpie que le diamètre horizontal
aurait été le plus grand. Le grand axe de la planète coïnciderait avec l'axe
de rotation du Soleil. La différence entre les deux diamètres doit être plus
forte que ne l'indiqueraient les moyennes générales, le déplacement du
grand axe affaiblit cette différence : c'est pourquoi, pour établir mes rap-
ports, j'ai pris la valeur i" au lieu de o",73.
Notons que celte déformation fut également visuellement observée par
moi avant de connaître le résultai des mesures. M. Amann confirme encore
entièrement sa position (^Comptes rendus, t. CXLV, p. i32i). Quant à la
valeur de l'aplatissement qu'il en déduit, t-~ — > cette faible quantité eut été
bien difficilement observable.
Le diamètre moyen 9", 10 semble pouvoir être adopte; le résultat des
mesures publiées à ce jour donne 8",()8, mais la condition, fils noirs sur
disque noir, porte à un diamètre trop faible. Je crois cjue l'erreur ainsi pro-
duite est égale à la somme des deu\ demi-diamètres des fils, ce dont j'ai
tenu compte en prenant mes mesures et (pii peut expliquer celte différence
deo",32.
382
ACADEMIE DES SCIENCES.
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observalions lin Soleil faites à l'Obseivaluirc de
Lyon, pendant le qtialrième trimestre de 190^. Note de M. J. (irii.i.AiniE,
présentée par M. Maseart.
Les principaux faits qui résultent des '^'j jours doliservations de ce tri-
mestre se résument ainsi :
lâches. — Malgré un nombre de grnu|)es moindre que le précédent, la surface
tachée a augmenté; on a en eftel ^7 groupes au lieu de 56, et 656i millionièmes au
lieu de 6oi3.
On a noté 27 groupes au lieu de 3i dans riiémisphére austral, et 20 au lieu de 25
dans Tautre liémisphère. <^)uant à leur surface, elle a diminué de y- au Sud et aug-
menté d'environ J au Nord.
tin beau groupe a été visible à l'œil nu :
Novembre.
i5,o à +12 de latitude
Vers la fin du mois de novemljre, il n'y avait que de raies et très petites taches,
mais le Soleil ne s'en est montré dépouivu aucun jour.
Régions d'activité. — Le mauvais temps a fait manquer l'observation de quelques
groupes de facules, et la surface totale des 78 qui ont été enregistrés est de 97,6 mil-
lièmes (contre 99 groupes et 108, 3 millièmes, |irécédemment).
Dans leur répartition de part et d'autre de l'équateur, on compte .46 groupes au lieu
de 59 au Sud et 32 au lieu de 4o au Noril.
Tableau I. — Taches.
Dates NuDiljre Hass. Latitudes moyennes Surrace^
cxtr(>mos (l'ol>ser- au uicr. - — -^. — ^ — .- moyennes
(l'ohserv. valions, cenirai. S. :N . réduites.
Octobre
■9'
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2 5-3
8
1 , 1
28- 4
6
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— 9
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1,4
2,8
— 18
—22
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6,8
2- 1 2
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8,6
— G
1 0- 1 7
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1 0 - 1 7
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1 \--r>
i
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■u
Dates Nombre Pass Latitudes moyennes SurTaces
exlrèmes d'obscr- au mér. - ■ «.^ -^ - «^ — - moyennes
U'observ valions, central. S. N. rcJuîles.
Octobre
(suite
•)
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4
21,1
-H
8
726
19
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6
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10
22-3 I
3i- 4
I
5
3
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28,2
3o,5
17
— 18
-t-
6
9
97
102
i-'j
-
->5M
-+-
8"
,G
56
5 19
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Novembre
— "j
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29
177
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2- 7
3
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8
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20
417
2- 7
î- 7
3
8,6
9,'
'JO
— 16
75
5
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 19118.
383
TAitLKAU I (i-ulte.) — Taches.
Dates Nombre l*ass. 1. ail tuiles niuyeiinus Surfaces
flitrèujes d'ubser- au môr, ■■* — -"■ — "^ ~- moyennes
(rob<ier¥. ï allons, central. S. >'. rrduiies.
Novciiiljro ( suile.)
4
I
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C.
9.5
— 13
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+ 8
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l>aie? Nombre l'ass. I.aiiiudes uioyenncs SurTaccs
esiréiiics d'obser- au Uicr. — - - — .— moyciinci
iluli^erv. valions. CL-rilnil, S, N. rcduilcs.
Dcieniljie
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4
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Totaux . ,
Tableau II. — DislribuLion des laclies en latitude.
Suil.
10", 0". SouitlIO
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Surfaces
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Tableau 111. — Distribution des facules en latitude.
buJ.
.Nord.
Totaux
oionsuel».
Surfaces
totales
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Somme.
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7'ÏÏ
97.6
ASTRONO.MIE. — liecherdies sur la dispersion de la lumière dans l'espace
céleste. Note de M. Ciiari.es NoiiDMAX.v, présentée par M. H. Poiiicaré.
La mélhode employée pour ces recherches consiste, comme je l'ai exposé
( voirco Voiiimc, p. 2(i(')--i()8 ), à produire, à l'aide d'un dispositif approprié,
384 ACADÉMIE DES SCIENCES.
une série crimai;'es monochromati([ues cruiic étoile varialjle à courle période
et à déterminer pliotométriquement leurs courbes de lumière respeclives,
de manière à mettre en évidence, s'il y a lieu, tout décalage relatif de ces
courbes.
.l'ai utilisé l'appareil construit sur ce principe au cours d'une série
d'expériences poursuivies à l'Observatoire de Paris, en Suisse et enfin lors
d'une mission récente en Algérie, entreprise dans le but d'opérer dans des
conditions atmosphériques moins médiocres que celles de Paris (').
.l'ai étudié particulièrement les étoiles ^ Persée et X Taureau, toutes les
deux du type Algol à variation rapide, et en utilisant, comme étoiles de
comparaison, o Persée pour la première et y Taureau pour la seconde,
suivant la méthode que j'ai indiquée (voir ce Volume, p. 2G7).
La discussion provisoire de toutes ces oliservations paraît conduire dès
mainlenant aux conclusions suivantes.
En ce qui concerne 3 Persée :
1° L'amplitude el la forme de la variatiini lumineuse sont, aux erreurs d'expérience
près, identiques pour les diverses régions c-Uidiées du spectre de celle étoile. Je me
réserve de développer ultérieiiremcnl les conséquences auxquelles conduit ce fait
nouveau, relativement à la nature du satellite d'Algol. (J'ai d'ailleurs constaté, au
contraire, par l'application de la méthode à des étoiles à variation continxie, 0 Cépliée,
3 I^vre, que pour celles-ci l'amplitude et la foinie de la courlie de lumière \arlent
notablement d'une extrémité à l'autre du spectre %isil)le.)
2" La courbe de lumière de l'image monochromalique formée par les rayons ayant
traversé l'écran n" l (écran rouge) de mon appareil parait nettement décalée par
rapport à la courbe de l'image formée à travers l'écran n° 3 (écran bleu ), de telle sorte
que les diverses phases de l'image rouge sont en avance sur celles de l'image bleue. Les
phases correspondantes de l'image formée à travers l'écian n° 2 (écran \ert 1 présentent
d'ailleurs un décalage intermédiaire.
3° La discussion combinée des observations conduit piovisoirement aux Viileurs
numériques suivantes : les rayons voisins de ). = o'.J-,68 qui nous arrivent d'Algol
semblent être en avance d'environ 16 minutes sur les rayons voisins de A =: o!'-,43, et
d'environ g minutes sur ceux de la région 1 =z oX-,:")! . Ces valeurs comportent une erreur
probable de l'ordre de ±3 minutes.
En ce qui concerne A Taureau :
1° I^es observations mettent en évidence que, pour cette étoile comme pour Algol,
(') M. Je commandant Gu\ ou a bien voulu mettre à ma disposition un èipialnrial
de 6 pouces de l'Observatoire du Biueau des Longitudes; je le prie de croire à toute
ma gratitude.
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 385
la variation lumineuse a la môme forme et la même amplilude pour les diverses iniages
monoclir<jmaliques. Ces courbes présentent d'ailleurs la particularité d'avoir une
constance au minimum de plus de 3 heures de durée.
2" Les courbes de lumière de ces images |irésentenl des décalages relatifs dont le
sens est le même que pour 3 Persée, c'est-à-dire qui correspondent à une avance des
rayons les moins réfrangibles.
3" La valeur de ce décalage relativement aux images monocliromati(jues formées res-
pectivement par les écrans n° 1 et n" 3 paraît comprise entre 4o minutes et i lieure,
c'est-à-dire environ trois fois plus considérable que pour(3 Persée; l'erreur probable est
d'ailleurs ici un peu plus foi'te que pour Algol, par suite notamment du fait que la ra-
pidité de la variation lumineuse de /. Taureau est moindre.
En résumé, lont se passe comme si les rayons lumineux qui nous rwnnenl
des étoiles ^3 Persée et A Taureau subissaient dans l'espace céleste une dispersion
dont le sens est le même que celle des milieux réfringents ordinaires, la valeur
de cette dispersion étant d'ailleurs environ le triple pour k Taureau de ce qu elle
est pour Algol.
11 est permis d'envisager dès maintenant ijue, si rien ne vient infirmer
ces résultats, le photomètre slellaire hétérochrome que j'ai imaginé pour
ces recherches pourra être utilisé dans un domaine nouveau de l'Astro-
nomie stellaire :
y" Cet appareil permettra, semble-t-il, d'obtenir des indications nouvelles sur les
parallaxes des étoiles variables. En particulier, si l'on admet que l'espace céleste est
liomogène, il résulterait dés maintenant de mes expériences que la parallaxe de "k Tau-
reau est environ le tiers de celle de j3 Persée. Les mesures photographiques de Prit-
chard assignent d'ailleurs à celle dernière la valeur approchée de o",o556. Si cette
valeur est exacte, on en déduirait, en la combinant avec mes mesures, que la din'érence
de vitesse dans l'espace entre les deux extrémités du spectre visible est de l'ordre
de iSo" par seconde.
2° L'appareil permettra également d'aijoider l'étude des parallaxes des étoiles lîxes,
le jour (peut-être encore éloigné) où les astronomes sauront observer les protubé-
rances ou les autres phénomènes accidentels de ces étoiles, ainsi qu'on le fait actuelle-
ment pour le Soleil.
3" La comparaison des données obtenues par celle méthode a\cc celles que four-
nissent les procédés hal)iluels de mesure des parallaxes pourra apporter quelque
lumière sur la question de savoir si l'espace intersidéial est ou non homogène en toutes
ses parties, et sur la présence des masses nébuleuses obscures qui peuvent s'y rencontrer.
J'ai appris que' M. TiUliof poursuit iruin' manière indépendante, à l"!)))-
servaloire de PoulUovo, des recherches nouvelles sur la question de la dis-
persion dans le vide. Il sera intéressant d'eu romparcr les résultats avec
ceux que j'ai moi-même ohteiuis.
386 ACADÉMIE DES SCIENCES.
GÉOMÉTRIE. — Sur les cougnicnres fie courbes planes.
Note de M. C. Popovici.
.Je vais exposer dans la présente Noie quelques résultats qui feroni suite à
la Note précédente et aux lielles recherches de M. Carrus.
1 . (îènèralisation des èijuadons linéaires. — Considérons l'opérateur
n / r^ / . '^f , -, àf ()f
O.V, 0.t„-, Ot„
et l'équation
D(I) = U"-'(1) -h «,(./■,, . . . , j;,) V-'(\) + . . . + a„ ,(x„ . . . , .f„) U(\} = o;
les intégrales de cette é(juatiou peuvent se séparer en deux catégories :
1" les intégrales r,^(a:,, . . . , .r„ ) qui appartiennent à l'équation \](v)--^o:,
i" les intégrales I qui n'appartiennent pas à cette étjualion.
Par rapport à ces di'i niéics, on peut énoncer les deux lli(''orcnies sui-
^anls :
i" Il existe luie inlèiirale I telle que. pour .r„ ^ .r", on ait
2" Entre n — i intei^/-tfles I. // e.riste toujours une relation de la forme
•■i(''i. ■ ■ •. c„. 1 )1, + . ..+ C„.-, ( r,, r„ |)f„_H- 1=^0.
2. Itecherehes des eourhes planes appartenant à une eoni^rueiiee. — INtikhis
le cas le plus général, on Fou ne connaît |)as même la cougruence
mais la tangente en chacpie pomt. Vax d aulies ternies, trouver les intè ivraies
qui représentent des caractéristiques planes d'une équation U(/')^o sans
iju'on sache intégrer cette é(pHituui.
Considérons une équation D(I), les foiuiions </,, ..., «„_„ étant in'lcler-
ini/u'es. Suhslituons //,, ... , «„_o à la place de I. Les écpiations
SÉANCE DU 2/| FÉVRIER I()of<. ^87
voiil nous déterminer a,, ..., rt„_j. H>i nous substiLuoris inaitilmniit «„_,, le
résultat ne sera plus, en général, nul. On aura
D(,,„„,) = D(.r,, v„),
U(»,) ... U(«„_,)
D:
U" '((/,)
L'« '("„-,)
Prenons eoniine variables r,, ..., c,, ,. D. Pour les jxnnls tic la surface
D = G, on aura une relalion de la forme
C|(r,, . . ., (■„_,)«,
1 (''11 • • • I '■'il 1) "«
D = o.
Les trois théorèmes que j'ai énoncés dans la Note précédente résultent de
ces deux égalités.
S'il existe des courbes planes parmi les intégrales du système dxi,-=- u^dXn,
celles-ci se trouvent, sans aucune quadrature, à l'intersection des surfaces
+ . . .+ ;/„_.,
dP
ôx,,
6)D
(D=o).
l'our qu'il y ait des solutions du problème, il faut que les deux surfaces se
coupent. Si la première de ces équations est identiquement satisfaite, la sur-
face D = 0 sera le lieu des caractéristiques planes. Si D^z;o, alors toutes
les caractéristiques sont planes et nous avons donné la méthode pour trouver
les intégrales. Cette méthodeétait au fond celle de M. Darboux, généralisée
après lui avoir appliqué une légère mais essentielle simplification.
3. Singularités des courbes planes. — On peut classifier les congruences
de courbes planes d'après l'équation
D(l) = U"-'(l) -+-rt,U"--(I )+...=
U(I)
U(»,)
U (,/„_,)
U"-'(I)
U"-'(«,)
Les fonctions a^, .,.,a„_2 étant données d'avance, il existe une infinité
de congruences satisfaisant à l'équation caractéristique D ; elles seront don-
nées par tous les systèmes d'intégrales (?/,, . . ., u„_,) satisfaisant au système
de n — i équations aux dérivées partielles du (n — iy''°"= ordre
J)(mi) = o, ..., J)(//„_i) = o.
C. K., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N« 8.)
5i
388 ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'inléi^ration de ce sysLènie ainsi que Télude des cnngruenccs planes cor-
respondantes donnent naissance à des propositions li-rs inléressantes elà des
résultais bien curieux (lui, niallieurcusement, ne peuvent pas être evposés
dans le cadre liniilé d'une Note.
Je tiens à énoncer seulement deux remarques impoiianles, (]ui s'appliquent
presque dans tous les cas :
1° Les fonctions «,, . . ., a,^_„ n'inteniennciil pas i/n/is le c/ioi.r des sur/aces
de référence (enveloppes des plans des courbes).
1° Les fonctions a,, ..., a„_„ introduisent des singularités dans les con-
gruences de courbes ; mais il ne faut pas supposer, comme on serait porté à le
faire, que ce sont toujours les singularités des fonctions ai et les seules qui s'in-
troduisent (par analogie avec les équations lln(''air<'s ). Il peut exister des si/i-
gularités en dehors de celles qui appartiennent aux fonctions a, et il peut
arriver (pé une singularité d'une fonction a,., mkme d'ohdre plus grand oie /■,
ne s'introduise pas dans toutes les congruences correspondantes.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarque SU?' une Communication de AL Eugenii-
Elia Len. Note de M. E. Holmgre\.
Dans les Comptes rendus du 27 janvier 1908, p. 167, M. E.-E. Lcvi écril
au sujet de ma INote dans les Comptes rendus àw 2[ décembre 1907 :
Daus une réoenle (lomminiicalioii , M. iIoliii|;riii) donne un cerlain nombre Je
résultais sur l'équation île la chaleur -—^ = —^ , dont une partie ont une <;rande
' O.v- or
ressenihl.ince (même pour la méthode de dérnonsti ation que M. ilolmgren parait
avoir suivie) avec ceux ([ue j'ai obtenus de mon côté et que j'ai publiés, trois mois
avant la Communication de M. Ilolmgren, dans les Rendiconli delta R. Accadeinia
dei Lincei.
C'est pourquoi je demande la permission de rappeler ici les principaux de mes
résultats....
Je me permets de remanpier que j'avais, Ireize mois avant la Communi-
cation de M. Levi, donné la démonstration du résultat en question (en
employant la méthode à laquelle j'ai fait allusion dans ma Communication)
dans une Note (écrite en français) de V Arlàv for matemaiik. t. II! ( ' ) (com-
(') Comme je l'ai dit dans celte Note, le résultat (en ce qui conceine le problème
analogue au problème de Dirichlel) est un cas très particulier d'un théorème sur les
équations paraboliques aux. coefficients variables énoncé (sans dénioustratiou ) par
M. S. Bernstein {Comptes rendus. 16 janvier 190.5, p. rSy).
SÉANCE DU 24 FÉVRIER I908. 389
iiimii(|iii''c le 12 pcptombre içjofi). J'avais dû rappeler ce résultat dans ma
(loniiiiiinicalioniiour faire voir quel cheiuin j'avais suivi [xiur démontrer les
résultais nouveaux y contenus.
Je remarque aussi que j'avais express/'uicul cité celle Note de VAr/d^>
dans ma Communication.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les singularilés des c(jualioits diffc-
reiiliclh's du piriider ordre. Note de M. Georges Uêmouxdo.s, pn''-
senli'e [)ar M. 1']. Picard.
I. On sail que Piriot et Couquel sont arrivés à établir, dans des cas très
étendus, une réduclion des équations dilVérenlielles du premier ordre à des
formes simples que Ton peut aisément étudier {Journal de l'École l'olylech-
nique, t. X\f, p. i(ii).
Parmi ces formes il y en a une très inléressante à cause des circonslances
particulières qu'elle présente, je veux dire la forme
(1) .r- )-' = ar-t-,z'P.(.r) + ^B, ( j-) >• H- B,(.r) j^ + . . . (ap^^o),
le second membre élant une fonction liolomorphe dans le voisinaqe des
a? = o et j = 0 et s'annnlant pour ces valeurs des x et y.
Dans son Traité d'Analyse (t. III) M. Picard a utilisé nu iv.Miipl.' 1res
particulier
(2) j;-^y—xy-hbx,
pour énoncer l'assertion que les équations différentielles (1) ii'admriicnt
pas, en vénérai, une intégrale liolomorphe dans le voisinage de a- --= o et
s'annulant pour œ = o. M. Picard s'exprime ainsi : La singularité r = o
est en général, pour celle équation, une singularité de nature essentielle; il y
aurait là un important et difficile sujet de recherches.
l'iirmi les ti'.ivaux récents relalifs ;i hi (|uesti(m iiiiisi posée, le [)Kis iiiipuihiiil esl
celui de M. Dulac ( Thèse de doctoral, l'aiis, kjoo); mais M. Dulac s'est attaché à
l'eliiile des iiUégiales non lioloniorphes en répétant aussi l'assertion ci-dessus men-
tionnée.
L'élude de l'éqnatiou
(3) x'y — a.y-\-x^ {x) \y,{x) = b, -h b,x h- b^x'- ^ . . . -1- A„ ,r« -(-...]
Sgo ACADÉMIE DES SCIENCES.
a conduit Biiol et Bouquet à énoncer le lliéorème suivant :
Pour que VéquaUon (3) admette une intégrale holontorphe dans le voisinage
de X ^^o et s'annulant pour x = o, il faut et il suffit que le nombre c soit un zéro
de la fonction entière W {■>') donnée par la formule
(4) Jl(.r) = ^ + :^.r+- A^2^. _^,,.3+...+ 'iR .,"+....
^ ' ^ ' I 1.2 I .2.0 I .2.0. . ./<
2. J'ai eiUrcpris des recherches pour obleiiir une extension du ihéorème
de Briol et Bouquet au cas général et je suis arrivé au.\ résultais suivants :
I. 5/ 7WIIS c/ésig/ions par
yiX + y., .V- + . . . + y„ x" H- . . .
/e développement tarlurien f/ui salis/ait furmel/ement à l'équation différen-
tielle (\), la quantité v'y„ n'est jamais d'un ordre de grandeur supérieur à celui
de la quantité y {n — i)l =v/i.2.3... (n — i); J'entends par là que le rap-
port yy„ : \/(n — I )! //(' lenl jamais vers l'injitn.
II. Si nous supposons que les coefficients des séries, qui définissenl les fonc-
tions B(a-), B,(a--), B.(a7), ..., soient réels et négatifs, l'équation ( i) ne
saurait admettre une intégrale holomorphe pour aucune râleur de a.
La méthode que j'ai utilisée pour démontrer ce théorème met en lumière
la cause protonde du fait, d'après ]e(iuel le développement laylorien est, en
général, divergent, puisque la restriction que ce théorème II comporte ne
touche pas le fond du caraclère fonctionnel l'I diflërcnliel des éipialions les
plus générales, que nous considérons ici.
III. Si nous fixons tous les coefficients de l'équation dillérentielle saut a,
que nous considérons comme un paramètre, nous avons encore le théorème
suivant qui complète le théorème II :
.SV B , (X) — o et si B (.r) est un polynôme , / 'équation différen tielle (i) ne sau-
rait admettre une intégrale holomorphe dans le voisinage dex ^o et s'annu-
lant pour x = o que pour les i^aleurs de u = - qui annulent une fonction en-
tière g(u). If ensemble, donc, des valeurs de u pour lesquelles il y a une
intégrale holomorphe est dénombrahle avec un point limite unique à l'infini.
Il y a là une extension, dans une certaine mesure, du théorème cité de
Briot et Bouquet; d'autre part, nos résultats justifient, dans des cas très
étendus, Tassertion mentionnée plus haut, qui ne s'appnyail jusqu'ici que
sur des exemples très particuliers.
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908,
391
OPTIQUE. — Images à aspect changeant par l'écran de projection à réseaux
lignés. iNote (' ) de M. E. Estanave, présentée par M. (i. Lippnianii.
L'écran à réseaux lignés que j'ai fait couuaitre ici mèuie (-), permettant
d'obtenir le relief par la projection des images stéréoscopiques, est suscep-
tible d'une nouvelle application.
Cette application consiste à produire, dans une même région de cet écran,
une image qui change d'aspect avec l'angle de vision de l'observateur par
rapport à l'écran.
Dans ses parties essentielles, cet écran est coriititué de deux, réseaux lii^més H H,
R'R' {fig. 1) à lii;nes parallèles allernalivemeiU opaques et transparentes. Ces réseau\
KiR. ..
sont séparés par une ylace dépolie EE'. Us en sont séparés d'un espace calculé d'après
le caractère des réseaux utilisés.
Deux images dilTércnles b, I2 sont projetées à l'aide de deux objectifs O,, Oj sur
l'écran dont les lignes des réseaux sont supposées horizontales, c'est-à-dire perpendi-
culaires à la dii-eclion 'J|0,. Les objectifs sont sufli^animenl rap|)rocliés poiii- donner
(") Présentée dans la séance du 17 lévrier' lyoS.
(-) Comptes rendus, t. GXLIII, p. 644-
392 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sur l'écran deii\ images qui empiètent l'une sur l'autre ou niieu\ se superposent sensi-
blement dans une même réi;ion.
L'imai;e de Ii se produit ^ur la gbice déjjolie EE' en une iniaf^e incouiplèle formée de
lignes-imai,^es notées i, r, i, ... enchevêtrées et alternées avec les lignes-images
notées 2, 2, 2, ... provenant de l'image de L. Les conditions sont réalisées pour que
les Landes i, 1, i, ... n'empiètent pas sur les bandes 2, 2. 2, ....
D'après cela, un observateur, dont la ligne des yeux est sensiblement
parallèle aux lignes des réseaux, verra à travers les espaces clairs du ré-
seau R'ir les lignes-images notées 1,1, i, ... ou les lignes-images notées 2,
2, 2, . . . suivant qu'il occupera la position A ou la position B.
Autrement dit, suivant (pie l'angle de vision de l'oliservateur par rapport
à l'écran aura cbangé, il verra soit l'image de I,, soit l'image de L. Grâce à
la finesse des (rails des réseaux, les lignes-images qui constituent les imagos
de l'écran sont snfllsamnient voisines poin' que ces images incomplètes
paraissent continues.
On peut obtenir le même résultat en laissant l'observateur lixe et en fai-
sant pivoter légèrement l'écran autour d'un axe borizontal.
Le procédé indi([ué dans une Note |jrécédente, pour obtenir un stéréo-
gramme-parallaxe, en partant d'un couple stéréoscopique ordinaire, permet
aussi d'obtenir une diapositive à image composite qui, observée à travers
ini réseau ligné à lignes liorizontalcs. offre une image à aspect cbaugeaut,
c'est-à-dire pré'senle le })bénoinène (pi'on piMçoit sur l'écran. Le mode
opératoire est le même; il suffit toutefois de reinj)lacer les deux images
stéréoscopiques par les deux dessins ou objets dont les images doivent
constituer les deux aspects de l'image changeante.
PHYSIQUE. — liiflitenrc de la Mniére solaire sur le dép;ap;emcnt et sur l'orien-
talioii des molécides <j;aze.ilses eu dissolution dans l'eau de mer. Note de
M. IIaphael Dub<iis, présentée par M. Lippmaïui.
En poursuivani n^es expériences sur le rôle des pigments chez les animaux
et les végétaux marins, j'ai constaté un phénomène, d'ordre purement phy-
sique, qui me paraît mériter d'être signalé, s il ne l'a été déjà.
l'ai plongeant des tubes à essais ordinaires contenant des solutions
colorées différemment dans de l'eau de mer, on voit, a[irès une exposi-
tion au soleil de '\ï minutes à i heure, qnehjucfois plus tôt, se déposer
des bulles gazeuses sur la [)aroi externe des tubes, oi'i elles restent pendant
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 3g3
longlemps assez fortcinenl adhérentes. Le phénomène se produit aussi dans
Feau douce.
Mais ce qui in'a frappé, ainsi que h\s personnes (|ui assistaient à mes
expériences, c'est tiue les luhes rent'ermanl des solutions vertes se couvraient
de fines bulles gazeuses plus vite et en l)eaacoup plus grande abondance
que les autres. Sur la paroi externe, et même sur la paroi interne des tubes
verts, les bulles étaient si nombreuses qu'elles se touchaient et qu'il en
résultait un dégagement simulant celui qui se fait à la surface d'algues vertes
plongées dans l'eau et exposées au soleil.
L'expérience peut être disposée de la façon suivante pour que les conditions de
milieu soient identiques dans tous les récipients culoiés diverrcment :
Dans une cuve de verre <à faces parallèles remplie d'eau, on introduit des éprou\ettes
renfermant des solutions colorées. Ces éprouvetles sont semblables et placées à des
distances égales dans l'ordre suivant, de gauche à droite : rouge, jaune, vert, bleu.
Dans l'expérience n" 1, la substance verte était de la chlorophylle d'algues marines
en dissolution dans l'alcool.
Dans l'expérience n" 2, on a employé une solution de chlorure de nickel et enfin,
dans une troisième, une solution de vert Lumière.
Le contenu des autres tubes était coloré par la coccinine, l'orange ,ç, le carmin d'in-
digo, le bleu de méthylène, le violet de gentiane, etc., en solution dans l'eau.
La paroi antérieure de la cuve était exposée de manière que les tubes fussent tous
frappés directement par la lumière solaire traversant l'eau dans laquelle ils baignaient
jusqu'à leur partie supérieure.
Pendant les expériences, la température de la cuve s'est élevée de 10" à 18° en
inoyenne.
La photographie n" 1, que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie, montre
que les bulles appliquées sur la paroi du tube vert sont infiniment plus nombreuses
que celles qui se trou\ent sur le tube voisin renfermant du jaune : en outre, la posi-
tion occupée n'est pas la même. A la surface de l'éprouvette rouge, on ne distingue que
deux bulles; sur la bleue, il y eu avait da\anlage que sur la rouge et la jaune, mais
elles étaient disséminées sur toute la surface et avaient un diamètre plus grand.
Dans l'expérience n" 2, l'apparition des bulles sur la paroi du tube vert est plus
démonstrative encore, ainsi que le montre la photographie.
Il s'est bien déposé quelques bulles sur la paroi de la cuve à faces parallèles, mais
elles étaient relativement rares et disséminées sans ordre.
lùaut donnée la composition des gaz dissous dans l'eau, les Ijulles gazeuses
ainsi dégagées sont forcément très riches en oxygène.
D'après diverses expériences, que M. Lippniann a eu la bienveillance de
me suggérer, il semble bien ([ucce dégagement gazeux localisé sur h-s tubes
verts soit dû à ral)sor[)tion élective des radiations calorificjues et non à un
phénomène d'adsorption.
394 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Pourtant, en substituant à l'eau simplement aérée de l'eau chargée d'acide
carbonique, il s'est bien dégagé, au soleil, des bulles gazeuses, mais elles ne
se sont pas accumulées sur le tid^e vert.
En tous cas, le dégagement gazeux sui' les parois des tubes verts produit
nécessairement un appel de l'oxygène vers celles-ci. On est en droit de
penser, croyons-nous, que le dégagement est de nature à exercer une action
sur le rôle physiologi(pie des pigments colorés des organismes et sur les
phénomènes de respiration tégumenlaire qui s'y rattachent, par exemple,
dans le cas de Bondlia virldis exposées aux radiations solaires, dont j'ai
parlé autre part (').
RADIOACTIVITÉ. — Sur Ics courbes de radioactmlé induite obtenues par
MM. Sarazin el Tommasina. Note de M. J. Daxxe, présentée par
M. Lippmann.
Dans un récent travail ( -) MM. Sarazin et Tommasina ont étudié la loi
de désactivation de corps activés par l'émanation du radium.
Les cor|)S eniplovés sorU des (ils métalliques nus ou recouverts d'un isolant le! que
le caoulclioiic ou la paraffine. On les active sous potentiel positif ou négatif. Le fil
activé, enroulé en s])iiale, est disposé à une certaine distance du cylindre isolé d'un
éleclroscope d'I'lUter et Gi-ilel. On peut iiUer|ioser des écrans en toile métallique
entre le cylindre et le fil activé. Les mesures sont faite-N en donnant alternativement à
l'électroscope une charge positive et une charge négative. Si l'on lepréscnle graphi-
quement les résultats en portant en abscisses les temps el en ordonnées les logaiithmes
du courant mesuié à l'électroscope, on constate que la courbe reliant les points ob-
tenus avec une charge positive n'est pas la même que celle obtenue avec une charge
négative. La valeur du courant est plus grande pour une charge d'un sinne donné de
l'électroscope que pour une charge de signe contraire.
Le fait de charger positiveiuent ou négativement l'électroscope ne peut
modifier, en aucune façon, la loi de désactivation des corps activés ; il faut
donc rechercher l'explication de ces expériences dans d'autres phénomènes.
J'ai entrepris, au laboratoire de M"'^(Airie, quelques expériences dont
(') .Sur l'action de la hrniiéie sur le pigmerU \er'L lluorescerU de UonelL'ut virù/is el
sur l'émission de pigment par- certains vers marins exjiosés à la lirmiére solaire illitll.
Soc. de liioL, t. L\ll, p. 65^).
(^) Comptes rendus, t. C\LV, 1907, p. 420 et .'|8o ; Arch. des Se. pitys. el nat.,
novembre 1907.
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. SgS
les résultats prouvent que les phénomènes observés par MM. Sarazin et
Tommasina peuvent facilement s'expliquer en considérant la dislrihulion
du cliamp dans les diUérentes parties de l'appareil de mesure.
Cas des corps recouverts d'un diélectrique. — J'ai répété, dans des condi-
tions un peu différentes, les expériences de MM. Sarazin et Tommasina (').
Les résultats obtenus sont conformes à ceux de ces auteurs. Ils peuvent
s'expliquer de la façon suivante : pendant l'activation, lérnanation crée
dans le gaz des ions des deux signes. Si l'on porte le fd à un haut potentiel,
le champ qui en résulte entraîne les ions d'un signe sur le diélectricjue.
Pendant la désactivation, les charges accumulées peuvent se libérer sous
Tinfluence d'un champ de sens inverse au champ établi pendant l'activa-
tion; elles contribuent alors à accroître le courant. Un champ de même sens
que le champ établi pendant l'activation tend à être annulé par les charges
réparties sur le diélectrique. L'expérience suivante confirme cette manière
de voir.
Une lame de cuivre recouverte d'une mince couche de paraffine, portée à un polenliel
négatif de 900 volts, est placée à une petite distance tlune lame de poloninm en commu-
nication avec le sol. Trois heures après, on constate que la lame est chargée positivement.
Sous l'influence du champ, lésions positifs se sont fixés sur la paraffine. Si la lame est
placée dans un condensateur à plateaux avec un champ de sens inverse au premier, elle
abandonne peu à peu ses charges. Le départ des charges se traduit dans le conden-
sateur par la production d'un courant qui va con>tamment en diminuant.
Il résulte de cette expérience que, pour un sens déterminé ihi cliauq), la
disparition des charges simule un phénomène de radioactivité induite.
Cependant, il y a une diffétxnce fondamentale entre les deux phénomènes.
La radioactivité induite est caractérisée par ime loi de désactivation inva-
riable, identique pour les deux sens du champ. La décharge d'un diélec-
trique ciiargé est essentiellement variable avec les.conditions extérieures; en
outre, la décharge n'a lieu que pour un sens déterminé du champ.
Dans le cas des corps activés, un seul sens du champ favorise le départ
des charges et c'est pour ce sens que le courant est maximum. Pour un
chaiTip de sens inverse, le courant est 1res faible au début; en elï'et, non
seulement les charges réparties sur le diélectrique ne peuvent quitter le
diélectrique, mais de plus elles tendent à annuler le champ dans le conden-
(') Le détail des expériences et leur représentation graphique seront publiés dans
Le Radium.
C. R., lyoS, I" Semestre. (T. C.Xr.VI, N° 8.) ^2
3q6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sateur. A mesure que les charges disparaissent, le courant augmente de
valeur jusqu'à ce que toutes les charg-es soient dissipées-; à ce moment, la
courlie rejoint et se superpose à la courlje obtenue par le champ de sens
inverse.
Une longue activatiou el un potentiel élevé sont des conditions avanta-
geuses pour obtenir deuv branches nettement séparées.
Cas ries toiles rnétal(i(jiies. — Les phénouiènes observés dans ces condi-
tions sont attribuablcs a un entraînement des ions d'un signe au travers des
mailles de la toile métallique. L'excès des ions d'un signe dans l'espace
compris entre la loile métallique et le plateau supérieur du condensateur
en communication avec rélectromclre est la cause de la dissymétrie du
courant dans cet espace.
L'entra'inement des ions est provoqué par un champ local résultant
d'une force électi'omotrice de contact entre la sujjstance active et la loile
métallique. La grandeur et la direction du champ local et par suite le signe
des ions entraînés vers la loile dépendent de la grandeur et du sens de la
force électromotrice de contact.
Si l'on applique entre la toile métallique et la substance active une force
électromotrice égale ou supérieure et de sens inverse à la force électro-
motrice de contact, on supprime la dissymétrie des courants.
Ces résultats permettent d'expliquer les observations relatives à la loi
de désactivalion d'une lame activée lorscpi'on mesure la valeur du courant
au travers d'une toile métallique. Sup[)Osons que la lame activée soit en
enivre, qu'elle soit placée à une certaine distance d'une toile métallique en
fd de fer galvanisé, el qu'on mesure le courant entre la toile métallique et le
plateau supérieur d'un condensateur en communication avec l'électromètre.
La force électromotrice de contact entre cuivre et zinc produit un champ
dirigé du zinc au cuivre, les ions positifs compris dans ce volume se dirigent
vers le zinc; si le champ extérieur entre la loile et le plateau supérieur est
de même sens que le champ local, les ions positifs peuvent pénétrer au delà
de la loile, ils sont alors recueillis par l'éleclroraèlre et contribuent à
augmenter le courant. Si le champ est de sens inverse, les ions positifs sont
arrêtés par la toile métallique.
La loi de désactivalion est la même pour les deux sens du champ, lorsqu'on
mesure l'intensité du ra\onnemenl au travers d'une loile métallique, à
condition toutefois d'établir entre la toile et la lame activée un champ de
sens inverse au champ dû à la force électromotrice de contact.
MM. Sarazin et Tommasina ont indiqué diilérents résultats obtenus en
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. ^yj
Utilisant des corps recouverts d'un diélectrique, activés sous charge positive
ou négative, dont ils étudiaient la loi de désactivation au travers de toiles
métalliques. Les phénomènes observés s'interprètent facilement au moyen
des résultats précédents.
ÉLECTRICITÉ. — FonctioJinement du délecteur éleclrolytique; influence
de la température. Note de M. Henri Abraham, présentée par
M. J.A^ioUe.
L'électrode sensible du détecteur éleclrolytique Ferrie est, comme on
sait, constituée par une pointe de platine très fine plongeant dans une solu-
tion d'acide sulfuriquc; l'autre électrode est à large surface. Un transfor-
mateur reçoit les ondes de l'antenne et élève leur potentiel. Le détecteur est
placé dans le circuit secondaire, qui contient aussi un condensateur réglé
de façon à accorder les oscillations de ce circuit sur celles des ondes que
l'on reçoit.
Ce détecteur est polarisé en permanence par un circuit auxiliaire, la
pointe étant positive, et l'on règle la polarisation, au vois^inage de 2 ou
3 volts, vers la limite indécise de l'électrolyse franche, à partir de laquelle
la polarisation ne peut plus être augmentée qu'avec un courant permanent
d'intensité beaucoup plus grande. Un téléphone est interposé dans le circuit
polariseur, et l'on entend un son au passage de chaque train d'ondes.
Le mode d'action des ondes paraît être celui-ci, au moins pour les ondes
faibles :
La self-induclioii itLi téléphone tend à s'opposeï' au passage des oscillations, et, pen-
dant toute leur durée, si elle est très brève, le circuit du téléphone peut n'être que
fort peu influencé : les oscillations agissent surtout sur la dérivation sans self-induc-
tion qui Don lient le détecteur.
Les demi-oscillations négatives, qui tendraient à diminuer la polarisation, agissent
peu sur le courant qui traverse le détecteur. Pendant les premières demi-oscillations
positives, au contraii-e, la iwlarisalioii de la pointe est accrue, et le courant
augmente nolablenieut. Mais le supplément de courant n'est pas alimenté par le cir-
cuit polariseur, il est fourni par le circuit oscillant. Le condensateur, qui était
chargé positivement, et qui a fourni du courant positif, doit donc être partiellement
déchargé. On peut dire aussi qu'il a pris une charge négative supplémentaire.
Pendant que le train d'ondes achève de passer, cette charge négative se partage
entre le condensateur et le détecteur, qui fonctionne maintenant comme capacité élec-
lrolytique, et la polarisation est, en définitive, diminuée.
Le circuit polariseur est alors obligé de fournir rapidement la quantité d'èlec-
398 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tricilé nécessaire pour recliarger le détecteur et le condensateur au voUage normal,
et c'est ce courant de recharge que l'on entend au téléphone.
Il résulterait de celte manière de voir qu'un délecteur pourrait être à
peu près caractérisé par deux quanlilés :
i" sa capacité de polarisation au voisinage du voltage noi-nial ;
2" sa résistance olimique intérieure, en série avec la capacité.
Ces deux éléments ont pu être déterminés, pour des forces électromotrices
alternatives voisines du centième de volt, avec une fréquence de 5oo périodes
par seconde, au moyen de notre galvanomètre à courants aternatifs, muni
des dispositifs décrits dans une précédente Conununication faite en commun
avec M. Devaux-Cliarbonnel (').
Voici quelques résultats de cette élude :
Des détecteurs de dilTéreiite^ fabrications, mais de sensibilités comparables, sont
étudiés au voisinage immédiat de leur polarisation normale, avec des forces électro-
motrices alternatives de l'ordre du centième de volt. Ils se comportent vis-à-vis de
ces forces électromotrices comme le ferait une capacité de quelques centièmes de
microfarad en série avec une résistance de plusieurs milliers d'ohms.
Sans polarisation, la résistance reste à peu prés la même, tandis que la capacité
diminue notablement.
Des détecteurs à gros fil ont une capacité plus grande et une résistance plus faible.
La variation de ces quantités est un peu moins rapide que la variation de surface de
l'électrode sensible.
Influence de la tempéralure. — Des détecteurs ont été cliaufFés à 120°. Leur
capacité a augmenté jusque vers- microfarad; mais leur augmentation de capacité
ne nuit pas à la sensibilili' des détecteurs (-).
La résistance a, par contre, beaucoup diminué, comme on devait s'y attendre. Elle
est tombée à quelques centaines d'ohms.
Grâce à la très ainiaJjle collaboration de M. le capitaine Ferrie, les
délecteurs chauffés à 120" ont pu être essayés au poste de télégraphie sans
fd de la tour Eiffel.
Nous avons alors constaté que, à sensibilité égale, leur faible résistance
intérieure perinet d'oblenir un accord plus étroit de la résonance, une
syntonic plus parfaite, ce (pii peut présenter, jiour cei^taines transmissions,
un avanlage assez sérieux.
(') Comptes rendus, t. CXLIV, 1907, p. 1209.
(-) Voir, notamment, sur ce sujet, le travail récent de M. C. Tissol {Journal de
Physique, 1908, p. 46).
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. Scjt)
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les poids alomic/ues de l'azote, de l'oxygène et du
carbone. Note de M. A. Lebuc, présentée par M. H. Le Chatelier.
Le Comité international des Poids atomiques vient d'abaisser enfin le
poids atomique de l'azote à i4,oi, pour O = 16, au lieu de i4,o44 admis
antérieurement d'après Stas.
J'ai montré dès 1897 que, si l'on admet pour le carbone C = 12,004, le
poids atomiquede l'azote est i4,oo5, et l'erreur sur ce nombre ne me parait
pas devoir dépasser deux unités sur la dernière décimale. Mais on s'était
refusé à l'adopter parce qu'il était obtenu par une méthode purement phy-
sique. C'est seulement depuis que M. Guye a trouvé par des méthodes
chimiques, moins précises d'ailleurs, des nombres à peu près concordants
dont la moyenne était légèrement inférieure à i4,oi que la Commission
s'est décidée à apporter au nombre de Slas les \ de la correction que
j'avais proposée.
Voyons maintenant la valeur qui en découle pour le poids atomique du
carbone.
Le rapport p des volumes moléculaires de l'oxyde de carbone et de l'azote
dans les conditions normales est compris entre 0,9999 et i. Le rapport des
densités de ces deux gaz est, d'après mes déterminations.
, 0,96702
0,96717 '•'■'^
Lord Uayleigh a trouvé un nombre pratiquement identique : 0,99979.
Le poids moléculaire de l'oxyde de carbone est donc
compris entre
et
CO = 2Az X p X à,
28,02 X 0,99985 = 28,016
28,02 X 0,9999 X 0-99979 = 28,011.
On en déduit que le poids atomique du carbone est compris entre 12,011
et 12,16, au lieu de 12,004 admis dans mon travail, d'après Slas et Van
der riaat.
Cet écart semble-t-il compatible avec la précision des déterminations de
ces savants? Dans le cas de l'affirmative, il serait préférable d'admettre pour
/|00 ACADÉMIE DES SCIENCES.
le carbone le nomlire entier i 2,000. Un en décluhait pour le poids atomique
de l'azote un nombre compris entre 14,002 et i/|,oo4, dont Texcès sur le
nomI)re entier i4 est trop faible pour qu'on puisse affirmer son existence.
En ce qui me concerne, je n'ai pas cru juscpTici devoir me ranger à cet
avis.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'oœyùromure <Je phosphore.
Note de M. E. Berger, présentée par M. G. Lemoine.
Le seul procédé connu de préparation de roxybromure de phosphore
consiste a hydrater partiellement le pentabromure en le distillant, soit avec
de l'acide oxaUque desséché, soit avec de Facidc- acétique. Entre autres
inconvénients, ce procédé a celui de perdre 2^" de brome du pentabromure
à l'état d'acide bromhydrique.
I. J'ai réussi à préparer avantageusement l'oxyl^romure de phosphore en
faisant agir l'anhydride phosphorique sur le pentabromure
3I>Br'+P^O»=5F'OBr^
Dans la cornue d'un appareil distillaloiie on mélange les deux corps, l'anliydride
phosphorique en léger excès. On chauffe jusqu'à apparition de vapeurs de brome pro-
venant d'un commenceuient de dissociation du pentabromure. La masse se liquéfie peu
à peu : au bout de 4 à 5 heures la réaction est terminée et l'on distille.
On rectifie le produit brut ^ur un peu d'anhydride phosphorique et l'on recueille ce
qui pa^se vers 190°. Le rendement atteint 85 pour 100.
Les cristaux orangés obtenus sont placés dans la douille d'un entonnoir et lavés avec
de l'éther bien anhvdre et exempt d'alcool; puis on les écrase entre deux plaques
poreuses. Cette opération est lai le par une journée de froid sec, de façon à éviter l'alté-
ration des cristaux par l'humidité. \'A\e a pour but de débarrasser complètement le
produit de pentabromure, résultat que des distillations répétées ne permettent pas
d'obtenir.
II. Les cristaux ainsi purifiés et conservés en tube scellé sont parfaite-
ment incolores. Ils fondent à 55"-56°; le point d'ébulUtion sous 77-V'""
est 189", 5. L'analyse a donné pour loo : 83,2 de brome et 10, 85 de phos-
phore (théorie 83, 61 et io,8). La densité de vapeur, prise avec l'appaixnl
de Meyer dans leienzoate d'amyle (233"), a été trouvée normale ; lU, IL
Calculée : 9,94-
III. .l'ai déterminé la chaleur de formation de l'oxybromure de phosphore
en elléctuaut sa décomposition par l'eau. Deux déterminations uès concor-
. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1<^<>8. 4oi
daiUes liront donné
P0BH-{-3H^0r= PO'H^M^ :!lli;r + 75n00"'' (').
Eli se servant des données de Bcrtlielol {Thermochiinw, t. II, 1897,
p. 45, 53, ii4, 143), on trouve
I' sol -t- O -I- Br' gaz zisz POBr' sol + laojao'^',
P sol + O -+- Br' liq =r POBi» sol + logôSo"»»,
IM3i'liq-hO = POBi-3sol-(- 6485o«»'.
MÉCANIQIE CHIMIQUE. — Sur les causes essenliellement chimiques de la trans-
formation allotropique du phosphore blanc dissous dans l'essence de téré-
benthine. Note de M. Albicrt Colson, présentée par M. Georges Lemoino.
J'ai montré que le phosphore blanc dissous dans l'essence de térébenlhini;
reclifiée se transforme en phosphore rouge à \a température de 2 jo° à 3oo
(Comptes rendus, 1908, p. 71V La cause de cette transformation irréversible
pouvait être l'état d'é(|uilible instable qu'on attribue au phosphore blanc
et qui est maintenu par une sorte de viscositi', par un frottement chimique,
que la chaleur fait cesser. C'est du moins ce cpie j'avais pensé tout d'abord;
mais les particularités du phénomène que j'ai étudié sont en désaccord avec
l'hypothèse d'un frottement.
J'ai dit, en effet, que lorsqu'on atteint la Icnipérature de 25o" suffisante
pour faire cesser le frottement, il faut aLteudie 5o heures avant de constater
la moinch'e transformation, et qu'ensuite le dépôt apparaît, s'accentuant
rapidement, vers la cinquante-cinquième heure. Si l'on élève la tempé-
rature à 280", malgré l'atténuation plus considérable du frottement,
le dépôt n'apparail pas encore au bout de '1 heures ; il ne se précipite
que vers la cinquième heure.
Cette allure n'a rien de commun avec les ellels du frottement. Dès que le froUemenl
est vaincu, le mobile se met en marche immédiatement; et si, au lieu d'un mobile,
on est en présence de molécules, l'effet est d'autant plus apparent que les molécules
(') M. Ogier {Comptes rendus, t. XCII, 1881, p. 85) avait trouvé pour celte déter-
mination 79700'^'. Je pense que cette différence piovient de ce que son produit conte-
nait un peu de pentabromure, qui, à poids égal, a une chaleur d'hydratation plus con-
sidérable.
4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
en mouvement (en voie de transformation) sont plus nonil)reuses ; de sorte que c'est
au début du cliauffage, et non 5o heures plus tard, que l'action doit surtout se
manifester. 11 convient donc de chercher, en dehors de la mécanique du frottement, les
causes de la métamorphose du phosphore blanc dissous.
Elles tiennent plutôt soit à un élal inlermédiaii'e du phosphore, soit à la
formation d'autres corps transitoires qui s'accumulent dans les tubes à la
suite d'une lente réaction du phosphore dissous sur le solvant. En clTet, à
l'ouverture des tubes, j'ai toujours constaté la présence siniultanéc d'hydro-
gène et de phosphure gazeux PH' en faible quantité; et la formation de ces
gaz, du dernier surtout, m'a paru étroitement liée à celle du phosphore
rouge. On peut admettre que PH' se dédouble en phosphore rouge avec
dégagement d'hydrogène naissant qui régénère le gaz primitif au contact du
phosphore dissous ('); peut-être encore se fait-il du phosphore solide cjui
à 25o° se scinde en phosphore rouge et phosphure gazeux.
Four constater ce rôle actif des composés phosphores, j'ai rempli de gaz PIP un tube
effilé aux deux bouts dans lequel j'ai ensuite aspiré une solution térébenthinique de
phosphore à 2 pour 100. Après l'avoir scellé à la lampe, je l'ai chautTé à 240° au sein
,de la solution initiale à 2 pour 100. Au bout de 4 heures, le tube phosphore intérieur
a donné un abondant dépôt rouge, tandis que la solution extérieure est restée limpide
après 12 heures, même à 2Jo°. En variant la dose de phosphure PH', j'ai pu obtenir
en 3 heures un dépôt rouge à la température de 280°, relativement basse.
L'Iij'drogène pur et sec joue un rôle moins actif que PH^.
Le phosphore rouge, préparé en dehors de ces gaz, a toujours une odeur
sensible cl une densité trop faible (-). J'ai supposé qu'il devait retenir un
des états transitoires par lesquels le phosphore l)lanc passe pour arriver à la
variété rouge, et, pour m'en assurer, j'ai chauifé le corps sec dans le vide.
A mesure que la distillation se fait, il se dégage un gaz phosphore très odo-
rant dont le volume ne dépasse pas celui du solide généi\Tleur; en même
temps il se dépose, à la partie supérieure de la trompe à mercure, une pous-
sière jaune qui rappelle le phosphure sohdc P-'H. C'est bien là ce que j'avais
(') Celte réaction, comme la suivante, est classique.
(^) Les changements de nuances et les variations de densités constatés par MM. Troost
et Haulefeuille se retrouvent sur le phosphore rouge formé au sein du lérébenthène.
Sur un échantillon préparé entre 200" et 260°, j'ai trouvé après des lavages nombreux
et variés une densité de 2,og5. La faiblesse de ce nombre, inférieur à la densité lor-
male, est ici certainement due à une cause analogue à celle qu'a signalée M. LeChale-
lier à propos du graphite, comme le démontre l'eflet du vide.
SÉANCE DU 2/j FÉVRIER 1908. 4o3
prévu, et l'on voit ijue le changement d'état allotropique du phosphore
dissous, loin d'être dû à une simple condensation moléculaire, apparaît
plutôt comme la résultante d'une succession d'actions chimiques formant un
cycle fermé.
Cette conclusion entraine des conséquences qu'une explication mécanique
ne laisse pas prévoir. Si j'empêche ou si j'atténue la formation des composés
hydrogénés nécessaires au mécanisme de la transformation, celle-ci ne se
fera plus ou sera très ralentie. C'est effectivement ce qui arrive quand on
dirige sur l'oxygène la faculté réductrice du phosphore en le mettant en con-
tact avec un solvant oxygéné. J'ai réussi à maintenir pendant 2 5 heures ('),
^ 3oj"-3io°, un poids de o", 9 de phosphore blanc, sans constater trace de
phosphore rouge au sein du liquide, et à recueillir o^, 3 de phosphore blanc
inaltéré, déposé par refroidissement, en prenant pour dissolvant le benzoate
d'éthyle.
En résumé, ce cas si simple de transformation irréversible ne se rattache
pas à la mécanique du frottement, comme on le croirait à première vue,
mais il relève de phénomènes chimiques à cycle fermé où la qualité du sol-
vant domine l'effet, pourtant si actif, de la température.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur une modification isomérique de l'acide hYpo<,'ana-
dique hydraté. Note de M. Gustave Gain, présentée par M. Alfred
Ditte.
Dans une précédente Communication (■) j'ai indiqué l'existence et la
préparation de l'acide hypovanadique hydraté cristallisé V-O', 2fP0. Cet
acide possède une belle couleur rose lie de vin.
J'avais été frappé de ce fait que, conservé à l'abri de l'humidité de l'air,
il perdait au bout de quelques jours sa belle couleur rose pour prendre
définitivement une teinte vei't olive.
Je pensai d'abord cjue ce changement de teinte était dû à une hvdratation,
mais le phénomène se reproduisit encore sur la matière bien desséchée et
conservée en tube scellé. L'altération se produisait en un point quelconque
(') Il faut ouvrir plusieurs fois les lubes pour diminuer la pression. Je reviendrai
sur ce point.
(-) Comptes reinlus, t. CXLIII, p. 823.
C. R., 190S, I" Semeslre. (T. CXLVI, N° 8.) 53
/|0't ACADÉMIE DES SCIENCES.
(le la masse et se poursuivait gTaduellement jusqu'à transformation com-
plète.
Dans ce cas, il était diflicile d'admettre qu'une hydratation quelcon(|ue
ait pn se produire; il fallait donc chercher ailleuis la cause de celte trans-
formation; les différentes expériences et mesures (pie j'ai faites m'ont permis
de concluie que l'hydrate, sous sa forme verte, n'était autre qu une modifica-
tion isoméricjue de l'hydrate sous sa forme rose.
Je m'assurai d'abord de la composition de cette forme verle; l'analyse
m"a montré qu'elle était rigoureusement la même que celle de la forme rose
et qu'elle répondait, par conséquent, à la même formule \M3\2lI-0 :
Kuriiic
verle.
Forme
rose.
Ciiiciii:-
Analyse \.
Analys(> II.
Analyse I.
.Vnalyse II.
V
= 0',ilPO.
82,45
82,7.)
8-2,33
81,98
82,17
.7>54
17>24
•7,66
18,02
■7.84
Des mêmes poids d'hydrate rose et d'hydrate vert, placés comparative-
,ment d'abord dans l'air sec et ensuite dans l'air ordinaire, ont été mis en
ol>servation pendant plusieurs mois et pesés régulièrement toutes les se-
maines; dans les deux cas, aucune variation de poids ne fut relevée.
Cliacuue des formes soumise à l'action de la chaleur abandonne une pre-
mière molécule d'eau vers 140° à i5o°, pour se transformer en une matière
noir bleuâtre, qui est du tétroxyde de vanadium monohydraté \-OMI-0.
'l'roiiw-.
V'-CV
Calculé.
l'orme rose.
Forme verte
90,21
89,65
89,83
0.78
10,34
10, 16
99.99
99,99
99,99
Sous l'acliou d'un courant d'hydrogène ^ers 200° à 2jo°, la deuxième
molécule d'eau disparait et il reste, dans les deux cas, une poudre noire
insoluble dans l'eau, très peu soluble dans les divers acides, même bouil-
lants, qui n'est autre que le tétroxyde de vanadium anhydre V-0'.
Les déterminations thermochimicjues m'ont, elles aussi, donné d'intéres-
sants résultats; car il était naturel de penser, comme l'avait fait M. Recoura
à propos de ses remarquables travaux sur le sesquioxydc de chrome, que, si
la forme verte était une transformation isomérique de la forme rose, cette
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. /(oS
transformation devait clro accompagnée d'un mouvement thermique dans
un sens ou dans l'autre.
Pour faii'e ces me^^ures, j'ai dissous successivement dans le caloriniètie un même
poids d'ijydrale rose et d'Ijydi'ate vert dans un nirine poids d'acide sulfurique.
Les conditions les plus favorables pour l'expéi ience étaient celles qui correspon-
daient à 2"°' SO'U- pour 1"'°' de tétroxyde.
J'ai ainsi trouvé que l'hydrate rose, en se comliinant à 2™°' SO* II- pour former le
sulfate iSO'N-O', dégageait I2''"',62 et que l'Iivdrate vert dans les mêmes conditions
dégageait seulement io'"-'',89.
Toutefois, la difTérence entre ces deux nombres ne représente pas rigoureusement la
quantité de chaleur qui accompagne la transformation, car l'état final n'est pas le
même. En effet, Ihydrate rose donne une dissolution bleu d'azur et l'hydrate vcrl
olh-e une dissolution verte, rappelant comme couleur celle de certains sels de nickel.
De ces premières mesures nous tirons cette conclusion intéressante : (pie
la transformation isomérique se poursuit el persiste jusque dans les sels Cjui
proviennent de l'une ou l'autre forme.
Cependant, nous allons voir qu'il est possible d'atteindre un même état
final.
Si dans les deux sulfates en dissolution on ajoute la quantité théorique de
potasse nécessaire pour saturer exactement Facide sulfurique contenu dans
la liqueur, on arrive, au bout d'un temps plus ou moins long, à un même état
final, qui se traduit par la di''Coloralion complète des deux liqueurs avec
production intermédiaire, d'hypovanadatc de potasse.
Le même résultat est atteint en 3 ou '\ minutes, si au lieu d'ajouter la
quantité théorique de potasse on en ajoute le double. Les litjueurs finales
sont limpides el incolores, et il n'est plus possible de distinguer l'une de
l'autre par une particularité quelconque. Les diverses réactions tant au point
de vue thermochimique qu'au point de vue coloration ou autres, essayées
sur chacune, se produisent rigoureusement de la même façon, avec un pa-
rallélisine fi^ppant; le même état final est atteint, la molécule est redevenue
identic{ue à elle-même.
Voici maintenant les divers résultats obtenus :
La quantité de chaleur provenant de la combinaison du sulfate bleu avec
la potasse, dans les proportions indiquées ci-dessus, est de i6'^''',92; celle
correspondant au sulfate vert avec la même quantité de potasse est
de i8'^''',56; la transformation isomérique elle-mèiîie est donc accompagnée
d'un dégagement de chaleur de i^'^\(:>Â, et nous pouvons conclure que
l'acide hypovanadique, sous sa forme instable rose, dégage, pour se trans-
former sous sa forme stable verte, une quantité de chaleur égale à i*-''',G1.
/,o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur le lutécium et le iiéoytterbiitm.
Note de M. <i. Urbai.v, présentée par M. A. Haller.
Dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter à la séance du 4 no-
vembre 1907 à l'Académie, j'ai montré ([ue Tvlterbium de Marignac élaif
un mélange de deux éléments que j"ai délinis nettement par un ensemble df
caractères spectraux et par des valeurs approximatives de leurs poids alo-
miques. J'ai donné à rélémentde poids atomique voisin de 174 'e nom de
lutécium et le nom de nëoytterbium à Télément de poids atomique plus
faible. En conservant dans cette dernière dénomination le terme d'ylter-
biuni, je laissais à Marignac le bénéfice de sa découverte fondamentale.
Je donnerai dans cette Note quelques détails qui n'ont pu figurer, malgré
leur importance, dans ma première Communication nécessairement très
résumée.
Ces recherches sur ryUerliiiim remonlent à l'année 1904, époque h laquelle j'ai com-
mencé les liaileraents des terres du xénolime d'où j'ai extrait l'ylterbine comme ma-
tière première. Les premiers tiaitements ont servi à éliminer les terres du S'^'i'l e
cérique, le gadolinium, le lerbium, le dysprosium et le holmium. J'ysuis parvenu par
la cristallisation fractionnée des éthylsulfates. Les dernières eaux mères ne renferment
que de iyltrium, de l'erliium, du thulium et les ytterbiums. La majeure partie de
l'yttrium a été éliminée par des pyrogénalions fractionnées des nitrates : les nitrales
des terres de poids atomiques élevés étant plus aisément décomposés que le nilrale
d'yttrium dans l'acide nitrique de densité i,3. Ces terres ont ensuite été fractionnées
par la cristallisation des nitrates à 5'"°' d'eau. Cette méthode permet de séparer en
quelques mois la majeure partie de l'ytterbium brut qui se concentre dans les eaux
mères. L'ytterbine brute a été ensuite fractionnée à son tour par la même méthode et
répartie sur 22 fractions consécutives. 11 n'a pas fallu moins de i5ooo cristallisations
successives pour atteindre cet ensemble de résultats. Ce travail, extrêmement labo-
rieux, a été complété par toute une série de mesures de spectres et de poids .ilo-
miques dont je n'ai donné que les résultats les plus saillants.
Voici les nombres obtenus dans les mesures de poids atomiques, réali-
sées en transformant les sulfates octoliydratés en oxyde par la chaleur.
Pour les calculs, les poids atomiques internationaux ont été adoptés : (J = 1 b.
Numcins rnitis
d'oichc de sulfate l'okls Poitls
des fraction-. octoliydiaté. d'oxyde. atomique.
17 i,365o 0,6859 170,66
18 1,6.545 o,8352 17' '89
19 1,7255 0,8722 172, 4i
l'oi^
lU
alomii
que.
'72:
.94
172,
i9'
172:
,98
1-3.
,18
'-3:
,45
173.
,53
i-3
,89
173
.0'
17^
,0-1
'74
,02
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 407
Niirni-ros Poids
d'ordre de sulfate Poids
des fractions. 1 clolivdratr. d'oxyde.
■20 2,167/4 1,0970
21 2,865o 1,4000
22 2,2545 I,l4l2
23 2,44ii 1,2363
2ï 3 , a 1 g3 i , 63 1 5
2o 3,2743 1,6397
28 3,1227 1,5842
21) 3,1 565 1 , 60 1 5
:îo 2 , 4756 1 , 2565
» 3,1267 1,5868
Depuis, par des précipitations fractionnées par la soude étendue d'une
solution de sulfate d'ytterbium de poids atomique moyen 178, 5 j'ai obtenu,
pour les fractions extrêmes, les nombres suivants :
Sulfate Poids
octoliydraté. Oxyde. atomique.
Tète du fractionnement ( liases
les plus faibles) 3.6358 i,8443 173,82
Queues du fractionnement (bases
les plus fortes) 3,2868 i,6584 171,70
Le fractionnement a porté sur 16 fractions consécutives; le nombre
total des précipitations fut de 240. On voit d'après cela que l'oxyde de lu-
técium est une base plus faible que la néoytterbine. J'ai observé entre les
termes extrêmes de ce fractionnement les dillérences spectrales que j'ai déjà
signalées entre les termes extrêmes du fractionnement des nitrates.
En déterminant avec la balance magnétique de Curie et Chéneveau la
susceptibilité magnétiquo de ces oxydes, nous avons trouvé M. G. Jantscli
et moi des différences considérables. Les deux terres se sont montrées pa-
ramagnétiques, la néoytterbine est beaucoup plus magnétique que la luté-
cine; les susceptibilités de mes meilleures terres sont dans le rapport |^.
Dans la séance du 19 décembre 1907, c'est-à-dire 44 jours après ma
Communication à l'Académie des Sciences de Paris, M. Auer von Welsbacli
a publié, sans faire allusion à mes recherches, une courte Note à l'Académie
des Sciences de Vienne {Silzung der Malhcmatisch-Natunx'issenschafllich
Klasse, vom 19 Dezember 1907, n° 27, p. 4'J^^)) dans laquelle il considèr'-,
ainsi que moi, l'ylterbium comme un mélange de deux éléments. 11 ne les
'|t>8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
caractérise que par des poids atomiques i7'j,'^ ^'^ ^72)9, et se liorne à dire
qu'il y a des dificrences eulrc leurs spectres, ([u'il ue donne pas.
Il nomme le premier aldebaraniiiiii et le second cassiopeiitm. L'aldclia-
ranium est évidemment identique au lutécium et le cassiopeium au néo-
ytterbium.
S'il est exact que nous étudions, M. Auer von Welsbacli et moi, indé-
pendamment l'un de Tautre, la même question depuis plusieurs années,
ainsi que je l'ai déjà mentionné dans ma première Note, il n'est pas moins
vrai que j'ai, le premier, donné des résultats iuiuii''riques qui spécifient net-
tement les nouveaux éléments, non seulement quant à leurs poids ato-
miques, mais encore à leurs dilTérenls spectres. La Communication de
M. Auer von Welsbacli conlii-mant seulement des recherches publiées anté-
lieurement dune façon plus précise qu'il n'est encore en mesure de le faire,
il n'y avait pas lieu de proposer de nouveaux noms pour le lutécium et le
néoyllerbium déjà nommés.
CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide sidfosalicylique sur le borax.
Note de M. L. Bartiie, présentée par M. A. Haller.
Les auteurs cpii ont étudié l'action de l'acide salicylitpie sur le borax
ne sont pas arrivés à s'entendre sur la constitution du composé obtenu.
Jahns Cj, par combinaison de i'""' de borax avec 4'"°' d'acide saii-
.OH
cylique, a fait connaître le composé : B — OC'H^OH . M. Adam (-), par
^OC'HONa
mélange équimoléculaire de salicylate de soude et d'acide boiique avec
y. parties d'eau, a préparé un borosalicylate auquel il assigne les for-
/0_Li() " /0_Ï30-0\a
mules( CH''^ -,„jj.. )ouC''H''( _, i , cette dernière se rap-
.CO^Na / \C0 O
prochant des émétiques. Nous aurons l'occasion de revenir sur ces cond)i-
naisons, car nous estimons que la constitution du nouveau composé que
nous allons faire connaître est de nature à expliquer celle plus simple des
composés analogues signalés ci-dessus.
(') Jaiins, in Beihlein. l. II, 1896, p. 1496.
(^) INHUMER, Les médicainenls chimiques, t. II, 1899, p. 5ii.
SÉA.NCK DU 2'i KÉVRIEK 1 908 4of)
Si l'on fait dissoudre i""' de Ijorax dans de l'eau bouillanle, et si l'on ajoute à celte
dissolution 4™°' d'acide sulfosalicylique, dissous dans de l'alcool, on obtient par refroi-
dissement el évaporalion du inéliinge sous cloche au-dessus de l'acide sulfurique, de
magnifiques cristaux blancs, brillants, assez peu solubles dans l'eau froide, très solu-
bles dans l'eau tiède, à laquelle ils communiquent une acidité très manifeste. Les
mêmes cristaux se produisent encore si, au lieu de 4™°' d'acide sulfosalicvlique, ou
emploie 2""°' du même acide. L'équation suivante rend compte de leur formation :
OU /**\o"h<^^'''
(I) BHj'Na^-^.C«H»-SOMI H-2lPO = o/ /mn v" + ^ B(OII V.
Avec 4'"°' d'acide sulfosalicylique, et par analogie avec l'équation de Jahns, à propos
de la préparation du borodisalicylate acide de soude, on pourrait encore expliquer la
formation de ces cristaux par la formule suivante :
,0H
/^" / /SO'Il
( 2 ) B- O" i\a-^ H- 4 G» tP— SO' H -+- H'^ O = 2 B~ — 0C« 1P<
\C001I " \. \?OONa
/SO'H
-^^"XCOONa
2B(0ii;
Mais la formule (2) ne cadre pas avec les dosages acidimétriques effec-
tués, ni avec les résultats analytiques obtenus dans le dosage du soufre.
Dans l'exécution des formules (i) et (2) on observe la formation d'acide
borique facile à déceler dans les eaux mères des cristaux obtenus.
Ces cristaux renferment 3H-0 de cristallisation. Ils n'abandonnent rien
à Téther sulfurique avec lequel on vient à les agiter. De même que l'acide
sulfosalicylique, et mieux même que cet acide, ils constituent un réactif très
sensible de l'albumine qu'ils précipitent conqjlètement à chaud. Les solu-
tions aqueuses et alcooliques de ces cristaux fournissent une couleur violette
avec le perchlorure de fer, couleur qui disparaît par addition d'acide chlor-
hydriqiie; elles ne sont pas décomposées par l'aflusion d'acides tninéraux.
Elles fournissent la réaction connue du curcuma avec l'acide borique.
Ces cristaux ont une réaction franchement acide. Cet acidité libre, me-
surée à l'aide d'une solution alcaline titrée, et de la phénolphtaléine comme
indicateur, correspond à une double acidité de la molécule. Au moment
précis de cette première saturation, vient-on à ajouter de la glycéiine dans
le mélange, on constate qu'on a fait apparaître à nouveau nne double acidité
et que, pour effectuer cette seconde saturation, il faut verser la même quan-
/lIO ACADÉMIE DES SCIENCES.
lilé d'alcali que dans la première opération : ces crislaiix renferment donc
deux acidités libres, et deux autres acidités révélées par la glycérine, et dues
à lacidc borique. 11 n'y a donc pas dans cette molécule de groupes (BO)'
qui, en présence de la glycérine, ne récupèrent pas la fonction acide.
L'acide borique est copule à l'acide sulfosalicylique et il est assez facile
d'opérer la disjonction de ces deux acides : il suflit de faire passer dans la
solution alcoolique des cristaux un courant de gaz acide chlorhydrique pur;
on obtient, avec un dégagement de chaleur très appréciable, un précipité
de chlorure de sodium et d'acide borique. D'autre part si, après filtration,
on reprend le résidu de l'évaporation de la solution alcoolique par de l'élher
sulfurique anhydre, ce dernier retient en dissolution de l'acide sulfosalicy-
lique. L'équation suivante rend compte de ces faits :
(3) oC ^:^„ 'V3HCI + 3n^O:=3NnCI + 2B(OHy'
OH
C6H3— SO^
^COOH
"1
jhJ
Disons encore que les fonctions phénoliques de l'acide sulfosalicylique
ont disparu et ne perturbent nullement la saturation des fonctions acides.
L'analyse volumétrique démontre que les cristaux à'oxydiborodisulfone-
salicylate de soude de l'équation (i) ont quatre acidités libres en y compre-
nant les deux acidités de l'acide borique; la formule de l'équation (2) ne
saurait leur convenir, puisqu'il n'y a qu'une acidité boriquée; déplus, le
poids moléculaire d'un composé de cette formule qui renferme deux aci-
dités absorbe une quantité d'alcali supérieure à celle qui a été nécessaire
pour la saturation et qui correspond aux deux acidités de la formule (i).
Enfin les résultats obtenus en pratiquant le dosage du soufre ne cadrent
qu'avec la formule (i).
Dans l'oxydiborodisulfonesalicylate de soude, en dehors des quatre aci-
dités dont nous avons parlé, il existe encore deux acidités saturées par la
soude, que nous avons d'ailleurs mise en évidence dans la saponification
des cristaux (3).
A propos des dosages acidimétriques, on a |iu remarquer que l'introduc-
tion du groupe sulfonique dans la molécule acide salicylique ne permet pas
de mesurer très exactement avec les indicateurs phtaléine, hélianthine et
résazurine la saturation des deux fonctions acides liljres. Le virage se pro-
duit un peu avant d'avoir ajouté la quantité théorique d'alcali nécessaire
SÉANCE DU 2'| FÉVRIER I908. 4ll
pour la saturation. Le bleu soluble dans ces titrages a à peu près la même
valeur que la plitaléine. Il indique très approximativement les quatre aci-
dités libres : les deux acidités boriquées et les deux acidités des groupes
siilfoniques. La juxtaposition de l'acide borique et de l'acide sulfosalicy-
lique ne modifie pas les conditions de saturation précédentes.
Les différentes considérations théoriques que nous venons de développer,
les résultats acidimétriques obtenus ainsi que les nombres obtenus pour le
dosage du soufre ne nous laissent aucun doute sur la constitution chimique
des cristaux obtenus, qui répondent bien à la formule:
\
Le sel sodico-polassique 0( ..^r^r^J' s'obtient en saturant à
l'ébullition une solution aqueuse des cristaux obtenus par une solution
alcoolique de potasse, en présence de la phtaléine. En faisant évaporer
sous cloche, on obtient à la longue de magniliques tables cristallines, bril-
lantes. La solution du sel sodico-potassique, additionnée de glycérine, est
encore capable d'absorber de l'alcali pour la saturation des acidités bo-
riquées.
Je termine en annonçant que j'ai obtenu des combinaisons cristallisées
provenant de l'action de Tacide sulfosalicylique sur les phosphate et arsé-
niate trisodiques.
CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide hypoiodeuv naissant {iode
et carbonate de sodium) sur quelques acides de formule générale
R-CH = CH-CH^-CO-'H (Il étant CJll' plus ou moins
substitué). Note de M. J. Bougaui-t, présentée par M. A. Haller.
Dans une Note récente (') j'ai montre que l'acide phénylisocrotonique
C'H' — CH = CH — CH- — CO^'H, traité eu solution aqueuse par l'iode,
(') Comptes rendus, t. CXLVI, 1908, p. i/Jo.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N« 8.) 54
4l2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
en présence d'un très p;rand excès de carl)onate de sodium, se transforme
intégralement en acide benzoylacrylique C'H'^ — CO — CH = CH — CO-Ii.
J'ai étendu cette réaction à deux autres acides ne différant de l'acide pliényl-
isocrotonique que par des substitutions dans le noyau benzénique : les
acides /j-méthoxy- et métbylènedioxy-pliénylisocrotonique. La réaction a
été de tous points semblable à celle réalisée avec l'acide pliénylisocroto-
nique; j'ai obtenu, par suite, les acides ^-mélhoxy- et métbylènedioxy-
benzoylacrylique non signalés jusqu'ici.
I. Acide p-niélhoxybenzoylacrylique (ou anisoylacryli<]ue)
CH'O — C*H*-CO— CH = CH — CO-H.
Pour la préparalion de cet acide, j'ai utilisé l'acide /^-mélhoxyphénylisocrotonique
provenant de deux sources : une partie a été préparée par le procédé Fiuig et
Politis ('), qui m'a donné de très mauvais rendements; une autre partie, en suivant la
marche ci-aprés :
La condensation de l'acide pyruvique avec l'aldéhyde anisique donne l'acide anisal-
pyruviqueCH'O — C^H*— GH = CH — CO — CO^II (p. de fus. anhydre, iSi"). Cet
acide, hydrogéné par l'amalgame de sodium, fourjiit, entre autres, l'acide hydroani-
salpyruvique ou /;-méthoxyphényl-a-oxyisocrotoniqne
CH^'O — CîHi-ClI^: CH-CHOH — CO^H (p. de fus., i^S"),
lequel, par réduction plus avancée, conduit à l'acide cherché
CH'O — CH*— CH =CH — GIF— CO-II (rendements faibles).
Cet acide /^-métlioxyphénylisocrotoniqiie, mis en solution aqueuse à l'aide de la
quantité suffisante de carbonate de sodium, donne, avec l'iode, la laclone iodée cor-
respondante (p. de fus., 123") :
cipo — c«H' — CH — cm - CIP — CO.
(^ I
Mais, en présence d'un très grand excès de carbonate de sodium, on obtient l'acide
yo-méthoxybenzoylacrylique (^ ).
Cet acide cristallise en aiguilles jaune pâle, anhydres après dessiccation à l'air libre.
(') Liebig's Annalen. t. CCLV, 1889, p. 290.
(-) Pour les détails de la préparation, voir ma Note précédente {Comptes rendus,
t. CXLVI, 1908, p. i4o). Dans cette Note j'ai indiqué, par erreur, iSi" au lieu
de i34" pour le point de fusion de l'acide /9-métlioxybenzoylacrylique, dont je n'avais
préparé alors que quelques centigrammes.
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 4l3
fonrlnnt à i34°. II est à peu près insoluble dans l'eau et réther de pétrole, soluble
dans l'alconl, l'éther, moins dans la benzine.
Sous l'influence des divers réactifs, il se comporte tout à fait comme l'acide ben-
zoylacrylique. J'ai constaté, en particulier, que, par oxydation et par réduction, on
obtient les composés attendus; de même, par ébullition avec les alcalis dilués, il se
dédouble en acide glyoxylique et /j-méthoxyacétophénone.
Il fixe HBr et donne un composé d'addition fondant vers i3o°, avec décomposition,
et régénérant l'acide /J-mélhoxybenzoylacrylique par simple dissolution dans les solu-
tions aqueuses de carbonates alcalins.
Il se coml)ine, molécule à molécule, à l'aniline en donnant un acide peu soluble dans
l'éther, encore moins dans la benzine et fondant à 131°. Il se combine également avec
l'acide cyanhydrique, la pipéridine, etc.
II. Acide méthylènedioxyhensoylacrylique (on pipéronoylacrylique)
CH=02= C«IP— CO - Cil = CH — COMl.
— Poui- préparer l'acide méthylènedioxyphénylisocrotonique qui m'a servi pour la
préparation de l'acide pipéronoylacrylique, j'ai suivi la marche indiquée plus haut
pour l'acide /)-métlioxyphénjlisocrotonique.
J'ai donc préparé les acides suivants : l'acide pipéronaipyruvique
CH^ O^'—C W — CH = Cil - CO — CO^^ H ,
beaux cristaux anhydres rouge brique (p. de fus., 161°) (',) ; l'acide hydropipéronal-
pyruvique
CH202=:C«H^-CH = CH-CHOII-CO'H (p. de fus., i43°)
et enfin l'acide méthylénedioxyphényiisocrotonique
CH''0^= C=H3— CH = CH - CfP- COHI,
lequel donne facilement, par action de l'iode sur son sel de sodium, une lactone iodée
fondant à loS" :
GH202= C«H'— CH - CHI — CH»— CO.
i I
L'acide méthylènedioxyphénylisocrotonique, traité par l'iode en présence d'un très
grand excès de carbonate de soude, donne l'acide pipéronoylacrylique. Cet acide est
en cristaux jaune soufre possédant les mêmes propriétés générales que le précédent et
que l'acide benzoylacrylique.
(') Un acide de même formule, obtenu par uii autre procédé, a déjà été signalé par
Schoitz {Ber. d. d. chein. GeselL, t. XXVIII, p. 1192), qui lui donne le point de
fusion i/igo-iSo".
4l4 ACADEMIE DES SCIENCES.
Voici quelques-unes de ses caractéristiques :
Il est un peu moins soluble clans les divers solvants que l'acide /y-niéthoxjbenzoyl-
acrylique.
Cliaufl'é dans un tube étroit, il brunit vers i8o° et se décompose; la masse noirâtre
résultant de cette décomposition fond vers 200°.
Il fixe HBr. Le produit obtenu se décompose avant de fondre; traité par une solu-
tion aqueu-e de carbonate de sodium, 11 régénère l'acide pipéronoylacr\lique.
Le produit de condensation de l'acide pipéionoylacrylique avec l'aniline est un acide
fondant à i34°.
Je n'insiste pas sur les produits d'oxydation, de réduction et de décomposition par
les solutions alcalines qui rappellent de tous points ceux, obtenus avec l'acide benzoyl-
acrylique.
En résumé, Tacide phcnylisocrotonique cl ses dérivés substitués dans le
noyau, traités par l'iode en présence d'un très grand excès de carbonate de
sodium, ont leur chaîne latérale R — CH = CH — CH- — CQ-H trans-
foitnée en R — CO — CH = CH — CO- H.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur le sérum antiamylasique . Note
de MM. C. Gessard et .1. >yoLFF, présentée par M. E. Roux.
Il est possible, comme l'a montré l'un de nous ('), d'obtenir un sérum
capable d'empêcher la saccharification de l'amidon par l'extrait de malt. Ce
sérum offre cet avantage sur les autres sérums anti que son pouvoir empê-
chant peut être exactement mesuré. En effet, on possède des méthodes pré-
cises pour déterminer le maltose produit et, par suite, l'obstacle que la pré-
sence de sérum empêchant apporte à cette production.
I. Pour mesurer l'action antiamylasique d'un sérum, nous dosons le
maltose produit, toutes choses égales d'ailleui-s, en présence de ce sérum
d'une part, de sérum normal d'autre part. La différence entre les deux
quantités, rapportée à 100 de maltose formé en présence de sérum normal,
nous donne la mesure du maltose empêché ou le degré antiamylasique du
sérum.
Pour éprouver la valeur des divers sérums, notre technique est la suivante : 1 2 gouttes
de sérum sont mélangées avec 20 gouttes d'exlrait de malt à 10 pour 100 (^); après un
(') C. Gessard, Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXI, 1906, p. 4'25-
(2) Macération de i heure à la température de 20", filtrée sur papier, puis à la
bougie.
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 4l5
repos de 5 minutes, nous ajoutons au m''lange 25'^'"' de solution d'amidon soluble à 2
ou 4 pour 100 ('), rendue neulre au mélhylorange avec de la soude; nous maintenons
le tout I lieure à 20°, après quoi nous arrêtons l'action de la diastase et déféquons par
l'azotate mercurique, et dans le |)roduit de ces opérations amené à un volume déter-
miné nous dosons le raaltose formé (^,).
Le sérum de lapin normal est sans action. Parmi nos sénims de lapins
traités, le plus haut degré observé avec 12 gouttes de sérum et 20 gouttes
d'extrait de malt a été 70 environ; c'est-à-dire que, au lieu de 100 avec le
sérum normal, il y a eu avec le sérum anti 3o de maltose produit et 70
empêché.
II. Nous avons fait varier les doses de sérum dans des expériences en
série, et nous avons vu que, d'une manière générale, le rendement en mal-
tose est sensiblement en raison inverse de la quantité de sérum empêchant.
B.
Sérum anti.
A.
Sérum normal. Maltosf
Maltose Nombr.
en du
Numéros. milligrammes. gouttes
12
16
20
20
28
36
12
24
12
24
48
96
(') La teneur en amidon est basée sur le taux, présumé de maltose; elle est sans
importance, comme on le savait déjà et comme nous l'avons vérifié, au point de vue du
rendement en maltose.
(") Par le procédé de Mohr, modifié par M. G. Bertrand.
(^) 40 gouttes de diastase et sérum le plus actif. 40:24 correspond à 20:12 des
séries 6 et 11.
4l6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La quantité de maltose produit n'a pas varié d'une manière sensible quand
les doses de diastase et de sérum ont été simultanément doublées.
A.
Sérum normal.
B
Sérum
anli.
Numéros.
Rapport.
Diastase :
st-ruin.
Maltose
en
milligrammes.
Maltose
en
milligrammes
Pour 100
de mallose
produit en .\,
M
l lo : 12
l42,5
218,7
343
35,7
61,5
123,6
190,5
25
23
/ 20 : 24
( 20 : 12
28
36
j 4o : 24
^9
Au contraire le rendement en maltose est modifié quand, toutes choses
égales d'ailleurs, la température de l'expérience a changé. Il a presque dou-
blé, passant de 36 à 64, dans une de nos expériences où l'écart de tempé-
rature a été de 20° à So"'.
III. Enfin notre sérum s'est aussi montré empêchant vis-à-vis de l'extrait
d'orge, et nous avons observé la même proportionnalité que plus haut entre
le rendement en maltose et les doses de sérum employées.
Nous vérifions ainsi, par une autre méthode, l'observation faite par l'un
de nous en collaboration avec M. Fernbach ('), à savoir que, à la tempéra-
ture ordinaire et dans la phase de formation rapide du maltose, l'extrait
d'orge et l'extrait de malt se comportent sensiblement de la même manière.
B.
Sérum anti.
Sérum normal. Mallose
Maltose Nombre
en de
Numéro. miUigrainmes. gouttes.
i 6
12 i9>
Pour 100
en
de maltose
milligrammes.
produit en A.
102,8
80
80,8
42
24 54,8 28
Notons en terminant que le pouvoir empêchant n'a pas été conféré au
sérum d'un jeune animal par la gestation, tout entière comprise dans la
durée d'un traitement, et par l'allaitement consécutif de i5 jours, pendant
lesquels le traitement de la mère n'a pas été interrompu.
(') A. Fernbacu et J. Wolff, Comptes rendus, i. CXLV, 1907, p. 80.
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 417
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l' action de V amylase du suc pancréatique
el son activation par le suc gastrique. Note de M. H. Iîierry, présentée
par M. Dastre.
Le suc pancréatique qu'on recueille aseptiquement chez le chien par
fistule temporaire et injection de sécrétine est très alcalin. Pour doser cette
alcalinité qui est due presque exclusivement au carbonate de soude on peut
opérer, à chaud, avec le tournesol et la méthode par reste, ou, à froid, en
utiUsant comme indicateur le méthylorange ou mieux l'hélianthine (').
L'alcalinité du suc varie non seulement d'un animal à l'autre, mais encore
chez le même animal, elle est plus grande au début qu'à la fin pendant une
même sécrétion. De nombreux dosages m'ont amené à conclure que cette
N
alcalinité est ordinairement de l'ordre d'une solution ■„• de carbonate de
soude.
J'ai étudié comparativement sur l'empois d'amidon (amidon de riz décal-
cifié ou non, fécule de pomme de terre, porté 3o minutes à 120°) l'action en
milieu alcalin, neutre et acide, du suc pancréatique de sécrétine, à l'étuve
à 38°.
Le suc pancréatique de fistule temporaire possède une amylopectinase très active, il
liquéfie instantanément l'empois d'amidon; son action saccharifianle est très intense,
4'^"'' et même 2'="' de suc transforment rapidement en raaitose 100""° d'empois à i et
2 pour 100. Avec l'amidon soluble l'action est presque terminée en 60 minutes el ne va
pas beaucoup plus loin en 10 et même 20 heures; avec l'amidon ordinaire les phéno-
mènes sont moins rapides.
A la dose de i^^'et 2'^'"' le suc normal est incapable de dédoubler le maltose et pousse
avec une extrême lenteur l'amidon au stade glucose. Si on l'additionne de HCl jusqu'à
réaction légèrement acide il devient alors capable d'hjdrolyser le maltose et transforme
en glucose beaucoup plus rapidement l'amidon avec lequel on le met immédiatement
en contact (^).
, N .
(') En employant HCl — et la plus petite quantité ])0ssible d'indicateur le virage
est net. Si la quantité de carbonate alcaliii devient trop faible à la fin de ropéralioQ
pour empêcher la dissociation électrolytique de l'acide carbonique qui peut déiermiuer
la production de la teinte orange, dans ce cas on fait bouillir la liqueur arrivée à cette
teinte orange pourchasser CO'^, on laisse refroidir et l'on achève le titrage par addition
d'acide jusqu'à virage (Kûster, Z. anorg. Cheni., t. XIII, 1897, p. [\o).
(^) Comptes rendus Soc. Biologie, mai et juillet igoS.
4l8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Toutefois, si l'on acidifie une petite quantité de suc (i'""' par exemple) et qu'on
fasse agir sur l'amidon on ne décèle pas de glucose avant i heure 3o minutes. J'ai
donc pu comparer l'aclion de faibles doses de suc de sécrétine alcalin, neutre et acide,
pendant 3o minutes et même 60 minutes sur l'amidon en dosant le maltose formé,
après traitement par le nitrate raercurique et il- S. De faibles doses d'acide ont une
action considérable sur la vitesse d'hydrolyse.' le ma\imiim de rendement est obtenu
lorsqu'on neutralise exactement l'empois d'amidon, d'une part et, d'autre part, environ
les I de l'alcalinité nalurelle du suc (l'Iiélianlliine étant prise comme indicateur).
Aussi Faction du suc gastrique est-elle très marquée sur la vitesse d'hydro-
lyse de Tamylase du suc pancréatique sur l'empois d'amidon, elle peut, en
I heure, augmenter d'un tiers le rendement en maltose. Cette activation doit
être rapportée uniquement à HCl du suc gastrique ; le suc gastrique neutralisé
et la pepsine, avant ou après ébullition, se sont montrés sans effet, contraire-
ment à ce qui a été avancé par MM. Roger et Simon ('). L'amylase pan-
créatique détruite par un acide ou portée à 100° n'a pas non plus exercé
d'action favorisante.
N
J'ai neutralisé exactement avec HCl — du suc pancréatique et j'ai rendu ensuite à
10 ' 1 J
la liqueur, avec une solution de carbonate de soude convenablement titrée, l'alcalinité
primitive ou une alcalinité égale au i, au | ou au jL de l'alcalinité que possédait le
suc de sécrétine.
Le mélange, mis à 40° pendant 24 ou 48 heures, était ensuile additionné d'empois
d'amidon.
L'amylase du suc normal se conserve bien à l'étuve; l'amvlase du suc neutralisé et
ramené à la même alcalinité immédiatement a déjà perdu beaucoup de son activité
après un passage de 24 heures à 4o° j son action est presque annihilée après un séjour
de 5o heures à la même température.
L'amylase en milieu neutre est détruite beaucoup plus rapidement. Le suc neutra-
lisé exactement (hélianthine) et mis à l'étuve à 4o° pendant 3o minutes devient
presque inactif sur l'amidon ; ce même suc, après un temps encore plus long à 4o°,
continue à liquéfier l'empois; l'amylopectinase est donc conservée.
Si l'action ménagée d'un acide favorise l'action de l'amylase, elle nuit à
sa stabilité.
Ces faits sont à rapprocher de ceux déjà signalés par MM. Maquenne et
Roux à propos de l'amylase du malt. Pour expliquer l'aclion favorisante,
vis-à-vis du pouvoir saccharifiant, de la neutralisation d'une partie de l'al-
calinité du malt, ces auteurs pensent que l'amylase est engagée dans des
combinaisons basiques faibles, minérales ou aminées. Cette hypothèse peut
(') C. f(. Soc. Biol., 18 janvier 1908.
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 4ig
également bien s'appliquer à l'amylase du suc pancréatique. Le rôle de
l'acide serait, dès lors, évident; il libérerait une plus forte proportion
d'amylase.
Si l'addition d'un acide favorise la vitesse d'iiydiolyse de l'amylase pancréalif(iie, la
présence d'éleclrolytes est indispensable pour amener la saccharification de l'flmidon,
comme je l'ai montré avec MM. Victor Henri et Giaja ('). L'ion électronégalif est seul
important. Une petite quantité de sel suffit pour assurer l'action de l'amylase; de
nouvelles additions restent sans effet.
D'après les expériences de Hirsch, de Serdjukow et Pawlow, de Cannon,
on admet que l'ouverture du pylore est provoquée par le contact de liquide
acide et que le passage du contenu stomacal dans l'intestin est réglé, au
point de vue quantitatif, par un réflexe qui inbibe temporairement les mou-
vements expulsifs de l'estomac et ferme le même pylore chaque fois qu'une
portion de contenu stomacal acide arrive au contact de la muqueuse duo-
dénale. Il se fait en même temps un renforcement de la sécrétion du pan-
créas, et la portion de bol alimentaire acide est baignée par le suc pancréa-
tique et neutralisée rapidement par lui. Les conditions d'action ojdima de
l'amylase se trouvent ainsi réalisées et la transformation en maltose se fait
très vite; l'hydrolyse du maltose se fera ensuite au contact du suc intestinal
d'abord et puis de la muqueuse de l'intestin.
CYTOLOGIE. — Noie sur l'existence des produits de dégénérescence cellulaires
rappelant les corps de Negri. Note de M. Y. 3Iasouéliaiv, présentée par
M. E. Roux.
Les corpuscules de Negri sont-ils des parasites? Negri et nombre d'au-
teurs l'affirment. Quant à nous, nous croyons qu'en l'état actuel de la Science
une pareille affirmation serait téméraire.
D'autre part il nous a semblé intéressant d'étudier certaines dégénéres-
cences physiologiques et chercher si, dans une cellule ou portion de cellule
qui dégénère, il n'y aurait pas des formations rappelant par leur forme et
leurs caractères histochimiques les corpuscules de Negri.
Nous nous sommes adressé à cet eflét à l'étude de la spermatogenèse chez
quelques Mammifères, Rat, Cobaye et Lapin, et voici le résultat de nos
recherches :
(') C. R. Soc. de Biol., 3 mars igo6 et i6 mars 1907.
G. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 8.) 55
4a') ACADÉMIE DES SCIENCES.
On sait que, lors de la transformation des spermies de la forme spermalide à la forme
spermatozoïde, le reste du corps cellulaire ne prend pas part à celte transformation;
il est destiné à disparaître. On y observe alors des corjiuscules très fins et pâles, qui
deviennent de plus en plus volumineux et se colorent mieux. Bientôt ces lobes proto-
plasmiques en train de dégénérer perdent la netteté de leur contour et finissent par se
détacher des spermatozoïdes. On les désigne alors sous le nom de corps résiduels. Ces
corps sont enveloppés d'une substance incolore et contiennent, parmi une masse homo-
gène, une ou plusieurs sphérules qui, à leur tour, renferment de tout petits corpus-
cules. D'autres corps résiduels renferment pnniii leur masse simplement de fins cor-
puscules.
Comme les corps de Negri, qui eux aussi sont eMtc>urés par une masse incolore, ces
corps se colorent en rouge par la méthode de Mann, quelquefois aussi en bleu. Comme
Ciux. de Negri, dans la méthode à l'hématoxyline au fer, ces corps se laissent décolorer
ti'és dilficilemenl et ils jMésenlenl comme ceux-ci une coloration brunâtre après la
lixation au Flemming.
Le processus dégénératif se poursuivant toujours, chaque corps présente un grand
nombre de déjiressions à sa surface et des \acuolesdans son intérieur (' ). Et comme en
ce moment le sjncylium i-erlolien commence à se rétracter, les corps résiduels, qui se
trouvent incorporés dans ce svncjtium, sont entraînés vers la couche génératrice du
tube séminifère. Ainsi phagocytés ils se colorent encore en rouge par la méthode de
-Mann, mais un grand nombre se colorent en rouge violacé ou en bleu de plus en plus
jiàle. En ce moment l'acide osmique les noircit pins cuniplétenient.
Enfin ces corjis cessent d'être colorables par la méthode de Mann. On peut les
colorer en noir par l'acide 0SMii(|ne, en même temps que d'antres substances que le
syncytium élabore. La jdiagocylose de ces éléments est terminée.
Or les petites formes du début qui apparaissent dans le lobe protoplas-
inique des spermatides (-) rappellent par leur forme et les réactions hislo-
chimiques les corpuscules lins qu'on observe dans la rage des rues et surtout
ceux que nous avons décrits dans la rage à virus fixe. Quant aux corps plus
volumineux, ils rappellent ceux de Negri dans la rage des rues.
(') iXous avons pu constater parfois, et notamment dans la corne d'Ammou, chez
les animaux et les sujets atteints de rage des rues, à côté des formes que Negri a
décrites, d'autres que nous décrirons prochainement. Pour le moment, disons seule-
ment qu'en même temps que des corps de Negri typiques, on constate des corpuscules
qui, tout en possédant la même structure que ceux-ci, ne se colorent pas aussi éleeti-
vement; ils ont une teinte ronge ou bleuâtre; peu à peu les vacuoles se montrent dans
leur intérieur, leur contour cesse d'être net, ces corpuscules deviennent de plus en
plus pâles, il en existe qui se trouvent à la limite de la colorabililé. Pareille constata-
tion peut se faire dans la rage à virus fixe.
(■-) Signalons la ressemblance de ces formes avec les corps chromatoïdes des sper-
matocytes et des spermies.
SÉANCE DU 2^1 FÉVRIER 1908. 4^1
Nous disons bien rappeler, car nous ne prétendons pas qu'il s'a^t là de
formations identiques aux corpuscules décrils par le savant italien. Nous
estimons néanmoins que les faits que nous venons de relater (') doivent
faire réfléchir les chercheurs avant de se prononcer hâtivement sur la nature
parasitaire des corps de Negri.
PHYSIOLOGIE. — Sur la mesure de l'ondée ventricuiaire chez L'Iiotnine. .
Note (-) de iM. Gabriel Akthacd, présentée par M. Lannelongue.
La mesure de l'ondée ventricuiaire a donné lieu à'un très grand nombre
de recherches dont les l'ésullats sont loin d'être concordants et qui four-
nissent comme évaluation des chillrcs oscillant entre 180""' et 70'''°'.
Il convient de noter en passant que la ra]ia<-ité ventricuiaire csl fonction
de la pression sanguine et que tonte méthode (]ui abaisse la pression doit
nécessairement fournir une mesure inférieure à la valeur vraiment physio-
logique de la cylindrée cardiaque. C'est un i-eproche général qu'on peut
faire à toutes les méthodes dites directes. Il n'y a donc pas lieu de regretter
que les procédés très complexes soient inutilisables, chez l'homme, car ils ne
peuvent aboutir qu'à des résultats imparfaits.
La méthode la plus simple et la plus ancienne est celle de ^ ierordt, fondée sur la
mesure de la vitesse et sur la relation évidente
nni = Si'
(« étant le nombre des pulsations, m l'ondée ventricuiaire, S la section <le l'aorte
et i' la vitesse du sang dans le vaisseau ).
Cette méthode a conduit Vierordt à évaluer l'ondée sanguine de l'homme à 180'^™'
environ.
La section de l'aorte est connue et les anatomistes la lisent à environ 4""%âi chiflre
qu'il faut légèrement augmenter pour avoir !a secli(ui sous une pression de o"'",25
et porter à 5*^"' environ pour tenir compte de la dilatation du vaisseau. Le nombre
des pulsations est directement observable. Par conséquent, pour avoir à chaque moment
et dans toutes les circonstances la valeur de «i, il sufiit de trouver chez l'homme un pro-
cédé de mesure de la vitesse en fonction de quantité^ mesurable*.
(') Des phénomènes intéressants se constatent pendant la destruction des follicule-*
deGraafpar chroma tolyse. On y observe des produits de dégénérescence rappelant
les formations que nous venons d'étudier.
(-) Présentée dans la séance du 17 février 1908.
422 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Des formules de Monoyer et de celles que nous a\ons fournies dans une Noie anté-
rieure, il est facile de déduire les relations
el
m = S d/i
qui, en supposant réalisable la mesure de l'amplilude de l'oscillation du pouls n'A, per-
mettent de calculer la vitesse du sang et l'ondée ventriculaire.
C'est |)ar des méthodes un peu analogues que Hoorweg a\ail déjà tenlé de mesurer
Fondée ventricidaire d'après la surface d'un splivgmogramme.
Pour parvenir au but désiré, il suflll donc de trouver un moyen de
mesurer dh. C'est ce que nous nous sommes elloixé de faire par un procédé
très simple et que nous nous essayons de rendre applicable à la clinique
courante par une modification du sphygmomètre habituel.
Le moyen de laboratoire que nous avons jusqu'à présent utilisé est,
quoii[ue délicat, peu compliqué et consiste simplement à graduer un spliyg-
mographe à transmission.
Si l'on a le soin de modifier le patin de manière à lui donner une surface bien définie
sadaptant bien sur l'artère el sans la déborder sensiblement, il est évident que les
déplacements de la plume sur le cylindre seront proportionnels aux variations de
pression dans l'artère. Il est facile de le vérifier en pioduisant, au moyen d'une artère
artificielle en caoutchouc, des variations de pression sous le patin, variations mesu-
rables avec un manomètre à eau.
On parvient ainsi à graduer un dispositif de sphygmograplie à transmission el à
mesurer l'oscillation de pression correspondant à un déplacement du style sur le
cylindre.
Dans ces conditions, il suffit, en graduant la pression du ressort, de chercher le
maximum d'amplitude du mouvement décrit par le stvle, et l'on a ainsi le ilépiacement
correspondant a la variation d/i, car, lorsque la pression 11 est atteinte, le stvle s'arrête
brusquement el, quand on airive au-dessous de la pression constante /;, les oscillations
diminuent non moins brusquement d'amplitude.
Avec un peu de doigté expérimental on arrive aussi à déterminer, avec une très
grande précision, la valeur d/i qu'il s'agit de mesurer.
A l'état normal chez l'homme sain, cette variation d/i est assez fixe et la moyenne
est de 13'' à iS' chez l'individu sain el jeune. En général, elle est à la pression H dans la
rapport de i à 20, ce qui n'a pas lieu de surprendre, puisque nous aurons toujours la
relation
d/i m
TT ~ M
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 423
et que les capacités anatomiques du cœur et du système circulatoire sont dans le
voisinage de ce rapport.
La valeur rlh ainsi délerminée peut servir à calculer la valeur de v et de m.
En remplaçant dans les formules les symboles par leur valeur connue, on
obtient les chiffres suivants :
(' =r environ ^o'-,
chiffres voisins de ceux fournis par Vierordt.
On peut même, si Ton veut se borner à une expression approchée et
moyenne, obtenir la valeur de <• et de m par les expressions simplifiées
/n H ^ / H
-V
17/1
en prenant pour unité le mètre et la seconde.
Mais, si ces expressions simplifiées sont commodes comme approximation,
i[ convient de ne pas oublier cpi'elles ne se vérifient que comme moyenne
générale et ne sont jamais applicables exactement à un cas particulier, et
surtout aux cas pathologiques.
HISTOIRE NATURELLE. — Fixation, muUiplication, culture d' attente des
trypanosomes pathogènes dans la trompe des mouches tsé-tsé. Note
de M. E. RouBAUD, pi^ésentée par M. Laveran.
Si Ton étudie minutieusement les ti^ompcs des glossines nourries sur des
animaux infectés de trypanosomiases diverses, à des temps variables après
la piqûre, on reconnaît l'existence d'un phénomène très particulier, bien
différent de ceux signalés jusqu'ici : la livation par le flagelle, avec trans-
formation notalde, des parasites aux parois de la trompe, accompagnée d'une
multiplication intense au sein du liquide salivaire. Les observations et
les expériences ont été réalisées à Brazzaville, au laboratoire de la Mission
d'études de la maladie du sommeil, sur Glossina palpalis, avec quatre types
de virus différents : Trypanosoma gambiense, Tr. dimorphon(^velcongolense),
Tr. B/ucei (\irus type de l'Institut Pasteur), Tr. Cazalboui.
Quel que soit le virus employé, les phénomènes sont sensiblement les mêmes. Au bout
de 4^ heures, par exemple, on trouve, dans le canal de la trompe, un nombre immense
424 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de parasites collés par rexlrémité du flagelle à la face interne du labrum, surtout en
sa région bulbaire et le long de l'IijpopliarynK. Tantôt ils sont électivemenl groupés
à la base de la trompe; tantôt ils sont répandus en bouquets, en véritables colonies, tout
le long de celle-ci, jusqu'à la pointe. Observés sans compression, dans le liquide
salivaire, ils paraissent à j)eu près immobiles. Mais dès qu'une goutte d'eau plivsiologique
ou de sérum les atteint, ils oscillent fortement dans tousjes sens, rapprochant l'extré-
mité libre de l'extrémité fixée comme pour cliercher à se détacher. Lorsqu'ils se
trouvent libérés de leur point d'attache, on les voit nager lentement, le flagelle en avant,
l'extrémité postérieure rigide, d'un mouvement spécial qui ne rappelle en rien celui
du trypanosonie primitif; et leur faculté de fixation est telle qu'ils vont se coller
immédiatement un peu plus loin, au verre de la lame porte-objet, sans qu'on puisse les
détacher.
Après coloratiou, on remarque que le flagelle s'est fortement épaissi, oll'i anl l'aspect
d'une petite tige; que le centrosome est devenu antérieur au noyau, que la membrane
ondulante a disparu : les parasites ont donc revêln la fortne Herpetomonas. L'étire-
ment et l'épaississement du flagelle se produisent même chez les trypanosomes qui
n'ont pas ou n'ont que rarement dans le sang un llagelle libre ( '/'/■. dimarplion).
D'où proviennent ces singuliers parasites'? Les expériences témoins démontrent
qu'il s'agit d'une culture temporaire des trypanosomes Ingérés avec le sang. Ont-ils
évolué sur place au moment de la succion ou sont-ils remontés du tube digestif dans
l'intervalle des repas? En opérant avec Tr. Brucci, qui meurt sans se cultiver, peu de
temps après son absorption, dans l'intestin de Glossina palpalis, nous étions déjà fixé
à cet é°-ard. Mais en examinant les trompes des mouches immédiatement après les
avoir fait piquer sur les animaux infectés, nous avons réussi à assister, sous le micros-
cope, à ce phénomène inattendu de fixation. Les trypanosomes, sous l'inlluence sans
doute des propriétés spéciales de la salive, cheminent rapidement dans le sang qui
remplit la trompe, vont coller leur flagelle en certains points de celle-ci et, une fois
fixés s'aoitent d'une façon d'aboid excessivement rapide, mais qui se ralentit bientôt.
Colorés à ce stade, 5 minutes après l'absorption, ils ont revêtu déjà l'aspect
Herpetomonas \saT traction du centrosome en avant du noyau. Aucun phénomène de
copulation, ni de conjugaison ne peut être décelé à aucun moment, avant ou après
cette curieuse évolution. Mais des modifications importantes ont dû cependant se
passer, car les parasites se multiplient activement par division, aussitôt après leur
fixation.
Déjà au bout de i heure ils sont devenus excessivement nombreux et forment
souvent des amas en rosace, flagelles au centre, comparables aux amas culturels
du Tr. Lewisi, mais en restant toujours fixés à un corps quelconque. La durée du
maintien dans la trompe de cette culture ne nous a pas paru dépasser 48 heures
pour Tr. Brucei; 5 jours et demi à 6 jours pour les Iroi-s autres types de virus; sou-
vent, à ces dates extrêmes, les formes se sont modifiées, ont tendance à s'allonger énor-
mément ( Tr. Cazalboui) ou à reprendre la forme tr>-panosome {Tr. dimorphon).
La cullure d'attente dans la trompe ne se produit que chez un petit nombre
de glossines, ce qui lient probablement aux propriétés variables de letu' sa-
live. Avec des animaux présentant des trypanosomes nombreux dans le
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. '|25
sang, la proportion habituelle d'infections expérimentales est de 1 mouche
sur 10 environ. Les deux sexes sont capables de s'infecter mais le fait est
beaucoup plus fréquent chez les mâles que chez les femelles. Il semble aussi
que ce soient les jeunes mâles et les femelles âg'ées qui jouissent de préfé-
rence de cette propriété. .
Les trypanosomes libres de la trompe décrits par Koch et Stuhlmann
paraissent n'avoir rien de commun avec ces Herpetoinonas fixés : ce sont,
comme l'indique ce dernier auteur dans sa magistrale étude, des trypano-
somes issus du provcntricule, dans des cas exceptionnels d'ailleurs, à notre
avis, d'infection totale du tube digestif de l'insecte. Ils n'ont d'ailleurs pas
pu être obtenus expérimentalement par Stuhlmann.
Ces formes d'attente des trypanosomes pathogènes, localisées dans la
trompe, sont-elles les seuls agents possibles des infections produites par les
piqûres des glosslnes au delà de 24 heures?
Cela ne paraît pas douteux, attendu que pour Tr. Bimcei, agent du Nagana,
on ne peut mettre en évidence, chez GInssina palpalis, aucun autre phé-
nomène de culture, et qu'en outre, pour les trois autres virus, les phéno-
mènes de multiplication dont le tube digestif est le siège onl habituellement
pris fin depuis longtemps lorsque ceux qui se passent dans la trompe sont
encore dans toute leur puissance.
Cette curieuse propriété dévolue à l'appareil piqueur des glossines leur
est d'ailleurs absolument spécifique, comme l'observation l'a prouvé. Elle
explique le rôle de choix joué par ces insectes dans la transmission à distance
des trypanosomiases d'Afrique, rôle nécessaire étiologiquement au maintien
de ces affections à l'état endémique.
ZOOLOGIE. — Le genre. Doliocystis Léger. Note de M. L. Brasil,
présentée par M. \ves Delage.
Le genre Doliocystis a été établi ici même en 1893 par Léger pour des
Grégarines intestinales d'Annélidcs polychètes « considérées jusqu'alors
comme des Monocystidées ». D. nereidis et D. polydorœ sont donnés comme
exemples. Ce sont des Grégarines sans septum mais qui posséderaient un
épimérite intracellulaire pendant cette phase de leur croissance qu'elles
passent fixées sur l'épithélium digestif de l'hôte. La libération résulterait de
la chute de cet épimérite. La présence d'un épimérite et l'absence de septum
420 ACADÉMIE DES SCIENCES.
conduisirent Léger à placer son genre Doliocystis parmi les Dicystidées.
Labbé et Minchin l'ont rangé, ce qui est équivalent, dans les Cephalina.
Ces deux derniers auteurs cependant ont introduit dans le genre des
espèces chez lesquelles la caducité de l'épimérite et même la présence d'un
tel organe n'avaient pas été expressément reconnues, aussi le caractère de
caducité n'entre-t-il plus dans leur diagnose et Labbé fait-il suivre parfois
du point de doute la mention d'un épimérite. C'est d'une prudence très
justifiée. Mingazzini, qui a décrit plusieurs des espèces en question, les
avaient placées, l'année même où Léger créait Doliocystis, dans différents
genres: Opliioidina, Lecudina, Kœllikeria {=^KôUikerella Labbé) relevant
pour lui de la division Monocystidées au même degré que Anchorina (= An-
cora Labbé) et Lankesteria qui n'en sont pas sortis.
Pour mon compte j'ai observé D. pellucida Kôll. (^/J. nereidis Lank.),
l'espèce génotype puisqu'elle est citée la première par Léger, D. elongata
Ming. et beaucoup d'autres formes voisines encore inédites. Je suis en me-
sure d'affirmer qu'il n'y a chez aucune d'entre elles d'épimérite caduc, mais
un appareil permanent, déformable, plus ou moins développé, en général
invaginable. C'est par lintermédiaire de cet appareil que la Grégarine se
fixe sur l'épithélium, non en l'introduisant dans une cellule, mais en l'appli-
quant sur la surface de la muqueuse où il fonctionne comme une petite
ventouse. Là ne doit pas d'ailleurs se borner son rôle. D. elongata par
exemple, qui fait saillir de son extrémité antérieure une telle cupule adhésive
pour se fixer, libre dans la cavité digestive, émet de temps en temps au même
point un petit bouton sphérique dont la fonction est certainement tout autre,
tactile peut-être.
J'ai déjà eu l'occasion de figurer le mode de fixation de D. pellucida, et
Cunningham, qui vient d'attirer l'attention sur le désaccord qui existe
entre la description de Léger et mes dessins, émet l'hypothèse que nous
n'avons pas examiné la même espèce. C'est peu probable. D. pellucida
( = 2). nereidis) est une espèce trop répandue et trop abondante dans l'in-
testin des Perinereis cultrifera, des côtes océaniques de France, pour cjue
ce ne soit pas elle que Léger ait observée. Il résulte de là que la diagnose
originale du genre Doliocystis doit être modifiée en enlevant à l'appareil de
fixation et son caractère transitoire et sa situation intracellulaire. La posi-
tion du genre est elle-même ébranlée.
Doit-on, en eifet, considérer l'appareil fixateur que je viens de décrire
comme une épimérite? Simple question de définition au fond. En tous cas,
cet appareil est bien différent des épimérites des Grégarines intestinales
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. ^27
d'Arthropodes, qui ont servi de modèle pour les descriptions classiques. Et,
d'autre part, il est représenté presque trait pour trait chez KalpidorliYnchus,
dont les affinités avec Urospora et Gonospora sont indéniables ; il se retrouve
intégralement dans Lankesleria qui, pour tout le monde, est une Monocys-
tidée. D'ailleurs, pour les Eugrégarines d'Annélides (que j'envisage
seules), en dehors de celles qui sont nettement segmentées comme Sycia
et qui sont l'exception, la division en Ceplialina et Acep/ia/ina ne correspond
pas à une différence de structure comparable à l'importance d'une telle
coupure. La Monocystidée cœlomique, à l'abri de tout entraînement méca-
nique, complètement plongée dans un liquide nutritif, perd un appareil
fixateur, nourricier peut-être aussi, devenu inutile, et c'est tout. Appa-
remment, elle ne subit pas d'autre modification remarquable. Pour élucider
l'origine des Monocystidées cœlomiques des Polychètes, Kalpidnrhynchus
arenicolcB Cunn. est très précieux. Il marque une étape démonstrative de
leur évolution.
Kalpidorhynchiis ressemble à Doliocystis elongata adulte. C'est la même
forme générale, presque la même structure de l'appareil fixateur. Mais
Kalpidorhynchus est cœlomique, le Doliocystis intestinal. Or, la première
phase du développement de ce dernier se passe dans l'épithélium digestif
de l'hôte. Le sporozoïte pénètre jusqu'au contact du sinus sanguin péri-
intestinal ; un effort de plus, il tomberait dans le cœlome. Le Doliocystis
conserve longtemps cette situation intra-épithéliale et cependant développe
tout de suite un appareil de fixation qu'il n'utilisera que beaucoup plus
tard. Et ainsi le passage entre les Doliocyslis sans phase intra-épilhéliale
(il y en a) et les Monocystidées cœlomiques les plus modifiées ( Urospora,
Gonospora) parait jalonné par les Doliocyslis à développement intra-épithé-
lial(Z). elongata) et les formes cœlomiques à appareil de fixation (Kalpi-
dorliynchus). Il y a là une raison suffisante, il me semble, pour éviter de
placer dans des catégories trop dilFérentes ces diverses Grégarines.
GÉOLOGIE. — Heclierches stratigrapJdcjiies sur le Maroc oriental.
i\ote de M. Loiis Gextii,.
La mission scientifique dont j'ai été chargé en 1907 m'a permis notam-
ment de parcourir dans tous les sens la partie la plus orientale du Maghreb,
c'est-à-dire les tribus marocaines qui composent l'Amalat d'Oujda.
J'ai pu, au cours de mes explorations, débrouiller un peu le complexe de
C. R., 190S, I" Semestre. (T. C\LVI, N" 8.) 56
4»8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
terrains primaires, secondaires et tertiaires qui prennent part à la conslilu-
tion de cette région frontière et reconnaître la série stratigraphique sui-
vante : Silurien, Dévnnien (?), Carhoni fère , Trias, Lias, Jurassique et Néo-
gène. Je me propose dans cette Note d'appeler plus spécialement raltention
sur le Carbonifère et sur le Lias.
i" Carbonifère. — L'ossature de la chaîne des Béni Bou Zeggoii, qui
prolonge les monts de Tlemcen vers la Gada de Dehdou, est constituée par
une succession puissante de sédiments qui, affleurant surtout dans la haute
vallée de TOued Isly, peut se décomposer ainsi, de la base au sommet :
a, argiles schisteuses iioiiàlrcs avec bancs de calcaires à Enclines, Polypiers, etc.;
b, alternances d'argiles schisteuses et de schistes noirs avec bancs de grès verdàlres;
c, grès brunâtres et poudingues à galets de quaitz ou de roches volcaniques, intercalés
de schistes noirâtres;
d, schistes à silex noirs avec lits de grès.
Toutes ces assises sont fossilifères. L'assise a, notamment, m"a offert, à l'Aouïja et
au Guelib en Naam, les inatériauv d'une riclie faune qui sera étudiée ultérieurement
avec tout le soin qu'elle comporte par M. E. llang qui a bien voulu, dès à présent, me
donner la série de déterminations suivantes : Pliillipsia sp., Glyphioceras truncaluni
Phil., Gl. {Goniatiles) striatiim Sow., Posidonielta vetusta (Sow.), Spirifer Irigo-
/i«/t> Mart., Spirifer strialiis MavI., Athyris Roàsyi {Lév,), Retzia ulothrijc Kon.,
Productus coslalus Sow., Fr. pustulosus P\ii\., Pr. corrugatus Me Coy, nombreux
Crinoïdes et Tétracoralliaires.
Cette faune représente la zone à Gonialites slrialus. c'est-à-dire le Viséen.
Elle montre l'extension vers le Nord, jusqu'aux aljords d'Oudja, du Dinan-
lien de la région de Béchar. Il est intéressant de faire remarquer que j'ai,
observé, au-dessus des couches qui la renferment, une succession concor-
dante de près de 5oo™ de sédiments et qu'une série, peut-être aussi puissante,
succède à cet ensemble dans une région que ji.' n'ai pas encore parcourue.
Ceci laisse entrevoir l'existence possible du Moscovien et peut-être même de
rOuralien au-dessus des couches visécnnes de l'Aouïja et du Guelib en
Naam.
Malheureusement je n'ai pas pu observer le subsiratum des dépôts carbo-
nifères qui nous occupent et qui sont recouverts, en discordance angulaire,
parles calcait^es liasicjues. Enfin je ferai remarquer ([ue ces terrains paléo-
zoïques affleurent sur d'assez vastes étendues et touchent presque à la fron-
tière, alors que nulle part, dans le Tell algérien dont la stratigraphie est
aujourd'hui Itien connue, la présence du ('ailxjnifère n'a été signalée.
2" Lias. — Le Lias est très développé tlans l'Am-alat d'Oujda, dans toute
SÉANCE DU 24 FÉVKIEK 1908. ^I^Ç)
la chaîne des Béni Bon Zeggou au Sud cl, au Nord, il forme, par le ool du
Guerbous, le prolongement vers l'Ouesl des imporlants aflleureinenls que
j'ai éludiés en Algérie {Thèse de dodo rat ) el il prend une large pari à la con-
slitulion des Beni-Snassen.
F'arloul il offre une succession litliologique constante el identique à celJe que j'ai
décrite dans le bassin de la Tafna :
a, conglomérai de base formé de couches rouges avec gros galets de quartzites silu-
riens el de débris de schistes primaires;
b, puissante assise de calcaires zoogènes blancs ou bleuâtres;
f, « calcaires en dalles » intercalés de lits marneux;
d, alternances de calcaires marneux et de marnes.
J'ai recueilli dans cet ensemble deux faunes bien distinctes : auprès dOujda, dans
le Djebel el Hamra, j'ai trouvé dans le conglomérat de base a et à la partie tout à fait
Inférieure des calcaires h: Ainaltheus ma/'garilatus Montf., Zeilleria subnuniisnialis
fia V.. Terebratula punclala Sow., Ter. cf. punctala Sow., Rliynchonella Rosenbuschi
Haas, Rhync. curviceps Qnensl. sp., Rliync. cf. Sc/iimperi Haas, Os/rea sp., Lima
du groupe de giganlea Sow.
D'autre part, à Ar'bal, dans les IJeni-Snassen, j'ai trouvé une belle faune de Cépli.n-
lopodes, et mes premières déterminations me permettent de signaler : Phrlloceras
/Vilsoni Héb., Ly laceras dorcalis Algli., HUdoceras bi/rons Brug., Harpoceras bi'ca-
rinatuin Munster in Ziet., Graminoceras fidlaciosuin Bayle et nombreuses var.,
Lillia [Ifaugia) Bayani Duni., L. comensis Buch., Cœloceras {Pcroniceras) subar-
inalain Y. elB., C. fibulaturn Sow., C. Hola/tdrei d'Oih., C. acanlliopsis d'Orb.,
Aulacoceras sp.
La l'aune du Djebel el Hamra caractérise la zone à Amaltheus margariuitus
du Lias moyen, celle d' Ar'bal appartient à la zone à Lytoceras jiirense du
Lias supérieur. Ces deux faunes enserrent donc le Domérieii et le Toarcien
et, si l'on remarque qu'une centaine de mètres de marno-calcairessuruiontcnt
le gisement fossilifère d'Ar'bal, il est permis de penser que V Aalénien est
aussi repiésenté.
Il résulte de ce qui précède que : 1" le conglomérat de base du Djebel el
Hamra et du massif des Traras, en Algéi^ie, marque la grande iransgression
mésoliasiquc ; 2" il faul renoncer à comprendre dans les calcaires zoogènes h
l'ensemble du Lias inférieur et du Lias moyen comme on le fait généralement
et comme je l'ai fait moi-même bien qu'avec doute (Thèse, p. i5i). Des faunes
du Lias moyen ont été signalées en plusieurs points du Tell algérien el tuni-
sien, mais l'existence d'une faune sinéinurieiuie à El Kanlour (Constanline ),
d'après Coquand, n'a jamais été conlirmée; en admettant que le Lias infé-
43o ACADÉMIE DES SCIENCES.
rieur existe dans rextrême-est du Nord africain, comme il existe en Sicile,
mes observations n'en montrent pas moins qu'il est absent dans l'ouest et il
faut s'attendre à le voir également manquer au cœur du Maroc, dans le
Rif et dans le Haut-Atlas, où les Lias moyen et supérieur sont certainement
représentés, ainsi qu'il résulte de mes explorations; 3° enfin, le gisement
fossilifère d'Ar'bal confirme la rareté relative des Phylloceras et des Lyto-
ceras, que j'ai signalée à propos des Traras (Thèse, p. i55) et qui témoigne
de dépôts de mer moins profonde que ceux de V Ammonitico rosso de
l'Apennin et de la Lombardie.
Je terminerai cette Note en faisant remarquer que le Callovien fossilifère
dont nous avons signalé l'existence au pied du Ras Asfour à la frontière,
M. Paul Lemoinc et moi ('), est transgressif sur le Lias et sur les Schistes
siluriens de R'ar Rouban.
GÉOLOGIE. — Terrains primaires du Morvan et de la Loire.
Note de M. Albert Miciiel-Lévt, présentée par M. Michel Lévy.
Dans la région qui s'étend entre le nord du Morvan et les premières
strates micaschisleuses et gneissiques du Lyonnais, les terrains paléozoï-
ques, s'enfoneant .dans le granité ou reposant sur cette roche éruptive de
profondeur, appartiennent de bas en haut aux étages suivants :
1° Dévonien supérieur : a. Frasnien. — \\ apparaît à Diou et Gilly sous la
forme d'une lentille calcaire affleurant au niveau de la Loire et se terminant
par des bancs dolomitiques. Julien y a découvert des espèces caractéris-
tiques, notamment Rhynchonella cuboides Sow., Spirifer Verneuili Murch.
Dans quelques fossiles provenant de la carrière de Diou, qui m'ont été com-
muniqués par M. Giraud, j'ai déterminé Phacnps cf. fecundus Barr. mut.
supradevonica Frecli.
h. Famennien. — Il se compose de schistes psammitiques contenant
d'abord une Beyrichia réticulée, puis, à leur partie supérieure, la faune à
Clyménies et à Cypridines que j'ai découverte aux environs de Bourbon-
Lancy (^Comptes rendus, 3o octobre 1906 et 4 février 1907). J'ai pu récem-
ment déterminer avec assez de précision les espèces de trilobites qui s'y
rencontrent; ce sont Phacops cryptophthalmus Emmr., Dechenella pusilla
Giir.
(') Comptes tendus, i" août igo^-
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 43 1
Des coulées d'albitophyres et des tufs de ces mêmes roches sont inter-
stratifiés au milieu des schistes famenniens. Ils appartiennent à la famille
des Tonalases ; la fumerolle en est syénitique et persodique ; la scorie, nia-
gnésienne-ferrique, microcalcique. Elles contiennent en moyenne : Si, 55,6;
Al, 17,1; Fc (oxydes), 7,8; Ca, 3,3; Mg-, 4,3; Na, 5,4; K, 0,6; Ti, 1,2;
perte, 4,7 (les analyses élémentaires ont été faites par M. Pisani).
2° Carbonifère marin. Dinantien : a. Tournaisien. — Il débute par des
niveaux de grès à plantes et de poudingues surmontés par une assise assez
importante de schistes gréseux qui se montrent fossihfères entre Saint-
Seine et Avrée, à l'ouest de Luzy. Julien y a déterminé la présence de Spi-
rifer tornacensis Kon., Porcellia puzo Lév., Archceocidaris nerei Munsi.,
Brachymetopus Duponli Jul., etc. J'y ai découvert et déterminé deux es-
pèces de tribolites, Phillipsia cf. subtruncatida OEhl., Phillipsia cf. derbyen-
sis Mart. Cette faune tournaisienne paraît principalement caractérisée par
la rareté des grands Prodiictus et l'abondance des Spirifer et des Rhyn-
chonelles. Phillipsia derbyensis, espèce viséenne, indique, à la partie supé-
rieure, des termes de passage au Viséen.
Des épanchements d'orthophyres obsidienniques et perlitiques, accom-
pagnés de tufs, sont intercalés dans le Tournaisien. Ces orthophyres sont
des Liparoses à fumerolle alcalino-granitique, mégapotassique, à scorie
magnésienne-ferrique, microcalcique. Composition chimique moyenne :
Si, 68,3; Al, i5,2; Fe, 4,0; Ca, o,4; Mg, r,9;Na, 3,6; K, 4, i ; ti, o,5 ;
perte, 2,0.
b. Viséen. — On le trouve sous forme de bancs calcaires en lentilles
discontinues intercalées dans des schistes ou dans des grès et recouverts par
des poudingues à galets de calcaire et de granité. La faune étudiée par Julien
s'est montrée riche en Produclus giganteus Mart., Pr. corrugalus Me Coy ,
Phillipsia Eic/iwaldi Fisch. J'y ai découvert dans la Loire une faune de
FovAmimîères (Endol/iyra, Valvulina, Tror.hammina, etc.), qui se présente
aussi, dans le Morvan, à l'Huis Prunelle; M. Stanislas Meunier en a signalé
quelques-uns à Cussy-en-Morvan.
La partie supérieure du Viséen est composée de tufs microgranulitiques,
à la base desquels s'entremêlent quelques grès, schistes et poudingues avec
bancs d'anthracite (Ménessaire, l'Hay).
Les éruptions de microgranulite s'intercalent dans les tufs microgranu-
litiques et continuent après eux.
Les tufs microgranulitiques appartiennent à la famille des Toscanoses;
la fumerolle de leur magma est alcalinogranitique, mégapolassique; la scorie
'|32 ACADÉMIE DES SCIEiNCES.
laagnésieune-ferrique, inicrocalciquc. Leur analyse moyenne donne :
Si, 64,7; Al, iG,8; Fe, '|,3; Ca, 2,0; Mg. 2,/|;Na, 2,9; k, 4,5, Ti, 0,7;
l'erte, 1,7.
Les miciogranulites a[)parliennenl comme leuis luis aux Toscanoses; le
magma a une fumerolle alcalinograniliijue, mégapotassique el une scorie
magnésienne, raésocalcique. Analyse : Si, 69, 5; Al, ï:'\,S, Fe, 2,3; Ca, i,ç);
Mg, i,G; .Na, 4,0; K, 4,9; Ti, o,3; Apalite. 0,2; perle, 0,4.
Nous rappellerons que le Stéphanien, FAuLunien et le Saxonien se sont
déposés dans des synclinaux parallèles aux axes directeurs hercyniens,
postérieurs aux plus giaiids plissements hercyniens.
Leurs poudingues contiennent des galets de toutes les roches précédentes
el, en outre, des porphyres pélrosiliceux qui apparaissent notamment, à
la partie supérieure des microgranulifes, à Monlreuillion, dans le Morvan.
Sur les bords du bassin d'iVutun, ou liouve en outre des coulées et 'des
dômes de roches lamprophyriques d'apparence basaltique dont les liions
de profondeur sont constitués par des orthophyres et des porpliyrites
micacées.
Les porphyres pélrosiliceux apj)arlienueul aux Alaskoses ; la fumerolle
de leur magma est granilodioriiit|ue, mégapotassi<{ue, la scotie magné-
sienne, microcalcique. La moyenne des porphyres pélrosiliceux de Mon-
lreuillion donne : Si, 7J,3; Al, 12,7; Fe, i,5; Ca, 0,1 ; Mg, 1,6; i\a, 2, S;
K, 5,0; Ti, 0,5 ; perle, o,,j.
Les lamprophyres sont des Andazes (variété Shoshonose); la fumerolle
eslalcalinogranitique, mégapotassique, la scorie magnésienne, mésocalcique.
Moyenne de 5 analyses : Si, 32,2 ; Al, i "),4 ; Fe, (3,3 ; Ca, 4?'' ; jVIg, 6,8 ;
Na, 1,9; K, 4,3; perte, 7,0.
Le métamorphisme, dû au granité, envahit localement toutes les forma-
tionsjusqu'au sommet du Tournaisien. (Jn a vu qu'à la suite des premières
émersions des galels de granité se sont déposés dans les poudingues du
Viséen.
GÉOLOGIE. — Sur l'extension des dépressions oligocènes dans une partie
du Massif central cl sur leur rôle au point de rue hydrologique. Note de
M. Ph. Gi.a.\geaud, présentée par M. Michel Lévy.
On sait ipie la Limagne esl la principale l'égion oligocène du Massif
central. Elle commença à s'esquisser sous forme d'un long fjord méditer-
SÉANCE DU 24 FÉVRIER I908. 433
ranéen, au début de l'Oligocène, au moment où le Massif central n'élnil
qu'un Plaleau central.
A l'époque stampienne, le synclinal lémanéen était complètement
formé. Il communiquait, alors, au moins durant cette époque,'avec les lacs
(lu Cantal, sur l'emplacement de la vallée de l'AIagnon et avec le bassin
Fig- ■•
Essai de reconslitiition de l'extension des formations oligocènes
dans une partie du Massif oentrai.
d'Ambert, sur l'emplacement de la vallée de la Dore. Des études récentes
me permettent de croire à une extension plus générale des formations oli-
gocènes, qui couvrirent une notable partie du département du Puy-de-
Dôme (plus de la moitié).
Notons d'abord que toute la partie septentrionale du Livradois, jusque
vers la latitude de Sauxillanges, fut complètement recouverte par les dépôts
oligocènes, dont on trouve des lambeaux surélevés à 800'" d'altitude.
D'autre part, la dépression oligocène (Lecoq et Michel l^évy), située sur
le versant nord du Massif du Mont-Dore, parait avoir communiqué momen-
tanément avec celle de la Limagne et aussi avec les deux dépressions
434 ACADÉMIE DES SCIENCES.
suivantes que j'ai pu délimiter et où Lecoq avait signalé plusieurs lam-
beaux, ce sont :
1° La dépression des vallées de la Miouse et de la Sioule, jalonnée par des
dislocations hercyniennes et des éruptions volcaniques et qui s'étendait
dans une direction NNE, depuis Henne-l'Eglise, Pontgibaud, Manzat(Puy-
de-Dôme), jusqu'à Ehreuil (Allier).
Elle est indiquée par des lambeaux d'argiles sableuses et de sables con-
servés sous des coulées de lave de volcans miocènes. La Sioule, qui avait
suivi d'abord presque en ligne droite cette dépression de jo'^'", fut plus tard
rejetée en partie à l'Ouest pour des raisons que nous examinerons ailleurs.
2" La seconde dépression oligocène, plus considérable comme superficie
et comme puissance de dépôts, longeait la grande dislocation houillère du
Massif central el était sensiblement parallèle à celle de la Sioule.
Tout le territoire qui s'étend le long de celte bande au nord de Pontaumur,
et au sud, vers le Puy-Saint-Gulmier, Herment, Bourg-Lastic (Puy-de-
Dôme), jusqu'à Bort ( Corrèze), Champagnac et Mauriac (Cantal), fut
transformé à rOligocène, en un synclinal atteignant plus de lo'^'" de large,
superposé à l'ancien chenal houiller, qui renaissait ainsi sous une autre forme.
Dans cette dépression longue de plus de loo''™ et se rattachant au bassin
d'Aurillac, par Bort (Boule), s'accumulèrent des dépôts assez puissants
(de 40™ à 100'") de poudingues, de sables et d'argiles variées.
L'érosion a de nouveau déblayé, en grande partie, ce long couloir drainé
sur plus de 100'"'" par le Sioulet, la Dordogne et leurs affluents, et l'on
ne trouve plus, de loin en loin, que des lambeaux épars, préservés par des
tables de basalte ou de phonolite, qui témoignent de leur ancienne extension.
Les diverses dépressions que nous venons d'examiner n'ont fait que
s'accentuer, depuis l'Oligocène, sous l'influence de l'érosion et des tasse-
ments du sol.
.Mais elles ont joué el jouent encore un lôle primordial au point de vue
hydrographique, car elles ont été parcourues, depuis le début de Miocène,
par des cours d'eau (Allier, Sioule, Miouse, Dore, Alaguon, etc.), ({ui ont
alTouillé et entraîné peu à peu les dépôts oligocènes, et al laqué souvent le
subslratum cristallin sur lequel ils reposent.
L'ancienneté de ce réseau hydrographique remonterait donc au début de
la seconde moitié de l'ère tertiaire.
SÉANCE DU 2/4 FÉVRIER 1C)0H, /j35
HYDROLOGIE. — Nouvelles recherches sur les gaz rares des eaux thermales.
Débits gazeur de quelques sources. Note de MAI. Charles 3Ioureu et
Robert Biouard, présentée par M. Armand Gautier.
Par un travail d'ensemble portant sur un grand nombre de sources appar-
tenant à diverses régions de la France et de l'étranger, l'un de nous a établi,
au cours de ces dernières années, la présence générale de l'argon et de l'Iié-
lium dans les sources thermales (Ch. Mouheu, Comptes rendus, 1896, 1902,
1904, 1906). Tout dernièrement nous avons démontré que le néon se trou-
vait également dans la généralité des sources et nous avons en outre, dans
plus de trente cas, déterminé les proportions respectives d'argon et d'hé-
lium (Ch. Mouheu et R. Biquard, Comptes rendus, i9or)).
Ces expériences, qui ont toutes été exécutées sur les mélanges gazeux qui
se dégagent spontanément au griffon des sources, ont montré que les pro-
portions de gaz rares, et plus particulièrement d'hélium, pouvaient être
quelquefois relativement élevées. C'est ainsi que le gaz de la Source Romaine,
à Maizières (Côle-d'Or), ne contient pas moins de "),34 pour 100 de son
volume d'hélium (').
Il nous a paru intéressant de cherchera savoir quelle pouvait être la quan-
tité de gaz rares, et spécialement d'hélium, fournie par cette curieuse source
durant un laps de temps donné. Un facteur essentiel de l'évaluation est le
débit gazeux total; nous l'avons mesuré directement an griffon. Le résultat
obtenu, rapproché de la composition centésimale du gaz brut antérieure-
ment fixée, a donné immédiatement, par un calcul simple, le débit en gaz
rares et hélium. Pour avoir des termes de comparaison, les mêmes mesures
ont été effectuées dans quelques autres stations.
Nous avons souvent trouvé des débits gazeux irréguliers. Rs dépendent
de diverses circonstances; il nous a paru qu'ils étaient surtout affectés par
les variations de la pression barométri(|uc.
Les chiffres que nous donnons, dans 1(> Tableau comparatif ci-après, sont
(') U;in3 le même ordre d'idées, iMM. Jliimilloii, P. Cady et F. Me. Farland ont
annoncé tonl dernièremenl avoir caractérisé et dosé l'hélium dans une série de mé-
langes gazeux, en général ricîies en gaz combustibles, qui provenaient de divers ])ui[s
à pétrole des Etats-Unis. La proportion la plus forte d'hélium qu'ils aient rencontrée
est de 1,84 pour 100 {.Jnnrn. of cheni. Soc, t. XXIX, novembre 1907, p. i523).
G. I!., igoS, I-' Semestre. ( r. CXLVI ^" 8.) 5^
436 ACADÉMIE DES SCIENCES.
les moyennes des résullals trexpériences ayanL duré, en général, plusieurs
lieures, el qui onl parfois même été répétées e'i dilTérentes époques de l'année.
Les débits en gaz rares et hélium pour une année figurent, exprimés on
litres, à côté des débits gazeux totaux.
(iaz rares (on hloc i. lli'liiinl.
gazeux l'Ual Ilèliit Pehil
par ail l'roiMirtioi» annuel l'ioporlion annuel
(en lilres). pour i. m. (en lilres). pour mo. (en liiresi
Plombières ( Source Vaiiquelin i-^'i^o 3,o.'i 35'i o,3J.S 4"'
(Vosges). ( Source n" 3 l'i.iSi i,-s :..">6 ".'Ml'' 4-
Bains-Ies-BaiDs ( Source Savonneuse) (Vosges).,. ^^\i' '.''\ l'> "iMl^ fl-T
Luxeuil ( Source Grand Bain j(j3.'>'| ;>,ii 7157 0,77 iXn
( Haute-Saùne ). ( Source Bai n-des-Dames ^''■[)y^ -•'".) -i^" 0,87 200
Maizicres ( Source Romaine) (Cote-d'Or) i835o t>.'^<) 1166 ,').3'| 97'!
BourboD-Lancy (Source du Lymbe) (Saone-et-L'^°). .V'j-.hjo .'j,!!'] Tfi644 i,'''i '""''i
Ax (Source Viguerie) (Ariège)(') .'iiioG^jo i,')."] >i~lm 0.097 '''l'^
Eaux-Bonnes ( Source Vieille) ( Basscs-Pyrénccs). io9')o i.Sn ip^ o,6i3 67
Comme on le voit, les diverses sources peuvenl :i\oir, lanl en gaz rares qu'en gaz
tolnux, des débits extrêmement difTérents. On vdil aussi que la source de Maizières,
quoique possédant la plus forte teneur cenlésiniale en gaz rares et spécialenienl en
hélium, est loin d'èlre la première pour la richesse véritable. La plus riche, sous ce
rapport, el de beaucoup, est la source du Lymbe, à Bourbon-Lanc}- : elle débile annuel-
lement plus de 16000' de gaz rares, et l'hélium y entre pour une proïKJilion sii]')érieurc
à 10000'. La source du Lymbe nous apparaît ainsi comme une véritable mine li'hélium.
D'autres sources, curieuses au même point de vue. et peul-élie plus riches encore,
seront sans doute signalées dans raxenir. Mais, d'ores et déjà, il esL acquis que les
sources thermales dé\ersenl perpéUiellement des quantités considérables de gaz rares
dans l'atmosphère. On sait, d'autre part, que celle-ci reçoit, en outre, d'une manière
continue et par les mêmes voies, des émanations radioactives, comme l'ont montré
les premiers Pierre Curie el M. Laborde (Comptes rendus, mai 1904).
On se procurait jusqu'ici l'hélium en calcinant certains minéraux (clc-
véite, fergusonile, thorianite, etc.). et Sir W. Kanisay ii montré que le
rendement était particulièrement élevé dans le cas de la thorianite. Nous
pensons toutefois (pie riiélium peut être retiré avec avantage de certaines
sources thermales. Si l'emploi de ce gaz, pour des recherches scientilicjues
ou pour tous autres usages, venait à se répandre, les sources constitueraient
une réserve d'autant plus précieuse cju'elle est inépuisable el que l'hélium,
avec les autres gaz, s'en dégage constamment en pure perte dans l'atmo-
sphère.
(') Le débit de celle soui'ce a été mesuré, en août dernier, par M. l^aul Sabatier,
à qui nous adressons tous nos remercimenls.
SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 437
Nous n'avons pas réussi jusqu'à présent à pi('|)arer l'hélium des sources d'eaux miné-
rales à l'étal //^OM/'e^/ic/HC/i/ pur. L'emploi du oliaibon refroidi ( Sir James Dewar),
même à la température de l'air liquide bouillant sous pression réduite, ne nous a pas
permis de le priver entièiement de néon dont quelques raies spectrales persistent tou-
jours plus ou moins dans l'hélium séparé. Toutefois il semble bien que l'impureté
néon n'y subsiste que dans une proportion infinie et absolument négligeable. M. Bouty
en eflfet, en comparant la cohésion diéleclri(|ue de l'hélium de Bourbon-Lancy à l'hé-
lium de la clévéite, a trouvé des chiffres identiques pour les deu\ échantillons (6'om/i<e.ç
rendus, 22 juillet 1907).
Notis ne saurions terminer celle Note sans faire remarquer rétroile con-
nexilé qui existe entre les résultats généraux de nos recherches sur les gaz
rares des eaux thermales, toutes plus ou moins radioactives, et les récentes
et sensationnelles expériences de Sir N¥. Ramsay et M. Cameron sur les
propriétés chimiques de l'émanation du radium (CAem. Soc, octobre 1907).
Nous savions déjà, par les travaux de SirW. Ramsay et Soddy, que l'émana-
tion fournit de l'hélium par sa destruction graduelle. D'après les recher-
ches récentes, abandonnée au contact de l'eau, elle donnerait du néon et, en
agissant sur des solutions contenant du cuivre, elle engendrerait de l'argon,
en même temps qu'on verrait apparaître le lithium! Laissant de côté l'im-
portance de ces faits en eux-mêmes, nous pensons que, rapprochés de nos
résultats généraux d'une part et des recherches de M. Armand Gautier sur
les gaz des roches ignées (Bull. Soc. cJiim.. 3' série, t. XXV, 1901, p. 4o3)
et de Sir H. Strutt sur le même sujet (/'/•oceerf. Roy. Soc, série A, t. LXXIX,
1907, p. 436) d'autre part, ils permettront aux géologues et aux hydro-
logues d'expliquer assez simplement la présence générale, établie par nos
expériences, de l'argon, de l'hélium et du néon dans les sources thermales.
M. L. Delanoy adresse une Note intitulée : Lampe mixte, à dcti-x- temné-
rninrcs, à vapeurs de mercure el oxydes de terres rares.
M. u'AsTEK et M. l»iEiiHE (jii.i adressent une \ote intitulée : Une nouvelle
espèce de nilrijîcateur.
(Renvoi à la Section d'Iiconomie rurale.)
La séance est levée à 4 heures et demie.
G. D.
438 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages heçus dans la séance du 24 février 1908.
Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie des Sciences, pul)liés
par MM. les Secrétaires perpétuels; t. G\.L1V, janvier-juin 1907. Paris, Gautliier-
Villai's, 1907; I vol. in-4°.
Notice sur la vie et les travaux de Marcel Bertrand, par W. Kilian et J. Révil.
Grenoble, Allier frères, 1908; i fasc. in-S". (Hommage des auteurs.)
Recherches sur l'épuration biologique et chimique des eaux d'égout, effectuées à
l'Institut Pasteur de Lille et à la station expérimentale de la Madeleine, par le D"'
A. Calmette, Correspondant de l'Institut; t. III. Paris MassonelC'", 1908, i vol. in-S°.
(Hommage de l'auteur.)
Annuaire de la Fondation Thiers,. 1908, nouvelle série. Issoudmi, irap .Gaignault,
1908; I fasc. in-8°.
Resnie générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnieii, Membre de l'Institut ;
t. XX, n° 230, livraison du i5 février 1908. Paris, Librairie générale de l'Enseigne-
ment; I fasc. in-S".
Electrométallur gie : voie humide et voie sèche, phénomènes électrothermiques,
par Ad. Minet; 2'" édition enlièiement refondue. Paiis, Gauthier-^'illars, Masson et C'°,
s. d. ; I vol. in-i2.
Annales du Musée colonial de Marseille, publiées par M. le D' Edouard Heckel;
i5= année, ■?." série, t. V, 1907. Marseille, Musée colonial, 1907; i vol. in-8°.
Bulletin de la Société de Médecine légale de France; cn.f année. 2" série, t. IV.
Paris, A. Maloine, 1907; i vol. in-8°.
Annales des maladies de l'oreille, du larynx, du nez et du pharynx; t. XXXIV,
n° 1, janvier 1908. Paris, Masson et C'°; i fasc. in-8°.
Bulletin de la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale, publié par
MM. HiTiER et Toulon; 107" année, t. GX', janvier 1908, n° 1. Paris; i fasc. in-4''.
Obsen'ations de l'éclipsé totale de Soleil du 29-30 août 1906, avec 4 planches.
Rapport de la Mission astronomique et météorologique de l' Académie impériale des
Sciences de Saint-Pétersbourg, par M. N. Domtcii, en collaboration avec M. L. Ocou-
' o
LiTCH et le Baron E. von der Pahlen. Saint-Pétersbourg, 1907; i fasc. in-8°. (Hommage
de l'auteur. )
Determinazione (1906) délia latitudine délia torre délia R. Universita di Pavia,
Nota del D' Adolfo Viterbi. ( Pubblicazioni del Reale Osservatorio di Breia in Milano,
n<>XLIV.) Milan, 1907; i fasc. in-4°.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n° 55.
ipuis i833 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fln do l'année, deux volumes in-4". Deu«
es, l'une par ordre alpliabétiquo des matières, l'autre par ordre alpliabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
jrt du i" Janvier.
Prix de l'abonnement :
Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
ers ■ . .
vine . .
nçoii . .
leaiix .
I chez. .Messieurs :
[ l'erran frères.
Cliaix.
Jourdan,
HulT.
ins Courlin-IIecriuel.
( Germiiia et Grassiii.
( Siraïuieau.
Jérùme.
.Marion.
/ Feret.
Laiirons.
' Mullcr (G.)
-ges Renaud.
I Derrien.
) F. Itobert.
j Le Borgne.
' Uzel frères.
1 Jouan.
iibcry Dardel cl Bouvier
( Hcnrj'.
I Marguerie.
Delaunay.
Bouy.
Greffier.
Baleh
Rey.
Lorienl.
Lyon .
chez Messieurs :
l Baiimal.
! ,M"' Texier.
Cumîa et Masson.
I Georg.
Phily.
Alaloine.
Ville.
■boni g
mont- Ferr ,
n
\ Lauverjal.
/ Uegez.
Drevet.
Gralierel C".
\oble
lochelle Foucher.
lavre
Marseille Uual.
Valat.
Mon Ipellier
Moulins . . . .
Nancy.
Nantes
Nice
Goulet et fils.
Martial Place.
Buvignier.
Grosjean-Maupin.
Wa^'ner et Lambert.
Dugas.
Veloppé.
Barma.
Appy.
Nîmes Dehroas-Duplan.
Orléans Loddé.
Poitiers.
Blanchier.
Lévrier.
On souscrit à l'étranger.
Amsterdam
liouen .
Bennes Plilion et Iloinm.iis.
/ioc/iefort Girard ( M"" ).
Langlois.
Lcslringant.
S'-É tienne Chevalier.
Figard.
Allé.
Bourdignon.
Dombre.
Tallandicr.
G i a rd .
Toulon . . .
Toulouse .
i Ginict.
I Privât.
iBoissclier.
Pcricat.
. Bfiusrcz.
\ Giard.
/ I.einailre.
V'alencicnnes
chez Messieurs :
Feikema Caarel-
sen et C''.
A Ihènes Bcck.
Barcelone Verdagucr.
i.\sher et G'".
Friedlandcr et fds.
Kuhl.
Maycr et Millier.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
iLamertiu.
Mayoloz et .\iuliarte.
Lebègue et C'°.
, Sotchek el C°.
) Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Dcighton, Boll et C-.
Christiania Cammermeyer.
Constantinople . . Ollo Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Ilosle.
Gênes Beuf.
Bucarest
Londres
Luxembourg . .
Chez Messieurs :
I Dulau.
• • I Hachette et C"
' Nutt.
. . V. Buck.
Madrid.
Milan .
Naples
Eggitnani».
Genè\'e Georg.
( Burckhardl.
La Haye Belinfanle frère
Payot el C''.
Lausanne Rou ge.
Sack.
Barlh.
Brockhaus.
Leipzig ( Lorenlz.
I Twielriieyer.
Voss.
, Desoer.
^'«> Gnusé.
Ruiz el G'*.
Rome.
Dossat.
F. Fé.
Bocca frères.
Hcepli.
Moscou Tastevin.
Marghieri di Giu«.
Pellerauo.
/ Dyrsoa ot IToilToi.
New- York Slechert.
( Lemcke et Buechncr
Odessa Rousseau.
Oxford Parker el C*.
Palerme Heber.
Porto Magalhaes et Muniz.
Prague Rivnac.
Rio- Janeiro .. .. Garnier.
l Bocca frères.
^""'^ JLoescheret C".
Botlerdam Kramcrs et fils.
Stockholm Nordiska Boghandel
l Zinserling.
S'-Pétersbourg . . j wolff.
i Bocca frères.
1 Brero.
^«'■''' j Rinck.
( Rosenborg et Sellier.
Varsovie ..... Gebothner et Wolff.
Vérone Urucker.
[ Frick
Gerold et C*'.
Vienne
Ziirich Rascher.
TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉ.\NCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1" -0 31. — ( 3 Août i835 ii 3i Décembre iS5o. ) Volume in-4°; i853. Prix 25 fr.
\ Tomes 32 à 61. — (i".lanvicr iS5i à 3i Docoinbro i8Gî.) Volume in-4"; 1870. Prix.
Tomes 62 à 91. — ( i'^' Janvier 18G6 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-.i": 1889. Prix .
Tomes 92 ii 121. — (i" Janvier 1S81 à 3i Décembre i8o-3.) Volume in-i°; 1900. Prix
SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
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A la même Librairie les Mémoires de r Académie des Sciences, ot la Mémoires présentés par direr» Savants a 1 Académie es oiences.
N" 8.
lAMl.K^ DI'.S AKTICLl^S (Séatice du 2/< Février lî)()80
MÉ>I0HIES KT COMMUiMCvVTIOrVS
DKS MI'Mimr.S Kl DI'S COUllKSPONDANTS 1)F, l.'ACADfCMII':.
Pages.
M. le SixLuiTAini; ri-nriiTUEL ijunimcc a
l'Acadcniic (|iir le Tome CXLI\ (janvicr-
juiii lyn-) (les Ciiinplcx rciuliis vsl en
(lislrilmlidii au Sivi'otaiiat J711
M. A. Camikttf. fait liornmago ilu Tonio III
Pages.
de son OuMa;;e inliuilé : «' lÀeclicirlies
Mir rcpuialion bialugiriiic ol cliiiniquc des
(■■,\u\ d c-^i.iu cIl'ecLuécs à l'Iiislitiil Paslriii-
de Lille el à la slalion ex|iériirier][ale de
la Madeleine >. J-,'j
NO^lIIViVTIOIVS.
M. 1;. Haii.I-U D e?l élu Membre de 1;. Sec- j M. I.'i;wy, décédé.
tii>ii d'Aslrunoniie. eii iem|daeeineiil de |
c<)KUl:sl»Ol\l)A^cl:.
M. le Sec:|!i:iaiiii, l'iaieKirF.i. signale divers
Ouvrages de MM. II'. Kilian el /. licvil,
et de M. Ad. Minet
M. HoBEUT Jo.N-CKiiEF.Ri;. ~ P.ésu lia 1- des me-
sures des diamètres de Mercure duraul son
passage ilu i4 novembre 11)07
.M. ,1. Giii.LAUME. — ObscrvalioEis du Soleil
faites à l'Observatoire de Lyon, pendant le
(|uatrième trimestre de 11)07
M. Charles .Nordmann. — Reclnrcbes sur la
dispersion de la lumicre dans l'espace cé-
leste
.M. C. Porovici. — Sur les eongrucnces de
coui-bes planes
M. E. HoLMGREN. — P.cmaniuesur une Com-
munication de M. Eugenio-Klia Levi
i\l. Georges Rémoijndos'. — Sur les singula-
rités des équations didércntielles du pre-
mier ordre
M. E. EsT.\NAVE. — Images à aspect lelian-
geant par l'écran de ])rojeclion à réseaux
lignés
M. Haphaee Dubois. — Influence de la lu-
mière solaire sur le dégagement et sur
rprientalion des molécules gazeuses en
dissolution dans l'eau de mer
M. J. Danxe. — Sur les courbes de radioac-
tivité induite obtenues par MM. Saraïin et
Tommasina
iM. IIen'RI jVbiiaiia.m. — Fonclionnement du
détecteur éleclroly tique ; inlluence de la
température
M. A Leduc. — Sur les poids atomiques de
l'azote, de l'oxygcue el du carbone
M. E. liEROEli. — Sur l'oxybroinui-e de phos-
phore
M. \ebeRT Colson. — .Sur les causes essen-
liellement eliimii|ues de la transformation
allotropique du phosphore blane dissous
dans l'essence de térébenthine
M. Gustave Gain. — Sur une 1 lilieation
isoniérique de l'acide hyp"van.iilii|ue hy-
draté,
Bulletin BiBLiocRArmouE
080
3So
3S2
383
.'186
3,ss
Sur le luli'eium el le néoyt-
•i!l7
'|110
^08
1"
'Mt
.M. G. Cubain.
lerbium
M. L. lÎARTiii:. — Action de lacirle sulfosali-
cylique sur le borax
-M. J. lioUGAiLT. " \etion de l'acide liypoio-
dcux naissant ( iode cl carbonate de so-
dium) sur quelques acides de formule géné-
rale lî-CII^CIl— CIP — CO-Il (R étant
C'Hplusou moins substitué )
,MM. C. GEsSAtiD et .1. WûLFF. — Sur li' sé-
rum antiamylasique
.M. II. lîiEiiiiY. — .Sur l'action de l'amylasc du
suc pancréatique et son artivation par le
suc gastrique. -'117
M. >'. Manouélian. — .Note sur l'existence
des produits de dégénérescence cellulaires
rappelant les corps de Negri.' '|if|
M. Gabriel .Vrtiiaud. — Sur la mesure de
l'ondée ventrieulairc chez l'homme 'i-'i
M. E. RûUBAUD. — Fixation, mnltiidicatiou,
culture d'allenlc des trypanosomes patho-
gènes dans la trompe des mouches Isé-tsé. \.\'.\
M. L. Bhasil. — Le genre DoliocvslisLégcr. ff.')
.M. Louis Gentil. — liechcrches slraligra-
plii(|ues sur le Maroc 'oriental 1^7
M. .\lbei;t Micin;i.-LÉVY. — Terrains pri-
maires du Morvan et de la Loire 1 i"
M. Pu. Gi.angeaud. — Sur l'extension des
dépressions oligocènes dans une partie du
Massif central el sur leur rôle au point de
vue hydrologique ^'^-^
MM. Charles Moireu el Robert Riciuart. —
Nouvelles recherches sur les gaz rares des
eaux Ihin-males. Débits gazeux de quelques
sources |JJ
M. L. Dei.anoy adresse une Note intitulée ;
.• Lampe mixte, à deux températures, à va-
peurs de mercure et oxydes de terres
.M.\l. d'.\stek et Pierre Gili adressent une
Note intitulée : <■ Une nouvelle espèce de
nitrificaleur «
PARIS. - IMPRIMERIE G AUTH I ER- VILLA H S ,
Quai des Grands-.\uguslins, 55.
',38
Le Gérant : Gauthier- Villars.
1908
PUEMIER SEMESTRE.
COMPIES IIENDIJS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
m L'ACAOÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLV'I.
iV9 (2 Mars 1908).
PAIUS,
GAUÏHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
,>„S COMPTAS KENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIKNCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1908
RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTE DANS LES SÉANCES DES 33 rUIN 1862 ET 2/4 MAI 1870
•-»»<^.
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de L' Académie SQ composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à rAcatlémie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
/|H pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article l'^ — Impression des travaux
de l' Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
oupar un Associéétranger de l'Académie comprennent
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Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:i pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu
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Article 2. - Impression des travaux des Savant
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personne
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires soni
tenus de les réduire au nombre de pages requis. L(
Membre qui fait la présentation est toujours nommé
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon
pour les articles ordinaires de la correspondance offi
cielle de 'académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard,
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches,
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraient
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article ô.
Tous les six mois, la Commission administrative
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
A^^Z^r^T ^^.^""^t" ' ';*°"'^'^'"*f 1"' •^«^''■«"t f^ire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel, sont priés de les
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la seaace, avant 5". Autrement la présentation sera reLse à la séance suivante.
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCIi DU LUNDI '2 MARS 1ÎM)S.
PRÉSIDENCE DE M. 11. HliCyUIsUEL.
MEMOIRES ET COMMUrVICATIOiXS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Ministre ue l'Ixstructiox piiiilique et des 1$eaux-Aris adresse
une ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve
l'élecLion que l'Académie a faite de M. //. tiaillaud pour occuper, dans la
Section d'Astronomie, la place laissée vacante par le décès de M. Lccry.
Il est donné lecture de ce décret.
Sur l'invitation de M. le Président, M. B. Baili.aud prend place parmi
ses Confrères.
M. le Président donne lecture de la letlre suivante :
Monsieur le Président et clier ( loufrère,
Depuis le jour où l'Académie, en m'ouvrant ses portes, a bien voulu
reconnaître l'efficacité du concours que je me suis toujours plu à donner
à la cause du progrès scientifique, je n'ai cessé de réfléchir aux meilleurs
moyens d'accroître, à ce point de vue, lu bienfaisante influence de notre
Compagnie.
D'accord avec un sentiment maintes fois exprimé, j'estime que ce n'est
pas par l'institution de nouveaux prix que ce résultat peut être obtenu.
Sans doute, récompenser de bons travaux est chose excellente, mais il
importe plus encore de permettre à de tels travaux de naître, en écartant
C. H., 190S, ,' Semeslre. (T. CXI.VI N 9 ) 58
44o ACADÉMIE DES SCIENCES.
les obstacles qui peuvent paralyser la bonne volonté des chercheurs, et
dont le principal est en général la question budgétaire.
Pénétré de cetle pensée, j'ai résolu de mettre à la disposition de l'Aca-
démie, sous les conditions stipulées, une somme de cent mille francs, non à
titre de capital, mais sous forme d'un petit nombre d'annuités, destinées à
être rapidement employées dans l'esprit cpie je viens d'indiquer: c'est-à-
dire qu'écartant toute idée de récompense pour des travaux, déjà exécutés,
cjuel qu'en puisse être le mérite, mon inlenliou est que cette somme serve
à provoquer des découvertes en facilitant les recherches des travailleurs
ayant déjà fait leurs preuves en des travaux originaux et qui, n'appartenant
pas à notre Académie, manqueraient de ressources suflisantes pour
entreprendre ou poursuivre leurs investigations.
Je nourris d'ailleurs l'espoir que mon exemple trouvera des imitateurs,
dont la libéralité assurera la pernianence des fonds de subvention dont
j'aurai été le premier ouvrier, et mon Inil serait atteint si je pouvais contri-
buer à faire augmenter la sommé de nos connaissances scientifiques.
Je viens donc vous prier. Monsieur le Président, de vouloir bien donner
connaissance de cetle lettre à l'Académie, en la conviant à délibérer le plus
tôt possible sur l'acceptation des conditions auxquelles je souhaite de voir
subordonner l'exécution de mon dessein el (pie j'énumère dans le document
ci-joint.
Veuillez agréer, Monsieur le Président et cher Confrère, l'assurance de
mes sentiments bien dévoués.
Roland Bonaparte.
M. le Président se fait l'interprète de l'Académie en adressant au prince
Roland Bonaparte les remercîments dus à sa libéralité.
PHYSIQUE. — Sur cjaelques spectres de phosphorescence.
Note de M. Hexri Becquerel.
J'ai déjà signalé à plusieurs reprises les caractères que présentent les
spectres de la lumière qu'émettent par pliosphorescence divers corps, et en
particulier divers échantillons de fluorines, soit lorsqu'on les examine au
phosphoroscope, soit lorsqu'on les échauffe ('), soit encore lorsqu'on les
(') Comptes reiifliis. t. CXII, p. 557.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 44 I
expose aux rayons cathodiques ou au rayonnement du radium ('). Dans ce
dernier cas, lorsqu'une calcination préalable a décoloré les fluorines et leur
a fait perdre la faculté de luire par une nouvelle élévation de la tempéra-
ture, elles reprennent cette propriété et se colorent avec plus ou moins
d'intensité.
Les spectres de la lumière émise par les fluorines se composeni de bandes
plus ou moins étroites, plus ou moins nombreuses, qui apparaissent succes-
sivement et dans des ordres différents, soit pour des vitesses de rotations
diverses des disques du phosphoroscope, soit à des températures inégale-
ment élevées, présentant des intensités relatives variables avec les échantil-
lons étudiés.
Ces caraclères individuels m'ont fait attribuer la présence d'un certain
nombre de bandes à l'existence de corps différents ou de composés divers
d'un même corps.
■M. G. Urbain (-), dans un beau travail de synthèse, a identifié la plu-
part des bandes des spectres de certaines fluorines avec celles que donnent
par phosphorescence cathodique des traces de terres rares déterminées, mé-
langées à du fluorure de calcium.
Les spectres émis sous l'Influence des rayons cathodiques sont générale-
ment plus Intenses et présentent des bandes plus nettes que par l'observa-
tion au phosphoroscope; par élévation de température la lueur émise est
parfois très intense, mais ne dure qu'un instant, et l'observation en est assez
difficile.
Les bandes ou les groupes de bandes caractéristiques émis par l'effet des
divers modes d'excitation sont généralement les mêmes, à l'intensité près,
mais ils peuvent présenter des différences de détails que leur faible Intensité
ne permet pas toujours de préciser. Cependant, comme on le verra plus loin,
la scheelile donne au phosphoroscope un spectre de bandes, et sous l'in-
fluence des rayons cathodiques un spectre continu très intense.
Les divers échantillons de fluorine, étudiés d'abord à l'état naturel, puis
chauffés et décolorés, donnent, sous riniluencc des rayons cathodiques, le
même spectre qu'avant cette opération. Une exposition aux rayons du ra-
dium restitue la propriété d'être phosphorescents par la chaleur, colore les
cristaux, mais ne change pas le caractère des diverses bandes de la phospho-
rescence provoquée par les divers modes d'excitallon. SI Ton prolonge la
(') Comptes rendus, t. CXXIX, p. 916.
{"-) 1(1.. t. CXLIII, p. 229 et 825.
44^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
duive de l'exposition aux rayons du radium, on ohlicnt au l)Oul de quelques
semaines un maximum d'iuLensilé dans les ell'els de phosphorescence, tandis
que la coloration continue à s'accentuer pendant plusieurs années. Il y a
indépendance entre la coloration ainsi acquise et Tcxisteuce de la plupart
des bandes du spectre d'émission par phosphorescence.
Le rayonnement du radium communique à la jdupart des fluorines une
phosphorescence persistante qui, dans la chlorojthane, a pour effet de super-
poser au spectre de bandes une portion de spectre continu intense s'éten-
dant entre les longueurs d'onde oSg!^!^ et 475'''^.
Ce spectre paraît dû à la formation d'un com|)Osé qui se rencontre dans
la chlorophaue ualurellc et qui, au phosphoroscope, donne une lueur com-
prise entre les longueurs d'onde 3^3^^ et ^\-]S^-^ environ.
Le Tableau suivant donne les longueurs d'onde approchées des spectres
de phosphorescence de plusieurs minéraux, deux variétés de fluorine, la
chlorophane et un échantillon de fluorine provenant de Titlis près Kngel-
berg (Saint-(lothard), un échantillon d'apatite jaune d'l']spagne, et un
échantillon de scheelite de Traversella (Piémont). ( les échantillons m'ont
déjà servi dans des expériences anciennes. La faible intensité de la lumière
émise n'a malheureusement pas permis de sultstituer un appareil plus dis-
persif au speclroscope à un seul prisme qui m'avait servi antérieurement;
encore faut-il parfois donner à la fente de l'appareil une largeur notable cpii
a pour effet de reporter du côté des grandes longueurs d'onde le milieu des
bandes élargies.
/landes rlc di\ers spectres d'cntission par phosphorescence.
lioyons caUiotliques. Phosphoroscope.
Chlorophane. Fluorine tie TiUis. Apalilc jiuiiic d'Espagne. Sclieelitc de Triiversella.
672 foi' le
66'2 folle
65 1,5 faible
667 rt 654 faible 654 faible
645 forte el fine 646,5 à 64o,5 forle
642,5 faible 64'., 5 foile
624,5 faible
622 à peine visible
617,5 faible 620 à 618,7 faible
612 faible
606,3 forte 612 à 6o5 forle 607,6 à 6o4, 2 forle
6o4,2 très forle 6oo,5 faible
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 443
Bandes de di\-ers spectres d'émission par phosphorescence (suite).
liiiyons cathodk|iii-"s. Phosphoroscopc.
Cliloroplianc. l'Iuoriiie de Tillis. Apatile juuiie d'Espagne. Sclieelite de Ti-aveisella.
.399,5 très forte 597, .5 très forte et fine 601 à .59.5,3 forte
589 à 588,5 forte 092 faible 593,8 à 5^5,5 faible lueur
584 faible 584 faible
58i faible 582 à 573 faible
577,5 forte
572,5 très forte
568 faible 567 faible
565 à 563 faible 568 à 56o,5 très forte 569,5 à 56o,5 très forte
56i,5à556 faible 558,7 faible
554i5 à 553 faible
553 -à 549 faible 55 1,8 forte
547,5 à 546 faible 548,7 à 540 faible lueur
545,5 à 544 faible
543,5 à 542,5 faible 543,5 faible lueur
540,5 très forte 54o,5 fine
538 à peine visible 538 très forte
534 très faible 537 à 526 faible lueur
526 à 5i3 faible 526 à 52i,5 faible
495,5 fine
491,5 fine
483,5 moyenne 492,5 à 473,5 forte 493,5 à 480 forte
475 forte
455 forte
442 forte
438 forte
435 forte
Les specti'es des deux échantillons de fluorine ont des bandes communes
mais inégalement intenses, puis d'autres qui paraissent occuper des posi-
tions légèrement différentes. On remarquera, en particulier, les deijx
bandes auxquelles on a attribué les longueurs d'onde approximatives 54o'^'^,5
et SSHi^i^, dont la première est très forte dans le spectre de la chloropliane,
tandis que la seconde y est à peine visible ; le contraire a lieu dans le spectre
de la fluorine de Titlis. Le spectre de celle fluorine est caractérisé par l'in-
tensité des bandes 55ai^i^ et 538i*t^, les seules qui apparaissent avec le phos-
phoroscopc.
Divers autres échantillons de fluorine de provenances variées sont ca-
/|44 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ractérisés, dans leurs spectres de phosphorescence, par Tintensité des
bandes 6041^^.5, 5g5^^; 566^^, ')52V-v-, .)4of^i^,5.
Ponr la plupart des fluorines exposées au rayonnement du radium on
observe dans leur spectre une émission intense dans le bleu entre les lon-
gueurs d'onde 458t'i^ et 4201^1^.
Un échantillon de fluorine dichroïque, non exposé aux rayons du
radium et étudié à l'étal naturel sous l'influence des rayons cathodiques,
émet cette même lueur avec un maximum vers la longueur d'onde 430''^^'.
Les spectres de phosphorescence de l'apatite (fluophosphate de chaux
avec traces de didyme) et de la scheelite (tungstate de chaux, avec traces
de didyme), observés au phosphoroscope, sont presque identiques; les
bandes des deux spectres se correspondent avec cette dilTérence que dans
le spectre de l'apatite une bande très fine X = 197,5 apparaît avec un peu
plus d'intensité que dans le spectre de la scheelite; dans ce dernier on
observe encore une bande bleue. Ces deux spectres de phosphorescence ne
correspondent pas aux spectres d'absorption que donnent par transmission
les mêmes cristaux.
Soumis aux rayons cathodiques, le spectre de phosphorescence de l'apatite
est encore le même, tandis que dans les mêmes conditions la scheelite émet
en outre un spectre continu tellement intense, que celui-ci masque vraisem-
blablement le spectre de bandes qu'on voit avec le phosphoroscope.
.Je rappellerai que mon père (') avait déjà observé le spectre de bandes
de l'apatite dans le phosphoroscope et avait signalé la coïncidence de la
bande orangée avec une bande du spectre des fluorines.
Lorsqu'on dispose dans la flamme d'un brûleur un fragment de fluorine,
cette flamme donne un spectre d'émission qui a été vu par divers observa-
teurs. Ce spectre se compose de bandes qui ont la plus grande analogie
avec les bandes des spectres décrits plus haut, et dont les longueurs d'onde,
relevées sur l'échelle qui a servi au Tableau précédent, seraient les suivantes :
deux groupes rouges de 649'^'^ à 643'^'^ et de 628'^!^ à 6181*1^, un groupe
orangé de 607'^'* à 6o2y-^'\ deux groupes verts de 5531^1^,5 à 5;S3'^i^, 5 et de
552'^'^, 5 à 55i'^i^, 2, puis un groupe bleu de ")3(i''i^ à )3o'^^'-; ce dernier dis-
paraît assez rapidement.
Le groupe orangé m'avait d'abord paru (-) pouvoir être assimilé au
groupe qui occupe la même position dans les spectres de phosphorescence
(') La Lumière, t. I. p. 366.
(^) Comptes reiiiliis. t. CXLVI, p. i54.
SÉANCE DU 1 MARS 1908. 445
des fluorines, et que M. Urbain a rapporté au samarium; par analogie, les
autres bandes auraient été la cons(''quence de la présence d'autres terres
rares. Après avoir varié les conditions des expériences, il me semble cpie
cette conclusion ne peut être maintenue.
Quels que soient les échantillons de fluorine donnant des spectres de
pliospliorescence parfois notablement diflérents, le spectre de la flamme est
toujours le même.
Le groupe bleu disparait rapidement, le groupe oraugé s'affaiblit au
point de disparaître quand la fluorine s'est transformée en cliaux.
Si l'on soumet alors le résidu de la calcination aux rayons cathodiques,
on observe le spectre continu caractéristique de la chaux contenant des
traces de manganèse, et sur ce spectre se détachent les bandes caractéris-
tiques de la présence des terres rares.
Un fragment d'apatite ou de scheelite disposé dans la flamme ne donne
qu'une ligne jaune qui se confond avec D: mais, si l'on ajoute une goutte
d'un acide, azotique, chlorhydrique ou sulfurique, aussitôt le spectre de
bandes identique au précédent apparaît pour quelques instants.
Enfin, si dans la flamme on introduit sur un fil de platine un peu de chlo-
rure de calcium, on observe le beau spectre décrit par M. Lecoq de Bois-
baudran ('), dont les bandes ne tardent pas à s'aflaiblir pour laisser sub-
sister un spectre semblable à celui du résidu des fluorines, c'est-à-dire les
groupes rouge et vert, 628^^'^ à 6181^1^ et SSSi^!^, 5 à 55ii'f^,2, que M. Lecoq
de Boisbaudran a montré appartenir à la molécule non dissociée d'oxyde
de calcium.
Il est donc vraisemblable d'attribuer les autres groupes des spectres de la
flamme à la présence de molécules non dissociées de composés du calcium.
D'autre, part, autant qu'on peut en juger avec la faible dispersion du
spectroscope employé, on constate les similitudes suivantes :
Le groupe rouge G49'^^-(J43'^'^ de la flamme semble correspondre à une
bande des spectres de phosphorescence de la scheelite, de Tapatite et de la
fluorine de ïitlis; le groupe orangé 60 7 1^1^-60 2**'^ environ paraît en coïnci-
dence avec une partie d'un groupe du spectre de la scheelite, avec une autre
partie du groupe correspondant du spectre de l'apatile et avec une bande du
spectre de la fluorine de Titlis; il est très voisin de la bande du spectre de
la chlorophanc attribuée au samarium, sans qu'on puisse répondre de la
coïncidence; mais, en outre, ce groupe orangé ainsi que le groupe vert du
(') Spectres lumineux-, p. 79.
/j46 académie des sciences.
spectre de la flamme correspondent, tons deux, à deux groupes du spectre
donné par la chlorophaiie avec le phosphoroscope.
Revenons encore sur la presque identité des spectres de phosphorescence
de l'apatite, qui est un fluophosphate de chaux avec des traces de terres
rares, et de la scheelite, tungstate de chaux contenant également des traces
de didyme, et pour laquelle on sait cpic le tungstate de didyme est iso-
morphe au tungstate de chaux. Dans ces manifestations de phosphorescence,
le phosphore ou le tungstène ne paraissent pas jouer un rôle moléculaire de
Tordre du rôle que jouent dans la phosphorescence des sels d'uranium les
métalloïdes ou les sels formant des doubles combinaisons.
Les éléments communs à lapatite et à la scheelite, la chaux et les terres
rares, semblent donc seuls en cause.
On est alors conduit à se demander si les similitudes que nous venons de
constater ne sont pas l'effet de mouvements semblables communiqués à cer-
tains électrons contenus dans l'atome de calcium associé à divers éléments,
mouvements auxquels donnerait lieu la dissociation partielle de ces com-
posés, soit qu'il s'agisse d'une action entre l'oxyde de calcium et cel'taines
terres rares sous l'inlluence de diverses excitations lumineuses, calorifiques
ou cathodiques, soit qu'il s'agisse de la dissociation d'un composé calcique
sous l'action d'une température élevée.
PHOTOGRAPHIE. — Épreuves ré^'ersibles. l'Itolographies intégrales.
Note de M. G. Lippmann.
1. La plus parfaite "des épreuves photographiques actuelles ne montre
que l'un des aspects de la réalité ; elle se réduit à une image unique fixée
dans un plan, comme le serait un dessin ou une peinture tracée à la main.
La vue directe de la réalité offre, on le sait, infiniment plus de variété.
On voit les objets dans l'espace, en vraie grandeur et en relief, et non dans
un plan. De plus, leur aspect change avec les positions de ^obser^aleur ;
les différents plans de la vue se déplacent alors les uns par rapport aux
autres ; la perspective se modifie ; les parties cachées ne restent pas les
mêmes; enfin, si le spectateur regarde le monde extérieur par une fenêtre,
il est maître de voir les diverses parties d'un paysage venir s'encadrer suc-
cessivement entre les bords de l'ouverture, si bien que dans ce cas ce sont
des objets différents qui lui apparaissent successivement.
Peut-on demander à la Photographie de nous rendre toute cette variété
SÉANCE OU 2 MARS I^^O.S. ^\j
qu'offre la vue directe des objets? Est-il possible de constituer une épreuve
photographique de telle façon qu'elle nous représente le monde extérieur
s'encadrant, en apparence, entre les bords de l'épreuve, comme si ces
bords étaient ceux d'une fenêtre ouverle sur la réalité? Il semble que oui ;
on peut demander à la Photographie infiniment plus qu'à la main de
l'homme. Je vais essayer d'indiquer ici une solution du problème.
2. Supposons un film comme ceux qu'on emploie couramment, fornïé
d'une pellicule transparente de celluloïd ou de coUodion enduite sur l'une
de ses faces d'une émulsion sensible à la lumière. Avant de coucher l'émul-
sion sur la pellicule, supposons que celle-ci ait été pressée à chaud dans
une sorte de machine à gaufrer, de manière à faire naître sur chacune de
ses faces un grand nombre de petites saillies en forme de segments sphé-
riques. Chacune des saiMies dont est couverte la face antérieure de la pelli-
cule, celle qui restera nue, est destinée à faire office de lentille convergente.
Chacune des saillies de la face postérieure est enduite d'émulsiou sensible,
et elle est destinée à recevoir l'image formée par une des petites lentilles de
la face antérieure.
La figure i montre une coupe grossie du film ainsi constitué. Pour que
chaque image soit au point, il faut que les segments correspondants aient
même centre de courbure et que le rapport du rayon d'avant au rayon
Fis. ..
d'arrière soit égal k n — i , « étant l'indice de réfraction du celluloïd pour les
rayons photograpliiquement les plus -actifs. Le système formé par l'ime
quelconque des petites lentilles d'avant et par la portion de couche sensible
qui est placée en regard constitue^une pelilc chambre noire sphérique, pa-
reille à un œil : la lentille en est la cornée transparente; la couche sensible
remplace la rétine. Il n'y a pas de cristallin; cet organe n'est pas ici néces-
saire, car, en vertu de son petit diamètre, la minuscule chambre noire peut
rester sensiblement au point sur tout objet quelque peu éloigné. Il est utile
qu'une couche de pigment noir isole optiquement chaque élément de son
voisin. Si l'on donne pour abréger le nom de cellule à chaque chambre
noire élémentaire, on voit que la pellicule tout entière est un tissu de ces
cellules juxtaposées. Si chaque cellule est un a^il simple, leur ensemble
rappelle l'œil composé des Insectes.
C. R., 1908, i" Semestre. (T. CXLVI, N- 9.) 5ç)
448 ACADÉMIE DES SCIENCES.
3. La première propriété d'un pareil syslèmo est de donner des images
plioLographiqucs sans qu'on l'ait introduit dans une chambre noire. Il suffit
de le présenter en pleine lumière devant les objets à représenter. L'emploi
d'une chambre noire est inutile, parce que chaque cellule du film est elle-
même une chambre noire. Il faut, bien entendu, conserver la pellicule dans
une boite étanche à la lumière, n'ouvrir celle-ci que pendant le temps néces-
saire à la pose, la pellicule demeurant immobile pendant ce temps; ensuite
refermer la boîte, enfin aller développer et fixer dans l'obscurité.
Le résultat de ces opérations est une série de petites images microsco-
pifpics fixées chacune sur la rétine d'une des cellules.
Observées du côté de la couche sensible, ces images ne pourraient être
distinguées à Td'il nu, et donneraient riMq)ressi()ii d'une couche grise uni-
forme. Par contre, supposons l'œil placé du côté antérieur, et l'épreuve
éclairée par transparence en lumière ditTuse, comme celle que fournirait
un papier blanc appliqué contre la pellicule. L'ieil verra alors, à la place
du système des petites images, une seule image résultante projetée dans
l'espace, en vraie sj;raru/eur.
En effet, considérons {fig-. 2) 1111 point a qnelcoiiqne de l'une des peliles images
photographiques. Les rayons sortent de la cellule parallèlement entre eux puisque le
iMg. 2.
point a est. par construction, au fover de la lentille réfringente. L'œil placé en O les
perçoit donc comme si le point a était rejeté à l'infini dans la direction 0«.
D'autre part, la direction du faisceau émergent qui a pour origine le point a est
précisément celle du fai-ceau incident qui, pendant la pose, était venu se concentrer
en a. Ce faisceau incident provenait d'un point A du paysage. L'œil perçoit donc
l'image photographique du point A comme projetée dans l'espace dans la direction de
la droite qui joint le centre optique de l'œil au point A, ou plus exactement dans le
])rolongement de cette direction. Il en est de même d'un second point quelconque B
du paysage et de son image photographique l) : celle-ci est rejetée à l'infini suivant le
prolongement de la droite OB. Les directions étant conservées, les angles et la gran-
deur apparente le sont également.
SÉANCE DU 2 MARS i(,o8. 449
On peut donner à cette démonstration «ne forme un peu différente. On
sait que toute chambre noii^e dans laquelle on a remis en place le cliché
qu'elle a donné est un appareil réversible, (l'est-à-dire que, si Ton éclaire un
point a quelconque du cliché, image nette d'un point extérieur A, les rayons
émergents iront converger en A. Cette proposition s'applique à tous les
points rt,/^, c, ..., injages nettes de points extérieurs A, B, C, .... Il s'ensuit
que les images réelles ainsi formées occupent dans l'espace, par rapport au
système des chambres noires et par rapport les uns aux autres, les mêmes
positions (pie les points matériels qui ont primitivement servi de modèle.
Leur système constitue donc un objet virtuel à trois dimensions, (jui est
optiquement équivalent, pour l'œil d'un observateur, au système même des
points matériels qu'on se propose de reproduire. L'œil les apercevra, à condi-
tion d'accommoder, sous l'aspect qui convient au point où il se trouve placé.
Cet aspect change avec les positions de I'omI. Comme, de plus, les deux
yeux occupent des positions différentes, ils aperçoivent des perspectives
correspondantes : les conditions de la perception du relief par la vision
binoculaire se trouvent remplies, sans l'emploi d'un stéréoscope. En résumé,
la pellicule constituée comme il a été dit plus haut permet de prendre des
vues sans chambre noire et montre ensuite les objets photographiés en vraie
grandeur et en relief, sans appareil stéréoscopicjue. De plus, leur aspect
change avec la position du spectateur, comme si celui-ci se trouvait en pré-
sence de la réalité.
4. Si l'on observe le lilm simplement développé en négatif après la pose,
l'image est un négatif, les points brillants paraissant noirs. De plus, l'image
est géométriquement renversée, le haut en bas, la droite à gauche : car
chaque point a est vu sur le prolongement de la droite Oy\. Il est donc
nécessaire d'opérer un redressement.
Ce redressement peut s'obtenir de deu\ manières. D'abord on peut con-
duire les opérations photographiques de manière à obtenir non un négatif
mais un positif; on produit le redressement géométrique en faisant tourner
le lilm dans un plan de i8o".
Une meilleure méthode consisterait à copier l'épreuve développée en
négatif sur un second film placé en regard du premier à une distance arbi-
traire de quelques centimètres. Le contact n'est pas nécessaire comme il le
serait pour une copie au châssis-presse, car chaque cellule du second film
voit, en quelque sorte, l'image négative et renversée, et la redresse par un
second renversement. L'avantage de cette seconde méthode est de multi-
plier à volonté le nombre des copies positives.
45o ACADÉMIE DES SClEiNCEf.
5. Chaque image perçue dans l'espace par l'oîll de l'observateur est donc
une résultante, due à la sommation d'éléments empruntés chacun à l'une
des petites images imjirimces au fond des cellules. L'image perçue est conti-
nue, si les cellules sonl suflisamnienl rapprochées. En effet, si l'ouverture
de la pupille était infiniment petite, chacun des éléments serait un point
et se réduirait sur la réline de l'observateur à des points séparés; ils paraî-
tront néanmoins se toucher, à condition que les cellules soient assez petites '
et assez voisines pour qu'on ne puisse les distinguer. Mais l'ouverture de
la pupille est finie, chaque élément a donc une grandeur finie, et ils se rac-
cordent en réalité, à condition seulement (jue la distance linéaire entre
deux cellules soit moindre que l'ouverture pupillaire.
A chaque instant l'image observée est limilée parles bords de l'épreuve,
comme la vue des objets extérieurs le serait par les bords d'une lucarne à
travers laquelle on regarderait. En déplaçant la tête, on voit d'autres objets
s'encadrer entre les mêmes bords, et par un mouvement suffisant on fait,
s'il s'agit d'un paysage, le tour de l'horizon. Il pourrait paraître invraisem-
blable a priori qu'une seule et même épreuve photographique puisse nous
montrer une succession de vues différentes. Mais ce résultat s'explique
simplement : lorsqu'on est en face de l'épreuve, l'image résultante qui
apparaît projetée dans l'espace est la sommation d'éléments dont chacun
est emprunté à la partie médiane de l'une des petites images cellulaires qui
occupent toute l'étendue de l'épreuve. Lorsqu'on regarde celle-ci oblique-
ment, la sommation se fait aux dépens d'éléments empnmtés respective-
ment aux parties latérales des images cellulaires. Si celles-ci ont une ouver-
ture de 120", par exemple, on pourra balayer 120" du paysage. La
perception est ainsi variée, parce que chaque cellule porte, imprimée dans
son fond, une vue panoramique du monde extérieur. Tota in minimis exisM
nalura ( ').
On augmenterait encore l'angle balayé, on le porterait à 3Go°, en
employant une pellicule convexe, cylindrique par exemple, au lieu d'une
pellicule plane. Avec une pellicule bombée comme le serait une portion de
sphère ou d'eUipsoïde, on embrasserait le ciel et la terre en même temps
que tout l'horizon et la ressemblance du système avec certains yeux d'in-
sectes deviendrait plus complète.
Lorsque le sens de la marche de la lumière est changé dans une chambre
noire, les rayons reprennent à la sortie le même chemin qu'à l'entrée. 11 en
(') iMali'ii;hi.
SÉANCE DU 2 MAHS 1908. 45 1
résulte que les déformalions de l'image dues aux imperfeclions de rohjcclif
sonl sans elTct; elles sont éliminées grâce au renversement et l'objectif,
malgré ses défauts, fonctionne comme s'il était parfait.
6. Il reste donc à remplir une seule condition : la netteté de l'image au
fond de chaque cellule. En d'autres termes, le rapport de ses deux rayons de
courbure doit être égal à n — 1. Facile à énoncer, cette condition unique
est assurément très difficile à réaliser avec une précision suffisante, étant
doruK'cs les faibles profondeurs de clnupie cellule. On ne peut espérer
vaincre cette difficull('' technique que par l'emploi d'une machine à mouler
de haute précision.
Le collodion, le celluloïd ne sont pas d'ailleurs les seules substances
réfringentes qu'on puisse songer à employer. Le verre permet d'obtenir éga-
lement des sphérules qui forment lentilles, et qu'on sait fabriquer en
nombre illimité : mais il reste à les cribler avec précision, et à les coller
sur une membrane de collodion fournissant un supplément d'épaisseur
exactement déterminé.
Les verres du commerce ont un indice (|ui peut dépasser 1 ,f) (maison
Scholt d'Iéna), mais qui actuellement n'atteint pas 2. Si l'on parvenait à
faire n = 2, la difficulté technique indiquée plus haut et qui est d'ordre
géométrique ne se présenterait plus. On peut en effet démontrer que, si une
sphère réfringente a un indice égal à 2, les rayons parallèles qu'elle reçoit
convergent sur sa surface postérieure. Une pareille sphère, garnie sur la
moitié de sa surface d'une couche sensible, constitue lapins simple des cham-
bres noires, toujours au point pour l'infini quel que soit son diamètre. Les
molybdates et tungstates de plomb ont des indices supérieurs à 2; en les
mélangeant à des silicates on peut espérer augmenter l'indice du mélange ;
mais on n'a pas réussi jusqu'à [U'ésent à eiui)êcher ce mélange de cristalliser.
Toutefois ce sont là des difficultés d'ordre technique qui peuvent n'être pas
insurmontables.
MÉTÉOROLOGIE. — Sur les engins grêli/uges. Note de M. J. Violle.
J'ai poursuivi en 1907 les expériences que j'ai entreprises depuis deux
années sur les engins grèlifuges, à la demande de M. le Ministre de l'Agri-
culture (' ).
(') J'ai été aiik' dans ces recherches avec aulnnt de zèle que d'intelligence par
M. Mauiice Bailly, répétiteur à l'École nationale d'Agriculture de Grignon.
452 ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'action crun engin grèlifuge peut être considérée soit au point de vue
mécanique, soit au point de vue électrique.
Dans certains cas paraît se produire un elTet mécanique analogue à celui
du vent.
M. Léger, instituteur à Fontaines TSaône-et-Loire), m'écrit (pie, il y a
quelques années, étant à "Varennes-le-Grand en promenade avec des parents
sur la grand'route, d'un point élevé il vit du côté de Saint-Gengoux un
orage se dirigeant vers Tournus. Quelques minutes après, il entend les tirs
de Tournus et des environs. Immédiatement le nuage s'arrête, semble
hésiter, puis il prend la direction de Varennes, marchant sur eux à grande
vitesse. Effrayés, ils se sauvent en courant vers leur maison et, bien qu'elle
fût dix fois plus près d'eux que ne l'était alors l'orage, ils étaient à peine
arrivés que la grêle tombait en abondance sur Varennes où, dit-il, il ne
grêlait presque jamais jadis, tandis que Tournus était éprouvé presque
tous les ans.
Je pourrais citer d'autres faits semblables (' ), voire même des réclama-
tions de propriétaires se prétendant lésés par des tirs qui auraient envoyé
des orages sur leurs terres.
Toutefois, cet effet mécanique du tir n'est possible (pie par temps calme,
et, en tous cas, il n'amènerait qu'un déplacement et non la suppression de
la grêle.
Je sais bien qu'on a attribué aux engins grêlifuges, particulièrement au
(( tore » gazeux ou fumeux lancé par le canon, une action mécanique
spéciale d'autant plus efficace que plus mystérieuse, vu surtout la dispro-
portion des masses en présence.
Ainsi que je l'ai déjà dit (" ), je serais plut(it porté à considérer les tirs
comme formant en quelque sorte des paratonnerres constitués essentielle-
ment par une colonne verticale de gaz chauds et ionisés ('), ou par une
masse de tels gaz produite au sein même du nuage.
(1) M. Brassait signale an delà de la zone prolt^gée acUiellemenl par le syndicat de
Monlbrison des chutes de grêle récentes sur des communes autrefois presque com-
plètement indemnes. De même, d\nprès M. Savot, dans la Côte-d'Or, les liabitanls de
la plaine disent que, quand les canons de la côte tirenl, ils sont sûrs d'avoir bientôt
de l'orage. On multiplierait aisément les exemples.
(2) J. VioLLE, Comptes rendus, t. CXL, igoô, p. 3.42.
(3) Le fait d'un artilleur tué dans sa baraque, le 19 juillet 1906, à Lozanne ( Hliône),
par l'explosion d'une masse de poudre presque aussitôt après le tir d'un coup de canon,
s'explique aisément dans cette manière de voir, si (ce qui a été la première version)
c'est la foudre qui, en tombant sur la baraque, a provoqué l'explosion.
SÉANCE DU 2 MAKS I908. 453
De toutes façons, il importe d'abord de savoir, d'une part, la hauteur à
laquelle se trouvent les nuages orageux, d'autie part, celle qu'atteignent les
engins.
La hauteur des nuages orageux est assurément variable. Toutefois, au-
dessus d'une vaste plaine, ces nuages forment, en général, des masses
épaisses qui ne s'abaissent guère au-dessous de i'"". Cette circonstance, à
elle seule, suffirait à rendre compte des résultats négatifs constatés par
M. Blaserna, à Castelfranco Veneto.
Mais, quand des nuages suivent une vallée qui les enserre, ils peuvent se
rapprocher beaucoup plus du sol.
Le stéréotélémètre permet de mesurer assez exactement et rapidement la
hauteur d'un nuage. Mais c'est un appareil coûteux et d'un usage nécessai-
rement restreint. Quelque moyen plus pratique serait très précieux.
F;ahauteur à laquelle s'élèvent les engins (') est aujourd'hui bien déter-
minée pour les bombes et les fusées dont la fabrication a atteint en quelques
années un remarquable degré de perfection.
Mais, quand il s'agit d'une expérience, rien ne vaut un ballon (jui permet
d'élever à la hauteur qu'on veut un marron aussi gros qu'on le désire.
L'éclatement de ce marron peut être réglé à l'avance au moyen d'une mèche
Bickford, ou produit au moment même à l'aide d'un coup de poing de
Breguet envoyant un courant dans un allumoir électrique. Le ballon doit
alors entraîner avec lui un fil d'acier qui se déroule à mesure que le ballon
monte et qui le maintient captif. Si ce procédé exige une installation spé-
ciale, il assure l'avantage de ne produire la détonation cju'au moment où
l'on a amené le ballon au point voulu.
J'ai employé à maintes reprises des ballons pour provoquer ainsi des
explosions au sein des nuages. Une seule fois, je vis le nuage se percer et
bientôt se séparer en deux(-). Et cependant, je variai l'expérience sous bien
des formes. Certaines fois, je lis éclater dans le nuage le ballon lui-même gonflé
à dessein d'un mélange d'hydrogène et d'air; on obtenait ainsi une forte
(') Je ne parle pas du rayon dans lequel se fait sentir leur action, (^elle d'un canon
se propage à plusieurs centaines de mètres an-dessus dn sol.
C) C'était à Fi\.in (Gôte-d'Or), le 18 août 1907, par un temps très cliaud, couvert
de nuages orageux. A 3''25™ p. m., on lance un ballon sphérique de 2"' de diamètre,
gonflé à l'hydrogène et portaiU une bombe Aubin de 35os. Le ballon monte rapide-
ment tout droit et au bout de 4 minutes il disparaît, à iSoo"" d'altitude, dans un beau
nuage au sein du(|uel le marron éclate. On voit aussitôt se ((roduire dans le nuage une
éclaircie qui s'élargit peu à peu et bientôt le nuaL;e est coupé en deux tronçons.
454 ACADÉMIE DES SCIENCES.
détonation accompagnée d'une grande flamme. D'autres fois, je tentai, inuti-
lement, de faire foudroyer le ballon revêlu à cet effet d'une armature métal-
lique ( ' ). D'autres fois encore, suivant une idée personnelle de M. Teisserenc
de Bort ('), je fis brûler dans le nuage des pots à fumée sendîlables à ceux
qu'on emploie contre les gelées. Tout cela sans résultat appréciable.
Devons-nous toutefois nous étonner qu'une action, si elle est minime,
n'amène qu'un changement faible, partant sujet à nous échapper, d'autant
plus que les nuages seront déjà eux-mêmes secoués et bouleversés par l'oura-
gan? Mais, convenablement multipliée, une action faible peut devenir
importante. De nos expériences sur les explosions isolées passons donc à
celles des tirs en masses des syndicats.
Ce qui frappe d'abord c'est la confiance persévérante de ces syndicats,
qui ne continueraient certainement pas longtemps à faire les frais de tirs
dont ils ne croiraient pas avoir constaté l'efficacité. D'autre part, on ne
saurait raisonnablement mettre en doute la bonne foi des viticulteurs,
parmi lesquels se trouvent d'excellents observateurs, exercés dès leur
enfance à suivre les phénomènes atmosphériques. Et ils s'accordent à
déclarer qu'une défense bien conduite entraine un résultat certain.
Il n'en est pas moins vrai que, dans un orage, au milieu des variations
rapides et imprévues du phénomène, ce n'est généralement pas chose facile
que de démêler la part à attribuer au tir des engins grèlifuges sur son déve-
(') J'ai été conduit à ce procédé par la cata^-lr^ptie arrivée à un officier italien dont
le ballon métallisé avait été foudroyé dans les airs. J'ai d'abord employé la poudre
d'aluminium, comme on l'avait fait en Italie, pour donner au ballon une surface
brillante au scileil, dans la fêle où '■e produisit ce lugubre accident. Mais j'ai trouvé
plus simple et plus commode de coller sur le ballon des feuilles d'étain, convena-
blement disposées. Ces expériences mériteraient dètre reprises. Des ballons, un peu
gros, qu'on aurait réussi à arranger de sorte qu'ils fussent à peu près infailliblement
foudroyés dans un nuage orageux, constitueraient en effet des engins intéressants.
(2) Ce n'est pas ici le lieu de parler des expériences que M. Teissereuc de Bort et
moi, nous fîmes ensemble à Trappes avec ces différents engins, qui se montrèrent tout
aussi impuissants au point de vue de la condensation de la vapeur d'eau contenue dans
l'atmosphère. Des tirs effectués jadis au Texas avaient déjà conduit à cette conclusion
négative. Je veux seulement noter qu'au cours d'une expérience faite dans la matinée
du 8 février 1907, par un temps froid et beau, l'explosion d'un gros marron Aubin,
monté a eoC" par un ballon captif, donna naissance à un magnifique tore de fumée, en
apparence plat, d'un diamètre intérieur d'au moins 20™, d'un diamètre extérieur peu
supérieur, et qui persista longtemps, immobile dans un air très calme et nullement
troublé par sa présence.
SÉANCE DU 2 MAHS ir)o8. 45,t
loppcnicril. Ajoulons (|iie peiidaiil le llr les artilleurs, occupés îi leur
besogne souvent pénible, ne peuvent guéie suivre soigneusement la marclie
de l'orage.
De là l'importance des constatations laites par des observateurs places
hors du champ de bataille, comme celles (pic nous avons relatées plus liaut.
De là aussi, si l'on veut serrer de près les faits, la nécessité de procéder
immédiatement soi-même à l'examen des lieux et des témoins. Avec les
moyens actuels d'avertissement et de locomotion, cela peut assurément
se faire en quekjues points où les dis[)ositions auront été prises à l'avance
pour une Instruction immédiate et com[)lrte de toutes les circonstances de
l'orage méthodiquement attaqué.
J'avais pris les dispositions nécessaires dans deux localités particulière-
ment intéressantes par l'importance des orages dont elles sont fréquemment
le théâtre et par l'intelligente vigueur avec laquelle ils y sont combattus :
Mâlain dans la Côte-d'Or et Montbrisou dans la Loire. Aucune de ces deux
localités ne fut cette année atteinte par (|uel(pie orage méritant d'èli-e
signalé.
lleslent les deux champs d'expériences, l'un dans le Beaujolais, l'autre
dans le Gers et la Haute-Garonne, où un contrôle des tirs exécutés par les
syndicats a été organisé par l'Administration. 1! sera très intéressant de
connaître les résultats des tirs ainsi contrôlés, cpiand le dépouillement des
bulletins qui s'y rapportent seia terminé.
Un intérêt particulier s'allache au champ d'expériences du Beaujolais,
pour lequel la statisticpie comparée des dégâts occasionnés par les orages
avant rinslallalion de la défense et depuis cette inslallation a été donnée,
dès les premières années, par les soins du syndicat. Bien ne montre mieux
l'importance attribuée, avec raison, à ce genre de preuve que la vivacité du
débat qui s'est récemment élevé au sujel des estimations sur lesquelles
reposent les comparaisons à établir.
Il n'y aura jamais en eflet, chaque aimée, (lu'un nombre restreint d'orages
dont on arrivera à fixer sûrement toutes les circonstances ; et, par la nature
même du phénomène, l'influence du tir sur ces circonstances ne pourra
(|ue difficilement être dégagée en toute certitude.
Une statistique exacte des dégâts occasionnés par les orages sur le ter-
rain d'un syndicat assez vaste et bien organisé, toute interprétation laissée
de côté sur quelque défectuosité accidentelle dans le tir, constituerait
donc un document précieux par la comparaison qu'elle permettrait avec
celle des dégâts éprouvés en même temps par les localités limitrophes non
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 9.) (îO
456 ACADÉMIE DES SCIENCES.
clrtciidiics, ainsi (|u'avcc celle des détruis subis par les communes syndi-
quées aiilérieurenienl à leur action défensive.
En résumé, ce qui résulle surtouL des expériences directes, c'est la fai-
blesse de Taction que peut exercer sur un nuai^e orageux une détonation
isolée.
Les efTets des tirs en ihasscs paraissent encore ca[)ricieux, ce qui veut dire
cpie trop souvent aussi ces tirs sont insuffisants.
Dans un orage violent, à allure cvclonique, les efforts incohérents d'ar-
tilleuis bénévoles, surpris et malmenés par Fouragan, sont presque fatale-
ment voués à riiiipuissance.
Mais il ne scudjle pas impossible de lutter avec succès contre un orage ù
marche lente, débouchanl par quelque col passage hal)ituel des nuées
orageuses, si ce col et les hauteurs voisines sont munis de moyens de dé-
fense méthodiquement groupés et régulièrement employés, et si à cette dis-
position essentielle du tir en avant de la région à protéger fait suite une
organisation raisonnée sur cette région même.
Un contré)le rapide et précis des orages sur certains champs d'expériences
ainsi organisés fournirait sans cloute, en dehors des stalisti(pies, des argu-
menls solides sur la question toujours pendante de l'efficacité des engins
grêlifnges.
CHIMIE. — Le lithium dans les minerais actifs. Note de Sir William Rahsay
et M. Alex. Ca.merox.
Les résultats intéressants obtenus par M. Mac Coy en Amérique et par
M"*" Gleditsch en France, relativement à la présence du lithium dans cer-
tains mini''raux i-adifères, n'ont pas la signification exclusive qui leur est
attribuée par ces auteurs. Nous avons signalé l'existence du lithium dans les
sols de cuivre traités par l'émanation du radiuin, non pas parce que nous
croyons qu'il est le seul produit du changement, mais seulement parce que
sa présence ne peut être expliquée que par un tel changement. Nous avons
remarqué que le poids du résidu alcalin est plus grand après qu'avant le
traitement avec l'émanation et cjue le spectre du résidu montre les i-aies
jaunes du sodium, et aussi que le spectre du potassium est visible. Nous
persistons à croire que la désagrégation du cuivre donne des membres de
son groupe, savoir les métaux de la série alcaline, et que, parmi ceux-ci,
'es' le lithium dont la formation est la plus vraisemblable. Le sodium et le
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 457
potassium peuvent tirer leur origine du verre. Des expériences actuelle-
ment en cours, exécutées dans des vases eu silice, donneront une réponse
définitive à cette question.
Il nous paraît probable que la proportion des produits doit dépendre de
circonstances encore inconnues. Nous avons trouvé qu'en présence de l'eau
le néon remplace en grande partie Hiélium, (jui est le produit ordinaire de la
désagrégation de Fémanation de radium. Il y a aussi une certaine probabilité
qu'en présence d'un sel de cuivre l'argon se produit, sans une trace d'hélium.
Il faut chercher des exemples dans la Chimie pour appuyer notre thèse.
Par exemple, l'action du chlorure de chaux sur l'ammoniaque peut donner,
suivant les circonstances, de l'azote ou de l'hydrogène. N'est-il pas possible
que le lithium ne soit pas un produit conslantdc l'action de Fémanation sur
les sels de cuivre, mais que la présence d'autres métaux détei'minc sa forma-
tion, sans laquelle il peut se former du sodium ou du potassium, ou bien
d'autres métaux, qui n'appartiennent pas à la série alcaline? Ce sont des
c{uestions que nous espérons résoudre.
CHIMIE ORGANIQUE. — Si/r i liY(lrogéiiallt>n directe des ijuiaoïws annnaliques.
Note de MM. Paui. Sabatieu et \. Maii.he:.
]^a méthode générale d'hydrogénalioii directe au contact du nickel
divisé s'ap[)lique avantageusement aux ([uinones aromatiques, qui sont
ainsi, au voisinage de 200", transformées en liydroquinones correspon-
dantes avec un rendement excellent.
ihd/ione ordinaire C' H' ()-. — Quand ou opère vers 190" avec la quinone
ordinaire, une traînée de o'",io de nickel suflit pour obtenir une production
à peu près intégrale d'hydroquinone C/H'( OH;- qui se sublime en cristaux
blancs fondant exactement à 169°.
Il n y a, dans ces conditions, aucune formation d'eau. Mais cette dernière
apparaît, au contraire, lorsqu'on conduii l'hydrogénation à température
plus élevée, vers 220° ou au-dessus : on r(,>cueille alors du phénol ei surtout
du benzène, et seulement des traces dhydroquinone. Ce l'ésultat pouvait
être prévu, car l'un de nous avait conslaté antérieurement avec M. Sen-
derens (') que l'hydroquinone hydrogénée sur le nickel vers 260" fournit
de l'eau, du phénol et du benzène.
{') PAL'r. SAUATiEit et Skm)i:uf..\s. Ann. de Cliiin. et de Phrs.. 8'' série, t. IV, igo-S.
p. 'ns.
/}5S ACADÉMIE DES SCIENCES.
Toluquuwnc VA). /CO. — J.a loliKiuinone, cristaux jaunes
^'-" — <CH.
qui fondenl à ()8", se comporte d'une manière analogue à la (juinoue oïdi-
nairc. Hydrogénée sur le nickel vers 200", elle se change à peu près inté-
gralement en toluhydroquinone ("fP. C'IP( ( )}] )- (]ui se sublime en
cristaux blancs fondant à 124".
Paiarylixjiiinone CH' — C „,, '^ )C — CM-'. — La paraxvlo(|ui-
noue ouphloronc, aiguilles jaune d'or cpil i'ondcnl à i2.'>'\ se laisse facile-
ment liydrogéner à 200" par une courte traînée de nickel et fournit, sans
aucune formation d'eau, le diphénol correspondant en crislaux blancs qui
fondent à 'îi3''.
TliyiiHnjuimme ( ;''H-0. „ ^ ^, ^. — La lli\ uiotpnuune, qui se pré-
sente eu tables jaunes prismatiques fondant à /|5", donne lieu, sur le nickel
à 200", à une hydrogénation régulière et se transforme en thymohydroqui-
nonc, cristaux blancs qui brunissent lentement à la lumière et fondent
à i4o"\
Dans les divers cas cpii précèdent, en pratiquant l'hydrogénation à des
températures supérieures, entre 220" et 25o", on n'obtient plus qu'une dose
minime du diphénol; mais il se produit de l'eau, des monophénols et des
carbures aromatiques correspondants.
Au contraire, quand on abaisse convcnaLilement la température d'hydro-
génation, les diphénols qui proviennent de l'hydrocjuinone et de ses homo-
logues peuvent subir eux-mêmes une fixation régulière de G'"^ d'hydrogène
sur le noyau, et nous avons pu atteindre de la sorte des diols de la série
cyclohexanique.
Dans une prochaine Communication nous aurons riiouneiir d'indiquer
les résultats positifs que nous avons obtenus dans l'hydrogénation directe
des divers diphénols et même des triphénols.
COllUESP().\l)Ai\CE
\\. le ^livisTUË DI-: l'I.vstuuctiox Puiii.iQfK invite l'Académie à lui pré-
senter une liste de deux candidats au poste de Directeur de l'Observatoire
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 4">9
de Toulouse, vacant par suite de la noiniiialion de M. />'. llailUuul .a\\ posie
de Directeur de TObservatoire de Paris.
(Renvoi à une Corauiission composi'c du Secrétaire perjirtuel pour les
Sciences mathématiques et de MM. les Membres des Sections de Géomé-
trie, d'Astronomie et de (léographie et \avigation.)
M. le Sechétaibe perpétuel donne Icdure d'une lettre de M. le Ministre
de l'Instruction publique, relative au\ poslcs d'étude cjue son Département
a acquis pour la France au Laboratoire iulcrnational de Physiologie du Monl
Rose. L'ouverture définitive de ce laboratoire devant avoir lieu vers la (in
de juin, le Ministre, en indiquant les coud i lions fixées pour la jouissance de
ces postes, demande à l'Académie de faire connaître son avis relativement
au choix des titulaires. Les personnes qui désireraient profiter de cet avan-
tage devront s'adresser à l'Académie.
M. le Sf.crétaike perpétuel signale, [)ar ini les pièces imprimées de la
Correspondance, les Ouvrages suivants :
1° Traité des courbes spéciales reinarijuables pianes et gauches, par F.
GoMES Teixeira. Edition française. Tome I. (Présenté par M. Haton de la
Goupillicre.)
2" Le fascicule IX (Oiseaux) des Dkcades zoologiques de la Mission
scientifique permanente d'exploration en Indo-Chine. (Présenté par M. Yves
Delage.)
3" IjC XX'' liulletin de la Société d'Histoire naturelle d'Autun. (Présente
par M. AUjert Gandry.)
GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces à lignes de courbure confondues. Note
de M. L. Raffy.
1. Dans son Application de i' Analyse à la Géométrie, Mongc a considéré
les surfaces dont les deux rayons de courliinc principaux sont partout égaux
et de même sens. Il a montré que ce sont les seules surfaces dont les lignes
de courbure soient confondues, mais non indéterminées, et qu'on peut les
déterminer comme enveloppes d'une sphèiv dont le centre décrit une courbe
gauchi; arliilrairc et dont le rayon est égal à l'arc de cette courl)e. 11 suit de
46o ACADÉMIE DES SCIENCES.
b'i qu'elles sont engendrées par des droites isotropes qui n'ont pas d'enve-
loppe. Nous les appellerons surfaces ((>/,) pour rappeler que tous leurs
points sont des ombilics et qu'elles ont une courbure. Toute surface gauche
à génératrices isotropes est une surface (0^;). Une classe de surfaces (O/,)
est constituée par les surfaces ((ue .T.-A, Serret a fait connaître (Journal de
iJounllc. i.S4(S) et qui résultent de la déformation de la sphère considérée
comme surface réglée.
M. Scheffers (Einfùlirung in die Théorie der Flâchen, p. 227) a exprimé
les coordonnées des surfaces à génératrices isotropes par des formules d'où
il est aisé de faire disparaître les signes de quadrature dans le cas général,
mais non dans le cas des surfaces de Serret. M. Stackel {Leipzii^er lie-
richle. 1902) a appelé l'altenlion sur les deux nappes dont se compose l'en-
veloppe des sphères définies par Monge et dont chacune est engendrée par
l'une des deux génératrices isotropes qui sont communes à deux envelop-
pées consécutives.
II. On peut obtenir une représentation analyticjue générale et explicite
des surfaces (O/,) en employant les coordonnées tangentielles isotropes de
Bonnet (Dahroux, Théorie des surfaces, t. I, p. 24<)). Considérons, en effet,
le plan variable
(a -t- j3)j; -)- «'([3 — a)j -t- (a3 — 1); -H 4 = o,
et soient /), y, /■, .v, / les dérivées premières et secondes de ; par rapport à a
et à p. La surface enveloppe de ce plan est déterminée par les équations
(i) (a|5-)-i); = ç~/>a — g-lS, a;— n-=— (3; — />, .r h- jj = — az — q.
Ses rayons de courbure principaux et ses centres de courbure princi-
paux sont fournis par les relations
(2)
2 R = (a(3 -h 1 ) (:: + A- ± \lrt), X — i\ = — /> -h |3 (.s ± s^rl ),
2Z = (a;î-hi); + (a|3 — i)(5±v/^), X + i\ = -~fi -+- c/.{s±\J7l).
Pour les surfaces (O^. ), il faut supposer // = o. Soit / ^ o, et par suite
-'.z3(3A(a) + A„(^).
11 y a ainsi une correspondance, que la théorie des transformations de con-
tact permettait de prévoir, entre les surfaces à pian directeur et les sur-
faces (Oa). l^es formules (1) donnent pour ces dernièros surfaces les exprès-
SÉANCE DU -2 MARS 1908. 'llil
sions eiiliriciiiciil e\plicilcs
( I ///s ) !
(.<• + ly)
\ a(Ao — «a;— Vaj3) + A(a(3-)-i) ap -h 1
On voilaiséiiienl que les lignes a = coiist. sont des génératrices isotropes
qui constituent à elles seules les deux: familles de lignes de courbure. La
seconde famille d'asymptoliques et la seconde famille de lignes niinima dé-
pendent d'équations de Riccali.
Le rayon et le centre de l'unique splière principale correspondani à
chaque point de la surface sont déterminés par les relations
( 2R= \„-aA; + A', x_jy = -a;,
(2 ois)
I 2Z =A„4-«A; — A', \ + a' = aA'— A.
La surface des centres se réduit ainsi à une courbe (F), dont on possède à
la fois les coordonnées X, Y, Z et l'arc S, (pii ne diffère de R que par une
constante additive. La courbure totale ne dépend que de œ. Pour avoir les
surfaces de Serret, il suffit d'égaler à zi'td la différentielle c/S, ce ipii donne
IIL Au moyen des formules (2 bis), qui conviennent à une courbe quel-
conque (F), j'ai déterminé les coordonnées des deux nappes de l'enveloppe
des sphères principales
(3) {X ~ Xy + { y — Y)- -h (s - Z) — R^= o
et les éléments linéaires f/.v^, (h'-, de ces deux nappes. Voici leurs expres-
sions, dans lesquelles X désigne le rapport A" : A] :
, 4 IV- r/a du u V " — ^ j -,
dsi = -h sHA,, do.-,
{u — a)^ Il — a
dsl = :r— ■>. r. \ „ r- dx dh.
La seconde nappe se réduit à une droite isotrope quand la courbe (F) est
tracée sur un plan isotrope. Si (F) est tracée sur un plan non isotrope (F),
ce qui s'exprime par la relation involutive à coefficients constants
l\a ~\- m {\ -]- a) + /t = o.
462 ACADÉMIE DES SCIENCES.
les deux nappes sont symétriques par rapport à (P) et ])ar suite applicables
Tune sur l'autre. Ce cas particulier n'est pas le seul où il eu soit ainsi. Pour
que les deux nappes de l'enveloppe des sphères (3) soient applicables l'une
sur l'autre, les génératrices a = const. se correspondant, il faut, alistraction
faite (lu cas où leur courbure totale est constante (surface de Serret), que
les fonctions A et A„ vérifient une équation où figurent leurs dérivées jus-
qu'au cincpiièuie ordre. Cette équaliou admet une iniégrale première (pi'on
peut mettre sons la forme
pS_
const..
S étant l'aie, p le rayon decourbure et': le rayon de torsion de la courbe ( Fj;
telle est la condition nécessaire et suffisante pour l'applicabilité des deux
nappes. P>n supposant la constante infinie, on retrouve le cas où la courbe (V)
est plane.
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Cas de réduction des équalions différentielles
de la trajectoire d'un corpuscule électrisé dans un champ magnéticpie.
Note de M. Carl St«>k.meb.
1. Considérons un corpuscule électrisé se mou\anl ilaus un champ ma-
gnétique dérivant d'un potentiel newtonien.
En supposant (jue le mouvement obéit aux lois observées pour les rayons
cathodiques, nous allons trouver les équations dilTérentielles de la Irajec-
toire en coordonnées curvilignes cpielconques y,, q..^ y,.
Soient inj,^ les coefficients dans la formule pour le carré de l'élément
linéaire de l'espace, de manière que
t/S'^=N^7;(,v; dq,diji_ — //i^^ df/l + 1)1,, (fq^ d(j, -H. . .-t- m-^sdql {m,,, = m/,;)-
Désignons de plus par A le déterminant
/(.,, iii.,« m..
et par M,^ le quotient entre le mineur ( ') correspondant à m^ d ^^
(') C'est-à-dire (— i)'^'' multiplié par le déterniiiiaiU obtenu en chassant la ligue et
a colonne qui contiennent /«,/i.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 463
Enfin, soit (y,, q.,, q.^) un point sur la liajectoire du corpuscule et dési-
gnons par D|, Do, D., les tangentes, en ce point, aux lignes de coor-
données.
Cela posé, pour écrire les équations de la trajectoire, partons de cette
loi géométrique du phénomène, que II„p„ uuiltiplié par l'accélération est
égal à ± le produit vectoriel de la vitesse et de la force magnétique ;
ici Hop„ est une constante dépendant de la mesure du corpuscule, et l'accé-
lération et la vitesse sont définies en considérant l'arc s de la trajectoire
comme variable indépendante au lieu du Icnqis; enfin, le signe à prendre
dépend du signe de la charge d'après une règle simple.
En introduisant, comme dans les équations de Lagrange, la fonction
T= j2 "'-7.'/ '//,->
où les dérivées sont prises par rapport à ,v, et en désignant par V le poten-
tiel magnétique, on aura, pour les projections sur D, de l'accélération, de la
vitesse et de la force magnétique, les expressions suivantes :
\/'»u
(ts \ à'/, J <)</,
1 àT I ô\
- — et ^=z:
Cela posé, pour interpréter la loi géométrique indiquée plus haut, on
n'aura à résoudre qu'un problème élémentaire de géométrie analyticjue de
l'espace, ce qui donne
ll„p„
où
<''/3 à'/', OÇi âq'3' '~' à'h Og'3 'hj^ ôii\' '^ >)'li Ô<l\ dqi dq',/
et où le signe à prendre dépend de la charge du corpuscule et de l'orienta-
tion des directions D,, D^ et D.,.
En réduisant, on en tire les équations cherchées, sous leur forme défi-
nitive :
<" - "-p-K (S) -^] = ""';-"'.',;,
où
C. H., 190S, 1" Semesl/e. (T. CNLVI, IN" 9.) t)I
464 ACADÉMIE DES SCIENCES.
et OÙ «', X-, / désignent les indices i. 2, 3 ou bien 2, 3, i ou bien 3, i, 2.
2. On voit un cas d'intégrabilité des équations (I) si les m,,, sont tous
indépendants de «y, et si. de plus,
(II) -. H-T— =0.
En effet, dans ce cas, -^ = o, et — R., et li, sont les dérivées partielles,
par rapport à 7., et y., d'une fonction «t> de (j., el </.,, ce qui donne
d'où, en intégrant,
(III) ±H„p„^=«D + C,
où C est une constante d'intégration.
La condition (II) prend une forme simple quand on remarque que
l'équation de Laplace, à laquelle satisfait le potentiel V, aura, en coor-
données curvilignes, la forme
<;r,
'>'h
()R,
■=^ 0.
En effet, cela donne
Comme les w^, c'est-à-dire A et les M^, sont indépendants de y,, cette
condition peut s'écrire
(IV) M„^ + M,,-^l5^ + M,3-r^^=o.
dq\ Oiji dq, aqi dq,,
Cette équation sera satisfaite en particulier si V est fonction de q.. et q^
seuls. Cela aura lieu, jMr exemple, si le champ magnétique reste inaltéré
par une translation, par une rotation ou par un mouvement hélicoïdal.
Nous avons étudié quelques-uns de ces cas spéciaux, qui comprennent le cas
d'un seul pôle magnétique, intégré par M. Darboux ( ') en 1878 [résultat
(') liullcliii (les sciences mal lirmaliqiies. 1S78, p. 433.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. ,/j65
généralement attribué à M. Poincaré qui l'a retrouvé en 18960], et le cas
d'un aimant élémentaire, traité en détail dans un Mémoire plus étendu.
PHYSIQUE. — Mesure électrique des petites longueurs. Note de M. A. Guillet,
présent(''e par M. Ci. Lippmann.
On mesure généralement une petite longueur soit en la subdivisant en
parties égales, de l'ordre du micron, dont on compte le nombre (méthodes
interférenlielles), soit en l'ajoutant à elle-même un nombre connu de fois
et en mesurant directement la longueur obtenue (méthodes de multipli-
cation). Mais il peut être souvent avantageux d'employer, pour la mesure
d'une petite longueur, une sorte de comparateur électrique, extrêmement
sensible et pratique, dont voici le principe.
Une bobine plate C, invariablement liée à la dimension dont on veut
évaluer la variation, est disposée entre deux bobines fixes A, B, de même
axe que la bobine C. Une force électromotrice variable est intercalée dans
le circuit A + B, et la bobine C est intercalée dans le circuit d'un indica-
teur convenable de courant; enfin les courants variables qui alimenlent
les bobines A et B produisent sur C des effets d'induction opposés. On
commence par déplacer C de façon à lui faire prendre la position pour
laquelle le potentiel mutuel m du système A -+- B, C est nul, puis on produit
le phénomène mécanique ou physique (allongement élastique, flexion, dila-
tation, etc.) qui change de t la position de C.
Si l'induction est produite en établissant ou supprimant un courant
constant n fois par seconde, on a, poui' l'intensité moyenne du courant
induit,
\m
l := n 1 .
/■
Pour une autre valeur £' du déplacement, on aurait
Am'
d'où la relation
i' = n-r\';
àm A/n'
r /•' '
(') Comptes rendus, l, CXXIII, p. 980.
466 ACADÉMIE DES SCIENCES.
si l'on a soin de régler le circuit de façon à amener toujours le spot sur la
même division de l'échelle. Or, en choisissant convenablement les dimen-
sions des bohines, ainsi que leur écartenicnt, on a, dans les conditions des
expériences,
d'où
Am _ Aw'
, /■' I
Ê :zz £ — — •
On tare l'instrument eu dounant à £ nue valeur connue.
La sensibilité de ce comparateur est en cjuelque sorte illimitée et sa
manipulation est très commode en raison de la variété des moyens de com-
pensation.
Pour préciser les idées, je supposerai que le rayou iiiojeu des boijines esl de lo'"'.
Pour deux spires, distantes de ; cenlimèn-es, le polenliel mutuel a alors les valeuis
approchées suivantes :
cm cm
^ = 8 M= 66,84 = = 3 M = i67,32
7 78-95 2 215,70
6 92,96 1 298,64
5 111,16 0,5 374i86
4 i35, i5
En plaçant une spire c entre deux spires a -\- b à i5™"' de l'une et à 5"" de l'autre,
on anrait donc
ni„=i 125 environ.
Comme la multiplication due aux enroulements était de 4 X lo'* dans l'appareil
d'essai, on avait
;« =: 5 X 10"
et, par suite, jjour « = 10, I =: ^o d'ampère et /=: 100 olinis,
5X10' „ „ . _,
1 = 10 -— I0~^5 = I ,3. 10 *.
lo"
Avec un galvanume ire qui accuserait le io~' d'ampère par un di'placemenl de i"""'
(on en construit qui sont 4oo fois plus sensibles), le spot se déplacerait donc de 3o'™
pour un déplacement de i"- de la bobine G.
C'est en étudiaut la méthode imaginée par M. G. Lippmann, pour la
détermination expérimentale de la constante d'un électrodynamomètre
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 467
absolu ('), que j'ai été conduit à disposer l'appareil de façon à le faire servir
à la mesure des petites déformations. Et, si petites qu'elles soient, ces défor-
mations peuvent toujours être électriquement manifestées en raison des
facteurs nombreux et concourants dont on dispose : grande sensibilité des
galvanomètres, nombre de spires des bobines, écartement des bobines, fré-
quence de l'interrupteur, etc.
ÉLECTRICITÉ. — Sur l'arc voltaïqiie jaillissant dans une enceinte limitée
par une paroi épaisse. Noie de M. Adolphe HIi.vkt, présentée par
M. Lippmann.
L'étude de l'arc voltaïque jaillissant dans une enceinte limitée par une
paroi épaisse comporte l'examen d'un grand nombre de facteurs :
I" Forme et dimensions de l'enceinte; 2° natuie et épaisseur de la paroi; 3" nature,
position et dimensions des électrodes; 4° section et longueur de l'arc; 5° sa tempéra-
ture; 6° pression à laquelle est soumise la gaine gazeuse qui le constitue; y'^difTérence
de potentiel aux électrodes; 8° force conlre-électromotrice et réactions physiques,
chimiques ou physico-chimiques qui la provoquent; 9° intensité et densité du cou-
rant (intensité par centimètre carré); 10" résistance spécifique des vapeurs formant
l'arc, etc.
Dans une première série d'expériences, nous avons considéré le cas simple
Kig. I.
d'un arc jaillissant dans une cavité de forme cylindrique, creusée au centre
d'un bloc de magnésie,, MM, de forme paraliélépipédique et de a''" d'épais-
seur (/^. I).
(') G. Lii'PMANN, Détermiiialion expériinenlale de la constante tV an éleclrodyna-
momèlre absolu {Comptes rendus, t. CXLIl, 1906). .,
468 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Voici quelles ont été nos observations pour différents diamètres et lon-
gueurs d'arc, le courant employé élant du mode continu :
1° Pour une intensité et un diamètre donnés et des longueurs L variables, les forces
électromotrices sont reliées par l'expression
où :
E est la difiérence de potentiel aux. électrodes;
e la force contre-électromotrice, dont la valeur oscillesuivant certaines conditions entre
i4 et 18 volts, et doni le siège se trouve à l'électrode positive;
£ la différence de potentiel prise sur une longueur d'arc de 1=^"", trouvée sensiblement
constante sur toute la longueur de l'arc (Tableau 1 ).
Tableau 1. — Formule de régime de l'arc.
E = eH-eL.
d
= 1'»
.'>
d
= 1,5
>
d= 2
.1.
rf = 3
,1,
rf = 4,i,
1
= i3"
mp^
I
= 20,
,5.
1 = 34.
I = 6
I.
I z= 90.
ir
e
E
£
E
s
E
e
E £
d
en
en
er
1
en
en
en
en
en
en en
en centim.
vol
Ils.
volts.
vol
is.
volts.
volts.
volts.
volts. '
volts.
volts, volts.
Près deo.
e —
:l4
e =r
:i4
e = 16
e=:i8
e = l8
: .
24
10
21
7
22
6
24
6
22 4
2 .
36
12
3i
10
27
5
29
5
27 5
3.
48
12
37
6
33
6
34
5
3o 3
4-
58
10
43
6
39
6
39
5
33 3
5.
69
I I
5o
7
46
7
43
4
38 5
6.
80
I I
56
6
52
6
47
4
42 4
E =
>4 +
iiL
E=:
i4 +
.7L
E = i6-)-6L
E=i8H-4:
,83 L
E=i8+4L
2° Soient la chaleur totale et les chaleurs partielles engendrées par le courant dans
l'arc par seconde :
EI = eI + £lL;
nous avons admis que, élant donnée la constance de £ sur toute la longueur de l'arc, la
chaleur el se dissipe complètement dans l'électrode positive et la paroi en contact
directe avec cette électrode, el que la chaleur sIL se perd dans les parois en contact
avec la gaine gazeuse constituant l'arc.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons cherché si, en prenant des intensités 1 en
fonction du diamètre
(I) 1 = K,#,
où K, 1=11,17, fl'après 1^34'™? et rf:=2'^'",i, comme dans le cas d'un conducteur
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 46q
solide sous enveloppe, et maintenu à une température constante, la température et par
suite la résistance spécifique de l'arc étaient aussi constantes, et si l'on pouvait déter-
miner a priori \es autres grandeurs en fonction du diamètre, suivant :
(2) Densité du courant: par définition </— _2_- on a donc à z= - — — -_!
où K,= '4; 22, d'après K,=: 1 1,17.
(3) Différence de potentiel, s = ri, r étant la résistance d'une section d'arc de lon-
gueur L — (■:">; en exprimant /■ en fonction de la résistance spécifique p et I en fonction
de la densité 0, il vient e = po, d'où £ = ^ := ^-^ K3, fourni par la mesure directe,
d' f/'
a été trouvé égal à K3=8,7 (toujours pour un diamètre moyen d = 2,i), d'où pour
la résistance spécifique p = jr^ = 0,61 ohm.
(4) Longueur d'arc pour une différence de potentiel constante et égale à 6/4 volts;
en admettant e = i4 volts, £L = 64 — i4 = 5o volts, L^-fr-rf^ = .5,75rf^
(5) Perte de clialeur ejcprimée en watts, par unité de surface de la paroi, et par sec. :
£l K,K,
P — : —3 = = 0 1 watts.
Le Tableau II donne les valeurs des diverses grandeurs mesurées directe-
ment ou calculées suivant les expressions (i), (2),
Tableau II. — Constantes électriques.
Grandeurs données. Grandeurs trouvées et calculées.
I = ii,i"f/^
<> = ;— '>^1 ,. L pour E = 64 volts
j| e = — r volts "^ ^
a j r . -
ampères S- P = ".6. ohm, t.'I^^I^^^^^^^ /, = :5,waLts,
d'" ampères. par cm' trouvées, calculées. trouvées. trouvées, calculées. trouvées.
'-' '3 ,.3,6 II 8,3 0,81 4,5 6,o4 4i,3
1,5 20,5 .1,3 7 7 o,6i 7,04 7,04 3i
2'' 34 9,8 6 6 0,61 8,33 8,33 3i
^'' ^' 8>' 4,83 4,94 0,60 10, 3o 10,10 3o,4
^'' 93 7,o3 4 4,3o 0,57 12, 5o 11,60 29
Les chiffres que donne la mesure directe s'écartent peu de ceux fournis
par le calcul, sauf |jour ce qui concerne le r/= i""",!, pour lequel la diffé-
rence en plus ou en moins suivant la grandeur considérée est assez impor-
tante. Il est à prévoir qu'au fur et à mesure que le diamètre augmentera les
valeurs trouvées s'écarleroiil de celles calculées avec des différences de sens
inverse de celles correspondant au diamètre le plus faible.
^']0 ACADÉMIE DES SCIENCES.
C'est aussi le cas des conducteurs cylindiiques solides sous enveloppe ipii
présentent des variations analogues, ('ela lient sans donle à ce qu'on ne
tient pas compte dans la formule cjui délermine 1 en fonction de cl de la
vitesse de propagation de la chaleur à travers la masse du conducteur; cette
vitesse n'étant pas infinie, il est certain rpi'au fur et à mesure que le diamètre
augmentera, l'intensité de circulation capai)le de maintenir constante la
température des conducteurs sera de plus en plus inférieure à celle calculée;
autrement dit, l'exposant de rf dans la formule (i) n"est pas constant; il est
aussi fonction du diamètre et ira en diminuant.
PHYSIQUE. — Sur la chaleur de raporisation de l'acide propioni<jue.
Note de M. A. FaucoiV, présentée par M. H. Le Chatelier.
Ayant eu besoin, [)our des recherches en cours, de la chaleur de vapori-
sation de l'acide propionique, nous nous sommes aperçu qu'aucun auteur,
à notre connaissance, n'avait déterminé cette donnée thermique. Nous
avons donc déterminé la chaleur de vaporisation de cet acide.
Le produit don l nous nous sommes servi a élé piiiifié avec le plus grand soin, pnr
dislillation fractionnée; nous avons recueilli ce qui passait entre 189°, 5 et \!\o", la
pression étant de 761 '"",8 après réduction faite à o".
L'acide obtenu à la dixième dislillation houillait à 109°, 8, la pression corrigée étant
761""°, ;! ; il se congelait à — 23", 2 ; par cri^^lallisalion répétée le point de sol idi 11 cal ion
s'est élevé à — 19°, 3.
Il est à remarquer que, abandonné sous une cloclie lutée, en présence d'anlivdiide
pliospliorique, l'acide propionique ne peid pas complètement les dernières traces
d'eau retenues malgré les nombreuses distillations fractionnées ; les ciistallisations
successives sont de beaucoup piéféral)les pour isoler un corps pur.
La méthode dont nous nous sommes servi est celle de Berthelot ('); nous
avons fait l'étude au préalable de l'appareil employé et déterminé les divers
coefficients de correction dus au réchauffement pendant les différentes
phases de nos expériences.
Afin d'éprouver notre méthode, nous avons d'abord déterminé la chaleur de vapo-
(') Hfuthelot, Mvi-. chinuqiic, t. I, ]>. 292.
SÉANCE DU 2 MARS 1908 47'
risation de corps déjà étudiés par des auteurs connus. C'est ainsi que nous avons
trouvé pour la benzine pure L =; g3^''^,62.
Cal
R. SchifT (' ) avait trouvé 93,40
Louguinine (■) donne 92,97
M"= Marshall {') 94,4
Nous avons essayé également la méthode dans le cas des deux premiers acides gras
normaux qui difierent de la benzine, au point de vue de la vaporisation, en ce que
leur densité de vapeur est anormale aux environs de la température d'ébullltion. Dans
le cas de l'acide formi(|ue, nous avons trouvé :
Cal
I " I 2 I , 09 \
2° 120,80 \ Moyenne ; i2i'-"',o3;
3° I 2 I , 20 )
Cal
Favre et Silbermann (*) donnent 120,7
M"= Marshall ( * ) 1 20 , 36
Raoult C) 120,9
Dans le cas de l'acide acéti(|ue nous avons trouvé :
Cal
1° 97,22 I
2° 97>77 ' Moyenne : 97''^', 37•
3'' 97,20 )
Les dilîérents auteurs sont beaucoup moins d'accord pour la cludeur de vaporisation
de l'acide acétique. Parmi eux
M"° Marshall C) donne 97Cai
Raoult («) 97'"', 4
tandis que
Fiivre et Silbermann (') ont trouve lor ",y
,1:^.1
Bel tlielol (*) a obtenu i2o'^''',
(') R. ScHiFF, Ann. der Chem., t. CCXXXIV, 1886, p. 344.
(^) Louguinine, Ann. de Chirn. et de Phys., 7'= série, t. XIII, 1898, p. 3fi4-
(3) ]vju. Marshall, Comptes rendus, t. CXXII, juin 1886.
(*) Favre et Silbermann, Ann. de Clam, et dr Phys., t. LXIV.
(^) M"" Marshall, loc. cil.
C^) Raoult, Tonomélrie, p. 60.
(') M"= Marshall, Phil. Mag., 1896.
(') BERTHKLOr, loc. Cit., p. 4l8.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI. N" 9.) 62
472 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les résultais qui piécèilenl nous ont ilomié loule confiance dans la niétliode em-
ployée.
Pour appliquer la formule caloriuiétrique dans le cas des chaleurs de
vaporisation il est nécessaire de connaître la chaleur spécifique de l'acide
propionique entre son point d'éhuUition et la température finale obtenue
dans le calorimètre; de même on doit connaître la température d'ébullition
de l'acide sous la pression du moment, ce cpii entraîne la connaissance du
quotient différentiel -^•
Nous nous sommes servi de la chaleur spécifique o,536 déterminée par
II. Schifï'C) entre iii°,i et 16°, 71.
Nous avons déterminé la valeur de -y:-
Pour cela nous avons pris, à l'aide d'un tliermomètre au -^ vérifié, la tem-
pérature d'ébullition de l'acide pur sous différentes pressions barométriques.
La valeur nioyenne.de plusieurs opérations portant sur deux échantillons
différents est 2 3°"", 61.
Il est à remarquer que nos opérations ont eu lieu sous une pression peu
différente de la pression normale et que la correction due au changement
de la température d'ébullition pouvait, à la rigueur, être négligée, nous en
avons néanmoins tenu compte dans toutes nos déterminations.
Nous avons obtenu, dans ces conditions, les résultats suivants :
Première série d'expériences
1° L := 9o'^"',oo,
2° L = 9o'-"',64.
Deuxième série d expériences :
1° L = 9oC''i,53
1" L = 90*^'', 12
Moyenne : 90^-"', 43,
nombre qui diffère du chiffre extrême de o,t pour 100 environ.
Si l'on introduit la valeur trouvée dans la relation de Trouton qui unit
la chaleur moléculaire de vaporisation à la température absolue d'ébul-
lition, on a
9oC»',43 X 74 6691 ,82 „
- — w^ — r- = '' < =16,20.
273 H- 140 4 1 o
(') ScniFF, loc. cit., p. 323.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. ^-jj
Le chiffre trouvé 16,20 est notablement inférieur à la constante de
Trou ton : 20 à 21.
Les acides formique et acétique offrent la même particularité, et l'acide
propionique doit avoir sa molécule polymérisée à l'état g'azeux aux envi-
rons de la température d'ébullition, vers i jo", tout comme les deux premiers
termes des acides gras.
Cette étude fait l'objet de notre travail actuel.
CHIMIE MINÉRALE. — Determinolinn dit jHncls atomique de l'europium.
Note de M. G. Jaxtsch, présentée par M. Haller.
Trois publications renferment des mesures du poids atomique de l'euro-
pium : E. Demarçay {Comptes rendus, t. (]XXX, 1900, p. 1 469) a donné la
valeur F.u = i5i ; cette valeur est certainement trop basse. Il est probable,
ou bien que sa terre contenait du aamarium, ou bien que ses mesures étaient
incorrectes. MM. G. Urbain et H. Lacombc (Comptes rendus, t. CXXXVIII,
1904, p. 627) ont publié une série de mesures des termes successifs d'un
fractionnement qui leur a permis d'obtenir l'europium spectroscopiquement
pur. Les déterminations de ces auteurs ont été. faites principalement dans le
but de s'assurer de la constance du poids atomique et de l'homogénéité de
l'europium. I^eur méthode consistait à transformer le sulfate octohydraté en
sulfate anhydre; ils vérifiaient ensuite les nombres obtenus en transformant
le sulfate anhydre en oxyde. I^a moyenne de ces mesures est, en adoptant
les poids atomiques internationaux (O = iC)) : Eu = 10 1 ,99. Ultérieurement,
MM. W. Feit et Przihylla (Z. anorg. Chein., t. L, 1906, p. 24<S), avec un
europium préparé par M. Urbain, onl fiill de nouvelles mesures. Leur mé-
thode consiste à dissoudre l'oxyde calciné dans un volume connu d'acide
sulfurique titré et à déterminer volumélriquement l'excès d'acide. Ils ont
trouvé ainsi : Eu = 162, ïy.
Etant donnée la divergence de ces résultats, il était nécessaire de reprendre
cette détermination. M. Urbain a eu l'obligeance de me confiera cet ell'et
de l'europium; je suis heureux de lui exprimer ici mes remercîments.
Pour m'assurer de la pureté de cette terre, j'ai photographié, les uns
au-dessous des autres, sur la même plaque, les spectres du gadolinium, de
l'europium, du samarium dans l'ordre qui vient d'être indiqué. Le spectre
du fer servait de spectre do référence. Os spectres ont été obtenus par l'arc
électrique en suivant les indications récemment publiées par MM. Griner et
474 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Urbain {Bull. Soc. chim.. If série, t. I, 1907, p. ii58). Il fut aisé de se
rendre compte de celte manière, qu'aucune des raies du gadolinium ou du
samarium ne se prolongeait dans le spectre de l'europium. Les seules raies
communes à ces trois spectres étaient les raies parasites de l'arc, provenant
de la présence d'une petite quantité de fer, de silicium et de magnésium
dans les électrodes de charbon.
La pureté de la matière première n'étant pas douteuse, mes efforts se sont
principalement portés sur la partie expérimentale des déterminations. .l'ai
étudié, à cet ell'et, spécialement la méthode qui avait été préconisée par
Urbain et Lacombe.
J'ai opéré de la façon suivante :
L'oxyde, environ is, 2, était transformé en nitrate neutre. La solution de ce nitrate
amenée à environ 10''"' était additionnée d'un léger excès d'acide sulfurique pur et
versée ensuite dans une grande quantité (environ i') d'alcool à gS". Dans ces conditions,
la transformation du nitrate d'europiura en sulfate octoliydraté est complète, ainsi que
je m'en suis assuré. Le sulfate se présente sous la forme d'un précipité constitué par
de fines aiguilles cristallines blanc d'argent. Ce précipité était ensuite lavé à l'alcool
jusqu'à élimination totale des acides sulfurique et nitrique, puis séché au bain d'air
à 3oo° pour le transformer en sulfate anhydre. Ce sulfate était dissous dans la plus
petite quantité d'eau possible et la dissolution parfaitement neutre était évaporée très
lentement dans un bain d'air presque clos et maintenu à la température constante
de io5°. Les cristaux se déposaient sur les parois du cristallisoir. On laissait de côté
les cristaux qui s'étaient déposés contre les parois latérales et qui n'avaient pas été
constamment baignés par l'eau mère. Seuls, les cristaux qui s'étaient déposés au fond
du vase ont été employés pour efléctuer les déterminations. Ces cristaux étaient pulvé-
risés et séchés sur l'acide sulfurique. Celte dessiccation exigeait a à 3 jours.
Dans ces conditions, le sulfate octohydraté perd totalement l'eau d'interposition,
mais aucunement l'eau de cristallisation. Le sel était pesé dans un petit creuset de
platir/e taré. Je me suis assuré qu'en calcinant ce creuset vers 1600° il ne perdait rigou-
reusement rien de son poids. Le sulfate jiesé était d'abord de'-séché dans un bain d'air
en double creuset de platine. La tempérnlure était lentement élevée jusqu'à 325°. La
dessiccation était achevée à cette température niiiintenue constante pendant i heure.
Puis, on introduisait le creuset encore chaud dans un ptlil four à gaz à l'intérieur d'un
autre creuset de platine. On élevait la température du four jusqu'à la chaleur blanche
qui était maintenue pendant t heure. On laissait ensuite le creuset se refroidir dans
un exsiccaleur à anhydride pliospiiorique pendant 10 minutes seulement pour éviter
l'absorption des gaz secs par un abandon trop prolongé. Cette absorption est très
légère, mais elle rend cependant illusoire toute correction de pesée relative à la poussée
de l'air.
Le creuset était alors pesé, puis calciné une deuxième fois. Dans cette deuxième cal-
cination l'oxyde ne changeait généralement pas de poids.
Pour s'assurer que l'oxyde ne retenait aucune trace de soufre, une partie des oxydes
SÉANCE DU 2 MARS 1908. l[']5
était traitée par un mélange de carbonate de snude et de nitrate de soude purs, par
fusion. Après reprise par l'eau de la masse fondue, on n'a observé dans aucun cas, dans
la li(|ueur filtrée, la présence de l'acide sulfuri(juc.
Les pesées ont été faites avec une balance a|icjio(iique de Curie, sensible au jô "^e
nnilligramme.
L'état initial et l'état final de la transforma lion étant parfaitetncnl bien
définis, et la méthode ne comportant pas de causes de pertes, les détermi-
nations ne paraissent comporler que des erreurs accidentelles.
On pourra se rendre compte par les nombres suivants des faibles valeurs
de celles-ci :
0^16, H := 1,008, s =: 82,06.
Poids (le sulfate
P.
nids d'oxyde
Poids
Eu2(S0').SH-
•0.
Eu^O'.
atomique.
I ,35ot
0,6455
l52,o32
I ,5o54
0,7 '97
l52 ,009
i,52i3
0,7274
102,054
1,2881
0,61 5q
i52,o56
La valeur moyenne est i52,o3, avec une erreur apparente ±: 0,02.
Ces nombres concordent avec ceux que MM. Urbain et Lacoinbe ont
obtenus.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur ioxydabilùe du platine. Note de M. C. iIIarie,
présentée par M. A. Haller.
J'ai indi(jué, dans une iNole précédente (ro////j/P^ rendus. \. (JXLV, p. 117)
sur roxydabililé du platine par électrolyse, que ce métal paraissait oxy-
dable même par le simple contact de réactifs oxydants. E)e nombreuses
expériences me permettent aujourd'luii de coiilirmer cette opinion.
Méthode expérimentale — a. 5 lames de platine pur ou iridié, ayant mêmes
dimensions (S''™ x a'"', 5), étaient divisées en deu\ groupes, dont l'un comprenait une
lame de platine pur et deux lames de platine iridié à 20 et i pour 100, et l'autre une
lame de platine |jur et une laine de ()laiine ordinaire du commerce.
b. Ces deux grou|)es de lames étalent placés dans des solutions qui ne dififéraient
pour le deuxième groupe (témoin) que par l'absence de réactif oxydant; l'expéiience
durait le même temps, à la même température, et li; traitement ultérieur était identi-
quement le même.
/i'](r> ACADÉMIE DES SCIENCES.
c. Exemple ; Action du permanganate en solution alcaline. — Le premier groupe
de lames était plongé dans une solution contenant : MnO*K los, NaOH pure (lessive)
10'=°'', eau 200 et le groupe témoin dans la même solution alcaline sans permanganate.
Après vingt-quatre heures de contact à la température ordinaire, les lames étaient
lavées abondamment à l'eau distillée, placées dans cinq vases identiques et recouvertes
d'une solution chaude contenant pour Soc''™' d'eau, os, 5 Kl et S'"' d'HCl pur.
Quelques minutes suffisent pour que les liquides correspondant aux lames oxydées
prennent la teinte rose caractéristique des solutions de platine extrêmement étendues
additionnées d'iodure ; les solutions témoins demeurent incolores (').
d. Dans les solutions obtenues avec les latnes oxydées et réunies pour l'essai, on
constate facilement par l'II'S après un traitement convenable l'existence d'une faible
quantité de platine qu'on peut apprécier par comparaison avec des précipités types
fournis par des solutions contenant de os,oooi à o",ooooi de métal. Dans l'exjjérience
précédente on constate ainsi que le précipité obtenu représente os,oooo/S de platine
environ.
En appliquant cette même méthode aux divers oxydants usuels, j'ai pu constater
l'oxydation des lames par le persulfate, le bichromate, le chlorate et le permanganate
de potassium en solution sulfurique et par le ferricyanure et le permanganate en solu-
tion alcaline (NaOH). Avec le permanganate acide, 1 oxydation est masquée en appa-
rence par la formation sur la lame d'un dépôt d'oxyde de manganèse ; celui-ci se dissout
facilement par l'acide oxalique en solution sulfurique étendue et la lame donne ensuite
la réaction ordinaire avec Kl -1- HCI.
Le chlorure ferrique en solution acide, Feau oxygénée en solution acide
ou alcaline paraissent être sans action. L'acide azotique concentré (non
fumant) possède surtout à chaud une action oxydante particulièrement
nette; après quelques heures de contact, dans une expérience faite au moyen
d'une capsule de platine (D = lo'""^, le mélange Kl -f- HCI enlève ainsi
0*5,0000(3 de métal.
(Jn conçoit qu'il est impossible de déterminer avec certitude par pesée les
pertes subies par les lames après une seule expérience; mais en les
employant un certain nombre de fois on arrive à des pertes appréciables;
après quelques oxydations par les réactifs indiqués plus haut, j'ai pu ainsi
constater une perte globale deo*'',ooo3; les témoins n'avaient, bien entendu,
pas varié.
Propriétés de l'oxyde. — Cet oxyde ainsi obtenu (PtO'-?) est dissocié par
(') On peut donner à la réaction une autre forme en opérant à froid en présence
d'empois d'amidon ; on obtient alors une teinte bleue plus ou moins foncée. Les
électrodes oxydées par le courant donnent la même réaction avec plus d'intensité
encore et longtemps avant que l'oxydation se manifeste même par la plus faible teinte
brune.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 4??
la cliaK'ur dès le rouge sombre comme l'oxyde éleclrolytique; il est comme
lui soluhle dans l'acide clilorhydrique concentré. L'acide sulfurique étendu
de le dissout pas sensiblement, mais, en présence de réducteurs (SO-, alcool),
on constate une dissolution plus ou moins lente. Il convient d'ailleurs de
remarquer que, comme pour l'oxyde éleclrolytique, l'état antérieur de la
surface ovydée, la nature de l'oxydant, les conditions expérimentales en
général paraissent modifier les propriétés de solubilité de la couche oxydée
produite. Il semble qu'on soit en présence de phénomènes de même nature
que ceux observés avec les oxydes préparés par voie chimique dont la solu-
bilité peut s'annuler même dans les acides concentrés quand ils ont été
déshydratés suffisamment.
Influence de la teneur en iridium. — Autant qu'on en peut juger pour des
quantités aussi faibles il semble que l'oxydabilité soit plus grande pour le
platine pur ou contenant 20 pour 100 d'iridium; les pertes de poids indivi-
duelles des lames sont d'accord à ce point lie vue avec les colorations four-
nies par Kl + HCl.
Conclusions. — On voit par ces expériences et celles rappelées plus haut
{^loc. cit.) que le platine est en fait et dès la Icmpérature ordinaire beaucoup
plus oxydable qu'on ne l'admettait jusqu'ici. Au point de vue chimique les
propriétés de solubilité de l'oxyde obtenu montrent combien l'introduction
de traces de platine est chose facile; on doit donc ne pas l'oublier dans les
recherches de précision. Au point de vue physico-chimique et particulière-
ment électrochimique (pile à gaz, oxydation éleclrolytique, etc.) il convient
également de tenir compte de cette oxydabililé (').
CHIMIE. — Sur un nouveau type de combinaison du soufre avec certains iodures.
Note de M. V. Auger, présentée par M. H. Le Chatelier.
En dehors des affinités chimiques puissantes, susceptibles de fournir par
l'union des éléments des composés dans lesquels les atomes sont unis entre
eux directement, il existe entre les molécules des corps des affinités plus
faibles que les premières, donnant naissance à des complexes dits composés
d'addition et dont la formation dépend à un haut degré de conditions
physiques favorables. Sans parler des produits renfermant de l'eau, de
l'alcool, du benzène, etc., dits de cristallisation, nous connaissons beaucoup
( ' ) Le délail des expériences el la bibliographie seront donnés dans un autre Recueil.
f\'jS ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'autres composés moléculaires de types très variés ; parmi ceux-ci je
citerai les periodures, dans lesquels une molécule complexe est unie avec la
molécule d'iode I".
Nous présentons ici, pour prendre date, les premiers résultats de l'étude
d'un type tout nouveau de ces composés d'addition et dans lequel une molé-
cule d'un iodure est unie à un certain nombre de molécules de soufre S*.
Les produits obtenus jusqu'ici correspondent à l'union d'une molécule
de soufre pour chaque atome d'iode de l'iodure — RI". nS*, mais il se pourrait
que la suite ne confirmât pas ces premiers résultats pour tous les cas, car le
nombre des produits analysés jusqu'ici est infime vis-à-vis de ceux qui
devront être étudiés pour formuler des conclusions présentant un certain
caractère de généralité.
On a opéré jusqu'ici avec des solutions des composants dans le sulfure de
carbone, qui a l'avantage d'être un excellent solvant à la fois du soufre et
des iodures employés.
lodures organiques, — lodoj'orme, soufre HCP.3S*. — Les composants sont dis-
sous à chaud dans la plus faible quantité possible de sulfure de carbone; il est préfé-
rable d'employer un léger excès de soufre. Par refroidissement de la solution, on
obtient de magnifiques prismes jaune pâle, pouvant atteindre plus de i"*" de longueur,
fusibles à 98°, stables à l'air, mais se colorant en rouge à la lumière. L'analyse a
fourni : I, 32,25 pour 100 ; S, 66,20 pour 100. Calculé pour CM P. 24 S : I, 82,81 pour 100;
S, 65,88 pour 100.
Tétraiodo-élhylène, soufre CP ; CI'^. 4 S'. — On opère comme précédemment, mais
en mettant de piéférence un excès de l'iodure. La cristallisation obtenue est formée
d'un mélange d'aiguilles de létraiodo-étlivlène et de grandes tables jaunes du composé
d'addition qu'on sépare mécaniquement des aiguilles. Les résultats analytiques (mt
indiqué que, lorsque l'iodure n'est pas en excès, on obtient des cristaux qui renferment
facilement un excès de soufre. Il se pourrait qu'ils fussent isomorphes avec lui; l'étude
crislallographique et l'analyse des cristaux renfermant un excès de soufre permettront
de résoudre cette question. Les cristaux formés dans un milieu saturé d'iodure orga-
nique sont fusibles à 97°-io3°; ils ontdonnéà l'analyse : 1, 82,75 pour 100; S, 1° 65, 08 ;
2° 55,87 pour 100. Calculé pour C-P.32S : I, 82,64; S, 65, 81. Lorsque le soufre est
introduit dans la liqueur en proportion supérieure à la quantité calculée, les cristaux
formés en renferment toujours un excès, sans changer d'aspect extérieur. De beaux
échantillons ont fourni à l'analyse : S, pour 100 : i" 66,7; 2" 67,2; 3° 66,9. Quant aux
aiguilles qui se séparent de la solution contenant de l'iodure en excès, ils sont toujours
formés de tétraiodo-élhylène pur.
Iodures minéraux. — Nous n'avons encore préparé que les composés formés avec
les iriiodures des métalloïdes de la famille de l'azote ; un d'entre eux ne s'est pas uni
au soufre : c'est l'iodure de bismuth.
Iodure d'arsenic, soufre Asl-'.SS'. — Les cristaux obtenus en opérant avec une
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 479
solution sulfocarbonique des composants, contenant environ 5 pour 100 de soufre en
excès, sont tantôt de longs prismes, tantôt des tablettes de couleur orangée. Us sont
fusibles à io5°. Si l'iodure est en léger excès dans la liqueur, il cristallise en même
temps que le composé sulfuré, mais on peut l'en séparer mécaniquement. A l'analyse,
on a trouvé : As pour 100, 6,10; S pour roc, 62,92 ; calculé pour As P. 24S : As, 6,12 ;
S, 62,74.
lodure d'antimoine, soufre SbP.SS*. — Les conditions de formation de ce com-
posé diffèrent un peu des précédentes ; il est nécessaire d'opérer avec un énorme excès
de soufre, au moins quatre fois la quantité théorique; sinon le produit est formé d'un
mélange d'iodure d'antimoine et du composé d'adiiition. Celui-ci est formé de longs
prismes très fuis, d'un jaune vif, fusibles à 117". Il est immédiatement dissocié, lors-
qu'on le met en contact avec du sulfure de carbone, et laisse déposer la majeure partie
de l'iodure. L'analyse a fourni : Sb pour 100, 9,80; S pour 100, 60,80; calculé pour
SbF.24S : Sb, 9,78; S, 60, 56.
lodure de phosphore et soufre. — Bien que l'union des composants s'effectue très
facilement, nous n'avons pas encore obtenu ce |)iocliiil dans un état suffisant de pureté
pour en présenter l'analyse. 11 cristallise en prismes brun rouge très altérables à l'air.
Il semble bien que des iodures appartenant à d'autres familles sont susceptibles de
s'unir au soufre, car Tiodure staiiniqne nous a fourni un produit cristallisé, fusible
à 100°, dont nous poursuivons l'étude. D'autre pari, il sera utile de voir si les iodo-
clilorures, -bromures, -(luorures, -sulfures pourront fournir des produits analogues
CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses an moyen des dérivés or ga no-métalliques
mixtes du zinc. Cétones-alcools. Note de MM. E.-E. Hlaise et I. Hermax,
présentée par M. A. Ha lier.
Des Notes précédentes qui ont été publiées sur ce sujet il résulte que
l'action des chlorures des acides ^-acétoxylés sur les dérivés organo-métal-
liques mixtes du zinc conduit, avec un excellent rendement, aux cétones
acétoxylécs correspondantes. Parmi celles-ci, les cétones [3-acétoxylées dont
l'atome de carbone a possède encore i^' d'hydrogène sont transformées
directement, par action des alcalis, en les cétones non saturées ap corres-
pondantes, sans production de cétones-alcools. Il était intéressant de recher-
cher si les cétones-alcools seraient, au contraire, isolables dans le cas oii le
carbone a est disubstitué et, particulièrement, si ces cétones ne seraient
pas susceptibles de transpositions moléculaires plus ou moins analogues à
celles qui ont été étudiées déjà par l'un de nous, en collaboration avec
M. Courtot.
L'expérience montre que les cétones-alcools p-aa disubstituées peuvent
être préparées très facilement, en se plaçant dans des conditions détermi-
C. R., 1908, t" Semestre. (T. CXLVI, N- 9.) 6jJ
48o ACADÉMIE DES SCIENCES.
nées, mais que ces célones sont très instables vis-à-vis des alcalis étendus,
à chaud.
La matière première que nous avons employée est l'acide oxyi^ivalique. Cet acide a
été transformé, d'abord, en éther acétique, puis celui-ci, en chlorure d'acide, au
moyen du chlorure de thionyle. Le chlorure acétoxylé bout sans aucune décompo-
sition, dans le vide, et, condensé avecl'iodure de zinc élhyle, il fournit l'acétoxypseudo-
butjlélhylcélone, avec un rendement de 80 pour 100 :
CW— (;o _ o - C(CH^)-'- COGI + ^"\|-7,,
=r CH^ — CO — O — C( CH^ y- — CO — O IV- -f Zn 1 Gl.
La cétone acétoxylée est solide, fond à 27° et bout à gS^-gg" sous i^"".
Si l'on saponifie la cétone acétoxylée à chaud, dans les conditions ordinaires, on
obtient un mélange complexe de produits, ce qui met en évidence la sensibilité de la
cétone-alcool d'abord formée à l'action des alcalis. Si, au contraire, on effectue la
saponification par la soude, en solution aqueuse et à froid, il ne se produit aucune
réaction secondaire, et l'on obtient la cétone-alcool avec un rendement sensiblement
théorique. L'oxypseudobutyléthylcétone est liquide et bout sans aucune altération
à 88° sous 8'"™. Celte cétone donne tous les dérivés caractéristiques des fonctions
qu'elle renferme : éther acétique, phényluréthane, oxime, semicarbazone et />-nitro-
phénylhydrazone.
La saponification à chaud de la cétone acétoxylée nous ayant montré qu'il
se produit, dans ces conditions, une réaction complexe, nous avons été coi]-
duits à examiner, tout d'abord, l'action des alcalis sur la cétone-alcool.
L'action de la potasse aqueuse, à 10 pour 100 et à la température d'ébulli-
tion, donne de l'acide foiinique, de l'aldéhyde formique et des produits
liquides qu'un fractionnement préliminaire sépare en deux portions, la pre-
mière bouillant de ii5° à iSo", à la pression atmosphérique, et la seconde
passant de (33° à i3o", sous g™™. Il reste une très petite quantité d'un résidu
cristallin dont la nature n'a pu être déterminée, faute d'en avoir une quan-
tité notable.
La fraction iiS^-iSo" est constituée par un mélange de deux cétones, mélange très
diflicilemerU séparable. La séparation exige neuf séries de fractionnements à la pres-
sion atmosphérique, suivies de trois séries de fractionnements sous 60""". On obtient
ainsi deux fractions dont la première bout à iiS^-iiS", à la pression atmosphérique,
et la seconde, à 55°-56° sous 60""". La première est constituée par de l'éthylisopropyl-
cétone et a été identifiée par transformation en semicarbazone et yj-nilrophénylhydra-
zone. La seconde est formée d'une cétone non saturée, à odeur forte, camphrée et légè-
rement piquante, fixant immédiatement l'acide bromhydrique à froid, avec formation
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 48 r
d'une cétone saturée bromée, bouillant à 65" sous 9"™. L'analyse de cette cétone et
celles de sa semicaibazone, de sa /ï-iiitrophc'riyliivdiazone et du produit de fixation
bronihjdrique qui lui correspond montrent qu'elle renferme 7^" de carbone, c'est-
à-dire autant d'atomes de carbone que la cétone-alcool génératrice.
La fraction ôS^-iSo" a été de même soumise à des fractionnements répétés. Elle
fournit une petite quantité d'un corps bouillant à 63° sous 9™"", sur lequel nous revien-
drons dans la suite, puis une fraction assez abondante, formée de cétone primitive non
transformée et, enfin, un corps bouillant à ioi"-io3° sous 9™'". Ce dernier n'est autre
qu'un polvnièie de la cétone non saturée; il se forme toujours par distillation de celte
cétone à la pression ordinaire et sa production contribue à rendre le fractionnement
encore plus pénible.
Etant donnés ces résultais expérimentaux, il reste à interpréter la réac-
tion. Tout d'abord, la formation d'aldéhyde formiquc et d'éthylisopropyl-
cétonc s'expliquent très aisément par un simple dédoublement dont on
connaît déjà des exemples :
CIIm;)||_C(CII')-^- CO — C-H'==ClP<)-f-(CH')-CH -CO-C-H^
Quanta l'acide formique, il résulte naturellement de l'action de l'alcali
sur l'aldéhyde. Par contre, il est beaucoup moins aisé d'expliquer la forma-
tion d'une cétone non saturée en C. Etant donnée la constitution de la
cétone-alcool primitive, on voit, en efl'et, qu'elle ne peut se ttansfot^nier en
cétone non saturée par simple déshydratation. Il doit donc se produire né-
cessairement, ou une transposition moléculaire, ou une réaction secondaire.
D'autre part, dans la cétone non saturée, la double liaison doit être en a[3,
par rapport à la fonction cétone, car l'oxydation permanganique donne un
corps volatil jaune possédant tous les caractères d'une a-dicétone. En outre,
si l'on examine le point d'ébuUition de la cétone non saturée, on constate
que ce point est le plus bas qui puisse exister pour une cétone en C; la
chaîne doit donc être aussi ramifiée (jue possible. Ces indices nous font
penser que la cétone non saturée doit posséder la constitution suivante :
constitution que nous cherchons actuellement à établir par synthèse.
/,82 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGAISIQUE. — Préparation et caractères de la d-talite cristallisée .
Note de MM. Gabriel Bertrand et P. Bruneau, présentée par M. L.
Maqueniic.
L'obtention à l'état cristallisé, défini, de tous les stéréo-isomères possibles
de la niannite constituerait non seulement un matériel précieux pour étudier
rinflucnce de la structure sur les propriétés physiques et chimiques, mais
permettrait, en outre, d'aborder un certain nombre de problèmes très inté-
ressants de Chimie biologique. C'est pourquoi nous avons entrepris la pré-
paration de la ^/-talite cristallisée que nous allons décrire.
La (/-talite a déjà été obtenue, en 1894, par E. Fischer, à l'état de sirop
visqueux, en réduisant l'acide f/-talonique préparé lui-même par isoméri-
sation de l'acide ^/-galactonique ('). Nous avons suivi la même méthode
fondamentale, mais en la modifiant dans quelques-uns de ses détails, de
manière à augmenter les rendements, (iràce à ces modifications, nous avons
atteint le but proposé. Au lieu d'un centième environ de sirop de talite,
calculé à partir de l'acide galactonique, nous avons obtenu, par une seule
série de transformations, près de 7,30 pour 100 de sucre pur, recristallisé.
Voici, à grands traits, notre manière d'opérer :
L'acide cf-galactonique est partiellement isomérisé en acide tf-taionique par un cliauf-
fage de 3 heures à + iSo", à l'autoclave, en solution au cinquième, après addition de
son poids de pjridine. On transforme ensuite les sels de l'alcaloïde en sels de calcium
et l'on concentre : le galaclonate, très peu soluble, cristallise à l'exclusion du d-\.a\o-
nate. On dilue l'eau mère sirupeuse avec de l'eau, on précipite à l'ébullition avec
l'acide oxalique, puis on filtre et l'on concentre. Le liquide est alors agité avec de
l'élher, à plusieurs reprises, jusqu'à ce qu'il ne cède plus rien à ce dissolvant. On
élimine ainsi tout l'acide oxymèlhylpyromucique et d'autres impuretés. On évapore
le liquide aqueux par distillation dans le vide, puis on chauffe le sirop au hain-marie
bouillant durants heures, pour transformer autant que possible l'acide en lactone. On
obtient ainsi près de 4o pour loo d'acide brut laclonisé et l'on évite les nombreuses
opérations que nécessitaient antérieurement l'élimination de l'acide galactonique à
l'état de sel de cadmium, puis la purification de l'acide talonique à l'aide du plomb et
de la brucine.
Pour la réduction, le sirop laclonisé est dissous dans 3 à 4 fois son poids d'eau froide
et traité, en se servant d'une agitation mécanique, par l'amalgame de sodium. On doit
(') Ber. d. clieni. Ges., t. \XV1I, 1894, p. 1624.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 483
maintenir le mélange acide et à basse température (au-dessous de o") jusqu'à ce que la
proportion de talose, évaluée avec le réactif cupro-potassiquc, cesse d'augmenter. Ce
résultat arrive généralement lorsqu'on a employé 35 à 40 parties d'amalgame à
2,5opour 100 pour une partie de sirop lactonisé. On continue la réduction en milieu
neutre ou légèrement alcalin, à la température ordinaire, c'est-à-dire entre 10° et 20°,
jusqu'à transformation presque complète du talose en talite. Celle-ci est alors extraite
en passant par son acétal benzoïque (').
Pour faire cristalliser le sucre, on fait bouillir le sirop retiré de l'acétal et bien des-
séché, avec 10 fois son poids d'alcool absolu. On laisse l'efroidir quelques heures et l'on
décante le liquide parfaitement limpide dans un niatras. Le sirop indissous est traité
encore une fois de la même manière et les deuv solutions alcooliques réunies sont
abandonnées à elles-mêmes dans le matras bouché. Les cristaux apparaissent dès les
premiers jours; ils sont rassemblés en sphères, de structure radiée facilement recon-
naissable. Quand ils n'augmentent plus, on ajoute un peu d'étlier à la liqueur surna-
geante et l'on attend encore quelques jours. Enfin on les purifie par une nouvelle
cristallisation.
La c?-talite pure se dépose de sa solution sursaturée dans l'alcool en
croiites compactes, nettement cristallines, formées par l'agglomération de
prismes qui atteignent plusieurs millimètres de longueur. Elle est très soluble
dans l'eau et doit être conservée dans l'air sec; sinon elle peut tomber en
déliquescence. Sa saveur est nettement sucrée.
Chauffée au bloc Maquenne ou sur un bain de mercure, elle fond à la
température de -1- 86°.
En solution aqueuse à 10 pour 100, elle a donné, à la température de -l- 18°
et sous une épaisseur de 30^"", une déviation de -i-o^SS', d'où au = -|-3'',o5.
Son analyse élémentaire a donné comme résultats :
Calculé
Trouvé. pour
— ii^- C«H'*0«.
Carbone 39,35 39,40 39,56
Hydrogène 7,67 7,76 7,69
Elle a fourni comme combinaison la plus caractéristique un acétal tri-
benzoïque, déjà étudié par E. Fischer. Nous avons préparé et purifié cette
combinaison comme celle de la sorbiérite (^).
A peine soluble dans l'alcool, même bouillant, ce qui permet de la séparer
(') On opère exactement comme pour la ^idite (G. Bertrand et Lànzenberg, Bull.
Soc, chim., 3« série, t. XXV, 1906, p. 1073). Dans ce Mémoire, p. 1075, deuxième
ligne à partir du bas, lire : à la température de — 2°, au lieu de 20".
(-) Loc. cit.
l^S'i ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'une petite quantité d'acétal dibenzoïque plus soluble formé en même
temps, elle cristallise en fines aiguilles fondant au bloc Maquenne vers 206"
et donnant à l'analyse les chiffres suivants :
Calculé
pour
Trouvé. C'H'06(CnC'n-)'.
Carbone 7'î,3o 72,64
Hydrogène 5,87 5,83
L'éther acétique et d'autres combinaisons seront décrits ultérieurement.
La théorie prévoit, comme on sait, dix stéréoisomères dans la série des
hexites. Au moment où E. Fischer a commencé ses belles recherches sur
les sucres, on n'en connaissait que trois : la r/-mannite, la c?-sorbite et la
dulcite, cette dernière inactive par nature. E. Fischer a pu reproduire ces
substances artificiellement et obtenir, en outre, la /-mannite et la /-sorbite.
Plus récemment, l'un de nous a fait connaître la sorbiérite ou c^-idite natu-
relle ('), puis, en collaboration avec Lanzenberg, l'antipode optique de ce
sucre (-). Il n'y avait donc plus à préparer, à l'état défini, que les deux
talites, droite et gauche, et l'allodulcite.
Les résultats que nous venons de décrire comblent une partie d'autant
plus notable de cette lacune qu'au point de vue des propriétés physiques et
chimiques la connaissance de l'une des talites correspond à la connaissance
de l'autre ('). La /-Lalite n'est donc plus à préparer que pour l'étude biolo-
gique et il ne reste de complètement inconnue que l'allodulcite.
CHIMIE PHYSIQUE. — Recherches physico-chimiques siw les savons considérés
comme colloïdes. Note de MM. André Mayer, Georges Schaeffer et
E.-F. Terroine, présentée par M. Dastre.
L'étude des savons d'acides gras saturés, considérée à la lumière des re-
cherches sur les colloïdes, présente un triple intérêt : d'abord on peut com-
prendre ainsi, comme l'a indiqué Kralï't dans ses importantes recherches,
beaucoup des propriétés physiques et chimiques des savons qui paraissent
(') Comptes rendus, t. CXXXIX, 1904, P- 802 et 988.
(-) Comptes rendus, t. CXLIII, 1906, p. 291.
(') En soumellant la dulcile à l'aclion successive des réactifs oxydants et réducteurs,
E. Fischer a obtenu un sucre cristallisé, fusible à 66°-67'', qu'il considère provisoire-
ment comme de la talile racémique (Ber. d. chem. Ges., l. XXVII, 1894, p. 1026).
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 485
autrement des aberrations inexplicables. De plus, on possède en eux une
même série de corps à poids moléculaire constamment cioissant qui permet
d'étudier le passage de l'état cristalloïde à l'étal colloïdal; enfin ces corps
présentent presque tous les exemples de structures ullramicroscopiques et
permettent de rechercher les conditions de formation de ces structures.
I. Caractères colloïdaux dans la série des savons. — Si l'on recherctie les carac-
lères colloïdaux dans la série des savons sous difTérentes conditions de température,
de concentration, de réaction du milieu ou dans les difTérents solvants, on constate
que les acétate, propionate, butvrale, valérianale, même en solutions saturées à i8°C.,
ne diffusent pas la lumière, ne présentent pas de grains à rultramicrosco|)e et tra-
N
versent les membranes de collodion ; le caproate de soude — diffuse peu la lumière el
10 '
présente des grains ultramicroscopiques ; la solution normale présente de très nombreux
N . ,
grains; le caprylate — est trouble, il présente des grains et des particules submicro-
scopiques miroitantes. Il en est de même du laurate, du palmitate et du stéarate en
solutions saturées. Ces derniers corps s'hydrolysent totalement par dialyse prolongée.
Pour un même savon, le caractère colloïdal est d'autant plus marqué qu'on passe de
la solution alcaline à la solution neutre et de cette dernière à la solution acide.
Placés dans un champ électrique, tous les savons en solutions aqueuses sont néga-
tifs. Même les termes inférieurs de la série donnent avec les sels des métaux, lourds des
combinaisons d'absorption et avec les colloïdes positifs organiques et inorganiques
des complexes colloïdaux.. Pilous aurons à revenir sur leur formation et leur nature.
On peut s'expliquer l'apparition du caractère colloïdal dans la série des savons si
l'on considère qu'ils sont liydrolvsés en solutions aqueuses, qu'ils participent par
là même des propriétés des acides gras, et que la série de ces acides présente toutes
les formes possibles de liaison avec l'eau : à la température ordinaire, les termes infé-
rieurs sont liquides, ils sont miscibles avec l'eau : leurs savons sont en solutions vraies.
Les termes moj'ens sont liquides et incomplètement miscibles avec l'eau, ils donnent
des solutions diphasiques et, moyennant certaines précautions, des trouble^ à goutte-
lettes négatives; la grandeur de ces gouttelettes augmente si l'on ajoute un acide. Si
l'on ajoute une base ces gouttelettes diminuent sans jamais disparaître; puis on voit se
former une suspension ultramicroscopif|ue de savons. Les termes supérieurs sont
solides, de moins en moins solubles, à granules ultramicroscopiques ou microsco-
piques; ils sont précipités par l'addition d'acide fort: par l'addition d'alcalis ils
donnent des suspensions ultramicroscopiques ; c'est là la formation des savons supé-
rieurs.
n. Passage de l'état de solution a l'état de solution colloïdale. — Lorsqu'on
déplace par un acide fort l'acide gras d'un savon on manifeste de plus en plus les pro-
priétés de l'acide gras : les termes supérieurs passent de l'état de suspensions à l'état
d'agglomérés, les termes moyens de l'état de solutions vraies à l'état de suspensions
ultramicroscopiques et de précipités, les termes inlérieurs ne présentent aucune modi-
fication apparente. Nous avons étudié les variations des constantes physiques (indice
486
ACADEMIE DES SCIENCES.
de réfraction, pouvoir rolaloire, coefficient d'absorption, etc.) au cours de ces pas-
sages. Nous avons observé des variations importantes surtout pour la tension superfi-
cielle et la viscosité.
Tension superficielle. — On sait que, en solution aqueuse, les acides gras diminuent
plus la tension superficielle que les savons. Pour les savons celte diminution est
d'autant plus grande qu'on déplace davantage l'acide gras par un acide fort, ou que le
savon est plus hydrolyse.
. N . .
Viscosité. — Pour les termes inférieurs, iusqu'au valérianale — > l'addition d'un
■" ' lO
acide fort à la solution fait peu varier la viscosité; l'addition d'une base forte l'augmente.
Pour le valérianale N, l'addition d'acide diminue la viscosité, l'addition de base
l'augmente. A partir du caproate, c'est-à-dire à partir du moment où l'on a, en solu-
tion neutre, une suspension ultramicroscopique, l'addition soit d'acide, soit de base
augmente la viscosité. Le point minimum de la courbe de viscosité est un point cri-
tique correspondant précisément au moment oii la solution commence à présenter
des granules ultramicroscopiques. Pour les termes supérieurs au caproate, ce mini-
mum, ce point critique, existent toujours, mais ils ne correspondent plus à la neutra-
lité; ils répondent à une alcalinité d'autant plus forle que l'acide gras du savon a un
poids moléculaire plus élevé. L'existence de ce point critique permet de sépaier dans
la série les termes qui ne peuvent se trouver en solution ultramicroscopique (valéria-
nale inclus) de ceux qui sont colloïdaux.
III. Strictures des savons. — Le Tableau suivant résume les différentes structures
des savons :
Milieux.
Alcalin.
Savons. Acide. Neutre.
Termes inférieurs (valé-
rianale inclus.)
Suspensions
Caproate, caprylale, lau- ] microscopiques
rate ) et précipités.
Empois
(agglomérés
„ , . , . 1 de granules
Palmitaie, oleale ' ,
' et de cristaux
en milieu microscopique.
visqueux).
I Précipité. Suspension
Stéarate microscopique.
Eau.
Alcool.
Solutions homogènes.
Suspensions
Suspensions
Gelées
ullramicrosco-
amicroniques,
transparentes.
piques.
mais
très visqueuses.
Suspension
Gelées
Gelées
submicrosco-
typiques
à grains ullra-
pique
réversibles par
micro-
et
la chaleur.
scopiques.
Empois.
Gelées
emprisonnant
des cristaux.
On voit, d'après ce Tableau, que la structure des savons (solutions vraies,
SÉANCE DU 1 MARS 1908. 487
solutions colloïdales, gelées, empois) est sous la dépendance de la complexité
moléculaire et de la réaction du milieu.
MINÉRALOGIE. — Sur le triage des minéraux par l' électro-aimant.
Note de MM. A. Chevallier et L. Véraiiv.
La méthode de triage mécanique des éléments ferrugineux des roches
par l'électro-aimant a été imaginée par Fouqué.
Le courant d'intensité variable nécessaire à l'aimantation était fourni : soit par des
piles d'éléments Bunsen grand modèle disposés en séries parallèles; soit, lorsqu'on
avait besoin d'une induction plus puissante, par une machine Gramme actionnée par
un moteur à gaz; soit enfin, comme au laboratoire de Minéralogie de la Faculté des
Sciences de Nancy, par une petite dynamo mue à la main.
L'électro-aiinanl employé avait la forme classique en fer à cheval; cliaque noyau
portait à son extrémité une plaque rectangulaire de fer doux. Cette disposition, par
suite de l'énorme trajet dans l'air imposé aux lignes de force, exige des courants ma-
gnétisants puissants pour produire à la surface inférieure des pièces polaires, seule
utilisable, une induction capable de retenir les minéraux pauvres en fer tels que les
micas.
De ce qui précède il résulte que jusqu'aujourd'hui la méthode de triage
par l'électro-aimant n'avait pas donné, dans les laboratoires, les résultats
pi^a tiques qu'on était en droit d'attendre.
Afin de rendre le procédé aussi parfait que possible, nous avons apporté
les deux modifications suivantes :
Tout d'abord nous avons donné au circuit magnétique de l'appareil une forme plus
rationnelle. L'électro-aimant est placé horizontalement; la pièce polaire inférieure a
été remplacée par un petit plateau circulaire en fer doux en regard duquel se trouve
une pointe également en fer doux fixée à l'autre noyau. Le plateau a un diamètre de
o'",o4; la pointe est un petit tronc de cône terminé par une partie légèrement con-
vexe de o",o5 de diamètre; la plus courte distance d'entrefer est de o'',[\^, elle est
suffisante pour qu'on puisse facilement présenter à la pointe les substances à attirer
répandues en grains fins sur une feuille de papier; cette feuille de papier est supportée
par la plate-forme circulaire et par une petite table en carton construite ad hoc et
peut glisser entre les bobines de l'électro-aimant.
Ensuite, au lieu d'employer des piles ou des macliines pour la production du courant
électrique, il est beaucoup plus facile de se servir du courant fourni par les stations
centrales et que l'on a à sa disposition dans tous les laboratoires. Entre les deux bornes
d'une prise de courant, on a installé en série un rhéostat, un interrupteur, un ampère-
mètre sensible de o à 3 ampères, enfin la bobine de l'électro-aimant. Le rhéostat est
C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 9.) 64
488 ACADÉMIE DES SCIENCES.
constitué par une planchette sur laquelle sont disposées en parallèle 6 douilles de
lampes à incandescence, dans lesquelles on peut placer des lampes de 5, lo, i6, 32,
5o bougies sous 220 volts, tension du réseau de Nancy. Eu les combinant diversement,
on peut obtenir pour l'intensité une suite de valeurs assez rapprochées; pour resserrer
les intervalles et pour permettre de réaliser des courants plus faibles que celui d'une
lampe de 5 bougies, on peut remplacer une lampe par une série de 1,2, 3, 4> 5 ou
6 lampes placées sur une autre planchette. Un tel dispositif a l'avantage d'être moins
coûteux que l'emploi de fils métalliques.
Une étude préliminaire a montré que la courbe de magnétisme du système présente
une montée très rapide jusqu'à i,5 ampère et qu'à partir de 2 ampères, la montée est
beaucoup plus lente. D'ailleurs il a été possible d'attirer, avec un courant de 1,80 am-
père, les minéraux tels que le sphène et la pierre ponce, qui ne contiennent que des
traces de fer.
L'installation est peu encombrante et toujours prête à fonctionner; la
manoeuvre peut se faire sans aide.
En faisant croître progressivement l'intensité du courant depuis les
valeurs les plus faibles, on peut retirer d'une poudre minérale donnée
autant de portions diversement magnétiques qu'on le veut. L'expérience a
de plus montré qu'on est sûr, en employant la même intensité facile à
obtenir et à vérifier par l'ampèremètre, d'attirer toujours des grains de
même composition et de dimension sensiblement égale. Il est facile de
dresser, pour un électro-aimant déterminé, un Tableau donnant les induc-
tions et les courants qu'il faut employer pour attirer les différents minéraux
ferrugineu.x contenus dans les roches. Ainsi, avec l'appareil qui vient d'être
décrit, la sidérose, par exemple, est attirée par un courant de 0,17 ampère;
le grenat, par 0,2.5 ampère; le péridot, par 0,47 ampère; la cordiérite,
par 0,59 ampère; le luica blanc d'un granité des Vosges, qui ne contient
que i,5o pour 100 environ d'oxyde de fer, a besoin d'un courant
de 0,95 ampère.
Nous avons cherché à déterminer synthétiquement la relation qui existe
entre la teneur en fer d'un minéral et l'induction nécessaire pour l'attirer.
L'exjiérience a été faite en incorporant à une matière inerte fondue, la cire
de Carnauba, du fer oligiste réduit en poudre impalpable. Le mélange,
après refroidissemeitt, était broyé, tamisé et enfin traité par l'électro-
aimant. Pour chaque portion triée, le fer oligiste était débarrassé, par
dissolution dans l'essence de térébenthine, de la cire qui l'entourait. Les
difiéienls résidtats pointés sur une feuille de papier quadrillé montrent que
la relation est représentée par une courbe régulière dont la forme est celle
d'une hyperbole équilatère.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 489
L'emploi constant dans un laboratoire d'une méthode de triage aussi
pratique permet d'éviter les grandes pertes de temps nécessitées par les
autres procédés magnétiques, tout en fournissant des résultats plus parfaits.
L'analyse microscopique des fonds marins actuels, celle des fonds marins
anciens, c'est-à-dire l'étude minéralogique des roches sédimentaires, seront
dorénavant facilitées et rendues plus précises. L'étude des roches cristal-
lines y gagnera elle aussi, par suite de la possibilité de concentrer en
quelque sorte les éléments accessoires disséminés dans la roche. L'analyse
chimique des silicates deviendra plus rigoureuse; on pourra en effet pu-
rifier le minéral à étudier en enlevant les inclusions qu'il renferme presque
toujours. Enfin on pourrait déterminer rapidement et sans analyse la teneur
en fer approximative d'un minéral ou d'un minerai de fer en mesurant l'in-
tensité du courant nécessaire pour l'attirer.
MINÉRALOGIE. — Sur F application à la thorine d'une méthode générale de
synthèse de fluorures et de silicates. Note de M. A. Duboin, présentée par
M. L. Troost.
J'ai développé, depuis une quinzaine d'années, une méthode générale
susceptible de fournir des fluorures et des silicates doubles dans lesquels la
potasse est associée à une autre base.
Je viens d'appliquer cette méthode à la thorine.
Fluorure de thorium. — La thorine a été dissoute dans le lluorhydrate de
fluorure de potassium fondu; la niasse a été chauffée jusqu'au rouge, puis
refroidie lentement. Le culot, repris par l'eau, abandonne un produit
opaque, altéré, dont la composition se rapproche de la formule KF, ThF*,
mais qui contient plus de i pour 100 de tiiorium en excès.
Ce fluorure double est fusible au rouge sombre, mais cette propriété ne le
rend pas plus favorable à la préparation du thorium par éleclrolyse que le
chlorure double employé par MM. Moissan et Hœnigschmidt.
Par contre, je suis arrivé à obtenir le fluorure de thorium dans un état
de pureté assez satisfaisant en refondant le culot provenant de l'expérience
précédente dans un excès de chlorure ou de bromure de potassium.
Les procédés qui donnent les meilleurs résultats sont les suivants :
1° On fond, dans un creuset de plaline brasqué avec du chlorure de potassium, un
mélange intime de i""' de sulfate de thorine avec 4™°' de fluorure de potassium. On
voit se former à la partie supérieure de la masse des cristaux brillants qui se ras-
490 ACADÉMIE DES SCIENCES.
semblent sur les parois du creuset. Après refroidissement lent, on isole par l'eau un
produit chalojant très bien cristallisé.
2° On remplace dans l'expérience précédente le chlorure de potassium par un
mélange à molécules égales de chlorure de potassium et de chlorure de sodium, et le
fluorure de potassium par la quantité correspondante de fluorure de sodium, qui se
prête mieux à la pesée et reste sec pendant les manipulations.
On peut rendre les cristaux encore plus clairs en les projetant par petites
portions dans du chlorure de potassium fondu, laissant refroidir lentement
la niasse et reprenant par l'eau.
Le produit olUenu se présente au microscope comme formé de cristallites
allongés, de formes ind(''terminables, monoréfringents, sauf parfois sur les
bords, où ils sont à peine biréfringents (extinctions longitudinales). Il peut
être cubique, avec allongement suivant un des axes comme dans certains
cristaux de cuprite.
Il fond au rouge vif et n'est pas attaqué par l'acide sulfurique concentré;
mais l'acide modérément étendu l'attaque lentement, ainsi que l'acide
chlorhydrique.
Thorine crislallisée. — Pour l'analyser, je l'ai attaqué par le carbonate de
soude fondu; la thorine qui résulte de cette attaque est parfaitement trans-
parente et cristallisée et les cristaux ressemblent en tous points à ceux du
fluorure primitif.
Le poids de thorium trouvé est supérieur de o,5 pour 100 au poids
calculé. Trouvé : 75,89 pour 100, au lieu de ^5,36 pour 100.
Je n'ai pu obtenir la thorine cristallisée en fondant la thorine amorphe
dans un mélange de carbonate de soude et de fluorure de sodium dans les
proportions où ils se trouvent dans le mélange final résultant de la calcina-
tion du fluorure de thorium avec un excès de carbonate de soude, même
quand le fluorure de sodium est en léger excès et que la durée de la chaufle
est prolongée pendant 3 heures au rouge blanc.
Silicate double de thorine et de potasse. — J'ai préparé ce silicate par la
méthode générale (' ), qui m'a donné un grand nombre de silicates doubles.
Dans du fluorui^e de potassium fondu dans un creuset de platine, je projette
de la silice qui se dissout instantanément, puis de la thorine qui se dissout
très lentement; il ne tarde pas à se déposer au fond et sur les parois du
creuset des cristaux qui grossissent ; après refroidissement lent, le culot est
(') Sur une méthode de reproduction de silicates doubles de potasse et d'autres
bases {Comptes rendus, t. CXXHl, 1896, p. 1698).
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 491
repris par l'eau, et le silicate est séparé de la silice en excès au moyen
d'une liqueur lourde à base d'iodomercurates alcalins (').
Le produit obtenu se présente sous forme de cristaux très biréfringents ;
il possède des groupements pseudo-hexagonaux du genre de ceux de l'ara-
gonite : deux axes optiques très écartés autour de la bissectrice aiguë, qui
est négative; je ne suis pas certain que les lames pseudo-hexagonales soient
bien couchées à plat sur la préparation : si oui, le minéral est morioclinique,
car dans les quelques lames que j'ai pu étudier dans cette direction la bis-
sectrice est un peu oblique sur le plan d'aplatissement; mais il est pos-
sible aussi que les lames soient obliques sur le plan du porte-objet, et dans
ce cas le minéral serait orthorhombique.
Ce produit est attaqué avec la plus grande facilité par les acides; je l'ai
analysé en l'attaquant par l'acide chlorhydrique, en évaporant à sec et re-
prenant par l'acide azotique qui donne un chiffre exact pour la silice, tandis
que la reprise par l'acide chlorhydrique donne constamment un excès no-
table. Dans la liqueur filtrée, la thorine a été précipitée par l'acide oxa-
lique, puis la potasse pesée à l'état d'azotgite. Les résultats conduisent à la
formule
K'O.ThOSaSiO».
Trouvé.
, „ Calculé.
Silice 2/1,82 2^,61 25,078
Thorine ^^A^ 54,65 55,276
Potasse 20, 4i 20,07 19,644
99>7' 99.33
Densité à 0° r3 4,44-
Je suis heureux d'adresser à M. A. Lacroix, qui a bien voulu examiner
mes produits, mes plus vifs remercîments.
ZOOLOGIE. — Sur l'existence des glandes céphaliques chez Machilis maritima
Leach. Note de M. L. Brunta, présentée par M. Yves Delage.
Les divers auteurs (^) ayant étudié l'anatomie des Thysanoures propre-
(') Sur les liqueurs denses à base d'iodomei curâtes alcalins {Comptes rendus,
t. CXLI, 1905, p. 385).
(') Nassonow (1887), OuDEMANS (1887), Grassi (i9o4), Becker (1898) et Wil-
lem (1900).
492 ACADÉMIE DES SCIENCES.
menl dits signalent uniquement, comme glandes céphaliques, une paire de
glandes salivaires qui débouchent à l'extérieur par un canal dont l'orifice
est situé entre la ligule et la lèvre inférieure.
J'ai montré (1904) que ces prétendues glandes salivaires faisaient partie
d'orgajies plus complexes, qui sont des reins labiaux dont les vésicules ter-
minales ou saccules n'avaient pas jusqu'alors été aperçues. Les glandes sali-
vaires des auteurs représentent en réalité les labyrinthes et les canaux
excréteurs de ces reins.
Or, indépendamment des reins labiaux, Machilis marilima ( ' ) et proba-
blement tous les Thysanoures possèdent deux paires de glandes qui, jus-
qu'ici, semblent avoir été prises pour du tissu adipeux.
En raison de la situation de leurs débouchés, je dénomme ces glandes :
glandes céphaliques, et, d'après la position relative des orifices des conduits
excréteurs, je distingue :
1° Des glandes antérieures ;
2° Des glandes postérieures ou glandes annexes du canal excréteur des
reins labiaux.
Les glandes céphaliques antérieures, comme les postérieures, sont disposées symé-
triquement dans la tête et le prothorax. Bien que les premières présentent avec les
seconds des relations de voisinage, il est toujours facile de les distinguer sur des
coupes, grâce à la faculté qu'elles possèdent de se colorer diversement à l'aide des
mêmes réactifs. Par exemple, l'hématoxyline en solution très étendue colore faiblement
les glandes antérieures en gris bleu, tandis qu'elle teinte énergiquement les glandes
postérieures en bleu foncé.
Les glandes antérieures sont dorsales, elles s'étendent depuis la région frontale jus-
qu'au milieu du prothorax, contre les caecums antérieurs du tube digestif moyen. Elles
forment un lit épais à la base des yeux et des nerfs optiques et elles s'avancent venlra-
lemenl jusqu'au milieu des muscles masticateurs. C'est dans celle région que naît,
pour chaque glande, un petit canalicule excréteur dont le cours est difficile à suivre.
Les deux canalicules débouchent isolément et latéralement à la base de la cavité mas-
ticatoire {Mahlliôhle d'OuDEMANs), contre l'articulation des mandibules.
Les glandes postérieures sont en rapport par leurs faces supérieures avec les glandes
antérieures. Les premières, comme les secondes, s'insinuent entre les muscles masti-
cateurs et elles forment, de plus, un épais collier autour de la partie postérieure de
l'œsophage. La face inférieure de ces glandes repose sur la chaîne nerveuse ventrale.
C'est dans la région cervicale de la portion antéro-inférieure de chaque glande -que
naît le canalicule excréteur. Les deux canalicules excréteurs sont très courts, ils
(' ) Les individus de cette espèce ayant servi à mes études provenaient du laboratoire
maritime de Roscoff.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. " 498
embrassent la chaîne nerveuse et se réunissent au-dessous d'elle pour former un petit
canalicule impair et médian qui vient déboucher dans le canal excréteur des reins
labiaux, à l'endroit où les canaux, excréteurs pairs se fusionnent pour donner un
conduit unique.
Les canalicules des glandes postérieures sont novés, en totalité ou en partie, dans
une masse conjonctive paraissant jouer le rôle de tissu de soutien.
Au point de vue histologique, s'il est permis d'établir une comparaison
entre ces glandes et celles des Mammifères, on peut dire que les glandes
céphaiiques des Thysanoures sont des glandes muqueuses.
Les glandes céphaiiques sont formées chacune par un canal excréteur
plusieurs fois ramifié dont les branches aboutissent à des lobules glandu-
laires serrés les uns contre les autres.
Les lobules des glandes antérieures sont formés par de grandes cellules
toutes semblables, qui possèdent une fine membrane, un cytoplasme très
vacuolaire et un ou deux gros noyaux ovoïdes munis d'un nucléole
acidophile central. On rencontre parfois des noyaux en voie d'amitose et
fréquemment des noyaux safranophiles en caryolyse.
Dans les lobules des glandes postérieures, il est très facile de distinguer
deux sortes de cellules représentant deux stades d'évolution des cellules
glandulaires. Les unes sont petites, généralement disposées à la périphérie
des lobules et renferment de nombreuses et petites granulations chroniato-
philes ; les autres sont de grandes cellules vacuolaires qui ressemblent en
tous points aux cellules des glandes antérieures.
Quant au rôle joué par les glandes céphaiiques, je ne puis qu'émettre
une hypothèse à ce sujet. Il est certain que le produit d'excrétion naturel-
lement contenu dans les vacuoles du corps cellulaire est un liquide très
riche en eau. Il est probable que les glandes antérieures sont de véritables
glandes masticatoires, comme la situation de leurs oriilces excréteurs le
laisse soupçonner. Quant aux glandes postérieures, elles sécrètent un
liquide peut-être chargé d'entraîner au dehors les produits rénaux, jouant
ainsi le rôle physiologique des glomérules des reins des Vertébrés.
ENTOMOLOGIE. — Su7- un Lépidoptère héterocère (Zeuzera pyrina L.)
nuisible au chêne-liège en Algérie. Note de M. P. Lesne, présentée
par M. E.-L. Bouvier.
Dès l'époque de Réaumur l'attention ^Ics observateurs a été attirée sur
un Lépidoptère hétérocère, le Zeuzera pyrina L., dont la chenille attaque
494 ACADÉMIE DES SCIENCES.
les arbres en pleine vigueur et creuse des galeries à l'intérieur du tronc et
des branches des essences non résineuses les plus variées. Ratzeburg(i84o),
E. Newman (i864), Boisduval (1867) et d'autres ont signalé les dépréda-
tions commises par cet insecte et fourni des données sur ses mœurs; E. Ka-
lender (1874) a étudié le premier, d'une façon suivie, les habitudes du
même insecte. Mais les observations biologiques sur la Zeuzère ont toutes
été faites soil en Europe, soit dans l'Amérique du Nord, où ce papillon
semble avoir été introduit, et les entomologistes, tels que H. Lucas et
Ch. (3berthur, qui se sont occupés des Lépidoptères du nord de l'Afrique,
se sont bornés à mentionner la présence de l'insecte en quelques points de
PAlgérie nord-orientale.
Ayant eu à rechercher, au cours de l'été dernier, les causes de la morta-
lité et de l'affaiblissement des chênes-lièges dans le massif algérien de
l'Edough (province de Conslantine) ( ' ), nous avons reconnu que, dans cette
région , l'ennemi le plus redoutable du Quercus siiber est le Zeuzera py/-ina L. ;
nous avons constaté, en outre, que les mœurs de la chenille offrent, en
Algérie, des particularités spéciales, comme si les individus nord-africains
de celte espèce avaient simplifié l'industrie de leurs congénères d'Europe.
La Zeuzère attaque les chênes-liège de toutes tailles. La chenille âgée se
rencontre soit dans le tronc des arbres encore jeunes, soit à l'intérieur des
branches principales des chênes en plein rapport. C'est ainsi que des troncs
ou des branches mesurant jusqu'à 20'"' de diamètre sont creusés par elles
jusqu'au cœur.
Elle vit isolément à l'intérieur de galeries dont la présence se reconnaît aisément
grâce à la tache brune, arrondie, souvent aussi large que la paume de la main, qui
s'étend au-dessous de l'orifice et qui est due à la sève s'écoulaiit au dehors et s'allérant
au contact de l'air. De l'orifice, toujours silué au fond d'une crevasse du liège, part
une galerie qui oftre des caractères très constants. Elle suit une direction longitudinale
ascendante et gagne obliquement les parties centrales du cylindre ligneux en se pour-
suivant sur une longueur pouvant atteindre 35'^'". Dans sa portion inférieure elle est
plus ou moins dilatée dans le sens radial et présente une section surbaissée; plus haut
elle se rétrécit graduellement et sa section devient circulaire. L'élargissement des
parties voisines de l'orifice a manifestement pour but de faciliter à l'insecte les évo-
lutions auxquelles il doit se livrer pour déblayer son logis lorsqu'il est encombré d'ex-
créments; l'extrémité supérieure, profondément située, est destinée à servir de loge de
transformation. Presque toujours, de la chambre de déblayage se détache inférieure-
(') Nos observations ont été entreprises sur la demande de la Société anonyme des
lièges de l'Edough.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. ^C)5
ment, près de l'orifice, une galerie descendante de dimension réduite, où se rassemble
un liquide brunâtre dans lequel se développent de nombreuses larves de Diptères.
Enfin, la galerie se corn|dique assez souvent d'un rameau ascendant subcortical moins
long que le rameau axial, permettant à la chenille de trouver une alimentation plus
riche en principes nutritifs, mais l'exposant davantage aux atteintes des Pics.
Les galeries de Zeuzéres, qui représentent chacune une surface de lésion dépassant
i''"'', sont souvent nomlneuses sur un même arlire. Il est fréquent d'en observer de
trois à sept, et on en a rencontré jusqu'à dix-sept sur une même plante. L'arbre réagit
en pou-sant des bourrelets ligneux qui ont vite fait de combler la galerie si la chenille
vient à mourir ou à se transformer; mais, aussi longtemps ([u'elle y demeure, elle lui
conserve ses dimensions en rongeant les parois d'où elle tire sa nourriture. On conçoit
que la pi-ésence de ces chenilles amène un afl'aiblissemenl de la plante, aU'aiblissemeul
qui aboulit soit au dessèchement partiel de la cime, soit à la mort totale de l'arbre s'il
s'agit déjeunes sujets.
Lorsqu'on fend les troncs ou les branches attaquées, on est frappé de ren-
contrer beaucoup de galeries qui paraissent récemment abandonnées, bien
que l'insecte ne s'y soit pas transformé. Or, si l'on extrait une chenille de
sa retraite et qu'on l'enferme avec un tronçon indemne de chêne-liège, elle
ne tarde pas à creuser celui-ci et à disparaître à son intérieur. Il semble
donc que la chenille de la Zeuzère abandonne volontiers son gîte pour s'en
ciTuser un nouveau.
Au moment de se transformer, elle monte jusqu'à l'extrémilé de la galerie axiale et,
là, s'enferme derrière un tissu lâche de fils soyeux grossiers, tendus diamétralement
dans la lumière de la galerie sur une longueur d'environ i"™; mais elle ne creuse pas
une galerie spéciale pour la sortie de l'adulte et ne s'entoure pas d'un cocon comme
elle le fait en Europe. Plus tard, la chrysalide, prête à éclore, écarte ou rompt les fils
de cet opercule à l'aide de l'éperon tranchant dont sa tête est armée et s'avance jusqu'à
l'orifice extérieur. Vers l'altitude de Soo™, c'est au milieu et à la fin d'août que nous
avons observé l'éclosion ; aux altitudes inférieures, l'apparition des adultes est moins
tardive.
Les Fies et notamment la plus grande espèce de la région (Gecinus Vaà-
lanti Malh.) recherchent les chenilles de Zeuzéres pour s'en nourrir. Ces
oiseaux sont assez abondants dans l'Edough, et c'est à eux qu'il faut attri-
buer les trous profonds et presque cylindriques que nous avons souvent
observés, surtout dans le district du Gros Liège, sur les chênes attaqués. Ces
trous étaient constamment creusés à une distance de 6''°' à lo'^'" au-dessus
de l'orifice de la galerie et sur le trajet de celle-ci. Les Pics ne suffisent pas
cependant pour limiter efficacement la multiplication de l'insecte. Sur les
croupes sèches des « koudiats » et dans certaines régions basses, la forêt
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 9.) 65
496 ACADÉMIE DES SCIENCES.
est gravement atteinte et il est à craindre que, si les dégâts ne pouvaient
être enrayés, des centaines d'hectares en exploitation ne soient prochaine-
ment détruits dans la seule partie orientale du massif.
Les expériences auxquelles nous avons procédé sur place ont montré
l'efficacité des injections de sulfure de carbone pour détruire les chenilles
à l'intérieur de leurs galeries; toutefois, le laps de temps qui s'est écoule
dejniis n'est pas suffisant pour permettre d'apprécier l'influence du sulfure
sur la végétation des arbres. La configuration simple et constante des gale-
ries des chenilles adnites chez les Zeuzères de l'Edough justifierait, d'autre
part, l'essai de procédés mécanicjues de destruction.
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Recherche spectroscopique de la bile. Note
de M. A. AuciiÉ, présentée par M. d'Arsonval.
Les physiologistes et les médecins attachent une importance chaque jour
plus grande à des renseignements précis sur la présence, la quantité et les
variations des pigments biliaires dans différents produits de l'organisme :
urines, fèces, sérums normaux et pathologiques, bile, matières vomies, etc.
La méthode suivante, rapide, facile et fidèle, rendra des services.
Principe. — La bilirubine, en milieu alcalin, et par oxydation, au moyen
de l'iode, en présence de l'oxyde de zinc, fournit un spectre caractéristique.
Réactifs. — I. Une solution saturée d'acétate de zinc (ou de l'ammo-
niaque saturée d'oxyde de zinc pur).
2. Une solution d'iode à -p^ dans l'alcool ou dans l'iodure de potassium.
Les réactifs aqueux sont préférables surtout avec les sérums.
Technique. — Le liquide conlenant les pigiiienls biliaires en solution aqueuse,
alcoolique, chloroformo-alcoolique, etc. est placé clans un petit tube à essai de lo'''"'
environ ; ajouter quelques gouttes d'ammoniaque, puis quelques gouttes du réactif n° 1
et enfin goutte à goutte la solution n" 2 en surveillant au speclroscope V apparition et
la croissance d'une bande, dans le roui^'e, entre B et C, c'est-à-dire entre 65o/,
et 700)1 et plus ou moins épaisse suivant la richesse du liquide en pigments. Quand \ci
bande cesse de croître en épaisseur, on arrête les additions d'iode et l'on ajoute un excès
d'ammoniaque, ce ([ui rend le spectre plus net. Avec des solutions étendues, il faut
observer dans l'axe du tube, ce qui est facile, devant une lampe de bureau et avec uu
spectroscope à main. Celte bande est caractéristique de la matière colorante biliaire:
elle ne se produit pas avec les pigments sanguins, ni avec la luthéine qui a été con-
sidérée, par certains auteurs, comme la matière colorante normale du sérum. De?
solutions concentrées donneront en outre une bande faible en D, !yqo\.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 497
Spectre étalon. — Si l'on veut se faire une idée des quantités relatives de pigment,
il sera bon d'observer toujours sous même épaisseur; o^,\o par exemple, dans ces
conditions une solution de bilirubine pure à -p^'j^j- donne encore une très belle bande.
Par suite, il est possible de constituer une éclielle de types (difficile à conserver) ou
de Juger sous épaisseurs variables.
Applications aux cas particuliers. — Les urines ictériques, les sérums
sanguins, liquide de l'ascite, liquides pleurétiques, etc., seront essayés sans
aucune préparation préalable. Pour les urines très chargées, il sera mieux
de les diluer et de préférence avec de l'alcool. Il sera rare qu'un sérum ne
donne pas de résultats positifs sous cette épaisseur de o'",io; avec les
sérums de l'homme, du cheval, du bœuf, il suffira souvent d'une épaisseur
de o^jOi. Il sera facile de voir que la richesse en pigments est très variable
avec les espèces et les individus.
Les malières concrètes devront être traitées par un liquide susceptible
de dissoudre les pigments, tel que l'alcool ou un mélange d'alcool et de
chloroforme, et l'examen portera sur celle sululion.
S'il s'agit de produits pauvres en pigments, il faudra effectuer une extrac-
tion préalable par les procédés classiques : entraînement par divers préci-
pités formés au sein du liquide, entraînement mécanique par des poudres
inertes, dissolution dans des liquides non miscijjles tels que le chloroforme
et de préférence le chloroforme dans lequel on a dissous i5 pour 100 de
thymol. L'extrait est repris par l'alcool et celui-ci traité comme il a été
dit. Par ce moyen on pourra découvrir le pigment dans des urines en
contenant moins de ,,,^^,,„^ et constater que les urines de beaucoup de
personnes ayant toutes les apparences de la santé sont faiblement icté-
riques (').
Les recherches bibliographiques ont montré que ces faits ne sont pas
entièrement nouveaux. En 1872 Slokwis a décrit, à quelques détails près,
ce même spectre qu'il obtenait en faisant agir divers agents d'oxydation
sur la bilirubine ou ses dérivés. Le corps obtenu reçut successivement les
noms de chotéverdine, bilicyanine, cholècyanine La production du spectre,
dans ces conditions, est très capricieuse et ne peut s'appliquer aux
recherches générales ; aussi, ces travaux sont-ils à peine cités dans quelques
ouvrages de compilation.
(') Les solutions de bilirubine pure et les li(|uides obtenus par exlraclion n'exigent
que très peu d'iode; on fera bien de se servir, dans ces cas, d'une solution au -j-jnrô-
Les liquides albumineux, au contraire, exigent jusqu'à 20 ou 20 gouttes de la solution
au -r4n.
498 ACADÉMIE DES SCIENCES,
L'intervention du zinc semble expliquer les caractères de constance qui
viennent d'être décrits et mériterait à cette méthode d'être tirée d'un
injuste oubli.
MÉDECINE. — Nouvelles acquisitions sur le Kala-azar : cultures; inocu-
laiion au chien; étiologie. Note de M. Charles IVicolle, présentée par
M. Laveran.
Jusqu'à ces dei-niers temps, les données scientifiques acquises sur le
Kala-azar se résumaient dans la connaissance des symptômes du la maladie
et des caractères morphologiques de son agent pathogène. Ce Protozoaire,
découvert par Leishman et étudié principalemenl par Donovan, Laveran
et Mesnil, avait été oblenu en première culture sur sang citrate par Rogers.
Cette culture avait permis de se rendre compte de la nature du parasite
qui s'y développe sous forme d'Infusoire uuitlagellé dépourvu de membrane
ondulante. Mais les repiquages étaient impossibles, un seul t'nt obtenu par
Leishman et Slalham.
L'étude expérimentale de la maladie se trouvait donc retardée; de même
la connaissance de son étiologie.
PaLton seul pensait avoir [)u suivre chez une punaise de l'Inde l'évolution
du parasite.
La constatation récente que j'ai faite en Tunisie de trois cas d'anémie
spléniquc infantile, identiques, sauf l'âge des malades (3 ans au maximum),
au Kala-azar, m'a permis d'ajouter quelques notions nouvelles à celles
apportées par mes devanciers dans l'étude de cette maladie et de son agent
pathogène.
J'ai pu, d'une part, obtenir des cultures indéfiniment repiquablcs du para-
site; de l'autre, reproduire expérimentalement l'infection chez le chien. Ce
dernier résultat est probablement le premier pas accompli dans la connais-
sance de l'étiologie du Kala-azar.
I. Cultures. — Dans les trois cas j'ai obtenu d'emblée des cultures positives par
ensemencement du sang spléuique des malades en milieu de Novv et Neal (eau de
condensation de tubes d'agar additionnés d"un tiers de sang de lapin) à 22". Les cultures
ont pu être repiquées avec succès, les plus anciennes (novembre 1907) six fois déjà,
les autres trois et deux fois. Le début du développement s'observe vers le septième
jour, la culture est abondante au quinzième jour. Les formes du parasite sur ce milieu
sont identiques à celles obtenues par Rogers en sang citrate. J'ai donné ailleurs le
SÉANCE DU 2 MARS 1908. /,9g
détail de ma technique et de mes observations {Société de Pathologie exotique,
séance du 12 février et Archives de l'Iiistiltit Pasteur de Tunis, février 1908).
Simplifiant le milieu de Novy et Neal, j'ai obtenu des cultures abondantes dans
l'eau de condensation de tubes de sang gélose sans peptone et sans viande. Les corps
de Leishman s'y développent au moins aussi bien que sur le milieu Novy-iVeal, qu'ils
proviennent du sang splénique ou d'une culture.
■ II. Inoculation au chien. — Le 21 septembre 1907, un jeune cbien reçoit dans le
foie et dans la cavité péritonéale une goutte de sang splénique provenant d'une ponc-
lion de la raie d'un enfant, diluée dans i''"' environ de citrate de soude à 2 pour 100.
Aucun symptôme ne suit cette inoculation ; le sang de l'animal examiné à plusieurs
reprises ne montre aucune modification.
Le g décembre, ce même animal est inoculé, toujours dans \e foie et dans la cavité
péritonéale, avec le produit du broyage, dans l'eau physiologique, d'un fragment de la
rate recueillie à l'autopsie du même enfant. Aucun symptôme à la suite; plusieurs
examens du sang pratiqués en décembre-janvier restent négatifs.
Le 27 fé\rier (soit 139 jours après la première inoculation et 80 jours après la
seconde) l'animal très gras est sacrifié. L'auto|)sie montre un état en apparence normal
de tous les organes, sauf de la rate un peu hypertrophiée (poids 32S pour un chien
de 6''e), mais ayant son aspect et sa consistance ordinaires, et du foie hypertrophié
légèrement, rouge et manifestement ramolli. Aucun retentissement ganglionnaire, le
tube digestif est sain.
Des frottis préparés avec la rate, le foie, la moelle des os montrent dans ces organes
la présence de corps de Leishman. Ces parasites nombreux dans la rate et la moelle
osseuse sont un peu plus rares dans le foie; nous ne les avons rencontrés, jusqu'à pré-
sent, ni dans le sang du cœur, ni dans les ganglions. Leurs caractères morphologiques
sont identiques à ceux observés chez l'enfant dans le Kala-azar; comme eux ils sont
tantôt libres, tantôt inclus dans de grands mononucléaires, lesquels en contiennent
jiarfois un nombre considérable; les gangues sontrares.
Aucun des autres animaux inoculés par nous n'a présenté encore de lésions analogues
(réserve faite pour des singes, non examinés et non malades en apparence).
Eliologie du Kala-azar. — La sensihilitc du chien vis-à-vis du virus
humain seinhhj devoir éclairor l'étioloi^ic jiis(|n'à présent inconnue du Kala-
azar. Dans deux cas d'anémie splénique iulanLile à corps de Leishman, sur
un total de cjuatre observés en Tunisie (en y comptant le cas de Calhoire
et Laveran), les enfants contaminés avaieul été en contact fréquent ou jour-
nalier avec des chiens malades, dont un s'est rétabli et l'autre est inort.
Il nous paraît donc légitime de supposer que le Kala-azar peut être une
maladie du chien transmissible à l'homme, probablement par les parasites
cutanés (puces ou autres).
5oO ACADÉMIE DES SCIENCES.
GÉOLOGIE. — Les roches anciennes et le terrain permien de Châlillon-
sur-Saône {Vosges). Note de M. A. I><»by-
On ne connaissait jus(|irii ces derniers temps, à Cliâtillon-sur Saône, que
deux pointements granitiques : l'un sur la rive gauche de l'Apance, au sud-
est du bois Banal ; l'autre, en aval du village, sur la rive gauche delà Saône.
Dans le jardin de la fdature de laines, quelques roches anciennes, tranchant
par leur couleur gris sombre et leur stratification à peu près verticale avec
le grès bigarré qui les recouvre, étaient attribuées par Drouot au terrain de
transition (' ) et par M. Rigaud à un terrain plus ancien, peut-être à l'étage
des micaschistes ( -).
Nos recherches nous ont fait voir que les roches anciennes de la Fila-
ture, grès et schistes métamorphiques, sont intimement pénétrées par une
granulite rose à mica blanc, qui tantôt s'intercale parallèlement aux feuil-
lets des schistes, tantôt les coupe, ainsi que les grès, sous des angles très
variables.
Il ne nous paraît pas douleiiv que c'est à cette roche éruptive qu'est dû le métamor-
phisme marqué des grès et des schistes au milieu desquels elle est injectée. Les grès
ont été changés en un véritable quartzite, où, à côté des grains de quartz recristallisés,
on distingue des paillettes de mica noir, de-, grains d'orthose et parfois des veinules
granuliliques roses, ce qui prouve qu'il j a eu mélange des éléments de la granulite
avec ceux du quartzile. Quant aux argiles séparant les bancs de grès, elles sont deve-
nues des schistes brun rougeàtre, fissiles, parfois feuilletés, passant tantôt à un mi-
caschiste grenu à biolile, lantôt à un schiste luisant à séricite.
Le second poinlemenl granitique, signalé par Drouot, constitue le sous-sol de la
petite presqu'île formée par la Saône, au pied du village, et s'étend jusqu'au chemin
de Grlgiioncourt, où il disparaît sous le grès bigarié.
M. Rigaud a cru reconnaître dans ce gisement deux variétés de granité, l'une rose
et l'autre grise. Malgré les recherches les plus attentives, il ne nous a pas été possible
d'y rencontrer le granité gris. La roche grisâtre du gisement est un porphyre pélrosi-
liceux.
En outre, on rencontre à une quinzaine de mètres au nord de la route de Jonvelle,
à la hauteur de la Croix, des fragments anguleux de schiste brun, épars à la surface
du sol. Cas débris semblent indiquer un autre gisement de roches métamorphiiiues.
(') Annales des Mines, t. III, i863.
(2) Annales des Mines, 1880.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. ,')OI
Une découverte intéressante a été faite sur la rive droite de l'Apance.
Là où Ton ne connaissait que le grès bigarré, nous avons rencontré non seu-
lement le granité, mais encore le porphyre pétrosiliceux avec tufs, intercalé
en nappes puissantes au milieu de conglomérats et de grès permiens.
Le granité ne difléie de celui du bois Banal que par la décomposilioii plus avancée
de ses éléments, il se montre sur environ ôuo™, dans le Grand Bois, à la hauteur de la
filaluie de laines, et se poursuit, vers l'Ouesl, sur la lisière de la forêt, en formant une
bande étroite qui se termine, par un jeu de faille, à l\0"' en aval d'un énorme bloc de
grés, connu, dans le pays, sous le nom de lioc/ie des Larrons. Au-dessus vieiiuenllroi^
nappes de porphyres pétrosiliceux avec tufs, séparées par des bancs de grès rougeàlie
de o™,5o à i"" d'épaisseur. Les nappes ne sont pas continues; elles forment des lentilles
de dimensions très variables, depuis de simples nodulesjusqu'à des masses de plusieurs
mètres, dont l'épaisseur dépasse parfais o™,5o. Tantôt la na[ipe inférieure repose
directement sur le granité, tantôt elle en est séparée par un banc de grè^.
Le porphyre est vert clair, pointillé de rose, lude au toucher. Il renferme, dans une
pâle feldspathique en partie amorphe, de l'orthose, du quaitz, de la chlorite, de l'am-
phibole et quelques paillettes de mica biotite. Les tufs argileux qui accompagnent b;
porphyre sont bréchoïdes, avec druses cristallines et enduits mangané-és. Leur colora-
tion est le rouge brun, le jaune et le vert. On v observe de nombreuses veines de quart/
carié et de calcédoine rougeàlie.
L'intérêt de cette découverte est en grande partie dans les conglomérats
et grès sans fossiles, au milieu desquels les felsophyres sont intercalés. Ces
grès, attribués par les auteurs de la (]arle géologique de France au grès
bigarré, se distinguent de celui-ci, non seulement par leur aspect et leur
texture, mais encore par leurs éléments constituants, et ils olTrent une affi-
nité marquée avec les grès franchement permiens des Vosges.
Ce sont des grés-arkoses, formés surtout de ([uartz et de feldspath. Ils sont gris
jaunâtre ou rougeàtre, à texture grossière, sans mica et dépourvus d'éclat cristallin.
Quelques bancs renferment des fragments de poi'phyre, des cailloux de quartz et de
feldspath, assez volumineux pour qu'on puisse les considérer comme de véritables pou-
dingues. Au contact du porphyre, la surface supérieure des bancs de grès a été méta-
morphisée en quartzite, d'une dureté au moins égale à celle du grès siliceux de Jon-
velle. Les argiles séparant les bancs de grès sont sableuses, rougeàtres, peu épaisses el,
comme les grès, ne renferment pas de fossiles.
Ce terrain, puissant d'environ 12", repose sur le granité et est recouvert sans
discordance parle grès bigarré; les affleurements se montrent surtout sur la lisière
septentrionale du Grand Bois, où ils forjnent une bande étroite d'environ 1200'" de
longueur. On les retrouve encore entre la Saône el le chemin de Grignoncourt et sur la
lisière de la forèl appelée le Progot.
Les grès permiens recouvrant le granité ont conservé leur iiorizontalité
5o2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
primitive; au contraire, les roches métamorphiques accusent une stratifica-
tion verticale, confuse, il est vrai, dans les grès, mais nettement marcjuéc
dans les micaschistes. lien résulte que la mise en place du granité s'est pro-
duite dans l'intervalle entre le dépôt des roches anciennes métamorphiques
et celui des grès permiens. A quel système géologique, antérieur au Permien,
peut-on attribuer les roches métamorphiques? Peut-être au Dévonieu, qui
se montre, comme on sait, à Chenebier (^Haute-Saône); mais le manque de
fossiles ne permet pas de l'affirmer.
On peut penser que c'est vers l'époque westphalienne cjue la contrée a
participé au mouvement qui a fait surgir la chaîne hercynienne. L'action
horizontale de refoulement aurait donné naissance à un pli anticlinal, dont
le granité de Châtillon-sur-Saône, le gneiss rouge de Bussières-lès-Belmont
et celui de Blaizy-Bas marquent la direction, et qui reliait probablemeul
les Vosges au Morvan. En même temps, une cassure longitudinale s'esl
formée dans ce pli et a livré passage d'abord à la granulite, ensuite, à
l'époque permienne, aux porphyres pétrosiliceux. Après le dépôt des
couches rhétiennes, un nouveau mouvement du sol a raviné la cassure de
l'Apance et a prolongé la faille de la vallée de Monllétang jusqu'à la forêt
des Epiuets, où le grès infraliasique est cassé verticalement, mais sans rejet,
suivant le prolongement du thalweg de cette vallée.
C'est par la faille de la vallée de Montlétang que s'échappe aujourd'hui,
sous forme de sources thermominérales, la vapeur d'eau qui continue à
s'exhaler du foyer intérieur.
GÉOLOGIE. — Sur l'existence d'une faune et d'une flore penniennes à
Madagascar. Note de M. Marcellin Iîoule, présentée par M. Albert
Gaudry.
La base de la série sédimentaire de Madagascar est formée par un en-
semble de conglomérats, de grès, de schistes, (jui affleurent à l'ouest du
massif cristallin et se disposent en une bande à peu près continue entre ce
massif et les terrains secondaires. A Nosy Be et autour de la baie d'Ampa-
sindava, des schistes noirs, faisant peut-être partie de ce complexe, ont
livré des Ammonites basiques. Les autres régions de Madagascar, où régnent
les grès et les schistes de base, semblaient jusqu'à présent dépourvues de
fossiles. Ce n'est qu'en me basant sur des analogies avec les continents
voisins qu'en 1900 j'avais cru devoir rapprocher le vaste système détritique
SÉANCE DU 2 MARS I908. 5o3
inférieur de Madagascar de la Karoo formation du Cap et de la (iondwana
formation de l'Inde, ce qui me faisait exprimer l'espoir qu'on y découvrirait
un jour des Reptiles fossiles.
Cet espoir vient de se réaliser. Le Muséum possède à Madagascar, en la
personne du capitaine Colcanap, un correspondant aussi instruit que dévoué.
Nous lui devons de magnifiques collections et des renseignements du plus
haut intérêt sur la géologie de l'île. J'avais attiré son attention sur l'impor-
tance qu'aurait la découverte de débris organisés dans les grès et les schistes
du cercle Mahafaly placé sous son commandement. Il y a quekjues semaines,
le capitaine Colcanap m'envoyait deux plaquettes d'un schiste siliceux prove-
nant de la vallée de la Sakamena, au sud d" TOnilahy. L'une de ces plaquettes
montre l'empreinte en creux d'une portion de squelette d'un petit Reptile
fossile. J'ai reçu, il y a cjuelques jours, une lettre de mon savant correspon-
dant m'annonçant qu'avec l'aide du capitaine Contet et de quarante tirail-
leurs, il avait pu explorer à fond le gisement, qu'ily avait découvert d'autres
empreintes de Reptiles et de Poissons; à sa lettre étaient jointes quelques
photographies de ces empreintes. Je ne veux pas attendre l'arrivée en France
de ces nouveaux et précieux documents pour annoncer à l'Académie des
Sciences cette importante découverte.
Il résulle de l'élude du spécimen déjà en ma possession et de l'examen des pholo-
graphies des échanlillons trouvés plus récemment que l'un de ces Reptiles, au corps
lacertiforme, organisé pour la vie terrestre, avait des veiièbres amphicèles, à nolo-
corde persistante, avec des intercentres; qu'il possédait un plastron de côtes ventrales,
un humérus avec perforation épicondylienne ; que les éléments de sa ceinture pelvienne
étaient larges et aplatis; que ses pattes, bien ossifiées, avaient des doigts terminés par
de petites grifl'es ; que le membre postérieur était notablement plus long que le membre
antérieur, etc. Far tous ces caractères, noire Reptile se range dans le groupe des Rlijn-
chocéphales. Ses affinités sont avec des formes permiennes telles que Palœohatteria et
Kadaliosaurus de la Saxe, Prolorosaiirus de la Thuringe, Aplielosaurus de l'Hé-
rault, Sauravus de Blanzy et peut-être Saurosternon de l'Afrique du Sud. Ces divers
animaux, qui ont à peu près la même anticpiité géologique, offrent aussi des caractères
évolutifs d'une uniformité vraiment remarquable, de sorte que je n'hésite pas à consi-
dérer les schistes à lîeptiles de la Sakamena comme remontant à l'époque permienne.
Ces couches renferment aussi des plantes fossiles et, par un hasard des plus heureux,
la plaquette de schiste offre, au milieu même du squelette reptilien, une belle empreinte
de feuille de (ilossopterii. M. Zeiller a bien voulu confirmer et compléter cette déter-
mination en rapportant cette empreinte à Glofsoplerà indica (]e l'Inde, qu'on retrouve
aussi dans l'Afrique du Sud. La répartition stratigrapliique de cette espèce est assez
étendue, puisque, d'après M. Zeiller, elle débute avec le Permien et s'élève jusqu'au
C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 9.) (J6
5o4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sommet du Ti'ias ; mais, comme son iiiaximuni d'extension se trouve dans les couches de
Darnuila rapportées au Permieii moyen et suj)érieur, les reûseignemenls tirés de Fein-
preinte \égétale et de l'empreinte animale concordent parfaitement.
La décotiverte du capitaine Colcaiiaj) odro un inlérôt scientifique consi-
déi'aljle : elle nous fuit connaître l'existence de teiTains primaires et de la
flore à Glossopleris dans une région du globe oii ils n'avaient pas été signalés ;
elle apportera cjuelques données nouvelles à la morphologie des plus anciens
quadrupèdes. Elle présente aussi un grand intérêt pratique. Les couches
fossilifères de la Sakamena occupent, en effet, un niveau très élevé dans la
série des grès et schistes de base du ceixle Mahafaly ; elles sont séparées des
roches archéennes par une grande épaisseur de terrains plus anciens, proba-
blement d'âge carbonifère. Comme l'ensemble de la formation est d'origine
continentale, qu'on y observe des débris d'une antique végétation, on peut
espérer y trouver des amas de combustibles comme ceux de l'Afrique du
Sud. Le problème de la houille, si important pour notre grande colonie, oii
il n'a guère occasionné, jusqu'à présent, que des déboires, se pose, cette
fois, d'une façon rationnelle.
GÉOLOGIE. — Sur iinfralias du Hodna (^Algérie). Note de M. J. Savorni\,
présentée par M. Michel Lévy.
L'Infralias est connu dans l'Oranie (zone à Cypricardia porrecta Dum.,
signalée à Tifrit) ('). On peut supposer qu'il existe aussi dans l'Est con-
stantinois, d'après l'indication de MM. Blayac et Gentil, qui citent (")
Myiilus psiloTiod ()?,V. sur des plaquettes calcaires qui « ressemblent indubi-
tablement à celles du Muscholkalk ou de l'infralias des régions classiques ».
Mais ces auteurs n'ont pas cru devoir distraire du coinplexe habituel de
roches triasiques les plaquettes en question. La Carte géologique d'Algérie
C^" édition, 1900) mentionne cependant l'infralias associé au Trias, et M. Fi-
(') l^LAMAND, in l^oMEL et I^ouYANNE, Rapport SU/- les travaux du Serv. géol. de
l'Algérie (Ann. des Mines, 9" série, t. XV, 1899).
(^) Le Trias dans la région de Souk-Ahras {^Algérie) {Bull. Soc. géol. de Fr.,
3^ série, l. XXV, 1897). Gentil {Thèse) signale en outre une certaine analogie entre
la Tafna et Souk-Ahras, quant à la possibilité de l'existence de dépôts infraliasiques.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 5o5
cheur, dans sa Notice sommaire ('), dit qu'à Souk-Ahras les calcaires ù
Mylilus paraissent se rapporter à l'Infralias. Quoi qu'il en soit, dans l'Ouest,
les relations évidentes de ce dernier sont avec le Lias, qui le surmonte en
concordance. Dans l'Est, il est noyé dans une importante masse triasique.
Aucune comparaison n'est donc possible entre les deux gisements, ni
comme faune, ni comme allure, et l'on peut se demander s'il a existé par-
tout en Algérie des couches intermédiaires entre le Trias, dont les lambeaux
connus, de jour en jour plus nombreux, couvrent d'une trame ténue la sur-
face du sol algérien, et le Lias, qui n'est pas souvent au voisinage, mais
affleure aussi fréquemment. L'existence probable de la mer liasique sur la
majeure partie de l'Algérie vient d'ailleurs de recevoir une confirmation
nouvelle par la découverte d'un de mes collègues du Service de la Carte
géologique, établissant un jalon de plus entre les, affleurements fossilifères
algéro-constantinois, dès longtemps connus, et les affleurements tunisiens
du Lias ( -). Il est donc hors de doute que les lagunes triasiques d'une part,
la mer liasique de l'autre, ont couvert tout le nord de l'Afrique française,
jusqu'au bord du massif ancien ('). On est fondé à admettre que l'Infra-
lias n'y est pas moins constant : c'est ce que je me propose d'établir.
Au Congrès de V Association française, en 1906 (Lyon), j'ai eu l'occasion
de signaler les affinités iiifraliasiques de plusieurs faunes recueillies par
moi dans quelques pointements de Trias ophitogypseux. Je ne connaissais
alors de ces faunes que : A^'icula cf. Cassiana (?) Bittn., Montlivaullia
rappelant J/. discoidea Terq. et Piette, eX Cy prieur dia porrectaDmn. Cette
dernière espèce, déterminée à Lyon même, par M. Depéret, n'élait d'ailleurs
pas citée dans mon court Mémoire. Je puis indiquer aujourd'hui connue
caractérisant ces faunules : Montlivaullia discoidea Terq. et Piette, Plicatula
mlusslriata Emm. (Spondvlus liasinus Terq.), Gervilia obliqua Martin,
( ') Notice sonim. sur la Carte géol. de l'Ali;., 3" édition, in C. R. dit VFlI" Cong.
géol. internat., Paris, 1901.
(^) J. Dareste de la Coavanne, Sur la dccoin'. d'un lamb. de Lias moy. dans le
bass. de la Seybouse {Comptes rendus, 27 janv. rgo8). Le lambeau le plus voisin de
celui de la Seyijouse est auprès de Gastu (28'"" NNO de Guelma) et bien à Test des
Toumiettes, que M. Dareste considère à tort comme le gisement le plus oriental de
Lias antérieurement connu [cf. Jacob et FicHEUit, Notice sur les trav. récents de la
Carte géol. d'Alg. {Ann. des Mines, io= série, t. VI, octobre 1904)].
(') Cf. E. FicuEUR, Le massif ancien du lilloral de la lierbéria (Congrès de
l'A. F. A. S., Ajaccio, 1901).
5o6 ACADÉMIE DES SCIENCEfr".
Avicuia cf. Ihinkeri Teiq., Cypricardia porrecta Duin., Cypricardia telragona
Terq., etc., qui siifliscnl à préciser l'Age hettangien de mes gisements et
à démoiilrer leurs afliuilés avec les dépôts du i;olfe du Lu\eml)Ourg et ceux
du bassin du Rliùnc.
Les gisenienls, au iicinihie de cinq, sont répartis tout aiilour du Hodna : Djebe
Kasbali et Oued Targa (pied du Mehazem Kebir), dans la partie nord-occidentale,
nord et sud du Dj. Djezzar dans l'Est ; sud de Bou Saàda (Ain Ograb) au Sud-Ouest.
Tous ces affleurements sont associés à des poijitemenls iriasiques en situation anor-
male. Les fossiles y sont très localisés, ordinairement incrustés dans des calcaires en
plaquettes plus ou moins lissiles, rarement libres (à l'étal de moules) dans de minces
lits maino-scliisteux. Us couvrent parfois littéralement la surface des plaquettes;
mais ces calcaires sont extrêmement discontinus, en raison même de leur association
au Trias.
Nulle part je n'ai pu reconnaître une trace certaine du Lias en relation avec mes
gisements : circonstance qui les rapproche de celui de SouU Miras. C'est la conséquence
probable de l'insuffisante plasticité des grandes masses calcaires basiques, restées
en profondeur. Il ne faudrait pas en tirer de conclusion générale pour repousser la
possibilité d'une liaison entre l'infralias et le Lias, dans le centre et dans l'est de
l'Algérie. Cette liaison originelle, reconnue;! Tifrit (CJranie), m'apparait au contraire
comme indubitable aussi dans les deux autres départemenls. H est liaulement probalile
en efl'el que c'est liien l'infralias qui a été aperçu par M. r»areste (') au Ciiabet Mekiouka,
sous forme de plaquelles séparant les quelques mètres de calcaires apparemment
basiques des marnes triasiques. D'autre part, le même Lias (zone à Pygnpe aspaxia)
et le même Trias (marnes bariolées gypsifères) voisinent au Bou Taleb comme dans
la Sejbouse : il n'y a plus qu'à attendre le hasard dune découverte pour trouver entre
eux de l'infralias.
Je rappellerai ici que Marcel Bertrand a reconnu dans le Djuijura des roches du
Trias supérieur et de Vlnfralias (faciès provençal) dans la dépression comprise entre
les falaises liafiques de Tirourda (^). M. Ficheur a aussi remarqué des calcaires en
plaquettes, très analogues à celles qui portent mes fossiles, dans la partie orientale
du Djurjura (renseignement verbal).
En résumé, de même que le Trias, à faciès loriain el provençal, se rencontre
à peu près partout en Algérie, l'infralias (tout au moins Vllettangien)
l'accompagne quekjuefois et ses affleurements sont répartis dans les trois
départements. Il y a bien des présomptions pour que la zone à Avicuia con-
(') Loc. cit.
(') Comptes rendus des ejccursions de la Société. s;éologi(jue de France en
Algérie, 1896.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. 5o7
lutta s'y trouve aussi, car la présence bien constatée du ternie supérieur de
llnfralias, sous le faciès et avec la faune qu'il présente, s'ajoutant aux
connaissances acquises sur le Trias et le Lias, contribue à déuionlrcr le paral-
lélisme d'évolution des deux bords de la Méditerranée.
A 4 heures et demie, rAcadémie se forme en Comilé secret.
COMITE SECRET.
L'Académie procède à la nomination de la Commission chargée d'exa-
miner les demandes relatives aux postes d'étude du Laboratoire du mont
Rose.
Sont nommés membres de cette Commission :
Le ] "résident en exercice; les deux Secrétaires perpétuels et MM. Vax
TiEGHEM, ChaUVEAU, PeRRIRR, ViOLLE, RoiX, BoiVIER, DaSTRE.
L'Académie procède ensuite à une délibération sur le mode d'emploi des
annuités offertes par le prince Roland Bonaparte.
Après un échange d'observations entre divers Membres, il est résolu que
les concurrents devront se conformer aux dispositions suivantes :
Les demandes de subvention, qui peuvent être présentées par les candi-
dats, soit directement, soit par l'intermédiaire d'un Membre de l'Académie,
devront être adressées à l'Académie, chaque année, avant le !"='■ janvier;
mais, par exception, pour 1908, avant le i"' mai.
Les bénéficiaires de subventions devront adresser, dans les 12 mois, à
l'Académie un Rapport succinct, relatif à la manière dont ils ont enq^loyé
les ressources mises à leur disposition et aux résultats qu'ils ont obtenus.
Tout bénéficiaire qui n'aurait pas fourni de Rapport dans les délais
voulus sera exclu du droit de recevoir de nouvelles subventions.
La primeur des découvertes, sous qucl([ue forme que ce soit, sera
réservée à l'Académie. La non-observalion de cette clause entraînera pour
l'auteur la perte du droit de recevoir de nouvelles subventions.
La séance est levée à ^ heures.
A. L.
5o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIKLIOCRAPIIIQUE.
Ouvrages reçus uaivs la séance du 24 février 1908 (suite).
On the présence of siiljiliiir in sonie of Ihe holter stars, bv Sir Norman Lookykr.
(Exlr. des Proceed. of ihe Royal Society. A, t. LXXX, 1907.) Londres; 1 fasc. in-S",
Variations de longue durée de divers phénomènes atmosphériques, par IIenrvk
Arciowski. [Extr. du n° 11 (1907) du i?«//. de laSoc. belge d'Astronomie.l^ruxeWai,
I fasc. in-8°.
De l'influence de la Lune sur la vitesse du vent aux sommets du Saentis. du
Sonnhlick et du Pike's Peak, par Henryk Arctowski. [ Exlr. du n" 12 (1907) du Bull,
de la Soc. belge d' Astronomie. ^^ Bruxelles, 1 fasc. in-8°.
Ergebnisse der nieteorologischen Heobachtungen an den Landesstationen in
Bosnien-Hercegovina in den Jahren 1904 und igoD. Sarajevo, 1907; i vol. in-4°.
Memoric délia Regia Accademia di Scienze. Lettere cd Arti in Modena; série II],
l. VI; lavole 7, figure 78 inlercalate al teslo. Modèiie' 1906; i vol. in-4°.
Ouvrages reçus dans la séance du 3 mars 1908.
Mission scientifique permanente d'exploration en Indo-Chine. Décades zoologiques,
fascicule IX : Oiseaux. Hanoï, 1907; i fasc. in-4". Exemplaire n° 16. (Présenté par
M. Delage.)
Traité des courbes spéciales remarquables planes et gauches, par F. Gomes
Teixeira, Ouvrage couronné et publié par l'Académie royale des Sciences de Madrid,
traduit de l'espagnol, revu et très augmenté; t. 1. Coïmbre, 1908; 1 vol. in-4°. (Présenté
par M. Haton de la Goupillière. )
Société d'Histoire naturelle d'Autun, Bulletin XX. Aulun, Dejussieu père et fds;
Paris, P. Masson, 1907; i vol. in-S". (Présenté par M. Albert Gaudry.)
Mém.orial de V Artillerie navale; 3'' série, t. I, 3*^^ livraison de 1907. Paris, Impri-
merie nationale; i fasc. in-8°.
Travaux du laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de l' Université de
Grenoble, 1907; t. Vlll, 9,"= et dernier fascicule. Grenoble, 1908; i vol. in-8°.
SÉANCE DU 2 MARS 1908. Soq
Procès-vcrhaux des séances de la SociéU- des Sciences physirjues et nalurellesde
Bordeaux, année 1906-1907. Paris, Gautluer-\ lllars; Bordeaux, Feiel et fils, 1907;
I vol. in-8".
Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 5= séiie, 42° année
!='■ et 2" semestres 1906. Rouen, Lecerf fils, 1907; i vol. in-8°.
International catalogue of scientific literature, fifth annual issue : L. Gênera
Biology ; N. Zoology, paris I, II. Londres, llarrison et fils; Paris, Gaulhier-Villars •
Berlin, Hermann Panlel, 1907; i fasc. el 2 vol. ln-8°.
Académie impériale des Sciences. Comptes rendus des séances de la Commission
sismique permanente ; t. II, 3° livraison. Saint-Pétersbourg, 1907; i vol. in-^".
Arbeiten aus der staatliclien Landw. Versuchsstation inSadovo Bidgarien; n° 2 :
Untersuchungen Liber verschiedene PJlanzenkranklieiten, von Ivo.\stantin Malkoff,
Direclor der Versuchsstation. 1907; i fasc. in-/i°.
Rendiconti del Circolo matematico di Palernio; t. XXV, fasc. 1, % anno 1908.
Palerme, 2 fasc. in-8°.
5io ACADÉMIE DES SCIENCES.
ERRA TA .
(Séance du lo février 1908.)
Note de M. Émi/e Collon, Sur l'intégration approchée des équation?
différentielles :
Page 276, lignes 10 et 1 1 «« Heu de
|, = F(a-,-o,Yi')-^(-^-)-
Nous prendrons alors -j/ — 'i, -■ F {x, Y, Y') — F {x, n, r/).
Lisez : Nous prendrons
alors .1; — ']/, = F (.r, Y, Y') — F {x, r,, r/).
(Séance du 2.4 février 1908.)
Note de M. Robert Jonckheere, Résultats des mesures des diamètres de
Mercure durant son passage du il\ novembre 1907 :
Page 38i, ligne 18 en remonlanl, au lieu de cette Table devait donc être retournée,
lisez cette Table devrait donc être retournée.
Même page, dernière ligne, au lieu de diiVérence de o",32, lisez différence deo",42.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIEH-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n" 55.
)epuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le O/^a^V ,u f
.les 1 une parordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabTu def 3 , ' ' '' '" '' '''""^«' ^«^ -'«
«rt du ■- Janvier. P ""''"î"* "^"^ "«'i^« d Auteurs, tormment chaque volume. L'abonne
Prix de l'abonnement ■
JWM fr. - Départements: 40 fr. - Union postale: 44 fr.
mes in-4». Deu«
abonnement est aaauel
On souscrit dans les départements,
ens .
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inné . .
nçon . .
chez Messieurs :
• Ferra n frères.
I Chaix.
j Jourdan,
' Rutr.
Courtin-Hecquet.
( Germain et Grassin.
' Siraudeau.
Jérûine.
Marion.
, Feret.
«<^ux j Laurens.
' Muller (G.)
ge^ Henaud.
Uerrien.
' F. Kobert.
, Le Borgne.
Uze! frères.
Jouan.
Dardai etBouv
I Henry.
' Marguerie.
I Delaunay.
\ Bouy.
Greffier.
Ratel.
Rey.
) Lauverjat.
/ Ocgez.
ble S Drevet.
\ Gratieret C».
chelle Fouclier.
V,.g JBourdignon.
( Donibre.
Lyon.
ibery
'0"rg
tont- Ferr .
chez Messieurs :
Lorient j Baiimal.
\ M"' Texier.
^ Cumin et Masaon.
1 Georg.
' Phily.
Maloine.
Vitte.
Marseille Ruât.
,,,,,. \ Valat.
Montpellier ( „
/ Goulet et fils.
Moulins Martial Place.
fBuvignier.
Grosjean-Maupin.
Wagner et Lambert.
Dugas.
Veloppé.
On souscrit à l'étranger.
Amsterdam
Athènes
chez .Messieurs :
j Feikema Caarel-
' sen et G'*.
... Beck.
Barcelone Verdaguer.
l Ashcr et C".
Berlin U>iedlander et flU.
Kuhl.
IVantes .
l Barma.
I Appy,
) Taliandier.
Giard.
Nice
|^''"'«« Debroas Duplan.
[ Orléans Loddé.
Poitiers jBlanchier.
\ Lévrier.
f^en'ies piii.on et Hommaia.
Bochefort Girard ( M"" ).
Houen | Langlois.
( Lestringant.
S'-Étienne Chevalier.
Toulon * Figard.
) Allé.
Toulouse .
\ Gimet.
i Privât.
iBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
Valenciennes .... ) ^'3'■''•
I Lemaitre.
Alayer et Muller.
•^«'■«« Francke.
Pologne Zanichelli.
iLamertin.
Mayolez et Audiarte.
Lebègue et C'.
„ , Sotchek et C°.
Bucarest . , ,
) Alcalay.
Budapest Kilia.i.
Cambridge DeigiUon, Bell et C-.
Christiania Gammermeyer.
Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôsl et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Cènes Beuf.
I Eggimann.
Cenève j Georg.
' Burckliardt.
^'^ "<^ye Belinfante frères
ÎPayot et G''.
Rouge.
Sack.
; Bartli.
I Brockhaus.
Leipzig , Loientz.
i TwictMieyer.
' Voss.
1 Dcsoer.
Gnusé.
iXaples
Liège .
ABLES GÉNÉRALES^DËs^5i?îi^iiiïïiiliiliX^^
, Tr:52ââ'-r/:i-^^=^?^:^^'î--^-,'«^°AVoiuu,eiu-4- "-'"'•
■ Tomes 62
Tomes 92 à
Chez iMessieurs :
/ Dulau.
^"""^'■«^ Hachette et G'-
' Nutt.
Luxembourg.... y. Buck.
/ Ruiz et C'.
Madrid I Romo.
" ■ ) Dossat.
' F. Fé.
Milan J ^°'^'^'* frères.
( Hœpli.
'^foscou Tastevin.
Marghieri diGius.
Pellcrano.
' Dyrson et Pfeiffei.
Neiv-rork Stechert.
( Lenicke et Buechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et G'*.
Paternie Reber.
Porto Magalhaes et Muiiiz.
Prague Rivnac.
Bio-Janeiro Garnier.
Bocca frères.
Loesclier et G''.
Itotterdam Krainors et fils.
Stockholm Nordiska Boghandel
Cl ,,-. , \ Zinserling.
•^-'^'^'•^*<""-^--|wollT.
Î Bocca frères.
Brero.
Rinck.
Rosenberg et Sellier
Varsovie Gebetliner et Wolff.
Vérone Drucker.
Bome.
Vienne ,
l Frick
\ Gerold et C'
Zurich Rascher.
iSÎ' ~ '"•l^"^'^'' '«5. à 3, Décembre ,8H5.) Volume i 1-4- is-o iviv"
à \^K ~ *;/?"""" "?.^ ^ ^' '^'^•^'""bre KSSo.) Volume in-4":' 8Sq' l'rV' '
JPPLfMPMT *nv rr.«r.l ~~ ^ ' •'^"^'«■- '^^' « 3, Décembre ,8,,5.) Volume in-r; .900 I' .'
;r-MS^.t,°î,, °""„^1'^,^''°°« °.^^ ^.^*N^^S "^ ^-ACADÉMIE DES SCIENCE^ : '
25 fr.
25 fr.
25 fr.
25 fr.
la même Librairie les Mémoires de r Académie des Sciences, et les M
emoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences.
W 9.
TAHLK l)i:S ARTICLES (Séance <k. <2 Mars IÎH)8.)
MEMOIRES ET COMMUNlCATlOlXt»
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Paees.
M. LE MiNisTRK DK l'Instruction publique
adresse aiiipliation du décrci du Presi-
denl de la Hépublique app.ouvanl I élec-
tion de M. B. Baillauil, dans la Section
d'\stronomie, à la place de M. iœiv.r...
M lE PRESIDENT donne Icclure d'une lettre
du Prince Boland Bonaparte concer-
nant le don d'une somme de looooo'
consacrée à la cause du progrès scenti-
M."'henri Becquerel. - Sur quelques
439
439
spectres de pliosplioresccnce ••■■
M. G. LiPPMANN. — Epreuves réversibles.
Pliolograpliies intégrales
M J VioLLE. - Sur les engins grélifuges..
Sir William Ramsay et M. Alex. Came-
no^,,. _ Le lithium dans les minerais
actifs ' ■ ■
MM Paul Sabatier et A. Mailhe. — bur
l'iiydrogénation directe des quinones aro-
matiques
Pages.
ijO
446
451
457
M le Ministre de l'Insthuction publique
invite r,\cadémie à lui présenlerune liste
de deux candidats au poste de Directeur
de l'Observatoire de Toulouse, vacant par
suite de la nomination de M. B. Bail-
laitd au poste de Directeur de l'Observa-
toire de Paris
M le Secrétaire perpétuel donne lecture
d'une lettre de M. le Ministre de l'Ins-
truction publique, relative aux postes
d'elude que son Département a acquis
pour la France au Laboratoire interna-
tional du mont Base ' ' ' ' 1 ' "1 '
M le Secrétaire perpétuel signale le
« Traité des courbes spéciales remar-
quables planes et gauclies », par F. Gomes
Teixeira; le fascicule IX (Oiseaux ) des
„ Décades zoologiques » de la Mission
scientilique permanente d'exploration en
Indo-Chine; le « XX" Bulletin de la So-
ciété d'Hisloirc naturelle d'Autun >
M. L. Rai'FY. — Sur les surfaces à lignes
de courbure confondues
M Cabl Stôrmek. — Cas de réduction des
équations dilTérenlielles de la trajectoire
d'un corpuscule électrisé dans un champ
magnétique "
M. A. Guu.LET. - Mesure électrique des
petites longueurs
M. Adolphe Minet. - Sur l'arc voltaïque
jaillissant dans une enceinte limitée par
une paroi épaisse ■
M. A. Faucon. — Sur la chaleur de vapori-
sation de l'acide piopionique ••
M. G. Jantscii. — Détermination du poids
atomique de l'europium •■•
M. C. Marie. — Sur l'oxydahilile du pla-
tine
c()uiii:si»ONi)Arvci:.
M. V. A.UGER. - Sur un nouveau type de
459
combinaison du soufre avec cerlains
iodures '„ ' ' '
MM E -E. Blaise et I. Herman. — Syn-
thèses au moyen des dérivés organo-me-
talliques mixtes du zinc Célones-alcools.
Beb
et
477
479
i5sl mm! Gabriel Bertr-^nd et P. Bruneau -
^ „ . .r,., „, caractères de la rf-talile
459
459
.',62
467
Préparation
cristallisée '
MM \NURÉ Mayer, Georges Sciiaeffer et
E -F Terroine. - Recherches physico-
chimiques sur les savons considérés comme
colloïdes i' ' il
MM. A. Chevalier et L. Verain. — !5ur le
triage des minéraux par rélectro-aimaiil.
M A. DUBOIN. - Sur l'application a la tho-
rine d'une méthode générale de synthèse
de nuorures et de silicates ■■■•■•
M L. BnuNTZ. - Sur l'existence des glandes
céphaliques chez Machilis manlima
Leach ; • ' ' •,";
M P Lesne. - Sur un Lépidoptère hetero-
cére (Zeuzera pyrina L.) nuisible au
cliène-liége en Algérie •■ ■ ■
M. A. AuCRE. - Becherche speclroscupique
de la bile ; : "
M Charles Mcolle. - Nouvelles acquisi-
lions sur le Kala-azar : cultures
lalion au chien ; étiologie • •
M. A. DOBY. — Les roches anciennes et le
terrain permicn
(Vosges)
^L Maruellin Boule.
d'une tanne el d'une llore permienucs a
Madagascar ,'',', i
J. S.vvoRMN. - Surl'lnfialiasduHodna
i,.>3
4S4
487
489
49'
'193
496
inocu-
es et le
de Chàtillon-sui-Sanne
Sur l'existence
M.
(Algérie)
98
5o3
5o4
COMITÉ SECRIiT.
Commission nommée par l'Académie pour
examiner les demandes relatives aux
postes d'étude du Laboratoire du mont
Hose : le Président en exercice; les deux
Secrétaires perpétuels et MM. Van Tie-
BuLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Errata
ghem, Chau^'eau. Perrier, VioUc. Boux,
Bom-ier. Dastrc ■
Délibération sur le mode d'emploi des an-
nuités ollerles par le prince Boland Bo-
"«/""■'" ;;;;;;;'.'.'.'.'.'.'V.!'.^^'.^'^^" ^o»
.... 5io
007
PAKIS. - IMPIUMERIE GAUTIIIEB-VILLAHS,
Ou;.i des Grands-Augustins, 03
Le Geriml : Gauthieb- Villahs.
APR 2
PREMIER SE!\IESTRE.
COMPTES KENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DR L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME <:\LVI.
NIO (9 Mars 1908
PAHIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIKNCES,
Quai des Granrt.s-Ausjuslins, 55.
[\)0H
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 rum 1862 et i\ mai 1873
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
<ie l'Académie se coinposenl des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
/|H pages ou f> feuilles en moyenne.
76 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Artici.k I*"'. — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou parunAssociéétiangerde l'Académie comprennent
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Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de In semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite (pie les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les no pages accordées à chaque Membre.
Les Uapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro. ■
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3v. pages par année.
Les Comptes tendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Motes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rappv>rls relatifs aux prix décernés ne le sont qu'at
tant que l'Académie Taura décidé.
r>es Notices ou Discours prononcés en séance pi
hlique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savan
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personr
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac
demie peuvent être l'objet d'une analy.se ou d'un t
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sa
tenus de les réduire au nombre de pages requis
Membre qui fait la présentation est toujours nomi
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le lo
pour les articles ordinaires de la correspondance ol
cielle de 'académie.
Ariici.k 3.
Le boa à tirer de chaque Membre doit être ren
à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remii
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Ahticle 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni plancli
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures serait
autorisées, l'espace occupé par ces figures compti
pour l'étendue réglementaire. 1
Le tirage à part des articles est aux (rais des if
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappo^t^
les Instructions demandés par le Goivernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrât
fait un Rapport sur la situation des Comptes renc
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de
déposer au Secrétariat au plus tard la Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suiva:
ACADEMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 9 MARS lî)08.
PUÉSIDIÎXCI': Dli M. II. lil'CQUERKL.
MEMOIllES ET COMMUIVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
CHIMIE MI.VKHALE. — Sur It's carbonates nniires alcalins cl alcalinu-lcrrcu.v.
Note de M. de F<hu:rand.
On coiiiiail un as^cz ;^r;ind nombre dexpériences relatives à la déeoiiijio-
sitioii par la chaleur des carbonates nenires alcalins et alcalino-terreux;
mais, jusqu'ici, il a été impossible de comparer les résultats de ces déter-
minations avec les données thermochimiques correspondantes, plusieurs
nombres nécessaires pour les calculs n'étant pas connus. Je me suis proposé
tout d'abord de combler ces cjuelques lacunes, puis de faire des comparai-
sons pour la série complète.
I. Données ihennocliimiqiics. — Les cycles sont les sulNants :
iM-Osol. (') -t-CO'gaz — iM-^(;()'sql.-i-.r.
iM-CO'sol.-i- A.i = A,
iVPOsol.4- A.| = B,
CO- s'az +A(i:=-i-5''^'',6o,
Neutralisation := C.
La valeur de A est nulle pour Ca, Sr et Ba. Elle est connue pour Na*
et K- : +:)^''',G!>. et +t)^"',54 ( Hertlielol). Je l'ai déterminée direcle-
menl à + i ')° pour Li- : -i- 3'^'',()(): pour lîb^ : -1-8'^"', 7), et pour (]s-' :
+ iiC--'',,S4.
La chaleur de dissolution des oxvdes anli\dres est mieux connue aujour-
(') Ou MO pour les airiiliiio-leiieux.
C. II., 1908. 1" Sriiifsirr. (T. (AI. VI S 10.) ()7
5l2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'iuii. M. Kcn^Mclc \iciil di* ii\il)licr, pouc li's oxydes alcalins, les iionihies :
-l-5fj''»',5 -1-7.V-' +80'- 'I 4-83'-'i,-i
assez ditléienls de ecuv adiiiiy jiis(|irici :
-t-63'-'',.S7 +G7''',,',o +(i;,''i,9o h- 7-2' ■'', i:")
Kl je viens d'ohleiiir, pour Li-<), SrO cl |{a(_), des iioiiihres (|ui. léiiiiis à
la chaleur de dissoliilion de la chaux, doniieul :
■ C.iiO. \a-<>. SiU. l!u(>.
Kiifin, les valeurs de (J sont connues ile[>uis louyLcnips [)uur la soude cl
la potasse (+2(/-''',j el +20^''"',2); pour la chaux, la stronliane cl la
baryte : + ig'^-'V'j -(- '-io'-''',;) el +22'"'',2-
J'ai déterminé directement la chaleur de neutralisation de la ruhidine el
et de la c;esine par l'acide carbonique dissous : + 2()*^''', '7 et + 20'^''', :")7.
Enfin je viens de trouver, directement aussi, el à + i ï", la chaleur de neu-
tralisation de la hthine : + 20^'', 49 ( ' )■
Avec toutes ces données, on peut calculer les noml)res (pii lornieut la
série complète suivante :
Ciii'l)onalc
siilidc.
Cal
Na^Osol. 4-CO-2gaz .. +76,88,
K- O sol. + » + 9'4 , 2(3
Rb-^Osol.-h ). +97,4'-
Cs-Osol.+ » -f- 97,53 (-)
CaO sol. + » + 'i3,3o amorpiie un précipilo
+ \î ,00 spath (^)
+ 43,60 aragonile (•')
Li-U_sol. M- » +5,4,20
SrO sol. + » +57,30 orlliorlionil)ii|iie
BaO sol. + » +63,,|/,
(') Ivésiillat (pii se confond avec le nombre +-!o''',4i oljlenu iinliieclenienl à + 16"
l)ar M. J.-A. Muller (Aiin. de €h. cl de Phyx.. (]' série, l. W. p. 517).
(-) J'ai fail le calcul, pour les quatre premiers, eu parlant des données de M. I\en-
gade pour la dissolution des oxjdes anhydres. Si Ton prenait les nombres admis jus-
qu'ici, on aurait des résultais plus voisins : +8.V"',22, +86'^"', 66, +87'-'', 32 et
+ 86c-'i,48.
(•') Coinplcs rendus, l. CX\ I, i.'^93, p. 3yo.
SÉANCE DU 9 MARS l()o8. 513
L'idenlili'' des deuv iioniljre,s ti'Oiivr.s pour KIj- < ) cl, (is-'O iTa rien qui
]>iiisse surprendre.
(.)n remarquera en onlre, à ee poini de vue encore, une étroite analogie
entre Li-O el SrO (' ).
II. Applicdlioit à la dissocicuion. — Les premiers nombres de ce Tableau
ne paraissent [las très bien concorder avec les expériences de M. Lebeau (- ),
d'après lesquelles le carbonate de ctcsium serait plus dissociable que celui
de rubidium, et celui-ci plus dissociable que le carbonate de potassium. Il
y aurait concordance seulement sur ce point que le carbonate de lithium est
moins stable que les carbonates alcalins. Mais les courbes de dissociation
obtenues avec les données de M. Lebeau sont tout à fait irrégulières; comme
il l'indique lui-même, les phénomènes soni très complicjués pour les carbo-
nates alcalins ( fusion partielle ou complète de la masse, volatilité de Foxyde,
dissociation même de cet oxyde, d'après M. Rengade, volatilité différente
du nn''lal, alta(jue des vases, etc.) et ne peuvent guère se prêter à des com-
paraisons.
La stabilité des carbonates alcalino-terreux (y compris Li-CO'') peut se
discuter un peu mieux.
D'après ma relation générale
$ = 3o
on aurait, connue l(Mrqi(''rature de dissociation :
or.
Ca(iO-' (aia<,'Oiiite ) +i iGo
Li^CO'....' 4-,o3^ ■
SrCO'' (oiili(irlioiiil)i(|iic I -t-i637
HaCO^ +i84'.
avec celte réserve lonlelois que le carbonalc de lithium fond ver's -l-'yoo'M;.,
celui (In liai'yuni vers -(-Hoo'M]., celui du calriuin vers + )o'|()"( !., ce rpii ne
permet pas d'appli(jui'r rigoureuseinciil hi rrlation pour des tenqjératnres
aussi élevées.
(') ()n punirait joiiulre à ces nombres les suivants, déjà counus, dans l'ordre de
stabilité décroissante : MgO, -l-aS'-''', 9; MnO, +23'"'', 5 à 4-37"-»',6; FeO, -{-34'^»', 5;
PbO, +2i«»i,6; CdO, -t-i9'^"',3; Ag=0, +i.V"'i,7 à +19';-', 3; ZnO, +i5^:»i,i;
CuO, H-io'-'',8; la série se terminant par des cailionales qui ne sont même plus stables
à la température ordinaire.
(-) Comples rendus, t. CXXXVI, 1903, p. \:M, el t. CXXXVII, 1903, p. laSS.
5l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
11 parait cepciKlaiiL élraiii^v que le carbonate de lithium, qui devrait
bouillir à +i535", cède la totalité de son gaz carbonique à +800", dans un
courant d'hydrogène il est vrai.
Pour le carbonate de chaux, la température de dissociation nous est
connue aujourd'hui parles expériences récentes de M. D. Zavrielîi'X qu'il
faut espérer délinilives cette l'ois. Elle est de +9io°C.
Pour les deux aiilies, nous n'avons ({ue les données approximatives
de MM. Herzfeld el Sliepel : ^loiCpour SrClO'' et +i/i5o° environ
pourBa(:()\
(les trois nombres sont notablement inférieurs à ceux du Tableau j)récé-
denl, de ajo" à i\oo".
Il semble donc, d'une manière générale, (|ue la température de dissocia-
tion effective de ces quatre carbonates est toujours plus basse que celle qui
résulte de nos données thermochimiques, et que l'écart augmente, en
suivant Tordre de notre Tableau, de (^a à Ba, à mesure que la stabilité
devient plus grande.
L'explication me parait être la suivante :
Les nombres obtenus par M. Zavrieff donnent une courbe de dis-
sociation parfaitement régulière; et, lorsqu'on calcule, par la formule de
(llapejroii, la chaleur de foruiation du carbonate de chaux, de 800" à 900°
environ, [)ar exemple, en prenant les |)oints d'expérience de deux en
deux, du trouve une série de valeurs assez concordantes, ilout la moyenne
est +34*^^",7(i.
Il en résulte que, très certainement, à ces lemjjératuresélevi'es, la chaleui-
de formation du carbonate de chaux n'est pas, comme à la température
(iidluaire, de +42^'''' à +/|3*'-'', mais seulement de +3i^"'',70, soit une di-
minution de 18,5 pour 100 environ.
1mi aduiettanl que le même phénomène se produit ])our les trois autres
cl que l'écart est proportionnel (-), on peut dresser le Tableau suivant, qui
donne les chaleurs de formation à haute température, el les températures
(') Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. 42^-
(-) 11 n'esl guère possible de soiimellre à iiii calcul analogue les données de M. Le-
beau pour Li^CO'. Les chaleurs de formalion calculées d'après ces iioiiibres, avec la
formule de Clapejron, varient de -Ma^"' à -i-i-î*^-''. Cependant, en s'en tenant aux dé-
terminations faites an-dessous du point de fusion ( + 700° environ), on trouve des
valeurs voisines de -r^ô*^-'', ce f|u'on pouriait considérer connue une bonne \ énficalion
si la \nleui- absolue des tensions n'était pasaiis-i faible à ces tenipéralures rehuivenieiil
basses.
SÉANCE DU 9 MARS 1908. 5l5
d'ébullilion des quatre carbonates :
Cal o C .
CaCO' +34,76 -+-886
Li°CO' î-44,20 -H 1200
SrCO^ -1-46,70 -^19.84
HaCO' j-5i,70 +i43o
et les nombres de la dernière colonne concordent, autant qu'on pouvait
Fespérer, avec les données de l'expérience directe, puisque celle-ci fournil :
-l-()io" pour CaCO'', + isjo" pour SrCO^ et -i-i^jo" pour BaCO'. En
ce qui concerne Li^(^0'', iKle\ienl moins ditlicile d'admettre qu'un com-
posé bouillant à -^ r 200" peut peidre la totalité de son l;;iz carl)Oni(pie au
bout de plusieurs lieures, à -f-800", dans uu courant d'bydrogène.
G1-;0L0GIE. — Sur /('S minerais de fer ordiniricns de la liasse-Normandie
cl du Maine. Notede M. ()Ehi,ert.
Les gisements de l'er de la Basse-Normandie, exploités aux xyii*^ et xviii*
siècles, furent abandonnés pendant la première moitié du xi\% puis repris
vers 1875, avec une activité de jdus en plus i^raiide.
Dans un Rapport, daté de 1798 {Journal des Mines), le citoyen Duhamel,
Inspecteur des Mines, indiqua déjà, d'une façon précise, la place de ces
(lé|](Us d'iir'matite, formant, dit-il, près de Domfront, une couclie de 16'''°
à -j V'"' d'épaisseur, inclinée au Xord et intercalée dans des schistes compris
entre des grès quartzeux au Sud (grès armoricain ) et, au \ord, des grès se
lapjirochant davantage des grès houillers (grès gothlandien ). L'attribution
de ce minerai à l'assise des schistes à Calymene Trislani a d'ailleurs été
élabiie d'une façon précise par Dalimicr et par MM. de Lapparenl, Lecornu
et Bigot. C'est en elTet vers la base tle ces schistes que se trouve interslra-
lifiée l'unique couche ferrugineuse reconnue ou exploitée dans les vingt con-
cessions actuellement existantes dans les dillcrents bassins siluriens de
ÎSormandie. En surface, le minerai, altéré, est à l'état d'oxyde; en profon-
deur, il est carbonate. Sa structure est [>resque toujours oolilhique et
M. Cayeux pense que les oolilhes, primitivement calcaires, ont du, par
métamorphisme, passer à l'état de fer carbonate. Ces couches de minerai
renferment des fossiles, et un échantillon, [)rovenant de fouilles faites au
nord de la forêt de Monnaye, nous a montré l'existence de nond^reuses tiges
d'encrines tinnsformées en hi''malile, liaversant un Ijloc de minerai ooli-
lhique.
3l6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le synclinal le plus niciidional de la Bassc-Norniaiidic, dirigé (X\U-I',SI%
va de Mortain (par Donil'ronl) à Bagnoles ; à celte dernière localité aboutit
égalouirni un pli analogue, venanl du \(>. Audelà, vers rKst, un syn-
clinal nni(pie se prolonge, jalonné j)ar les l'orèls de ]^a Ferté, Magny, La
Motte, Monnaye. Ayant eu l'occasion de suivre des recherches faites dans
celte dernière région, qui n'avait pas encore été explorée au point de vue
des gisements de fer, jai pu constater qu'entre le grès armoricain et le grès
de May il existait, non pas seulement un niveau de minerai, mais cincf,
ayant des épaisseurs variant entre i'",5o et 2'", 80, et donnant un total de
10'" à 12'" de p'uissance. Une coupe dirigée SN, partant du village
de Saint-Lîrsin, situé à l'extrémité orientale de la forêt de La Motte, pour
gagner Orgères, nous a lourni la preuve de lexistence de ces cinq couches.
La première correspond à crllc qui es! exploitée à Larchamp, Halouze, La
Ferrière-aux-lUangs, ainsi (jue dans tous les autres synclinauv siluriens
normands ; elle est séparée du grès armoricain par une épaisseur normale
de 6^"' de schistes ; dans des schistes analogues, (pii surmonlenl ce
pieinicr niveau, ou lr(iuv<' tlabord un groupe de deux autres couches de
minerai, puis une assise gréseuse de 1 >'" à 20"' de puissance, et enfin
deux nouvelles couches comprises dans des schistes qui, par leur faune,
font, encore partie de l'enseuible des schistes à Calymene Ttistani ; au delà
commence le gi'ès de May. Des lra\au\ de recli(Mches ont pei'mis de con-
stater l'existence de ces dillërents niveaux sur une longueur de 1 V''".
Aux deux extrémités du synclinal de Bagnoles-Monnaye, ces couches
s'amincissent; de plus, le long de leur parcours, leur allure, en général si
régulière, est altérée par des accidents eorn'spondant aux vallées transver-
sales des ruisseaux de la l'erté, de la (iourhe, de Cadin et du IMIcid, les-
quels, profilant de failles avec rejets, et à direction sensiblement normale
aux couches, se sont frayé, par déhlayage, nu passage au travers des bandes
gréseuses; ces cassures transversales sont venues ainsi modifier l'hydrogra-
phie de cette région, donl les cours d'eau suivaii'ut |)rnMili\em('Ul la
direction des bandes schisteuses, endiguées entre le grès armoricain ri le
grès de May el avant laissé des alluvions, témoins de liMir pi'emière
direction.
(j'est à l'Ordovicien moyen cpi'ou doit rattacher tout cet ensemble de
schistes au milieu de-^ipiels s'intercalent plusieurs couches de minerai de
fer el une assise gréseuse; cette dernière représenterait les grès inférieurs
de May (grès à Homalonolas Vicaryi, scrralus, lirongmarli, etc.), les schistes
qui les surmontent étant l'équivalent des schistes à TriHiicleus lliireani,
SÉANCE DU 9 MARS 1908. 617
espèce qui est encore accompagnée de la raïun' à C Trisidni. peu inodifiée
dans son ensemble. Au-dessus apparaît rUrdovicien supi'iieur, dont l'assise
inférieure ( = grès à ( lonulaircs ), très dc'veloppée dans cette région,
constitue une erètc gréseuse, parallèle; à celle du grès armoricain, et
presque aussi saillante; elle suit la limite septentrionale des l'orèls de
l.a Molle et de Magny, et, plus à l'Est, ou la retrouve à ri'j-niitage, à
Cadin, à la Vannerie, elc. Ces snbdivisir)ns dans l'Ordovicien moyen
existent d'ailleurs au nord de Domfront. Quant aux cinq couches de
minerai de fer (jue nous avons reconnues à l'est de Bagnoles, elles ont
été récemment rencontrées, lout au moins en partie, dans le synclinal de
Domfront-Bagnoles. Rappelons égalemeni que M. Lecornu, en r8()2,
découvrit dans le synclinal de May-FeugueroUes, au sud de Caen, une
couche de minerai indépendante de celle qui avoisine le grès armoricain,
et inli.'rcalée dans les couches de la base du grès de May. Enlin, nous
connaissons, dans la petite cuvette synclinale de Saint-Léonard-des-Bois,
au sud-ouest d'Alençon, au-dessus du grès armoricain, l'exislence de plu-
sieurs couches de minerai de fer superposées. De même aussi, sur le flanc
nord du bassin de Laval, dans les bois de Moncor, le hjng de la ligne
sinueuse que dessinent les schistes ordoviciens ferrifères, entre Sainl-Denis-
d'( )rques et Saint- Léger.
De ces faits, qui ne sont sans doute [las des cas isolés, il résulte qu'il y
aurait lieu de chercher dans les autres synclinaux normands quelques-unes
des couches donl nous avons (constaté l'exislence et dont nous avons indiqué
la place stratigraphique.
\L O. Lanneloxgue fait hommage à TAcadiMnic d'un Ouvrage intitulé :
Influences modi/lcalrices de l'éwludon tuberculeuse ; liecherches expérimentales,
qu'il a publié en collaboration avec i\IM. Achard et Gai].luu3.
NOMIiAATlOIVS.
L'Académie procède, par la voie du scrulin, à la nouiinalion d'une (Com-
mission chargée de lui présenter un Kapport sur le mode d'emploi des
annuités offertes par le prince Roland Bonaparte.
Cette (Commission, qui conqjrend comme membres de droil le Président
eu exercice et le prince lîoland Bonaparte, doit être composée en outre de
trois Membres de la division des Sciences malhémaliques, trois Membres
de la division des Sciences pliysi(pies cl un Académicien libre.
5l8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
MM. Darboux, Desi,a\dres, Bouqitrt i)i; i.a (îkvb, pour les Sciences
inalhématiques, A. de Lapparext, Le Chatemer, Gautier, pour les
Sciences physiques, Caili.etet, pour la Section des Académiciens libres,
réunissent la majorité des sufi'rages.
En conséquence, la Commission est délir)ilivemeul consliluée.
COllUESPONDAiVCE .
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, les Ouvrages suivants :
i" Toute la Chimie minérale par l'ElecI rid lé. juir M. .Julks Skveiun.
1° SvEN Hedin, Scientijic resiilts of a journcy in central Asia, i89()-ir)02.
ASl'RONOMIE. — Recherches nuuvelles sur les étoiles variables.
\ole de M. Charles iVoroman.v, présentée par M. Poincaré.
L'étude photométrique des étoiles variables dites à variation cuniinue n"a
été réalisée jusqu'ici qu'en ce qui concerne leur lumière globale, les appa-
reils en usage ne se prêtant pas à autre chose.
Le photomètre stellaire hétérochrome que j'ai décrit récemment (\oir ce
Volume, p. 2(37) m'a permis daborder séparément l'élude des courbes de
lumière de ces étoiles, relatives aux diverses régions de leurs spectres. Je
rappelle que eel appareil consiste, en principe, en une étoile artificielle
d"i''clal modifiable et mesurable à volonté, juxtaposée à léloile observée, et
en une série d'écrans colorés particuliers, ([ui ne laissent passer simultané-
ment des deux astres que les rayons compris entre des longueurs d'onde
déterminées.
La méthode a été aji|>li(piée jn^qu 'ci jiKis [larliculièremenl aux <''toiles
|5 Lyre et 0 Céphée qui représentent les deux types extrêmes entre lesquels
s'étagent loutes les formes de courbes des étoiles à variation continue.
On a été conduit ainsi à divers résultats nouveaux ([ui peuvent se résumei'
ainsi :
Recherches relatives à [ï Lyre. — On a employé comme étoile de compa-
raison suivant la méthode indiquée (voir ce Volume, p. 267) l'étoile fixe voi-
sine Y Lyre, l^es n'-sultats, en ce f|ui coiiciTiie les points lropi{|ues d(^ la
SEANCE UC Ç) MARS 1908.
variable, sont résumés dans le Tableau suivant :
Différences ? — 7 f^ye [e^rprù/ires en grandeurs stellaires ( ')].
Ecran roiigo. Écran vert. Ecran bleu.
— 0,97 — 1,36
+ o,o3 H- 0,02
— 0,61 — 0,68
5i9
Au minimum principal — 0,-0
Au 11'' maximum -t- o,o4
Au minimum secondaire ... — o,45
Au 2" maxiin um
o , 00
o, 26
Les trois courbes de lumière déduites des mesures sont représentées dans
la figure i, où le résultat de chaque soirée d'observations est représenté par
P X.jT-e
Fig
5 Céphée Fig. 2
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012345678-9 10 1112 13 14 15 0323456
Jours Joirrs
• OàseT'patutns a traoeJ^s t'ecran- hlew-
+ " .. .. ., vert
un point pour chacune des trois poilious considérées du spectre. On a
ajouté des constantes aux ordonnées des courbes de manière à juxtaposer
celles-ci.
De ces courbes et des mesures détaillées se dégagent les faits nouveaux
suivants :
1° L' amphlude de la variation lumineuse de j3 Lyre {différence entre le
(') Rappelons que la difTérence de grandeur s lellaire dg^ en tie deux étoiles d'éclats E
et E', est exprimée par la formide de Pogson
dg =2,5 log — ■
C. R., iftoS, I- Semestre. (T. CXLVI, N° lO.)
68
5-20 ACADÉMIE DES SCIENCES.
maximum et le minimum principaux) esl très différente selon qu'on considère
telle ou telle région du spectre ; égale à ()S'',()G pour le rouge, à o*'"', r)'i pour le
vert, elle devient égale à i^'', 3 '\ pour le bleu, c est-à-dire deux fois plus grande
que pour le rouge.
1° La courbe relative au bleu présente une dissymétrie notable des deux
maxima, le premier étant d'environ o^"'. 3 plus brillant que le deuxième; cette
dissymétrie s'atténue dans la région verte et, pour le rouge, les deux maxima
paraissent égaux.
3" p Lyre émet relativement une plus grande proportion de rayons rouges
au minimum principal qu au minimum secondaire.
Recherches relatives à o Cépliee. — Les résultats des mesures sont figurés,
comme pour [3 Lyre, dans le Tableau ci-dessous et les courbes de la figure i.
On a employé "C, Céphée comme étoile de comparaison.
Différences de o — iÇ Céphée {en grandeurs stellaires).
Ecran rouge. Ecran vert. Écran bleu.
Au iniiiimum — i''",07 — o8'',86 — os%99
Au niaximiim — os^^o — os', 07 -t-oK', 17
On déduit des mesures les fails suivants :
i" L'ampliiude de la variation lumineuse de 0 Céphée augmente notable"
ment d'une extrémité à l'autre du spectre visible; de o*''"', 67 pour le rouge, elle
est de o^'', -9 dans le vert et de 1 s', 16 dans le bleu ( ' ).
2° La forme même de la courbe de lumière parait différente d'un bout à
l'autre du spectre ; la courbe relative au bleu présente, dans sa partie descen-
dante, une inflexion très nette qu'on ne retrouve pas pour le rouge.
(') Il convient de rappeler, à propos de à Céphée, que M. Cari Wirtz a constaté
que l'aiiiplitude de sa variation déduite de mesures photographiques est de iS'',2.
D'autre part, l'amplitude de la courbe visuelle étant d'après Argelander et Schônfeld
d'environ qS"', 5, il semblait s'ensuivre que l'amplitude pour les rayons photographiques
était plus grande que pour les rayons visuels. Mais d'autre part Chandler et avec lui
M. André et V Annuaire du Bureau des Longitudes assignent à ces derniers une
amplitude de variation de is'',2, c'est-à-dire précisément égale à l'amplitude photogra-
phique de Wirtz. Il convient d'ailleurs de remarquer que tous ces auteurs ont employé
pour leurs observations la méthode d'estimation <i« rfe^/éç qui n'est pas à proprement
parler une méthode photoméirique, d'où sans doute leurs divergences. Il importait,
pour élucider la question, d'étudier pliotométriquement, avec le même appareil et par
des mesures alternées faites simultanément dans di\erses légions du spectre, la varia-
tion de 0 Céphée. C'est précisément ce (|ue j'ai fait.
SÉANCE UV 9 MARS I(,oS. 5-2 [
3° Pour 8 Céphée, comme d'ailleurs pour j3 Lyre, les époques des maxima
et minima concordenl avec V èphèmèride de /'Annuaire du Bureau des Lon-
gitudes, et cela pour les trois régions du spectre, dans les limites de la préci-
sion avec laquelle on peut déterminer ces époques, c'est-à-dire que, si ces
courbes présentent un décalage, il est inférieur à 3 ou \ heures.
En résumé : L' amplitude et la forme de la variatùm lumineuse de p Lyre
et à Céphée différent notablement suivant (pion considère telle ou telle région
de leur spectre visible.
[î Lyre et ù Céphée sont considérées comme des systèmes binaires ou
multiples. Les faits nouveaux exposés ci-dessus conduisent, relativement
à la nature de ces systèmes, à diverses conclusions de nature à apporter
quelque lumière sur leur constitution physique. Je me propose de les déve-
lopper prochainement, voulant me borner aujourd'hui uniquement à
l'énoncé des faits observés.
On sait d'ailleurs (pie ^ Lyi'^, nolamnicnt, a fait l'objet de travaux théo-
ricjues considéiables. Il y aura lieu, semble-t-il, de reprendre, sur les bases
nouvelles fournies par les résultats précédents, la détermination des élé-
ments de ce système qu'on n'avait pu déduire auparavant que de sa courbe
de lumière globale.
ANAI.YSE MATHÉMATIQUE. — Sur une surface hyperelliptique du quatrième
degré sur laquelle ?)o droites sont tracées. Note de INL E. Travxard, pré-
sentée par M. (1. Hundiert.
Je considère les fonctions thêta d'ordre huit, impaires, de caracté-
ristique nulle, relatives au Tableau de périodes (')
" î
1 o, im, b, c.
Elles sont au nombre de 6 et s'annulent pour les i6 demi-périodes; si on
leur donne l'une de celles-ci comme zéro triple, on obtient '\ fonctions
linéairement distinctes. La surface obtenue en les prenant comme coordon-
(') Voir ma Note : Comptes rendus, l. CXXXVIII, p. 889, et ma Thèse : Annales
de l'Ecole Normale, 1907.
522 ACADÉMIE DES SCIENCES.
nées homogènes d'un point est du quatrième degré; elle admet comme
courbes unicursales singulières i:) droites et une cubique gauche; à certaines
fonctions d'ordre quatre convenablement choisies correspondent 1 5 autres
droites.
Ces 3o droites forment la configuration suivante : les i5 premières se
partagent en un groupe de 3 que j'appelle les droites a et un groupe de 12 que
j'appelle les droites p; les i5 autres se partagent de même en 3 droites a' et
12 droites ^' . Chaque droite a rencontre les 3 droites a' et 8 droites p';
chaque droite [3 rencontre 2 droites a' et 6 droites [3'. La relation est réci-
proque.
Les droites [3 et j3' forment 16 groupes de G droites situées sur (6 qua-
driques qui coupent en outre la surface suivant la même conique. Leurs
72 points d'intersection se trouvent 6 par (j sur /j 8^ coniques; ils forment
36 paires, par chaque paire passent 4 coniques. J'ai démontré que cette
configuration dépend de huit paramètres.
L'ensemble des 3o droites forme 18 groupes de 8 droites situées sur
autant de quadriques. J'ai démontré que cette configuration dépend de
quatre paramètres. En exprimant que les droites ainsi déterminées sont sur
une surface du quatrième degré, on obtient une relation entre les para-
mètres, et en même temps l'équation suivante pour la surface :
(A — Q) [i — C) X- (xy + z l — lyz — iy t)
+ (A — C) (i ^ \i)y- {xy + zt — ixz — ixt)
-H (A — B)(A— C) c-( j'j + ci — 2.i-<— 2/0
+ A(i— B)(i — C) t'^{xy -\- zl — ixz — iyz)
+ 2(A — B — C + '&Q.){x'' y- + kz'- 1'-) -\- h,{K — k^ ~ KC ^V,Q.) xyzl — o.
Par suite : La surface du quatrième degré sur laquelle sont tracées
3o droites formant la configuration expliquée ci-dessus est hyperelliptique.
ÉLASTICITÉ. — Sur les problèmes d'élasticité à deux dimensions.
Note de M. G. Kolossoff, présentée par M. Appell.
Soient N, et No les efforts normaux sur les éléments perpendiculaires à
deux axes rectangulaires Oa;, Oj, et T les efforts tangentiels. D'après le
théorème de M. Maurice Levy (Comptes rendus, t. CXXVI, n° 18) pour
l'équilibre d'élasticité dans les problèmes à deux dimensions, on a à satisfaire
SÉANCE DU 9 MARS igo8, 523
aux trois équations (' )
el, en outre, aux conditions à la frontière.
Les équations (i) peuvent être écrites
dy d.r ~
d2T ^(N,_N.,)
(^(N,+ N,)
( âx dy dy
Pour satisfaire à (2) il faut et il suffit
(3) ) ''•' '^^
'i-,
où a et P satisfont aux équations auxiliaires
,,, da d^ da. dS,
dx dy dy dx
et ç + '\i = F(=) est une fonction de la variable complexe x + yi ("), qui
est tout à fait arbitraire.
Pour a et p on n'a besoin que d'une solution particulière de (4) ; prenons,
par exemple,
(5) «= — X, (3 = o
ou
(6) « = o, (3=j.
En prenant pour N, + Nj une fonction harmonique et pour F une fonc-
(') Nous supposons l'absence des forces exléiieures; les cas où ces forces dérivent
d'une fonction de force peuvent être traités d'une manière analogue.
(^) (p et ij/ sont des fonctions conjuguées et
dx dy dy dx
52/| ACADÉMIE DES SCIENCES,
tion de variable complexe quelconque, nous trouverons^ au moyen de (3),
une infinité de solutions des équations (i).
Exemples :
1° Posons
N, -t- N, = y (A,„(î"'r+ \__,„e-"'y) cosmx,
cp =1^ ( B,„ e"'y + B^,„ e-"'y ) si n m x,
4;=V'(B,„c'"'y— ii^,„e'"'y)coinij:
et prenons pour a et p les valeurs de (5), nous trouverons la solution de
M. Rihière [{Comptes rendus, t. CXXVI, n» 5 (')].
2° Posons
N,^-N,= A,„4>„, + A, „,<!>,,„,
a) = B„,a)„, +B,„,0,,„,
I = B„, <!>,„, -B,, „(!)„,
où $„, et $,„, sont deux polynômes harmoniques de degré m tels que
<!>,„+ J«D,,„=(j:^-+-t>)"',
nous trouverons la solution de M. Mesnager [(Comptes rendus, t. CXXXTI,
n" 24 (')].
La théorie s'étend aux coordonnées curvilignes. Soient r et 0 les coor-
données polaires; en introduisant les nouvelles variables logr = ^ et 0, nous
pouvons écrire les équations d'équilibre sous la forme C)
(|(.T,."-)_^(B-4.)H = -
.,<){X{-\-<P)
(rj) -^ " [A.,(B-l-<I>)=:o].
B,„= 2(fl,— 2a, )m, B_„, = i(b,— ib,)in.
(2) A„,,= rt + a", A|„,= rt'H-fl'",
B,„ — m ( a' + a'" ) — ia'", B,,„ = ( i — m ) a" — ( i -+- /?( ) a.
(5) Nous acceptons les notations de M. Ribièie {Comptes rendua, t. CVIII, n" 11, et
t. CXXXll, n" 6) et de M. Beizecki {Comptes rendus, t. CXL, n° 13).
SÉANCE Dr 9 MARS 1908. 525
Pour satisfaire à ( 7), il faut, el il suffit de [toser
OU
. L — — /-S — — p2i; _i i_ — ^
(p + /4; = F(Ç). z = l + 6i.
Nous pouvons prendre
1 r'
a= e'? = , a=o.
2 2
Exemples. — Posons
N, + N2 = y ( A,„ r'" + A_„, /-'" ) cos m 9, 9 ^zV ( B„, r'" -+- B_„, /-'" ) sin m 6,
I =2 (— B„, /•'" -^ B_„, /- '" ) cos m 9 ;
nous trouverons la solution de M. Ribière (/oc. cit.) et, en ajoutant à
N, + No les membres C, logr + C^, la solution de M. Belzecki (loc. cit.).
Nous donnerons un grand nombre d'autres exemples dans un Mémoire
russe qui paraîtra vers la fin de 1908, et nous nous bornons ici aux
remarques suivantes à propos de la méthode exposée :
1° Elle donne lieu à l'emploi de la représentation conforme analogue à
la méthode Hclmholtz-Kirchhoiî pour la détermination de la forme d'un jet
fluide libre. En introduisant la fonction de la variable complexe f (s), dont
la partie réelle est N, + N^, nous déduirons des équations (3)
2T + t(Ni - N,) = («-+- j-p ) ^^^ -H F( =).
2° Elle donne lieu à plusieurs transformations des solutions analogues à
V inversion de M. Michel! (').
(') Pioceedings of tlie London niatlieinatical Society , t. XXXIV.
526
ACADÉMIE DES SCIENCES.
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Cas de réduclioji des équations differenliclles de
La trajectoire d'un corpuscule éleclrisé dans un champ magnétique. iVole
de M. Carl Stormer.
Dans une Note précédente (p. 462) nous avons donné les équations dif-
férentielles de la trajectoire en coordonnées curvilignes quelconques 17,,
72, q-i et indiqué des cas de réduction.
Supposons maintenant que les surfaces ^| = const., (7o = const.,
(/j := const. forment un système triple orthogonal, et soit
rt'S- = A'' dcj] + \V- dijl -H C- dfjl
le carré de l'élément linéaire de l'espace; on a donc dans ce cas
'"11 = A-, /«,.,= B-, /«3,= CS nia — o («>A-),
d'où
A— A-B■^C^
M,
L 2
M,,= j^
M:,:,= ^,, Ma-=0
{i</c).
Les équations de la trajectoire se réduisent donc à
(1')
où À — ± HoPd et où
lds\âq\J
dq^
AB d\ ,
~ G dq,"^-
CA ôy ,
B dq,'^^^
ds V (k/, )
<)T1
dq,_\
BC dV ,
~ A ,>.///»
AB àV ,
C ()r/3^"
_ds\ôq'J
dqz
CA i)V ,
~ B ôq,'''
BC d\ ,
A ^./,^-
3T = A^y;^ + B^9,^ + c^7;^
Supposons en particulier que A, B, C et le potentiel V sont fonctions de q.^
et q, seuls; alors la condition (IV) de la Note précédente sera satisfaite et
l'équation (III) donnera
Aq\
0» -H C
comme l'arc s est la variable itidépendante, on a
SÉANXE DU (j MAÎiS 1908. S'.'.y
Kn siilisliliiaiil ici la Milriirile Ai/^ r| en iiosaiil pour alirv-vi-
cclto équation et les fli'iix (li'riiii''i<'s (■([iialiKiis (I') pciiveiil rire <'Triti's de la
iiiaiiiAre suivante :
1 iL l'Es \^'Ih~'l}L
\ ds \àq',J dq, ~ dq,^
(V) d /dT, \ ,)T _ d\}
1 d.l \f)q'^ ' àq-, ûq^i^
système ([ui admet une inlerprétalion mécanique très simple; en ciret, ce
sont les équations de mouvement d'un [toinl matériel déniasse 1, se mou-
^ant dans un plan sous l'action d'une force déiivant de la t'onetlon de force 1 1,
s étant alors supposé représenter le temps. On peut donc appli(pier à ce
système une série de résultats connus, ce (pjl donne des résultats correspon-
dants pour les trajectoires dans Ft^space; en particulier, comme 2U est f o
cl " I, on aura
ce qui d(''tlnit, pour clunpie valeui' de la C()nslant<' (J, les parties de respacc
en dehors des([uelles les trajectoires n(^ peinent sortii'. Dans mon MiMnoire
complet, j'ai fait soir quels renseignements utiles on peut tirer de Tétude
de ces espaces dans le cas où le champ magnétique est dû à un aimant élé-
mentaire.
Comme cas particuliers des équations (I) on a le cas où </,, q., et q-^ sont
des coordonnées cartésiennes ordinaires et le cas où ils sont des coordonnées
polaires dans l'espace.
RAYONNIîMENT ÉI.UCTKIQUE. — Accroissemciils de sensibilité des rèvélttleiirs
éU'ctrolyliijues sous diverses influences. Note de M. Kooi'akd Biiani.y.
■l'ai insisté en iHiji sur des analogies entre la conductibilité intermittente
des radioconducteurs et les phénomènes électrolytiques et magnéticjues; la
forme des révélateurs électrolytiques permet aussi de les assimiler à des
radioconducteurs : d'une part, par la couche gazeuse extrêmement mince
C. W., .908, I"' Semestre. (T. CXLVI, N" 10.) ^L*
5i>H ACADÉMIE DES SCIENCES.
qui sépare rclecLrodc du lifjuide; d'aulre pari, par la [miule très fine (piicsL
exigée pour une sensibilité suffisante.
(les aperçus m'ont conduil à reclierclier sur un élccIroK liipie racliou de
circonstances qui influent sur le fonctionnement d'un radioconducleur. Le
pou de précision des comparaisons téléi.honiquos ne m'a pas])ermis d'aller
liifu loin encore dans mon ('hide; loulefdis. h-, récenle ('.ommunication de
M. Abraham (') m'engage à faire conuailie (juclcpies-uns de mes premiers
résultats.
(les résultats se rapportent à des accroissements de sensibilité d'un élcc-
trolytique par trois causes : élévation de température, agitation par trans-
lation mécanique, dégagement gazeux dans l'éleclrolyte.
Les expériences ont été faites dans mon laboratoire. Le transmetleiu' et
le récepteur étaient distants de 3()"' environ en ligne droite; ils étaient ins-
tallés dans deux salles séparéespar quatre murs. L'étincelle de transmission,
émise entre les deux boules d'un excitateur, avail une longueur de 2""",
elle était fournie par une petite bol)ini' d'induction à rupteur animée par
4 volts; 1 l'iincelle était renforcée par la liaison de lune des boules de l'exci-
tateur à une plaque de zinc de i'"' de surface et par la réunion de l'autre
boule à une antenne verticale de i>°', "o.
Le circuit récepteur comprenait un élément de pile, un électrolytique et
un téléphone; une antenne de hauteur variable était annexée à ce circuit.
La longueur de l'antenne réceptrice était raccourcie à volonté (de 2'", 5o à o)
de façon à réduire s'il y avait lieu le son téléphonique avant l'accroissement,
ce qui permettait d'apprécier plus aisément cet accroissement.
Par le jeu d une roue inlerruptrice mise en mouvement par un moteur et
entaillée sur son pourlour de dents larges ou étroites et convenablement
espacées, les étincelles se succédaient au poste de transmission de manière
à composer, suivant l'alphabet Morse, automatiquement et dans des condi-
tions invariables, une [)hrase qui se répétait à chaque tour.
Diverses précautions étaient prises pour éviter des illusions audilivrs (pii
auraient pu être eniraînées par ratlenle d'un résultat prévu.
Elévation de U'inpéraLure . — Les premiers essais remonlciil an iiKjis de ni;ii 19117;
ils ont été fails avec des électrolyliques à éleclrode positive de ^Vu ''^ millimélre de
diamètre, construits par M. Gendron ; ils présentent une tubulure pour chacune des
électrodes et une troisième tuliulure centrale ouverte. Ils étaient traversés par le
courant d'un accunuilalenr. On les cliaufl'ail dans un liain d'eau jusqu'à So". A 3o", le
{') Comptes rendus, séance du 24 février igo8.
SÉANCE DU 9 iMAHS 1908. Sag
son léléplionique maiiifeslaiL une augmentation d(''j;'i 1res appréciable; l'intensité conti-
nuait à cioitie, elle paraissait maximum vers Go" cl décroissait légèremciil jusqu'à 80".
Après plusieurs cliaulTages, les éleclrolyliques avaient perdu une grande partie de leur
sensibilité. Repris après 6 mois, ils ont été trouvés de nouveau très sensibles.
En août et en octobre 1907, des accroissements de'sensibilité par élévation de tem-
pérature ont été constatés de même, très nettement et constamment, avec des électro-
l\ti(|ues du modèle de iM. le Capitaine Ferrie, à pointe positive de |^„ de millimètre,
fournis par diveis constructeurs. Dans tous ces c>sais, l'intensité du son télépliunique
augmentait dans une proportion qui était reconnue importante par l'observateur le
moins exercé.
Agitation par translation mécanique. — Kn mai 1907, des modes d'agitation très
variés ont été tentés avec des succès difléreiits. J'ai trouvé que le mieux était de secouer
l'éleclrolytiqiie en masse. Je me suis arrêté au dispositif suivant. \2i\ fort mouvement
d'horlogerie déplace dans une glissière, reclilignement sur un parcours de i'^"'à a"'", un
électrol^lique fixé sur wn cliariol horizontal; il v a deux mouvements de va-et-vient
par seconde. Le bruit du mécanisme est intercepté par un mur. Tantôt le mouvement
d'horlogerie était déclenché par un aide; l'ob-ervaleur signale alors à haute voix les
accroissements |)erçus au téléphone; le renforcement débutait avec la mise en train.
Tantôt l'opérateur déterminait lui-même le déclenchement de loin par un électro-aimant.
L'intensité du son téléphoni([ue a toujouis augmenté par l'agitation; l'augmentation
dui'e tant que l'on continue l'agitation, elle s'accentue même, et, si l'agitation a été
inaiulcnue ]icndaiil quelques minutes, l'augmen'.ation persiste pendant un temps
assez long.
Dcgagenicnt gazeux. — C'est en faisant barboter un gaz dans i'électrolyte que le
renforcement le plus considérable a été obtenu. On a employé les électrolyliques à
trois tubulures. Dans la tubulure centrale ouverte est engagé un tube fin qui amène
le gaz au sriii du liquide. J'ai expérimenté avec dilTérenls gaz contenus dans des réser-
voirs sous wwe, pression de 4"''" à 5"'™; l'écoulement était réglé par un robinet à poin-
teau d'après la rapidité tle la production des bulles gazeuses. L'accroissement du son
téléphonique s'observe sans retard dés (|ue l'écoulement du gaz commence, il persiste
souvent très longtemps après que le barbotage a cessé. Si, après avoir arrêté le déga-
gement du uaz, une diminution du son a eu lieu, un nouveau dégagement détermine
un nouveau renforcement.
Le résultat est le même a\ec un dégageraeiil gazeux produit en faisant pénétrer
deux gros fils de platine dans I'électrolyte. On dirige par ces deux llls un courant élec-
tri([ue spécial qui décompose l'eau acidulée.
Les efîFels d'agitation s'oltservcnl plus iicllcmenl que les efl'ets d'élévalioii
de tempcraliii'e, cardans le cas de ragilation, Taclion est brusque et vive
au lieu de croître progressivemenl cl lentement; l'oreille n'a pas à faire
appel au souvenir d'une impression aulérieure. L'accroissement de sensibi-
lité avait d'abord lieu avec le courant d'un accumulateur, la force éleclro-
o3() ACADÉMIE UlîS SCIENCES.
inoliice de la pile du circuit récepteur ]3eul être diminuée jusqu'à la force
éleclromotrice d'un élément Leclanclié et même d'un élément Daniell.
Ces différents effets ont élé constatés avec des électrolytiques dont la
pointe positive avait 7^. -î^, ,,'„ de millimèlre de diamètre.
J'ajoute une observation que j'ai faite il y a longtemps déjà. L'intensité
du son au téléplione, pour une transmission donnée, est très notablement
accrue, indépendamment de toute élévation de température ou de toute
agitation, (juand on inlroduil dans le circuit réce[)teur deux électrolytiques
en série au lieu d'un seul. < >n augmente eu même teuqis le voltage de la pile
du circuit.
PHYSIQUE. — »//• 1(1 théorie du motn'cme/il hruirriien.
Note de M. 1*. L.wgevi.v, présentée par M. Mascarl.
I. Le très grand intérêt théorique présenl<> par les phénomènes de mou-
vement brownien a été signalé par M. (iouy ( ' ) : on doit à ce physicien
d'avoir formulé netlement l'hypothèse qui voit dans ce mouvement conti-
nuel des particules en suspension dans un fluide un écho de l'agitation ther-
mique moléculaire, et de l'avoir justifiée expérimentalement, au moins
de manière qualitative, en montrant la parfaite permanence du mouvement
brownien et son indifférence aux actions eviérieures lors(pie celles-ci ne
modifient pas la température du milieu.
Une vérification (piantilalive de la ibéorie a été rendue possible par
M. Einstein (-), quia donné récemment une formule permellant de prévoir
(juel est, au bout d'un temps donné t, le carré moyen A; du déplacement A.,,
d'une particule sphérique dans une direction donnée v par suite du mouve-
ment broAvnieu dans un liquide, en fonction du rayon a de la particule, de
la viscosité a du liquide et de la température absolue T. Cette fortjiule est
oT.'Jd
OÙ II est la constante des gaz parfaits relative a une molecule-gramme et \
(') Goiv. Joui II. de Pliys.. 9.' série, t. Vil, 1888, p. 56i; Comples rendus, l. CIX,
1889, p. 102.
(2) A. iMNSTKrs, Ami. d. Pliysik. ',' ;-éile, I. Wil, lOd."!. p. h!^c)■, Ann. d. r/iysiL
4" série, I. \l\, i' i', p. o-u
SÉANCE DU 9 MARS 1908. 53 1
le nombre de molécules dans une molécule-gramme, nombre bien connu
aujourd'luii et voisin de 8 X io^\
M. Smolncliovvski (') a tenté d'aborder le même problème par une mé-
thode plus directe que celles employées par M. liinslein dans les deu\
démonstrations; (pi'il a doimées successivement de sa formule, et a oittenu
pour A';, une expression de même forme que (i), mais ipii en diffère par le
coefficient ^.
II. J'ai pu constater tout dabord ([u'une application correcte de la
mélbode de M. Smolucbowski conduit à retrouver la formule de M. l'Ein-
stein exaclemenl et, de plus, qu'il est facile de donner, par une méthode
toute différente, une démonstration infiniment plus simple.
Le point de dépari est loujourà le même : le iNcorème d'équipai liliijn de I énergie
cinétique entre les divers degrés de liberté d'un système en équillijie llierniique exige
qu'une particule en suspension dans un lluidi' qui_'lc(mf|ue possède, dans la direction x,
une énergie cinéti(|ue moyenne — ^7 égale à celle d une molécule gazeuse de nature
quelconque, dans une direction donnée, à la même températuie. Si i =z — • est la
\itesse à un instant donné de la particule dans la dii'eclion considérée, on a donc pour
la movenue étendue à un grand nombre de particules identiques <le masse i)i
. , :;2 RT
(2) '«; =-^-
Une particule comme celle que nous considérons, grande par ra|jport à la distance
moyenne des molécules du liquide, et se mou\ aiU par rapport à celui-ci avec la vitesse >
subit une résistance visqueuse égale à — (>T.[J.ni d'après la formule de Stokes. lîn réalité,
ceUe valeur n'est qu'une moyenne, et en raison de l'iirégularilé des chocs des molé-
cules environnantes, l'action du fluide sur la particule oscille autour de la valeur
précédente, de sorte que l'équation du mouvement est, dans la direction r,
^ ' clV- ' (Il
Sur la force complémentaire \ nous savons ([u'elle est indifl'éremment positive et néga-
tive, et sa grandeur est telle qu'elle maintient l'agitation de la particule que, sans elle,
la résistance visqueuse finirait par arrêter.
L'équation (3). multipliée par ,r, peut s'écrire
, m d-x" .., „ c/j- ..
(4) ____„,,-^_37r,.r,^+\.r.
(') M. vox Smoi.iciiowski, liiii. il. l'hysik. Y série, t. XXI, ii)o6, \t. 756.
^3:i ACADÉMIE DES SCIENCES.
Si nous considcroiib un yrand nombre de particules identi(|ues et prenons la iiio\enne
des équations (4) éciiles pour chacune d'elles, la valeur niojenne du larme \r est évi-
demment nulle à cause de l'irrégularité des actions complémentaires \, et il vient, eji
posant ; — — ^— ,
in_ <lz. , H']'
La solution ;;énérale
cit ' N
|)rend la valeur const.mte du preniiei- terme en rc^ime permanent au bout d'im tomp
de 1 ordre 7:^ ou 10" «cconde environ riour les iiarticules sur lestiuelles le mouve
OT-iJ-a ' ' '
ment brownien est obseivable. '
On a donc, en régime permanent d'agitation.
fh^_ UT I
c/C i\ 3 -a a
i\ où, piiiii un inlor\alle de leni|iS 7,
" '~ N 3 T.jJ. a
J>e déplacement A, d'une particule est donné |)ar
et, comme ces iléplacemenlri sont iuililléremment pcisitii's et négatils,
— r_-; ~^_ UT 1
d'où la formule (] ).
III. Lin [iremier essai de véi'ilication e.xpéi'iiiieiitale vient d'èlic fait pat'
M. T. Svcdl)erg- (' ), dont les l'ésultals ne s'écartent de ceti\ fournis par la
formule (i ) qtie dans le rapport de t à /j environ et s'approchent davanlauc
de ceux calculés par la formule de M. Smolucho\vski.
Les deux démonslrations nonvclli's (jiie j'ai obleniies de la formule
de M. Einslein, en suivaul pour Tune d'elles la marche amorcée par
M. Smoluchowski, me ]iaraissent écarler di''llnilivemcnl la inodificalion
proposée par ce derni(.'r.
(') T. SvEDiiFiKi, Stiiilicn zur Li'lirc vu// de// l./iUoïdiii LOs//i/^ei/ . Upsala, \\Y<-.
SÉANCE DU 9 MARS 1908. ^SS
D'ailleurs, le (';iit (|iie M. Svedheri;' ne mesure pas réellement la ([uan-
lilc A^. qui figure clans la formule et rinccrlitudc sur le diamètre réel des
granules ullramicroscopiques qu'il a observés appellent de nouvelles me-
sures faites de préférence sur des granules microscopiques de dimensions
plus faciles à connaître exactement, et [lour lescjuels l'application de la for-
mule de Stokes, <pii néglige les elTels d'inci lie du liquide, est cerlainemenl
plus légitime.
ACOUSTIQUE. — Flammes sonores renforçant plusieurs sons.
Note de M. G. Athanasiadis, présentée par M. Lippmann.
Tuhes à flammes à deuv sons. — 1. li'liarmonica chimique [leut donner en
nuhne temps deux ou plusieurs sons à cause de la coexislenec de difl'érents
mouvements vibratoires de la (lamme. Pour cela, nous introduisons une
flamme manométrique dans im tube de verre et, en réglant la liauteur de la
flamme et la longueur du tube de verre, nous pouvons entendre ensemble le
son propre de la flamme (qui est de la même hauteur que celui du tuyau)
et le son de l'harmonica chimique.
Pour y arriver, la llainme rendanl le son du tuyau, il faut abaisser le tube de la
Il a Ml me jusqu'au moment où le son de riiarmoiiica commence à se produire. iNous réglons
alors la hauteur de la flamme de manière à faire coexister les deux sons et nous pou-
vons changer à volonté leurs intensités relatives.
La coexistence des deux sons ainsi que l'intensité relative peuvent être montrées par
le miroir tournant et surtout avec une flamme d'acétylène, avec laifuelle les images
obtenues sont bien distinctes ('). L'expérience réussit avec une llamme de gaz, mais
mieux encore avec une flamme d'hydrogène ou d'acétylène. (Dans un tuhe de lon-
gueur 86''" et 3"'", 4 de diamètre, qui donne le son vo/,, nous faisons entrer une flamme
d'acétylène, produisant le son 50/3 du tuyau sonore.)
Il est possible de faire coexister trois ou plusieurs sons. Il Suffit pour
cela de donner à la llamme simultanément les vibrations qui proviennent
des capsules manométriques de deux ou de plusieurs tuyaux sonores.
II. Si Ton souffle un courant d'air ou d'un autre gaz (oxygène ou acide
carbonique) par un second tube de verre dont l'oiilice (d'un diamètre
de i"'ni-i>""") est situé plus bas (pie l'orifice du tube de la flamme, le son de
l'harmonica s'éteint, mais il se reproduit (juand nous interronq)ons le cou-
(') Les images des flammes peuvent ètie ]jrojetées sur un écran au moyen d'une
lentille et d'un nilioir tournant ou d'un miroii' cnnrave oscillant.
534 ACADÉMIE DES SCIENCES.
rant d'air ou de yaz par le .second tube. L"e\liactioii du sou se fait très vile
quand le courant est plus fort. Avec un courant d'oxygène la flamme de-
vient plus courte cl plus lumineuse. L'expérience réussit avec des flammes
d'hydrogène, de gaz ou d'acétylène.
Le son aussi s'éteint si nous conduisons le courant d'air d'en haut par un
tuhe recourbé, mais le son larde de renaître après rinterru|)(ion du courant
d'air et surtout ipiand on mel plus bas l'orifice du tube.
L'extinclion du son est évidemment attribuée à la perturbation de la
flamme vibrante et par conséquent à la perturbation du mouvement d'air
dans le grand lube de l'harmonica.
IlL Ce fait peut être utilisé pour construire une sorte d'orgue connue le
pyrophone du Kaslner ('). Nous prenons plusieurs tubes à flammes de diflV'-
rentes longueurs donnant les sons de la gamme et nous plaçons dans chaque
tuyau un autre lube étroit conduisant le courant d'air qui provient d'une
soufflerie portant des touches. Le nombre de touches est égal au nondjrc
des tubes à llauimes. Comme nous l'avons déjà remarqué, les tubes parlent
seulement cpiand on interrompt le courant d'air, tandis qu'ils restent muets
dès que le courant d'air passe par les tubes étroits.
['livsiQUE. — .s'ar un flisposili f spectroplioionu'trique. \ote de \L J. Thovekt,
présentée par M. ,L \ iolle.
On sait coadjien est avantageuse en SpecLrophotoméliie, au [)i)int de vue
de la rigueur des observations, la disposition des éclairements à comparer
sur deux plages étendues juxtaposées, de ctiloralian uiiiftirmc pouvant être
précisée jusqu'à la limite de résolution du spectroscope. D.ins le spectrô-
photomètre de Gouy cette disposition est réalisée par l'enqîloi de deux colli-
mateurs éclairant chacun la moitié du champ d'observation de la lunette.
Le dispositif iudiijiK' ici a pour but de réabsci' la même apparence, avec
des organes simples^ de réglage facile, s'adaptant à un spectroscope
quelconque pourvu d'un prisme de comparaison pour l'éclairage simultané
de deux portions contiguês de la fente par deux sources diflérentes.
On limite d'aijord le champ (j'éctaiiemenl en plaçant sur la lentille collimaliice un
(liaj)liiagme d'ouverture reclangulaiie dont l'éleudue peut être ajustée : le champ,
ainsi limité, est éclairé entièrement par les deux faisceaux à comparer superposés.
On interpose ensuite, dans le plan focal de la lunette d'observation, une fente de largeur
variable, recouverte sur la moitié de sa hauteur par un prisme d'angle faible qui
(') Cnmptesjc/tfliis. t. IA\.\I. 1S73, p. (igç).
SÉANCE DU 9 MARS 190H, 535
sépare les deux, faisceaux éclairants. En plaçant l'œil contre cette fente, le champ
apparaît sous forme de deux plages de même coloration qu'on peut juxtaposer exac-
tement par un réglage convenable de l'étendue du premier diaphragme.
L'observation de ces plages est facilitée par un système oculaire formant viseur, à
travers la fente, sur le diaphragme même.
On obtient alors, en arrière de ce système, la concentration des faisceaux éclairants
dans une région de l'espace -(anneau oculaire) dégagée de tout agencement, de sorte
que l'œil peut s'y placer commodément pour utiliser au maximum l'ouverture de la
pupille (qui doit, dans tous les cas, englober la totalité des faisceaux à comparer).
En plus des perles par absoi|)tion et réflexion, ce système oculaire additionnel fera
perdre sur l'éclairemenl des places à comparer en proportion même du grossissement
qui le caractérisera; c'est une circonstance dont il importe de tenir compte lorsque
l'éclairement est faible. Même en usant directement de la fente comme oculaire,
l'éclairement avec le dispositif décrit ici n'est que la moitié de celui fourni par le sys-
tème à double collimateur de Gouy.
A celle occasion, il n'est pas sans intérèl de remarquer que, dans la spec-
Iroplioloniétrie d'absorption ou de sources faiblement lumineuses, la défini-
tion de la coloration esl surtout limitée |iar la nécessité d'un éclairemenl
niininium cntrainaut une certaine ouverture de la fente objective; si l'on
tient compte du fait que réclairement dans le champ varie en raison inverse
du carré de la longueur focale des lunettes du spectroscope, tandis qu'à dis-
persion égale la puissance de résolution est proportionnelle à celte dis-
tance, on sera conduit à employer les dispositifs du genre décrit ci-dessus,
lorsque l'éclairemenl est faible, avec des lunettes de la plus courte longueur
possible. ()n peut noter, à titre d'exemple, que des objectifs de oo'"" de
longueur focale, suffisants pouc résoudre avec une dispersion moyenne les
variations de longueur d'onde de ii-^''-, donuer.iient un éclairement du champ
cinq à si.v fois plus fort que celui des instruments usuels, dans les mêmes
conditions de définition.
MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Action des sels alcalins à base fixe sur la co/nbiution
des gaz- cl des poussières combustibles. \ote de M, DArTuiciiK, présentée
par M. Vieille.
On a récemment jjroposé (') de supprimer J^es flammes à la bouche des armes en
ajoutant aux poudres sans fumée certaines matières étrangères (vaseline, bicarbonates
alcalins, sa\ons alcalins et alcalino-terreux, résinâtes de soude, de baryte et d'alu-
mine). Mais le problème n'a pas reçu de solution générale; l'efficacité des produits
(') Brevet français n" HOV'i 13 it addition n" 77't!(.
C. R., 190S, 1" Semestre. (T. C\I,VI, N- 10.) 70
536 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ajoutés n'a pas été siiffisainmeiit démonlrée et, comme le montrent nos estais, à côté
de matières réellement utiles telles que îles sels de potasse ou de soude, on en a préco-
nisé d'autres qui, comme les sels alcalino-terreux, n'ont qu'une action secondaire.
Les mêmes observations s'appliquent à certains explosifs pour mines grisouteuses,
qu'on emploie en Belgique et en Allemagne et qui contiennent des nitrates dépotasse,
de soude ou de baryte et du bioliromate de potasse. D'ailleurs, on ne trouve dans la
littérature scientifique aucune justilication de remjjjoi de ces sels. < >n a étudié, il est
vrai, la sécurité des explosifs de sûreté par la mesure de la longueur et de la durée
de leurs flammes; mais cette nn-tliode parait délicate et peu précise, et son auteur ne
parle pas de l'action des sels ajoutés (').
Ces problèmes l)alistiques ou mitiiei's se ramènent à rétucle de la com-
bustion de rbydrog'ène, dn carbone et de Toxyde de carbone produits par
la combustion des poudres ou la détonation des explosifs. Nous avons déter-
miné la proportion de gaz coniburés en faisant détoner les cartouches explo-
sives dans une chaudière pleine d"air cl mesurant les r[uantités de chaleur
dégagées. Nous avons pu ainsi étudier le degré d'efficacité de différentes
matières ajoutées aux explosifs.
Le mode opératoire que nous avons emplo}/' a été imaginé, en i88S, par la Commis-
sion des Substances explosives avec la colliiburalion de MM. Mallard et Le Cliate-
lier ('-). On fait détoner oo» d'explosif dans une chaudière close de lo'"'; de la pression
obtenue, corrigée du lefroidissenienl. on déduit la ciuantllé de chaleur dégagée con-
naissant le poids, la chaleur spécifique et le coeflicienl de dilatation de l'air contenu
dans la chaudière. Le Tableau suivant donne les résultats obtenus du 8 au i- fé-
vrier 1908; les chiffres indiqués se rapportent à 100= d'explosif.
a. C'iton-pourire dcvanitrique.
l)ésli;nation de l'explu-ir. Chalrnr trouvi-r. Chaleur calculée.
f,nl
Seul 1 84 Ce coton-poudre dégage :
A 0,5 pour 100 de CO'IlXa . 1 '|6 p^,
A I pour 100 » . 88 Par détonation 96 environ
A 2 pour 100 1) . 89 Par détonation avec com-
A 3 pour 100 de \0'K . . 88 bustion totale 210 «
A ?) pour 100 de S*^)' K-. . . 79 Par délonalion avec com-
A 2 pour 100 de CO'Ca . . 1Ô2 bustion do H- i53 »
\ \ pour 700 de C( )^Mg. . 102
A 10 pour 100 » . . I40
A '^ pour 100 de N^O^Pb. i^o
(') Les noin-cllcs expériences de M. C.-E. Bicliel (Annales des Mines de Bel-
gique, t. VII).
('-) Emploi des explosifs en présence du si isoii : Rripp,,rl de M. Mallard {Mê-
lai des l'oiiilres ri Siilprl res, t. II).
SÉANCE DU 9 MARS 1908. 537
b. Coton-poudre eniuunitrique.
Désignation
de
l'cxpldsif. ('.Ii,-il<'iir trouM'iv Clialeiir caioiiléc.
Cal
Seul 164 Ce coton poiulie dép;age :
A 10 pour 100 de GO'HNa . 61 ^
Par (lélonation 85 environ
Par (lélonation avec com-
bustion totale 16:^ »
c. Trinilnildliirne.
Seul >-25o Le irinllrololuène dégage :
A 2 pour 100 de N( )'K . . . fi- ' ' r- 1
A 3 pour lOû )) ... 96 l'ar délonalion ^o environ
A 4poi"''ïOO " ••• 82 Par détonation avec coni-
A j pour 100 » ... 66 buslion totale 3io »
A 10 pour 100 I) ... 66 r*ar délonalion avec coin-
A 6pour loode N20''Ba. . 187 hustion de H- et C 186 »
A 10 pour 100 1) . . 175
La Commission des Substances explosives avait trouvé que les produits de détona-
tion du coton-poudre décanitrique ne s'enfliimmaient pas à l'air; mais, en 1888. ce
colon-poudre contenait de t à 4 pour 100 de carbonate de soude.
Ces expériences moiiticiil i|ue, pour éviler la coiuljtistioii des produits de
détonation des explosifs à combustion incomplète, il suffit de les surdoser
avec de petites quantités de sels de potasse ou de soude. L'emploi de ces
explosifs dans les mines grisouteuses ne saurait donc être rejeté a priori.
D'autre part, les autres matières ajoutées et, en particulier, les sels alcalino-
terreux, n'ont rpi'tine action restreinte sur la combustion des produits;
d'après les chaleurs df'-gagées, ils paraissent seulement s'opposer à la com-
bustion de l'oxyde de carbone.
L'addition de sels alcalins doit être également faite pour éviter l'inflam-
mation des mélanges combustibles qui préexistent dans le voisinage des car-
touches (grisou et poussières de houille). La sécurité des explosifs français
à basé de nitroglycérine, nitronaphtaline et nitrate d'ammoniaque serait
beaucoup augmentée par radjonclion d'une petite quantité de nitrate de
potasse ou de soude.
538 ACADÉMIE DES SCIENCES.
On a fait quehiues essais d'inllanimalion de mélanges d'air et de gaz
d'éclairage à lo-ii pour loo ;
a. Mélanges, de colon-poudre décaniuique et d'azotate d'ammoniaque.
Coniposilion Poids
de de
l'oxplnsif, la carlouilie. Résultat. Observations.
i
3o -(- -o 5o I 1 : Inflammation
30 + 70 + 3 de GO^HNa.. .5i,5 N N : Pas d'inllanirnallon
/'. Mélanges de irinitrololuène et d'azotate d'ammoniaque.
o
20 + 80 5o I i^aigo
18 + 82 » 1 < — 2120
16 + 8/4 » I <=2o4o
i4 + 86 » I ^=1940
i'! + 88 » N i=;i84o
22 + 75 + 3 de NO^K » I
20 + 77 + 3 )' .... » N 2 essais concordants
i4 + 83 + 3 » .... 175 I
i4 + 83 + 6 » .. . . 100 I
1 4 + 80 + 6 » .... 1 00 N
J8 + 7S + 4 de N-^O^Ba.. 5o I
La substitution d'ime petite quantité de salpêtre à luie égale quantité de
nitrate d'ammoniaque est presque sans inlluence sur la température de dé-
tonation. L'addition de salpêtre a donc produit, au point de vue de la sécu-
rité, le même effet qu'un abaissement de température de 3oo°.
En résumé, un nuage formé de poussières d'un sel quelconque de potasse
ou de soude s'oppose à la combustion des gaz et des poussières combus-
tibles; les sels alcalino-terreux n'ont qu'une action secondaire. Parmi les
applications de la propriété (pie nous a\ ons mise en évidence, on peut citei' :
la suppression des flammes à la bouche et des retours de llamiues dans le tir
des poudres sans fumée ; l'amélioration des explosifs et des artifices de mise
de feu (détonateurs, cordeaux détonants) pour mines grisouteuses; des per-
fectionnements dans le mode d'emploi des explosifs, en vue d'introduire
des sels alcalins dans le voisinage des cartonches.
SÉANCE DU 9 MARS 1908. 539
CHIMIE. — Sur la combustion sans Jlanime el l' inflammation des gaz à
l'extrémité d'une tige mélaUitjue. Noie de M. Jean I^Ieumer, prc'senléc
par M. Troost.
Je viens de réaliser une expérience qui, je le crois, esl de nature à jeler
un jour nouveau sur le phénomène de la combustion des gaz et peut-être
aussi sur leur cohésion, dont on n'a encore que peu d'exemples. Voici en
quoi elle consiste :
Je prends une lampe à manchon incandesceut alimentée par de l'alcool, dont le
modèle se trouve depuis quelques années dans le commerce. C'est une sorte d'éolipyle
monté sur quatre tubes par lesquels pénètre la mèche de coton qui sert à amener
l'alcool. L'éolipyle, cliauHé par la ilanime elle-même, est de forme annulaire, en soite
que la flamme se dégage par la partie centrale cylindrique, recouverte d'un disque
bombé et perforé de trous assez rapprochés. I^e disque empêche la llamme de se pro-
duire à l'intérieur et détermine le mélange plus parfait des vapeurs d'alcool et d'air.
Enfin, au milieu se trouve une tige de fer de 8'"' de haut destinée à soutenir le man-
chon par-dessus l'appareil.
Or, il est arrivé qu'après un certain temps de bon fonctionnement, je n'ai pu obtenir
une lumière aussi vive que celle que j'obtenais d'abord, malgré le renouvellement des
manchons. J'ai remarqué que l'obscurcissement se produisait au monienl où le dis(|ue
perforé commençait à rougir. J'ai enlevé le manchon; après quelques tâtonnements et
avec quelques précautions, j'ai réussi à faire roui;ir le disque et j'ai oblenu de la sorte
une lampe sans llamme sans recourii' au plaline, car le dis(|iie est formé d'un alliage
de cuivre. (^)uand il est rouge, on avive l'incandescence en envoyant davantage de
vapeurs d'alcool; en arrêtant le jet pendant 3 à 4 secondes le disque s'obscurcit, mais
on lui rend son éclat par une émission nouvelle de vapeurs. J'ai eu beau approcher du
dis(jue un tanijjoji chargé d'alcool ou une mèche imbibée d'essence de pétrole, il m'a
été impossible, malgré la température élevée, d'obtenir l'inflammation; le bois d'une
allnmetle se caibonise eans donner de llamrjie, etc.
La combustion sans flamme des gaz et vapeurs inllam niables est donc
localisée à la surface du disque rouge. 11 est nécessaire, pour expliquer l'ab-
sence de la flamme, d'admettre (|u'un des éléments de la combustion, com-
bustible ou oxygène, est retenu au voisinage de la surface. Je rappellerai
qu'il a fallu faire une hypothèse analogue pour expliquer qu'un filament
métallique rougi par un courant l'Iectrique ne déterminait pas l'inllanima-
tion d'un mélange de grisou très explosif el admettre que, l'oxygène étant
maintenu autour du filament par l'incandescence, l'explosion ne pouvait pas
se produire (Couriot el J. Meunier, Comptes rendus, t. CXLV, 9 décembre
54o ACADÉMIE DES SCIENCES.
1907, p. 1161). C'est encore l'oxygène qui esL retenu par le disque devenu
incandescenl, et, cette fois, je suis assez heureux pour pouvoir fournir une
preuve directe et très frappante de ce phénomène.
Il Y a (laiis mon expérience un excès de gaz combiistiljle dégagé qui n'est pas brûlé,
et, si j'approche une allumette ou une lumière vers l'extrémité de la tij;e de fer, à 6""
ou 7"" au-dessus du disque, une llamme s'allume à l'extrémité même et continue à
brûler indéfiniment, quand j'opère à l'abri des courants d'air. L'oxygène a donc été
retenu et séparé par le disque incandescent, et te flux de gaz combustible s'élève autour
de la lige comme il s'élèverait à l'intérieur d'un tube, sans se mélanger à l'air ambiant
et sans être enflammé le long de cette lige, dont la température reste peu considé-
rable. Il nest pas nécessaire que la tige soit régulière; son extrémité peut être aplatie
et présenter deux pointes. La llamme prend alors la forme de celle d'un bec papillon,
de même si l'on v fixe une lamelle doublée ; on peut aussi attaclier un clou dont la
tête fait saillie, la llamme jirend point d'appui sur la tète; l'emploi d'une petite cor-
beille en toile iMétMlli(]ue |)ro(luit une flamme de forme étalée. Pour donner à celle
llamme de l'éclat, il suffit d'en approcher la toile d'un manchon qui devient incan-
descent.
J'ai observé aussi ipii' la flamme, à l'extiTmité de la lige métallicjue, atti-
rait la flamme qui me servait à l'allumer.
Il ine seml»le que celte expérience est très démonstrative et fournit des
données ceilaincs sur le mécanisme de la comlnislion par incandescence,
dont je me propose de faire connaître bientôt trautres particularités, l^lle
renseigne aussi sur les phénomènes qui l'accompagnent et montre que les
gaz ont une certaine cohésion, puisqu'ils peuvent monter le long d'une tige
métallique, régulière ou non, sans se mélanger aux gaz voisins, comme s'ils
étaient protégés par une enveloppe solide.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Stir la composilion du grain d'amidon. Note de
M""" Z. Gatix-Cru/.ewsk.*, présentée par iNl. L. Maquenne.
MM. Maquenne et Houx (') ont démontré que l'amylocellulose des
auteurs antérieurs est identique à la substance formant la plus grande partie
du grain d'amidon et ont donné à l'ensemljle le nom iVamylose. En opérant
sur l'amidon cuit et rétrogradé, ils ont retiré une certaine quantité de cette
amylose qu'ils appellent amidon avlificiel. lui outre, ces auteurs pensent
que les empois d'amidon sont composés d'amylose en solution, épaissie par
(') Maouknne et Roux, Annalfs de Cliiin. et de Phys., t. IX, 1906, p. 179-220.
SÉANCE DU 9 MARS I908. 54 1
une substance insolul)le dans l'eau et les alcalis, ne paraissant pas bleuir
par riode et à laquelle ils proposent de donner le nom à'amvlo pectine.
Dans une Note antérieure (') j'ai donné une méthode (pii m'a permis de
séparer l'amylopectine de l'amylose. A un empois à 3 pour 100 de fécule de
pomme de terre on ajoute un quart de volume de potasse ou de soude à
/|Opour 100 à chaud, puis un tiers du volume total d'alcool à cyV'. 11 se-
forme d'abord un précipité fdamenleux d'amylopectine ; on le lave, on le
fait regonfler dans l'eau, on le neutralise et on le purifie par dialyse ou
décantation. Des eaux mères de la première précipitation on peut extraire
une certaine quantité d'amylose.
J'apporte aujourd'hui une seconde méthode qui, presque par des moyens
physiques, permet une séparation des composants du grain d'amidon cru,
tel qu'il se trouve dans la nature. J'ai montré précédemment que 1 amylo-
pectine forme l'enveloppe du grain; si l'on fait agir, sur de la fécule de
pomme de terre crue, une certaine quantité d'alcali en présence d'une
grande quantité d'eau, l'enveloppe se gonlle et la substance intérieure, se
dissolvant rapidement, attire l'eau. Sous l'action de la pression osmotique
développée dans le grain, l'enveloppe éclate et la substance intérieure, solu-
bilisée, se déverse au dehors. En neutralisant, on fait se contracter l'enve-
loppe, ce qui contribue à la séparation des deux substances.
Pour faire gonllei' lO" de féciilo de pomiiH' de terre, il iaLil ôuo'"'' de soude à
1 pour 100; on com|ilèle à i' et, si la préparalicin a réussi, on neutralise avec de
l'acide acétique. On ajoute encore r"' d'eau et i>ii laisse le tout reposer 24 lieures.
Les enveloppes \ides se déposent au fond du vase (amylopectine) et le lifpiide (|ui
surnage contient l'amylose dissoute. Les deux substances, après séparation, sont puri-
fiées par des moyens appropriés. Rien déplus facile que de reconnaître, sous le micro-
scope, si la préparation est pure et bien réussie. L'amylose se. colore par l'iode en bleu
franc, les enveloppes en bleu violacé.
L'amylopectine ainsi obtenue forme 4o à '\h pour 100 de l'empois. Cliaque enveloppe
du grain est composée d'une série |dus ou moins grande de sacs emboilés les uns dans
les autres. Ces sacs sont insolubles dans l'eau froide, se gonflent dans l'eau chaude en
formant des empois gélatineux qui ne rétrogradent pas et se liquéfient dans l'eau sur-
chauflee. Ces solutions (ou pseudo-solutions) sont visqueuses. Les alcalis distendent
les sacs en une substance finement granuleuse, lilamenleuse, qui, en présence d'un
excès d'alcali et d'eau, donne, après neutralisation, des solutions opalescentes. Le pou-
voir rotaloire de ces solutions, à la concentration de 06,1^8 et de conductivité élec-
(') GATlN-GnuZKwsKA. Complex rendue de ta Société de fiiolnuie. t. LMV, iqoS,
p. ,7s.
542 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tri(|ue o,oooo3, est
. [a]„ = +22i''.
h'amylopecline préparée par le second procédé se comporte, sous raclion de l'amy-
lase du suc pancréalique, comme celle provenant du premier procédé. L'indrolyse est
lente et aboutit à la formation de maltose et de de\trines.
h^ainrlose obtenue par celte méthode ne rétrograde pns si elle n'a pas élécbauilée.
Desséchée en poudre fine, elle se solubilise en partie dans Tean fioide, en totalité
à chaud doo" à lao") en donnant des solutions opalescentes. Ces solutions se colorent
par l'iode en bleu fi'anc et avec bien plus d'intensité que celles d'amylopectine qui se
colorent en bleu violacé. MWa se dissout rapidement au contact de faibles quantités
d'alcalis. Le pouvoir rotntoire de ces solutions, à la concentration de 0^,642 pour 100
et de conductivité 3 X lo"-", est
[ a ]i, =+1820,4.
Sous l'action du suc pancréalique de chien elle donne du maltose et de l'arnvlose
rétrogradée, résultats concordants avec ceux obtenus par MM. .Maqnennc et Roux avec
i'amviase du mail sur l'anivin-e qu'ils ont préparée.
En résumé : \" celle iiii'lliodc d(^ |iré|iai"iili(jii jieriiiel de séparer, |)resquc
à Féliit iialurel, l'aiii) lopcclhie de raiiiylose.
2" ^Samylopectine est 1111 corps iiouveaUj mucilagineux, qui a tous les
caracléres de l'amidon, cxceplé celui de rélroi^rader après chaulVaiie; on
peul le rapprocher du g'lycoj;èiie.
3" h'antylose. qu'on peut appeler aniido/i soliihie [>ui\ est un ensemble
de substances semblables dans des étals dilTérenls de condensation et penl-
êtrc d'hydratation. Les moins condensées sont solubles dans Teau froide.
Les solutions préparées à l'aide des alcalis sont stables, celles obtenues par
l'action de la chaleur le sont moins et rétrogradent rapidement.
4° Dans le grain dainidon de la pomme de terre, l'ainvlo|iectine forme
l'enveloppe, composé'é de sacs successifs, et l'ainylose, hi snljstance interne.
CHI.MIE BIOLOGIQUE. — Observations sur la Note de M"" Gatin-druznvska.
rSote de M. L. ■>Iaqi'en.\k.
L'isolement simultané de l'amylose et de Tamylopectine, réalisé de deux
manières différentes par M'"'' Gatin, marque un progrès considérable dans
la connaissance de l'amidon naturel ; il vient d'abord démontrer d'une
façon irréfutable l'exactitude des conclusions auxcjuelles nous sommes
arrivés antérieurement, M. Roux et moi; il nous apprend, en outre, quelque
chose déplus, qui me parait digne d'attirer l'attention.
SIÎANCE DU 9 MAKS 1908. 5/,3
L'amylopectine, séparée de l'amylosc comme il a été dil plus liaiil, pré-
sente encore, quoique à un moindre doi^ié, la propriété de se colorer par
l'iode. La teinte qu'elle prend ainsi n'est pas, il est vrai, identi(iue à celle
que donne l'amylose dans les mêmes conditions, mais on peut se demander
si ce caractère commun n'est pas la conséquence de quelque relation de
structure entre les deux corps qui le possèdent.
Il est assez peu probable (pie, après les traitements alcalins qu'on lui a
fait subir, l'amylopectine de M'"" (Jatin renferme encore une proportion
sensible d'amylose peu soluble ; cela ne pourrait arriver que si cette
amylose, en solution solide dans la pellicule (peut-être semi-perméable)
d'amylopectine, s'y trouvait retenue avec une énergie telle que ses dissol-
vants ordinaires n'en puissent plus enlever, à chaque passage, qu'une
fraction insignifiante. Si l'on écarte cette hypothèse, on est conduit à
admettre que la propriété de se colorer en violet par l'iode appartient en
propre à l'amylopectine, ou au moins à certaines variétés d'amylopectines,
car cette substance ne doit pas être plus homogène que l'amylose, mais
bien composée, comme cette dernière, d'un mélange complexe de produits
lioinologues ou différemment condensés.
Dans tous les cas, il semble qu'il n'existe pas de transition brusque entre
le- groupe des amyloses peu solubles, occupant le bas de la série, et celui
des amylopectines les moins résistantes ; en un mot, il doit se trouver, dans
l'amidon naturel, des corps qui pi-ésentent à la fois les propriétés, plus on
moins nettes ou atténuées, de l'amylose et de l'amylopectine. Cette manière
de voir est conforme à l'idée qu'on peut se faire de la genèse naturelle
du grain d'amidon, l'amylopectine dérivant peut-être de l'amylose par
condensation de celle-ci, comme l'amylose dérive des sucres; elle est,
d'autre part, en contradiction avec ce fait reconnu que l'amylopectine seule
donne des dextrines par hydrolyse diastasique. C'est donc une hypothèse
que l'expérience devra ultérieurement établir ou au contraire infirmer.
Ainsi s'expliquerait la difficulté de séparation de tous ces corps voisins;
on s'explique ainsi pourquoi on ne trouve guère que 20 pour 100 d'amylo-
pectine dans l'empois de fécule, par examen colorimétrique, tandis que
M'"* Gatin en extrait environ le double.
Une autre conclusion qui découle des recherches précédentes et que, bien
que la pressentant, M. Roux et moi, nous n'avions pas osé déduire explici-
tement de nos seuls travaux personnels, c'est que l'empois de fécule, non
surchauffé, n'est pas un véritable colloïde, l'^n effet, l'un de ses composants,
l'amylose, s'y trouve à l'état de solution parfaite, comme nous l'avons dit
C. B., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 10.) 7I
544 ACADÉMIE DES SCIENCES.
pour la première fois; l'autre y offre la forme de pellicules dont le plissc-
meut et le drapage, dans les préparations ([ue nous a montrées M'"" Gatin,
sont d'une netteté remarquable.
(-esont ces larges membranes ipii obturent mécaniquement les fdtres
quand on y jette de l'empois d'amidon; [)arfois, lorsqu'elles ont été forte-
ment gonflées par l'eau bouillante ou les alcalis, elles semblent disparaître,
parce qu'alors leur indice de réfraction devient prescjue égal à celui de
l'eau ; toujours, tant qu'elles n'ont pas été désagrégées par une attaque
trop violente, elles conservent des dimensions qui. aprèsaddition d'iode, les
rendent visibles au microscope, même sous les plus faibles grossissements.
11 n'3' a donc rien de commun entre ces énormes débris et les agrégats mo-
léculaires infiniment ténus qui caractérisent les colloïdes vrais.
S'il existe réellement dans l'empois ordinaire une substance à l'état de
pseudosolution micellaire, ce sera un troisième composant de l'amidon à
ajouter à ceux que nous connaissons déjà, à savoir l'amvlose et l'amylopcc-
tine. Ces considérations cessent naturellement d'être applicables à l'empois
cuit sous pression, dans lequel l'amylopectine a perdu, par liydrolyse par-
tielle, sa forme organisée : le colloïde qui apparaît alors (si toutefois il s'en
produit) résulterait uniquement, d'après nous, de cette bydrolvse, comme
les dextrines qui en représentent les produits ultérieurs de désagrégation.
Je profiterai enfin de la circonstance pour exposer certains résultats que
j'ai obtenus en essayant d'isoler l'amylopectine, résultats qui ne m'avaient
pas paru jusqu'ici assez nets pour justifier leur publication, mais qui main-
tenant prennent une certaine importance parce qu'ils se trouA'ent en parfait
accord avec ceux, plus com[)lets, cjue vi(mt de rapporter M'"" Cîatin.
Lorsqu'on fait bouillir de la fécule avec une solution saline (sulfate, citrate
de sodium, etc.), concentrée et par conséquent hyperlonique, on obtient
un liquide filtrable sur papier, dont Ta partie claire est ricbe en amylose et
la partie insoluble cbargée d'amylopectine. Si l'on soumet celle-ci au même
traitement, trois ou quatre fois de suite, on finit par avoir une solution qui,
d'après l'examen colorimétrique en présence d'iode ('), renferme une
quantité d'amylose égale à 60 pour 100 environ du poids total de la fécule
employée. Le résidu insoluble se colore par l'iode en violet rouge et offre au
microscope le même aspect de sacs vides que le produit de M""" ( ialin : c'est
(') Dans ces circonstances, t'iodure damidon est nécessairenienl coagulé en gros
flocons, mais on peut, par un aililîce très simple dû à M. l{ou\, le ramener à l'état de
pseudosolulion claire, ce qui rend l'observation facile.
SÉANClî DU 9 MARS 1908. 545
de l'ainylopectine impure, renfermant encore une quantité infonniie cFamv
lose iusoIuLle dans Teau bouillanle. .
Les mômes résultais s'observent quand on essa\e de préparerde Fcmpois
avec de l'eau de cliaux, qui s'oppose au gonllement exagéré des membranes
pecteuses; la solution liitrée et neutralisée se colore en bleu pur intense
par l'iode et le résidu présente encore la forme pelliculaire qui, en dernière
analyse, parait être caractéristicjue de l'amylopectine naturelle.
Ce sont là, maintenant, des faits solidement établis; nous sommes lieureux
de les voir tous, y compris ceux observés réceraiiient par M. Fouard (') et
par M. Bierry (^), concorder avec les tiiéories que nous avons précédemment
émises, M. Ilouxetnioi, sur la slruclure physicochimique du grain d'amidon
et la constitution de l'empois.
BûTAN'lQL'E. — Sur la durée des paruxydiaslases des graines. Note
de MM. RiiocQ-lloLSSEU et Ed.hoxd Gai.v, présenté par M. G. Bonnier.
Dans une Note antérieure (') nous avons indicjué que les peroxydiastases
découvertes dans les graines n'y persistent pas indéfiniment.
Kn vue de préciser celte conclusion, nous avons examiné, par la méthode
déjà décrite, des graines d'âges différents et authentiques provenant des
collections suivantes :
Ages d'ancienneté
des divers lois
de ;;raines. Origine des graines.
5ooo à 9.000 ans . . . CullecUons pharaoniques dn Musée de Boiilaij (Graines clioisies
et envoyées par M. Maspero).
.jno ans en\ iron. . . xv'' et xvi" siècles. — Colieclions préincasiques de la Mission l'aui
Berlhon : Graines du cinieliére de Pachacamac (JV'rou ).
4oo ans enxiron . . . xvi"= siècle. — Collfctlons du Musée d'Etlinograpiiie du Troca-
déro : Graines fies sépultures péiuviejjnes d'Ancon (M. Haniy).
3oo à 200 ans Herl)ier de Dominique Perrln de Doniniarlin, médecin lorrain
du xvi° siècle (Faculté des Sciences de Nancy).
308 ans environ . . . Herbier de Tournefort du .Muséum d'Histoire naturelle de Paris
(Graines extraites par M. le D'' Bonnet).
(') Comptes rendus, t. CXLVI, p. 28.3.
(^) Comptes rendus, t. CXI^Vl, p. 417-
(') BnocQ-RoussEU et EnnoNu G.iiN, .S'(//' /'crisleuce d'une pero:rydiaslase dans les
graines sèches (Com/Hcs rendus, ifi décembre 1907).
54<T ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ages tlancienncté
des divers lots
de graines. Origine des graines.
178 à 120 ans Herbier Gormand, Secrétaire perpétuel du Collège des Médecins
de Nancy (Faculté des Sciences de Nancy).
12.5 et 120 ans Herbier Pourrel (Muséum de Paris), graines datées de 1785
et 1787 extraites par M. le D'^ Bonnet.
119 a 38 ans Herbier du Laboratoirede l'olaiiique de la Sorbonne (M. Bonnieri.
98 à 18 ans Collections des graines de la chaire de Culture du Muséum
(M. Costanlin) et graines oxlrailes des lierbiers de De Can-
dolle, Desvaux, Lejeune; herbier Lèvent et Saubinel (de l'Ecole
de Médecine de Reims), 1810 à ]S90.
.58 ans Collection des Céréales de Godron (Faculté des Sciences de
Nancy).
+ do 38 ans Herbier de l'ancien Collège de Forbacli (Faculté des Sciences
de Nancy).
I.") il 2 ans Graines récentes des collections du Laboratoire de Botanique
ap|iliquée de la Faculté de? Sciences de Nancy.
Les pefoxydiaslases des gi^aines peuvent parfois disparaître au bout de
peu d'années, Galium de 20 ans, par exemple; elles peuvent aussi se con-
server longtemps.
Les graines les plus anciennes, dans lesquelles nous avons constaté l'exis-
tence de la survivance d'une peroxydiastase, appartiennent an xvin^ siècle,
et sont les suivantes :
1. TiUiviim hyhcrnum et Triticum inonocotciint âgés de 208 ans ciixiion. Graines
lie riierbier de ïournefort, extraites de cet herbier par M. le D'' Bonnet ([ui nous les
a envoyées. D'autres graines de cet heibier n'ont pas donné la réaction, par exemple
celles à^Hordeum dislichon.
2. Adonis stlvestrisC B. Pinax (synonyme probable : Adonis ai/l iim/ui/isL. ). Trois
échantillons conservés dans trois feuilles séparées de llierbier Gormand, et étiquetés
par l'auteur de cet herbier. L'herbier Gormand est resté oublié dans une malle depuis
1790 jusqu'à 1900 ('). Nous avons nous-même prélevé les graines iV Adonis, donl nous
possédons encore une centaine d'exemplaires, d'authenticité certaine.
Tri/oliiiin spicatum angustifolinm C. I>. l'inax, vulgo Lai;opus (syn. : Tiifoliiiin
anguslifolii(i)i L.). Cet échantillon provicr.t aus^i de l'herbier Gormand et porte 5o
à 60 graines.
(Jet Adonis et ce Trèfle sont âgés de i3o à i5o ans et sont les seuls qui ont présenté
(') C'est dans cet herbier que se trouvait l'herbier de Dominique Perrin, dont les
conditions de conservation ont été les mêmes depuis laS ans (Comptes rendus,
23 décembre 1 901).
SÉANCE DU 9 MARS I908. 54.7
la réaction peroxydiastasique parmi les -5 types d'espèces dillerentes, fournies par
l'herbier Gormand.
3. Trilicum œstwum (année 1787), et Hordeiim Ite.rasùcliiim (année 1785). Grains
âgés de 120 à 120 ans environ, extraits de l'iierhier Pourret par M. le D'' Bonnet.
Aucune des graines examinées par nous, antérieures au xviii" siècle
(graines pharaoniques, graines péruviennes, graines de Flicrhier Perrin),
n'a donn(' l'indicalion de la persistance d'une peroxydiastase. Au contraire,
pour les graines provenant du xix"" siècle, il y a toujours, dans chariue lot
examiné, une certaine proportion des espèces dont les graines ont conservé
leur peroxydiastase. Cette proportion est d'autant plus considérable qu'on
se rapproche du xx^ siècle. Parmi les 3oo espèces environ, soumises à un
examen, il est noté que certains genres et certaines espèces manifestent
très inégalement l'aptitude à conserver la faculté peroxydiastasique : ainsi
les Trilicum la conservent jusqu'à 200 ans, les //orû?eM/n jusqu'à 12) ans, avec
quelques exceptions seulement; Crocus jusqu'à 84 ans et Acacia jusqu'à
61 ans, sans aucune exception. Nous avons toujours constaté que, lorsque
la réaction se produit, c'est toujours dans les tissus qui n'ont pas subi ce
(jue l'un de nous a appelé antérieurement le hrunissemenl ('). \_: Adonis et
le Trifolium, cités plus haut, avaient très exceptionnellement échappé
jusque-là au brunissement, qui est généralement très accentué dans les
graines de cet âge, et notamment dans d'autres Trèfles du même herbier.
Les graines qui sont en voie de brunissement perdent graduellement la
faculté peroxydiastasique. Ainsi un grain de Blé récent bleuit dans l'em-
bryon et dans l'albumen; lorsqu'il est suffisamment âgé, son embryon est
brun, et la graine ne bleuit plus que dans l'albumen (Blés de Tourneforl).
Plus tard, le brunissement de la graine étant généralisé, la réaction bleue ne
se produit plus (Maïs péruviens).
Les graines qui possèdent la faculté germinative contiennent toujours
des peroxydiastases; celles qui ont perdu la faculté germinative peuvent
encore en conserver très longtemps. Si l'on considère que les embryons de
Blés âgés de 100 ans sont déjà très brunis et, dans cet état, semblent ne
plus pouvoir germer, on doit conclure que les Blés de Tournefort ont
conservé leur faculté peroxydiastasique au moins un siècle après avoir
perdu leur faculté germinative.
(') Edmond Gain, Sur le vieillissement de l'embryon des Graminées {Comptes
rendus, 23 décembre 1901); Sur les embryons dn filé et de l'Orge plinrrioniques
{Comptes rendus, i i juin 1900).
548 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Conclusion générale : \ous avons pu iiieltre en évidence la présence d'une
peroxydiastase dans les graines de deux plantes âgées de plus do deux
siècles. 11 y a là une [lersistance remai'(piahle et inal tendue d'une propriété
diastasifpie.
PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Caraclcris hiologiques et pouvoir ixilhogènè
du Sterigniatocystis lutea Bainier. Note de \1M. SAnionv ri ciori'or,
présentée par M. Guignard.
La Mucédinée dont l'étude fait l'objet de la présente Note est celle que
Bainier a décrite {Bull. Soc. Bot., 1880) sous le nom de Slerigmatocystis
lutea: celte espèce, pour son auteur et pour nous-même, est distincte de
celle brièvement décrite autrefois par \ an Tiegliem sous le même nom.
(/elle Mucédinée possède un nncéliurn hlanc. |iHs-aiit nu jniine puis verdissnnl, avec
lies conidioplirii-es di'es.-és liaïUs de ooo!'' fi Sooi'-, suriiionlés il un renlleinenl spliéiiqiie
de lal"- A àoV- île diamèlre, lequid est recouvert, dans ses trois quarts supérieurs, de
basides en massue dressée, de lOi'- de long sur 5:'- à 6!-'- de largeur moyenne ; clinque
l3a>ide est couronnée de ^-4-6 slérigmntes en (|uille. de g!-"- siu' '{•'■, avec coniilies
d'abord jaunes, puis Silauqties. -pliéri(|ues. lisses, de 31'-,.").
Dans les cultures sur g('laline, gélose et bouillon, la baside disjjaraîl et la plante
prend les caractères dun Aspcrgillus: optiinum cullural -H 35°, cultures ci-dessous
effectuées à -1- 22°. Sur pomme de terre neutre et pomme de terre acide, après
i'\ heures, filaments blanchâtres formant dès le second jour un mycélium fertile jaune
jusqu'au cinquième jour, puis verdissant à mesure que le thalle feutré vieillit et se
plisse. Sur carolle. même début, mais le mycélium reste plan, jaune de chlore jusqu'au
septième jour, puis vert-pré le onzième jour. Sur gclaline, liquéfaction dès le qua-
trième jour, progressant ensuite lentement et complète au bout de i mois. Sur
gélose, le second jour, iloLs blancs, puis jaunes, puis vei't-pré, croissance lente. .Sur
Raulin, au bout de 24 heures, germination de i7o!'- à 24oi'- : voile dès le second jour,
devenant ensuite veit et plissé. Sur Raulin neutre , cultures moins abondantes et voile
moins tourmenté. Sur bouillon, voile constamment; conidiophores coupés de cloisons
et du type Aspergcllus; conidies légèrement verruqueuses.
Un lapin pesant 1793*^ fut iiiocitlé dans la veitie périphéri(juc de 1 oreille
avec2'^^"'' d'éinulsion de conidies dans le sérum pliysiologique. Dès le second
jour, perte de poids de. 53^, poil hérissé, stupeur. Le lendemain, nouvelle
perle de poids de ■2-[2^. L'animal esl abattu, chanceliint, les oreilles pen-
dantes; mort le troisième jour.
A l'autopsie, foie volutiiineux, luinélit', porlanl l'empreinte des côtes,
noniinY'ux placards blancs à la face convexe; cn'ur normal ; le rein augmente
SÉANCE DU 9 iMAHS I908. 5/|9
(le volume; poumons présentant des laclies noires très étendues et deux
petits abcès Ijosselés dans la région médiastine.
Les cultures tentées sur Raulin avec divers organes n'ont donné de
Stcrigr/iotocYSlis que dans les semis faits avec le foie et le rein.
I.es lésions liistologiqiies sont les suivantes : liein : pas de filaments mycéliens, pas
(le développement anormal du tissu conjonctif; \ aisseaux non dilatés; cellules épithé-
liales uniformément troubles, tuméfiées, olilnranl la lumière des tulnili; léger exsudai
albumineiix. — Foie: bourré de filaments mycéliens; conge>tion dis capillaires intra-
hépa tiques ; tuméfaction, trouble général des cellules hépatiques; in (lit ration embryon-
naire des espaces portes sans pyéliphlébile, ni angiocholite appréciables; quelques
nodules infectieux dans les lobules ; veines sous-liépatiques normales. — Rate normale :
pas de champignon. — Poumon : pas de mycélium; vaisseaux dilatés, gorgés de sang;
alvéoles remplies |)ar uu exsudât albumineux avec filaments de fibrine; épilhélinm
alvéolaire peu distinct et généralement tuméfié; plusieurs acini infiltrés de leucocytes
et de cellules rondes à noyaux fortement colorés. — Cœur : myocarde normal; péri-
carde viscéral présentant de fines végétations.
11 réstiltc de ce qui précède que l'espèce dont cette Note fait l'objet, et qui
est essentiellement dilîércntc de tous les Aspergillns et Sterigmalocystis
étudiés jusqu'à présent à ce point de vue, est douée d'u'n pouvoir patliogène
très marqué. Les lésions produites sont d'ailleurs comparables à celles qu'on
a décrites' dans les aspcrgilloses expérimentales, et notamment dans les
mycoses dues à V Aspergillns fumigatiis.
GÉOLOGIE. — Métamorphisme et tectonique des terrains paléozoïques
du Moivan et de la Loire. Note de M. Albert MitiiEi.-LÉvy, présentée
par M. Michel Lévy.
Métamorphisme. — Le long du bord oriental du Plateau central, les
granités les plus récents ont métamorphisé le Dévonien supérieur et le
Tournaisien, et leur mise en place parait s'intercaler entre les émersions
auxquelles on doit rapporter les poudingues touinaisiens et celles qui ont
donné naissance aux poudingues viséens; ces derniers contiennent fré-
quemment des galets de granité, tandis que les premiers n'en présentent
pas et sont, en outre, souvent métamorphisés.
. Suivant la nature chimique des sédiments, il se développe des schistes
micacés, maclifères et feldspathisés, des cornes vertes et, par endomor-
phisme du granité, une formation dioriticjue et diabasique. M. Michel
Lévy a insisté sur ces phénomènes si intéressants d'endomorphisme ; j'ai pu
55o ACADÉMIE DES SCIENCES.
les dater et les attribuer à la transformation des calcaires dévoniens : les
cornes vertes et les diorites apparaissent à la base de tous les lambeaux
carbonifères de la Loire et du Morvan et constituent les roches, si carac-
téristiques, connues localement sous le nom de pierres des fées.
Evolutioti des magmas érupti^s. — Le granité de Luzy est une Alaskose
à fumerolle iiranilodioritique et mégapotassique, à scorie magnésienne el
microcalcique.
Si, 72,5; Al, i4,8; Fe, •2,:);Ca, o,3; Mg, 2,1; Na, 2,6; k, '\,'\;T\, 0,4 ;
Apaiite, 0,2; perte, o,G.
La moyenne des diabascs et des diorites donne une Andoze, à fumerolle
alcalinogranitique, mésosodique, à scorie magnésienne-ferrique, uiésocal-
cique. Analyse :
Si, ,01,7; Al, 19, 3; Fe, 7,(); Ca, 7,9; Mg, 4,;); Na, 3,5; K, i /| ; Ti, 1,0;
perte, 2,4.
On remarquera que la seule série pélrographique antérieure au granité
et qui ne paraisse pas due à son influence, la série albilopliyrique du
Famennien, est persodi(|ue. Toutes les autres roches éruptivesou tuflticées,
sauf les variétés endomorphes, sont mégapotassiques comme le granité, et
leur étude chimique permet de supposer qu'elles ont pris naissance grâce
à la dillérenciation d'un seul magma granitique.
Tectonique. — Depuis le Frasnien jus(]u"au Viséen, la sédimentation a
été continue ; elle commence cependant à subir des lacunes dès le Tour-
naisien ; l'apparition des poudingues est caractéristique à ce point de vue.
Les grands mouvements orogéniques hercyniens datent, dans la région
étudiée, du sommet du \ iséen.
La mise en place du granité s'étant produite à la lin du Tournaisien, les
plissements de montagnes antérieurs à ceux du système hercynien ont été
complètement ed'acés par le métamorphisme graniticpie, comme les for-
mations anléfrasniennes elles-mêmes.
11 V a lieu de distinguer trois faisceaux paléozoïques : celui du Morvan
qui comprend cinq synclinauv hercyniens; celui de Blanzy-Bert, en grande
partie caché sous un vaste synclinal houiller et perniien; celui de la Loire,
comprenant quatre synclinaux hercyniens. Ces trois faisceaux sont séparés
par des massifs granitiques, correspondant à des aires anticlinales hercy-
niennes que l'érosion a aujourd'hui complètement décapées. Ce sont du Nord
au Sud : le granité de Luzy, celui du (^harollais et celui du Beaujolais,
prolongement de la chaîne du l'ellerat. Les jeux combinés du métamor-
phisme, des plissements, des décrochements et de l'érosion ont donné des
SÉANCE DU g MAKS 1908. ïôl
caractères particuliers à chacun des anticlinaux et synclinaux étudiés. Par
exemple, dans l'anticlinal de Moulins-Eni,nll)ert, Châleau-Chinon, Manlay,
au nord du faisceau du Mor\an, les formations sont réduites à l'étal de lam-
beaux disloqués, isolés les uns des autres au milieu du granité qui les a lar-
gement digérés. Malgré la dislocation, il est aisé de suivre, dans le granité,
l'axe dévonien bien aligné et entièrement transformé en diorites et cornes
vertes.
Au contraire l'anticlinal de Dion au mont Beuvray, très continu en bor-
dure du granité, n'est profondément mi'Mainorphique qu'à sa partie Nord-
Est, laissant apparaître encore au Sud-Oiiesl le Dévonien fossilifère.
Dans la Loire, l'enfoncement géosynclinal, antérieur aux plis hercyniens,
paraît avoir été plus considérable ; tout le Dévonien et presque tout le
Tournaisien sont constamment très métamorphiques et le Viséen seul est
encore fossilifère.
Diverses apparitions de gneiss, celles d'Avallon, de Marmagne sous le
plateau d'Antully, de Palinges au sud du synclinal Blanzy-Bert, enfin les
formations de gneiss et de micaschistes du Lyonnais au sud du faisceau de
la Loire, jalonnent les parties les plus profondes du grand géosynclinal qui
a précédé les mouvements hercyniens.
Les granités lentement élaborés au fond du géosynclinal sont évidemment
en contact avec les sédiments les plus modifiés, c'est-à-dire les gneiss; au
cotitraire, les granités qui se montrent actuellement à nous comme n'ayant
eu, au moment de leur mise en place, qu'une mince couverture paléozoïque
incomplètement modifiée, sont souvent, à leur partie supérieure, trans-
formés en microgranites et se sont élevés dans les fractures des parties
faibles du géosynclinal primitif.
Ce sont précisément ces derniers granités dont le magma, encore fluide
à faible profondeur, a donné naissance aux grandes éruptions microgranu-
litiques du Morvan et de la Loire.
GÉOLOGIE. — Les éruplions de ta Limagne. Sept périodes d'activité volca-
nique du Miocène inférieur au Pléislocéne. Note de M. I*h. Gi.avgeaud,
présentée par M. Michel Lévy.
Les cinquante collines volcaniques de la Limagne montagneuse, qui
donnent à cette région sa caractéristique spéciale et son pittoresque sédui-
sant, ont fait l'objet de nombreux travaux géologiques.
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, IS° 10.) 7^
"«32 ACADEMIE DES SCIENCES.
Depuis Desmarels (1771), Montlosier, Rainond, Lecoq, Julien, Micliel
Lévy, Boule, Giraud, etc., se sont surtout occupés de leur constitution.
Mais par suite de la rareté ou de l'absence de documents paléontologiques
on n'avait pas, jusqu'ici, de notions précises surVàge et la ^e/ielse des coulées
basaltiques qui couronnent un certain nombre de ces collines.
Les recherches que j'ai entreprises, pour le Service de la Carte géologique
de France, sous la direction de M. Michel Lévy, me permettent d'apporter
une importante contribution à la solution de cette question.
J'ai recoimu, en effet, qu'il y avait eu dans la Limagne, au moins sept pë-
riodcs d'activité volcanique s échelonnant dn Miocène inférieur au l'iéistocène
inférieur.
Pour déterminer l'âge de ces éruptions, je me suis basé non seulement
sur les faunes renfermées dans les alluvions en relation avec les coulées,
mais aussi sur les hauteurs des coulées épanchées à plusieurs époques dans
la vallée de l'Allier et suspendues aujourd'hui à divers niveaux, au-dessus
de cette vallée.
La faune à Dinotherinm de Givreuil (Allier) que j'ai fait récemment con-
naître et qui correspond à un de ces niveaux alluviaux a été un jalon pré-
cieux pour cette étude.
Les éruptions volcaniques de la Limagne sont encadrées entre les allu-
vions burdigaliennes de Gergovie sur lesquelles reposent les coulées les plus
élevées de la Limagne et les alluvions pléistocènes supérieures de Sarlière
qui sont au pied des coulées des volcans de Gravenoire et de Beaumont.
- Eruptions miocènes. — i" Les premières éruptions volcaniques débutèrent
au Miocène inférieur, car certaines coulées (Gergovie) reposent sur des
alluvions burdigaliennes à Mekinoiles Eschcri, Melanopsis Hericarti (jyoWin?,)
et leurs galets se trouvent dans les alluvions helvétiennes.
■ Les puys Saint-Romain et Saint-André sont de cette époque. L'érosion
a été considérable depuis le Miocène inférieur puisque les coulées surplom-
bent aujourd'hui de près de 4oo™ la vallée de l'Allier.
Aux côtes deClermont, à Chanturgue, au Puy-du-Var, les coulées infé-
rieures, reposant sur des sables feldspathicpies de nivellement, remaniés par
les eaux et discordants sur l'Oligocène, sont du même âge.
2° Ces premières éruptions volcaniques furent certainement en relation
avec V exhaussement continu de la Limagne commencé avant la fin de l'Oli-
gocène et se faisant du Sud au Nord.
Au Miocène moyen, un nouvel effort orogénique augmenta le relief en
amont, vers la région des Cévenries et du Vélay, d'où il descendit une ri-
SÉANCE UL- 9 MARS 1908. 553
vière (Allier) qui couvrit une partie de la lâmagne d'une nappe alluviale
de galets de quartz, de silex jurassiques (chailles) mélangés, à partir de
Clermont, à quelques galets de basalte provenant des éruptions antérieures.
Ces alluvions se poursuivent vers Gannat et Moulins où elles renferment
une faune d'âge miocène moyen ( Dinotherium Cuvieri, Maslodon angusli-
dens, Maslodon tapiroides, etc.).
Peu après, de nouvelles fractures éruplives donnèrent issue à des coulées
de lave qui s'étendirent sur ces alluvions. Elles couronnent aujourd'hui les
puys de Var, Chanturgue et le Puy-du-Mur.
La colline de Cfiateaugay et la coulée basaltique qui la surmonte sont
trop profondément disloquées pour qu'on ait une notion absolument précise
de l'âge de celte dernière. Elle semble bien, cependant, se rattacher aux
éruptions helvétiennes, ainsi que le Puy-du-Mur qui domine la vallée de
l'Allier de 287"'.
3° Le plateau de Pardins, beaucoup moins élevé au-dessus de l'Allier
(224™) et reposant sur des alluvions à galets de quartz, doit être plus récent
{Miocène supérieur^.
En résumé, la continuité des efforts orogéniques, qui avaient exondé la
Limagne à la fin de l'Oligocène, se poursuit durant le Miocène. Elle amène :
1° Dès le début du Miocène, un phénomène de ruissellement intense et
l'établissement d'un premier réseau hydrographique qui transporte dans la
Limagne, dans les vallées de l'Allier et de la Loire et jusqu'en Sologne, des
sédiments sableux et marneux (sables de l'Orléanais et de la Sologne), cou-
vrant une étendue considérable;
2° L'édification des premiers volcans du Massif cejitral à cette même
époque ;
3° Au Miocène moyen, un nouveau soulèvement qui augmente la pente et
le pouvoir dynamique de l'Allier. Cette rivière est alors assez puissante
pour étaler dans la Limagne, jusqu'au delà de Moulins, une nappe allu-
viale à galets de basalte, de quartz et de chailles jurassiques provenant des
Cévennes et renfermant une faune helvétienne;
4° Deux nouveaux épisodes d'éruptivité, au Miocène moyen et au Miocène
supérieur, dont les produits recouvrent les formations antérieures.
Ces éruptions se sont continuées durant le Pliocène et le Pléistocène.
.tf. ACADÉMIE DES SCIENCES.
MÉTÉOROLOGIE. - Observation de foudre en boule.
Note de M. Isidore Bay. (Extrait.)
Nous avons l'honneur de présenter à FAcadén^ie une observation
à^ foudre en houle faite à Saint-Georges-de-Renems (Rhône).
. a ■ à m" Dvécises du soir, trois violents coups de tonnerre se
, „. . . • ., jp u miison à o™, 5o au-dessus du bouton d appel,
un quemenl a l'intérieur de la maison a o ,j ,._„,„, ^„ ?„;,„„, au mur un
tiou oe 1 uc nrpmière par la sonnerie électrique. Dans celle
chambre de la maison, rehee ^ '^ P"^^'^ Pf/ ' .^^:^^,^ l, foudre passa de là
La foudre était entrée dans la maison pai la lige ae ^
"'Lep,:::t::.rr™:.:.'":i:.»^.-. e. ne,, ..„. ,„•.»„„ ,,0.... co„p ..
tonnerre se fît entendre à l'extérieur....
Nous vovons donc en résumé : _ j- ■ ..
;o Chute de la foudre, fluide électrique avec ses manifestattons ordtnatres :
9° ÂDDarition d'un globe incandescent; , ,,
?o Di^^tion de ce globe incandescent et réapparition des phénomènes
ordinaires produits par la chute de la foudre.
A A heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures et demie. ^ ^
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS
Quai des Grands-Augustins, n" 55.
'"jue vomme. L abonnement est annuel
it, à la 6n de l'année, deux volu
. ■''"•^ ''« ^'abonnement .
lans : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Un
ion postale : 44 fr.
On souscrit dans les départements,
ciicz Messieurs :
" Ferran frères.
. Cliaix.
''^ Jourdan,
' liud.
*"* Courtin-Hecquei. .
5,.j 1 Germain et Grassio
' Siraudeau.
'"«« Jérôme.
"îfO" .Marinn.
1 Ferai.
^<^ux Laureiis.
Muller (G.)
?es Henaud.
Oerric-n.
Loiieni.
Lyon.
cliez iMessieiirs :
( Baiimal.
> M— Texier.
. Cumia et M.isson.
I Georg.
' Phily.
Maloine.
Vitte.
Afarseille Hiiat.
,, , ,,. \ Valat.
Montpellier {
/ Goulet et I
ibery.
'ourg .
■ont- Fer
* F. Hobert.
I Le Borgne.
Uzel frêles.
Jouan.
• I>ar(lel et Bouvier.
1 Henr^-.
' Marguerie.
( "elaiinay.
' Bouv.
Groflier.
Ratel.
Rey.
\ Lauverjat.
' Degez.
.Moulins
A'antes .
Nice
•lie j Urevet.
/ Gratier et C"
zhelle Fouclier.
I Bourdignon.
L>oml)re.
j Tallandier.
' Giard.
fils.
Martial Place.
/ Buvignier.
Nancy j Grosjean-Maupin.
[ Wagner et Lamijert.
Dugas.
Veloppé.
Barma.
Appy.
^'''"^' Debroas-Duplan.
Orléans Loddé.
Poitiers JBlancluer.
( Lévrier.
''«""« Pliiion et nommais.
liochefort Girard (iM"").
fiouen I Langlois.
( Lestringant.
S'-Élienne Chevalier.
Toulon .. . ( Figard.
' / Alté.
Toulouse ,
r Privât. (
I Boisselier.
^O"" Péricat.
! Bousrez.
\ Giard.
/ Lemaitre.
On souscrit à l'étranger.
Amsterdam
Atliénes
Berlin.
Vatenciennes
cliez Messieurs :
j Feikema Caarel-
' sen et C'V
■ . Beck.
Barcelone Verdaguer.
l Asher et G''.
] Friodiander et fils.
\ Kulil.
( Mayer et .Miiller.
*«'™ Francke.
Pologne Zanichelli.
ÎLamertin.
Mayolez et Audiarte.
Lel)ègue et G'°.
„ / Sotchek et G°.
Bucarest * , , ,
' " / Alcalay.
Budapest «ilian.
Cambridge Deighton, Bell et C.
Christiania Cammermeyer.
Constantinople . . Otto [veil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Cènes Beuf.
1 Eggimann.
Genève 1 Georg.
' Burckliardt.
''''""■y^ Belinfante frères.
( Payot et C".
Lausanne Rouge.
I Sack.
; Bartli.
I Brockliaus.
Leipzig , Lorentz.
/ Twietiiieyer.
V'oss.
1 Desoer.
' Gnusé.
Cliez Messieiir.» :
[ Oulau
Londres ... ) 11 „i .
J M.iohette et C"
Niitt.
Liège .
Luxembourg.... y. Buck.
/ Ruiz et G".
Madrid I Rome.
■ ■ ' ) Dussat.
' F. Fé.
Milan S ''°«<=-'' frères.
/ Hœpli.
'*'°'''°"- Tastevin.
iXaples ) Margl.ieri di Gius.
\ Pellirano.
Dyi-suu et IToifTei
New-York Stecbert.
( Lenicko et Riiechiier
Odessa . Rousseau.
Oxford Parker et G".
Palerme Keber.
^"''^0 .Magalhae, et Moniz.
Prague Rivnac.
Bio- Janeiro Garnier.
Bocca frères.
Loesclier et G".
Botterdam Kraimrs et fils.
Stockholm Nordiska Boghandd
Cl rj •. t [ i^i'iserling.
S'-Petersbourg . . I ... ,„ "
° I WolfT.
I Bocca frères.
j Brero.
I Rinck.
( Rosenberc'-t Sellier
yarsovie Gebethnor «i Wolff.
Vérone Druckcr
Borne.
Turin .
Vienne
l'Miies i" ;, 31. - (3 .4oût i.S-i^ à i, n,;.„,„.,-„ ..._ , ,r.,..__ _
\ Frick
j Gei-old et C"
[ Zurich Rascher.
DES SCIENCES
a 3 1 Décembre i«3o.) Volume iu-4»; 1853. Prix.
me 111-4°; 1870- Prix.
\3 même Litira
e les Mémoires de r Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par dirers Savants à l'Académie des Sciences.
r 10.
TAHIi: DES ÂlVriCLES (Séance du 9 Mars i«()8J
MEMOIRES ET COMMlIM<;ATIOi\S
OKS CORBESPONnANTS HK LACADÊMIH.
DES MEMBRES ET
Pages.
5ii
M BE FonCRAND. - Sur les carbonates
neutres alcalins et alcalino-terreux.. . . . .
M. œviLF.irr. - Sur les minerais de fer
ordoviciens de la Basse-Normandie et du ^^^
Maine
M O LvîiNELONGUE fait lionimage d'un
buvraç;e intitulé : « Innucnces modifica-
trices '^de révolution tuberculeuse; Re-
cherclies expérimentales »
ÏVOMINATIONS
Commission chargée de présenter a I Aca-
démie un Rapport -ur le mode d emplo
des annuités otrerles par le prince Roland
Bonaparte ; le Président en eNercice et
le prince Roland Bonaparte; MM Dar-
Eoux, Deslandres, Bovîquet de laGryl;
A. de I.appauent, Le Chatelier. Gau-
tier : Caili.etet
5i-
C<)lVUESl»ONnAi\CE.
M le Secrétaire perpétuée signale divers
Ouvrages de M. Jules Sewrin et de
M. Svea ffedin „ ' .' ' ' ,' ' 1
M Charles Nordmann. - Recliercl.es
nouvelles sur les étoiles variables
M E Tkavnard. - Sur une surface liypcr-
elliptique du quatrième degré sur laquelle
3o droites sont tracées • •
M. G. KoEOSsovi'. - Sur les problèmes
d'élastirilé à deux dimensions ■ •
M. Carl ST.iRMEB. - Cas de réduction des
équations
dilïérentielles de la trajecto
d'un corpuscule électrisé dans un champ
magnétique ; " "
M EDOUARD Branlv.- Acc.■Ol^s.■ments de
sensibilité des révélateurs élections tiques
SOUS diverses influences
M. P. LANGEVIN. - Sur la théorie du mou-
vement brownien.
M. G. Athaxasiadis.
Flammes sonores
renforçant plusieurs sons
M. J. Thovert. - Sur un dispositif speclro-
photométrique • • • ' ' .
M. Dautricre. - Action des sels alcalins a
5iS
5i8
5^1
52-2
027
53o
533
5:54
ibuslion des gaz et des
la combustion
base fixe sur la comb
punssières combustibles..
M Iean Meunier. — Sur
.;,ns llamme et l'infiammation des gaz a
l'extrémité d'une lige métallique ■•
M-' Gatin-Gruzewska. - Sur la composi-
tion du grain d'amidon ■•
M l„ Maquenne. - Observations sur la
Nnlc de M"" Gatin-Gruzewska
MM BnocK-RoussEU et Edmond Gain. -
la durée des peroxydiastases des
Sur
ovaines.
es bio-
MM Sartohv et JouRDE. — Caractère
logiques et pouvoir pathogène du Slerig-
nuilocvsli/i liitea Bainier
M UBERT .M.r.UEL-LEVY. - Metaii.or-
phisme et tectonique des terrains paleo-
zoïques du Morvan et de la Loire. . .. . . ■
M Ph. Glangeaud. - Les éruptions de la
Lima.ne. Sept périodes d'acliv.le volea-
du Miocène inférieur au Pleisto-
nique
'cène
M. Isidore Ba\
en boule
— Obser
539
.540
54-2
545
54s
349
55 1
vation de foudre
PARIS.
_ IMPRIMERIE GAUTlllKR-VlLLAKS,
Ouai des Grand- \ugusiins, 03.
Le (ienint : (iMJTBiEB- Vilubs
1908
PllEAIlKll SEM KSTRE.
COMPTES IIENDCS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
NU (16 Mais 1908).
PAIUS,
GAUTHIER-VILLARS, IiMPRIMEUR-LIBHAlRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai dos Grands-Augusiins, 55.
1908
RÈGLEMENT KEL4TIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 33 ruiN 1863 et 2] mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
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26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
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de l'Académie.
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ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent
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Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
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plus de 3:î pages par année.
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cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus., mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aa
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pU'
biique ne font pas partie des Comptes rendus.
Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
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{
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qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l' Aca
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foni
pour les articles ordinaires de la correspondance offi-
cielle de 'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tare
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans 1
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche!
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraien
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptei
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des a!
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendm
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- i
sent Règlement. Si
Les Savants étraagers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs ^demoires par M:*l. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei î
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avaat 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivaute |
J
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 16 MARS 1908.
PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL.
MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
THERMODYNAMIQUE. - Sur rextension du théorème de Clausius.
Note de M. E.-IL Amagat.
I. On sait que les physiciens sont loin d'être d'accord relativement à la
validité des raisonnements conduisant à l'inégalité de Clausius dans le cas
des cycles irréversibles; peut-être aussi peut-on, dans une certaine me-
sure, attribuer à des malentendus les résultats contradictoires de divers
auteurs.
On lit par exemple, dans certains Ouvrages sur la Thermodynamique, que l'inté-rale
de Clausius est négative pour tout cycle fermé dans lequd les conditions de réver'sibi-
lite relatives à la température ou à la pression n'ont pas été observées.
Tout d'abord, la condition relative à la temp.ralure disparaît si l'on introduit dau^
l'intégrale non les températures des sources, mais celles des corps.
Si l'on introduit les températures des sources, les autres conditions de réversibilité
étant du reste remplies, l'intégrale est négative, mais cela résulte immédiatement de
ce qu'elle est nulle quand on conserve les températures des corps et, par suite ne nous
apprend rien de plus que l'égalité de Clausius, ainsi que l'a fait remarquer M. Lipn-
mann. ^'
La condition relative à la pression présente plus de difficultés, et l'explication, sou-
vent donnée pour montrer que, si elle n'est pas remplie, l'intégrale est négative, ne
supporte pas l'examen; on n'y tient aucun compte, en effet, des variations" de force
vive résultant forcément des différences de pression.
M. Duhem est conduit à un résultat tout différent : pour tout cycle fermé réver-
sible ou non, mais ne comportant point de résistances passives (frottements, visco-
sités), l'intégrale reste nulle.
Il est vrai que, pour M. Duhem, la définition du cycle fermé comporte seulement
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N- 11.) 7^
556 ACADÉMIE DES SCIENCES.
le retour aux valeurs initiales du volume, de la température et de la pression, tandis
que la définition généralement acceptée comporte en plus le retour à l'état initial de
toutes les autres conditions du système. Or, conformément à cette dernière définition,
ce n'est qu'accidentellement qu'un cycle ne réalisant pas la condition relative à la
pression pourrait être fermé; dans ce cas c'est donc la définition de M. Duhem qui
s'impose.
On suit souvent, pour ijénéialiser le théorème de Clausius, une méthode allVanchie
des difficultés relatives à la pression (qui n'entre pas dans le raisonnement); elle con-
siste à s'appuyer sur le théorème de Potier; d'après ce théorème, l'intégrale de Clau-
sius est nulle ou négative, si les températures y sont celles des sources.
D'autres démonstrations que celle de Potier ont été données par Sarrau et par
M. H. Poincaré; le fait paraît donc bien établi, mais là où la difficulté commence,
c'est lorsqu'on cherche à substituer aux températures des sources celles des diflerenls
points du système.
M. H. Poincaré a déjà signalé du reste les réserves qu'il paraît prudent de faire à ce
sujet; strictement aucune des démonstralions proposées n'est satisfaisante; en parti-
culier, on y substitue aux. sources réelles, des sources fictives assujetties à des condi-
tions de température déterminées et en même temps à fournir à chaque transformation
les mêmes quantités de chaleur c|ue dans le cycle réel, ceci sans se préoccuper du
temps, ce qui revient au fond à assujettir les sources fictives à des conditions que rien
ne prouve être conjpatibles entre elles.
Dans un ordre d'idées très différent, M. Duhem a traité la question en lui donnant
toute la généralité possible, mais la méthode qu'il a suivie exige la discussion minu-
tieuse et approfondie de quelques hypothèses im|iosées par le degré même de généra-
lité du point de vue auquel il s'est placé; il peut donc encore être intéressant de
chercher si, en se restreignant par exemple au cas de la Thermodynamique proprement
dite, on ne pourrait pas arriver au but par des moyens facilement abordables et n'exi-
geant d'autres hyjjolhèses que les hypothèses courantes généralement acceptées par
tous.
L'essai qui suit ne s'appliquera du reste qu'aux fluides, mais dans le cas
général, c'est-à-dire que le système considéré pourra être formé de diverses
parties liquides ou gazeuses, avec ou sans résistances passives, en mouve-
ment, la teinpérature et la pression étant du reste continuellement variables,
d'un point à l'autre du système et avec le temps.
II. 1° Supposons d'abord que le système fluide ne comporte ni frotte-
ments ni viscosités.
Isolons par la pensée une masse assez petite pour qu'on y puisse consi-
dérer la pression et la température comme uniformes; cette petite masse
sera en mouvement sous l'influence des différences de pression des parties
contiguës.
Soient pour une variation de volume dv de la petite niasse : de le travail
des pressions extérieures et dW la variation de la force vive ; nous pourrons
SÉANCE DU l6 MARS igo8. 557
appliquer la formule bien connue d'Hydrodynamique
(•>
Cp dv = dîL-\- dW.
L'intégrale cubique du premier membre se réduit ici ap^dv, en désignant
pour éviter toute confusion par^;, la pression intérieure uniforme du petit
élément; on aura donc
(a) p,dv — dS-trdW.
La petite masse reçoit pendant cette transformation, soit des sources
extérieures de chaleur, soit des diverses pairies du système, une quantité de
chaleur dq donnée par la relation
(3) dq=dV -hA.dG + kdW.
Soit, d'après (2),
(4) dq = d\] + Kp^dv.
Cherchons maintenant la valeur de l'intégrale / -^ pour la petite masse
et une évolution complète.
Imaginons pour cela que cette masse accomplisse le même cycle, plongée
dans un fluide dont on ferait varier la pression de façon à la maintenir
continuellement uniforme et égale à la sienne; la masse passera ainsi suc-
cessivement par les mêmes pressions que dans le cycle réel, mais d'une
façon réversible ; en même temps elle recevra de certaines sources des
quantités positives ou négatives de chaleur; ces sources, n'étant assujetties
à aucune autre condition, pourront toujours être choisies de manièi'e que
la petite masse repasse successivement par les mêmes températures en
même temps que par les mêmes pressions, et par suite que par les mêmes
volumes, que dans le cycle réel; ces conditions n'ont rien de contradictoire,
il y a même une infinité de manières d'en concevoir la réalisation.
Pour chaque transformation élémentaire, la valeur de c?U,qui ne dépend
que des valeurs extrêmes de/j, v et T, sera la même que dans le cycle réel;
il en sera de même pour jo, dv, par suite pour dq et enfin pour -^ '
La petite masse aura donc accompli un cycle fermé et réversible quant à
la condition de pression ; comme la température T est celle de la petite
masse et non celle des sources, on aura pour le cycle en question et par suite
558 ACADÉMIE DES SCIENCES.
pour le cycle réel, puisque tous les éléments de transformation correspon-
dants ont les mêmes valeurs dans les deux cycles,
(5)
n-
- En répétant un raisonnement analogue pour chaque petite masse, on aura
donc pour l'évolution complète de l'ensemble du système
(6)
//t'=-
Ainsi donc, pour tout cycle fermé réversible ou non, mais ne comportant
ni frottements ni viscosités, l'intégrale de Clausius est nulle; c'est le résultat
auquel arrive M. Duhem; on remarquera du reste que le cycle n'est fermé
que conformément à la définition adoptée par lui.
2" Introduisons maintenant des résistances passives :
Supposons d'abord que la transformation dv comporte un travail de
frottement; la relation calorimétrique (3) subsistera sans modification; le
frottement en effet dégage une quantité de chaleur égale à celle qu'absor-
berait le travail correspondant et que par suite les sources n'ont pas à fournir,
la valeur de dq ne sera donc pas modifiée de ce fait; il suffira que le petit
élément fluide soit choisi de façon à englober les éléments des surfaces frot-
tantes, de telle sorte que la chaleur provenant du frottement se répande
tout d'abord dans le susdit petit élément.
La relation (2) deviendra
(7 ) /), f/i- = e?5 -f- fAV -t- dSf.
En désignant par ds^ le travail de frottement, on aura donc
(8) dq :=dlS -\- Apidi' — AdSf.
Supposons maintenant ([ue la transformation dv comporte un travail de
viscosité, on voit de suite que pour la même raison que ci-dessus la relation
calorimétrique n'est pas modifiée.
D'autre part, la théorie des phénomènes de viscosité montre que le travail
intérieur de la petite masse visqueuse se compose de trois termes dont le
premier (travail intérieur de la pression isotrope) est précisément /?, dv, les
deux autres sont de signes contraires au premier, leur ensemble constitue
SÉANCE DU 16 MARS 1908. SSg
le travail de viscosité c/c,; on aura par suite la relation suivante analogue
à(7)|:
(7') Pidv — d(^^ = d(^ -hdW.
Les deux travaux (/e, et de, sont essentiellement positifs.
L'équation calorimétrique sera donc la suivante, analogue à (8) :
(8') dq = dl] + Ap,d^> — dS,.
Enfin, pour une transformation c/v comportant à la fois des frottements
et des viscosités, nous aurons les deux relations
(VII) p^dv — dÇ + dW + dSr+d^,.
(VIII) dq^dU -{-Apidi- — \{dSy-^ dS^).
Cherchons maintenant la valeur de l'intégrale / -7^ pour un cycle fermé.
Pour cela posons
(9) dq'^dU -h A.ptdi'.
Nous aurons
(.0) f^li = f^I£^xfd.h±j^.
Considérons maintenant la petite masse de fluide subissant la même trans-
formation di', mais sans résistances passives, Féquation calorimétrique cor-
respondante sera précisément la relation (9); par suite, répétant ici les rai-
sonnements faits à propos de (4), nous verrons que l'intégrale correspon-
dante pour un cycle fermé est nulle; on aura
(.0 f'4=o,
et, par suite,
Puis enfin, faisant la somme pour toutes les petites masses,
diSv
56o ACADÉMIE DES SCIENCES.
Cette relation, comme on le voit, au double signe d'intégration près, ne
diffère que par la notation de celle à laquelle est conduit M. Duliem.
lll. Pour une transformation ouverte, entre les états (o) et (i), on aura :
<,4) ff'll^s,-S.^,ff^Jk^
et, pour la transformation élémentaire d'une masse de température uni-
forme,
d'où
( 1 5 ) T ds — A(dSf-h dS^) = dV + X dCB -h X d\\.
Par suite, ajoutant de part et d'autre S rfT,
(i6) d{ST- U) = XdS + Xd\\-hA(dSf-{-dC^,) + SdT.
On aura donc, en tenant compte de (VIT) et désignant (ST — U)par H,
(i7)et(i8) dll = p,di'-+-'SidT el p,= '-j-^-
En général, on arrive d'abord à la fonction H par la considération de
phénomènes réversibles; la pression est alors introduite dans le calcul par
le travail extérieur pdv, c'est-à-dire comme pression extérieure; si la fonc-
tion H ne dépend alors que de l'état (pi't) du corps, c'est uniquement par
suite de l'égalité de la pression du corps et de la pression extérieure ; mais,
dans le cas de phénomènes irréversibles, on ne peut plus a priori, sans faire
d'hypothèses, dire qu'il existe une fonction H ne dépendant (jue de l'état
du corps et satisfaisant aux relations (17) et (18); on ne peut le faire
qu'après avoir, comme ci-dessus, introduit dans la relation (16) la pres-
sion (/?,) du corps, en tenant compte de la relation (VII); on peut dire
alors que les relations (17) et (18) sont vraies, que les transformations
soient réversibles ou non avec ou sans résistances passives. .
Maintenant, la relation (VII) peut s'écrire
(19) -j-di- — de~d\\ -hdSf+ dS^.
Si l'on y remplaçait d^ ^ar pdç, p étant la pression extérieure, on aurait
(20) (—-— p\ dv=:dW -^dGf-hdGt,,
SÉANCE DU l6 MARS 1908. 56l
relation qui rappelle de suite celle qu'on rencontre à la base de la théorie
de M. Duhem dans le cas d'un système défini par une seule variable nor-
male et la température.
PATHOLOGIE. — Des cnraclères de l'infection tuberculeuse clans leurs rapports
avec le diagnostic de la tuberculose par les moyens révélateurs. Note de
MM. S. Ari.oi.vg et L. Thévk.vot.
Pourconfirmeryjoi/ wo/Vew un diagnostic positif on cherche à l'ordinaire,
avec le toucher et la vue, une lésion d'apparence tuberculeuse dans le
poumon ou ailleurs. S'il existe un doute sur la nature de la lésion cherchée
et trouvée, on procède à l'examen histologique de celle-ci. Quand la lésion
est extrêmement circonscrite et coexiste avec un état de santé satisfaisant,
la tuberculose est dite latente.
On n'a guère l'habitude, en l'absence d'une lésion perceptible au toucher
et à l'œil, de chercher au microscope la trace de l'infection tuberculeuse.
Aussi déclare-t-on erroné un diagnostic positif qui ne peut s'appuyer ulté-
rieurement sur une lésion palpable.
A partir de 190 1 ( ' ), l'un de nous a montré que, dans des conditions par-
ticulières, l'infection tuberculeuse se borne à produire des lésions très mi-
nimes qui veulent être cherchées par les méthodes histologiques. Il prévoyait
même des cas où l'infection n'a pas déterminé et ne déterminera peut-être
jamais de lésions tissulaires. Ayant étudié systématiquement les viscères
elles ganglions lymphatiques d"un grand nombre de sujets inoculés avec
des bacilles de virulence variée, nous tenons à insister sur ces faits dont
l'intérêt devient plus grand chaque jour.
11. Les Ijacilles liiimains, cultivés sur milieti\ solides, d'une virulence forte ou
moyenne, injectés dans les veines des je unes ru minants et du la pin, engendrent des lésions
macroscopiques du type Viileinin dans les poumons et souvent aussi dans la rate et
le foie, rarement dans les reins. Si leur virulence est au-dessous de la moyenne, un
examen superficiel des organes peut faire croire à l'échec de l'inoculation ; mais des
coupes microscopiques faites à travers les organes d'élection montreront des lésions
du type Villemin dans la plupart d'qnlreeux. Elles sont parfois moins caractéristiques
dans le poumon que dans les autres organes.
(') Voir S. Arloing, Sur l'unité de la tuberculose [Bulletin de l'Académie de
Médecine, 1901). — Sur le même sujet, Communication à la Conférence sur la
tuberculose (Berlin, 1902) et Rapport au Congrès d'Hygiène de Bruxelles, 1908.
562 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La virulence du bacille humain étant plus profondément modifiée, comme dans les
cultures homogènes de S. Arloinj;, l'injection de petites doses produira les lésions du
type Yersin attribuées par les auteurs à l'infection intra-veineuse du lapin par le
bacille aviaire. Ces lésions manquent ou sont très peu développées dans le poumon.
Elles frappent surtout le foie et la rate, ou le foie seulement. La rate est ordinairement
hypertrophiée, quelquefois normale. Quant au foie, l'examen de sa surface ne laisserait
pas supposer les altérations cachées dans sa profondeur. Sous l'influence du bacille
précité, les cellules géantes n'apparaissent pas dans les lésions hépatiques; elles se
montrent, au contraire, dans la raie, à l'intérieur ou hors des corpuscules de Malpighi,
accompagnées ou non de cellules épilhéloïdes.
Si l'injection introduit une 1res faible quantité de bacilles, le microscope peut ne
pas déceler d'une façon certaine des lésions analogues aux précédentes. Cependant
les inoculés ont bien été sous le coup d'une infection tuberculeuse, car celle-là pourra
devenir évidente sur quelques sujets qui, avec le temps, présenteront arthrites ou
synovites spécifiques, leurs viscères restant sains.
Les mêmes bacilles abordant les ganglions provoqueront une altération du proto-
plasme de certaines cellules (a^^pect trouble et granuleux et tendance à la fusion entre
cellules voisines) ou simplement une lyrapiiite temporaire. Ces lésions, définitives ou
transitoires, échappent à l'œil nu. Elles sont l'expression anatomique la plus minime
de l'infection tuberculeuse et conduisent à l'infection sans lésion traduite par la seule
présence des bacilles qu'on démontre par l'examen direct ou par l'inoculation.
Nous avons observé des exemples de ce dernier mode sur des bouvillons et des che-
vrettes : dans les ganglions mésentériques après les infections intestinales, dans les
ganglions médiastinaux' et bronchiques après des inoculations intra-veineuses, dans le
ganglion sous-scapulaire après des inoculations sous-cutanées au cou.
III. Des fails ci-dessus se dégagent les conséquences suivantes :
1° L'invasion purement bacillaire réalise le type véritable de Vinfection
latente qui pourra s'évanouir sans provoquer de lésions in situ ou au delà.
Les petites masses tuberculeuses, sommeillantes ou peut-être guérissantes,
représentent non une tuberculose latente, mais une tuberculose établie.
2° L'infection se traduit encore par de simples altérations microsco-
piques qu'il faut chercher à l'aide de moyens appropriés.
5° La limitation plus ou moins grande des signes anatomiques de l'in-
fection dépend de la virulence et de la dose des bacilles, ainsi que de l'im-
munité relative du sujet, naturelle ou consécutive à une vaccination.
4° Quel que soit le caractère revêtu par l'infection tuberculeuse, le sujet
donne, à un certain moment, une réaction positive aux moyens expérimen-
taux de diagnostic, soit à la séro-agglutination, soit à la tuberculine dé-
posée sous la peau ou à la surface de la conjonctive.
5° Les caractères variés de^ l'infection expérimentale peuvent se rencon-
trer dans l'infection accidentelle, vu que celle-ci a lieu avec des bacilles
SÉANCE DU l6 MARS 1908. 563
plus ou moins virulents, à doses très inégales, et sévit sur des êtres doués
d'une réceptivité plus ou moins grande.
6" Les moyens de diagnostic expérimentaux sont révélateurs de l'infec-
tion bacillaire plutôt que des lésions tuberculeuses palpables.
7° Il est donc permis de prévoir des désaccords, souvent plus apparents
que réels, entre le diagnostic expérimental et le diagnostic jdm/ morlern. On
en diminuera considérablement le nombre en cherchant à l'autopsie les
altérations hislologiques et à la rigueur la présence des bacilles.
8° A raison même de la subtilité du diagnostic expérimental, les infec-
tions qu'il dénonce peuvent guérir ou disparaître sans laisser de trace.
9° Il en résulte qu'aux moyens de diagnostic il serait très important
d'ajouter des moyens de pronostic, afin de connaître l'avenir probable d'une
infection tuberculeuse.
A cela tendent les efforts des auteurs des divers procédés de -diagnostic
de la tuberculose latente et de la tuberculose à lésions localisées et très
circonscrites. Au surplus, on possède déjà quelques données à ce sujet.
RAPPORTS.
Rapport sur la nécessité de l'application exacte du système métrique décimai
à toutes nos monnaies.
(Commissaires : MM. Dauboux, Bouqcet de laGrye, Mascart, Lipp.man.v,
PoiNCAiiÉ, Radau; Violle, rapporteur.)
Le Bureau des Longitudes a transmis le 3o décembre 1907,3 l'Académie
des Sciences, la lettre suivante que son président avait adressée à M. le
Ministre de l'Instruction publique .le 27 novembre 1907 :
« Monsieur le Ministre,
» Le Bureau des Longitudes ayant appris qu'il est de nouveau question
de créer et d'émettre une monnaie de nickel, comprenant des pièces deo'^'',o5,
o''"', 10 et o'''',25, émet le vœu que le Gouvernement s'attache à respecter les
règles qui avaient été posées par les fondateurs du Système métrique et qui
associaient à chaque unité eiléctive seulement son double et sa moitié. La
pièce actuelle deo'^'',25 a été émise en désaccord avec ces règles. Pour se
conformer au Système métrique, c'est la pièce de 2 décimes ou o'"', 20 qui
aurait dû être fabriquée.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. C.\LVI, N° 11.) 74
564 ACADÉMIE DES SCIENCES.
» Le Bureau des Lonj^iliides, heureux de constater les progrès incessants
du Système métrique, fait remarquer combien il importe que, dans les pays
où ce Système n'a pas été encore pleinement adopté, on ne puisse pas
reprocher à la France d'en violer les règles et de ne pas en respecter la belle
unité.
M Signé : Fournier. »
Ainsi saisie, l'Académie a nommé une Commission chargée d'examiner
la question et de lui en référer.
Nous avons l'honneur de vous apporter les résultats de l'étude effectuée
à cet objet.
La loi du i8 germinal an III, constitutive du Système métrique décimal,
spécifie :
Art. 5. — . . . l'unité des monnaies prendra le nom àc franc.
Art. 7. — ... lorsqu'on voudra exprimer les dixièmes ou les centièmes
du franc, on se servira des mots décime et centime.
Puis, elle ajoute :
Art. 8. — Dans les poids et les mesures de capacité, chacune des me-
sures décimales de ces deux genres aura son double et sa moitié, afin de
donner à la vente des divers objets toute la commodité qu'on peut désirer :
il. y aura donc le double litie et le demi-litre, le doul)lc hectogramme et
le demi-hectogramme, et ainsi des autres.
Bien que cet article 8 ne parle pas des monnaies, la même règle de
donnera chaque unité décimale son double et sa moitié fut immédiatement
appliquée.
Nous trouvons au Musée des Monnaies, dans la vitrine du Système décimal
les pièces de
5 décimes 2 décimes i décime
respectivement frappées en lan II, en l'an IV et en l'an V, ainsi que les
pièces de
5 centimes i centime
frappées en l'an IV et en l'an VI.
En l'an VIII, on avait émis pour plus de i'\ millions de francs de ces
monnaies. Malheureusement, on ne tarda guère à faire des concessions aux
SÉANCE DU l6 MARS 1908. 565
anciennes liabitudes. A côté des mesures républicaines, on établit des
mesures usuelles : toise de 2™, aune de i •jo""', livre de ^ kilogramme, double
boisseau de { d'bectolilre, etc. ; on arrêta même bientôt l'emploi exclusif de
ces mesures usuelles. Pareillement, on conserva les anciens sous, ainsi que
les pièces de 6 liards. Dès Tan XI, on décidait la frappe de pièces conformes
à l'ancien système duodécimal : pièce de /jo'''' qui fut frappée jusqu'en 18^9;
pièces en argent de | de franc et de { de franc : cette dernière seule fut
frappée également jusqu'en 1849.
On sait que ces pièces en argent, aussi bien celles de i5 centimes que
celles de 20 centimes, trop petites pour circuler commodément, sont restées
presque toutes en stock dans les grandes lianques et n'ont eu aucune utilité
pratique. Depuis 18G9, ''Hôtel des Monnaies n'en fabrique plus.
Mais il importe, au point de vue qui nous occupe, de rappeler brièvement
la longue étude qui a précédé le décret du 3 mai 1848, par lequel la fabri-
cation des monnaies fut ramenée au système décimal. M. Ruau en a donné
l'histoire complète dans son très intéressant Rapport à la Chambre des
Députés sur la monnaie de nickel, le 28 janvier i(jo3. Nous le prendrons
pour guide dans ce qui va suivre.
Tandis que la loi du 4 juillet 1837 révoquait les concessions faites à
l'ancien système des poids et mesures et rétablissait intégralement les
prescriptions de la loi fondamentale du 18 germinal an III, elle réservait la
question des monnaies.
En conséquence, un arrêté du Ministre des Finances en date du i4 juillet
i838 instituait une Commission présidée par le baron Thénard, à l'elfet
d'examiner toutes les questions concernant le système monétaire qui con-
venait le mieux au pays.
Dans leur Rapport déposé au nom de cette Commission le 5 février 1840,
MM. Dumas et de Colmont s'expriment ainsi :
'< [La Commission] a pensé d'abord que le système décimal était rigou-
reusement applicable aux monnaies ; elle propose donc de fixer le nombre
et la dénomination des unités monétaires conformément à la nomenclature
suivante :
1 centime 1 2 décimes | 10 francs )
I i > or
2 ceniimes f 5 déciraes / 20 francs j
5 centimes / cuivre i franc > argent
I décime | 2 fi-ancs
5 Irancs
566 ACADÉMIE DES SCIENCES.
»... La création d'une pièce d'argent de 2 décimes, du poids de i ». . . [aura
pour conséquence] le retrait et la démonétisation des pièces de ^ de franc
qui, conformément à la loi, ne peuvent en efîel prendre place dans le sys-
tème monétaire décimal —
» La Commission, dans le but de mettre les monnaies en harmonie com-
plète avec le système décimal, est d'avis que les pièces actuelles, dites de
' franc, devront porter à l'avenir, pour légende indicatrice de leur valeur,
les mots : 5 décimes.
)) Elle émet l'opinion qu'on ne devra plus fabriquer de pièces de 4o francs,
dont la valeur ne représente ni le double, ni la moitié d'aucune unité moné-
taire décimale. »
Conformément à ce Rapport, le Ministre des Finances déposait à la
Chambre des Députés le 7 mars 1842 un projet de loi qu'il appuyait par ces
motifs :
« D'après la loi sur les poids et mesures, les unités du système moné-
taire sont le centime, le décime et le franc. Les nouvelles monnaies doivent
représenter exclusivement ces unités mêmes et leurs multiples décimaux.
L'échelle monétaire, d'après cette donnée fondamentale, procédera donc
comme il suit :
I centime 2 centimes 5 centimes
I décime 2 décimes 5 décimes
I franc 2 francs 5 francs
Les pièces de i, 2, 5 centimes et de i décime seront frappées en bronze.
La pièce de 2 décimes devra être substituée, dans la nomenclature de nos
monnaies d'aigent, à celle du ~ de franc, ... qui doit disparaître d'un système
rigoureusement décimal. »
La Commission nommée par la Chambre des Députés pour étudier ce
projet de loi ne partagea point cet avis. Son rapporteur, M. Pouillet, con-
clut à « conserver au moins la pièce de 2:$ centimes lorsqu'on supprime
celle de i5 sous ou 75 centimes ».
Sur ces entrefaites, la Chambre fut dissoute, et le projet de loi ne vint
pas en discussion.
Après plusieurs avatars, la question reparaît devant la Chambre le
ai juin iiS4-). M, INlichel l'oisat, rapporteur, se range à l'avis du Ministre
d'alors, qui propose de démonétiser les pièces de 6 liards, ainsi (jue les
pièces de ij et de 3o sous, mais demande de continuer la frappe des pièces
SÉANCE DU 16 MARS I908. 567
en argent de !; franc et de { de franc, sous la condition de remplacer au
revers ces appellations par celles de 5o centimes et de aS centimes.
Tel était le biais imaginé pour enfreindre la règle de ne prendre de
chaque unité (|uc le double et la moitié. (]e moyen s'accentue de curieuse
manière ilans le Rapport de M. Gay-Lussac à la Cliambre des Pairs.
Après avoir proclamé " l'utilité et l'immédiate nécessité de l'application
complète du système décimal à toutes nos monnaies », le rapporteur con-
tinue ainsi :
« Une fraction décimale devant toujours s'exprimer par la somme de
ses unités de la plus petite espèce, on a Uni par accepter la convenance
d'exprimer en centimes la valeur des pièces de monnaie divisionnaires du
franc, et désormais les pièces de i de franc porteront pour expression de leur
valeur 2.5 centimes et les pièces de 4 franc celle de 5o centimes. Les dé-
cimes devront aussi porter la dénomination de 10 centimes.
» On se demande maintenant pourquoi la pièce de i5 sous nu de ^ de
franc, cpi'on devrait traduire en ^5 centimes, n'est pas décimale. Serait-ce
parce qu'elle ne peut être exprimée par un nombre rond de décimes et que,
pouvant l'être en centimes, c'est une pièce centésimale?...
» Tels sont les résultats d'un principe mal compris, mal appliqué, plus
décimal que le système décimal lui-même. . . .
» La pièce de 2 francs a peu d'utilité; celle de 2''', lo serait de beau-
coup préférable, ... et ce serait une coupure très heureuse et très commode
de la pièce de 5''''. »
La Chambre ne suivit pas Gay-Lussac jusque-là; mais la loi du
10 juillet iS/p prolongea l'existence de la pièce de 25 centimes en argent
jusqu'au décret du Gouvernement provisoire, en date du 3 mai 184H, qui
la supprima pour la remplacer par la pièce de 20 centimes.
Il est certainement regrettable que, dans son retour au système décimal,
le législateur de i8/i8 n'ait pas été jusqu'au bout et qu'il ait cédé à la
« convenance » proclamée par Gay-Lussac d'exprimer en centimes la
valeur de toutes les pièces de monnaie divisionnaires du franc, au lieu de
revenir au décime institué dès la première heure par les fondateurs du
Système métrique décimal et réclamé par Dumas en 1842.
Et pourquoi a-t-on éliminé le décime"? Pour conserver en fait comme
unité pratique de la monnaie de billon, non pas le centime, mais la coupure
de 5 centimes, c'est-ii-dire le sou, duquel découlent si facilement les pièces
de 5 sous, de i5 sous, de 3o sous, de 5o sous et bien d'autres, si l'on veut.
.^68 ACADÉMIE DES SCIENCES.
C'est ainsi que la (commission du budj^^ct en iQoi « a émis un vœu relatif à
la création de la coupure de 2 centimes i, le démocratique demi-sou, dont
l'absence a été si souvent regrettée par tous ceux qui s'intéressent à la vie de
la classe ouvrière ».
Ces considérations économiques ont -elles tout le poids qu'on leur
attribue? La pièce de 25 centimes, dont nous avons seule à nous occuper
ici, a-t-elle, comme on l'a dit, une commodité particulière pour les paie-
ments? L'enthousiasme plutôt médiocre avec lequel elle a été accueillie par
le public ne seinjjle pas attester cette vertu spéciale.
Ce qui est certain c'est qu'en l'établissant le Gouvernement n'a eu cure
du système métrique décimal.
Et cependant la République française, auteur et dépositaire de ce système,
a le devoir de le garder fidèlement.
Grâce aux efforts de la science et de la diplomatie, le système métrique
étend chaque jour son domaine dans toutes les régions du globe. Mais,
pour ne point gêner cette expansion bienfaisante, ne laissons pas accuser
les Français d'être les premiers à le négliger dans la pratique courante.
La suppression de l'exception passagère qu'a faite la pièce de 23 centimes
est d'autant plus désirable que les monnaies sont, en fait, les témoins les
plus nombreux et les plus actifs du système numérique adopté par un
peuple.
Lorsqu'ils ont adopté la monnaie de nickel, les Suisses, les Belges, les
Serbes, les Bulgares, les Roumains, les Grecs ont obéi aux règles du sys-
tème métrique; ils ont frappé des pièces de 20, 10 et S centimes. Les Ita-
liens ont de même fabriqué d'abord des pièces de 20 centimes; mais,
en 1901 , quand ils ont substitué le nickel pur au bronze de nickel primiti-
vement employé, ils ont décidé la frappe de pièces de 20 centimes. Etait-il
nécessaire de les imiter en cela?
Au moment où se pose la question de l'emploi, de plus en plus large et
éminemment souhaitable, du nickel dans la fabrication de la monnaie de
billon, il appartient à l'Académie des Sciences de signaler aux Pouvoirs
publics la nécessité de rentrer dans l'application intégrale du système mé-
trique décimal ot de revenir, par conséquent, à la coupure correcte de
2 décimes.
Suivant les règles primitives et fondamentales du système métrique, les
unités monétaires décimales sont: le franc; ses multiples par 10 : dix francs,
cent francs; et ses sous-multiples par 10 : décime, centime.
SÉANCE DU l6 MARS 1908. SBq
Les seules pièces qui peuveul êire frappées sont celles qui représentent
les unités monétaires décimales, leur double et leur moitié, c'est-à-dire :
I centime 2 centimes 5 centimes
I décime 2 décimes 5 décimes
I franc 2 francs 5 francs
10 francs 20 francs 5o francs
100 francs
L'Académie approuve les conclusions de ce Rapport.
NOMIIVATIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste
de deux candidats qui sera présentée à M. le Ministre de Tlnstruction pu-
blique pour le poste de Directeur de rOi)servatoire de Toulouse, vacant
par suite de la nomination de M. B. baiUaud aux fonctions de Directeur de
l'Observatoire de Paris.
Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre-
mière ligne, le nombre des votants étant 55,
M. E. Cosserat obtient 45 sufl'rages
M. L. Fabry » 10 »
Au second tour de scrutin , destiné à la désignation du candidat de seconde
ligne, le nombre des votants étant 52,
M. L. Fabry obtient 39 sufl'rages
M. Esclangon » 12 »
11 y a I bulletin blanc.
En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction
publique comprendra :
En première ligne M. E. Cosserat
En seconde ligne M. L. Fabky
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie invite l'Académie à lui
présenter une liste de candidats à la chaire de Géométrie appliquée aux
570 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Arts vacante au Conservatoire national des Arts et Métiers, par suite du
décès de M. Laussedat.
(Renvoi à la Section de Géométrie.)
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées delà
Correspondance :
1° Une Notice sur la vie et les travaux de Henri Moissan. par Pall Lebeau.
(Présenté par M. H. Le Chalelier.)
1° Das Ohrluhyrinth als Organ der malhemalischen Sinne fïir Raum und
Zeit, par E. von Cvon. (Présenté par M. Yves Delage.)
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la dispersion de la lumière dans les espaces
célestes. Historique de la question et fircmiers résultats. Note de M. (i.-A.
TiKiioFF, présentée par M. Deslandres.
Depuis Newton, on a proposé plusieurs méthodes pour la solution de ce
problème.
Dans son célèbre Mémoire Sur la dispersion de la lumière {Vraga^t, i836), Cauchy
n'aclniel pas de dispersion dans l'espace, parce que « aiitremenl les étoiles nous appa-
raitriiient, non plus comme des points biillants, mais comme des bandes lumineuses
et très étroites qui oflViraient à nos yeu\ les diver>es nuances du spectre solaire »
(page i85). Il s'agit, sans dnule. de la constante de l'aberration, qui changerait d'une
couleur à l'autre. Cependant, même si la dilTérence des vitesses des rayons extrêmes
est grande et atteint la deux-centième partie de la vitesse totale, l'angle de ces rayons
est égal seulement à o", 1.
Arago a indiqué une méthode incomparablement plus sensible, en attirant l'attention
sur l'observation des couleurs des étoiles variables. Or, on a trouvé dernièrement plu-
sieurs autres causes de la variation périodique de couleur des variables, et la méthode
d'Arago est devenue par là trop compliquée.
Lord Rayleigh, en 1881 ('), a indiqué que la comparaison de la vitesse de la lumière,
donnée par la méthode de l'aberration d'une part (vitesse individuelle des ondes) et
par les satellites de Jupiter de l'autre (vitesse des groupes d'ondes), ne donne pas lieu
d'admettre la dispersion dans l'espace annoncée par MM. F'orbes et Young('), qui
ont admis pour le vide, d'après leurs expériences par la méthode de Foucault, l'excès
de la vitesse des rayons bleus sur celle des rayons rouges de 2 pour 100 à peu près.
M. Fôrster a indiqué que la dispersion étendrait en spectres les étoiles ayant une
(') A'ai«/e (anglaise), vol. XXIV, p. 382.
(-) Proceed. 0/ llie Royal Soc. of Edinburgh, session 1881-1882.
SÉANCE i)U l6 MARS 1908. 57I
grande vitesse perpendiculaire à la ligne de visée. La sensibilité de la niélhode est
comparable à celle de la métliode de Cauchy (' ).
J'ai abordé le problème de la dispersion en 1H96 et j'ai indique un peu
plus lard deux méthodes dillérentes (/'). La première consiste à comparer
les phases du mouvemertt orbital des étoiles doubles specLroscopiques; ces
phases étant calculées avec les déplacements de raies différentes, espacées
autant que possible dans le spectre. N'ayant pas alors les appareils nécessaires
pour appliquer cette méthode, j'ai remarqué qu'on peut comparer la phase
du mouvement orbital (observé ordinairement dans la région H.^) des étoiles
doubles spectroscopiques et variables en même temps, avec la phase de
leur éclat (observée oculairement, région 5(Jo'*i^).
En admettant que les vitesses zéro doivent correspondre au minimun
d'éclat, j'ai appliqué cette méthode aux étoiles â Céphée et yj Aigle, ce qui
m'a donné des déplacements très grands (i>6 et ]6 heures respectivement)
et dans le sens tel que la dispersion serait inverse par rapport k celle des
milieux transparents.
Dans la même Note, j'ai indiqué la possibilité de comparer entre elles
les distances des étoiles dans le cas où la dispersion supposée est réelle.
En 1900, M. Scliwarzscliild (^) publie les résultais de ses observations pliologra-
phiques des variables n Aigle et |3 Lyre. La comparaison de ces couibes avec les
courbes observées oculairement ne lui a pas donné le décalage appréciable qui dépas-
serait les erreurs de l'observation (± 5 heures pour (3 Lyre et 6 heures pour 0 Aigle).
Ainsi mon explication du déplacement des courhes spectrales tl pholométriques ne
s'est pas confirmée. On connaît à présent le (lé[ilacement analogue pour 10 étoiles du
type de 0 Céphée (*), et il faut cheicher son explication dans la nature même de ces
étoiles.
Lors de mon premier séjour à Meudon, en 1898-1899, j'ai fait des expé-
riences sur la spectropliotométrie des étoiles variables par la méthode
visuelle, toujours dans le but de la recherche de la dispersion. Ôr, en appli-
quant la méthode ordinaire prismatique, je me suis heurté à des difficultés
pratiques insurmontables, et j'ai été conduit à des méthodes spectrophoto-
métriques plus simples qui ont été employées plus tard.
(') H. IIo.Mann, Beitrage ziir Unlersiichiing der Steriihe^vegungen {/iiaiig.
Dissert., Berlin, i885).
C) Metnorie délia Società degli Spellroscopisli ilaliani, t. XXVII, 1898.
(^) Piiblicalionen der v. Kuffner'schen Stern^varte in W'ien, Band V, 1900.
(*) Lick Observatory Hulleliii, n° 118.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 11.) 7^
5-j-l ACADÉMIE DES SC1E^CËS.
En 1903, M. Bélopolsky a commencé à Poulkovo des observations syslé-
ma tiques de ^ Cocher dans le but d'appliquer une méthode spectrale à la
recherche de la dispersion. Une cinquantaine de ces spectres ont été étudiés
par M. Bélopolsky; ces mêmes spectres el d'autres en nombre égal ont été
étudiés par moi d'une manière différente. Nous sommes arrivés à la même
conclusion, à savoir que la phase de l'orbite indigo (correspondant à 4 Jo'^'^)
devance celle de l'orbite violette (correspondant à /'lOo'^'^J de 10 à 20 mi-
nutes, l'erreur moyenne de ce décalage étant à peu près la moitié du déca-
lage même (' ).
Au commencement de kjoG j'ai entrepris, à Poulkovo, des observations
photographiques de l'éclat des étoiles variables à travers des filtres sélec-
teurs à la gélatine colorée que j'ai pu préparer de façon (|u'ils laissent
passer successivement 8 parties du spectre, différentes et échelonnées, du
rouge à l'ultra-violet. C'est la méthode très simple signalée plus haut.
Pour commencer, j'ai étudié l'étoile du type d'Algol, RT Persée et
W Grande Oui-se.
Voici les résultats que j'ai obtenus par la méthode des degrés, transpor-
tée sur l'épreuve photographique, et qui paraîtront prochainement in
extenso dans le numéro 21 des Mitteilungen de l'Observatoire de Poulkovo.
RT Persée (période: 20'' 23'" 10^). Etudiée dans les rayons de oGo'^f^ et
430'^'^. 34 étoiles de comparaison. Durée de variation : 3 heures el 2 heures
respectivement. Le minimum de la courbe 3*00^^ est en avance sur celui de
l'autre de 4 minutes.
W Grande Ourse (période : 4''o'" i3% 2). Etudiée dans les rayons 6-23^-^
(orangé), 49"'^'^ (bleu vert) et 38ofi^ (ultra-violet). i3 étoiles de compa-
raison. Les courbes orangée et ultra-violette sont bien semblables. La
courbe bleu vert est moins certaine et ollie un minimum double. Le mi-
nimum orangé est en avance sur le minimum ultra-violet de 10 minutes. On
'O"^
a constaté de plus une grande diversité dans les couleurs des étoiles de com-
paraison.
Ainsi les trois étoiles ( ji Cocher, RT Persée et W Grande Ourse) ont
donné le décalage dans le même sens, à savoir que les rayons de longueur
(') Voir la iXole de M. Bélopolsky dans 1.' lUiUclin de l'Académie de Sainl-
Pélersbourg. l. XXI, octobre 1904 (en russe) el mon livre Essai sur la dispersion
d'après les obsen^tions de j3 Aurigae (en russe), édile en igoS par l'Ecole supérieure
des iMines à lîUalerinoslavv. Ces deux Mémoires onl été résumés dans V Astronoinisches
Jahrbdch de 190.5 el 1906.
SÉANCE UU 16 MAHS |()o8. SyS
d'onde plus grande sont en avance sur ceux de longueur d'onde plus
petite.
Il est important de noter que les observations de M. Nordmann, commu-
niquées à l'Académie le 24 février, donnent le décalage dans ce même sens
pour p Persée et X Taureau.
Dans mes méthodes et dans celle de M. Nordmann, il s'agit de l'observa-
tion des groupes d'ondes dans le sens indiqué par Lord Rayleigh (') et
M. Gouy (-). Or, en désignant la vitesse du groupe d'ondes par U et celle
des ondes individuelles par V. on a la relation connue
Admettons pour le milieu interstellaire la loi de la dispersion
oi'i Vo désigne la vitesse de la lumière dans un milieu non dispersif et A et B
sont des constantes positives; des équations (i) et (2) on obtient la relation
que voici
ic Qvrknc arlmic A
V
* 0
V
Dans la déduction de celte formule nous avons admis A^^ ^ i , ce qui
est vrai en négligeant les petites quantités du deuxième ordre.
Donc, si les décalages trouvés proviennent de la dispersion, ils sont trois
fois plus grands (jue ceux qu'on calculerait d'après les indices de réfraction
qui donnent Y.
Pai' conséquent, ces méthodes sont trois fois plus sensibles qu'on ne le
ci'oyait avant, et il faut diviser tous les décalages observés par 3 pour avoir
la dispersion dans le sens ordinaire, c'est-à-dire la dispersion des ondes
individuelles.
Si la dispersion dans l'espace suivait la loi
V=: rt H- b'/..
(') The l/ieory 0/ Sound, l. 1, 11° 191 et Appendice.
{^) Comptes rendus, t. XCI, p. 877; t. CI, p. 5o2; t. CllI, p. 244- — Journal de
Mat/iéni. pures et a/>pliquées, l. NUI, 1882, p. 335.
57'! ACADÉMIE DES SCIENCES.
OÙ a et h sonl des conslantes, on aurait U = «, et une telle dispersion
échapperait complètement à nos méthodes ( ').
(Quelques observations sur les éclats oplicjues et photographiques des
étoiles viennent à Fappui des résultats indi([ués, en donnant lieu de sup-
poser dans l'espace une absorption sélective de la lumière, qui augmenterait
avec la latitude galactique et la diminution de la longueur xFonde ( ■); il en
suit aussi Va possibilité d'admettre la dilTérence de la dispersion dans les
latitudes galactiques diil'érentes.
En résumé, les premiers résultats sont encourageants, et les recherches
sur la dispersion cosmique sont engagées dans une bonne voie. En particu-
lier, la méthode que j'ai adoptée et qui est basée sur l'enregistrement pho-
tographique et les filtres sélecteurs se prêle bien au développement ultérieur,
puisqu'on peut aller avec les miroirs niiHallicpies dans l'ultra-violet jus-
qu'à Soo'''^ d'une part (voir les travaux de M. Hygginsi, et d'autre part jus-
cju'à la région rouge et même infra-rouge.
Avec les variables convenablement choisies, il semble possible d'appré-
cier les moments des phases avec l'approximation de quelques dizaines de
secondes de temps.
ASTRONOMIE PHYSKjUE. — Sur la présence de la rapeur d'eau dans
l'atmosphère de la plaïu'te Mars. (Extrait d'une lettre. ) Note de M. I».
LowELL, présentée |iar M. Deslandres.
L'Observatoire de FlagstatV (Arizona, Etats-Unis) a toujours accordé
une grande attention à la planète Mars et, en particulier, à la question si
controversée de la présence de la va[)eur d'eau dans son atmosphère. Les
résultats publiés jusqu'ici sont contradictoires, à cause de la difliculté d'éli-
miner l'effet perturbateur dû à la vapeur d'eau terrestre. Les premiers
observateurs (Janssen, Iluggins, Yogel) ayant reconnu les bandes de la
vapeur d'eau dans le spectre de Mars, ont admis la présence de la vapeur
dans la planète. Mais les observateurs suivants : Keeler et Campbell, en
particulier, ont remarqué que la Lune, placée dans le voisinage et privée
d'atmosphère, comme on sait, offrait au même moment les mêmes bandes
(') GoLY, Ann. de Cliini. et de Pliys., i. \VI, 18S9, p. o83,
{^) J.-C. Kai'TEyn, Bull, de la Carie du Cirl, l. Il, p. 101.
SÉANCE DU iG MARS U)(i8. 575
au moins aussi intenses, et ils ont pu adiuettre une origine purement ter-
restre.
Les recherches faites à Flagstafïsur \i\ question ont été poursuivies avec
la plaque photographique et, au début, dans une région du spectre qui ne
présente pas les plus fortes bandes de la vapeur d'eau; elles n'ont d'abord
donné aucun résultat net. Mais, récemment, nous avons pu, M. Slipher et
moi, préparer des plaques sensibles au rouge extrême et capables de
donner, avec une pose de 2 à 3 heures, le spectre de la planète dans la région
de la bande a, qui est de beaucoup la bande la plus intense de la vapeur.
C'est ainsi que cette bande, dans la nomenclatiife de Rowland, a une inten-
sité représentée par le nombre 79, alors que la bande de même origine,
près de la raie G, est notée seulement avec l'intensité 5.
Or, dans le mois de janvier de cette année, nous avons obtenu des
spectres de Mars qui montrent nettement la bande a, alors que le spectre
de la Lune, photographié sur la même plaque, n'en offre aucune trace; et
cependant, le i5 janvier par exemple, la hauteur de Mars au-dessus de
l'horizon était de 43", et celle de la Lune, notablement moindre, de So"
seulement.
Je crois pouvoir conclure à la présence certaine de la vapeur d'eau dans
l'atmosphère de Mars.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur (es séries de polynômes tayloriens.
Note de M. A. lîuin,.
Mes recherches sur la sommabilité des séries me conduisent à de nou-
velles séries de polynômes représentant une fonction uniforme dans tout le
champ complexe sous certaines l'estrictions ne diminuant pas leur valeur
pratique.
Soit F(a;) la fonction considérée à laquelle, pour plus de commodité, je
ne suppose, à distance finie, que des pôles simples ct^. de résidusA/^. Suppo-
sons connu un développement taylorieu valable dans le voisinage d'un point
régulier qui sera l'origine. Soit .f„ la somme des n + i premiers termes de
ce développement.
// est possible de représenter ¥{x) par une série formée uniquement des
polynômes 5„ que j'appelle polynômes tayloriens.
li est à peine utile de faire remarquer que de telles séries sont incompa-
rablement plus importantes que celles où interviennent des polynômes plus
576 ACADÉMIE DES SCIENCES.
OU moins quelconques; si par exemple F désigne l'intégrale d'une équa-
tion différentielle, on pourra étendre immédiatement à tout le plan l'inti''-
grale locale constituée par un développement taylorien puisque la connais-
sance de celui-ci et la connaissance des polynômes s„ ne font qu'une seule et
même chose.
Soient/(^~) une fonction entière et c„ le {n -+- i)'^m« terme de son dévelop-
pement taylorien en ^ valable dans tout le plan des ^.
Dans le Bullelin des Sciences malhè77ial>(jues (juin 1907) j'ai démon-
tré que
si I ç I <; p, I «;a;| <^ or. C est le cercle»de rayon r qui ne contient aucun «^
et r est un cercle de rayon p tout à fait quelconque, puisque /est une fonc-
tion entière. Dans ces conditions les inégalités précédentes n'empêchent
pas ^ et a; d'être quelconques. Appliquant encore la théorie des résidus à la
dernière intégrale obtenue, il vient finalement (/oc. e?V.)
^ ' '^~^./-(c:)^2- fil) «,(.--«,)•
Il s'agit maintenant dans le second membre ainsi obtenu de faire dispa-
raître le second sigma. Il semble qu'on puisse obtenir cela de bien des
manières.
On peut choisir y de manière que le rapport de ,/( — ) à /(H) tende
vers zéro quand ^ tend vers une certaine limite (l'inlini par exemple ).
Cette méthode redonne les résultats de M. Borel où n'interviennent (juo
des fonctions sommatrices /dépourvues de zéros.
Considérons au contraire une fonction / ayant des zéros distribués dans
tout le plan et prenons même, pour fixer les idées, la fonction 3* de Weier-
strass ayant pour zéros tous les sommets du quadrillage orthogonal formé
par les axes et des parallèles à ceux-ci d'abscisses et d'ordonnées ± 1, ± f\,
±6,....
Admettons d'abord, pour plus de simplicité, que F(.r) soit une fraction
rationnelle de pôles (/,, a.,, . .., a„. Divisons Funitéde longueur en p parties
SÉANCE DU iG MARS 1908. 377
égales et admettons encore qu'on puisse poser
^Ai) f'A2 étant des entiers réels dont Tun est pair, l'autre impair, tandis
que Xf et x., sont des entiers tous deux pairs. Alors
(3) . ^-^=l{X, + i.T,)'
et, si l'on prend ^ égal à
(4) L=Y{{aU-^-al,),
on a ainsi un nombre ^ réel, fini et impair, cependant que ^^— est un entier
Cl /^-
complexe pair. Donc a' ^^— est nul et o'^ ne Test pas. La formule (i) donne
alors
n^ an
(5) F(^-)=V£^.
n = 0
Si les pôles a/, sont en nombre illimité, le produit (4) diverge, et il en
est de même de (3); mais cela n'empêche pas que ces expressions sont tou-
jours l'une un entier réel impair, l'autre un entier complexe pair. Le second
sigma de (i) disparaît encore et, si l'on pose
^0 \^n )-^0 ~t~ ^1 ( Ç« J-^l ~^ • ■ ■ ~t~ ^/i( s/2 l^n
n — ;7j 1
on a
(6) , F(a;) = So+(S,-S„)-h(S,-S,)+....
Les c, coefficients du développement de 3*, sont des quantités bien con-
nues où figurent les invariants g., et g^ qui, ici, sont réels.
On voit qu'avec le& formules (5) ou (G) x peut parcourir tout le plan,
sous la seule condition que les hypothèses de rationalité (2) soient vérifiées.
Les Oyt et les x ne peuvent être pris dans l'ensemble continu de toutes les
valeurs complexes, mais seulement dans un ensemble dénombrable. D'autre
[)art, comme p est aussi grand qu'on voudra, les éléments du second
ensemble difTéreront d'aussi peu qu'on voudra de ceux du premier; c'est
5-]S ACADÉMIE DES SCIENCES.
pourquoi j'ai parlé, au début de ma Note, de restrictions ne diminuant pas
la valeur pratique des séries obtenues. Remarquons enfin qu'elles pour-
raient être obtenues d'une infinité de manières, la fonction a* n'ayant été
choisie dans ce qui précède que pour raisonner rapidement sur un exemple
simple.
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Solution générale du problèmp d' équilibre dans
la théorie de l'élasticité, dans le cas où les efforts sont donnés à la surface.
Note de M. A. K«»r\, présentée par M. Kmile Picard.
Le problème 'des efforts de trouver trois fonctions w, c, n- continues avec
leurs premières dérivées dans un domaine t et satisfaisant aux équations
dB
(i) A«+/,-— =0 {') (à riiitérieur),
(a) -7— ^= 9 cos(v.r) [ro cos(v_y) — u cos(vj )]-)-/, ( à la surface s),
OÙ ^, f.^, /j désignent trois fonctions données à la surface, remplissant les
six conditions
j fAds=o,
(3)
( / {jA-=A)<Is = o,
et k une constante donnée, a résisté le plus longtemps aux tentatives de
solution générale. La difficulté provient du fait qu'en envisageant k comme
un paramètre et «, c, w comme des fonctions de /r, on arrive pour A' = o
(le cas qui pourrait être traité par la théorie des fonctions harmoniques)
à un point singulier essentiel. Avant d'al)order le problème (i)(2), il faut
(') Nous nous sei'vicons toujouis des ahréviatinns
du dt' div
O.r ()v Oz
""¥~^'
V désigne la normale intérieure de la surface.
SÉANCE DU l6 MARS 1908. 579
donc d'abord résoudre le problème pour un k^ o. Voici comment on peut
d'abord résoudre un tel problème préliminaire {k — i) :
dd
(4) A(/ + — ^= o (à l'intérieur),
(5) ^r- = [u) cos(v )') — » cos(v:)] +/, (à la surface .s).
av 1
On peut trouver par la méthode des approximations successives trois
fonctions harmoniques dans t : m', »'', u ' satisfaisant aux conditions
(6) àv ~
3 -T \ ; — :- / 6 t-awcosivy) — ao'coslv^) +/,
1 (à la surface ,■«■),
si le nombre donné X n'appartient pas à une suite de nombres A,, X,, . . .
|X,|<1^,|<...
avec un point essentiel à l'infini. Les séries procédant par puissances de X,
que la méthode des approximations successives nous donne pour a', v', tv',
auront un rayon de convergence qui sera >i, in sensu rigoroso, on saura
donc résoudre le problème pour X = i :
(7) __=_-— - — _ \ B' (n)'cos(vj) — t)'cos(v3)+ ^,
qui est identique avec le problème (4) (5 ) si l'on pose
(8) „ = 4„-^_LiL A'^.
aTî (J^\!^ r
Après avoir ainsi résolu le problème (7), c'est-à-dire aussi le pro-
blème (4) (5), on peut aborder le problème (i)(2) pour un >(: quelconque.
On peut trouver, par la méthode des approximations successives, trois
fonctions harmoniques dans t, u' , v' , w' , satisfaisant aux conditions
-— 4- ■ — - / 6' h -|u)'cos(vr — d'cos(vj 1
(9) J ^ (a la surfaces)
= A ^ -t- -9'cos(vx) — -[n)'cos(vr) — 0' cos(v5)] [ +/,
( OV 2 2 )
C. R., 1908, 1" Semettre. (T. CXLVI, N" 11.) 7^
58o ACADÉMIE DES SCIENCES.
si le nombre A n'appartient pas à une suite de nombres A, , A., . . .
. = |A,|<|A,|<...
avec un point essentiel à Tinlini. Les séries procédant par puissances de A,
que la méthode des approximations successives nous donne pour «', c', w\
seront toujours convergentes si | A| <[ i, m sensu rigoroso. Le problème (9)
devient identique avec le problème proposé (i ) (2) si l'on pose
I, as, là r „, dr
H = (i + A)a'-h—-r- 6'—,
on saura donc résoudre le problème proposé si
f( > -n ('" sensu rigoroso).
Pour
2A;
il y aura des triplets de fonctions continues avec leurs premières dérivées
dans T et satisfaisant aux équations
(12) ' Auj-\- kj—^ = o (à l'intérieur),
(i3) —7-^ = -6jCos{)Jx) [iDy cos(v^') — Uycos(v:)] (à la surface *).
Je propose d'appeler ces triplets les trig)lets de Casserai (') de seconde
espèce. Les séries procédant par ces fonctions joueront, pour le problème
des efforts, le même rôle (ju'au cas où les déplacements sont donnés k la
surface, les séries procédant par les triplets de Cosserat de première espèce
U^, y j, Wy satisfaisant aux équations
(14) Auj-Jr/:,- — - =z o (à l'inlérieur),
(i5) iij-r^o ( à la surface i).
Les démonstrations explicites de toutes ces propositions seront données
dans un Mémoire plus étendu.
(') Voir le cas de la sphère ( E. et F. Cosserat, Comptes rendus, l. GXXXIII,
1901, p. 271).
SÉANCE DU l6 MARS 1908. 581
PHYSIQUE. — Sur l'électrolyse des dissolutions d'acide chlorhydrique.
Note de M. Th. Guilloz, présentée par M. d'Arsonval.
M. Dounier ( ' ), dans une Note publiée aux Comptes rendus du 1 7 février,
conclut que « dans l'électrolyse des dissolutions d'acide chlorhydrique,
une partie du courant qui n'est nullement négligeable sert à l'électrolyse de
l'eau de la dissolution, et qu'il faut tenir compte de ce phénomène, soit
dans la détermination des facteurs de tran^jiort des ions H et Cl, soit dans
la mesure de la conductibilité de ces dissolutions et peut-être aussi dans la
mesure de leur acidité ».
Ces questions de physicochimie intéressent M. Doumer, sans doute
parce qu'elles se rattachent à des applications d'ordre biologique concer-
nant le transport éleclrolytique des médicaments. Il y a quelques mois,
M. Doumer (-) avait soulevé contre la théorie d'Hittorf des objections
auxquelles il m'avait déjà semblé utile de répondre (^), car, dans des ques-
tions aussi importantes que le sont en électrothérapie les phénomènes de
l'électrolyse, il est nécessaire de ne pas répudier comme iil conducteur une
théorie classique admise par les physiciens et les électrochimistes.
Il me semble que la Note de M. Doumer ouvre à nouveau ce débat rela-
tivement à la détermination de la vitesse de transport des ions. Or nous
possédons un travail très soigné des chimistes américains Noyés et Sammet (')
relatif à la mobilité des ions H et Cl dans les solutions étendues d'acide
chlorhydrique. Ces savants employaient, précisément comme M. Doumer,
une anode d'argent et, comme lui, se sont rendu compte des perturbations
auxquelles il fait allusion. Cela ne les a pas empêchés de trouver pour des
solutions étendues d'HCl f J-, ^, -1- normalej des nombres parfaitement
concordants dans de longues séries d'expériences.
Ces recherches constituent donc m\e preuve expérimentale que lespertur-
(') Doumer, Comptes rendus du 17 février, l. CXLVI, p. 829.
( - ) DoLMER, Bulletin officiel de la Société française d' électrothérapie et de radio-
logie médicale, mai 1907.
(^) Discussion sur la Communication de M. Doumer : Critique de l'hypothèse
d'Hittorf {Bulletin de la Société française d' électrothérapie et de radiologie médi-
cale, juin 1907 et juillet 1907).
(') NoYEs et Sammet, Zeitsch. f. physik. Cheniie, l. XLIII, igoS, p. 49-74.
582 ACADÉMIE DES SCIENCES.
bâtions dues au dégagement de O dans les phénomènes de l'électrolyse
n'influencent en aucune façon l'exactitude des nombres de transport.
D'ailleurs on pourrait le prévoir, puisque dans une dissolution étendue
d'acide chlorhydrique, les ions Cl et H sont les seuls qui conduisent le cou-
rant électrique, les ions H et OH de l'eau ne prenant aucune part appréciable
à la conductibilité.
Rappelons aussi que Bunsen (') avait étudié l'électrolyse des dissolutions
d'acide chlorhydrique et que MM. Haber et Grinberg (-) ont consacré
plusieurs Mémoires importants à cette étude et aux nombreux phénomènes
anodiques qui accompagnent cette électrolyse.
PHYSIQUE. — Sur la vitesse d' évaporation et sur un procédé de détermina-
tion de l'état hygrométrique. Note de M. P. Vaillant, présentée par
M. J. Vioile.
1. En atmosphère illimitée et dans des conditions déterminées de tempé-
rature et de pression, la vitesse d'évaporation de l'eau est proportionnelle à
la chute de tension F — /",
(0 Q = B(F-/),
Q étant la quantité d'eau évaporée dans un temps donné, F la tension
maxima, f la tension dans l'atmosphère et B une constante dépendant
d'ailleurs de la forme du vase à évaporation et de la hauteur de liquide.
Puisque B est indépendant de / et ne paraît dépendre que de la diflé-
rence F — /, ou peut se demander s'il ne conserve pas la même valeur
lorsque, sans changer les conditions de température et de pression, on
diminue artificiellement F en mélangeant à l'eau un corps fixe.
Si cette hypothèse est vérifiée, dans les solutions aqueuses des corps
fixes, B doit être indépendant de la nature du corps dissous, de la concen-
tration et doit rester le même lorsque F — /"change de signe.
Je me suis proposé de vérifier le fait sur les solutions d'acide sulfurique.
Parmi les solutions d'acide sulfurique, il y en a huit dont les tensions
maxima sont exactement connues entre 5° et 35" ('). Leurs contenances
(') Bunsen, Pogg. Ann., t. C, p. 6^.
(^) Haber et Grinberg, Zeilsch. anorg. Ch., t. XVI, 1898, p. 198-228 et p. 829-361.
(^) Regnault, Ann. de Chini. et de Phys., 'à' série, t. XV, i845, p. 179.
SÉANCE DU l6 MARS 1908, 583
pour 100 en SO^H^ sont respectivement :
73, i3 64,47 57,65 52, i3 43,75 37,69 33,10 24,25
Leurs tensions à i5° oscillent entre o™"\65i et io"""',64i; jointes à l'acide
sulfurique pur (F = o) et à l'eau pure (tension à i5° : 12""°, 728), elles
m'ont fourni une échelle de tensions très suffisante pour vérifier les conclu-
sions qui précèdent.
La difficulté est de réaliser l'évaporatioii dans des conditions comparables
et qu'on puisse considérer comme équivalentes à celles d'une atmosphère
illimitée. On peut, toutefois, admettre qu'il en est toujours ainsi dans les
premiers instants du phénomène.
Pour n'utiliser que cette période initiale, tout en conservant aux mesures
une approximation suffisante, on opère de la façon suivante :
5"=°'' de la solution à étudier sont versés dans une petite cuve à fond plat et à section
rectangulaire dont les parois ont été recouvertes d'une conclie de paraffine assez
épaisse pour supprimer tout contact entre le verre et le liquide et délimiter nellemenl
la surface libre. La cuve contenant le liquide est déposée sur le plateau droit d'une
balance GoUot munie du dispositif à projection et dont la cage a une contenance d'une
centaine de litres environ. Des poids sont ajoutés jusqu'à faire équilibre à une charge
constante (5os) placée dans le plateau gauche. L'équilibre étant établi à quelques mil-
ligrammes près, la cage de la balance est fermée, et l'on note la perte de poids que
subit la solution pendant la durée de 10 oscillations du fléau (109», 25).
Si a,, {3j, a,, ^, sont les déviations droites et gauches au début et à la fin de la
mesure, on a
(2) /' = A(«2+Pl-«.-(32),
p étant le poids cherché, en grammes, et A une constante égale à 0,0002.
Les lectures sur le cadran lumineux se font facilement à -j^ de division près. La
balance est d'ailleurs très peu amortie et, à poids constants, deux élongations succes-
sives du même côté ne diffèrent pas de plus de ,-'„- de division. La formule (2) est donc
exacte au degré d'approximation de la mesure.
La quantité d'eau évaporée est trop petite pour modifier d'une façon bien appréciable
l'état hygrométrique à l'intérieur de la cage. Pour tenir compte, toutefois, de cette
modification et supprimer la mesure de /, tension de la vapeur dans l'air, qu'il n'est
guère possible de faire exactement, on emploie le système des expériences croisées.
Deux cuves identiques (leurs sections ne dilTèrent pas de -^ de leur valeur) con-
tiennent : la première, de l'eau; la seconde, la solution à étudier. On fait trois expé-
riences successives ; 1° sur la solution; 2° sur l'eau; 3° sur la solution. Chaque expé-
rience dure environ 3 minutes; si /j,, p,, p, sont les valeurs correspondantes dep, on
584 ACADÉMIE DES SCIENCES.
peul admellie que ^' "*" ^' représente le poids de solution qui serait évaporé dans les
conditions de l'expérience notée 2°.
L'erreur qui en résulte est très faible, p, et 773 étant très peu différents :
/>, (milligr.)... —1,90 —1,59 — i,ii —0,48 +0,44 +r,23 +i,53 +2,48
p,{ „ )... -1,96 -1,62 -i,i4 -o,5i +o,5o H-i,i3 -f-1,54 +2,46
Soit / la valeur de la tension clans l'air de la cage au cours de l'expé-
rience 2°. Si noire hypothèse sur l'èvaporalion se justifie, on a
(3) /.,=.H(F-/),
(4). Up,+Ih) = V>(F'-f),
d'où
(5) /h-l{p^ + P.)^^i'P-F'),
F étant la tension uiaxima de l'eau pure, F' celle de la solution et B une
constante indépendante, à pression et température données, de la concen-
tration de la solution.
Les tensions F et F' se lisent dans les Tables de Regnault, connaissant la
température de l'eau et de la solution. Les deux liqueurs sont conservées
dans un thermostat dont on note à ^j de degré près la température avant
chaque expérience. Comme celle-ci est de très courte durée, on peut
admettre que la température lue est celle qui correspond à l'expérience
elle-même.
Ci-dessous sont indiquées les valeurs de B trouvées pour les diverses solu-
tions, p étant exprimé en niiUigrammes :
SO'H' pour 100... ...o 7H,i3 64,4? 57.6' 52,.3 43,7., 37,69 33, lo 24, w
B o,3S4 o,3r)4 0,394 0,3^2 n,3S(j o,4oo o,3S2 o,38-> o.Sgo
Tempcrature ifi°,3 i>,7 t5«,<) :5«,,) lO", o .6°, 7 .7°,o i6%4 i6°,3
On a donné en même temps les températures correspondant à chaque détermination ;
ces températures sont peu différentes et les variations qui en résultent pour B ne
sortent pas des limites d'erreur. Il en est de même des variations résultant des petits
changements de la pression atmosphérique.
De ces mesures on conclut qu'à leur degré d'approximation, B est indé-
pendant de la concentration, le même pour l'acide sulfurique pur et pour
l'eau pure. La valeur moyenne est o,388, ce qui correspond par heure et
par centimètre carré de surface à 0,6 1 . Mais cette constante n'a rien d'absolu
SÉANCE DU l6 MARS I908. 585
et varie, dans de ]arp:es limites, avec la forme du vase d'èvaporation et la
hauteur de liquide, ainsi que j'aurai l'occasion de le montrer.
2. Des formules (3) et (4) on tire
et
F'
(6) ^=^ = -, T'
ce qui fournit un procédé assez rapide et assez précis de détermination de
l'état hygrométrique. En opérant en particulier sur l'eau et l'acide sulfu-
rique purs, on a e par la formule
■^Pi—ipi-^pl)
ou, en remarquant que/?, etpj sont alors négatifs et ne tenant compte que
des valeurs absolues,
■ipi+pi+pi
La détermination de e se ramène exclusivement à des pesées.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur les hydrates de l'acide arsériique.
Note (') de M. Auger, présentée par M. A. Gautier.
Dans une Note publiée il y a quelques années (^), je présentais à l'Aca-
démie les résultats d'un travail sur les hydrates arséniques. Il peut se
résumer en quelques lignes :
Les composés AsO"H% As^O'H', AsO'H décrits par Kopp et l'hy-
drate AsO^H'' décrit par Joly n'existent pas; on n'a pu vérifier que l'exis-
tence des composés (As O' H' )-H'^0 et As^CH". Ce dernier, qui se forme
dans des conditions assez variées, a été obtenu par Joly en desséchant l'hy-
drate précédent à la température ordinaire dans le vide phosphorique.
(') Présentée dans la séance du 9 mars 1908.
(') Comptes rendus, t. CXXXIV, p. loSg.
586 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Il y a quelques mois, M. Baud (' ) a publié aux Comptes rendus une Note
dans laquelle il confirmait Texistence de Thydrate As'O'^H» décrit par
Joly et par moi, et de plus, annonçait avoir obtenu l'acide pyroarsénique
en desséchant l'acide (AsO''H')-H^O à + i >" -f- 20° sur l'acide sulfurique,
à la pression ordinaire.
Il m'a semblé nécessaire de répéter ce travail, car il me paraissait assez
invraisemblable que l'acide arsénique perdît son eau jusqu'à atteindre la
composition As*0"H° dans le vide phosphorique, et seulement jusqu'à
As^O'O* dans l'air séché par l'acide sulfurique.
Pour faciliter la comparaison des résultats des expériences, dressons la
liste des hydrates les plus simples qu'on peut imaginer en partant de As-0'.
On pourrait obtenir : AsO' H ; As= O' H ' + 2 AsO' H ; As= 0' H' + AsO^H,
As^O'H*; AsO^H';(AsO^H»)^HM3. De tous ces corps on n'admet actuel-
lement que As-0'H*+ 2AsO'H {Joly, Auger, Baud), As^O'H* {Baud)
et(AsO*H')=H=0.
Considérons les quatre premiers hydrates en l'amenant leur poids molé-
culaire à I As. On aura :
Différence
Poids de poids
moléculaire. moléculaire.
AsO'H ,24 j ^5
lAs'O'^H'' ... 128,5
1,5
lAs^O'H» i33 I 3
jAs'O'oH' i3o
Les résultats que je présente aujourd'hui vont démontrer de façon évi-
dente que l'hydrate As^O'^H" n'existe pas, et que le produit auquel Joly,
Baud et moi-même attribuions cette formule présente en réalité la com-
position As^O'^HS c'est-à-dire As^O'H'.AsO^H. L'erreur que j'ai com-
mise dans ma première Note provient de ce fait que la composition de ces
deux hydrates est très voisine et que, me basant sur les travaux de Joly,
j'attribuais à des erreurs d'expérience des résultats analyticjues légèrement
différents des siens.
Déshydratation de (AsO'H')'H^O à basse température. — iob,473 sèches en
présence d'acide sulfurique, placé au-dessus du produit, ont perdu en 10 jours,
entre — 10" et — 2° : 483"'?.
La dessiccation, continuée entre -(-6° et -t- 12°, a duré 2 mois jusqu'à cessation de
(') Comptes rendus, t. CXLV, p. 322.
SÉANCE DU l6 MARS 1908.
587
perte de poids; P^9S,076. Amené à -)-3o°, le produit perd très lentement une petite
quantité d'eau: 3™b en 6 jours. Porté à l'étuve à 100°, 120° et i^o", il a perdu succes-
sivement 7'°e, g"? et 4"'8- Poids final à i4o° : gs.oSS. A partir de i5o"-i7o° le produit
recommence à perdre de l'eau et, chaufTé pendiint plusieurs heures à Sijo", il est trans-
formé en anhydride; poids : Pr:=7S,986. La vérification de ce dernier résultat a été
faite en calcinant en présence de Pb(J un échiiiuillon de is,o3i5 du produit primitif
qui donna une augmentation de poids de 08,787. Le calcul indique que ce même poids
d'acide anhjdrisé à 3i40° donne 08,7867.
Les poids moléculaires calculés à partir de l'anhydride sont : i3o,6 pour le produit
desséché à +12° et i3o,3 pour celui qui a été desséché à i4o°. Calcul pour
iAs30'<'H=' : i3o.
On a suivi, jour par jour pendant un mois, la perte de poids d'une partie considé-
rable d'acide arsénique (S^s environ) pour voir s'il y aurait un ralentissement dans la
perte d'eau aux environ^ de la coniposilion d'un acide pyroarsénique. La température
fui maintenue enire 16° et 19°. Voici la dernière partie de la courbe obtenue :
Fig. 1.
s. 096 Perte n peur PM 118,5
*.75S Perte Th. pour PM 130
F «000
• 3.500
*. ora / Perte Th. pour PM. 133
.--_^ 1^
Temps en jours
On voit qu'aucun phénomène de retard ne s'est produit aux environs
de P. M. i33. Le produit desséché à i8" possédait P. M. f3o,47, desséché
à I 20° : 130,17; ^ '^^ • ' ^^' ' 5-
On a enfin déterminé aussi exactement que possible à quelle température l'hy-
drate As^O'"H'' commençait à perdre de l'eau. Pour cela, on l'a chaude au bain
d'huile, dans un petit appareil muni d'un manomètre, et dans lequel ou avait fait le
vide à la trompe à mercure. Une dénivellation d'environ o"">',5 de mercure commence
à se produire à i48°-i49°. Déterminée directement par perte de poids à l'étuve, la tem-
pérature de dissociation de l'hydrate semblait être placée vers i.54°.
Pour bien montrer que la substance desséchante peut varier sans que le résultat
C. R,, 1908, I" Semestre. (T. CXLVl, N' XI.) 77
588 ACADÉMIE DES SCIENCES.
final difl'ère, on a edeclué cinq essais doul un sur KOIl, un sur P'O^, deux sur H^SO'
et un sur FO'H, en opérant de + iS" à -+- il". Les P. M. obtenus ont été, le plus
fort i3o,3. le plus faible. 129,7 ; '"oyenne des cinq : 129,95.
Les conclusions de cette étude sont les suivantes :
1° L'hydi-ate (As(_)''H\)-H-0 possède au-dessous de o" une tension de
dissociation notable, et perd de Teau même à — io'\
2° Cette perte d'eau ne s'arrête, vers [-2°, qu'à la formation de l'hy-
drate As'C'H^ qu'on peut formuler As'O'H', AsO'H, ce qui exclut,
dans ces conditions, l'existence de l'acide pyroars.énique.
3" A partir de 12°, et jusqu'à 148" environ, la composition de l'hydrate
obtenu en milieu desséchant reste très voisine de As'()'"H', les variations
décomposition oscillantde +0,6 à — o,3 autourde P. M. i3o = ^AsM3"'H\
4" Le produit auquel Joly attribuait la formule As'O'^IP est en réalité
l'hydrate précédent.
Il reste encore, pour terminer cette étude, à étudier la déshydratation
de As^O'"H^, à partir de iSo" jusqu'à 180" environ. J'ai prouvé dans mon
premier travail, et vérifié à nouveau, que de 180° à 44o" la déshydrata-
lion était coniplète, et qu'à partir de 44o" l'anhydride arsénique commen-
çait à perdre de l'oxygène. (_)n voit qu'il ne reste qu'un bien faible espace
thermique inexploré (20" environ) dans lequel pourraient difficilement
trouver place des hydrates stables dont la composition serait comprise
entre As^'0'"H^ et As-0\
MINÉRALOGIE. — Sur les pseuclomorphoses des microclines dans les mirrogra-
nites de ta vallée de la Meuse (Ardennes). Note de M. Jacques de Lappa-
RENT, présentée par M. Wallerant.
Les microgranites de la vallée de la Meuse situés entre Deville et Revin
contiennent tous des phénocristaux d'albite et de quartz dans une pâte à
structure grenue, sphérolithique ou micropegmatitique, composée des
mêmes éléments et de biotite.
Certaines variétés contiennent aussi des phénocristaux de microcline et,
dans la pâte, de la muscovite en plus ou moins grande abondance.
Renard a décrit, il y a longtemps, l'association spéciale du microcline et
SÉANCE DU |6 MARS tgoS. 58n
de l'albite, et il a sif,malé la différence qu'il y avait entre les contours arron-
dis et la forme ovoïde du premier et la netteté des arêtes et ja planitude des
faces de la seconde.
Comme Talbite, la biolite possède celte particularité de grouper ses cris-
taux à la surface du microcline et souvent aussi de pénétrer dans les golfes
de corrosion de celui-ci.
Le microcline se présente donc comme un élément individualisé avant
tout autre et sur lequel l'albite et la biotite ont eu tendance à se pré-
cipiter.
L'examen microscopique montre que si, dans ces micrograuites, on ne
trouve pas partout des phénocrislaux de microcline, toutes les variétés
cependant en ont contenu, et que, en général, celui-ci a subi une alhilisa-
lion identique à celle que j'ai déjà décrite dans le cas du microgranite de
Genis (Corrèze) (').
Il y a eu formation à^alhilc de substitution.
Mais, à côté des variétés où l'albite de substitution existe seule, il y en
a d'autres où, l'albitisation étant très réduite, le microcline a été transformé
en muscovite et d'autres encore où il a été transformé en biotite. Il y a tous
les passages possibles de l'une à l'autre de ces diverses pseudomorplioses.
Toutes ces transformations mettent en évidence l'instabilité du micro-
cline vis-à-vis du magma environnant, mais les deux dernières ne sont
qu'accessoires; la plus importante est celle qui conduit au phénomène
d'albitisation.
Pris à ce dernier point de vue, les résultats d'un assez grand nombre
d'analyses et de dosages partiels de potasse et de soude que j'ai effectués
sur ces roches m'ont amené à distinguer trois types :
1" Le type normal, qui contient 3,4 pour loo fie potasse et 4,' pour loo de soude.
Il possède des cristaux de microcline souvent iioidés d'albite ou de Ijiotile. La pâte
est composée de biotite, albite et quartz.
2° Un type où la proportion de potas-e peut s\ibaisser jus |u'à o,3 poui- loo, tandis
que la proportion de soude peut monter jusqu'à 6,8 pour too. L'albitisation des
microclines est complète La pâte est encore composée de biotite, albile et quartz.
3° Un type où la potasse peut atteindre 5, 'i pour loo et la soude baisser à 3,o
pour loo. Alors l'albitisation est très faible et la proportion de muscovite dans la
pâle est énorme.
( ') Comptes leiiitiis, 3o décembre iQoy.
5go ACADÉMIE DES SCIENCES.
On voit que dans le second type, c'est-à-dire quand l'albitisation des
microclines est complète, la potasse qui entrait dans la constitution de
ceux-ci a été chassée des portions mêmes de la roche où ils se trouvaient.
On est conduit à se demander où elle a été transportée.
Nous avons vu qu'il y avait des cas où le microcline se pseudomorpho-
sait sur place en muscovite. Nous sommes donc amené à en conclure que
c'est précisément à l'état de muscovite que cette potasse doit se fixer. Ce
serait l'origine de la muscovite de la pâte du troisième type.
J'ai distingué les types qui contenaient des cristaux de microcline de ceux
dans lesquels ils étaient complètement alhitisés; mais l'examen minéralo-
gique montre qu'il y a eu partout un commencement d'albitisation se pro-
duisant soit sur la masse, soit sur la bordure du minéral, de sorte que dans
ce cas il y a eu arrêt de l'albitisation.
Cela posé, d'une part, on peut calculer que dans le type normal la quan-
tité de molécules de soude est très supérieure à la quantité de molécules de
potasse; comme, d'autre part, la transformation s'est faite molécule pour
molécule, il y avait en tous points au voisinage des cristaux de microcline
assez de soude pour que la transformation puisse se faire ; on doit donc en
conclure que l'arrêt de l'albitisation n'est pas venu de l'insuffisance de
soude. Il n'est pas venu, non plus, d'un abaissement de température plus
brusque en certaines régions du magma qu'en d'autres, car il aurait dû se
faire sentir avant tout au voisinage des salbandes, comme je l'ai constaté
pour le microgranile de Genis. Or, il n'y a aucune relation entre les condi-
tions de gisement et l'intensité de la transformation.
Il faut admettre que l'albitisation n'a pas commencé partout en même
temps et que certaines régions se sont trouvées à la température à laquelle
toute transformation devient impossible avant qu'il se soit produit autre
chose qu'un faible commencement d'albitisation : c'est le cas du type normal.
On peut aussi penser que dans certaines régions le micrqcline s'est trouvé
revenir à son état primitif de stabilité par suite de l'arrivée de la potasse
chassée des régions à albitisation complète : ee serait le cas des types à
muscovite.
Quoi qu'il en soit, on peut retenir que le magma, par suite de sa mise en
place, s'est différencié en un pôle potassique et en un pcMe sodique. C'est ce
résultat qui se manifeste à première vue par la présence ou l'absence des
cristaux de microcline.
SÉANCE DU l6 MARS 1908. 591
MlNÈnKhOGŒ. — Paramétres magmatiques des séries volcaniques de l' Anglona
et du Logudoro (^Sardaigne). Note de M. Deprat, présentée par
M. Michel Lévy.
Dans une série de Notes succinctes(') j'ai indiqué, d'une façon générale,
la succession des éruptions pendant le Tertiaire et jusqu'à une époque
récente dans le quart nord-ouest de la Sardaigne.
L'achèvement d'une importante série d'analyses, depuis longtemps entre-
prise, me permet d'établir les principales caractéristiques des magmas en
usant des procédés pour la détermination des paramètres magmatiques que
nous devons à M. Michel Lévy. Prochainement, dans une étude détaillée,
je donnerai les résultats directs des analyses.
L Eruptions antéburdigaliennes. — Leurs produits, énorme accumula-
tion de laves, tufs, cinérites, forment, comme je l'ai montré, la majeure
partie du substralum de l'Anglona, du Logudoro et affleurent sous les laves
plus récentes au fond des vallées profondes du massif du Ferru; ces restes
d'un immense strato-volcan de plus de 100'"" de diamètre offrent d'abord
une double série, la plus importante : i" trachytandéstles à augite, avec
hypersihène et un peu de hiotile ; 2" des trachytandésites riches en hiotite et
hypersthéne sans augite ou avec augite rare.
1° Moyenne \ <I>:=2,i alcalino-syénitique, r=i,3o mégapolassique,
de 3 analyses. ( c'^0,10 inésoaluniineux, 1'':=/4,o feiTomagnésien.
1° Moyenne ( <1»=2,2 alcalino-svénitique, r^i,!^o mégapolassique,
de 4 analyses. ( c'r=o,oo mégaaluniineiix, 1' " = 2,1 magnésien.
La moyenne de l'ensemble fournil une série alcalino-syéniliqiie, mégapotassiiitie
pour la fumerolle, à scorie mégaaluinineuse {microcalcic/ue) el magnésienne. Il est
(') J. Deprat, Sur les rapports entre les terrains tertiaires et les roches volca-
niques dans l' Anglona {Sardaigne) {Comptes rendus, i4 janvier 1906). — Les
volcans du Logudoro et du Campu d'Ozieri (Comptes rendus, 27 mai 1907). —
Les éruptions posthelvétiennes antérieures aujc volcans récents dans le nord-ouest
de la Sardaigne {Comptes rendus, i-j juin 1907). — Les formations néoK>olcaniques
antérieures au Miocène dans le nord-ouest de la Sardaigne {Comptes rendus,
16 juillet 1907). — Les produits du volcan monte Ferru {Sardaigne) {Comptes
rendus, 11 novembre 1907).
592 ACADÉMIE DES SCIENCES.
intérespani de comparer celle série aux Toscanites de l'Italie centrale dont le magma
se définit ainsi (Rosenbusch, Elemente der Gesteinlelire, p. 280, Anal. 10 «) :
4> = 2,2, /-rzrljSÔ, c':r;0,o5, 'F rz: 3,o.
On voit combien les valeurs de ces paramètres sont semblables à celles de notre série 2
et \oisines de la moyenne des deux séries.
Les éruptions du vaste volcan en question se sont terminées par une importante
production de rhyoliles vitreuses micacées avec tufs (Logudoro : Gampu Giavesu,
environs de Bonorva, etc.) :
<l> = 3,i alcalino-granitlque, rzi=i,8o mégapotassique,
c':=o,oo mégaaiumineux, '{':=i,4 magnésien.
On voit immédiatement la continuité qui existe entre la série |irécédenle et ces
roches qui déiiventdu même magma et ne s en diflérencienl que par une fumerolle un
peu plus acide.
Dans la vallée du Sa Fiinligia, j'ai trouvé des rhyoliles à faciès niicrogranulitique
ou souvent névaditique pointant en grosses masses confuses dans les Toscanites. Elles
contiennent une amphibole 1res ferrifère (probablement énigmalile) épigéiiisée en
produits ferreux : leur formule magmatique est :
Moyenne i <ï>=z'^,4 alcalino-graniti(|ue, /■ = 1,7 mégapotassique,
de 2 analyses. \ c' = o,o4 mégaaiumineux, ^''=22 ferrique.
II. IRRUPTIONS posTiît RDiGALiENNES. — Ellcs sont : soit groupécs dans le
massif du Ferrii en lui vaste centre volcanique bien déterminé, soit disper-
sées en centres plus restreints dans l'Ang-lona et le Lop^udoro.
Anglona et Logudoro. — 1° Mont de Castello Bonvei : grosse masse lac-
colithifjue de iracltylandésile à hornblende en forme de montagne aiguë,
intrusive dans les calcaires burdigaliens-helvétiens et les trachytandésites
(Toscanites) antéburdigaliens hypersthénico-tnicacés :
<I>=:2,'i syénilique, r = 1 ,96 mégapolassique,
c'=o,i.5 microalumineux ( mégacalcique), 'l''=i,9 magnésien.
Ici devrait se placer au point de vue de I âge le début des éruptions du monte Ferru.
Dans l'Anglona une magnilique séries d'andésites, (Vandésilahradorites et de
basaltes porpliyroïdes en coulées formant de vastes plateaux et en relation avec des
liions qui leur ont servi d'émissaires, oflTre la succession suivante : j° andésites pauvres
en augite et liyper'Sthène avec olivine en phénocristaux et microlites, dont le plagio-
clase au deuxième temps est de Voligoclasc (') à deux temps très marqués; 2° andé-
(') l^a roche du Castel d'Ozilo dérive du même magma au point de vue de la fume-
rolle.
i" Moyenne
l «I>=2,
4
syénitiqiie,
de 2 analyses.
1 c' = o.
. lO
micioaluinineux,
2° Moyenne
Il ^=z 2
2
syénilique,
de 4 analyses.
1 c' = o..
'■7
microalumineux,
3° Moyenne
4> = 2,
■7
syénilique,
de 2 analyses.
c' = O,
.4
microaliimineux,
SÉANCE L)L' l6 MARS 1908 SgS
iùe.s riclies en hypersthène avec aui;ite {diopside) (route de Bosa à Monliesta) el
dans quelques cas hornblende brune très pléochroïque (Piana Ederas); 3° labrado-
riles et basaltes augitiqiies avec hypersthène en grands ciistaux au premier temps,
largement porpliyroïdes el liolocristallins :
/• = 0,i2 persodique,
W=i,o magnésien.
^^0,2.5 inégasodique,
'F:r=i,6 magnésien.
r^ro,2i mégasodique,
'F:=i,2 magnésien.
Dans le Logudoro, les plus anciennes roches sont les beaux basaltes por-
phyroides à gros phénocristaux à'augite et de péridol de Seda Oro, qu'on
retrouve près de Montresta :
4»=^ 2,9 syénilique, rr=o,29 mégasodique,
c' = o,ii microalumineux ( mégacalcique), *P'^i,3 magnésien;
magma identique à celui qui a fourni les basaltes du monte Ferru du type Coniniida.
Ensuite viennent les grandes coulées basaltiques que j'ai appelées basaltes des pla-
teaux el que je rattache à la même période que la grande phase basaltique du Ferru
(manteau extérieur basaltique). Du reste, les paramètres les en rapprochent inti-
mement :
$:=2,8 syénilique, /■ = o,24 mégasodique,
e'r=o,i2 microalumineux, 'F=:i,5 magnésien.
Il n'y a, avec les roches similaires du Ferru, qu'une petite différence dans la scorie
qui est mésoa lu mineuse avec c'=i 0,07 au lieu de c':=r o, 12.
Enfin, les volcans récents du Logudoro (coulées des pentes et des vallées) que j'ai
déjà signalés, comportent des roches variant légèrement d'une coulée à l'autre dans
les proportions d'un basalte andésitique à un basalte labradori</ue : ce sont des
roches à augite et péridol microlithiques, offrant la moyenne :
0^2,7 syénilique, /'^cSo mégasodique,
c'^o,3o microalumineux, 'I'=;3,3 ferromagnésien.
On peut voir, par les données précédentes, qu'une continuité parfaite relie
entre eux les ternies successifs des diflérents groupes.
ANTHROPOLOGIE. — L'asymétrie de la figure et son or-igine. Note de
M. Richard Liebkeich, présentée par M. Lippmann.
Après avoir étudié les 2000 crânes du Musée d'Anthropologie du Jardin
des Plantes, les 3ooo crânes du Collegio Romano de Rome, les 4oo crânes
594 ACADÉMIE DES SCIENCES.
des momies de l'École de Médecine du Caire, c'est-à-dire des crânes de
toutes les races et de tout temps, même les préhistoriques, et après avoir
complété le résultat de ces études avec des observations sur les vivants
de différentes races, je constate que l'asymétrie n'est pas, comme le veut
Lombroso, une tare, un stij^ina, une malformation, un signe de dégéné-
rescence, mais, tout au contraire, la forme normale de la figure humaine.
Il y a trois formes d'asymétrie. La première, de beaucoup la plus fré-
Fig. I.
Japonaise.
quente, se caractérise d'abord par la dilférence dans les os malaires des
deux côtés. Le droit se rapproche, dans sa partie la plus proéminente, de
l'angle droit, tandis que le gauche, avec une courbe plus ouverte, s'infléchit
vers l'arrière et en même temps, dans bien des cas, un peu vers le haut.
SÉANCE DU l6 MARS iqoH. SgS
Il en résulte une différence dans la forme et la position des bords des deux
orbites, ils se trouvent, à droite, presfjue dans le plan de la figure ; à gauche,
au contraire, dans un plan incliné en arrière. La mâchoire supérieure parait
déplacée à droite, sa surface gauche aplatie, de sorte que la. fossa canina
devient plus profonde à droite, plus effacée à gauche. Comme exemples, je
montre ici les photographies de Claudius, de la momie de Rhamsès II et
d'une Japonaise cjui ont la première forme d'asymétrie.
Dans la deuxième forme, qui est très rare, la différence entre les deux
Fis
Momie de Hhainsés U, du Musée du Caire.
côtés est renversée de façon que les modilications se trouvent à la droite au
lieu d'être à la gauche.
Presque aussi rare est la troisième forme d'asymétrie irrégulière.
C. R., igo«, 1" Semes/re. (T. CXLVI, N° 11.) 7"
596 ACADÉMIE DES SCIENCES.
J'ai trouvé l'origine de l'asymélrie clans la dernière période de la vie
foHale, dans laquelle le bassin exerce une pression sur la joue de l'embryon,
c'est-à-dire sur la joue gauche, dans la position ordinaire de la tête, et
pour la seconde forme sur la joue droite. La troisième forme se produit
Fig. 3.
Claudius, haut-relief à Rome.
dans les cas où la tête, placée en haut, n'est pas influencée par la
pression mais hérite d'une asymétrie, qui n'est plus ni si régulière ni si
prononcée.
Les jumeaux et jumelles en fournissent des exemples.
Conclusion. — Après avoir trouvé l'origine et la constance absolue de
l'asymétrie de la figure, je désirai connaître les conditions physiologiques
qui faisaient, de cette irrégularité dans sa forme, la condition normale. On
sait que la tète de l'embryon et avec lui le reste du corps se déplacent de
la position médiane vers une position latérale, parce que le diamètre
antéropostérieur du bassin est plus petit que ses autres diamètres. Cette
SÉANCE DU l6 MARS 1908. 597
difFérence dépend de la colonne vertébrale et de la courbe de sa partie
inférieure. C'est cette courbe, aussi bien que les deu\ autres courbes de la
colonne vertébrale, qui est indispensable pour la position, la marche et les
autres mouvements humains.
Ainsi, j'arrive à la conclusion que : l'asymétrie est une conséquence, un
accompagnement nécessaire de la position verticale de l'espèce humaine, et
devient, pour elle, un des signes distinctifs.
PHYSIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Quantité de rayons X absorbée et quantité
transmise par les couches successives de tissus. Note de M. H. Guii.lemi.vot,
présentée par M. Bouchard.
J'ai décrit dans difiérentes publications antérieures (') un système de
mesure de la quantité de rayonnement X à laquelle sont soumis les tissus,
système basé sur l'appréciation de son pouvoir fluoroscopique. J'ai montré
par des travaux récents (^) et par des expériences de physiologie végé-
tale (') que le pouvoir fluoroscopique pouvait, au même titre que les
réactions chimiques (réactif Villard, sels de Holtzknecht, actions photogra-
phiques), servir à mesurer les effets biochimiques des rayons X et que la
méthode avait pour elle l'avantage de la simplicité et d'une plus grande
précision.
Les résultats que j'apporte aujourd'hui ont pour but d'établir la quantité
de rayonnement absorbée par les couches successives des différents tissus et
de faire connaître par conséquent la dose absorbée par les tissus profonds
lorsque le corps est irradié par un faisceau déterminé. Des travaux en ce
sens ont déjà été entrepris par Kienbucli et par Bordier au moyen d'autres
procédés de mesure. J'ai moi-même étudié déjà le muscle à ce point de
vue (*).
Voici comment j'opère.
Devaul mon tube je place un écran de plomb percé d'une ouverlure. Au niveau de
celle ouverlure peuvenl prendre place des tranches de tissus divers de i"^", 2"'", 3"^""
(') Congrès d'Eleclrologie, igoS; A. F. A. S., 1907; Comptes rendus, 28 oct. 1907;
Arcli. d'Élect. méd. (dernières années).
(-) Soc. de BioL, février 1908.
(') Journal de Phys. et Path., janvier 1908.
(') Soc. de Biol., mars 1908.
5q8 académie des sciences.
d'épaisseur placés dans des boîtes de carton mince. De l'autre côté est placé mon
appareil de mesure, boîte à vision binoculaire présentant, au fond, une plage de
platinocyanure soumise au rayonnement du tube, et à côté d'elle une plage fluores-
cente étalon (irradiée par le radium). Ce tluoromètre est monté sur un chariot pour
les be^oins de rexpérimenlation, les mesures devant autant que possible être faites
rapidement pour que la constance du tube soit assurée. La distance du fluoromèlre à
l'anlicathode se lit directement sur une échelle métrique. Le tube est réglé par un
osmo muni d'un chalumeau à veilleuse. Sa constance est surveillée à l'aide du milli-
ampèremètre dans le secondaire.
Je vais donner quelques exemples de mesures :
La première ligne du Tableau ci-après indique la distance d'équivalence prise der-
rière une boîte vide (distance à l'anticathode). Les trois lignes suivantes donnent
l'équivalence derrière i"™, 2^", 3'"> de tissu en boîte. La dernière est une mesure de
contrôle à la fin de l'expérience prise derrière la boîte vide. Elle permet de juger des
variations du tube ou des erreurs personnelles.
Foie.
Équiv. à vide 128 116 1 f6 in no 81 89 87 85 7.5 77
Équiv. I"" foie 94 86 90 81 87 60 64 62 Sg 48 56
Équiv. ■2'=" foie.... 77 68 76 66 78 4<3 45 46 45 34 42
Équiv. 3'" foie. ... 67 58 58 56 .59 87 32 35 82 25 29
Équiv. à vide 126 120 n6 ic4 '19 81 » » » 7' 77
N°' des rayons à
vide 7 1 76 à 7 6oàG5 5 5 k 1
N"' des rayons der-
rière S"-» foie . . . 8 à 0 8 à 9 8 à 9 8 à 9 8 (i à 7 G à 7 6 à 7 6 à 7 ? ?
Appliquant, d'après un iiarème fait d'avance, la loi du carré de la dis-
tance, nous calculons à o'", 00 l'intensité du champ de rayons ainsi filtrés.
Nous l'apprécions à l'aide d'une unité ([ui> nous désignerons par SVu (elle
vaut quatre fois l'intensité du rayonnement produisant la fluorescence-
étalon). En une minute elle donne l'unité M de quantité de rayonnement.
Voici les moyennes correspondantes :
aiv. .m. .OR. .)R.
Équiv. avide i,5i3 «.277 0,780 o,.562
Équiv. 1='" foie o,884 o.7io 0,872 0,280
2"^"' foie 0,593 0/190 " 0,207 0,116
3''"' foie 0,449 o,386 0,116 0,068
No 7 ■ N" 6 N" 5 N° 4.
Pour 100.
Pour 100.
Pour 100.
42
49
53
58
5i
47
62
72
80
38
28
20
74
84
89
26 de
7 à
8
16
1 1
Noe
N°5
N°4.
SÉANCE DU 16 MARS 1908. 599
Ces chiffres montrent que la partie absorbée et la partie transmise du
rayonnement se répartissent ainsi :
Pour 100.
I"" de foie absorbe 42
» laisse passer 58
2'^™ de foie absorbent 61
B laissent passer ...... Sg
3cm jg foie absorbent 71
» laissent passer 29 de 8 à 9
N°7
Ils font voir aussi que si le premier centimètre de foie laisse passer 58
pour 100 du faisceau incident (première colonne), le deuxième laisse passer
67 pour 100 du faisceau résiduel (c'est-à-dire du faisceau émergeant de ce
premier centimètre), le troisième 7.5 pour 100 du faisceau résiduel. La raison
est due au durcissement progressif du faisceau par filtrage. Voici, pour le
foie, un aperçu de ces résultats :
Quantités trausmises.
Premier centimètre 58
Deuxième centimètre 67
Troisième centimètre 76
Il y a des écarts manifestes dans ces séries de chiffres. Ils sont dus soit
à des inexactitudes de mesures, soit au défaut d'homogénéité des tissus.
La rate donne des chiffres se rapprochant beaucoup de ceux-ci : 56 pour 1 00,
53 pour 100, 5o pour 100, 48 pour 100 sont transmis par le premier centi-
mètre, suivant le numéro radiochromométrique.
Le poumon donne des chiffres très supérieurs, 82 pour 100, etc.
La graisse absorbe aussi relativement une faible partie du rayon-
nement.
On voit en résumé que le procédé fluorométrique permet d'arriver à des
déterminations précises de la quantité d'énergie absorbée par chaque tissu
et peut aider à établir une quantitométrie rationnelle pour l'expérimentation
biologique et la radiothérapie.
ur 100.
Pour loo.
Pour 100.
58
5i
47
66
55
54
69
56
54
5oo ACADÉMIE DES SCIENCES.
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Essai sur lu greffe des tissus articulaires.
Note de M. Henri Judet, présentée par M. Dastre.
I. Nous avons fait quelques expériences de greffe hétéroplastique de car-
tilage articulaire, en choisissant des animaux d'espèces voisines, chien et
chat.
Expérience 1. 98 nov. 1906. — A un cliien de 6 mois, nous abrasons le cartilage
de la gorge et de la lèvre externe de la trochlée du genou droit sur iS™"" de large, So""™
de long. Nous fixons sur cette région la trochlée (cartilage doublé d'un peu d'os) d'un
chat jeune. 7 janvier 1907 : pour servir de terme de comparaison, résection cartilagi-
neuse, genou gauche comme à droite. Autopsie : i5 avril 1907 (128"' jour).
Genou droit. — La région du transplant est lisse, d'aspect cartilagineux, de couleur
blanc rosé (teinte initiale du cartilage du chat, se distinguant de l'aspect blanc bleuâtre
du cartilage du chien). La cavité articulaire est libre au niveau du transplant, la rotule
glisse sui- lui. Il y a résorption autour d'une des pointes de fixation, accroissement en
d'autres points, de telle sorte que la surface du transplant n'a guère varié (264""™).
Genou gauche. — La cavité articulaire a disparu dans la région cartilagineuse
réséquée; la rotule est immobilisée par des adhérences fibreuses. L'étage inférieur de
l'articulation reste sain.
Examen microscopique (fait avec M. Retterer). — Au niveau du transplant, l'os
est recouvert par une couche cartilagineuse continue qui comprend : a, zone profonde:
cartilage sérié normal présentant çà et là, à sa limite avec l'os, quelques vaisseaux;
b, zone moyenne : bande de substance fondamentale, dépourvue de capsules cartilagi-
neuses; par places, cette bande prend une texture fibrillaire; c, zone superficielle, à
cellules aplaties. En dehors de la région du transplanl, on dislingue les trois couches
habituelles; le cartilage sérié a la même structure qu'au niveau du transplant. Pour
compléter l'analogie, 611 y remarque quelques vaisseaux.
En résumé, dans la région du transplant, structure de cartilage articulaire jeune,
avec au niveau de sa couche moyenne certaines particularités. Aucun signe de résorp-
tion.
Nous avons transplanté la totalité des cartilages du genou d'un chat à un
chien. Echec par suppuration au cinquième jour.
II. Nous avons essayé de réparer les perles de substance de cartilage arti-
culaire par des transplanls provenant des cartilages costaux.
Expérience II. 8 févr. 1907. — Chien de 8 mois. Nous réséquons : 1° le septième
cartilage costal et nous le fendons en deux moitiés longitudinales; 1° le cartilage du fond
SÉANCE DU l6 MARS I()o8. 6o I
de la trochlée fémorale que nous remplaçons par une des moitiés du cartilage costal,
appliquée face revêtue de périchondre contre os. 27 mai, autopsie : raideur marquée.
La cavité articulaire est cloisonnée par une membrane sagiltale étendue de la rotule
et du cul-de-sac synovial vers le Iransplant qu'elle englobe. Partout ailleurs articu-
lation intacte.
Expérience III. 9 janv. 1907. — Chien de 8 mois. Fixation du huitième cartilage
costal dépouillé de son périchondre, pour recouvrir la moitié de la surface d'une
résection de la troi'hlée fémorale. 22 mars, autopsie : transplant englobé dans une
membrane de nouvelle formation; trochlée recouverte d'une néo-membrane.
En résumé, dans nos deux expériences, la lame de cartilage costal trans-
plantée a provoqué des bourgeonnements membraneux et s'est comportée
comme un corps étranger.
III. Nous avons transporté des cartilages articulaires dans des foyers
de fracture, pour voir s'ils étaient susceptibles de se greffer sur les extrémités
osseuses et de produire des pseudartbroses.
Expérience IV. 19 août 1907. — Lapin. Résection de 1™ de fémur, immédiatement
au-dessus du genou. Dans l'interstice ainsi créé, nous introduisons le cartilage fémoral
inféi'ieur provenant d'un deuxième lapin et le fixons sur le bout supérieur de l'os.
La fracture se consolide en quatre semaines. 11 nov. 1907, autopsie : énorme cal
vicieux. Le cartilage interposé est résorbé; hors du cal il persiste deux nodules carti-
lagineux.
Expérience V. 28 août 1907. — Lapin. Dans le foyer de fracture du fémur nous intro-
duisons le bloc des cartilages du genou (réséqués sur un autre lapin) maintenus en
contact par les ligaments croisés. Nous fixons le cartilage fémoral sur le bout supérieur,
le cartilage tibial sur le bout inférieur. Consolidation en un mois. 3o nov. 1907,
autopsie : cal osseux exubérant. Résorption du cartilage interposé; pas trace de
néarthrose.
IV. Nous avons établi, dans notre Note du 29 janvier dernier, que la
trochlée fémorale séparée par un trait de scie de l'os sous-jacent puis remise
en place et fixée, est susceptible de se greffer. Nous nous sommes demandé
si cette aptitude à la greffe subsiste lorsqu'on supprime l'action de la syno-
viale.
Expérience VI. i^ août 1907. — Chien adulte: r° résection de la synoviale du genou
(seule la partie de la séreuse qui tapisse le ligament postérieur n'est pas atteinte);
2° séparation de la trochlée, reposition immédiate et fixation. 3o ocl. 1907, autopsie :
la cavité articulaire a disparu dans tout l'étage correspondant à la trochlée reposée;
à ce niveau épaisse ( 5""") membrane vascidaire intimement adhérente rtu fémur, englo-
bant et immobilisant la rotule, i^a cavité articulaire, les cartilages reparaissent, sains,
juste au niveau de l'extrémité inférieure du fiagnient réimplanté.
6o2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
V. Nous savions, par les expériences de nombreux auteurs, que les car-
tilages articulaires transplantés sous la peau (ou dans la cavité péritonéale)
dégénèrent.
Nous avons étudié la destinée du cartilage lorsque sa synoviale est
transplantée en même temps que lui.
Expérience VIII. 27 déc. 1907. — 1° Lapin de 6 mois. Nous réséquons en bloc
les cartilages du genou gauche sans leur synoviale, en masse le genou droit en ména-
geant la synoviale ; 2° sur lapin du même âge, nous introduisons nos deux transplants
dans le tissu cellulaire sous-cutané. — 29 fév. 1908 : autopsie. Cartilages trans-
plantés nus : sont immobilisés dans une gaine fibreuse intimement adhérente au
Iransplant. Cartilages transplantés avec leur synoviale : une enveloppe fibreuse
peu adhérente entoure le iransplant. La cavité articulaire parfaitement libre a la
même étendue qu'à l'état normal ; elle est tapissée par une membrane lisse ayant
l'aspect de la synoviale. Le cartilage subsiste partout avec son aspect macroscopique
normal. Les mouvements sont libres pour un angle de 45°.
Exemple histologiijue (fait avec M. Réitérer) : 1° Cartilages sans synoviale.
Couche superficielle : plus trace des cellules normales; transformation en tissu
conjonctif fibreux. Couche moyenne : prolifération des cellules ; celles-ci n'ont plus
de capsules, au lieu d'ètie arrondies elles ont des prolongements. La substance fonda-
mentale est fibrillaire. Couche profonde : deux fois plus épaisse qu'à l'état normal ;
cellules cartilagineuses ayant proliféré en série et très nombreux vaisseaux ; 3° Carti-
lages avec synoviale : uiême disposition en trois couches qu'à l'état normal. Cellules
cartilagineuses intactes. i\ulle trace de dégénérescence. Pas de prolifération des
capsules; épaisseur un peu diminuée du cartilage. Atrophie au début (?).
On pourrait penser que, dans cette dernière expérience, la synoviale a
préservé le cartilage de la dégénérescence par action mécanique. Mais
Seggel, ayant protégé mécaniquement du cartilage transplanté en l'entou-
rant d'un sac de coUodion (|qui écarte les actions cellulaires et laisse (iltrer
le plasma), a vu la dégénérescence survenir tout comme dans le cartilage
transplanté nu. Il en conclut avec Tizzoni que, seule, la synovie peut
nourrir le cartilage. Dans notre expérience VIII, la survie du cartilage
semble devoir être expliquée par ce fait que la synoviale transplantée
continue à nourrir le cartilage.
Conclusions. — A. Il est possible de réparer anatomiquement et phy-
siologiquement, pendant un laps de temps supérieur à 4 mois, une perte
de substance du cartilage du genou d'un cliien par un fragment emprunté
à la trochiée d'un chat {^E-vpérience I).
B. Il parait impossible de réparer une perte de substance du cartilage
■ SÉANCE UU l6 MARS 19(18. f^oi
aiticulaire d'un animal (chien), par une lame de cartilage costal provenant
du même animal {Expér. Il et ///).
C. Les cartilages articulaires transplantés dans les foyers de fracture
relardent quelque peu la consolidation, mais n'arrivent pas à se greffer et
H créer de pseudarthrose {Expèr. /F et F).
D. La suppression de la synoviale empêche la greffe par reposition du
cartilage ailiculaire {Expér. VI).
E. La synoviale transplantée sous la peau, en même temps que le car-
tdage articulaire, assure à ce dernier une persistance supérieure à 2 mois
(Expér. VIII).
M. Henri Mathouili.ot adresse une Note, à laquelle sont jointes deux
photographies de fourlre globulaire, prises pendant la nuit du ai octobre içjoi
au Ferray, près Rambouillet.
A 4 heures et demie, TAcadémie se forme en Comité secret.
COMITE SECKET.
La Section d'Astronomie présente, pai- l'organe de son doyen, la liste
suivante de candidats à la place vacante dans la Section d'Astronomie, par
suite du décès de M. Janssen :
En première ligne ex œquo, par ordre alphabétique.
En seconde ligne
Les titres de ces candidats sont discutés.
L'élection aura lieu dans la prochaine séance.
MM. Anooyer.
Maurice Hamy.
M. P. PUISEUX.
La séance est levée à 5 heures et demie.
A. L.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, iN° 11.)
7t?
Ho4 ACADÉMIE UES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OUVRAGRS REÇUS DANS LA SÉANCE DU 9 MARS I908.
Influences modificatrices de l'évolution tuberculeuse, recherches expérimentales,
par MM. Lannelongue, Achard et Gaillard. Paris, Masson et C'', 1908; 1 fasc. in-B".
(Hommage des auteur?.)
Toute la Chimie minérale par l'électricité, par Jules Séverin, avec plus de 60 figures
dans le texte. Paris, H. Diinod et E. Pinat, 1908; i vol. in-8°. (Présenlé par
M. Le Cliatelier. )
Compte rendu annuel des travaux exécutés par le Service géographique de F Indo-
Chine, année 1907. i fasc. in-S".
SvEN Hedin. Scienlific resulls of a journey in Central Asia 1899-1902. Maps, con-
tained in atlas of two volumes; Text : Vol. III. Norlh and east Tibet, by D' Sven
Hedin. — Vol. IV. Central and west Tibet, by D-- Sven Hedin. — Vol. V. Part 1 :
Meteorology, by D'' Nils Ekholm; Part 2 : Astronomical observations, by D"' K.-G.
Olssom. — Vol. VI. Part 2 : Geology, by D'^ Backstrôm and others; Part 3 : Racical
types, from Western and Central Asia, by D"' Sven Hedin. Stockholm, s. d. ; 3 vol. et
3 fasc. in-4° et un étui in-4°.
Year-Book of the Royal Society of London, 1908. Londres, 1908; 1 vol. in-8°.
An old Map of Africa (1692) : i' L' Afrique divisée suivant l'estendue de ses prin-
cipales parties. . ., par Hubert Jaillot. » Londres, E. Albert Sturraan, 1887 ; i feuille
in-S". (Reproduction d'après l'original qui se trouve au Musée de Cape Town.)
Atti délia Societa milanese di Midicina i Biologia, t. Ill, 1907-1908, fasc. 1. Milan.
190S; I fasc. in- 8°.
Atti délia Reale Accademia dei Lincei, anno CCCV, 1908; série V^; Rendiconti;
Classe di Scienze fisiche, matematiche e naturali; t. XVII, fasc.i. Rome, 1908; 1 fasc.
in-4''.
Atti délia Pontificia Accademia Romana dei Nuovi Lincei, anno LX, 1906-1907;
Sess. III-VII, febbraio-giugno 1907. Rome; 4 fasc. in-4°.
Memorie délia Pontificia Accademia Romana dei Nuovi Lincei; t. XXIV. Rome,
1906; I vol. in-4°.
Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles; 2' série, t. XIII, i" et
2' livraison. La Haye, i()o8; i vol. in-B".
The illuminating Engineer. The Journal of scientific illumination: t. 1, n» 3,
march 1908. Londres; i fasc. in-8°.
SÉANCE DU if/ MARS 1908. 6o5
Outrages reçus bans la séance ou 16 haks 1908.
Notice sur la vie et les travaux de M. Moissan, par Paul Lebbau. Paris, Masson
et C'', 1908; I fasc. in-8°. (Présenté par M. Le Chatelier.)
Dus Ohrlabyrinth als Organ der malhematischen Sinne fur Raum und Zeit,
von E. VON Cton; mit 45 Textfigures und 5 Tafeln und dem Bildniss des Vei-fassers.
Berlin, Juiius Springer, 1908; i vol. in-8°. (Présenté par M. Yves Delage.)
Questions de Physi(jue générale et d' Astronomie, par le vicomte François de
Salignac-Fénelon. Toulouse, Edouard Privai, 1908; 1 fasc. in-4°. (Hommage de
l'auteur. )
Statistique médicale de la Marine pendant l'année 1904; 6° année. Paris, Impri-
merie nationale, rgoy; i vol. in-4''.
Bulletin de la Société de Médecine légale de France : Sj' et 38' années, 2° série,
t. II, III. Paris, A. Maloine; Marchai-Billard, igoS-igoô; 2 vol. in-8">.
Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; l^" série, t. VIII, i'^ livraison de 1908.
Saint-Etienne; i fasc. in-8°.
Observatoire de Chevreuse. Météorologie : Résumé des observations, 1903-1907,
par M. Farsian, s. I. n. d. ; i fasc. in-8°.
Ville de Paris. Annales de l'Observatoire municipal ( Observatoire de Montsouris) ,
publiées trimestriellement sous la direction des Chefs de service; t. VIII, année 1907,
1' et 3° fascicules. Paris, Gauthier-Villars, 1907; i vol. in-S".
Mémoires et Comptes rendus des travaux de la Société des Ingénieurs civils de
France; 6i= année, 6° série, n° 1, janvier 1908. Paris; i fasc. in-S».
Société des Ingénieurs civils de France. Annuaire de 1908. Paris, 1908; i vol.
in-S".
Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon; t. IX. Lyon, Henri Georg,
1907; I vol. in-f°.
Missions scientifiques pour la mesure d'un arc de méridien au Spitzberg, entre-
prises en 1899- 1901 sous les auspices des Gouvernements russe et suédois : Mission
russe; t. 1 et H. Saint-Pétersbourg, Imprimerie de l'Académie impériale des Sciences,
1907 ; 2 fasc. in-4°.
Das Problem der Entwicklung unseres Plane te nsy stems : Aufstellung einer neuen
Théorie nach vorhergehender Kritik der Theorien von Kant, Laplace, Poincaré,
Moulton, Arrhenius u. a., von D' Friedrich Nôlke, mil 3 Textfiguren. Berlin, Juiius
Springer, 1908; i vol. in-8».
(jo6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ERRATA.
(Séance du 9 mars 1908.)
Note de M. Glangeaud, Les éruptions de la Limagne. Sept périodes
d'activité volcanique du Miocène inférieur au Pléistocène :
Page 552, ligne Sa, au lieu de de nivellemenl, lisez de ruissellement.
Page 553, ligne i5, au lieu de Pardins, lisez Paidines.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS
Quai des Grands-Augustins, n» 55
leur., terramont chaque volume. L'abonaemeal est annuel
. -P'""^ de l'abonnement :
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est }^- 'Robert.
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' Uzel frères.
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Lorient ( Rai'mal.
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Marseille Hua t.
Lyon.
Montpellier | ^'^lat.
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On souscrit à l'étranger.
-inisterdan
Moulins .
IS'ancy. .
JVantes .
erbourg . . . .
rmont-Ferr
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Delaunay.
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Orléans L^cUé.
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S'-É tienne Chevalier.
Toulon l Figard.
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_ ( Feikema Caarel-
( sen et C''.
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Barcelone Verdagucr.
^ Asher et C".
Berlin \ ''""°'""'"'or et fiU.
j Kuhl.
( Mayeret Aliiller.
^«'■«« Francke.
l^ologne Zanichelli.
ÎLamertin.
Jlayolez et Audiarte.
Lebégue et C'«.
Chez Messieurs :
, , /Dulau.
Londres .. lui
I Hachette et C'
'Nutt.
Luxembourg.... y. Cuck.
/ Ruiz et C''.
Madrid ) '^""lo-
Bucarest ,
Solchek et C°.
Alcalay.
^"dapest Kilian.
Cambridge Doightoa, Dell ot C-
Christiania Ca
mmermeyer.
liou
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G i a l'd .
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Toulouse jGimct.
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[ Boisselicr.
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Copenhague Hôsl et fils.
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j Payolet C'>.
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(> Janvier iS5, à Si Docembro isVi5
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DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
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Tom^s 92 à Î21.~ '/;é/j™' '''^ '■ ^' -décembre
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01 les MeajDires présentés par divers Savants à l'Académie des Soienc
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TAHl.K m
W H.
^S AlVnCLES (Séa'-e du 10 Mat. 1008.)
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Piiges,
M. E.-H, \MAOAT
lliéoi-ème de Claiisiiis •
MM S. AKLOINO Cl L. T,.KVENOÏ
_ Sui- rcxteiis:o;i lu
— Iles
Pages.
55
cai'octeic
leurs ruppovls
^ilel-infccUonluberculeusedans
le diagnostic de la
avec
luberciilosc pav les
les iii'Jjcni
i-évélaleui'S
UAPPOUTS.
I ViûLW - Bapporl s.u- la nécessité de
',.I;;^:;:ationexlae du système -.etcine
I
décimal à toutes nos monnaies.
563
NOMINATIONS.
liste de candidats pvcsenléc a M. le Mi-
nistre de l'instruction publique p.;uv c
ôc^t^de Uirectenr de l'Obso-vatoiie de
^:^nsc. vacant par suite de la nomma-
lion de M. B. Daillaud aux funetions
de Directeur de 1-Obscr.^atoux de r--.
1" M. E. Cosserat. i° M- L. Fabn . ■■■ J
COnUi:SP0NI>ANCE
M le MINISTUK DU CoMMF.itCK invite l'Aca-
démic à lui présenter une liste de candi-
d" à 1 cl'i.edeGéométrieapplK,uee
aux Arts, vacante, an Conservatoire n -
Uonal de's Ans et Métier., par suite du
décès de M . Lamsedat .•■■,"," '''
M e SKCu.TAmE p.bp.tcel signale dive.s
Ouvrages de M. /^««//.etea» et de M. ^.
von Cyon
M. G ■>'". Tiiuioir
la lumière dans les espaces
lori.|ue de b. question et premiers rcs
'•'''•* '-""■" '-"--éscncc de la
_ Sur la dispersi>
élestes.
1 de
llis-
■snl-
M. p. LoWELi.. — Sur la pr
ncle
M.
_ Sur les séries
M. P. VaiU-ant.
Sur la vitesse d'évapo-
3011
raie du pro-
ration et sur un procédé de détermination
de l'étal liygrométriciue. ......■••■•• •••^
M. At^GKU. -Sur les bvdra.es de 1 acide
arséniq
M. Jacques de LArrAUt
SÏ:^t:stirva,.eedelaMeuse
( \rdenncs)
M. DErRAT
i,,<T. — Sur les pseu-
microclines dans les
la val
'1' ' Paramétres magmatiques
peur d'eau dans l'almosplicre de la pla- ^^^
A, BUUL. - sur les sur. « de p.djnomcs _^^
lavloriens
M \. KouN. - Solution gener;i
blémc d'équilibre dans la ibeorie de 1 élas-
ticité, dais le cas où les eflorts sont don-
\\("i à la surfiicc ■
M Tn. Guu.i.oz. - Sur l'électrolyse des
dissolulions d'acide cblorbvduque
I.ogudoro (Sardaigne).
5S2
585
5S8
des séries volcaniques de l'Anglona et du _^^
les
M KicUAUD LiEBitEiCH. - l/asymélric de
U, figure et son ""§'"^;,.;;;,; V d^ i-ayons:
W. 11. GuiLLEMiNoT.-Qu.inl't'-^'^"'-^ .
absorbée et quantilé transmise pai
coucbes successives de .''**"'Y ' ,;: .j^ jV,
M. IIENE.JUDET. - l'^sa, sur lag.clledc-
tissus articulaires ■
u MATiiotiLEoT adresse une
deux >< plio'"
M. llENlU
Note,
'"^-"5 -^ J"L^:^.,aire », prises peu-
58i
pliics de foudre
ni la nuitduiSoctobie .9"
llambouillct
da
pr.
3 an Terra y.
593
Goo
6o3
COMITÉ sECiuyr.
Liste de candidats à la place vacante, dans
U Section d'Astronomie, par sui.e du
Bulletin BiBLiOGRAruiQUE
Eubata
' MM. Andoyer,
d,-rés de M. Jaiissea
Maurice Hamy . ^ '"■■'■ ■^"'
PARIS. - IMPUIM
Quai des Grands-Auguslins,
6o3
6o4
r.oG
l.e GêiM'it
CAUTHiER-VlLtAR»
5 0=^5^
1908
PRECHER SEUlIvSTRE.
COMPTES KEIVDLS
HEBDOMÂDAIKES
DES SÉANCES
DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
N12 (23 Mars 1908).
PARIS,
GAUTIIIER-VILLARS, IMPHI.MEUR-LIBRAIRE
DES CO.MPTES RENDUS DES SÉANCES Di: L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai dos Grands-Augii^ims, 55.
1908
•
RÈGLEMENT UEL4TIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 ruiN 1862 et 2] mai 1873
tOOO<-^l^i^^
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à TAcadéinie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
'î8 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
AnTicLK l". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
oupar un Associé étranger deFAcadémie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent an
[)lus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3* pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Noies ne
nréjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
RappvUts relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au-
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'im ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé ;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait
autant qu'ils le jugent convenable, connue ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance ofli-
cielle de 'Académie.
Au I u;i.E 3.
Le bon à tirer de chatjue Membre doit être remis
à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard,
le ieudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis è
\
temps, le tilre seul du Mémoire est inséré dans le
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé ai-
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
AuiicLE 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planchcN
ni ligures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraient
autorisées, l'espace occupé par ces figures compteru
pour l'élendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux (rais des a-
leurs; il n'y a d'exception que pour les [(apports
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Tous
AUTICLE 5.
les six mois, la Commission administrative
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu:
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré
sent nè^lement.
Les Savants étrangers à lAcadimia qui désirent faire présenter leurs Mémoiies par MM. les Saorélaires perpétuels sont priés de le
déposer an Secrétariat a:i plîs tard le Samedi cfui précède la séance, avant 5^ Antre Jjeia la présentation sera remise à la séance suivante
ACADEMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 25 MARS 1908.
PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL.
RIEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'A.CADÉMIE.
HYDRODYNAMIQUE. — Théorie de V cconkiucnl sur un déversoir vertical en
mince paroi et sans cuntraction latérale : ('as de la nappe ondulée et son
raccordement au cas de la nappe plongeante. Note de M. J. Boussinesq.
I. Lorsque, dans l'écoulement de l'eau sur un déversoir vertical en mince
paroi, tenant toute la largeur du canal compris entre deux murs verticaux
parallèles, la nappe de déversement est noyée en dessous par une masse
d'eau tourbillonnante, dont la pression au niveau du seuil égale une frac-
tion donnée N' de la pression ^gh qui s'y exercerait, à l'état de repos, si le
niveau avait partout, au-dessus du seuil, sa hauteur h d'amont ((ï\ie hauteur
de charge)., le coefficient m du débit mh \2gh])aT unité de longueur du
déversoir est une certaine fonction de N', dont j'ai indiqué ou même effectué
à très peu près le calcul dans une Note du i''' juillet 1907 (Comptes rendus,
t. CXLV, p. 10), pour les valeurs de N' comprises entre —30 et 0,8. A
cette limite N' = o,8 un certain paramètre /. , relié comme rindi(jue la formule
au quotient du rayon R„ de courbure des (ilets lluides inférieurs (à la
traversée de la section contractée) par l'épaisseur correspondante •/] de la
nappe, devient égal à 1 , après avoir crû à partir de zéro pendant que N'
passait de — coào,8. Donc à ce moment où N' = o,8, les filets fluides
sont sensiblement rectilignes à la traversée de la section contractée, après y
avoir été, au début, fortement concaves vers le bas.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 12.) ^O
6ot< ACADÉMIE DES SCIENCES.
Or les accroissements successifs de N' se produisent, effectivement, à
mesure qu'on relève le niveau d'aval ou niveau de l'eau dans le canal de
fuite, en abaissant de plus en plus une vanne située à quelque distance en
aval du déversoir ; et ce niveau excède notablement le seuil au moment
où N' ^ (), 8. Dès lors, la nappe, sans courbure sensible à la traversée de
la section contractée (où elle est presque horizontale encore), n'a plus à
descendre pour se joindre à Teau stagnanle ou tourbillonnante d'aval ; et
elle cesse de plonger au sein de cette eau, ou de s'y noyer complètement,
pour s'étaler simplement à sa surface et ne rester dès lors noyée qu'en
■dessous. M. Bazin a observé en effet qu'elle se tient à la surface libre; et il
l'a appelée nappe ondulée, en raison de quelques ondulations qu'elle y
présente.
Il est clair que, si l'eau d'aval se relève encore plus et rend supérieure à o, 8
la pression relative N' sous la nappe, la courbure des filets fluides à travers
la section contractée restera insensible, le haut de la nappe ayant encore
moins à descendre pour s'étaler sur l'eau d'aval; et l'on aura désormais,
d'une manière contiime, ^ = i, pour toutes ces nappes ondulées ou ne
quittant plus la surface libre du canal de fuite.
Dès lors, la pression varie hydroslatiquemeni à la traversée de la section
contractée, non moins qu'au-dessous d'elle où tourbillonne une eau censée
morte; et l'on reconnaît aisément que cela revient à poser, avec les notations
de la Note citée, Iv = i\'. Pour chaque valeur donnée de N'. la quantité K,
(jui était jusque-là une variable indépendante, ne reçoit donc plus qu'une
seule valeur, fonction de \', valeur qui est précisément celle avec laquelle
s'était confondue, à l'instant où k atteignait la limite i, la valeur de K
rendant maximum le coeflicient m de débit.
Ainsi, il n'y a plus lieu, au delà de N'^o,8, ni à faire varier /•, ni à
appliquer le principe du débit maximum.
II. L hypothèse ^• == i réduit les équations (^2) de la Note citée du
i*"' juillet 1907, par élimination de v, à celle-ci :
, . 3i\"-i
(«) C= g
Après quoi, les deux formules (^i) de la même Note donnent, en élimi-
nant n et en obicrvant que " se réduit ici à l'unité,
((3) m --^ ( N • -- C-) v/~~ ^ ' V '^" V'' '^^^'-
SÉANCE DU 2^ MAHS 1908. 609
Divisons ce coefficient m de débit [)ar celui, ot'= o,434^, du déversoir-
type à nappe libre; et puis donnons à N' différentes valeurs entre 0,8 et i.
Nous formerons, par exemple, le Tableau suivant :
N' =:o,8o o,85 0,90 0,926 0,90 0!97'i 'j
m
nf
0,644 o,585 o.5oi o,44i 0,3-0 0,-267
Or la formule empirique donnée par M. Bazin, pour les valeurs de N'
supérieures à 0,6, comme résumant le mieux les observations, est
-=.,oov/.-N;
et Ton en déduit comme résultats de l'expérience, pour les pressions rela-
tives \' ci-dessus,
— ^^o,6i4 o,558 0,487 0,44' 0,387 0,307 '*•
Malgré les écarts assez sensibles qui les séparent, en général, des résultais
théoriques précédents, on peut regarder la vérification comme satisfaisante :
car la petite erreur inévitable sur N', dans chaque observation, en entraine
ici une bien plus grande sur la fonction -^' vu la rapidité du décroissement
de cette fonction dès qu'on approche un peu de la limite N'= i.
III. La valeur de n qu'on a éliminée ci-dessus, pour obtenir ([5), entre
les deux équations (i) de ma Note du i*"' juillet 1907, était
(y)
/,_N' /s 1 — N'
Elle offre un certain intérêt; car elle entre, non moins que la contraction
inférieure c de la nappe, dans l'expression générale du rapport,
^ =:: (1 — C)(I —n-k-),
de l'épaisseur t\ de la nappe déversante à la hauteur h de charge. Ce rap-
port, en y faisant A = i et substituant les valeurs (^a), (^y ) de c et de //,
devient
(â) ^'- ■ + 5i\'
6lO ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'épaisseur y] de la nappe ondulée serait ainsi, dans la section contractée,
une fraction de la liauleur // de charge, croissante de ^ à ^ lorsque la pres-
sion relative N'sous la nappe grandit de 0,8 à i, fraction éi,^Tle en moyenne
à — ) ou à 0,087.5. l'>lle ditTère donc peu de sa valeur limite -^ dans le déver-
soir théorique (à seuil é|«iis et évasé) de Bélanger, valeur (|ui se Irouve
convenir aussi, très sensiblement, tant aux nappes noyées en dessous et
plongeantes, qu'à la nappe libre, dans les déversoirs verticaux sans contrac-
tion lali'-rale.
I\ . Il esl nalui'el de se demander si l'expression ( ^ ) du coefficient de
débit, relatif aux nappes ondulées, ou applicable aux valeurs de ^' plus
grandes que 0,8, se raccorde avec celle, beaucoup plus complicjuée, qui con-
vient aux autres nappes noyées en dessous, c'est-à-dire convexes vers le
haut et plongeantes, où N' est inférieur à 0,8. Dans celles-ci, le coefficient
di' débit est la valeur maximum, pour k variable mais ÎN' donné et constant,
de la formule de m qui s'obtient par l'élimination de /;, v et c entre les
équations (\) et ( 2) de la Note citée. Cette formule
(0
(-> + /,) — /.-
/.-
N')] V'^
ayant la forme/( \', k ), la relation m = f('S', k) représente une famille de
courbes, dont k désignerait le paramèti-e et où m, iN' seraient respec-
tivement l'ordonnée et labscisse. D'ailleurs, le maximum dont il s'agit se
prend sans laire \arier N', mais en déterminant /■ |)ar ré(piation -jj- = o.
T^a suite des jioiuts considérés, depuis _\' = - ce jusciu'à >. '=0, 8, constitue
donc r enveloppe de cette famille de courijes; et, comme/- = 1 pour N'= 0,8,
c'est l'enveloppée ( p ), correspondant justement à /• = i, cjui la continue an
delà de \'= 0,8. ( )r, celle-ci est, comme toutes les enveloppées, tangente
à reuveloppe, eu son point commun avec elle.
Il y a donc bien raccordement, ou contact du premier ordre, entre les
di'ux expressions du coeKicieiit de déliil relatives aux deux sortes de
nappes noyées eu dessous, qui sont les uapjies plongeantes et les nappes
ondulées.
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 611
M. J. Ta.vnery, taisant hommage à rAcadémie d'une brochure relative
aux manuscrits d'tVtvm/e Galois, qu'il dépose sur le Bureau, s'exprime en
CCS ternies :
(( J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, au nom de M"'' de Blignières,
fdle de Joseph Liouville, les manuscrits d'Évariste Galois.
)) Ces manuscrits avaient été remis à Liouville par Auguste Chevalier.
Liouville a publié les plus imporlanls dans son Journal, ceux qui assurent
à Galois une gloire impéiissable. Celte publication a été faite très judi-
cieusement, avec un soin et une conscience dont témoignent les notes
manuscrites de Liouville, les corrections faites sur les épreuves. Ces notes
et ces épreuves sont jointes aux manuscrits de Galois. Kn 1897, la Société
mathématique de France, que présidait alors M. Kmile Picard, a
donné une nouvelle édition des OEuvres mathématiques de Galois,
conforme à la publication de Liouville. M. Picard a écrit une Introduction
pour cette nouvelle édition.
» J'ai décrit les manuscrits de Galois, que je remets aujourd'hui à F Vca-
démie, dans une suite d'articles insérés dans le Ihdlelin des Sciences mathé-
maliqiies; j'ai publié là les manuscrils que Liouville avait omis, au moins
ce qu'il m'a paru utile ou possible de publier. M. Gauthier-\ illars a réuni
ces articles dans une brochure, dont je demande la permission de faire
hommage à l'Académie.
>) Ce n'est assurément pas sans peine (pie M"" de Blignières a pu
relrouver les inanuscrits de (îalois, dans la masse des papiers laissés par
son illustre père. L'Académie lui saura cerlainement gré de la peine qu'elle
s'est donnée; les mathématiciens, tant qui! en restera, ne regarderont
jamais sans émotion le manuscrit de la Letire à Chevalier ou du Mémoire
sur les conditions de r(''solubililé des équations par radicaux, corrigé
pendant la nuit qui a précédé le duel où ( ialois devait trouver la mort.
» Aux manuscrits de Galois est jointe une relique touchante qui vient
d'Hermile, par M. Emile Picard : le professeur de Mathématiques spéciales
de Galois, Ï\L Richard, avait conservé et donné à Hermite quelques copies
de son ancien élève; M. Picard a bien voulu me remetlre ces copies pour
les joindre au don de M""" de Blignières. »
Sur la proposition de M. le Secrétaire perpétuel, l'Académie décide que
des remercîments seront adressés à M'"* de Blignières pour le don si précieux
des manuscrits du grand et infoituné géomètre.
6l2 ACADÉMIE DES SCIENCSS.
PHYSIQUE. — Sur la ihéoiic de i électrocapillariU- .
>Jole de M. Gouv.
Jai montré antérieurement qu'il est nécessaire, lorsqu'un métal est
immergé dans un électrolytc, de tenir compte des forces non-électriques o
qui peuvent s'exercer, à très petite distance, entre le métal et les ions ou
les molécules du corps dissous ('). L'existence de pareilles forces attrac-
tives, variables suivant le corps considéré, paraît résulter des phénomènes
bien connus que présentent les corps poreux ou 1res divisés et qu'on désigne
quelquefois sous le nom A affinité capillaire. Depuis lors, les recherches
expérimentales que j'ai poursuivies sur la fonction électrocapillaire m'ont
confirmé dans l'opinion (pie ces forces cp donnent la clef des problèmes de
l'électrocapillarité.
De l'existence de ces forces résulte naturellement une accumulation
des ions ou des molécules du corps dissous sur la surface du métal. .l'ai
pu démontrer, sans autre hypothèse que la réversibilité, qu'une pareille
accumulation se produit en réalité dans les solutions aqueuses qui
donnent un maximum électrocapillaire moindre que l'eau pure (-) (corps
actifs).
Dans la Note précitée, j'ai examiné le cas où les forces ç agissent sur les
anions seuls. Il se forme alors en général une couche électrique triple à la
surface métal-éleclrolyte et, au maximum électrocapillaire, il y existe une
couche double. Kn raison de cette couche, le métal à ce moment est négatif
par rapport à la masse de l'éleclrolyte. (>ç cas parait être celui de tous les
corps actifs de la Chimie minérale, en solutions élendues.
L'expérience montre en effet que leur courbe électrocapillaire ne
dépend que de l'anion; elle est sensiblement la même pour les sels d'un
(') l^es forces o sont dites non-élecln'que.i dans le sens usuel du mol, parce que le
inélal les exerce indépendamment de sa charge électrique, comme les forces molécu-
laires; mais je n'entends pas dire par là que Pessence intime de ces forces, comme des
forces moléculaires, n'est pas électrique; c'est une autre question {Co//i/>tes rendus,
3 décembre 1900).
(-) I.e fait de l'accumulation, étant ainsi établi sans faire intervenir les forces tp, forme
une preuve de l'existence de ces iorces,(Coniptes re/idiis^i décembre 1900, et Journal
df. Physique, avril 1901).
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 6?3
inèine acid(.' et pour lacide lui-même, et très différente an contraire pour
les divers sels d'un même métal ou pour les divers acides (').
Depuis lors, le cas inverse a été découvert avec les bases organiques
fortes (ammoniums quaternaires, etc.) et leurs sels d'acides inactifs ('■').
Pour ces corps, la courbe électrocapillairc ne dépend que du cathion; elle
est la même pour la base et ses divers sels. Les forces o agissent ici sur les
cathions, la surface mercure-électrolyle est le siège des mêmes couches que
tout à l'heure, mais de signe opposé, et, au maximum, le mercure est
positif par rapporta l'électrolyte.
Ces deux effets opposés, prévus par la considération des forces o, sont
absolument d'accord avec les déplacements du maximum suivant l'axe des
potentiels, que montrent les courbes électrocapillaires.
Examinons maintenant le cas où les forces ^ s'exercent sur les molécules
du corps dissous et non sur les ions. L'expérience montre que ce cas est réel,
car la courbe électrocapillaire d'un électrolyte inactif est profondément mo-
difiée par l'addition d'une petite quantité d'un corps organique neutre A, et
sensiblement de la même manière quel que soit l'électrolyte ('■'). T^e corps A
ne fournissant pas d'ions et ne modifiant pas les ions préexistants, ce sont
les molécules elles-mêmes de A qui produisent ces effets, en venant s'accu-
muler à la surface du mercure sous l'action des forces cp.
De cette accumulation résulte l'abaissement de la tension superficielle,
puisque l'attraction entre le mercure et la solution se trouve ainsi aug-
mentée. Il est remarquable que cette accumulation, pour la plupart des
corps, varie beaucoup avec la valeur de l'excès A du potentiel du mercure
sur celui de la masse de la solution, et même, dans le cas fréquent des
courbes à troncature, qu'elle n'existe que pour les valeurs moyennes de A,
près du sommet de la courbe électrocapillairc. Il paraît s'établir à la surface
mercure-électrolyte un équilibre complexe, où interviennent les ions de
l'électrolyte et les molécules de A qui, dans une certaine mesure, s'excluent
(') Sur la fonction éleclrocapillairc, i"= l'ailie {Annales de Chimie et de Phy-
sique, 1908 ). Celte relation montre qu'on ne doit pas chercher clans l'absorption du
cathion par le mercure l'expiicalion des particularités que j'ai signalées dans les
courbes électrocapillaires de ces corps.
(^) Sur la fonction éleclrocapillaiie, '?>" Partie {Annales de Chimie et de Phy-
sique, 1906).
(') Sui la fonction éleclrocapillaiie, 2" Partie {Annales de Chimie et de Phy-
sique, rgoB).
6l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
mutuellement, car, la Ironcalure foriiiaiil plus ou inoiiis un palier, la capa-
cité électrique y est faillie. Aux extrémités de la courbe éleclrocapillain',
les forces électriques sont [irépondérantes et les ions forment leur couche
ordinaire en éloignant les molécules de A ; au milieu de la courbe, les ions,
moins attirés, sont supplantés par les molécules sollicitées par les foices s.
Le passage d'un régime à l'autre se fait, ])Our certains corps, presque subi-
tement et forme une sorte de point critique dépendant de la concentration.
Avec d'autres corps, les molécules et les ions ne semblent pas s'influencer,
et l'effet du corps A est constant (acides aminés); enfin tous les cas inter-
médiaires sont réalisés avec de nombreuses variantes, et les ions des deux
signes agissent souvent d'une manière dilférente.
La forme de la courbe modifiée par le cor]is A montre que, au maximum,
A est souvent fort diiférenl de zéro, ce qui indique que l'accumulation des
molécules produit l'ciret d'une couche éleclricpie double, comme le ferait,
par exemple, une couche de molécules prise dans une tourmaline normale-
ment à l'axe. I'>n voici une explication admissible. Les forces o, s'exerçanl
presque au contact, doivent tendre en général à orienter les molécules
si elles n'ont pas de centre de symétrie, l'our que cette couche de molécules
orientées agisse comme une couche électrique double, il suffit que la molé-
cule possède un moment électrique, c'est-à-dire deux pôles électriques dis-
tincts, définis du reste connue les pôles d'un aimant. Or c'est ce qui résulte
des idées actuelles sur les molécules, considérées comme des groupements
de corpuscules électrisés.
Si les nu)lécules tournent leur pôle -i- du côté du mercure, on aura A > o
au maximum éicctrocapillaire. C'est le cas le plus fréquent falcools,
éthers, etc.). Si les molécules tournent leur pôle — du côté du mercure,
on aura A < o (phénols, etc.). Avec certains corps (glycérine, sucres, etc.),
les molécules ne paraissent pas orientées, ou l)ien leur moment est négli-
geable, de telle sorte (ju'au uuiximum A = o.
Remarquons enfin (pi'il faut tenir compte des attractions exercées par le
métal sur les uKjlécules du dissolvant (') aussi bien que sur celles du corps
(') On peut se demander si l'eau elle-même ne donne pas lieu a la lormalion d'une
couche moléculaire orienlée jouant le rôle d'une couche électrique double. S'il en
était ainsi, la valeur de A au maximum élecUocapillaiie avec l'eau pure serait dilTé-
renle de zéro, et ce que nous avons dit plus liiiul sur le signe de i pour les diverses
solutions aqueuses subirait quelques modilicalions. 11 ne parait pas utile pour le mo-
ment de s'arrêter à cette liypntlu'se.
SÉANCE DU 23'MARS 1908. 6l5
dissous, el aussi des volumes occupés par elles, en sorte que les forces s
expriment une action dilTércntielle ou résultante. Si les premières de ces
molécules sont plus attirées que les secondes (eu égard à leur volume), la
force !p sera répulsive et il y aura appauvrissement de la solution au contact
du mercure. Dans ce cas, la tension superlicielle maximum est [)lus grande
pour la solution que pour l'eau pure, ce qu'on observe avec quelques sels
minéraux (sulfates, phosphates, etc.) en solutions concentrées (').
NOMINATIOIVS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, au choix d'un Membre de
la Section d'Astronomie, en rem[)lacemeut de M. ./. Janssen, décédé.
Au premier lour de scrutin, le nnmhre des votants étant 09,
M. Maurice Hamy obtient 29 suffrages
M. Pierre Puiseiix » 29 »
M. Andoyer » i »
Au second tour de scrutin, le nombre des votants étant 59,
M. Maurice Hamy obtient 3 1 suffrages
M. Pierre Puiseux » 28 »
M. Maurice Hamy, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est
proclamé élu.
Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la Répu-
blique.
CORRESPOND AIVCE .
M. le Secrktairk perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Plusieurs Volumes du Bulletin et de I'Annuaire et divers Mkmoikes
(') En Cliimle minérale, les forces (p (atlraclives) existent avec les molécules des
acides oxygénés en solulions concentrées et font qu'ils se comportent alors un peu
autrement que leurs sels.
C. K., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N- 12.) 81
6i6 ACADEMIE DES SCIENCES.
publiés par la Station séricicole du Caucase. (Offerts par M. N. Schawrof,
Directeur de la Station.')
2° Nnove notizie slnriche sulla vila e suUe opère di Macedonio Melloni, par
M. J. GuAREscHi. (Présenté par M. A. Haller.)
3° Observatoire ./arry- Desloges, temporairement au Revard. Observations
des surfaces planétaires : la Lune; Mars; Jupiter; Saturne; Mercure. (Pré-
senté par M. Bif,fourdan.)
4° La Carte géologique internationale de V Amérique du Nord, par Emm.
DE Margerie.
5° Dynamique appliquée, par Léon Lecornu.
ASTRONOMIE. — Détermination, à l'Observatoire de Paris, des erreurs systé-
matiques des reproductions des réseaux de la Carte du ciel. Note de
M. Jules Baillaud, présentée par M. B. Baillaud.
M. Pr. Henry a montré comment on peut déterminer les coordonnées
rectangnlairos des quatre sommets d'un réseau qui est à peu près un carré
en mesurant les différences de longueurs des côtés et les différences de lon-
gueurs des diagonales. La connaissance de la courbure des traits et la coni-
paraison de leurs intervalles successifs permettent d'interpoler les coordon-
nées de leurs points d'intersection entre celles des quatre sommets.
Celte élude a presque toujours été faite sur le réseau original. Cependant celui-ci,
pendant l'impression, étant maintenu à o""",i de la couche sensible, il n'est pas sûr
que son image Intente lui soit identique. iMM. Bohiin, Kiistner, l.uddendorf, Monnich-
nweyer ont. en effet, trouvé entre le réseau et son image des différences syslémati(|nes
sensibles. C'est donc l'image latente sur le cliché r|u'il faudrait étudier. Mallieuren-
.sement, le dévelopj)ement peut introduire des tléformations accidentelles de la couche
sensible (ju'on ne peut éliminer des résultats que par la mesure d'un très grand
nombre de reproductions ; le travail serait si considérable et si incertain qu'il n'a
jamais été entrejjris ; les savants déjà cités se sont bornés à l'étude de quelques traits.
D'autre paît, l'étude du réseau ou de ses reproductions nécessite l'eraploi d'une ma-
chine de mesure ayant une vis micrométrique très longue, ou de comparateurs spé-
ciaux qui ne sont pas en la (>o>scssion de tous les observatoires; elle est, dans les deux
cas, entachée d'une grande cause d'erreurs: la ililalalion de la machine pendant les
mesures. Tous les auteurs (|ui ont publié sous une forme un peu étendue leurs études
de réseau\ ont tenu compte de cette variation de température, mais l'incertitude de la
correction appliquée est d'autant plus regrellalile qu'elle est de l'ordre même des
erreurs cherchées.
SÉANCE DU 23 MARS igo8. 617
La méthode que je propose a l'avantage de supprimer l'influence des
variations de température et permet d'étudier l'image latente de la repro-
duction du réseau sans être gêné par les déformations de la gélatine pro-
duites par le développement. Son principe est de photographier côte à côte,
sur la même plaque, les longueurs à comparer, et cela en se plaçant dans
les conditions ordinaires de l'impression des réseaux, de façon que les
déformations qui peuvent se produire dans la projection de l'image sur la
couche sensible restent les mêmes. On s'arrange pour que les deux traits à
comparer soient bien parallèles et soient décalés de quelques dixièmes de
millimètre l'un par rapport à l'autre. Il suffit alors de mesurer les petites
longueurs qui débordent aux deux extrémités. On peut admettre que les
déformations de la gélatine sont négligealilcs dans des étendues aussi faibles
et que les dilatations de la machine pendant les mesures sont sans influence.
Néanmoins, il faut prendre de grandes pn'cautions pour (fue le réseau et le
cliché restent à la même température pendant la durée des deux impres-
sions. On dispose pour juxtaposer deux traits de tous les déplacements
qu'on peut donner à la plaque dans le châssis à réseau : rotation de 90° et de
180° et translation de 7'""' ou 8""™; on peut aussi faire des comparaisons qui
auraient été impossibles sur la plaque entière en la découpant en bandes.
Deux images du même trait, obtenues en retournant la plaque de 180°,
permettent d'en déterminer le milieu et la flèche.
Le choix des photographies à faire dépend de k disposition intérieure du
châssis à réseau et de ses dimensions. Dans une autre publication nous
donnerons l'exposé des opérations faites pour l'étude d'un des réseaux de
l'Observatoire de Paris.
Disons seulement qu'à l'aide d'un cliclié, sur lequel se trouve imprimé un réseau, on
détermine les dimensions des cales latérales auxiliaires qui doivent mainlenir, dans le
châssis à réseau, le cliché ou le morceau de cliché dans la position voulue; on ajuste
le cliché et l'on allend avant l'impression un temps assez long pour qu'on soit sûr
que l'équilibre de température est atteint. On s'arrange pour que l'ajustage nécessaire
pour la seconde imjjression soit tout à fait facile, afin qu'il puisse se faire en quelques
secondes, et que l'opérateur n'ait à toucher le cliché que le moins possible. Lorsqu'on
veut imprimer un trait sur une bande de cliché étroite, il peut se faire que les quatre
cales inférieures, qui maintiennent la couche sensible à quelque dislance du réseau,
soient trop écartées pour celte bande. On est donc obligé d'introduire des cales auxi-
liaires; mais il est nécessaire que ces cales aient une épaisseur telle que leurs surfaces
supérieures soient dans le même plan que celles des cales fixes. On y arrive rigoureu-
sement, en faisant couler une goutte de cire à cacheter sur l'endroit où l'on veul
placer la cale, et en l'écrasant avec une glace jusqu'à ce que celle-ci repose sui- les
quatre cales fondamentales.
6l8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Cette méthode a été appliquée à l'un des réseaux de l'Observatoire. Les
erreurs à déterminer atteignent 31^, et les résultats donnés par plusieurs
clichés concordent à qI*, 5 près. C'est l'ordre de grandeur même des grains
d'argent et par suite des irrégularités qu'ils produisent sur le bord des
traits. On pourrait sans doute augmenter la précision apparente des résul-
tats en employant des plaques à grains plus fins, au coUodion ou au citrate,
mais il n'est pas sûr que les erreurs systématiques restent les mêmes. Il
nous a semblé que, lorsqu'on augmente la durée d'impression, l'image des
traits s'élargit dissymétriquement.
Lorsqu'on possède un réseau dont on a étudié par la méthode précédente
les images latentes, on peut déterminer simplement les erreurs d'un second
réseau par rapport à celles du premier, en juxtaposant sur la même plaque,
très légèrement décalées l'une par rapport à l'autre, les images des deux
réseaux.
GÉOMÉTRIE. — Applicabilité, et modes divers de représcnlation des surfaces
à lignes de courbure confondues. Note de AL L. Rafpy.
L Les surfaces (O^.) à lignes de courbure confondues, ayant même cour-
bure totale tout le long de leurs génératrices rectilignes isotropes (voir
Comptes rendus, p. 4t)i de ce Volume), rentrent dans la classe plus générale
des surfaces (K„,) dont la courbure totale K ne dépend que de l'un des
paramètres des lignes minima et pour lesquelles, en vertu de cette propriété
même, les deux paramètres différentiels A,K et AoK sont identiquement
nuls. Les surfaces (Iv„, ) mettent donc en défaut la théorie classique de
l'applicabilité, fondée sur l'emploi de ces paramèlres différentiels. Mais,
laissant de côté celles de ces surfaces dont la courbure totale est constante,
on peut, par des opérations purement algébriques, rapporter toute sur-
face (K„,) à ses lignes d'égale courbure (r = const.) et à une autre famille
de courbes, d'ailleurs quelconque; on n'a plus alors qu'à elfectuer une qua-
drature de différentielle ordinaire pour donner à l'élément linéaire la forme
ds"- — 2 du dr + ( vrr- + V ) dv\
OÙ {> représente la courbure totale et V une fonction déterminée de c. 11
suit immédiatement de là que toute sur/ace dont la courbure totale ne dé/iend
que de l'un des paramètres des lignes minima est applicable sur une infinité de
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 619
surfaces à génératrices isotropes. De plus, si une autre surface (K„,) a
coniino élément linéaire
fi?.ç; = idiii r/i'i H- (r, wj + Vi) di'\,
pour l'appliquer sur la surface d'élément linéaire r/5-, on devra prendre
v^ ^ (;; on trouve alors que m, doit être égal à u et l'on arrive à l'unique
condition V,((') = V(r), qui est nécessaire et suffisante. On pourra donc,
toujours, en procédant de la sorte, reconnaître si deux surfaces (K„,) sont
applicables l'une sur l'autre.
II. Pour rapporter les surfaces (O*) à leurs lignes de longueur nulle
(a = const., [î ^ const.), j'emploie les formules qui dérivent de l'analyse
par laquelle O. Bonnet a obtenu l'équation aux dérivées partielles des sur-
faces admettant l'élément linéaire 4?^(i^) p)f/ar/[î. A l'aide de ces formules,
pour lesquelles je renverrai à mes Recherches sur tes surfaces isothermiques
(^Ann. delEc. Norm. su/)., içjoj et 1906), ou établit (pie les surfaces (O/,)
font partie des surfaces dont l'élément linéaire devient celui d'une sphère de
rayon i quand on le multiplie par le carré de la courbure moyenne. Or les
surfaces qui jouissent de cette propriété, et parmi lesquelles figurent six
variétés importantes de surfaces isothermiques, ont toutes été déterminées
dans le second des Mémoires précités (p. 407-/(09). Si l'on particularise les
formules générales de manière qu'elles représentent les surfaces (O/,), on
obtient, pour les coordonnées de ces surfaces, les expressions suivantes :
-/va;,
iz=--^+ lA'A',dcc,
OÙ A et A, sont des fonctions arbitraires de a, dont A' et A', sont les déri-
vées. L'élément linéaire est
rf.9^=(AA; — A'A,)-^(« H- ,3)-'rfaf/(3.
Si l'on cherche dans quel cas il est réductible à la forme harmonique (forme
de Liouville), on reconnaît que la courbure totale doit être constante.
Dans un travail antérieur (Ann. de la Fac. desSc. de Toulouse, t. IX, 1895),
j'ai prouvé que toute surface harmonique réglée est applicable sur une surface
de révolution ou sur une quadrique ; mais j'ai laissé de côté les surfaces à
génératrices isotropes : d'après le résultat (jui précède, la proposition est
vraie sans aucune restriction.
620 ACADÉMIE DES SCIENCES.
m. Nous nous proposerons encore de rapporter les surfaces (O^) à
leurs lignes asymptotiques. Pour avoir, à l'aide des formules de M. Le-
lieuvre,
dx 1= ( ttui'„ — itnt'u ) ''''" — ( ""'i' — "'"î.) f'*',
dyz=i{n{'„ — /«,',) cl II — (/i/[. — //;,',) dv,
dz ^ (/'",', — '"',() 'I" — ('"''.. — "'O (^'•'i
des surfaces réglées dont les lignes u = const. soient les génératrices, il
faut, comme Fa établi M. Goursal {Bull, de la Soc. mathérn.. t. WIV,
1896), prendre
/ = U , , /?J = L) ,, , n = U , ,
Il — V ' H — (■ - u — f
les U, désignant trois fonctions arbitraires de u, dont les U^ sont les déri-
vées. Dans le cas des surfaces (0^), la courbure totale ne dépend que du
paramètre m; d'après la formule bien connue qui exprime la courbure totale
d'une surface rapportée à ses asymptotiques, on devra avoir
'iSIJ' /lill II'
/■2 + „,. + „-^ = , \., - + -2 u;-^ = 9 ( «),
(« — (')- a — i'
ce qui entraîne visiblement la condition nécessaire et suffisante
iU?=UÎ-hU;-t-U| = o.
On n'aura donc qu'à poser
ce qui donnera
/2 _H ,«2 4- «-^^ ( uu; - u„u')^
Je n'insisterai pas sur la représentation qu'on obtient ainsi pour les sur-
faces (O^). Son intérêt principal consiste, en ce qu'elle fait connaître un
exemple nouveau de surfaces très générales, présentant un réseau con-
jugué persistant.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'application d'un procédé alterné au pro-
blcme hiharmonique. Note de M. S. Zarkmba, présentée par M. Emile
Picard.
Dans certains cas, comme, par exemple, dans celui où il s'agit de déter-
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 62 1
rainer la figure d'équilibre d'une plaque élastique encastrée, le problème
biliarmoiiique peut être énoncé de la façon suivante :
Déterminer une fonction a', biharmoni(itie à l'intérieur d'un domaine
donné (D), de façon que les valeurs périphéiiques de cette fonction, ainsi que
celles de ses déri<.'ées du premier ordre, coïncident avec les éléments analogues
relatif s à une fonction donnée ^.
Bornons-nous, pour plus de simplicité, au cas du plan et posons
Sauf quelques restrictions d'une nature extrêmement générale, la déter-
mination de la fonction v, et, par conséquent, celle de la fonction w elle-
même, dépend alors d'un problème que j'appellerai problème intermédiaire
et dont voici l'énoncé :
Etant donnée une fonction (J;, telle que l'intégrale
(I) f ^'dr,
oùdi représente V élément d' aire , ait un sens, déterminer une fonction v, har-
monique à l'intérieur du domaine (D), telle que l'intégrale
f V^dT
ait une valeur finie et telle, en outre, que. pour toute fonction h, harmonique
à l'intérieur du domaine considéré, on ait
Jc/i dz= I ■]i/i dT,
ini --'in)
pourvu que l'intégrale
f ii-d-z
ne soit pas dépourvue de signification .
On démontre facilement, a priori, que le problème précédent admet au
plus une seule solution.
Pour le cercle, la solution du problème intermédiaire est immédiate.
622 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Sachant résoudre ce problème pour chacun des deux domaines (D, ) et (D,)
ayant des points intérieurs communs, on peut aussi le résoudre pour le
domaine (D) formé par l'ensemble des points dont chacun est intérieur à
Tun au moins des domaines (D,) et (Do); on obtient ce résultat par une
méthode que j'appellerai y^/oceV/e fl//eA«e, à cause de son analogie avec la
méthode bien connue de M. Schwarz pour le problème de Dirichlet.
Considérons maintenant, dans le plan, un domaine (D) ne s'élendant pas
à l'infini et ayant une aire bien déterminée; envisageons en outre une fonc-
tion donnée .]; quelconque, à cela près que l'intégrale (i) ait un sens. Il sera
possible de former une suite infinie de cercles
(C,), (C), (G..,), ...
intérieurs au domaine (D) et tels que tout point, intérieur à ce domaine,
soit aussi intérieur à l'un au moins des cercles précédents. Désignons
par (D„) le domaine formé par l'ensemble des points, tels que chacun d'eux
soit intérieur à l'un au moins des cercles
(G,), (C,), ..., (G„),
et envisageons une suite infinie, dont le premier terme 'lo coïncide avec la
fonction donnée '-p, le terme général 4^,, se déduisant du terme (j>„_, delà
façon suivante : à l'intérieur du domaine (D„), la fonction '|„ coïncide avec
la fonction harmonique qui, pour ce domaine et par rapport à la fonc-
tion '!„_,, représente la solution du problème intermédiaire; dans le reste
du domaine (D), on a
L'application du procédé alterné permettra de prolonger la suite
(2) '\lo, 4^1' 'l'î' •••
aussi loin qu'on le voudra. Pour certaines valeurs de n, le domaine (D„)
pourrait se composer de plusieurs régions séparées, mais cela ne gênerait
en rien.
Cela posé, il est possible de prouver que la suite (2) sera uniformément
convergente dans tout domaine in lérieur au domaine (D), et qu'elle aura
pour limite la fonction v (pii représente, pour le domaine (D) et par rapport
à la fonction (j/, la solution du problème intermédiaire.
L'extension à l'espace de la théorie précédente n'offre pas de difficultés.
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 628
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Remarque relative à ma Note sur les équations
différentielles d'un corpuscule èlectrisé dans un champ magnétique. Noie
• de M. Carl Stobjier.
Dans une Note précédente ( ' ) j'ai indi(jii('- des cas de réduction des équa-
tions différentielles de la trajectoire d'un corpuscule èlectrisé dans un
champ magnétique. En effet, en conservant les notations y employées, j'ai
fait voir que, si les m^^ sont des fonctions de q^ et «73 seuls et si de plus — ll^
et R3 sont les dérivées partielles par rapport à q^ et q., d'une fonction O de
q.^ et ^3, on peut effectuer une intégration première.
J'ai alors supposé <I> indépendant de ^,; en tenant compte de cette circon-
stance, on réduira davantage la condition (IV) trouvée dans ma Note; en
effet, on aura alors -r— ' ^ o et -— ^ = o, ce cfui, joint à la condition (IV),
àq, ôqi ' 1 ' J \ y
donne le système
M„;5-T -i-Mi2T i ^-M.3 3 — — =0.
dq\ dq^dq, ^- '■
M21 v^ -H Ma
àq\ dq, dq.
M
d'\
''dq.àq,
M '^'^
M
' dqi dq3
dq\ ' "'^'dqiàq, ' "'^àq^dq^
Comme le déterminant des M,^ n'est pas nul, cela exige que
o,
uq-, (U/i (J//0 aqi uq3
d'où
àq\ -
-0,
=: 0,
<)qt àq,
dqi
ô'-y
àqi Oqs
et
où a est une constante et où ^ {q-^, q-i ) est fonction de q,^ et q^ seuls.
En combinant cela avec une recherche de M. Levi-Civilà sur les transfor-
mations infinitésimales de l'équation de Laplace, on trouve tontes les formes
que peut avoir la fonction W, ainsi que les systèmes de coordonnées curvi-
lignes y,, ^2, f/j correspondantes.
(') Coniplcs rendus du 2 mars igo8.
G. H., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 12.1 ^2
62i ACADÉMIE DES SCIENCES.
ÉLECTKICITÉ. — Sur Irs ga: imn'citanl des èlinreUcs électriques.
Note de M. M. de Hroome, Iransmisc |)ar M. Mascart.
MM. de Walteville el Heiiisalech oui récemment découvert et décrit (' )
un jirocédé nouveau et reniai([uable pour ol)tenir les spectres de flamme en
admettant, dans un brûleur à i^az, de Tair provenant d'étincelles condensées.
Je me suis proposé d'examiner l'état du gaz produit dans ces conditions au
point de vue de l'ionisation et des poussières en suspension; l'air étudié est
bien desséché et filtré, puis passe sm' une étincelle petite et peu condensée
pour éviter l'arrachement de grosses particules et la vaporisation excessive
des électrodes.
Avec tous les métaux examinés, le gaz s'est présenté comme renfermant :
1° Des ions de faible mobilité (pour le platine par exemple, la mobilité
était bien définie à u^ par seconde dans un champ de i volt par centimètre);
M. Langevin a signalé (") la présence de centres analogues dans les aigrettes ;
2° Des centres neutres susceptibles de se transformer en ions de faible
mobilité par exposition au radium ou aux rayons de Kôntgen et donnant
aux gaz qui les renfcrnienl une aptitude exceptionnelle à s'ioniser par
barbotage ;
3" Des poussières ténues visibles dans le faisceau d'un arc; ces poussières
très diflérentes d'aspect suivant le métal sont particulièrement abondantes
avec le sodium, le thallium, le bismuth; dans le cas du thallium, par exemple,
les particules faciles à voir avec un grossissement modéré sont d'une gros-
seur assez homogène, franchement ultramicroscopiques et présentent un
mouvement brownien caractérisé; elles tombent lentement.
Ces poussières sont en partie électrisées, elles constituent vraisemblable-
ment le principal véhicule de la réaction spectrale.
Les particules provenanl du sodium grossissent rapidement el deviennent
des gouttelettes quand l'air est humide.
Les gaz qui ont barboté dans leau pure ne [)réscntent pas de nuage
visible dans le faisceau d'un arc (quand il n'}- a pas pulvérisation grossière
(') Comptes rendus, t. CXL1\, i°'' sem., 1907, p. i3iiS. el t. CXl.V, 2« sein.. 1907,
p. 1266.
(■) Soc. P/iys., 190").
SÉANCE DU l'i MAHS 1908. ^2?
du liquide), mais on en aperçoit un dès que des traces salines sont intro-
duites; on sait (pTon peut aussi obtenir de beaux spectres de flammes parce
moyen.
PHYSIQUE. — Sur /es spectres d'absorption des cristaux de terres rares et leurs
modifications dans un champ magnétique aux températures de liquéfaction
et de solidification de l'hydrogène. Note de MM. Jeax Becquerel et
H. Kamerlixgh O.vxes, présentée par M. Henri Poincaré.
L'un de nous (') a précédemment étudié les phénomènes magnéto-
optiques dans divers composés de terres rares, et l'influence des variations
de températui'c sur l'absorption entre -t-ioo" et — 190°. Au Laboratoire
cryogène de l'Université de Leyde, nous avons pu observer jusqu'à — 2,')9"
(solidification de l'hydrogène) (-) les spectres des cristaux et leurs varia-
tions dans un champ magnétique. Nous nous bornerons, dans la présente
Note, à donner un premier aperçu de l'ensemble des phénomènes (').
Dispositif. — Les lames cristallines, enchâssées dans une petite iila(|ue île platine à
l'exlrémilé d'une tige de verre, sont placées à l'intérieur d'un tube à enceinte de vide
non argenté. Ce tube, dans lequel on verse de l'Iiydrogène lii|uide, est entouré d'un
second tube renfermant de l'air liquide. L'ensemble des deux tubes possède une partie
étroite qui pénètre entre les pôles, distants de 8"'™, d'un électro-aimant. Le tube à
hydrogène est maintenu par un collier de caoutchouc dans un chapeau en argentan
tiiuni de trois tubulures. Dans l'une de ces tubulures passe la lige supportant le
cristal; les deux autres tubulures servent a l'introduction et au dégagement de
l'hydrogène.
Influence des variations de températuhk sur les spectres d'absorption.
— 1° On sait que les bandes deviennent phis fines lorsqu'on abaisse la lem-
pérature. L'étude de la dispersion anomale auprès de cjuelques bandes de la
tysonite avait montré que, jusqu'à la température de — if)'>'\ I'T largeur de
ces bandes varie proportionnellement à la racine carrée de la température
(') Jean Becqiierrl, Le Radium^ t. IV, n" -2, p. 49; n" 3, p. io3; n" 9, p. 3tS;
n" 11, p. 383 (1907), et t. V, n° 1, p. 5 (190S).
(-) H. Kameulingh Onnes, Metli. and app. used in cryog. Lub. ai Liùden. .V l'roc.
ftoy. Soc. Anist. (Mai 1906), Comin.fr. the phvsic. Laborat. nt Leiden, n" 94..
(') Jka\ Hecquerei. et H. IvAMERLiNfiH Onnes, Kon. Âkad.v. Wetens. te Amsterdam,
29 février ii)o8.
626 ACADÉMIE DES SCIENCES.
absolue. Si l'on abaisse la lempérature jusqu'à — 2J9", on constate que la
plupart des bandes ne suivent plus une loi aussi simple et se rétrécissent de
moins en moins. Deux bandes du xénotinic sont même pins floues à — 25()°
qu'à — 253" et paraissent l)ien avoir passé par un muiimiun de largeur. Il
subsiste toutefois un certain nombre de bandes dont la largeur continue à
diminuer, jusqu'à — 2.59°, à peu près suivant la loi établie jusqu'à — 190".
2° On a vu précédemment que presque toutes les bandes d'absorption des
composés de terres rares sont, à la température de l'air liquide, beaucoup
plus intenses qu'à la température ordinaire. L'augmentation d'intensité
résulte à la fois du rétrécissement et d'un accroissement de l'énergie totale
absorbée. Aux températures plus basses, on observe qu'un grand nombre
de bandes, qui avaient donné lieu à une absorption croissante entre + 20°
et — 190°, ont, au contraire, considérablement diminué d'intensité; cer-
taines ont même disparu à — 209".
// existe donc, pour chaeitne de ces bandes, une température à laquelle
/absorption passe par un jua.iimum.
11 est probable que ce fait est général et que les rares bandes pour les-
quelles l'absorption diminue à partir de la température ordinaire, par l'effet
du refroidissement, possèdent leur maximum à baute température. D'autres
bandes, au contraire, continuent à augmenter d'intensité entre — 190°
et —219°; il est à présumer qu'elles passeraient par un maximum au-
dessous de \[\° absolus. Parmi ces bandes se trouvent celles qui apparaissent
par refroidissement; elles constituent un spectre de basse température, à peu
près invisible à la température ordinaire.
Le pbénomène du maximum d'absorption semble devoir être rapproché
de l'existence probable, à très basse tempéraiure, d'un maximum de con-
ductibilité des métaux (').
Phénomènes magnkto-optiques : /. Vibrations circulaires dans les cristauv
uniaxes. — L'axe optique d'un cristal uniaxe (xénotime, tysonile, parisite,
apalite, etc.) étant orienté parallèlement au champ magnétique et au faisceau
lumineux, si l'on analyse simultanément les spectres de deux vibrations cir-
culaires inverses, on observe les phénomènes suivants :
1° L'écart des bandes d'absorption des vibrations droites et gauches,"
(') H. Kamkklingh Onnes, Communie, fr. the pliysic. Laboral. al. Leiden. Suppl.
11° !), i()o.'i, p. 23 et suiv. — H. Kamerlinc.h Onnes aud J. (^lay, Proc. ftoj . Soc.
Ainslerdain . ]u\n igof) el juin 11)07. Conini. Lciih-ii. 11 * 9.'î', tt.j'', 9!)''.
SÉANCE UU 23 MARS 1908. 627
dans un même champ magnétique, resic invariable jusqu'à — 259". Les
changements de fréquence, sous l'action du magnétisme, des systèmes
oscillants, sont donc, au moins en première approximation, indépendants
des mouvements thermiques, de l'intensité et de la largeur des bandes,
ainsi que des propriétés paramagnétiques de la substance; ils paraissent
être la cause première du diamagnétisme.
L'invariabilité des changements de fréquence apporte un solide appui à
l'hypothèse des électrons positifs. Si, en effet, les bandes dont les déplace-
ments sont de sens opposé au sens du phénomène de Zeeman étaient dues à
des électrons négatifs, il faudrait supposer que ces électrons vibrent dans
un champ magnétique de sens opposé au champ extérieur, et il est difficile
d'admettre que ce champ interné puisse être tout à fait indépendant de la
température.
Les résultats précédemment obtenus pour la polarisation rotatoire ma-
gnétique dans les cristaux ont été confirmés et étendus (').
2° Aux très basses températures, on observe pour presque toutes les
bandes du xénotime et de l'apatite, ainsi que pour une bande de la tyso-
nite, une dissymétrie d'intensité entre les composantes correspondant aux
deux vibrations circulaires. Cet efl'et avait déjà été observé à — 190° et, à
cette température, n'avait paru soumis à aucune règle. A — 2.53° et — i^çf,
la composante située du côté des petites longueurs d'onde augmente d'in-
tensité aux dépens de l'autre compo.sante. La dissymétrie est d'autant plus
forte que la température est plus basse et que le champ est plus intense.
Une seule bande, dans le xénotime, donne un effet de sens inverse.
Ces dissymétries, observées lorsque le faisceau est parallèle au champ, ne
sont expliquées par aucune des théories actuelles.
Il semble (jue la stabilité des systèmes oscillants varie rapidement, à très
basse température, dès que la période est légèrement modiliée. Ces phéno-
mènes sont peut-être de nature à apporter (juelque lumière-sur l'explication
du magnétisme, car des variations de stabilité, introduisant une dissymé-
trie entre les mouvements de sens opposés, peuvent être l'origine du para-
magnétisme.
IL Cristaux biaxes ; variation de l'inertie des systèmes oscillants avec la
direction du mouvement. — Dans certains cristaux (sulfates de néodyme et
de praséodyme), on rencontre des bandes qui, à — 253° et — 259°, se
(') Jean Becquerel, Le Radium, t. V, 1908, p. i3. — Jeasv Becquekel et H. Kauer-
LiNGU Onnes, Ioc. cit.
62S ACADÉMIE DKS SCIENCES.
résolveiil en groupes de raies cxtrèmemenl fines. Ces raies occupent sensi-
blement la même place dans les trois spectres principaux. Désignons par i ,
2, 3 les directions principales du cristal; nous pouvons placer successive-
ment ces directions parallèlement au cliamp magnétirpie; nous avons alors
respectivement les vibrations 2 et 3, 1 et 3, i et 2, orientées normalement
au champ. L'expérience montre que, dans le premier cas, les raies des
spectres 2 et 3, les deux vibrations étant liées ensemble par l'effet du champ
qui leur est perpendiculaire, donnent un même doublet magnétique. Dans le
deuxième cas, i et 3 donnent aussi un môme doublet, mais re doublet est
différent du premier. Enfin 1 et 2, dans le troisième cas, donnent un nouveau
doublet différent des deux autres.
L'écart des composantes de ces doublets est, en première approximation,
le même lorsque le faisceau est parallèle au champ, ou lorsqu'il est dirigé
suivant l'une des directions principales normales au champ.
Enfin les trois vibrations i, 2, 3, orientées parallèlement au champ,
donnent encore trois nouveaux doublets qui, à première vue, ne paraissent
pas avoir de relations entre eux ni avec les doublets des vibrations normales
au chanq).
Si l'on admet que l'absorption est due à des électrons soumis à une force
quasi-élasiique, on est conduit aux conclusions suivantes :
i" La masse de ces électrons dépend de la direction du mouvement; la
variabilité de cette masse électromagnétique pourrait résulter d'une forme
elli[)soïdale de l'électron;
2" Comme les bandes ont sensiblement la même position dans les trois
spectres, les trois constantes des forces quasi-élastiques sont proportion-
nelles aux trois masses principales.
Chacun des phénomènes résumés dans la présente Note donnera lieu à
une étude approfondie sur les nombreux clichés obtenus à Leyde.
l'llvsu)Ui". — lU'cherche de faibles (juantités d'hélium dans les nnnérauv.
Note de M. F. Koruas, présentée par M. d'Arsouval.
Les méthodes généralement employées pour extraire les gaz de l'atmo-
sphère ne sont pas applicables lorsqu'il s'agit de retrouver ces gaz dans des
minerais qui ne contiennent que de très faibles quaiililés de gaz occlus ou
combinés.
. ]l est nécessaire d'avoir une méthode cpii vous pcrmelle de recueillir ces
SÉANCE UU 23 MAKS 1908. G'-'-^
traces de gaz à l'abri de toutes causes d'erreur et éviter les transvasements;
il faut [jouvoir enlin déterminer facilement les caractères spectroscopiques
des gaz à étudier.
J'ai été conduit à imaginer une technique spéciale afin de vérifier si les
corindons naturels ne dégageaient pas de l'oxygène par exenqile, sous l'in-
lluence de la chaleur, soit avant ou après avoir été soumis à l'action du hro-
muie de radium.
.l'ai à cet effet employé l'appareil (pie nous avons décrit, M. d'Arsouval cl
moi ('), pour faire le vide à l'aide de l'air liquide; j'y ai ajouté, comme le
montre la figure, un tube de Fliicker réuni d'une part, grâce à un robinet L,
à l'appareil principal, et, d'autre part, un robinet E met ce tube de Pliickcr
en communication avec un petit matras àcharl)on H et un tube de quartz K.
Le matras commiinif|ue avec le tube de Piiicker et le tube de (juailz par un rol)inet
à trois voies F. Toutes les réunious des tubes sont faites à l'aide de caoutchouc.
Le corps à étudier est placé dans le tube de quartz; tous les robinets étant ouvi'rts,
on fait le vide en utilisant seulement le charbon refroidi contenu dans le récipient C.
La vapeur est totalement condensée dans le tube B.
Lorsqu'on a dépassé le vide de Crookes, ce qui s'obtient en quelques minutes, on
C) D'Arsonval et F. Bordas, Comptes rendus, t. C\L11, p. io58.
63o ACADÉMIE DES SCIENCES.
ferme le robinet L et l'on plonge le petit malras H dans de l'air liquide; on fait alors
passer le courant dans le tube de Plucker pour purger les électrodes en platine.
Dans ces expériences j'avais pris la précaution de plonger le tube de quartz successi-
vement dans de la glace fondante, puis dans de l'eau à loo" et enfin dans un bain d'al-
liage maintenu à Sgo". Il pouvait être intéressant de constater des dégagements gazeux
à ces différentes températures.
En isolant le malras fl à l'aide du robinet à trois voies F on commence par faire
passer les gaz dégagés dans le tube de Pliicker, puis on examine au spectroscope On
obtient généralement des mélanges gazeux qu'on sépare par une sorte de fractionne-
n)enl en les fai'^aiit absorber par le matras à chaibon II.
J'ai observé ([ue, d'une façon générale, les gaz tels que oxygène, azote,
hydrogène, ne sont pas al)8orbés avec la même rapidité; on peut, avec un
peu d'Iiahilude, suivre cette absorption, soit en diminuant la surface de
contact du charbon avec l'air liquide, soil en isolant le tube de IMiicker.
L'hélium, comme l'a montré Dewar, est le moins absorbable des gaz
ci-dessus mentionnés; il démettre le dernier dans le tube de Plucker.
On peut ainsi caractériser rhéliuin dans des quantités infinitésimales d'un
mélange gazeux complexe.
En résutné, en manoîuvrant le robinet à trois voies F on puise â chaque
foisuneccrtainequantitédegazdansie tube de quartz. Ce mélange gazeux est
examiné au spectroscope, puis absorbé par le charbon. On renouvelle Topé-
ration jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de gaz dégagé par la matière en expérience.
C'est ainsi que j'ai constaté que le corindon blanc naturel ne dégageait
aucun gaz; il en a été de même pour les corindons ayant été soumis au
Ijombardement du bromure de radium. I*]nlin, un corindon jaune, forte-
ment coloré, chaulTé dans le vide jusqu'à décoloration conqilète, ne donne
pas trace de gaz; ce corindon décoloré, maintenu dans le vide absolu, s'est
coloré plus rapidement ipi'à la pression ordinaire sous l'influence du bro-
mure de radium.
En employant la technique que je viens de décrire il m'a été possible de
caractériser l'hélium dans des quantités excessivement faibles de matière.
J'ai reconnu la présence de ce gaz dans la naégéite du Japon, par exemple,
en opérant sur 2'''' de produit, et dans différents zircons de faible volume.
PHYSIQUE. — l'Iiolographie des rihralioiis de la ruix. Note de M. HIauage,
présentée par M. d'Aisonval.
On sait combien il est difficile d'inscrire d'une façon exacte les \ibrations
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 63 1
de la voix : les appareils employés sont des instruments de laboratoire peu
commodes à régler, et la plupart d'entre eux suppriment des viinatlons et
en introduisent de nouvelles. J'ai d'ailleurs étudié ces questions dans une
série de Notes présentées ici même par M. Marey de 1896 à 1901 .
J'ai cherché à remédier à ces inconv(''niciits en faisant construire un appa-
reil qui permet de photographier, de développer et de lixer immédiatement
les vibrations qu'une membrane mince en caoutchouc transmet à un petit
miroir plan qui suit tous ses mouvements; la source lumineuse est celle
dont on se sert dans le télégraphe extra-rapide présenté en novembre 1 906
à la Société de Physique.
Ce dispositif peiiiiet d'économiser le papier en écrivant perpendiculairement à l'axe
du papier pholograptiique comme si l'on se servait d'écriture ordinaire.
Le papier est entraîné d'un mouvement continu par deux laminoirs parallèles et,
après avoir été impressionné, il passe successivement dans deux bains de développe-
ment, puis dans un bain de fixage, où il peut séjourner plus ou moins longtemps.
Tout le système est entraîné au moyen d'un pistil moteur électrique à légulateur pour
que le mouvement soit bien uniforme. Les tracés ((ue l'appareil inscrit sont exacts, et
Fis. I-
Voyelle A chantée sur hi note mj,
( à 3 vibrations prr^).
à n'importe quel moment, quand on emploie les mêmes sources sonores, on retrouve
les mêmes courbes.
Expérience. — On commencé par déterminei- la vitesse d'entraînement en inscrivant
les vibrations d'un diapason à anche : chaque ligne dure à volonté — de seconde,
/( étant égal à 2, 3, 4, 5.
Résultais. — 1° Si chaque ligne dure une demi-seconde et si l'on emploie
G. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXI.VI, N° 12.) 8j
63:
ACADEMIE DES SCIENCES.
l'embouchure en carton donlonse sert pour impressionner les phonographes,
on obtient des tracés qui rappellent tout à fait ceux des phonogramraes.
Il faut donc aller plus vile pour dissocier les vibrations et, de plus, rem-
placer l'embouchure qui vibre pour son pi-opre compte par un rebord trou-
conique dont les parois ne vibrent pas et qui empêchent les vibrations de
glisser à la surface de la membrane.
Eu comparant les tracés, on comprend le rôle de rend)ouchure dans les
Fig. 2.
Le nioL Bonjour, parlé piii- iiii rrançnis.
( Cliaqiie lii;ne durr J tli- suconiio).
phonographes; elle a l'inconvénient de transformer le son, mais elle a
l'avantage de donner des tracés qui pénètrent bien plus profondément dans
le cylindre de cire; l'appareil parle fort, mais il parle avec moins de pureté
que si l'on employait un dispositif dillerent.
On peut construire des embouchures qui ne transforment pas les vibra-
tions, loul eu leur conservant leur intensité.
■i" On obtient pour les voyelles I, U, OU des tracés à une période, li,
EU, O des tracés à deux périodes, A des tracés à trois périodes ; ce sont ceux
que j'ai communi(piés à l'Académie eu me servant d'appaicils dill'érents, ils
SÉANCE DU 23 MAliS I908. 63'î
correspondent à ceux qu'a trouvés M. Blonrlel avec les oscillographes; dans
le corps d'un mot on retrouve facilement les tracés de ces voyelles.
3° Un professeur de diction reconnaîtra de suite :
a. La durée de chaque voyelle;
I). Lu noie sur laquelle elle est émise ;
c. Les parties constitutives de chaque syllabe.
Pour les étrangers et les sourds-muets on aura ainsi un procédé permet-
tant dejeur faire voir leur défauts.
4" Un professeur de chant peut faire voir immédiatement à un élève qui
vient de chanter une gamme sur A, par exemple :
a. S'il chante en mesure, car chaque note doit avoir la même durée et
chaque repos, représenté par la ligne droite, la même longueur;
/>. S'il, chante juste; il suflit de compter le nombre de vibrations par
ligne et de multiplier par n si chaque ligne dure - de seconde;
c. Si sa voix est bonne, car les vibrations doivent avoir une iimplitude
constante, être régulières sans tracés en fuseaux qui indiquent que la voix
est tremblée;
fl. S'il a une capacili' vitale insuffisante, car si le chanteur est obligé de
respirer trop souvent on retrouve des moments de repos trop longs et trop
fréquents ;
e. S'il a de la diction; en efict, si la diction est mauvaise, on n'a aucun
groupement;
f. Si la diction est bonne; chaque voyelle doit avoir son groujjcment
caractéristique et les consonnes doivent èire marquées à la place qu'elles
doivent occuper;
g. (^uel est le registre de la voix; on le reconnaît en cherchant la note la
plus grave et la plus aiguë qu'il puisse donner;
II. S'il y a des trous dans la voix; alors les notes correspondantes sont
ou trop courtes, ou trendjlées, ou sans diction, où même nulles.
Résumé. — Cet appareil, qui, une fois réglé. |)eut dérouler, impressionner,
développer et fixer aS™ de papier sans qu'on ait aucune manipulation à faire,
peut rendre des services à des professeurs de chant et de diction en leur
permettant, non plus de faire entendre, mais de faire voir à leurs élèves les
qualités et les défauts de leur voix et de constater leurs progrès.
De plus, les philologues ont, avec cet ai)pareil, une méthode qui leur
permet d'inscrire facilement des tracés de la voix parlée ou chantée en
difl'érentes langues.
634 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PHYSIQUE. — Sur quekjiies exemples de mies présentaiil le pliénomène de
Zeeman anormal dans le sens des lignes de force magnétiques. Note
de M. A. DuFouR, présentée par M. J. VioUe.
Dans deux Notes précédentes (') j'ai indiqué les faits nouveaux suivants
l'elatifs aux spectres d'émission des vapeurs : i" C(Mtains composés produisent
des spectres de bandes d'émission dont les arêtes sont groupées régu-
lièrement suivant des lois simples (Deslandres, Fal)ry), et qui sont
sensibles au champ magnétique; 2° le phénomène de Zeeman longitudinal
présente parfois le sens anormal, ce qui, comme je l'avais fait remarquer,
n'avait été observé jus(|u'ici, par M. .lean Becquerel, que dans l'étude
des spectres d'absorption de différents sels de métaux rares cristallisés ou
dissous. Je poursuis l'étude systématique de ces modifications pour divers
conqiosésj parmi lesquels ceux que j'ai déjà cités ('); j'en indiquerai
ultérieurement les résultats.
Relativement aux raies d'émission des gaz et des vapeurs des éléments,
on ne connaît que des exemples rorrospondant aux deux cas suivants:
insensibilité des raies à l'action du champ magnétique ou phénomène de
Zeeman longitudinal habituel. Cependant M. Wood a signalé récemment (^),
dans le spectre cannelé d'absorption de la vapeur de sodium, l'existence de
raies au voisinage desquelles le pouvoir rolatoire magnétique de la vapeur
est négatif; il remarque pourtant que ce pouvoir rotatoire paraît confiné
d'un seul côté de la raie d'absorption, contrairement à ce qui se passe
pour les raies D, et, en tout cas, il n'a pas constaté directement sur ces
raies le phénomène de Zeeman anormal.
C'est ce changement que j'ai pu constater directement sui- quelques raies
du second spectre de l'hydrogène, spectre que j'avais étudié dans un travail
antérieur ( ■').
A cet fd'el, lin Uil)e rli' (ieissler à hydrogène est phicé entre les pièces polaires
percées il'un éleclio-ainianl, de manière à utiliser la lumière émise dans la direction
des lignes de force. Le reste de l'appareil optique est identique à celui que j'ai
déjà décrit ( ' ). Le champ avait une valeur de 1 1700 unités. On a pliotograpliié la région
(') Comptes rendus, t. CXLVl, 1908, p. 118 et 229.
{-) Philos. Magaz., t. XV, lévrier 190S, p. 374.
(M Ann. de Cli. et de Phys., S<^ séiie, l. 1\, 1907, p. )6i. J'avais été conduit dans
ce travail à attiilnior ce spectre à la molécule urm dissociée.
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 635
du spectre de quatrième ordre du réseau, comprise entre X =: 434o et >, = 4770- Dans
le jaune et le vert, on s'est contenté ilc l'oljseix alion directe du spectre avec un
oculaire.
Les résultats des mesures faites sur les clichés sont les suivants :
1° Un grand nombre de raies sont insensibles à l'action du champ
magnétique. Exemples :
l 4456,6 45o5,7 4568,1 4679,9 4662,8 4683,8
2° De nombreuses raies présentent le phénomène de Zceman lial)ituel,
quand la lumière se propage dans la direction des lignes de force. En voici
quelques-unes; j'indique en même temps la valeur approximative, en unités
d'Angstrôm, de l'écart des composantes pnur un champ de loooo unités:
1 44'2,3 4458,8 4461,0 4490,4 4498,1 4634, o 4723,0
Ecart... 0,11 0,02 0,16 o,o5 0,20 o,i3 0,10
3" Enlin, et c'est là ce qui est important, quelques raies de ce second
spectre de l'hydrogène donnent, suivant les lignes de force, le phénomène
de Zeemaii a/iornial. J'en signale quekpies-unes, ainsi que la valeur approxi-
mative du doublet pour un champ de iof)oo gauss :
ï. 4523,3 4558,3 4653, o 4667,1 4673,1 4692,1
Écart.... o,ù6 0,09 0,12 0,09 0,11 0,1 4
La comparaison des actions du champ magnétique se fait avec certitude,
car on obtient sur le même cliché, en même temps, les raies des trois
groupes précédents.
Je signale aussi la raie X := 5778 qui présente le phénomène anormal,
mais que je n'ai pas piiotograpliiée.
En résumé, le second spectre de l'hydrogène, dont la structure n'est pas
encore dégagée, est formé de raies qui nous donnent les trois types d'efl'et
Zeeman longitudinal observés dans les bandes obéissant à des lois simples :
pas d'action du champ sur la raie, phénomène de Zeeman ordinaire ou enlin
phénomène de Zeeman anormal.
Les phénomènes précédents obtenus dans l'étude des spectres des gaz et
des vapeurs, à cause des conditions siuqilcs dans lesquelles ils ont été pro-
duits, contribueront peut-être à introduire la considération des électrons
positifs dans les théories électronicjues de la lumière, ou au uioins à modifier
celles-ci.
636 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. — Aciion (lu chlore sur le dilhymol. INote de M. H. Cousix,
présentée par M. (îiiignard.
Dans une Noie présentée à l'Académie (Cow/V^.wY'W«y, t. CXL^ I,p. 2()-2 )
par M. Hérissey et par moi, nous avons indiqué un procédé simple cl com-
mode pour la préparation du dilhymol, cl nous avons décrit les produits ob-
tenus dans laclion du brome sur ce phénol. Jai continué ces recherches et
je décrirai aujourd'hui les dérivés obtenus dans l'action du chlore.
Quand on Irai te le dilhymol C^" H-" O-, en suspension dans le chloroforme,
par un courant de chlore, il y a tout d'abord formation d'un dichloro-
dilhvmol C-" H- ' Cl- O- ; puis l'halogène, agissant comme oxydant, enlève 2"'
d'hydrogène au dérivé chloré en formant un corps de formule C"" II'''- Cl^ O"
qui est une dichlorodilhymoquinone; enfin, si l'action du chlore est conti-
nuée, le dérivé précédent fixe 2*' de chlore avec formation d'un composé de
formule C-"H--C1'0-, dont nous verrons plus loin la constitution.
1" DlcJilorodllhymol. — 3b',i6 de dilhymol, soil 10 pour 100 du poids moléculaire de
Plivdrale C-"H = ''0- -f- li-0, sont mis en suspension dans So'"'" de chloroforme, puis
liailés par une quantité de chlore légèrement supérieure à la quantité théorique; cela
est facile en préparant le chlore par l'action de l'acide chlorhydrique sur le perman-
ganate de potassium et en partant d'un poids de permanganate déterminé; on arrête
le courant de chlore i[uand tout le ditliymol est dissous et (|ue la liqueur commence à
se colorer en rouge; la solution chloroforraique est alors additionnée d'une petite
quantité de poudre de zinc et de solution alcoolique d'acide sulfureux, ce qui réduit
la faible proportion de quinone formée, puis le chloroforme est évaporé et le résidu
est purifié par plu,sieurs cristallisations dans l'alcool dilué et chaud. Ce dérivé chloré
se présente en cristaux prismatiques, brillants, de couleur blanc faiblement jaunâtre;
il est insoluble dans l'eau, soluble dans les alcalis, dans l'alcool, dans l'éther, le chlo-
roforme el la benzine; son point de fusion est iSs^-iSS" (corr. ). Il résulte dcsanalyses
que ce corps est un dilhymol dichloré ayant pouriormule G'" IP*CI^0'-.
1° DichlnrodithyDioquiiione. — Ce corps se forme dans l'action du chlore sur le
dérivé précédent; mais, dans ces conditions, la préparation est difficile, car il y a
bientôt formation d'un dérivé plus chloré dont la séparation d'avec la quinone est dif-
ficile. C'est pour(|uoi, au lieu d'employer le chlore comme oxydant, j'ai utilisé le
brome ajouté dans la proportion de 2"' pour une molécule de dichlorodithymol.
A 3^,67 du corps précédent mis en solution dans 20™' de chloroforme, j'ajoute goutte
à goutte iB,6o de brome dilué dans du chloroforme; la liqueur prend une coloralion
rouge foncé et l'addition d'alcool donne lieu à la formation d'un précipité cristallin,
rouge foncé, qui est recueilli et purifié par cristallisation dans la benzine à chaud.
SÉANCE DU 23 MARS [908. ÔSy
Le corps obtenu se présente sous forme d'aiguilles prismatiques, groupées en étoiles,
d'une belle couleur rouge grenat foncé; il est insoluble dans l'eau et dans les alcalis,
presque insoluble dans l'alcool et l'étlier, peu snluble dans le chloroforme, plus soluble
dans la benzine surtout à chaud. Il fond en se décomposant vers i3o"-i32'' (corr.). Ce
dérivé est complètement exempt de brome et les analyses mènent à la formule
Q2o[[22Q|2Q2 . ji possède toutes les propriétés d'une ([uinone correspondant au dichlo-
rodithjmol; en effet, il est insoluble dans la soude; il possède une couleur rouge ap-
partenant à un grand nombre de quinones aromatiques; il bleuit énergiquement la
teinture de gaïac; enfin, sous l'action des réducteurs, il redonne le dythimol dichloré.
3° Diclilorure de dichloroditliYmoquinone. — Le troisième dérivé chloré est obtenu
dans l'action prolongée du chlore sur le ditliymol en suspension dans le chloroforme;
la solution cliloroformique, après avoir pris une teinte rouge, devient jaune; à ce
moment on évapore le chloroforme, le résidu est maintenu quelf|ue temps en contact
avec de l'alcool à 93° à froid, puis la partie insoluble est purifiée par plusieurs cristal-
lisations dans l'alcool absolu à chaud. Ce dérivé chloré se présente en petits cristaux
piismptiques, d'une belle couleur jaune soufré. H est complètement insoluble dans
l'eau et dans les alcalis, peu soluble dans l'alcool absolu à froid, plus soluble à
chaud, très soluble dans l'élher, la benzine et le chloroforme. Le point de fusion,
assez difficile à déterminer exactement, car le produit est décomposé partiellement à
la température de fusion, est i76"-i78" (cori.). Il résulte des analyses ([ue ce corps
a |)Our formule C-''H^-G1*0-, soit la composition du tétrachlorodilhymol ; cependant
ce COI ps ne peut être envisagé comme étant le ditliymol létrachloré; il résulte de l'en-
semble de ses propriétés que ce dérivé doit être considéré comme provenant de la
fixation de 2"' de chlore sur la dichloroditli\ uiiH|uinone, et cela pour les raisons
suivantes :
1° Il est insoluble dans la soude: le tétracliloioililliymol au contraire, ayant conservé
ses deux oxhydryles phénoliques, serait soluble. 2° Quand on traite par les réducteurs
(SO^ en solution alcoolique et poudre de zinc) la solution du dérivé chloré dans
l'alcool, celle-ci, d'abord jaune-d'or, se colore en rouge puis bientôt elle est complète-
ment décolorée : de cette liqueur il est facile il'isoler un dérivé possédant tontes les
propriétés du dithymol dichloré.
l'our ces diflerentes raisons je considère le dérivé G^"!!-' Cl'O'- comme résultant de
la fixation de 2CI sur la ((uinone C"H^'-'CI-0- et je le désii;nerai sous le nom de di-
chlorure de dichlorodilhyinoquinone.
En rcsunif', raclion du chlore sur le ditliymol m'a donné un dichlorodi-
tliymol, une dicliloi-oditliynioquinone et un diclilortirc de dicliloroditliyiuo-
t[uinone.
G 38
ACADEMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (jnelques dérivés de la phénylisoxazolone. Note
de MM. A. Waul el Axdré Meyer, présentée par M. A. Haller.
Les travaux de Schiff'et ses élèves ont montré (') que l'action simultanée
du chlorhydrate d'hydrovylaminc et d'une aldéhyde sur l'éther acélylacé-
tique en présence d'aniline conduit à des combinaisons solides, qui résultent
de la condensation de l'aldéhyde avec la méthylisoxazolone formée dans la
réaction.
Nous avons remarqué que le dérivé phénylé de l'isoxazolone est suscep-
tible de subir des condensations analogues; celles-ci s'effectuent plus facile-
ment, la phénylisoxazolone se préparant avec un excellent rendement,
à l'état pur el cristallisé. La réaction des aldéhydes aromatiques avec la
phénylisoxazolone se fait de préférence en milieu alcoolique avec ou sans
agent de condensation. Llle est lente à froid par suite de la faible solubilité
de la phénylisoxazolone dans l'alcool, mais elle devient rapide même à la
température ordinaire en présence d'une faible quantité de pipéridine.
Dans la [ilupart des cas, il suffit de chaull'er à l'ébullition la solution alcoo-
li(jue des corps réagissants sans addition d'agent de condensation; le produit
formé se précipite presque quantitativement.
La réaction peut s'exprimer par le schéma
C«H=-C
CH- C«H-'~-C
-hCUO-R =
co
N
C
-^
CH — R-t- II-O.
CO
o
o
La benzyliiiciie-phénylisoxazolone ( C'H^NO-) z= Cil .C'tl' constitue des pail-
lettes Ijrillantes, jaune clair, fondant à 191" en se décomposant, peu solubles dans
Talcool et les dissolvants organiques, La cinnamylidène-phénylisoxazolone cristallise
dans l'acide acétique en feuillets orangés fondant à 160" en se décomposant, h^ fiiryli-
dène-phénylisn.iazolonc forme des tablettes brunes fondant à i32''-i33" en se décom-
posant.
Tandis que la plii'n\ lisoxazolone est incolore, Ions le~ composés précédents sont
nettement Ct)lorés; nous avons pensé qu'il seriilt peul-èlre possible d'ohlenir de véri-
(') ScHiFF, D. chem. G., t. XXVUl, j). ajSS. — Sciiiff et Vicum, D. clicm. G.,
t. XXX, p. iiM). — Sciiiff et Betti, D. clicin. G., l. X\\, p. iSSj.
SÉANCE DU 23 MARS 1908, 689
tables matières colorantes en intiodiiisant des giodpes aiixochronies clans la molécule
cliroraogène de la benzylidène-pliénylisoxazolone. Dans ce but, nous avons remplacé la
benzaldéliyJe par ses produits de substitution.
La paradiiuélliylainidobt'iizylidène-phényliso^Lazolone
(C'H'0-N) = CH.OH'N(CH')2
constitue des paillettes brillantes ronge brique, fondant à 184°, solubles avec une colo-
ration orangée dans l'acide acétique. Ce produit ne possède qu'une faible affinité pour
la laine ou le cotoji, mordancés au tanin. Les déiivés hydroxylés ont été préparés à
l'aide des aldéhydes suivantes :
L'aldéhjde salicylique donne la salicyliilèiic- phéiiytisoj:azolone, cristallisée en
aiguilles jaunes fondant à 187°; l'aldéhyde/j-ow benzoïque donne \ap-oxybenzylidène-
pliényliso.razolone, aiguilles jaunes fondant à ■2o6"-207'>; '"' vanilline donne la 4-ox)'-
'i-métho.tybenzylidcne-pltényliso.razoloiie, aiguilles jaune d'or fondant à 2i3°; l'al-
déhyde |3-oxynaphloïque donne la P-ouynaphtylidène-pliénylisoxazolone. fondant
à 223°.
Ces corps sont solubles dans les alcalis a\ec une coloration oiangée plus ou moins
rougeàtre; il n'a pas été possible de les examiner au point de vue tinctorial, car, à
chaud, les solutions sont décolorées par suite de rh\diolyse. Les anisylidèiie- et pipé-
vonylldène-phénylUoxazolones fondent respectivement à 164° et 2o8"-ao9"; elles sont
insolubles dans les alcalis.
CeU(' l'actle condensation de la pliénylisoxazolone avec les aldéhydes
aromatiques semble inditjuer qu'elle possède tin groupement métliylénique
dans sa molécule. M. Sachs a montré dans une série de mémoires que les
composés possédant un tel gioupemcnl sont susceptibles de se condenser
avec la tiitinsodimélliylanilitie. La pbén\lis(i\azolone fournil dans ces con-
ditions la ditiiéthylamidophénylimine de la phénylisoxazoldione :
C«ll'_ C C= \.C/H'.N(C1P)'^
()
Ce composé l'oiid à i84"en se décomposani et constitue des aiguilles
violet noir solubles en violet dans l'acide acétique; elles teignent faible-
ment la soie en violet.
Dans une (communication récente, MM. Motiretiel Lazennec( '),eiis'ap-
[)uyantsur la formation de la phénylisoxazolotic dans l'action de l'hydroxyl-
(') MoLREii et Lazennec, Comples rendus, t. CM. IV, p. laSi.
C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVl, N" 12.) 84
64o ACADÉMIE DES SCIENCES.
aminé sur. léllier éthoxycimiainiqiu' et sur lamide phénylpropiolique, ont
proposé pour elle une formule de constitution (II) différente :
C W - C
HN
O
CH
C(_)
(II).
Les réactions précédentes montrent que, si la phênylisoxazolone possède,
dans certaines conditions, la formule de constitution (II) (Moureu et
Lazennec), elle peut également réagir sous la forme méthylénique (I) tau-
lomère. D'ailleurs M. Kabe (') a obtenu dans l'action du chlorure de
benzoylesur la phênylisoxazolone deuv dérivés benzoylés se rattachant, l'un
à la forme énolique de la formule ( I ) et l'autre à la forme iminée (II).
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produila de l'action du chlorure d'aluminium
et du gaz cklorhydrique sur le benzène ; méthylpliénylcyclopentane. Note
de M. G. GusTAvsoN, présentée par M. A. Haller.
Si l'on sature le benzène additionné de chlorure d'aluminium finement
pulvérisé avec du gaz chlorliydrique et si l'on agite le mélange, ou observe
qu'il se forme peu à peu une couche liquide brun foncé non miscifjle au
benzène surnageant. L'action est très lente et dure plusieurs semaines.
On peut l'accélérer et obtenir en quelques heures beaucoup de produit en
chauffant le mélange an bain-marie dans des flacons hermétiquement fer-
més, la réaction s'accomplissant sans dégagement de gaz. Si l'on décom-
pose la couche liquide brun foncé avec de l'eau, on obtient du benzène, des
hydrocarbures bouillants jusqu'à 36o° et un résidu résineux, comme je
l'avais déjà observé lors de mes premiers essais sur ce sujet ('). Ayant
repris l'étude des hydrocarbures contenus dans la couche liquide, j'ai
réussi à en isoler du méthylphénylcyclopentane. Pour obtenir ce carbure
à l'état de pureté, on traite la partie bouillant à 23o"-24o° par l'acide sulfu-
rique fumant et l'on sature le produit par le carbonate de baryte. Le sel
(') Habk, lier. chem. Ges., l. XX.X, p. 1614.
(*) Journal de la Soc. cltim. russe, 1878, p. Syo.
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 64 1
barytique obtenu cristallise en paillettes brillantes très peu solubles dans
l'eau froide.
En chauiïant Facide suU'onique, préparé en parlant du sel barytique pur,
avec de l'acide chlorbydrique en tubes scellés à i8o"-2oo", on obtient le car-
bure liquide à odeur de dipbényl, bouillant à 23o°-232'', qui reste liquide
à -i5°.
o*,io55 de substance ont donné o,3473CO- et 0,0926 H^O, soil en centièmes
89,78 pour 100 de C et 9,75 pour 100 d'il. L,\ formule C'-H'" exige 89,9.3 pour 100
de C et 10,07 pour 100 de H. Le sel barytique m'a donné 2,91 pour 100 d'eau de cris-
tallisation et 22,25, 22,4 et 22,3 pour 100 de baryum dans le sel anhydre. La formule
(C'-H''SO')^Ba -H H'O exige 2,84 pour 100 d'eau el23,3i pour 100 de baryum dans
16°
le sel privé de l'eau de cristallisation. Densité du carbure à -^ ^0,937. Le poids
moléculaire déterminé par la méthode de M. Haoult, en emplo\ant le phénol comme
dissolvant, a été trouvé 16."); la formule G'- 11"' exige 160. La réfraction moléculaire
16" \ 3 . ...
/i — j. =r i,52io 1; la formule C'-H"* exige 5i,7/l-Les chifl'res ci-
dessus s'accordent très bien avec ceux obtenus par MM. Borsche et Menz (') pour le
/QH2 CH^\
i-méthyl-3-phénylcyclopentane, CH'. ClI^ „.* yCH.Cll', récemment obtenu
par ces savants par voie synthétique ( ' ).
Le mèihylphënylcYclopentane n'est pas attaqué immédiatement par la
solution étendue de permanganate de potasse et se colore par la première
goutte de brome qu'on y ajoute. Oxydé |)ar le permanganate de potasse
à 100", ou par le mélange chromique, le carbone se transforme en acide
benzoïque, en donnant en même temps des traces d'acide acétique.
Si l'on épuise la couche brun foncé par l'éther de pétrole, on isole aisément le
ferment chloraluminique qui reste comme liquide 1res épais insoluble dans l'éther de
pétrole, et qu'on peut combiner de nouveau avec du benzène et des carbures aroma-
tiques. Le ferment joue le même rôle que les autres ferments analogues isolés par moi
des produits de la plupart des réactions de MM. Friedel et (krafts. En saturant le com-
posé benzénique du ferment avec du gaz chloihydrique, on trouve que le benzène
ajouté se transforme peu à peu en méth\lphénylcyclopentane et des carbures cycliques
plus phénylés. J'ai ainsi isolé du diphénylcyclolLCcaiie, fusible à 170°, obtenu pour
la première fois par M. Kursanoflf (^), mais je n'ai pas réussi jusqu'à présent à isoler
du triphénylcyclohexane qui doit probablement présenter le terme ultime de la réac-
(') Berichte cl. d. chein. Ges., igoS, p. 190.
(-) Journal de la Soc. cldni. russe, 1901, p. 690.
642 ACADÉMIE DES SCIENCES.
lion étudiée [C=H'^-.OH«llCI^C«H-C»H5->GMi-(2HGl)C''FJ^->C''H'-'(C»IP)=].
C'est par la transfoniialion du cvclohexane en méllivlcvclopentane, si souvent observée,
et par les transpositions des radicaux qu'on peut expliquer les résultats de la réaction
que j'ai exposée plus haut. Le méthvlphénvlcyclopentane une fois formé, c'est aussi par
la transposition des radicaux qu'on peut expliquer la formation du toluène observée
par MM. Friedel et Crafts pendant l'action du chlorure d'aluminium sur le benzène
à i8o''-200"; la formation d'élhylbenzène, observée par ces savants dans le même cas,
implique de même la présence d'étliylphénylcyclobutane parmi les produits de l'action
du chlorure d'aluminium sur le benzène.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur r/i/e/qufis dérà'és du tliiophcne.
Note de M. V. Thomas, piésenlée par M. llaliei'.
Le magnésium se dissout très facilement dans le tliiophène iodé
C''H'SI(a) en présence d'éther anhydre. L'organo-magncsicn formé se
comporte, dans la plupart des réactions, à la façon de Fiodure de pliénvl-
magnésium.
Dans cette Note, je décinrai brièvement raclion de liodure de tliiényl-
magnésium sur les cétones grasses ou aromali<pies.
Action sur les réloncs grasses. — Les cétones grasses réagissent norma-
lement sur le composé
CH
Cil
Cil
\,
C-M-1
avec formation dalcools tertiaires. Ces alcools tertiaires sont difficiles à
séparer à l'état de pureté, car, plus facilement encore que les carbinols
correspondants à noyaux benzéniques, ils lendont à se déshydrater avec
formation de carbures éthyléniques. Cette déshydratation se produit, plus ou
moins complète, par distillation des alcools, même sous pression réduite;
avec certains d'entre eux, la déshydratation sV'lléctuc déjà à température
ordinaire. Le mélange de carbure et d'alcool est pénible à rectifier lorsqu'on
opère, comme j"ai dii le faire, par suite du prix élevé du tliiophène, sur de
faibles quantités de matière. Pendant la rectilicatlon des produits bruts,
eu ellét, les carbures éprouvent une polymérisation très accentuée.
Les carbures se présentent sous forme de liquides plus ou moins huileux,
incolores, à odeur particulière, ne se congelant pas même dans un mélange
de neige carbonique et d'acétone à — (io". Abandonnés un certain temps à
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 643
eux-mêmes, ils foncent graduellement de couleur, leur viscosité augmente
et certains termes de la série iinissent par se prendre en une masse solide
noirâtre.
Carbures et alcools ont des points d'ébullition sou\cnl très voisins, ce
qui pratiquement complique encore leur si'paialion.
Mes expériences ont porté sur les cétones suivantes :
CH'COCIP, CH'CH^COGH^ CM1"C()CtI5 et (CH^CIPCH^)2C0.
Les deux premières cétones fournissent un mélange de carbure et d'alcool;
la mélhylamylcétone donne surtout le carbure éthylénique; par contre, la
butyrone conduit presque exclusivement à lalcool tertiaire. Comme le car-
binol formé à partir de Tiodure de thiénylmagnésium et de i'acétopbénone
(voir ci-dessous) paraît se déshydrater avec une extrême facilité, comme,
d'autre part, le diphénylthiénylcarbinol ( voir plus loin ) ofTre une stabilité
remarcjuable, il me parait logique d'admettre, provisoirement tout au
moins, que la déshydratation des carbinols se produit d'après la réaction
R-C(On) H- G
T CH' T CH^
H = raflical ;;ras nu ;troinali(|uc. T = radical lliitnyl.
Par fixation de brome, les carbures donnent naissance à des produits liui-
leux que je n'ai pu amener à cristallisation.
Action iiir les cétones aromatiques et les cétones mixtes. — ]_,'acétophénone
réagit normalement avec l'iodurede thiénylmagnésium : on obtient l'alcool
tertiaire qui, peu- stable, parait se transfornier, même à température ordi-
naire, en carbure éthylénique. La benzopliéuone conduit de même au diphé-
nylthiénylcarbinol, ne présentant aucune teudance à la déshydratation et
possédant, par contre, une très grande stal)ilité. La réaction se produit en-
core très régulièrement avec les dérivés de la benzophénone : la cétone de
Michler donne une matière colorante verte présentant toutes les propriétés
du vert de thiophène
[CH' — Az{CH3)^]2=C(011).C-H'S.
(CIl')-C(OH) C*H^S. — La préparation de l'oi'gano-magnésien doit être faite en
présence d'un léger excès de magnésium, car la séparation des traces de liiiophène iodé
qui n'est pas entré en réaction est toujours extrêmement pénible. En parlant de ôos de
644 ACADÉMIE DES SCIENCES.
thiopliène iodé, on oblieiU de 22s à 23*-' de produit brut. La majeure partie passe entre
loS^-io^" sous 25""" et se solidifie par refroidissement; une petite quantité distille à
température légèrement inférieure à gS^-go" sous la même pression. Ces premières
portions sont formées principalement de carbure élliylénique.
A l'état de pureté, l'alcool se présente en aiguilles solubles dans les solvants usuels
et fusibles à 33°. I^ar abandon à température ordinaire, les cristaux se liquéfient et
donnent un produit visqueux à odeur piquante.
(Cil') — C — C* ir^ S. — Isolé en petite quantité sous forme d'un liquide incolore à
CH-
odeur agréable, bouillant à i66''-i67'' ^O"* '^ ^ 727""", il se polymérise très facilement
avec le temps; son odeur de\ient piquante et il finit par se transformer en une masse
solide noirâtre.
(C^H=)(CH^)C(OH).C*H^S et (C^H5)C(=:CH-^)(C*H3S). — Ces composés se
forment comme les précédents, mais je n'ai pu arriver à les obtenir à l'état de pureté,
par suite du peu de matière sur laquelle j'opérais.
Le produit brut obtenu bout vers 106° sous H rr 39"'™-.'io""' et à iil(°-ii6'' sous
Il = 59™"'.
(CH») =:C(CH1")(C'1PS). — C'est le produit principal de la réaction. Par distil-
lation du produit brut, sous pression réduite, on recueille entre i65''-i68° (H = 62™")
un liquide quelque peu huileux, à odeur écœurante et donnant à l'analyse : C = 72,8,
II = 9,2 (calculé pour le carbure : C = 73,33 et II = 8, 88).
(C'H") C(OII) (C^H') (C'H'S). — Obtenu sous forme d'un liquide non cristal-
lisable à odeur assez agréable et bouillant à i6o°-i63"' sous H ^ ^S^^-^ô""" (trouvé :
C = 66,42; 11^9, i^3; calculé : C = 66,66; H = 9, 49). Par distillation à pression
ordinaire, il se dédouble partiellement en eau et carbure.
(CIF) C (OU ) (C''H' ) ( C*H'S). — Aiguilles solubles dans les solvants organiques
usuels, fusibles à 5o°. Abandonnées à elles-mêmes, ces aiguilles se liquéfient en partie,
avec production très probable de carbure étlivléni((ue.
(C*IP) 'C (OII)(C'H^S). — Ce corps, en cristaux bien formés, d'ap|)arence
hexagonale, fond à 125°. Il est peu soluble dans l'eau, mais se dissout beaucoup
mieux dans les acides sulfuiique, azotique et cliloihydrique. Les. acides organiques,
tels que l'acide acétique, le dissolvent également. Tandis que les dissolutions dans les
solvants neutres sont incoloies, les dissolutions dans les acides sont très fortement
colorées en jaune. L'intensité de coloration est très ;jrande.
Je rappellei'ai que le triphénylcafbinol, ainsi que Va mentionné Frey(')
donne, lui aussi, avec l'acide sulfurique concentré des solutions jaunes à
pouvoir colorant très intense; j'ai constaté que ce carbinol donne égale-
ment des solutions jaunes avec l'acide azotique, tandis qu'avec l'acide
chlorhydrique, même à chaud, on n'obtient pas de coloration.
Quelle est la cause de cette coloration? Est-elle le résultat de la forma-
(') FiiEY, Ber. chcni. GesclL, t. XXVIII, p. 25i6.
SÉANCE DU 23 MAKS 1908. 645
tion d'une sorte de sel? C'est un point que je me propose d'élucider dans
la suite, après avoir terminé létude des produits de la forme
RC(OH) (OH'S)^ et G (OH) (C*H^'S)^
Les diverses tentatives de préparation du thiényl-ol C*H'S(OH)par
l'action de l'oxygène sur l'organo-magnésien ne m'ont conduit à aucun
résultat. Par contre, les nitriles réagissent normalement sur l'iodure de
ihiénylmagnésium, avec formation de cétones.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la formation de l'aldéhyde acétique dans les
fermentations alcooliques. Note de M. A. Trii.lat, présentée par M. L.
Maquenne.
L'aldéhyde acétique a déjà été signalée comme accompagnant certaines
fermentations alcooliques. Linossier et Houx ont trouvé ce corps dans la
fermentation du glucose sous l'influence du champignon du muguet;
Roeser (') l'a aussi constatée dans un grand nombre de fermentations pro-
venant de l'ensemencement des moûts avec une variété de levure de raisins
de divers cépages. Duclaux (-') a confirmé ces résultats dans la fermentation
alcoolique provoquée par la levure de lactose; enfin M. Sauton et moi-
même (') avons montré que plusieurs levures pures de lactose, retirées du
fromage, donnaient des proportions d'aldéhyde acétique variant de 35'"^
à 80'"''' par litre du liquide ensemencé.
Comme suite à mes précédentes Notes (*), j'ai étudié plus à fond les
conditions de.la formation de l'aldéhyde acétique qui semble se produire
d'une manière générale dans toutes les fermentations alcooliques sous l'in-
fluence des levures. Je me suis tout d'abord demandé si l'aldéliyde est véri-
tablement, comme on l'indique couramment, un produit normal de la
fermentation alcoolique.
Etant donnée la facilité avec laquelle l'alcool peut donner quelques
milligrammes d'aldéhyde par litre, sous certaines influences, on pouvait
aussi supposer que sa provenance était due à la fois à l'oxydation de
(') Annales Institut Pasteur, iSgS, p. ^i-
C) Traité de Microbiologie, l. III, p. 43i.
.(') Comptes rendus. 29 avril 1907. — Annales Institut Pasteur, mars 1908.
(') Comptes rendus, i'"' seni. igoS, p. lëi ; /(/. . 3i décembre 1906.
646 ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'alcool par l'oxygène de l'air el à la dislocation de la molécule sucrée,
comme l'avaiiraicnt Schiitzenberger cl Destrcm, au mèiiie titre que l'acide
succini(|ue et la glycérine de la fermcutatiou.
La question u"a pas été, eu effet, résolue d'une manière définitive, et si
l'on s'en tenait aux résultais de lloeser, on sérail tenté de supposer que
l'aldéliNde ac(''lique pourrait se former, même à Tahri de l'air, au cours des
fermentations. Cet auteur a, en ell'et, annoncé que, dans les cultures anaé-
robies ensemencées avec des levures de vin, on trouvait de iS'"^ à So'"*;
d'aldébyde par lili'c.
Contrairement à celle opinion, mes expériences démontrent que la pro-
duction d aldéliyde au cours des fermentalions n'est qu'un phénomène con-
comitlant, qui n'a lieu (ju'en présence de l'oxygène de l'air; elle n'esl pas
liée à la fermentation elle-même.
Pour en faire la démonstration j'ai choisi comme exemple les levures de
lactose et, spécialement parmi elles, des levures retirées du fromage (jui,
dans de précédents essais, avaient donné les meilleurs rendements en
aldéhyde acétique.
Expériences. — Les expéiiences ont consisté à ensemencer largement des liquides
nutritifs lactoses avec ces levures. Un premier lot de Ijoiiiliousa été directement ense-
mencé dans des ballons de 5oo''"'' de capacité el bouchés avec de la ouate stérilisée,
permettant plus ou moins facilement l'accès de l'air. Une deuxième série d'essais a été
elTectuée, dans les mêmes conditions, dan-i des ballons munis de deux tubulures laté-
rales, mais en ayant soin de faire l'ensemencement à l'abri de l'air, en présence d'acide
carbonique ou d'un gaz neutre, comme l'Iijdiogène. Dans ce cas, pour opérer dans des
conditions rigoureuses, à l'abri de toute trace d'air, les liquiiles nutritifs, placés dans
leurs ballons respectifs, étaient d'abord lavés par un courant d'acide carbonique
gazeux ou d'bydrogène, qu'on extrayait ensuite en portant le liquide à l'ébullition
sous pression réduite. On recommençait trois fois l'opération, de manière à être sûr
qu'il ne restât pas trace d'aii-, ni dans le liquide, ui dans l'espace vide du ballon (').
Une des tubulures du ballon était ensuite scellée, tandis (|ue l'autre était mise en
communication avec une éprouvette remplie de mercure; on |)rovoquait l'ensemence-
ment des bouillons de culluie au moyen d'un dispositif spécial qui faisait tomber dans
celui-ci les levures qui se trouvaient d'aboid su-pendues dans une petite nacelle au
sommet du ballon.
Tous les essais étaient abandonnés à la même teuqjératuie du laboratoire et, après
quelques jours, on piocédait à la recljerclie et au dosage de l'aldelnde foiniée.
Pour éviter toute oxydation ultéiieure de l'alcool formé au cours de la (èrmeiUalion,
(') Sans celte précaution, on obtiendrait encore, à la lin de la fermentation, une
légère coloration avec le bisulfite de rosaniline.
SÉANCE DU 23 MARS il)o8. &\']
les jilus grandes piécanlions ont élé prises. La dislillalion du liquide alcoolique a été
effectuée dans tous les essais en l'absence d'air, en si; conformant aux indications que
j'ai données pour supprimer l'owdation de l'alcool.
A()rés avoir bien constaté dans tous les essais la fornjation d'alcool , l'aldéhvde était
d'abord qnalit;itl\enient recherchée au moyen d'une sidution très sensible fie bisulfite
de rosaniline donnant la coloration au fj-j/ifôô"' On procédait ensuite au dosage colori-
mélrique de l'aldéhyde quand il y avait lieu.
Le Tableau suivant donne la (juanlilé (raldéhyde formée par litre, en
présence ou en l'absence d'oxygène :
1 . Aération large So'"*»'
2. En présence d'acide carbonique néant
I}. 0 (avec petite introduction d'air) de2"'ôàio"'P
4. » d'hydrogène néant
5. )) (avec petite introductio[i d'air) de2"'8àio"'S
On voit i[u"en l'absence complète d'air il n'y a pas eu apparition d'al-
déhyde; elle a été, au contraire, toujours constatée quand la fermentation
a eu lieu en iriilleu aéré ou même en présence de très petites quantités
d'oxygène, ce tpii justifie bien les pn'caulions minutieuses tpi'il faut
prendre pour réussir l'expérience.
L'aldéhyde acétique n'est donc pas un produit normal tle la fermentation
alcoolique. Elle ne provient pas de la dislocation immédiate de la molécule
du sucre, inais d'une oxydation ultérieure de l'alcool éthylique : ses pro-
portions doivent varier avec les conditions d'aération. D'après les essais
aciui'llcnient en cours et que je ferai prochainement connaître, cette oxyda-
tion de l'alcool serait due surtout au-x levures jouant le rôle d'agent d'oxy-
dation.
BOTANIQUE. — Sur la production de la gomme chez les Moringa. Note
de MM. !'. .Iadix et Voi.cv Boucher, présentée par M. duignard.
L'un de nous a déjà signalé (') la présence d'une lacune gommeuse au
centre de la moelle de's tiges des Moringa, provenant des régions naturelles
oi'i ci'oissent ces plantes; mais il n'avait pu observer aucune lacune gom-
meuse dans le liber ou l'écorce de ces tiges.
(') F. Jadin, Comptes re/idtis. t. CXXX', p. 733.
C. U., ufl?., f Semestre. (T. CXLVI. N" 13.) ^5
64"^ ACADÉMIE DES SCIEXCES.
CepcTidant, dans toutes les régions tropicales, les Mnringa produisent de
la gomme. Il restait donc à savoir comment se produisait cette exsudation
gommeuse.
Nous nous sommes tout d'abord assurés ([ue la lacune centrale était con-
stante et continue dans toute la longueur de la lige, mais que, en aucun cas,
elle n'était susceptible de communiquer avec l'extérieur.
Dans des tiges de grosseurs différentes (2'""' à 3'^'° de diamètre), la lacune
reste au centre de la moelle et conserve à très peu de cliose près la même
importance.
Ces tiges, traitées par le rouge de Casseila et le vert acide Poirrier ,IEIÎE, suivant
la méthode de Lutz, montrent que le rouge de Cassella se Cws dans la moelle sur la
partie centrale et sur quelques éléments de la périphérie au voisinage immédiat du
bois, sur le cambium, le liber et l'écorce. La région inoyenne de la moelle, le bois, les
fibres péricycliques et le suber fixent le vert. Quand les vaisseaux, du bois contiennent
des thylles, celles-ci se colorent en rouge.
Mais en aucun cas, dans ces liges, les cellules fixant le rouge ne présentent des mem-
branes épaissies, et ni dans le liber, ni dans l'écorce de lacunes gommeuses.
Nous souvenant que dans certaines espèces de Sterculiacées, normalement
gommifères, M. Mangin (') a eu l'idée de provoquer la formation de la
gomme par des blessures ou des meurtrissures, nous avons fait exécuter des
expériences sur des plants de Moringa plen'gosperrna croissant à File de la
Réunion. Sachant l'iniluence de la saison pluvieuse sur l'émission de la
gomme chez cette plante, les expériences ont été faites au mois de janvier.
Elles ont porté sur des branches saines, assez éloignées du sol pour être à
l'abri des traumatismes accidentels et appartenant à des sujets robustes dont
le tronc fournissait de la gomme.
Des branches de diflTérents diamètres ont été entaillées; les entailles intéressant soit
l'écorce, soit l'écorce et le liber, soit l'écorce, le liber et le bois, étaient faites en écusson.
D'autres branches ont été simplement contusées au marteau, lésant l'écorce plus ou
moins profondément.
Après trente jours de végétation, les branches nous ont été expédiées.
Dans tons les cas, la lacune médullaire n'avait subi aucune /iiodilication ; mais, dans
le liber, de nombreuses lacunes s'étaient formées. La répai'tilion de ces lacunes libé-
riennes par rapport au point traumatisé indique qu'elles ont pris naissance sous l'in-
fluence du traumatisme.
(') Comptes rendus, t. CXXV, p. 725.
SÉANCE DU 23 MARS igoS (J-jg
En efTel, elles sont étroilenient localisées ;ui voisinage du point blessé, et II iinlve
toujours qu'à une distance variable de ce point (ni ne les observe plus.
En coupe transversale, ces lacunes, situées -nr un seul rang, débutent dans le liber,
plus près du péricvcle fibreux que du canibiuni. entre deux rayons médullaires.
Quelques cellules du liber épaississent leur inenibrane, deviennent plus volumi-
neuses, ne tardent pas à se dissocier et à former ainsi une lacune gommeuse. Celle-ci
s'agrandit par la dissociation et la gomniification des cellules avoisinantes et forme
une cavité allongée tangentiellement. A l'origine, ces lacunes sont peu éloignées les
unes des autres, séparées seulement par les l'avons médullaires et quelques langées
de cellules.
Quelques-unes d'entre elles peuvent fusionner en absorbant le rayon médullaire.
En coupe longitudinale, elles forment des poches allongées, situées les unes au-
dessous des autres, pouvant s'anastomoser plus ou moins tardivement.
Les fibres péricycliques ne formant pas un lercle continu, les îlots fibreut sont
séparés par une ou plusieurs rangées de cellules à parois molles qui permettent aux
lacunes gommeuses de gagner la zone corticale.
Là où s'observent ces lacunes gommeuses, la lignillcation iln bois est tardive.
Il nous semble donc qu'on est en dioil de conclure de ce qui pi'écèdc
que, dans la lige des Moringa, en deliofs des l'Iéments lignifiés et subéiiiiés,
les parois cellulaires manifestent presque toutes au coloi-anl le ]:)remier
stade de la goniniose, mais que celte transformation domie naissance à des
cavités gommeuses de deux façons bien dillérentes : normalement, à une
lacune médullaire centrale incapable de communiquer avec l'extérieur, et
pathologicjuement, sous l'influence de liaumatisme, à des lacunes libé-
riennes susceptibles de communiquer avec l'extérieur.
BOTANIQUE. — Sur la plivtécologie île la rrLfion orientale de la Kahylie
du Djardjura. ÎNote de M. G. Lapie, préseiilée par M. Gaston Bonnier.
La région étudiée dans cette Note est limitée au Nord par la mer Médi-
terranée, à l'Ouest par le méridien du cap Tédlès, au Sud et à l'Est par le
Djurdjura oriental et les chaînes de montagnes qui le prolongent jusqu'au
Gouraya, près de Bougie.
Les trois massifs montagneux sensiblement parallèles au littoral et d'alti-
tudes croissantes ([tie nous avons distingués dans la Kabylie occidentale (')
(') Sur les caraclères écologiques de la vegrUitinn dans la' région occidentale de
la Kabylie du Djurdjura. {Comptes rendus t. (J\L1V, ii mars 1907, p. 58o).
65o ACADÉMIE DES SCIENCES.
(massif littoral, massif ancien et Djunljura) se continuent dans la partie
orientale de ce pays, mais avec des directions convergentes : le massif
ancien vient s'appuyer sur le versant nord du Djurdjura, puis la chaîne
littorale dont la hauteur va en croissant s'incline vers le Sud pour se réunir
à son tour aux deux chaînes précédentes et former avec elles la vaste région
montagneuse de l'Akfadou, dont les prolongements ( Taourirt Iril, Arltalou
et Gouraya) vont en s'abaissant vers l'Est jusqu'à Bougie.
Le massif littoral est constitué par les argiles et quartzites du Crétacé, en
partie recouverts, vers l'Est surtout, par l'Eocène supérieur (argiles schis-
teuses et grès du Medjanien et du Nuniidien inférieur; grès de Numidie).
Le deuxième et le troisième massif sont formés, comme dans la Kabylie
occidentale, l'un par les terrains crislallophylliens, l'autre par les calcaires
du Lias que viennent border soit les grès nummulitiques, soit plus fréquem-
ment des affleurements de schistes et de grès rapportés au primaire. Les
calcaires font place aux grès de Numidie dans l'Akfadou et le Taourirt Iril
pour reparaître au delà de ces massifs dans l'Arbalou et le Gouraya.
Les espèces de phanérophytes sociales qui constituent les forêts de la
région étudiée sont :
1° Le Cèdre sur les crêtes du Djuidjura;
2° Le Chêne vert sur le massif ancien et l'Arbalou;
3° Les Chênes à feuilles caduques sur les sommets gréseux de la moyenne
montagne (Akfadou et extrémité orientale de la chaîne littorale^;
4° Le Chêne-Liège sur les régions moins élevées formées par les grès de
Numidie et sur une partie du Crétacé et du Medjanien;
5° L'Olivier sur les sols les plus argileux des deux derniers terrains et sur
le Numidien inférieur.
La zone du Cèdre présente, en général, le même as|iect que dans la Kabylie occi-
dentale; cependant on retrouve dans les grès nummulitiques, sur les lianes de la pro-
fonde vallée qui sépare le chaînon de Lalla Khadidja de celui de l'Azerou Tidjeur, les
restes d'une végétation plus hygrophile. Les espèces dominantes de l'association sont,
dans ce dernier cas : pour la futaie, les Cedriis Libani Barr., Acer obtiisatuin Willd.,
Quercus Mirbeckii D. R., Sorbus lorminalis Crautz, 5. Aria Cranlz; pour le sous-
bois : Daphne Laureola L., Lonicera arhorea Bois., Taxas baccala L., Cralœgus
laciniala Ucr. ; dans le tapis herbacé abondent: PhysospermumacteœfoUuni Presl.,
Arlcmisia absintiuuin L., Knaalia arvensis Kock., Pœonia corallina Retz., etc.
Enlin, nous avons récolté en 1907, dans la zone du Cèdre, plusieurs espèces de iMus-
cinées qui n'avaient pas encore été signalées en Algérie : les Madotheca Poreila Nées,
Bryuin Jallax- iVlilde, et Mnium stellare L.
La forci de Chêne vert s'étend sur la partie orientale du massif ancien dont la région
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 65 1
occidentale est recouverte jiar le Chène-Liège. Celle substitution du Çuercus ilex L.
au "0. suber L. est déterminée par les modifications du climat résultant du voisinage
des hauts sommets et de l'exposition générale nord.
Le Chêne vert occupe également les affleuriMnents calcaires de la basse et de la
moyenne montagne, surtout développés dans l'Arbalou.
La forêt de Chênes à feuilles caduques est caracti' risée par le Quercus Mirbecldi D.R.
et le 0. Âfarès Pom. Ce dernier occupe de préférence les crêtes et les versants chauds
et secs, tandis que le premier recouvre les parties plus humides. Le chêne Afarès, avec
sa forme élancée et ses rameaux, fastigiés, projette sur le sol une ombre faible qui
permet le développement d'un sous-bois, souvent abondant, A'Erica arborea L. Le
Chêne Zen présente au contraire des rameaux étalés couverts de larges feuilles; la fu-
taie de cette essence abrite un sol couvert d'abondants débris organiques sur lesquels
apparaissent çà et là des mousses et des phanérogames ombrophiles. Dans les clairières
la végétation est formée de Cytisus triflorus L'iiér. abondant avec Genista tricuspi-
data Desf., Daphne Gnidiuni L., Cislus sah'iœfolius L., Lavandula Stœchas L.,
Vinceloxicum officinale Mœnch., Pleris aquilina L., etc., et dans les stations les plus
humides: Alnus glutinosa Gœrtn., Canipanala nlata Desf., Osniunda refaits L.,
Polvstichum aculeatum L., Al/iyrium Filix feinina Rolh., etc.
La forêl de Chêne-Liège qui recouvre principalement les terrains gréseux s'enrichit
dans cette région, souvent jusqu'au bord de la mer, de Vincetoxicuni officinale Ma?ncli.
et de Thymus numidicus Poir., espèces caracléiisliques des altitudes plus élevées dans
la région occidentale. De la pointe Ksila à Bougie VErica scoparia L. se mêle à VErica
arborea L. dans le sous-bois.
La végétation de cette zone présente un as|)ecl plus xéropliile sur les argiles et
quartzitesdu Crétacé que sur les grés de Numidie; les Chênes-Liège deviennent dissé-
minés et peu élancés; le Cislus monspeliensis L. domine dans le sous-bois qui reste
très bas; les buissons de myrte qui, dans les grés forment souvent un étage continu
dominé par celui de la bruyère, afTectent dans le Crétacé la forme de dômes isolés,
souvent même très espacés; VArbutus LJnedo L. fait défaut ou demeure très rare. La
forêt de Chène-Liège est ici dans des conditions limites. Elle présente un aspect plus
vigoureux sur les terrains argilo-gréseux du Medjanien lorsque le grès domine, mais
les conditions optima sont toujours réalisées dans le grès de Numidie.
L'Olii'ier et les buissons remplacent le Quercus suber dans le Medjanien et dans
le Crétacé dès que la proportion de l'argile augmente au détriment de celle des
quartzites ou du grès. L'Olivier, qui présente tous les caractères d'une espèce spon-
tanée, a souvent été multiplié aux dépens des espèces buissonnantes représentées
surtout par les Pislacia Lenliscus L. et Erica arborea L.
Il résulte de ces observations que :
1° Les flancs et les sommets de la haute montagne sont couverts, aux
diverses altitudes, par des phanérophytes xérophiles ;
2° Les sommets de la moyenne montagne, à substratum calcaire, pré-
sentent le même caractère, tandis que les formations gréseuses sont, au
contraire, recouvertes de forêts Cropopinles ;
652 ACADÉMIE DES SCIENCES.
3° Dans la basse montagne la nature physicjue et chimique du sol a la
plus grande influence sur l'aspect de la végétation ([ui est xérophile avec
l'Olivier, xérophile ou semi-xérophile avec le Chêne-Liège.
En un mot, ce sont les sommets de la moyenne montagne qui, dans la
région étudiée, offrent à la végétation le maximum d'humidité et partout
les grès atténuent le caractère xérophile de la végétation.
PHYSIOLOGIE. — Les leçiers dans l'organisme. Note (') de M. A. (Îuillemin,
présentée par M. d'Arsonval.
Dans tout levier en équilibre, il y a, non pas deux forces, mais six forces
agissantes, trois actions et trois réactions. Ces forces sont concourantes, et
leurs composantes normales au levier sont liées par les équations connues
\\ _Qi^ P. + Qi ^ 1^..
b a a + b l
Toujours la composante R,, située entre P, et Q,, est égale à la somme
P. + Q.- , . , . .
Ceci posé, et la figure i étant facile à comprendre (-), les équations
d'équilibre sont
Psing Q_siny RsinORA
b "^ a ~~ a + b
On en déduit :
i" Effort musculaire
^ b siny'
2° Pression sur l'artère tibio- tarsienne
a + b si n y.
Rn^P
b ^i^OR\
(') Présentée dans la séance du i6 mars içj.iS.
(2) ABC est le levier |,lant;nie, JB le libia, M les muscles du mollet (jumeaux et
soléaire) dont les attaches tirent sur le genou J et sur le calcanéum G avec une force Q.
Puisque la l>ase de sustentation est réduite au seul point A, il faut que le centre de
gravité du corps soit sur la verticale AG, et le poids du corps P peut être regardé
comme appliqué au point A. Comme les forces P et Q se rencontrent en O, il s'ensuit
que la troisième force R est dirigée suivant 03.
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 653
Nous ne discuterons pas ces équations en détail; nous les simplifierons au
maximum, en supposant
ei
= 3.
Alors les valeurs de Q et de R se réduisent à
Q =: 3P (résultai expérimenlal de Monoyer),
R := 4P ( résullal non signalé).
Travail qu'on effectue en se soulevant sur la pointe du pied. — Pour nous
placer dans les conditions les plus simples, nous supposons que le soulève-
• Fig. I.
ment est complet; ABC qui était horizontal au début devient vertical à la
fin du mouvement.
On raisonne ordinairement comme il suit :
1° Le centre de gravité s'est élevé de a; donc travail utile
Tu = Fxar=3P6;
1° Le muscle CG s'est raccourci de b\ donc travail moteur
654 ACADÉMIE DES SCIENCES,
donc
le moteur est parfait .
On arriverail à la incme conclusion T,, = 3 P/> = Pa si l'on admettait le
point de vue erroné des frères Weber, poids P appliqué en B, force O = -P
4
soulevant son point d'application C à une hauteur a-^h = .\n. C'est le
travail qu'exécuterait une force extérieure, un homme qui soulèverait un
autre homme en at^issant sur la tirette de sa bottine.
Mais ce n'est pas ainsi que les choses se passent : le muscle moteur qui
doit élever le point C prend comme point d'appui le point .1 de la barre .IB,
qui elle-même s'appuie en B sur AC. Le muscle travaille dans de très mau-
vaises conditions : il se crée à lui-même un obstacle contre lequel il doit
lutter, et dont il ne triomphe que grâce au prolongement BC de la barre AB.
Si BC tendait vers zéro, la contraction musculaire tendrait vers l'infini et
serait de moins en moins efficace.
Nous tiendrons compte de ce fait en disant : le travail moteur est effectué
par la force Q, qui élève le point C de a + h\ il est T„= Q(a -|- /*); le tra-
vail résistant est dû à la force R dont le point d'application B est soulevé
de a ; il est T^ = Ra ; et en effet
Cl(a + h)=.\\a — \iVb=h,Va.
(jn voit que le travail demandé au muscle est (juadraple du travail utile:
le moteur ou plus exactement les conditions d'utilisation du moteur sont donc
très imparfaites.
ANTHKOPOLOGIE. — Sur la découverte, dans la grotte du Portel, de peintures
paléolithiques représentant l'Homme et des Animaux. Note de M. Re.vé
JeaniVei,, présentée par M. Alfred Giard.
Le 6 mars n)o8, avec J. Fauveau, inspecteur adjoint des Forêts, àFoix,
je visitais la grotte du Portel, afin d'étudier sa très riche faune caverni-
cole; au cours de, mes recherches, j'eus la surprise de découvrir sur les
parois de remarquables peintures paléolithiques.
La grotte du Portel, encore connue sous le nom de grotte àeCrampagna,
s'ouvre à 520'" d'altitude environ, sur la crête du Plantaurel, dans la com-
mune de Loubens, canton de Varilhes (Ariège). Son entrée fait face au
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 655
Nord-Est. On pénrtn' par un élroil boyau en descente rapide qui conduit dans
un système de couloirs rectilignes creusés, dans les calcaires crétaciques,
aux dépens de deux joints de stratification parallèles et entièrement redresses.
La paroi de droite est presque toujours lisse, sèche, rocheuse; celle de
gauche, au contraire, est prescjuc partout slaiagmitée et humide. Les pein-
tures occupent les parties sèches et rocheuses et cessent toujours là où la
stalagmite apparaît.
La caverne du Portel avait été jadis fouillée par Noulet, qui y avait
recueilli des restes quaternaires sans industrie humaine, du néolithique et
des ossements humains (').
Le f) mars 1908, trois jours après notre découverte, je suis retourné au
Portel, accompagné cette fois par L. Jammes et F. Régnault. Nous avons,
ce jour-là, relevé 40 peintures à fresque rcj^résentanl des Animaux et des
silhouettes humaines. Nous n'avons pu découvrir aucun dessin gravé, mais
seulement des peintures en noir et en r()ug<', au trait ou en teinte plate;
certains traits sont renforcés parl'incisure de la roche et, commeà Altamira,
les reliefs sont fréc|uemment utilisés pour la mise en place des dessins.
Toutes les peintures, sauf une, sont monochromes; il n'y a qu'une seule
superposition netle. Enfin, la stalagmite recouvre et masque partiellement
un certain nombre de sujets.
Le grand intérêt des peintures du Portel réside en ce que deux d'entre
elles représentent des profils d'homme en pied. Tous deux sont peints en
rouge, malheureusement assez effacés. L'un est remarquable par le profil de
son crâne très dolichocéphale, à front fuyant, à angle facial très fermé;
sa tête seule est figurée de profil, tandis (pie le corps et les jambes sont de
face; un gros phallus peint en rouge utilise une saillie de la roche; l'autre
est saisissant par son attitude simiesque, son dos arrondi, ses bras ballants
en avant. On avait déjà publié des profils gravés à Altamira et à Marsoulas,
d'autres avaient été signalés à Font-de-Gaume et aux Combarelles, mais,
nulle part encore, on n'avait trouvé des ligures humaines peintes.
Les nombreux Animaux figurés sont des Bisons, des Chevaux, des
Rennes, avec une forte prédominance de (Chevaux. Le Portel est la grotte
des Chevaux comme Niaux, qu'étudie en ce moment M. E. Cartailhac, est
celle des Bisons. Les attitudes des dillérentes bêtes sont peu variées :
quelques Chevaux courent ou galopent. Les pattes et en particulier les
(') Ces reiiseignenieiUs iiiédils sur les fouille- de Noulel, au Poi-lel, m'ont élé coiii-
munifjués par M. E. Cartailhac.
C R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, iN" 12.) 86
656 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sabots sont très mal dessin/'S et les différentes parties du corps sont souvent
d'une très grande disproporlion. Aucune bête ne présente la perfection
artistique qu'on rencontre dans les peintures au trait noir d'Altaniira ou de
Niaux. Je veux signaler cependant : i° un Cheval au trait noir dans l'extrême
fond de la caverne, le mouvement de ses pattes antérieures est fort lemar-
quable; y" un grand Bison au trait noir, dont la photographie accompagne
cette Note ('); 3° un grand Cheval polychrome, rouge cerné de noir, su-
perposé à un gros Bison au trait noir; l\° un petit Bison figuré au trait
rouge, la tête en bas; 5° enlin, un petit Cheval monochrome rouge, long
de o™,i5, très finement peint en teinte plate et rehaussé par la gravure.
Aucune bête n'est représentée percée de flèches.
(juant aux signes, ils sont très peu nombreux dans la grotte du Portel.
Je n'ai vu aucun signe tectiforme ou scalariforme, aucune ligne barbelée
comme à Marsoulas. Il existe seulement quelques traits rouges juxtaposés
par trois ou quatre, rappelant des signes pecliformes (mains?) où manque-
rait la barre transversale; des barres rouges disposées en damier et surtout
un gros signe rouge, large de o",5o environ, qu'on n'a jamais, à ma con-
naissance, signalé nulle part; on ne saurait mieux comparer sa forme qu'à
celle d'un pique de carte à jouer où le petit triangle de base ferait défaut.
Je ne puis entrer ici dans l'étude détaillée des quarante peintures que j'ai
relevées sur les parois de la grotte du Portel. Mais je m'empresse de dire que
cette étude sera faite. Avec F. Régnault, nous avons entrepris d'en relever
minutieusement des décalques et des photographies que nous publierons
sans tarder.
ZOOLOGIE APPLIQUÉE. — Études ancmométriques des hélices zooptères.
Note de M. Pai:i, Amax.s, présentée par M. Alfred Giard.
Si l'on place un anémomètre en arrière d'une hélice aérienne propulsive,
avec l'axe du moulinet parallèle à l'axe de l'hélice, on observe des vitesses
variables avec la position du moulinet. Dans de précédents Mémoires
(Congrès aéronautique de Milan, 1906; Académie des Sciences et Lettres
de Montpellier, i()oG-i907 ; Congrès de l'Association française pour Tavan-
(') La lêle de ce Bi^on a été réceiiiiiieiU salie par du noir de fumée. 1! est facile,
sur niiU-e épreuve, de faire alislracliou des taclies surajoutées, (prit sera très aisé de
faire disparaître sur la roclie.
SÉANCE DU 23 MARS 1908 637
cernent des Sciences, Reims, 1907), j'ai étudié la forme de la rivière
aérienne, sa pression sur des disques pla'ns, ainsi que la courbe des vitesses
à difTcrentes distances de l'équateur. La comparaison des vitesses et des
pressions m'a conduit aux mêmes résultats qu'en 1889 (Congrès interna-
tional aéronautique, Paris, 1889) et en 1892 (Congrès de l'Association
française pour l'avancement des Sciences, Marseille, 1892), à savoir que
les palettes animales ou zooptères sont plus oflicaces que les palettes rigides
basées sur l'hélice géométrique.
Je rappellerai [voir à litie d'exemple une éjHire de patelle ] espa dans Aéro-Revue
(Lyon)] les caraclères principaux des hélices animales: nervures élasliques, courbes,
divergeant à partir de la base (l'épaisseur des nervures va en diminuant du proximum
au distura et d'avant en arrière; la face antéiieure est concave; la concavité diminue
du proximum au distum); la torsion est positive, celle de l'hélice géométrique est
négative, etc. Les autres facteurs à considérer, non spéciaux aux hélices zooptères,
sont la déclinaison ou angle de la palette avec l'équnteui' ( ' ) et l'inclinaison ou angle
de l'axe proxinio-dislal avec l'axe de rotation de l'hélice. On ne m'a pas suivi (-) en
France, mais on commence à expérimenter des hélices animales dans l'armée anglaise
(Baden-Powel) et italienne (Bertelli). On les adoptera plus tard île préférence à toute
autre, de même qu'on a adopté les aérocaves de préférence aux aéroplanes, les aéro-
glisseurs avec grande surface de sustentation et u[ie petite en avant comme gouvernail
de profondeur (frères Wright) C).
Ceci posé, et c'est l'objet [U'incipai de cette Communication, voici une
formule empirique qui donne une valeur approchée de la traction, en se
servant unicjuement de l'anémomètre.
Soit /■ le rayon d'une hélice formée de deux ailes. Je place le centre de l'anémo-
mètre Richard à une dislance de l'équateur égale à ce rayon et à une dislance de l'axe
de rotation égale à mr\ le coefficient m varie avec la forme des palettes; il correspond
au point où la vitesse e>t maximum.
Soit b cette vitesse maximum; soit a la viti'sse mesurée, quand le centre du mou-
(') Les palettes s'implantent sur le moyeu par un manche, une sorte d'humérus,
dont l'axe prolongé rencontrerait l'axe de rotation. J'appelle eV/(/«ie«/- le plan passant
par le point de rencontre, perpendiculaire à l'axe de rotation.
C) Il faut excepter toutefois le colonel lienartl ; dans les CompLes rendus de igoS,
on tiouvera une allusion aux sections de profil courbe.
(') Les frèi-es VVrighl n'ont jjas inventé ce système, mais ils sont probablement les
premiers à l'avoir expérimenté. Je l'ai moi-même proposé en 1888 (Rapport sur l'aéro-
plane de Kress dans VAéronaute et alias dans les Annales de Zoologie, Paris, 1888,
à propos des aéroplanes aqiiriliques). '
(358 ACADÉMIE DES SCIENCES.
linet esl sur l'axe de rotation. Si je désigne jiar H la liactioii et / un coefficieul de
résistance aérienne, nous avons la lormuie
(>)
" |_ (1—7/0-
Soil, par exemple, une palette Perdrix de o"',5o de rayon, lournaiil à i5 tours à la
seconde. Les vitesses sont
a=ii™,44, 6 = 20"',4*3-
Dans ce cas m = o,4tJ. Si nous prenons /. = o'^i^.oj, nou5 avons
chiffre peu différent de la traction mesurée au dynaniomètre ; celle-ci était 8''b'.
Prenons une palette orthoptère ( la Mantis) plus étroite, moins concave; à 161 tours
à la seconde, et une déclinaison basilaire de 20" comme la Perdri.v. nous avons
rt = 8,63, b — \h.
Comme ici m = ^, la fornuile devient
^ K = -5L-A'TrH(a'-4-8 6-^H-2«6),
A la vitesse de -15,5 tours et une déclinaison de 12°, nous avons
« = 8,i3.^ i = i5,96, K = 4''s,76-
Dans les deux cas (à 12° et à 20° de déclinaison basilaire) la traction mesurée au
dynamomètre était de S''?.
Les deux palettes ont même torsion (20° environ ) et même élasticité; mais la flexion
et les changements d'envergure sont bien dilVérents, ainsi que le montrent les photo-
graphies prises à différentes vitesses de rotation. Les nervures ont bien même sub-
stance et même épaisseur à distance égale de l'axe de rotation; elles n'ont pas mêmes
courbures, et, en outre, à même dislance de l'axe, les sections de profil sont dissem-
blables et, par suite, les résistances aériennes (pii déterminent la flexion. La photo-
graphie me parait être la meilleure méthode d'étudier l'élasticité des hélices aériennes.
Les expériences ont été faites avec une dynamo niullipolaire, niont«>e sur
un It'icycle très léger, très roulant: un ressort à boudin mesurait la
traction.
Je n'ai pas expérimenté Je palettes hélico'idales de même envergure
de o'",5o ; j'ignore si la formule {i) doime une valeur approchée de la trac-
SÉANCE UU 23 MARS IL,oS. ôSg
lion. Celte formule esl du reste tout à fait empirique; mais, avec les para-
mètres a, i, m, on a une idée comparative des rivières aériennes, tandis
que la formule habituelle U = ^n-r" ) esl muette à ce sujet.
Le rapport j esl intéressant à étudier lorsqu'on fait varier la déclinaison.
D'après les observations sur Mantis et Perdrix, le rapport ^ augmente avec
la déclinaison ; si ce rapport pouvait s'exprimer par une fonction trigono-
mélrique, on aurait la traction en fonction de la déclinaison et de la vitesse
anémométrique maxima.
GÉOLOGIE. — Les éruptions pliocênes et pléistocènes de la Limagne.
Note de M. Pu. Gla\geaud, présentée par M. Michel Lévy.
La conlinuilé des mouvements du sol (surtoutdes tassements), à diverses
reprises, de l'époque pliocène, se traduisit, dans la Limagne, par la forma-
tion de nouvelles fractures dont certaines ont découpé, non seulement les
sédiments tertiaires de cette région (Oligocène et Miocène), mais aussi les
coulées basaltiques miocènes qu'ils surmontaient. Ces coulées furent donc,
avec leur soubassement, morcelées en gradins effondrés à des hauteurs
variables (Chaleaugay, Puy-du-Var, ('harrade, etc.)
Sur certaines de ces fractures s'édifièrent de nouveaux volcans mieux
conservés que les volcans miocènes (volcans de Corent, Perrier, la Roche
Noire, du mont lîognon, du Brac, du Puy-Giroux, du Montcelel, etc.).
L'érosion n'a pas enlevé le culot cratérique basaltique du monl Rognon
et du Montcelel, culot se présentant sous forme de cône basaltique. Corent
possède encore un cône de scories presque aussi bien conservé que les cônes
des volcans pléistocènes.
La coulée de la Roche Noire, qui descend de la base du volcan miocène
de Saint-André, est dans un état de fraîcheur remarquable.
Ces considérations ne seraient pas suffisantes pour dater l'âge de ces vol-
cans qui se sont édifiés du Pliocène inférieur au Pliocène supérieur, si Ton
n'avait pu faire les observations suivantes :
La coulée de Corent, la plus élevée, s'esl étendue dans la vallée de
l'Allier qu'elle a comblée, en la barrant, sur plus de 4o™ de haut. Les allu-
vions sur lesquelles repose la coulée sont suspendues, aujourd'hui, à envi-
ron iGj"'du niveau actuel de l'Allier, alors cjue les dernières coulées mio-
cènes sont à G5'" plus haut.
66o
ACADEMIE DES SCIENCES.
Il y a donc eu, entre les deux éruptions volraniqucs, un creusement
de G5°^ de la vallée de l'Allier.
l.a coulée de la Roche Noire possède, à son extrémité, une situation ana-
logue et symétrique de la coulée de Corent, sur la rive droite de l'Allier.
Elle offre un beau plateau et un front basalticjue de 45'" f'e haut, reposant
sur des alluvions qui ne sont qu'à ii4'" au-dessus du niveau actuel de
l'Allier, c'est-à-dire 5i"plus bas que celles de Corent. Elle descend à 25""
au-dessous de l'extrémité du conglomérat ponceux Pliocène moyen, issu du
mont Dore. Enfm elle se tient entre 4o™ et 5o"' au-dessus des alluvions
Pléistoccne inférieur. Il est donc hors de doute que cette coulée est d'âge
Pliocène supérieur. Corent serait l'Hocène intV'rieur ou uioyen. Ces chiffres
correspondent sensiblement à ceux donnés par M. Boule pour la coulée
Pliocène moyen du volcan du Coupet (Haute-Loire).
Les coulées du Broc et de Perrier ont une situation semblable à celle de
Corent. Celles du Montcelet sembleut un peu plus récentes {Pliocène infé-
rieur).
Les volcans de Gravenoire et de Beaumonl, d'âge Pléistocène inférieur, ont
Fis. I.
Gergovie
Pardi nés
Puy S^ Romain
AUicr "9
310
718,
Er
Creusement
delà vallée
de l'Allier
iage:
M
ocène
nf
390"
M
ocène
■noyzn —
287"
M
ocene
sup'
ZZ".'
PI
ocène
inf
lei*"
PI
ocène
moyen
iss"
PI
ocène sup*"
"*"
PI
eistocëneinfr—
-70'"
Les divers âges des éruptions de la Limagne.
ol, Oligocène; mi, rns, pi, ps, Vi, Vs, alluvions : Miocène inférieur, .Miocène supérieur, Pliocène
inférieur, Pliocène supérieur, Pléistocène inférieur, Pléislocène supérieur; -^mi, 'î^ms, ''fpi, [ip'ii,
Pps, pPi, coulées volcaniques d'ùge correspondant.
leurs coulées à 36'" au-dessus des alluvions Pléistocène supérieur de Sarlière
(à Eleplias primigenius, Cerms tarandus et silex tailh'-s ) et à 70"" environ
au-dessus de la vallée actuelle de l'Allier.
Conclusions. — Les considérations qui précèdent, appuyées sur la Paléon-
tologie et la Paléogéographie, ont montré les relations des phénomènes oro-
géniques, hydrologiques et volcaniques, en permettant de suivre les diffé-
rentes pJtases d'exhaussement et de dislocation de la F^iinagne, du creusement
de la vallée de l'Allier et de Vaclivité volcanique de cette région, depuis le
SÉANCE DU 2.3 MARS igo8. 66l
Miocène jusqu'au Pléistocène. Les phénomènes volcaniques ont débulé au
Miocène inférieur, ont élé particulièrement intenses au Miocène moyen, et
paraissent moins importants au Miocène supérieur, au Pliocène et au
Pléistocène.
Ces notions modifient et complètent, d'une manière sensible, les idées sur
l'âge et l'origine des volcans de la Liraagne, dont la plupart, contrairement
à ce qu'on pensait, ont été édifiés avant le dernier soulèvement alpin.
La question des pépérites, qui se rallaclie étroitement aux différentes
phases de l'aclivité volcanique, fera l'ojjjet d'un nouveau travail.
En résumé, la Limagne est la région du Massif central où l'activité volca-
nique est la plus ancienne et où elle n persisté le plus longtemps, puisqu'elle
existe encore sous forme de mofettes, de sources thermales et de venues bi-
tumineuses. C'est donc, à ce point de vue, une des contrées les plus intéres-
santes de l'Europe.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Contribution à l'étude du rayonnement calorifique
solaii-e. Note (') de MM. C. rÉRv et G. Mili.ochau, présentée par
M. Lippmann.
Comme nous l'avons exposé dans des Moles précédentes (^), la mesure
faite, avec le télescope pyrhéliométrique, du rayonnement d'un petit élé-
ment de la surface solaire est instantanée, facile à exécuter et par suite
exempte de retard par rapport au temps noté pour l'observation, il serait
donc utile d'en déduire directement la valeur de la constante solaire.
D'après la loi de Stefan, la quantité cj do chaleur reçue par une surface
noire de i''"', recevant le flux de chaleur d'un radiateur intégral, de tempé-
rature T, de surface S et placé à la distance D, est
lorsque la température du récepteur est négligeable par rapport à T.
Les observations ayant montré que T est constant sur une circonférence
ayant pour centre le centre de l'image solaire et pour rayon r, la couronne
(') Présentée dans la séance du 16 mars 1908.
{'') Comptes rendus, 3 et 17 février 1908.
^02 ACADÉMIE DES SCIENCES,
circulaire infinitésimale 2 7T/-f//- produit donc Teffet
„, iT.rdr
df]= aT-
D^
L'effet total produit par le Soleil est la constante solaire A„. (exprimée en
watts) et sera par suite, eu intégrant,
=/
' '/T* iT.r dr
OÙ R est le rayon du Soleil et D sa distance à la Terre.
Remplaçant T* par sa valeur Ko (0 étant la déviation en millivolts
donnée par l'appareil et K la constante instrumentale), on aura.
(')
..Iv -"
"~1F 27i/-orfr=-~/ T.r-do.
Dans ces intégrales, la quantité sous le signe somme est le volume V du
solide de révolution engendré par la courbe représentative du rayonnement
calorifique solaire suivant un diamètre (/• en abscisses, S en ordonnées) si
Ton fajt tourner cette courbe autour de son axe de symétrie.
Ce volume A^ est aussi numériquement égal à l'aire de l'une des deux
courbes auxiliaires qu'on peut construire en posant dans le premier cas
y = rù, a; = r et dans l'autre cas y ^= r-, x = c, aires qu'on peut calculer
graphiquement.
. > V ^
Si nous posons maintenant o„= —rr^ et remplaçons dans(i) V par -/- o,„
nous obtenons
, ^ ^ VaK ttR^ ^.
(2) A.„,= -j^ =-j^aKo,„;
or -pT^ = tang--> o étant le diamètre apparent du Soleil. Ko,„ est la qua-
trième puissance de la température elTective moyenne du Soleil, c'est-à-dire
la température d'un radiateur intégral fjui produirait le même elTet général
sur la Terre, soit T^',, ; ou aura
(3) A„,= 7LaT;„lang2|,
(pii nous permettra de calculer la constante solaire à l'aide du seul télescope
pyrhéliométrique, lorsque nous connaîtrons la constante a.
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 6(i3
Nous pouvons déterminer une valeur approchée de a en remplaçant,
dans (3), A„. par la valeur que nous avons irouvée avec ractinomètre, et T^^
par celle tirée des mesures faites, en même temps, avec le télescope pyrhé-
liométrique.
Un moyen simple d'obtenir V consiste à mesurer graphiquement l'aire
d'une des moitiés de la courbe représentative, de chercher son centre de
gravité et d'appliquer le théorème de Guldin.
Mais nous n'avons à notre disposition, pour ce travail, que les courbes
obtenues avec un télescope dont le réticule ibermo-électrique comporte un
disque ayant un diamètre sensible par rapport à l'image solaire.
Il y a donc lieu de corriger cette courbe de l'effet produit par le diamètre
du disque, surtout à partir du point où celui-ci est incomplètement couvert,
les ordonnées de la courbe se trouvant diminuées.
Or on peut remarquer que si l'on u>ène, par le point correspondant
à a; = R, une droite parallèle à l'axe des j, l'aire de la portion de courbe
située en dehors de cette droite est égale à l'aire qui serait comprise entre la
courbe réelle et la courbe mesurée.
On peut donc évaluer très approximativement le centre de gravité de la
portion d'aire manquante et, appliquant le théorème de Guldin, décom-
poser le volume V en deux parties et les calculer séparément. On obtient
ainsi :
ô,„r=:43o8, T„=5358, a = 3,02 x 10-'*.
La courbe représentative du rayonnement solaire suivant un diamètre
semble, à l'examen, très voisine d'une ellipse; il était intéressant de voir ce
qui se passerait, au point de vue du calcul, en l'assimilant à une ellipse.
Le volume V devient alors un cylindre surmonté d'un demi-ellipsoïde de
révolution. La formule suivante donne ce volume :
V = TiR^â, + 1 7rRMo%- a,) = T^R^^^^^
0, étant la mesure faite au bord de l'image solaire, o, celle faite au centre.
Puisque
> V ^ /2« + I , . 0.2
Dans nos mesures, 0, correspond au moment où le centre de la soudure
thermo-électrique coïncide avec l'image du bord solaire ; la soudure est alors
C. R., 1908, i" SemeUie. (T. CXLVI, N° 12.) ^7
HG4 ACADEMIE UES SCIENCES.
à moitié couverte, et les recherches de l'un de nous ont montré que, dans
ce cas, l'intensité de la déviation est proportionnelle à la surface couverte.
Si l'on appelle o„ la valeur mesurée, on auia une valeur très approchée
de S, en doublant S„, en retranchant du résultat l'intensité de la chaleur
difïuse du ciel au bord solaire et en corrigeant le nombre trouvé de la cour-
bure de ce bord.
Par cette méthode, on trouve
â,„r=4284, T,„=535i, r/ = 3,o3 X lo-'*.
Il y aurait grand intérêt à répéter ces expériences à une plus grande alti-
tude que le mont Blanc, en ballon par exem[il('.
M. D.-K. PopoFF adresse une Démonstration du théorème dit la grande
proposition de Fermât, à savoir que a" ■+- h" — c" est impossible si n^ 2.
(Renvoi à l'examen de M. Jordan.)
M. Lapkyrk adresse une Note relative à /a triple preuve el un Mémoire
intitulé : Décomposition en facteurs premiers des nombres jusqu'à dix millions.
(Renvoi à l'examen de M. Jordan.)
A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures.
G. D.
SÉANCE DU 23 MARS 1908. 665
BULI.ETI.V BIRLKXiKAPIIIQUE.
Ouvrages rkçus dans la séance du 28 mars 1908.
Manuscrits de Galois, publiés par Jules Ta.nnkrï. Paris, Gauthier-Villars, 1908;
I fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.)
Nuove notizie storiche sulla vita e suite opère di Macedonio Melloni; Memoria
del Socio I. GuARESCHi, con incisioni. Turin, (^ailo Clausen, 1908; i fasc. in-4".
(Présenlé par M. Haller. Hommage de l'auteur.)
Observatoire Jarrv-Desloges, temporairement au Kevard : Obseri'alions des surfaces
planétaires : la Lune, Mars, Jupiter, Saturne, Mercure: fasc. I, année 1907. Paris,
Gauthier- Vlllars, 1908; i fasc. in-8°. (Présenlé par M. Bigourdan.)
Plusieurs Volumes du Bulletin et de V Annuaire et divers Mémoires publiés par la
« Station séricicole du Caucase », sous la direclion de M. N. Scbawroff. Tiflis ; 12 vol.
et 4 fasc. in-8°, et g vol. et .5 fasc. in-4°. (Oll'erts par iM. N. ScliawroiT, Directeur de
la Station.)
Le Service géographique de l'Armée adresse les Cartes suivantes, nouvellement
éditées : France, au 50000"^ en couleurs : Tout. — Asie, au 1000000" : Téhéran.
— Tunisie, au looooo"' : Mellaoui; Bir el À ter. — Frontière algéro-niarocaine,
au looooo'. — Bégion de Casablanca, an 200000=. — Région de Settat, au 200000".
7 feuilles in-plano.
La Carte géologique internationale de l'Amérique du Nord, par Kmm. de Margerie.
(Extr. des Annales de Géographie, t. XVII, 1908. ) Paris, Armand Colin, 1 fasc. in-S".
Observatorio de Tacubaya. Caria folografica del Cielo; Zona-i6°, n°^ 2, 4-, 5,
lo, 16, 42, 43, 4.G-34. 16 planches héliogravées, in-plano.
Beslimniung der Gradienlen der Schwerkraft undihrer N iveaufldchen mit Hûlfe
der Drehwage, von Haron Roland Eôtvos. (Extr. du premier Volume des Abhnnd-
lungen der AV. Allgemeinen Konferenz der Ërdmessung in Budapest, 1906.)
Leide, E.-J. Brill, 1907; i fasc. in-4". (4 exemplaires adressés par l'Académie royale
des Lincei, à Rome.)
Icônes niycologicœ, par Boudier ; 4" série, liviaison 18. Paris, Pau! Klinksieck,
mars 1908; 1 fasc. in-4".
Leçons d'ouverture du Cours d'' Hydrologie de l'année scolaire 1907-1908, à Tou-
louse, par F. Garrigou. ( Extr. du Bulletin général de Thérapeutique. ) Paris, Octave
Doin, 1908; I fasc. in-8°.
Journal de Mathématiques pures et appliquées, 6» série, publiée par Camille
Jordan; t. IV, année 1908, fasc. n" 1. Paris, Gauthier- Villars; i fasc. in-4°.
La Science positi^'e, les épidémies et les maladies contagieuses au XX' siècle.
Leçon d'ouverture du cours, à Gand, le i4 novembre 1907, par le D'' Jules Félix. Gand,
1908; I fasc. in -8°.
666 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Médicamenla, guida leorico-pratica per sanitari. Milan, Cooperativa farmaceu-
tica, 1908; I vol. in-ia.
Procédé de momification intégrale des cadavres, par Giovanni Cbiarella, et un
Supplément. Rome, 1907; 2 fasc. in-S".
La loi du travail on Une nouvelle éducation : Essai de droil public, par Ambrogiq
Freida. Rome, 1908; i fasc. in-8°.
ERRATA.
(Séance du 16 mars 1908.)
Note de M. G.-A. Tikhoff, Sur la dispersion de la lumière dans les espaces
célestes. Historique de la question et premiers résultats :
Page 572, ligne 2, au lieu de dans le but d'appliquer une méthode spectrale, lisez
dans le but d'appliquer ma méthode spectrale.
Page 574, ligne i4, au lieu de M. Hyggîns, lisei M. Huggins.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n" 55.
Depuis 1835 les COMPTES RENDUS liebdomadairos paraissent régulièrc.n.iu lo Dimanche Ils forment A la <S. H« I-, • ^
Prix de l'abonnement :
_________^ Paris: 30 fr. - Déparlements: 40 fr. - Union postale: 44 fr.
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/ Siraiideaii.
. Jérôme.
igers ■ .
lyonne . ■ .
■fançon . . .
rdeaux . .
Marion,
' Ferel.
Laiirens.
est .
' IMuller (G.)
"rges lienaud.
Derrien .
F. lîobert.
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On souscrit à l'étranger.
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seu et C'°.
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Barcelone Vcrdagucr.
' Asher et G".
Berlin.
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nochefort Girard (M»" ).
Pouen I f-i'iglfis.
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S'-Étlenne Chevalier.
Toulon . . .
Toulouse .
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\ Giniel.
I Privai.
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Péricat.
Bousrez.
J'alenciennes . . .
\ Giard.
/ Lemailre.
) Kriedlander et fils.
Kidil.
Maycr cl .Millier.
Francke.
Zanichelli.
I Lanierlin.
( 5I.iyolez et Aiidiarte
( Lebégue et C'°.
Sotchek et C°.
' Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge D.jighton, noil et C-.
Christiania Cammermeyer.
Conslantinopte . . Otlo Keil.
Copenliague llùst et lils.
Florence Secber.
Cand lloste.
Cènes Bcuf.
I Eggiuiann.
Genè<.>e j Gcorg.
' Burckhardt.
La Haye Bel in fa me frères
( Payot et C".
Lausanne Bou"e.
Sack.
Barth.
Brockhaus.
Leipzig / Lorentz.
I Twietmeyer.
' Voss.
( Dcsoer.
' Cnusé.
Chez Afessieurs :
[Dulau.
l-ondres ) Hachette et C-
(NuU.
Luxembourg .
.Madrid
Milan . . .
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r 12.
1 AIJLK DKS ARTICLES (Séance du '25 Mars 1908.
aiEMOIUES ET COM.^IUIXICATIOIVS
DES MEMliURS lîT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Paîes
M. .1. BoussiNESQ. — Théorie de l'écoule-
iiiCEil sur lin déversoir vertical en mince
paroi el sans contracUon latérale : Cas
de la nappe ondulée et son raccordement
au ras de l.i nappe plonscante
Go 7
Pages.
M. J. Tannery fait hommage à l'Académie
des manuscrits irt'io/'/s/e Galois 6ii
iM. GoUY. — Sur la théorie de l'éleclroca-
piilarité <i>3
NOMIIXATIOIVS.
M. Maurice IIamy est élu Membre d'- la
Section d' \slronomic. en k iM|iliieoment
de M. ./. JansteiK ilécédé.
Iii5
COUIlESPOIVDAiVCE,
M. le Secmctaire rnnpÉTuri. signale diverses
publications de la « Station séricicole du
Caucase », de M. J. Guarcschi, de « l'Ob-
servatoire Jarry- Desloges», de iM. Emm.
lU: Margerie el de M. Léon Leconiu
M. Jui.Es' Baillaui). — Détermination, a
l'Observatoire de Paris, des erreurs s,\slé-
nioliques des reproductions des réseaux
ih- la Carte du ciel
M. L. Wkvvh — \p|dieabililé et modes di-
vers de représentation des surfaces a
lignes de courbure confondues.,
M. S. /auemha. -" Sur l'application d'un
procédé alterné au problème bili.n nio-
nique
!M. Cari. SriUolElt. — Remarque relative à
ma Note sur les équations différent ielles
d'un corpuscule éleclrisé dans un rhanip
magnétique
M. n. DE liiioGi.iE. — Sur les gaz |)rove-
nant des étincelles électriques
MM. Jean Becquerel et H. Kameulinuh
Onnes. — Sur les spectres d'absorption
des cristaux de terres rares et leurs mo-
dilicalions dans un champ magnétique
aux tenipérutures de liquéfaction et de
solidification de l'hydrogène
M. I'. Bordas. — Uecherche de faibles
■ inantités d'hélium dans les minéraux....
M. MauaGE. — Photographie des \ibralions
de la voix
•M. \ Uuioun. — Sur c|uelqucs exemples
,1e raies présentant le phénomène de
y.eeman anormal dans le sens des li:;ni's
de force magnétiques
M. II. Cousin. — Action du chlore sur le
dithvmol
.MM. À. \\aui. et Anuri: .Mevur. — Sur
Bulletin BiBLioGRArmuUE
Errata •
6i3
6i6
020
62:5
635
C38
63o
G.34
G36
quelques dérivés de la phénylisoxazolonc.
M. G. GusTAVSON. — Sur les produits de
l'action du chlorure d'aluminium et du
gaz chlorh\drique sur le benzène; mé-
thvl|)hénylcyclopentane
M. \ . T110.MAS. — Sur quelques dérivés du
thiophène
.\l. .\. TlilLLAT. — Sur la formation de l'al-
déhyde acéli()ue dans les fermentations
alcooliques
M.\l. F. Jadi.n et Volcy Boucher. — Sur la
production de la gomme ehes les .)/o-
liiiga
.M. G. L.^riE. — Sur la phylécologic de la
région orientale de la Kabylie du Djurd-
ji"'" ;••
M, .V. Gun.LEMi.x". — Les leviers dans l'or-
g.inisme
.M. Bkné .Ieannkl. — Sur la déi-ouverte,
dans la grotte du l'orlel, de peintures
paléolithiques représentant lllomme et
des Animaux
\]. Paul Amans. — Éludes anémométriques
des hélices zooplères
M. Pli. Glangeaui). — Les éruptions plio-
cénes et pléislocéncs de la Limagnc
MM. C Ferv et G. Millociiau. — Contri-
bution à l'étude du rayonnement calori-
lic|ue solaire
\[. U.-K. l'opoEE adresse une « Démonstra-
tion du théorème dit la grande proposi-
tion de Fermât, k savoir que o ' ~ b" — c"
est impossible si /i > ^ »
M. Lapeyre adresse une Note relative à « la
triple preuve » et un Mémoire intitulé :
,. Iiècomposilion eu facteurs premiers des
nombres jusipi'.i dix millions »
0.38
G^o
0'|3
G47
G.Î2
G.-,4
G.')!)
GJ9
i;oi
064
665
066
PARIS.
- IMPRIMERIE GAUTIIIER-VILLARS,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
Le Géi-.int ; Gautrieb- Villars.
1908
PKE^IIEIl SEi^lKSTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SEANCES
DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
iT15 (30 Mars 1908)
^^ PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES^ SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1908
RÈGLEMENT REL/iTIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2/j mai 1870
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de L' Académie se. composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à i'Acp.démie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
/|8 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1*"^. — impression des travaux
de V Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:i pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pi
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savan.
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personne
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acf
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires soi
tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1
Membre qui fait la présentation est toujours nomme
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extra
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi
pour les articles ordinaires de la correspondance ofl
cielle de 'Académie.
Article .3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans I
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraien
autorisées, l'espace occupé par ces figures compten
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et
les Instructions demandés par le Go'ivernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administratit
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
Les Savants étraugers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel» sont priés de les
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 50 MARS 1908.
PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES GORRESPOiNDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Mi.visTRE DE l'I.vstruction publique et des Iîe4ux-Arts adresse
une ampliation du décret par lequel le Président de la R(''puljlique approuve
l'élection que l'Académie a faite de M. Maurice Hamy , pour remplir, dans
la Section d'Astronomie, la place laissée vacante par le décès de M. ./.
Janssen.
Il est donné lecture de ce décret.
Sur l'invitation de M. le Président, M. Maurice Hamy prend place parmi
ses Confrères.
HYDRODYNAMIQUE. — Proprièlés diverses (les courtes exprimant , soit par leur
enveloppe, soit directement , les coefficients de débit m d'un déversoir i^ertical
en mince paroi, sans contraction latérale et à nappe noyée en dessous, en
fonction de la pression relative N' exercée sous ces nappes au niveau du
seuil. Note de M. J. Boussi.vesq.
I. J'ai montré, dans \g Compte rendu de la précédente séance (p. O07),
comment le coefficient m de débit d'un déversoir vertical à nappe noyée en
dessous se déduit, pour N' donné entre — co et 0,8, ou pour les nappes
plongeantes, de l'équation
(i)
k log A'
k
(, + /,) _ /.. ( 2 + /,-:-)(, _ N')j v/. - N',
2(A-'-i)
G. 11., 1908, ■•' Semestre. (T. CXLVI. N- 13 ) 88
66(S ACADÉMIE DES SCIENCES.
par Irlimination de k au moyen de la relation -rr ^= o, et comment, pour
les autres valeurs de N' (comprises entre 0,8 et i) ou pour les nappes
ondulées, il y a lieu de faire constamment /?• = i dans la même équation (i).
En d'autres termes, le coefficient /w de débit est représenté, dans le cas des
nappes plongeantes, par l'enveloppe de la famille de courbes (i), où m serait
l'ordonnée, N' l'abscisse et k le paramètre, variable de zéro à i, tandis que,
de ]N'=o,8 à N'=i, c'est-à-dire dans le cas des nappes ondulées, l'enve-
loppe de la famille se trouve continuée par la dernière enveloppée consi-
dérée ou correspondant à /• = i. Il y a donc quelque intérêt à étudier cette
famille de lignes, dont chacune fournit, de ^- = o à /- = i, un élément à la
courbe représentant les coefficients de débit, et dont la dernière donne
même, à elle seule, un arc notable de cette courbe, savoir sa partie finale.
II. L'équation (i) a la forme
(2) m=:(ff + *N')i/i — IN',
dans laquelle se trouve compris le coefficient de débit du déversoir théo-
rique (à seuil épais et évasé) de Bélanger. En effet, sur celui-ci, où les
filets fluides sont supposés rectilignes et parallèles, et où la contraction
inférieure c est nulle, on a, si h est la hauteur de charge, // la hauteur de
la section contractée et p la pression N' pgh sur le seuil,
k'
p = pgh'—'^'pgh; A\m ^'=J-
D'autre part, le débit mh \î'2gâ y est, comme on sait, h'sjig{h — A),
avec // décroissant (suivant le niveau d'aval) depuis // jusqu'à la limite, ~h,
qui rend le débit maximum.
Donc il vient alors
(3) m^n'sJV^^'.
m. Or, la forme (2) montre que toutes les courbes de la famille (ou
enveloppées) se terminent, du côté des N' positifs et quant à leurs ordon-
nées m positives, au point {^' =i^m — o) où elles coupent perpendiculai-
rement l'axe des abscisses N'. L'une d'elles se réduit à une parabole ayant
cet axe comme axe de symétrie : la valeur de /• y est celle qui, excédant zéro,
annule le coefficient de i — N' dans l'expression entre crochets de (i) : elle
SÉANCE DU 'io MARS 1908. 669
égale I + v^5. Mais cette valeur.se trouve, comme ou voit, bien au delà de
toutes celles qu'il y a lieu de considérer dans la question physique.
L'ordonnée m maximum de cliii(|iie enveloppée se produit pour l'ab-
scisse N' donnant ^ =-. o. On obtient, pour ce point d'ordonnée maxima,
Par exemple,
o
(pour A = 1) N'=;^ et m =; -L = o.SiôaS.
0 ' '
10
Cette ordonnée m maximum de chaque enveloppée est, d'ailleurs, plus
petite que rordoun(''e m de l'enveloppe correspoudaul à la même abscisse \';
car celle-ci est encore représentée par la formule géuérale (i), mais où /r
reçoit, pour N' pareil, la valeur rendant //^ le plus grand possible.
Ainsi l'enveloppe passe, au moins entre \' = — x et iN' = 0,8, au-dessus
des enveloppées, dont deux se croisent, ])ar suite, en chaque point voisin
de l'enveloppe et situé au-dessous d'elle. L'équation (i), où l'on regarde-
rail comme inconnue le paramètre /•, y a donc alors deux racines réelles
distinctes, qui deviennent égales sur l'enveloppe et imaginaires au delà.
1\ . Comme l'enveloppe a, de N'= — co à N'=:o,8, ses ordonnées m
décroissantes, l'élément des enveloppées commun avec elle appartient à la
portion des courbes comprise entre leur ordonnée maximum et le point
final (N'= I, w = o), c'est-à-dire à la partie descendante. Leur première
partie, celle qui monte, n'est donc pas utilisée pour la construction de l'en-
veloppe.
Enfin, nulle part ailleurs que pour N'= 1 et /w = o, l'enveloppe, même
construite en entier, bien au delà de la limite N'= 0,8 de son emploi dans
la question physi({ue, n'oll're de tangente verticale, parallèle à l'axe des
ordonnées m; car les enveloppées n'ont pas d'autre élément vertical, où
devienne infinie la dérivée -j^,, que le dernier, aboutissant au point
(N' = ï, m = o) commun à toutes.
V. Les courbes (i) correspondant aux petites valeurs de A, ou dont
l'ordonnée positive m reste voisine de zéro, sauf du côté des fortes
abscisses N' négatives, méritent une étude particulière, en raison de leur
analogie avec la courbe assez simple (3 ) propre au déversoir de Bélanger.
670 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Renversons le sens des abscisses positives el prenons pour origine le
point (N' = I, m = o) commun à toutes nos courbes, en appelant N" notre
nouvelle abscisse i — N'. La relation (i) deviendra
/.logA
(a + />) — AM 2^-
. A- _ - j N"l v/N".
3
(6) X = A-N", ,« = (. + ^Ulogy
D'ailleurs, dans la nouvelle équation, m =(i — N") \/N"= N" — N" ,
caractérisant le déversoir de Bélanger, remplaçons, pour plus de clarté,
l'abscisse N" par X et l'ordonnée m par Y, do manière à avoir
(5) Y=(i-X)v/'X.
l'uis établissons une correspondance, point par [)oint, entre deux courbes
à coordonnées respectives (N", tw) et (X, Y) en posant
"^'' '' ^-j^ d'où W^l,
La substitution de ces dernières valeurs à m et à N" dans (4) donnera
(7) ^=[-i-4^)^]>^'
relation qui, pour k^ infiniment voisin de zéro, se réduit à (5).
Donc, lorsque le paramètre k devient assez petit, ou que la courbure des
lilcts fluides inférieurs est grande dans la section contractée, cas dont
approchent les nappes adliérentes, la courbe (4) prend des allures analogues
à celles qu'elle aurait dans le déversoir de Bélanger.
Les deux dernières relations (6) montrent que, pour ces courbes corres-
pondant à h- très petit, les nouvelles abscisses X" qui rendent X et, par
suite. Y, sensibles, sont très grandes, de l'ordre de -j^, et qu'alors les ordon-
nées m sont grandes aussi, mais seulement de l'ordre, incomparablement
moindre, de logT-
Le maximum de m, pour N' ou N" variables, correspond à celui, —^,
de Y dans (5), et à X = ^ ou à X"= ^,- Il égale ,^ f^, log \, et son
\ ' ' d J A O y J ' " "
, X- 1 ■ , . . a 4- A A- , I
rapport a A' est la quantité très petite — -=— ^ _ ^.; "'g'^-
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 67 I
On reconnaît assez Facilement que, sauf erreur relative négligeable, le
maximum de m, considéré comme fonction de k, ne se distingue pas alors du
précédent, ou qu'il correspond encore à X = , et à Y = —^^
GÉOGRAPHIE ET NAVIGATION. — Détermination de l'heure, sur terre et sur
mer, à l'aide de la télégraphie sansftl. Note de M. Bouquet jue la Grye.
La question de la détermination des longitudes date en mer des essais
de navigation liauturière et à terre du tracé des premières Cartes.
11 y a deux siècles, on l'a envisagée comme liée à la construction des
montres marines, et des progrès remarqualjles ont été réalisés dans la régu-
larité de leur marche, tant en Angleterre qu'en France.
On a invoqué aussi l'aide des données astronomiques, en remarquant
que notre satellite peut être considéré comme une aiguille d'une horloge
céleste ayant une marche vingt-huit fois plus lente que celle de nos chro-
nomètres et dont l'observation peut donner l'heure d'un premier méridien.
La Connaissance des Temps fournit pour cela les positions de la Lune
d'heure en heure et donne des Tableaux de culminations lunaires et des
séries d'occultations d'étoiles. En mer, en général, on se contente de com-
parer l'heure emportée d'un premier méridien à l'heure locale provenant
d'une observation astronomique ; mais cette heure emportée est rarement
exacte, d'où une incertitude sur la position du navire et l'occasion de nom-
breux naufrages.
La télégraphie sans lil, dont les résultats sont déjà si remarquables, ne
peut-elle à la fois fournir, soit à terre, soit en mer, et cela sur toute la surface
du globe terrestre, celte heure d'un premier méridien?
Les signaux hertziens partis de la Tour Eiffel peuvent actuellement
arriver à 2000'''", et l'on estime qu'en augmentant l'énergie électrique ce
chifTre pourrait être doublé et au delà.
Or, a priori, on peut croire qu'en substituant à cette Tour Eiffel, haute
de 3oo"', le pic de Ténériffe, dont l'altitude est de S^io'" et qui aurait une
antenne allant à la mer de i4'~'", on décuplerait facilement la distance
réalisée actuellement, c'est-à-dire que les signaux iraient jusqu'aux anti-
podes.
Il ne s'agit pas, disons-le tout de suile, de créer un centre de correspon-
dance télégraphique mondial, mais uniquement de signaux spéciaux, d'une
672 ACADÉMIE DES SCIENCES.
inlensilé exceptionnelle, ([ui seraient envoyés une fois par jour, clonnanl
l'heure d'un premier méridien.
Ils feraient l'effet du coup de canon du Palais-lvoyal pour le quartier qui
Tavoisine. Cet envoi d'une onde faisant le tour de la Terre ne doit pas
étonner, puisque nous avons pu déceler sur les feuilles des marés^raplies du
cap Horn, de Colon et de la rade de File d'Aix la trace de l'onde produite
par l'éruption du Krakatoa, dénotant la vitesse de propagation dans l'océan
Indien et dans l'océan Atlantique (').
Ce signal horaire spécial devrait être envoyé à minuit pour (jue les rayons
solaires ne viennent perturber l'onde avant qu'elle ait fait, dans les deux
sens, la moitié de la circonférence de la Terre; en outre, ce signal devrait
être internationalisé, c'est-à-dire unique, car, s'il était lancé à la fois ou
successivement de la France, de l'Angleterre et de l'Allemagne, pour ne
citer que les Etats de l'Europe occidentale, on arriverait à une véritable
confusion.
La possibilité de l'envoi de ce signai mondial a été acceptée aussi bien
parle président de la Commission de télégraphie sans fil, M. Becquerel,
que par l'amiral Gaschard, chef du Service technique à la Marine, et qui
diriae les communications avec le Maroc; mais ce dernier estime même
inutile d'avoir recours au pic de Ténériffe.
Quoique la pente moyenne entre le pic et la mer soit réduite à i'3°3o', il
croit que la montagne elle-même serait une gène pour la transmission des
ondes, et il estime qu'une plage d'une longueur de 6^"" éloignée de toute
montagne se prêterait mieux à l'envoi d'un signal mondial.
En utilisant la plage de Guetn'dar au Sénégal, dans une région des alizés,
on se trouverait dans des conditions favorables sous tous les rapports.
L'emploi des signaux hertziens donnerait une grande sécurité à la navi-
gation; il supprimerait à terre tous les longs calculs de longitude et ajou-
terait un nouveau bienfait à ceux que l'humanité doit à un homine de
génie.
Comme conclusion d'ordre pratique, on pourrait commencer à la Tour
Eiffel, en utilisant les installations actuelles, l'envoi à minuit temps moyen
de Paris d'un signal, mais il faudrait augmenter dans une grande propor-
tion l'énergie de l'onde électrique et multiplier les antennes.
(') L'onde aérienne produite par celle explosion a été enregistrée sur toutes les
feuilles des baromètres des Observatoires.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 678
Cette heure envoj'ée serait alors perçue sur toute la surface de rocéan
Allanti([ue, où la navigation est la plus intense et la plus difficile.
Celte expérience montrerait mieux les conditions d'une installation
mondiale.
Il me paraît utile d'envoyer un vœu dans ce sens au Ministre de la Marine.
Sur la proposition de M. le Président, l'examen de ce voni est renvoyé à
une Commission composée de MM. les Membres des Sections d'Astrono-
mie, de Géographie et Navigation et de Physique, auxquels MM. Darboux,
PoiNCARÉ et Cailletet sont priés de s'adjoindre.
SISMOLOGIE. — Le tremblement de terre du 26 mars 1908 (Chilapa, Mexique),
enregistré à Paris. Note de M. G. Bigourdax.
Ce tremblement de terre a été enregistré (' ) à l'Observatoire de Paris
par le sismographe Milne, à deux pendules horizontaux, qui ont oscillé l'un
et l'autre; mais un seul a donné une inscription suffisante : c'est le pendule
droit, dirigé du Nord au Sud, et d'après lequel les mouvements se sont
produits aux heures (-) suivantes dans la nuit du 26 au 27 mars 1908.
La phase initiale a débuté d'une manière à peu près subite à 23''25'°2o''
et sa première section (1,) s'est prolongée jusqu'à 23''35"•oo^ Alors a
commencé sa seconde section (L ) qui s'est terminée à 23''56"'o' et pendant
laquelle se sont manifestées quatre secousses importantes qui ont commencé
respectivement à 23''3G'"o% 23''4i"'4o% 2>'"i7'°3o', 23''')2"'3o\
A 23''56'"o' a commencé la phase principale, pendant la première partie
de laquelle les mouvements étaient si grands que le pendule allait buter
contre ses arrêts. Ces oscillations de grande amplitude ont duré pendant
i3 minutes, puis les mouvements se sont éteints peu à peu pour finir
vers 2''3o*.
Déjà une petite secousse avait été enregistrée la veille, à icf"[\%"', et deux
autres se sont produites dans la matinée du 27 : l'une, assez faible, a été
enregistrée à 4'' 22™, et l'autre, plus forte, de 4''4o™ à 4'' do"; les mouve-
menls plus faibles qui ont suivi celle-ci ont cessé de se marquer vers 5''3o"'.
(') Le fonclionnemenl de l'appareil est surveillé par M. Guénaiie.
(-) Toutes les heures sont données en temps moyen de Paris, et comptées de o'' à
24'' à partir de minuit.
674 ACADÉMIE DES SCIENCES,
HISTOIRE DES SCIENCES. — Manuscrits d'Évariste Galois {2'] à.o?,ûci'?),'va\ exï-
toriés par M. .1. Tawery et conservés à la Bibliothèque de rinstitut de
France sous celle cole : Mss. N. S., t. CVHI.
Dossier I . — ■ Mémoire sur les conditions de résohibilité des équations par
radicaux YOEiwres ('), p. 33]. Texte autographe du Vh'-moire présenté à
l'Académie.
Dossier 2. — Lettre à Auguste Chevalier du 29 mai i832 (Œuvres, p. 25).
Dossier 3. — Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par
radicaux. Copie par Chevalier. Epreuves du Jounuil de Liomille.
Dossier 4. — Des équations primitives qui sont solubles par radicaux
(OEui'res. p. 5i). Texte de Galois.
Dossier 5. — Des équations primitives qui sont solubles par radicaux.
Copie par Chevalier.
Dossier 6. — Feuille contenant une première rédaction de la proposition I
du Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux
(liullelin des Sciences malhéinaliques, ■^* série, t. XX\, 1906, p. 236)(M.) ( -),
p. II.
Dossier 7. — Rédaction primitive de la proposition V du Mémoire sur les
conditions de résolubilité. . . (^Œuvres, p. 42 )•
Dossier H. — Fn\<^tncnl déchiré (Bulletin, t. XXX, p. 241) (M.), p. 17.
Dossier 9. — Discours préliminaire. Texte de Calois et copie par Cheva-
lier {Bulletin, t. XXX, p. 245) (M.) A, p. 21.
Dossier 10. — Chemise pour « deux Mémoires d'Analyse pure. . . » {Bul-
letin, t. XXX, p. 247) (M.) B, p. 23.
Dossier II.— Préface pour « deux Mémoires fl'Aiialyse pure. . . ». Texte
(') OEuvres malliématiqiies d'Éi'ariste Galois, publiées par la Société malliéma-
tique, Paris, Gaulhier-Viliars, 1897.
C*) Mantiscrils d'/ù'ciriste Galois, Paris, Gaulliier-Villars, 1908.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 673
de Galoiscl coiiie par Chevalier (Hullelin, l. \XX, p. '-^55), publié en partie
seulemenl (M.) C, p. 25.
Dossier 12. — Discussions sur les pro^ivs de l'Analyse pure : « Il serait
en dehors de la gravité. . . ». Texte de ( lalois et copie par Chevalier {liul-
letin, t. XXX, p. 259) (M.) D, p. a8; E, p. io.
Dossier 13. — « Ici comme dans toutes les Sciences. . . » i^liullelin. t. XXX,
p. -S-i.) (M.) F, p. il.
Dossier 14. — « Sciences. Hiérarchie. Ecoles ». {Bulletin, t. \X\, p. -AVi)
(M.)C, p. 32.
Dossier 15. — Fragments sur la théorie des permutations et des équations
{Hutlelin, t. XXX, p. 280 et 28/,) (M.) H, p. ^9; I, p. 43.
Dossier 16. — Fragment se rapportant à la proposition I du Mémoire sur
la résolubihté ( Hullelin, t. XXXI, p. 1-86) (M.) J, p. 45.
Dossier 17. — Fragments sur la théorie des équations (^Bulletin, t. XXXI,
p. 290 et 292) (M.) K, p. 49; L, p. 5r.
Dossier 18. — Xole sur les équations non primitives ( Bulletin, t. XXXI,
p. ^93); cf. OEuvres, p. i i (M.) M, p. Sa.
Dossier 19. — Addition au Mémoire sur la résolution des équations.
Énoncé arithmétique {Bulletin, t. \XXI, p. 294); cf. OEuvres, p. 11 (M.)
N, p. 53.
Dossier 10. — Sur la division des fonctions elliptiques (Bulletin, t. \WI,
p. 29G)(M.)0, p. 5Ï.
Dossier 1\. — Sur l'intégration des équations linéaires (Bulletin, t. WXl,
p. 3oi) (M.) P, p. 60.
Dossier 22. — Sur les surfaces du second degré {Bulletin. L. WXI,
p. 3o4)(M.)Q, p. 63.
Dossier iZ. — Sur les intégrales eulériennes (Bulletin, t. XXXI, p. 276)
(M.), p. 34.
Dossier 24. — Fragments et calculs divers (inédits) dont la plupart se
rapportent à la théorie des fondions elliptiques : Fragment sur la théorie
des nombres, 'l'héorème dWbel. Équations aux dérivées partielles du pre-
mier ordre.
C. K., i9o«, I" Semestre. (T. CXLVl, N° 13.) 89
676 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dossier 25. — Cahier où quelques pages sont de Galois (M.~), p. 36.
Dossier 26. — Manuscrits de Galois provenant de M. Hermite (donnés à
M. Hermite par M. Richard). Donnés par M. Emile Picard ( M.), p. 63.
Dossier 11 . — Manuscrits de Joseph Liouville trouvés avec les papiers de
Galois. La Lettre d'Alfred Galois à Jacohi.
BACTÉRIOLOGIE. — Sur les propriétés lécithinophiles du bacille tuberculeux et
de la tubercuUne. Note de MM. A. Calme ite, L. Massoi, et M. Iîretox.
Lorsqu'on met en présence in vitro du venin de cobra et des hématies de
bœuf, de cheval, de lapin, d'homme, etc., préalal)lement débarrassées du
sérum par phi.sieurs lavages à l'eau salée physiologifjue, on constate qu'il ne
se produit pas d'hémolyse (*), tandis que celle-ci se manifeste en quelques
minutes dès qu'on ajoute au mélange un peu de sérum de cheval ou de chien
préalablement chaufTé à 58°, ou bien, suivant les indications de P. Kyes,
un peu de lécithine (^).
Les travaux ultérieurs de P. Kyes et Hans Sachs, puis de H. Noguchi ont
établi que seuls les sérums qui renferment de la lécithine ou des acides gras,
ou des savons, sont capables d'activer le venin, c'est-à-dire de le rendre
hémolytique; mais l'action activante des acides gras et des savons est empê-
chée par l'addition d'une dose convenable de chlorure de calcium au sérum,
tandis que celle de la lécithine ne l'est pas.
En étudiant ces propriétés activantes des divers sérums à l'égard des
venins de serpents, noire attention a été attirée sur plusieurs faits qui nous
paraissent ouvrir une voie nouvelle et intéressante aux. investigations rela-
tives à la tuberculose.
Nous avons constaté lout d'abord que les bacilles tuberculeux possèdent
une affinité très particulière pour la lécithine. Celte affinité est mise en
évidence par l'expérience suivante :
Dans une série tie tubes à essais A, A', A", . . . niellons i'"'" d'une émulsion de
bacilles tuberculeux frais (origine bovine, correspondant à 5 pour 1000 en pouls de
bacilles secs) en présence de quanlités variables de lécitliine [o''"',4 à i'"'" de solution
(')Calmette, Comptes rendus, itijuin lyou.
(2) Berlin. Min. ]f'oc/i.. igoi, n" :î8-:{9 ; i<)o3, n°' i-ï, ki-k:\.
SÉANCE DU 3o MAKS 1908. 677
à 1 pour loooo (')]. Laissons en contact pendant î lieures à l'étuve à 87°, puis ajoutons
à chaque tube i"^™' d'émulsion à 5 pour 100 d'hématies de cheval lavées, et o'^™',5
d'une solution de venin de cobra à i pour 5ooo. Des tubes témoins B, B', B", ...
reçoivent les mêmes quantités de lécithine + hématies + venin. D'autres tubes
témoins C, C reçoivent des bacilles tuberculeux + hématies + venin sans lécithine.
En moins de 3o minutes, l'hémoljse est complète dans tous les tubes B, B', B", ....
Elle est nulle, même après 18 heures, en C, C; nulle également dans les tubes de la
série A où les bacilles tuberculeux étaient restés en contact avec o""',4, o'^°'',.5, o'"''.6 de
solution de lécithine. Dans les autres tubes de la série A, contenant o'^'"', 7 ou davantage
de lécithine, les hématies sont hémolysées.
La mèine expérience est répétée en remplaçant les bacilles tuberculeux frais par des
bacilles secs non chauirés, par des bacilles chaudes à 120°, par une solution de tuber-
culine à o,5 pour 100 ou à 5 pour 100 précipitée par l'alcool à froid, et enfin par le
bouillon de culture sans bacilles.
On trouve alors que les bacilles secs sont tout aussi avides de lécithine que les
bacilles frais, mais que, par contre, les bacilles stérilisés à 120° perdent presque com-
plètement leur activité initiale (hémolyse avec o'^'jS de lécithine). La tuberculine
préparée à froid dévie également la lécithine et lempèche d'agir sur le venin jusqu'à
la dose inaxima de 4'^'"' (de solution à jô^ôt) pc"'' '""' ''e solution de tuberculine à
5 pour 100. La même tuberculine stérilisée à 120° est beaucoup moins avide. Le
bouillon de culture, sans bacilles el sans tuberculine, ne l'est pas du tout.
En pi'ôsence de ces résultats et de la constatation que nous avions faite
précédemment des propriéti's activantes à l'éi^ard du venin, manifestées par
les seuls sérums qui renferment de la lécithine capable d'activer le venin
(cheval, chien, rat), nous avons aussitôt pensé à étudier comparativement
la manière dont se comportent les différents sérums d'animaux ou d'hommes
sains, d'animaux ou d'hommes tubeixuleux, soit vis-à-vis du venin seul,
soit après contact préalable avec une émulsion de bacilles tuberculeux
-4- venin.
Les séries d'expériences ainsi effectuées nous ont permis d'établir les faits
suivants :
1° Les sérums qui renferment de la lécithine, soit cju'on les ait chaullés
à 58°, soit qu'on ait annihilé, par l'addition d'une quantité suffisante de
chlorure de calcium, l'action des acides gras activants qu'ils contiennent à
(' ) La solution de lécithine se prépare en dissolvant 1 s de lécithine dans 100? d'alcool
méthylique pur. On prend i""' de cette dilution qu'on porte dans 9"^"' d'eau salée
à 0,85 pour 100, et l'on fait une seconde dilullon de i""' du précédent mélange
dans 9'"' d'eau salée. Cette dernière dilution au (Hx-millièine est utilisée pour la
réaction.
67H ACADÉMIE DES SCIENCES.
IV'lat trais, révclenl la présence de cette lécithine par raplitiide qu'ils con-
fèrent au venin de cobra d'hémolyser les hématies lavées.
2° On peut titrer approximativement la (juantité de lécithine contenue
dans les sérums en mesurant les quantités de sérum qui sont capables d'ac-
tiver un poids déterminé de venin.
3° La lécithine des sérums activants peut être déviée ou lixée soit par les
bacilles tuberculeux ajoutés en quantité suffisante, soit par les solutions de
tuberculine préparées à froid, de telle sorte que, lorsque ces sérums ont été
mis pendant un temps convenable en présence des bacilles ou de la tuber-
culine, ils perdent la [iropriété d'activer le venin ( j"'^ de bacilles pesés à
l'état sec peuvent fixer o'-^oooi de lécithine, soit ^ pour 100 de leur poids).
4" Les sérums d'hommes ou d'animaux luherciileux {non cachectiques)
renferment une proportion importante de lécithine décelable par la réaction
qui précède, alors que les sérums d'hommes ou d'animaux de mêmes
espèces, sains, n'en renferment pas. Dans nos expériences, jamais le sérum
des nouveau-nés sains, non plus que celui des veaux, ne s'est montré,
après I heure de chauffage à 58°, capable d'activer le venin. Il en est de
même pour les sérums des bovidés adultes qui ne réagissent pas à la tuber-
culine et pour celui d'hommes ou de porcs sains. Tous ces sérums, chauffés
à 58°, sont inactifs.
Par contre, les sérums d'homme ou de bo'uf tuberculeux, également
chauffés à 58°, activent le venin, et la lécithine qu'ils renferment peut être
déviée in vitro par les bacilles tuberculeux (').
5" Chez les espèces animales dont le sérum se montre incapable, après
I heure de chauffage à 58°, d'activer le venin de cobra, il paraît y avoir
une relation étroite entre l'infection tuberculeuse et la mise en liberté de
lécithine dans le sang circulant.
L'aflinité si manifeste des bacilles tuberculeux et de la tuberculine (surtout
préparée à froid) pour la lécithine joue probablement un rôle essentiel dans
la réaction générale fébrile et dans les réactions locales de la peau ou des
muqueuses (cuti et ophtalmo-réaction) qui apparaissent après les injections
sous-cutanées ou les instillations de tuberculine sur les muqueuses : on
constate en effet que, lorsqu'une solution de tuberculine précipitée à froid
(I) Les sérums de sujets syphilitiques, nouveau-nés ou adultes, renferment égale-
ment de la lécithine, mais sous un état ditleieut, car les bacilles tuberculeux ne
peuvent la fiver : ils activent pourtant le venin de cobra comme le sérum des sujets
tuberculeux.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 679
a été laissée en contact à l'étuve pendant quelques heures avec un sérum
de cheval ou de chien préalablement chauffé i heure à 58° et riche en
lécithine, de telle sorte que, dans le mélange, il resteencore, après fixation,
un excès de lécitJiine capable d'activer le venin, la tuberculine ainsi traitée
n'est plus capable de provoquer l'ophtalmo-réaction; cependant sa toxicité
ne semble pas diminuée, car i"'b de cette tubercuUne saturée de lécithine
tue le cobaye sain par inoculation intracérébrale.
C'est peut-être à cette affinité pour la lécithine des cellules nerveuses qu'il
faut attribuer les accidents si caractéristiques de la méningite tuberculeuse
et aussi la toxicité de la tuberculine pour les animaux sains lorsque cette
substance est introduite directement dans le cerveau, tandis que la tubercu-
line est inoffensive pour ces mêmes animaux sains lorsqu'on l'introduit sous
la peau, ou dans le péritoine, ou dans les veines. Nous poursuivons nos re-
cherches en vue d'élucider cette question.
M. Simon Newcomb fait hommage à l'Académie d'un Mémoire intitulé :
.4 search for Jluctuations in ihe suri s thermal radiation through their influence
on terrestrial température.
NOMINATIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste
de deux candidats qui devra être présentée à M. le Ministre du Commerce
et de l'Industrie pour la Chaire de Géométrie appliquée aux Arts, vacante
au Conservatoire national des Arts et Métiers par le décès de M. Laassedat.
Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre-
mière ligne, le nombre des votants étant 45,
M. Bricard obtient 4o suffrages
M. Adam « . . 5 „
Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde
ligne, le nombre des votants étant 38,
M. Adam réunit l'unanimité des suffrages.
En conséciuence, la liste présentée à M. le Ministre du Commerce et
68o ACADÉMIE DES SCIENCES,
de rindustrie comprendra :
En première ligne M. Bricakd
En seconde ligne M.Adam
CORRESPOND AIVCE .
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
Le Tome X de la Flore de France, par G. Rouy, .1. Fouc\ud, E.-G. Ca-
mus et N. BouLAY, continuée par G. Rouy. (Présenté par M. Guignard.)
ASTRONOMIE. — Sur l'état actuel du problème de la dispersion des rayons
lumineux dans les espaces interstellaires. Premier essai d'application à des
déterminations provisoires de distances stellaires. Note de M. Cbari.es
NoRDMANN, présentée par M. H. Poincaré.
I. Les résultats annoncés par M. Tikhoff dans sa Note du i(3 mars (ce
Volume, p. 570) constituent une confirmation qualitative, très précieuse et
indépendante, de la conclusion à laquelle m'avaient conduit, de mon C(Mé,
mes observations d'Algol et de A Taureau (ce Volume, p. 266 et 383), à
savoir : que la lumière qui nous vient de ces étoiles paraît subir dans l'espace
céleste une dispersion dont le sens est le même que celle des milicuv lélVin-
gents ordinaires.
Que si l'on considère l'état actuel de la (piestion, on voit que, jusqu'ici,
deux méthodes entièrement distinctes ont fourni des résultats positifs
encourageants :
1° li'une d'elles, qui est une méthode photométrique, consiste en principe,
je le rappelle, à produire, à l'aide d'écrans colorés, une série d'images mono-
chromatiques d'une étoile variable à courte période, et à déterminer
photométriquement leurs courbes de hnuière respectives, de manière à
mettre en évidence tout décalage relatif de ces courbes.
La priorité de celte méthode et de la publication des premiers résultats
obtenus par son moyen m'appartient par mon pli cacheté l'eçu par l'Acadé-
mie des Sciences à la séance du 16 février 1906 et ouvert le to février tooH,
et par mes Notes aux Comptes rendus des 10 et 24 février 1908 {loc. cit.). Je
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 681
me plais d'ailleurs à reconnaitre que c'est dune manière tout à fait indépen-
dante que M. Tikhoft' a, par l'application du même principe aux étoiles
KT l'ersée et W Grande Ourse, obtenu les résultats communiqués dans sa
Note du 16 jnars rQoS.
Nous avons d'ailleurs, M. Tikhoff et moi, réalisé expérimentalement le
principe de cette méthode au moyen de dispositifs très difterents, et qui se
complètent heureusement, comme je l'inditjuerai ci-dessous.
Je désignerai cette méthode en l'appelant méthode des images monochro-
matiques.
2" Un autre procédé qui constitue une méthode spectroscopique, et qui
ap|)arlient en propre à M. Tikholl', avait été, ainsi qu'il ressort de sa Note
{loc. cit.), appliqué par M. Bélopolsky, puis par lui, à l'étoile double spec-
troscopique ^ Cocher (qui n'est pas une étoile variable). Elle consiste à
mesurer les spectrogrammes d'une étoile de ce type, en utilisant deux raies
situées en des régions différentes du spectre, de manière à manifester toute
dilférence entre les deux courbes de vitesses radiales; nous la désignerons
en l'appelant méthode des vitesses radiales.
II. Bien que la grandeur du décalage trouvé par ce procédé avec
l'étoile p (Cocher ne soit, d'après M. Tikhoff, que de l'ordre des erreurs de
mesure, on peut considérer comme particulièrement démonstratif le fait
que ce décalage est dans le même sens que celui qu'ont fourni les étoiles
^ Lyre, A Taureau, HT Persée et W Grande Ourse par la méthode des
images monochromatiques .
(Quoiqu'elle ait l'inconvénient d'exiger de très puissants instruments, et
même avec ceux-ci des poses très longues excluant une grande précision,
d'être quelque peu moins exacte et moins simple que la méthode des images
monochromatiques, et de n'être applicable à l'heure actuelle qu'à un nombre
très restreint d'objets célestes, la méthode des vitesses radiales offre le pré-
cieux avantage de ne point faire double emploi avec celle-là, étant
distincte dans son objet : elle est basée, en effet, sur l'étude de variations
de vitesse, tandis que celle-là étudie des variations d'éclat, c'est-à-dire que
chacune est applicable à une catégorie bien déterminée d'objets célestes.
La méthode des images monochromatiques échappe d'ailleurs aux incon-
vénients précédents.
Comparons maintenant les dispositifs expérimentaux au moyen desquels
nous avons respectivement, M. Tikhoff et moi, réalisé la méthode des images
monochromaliques : je rappelle que le mien consiste à juxtaposer à l'étoile
observée une étoile arlilicielle d'éclat modifiable et réglable à volonté,
682 ACADÉMIE DES SCIENCES.
grâce à des niçois gradués, et à faire les mesures en rralisanl l'égalité dV-claL
de deux astres observés simultanément à travers les écrans colorés; le dis-
positif de M. Tikhoir consiste à photographier l'étoile observée à travers les
divers écrans et à étudier ensuite sur la plaque, par la méthode des degrés,
ses variations. 11 a sur le mien l'avantage notable de laisser des documents
photographiques, qu'on peut ensuite étudier à loisir; mon dispositif a
d'autre part Favantage de donner iuimédiatement, parla simple application
de la loi de Malus, des courbes de lumière parfaitement comparables; de
permettre des mesures également rapides et précises dans les diverses
régions du spectre et pour des étoiles d'éclats très différents, et d'éviter les
difficultés pratiques et les questions délicates que soulève encore la photo-
métrie photographi([ue slellaire. Lesdeux procédés, on le voit, seconiplètent
heureusement.
En résumé : Du fait que les méthodes et les dispositifs, ijue nous avons
em[)loyès indépendamment, conduisent, quoique très différents, à des résultats
qualitativement semblables, il semble permis d'augurer avec une certaine
confiance, et sous réserve des confirmations ultérieures, qu'une dispersion de
la lumière se produit réellement dans les espaces célestes ei qu'elle y a le même
sens que dans les milieux réfringents ordinaires.
111. Si l'on compare entre eux quantitativement les résultats obteuusavec
les cinq étoiles : p Cocher, ^^ Lyre, \ Taureau, RT Persée et W Grande
Ourse (et ces résultats ne peuvent, répétons-le, être envisagés que comme
provisoires et seulement probables) et (pi'on admette pour Algol la
parallaxe o",o55t') d'après Pritchard, on en déduit, par des réductions
approchées (faites en admettant la loi /^ = A -l- yî )' les distances de ces
ipprocnees l laites en aameiiani la loi // = n. -t- y^
étoiles à la Terre figurées dans le Tableau suivant :
Lon^iium> d'oiulf
appi'tixiinatiNes
entre lesquelles. Ordre de grandeur
le décalage de la
Ét„il^_ a été étudié. disianre à la Terre.
V-V- VV-
X Taureau 45o à 58o i8o auuées de lumière
[3 Cocher • /[oo à 45o go »
Algol 45o •' *^8o 6° "
W Grande Ourse 38o à 625 aS »
RT Persée 43o à 56o iT) »
11 sera particulièreinenl important de reprendre par les procédés habi-
tuels la mesure de la parallaxe d'Algol, qui n'est connue jusqu'ici que par
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 683
les mesures photographiques assez incertaines de Pritchard, et d'ahorder
celle des parallaxes des dernières étoiles de ce Tableau, dont l'ordre de
grandeur paraît accessibk^ à la précision des méthodes habituelles de l'Astro-
nomie de position.
PHYSIQUE. — Sur un phénomène allrihuahie à des éieclrons positifs, dans le
spectre d'étincelle de l'yllrium. Note de M. Jkan Becquerel, présentée
par M. Henri Poincaré.
On sait(' ) que les cristaux et les solutions des sels de terres rares, possé-
dant des spectres d'absorption à bandes fines, manifestent, sous l'influence
d'un champ magnétique, un efl'et de même nature que le phénomène décou-
vert par M. Zeeman dans les spectres des vapeurs. Les nombreux travaux
relatifs au phénomène de Zeeman avaient montré que le déplacement des
raies d'émission ou d'absorption des vibrations circulaires se produit tou-
jours, pour les spectres des vapeurs et des gaz, dans un même sens, et que
ces raies doivent être considérées comme dues à des électrons négatifs. Au
contraire, les bandes qui correspondent, dans les spectres des cristaux et
des solutions, à l'absorption de vibrations circulaires d'un même sens, se
déplacent, les unes d'un côté du spectre, les autres du côté opposé. Comme
je l'ai montré il y a deux ans, deux hypothèses peuvent rendre compte de
ce fait : on peut, ou bien supposer une inversion du sens du champ magné-
tique à l'intérieur de certaines régions moléculaires, ou bien admettre que
certaines bandes sont dues à des électrons positifs.
On a vu que l'invariabilité, à toute température, des changements de
fréquence produits par le magnétisme rend sinon tout à fait certaine, du
moins extrêmement probable l'existence des électrons positifs (^).
Une très importante généralisation de ces phénomènes vient d'être donnée
par M. Dufour ('), quia étendu les résultats précédents aux spectres de
flamme des chlorures et fluorures alcalino-lerreux. Les spectres d'émission
de ces composés renferment des bandes dont les unes présentent l'effet
(') Jea>- Becquerel, Comptes rciulus. 1906, 1907 et 1908, et Le Radium, féviier,
mars, septembre et novembre 1907 el jainier igo8.
(^) Jean Becquerel, Le Radium, janvier 1908, el Jean Becquerel el 11. kvMEULmr.ii
Onnes, Kon. Ak. Amsterdam, 29 février 1908.
( ') A. Dufour, Comptes rendus, aojanvier, 3 février, ^S mars 1908.
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXI.VI, N" 13.) 9"
684 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Zeeman ordinaire et les autres l'effet inverse. Le même phénomène se
retrouve pour quelques raies du second spectre de riiydrogène.
Récemment aussi, M. R.-W. ^^'ood ('), observant, dans le pouvoir rota-
toire magnétique de la vapeur de sodium, des effets analogues à ceux que
j'avais obtenus dans les cristaux auprès des bandes d'électrons positifs (-),
a conclu à la présence de ces électrons dans la vapeur de sodium.
Je me suis proposé de rechercher si les terres rares, dont l'absorptioti à
basse température avait donné lieu au premier phénomène magnéto-optique
atlribuable à des électrons positifs, ne manifesteraient pas aussi les mêmes
effets dans l'émission à très haute température. J'ai retrouvé ces phéno-
mènes dans le spectre d'étincelle de l'yttrium.
Le spectroscope employé est constitué par un réseau plan de Rowland, avec objectif
de i^jSo de distance focale, et autocollimation. L'étincelle condensée, de 2""" à 3"'™ de
longueur, est produite au-dessus d'une solution de chlorure ou de nitrate, entre une
pointe de platine et l'extrémité d'une mèche de platine traversant la solution.
L'étincelle éclate dans un champ d'environ 20000 gauss, fourni par un électro-aimant
Weiss muni de pôles tronconiques; l'un de ces pôles est percé d'une ou\erlure de 3™""
permettant d'observer dans le sens du champ.
Ce dispositif a été monté avec le concours de M. Matout, à qui je suis
heureux d'adresser mes remerciments.
La lumière émise parallèlement aux lignes de force traverse une lame
quart d'onde suivie d'un rhomboèdre placé devant la fente du spcctrosco[)C
et permettant d'observer simultanément les spectres de deux vibrations
circulaires inverses. Dans ces conditions, on observe que les raies isolées
des terres rares donnent, avec plus ou moins d'intensité, l'effet Zeeman
dans le sens habituel, mais avec l'yttrium l'attention est attirée par deux
groupes de raies qui n'offrent pas le même aspect que les raies isolées. Ces
raies, situées dans l'orangé, ont été observées par Thalén ('), qui les a
signalées comme « bien caractéristiques de l'yttrium » ; elles ont été depuis étu-
diées par M. G. Urbain. Ces deux groupes apparaissent, dans un spectro-
scope à faillie dispersion, sous l'aspect de cannelures, mais avec le réseau
on observe une série de raies de forme dissymétrique, possédant chacune im
bord net du côté du violet et un bord plus llou suivi d'une lueur dégradée
(') U.-\\. Wooi), l'hit. J/rt-., i. \V, février 190S, p. '.71.
(') Ji'AN Becqierel, Comptes rendus, 3i mai 1906, et toc. cil.
(") Tn.u.ftN, .TodiiKtl lie l'hysiiiie. l. IV, 18-5, p, 33.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 685
du côté opposé; ces raies se succèdent régulièrement à des intervalles de
ii^i^,f) à i'^'^, 8, croissant légèrement avec la longueur d'onde, et elles dimi-
nuent d'intensité des plus petites aux plus grandes longueurs d'onde. Les
raies les plus fortes, c'est-à-dire les tètes de séries, ont, d'après Tlialén, pour
longueurs d'onde 59'7'''^,o5 et ()i3i^i^, 10. J'ai observé 8 raies dans le premier
groupe et 7 raies dans le second; les dernières raies de chaque groupe
sont extrêmement faibles.
Les raies du second groupe ((3i Bi^i^, 10 ) donnent le phénomène de Zeenian
dans le sens habituel, tandis que les raies du premier groupe (597'^'^, o5) pré-
sentent le phénomène de sens inverse. Les décalages sont un peu plus petits
que pour les raies D. D'après les premières observations, les changements
de fréquence semblent être de même grandeur pour toutes ces raies.
Un autre fait est que, dans chacun des groupes, la différence des nombres
de vibrations, entre deux raies consécutives, est constante. Une semblable loi
de succession avait depuis longtemps été observée (') pour les principales
bandes de phosphorescence des sels d'uranyle.
Les observations précédentes suggèrent les remarques suivantes :
1° Le fait nouveau mis en évidence avec l'yttrium montre qu'à la tempé-
rature la plus élevée que nous puissions produire, et à laquelle on considère
généralement les éléments cotnme séparés, les phénomènes attribuables à
des électrons positifs peuvent encore se manifester.
2° Tandis que dans les cristaux les électrons positifs se rencontrent dans
des bandes isolées, dans les vapeurs ils apparaissent surtout dans des séries
de raies régulièrement distribuées et d'aspect dissymétrique. Il semble en
être aussi de même dans les expériences de M. Wood, qui observe avec la
vapeur de sodium un pouvoir rotatoire magnétique négatif d'un seul côté
de raies dissymétriques.
3° Il est possible que les électrons positifs, qui n'ont pu être séparés des
atomes ni dans les décharges électriques, ni dans les phénomènes de radio-
activité, et qui paraissent par suite fortement liés aux atomes, puissent
néanmoins acquérir un degré de liberté suffisant pour se manifester dans les
phénomènes optiques, grâce aux actions (jui s'exercent entre les atomes
groupés dans une même molécule. Peut-être aussi la loi de succession des
diverses raies d'un même groupe, loi dans certains cas particulièrement
simple, contnbuera-t-elle à faire comprendre dans quelles conditions se
produisent les spectres attribuables à des électrons positifs.
(') Henri Bkcqukuel, Comptes rendus, t. CI, p. 1202,
686 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PHYSIQUE. — Stir le nombre des corpuscules dans l'alome.
Note de M. J. Rosi.er, présentée par M. Poincaré.
On sait que tout dernièrement le professeur J.-J. Thomson ('), à la suite
d'expériences exécutées par trois mélliodes entièrement différentes, a été
amené à modifier sur un point important la théorie atomique actuelle. Le
nombre des corpuscules intérieurs à l'atome, qu'on considérait autrefois
comme très élevé, serait relativement faible et de l'ordre de grandeur des
poids atomiques. Ce résultat, s'il se confirme, modifiera bien des choses.
Nous voulons seulement faire ici, entre quelcpics chiiïres, un rapproche-
ment qui nous semble intéressant dans cet ordre d'idées.
Dans un Ouvrage antérieur, Electricity and Malter, le professeur Thomson
calculait l'énergie potentielle (-) contenue dans i^ d'hydrogène en admet-
tant looo corpuscules par atome : il arrivait à un résultat de l'ordre de
lo''^ ergs. Soient n le nombre inconnu des électrons dans l'atome, e leur
charge qu'on admet égale à 3, 2.10 '" U. E.S., N le nombre d'atomes dans i»,
10-' environ, a le rayon de l'atome 10 *; la charge totale de l'atome est ne
el l'énergie à dépenser pour le dissocier est de l'ordre de ) soit avec
nos chifTres «-10'^ ergs.
Or Curie a trouvé que i^ de radium rayonne 100^"' par lieure ou 876000
par an, et lîutherford admet pour l'atome une vie moyenne T d'environ
i3oo ans. L'énergie totale contenue dans i^ de radium est donc en calories
876000/ r--" (/< =: 8760OÛ ^ ,
car la masse décroit en fonction exponentielle du temps. Comme d'après
Hulbcrford A = 6. 10 '' (cliilTre correspondant à i3oo ans), l'énergie totale
est de l'ordre de 3. 10"' ergs.
Revenons maintenant au calcul de M. Thomson. Les expériences récentes
auxquelles nous faisons allusion ont confirmé, ce qu'on admettait déjà aupa-
ravant, que // est proportionnel au jtoids atomique. Comme N varie en
(') l'Iiitosoiiliical Magazine, i()0'j . et Tlic Corpiisciilar Tlieory nf Maller ,\.onAre.i^
1907.
(') J.-.T. TiKnisoN. Eteclricity aii(/ i/attcr {Lon(\ies, iQoâ). p. 109.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 687
raison inverse, la quantité d'énergie que peut contenir i^ de radium est en
définitive proportionnelle au poids atomique.
D'autre part, le volume de la sphère positive ('), c'est-à-dire celui de
l'atome, varie, selon M. Thomson, avec les éléments en fonction du poids
atomique : nous pouvons admettre que pour les corps de fort poids ato-
mique, comme le radium, a est le triple de ce qu'il est pour l'hydrogène. On
arrive ainsi à estimer l'énergie potentielle de is de radium à une valeur de
l'ordre de ^^ X n' 10" ou de lo"/?' ergs.
En comparant ce résultat avec celui de l'observation, on voit que le
nombre n des corpuscules dans l'atome d'hydrogène doit être de l'ordre
des unités.
En tout cas, il serait extrêmement difficile de lui attribuer la valeur 1700
que suggère la comparaison des valeurs de — chez l'électron et chez l'atome,
jointe à l'idée que la masse de l'atome provient uniquement de ses corpus-
cules.
Dans notre calcul, nous admettons implicitement que les particules a (qui
forment, on le sait, la presque totalité du rayonnement énergétique) n'ont
elles-mêmes qu'une énergie potentielle négligeable. Cela résulte de ce que,
si l'atome de radium se désagrège en p parties, celles-ci ont un poids ato-
mique -^ et leur énergie totale est de l'ordre de celle du radium multipliée
par yo— ou -• Rappelons à ce propos que Rutherford exprime l'opinion que
les particules a seraient des atomes d'hélium : p serait alors égal à 5j.
PHYSIQUE. — Détermination du facteur d'ionisation de l'eau dans les
dissolutions d'acide chlorhydrique . Note de M. E. Dou.uek, présentée
par M. d'Arsonval.
Pour mesurer les facteurs d'ionisation de l'eau dans les dissolutions
d'acide chlorhydrique, on peut employer des électrodes soit en argent,
soit en mercure purs.
Avec une anode en argent, les phénomènes sont très simples : tout au
début, le volume de l'oxygène gazeux recueilli est un peu trop faible, car une
(') Tlic Corpuscular Tlieory of Matter, p. i65.
G8.S
ACADEMIE DES SCIENCES.
partie de ce corps reste fixée sur l'argent sous forme d'oxyde brun. Mais
au bout d'un certain temps, lorsque cette couche d'oxyde d'argent a atteint
une épaisseur qu'elle ne semble pas pouvoir dépasser, le dégagement d'oxy-
gène gazeux augmente et prend un régime constant.
Le chlore se fixe sur l'anode sous forme de chlorure d'argent, et si l'on
opère avec précaution, c'est-à-dire avec de faibles courants, la liqueur ne
contient aucune trace de chlore libre, ni de composés oxygénés de
chlore.
Exemple. — Dans l'expérience suivante, les lectures ont été faites de 5 minutes
en 5 minutes. Les volumes ont été ramenés à o° et à 760""".
Temps.
5.
10.
i5 .
20.
2.5 .
3o.
35.
4o.
45.
.5o.
55.
60.
65.
70.
75.
80.
85.
90.
95.
100.
Tableai; ï.
Volumes V Vol
unies V
d'hydrogène. d'<i
..vfe'ène.
r.ii|>|M»rt'-
cm^
cm'
3,88 c
) , 96
0,247
4,01 1
-09
0,272
3,90 1
1 ï '
0,285
3,92
,1J
0,319
3,87
,20
0,823
3,86
.27
0,328
3,96
,3i
o,.io I
3,98
,02
0,302
3,90
,27
0,325
3,90
,3.
0,335
3,90
>29
o,33o
3,95
,3.
o,33i
3,92
,3i
0,333
3,94
,3i
0,332
3,95
i,3i
o,33i
3,93
i,3o
0, 33o
3-97
,3 r
0,329
3,9'
I , 29
o,33r
3,90
1,29
o,33i
3,90
.,28
o,33o
Dans les mesures qui font l'objel de cette Note je n'ai recueilli les gaz
qu'après 20 minutes de marche de l'électrolyse.
J'ai constaté que, contrairement à ce que l'électrolyse avec des électrodes
en platine aurait pu faire supposer, le rapport de l'oxygène dégagé au vo-
lume (le l'hydrogène recueùli à la cathode est constant et indépendant de l'in-
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 689
lensitè (lu cowani ri du titre de la dissolution :
Rapports —
0,329
0,332
0,328
0,333
o,332
0,332
o,33i
Tableau II
Titres
Intcnsilés.
piii- lilic.
il lui
0,021
5,3
o,25o
5,3
0, 100
10,7
0,020
'0,7
o,o53
55,8
0,023
I ,25
0,006
1 , 25
Soit, en moyenne o,33i
Avec une atiode en mercure, les phénomènes semblent plus simples encore,
car tout l'oxygène et tout le chlore électrolysés restent fixés sur l'électrocle
sous forme d'un mélange d'aspect noirâtre de calomel et de sous-oxyde de
mercure. L'augmentation de poids du mercure et le volume de l'hydrogène
recueilli à la cathode permettraient de calculer, par la règle des mélanges,
le poids de l'oxygène et celui du chlore électrolysés. Malheureusement une
partie (légère il est vrai) du sous-oxyde se dissout dans la dissolution et la
mesure exacte de l'oxygène devient ainsi incertaine et difficile, car elle exige
le dosage du mercure dissous.
Aussi je ne me suis servi de l'anode en mercure que pour faire des expé-
riences de contrôle et pour m'assurer que le dégagement d'oxygène était
indépendant de la nature de l'électrode.
fi.vpéliL'iice, — Une dissolulion conlenaiU 5-,3 i)oui- 100 d'acide clilorhjdrique pur
m'a donné, avec un couiaiil de o-"™,025, les résiillals suivants :
Volume d'hydrogène à 0° sous 760™"' V = 45'^'"', 27
Aiignienlation du poids de l'anode P = oSjoSqa
Mercure dissous. ... /> = o», oogS
D'où l'on calcule :
Sous-oxyde de mercure dissous /j' =zoe, 0097
Poids total de chlore et d'oxygène électrolysés (P -j- y/ ). 71 = 08,0689
La règle des mélanges donne :
Poid'( d'oxygène 08,02198
690 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le volume de cet owgèiie sérail :
A o" el sous 760™'" 1= là'^'.S-
el le rappoil
y =0,339.
Si Ion llenl comple des difficultés de ces mesures et des erreurs qu'elles
comportent, l'accord de ce rapport avec celui qui a été obtenu avec des
électrodes en argent paraîtra aussi satisfaisant.
De ces mesures il résulte que \e fadeur d'ionisation de l'eau dans les disso-
lutions d'acide chlorhydrique est une constante indépendante de l'intensité du
courant et du titre de ta dissolution [el aussi peut-être de la nature de l'anode).
Ce facteur est égal à 0,662, c'est-à-dire que o,Gr)2 (soit environ les deux
tiers) de l'hydrogène recueilli proviennent de l'électrolyse de l'eau; l'autre
tiers (o,338) provient seul de l'électrolyse de l'acide chlorhydrique.
Si l'on admet que l'ionisation des dissolutions est antérieure au passage
du courant et que le courant, pour traverser l'électrolyte, utilise les chaînes
d'ions qui existent enire les électrodes, il semble qu'on puisse admettre que
ces chaînes d'ions sont constituées de la façon suivante :
H II II H H H H H H
Cl U Cl o Cl o
ou bien, si l'on admet que l'eau est ionisée seulement en H et OH,
H
H
11
H
11
II
H
H
H
Cl
011
OH
Cl
011
OH
Cl
011
OH
Dans le premier cas, on aurait i™"' d'eau ionisée pour i'""' HCl égale-
ment ionisée; on en aurait deux dans le second.
Rien dans les expériences que je viens de rapporter ne permet de décider
entre ces deux interprétations schématiques. Cependant, si l'on tient compte
de la production d'acide hypochloreux HOCl autour de l'anode, dans l'élec-
trolyse avec électrodes en platine, on serait tenté d'adopter la seconde, car
elle permet de mieux comprendre la formation de ce corps.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 691
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la densité de vapeur de l'acide propionique.
Note de M. A. Faucox, présentée par M. H. Le Chatelier.
I. On sait que quelques acides gras normaux ont une densité de vapeur
anomale aux environs de leur température d'ébullition; la valeur de la
densité de vapeur saturante, trop élevée à ce point, diminue progressivement
pour atteindre à une température beaucoup plus élevée la densité de vapeur
théorique, donnée par la relation
où D est la densité de vapeur théorique;
M le poids moléculaire du licpiide vaporisé;
28,95 le double du rapport de la densité de l'air à celle de l'iiydrogène dans
le système O = 16.
Afin d'étudier la variation de cette anomalie dans la série homologue
nous avons déterminé la diminution de la densité de vapeur de l'acide pro-
pionique en fonction de la température.
La méthode employée est celle de Dumas, l'agitation du bain était con-
stante et la flamme réglée de façon que la température à ol)tenii' fût atteinte
très lentement, mais sans arrêts.
Comme contrôle nous avons fait une série d'expériences sur l'acide acé-
tique déjà étudié par Cahours (').
Nous avons trouvé :
Chiffres de Cahours.
T. D. T. |>.
123° 3,27 125° 3,2
167° 2,88 l4o° ^,9
Pour l'acide propionique, voici le résultat de nos observations
T. D.
i48
2°
3,80
3,7.)
1° 3,60
2° 3,58
'60 3,39
162 2,98
52.
(') Cahours, Complet rendus, l. l^VI, mai i863, p. 900.
C. R., 1908, I" Semestre. (T."CXLVI; N" 13.) qi
()Q2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
T. D.
170 ?-,96
180 2 ,77
190 ^-,70
210 '^) 37
La densité de vapeur théorique de CH^ — CH- — COOH est égale à
D=4^ = 2,55.
28,9.>
La molécule de cet acide se dissocie donc graduellement de i4o", sa tem-
pérature d'ébullition, à 210°, pour atteindre au delà sa valeur normale 2, jj.
Par extrapolation, ces résultats expérimentaux, permettent d'obtenir la
densité de vapeur saturante à 140", valeur égale à 4,0 et le rapport de d' ,
la densité de vapeur expérimentale à la température d'ébullition, à fl la
densité théorique, est donné par
I, ■)(') est le taux des molécules polymérisées à 140" et, à cette température,
la grandeur moléculaire de l'acide proprionique est (CH^O-)'^'".
II. La connaissance de la densité de vapeur saturante à la température
d'ébullition nous permet de calculer, d'une façon indirecte, la chaleur de
vaporisation de l'acide propionique.
Diverses méthodes ont été proposées dans ce but; toutes peuvent se
rattacher aux principes de la Thermodynamique et ne sont autres que
l'équation de Clapeyron plus ou moins transformée ou simplifiée.
Par la formule de Clapeyron, nous aurons
T ^ , dp
(') • ^^^^•'-'"dT-
Les données numériques pour l'acide propionique sont :
T, température absolue d'ébullition : 278 -+- i4o = 4'3°;
'-Ç-, =:32,i, calculé il l'aille île la valeur J^, que nous avons donnée dans une préeé-
dente Note (');
//' est le volume occupé par is de vapeur saturante.
(') Faucon, Comptes rendua, t. CXLVl, 2 mars 190S. p. 4-0.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 6g3
Si p esl le poids de i'"'' de vapeur saluraiile, un aura
P
Si l'on opère sous la pression normale et à i^o", on a
4 X 0,001 293 o,oo5 173
^' ^ I -Hai4o • '~ i,5i38
et
/ ' I ,5i38 , „„
it'=- = — '-^ = 292'^"', 68.
p o,ooo 172
u est le \olume occupé par is d'acide liquida; ce volume esl généralcEnenl négliyealjle
vis-à-vis de u' ; si cependant on veut en teiiii' compte, on aura
u = ^,
«y étant la densité du liquide à la température correspondante.
Nous avons déterminé la densité de l'acide liquide à i3o" et, par une variante de la
mélliode du thermomètre à poids, nous avons déterminé le coefficient de dilatation
aux environs de cette température. Nous avons trouvé
rf,30= 0,8567
et
o'uo 0,8567
le coefficient de dilatation apparente égale o,ooiJi; le coefficient de dilatation absolue
devient 0,001 53 et
u à i4o"— !'"■', 16 + 1,16 X o,ooi53 X 10",
(/,.„= I™', 18,
u' — u = 292,68 — 1,18 — 291""'', 5o.
Intioduisant ces ditl'érenles valeurs miiiicriques en les exprimant en
unités C.G.S. dans la formule (i), on aura
valeur très voisine de 90^''', 43 que nous avons trouvées par re.\.périence
directe.
III. Une deuxième formule qui est d'une application rapide dans le cas
(iij'l ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'
où I ou coiiii.iiL le liipporl des deiisilos -r esl celle donnée par Raoull :
T' (If
L = 1 , 988 j, f^ ,
a
OÙ
L Chl la chaleur de vaporisation ;
I ,988, la difréience entre les clialeurs spécilii|ues moléciilaiies des gaii parfaits à pres-
sion constante et à volutne constant;
T-, le caiié de lu leinjiérature absolue d'ébullilion ;
M. le poids moléculaire du liquide vaporisé;
—71 le rapport des densités expériineJitale et théorique;
y, la pression norjnale en millimètres;
—d^i la variation de ijression enlrainant la \aiialioii du pdinl d ébullilion de i" L.
rt 1
I-es données numériqties pour l'acide pi-opioni(jue donuerouL
L = j ,988—; -^- X 23,61,
Cette valeur de L se rapproche autant que possible des valeurs déjà
données. La dernière méthode employée a l'avantage de mettre en évidence
la nécessité de rapporter, dans les formules de Thermodynamique, les cha-
leurs mises en jeu à la molécule gazeuse occupant 22', 32. M. H. Le Chate-
lier (') avait déjà insisté sur ce point dans son Mémoire sur les équilibres
chimiques; dans le cas de l'acide propionique, la chaleur de vaporisation
devra être rapportée à ( C/'H^'O^)' ■'', masse occtipant 22', 32 à i4o°.
CHIMIE OKGAMQUE. — Sur le irichlovophénol OH {\)Q\{i.i\.'6) et sa trans-
formation en quinones chlorées. Note de M. E. Léger, présentée par
M. Armand Gautier.
Le meilleur n*de de préparation de ce corps est celui indiqué par Chan-
delon (-); il consiste à l'aire réagir sur le phénol une solution d'hypochlorite
(') H. Lk Chatelieh. Recherches sur les éijiiilibi es cluiniqacs, p. i^-
{■ ) Soc. chiin.. t. XXXVIII, p. 120.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 69?
de sodium. Ce procédé présente quelques inconvénients : i" l'emploi de
solutions étendues d'hypochlorite (160'"'' pour i^ de phénol) nécessite la
mise en œuvre de très grands volumes de liquide; ils deviennent bientôt
exagérés si l'on veut obtenir une quantité un peu importante de produit;
2° cette dilution des liqueurs oblige l'opérateur à prolonger quelquefois
pendant près de 2 heures la durée de la réaction; 3" aucun indice ne per-
met de reconnaître quand la réaction est terminée.
Tous ces inconvénients disparaissent si l'on emploie les solutions d'hypo-
chlorite de sodium (pi'on trouve actuellement dans le commerce sous le
nom d'eau de Javel concentrée. Le mode opéi';itoire est le suivant :
los de phénol sont dissous dans 208 d'eau, à cliaud,. à l'aide de los de lessive des
savonniers. La solution est versée dans 4oo™' d'eau de Javel concentrée, renfermant
environ 3o' de chlore actif par litre. La solution, placée dans un ballon, est portée sur un
bain-marie bouillant. Quand la température du mélange atteint 75° à 80°, celui-ci se
trouble. On retire alors du feu et l'on refroidit rapidement. Souvent il arrive qu'à la
température de 80° on observe la formation d'un volumineux dépôt d'aiguilles cristal-
lines. On dissout ce produit par addition d'eau et l'on verse dans le liquide froid une
quantité suffisante de solution commerciale de bisullite de sodium (') (densité i,3o)
jusqu'à ce que, additionné de HGl, ce liquide ne donne plus un précipité rouge, mais
bien un précipité blanc caillebotté. Environ 3o''"'' de bisulfite sont nécessaires pour
atteindre ce but.
L'excès d'hypochlorite étant ainsi décomposé, on précipite le Irichlorophénol par
un excès de MCI, on bouche incomplètement le ballon et on le porte à nouveau sur
le bain-marie. Le Irichlorophénol subit la fusion, puis se rassemble au fond du ballon.
Après refroidissement, on le trouve solidifié. Le li(|aide surnageant renferme des cris-
taux du nième produit qu'on peut recueillir et essorer à la trompe. Le trichloro-
phénol est finalement purifié par distillation en l'entraînant à l'aide de vapeur d'eau,
puis fondu sous l'eau.
Dans cette préparation, il est utile de ne pas exagérer l'excès d'hypochlo-
rite qui devra être employé, ce réactif ayant pour effet d'amener la décom-
position du Irichlorophénol produit.
On évitera cet inconvénient en déterminant tout d'abord, par les mé-
thodes chloromélriques, la teneur en chlore actif de la solution d'hypochlo-
rite employée.
Les cristaux qui se forment quand on cliauflc le mélange d'hypochlorite,
de lessive de soude et de phénol sont constitués par la combinaison sodique
du trichlorophénol, cette combinaison étant moins soluble dans l'eau alca-
(') Chandelon employait la liqueur clilorométrique alcaline de Pénot.
696 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Une que dans l'eau pure. La présence du chlorure de sodium en quantité
importante dans les liqueurs diminue encore, dans une large proportion,
cette solubilité. Les deux expériences suivantes démontrent l'exaôtitude de
cette explication :
1° Si, dans lo"^""' d'eau, on dissout 16 de irichlorophénol à l'aide d'une quantité
suffisante de lessive des savonniers, puis qu'on ajoute un très grand excès de la
même lessive, on obtient un volumineux dépôt cristallin.
2° Si, après avoir redissous ce dépôt par addition d'eau, on sature la solution
avec NaCI, le liquide se prend en une masse d'aiguilles solidifiant tout le produit.
Le trichlorophénol ainsi obtenu fond, après dessiccation sur SO^H'',
à 66°-6']° (corrigé) ( ' ).
QuiNONES CHLORÉES. — Par l'action de NO^H fumant et bien refroidi
sur le trichlorophénol, Faust (*) obtint la dichloroquinone 2.6. Le même
corps fut obtenu par Chandelon (/oc. cit.) en opérant à la température du
bain-marie mais avec un acide NO'H moins concentré.
Si l'on ajoute à l'acide NO' H (densité 1,40 une petite quantité de 11 Cl,
ce n'est plus la dichloroquinone qui prend naissance, mais il se forme un
mélange de trichloroquinone et de tétrachlorocpiinone. Ceci s'explique par
l'action à la fois chlorurante et oxydante du mélange acide.
Pour transformer le Irichlorophénol en qiiinones chlorées, on introduit 4*^ de ce
corps dans un ballon avec un mélange de 30'^"'' d'acide NO'H (densité i,4i) et de 6'^^'"'
de H Cl pur. Le ballon est porté sur un bain-marie bouillant. Il se dégage des vapeurs
nitreuses et, après 5 à 6 minutes, la réaction est terminée. Il s'est formé un dépôt cris-
tallin jaune constitué par un mélange de quinones chlorées. On verse le tout dans un
grand volume d'eau. On fait plusieurs opérations semblables et l'on réunit les produits.
L'eau achève la précipitation des quinones chlorées ; en même temps, on perçoit l'odeur
suflTocante de la chloropicrine formée comme produit secondaire.
Les deux quinones chlorées sont séparées par cristallisation fractionnée au moyen de
l'alcool à 95°.
La séparation ainsi obtenue n'est du reste pas parfaite, ainsi que l'a déjà
observé Graebe ('). La trichloroquinone, qui reste dans les eaux mères,
') Chandelon indique 54°, mais son produit, non dibtillé, devait retenir des
impuretés.
(-) Annalen der Cheinie. t. CXLIX, ji. 1 49-
(') Annalun der Cltemie, t. CXLVI, p. i.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 697
retienl toujours on pou de tétrachloroquinone. Inversement, la tétrachloro-
quinone entraîne toujours, en cristallisant, un peu de trichloroquinone.
Selon Graebe, la trichloroquinone fondrait à i64°-i66°. J'ai trouvé un
point de ramollissement à i6(5", mais la fusion véritable ne s'effectue
qu'à 168" (corrigé).
Analyse. — Trouvé : Cl, 5o,65; calculé : 5o,34.
La tétrachloroquinone obtenue, ou chloranile, présentait toutes les pro-
priétés de ce corps, notamment celle de se volatiliser sans fondre.
Analyse. — Trouvé : Cl, 56, 18; calculé : ^7,72.
En résumé, l'emploi de NO'H, seul ou mélangé de H Cl, permet de
transformer le trichlorophénol soit en dichloroquinone, soit en un mélange
de trichloroquinone et de tétrachloroquinone.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' ovyde de styrolène.
Note de MM. Tiffe.\eau et Fourneau, présentée par M. A. Haller.
La préparation de cet oxyde, déjà sommairement décî"itici ('), consiste
à soumettre à froid, à l'action de la potasse caustique pulvérisée, une solu-
tion éthérée de l'iodhydrine du styrolène (-); après contact suffisant, on
sépare par décantation et essorage la liqueur éthérée; après lavage et dessic-
cation, celle-ci est évaporée; le fractionnement dans le vide du résidu four-
nit, avec un rendement ne dépassant pas 5o pour 100, l'oxyde cherché
bouillant vers 82°-86"' sous iS""™; on le purifie par une ou plusieurs distil-
lations à la pression ordinaire.
L'oxyde de styrolène bout à i9i°-i92'' (corr.), ou encore vers 84°-85°
sous rS""; < = i,o633, r/,„.,,= r,o523. Réf. à i6'',4=3o'',59; R. M. trou-
vée : 35,61.
homérisation par la chaleur. — CliaufFé seul en tube scellé au-dessus de son point
d'ébuilition, l'oxyde de styrolène reste à peu près inaltéré alors que son homologue
disubslituè dissymétrique, l'oxyde d'a-méthylslyrolène (C'H')(CH') — C — CH-, se
O
transforme spontanément, par distillation à la pression ordinaire, en aldéhyde hydra-
tropique. Néanmoins, la transformation de l'oxyde de styrolène en aldéhyde coi'res-
pondanle est, comme celle do son homologue, striicturalement nécessaire quoique à
(') Comptes rendus, t. CXL, p. 1595. <■
(') Comptes rendus, t. CXLV, p. 812.
698 ACADÉMIE DES SCIENCES.
un moindie degré. En efTet, nous avons pu constater que les catalyseurs sont capables
de réaliser celte transformation à des températures ne dépassant pas 200°-25o"'. D'ail-
leurs, la distillation de l'acide phénylglycidique réalise en définitive le même phéno-
mène, avec celte particularité que la migration de l'hydrogène est favorisée par l'éli-
mination de CO^ .
Isomérisation par les acides. — Les acides dilués à l'ébullilion ne transforment pas
instantanément l'oxyde de styrolène en aldéhyde phénylacétique; cette transformation
est assez lenle et l'action de l'acide sulfurique au cinquième à chaud donne comme
produit principal l'oxyde diéthylénique correspondant. Ces faits ont permis à l'un de
nous(') de montrer que, dans la Iranformation du phényiglycol en phénylacétaldé-
hyde, Toxyde de styrolène n'est pas le produit intermédiaire.
/hydrogénation. — A une solution élhérée d'oxyde styrolénique placée sur une
couche d'eau", on ajoute peu à peu des morceaux de sodium; parmi les produits de la
réaction, on a caractérisé l'alcool phénylélhjlique primaire qui s'est formé en quan-
tité prépondérante (phénviuréthane fusible à 81"); parmi les produits de celte réac-
tion qui bouillent au point du mélhylphén\lcarblnol, il a été impossible de caracté-
riser cet alcool; rhvdrogénalion doit donc se formuler
H-
C«II5-(;H — CH^ -^ C«H^— CH=-CH^011.
• Y
Action des hydracidcs. — Les hvdracides ^^e combinent à l'oxyde de slyrolène avec
fort dégagement de chaleur en donnant des halohydrines; avec Hl Tiodliydrine obtenue
déjà décrite (-) par l'un de nous, est solide et cristallise dans l'alcool en longues
aiguilles soyeuses, fusibles à 79° : CH' — CHI — CIPOH.
L'acide cyanhydrique anhydre réagit dilTéremmenl; en tube scellé à froid il fournit
la cyanhydrine de l'aldéhyde phénylacétique (nilrile 3-lactique) et non le nitrile cz-phé-
nylhydracrylique; saturé en solution alcoolique par le gaz chlorhydrique, celle cyan-
hydrine fournit l'élher phénylhydracrylique mélangé d'élher cinuamique; par saponi-
fication à l'eau de baryte, on obtient en elTet de grandes quantités d'acide cinnamique,
tandis que dans les eaux mères l'acide phényllaclique a été caractérisé par sa transfor-
mation en phénylacétaldéhyde. Le pentabiomure de phosphore transforme l'oxyde en
bromure de slyrolène.
Action des dérivés organomagnésiens. — L'oxyde de slyrolène réagit avec les com-
posés organomagnéslens comme l'aldéhyde correspondante, avec formation d'alcools
benzyliques
RMgX
C/ H''— CH — CH- ^ C" JI> - CH-— CHOH - R,
O
(') Ann. de Chim. et de l'hys.. 8'' série, t. X, p. 824, en note.
(') Ann. de Chim. et de P/ns.. 8° série, t. X, p. 318.
SÉANCE DU 3o MABS 1908, 699
et non normalement, comme nous l'avions précédemment cru ('), avec formation
d'alcools C'W — CH(_)1I — CM' — R, ainsi (| ne cela se passe avec les oxydes analogues,
oxyde de propylène C) et épichlorhydrine {'). On a ainsi obtenu avec les bromures de
mélhyl- et d'éthvlmagnésium le méthvlbenzylcarbinol ( phénylurétliane fusible à 92°) lI
l'éthylbenzylcarbinol (semicarbazone de l'étlivlbenzvlcétone fusible à i53°).
Action des aminés. — Chauffé en tube scellé a\ec une solution benzénique de di-
mélliylamine, l'oxyde de styiolène fournit quantitativement l'aminoalcool correspon-
/CH'
dant C«HS— CHOH — CH^NC ^„ ,; comme l'a déjà fait observer Krassouskv (*), il est
très vraisemblable que, dans l'action des aminés sur les haloliydrines, il y ait formation
intermédiaire d'oxyde éthylénique; nous n'avons pas encore pu déterminer si la réaction
s'effectue intégralement par ce terme intermédiaire parce que les lialoliydrines
C=H5-CH0H-CH^X
et l'oxyde de styrolène agis-ent dans le même sen>; nos essais avec l'iodliydrine
C«H'— CHI- Cil- OH
ne sont pas encore terminé*.
En résumé, dans loulcsces réactions, lanlôl l'oxyde de styrolène se com-
porte normalement en additionnant symétriquement les composés binaires
et en ouvrant sa liaison oxydique dans le sens suivant :
C«H^— CH-CH^-0-,
I
tantôt au contraire il se comporte comme l'aldéhyde phénylacétique iso-
mère CH'^ — CH- — CHO, sans qu'il soit possible de décider si cette aldé-
hyde se fortne intermédia irement, ou si, dès la migration de l'hydrogène, Iq
composé binaire s'additionne avant que cette aldéhyde se soit formée, c'est-
à-dire sur le reste C"H^ - CH- - CH<^^ ~ .
On sait que des faits analogues ont été signalés dans l'action des dérivés
organomagnésiens sur les oxydes d'éthylène disubstitués symétriques (') et
dissymétriques (").
(') Comptes rendus, t. CXLV, p. 439.
O Henry, Comptes rendus, t. CXLV, p. 453.
(') Bull. Soc. cliim., 4° série, t. I, p. 1227.
(') Krassouskv, Comptes rendus, t. CXLVI, p. 236.
(') Henry. Comptes rendus, t. CXLV, p. 4o6.
(*) FoLHNEAi et TiFFENEAii, Dull. Soc. chini., 3'' série, t. XXXiil, p. -41.
C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 13.) 92
;00 ACADEMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. — Si/r les cètones-alrools ''yy.rj.-clialcoylées. Migration
sous l'inJJuence des a/calis. Note de MM. E.-E. Iîi.aise et I. Hehman,
présentée par M. Haller.
Dans la dernière Noie que nous avons présentée sur ce sujet, nous avons
montré que l'action des alcalis sur roxypseudobutylélhylcétone fournit une
cétone éthylénique en C. Pour diverses raisons que nous avons exposées,
nous avons supposé que cette cétone non saturée devait répondre à la consti-
tution de la métliovinylisopropylcétone, et nous avons cherché à préparer
ce dernier corps synthétiqucment. Nous y sommes parvenus en utilisant la
série des réactions suivantes, basée sur la méthode de synthèse des cétoncs
non saturées que Tun de nous a publiée précédemment, en collaboration
avec M. Maire :
CH3— CHBr — CO^C'-H^ + CH^O + Zn -> ^„.,7," ^CH — CO-G'H'
CH^\
"^ CH' - co - o - cirv*^" ~ ^*^' "
CH'\ CtP\
-^ GH'- GO - O - CH^/^" - COCl + ^h^/CH - Zn - I
GIF\ rn/CH3 CH3\ th/*^"'
^ CH'- GO - O - GHV^"~^" ~^^\gH^ "^ CW^^ - GU - GH^^^,.
La cétone non saturée obtenue dans ces conditions bout à 5 5"- 56°,
sous (Jo"'" ; elle donne une seraicarbazone fondant à 90", 5 et une yj-nitro-
phénylhydrazoue qui fond à 89°. Ces constantes sont précisément celles de
la cétone non saturée obtenue par action des alcalis sur Toxypseudobutyl-
éthylcétone et de ses dérivés. Les deux cétones sont donc identiques. Ce
fait étant établi, il reste à expliquer la formation de la métliovinylisopro-
pylcétone à partir de la cétone-alcool. On peut supposer, d'abord, que la
cétone non saturée prend naissance par dédoublement de l'oxypseudobutyl-
éthylcétone en aldéhyde formique et éthylisopropylcétone, puis condensa-
tion de l'aldéhyde avec cette cétone et, enfin, déshydratation de la cétone-
alcool formée :
GlPGH-G(GH3)î— GO -CH^-GH^ -> GH^O + (GH')^GH - GO - CH'— CH'
-> (GH3)^GH-C0-Gh(^JJ;^j^ -> (GH^)=GH-.GO-G^^[j;.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 70 I
Nous avons cherché à soumettre cette hypothèse à une vérification expé-
rimentale, en essayant de condenser l'éthylisopropylcétone avec l'aldéhyde
formique en milieu alcalin. Or, dans aucun cas, nous n'avons pu isoler la
moindre trace d'un produit de condensation, quelles que fussent les condi-
tions opératoires. D'autre part, on sait que, lorsqu'il y a condensation de
l'aldéhyde formique avec un composé cétonique, la fonction cétone se trouve
en même temps réduite, ce qui conduit finalement à un polyalcool. l'our
toutes ces raisons, il semble impossible d'admettre que la formation de la
méthovinylisopropylcétone soit due à une réaction secondaire et l'on doit
l'attribuer à une transposition moléculaire. Cette transposition peut elle-
même se présenter des deux manières suivantes :
GH^OH - C(CH^)2- GO — GH^- GH^-> (CH^)2GH - GO - CH^^^j^^^^
-> ( GH3 y GH - GO - c(^^^^ ■
GH'
I
GH^ OH — G( GH ' )=> - GO - GH^ _ GH»-> > GH — G — GO — GH — GH'
H. / GH' ^ H
( ^^"J^G-GO-GH(GH')^
D'après le premier de ces schémas, il y aurait d'abord migration du grou-
pement fonctionnel alcoolique, puis déshydratation de la cétone-alcool
formée. D'après le second, qui est conforme aux vues émises par M. Tiffe-
neau, il y aurait déshydratation, puis migration d'un méthyle. Cette der-
nière hypothèse nous semble peu probable, dans le cas particulier. Il est,
en effet, difficile d'admettre que la potasse à 10 pour 100 puisse se com-
porter comme agent de déshydratation et, d'ailleurs, s'il en est ainsi, l'action
de l'anhydride phosphorique sur la cétone-alcool primitive devra fournir
également de la méthovinylisopropylcétone, ce que nous nous proposons
de vérifier. Dans le cas contraire, il y aurait lieu d'admettre une migration
du groupement fonctionnel alcoolique, migration analogue à celle du car-
boxylc, que l'un de nous a mise en évidence antérieurement, eu collabora-
tion avec M. Courot, mais reposant, cependant, sur un mécanisme tout
différent.
Outre la méthovinylisopropylcétone et son polymère, l'action de la
702 ACADÉMIE DES SCIENCES.
potasse sur l'oxypseudobutyléthylcétone donne, comme nous l'avons in-
diqué, une petite quantité d'un corps bouillant à G2°-63° sous i5'"'". L'ana-
lyse montre que ce corps est un isomère de la cétone-alcool primitive. Il
renferme, en outre, les fonctions alcool et cétone, car il donne une phényl-
urétane et une p-nitrophénylhydrazone. Enfin, il se déshydrate très aisément
par action de l'acide sulfurique à 5o pour loo, eu fournissant une cétone
non saturée identique à la méthovinylisopropylcétone. De ces faits on peut
conclure que la constitution de ce composé doit être la suivante :
(CH')2CH - CO— C(CM')2— OH,
et qu'il prend naissance par hydratation de la cétone non saturée. Nous
nous proposons, d'ailleurs, de vérifier cette constitution par synthèse.
MINÉRALOGIE. — Paramètres magmatiqws des séries d a volcan Monte Ferru
(Sardaigne). Note de M. Deprat, présentée par M. Michel Lévy.
Dans une Note précédente j'ai fait voir la continuité bien nette reliant
les différents groupes volcaniques du nord-ouest de la Sardaigne. Le
Monte Ferru, qui mérite d'être examiné à part, étant donnée son importance
considérable, offre cette même continuité d'une façon plus nette encore
peut-être. ... ■ .•■^ .
Avec Dannenberg (') j'y distingue trois phases :
L La première phase, où le centre éruptif du monte Ferru s'est comporté
comme un cumulo-volcan, oflre un dôme trachytique énorme avec coulées
très rares et peu étendues sur la partie de la périphérie non recouverte par
les basaltes: il est probable pourtant que, sous le manteau continu des
basaltes de la deuxième phase, il y a d'importantes coulées trachytique?,
car au Monte Muradu, près de Macomer, apparaît, sous le basalte de l'Alti-
piano de Campeda, une falaise de trachyte ideulicpie à celui de Sennariolo.
La masse principale du dôme est formée : i" de irachytes porphyroïdes à
augite faiblement œgyrinique, avec peu de biotite et de la hornblende
sodique; 2" viennent ensuite des trachrlesk liahiliis phouolitique où apparaît
(') Dannenberg, Der Vulkanberg Monte Ferru in Sardinien ( Ve//. Jahrb. f. Min.,
Gcol. u. Pal., B. XXI, igoS).
SÉANCE DU 3o MARS 1908. ■yoS
peu de néphéline et rarement de la noséane. et où le pyroxène est de l'œery-
rine; 3° enfin des phonolites bien franches, à composition très constante,
à néphéline en phéno-cristaux et en microliles, avec de la noséane abondante
au premier temps, en filons et coulées restreintes. L'ensemble forme une
série parfaitement continue :
jocprua,! alcalino-syénitique, r^r,i mégapotassique,
c' i= o, i4 mésoaliiraineux, 1''=3,o ferromagaésien;
Moyenne I 2°<I>=2,o alcalinQ-syéniti(|ue, /■ -^ 3,3o mégapolassique,
de 3 analyses ( '). \ «'= œgyrinique, •FzziS,! ferrique;
30 ^ — - , Q éléolithique, /■ = 0,72 mésopotassiqiie,
/i'= œgyrinique, W^^i,"] ferrique.
La première phase du Ferru se termine par une série de roches aber-
rantes, trachytes augitiqites micacés, parfois très riches en oli^•i ne (Kocca sa
liria, Rocca sa turra, roule de Cuglieri à Santa Lussurgui).
Moyenne ( <I> = 2 , i alcalino-syénitique, r =r i , 19 inéga|)ola5sii[ne.
de 3 analyses. [ f = o, 10 mésoalumineux, )J^=xi,o magnésien.
If. La deuxième phase est caractérisée par des émissions basaltiques
d'une importance considérable : " ~ '
1° Les basaltes andésitiques , pauvres en pyroxène et riches en olivine, qui
couronnent les sommets du dôme trachytique (Monte Urticu, Rocca sa
fazzada, Araucola), et qu'on observe aussi en filons avec structure diaba-
sique (sous Sos Ojos, Monte Entu) :
Moyenne i $=:2,5 syénitique, /' = o, 19 persodique,
de 2 analyses. | c' 3=: 0,07 raésoalumineiix, 1''^o,7 magnésien.
D'autres basaltes, comme li' |rilon <]e Monte Coniinida, qui semblent un peu posté-
rieurs, olîrenl une valeur de / <l de c un peu dillérenle :
4> = 2,8 syéniti(|ue, /' := o,32 mégasodique,
c' =r o, i4 microalumineux, iF^i,o m.ignésien.
(') DoELTKR. Die Producte des Vulcans Monte Ferru {Denksch. d. Math. J\al. d.
Kais. Aead. d. Wlss., B. XXXIX, Vienne, 1878).
7o4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'immense manleau extérieur conique qui recouvre le pourtour du Jôme offre :
$ = 2,6 syénitique, /■ = o, 19 persodique,
c' ^ 0,09 microalumineux, T^^a.ô magnésien.
Les éruptions du Ferru se sont terminées par deux types volcaniques
très diflerents des séries précédentes et également différents entre eux. Le
premier est formé par la leucittéphrite de Scanu, de Ghizo, etc., magma
de teucite, labrador, aiigite et péridot enveloppant des phéno-cristaux de
grande taille à^augite, A^olivine et de biotite :
$^j,9 leucitique, /• := 3,o perpotassique,
c'r::o,i3 tnicroalumineux, I'"z=2,5 magnésien.
Ce magma, voisin de la série vésuvienne par sa fumerolle, s'en écarte par
sa scorie magnésienne et non ferrique due à Tabondance de l'olivine; l'en-
semble se rapprocherait, semble-t-il, de la kamerunase des auteurs améri-
cains.
Enfin, un type un peu plus acide termine les éruptions du Ferru; c'est la
roche vitreuse de Sos Molinos, n'offrant au premier temps que de Vaugite,
montrant la structure en sablier, et de la biotite extrêmement abondante :
<!>::=: 2,4 Syénitique, r = o, 64 mésopotassique,
c'=:=o,oo méga-aiumineux, W= 1,7 magnésien.
BOTANIQUE. — Recherches sur le développement du Glœosporium nervisequuni.
Note de M. A. (juilliermond, présentée par M. G. Bonnier.
Nous avons essayé dès le mois de juillet 1906 de cultiver le Glœosporium
nervisequum. Les ensemencements sur bouillon de platane gélose nous don-
nèrent une moisissure qui paraissait correspondre au Glœosporium netvise-
quum^ mais en même temps plusieurs autres Champignons, notamment
deux levures dont l'une appartenait à un Demalium. Les vacances nous obli-
gèrent à suspendre nos cultures et nous n'avons pu isoler le Glœosporium.
Grâce à la complaisance de M. le professeur Klebahn, nous avons pu dispo-
ser l'été dernier de cultures pures de Glœosporium nervisequitm.
Cidtivé sur bouillon de platane gélose, en boîte de Pétri, le Glœosporium
nervisequum se présente microscopiquement avec l'aspect caractéristique
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 7o5
décrit par Klehahn et plus tard par Viala et Pacottet. Il se cultive très faci-
lement sur les milieux les plus divers. Il donne un développement puissant
sur tranches de pomme de terre et surtout sur tranches de carotte. Le mycé-
lium prend l'aspect d'une tache sphériquc dont la partie centrale produit
bientôt des formations sclérotiques donnant naissance d'abord à des houppes
conidifères, puis à d'innombrables conceptacles tachetant le mycélium de
petits nodules brun foncé extrêmement resserrés et donnant à la culture une
teinte noire uniforme.
Un fait presque constant dans tous les milieux où l'on cultive le G/œo.tpo-
rium est la présence simultanée, déjà signalée par Klebahn, de deux caté-
gories de conidies, les unes grosses, les autres environ moitié petites. Les
premières sont les plus nombreuses et apparaissent surtout au début de la
végétation, les secondes à la fin. En outre, les conidies sont toujours de
formes, de dimensions et de structures assez mal déterminées, susceptibles
de varier suivant le milieu.
L'objet de notre étude a été surtout d'essayer d'opérer une transformation
du mycélium en forme de levures. On sait, en effet, que Viala et Pacottet
ont observé, dans les milieux surchargés eu sucre, une dissociation du
mycélium et l'apparition de formes, levures typiques, capables de produire
la fermentation alcooHque et donner des endospores analogues à celles des
véritables Saccharomyces . Les observations de ces auteurs semblaient jeter
un jour nouveau sur le problème de l'origine des levures, et il était donc
important de les vérifier.
Le Glœosporium nervisequum se comporte d'une manière très différente
dans les milieux sucrés, suivant qu'il végète en culture liquide ou sur un
substratum solide.
Dans les milieux liquides sucrés (lif[uides de Hansen, de Nîcgeli n" 3;
solutions de glucose à 2,5 pour 100 ou j pour roo; bouillons de cerise, de
haricot, de courge, de riz, de carotte, de raisin, de touraillon, additionnés
de glucose à 2,5 pour 100, 5 pour 100 ou to pour 100), il apparaît d'abord
sous forme de petites boules au fond des vases où on le cultive. Dans la
suite les petites boules se soudent et forment un flocon blanchâtre, presque
toujours immergé dans le liquide. Ordinairement le développement s'effec-
tue plus lentement que dans les milieux solides et souvent le mycéhum
reste stérile. On n'observe de voile qu'au bout de 8 à 10 jours et seulement
dans certains milieux les plus favorables. En ce cas, il se produit des fructi-
fications : conidies naissant aux dépens du mycélium ou dans les conceptacles.
7o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Généralement le mycélium est très ramifié, à cloisons espacées, à filaments
minces, presque toujours stérile; dans quelques cas cependant, les filaments
sont énormes et à cloisons très rares (liquide de Hansen, bouillons de tourail-
lon et de courge).
Le Glœosporium nervisequum ne végète pas dans les milieux qui ne ren-
ferment que du saccharose. II rie se développe pas non plus dans le li-
quide de Raulin.
La végétation sur milieux sucrés solides est toute différente. Elle est
caractérisée par un mycélium à cloisons très rapprochées et par la production
d'une extrême abondance de coaidies. Sur bouillons de haricot, de riz,
de courge, de touraillon, lait, additiounés de glucose à diverses concentra-
tions, 2,5 pour loo, j pour loo, lo pour loo, la culture jnend dès les
premiers jours son aspect sphérique caractéristique avec zones alternative-
ment claires et foncées. Les zones foncées ont une couleur olive pâle e( sont
constituées d'un mycélium cutinisé d'où dérivent des houppes coiiidifères
donnant naissance d'abord à une grande quantité de grosses conidies, puis
plus tard à quelques petites. Un peu après, on y observe la production d'un
grand nombre de conceptacles.
Les cultures sur bouillon de pruneau, à 2,5 pour loo, 5 pour loo et
lo pour loo de glucose oll'rent un aspect très caractéristique. Le mycélium
est composé d'articles excessivement courts, renflés avec parfois tendance
au cloisonnement suivant deux directions perpendiculaires aboutissant à des
formations massives formées de plusieurs cellules rondes. Les hyphes fruc-
tifères sont nombreuses et extrêmement cloisonnées : chaque article donne
naissance à une ou plusieurs basides très courtes fournissant une série de
conidies. Les grosses conidies sont rares; les petites sont de beaucoup les
plus fréquentes. Plus tard on observe la production diin très grand nombre
de conceptacles.
Depuis 8 mois que nous cultivons le Glœosporiiim nervisequiim, dans les
milieux les plus variés, nous n'avons jamais constaté dans aucune culture la
production des chlamydospores ou des kystes endosporés décrits par Viala
et Pacottet.
Par contre, on observe dans un très grand nombre de milieux, vers la fin
du développement, des formations très curieuses à' accroissements perfo-
rants. Certains articles du mycélium se gonflent démesurément, forment
d'énormes cellules sphériques, sortes de kystes dont les parois s'épaississent
et souvent se cutinisent. Le contenu devient granuleux, se rétracte sous
SÉANCE DU 3o MARS I908. 707
forme de boules au milieu de la cellule, puis prend une couleur brunâtre el
finit par dé^-énérer. Les vieux kystes se vident complètement et leurs parois
arrivent à se décbirer. Mais souvent, avant leur dégénérescence, les fila-
ments dans lesquels ces kystes sont intercalés perforent leur membrane,
pénètrent dans leur intérieur et s'y ramilient. Souvent même ils forment, à
l'intérieur des kystes, des renflements spliériques qui, parfois au nombre
de quatre, donnent l'impression de kystes endosporés. Il serait possible que
ces formes correspondent aux kystes endosporés de Viala et Pacottet.
Dans aucun cas nous n'avons pu constater la moindre trace de formes
levures dans les milieux sucrés où Viala et Pacottet ont observé la trans-
formation du Gkeosporium en levures et même après un grand nombre d'en-
semencements successifs. Les observations de ces auteurs ne peuvent donc
être attribuées qu'à des impuretés de cultures. Nous ferons remarquer
d'ailleurs que diverses espèces de levures paraissent exister en grande
abondance sur les feuilles de la plupart des arbres. Nous avons déjà men-
tionné la présence de plusieurs de ces levures dans nos premiers essais de
cultures du Glœosporiiim nervisequum.
Ilécemment, nous sommes parvenus à isoler le Glœosporium citri àe?, feuilles
de citronnier. Nos premières cultures renfermaient une levure qui se déve-
loppait simultanément avec ce Champignon, llest donc facile de comprendie
qu'une levure ait pu se mêler aux cultures de Viala et Pacottet et détermi-
ner leur erreur.
Quoi qu'il en soit, nous devons conclure que rien dans le cycle évolutif
du Glœosporium nervisequum n'est de nature à éclairer le problème de
l'origine des levures. L'autonomie des levures parait d'ailleurs suffisam-
ment démontrée par la découverte de la conjugaison de ces organismes.
Nous avons exposé si souvent ces idées qu'il n'est pas nécessaire d'y
revenir ici.
ANTHROPOLOGIE. — La race de Lagoa Santa chez les populations
précolombiennes de l'Equateur. Note de M. Rivet, présentée par
M. Edmond Perrier.
La race de Lagoa Santa esl représenlée actuellement par seize crânes trouvés par
Lund en i843, dans des cavernes de la province de Minas-Gerâes (Brésil) et par un
crâne découvert par Rolh en i88i, dans la même région, à Fonlezuelas (ou Pontimelo).
L'âge géologique de ces ossements a été très discuté, mais tout le monde s'accorde
à leur attribuer une 1res haute antiquité.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 13.) 9-'
■^o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
.D'après les mensuralioiis de Lacerda et Peixolo ('), de Sôren Hansen C) et de
Lelimanu-Nitsche ('), les principales caractéristiques de cette race sont les suivantes :
Indices
Capacité ccpha- iransvcrso- facial
crânienne. lique. vertical. vertical, supérieur. nasal. nrliilaire. frontal. Taille.
i388 70,7 74,3 104,7 47.0 :^0'7 86-4 -^,7 •"'•57
Faible capacité crânienne, hypsidolichocéphalie, mésorhinie, microsémie faciale,
tels sont les traits primordiaux de rhomine de Lagoa Santa.
Lacerda et Peixoto, puis de Quatrefages (') ont établi que cette race représentait la
population primitive du Brésil et que les Bolocudos en sont les descendants actuels
métissés, opinion que les travaux ultérieurs de Rey (^) et d'Elirenreich (") ont pleine-
ment confirmée. De Quatrefages émit, en outre, l'hypothèse que cette race avait
étendu son action, en dehors du Brésil, peut-être sur la plus grande partie de l'Amé-
rique du Sud, mais certainement sur le Pérou et la Bolivie. Verneau (') apporta un
puissant argument en faveur de cette hypothèse, en montrant la parenté des Tehuelches
de Patagonie et de l'ancienne race brésilienne. Botocudos et Tehuelches sont incon-
testablement le résultat du croisement de celle-ci avec des populations diverses : ils
rappellent le type primitif, mais ne le réalisent pas dans toute sa pureté.
Les crânes qui font Tobjet de cette Communication présentent, au con-
traire, une ressemblance parfaite avec ceux de Lagoa Santa. Je les ai
recueillis, au cours de mes recherches en Equateur, dans des abris sous
roches, au lieu dit Paltacab, non loin de la rive gauche du fleuve Jubones,
qui, issu de la Cordillère, se jette dans le Pacifique au sud de Guayaquil.
(Jes abris m'ont foui^ni i38 crânes précolombiens, dont 37 présentent une
déformation artificielle plus ou moins accusée. Sur les ici crânes normaux
que j'ai étudiés au Laboivitoire d'anthropologie du Muséum d'Histoire natu-
relle, sous la direction de M. le professeur Hainy et de M. le D"' Verneau,
(') Lacerda Filiio et Rodrigdes Peixoto, Contribuiçoes para o estudio anthropo-
lozico das racas indiç'enas de Brazil (Arc/nmx do Miiscu nacional de Rio de
Janeiro, Vol. I, 1876, p. 47-75).
(-) SiiREN Hansen, Lagoa Santa Racen (Emiiseo Liindii, t. I, 5. Copenhague, 1888).
(^) Lebmann-Nitsche , Nouvelles recherches sur la formation pampéenne et
l' homme fossile de la République Argentine, Buenos-Aires, 1907, p. Sig.
(') De Quatrefages, L'homme fossile de Lagoa Santa au Brésil et ses descen-
dants actuels ( Congrès anthropologique de Moscou. 1879).
(') Rey, Étude anthropologique sur les Botocudos. Thèse de Paris, 1880.
(^) Ehrenreich, Ueher die Botocudos {Zeitschrift fiir Ethnologie, t. XIX, 1887,
p. 1-46 et 49-82).
C) Verneau, Les anciens Patagons. Imprimerie de Monaco, igoS.
SÉANCE DU 3o MARS igo8. 709
16, soit i5,8 pour 100, reproduisent exactement les caractères essentiels
de la race de Lagoa Santa : 1 1 sont masculins, 3 féminins, 2 appartiennent
à des sujets jeunes. Les indices calculés et les mensurations principales pour
chacun de ces trois groupes sont les suivants :
Indices
rcpha- Iraiisveiso- facial
Capacité, lique. vertical. vertical. supérieur. nasal. orbilaire. frontal. Taille.
cf i^Si 71,43 73,97 103,64 47,89 5i,48 85,89 72,15 l"',573
Q 1247 69,96 74,11 106,17 52, o3 5o,o4 89,87 74,11 i"',453
Enfants. 1877 71, 55 72,96 101,97 49,58 5i,ii 87,52 70,27 »
La concordance de ces chiffres avec ceux que fournissent les crânes de
Lagoa Santa est frappante, surtout si la comparaison porte sur le groupe le
plus important, c'est-à-dire le groupe masculin : en effet, les indices cépha-
lique, vertical, facial supérieur, nasal et frontal ne diffèrent pas d'une unité;
l'indice orbitaire est, dans notre série, plus petit d'une unité et l'indice
transverso-vertical de 1,2; ces différences sont inférieures de beaucoup à
celles qu'on observe entre les crânes qui forment le groupe, pourtant
remarqual)lement homogène, de Lagoa Santa.
Pour la série féminine, les différences ne sont pas plus considérables, sauf
pour l'indice frontal (supérieur de 3,4), pour l'indice orbitaire (supérieur
de 2,97) et pour l'indice facial (supérieur de 5,o3). Ces divergences peuvent
dépendre tout d'abord de ce fait que, d'une façon générale, les caractères
anatomiques sont moins fi.xés et moins accentués chez la femme que chez
l'homme; elles peuvent être également dues à des variations sexuelles que
nous ne pouvons retrouver dans le groupe de Lagoa Santa pour lequel la
séparation par sexe n'a pu malheureusement être faite; enfin, elles pro-
viennent certainement aussi de l'insuffisance de notre série féminine de Pal-
tacalo qui ne compoi'te que trois individus; encore faut-il ajouter que, par
suite de la détérioration de deux crânes, l'indice facial n'a pu être calculé
que sur un seul exemplaire.
L'aspect général des crânes ne diffère pas plus que les indices ; les courbes
sont identiques tant dans leur forme que dans leur longueur, et parfois cette
concordance va jusqu'à l'identité.
La taille est exactement semblable, mais il ne faut pas s'exagérer l'im-
portance de cette identité. En effet, la taille de la population de Paltacalo
a été reconstituée à l'aide de tous les os longs trouvés dans les abris, parmi
lesquels il a été naturellement impossible de séparer ceux qui appartenaient
7IO ACADEMIE DES SCIENCES.
aux crânes que je viens d'étudier. Aussi faut-il se borner à constater que,
du fait de la taille, il n'y a pas entre l'ancienne race équatorienne et l'an-
cienne race brésilienne de différence essentielle.
L'âge des crânes de Paltacalo n'est pas déterminé; seul, l'aspect des po-
teries trouvées à côté des ossements permet de supposer que les hommes
qui les fabriquaient était loin d'avoir atteint le degré de civilisation des
autres populations précolombiennes de la vallée interandine.
Il est probable que les abris que j'ai fouillés dans les régions voisines de
Pallacalo apporteront de nouvelles preuves de l'existence de la race de
Lagoa Santa en Equateur. Je me propose également de rechercher si elle
n'a pas laissé de survivances parmi les Indiens actuels.
Mais, dès maintenant, il me semble prouvé que la race brésilienne pri-
mitive a eu des représentants, en Equateur le long du Pacifique, nouvel
argument capital en faveur de l'existence d'une race paie américaine, sub-
stratum ethnique de toute la population indigène de l'Amérique du Sud,
modifié ou absorbé, suivant les régions, du fait de croisements avec
d'autres races dont l'avenir révélera, sans doute, les caractères essentiels.
ZOOLOGIE. — Sur tes Synalphées américaines. Note de M. Coutière,
présentée par M. IJouvier.
Il a été décrit sept espèces américaines du genre Synalpheus. Les collec-
tions dont j'ai disposé m'ont permis d'identifier quatre d'entre elles seule-
ment, et de faire connaître, en revanche, quarante-une formes nouvelles.
Ce résultat donne au genre une ampleur insoupçonnée; il permet d'intéres-
santes comparaisons entre les formes américaines et indo-pacifiques, ces
dernières au nombre de cinquante au moins, dont plusieurs encore inédites.
Vingt-une de ces formes américaines, qui ont reçu une appellation
trinominale, se groupent autour de treize espèces, dont certaines comptent
jusqu'à quatre de ces formes satellites. D'ordinaire séparées géographi-
quement des spécimens regardés comme typiques, peut-être simples races
locales, ces formes sont plus probablement de valeur spécifique réelle,
bien qu'elles soient visiblement moins distantes de l'espèce type que celle-ci
de telle ou telle autre. Elles rappellent les petites espèces des botanistes.
J'ai dû diviser le genre Synalpheus en six groupes de formes affines,
séparables eux-mêmes à la façon d'espèces très distantes, et ce, par des
convergences de plus en plus marquées vers les Replanlia. Je laisserai ici
de côté le groupe exclusivement australien comatularum.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 711
Le groupe Pau/sorti a poui- point de départ des formes à carpocérile court, à rostre
grêle, aux grifl'es des dacl\les eflilées et seniblaljles. A partir de là (1) trois directions
évolutives sont indiquées : par le carpocérite, tantôt allongé et grêle (2), tantôt
allongé mais ovoïde (3), ou par la forme pins massive de tous les appendices, y com-
pris le carpocérite qui reste court ('*). Dans chacune, les modes suivant lesquels se
sont différenciées les espèces sont peu nombreux, toujours les mêmes : on peut pré-
voir l'existence de formes qui, semblables à telle autre par ailleurs, en différeront par
tel détail en plus ou en moins; cette sorte de règle s'appliquant à chaque groupe.
Les formes Patilsoni indo-pacifîques et américaines montrent un parallélisme si
étroit, que plusieurs d'entre elles seraient certainement considérées comme de simples
races, si leur provenance n'était pas connue. Toutefois, les formes les plus primitives,
des catégories 1 et 4, sont surtout indo-pacifiques; celles de la catégorie 3, surtout
des deux versants américains.
Le groupe brevicarpus est, peut-on dire, un faciès exclusivement américain du
précédent, dont il ne diffère guère que par la disparition d'un caractère primitif, la
cloison inférieure médiane du rostre, lequel est devenu court et large. Ce petit
groupe est comme l'un des termes de l'évolution du genre Synalpheus.
Le groupe neomeris est étroitement relié au groupe Paulsoni. mais les griffes des
dactyles ont une forme moins indifférente : la ventrale devient prépondérante et une
troisième saillie épineuse postérieure s'y adjoint fréquemment.
16 formes neomeris sur 22 sont indo-pacirique>, parmi lesquelles celles dont les
méropodites portent une série d'épines. Là encore, le parallélisme entre les espèces
propres aux. deux régions est extrêmement étroit. Le 5. Hempliilli oxyceros améri-
cain diffère du S. Nilandeitsis oxyceros des Maldives à peu près uniquement par
l'absence des épines mérales. Bien plus, et par une anomalie très remarquable, l'un
des spécimens américains porte une épine sur l'un de ses méropodites. Dans l'une et
l'autre région aussi, il existe une forme dont les appendices sont courts et massifs,
mode de différenciation usuel chez les Synalphées.
Le gioupe biunguiculatus, relié également au groupe Paulsoni par quelques rares
formes, s'en éloigne très vite : les épines frontales deviennent obtuses, l'écaillé anten-
naire a tendance à se réduire, les dactyles se raccourcissent; il existe des brosses de
soies sériées (appareils de nettoiement?) sur la deuxième paire et parfois, très rudi-
mentaires, sur le doigt de la petite pince de la première paire.
Le groupe Icrvinianns enfin est la suite naturelle du précédent, dont il pousse à
l'extrême les tendances : l'écaillé antennaire se réduit à une épine, que double l'épine
également très forte du basicérite. L'appareil de nettoiement est transporté sur la
petite pince de la première paire, mais avec un tel dévelo])penient (vingt à trente
séries de longues soies dressées) et une telle uniformité qu'il devient le trait le plus
visible des formes lœi'inianus. Aucun autre groupe ne donne avec autant de force
l'impression d'être sorti de quelques rares espèces, dont les caractères très instables
se seraient regroupés comme au hasard d'une combinaison de lettres.
Or, tandis que les formes biungiiicuUUus (huit seulement) sont exclusivement indo-
pacifiques, les formes Icevimanus sont au nombre d'une vingtaine sur les deux ver-
sants américains, où quelques-unes pullulent. Une seule espèce est méditerranéenne,
une seule (encore inédite) est de l'Océan Indien.
712 ACADÉMIE DES SCIENCES.
De même que le groupe brevicarpiis, et d'une façon bien plus marquée, le groupe
lœi'iniani/s est l'un des termes de révolution du genre Synalplieus. Il est à remarquer
que l'un et l'antre sont surtout américains et renferment le plus grand nombre d'es-
pèces à gros œufs, donnant des larves mysis. Che/ les Caridines, M. Bouvier a signalé
une semblable relation entre les formes les plus évoluées et la taille des œufs.
Les Synalphées sont des Crustacés très sédentaires, vivant par couples
dans les Madrépores ou les Eponges. Même en tenant compte d'une disper-
sion possible pendant la courte vie larvaire, des espèces que séparent le Pa-
cifique et l'Océan Indien actuels sont certainement isolées de la façon la
plus rigoureuse. De sorte que des séries de formes indo-pacilî()ues et amé-
ricaines, si remarquablement parallèles, ne peuvent guère s'expliquer que
par l'existence d'espèces communes, à très vaste distribution antérieure,
dont les variations locales, suivant des modes locaux, se seraient traduites
par les espèces actuelles et leurs formes satellites.
Ainsi, une série d'ondes de deuxième ordre naissant sur le pourtour d'une
onde première à très grand rayon, d'ondes de troisiètne ordre naissant sur
les secondes. Les dernières ont-elles une faible amplitude, ce sont les formes
satellites qui se groupent autour de certaines espèces. Mais elles peuvent
s'élargir au point de constituer de nouveaux champs de diUérenciation. Tel
le groupe brevicarpus, aspect exclusivement américain du groupe Paiilsoni
avec lequel il coexiste toutefois; tel surtout le groupe lœvirnanus, bien plus
typique, puisqu'il se substitue totalement en Amérique au groupe biungui-
culatus dont il est si visiblement issu.
GÉOLOGIE. — Sur la teclonique du litloral de la frontière algéro-marocaine,
Note de M. Louis Gentil, présentée par M. Michel Lévy.
La région littorale de la province d'Oran ofl're, depuis la frontière de
l'Oued Kiss jusqu'à la capitale de l'Oranie, une série d'affleurements ba-
siques qui jouent un rôle orographique important dans les chaînes ou les
massifs qui bordent la côte méditerranéenne.
J'ai montré récemment qu'il fallait voir dans ces dépôts la partie supé-
rieure du Lias moyen (Domérien) et le Lias supérieur (Toarcien, très proba-
blement surmonté de l'Aalénien). Je me propose, dans cette Note, d'appeler
l'attention sur la situation le plus souvent anormale de ces dépôts secon-
daires.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 7l3
J'ai démontré, dès Tannée 1902 ('), qu'il fallait considérer les calcaires
du Djebel Tadjera, et les autres affleurements liasiques échelonnés dans le
massif des Traras, le long de la côte, comme des lambeaux, d'un pli couché
reposant sur les dépôts du Miocène inférieur et enraciné au cap Noé. La
même année, j'indiquais, à la suite de nouvelles recherches, qu'il fallait
considérer les lambeaux du Lias situés plus à l'Ouest, jusqu'aux abords de
la petite ville de Nemours, comme faisant partie du même accident tecto-
nique (-).
Mes récentes recherches dans la région frontière algéro-marocaine m'ont
amené à étendre mes études en Algérie, entre Nemours et les Béni Snassen.
J'ai pu constater ainsi la généralité du phénomène dont je viens de parler.
Dans les Msirda toutes les crêtes calcaires des Djebel Zendal, Djorf el Alimar,
Dar Sala, etc., appartiennent à un pli couclié, à flanc inverse étiré, du Lias, poussé
vers le Sud avec les gypses salifères et les marnes bariolées du Trias lagunaire sous-
jacent, sur des grès et des aigiies schisteuses représentant l'Oxfordien. Ce pli, ou cette
nappe de charriage, paraît être enraciné au bord de la mer, ainsi qu'il semble résulter
de l'allure presque verticale des calcaires secondaires, près de l'embouchure de
l'Oued Kouarda. Des lambeaux liasiques se montrent jusqu'à lo""" plus au Sud, tou-
jours en superposition anormale sur l'Oxfordien : ils appartiennent au même chevau-
chement.
Si, partant des Msirda on se dirige vers l'Est, la netteté de mes observa-
tions au Djebel Zendal éclaire d'un jour nouveau celles que j'avais faites,
il y a quelques années, dans le bassin de la Tafna.
C'est ainsi que les lambeaux de recouvrement des Msirda se poursuivent
dans les Souhalia, jusqu'aux abords de Nemours, pour reprendre, toujours
superposés au Jurassique, dans la vallée de l'Oued Touent et au cap Torsa;
dans les Béni Menir el les Béni Abed ils se montrent superposés, tantôt au
Miocène inférieur, tantôt aux schistes paléozoïques des Trara. Tous ces
lambeaux appartiennent à la même nappe des Msirda enracinée ici, au
cap Torsa et au cap Noé ; ainsi qu'il résulte, en ce dernier point surtout, de
la verticalité des calcaires liasiques dans la falaise marine de la baie d'Ahnaï
et du retroussement, à leur contact, des conglomérats et des marnes mio-
cènes sous-jacents ( ry^e'^e, p. 197, fig. 112).
Je suis amené, en outre, à admettre l'origine exotique des calcaires des
(') Esquisse slraligraphique el pélrographique du bassin de la Tafna ( Thèse de
doctorat, Paris, 1902, p. 495 et suiv.). *
{'') Rapport au Sen'ice de la Carte géologique de l'Algérie, déc. 1902, inédit.
7l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Djebel Sidi Sefiane, Gorine et Sekika, dans les Béni Ouarsous. Le Sidi
Sefiane, que j'ai considéré comme un anticlinal liasique couché sur le Mio-
cène inférieur {Thèse, fig. ii4, p. 5oo) m'apparait, en eiïet, comme la
charnière du pli charrié et la présence de petits lambeaux de Trias gypseux
laminé à sa base, me confirme encore dans cette manière de voir.
La chaîne démantelée du Djebel Skouna m'apparait aussi avec une struc-
ture plus compliquée que celle que j'avais précédemment admise {loc. cit.,
fig. 1 17, p. 5o4). Tandis que les plis aigus du Lias pinces dans les schistes
siluriens seraient, comme je l'ai dit, autochtones, les calcaires massifs du
Bou Kourdan semblent appartenir à un pli couché à flanc inverse étiré,
enraciné au bord de la mer et chevauché par-dessus la chaîne pour se dé-
verser, au-dessous de Thorizontale, au Sud, dans la vallée du Feïd el Ateuch.
Ainsi s'expliquerait la présence anormale, entre la chaîne du Skouna et la
colline des Sebaa Chioukh, de pointements de Trias gypseux parfois super-
posés au Crétacé ou à l'Oligocène, et fréquemment accompagnés de lam-
beaux basiques. La charnière de ce pli charrié et retourné, si elle existe
encore, s'enfoncerait sous les Sebaa Chioukh.
Plus à l'Est encore, je ne serais pas surpris que la nappe de Lias et de
Trias, que nous venons de suivre depuis la frontière marocaine, révèle
encore sa présence dans les affleurements calcaires du Sidi Kaceni, et je
n'hésite pas à admettre la continuité, dans le Sahel d'Oran et jusque dans
la montagne du Santa Cruz, de la même zone tectonique. Le déversement
vers le Sud des plis de cette montagne {Joe. cit., p. ^o-j^fig. 199) et la pn--
sence en certains endroits, sous le Lias et parfois au contact du Miocène
inférieur, de pointements de gypses triasiques, semblent bien l'indiquer.
Ainsi le littoral algérien doit être considéré, entre la frontière du Maroc
et Oran, comme bordé par une nappe de charriage, poussée vers le Sud, et
dont l'enracinement serait jalonné par le bord de l'effondrement méditer-
ranéen.
Cette nappe ne semble pas se poursuivre bien loin. La charnière du pli
charrié, qui se montre dans le Djebel Sidi Sefiane, indique qu'ici au moins
le chevauchement ne s'étendrait pas à plus d'une quinzaine de kilomètres.
D'autre part, le massif du Djebel Filhaoucen m'a paru être en place et j'en
dirai autant de la partie orientale du massif des Béni Snassen qu'il m'a été
donné de parcourir l'été dernier. D'ailleurs, l'identité de faciès des dépôts
basiques charriés et de ceux qui font partie des plis autochtones sous-jacents
est là pour affirmer qu'il ne peut être question de chevauchements à très
grande amplitude.
SÉANCE DU 3o MARS 1908. 7l5
Enfin, mes observations permettent d'établir rigoureusement l'âge des
phénomènes tectoniques qui nous occupent.
Dans les Béni Abed, en effet, le Lias charrié recouvre des dépôts à faune
burdigalienne bien caractérisée, dont les argiles sont devenues schisteuses
par compression et laminage. De plus, dans les Msirda, au cap Torsa et à
Béni Saf, le Lias et le Trias charriés supportent directement les couches
argilo-gréseuses peu inclinées de l'Helvétien supérieur et du Tortonien fos-
silifère; les calcaires liasiques ainsi recouverts ont été fréquemment per-
forés par des Mollusques miocènes {Lithudumus avilensis May., Gastro-
chaena intermedia Hôrn, etc.), ce qui affirme nettement encore la posté-
riorité des dépôts néogènes contemporains.
Les phénomènes tectoniques qui font l'objet de cette Note datent donc de
l'Helvétien inférieur.
A 4 heures un quart rAcadémie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures et demie.
G. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la sÉA^■CE du 3o mars 1908.
Notice sur tes tracaiix scientifiques de M. Maurice Hamy. Paris, Gautliier-Villars,
1907; I fasc. in-4°.
 searchfor Jluclualions in ihe Sun' s lliernial radiation througli iheir influence on
terrestrial température, bj Simon Newcomu. Philadelphie, Tlie American Philoso-
phical Society, 1908; i fasc. in-4°. (Hommage de railleur.)
Flore de France, ou description des plantes qui croissent spontanément en France,
en Corse, en Alsace- Lorraine, par G. RotY, J. Foucaud, E.-G. Camus et ff. Boulay,
conlinuée par G. Rouy; t. X. Paris, les fils d'Emile Deyrolle, 190S; i vol. in-8".
(Présenté par M. Guignard.)
Sulla duplicazione e deforniazione deW inimagine solare e sui recenti crepuscoli
colorati; Nota del professore Ignazio Galli. Home, 1908; 1 fasc. 10-4°.
G. K., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N* 13.) 94
_j5 académie des sciences.
Ueber Berechnung von Anfangstemperaturen, von O. Bender. Wiesbaden, Kera-
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Démonstration du théorème de Fermât..., par D.-K. Popofp. Soph.a, .908, 1 fasc.
Go
'"josEPH-fiEORO BôHM : Die Kanst-Uhren auf der Kais. Kôn. Stern.'arte zaPrag.
Auf offenlliche Koslen herausgegeben, von Professor D^ LADl.LAUS-WEim.K, Du-ector
de.- K. K. Slernwarte in Prag ; mil 2. Tafeln in Lichdruck. Prague, 1908; . vol. >n-, .
Deutsches Muséum von Meister^.rken der Natur.'issenschajt und Tedunk.
Miinchen. Fiïhrer dureh die Sammtungen. Leipzig; . fasc. ,n- 8" oblong^
Comptes rendus des séances de la quinzième Conférence générale de l Assoccat^on
géodéljue uUernat.onale réunie à Budapest du .0 au .8 septeml.re 'jf .J^^^^
par JI -G. VA^ de Sande Bak,..v7.en. Vol. I : Procès-verbau.r et llapporis des délègues
sur lès tra.au^ géodésirjues accomplis dans leurs pays, avec 20 caries et planches.
Leyde, E.-J. Brill; i vol. in-^". .
Seismometrische Beobachiungen ,n Potsdam, in der Ze.l vom ■ Januar lu
3, Dezember 1907, von O. Hkckkr. Berlin, 1908; . fasc. in-S»^
mcerche lagunari, per cura dl G.-P. Magr.m, L. pe Makch., T. Gnesotto ; n"> h, 9, 10.
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composée de MM. les Membres des Sec-
tions d'Astriinomie, de Géogiapliie et
Navigation et de Pliysii|ue et de M.M. Dar-
boiix, Poincarc et Cailletet '>7''
M. G. BioûiîUDAN. — Le tremblemeni de
terre du 2(1 mars 190S (Cliilapa, Mexique),
enregistré A Paris *^~fi
M. J. Tanneuy. — Manuscrits d'Évarisle
Galois ♦=74
MM. A. Calmettk, L. Ma.sscjl et .M. BhktoN.
— Sur les propriétés lécilhiinjpliile> du
bacille tuberculeux et de la tnberculine. i>-fi
M. Sjmon Newco.mii fait hommage à l'Aca-
démie d'un Mémoire intitulé : « K search
for fluctuations in tlie sun's thermal radia-
tion througli their influence on terres-
trial température » "^g
IVO.^IIINATIONS.
Liste de candidats présentée à M. le Mi-
nistre du Commerce pour la chaire de
Géométrie appliquée aux Arts, vacante
au Conservatoire national des Arts et Mé-
tiers par le décès de M. Lausscdal :
.» M. liricard. ■>' .\1. Adam ^79
COIUIESPONDAIVCE.
rEliPÉTUEL signale : le
Plore de France », par
AL le Seckktaire
Tome X de la
G- lioiiy
^L CiiAïu.Ês Nord.mann. — Sur l'état actuel
du problème de la dispersion des rayons
lumineux dans les espaces interstellaires
Premier essai d'application à des déter-
minations provisoires de distances Stel-
la
M. Jean Becquerel. — Sur un phénomcne
altribuable à des électrons positifs, dans
le spectre d'étincelle de l'ytlrium
M. .1. Boslek. — Sur le nombre des cor-
puscules dans l'atome
M. K. DoiJ.MEH. — Détermination du facteur
d'ionisation de l'eau dans les dissolutions
d'acide chlorhydrique
M. .\. Faucon. — Sur la densité de \apcur
de l'acide propionique
.M. E. LÉGER. — Sur le trichlorophénol
OH(i)Cli2.4.6)
Bulletin bibliographique
fiSo
liSo
(js.i
G8G
6S7
et sa transformation en quinones chlorées.
MM. TiFi'ENEAU et Fourneau. — Sur l'oxyde
de styrolène
MM. E.-K. Bi.AisEBtl. llKP.MANN. — Sur les
cétones-alcools f^-aa-dialcoylees. Migra-
tion sous l'influence des alcalis
M. Dkprat. — Paramétres niagmatii|ues
des séries du volcan Monte Fcrru (S.ir-
daigne).. . .
M K. GuiLi.iERMOXD, — liccherches sur le
développement du Glœosporium nervise-
i/uuni
M. lîiVET. — La race de Lagoa Santa chez
les populations précolombiennes de l'Equa-
teur
M. CoUTiKRE. — Sur les Synalphées améri-
caines
M. Louis Gentil. — Sur la tectonique du
littor.il de la fiontiére algéro-marocaine.
PAlîlS. - IMPIUMEIUE GAUTllIi;ii-\ ILLAMS,
Quai des Grands-Augustins, ib.
697
704
i.e (ier.itil : (lAUTniER-X illahb.
1908
PUEMIER SEMESTRE.
COMPTES KENDUS
HEBDOMADAIRES
DKS SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
iT14 (6 Avril 1908)
' PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1908
RÈGLEMEiNT RELATIF Al'X COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS I,ES SÉANCES DES 2,3 (UIN 1862 ET 2 '( MAI 1870
I tutu I
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
lie l'Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque caliier ou numéro des Comptes rendus a
'i8 pages ou H feuilles en moyenne.
v.() numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Artic.i.k I*^'. — Impression des travaux
(le l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
«uparun Associéétrangerde l'Académie comprennent
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Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
(Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaire^ sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
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plus de 3î pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séaaces suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au-
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé ;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance offi-
cielle de 'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis
à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard,
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches,
ni figures.
Dans
autorisées, l'espace occupé par ces figures compterj
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des au
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administratif
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu.
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré
sent Règlement.
e cas exceptionnel où des figures seraieni
Les Savants ôtraagers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI « AVRIL 1908.
PRÉSIDENCE DE M. H. BECUUERliL.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADKMIE.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sitr un isomère du (liphrnylcamphornéthane et les con-
ditions de sa J'onnaliou. Noie de \1.\1. A. Hallkr el E. ISacër.
Dans notre dernière Coinnuinication (' ) nous avons inonlré que le [iro-
duit qu'on obtient en faisant agir le bromure de phénylniagnésiuni sur
une solution élliérée de benzylidènecanipluc était identiijue à celui préparé
par réduction du dipliénylcamphoniétiiylène C'H'''(^ \(y'H%
corps dont la constitution se déduit de sa préparation même.
Nous avons, par suite, assigné à ce dérivé la formule
/'C/'II''
\
C(J
et l'avons appelé diphe iiyUamphomélhaue .
Nous crovons devoir rappeler que, pour obtenir ce dérivé par la deuxième
méthode, il convient d'opérer la réduction au moyen de l'amalgame de
sodium en solution alcoolique acide jusqu'à ce que le produit soit complè-
tement blanc. L'opération est assez longue et la réduction demande à être
renouvelée à plusieurs reprises.
(') A. Hallkii el l"2. JîAii-it, CoinpLcs rendus, l. GXIJi, \t. \)-\.
C. K., 1908, I" Semestre. (Y. CXLVI, N" 14.) 9^
7l8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
I. Réduction du diphénylcamphornéthylènc en solution alcaline. — Si, au
lieu de réduire le dérivé méthylénique en solution acide, on opère en solu-
tion alcaline et à chaud, on obtient un corps cristallisant au sein de la plu-
part des solvants organiques en très beaux cristaux, dont le point de l'nsion,
situé à i36°, diffère d'environ 3o° de celui du diphénylcamphomélhane
décrit dans notre dernière Note.
Or la composition de ce nouveau produit est exactement la même que
celle du dérivé^ondant à io6°-i07°. Il ne peut par conséquent être que son
produit de transformation isomérique.
On peut d'ailleurs le produire très facilement en faisant bouillir avec de
la potasse en solution alcoolique du diphénylcampjhomélhane fondant
à ioG°-io7", que ce dernier provienne de la réduction, en licpeur acide, du
diphénylcampliométliylène, ou qu'il soit obtenu par action directe du luo-
mure de phénylmagnésium sur le benzylidènecamphre.
La même transformation se produit quand on chaiifl'e le dérivé fondanl
à io6°-io7'' avec de l'amidure de sodium au sein du toluène. Il se produit
en même temps de petites quantités d'un acide fondant à i45°.
.T T • • , , ,^,„., /CHCHCCH^)^ ,
II. La composition des deux corps L^H''^ i étant la
\co
même, il restait à trouver la nature de leur isomérie.
?Sous avons d'abord pensé (ju'elle pouvait résider dans une sorte de tau-
tomérie représentée par les formules
/CHCH = (C'M')2,
;ii) c«H'*(
/C — CH = (C''H>)^
II
-COH
ce (]ui ferait du produit ( I ) une cétone et du cor])s (Il i un énol.
D'autres conditions deproduclion de l'isomère fondant à i3()" justifiaient,
dans une certaine mesure, cette manière de voir. Dans ses belles recherches
sur l'action des composés organomagnésiens sur les aldéhydes et les cétones
non saturées, M. Kobler ( ' ) a montré que, lorstpi'ou traite le produit de la
réaction du pliénylJ:)romure de magnésium sui' la benzalacétophénone par
du chlorure de benzoyle, on obtient un élher beuzoïque, saponilîablc par
(. ' j KoilLKii, Amer. Client, Joui ii., t. \\\l, p. i3\i.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 719
les alcalis et les acidos, dont la forinalioii csl représentée par les équations
CH'CH = CHCOC''H='+ O'H^MgBr
=:^C«H = )«— CIICH— ClOMgBiOCH',
(C" H=)-^CH - CH =r C^c^H^^' + G'II-COCI
= (Cni^)2CHCH = C(0C0C«H^)OH^+Mi;CIRr,
(C«HM=CU-Cll=rC(OCOC"'IP)C/IP+KHO
= (C/H^)^CHCH-COCMI=+C>=H'^Cn*K.
Quand on soumet le bcnzjlidènecainiilire à la même série de réactions,
on obtient un dérivé analos^ue à celui de la diphénylpropiophénone de
M. Kohler.
On opère de la façon suivante :
X 26 de |)oudre de mayiiésiuin et aoos d'éllioi' i^l)^olu on ajoute iSsde benzine niono-
broniée, étendue de deu\ fois son volume d'étlier, et une Irace d'iode. Après avoir
cliaufTé le mélange dans un appareil à reflux pendant 2 heures, on y introduit une
solution élliéi'ée de Len/.ylidènecamphre et l'on maintient le tout à l'ébuilition durant
I heure. On additionne ensuite le liquide de 13s de chlorure de benzoyie dilué dans
l'élher et l'on chaulTe à nouveau pendant 4 heures. On laisse refroidir. Sans tenir
compte du précipité blanc foi'mé au cours de la dernière réaction, on ajoute au mé-
lange de l'eau acidulée par de l'acide chlorhydrique, on agile le tout et laisse reposer
dans un entonnoir à robinet. La couche aqueuse et acide est séparée du liquide éthéré,
et ce dernier est distillé.
Le résidu, soumis à un traitement à la vapeur d'eau, pour éliminer l'excès de bro-
mure de phényle et aussi des traces d'acide benzoïque, fournit enfin une masse jaune
et cireuse qu'il suffit de broyer dans un morliei- avec un peu d'éther. Elle se transforme
dans ces conditions en un produit blanc et pulvérulent qu'on dissout dans l'alcool
bouilhint. l'ar refroidissement, le dérivé beMzo\lé se dépose sous la forme de cristaux
niicrosco|)iques réunis souvent en mamelons et fondant à 'j2°-j3°.
La composition de ce corps répond à la formule C^"H="'(J- et sa synthèse
peut être représentée par les équations
\/,Q \CO(MgBr) '
CH'K II ' H-C'>H»C0CI = C«I1''( H -hMgCIBr.
\C0(MgBr) \œ(COC'^H^)
Le henzoale de diphénylcamphométhane est soluble dans l'alcool, peu
soluble dans l'éther et insoluble dans l'eau.
7'-^'^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
11 a été saponifié de diverses manières. On l'a chauflé d'abord avec une
solution alcoolique de potasse et le produit de la réaction, traité par l'eau,
a laissé, comme résidu insoluble, un corps qui, mis à cristalliser dans
l'alcool, s'est déposé sous la forme d'octaèdres fondant à i36"-i37" et
ayant la même composition que le dipbénylcampbométhane décrit précé-
demment.
La saponilication a aussi été effectuée à basse température en abandon-
nant, pendant quelques jours, un mélange équimoléculaire du dérivé ben-
zoylé et d'alcoolate de soude. Le produit isolé montrait le même point de
fusion iSb^-iSn". La saponification ammoniacale à i8o° conduit au même
résultat. Elle a enfin été ell'ectuée en solution acide. A cet effet, on a chauffé
à i5o", en tubes scellés, la combinaison benzoylée avec de l'acide chlorby-
drique en solution conccnlréc. Séparé de l'acide benzoi(iue formé, le dérivé
obtenu fondait ('■gaiement à i3()"-i37" après quelques Cristallisations dans
l'alcool.
III. La préparation de l'isomère fondant à i')G"-i37'' semble donc
militer en faveur de la constitution énolique de la molécule. Toute-
fois, si ion essaye di' reproduire le composé i)enzoylé en faisant agir du
chlorure de benzoyle sur un mélange de ce composé et d'alcoolate de
soude, on échoue, quelles (jue soient les conditions dans lesquelles on
opère. Il en est de même cjuand on traite cet isomère par du chlorure de
benzoyle et de la pyridine. On le retrouve intact avec le même point de
fusion.
Traité dans les mêmes conditions, en présence de la pyridine, le dérivé
fondant à ioG'^-io7° ne réagit pas davantage avec le chlorure de benzoyle
et se retrouve avec ses propriétés primitives. Si au contraire on tente la
benzoylation sur le produit sodé par de falcoolate de soude, une partie du
composé, fondant primitivement à io()"-io7", se ti'ouve transformée en son
isomère de point de fusion i36".
IV. Nous avons essayé de résoudre le problème au moyen des données
optiques el avons fait déterminer Ir |)()Uvoir ri'friugent (') des deux isomères
au sein du toluène.
iNous donnons dans le Tableau suivant non seulement les nombres trouvés
pour les deux diphényleamphométhanes, mais encore ceux se rapportant au
dérivé benzoyle et au diphénylcamphométhylène.
(') Nous devons ces déleruiiiialions à l'oblij;eance de M. (Jliéiieveau.
SÉANCE UV G AVRIL 1908. 721
Rd m. calculé
pour poui'
R„ M. observé. C^H'^n'Is^. C"H=«0'|f.
Diphénylcamphométhane fou- 'j ,,
dant à io6°-io7° \ 9' ' 9
Diphénylcampliométhane fon- (
fiani à i36<'-i37'' ) 9 '^7
97,35 98,29
Calculé
pour
C3uH3"0'0"|f(,-
Benzoate de dipliénylcamnho- ) , „
... i j i iSo.S-î 127, '^^o • »
metliane ) ' '
Calculé
• pour
C"H"0'|f.
Dipliénjlcamphomélliylène. . . 103,10 96,96 »
Fêtant donné le poids moléculaire élevé des deux isomères, nous pouvons
considérer (ju'ils onl, à peu de chose près, le même pouvoir réfringent.
Mais, bien que ces nombres se rapprochent de ceux d'un dipliénylcam-
/C-CH(C«H^)^
phomethane énolique C^H'^C 11 , et leur soient même supé-
\0H '
rieurs, rien ne nous autorise à admettre que telle est bien la constitution de
ce composé. L'un de nous a, en efTet, trouvé avec M. Muller(') que la fixa-
tion, sur le camphre, de radicaux aromatiques suffit parfois pour exalter
le pouvoir réfringent moléculaire d'une unité, bien que le composé soit
saturé.
/CH.CH^C'IP
Il en est ainsi, par exemple, du benzylcamphre C'H'\
qui, à la dilution de 3,455 pour 100 dans le toluène, accuse une
R„ M. =r 7^1,00,
alors que la formule C"H"f)"|3 exige 78, o5. Ajoutons cpie, dans les mêmes
/C = CH.C"H^
conditions, la R„M. du benzyiidènecamphre C*H'\ i , com-
(') A. Hai.ler et P. -Th. Mullkii, Comp/es rendus, t. CXXIX, p. looG. Dans ce
Mémoire, il s'est glissé des erreurs. Au lieu de : benzylidèiiecamplire CH'^O"!" et de
pipéronylidènecamphre C'*H"0"0<|=, iljfaul lire : benzylcamphre C'''H-^0"|= et
pipéroiijlcaniplire C" Il--0"Oj|j.
722 ACADEMIE DES SCIENCES.
posé manifestenu'iit non saturé, esl de 77,21, tandis que le calcul conduit à
Ri,M. = 72,65.
Quant au henzoate de diphénylcamphométane et au diphénylcamplio-
niéthylène, leur réfraction moléculaire est noiahlement supérieure à celle
qu'indique la théorie pour les foimulcs C^" ll^"( ) O "|,„ et ( l-^H"' (J"|. qui
représentent des composés non saturés.
En résumé, ces recherches montrent :
i" Que le diphénylcamphométliane fondant à 106°, quelle (pie soit sa
provenance, peut être transformé en son isomère fondant à t3(j°-t37°;
2° Qu'il se forme un henzoate de diphénylcamphométhane, ([uand on
traite le produit de la réaction du bromure de phényjmagnésiuni sur le
benzylidènecamphre par du chlorure de benzoyle;
3° Que ce henzoate fournit, par saponification, de l'acide henzoïque et le
mênie diphénylcamphométliane, fondant à i3G"-i37", que celui résultant
de la transformation de l'isomère fondant à loO";
4" Qu'aucune réaction ni aucune mesure ne permettent, juscpi'à présent,
de se prononcer sur la véritable fonction des deux isomères.
Ces lecherches sont continuées sur des homologues supérieurs des molé-
cules que nous venons d'étudier.
MINÉRALOGIE. — Sur une nouvelle espèce minérale, provenant du Congo
français. Note de M. A. Lvcnoix.
On ne connaît actuellement dans la nature qu'un seul silicate de cuivre
cristallisé, la dioplase (SiO^CuH-); la chrysvcule est amorphe et de
composition incertaine, car si quelques analyses conduisent à la for-
mule SiO^'Cu H% H-0, le plus grand iiomhre d'entre elles mettent en évi-
dence des mélanges de diverses substances.
Je me propose dans cette Note de décrire un nouveau silicate de cuivre
qui, pour n'avoir pas été trouvé jusqu'à présent en cristaux déterminahles,
n'en a pas moins une structure cristalline et une composition constante. Il
provient de la mine de cuivre de Mindouli (Congo français). Mon attention
a été appelée sur lui. dès 1892. par des échantillons accompagnant ceux de
dioptase, dont j'ai étudié (' ) les formes et les propriétés o[)liques. Ces pre-
(') ComjJlcs rendus, t. CX1\', 1892, p. i384.
SÉANCE DU 6 AVKIL 1908. 72,3
miers échantillons étant très impurs, j'avais remis leur analyse à plus tard :
je puis aujourd hni rachevei-, grâce à (|aelf[ues excellents spécimens, que
je viens de trouver dans une collection de minéraux congolais, récemment
olTertc au Muséum par MlVI. Lucas el Planche.
Le minéral se présente sous trois aspects et dans trois gangues distinctes :
i" en concrétions d'un bleu foncé, à surface mamelonnée et à structure
fibreuse 1res serrée, recouvrant des rhondjoèdrcs spalhiques de calcite et
supportant dé gros cristaux de dioptase; 2° en sphéroliles d'un bleu pâle,
formés d'aiguilles peu cohérentes, enveloppées par de la malachite et de
l'argent natif, eux-mêmes implantés sur de la cuprite; cette association
remplit des veinules dans un calcaire compact, imprégné de chalcositc;
3" en fibres d'un bleu clair, atteignant /|'"' <''• longueur, se trouvant seules
dans les fentes d'un grès; cette variété asl)estiforme forme aussi dans le
grès lui-même de petites veinules fibreuses, (jui rappellent celles du chry-
sotile dans la serpentine.
Ces diiïérences de couleur et d'aspect sont dues seulement au\ variations
du degré d'agrégation des libres élémentaires du minéral ; une fois disso-
ciées mécaniquement et examinées au microscope, elles se montrent iden-
tiques dans les trois cas.
En lumière polarisée parallèle, elles s'éteignent suivant leur allongement,
qui est de signe positif; le plan des axes optiques coïncide avec l'allonge-
ment; la bissectrice aiguë parait être positive; l'écartement des axes op-
tirjues n'a pu être mesuré avec précision, pas plus cjue la biréfringence,
voisine de o, o^ (n„ — /2^,\ à cause de la difliculté que l'on éprouve à tailler
ce minéral fibreux; la réfringence est un peu supérieure à celle de la diop-
tase, dont l'indice n^=^ i)^!)7- 11 existe un pléochroïsme net, dans les teintes
bleues, avec maximum suivant rig.
Le minéral renferme seulement de la silice, du cuivre et de l'eau qui ne
part qu'au rouge. Les propriétés pyrognostiques sont celles de la dioptase,
mais les deux minéraux se distinguent par la façon dont ils se comportent
vis-à-vis des acides; tandis que la dioptase est facilement décomposée en
donnant de la silice gélatineuse, le nouveau minéral ne s'attaque qu'avec
difficulté et sans faire gelée.
L'analyse suivante (a) de la première variété, la plus pure, a été faite
par M. Pisani. La densité est de 3,3G; ce nombre est probablement un peu
trop faible; il est difficile en eflét d'éliminer complètement les bulles d'air
microscopiques que retient le minéral, grâce à sa structure fibreuse. En b,
je donne la composition théorique, calculée d'après la formule qui est dis-
724 ACADÉMIE DES SCIENCES.
cutée plus bas :
CuO.
FeO.
a.
h.
37,16
06, o4
59,20
59,46
traces
»
4,5o
4,5o
I 00 , 86 I 00 , 00
Cette composition diffère de celle de la dioptase (Si()-=3H,2;
('uO = 10, 4; H'O = ii,4)i elle correspond à la formule
l•2Sio^I5CuO,5H2o = si'■^o'*Cu'^l'^
dans laquelle IVau doit èlrc considérée comme basi(|ue. Le rapport d'oxy-
gène de la silice et des bases est 6:5; le minéral appartient donc au petit
groupe des silicates intermédiaires entre les ortho- et les métasilicates; il
est à rapprocher en particulier de la ganomalite, dont la formule peut être
mise sous la forme
r2Si(»',,2PbO,8(C;i,Mn)0 — Si'^0''l'l)'-((;;..Mn)«.
Peut-être pourrait-on considérer ce minéral comme un métasilicate basique,
dont on écrirait la formide : (SiO' )'^Cu^(Cu . OH)«H-?
Quoi qu'il en soit, il constitue une nouvelle espèce, que je propose de
désigner sous le nom de planchèite. en l'iioimeur de M. Planche, auquel je
dois les meilleurs des matériaux étudiés.
Les parties du gisement de Mindouli actuellemenl reconnues sont con-
stituées par de la chalcosite argentifère compacte, formant des amas ou
imprégnant un calcaire, qui repose lui-même sur des grès. Au voisinage de
la surface, la chalcosite se transforme en malachite ( ' ), en passant parfois
par l'intermédiaire de cuprite. L'argent s'isole sous forme native, en lames
ou en cristaux, dans lesquels domine l'octaèdre.
La dioptase se trouve plus près encore de la surface, soit en rognons isolés
au milieu d'argiles rouges, soit dans les géodes de filonnets de calcile spa-
thique, qui traversent les calcaires minéralisés; elle y est parfois associée à
(') Celle malachite se présente en aii;iiilles ou en cristaux, parfois liés nets; on la
trouve aussi à Mindouli, au conlact des grès et du calcaire, en épaisses croûtes concré-
tionnées et fibreuses rappelant celles de Sibérie. Sous cette forme, elle constitue le
minerai exploité jadis par les indigènes à l'aide d'innombrables petits puits.
SKANCi: 7)U (■) AVIÎII, l()0(S. yjS
de pelils cristaux dv //iicirtz hyalin, de calcite, (Yargc/il ludi f. à de li'ès uros
crislauv de cénisùe, à de la c/irysocok, plus rarement à d(> la <,\illemite ou à
de \a fluorine.
Comme autres minéraux accessoires de ce gisement, je signalerai la
chesnylite. la pseudomalacliile (lunnite), la wulfénite et surtout de niagui-
fiques cristaux de pyromorphite jaune, se trouvant seuls ou associés à la
malachite et beaucoup plus rarement à la dioptase.
OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — S,iir la lurceplioii du relief el de la profondeur
dans l'image simple des épi'euves pholographiifues ordinaires. Conditions et
théorie de cette perception . Note de M. A. Ciiauveau.
Le titre de la présente Note pourrait être complété par le sous-titre
suivant, qui en fait pressentir nettement la signilication et la portée physio-
logiques : De la propriété stéréogénique des images rétiniennes, dissociées par
cessation de la convergence des deux axes opiitjues sur la su/ face d une épreuve
photo graphi(pœ simple. Extériorisation de ces deux images rétiniennes, avec
projection de leurs dé/ ails aux plans respectifs qu'ils occupent dans la pro-
fondeur de r espace photographié.
J'ai été incité à publier cette Note, dont, depuis bien longtemps déjà, je
possède la plupart des éléments, par la très remarquable et très importante
Communication de M. Lippmann sur les Photographies intégrales. 11 se
demande, dans celte (Communication, « s'il est possible de constituer une
épreuve photographique de telle façon quelle /lous représente le /nonde
extérieur s' encadra/it , en appare/ice, entre les bords de l'épreuve co/nme si ces
bords étaient ceux d'u/ie fenét/e ouverte sur la réalité ». On sait comment
M. Lippmann a donné la solution intégrale de ce problème, en substituant,
à l'appareil photographique ordinaire, la multitude des petites chambres
noires obtenues par le gauflrage des deux faces du film récepteur.
Cette magistrale étude de M. Lippmann provoquera sans doute d'autres
reclierches. Elle est une occasion pour moi de montrer par quel mécatnsme
la se/isation de la fe/iétre ouverte sur la /•éalité peut aussi être donnée par les
épreuves photo gr api / iques simples .
Il est un cas, en effet, où l'on y fait apparaître inévitablement, en dimen-
sions nécessairement plus ou moins réduites, à la place qu'ils occupent dans
l'espace, les divers objets que représentent ces épreuves photographiques
simples. C'est le cas, signalé dans lesous-titre ci-dessus, où, grâce au procédé
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, i\' 14.) 9^
yaf) ACADEMIE DES SCIENCES.
bien connu que rappelle ce sous-titre, l'épreuve regardée est vue double,
parce que les deux images rétiniennes de cette épreuve cessent d'être exac-
tement superposées et fusionnées ensemble.
Rien ne peut empêcher qu'alors, en vertu des lois de l'extériorisation, ces
deux images ne se projettent chacune, au dehors de Vϕl, sur le prolonge-
ment de l'axe optique, non seulement en largeur et en hauteur, mais encore
en pr-o fondeur, de manière à donner une vive sensation de relief. Si donc
l'épreuve représente un paysage, la suppression de l'une de ces images
rétiniennes, par l'occlusion de l'œil correspondant, fait que l'autre image
donne la sensadon d'une réduction du paysage lui-même, encadré par les
bords de l'épreuve, simulant ceux d'une fenêtre ouverte par laquelle serait
contemplé ce paysage réduit.
Ces intéressantes apparences dépendent exclusivement du fait fonda-
mental sur lequel cette Note est destinée à appeler Faltention, c'est-à-dire
l'inlhience de la dissociation des images rétiniennes, excitées par la vue
d'une épreuve photographique simple, sur la propriété stéréogénique^e. cq%
images.
Fusionnées par la convergence des axes optiques sur la surface de l'épreuve
photographique, ces deux images rétiniennes produisent l' image-résultante
unique et plane (pie tout le monde connaît.
Dissociées par translation de la convergence des axes optiques au delà de
l'épreuve regardée, elles donnent toujours, souvent même avec une étonnante
netteté, les sensations de relief et deprofondeur signalées tout à l'Jieure.
Pourquoi les épreuves photographiques ordinaires se prêtent-elles à la
constatation de tels faits, qui contrastent d'une manière si prodigieusement
paradoxale, en apparence, avec ceux qui sont fournis par l'association des
images non symétriques de la double épreuve stéréoscopiquc? 11 suffit, pour
se mettre en état de répondre à la question, de ne pas ouidier un fait notable
qui est d'observation courante. La vision Ijinocuiaire n'est pas nécessaire à
l'appréciation du relief et des distances; elle n'est capable (pie d'améliorer
cette appréciation.
Or la représentation photographicjue de notre paysage n'est qu'un récep-
teur intermédiaire, une sorte de relais entre l'œil et le paysage. Celui-ci, en
efTet, s'est imprimé en réduction sur la plaque sensible comme il i'cùl fait
sur la rétine, si l'œil s'était substitué à Tobjectif photographique. 11 en ré-
sulte que, si le regard, au lieu de se porter directement sur le paysage, s'ar-
rête sur l'épreuve qui le représente, c'est une image, réduite également, de
cette première réduction qui s'imprime sur les rétines. Chacune d'elles,
SÉANCE DU 6 AVRIL igoH. 727
fonctionnant isolément, est alors en possession de la propriété de faire voir
en petit le paysage photographié comme est vu, en sa grandeur naturelle, le
paysage vrai directement regardé.
11 en est ainsi parce que les images rétiniennes fournies par l'épreuve
photograplii(pie se comportent, dans leur extériorisation, exactement comme
les images réiiuiennes formées directement par le paysage. Dans les deux
cas, la réversion dioptrique et l'extériorisation reportent dans l'espace, à
leurs plans respectifs, tous les points du paysage. L'espace et les objets qui
l'occupent sont vus avec les trois dimensions, hauteur, largeur et profon-
deur. Ce report s'effectue en grandeur vraie lorsque les images rétiniennes
retournent au paysage réel d'où elles procèdent directement; en grandeur
plus ou moins réduite, quand ces images rétiniennes du paysage se forment
et s'extériorisent par l'intermédiaire de l'épreuve photographique où la
représentation du paysage a été d'abord fixée.
Voilà comment cet intermédiaire possède l'aptitude à provoquer la sen-
sation du relief dans des images rétiniennes dissociées.
Quant à la suppression instantanée de la propriété stéréogénique de ces
images, au moment de leur réassociation sur le plan de la surface de
l'épreuve, elle s'explique par l'impossibilité où se trouve l'image-résultante
d'être reportée au delà de ce plan. C'est une limite infranchissable imposée
à son extériorisation. Ainsi arrêtée par ce plan, l'image-résultante ne peut
donner la sensation de la profondeur. Les dimensions de surface, hauteur et
largeur, sont les seules dont cette image permette la perception nette.
Disons maintenant comment il est possible à tout observateur de consta-
ter couramment l'aptitude des photographies simples ordinaires à fournir
de très vives et très nettes perceptions de relief et de profondeur.
Tous les procédés se ramènent à la réalisation d'une seule et même condi-
tion : la dissociation des tleux images rétiniennes, complétée par l'obscur-
cissement de l'une de ces images, pour que l'autre, l'image dominatrice, se
manifeste dans toute sa netteté, avec l'aspect naturel des objets et des lieux
représentés.
Il suffira de quelques indications sommaires sur ces procédés :
1° Je citerai d'abord le procédé déjà employé, d'une manière purement
empirique, de l'interposition d'une loupe entre l'œil et l'épreuve. Si cette
interposition se produit au moment où le regard, concentré sur la surface
de celle-ci, la voit plane, elle fait apparaître immédiatement en relief vigou-
reux tous les détails compris dans le champ de la lentille;
"728 ACADÉMIE Di;S SCIENCES.
■>." Ue iiièiiic eu arrivc-l-il (juand relie épreuve simple est placée devant
les prismes d'un stéréoscope. Avec un lion ilioix el un arrangement conve-
nable des prismes, c"est l'ensemble tout entier du lableau photographique
qui peut être saisi à la fois par chacun des deuxyeux. Tous les personnages,
animaux, objets divers, paysage, etc.. qui figurent dans ce tableau y sont
en possession de loulcs les apparences d(^ la réalité réduite. On peut s'atta-
cher alternativem(Mit à riniage vue par l'iril droit et à celle cpii est vue par
l'œil gauche. Elles foni alors mieux valoir leurs reliefs et leurs profondeurs,
dont la vigueur, le plus souvent, ne le cède en rien à celle des sensations de
même ordre données par la vision binoculaire de la double épreuve stéréo-
scopicjue.
Pour ces remarquables et instructives constatations à l'aide du stéréo-
scoj)e, nulle éducation préalable n'est nécessaire à l'appareil de la vision.
Ainsi le même instrument qui procure la sensation du relief, par I associa-
tion des images rétiniennes simples de deux épreuves distinctes, donne avec
autant de facilité le même résultat en procurant la dissociation des deux
images rétiniennes d'une épreuve unique.
3'^ Plus intéressants sont les procédés où la dissociation est obteuni- sans
l'intervention d'appareils. Par exemple, l'exa'men, avec un seul omI, d'une
photographie ordinaire parfaitement éclairée tarde rarement bien long-
temps à faire apparaître en relief et en profondeur les détails représenlés
dans l'épreuve.
i^a dissociation des deux images rétiniennes s'est alors spontanément
accomplie. Elles se montrent, en effet, sinudtanément, si l'on ouvre fugiti-
vement le second œil.
Il est remarquable ([u'au moment de cet examen de l'épreuve avec un a-il
uni(pie, la sensation du relief et de la profondeur ne peut plus céder la place
à la sensation d'une image plane. Pour cette subslitution, il faut nécessaire-
ment l'intervention du second n'il. 'Paul (pie cette intervention ne se j)ro-
duit pas, l'épreuve conserve tous ses caractères stéréoscopiques. Ea percep-
tion de ces caractères se continue même, sans aucune interruption, (piand
on substitue rapidement à Tépreuve primitive une suite nombreuse d'autres
photographies. Aussi le ])rocédé se recommande-l-il, par sa sûreté el sa sim-
])licité, à la masse des obser\ateurs.
!\" Mais on a surtout avantage à disjoindre volonlairement les images
rétiniennes auxquelles on veut comnuiniquer ainsi l'aplilude à fournir la
sensation du relief.
SÉANCI- DU () AVRIL 1908. 729
L'observateur, placé en face de Tépreuve photographique, que nous sup-
poserons représenter un paysage, peut, à son gré, faire converger ses axes
optiques soit sur la surface même de l'épreuve, soit au delà.
Dans le premier cas, où les deux images rétiniennes se rencontrent et se
fusionnent sur le plan formé par la surface de l'épreuve, le paysage qu'elle
représente est vu simple sans apparence de relief. L'encadrement des bords
de l'épreuve ne donne en aucune façon la sensation d'une fenêtre ouverte
sur la réalité.
Dans le second cas, où les deux images sont dissociées et où leur extério-
risation n'est pas limitée à un plan unique, le paysage est vu double, avec
tous ses reliefs et profondeurs. Les deux images, distinctes, se mêlent plus
ou moins l'une à l'autre et se gênent sans doute réciproquement. Mais leur
promiscuité rend toujours plus vigoureux leurs elî'ets de relief et de profon-
deur. Du reste, la brève fermelure de l'un des yeux permet d'obtenir instan-
tanément, avec la plus remarquable netteté, la sensation du paysage vu dans
le cadre d'une fenêtre ouverte et dont les plans divers sendîlent fuir dans
l'espace, en s'éloignant de cet encadrement.
Quand le regard, vaguement projeté au delà de l'épreuve, a fait naître
ainsi, dans la double image perçue, la sensation des trois dimensions, il est
très facile, en rétablissant la convergence des axes optiques sur la surface
de l'épreuve, de ramener l'une des images sur l'autre et de les transformer
ainsi en une seule image à deux dimensions. Et l'on peut, non moins facile-
ment, effectuer la transformation inverse, par retour à la convergence des
axes optiques au delà de la surface de l'épreuve.
Le procédé qui se prêle à la répétition continue et rapide de ces alter-
nances est bien celui qui procure les renseignements les plus complets sur
le mécanisme de l'acquisition de la propriété stéréogéniquc des images réti-
niennes fournies par les photographies courantes, C'est avec ce procédé
qu on constate le mieux «pie cette acquisition est la conséquence nécessaire de
la réversion et de l'extériorisation de ces images, projetées en étal de dissocia-
tion au dehors de l'œil.
Ces diverses constatations sont a la portée de tous. Mais la facilité avec
laquelle on se dresse à les faire dépend, bien entendu, des aptitudes indivi-
duelles, c'est-à-dire des qualités et des défauts de l'appareil de la vision.
routes les pholographies, même les moins bonnes, sont propres à mon-
trer les propriétés stéréogéniques des images rétiniennes dissociées. On se
trouve beaucoup mieux, toutefois, d'employer les épreuves en provenance
n'io ACADI'MIE DES SCIENCES.
de clichés obtenus flans des conditions tout à fait satisfaisantes d'éclairage
et de mise au point.
Il n'y a pas de raison pour cpie ces ])ropriétés stérébgéniques des images
rétiniennes ne se manifestent également dans l'examen de toutes les autres
représentations graphiques de la nature, quelles qu'elles soient, y compris
les perspectives géométriques purement linéaires. On doit toujours pouvoir
y réaliser, d'après la théorie, les conditions pro])res à l'évocalion des sensa-
tions de relief et de profondeur, liées à la dissociation des deux images réti-
niennes.
l'HYSiOLOGlE. — Sur l'avance et le relard de la coagulation du sang
en tubes capillaires. Note de M. Cii. Bouchard.
On admet (pie le sang recueilli, à sa sortie du vaisseau, dans un tube
capillaire se coagule plus vite que quand il est reçu dans un vase même non
enduit de substances qui ne se laissent pas mouiller par lui. -l'ai pu, au cours
de ces trois dernières années, montrer aux élèves que cette assertion n'est
vraie que paiticllement et (ju'on peut, à l'aide du même tube capillaire,
prouver à la fois l'accélération et le retard de la coagulation.
Après avoir fait un pli à l'oreille d'un lapin, dans le sens de la longueur,
on tranche transversalement, d'un coup net de ciseaux, l'artère médiane de
l'oreille en même temps que le cartilage et les deux surfaces cutanées externe
et interne, sans donner à la fente ainsi pratiquée une dimension supérieure
à i"'\ On approche l'extrémité d'un tube capillaire très fin de l'orifice de
l'artère au moment où le sang jaillit, soit inunédiatement, soit api^ès le spasme
ischémique préalable, et, l'autre extrémité du tube étant placée en contre-bas,
on laisse le sang pénétrer. Un chronomètre est mis en mouvement au moment
où la plais est pratiquée. On marcpie le nombre de secondes qui séparent
l'incision, le début de la prise du sang et la fin de cette prise. On mesure au
millimètre la longueur de la colonne du sang.
Vingt secondes environ après la lin de la prise on commence à briser le
tube par fragments qui ne dépassent guère i'"'"en longueur, en commençant
par l'extréniiti' par où le sang a pénétré. A un moment le fragment de verre
est relié à la partie principale du tube par un filament de sang coagulé, on
note cet instant et l'on mesure ce qui reste de la colonne sanguine.
Si Ton admet que le sang a pénétré dans le tube avec une vitesse uniforme,
SÉANCE DU 6 AVRIL 190."^. -'.il
on doduil des données qui viennent d'être indiquées l'instant où la portion
de sang qui vient de se coaguler est sortie du vaisseau et la longueur de la
paroi du tube contre laquelle ce sang a frotté avant de devenir immobile.
Le temps nécessaire poui' cette coagulation est généralement inférieur à
I minute. Il peut n'être pas supérieur à 20 secondes.
Dans les nombreuses expériences qui, sous l'intluence des enseignements
de Wriglit, ont été faites sur la coagulation en tube capillaire dans ces huit
dernières années, la constatation du filament rouge élastique entre un frag-
ment et le reste du tube était considérée comme l'instanl de la coagulation.
Après avoir constaté l'instant de cette coagulation après fractures succes-
sives du tube en commençant par le bout par où le sang était entré, j'ai eu
l'idée d'aller chercher ce qui se passait à l'autre bout, là où se trouvait le
sang du début de la prise, le sang le plus anciennement extravasé qui aurait
dû être coagulé le premier; et j'ai trouvé que, 1 minute, 2 minutes, 5 et
6 minutes après la première coagulation, ce sang était encore liquide.
J'ai alors fracturé le tube en pièces successives en me dirigeant \ers l'ori-
fice d'entrée et j'ai rencontré enfin une seconde coagulation. J'ai déterminé,
en mesurant ce qui restait de la colonne sanguine, le temps écoulé entre
l'extravasation de cette portion de sang et Tinstaut de sa coagulation
comme aussi la longueur de la paroi contre laquelle il avait frotté.
Le résultat constant de mes expériences est que le sang extravasé le der-
nier se coagule, dans le tube capillaire, plus vite qu'à l'état normal et que le
sang extravasé le premier se coagule plus lentement que dans les conditions
ordinaires. Ce retard de la coagulation est d'autant plus grand que la
colonne est plus longue et que, par conséquent, le sang a été en contact avec
une portion plus considérable du tube. Les choses se passent comme si, en
cheminant dans le tube, le sang se dépouillait de ce qui provoque normale-
ment la coagulation, et comme si ce quelcjuc chose s'accumulait dans la
première portion du tube, dans cette partie où se trouve le sang extravasé
en dernier lieu.
J'ai disposé une expérience qui permet d'analyser les phénomènes de
façon plus complète.
Je remplis comme précédemment un tube capillaire avec les mêmes
déterminations d'heure et de longueur. Je fracture graduellement le tube à
partir de l'orifice d'entrée. Je note l'instant où je constate la coagulation et
la longueur parcourue, puis je continue à multiplier les fractures toujours
dans le même sens. Je trouve la continuation de la coagulation jusqu'à un
moment où le sang apparaît liquide. Je continue et j'observe une seconde
■ySa ACADÉMIE DES SCIENCES.
coagulation qui se mainlienl dans une certaine étendue et à laquelle fait
suite un nouveau lac de sang liquide, et j'arrive à noter des alternatives de
sang coagulé et de sang liquide, jusqu'à six consécutives.
En nolant Tinstant de ces coagulations successives et les longueurs cor-
respondantes parcourues dans le tube, je suis arrivé à tracer la marche de
l'onde de coagulation dont la vitesse, à partir de la première coagulation,
est de -^ à -j'^ de millimètre par seconde. Si je fais les fractures avec
une vitesse plus grande, j'arrive à dépasser Tonde de coagulation. Si
je ralentis alors les ruptures, je suis rejoint et dépasse par elles, et je
retrouve les fds rouges élastiques. Si j'accélère ma marche, j'atteins une
région encore liquide, et ainsi de suite.
Les conclusions de cette seconde série d'expéiiences sont les mêmes que
celles de la première. Je constate, en effet, que les éléments provocateurs
de la coagulation sont rares dans les portions de sang evtravasées les pre-
mières et abondants dans celles qui sont entrées les dernières.
Il me reste à donner les Tableaux où Ton pourra juger l'influence de la
longueur parcourue par le sang dans le tube, du temps employé à ce par-
cours, du temps écoulé depuis la plaie du vaisseau. Il me reste aussi à faire
connaître les détails anatomiques présentés par les coupes du fdament coa-
gulé faites en série depuis l'instant où la coagulation a commencé hâtive-
ment jusqu'à celui où elle s'est terminée tardivement.
GÉOLOGIE. — Sur te terrain huuiller du Sud uranais.
Note de MM. H. Douvillé et Zeiller.
La présence de fossiles carbonifériens avait été signalée dès igoo aux
environs d'Igli par le piofesseur Ficheur, puis, plus au Nord, dans la région
du Djebel Bécliar par MM. Collot etThévenin (récoltes du lieutenant Poir-
meur); ils avaient été attribués au Dinantien. Des empreintes de végétaux
recueillies par le lieutenant Poirmeur avaient été déterminées, par le pro-
fesseur Bureau, comme Stigmariaficoides et Lepidudendron Veltheimi, consi-
dérés habituellement comme caractérisant également le Dinantien (^Culm ).
En 190-, le professeur Flamand ( ' ) distinguait deux systèmes découches
plus élevés : 1° des calcaires à Spirifer cf. mosquensis associés à des grès
1^') Cotnples rendus. iG juillet 1907.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 733
argileux verts et rougeâtres qu'il attribuait au Moscovicn ; 2" des grès
et argiles schisteuses supérieurs, avec traces charbonneuses, considérés
jusque-là comme triasiqucs, dans lesquels il signalait quelques fragments
de feuilles de Linopleris, trop incomplets pour pouvoir être susceptibles
d'une détermination pr(''cise et qui représentaient pour lui le West-
phalien ( source de Bel lladi ).
En mai de la même année, le capitaine Maury, occupé à creuser des
puits pour recherche d'eau, trouvait à Douifa des grès à empreintes végé-
tales (Lepidoclendro/i et Calamités), puis un peu plus au Sud, à Gueltcl
Ahmed bcii Salah, une flore assez riche qu'il communiquait à M. Flamand
et qui démontrait définitivement l'existence de l'étage westphalien ; elle
permettait en même temps d'identifier les débris trouvés précédemment par
ce dernier à Bel Hadi.
Le général Jourdy, qui, dès l'année 1901, avait indiqué la possibilité de
l'existence du terrain houiller dans ces régions et avait encouragé les
recherches entreprises d'abord par le lieutenant Quoniam, puis par le lieu-
tenant Poirmeur, donna une nouvelle impulsion aux travaux d'exploration
poursuivis par les officiers du Sud oranais, et c'est grâce à cette action per-
sévérante que la première couche de houille vient d'être découverte par le
capitaine Maury, à Haci-Ratma; elle n'a que o", 18 d'épaisseur, elle est
pulvérulente et très altérée, comme on l'observe d'habitude aux affleu-
rements; elle n'est pas exploitable, mais son existence n'en constitue
pas moins un encouragement sérieux à conlinuer les recherches com-
mencées.
Le capitaine Maury et le Heutenant Huot ont exploré méthodiquement
la région qui s'étend au sud du Djebel-Béchar juscj[u'à Taghit : le sol est
constitué par une alternance de roches dures, calcaires et grès, qui dessinent
à la surface du sol des arêtes plus ou moins saillantes, et de couches plus
tendres formées de schistes argileux, très décomposés, qui ne sont bien
visibles que dans les tranchées ou dans les fouilles. La coupe relevée sur
le chemin de Colomb-Béchar à Taghit montre la succession des couches
suivantes :
i" liiiiiiédlaleiiienl au pied du Uécliar un premier s^sLèine (B, 11) où dominenl les
calcaires à faune manne :
Prodaclus corrugatus (Pr. Cora), Pr. cS. aciilealus, Pr. cl', scabiiciiliis,
Spirtfer hisulcalKS, Mai tinia lincata, Spiriferina crislata. OrlJiis rcsapiiiata,
Orlhotltctes crenistria. .Montimiliporidés, Ceriopora fuiiiciiliita, Archœocidaris
( bagucUes ), /'/( ysclocrin iis. Scnpliiocrin us.
C. H., lyoS, I" Semestre. (T. CM, VI, N" 14.) !>7
734 ACAHÉMIE UES SCIllNCE^.
Cette fgiine présente des analogies marquées avec celles des calcaires de Visé et de
Burlington et peut être assimilée au Dinantien supérieur (Viséen).
2° Up second système (C, 1) est caractérisé par des grés brun avec Calamités
Siickowi, Lepidodeiidron cf. VeHIwiini, L. cf. aciileatiim. Siyillaires, Pecoplei is cf.
Miltoni, feuille de Cordaïles; ils alternent avec des lits de calcaires fossilifères renfer-
mant : Pliillipsia , Orthocera, GoinaLÙies (^) (Gastrioceins , Paralegoceras), Bclleio-
phon, Aviculopeclen cf. villaniis, Procliictus cf. punctalus, Marlinta lineaLa,
Rhyitchonclla pugnits. C risoidea lubœformis et autres Bryozoaires, Hydreionoci'L-
niis cf. M'Cctyi, Cyathophyllum et des schistes argileux avec Splienopteris cf. obtu-
siloba. Calain. cf. Suckowi, AsterophylUtes equisetiformis, Annularia gaiioides,
Cordaites cf. principalis, Rhabdncarpus oi'oideus, Samaropsis Jluilans, Schutzia.
La flore est nettement \vi'slplialienne; la faune renferme des espèces à affinité»
viséennes associées p des Gpuialites d'un caractère nettenipiU uioscovien.
■3° Les couches supérieures (C, 11) sont essentiellement constituées par des grès et
des schistes argileux; la faune ne présente plus que de rares Mollusques marins
{AviculupecLen), elle est essentiellement caractérisée par des formes saumàtresou d'eau
douce (A/itkracomya); la flore est beaucoup plus riche et plus variée que dans les
couches précédentes, c'est la llore habituelle du ^^'estphalil■ll :
Sphenopleris Boulayl, Pecoplci'is cî. plumosa, Nevropleris gigantea, l\l . Jlexuosa,
Linopteris Munsteri, Splienophylluni cf. eniargina/iiiii . Calamités ramosus. C.
Suckowi, Lepidodendron cf. obovatum, Lepidophloios lariciniis, Lepidophyllum
lanceolatum, Sigillaria scittellala, S. cf. polyplnca, S. cA. fossarum. S. sp. du type
du .S^. Brardi {S. cf. semipuU'inata), Stigmaria Jicoides, St. rimosa, Cordaites
borassifolius, Cordaianlhus cf. Volkmanni, Samarapsis.
Jusqu'ici les couches ploni.;'eaient régulièfement de 10° environ vers le
Sud; elles disparaissent sous des terrains di'lriticjues pendant i4'"'S puis l'e-
paraissenl près de Menouarar avec un |)lfingement inverse vers le Nord;
elles dessinent ainsi un synclinjil iietleincnt accusé. Son bord sud est con-
stitué par des couches analogues au.x précédentes, calcaires, grès et schistes
argileux, niais ces derniers sont relativement développés et la faune rap-
pelle celle du premier système, d'âge viséen :
Orthocera, Naiitiliis. J'aralecaniles cf. mi.rolobiis. Glyphioceras? Nalicopsis,
Bcllerophon, Parallelodon, Productus semiretirutntus, Pr. cf. aciileatits. Spirifer
bistilcatas, Spirifcrina. Dielnsina haslatinn. Orlhotheles crenistria. Orlliis resu-
pi/uita, Criuoïdes, Syriiigopora. Cyathophyllum.
l'ius au .Sud, à llaci Ai-lai, des calcaires noirs, gris ou blancs, avec silex, présentent
une faune nettement viséenue avec ses grands Prndiirttts {Pr. lalissiinus. Pr. et. gi-
(') M. le prufcsseui U.iuy ;i liiuu \oulu ilclcrmiiier les (joiiiatites, doul 11 s'est pai-ti-
culièrenienl occupé.
SÉAiN(^,E DU 6 AVRIL 19O1S. 735
ganleiis), Sp. bisulcaLiis, Mar/i/iia lineala. Orlliothetes crenislria, Monticiiliporidés,
A rchimedcs, Cya thophy llum.
Ils viennent se relior aii\ coiirlies dlnnnliejines à Syrini;olliyris ciispidata, déjà
signalées à Igli.
Dans celte coupe les couches les plus élevées sont masrpiées; elles ont été
mises à découvert par des fouilles elTectuées un peu plus à FOuesl, à Ilaci
IJatma. Elles sont essentiellement constituées par des schistes et des grès à
végétaux ;
i'ecopteris sp., Mariapleris /iervosa. Nevropteris giganlea, /V. rarinervis. /V.
lenuifolia, Linopleris MunsLerl, Asteiopliyllites cf. elegans, Annulât ta galioides,
Lepidodendron lycopodioides {avec épis), Lepidoslrobus sp., Lepidopliyllum lanceo-
latuni, Lep. triaHgulafe, Sigiilariostrobits, Calamités, Cordaites borassifolius, Car-
polithes ovoidutis.
Les couches sont à peu près horizonlairs et dessinent une sorte de butte
(Djorf el Feham); c'est vers la partie supérieure cju'a été tnise à découvert
la couche de houille de ()"',iH signalée plus haut; la flore (pii l'accompagne
est la suivante :
Sphenop/eiis Boulayi. fJnapteris cdiliqua. L. Munsleri, SpItenophylUim emar-
ginatum. Calamités cf. iindiilalus, l^epidodendroa aculeatuni, L. lycopodioides.
Stiginaria Jicoides.
C'est bien la faune westphalienne des couches supérieures; les fossiles
animaux qui l'accompagnent indiquent des eau^ saumâtres :
Beliniirus arcaalus, Esllieria, Oslracodes, Spirorbis carboiiarias, Anlliraconiya
Phillipsi.
Les premières fouilles efîectuées un peu plus à l'Ouest, à (iueltet Ahmed
ben Saiah, avaient rencontré également ces couches supérieures avec une
flore très analogue :
Spitenopleris Boulayi, Sph. Delavali, Sph. oblusiloba, Pecopleris Milloni, Ne-
vropleiis teniiifnlia. V. cf. rariner^'is, N. giganlea, Linopleris Munsleri, Splieno-
pliylluni cuneifolium. Sp. cf. cinarginaluni, Calamités Su'cAoii'i. Caloniop/iyllites,
Annulai'ia cf. fertilis, Lepidodendron cf. lyeopodioides, Lepidophloios laricinus,
Lepidopiiylluin lanceolalum, feuilles de Siglllaires, Slignmiia Jicoides, Cordaites
borassifolius.
Klle est as'sociée à la faune saumâtie liahituelle avec Ostracodes, Spirorbis carbo-
narius et Ant/iraconiya. Mais à la base on tlisliiigue encore une inlercalatioii d'assises
marines avec Bellerophon, Naticopsis,.CItei)inilzia , Schizodus, Aviculopecten, Mya-
.736 ACADÉMIE DKS SCIENCES.
liiia. L ne aiitie couclie esl enlièremenl pétrie de Myalina écrasées. Il semblerait
aiii-i que ces couclies soiil un peu moins élevées que celles tl'llaci Ratma.
On voit, diiprès ce qui précède, qu'il est possible de distinguer dans le
Sud oranais, au-dessus du Diuantien inférieur (A), quatre systèmes de
couches (de bas en haut ) :
B. VisÉEN. — 1. Couches d'HaciArlal à /'/•or/. _f'z>a«ie/M, pi'incipalcnient
calcaires.
II. Couches de Menouarar à l'aralccanùes, (ilyphioceras, Spiri/er bisul-
cntus, l'rod. rorrugalus { Pr. Cora), composées de calcaires avec intercala-
lions de schistes gréseux.
C. Moscovien-Westphalien. — I. Couches de (îherassa, schisto-gré-
seuses, caractérisées par la présence de grès à Lepidodendron et Calamités ;
quehpies iutercalalious de couches calcaires avec Uastiioceras. Paralegoceras,
Belle rophon.
II. Couches d'Haci Ratma schisto-gréseuses avec flore assez riche, carac-
térisée notamment par 5'/j/?pno/);em^o»/rt>-/. Liriopteris Mansleri et Spheno-
phylium emarginattan. ei fainie saumàtre. Spirorhis carhonarius , Anthra-
comya.
C'est dans ces couches supérieures que la houille a été découverte, et
c'est surtout à ce niveau que les recherches devront être poursuivies. Les
couches de grès à Calamités fourniront le plus souvent un point de repère
commode; il en sera de même de la disparition des couches calcaires. D'une
manière générale, c'est dans les synclinaux que les recherches auiont
chance d'ajjoulir, aussi bien dans les régions découvertes du Sud que plus
au Nord, sous la couverture des terrains secondaires. Le substratum dinan-
tien ayant été signalé au >ord par Gentil chez les Beni-Snassen, et à
750*"" à l'Ouest par Lenz dans la région d'Igidi, on voit qu'un champ très
vaste est ouvert aux explorations.
Il est intéressant de signaler la très grande analogie que présentent les
dépôts du Sud oranais avec ceux du terrain carboniférien de l'Angleterre ;
il semble que nous ayons là les deux bords de cette mer transversale qui a
persisté pendant presque toutes les périodes géologiques ( Thétys, Mésogée,
Méditerranée) et dont la partie centrale correspond aux couches à Fusu-
lines du nord de l'Espagne et de la Carinthie. La mer à Fusulines se pro-
longeait à l'Est ]iap la llussie centrale, l'Arménie, la Perse, l'Inde, la
Chine, le Tonkiu, les îles degla Sonde et le .Japon, Sjjus([ue dans l'Amérique
SKANCF. DU () AVIill. 1908. ~'i-
du Nord. (Tesl exactement le tracé suivi plus tard pai' la mer des lludistes
(Mésogée) et par celle des Orbitoïdes.
En ce qui touche plus spécialement la flore, nous ajouterons que c'est, à
notre connaissance du moins, la première fois qu'on observe la flore
westphalienne à une latitude aussi basse, et les listes d'espèces que nous
avons données montrent qu'elle offre exactement la même composition
qu'en Angleterre ou dans le nord de la Fiance.
M. Hato\ de i.a fîoLipii.ufeRE fait hommage à l'Académie d'une étude qu'il
vient de publier dans le Journal de Mathématiques pures et appliquées sur la
détermination des axes principaux d'inertie du temps de parcours, c'est-
à-dire du système matériel formé par la dissémination, le long de la trajec-
toire, de l'émanation dégagée par un mobile sur les éléments successifs de
cette courbe, proportionnellement au temps emplové à les franchir.
aiEMOIRES PRESENTES.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les sous-groupes du groupe linéaire homo-
gène à quatre imriahles et les systèmes d' équations aux dérivées partielles
qui leur correspondent . Note de M . Liî Vavasseur , transmise par
M. Emile Picard. (Extrait par l'auteur.)
.1 ai l'honneur de présenter à l'Académie un travail qui se compose de
deux l'arties. Dans la première Partie, j'ai commencé l'énumération et
l'étude de tous les sous-groupes du groupe linéaire et homogène à quatre
variables. Dans le Chapitre I, je passe en revue les 33 groupes à un para-
mètre qui servent de fondement à toutes les recherches qui suivent; j'établis
ces 33 types par deux méthodes difiérentes. Les Chapitres II et III sont
consacrés aux deux familles de groupes à deux paramètres. J'ai déjà publié
un Mémoire sur le même sujet dans les Annales de la Faculté des Sciences de
Toulouse. Mais l'étude que je présente actuellement des mêmes groupes est
plus approfondie. J'introduis la notion de caractère d'un groupe et, parmi
les groupes d'un type donné, je cherche les groupes spéciaux, c'est-à-dire
ceux dont le caractère diflère du caractère général. Ces recherches longues
et délicates sont facilitées par une représentation géométrique des groupes
étudiés. J'établis simultanément les changements de variables (les groupes
i^SB ACADÉMIE DES SCIENCES.
de substitutions linéaires) pour lesquels chaque jj;roupc trouvé reste inaltéré.
Chaque groupe est ramené à sa forme réduite. Dans la première famille, les
deux transformations génératrices sont échangeables; elles ne sont pas
échangeables dans la deuxième famille. Pour chaque groupe, je donne les
équations finies du groupe. I.e Chapitre IV traite de la première famille des
groupes à trois païamètres (les transformations génératrices sont échan-
geables). Le Chapitre Y est consacré à la structure (X,Y) = ffY, (Z,X) = o,
(Z, Y) = èY; le Chapitre VI, à la structure (X,Z) = aX, (Y,Z) = ^X + yY,
(X,Y) = o; le Chapitre VII, à la structure (Y, Z) = tZ, (Z, X) = pY,
(X,Y) = aX, avec pa 7^ o. Je signale le groupe
dont j'ai cherché les équations finies. Le Chapitre VIII est consacré aux
groupes à quatre paramètres dont toutes les transformations sont échan-
geables. Dans le Chapitre IX, je reviens auv groupes à trois paramètres,
avec la structure (Y, Z) = o, (X, Z) = o, (X, Y) = aZ.
Avec ce Chapitre se termine l' énumération des groupes à trois paramètres. Le
Chapitre X est consacré, pour les groupes à quatre paramètres, à la struc-
ture (X, Y) = o, (X, T) = o, (Y, T) = o, (X, Z) = aZ, (Y, Z) = iZ,
(T, Z) = cZ, deux au moins des nombres a, />, c étant différents de zéro ;
le Chapitre XI, à la structure (Y, Z) = aZ, (X, Z) = 6Z, (X, Y) = o,
(T, Z) = o, (T, Y)=o, (X, T) = cZ; le Chapitre XII, à la structure
(X,Y) = o, (X,Z) = o,(Y,Z) = o,(X,T) = o,(Y,T) = o,(Z,T)-«X.
Dans le Chapitre XIII, très court, j'établis seulement les structures possibles
pour le cas des groupes à quatre paramètres dont le groupe dérivé est à
deux paramètres. ■
J'arrive à la deuxième Partie; il s'agit de trouver un système de m équa-
tions aux dérivées partielles du premier ordre (m ;^ \ ) des quatre fonctions X,
Y, Z, T, des variables x,y, z et /, telles que, si H, y), C, t désignent un
deuxième système de solutions également arbitraires, X, Y, Z, T considérées
comme fonctions de ^, y], l, t soient encore un système de solutions du
même système d'équations aux dérivées partielles (voir le Mémoire de
M. E. Prr.AKD, Journal de Liouville, t. VIII, V série, 1892). A chacun des
groupes trouvés dans la première Partie correspond un tel système d'é([ua-
tions aux dérivées partielles. J'ai donc pris un par un les 586 groupes trouvés
dans la première Partie, et j'ai cherché le système d'équations aux dérivées
partielles correspondant. J'ai intégré, en général, les systèmes obtenus, ce qui
nl'a fourni des groupes continus finis ou infinis, .l'ai opéré sur les formes
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 'j'ig
réduites, sauf au début, pour quelques groupes. Lorsque j'ai trouvé un sys-
tème d'équations linéaires et homogènes, X, Y, Z, T et i, yj, C, t désignant
deux systèmes de solutions, j'ai cherché quelles doivent être les fonctions /",
g, />, k pour que
a;=/(X, Y, z, T; t, r„ Ç, t), -J^g(X, Y, Z, T; ^-, r;. Ç. t),
1- = /KX, Y, Z, T; i;, •/), Ç, z), e-^A-{X, Y, Z, T; t, r„ K, -)
soit aussi un système de solutions;/, g, //, /- satisfont à un système d'équar
tions aux dérivées partielles qui se déduit du système donné toujours par
une règle invariable, au moins dans tous les cas que j'ai traités.
Exemple : le système d'équations aux dérivées partielles étant
o, X^ = Y,, = Z„ Y,= Z„.
X,:
= x,=
X,
= Y;
.^
Y
,= Z,=
T,.=
T, = ï,
:—<
on
a
~X.
=/(X,
1),
g-
=
-1-
4
-+-^"-(X,
4):
&
4-
-f-
i
2
{-%
-^ 2 Y
,r-f
'' àX ai
-t-v
:A-(T, T).
CORRESPONDAIVCE.
La Commission d'organisation du I'uemier Congrès ixter\atio.val des
Industiues FiuGoiiiFiQUEs, qui se tiendra cette année à Paris, en offrant à
M. le Président le titre de Membre d'honneur, prie l'Académie de désigner
un certain nombre de délégués qui participeront aux travaux du Congrès.
L'Académie désigne MM. Hai.lek, Dastre, Alfred Picard.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Le XIX' Bulletin chronométrique (année icfoô-igo'j ) de l'Obsercatoire
de Besançon, par M. A. Lebeuf, Directeur de l'Observatoire.
2** Eaploraçâo do Rio do Peixe. (Envoi de la Commission géographique
et géologique de l'État de Saint-Paul.)
74° ACADÉMIE DES SCIENCES.
GÉOMÉTRIE. — Sur les réseaux conjugués persistants (jui coniprenuenl
une famille de lignes niiniina. Noie de M. L. Iîakfy.
I. En rapportant à leurs lignes asyinploti(jues (;/, r) les surfaces réglées
à génératrices isotropes, j'ai été conduit (voir Comptes rendus, p. 620 de ce
Volume) à considérer trois solutions particulières /, m, n de l'équalion
d'iùiler
(E)
sa\oir
(Vb
f) Ou ai' (Il — \' )■-
i ■=- U I , /n^ U., , /; = ■ U-,
les fonctions L,, \J.,, U., étant assujetties à la seule condition
la somme P-\-//r-h rr se réduit à uue fonction de u. Dès lors, en vertu
d'une proposition connue, l'enveloppe (S) du phin
Lr -+- my -^ /i z -h p ^= o,
OÙ p est une solution quelconque de l'équalion (E), admet le réseau (u, c)
comme réseau conjugué persistant. L'intégrale générale de l'équation (E)
étant
2 ( L! — V )
u — V
on obtient ainsi des surfaces dépendant d'u/ie fonction arbitraire de r et de
trois fonctions arbitraires de u. L'équation (E) a été employée par M. Ego-
ro^ (Comptes rendus, t. CXWII, 2] juin iijoi ) cl lui a donné des surfaces
à réseau conjugué persistant qui dépendent (ïune fonction arbitraire de c et
de deux fonctions arbitraires de u. Les surfaces antérieuremeni obtenues
par MM. MIodziejowski et (joursal dépendent aussi d'une fonction arbi-
traire d'un argument et de deux fonctions arbitraires de l'autre.
IL Pour délinir géométriquement le réseau (u, e) cpii vieni d'èlre consi-
déré, remarquons ([ue, d'après les expressions attribui'cs à /, ///, n, les co-
sinus ^/, //, r de la tiDrniale à la >uiiacc (S) ne dillèienl de /, m, n que par
SÉANCE Dl' 6 AVRIL 1908. 74 1
un facteur fonction de u seulement. Comme on a visiblement
on aura aussi
Ainsi les lignes u = const. correspondent à une famille de lignes minima
de la représentation sphérique. Or, si l'on se reporte à une indication
donnée par M. Darboux {Théorie des surfaces, t. I, p. 213), on reconnaît
aisément qu'il existe sur toute surface deux réseaux conjugués, composés
chacun d'une famille de courbes ayant précisément cette définition (') et
d'une famille de lignes minima de la surface. Nous les appellerons réseaux
conjugués isotropes.
III. On peut établir que les surfaces (S) définies plus haut sont les seules
pour lesquelles un réseau conjugué isotrope soit un réseau conjugué per-
sistant. En ciTet, chaque ligne u = const. étant une génératrice rectiligne
de la sphère de Gauss, les points de cette génératrice sont dans un plan
isotrope (jui contient le centre de la spiière : leurs coordonnées a, h, c véri-
fient doue une équation linéaire et homogène dont les coefficients sont des
fonctions de u. Par suite, en vertu d'un théorème dû à M. Goursat (Amer.
Journ. of Mathematics, t. XVIII, uSqG), l'équation du second ordre que
vérifient «, h, c est du second rang. Comme elle doit avoir ses invariants
égaux, elle revient, quand ou lui donne la forme de Moutard, précisément
à l'équation (E) considérée ci-dessus. Il faut alors trouver trois fonctions
/, m, n vérifiant celte équation et telles que l'on ait à la fois
V -¥ m"- -^ II" =.\] {II) +- V(c),
d l \^ () / m '\- I d n
On déduit de là que la fonction V doit se réduire à une constante et il
reste
P- + ni^ -^ n"- = U, C' -+- in[^ -t- n[} — o.
C) Ce sont des courbes de conlacl de cylindres circonscrits (à génératrices iso-
tropes), de sorte que les léseaux conjugués peisislauts que nous déterminons ici com-
plètent l'étude récemment laite par M. Vj^otoU (Comptes rendus, t. CXLV, 16 déc. 1907 )
des réseaux conjugués persistants dont une famille est formée par des courbes de con-
lacl de cônes circonscrits.
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. GXLVI, N" 14.) 98
rj^a ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dès lors, la surface rapportée à ses asymptotiques (u, v) au moyen des
formules de M. Lelieuvre, où /, m, n sont les fonctions cherchées, admet
les lignes u = const. comme lignes minima. Or, quand une famille d'asymp-
totiques est composée de lignes minima, la surface est une surface réglée à
génératrices isotropes. Dans sa représentation en fonction de u et v, les
fonctions /, m, n ont précisément les expressions que nous leur assignons
ici, ce qui justilie notre assertion.
IV. Si l'on veut trouver les surfaces (S') applicahles sur une surface (S)
avec conservation du réseau conjugué isotrope, on est ramené, en vertu des
formules d'Olinde Rodrigues, généralisées par M. Weingarlen, à chercher
les cosinus directeurs (a', //, c') de leurs normales. Comme on a ici
[i _,_ „,'- + n- = U , di7- ,=r da"^ + db- -+- dc^- — e <lu- + 2/ (/;/ rfr,
les fonctions a', b\ c' sont définies par le système
rt'2 -t- 6'= -+- c'2 = I , da'^= da'^ + db'^ + de""— 7—^ ^ 2/diid^-,
OÙ C est une constante arbitraire. On ramène facilement du'- à la forme
d(j'- =[»•'+(»((/)] du- + 2 du dw,
et, si on Tidentitie avec 4(a - ^^y- d'i.d} en supposant a fonction de w, on
trouve
ce qui est une équation de Iliccati, où ne figure que la seule variable u.
Cette réduction analytique d'un problème qui dépend, en général, de deux
équations de Riccali, se produit toutes les fois (pi'on cherche les coordon-
nées d'une sphère d'après son élément linéaire, connaissant l'une des
familles de lignes minima.
AÉRONAUTIQUE. — .S'«/' le poids ulile maximum qu'on peut soulever en aéro-
plane. Noie de M. (iiuARDvii.i.E, présentée par M. Maurice Levy.
(_)n peut toujours décomposer comme il suit le poids d'un aéroplane :
1° a poids de l'ensemble de la charpente, de la voilure, gouvernails et accessoires;
2° m poids du système moteur propulseur (moteur, transmission, hélices, etc.);
3° X poids utile (aviateur avec ses instruments).
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. y43
a -4- w — TT représente le poids mort de l'aéroplane et .r -h n est le poids total
soulevé.
Nous poserons
•r + TT a
jj., m ^ lin et ^ ^ a,
r. O
S étant la surface de l'aéroplane.
Appelant £ la quantité de travail nécessaire pour faire progresser l'aéroplane à la
vitesse de 10™ sous l'angle d'attaque o, nous poserons ^ = e.
Nous désignerons par K le coefficient de la résistance de l'air pour l'angle d'attaque
auquel fonctionne l'aéroplane, par yo le poids par cheval de l'ensemble moteur propul-
seur et par p le rendemeiil global (transmissions et hélices) de ce système.
Enfin nous appellerons (3 le rapport entre le travail sustentateur proprement dit et
le travail des résistances passives quand l'aéroplane fonctionne sous l'angle d'attaque
oplimus. La valeur de ce coefficient (3 dépend de la loi de variation de K en fonction
de l'angle d'attaque.
Ces notations étant admises, si l'on écrit :
1° Que la valeur du poids total soulevé est égale à -KV^;
2° Que l'angle d'attaque employé i est l'angle optimus;
3° Que le travail total absorbé par l'aéroplane est égal au travail du
moteur multiplié par le rendement;
on obtient trois équations d'où l'on déduit la relation
= .r>6,25 •^
' i^+'y jfpyj
x'\ -) e"
Considérons maintenant une famille d'aéroplanes de grandeurs difl'é-
rentes, mais géométriquement semblables, pour lesquels les caractéris-
tiques « et f - j seront, par construction, les mêmes.
Nous admettrons que K est constant pour tous les appareils de la série.
On démontre qu'il en est de même pour e et p. Enfin le coefficient a croît,
en passant d'un appareil à l'autre, proporlionnellenîent à leur rapport de
similitude X.
Si nous considérons un aéroplane donné, tel que = [x, nous déter-
minerons le poids utile x', soulevé par un autre aéroplane-de la même série.
rj[^l\ ACADÉMIE DES SCIENCES,
au moyen de la relalion
L'examen de celle relation montre aisément (ju'il existe une valeur A
de X pour laquelle le poids soulevé X est maximum.
I g
Cette valeur A est telle que A' = - a.
Si Ton appelle X et H le poids utile et le poids mort de l'aéroplane soule-
vant le poids utile X maximum, on aura
9 X 8» ,u'
^ et -——^^
S a; 9' p
(.^ X
Nous avons réuni, dans le Tableau ci-après, les valeurs de _^ > ~^ ^^ ^
pour différentes valeurs de [j. :
I^'
X
11..
IJl — I
x'
A.
1 , 16
23,45
1 ,oi5
1,07
I ,20
25,80
.,1.8
1,21
i,3o
35,34
i,53i
1,54
i,4o
Di ,65
2,238
I .93
1 ,5o
76,88
3,36i
2,37
2,00
5 r a , 00
22 , [90
.5,6a
2,5o
2543,00
1 10,012
10,98
3,00
984 I , 00
426, 1 i5
.8,96
L'aéroplane Farman, pesant à vide 53o'"^, a [)u soulever un poids utile
de go'^K à loo'^e. La valeur de [j. pour celle machine est donc environ de 1,2,
nombre très voisin de la valeur \ = i,i25 correspondant au maximum.
Si donc on cherche à construire des aéroplanes à grande puissance (il est
nécessaire d'enlever un poids utile de 3oo''«, si l'on veut sortir des applications
étroitemenl sportives), on n'y arrivera pas en amplifiant les dimensions d'un
aéroplane tel que celui de Farman. 11 faudia améliorer les détails de con-
struction, de façon à réaliser des valeurs de [j. aussi grandes que possible.
Si l'on admet que les (x successifs inscrits dans la première colonne du
Tableau ci-dessus soient ceux de l'aéroplane d'autant de familles distinctes,
enlevant un poids utile de ioo'^k, on voit que le poids utile maximum com-
patible avec chacun de ces modes de conslruclion croît très vile avec p..
SÉANCE m; 6 avril k.oS. 745
Alors qu'il est seulement de iiai^s environ pour la famille d'aéroplanes
caractérisée par a,„„ = 1,20, il s'élève à 2200'*^ pour la famille où [x,„o = 2,
à ii'pour U|„„ = 2,5, et/|2', 6pour iJL,„„ = 3. Ces maxima seraient d'ailleurs
en fait inaccessibles en raison des dimensions énormes des machines qui les
réaliseraient. Toutefois, on obtiendrait déjà des résultats pratiques intéres-
sants si l'on arrivait à faire a, ,10= - grâce à divers perfectionnements.
Dans l'état actuel de la question on peut surtout gagner sur a et K, parce
que, si nos moteurs sont légers, nos charpentes sont relativement lourdes et
la qualité de nos surfaces est très inférieure à celle de la voilure des oiseaux.
Mais il est intéressant de remarquer que l'avenir de l'aviation n'est pas
subordonné à la découverte sensationnelle qui, par l'introduction d'un mode
de construction entièrement nouveau, ou celle de procédés sustenta teurs
très perfectionnés, résoudra d'un seul cou[) le problème de l'amélioration de
la fonction.
En efl'et, pour obtenir ce résultat on peut agir avec efficacité sur cinq
variables, savoir K, a, p, p et e. Or, en gagnant sur chacune d'elles un tan-
tième même peu élevé, on arrivera à augmenter le produit dans une pro-
portion considérable, et en tous cas très suffisante pour atteindre le but
poursuivi.
Il semble donc bien que l'aviation en est arrivée à ce point où, après la
période héroïcjue du début, des résultats pratiques et puissants seront obtenus
par la recherche patiente et méthodique des perfectionnements de détail.
AÉRONAUTIQUE. — Sur les conditions d'utilisation des ballons dirigeables
actuels. Note de M. le commandant I5outtie.4ux, présentée par M. Des-
landres.
Les progrès récemment accomplis dans la navigation aérienne per-
mettent de dire que le ballon dirigeable entre dans le domaine de la pra-
tique, et qu'il peut maintenant effectuer de véritables voyages offrant le
plus haut inl(''rét au point de vue scientifique ou militaire.
Pour obtenir du ballon dirigeable le rendement maximum, il faut le
rendre capable de sortir le plus souvent possible et de naviguer le plus long-
temps possible.
La fréquence des sorties est subordonnée à la vitesse propre de l'aérostat;
la durée de la navigation dépend de plusieurs facteurs : l'endurance de
n46 ACADEMIE DES SCIENCES.
l'équipage, les approvisionnements de combustible et la dépense de lest.
Nous examinerons en particulier ce dernier point.
On sait que le ballon libre est en équilibre instable dans l'atmosphère; le
moindre alourdissement le fait descendre jusqu'à terre, et, si l'on cherche à
enravcr cette descente en allégeant la nacelle, l'aérostat remonte et atteint
une nouvelle zone supérieure à la première.
Avec le ballon libre ordinaire, on ne peut parer à ces ruptures d'équilibre
qu'en ietant du lest, et c'est précisément cette consommation de lest qui
limite la durée des ascensions.
Il en avait été de même ius(prici pour les ballons dirigeables. Continuer
à employer ce procédé primitif eût été s'interdire tout voyage de longue
durée, et il était indispensable de remplacer le Ijrutal jet de lest par une
sustentation dynami([ue obtenue au moyen de la force motrice dont on dis-
pose à bord.
A cet effet, il était possible d'employer soit des hélices sustentatrices,
soit des plans mobiles autour d'un axe horizontal.
C'est cette dernière solution qui est couramment usitée à bord des sous-
marins; des gouvernails de plongée y permettent de régler la profondeur
d'immersion et l'assiette longitudinale avec une telle précision, qu'on peut
déterminer dans d'étroites limites la zone de navigation où doit se tenir le
bâtiment.
Pour profiter de ces avantages, nous avons cherché, en 1906, à appliquer
ces méthodes à la navigation aérienne. Le ballon se trouve, en effet, dans
des conditions absolument analogues au sous-marin : la réaction des plans
obliques est simplement proportionnelle à la densité du milieu; et, en raison
du rapport des poids spécifiques, elle est 800 fois moindre dans l'air que
dans l'eau.
Deux systèmes étaient d'ailleurs à envisager : ou bien des gouvernails à
axe horizontal pouvaient être placés à l'arrière de l'aérostat, leur manœuvre
flevaut avoir pour effet de changer l'assiette et d'incliner le ballon qui, se
présentant ainsi en oblique dans le courant d'air produit par la marche en
avant, devait tendre à suivre une nouvelle trajectoire, ascendante ou descen-
dante; ou bien des gouvernails horizontaux pouvaient être installés dans le
voisinage du maître-couple de l'aérostat, leur inclinaison devant simplement
fournir une composante verticale, sans changer en rien l'écpiilibre du
ballon.
l'entre ces deux systèmes nous avons donné la préférence aux gouvernails
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 747
centraux, qui ont l'avantage de fournir un certain effort vertical sans provo-
quer rinclinaison de l'axe longitudinal de l'aérostat, et sans donner lieu à
des mouvements de tangage dangereux ou gênants.
Pour lutter contre les ruptures d'équilibre accidentelles, il suffira donc
d'incliner plus ou moins les plans dans un sens ou dans l'autre, et l'on doit
arriver ainsi, en réduisant la consommation de lest, à augmenter dans de
notables proportions le rayon d'action des dirigeables.
L'expérience a confirmé pleinement cette manière de voir. Le ballon
Pairie a été muni en 190G de gouvernails de profondeur, ou ailerons, placés
un peu en avant du centre de poussée, à peu près dans la même position
que les nageoires latérales des poissons.
I^es résultats obtenus ont été des plus concluants, et il est devenu facile
d'effectuer de longues ascensions en naviguant à altitude constante par le
simple jeu de ces gouvernails. C'est ainsi que pendant l'été de 1907, c'est-à-
dire à l'époque de l'année où les ruptures d'équilibre sont les plus fortes,
en raison de l'action intense du soleil, il a été possible d'exécuter 14 ascen-
sions sans aucune dépense de lest, grâce à cette nouvelle métbode.
De même, les descentes peuvent être eifectuées avec une dépense <ie lest
nulle ou insignifiante et avec une vitesse très réduite. C'est ainsi que le
16 novembre 1907, Patrie, se trouvant à i325™ d'altitude au-dessus du fort
de Saint-Cyr, a pu regagner le sol sans aucune dépense de lest et avec une
vitesse verticale ne dépassant pas 0°', 5o par seconde.
Un gouvernail horizontal a été installé en 1907 sur le dirigeable Ville-de-
Paris et a montré également une très grande efficacité, ainsi que nous avons
pu le constater personnellement dans plusieurs ascensions prolongées.
Il est d'ailleurs intéressant de constater les progrès accomplis depuis
deux ans dans la navigation par ballon dirigeable.
En 1905, dans les expériences exécutées avec le dirigeable de MM. Le-
baudy, le plus grand trajet accompli en circuit fermé fut le voyage de Toul
à Nancy et retour, soit 5o'"" environ ; la plus longue étape parcourue en ligne
droite fut celle de .Jouarre au camp de Cliàlons; elle était d'environ loo"^"" et
fut franchie en 3''25'°. Il était difficile d'ailleurs de dépasser de beaucoup
cette durée, en raison des grosses dépenses de lest nécessitées par le main-
tien de l'équilibre vertical du ballon.
En 1907, le dirigeable Patrie a exécuté en circuit fermé le trajet de Chalais
à Fontainebleau et retour, lequel, complété par des évolutions au-dessus de
Chalais, représente une distance de 1 jo'"". Il a pu accomplir sans arrêt, par
des circonstances atmosphériques peu favorables, le voyage de Chalais à
■y/jS ACADÉMIE DES SCIENCES.
Verdun, soit une étape de 240'"" franchie en 6''45". De même, le dirij^eable
Ville-de-Paris a effeclué le 24 décembre 1907 le trajet Sartrouville-Coulom-
niiers et retour, soit un parcours total de 140'*"' et, le i5 janvier 1908, le
trajet Sartrouville- Verdun avec un parcours total de 260*"".
Pendant ces longues ascensions, les dépenses de lest, relativement mi-
niuics d'ailleurs, n'ont eu pour objet que de gagnerdes altitudes supérieures
et le maintien de l'équilibre vertical a été obtenu à peu prés uniquement
par l'emploi des gouvernails horizontaux.
Ainsi, grâce au procédé de sustentation dynauii(pie inauguré avec le
dirigeable Pairie, la durée possible des ascensions, si étroitement limitée
autrefois par la dépense de lest, ne dépend plus guère aujourd'hui que de
rapprovisionnoinent d'essence, calculé pour 10 heures, mais qu'il est facile
d'augmenter dans certaines limites, en emportant des bidons d'essence en
guise de lest.
SPIlCTROSCOPIE. — Étude spectroscopifjue de flammes de diverses natures.
Note de MM. <1.-A. Hemsalf.ch et C. de Watieville, présentée par
M. Lippmann.
Outre les avantages que nous avons signalés, notre nouvelle méthode de
production des spectres de flammes (M présente celui de permettre l'emploi
de gaz dont le mélange est très explosif, comme ceUii de l'oxygène avec
l'hydrogène ou le gaz d'éclairage. On sait que, dans ce cas, on avait été
jusqu'ici réduit à introduire sous forme massive, dans le dard déjà formé
du chalumeau, la substance à étudier, ce qui présentait le double incon-
vénient d'employer une partie de la chaleur de la source à la fusion de la
matière, et de ne pas mettre à contribution toutes les parties successives de
la flamme. Ayant placé sur le trajet de l'un des gaz qui se rend au brûleur
une étincelle ou un arc dont la matière arrachée aux électrodes est enlrainée
sous forme très divisée à l'intérieur même de la flamme, nous avons pu
étudier le spectre fourni par les sources suivantes : hydrogène seul, gaz
d'éclairage et oxygène, hydrogène et air, hydrogène et oxygène. Nous
bornerons la présente Note à l'exposé des résultats fournis par l'étude de
la première de ces flammes.
(') MiiMSALECH el DE Watieville, Coiiifles rendus, t. C.VLIV, 1907, p. i338 et
t. CXLV, 1907, p. 1266.
SÉANCE DU (') AVIilL 1908. 'j^()
La flamme de l'hydrogène brûlant seul est, comme on le sait, fort peu
éclairante; si le gaz, avant d'être enflammé, passe dans un ballon où l'on
fait jaillir un arc entre des tiges de fer, ou mieux entre une tige de fer et un
charbon à lumière, la flamme devient éclairante. On remarque, cependant,
comme l'indique la photographie reproduite ci-contre, que la flamme est
loin d'être uniformément lumineuse : la matière enlevée aux électrodes
forme une sorte de colonne cylindrique détachée du brûleur et constituée
par de petits filets de particules incandescentes, qui paraissent s'élever verti-
Fis. ..•
calement sans se mélanger aux parties latérales renflées de la flamme. Cette
colonne lumineuse donne un spectre continu, et l'on observe à l'aide de la
photographie un fort petit nombre de raies : 386o.o3 du fer, très faible,
4o3o.84, 4o33.i6et 4034. J9, le tri[)let du manganèse, assez bien visible,
et la raie 4226.9 du calcium, extrêmement faible. Ces raies proviennent
probablement d'impuretés contenues dans noire hydrogène (commercial)
et introduites dans la fabrication industiiclle par le fer et l'acide chlorhy-
drique. L'enveloppe externe de la llammc n'émet que la seule raie 4226.9
du calcium.
Dans le cas où c'est sur une étincelle produite entre des électrodes de
calcium que passe rhydrogène, la flamme prend une coloration orangée sur
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 14.) 99
75o ACADÉMIE DES SCIENCES.
toute son étendue. Elle émet les bandes vertes et rouges, ainsi que la
raie ,''1226. (>, 1res forte, du calcium ; on voit également la raie 386o.o-i du fer
et le triplet du manganèse, raies sans doute dues, comme nous l'avons déjà
dit, aux impuretés de l'hydrogène.
On peut faire les deux remarques suivantes :
1" Ces quelques raies qui apparaissent ainsi dans la flamme de Tliydrogène sont,
dans celle du mélange de gaz d'éclairage el d'air chargé de traces des substances
auxquelles elles appartiennent, émises par la llanime sur toute sa hauteur, c'est-à-dire
également par l'enveloppe externe qui est en contact avec l'atmosphère (').
2° L'iivdrogène entraine bien une quantité de matière capable d'en fournir le
spectre de flamme complet, car celui-ci apparaît aussitùl qu'on ouvre le robinet d'oxy-
gène du chalumeau. Ces faits semblent donner un appui à la théorie des auteurs qui,
comme M. Pringsheim, veulent voir dans les réactions chimiques la source de pro-
duction des spectres par les flammes. EfFectivement, dans le cas du fer, le cylindre
lumineux intérieur ne fournit qu'un spectre continu, comme si, grâce à ce qu'il est
séparé de l'oxygène de l'air par la partie externe de la flamme, la seule élévation de
température subie par ses particules ne pouvait suffire qu'à les porter à l'incandescence.
Dans le cas du calcium, c'est la llarame tout entière qui est colorée, et le voisinage
immédiat de l'air permet d'expliquer la production des bandes de l'oxyde.
Lorsque le fer ne se trouve qu'à l'état de traces, sous forme d'impuretés, dans l'hy-
drogène en combustion, l'addition de l'oxygène provoque l'apparition de quelques
raies supplémentaires du fer. Ce spectre est probablement constitué par les « raies
ultimes » (M. de Grauiont) du fer. En comparant notre spectre à celui de l'étoile
9. Cvgni, dans lequel le fer est représenté par quelques raies seulement, nous avons
constaté une certaine ressemblance. On remarquera que le spectre de cette étoile pré-
sente d'une façon marquée les raies de l'hydrogène. Le Tableau suivant donne la liste
de ces raies du fer. I^es intensités des raies du spectre de a. Cygni ont été empruntées
au Catalogue de Sir Norman Lockyer (-).
Intensités (max. = lo).
Ffaniiiie
( Hemsalech
Longueurs d'onde el ac Cygni
(Ixayser el Runge). de Walteville ). (Loclvyer).
3720,07 3 —
3737,27 2 \ Ces raies coïncident —
3745,81 I f avec des raies —
3820,56 < I ( du spectre de l'étoile —
3824,58 <i ) Sirius. —
(') De WATTEViLLE, l'Iùl. Tia/is., série A, t CCIV, 1904, p. i4*^-
(-) Publié pai' le Solar Physics Committec, London, 1902.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. "J^l
Intensités { max. = 10).
Flamnie
(Hemsalech
Longueurs d 'onde
et
a Cygni
(Kayser et Runf;e).
de Wallcville).
(Lockyer),
3856,49
<I
—
386o,o'3
f
4
3
3878,47
<1
—
3886,38
2
2
389.5,-5
0
2
3899,80
<I
—
3903,06
<1
1
3920, 36
<I
I
3923,00
<I
<t
3928,05
<I
1
3930,37
<I
2-3
4045,90
<I
3-4
4o63,63
<I
2
4071,79
<I
3
4383, 70
<I
2
44o4,88
<t
1-2
44i5,27
<1
<i
Un spectre continu et des bandes nous ont empêchés de voir, dans la par-
tie violette, les quelques raies, d'ailleurs très faibles, qui se trouvent encore
dans la liste de Lockyer.
SPECTROSCOPIE. — Sur la présence des raies d'èlincelle dans le spectre de l' arc .
Note de MM. Cii. Fabry et H. Buisson, présentée par M. Deslandres.
Si l'on compare le spectre d'arc et le spectre d'étincelle d'un métal, on
trouve que certaines raies du second sont absentes du premier ou n'y existent
qu'avec une très faible intensité. Ces raies sont spécialement désignées sous
le nom de raies d'étincelle {enhanced Unes de Lockyer). Leur étude, inté-
ressante pour l'Astronomie physique, a donné lieu à de nombreux travaux.
Dans l'emploi que nous avons fait de l'arc au fer pour la mesure de
repères spectroscopiques ( ' ), et pour la préparation d'une Carte de son
(') Comptes rendus, t. GXLIV, 1907, p. n55. — Journal de Physique, 4'= série,
t. VII, 1908, p. 168.
n52 ACADÉMIE DES SCIENCES.
spectre ( ' ), nous avons découvert qui* toutes les raies d'étincelle sont émises
par cette source, mais seulement par quelques parties de l'arc.
Cet arc est produit entre deux tiges de fer de 7""" de diamètre, placées
verticalement. 11 est alimenté jjar une distribution de courant continu à
220 volts, avec interposition d'une résistance convenable.
Le régime le plus ordinaire de l'arc est le suivant : examiné visuellement,
l'arc se présente comme formé de deux tlanimes, partant des deux élec-
trodes. La flamme négative est de beaucoup la plus brillante, et la différence
est d'autant plus accentuée qu'on utilise des radiations de plus grande
longueur d'onde. A travers un verre rouge la flamme négative apparaît
presque seule. Dans l'ultra-violet les raies données par la partie négative
sont élargies, et un grand nombre d'entre elles renversées, tandis que la
partie positive ne donne pas de renversements. C^liacune des deux flammes
semble avoir pour origine un point brillant situé sur la goutte de fer fondu
qui termine chaque électrode. Ces points émettent tontes les raies d'étin-
celle alors que les flammes de l'arc ne les donnent pas.
Pour faire celte distinction d'origine, il faut se servir d'un spectroscope
sans astigmatisme, et projeter sur la fente une image de l'arc; les raies
d'étincelle apparaissent alors comme des points très brillants aux extrémités
des électrodes. Si l'on élargit la fente, l'aspect est encore plus caractéristique :
on a une série d'images monochromatiques de l'arc, qui se réduisent à deux
points pour les raies d'étincelle.
Dans le spectre visible, les raies signalées comme enhanced par Loc-
kyer (^) donnent cet aspect d'une façon frappante. C'est le cas des
raies 4924 et 5oi8. Il en est de même des raies analogues signalées par Haie
et Adams (') dans la région rouge, par exemple les raies G247 et 64 jG.
Dans l'extrême ultra-violet, les raies de cette espèce sont très nombreuses,
à tel point que dans la région 2400 le rayonnement est presque entièrement
émis par les deux points brillants des électrodes. Pour les petites longueurs
d'onde le spectre d'arc et celui d'étincelle sont très différents. Il y a des
raies particulières à chaque source et des raies communes. Sur nos clichés
ces diverses raies se distinguent très nettement : les raies d'étincelle (24<)j,
(') Les Cartes actuellement existantes du spectre du fer ne sont pas pleinement
satisfaisantes. Nous en préparons une qui paraîtra très prociiaineinenl dans les Annales
de la Faculté des Sciences de Marseille.
(-) Proceedings of the Royal Soc. oj London, t. L\V, 1900, p. 4ïS-
(^) Astrophvsical Journal, t. WV, 1907, p. 70.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. ySS
2664, iiG84, 2G93) apparaissent seulement aux électrodes; les raies d'arc
(2679, 2689, 2735) se montrent dans la flamme sans renforcement aux
extrémités; les raies communes (239.J, 24i3, 2563) apparaissent dans la
flamme avec renforcement aux électrodes.
Ces propriétés ne sont pas particulières à l'arc au fer : nous les avons aussi
observées sur l'arc entre tiges de nickel ou de cuivre. On ne les avait pas
rencontrées jusqu'ici probablement parce que l'on s'est servi de réseaux con-
caves doués d'astigmatisme, qu'on a souvent disposé l'arc perpendiculai-
rement à la fente, et qu'enfin on a surtout étudié l'arc en plaçant le métal
sur des pôles de charbon. 11 faut toutefois rappeler qu'un cas analogue a été
observé par Hartmann (') pour la raie d'étincelle 44^1 du magnésium.
Lockjer aUiibue la prniluclion des raies d'étincelle à une température particuliè-
rement élevée. Dans le cas de l'arc, il faudrait supposer que la température est plus
élevée au voisinage immédiat des électrodes; il est difficile de dire s'il en est ainsi. Nous
avons constaté que la limite d'interférence pour les raies émises par les points bril-
lants des électrodes est sensiblement la même que pour les autres raies et que, par suite,
leur largeur n'est pas plus grande. Ce fait n'est pas favorable à l'iiypothèse d'une tem-
pérature plus élevée. On peut, avec plus de vraisemblance, attribuer la production des
raies d'étincelle à la chute de potentiel rapide qui existe au voisinage des électrodes.
Les ions prendraient là comme dans l'étincelle des vitesses très gi'andes et leurs chocs
plus violents donneraient lieu à l'émission de raies qui ne se produiraient pas avec des
vitesses jtlus faibles. La tem])Lrature ne jouerait, dans le cas actuel, aucun rôle dans
la production des raies d'étincelle. D'autre part, la température seule, si elle est suf-
fisamment élevée, peut donner les mêmes vitesses sans aucun phénomène d'origine
électrique. D;ins un rayonnement purement thermique, les raies d'étincelle seraient
des raies de température élevée. En résumé, la contlilion d'émission de ces raies serait
l'existence de vitesses très grandes, ces vitesses étant dues, selon les cas, à la pi'ésence
d'un champ électrique ou au mouvement d'agitation thermique.
L'émission des raies d'étincelle par les points brillants des électrodes
explique certains faits curieux. Toute catise qui diminue l'intensité et la
longueur des flammes de l'arc tend à produire une prédominance des raies
d'étincelle. Ainsi l'arc sous l'eau émet ces raies, comme l'ont montré Hart-
mann et Eberhard (*) dans le cas du magnésium, du zinc et du cadmium.
Il en est de même pour l'arc à très faible intensité, forcément très court,
surtout si la tension est peu élevée.
Indiquons en terminant que l'arc au fer peut présenter un autre régime
(') Astrophysical Journal, t. XVII, igoS, p. 270.
(-) AslrophysicalJoiiriial, t. W'Il, igoS, p. 229.
754
ACADÉMIE DES SCIENCES.
que celui iiiii vient d'être décrit : il en diffère en ce que le point brillant
n'existe plus que sur la cathode, qui seule éiuel une flamme; le point et la
flamme de l'anode ont disparu.
(^)uand on passe du premier régime au second, pour une même longueur
de l'arc, la différence de polentiel entre les électrodes subit un accrois-
sement notable.
CHIMIE. — 'Nouvelle méthode de dosage de la vapeur de mercure dans l'air.
Note (') de M. P. Ménière, présentée par M. Armand Gautier.
Chargé par feu le professeur Panas de créer, dans un but thérapeutique,
un appareil à inhalations d'air mercurisé, j'ai dû rechercher une méthode qui
T^...-:^^
permit de doser d'une façon précise les quantités minimes de vapeurs mer-
curielles mélangées à l'air respiré.
(') Présentée dans la séance du 3o mars 1908.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 7^5
Après avoir essayé les papiers imprégnés d'azotate d'argent ammoniacal,
de chlorure d'or ou de palladium, etc. (Merget), réductibles sous les
influences les plus diverses, le barbolage dans l'acide nitrique pour oxyder
le mercure, etc., j'ai dû, sur le conseil de M. le professeur Gautier, dans le
laboratoire duquel a été exécuté ce travail, recourir au mélange intime de
l'air mercuriel avec les vapeurs bouillantes d'acide azotique. J'ai pu fixer
ainsi la totalité du métal à l'état de nitrate (jue je dose ensuite comme on
le verra plus loin.
L'appareil que j'emploie se compose d'un ballon en verre de i5oo""" muni
de deux tubulures rodées; la première est traversée par un tube, destiné
à amener le gaz à la partie inférieure; sur la deuxième s'adapte verticalement
un tube serpentin Lebel-Schlœsing de gros diamètre à six spires allongées.
A la suite un petit serpentin de i'" de long à spires rapprochées plonge dans
une allonge bitubulée pour l'arrivée et le départ de l'eau destinée au refroi-
dissement. Pour éviter toute perte, ce système est relié à un second presque
identique comme le montre la figure ci-jointe.
Comme accessoires un compteur à air et une trompe d'aspiration.
jWode opératoire.— \evsev laos d'acide nitii(iue pur à 4o° B. dans le premier ballon
et 75e dans le deuxième; après avoir fait cummiuiiquer l'appareil, d'un côlé avec le
compteur et la trompe à ean et de l'autre avec le mélange d'air el de vapeurs mercu-
rielles, on cliaufïe jusqu'à ébullilion et conini.-ncenient de condensation. A ce moment
on fait fonctionner la trompe de telle sorte qu'il passe i' d'air par minute. La quantité
totale doit varier entre 100' el 1000' suivant les circonstances.
Celle première opération bien conduite, ou laisse refroidir l'acide qui tient alors en
dissolution l'azotate mercurique el Ion doit retrouver très exactement le poids initial
de 200S d'acide. S'il en était autrement c'est que la trompe aurait fonctionné trop tôt ou
trop vite ou encore que les serpentins supérieurs auraient été insuffisamment refroidis.
La solution acide versée dans une capsule est évaporée très lentement à la tempéra-
ture de 50° environ. Lorsqu'il ne reste plus que 4 à 5 gouttes de liquide on y verse
2qc[u» d'eau distillée.
Dosage. — Les quantités de mercure ainsi recueillies dans les cas les plus fréquents
sont tellement minimes que les procédés de dosage ordinaires ne sont pas applicables.
J'ai donc dû instituer deux, méthodes : l'une destinée à l'analyse des solutions renfer-
mant moins de j^^-^ de leur poids de mercure, l'autre pour les doses supérieures.
La première repose sur l'emploi de la diphénylcarbazide du professeur Cazeneuve et
qui donne dans les sels de mercure un précipité de dipliénylcarbazone mercurique bleu
pensée dans les solutions fortes jusqu'au ,^(^70. '^'^oXeV rose dans les solutions du -nrô'oTô
an ! pi rnsp vinlapè du ' au — de mercure et même au-dessous.
Cet élégant réactif fournit des résultais particulièrement nets dans les solutions
d' azotate mercxxTÏqn^ A \2L condition qu'elles soient très étendues, absolument pures et
qu'elles ne contiennent pas au début plus de o,5 pour 100 d'acide nitrique. Le réactif
756 ACADÉMIE DES SCIENCES.
s'oblienl en faisant dissoudre à froid 08, 25 de dipliényicarbazide dans loos d'alcool
à 4o" C. très pur. On laisse digérer 34 heures et Ton liitre.
J'ai fait imprimer une éclielle coloritnclririue qui comprend 11 teintes coriespon-
dant aux quantités suivantes de mercure :
o«, 01 pour 100; 0,007.5; o,oo5; o,ooo5; 0,001; 0,00070; 0,0000; o, 00026;
0,0001; 0,000076; 0,00000; 0,000025 pour 100 de liqueur.
Les 20'"'' de liqueur mercurielle de l'opération précédente sont divisés en quatre
parties égales. La première partie, soit 5'"'', versée dans un tube gradué est additionnée
de I™' du réactif; deux cas peuvent se présenter : 1" la teinte obtenue est inférieure
à la teinte n" 1 et il suffit de trouver la teinte similaire et de lire la quantité corres-
pondante de mercure; a" elle est superposable à la teinte maxinia 1 et alors il faut
recourir à ma deuxième méthode, car elle peut correspondre à toutes quantités égales
ou supérieures à yjJ^. A cet eflet j'emploie une liqueur titrée obtenue par solution
de 4^,50 d'iodure de sodium bien sec dans i' d'eau distillée. Ce réactif très sensible,
versé dans les solutions de nitrate mercuri([ue, donne un précipité blanc, rose ou
rouge suivant leur titre, soluble dans un excès de réactif. Sachant que i™' de solution
iodurée correspond à os, 001 de Hg pur précipité puis redissous, il est aisé, en la ver-
sant goutte à goutte et très lentement, dans 5™' de liquide à analyser, d'en déduire la
quantité cherchée.
J'ai pu déterminer par ces deux méthodes les quantités de mercure entraî-
nées par le passage de l'air, à des températures de 1 2° à 100", sur des amal-
games (o'*,ooo4 à 0,19 par mètre cube d'air), sur le mercure métallique
(0^,0006 à 0,42), sur la buée mercurielle (08,0009 à 0,84), sur l'onguent
mercuriel (oSjOooS à 0,08 à 3o°), sur les flanelles de Merget (o^^^oooS à
0,66), etc. L'analyse de l'air d'une pièce à i5° non aérée et contenant une
cuve à mercure de o"',9o x o'°,4o a donné le cinquième jour ok,oo3 pour i""'
et le quinzième o''',oo9. L'air d'une chambre logeant un lapin frictionné
quotidiennement à l'onguent mercuriel contenait le troisième jour o», 006
par mètre cube; le huitième, 0^,012 {t= iS^-iS"). Le mercure varie ainsi
^^ Duoôiioo '^ TTïïô ^^^ poids de l'air suivant les conditions.
Les méthodes et l'appareil décrits plus haut pourront i'ouinir d'iililes
indications dans les hôpitaux; dans les chambres de malades soumis aux
frictions mercurielles, ainsi que dans les mines de mercure. Ils renseigne-
ront sur la teneur en mercure des atmosphères des locaux insalubres où tra-
vaillent les miroitiers, doreurs, fabricants de thermomètres, baromètres, etc.
Ils nous semblent pouvoir être aussi utilisés par les physiciens pour vérifier
les tensions de vapeur du mercure qui depuis les travaux de Regnault ont
été reprises par Hagen en 1882, par Ramsay et Young en 1886 et par
Ed\vard-W. Morley, en 1904, sans qu'on ait pu fixer leurs vraies valeurs.
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- Imr Monroc.^ Fcris
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 757
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la combustion par incandescence des gaz en pré-
sence des corps oxydables et des corps incombustibles. Note de M. Jean
Meunier, présentée par M. Troost.
Les corps incandescents localisent la combustion à leur surface, et la ma-
nière sinj^ulière dont ils se comportent au sein des ajaz explosifs, de même
que le mécanisme de la combustion sans llamme s'expliquent facilement par
celte propriété (^Comptes rendus, t. (]\L\ , p. 1161 et t. CXLVI, p. S'ic)).
Les résultats expérimentaux sont difiVTciils, suivant ([ue le corps incandes-
cent est une substance oxydable ou une substance incombustible.
A la température ordinaire, l'affinité chimique de l'oxygène pour Tliydro-
gène, pour le carbone, ou pour leurs composés ne se manifeste pas dans
leurs mélanges gazeux, quoique l'élat gazeux, rendant le mélange parfait,
eùl dû favoriser considérablement la n'action : c'est qu'aucune attraction
n'est exercée par les molécules coml)uraMtes sur les molécules combustibles,
ou vice rersa. A la température de l'indammation, au contraire, l'attraction
se manifeste soudaine et très vive; c'est une attraction de molécule à molé-
cule ou attraction chimique qui dépend des proportions du mélange, de
même que sa vitesse de propagation, autrement dite explosion. L'attrac-
tion chimique est généralement accompagnée d'une attraction à distance,
attraction de masse ou attraction physique Cela est manifeste dans le cas
d'un combustible solide qui, ayant dégagé toute sa matière volatile, continue
à brûler sans flamme : les molécules du corps solide ne pouvant se déplacer,
il faut bien que les molécules d'oxygène aillent à leur rencontre. Celles-ci
sont attirées seulement ([uand le solide est porté à une température suffi-
sante : ce qui se passe à la surface d'un charl)on en ignition en est la preuve.
Voici à ce sujet une expérience dans laquelle l'oxygène, un gaz combus-
tible, et un métal oxydable incandescent, le fer se trouvent en présence.
Le métal e?t une spirale de fil de clavecin, lona;iie de 1" el pesant o",335; elle est
placée' dans une éprouvette renversée sur la cuve à eau, au milieu d'un mélange
de 100''"' de grisou et d'air, dosant 9,2 pour 100 de méthane et i8,5pour 100 d'oxygène.
La spirale, portée au rouge par un courant élertrique, s'oxyde et son poids s'accroît
de os,oii5; cette augmentation correspond ii la fixation de S'"'", 5 d'oxygène. Dans le
gaz résiduel, la potasse n'indique pas une quantité seusihlt- de C,0'-, tandis que le pyio-
gallale lîxe 10 pour 100 d'oxvgène, ce qui véiifie exaclemenl les cliinVes du dosai;e
initial et démontre que l'in drocarinire n'a été aucunement hrùlé. Le voliMiie du fil de
clavecin était de ^o"""', par conséquent l'ton fois moindre que le Nolume i;azeux.
C R., .908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" M.) lOO
y58 ACADEMIE DES SCIENCES.
L'oxvïïène a siiIm r:itliaclioM à distance, car les moineineiits de convection du gaz ii aii-
raieiU pas suffi pour ameiiei- au coiUact du mêlai rouge la rjuaulité qui s'est combinée;
en outre, rowgène a pénéli'é dans la masse, formant ainsi une couclie d'ovyde qui se
délactie facilement. Cette succession de phénomènes n'a duré que quelques secondes.
Les fils de plomb présentent des particularités analogues tout aussi frappantes.
Les métaux en général, mis sous forme de toiles métalliques ou de disques perforés,
ne restent pas incandescents quand ils ont été chauffés et qu'ils sont ensuite traversés
par un mélange gazeux inflammable. Cependant, d'autres que le platine peuvent
acquérir la propriété d'entretenir la combustion sans flamme, je l'ai démontré dans ma
précédente Note (') (p. SSg). Certains oxydes au contraire possèdent cette propriété
à un haut degré.
L'expérience la plus simple sur ce sujet consiste à approcher le squelette de cendres
d'une allumette à moitié consumée de la flamme d'une bougie ordinaire. A 4""° environ
de la flamme apparente, elles deviennent incandescentes; à i"'" ou 2""', l'incandes-
cence est tellement vive que l'œil ne peut en soutenir l'éclat. Vis-à-vis de la matière
incandescente qu'on promène le long de la flamme, la partie éclairante de cette
flamme paraît échancrée par suite de faits de l'ordre de ceux que j'ai analysés au début
de cette Note.
L'intensité de rincandescençe ne dépend donc pas seulement de la nature
de la substance incandescente, mais de la composition du mélange inflafn-
mal)lequi renloute. .le me pi^opose de continuer ces recherches qui condui-
ront naturcllemenl à rélude de la conilmslion du gaz en présence des man-
chons incandescents.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur les variations de composition du phosplwmolybdate
d'ammoniaque : application au dosage du phosphore dans les fers, fontes
et aciers, ^^ote de M. G. Ciiesxeau, présentée par M. A. Carnot.
Les coefficients d'analyse donnant la teneur en phosphore du phospho-
molybdate d'ammoniaque obtenu dans des conditions déterminées varient
notablement d'un auteur à l'autre : c'est ainsi que la composition trouvée
par H. Debray pour le précipité obtenu en liqueur azotique
(I«0\ aoMoO-', SAm^O, ZW-O)
correspDud à i,()iiS pour ton de phosphoi^e, tandis que celle admise par
(') Le disque qui m'a servi était en nickel; j'ai indiqué par erreur qu'il contenait
du cuivre, trompé par la coloration verte de la flamme due aux pièces accessoires en
cui\ re.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 7^9
A. ( liiniot pour le précipité produit ou présence de sels ammoniacaux
(P^OS 2/lMoO\ SAm^O, 3IP0)
conduit au coefficient i,<V2.S, qui est lui-même supérieur à celui i, J74 donné
par Rivot.
Les causes d'erreur que j'ai signalées dans ma (communication du 28 oc-
tobre 1907 : dissolution du phosphomolybdate dans les liquides de lavage,
surcharge par enlraineuient de tétramolybdate d'ammoniaque insoluble
dans les sels ammoniacaux, ne sont peut-être pas étrangères à ces diver-
gences ; mais elles m'ont paru trop fortes, étant donnée l'habileté des auteurs
précités, pour ne pas tenir surtout à (pi('l([ue propriété inhérente au corps
en question, et j'ai pensé qu'il sérail possible de la mettre en lumière par
des essais systématiques, exécutés en faisant varier la concentration des
corps présents dans l'eau mère on s'elTectue la précipitation. Cette prévi-
sion a été confirmée par les résultats de cette étude, dont je n'exposerai ici
que les principaux, en renvoyant pour le détail au Mémoire plus étendu qui
paraîtra dans la Revue de Métallurgie.
Des poids variés d'orlliopiiospliate de soude ont été précipités par cliaulTage pendant
2 tieures 3o minutes à '^b° avec 5o™' de réactifs inolybdiques de compositions dilté-
renles. Voici les résultats de deux séries faites, l'une (I) avec un réactif contenant
par litre 5os de inolybdate d'ammoniaque cristallisé et 5oo"»' d'acide azotique de
d—i,io, l'autre (II) avec le même réactif additionné de Sk de nitrate d'ammoniaque
par essai :
Série I.
Série
II.
Poids
de
^
Poids
Poids
phospliore
de 1'
rtipoition
de
Proportion
de la
piiospliomolNlidate
pour 11)11
pliospliuiiiul)'bd<itc
pour 100
pris» d'essai.
séclié il lOD". de
pliospliore.
séché à io5".
de phosphore
6,648
lus
393,0
1-69
m»
4l2,0
I ,62
4,443
262,4
',69
277.9
I ,60
2, 205
122,6
'.79
142,0
1 ,58
I ,ii5
59,5
1,87
74,5
1 ,5i
0,554
25,5
2,17
39.7
i,4i
0,277
12,3
2,25
23,3
1,28
L'addition de AzO'Am aux eaux mères de la série 1 n'ayant pas donné de nouveau
phospliomolybdale, les dilïerences de poids considérables des précipités correspondants
des deux séries ne peuvent s'expliquer que par une variation de composition du phos-
phomolybdate, variation d'ailleurs continue dans chaque série, ainsi que le montre la
progression très régulière des coeflicients.
7^<' ACADÉMIE DES SCIENCES.
w
Celle variation est en corréialion ùlroite avec la foriiie ciislalline des piécipilés
evamiiiés sons un assez forl grossissement. Les |Héci])ltés de la séiie I ( léaclif sans
nitrate) sont tous formés de très petits cristaux flu ^vr^lèmt■ cnbi(|ue (cubes, octaèdres,
et surtout dodécaèdi-es rliomboïdaux), inactifs à la lumière polarisée, très limpides, et
d'un jaune d'autant plus vif qu'ils contiennent plus de ])liosplioTe. Ceux de la série H
(réactif avec nitrate) ne sont plus formés de cristaux pro|)remeMt dits, mais unique-
ment de cristallilcs en forme de trépieds rejjiésenlant les arêtes du cube, et se proje-
tant dans le champ du microscope sous forme d'étoiles à 6 brandies ou de croix, sui-
vant leur orientation. Les branches de ces cristallites ont des contours arrondis et
sont criblées de cassures montrant qu'elles sont foiiuées d'une infinité de jietits grains
accolés. Leur couleur est d'un jaune moins vif que celle des cristaux de la série L et
d autant plus pâle que la teneur en phosphore diminue. Ces crislallites. très fragiles,
sont également sans action sur la Inmiére polarisée.
liiifin, lorsque la concentration en phosphore est très faible, les contours des étoiles
s'empalent et deviennent irréguliers ; de plus, on \oil a|i|iarailre par place tles aiguilles
incolores de tétramolybdale d'ammoniaque, fortement lilréfringeiites.
Celle vai-ialioii continue de la teneur en pliospliofe suivant les concen-
trations respectives de l'acide phosphorique, de l'acide molvbdique et des
sels ammoniacaux doit, à notre avis, faire envisager les précipités de phos-
phomolybdate d'ammoniaque non pas comme des composés définis propre-
ment dits, mais plutôt comme des mélanges d'un composé défini avec des
quantités variables d'acide molybdique (ou de téti^tmolybdate) dépendant
de ces concentrations, le mélange paraissant houK^gèiie dans les cristaux de
la série I, hétérogène dans les cristallites de la série H.
Ces variations de teneur en phosphore de phosphomolybdale d'ammo-
niaque suivant la composition du Hquide oii il se l'orme, expliquent aisément
les divergences des coefficients proposés par les différents auteurs, indépen-
damment des autres causes (|ue j'ai précédemment indiquées; de plus, la
convergence des coefficients de la série II vers le coefficient 1,62, quand la
concentration relative du phosphore augmente (convergence retrouvée dans
d'autres essais nombreux), justifie pour des précipités d'une certaine impor-
tance les coefficients très voisins de ce chill're, indiqués par plusieurs auteurs,
et notamment celui de 1,628 proposé par A. Carnot.
En formant les précipités en liqueur fennque, j'ai obtenu exactement les
mêmes variations continues de teneur en phosphore suivant la composition
du réactif molybditpie, avec des surcharges additionnelles tenant à l'entraî-
nement de molybdate ferrique pour les précipités produits avec nitrate
d'ammoniaque. Ces résultats confirment pleinement l'utilité, en vue d'ob-
tenir un précipité à composition constante, de la redissolution du pré-
SÉANCE DU G AVRIL 1908. 761
cipité dans l'aiiiiiionia([iic el de sa reprùcipilation par i'acide azotique,
caractérisant la méthode d'île par double précipitalion, de A. Carnot.
J'ai constaté, en efl'el, par de nombreuses séries d'essais, que la méthode
par double précipitation est susceptible de donner des précipités de compo-
sition bien constante, à hi condition d'observer les précautions suivantes :
1" lùnployer, par gramme de métal, So'""' de réactif molybdique frais
(contenant par litre : 5o^ de molybdate d'ammoniaque cristallisé, So""' d'am-
moniaque concentrée et Soo""' d'acide azotique de densité 1,20, réactif
préparé à froid) et 5*^ de nitrate d'ammoniaque;
■j." Faire la première précipitation entre (')j° et 70° (i heure 3o minutes),
de façon à éviter toute production de télrainolybdate d'ammoniaque;
3° Dissoudre toujours le précipité par la même quantité d'ammoniaque
(5()""" d'ammoniaque au (piart); après avoir réacidifié par l'acide azotique
concentré, attendre cpic le précipité se soit reformé pour rajouter dans l'eau
mère iS""' de réactif molybdique; maintenir 2 heures à 4"°) et laver le
préci[)ité à l'eau pure.
En opérant ainsi, le phosphomolybdatede seconde précipitation, reformé
dans une eau mère ne contenant que du nitrate acide d'ammoniaque, a une
composition constante, indépendante de la concentration en phosphore :
desséché à io5", il contient i,()0 pour 100 de phosphore; redissous dans
l'ammoniaque et évaporé à sec, puis chauilé jusqu'à 4oo" <i 4^0", il donne
un pyromolybdale bleu à i ,Gf) pour 100 de phosphore.
CHIMIE MINÉRALE. — Cldoriires de diinercuriammoniuni ammoniacaux.
Note de M. H. (jaudechon, présentée par M. A. Ditte.
L'étude therinoclnmi(|ue du composé AzHg-Cl, AzH'Cl aussi formulé
AzH-HgCl {Comptes rendus, t. CXLV, p. i^^i) m'avait conduit à envisager
ce corps comme le sel d'une base complexe.
En faisant agir Az H 'liquéfié ou gazeux sec à io"-i^° sur leAzHg-Cl.H-Q,
jai obtenu un corps jaune serin amorphe, l'épondanl à la formule
(AzHg-Cl)=AzH\ Ce composé se produit également dans l'action de AzH'
hcjuéfié sur le (HgO)'.HgCP et aussi par un contact prolongé
du AzHg-Cl.H-0 et d'une solution de AzH' dans l'alcool absolu.
Analyse. — Trouvé : Hg = 87,3; Az = 4)5i; Cl = 7,6. — Calculé
pour (AzHg=Cl/AzH' : Hg = 87,33; Az = 4,58; Cl = 7,74.
L'état du AzHg-Cl.H-O employé dans la préparation n'est pas indiffé-
■762 ACADÉMIE DES SCIENCES.
renl; il faut opérer de préférence avec le corps obtenu à basse température
(io"-i5°), lavé à l'eau froide et séché à froid sur P^O' dans le vide. Pour
obtenir le ( AzHg-Cl)- AzH' on le sèche vers 5o" dans un courant de AzH'.
Le ( AzHg-Cl)-AzH^ est stable à 100" en l'absence d'eau. Il supporte même une
lempérature fie 170" C. dans le vide pendant quelques minutes sans se décomposer,
c'est donc un corps très stable; il m'a été impossible jusqu'ici d'en séparer le grou-
pement AzIIg-CI, pas plus qu'on ne réussit à le séparer du composé AzHg-CIII-0.
En raison de certaines singularités observées dans l'action plus prolongée de la
chaleur sur ce dérivé ammoniacal, je réseive pour l'instant l'étude plus détaillée de
cette (|uestion.
Action de l'eau. — A i5° le corps est décomposé en AzHg-Cl. H'O et AzH^ dissous,
l'eau intervenant dans la réaction. En présence d'une solution concentrée de AzH'
(•20oB^ 1') le corps ne se décompose que très lentement; il est à présumer qu'il serait
stable en présence d'une solution de AzIF plus concentrée sous pression.
Par contre, le AzHg-Cl.tPO ne parait pas modilié après i mois de contact avec une
solution concentrée de AzIP dans l'eau.
La potasse à froid dégage le ,\zH' additionnel ; à chaud, elle décompose le corps
en HgO cristallisé brun, AzH' et KCI.
Action de HCl dissous. — Le ( AzHg^CI)- Az H', instable en présence d'eau, donne,
a\ec HCl dilué, 2 AzIIg-CIH- O + AzH'Cl dissous, lesquels se recombinenl lentement
pourdonner AzHg'^CI AzH*Cl et .\zHg-CI.H-0. On ne peut donc obtenir, en présence
de l'eau, un composé ( AzHg-CI)- AzH*Cl; c'est le AzHg-ClAzH'CI qui se forme; il
est stable, comme on sait, en présence d'une solution diluée de VzH'CI. L'existence
du composé (AzHg'Gl )- AzH'CI, qui serait le chlorhydrate du corps étudié, est pos-
sible, mais en l'absence d'eau; de même que le composé ( AzHg'Cl)- AzH' n'e.viste pas
davantage en présence de ce solvant.
Données Ihermochimiques.— La dissolution du (AzHgi'CI)2AzH'sol. dans a^KCAz
dégage -h 121'"', 5. On en déduit que
(AzHg2CI)^2H-'Osol.H- AzH^gaz.= (AzHg-^CI)^\zH'sol. + 2H201iq.
dégage -H 10^"', 2 (4- ;">'''', 9 à partir de AzH' liquéfié; + i'^»',^ ii partir de AzH' dis-
us).
La chaleur de formation à partir de (AzHg'Cl) sol. et AzH'gaz. serait
(-hio''"',2 -j-7 = Q),
>6
SOUS
,1 étant la chaleur de fixation de aH^Osol. sur (AzHg^Cl)^ que j'ai évaluée h>po-
ihétiquemenl et par analogie à -H 31^»', 3, de telle sorte qu'on aurait pour Q une
valeur li3'''',5.
Ces données expliquent la possibilité d'obtenir ce corps à la faveur de l'énergie
fournie par AzH' sous l'étal gazeux ou liquéfié; elles montrent, en outre, que la réac-
tion, à partir de AzH' dissous, ne dégage presque pas de chaleur, indice d'une réaction
limitée.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 768
Action de AzH' gazeii.T. — Le (AzHg=Cl)'AzH' est capable de fixer
à 0° le "-az AzH' sec pour donner le composé (AzHg-^Cl)AzH' instable
dans ces conditions; pour m'assurer de son existence, j'ai vérifié que le
système
(AzHg2Cl)^AzH'sol.-+-AzIl'gaz..-i(A7.Hg'Cl)nAzH3)2
obéit à la loi des tensions fixes (système hétérogène univariant).
Les pressions du gaz AzH% sous l'influence desquelles AzHg-ClAzH''
est en équilibre, sont à :
cm
<=— 21 /Jr=2lHg
t= o /> = 38Hg
t=+ 8 /J=:63Hg
La courbe passant par ces trois points est sensiblement parallèle et voi-
sine de celle obtenue pour le composé AgCI, 3 AzH» par Isambert {Annales
de l'École Normale, i(S68).
En extrapolant on peut admettre que vers i3° le corps a une tension
voisine de yô'^Hg. Par application de la loi énoncée par M. Matignon
(Comptes rendus, t. CXXVIII, 1899) relative à la constance de la variation
d'entropie dans les systèmes semblables, se dissociant avec une même pres-
sion de dissociation, on peut déduire que la chaleur de fixation de la
deuxième molécule "de AzH' est d'environ + 9*^"', 4, en admettant pour les
chlorures ammoniacaux que 2 =o,o33. Quantité de chaleur notablement
inférieure à la fixation de la première molécule.
11 résulte de ces faits qu'aux deux composés (Az Hg-Cl)^H-0
et AzHg-Cl.H-O correspondent deux dérivés (AzHg-Cl)- AzH' et
(AzHg'Cl)AzH' dans lesquels les éléments de l'eau sont remplacés parles
éléments du gaz ammoniac, fait non isolé dans les combinaisons de la Chimie
minérale. On peut considérer ces corps comme des chlorures de dimercuri-
ammonium ammoniacaux, dans lesquels le groupement AzHg-'CI, non
isolé jusqu'ici, se comporte comme un véritable cldorure métallique.
D'autre part le composé AzHg-Cl, AzH" Cl de Rammelsberg, Pesci et
Ray, écrit AzH-HgCl par Hoffmann, Marburg et Stromhôlm, peut être
considéré comme le chlorhydrate delà base complexe ammoniacale précitée :
qu'on peut écrire [(AzHg- Cl) AzH 'JHCl, plutôt que comme un sel double,
et de même que F t Cl' . 2 K Cl s'écrit plus logiquement F t Cl» K' ; ceci dit sans
7^4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
pnîjuger des formules de conslitulion qu'on |)eut attribuer à ce ^-enre de
composés, question que je réserve pour l'iustanl, désirant avant tout géné-
raliser ces quelques faits.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' orbuline et quelques-uns de ses dérives, consi-
dérés au point de vue de leur pouvoir rotatoire et de leur dédoublement pa
l'émulsine. Note ( ' ) de MM. Em. Bourquiclot et II. Uérissey.
Au cours de nos recherches sur les glucosides, nous avons été amenés à
énoncer la proposition suivante : Tous les glucosides hydrolysahles par l'émul-
sine dérivent du glucose d et sont lévogyres. Cette proposition s'applique à
tous les glucosides de ce groupe nouvellement découverts (-). On pourrait
ajouter qu'elle s'applique également à tous les autres si, parmi ceux-ci, il
n'en existait quelques-uns dont les propriétés opti(]ues n'ont pas encore été
spécialement étudiées. L'arbutine est un de ces deiiiiers, et il nous a semblé
qu'il y aurait intérêt à rechercher si ce glucoside, lui aussi, rentrait dans la
règle commune.
Nous nous sommes trouvés, à l'origine de ce travail, en présence d'une assez
/OC'ir'O''
grande difficulté résidant dans ce fait que l'ailjutine, ^^''HV ..|, ,
en tant que glucoside fournissant par hydrolyse i'""' de glucose d et
,mi)i d'hydroquinone (Strecker), n'a pas été jusqu'ici, à notre connais-
sance, obtenue à l'étal de principe immédiat pur. Le produit désigné sous
ce nom est, d'après H. Schiff et d'autres auteurs, un mélange d'arJMi-
tine vraie et de mélhylarbutine, ce qui explique pourquoi, par hydrolyse,
on obtient à la fois de l'hydroquinone et de la méthylhydroquinone. On n"a
même pas pu, par cristallisations fractionnées, séparer les deux glucosides;
aussi plusieurs chimistes, J. Habermann surtout, ont-ils prétendu que l'ar-
butine était, non pas le mélange mentionné ci-dessus, mais un glucoside
beaucoup plus complexe, C-'IP'*)", renfermant les éléments de l'hydro-
quinone, de la méthylhydroquinone et du glucose.
(') Présentée dans la séance du 3o mars 1908.
(^) Aucul)ine ( r^ourquelot et Hérisscy, igc-), saiMl)iiiiii;rine (liourquelol el Danjoii,
190.5), prnlaiirasine (Hérissev, igoJ), jaRniilloriiie (\intilesco, 1906), taxicatine
(Lefebvre, 1906), Ijakankosine (Houiquelot er Uérissey, 1907), verliénaline (l-ioiii-
dier, 1907 ).
SÉANCE DU (j AVRIL 1908. yQS
Nous avons pensé (|u'unc simple observation cryoscopicpie trancherait
cette question.
La cryoscopie dans TeaLi d'un produit commercial, convenablemeni pu-
rifié, a donné pour le produit sec : M = 268.
Le poids moléculaire théorique pour C'-H"'0' est 2-2, valeur tout à fait
en désaccord avec la formule d'Habermann; c'est donc l'opinion de Schifî,
d'ailleurs la plus généralement admise, qui est conforme à la réalité.
Avant purification, ce produit non desséché donnait une solution aqueuse,
a[, ^ — 61", 7G. Après purification, on a trouvé, toujours pour le produit
non desséché, a,,^ — Gr",3. Ce dernier produit a perdu, par dessiccation
à i2o"-i?,5", .j,i j })()ur 100 d'eau, ce (pii conduit pour la matière sèche à un
pouvoir rotatoire de — 'i i")7-
Nous avons préparé trois dérivés de larbutine déjà connus, afin de les
étudier au |)oint de vue de leur pouvoir rotatoire et de leur hydrolyse éven-
tuelle par r(''niulsine : la méthylarhutiiie, la benzylarbuline et la dinitroar-
butine.
/OC'H"»)'
Mélhylarlnitiiie C'H' r\r\iz ■ — ^'^ déiivé a été obtenu, en suivant les in-
dications de H. Sfhift. par action de i'iodurede niétliyle. On transforme ainsi i'arlnitine
du mélange en méth\ lai butine, et alors le lout se trouve constitué par ce dernier com-
posé. La métliylarbutine obtenue tondait, après dessiccation, à i75"-i76'' (corr.). Son
pouvoir rotatoire élail, pour le produit sec et en solution aqueuse, «i, = — 63°, 43.
En ajoutant de i'émulsine à une solution aqueuse à 2 pour 100, on a constaté, au
bout de quelques jours, que la rotation, d'abord i;auclie, avait passé à droite, et que le
liquide réduisait alors fortement la liqueur cupio-potassique.
/OG'''H"0'
Henzylarbutinc G"H's ^ ,„ .• — Ce dérivé a été préparé en suivant, d'une
façon yénéiale, les indications de SchilFet Pellizzari.
Nous l'avons obleuu ii l'état pui-, crisUilliM- avec i'""' d'eau ( i , 84 pour 100) et
fondant à i6r'-i6'2".
La solution aqueuse de benzylarbutine, saturée à 16", examinée au polariniètie dans
un tube de o"',.jo, accusait une lolalion gauche d'environ 6'. Celte faible valeur tient
à ce que la benzylarbuline est extrêmement peu solubie dans l'eau froide. Aussi
avons-nous déterminé .^on pouvoir rotatoire dans l'alcool à 9")". On a trouvé pour
le composé sec : «r, ^ — 44°i''l7(lempérature, 17°)-
Pour pouvoir étudier l'action de I'émulsine sur la benzylarbutine, nous avons fait
agir le ferment sur ce composé (inement pulvérisé en suspension dans l'eau. On ob-
tient bientôt, dans ces coiidiuim-., une soliilii>n dextrogyre et réduisant fortement hi
liqueur cupro-potassique.
La métliylarbutine et la benzylarbuline ne donnent pas de coloration avec le per-
clilorure de fer, ce qui les dislingue de l'ailnitine commerciale primitive qui, elle, est
colorée en bleu par ce réactif. Celte dernière contient donc de l'arbuline vraie. Une
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXtVI, ^'' 14.) 'O'
766 ACADÉMIE DES SCIENCES.
autre preuve de ce fait est qu'on peut préparer avec le produit commercial une forte
proportion de benzvlarbuline, ce qu'on ne pourrait faire s'il était uniquement com-
posé de méthylarbiitine. Il résulte en outre de nos observations que le pouvoir rota-
toire de l'arbutine vraie doit être très voisin de celui de la riiétlivlar butine, puisque
nous avons trouvé pour cette dernière ^ 63°, 43 et pour le mélange commercial — 64°, 7.
OC''H"0»
Dinitfoarhiitine C^H'^ — OH . — Ce composé a été préparé en suivant les in-
dications de Slrecker. Ses solutions aqueuses, fortement colorées en jaune, sont lévo-
gyres; elles ne réduisent pas la liqueur cupro-potassique. Par l'action de l'émulsine,
elles deviennent fortement réductrices.
En résumé, on voit que l'arbutine et les trois dérivés que nous avons
étudiés satisfont à la proposition énoncée plus haut : ils sont hydrolysables
par l'émulsine ; ils dérivent du glucose d et sont lévogyres.
CHIMIE ORGANIQUE. — Étude comparative de la déshydratation des acides
atrolactique et p-méthoxyatrolactique . Acides p-méthoxyatropique et
di-p-niétiioxyatropique. Note de M. J. Rougault, présentée par
M. A. Haller.
En étudiant comparativement l'action de quelques déshydratants sur
l'acide atrolactique et sur son analogue, l'acide /j-inéthoxyatrolactique
CHH3C'>H'C0H(CH')C0^H, que j"ai fait connaître antérieure-
ment ('),j"ai constaté que les résultats étaient notablement différents non
seulement au point de vue quantitatif, mais aussi au point de vue qualitatif.
Ainsi donc la substitution, dans l'acidi^ atrolactique, de i"' d'hydrogène
par un groupe méthoxy (OCH'') a une grande influence sur les réactions
effectuées sur la chaîne latérale située en para par rapport à la substitution.
Des faits de ce genre sont déjà connus, mais celui-ci est particulièrement
net.
I. Déshydratation de l'acide atrolactique. — L'acide atrolactique ou plutôt
son éther éthylique, d'après Ladcnburg('), est déshydraté par chauffage
prolongé à Fébullition avec :jo parties d'acide chlorhydrique (3™' d'acide,
D = 1, 19 avec i™' d'eau) : il donne de l'acide alropique et un peu d'acide
(•) Ann. (le CIdm. et de Phys., 7= série, t. XXV', 1902, p. 544.
(-) Liebig's Annalen, t. CCXVII, i883, p. 109.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 767
isatropique de Fittig. En einployanl 1 5 parties d'acide chlorhydriqiie non
dilué, j'ai ol)leiiii la même transformation en acide atropique, au boni de
3o minutes de chauffage au bain-marie bouillant.
D'autre part, en opérant à froid (contact de 5 à () mois) j'ai obtenu,
non plus de l'acide atropique, mais do l'acide {5-chlorhydratropique
C'H' -CH(Cli-Cl; — CO-H, résultant de la lixation de HCl sur l'acide
atropique résultant d'une première réaction. Il y a eu en outre formation
d'un peu d'acide isatropique de Fittig.
Mais l'acide atrolactique chauffé à l'ébullition avec l'acide acétique ou
les acides minéraux dilués (HCl ou SO'II- à 10 pour 100) pendant plu-
sieurs heures n'a pas donné de quantités appréciables d'acide atropique.
II. Béshydrataliondet acide p-méthnxyatrolactiqne. — L'acide/?-méthoxy-
alrolactique se déshydrate beaucoup plus facilement. L'ébullition avec
l'acide acétique donne rapidement et avec de l)ons rendements l'acide
yj-méthoxyatropique ; il en est de même par l'emploi des acides minéraux
dilués.
Avec l'acide chlorhydrique concentré, l'action se complique de la forma-
tion d'un nouvel acide qui répond, par sa composition, à la condensation
de 2"""' d'acide /?-méthoxyatropique. Cet acide, que, par raison d'analogie,
j'avais lieu de croire comparable à l'acide isatropique de Fittig, possède en
réalité des fonctions différentes. Pour éviter la confusion, je l'ai dénommé
acide di-p-méthoxyatropique ( C ' " H '" O ' ) ' •
Au bout de 48 heures de contact à froid, l'acide chlorhydrique trans-
forme l'acide y>-mélhoxyalrolactique en un mélange, à peu près à parties
égales, d'acide />méthoxyatropique et d'acide di-77-méthoxyatropique. A la
température du bain-marie, en i5 à 20 minutes, la transformation se fait
complètement dans le sens de l'acide di-/j-méthoxyatropique.
Cet acide, du reste, dérive de la condensation de l'acide yj-méthoxyatro-
pique préalablement formé, comme je l'ai vérifié en partant directement de
ce dernier.
III. Acide p-melhoxyatroplque CH'OG'H'- Cs^^^, ^j. - L'ébullition, avec
l'acide acétique, de l'acide /^-raéthoxjalrolactique paraît être le procédé le plus avan-
tageux pour la préparation de cet acide.
L'acide fond à 1 i9"-i20°. 11 est un peu soluble dans l'eau bouillante, d'où il se pré-
cipite par refroidissement en belles paillettes miroitantes. Il est assez soluble dans
l'éther, la benzine et l'alcool, insoluble dans téther de pétrole. Il fixe Br- en donnant
un dibromure fondant vers i/Ja".
IV. Acide di-p-mélhoxyalropique (C'»H'»0')^ - Cet acide se prépare le plus
^68 ACADÉMIE DES SCIENCES.
facilement, par l'action île HGI concenlié (lô paities), à la température du bain-marie
sur l'acide ys-métlioxyatrolactique {').
II fond à 2 10° et est peu soluble dans les dissolvants oïdinaires. L'alcool ou l'acide
acétique bouillants conviennent le mieux pour sa purification. Titré alcaiimétrique-
ment, en présence de plitaléine du phénol, il accuse un poids moléculaire égal à 356
(calculé pour un acide monobasique) ; mais si l'on faitlelilrage, par retour à la neutralité
après ébullition de quel([ues in'îtants avec un excès d'alcali, on trouve un poids molé-
culaire moitié moindre (17'S, calculé pour un acide monobasique). (_)n a donc aflTaire
à un acide lactonique.
Il présente cette parliculaiilé ijue la tendancf a la fermeture de la cliaine lactonique
est beaucoup plus grande (|ue dans la plu))arl des acides laf toniques; elle s'opère,
pour une pioportion notable, même en liqueur- nettement alcaline. Le tilrai;e ci-
dessus doit donc s'eilectuer assez rapidement pour être exact.
Finit; ( " ) a proposé, pour représenter la foriiaile de sou acide isatro-
pique, le schéma (I). En adoptant les concltisions de ce savant, le
schéma (11) pourrait représenter l'acide di-yo-méllioxyatropique. La liaison
CIt'O-C'H'
(I) C»H>(
C^IF CO-II
C CH^
C-
CH — CH^
CO= H
(M) GH^O — C«H3^
/
co
i
o
CH'^
(J-
CIP
CO=H
directe des groupes (Cil- ) iie me parait guère vraisemblable.
Je donne la préférence au schéma (III)
CII'O — (■.■■II'
(III)
GIF
I
C
I
O
co )G'll'-OGII'
I
G y
GH» GO'^H
(IV) OH- GHI-
G
GIP GO=II
GOUl GH'
pour l'acide di-/^-mélho.\yatropique. Dans le même ordre d'idées, il me
(') 11 se forme également sous l'intluenre des acides minéraux dilués, mais lente-
ment et après une très longue ébullition.
C^) IJehiii's Annalen. l. GC\ 1, 18S1, p. 66.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. "j^g
semble que le schéma (IV) représenterait mieux Tacide isatropique de
Fini"- en ce qu'il expliquerait plus aisément la formation, par oxydation,
d'anlliraquinone que riiypothèse de Fittiii n'explique guère.
Jusqu'ici les produits d'oxydation de mon acide di-/;-métlioxyalropique
ne m'ont donné aucun renseignement sur sa constitulion.
CllIMll:; ûl!(;AMQUir. - Fonnalion de mélanges d'isomàrs à point de fu-
sion constant dans la réaction de Friedel et Crafls. Note de MM. G.
Perrier et H. Caille, présentée ])ar M. A. Haller.
Dans l'application de la niéLhode de Friedel et Crails à la préparation
des cétones, les différenls isomères qui peuvent exister prennent naissance.
Plusieurs [irocédés autres que la distillation et la cristallisation fraction-
nées ont été préconisés pour les séparer; eu particulier l'un de nous a in-
diqué en 1896 (' ) une méthode basée sur la dillérence de stabilité et de so-
lubilité dans le sulfure de carbone des composés d'addition que forment les
cétones avec le chlorure d'aluminium.
Lorsqu'on opère par cette méthode, il est nécessaire, pour obtenir une
bonne séparation, d'isoler les premiers cristaux dès qu'ils se déposent.
Ce sont eux qui, décomposés par l'eau, fournissent l'un des isomères ab-
solument pur.
Pour ne pas avoir sui\ i exactement cette technique, dans la préparation
des phénvlna]>htylcétones, dont nous poursuivons actuellement l'étude,
nous avons obtenu, après décomposition par l'eau de la masse cristalline,
au lieu de l'isomère [i, un produit fondant très nellemenl à ■)4" et que plu-
sieurs cristallisations successives dans l'alcool abandonnent toujours iden-
tique à lui-même.
On obtient égalenient ce même com[)osé lors(pi'on suit le mode opéra-
toire habituel qui consiste à traiter immédiatement par l'eau, après avoir
recueilli la quantité théorique d'acide chlorhydrique, les produits de la
réaction.
Ce composé ne correspond évidemment ni au dérivé a, dont le point de
fusion est 7 )°, ni au dérivé [iJ, qui fond à 82".
.\ous sommes parvenus à le dédoubler en ces deux isomères : 1° par
-cristallisation dans la ligroïne et séparation mécanique des cristaux qui se
(') (i. Pi:itniEH, Tlièsc de l'aris, iSgrt.
7/0 ACADÉMIE DES SCIENCES.
déposent; 'jP par la méthode de Rousset ('), formation dans le benzène du
dérivé picrique 3 insoluble, à l'exclusion du dérivé a.
(Quelle est donc la nature de ce composé se dédoublant en a et p, et fon-
dant nettement .i une température inférieure à ces deux constituants?
L'analyse élémentaire et la cryoscopie dans le benzène conduisent à la
formule C'H^ - CO — CH'.
Ce résultat n'est pas incompatible avec une combinaison moléculaire se
dédoublant dans le benzène, mais il peut tout aussi bien correspondre à un
simple mélange mécanique (.\\xv, comme les mélanges de sels ou les alliages,
fond à température plus basse que les constituants.
Des recherches que l'un de nous poursuit par des procédés physiques,
sur ce cas et d'autres analogues, donnent à penser qu'on se trouve en pré-
sence d'un simple mélange voisin de l'eutcctique.
L'existence de ces mélanges permet d'expliquer les points de fusion
variés attribués par des auteurs différents à un môme corps.
Nous avons pensé qu'il était intéressant de signaler la formation, dans
l'application de la méthode de Friedel et Crafts, de ces mélanges d'isomères
à allures de composés définis, afin de mettre en garde les chercheurs contre
des conclusions trop hâtives.
BOTANIQUE. — Sur la constitution de la membrane chez les Diatomées.
Note de M. L. Masgiiv, présentée par M. Guignard.
La constitution de la membrane des Diatomées est encore incertaine;
tous les auteurs qui traitent de ces plantes ne donnent sur cette constitution
que des renseignements vagues ou contradictoires : la partie organique de
cette membrane aurait, suivant les uns, les réactions de la cellulose; suivant
d'autres, elle constituerait une substance qui, sans posséder ces réactions,
serait cependant voisine de la cellulose. Ces deux affirmations sont égale-
ment contraires à la réalité.
Lorsqu'on fait agir sur les Diatomées les réactifs colorants des substances
fondamentales de la membrane, tels que je les ai depuis longtemps définis,
on s'aperçoit que les réactifs de la callose et de la cellulose ne commuuiquent
à la membrane aucune coloration; par contre, les réactifs des composés
pectiques, c'est-à-dire les matières colorantes basiques, réagissant dans un
(') Rousset, Thèse de Lyon, 1896^
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 77 1
milieu neutre, se fixent plus ou moins énergiquement sur les valves des
Diatomées. La membrane de ces plantes est donc constituée, à l'exclusion
de la cellulose et de la callose, par des composés pectiques ou des substances
ayant exactement les mêmes réactions que ces corps. Ce fait explique pour-
quoi divers auteurs ont obtenu, sans s'en expliquer la cause, des colorations
plus ou moins nettes, mais fugaces, avec le bleu de méthylène, la safranine,
l'hématoxyline, etc.
Quand on emploie des Diatomées fraîches ou conservées dans l'alcool, la
coloration est toujours très inégale et souvent presque nulle; on ne peut
obtenir de résultats certains qu'à l'aide de l'hématoxyline alunée vieille,
après l'action préalable de certains sels : alun de fer, vanadate d'ammo-
nium, etc. Lorsqu'on vent obtenir une élection colorante puissante sans être
gêné par les masses plasmiques, il faut faire subir aux Diatomées un traite-
ment préalable. En effet, la silice, qui imprègne les valves en plus ou moins
grande abondance, est si intimement combinée à la matière organique que
les réactions de celle-ci sont entièrement masquées. Il se produit ici un
phénomène analogue à celui que manifestent les tissus lignifiés, où les com-
binaisons aromatiques unies à la cellulose et à la pectose masquent complè-
tement ces dernières substances. Quelle que soit la nature de cette combi-
naison sur laquelle nous ne pouvons nous prononcer, il faut d'abord la
détruire pour pouvoir observer l'action élective de la substance organique.
On obtient ce résultat par le séjour des plantes dans certains liquides :
acide chlorhydrique et chlorate de potassium, hypochlorile de potasse ou
eau de brome, auquel succède une macération dans une solution de potasse
caustique. Ces divers agents sont précisément ceux qui permettent de déve-
lopper l'action élective de la cellulose et de la callose.
Après ces divers traitements, les colorants basiques sont fixés pas la mem-
brane et accusent avec une très grande netteté les détails de structure les
plus délicats. Toutefois, parmi ces colorants, on doit surtout préférer le rouge
de ruthénium et l'hématoxyline alunée vieille, qui permettent d'obtenir des
préparations durables montées dans le baume de Canada.
La constituti(m de la membrane des Diatomées est donc très simple,
comme chez les Péridiniens, avec cette différence toutefois que, chez ces
derniers, la cellulose existe seule ou presque seule, tandis que chez les Dia-
tomées les composés pectiques sont à l'état de pureté. Cette constitulinn
explique l'abondance du mucilage pectosique sécrété par un grand nombre
d'espèces et dont la formation paraissait indépendante de la membrane.
La méthode de coloration fondée sur la constitution de la membrane pré-
^■^2 ACADEMIE DES SCIENCES.
sente un grand intérêt pratique au point de vue de la détermination des
espèces. Actuellement, pour étudier la structure intime des valves, on est
encore réduit au procédé de la calcination. Ce procédé, (pii fournil pour les
Diatomées de fond des résultats assez nets, est liés défectueux pour les Dia-
tomées du planktou; à cause de la faible silicification des valves, la délica-
tesse de la structure ne résiste pas à la calcination, on ne peut observer que
des fragments d'individus et les rapports des valves, les relations entre les
individus sont méconnues. L'emploi des colorants sur les Diatomées fraîches
ou successivement traitées par les hypoclilorites et la potasse remédie à ces
inconvénients.
La coloration du plankton à l'état naturel permet seule d'en faire une aua-
lyse complète et de définir les rapports des individus: elle met eu évidence
avec la plus grande netteté les fins cordons mucpieux qui hérissent la cara-
pace de certaines espèces. Tel est le cas, [>ar l'xemple, pour les chaînes de
Thalassiosira gravida et Nordenskioldi si caractéristiques avec li^s individus
entourés d'une auréole de cils ou de cirrhes qui atteignent souveut une
grande longueur. Tantôt ces prolongements, quoique rectilignes, paraissent
flexibles {Th. gravida), tantôt ils doivent leur ligidité à la présence d'un
minéral, la silice sans doute, qui les rend fragiles et cassants (77*. Nordens-
kioldi).
On peut observer aussi, chez les spores durables de certains Chœtoceros,
notamment du C/i. teres, les couronnes de filaments fins et flexibles (jui se
détachent de la partie équatoriale de la spore, bien différents des prolon-
gements siiicifiés qui ornent les valves de certaines espèces.
D'autre part, la structure des valves laisse apparaître, en outre des côtes,
des perles ou des stries, des ornements qu'on ne soupçonnait pas, même
après l'emploi de la calcination. Ainsi, pour ne citer (juuu exemple, on
peut aisément constater que les espèces des genres Chœtoceros, Leplocyhn-
drus, Dityliiim, Bacteriastrum, possèdent, contrairement à l'opinion cou-
rante, des valves en étuis cylindriques ou aplatis à structure annelée ou
écailleuse très uniforme. La présence des écailles {Bilyliurri), des anneaux
(^Leptocylindrus , Bacteriaslrum, Chœtoceros) nous amène à remanier certains
genres. Ainsi, chez les Cha'toceros, il y aura lieu de distinguer, dans les
espèces du genre, deux groupes bien difiérents : les Chœtoceros annelès et les
Chœtoceros lisses. Les premiers définis par leurs valves annelées, comme le
Chœtoceros teres, Ch. I.oreiiziamun. etc., sont les espèces à valves plus
longues que larges; les secondes compri'udraicnl les espèces à valves plus
larges ou aussi larges que longues. Lu cous(''(pience, le genre f'eragalka de
SÉANCE DU () AVRIL 1908. 778
Schult cesse d'être distinct et rentre dans la section des CJiœtoceros annelés.
Dans un travail plus étendu, je développerai, avec la description de la
technique nouvelle, les données qu'elle a révélées sur la structure des Dia-
tomées du plankton.
PHYSIOLOGIE. — Action de l'état hygrométrique sur les échanges respiratoires .
Note de M. J. Ci-uzet, présentée par M. Bouchard.
Les échanges respiratoires ont été étudiés en plaçant l'être vivant soit
dans un espace relativement grand, soil dans un esy)ace relativement petit
mais ventilé, sans jamais tenir coniple complètement de l'état hygromé-
trique; or, dans l'espace relativement grand, l'étal hygrométrique augmente
sans cesse par suite de la vapeur d'eau produite par Taniiiial ; dans l'espace
relativement petit, l'état hygrométrique varie avec les conditions atmosphé-
riques, l'intensité de la ventilation, la laillc de l'animal, etc.
Dans mes expériences, un animal de petite taille, cohaye ou rat hlanc,
est enfermé dans une cloche de 8' environ de capacité qui, suivant les
cas, est entourée de glace, d'eau courante ou placée dans une étuve. Une
ventilation relativement considérahle, d'environ 60' à l'heure, permet de
faire arriver dans la cloche soit de l'air sec, soit de l'air saturé à la tem-
pérature considérée. L'acide carbonique de l'air sortant de la cloche est
absorbé par une solution de potasse et, dans le cas du courant d'air sec, la
vapeur d'eau produite par l'animal est absorbée par l'acide sulfurique :
des pesées initiales et finales font connaître les poids de ces corps exhalés
pendant l'expérience, d'une durée moyenne de i heure et demie.
Les nombres obtenus prouvent que i'iulluence de l'état hygrométrique
est ditlérente suivant la température.
Pour les températures basses ou moyennes, la produclioii de CO-, qui diminue
quand la lempéralure croît, est plus grande, toutes choses égales d'ailleurs, en milieu
sec qu'en milieu saturé ; en outre, la difl'éreiice entre les quantités d'acide carbonique
exhalées, qui peut atteindre jusqu'à 20 pour 100 à 3°, diminue en général quand la
température s'élève.
Mais à partir d'une certaine température, variant suivant les individus entre 23°
et 28", il n'en est plus de même, en général. La production carbonique, qui augmente
avec la lempéralure, est plus petite dans l'air sec que dans l'air saturé; la différence
croît d'ailleurs avec la température et atteint jusqu'à 3o pour 100 au-dessus de Se».
A titre d'exemple, voici les nombres obtenus avec un cobaye d"un poids moyen
C. K., 1908, I" Semeslre. (T. CXLVI, N" 14.) I02
7y/( ACADÉMIE DES SCIENCES.
de 34o'~' '■
Teiiipéi-alui-p iriliMiiini- ili> la ri. h lie S",:' m" i-.>° i8" .'S" ^'>" ((î" 3(1°,') - .i'i"
CO- pi-oduit par lieiire ^ \iispr.... 'kua^ -i,!)"'' ^•9^-" >5?4"' >..:i^ô i,(|SK ' ■fl94 '',io3 ,!,'ijb
par kilog. (en grarniiies I. ' \ir -alurc. '|.'ll"i .i.li7" -^,347 3.3oo a.oçj.') ■>,:''\>i '..t-S a, 607 2,97!)
Température rectale j Air sec... 311%') 3()°, 4 38°, 8 » 3**"!<) » -f!!"! > 'lO" 4'°7'
â la lin de l'expérience. ' Vir saturé. 'i(|",3 3S",(, 3()", 3 3i|",! 38", 8 3(j°, .'> 3()°,li '10°,*^ 'r'°i''
Poids dVaii (en grammes) évapori' l'n
I heure par l'animal en air sec ii,3ii3 » ",'(■'* » » o,S(w « 1,038 2,355
Ainsi, d'après mes expériences, le minimum de production carbonique
(déjà obtenu par Page, Frédéricq, Falloist^) a également lieu, en général,
en milieu sec et en milieu sature, dans le voisinage de 20°. Mais il n'en est
pas toujours ainsi, et (comme Pfliiger, Litten) j'ai obtenu chez deux très
jeunes cobayes, dont l'un était préalablement accoutumé aux hautes tem-
pératures, et chez un rat blanc une diminution constante dans la production
de C()'; dans ces cas, la quantité d'acide carbonitjue exhalée était presque
toujours supérieure en milieu sec, et la température rectale demeurait sen-
siblement constante, même aux liantes températures. \ oici les iioinlircs
(ililciiussur le cobaye accoutumé, dont le poids moyen <''tiiit i :"),")" :
Tempéralure intérieure de la ilui lie •>.!{" 18" 3ri° 3'|° S.')"
CD- produit par heure \ ,\ir sec 3,4^3 a,8')3 ■>.7fio a,^i)3 'ï^çj!
et par kilog. ( en grammes). ( Air saturé... 3,iofi i.tiio '•<)**7 -2,165 i,6o-î
Tempéralure i-ectale ( Air sec 38", <j •'t)°'8 4o% - 4""i ' 4o'')5
à la (in de l'expérience. / Air saturé. . . 3t)", i 3i)",7 4"°i3 4""i 't '^°"^^
Ces résultats me paraissent s'expliquer de la manière suivante, eu ce qui
concerne les températures extrêmes :
A basse température, l'animal évapore et rayonne davantage en air sec;
aussi, pour maintenir sa température constante (les nombres cités plus haut
montrent qu'il y parvient), il brûle plus que dans l'air saturé.
A haute température, l'animal ne peut pas, en général, empêcher son
échauffement et les combustions augmentent avec sa tempéralure; dans l'air
sec, cependant, l'animal évapore beaucoup d'eau (polypnée thermique de
Richet) et il relarde ainsi son hyperthermie, mais dans l'air saturé, où ce
moyen lui fait défaut, la régulation est rapidement impossible. Dans les cas
exceptioimels où l'animal réussit à empêcher son échaufTement, on constate
qu'il réduit ses combustions à mesure que la température s'élève, et il les
réduit moins en air sec ([u'en air saturé, parce que dans l'évaporation, pos-
sible seulement en air sec, il trouve déjà un puissant moyen de refroidisse-
ment.
SÉANCE DU 6 AVRIL I()o8. 775
<'HYSI0L0GIE. — De l'action de l'extrait alcoolique de l'urine humaine nor-
male sur la pression artérielle. Noie de MM. J.-E. Abelous et E. Bardiek,
présentée par M. Boucliard.
11 y a déjà longtemps que le professeur Bouchard a fait connaître les effets
physiologicpies de l'extrait alcoolique de l'urine normale. Il a montré que
cet extrait, injecté dans les veines d'un animal, détermine la narcose, la
diurèse et la salivation.
11 nous a él/' permis de découvrir une antre action qui, à notre connais-
sance du moins, n'a pas encore été signalée. Nous voulons parler de l'action
sur la pression sanguine.
On dissout clans 4o""' à 5o""' d'eau le résidu résultant de l'évaporation au bain-riiarie
bouillant de l'extrait alcoolique de i' d'urine humaine normale. Cette urine a été
fournie par le personnel du laboratoire (4 adultes en bonne santé) et émise dans le
cours de l'après-midi.
Si l'on injecte 5'^'"' de cette liqueur (neutralisée par du bicarbonate de soude) dans
la veine saphène d'un chien anesthésié (morphine et chloroforme), on constate que
presque immédiatement après l'injection il se produit un certain nombre de mouve-
ments respiratoires (5 à 6) d'une amplitude très grande. En même temps, la pression
artérielle s'élève brusquement de 4o"'° à SC""" de mercure, puis, l'excitation du centre
respiratoire ayant cessé, la pression s'abaisse légèrement, mais se relè\ e bientôt rapi-
dement pour dépasser notablement la pression normale et demeurer ainsi élevée pen-
dant un temps assez long. Ensuite la courbe descend el revient lentement à son niveau
primitif. Chaque nouvelle injection reproduit les mêmes phénomènes.
En cherchant à séparer dans l'extrait alcoolique la ou les substances qui
déterminent ces efTets, nous avons constaté :
1° Que ces effets ne sont nullement atténués quand on soumet l'extrait
des matières solubles dans l'alcool à une analyse prolongée, qui élimine les
sels, en particulier les sels de potasse et d'ammoniaque, ainsi que l'urée;
2" Que si l'on traite ces extraits par l'acétate de plomb ou par le bichlo-
rure de mercure, la ou les substances actives ne sont pas précipitées;
3" l'inlin l'action sur la tension arlérielle est plus intense (juand l'animal
a reçu au préalable une faible dose d'atropine.
En analysant et interprétant ces effets, on peut constater que l'extrait des
matières de l'urine solubles dans l'alcool détermine une violente excitation
du centre respiratoire avec inhibition momentanée du centre modérateur
cardiaque. A ces effets se superpose et s'ajoute une excitation du centre
'j'jÇ, ■ ACADÉMIE DES SCIENCES.
vaso-conslficUMir. (re^l ainsi, du iiidiiis, (|ue nous croyons pouvoii' expli-
quer les pliénonièues observés.
En résumé, il existe dans l'urine humaine normale, parmi les matières
solubles dans l'alcool, une ou plusieurs substances de nature organique qui,
administrées aux chiens par voie veineuse, déterminent une élévation mani-
feste de la pression sanguine.
Cette ou ces substances, dont il reste à déterminer la nature, ne dialysent
pas et ne sont précipitées de leur solution ni par l'acétate de plomb ni par
le chlorure raercurique.
PHYSIOLOGIE. — L'oxyde de carbone inteivienl-il dans l'inloxicalion par
la fumée du tabac? Note de M. C. Fleig, présentée par M. d'Arsouval.
La présence de l'oxyde de carbone dans la fumée du tabac est aujourd'hui '
indiscutablement démontrée par de nombreux travaux. Mais au point de vue
cpiantitalif les résultats des divers auteurs sont des plus discordants. Les uns
ont trouvé dans la fuméede tabac des quantités d'oxyde de carbone très élevées,
d'autres au contraire ne donnent que des valeurs minimes : c'est ainsi, pour
ne citer que quelques exemples, que la combustion de i*'' de tabac fournirait,
dans diverses conditions, 81'™' d'après Gréhant, 80"°' d'après Le Bon, 4"""
à 28""'" d'après Ilabermann, /|i^"'' d'après Pontag-, 17''"'' à plus de 100'^°''
d'après Marcelet; Thoms, au contraire, donne le chiffre minime de o''"'',o2
et Toth, dans un travail tout récent, o'"'',ii à o""',3i- Le lieu n'est point ici
d'aller plus en détail dans la bibliographie de la cjuestion et de nous étendre
sur les causes de divergence de ces chiffres. Disons seulement que celles-
ci sont dues à la fois à la diversité des techniques de dosage utilisées, au
tabac lui-même (combustibilité, perméabilité à l'air, etc.), au mode de
combustion employé cl à d'autres facteurs accessoires encore. L'examen
critique nous a montré en tout cas que ces résultats de Thoms et de Toth,
s'expliquantparune technique défectueuse, sont inacceptables. Nous précise-
rons ces divers points dans un Mémoire détaillé; nous voulons seulement ici
présenter un résumé de nos recherches relatives à la part qu 'on doit attribuer
à l'oxyde de carbone dans les manifestations toxiques produites par la fumée
de tabac dans les conditions habituelles du fumeur. Il y a lieu de considérer
trois cas, celui du fumeur qui n'avale pas la fumée, celui du fumeur qui
Vavale et celui de l'individu séjournant dans une atmosphère enfumée.
Pour le fumeur qui n'avale pas la fumée et qui se trouve à l'air libre ou
SÉANCE DU 6 AVRII, 1908. 777
dans une enceinte où la ventilation est efficace, il ne peut être question d'une
action toxique de l'oxyde de carbone : celui-ci ne peut être absorbé par la
MiiKiueusc buccale qu'à l'état de traces absolument infimes et les quantités
infinitésimales qui peuvent se trouver dans l'atmosphère constamment
renouvelée sont insuffisantes à exercer le moindre efTet nocif.
Pour étudier le cas de l'indhidu (jid avale la fumée, nous avons fait une
série d'expériences nous permettant de conclure que, dans les conditions
normales du fumeur, la toxicité n'est pas due à l'oxyde de carbone.
Si l'on fume du tabac dont on a fait passer la fumée à travers un système d'absor-
bants composé successivement d'ouate sèciie, de ponce et de coton de verre sulfuriques,
alcooliques, sodiques et de baryte, de façon à la priver de tous ses constituants autres
que l'oxyde de carbone, l'oxygène, l'azote et quelques traces d'hydrocarbures, fumée
que nous appellerons par abréviation fumée d'oxyde, celle-ci devient absolument in-
capable de produire chez l'homme la moindre manifestation toxique ou le moindre
malaise, même à des doses extrêmement élevées et même si l'on prolonge l'expérience
pendant plusieurs heures. Des individus très sensibles, non accoutumés à « avaler » la
fumée et qui ont déjà du vertige et des sueurs froides à la suite de la simple inhalation
de quelques bouffées de fumée ordinaire, peuvent ainsi avaler la fumée d'oxyde de
plusieurs pipes ou cigares consécutifs sans éprouver aucune gène. La même expérience
répétée plusieurs fois par jour ne produit, même au bout de plusieurs semaines, aucun
trouble apparent. Il en est de mùinechez l'animal. De plus, si, chez le lapin, qui est ra-
pidement tué par l'inhalation in tra-lrachéale de la fumée totale d'une cigarette à une ciga-
rette un quart de tabac ordinaire (caporal ordinaire), on administre dans des conditions
identiques de la fumée d'oxyde, on n'arrive pas à tuer l'animal, qui devient seulement
dyspnéique, même après lui avoir fait inhaler la fumée de 4o cigarettes (en 2 heures
45 minutes). 11 est d'autre part impossible d'obtenir avec la fumée d'oxyde, chez le
chien et le lapin, les modifications cardiaques et vaso-motrices que provoque avec une
intensité si remarquable l'inhalation de quelques bouilees de fumée totale. La mort
des animaux ne se produit pas non plus par l'injection sous-cutanée de fumée d'oxyde,
contrairement à ce qui a lieu à la suite de l'injection de fumée totale.
Chez l'individu qui avale la fumée, on peut donc conclure que les quantités
d'oxyde de carbone susceptibles d'être absorbées n'ont pas d'effet toxique
appréciable. Cette absorption peut être d'ailleurs diminuée par certains des
composants de la fumée (goudrons ou résines), ainsi que le fait a été signalé
pour la nicotine et l'ammoniaque. Remarquons de plus que le fumeur
n'avale jamais la fumée du cigare ni de la pipe, dont la teneur en oxyde de
carbone est plus élevée que celle de la cigarette.
A propos du cas de Vindividu placé dans une atmosphère enfumée, nous
avons d'abord comparé successivement sur l'animal : 1° l'action de l'atmo-
sphère pure de fumée totale et de l'atmosphère pure de fumée d'oxyde;
77^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
■2° Faction de mélanges à des titres divers d'air et de fumée totale d'une
part, d'air et de fumée d'oxyde d'autre part. Or les cobayes placés dans
l'atmosphère pure de fumée totale meurent de deux à quatre fois plus vite
que ceux qui sont soumis à latmosphère pure de fumée d'oxyde; l'atmo-
sphère de fumée totale d'une plante banale, telle que la luzerne, contenant
aussi de fortes proportions d'oxyde de carbone, les tue dans un temps voi-
sin de celui qui est nécessité par la fumée d'oxyde (un peu moindre en
général). Quant aux mélanges d'air et de fumée totale et d'air et de fumée
d'oxyde, ils se montrent toujours beaucoup moins toxiques dans le cas de cette
dernière que dans celui de la fumée totale, el, lorsque la dilution est suffi-
sante, les mélanges d'air et de fumée totale tuent les animaux au bout de
13 minutes, tandis que les mélanges d'air el de fumée d'oxyde les laissent
indemnes même au bout de i heure. En tout cas, (/es almosphêres contenaiil
des proportions de fumée d'oxyde infinimenl supérieures à celles qui peuvent
exister norinaleim'nt dans les locaux niènie les plus enfumés ne produisent pas
les moindres troubles, soit chez l'animal, soit chez l'homme, même après des
séjours très prolongés et répétés chroniquement. Des atmosphères contenant
des proportions identiques de fumée totale provoquent au contraire souvent
diverses manifestations, d'ailleurs d'ordre toxique ou non (cuisson des yeux,
irritation des muqueuses aériennes, etc.).
Ces diverses expériences nous paraissent suffisamment démonstratives
pour permettre de conclure que, dans le cas de l'individu séjournant chro-
niquement dans une atmosphère enfumée, l'intoxication n'est pas due à
l'oxyde de carbone. Le calcul et l'expérience montrent d'ailleurs nette-
ment que la quantité de tabac qu'il faudrait fumer dans une enceinte close,
privée absolument de toute ventilation (ce qui ne se rencontre jamais en
pratique), pour réaliser dans son atmosphère la teneur en oxyde de carbone
à laquelle commencent à se manifester les premiers symptômes de l'intoxi-
cation (o™',o:^ à o""',o5 pour loo) est inlininient au delà des limites même
exceptionnellement atteintes : en admettant qu'un gramme de tabac
dégage loo""' de C(), il faudrait, pour obtenir, dans une pièce de loo'"', une
atmosphère à o'""',o3 de CO pour loo, fumer au moins 3oo cigarettes ! Or,
l'air serait irrespirable bien avant que ce chiffre fût atteint.
La toxicité de l'oxyde de carbone de la fumée de tabac n'entre donc point
en jeu dans les diverses conditions où se produit normalement l'intoxication
tabagique chez l'homme. L'élimination des faibles traces qui peuvent être
absorbées est d'ailleurs très rapide à l'air libre. L'oxyde de carbone ne peut
intervenir de façon efficace, et pour une part seulement, que dans l'intoxi-
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 779
cation tabagique expérimentale réalisée par l'inhalation de doses massives
de fumée.
Nous nous réservons de développer dans notre Mémoire les diverses
données que nous venons d'exposer et d'y joindre les résultats de dosages
d'oxyde de carbone dans les fumées de taijac et dans certaines atmosphères
enfumées.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Action de la lemre de bière sur les acides amidés.
Note de M. J. Effroxt, présentée par M. L. Maquenne.
Ehrlich ( ' ) a démontré que la levure de bière a la propriété de dédoubler
les amino-acides racémiques, et de former de l'alcool amylique.aux dépens
de la leucine.
Le phénomène observé par Ehrlich rentre dans la catégorie des réactions
intercellulaires. On ne trouve point d'ammoniaque dans le liquide fer-
menté. La diastase qui intervient dans la décomposition des amides n'a pas
encore été isolée et elle ne se retrouve point dans le suc de levure.
Les recherches faites en vue d'étudier la substance active intervenant
dans l'assimilation des acides amidés nous ont révélé la présence dans la
levure d'une diastase particulière, Vainidase, qui décompose intégralement
ces corps en ammoniaque et acides volatils.
Voici les détails de l'expérience concernant l'action de la substance active
de la levure :
On mélange 28 d'asparagine avec los de levure dilués dans un peu d'eau; on
ajoute 6™' de soude normale, on amène le poids à loos avec de l'eau, el l'on porte à
l'éluve à 40° C. De temps en temps on prélève un écliantillon qu'on flllre pour séparer
la levure, et dans le liquide filtré on dose l'azote ammoniacal p;ir distillation avec la
magnésie.
A titre de contrôle on fait des essais avec levure sans asparagine et avec une solution
d'asparagine sans levure.
A. — 2S d'aspar^igine 4- lOf-' levure -+- 6"""' soude normale, amenés à loo" avec de l'eau.
Azote lotal Azote ammoniacal
dans le liquide lillré. dans le liquide filtré.
m'^ ni g
Au début 58o 8
A lires 24 heures » ^6
(') Ber. d. d. cheni.jGes., 1907, p. 2538.
780 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Azole total Azote ammoniacal
dans le liquidr filin''. clans le liquide (litre.
Après 48 heures » 280
» 60 » » 4oo
» "ji » " 565
B. — 2B d'asparagine + 6'"'"' soude normale + eau q. s. pro loos.
Début 417 7
Après 72 heures 4'5 i<)
C. — los levure + 6""' soude normale + eau q. s. pro loos.
Début 20 2
Après 72 heures 70 4
Dans l'essai A, l'action de la levure se manifeste très nellemenl; après 48 iieures,
environ 5o pour 100 de l'azote de l'asparagine sont changés en ammoniaque. Après
72 heure» la totalité de l'azote de l'asparagine et la majeure partie de celui de la
levure ont subi la même transformation.
Après 60 heures, on constate dans le liquide lillré la présence de l'enzyme ou ami-
dase. En eflet, si à 100""" de ce liquide on ajoute is d'asparagine et qu'on dose au bout
de 6 heures l'azote ammoniacal, on constate, d'après la quantité d'ammoniaque formée,
que l'asparagine est entièrement transformée. Dans un essai témoin fait avec le même
liquide porté préalablement à 90" C. pendant un quart d'heure, on retrouve l'aspara-
gine intacte.
L'origine diastaslque de l'action de la levure se trouve confirmée par la pi(qiortlon-
nalilé entre le lenqis de l'action et la quantité de produit transformée.
La substance active de la levure aulopliiigiée agit sur l'acide aspartique comme sur
l'asparagine. Elle agit également sur la leucine et sur l'acide glulamique.
Dans toules ces réactions, l'azote est transformé en azole ammoniacal avec foimation
d'acides gras volatils, sans production d'alcool.
La tem|)éiature optima de l'amidase est de 4"" à 45° C Les alcalis favorisent son
action, tandis qu'un milieu neutre ou acide est nettement défavorable.
lob' d'asparagine, soumis à l'action de la levure, fournissent 5t', 5 d'acides volatils à
point d'ébullition i io°-i45'' C; le produit pilnci|iai est de l'acide |)iopi(ini(|ue c|ui a
été caractérisé.
Les essais avec des levures de différentes provenances ont démontré que
seule, dans les levures de fermentaliou liante el les aéro-levures, la présence
de l'amidase est constante. Dans les levures de fermentation basse, la pré-
sence de cet enzyme nous paraît incertaine.
La présence de l'amidase a aussi pu élre constatée chez ï Amy/o/xirler
bulvUcus.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 78 1
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur quelques peroxydiastases artificielles; du rôle
capital du fer dans leur action. Note de M. J. Wolff, présentée par
M. L. Maquenne.
J'ai signalé antérieurement (Tow/j/e^ rendus au 20 janvier 1908) la ressem-
blance frappante qui existe entre le mode d'action de certains sels de fer et
celui des peroxydiastases ('). J'ai réussi depuis à obtenir, avec certaines
combinaisons colloïdales du fer des effets tellement comparables à ceux des
peroxydiastases qu'on peut les considérer comme identiques.
Comme je l'ai montré précédemment, des doses infinitésimales de sulfate
ferreux permettent d'obtenir avec la teinture de gaïac les réactions caracté-
ristiques des peroxydiastases. Mais j'ai vu aussi qu'on ne peut pas obtenir
avec le sulfate ferreux les autres réactions de ces diastases (formation de
quinhydrone avec l'hydroquinone, de tétragaïacoquinone avec le gaïacol,
de purpurogalline avec lepyrogallol) (^). D'autre part, j'ai constaté qu'avec
un ferrocyanure alcalin, employé à des doses notablement plus fortes, on
obtient les réactions qui viennent d'être mentionnées, mais non le bleuisse-
ment du gaïac.
On peut faire un pas de plus, qui consiste à employer le ferrocyanure de
fer colloïdal, obtenu en combinant les deux sels à l'état extrêmement dilué :
on arrive alors à reproduire, avec des doses infimes, toutes les réactions des
peroxydiastases, sans exception.
Le maximum d'aclivilé a lieu avec une combinaison qui ne renferme aucun excès
des deux composants ; dans ces conditions, le ferrocyanure ferreux, à la dose
de , 0 o'|)°o 0 D (calculés en fer, c'est-à-dire io'"i: de fer par litre ), fait apparaître,
en présence de traces d'eau oxygénée, en i à 2 minutes, des cristaux de quinhydrone,
dans une solution saturée d'hydroquinone ; le résultat est encore sensible et se mani-
feste en 10 minutes avec une dose cinq fois moindre.
Si l'on ajoute la moindre trace de sulfate ferreux ou ferrique, on ralentit considéra-
blement la réaction et il suffit de doses très faibles pour empêcher complètement la
(') M. Gabriel Bertrand a proposé ce nom, au lieu de celui de peroxydase, pour
éviter une confusion avec les oxydases.
(^) On peut obtenir, il est vrai, mais difficilement, de petites quantités de purpuro-
galline à l'aide de sulfate de fer et de H^O-.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLyi, N- 14.) lOJ
782 ACADÉMIE DES SCIENCES.
formalion de quinhydrone. L'addition de ferrocyaniire de potassinm au colloïde est
sans effet appréciable. On obtient des résultats analognes avec le ferrocyanure fer-
rique, qu'il soitobtenn en faisant agir le sulfate ferriqiie sur le ferrocyanure de potas-
sium ou qu'il se forme au cours de la réaction sous l'influence de l'eau oxygénée; mais
dans le second cas, la réaction est plus énergique.
L'action du sulfate ferreux est d'autant plus intéressante à noter qu'elle
se retrouve aussi pour les peroxydiastases naturelles, en particulier pour la
pcroxydiastase de l'extrait de malt. Avec l'extrait de malt, les conditions
de réaction les plus favorables à la formation de quinhydrone sont, comme
lorsqu'il s'agit du fonctionnement de la diastase saccharifiante et de la dias-
tase liquéfiante contenues dans cet extrait, la neutralité vis-à-vis du métliyl-
orange('), et toute influence capable d'assurer cette neutralité se trouve
favorisante. C'est ce qui explique pourquoi l'addition de sulfate ferreux ou
ferrique active la formation de quinhydrone, tant que le sel ajouté peut
réagir avec les sels de l'extrait de malt et, en particulier, avec les phosphates.
Dès que le sulfate se trouve en excès, son influence gênante se fait senlir.
La pcroxydiastase artificielle dont je viens de parler se rapproche encore
des peroxydiastases naturelles par les caractères suivants : elle est filtrable
sans perte sur papier; elle devient inactive après filtration sur collodion et
perd une partie de son activité après une minute d'ébuUition ; des traces
d'acides minéraux gênent considérablement son action.
Un autre point de rapprochement avec les peroxydiastases, c'est que le
ferrocyanure de fer colloïdal est sensible à l'aclion d'un excès de peroxyde
d'hydrogène, qui produit un effet toxique analogue à celui qui a été si-
gnalé par Bach et Chodat (^) dans le cas des peroxydiastases agissant sur le
pyrogallol. L'action sur le pyrogallol permet d'ailleurs, comme le montrent
les expériences ci-dessous, de suivre quantitativement la marche de la
transformation en pesant la purpurogalline formée.
Dans deux expériences conduites parallèlement, on a soumis une solution de i» de
pyrogallol dans /io"^"'' d'eau distillée à l'action d'une dose de ferrocyanure de fer col-
loïdal contenant o"'", 04628 de fer, en présence d'une quantité d'eau oxygénée (de
•Merk), correspondant à 28^5 d'oxygène actif.
Dans l'expérience n" 1, on a ajouté l'eau oxygénée d'un seul coup. Dans l'expérience
n° 2, on a ajouté la moitié de l'eau oxygénée au début de l'expérience et le reste au
(') A. FiiRNBACii, Comptes rendus, t. CALIl, p. 285.
(-) Hericlite der il. cli. G., t. IV, 1904, p. SygS.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 'j83
bout de 3 heures. Les quantités de purpurogalline obtenues dans les 24 heures ont
été, pour le n" 1, de ôS"? et, pour le n° 2, de i23™s. Ces quantités représentent pour
la première expérience i/Joo fois et pour la deuxième 2607 fois le poids de fer mis en
œuvre.
Il faut noter que la réaction était loin d'èlre terminée au bout de 2^ heures.
Les ferricyanures ferreux et ferrique présentent, quoique à un degré
moindre, des propriétés analogues à celles des ferrocyanures.
D'autre part, j'ai vu que d'autres composés cyanogènes sont capables,
par leur union avec le fer, de produire des effets analogues.
Je tiens à remercier ici M. Marlini, potir le concours gracieux qu'il m'a
prêté au cours de ces recherches. ♦
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la formation de l'aldéhyde éthylique dans la fer-
mentation alcoolique. Note de MM. E. Kayser et A. Demolox, présentée
par M. I^. Maquenne.
La conclusion relative à l'origine de l'aldéhyde éthylique dans la fermen-
tation alcoolique, à laquelle arrive M. Trillat dans une Note récente ('), a
déjà été formulée par nous dans une étude générale sur la formation des
produits volatils dans la fermentation alcoolique (^).
Nous croyons devoir rappeler, sans citer les chiffres produits ailleurs, les
points précisés par nous :
1° Le séjour des vins sur lies en large contact avec l'air favorise la production d'al-
déhyde, croissant avec le temps et toujours très supérieure aux maxinia indiqués par
M. Roques pour les eaux-de-vie.
2° Le phénomène de l'aldéhyditîcation est inlimeuient lié à la présence de la levure
aérobie vivant au voisinage de la surface. L'addition d'antiseptiques capables de tuer la
levure (fluorure de sodium, bichlorure de mercure) a eu pour résultat d'amener un
dépôt rapide des globules de levure en suspension et en même temps de réduire consi-
dérablement la proportion d'aldéhydes.
La présence d'une masse de levure ajoutée aseptiquement, puis tuée par
la chaleur, n'a eu aucune action sur la production des aldéhydes. Enfin la
(') Comptes rendus, t. CXLVI, 1908, p. 645.
(^) Annales de la Science agronomit/ ne française et étrangère, t. II, 3" fascicule,
1906, et Comptes rendus, t. CXLV, 16 juillet 1907.
7^4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
grandeur des différences observées nous a autorisés à déclarer que la levure
vivante est l'agent essentiel du phénomène, l'oxydation de l'alcool par voie
chimique ayant quantitativement, même au large contact avec l'air, une
importance beaucoup moindre.
Il est même probable, que, si nous avions employé dans nos expériences
des levures à caractère aérobie plus prononcé, comme la mycolevure de
Duclaux ou certains Saccharomyces anomalus, les quantités d'aldéhydes
trouvées eussent été encore supérieures.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la préparation et sur quelques propriétés de
Voxyhémocyanine d'escargot cristallisée. Note (') de M. Ch. Dérê, pré-
sentée par M. A. Dastre.
J'ai constaté que si l'on soumet, à basse température, du sang d'escargot
à une dialyse suffisamment prolongée pour éliminer la presque totalité des
électrolytes, l'oxyhémocyanine se précipite entièrement à l'état cristallisé.
J'ai observé de plus que, si Ton place dans un champ électrique (courant
continu) du sang d'escargot longuement dialyse, mais encore limpide, on
détermine le dépôt de cristaux d'oxyhémocyanine dans la région anodique.
Voici, d'une façon détaillée, les conditions expérimentales :
1° Cristallisation par diatyse. — Du sang d'escargots {Hélix pomatia) en hiber-
nation fut dialyse dans un sac de collodion, en présence d'eau distillée qu'on renouvelait
matin et soir.
Le récipient était constamment entouré de neige et placé dans la glacière. A la fin
du septième jour de dialyse, le sang était encore parfaitement limpide. Dans le cours
du liuitiéme jour, il devint très trouble et abandonna bientôt un abondant précipité;
en même temps, la coloration azurée de la liqueur pâlit. Le seizième jour on arrêta la
dialyse : il y avait au fond du sac un précipité dont le volume pouvait correspondre
au \ environ du volume du sang traité; ce dépôt présentait, dans ses f inférieurs où il
était fortement tassé, une coloration d'un bleu sombre.
La liqueur superposée était sensiblement incolore et resta telle après agitation à
l'air.
En examinant le dépôt au microscope (gr. i lo et Sgo), on s'aperçut qu'il était con-
stitué de cristaux sans mélange de substance amorphe. Ces cristaux sont assez solubles
dans les eaux mères à la température ordinaire tant que la dialyse n'a pas été poussée
(') Présentée dans la séance du 3o mar-, 1908.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 786
assez loin. En introduisant les cristaux dans de l'alcool fort, additionné d'une trace
d'acide acétique, on peut les conserver sans altération de forme.
2° Cristal lisation sous l'action du courant électrique. — Du sang, dialyse 7 jours
et ne présentant pas encore de trouble appréciable, fut introduit dans un tube de verre
en U. Au moyen d'électrodes de platine, on fit traverser la liqueur par un courant
continu de 120'"''= (aux bornes) et de ^L de milliampère. On vit apparaître aussitôt,
autour du pôle -t-, des nuages floconneux et blanchâtres, qui descendaient peu à peu,
Fig. ..
en se redissolvant partiellement d'abord, puis s'accumulèrent bientôt en couches stra-
tifiées occupant, au bout de 2 heures et demie, les f inférieurs environ de la branche
positive.
A ce moment, les | supérieurs de la colonne liquide de la branche négative étaient
décolorés. Cette portion de la liqueur ne redevint pas bleue par agitation à l'air :
l'oxyhémocyanine s'était transportée à l'anode, elle s'était comportée comme un col-
loïde éleclronégatif.
Les couches supérieures étaient très faiblement acides au pôle -f- et alcalines au
pôle — .
Après quelques heures d'interruption du courant ( température de la chambre: 16°),
de nombreux cristaux s'étaient déposés sur les parois de la branche positive; quelques-
uns d'entre eux, d'aspect dendritiqiie, étaient nettement visibieg à l'œil nu.
J'ai reconnu que la cristallisation commençait déjà pendant le passage du courant.
Si l'on agile le contenu des deux branches mélangé, les cristaux se dissolvent rapi-
dement et complètement, et la liqueur reprend sa couleur bleue primitive.
Les cristaux obtenus par dialyse se présentent sous forme d'étoiles à six pointes
786 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ordinairement régulières. Ces cristaux n'offrent pas de double réfraction ap|iréciable
quand on les examine à la lumière polarisée, même avec interposition d'une lame de
gypse. 11 s'agit, sans doute, de cristaux s/jiieletles |irovenant d'octaèdres dont l'accrois-
sement s'est fait principalement suivant la direclloii des trois axes rectangulaii-es.
(J'ai vu des octaèdres dans l'oxyliémocyanine cristallisée lors du transport électrique.)
La figure ci-contre rejirodiiit la photograjdiie de quelques-uns de ces cristaux
colorés par la fuchsine.
Un demi-gramme à peu près de cristaux secs laissa à la calcination un petit résidu
noir, soluble dans quelques gouttes d'acide nitrique, en donnant une liqueur bleue.
Celle liqueur fut évaporée dans le, vide au-dessus de fragments de potasse; il resta
des cristaux bleus dont la solution se colora fortement en rouge brun par addition de
ferrocyanure de potassium.
L'hémocyanine renferme donc du cuivre el ne paraît pas, d'après quelques autres
essais que j'ai faits, renfermer d'autre élément fixe. ,
L'hémocyanine pui'e donne nettement les réactions xanthoprotéique, de
Millon, d'Adamkiewicz, de Piotrowsky et de Molisch.
Les cristaux sont solujjles dans l'eau additionnée d'une trace d'acide
acétique. Une telle solution, renfermant 7*^,59 d'oxyhémocyanine par litre,
absorbe, quand on l'interpose sous l'épaisseur de 3'"'°, les radiations ultra-
violettes comprises entre "A 292, 6 et X2G2,8. En augmentant l'épaisseur,
il apparaît une nouvelle bande qui, pour une couche de 10™™, s'étend
de X 364,0 à À328,2. Cette dernière bande semble caractéristique de
l'oxyliémocyanine; elle est probablement signalétique du groupement
prosthétique cuprifère. Quant à la bande la plus réfrangible, elle co'incide
avec celle que montrent toutes les substances albimiino'ides.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Bile et pigments biliaires. Note (')
de M. .^1. PiETTRE, présentée par M. Dastre.
Si l'étude des bandes d'absorption ne suflit pas toujours à identifier d'une
façon certaine une seule substance ou un mélange complexe, elle permet
d'apporier de précieuses indications dans les recherches biologiques.
Nous avons appliqué à l'étude de la bile et des pigments biliaires la
méthode mise en œuvre dans les recherches faites en collaboration avec
M. Vila sur le pigment sanguin et ses dérivés : cuve prismatique, tubes
longs de M. Etard, éclairage de l'arc et mieux de la lampe Nernst.
(') Présentée dans la séance du 3o mars 1908.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. *jS']
La bile des différentes espèces animales a été soumise à l'examen optique.
Nous avo-ns profité des précieuses observations recueillies par M. Etard.
Nous devons également à la grande obligeance de M. P. Lambert la repro-
duction de remarquables clichés.
I. La bile est obtenue par ponclioii de la vésicule biliaire, après lavages de la paroi
d'enveloppe, pour écarter rigoureusemenl lente souillure due à la luiilière colorante
du sang.
On constate que les spectres varient nolablenienl suivant les espèces.
La raie D du sodium ayant été mise en coïncidence avec la graduation 100 du micro-
mètre, on obtient les schémas ci-dessous :
Fia. ..
50 60 70 80 ^0 lOO 110 120 130 140 150
II
I
F/
V
660 $5& 600 5p-
535
rjiles : de mammifères (II homme, I porc, V chien); d'oiseaux (IV poulet, i;nlliis clo-
incf/iciis); de poissons (111 colin, /iiei Inclus vulgaris).
L'addition à la bile de quelques gouttes d'une solution de NaFà 2 pour 100 rend les
observations, dans l'extrême rouge, plus aisées et plus complètes ; il se produit un
léger précipité qui entraîne les mucosités tenues en suspension.
En dépit de ces variations qui font penser à une grande différence des diverses biles
au point de vue spectroscopique, il existe uu lien commun à toutes, la présence des
deux bandes du vert 1 — 572 et X = 535. On les retrouve dans tous les spectres, mais
avec une intensité inégale. Il convient de remarquer la grande analogie avec les bandes a.
7^8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
et (5 de l'oxyhémoglobine ; même intensité relative, position presque identique dans le
spectre, comme le montrent les chiflTres suivants :
Oxyhémoglobine. . .
(a) X — 5-5,
((3) >. = 535.
Bile.
>, = 535.
II. L'expérience montre qu'il n'y a pas nécessité absolue d'attribuer ces
propriétés optiques aux seuls pigments décrits.
L'examen spectroscopique de ces pigiiients prouve, en effet, comme cela
a été déjà indiqué, que les mieux étudiés, au point de vue chimique (bili-
rubine, biliverdine), sont inactifs vis-à-vis des rayons lumineux.
La bilirubine cristallisée ne possède aucun spectre spécifique; cette particularité
constitue le meilleur caractère delà pureté chimique.
La biliverdine préparée par chaufTage au bain-niarie d'une solution alcaline de bili-
rubine dans l'alcool méthylique n'acquiert de bande d'absorption qu'après un certain
temps. Aussitôt isolée et examinée, en liqueur neutre ou alcaline, on ne constate au-
cune absorption. Mais, par exposition à l'air, apparaît une forte bande l = 638.
Dans l'attaque acide des calculs biliaires, on obtient la même matière verte par
épuisement à l'alcool méthylique. En outre, le traitement par le chloroforme entraîne
Fig. 2.
50 60 JO 80 JO 100 110 120 130 1^0 «0
YI
tout d'abord une substance colorée qui, à l'état solide, possède des reflets mordorés
et dont la solution orangé foncé est caractérisée par un spectre (VI) très net et
très pur.
C'est donc surtout à la superposition des spectres de ces deux derniers
pigments qu'est du le spectre de la bile.
III. Les variations des spectres des différentes biles s'expliquent par la
proportion de ces pigments suivant les cas.
En outre, il existe une relation assez étroite entre la coloration de ce
liquide biologique et ses propriétés spectroscopiques, relation qui semble
en harmonie avec la conception physique des couleurs complémentaires;
une bile verte possède généralement ses bandes d'absorption localisées dans
SÉANCE DU G AVRH, i(,i.8
1^9
la région rouge du spectre, tandis ([ne, inversement, une l)ile orangée pré-
sente ses bandes dans le vert. L'oxyhénioglobine et la chlorophylle donnent
lieu à la même remarque.
Le fait est 1res net pour la bile d'une même espèce; chez les bovidés, la
coloration de ce Hquide peut aller du vert foncé au blond très clair, et cela
iudépendamment du régime alimentaire. Aussi les spectres sont-ds nette-
ment dillérents (VII et VIII), au point de vue de la situation des bandes
d'absorption et surtout de leur intensité.
Fig. 3.
50 60 70 80 90 100 110 no 130 W 150
VE
VI
Même observation pour les biles des difîérentes'espèces.
La bile de porc, le plus souvent orangé très clair, ne possède, dans ce cas,
que les deux bandes du vert.
La bile de poulet {gallus domeslieus, IV), vert foncé, celle de colin (mcr-
lucius rulgarù), vert émeraude, absorbent fortement le rouge, extrêmement
peu le vert.
Conclusion. — Les variations ([u'on observe dans le spectre de la bile des
animaux d'espèces diiTérentes ou de même espèce s'expliquent par la pré-
sence des divers pigments biliaires. La caractéristique optique de chaque
bile dépend également de la proportion relative de ces pigments.
MÉDECINE. — Origine canine du Kala-Azar. Note de MM. Chaules Nicom.e
et Chaules Comte, présentée par M. Laveran.
Dans une Note antérieure ('), l'un de nous, après avoir montré la sensi-
bilité du chien au Kala-Azar (virus tunisien), et rapproché cette donnée de
(') Comptes lendiis, 2 mars 1908.
C, \\ , 190^, I" Semestre (T. CXLVI, N° 14.)
io4
79° ACADÉMIE DES SCIENCES.
la constatation n'irospective faite par lui de cas de maladie indéterminée
chez des chiens de l'entourage de certains enfants atteints, concluait que le
Kala-Azar était peut-être une maladie du chien transmissible à Thomme.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons examiné systématiquement,
depuis le début de mars 1908, les cadavres des chiens asphyxiés à la four-
rière de Tunis.
Nous devons nos remercîments à M. J. Valensi, directeur des Services
administratifs de la ville de Tunis, qui a bien voulu faciliter nos
recherches.
Nos examens ont porté actuellement sur 4o animaux. L'un d'eux était
atteint de Kala-Azar spontané, caractérisé par la présence de corps de
Leishman dans les organes habituellement envahis par ces parasites : rate,
moelle des os, foie.
Voici, en quelques lignes, le résumé de nos constatations :
Caniche noire, très amaigrie, présentant un écoulement purulent de Toreille,
asphyxiée à la fourrière le 18 mars au soir, apportée à l'Institut l'asteur de Tunis le
19 au matin, examinée vers midi.
La rate est très allongée, à peine un peu Iiyperirophiée; elle est pâle, sa consistance
paraît normale. Le foie est gros, congestionné; aucune autre lésion, sauf une hyper-
trophie notable des ganglions cervicaux, en rapport sans doute avec l'otite.
L'examen microscopique montre la présence de corps de Leishman caractéristiques,
assez nombreux dans la rate et la moelle osseuse, exceptionnels dans le foie. Nous
n'avons rencontré aucun de ces parasites sur les frottis de sang périphérique, de
liquide céphalo-rachidien et des organes suivants : rein, poumon, glandes salivaires,
bulbe. Ces corps sont presque toujours isolés; nous n'en avons vu d'intra-cellulaires
que dans la moelle osseuse, où un bon nombre d'entre eux paraissent avoir subi une
altération, peut-être consécutive à la mort.
Cette observation nous parait des plus importantes. Elle prouve l'ori-
gine canine du Kala-Azar.
Nous continuons nos recherches afin d'établir la fréquence de l'infection
spontanée chez le chien à Tunis. Des expériences seront également entre-
prises pour reconnaître comment se fait la transmission de la maladie du
chien à l'homme. L'hypothèse la plus probable est qu'il s'agit de parasites
cutanés (puces sans doute). Il sera également nécessaire d'établir la symp-
lomatologie de la maladie chez le chien. (]e que nous en savons semble
indiquer que le diagnostic en sera délicat, puisque l'animal ne paraît pas
ou à peine malade et que la présence des parasites est difficile à déceler
dans le sang périphérique. Or, des mesures prophylactiques sévères s'im-
SÉANCE DU 6 AVRIL igo8. 791
posent contre une maladie dont la gravité pourrait devenir extrême, si sa
fréquence devait égaler à Tunis celle qu'on observe dans certaines régions
des Indes.
ZOOLOGIE APPLIQUÉE. — Bêle de la torsion positive dans les hélices aériennes
et les aéroplanes. Note de M. P. Amans, présentée par M. Alfred Giard.
Une palette d'hélice étant montée sur son moyeu, coupons-la par une
série de cylindres circulaires concentriques ayant même axe que le moyeu.
J'appelle déclinaison l'angle que fait la corde de section avec le plan de l'é-
quateur. Dans l'hélice géométrique, l'angle va en diminuant du centre à la
périphérie, ou, en termes anatomiques, du proximum au distum ; la torsion
est dite négative ; dans une palette zooptère, c'est l'inverse : la torsion est
positive.
J'ai, autrefois, supposé que ce fait était intimement lié à l'élasticité de la
palette. Le bord postéro-distal étant le plus llexible, il faut que la décli-
naison distale au repos soit plus grande que l'angle théorique reconnu ou
supposé le meilleur, la résistance de l'air faisant fléchir ce bord postéro-
distal quand la palette est en mouvement. Les constructeurs d'hélices ma-
rines n'ignorent pas l'influence de l'élasticité, et, bien que l'hélice marine
soit très peu flexible, on place la palette de manière à avoir une déclinaison
distale plus grande que la théorique.
On peut très bien accepter une palette élastique à torsion positive et
rester quand même partisan de l'hélice géométrique, si l'on admet que la
déformation par la poussée aérienne a pour résultat final une torsion néga-
tive. Mais est-il bien sûr qu'il faille absolument une torsion négative?
Pourquoi ai-je obtenu des rivières si puissantes avec des palettes où la
déformation n'empêchait pas la torsion de rester positive? Bien mieux,
des expériences récentes me prouvent que, si une palette zooptère est bien
construite, la poussée aérienne tend à augmenter la déclinaison distale.
Si l'aile était formée d'un bord antérieur rigide, suivi d'un voile membra-
neux, comme l'ont proposé certains auteurs, ily aurait sûrement diminution
de la déclinaison distale; mais les courbures de l'aile véritable sont telles
qu'à une augmentation de résistance correspond une augmentation antago-
niste d'envergure et de déclinaison distale.
■ypo ACADEMIE UES SCIENCES.
(ne de mes palettes avait, en sortant du gabarit, une forme spéciale, dont j'ai bien
noté les déclinaisons à dill'érentes dislances de l'axe de rotation, ainsi que la concavité
et la courbure du boni antérieur. Une fois montée sur le moyeu, de manière que la
déclinaison dislale à 35""' de l'axe fût de i6°, l'envergure était de 90"'"; après une rota-
tion à loon tours, nous trouvons la concavité légèrement diminuée, et à cette même
distance de l'axe une déclinaison de 29° : l'envergure est de i"',o.''|. Cette déformation
est fixe, paice que la limite d'élasticité a été dépassée, mais elle nous fait saisir sur le
vif la manière de se déformer. Celte déformation est du reste constante, c'est-à-dire
qu'à 63o tours (') par exemple, nous avons i™, 10 d'envergure, à 880 tours, i"", 12;
mais, au repos, nous retrouvons toiijouis i"',o4.
Un tel résultat ne saurait surprendre un naturaliste : il sait que l'exten-
sion du bord antérieur s'accompagne toujours d'une circumduction, d'une
rotation longitudinale, qui augmente la déclinaison distale. On peut con-
stater ce fait sur une rémige digitale antérieure, en essayant de la redresser.
Quelle peut bien être Tulililé de ce principe appliqué aux hélices aériennes?
Supposons un aéronat muni de zooptères, à une déclinaison convenable,
eu égard à la vitesse de rotation et à celle de translation en air calme. La
déclinaison relative est un peu différente : c'est une résultante de la vitesse
de rotation et de celle d'avancement. Tout à coup, on a un vent debout; on
fait pour le coiîibaltre une avance à l'allumage, de manière à faire tourner
plus vite et augmenter la force propulsive. Si nous tournons plus vite, nous
augmentons l'envergure et la déclinaison distale; mais c'est justement ce
qu'il nous faut, puisque avec un vent debout il faut augmenter la déclinai-
son dislale, si l'on veut que la déclinaison relalive change peu. Nous avons
donc dans la géométrie seule de la zooptère, indépendamment de tout
mécanisme entre les mains d'un ciiauffeur, une régulation automatique de
l'envergure et de la déclinaison; il serait impossible de l'obtenir avec les
hélices habituellement employées.
Un mot sur les aéroplanes. Il n'y a aucun animal qui fasse exclusivement
de l'aéroplane, sauf peut être lesExocœtes etDactyloptères, dont la nuirche
est plutôt une série de bonds. Les rameurs et les voiliers ont le pouvoir de
déformer leur aile, et de changer à leur gré le rapport des déclinaisons dis-
(') La palette est photographiée au repos, à G3o tours et à 880, en trois poses
successives sur la même plaque, dis|)osée parallèlement à l'axe de rotation. Les
épieuves montrent très nettement les vaiiations d'emergure du bord antérieur et ses
différentes inclinaisons sur l'axe.
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. ■793
taie et basilaire. L'étude des rémiges distales (') et des élytres de Coléop-
tères nous montre que la torsion positive ne manque jamais. Si la torsion
positive est un facteur constant et nécessaire du vol plané, on fera bien de
l'appliquer aux aéroplanes; l'expérience du vol, la statistique des chutes
montrera si ce perfectionnement est suffisant, si l'on peut se passer des chan-
gements volontaires de déclinaison distale.
HYDROLOGIE. — Sur les l'ariations de température de la source de la Sainte-
Baume (Var). Note de M. E.-A. Martel, présentée par M. Albert
Gaudry.
L'ancien dogme de la constance de température des sources se révèle de
I-iK. 1.
'\^- ^ ^kT*'
Grand claprie Je la Saiiile-Baunie (Var).
plus en plus faux. Après les nombreuses preuves et explications que j'ai
(') Ce Mémoire est sur le chantier; quant aux éljtres, voir Géométrie comparée
des ailes dures {Congri's de l'Assoc. fr. avanc. se, Ajaccio, iqoi ).
794 ACADÉMIE DES SCIENCES.
fournies de son inexactitude dans les terrains fissurés (calcaire et craie), je
viens de la constater aussi à travers un épais dépôt détritique de roches
cristallines fragmentées.
La principale source du massif de l'Estérel (Var), celle de la Sainte-
Baume, jaillit à i85'" d'altitude, à l'extrémité inférieure d'un immense
clapier, provenant de la démolition météoricjue des escarpements de la
Sainte-Baume et du cap Roux qui, à l'Ouest, dominent la source de 200" à
Kig. 2.
Plan du bassin alimentaire de la source de la Sainle-Baume (au i,,',!,, ).
25o™ en moyenne. La vue et le carton ci-dessus (amplification extraite de
ma carte de l'Estérel au j^j^) expliquent suffisamment la situation, la
forme et l'aspect du bassin ou périmètre d'alimentation de la source de la
Sainte-Baume. Ce bassin, approximativement triangulaire, n'a pas 7 hec-
tares de superficie. Cependant la source ne tarit jamais. Elle subit seulement
des variations proportionnelles aux chutes des pluies.
Le 3i octobre 1907, après un mois exceptionnellement pluvieux, la source
de la Sainte-Baume débordait de partout, autour de son point de captage,
et sa lempèralure était de i3° (>.; tandis que celle des ruisseaux voisins (cou-
lant à flots dans tous les ravins) arrivait à i4°,5 et celle de l'air à 18°. Or,
antérieurement et à de nombreuses reprises en hiver et au printemps,
j'avais toujours trouvé la source à 10", 5; il faut donc maintenant reconnaître
SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 790
qu'elle ne demeure pas à une températui-e constante; son alimentation,
par le grand clapier d'où elle descend, est assez rapide et assez superficielle
après les pluies pour que celles-ci communiquent leur chaleur estivale-autom-
nale ou leur froidure hivernale à ses lilets les plus profonds. Donc, tout
comme les sources du calcaire, celle de la Sainte-Baume subit l'influence
immédiate et directe des infiltrations extérieures ; par conséquent elle devien-
drait contaminable, si son petit bassin alimentaire était habité (ce qui d'ail-
leurs n'arrivera point). La taille des blocs d'éboulis à gros interstices, qui
constituent le clapier, est la cause très simple du fait ainsi reconnu. Car on
sait depuis longtemps que les granités, fissurés en profondeur, donnent
des eaux plus ou moins pures, selon le grain et l'épaisseur (et, par suite,
selon le degré de filtrage) des arènes de décomposition qui les recouvrent.
La constatation qui précède indique que, dans les roches cristallines,
même détritiques, comme dans le calcaire et tous les éboulis en général, les
observations de température peuvent fournir, pour le captage des sources,
de précieuses indications hygiéniques sur la rapidité de transmission des
pluies et par conséquent des éléments nocifs éventuellement infiltrés avec
elles.
La séance est levée à 5 heures.
G. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages rkçus dans la sÉA^cE du 6 avril 1908.
Inslilul de France. Académie des Sciences. Rapport sur la nécessité de l 'application,
exacte du Système métrique à toutes nos monnaies, présenté dans la séance du
16 mars 1908, par M. Violle. Commissaires : MM. Darboux, Bouquet de la Grye,
Mascart, Lippmann, Poincaré, Kadau; Violle, rapporteur. (ExU-. des Comptes rendus
des séances de l'Académie des Sciences, t. CXLVI, p. 563.) Paris, Gauthier-Viiiars,
1908; I fasc. 10-4°. (Tiré à 5oo exemplaires.)
79*^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
A.res principaux du temps de parcours, par Haton i>e la Goupilijère, Membre de
rinsliliit. (Exlr. du Journal de MalliémaLiques pures el appliquées.) Paris, Gaiilhier-
Villars, s. d.; i fasc. in-4''. (Hommage de railleur.)
Observatoire national astronomique, citronométrique et météorologique de
Besançon; A'IA' Bulletin citronométrique, année 1906-1907. publié par M. A. Lebeuf'
Directeur de l'Observatoire. Besançon, J. Millol eV C'", 1908; i fasc. in-^".
Statistique générale de la France. Mouvement de la population, années 190.5
el 1906; l. XXXV et XXXVl. Paris, Imprimerie nationale, 1907; i vol. in-4".
Annales de l'École nationale d'Agriculture de Montpellier ; nouvelle série, I. VII,
fasc. 4-, avril 1908. Montpellier; 1 fasc. in-4''.
Promincnce and coronal structure, by William-J.-S. Lockyer. (Extr. des Procee-
dings of the Royal Society, A, t. LXXX.) Londres, 1908; i fasc. in-8°.
Kalalog von 10660 Slernen ztvisclien 0" 11 ud .oO° nôrdlisclier Declination fur das
Aequinoktium 1900, nach den BeobaclUungen am Bepsold'schen MeridianUreise der
kôniglichen Sternwarte zu Bonn, in den Jahren 1894 bis igoS, von FiiiEDitiCH Kijstner,
( VerofTenllicliungen der kônigl. Sternwarle zu Bonn; n° 10.) Bonn, Friedrich Cohen,
1908; 1 vol. in-4°.
Commissâo geographica e geologica do Esiado de S. Paulo. Exploracâo do Rio
do Peixe. Sâo Paulo, 1907: 1 fasc. in-f".
La vialidad del Este de la Republica O. del Urugay, por FranciscoJ. Hos. Monte-
video, 1907; I fasc. in- 12.
El Cerro « Tupambay » al travès de la historia, la geografia y la cartografia,
por Francisco-J. Bos. Montevideo, 1907; i fasc. in-8".
Théorie universelle baséesur la physique moléculaire, l'élasticité parfaite du fluide
universel, par M. N. Slomne'co. Ploesti, 1908; 1 fasc. in- 12.
The Journal of tropical veterinary Science; t. III, n° 1, 1908. Calcutta; 1 vol.
in-8°.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIEK-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n" 55.
puis i835 les COMPTES RENDUS hebiloraadaires paraissent réguliôremenl le Dimanche. Ils formeiU, à la Qa de l'année, deux volumes in-4''. Deus
18, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par onir» alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
rt du i" lanvier.
Prix de l'abonnement :
Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
ciiez Messieurs ;
Ferran frères.
Chaix.
Jourdan,
/
ns.. .
rs.. .
nne . .
içon . .
eaux .
Rufl.
Courtin-Hecquel.
^ Germain et Gras^in.
' Siraudeau.
Jérôme.
.Marion.
Feret.
Laurens.
Muller (G.)
"■es Kenaud.
Uerrien.
\ F. Robert.
1 Le Borgne.
Uzel frères.
Jouan.
ibery Dardel et Bouvier
( Henry.
( Marguerie.
i Delaunay.
' Bouy.
Greffier.
Ratel.
Rey.
l Lauverjat.
/ Degez.
[ Drevet.
j Gratieret C'*.
ochelle Foucher.
Bourdignon.
Dombre.
Tallandier.
Giard.
Lorient.
bourg ....
nont- Ferr
oble .
chez Messieurs :
\ Baiimal.
t M"' Texier.
Cuinia et Massoo.
l Georg.
Lyon ( Phily.
Maioine.
Vitte.
Mai-seille Ruât.
\ Valal.
Montpellier | Goulet et fils.
Moulins Martial Place.
Buvienier.
On souscrit à l'étranger.
Amsterdam ,
Nancy.
Nantes .
Nice
Grosjean-Maupin.
Wagner et Lambert
Dugas.
Veloppé.
!Barma.
Appy
Nîmes Debroas-Duplan.
Orléans Loddé.
\ Blanchier.
Poitiers < , , .
( Levner.
Hennés Plihon et Hommais.
Rochefort Girard ( M"" ).
Rouen .
Langlois.
Lestringant.
S'-Étienne Chevalier.
Toulon. * ^''^^^^-
Toulouse .
l Figai
■ I Allé.
( Gimet.
• i Privât.
iBoIsselier.
Péricat.
Bousrez.
Valenciennes
Giard.
Lemaitre.
Bucarest .
chez Messieurs :
j Feikema Caarel-
■ ' ) sen et C'V
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
iAsher et C".
Friedlander et fits.
Kuhl.
Mayer et Muller.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
iLamertin.
Mayolez et Audiarte.
Lebègue et C"°.
/ Sotchek et C°.
) Alcalay.
Budapest Kiliaii.
Cambridge Deightoo, Bell et C".
Christiania Cammermeyer.
Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague, i .. . Hôst et (ils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Gênes Beuf.
, Eggimann.
Genève 1 Georg.
' Burckhardt..
La Haye Belinfante frères.
IPayot et C''.
Rouge.
Sack.
Barth.
Brockliaus.
Leipzig <' Lorentz.
Twietrneyer.
Vuss.
( Desoer.
' Gnusé.
Londres
Luxembourg . . .
Madrid
Milan
te et C"
Chez Messieurs :
/ Dulau.
• • I Hachette
' Nutt.
V. Buck.
Ruiz et C'.
Romo.
Dossat.
F. Fé.
Bocca frères.
Hœpli.
Moscou Tastevin.
\ Marghieri di Glus.
isanles 1 r> 1 1
' ( Pellerano.
DyrseQ et Pfeiffei.
New- York ] Stechert.
\ l.emcke et Buechoer
Odessa lîousseau,
Ox/ord Parker et C».
Palerme Reber.
Porto Magalbaes et Moniz.
Prague Rivnac.
Rio- Janeiro . . .. Garnier.
Bocca frères.
Rome.
Loescher et C'*.
Rotterdam Kramcrs et fiU.
Stockholm Nordiska Bogbandel
Zinserling.
Liège .
S'-Pétersbourg .
Wolff.
Bocca frères.
I Brero.
'"«'•'« JRinck.
' Rosenberg et Sellier
Varsovie Gebethoer et Wolff.
Vérone Drucker.
\ Frick
'''««"'' • j Gerold et C*«.
Zurich Rascher.
TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes l"à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume 10-4"; i853. Prix 25 fr.
Tomes 32à61. —( i" Janvier iSâi à 3i Décembre i865.) Volume 10-4°; 1870. Prix 25 Ir.
Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier i866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°; 1889. Prix 25 tr.
Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre i8(p.) Volume in-T; igo"- ^'''^ ■^'
SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES:
no I.-Mémoire surquelques points de la Phvsiologiedes Algues, par MM. A, DERBEsetA.-J.-J.SouBR. - Mémoiresur le (^^\<^''\^^^^^ll''''^^l'''l'^Xl'l^uTndel
)mètes, par M. Hanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliouliereEneni aaiis la iii„c. ^^ ^^
ires grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 33 planches; i856.
me 1.- Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbn. -Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en "SS» Paj i;Y„!'*^:?r.Ll?.^^|.*""!
le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir: «F
imentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la que
ure des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique e
u une réponse a la quesuou uc m* y^^^y^^^y ..■■ ■--- r- - j iri,.Bni» terrains
le concours de .853, et puis remise pour'celui de .856, savoir : «Etudier les lois de la distribution des corps <>'-g3"'''5? J"*'' <;s ^a,,' l^es d,m.r^^^^^^
imentaires, suivant l'or/re de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou im liante Kecncrcner la
■— ■ ■ '^ ^ ■■ ■ •,ueetsesétalsantérieurs...parM. leProfesseur lÎKOMX.In-'r.avoc -planche,,. 8b.... « Ir
4 la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie desSoieno»».
N° 14.
TAlili: DKS AirnCLES (SéarueduO AmU tîM)8.)
ME3I01UES ET CO»II>lUI\ICAlT4>i\S
DES MRMimiîS RI DKS CORUBSPONOANTS DE l/ACADÊMIE
Pages
iM.M. A. 1Ialli:i\ el E. Baukr. — Sur un
isomère du diphénylcaniphoinéllianc et
les corulitions de sa fornialiiin
M. A. I.ACKoix. — Sur une nouvelle espèce
minérale, proveuanl du Congo français.
M. A. Chauvkah. — Sur la perception du
relief el de la profondeur dans limage
simple des épreuves pholograpliiques
ordinaires. Conditions el lliéorie de celte
pei'i'éption
722
7-25
Pages.
iM. Ch. lioucuAHn. — Sur l'avance el le
retard de la coagnliiliioi du sang en tubes
capillaires 73o
MM. H. DouviLLK el Zkiller. — Sur le
terrain houiller du Sud oranais 782
M. Haton I)F, i.A (joi!i'ii.LiKRE fait hommage
d'une ilnilc pulilièe dans le " Journal de
,Matliématir|ues pures el appliquées » sur
la di-terniination des « axes principaux
d'inertie du temps de parcours » 7.'i7
ME.1IOIRES PUESEIVrES.
M. Le 'Vavasseur. — Sur les sons-groupes
du groupe linéaire homogène à quatre
variables el les systèmes d'équations aux
dérivées p.uiielle
dent
qui leur correspon-
C()IUÎI':SI»ONI>ANCE.
La Commission n'OROANiSATioN du premier
Congrès international des Industries
FRIGORIFIQUES prie l'Académie de désigner
un certain nombre de délégués qui parti-
ciperont aux travaux du Congrès 7'3y
L'Académie désigne comme délégués
MM. Haller, Daslre, Alfred Picard 739
M. le Secrétaire perpétuel signale le
« XIX" Bulletin chronomélrique de l'Ob-
servatoire de Besançon », parM. A. Le-
betif; un Ouvrage intitulé : <c Exploraçào
do Uio do Peixe » 739
M. L. Raffy. — Sur les réseaux conjugués
persistants qui comprennent une famille
de lignes miniina 74"
M. Girardville. — Sur le poids utile
maximum qu'on peut soulever en aéro-
plane 74-
M. BouTTiEAUX. — Sur les condiliiois d'uti-
lisation des ballons dirigeables actuels... -j'\i
MAL G. -A. Hemsalech et C. de Watte-
vilLE. — Étude spectroscopi(|ue de
flammes de diverses natures 7^8
MM. Ch. Fabry el H. Buisson. — Sur la
présence des raies d'étincelle dans le
spectre de l'arc ']3i
M. P. MÉNii-;RE. — Nouvelle méthode de
dosage de la vapeur de mercure dans
l'air -^
M. .iKAN MEiiNiiai. — Sur la combustion
par incandescence des gaz en présence des
Corps oxydables cl des corps incombus-
libles 7''7
M. G. Chesneau. — Sur les variations de
composition du phosphomolybdule d'am-
nmniaque : application au dosage du
phosphore dans les fers, fontes et aciers.. 7.^8
M. H. Gaudeohon. — Chlorures de dimer-
curiammonium ammoniacaux 761
MM. liM. BoURQUELOT et II. HeRISSEY. —
Sur l'arbuline et quelques-uns de ses
dérivés considérés au point de vue de
Bulletin bibliooraphioub
leur pouvoir rotatoire et de leur dédou-
blement par l'émulsine 7'>4
M. .1. B0UGAUI.T. — Étude comparative de
la déshydratation des acides atrolactique
et yy-mélhoxyatrolactique. Aciiles p-mé-
thoxyatropiqiie et di-/)-iiiéthoxyatropique. -fil'i
MM. G. l'EiiRiER el H. Caille. — Forma-
tion de mélanges d'isomères à point de
fusion constant dans la réaction de Friedel
el Crafls -fie,
M. L. Manuin. — Sur la constitution de la
membrane chez les Diatomées 770
M. .1. Ci.iizET. — Action de l'état hygromé-
trique sur les échanges respiratoires 778
MM. J.-E. ABELOtJS el E. Bardier. — De
l'aclion de l'exlrail alcoolique de l'urine
humaine normale sur la pression arté-
rielle 773
M. C. Fleiu. — L'oxyde de carbone inter-
vient-il dans l'intoxicalion par la fumée
du tabac'? 77IJ
M. J. Effront. — Action de la levure de
bière sur les acides amidés 779
M. J. Wolkf. — Sur quelques peroxydia-
slases artilicielles; du rôle capital du fer
dans leur action ,. . 7**'
MM. E. Kavser el A. Demolon. — Sur la
formation de l'aldéhyde éthylique dans
la fermentation alcoolique 7^3
M. Cil. DÉRE. — Sur la préparation et sur
quelques propriétés de l'oxyhémocyanine
d'escargot cristallisée 7^4
M. PiETTRE. — Bile el pigments biliaires. 786
MM. Charles Nicolle et Charles Comte.
— Origine canine du Kala-Azar 789
M. P. Amans. — lîôle de la torsion positive
dans les hélices aériennes el les aéro-
planes ' 79'
M. E.-A. Martel. — Sur les variations de
tcmpéralure de la source de la Sainte-
Baume (Var) 79^
795
PABIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER- VILLA KS ,
Quai des Grands-.Augnstins, 55.
Le Gérant : G*uthie»-Villars.
1908
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES HEÎVDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
iT15 (13 Avril 1908
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT REL4TIF AIX COMPTES RENDUS
Adopté dans [>es séances des 23 lum 1862 et a] mai 1873
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par de» savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
•iC) numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". — Impression des travaux
de l'Académie.
I^es extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparun AssociéétrangerdeFAcadémie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les So pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:> pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pi
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savant
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personn
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acdj
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un rk,
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires son
tenus de les réduire au nombre de pages requis. L
Membre qui fait la présentation est toujours nommé
mais les Secrétaires ont le droit de l'éduire cet exlrai
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon
pour les articles ordinaires de la correspondance offi
cielle de l'Académie.
Article 3. <
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remSl
à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis i
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans It
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé ai
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche.4
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraieni
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrativa
fait un Rapport sur la situation des Comptes renduï
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré<
sent Rèsrlement. v
Les Savants étrangers à lAcadémie qui désirent faire présenter^.leurs Mémoires par^MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5°. Autrement la présentation sera remise à la séance suiTantal
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 15 AVRIL 1908.
PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL.
MÉMOIRES ET COMMUrVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le PRftsii»E.\ ï annonce à l'Académie qu'en raison des fêtes de Pâques
la séance du lundi 20 avril est remise au mardi 21.
AÉRONAUTIQUE. — Sur le planement des oiseaux.
Note de M. Marcel Deprez.
Le [)liénomène du planement des oiseaux grands voiliers est un de ceux
qui ont le plus excité l'étonnement et la sat;acité des mécaniciens. Il con-
siste comme on le sait en ceci : l'oiseau, les ailes étendues et immobiles, se
tient à une certaine hauteur au-dessus du sol dans une fixité absolue comme
le ferait un cerf-volant amarré à un point fixe à l'aide d'une cordelette qui
l'empêche d'être entraîné par le vent auquel il doit sa force ascensionnelle.
Or la force qui soutient l'oiseau et l'empêche de tomber est certainement
identique à celle qui soutient le cerf-volant, c'est-à-dire qu'elle est due à un
courant d'air dans lequel se tient l'oiseau et qui exerce sur ses ailes une
pression qu'on peut décomposer en deux autres : une composante verti-
cale égale et contraire au poids de l'animal et une composante horizontale
qui dans le cerf-volant est équilibrée par ia résistance de l'amarre. L'oiseau
étant entièrement libre, pourquoi n'est-il pas entraîné par cette composante
horizontale qui est augmentée, en outre, de la pression exercée par le cou-
rant d'air sur le corps même de l'oiseau?
Cette question a été l'objet de beaucoup de controverses qui n'ont servi
qu'à mettre en lumière l'extrême difficulté de trouver une réponse satisfai-
sante. Cette difilculté est telle qu^on a vu récemment des ingénieurs
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 15.) Io5
^9^ ACADÉMIE DES SCIENCES,
distingués émettre l'opinion que le planenienl- des oiseaux constitue un
phénomène mystérieux dont l'explication ne peut être donnée dans l'état
actuel de nos connaissances.
Je vais montrer que cette explication est, au contraire, facile et ne com-
porte aucune hypothèse en dehors des lois élémentaires de la Mécanique. li
suffit d'ailleurs, pour résoudre le problème qui nous occupe, de se rappeler
une seule de ces lois, relative à la pression exercée par un gaz en repos ou
en mouvement, et en vertu de laquelle cette pression est toujours dirigée
suivant la normale à la surface sur lar|uelle elle s'exerce, à la condition
qu'on considère comme négligeable le flottement exercé par les molécules
gazeuses sur les surfaces le long desquelles elles glissent. Il est facile d'ail-
leurs de tenir compte de cette action tangenlielle si on le juge nécessaire et
de démontrer qu'elle n'inlirme en rien les résultais auxquels nous conduit
la loi des pressions normales à la surface.
Ceci posé, il est facile d'analyser les forces auxquelles est soumis un petit
plan représentant un élément de l'aile d'un oiseau placé dans un courant
d'air horizontal (d'ingé de gauche à droite) et faisant avec ce courant un
angle (compté dans le sens des aiguilles d'une montre) compris entre zéro
et -• On reconnaîtra immédiatement que la force normale au plan, due à
la pression du courant d'air, se décompose en une force verticale dirigée de
bas en haut, c'est-à-dire en sens contraire du poids de l'oiseau, et en une
force horizontale dirigée de gauche à droite, c'est-à-dire dans le sens du
courant d'air. L'oiseau sera donc soutenu, mais entraîné dans le sens du
courant d'air. Donc, quoi qu'on fasse, le planement est impossible si le
courant d'air a une direction ricfoureusemenl horizontale.
Supposons maintenant qu'on donne au courant d'air une direction
légèrement ascendanteou, ce qui revient au même, (ju'il fasse avec l'horizon-
tale un angle qui, compté dans le sens des aiguilles d'une montre, ait une
valeur négative, mais peu considérable, telle qu'une dizaine de degrés, et
donnons au petit plan une inclinaison également négative, mais inférieure à
celle du vent, de façon qu'il soit situé dans l'espace angulaire compris entre
l'horizontale passant par son centre et la droite représentant la direction du
vent, menée par ce même centre. Puis décomposons comme dans le cas
précédent la pression normale exercée sur le plan par le courant d'air en
deux forces, l'une verticale, l'autre horizontale. Nous reconnaîtrons immé-
diatement que la composante verticale est encore dirigée de bas eu haut,
c'est-à-dire en sens contraire du poids de l'oiseau, tandis que la composante
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 799
horizontale est dirigée en sens contraire de la direction du vent supposée hori-
zontalement. Le petit plan aura donc une tendance à se mouvoir en sens con-
traire du vent, et, si la force horizontale ainsi développée est équilibrée par
une l'orce égale et contraire, due, par exemple, à la pression du vent sur le
corps de l'oiseau, la résultante des forces appliquées au petit plan se réduira
à la composante verticale dirigée en sens contraire du poids de l'oiseau.
11 est facile de conclure de cette analyse que l'intégrale de toutes les forces
élémentaires appliquées aux ailes de l'oiseau peut se réduire à une force
verticale qui, si les données numériques du problème (vitesse et inclinaison
du vent, surface et inclinaison des ailes) sont convenablement choisies, sera
exactement égale au poids de l'oiseau, de sorte que celui-ci, n'étant plus
soumis à l'action d'aucune force horizontale ou verticale, restera en repos
dans l'espace, au milieu du courant d'air, sans avoir besoin de développer
aucun travail mécanique et, par conséquent, sans imprimer aucun mouve-
ment périodique à ses ailes. En un mot, il planera.
J'ai |)u appliquer à l'action exercée sur la concavité d'une aile courbe le
procédé d'analyse que je viens de faire connaître et je suis arrivé à des con-
clusions encore plus catégoriques. J'ai trouvé d'abord comme il est facile de
le pressentir que les surfaces courbes (telles que sont les ailes des oiseaux en
réalité) donnent des résultats bien plus nets et bien plus variés que les plans
et qu'elles se prêtent mieux à un calcul numérique approché de la valeur
des composantes horizontale et verticale qu'on peut faire varier presque
indépendamment l'une de l'autre. En un mot, les surfaces courbes pré-
sentent à tous les points de vue une supériorité indiscutable sur les surfaces
planes.
Enfin j'ai voulu soumettre au contrôle de l'expérience les conclusions sin-
gulières et cependant si claires que je viens d'exposer, et j'ai imaginé un
petit appareil (') destiné à mettre en évideuce l'existence de la composante
horizontale dirigée en sens contraire du vent lorsque ce dernier suit une
trajectoire oblique ascendante. Il se compose d'une surface courbe portée
par im chariot très léger mobile sur un plan faiblement incliné. La surface
courbe étant convenablement orientée, on dirige contre elle et par-dessous
le courant d'air d'un ventilateur et l'on constate que, loin de fuir devant le
courant d'air, elle se dirige en sens contraire dudit courant en remontant le
plan incliné grâce auquel elle retourne ensuite à sa position primitive
lorsque le courant d'air est supprimé.
('j Cel ajujaieil a été réalisé sous la direction de M. Verney.
8oo ACADÉMIE DES SCIENCES.
Une des conséquences les plus curieuses et les plus importantes de l'étude
à laquelle nous venons de nous livrer est qu'on peut construire des aéronats
dirigeables à voiles empruntant exclusivement au vent leur force ascension-
nelle ainsi que la force motrice qui leur permet d'évoluer dans tous les sens
tant que le vent souffle suivant une direction légèrement ascendante.
Dans une prochaine Note je préciserai le rôle de la forme concave des
ailes de l'oiseau dans le planement stationnaire.
NAVIGATION. — Détermination des longitudes en mer par la télégraphie
sans fil. Note de M. E. Guyou.
J'apprends par le Compte rendu de la séance du 3o mars, à laquelle il ne
m'a pas été possible d'assister, que l'Académie vient de soumettre à l'examen
d'une Commission une proposition de notre confrère M. Bouquet de la Grye
relative à la détermination des longitudes par la télégraphie sans fil.
Le Bureau des Longitudes, dans les attributions duquel rentrent les ques-
tions de cette nature, s'étant occupé du même sujet aux mois de décembre
et janvier derniers, peut-être l'Académie jugera-l-elle utile d'être renseignée
sur la décision qui a été prise dans cette circonstance avant de se prononcer
elle-même.
La proposition présentée au Bureau dans sa séance du 22 janvier dernier
était formulée dans les termes suivants :
« Dès l'apparition de la télégraphie sans Td, il n'échappa à personne,
» dans les milieux compétents, que grâce au nouveau mode de transmission
» de signaux, le problème des longitudes en mer pouvait être considéré
» comme virtuellement résolu cl, si, jusqu'à ce jour, les marins et les astro-
» nomes ont paru se désintéresser de la question, c'est qu'il eût été préma-
» turé d'engager ou de projeter quoi que ce fût avant que l'expérience eût
» renseigné sur les moyens pratiques d'utiliser les ondes hertziennes.
» Mais aujourd'hui il n'y a plus aucune raison de différer l'étude et la
» mise à exécution des dispositions propres à réaliser un progrès d'impor-
» lance aussi capitale pour la sécurité de la navigation. Nous constatons
» d'une part, en effet, par la régularité des communications échangées entre
» Paris et la Division navale du Maroc, que la transmission des signaux
» peut s'effectuer jusqu'à une distance de 1000 milles, et l'on peut conclure
» de là que, sauf pour un petit noudjrc de régions, il est désormais possible,
» au moyen d'un ensemble de stations radiotélégraphiques convenablement
» réparties sur les îles et les rives des continents, d'envoyer des signaux
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 801
» horaires en tous les points des océans. D'autre part, la technique de la
» télégraphie sans fd est aujourd'hui bien acquise; les instruuients récep-
» teurs actuels notamment sont d'un maniement assez simple pour qu'on
» puisse en répandre l'usage sur les navires de commerce, et ces appareils
» peuvent encore être notablement simplifiés. M. Tissot vient précisément
» de placer sous les yeux du Bureau des Longitudes un modèle remar-
» quablement simple qu'il a expérimenté avec plein succès.
» On pourrait enfin citer, comme nouvelle preuve que la question est
» bien mûre au point de vue technique, ce fait que, depuis le mois de juillet
» dernier, un service de signaux horaires fonctionne à la station radioté-
» légraphique de Camperdown, au port d'Halifax (Canada).
» M. Tissot, rendant compte d'expériences de transmission d'heure efîec-
» tuées récemment entre Paris et Brest, propose d'installer un service
» analogue sur la tour Eiffel; il ajoute que les signaux horaires ainsi trans-
» mis permettraient aux navires passant à 200 milles de toutes nos côtes de
» régler leurs chronomètres. Cette proposition de M. Tissot mérite, pour
» diverses raisons d'ordre technique, d'être prise en sérieuse considération;
» mais, si l'on examine la question à un point de vue général, on se rend
» compte aisément qu'il n'est pas possible de s'en remettre à l'initiative
» indépendante des diverses puissances du soin de créer des stations
» horaires. Il est évident tout d'abord que des stations horaires dont les
» zones d'influence seraient voisines et même, en partie, communes n'abou-
» tiraient qu'à des confusions plus dangereuses que les incertitudes de
» l'état actuel sans une entente préalable sur le mode de signal adopté et
» sur le méridien fondamental choisi. D'ailleurs ce problème des longi-
» tudes en mer est, par sa nature même, un problème d'ordre essentiel-
» lement international, dont la solution doit être étudiée au point de vue
» des intérêts généraux de la navigation et réalisée d'après un plan"d'en-
» semble établi par une Commission aussi compétente au point de vue
» scientifique qu'au point de vue nautique, c'est-à-dire par une Commission
» internationale composée de savants et de marins.
» Le Bureau des Longitudes est, par ses attributions mêmes, particuliè-
» rement qualifié pour prendre l'initiative de provoquer la réunion de
» cette Commission. »
Le Bureau des Longitudes adopta ces conclusions et voulut bien me
charger de préparer les documents nécessaires pour y donner suite immé-
diatement; sans une indisposition- prolongée pendant laquelle tout travail
me fut impossible, la question serait réglée depuis deux mois.
8o2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE MINÉRALE. — Action de la chaleur sur les hydrates de lithine.
Note de M. de Forcraxd.
I. Hydrate cristallisé : LiOH,PFO. — W. Dittmar ('), en 1888, avait
déjà décrit ce composé, qui s'obtient par simple refroidissement de la dis-
solution chaude ou par évaporation à froid, dans l'air décarboiiaté et sec,
d'une dissolution concentrée de lithine pure. Il lui avait trouvé la com-
position Li^O + 3,235 H-O ou LiOH -1- i, 1 17 H-O, soit sensiblement
Li=0 + 3H^0 ou LiOH,H=0.
J'ai répété plusieurs fois cette préparation et j'ai constamment obtenu en
efîet des nombres compris entre 3,i5 et 3,5oH^O pour Li-Q, mais
l'excès d'eau (o,i5 à o,joFPO) n'est dû qu'à un peu de dissolution
aqueuse retenue par les cristaux. On jicut les avoir loul à fait secs en les
maintenant, pendant i heure environ et jusqu'à poids constant, dans un
courant d'hydroj^ène à -l- 33" seulement. La formule est alors très exac-
tement
Li^0-f-3JP0 ou LiOIJ,H-0.
La chaleur de dissolution de cette combinaison, à H-iS^el pourLi^ = 4')
est de +iC''i,o2 pour Li=0,3H=0, soit +oC^',5i pour LiOH, H=0.
Lorsqu'on veut la transformer en lithine LiOH, le mieux est de la placer
dans le vide sec à la température ordinaire, jusqu'à poids constant, ce qui
demande plusieurs semaines, ou bien encore de mettre ces cristaux, pulvé-
risés ou non, dans une nacelle qu'on chauffe dans un courant d'hydrogène
pur et sec à une température ne dépassant pas -1- 1^0°. Une heure suffit.
Le produit a exactement la composition LiOH, et son poids est
constant. C'est un corps effleuri, non fondu, blanc.
C'est la véritable lithine, dont l'état de condensation est le même que
celui de l'hydrate cristallisé, et c'est le seul moyen de la préparer. On ne
peut l'obtenir fondue.
Sa chaleur de dissolution (toujours k + \^° et pour une dilution
de Li'^ pour 4') est de -+- 8'^''',93 pour Li", soit -1- 4^"', 465 pour LiOH.
La différence :
-t-8,93— 1, 02 = -1-7, 91
correspond à 2 LiOH -j- 2 H-O, soit -1- 3^'*', 955 pour H-0 liq.
(') Journal of tlie Sociely of clie/nical Induslry , i. \ 11, 18S8, p. 731.
SÉANCE DU l3 AVRIL TpoS. 8o3
La fixation de H='0 gaz sur LiOH dégage donc -+- i3^^',fii5. Or
i36i5
3o
= 454°abs., soit H-iSioC.
Le point à'ébullition de l'hydrate cristallisé est donc de -h i8i", et il est
tout à fait normal qu'il cède sa molécide d'eau, dans un courant d'hydro-
gène sec, vers -f- i4o", en conservant le même degré de condensation.
Mais, si l'on chauffait à plus haute température, on obtiendrait des pro-
duits polymérisés analogues à la lilhine pure du commerce.
Lilhine pare du commerce. — On trouve actuelleinenl dans le commerce,
depuis peu d'années, des échantillons de Ut là ne pure qui contiennent moins
de I pour loo d'impuretés (formées d'oxyde de fer el de silicates).
Abstraction faite de ces traces de substances étrangères, la composition
oscille entre
Li»0 + i,3oH^0 et Li=0+i,38H20,
soit
LiOH -1-0, iSH^O el LiOll + o.igH^O.
Lorqu'on chauffe ce produit progressivement dans un courant d'hydro-
gène sec, il ne cède de l'eau ni à t4o° ni un peu au-dessus. Vers + 445° il
fond en perdant des traces d'eau; le poids devient absolument constant à
cette température, el la composition est très exactement
Li-0-hi,25H-0 ou LiOll 4-o,i25H^O.
J'ai pu maintenir cette substance jusqu'à '4^0°, pendant plusieurs heures,
dans le courant d'hydrogène, gans constater <le perte de poids. Il s'agit cer-
tainement d'un composé défini.
Après iel'roidi-.sement, 011 trouve dans la nacelle de platine (qui n'est nullement
attaquée) une malière translucide, blanche, nacrée, craquelée, dont la surface et la
cassure sont cristallines. C'est un hydrate condensé, dont la formule doit être au moins
quadruplée, et écrite
4Li^O-H5H=0.
Sa chaleur de dissolution ( pour Li'^= 4' et à H- i5°) est de + S'-"', 182. Si l'on élève
davantageet progressivement la température, toujours dans le courant d'hydrogène pur
et sec, on constate, vers 54o° seulement, que des traces d'eau s'éliminent; à 570° la
perte est très brusque et, si l'on arrête l'expérience lorsque les gouttelettes d'eau
cessent de se condenser, on obtient une masse blanche, opaque, non cristalline, ressem-
blant à de l'émail blanc, d'un aspect très différent de celui du composé précédent; sa
composition est Li^'O -t- 0,76 H" O. ..
8o4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
C'est un autre hydrate condensé, moins hydiaté que le précédent et ayant vraisem-
blablement conservé le même degré de polymérisation :
4Li>0-t-3H«0.
Sa chaleur de dissociation (pour Li-= 4' et à +1.5") est de + i6c»i,026. Dans ces
expériences on n'observe jamais aucun arrêt indiquant la formation d'un composé
intermédiaire
4Li-^0-H4H^O
qui aurait la même composition centésimale que la lilhirie LiOH.
Enfin, si l'on maintient pendant très longtemps la température de 570°, il y a encore
élimination d'eau, mais elle est extrêmement lente. Il faut plusieurs journées pour
arriver aune composition telle que LiM3 +■ 0,62 H'O, jtuis Li-0 + o,59H-0, et il ne
semble pas qu'il y ait de nouvel arrêt.
Je n'ai pas cherché à obtenir, à celte température, la déshydratation
complète, ce qui eût demandé plusieurs semaines.
On y arrive en 8 ou 10 heures en cliaulTant à G60" et en 2 heures à 780°.
J'ai indiqué déjà que le produit obtenu est l'oxyde anhydre Li*U, ou
plutôt nhi^O.
III. Discussion. — Des nombres donnés plus haut pour les chaleurs de
dissolution de ces deux hydrates condensés, on peut déduire
4Li^0, 3HM3+ 2H*0 liq. = 4Li-0, .5H'-0
= /i(-n6,o26 — 8,i82)=-l-4x7,844 = + 3)"', 376,
soit, pour H^O gaz : + -S^"', 348.
L'hydrate Li'O, 3 H'O doit donc bnui/lir à
25348 _g/5oai3s., soit ' +572° G.,
3o
ce qui est très exactement conforme à l'expérience, puisque c'est à + 570°
qu'on observe un brusque départ d'eau.
Et cette concordance vient à l'appui de l'hypothcse que j'ai faite que,
dans le passage de 4Li-0, 5H=0 à 4Li-0, 311- G, il n'y a pas de nouveau
changement de polymérisation.
Si l'on admet qu'il en est de même dans le passage de l'hydrate
4Li=0, 3H- G à l'oxyde anhydre Li-O, c'est-à-dire que l'oxyde anhydre est
(Li-G)% on obtient
4Li^O + 3H^0 1iq.= 4Li-0, 3H^0 =-h ôo'-'-'.ege
ou, à partir de H^G gaz : -+- 29^^', 892.
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 8o5
La leinpératuréd'éOiMuun de riiydrale 4Li-0, 3WO donnant ^Li^O
est
?^^ 1:^996", 4 abs., soil +723",4C.
00
ce qui s'accorde encore avec l'expérience, puisque l'oxyde anhydre s'obtient
en H ou 10 heures à 6G0", et très rapidement à 'j^o". Mais tout autre calcul
manquerait de rigueur.
Ainsi on ne pourrait pas se proposer de chercher la quantité de chaleur
dégagée en passant de Li-0 -H i,25H'0 à Li-0 + H-O ou Li-0 + 3H-0,
(Li^O -\- n-'O) -+- 0,25 H^O liq. = Li'O + 1,2.5 ir^o
:z=-i- 8, 930 — 8,1 82= H- 0,748 poiii- o,25ir-Oll(i.,
soit
+ 2^''',992 pour 11=0 lii[. ou I .'■'''.652 pour ll-Ogaz,
ce qui donnerait -f- 1/19" C. pour la lenqi('r:ilure à'ehiillilion d(-
U-0 + \,-i 5 H- O ou ^ Li^ 0 , 5 1 1- ( )
fournissant la iithine normale LiOH. C'est une lenipéraluiv l.eaucoui) trop
basse, et l'on a vu (pfeu fait Li-0 + i,v.5H-0 ne fournil pas la Iithine
normale, mais un hydrate inférieur à 0,73 H-O, et seulement à J70".
En réalité, le résultat de ce calcul n'a pas de signilication, à cause du
changement de polymérisation.
De la même manière, on ne peut s';illachei' à la différence
Li'^0 4- H'^O liq. = 2 LiOH = 3i,2O0 - 8,930 = + 22to',270,
car Li-0 est vraisemblablement coudensi'-e, tandis que LiOH ne l'est pas.
Il faudrait obtenir Li-O non polymérisée, ce qui est inqjossible, pour
pouvoir faire le calcul ; ou bien alors comparer la chaleur de dissolution de
(Li^O)'' avec celle d'un hydrate condensé (LiOH)" ou /i Li-0, 4 H-O,
intermédiaire entre 4 Li- O , 5 H- O et 4 Li- O , .3 H-O. Or cet hydrate con-
densé n'existe pas.
On peut cependant raisonner en prenant la moyenne entre les chaleurs
de dissolution des deux hydrates condensés, soit
+ .6,026 + 8.182 _^,.^,„.^,^
J'ai même pu ojjlenir un produit condensé ayant la même composition
c. H., 190S, 1" Semestre. (T. C\;.VI, iN° 15.) ï^"
8o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
que LiOH, soit en fondant ensemble, vers 45o", un mélange à molécules
égales de 4Li'0,5H'0 et 4Li'0,3H-0, soit en maintenant pendant
quelque temps, vers oao", dans le courant d'hydrogène, le premier de ces
deux hydrates. Ces produits sont des mélanges de composition
4Li'iO,4H='0,
et j'ai précisément trouvé -f- 12*^='' pour leur chaleur de dissolution (rap-
portée à Li^), c'est-à-dire la valeur donnée par le calcul de la moyenne (').
On peut alors faire la différence
-+- 3i ,200. — i2,io4 = ig'^'^ogô,
qui indique, pour l'état polymérisé, la chaleur dégagée par la fixation de
H^Oliq. surLi-0.
Et, en réalité, si l'on veut faire des comparaisons avec les données rela-
tives aux autres bases Na-0, NaOH, K-Q, KOH, SrO, Sr(OH)-, qui,
jusqu'à ces derniers temps, n'ont été préparées qu'à haute température,
c'est plutôt ce dernier nombre qu'il faut adopter.
CORRESPOIVDAIVCE .
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
funéraires dans le Haut- Atlas marocain, par Louis Gentil, Carte dressée et
dessinée avec la collaboration de Marius Chesneau, avec une Esquisse oro-
graphique du Maroc, par Louis Gentil. (Présenté par M. le prince Roland
Bonaparte, au nom de la Société de Géographie.)
THERMODYNAMIQUE. — Sur la détente adiahatique des fluides saturés.
INote de M. E. Matiiias, présentée par M. G. Lippmann.
Le problème a été traité par de nombreux physiciens, notamment
MM. Duhem, Ladislas iNatanson et Raveau. Au point de vue géométrique,
(') C'est cerlainemenl un produit de ce genre que M. Trucliol avail préparé en 1884
et qui lui avait fourni -\- 1 1<^»',64 pour chaleur de dissolution.
SÉANCE DU l3 AVRIL igo8. 807
la question est résolue par l'intersection des adiabatiques intérieures à la
courbe de saturation tracée dans le plan des (p, i') et les courbes de titre
constant qu'on construit aisément à partir de la même coui'be. On traite
ainsi qualitativement soit le cas de la vapeur saturée, soit le cas général d'un
mélange de liquide et de vapeur saturée de titre ce. L'inconvénient de cette
méthode est que, si les courbes de titre constant peuvent être considérées
comme ayant une existence expérimentale (' ), il n'en est pas de même des
adiabatiques, dont on ne connaît que la direction générale; le problème ne
peut donc pas être traité quantitativement de cette façon.
Au point de vue du calcul, on considère habituellement un poids égal à i^
d'une vapeur saturée ; à la température absolue 0 = 2^3 -I- /, le volume
est (' et le titre .v = \ — t, z étant intinimenl petit. En écrivant que la quan-
tité de chaleur rfQ nécessaire pour une variation de volume dv et de tempé-
rature d^ est nulle, on trouve que les variations adiabatiques du titre et de
la température dépendent du signe de l'expression (^)
L du'
U — U ; —7-)
m' étant la chaleur spécifique de la vapeur saturée à 0", L la chaleur de
vaporisation, u et ;/ les volumes spécifiques de la vapeur saturée et du liquide
à la même température. L'inconvénient de cette manière de faire est que le
signe de l'expression précédente n'est pas apparent lorsque w'<o, c'est-
à-dire dans le cas le plus général.
Si, au lieu de la vapeur saturée, on part du liquide, x étant infiniment
petit, -r-aX-^ dépendent alors de l'expression
, L du
m dH
dont le signe n'est jamais apparent.
On évite ces difficultés très simplement en considérant le cas général d'un
mélange de titre x et en appliquant le principe de l'équivalence à des cycles
fermés triangulaires du plan des (/>, v)^ dont les côtés sont des infiniment
petits du premier ordre et la surface un infiniment petit du second ordre;
l'un des côtés du triangle étant un arc d'adiabatique, il s'ensuit que la
(*) E.-H. Amagat, Journ. de Pliys., 3' série, t. I, 1892, p. ni
(*) LippMANN, Thermodynamique, p. i']l\.
.SoS ACADÉMIE DES SCIENCES.
soiiiiiie (Icsquanlilrs de. clialeiir correspondanl aux doux autres côtés esl du
secoud ordre, c'esl-à-dire négligeable.
Le premier de ces cycles est constitué par un élément à volume constant,
un élément d'adiabatique et un élément d'isotherme rectiligne; il donne
n , , db I
Cr '/7 H- / rt (' =r O ou -r- =: ,
/('lanl la chaleur latente de dilatation à 0" et r, 1" clialeur spécifique à volume
constant du mélange de titre x à la même lempi-ralure. Mes expériences
sur l'acide sulfureux ont montré que c^ est essenlielletnent positif; donc -j-
est toujours négatif.
Le second cycle esl constitué jiai' uu élément à litre constant, un élément
d'adiabatique et un élément d'isotherme rectiligne; il donne, après une
courte transformation,
d:r )tix
dv " («'— «)Cx
m^ est la chaleur spécifique à litre mnslant du mélange de titre .-r à 0", qui
esl reliée aux chaleurs spécifiques //; et /// des (luides saturés par la règle de
mélange :
//(^= ;« (i — x') -\- m' X ^ (m' — ni ):r -h ni.
[^ors(ju'on (h'tend adiabatiquemenl {^dv'p- o) un mélange de litre x, la
variation dx du litre esl donc du signe de m^. Or mes expériences sur l'acide
sulfureux ( ' ) donnent m et m' et par suite m^. ; la discussion de la variation
du titre peut donc se faire en toute rigueur dans tous les cas.
Construisons les courbes /;2^=/(0) pour a'=:o,i; 0,2; ...; 0,9.
Sauf pour la valeur o,), toutes ces courbes admettent pour asymptote la
droite 0 = 0,,. Seule, la courbe w„., =y'(0) rencontre la droite 0 = 0,. sous
un angle lini et pour une valeur positive de l'ordonnée, car on a
m ■+- m \ , y.
liiJil ■ I ^= cv — Ic-ri,^
OÙ c,. et 4 sont les valeurs limites de r ,. et de / à la température critique,
a le coefticienl angulaire du diamètre rectiligne et A la densité critique.
(') V.. Mathias, Sur l'i'liidf calorinirlri<iue coniplèlc dex /h/ides stiliircs {An/i. de
'J'oulousc, 189S).
■SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 809
Il suit de là que, pour x<o,o, les courbes m,, = /(ô) coupent une fois et
une seule l'axe des abscisses et n'ont qu'un point d'inversion.
Quand on détend infiniment peu et d'une manière adiabatique un mélange
saturé de lilre .r<o,:'), f/.r est négatif ou positif selon que la température
est inférieure ou supérieure au point d'inversion.
Pour .r > o, ), les courbes m^ =/(6) coupent deux fois l'axe des abscisses ;
il y a donc deux points d'inversion comme pour la cbaleur spécifique de
vapeur saturée, (^uand on détend infiniment peu et d'une manière adiaba-
tique un tel mélange, dx est négatif ou positif selon que la température est
extérieure ou intérieure aux points d'inversion de ce mélange.
On voit donc l'intérêt extrême de la détermination expérimentale des
quantités m el m' .
ÉLECTRICITÉ. — Sur un hygroscope électrique de grande sensibilité. Note
de M. J. Pioxciiox, présentée par M. .1. A'iollc.
Dans un circuit comprenant un galvanomètre sensible à miroir et une
pile ou une dynamo d'une force électromolricc d'une centaine de volts, un
tube de verre, du calibre d'un tube à essais el d'une dizaine de centimètres
de longueur, se trouve inséré par l'intermédiaire de couches d'argenture
recouvrant sa face interne et sa face externe depuis l'extrême bord à un de
ses bouts jusqu'à i"" environ de distance de l'autre bout. 'Pel est l'ap-
pareil auquel j'ai reconnu qu'on pouvait faircjouer le rôle d'un hygroscope
d'une très grande délicatesse.
La partie sensible est la section terminale ilii Inbe à l'extrémilé où les couches
d'argenture ne sont séparées que par l'épaisseur du \(3rre. Il suffit d'approcher à quel-
ques inillimèlres de celte section un corps quelconque émettant des traces de vapeur
d'eau pour voir le spot du galvanomètre, tout d'abord parfaitement immobile, se
déplacer vivement sur la règle, annonçant ainsi que la surface de la tranche terminale
du lube est devenue conductrice. Cet etlet cesse d'ailleurs aussitôt qu'on éloigne le
corps qui en a été la cause et le spot reprend sa position d'équilibre primitive. La
rapidité avec laquelle la modification de la surface du verre se produit ou se dissipe
permet de penser qu'elle est le fait de traces de vapeur tout à fait impondérables.
Il est préférable que la section terminale du tube, au lieu d'être bordée à la lampe,
résulte d'une coupure aplanie ensuite et doucie par usure à sec avec de l'émeri fin.
Telle est alors la sensibilité de l'appareil, qu'elle met en évidence l'infime quantité de
vapeur que la simple chaleur de la main dégage d'un cornet de papier qu'on lui pré-
sente. La vapeur émanant normalement de la main a la température ambiante par le
H ta ACADÉMIE DES SCIENCES.
fiill des glandes sudoiipares se décèle à;"" de di^lance par une déxialion du spot donl
l'ampliUide est d'ailleurs très difTérente suivant la région de la main présentée au tube.
Alors que la face dorsale donne lieu à une déviation de 3'^"" ou 4"° (la règle étant
à 108'^" du miroir), le bout d'un doigt donne lieu à un écart qui projette le spot hors
de l'échelle.
PHYSIQUE. — Sur les changements rnagnèliques du spectre du fluorure
de silicium observés parallèlement au champ. Note de M. A. DuFoitii,
présentée par M. .T. \iolIe.
Un tube de (ieissler, renfermant du fluorure de silicium, donne un beau
spectre de bandes; quand on le place dans un champ magnétique, comme
Ta fait VI. Chautard(') avant même la découverte du phénomène de
Zeeman, on voit des raies nouvelles apparaître, ('es changements, visibles
avec un spectroscope quelconque, sont probablement dus à des actions
chimiques. M. A. Cotton ('), en répétant celle expérience, a observé, en
effet, que ks raies nouvelles persistaient après l'action du champ et que le
verre du tube est attaqué en même temps que celui-ci se vide rapidement.
Mais on n'a pas étudié le phénomène de Zeeirian avec une grande dispersion
pour le spectre primitif du fluorure. C'est cette étude que j'ai l'aile (-) ;
dans les conditions où j'ai opéré (') et en prenant la pix^caution de renou-
veler constamment le gaz contenu dans le tube, j'ai pu me mettre à l'abri
du phénomène parasite indiqué plus haut et observer les changements
mao-nétiques du spectre du fluorure de silicium, c'esl-à-dire d'un corps
composé, gazeux dès la température ordinaire.
Le spectre du fluorure de silicium est nettement sensible au champ
mao-nétique; c'est un bel exemple de spectre de bandes où le changement
mao-nétique peut servir à débrouiller la structure du spectre.
Voici, en ell'et, les résultats que j'ai obtenus : le spectre est formé de raies
dilTuses du côté rouge et accompagnées de ce côté par un fond où l'intensité
varie graduellement ('') et qui souvent, à une certaine distance de l'arête au
moins, se résout en cannelures plus ou moins espacées; l'étude, faite paral-
(•) Le phénomène de Zeeman, Paris, Gaulhier-Villars, 1899, p. 3i.
(2) En me limilanl à la région comprise entre ). = 412 et >> = 4î8-
(3) Les mêmes que dans le cas de l'hydrogène (Cow/j<e5/-e«f//«, 28 mars 1908, p. 634).
(4) Pour quelques raies, on voit sur les clichés une espèce de raie noire qui coupe
ce fond et qui ressemblerait à une raie renversée.
SÉANCE UU l3 AVRIL 1908. 811
lèlement au champ, des changements magnctiques des arêtes et les mesures
effectuées sur les clichés m'ont permis de grouper d'une manière satisfai-
sante les arêtes en trois groupes principaux dont les fréquences ('), dans
chaque groupe, obéissent à la formule simple de M. Deslandres,
N = Â — (Bot + C)S
les intensités allant en décroissant quand m augmente.
i""' groupe. . . N =1 24 177. 1 — (1,953 «i -4- 38,12)- (m = o, t, 2, 3, 4, 5).
Le |)hénomène de Zeeman longitudinal est ici anoiiiial (sens d'accord avec l'iiypo-
ihèse d'électrons positifs), l'écart des doublets est d'environ o,i5 U. A., pour un
champ de loooo gauss.
2" groupe... N=: 25481,7 — (1,576//* H-5i, 92)'- (ot = o, i, 2, 3, 4, 5).
Ici encore le phénomène de Zeeman est anormal, les douillets n'ont plus qu'environ
0,10 U. A. pour loooo gauss.
3» groupe.. N = 24577,7 —(i,848//j +41,072)" (//i = o, i, 2, 3, 4, 5,6).
Four ce groupe, chaque arête présente, au contraire, le phénomène de Zeeman
normal, les doublets sont d'environ 0,20 U. A. pour un champ de loooo unités.
Cette classification, d'ailleurs incomplète, car quelques raies n'ont pas
été sériées, a été rendue très commode par la considération du phénomène
de Zeeman. Les changements magnéti(|ues des bandes pcrmeltcnt donc,
quand on les constate, de rendre plus facile Télude de ces spectres. Il serait
intéressant d'étudier de la même manière les spectres des autres coiTiposés
haloïdes du silicium.
PHYSIQUE. — Sur V èvaporalion de l'eau et des solutions sulfuriques.
Note de M. P. Vaillant, présentée par M. J. Yiolle.
Pour que l'évaporation puisse être considérée comme se faisant en atmo-
sphère illimitée, il est nécessaire que le licpiide affleure les bords du vase à
évaporation, sinon l'atmosphère est limitée par les parois dans le sens
(') Les longueurs d'onde de ce spectre ont été obtenues par comparaison avec
celles de l'arc au fer de Fabry et Buisson, d'ans l'air à la pression ordinaire.
8l2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
horizontal et la vitesse d'évapoialioii dimiiiLiée; rien ne prouve d ailleurs
que le poids évaporé /> reste proportionnel à la chute de tension F — /.
■l'ai montré dans une Note antérieure (')que, si le rapport p __ ,■ est
constant, il suffit, pour avoir sa valeur dans les conditious de l'expérience,
d'évaluer les poids /j el p' évaporés dans le nièrne temps par de l'eau pure de
tension F et une solution sulfurique de tension connue F , et de former le
ipiotient
B=.'±=m.
ce (|uolient est indépendanl de la concentration de la solution.
Uans mes piernièies déleniiinalions, la valeur nioyenne de B iapi>ortée à l'heure el
au centimètre carré était o"'ï,6io, les conditions de température et de pression étant
voisines de i6" el de 745""". La surface lijjre du liquide (?,i'"'') était à 5™", .5 environ
des bords du vase.
En répétant les mêmes déterniiiuUions sur une i[uaritite plus grande de liquide,
telle <|Me la dislance aux bords soil seulement de 3"'"', on trouve jjour li des valeurs
(|ni sont encore sensibleinenl égales entre elles, mais dont la moyenne o™b, 745 est
notablement plus grande ffue la précédente. Malgré la différence des températures
(■2 1" au lieu de i6"), l'écart esl en grande partie allribuable aux dillerences de niveau
du liquide. C'est ce (|ue prouve d'ailleuis la série de nombres suivants, obtenus uni-
quemenl avec l'acide pur :
Distance aux bords en millimélres.. 43 ^:9 ^t'^
B en milligrammes o,652 0,690 0,751
Température 16", 2 16", 2 16", 4
1, 1
1,2
o,8i4
0,891
6", 9
ir,4
Les nombres qui précèdent se rapportent tous aux premiers instants de Pévapora-
tion, doDl la vitesse esl mesurée sur le plateau même de la balance. A celte période
initiale la couche de diffusion a évidemnienl une faible épaisseur el l'inlluence de la
dislance aux bords du vase se conçoit aisénienl. Il était intéressant de savoir si cette
influence se conserve aussi grande à l'état de régime permanent. Dans ce but, au mi-
lieu d'une salle de température sensiblement uniforme et constante, j'abandonnai
simullanèmenl à l'évaporation pendant 2 heures des volumes égaux d'eau pure el
d'une sidulion sulfurique, dans les deux vases identiques qui m'avaienl servi aux dé-
terminations précédentes. Je prenais pour tensions V el F' celles qui correspondaient
à la moyenne des lempéralures de l'air de la salle, au début el à la fin de l'expérience
(l'écart ne dépassail pas quelques dixièmes de degré). Les valeurs trouvées pour H
sont les suivantes : elles sont rapportées à l'heure el au cenlimèlre carré el à une
(') Coinple.s rendus du 16 mars 1908.
SÉANCE DU l3 AVRIL 190S. 8l3
même pression y^S"""; le niveau du liquide était à 3'"'", 9 du hord environ :
SO' H" pour 100.. 100 73,1:1 'J4,'l; 57, (ii .')2,i3 . ^3, 'A ^1<^^) ■^^i"' 2^,25
B en inillig 0,827 ",7>» o,6g6 0,704 0,718 0,707 0,708 0,693 0,672
Temp. moyenne. i4°,o i5°,4 '5°. 7 "°, 2 14», y i5°,o i5",3 i5»,8 i5°,9
La concordance est un peu moins bonne que sui- la balance, mais on peut vraisem-
blablement attribuer les écarts aux mouvements de l'air pendant la durée de Tcxpé-
rience. Il faut cependant faire exception pour l'acide snlfurique pur dont la vitesse
d'absorption apparaît notablement trop grande, ce qu'on peut d'ailleurs expliquer par
un écliauU'emenl de la couche superficielle du fait de l'absorption et l'augmentation de
vitesse de diffusion qui en résulte.
La valeur moyenne de B (abstraction faite de SOMP pur) est 0,701; elle est un peu
plus forte que celle 0,690 obtenue sur la balance pour la même quantité de liquide,
mais la dill'érence est de l'ordre des erreurs d'expérience. D'ailleurs, en répétant les
mesures précédentes dans des vases de même section, mais moins hauts, de façon
qu'avec lo""' de liquide on soit à o""",5 des bords, on trouve :
SO'H'^ pour 100. .. , 100 61,47 57,6.') rj2,i3 43,7.5 37,69 33, 10
B en milligrammes. . i,oi4 0,967 0,93', 0,947 0,938 0,909 0,909
Temp. moyenne i5°,9 i5°,4 !■">", 4 i>°,8 i5",9 i5",9 i5°,7
avec une valeur moyenne de B, o,93i, qui concorde avec la série de mesures à hau-
teur variable faites sur la balance.
Dans toutes les déterminations qui précèdent, la distance aux bords n'ex-
cède pas quelques millimètres. Pour se rendre compte de la loi du phéno-
mène lorsque cette distance devient considérable, on a répété les expé-
riences à l'air libre, mais en recouvrant les vascsàévaporation de cheminées
en zinc de 25"° de hauteur et de section à peine supérieure à celle des vases
eux-mêmes. Dans ces conditions, B varie considérablement avec la conte-
nance en SO^'H- et, méuR' pour une solution donnée, avec les conditions
hygrométriques :
S0»H2 pour 100 73, i3 64,47 57,65 52, i3 43,75 43,75 37,69 33, 10 34,25
Ben milligrammes o,3r|6 o,4o6, 0,449 o,')i3 o,55i 0,582 0,628 (,,639 0,733
On en conclut que l'évaporation n'est plus proportionnelle à la chute de
tension F — /. J'ai alors essayé une formule à deux termes :
/. = B,(F-/) + 15,(l-'-/r,
dans laquelle B, et B., seraient deux coei'licieiils dont la valeur est supposée
rester la même lorsqu'on additionne l'eau d'acide snlfurique en proportion
quelconque.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 15.) lO?
8l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Chaque expérience ne donnant que deux équations, il devenait nécessaire
pour calculer B, et Bo de déterminer directement/, tension de vapeur dans
l'atmosphère. La mesure se faisait sur un psychromètre suspendu au lieu
d'expérience et dont on avait déterminé sur place la constante par compa-
raison avec un hygromètre Alluard.
Le Tableau suivant donne les résultats obtenus :
SO*H-' pour 100.... 73, Kl 'J4/17 57,65 02, i3 '|3,7.j 43i75 ■''fi'.) 33, 10 24i^''
/ en millimètres ... (i.L>7 6,36 6,/,6 6,42 6,27 6,36 6,46 6,36 6,36
Bj en millig n.'.i'i'ri 0,363 o,32i o,345 o,3'|S 0,324 o,336 o,33S o,324
Bj en millig o,o3or( 9,0290 o,o3i7 0,029^ o,o3o.» o,o3o7 0,0298 0,0288 o,o3io
Temp. nio\enne.... i''",9 '4"i9 i6°j5 16°, 35 i5",y :6°,3 16°, 5 16°, 3 i4°-',)
Pression moyenne.. 7^! 731 737 731) -\t 736 737 736 731
Etant donnée la difficulté de la mesure de /', les écarts peuvent être mis
sur le compte des erreurs, et l'on peut considérer B, et Bo comme constants
et indépendanls de la contenance en SO'H-, à pression et température
données.
La présence d'un terme en (F — /)'- se justifie, dans le cas actuel, par
l'existence d'un courant de convectiori dû à la surpression que produit l'éva-
poration au voisinage du liquide, courant dont l'intensité est proportion-
nelle à la différence de densité des couches extrêmes et à la quantité de va-
peur contenue dans chaque couche, c'est à-dire, ces deux grandeurs étant
séparément proportionnelles à F — /", proportionnelle à (F — ff-
Ce courant de convection se manifeste dès que la surface libre est au-
dessous de l'orifice du vase à évaporation, mais il ne prend une importance
sensible que lorsque la tension /' au niveau de l'orifice est suffisamment
voisine de /", c'est-à-dire lorsque le niveau du liquide est assez éloigné.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau procédé de dosage du phosphore
dans les matières organiques. ?Sote de M. Isidore Bay.
Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie un procédé de dosage
du phosphore dans les matières organiques, analogue à celui que nous
avons cnqiloyé pour le dosage du soufre ( ' ).
La niiitiére organique esl Jinilée en lube baïonnellu a\ec du carbonate de soude el
de la magnésie. Le contenu du lube est dissous ensuite dans l'acide acétique étendu,
(') Coinples rendus, 17 féxrier 19015.
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 8l5
et le phosphore est dosé clans cette solution au moyen d'une liqueur titrée d'azotate
d'urane contenant 4os de ce se! par litre, en se servant, comme indicateur, du ferro-
cyanure de potassium.
Nous avons dosé le phosphore comparativement par le procédé Carius et par notre
procédé dans la trimétliylphosphine et dans la triéliiylphosphine, et nous avons oblenu
les résultats consignés dans le Tableau suivant :
Phosphore pour ion
Substances. Formules. par le procédé Carius. par notre procédé.
CH'\
Triméthylphosphine.. . CH^— 7P 40,78 40,67
Triéthylphosphine C^H'^P 26,27 26,12
CHIMIE MINÉKALE. — Sur les combinaisons sulfurées du thorium.
Note de M. A. Duboix, présentée par M. L. Troosl.
Berzélius, en faisant brûler du thorium impur dans la vapeur de soufre, avait ob-
tenu un produit jaune qu'il pensait être le sulfure de thorium.
Kruss et Volek, en iSgS, en chauflant de la liiorine dans un courant d'hydrogène
saturé de sulfure de carbone, obtinrent un produit brun qu'ils pensèrent être un o\y-
sulfureThOS.
Enfin, en 1S96, Moissan et Ktard ont montré que le carbure de thorium brûle avec
éclat dans la vapeur de soufre et donne un corps noir.
J'ai cherché à préparer le sulfure de thorium par réaction de Thydro-
gène sulfuré sur le chlorure de thorium anhydre.
J'ai préparé le chlorure de thorium en faisant passer, sur de la thorine chauflee dans
un tube de verre, un courant de chlore enlrahiant des vapeurs de chlorure de carbone.
On obtient ainsi un chlorure contenant toujours un peu d'oxychlorure.
L'hydrogène sulfuré commence à réagir sur ce chlorure au rouge sombre et donne
un produit brun foncé, mais amorphe.
J'ai alors opéré dans un tube en porcelaine, à la température du rouge, où le chlorure
de thorium se réduit complètement en vapeur; on n'obtient que très peu de cristaux
avec un produit brun et un produit jaune, tous deux amorphes.
II n'en est plus de même quand on opère en présence d'un fondant tel que le chlo-
rure de potassium et surtout le chlorure de sodium.
Le chlorure de thorium, additionné d'un excès de chlorure de sodium, est placé dans
une grande nacelle de porcelaine, au milieu d'un tube de porcelaine, chaull'é dans un
fourneau à réverbère à tube, alimenté par du charbon de bois. Les bouchons de liège
8iG ACADÉMIE DES SCIENCES.
sont préservés du ravonnemeiU de la masse centrale par de la laine de verre, et Ton
dirige dans le tube un courant d"hydroi;ène sulfuré bien desséché.
Après refroidissement, on reprend le contenu du tube par de l'eau; la majeure
partie du produit est constituée par des lamelles brunes, micacées, douées d'un vif
éclat; un premier tamisage enlève un peu de produits amorphes et les cristaux les
plus lins.
En examinant au microscope le produit restant, on observe en même temps que le
produit brun une petite quantité de très beaux cristaux jaunes.
Triage des produits. — Par des tamisages successifs, on finit par isoler le
produit brun, dont les lamelles assez grandes sont dans un état de pureté
satisfaisant.
Pour isoler les cristaux jaunes, on traite les parties tamisées par l'acide azotique
à 40°; le produit brun e-l attaqué avec une grande violence, le produit jaune n'est
attaqué que beaucoup plus lentement.
On purifie ce dernier en l'attaquant de nouveau par le même acide à 40°, légèrement
chaufTé; les plus petits cristaux et les impuretés se dissolvent, et l'on obtient finale-
ment un produit jaune, verdàtie quanil l'attaque a été peu prolongée, tirant davan-
tage sur l'orangé quand l'atlaqne a été plus longue.
Les nacelles ayant été ainsi traitées restent imprégnées d'une couche cristallisée,
d'une belle couleur jaune orange encore plus claire, et dont j'ai pu détacher une
quantité suffisante pour en faire l'analyse.
Sulfure de thorium. — L'analyse montre que le produit brun est le sulfure
de thorium. 11 se présente sous forme do lamelles micacées, d'une couleur
brun foncé. Mais les cristaux à conlours nets sont exLrèmement rares; il
agit très faiblement sur la lumière polarisée, mais comme il n'a pas de
contour on ne peut rapporter à rien les phénomènes d'extinction. En
lumière convergente les images sont extrêmement vagues, et il est possible
qu'elles correspondent à celles d'un corps vu parallèlement au plan des axes
ou à l'axe optique unique s'il est uniaxe.
Densité à 0° *j.7 environ
L'analyse conduit à la formule ThS- :
Trouve.
^ ^ Caliulé.
Thorium 78,57 78,68 78,45 78.4t4
Soufre » 20,88 2 1,48 21, 585
O.cYsulfure de thorium. — Les cristaux jaunes sont constitués par un oxy-
siiH'ure de lliorium. Cet oxysulfure a l'aspect de la pyrite, pour le produit
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 817
tirant sur le vert, ou d'un dépôt d'un beau jaune orange cristallin et écla-
tant qui tapisse les nacelles ayant servi à la préparation du sulfure. Il est
bien cristallisé : il est quadratique, constitué par les faces p (la base) et un
octaèdre //' ; les cristaux qui ne présentent pas d'autres moditications sont
aplatis suivant la base et rappellent certains des cristaux d'anatase ou de
wulfénite. Ils sont uniaxes et optiquement négatifs.
Densité à 0° 8,42
Analyse. — Les cristaux jaunes, et surtout l'enduit, sont très purs; le
produit verdâtre le serait un peu moins :
Trouvé.
Produit Produit
verdAlre. plus jaune. I^nduit. Calculé.
Thorium 83, V? 82,93 82,87 82,887
Soufre » II, 3o 11, 37 ii,4o8
0.\.ygène » » » •'' -7*^4
Je suis heureux de remercier M. A. Lacroix, qui veut toujours bien exa-
miner mes produits.
CHIMIE. — Sur la semicatalyse : oxydation d'hydrocarbures à l'air en pré-
sence du phosphore. Note de M. Albert Coi.so.v, présentée par M. Georges
Lemoine.
Dans l'action du phosphore sur les solvants organiques, j'ai observé deux
ordres de phénomènes, en dehors de la formation du phosphore rouge :
d'abord une oxydation simultanée des corps en présence, puis dans certains
cas un dédoublement du solvant. Voyons la première action.
Pour dissoudre le phosphore blanc dans l'essence de térébenthine, il
faut opérer à l'abri de l'air. Par refroidissement des solutions on obtient les
cristaux blanc de neige dont j'ai signalé l'existence {Comptai rendus,
1 •''' semestre 1908, p. 73).
Toute autre est l'allure de la dissolution du phosphore dans le térében-
thène dès que l'air intervient. Alors le li(juide se trouble, forme un dépôt
blanc tantôt caillebotté, tantôt colloïdal, odorant, insoluble dans l'eau,
mais solubie dans l'éther et surtout dans lacide acétique.
8l8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ce dépôt, ayant été isolé par essorage, puis lavé rapidement à l'éther sec,
renferme du phosphore, du térébenthène et un grand excès d'oxygène, en
combinaison ternaire. En effet, au contact de l'eau, le produit ne se décom-
pose pas et ne rougit pas le tournesol; il ne renferme donc pas dacide phos-
phorique libre. Il est soluble dans l'eau ammoniacale, il ne contient donc
pas d'essence de térébenthine libre. Une résine d'odeur camphrée, fusible
à 77''-78°, et provenant de la dessiccation dans l'air sec d'un dépôt issu
d'une solution éthérée, répondait à la composition PO''H'(C'"H"'0')- :
Trouvé. Théorie.
Pliospliore pour loo 6,36 6,60
Carbone pour 100 5i,54 5i,52
Hydrogêne pour 100 7 , 58 7 , 5o
La formule r()*H'(C"'H"0')^ est donnée sous cette forme un peu par
raison de symétrie, surtout pour mettre en évidence l'oxydation du téré-
benthène C'°H'^ Celle-ci est d'ailleurs variable avec les conditions expéri-
mentales, mais il semble que toujours l'oxydation porte sur 2"'°' de ce car-
bure pour i'*' de phosphore.
De plus, le produit paraît être instable en solution acétique, attendu que
le point de fusion de cette solution s'élève quand elle vieillit. Quelle que
soit la constitution de ces composés, l'oxydation du térébenthène est mani-
feste. Comme elle se produit immédiatement et dans un large intervalle de
température, elle ne se rattache pas aux oxydations lentes. Un certain
caractère de proportionnalité l'éloigné des phénomènes d'entraînement
signalés par Houzeau.
C'est une sorte de catalyse, puisque, sans le phosphore, le térébenthène
ne s'oxyderait pas; mais, à l'encontre des phénomènes catalytiques, le phos-
phore s'altère. De là le nom de semicatalyse que je donne à ces phénomènes
d'entraînement dans lesquels l'oxygène est fixé en quantités variables,
quoique la proportion de térébenthène altéré ne soit pas quelconque.
Ce nom se justifie d'autant mieux que la semicatalyse ne se limite pas aux
dissolutions térébenthiniques.
Les dissolutions de phosphore dans la benzine se troublent en effet au
contact de l'air, comme je l'ai constaté, mais l'altération est moins rapide
que dans le cas des solutions térébenthiniques.
Avant de faire l'étude détaillée des composés d'oxydation ainsi formés, il
m'a semblé naturel de signaler d'abord l'existence du phénomène singulier
qui donne naissance à ces produits.
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 8l()
CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur une réaction simple productrice de gaz désinfectant .
Note de M. G. Carteret, présentée par M. Ditle.
Plusieurs chimistes ont indiqué des réactions que donne l'action des per-
oxydes et des sels de peracides métalliques sur l'aldéhyde formique en
solution ou à l'état polymérisé (trioxyméthylène ou paraformaldéhyde).
Ces actions sont ou très vives, quelques-unes même explosives, comme celle
du peroxyde de sodium, ou trop lentes comme celle du bioxyde de baryum.
J'ai obtenu une réaction d'une pratique facile en employant le chlorure
de chaux.
 sec le mélange de ce chlorure et d'aldéhyde formique polvmérisée ne donne rien.
Mais si à un niéhinge constitué, par exemple, par une partie en poids de paraform-
aldéhyde, avec deux parties en poids de chloruie de chaux, on ajoute trois parties
d'eau, une légère agitation pour assurer le mélange provoque après quelques minutes
une ébullilion très vive se propageant dans la masse el donnant lieu à un abondant
dégagement de vapeurs blanches de formaldéhyde. La température de la masse s'élève
en général à 108°.
Le gaz produit n'a encore été étudié que soniinairemeiit, mais dès à présent
j'ai pu m'assurer que, ne renfermant que des traces de chlore, il n'altère
aucun objet soumis à son contact, sauf certaines couleurs d'aniline altérées
par l'aldéhyde formicjue.
Son pouvoir bactéricide est très énergique; en etfet, dans une pièce d'une
capacité de 20""' j'ai fait la réaction avec 125*'' de paraformaldéhyde, iSo^ àe
chlorure de chaux et 4oob d'eau.
La température de cette pièce étant restée voisine de 10", l'état hygromé-
trique enregistré s'est élevé à 80°, c'est-à-dire supérieur de 8° à l'état hygro-
métrique de l'air extérieur le jour de l'opération.
Des tests ensemencés de charbon sporulé ont été stérilisés en 7 heures
sous deux épaisseurs de drap. Le Bacillus sithlilis dans les mêmes conditions
n'est cultivé qu'au bout de 10 jours.
Pour obtenir un résultat semblable dans les mêmes conditions de tempé-
rature et de durée il faut dépolymériser par la chaleur 90^ de trioxyméthy-
lène, ce qui indiquerait pour notre réaction un rendement approximatif
de 70 pour too de l'aldéhyde engagée.
En résumé, la production de l'aldéhyde gazeuse par toutes ces réactions
chimiques ne nous semble due qu'à L'élévation de température avec formation
820 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de vapeur d'eau, élévation amenée par la chaleur d'iiydralaliun des corps
oxydants et par la destruction d'une partie de la matière organique par
l'oxygène ou par le chlore.
Dans l'emploi des peroxydes alcalino-terreux, la formation subséquente
des oxydes et la température de réaclion eulraineul une perte d'aldéhyde
par formation de formose et de méthylénitaue.
Par la méthode au chlorure de chaux, le produit de la réaction restant ne
peut être que du chlorure de calcium, qui, permettant une élévation notable
de la température, explique le rendement iMipoitaul en gaz désinfectant.
CuiMii': MINÉRALE. — Sur l'alliage platifH'-thalliuin.
Note de M. L. Hackspili,, [)résentée par M. H. Le Chatelier.
De la mousse de platine projetée à la surface de thallium en fusion s'y
dissout avec la même facilité que dans le plomb.
Le point de fusion de l'alliage ainsi préparé, d'abord légèrement infé-
rieur à celui du thallium pur, lorsque la teneur en platine ne dépasse pas
lopour loo, devient bientôt supérieur et atteint 68')° pour 4^,8 pour loo,
ce qui correspond à la composition PtTl. Si l'on continue à ajouter du pla-
tine, le point de fusion est d'abord légèrement abaissé, puis il s'élève rapi-
dement, atteint 855° pour 65 pour loo de platine et dépasse bientôt looo",
température que je n'ai pas dépassée dans mes expériences.
Tous ces alliages |)lus durs que les métaux constituants sont très cas-
sants, et le maximum de fragilité est obtenu pour l'tTl, qui se pulvérise
aisément dans un mortier de porcelaine.
L'examen micrographique des alliages riches en thallium montre l'exis-
tence de cristaux se polissant assez facilement et paraissant blancs, très
brillants, sur un fond constitué par un eutectique plus sombre, fort mou et
difficile à polir. Lorsqu'on se rapproche de la composition PtTl, le nombre
et la dimension des cristaux vont en augmentant cl ils finissent par occuper
toute la surface polie. La masse entière est alors constituée par des cristaux
enchevêtrés laissant entre eux des vides assez nombreux.
Les alliages plus riches en platine que PtTl sont susceptibles d'un plus
beau poli que les précédents; leur surface paraît homogène au microscope,
même avec un grossissement de loo diamètres, mais une légère oxydation
dans la llamme d'un bec Bunsen suflil pour faire apparaître deux milieux, le
platine restant inaltéré.
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 821
Préparation et propriétés de l'alliage PtTl. — Les alliages de tliallium et de pla-
tine ne renfermant pas plus de 10 pour 100 de ce dernier métal sont lentement atta-
qués par l'acide azotique au -jL et l'on voit apparaître peu à peu des aiguilles prisma-
tiques gris d'acier qui finissent par se séparer complètement de la masse principale en
gardant leur éclat et leur forme cristalline.
Il va sans dire que, plus le refroidissement est lent, plus les cristau.v obtenus sont
volumineux, mais leur forme n'est pas altérée même par un refroidissement brusque
(par coulée dans une lingotière, par exemple) et, dans tous les cas, leur teneur en pla-
tine est de 48,8 pour 100, ce qui correspond à la formule PtTl que l'élude microgra-
phique nous avait déjà indiquée.
La densité prise à i4" par la méthode du tlacoii est de i5,65; elle n'est que de i5,3
lorsqu'on opère sur un petit lingot, ce qui s'explique par la présence de cavités que
j'ai signalées plus haut. La dureté est de trois (échelle de Mohs). Il fond à 685°. Sa
chaleur spécifique prise dans un calorimètre de Bunsen est de o,o45o. Maintenu
quelque temps au-dessus de son point de fusion, il peut perdre un peu de thallium
mais, même après une fusicjn prolongée au chalumeau oxhydrique, on ne peut obtenir
le platine pur. Il est attaqué par les halogènes; l'eau régale le dissout facilement en
donnant un liquide limpide si l'on opère à température peu élevée, mais à l'ébullition
il se forme du cliloroplalinate de thallium insoluble. L'acide chlorliydrique est sans
action même à chaud, le' acides sulfurique et azotique l'attaquent superficiellement,
de même que le bisulfate de potasse, mais le platine mis en liberté arrête bientôt leur
action. Il est absolument sans action sur le mélange des carbonates et le bioxyde de
sodium lui-même ne l'attaque qu'avec une extrême lenteur.
Il se dissout facilement dans les métaux en fusion (zinc, plomb, argent), avec le
mercure il fournil un amalgame avant l'ébullition de ce métal. Des propriétés que je
viens d'énumérer on peut conclure que l'analyse quantitative de cet alliage n'est pas
très aisée. Parmi les diflérenls procédés que j'ai essayés, celui qui m'a donné les meil-
leurs résultats est la coupellation de l'alliage avec quatre fois son poids d'argent pur,
et environ trente fois son poids de plomb. Le bouton d'argent renfermant tout le pla-
tine et un peu de thallium est laminé et traité par l'acide sulfurique concentré et
bouillant. Lorsqu'il ne reste plus, au fond du matras où l'on a fait l'attaque, que du
platine pulvérulent, il est nécessaire de renouveler quatre ou cinq fois l'acide par
décantation car, si l'on reprenait immédiatement pai l'eau, il se produirait un précipité
de sulfate basique de thallium dont on ne pouriMJl plus se débarrasser par des lavages.
Ce composé PtTl que je viens de décrire {)résente de grandes analogies,
surtout par ses propriétés [)hysiques, avec PlPIj isolé par Bauer ( ' ) et dont
l'existence vient d'être confirmée dernièrement au laboratoire de M. Tam-
mann par M. Dœrinckel (-).
Spring a démontré que le sodium s'unit au platine pour donner PtNa; il
(') Bauer, Ber. chem. Gesell.. t. III, 1870, p. 836; t. IV, 1871, p. 449.
(^) DoERiNCKEL, Zeit. anor^. Chem.. t. LIV, 1907, p. 333; t. XXXI, 7.
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N- 15.) I08
«22 ACADÉMIE DES SCIENCES.
m'a paru intéressant de voir comment les métaux alcalino-lerreux se com-
portent vis-à-vis du métal précieux; je poursuis cette étude en ce moment
en utilisant le calcium de Bitterfeld qui m'a déjà servi dans des recherches
antérieures sur des sujets analogues.
CHIMIE MINÉRALE. — Ldusténite. Note de M. Ed. Maurer,
présentée par M. Henry Le Chatelier.
Dans ses recherches sur les constituants des aciers, M. Osmond a signalé l'existence
d'une solution solide de carbone dans le fer y, qu'il a appelé auslénile. du nom du
savant directeur de la Monnaie royale de Londres, sir Roberts Âusien. Ce conUituant
est caractérisé par l'absence de propriétés magnétiques et une limite élastique très
basse, comparable à celle du fer recuit. Il est normalement stable aux températures
élevées, mais on peut, dans certaines conditions, le conserver jusqu'à la température
ordinaire, par une trempe suffisamment énergique. Les échantillons les plus nets, pré-
parés par M. Osmond. avaient été obtenus en partant d'un acier de cémentation à i,6
pour 100 de carbone, trempé à la sortie du four. Ce métal renfermait au plus deux
tiers d'austénite, le reste étant formé de martensite, c'est-à-dire du constituant normal
des aciers trempés.
De nombreuses tentatives, faites depuis pour obtenir de l'austénite pure en partant
d'alliages de fer et-de carbone, sans intervention de quantités notables de métaux
étrangers, avaient toutes échoué. On ne connaissait que deux alliages franchement aus-
ténitiques. l'acier-manganèse à i3 pour loo de Mn de M. Hadfield, et le ferro-nickel
à 25 pour 100 de Ni.
Sur le conseil de M. Osmond, j'ai repris l'étude de cette question, en
parlant de métaux à faible teneur en nickel ou en manganèse et à teneur
élevée en carbone. Les expériences ont porté sur trois aciers, qui avaient
déjà servi antérieurement aux études de M'"^ Curie sur les aciers à aimant.
Le Tableau suivant donne leur composition :
1. II. III.
Nickel 3,73 » »
Manganèse » ' > 83 2,20
Carbone >,2i 1,18 1,94
Silicium 0,28 0,88 0,94
Les échantillons furent chauffés i5 minutes à 1050° et trempés dans l'eau
"lacée. Les deux premiers échantillons donnèrent surtout de la martensite;
le troisième, au contraire, de l'austénite pure.
Cette austénite, examinée par les méthodes de la mélallographie, était
SÉANCIi: DU l3 AVKIL 1908. 828
constituée par des cellules présentant des niâcles très nettes, analogues à
celles qu'on observe dans les laitons recuits, et à celles que M. Osmond
avait obtenues en attaquant légèrement le fer à une température supérieure
à 900". Cet acier n'est pour ainsi dire pas magnétique; sa dureté est relati-
vement faible; il peut être transformé en niartensite et, par suite, considé-
rablement durci par déformations mécaniques à la température ordinaire,
par recuit aux environs de 400"., ou par immersion dans l'air liquide.
Je dois à l'obligeance de MM. Miller et Voorbees les reproductions micro-
photograpbiques de quelques-uns de ces écliantillons.
La'-figure i montre l'austénite pure; la ligure 2, l'austénite transformée
Kis. ■•
Ausléiiilc lioiriogciie.
\ustcnile a|jres déformai ion.
par Ure déformation mécanique, présentant des sliphaïuh très accentuées,
dues, comme l'a signalé M. Osmond, à la transformation partielle de l'aus-
ténite; et enfin la ligure 3, l'échantillon recuit à 4oo".
En répétant ces expériences sur un acier à moins forte teneur en manga-
nèse, trempé à partir de 1200", j'ai toujours obtenu, à côté de l'austénite,
de la martensite, comme dans les anciennes expériences de M. Osmond.
824 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Celle-ci se présente, après attaque, en longues aiguilles blanches, traversées,
Fig. 3. Fig. 4.
Auslenile recuite à 4""°-
Marlensiie sur fond d'austénite.
suivant le sens longitudinal, par une fine nervure axiale (^fig. 4) et se déta-
chant en clair sur le fond plus coloré d'austénite.
Remarques sur la Communication de M. Maurer relative à l' auslenile.
Note de M. H. Le Chatei.ier.
La découverte de M. Maurer, d'un mode d'ohlenlion d'austénite homo-
gène, est un fait d'une réelle importance scientifique, comportant, peut-
être également, quelques applications pratiques intéressantes. Tout le
traitement thermique des aciers, base essentielle de la fabrication des
matériaux de choix employés pour les canons, les blindages, les automo-
biles, met en œuvre certaines transformations de Tausténite. Jusqu'ici, la
difficulté de conserver à froid cette variété particulière d'acier, qui norma-
lement n'est stable qu'aux températures supérieures à 800°, a été un
obstacle sérieux à l'étude scientifique de ses propriétés.
SÉANCE DU l3 AVRIL I908. 825
M. Osmond, l'auteur de la découverte de ce constituant des aciers, l'avait
obtenu par la trempe énergique de certains aciers au sortir des caisses de
cémentation. Mais les deux tiers au plus du métal étaient austénitiques, le
reste étant constitué par de la niartensite, c'est-à-dire par le constituant
normal des aciers trempés ordinaires, (jiii résulte de la transformation au
refroidissement del'auslénite. Un grand nombre d'expérimentateurs avaient
cherché depuis, sans succès, à reproduire l'expérience de M. Osmond, et l'on
aurait certainement été tenté d'en révoquer en doute l'exactitude, si le
ferro-nickel à a") pour 100 de nickel, l'acier manganèse de Hadfield à
l'ô pour 100 de manganèse n'avaient pas présenté toutes les propriétés
attribuées par M. Osmond au constituant auslénitique des aciers.'
A bien des reprises, j'ai tenté d'obtenir Fausténite homogène; j'y suis
parvenu une fois, mais sans réussir à déterminer les conditions essentielles
de l'expérience, et je n'ai pu la reproduire une seconde fois. J'avais trempé
un acier à 1, 5 pour 100 de carbone et environ i pour 100 de manganèse,
après chauffage pendant 2 heures à une lenqjérature de 1200°, en miheu
réducteur. Le métal trempé était homogène, possédait une dureté faible;
l'échantillon, parfaitement sain, ne présentait aucune tapure, mais, par
recuit entre i5o" et 200°, il se transformait en se fissurant dans tous les
sens, comme le fait l'acier trempé trop chaud. [>a transformation de l'austé-
nite en martensiteest, en effet, accompagnée d'une augmentation de volume
qui peut être évaluée à i pour loo environ du volume total.
Plus récemment, une petite Commission internationale d'études fut con-
stituée entre les chimistes métallurgistes les plus compétents des différents
pays, en vue d'arriver à la solution de ce même problème. Cette tentative
resta encore infructueuse {Revue de Métallurgie, t. II, igoj, p. ^29).
Ces insuccès répétés font comprendre l'intérêt qui s'attache à la décou-
verte de M. Maurer. Il est arrivé à préparer de l'austénite homogène, en
partant d'un acier à 2 pour 100 de carbone et 2 pour 100 de manganèse et
le trempant à une température voisine de 1100°. Ce sont là, en effet, les
conditions qu'on pouvait supposer a priori les plus favorables au succès.
Mais, bien que le sachant depuis longtemps, on n'avait pas encore abouti.
Au point de vue pratique, l'intérêt de cette découverte est le suivant :
deux alliages ferreux, austénitiques, ont reçu des applications industrielles
intéressantes. L'acier manganèse à 1 3 pour 1 00 de manganèse est employé dans
la construction des broyeurs et, en général, des pièces demandant une grande
résistance à l'usure par frottement; le ferro-nickel est employé en artillerie
pour les pare-balle en raison de son absence extraordinaire de fragilité.
826 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Mais ces deux nictanx coûtent cher par suite de la proportion de métaux
autres (pie le fer entrant dans leur composition et surtout de la difficulté de
les travailler. On ne peut. employer les outils de tour ordinaires; il faut se
contenter du forgeage à chaud et du dégrossissage à la meule. Ces alliages
présentent la même résistance à Tattaque des outils cju'aux efforts étrangers
auxcpiels ils sont soumis dans leurs diverses applications. On ne peut pas
les adoucir pour les travailler. L'acier austénilique de M. Maurer peut, au
contraire, se transformer par des traitements thermiques appropriés. Par
recuit au-dessous de Soo", on peut progressivement augmenter sa dureté;
par recuit au-dessous de 700", on peut l'adoucir dans une certaine mesure
et le rendre plus facile à travailler.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur te transport électrique des colloïdes inorga-
niques. Note de MM. André I^Iaykr et Edouard Salles, présentée
par M. Dastre.
On considère communément le transport électrique des colloïdes inor-
ganiques comme très analogue à la cataphorèse. D'après cette vue, les
granules coUoidaux, immuables, seraient transportés d'un pôle à l'autre à
la manière des poudres dans le phénomène de Porret. De plus, on admet
implicitement que la charge du granule est invariable. Dès lors, la vitesse
du transport des colloïdes devrait être proportionnelle à la différence de
potentiel entre les électrodes, et non à l'intensité du courant; cette vitesse
devrait être uniforme, et une colonne de colloïde, placée dans un tube entre
deux électrodes, devrait se déplacer en bloc d'un pôle à l'antre.
Au cours d'expériences sur le transport électrique des colloïdes, nous
avons été amenés à vérifier ces différents points. Nous ne parlerons, dans
cette Note, que des expériences que nous avons faites en employant comme
colloïde le trisulfure d'arsenic.
I. Transport du colloïde pur. — Si l'on place dans un tube en U (') une
colonne de colloïde longuement dialyse (nous avons employé du trisulfure
dialyse pendant des semaines et de conductivité voisine de celle de l'eau
(') Nous uoua somaies surloul servis de tubes du modèle indiqué par Burloii (Phd.
Mag., avril 1906). Nous avons aussi employé les tubes du modèle de MM. l'ernu et
V. Henri
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 827
distillée), Séparée des électrodes par une couche d'eau distillée, on constate,
d'une façon absolument générale, que /. transport du colloïde n est pas
""f^Tménisque qui fuit l'électrode de même signe que le colloïde va plus
vite"que le ménisque qui se rapproche de l'électrode de signe contraire I
en résulte toujours, après un certain temps, un tasser. ^;it de la colonne de
colloïde, qui est moins haute après l'expérience qu'au début. _
B La vitesse du ménisque qui fuit l'électrode va toujours en croissan
progressivement depuis le début de l'établissement du courant. Llle croit
Lqu'à une certaine hmite au delà de laquelle elle reste fixe, ou parfois
décroit légèrement. La vitesse du ménisque qui se rapproche de 1 électrode
de signe contraire va en décroissant progressivement jusqu à devenir extre-
mement lente. . , , ,
V Lorsque le transport a duré un certain temps, la partie extrême de la
colonne de colloïde qui se rapproche de l'électrode de -8-y.';"!^;'^^ f^^
vient de plus en plus opaque ; la partie extrême de celle qui fuit 1 électrode
devient de plus en plus claire et semble se désagréger, d autant plus que le
courant passe depuis plus longtemps.
S Lorsqu'on renverse le courant, tous les phénomènes qui se passent
vers l'un et l'autre ménisque, et que nous venons de décrire, s inversent
exactement.
, L'intensité du courant dans le circuit va en augmentant progressivement depuis
,e deb t de l'expérience. Donc, si l'on prélève le colloïde après une exper.enc d
transport, sa conductibilité électrique doit être toujours plus grande que celle qu .1
avait au début, et c'est ce qu'on vérifie en effet.
Voici les mesures recueillies au cours de l'une de nos expériences :
Tub de Burton. Colonne de trisullure d'arsenic de 36-, séparée de chaque élec-
trode par 3c- d'eau distillée. Différence de potentiel aux bornes : :6o volts environ.
Température : 17°.
Vitesse de transport.
Branche de l'électrode positive.
en 3/i">35«
42"
. cm
Branche de l'électrode négative. Intensité.
„ s milliamp
en iS.aS 0.1
14. 3
12.34
12
10.22
10.2
10.4
10. II 0,20
828
ACADEMIE DES SCIENCES.
Renversement du courant.
Branche — .
i":"" en 32.23
. 25. i5
17.35
8.20
8.28
Désagrégalion nette du colloïde au voisi-
nage du ménisque.
Brandie -f-
01 s
i-^™ en i3.5f
18. 2
16.42
24. 1 5
26.01
Intensité,
milliamp
0,1
0,25
Tassemenl ô*^"" environ
II. Examen à V ultramicroscope. — Nous avons examiné, à rullramicroscope, par
la méthode de MM. Gotton et Mouton, le transport du trisulfure. D'études poursuivies
encore actuellement il résulte qu'au-dessous d'une certaine valeur du champ, quand
on établit le courant, le transport est loin d'être instantané. Il y a, pour des conditions
données, un seuil de champ en deçà duquel le transport n'a pas lieu.
Hypothèse. — Des faits que nous venons d'exposer il résulte : 1° que le transport
électrique comporte une certaine mise en train; 2° que l'action qui le détermine croît
progressivement jusqu'à une certaine limite; 3° que les granules colloïdaux semblent
grossir (et se ralentir) à l'extrémité de la colonne voisine de l'électrode de signe con-
traire et, au contraire, diminuer de grosseur, se désagréger (et s'accélérer) à l'autre
extrémité; 4° que ces phénomènes sont corrélatifs d'une mise en liberté d'électrolytes.
Nous émettons l'hypothèse que le transport du colloïde dépend du transport des
ions de ces électrolytes. De plus, nous croyons q«e dans le cas du colloïde inorganique
pur dialyse, ces ions ne préexisteraient pas : ils se formeraient après l'établissement du
courant. Le colloïde se décomposerait en ses éléments cristalloïdes, non pas instanta-
nément, mais progressivement. Lorsque le transport aurait duré un certain temps, il y
aurait à chaque extrémité de la colonne un grand nombre d'ions positifs et négatifs;
il se produirait une éleclrolyse amenant dès son début l'apparition d'ions H et OH :
alors aurait lieu un phénomène analogue à celui décrit par l'un de nous avec
MM. SchœfTer et Terroine ('). Dans la branche contenant les ions de même signe, le
colloïde diminuerait de grosseur, se désagrégerait. Dans la branche contenant les ions
de signe contraire, les granules augmenteraient de grosseur.
Nous avons cherché à vérifier si, d'une façon générale, la vitesse du trans-
port du trisulfure d'arsenic dépend du transport des ions qu'il contient.
S'il en est bien ainsi : 1° la vitesse du transport du colloïde ne doit pas être propor-
tionnelle au champ auquel il est soumis; 2» lorsqu'on ajoute à un colloïde dialyse des
(') Comptes rendus. 25 novembre 1907, p. 918.
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 829
éleclrolytes, la vitesse maxima du transport doit croître, au moins jusqu'à une certaine
limite, et suivant une courbe analogue à une courbe d"adsorption. De plus, les phéno-
mènes de désagrégation et de décomposition doivent devenir très apparents. C'est ce
que l'expérience montre : 1" en faisant varier, dans des expériences successives, le
champ de 100 à 1000 volts, on constate que la vitesse maxima du colloïde croît plus vite
que le champ (par exemple, pour 1000 volts elle est environ 10 fois plus grande); •?." en
ajoutant au trisulfuredu KCl en concentration croissante (de ^^^„ à -.'5 N) on constate
que tous les phénomènes décrits plus haut s'exagèrent considérablement. En parti-
culier, pour une certaine concentration en KCl, la désagrégation du colloïde dans la
branche négative est très rapide et va jusqu'à sa disparition totale; en renversant
le courant on assiste à la recomposition, à la reformation du colloïde.
On est donc amené à penser que le Iransporl des colloïdes inorganiques,
comme celui des colloïdes organiqties (Hardy) et des poudres (Perrin), dé-
pend des ions adsorbés par les granules colloïdaux. La charge du granule
doit être variable avec la quantité d'électrolytes adsorbés. Dans le cas où
l'on cherche à transporter un colloïde inorganique pur, il faut d'abord qu'il
se décompose en ses éléments cristalloïdes et ceux-ci en leurs ions. Tout
transport électrique serait corrélatif d'une certaine décomposition du col-
loïde inorganique et d'une certaine électrolyse.
MlNÉRAI>OGlE. — SiiJ- 1rs édifices hélicoïdaux. Note de M. Paul Gaubiîrt,
présentée par M. A. Lacroix.
Quelques éthers-sels de la cholestérine présentent au point de vue phy-
sique des propriétés retnarquables; ils donnent, entre certains intervalles de
température, des cristaux liquides (O. Lehmann). Le but de cette Note est
de montrer que la cholestérine elle-même possède aussi des propriétés très
intéressantes : fondue, elle produit par refroidissement des sphérolites mon-
trant la structure des édifices hélicoïdaux et présentant, en outre, un autre
genre d'enroulement.
On sait que les cristaux de cholestérine sont biaxes et probablement tricli-
niques. Fondus sur une lame de verre et recouverts d'un couvre-objet, ils
donnent en se solidifiant, comme je l'ai déjà indiqué, des sphérolites, plus
ou moins réguliers et d'un diamètre variant avec la vitesse de refroidis-
sement, avec l'épaisseur de la couche liquide se trouvant enlrc le porte- el le
couvre-objet. Le mode opératoire le meilleur, pour obtenir des sphérolites
favorables à l'étude, est de prendre une quantité de cholestérine telle que le
liquide obtenu par fusion forme une couche aussi mince que possible et,
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 15.) I09
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ACADEMIE DES SCIENCES.
en outre, de produire une pression sur le couvre-objet pour diminuer encore
l'épaisseur du iiijuide, et répéter plusieurs fois l'expérience en refondant la
matière solidifiée. En opérant ainsi, toute la cholestérine cristallise en
sphérolites, presque constamment enroulés, et la l)i réfringence des plages
parallèles au plan des axes optiques ne dépasse pas le rouge de premier ordre.
On observe principalement deux sortes de spliérolites :
1° Dans les uns les particules cristallines possédant la même orientation optique sont
disposées sur des couronnes concentriques : ils correspondent aux sphérolites de la
calcédoine, tels que les a décrits M. Michel Lévy, et à ceux de quelques matières orga-
niques étudiées expérimentalement par M. Wallerant. L'enroulement de ces sphérolites,
habituellement lévogyi'e, se fait autour de la bissectrice obtuse iip, parallèle à la direc-
tion des fibres.
2° Dans les autres sphérolites, l'enroulement hélicoïdal restant le même, les parti-
cules cristallines, possédant la même orientation, ne se trouvent plus disposées sur des
Fig. I.
anneaux concentriques, comme dans le cas précédent, mais bien sur une spirale comme
l'indique la figure ci-dessus (').
Ces spirales sont habituellement enroulées en seps inverse das aiguilles d'une
montre; quelquefois cependant elles sont dextrogjres. Sur la plupart des sphérolites,
l'enroulement de la spirale et l'enroulement hélicoïdal des fibres sont tous les deux
lévogyres.
( ' ) La figure montre, sur le milieu des bandes claires, une bande obscure qui corres-
pond à la teinte rouge de premier ordre que possède le sphérolite photographié.
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 83 1
L'enroulement hélicoïdal parait ici se produire sans l'intervention d'une
substance possédant le pouvoir rotatoire ou du moins la di.ssymétrie mo-
léculaire provoquant ce dernier (M. Wallerant); mais je ferai remarquer
que les cholestérincs de diverses origines se comportent différemment au
point de vue de la facilité de donner des sphéroliles à enroulement héli-
coïdal, ce qui ne peut être expliqué que par la présence dans ces cholesté-
rincs de matières étrangères en quantité inégale ou de nature différente.
Les observations de M. Jœger viennent à l'appui de cette idée. Il a, en
effet, trouvé que la cholestérine ne donnait pas de sphérolites, alors que la
phytostérine (cholestérine végétale) en donne très facilement avec enroule-
ments dont il n'a pas reconnu la nature. Or les produits que j'ai à ma dis-
position me donnent constamment des résultats différents. La phytostérine
extraite des pois doit être fondue, en opérant comme je l'ai indiqué plus haut,
plusieurs fois pour donner quelques sphérolites enroulés. On peut encore
admettre que la cholestérine, qui est polymorphe, possède une forme ayant
une dissymétrie pouvant enrouler l'autre forme, ou encore que ce sont les
molécules liquides de la cholestérine fondue (lévog'jre) qui produisent l'en-
roulement; mais l'existence d'un corps étranger me semble l'hypothèse la
plus probable.
La cholestérine fondue avec la santonine donne un produit possédant des
enroulements hélicoïdaux permettant de montrer, du moins dans ce cas
particulier, l'influence de la vitesse de formation des sphérolites sur le pas
de l'hélice, dont la longueur, comme l'a indiqué M, Wallerant, est aussi en
relation avec la quantité de matière étrangère produisant l'enroulement. La
vitesse d'accroissement des sphérolites de santonine et aussi du composé en
question diminue avec la température et même, à un moment donné, elle est
complètement arrêtée. On constate que plus la vitesse de formation du
sphérolite est grande, c'est-à-dire plus la température est rapprochée du
point de fusion, plus le pas de l'hélice est allongé.
Ce travail montre donc en résumé que : i" les sphéroHtes de cholestérine
présentent tantôt la structure des édifices hélicoïdaux avec un enroulement
autour de la fibre et tantôt ils ont une structure plus compliquée : ils possèdent
en outre un autre enroulement en spirale; 2" la longueur du pas de l'hélice
des sphéroliles d'un composé de santonine et de cholestérine dépend non
seulement de la quantité de santonine, mais aussi de la vitesse de cristalli-
sation et, par conséquent, de la température à laquelle s'effectue la cris-
tallisation.
832 ACADÉMir: des sciences.
BOTANIQUE. — Observaiions sur le développement du pistil chez les Malvacées.
Note de M. Jean Friedei., présentée par M. Gaston Bonnier.
De très nombreuses coupes ont été pratiquées siu- de jeunes boutons
àWlthœa rosea, d^Hibiscus syriacus el de diverses espèces de Malvci.
On sait que, chez les Malvacées, les fdets des étamines sont soudés de
manière à l'ormer une gaine qui entoure le pistil. Dans la Heur épanouie, les
styles, en nombre égal à celui des carpelles, forment un bouquet qui s'élève
au-dessus de la gaine staminale.
J'ai observé que le pistil se ditlérencie plus tard <|ue l'androeée. 11 pré-
sente deux stades bien distincts dans son développement. Les carpelles se
forment d'abord, chacun avec sa cavité et son ovule, à une épo(|uc où, dans
les anthères, on distingue déjà les cellules-mères des grains de pollen. Les
styles apparaissent ensuite; ils acquièrent rapidement la même vascularisa-
tion que dans les fleurs épanouies; il ne leur manque que les papilles stigina-
tiques qui se diflerencient en dernier lieu.
Chez les Malva, dans de très jeunes boulons où les styles, ne sont pas encore l'oi-
més, on trouve, au milieu de la gaine staminale, un pistil disposé comme « un petit
volcan avec son caractère », suivant la pittoresque expression de Payer. Les coupes vu
série confirment ici tout à fait les résultats obtenus pai- Duchartre (184.5) et pji-
Payer (1857) à l'aide de la méthode organogénique, c'est-H-dire de la dissection pra-
tiquée sous le microscope avec un faible grossissement.
VAlthœa rosea présente une disposition analogue, sauf que les carpelles sont beau-
coup plus nombreux que dans le genre Malva.
Une coupe longitudinale passant par le milieu du jeune bouton montre, au centre,
une sorte de dôme arrondi portant, à chaque extrémité, un mamelon qui sera un car-
pelle. On constate que, chez ÏAtlhœa rosea, la corolle se développe un peu après
l'androeée, comme Duchartre l'admettait d'une manière générale pour l'ensemble de
la famille, et contrairement à l'opinion de Payer.
Chez VHibisciis syriacus, le développement, très lent au commencement, s'eflectue,
à la fin, avec une extrême rapidité qui rend assez difficile l'étude suivie des divers
stades. Je me bornerai à remarquer f(ue la corolle se différencie longtemps avant
qu'on puisse distinguer le moindre rudiment d'androcée ou de pistil. Dans de très
jeunes boulons, où tous les organes reproducteurs font défaut, on voit des pétales
plissés, entièrement semblables à ceux de la fleur épanouie. A ce point de vue, le dé-
veloppement de la fleur d'Hibiscus est donc très différent de celui de la fleur
(ÏAll/uea.
La partie du développement de la fleur ijui semble la plus difficile à
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 833
suivre est la formation première des carpelles. Payer a bien sif^naié chez
VHibiscus cinq fossettes qu'il considérait comme l'origine des cavités car-
pellaires, mais il était nécessaire de suivre de plus près l'apparition de ces
cavités.
Plusieurs séries de coupes longitudinales, faites sur des boutons à des
âges diflerents, m'ont permis de suivre la formation de la cavité carpellaire.
Sur les boutons les plus jeunes, à une époque où les anthères sont déjà
formées, mais où l'on ne distingue pas encore les cellules-mères des grains
de pollen, le carpelle est représenté par un petit mamelon arrondi formé de
parenchyme non différencié. Plus lard, le mamelon s'allonge et se recourbe
sur les bords en délimitant une cavité. Sur plusieurs séries de coupes lon-
gitudinales, passant sensiblement par Taxe de l'un des nombreux carpelles,
on se rend aisément compte de ce mode de formation. Il y a donc bien
réellement, à cet âge, communication entre la cavité carpellaire et l'exté-
rieur. Plus tard, le carpelle se ferme par accolement des bords de l'ou-
verture. Ce stade, qu'on pourrait appeler s/ade gymnuspenne, puisque le
carpelle est ouvert et qu'il n'y a pas encore de stigmate, est de courte
durée, car je n'ai pas trouvé de cavité ouverte dans les carpelles où l'ovule
était déjà formé.
Les résultats obtenus dans cette étude sont une nouvelle preuve de l'uti-
lité de la méthode anatomique appliquée à l'élude du développement initial
des organes floraux. C'est ce qu'a déjà fait voir M. Beille dans son travail
sur les Disciflores (1902).
On voit, par exemple, en ce qui concerne les Malvacées, que cette mé-
thode a permis de démontrer la différenciation progressive des tissus
internes des carpelles opposée à la rapide organisation de la structure des
styles. Les coupes en série ont montré, d'une manière détaillée et précise,
le mode de formation de la cavité carpellaire.
BOTANIQUE. — Sur des parlicularitès cjlologiques du développernetd des
cellules-mères du pollen de /'Agave atténua ta. Note de M. Eu. de Larv
DE Latour, présentée par M. Gaston Bonnier.
Malgré les nombreuses recherches effectuées dans ces dernières années
sur le développement des cellules-mères du pollen, bien des points restent
encore obscurs et discutés, et les divers auteurs sont loin d'être d'accord
834 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sur des questions importantes telles que la constitution de la masse synap-
tique, la structure du spirème, l'origine et le mode de formation des chromo-
somes hétérotypiques. De nouveaux travaux sont nécessaires pour élucider
les phénomènes nucléaires complexes qui se passent pendant la première
cinèse pollinique et qui présentent une importance fondamentale au point
de vue de la réduction chromatique. Dans ce but j'ai entrepris des recherches
sur diverses plantes de la famille des Aniaryllidées. Je me contenterai, dans
cette Note préliminaire, d'exposer quelques-uns des résultats de mes obser-
vations sur V Agave attenuata.
Les étamines ont été fixées à l'aide des mélanges de Flemming et de
Chamberlain, et les coupes ont été colorées par la méthode delà triple colo-
ration de Flemming.
Dans la cellule-mère du pollen très jeune, le noyau présente un fin réseau de linine
qui remplit la cavité nucléaire; les fdaments de ce réseau sont simples et portent un
grand nombre de petits corpuscules de cliromaline situés principalement aux angles et
souvent allongés à la surface des fdaments Uniques. Le nucléole arrondi ou ovalaire
est en liaison intime avec les filaments du réseau. La membiane nucléaire est nette et
à contour régulier.
Peu à peu les corpuscules de chromatine augmentent de volume, sans doute par
suite d'une concentration plus grande de la chromatine aux angles du réseau; leur
forme est irrégulière et anguleuse, et leur nombre dans un même noyau paraît dépasser
trente. /V( les corpuscules ni les filaments ne sont ossociés par couples. On voit
ensuite les filaments de linine s'épaissir et se raccourcir; le réseau se resserre en aban-
donnant la paroi nucléaire et en entraînant avec lui les corpuscules de chromatine, et
l'on arrive au stade synapsis. Au début, la masse synaplique est nettement filamenteuse
et l'on y distingue encore les corpuscules de chromatine; mais bientôt la contraction
devient complète et l'on ne voit plus qu'une masse grumeleuse d'où s'échappent
quelques filaments granuleux, assez épais, qui vont se réunir au nucléole demeuré en
dehors de la masse contractée. Jamais je n'ai observé à ce stade de fusion des corpus-
cules chromatiques deux à deux, comme le fait a été signalé par divers auteurs.
L'ensemble formé par la masse synaptique et par le nucléole reste sans relation avec
la membrane nucléaire. Celle-ci est encore nette, mais le contour du noyau devient
souvent irrégulier, dénotant une diminution dans la pression interne.
La masse synaptique compacte fait bientôt place à un peloton, d'abord très serré,
qui se déroule de plus en plus en un système assez épais, pi-ésentant un grand nombre
de petits granules de chromatine disposés sur un seul rang. En aucun point ce fila-
ment ne montre Ae fente longitudinale ou n'apparaît formé par X'accolernenl de dea.v
filaments, comme le fait a été signalé par plusieurs cytologistes. Le nucléole reste uni
au filament linochromatique. Le noyau, comme au synapsis, est arrondi ou ovalaire,
et sa membrane est souvent peu distincte.
Je n'ai pu jusqu'à maintenant suivre d'une manière complète la formation des chro-
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 835
mosomes et les documents que je possède sont insuffisamment nombreux pour me
permettre d'être aussi affirmatif que pour les stades précédents; cependant, des faits
que j'ai déjà observés il semble résulter que les chromosomes se constituent par une
sorte de concentration de la chiomatine, d'une manière assez analogue à celle décrite
par MM. Lubimenko et Maige (') chez les Nympluva alba et A'uphar hUetim. Les
chromosomes formés ont la forme de petits bâtonnets courts et épais, arrondis à
chaque extrémité et étranglés en leur milieu qui présente une ligne claire transver-
sale : chacun d'eux représente un chromosome double de la première cinèse pollinique,
chacune de leurs moitiés séparées par l'étranglement médian représente un chromo-
some simple. Cet étranglement est perpendiculaire à la direction des filaments de
iinine qui unissent les chromosomes, ce qui autorise à penser qu'il correspond à une
division transversale du chromosome double ; il en résulterait que les deux chromo-
somes simples d'une même paire correspondent à deux parties placées bout à bout
dans le spirèmeet que la formation de ces chromosomes serait analogue à celle décrite
par Mottier(^) chez diverses Monocotylédones, c'est-à-dire se produirait d'une manière
très différente de celle admise par la grande majorité des cytologistes.
J'ai observé également, vers la fin de la première division, diverses particularités
intéressantes. On voit assez souvent à ce stade quelques chromosomes rester éloignés
des groupements polaires et demeurer, soit dans le cytoplasme, soit sur les fibrilles
encore persisLantes du fuseau; la forme de ces chromosomes est arrondie ou plus ou
moins quadrangulaire et leur coloration rouge violet comme celle des autres chiomo-
somes. Au moment de la formation de la membrane nucléaire des noyaux normaux,
chacun d'eux devient le centre d'une petite vacuole arrondie, limitée par une fine
membrane. Parfois deux ou trois de ces chromosomes s'unissent pour former un seul
noyau qui reproduit exactement en petit la structure du noyau normal. La formation
de ces noyaux accessoires n'a pas été observée pendant la deuxième division. D'ailleurs
le nombre de ces noyaux diminue rapidement, soit par suite de leur fusion avec le
noyau principal, soit par suite de leur destruction dans le cytoplasme et l'on ne les
trouve que très rarement dans les grains de pollen formés.
Des formations analogues ont été décrites par Juel (') en 1897, dans
VHemerocallis fulva et, depuis, différents auteurs les ont signalées dans un
assez grand nombre d'hybrides. Reginald dates (") a même émis l'hypo-
thèse que peut-être toutes les plantes présentant ces noyaux surnuméraires,
y compris VHemerocallis fulva, étaient des hybrides. Mais, récemment,
Rudolf Béer (^) a signalé leur formation dans le Fuchsia ordinaire des
(') Revue générale de Botanique, '907.
(^) Annals of Botany, igoy.
(') Jahrbïicher fur WUsenschaftliche Bolanik, 1897-
(.') Botanical Gazette, 1907.
(°) Annals of Bolany, 1907.
836 ACADÉMIE DES SCIENCES.
serres et leur présence dans V Agave alleniiata qui, de même que VHemero-
callis fulva et le Fuchsia, a toujours été considéré comme une espèce pure,
constitue une preuve nouvelle que ces noyaux accessoires ne sont nullement
caractéristiques des hybrides.
ANATOMIE. — Morphnlngic et, connexions analomiques du cardia humain.
Note de M. U. Kobixsos, présentée par M. O. Lannelongue.
Les récentesCommunications et Thèses médicales montrent le manque de
connaissances anatomiques des praticiens en ce qui concerne les limites de
la forme et des rapports du cardia de l'Homme. Il n'est donc pas sans inté-
rêt de fixer quelques points capitaux de l'étude de celte portion de l'esto-
mac, d'après les recherches des auteurs modernes et les miennes propres.
Rappelons d'abord rapidement cette notion insuffisamment connue que la portion
terminale île l'œsophage présente deux parties dilatées : i° Vainpoule phrénu/ue, qui
est une dilatation de ce tube au niveau du diaphragme, mais du côté de la cavité tho-
racique; 2° Yantre cardiaque, qui correspond à la portion abdominale de Tosophage
d'après les auteurs français et qui se termine à l'embouchure du cardia {oslium
cardiacum). Cet orifice correspond au flanc gauche de la onzième vertèbre dorsale et
non pas de la dixième. L'ampoule phréniqne et l'antre cardiaque sont de dimensions
variables; leur développement normal exagéré n est point rare; ce qui permet de les
comparer à des pochettes gastriques de quelques Vertébrés. En réalité, les aliments
peuvent stagner à ce niveau un certain temps et il est très probable qu'ils y subissent
une digestion préliminaire, attendu que les hystologistes y ont décelé la présence de
glandes analogues à celles de l'estomac. L'habitude de déglutition rapide, précédée
d'une mastication incomplète, pourrait produire une irritation de la poche normale et
déterminer un spasme suivi d'une dilatation anormale qui, passagère d'abord, peut,
devenir permanente à la suite de la répétition du même acte. Les médecins et les
chirurgiens qui étudient par le cathétérisme la dilatation de l'o-sophage et le spasme du
cardia sont induits en erreur s'ils se fient à l'indication fournie par la distance du
parcours que la sonde fait de l'arcade dentaire au point où le cathéter est arrêté, car,
pourvu que l'ampoule ou l'antre, et mieux encore l'un et l'autre, soient normalement
d'une dimension un peu exagérée, l'instrument pourra se plier et donner l'illusion
d'une dilatation pathologique.
Le cardia est lui-même limité du coté de la cavité de l'estomac par un
repli de la muqueuse, plica cardiaca, comparable à ce que j'ai décrit précé-
demment pour le re[)li de l'appendice veniiiculaire, ou pUca appendwa.
A ce repli correspond extérieurement une écliancrure, incidura cardiaca.
SÉANCE DU l3 AVRIL I908. 837
également S uperposable à l'échancrure appendiculaire ou incidura cœco-
appen dicularis .
Le repli ou la valvule du cardia ne ferme pas complètement l'estomac chez le nour-
risson, puisf|iie celui-ci régurgite facilement ses aliments. Mais, à partir d'un certain
moment qu'il est dificile de préciser, la valvule devient suffisante et empêche toute
régurgitation. La connaissance de cette valvule est d'une importance capitale pour
le médecin et le chirurgien, car son développement normal et sa proéminence lors de
la réplétion de l'estomac formeront un obstacle à l'entrée du cathéter dans la grande
cavité de l'estomac. En effet, il existe une dilTérence notable entre l'estomac vide et
celui qui est plein, au point de vue des variations de la valvule du cardia et de l'échan-
crure correspondante. Ainsi que l'on peut juger des schémas représentés d'après His,
l'estomac rempli devient de plus en plus vertical, l'échancrure du cardia plus prononcée
et la valvule cardiaque plus proéminente. Aussi, à un moment donné, le cardia se
ferme par sa valvule à laquelle font suite deux plis produits par la pression du foie
d'une part et de l'aorte d'autre part. La gouttière formée par ces deux plis est connue
sous le nom de sulciis salivaris. Je dois ajouter cependant que la fermeture du cardia
se fait en partie parles muscles longitudinaux de l'œsophage, en partie par le rétré-
cissement physiologique {angtistura œsophagica) de la portion juxtagastrique de ce
même canal (Vormagen des Allemands). De son côté, l'estomac agit par ses fibres
obliques en fer à cheval, dont la contraction produit une torsion en spirale sur le
viscère et rétrécit la lumière du cardia.
Faut-il accorder à l'œsophage une portion sous-diaphragmatique, à
l'exemple de nos auteurs classiques? Je ne le crois pas d'après mes
recherches sur les enfants et les adultes indemnes de gastroptose. Dans ce
dernier cas, encore assez fréquent, l'estomac lombant dans la cavité abdo-
minale tire sur l'œsophage et il se produit un canal sous-diaphragmatique
de 2'='" à 4'='" de longueur. La limite du cardia est donc en haut la ligne
correspondant au diaphragme, en bas la valvule ou le pli cardiaque. C'est un
point pratique d'anatomie humaine sur lequel il est bon d'insister à dessein.
Le cardia a des connexions intimes avec le diaphragme; mais, tandis que
Braum et Goubaroff affirment que cette connexion est musculaire, je pense
avec de nombreux anatomistes que l'hiatus œsophagien est tendineux et que
le cardia est fixé, attaché au diaphragine. La contraction de la portion mus-
culaire de cette cloison sert à la béance et non pas à l'effacement de la
lumière du cardia. Par l'effet de cette fixation, l'estomac plein se tord sur
son axe, devient vertical et attire le diaphragme en bas. A la suite de la
réplétion de l'estomac la base du thorax se rétrécit et la taille s'allonge,
tandis que l'évacuation de ce viscère creux est suivie de l'élargissement de
la base du thorax et la taille se raccourcit. L'abbé de Fontenu, que j'avais
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 15.) Iï°
838 ACADÉMIE DES SCIENCES.
cité dans une Note antérieure, attribuait ce fait à l'action chimique, nutri-
tive des aliments, à leur salubrité. J'estime au contraire que tout se
passe mécaniquement et l'estomac plein agit comme le pannicule adipeux
des obèses, lesquels ont ime station debout et une marche plus droite que
les gens maigres : ils ont la démarche àe fierté involontaire, comme ils ont
un regard furieux par l'excès de la graisse de leur cavité orbitaire. Les
peuples non civilisés portent en général une ceinture dont la partie corres-
pondante au creux de l'estomac est garnie d'un coussin, leur bourse, etc.
Ici aussi, la rectitude de la taille est de cause mécanique.
Le cardia possède à l'extérieur une séreuse péritonéale à laquelle
Ivar Broman a consacré un long travail. Cette analomiste suédois a décrit
une bourse infracardiaqiie et étudié en particulier son développement
embryologique. De mon côté, j'ai montré, dans le Mémoire des D'^ Catz et
Kendirdjg sur les abcès sous-phréniques, couronné récemment par la
Société de Chirurgie, l'importance de cette poche dans la formation et la
localisation de quelques collections sous-diaphragmaliques. Cette séreuse
présente une autre particularité intéressante en ce sens qu'elle contient
d'une part des filets du nerf phrénique et d'autre part des ganglions sympa-
thiques signalés par Openchweski. J'ai de mon côlé décelé des filets du
nerf vague ; c'est donc un rendez-vous de différents nerfs dont le sympathique
et le pneumogastrique innervent sans aucun doute le cardia. Il n'est donc
pas étonnant, d'après la théorie (') que j'ai eu l'honneur de soumettre à
l'Académie dans une Note antérieure, que quelques lésions du cardia et de
sa séreuse provoquent une mort subite ainsi cjue Lancereaux, Fernand Faure
entre autres l'ont établi cliniquement. Ces mêmes lésions pourraient aussi
amener des perturbations dans le fonclionnemenl du cœur (A. Mathieu),
le hoquet tenace, la toux rebelle, aussitôt que le bol alimentaire arrive au
niveau du diaphragme (Sehrwald), etc.
ZOOLOGIE. — Les néphridies thoraciques des Ilermellides . Note de M. Armand
Dehorne, présentée par M. Yves Delage.
Dans son Mémoire sur la structure des Annélides sédentaires (1887), Edouard
Meyer étudie, après celui des Térébeilides, des Arapharétides, des (]irratulides et des
Serpulides, l'appareil rénal thoracique des Hermellides.
(') Le D'' Glover, lauréat de l'Institut, a publié récemment plusieurs cas dont un
avec autopsie, et qui confirment le bien fondé de cette théorie.
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 889
Pour cet auteur, les Hermellides posséderaient des glandes analogues à celles des
Serpnlides. Comme celles de ces derniers, elles ne formeraient en réalité qu'un seul
organe thoracif|ue, résultant vraisemblablement de la fusion partielle, dans leur région
antérieure, de deux glandes primitivement indépendantes. De celles-ci, l'organe
impair aurait conservé les deux pavillons vibratiles établissant la communication, à
droite et à gauche, entre leur cavité glandulaire respective et le cœlome. Ces deux
pavillons auraient une situation excentrique et se trouveraient rejetés latéralement
contre la couche mince des muscles circulaires, dans la cavité parapodiale du deuxième
segment. ,
A leur extrémité antérieure seulement, les deux néphridies se souderaient l'une à
l'autre et se confondraient en un canal unique, impair et dorsal, ouvert à l'extérieur
par un néphridiopore céphalique unique, situé au-dessus du cerveau. M. de Saint-
Joseph, qui a étudié les Hermellides de la Manche, parle aussi de l'existence « du pore
unique de l'organe excréteur thoracique, qui s'ouvre au-dessus du cerveau », et
confirme la disposition observée par Meyer.
Les recherches que nous avons entreprises sur les néphridies antérieures
de Sabellaria alveolalah., et de S. spinulosa Leuck. conduisent à des résul-
tats tout dilTérents.
Il existe, dans la région thoracique des Hermellides, deux glandes rénales
entièrement indépendantes l'une de l'autre et possédant, chacune, un
pavillon vibratile interne et un néphridiopore externe. Ces deux glandes
s'étendent, dorsalement et latéralement, par rapport à l'œsophage, sur la
longueur des deuxième, troisième et quatrième segments thoraciques, les
deux pavillons, afdeurant au niveau du dissépiment qui sépare la cavité
cœlomique du premier segment de celle du second. Ceux-ci s'ouvrent dans
le voisinage des connectifs péri-œsophagiens, et dorsalement par rapport à
eux, c'est-à-dire assez près de l'œsophage, vers lequel ils tournent leur
ouverture à droite et à gauche.
Chaque néphridie a la forme d'un vaste sac allongé qui se décompose en
trois poches superposées et se prolonge, antérieurement, par un cœcum
assez court chez S. spinulosa Leuck. et égal dans les deux néphridies. Chez
.S. alveolnta L., ces deux cœcums terminaux ont une disposition assez
curieuse. L'un d'eux est beaucoup plus long que l'autre; au début il est
asymétrifjue, mais il devient peu à peu médian, puis il se termine brusque-
ment, à un niveau où, dans les coupes transversales, les connectifs péri-
œsophagiens sont encore le plus écartés l'un de l'autre. Mais, à peu de dis-
tance de sa terminaison, il a tout à fait l'aspect d'un canal excréteur impair,
ce qui explique peut-être, en partie, l'interprétation inexacte de Meyer.
Le canal excréteur et le néphridiopore véritables se trouvent dans le
parapode du deuxième segment, celui-là même dont la rame dorsale achète
84o ACADÉMIE DES SCIENCES.
n'est représentée que par une branchie. Le canal a un parcours presque
vertical, à direction ventro-dorsale, et circule dans une languette parapo-
diale en compagnie d'un diverticule cœlomique. Il vient s'ouviir Jatcro-
dorsalement par un pore cilié qui se trouve à la base des branchies de la
première paire.
Celte description est en contradiction avec les données anciennes. L'exis-
tence des néphridiopores latéraux permet de considérer Forgane excréteur
des Hermellides comme un type très différent de celui des Serpulides. Et,
si les caractères tirés de la forme et des rapports des organes rénaux thora-
ciques ont une réelle importance dans les affinités qui existent entre les
divers groupes d'Annélides sédentaires, il faut rapprocher les Hermellides
bien plus des Cirratulides que des Serpulides.
En résumé, les néphridies thoraciques des Hermellides sont au nombre
de deux; elles sont entièrement indépendantes l'une de l'autre, chacune est
pourvue d'un pavillon vibratile interne et d'un néphridiopore latéral
externe; elles répondent au type Cirratulide et non au type Serpulide,
comme on l'admettait jusqu'ici.
HISTOLOGIE. — Sur la structure de l'épiderme de Travisia Forbesii Johnston.
Note de M. Louis du Reac, présentée par M. Edmond Perrier.
L'aspect tout particulier de la paroi du corps de Travisia Forbesii a déjà
attiré l'attention des auteurs.
Pruvol (') signale la présence d'îlots cubiques, en connexion a\ec l'hypoderme par
une fibre qu'il croit nerveuse, formés par un amas de cellules glandulaires nucléées qui
recouvrent la cuticule.
Kukenllial (^) figure cet épiderme et représente ces ilols riches en glandes comme
formés d'un réseau de fibres dans leijuel sont disséminés des novau\. L'hypoderme
est très épais.
Antérieurement M'Inlosh (^), décrivant Travisia glandulosa. l'oppose à Travisia
Forbesii par différents caractères, entre autres la présence de papilles en connexion
(') Pruvot, Recherches anatomiques et morphologiques sur le système nerveux
des Annélides Polrchètes, i885, p. loi.
(') KiJKENTiUL, Ueber dus Ncrvensystem Opheliaceen, iS86. PI. A'^AII, fig. 6.
(') On ihe Annelida obtaiaed duriiig the cruise of Ihe Valorous, 1877, p. 5o6.
PL LA'V, Jig. i5 et 16.
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 84 1
avec la surface extérieure du corps. Les dessins qui accompagnent le texte laissent
supposer que les papilles sont libres et situées dans l'intérieur des téguments.
M'Intosh créant une nouvelle espèce, Tr. Kerguelensis, reprend cette question de
l'épiderme; il signale la ressemblance de ces îlots glandulaires avec des papilles,
l'existence de la cuticule sous-jacente et les prolongements de ces papilles à travers la
cuticule (' ).
Son dessin figure bien cet aspect d'épithélium pavimenteux que nous retrouvons
semblable chez Tr. Forbesii.
Enfin de Saint-Joseph (*) regarde ces papilles comme de grosses cellules polyé-
driques saillantes remplies de granulations incolores; la cuticule est cachée sous ces
cellules.
Il y a donc, on le voit, désaccord complet entre les auteurs même les
plus récents. L'examen d'animaux vivants et conservés, ainsi que des coupes
et dissociations, m'ont permis d'éclaircir les points suivants : il existe un
revêtement de papilles juxtaposées et soudées entre elles, continu sur tout
le corps, sauf à la tête, aux parapodes et aux orifices du corps oii la cuti-
cule recouvre directement un épithélium très épais. La transition se fait
par disparition des papilles glandulaires. Sur une coupe transversale nous
trouvons, de dehors en dedans, les éléments suivants :
1° Des papilles glandulaires, limitées par une cuticule externe, mince, perforée de
petits pores donnant passage à la sécrétion de cellules glandulaires nombreuses;
cette cuticule est soudée sur les côtés avec celle des papilles voisines; très épaisse
inférieurement, elle est perforée et donne passage à un faisceau de fibres qui, traver-
sant l'épithélium sous-jacent, vont se perdre à la surface des muscles circulaires;
2° Un épithélium cubique très net;
3° Une basale mince;
4° Une couche de fibres musculaires circulaires;
5" Une couche de fibres musculaires longitudinales;
6° Un endothélium limitant la cavité générale.
Les papilles se composent de -grosses cellules à mucus, à section plus ou
moins cylindrique, droites ou contournées, communiquant avec l'extérieur
par un pore fin. Elles prennent avec avidité le vert de méthyle, le vert
lumière, le rouge Congo, le brun de Bismarck. L'irématoxyline les colore
en noir violet, l'éosine et l'orangé G y montrent un réseau spongieux.
(') Report on llie Annelida Polycliela coUected by H. M. S. Challenger, i885,
p. 358. PL XA'AVl a, fig. i et 2.
(") Annélides des côtes de France {Annales des Sciences naturelles, t. V, 1897,
p. 382.)
8^2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
D'autres cellules à contenu granuleux, se colorant moins énergiquement,
ne sont peut-être que des cellules glandulaires à un degré de maturité moins
avancé. On trouve d'autres cellules incolores, cellules de soutien, avec un
noyau ovale à chromatine répartie en granulations foncées, subégales. Ces
cellules, de forme irrégulière, occupent les espaces laissés libres par les
cellules glandulaires. La thionine pliéniquée colore en bleu pâle les noyaux
des cellules de soutien, comme ceux des cellules de l'épilhélium sous-jacent,
et en violet foncé les cellules glandulaires. Un faisceau de fibres s'épanouit
à la base des papilles, puis se resserre pour traverser la cuticule et l'épithé-
lium et va se perdre dans la couche musculaire circulaire. La potasse et le
sulfocyanure de potassium font apparaître dans la cuticule des zones de
stratification ondulées.
Conclusion. — L'épiderme de Tr. Forhesii se compose d'un épithélium à
cellules cubiques recouvert par une cuticule épaisse ; cette cuticule donne
passage à des papilles qui s'épanouissent et se soudent à la surface, simulant
un second épithélium. C'est fexagération dans la forme, semble-t-il, des
papilles filiformes libres de Slylarioides plnmosa, de celles plus renflées de
Flabeiligera af finis . Chez Brada granulata elles deviennent courtes,
renflées, pressées les unes contre les autres, sans soudure, tandis que chez
Tr. Forhesii le maximum de complication arrive par la soudure des papilles
entre elles.
MÉDECINE. — Culture du parasite du bouton d'Orient.
Note de M. Chaules ]\u;oi.le, présentée par M. Laveran.
Le bouton d'Orient (clou de Biskra, de Gafsa ; bouton du Nil, d'Alep, etc.)
reconnaît pour cause un Protozoaire découvert par \A right et nommé
ordinairement Leis/imania tropicu/n. Ce microorganisme, voisin par ses
caractères morphologiques de Leislirnania (Piroplasnia) Donovani, parasite
du Kala-Azar, n'avait pas été jusqu'à présent cultivé. Nous venons d'ob-
tenir sa culture par une technique analogue à celle qui nous avait donné
antérieurement celle des corps de Leishman {Comptes rendus, 2 mars 1908).
Le malériel d'expérience nous a été fourni par un cliamelier nègre de Tozeur (Djeiid)
ayant contracté son alTection à Tébessa (Algérie) et malade depuis 3 mois. Lorsque
nous examinons le malade, le 25 mars, il présente trois groupes de boutons situés sur
une ligne droite s'étendant de la partie médiane du cou-de-pied gauche à la partie
moyenne du dos du pied. Ces boutons sont saillants, fermes, non ulcéreux, non squa-
SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 843
meiix. Un prélèvement, pratiqué par incision de l'un d'eux, y montre la présence de
nombreux corps de Wright et confirme le diagnostic.
La culture a été faite par ponction de trois de ces éléments avec une seringue sté-
rile, la peau ayant été préalablement désinfectée par une solution de teinture d'iode.
Nous avons ensemencé pour chaque élément deux tubes contenant, l'un le milieu de
Novy-Neal, l'autre le milieu modifié et simplifié par nous.
Notre simplification consiste dans la suppression de la viande et de la peptone.
Notre milieu a la formule suivante : gélose i^*-', sel marin 6s, eaugoos. Il est réparti
dans des tubes à essai et stérilisé, puis les tubes liquéfiés à 55° sont additionnés cha-
cun d'un tiers de sang de lapin prélevé par ponction aseptique du cœur. On incline
les tubes j^endant 12 heuies, pour les porter "ensuite pendant 5 jours à l'éluve à 3^°.
On les conserve à la température ordinaire; il est préférable de n en faire usage qu'au
bout de quelques jours.
C'est sur notre milieu que nous avons obtenu les cultures les plus abondantes; le
milieu de Novy et Neal a donné des résultats positifs, mais sensiblement moins bons.
11 en est de même pour le parasite du Kala-Azar.
La culture a été faite, en raison des circonstances, dans une étuve improvisée (veil-
leuse dans une boîte métallique avec matelas de sable) et réglée entre 19° et 23°.
L'examen pratiqué le neuvième jour a montré un développement très abondant du pa-
rasite.
Nous n'insisterons pas sur les caractères que présente en culture le mi-
crobe du bouton d'Orient. Ce serait répéter ce que nous avons déjà dit au
sujet de celui du Kala-Azar (^yoïv Sociélc de Pathologie exotique, séance du
12 février, et Archives de l'Institut Pasteur de Tunis, février 1908). Forme,
dimensions, mobilité, structure, aspect et situation relative du noyau et du
karyosome, mode de division sont identiques. Peut-être, chez le parasite du
clou de Gafsa, le flagelle est-il généralement plus long et, sur les prépara-
tions colorées, présente-t-il plus souvent un aspect flexueux? Il est possible
qu'il n'y ait là qu'une apparence. Un seul point nous paraît jusqu'à présent
devoir être retenu : la présence fréquente de deux flagelles à l'extrémité an-
térieure. Cet aspect n'est que le résultat de la division d'un flagelle unique;
mais cette division est si précoce qu'il en résulte un caractère assez particu-
lier. En dehors de ce détail, l'identité avec Leishmania Donovani esi complète.
Seule l'étude expérimentale pourra permettre de distinguer ces deux
parasites.
Cette étude est aujourd'hui possible.
La séance est levée à 4 heures.
G. D.
844 ACADÉMIE DES SCIENCES,
ERRATA.
(Séance du 6 avril 190K.)
Note de M. /. Bougaidt, Étude comparative de la déshydratation des
acides atrolactique et /j-méthoxyatrolaclique. Acides /?-méthoxyatropique
et di-yD-méthoxya tropique.
Page 768, schéma (III), «" l^ieu de
I
C
(III)
lisez
CH3 0-C«H'/'^\,
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On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n" 55.
tepuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deu«
•les, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
)art du i" Janvier.
Prix de l'abonnement :
Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
chez Messieurs :
n Ferran frères.
, Chaix.
er Jourclan,
' RufT.
ens .. Courtin-Hecquet.
( Germaia et Grassia.
( Siraudeau.
Jérôme.
Marion.
ers .
onne
:nçon ... .
/ Ferel.
ieaux Laurens.
' Muller (G. )
'■ges Henaud.
Derrien.
^ ) F. Robert.
i Le Borgne.
1 Uzel frères.
1 Jouan.
mbéry Dardel et Bouvier.
j Henry.
•bourg
mont- Ferr . .
Marguerie.
Delaunay.
Bouy.
Greffier.
Ratel.
Rey.
ILauverjat.
Degez.
Drevet.
Gralier et O'.
loble
lochelle Foucher.
favre
Bourdignon.
Dombre.
Tallandier.
Giard.
Lorient.
Lyon
Marseille
Montpellier
Moulins
Nancy
Nantes .
Nice
Nîmes. ..
Orléans .
Poitiers.
Rennes ... .
Foche/ort .
Bouen
S'-Étienne .
Toulon
Toulouse .
Tours .
Valenciennes
chez Messieurs :
I Baiimal.
f M"' Texier.
Gumia et Masson.
I Georg.
Phily.
Maloine.
Vitte.
Ruât.
Valat.
Goulet et fils.
Martial Place.
Buvignier.
Grosjean-Maupin.
Wagner et Lambert.
Dugas.
Veloppé.
Barma.
Appy
Debroas-Duplan.
Loddé.
Blanchier.
Lévrier.
Plilion et Homraais.
Girard (iM"").
Langlois.
Lestringant.
Chevalier.
Figard.
Allé.
Gimet.
Privât.
Boisselier.
Pérical.
Bousrez.
Giard.
Lemaltre.
On souscrit à l'étranger.
Bucarest .
chez Messieurs :
Amsterdam j Feikema Caarel-
\ sen et C'V
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
/ Asher et G'".
j Friedlaader et fils.
^'^'''''' Kuhl.
' Mayer et Muller.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
Lamertin.
Bruxelles Mayolea ot Audiarte.
Lebègue et G'".
Sotchek et G".
Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deightoa, Bell et C°.
Christiania Camraermeyer.
Conslantinople . . Otto ICeil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Gênes '. Beuf.
I Eggimann.
Genève j Georg.
' Burckhardt.
La Haye Belinfante frères.
Payot et G".
Lausanne Rouge.
Sack.
Barth.
Brockhaus.
Leipiig / Lorentz.
I Twietmeyer.
' Voss.
1 Desoer.
^'^■=« iGnusé.
Londres .
Chei Messieurs :
/Dulau.
■ • ■ J Hachette et C"
( Nutt.
Luxembourg ,
Madrid.
Milan .
Naples
V. Bûck.
Ruii et 0'".
Rome.
Dossat.
F. Fé.
Bocca frères.
Hcepli.
Moscou Taslevin.
l Marghieri diOtus.
I Pellerano.
!' Dyrsea et PfeîfTet.
Stechert.
Lemcke et Buechaer
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et G'*.
Palerme Reber.
Porto Magalhses et Monlt,
Prague Rivnac.
Bio-Janeiro Garnier.
\ Bocca frères.
^<""« JLoescheret G'-.
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordiska Boghaadel
iZinserling.
Wolff.
Bocca frères.
Brero.
Riack.
Rosenberg et Sellier
Varsovie Gebethner et Wolff.
Vérone Drucker.
\ Frick
^'«""<" JGeroldetO".
ZUrich Rascher.
Turin .
TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 25 fr.
Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Déijembre i865. ) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°; 1889. Prix 25 fr.
Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre 1893. ) Volume in-T; 1900. Prix 25 fr.
SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
ne I. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .Vlgues, par MM..\. liKRBH3et.\.-J.-J.SoLiEn. — Mémoire sur le Galcul des Perturbations qu'éprouvent
imètes, par M. Hanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancroatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des
1res grasses, par M. Glaude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 25 fr.
ne 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. —Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences
le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
imentaires, suivant l'ordre deleur superposition. —Discuter la question de Ifiir apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la
are des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organiqueetsesétats antéiieurs», par .VI. le Professeur Bronn. In-')", avec 7 planches; 1861 .. . 25 fr.
k la même Librairie les Mémoires de l'AGadémie des Sciences, et loj Mémoires présentés par divers Sarants à l'Académie des Soienoei.
N^ 15.
TABLE DES ARTICLES (Séance du 15 Avnl I908.
MEMOIRES ET COM»IUI\ICATIOIMS
DES MEMBRES ET DES CORUESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
1\1. le Président annonce à l'Acaflémie
qu'en raison des fêtes de Pâques la séance
du lundi 3o avril est remise au mardi 21.
,M. Marcel Deprez. — Sur le planement
des oiseaux
Pages.
797
797
Pages.
M..E. GUYOU. — Détermination des longi-
tudes en mer par la télégraphie sans fil.. 800
M. de Forcrand. — Action de la clialeur
sur les hydrates de lithine 802
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale : les
« Itinéraires dans le Haut-Atlas maro-
cains », par Louis Gentil, Carte dressée
et dessinée avec la collaboration de Ma-
rins Chesneau, avec une « Esquisse oro-
grapliique du Maroc n, par Louis Gentil. 80G
M. E. Mathias. — Sur la détente adiaba-
tique des fluides saturés 806
M. J. PioNCHON. — Sur un hygroscope
électrique de grande sensibilité 809
M. A. DUFOL-R. — Sur les changements ma-
gnétiques du spectre du fluorure de sili-
cium observés parallèlement au champ... 810
M. P. Vaillant. — Sui- l'évaporation de
l'eau et des solutions sulfuriques 811
M. Isidore Bay. — Sur un nouveau pro-
cédé de dosage du phosphore dans les
matières organiques 844
M. A. DuBOlN. — Sur les combinaisons
sulfurées du thorium 81 5
M. Albert Colson. — Sur la semicalalyse :
oxydation d'hydrocarbures à l'air en pré-
sence du phosphore 817
M. G. Carteret. — Sur une réaction
simple productrice de gaz désinfectant... 819
M. L. Hackspill. — Sur l'alliage platine-
Errata
Ihalliuni.. . 820
M. Ed. Maurer. — L'austénile..' 822
M. H. Le ChatelieR. — Hemarques sur la
Communication de M Maure/' relative
àl'auslénite 824
MM. .\.NDnE Maver et Edouard Salles.
— Sur le transport électrique des col-
loïdes inorganiques 836
M. Pall Gaubert. — Sur les édifices héli-
coïdaux 829
M. Jean Friedel. — Observations sur le
développement du pistil chez les Mal-
vacées 832
M. Er. de Lary de Latou». — Sur des par-
ticularités cytologic|ues du développe-
meul des cellules-mères du pollen de
['Agai'e altenuala 833
M. R. RoBiN.soN. — Morphologie et con-
nexions anatoniiques du cardia humain.. 836
M. Armand Dehorne. — Les néphridies
thoraciques des Hermellides 838
M. Louis DU Reau. — Sur la structure de
l'cpiderme de Travisia Forbesii John-
ston 840
M. Charles Nicolle. — Culture du para-
site du bouton d'Orient 842
844
PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLA RS ,
Quai des GraDds-Augnstins, 55.
Le Gérant : Gauthieb-Villars.
»1AY 7 1908
-io ao^
1908
PUEMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
rOME CXLVI.
N^ 16 (21 Avril 1908)
^ PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT REimF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des aS ruiN 1862 et 24 mai 1873
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de V Académie ?.& composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à rAcaùémie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendïts a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article {". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:>. pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aU'
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savant:
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. L<
Membre qui fait la présentation est toujours nommé
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrai
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon
pour les articles ordinaires de la correspondance offi
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard,
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planclies,
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraient
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-j
teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative!
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré
sent Règlement.
Les Savants étraogers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le;
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivants
«AY 7 1908
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU MARDI 21 AVRIL 1908.
PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Secrétaire perpétuel donne quelques détails sur le quatrième
Congrès des Mathématiciens qui vient de se tenir à Rome du 6 au 1 1 avril
et qui a compté plus de 6oo adhérents.
« Ce Congrès, dit-il, qui a réuni à Rome un grand nombre de nos com-
patriotes, parmi lesquels des professeurs de la Sorbonne et du Collège de
France, de nos Universités provinciales et quatre Membres de l'Académie,
MM. C. Jordan, Poincaré, Picard, le Secrétaire perpétuel pour les Sciences
mathématiques, a été inauguré le 6 avril au Capitole, dans la salle des
Horaces et des Curiaces du Palais des Conservateurs, en présence de S. M. le
Roi d'Italie, qui avait bien voulu donner aux géomètres une première marque
de bienveillance en acceptant que leurs travaux fussent placés sous son haut
patronage.
» Il n'est pas d'attentions dont les congressistes n'aient été comblés par
M. le Ministre de l'Instruction publique, M. le Syndic de Rome, M. le Rec-
teur de l'Université de Rome, M. le Syndic de Tivoli et, en général, toutes
les autorités.
» L'Académie royale des Lincei avait tenu à manifester tout l'intérêt
qu'elle prenait à nos travaux en mettant à notre disposition les salles du
beau palais Corsini, qui lui a été affecté. Son président, M. le Sénateur Rla-
serna, qui a été nommé par acclamation président du Congrès, a suivi toutes
les séances et a réussi à prévenir toute difficulté, grâce à son tact et à sa
courtoisie.
» L'un des principaux avantages-des Congrès est de permettre aux savants
c. R., 1908, I" Semestre, (T. CXLVI, N° 16.) I II
84G ACADÉMIE DES SCIENCES.
qui s'occupent des mêmes éludes de se connaître et de s'entretenir à loisir.
Nous avons été particulièrement heureux de faire la connaissance person-
nelle des géomètres italiens qui, comme il est naturel, étaient venus en grand
nombre. En nous présentant, dans les diverses séances, l'exposé d'ensendde
de leurs belles et récentes découvertes, nos collègues d'Italie ont encore
accru, s'il était possible, la haute estime dans laquelle nous tenions déjà
toutes leurs recherches. Leurs prévenances et leur amabilité nous ont laissé
des souvenirs qui ne s'effaceront pas.
» Sur l'invitation des géomètres anglais, il a été décidé que le cinquième
CouCTès des Mathématiciens se tiendrait à Cambridge en 1912. »
OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur un complément de démonstration du méca-
nisme de la stéréoscopie monoculaire. i\ote de M. A. Chah veau.
L'appréciation du relief et des distances avec un seul œil n'est pas simple
affaire de jugement porté par les centres perceptifs après éducation préa-
lable de l'organe et rendu plus ou moins exact par cette éducation. Sans
doute, l'appareil de la vision, comme tout autre, profite de l'entraînement
auquel on le soumet. Mais aucun des actes de la fonction visuelle ne dépend
essentiellement de cette éducation. Celle-ci n'a, en particulier, aucun rôle
à jouer directement dans la stéréoscopie monoculaire.
C'est là, en effet, un acte physico-physiologique, nécessaire et spontané,
dépendant de l'aptitude de la rétine à opérer, à travers le système diop-
trique de l'œil, la réversion des images qu'elle reçoit du monde extérieur et
à les reporter dans l'espace à leur point de départ. Cette aptitude est si net-
tement agissante qu'elle peut même se manifester dans le cas où ces images
ne sont arrivées à la rétine que par l'intermédiaire d'une épreuve photo-
graphique simple. Il suffit, pour que ce résultat soit obtenu, que les deux
images rétiniennes, au lieu d'être fusionnées en une image-résultante unique,
restent indépendantes l'une de l'autre. J'en ai donné la preuve dans une
précédente Note {Comptes rendus, séance du G avril) consacrée à l'influence
stéréogénique qu'exerce la dissociation des deux images rétiniennes dont
la vue des épreuves photographiques ordinaires provoque la formation.
Il n'est pas sans intérêt de compléter cette démonstration en considérant
le cas de la double épreuve stéréoscopique, où c'est, au contraire, l'associa-
tion de deux images qui donne au relief toute sa puissance.
Chaque figure de cette double épreuve possède nécessairement toutes les
SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 847
propriétés de la figure unique des épreuves photographiques ordinaires. Ce
n'est, en soi, qu'une de ces épreuves simples. Les deux figures de Tépreuve
stéréoscopif[ue, considérées isolément, peuvent donc servir à toutes les
démonstrations que j'ai données de l'influence stéréogénique de la dissocia-
tion des images rétiniennes. Ces deux figures offrent, en plus, l'avantage de
se trouver, l'une vis-à-vis de l'autre, dans des rapports tels qu'elles per-
mettent de comparer directement la sléréoscopie monoculaire el la sléréoscopie
binoculaire.
Les deux méthodes précédemment signalées dans ma >iote du G avril
(Comptes rendus, t. CXLVI, p. 727) se prêtent l'une et l'autre à l'exploi-
tation de la double épreuve stéréoscopique |)our en faire profiter l'applica-
tion de la théorie de l'extériorisation des images rétiniennes au déterminisme
de la perception du relief et de la profondeur dans le monde extérieur et ses
représentations graphiques.
Je commencerai, cette fois, par la méthode directe, qui permet d'ob-
tenir immédiatement, sans instrument intermédiaire, les phénomènes liés à
l'extériorisation des images rétiniennes fournies par les deux figures des
épreuves stéréoscopiqucs. Puis viendi-a l'exiiosition des faits qui sont pro-
curés par rinterposition de prismes dissociateurs entre ces figures stéréo-
scopiqucs et l'appareil de la vision.
A. Obseiwaïion directe des épreuves stéhéoscoi'IQUes. — En raison
de leur petitesse, l'observation de ces épreuves réclame de très bonnes con-
ditions d'éclairage, sans lesquelles les parties délicates ne sauraient bien
ressortir. Il y faut parfois quelque soin. Mais on en est largement payé.
Quand ces conditions sont réalisées, les résultats constatés sont toujours
excellents et méritent même souvent d'être taxés d'admirables. Kien d'aussi
net et d'aussi saisissant ne peut être obtenu avec les intermédiaires plus ou
nio ns grossissants.
Si les objets représentés étaient vivement éclairés par le soleil au moment
où ils ont été photographiés, si de plus ils se montrent riches en détails très
fins et très délicats, il ne faut pas hésiter, au besoin, à placer les épreuves
en pleine lumière solaire pour leur fournir l'éclairage qui leur convient le
mieux. La précaution produit son maximum d'effet quand on a soin d'illu-
miner ces épreuves en les présentant du bon côté aux rayons du soleil.
11 va sans dire que l'on doit également se préoccuper de ces bonnes con-
ditions d'éclairage lorsque les observations sont faites dans la nuit, sous la
lumière d'une lampe couverte d'un abat-jour opaque.
848 ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'observation directe des épreuves slércoscopiques se prête à deux séries
d'expériences : tantôt l'étude de l'extériorisation de l'image rétinienne dans
l'espace est faite avec un seul œil, tantôt avec les deux yeux.
a. Ohscnation monoculaire, avec dissociation préalable des images réti-
niennes. Perception du relief et de la profondeur dans les deux parties de
l'épreuve stéréoscopique vue avec uji seul (ril. — ( )n pourrait cacher l'une de
ces parties et montrer cjue l'autre se prête à la dissociation cl à la réassocia-
tion de ses deux images rétiniennes, par alternance de la convergence des
axes optiques sur la surface de l'épreuve ou au delà. Ce serait répéter, sans
aucun profit, une démonstration tout à fait fondamentale qui a été faite
dans ma première Note : je veux dire la démonstration de l'obstacle ap-
porté, par la rencontre et la fusion de ces deux images rétiniennes sur le
plan de la surface de l'épreuve, à l'extériorisation des objets qu'elles repré-
sentent aux divers plans qu'ils occupent respectivement dans l'espace.
Mais il y a grand intérêt à constater directement que les deux parties de
l'épreuve stéréoscopicpic, vues dans leur ensemble en dehors de l'appareil
destiné à l'observalioii de cette épreuve, sont capables de donner simulta-
nément, en gardant toute leur indépendance, des sensations identiques de
relief et de profondeur, comparables à celles que fait naître la fusion stéréo-
génique classique opérée par le stéréoscope entre les deux images de la
double épreuve.
Aucune autre constatation ne pourrait être à la fois plus facile cl plus sûre.
Il suffit de regarder la double épreuve stéréoscopique avec un seul œil,
après s'être assuré, avant la fermeture de l'autre cil, que les images réti-
niennes sont déjà dissociées au moment où va commencer l'observation mo-
noculaire. C'est instantanément que se révèlent alors le relief et la profon-
deur dans les deux parties de l'épreuve stéréoscopique. Et la perception de
ce caractère reste très fixe; elle s'améliore même en se continuant.
Le fait était inévitable. Il importait pourtant beaucoup d'en constater
directement l'existence, en raison du rôle considérable qu'il joue dans la
théorie de la perception de la troisième dimension dans le monde extérieur.
L'importance de cette démonstration se mesure à celle des faits dont il va
être question maintenant.
h. Observation binoculaire avec dissociation des images rétiniennes fournies
par les deux parties de l'épreuve stéréoscopique. Le sort des quatre images ré-
sultant de cette dissociation. Combinaison de deux d'entre elles, une gauche,
une droite, pour former, entre les deux autres, lestées indépendantes en gar-
dant chacune son relief propre purement monoculaire, une i/nge unique à
SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. <S')9
relief binoculaire. Impeccable comparaison du relief monoculaire et du relief
binoculaire, rattachés en commun, par la présente expérience, à la théorie de
l'extériorisation. — L'expérience très saisissante qui donne les résultats
sommairement indiqués dans ce long programme peut être décrite très
brièvement. Je n'ai, pour cela, qu'à me restreindre aux constatations que
mes aptitudes personnelles me permettent de faire couramment.
Expérience. — L'épreuve stéréoscojMque clanl tenue devant les yeux, le regard se
reporte vaguement au delà de son plan de surface et sollicite ainsi la formation
d'images rétiniennes dissociées. Au moment où ce résultat est franchement obtenu, un
troisième exemplaire du sujet représenté dans l'épreuve s'ajoute aux. deux exemplaires
réellement existants.
Dans chacune des trois images les reliefs s enlèvent et les profondeurs se crei/senl
en caractères parfaitement nets, mais plus ou moins accentués, suivant la place de
l'image, la composition du sujet représenté et les aptitudes physiologiques respec-
tives des deu.r yeu.v de l'observateur.
La perception du relief et de la profondeur est monoculaire dans les deux images
extrêmes, binoculaire dans celle du milieu. Le schéma ci-joint, fidèle représentation
de mon cas particulier, où l'œil gauche est l'organe dominateur, suffira à faire com-
prendre le mécanisme de cette distribution.
D'
II { G_'
m
L_
œd
G'œd
œd
oeg
D'œd
",^ D'œg
G'œg y
Soit, I, la double épreuve stéréoscopique placée devant les yeux et vue de face :
G, l'exemplaire de gauche; D, l'exemplaire de droite. Soient, II, les quatre images réti-
niennes dissociées et représentées en coupe horizontale : D', les deux images formées
par l'exemplaire droit; G', les deux images formées par l'exemplaire gauche; œd,
celles qui sont reçues par l'œil droit ; œg, celles qui sont reçues par l'œil gauche. Soient
enfin, III, les trois figurations dont l'observateur perçoit la vue d'ensemble et que la
dissociation des images rétiniennes substitue aux deux figurations réelles de l'épreuve
85n ACADÉMIE DES SCIENCES.
observée : à gauche G' œd, l'image rétinienne de G, perçue isolément par l'œil droit;
à droile l'image rétinienne de D, perçue isolément par l'œil gauche; au milieu, D' œd
elG'œg, la superposition des deux autres images rétiniennes de G et de D. Elles se
combinent exactement comme elles le feraient dans le stéréoscope.
C'est ainsi qu'une image-résultante, à sléréoscopie binoculaire, s'interpose entre
deux images simples, à stéréoscopie monoculaire; toutes trois visibles ^imullanément
et se prêtant ainsi à une comjiaraison aussi parfaite que possible.
Comparaison des trois images. Influence de la distance à laquelle les vues
stéréoscopiques ont été photographiées. — T.'unité du mécanisme de l'appré-
ciation de la troisième dimension, la profondeur, dans la vision monoculaire
et la vision binoculaire, apparaît, de la manière la plus nette, dans cette
expérience. Quel que soit le mode de vision appliqué à Texanien des vues
choisies, l'extériorisation des images rétiniennes en reporte toujours les élé-
ments constituants aux places qu'ils occupent respectivement dans l'espace
représenté; en sorte que l'inaage simple, en provenance d'une seule des
parties de l'épreuve stéréoscopique, peut donner les sensations de relief et
de profondeur comme la combinaison des images rétiniennes qui proviennent
des deux patries de cette épreuve.
Mais l'image composée fournie par cette combinaison est nécessairement
plus complète que chacune des deux autres, puisque celles-ci ne sont pas
exactement semblables. Il en résulte que la stéréoscopie binoculaire devrait
toujours donner des résultats plus vigoureux que la stéréoscopie mono-
culaire.
Cette prévision théorique se réalise-t-ellc dans la pratique? Il n'en saurait
être autrement. En fait, dans l'image composée «pi'exhibe notre expérience,
c'est-à-dire l'image binoculaire ou celle du milieu, le relief est parfois beau-
coup plus net et plus vigoureux que dans les images voisines, les images
simples ou monoculaires dont est tlanquée l'image intermédiaire. Mais cette
supériorité n'est évidente que dans les cas où les objets représentés ont été
photographiés de très près : tels le cas d'un portrait et ceux de la représen-
tation de meubles ou de bibelots, dont les modèles n'étaient séparés que par
une courte distance de l'appareil photographique. C'est alors, en elïet, que
les dillérences les plus accentuées existent entre les deux parties de l'épreuve
stéréoscopique.
Mais ces différences s'atténuent d'autant plus que les objets ou les
paysages représentés étaient plus éloignés de l'appareil. Elles deviennent
bientôt si minimes, qu'elles sont alors incapables d'introduire une supério-
rité sensible dans la perception du relief binoculaire. Cela ne nuit en aucune
SÉANCE DU 2 1 AVKIL 190H. 85l
façon au relief monoculaire, qui persiste à se montrer remarquable. Alors,
les images simples qui accompagnent à droite et à gauche l'image composée
ressemblent tellement à cette dernière, au jioint de vue de la netteté des
caractères de relief et de profondeur, qu'z7«/ impossible d'établir une dislinc-
lio/i quelconque entre les effets de la stéréoscopie monoculaire et ceux de la
stéréoscopie binoculaire.
Passons à un autre point.
Influence des conditions particulières de l'appareil visuel de l' observateur
sur les résultats de l'expérience oii L'observation directe des épreuves stéréosco-
piques est faite au moyen des deux yeux, avec dissociation des images réti-
niennes. — Parmi les nombreuses remarques que ce point réclame, je n'en
signalerai que deux, dont l'indication immédiate est nécessaire.
1° En premier lieu, il faut rappeler qu'il y a très souvent, entre les deux
yeux, inégalité d'aptitude, de causes variées, à la nette perception visuelle
des objets extérieurs. Ainsi, chez moi, les images qui se forment sur la ré-
tine de l'œil droit n'ont jamais la même nelleté que celles de l'œil gauche.
Il en résulte que, dans l'expérience en question, les deux images à relief
monoculaire qui encadrent, à gauche et à droite, l'image centrale à relief
binoculaire, n'ont pas une égale vigueur; celle de gauche, perçue par l'œil
droit, est toujours plus faible et moins nette.
2° De grandes inégalités existent aussi dans l'aptitude des observateurs à
effectuer la dissociation volontaire des deux images rétiniennes fournies par
chacune des deux parties de l'épreuve stéréoscopique. Ce n'est pas sans un
efi'ort plus ou moins pénible qu'on parvient à espacer ces images de manière
à opérer la superposition exacte de celles qui sont appelées à former l'image
centrale, en se fusionnant. Même avant d'avoir constaté la parfaite forma-
tion des trois images et l'existence du relief qu'elles doivent posséder res-
pectivement, on est averti du succès par la brusque cessation de la tension
de l'appareil musculaire moteur du globe de l'œil.
On ne réussit pas également bien à toutes les heures de la journée. Je
manque rarement d'obtenir avec rapidité le résultat cherché en opérant
couché, au début ou à la fin de la nuit, avec l'aide d'une lumière artificielle
dont l'éclat est exclusivement concenti'é sur l'épreuve.
Influence de la qualité des épreuves sléréoscopiques. — On en rencontre
parfois qui se prêtent à tout coup, n'importe quand, à la dissociation et au
nouvel arrangement de leurs images rétiniennes. D'autres, au contraire, se
montrent extrêmement rebelles à l'opération. Mais ces épreuves réfractaires
peuvent être induites à s'y prêter par l'exemple des premières, quand on
852 ACADÉMIE DES SCIENCES.
superpose incomplètement Tune de celles-ci à Tune de celles-là. Les images
rétiniennes dociles finissent toujours par entraîner les autres dans le mou-
vement transformateur de leur mode d'association. Il y a souvent avantage
à utiliser ce procédé.
13. Interposition de prismes dissociateurs entre l'appareil de la vision
ET LA DOURLE ÉPREUVE STÉRÉOSCOPIQUE EMPLOYÉE A LA COMPARAISON DE LA
STÉRÉOSCOPIE MONOCULAIRE ET DE LA STÉRÉOSCOPIE BINOCULAIRE. — ToUtCS
les difficultés que l'observateur éprouve à constater directement les effets de
la dissociation des images rétiniennes sur leur aptitude stéréogénique dispa-
raissent complètement, si la dissociation est produite automatiquement par
une interposition de prismes entre l'appareil de la vision et la double épreuve
stéréoscopique.
Je me suis servi, pour réaliser cet aulomalisme, des prismes du stéréoscope ordi-
naire, débarrassés de tous les accessoires inutiles ou nuisibles aux constatations à
faire. Toute épreuve stéréoscopique, placée devant les deux prismes ainsi disposés,
montre inslanlanémenl le groupement des trois images de l'expérience typique dont
on vient de parler: la gauche représentant la seule partie gauche de Fépreuve, vue par
l'œil droit; la droite, représentant la seule partie droite, vue par l'œil gauche; celle
du milieu, représentant la combinaison de ces deux parties de l'épreuve stéréosco-
pique, vue chacune avec l'œil du même côté; toutes trois en possession de la propriété
de traduire les êtres, les objets et l'espace figurés par elles avec le relief et la profon-
deur qu'ils possèdent dans la nature.
Toutes les comparaisons dont il a été parlé peuvent être faites au moyen de ce dis-
positif, au point de vue de ces aptitudes stéréogéniques, entre les images rétiniennes
simples restant nettement dissociées et celles qui réassocient leurs caractères diffé-
rentiels dans les centres perceptifs.
Cette étude comparative, moins saisissante que dans le cas où elle est
faite au moyen de l'observation directe des épreuves, n'en donne pas moins
les mêmes très intéressants résultats, et, cette fois, c'est sans aucun tâton-
nement et avec la plus grande facilité.
L'emploi méthodique des prismes dissoeiateurs est donc à recommander pour
la démonstration de l'unité du mécanisme de la stéréoscopie monoculaire et de
la stéréoscopie binoculaire, dépendant toutes deux, de la même manière, du
phénomène de la réversion et de l'extériorisation des images rétiniennes.
A.U point de vue de l'observation purement pittoresque des photogra-
phies stéréoscopiques, cette méthode n'est pas moins recommandable. Avec
les deux prismes nus dont elle nécessité l'usage, on se procure, en effet, outre
le relief de l'image classique du stéréoscope ordinaire, celui des deux compo-
SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 853
santés de celle image classique. La vue simultanée de ces trois images à relief
plus ou moins puissant forme un tableau d'aulant plus intéressant que l'obser-
vateur le voit se constituer instantanément sous ses yeux et qu'il s'explique très
bien comment le même appareil, qui crée le relief des images rétiniennes en les
dissociant, l'améliore en faisant entrer ces images dans une autre combinaison.
PATHOLOGIE. — Au sujet de Trypanosoiaa congolense (Broden).
Note de M. A. Laveran.
En 1904, A. Broden a appelo' ratlcntion sur un trypanosome qu'il avait
trouvé chez un âne et chez des moulons provenant du poste de Galiema
(État indépendant du Congo). Broden a pensé que ce trypanosome, remar-
quable par ses petites dimensions et par l'absence d'une partie libre du
flagelle, appartenait à une espèce nouvelle qu'il a désignée sous le nom de
Tr. congolense (').
Ultérieurement, Broden a retrouvé ce même trypanosome chez des
Bovidés et chez des dromadaires de l'Etat indépendant du Congo, et il a fait
ressortir les analogies existant entre Tr. congolense et Tr. dimorphon, sans
conclure toutefois à l'identité de ces parasites (-).
Rodhain, qui a donné une description du petit trypanosome du Congo,
constate que l'absence de partie libre du llai^cUe rapproche ce trypanosome
de Tr. dimorphon (').
Dutton, Todd et Kinghorn, qui ont étudié dans l'Étal indépendant du
Congo la trypanosomiase produite par Tr. congolense, signalent les analogies
de ce trypanosome avec Tr. dimorphon; mais ils ne citent aucune expérience
permettant de conclure soit à l'identité, soit à la non-identité des deux para-
sites (*).
A la fin du mois d'octobre 1906, M. le D' Broden a bien voulu m'envoyer
(') A. Brodkn, Les infections à trrpanosoinrs au Congo {liulleùn de la Société
d'études coloniales. Bruxelles, février 1904 i-
(') Â. Broden, Rapport sur les travaux du Lahoratoire mrdical de Léoj'oldvillc
de 1900 à 1900, Bruxelles, 1906, p. 178. — A. )'.iiode.\, Trypaiiosonilases animales
au Congo {Bulletin Acad. /?. de Belgique, t. \\, 1906, p. 887).
(^) BoDiiAlN, Trypanosomiases humaine cl ainmales dans l'Uban^i {Arch. f.
Schiffs u. Tropen Hygiène, l. XI, mai 1907, p. '.'.p-).
(') J.-E. Dutton, J.-L. Todu el A. Kinghorn, Caille trypanosomiasis in the Congo
free State {Annals of trop. nied. a. parasitologv . juin 1907, l. 1, 11° -2).
a R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 16.) ) I 2
854 ACADÉMIE DES SCIENCES.
un cobaye qui avait été inoculé avec Tr. congolense ; c'est ainsi que j'ai pu
étudier ce trypanosome que j'ai conservé au moyen de passages par cobayes.
Les expériences que j'ai entreprises pour identifier ce trypanosome ont éti''
fort longues, et c'est seulement aujourd'hui, un an et demi après le début de
mes recherches, que je puis émettre un avis motivé sur la nature de Tr. con-
golense.
Au point de vue morphologique, Tr. congolense diffère de Tr. dimorpJwn.
Le premier de ces trypanosomes mesure lo^ à iS''^ de long, les exemplaires
qui atteignent iS^^ à \6^ de long sont fort rares; Tr. dimorphon présente au
conliaiie, dans les cas types, un mélaugv de j)çtites formes (loi^ à it''- de
long) et de grandes formes (22'^ de long en moyenne); mais, dans certaines
infections dues à Tr. dimorphon, les grandes formes sont rares ou très rares,
si bien qu'on pouvait supposer que Tr. congolense était une variété de
Tr. dimorphon dans laquelle les grandes foimes avaient disparu. Tr. congo-
lense a d'ailleurs la plus grande ressemblance avec les petites formes de
Tr. dimorphon : l'extrémité postérieure est le plus souvent arrondie et il n'y
a pas de partie libre du flagelle.
En somme, on ne peut pas se baser sur la morphologie seule pour séparer
les trypanosomes en question.
L'action pathogène sur les différentes espèces animales ne fournit pas
non plus d'indications précises. Il est à noter cependant que les animaux
(chèvres, moutons) qui résistent à l'infeclion par Tr. dimorphon n'ont pas
l'immunité, alors que les animaux guéris d'une infection par Tr. congolense
peuvent avoir l'immunité pour ce virus.
Il était indiqué de rechercher si un animal guéri d'une infection par
Tr. congolense et ayant l'immunité pour cette trypanosomiase pourrait être
infecté par Tr. dimorphon . J'ai pu réaliser cette expérience sur une chèvre
dont je résume l'observation.
Une clicvre neuve du poids de Si''" est inoculée avec Trypanosonia coni;olense le
i5 novembre 1906. L'inoculation est faite sous la |ieau de l'oreille a\ec du sang de
cobaye dilué dans de l'eau pliysiologique citrnlée.
La chèvre a une poussée fébiile du 28 au 2S novembre; température uiaxima 4o°,3.
Les examens du sang de la chèvre, faits le 2") novembre et à dilIéreiUes reprises
pendant les mois de décembre 1906 et de janvier 1907, révèlent l'existence de trypano-
somes rares ou très rares.
Du 29 novembre au ■>(') décembre, la tem|)éralui'e de la chèvre se maintient entre
39° et 39°, 6.
Le i"' décembre, la chèvre pèse i~^i\ les i5 et 3i décembre, 32''».
\ partir du 27 décembre, et pendant les mois i|ui suivetU, la température se main-
tient entre 38° et 39"; elle est donc noimale.
SÉANCE DU 21 AVRIL 1908. 855
Pendant les mois de février, mars et avril, les examens du sang sont le plus souvent
négatifs; cependant on note à diverses reprises la présence de Irypanosomes très rares.
La chèvre va bien: elle pèse, le 17 février, le iS mars et le i5 avril, 3^''?.
A partir du S avril, les examens directs du sang de la chèvre sont négatifs.
Le 2 mai, on injecte à un chien, dans le péritoine, So™'' du sang de la chèvre; le
chien s'infecte et meurt le 2(1 mai.
Le 3 juin, on inocule avec le sang de la chèvre un cobaye (:('"" de sang dans le péri-
toine) el deux souris; ces animaux ne s'infectent pas.
Un chien inoculé le i5 juillet (3o™' de sang dans le péritoine) ne s'infecte pas.
Le 22 août, la chèvre qui paraît guérie est réinoculée avec Tr. congolense; elle ne
présente à la suite de cette inoculation aucun symptôme morbide.
6 septembre. On inocule, sur la chèvre, un chien qui reçoit dans le péritoine 3o''"'' de
sang et trois souris qui reçoivent chacune o'^"'',25o de sang. Le chien s'infecte et
meurt, les souris ne s'infectent pas. Les examens du sang de la chèvre sont négatifs.
La chèvre va très bien; elle pèse le 2 octobre ?>t)^« et le [^ novembre [\&i.
Un chien inoculé le 7 octobre (3o'^"'' de sang dans le péritoine) s'infecte; un autre
chien inocule le 7 novembre, dans les mêmes conditions, ne s'infecte pas. La réinfec-
tion de la chèvre a donc été légère.
Le 20 décembre, la chèvre est réinoculée de 1 r. congolense.
6 janvier 1908. Un chien reçoit, dans le péritoine, 4o'""'' du sang de la chèvre; il ne
s'infecte pas.
6 février. Je réinocule encore la chèvre avec 7V. congolense.
21 février. Un chien reçoit dans le péritoine 4o'^"'' du sang de la chèvre; il ne s'in-
fecte pas.
Après ces deux épreuves, il paraît bien établi que la chèvre est guérie et qu'elle a
acquis l'immunité pour Tr. congolense.
i" avril 1908. La chèvre est en très bon état, elle pèse 44''*^- Les chiens inoculés le
6 janvier et le 21 février, chacun avec 4o'^"' de sang, ne se sont pas infectés. J'inocule
la chèvre sous la peau des oreilles avec le san^ d'une souris fortement infectée de
Tr. diniorphon.
Le 10 avril, la température de la chèvre monte à 40° et, le i3 avril, à 4'''ii (tempé-
rature normale 38°, 7). L'examen du sang delà chèvre fait le i3 a\ril révèle l'existence
de trypanosomes non rares.
Sur les préparations colorées on distingue de j)etits et de grands Irypanosomes.
- Le 1.5 avril, nouvelle poussée fébrile ; le thermomètre, qui était descendu le i4 à 38", 8,
monte le i5 à 4o°,8. Les trypanosomes sont moins nombreux dans le sang de la chèvre
que le i3 avril.
Le 16 avril, la température est de 4o" et, le 17, de 39", 6. L'examen du sang fait le
17 avril révèle encore l'existence de trypanosomes.
En résumé, une chèvre inoculée avec le Tr. congolense le 1 5 novembre 1906
était guérie en juin-juillet 1907 de l'infeclion produite par ce trypanosome.
liéinoculée avec Tr. congo/e/ise le 22 aoùl, elle s'est infectée de nouveau,
mais celte deuxième infection a été légère; la chèvre était guérie au com-
856 ACADÉMIE DES SCIENCES.
mencemenl du mois de novembre 1907. Deux inoculations nouvelles faites
le 20 décembre 1907 et le 6 février 1908 n'ont pas produit de réinfection ; on
peut donc dire que la chèvre avait acquis l'immunité pour Tr. congolense.
L'inoculation de Tr. dimorp/wn hhe. le i*'' avril 1908 a produit une infection
des mieux caractérisées, ce qui tend à prouver que Tr. congolense constitue
une espèce distincte de Tr. dirnorphon.
J'espère pouvoir répéter cette expérience sur un bouc qui, inoculé de
Tr. congolense le 6 décembre 1906, est aujourd'hui guéri de cette infection.
CORRESPONDANCE .
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
Dix planches héliogravées de la Carte photographique du Ciel, adressées
par M. Felipe Yalle, Directeur de l'Observatoire astronomique de Tacu-
baya (Mexique).
M. CiiR. AuRiviLLius, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences
de Stockholm, annonce à l'Académie qu'une copie à l'huile du portrait de
René Descartes, par M. David Beck, lui est oiferte par l'Académie des
Sciences de Stockholm et qu'elle arrivera prochainement à Paris.
L'Académie sera très heureuse de recevoir cet envoi.
ASTRONOMIE. — Un nouvel Observatoire français. Note de M. Robert
JoNCKHEERE, transmisc par M. \\ olf. (Extrait.)
J'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie des Sciences que la France comp-
tera sous peu un nouvel Observatoire astronomique.
Cet Observatoire, dénommé Observatoire d'Hem, du nom de la commune,
est le plus boréal de notre pays; il se trouve à 8200'" dans la direction est-
nord- est des fortifications de Lille.
Les travaux astronomiques pourront commencer avant la fin de l'année
et consisteront en première ligne en mesures micrométriques de parallaxes,
mouvements propres et étoiles doubles.
SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 857
ÉLECTRICITÉ. — Influence des effluves sur la résistance d'isolement des iso-
lateurs. Note de M. F. A'ègre, transmise par M. Lippmaiin.
On sait que la résistance d'isolement d'un isolateur est définie par la
V
relation 11 = j, dans laquelle V représente la tension appliquée à la gorge
de l'isolateur, sa ferrure étant à la tension zéro, et I l'intensité du courant
qui va de la gorge de l'isolateur à la ferrure.
Le trajet de ce courant suivant surtout la surface de l'isolateur, on aug-
mente la résistance de ce dernier en augmentant ses dimensions ainsi que le
nombre de ses cloches.
En outre, pour avoir, au\ tensions élevées, un isolateur capable d'empêcher
une étincelle disruptive d'éclater entre la gorge de l'isolateur et le goujon qui
le supporte, on constitue l'isolateur de plusieurs pièces, chacune d'elles for-
mant cloche et étant soigneusement émaillée; cette subdivision permet en
outre d'obtenir la porcelaine homogène et bien vitrifiée.
Mais, à partir d'une certaine tension, des effluves se forment entre les
cloches et la ferrure. C'est l'influence de ces effluves sur la résistance d'iso-
lement de l'isolateur que je me suis efforcé de rechercher. La méthode que
j'ai employée est la méthode de la déviation.
L'un des pôles d'une machine de Wimshurst était relié à la gorge de l'iso-
lateur étudié, dont la ferrure était reliée à l'autre pôle par l'intermédiaire
d'un galvanomètre. La tension était mesurée au moyen d'un électromètre
Bichat et Blondlot. Le galvanomètre était protégé, contre l'électrisation par
influence due au voisinage de conducteurs à haute tension, par une enveloppe
métallique reliée au sol.
Pour rendre les mesures comparables entre elles, je rapportais chacune d'elles à une
tension déterminée. Par exemple, j'observais la déviation «, à la tension V, de l'ordre
de 5ooo ou de loooo volts, puis la déviation a à la tension V> V,, puis la déviation a,
à la tension V,, puis la déviation a' à la tension V'> V, et ainsi de suite, en encadrant
chaque mesure à la tension V*"' entre deux mesures à la tension de comparaison \ ^.
Je déterminais ainsi les rapports
25; 2 a'
a..
On a ainsi p en fonction de V; p est proportionnel à V tant que la résistance de
l'isolateur est constante, puis croit avec la tension quand la résistance diminue.
1° Dans une première série d'expériences, j'ai étudié deux isolateurs en porcelaine :
à simple cloche, diamètre =: 80'""", et à triple cloche, diamètre := 1 10™™, tous deux secs
et propres. La tension de comparaison a été 55oo volts.
858 ACADÉMIE DES SCIENCES.
o.o Dans une deuxième série d'expériences, j'ai essayé divers isolateurs construits
pour des tensions allant de oooo volts à 5oooo volts et de diamètres et de nombres de
cloches difTérents; ces isolateurs étaient essayés secs et propres.
3° Dans une troisième série, j'ai étudié deux isolaleuis américains : l'un type
ôoooo volts, diamètre =r 352"""; l'autre type a.ïooo volts, diamètre =: i35""", dans
divers états. Dans cette dernière série, la cloche supérieure des isolateurs essayés était
noircie au moyen d'un dépôt de carbone obtenu en écrasant avec la cloche la flamme
d'une bougie. La cloche supérieure était mouillée au moyen d'un vaporisateur. La
tension de comparaison de ces deux dernières séries était de l'îSoo volts.
Comme conclusions de mes recherches, j'ai li'ouvé que pour tous les
isolateurs la résistance d'isolement est constante jusqu'à une certaine va-
leur de la tension, que j'appellerai /ert.vio/ic/vVi'^/ZÉ'pour l'isolateur considéré.
La tension critique varie avec les dimensions, la forme et l'état de l'iso-
lateur.
a. Elle est d'autant jilus élevée :
1° Que les dimensions de l'isolateur sont plus grandes;
2° Que le diamètre de la cloche supérieure est plus grand;
3° Que l'isolateur est plus sec et plus propre.
Ainsi elle a varié depuis ii ooo volts pour l'isolateur simple cloche de la série I,
jusqu'à 16000 volts pour l'isolateur triple cloche de la même série, et 32 000 volts
pour l'isolateur américain type 5o 000 volts.
Le dépôt de carbone sur la cloche supérieure a fait baisser la tension critique de
32000 à 20000 volts pour l'isolateur américain type .")0 000 volts, et de 20000
à 16000 volts pour l'isolateur type 2.5 000 volts.
Pour ces deux derniers isolateurs les gouttes d'eau de la cloche supérieure ont fait
baisser la tension critique à 16000 volts pour le premier et à 12000 volts pour le
second.
;3. .\ partir de la tension critique, la résistance de l'isolateur décroit d'autant jilus
rapidement :
1° Que l'isolateur est plus sali ou plus mouillé;
2° Que le diamètre de la cloche supérieure est plus faible.
Ainsi, par exemple, dans le cas de l'isolateur américain type 20000 volts, j'ai obtenu
pour p l'.'s valeurs suivantes :
TcnsidPi sec
en volts. cl propre.
12 5oo I
16 000 1 ,28
20000 2
25 000 4 >^
3o 000 7,6
35 000 9,4
4o 000 20,8
\alciir
I^cilalcnii-
qu-
;uirail prise p
la résislancc
élail
sec
noirci
et noirci.
et mouillé.
resiée conslanlc.
1
1,28
2
I ,28
2
3,6
.,6
4,2
28
2
7.8
66
2,4
.6,4
106 (?)
2,8
38
ï)
3,2
SÉANCE DU 21 AVRIL 1908. HSq
En outre, j'ai observé que, à une tension suffisamment élevée, supérieure à
20000 volts, les fines gouttelettes d'eau, dispersées sur la surface de la cloche supé-
rieure d'un isolateur mouillé, se rassemblaient en grosses gouttes et se dirigeaient
vers la périphérie de la cloche. Là, ces gouttes, suspendues au rebord de cette der-
nière, prenaient une forme conique de plus en plus pointue. Examinées dans l'obscu-
rité, ces gouttes avaient leur pointe prolongée par des aigrettes lumineuses quand
l'isolateur était à une tension positive et entourée d'une lueur de moindre étendue
quand l'isolateur était à une tension négative.
De nombreux effluves se produisaient alors entre les gouttes et la ferrure, et la
déviation du galvanomètre augmentait rapidement avec la tension : le courant qui
passait dauM le galvanomètre atteignait jusqu'à 20 et 3o fois le courant qui l'aurait
traversé si la résistance de l'isolateur fût lestée constante.
Les effluves ont paru être plus considérables quand l'isolateur était soumis à une
tension positive que cjuand il était soumis à une tension négative, et il semble ([ue les
effluves dépendent surtout de la forme de la cloche supérieure et de son diamètre, i.t
non du nombre des cloches.
Nous nous proposons de continuer ces recherches en courant allernalif
à haute tension.
SPECTROSCOPIE . ~ Sur les spectres de flamme du fer. Note de
MM. G. -A. Hemsalech et C de Watteville, transmise par
M. Lippmann.
Dans une Note précédente, nous indiquions qu'il nous a été possible
d'appliquer notre nouvelle méthode à l'élude du spectre fourni par la
flamme de gaz divers (').
Lorsque nous avons employé l'hydrogène, le chalumeau qui nous a servi
de briileur se compose essentiellement de deux tubes dont l'un aboutit en
pointe au centre de la section terminale de l'autre. Sur ce tube extérieur,
on en visse un troisième plus large qui a la forme d'un cône effilé de S"^'"'
à 6*^"' de longueur et constitue la chambre oii les gaz se mélangent avant
d'être enflammés à l'orifice (de 1°"" de diamètre) situé au sommet du cône.
Dans le cas de la flainme oxhydrique, ayant fait éclater un arc entre des
tiges de fer sur le trajet soit de l'oxygène, soit de l'hydrogène qui se ren-
daieiil au clialumeau (ou bien une étincelle sur le trajet de l'oxygène), nous
avons oblomi un spectre qui reste identique à lui-même, mais présente des
(') IIemsalecu et dk Wattevii.i.e, Comptes renttiis. t. CXLVl, 1908, p, 718,
86o ACADÉMIE DES SCIENCES.
(lifTcrences très marquées avec celui que douTie, daus la flamme du mélange
de gaz d'éclairage et d'air, l'emploi du pulvérisateur de M. Gouy. On peut
se rendre compte de ces différences sur la planche ci-joinle, qui représente
une partie des deux spectres considérés, pris sur une même plaque à l'aide
d'un prisme. Non seulement celles des raies qui sont communes aux deux
spectres peuvent n'y pas avoir la même intensité relative, mais de plus
on observe, à la liauteur du cône intérieur de la flamme du mélange de gaz
et d'air, un spectre supplémentaire composé d'un giand nombre de raies,
5oo environ, qui/ont défaut dans la flamme o.vhydricjue et qu'un temps de
pose prolongé ne suffit d'ailleurs pas à faire apparaître.
Ne sachant à quelle cause attribuer ce spectre supplémentaire, nous avons reclierché
s'il dépendait de la nature de la combinaison saline où, lorsqu'on emploie la méthode
du pulvérisateur, le fer se trouve engagé. Ayant pulvérisé successivement du perchlo-
rure. du nitrate et de l'acétate de fer dissous, nous avons obtenu dans la flamme du
"az et de l'air des spectres toujours identiques à eux-mêmes, ne présentant que des
variations générales d'inlensité dues à la solubilité plus ou. moins grande des sels
employés. D'ailleurs, notre nouvelle méthode nous a permis d'envoyer dans les deux,
genres de flammes du fer au même état, provenant soit d'un arc, soit d'une étincelle,
et de constater la même difTérence constante entre leurs spectres. Cette dlU'érence
persiste si, dans chacune des deux tlammes, on introduit le fer à félat de perclilorure
en faisant passer l'un des gaz qui les alimentent dans un tube cliaulle contenant ce sel
sec dont les vapeurs sont entraînées par le courant gazeux. Les difTérences observées
sont donc indépendantes de l'étal où se trouve le fer qui arrive dans la flamme; elles
ne proviennent pas non plus de Iwiou individuelle de l'azote de l'air, ni de celle du
carbone du gaz d'éclairage, car, alec le chalumeau oxhydrique, la substitution de lair
à l'oxygène ou bien la carburation de l'hydrogène à l'aide d'alcool niéthylique n'ap-
portent pas de changement au spectre du fer.
Dans le cas de la flamme du gaz d'éclairage alimentée par de l'oxygène, le spectre
supplémentaire qui se trouve uniquement à la base du cône intérieur est réduit à un
très petit nombre de raies.
Le Tableau suivant résume les faits observés, «n iudi(iuanl la présence
ou l'absence du spectre supplémentaire :
Air- Oxygène-
Air-gaz. O.xjgène-gaz. liydrogène. li\iiiogéiu-.
Fe^Cl* Présent Présent en partie Absent Absent
Arc au fer Présent Présent en partie » Absent
talncelle du Ter Présent » » Absent
Dans la région du spectre comprise entre les longueurs d'onde A 2230
et A 5ooo environ, le nombre des raies du spectre du fer obtenues est à peu
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C. R., 1908, I" Semestre. (T. GXLVI, N» 16. )
ii3
862 ACADÉMIE DES SCIENCES.
près de ^5o avec le gaz et l'air, 2Jo avec le gaz et roxygèiie, et 210 avec
riiydrogène et l'oxygène.
Toutes les raies du fer qui apparaissent dans le chalumeau oxhydrique
se voient aussi dans la flamme de gaz d'éclairage et d'air, où la plupart
d'entre elles sont émises par la flamme sur toute sa hauteur.
Pour expliquer la production des raies qui ne sont pas communes aux
divers spectres que nous avons étudiés, on ne peut invoquer que des actions
cliiini(pies difficiles à interpréter. On constate par contre, dans tous ces
spectres de flamme, la présence d'un certain nomjjre de raies, 80 environ,
qui ne sont pas beaucoup alléctées par la nature des sources qui les émettent :
elles ont des intensités relatives peu difl'érentes dans l'arc et dans l'étincelle
(de capacité et de self-induction). Ce sont probablement des raies fonda-
mentales du fer qui apparaissent très facilement, sans action autre que celle
de la température, et ce sont les mêmes raies qu'on retrouve dans les étoiles.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur le pouvoir réducteur des ferropyrophosphales. Note
de M. P. Pascal, présentée par M. Gernez.
Les ferropyrophosphatcs, dont jai signalé l'existence {Comptes rendus,
t. CXLY, 1908, p. 233) dérivent d'un acide complexe extrêmement in-
stable, de formule Fe^(P^O')'H'', dans lequel le fer est bivalent. J'ai pensé
que cette propriété, jointe à la réaction alcaline de leurs solutions, devait
en faire de bons réducteurs, d'autant plus que M. Job (^Ann. de Chim. et de
Pliys., 7* série, t. XX) avait déjà, dans l'étude des oxydes du cérium,
employé des solutions réductrices analogues, obtenues par mélange de
sulfate ferreux avec un excès de pyropliosphate de sodium.
Dans les recherches que je vais décrire partiellement aujourd'hui, j'ai
utilisé des solutions limpides de pyropliospiiate ferreux dans le pyrophos-
phate de soude, contenant par litre soit j^, soit :,'„ de molécule-gramme du
ferropyroj)hosphale Fe''(P-0')'Na'' ou Fe-(P^O')'K', rendu stable par
un très petit excès de pyrophosphate de sodium.
Béduclion des sels des uiéLaiix précieux. — Les ferropyroptiospliales en solution
concentrée ou étendue réduisent instantanément, même à froid, les solutions des sels
d'or, d'argent, mais restent sans effet sur les sels de platine, même à l'ébullition.
Quand ou opère en solution étendue, avec une faible quantité du métal précieux,
celui-ci reste à l'état de solution colloïdale, bleue ou bleu \ iolacé pour l'or, rouge
our l'argent. En solution plus concentrée, ou en présence d'une quantité notable
SÉANCE DU 21 AVRIL 1908. 863
d'argent ou d'or, il y a coagulation plus ou moins rapide, et précipitation d'un nnélal
très légèrement impur.
Ces solutions colloïdales sont beaucoup plus stables, beaucoup plus foncées que
celles qu'on obtient avec les sels ferreux non organiques; leur coloration permet de
déceler facilement ^j-^ de milligramme de métal dans i'"^' de solution. On peut les
utiliser pour le dosage colorimétrique de l'or et de l'argent, moyennant certaines
précautions sur lesquelles je reviendrai.
Réduction des sels de mercure. — Les ferropyrophosphates alcalins réduisent en
quelques minutes à froid et instantanément à chaud une solution de chlorure mer-
curique. Il se forme d'abord du chlorure mercureii\, puis, en présence d'un excès de
réducteur, du mercure en poudre noire. 11 est même difficile de ne pas dépasser le
premier terme de la réduction quand 011 emploie une solution concentrée ou chaude
de ferropyrophosphate.
La solution contient finalement du ferripyrophosphate, de sorte que la formation de
chlorure mercureux peut se représenter par la formule
Fe'(P-^0')'Na«-t- 2 Ilg 01^= Fe2(P20" )^ Na«+ aHg Ci -4- 2i\a Cl.
Quand on opère avec une faible quantité de chlorure mercurique et une solution ré-
ductrice peu concentrée, le précipité de chlorure mercureux formé au début disparaît
en donnant une solution très nettement colloïdale de mercure, qui paraît marron par
transparence et grise par réflexion. Cette solution, stable à chaud, ne précipite que
très lentement le mercure qu'elle contient.
Réduction des sels de cuivre. — Les ferropyrophosphates, comme les sels ferreux,
après addition d'iodure ou de bromure alcalin, précipitent les sels de cuivre à l'état
d'iodure ou de bromure cuivreux; comme les sels ferreux encore, ils réduisent les so-
lutions alcalines de cuivre: liqueur de Fehling, solution de carbonate double de cuivre
et sodium.
Dans ces réductions, on observe d'abord un j)réeipité d'hydrate d'oxyde cuivreux,
jaune, qui se souille, par un excès de cuivre, d'un [uélange de ferro- et ferripyrophos-
phate de cuivre, en prenant une teinte vert mairon.
Cependant, au contraire des sels ferreux, les ferropyrophosphates peuvent réduire
les sels de cuivre en solution neutre ou faiblement acide. Ainsi, en versant peu à peu
une solution de sulfate de cuivre dans une solution de ferropyrophosphate alcalin, on
obtient d'abord un précipité bleuâtre de sel de cuivre qui jaunit rapidement en se
redissolvant. La solution, devenue acide, présente alors très fortement l'aspect col-
loïdal; elle est jaune par transparence, verte par réflexion, et contient de l'hyilrate
cuivreux qu'un excès de sel de cuivre précipite en grains très fins, très difficiles à re-
tenir sur un filtre et à laver sans entraînement.
La solution acide contient un ferripyrophosphate, ce qui permet d'écrire la réaction
de la façon suivante :
Fe^(F-^O')^Na«-t-2SO'Cu-hH^O=:Cu^0 + Fe''(P2O')'Nai'+?.SO*HNa.
La production de la solution colloïdale d'hydrate cuivreux constitue un caractère
très net des sels de cuivre, d'une sensibilité comparable à celle des solutions colloïdales
864 ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'or et d'argent, c'est-à-dire bien supérieure à la production d'eau céleste par l'ammo-
niaque.
Dans certaines circonstances, que je cherche en ce moment à préciser, la couleur
jaune du précipité devient plus foncée peu à peu au contact d'un excès du liquide
réducteur, et il contenait au bout de (|uelques jours un peu de cuivre métallique.
Plusieurs fois même, en opérant la.réduction à 100°, j'ai obtenu une métallisalion des
vases de verre qui servaient au\ opérations.
Je continue cette étude et l'étends aux corps organiques; mais, dès à présent, il
me semble démontré que les ferropyrophosphates sont doués de propriétés réductrices
particulièrement énergiques et que, dans les réactions de réduction observées, il y a
toujours tendance à la production de solutions colloïdales, stables et très fortement
colorées.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la combustion sans flamme el sur son application
à l'éclairage par les manchons incandescents. Note de M. Jean Meunier,
présentée par M. Troost.
L'étude de la combustion sans flamme a une application pratique extrê-
mement importante, celle de l'éclairage par les manchons Auer. Quand les
manchons deviennent incandescents, la flamme qui a servi à les allumer
disparaît, et inversement, si la flamme reparaît, l'incandescence diminue
considérablement d'intensité. Pour expliquer le phénomène au point de vue
chimique, il faut recourir-à l'explication du mécanisme de la combustion
sans flamme que j'ai exposé dans mes \otes précédentes (p. 589 et 7.57). Les
manchons sont constitués par des oxydes très réfractaires mis sous une forme
ténue, et M. Auer lui-même a constaté que le rendement était d'autant
meilleur que la forme était plus déliée. H y a lieu de comparer le phéno-
mène d'incandescence que j'obtiens si simplement en approchant de la
flamme d'une bougie les cendres d'un bois d'allumette. Ces cendres sont
d'abord formées par un faisceau de fibres extrêmement fines provenant du
faisceau ligneux (') : quand on les approche de la flamme et qu'elles de-
viennent incandescentes, la température est alors tellement élevée qu'elles
se frittenl et prennent de la consistance. Leur température n'est pas celle
(') Les fibres organiques du bois étant très rapprochées, les mouvements extérieurs
de l'air ne peuvent suflire à faire pénétrer dans leur faisceau l'oxygène nécessaire
pour qu'elles se consument, car les gaz se meuvent difficilement dans les espaces
étroits comme, par exemple, celui laissé entre le piston et le corps de pompe d'une
machine pneumatique (Deleuil). Il faut donc admettre l'attraction de l'oxygène.
SÉANCE DU 21 AVRIL 1908. 865
de la flamme et encore moins celle de la couche gazeuse qui l'environne
à 2™'" ou 3""" de distance : elle est de beaucoup supérieure, personne ne le
contestera. Or comment expliquer cet énorme accroissement de température,
à moins d'admettre qu'il s'est formé sur les cendres incandescentes un foyer
de combustion locale des gaz par suite de l'attraction de l'oxygène. Que
l'on compare à l'éclat dont je parle celui du chalumeau alimenté par l'oxy-
gène et par le gaz d'éclairage ; ces éclats sont analogues et rien n'empêche de
supposer que, quand l'incandescence est très vive, l'oxygène est attiré avec
une telle énergie qu'il se sépare de l'azote et arrive presque pur au foyer de
combustion.
Il est facile de démontrer que la flamme du çaz. devient éclairante par un méca-
nisme semblable. J'allume un bec de Bunsen ordinaire de manière qu'il brûle com-
plèlement bleu; au moyen de l'appareil décrit et figuré au Tome CXLV, page 622,
j'analyse le mélange à l'intérieur de la flamme; la proportion de gaz est toujours de
32 pour 100 sensiblement; or, celte proportion esl la limite supérieure d'inflammabi-
lilé du gaz. Quand la proportion est plus considérable, Vexcès de carbone ne s'en-
flamme pas immédiatement et chaque particule excédante devient un foyer de com-
bustion en s'entourant d'une atmosphère d'oxygène; l'incandescence est d'autant plus
vive que l'oxygène est plus pui^. Quand l'oxygène est insuffisant pour que le phéno-
mène se produise, la flamme devient fuligineuse.
Les différents oxydes ou les mélanges d'oxydes n'agissent pas tous sur l'oxygène avec
la même force et produisent l'incandescence à des degrés variables. Cela esl un carac-
tère spécifique constaté que je ne pais expliquer. L'oxyde de fer, par exemple, avec
lequel on marque les manchons Auer, demeure simplement rouge et tranche sur le
reste du manchon qui est éblouissant. Sa température n'est pas la même. ALM. Le Cha-
telier et Boudouard ont publié à ce sujet en 1898 (t. CXXVI, p. 1862) des mesures
très significatives. En plaçant en un même point de la flamme d'un brûleur Bunsen la
soudure d'un couple therrao-éleclrique, aplatie en un disque de i"",5 de diamètre et
recouverte de platine ou de différents oxydes, ils ont trouvé des températures d'incan-
descence qui varient de Soc".
L'éclat de l'incandescence est donc lié à la température par le mécanisme
simple que je viens d'exposer, et il n'est pas nécessaire de recourir à l'expli-
cation que M. Auer a donnée comme possMe (Journal fur Gasbeleuchiung-,
lyoi, p. G61). « L'incandescence se produirait, dit-il, par une succession
extrêmement rapide de réductions et d'oxydations d'un des oxydes du
mélange, qui auraient lieu plusieurs millions de fois à la seconde. » La
réduction, dans ces conditions, est impossible à admettre et l'hypothèse
précédente n'est plus nécessaire, une fois établi le mécanisine de la com-
bustion par incandescence.
La combustion par incandescence abaisse considérablement la limite infé-
8(56 ACADÉMIE DES SCIENCES.
rieure M'inflammabilitc- obtenue par les flammes. J'ai fait une expérience
caractéristique à ce sujet. .le baisse la flamme d'un bec Auer de façon que
l'œil ne soit pas ébloui; puis, au moyen de l'appareil ci-dessus indiqué,
j'envoie sur le manchon un jet d'air contenant des proportions déterminées
de gaz d'éclairage. Le mélange à lo pour loo qui est celui de la limite
inférieure d'inflammabillté produit un accroissement considérable de l'in-
candescence, des proportions de gaz inférieures accroissent de même l'in-
candescence, et pour la proportion de 5 pour loo l'accroissement est encore
très net. Si, au contraire, de l'air pur est projeté, il se forme une bande
obscure sur la partie incandescente du manchon. Les becs Auer sont
actuellement munis d'enveloppes de verre transparent ou opalin, portant
des trous vis-à-vis de la base du manchon ; ces orifices favorisent l'éclai-
rement en augmentant l'incandescence: l'air, se chargeant du gaz non
brûlé, le renvoie sur le manchon par un mécanisme analogue à celui de
mon expérience.
L'abaissement de la limite de combustion des gaz pourra donner heu
sans doute à d'autres applications industrielles, en dehors même de celles
de l'éclairage.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur une démonstralion de la règle des phases de Gibbs.
Note de M. J.-A. Muller, transmise par M. H. Le ChateHer.
Dans une Note .publiée en 1904 dans les Comptes rendus, t. CXXXVIII,
p. 621, M. C. Raveau a donné une démonstration de la règle des phases
de Gibbs, en dehors de toute considération des principes de la Thermody-
namique (').
Il me semble que la marche suivante permet d'arriver plus simplement au
même but et qu'elle a, en outre, l'avantage démontrer comment un système
atteint un état d'équilibre stable.
Ce qui permet à un système d'arriver à ItMiuilibre, a une pression et à une tempé-
rature déterminées, c'est uniquement le passage des corps qui le composent à travers
les surfaces de séparation des dirtérenles masses homogènes, c'est-à-dire des phases du
(1) Les principales démonstrations de la règle des phases qui ont été données en
France sont celles de M. H. Le Ghatelier (/?e<'«e générale des Sciences, année 1899,
p. 759) et celle de M. Perrin, dans son Traité de Chimie physique: Les principes,
p. 265.
SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 867
système. Toutes choses égales d'ailleurs, l'état d'é.iiiilibre est d'autant plus vite atteint
que CCS surfaces sont plus grandes, c'est-à-dire que les phases sont plus divisées. C'est
ainsi qu'on met rapidement en équilibre, en l'agitant, un systènae composé de liquides,
ou bien de liquides et de gaz ou de vapeurs. Mais l'élat final d'équilibre est indépendant
de la masse des phases, ainsi que de l'étendue et, dans les limites où l'on peut négliger les
actions capillaires, de la forme de leurs surfaces de séparation.
Pratiquement, les systèmes dont il s'agit sont des liquides en suspension les uns dans
les autres, ou bien superposés les uns aux autres et surmontés ou non d'une atmo-
sphère gazeuse; ces systèmes peuvent également comprendre des corps solides baignés
par les liquides ou plongés dans les gaz.
Soit donc un système composé de n corps indépendants partagés en
s phases. Ces o phases ne sauraient être séparées les unes des autres par
moins de o — i surfaces de séparation et, d'après ce qui précède, on peut
toujours supposer cju'il en soit ainsi. Considérons alors, en particulier, une
des phases du système séparée d'une seule phase contiguë : la masse m d'un
des composants qui peut passer, par unité de surface et dans l'unité de
temps, de la phase considérée dans l'autre, est une certaine fonction de la
pression, de la température et de la composition des phases contigucs. Il
en est de même pour le passage de la masse ni du même corps, dans le sens
inverse, à travers la même surface de séparation. Pour que la richesse en le
corps considéré dans la phase choisie ne varie plus, ou encore pour que
l'une des phases ne disparaisse pas complèleiuent au détriment de l'autre,
ce qui changerait la nature du système, il faut et il suffit qu'on ait
On aura ainsi, pour chaque surface de séparation et pour chaque corps
du système, une équation analogue, soit en tout 7î(cp — i) équations
d'équilibre.
Si maintenant «,, 6,, . . ., 5,- désignent les masses des différents corps dans
l'unité de masse de l'une des phases, on aura évidemment
«; + ^i -H • • • H- -S, = I •
Les ;p phases du système fourniront donc cp équations semblables.
Enfin, si M,, M^, ..., M^ désignent les masses des différentes phases
du système, /j,, yj 2. •••) /J? les masses, par unité de masse des phases, d'un
même corps dont la masse totale, dans le système, est égale à /», on aura
nécessairement la relation
/3, M, +/ijM2 -h • • • +y-'î-^iï =/'•
868 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les n corps indépendants du système donneront n équations analogues.
Les variables pouvant influer sur l'équilibre du système sont, outre la
pression et la température considérées comme seules variables d'ordre
physique, les n masses des corps indépendants qui le composent et les
na masses de ces corps, par unité de masse des diflérentes phases. Quant
aux masses de ces dernières, elles sont arbitraires et l'équilibre n'est pas
troublé quand on les fait varier ; cet équilibre, en effet, est uniquement
atteint par les échanges qui se font entre les surfaces de séparation des
différentes phases, quelles que soient d'ailleurs les grandeurs des masses
échangées.
Nous avons ainsi, en somme, 2 -h n -h no variables et, entre ces variables,
n(ç_i)_f-Aj_|_„^ soit «ç -H 9 équations : le nombre des variables indé-
pendantes que comporte le système considéré, autrement dit le degré de
liberté ou la variance du système, est donc égal à
V =; 2 + rt -1- /( cp — no — 'j ^ n -h 2 — o.
Quand la variance est nulle, le système est à liaisons complètes.
MÉTALLURGIE. — Sur l'origine des laminoirs. Note de M. Ch. Fremont,
présentée par M. Bertin. (Extrait.)
Le banc à étirer du xvii" siècle qui se trouve au Musée de Cluny est
accompagné d'un accessoire curieux. Sur l'une des filières destinées à l'éti-
rage de petits fers profilés, la mâchoire plane, dont la seconde mâchoire se
rapproche après chaque opération, est remplacée par un petit cylindre tour-
nant sur deux tourillons.
Ce n'est sans doute pas un laminoir proprement dit, mais un achemine-
ment vers le laminoir.
CHIRURGIE. — Le progrés de la Chirurgie moderne Jugé par une statistique de
résections du genou. Note de M. Lucas-Champioxmère, présentée par
M. Guyon.
Peut-on juger de la métamorphose de la Chirurgie de ces quarante der-
nières années par une statistique récente ou par l'étude des opérations
nouvelles?
SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 869
Pour les opérations nouvelles, on ne peut comparer un état actuel et un
état ancien puisque autrefois elles n'existaient pas. Puis la plupart des opé-
rations nouvelles, opérations viscérales, se font sur des organes peu sen-
sibles à la septicité, ou du moins sensibles seulement à des organismes très
septiques relativement faciles à écarter par les précautions ordinaires de
propreté. Leur succès actuel dépend du perfectionnement de technique et
de la propreté plus que du progrès fait par l'ensemble des méthodes chirur-
gicales de traitement.
Il est plus intéressant de comparer les deux états d'une opération prati-
quée avant l'ère antiseptique et depuis.
La résection du genou, qui enlève toutes l(^s parties constituantes de l'arti-
culation du genou, apporte le meilleur critérium du progrès chirurgical
moderne.
Elle est faite sur la plus grande articulation constituant une région d'une sensibilité
telle à la septicémie qu'aucune autre région n'en a de plus vive.
Les opérations les plus minimes faites sans précautions spéciales (ponction) condui-
saient souvent aux désastres. Une grande opération comme la résection comportait
d'effrayantes mortalités.
Les partisans de celte opération groupant les meilleurs chiffres, les meilleurs succès
de l'étranger, trouvaient encore des chiffres de 15 et 36 pour 100 de morts, chiffres
qu'ils considéraient comme faibles et encourageants.
En France, en réunissant les cas heureux, on arrivait à 57 pour 100.
Les opérations des hôpitaux de l-'aris avaient à peu près toutes échoué. Les chiffres
réels variaient de 80 à 90 pour 100 de mortalité. L'utilité même des rares succès était
contestable.
Pour les enfants qui avaient le moins de mortalité, l'opération était à peu près sans
résultat utile. Les adultes qui n'étaient pas morts, conservant souvent des fistules,
menaient une vie de misérables infirmes. Après des mois et des années, leur membre
inférieur était inutilisable.
Ollier, qui a tant fait pour les résections, estimait qu'on ne devait faire la résection
du genou que sur des sujets assurés de la possibilité de longs mois de traitement
hygiénique, sans quoi il valait mieux amputer.
Il ne modifia cette opinion que plus tard, lorsi[iie nous avions inauguré de nouveaux
modes de pansement.
Enfin le nombre des opérations de chaque opérateur était misérable et, pour consti-
tuer une statistique, il fallait réunir celles de plusieurs chirurgiens.
En opposition, voici ines résultats pour cette opération, d'autant plus
intéressants que j'ai dû, pour les faire par les méthodes nouvelles, constituer
une technique personnelle après des tâtonnements dangereux.
De 1880 à 1907, j'ai fait i36 résections du genou.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 16.) Il4
H-jo ACADÉMIE DES SCIENCES.
Jusqu'à ma cenl-trcnte-troisième opération je pouvais croire que je n'au-
rais aucune mortalité, car je n'avais vu aucun cas de mort par suite de
l'opération.
Parmi les sujets à très mauvais état général que j'avais suivis, je n'avais
vu la mort qu'après 5 mois, 6 mois, 2 ans, 10 ans, tout à fait indépen-
dante de l'opération.
J'ai perdu le cent-trenle-troisième opéré, 3() heures après l'opération, do
délire alcoolique.
J'avais hésité à l'opérer. On m'avait caché que c'était un ahsinthiquc.
J'appris après sa mort qu'il prenait chaque jour 5 ou 6 absinthes.
Même en tenant compte de ce décès je n'avais eu que 0,76 pour 100 de
mort au lieu de 36 pour 100, la statistique la plus favorable jusque-là.
A part une fois dans mes essais du début (troisième opéra/ion), je n'ai
jamais vu de suppuration secondaire sauf les cas de récidive, c'est-à-dire les
cas dans lesquels il avait été impossible d'enlever tout le foyer de tuber-
culose.
Ce troisième cas guérit rapidement par amputation.
Plus tard j'ai fait plusieurs amputations secondaires (8) parce que, très
encouragé par mes succès, j'appliquais la résection à ces cas pour lesquels
tout autre chirurgien eût fait d'emblée l'amputation de la cuisse.
Cela m'a permis, pour quelques-uns, de conserver le membre chez des
sujets pour lesquels ce succès était tout à fait imprévu.
Je n'ai jamais vu le retour de la tuberculose à longue échéance pour me,s
opérés guéris.
Le fait le plus remarquable que je puisse citer c'est l'absence absolue des
fistules dues à des suppurations postopératoires.
Je n'en ai vu qu'un cas dû à une faute de pansement et par une nouvelle
opération j'ai guéri la malade que j'ai suivie pendant plusieurs années.
J'ai revu un très grand nombre de mes opérés après 2 5, 1 5, 18, \f[ ans, etc.
Tous marchaient bien, avec un membre plus court et même j'en ai vu taire
de véritaltles tours de force. Tel cet homme (jue j'ai revu lo ans après son
opération. Colporteur il reprit son métier peu de mois après son opération
et son premier voyage à pied fut de 7")'^"'.
L'inlluence de ces opérations qui enlèvent un gros foyer de tuberculose a
souvent été de permettre la guérison d'autres foyers, même de foyers pulmo-
naires. J'en ai plusieurs exemples.
On peut se faire une idée de la simplicité des suites locales pour tous les
sujets sans exception en remarquant que toutes ces opérations comportent
SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 87 1
deux sutures osseuses doubles de gros fils d'argent. Je n'ai jamais eu occa-
sion de retirer un de ces fils et n'ai vu dans aucun cas une élimination
de fil.
Toutes mes opérations ont été faites en suivant la méthode de Lister, '
sans avoir aucun recours aux méthodes dites aseptiques, dans des salles
hospitalières communes au milieu des suppurants et des sujets infectés
Avenus du dehors. Je n'ai jamais utilisé une salle dite aseptique.
On peut conclure de cette série de résections du genou, l'une des plus
nombreuses qu'un seul chirurgien ait réunie en aucun pays, que cette opéra-
tion autrefois si meurtrière est, grâce à la Chirurgie moderne, d'une béni-
gnité absolue.
De scndjlables résultats, comparés à ceux de la Chirurgie d'autrefois
montrent le chemin parcouru; ils prouvent que la sécurité opératoire abso-
lue peut êlre réalisée par les antisepticjues.
ZOOLOGIE. — Sur la structure et le réseau trachéen des canaux excréteurs
des reins de Machilis maritima Leach. Note de M. L. Kruxtz, présentée
par M. \ ves Delage.
Les reins des ïhysanoures sont pairs et constitués chacun par un saccule
communiquant avec un labyrinthe. Au labyrinthe de chaque rein fait suite
un canal e!)ccrèteur. Les deux canaux excréteurs, d'abord isolés, se réunissent
ensuite pour former un conduit unique débouchant au dehors à la base et
au-dessus de la lèvre infi'-iiieure.
Chez Machilis maritima ('), la région d'abouchement du labyrinthe avec
le canal excréteur est rétrécie, étranglée et forme un court canal à structure
spéciale, que j'appellerai le collet.
Au point de vue tilstoiogique, le collel est constitué par un épitliélium dont les cel-
lules font suite à celles du labyrinthe, d'une part, et à celles du canal excréteur, d'autre
part, lîlles sont basses (lol^), munies chacune d'un gros noyau (7!^), et le toit cellulaire
est recouvert par une mince couche de chitine en continuation avec celle que revêt le
canal excréteur proprement dit. Chaque collet est rattaché aux téguments par un
paquet de fibrilles d'origine épidermique, qui forme une sorte de boucle autour de ce
canal.
(') Du laboratoire maritime de RoscofT.
872 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les canaux excréteurs présentent la même structure dans leurs portions
paire et impaire. Ces canaux sont formés par un épitliélium très haut (envi-
ron 40''). qui paraît dériver d'une invagination de l'épiderme. Chaque cel-
lule fait saillie dans la lumière du canal, de sorte que sa cavité, très spacieuse,
est hérissée de nombreuses petites proéminences plus ou moins régulières.
Au sommet de ces dernières, contrairement à l'opinion de Becker (1898),
je n'ai pas vu, malgré une recherche attentive, d'oriiice excréteur corres-
pondant à un canalicule intracellulaire.
Intérieurement, le canal est limité par une couche de chitine continue
avec celle des téguments.
Les membranes cellulaires sont fines et peu apparentes, en raison de la
structure même du cytoplasme.
Chaque cellule est pourvue généralement d'un gros noyau (lo!^); rare-
ment il en existe deux qui, dans ce cas, sont accolés. Ils sont ovoïdes, quel-
quefois légèrement déformés et pourvus d'un nucléole plasmatique.
La structure du cytoplasme est fibrillaire et réticulée. Les fibrilles for-
ment des mailles serrées s'étendant depuis la base des cellules jusqu'aux
deux tiers environ de leur hauteur. Dans la portion supérieure, les mailles
sont lâches et délimitent de grandes lacunes.
C'est dans cette partie du corps cellulaire que les noyaux sont placés, ils
s'avancent même souvent sous les élevures du toit cellulaire.
Dans la région des mailles serrées, les fibrilles sont épaissies et formées d'un cyto-
plasme condensé jouant le rôle de formations de soutien. Ce sont des tonofibrilles,
électivemenl colorables par les laques d'hémaloxyline ferrique et cuivrique. Elles sont
anastomosées et, sur des coupes, les points d'anastomose, très visibles, peuvent laisser
croire que ces fibrilles sont constituées par des granules Sisposés en série.
Les trachées présentent des rapports remarquables avec les cellules épi-
théliales des canaux excréteurs.
On sait que les dernières ramifications des trachées ou trachéoles sont
intracellulaires ('). Ces trachéoles peuvent se terminer dans une grosse
cellule trachéenne appelée cellule terminale ou s'anastomoser avec les tra-
chéoles des cellules voisines pour former un réseau terminal comparable au
réseau des capillaires sanguins des Vertébrés.
(') WlSTINGHAUSEN (1890), HoLMGBEN ( 1 896 ), PaNTEL (1S98), PRENANT (19O0), BoN-
GARDT (igoS), TOWNSEND (1904), etC.
SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. ' 873
Si les trachéoles pénètrent quelquefois dans les cellules (') des organes
où elles se rendent, souvent aussi elles forment un réseau qui les enserrent
sans les traverser.
En ce qui concerne les canaux excréteurs des reins, on constate, sur des
coupes, que la face inférieure de l'épilhélium est tapissée par un riche
réseau trachéen. On retrouve aussi, dans l'épithélium, de fines trachéoles
s'élevant jusqu'à la hauteur des noyaux. Or, j'ai pu m'assurer que ces tra-
chéoles ne sont pas intracellulaires, mais toujours disposées entre deux
cellules voisines. Elles ne se terminent pas dans l'épithélium, mais décrivent
des boucles pouvant se ramifier et s'anastomoser en enserrant les cellules.
Il est remarquable de rencontrer, dans l'épithélium des canaux excré-
teurs, un réseau trachéen aussi développé et une aussi grande différenciation
du cytoplasme que celle présentée par les cellules constitutives, car ces
cellules sont de simples cellules de revêtement qui ne paraissent pas pos-
séder de rôle glandulaire.
GÉOLOGIE. — Sur le Sénonien et l'Éocène de la bordure nord de l'Atlas
marocain. Note de M. A. Brives.
J'ai indiqué dans une publication antérieure (") que l'Eocène formait
une bande continue à la bordure nord de l'Atlas, depuis les Neknafa jus-
qu'à l'Oued Iminzat (Mesfioua). Cette zone, constituée par des argiles
blanches ou bleues, surmontées de Marnes et de Calcaires à silex, correspond
au Suessonien d'Algérie. L'identité de faciès, la présence de Thersitea, la
continuité avec les couches à Nummulilcs de Chichaoua, ne laissent aucun
doute à cet égard.
Cependant la présence de fossiles du Crétacé supérieur, signalés dans les
Neknafa par M. Lemoine, avait amené une confusion, et l'existence de
l'Eocène ne paraissait pas suffisamment caractérisée.
J'ai eu l'occasion, au cours de mon dernier voyage (novembre 1906-
juillet 1907), de parcourir, à deux reprises différentes, le Neknafa et la
bordure de l'Atlas. Les documents paléontologiques que j'ai recueillis me
(') HeINEMANN (1872), KUPFFER (1878), FaUSSBK (1887), KoLLIKER (1889), LeYDIG
(i885), Cajai. (1888), Pétrunkewitsch (rgoo), etc.
(*) A. Brives, Comptes rendus, février igoS.
,S'7 4 * ACADÉMIE DES SCIENCES.
permeltclil de préciser les données antérieures. Voici les résultats auxquels
je suis arrivé :
I" Les couches à silex foriiienl uue bande élroile absoluinenl conliiuie sur toute la
l)iir(lnie de la chaîne et présentent toujours la même connposition lithologique.
2° Ces couches se relient à celles du Djebel Tilda (Chichaoua), qui sont par consé-
(|uenl du même âge.
"3° Elles renferment une faune abondante de Tiirrilella, (\e Ceiithiiiin, de bivalves.
Les fossiles caractéristiques sont VOstrea strictiplicaLa Raulin et deux formes de
Thersilea absolument semblables à celles qui ont été rencontrées par M. Joleaud, au-
dessus des couches à pliosphales dans l'est de l'Algérie.
4" Un niveau phosphaté existe au flanc du plateau du Guergouri (sud de Marrakech )
et contient Oslrea strictiplicata.
.> La discordance sui- le Crétacé est générale ainsi que la transgression sur les
ten-alns plus anciens. Les couches reposent sur les teriains primaires à Amizmiz; sur
leTrias gypseux dans les collines des Mesfioua, à Atchliz. (Ourlka), à Aguergour; sur
le Cénoniamien A Liiintanoul ; sur le Turonien au sud de Bon RiUKi ; sur le Sénonien
<ians les Ait Zelten (Mtouga).
L'âge éocèue inférieur de ces assises parail donc définitivement acquis.
■' Le Sénonien n'avait pas encore été signalé, au moins d'une façon précise
dans ces régions. M. Lemoine (') avait indiqué de Bon Rikki el des Ait
Biot quelques fossiles qui pouvaient faire supposer son existence, mais les
couches qui les renfermaient avaient été confondues avec celles de TEocène
inférieur.
Aux yVït Biot, le long de TOued Igrounzar, sur le chemin de Mogador à
Tiggi.(Dar el Mtougui), on peut observer, en concordance parfaite avec les
calcaires k Astarle Seguenzœ Peron, dont l'âge turonien est incontestable
en Algérie d'après l'opinion de M. l'eron, une épaisseur de [\o^ environ
de Marnes blanches et de Calcaires marneux à rognons siliceux. Ces
couches renferment une faune abondante de Liicina, de Cytherea, cVAstarte.
J'ai eu la bonne fortune de rencontrer, dans les bancs les plus inférieurs,
Mortoniceras texanurn F. Riuner, aux euAirons du marabout Si Ahmed
ben Amar, sur le chemin de Tiggi.
Celle ammonite caractérise le Santonicn inférieur des Charentes; elle a
été retrouvée au même niveau en Tunisie el dans l'est de l'Algérie; il m'a
paru intéressant de signaler son existence dans le ^L^roc occidental.
Le Sénonien ainsi caractérisé forme l'axe d'un synclinal dirigé JNord-Est-
(') Lt.iioit<z, Mission dans le Maroc occidental {liiill. Comité du Maroc, igoS)
SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 8-3
Sud-Ouest, jai pu suivre ses affleurements sur près de 23'^" chez l'^s
Ait Zelten.
En résumé, il existe, dans cette région de l'Ouest marocain, deux niveaux
bien définis de Calcaires à silex, l'un appartenant au Santonicn, l'autre à
l'Eccène inférieur.
PALÉOXTOLOGIE. — Sur un appareil fanonculaire de Cetorhinus trouvé à
l'état fossile dans le Pliocène d' Anvers. Note (') de M. Maurice Lkri«:iii:,
présentée par M. Ch. Barrois.
Le genre Cetorhinus de Blainville (= Sdache Cuvier), qui comprend les
plus grands Squales actuels, vit dans l'océan Arctique ; il est surtout can-
tonné dans la mer du Groenland et au nord de l'Islande et de la Norvèiic.
Il s'aventure cependant assez souvent dans des régions plus tenqjérées :
dans la partie américaine de l'Atlantique septentrional, dans les parages
des Orcadcs et sur les côtes d'Irlande et de Norvège. Enfin, un très petit
nombre d'individus, presque toujours isolés, ont été capturés sur les côtes
du Danemark, d'Angleterre, de France, du Portugal et même, après avoir
franchi le détroit de Gibraltar, sur les côtes de l'Italie.
L'un des principaux caractères du genre Cethorinus est d'avoir ses arcs
hyoïdien et branchiaux garnis de petits appendices très déprimés, rappe-
lant les fanons de la Baleine et ayant la forme d'une crosse dont la partie
recourbée serait très élargie. Ces fanoncules ont été obseivés par la plupart
des naturalistes (Gunner, Lovv, Pennant, Mitchell, Foulis, Cornish) (|ui
eurent l'occasion d'étudier les individus capturés sur les côtes européennes.
AUmann fut le premier à décrire, d'une façon précise, l'appareil fanoncu-
laire de Cetorhinus. Plus tard et successivement, de Brito Capello, Pavesi,
Wright, P. et H. Gervais donnèrent des descriptions détaillées de cet
appareil.
De ces descriptions et, en particulier, de celle de Pavesi il résulte que
les fanoncules sont placés les uns derrière les autres et insérés, par le bord
externe de leur partie recourbée, vers le milieu des arcs, de telle sorte qu'ils
cachent la partie interne de ceux-ci et laissent à découvert la partie externe
qui supporte les branchies. Ils sont disposés en une seule rangée sur la
(') Présentée dans la séance du 28 mars 190S.
8^6 ACADEMIE DES SCIENCES.
face postérieure de l'hyornaiidibulaire el de l'hyoïdeum, en deux rangées
sur chacun des quatre arcs branchiaux suivants (une rangée sur chacune
des faces antérieure et postérieure de ces arcs), en une rangée unique sur la
face externe des pharyngiens inférieurs. Ces diverses rangées de fanoncules
sont, d'un même côté, reliées entre elles par des fanoncules plus petits.
Le rôle de ces fanoncules est d'intercepter le plankton nourricier contenu
dans l'eau respiratoire. Ils ont ainsi la signification physiologique des
fanons des Cétacés myslicètes et des branchiospines de certains Téléos-
tomes (Alosa, Polyodon) ( ' ).
En 18G7, Hannover, qui ignorait les travaux déjà parus sur Cetoi-Ziinus,
attira l'attention sur des corps dont la provenance était inconnue et qu'il
avait rencontrés dans divers musées européens. Ces corps étaient formés de
rayons semi-lunaires à la base et rappelant de Jeunes fanons de Baleine.
De l'étude microscopique qu'il fit de ces rayons Hannover conclut que leur
structure histologique était identique à celle des boucles de Raja bâtis et
qu'ils appartenaient à une Raie inconnue et peut-être éteinte.
Peu de temps après, P.-J. van Beneden signala, à l'état fossile, dans
le Crag d'Anvers, des rayons isolés analogues à ceux que venait de décrire
Hannover. Il rappela à leur sujet l'opinion de ce dernier auteur et créa
pour le Poisson auquel ils avaient dû appartenir, mais dont il ignorait com-
plètement la position zoologique exacte, le genre Hannovera et l'espèce
H. aurala.
Enfin, Steenstrup reconnut dans les corps signalés par Hannover les
fanoncules de Selachus (Cclorhinus) maximus Gunner, espèce actuelle,
et, par suite, dans les rayons isolés du Pliocène d'Anvers, les fanoncules
d'un Poisson du même genre.
Au cours d'une visite faite récemment, en compagnie de M. L. Dollo,
conservateur au Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, à la collec-
tion paléontologique de M. G. Hasse, à Anvers, notre attention fut attirée
sur une pièce curieuse qui venait d'être trouvée à Anvers même dans le
Pliocène supérieur (Poederlien). Cette pièce n'est autre qu'une partie
importante de l'appareil fanonculaire d'un Cetorhimis. Les fanoncules y ont
conservé leur position relative ; ils forment plusieurs rangées dans lesquelles
ils sont placés les uns derrière les autres. On peut distinguer six rangées de
(') L. l)oLLo, Balhydraco Scoliœ, Poisson abyssal nouveau recueilli par l'Expédi-
tion antarclicjue nationale écossaise {Proceed. Roy. Soc. of Edinburi^h. vol. XXVI,
1906, p. 72, noie infrapaginale )
SÉANCR DU 21 AVRIL 1908. 877
fanoncules ayant appartenu à quatre arcs difTérents. Deux de ces rangées
sont simples et proviennent de deux arcs distincts. Les quatre autres sont
opposées deux à deux, de façon que, dans chacun des deux groupes
ainsi formés, la partie recourbée des fanoncules d'une rangée soit en contact
avec la partie correspondante des fanoncules de l'autre rangée. Les deux
rangées de fanoncules qui composent chacun de ces deux groupes sont donc
disposées symétriquement par rapport à un plan qui passerait par la ligne
de contact de leurs parties recourbées. Ce plan était, durant la vie de
l'animal, représenté, dans chaque groupe, par un arc branchial distinct.
Les fanoncules fossiles, isolés, auxquels P.-J. van Beneden a donné le
nom à'Hanriovera aurata, sont identiques à ceux qui constituent l'appareil
trouvé dans le Pliocène d'Anvers. Je ne pense pas qu'ils appartiennent à
une espèce différente de l'espèce actuelle, Celorhinus maximus. En effet,
tous ces fanoncules ont exactement la forme et les dimensions des fanoncules
des Celorhinus maximus adultes. De plus, il existe, dans le Pliocène d'An-
vers, comme dans le Crag d'Angleterre, des ergots qu'on ne peut distin-
guer de ceux que portent les appendices génitaux des individus mâles de
cette espèce (').
Comme les Celorhinus de l'époque actuelle, les Celorhinus de l'époque
pliocène descendaient donc des mers arcticpics pour visiter les côtes belges.
Ils s'aventuraient aussi jusque sur les côtes italiennes. Des fanoncules ont
eflèctivement été trouvés dans le Plaisancien de la Toscane et du Piémont.
Ces dernières côtes semblent même avoir été visitées par ces Squales dès
répoque miocène. Costa a, en effet, figuré, sous le nom de Selache vetusta,
une dent provenant du Miocène des environs de Naples, et dont la forme
générale est bien celle des dents des Celorhinus.
Enfin, des traces de migrations plus anciennes encore peuvent être rele-
vées en Belgique. Storms a, en effet, signalé dans l'argile de Boom (Oli-
gocène moyen) la présence de fanoncules de Celorhinus. J'ai pu examiner,
dans les collections Ed. Delheid et G. Hasse, des fanoncules de l'argile de
Boom. Ils diffèrent de ceux de Celorhinus maximus par leur taille beaucoup
plus petite et par leur extrémité recourbée plus élargie et en forme de
(') Les vertèbres du Pliocène d'Anvers que C. liasse {Das nalurliche System der
Elasinobranchier, besonderer Theil, 1882, p. 241, PI- AAW II, Jlg. 6-8) a décriles
sous le nom de Selache Duponti me semblent se rapporter philôl au genre Carcha-
rodon.
r. R , 1CJ08 I" Semestre (T. CXLVI, N 16.) ' 13
878 ACADÉMIE DES SCIENCES.
croissant. Ils indiquent une espèce nouvelle (Cetorhiniis parvus Ler.j qui
est décrite dans mon Mémoire en préparation sur les Poissons oligocènes
de la Belgique.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la mesure, directe de la composante verticale du
magnétisme terrestre. Application à l'exploration de la chaîne des pays.
Note de MM. B. Bkuxhes et P. David, transmise par M. Bouquet de
la Grje.
Nos mesures antérieures de déclinaison et de composante horizonlale sur
le puy de Dôme et dans la chaîne des puys nous ont révélé des perturba-
tions qui s'expliquent par une aimantation d'ensemble de chaque mon-
tagne ('). 11 nous a paru qu'il y aurait intérêt à contrôler ce résultat par
des mesures directes et nombreuses de la composante verticale.
Dans une première méthode, la seule décrite ici, nous avons utilisé notre
boussole d'inclinaison de voyage à laquelle nous avons fait adapter une
réglette latérale horizontale, pareille à celle qu'on adapte au théodolite
pour la mesure de la composante horizonlale. Le cadre vertical de la bous-
sole étant perpendiculaire au méridien et l'aiguille mobile verticale, on pose
un barreau fixe déviant sur Fétrier de la réglette. L'aiguille mobile s'incline
d'un angle A compris, dans nos mesures, entre 35° et 4o°. On retourne le
barreau bout pour bout : l'aiguille s'incline en sens inverse. La différence
des deux lectures donne 2 A et l'on a
Z = KcoiA,
la constante K se déterminant par la même opération en un point de repère
où l'on a fait une mesure absolue. On effectue, comme contrôle, un retour-
nement de tout l'appareil.
On n'a ainsi que des mesures relatives alîectées d'une double cause
d'erreur : la variation de l'aimantation du barreau déviant avec la tempé-
rature, et la diminution progressive de cette aimantation avec le temps.
Dans les conditions de nos mesures, l'inlluence des variations de tempéra-
ture ne peut guère dépasser dix unités du quatrième ordre; elle ne saurait
(') Journal de ['liysii/iic, 4° série, I. Il, 1908, p. 202; 4'' sécie, l. \ , 1906, p. 705 et
spécialeiiieiil p. 7i().
SÉANCE DU 21 AVRIL 1908. 879
donc masquer les différences dues à l'inégale distribution de la force verti-
cale dans l'espace. La diminution progressive a été trouvée pratiquement
négligeable par des mesures répétées à diverses époques au point de réfé-
rence.
A titre d'exemples, donnons une série de mesures faites le long d'une des
pentes du puy de Dôme, en suivant l'alignement du sommet du puy de
Besace, au sommet d'un mamelon situé sur le contrefort SW du puy de
Dôme.
18 août 1907. Observateurs : M. B. Brunhes et M. I. Aurand, aide astronome à
l'Observatoire de Tananarive.
Composante
Altitude. verticiile.
m
Point F (le plus bas daus l'alignement choisi )... . 1009 o,3833
» G, pente SW du puy de Dôme 1 100 0,8987
» H » 12 16 0,4028
» 1 » 1285 0,4075
w J, tournant du chemin d'accès, dit passage
des Goules 1878 o,4i86
» K, sommet du mamelon SW i4io 0,4820
Citons quelques mesures faites sur la pente N i 5° W à partir du sommet, dans la
région où la comjjosante horizontale est minimum :
Altitude. H. Z.
Point (3M (précédemment exploré) sur un
terre-plein avant la grande pente i455 o,2o58 o,48oo
Point (3K (id.), point extrême où l'on voie
l'anémomètre i438 o, 1994 0,4192
Point |3K( (id.), plus bas 1892 0,2072 0,4126
D'autres mesures au Sud et à l'Est permettent de conclure :
Les maxima et minima de déclinaison et de composante horizontale pré-
cédemment découverts ne proviennent pas de perturbations éti^oitement
localisées en ces points, mais résultent bien d'une aimantation d'ensemble
que démontre l'augmentation de la composante verticale quand on monte.
Cette augmentation est, en gros, proportionnelle à l'altitude dont on
s'élève. Elle prend seulement une valeur plus forte si l'on atteint un sommet
ou une terrasse où le plan tangent au sol devienne horizontal.
Les pays de Besace, du Clierzou, de Pariou, donnent des résidlals de même
sens que le puy de Dôme au point de vue de la variation de la composante ver-
88o ACADÉMIE DES SCIENCES.
ticale avec l'altitude. Il serait intéressant d'appliquer cette méthode d'explo-
ration point par point à une montagne ayant, au contraire, un pôle iSord au
sommet, comme les deux exemples qu'a signalés G. Meyer dans le Kai-
serstuhl, mais pour chacun desquels il ne cite que deux ou trois mesures en
tout. Si de pareilles montagnes existent, il ne sera pas inutile de procéder à
de nombreuses mesures directes de composante verticale pour mettre leur
propriété hors de doute. Car c'est la question de la possibilité de l'inclinaison
négative dans le passé qui serait ainsi délinilivement tranchée par l'affir-
mative.
M. C. GouLAs adresse une Note intitulée : Turbine atmosphérique.
(Renvoi à l'examen de M. Maurice Levy.)
M. AxDRÉ AuRit adresse une Note Sur l'entropie.
(Renvoi à l'examen de M. Violie.)
M. P.-W. Stuart-Mexteath adresse un Mémoire Sur la géologie des
environs de l'Observatoire d'Abbadia {Basses-Pyrénées).
(Renvoi à l'examen de M. Michel Lévy.)
La séance est levée à 4 heures.
G. D.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n" 55.
Depuis .835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliàrement le Dimanche. Ils forment à la fin de rann«« H« ,
ibles, l'une parordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'4atlirT!! . l ' '°'"™'' '"-^°- ''«"*
. part du I" Janvier. ' d.pnaDetiqua de, noms d Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
Paris : 30 fr.
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On souscrit dans les départements,
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liens Courtin-Hecquet.
I Germain at Grassin.
' Siraudeau.
yonne Jérôme.
ançon Marion.
I Ferel.
-deaux Laurens.
' Mu lier (G.)
trges Renaud.
, Derrien.
j^ ) F. Hobert.
I Le Borgne.
Uzel frères.
'" Jouan.
inibéry Dardai et Bouvier.
t Henry.
■ >. Marguerie.
t-Ferr.. jl^elaunay.
' Bouy.
(Groffier.
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Rey.
S Lauverjat.
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Montpellier .
•rbourg .
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Lorient • BaumaL
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Lyon / Phily.
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Marseille Ruât.
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■loble \ Drevel.
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"ochelle Toucher.
lavre J Bourdignon.
Dombre.
Tailandier.
Giard.
Hennés Plihon et Hommais .
Rochefort Girard (M"" ).
Bouen | Langlois.
( Lestringant.
S'-É tienne Chevalier.
Toulon \ '''g"'^-
Alté.
Toulouse .
\ Gimet.
( Privât.
iBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
Valenciennes .... ) ^iard.
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Feikema Caarel-
sen et G'*.
.Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
iAsher et G''.
Friediander et flis.
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Mayer et Muller.
j5e/'ne Francke.
Bologne Zanichelli.
iLamertin.
Mayolei et Audiarle.
Lebègue et C'°.
/ Sotchek et C".
Bucarest . i ■
j Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deightoa, Bell et C°.
Christiania Cammermeyer.
Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Cènes Beuf.
L Eggimann.
Genève ) Georg.
( Burckhardt.
La Haye Belinfante frères
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Lausanne Rou^e.
Sack.
Barth.
Brockhaus.
Leipzig ,' Lorentz.
Twietmeyer.
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Liège , „
" ' Gnuse.
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Luxembourg . .
Madrid.
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• • ' Hachette et C"
' Nutt.
• ■ V. BUck.
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Romo.
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Milan 1 ^""""^ ^'■^'■«s-
■ ■ ■ ■ ( Hœpli.
Moscou Tastevin.
Marghieri diOius.
Pellerano.
,' Dyrsen et Pfeiffsi.
New- York j Stechert.
( Lemcke et Buechaer
Odessa . Rousseau.
Oxford Parker et O'.
Païenne Reber.
Porto llagalhaes et .Moniz
Prague Rivnac.
Bio-Janeiro Garnier.
Bocca frères.
Loescher et C*.
Botterdam Kramors et fils.
Stockholm Nordiska Boghandel
( Zinserling.
S'-Petersbourg . . 1 \Y„|jr
[ Bocca frères.
Brero.
Rinck.
\ Rosenberg et Sellier
(Varsovie Gebethner et Wolff.
Vérone Drucker.
l FricU
Viennet. {„ ,, . ^.
j Gcrold et 0"°.
Ziirich Rascher.
Borne.
Turin .
TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
Tûmes I a 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4''; i853. Pri.x . ..
lomes32a61. —( i" .Janvier 1 85 1 à 3i Décembre 1 865. ) Volume in-^"; 1870. Pri.\
tomes 62 a 91. — ( i" Janvier [866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°: 1889. Priv .
25 fr.
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Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre rSQi. ) Volume in-l»; 1900. Prix
SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES:
rmélp7'!îf^M"'H?J''"'^'''"w P"'"-'* '^^ '", Ph.vsiologiedes Algues, par M.M..A.. DERBEsetA.-J.-J.SouKR. - .Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent
res Tr'J.ji. „;. vt r ~ Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des
■res grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4«, avec 32 planches; iS56 ! .. 25 fr.
?p'rin7'^''^"îi°"^V-"'^'"^*^î'^'"''^*'''"^"''' P^'' '^'- ^■-^- ^'^'^ Benedbn. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS.5o par l'Académie des Sciences
imenfalrp ■ ,'v '^' P"'* remise pour celui de i85(i, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
jrp hA ^"'^^ntl ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercherla
jre ues rapports qui existent entre l'état actuel du régne organiqueet ses étals antérieurs», par. M. le Professeur Brox:*. In-i», avec 7 planches; 1S61. .. 25 fr.
^ la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par diver* Savants à l'Académie des Sciences.
N^ 16.
TABLE DES ARTICLES (Séance du 21 Avril I908.)
MÉ^IOIIIES ET COMMUrVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
M. le Secrétaire perpétuel donne quelques
détails sur le quatrième Congrès des Ma-
thématiciens qui vient de se tenir à Rome
du 6 au II avril
M. A. Chauveau. — Sur un complément de
845
Pages,
démonstration du mécanisme de la sté-
réoscopie monoculaire ^46
M. A. Laveran. -- Au sujet de Trypano-
soma congolense ( Broden ) . . . 853
COIUIESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpktuel signale dix
planches héliogravées de la « Carte photo-
graphique du Ciel » adressées par M. Fe-
lipe Valle ■■•.- 856
M. Chr. Aurivillius annonce à l'Académie
qu'une copie à l'huile du portrait de René
Descaries, par M. David Beck, lui est
offerte par l'Académie des Sciences de
Stockholm 8^6
M. Robert Jonckheere. — Un nouvel Obser-
vatoire français 856
M. F. NÈGRE. — Influence des effluves sur
la résistance d'isolement des isolateurs... 857
MM. G -A. Hemsalech et C. de Wattevili.e.
— Sur les spectres de flamme du fer SSg
M. P. Pascai.. — Sur le pouvoir réducteur
des ferropyrophosphales 862
M. Jean Meunier. — Sur la combustion sans
flamme et sur son application à l'éclairage
par les manchons incandescents 864
M. J.-A. MULLER. — Sur une démonstration
de la règle des phases de Gibbs 866
M. Ch. Fremont. — Sur l'origine des lami-
noirs 868
M. Lucas-Championnière. — Le progrès de
la Chirurgie moderne jugé par une statis-
tique de résections du genou S68
M. L. Bruntz. — Sur la structure et le ré-
seau trachéen des canaux excréteurs des
reins de Macliilis maritima Leach. 871
M. A. Brives. — Sur le Sénonien et l'Éocène
de la bordure nord de l'Atlas marocain.. 870
M. Maurice Leriche. — Sur un appareil
fanonculaire de Ceiorhinus trouvé à l'état .
fossile dans le Pliocène d'Anvers 875
MM. B. Brunhes et P. David. — Sur la
mesure directe de la composante verticale
du magnétisme terrestre. Application à
l'exploration de la chaîne des puys 878
M. C. Coulas adresse une Note intitulée :
« Turbine atmosphérique » 880
M. André Auric adresse une Note « Sur l'en-
tropie )i 8S0
M. P.-W. Stuart-Menteath adresse un
Mémoire « Sur la géologie des environs
de l'Observatoire d'Abbadia ( Basses-PjTé-
nées) » 8S0
PARIS. - IMPRIMERIE G AUT H 1 KR- VILLA R S ,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le Gérant : G.a.uthieb-Villars.
iiiAI 22 i'.K)(i
1908
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACAOÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
NI 7 (27 Avril 1908
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
'' 1908
RÈGLEMENT UUW AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 lUIN 1862 ET 2 '4 MAI 1873
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article \". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un Associéélrangerdel'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
'1 oute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:>. pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance p
blique ne font pas partie des Comptes rendus
Article 2. — Impression des travaux des Savar
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personn
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un i
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires so
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomm
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f(
pour les articles ordinaires de la correspondance 0
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren
à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à pari.
Les Comptes rendus ne contiennent ni plancli
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures serait
autorisées, l'espace occupé par ces figures compU
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des <
teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le Gouvernement,
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrât
fait un Rapport sur la situation des Comptes ren(\
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du
sent Règlement.
1
Les Savants étraagers à l'Académie qui désireat faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d«
Les bavants eiraageis <• ' >- ^,„„,; „„; „„.„x^ru »Banr-« avant 5" Autrement la présentation sera remise à la séance suiva
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qm précède la séance, avani o aunom» i-
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 27 AVRIL 1908.
PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Si/r un problème relatif à la théorie
des courbes gauches. Note de M. Gastox Darbou.\'.
D'après les belles recherches exposées en 1880 par M. Bâcklund et d'après
celles, un peu plus générales, que j'ai fait connaître au n° 812 de mes Leçons
sur (a théorie des surfaces (\W Partie, p. i4i), on sait trouver tous les
couples de surfaces qui se correspondent point par point, de telle manière
que les deux plans tangents en ces points et la droite qui joint les points de
contact forment un système invariable. .le me suis proposé de traiter le pro-
blème analogue de la théorie des courbes, c'est-à-dire de recherclier deux
courbes qui se correspondent point par point, de telle manière que les tan-
gentes aux points correspondants et la droite qui joint ces points forment
un système invariable. Cela exige évidemment quatre conditions; si l'on
désigne par M, M' les points correspondants, il faut : 1° que la droite MM'
soit de longueur invariable; 2° qu'elle fasse des angles constants avec cha-
cune des tangentes en M et en M'; 3° que les deux plans passant par MM'
et par l'une des tangentes fassent entre eux un angle constant. .le veux faire
connaître ici, sans entrer dang tous les détails de la recherche, les princi-
paux résultats auxquels elle m'a conduit (' ).
On remarquera tout d'abord que, si l'on a obtenu une solution de ce
(') Dans sa dissertation inaugurale, publiée à Gorlitz en 1907 et intitulée : Ueber die
Bdcklundsche Transformation der Fldchen konstanter Krùmmung , M. Otto
Roelcke s'est occupé de questions analogues.
C. B., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 17.) I l(3
882 ACADÉMIE DES SC1E^"CES.
problème, on pourra en déduire une infinité d'autres, dans la détîuilion des-
quelles entrera une fonction arbitraire d'une varialjle. Soient, en effet, (C),
(C) les deux courbes, cl M, M' un couple ciuelconque de points correspon-
dants sur ces courbes. Si Ton considère la surface réglée {R) engendrée par
la droite MM', on peut dire, d'après la définition même de la correspon-
dance, que les deux courbes (C), (C) de la surface doivent couper les géné-
ratrices rectilignes sous des angles constants et que les plans tangents à la
surface aux points M, M' doivent faire aussi un angle invariable. Or toutes
ces propriétés subsistent si l'on déforme la surface réglée en assujettissant
ses génératrices à demeurer rectilignes.
On voit donc qu'il est naturel de chercher à résoudre le problème qui
nous occupe en prenant comme point de départ la surface réglée (11) sur
laquelle les deux courbes (C), (C) sont tracées.
Enl'abordant de cette manièreon est conduit, paruneanalyse quej'omets,
au résultat suivant :
Si les deux courbes (C), (C) /le sont pas toutes deux des trajectoires ortho-
gonales des génératrices de (R), cette surface réglée sera applicable sur l'/iv-
perboloide de révolution à une nappe et les deux courbes (C}, ( C) seront les
transformées de deux parallèles quelconques de l'hypeiboloide.
Cette proposition s'étend même au cas limite où la surface (W) serait
développable; en ce sens que, dans ce cas, la surface (R) aura pour arête
de rebroussement une courbe à courbure constante et sera applicable sur la
partie du plan extérieure à un cercle, c'est-à-dire sur un byperboloïde de
révolution infiniment aplati. Les courbes (C) et ( C) s'obtiendront en por-
tant des longueurs constantes sur la tangente à l'arête de rebroussement à
partir du point de contact.
Revenons au cas général. D'après un théorème de Laguerre, on sait que
les surfaces réglées applicables sur l'hyperboloïde réglé de révolution ont
pour ligne de striction une courbe de Bertrand, c'est-à-dire une courbe pour
laquelle la courbure et la torsion sont liées par une équation linéaire. Il est
facile de caractériser les courbes (G) et (C) qui sont les transformées des
parallèles de rbyperi)oloïde et l'on trouve qu'il existe, entre la courbure, la
torsion et la dérivée de la courbure par rapport à l'arc, une relation assez
compliquée, de la forme
I I rfp « -7-; y
■- -Y + - V ^-— p- = c,
SÉANCE DU 27 AVKIL 1908. 8H3
OÙ a, i, c sont trois constantes. Cette relation n'a rien de particulièrement
intéressant; elle montre toutefois qu'il sera impossible de choisir arbitraire-
ment l'une ou l'autre des courbes (C), (C) avec lesquelles se construit
notre première solution.
Si la courbe (C) satisfait à une ou deux équations de la forme précé-
dente, elle fournira une ou deux solutions de notre problème.
Elle ne peut satisfaire à trois sokitions do ce genre que si p et t sont con-
stants, c'est-à-dire si elle est une hélice. Dans ce cas, nous serons conduits
à une solution qu'on peut caractériser comme il suit : donnons à un corps
solide quelconque un mouvement héhcoïdal. Tout segment MM' de ce corps
se déplace de manièi^e que les hélices décrites par ses extrémités soient dans
la relation qui fait l'objet de ce travail.
Examinons maintenant le cas écarté dans la recherche précédente, où les
courbes (C), (C) seraient normales à la droite MM'. Alors l'élément
linéaire de la surface réglée (R) ne sera phas défini. Si on le met sous la
forme
on verra facilement qu'on aura seulement entre a et ^ la relation
(32+ {or. — a) {c. — a-)z=b^,
OÙ a, a', h sont trois constantes. Mais, comme on peut toujours, par de
simples quadratures, trouver les surfaces réglées admettant cet élément
linéaire, on voit qu'on pourra, à l'aide de simples signes de quadratures,
écrire la solution générale de notre problème. Je reviendrai plus loin sur ce
point.
Mais ce qu'il y a de plus intéressant, c'est qu'ici on pourra prendre arbi-
trairemenl l'une des courbes, (C) par exemple. Alors la détermination
de (C) dépendra de l'intégration d'une équation de Riccati de la forme
suivante :
dm I . ,, sin m
ds - p
OÙ -, - et s désicrnent les courbures et l'arc de la courbe ( C ). On sera donc
conduit à une méthode générale de transtormation applicable a une courbe
quelconque (C), et permettant d'en déduire une suite illimitée de courbes nou-
velles.
On se trouve ainsi en présence d'une série de problèmes analogues à ceux
cju'on rencontre dans l'étude des transformations des surfaces à courbure
884 ACADÉMIE DES SCIENCES.
constante. (_)n lira leur étude complète dans le Mémoire développé, qui
paraîtra dans le Recueil de l'Académie. Je me bornerai ici à quelques-uns
des résultats que j'ai obtenus.
J"ai été conduit à examiner si un ([uadrilatère, dont les côtés
demeurent invariables, peut se déformer de telle manière que ses
dièdres demeurent, eux aussi, invariables. On reconnaît que cela ne peut
arriver que si le quadrilatère est un parallélogramme gauche, c'est-à-dire
si ses côtés opposés sont égaux. Alors les rapports des sinus des dièdres du
quadrilatère à leurs arêtes sont égaux en valeur absolue; et il suffit qu'un
des dièdres soit constant pour qu'il en soit de même de tous les autres. On
est ainsi conduit au parallélogramme gauche qui se présente dans l'étude
de la transformation de M. Backlund, faite par M. Blanchi.
La suite de la recherche m'a aussi conduit à examiner si un quadrilatère
invariable peut se déformer de telle manière que chaque sommet décrive
une courbe normale aux deux côtés cjui se croisent en ce point.
En dehors de la solution banale fournie par cjuatre trajectoires orthogo-
nales d'un plan mobile et par le quadrilatère plan invariable que forment
les pieds de ces trajectoires, j'ai obtenu la solution suivante qui m'a permis
de compléter le théorème, rappelé plus haut, de Laguerre :
Soif AB( ;D le quadrilatère cherché. Ses deiiv diagonales AC, BD en-
gendrenl des surfaces réglées (R), (R') qui, l'une et l'autre, sont applicables
sur le même hyperholoide de révolution (H), l^es pieds de la plus courte dis-
tance des diagonales AC et BD décrivent les lignes de striction des deux sur-
faces réglées qui sont, comme on sait, des courbes de Bertrand et qui ont,
l'une et l'autre, pour normale principale, la plus courte distance des diago-
nales. Ces dewv diagonales sont des axes de rotation conjugués dans le mou-
vement de la figure invariable formée par le quadrilatère et les points centraux
des deux diagonales.
L'hyperboloide (H) est celui qui aurait pour a.ie l'une des diagonales et
pour génératrice l'autre diagonale. Par exemple, l'hyperboloide ayant AC
pour axe et BD pour génératrice se raccordera suivant cette génératrice avec
la surface (R'), sur laquelle il roulera. Il en sera de même, en ce qui con-
cerne (R), de r hyperholoide ayant AC pour génératrice et BD pour axe,
hyperboloide évidemment é gai au précédent .
La méthode que nous avons suivie dans la recherche précédente lie l'étude
de la question proposée à la considération de la surface réglée (R) sur la-
quelle sont tracées les courbes (C) et (C'). Dans le cas où ces courbes sont
SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 885
normales à la ligne MM', nous avons donncj une relation entre a et p à la-
quelle doit satisfaire l'élément linéaire de la surface réglée (R). Or, cette
relation caractérise, d'après une proposition due à Bour, les surfaces réglées
qui peuvent être déformées de telle manière que leurs génératrices recti-
lignes deviennent les normales principales de deux courbes gauches. Nous
pouvons donc énoncer la proposition suivante, à laquelle on est conduit
directement par quelques considérations géométriques :
Pour obtenir toutes les solutions de notre problème dans lesquelles les courbes
(C), (C) sont normales à la droite qui joint 1rs points correspondants, il suf-
fira de construire tous les couples de courbes de Bertrand (K) et (K') qui ont
les mêmes normales principales, puis de déformer d'une manière quelconque la
surface gauche formée par ces normales principales. La solution générale du
problème sera alors finie par les transformées ( C) ei (C) des coiu-bes de Ber-
trand.
Il est clair que toutes ces opérations n'exigeront que de simples quadra-
tures.
Nous terminerons en disant quelques mots d'un cas particulier où la solu-
tion de notre problème s'obtiendra sans aucune intégration : c'est celui où,
les courbes (C), (C) demeurant toujours normales à MM', les tangentes aux
deux courbes en M et en M' sont, en outre, assujetties, non à faire un angle
constant quelconque, mais à être rectangulaires.
Dans ce cas, si l'on se donne arbitrairement la courbe (C), la courbe (C)
se déterminera de la manière suivante : si x, v, z désignent les coordonnées
rectangulaires du point M de (C), 5 et p l'arc et le rayon de courbure de la
courbe, / la distance constante MM', les coordonnées du point correspon-
dant M' de (C) seront données par l'équation
'^^■^ m ï i '^h' '^'^ dz d- y
7h- ' '
' • ' \ i/s ils- (Is as
et celles qu'on en déduit par des permutations circulaires.
MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'application de la télégraphie sans fil à l'amélioration
des avertissements météorologiques. iNote de M. G. Bigourda.v.
A mesure que s'accroît la portée de la télégraphie sans fd le nombre de
ses applications augmente considérablement.
,S86 ACADÉMIE DES SCIENCES.
11 y a quatre ans, j'ai communiqué (') à rAcadémiL' les expériences que
j'avais f ai les pour la transmission de l'heure par les ondes hertziennes; et
déjà J. -A. Normand avait proposé la même mélliode (-') pour donner l'heure
à la mer.
Quelques mois après, M. Th. Albrecht publia ('*) ses expériences de dé-
termination des longitudes par la télégraphie sans fil.
Récemment, M. Guyou reprenait (') un projet analogue à celui de
J.-A. Normand, et M. Bouquet de la drye le généralisait ('') très avanta-
geusement en proposant d'employer un seul signal pour la Terre entière.
Aujourd'hui je désire indiquer l'usage qu'on peut faire de la télégraphie
sans fd pour améliorer les avertissements météorologiques.
On sait que dans nos régions l'état du temps est surtout en relation avec
le passage des dépressions atmosphériques; et ces dépressions, venant géné-
ralement de l'Ouest, arrivent des parties de l'Atlantique situées au nord du
35* degré de latitude boréale.
La moitié à peu près de ces dépressions viennent de l'Amérique du Nord;
les autres se forment en plein Atlanticjue; pour prévoir avec succès l'arrivée
et la marche des unes et des autres, sur les côtes occidentales de l'Europe,
il faudrait en plein Océan des points d'observation qui font défaut.
On a souvent pensé à des stations llottantes, reliées chacune aux conti-
nents par un fd télégraphique ; mais on sent combien une telle solution aurait
été difficile et coûteuse à réaliser; aussi n'a-t-elle pas même été tentée.
(rrâce à l'emploi des ondes hertziennes on pourrait aujourd'hui supprimer
non seulement le fil télégraphique, mais encore la station fioltante spéciale
elle-même.
Pour cela il sufiirait (jue certains navires à vapeur télégraphient, par
exemple une fois par jour, leur position géographique et les données mé-
téorologiques qu'ils y observent.
(') G. BiGOUUDAN, Sur la distribution de L'heure à distance, au moyen de la télé-
graphie sans /il {Comptes rendus, t. CXXXN lll, 27 juin 1904, p. lôSj-iôSg).
('-) J.-A. Normand, Sur le réglage des montres à la iiu-r par la télégraphie sans
fd {Comptes rendus, t. CXXXIX, 1 1 juillet 1904, p. 118).
(') Th. Albrecht, Ueber die Verwendbarkeil derdrathlnsen Télégraphie bel Làn-
genbeslimmungen {Aslr. JVachr., n" 'MHi, Bd. GLXVI, coi. 337-344).
(*) E. Guyou, Détermination des longitudes en mer par la télégraphie sans fd
{Comptes rendus, t. CXLVI, i3 avril 190S, p. S00-801).
('') Bouquet «e la Grye, Détermination de l'heure, sur terre et sur mer, à l'aide
de la télégraphie sans Jil {Comptes rendus, t. CXI.VI, 3o mars 1908, p. 671-673).
SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 887
Les paquebots sont indiqués pour cela; en assez grand nombre déjà ils
possèdent Toutillage nécessaire à la transmission sans fil, et ils connaissent
toujours avec assez d'exactitude le point où ils se trouvent.
Par ce moyen, les conditions, défavorables à la prévision du temps, dans
lesquelles se trouve l'Europe occidentale, seraient très heureusement mo-
difiées; et l'agriculture, comme la marine, etc., pourraient y trouver des
avantages économiques très considérables.
ZOOLOGIE . — Su7- les relations zoologicjues des ( revettes de la tribu des Sténopidés.
Note de M. E.-L. Kouvier.
De tous les Macroures nageurs, ceux dont on connaît le moins l'histoire
zoologique sont les représentants de la tribu des Sténopidés. On les range
parmi les Crevettes, encore qu'ils n'aient pas le coi-ps latéralement com-
primé et qu'ils présentent une adaptation manifeste à la marche comme les
lieplantia. maison n'est pas fixé sur leurs allinilés réelles, (^laus et M. Boas
ont voulu voir dans leurs branchies filamenteuses (trichobranchies) une
simple modification des branchies arborescentes (dendrobranchies) des
Pénéidcs ol les ont intimement rapprochés de cette dernière tribu; Spence
Bâte en a fait une tribu spéciale sans se prononcer sur leur filiation; enfin,
récemment, dans une fine étude sur l'ensemble des Crustacés décapodes,
M. Borradaile observe que les Sténopidés n'ont pas d'affinités directes avec
les Pénéides, sans d'ailleurs fixer leur position zoologique qui est, dit-il,
extrêmement douteuse. Grâce aux recherclies que j'ai entreprises sur les
Sténopidés des collections du Muséum et sur ceux recueillis en profondeur
par le lilake et le Talisman, j'ai pu établir les affinités intimes des divers
représentants de la tribu et peut-être entrevoir les relations de ces Macroures
avec les autres Crustacés.
1. Affinités intimes des divers Sténopidés. — Les Sténopidés actuellement
connus se répartissent entre les cinq genres suivants \ Engystenopiis Alcock
et And., 1894 (i espèce); Richardina A. Milne-Edwards, 1881 (4espèces);
Stenopuscidus ilichters, 1880 ( 3 espèces); Stenopus Latreille, 1 829 (6 espèces )
et Spongicola de Haan, i85o ( 5 espèces), heîi Stenopuscidus et Stenopus sont
littoraux ou sublittoraux, tandis que les représentants des trois autres genres
se tiennent à des profondeurs plus ou moins grandes et, comme les Steno-
pusculus, ne présentent que de faibles dimensions.
Je ne connais l'unique espèce du genre Engystenopus que par la figure et
888 ACADÉMIE DES SCIENCES.
la description excellentes qu'en a données M. Alcock ; mais à cause de ses
téguments à peu près inermes et des longs doigts normaux de ses vraies
pattes ambulatoires (pattes IV et V), on peut bien affirmer que cette espèce
est l'une des plus primitives de la tribu. Les Itlchardina s'y rattachent par
celles de leurs formes, telles que la R. spinidneta A. Milne-Edwards et la
R. Fredericii Lo Bianco, dont les doigts des pattes ambulatoires sont encore
restés longs et simples. Mais ensuite se manifeste un des caractères les plus
typiques de l'adaptation sténopidienne : dans la R. xpongicola Aie. et \nd.,
les doigts des pattes ambulatoires sont déjà très courts et terminés par deux
griffes, et j'ai observé le même caractère chez une espèce nouvelle trouvée
par le Talisman au large des côtes marocaines et soudanaises. Celte espèce
recevra le nom de R. Edwardsi; elle se distingue de la R. spongico/a par le
plus grand allongement de ses pattes ambulatoires et par les articles plus
nombreux (4 et 5 au lieu de 3 et 2) en lesquels se divisent le carpe et le
propodite des mêmes pattes.
La division du carpe et du propodite des pattes IV et V commence à se
manifester dans les Engystenopus et apparaît plus nette dans la Richardina.
Elle se retrouve chez la plupart des Stenopusculus. mais comme on ne l'ob-
serve pas encore dans le S. scabricaudatus, on doit croire que les Crustacés
de ce genre se rattachent à des Engystenopus éteints ou encore inconnus,
chez lesquels le carpe et le propodite des pattes ambulatoires sont restés
normaux, c'est-à-dire indivis. Au surplus, les Stenopusculus onl les courts
doigts bifides de la Richardina Edwardsi et se recouvrent d'une riche garni-
ture d'épines. Ils ont à coup sûr fourni la souche des Stenopus, qu'on doit
considérer comme des Stenopusculus où la taille est devenue plus grande et
où les articulations secondaires du carpe et du propodite des pattes ambu-
latoires sont apparues plus nombreuses.
Ainsi, les Richardina n'ont pas servi d'intermédiaire entre les Engyste-
nopus elles Sténopidés typiques; elles ne présentent pas davantage d'affi-
nités directes avec les Spongicola, encore qu elles soient aveugles comme la
Spongicola inermis Bouv. (pour cette raison rangée d'abord dans les Richar-
dina) et que certaines d'entre elles {R. spongicola Aie. et And.) se tiennent
en commensales dans les Éponges. Il y a tout simplement convergence pour
quelques caractères (atrophie des yeux) et ccrlaines habitudes (commensa-
lisme). Étant donnés le carpe et le propodite sinq)les de leurs pattes ambu-
latoires, les Spongicola ne sauraient se rattacher aux Richardina, et se rap-
prochent au contraire du Stenopusculus scabricaudatus où a persisté le même
caractère primitif. Elles forment du reste un genre par enchaînements des
SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 889
plus curieux : dans la Sp. venusta de Haan et la Sp. audamanica Alcock, on
observe encore une certaine armature épineuse sur les chélipèdes, des épipa-
diles bien développés à la base des pâlies et des rudiments d'exopodites à
la base des maxillipèdes externes; dans la 5/>. Kœhleri Caullery, ces rudi-
ments disparaissent en même temps que les exopodites des maxillipèdes
intermédiaires; dans la Sp. evoluta, les épipodites des pattes ambulatoires
s'atrophient à leur tour; dans la Sp. inennis enfin, on voit disparaître en
outre six arthrobranchies sur onze, la pleurobranchie des pattes-mâchoires
intermédiaires et la totalité du pigment des yeux, de sorte que l'animal
doit être complètement aveugle. On sait que la pigmentation des yeux est
déjà très réduite dans la Sp. Kœhleri et dans la Sp. evoluta.
Pour bien caractériser les efléts de cette évolution, il suffira de mettre en
regard la formule appendiculaire thoracique normalement sténopidienne ( ' )
et celle de la Spongicola inermis :
Stenopus spinosus. Spongicola inennis.
l'altes. Maxillipèdes. Faites. Maxillipèdes.
V. IV. III. II. I. 3. -2. 1. V. IV. III. II. I. 3. 2. 1.
Pleurobranchies ... iiiii iio iiiii 100
Ariliiobrancliifis... 02322 210 o rud. i i i i o c
Podobranchies. . . . 00000 010 00000 o rud. o
Épipfidiles oiiii iii 00000 111
Exopodites 00000 iii 00000 001
Affinités avec les autres groupes. — Les Sténopides semblent, au premier
abord, se rapprocher beaucoup des Pénéides, en ce sens que leurs pattes
des trois paires antérieures sont terminées en pince, et que les épimères de
leur segment abdominal antérieur recouvrent plus ou moins ceux du seg-
ment suivant; j'ai pu même observer ([u'ils présentent, comme les Pénéides
et les Aristéinés, une écaille antennulaire externe (il est vrai réduite) et
toujours, sauf les Spongicola, des organes sétifères nettoyeurs sur le carpe
et les pinces des pattes de la première paire.
Mais les différences entre les deux groupes sont fort grandes, et certaines
impliquent des relations avec les Schizopodes, sans l'intermédiaire des
(') J'ai observé celte formule dans Stenopus spinosus Risso et Richardina
EdAardsi Bouv. ; elle est idenlique dans Spongicola venusta de Ha-an, avec l'exopo-
c' te des maxillipèdes 3 qui est rudimeiUaire. En ce qui concerne les maxillipèdes 2, mes
observations ne concordent pas complètement a\ec celles des auties auteurs.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 17.) "7
8()0 ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'cuéides. C'esl aiusi que les i^alpes mandibulaires des Slénopides se coin-
posciiL de Irois ardclee comme ceux des Schizopodes, tandis qu'ils se
réduisent à deu\ articles chez les Pénéides. Il semble bien même que
Sténopides et Pénéides se rattachent à àes formes schizopodiennes diffé-
rentes. Avec leui-s pédoncules oculaires munis Xi'équemment d'une saillie
dorsale accessoire, leurs palpes mandibulaires très développés ('), le lobe
postérieur en retrait ou rudimentaire des lacinies internes de leurs maxilles,
ies fouets exopodiaux richement segmentés de leurs maxillipèdcs, et les
rames de leurs piéopodes divisées plus ou moins en nondjreux articles, les
Pénéides se rapprochent surtout des Schizopodes lophogastridés; tandis
que les Sténopides se rapprochent des Schizopodes euphausiens par leurs
pédoncules oculaires simples, leurs palpes mandibulaires de médiocre
taille ( ' ), les lobes également saillants des lacinies internes de leurs maxilles,
les exopodites lamelleuv (pourtant un peu segmentés au sommet) de leurs
maxillipèdcs et les rames en feuilles simples de leurs piéopodes.
A ces considérations il faut ajouter la suivante qui en relève encore l'in-
térêt : les branchies des Pénéides sont du même type dendrf>branchial
que les rameaux constitutifs des panaches branchiaux des Lophogastridés,
et celles des Sténopides du type trichobranchial comme les rameaux des
panaches des Euphausiidés ; dans chacune des deux familles, chaque
branchie semble représenter un rameau du panache branchial de la famille
schizopodienne correspondante.
Ces affinités nous paraissent importantes, mais ce serait une erreur de
croire qu'elles permettent de rattacher les Pénéides et les Sténopides
actuels aux Schizopodes actuellement connus. Là comme partout, l'évo-
lution a suivi son cours, faisant apparaître des caractères qui n'existaient
pas au début, et dis|)araître certaines lorraes primitives qui ont servi d inter-
médiaire.
Mais il semble rationnel de supposer q,ue les Schizopodes primitifs étaient,
comme les Phyllocarides (Nébalies) dont ils dérivent, dépourvus de
piéopodes antérieurs modifiés en pétasma pour l'accouplement, puis qu'ils
présentaient il la fois uu épipodite non différencié en lame incubatrice et
uni proépipodite comme les Branchippidés et les Schizopodes du genre
Anaspides. De cette- souche commune seraient issues deux formes : l'une
(' ) L'article liasilaire de ces palpes est abseiU chez les Pénéides et très réduit cliez
les Lophogastridés; il est au contraire bien développé chez les Sténopides et les
Euphausiidés.
SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 891
lophogaslridienne, c'est-à-dire dendrobranchiale, qui aurait donné les
Lophog-astridés (sans pétasma, épipoditcs ou lames incubatrices), les Carides
ou vraies Crevettes (sans pétasma) et les Péuéides (avec pétasma); l'autre
euphamidienne, c'est-à-dire trichobrancliiale, dontla descendance compren-
drait les Eupbausiidés actuels (avec pétasma), tous les Décapodes mar-
cheurs ou Reptantia, et les Sténopides, (pii sont dépourvus de pléopodes
copulateurs comme certains de ces derniers.
J'ai fait rentrer dans ce Tableau les Carides qui sont phyllobranchiaux et
les Reptantia dont les formes primitives ont des trichobrancliies et les
autres des phyllobranchies. Mais il est amplement démontré que les lamelles
des phyliobranclùes sont le résultat d'unr concrescence des filaments qui
constituent les triciiobranchies.
CORRESPOND ANCE .
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
Em\muel Swedenborg, Opéra quœdain an/ inedita aut obsoleta de rébus
naturalibus mine édita siib auspiciis Regiw Academiœ scientiariun Suecicœ.
II. Cosmologica.
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — 'Sur l'entropie. Note de M. AoRic. (Extrait.)
Appelons p, la masse de l'élher par unité de volume et p la densité du
milieu qui seule est accessible à nos moyens de mesure. Soient -, et i: les
pressions correspondantes : pour une transformation infinitésimale nécessi-
tant une énergie dz et donnant une augmentation de volume dv on aura, en
considérant l'unité de volume,
Cl en rapportant l'équation à l'unité de masse de la matière pondérable,
(h 0, i-h' ,
9 ?
Si l'on admet avec beaucoup de physiciens que la pression -, représente
892 ACADÉMIE DES SCIENCES.
la tempéralure absolue T du milieu el si l'on pose
pi (I'' ,
r= Ils,
0
on obtient la relation bien connue
— =: \ dx + T. dv,
?
dans laquelle s rcprésenle rentropie.
Le coefficient différentiel ^ serait donc égal au rapport des densités res-
pectives de Téthcr et de la matière.
Cette manière d'envisager l'entropie permettrail d'en tirer des consé-
quences intéressantes.
PHYSIQUE. — Sur l'ionisation de l'air par la lumière ultra-violette.
Note de M. Eugène Bloch, présentée par M. J. YioUe.
1 . On sait que M. Lenard a, dans deu\ importants Mémoires ('), étudié
l'action ionisante de l'ultra-violet extrême sur les gaz et surtout sur l'air.
Il a constaté en particulier une anomalie remarquable dans les mobilités
des ions produits : les ions négatifs sont de petits ions à grande mobilité et
les ions positifs de gros ions à faible mobilité. Cette dissymétrie peut faire
supposer que l'ultra-violet, agissant sur les particules en suspension dans
l'air, en fait sortir des corpuscules négatifs, comme il arrive dans l'effet
photo-électrique de Hertz; ceux-ci se transformeraient dans l'air en ions
négatifs ordinaires, pendant que les poussières, prenant une charge positive,
deviendraient de gros ions. L'effet Lenard ne serait donc qu'un cas parti-
culier de l'effet photo-électrique de Hertz. Tout récemment, cependant, le
professeur .].-J. Thomson (") a retrouvé un effet direct de l'ultra-violet sur
l'air. Cet effet, extrêmement faible, puisque la conductibilité prise par Tair
ne surpasserait que huit fois sa conductibilité propre, serait de plus entière-
ment supprimé lorsque les radiations ont traversé plus de 3°^" d'air. Mais
il semble dès l'abord qu'il ne puisse y avoir rien de commun entre cet elTel
(' ) Lenard, .-1/;/;. de Drude, 1900, t. I, p. 4*>6, el t. III, p. 298.
(-) J.-J. Thomson, P/-oceef/(7(^'.s de Cambridge, mars 1908, p. 417-
SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 893
et l'effet Lenard, dont l'intensité est beaucoup plus considérable, et qui
s'étend dans l'air jusqu'à 5o"".
2. Sans rien préjuger de l'effet très minime signalé par J.-J. Thomson,
il m'a semblé que les phénomènes découverts par Lenard méritaient d'être
étudiés à nouveau, afin d'élucider le mode de formation des gros ions
positifs et le rôle des particules en suspension dans les gaz.
Les sources d'ultra-violet utilisées ont été les suivantes : i" l'étincelle
fortement condensée jaillissant entre pointes d'aluminium; 2" l'arc au
mercure de Heneus à ampoule de quartz fondu. L'appareil de mesure était
un électromètre Curie sensible (1000 divisions par volt). Les expériences
ont été de deux sortes.
Dans les unes le gaz est immobile et placé entre les armatures d'un condensateur
plan, éloignées de 2.5'"'" environ. Ce condensateur est contenu dans une boîte métal-
lique qu'on peut fermer et où la lumière pénètre par une fenêtre de quartz de 35""°
décote. Si la boite vient d'être fermée et renferme par suite des poussières, l'ullra-violel
y produit une conduclibililé temporaire, très rapidement adaiblie et amenée bientôt
à une petite fraction de sa valeur initiale (par exemple -^). Cette 1res faible conduc-
tiliilité résiduelle paraît altribuable à l'efTet Herlz sur les parois de la boîte. La con-
ductibilité reparaît si l'ow rouvre un instant la boite ou si l'on y insuffle de l'air non
filtré. Si ion y insuffle de l'air filtré sur colon, elle ne reparaît pas, et même on fait
disparaître ainsi une conductibilité préalablement existante. Pour fixer les idées j'in-
di(|uerai que la conductibilité initiale après ouverture de la boîte est environ la
moitié de celle que provoque, dans le même appareil, un échantillon de radium de
radioactivité 1000 environ contenu dans un tube de verre et ionisant à travers le cou-
vercle de la boîte (zinc de i""°).
D'autres expériences ont été faites par une méthode de courant gazeux. L'air est
soumis à l'ultra-violet dans une chambre à fenêtre de quartz et arrive ensuite dans un
condensateur cylindrique où on l'étudié. Ici encore l'air filtré donne un courant pra-
tiquement nul et l'air non filtré un courant très appréciable. Ces résultats sont
indépendants du signe des charges recueillies. Achampégal, le courant est plus intense
quand on recueille les ions négatifs, et il est d'ailleurs toujours difficile à saturer.
Dans toutes ces expériences la source de lumière est placée à des distances
de la fenêtre de quartz d'au moins 5"°. Jo me crois donc en di^oil de con-
clure que, dans ces conditions, la plus grande partie de l'effet Lenard est
atlrihuable à la présence de particules photo-électriques en suspension dans le gaz.
Lorsque le gaz est dénué de poussières, l'elffl Lenard, s'il existe, ne repré-
sente qu'une très faible fraction de l'effet dit aux poussières.
Je me propose de continuer ces recherches.
894
ACADEMIE DES SCIENCES.
THYSIQUE. — De la viU'sse de Lransporl des loiis H, Cl el OH dans l'élec-
trulvse des dissolutions d'acide chlorhydrique. Noie de M. E. Doumek,
transmise par M. d'Arsonval.
Si l'on calcule les facteurs de transport des ions H et Cl dans l'élcctrolyse
des dissoliilions de HCl en tenantcompte de ce faitqu'une partie du courant
seulement sert à Télectrolyse de ce corps, on arrive à des résultats tout
au Ires que ceux qui sont admis dans rhypolhèse de Hittorf.
En effet, si l'on représente paryj la perte en acide chlorhydrique au pôle
négatif, suivant qu'on admet que tout le courant sert à rélectrolyse de HCl
ou qu'on tient compte du facteur d'ionisation de l'eau, les poids d'acide
électrolysé seront P ou ^ et les facteurs de transport seront : dans le premier
cas 4 et I - p dans le second ^ et i - ^- Les rapports de ces deux fac-
teurs qui, dans l'hypothèse de Hittorf, sont les mêmes que le rapport des
vitesses des ions, seront ^^ ^ dans le premier cas et p_^. dans le second.
Suivant qu'on adopte l'une ou l'autre .manière de voir on arrive à des con-
clusions très différentes.
Par exemple, dans une série de trois délerminations faites avec des courants de
o»"M>,o2 à o^^i^ao et des dissolutions contenant de 3^ à 85s d'acide par litre, j'ai obtenu
les pertes saivantes à la cathode :
., o?,o93 ot'. o5i o-,0i2
Les volumes d"hvdrogène dégagés par le même courant ont été :
V lôo^'.S ga^"',^ 38™', .J
dont les poids équivalents d'acide clilorliydrique sont:
p 05, 544 0°) 3o4 oS, 1 26
I^es facteurs de transport sont respectivement ;
i» Si l'on ne tient pas compte de l'ionisation de l'eau :
E. o.r-o o.MiS 0,174
V • '
]_:^ o,83o o,832 0,826
SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. Sç)')
2" Si l'on tient compte au contiaire de Tionisatinn de l'eau:
-j- 0,010 o,5o4 0,52a
n
I — -j3- 0,490 0,496 ■o,:'i78
Dans le premier cas les rapports p-^ seront très différejits de 1, ce qui iiulique
que les ions H et Ci sont transporté» avec des vitesses très inégales; dans le second au
, op ,..,,..,
contraire, les rapports •; -—r- seront très voisins <le J unité, ce qui suppose que ces
r — '■:>/)
ions sont transportés sensiblement avec la même viles&e.
Pour décider laquelle de ces deu\ conclusions est l;i vraie, il suflit di-
mesurer l'appauvrissement aux deux pôles. Dans le premier cas, ces appau-
vrissements seront très différents; ils seront au contraire très voisins dans
le second.
Expériences. — i'our obtenir des résultats corrects, il est indispensable d'éviter le
dégagement de clilore et la production d'acide hypochloreux. On y arrive à peu près
en opérant avec des dissolutions étendues (de i ;i ô pour 100) et des courants faibles
(0'''™P,oo5 à o"'"P,o2o). Une très rapide ébullilion de la liqueur anodique suffit d'ail-
leurs pour entraîner, sans perte de HCl, les gaz quelle pourrait retenir.
Dans les trois déterminations suivantes, les volumes d'hydrogène dégagés ont été :
V 33""', 22 48""', i5 61™', 08
dont les poids équivalents d'acide chlorliydrique sont :
I' of, 106 O", i58 os, 200
J'ai trouvé comme perle d'acide :
I" Au pôle négatif :
p 08,019 0^,027 os,o3.)
2" Au pôle positif :
p o?,oi8 0-.027 oP,o34
A ce même pôle, j'aurais dû trouver :
1° Si l'ionisation de l'eau de la dissolution n'intervient pas :
P— /_) 06,087 oSi3i 08, i65
a" Si l'ioniBation de l'eau intervient :
p
— — jj os, 016 o5, 026 o^', o33
896 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ainsi, par une mesure directe des appauvrissements aux deux pôles, on
trouve que la perte à l'anode est sensiblement la même qu'à la cathode.
Il faut donc tirer de ces expériences les conclusions suivantes :
i" L'ionisation de l'eau intervient d'une façon active dans l' électrolyse des
dissolutions d'acide chlorhydrique.
2" La vitesse de transport des ions II et (Jl est très sensiblement la même.
Il n'est malheureusement pas possible de s'assurer, par des mesures
directes, si la vitesse des ions OH est ou n'est pas la même que celle des
ions H et Cl. Nous en sommes réduits à faire à ce sujet des hypothèses.
Mais si l'on admet que les ions OH se propagent avec la même vitesse que
lésions Cl, on arrive à une interprétation très simple et très satisfaisante
des phénomènes qui se passent dans l'élcctrolyse des dissolutions de H Cl.
En effet, employant la représentation habituelle des chaînes d'ions placées
entre les électrodes coupées par une cloison idéale M,
M
H 11 H H H H -t-
Cl OH 011 Ci OH OH
on voit que, lorsque 3 ions H auront passé de la cuve (+) dans la cuve ( — ),
3 ions électron égatifs(i ion Cl et 2 ions OH) auront progressé en sens inverse.
H
H
H
H
H
H
Cl
OH
OH
Ci
011
OH
M
H H H H H 11 H H H
Cl OH OH
Il H H
Cl 011 OH Cl 011 OH Cl 011 OH
Les deux chaînes se seront déplacées également, l'une vers la droite, l'autre
vers la gauche, transportant chacune des charges égales d'électricité. Il se
sera dégagé 6 ions H au pôle négatif et 6 ions électronégatifs (2 ions Cl et
4 ions OH) au pôle positif. Chaque cuve se sera appauvrie également
en Cl, en OH et en H.
PHYSIQUE. — Recherche de l'hélium dans les minerais contenant de l'urane.
Note de M. F. Bordas, transmise par M. d'Arsonval.
.l'ai indiqué dans une précédente Note(') comment on pouvait déter-
('j Coinples rendus, ïi mars 1908.
SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 897
miner, grâce à un dispositif spécial, la présence de i'iiélium dans certains
minéraux rares.
Le procédé est d'une très grande sensibilité; on peut, lorsque le minerai
est riche en hélium comme dans la hrœg'^erite, la liehigite, Vœschynile,
caractériser nettement ce gaz en employant i""» ou 2""» de matière.
Il est indispensable, lorsqu'on fait une étude systématique de minéranx
en vue de rechercher l'hélium, de prendre des précautions très grandes afin
d'éviter toute trace de gaz résiduel après chaque opération.
J'ai vérifié que tous les minerais nranifères ne dégagent leur hélium qu'à
une température supérieure à aSo"; on peul donc se débarrasser de l'humi-
dité ainsi que d'une partie des gaz étrangers occlus en maintenant le
minerai à étudier, finement broyé, à une température voisine de 200".
La poudre est alors inlroduite dans le tube de iiiiarlz, on fait ensuite le vide jusqu'au
vide absolu. On chaulTe vers ^oC et l'on conslale le dégagement d'Iiélium, mélangé
d'un peu d'hydrogène et de faibles traces d'o\ygène.
L'oxygène est rapidement absorbé par le charbon et, enfin, l'hydrogène disparaît
à son tour au bout de quelques minutes. C'est dans ces conditions que j'ai constaté
que la raie de l'hélium située dans le rouge n'était pas à X= 667,8 mais bien à
>. 3=669,1. Cette raie est à peine visible lorsque l'hélium est mélangé d'hydrogène,
elle apparaît peu à peu lorsque l'absorption de l'hydrogène s'accentue; elle ne tarde
pas à dépasser en intensité la raie rouge de l'hydrogène >. = 656, 3.
On rencontre aussi, beaucoup plus à gauche, une seconde raie, très peu intense,
qui a pour longueur d'onde l = 708,2. Cette raie est surtout nette dans l'hélium pro-
venant de la sainarskile d'Arundal, de la jo/ianiiile de Joachimstal, de la liebigite
de Saxe, de la brœggerile de Hoad (Norvège), de Vœschynite de lliteroè (Norvège),
de \a pechblende de Joachimstal.
J'ai examiné à plusieurs reprises des résidus de pechblende très radio-
actifs qui étaient conservés en flacons bouchés depuis plusieurs années (');
ces résidus ne contenaient pas d'hélium, l'analyse chimique n'a pas permis
de reconnaître la ppésence de l'uranium. Je me borne pour le moment à
signaler le fait, me réservant d'y revenir dans la suite.
L'hélium est très abondant et semble combiné à l'urane dans la samar-
skite d'Arundal, la nœgéùe dn Japon, ïeii-rénite d'Arundal, Vyllrotantalile
de Suède et Vannerœdite de Norvège. On rencontre encore de l'hélium, mais
en moindre abondance, dans la wœ/ilcrilc de Norvège, le pyrochlore de
l'Oural, la polycrase de Norvège, la trœgerile de Saxe, la xénotime d'Arun-
(') Ces échantillons m'ont été gracieusement oU'erls par M. Besson, directeur de la
Société des Produits chimiques.
C. U., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 17.) ''^
8()8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
clai, la giimmile de Saxe, la iJiorile-orangite de; .\orvèo;o, la niobile-colimiliile
d'Australie.
Les minéraux dans lesquels les sels d'urane sont nettement délinis on
cristallisés ne dégagent pas d'hélium ; tel est le cas de la torhermle, Vauluiiite
de Saint-Svmpliorien, la carnolile de Californie.
Enlin j'ai caractérisé l'hélium [jar sa raie A = 0878 dans un échantillon
Aq bismuth natif à(t Saxe, tandis (ju'un autre échantillon de bismuth avec
smallinc de Cornouailles n'a rien donné.
ClilMll': INDUSTHIELLE. — Sur l'emploi direct des copals dans la fabrication
des vernis sans pyrogénation préalable. Xote de VI. Acii. Livache, pré-
sentée par M. Troost.
Les copals donnent des vernis daulant meilleurs ([u'il"s sont plus durs,
mais leur dissolution directe dans les divers dissolvants employés pour la
fahrication des vernis n'est que partielle, à snoins, comme l'a montré Vio-
lette, qu'on ne les soumette d'abord à l'action de la chaleur, de manière à
leur faire perdre, par une pyrogénation préalahle, de \ à j de leur poids.
Il en résulte que cette opération, praticpiée empiri<piement, non seulement
cause une perte importante, mais donne des copals soit incomplètement
solubilisés, d'où des vernis troubles; soit, au contraire, des copals trop for-
tement pyrogénés, d'où des vernis colorés et collants.
On a bien cherché à employer un mélange de plusieurs dissolvants; mais
si, dans certains cas, on obtient une dissolution complète, le vernis obtenu
se trouble au fur et à mesure de l'évaporalion des dissolvants les plus vola-
tils, .l'ai donc cherché à pratiquer directement la dissolution dans un dis-
.solvant unique et, après de nombreux essais, je me suis arrêté à l'alcool
amylique (pii, d'après Vogel, serait un dissolvant lrès«ctif, dans lequel les
copals se gonlloraient rapidement et se dissoudraient complètement à l'ébul-
lition.
( lette remarque, qui est vraie pour cert;iius copals, ne lest cependant pas
pour les copals les plus durs; j'ai constaté qu'une partie importante restait
insoluble, même après un contact d'une année. Mais si l'on emploie de
l'alcool amylique contenant quelques millièmes d'acide, de l'acide nitrique
par exemple, et si l'on y laisse se gonller le copal très finement pulvérisé
(soit 4 parties d'alcool pour i partie de copal), on obtient une dissolution
complète après un laps de temps cpii n'excède pas une vingtaine de jours
SÉANCE DU 27 AVlilL iqo8. 899
pour les copals les plus durs, comme ceux de Zanzibar et de Madagascar.
Cette durée peut être abrégée soit par l'agitation, soit pai' la chaleur.
La solution ainsi obtenue, parfailemenl limpide, peut être concenlice sans se
troubler; de plus, l'addition d'essence de térébenthine ne produit aucune précipita-
tion et, en chassant par distillation l'alcool amylique, il reste une dissolution limpide
de la totalité du copal dans l'essence de térébenthine. Avant de concentrer les liquides,
il est bon de les agiter avec un peu de carbonate de baryte, pour neutraliser l'acide et
les empêcher de se colorer.
J'ai pu dissoudre ainsi les copals durs de Zan/.ihar, de Madagascar, de Beriguela. et
les copals demi-durs Kourie, Manille durs et Manille Makassar, obtenant des vernis
volatils à base d'alcool amylique, d'essence de térébenthine ou d'un mélange d'alcool
amylique et d'alcool éthylique, dans lesquels se trouvait le copal n'ayant été l'objet
d'aucun traitement susceptible de le modilier.
Il est à remarquer que le vernis, après quelque- jours, se recouvre souvent à la sur-
face d'une efflorescence très légère, analogue à celle qu'on remarque sur les morceaux
bruts de copal, au moment où on les recueille. Celte efflorescence est due à des traces
d'une substance à réaction acide, soluble dans l'eau et dans l'alcool amylique, qui est
entraînée par le solvant au moment où il se volatilise et se dépose à la surface. On y
remédie facilement en neutralisant cet acide volatil au moyen d'une trace de ))Otasse
dissoute dans l'alcool amylique.
Mais la question qui présente stiVtoul de l'intérêt est celle de la prépara-
tion des vernis gras. Comme ceux-ci ne difl'èrent des vernis volatils que par
l'addition d'une huile siccative deslinée à donner de la souplesse au vernis
et à lui permettre de suivre, sans se craqueler, la dUalation ou la contrac-
tion du substi-atum, il semblait qu'on n'éprouverait aucune difficulté à
introduire directement cette huile dans une dissolution de copal dans l'es-
sence de térébenthine, puisque l'huile est également soluble dans l'essence.
Mais on ne peut agir ainsi, parce que l'huile est insoluble dans une solulian
concentrée de copal, de sorte que les vernis gras ainsi préparés, qui sont
limpides au début, ne tardent pas à se trouliler à mesui^e qu'il se produit
une concentration par évaporation de l'essence.
J'ai cherché à introduire dans le vernis une substance dans laquelle le copal et
l'huile pourraient rester simultanément en dissolution et qui serait capable de se trans-
former elle-même, ultérieurement, en un produit solide analogue à la linoxine que
fournit l'huile en séchant. J'ai pu obtenir ce résultat en employant les acides gras de
l'huile de lin, dans lesquels le copal et l'huile de lin sont solubles et qui, finalement,
se transformeront en linoxine, tout comme l'huile de lin.
A un vernis volatil formé de i partie de copal et de 2 parties d'essence de térében-
thine, et dans lequel on introduit ordinairement 1 partie d'huile de lin, on remplacera
cette dernière par i partie d'un mélange gras composé de f d'huile de lin et } d'acides
srras de l'huile de lin.
goo ACADEMIE DES SCIENCES.
Si l'on veiil un vernis plus gras, soit à 2 parties de inalière grasse, le mélange pré-
ciJdenl peuL être employé; mais si, au contraire, on veul [iréparer un vernis moins
gras, la proportion d'acides gras, par rapport à l'Iiuile, doit augmenter dans le mélange
gras, poni- que la i|u,intité moindre d'Iiuile de lin soit maintenue en dissolution en
présence de la quantité plus forte de copal. C'e-t ainsi que, ])Our un vernis compose
(le I partie de copal, 9. parties d'essence cl o,5 partie de mélange gras, ce dernier doit
être composé de i partie d'Iiiiiie de lin et 4 parties d'acides gras. La proportion d'acides
;:ras devra donc croître, pour i ]iartie d'huile de lin, de i,5 partie à 4 parties suivant
(pie la quantité de mélange gra, inlroduite dans le vernis à i partie de copal passera
de 1 à 0,5 |iarlie.
Les vernis gras ainsi obtenus sèchent moins vile que les vernis laljriqués
T)ar les procédas ordinaires, mais il est facile de remédier à cette infériorité
en chauirant, pendant qurl([iies heures, à i3o"-i 'lo", le mélanp^e gras addi-
tionné d'une petite quantité de résinate de manganèse; ce mélange, dans
ces conditions, s'épaissit et devient très rapidement siccatif. On peut, par
suite, préparer des vernis gras séchant aussi rapidement que les vernis
actuels et remarquables par leur transparence et leur souplesse.
Je me propose de publier ailleurs tous les détails de ces expériences qui,
en donnant une nouvelle orientation à la fabrication des vernis gras, per-
meltront sans doute de supprimer le danger d'incendie et le dégagement
des mauvaises odeurs résidtant actuellement de la pyrogénalion des copals
et de la cuisson des huiles.
MÉCANIQUE ANI.MALE. — Les leviers flans l' organisme.
Note de M. Aie. Michel, présentée par M. Alfred Giard.
Il y a 2j ans que j'ai montré combien était plus considérable que le poids
du corps l'effort luusculaire nécessaire pour se maintenir sur la pointe des
|)ieds \T/iéorie du levier appliquée aux muscles {Bévue scie/UiJique,
I I août i.S8 5)|. Après avoir dénoncé dans l'exposé classique de ce cas des
erreurs multiples de raisonnement et la fausseté du résultat, à savoir une
force musculaire inférieure au poids du corps, j'ai conclu, par l'applicatton
très simple du théorème des moments par rapport au point d'artictilation,
fpie la force musculaire F est égale au poids du corps (réaction du sol) mul-
tiplié par le rapport de la distance a de l'articulation au bout du pied à la
distance Ij de celte articulation au bout du talon F = ^P; si en prati(iue on
prend 'f = 3, F = U».
SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 901
Depuis, outre que j'ai traité ainsi ce cas maintes et maintes fois dans mon
enseignement, j'y suis revenu à deux reprises pour relever, dans des Notes
de divers auteurs, des erreurs ou de fausses interprétations mécaniques [Sat-
ie mécanisme de soulèvement du corps sur la pointe des pieds {Comptes rendus
de la Société de Biologie, t5 mai 1897 et 17 mars 1900)].
T.es résultats publiés dans les Comptes rcjidus (séance du 23 mars 1908)
sont donc loin d'être nouveaux.
A ce propos, je ferai remarquer que cette exagération de la force par
rapport à l'effet utile est fréquente dans l'organisme; car (d'ailleurs en dehors
du cas actuel qui, complexe, ne rentre pas dans le cas ordinaire) la forme
habituelle est celle du levier du troisième genre. Mais ce n'est pas non plus
exclusivement dans un but de multiplication du déplacement, puisque dans
l'organisme la contraction d'un muscle gêné par ses attaches est loin d'être
satisfaite. La raison de cette double prodigalité (exagération de la force,
faible utilisation de l'amplitude de contraction) est simplement la gracilité
de forme des membres liée à leur usage.
La séance est levée à 4 heures.
G. D.
BULLETIV BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans i,\ séance du i3 avril 1907.
Itinéraire dans le Haut- Allas marocain, par Lolis Gentm,; Carte dressée et dessinée
avec la collaboration de Mauius Chesneau, échelle de jjû'oôo, avec une Esquisse orogra-
phique du Maroc, par Louis Gentil. Paris, Masson etC", 1908;: feuille in-plano. (Pré-
sen'.é par M. le prince Roland Bonaparte, au nom de la Société de Géograpliie.)
Sur l'action exclusive des forces Maxwellliarloli dans la gravitation universelle,
par Thomas Tommasina. Genève, 1908; i fasc. in-S". (Hommage de Tauleur.)
q02 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Note on some ineteorologieal uses of thc polariscopu, by Louis Bm.i.. ( l'roceedings
of Ihe American Acadeiny of Arts and Sciences : t. \LII1, n" lo, lunis 1908.) i fasc.
in-8".
Archives de PInslitiit bola nique de Liège; l. I\'. Bruxelles, llavez, 1907; i vol.
in-S". (Hommage de M. A. Gravis.)
Deutsche chemische Gesellscha/i. Mitgleider Verzeichniss. ;iligeschlossen am
I Januar 1908. Berlin. 1 fasc. in-S".
Report of the sevenly-seventh meeting of the British Association for the Adçan-
cemenl of Science, Leicester. 21 july-- august 1907. Londres, John Miiiray, 1908;
I vol. in-8''.
Report of the Commissioner of Education for the year ending june 3o, 1906;
t. IL Washington, 1968; i fasc. in-8°.
Report of the meteorological Service of Canada, hy R.-F. Stitart. for ihe year
ended december 3i, 1905. Ollawa, 1907; 1 vol. in-4°.
Boletim do Museu Gœldi {Museu Paraense) de historia natural e ethnographia :
t. V, n° L Para, 1907-1908; i vol. in-S".
Zeitschrift fïir Balneologie, Klimatologie und Knrort-Hygiene ; Jahryang 1, n° 1.
Berlin, 1908; i fasc. in-/l°.
Annales de la Société royale zoologique et nialacologique de Belgique: t. XLl et
XLll, 190G el 1907. Bruxelles, M. Weissenbrnch, 1907; 2 vol. in-8°.
Menioirs of the Department of Agriculture in hidia; l. I, n" G : The lossof^vatcr
from soil during dry weather . hy J. Walter Luathf.h. Cairulta, 1908; i fasc. in-8".
Ouvrages ri-çus dans la séance du 21 avril 1908.
L'Europe dans l'Amérique latine. Le voyage de M. Bénard, parEuGENio GAR7.o^^
précédé d'une lettre de M. -Ugusto Cokliio. Paris, Philippe Benouard, 1908; i fasc.
in-S".
Observations sur le .synchronisme des divisions stral.igraphiques établies pour le
bassin houiller de la Cèze, par Louis Vedel. (lîxlr. du Bull, de la Soc. d'études des
Sciences naturelles de Nîmes, 35" année, 1907.) Nîmes; i fasc. in-S".
Bulletin de ta Société d'Anthropologie de Lyon. t. XXVI, 1907. Paris, Masson
et G''; Lyon, H. Georg, 1908; i vol. in-S".
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France: Supplément au Bulletin du
i5 avril 1908 : Comptes rendus de l'Assemblée générale de 1908, 39" session, fasc. -1.
Paris, 1908; I fasc. in-8°.
Questions et communications d'un Égyptien amateur, par Odorico Cni'icii.
Alexandrie, 1908; i fasc. in-12.
SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 9o3
Illuxtrazione del seconda volume dell erbario di Vlisse Aldrovandi, per G.-B. Dr;
Tom. Venise, 1908; I fasc. io-S". (Hommage de l'auteur.)
Die walire Ursache der Ebbe undFlut, von Alh;ist Frentzen. Leipzig, chez raulenr,
s. d.; I fasc. in-8°.
Observatorio de Tacahaya. Carta fotograjica del Cielo; zona — 16° : n"** 55, 50,
57, 59, 00, 01, 02, 63, 64, 05. 10 feuilles in-plano.
The iiew tlieory of earthquakes and mounfain formation, as illustrated by
processes now at work in the deplhs of tlie sea, by T.-J.-J. See. (Extr. des Procee-
dings of the American Philosophical Society, t. XLVI, 1907.) i fasc. in-S".
Reise ini DJair, Urkascliar und Ssemisslai im Sommer 1906, von Prof. W.-A.
Obrutschew. (Extr. de D' A. Petermanns Geog. Mitteilungen, 1908, H. II.) i fasc.
in-4''.
Contributions from the United States national Herbarium; t. X, Pari 0 : The
Cyperaceœ of Costa Rica, by C.-B. Clarke; Part 7 : Studies of tropical american
ferns. n" 1, by William. -R. Maxon. Washington, 1908; 2 fasc. in-S".
Bulletin de l'Institut chimique et bactériologique de l'État à Gembloux, n° 7."),
1908. Bruxelles, E. Daem ; i fasc. in-S".
Ouvrages reçls dans la séanc.k iu: 27 avril 1908.
Emaniiel Swedenborg opéra quœdam aut inedila aut obsoleta de rébus natu-
ralibus, uunc édita sub auspiciis Regia; Academia' scienliaruni Suecicit; II, Cosnio-
logica; inlrodui tionem adjunxit Svante Arrhenius, edidit Alfrkd-H. Stroh. Stockholm,
H. Stroh; I vol. in-4<'.
Rapport sur les travaux du Bureau central di' V Association géodésique interna-
tionale en 1907, et programme des travaux pour l'exercice de 1908. Leyde,
E.-J. BriU, 1908; I fasc. iu-4°.
La Gynécologie dans l'iconographie antupie, |>ar M. Félix Hhunailt. (Extr. de la
Revue de Gynécologie et de Chirurgie abdoniinule, 11° 1, févriei' 1907.) Paris, Masson
et G'"; I fasc. in-8''.
Les maladies du nez et les terres cuites grec<iues de Smyrne, par F. Regnault.
(Extr. des Archives internationales de Laryngologie.) Paris, s. d.; i fasc. in-S".
Bulletin de la Société philomathique de Paris; 9"= série, t. X, n° 1, 1908. Paris;
I fasc. in-8°.
Annales de la Société académique de Nantes ci de la Loire-Inférieure; 8= série,
t. VIII, 1907. Nantes, 190S; i vol. in-8°.
Exposé succinct d'une théorie des phénomènes naturels du règne inorganique
basé sur les lois, les principes et les faits incontestés, par Cii. Spixnael, avec planches.
Bruxelles, A. Lesingne, 1908; i fasc. 10-8°.
9o4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Observations mode al Ihe Royal magnelical and ineleorological Observalory at
Batavia, pub. by order of [lie Government of Nelherland's East-lndia, by D'' W. van
Bhmmelen; t. XXVIII, igoS : Conlaining meleorological, magnelical and seisnio-
melric observations mode in igoo. Batavia, 1907; 1 \i>l. in-4".
M. Pedro Farreras fait hommage des trois Opuscules suivants :
La motilidad volnnlaria y la finalidad de su disminuciim en el miedo. Saragosse,
iQoS; I fasc. in-S".
Elefantiasis palpebrales desarroladas a consecuencia de Jlegmasias y sobre todo
de repetidas erisipelas faciales. Barcelone, igoS; i fasc. in-S".
El raya y el agua sublerranea. Madrid, 1908; i fasc. in-S".
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n» 55.
Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deu«
Tables, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
et part du i" Janvier.
Prix de l'abonnement :
Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
chez Messieurs :
igen Ferran frères.
1 Chaix.
ll^er j Jourdan,
Amiens Courlin-Hecquel.
( Germain et Grassin
( Siraudeau.
. . Jérôme.
• . . Marion.
ingers .
layonne
iesançon ... .
/ Ferel.
iordeaux ! Laurens.
' Muller (G.)
iourges Renaud.
. Derrien.
F. Robert.
Le Borgne.
' Uzel frères.
aen Jouan.
Ihambéry Dardel et Bouvier.
,, , I Henry.
■ nerboui g ' , •'
( Marguene.
irest .
( :
chez Messieurs :
Lorient j Baumal.
( M"* Texier.
Cumin et Masson.
I Georg.
Lyon { Phily.
Maloine.
Vitte.
Marseille Ruât.
1 Valat
Montpellier Jcouletetrtls.
Moulins Martial Place.
Buvignier.
Nancy .
Nantes .
■lermont-Ferr.. j Delaunay.
( Bouy.
Î Greffier.
Ratel.
Rey.
louai jLauverjat.
Degez.
renoble J Drevel.
Gratieret C".
a Rochelle . . .
e Havre
ille .
Foucher.
Bourdignon.
Dombre.
Tallandier.
Giard.
Nice
Poitiers.
Grosjean-Maupin.
Wagner et Lambert.
( Dugas.
j Veloppé.
iBarma.
Appy.
IVinies Debroas-Duplan.
Orléans Loddé.
\ Blanchier.
j Lévrier.
Rennes Plihon et Hommais.
Rochefort Girard (M"" ).
Rouen | Langlois.
( Lestringanl.
S'-É tienne Chevalier.
Toulon jFigard.
Allé.
Toulouse .
( Gimet.
■ ■ ■ i Privât.
IBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
Valenciennes
\ Giard.
/ Lemaitre.
On souscrit à l'étranger.
Amsterdam
chez Messieurs :
Feikema Caarel-
sen et G'*.
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
iAsher et C'*.
Friedlander et ÛU.
Kuhl.
Mayer et Muller.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
iLamertin.
Mayolez et Audiarte.
Lebègue et C'°.
, Sotchek et G".
B'^a-'-est j Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C-.
Christiania Cammermeyer.
Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hosle.
Cènes Beuf.
I Eggimann.
Genève j Georg.
1 Burckhardt.
La Haye Belinfanle frères.
j Payot et G'-.
Lausanne j Rouge.
I Sack.
Barth.
Brockhaus.
Leipzig / Lorentz.
Twielmeyer.
Voss.
) Desoer.
^'■«>« 'Gnusé.
Londres
Luxembourg . . .
Madrid
Milan
Naples
bette et C'*
Chez Messieurs :
|Dulau.
. . ) Hachett
' Nuit.
V. Buck.
Ruiz et G''.
Rorao,
Dossat.
F. Fé.
Bocca frères.
Hœpli.
Moscou Taslevin.
Marghieri diGius.
Pellerano.
!' Dyrsen et PfoifTei.
Slechert.
Lemcke et Buechner
Odessa Rousseau,
Oxford Parker et G''.
Palernie Reber.
Porto Magalhae3 et Monlz_
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Bocca frères.
Loescher et C".
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordiska Boghaulel
Zinserling.
Rome.
S'-Pétersbourg . . wolfT.
Turin .
Bocca frères.
Brero.
Riack.
Rosenberg et Sellier
Varsovie ..... Gebothner et VVolff.
Vérone Drucker.
\ Frick
^'«"««' iGeroldetO*.
Zuricli Rascher.
TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i8ôo. ) Volume in-4°; i853. Prix 25 fr.
Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3t Décembre i8G5.) Volume in-4"; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62 à 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°: [889. Prix 25 fr.
Tomes 92 à 121. — (1" Janvier t88i à 3i Décembre 1895.) Volume in-i"; 1900. Prix 25 fr.
SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES:
Tome I. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgucs,par M.M. A. iJEiiBEset A.-J.-.J. SoLiKR. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent
s Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des
atières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec 32 planches; i856 25 fr.
Tome 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedkn. — Esàai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'.\cadémiedcs Sciences
ur le concours de i85.3, et puis remise pour celui de i856, savoir : «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains
sédimentaires, suivant l'ordre deleur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanés. — Rechercherla
nature des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs», par, VI. le Professeur Bronn. In-J", avec 7 planches; 1861. .. 25 fr.
A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Soienoea.
K 17.
TABLE DES ARTICLES (Séance du 27 Avril 1908.)
MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. Gaston Darboux. — Sur un problème
relatif à la théorie des courbes gauches.
M. G. BiGOURDAN. — Sur l'application de
la télégraphie sans fil à l'amélioration
Pages.
88 1
Pages.
des avertissements météorologiques 885
M. E.-L. Bouvier. — Sur les relations zoo-
logiques des Crevettes de la tribu des
Sténopidés 887
CORRESPONDANCE .
M. le Secrétaire perpétuel signale
l'Ouvrage suivant : « Emanuel Sweden-
borg, Opéra quaedam aut inedita aut obso-
leta de rébus naturalibus, nunc édita sub
auspiciis Regiœ Academiœ scientiarum
Suecicœ. II. Cosmologica » 891
M. AuRiG. — Sur l'entropie 891
M. Eugène Bloch. — Sur l'ionisation de
l'air par la lumière ultra-violette 892
M. E. DoUMER. — De la vitesse de trans-
BULLETIN BIBLlOaRAPHIQUE
port des ions H, Cl et OH dans l'élec-
trolyse des dissolutions d'acide chlor-
hydrique
M. F. Bordas. — Recherche de l'hélium
dans les minerais contenant de l'urane.. .
M. AcH. LiVACHE. — Sur l'emploi direct
des copals dans la fabrication des vernis
sans pyrogénation préalable
M, Auo. Michel. — Les leviers dans l'orga-
nisme
»9i
896
900
901
PARIS.
_ UMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS,
Qusi des Grands-Augustins, 55.
Le Gérani : GAUTHiES-ViLLAKa.
1908
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SBCRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
\^ 18 (4 Mai 1908),
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des aS iuin 1862 et 24 mai 1870
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l' Académie SQ composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Méiuoires ou Notes
présentés par de« savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article l""". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3^ pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de TAca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Noies ou Mé-
moires sur l'objcL de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'î
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance [
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savai
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personr
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un i
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires so
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomm
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo
pour les articles ordinaires de la correspondance ol
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé t
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planche;
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraier
autorisées, l'espace occupé par ces figures compter
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des au
teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports e
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrativ
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu.
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré
sent Règlement.
L«s Savants étraagers à l'Académie qui désirant iaira présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do 1er
déposer au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5°. Autrement la présentation sera remisa ila séance suivants.
"lAY 22 1908
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI i MAI 1908.
PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL.
MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Skcbétaire perpétuel met sous les yeux de l'Académie la belle
copie du portrait de Descartes, par Dwid Beck, qui lui est envoyée par
l'Académie des Sciences de Stockholm. Les Membres de l'Académie exa-
minent avec un grand intérêt ce portrait vraiment digne du grand philo-
sophe français et décident que des remerciments seront adressés en leur
nom à leurs Confrères de Stockholm par les Secrétaires perpétuels.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Formules relatives aux minima des
classes de formes quadratiques binaires et positives. Note de M. («.
UUMBERI'.
Dans une Note insérée aux Comptes rendus du 21 octobre 1907, j'ai fait
connaître quelques formules où figurent les minima des classes de discrimi-
nant donné; par les mêmes méthodes, j'ai obtenu des relations nouvelles,
dont voici les plus simples.
I. On sait qu'on appelle minima d'une classe les trois plus petits entiers
représentables proprement par les formes de cette classe; lorsque celle-ci est
de l'ordre propre, primitive ou non, deux des minima sont impairs, le
troisième est pair. Dans ce qui suit, nous désignerons par m, Q\.m^{m^'Sm^)
les minima impairs, par m le minimum pair d'une classe; enfin m' repré-
C. K., 1908, I" Semestre. (1. CXLVI, N- 18.) "9
qoG ACADÉMIE nKS SCIENCFS.
sentcra un quelconque des nombres m^, m... Je définis maintenant trois
fonctions numériques par les conditions suivantes :
1° i|;(rt) sera la somme des diviseurs de n inférieurs à \«; toutefois, si n est carré,
I ^
on ajoutera le terme -y//i.
2° x('0 sera la somme ^ ô( — i)^"^^', étendue à toutes les décompositions en fac-
teurs « = ôô,, avec ô<rj, ; toutefois, si n est carré, ■/(/() comprendra, en outre, le
terme -J n.
2
On a -^(/i) = ■|i(/i) pour n Impair; et /(«) =;—']/(«) pour « = 2 (mod^).
rf + .f,
3° w(n) sera la somme 'Sd{—\) - , étendue à toutes les décompositions
n — ddi, où d et a', sont de même parité, el d < f/,. Toutefois, si n est carré, (.)(«)
comprendra, en outre, le terme -y«( — i)*'
Pour
2
« ^ 2 ( mod ^4 ), (,>(/! ) ^ o;
« = 3 ( mod 4 ), rji(ii )—.— '\i{n);
«=i(mo(l4), (,)(ii) =^^{n);
« = 4(mod8), w(/( ) =— 2 4'( 7- ) •
Cela posé, on a les quatre formules générales qui suivent;
(0 2.'"'[^) = ^~(-'>
X—O
Au premier membre, la sonmie porte sur tous les couples de minima im-
pairs, m', des classes positives, de Tordre propre, primitives ou non, de
discriminant N; le symbole (^) est celui de Jacobi. Au second membre,
la somme s'étend aux valeurs entières de j:^:: o, telles que la quantité sous le
signe oj soit positive.
(2) V|,„'_,„|(-^)=:2(-l) ' y-/_(N_a'^).
Au premier membre, la somme porte toujours sur les minima des classes
positives, de l'ordre propre, de discriminant N ; \t?ï — m\ désigne la valeur
absolue de m' — m.
SÉANCE DU ') MAI igo8. 907
Les mêmes remarques s'appliquent aux doux dernières formules, à savoir
(3) EI'"'-"'|(;ïï^) = ^(— )'"'21^-')'"^''-"'^'
.|«
(4) 2;(-'+"of^V-2i'«'--i(^) = (-o"""2+t^^-(^-^-^')'^-
V ■ \ ■ ^
Ces formules donnent ainsi l'expression de chacune des quatre sommes
algébriques de minima
à l'aide des deu.v seules fonctions numériques w(«) et 7_('0' puisque
']/(2n -+- 1) est égal à y (2/1 -+- 1).
Ajoutons que, si N est un carré impair, /r, parmi les réduites propres de
discriminant N figure n(.x--\-y-), dont les minima sont m^ = m,=: n-^
m = an : les termes correspondant à cette réduite dans les premiers,
membres de nos formules doivent être divisés par 2.
Vérifions, par exemple, la formule (i) pour N = 9. Les réduites (de
l'ordre pro[)re) de discriminant 9 sont (i, o, 9); (2, i, 5); (3, o, 3), cette
dernière ne devant être comptée que pour ;^, par ce qui précède. Les minima
impairs /«,, rtin de ces formes sont respectivement i, g; 5, 5 ; 3, 3; et le
3 3 . ■
premier membre de (i) est ainsi i + 9 + J + 5 — - — -> c'est-à-dire 17.
Le second membre est
2 w (9) -H 4(0 ( 8) -H 4 w (5) = 2 1+ - |-l-4[2]-+-4['] = '7.
et la formule est vérifiée.
IL Des relations précédentes on pcul di'duire quelques conséquences re-
lativement aux fonctions '\i, y, eu.
Par exemple, si N = 2(mod4), les symboles (^^) et (^j sont de
signes contraires, de sorte que ^'''*(-^)=o- Calculant cette somme
par (4), (i) et (2), on arrive à la formule suivante :
<
pour N ^ 2 (mod 4).
908 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Même conclusion si N^3 (modi), ce qui donne
<
.|0
pour N ^ 3 ( niod 4 )•
SiN^5(mod8), on reconnaît directemenl que le premier lueiiibre
de (i) est nul; il vient ainsi
^,,(N-a:^-) = o,
ce qui s'écrit :
.|o
V J;(N- 4.r2)=:2 "V -b
.\ — (2 a- -h I
pour N îs 5 (mod8 ).
III. D'autres formules, analogues à (i), ne s'appliquent qu'à certaines
valeurs de IS ; ainsi, pour ?S ^ i (niod 4 )î on a
V
^11
= (--.) ■■' V.}(N_4.r^),
HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur kl décoiwerte de la lui de la chute des graves.
Note de M. Piekre DchkiM.
La loi fondamentale de la chute des corps est la suivante :
Lorsqu'un corps tombe en chute libre, sa vitesse croît proportionnellement à
la durée de la chute.
Les anciens savaient que la chute des graves était accélérée; mais il ne
parait pas qu'ils aient connu la loi suivant laquelle ce uiou vement s'accélérait.
D'autre part, on sait que la loi précédemment formulée se trouve très nette-
ment indiquée, et à plusieurs reprises, dans les manuscrits de Léonard
de Vinci; rien ne laisse soupçonner, d'ailleurs, la voie par laquelle Léonard
SÉANCE DU /j MAI 1908. 909
était parvenu à reconnaître cette vérité; l'avait-il trouvée de lui-même?
l'avait-il tirée de ses lectures? il ne nous en dit rien.
Nous voudrions montrer ici comment certaines idées, émises au Moyen-
Age, avaient pu lui suggérer cette découverte.
Pendant très longtemps, les philosophes et les géomètres ont borné les
ambitions de leur analyse à l'étude du mouvement uniforme; bien qu'ils
connussent l'existence de mouvements dont la vitesse varie d'un instant
à l'autre, ils ne tentaient pas de préciser la loi de cette variation; en parti-
culier, il semble bien que l'on puisse parvenir à une époque avancée du
Moyen-Age sans trouver, dansles écrits des géomètres, la définition du mou-
vement uniformément varié. Jean de Meurs n'en parle aucunement dans le
traité De mobiltbiis et motis, qui est le premier traité du Livre IV de son Opus
quadriparlilum numerorum, achevé le i3 novembre i343; Bradwardin n'en
parle pas davantage en son Tractalus de proportionalilate rnotuum in veluci-
tate, qui doit être à peu près contemporain du traité de Jean de Meurs,
puiscpie Bradwardin est mort en i349.
En revanche, la notion de mouvement uniformément varié se trouve nette-
ment définie dans les Ouvrages d'Albert de Saxe, qui enseigna à l'Université
de Paris de i35i à i36i .
En ses Quaesliones suhtilissimae in lihros de Cœlo el Miindo [In lib. II,
quaest. i4 (')], il fait une étude extrêmement remarquable de la chute accé-
lérée d'un grave.
. II remarque d'abord que cette proposition : Le mouvement devient plus
intense vers la fin, peut s'entendre de diverses manières. Selon un premier
sens, le mouvement (et par ce mot Albert, comme tous ses contemporains,
entend Vintensitas motus, c'est-à-dire ce que nous nommons la vitesse
instantanée) peut croître en devenant double, triple, quadruple, ....
Selon un second sens, il peut croître de telle manière qu'à sa valeur première
s'ajoute la moitié_de cette valeur, puis la moitié de cette moitié, etc. En lan-
gage moderne, on dirait quelesaccroissementsde vitesse peuvent suivre une
progression arithmétique, ou qu'ils peuvent suivre une progression géomé-
trique de raison fractionnaire.
Ces énoncés nous paraissent incomplets. (^)uelle est la variable indépen-
dante à laquelle sont rapportées les valeurs de la vitesse dont Albert fait
(') Celte question capitale n'a pas été reproduite dans les deux éditions d'écrits
d'Allierl de Saxe, de Tliénion el de Jean de Burldan que Georges Loclvert a données
à Paris, en i5i6 et en i5i8.
pro ACADÉMIE DES SCIENCES.
mention? Son silence à cet égard provient de ce qu'il suppose son lecteur
au courant de la Science de son temps, et la connaissance de cette Science
nous permet de suppléer à ce silence. Lorsque les scolastiques du xiv® siècle
traitaient de l'intensité d'une propriété quelconque (intensio formœ), ils la
regardaient comme fonction de l'extension (extensio) de la même propriété;
dans le cas du mouvement, ils distinguaient deux sortes d'extensions,
l'extension selon le chemin parcouru (extensio secundum distantiam) et
l'extension selon la durée (exlensio secundiun lempiis).
Les énoncés abrégés d'Albert doivent donc s'entendre ainsi :
Lorsque l'on fait croître en progression arithmétique soit le chemin par-
couru par le grave, soit la durée de la chute, on peut supposer ou bien que
la vitesse croît en progression arithmétique, ou bien que les accroissements
successifs de la vitesse suivent une progression géométrique de raison
moindre que l'unité.
Pour fixer son choix, il invoque à titre d'axiome une proposition qu'il
regarde comme l'expression de la pensée d'Aristote : « Si un grave était placé
infiniment loin du centre du Monde et si on le laissait tomber, la vitesse de
ce grave crollrail au delà de toute liniile alors qu'il approcherait du centre,
mais elle ne deviendrait pas infinie avant fpi'il eût atteint ce point. »
Fort de cet axiome, Albert exclut les lois de chute de la seconde forme,
car, selon ces lois, la vitesse du mouvement ne pourrait croître au delà de
toute limite.
Une considération du même genre lui permet d'exclure certaines lois que
l'on pourrait proposer. On ne pourrait imaginer que la vitesse crùl en pro-
gression arithmétique alors que les accroissements successifs du temps for-
meraient une progression géométri(]ue de raisim ^, ou alors que les accrois-
sements successifs de l'espace parcouiu suivraient la même progression.
Ces hypothèses, en effet, assigneraient à la vitesse de chute une valeur
infinie avant la fin du mouvement, quelque petite que ^oit la durée de ce
mouvement ou quelque petit que soit l'espace parcouru, ce qui est faux :
« Nam lune sequeretur quod quilibel motus natura/is qui per quant umcunque
lempusparmm duraret, velquo quanturncunqueparvum spatiumperlransiretur,
ad quemcimque gradum velocitatis pertingeret antefincm. Modo est fais um. »
La finesse avec laquelle Albert de Saxe a su découvrir l'impossibilité de
telles lois et la précision avec laquelle il l'a signalée sont bien dignes de
remarque.
Il faut donc entendre, ajoute-t-il, quel'inlensilé du mouvement du grave
devient double, triple, etc., dans le sens suivant : quand un certain espace
SÉANCE DU 4 MAI 1908. 91 I
a été parcouru, ce mouvement a une certaine intensité (vitesse); quand
un espace double a été parcouru, la vitesse est double; quand l'espace par-
couru est triple, elle est triple et ainsi de suite. Cette supposition s'accorde
avec la proposition attribuée à Aristote : « Et ideo tertia conclusio intelli-
gitur (jitod inlenditur per dupluni, tripluni. etc., ad istum intellectiim , quod
qiiando ipso pertransilum est aliqiiod spatiiim est aliqiianliis, et quando ipso
est perlransitum dupliun spalium est in diipto velocwr, et quando ipso per-
transitum est triplum spatium est in triplo vdocior, et sic ultra. Et ad istum
inteltectum vadit auctoritas Aristotelis. . . »
La loi ainsi formulée par Albert de Saxe romme loi possible de la chute des
graves n'est pas la proportionnalité de la vitesse à la durée de chute; c'est la
proportionnalité de la vitesse à l'espace parcouru. On sait que cette loi avait
séduit Galilée en sa jeunesse et qu'il en a, plus tard, démontré l'absurdité.
Mais on doit remarquer qu'en l'analyse d'Albert, \ extensio secundumtempus
est, constamment, mise en parallèle de ïexlensio secundum distantiam; la
concision seule de son exposé l'a sans doute empêché de siî;naler comme
également recevable la proportionnalité de la vitesse au temps de chute;
l'attention d'un lecteur intelligent pouvait se porter sur cette dernière loi
aussi bien que sur la loi formellement énoue(''e.
Le passage que nous venons d'étudier a donc fort bien pu suggérer
à Léonard de Vinci la découverte de la véritable loi de la chute des graves.
Nous avons établi ('), en effet, que le grand peintre devait bon nombre de
ses opinions scientifiques nuxQuœstiones in libros de Cœlo et Mundo d'Albert
de Saxe, qu'il a formellement citées.
La Question d'Albert de Saxe a pu influer également sur les recherches
des divers autres mécaniciens de la Renaissance, car le livre qui la conte-
nait a joui, à cette époque, d'une grande vogue. Si on laisse de côté les
deux éditions données à Paris en i5i6 et en i5i8, éditions qui ne ren-
ferment pas la Question dont il s'agit, celle-ci se trouve dans les Quœstiones
subtilissimœ in libros de Cœlo et Mundo éditées à Pavie en i48i, à Venise
en 1492, 1497 ^t 1320.
En outre, vers la fin du xv" siècle, le Parisien Pierre Tataret rédigea un
petit manuel de philosophie intitulé : Clarissima singularisque totius philo-
sophiœ necnon rnetaphysicœ Aristotelis expositio ou encore Commentationes
in libros Aristotelis secundum Subtilissimi Doctoris Scoti sententiam. La vogue
(') PiKRRE Dlhem, Etudes sur Léonard de Vinci. i"= série. I : All)ert de. Saxe et
Léonard de Vinci. Paris, 1906.
912 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de ce résumé fut extrême; les éditions qui en furent faites étaient déjà au
nombre de sept en l'an i5oo; elles continuèrent à se multiplier pendant le
premier tiers du xyi*" siècle. Or ce manuel reproduit textuellement (') le
passage d'Albert de Saxe que nous venons d'analyser.
L'opinion selon laquelle la vitesse de la chute d'un grave croîtrait d'une
manière uniforme soit avec le chemin parcouru, soit peut-être avec le temps
écoulé, était donc émise, dès le milieu du xn*" siècle, à l'Université de Paris;
vers l'an i5oo, elle se trouvait grandement vulgarisée par les nombreuses
éditions du De Cœlo d'Albert de Saxe et du manuel de Pierre Tataret. Cette
opinion, qui fut sûrement connue de Léonard de Vinci, a pu lui suggérer les
énoncés que nous relevons dans ses manuscrits.
M. Emile Picard, en déposant sur le Bureau le Tome II des OEmres
d'Hermite, s'exprime comme il suit :
Je présente à l'Académie le Tome II des OEiivres d'Hermite. reproduisant
les Mémoires qu'il a publiés de i858 à 1872. J'y ai joint quelques Notes
publiées par Ilermite dans divers Ouvrages, un Chapitre de son Cours
d' Analyse à l'École Polytechnique, et une l^etlre sur les fonctions modulaires
que, trois mois avant sa mort, il écrivait à M. Tannery.
Je tiens à dire combien le concours de M. Henry Bourget, Directeur de
l'Observatoire de Marseille, m'a été précieux pour la préparation de ce
Volume. Presque tous les calculs ont été refaits, et cette revision nous a
amenés à opérer quelques modifications indi(iuées pour la plupart dans des
Notes.
Je remercie M. Gauthier- Villars pour les soins qu'il donne à celte édi-
tion. Nous sommes heureux d'avoir pu placer au début de ce Volume un
portrait d'Hermite, qui le représente aux environs de sa cinquantième
année.
M. ËMiLU PitARi) présente le premier fascicule de la seconde édition du
Tome III de son Traité d'Analyse.
L'étude des équations diflérentielles, particulièrement en ce qui concerne
les quantités réelles, a été complétée en plusieurs points.
(') Tataret, Ojj. cit., Du Cœlo el Mundo, lib. II, tract. II, circa fiiieni.
SKAKCK UV 4 MAI 1908. 91'^
M. Mosso, CoiTospoïKlaiit do rAcadrinic adresse plusieurs exemplaires
d'une Ijrochure inlitidée :
l{ens('i<j;ncments sur les lahomtnircs sciciitijifiiies « .1. Mosso » au col d Olen
(mont Rosa, Italie; altitude, 3ooo"').
Il fait connaître en même temps à rAeadéniie que ces lai)oratoires sont
adaptés non seulement pour les recherches de Physiologie, mais aussi pour
celles de Botanique, de Bactériologie, de Zoologie, de Physiologie, de Phy-
sique terrestre et de Météorologie.
Deux postes d'études sont réservés aux savants français dans ces lahora-
loires.
IXOMINATIOIVS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la désignation d'un de ses
Membres qui devra être présenté au choix de l'Institut pour occuper un
siège au Conseil supérieur de l'Instruction publique.
M. Darboux réunit l'unanimité des suffrages exprimés.
CORUESPONUANCE.
M. le Si.ciiÉTAïuE PEitPKTUKL aiuioncc à l'Académie la perte que la
Science vient de faire dans la personne de M. Chamherland, Sous-Direcleur
de l'Institut Pasteur, qui a été pendant de longues années le disciple et le
collaborateur de Pasteur.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, les (3uvrages suivants :
Une lettre de Fontendie, par M. A. ToudAnu.
Méthodes de Calorimétrie usitées au laboratoire thermique de l'Université de
Moscou, par W. Lououimxk et A. Schak.uiew. (Présenté par M. E.-II.
Amagat.)
Science o f Nature-History , par Nxsauvan.u Jivanji Readymoney.
C. R., 190S, 1" Scmesire. (T. CXLVI, N° 18.) ' '"O
()l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les intégrales hyperellip/iques cano-
niques de seconde espèce. Note de M. Z. KinGowsKi, présentée pai-
M. K. Picard.
I.a Corme ddiiiK'c par M. H. Weber aux intégrales liyperelliptiques dites
ccui()ni(]ues de seconde espèce du genre p = 2 permet de découvrir une loi
simple pour la formation des coef'licienls, (pii peut être étendue au cas des
genres supérieurs.
Posons, avec M. Weber (voir le Tome 82 du Journal de Crelle).,
et désignons par hv, et e,, (k=\, 2) les intégrales suivantes de première et
seconde espèces :
Le Tableau des périodes le long des coupures a,, «o, 6,, Ik étant respec-
tivement
(o,). (a,). (6,). {/J,)-
(iV,) 2K2, 2K3, 2«'K,, 2?K4,
(h'.,) 3L5, 2L3, 2(Li, 2('I^;,,
(e,) 2E2, 2E3, 2«E|, 2 /Et,
(fio) 2G2, 2G3, a/G,, 2('G,,
M. Weber écrit les intégrales dites canoniques de seconde espèce, dont le
Tableau des périodes est le suivant :
(o,)-
(a,).
(6,).
(*.).
0,
0,
-47:/
0,
0,
0,
0,
-47:/
SOUS la forme
'5G,+ 2 y., E,+ -/3L-,+ (y5E.,—
/■(■'■)
( \\ (
Or, en écrivant trois séries
Of
G,,
E,,
L„
K„
0.
0,
0,
7ô'
7*'
y:>,
7-2.
y"
0,
4,
3,
2,
1,
0,
— I,
— 2,
SÉANCE DU 4 MAI 1908. 9l5
dont la première et la seconde, outre les périodes et les coefficients du poly-
nôme r-(x), sont formées de zéros et la Iroisicme contient la série des
nombres entiers positifs et négatifs, imprimons un mouvement de transla-
tion à la deuxième série à droite, à la Iroisième série à gauche, en ayant
soin chaque fois d'effectuer l'addition des produits des termes situés les
uns au-dessus des autres, (^n aura alors les expressions suivantes :
Y-,E,~-y,K,,
— ^ya^i,
qui concordent avec les coelTicients desdilléientes puissances dex- au numé-
rateur de la première formule (A). En écrivant de même les séries
O, G„ E3, 1-n 1^.. Oi 0.
o, y-i, yv> y-j. Vs' y^ «' ^
-t- l\, 3, 2, I, o, 1,-2,
et appliquant le même procédé, on obtient successivement les différents
coefficients au numérateur de la seconde formule (A).
L'introduction de la notation deWeierstrass permet de présenter ces for-
mules sous une forme symétrique; de plus, on peut démontrer que la même
loi de formation est aussi vraie dans le cas des intégrales hyperellipti(jues
canoniques des genres supérieurs.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Application des lois de la similitude à la propaga-
tion des déflagrations. Note de M. Jougiet, présentée par M. Vieille.
Il semble que les considérations suivantes soient assez larges pour con-
tenir les diverses interprétations les plus vraisemblables de la propagation
des déflagrations. J'adopterai ici les notations et les définitions de mon
iMcmoirc Sur ta propagation des réactions chimiques dans les gaz ( ' ).
Dans les mouvements relativement lents des fluides, la conductibihté
joue un rôle qui n'est pas négligeable (- ). l>ès lors, il peut arriver que la
(') Jotir/ial de Malhriualif/iies pures el applii/i'ées, igoS-rgoC.
C-) Sur la simititude dans le wnuvemenl des Jhi ides [Comptes rendus, 7 aoùl 190a).
91 6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
combustion d'un mélange à reaction vive soil représentée, dans l'espace
des p, a,T, par une courbe clieminant au voisinage de la surface des faux
équilibres limites. Sans même qu'on suppose cette courbe située sur ladite
surface, une telle combustion peut éirc incomparablement plus lente qu'une
combustion représentée par une courbe s'en éloignant notablement. Un
même mélange peut donc donner, dans les détonalious ( pliénoniêne sensi-
blement adiabatique), une combustion pratiquement instantanée, assimi-
lable à une discontinuité, c'est-à-dire une onde de clioc el cond)ustion et,
dans les déflagrations, une combustion encore rapide sans doute, mais de
vitesse apprécialde. (Jn est ainsi conduit à poser, comme première équation
du problème des déflagrations, comme éfpialion cbimique, celle qui donne
la vitesse de combustion du mélange :
'ôt
La zone de combustion n'est pas ici considérée comme une surface
d'onde. Klle est néanmoins assez étroite et, par suite, il peut être conve-
naide de n'y pas négliger la viscosité. V étant le potentiel interne, 0/ le
travail virtuel de la viscosité mécanique, oj celui des forces d'inertie, ou
aura les équations mécaniques du mouvement en écrivant
V -r— 6[j dm — V of dm — V qJ dm = o.
11 faut ajouter enfin l'équation pliysique de la conductibilité, celle qu'a
donnée Kircblioff ('^, convenablement complétée par Tadjonction d'un
terme en -y dans l'expression de la clialeur dégagée.
Les formules donnant la vitesse de piopagatiou de la surface d'inflamma-
tion sont inconnues, mais elles sont inutiles ici.
()n peut, avec les trois groupes d'équations ci-dessus mentionnés,
recbeicber quelles devraient être, un premier mélange étant donné, les
caractéristicjues d'un second mélange pour que la déflagration eu soit
semblable à celle du premier. Bornons-nous au cas particulier où le second
mélange, placé dans les mêmes conditions de densité et de température que
le premier, a le même potentiel interne que lui. 11 est facile de voir que,
pour qu'il y ait similitude, les coefficients de viscosité devraient être dans
(') Théorie der Wârme, p. 118.
SÉANCE DU 4 MAI 1908. 917
le rapport inverse cl ceux de conduclibililr dans le rapport direct des lon-
gueurs. Nous parlerons plus loin des conditions à remplir pour la fonction g.
Deux expériences, Tune en grand, l'autre en petit, faites dans un même
mélange ne sont donc pas semblables, car les coefficients de viscosité et de
conductibilité ne sont pas dans le rapport voulu. C'est là sans doute la rai-
son du phénomène des charges limites pour les explosifs détonant au sein
d'un mélange d'air et de grisou (^ ' ).
Dans l'expérience en petit, la conduclil)ilité est trop forte; le pouvoir
refroidissant de la masse gazeuse est trop grand. Ce fait tend à adoucir la
bruscjuerie de la variation de température [)roduite par le passage de la
llamme, ce qui est défavorable à la propagation : il est évident qu'avec une
conductibilité infinie la propagation serait impossible, la température ne
pouvant pas s'élever localement jusqu'au point d'inflammation. 11 y a long-
temps qu'on attribue l'extinction des flammes par les toiles métalliques au
pouvoir refroidissant de celles-ci, et nous retrouverions cette explication
dans notre analyse si nous y supposions le mélange au contact de solides
conducteurs. Le pouvoir refroidissant de la masse gazeuse ambiante joue
de même. 11 a d'ailleurs été déjà invoipié par MM. Mallard et Le Chatclier
pour expliquer l'influence du volume de la source produisant l'inflammation
d'un mélange. Ce qui précède n'est, au fond, que l'explication de ces
auteurs présentée un peu différemment et généralisée.
Dans l'expérience en petit, il faudrait aussi, pour qu'il y ait similitude,
que -^ fût augmentée dans le rapport inverse des longueurs. Supposons la
fonction g indépendante de -r^. — • Dans ce cas, g a la même valeur dans
les deux expériences; donc, dans l'expérience en petit, g est trop petite,
le mélange est à cond^uslion trop lente; on comprend que cela ne favorise
pas la propagation de la déflagration; il y a encore ici tendance à l'adoucis-
sement de la variation brusque de température. Si g dépend de -tt' -tt>
il suffit^qu'elle croisse moins vite que -^^ —- pour que ces considérations
subsistent.
(') L'explosif peut provoquer au sein du mélange une onde de clioc (sans combus-
tion). Celle circonstance ne modifie pas le raisonnement. I^'exislence d'une onde de
choc (sans combustion) dans les gaz parfaits, n'altérant pas la similitude [Sur les
fluides physiquement semblables {Comptes rendus, 2 septembre 1907)], ne saurait
corriger une altération produite par aijleurs.
qi8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ÉLECTRICITÉ. — Comparaison des dymiinos à loitraiit continu série et shunl
au point de vue de la rapidité d'amorçage. iNotc de M. V\v\, (iiUAUi.T,
présentée par M. Mascart.
Considérons une machine bipolaire et soient :
N, I et R respecti\emcnt le nonibie de spires, l'intensité instantanée du
courant et la résistance de l'enroulement série;
/?, /et/' les mêmes éléments iiour renroulement siiutil;
N', r et lî' le nombre de coïKlarlcurs actifs, rinloiisilé et la résistance de
Finduil ;
w la vitesse angulaire en tours par seconde;
I, et r>, riiilensité et la résistance du circuit e\t(''rieur;
$ et ,a le tlux inducteur instantané et la réhictancc correspondante; pour
simplifier, nous faisons abstraction de la dispersion;
■j/ = -^ la rapidité d amorçage au temps t.
l'ùur (pi'une d} uamo puisse s'amorcer, un lluv rémaneul initial <Si>^ est
nécessaire. Nous en tiendrons compte en supposant une force magnétomo-
Iricc initiale de rémaneuee [\r^.n^,i^ telle rpic
^ . 47r«u'o
,'>\ „
Mncliine série.
— ( »ii oljlient, en posant i: K = R + KM- H,.
Pour / = o, «b
= <t„ fil, par suite,
quantité essentiellement po>iti\e si N', N ut '.i soiU positifs, c'est-à-dire si la machine
est convenablement connectée pour son sens de rotation. Il en résulte qu'à toute vitesse
angulaire '» correspond un amorçage; il n'y a pas on toute rigueur de vitesse minima
d'amorçage.
La m:irlune terminera son amorçase pour 'i —o. c'est-à-dire pour une valeur A,„ de
SÉANCE DU 4 MAI 1908.
919
la réluctaiico donnée, pai-
a>o /ItiNN'
A,.^A,-^^-~
<!>„
i;K
-&),
<!>„, étant le flux, lîiial d'amorçage pour la vitesse aiii;idaire ',1.
A chaque valeur de ',) correspond donc un Jlu.c final d'amorçage «I»,,,, et, in\ei--
sement, pour oblenir un flux final d'amorçage <l>,„ il faut r/ue la machine tourne à
la vitesse angulaire w„, définie par
47riNN'
A„
1>,„
La niacliiiie s'amoice francheinen! lorsque 01,,, est telle que <1>„, soit le tlux corres-
pondant à 1 e\lrémité supérieure de la partie droite (commencement du coude) de la
caractéristique ma<;néli(nie :
^ in ^^r»
Comme pour cette valeur A^ est pe 1 dilTérenl de .1„, on peut écrire
4tc1SiN'
'h
Enfin, si l'on néglige $„ devant «P^., on retombe sur la formule bien connue de
S. -P. Thompson,
LTTlNlN''
qui donne approximativement la vitesse critique correspondant à l'amorçage franc.
Pour les valeurs de w inférieures à to^, on n"a cju'un amorçage hésitant : la machine
cherche à gravir la paitie pratiquement droite de sa caractéristique magnétique, mais
s'arrête en route.
Machine shunt. — On obtient de manière analogue
d-=: -^ =4»
dt
N' R, A
n K'-hR, Itnn'
H, hR'^J
(\T^n-
/•H-
R,-i-R'
Pour < :r= O,
n Hi + 1>
quantité positive si N', n et w sont positifs; In machine s'amorce encore pour toute
vitesse.
L'amorçage se termine pour i^ =: o, soit pour
47:N'/iw
R'+/M 1 +
C)20 ACADEMIE DES SCIENCES.
A c/iaqiie valeur de '.) correspond encore un Jlii.r final <!»,„, et, inversemeiil. /mur
obtenir un /lu.r Jiu'ihl>,„ il /dut une vitesse ani;ulaire
•""- \T.\'n \ •" '!»„
La inacliine s'amorce frane/ienient pour il>„, = <1', , el l'on a sensibleinent
0,,= ^^T^ A.. ( I —
47tiN'/t \ *,
et, eu négligeant «I»,, devant <!>,.,
Me =^
R' + ;(.4-|^
47:N'«
,'a,,
c'esl-à-dire la formule de S. -P. Thompson donnant la vitesse critique d'amorçage
franc.
Comparaison fies rapidités d'amorçage. - Atliihuoiis les indices s et d
respeclivemenl ù la machine série el à la machine shunt (dérivation j, et
négligeons les termes en »1>8 dont l'importance dimintie très vite à mesure
que Tamorçage se produit.
Si nous considérons, pour une même valeur instantanée du flux, deux
dynamos série et shunt équivalentes, c'est-à-dire ayant même circuit ma-
gnétique, même puissance, même spire moyenne d'enroulement, même
eff'et Joule dans les enroulements et même vitesse angulaire, et si nous
désignons par :
7. le rapport commun aux deux machines de l'efl^et Joule dans l'enroule-
ment inducteur à la puissance électrique utile,
j3 le rapport de reflet Joule dans l'induit à la puissance utile,
On trouve aisément que
.1;, 3-r-(H-a)-^
1
(];,(" a(H-«)
y.
oi.{\ -+■ a.)
valeur voisine de - -I- 2 et qui montre, par conséquent, que l'enroulement
série est celui donnant de beaucoup la plus grande rapidité d'amorçage.
Cette propriété trouve son application dans les dynamos génératrices des
véhicules dits à iransmission électrique.
SÉANCE DU 4 MAI igo8. 92I
RADIOGRAPHIE. — Nom'elle méthode permet tant de constater, par la radio-
graphie, si un enfant déclaré né mort a vécu ou n'a réellement pas reçu.
iNote de M. Ciiari.es Vaillant, présentée par M. Edmond Perrier.
Le travail que j'ai l'honneur de présenter a pour but de permettre de
contrôler, par la radiographie, les premières phases de la vie chez les nou-
veau-nés : dire si un enfant mort a ou n'a pas vécu.
On peut dès à présent, par l'examen radiog"raphic[ue du cadavre d'un
nouveau-né, constater si un enfant a respiré, s'il a vécu et si on lui a donné
quelque alimentation.
Ce procédé nouveau sera, je l'espère, un auxiliaire précieux pour mes-
sieurs les médecins légistes, dont les moyens d'investigation sont très
restreints. C'est ainsi cpie l'enfant n" II autopsié, et pour leijuelona prati({ué
la docimasie hydrostatique, fut déclaré né mort alors (ju'il avait vécu i/|''.
Ce travail se décompose en cinq parties :
I" E/i/<i/its n'ayant [DIS vécu du tout. — Aiiciiii organe n'esl visible sur la rad/o-
giaphie.
2° Enjanis ayant eu (jucliiiics inspira/iims. — L'estomac seul esl perceptible;
plus les inspirations ont été nombreuses, plus cet organe augtnenlii de Iransparence,
de visibilité et de volume, passant de la grosseur d'un petit pois à celle d'une énorme
fève, en certains cas.
3° Enfants ayant vécu de 1 heure à i'\ heures. — L'estomac e:^t plus transparent
et a encore augmenté de volunie; l'intestin devient visible sur la radiographie.
4° Enfants ayant vécu plusieurs jours sans alimentation. — En plus des organes
abdominaux, les poumons, qui n'élaient pas perméables au\ rayens X jusqu'à ce
moment, deviennent transparents et visibles sur la radiographie; le foie se dessine
nettement, "puis l'ombre du cœur dont limage n'est pas toujours très nettement
lisible.
.5° Enfants alimentés pendant plusieurs jours. — Tous les organes sont plus
visibles, et la masse des gaz contenus dans l'intestin, étant plus considérable, permet
d'obtenir une image beaucoup plus intense de la masse intestinale.
Comme on peut s'en rendre compte par les séries d'épreuves qui accom-
pagnent cette Communication, en cas de mortalité d'un nouveau-né, le laps
de temps vécu peut être .déterminé dans une certaine limite par l'e.xamen
radiographique des organes abdominaux. La radiographie de la masse pul-
monaire, ne permettant d'oJJtenir un renseignement (}ue très tardivement,
ne devrait jamais être employée que comme complément d'investigation.
C. R., 1908. f Semestre. (T. CXLVI, i\" 18.) '21
922 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Conclusions. — Enfants n'ayant pas vécu : aucun ov^ane de visible sur la
radiographie.
Enfants ayant eu quelques inspirations : l'eslomac est le premier orgmie
jwrceplihle.
Enfants dont la vie a progressé normalement : l'eslomac et la masse intes-
tinale, second organe loisible.
Enfants ayant vécu quelque temps sans alimenlali(ni : estomac, intestins,
p.uiimons, foie el cœur visibles.
Enfants ayant vécu et ayant été alimentés : tous les organes sont plus
visibles que précédemment .
Il résulte donc de cet evposé qu'on peut, :iu moyeu di- la radiographie,
dire si un enfant décédé naturelleuieul a vécu ou non.
Chaque fois qu'un enfant aura vécu, ses organes abdominaux seront
visibles sur le cliché radiographique ; quand il n'aura pas vécu, aucun organe
ne sera visible.
Le méconium reste totalement étranger à tous ces phénomènes.
CHIMIE l'ilVSlQUE. — Sur le spectre d'étincelle ultra-violet du dysprosiu/n
et sur les propriétés magnélifjiies remarquables de cet élément. Note
de M. G. Urbai\, présentée par M. Haller.
i" Spectre. — On ne connaît encore d'autre spectre d'étincelle du dys-
prosium que le spectre visible obtenu par M. Lecoq de Boisbaudran {Comptes
rendus, t. (^11, i88(), p. ij5^ el contenant seulement les cinc} raies nébu-
leuses 583,5, 5,75,0, 570, 526,9, 325, 9. Ce spectre a été attribué à l'élé-
ment Zy. Demarçay a, d'autre part (Comptes rendus, t. CXXXI, 1900, p. 388_),
donné quelques raies ultra-violettes du dysprosiiim comme caraclérisliques
de l'élément A.
Le dysprosium que j'ai obtenu à l'éiiii de pureté el dont je n'ai pu faire
varier les propriétés par de multiples fractionnements systématiques pré-
sente ces raies avec un vif éclat, à l'exclusion des autres terres; et ces raies
se comportent dans les fractioûnemenls do la même manière que le spectre
d'absorption à l'aide du(|uel M. Lecoq de Boisbaudran a découvert et défini
le dysprosium.
11 n'est donc pas douteux rjue ces raies caractérisent cel élément au mémo
tilve que ses bandes d'absorptioji. Toutefois, la connaissance de ces qu(dques
raies ni'iiyanl semblé insulfisanle, j'ai l'ail de nombreuses mesures sur les
SÉANCE DU /[ MAI 1908. ()'23
diflercntes photographies que j'ai obtenues du spectre d'étincelle du dys-
prosium dans les régions ultra-violettes. (]e spectre est l'un des plus riches
en raies parmi les éléments de la famille des terres rares. Je ne donne ici que
les piiiici[)ales ou, du moins, celles qui mcjut semblé al)solument certaines,
parce que mes appareils ne me permettent pas de faire des mesures avec une
précision suffisante pour que l'altributiou de très faibles raies ne laissent pas
place à quelques doutes.
Les nombres cjui figurent dans la liste suivante sont certainement exacts
à f-^ près d'unité Angstnim :
2872,0 forte
2go4, 1 assez forte
2948,5 assez foi'le
2950,4 forte
2955,4 assez forte
2969.2 forte
3029,7
3038.4 forte
3o52 ,3 assez forte
3oGo,6 assez forte
3062,7 assez forte
3>09,8
3 1 28,6 assez forte
3i35,5 très forte
3:4o,7 assez forte
3i46,i
3i52,4
3i63,o forte
3170,4
3206. 5 assez forte
321 5. 3 forte
3216.7 '■'•^^ forte
3221 ,5 assez forte
3223,3 assez forte
3235.8 forte
3206,7 assez forte
3240,3 assez forte
325 1 ,5 très forte
3266, 'i très forte
o3o9,o très forte
3320,2 forte
3341 , î forte
3385,9 très forte
355o,4 forte
3393,9 très forte
355i ,7 forte
3396,3 forte
3574,0
3420,0
3576,3
3423,0
3591 ,3 assez forte
3434,7
3594,8 assez forte
3439, 1
36o6,3 assez forte
3443,7 forte
36i3, I
3447>2
3620,3
3456,7 assez forle
363o,5 forle
3461 , I très forle
3645,4 très forte
3471 ,3 forte
3648,9
3477 ,0 forte
3695,0 forte
3494,6 très forte
3724,6
3496,5
3747-7
3498,0
3753,8 assez forte
3498,8
3757,3 forte
35oi ,5
3786,3
35o4, 5
3788,6
35o6,8
38i6,8
35i2,8
3872,3 forte
33 17, 3
3944,8 très forte
3524,2 forte
3978,7 assez forle
3527,3
3997.0
3529,3
4ooo,7 forte
353i ,9 très foiie
4045,7 forte
3535, 1 forte
4078,0 forte
3536,2 forte
4 1 o4 , 0
3538,5 forte
4187,0 assez forle
3542,5 assez forle
4195,0 assez forte
3544,^
4212,5 très forte
3546,8
422 1 ,3
924 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ce spectre a été obtenu avec des solutions de chlorure et en condensant
l'étincelle.
1" Magnélisme. — M. Sléplian Meyer {Silz. Fier, der R. Acad. zii Wien, t. CX,
p. 492-5^1) a piiljlié en 1901 un ceilain nomliie de mesnres magnétiques qu'il a efTec-
tuées avec les terres rares fractionnées par Cleve el par Niison. iValurellenienl aucun
nonihre relatif au dvsprosinni ne figure dans celte Note : Tisolement du dysprosiurtfi
[G. UllBA^^, Co/ii/iles rendus, t. CXI^II, 1906, p. 7SJ) est un fait récent; mais sous la
rubrique oryde d' holmiitm figurent des \aleurs fort élevées de susceptibilité ma-
gnétique.
J'ai pu me rendre facilement compte, d'ajjrés les publications de Cleve, celles de
ses élèves et celles des speclroscopistes qui uni examiné leurs produits, de ce que
sont ces substances désignées sous le nom de liolmiiiin : ce sont des terres renfermant,
outre de l'vttrium et de l'eibium et quelques autres impuretés, une propoition no-
table d'iiolmlum véi'itnble el une proporlion plus grande encore, peut-être, de dvspio-
sium ; de telle sorte que les valeurs de x. 10' obtenues par M. Mevei- j)Our ces corps,
valeurs variant de i-S à 200, n'ont qu'une valeur scientilique assez limitée, malgré
l'intérêl (|u'elles présentent.
J'ai délerininé le coefficient d'aimantation des oxydes de dysprosium,
Dy*0% provenant des termes consécutifs d'un de mes fractionnements, au
moyen de la balance magnétique de Curie et Cliéneveau. Les résultats
d'expérience sont les suivants :
Numéros roitls
d'ordre de
des fraclioiis. substance. Déviation. a:. 10'.
31 0,1974 26,27 289,5
.3-2 o,2o3i 26,77 286,9
33 o,2256 29,98 289,3
34 0,2796 37,48 291,7
3.=) 0,2476 33, o3 290,4
30 0,2491 33,23 290,4
Le sulfate de cobalt pris comme terme de comparaison a donné une dé-
viation égale à 3, Go pour 0,197/i de sulfate. Si l'on admet pour le coeffi-
cient d'aimantation de ce sel la valeur 89,7 x lo"" donnée récemment par
M. Meslin (Ann. de Phys. et de Chim., 'i" série, t. Yll, i9o(), p. 182). on
trouve, pour les difïérents termes de ce fractionnement, des valeurs irrégu-
lièrement comprises entre 286,9.10" el 291,7.10-% c'est-à-dire des
nombres qui peuvent être considérés comme constants et dont la valeur
moyenne est en nombres Vonds 290. lo"".
SÉANCE DU 4 MAI i <) )8 926
Cette valeur considérable donne au dys|)rosium la première place parmi
les éléments paraniagnétiques. Son oxyde l)/-0' est environ i?,8 fois plus
magnétique que l'oxyde de fer Fe'' O'.
PHYSICO-GllIMlE. — Surl'cnlrainement de corps soluhles parcerlains précipùés.
Note de M. Paul Frio.v, présentée par M. Ilaller.
M. Jean Perrin a montré comment rélectrisation de contact que prend
un corps plongé dans leau pouvait jouer un rôle capital dans un certain
nombre de problèmes physico-chimiques et même biologiques importants,
en particulier dans le cas des solutions colloïdales, dont il a formulé le méca-
nisme en une élégante théorie (' ).
Tel me parait être aussi le cas des entraînements de corps solubles par
certains précipités auxquels se rapporte la présente Note.
I. L'élude des eiitraînemenls de magnésium e( de lantliane pai' le sulfale de baryum,
parliculièremenl dans les evemples suivants, me conduit à signaler riiilluence de la
nature du milieu dans lequel a lieu la |irécipilation, d'une part, et, d'autre part, de la
concentration et de la valence de l'ion entraîné.
Concentration
Pouls
du
l'oiils
Nature
ilii pri-cipitt-.
corps cnlrainé.
mlrainé.
du milieu.
îJ^(i\0^)'La
1 ))
; o,o5o2 de La (-)
»
Neutre
f 0,0266 de La
rlîHCI
, 0,0 j8o de La
^^KOH
IS, iT) t
îôW(^'0')'I^«
o,oT2/4 de La
Neutre
* j * '
' o,oio3 de La
ri-ôHCl
0,0090 de Mg (')
^WI^OH
,-io(NO^)^Mg
o,oo5o de Mg
Neutre
\
' ().oo4o de Mg
T^.-HCl
J'ai aussi constaté que la dilution du coips entraîneur pouvait intervenir d'une façon
intéressante.
l'dids Coiiccnlr.iliuii Nature
du |)réeipité. de l'eiilrainé. du milieu.
is, i5.... y^(i\0')^La Neutre
(') Comptes rendus. igoS (t. CXXXVl, u"~ 2:$, "ii; t. GXXXVIl, n°' 14. 15).
("-) La dosé à l'état de La^O^
(^) Mg dosé à l'état de F-O'Mg^; moyenne de_|nombreux dosages.
Poids
entraîné.
Volume t<;)tal.
08, o5o2
J 000""'
os, 01 12
200™'
92') ACAUi:MIE DKS SCiEXCES.
En résumé :
ï° L'entraînement d'un corps soliililc |);ii un précipité est [ilus foil en
milieu basique (ju'en milieu neutre et plus InrI en milieu neutre qu'ru milieu
acide.
Ce rapport est voisin de 2 dans les divers cas étudiés.
2° L'entraineuient croît avec la conceiilraliou île riou entraîné.
Il varie de i à 2 (juand la concentration varie de -^^ à ^ normale et de ~
à Y^ normale.
3° L'entraîtiement croît avec la valence de l'ion entraîné.
Il est 10 fois plus fort avec le lanthane trivalent qu'avec le magnésium
divalent.
4° Le précipité entraîne d'autant mieux qu'il se trouve dans la liqueur à
une dilution plus grande.
II. On peut, il me semble, interpréter assez sinq)lement ces divers résul-
tats en appliquant à chaque grain du précipité les lois de l'électrisation de
contact :
La charge que prend le grain parait être due aux ions H"^ ou OH et est
beaucoup amoindrie par la présence d'ions polyvalents de signe opposé.
Par exemple, des ions polyvalents positifs s'accrochent à la paroi que
chargent négativement des ions OH^, et l'on a, en définitive, fixation sur le
grain des ions polyvalents positifs par l'intermédiaire des ions OH comme
moi'dants.
Bref, c'est cette cause de fixation d'origine électrique qui, venant s'ajou-
ter à la cause inconnue du genre cohésion, déterminerait les entraînements
d'ions polyvalents par certains précipités.
Dans le cas étudié du sulfate de barviim, le Ictiuc dit de cohésion paraît
être assez notable.
Ce précipité est dense et cristallin.
Je compte reprendre ces recherches sur des pi'écipités spongieux, [)ré-
sentant une plus grande surface, comme les sulfures.
Mais, dès à présent, je pense qu'une étude plus approfondie de ces résul-
tats peut donner un guide rationnel pour diminuer (ou augmenter) ces
entraînements par les précipités de matières solubles.
SÉANCE DU 4 MAI 1908. 927
CHIMIK PHYSIQUE. — T'ariation de la force électromotrice de chenues liquides
par polarisation de diaphragmes interposés. Noie de M. Piekre Gikard,
présentée par M. Dastrc.
Si, dans un couple li(juidc constitué pai' deux solutions de concentra-
tions c, et c, d"un ék'Ctrolylc acide ou basique bien dissocié et donnant une
diU'crence de potentiel/», on intercale un diapliragmede cliiornre de clirome
ou d'alumine calcinée bien lavé et imbibé de la solution r, ou Co, la diflé-
reiice de |)f)tentiel yo' rju'on enregistre esl toujours inf(4ncuie àyj(dans notre
dispositif de mesure : niétliode d'opposilif)ii avec rélectr(unètre capillaire
comme appareil de zéro, le circuit exlérieiir du couple avec le diapbragnie
interposé est fermé pendant le court espace de temps, variable d'ailleuis à
volonté, qui précèdela rupture du couil-circiiit de réleclroniètre).
Exemple :
Pour WCA-^n HCI^J-jw, <iii a /i = cy"",o6o.
L'interposition d'un diaphragme en CrCl' donne /?'^ o^"", 024.
Si le diaphrap^me est constitué par un tube en U renversé, l'empli, par
exemple, de CrCT' ou de gélatine, et qu'après avoir constaté l'abaissement
susdit de différence de potenliel, on enlève Ir tube et qu'on plonge la branche
primitivement en contact avec la solution c, dans la solution c.^ et viceivrsa,
la valeur p' cju'on enregistre alors est plus grande que /j; c\ p' — p égale sen-
siblement y» —/?'.
Si l'on réalise la chaîne liquide suivante : solution de concentration c^ —
deuxième solution c, — solution c^, et qu'on intercale un diaphragme entre
les deux solutions c, , on retrouve encore le même phénomène, bien que le
système solution c, — diaphragme — solution c, soit symétrique.
L'intercalation d'un diaphragme de Cr ( U'' bien lavé ou d'une feuille mince
de gélatine, dans un couple licjuide composé de deux solutions d'un sel neutre
NaCl, KCl, INa, 50' Na-, MgCl-, etc., n'apporterait aucune modifica-
tion au voltage initial de cette pile.
Les modifications précitées sont, en elfel, liées étroitement à la charge
électri(jue qu'est susceptible de prendre le CrCl', la gélatine, etc., au
contact de la solution d'électiolyte.
On sait, depuis les travaux de M. Jean Perrin(') sur l'éleclrisation de
(') Comptes rendus, igoS, p. \[^[^l^■^l Journal de Oximie physique. i9o4) p- 601.
(^2H ACADÉMIE DES SCIENCES.
contact, le rôle prépondérant que jouent à cel égard les ions H"^ eL Ull" ;
les recherches de M. Perrin ont mis également en valeur le rôle des ions
polyvalents qui inlcrviennent dans ces phénomènes en neutralisant plus ou
moins, selon le degré de leur. valence, l'action des ions monovalents actifs
et de signes contraires.
Or, en diminuant à l'aide d'ions di- et Irivalenls la charge que les ions
H"^ et OH communiquaient à nos diaphragmes, nous avons observe un
abaissement parallèle de la différence p — p' .
Voici quelques chiffres parmi plusieurs exemples :
I.e couple HCl ^ u + FeCv- Iv' -1- ( <, — HCl ^ . 4- 1-^eCy" Iv' -^
donne p — o"'", o5o.
[.'interposition d'un diaphragme en CrCl'' donne p' = o'"", o'i'i-
Le couple HCl ,i- n + FeC/K^ ^ n llCl ^ n + FeCy'vK' ^
donne /* = o^"", o/|0.
jVvec diaphragme de (XJl^ : p' = o'^'SoSq.
En résumé, la modification qu'apporte, à la valeur initiale de la force
électr'oinoLrice d'une [>ile de concentration, l'interposition d'un diaphragme,
varie quanlitalivement, toutes choses égales d'ailleurs, comme la charge
électrique que prend le diaphragme au contact d'un électrolyte.
La lliéoiie du pliénomène nous parait être la suivante : il faut concevoir le ilia-
phragnie comme composé d'un grand nombre de tubes capillaires ; dans chaque tube
capillaire, la paroi et la zone de contact de la veine liquide se chargeront de signes
contraires (couche double de Quincke).
Le voilage du couple liquide agissant comme force tangenlielle déterminera le
"lissemenl de cette veine liquide le long de la paroi; même dans le système solu-
tion c, — diaphragme — solution c, — solution c.,, il suffira du court passage du cou-
rant qui précède la rupture du court-circuit de l'électromètre. Des charges de signes
contraires s'accumuleront aux extrémités du tube; le champ électrique grandira
jusqu'à la réalisation d'un étal d'équilibre entre la quantité d'électricité ramenée en
arrière par conduction le long de la veine liquide et celle entraînée par convection dans
le sens de l'écoulement; il est aisé de voir que cette dillérence de potentiel est de sens
inverse de celle d'un couple RH(c, )— HH (fj), où c,>C2, ou bien d'un couple
KOll(Ci) — H0H(C2). L'interposition d'un diaphragme doit donc toujours commencer
par abaisser la force électromotrice du couple liquide. C'est en elVet ce que donne
l'expérieure.
(') FeCvMv^ // dans la sol ul ion de IU',1.
^ ' ■ loo
SÉANCE DU 4 MAI 1908. 929
Notons aussi que la polarisation du flia|ilirngiiie croissait jusqu'à un maximum avec
le temps de passai^e du courant.
Si MOUS appelons R la force électromotrice de liltration à travers le diaphragme ('),
p la résistance spéciliqiic du liquide du couplf, p sa force électromolrice, z la diffé-
rence de potentiel de la couche double el n le coeflicient de frottement de la solution
électrolylique à travers les tubes capillaires, on a
Cette valeur E, qui nous est donnée dans nos expériences par la différence/)—/)',
doit être indépendante de la longueur et de l'épaisseur du diaphragme; c'est en eftet
ce qu'on constate. On voit qu'il est possible de tirer pratiquement de celte formule c,
différence de potentiel du diaphragme el de la liqueur qui le charge. Pour la gélatine
et SO^H- — /J, nous avons trouvé £ = o^°'',236.
10
Vav résumé, nous ne pensons pas que les niodificalions (jui peuvenl èlie
apportées au voltage de coupl(.'s liquides par des diaphragmes ou des mem-
branes soient dues à la variation de mobilité des ions dans le milieu inter-
posé. Les phénomènes d'électrisation de contact jouent là un rôle essentiel.
CHIMIE INDUSTRIEI.Li::. — Sur la synthèse de l'ammoniaque el de l'acide
cyanhydrique. Note de M. Hfrman-C. Woi.iKiiKCK.
Dans la suite de mes recherches sur la synthèse de l'acide cyanhydrique
j'ai eu occasion d'employer un générateur de gaz, système Dowson, chargé
de charbon de bois.
L'air introduit an-dessous de la grille fut cli:iuffé pour diminuer la quantité de
charbon nécessaire pour niainlenir les températures assez élevées du procédé.
La lempératiire dans le générateur, à la hauteur de 23™ et de 4*3'™ au-dessus de la
grille, était mesurée par des couples thermo-électriques el un pyromètre, système
Le Chatelier.
Au-dessous de la grille, une couche d'eau d'inviron S"^™ de profondeur était main-
tenue pendant la durée des expériences.
L'air fut introduit au moyen d'une soufflerie positive (posi/t\c b/o^ver) à raison
de 8)."'' par heure. Les gaz résultant de l'opération passaient à travers un scrubber
rempli de coke el se lavaient d'abord dans une solution de soude caustique, puis dans
l'acide sulfurique étendu. Les résultats de trois expériences consécutives, d'une durée
(') Voir Perkin, Journal de Chimie physiqiu'. 1904, p. 610.
C. R., if)08, !•' Semestre. (T. CXLVI, N" 18.) '2'J
f)kl ACADÉMIE DES SCIENCES.
cliiicuiic (le I lieme, liiiciit les ^-iii\anls :
QuaiiLilù
NuiiiL-ro Tenipéraliirc en grammes.
(In
l'expérience. (le l'air. à 23°". à 4'j'"- " ^^'^ Azll\
O 0 0 o o
1 25o 1220-1240 iiSo-iioo 66,83 63, 00
Il 270 i2.5o iioo 86,20 .52,1 3
III 3oo 1260-1340 ii.'|0-ii6o 97i7o 7'i53
La quantité de cliarbon in ùlée par heure était àe 17''-.
Il paraît résulter de mes recherches que l'acide c\;uili\(lriqiie se forme dans la zone ■
de température la plus élevée ;
'2 Az -^^ O + H^O + 4C = 2II \/.C -h 2CO,
mais qu'une partie est décomposée de suite :
lIAzG+ II^U.-A/.JI'+CO.
Il était à supposer (|ue toute trace de va|)eur d'eau devrait être décomposée par le
charbon incandescent, mais je n'ai jamais réussi à oljlonii- de lacide cyanhxdriipie
sans des quantités considérables d'arnmonia((ue. La présence de vapeur d'eau peut
donc être tenue comme prouvée dans la zone supérieure.
Une autre cause possilile de la décomposition pourrait élie la j)résence d'acide car-
boniipie :
II A/.G -f- CO^-t- 2 H ^- AzU' -)- 2CO ;
n)ais la présence de I acide carbonique est encore plus problématique avec les tempe-
ratures élevées du générateur.
Ces expériences fui-enl exécutées au cours d'une série d'essais pour la
production de Facide cyanhydrique au moyen d'un mélange d'air et d'am-
moniaque passant à travers du charbon incandescent contenu dans un
générateur, système Dowson.
r/cssai particulier qui m'avait amené à faire les expériences rappoit(''cs
avait donné les résultats suivants :
Température
a ',6<-.
1 lOU"
Quanti
eu gram
llAzC.
•'77. î
lé
mes.
de l'air.
2.Î0"
I 1 80"- 1220"
.\zH = .
356,0
Dtiréc de l'expérience : 2 heures et demie.
\ii' 82'"' par heure
(iliarbon 17''^ )>
Ammoniaciue totale introduite Sa.")?
SÉAiSCE DU 4 MAI I()o8. Q^ï
L'aclclc cyanhydrique correspond à 1 1 iS; d'ammoniaque.
Nous avons donc un total de 'iGy*»',^ ou un excès de 142^^,7, soit 44
pour 100 sur la quantité employée.
CHIMIE. — Dosage des cléments halogènes dans les composés organiques
chloro-bromés. Note de M. H. Baubi«;\v, présentée par M. Troost.
Nous avons nionlré, M. G. Cliavaiine et moi ( ('nmples rendus, t. CXXXVI, p. r 197,
et t. CXXXVIII, p. 85), que, dans l'attaque des substances organiques halogénées par
le mélange sulfo-cliromi([ue, on avait un prorcdi' permettant de doseï- rapidement ces
éléments halogènes. Nous avons fait voir de pins ipie, pour les composés cliloro-iodés
et bronio-iodés, on pouvait séparer facilement liode d'avec le clilore et le brome.
Les composés chlorés, par l'action du mélange sulfo-chromique, donnant du chlo-
rure de chroniyle quand on n'(q)èie pas en présence de sels d'argent, taudis que les
dérivés bromes ne donnent jamais et dans aucun cas de produit similaire, on pouvait
espérer séparer ces deuv éléments dans les corps chloro-bromés, en faisant barboter
les produits volatils, entraînés |)ar le couiani d'air, successivement dans l'eau pour
arrêter le chlorure de chiomyle, puis dans une solution faiblement alcaline de sulfite
de soude pour absorber le brume.
Des essais nombreux, t'ails dans les conditions les plus variées, m'ont
montré qu'avec le chlorure de chromyle il y a toujours un peu de chlore
libre, comme l'avaient observé de précédenls auteurs. Ce chlore, que l'eau
seule ne saurait retenir, souille donc la solulion alcaline, et la méthode est
en défaut.
Pour doser le chlore et le brome séparément, on procédeia donc à la combustion
du composé, par le mélange sulfo-chromique, comme à l'ordinaire, en présence de
sulfate d'argent, et l'on recueillera dans une solulion alcaline de sulfite les produits
volatils. La question est alors ramenée à l'analyse d'un mélange de chlorure et de bro-
mure alcalins en présence d'un excès de sulfite. Ce problème, j'en ai donné la solution
en 1899 {Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 53) à propos de l'analyse d'un mélange de
sels halogènes d'argent attaqué de même par le réactif sulfo-chromique.
On peut également utiliser la méthode par difFéience, celle que nous
avons fait connaître, M. lîivalset moi, en i8()7 (Comptes rendus, t. CWIV,
p. 8 "><)) et d'après laquelle on dose d'une part le chlore et le brome en bloc
et, de l'autre, le chlore seul après avoir éliminé le brome, procédé aussi
simple ([ue précis comme nous l'avons monli é.
Pour cela, la solulion alcaline des deux éléments halogènes est divisée en deux parts
égales; ce qui est aisé sans erreur sensible, à cause de la faible teneur en chlore et en
932 ACADÉMIE DES SCIENCES.
brome, el surtout si l'on fait le partage a l'aide de deux vases, l'un de Soo™'. l'autre
de aijo'""', rigoureusement calibrés l'un par rapport à l'autre.
Dans l'une de ces liqueuis on précipile le cliloie et le brome, en opérant en milieu
fortement nitrique |)Oiir parei- à la rcduclioii du nitrate d'aigent, lorsqu'on chauflera
pour chasser le gaz sulfureux.
Quant à l'autre, après neutralisation de l'alcali pour éviter l'attaque du verre, elle est
concentrée à l'aide de la chaleur et par iiisiifllation d'un courant d'air. On arrive ainsi
en moins de i heure à ramener le volume à quelques centimètres cubes (20 à 25) sans
avoir à craindre aucune perte par projection, loiM|u'on opère avec un tube capillaire
dans une fiole conique ou un ballon à long col. l^e liquide est ensuite versé dans un
cristallisoir à fond |)lal et à grande surface, où l'on détruit finalement l'excès de sulfite
par quelques gouttes d'une solution concentrée de permanganate de potasse, jusqu a
teinte rose persistante.
A partir de ce moment, on se trouve dans les conditions du |iri>blème étudie par
M. Kivals et par moi : l'élimination du brome en présence du chlore par évaporation
et dessiccation dans le vide après addition de sulfate de cuivre et de permanganate de
potassium. Ce dernier sel, en agissant comme oxydant sur le bromure de cuivre formé
par voie de double échange, et .sur le bromure seul, met le brome en liberté et il ne
reste que le chlore dans le résidu sec, qui, repris par l'eau, fournit une solution où
l'on peut doser ce chlore. Par difterence avec la première pesée, on peut donc aussi
doser le brome, lin doublant les poids, on a cuix des deux élériienls halogènes conte-
nus dans le poids de matière analysée.
C'est ainsi que j'ai procédé |ioiir les deux dosai^es doni je donne ici les
résultats. Le second essai, faute d'une autre matière chloro-bromée pure,
a poité sur un mélange synthétique d'un dérivé chloré et d'un corps brome
purs, cet artifice n'entacliant d'ailleurs pas le principe de la luéihode.
i" i.2-chlorobionio])ropane CHH^ClBr — CH^
[3.
Matière
employée. t>|]|oiui. Calculé. Trmné.
AgCI Qi-', 27.56 » »
(^1 pour 100 " 22,54 '-i'-'-j^'t
AgBr.. oK,3582 » »
Jir pour 100 » 5o,79 5o,65
os,3oi2
■2" Mélange d'acide i./î-broinobenzoïqne C"H'Br.C()-H et de
4-valérolaclone-5-chloréeC«H=.CO.CH.CH^CH.CH^Cl :
2-ln'nzovl-
CO ()
Matière einpluyée. Obtenu. Calculé. Trouvé.
,„„ , , , . i AgCI 0S,IÔ02 » »
qB 2460 laclone chlorée < „, , , ,
( Cl pour 100. . » 14.90 i-ljg-t
„ . , , , I AgBr ot-',2oS4 >> »
os,223o acide brome • ,, ., ^ .,
br pour ioo. . » j9i''o ■J9!7"
SÉANCE DU 4 MAI lyo8. 933
La méthode de combustion par le iiiélaiii;i' sulfo-chromique étant admise,
et celle de dosage par dillérence du Cl et du Br dans un mélange salin étant
déjà établie d'autre part, ces deux essais m'ont paru suffisants en l'espèce
pour montrer l'exactitude du procédé.
CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle méthode de préparalion. des liomologues
de la naphtaline. Note de MM. (î. Darzkns et H. Ro.st, présentée par
M. Haller.
L'un de nous a montré que les cétones dérivées de la benzine peuvent,
par réduction du groupe CO en CH-, donner les carbures correspondants.
11 était important d'examiner si les cétones dérivées de la naphtaline
pouvaient être réduites de la même façon. Ces recherches nous paraissent
utiles, les homologues de la naphtaline étant très peu connus.
La réaclion de Friedel et Ciafts ne donne qu'avec de mauvais lendements le dérivé (3
et l'on peut craindre la présence d'un peu de dérivé a presque impossible à séparer,
les picrates de ces corps étant instables et facilement décomposables par les solvants
tels (|ue l'alcool.
I^a réaclion de Filtig par le sodium et les ilérivés bromes est peu pratique, et, de
]dus, la (3-broninaplitaline est un corps difficile à jnéparer.
Au contraire, les naphtylalkylcélones se préparent facilement par l'action de clilo-
rures d'acides sur la naphtaline, en présence de chlorure d'aluminiimi, et nous avons
pu trouver les comlitions pour lesquelles cette réaction donne d'excellents rende-
ments, pouvant alteindre 90 pour 100. Ces cétones donnent des picrates bien délinis
permettant, ainsi que M. Rousset l'a monlié, une séparation facile (').
Il était donc tout indiqué de rechercher si la méthode de réduction par
le nickel réduit pouvait être appliquée à ces cétones et conduire à la syn-
thèse des carbures.
Dans un tube de Sabalier, préparé en réduisant de l'oxyde de nickel à aSo" et
maintenu à 180", on fait couler lentement de Tcz-acétylnaphtaline; on constate de suile
une notable élévation de température qui nécessite un réglage attentif du cliaud'age.
Il se produit de la \apeur d'eau, et l'on recueille l'ot-élhylnaphtallne, foiinée sui\ant
l'équation
G"' 1|- - CO — CH ' + 411 :L C" H' - CH2 — CH' + \\H).
(') L. RoussKT, TItèse, 1896.
,,'5/, ACADl'îMIE DES SCIENCES.
Le rendement r>t iniaiilllalif. et nous n'iuons pas observé criivclrogénatloii du
novau.
L'a-éthylnaphliiliiic a été caractérisée par son picrate fondant à ()8".
Oans les mêmes conditions :
La [i-acétyliiaplilaline nous a donné la p-éthylnaplilaline;
L'a-isobutyrylnapiilaliiie nous a donné l'a-isobutylnaplitaline ;
La ^i-isobutyrylnaphtaline nous a donné la p-isobutylnaphtaline.
Ces deux derniers, homologues de la naphtaline, n'étaient pas encore
connus.
Wegscheider (') cl l>aur (-), par l'action du chlorure d'isobulyle sur la
naphtaline en présence de chlorure d'aluminium, ont obtenu la tertiaire
isobutylnaphtaline. Par notre méthode, nous n'avons pas à craindre les
transpositions moléculaires dues au chlorure d'aluminium.
L'a-isubuhln;i|>hlaline est un liquiiie mobile à odeur de pétrole et bouillant à 136°-
i38" sous I I""".
La (3-isobulvlnaplitaline est un Hijuide mobile à odeur faillie, bouillant à ii?."-i i3°
sous G""".
CHIMIE ORGANIQUE. — Actwn du l/rumiire de phénybnagnésium sur le second
étiu-r mH/ivh'que de /'acide paradirnélliylainidoorlhobcnzoylbenzoïque. Note
de M. J. PÉKAiiD, présentée par M. A. Haller.
MM. Haller et Guyot ont montré que le chlorure de l'acide orthobenzoyl-
benzoique peut se comporter connue un corps tautomère (/). Plus récem-
ment, M. H. Meyer a préparé les étliers méthyliques répondant aux deux
formes tautomères de l'acide ( ') :
CIl^— O G» 11'
r.H*/co-c«iF ■ G
^ \COOCtF G'^H'/^^O
GO
(') Wecscueiueei, MonaUliffle fiir Chciniv. l. V, p. l'i-j.
(2) BA.UH, Berichle, l. XXVIl, p. 1623.
(3) Bull. Soc. c/ii/ii., t. XXV, 1901, p. :'i9.
(') 11. MEïiiit, Mou. fiir Cheinie. t. WN, '904. P- 47-5.
SÉANCE UU /■[ MAI 1908. 935
Nous avons préparé, par une méthode analogue à celle de M. 11. Meyer,
le second élher mélliylique de Tacide paradiiiiéthylaniidoorlhobenzoylben-
zoïque, le premier ayant déjà été préparé par MM. Haller et (luyot ( ' ).
A cet effet, on inlrocUiil 20B d'acide par.Tlinii'(livlamidooi'lliol)enzo\ Ibenzoïqiie |iiir
et sec, daiT^ un liallon à distiller dont la tubulure est reliée à une trompe à vide; on
ajoute 5o™" de sulfure de carbone pur et sec, puis 20s de clilorure de thionyle dilué
dans .jo'"" de sulfure de carbone pur et sec. On fait le vide en cliaud'ant légèrement au
bain-marie. Lorsque tout l'acide sulfureux a été chassé il reste une liuile orangée sur
laquelle on verse 100""' d'alcool méthylique absolu. On agite, on obtient une solution
qu'on décante. On ajoute ensuite une solution concentrée et froide de carbonate de
sodium, jusqu'à réaction faiblement alcaline. Le paradiméthylaniidoorlliobenzoyl-
ben/.oate de métliyle se précipite en feuillets qu'on fait recristalliser dans l'alcool
mélliylique bouillant. On obtient ainsi de larges feuillets soyeux, onctueux au toucher,
très peu solubles dans l'étlier, très solubles flans le benzène, fondant à 116°. Ce ]ioint
de fusion est très voisin île celui du premier étliei- (F. 118°), mais le second étiier dif-
fère de l'autre par la solubilité dans les divers solvants et aussi par la forme cristalline.
Le mélange de ces deux étiiers fond d'ailleurs au-dessous de gS".
Nous avons étudié précédemment ractioii du bromure de pliénylmayué-
sium sur le premier étlier méthylique de l'acide paradimélhylamido-o-
benzoylbenzoïque (-) et montré qu'il se forme dans cette réaction un com-
posé auquel nous aAons attribué la formule
C'H' CMPN.((;il )^
G
OH'/^O (F. i94°n.c.).
G (OH)
G" H5
Nous avons également fait agir le bromure de phéii>lmagnésium sur le
second éther méthyliipie de l'acide />-dimélhylamido-o-]jenzoylbenzoique.
A cet effet nous avons procédé de deux façons différentes ; soit en faisant tcjmber
goutte à goutte une solution étliérobenzéui([ue de bromure de pliénylmagnésiutn
(-,^ de molécule) dans une solution benzénique de paradiméthylamido-o-benzoyl-
benzoate de méthyle (^„ de molécule), soit en fai«nt l'inverse. Dans les deux cas nous
avons obtenu le même composé (F. ig/J") qu' ^^t^ produit dans l'action du bromure de
jjhén\ Imagnésium sur le premier éther ( F. ijS").
(') Comptes rendus, t. GXIX, p. 20J.
('- ) Comptes rendus, t. GXLlll, igoO, p. îà'-
g36 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Nous avons identifié ces deux corps (F. i(/i") par r(''tud(' de leurs pro-
priétés. En particulier, la condensation ave la dimélh) laniline nous
a donné le diparatétraméthyldianiidotétrapliényldiliydrobenzofurfurane
(F. i6o°), identiciue à celui préparé par nous dans nos précédentes
recherches.
CHIMIE ORGAMQUE. — Fixation de V acide cydnliydrique miv l' acide
benzoylacrylique. Note de M. J. liorcAUi/r, présentée par
M. a". Haller.
Dans une Note précédente (' ), j'ai indiqué que l'acide lieuzoylacrylique
et ses analogues (acidesy^-niétiioxyhenzoylacrylitpje el niéthyléne-dioxylien-
zovlacrylique) s'ajoutent aisément 1'"°' d'acide cyanhydrifjue. Tliéoriquc-
nient, celle fixation peut se faire sur la fonction célonique ou sur la liaison
éthyléniquc, et, dans celle dernière hypothèse, deux cas peuvent se pn'--
senter, suivant que le groupe CAz est rattaché au carbone a ou au car-
bone ji par rapport au carboxyle. L'ensemble des faits exposés ci-dessous
montre que raddition se fait sur la liaison élhylénique et que le nitrile-
acide obtenu avec l'acide benzoylacrylique est l'acide benzoylpropioniquc
a-cyané
CMF- CO - CH^- CH(CAz) - CO=H.
En effet, cet acide parait bien identique, malgré une pelite différence
dans le point de fusion, avec l'acide phénacylcyanacétique préparé par
M. Klolib (^) par l'action du cyanacétatc d'éthyle sodé sur la bromacéto-
phénone el saponiilcalion de l'éther obtenu.
D'autre part, la saponification de l'acide l)enzoylpropionique a-cyané
ma donné un acide bibasique dont les propriétés générales s'accordent
avec celles décrites par W. Kues el (J. Paal pour l'acide
C'H'— CO - CtP^ CH(G02H)2
qu'ils dénomment acide '^-henzoylisosucnnique (^ ' ).
(' ) ('u)npltis rendus, l. CAIA I. 190S. p. 1 .'| 1 cl :') 1 i.
(-) Comptes rendus. L (J\iX. 189^, |). 16 r, el l. (A M. iS().";, p. ',63.
(■') lier. d. d. c/ie/ii. (ieselL. I. \X\ III, iSS5, p. 33->(.
SÉANCE DU /( MAI 1908. 987
l'^nfîn les divers composés dérivés de ces acides, et qui seront décrits à la
suite, confirment encore la formule proposée.
I. Acide benzoylpropioiiuiiie c.-cyanè [acide pliènacylcyaiiaciilique de Klobb)
C«I15— CO — CH^— CH(CAz) — COMI. — Il prend naissance quand on dissout
l'acide Ijenzojlacrylique dans la f|uanlilé équivaienle de solution de cyanure de po-
tassium au dixième. Après 24 iieures de repos à froid, on précipite par l'acide cldoi-
hydrique.
M. Klobb indique les points de fusion : (iij" pour l'acide hydraté, gg^-ioo" pour
l'acide anhydre; j'ai trouvé 70° (hydraté) et loS" ( a nhy die). J'ai constaté, par ailleurs,
l'identité complète avec le produit de M. klobb.
II. Acide benzoylpropioniiiue a-carboxylé {acide ^-benzoylisosuccinique de hues
et Paal) C^H»— CO — Cil- — CH{C0«H)2. — La saponification du nilrile-acide pré-
cédent, par la lessive de soude étendue et chaufTage au bain-niaiie bouillant, fournit
l'acide bibasique correspondant, toujours mélangé d'une proportion importante
(|- ou 3) d'acide benzoyipropionique provenant de sa décomposilion. On opère la sé-
paration en utillsanl l'insolubilité du sel de baryum de l'acide bibasique. Kues et l'aal
indiquent pour leur acide le point de fusion i-8°-i79''; j'ai trouvé seulement 174°. l'ar
ailleurs, identité des propiiétés. 11 se décompose par l'ébullition de ses solutions
acides, comme de ses solutions alcalines; dans les deux cas il y a formation d'acide
carbonique et d'acide benzoyipropionique.
III. Laclone de V acide hydrobenzoylpropioriiiiiie a-caiboxylé (y-phényl-y-oxy-
a-carboxylbiUanoujue) CMl^— Cil OH — CH^— CH(CO-H)-. — Cet acide s'obtient
facilement par réduction de l'acide bibasique précédent au moyen de lamalganie de
sodium. Je n'ai pas isolé l'acide lui-même, mais sa laclone
C« H^ - Cil — CH^ - Cil - COHl,
I I
O CO
qui est isomère, mais non identique, avec l'acide pliénylparaconique.
La lactone en question fond à 106°; elle est un |)eu soluble dans l'élher et dans le
benzène, facilement soluble dans l'alcool, très |)eu soluble dans l'eau froide.
IV. Laclone de l'acide hydrobenzoylpiopioniqae a-cyané {'^-pliényl-a.-oxy-a.-
cyanbulanoïque) CH» — CHOH — CH' — CII(C Az)CO'H. — L'hydrogénation, par
l'amalgame de sodium, de l'acide benzoyipropionique a-cyané donne l'acide-alcool
correspondant. Cet acide se lactonise facilement en donnant la laclone
( :« M ■ _ CH — CH^ - Cl I ( < : Az ) - CO.
i 1
Cette lactone fond à i32°; elle est un peu scduble dans l'éther et le benzène, liè-i
soluble dans l'alcool, insoluble dans l'eau et les solutions froides de carbonates alca-
lins. Lorsqu'on la fait bouillir avec l'acide chlorhydrique à 10 pour 100, la fonction
nitrile est hydratée et l'on retombe sur la laclone acide précédente.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 18.) 123
gSS ACADÉMIE DES SCIENCES.
BOTANIQUE. — Anatomie et développement de l'embryon chez les Palmiers, les
Musacëes et les Cannacées. Note de M. C.-L. Gatix, présentée par
M. Gaston Bonnier.
Depuis plusieurs années, j'ai entreptis l'étude de l'analomie et de la germination des
embryons des- Monocotylédones, et en particulier de ceux des Palmiers, des Musacées
el des Cannacées. Un certain nombre des résultats de ces recherches, relatifs principa-
lement au\ Palmiers, ont été déjà publiés dans divers Recueils (').
Dans la présente iNote je voudrais faire ressortir les grandes lignes des
résultats déjà obtenus et les mettre en parallèle avec ceux que vient de
me fournir l'étude des Cannacées et des Musacées.
Chez toutes les familles qui nous occupent, Fembryon présente des formes
très variables, sans que ceci offre la moindic importance. Ce qui est inté-
ressant à retenir, c'est la présence constante d'une fente cotylédonaire qui
n'a fait défaut que chez le Livistona chinensis Mart.
Au point de vue de leur structure interne et de leur d/'veloppement, tous
ces embryons présentent im certain nombre de points communs :
1" Ils sont tous entourés pnr un é|)iderme régulier, sauf vis-à-vis de la poiiUe de la
radicule, où cet épidémie est interrompu par des cellules irrégulières qui sont les
restes du suspenseur;
2° Le cylindre central de la radicule est toujours Isien dilférencié. Il est visible
comme une masse plus sombre sur des embryons frais, coupés à la main el observés à
la loupe, et correspond à la « radicule » des auteurs [Mohl (*), L.-C. Richard (^),
Tscliircli ('), etc.].
(') C.-L. Gatin, Sur les phénomènes morphologiques de la germination el sur la
structure de la planliile chez les Palmiers {Comptes rendus, t. CXXXVIll, igo4,
p. 59/1-596). — Sur les étals jeunes de quelques Palmiers {Comptes rendus,
t. CXXXVIll, 1904, p. i()î5-i63i). — Observations sur la germination el la forma-
tion de la première racine de quelques Palmiers {/ieiuie générale de Botanique,
t. XVI, p. 177-187). — Sur la radicule embryonnaire du Musa ensete Gmel. {Bull,
de la Soc. bot. de France, t. LU, décembre igoS, p. 638-64o). — Recherclies anato-
miques et chimiques sur la germination des Palmie/s (Inn. des Se. nat. : Bot.,
t. 111, 9° série, 1906, p. igi-SiS).
(^) In Historia naturatis Palmarum (Munich, iSaS-iSSo).
(^) L.-G. Richard, Analyse botanique des embryons endorhizes {Ànn. du Muséum,
t. XVII, p. 465).
( ' ) TsciuiiCH, Physioloi^ische Sludien ilbcr die Samen, inbesondere die Saugorgane
derselbe/i (Afin. Builenzoïg-, t. IX, iSgi, p. i43-i83).
SÉANXE UU /( MAI 1908. 989
L'écorce et la coillc do la radicule peuvent ne pas être difTérenciées {Pi-
nan "■apatula 1 il . , Heliconia) ou confondues en un méristème commun externe
au cylindre central iPhœnix daclylifera L.) ou encore être bien différenciées,
de même que l'assise pilifère (Strelitzia auu:usla T\mn\)., Ikivenalamadagas-
cariensis Sonnerat).
3" La radicule de tous ces embryons est endogène, mais il y a des degrés
dans cette endogénéité. Le type le plus extrême est fourni par les genres
Pinanga et Calamus, chez lesquels la l'acine principale se développe, au
moment de la germination, en digérant sa gaine, absolument comme cela se
passe chez les Graminées.
Chez les Palmiers, l'assise pilifère de la radicule se forme 1res profon-
dément, mais la gaine radiculairc est exfoliée au moment de la germi-
nation.
Chez les Cannacées et les genres Muxa, Ilcliconia, il en est de même, mais
les genres Ravenala et Strelitzia présentent, au contraire, des caractères fort
différents. Ici, l'assise pilifère de la radicule, bien différenciée dans l'em-
bryoTi mùr, est le prolongement de l'assise sous-épidermi(jne de l'embryon.
Quoi qu'il en soit, la racine principale de la majorité de ces embryons se
distingue nettement des racines latérales, endogènes comme elle, mais tra-
versant par digestion le tissu qui les sépare de l'extérieur.
4" Au moment de la germination nous assistons, chez toutes ces espèces,
à deux phases de développement. La première est une phase de préparation,
pendant laquelle la croissance du cotylédon amène, à l'extérieur de la graine
et à une distance plus ou moins grande de celle-ci, le collet de la jeune
plante.
La seconde est une phase de germination proprement dite au cours de
laquelle les différents organes de la plantule effectuent leur développement.
5° Le cotylédon acquiert un très grand développement chez les Palmiers
et sa forme dépend de la forme de la cavité interne de la graine. Chez les
Cannacées et les Musacées, le cotylédon acquiert un accroissement moins
considérable, en conservant sa forme primitive. Dans tous les cas, cet ac-
croissement n'est pas dû, comme le pensaient certains auteurs, au fonction-
nement d'une assise génératrice, mais à l'augmentation de volume de toutes
les cellules du cotylédon.
G° .l'ai montré antérieurement qu'il existe un rapport entre la structure
interne de l'embryon et la morphologie externe de la germination chez les
Palmiers.
q4o ACADEMIE DES SCIENCES.
L'étude qui vient d'être faite des Musacées et des Cannacées confirme ces
premiers résultats, c'est-à-dire que, lorstjue l'embryon possède une gem-
mule et une radicule dont les axes coïncident, la t^ermination se produit
sans ligule. Elle est au contraire ligulée lorsque les axes de la gemmule et
de la radicule font entre eux un angle plus petit que 180°.
BOTANlQLE. — Les caractères écologiques de la région méndionale de la
Kabylie du Djiirdjura. Note de M. G. Lapik, préscnlée par M. Gaston
Bon^nier.
La Ivabvlie du Djurdjura est séparée en deux parties très inégales par
une o-rande barrière montagneuse qui, très élevée vers le milieu (2000™),
va en s'abaissant peu à peu vers ses deux extrémités.
Cette chaîne comprend à l'Ouest : entre les gorges de Tisser, près de
Palestro, et le col dit ïizi I^jaboub, le massif des Béni Khalfoun; au centre
de Tizi Djaboub à Tizi N'Cherria, le Djurdjura; puis à l'Est, l'Akfadon,
le Taourirl Iril, l'Arbalou et le Gouraya qui domine Bougie.
La région située au nord de cette ligne de crêtes a déjà fait l'objet de
deux Notes (') ; le présent travail est relatif à la partie méridionale. Celte
dernière, moins étendue que la précédente, est limitée : au Nord, par la
chaîne montagneuse qui vient d'être mentionnée; à l'Ouest et au Sud-
Ouest, par risser et son affluenl l'Oued Djemaà; au Sud et à l'Est, par
rOued Sahel.
C'est un grand versant à l'exposition générale Sud, s'étendanl sur une
lono-ueur de plus de lào"^'" et dont la constitution géologique est assez
variable.
Dans sa partie occidentale, c'est-à-dire dans les Béni Khalfoun, les hau-
teurs sont occupées par les formations nummulitiques, en particulier par
les grès dits des Heni Khalfoun que surmontent souvent les grès de Drâ-el-
Mizan. Au-dessous, sur le bas du versant, s'étagent les argiles et grès du
Danien.
En continuant vers l'Est, on rencontre encore, au-dessous des calcaires
liasiques qui occupent les crêtes du Djurdjura, des formations nummuli-
(') Comptes rendus, Notes des 11 mars 1907 el 20 mars 1908.
SÉANCn: DU /( MAI 1908. 9^1
tiques et crétacées, puis les argiles et j;tl's du iVledjanien. l>a basse mon-
tagne au-dessous de 800'" ou 900"", est occupée par les atterrissements
miocènes de Bouïra, comprenant des accumulations caillouteuses et des
grès grossiers.
Dans la partie orientale de la Kabylic méridionale, après Tizi N'cheria,
le versant tout entier est constitué par le Medjanien et par les grès de
Numidie qui dominent sur les sommets.
Le fond des vallées de Tisser et de l'Oued Sahel est couvert d'alluvions.
On retrouve dans la région étudiée : la zone du Cèdre, les forêts de Chênes-
Lièges et de Chênes verts, l'association de l'Olivier et des buissons déjà
signalée dans la Kabylie septentrionale; en outre, les forêts de Pins d'Alep
prennent ici une place importante.
I" Le Chéne-Liège forme de belles forêts sur les grès des Beiii Khalfoun; il est
moins aboiulant sur les près de Drâ-el-Mizan souvent plus riches en calcaire et inter-
calés de marnes. Il fait défaut surtout le versant méridional du Djurdjura et de l'Akfa-
don pour reparaître au sud des crêtes moins élevées du Taourirt Iril et de l'Arbalou.
Les associations du Quercus suber L. présentent les caractères généraux décrits dans
les deux précédentes Notes; mais, dans cette région continentale, le Myrlus communls
L. fait défaut et le sous-bois, moins dense et moins élevé, permet à V Ampelodesmos
tenax Vahl. d'acquérir une place prépondérante. Le Cistus polvmorpkus Millk. appa-
raît et YHedysarum capilatuni Desf. se montre abondant dans les stations peu
ombragées.
2° Le CcW/-e forme sur le versant sud du Djurdjura des forêts entrecoupées d'affleure-
ments rocheux et descendant en grnéral jusque l'allilude de i4oo"'. On y Irouve des
espèces qui, sur le versant nord, ne dépassaient pas la moyenne montagne, tels sont :
les Daphne Gnidium L. et Arnpelodesinos tcna.r\M.
3° Le Chêne vert occupe les terrains crétacés et éocènes qui constituent le versant
méridional du Djurdjura; il s'arrête avec eux vers l'altitude de 800™ paraissant, comme
dans le reste de la Kabylie, peu sensible à la composition chimique du sol.
La forêt de Chênes verts, ou les témoins qui en subsistent, se poursuit encore vers
l'Est, sur les grès de Numidie du versant sud de l'Akfadou, jusqu'au point où l'abais-
sement des crêtes au-dessous de iSoo™ permet à nouveau l'installation de la forêt de
Chênes-Lièges. Les associations du Chêne vert sont caractérisées par l'abondance des
Juniperus Ox-ycedriix L., Sparliuni Junceuin I^., Lavandula Stœc/ias L. Le Pistacia
Terebinlints L. apparaît cà et là ; par contre, le Frn.rinus oxyphylla Marsh, est moins
répandu que dans le nord de la Kabylie.
4° Le Pin d'Alep occupe la basse montagne dans toute la région dominée par les
hautes crêtes du Djurdjura, c'est-à-dire une grande partie des atterrissements miocènes.
Il constitue des futaies souvent denses; on trouve en sous-bois les Pistacia Lenliscush.,
Phillyrœa média L. et çà et là les Quercus Hex L., Juniper us Oxycedrus L. et
même VArbutus Unedo L. Ces espèces forment des bouquets isolés qui surmontent
9^2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
une végétation sorrée de |iliiiiles sous-friitesceiiles; ce sont les Hasmariiuis ojjici-
nalis L., Cislus pnlj /noip/iiis WiUk., Cliaiiiiirnps liiuiiilis L., Ccilycolonie spinosa
Lam., Ftunana calycina Clans., F. gliitiiiosn Bois., Glolndaria .■ily/ii/i?i L., Cislus
moiis/ie/ic/t.sis L. Les Relama spherocarpa Bois., Cistus Clusli Dunal, Genista Iri-
ciispidala Desf. sont moins nombreux. Dans le lapis herbacé des clairières dominent
les Psoralea bituminosa L., Ebeniis pinnala L., KryUiiœa Cenlaurium L., Anthémis
tuberculala Bois., HeUchrysum Fontanesi Cainb.; on rencontre çà et Jà le Ritla
clialepeitsis \j. Ici comme dans le Langnedoc (') le Boniiirii] paraît accompagner le
Pin d'Alep.
5° h'Olivier et les bi/issons occupent les vallées ainsi que le bas des versants à Test
et à Fouest du Djurdjura. On rencontre en même temps, dans la vallée de l'Oued Sahel
surtout, quelques espèces qui font défaut sur le littoral kabyle; tels sont : les Stalice
Thouini Viv., Plantage albicans L., Phlomis Herba-venti L. etc.
l'.ii résume!' la yraïuii' liaiiièrc iiionlagni'iisc (|ue nous avons décrile
modifie subitement l'aspect de la végétation, en excluant le Chêne-Liège des
régions qu'elle sépare de la mer, dès que ses crêtes atteignent l'altitude
de iSgo*" environ. Lorsqu'elles s'élèvent au-dessus de 1800", le caractère
xérophile de la végétation s'accentue encore par l'apparition de la forêt de
Pin d'Alep au pied du versant.
Il faut en conclure (jue les vents chargés diniiuiclilé (pii, entre 1000'"
et i4oo"\ favorisent les forêts tropophiles, sur les sommets de la moyenne
montagne, dans la Kabylie septentrionale (-) et pernK^tlent l'installation de
la forêt de Chêne-Liège sur le versant méridional, cessent d'exercer leur
influence dès qu'ils se heurtent à des crêtes plus élevées.
ZOOLOGIE. — La schizogonie simple chez Amœba blattœ Biilschli. Note
de M. L. Mf.kcier, présentée par M. Alfred Giard.
Nos connaissances sur le cycle évolutif des An-.ibes uni fait de grands progrès au
cours de ces dernières années. Hartmann (1907) (^), dans son Praklikum dcr Prolo-
znolngie. prend comme exemple classique Ent.aniiihd coli et il admet : i" une multi-
plication scliizogoniqne simple et multiple; 2° un phénomène d'aulogamie qui conduit
à la sporogonie.
(') lI.viiDY, La géographie cl lavégèlalinn du Languedoc (Ilull. Soc. langued. de
Géog.. t. WVI, igoS, p. I ig).
(■) Comptes rendus. iZ mars 1908.
(') Hakiman> el KissKAl.T, Praklikun) der Hahleriologie und Protoînologie.
Verlag von Guslav Fischer, in .Jena, 1907.
SÉANCE PU 'i MAI l()o8. 943
D'aiilre part, les recherches de Schaudinn, Awerinzetr, Wenyoïi, Vahlkanipf et de
Dollein permeltent de siipposerque le noyau de-' Amibes se divise non pas par amitose,
comme on le crovail, mais suivant un mode de di\ision plus complexe. Je ne veux pas
entreprendre dans celte courte Note l'étude historique de cette question dont
Schubotz (igoS) (') nous adonné un excellent exposé, lequel vient d'êtremis au point
par Dodein (1907) (").
Schubotz (igoô) a étudié particulièrement Arnœba blaUœ. Amibe parasite ilu tube
digestif de la Blatte (PeripkuieLa orieiUalis L.); l'auteur a fait une monographie
aussi consciencieuse que possible de ce parasite. Toutefois, et il le leconnaît lui-même,
certains faits lui ont échappé ; tels sont, par e\em])le, la multiplication schizogonique
et les phénomènes nucléaires qui l'accompagnent.
Amœba blaUœ a des dimensions assez variables, mais ({uelle que soit sa
taille, elle se reconnaît toujours facilement grâce à son énorme noyau très
caractéristique. Ce noyau, visible sur le frais, présente sur les coupes la
structure suivante : la membrane nucléaire forme une véritable coque de i^
à 2i^ d'épaisseur; une coloration à rhématoxyline ferrique permet de diffé-
rencier une couche externe qui retient particulièrement le colorant. Sous
la membrane se trouve une zone granuleuse, plus ou moins épaisse, dont
les granulations se colorent par l'éosine. Le centre du noyau est occupé par
un fin réseau dont les mailles renferment un suc nucléaire exempt de gra-
nulations. Entre ces deux zones, contre la limite interne de la zone granu-
leuse, se trouve une couronne plus ou moins régulière de gros nucléoles.
Ces éléments, après la double coloration à l'hématoxyline ferrique et à
l'éosine, présentent une petite zone centrale colorée en rose et une zone
périphérique qui a gardé la laque ferrique.
Le nojau des Amibes qui ont acquis une certaine taille présente des phénomènes
intéressants. Les nucléoles disparaissent pour faire jilace à des granulations plus petites,
plus nombreuses et électivemenl colorables par l'hématoxyline ferrique. Cette dispo-
sition de la chromatine donne au noyau un aspect q li pourrait prêter à confusion. En
effet, j'ai signalé (') la pré'sence, da;is le noyau d' Amœba blatlœ, d'un parasite du
genre /Vucleop/iai,'a; les noyaux infestés offrent, à certains stades de l'évolution du
(') ScHvmrz, Beit/àg-e ztir Aennt/iis (1er Amœba blattœ (Butschli) luul Amœba
proteus (Pall) {Arc/i.f. Prolislenk., t. VL igoô, p. i).
(■-) DoFLEiN, Studieii zur Nalargeschichle der Protozoen V. Arnùbcnstut/icn
{Arc/i.f. ProlLslenli., Supp. I, 1907, p. aSo ).
(') Mkri:ier, Un parasite c^'Auiœba blattœ Butschli (Comptes rendus Soc. liiol.
Paris, t. LXII, 1907, p. iiSa).
()44 ACADEMIE DES SCIENCES.
parasite, une grande ressemblance avec les noyaux dont les nucléoles viennent de se
résoudre en petites granulations.
A un stade ultérieur, les granulations se présentent disposées le long dun luban
achromatique enroulé plusieurs fois sur lui-mèrne; bientôt, elles disparaissent et le
ruban se colore uniformément par l'hémaloxyline ferriqne. Le noyau présente alors un
aspect analogue à un spirème. Le ruban chromatique se coupe et donne quatre grands
chromosomes, disposés de façon à former une sorte d'éloile. Finalement, les cliromo-
soraes se répartissent en deux groupes comprennnt clincnn deux éléments. On ne peut
s'einpèchei- d'être frappé de l'analogie (|ue la succession de ces stades présente avec
ceux d'une mitose typique; cependant, il faut remarquer qu'il y a ici absence com-
plète de figure achromatique. Après l'individualisation des quatre chromosomes, on
trouve encore, à côté de ceux-ci, quelques sphérules chromatiques; ce fait semble
indiquer que toute la chromatine du noyau ne participe pas à la division.
La zone granuleuse et la membrane nucléaire ne piésentent aucune modilicalion
appréciable au microscope pendant tout le cours de celle évolution de la chromatine;
mais dés que les chromosomes se sont séparés en deux groupes, on voit apparaître un
sillon au niveau de l'équateur du noyau. La membrane nucléaire invaginée refoule la
zone gianuleuse et le suc nucléaire; l'étranglement se marque de plus en plus et le
noyau prend la forme d'un 8. A ce moment, les chromosomes de chacune des moitiés
du 8 se fusionnent et donnent une grosse masse chromatique.
Les deux noyaux-filles sont ébauchés et bientôt leur séparation devient complète;
ces deux éléments ont sensiblement les mêmes dimensions que le noyau pjimitif,
celui-ci augmentant de volume au moment où se produit l'étranglement de la mem-
biane.
Les noyaux-filles présentent, pendant un certain temps, à l'un de leur pôle, un
prolongement plus ou moins long dans la constitution duquel entre la membrane et la
zone granuleuse; cet aspect est dû à l'étirement qui se produit au moment de la sépa-
ration. Mais bientôt les noyaux s'arrondissent et, en même temps, leur masse chroma-
tique se fragmente pour donner une série de nucléoles qui se disposent de façon à
former une couronne très caractéristique.
Lorsque les deux noyaux ont acquis leur structuie définitive, ils s'éloignent et
gagnent des territoires dillerenls du corps de l'Amibe (pii s'étrangle alors à peu près
en son milieu.
Peu à peu cet étranglement s'accentue et la masse cyloplasmique se coupe en deux;
les deux Amibes-filles sont formées.
Les phénomènes nucléaires qui se iiianifeslenL au cours de cette scliizo-
gonie siiïiple présenlenl un certain intérêt. En oflet, révolution de la
substance chromatique du noyau paraît indépendante de celle de la
substance achromatique. La chromatine donne, au cours de la division,
une succession d'images qui rappellent certaines ligures de la mitose, tandis
(pie la zone granuleuse, le suc nucléaire, la membrane se répartissent entre
les deux noyaux-filles par un simple processus d"élranglemenl. En résumé.
SÉANCE DU 'i MAI 1908. g45
ces phénomènes, dont le noyau à'Amaba hlattce est le siège, montrent une
fois' de plus combien les modes de division du noyau sont variés chez les
Protozoaires.
GÉOLOGIE. — Sur la présence de nappes de recouvrement au Nord et à l'Est
de la Corse. Note de M. E. Mauky, présentée par M. Michel Lévy.
Dernièrement M. Termier('), en se basant sur ma minute de la feuille
de Baslia, exprimait Tavis qu'il existait en Corse une région de nappes. Jus-
qu'à présent, j'étais arrivé à d'autres conclusions; mais, en étudiant sur la
feuille de Luri les schistes métamorphicpies, je viens de me convaincre par
le dédoublement de ces schistes, si longtemps discutes, que toute cette
région est bien un pays de nappes. Il existe en effet deux séries de schistes
métamorphiques, l'une composée de micaschistes tendres avec quartz isolé
en abondance, souvent en gros amas, et l'autre, celle des schistes lustrés
verts, très durs, avec pénétration de gabbros et autres roches vertes déri-
vées. Enfin, entre ces deux séries se trouve toujours du calcaire marmoréen
plus ou moins épais, pouvant parfois disparaître complètement.
Près de Luri, les micaschistes forment le substratum dans lequel s'inter-
calent deux ou trois bancs calcaires sans schistes lustrés ni roches vertes;
mais la dernière assise calcaire est surmontée par les schistes lustrés à l'Est
et à l'Ouest. Du côté de l'Est, cette série de trois roches existe plusieurs
fois en lames très étroites, très disloquées, très étirées, tout à fait broyées,
avec un pendage de 45° environ vers l'Est. Evidemment il y a ici, quel que
soit l'âge de ces couches, plusieurs plis ou nappes superposés dont l'origine
se trouve en mer. Mais, en se dirigeant vers le Sud, les calcaires marmo-
réens et les schistes lustrés augmentent d'épaisseur et d'étendue, surtout
les calcaires, souvent réduits plus au Nord à de minces lentilles noyées dans
la partie supérieure des micaschistes. Plus au Sud, avant Erbalunga, ces
séries de plis viennent plonger sous les micaschistes surmontés de calcaires
et schistes lustrés occupant toute la région entre Bastia et Barretali. Au col
de Teghinie, à l'est de Bastia, ces schistes lustrés sont eux-mêmes sur-
(') Termier, Rapports de l' Apennin, des Alpes et des Dinarides {B. S. G. F.,
4' série, t. VII, 2 décembre 1907). ■>
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVr, N° 18.) 124
94,6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
montés par les calcaires ou calschistes, se prolongeant à Patrimonio par un
calcaire gris moins marmoréen, qui contient des traces de Gyroporella, sur
lequel repose en concordance le Trias supérieur gréseux et dolomitique et
rinfralias.
Nous avons ainsi une série de couches superposées avec contacts anor-
maux fréquents, étirement considérable des assises, c'est-à-dire tout ce qui
constitue une région de nappes superposées se déroulant vers l'Est et le
Sud-Esl. Car, si nous suivons ces assises sur les feuilles de Bastia et de Corte,
nous voyons toutes ces nappes se développer de plus en plus et venir buter
contre le massif cristallin protoginiquc où l'on voit apparaître contre sa
bordure des calcaires marmoréens comme à la Restonica, à Castula, à Casti-
glione, etc.; ces calcaires proviennent du retour à la surface de lames de
Trias des nappes plus profondes mises à jour par l'érosion. Tous les bassins
infraliasiques de Saint-Florent, Pedani, Orianda et Corte apparaissent
ainsi au-dessus d'une nappe charriée avec laquelle ils ont été entraînés;
même l'Eocène de Saint-Florent, si profondément disloqué, à stratification
souvent confuse, doit former ainsi la dernière nappe au-dessus de l'Infralias
tandis que l'Eocène détritique de Palasca et Olmi-Capella doit être consi-
déré comme formé sur place aux dépens du substralum cristallin.
Les massifs de protogine de la bordure cristalline et les pointements à
travers les nappes ont exercé sur les micaschistes qui sont à leur contact une
action endomorphique assez grande, tandis que le mouvement de translation
des nappes ou leur effort contre le massif cristallin ont pu produire par
dynamométamorphisme ce faciès d'écrasement qu'a si bien montré M. De-
prat (').
Toutes ces nappes ont une grande analogie avec celles du Brenner décrites
par M. Termier ('). Leur formation est antérieure au Miocène, et c'est après
le Miocène que les plissements transverses les ont reployéesen carapaces con-
servant dans les synclinaux des lambeaux des nappes supérieures et du
Miocène.
De tout ceci il résulte que toute la région des schistes métamorphiques de
la Corse est formée par deux séries compréhensives : l'une formée de mica-
schistes permo-carbonifères analogues à la série de Savone, tandis que les
(') Dei'rat, L'origine de la protogine en Corse (Comptes rendus, lo juillet iQoâ).
(') Tkrmier, Les Alpes entre le Brenner et la Valteline {B. S. G. F., 4' série,
t. V, igoS).
SÉANCE DU 4 MAI 1908. 947
schistes lustrés avec roches vertes associées sonlmésozoïgues et sont analogues
à la série de Voltri en Ligurie ; ces deux séries sont séparées par des calcaires
marmoréens phylliteux en grande partie du Trias moyen.
Si la série des micaschistes paraît en place sur la bordure cristalline pour
les couches les plus inférieures, les schistes lustrés sont tous nettement char-
riés de l'Est à l'Ouest.
Les premiers constituent le bord externe du grand géosynclinal alpin et
les derniers la partie centrale.
Je montrerai dans un travail ultérieur le nombre de ces nappes superpo-
sées et le détail de leur mécanisme,
11 est fort douteux que leur prolongement vers l'Ouest ait recouvert le
massif cristallin occidental de la Corse; elles se sont arrêtées certainement
à la bordure du massif. Si la complication des plis y est extrême, il ne semble
pas qu'ils aient eu une très grande envergure, quoique nous n'en puissions
connaître l'origine à l'Est.
GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Migration vers le Nord de la ligne de partage des
eaux dans les Alpes Léponliennes. Note de M. Gabriel EisEx.tiE.vGER.
Dans une étude générale de l'hydrographie des Alpes à l'époque prégla-
ciaire, j'ai reconnu que la ligne de partage des eaux entre le Rhin d'une
part, et les affluents du Pô, d'autre part, était située à cette époque beaucoup
plus au Sud qu'actuellement. L'afl'aissemenL de la plaine du Pô, en faisant
considérablement descendre le niveau de base des rivières italiennes, a
donné à celles-ci une pente assez forte pour marcher rapidement à la con-
quête de la chaîne alpine; il en résulte qu'elles ont envahi les vallées supé-
rieures des rivières suisses et entraîné vers le Sud des cours d'eau qui, dans
le principe, étaient tributaires des rivières du versant nord.
Quand on remonte le Miltel-Rhein ou Rhin moyen qui se joint au Rhin
antérieur aux environs de Disenlis, on arrive, après avoir quitté le village
de Santa-Maria (1842'"), au col de Lukmanier (1917'"), le moins élevé,
après la Maloja, des cols qui conduisent de Suisse en Italie. Sans transition
on passe dans la vallée supérieure du Brenno, affluent du Tessin. Il en est
de même pour le col de la Greina (23Go'") (jui fait communiquer le val
Somvix avec le val Gamadra. On peut affirmer que primitivement le val
948 ACADÉMIE DKS SCIENCES.
Mcdels et le val Somvix s'étendaient beaucoup plus an Sud par-dessus ces
cols.
D'après l'altitude des terrasses et des gradins des vallées, j'ai conclu que
la Scaradra, affluent actuel du val Luzone, s'est écoulée vers le Nord par
Motterascio et le val Somvix. La Scaradra se trouvait être affluent d'un
torrent qui prenait sa source beaucoup plus au Sud et dont le tronçon supé-
rieur constitue la Carassina actuelle. Les cours d'eau primitifs ont été frag-
mentés par des captures opérées au profit du Brenno en amont d'Olivone :
un affluent de gauche s'est emparé des eaux de tête de la Carassina, qui
maintenant fait un coude brusque pour déboucher à Olivonc; un autre a
obligé la Scaradra à changer le sens de son écoulement. Au sud du passage
de la Greina l'écoulement de ces deux branches se fait maintenant vers le
Sud. Il ne reste plus comme affluent du Rhin que le tronc principal cl les
deux torrents qui se réunissent à l'est du pic Gaglianera.
Le Rhin moyen qui parcourt le val Medels a été aussi privé de ses eaux de
tête et le col du Lukmanier a servi au passage, vers le Nord, des eaux qui
descendent maintenant vers Bellinzona.
Le même phénomène s'est produit dans le val Termine. Le Passo dell
Uomo (2212"') est un col marécageux par lequel se sont écoulées, vers le
Nord, les eaux qui se rendent au lac Rilom par la Murinascia. Celle rivière
a donc élé autrefois affluent du Rhin moyen.
Le Valser Rhein el la Rabbiusa ont aussi perdu une partie de leurs cours
supérieurs. Le Valser Rhein parait s'être étendu au delà des cols actuels du
Valser Berg el du Bernardino-Pass, jusque dans le val Mesocco. La Rab-
biusa a drainé la partie supérieure du val Giacomo en passant au-dessus du
col du Splugen; lous deux onl élé privés de leuis eaux de tête par le travail
plus aclif de la Moësa et du Liro. Je pense que l'érosion fluvio-glaciaire, en
approfondissant le Rheinwald en amont de Splugen, a déterminé l'abandon
du chemin du Valser Berg par les eaux venues du /apport et du San Ber-
nardino.
MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'application de la radiotélégraphie à la prévision
du temps. Note de M. Alfred Angot, présentée par M. Mascart.
M. Bigourdan a traité, dans la dernière séance (page 885), des applica-
tions de la radiotélégraphie à la prévision du temps. L'Académie me
SÉANCE DU 4 MAI 1908. 949
permettra de lui exposer l'état de la question, qui préoccupe justement les
météorologistes et est déjà partiellomenl en voie de réalisation.
Depuis un an, le Meleorological Ofjice reçoit chaque jour, de quelques
navires, des radiotélégrammes qui sont publiés régulièrement dans le
Daily Weather Report et qui permettent, lorsqu'ils arrivent en temps utile,
de prolonger un peu sur l'Allantique les Cartes qui indiquent l'état général
de l'atmosphère.
M. Shaw, directeur du Meleorological Office, a présenté sur ce sujet un
rapport au Comité météorologique international, lors de sa dernière
réunion à Paris, en septembre 1907. Il a indiqué, en particulier, les moyens
qu'il a adoptés pour prévenir, autant qu'il se peut, les erreui's de transmis-
sion. A la suite de cette Communication, une Commission a été nommée
pour étudier la question et proposer les mesures nécessaires; cette Com-
mission est composée de MM. Shaw (Grande-Bretagne), président,
Angot (France), Herz (Allemagne), Moore (Etats-Unis) et Rykatchew
(Russie).
Le principal obstacle à la réalisation immédiate de ce projet, on pourrait
dire presque le seul, est purement d'ordre financier. Pour étendre les Cartes
quotidiennes du temps jusque vers iS" à 20" de longitude Ouest, c'est-à-dire
au quart seulement de la distance qui sépare des Etals-Unis les dernières
stations d'Europe, la dépense annuelle dépasserait certainement iSooo'^'',
même en bénéficiant du tarif très réduit proposé par la Compagnie Mar-
coni. Le budget actuel du Meleorological Office, d'après son directeur, et,
à plus forte raison, celui du Bureau central météorologique de France ne
sont pas actuellement en état de subvenir à cette dépense.
La séance est levée à 5 heures trois quarts.
G. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 4 mai (908.
Œuvres de Charles Hermlle, publiées sous les auspices de l'Académie des Sciences,
par Emile Picard, Membre de l'Institut; t. 11. Paris, Gaulhier-Villars, 1908; i vol.
in-8°. (Hommage de M. Emile Picard.)
Traité d'Analyse, par Emile Picard, Membre de l'Institut; a' édition revue et aug-
gSo ACADÉMIE DES SCIENCES.
mentée; l. 11. Des singularités des inlégrales des é<j ualions différentielles. Étude du
cas où la variable reste réelle. Des courbes définies par des é(] nations différentielles.
Équations linéaires. Analogie entre les équations algébriques et les équations
linéaires; i" fascicule. Paris, Gauthier- Villars, 1908; 1 vol. in-8°. (Hommage de
l'auteur.)
Méthodes de Caloriniétrie usitées au laboratoire thermique de l'Université de
Moscou, par W. Louguinine et A. Scuukarew; traduit du russe par G. Ter Gazarian.
Paris, A. Herman ; Genève, GeorgetG'=; 1908; i vol. in-it". (Présenté par M. Haller.)
Une lettre de Fontenelle, par M. l'Abbé Tougard. (Extr. du Bulletin du Biblio-
phile.) Chartres, 1908; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.)
The bicentenary of the birth of Carolus Linnœus. {Annals /Y. Y. Acad. Se,
t. XVIII, n° 1, part 1, p. 1-90, janvier 1908.) New-York; r fasc. iii-8°.
Renseignements sur les Laboratoires scientifiques « A. Mosso « au Col d'Olen
{mont Rosa, Italie). Turin, Institut de Physiologie, s. d.; i fasc. in-8°. (Adressé par
M. A. Mosso.)
Recherche rapide des facteurs premiers des nombres à l'aide de deux Tables de
restes, par Ernest Lebon. (Exir. du Bulletin de la Société philomathique de Paris,
9= série, t. IX, n° 1.) Paris, 1908; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.)
Sur une modification du lait permettant de le rendre plus digestible, par Louis
Gaucher. Montpellier, 1907; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.)
Mémorial de l'Artillerie navale; 3' série, t. II, i" livraison de 1908; texte et
planches. Paris, Imprimerie nationale, 1908; i fasc. in-S° et i fasc. in-f°.
Société industrielle d'Amiens. Table générale des Bulletins de la Société, 1892
(l. XXXI) à 1902 (t. XL). Amiens, 1908; i fasc. in-.'i°.
L'Anthropologie. Rédacteurs en chef : M. Boule et Verneau; t. XIX, n" 1-2,
janvier-février 1908. Paris, Masson et G'"; i fasc. in-S".
Science of Nature-History, bj Nasahva>ji Jivakji Readymoney. Bombay, 1907;
I vol. in-8'=. (Hommage de l'auteur.)
Carte géologique du Katanga et Notes descriptives, par F.-E. Studt, J. Cornet et
H. BuTTGENBACH. {Annales du Musée du Congo : Géologie, Géograplde physique,
Minéi-atogie et Paléontologie. 2« série : Katanga; t. I.) Bruxelles, 1908; i fasc.
in-f".
Calalogus Bogoriensis novus plantarum phanerogarum quœ in Horto Botanico
Bogoriensi coluntur herbaceis exceptis, auctore B.-P.-G. Hocureutiner ; Index iaci-
cularum 1 et î. {Bull, de l'Institut botanique de Buitenzorg, ii°= XIX etXXII.) Bui-
tenzorg, 1908; i fasc. in-8°.
Miadesmia membranacea Bertrand; a nevc palœozoic Lycopop with a seed-like
structure, by Margaret Benson. {Phil. Trans. of the Roy. Soc. of London; série B,
l. CXCIX, p. 409-425.) Londres, 1908; i fasc. in-4°. (Hommage de l'auteur.)
Der Chtonoblast, die lebende biologische und morphologische Grundlage aller
sogenannten Belebten und Unbelebten, von D"- Max Munden. Leipzig, J. Ambrosius
Barlh, 1907; 1 vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.)
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n» 55.
Depuis ,835 le. COMPTES REUDUS hebdomadaires paraissentT^èrement le Dimanche, lis formeat à la fi„ d« .- • .
Tables, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d A, Lp^T . '"""• '*"" '"'""'^ '"-<*• D«»«
et part du i- Janvier. ^ '"'°"''''' '"'' """>* ^ ^'''«"■■s, termment chaque volume. L'abonnement est anaueJ
Prie de l'abonnement :
= ^^'■'^ • 3° f-"- - Départements: 40 fr. - Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
Agen..
Alger
chez Messieurs :
Ferran frère».
Chaix.
I Jourdan,
Ruff.
^mient Courtin-Hecquel.
Angers ( Gernisia .t Gr.s.io.
( Siraudeau.
Bayonne Jérôme.
Besançon Marion.
j FereL.
Bordeaux Laurens.
' Muller (G.)
Bourges Renaud.
Derrien.
F. Robert.
chez Messieurs :
Lorient ( Baumal.
S
l. .
' Uzel frères.
Çaen Jouan.
Chambéry Dardel et Bouvier.
Cherbourg \ "'^"■■3'-
( Marguerie.
Clerniont- Ferr . . ( Delaunay.
I Bouy.
(Greffier.
Ratel.
Rey.
M— Texier.
Cumin et Masson.
Georg.
Lyon l Phily.
Maloine.
Vitte.
Marseille lînat.
Montpellier < „
/ Goulet et fils.
Moulins Martial Place.
Buvignier.
Nancy Grosjean-Maupin.
Wagner et Lanib«rt,
Nant,s....- |°"«^^-
) Veloppe.
l Barma.
I Appy.
'^''"" Debroas-Duplan.
Orléans Loddé.
Nice
Poitiers.
Douai.
iLauver
Degez.
verjat.
Grenoble i Brevet.
\ Gratier et C'"
La Rochelle Foucher.
U Havre | Bourdignon.
1 ( Dombre.
\ille \ Tallandier.
I j Giard.
Blanchier.
Lévrier.
Bennes Plihon et Homnmii .
Rochefort Girard ( M"- ).
Rouen | Langlois.
; Lestringanl.
S'-Étienne Chevalier.
Toulon j F'gard.
/Allé.
-, , l Gimet.
1 oulouse „ .
I Pnvat.
[ Boisselier.
^o«" Péricat.
Valenciennes . . .
\ Bousrez.
J Giard.
/ Lemaitre.
On souscrit à l'étranger.
Berlin.
chez Messieurs :
Amsterdam j Feikema Caarel -
( sen et G'*.
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
Asher et C".
Friedlauder et fils.
Kuhl.
Mayer et Muller.
■^«'•«e Francke.
Bologne Zanichelli.
iLainertin.
.Mayoloî et Audiarte,
Lebègue et C'".
„ / Sotchek et C°.
Bucarest . , ,
i Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C,=.
Christiania Cammermeyer.
Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôsl et fils.
Florence Seeber.
Gand
Chex Messieurs :
/Dulau.
^O'i^lres ) Hachette et C"
Luxembourg .
Madrid.
[Nutt.
V. Buck.
/ Ruiz et C'
) Romo.
) Dossat.
' F. Fé_
Milan ) ^°<='=^ trèrea.
I Hcepli.
'^^oscou Tastevin.
Marghieri diGius.
Pellerano.
Dyr»8a at Pfeiffet.
Stechert.
Naples
Iloste.
Gines Beuf.
1 Eggirnann.
Genève j Georg.
( Burckhardl,.
I-°-Hayt Belinfante frères
fPayot et C".
Rouge.
Sack.
/ Barth.
I Brockhaus.
Leipzig < Lorentz.
) Twietineyer.
' Voss.
1 Desoer.
Gnusé.
New- York .
Lemcke at Buechoer
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et G'«.
Palerme Reber.
Porto Magalhaes et Monli.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Bocca frères.
Loescher et G''.
Rotterdam Kramors et fils.
Stockholm Nordiska Bogbiadtl
Zinserling.
Wolfr.
Rome.
S'- Pélersbourg . .
Liège .
Bocca frérei.
Brero.
Rinck.
Rosenberg et Sellier
Varsovie Gebetliner et Wolff.
Vérone Drucker.
Frick
Gerold et O".
Zurich Rascher.
Turin .
Vienne^ .
TABLBS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ■
Tom8^32àfi/- ~/lV'^''^^^^ ^' Décembre ,8.0. ) Volume in-4"; .853. Prix
TomPs fi2 ï \\ ~ . r''"'''®'" 'lll ' ^' Décembre .865.) Volume in-4°; .870. P.-ix .„ ..,
xZZ 92 à a\\ ~ ^/V?"^'^'' '^îî ^.^' Décembre .880.) Volume in-4»; .8Sq. Prix J5 fr,
lûmes 92 a 121. - (." Janvier .88. à 3i Décembro 1895.) Volume in-4°; .900. Prix 25 fr
25 fr.
25 fr.
moiresur le Calcul des Perturbations qu'éprourent
5 digestifs, particulièrement dans la aigestion ctes
25 fr.
,. ,- question de Prix proposée en i85o par l'Académie de» Science»
r : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTérent» terrain»
r la questioD de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercberla
^s», parM. le Professeur Bronn. In-J", avec 7 planches; 1861. . . 25 fr.
our le concours de i853, et puis remise pour celui de'. 856 sa^
sed.mentaires, suivant l'ordre de leur superposition -Discute
nature des rapports qu. existent entre l'état actuel du règne organiquértscTératrantér^ur'
A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par dir«n Saranta à l'Ao«d8mie d« »oi.now.
W 18.
TABLE DES ARTICLES (Séance du 4 Mai 1908.
MEMOIIIES ET COMMUNICATIONS
„KS MF.MimUS ET DKS COURESPONOANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
M le Se.ibétaire pEnrr.TLE.. communKiue
à l'Académie la copie du portrait de Des-
caries, par m^id Dcck, envoyée par
l'Académie des Sciences de Stockholn., . .
M r. IIUMBERT. - Formules relatives auN
ininima des classes de formes quadrali.|uc-
binaires el positives ■ ■■
M. Pierre Duhem. - Sur la découverte de
la loi de la chute des graves
,,n5
i)o5
008
Pages
M. EMILE Picard présente le Tome II des
« (Jîuvres d'Urrmile « • ••••
M ÉM11.K PicAHi. piéscule le premier fasci-
cule du Tome 111 desoM .. Traité d'Ana-
M ^Wh.sso adresse une hrocliure inlilulée :
'. Uenseisncments sur les laboratoires
Mosso, au col d'Olen
scientifiques \.
(mont Kosa. liai
912
9"'
Ji3
NOMINATIONS
M. Uareoux est désigi
slitut pour occuper
lé au choix de l'In-
uii siège au Con-
seil supérieur
que
de l'Instruction p
ubli-
COllRESP0NI> ANCE
M le Secrétaire perpétuel annonce à
l'Académie la mort de M. Chamberland.
Sous-Direcleur de l'Institut Pasteur
le Secrétaire perpéti.el signale divers
91^
M
Ouvrages de M. A. Tougard, AsUM. W.
Louguinine et A . SchalMrew et de M. A «-
sarmnji JUanji Readymoney. ■••■•■■••
— Sur les intégrales
ues de seconde
M. Z. Krycîowski.
hyperclliptiques canoniqi:
espèce •
M. .loUGUKT. — Applicalinn de
similitude à la propagaiion des deflagra-
tioiis
M. Paul Girault.
lois de la
Comparaison des
dynamos ù courant
au point de
cas
continu série el shunt
de la rapidité d'amor-
91D
m' Charles Vaillant.— Nouvelle méthode
permettant de conslaler, par la radio-
graphie, si un enfant déclaré ne uioil a
vécu ou n'a réellement pas vécu
M. G. Uhrain. - Sur le spectre d'èliiu elle
ultra-violet du dysprosium el sur les pro-
priétés magnéliqucs remarquables de cet
élément " '
M. Paul Frion. — Sur l'entrainemcnl de
corps sohibles par certains précipités....
M Pierre Gir.uid. — Variation de la force
éleclromotrice de chaînes li(iuides par po-
larisation de diaphragmes interposes
M. Herman-C. Wolteueck. — Sur la
91S
921
922
synthèse de l'ammoniaque et de l'acide
cyanhydrique •
M H. Baubignv. - Dosage des éléments
halogènes dans les composés organiques
chloro-bromés ■ ■
MM G. Dahzens et H. Kosr. - Nouvelle
méthode de préparation des homologues
de la naphtaline •
M. J. Perard. — Action du bromure de
phénylmagnésium sur le second clher mé-
Ihylique de l'acide paradiméthylamido-
orthobenzovlbcnzoïque
M. J. Bouoault. - Fixation de l'acide cyan-
hydrique sur l'acide benzoylacryli(|ue.. . .
M. "C.-L. Gatin. — \naloinie el développe-
ment de Icmbryon chez les Palmiers, les
Musacèes el les Cannacées
M G. Lapie. — Les caractères écologiques
de la régi. >n méridionale de la Kabylie du
Djurdjura ■ •
M. L. Mercier. — La schizogonie simple
chfiï A mœ ha hlallœ liiitsclili
M. E. Maurv.— Sur la présence de nappes
de recouvrement an nord el à l'est de la
Corse -, • ■
M Gabriel liiSENMENGER. — Migration
vers le Nord de la ligne de partage des
eaux dans les Alpes Lcponticnnes
M \i.KREU Anhot. — Sur l'application de
la radiotélégraphie à la prévision du
temps
Bulletin biblioqhaphique
929
93 1
933
934
936
938
94^
945
9h
948
949
PARIS.
_ IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le Géranl : Gautbieb-Villars.
1908
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES UENDUS
HEBDOMAUAIUES
DKS SÉANCES
DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS
TOME CXLVI.
iT 19 (11 Mai 1908).
PARIS,
GAUTllIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 iuin 1862 et 2] mai 1875
I . tt a a rf^ag"-
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou G feuilles en moyenne.
2() numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article i". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les ilapporls et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:i pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au-
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé :
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foui
pour les articles ordinaires de la correspondance offi-
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi^
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard,
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé auj
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches,
ni ligures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraient
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
L«s Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do les
déposer au Secrétariat au plus tard la Samedi qui précède la séance, avant 5°. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.
I
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 11 MAI lî)08.
PKÉSIDENCIÎ DE M. H. BECQUEREL.
MEMOIRES ET COMMILXICVTIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'A.GADÉMIE.
A rouverture de la séance, M. le Président prononce l'alloculion suivante :
Mes cliers Confrères,
Le soir même de notre dernière séance, un grand deuil frappait FAcadc-
mie; notre éminent Secrétaire perpétuel, M. All^ertde Lapparent, rendait le
dernier soupir. Six semaines auparavant, comme il témoignait le désir de
prendre quelques jours de repos, nous pouvions croire à une fatigue passa-
gère ; rien alors ne faisait prévoir que notre Confrère venait ici pour la der-
nière fois.
Jeune d'aspect jusqu'à faire illusion, répandant autour de lui le charme de
qualités brillantes, tel il était, voilà 5o ans, à l'Ecole Polytechnique où il
occupait le premier rang, tel encore il nous a[)paraissait f[uand nous l'avons
élevé, l'année dernière, à ce poste d'honneur où nous pouvions espérer le
conserver longtemps.
M. A. de Lapparent était né à Bourges le !o décembre iS3(j.
Dès sa sortie de l'Ecole des Mines, en i<S(33, dans un Mémoire sur la
constitution géologique du Tyrol méridional, il s'était révélé géologue.
Bientôt après, le jeune ingénieur collaborait activement à la Carte géolo-
gique de France et se signalait, en particulier, par un Mémoire sur le pays
de Bray où, combinant les indications de la Topographie avec celles de la
(jéologie, il préludait à l'étude des questions qui devinrent plus tard le but
principal de ses efforts.
A la même époque, comme secrétaire et rapporteur d'une Commission
C. H., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI,,N» 19.) I2D
f)52 ACADÉMIE DES SCIENCES.
chargée d'étudier un projet dc^ tunnel sous la Maiiclie, il contribua, avec le
concours de notre regretté (Jonfrère M. Potier, et de M. Larousse, à établir
sur des données certaines les conditions dans lesquelles le tunnel pouvait
être exécuté.
Sans énumérer ici une suite presque ininterrompue de travaux techniques
ou d'ouvrages d'enseignement, je me bornerai à citer l'œuvre capitale de
notre confrère, un Traité de Géologie, dont les éditions successives répan-
dirent en France et à l'Etranger la renommée (Tun vulgarisateur hors de
pair.
Les vues originales exposées dans ce Livre constituèrent une science nou-
velle que l'auteur développa plus tard sous une forme particulièrement at-
trayante; ses Leçons (le (iéographie /i/ivsique monlvenl comment la science
du géologue doit s'unir à celle du géographe jiour établir l'histoire du
modelé de la surface terrestre en remontant de l'étal actuel jusqu'aux évé-
nements successifs des époques géologiques.
La Science française porte le deuil de M. A. de Lapparcnl.
L'hommage que nous rendons à sa mémoire ne serait pas complet si je
n'évoquais pas ici les souvenirs que nous laissent une bonté naturelle, une
bienveillance charitable et une sincérité profonde. A côté des qualités de
l'esprit, les qualités du ceeur etla droiture du caractère avaient valu à notre
Confrère regretté des amitiés fidèles et la haute estime de tous ceux (pii l'ont
connu.
M. le Secrétaire perpétuel s'exprime à son tour en ces ternies :
Monsieur le Président,
Permettez-moi d'ajouter quelques mots au bel éloge que vous venez de
prononcer et de consigner ici l'expression des regrets de celui qui, parmi
nous, était plus particulièrement le confrère et le collaborateur de M. de Lap-
parcnl. l 'n an ne s'était pas encoi'e écoulé depuis (jud'/Vcadémie, en l'appe-
lant à succéder à Marcelin Rerthelol, lui avait donné une marque de haute
estime, un témoignage de confiance, dont il avait été à la fois très fier et très
heureux. Le temps lui a manqué, non certes pour justifier cette confiance,
mais pour montrer comljien il en était digne, à tous égards et dans toutes les
circonstances. C'est à peine si nous avons pu apprécier l'aménité de son
caractère, la pondéralion de son esprit, un talent de parole et d'exposition
qui a été rarement égalé. Son passage parmi nous aura été bien court, mais
nous conserverons précieusement son souvenir.
SÉANCE DU II MAI 190S. qSS
MEMOIRES LUS.
Le Colonel Jacob préseiilc à rAcadéiiiic l'intégromèlrc à lame coii|ianl('
qui, d'une façon générale, perniel rinlégiaiion de l'équation d'Abel
quelles que soient les fonctions A, D, C, el il en explique le principe et le
fonctionnement.
C'est à celte forme d'équation que l'on ramène le problème balistique
extérieur et en premier lieu le problème lialislique intérieur.
L'appareil permet donc de résoudre ces équations, quelle que soit la loi de
résistance de l'air pour le premier cas, quelle que soit la puissance de la
pression à laquelle la vitesse de combustion de la poudre est supposée pro-
portionnelle dans le second.
Il montre comment, avec l'appareil, ou |)eut déterminer les singularités
mobiles dont la présence limite la convergence des séries que l'on a tenté
d'utiliser pour résoudre ces questions, et il fait voir que la présence de ces
singularités constitue pratiquement le cas général.
PLIS CVCHETES.
M. A.-L. Heruera demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé dans la
séance du 10 février 1908 et inscrit sous le n" 7296.
Ce pli, ouvert en séance, contient une ;Nole intitulée : Sur les phénomènes
de vie apparente, observés chez les énnilsions de carbonate de ehaux dans la
silice colloïde.
Conforméincnl au désir de l'auteur, celle Note sera renvoyée à la Com-
mission du Fonds Bonaparte.
CORRESPOADAi\CE.
S. A. S. le Prince Albert de Moxaco adresse à M. le Présidenl un lélé-
srammc de condoléances à l'occasion de la mort de M. A. de Lapparent.
M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie royale des Sciences, des
Lettres et des Beaux-Arts de BELfiiQiE, M. le Professeur Hughes, au
C)5^\ ACADÉMIE DES SCIENCES.
uoiii (le ITlNivKitsiTf; DE C A.MBitiixiE ( Antil-eleiTo ), M. le Pkésident i»e
i.'AssociATio.N DES i\ATUUAi.isTES DE Levai-lois-Pehhet, adressent également
à l'Académie l'expression de leurs sentiments de condoléance.
M. le Secrétaiue pekpétueIv signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
Les fascicules H et 111 des Annales du Bureau central météorologujue
(année i9o5\ publiées par A. Angot, Directeur du Bureau.
MÉCANIQUE At'PLlQl ÉE. — Application des lois de la similitude à la propa-
gation des détonations. Note (') de MM. Cuussahd et Jouguet, pré-
sentée par M. Vieille,
I. Les formules de la propagation d'une onde de choc et combustion
séparant une région i d'une région 2 dans une masse gazeuse sont, en
adoptant les notations du Mémoire de l'un de nous Sur la propagation des
réactions chimi(jues dans les gaz ('■') et en ifécrivant jjas l'écjuation de conti-
nuité, inutile ici,
^'^ pA dt ) ~ pA dt ) ' p,-p,'
(2) (p,— pl){Pl+Pl) + '-!plp::(U2— Lli)=o.
1mi raison de leurs grandes vitesses, les mouvements seront censés adia-
batiques dans toute la masse, lisseront supposés, en outre : dans la partie i
sans combustion, dans la partie 2 sans combustion ou avec combustion sui-
vant la loi de la dissociation; dans les deux parties, on négligera la viscosité.
Les écpiations relatives aux parties i et 2 seront alors, en sus de l'équation
de continuité,
(3)
(A)
I l)lJ
1 ùp 1 àp
p ^ " ^' ' p <;; ~ ■'■
p—-J\'j, o(,T),
ôa. Ùrj (/r
'•«^-^'>^ + ^'W=°'
(') Fi'ésenlée clans la séance du 4 ma' '908.
(•-) Journal de Matiu'malujues pures et applù/uées. 190J-1906.
SÉANCE DU II MAI 190H. 953
;iu\qiicllcs il faut joindre :
Pour la partie i... «|=rconst.,
( soil «2= const.,
Pour la pallie 2. . . ■ , ' ,„ ,, • 1 i ■■ ■ .• n
(soit g(p,, a.,,T^) = o (loi de la dissociation).
II. Ces équations montrent évidemment la possibilité, dans un même
mélange, de mouvements semblables, 011 les vitesses, densités, variables
chimiques, lempératnres, pressions sont les mêmes. Si, par exemple, on
provo(pie des ondes de choc et combustion au sein d'une même masse indé-
finie par deux cartouches d'un même détonateur inégales, mais de formes
semblables, les deux expériences ainsi réalisées sont semblables, avec i
pour rapport des densités, variables chimiques, températures, pressions et
vitesses.
Il suit de là que, dans les explosions par onde de choc et combustion, il
n'y a pas, pour le détonateur, de charge limite.
Toutefois, il ne faut pas oublier (pie notre raisonnement suppose le
régime par onde de choc et combustion établi dès le début et persistant;
or, dans le cas des ondes sphériques, il est possible, par ce qu'on sait de ces
ondes, qu'un tel régime ne persiste pas. Il faut aussi prendre garde de ne
comparer que des systèmes de formes semblables. Cette condition n'est pas
remplie quand on provoque l'explosion dans un même tube par deux amorces
inégales ne remplissant pas toute la section. Dans ce cas, il y a, avant l'éta-
blissement des ondes planes, une propagation par ondes plus ou moins
sphériques, d'autant plus importante que la charge est plus petite. On a
monlié ailleurs (') comincn les ondes de choc sphériques différaient des
ondes de choc planes; il n'y a pas à s'étonner, dans ces conditions, si une
petite charge ne crée pas, dans tonte la section du tube, la même pression
qu'une charge forte el ne provoque ])as l'explosion. C'est sans doute à
des considérations de cette nature qu'il faut rattacher l'influence, si bien
mise en lumière par le procédé d'amorçage récemment imaginé par
M. Lheure, de la forme des détonateurs sur la mise de feu des explosifs.
III. Faisons, à une même températuie, sous une même pression et sons
les mêmes dimensions, deux expériences dans lesquelles un même mélange
gazeux est dilué dans le même volume de deux gaz inertes différents, mais
ayant même chaleur spécifique moléculaire. La théorie des mélanges
(') Comptes rendus, l. CXLIN , lyo;. p. 63-2.
9-56 ACADÉMIE DES SCIENCES.
gazeux de Gibbs est fondée sur la loi d'Avogadro-Ampère et sur l'idée
qu'un gaz est un vide pour un autre gaz. Dans ces conditions, si l'on donne
à 7. et à 'r los mêmes valeurs, et à p dos valeurs i|Mi soient dans le rapport
des poids moléculaires, les fonctions/ et g- des deux expériences prennent
la même valeur, tandis que les fonctions tJ,, LL, Tp, r^, c prennent des
valeurs en raison inverse des poids moléculaires. Les deux expériences sont
seinblahles et les vitesses sont en raison inverse de la racine carrée des poids
moléculaires.
M. Dixon a, en effet, V(''rifié expérimentalement cette proportion pour
les vitesses de l'onde explosive dans les mélanges IP + 0 + 51I,
H" 4- ( ) + 50, H- -I- O -h 5 Az. On voit (pie ladite proportion ne doit pas
se rencontrer seulement dans l'onde explosive proprement dite, mais dans
tout phénomène d'onde de choc et combustion. D'ailleurs sa mise en évi-
dence expérimentale constitue bien plutôt une vérification des idées de
( Jibbs sur les mélanges de gaz qu'une vérilicalion d'une théorie quelconque
de l'onde explosive.
ÉLECTRICITÉ. — Télégraphie snns Jil jnir ondes dirigées.
Note de MM. Beli.ini et Tosi.
La direction des ondes est obtenue par l'emploi de conducteurs aériens
formés de circuits oscillatoires fermés disposés dans des plans verticaux sans
connexion avec la terre.
Dans le cas de la transmission, le rayonnement est dû au champ élec-
trique de dispersion dont les lignes de force relient la terre à chacune des
armatures constituant la capacité.
Dans le cas de la réception, ces circuits agissent par le fait de la varia-
lion, à travers la surface limitée par eux, du llux magnétique engendré par
le poste transmetteur.
L'énergie rayonnée ou reçue par un desdits circuits suivant les diil'érentes
directions du plan horizontal a été mesurée à l'aide du thermogalvanomètre
deDuddell.
En appelant a l'angle ([u'une direction quelconque forme avec le plan
dudit circuit, W l'énergie rayonnée ou reçue et K une constante, on a la
lelatioii
W =: K cos-a.
Dans le but d(! pouvoir facilement transmellre ou recevoir les signaux
SÉANCE DU II MAI 1908. >)"}']
suivant une direclion quelconque, on a cniployé des conducteurs aériens
constitués par deux de ces circuits perpendiculaires entre eux et en position
fixe, fonctionnant en même temps, soit à la transmission, soit à la récep-
tion.
l'onr obtenir d'une manière continue la mUition de la direclion de Iransuiission,
plusieurs types d'appareils ont été imaginés; le plus pratique est constitué par deux
bobines fixes, perpendiculaires l'une à l'autre, intercalées respectivement dans les cir-
cuits aériens et par une troisième bobine renfermée dans les premières. Celte dernière
peut tourner autour de Taxe crinlersection des deux bobines fixes et est reliée à un
condensateur et à un éclateur. En faisant varier la position de la bobine mobile, on
fait varier en même temps l'excitation des deux circuits aériens, les intensités et les
pliases des courants oscillatoires qui les parcourent, le champ élecUomagnétique émis
par chaque circuit aérien et par conséquent la direclion du champ résultant.
l'oiir la réception, on a employé un appareil iinalogue au précédent dont l;i iidliine
molîile, au lieu d'être reliée à l'éclateur, est convenablement reliée au révélateur
d'ondes. Dans ce cas, chaque circuit aérien utilise la composante perpendiculaire à
son |)lan du champ magnétique engendré par le |ioste transmetteur. Le champ magné-
tique dans l'espace renfermé entre les bobines fixes, étant le champ résultant des
champs partiels engendrés par chacune d'elles, aura une intensité maximum constante
et une direction coïncidant avec celle du j>osle transmetteur, l'ar conséquent, l'in-
tensité de réception sera maximum (|uand la bobine molsile sera dis|)osée de manière
à être traversée par le llux magnétique maximum; elle sera nulle dans la position per-
pendiculaire et variera sinusmdalement suivant les autres positifius.
Le dispo-sitif décrit, comprenant deux circuits oscillants ferniés aériens et
perpendiculaires entre eux et les appareils rotatifs de transmission et de
réception, a permis de transmettre et de recevoir suivant une direction
déterminée, sans gêner les stations étrangères et sans être gêné par elles.
Le poste transmetteur a été installé à Dieppe, et deux postes récepteurs
ont été construits, l'un au Havre et l'aulre à Bailleur. Les signaux ont pu
être transmis de Dieppe, soit au Havre, soit à Barllciir, sans que ceux des-
tinés à un des postes aient pu être saisis par l'autre. L'angle Le Havre-
Dieppc-Barfleur est de 23°. On a pu établir avec une grande exactitude
la direction de [)lusieurs postes situés sur la côte anglaise et, par la inétliode
d'intersection, en faisant des observations simultanément dans les deux
postes récepteurs, il a été possible de déterminer la position de ces mêmes
postes.
958
ACADEMIE DES SCIENCES,
RADIOACTIVITÉ. — Le parcours des rayo/is a. Note de M. William Dcaxe,
présentée par M. Mascart.
Les recherches de M"'- Curie, de Bragg et Kleeman et de Rulherford
ont démontré (jne les actions ionisante, phosphorescente cl photographicpic
des rayons a cessent brusquement lorsque les rayons ont traversé plusieurs
centimètres dans l'air (') ou une épaisseur équivalente dans une autre
substance. En outre Rutherford a trouvé que la vitesse des particules a,
vers la fin du parcours, est encore (pour le radium; Go pour loo de leur
vitesse initiale.
J'ai fait des expériences au laboratoire de M""" Curie pour décider si les
autres actions des rayons a, la charge positive, le pouvoir de produire des
rayons secondaires et la transformation de l'énergie cinétique en cha-
leur, etc., cessent à la même distance où disparaissent les effets mentionnés
ci-dessus.
Je me suis servi d'une lioîle cylindrique en lailnn {\. fig. i) àe 3'^"', 8 de long et
S'"', 3 de diamètre. Un trou rond, de i™,8 de diamètre et couvert d'une lame de mica B
D fc*~:
Fis
ï /'e/ectrc/nt'ire
/ électrosQOpe
"TTpmTïT'
Terre-
'-rçm' '" I"-
Radium
très mince, se trouve dans la partie inférieure de la boite. Le mica ne pèse que 2""s-'
par centimètre carré et une S'iUe de fils de cuivre le renforce à linlérieur. Il est si
mince que les ravoiis a peuvent facilement le traverser et frapper le plateau C, (jui sert
comme électrode.
L'appareil se trouve entre les pôles d'un électro-airnant, qui produit un champ
(') Cette distance est appelée le parcours des rrijons j..
SÉANCE DU 1 I MAI 1903. 9%
masnéliiiue parallèle au plaleau el à la fenèlre de mica. Kiilni on peut .-labllr un
champ élecliique entre le plateau el la toile métallique placée contre la fenêtre.
L'anneau D qui porte la toile métallique et le mica est Isolé do la boîte par de la cire,
et cette boîte, qui forme anneau de garde, est en communication avec le sol.
Le mode opératoire est le suivant : une très petite quantité de chlorure de radium
est dissoute dans l'eau deux fols de suite à un intervalle de plusieurs heures, pour
enlever l'émanation et l'activité induite, et finalement séchée sur une lame de platine.
La lame est placée sons la fenêtre de mica à des distances dillérentes, el les courants
d'ionisation entre la fenêtre el l'électrode sont mesurés par un électromètre à qua-
drants. Les rayons du radium sont canalisés par de petits tubes de verre placés entre
le radium et la fenêtre.
La courhe i ( //i,-. l-) donne les résultats d'une série de mesures. Il est
évident, d'après cette courbe, que la presque totalité de l'ionisanon a l uite-
Fis. 2.
20 -1 \
1
- j-
' X-
1
",
15
\
\
^v
\
10 h
IX -^
\
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?\ ^"^
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"~— ^
1
Y • :
i;..-t:J^=
0 12 3V
Oistance du radtum 0 h Fenêtre en cm.
Courbes 1 et 2 : courants trionisation. — Courbes 3 et 4 : charges des rayons ï.
— Courbes 1 el ;î : sel do radium privé d'éiiianation et d'activité induite. —
Courbes 2 et K : sel de radium contenant l'émanation et l'activité induite
accumulée pendant 1 jours.
/■/('(//■ (le la Innte cesse lorscjue le radium est éloigné d'eiwi toit 2"" de la fenêtre.
Les courants pour des distances plus grandes sont dus aux rayons de la
petite quantité de l'émanation et de l'activité induite qui n'est pas enlevée
du radium. Comme l'indique la courbe 2, ces derniers courants sont beau-
coup plus grands si le radium est laissé plusieurs jours en l'état sec, pour
(pie l'émanation et l'activité induite puissent s'accumuler.
l'onr mesurer la charge électrique des rayons a j'ai fait un bouNide dans la boîte A,
au moven d'une trompe à mercure, el j'ai mesuré le courant d'électricité porté__par les
C. H., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI. N^ 19) '^
Qgo ACADÉMIK DES SCUÙNCES.
rayons y. vers l'éleclnxle ('. a l'aide d'un (■leclioscope de Wilson. Les rayons n'étaient
pas canalisés et l'on nlillsnil beaucoup plus <le radium .lue précédemment (à peu prés
?.'"s de chlorure de radium pur). Lorsque les rayons a traversent la fenêtre de mica et
frappent l'électrode, ils produisent des rayons secnudaires très lents. Four supprimer
ceux-ci, j'ai emplové un rhamp magnétique p.arrdlèle à l'électrode et à la. fenêtre. On
a vérifié que le champ arrête Ions les rayons secondaires en faisant passer sa valeur
de aloo à 36oo ganss et en constatant que le courant vers l'électrode reste constant.
On a constaté é<;alemeHt i|ue, lorsque le clianip magnétique existe, on peut établir
une dilTérence de potentiel de plusieurs volts entre la fenêtre et l'électrode sans
chauler le courant vers l'électrode, ce qui montre qu'aucun courant d'ionisation
appréciable n'existe à rintcTleur de la boîte.
La courbe 3 ( //;>. •x') représente le.s cotiiiuUs d'éleclricilé portés à Télec-
trmie [)ar les rayons a. 11 est évident (juc Jn charge èkclriqm des rayons a
ne traverse plus le mira d'une manière sensible pntir parvenir à l'électrode C si
le radium est à /dus de 'i'"' delà fenêtre. A catise de la tonne des courbes,
il est très difficile de détertainer la fin exacte du parcours; mais on jieut
dire que la charge des parlicu/es n. et leur ionisation s'arrêtent à peu jirès au
même point (').
Les petits courants pour les distances ])lus grandes que 2'™ sont dus à
la charge portée par les rayons de Témanation et de l'activité induite, (pu
ont des parcours plus grands que ceux des rayons du radium. Comme Tin-
dic}ue la courbe 4, ces courants sont beaucoup plus grands si l'émanation et
l'activité induite sont accumulés pendant plusieurs jours.
Je continue des expériences sur les autres actions des rayons a.
ÉLECTRICITÉ. — Sur la dispersion èleelriipie de l'eau.
Note de M. F. Beaclard, transmise par M. Lippmann.
Dans deux Notes précédentes (') j'ai donné le résultat de recherches
entreprises sur la détermination de la constante diélectrique de l'eau et de
la glace, en utilisanl la méthode de rellipso'ide diélectrique placé dissymé-
triquement dans un champ alternalif électroslati(iue. Mes premières expé-
riences ont été elTectuées avec un récipient ellipsoïdal en verre mince: [)our
éviter les complications (pn^ peul introduire le plu-nomène complexe des
(•) Les courbes indiqueraient peut-être un parcours un peu plus court pour les
charges que pour l'ionisation, mais la dill'érence est, en tous les cas, très faible.
(>) Comptes rendus, t. CXLl, 2' semestre igoS. p. 656. et 9.9 avril 1907.
SÉANCi; DU II MAI 1908. 961
rt''si(kis do charge, j'ai repris cette éliule avec un ellipsoïde en quartz
soufllé, d'une forme assez régulière; de plus, j'ai opéré avec des longueurs
d'onde différentes.
Les résultats sont les suivants :
> = 360Q''", K=: 3,32 1,
X = 27oo''°, lv = 3,3i5,
?. = 1200"". K -_ >,787.
ils semblent indiquer une faible dispersion électrique anomale, pour l'ordre
de grandeur du champ électrique étudié. I^cs valeurs numériques de K
sont nolal)lement difléreules du nombre généralement admis pour la con-
stante diélectrique de l'eau (K = 8«)) et déterminé par les méthodes de
charges rapides oscillalnires.
(^»ue l;uU-il conclure de ce désaccord nuiiii'ri(|ue? ou bien que la loi de Maxwell
.s"ap|)lii[iie H l'eau ou bien qu'on se trouve en présence d'un indice ajqiarent, provenant
d'uiie absorption d'énergie dont le liquide serait le siège dans le champ oscillant.
I^'indice électricjue vrai est donné par la méthode de propagation par fils
in=z -rr = -^ ] et l'indice apparent par l'étude de la transmission directe à tra-
vers le milieu. Si l'on considère le circuit de pro)ia^'ation (terminé par deux plateaux
parallèles), où règne un mode oscillatoire, l'onde se développe sur l'ensemble des cir-
cuits et se ferme sui- le condensateur, par les courants de déplacement à travers l'a
et l'eau qui remplit le récipient ellipsoïdal. Or un diélectrique n'est parfait que pou
une résistance infinie ; pour peu qu'il soit seiisil)lement conducteur, un courant d
conduction se superpose aux courants de déplacement, et il se produit ainsi au sein
du milieu une absorption d'énergie sous forme de chaleur Joule, une fraction du train
d'ondes est arrêtée. Mais, dans le dispositif nlili-é, il n'y avait aucun contact entre
l'eau et les armatures du condensateur; par suite tout courant de conduction était
rendu impossible et, d'un autre côté, l'intervention d'une capacité de polarisation n'é-
tait pas à craindre, car l'inlluence de la polarisation est nulle pour des oscillations
électriques rapides, l'ai- ^niie l'absorption d'énergie, §i elle existe, ne peut pro\enir
que d'une autre cause.
Ainsi que l'a remarqué Drude, dans beaucoup de cas l'absorption est
plus grande qu'elle ne devrait l'être par conductibilité, et alors il y a généra-
lement dispersion anomale. Une fractioti de l'énergie vibratoire est alors
dissipée par le milieu, dans le voisinage des périodes correspondantes : on
est en présence d'un phénomène de résonance. Le passage de la pertur-
l)ation à travers une épaisseur z du diélectrique affaiblit l'amplitude dans
le rap[)ort c ' ; pour une épaisseur égalr à la longueur d'onde comptée
air
r
e
9(>2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dans le ditMeclrique, ce rapport prend la forme er ^~''i- et représente l'afl'ai-
blissenient de l'amplitude à travers le diélectrique. Dans ces conditions on
mesure î, pouvoir inducteur spécifique apparent, lié au pouvoir inducteur
spécifique ii^ (carré de l'indice électrique) par la i-elation
£ = «2(i —y-).
Si dans cette formule on admet /r = 8i, on trouve les résultats suivants :
À = 3600''"',
c= 3,321,
7. = 0,979'
>. =; 2700''°,
£:=:3,3l5,
7. = 0,979,
À 1= I 2ÛO'",
£ = 2,787,
•/^ 0.982.
Les valeurs de /, peu différentes de l'unilé, indiquent alors l'existence
d'une bande d'absorption dans le cbamp électricjue étudié ( 10™ à 40™ envi-
ron). Pour A= 'j'""','! (loolidge avait trouvé / = 0,-4» et Drudc, entre
A ^ 2™ et A = 38'"', n'avait [las trouvé de pouvoir absorbant électif de l'eau,
alors que ce pouvoir absorbant affecte les ondes plus courtes de l'infra-
rouge où existent des bandes d'absorption très serrées.
SPECTRO.SCOPIE. — Sur le spectre dujcr observe dans la Jlaininc du rludunicau
vr/iYdn'(jue. >{ote de MxVI. G. -A. Hemsalecii et C. de W.viteville, pré-
sentée par M. H. Deslandres.
j\yanl exposé, d'une façon générale, dans deux Notes piécédentes, les
phénomènes que nous avons observés, à l'aide de notre nouvelle méthode,
dans le spectre du fer fourni par diverses flammes, nous désirons présenter
aujourd'hui les résultats cjue nous a donnés pour ce métal l'emploi du cha-
lumeau oxhydri(fue.
Dans un ballon, traversé par un courant d'oxygène, se tiouvenl deux
électrodes de fer entre lesquelles éclatent des étincelles produites par la dé-
charge d'un condensateur à plaques, d'une capacité de 0,011 microfarad.
Ce condensateur est en dérivation sur le secondaire d'un transformateur de
Ivowland, au régime de résonance ('), alimenté par un courant alternatif
(110 volts, 10 ampères). L'oxygène, sortant du ballon, se mélange à l'hy-
drogène dans le brûleur déjà décrit(-), à l'extrémité duquel se produit une
(') MiiiiSALKcii el Tissor, Comptes rendus, t. CXi-lN . 1907, p. 262
(-) IIemsalecii et i>e W.iitkville, Comptes re/u/iis, t. (AI^XI, 1908, p. 8.J9.
SÉANCE DU I I MAI I908. 968
flamme 1res blanche el éclairanle. j'oiir analyser la lumière émise, nous
avons employé deux spcclrograplies : l'un, destiné à la partie visible, com-
prend un prisme de lîutherford; i'auUe. à rullra-violet, est muni d'un
prisme de Cornu en quartz. Les temps de pose adoptés ont été de i heure
avec le premier de ces appareils et de \ liciires avec le second.
I>es spectres ont été mesuiés à l'aide d'une iiiacliine à diviser, et, giàce à un spectre
de comparaison de l'élinceile de self-induction du fer, la longueur d'onde de chacune
des raies observées a été déduite, par interpol:ilion, de celles de (|uel(|ue5-unes d'entre
elles facilement identifiables au moyen de l'atlas du fer de Kayser et Runge. J.a con-
cordance des mesures nous a d'ailleurs permis de nous assurer de l'exactitude des
identifications, ou, au besoin, de les rectifier. Le nombre total des raies ainsi mesurées
est de 220 environ. Les intensités sont évaluées d'après le système de Rowland (') :
une raie encore bien visible est représentée par i ; les raies faibles par un ou plusieurs
zéros selon le degré de faiblesse; une raie liés forte par 10, el une raie exceplionnel-
lenient forte par un cliinVe supérieur. Nous ne mentionnons ici que les raies princi-
pales dont l'intensité est au moins égale à 2.
Le professeur Hartley, dont la méthode, seule employée jusqu'ici, con-
siste à introduire dans la flamme déjà formée du chalumeau le composé de
fer étudié, a observé quelques-unes de ces raies (environ 55 ) dont il n'a,
toutefois, pas indiqué les intensités.
Lnngueurs
Iiilcusités
Longueui's
ïnLensités
Longueurs
Iiilciisités
d'orHlc.
relatives.
d'onde.
relatives.
d'onde.
rclalivcs.
2483,34
4
8020,70 )
8
3565, 5o
6
2488,23
3
802 1,1 5 j
3570,28
8
2490,98
2
8o4o,54
8
358i ,82
10
2491 ,5o
2
8047,71
8
8585,48
2 •
2522,67
4
80,59 > ' 9
4
• 8608,99
2
2027, 3o i
3440,69 \
!0
8618,92
8
2627,67 )
2
3441,07 )
363 1 ,62
7
2664, 16
2
3443,96
8
3647.99
5
2698,28
2
3465,95
5
368o,o3
7
2719,11
5
3475,52
8 -
8687,58
3
2720,99
2
3476,75
5
8705,70
8
2728,66
3
3490,65
6
8708,08
•t.
2726,20
2
3518,91
4
8709,87
4
2742,45
2
3526,25 i
3
8720,07
12
2760,21
2
3526, 5 1 ]
3722,69
8
27.72,15
2
8558,62
2
8727,78
4
(') II. -A. HowLAND, Aslropliysicai Juunuil, L. I, 1890, p. 29
f)64 ACADÉMllî Dl'S SCIENCES.
Lr,ngucui's
liilen^iLés
iTondc.
vclulives.
3735,00
8
3737,27
10
3743,58
9,
0745,67 )
3745,95 \
3748,39
37 49, 'il
6
3758, 36
6
3763,90
5
0767,31
't
0788,01
\i
3793, 10
3
3798,65
2
•'799.68
3
38 1 3 , 1 a
2
38.5,97
0
3S'2o , 56
lu
38-24,58
8
3826,04
8
3827,96
0
383 1 . .>7
7
384o,58
5
384 1,19
.1
385o,ii
1
0
Lnn^iu-iirs
liUeusilcs
(l'onilr.
rtlaLivcs.
3856,49
9
386o,o3
l3
3865,65
3
3872, (il
/
1
3878 , 1 2
■2
8878,82
7
3886,38
8
3887,17
"2
3895 , 75
/'
3899,80
8
3903,06
■2
3906,58
5
3920,36
8
8923 ,00
S
3928,05
S
8980,37
8
8969,34
4
4oo5 , 33
3
4045,90
S
4o63,63
6
4071,79
5
4182, 1 5
3
4.48,50 )
[
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8
4 'i'j4
,88
5
44 >5:
'■'--
3
4427
,4'i
4
i',6i
,75
3
4482.
, 35
■>
5 1 1 0
, 5o
2
5 167
, 5o
3
5269,
5270
,65 l
,43 )
6
5328;
, i5
5
57 1 , 62
Il y H lira de l'aiio les leiuarqiics siiivaiiles :
i" i.cs bandes de la Napciii' d'eau décmiverles d éliidiées par MM. Hug-
i;ins, Mveiiii; et Dewar, Di'slandres, uni beaucoup gêne, dans la région
ullra-violellc, roloservaliou des raies du fer dont elles ont pu nuisipier une
partie; pour rcuiédicr à cet inconvénient, il serait nécessaire d'avoir recours
à une dispersion plus giande;
2" (^n constate une ccrlaine.concentratioii d'énergie dans la poiliiui de
ce specti'e située entre a!"ïoo et a3()oo, (m'i se trouxent les raies les plus
fortes;
30 Si Ton subslitue l'air à l'oxygène dans le mélange des deux gaz, on
observe une diniinnlion générale de l'éclat du speeli'e et, en oulre, des clian-
gements dans rinlensilé relative des raies;
4° En comparant ce spectre avec celui de l'arc du fer, on voit que les
raies de la llamme oxliydritjue sont parmi les plus fortes de l'arc, mais ({u'il
y a cependant des difl'érences notables dans les inU'nsilés rclali\es des raies
SÉANCE DU 1 I MAI 1908. pG.T
fies deux sources. Ainsi, la raie lu plus forte du chalumeau est À38Go,o3
taudis que la i-aie la plus forte de l'are est >./(38} , 70 (intensité =100,
d'après Evner et Hascliek);
5° Enfin, nous constatons dans la llaniuie du cliahimi'au la présence de
presque toutes les raies attribuées au fer dans le spectre de Sirius, à Teveep-
lion des raies du /j/'o/o-/l"r(enliauced liiiesde Lockyer ).
OPTIQUE. — Conlrihuliori à la théorie de la trame photographique. Note
de MM. H. Cai.mei.s et L.-I'. Clerc, présentée par M. le (iénéral
Sebert.
Lorsqu'une trame quadrillée, coiislilnée par deux systèmes de bandes
opaques parallèles et équidistantes, de largeur égale à celle des intervalles
transparents, les deux systèmes se coupant à angle droit et formant ainsi
des mailles transparentes carrées, est disposée à faible distance en avant
d'une couche photographique sensible, à l'intérieur d'un appareil disposé à
cet effet, le diaphragme placé dans l'objectif projette en arrière de la trame
des cônes de pleine lumière et des cônes d'ombre pure raccordés par une
zone de pénombre dégradée.
On peut se proposer de déterminer les variations de l'éclairement de la
couche sensible lors([ue le diaphragme esl réglé dans les conditions habi-
tuelles, c'est-à-dire présente une ouverture carrée, dont les diagonales sont
parallèles aux bandes de la trame, de dimensions telles que le plan de la
couche sensible contienne les sommets des cônes, ce <pu suppose satisfaite
la condition
diagonale de la maille coté du diajjliragiiie
écart entre la trame et la plaque tirage de la chambre
lui rabsence de la trame, et après que la mise au point a été effectuée, le
diaphragme, vu d'un point quelconcpie de la trame, parait être une surface
lumineuse d'éclat uniforme, ledit éclat élaut proportionnel à celui du point
objet conjugué du point où nous supposons placé l'œil.
Le tlux lumineux éclairant chaque point - est limité par la pyramide
ayant - pour sommet et le contour du diaphragme pour base; du fait de
l'interposition de la trame, il y aura réduction de l'éclairement en u si les
Ijaudes opaques de la (rame, mordant sur celte pyramide, réduisent la sec-
tion utile du flux par le plan de la trame, section cjue nous pouvons prendre,
comme mesure de l'éclairement {fig. i).
q66 académie des sciences.
Le lieu des points r... pour les(iiiels l'éclairemenl a une valeur conslanle, sera connu
si nous connaissons le lieu iln pniiit P, centre tle la section A'IVC'D'du llux initiai.
En prenant pour a\es de coordonnées les diagonales de la maille la plus voisine, et
Fig. 1.
désignant par ao le côté du carré A'B'C'D', on trouve pour lieu des points P situés à
l'intérieur d'une maille, el pour lesquels le lln\ a une même valeur <I>, le cercle défini
par l'équation
^2_j_ ,,2— 2Ô-— <i>.
A l'eMérieur de la maille, les arcs utiles de ces cercles se prolongent par des arcs
d'hyperboles équilaléres qui, rapportées aux côtés du carré AHCD pris successivement
deux à deux comme axes, sont définies par
3 .r' v' = O _ ô- (tl)>0-).
Pour la valeur <l> = o', soit une valeur de réclairement é-ale à la moitié de la valeur
en O, centre de la maille, les hyperboles se confondent avec les côtés ABC!» el leurs
prolongements.
Pour les valenisdu llu\ inférieures à o- les lieux d'égal éclairemeul sont formés des
arcs d'hyperbole
'.ij' y'—^ — o- (<I»<o-),
conjugués des précédents prolongés, à l'intérieur des carrés déterminés par l'intersec-
tion de deux bandes opaques, par des arcs de cercle définis par
^î + .ri = *
lorsque les coordonnées sont rapportées aux diagonales de ce nouveau carré.
SÉANCE DU I t MAI 1908. 967
La figure 2 montre la distribution de ces lieux, que nous appelons courbes
isopholes, pour des variations successives de 5 pour 100 de l'éclairage au
centre. I^a connaissance de ces courbes isophotes permet de prévoir quelle
h'iS. 3.
sera, en telle ou telle région de Timagc photograpbiquc tramée, la forme
des éléments de celte image, ces prévisions étant d'ailleurs pleinement con-
liiniécs par l'examen au microscope de ti'lles images, exécutées dans les
conditions normales de la praliffue.
PHYSIQUE. — l.d^ilalion moléculaire cl le niouvcnicnl ///OiV/iie/i.
Note de M. Jeax Priinix, présentée par M. J. YioUe.
Toule particule située dans un liquide en équilibre s'agite de façon conti-
nuelle et parfaitement irrégulière, d'autant plus vivement qu'elle est plus
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVl, iX° 19.) 1^7
968 ACADÉMIE DES SCIENCES.
pclilc (inouveuiciiL brownien). On doit à M. Gouy d'avoir mouLré (|nc
cette agitation éternelle est une propriété essentielle des fluides et d'en
avoir proposé une explication très séduisante en supposant qu'elle est une
consé(|ucnce déjà visible des chocs moléculaires qui se jiroduisent irrégu-
lièrement contre la particule.
Cette hypothèse brillante n'était cependant pas établie et il n'était pas
sûr qu'elle rendît compte, même comme ordre de grandeur, du phénomène
en (piestion. .l'espère prouver, parles expériences qui vont être résumées,
que l'agitation moléculaire est bien réellement cause, et cause unique, du
mouvement i^rownien.
En (lélayanl dans l'eau un bâton de gomme-guUe, on a une éaiulsion jaune <>n se
voient au microscope, en éclairage ordinaire, beaucoup de granules parfaitenienl
sphériques, déjà animés d'un mouvement brownien très net. En centrifugeant celte
émulsion comme on centrifuge du sang pour en séparer les globules rouges, on obtient
une émulsion qui, à l'œil nu, ressemble tout à fait à la première, mais où les granules
microscopiques ont disparu. Mais, en employant l'éclairage latéral, on \ aperçoit de
nombreux granules ullramicroscopiques, qui sont tous à peu près de même éclat (et
par conséquent à peu près de même taille), qui ne scinlillenl pas (et sont par suite
sphériques comme les premiers). 49''"\586 de cette émulsion contenaient 49°i299
d'eau et 08,287 de gomme-gulte, ce qui fait pour les granules étudiés une densité
de 1 ,35.
Après l'avoir diluée, je plaçais une goutte de cette émulsion dans une
préparation microscopi(|ue, dont l'épaisseur était lixe et d'environ o'°'",i2.
J'ai alors étudié la répartition des granules selon leur hauteur dans la pré-
paration, en comptant le nombre de granules qu'on apercevait à diverses
hauteurs avec un microscope à faible profondeur de champ. La répartition
de régime permanent est atteinte après quelques heures. En faisant alors
plusieurs milliers de lectures et prenant les moyennes, j'ai vu que, si la con-
centration des granules est représentée par 100 à un certain niveau, elle est
représentée, à des niveauv qui sont 25, 5o, yS et 100 microns plus bas, par
les nombres
116, 146, 170! '*'50.
Or les nombres
119, 1.42, i6(), :>oi,
qui ne diffèrent des précédents que dans les limites des erreurs d'expérience,
sont en progression géométrique. La répartition d'équilibre des granules
dans la préparation (et probablement par suite dans toute solution colloï-
dale) est donc exponentielle, cv//u/ic pour un gaz en ciiuilihrc sous /'injinence
SÉANCE DU I I MAI 1908. 969
(le la pesanlear. Seulemeiil l'abaisseiuciil à la concenlnilion moitié, ([ui se
produit pour l'atmosphère sur une hauteur de 6''", se produit ici pour une
hauteur de -pj de millimètre.
On peut s'expliquer cette loi de répartition. Imaginons des granules iden-
ti([ues, de densité p, de masse jn, au nombre de n par unité de volume; ils
exerceraient par leurs chocs, sur toute {)aroi qui les arrêterait sans arrêter
les molécules d'eau, une pression osmotique proportionnelle à leur concen-
tration, soit kn. Si alors on écrit que les ndh granules contenus dans une
tranche horizontale de hauteur dli et de section i sont maintenus en suspen-
sion par la somme de la poussée d'Archimède et de la différence des pres-
sions osmotiques sur les deux faces, on olilient l'équation
(In I / r,
— =: -r ^ dlt\ I \m
n k '~ \ Cl
qui, intégrée entre les niveaux o et /(, donne
2,3 log — = Y mi; h. .
n A \ p
(log à base 10). La répartition d'équilibre est donc bien exponentielle,
mais on peut aller plus loin. Si, en effet, on connaît m, on sera en mesure
de calculer k, puisque p est connu.
Un procédé précis consiste à étudier une colonne verticale d'émulsion,
haute de quelques centimètres. On est ici très loin de la répartition d'équi-
libre et les granules des couches supérieures tombent comme les goutte-
lettes d'un nuage. J'ai ainsi observé, dans un tube vertical capillaire, une
chute de <)'"'", 97 par jour. Appliquant la formule de Stokes (chute d'une
sphère en un liquide vis(iueux), j'ai trouvé m égal à 9,80. io-'\ Portant
dans l'équation précédente, on trouve /• égal à 36o.io"-"'(ce qui donne
pour le granule un rayon de 01^,12).
Ainsi la pression osmotique, pour n granules dans l'unité de volume, est
n X Sfio.io-'". Comparons à ce que serait la pression exercée par un gaz
KT
pour // molécules par unité de volume, (^ette pression serait tz-j^, R étant
la constante des gaz parfaits, T la température absolue, N le nombre de
molécules contenues dans une molécule-gramme (approximativement égal
à 7.10--' d'après la théorie cinétique). Cela fait, opérations effectuées.
n X 343.10-'°. Les nombres sont égaux, dans les Umites de précision où N
est connu.
\)nO ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ainsi les granules en suspension fouctioiiiienl comme des molécules
visibles d'un gaz parfait avec un poids moléculaire égal environ à 3 mil-
liards (3, 3.10").
L'énergie cinétique moyenne d'un granule de colloïde est donc égale à celle
d'une molécule. (Test, élajjlie par l'expérience, l'hypothèse qu'Einstein et
Langevin ont signalée comme équivalente à celle de M. (iouy (théorème
de répartition des énergies cinétiques). Du même coup, la théorie cinétique
des fluides paraîtra un peu fortifiée, et les molécules un peu plus tangibles.
Leur nombre N par molécule-gramme, déduit de l'égalité précédente, sup-
posée rigoureuse, est C^,'j. 10^^.
ÉLECTUIClTÉ. — Sur un phénomène élerlro-optiriue dans l'air contenant des
poussières en suspension. Note (') de M. EtGijxE Bloch, présentée par
M. J. VioUe.
L'expérience suivante, faite au cours de recherches relatives à l'influence
de particules en suspension dans l'air sur sa conductibilité électrique, m'a
paru digne d'être signalée. Elle met en évidence un phénomène électro-
optique qui, à ma connaissance, n'a pas encore été décrit jusqu'ici.
Une cuve parallélépipédique est fermée, le long de deux faces latérales opposées, par
des lames de verre, el porte, sur ses deux aulies faces latérales, des plateaux métalliques
distants de quelques centimètres. Une macliine électrostatique permet d'établir entre
ces plateaux une dilTéreiice de potentiel de plusieurs milliers de volts. On introduit
dans la cuve des fumées de clilorure d'ammonium, au moyen d'un courant gazeux (|ui
a traversé successivement tieux flacons renfermant de l'acide chlorhydrique et de
l'ammoniaque. Ces fumées sont examinées en lumière difl'use ^ur un fond obscur.
Si l'on vient à établir le champ électrique dans la cuve, on voit immédiatement le
nuage devenir plus blanc el jiar suite plus visible, ce qui monlie que la lumière
difl'usée par les particules a subi une modification. Si l'on place la cuve entre deux
niçois dont les sections princi|)ales sont inclinées à 45° el en sens inverse sur la direction
du cliamp électrique, le nuage de chlorure d'ammonium cesse naturellement d'être
visible lorsque le champ électrique n'existe pas. Au inoineiit de VétahlisRemenl du
etiantp, on i^oit rcapparaiire ht lumière, el elle disparaît à nouveau en même temps
que le champ. La modification de la lumière dili'usée (ou diflVactée) j)ar les particules
est donc accompagnée d'une anisolropie o|)li(|ne du milieu constitué par l'air el les
particules. Il reste à savoir s'il y a biréfi ingence ou dichroïsme el à faire l'étude qnan-
lilative du jihénomèiie.
(') Présentée dans la séance du 4 mai 1908.
SÉANCE DU II MAI 190H. 97I
Le pliénoiiiriK' t'sl clù vraisciiiblableuifiiL à lOi icuLalion des poussières
cristallines dans le champ éleclrique. Il semble voisin d'un phénomène
analogue que M. Cotton m'a dit avoir observé sur les fumées provenant de
la sublimation de Findigoline : ces fumées, soumises à un champ /nag/ié-
/ir/ue. rétablissent, elles aussi, la lumièri' erilrc deu\ niçois placés à 4 J" du
champ et à l'exliiiclion. D'autre pari, il est à peine nécessaire de faire
remarquer lanalogie i|ui evisle entre les faits ci-dessus et les propriétés
magnéto ou électro-optiques de certains liquides hétérogènes étudiés |iai'
MM. Meslin et Chaudin ( Comptes l'endits, i()o'3-i<)oG. passim ).
CHlMli;. — Sur Ui commensitralnli lé (les poids atomiques. \otedeM. IIinriciis.
présentée par M. Georges Lemoine.
Après avoir donné un aperçu de mes méthodes nouvelles de calcul
(^Comptes rendus, 28 octobre 1907, p. 71 5), j'ai publié un exposé des résul-
tats pour les 28 éléments les mieux connus (^Moniteur svieiitifujue, nov. 190^,
mars 1908 et une publication prochaine). Dans les conclusions de ce
Mémoire, j'ai accentué la distinction entre l'écart du poids atomique [rela-
tivement au nonil)re rond] et la perpendiculaire menée du centre (graphique
inséré dans les Comptes rendus, 28 octobre 1907, p. 71*)); dans l'aperçu
donné aux Comptes rendus, cette distinction n'avait pas encore été reconnue,
ce qui a dû causer des malentendus assez regrettables.
Pour que les projections de la perpendiculaire sur les axes soient iden-
ticfues avec les écarts entre les poids atomiques véritables et ceux exprimés
en nombres ronds, il faut que les excès analytiques e passent par le zéro et
soient distribués autour du zéro conformément aux lois de la probabilité. Si
ces conditions ne sont pas remplies, il faudra faire une discussion plus minu-
tieuse des données de l'expérience pour déterminer l'erreur résiduelle, d'où
résultera la valeur de la coriection à appliquer au nombre rond du poids
atomique adopté en première approximation (').
I. La syiilhèse de Vrizoltite de lludliuin de M. (Jiookes donne l'exeinple d'une déter-
minalion on celle coireclion est iiisignifianle {').
(') Noir déjà à ce sujet Comptes rendus, l. '.W I, 1898, p. G96-697.
(^) Conclusion empruntée à une Communicalinn de iM. Kini-iclis du 9 avril 1908.
11 admet ainsi Tl 1=204,0. La Commission iritenialioiiale des poitls atomi(|ues ;idmet
'io4,i (lliill. de la Soc. eliini. de France. ;j jiinvit/r 1908).
9^2 ACADEMIE DES SCIENCES.
11. La syritlièse de l'azotate d'argciU. ;iyarit donné des excès analytiques presque
tous posilil's, la discussion montre que toutes les déterminations île Marignac et celles
de Slas sur l'azotate desséché sont erronées; elle montre aussi cjue les détermina-
tions de Stas sur l'azotate fondu donnent l'erieur résiduelle ( — -là appliquer à la
valeur en nombre rond io8. Donc, par la inélliode limite et pour les poids d'argent
employés depuis 70s jusqu'à 4oo6,
Ag = io8 — ^=: 107 1 — 107,87:) (avec 0 = 16).
Cette valeur est confirmée par le point multiple déterminé par les expériences
récentes de M. Richards pour des poids de 5^' à gs d'argent {Carnegie publication,
n" G9, 1907, p. 04, et Journal of the Amer. clwm. Soc. t. XXIX, 1907, p. 286).
111. Les synthèses de l'eau faites depuis 1819 (Berzelius) jusqu'à 1907 (Noyés)
donnent un exemple aussi remarquable de ces approximations successives (').
liésultals généraur oblenits jusqu'ici. — I. Les nombres ronds adoptés
ordinairement tels que Ag = 108, S — '>2 pour 0 = 16 sont bien ufie pre-
mière approximation, car la perpendiculaire [du graphique], la distance la
la plus courte, a des valeurs minimes (millionièmes ).
II. Ordinairement, les valeurs [données par l'expérience] passent régu-
lièrement par le zéro du graphiqtie avec changement de signe [d'une expé-
rience à l'autre J. Dans de tels cas, le poids atomique véritable est identique
avec le nombre rond pris coinine pix'iuière ap[itoxiinalion. Exemple : le
diamant C = i 2 pour () = iG ( Moniteur. srie/ili/ique. nov. ujo'-, p. 740--43).
III. Si les valeurs [données par rcxpérieiice] ne passent pas de cette
manière par le zéro, il faut discuter les diverses séries d'expériences afin
d'appliquer la méthode limite et, par la détermination de l'erreur résiduelle,
obtenir la petite correction finale. Exemple : l'argent (voir plus haut).
IV. .Jusqu'ici je n'ai pas trouvé de correction excédant i, ni au-dessous
(') Dans une Communication de M. llinrichs du 20 mars 1908, il conclut q
poids atomique de l'oxygène étant exactement i(), celui de l'hydrogène est
)6 128 ^,
= I ,00787.
ue,
„ I 128
Sa discussion est basée surtout sur l'examen des poids atomiques en fonction du poids
de l'eau produite ou méthode limite {Comptas rendus, t. CXVIl, 1898, p. 6ô3).
M. Noyés admet 1 ,0077.5 {./ournal of the .{mer. c/ieni. Soc., déc. 1907 et janvier
1908). La Commission internationale des poids atomiques admet 1 ,008 {loc. cit.).
SÉANCE DU II MAI 1908. 978
de i ou Me celte valeur. Ainsi, pour le chlore, celte correclion n'est (|uc ^
de 1 ou x-^ =o,o4i, donnant Cl = 35,458 ('). Cette valeur maintient le
rapport (AgCllAg) déjà èlubVi (Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. 58).
A première vue, on pourrait croire que de telles fractions militeraient
contre l'unité de la matière. Mais ... l'intervalle entre les éléments consé-
cutifs sera l'unité divisée plus finement qu'auparavant. La force démons-
trative pour Tunité de la matière sera donc pliilnl accrue que diminuée
par les résultats qui viennent d'être indiqués.
CHIMIE MINÉRALE. — Oxyjhiorure et Jluoriire de ihoriiwi.
Note de M. E». Chauvenet, présentée par M. A. Haller.
Le premier de ces composés n"a pas été décrit; quant au iluorure de tho-
rium, il a été préparé par Moissan et M. Étard ( = ) par l'action du fluor sur
le carbure de thorium, puis tout récemment par M. Uuboin (M en faisant
agir sur le sulfate de thorium le Iluorure de potassium ou le fluorure de
sodium.
I. O.iyjluorure TliOF^ — Il élail naturel île penser que la déshydralation du fluo-
rure de lliorium hydraté faite dans des ci>ndilions convenables conduirait au sel
anhydre. Le fluorure hydraté, signalé il y a longtemps par Chydenius (*), peut se
préparer en précipitant par le fluorure d'argent une dissolution d'azolate de thorium.
Si Ton dessèche le précipité gélatineux ainsi obtenu pendant plusieurs jours dans le
vide sec jusqu'à poids constant, il retient encore 4'"°' d'eau.
Analyse.
I. TliL'orif.
Th pour 100 61,45 61,10
J'ai chaufTé ce fluorure vers 800°, dans une nacelle de platine renfermée dans un
(') Li valeur 35,458 équivaut à (35,5 — ï'-j). MM. iNoyes et Weber {Journal oj the
Amer, e/iem. Soc janvier 1908) admettent Cl = 35,45; pourO = i6. La Commission
iiUernationale des poids atomiques (/oc. cit.) admet Cl ^35,45.
On sait que, avant 1908, M. Hinrichs considérait i comme la commune mesure des
poids atomiques de tous le^ corps simples (Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. 60
et 717). (G. L.)
(^) Moiss.iN et Étard, Comptes rendus, t. CWII, 1896, p. 573.
(') DiBOiN-, Comptes rendus, t. CXLVI, 1908, p. 489.
(') Chydemus, Jaliresb., i863, p. 194.
974 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tube du même métal, dans un courant d'acide fluorhydrique anhydre provenant de la
dccomposilion de KF, HF sec. Dans ces cumlilions, on obtient une substance blanche
dont l'analyse coriespoud à l'oxylluorure de thorium ThOF^ Le métal a été dosé à
l'état de thorine en désagrégeant cet oxylluoriire par le carbonate de potassium fondu.
Analyse.
1.
II.
III.
Théorie.
Th pour
lOO
82,34
82,2
81,95
81, l5
C'est une poudre blanche, insoluble, amorphe, dégageant HF par l'action de l'acide
sulfurique.
Ce même oxyfluorure peut se préparer en décomposant, dans un courant lent d'hy-
drogène, le fluosilicate de thorinm obtenu en précipitant par de l'acide tluosilicique
une dissolution d'azotate de thoiium; ce comjjosé, bien (|ue desséché dans le vide sec,
relient encore de l'eau comme le (luorure.
A/ial\se.
I- riuorir.
Th pour 1 00 81.72 8 1 , 1 5
On voit que, dans les deux cas, l'eau retenue soit par le fluorure, soit pai- le fluosili-
cate, cède de l'oxygène au fluorure de thorium pour donner l'oxjfluorure. ()n sait
d'ailleurs que les fluorures donnent volonliers des composés mixtes de ce genre et que
d'autre part les sels lialoïdes du thorium se changent aisément en oxviiaiogénures.
Sous l'influence de cette double tendance, on obtiendra donc l'oxyfluorure de préfé-
rence au fluorure toutes les fois que les matières réagissantes contiendront de
l'eau.
II. FliKirure TliF*. — V.w faisant réagir l'acide fluorh\(lri(iue gazeux anhydre sur le
cidoiure ou sur le bromure de thorium anhydres, on obtient le fluorure pur TliF*. Le
bromure j)réparé par une méthode que je ferai connaître prochainement se prèle mieux
à la réaction que le chloinire, sans doute à cause de sa ch.ileui- de formation moindre.
Chauffé de 350° à 4oo° dans un courant d'acide llnorhy driquc anh\(lre, il se trans-
forme en quel(|ues minuits entièrement en lliioiiiie.
Analyse.
I. II- 1 héuric.
Th pour 100 74>9'' 7'T,68 75,36
Le fluorure de thorium ainsi obtenu est amoiphe, inattaquable par l'acide sulfu-
rique.
SÉANCE DU !I MAI 1908. 97?
CHIMIE MINÉRALE. — Sur les combinaisons que le séleniure d'ar^^ent peu!
former avec les séléniures d'arsenic, d'antimoine el de bismuth. Note
(le M. H. Pélabox, présentée par M. D. Gernez.
PO
I^'étude de la fusibilité des mélanges qu'on peut former avec le séléniui
d'argent et les séléniures de bismuth Bi-Se', d'antimoine Sb-Se' et d'ar-
senic As- Se', conduit aux résultats suivants :
Dans les ti'ois cas le point, de soliJiiicalion du séleniure d'argent liquide se trouve
notablement abaissé par l'addition d'une faible masse de l'un des séléniures considérés.
Tandis que le séleniure d'argent pur fond à 880» le mélange d'une molécule de ce corps
et d'un vingtième de molécule de l'un des séléniures dont il s'agit se solidifie seulement
à 790°, soit un abaissement de 90°.
La courbe de fusibilité comprend une première partie presque rectiligne qui part
du point de fusion du séleniure d'argent ; celte paitie droite est pratiquement la même
pour les trois séléniures, si l'on prend soin de porter en abscisse le nombre de molé-
cules du corps dissous dans 100™°' du mélange.
Pour le séleniure de bismuth la droite est limitée à l'ordonnée 670°. A partir de ce
point, qui correspond au mélange eutecticpie dont la composition est comprise
entre Ag-Se \ Bi'Se^ et Ag=Se 1 Bi'^Se', la température de solidification commençante
du mélange s'élève, passe par un maximum 778" pour le composé
3Ag2Se.4Bi2Se^
puis diminue et atteint 692°, point de solidification d'un deuxième eulectique. La
ligne de fusibilité se termine par une partie presque rectiligne qui aboutit an point
de fusion du séleniure de bismuth, soit 718°.
Dans le cas du séleniure d'antiiuoiue la partie droite issue du point de fusion du
séleniure d'argent est liniilée au point d'ordonnée 540°, température de solidification
d'un euteclique renfermant à peu près 4"°' de séleniure d'argent pour i°">' de séle-
niure d'antimoine. Quand la teneur en séleniure d'antimoine augmente, la température
de la solidification commençante croît, passe par un maximum 65o° pour le composé
3Ag=Se.4Sb^Se^
décroît ensuite jusqu'à 573°, point de solidification d'un second eutectique, puis croît
régulièrement jusqu'au point de fusion du séleniure d'antimoine, ôiS".
Enfin, avec le séleniure d'arsenic, on a une courbe analogue aux deux précédentes
Le premier mélange eutectique, qui renferme un peu plus de 2'"°' de séléniuie d'argent
pour 1™°' de séleniure d'arsenic, se solidifie à 365°; on observe encore un maximumde
l'ordonnée pour le composé
3Ag=Se.4As2Se'.
Le second eutectique n'est pas observable, car pour les mélanges renfermant plus
C. R., .90S, ," Semestre. (T. CXLVI, N» 19.) 1^8
q-jQ ACADEMIE DES SCIENCES.
de (S'""' (le séléiiiure crarseiiic, la lempéraliiie baisse d'une inaiii<"'i'e continue pendant
le refroidissement, la substance passe insensibleiiienl de l'état li(]iiide À l'état solide en
prenant l'état pâteux.
En résumé, les trois maximums se trouvent sur la même ordonnée, ils
correspondent à trois combinaisons analogues.
De plus, un même iiondu-e de molécules de ciiacun des trois séléniures
considérés produit le même abaissement <lii point de solidilication dn sélé-
niure d'argent.
M. Cbrétien {') a montré qtie ranlimoine forme avec le sélénium, onire
le triséléniure Sb=Se% les composés Sb Se, Sb'Se* et Sb*Se^.
Nous avons étudié les systèmes formés avec ces différents composés et le
séléniure d'argent. Les cqurbes de fusibilité que nous avons pu construire
complètement dans les trois cas ont même forme générale que celles que
nous avons trouvées avec les mélanges de séléniure d'argent et des séléniures
de bismuth, d'antimoine et d'arsenic.
Avec le protoséléniure on observe une ordonnée maxima : oSS" pour le
mélange SbSeiAg-Se, mais même dans ce cas particulier on trouve une
température de solidification finissante voisine de 492". On observe celte
température de solidification finissante pour tous les autres mélanges formés
avec des proportions quelconques des deux séléniures. L'ordonnée de la
courbe de fusibilité présente, du reste, deux valeurs minima égales à 492°
pour les eulectiqucs suivants :
Âg'^Se +- i6Sb Se,
27Ag-Se 4- aSSb Se.
La courbe de fusibilité des mélanges de séléniure d'argent et du séléniure
d'antimoine Sb'Se' présente une ordonnée maxima pour le mixte :
Sb'Se^Ag^Se. La température de solidification commen(;ante présente
deux valeurs minima :
525° pour le mélange 4 Sb' Se' -H A g- Se
5i5" pour le mélange Sb'Se* + 6,5 Ag'Se.
Dans tous les cas on observe un arrêt dans le refroidissement des mélanges
aux environs de 490°-
(') P. CnHfiriEN. Sur la réduction du s('d<'niiirc d'ri/i/i/>io//ic {Comples rendus,
t. CM.II, p. i33()).
SÉANCE DU 1 I MAI IQdS, 977
Le système contenant du séléiiiure d'argent et le séléniurc d'anti-
moine Sb'Se'^ donne une courbe analogue, l'ordonnée iiiaxiiiia de la
courbe de fusibilité correspond au mixte
4 Sb'* Se». 5 Ai;- Se.
CHIMIE ATMOSPHÉRIQUE. — Sur l'origine de l'ozone almospliériqne cl tes muses
(le rarialions de l'acide carbonique de l'air. Note de MM. H. Iïe.vkiet et
M. lîo.wssY, présentée par M. A. Haller.
Dans un long travail qui sera publié dans un autre Recueil nous avons
recherché l'origine de l'ozone atmosphérique et les causes de variations
de l'acide carbonique de l'air. La présente Note a pour but de résumer très
brièvement les constatations que nous avons faites et les résultats obtenus.
I. Quand on close cliaque jour l'acide carhonicjue et l'ozone alniospiiénques, on
rera3r(ine que, lorsque l'ozone augmente, i'iiride cai'bonique diminue, el vice versa,
quelle que soil la direction du vent. L'abaissement du taux, dacide carbonique au-
dessous de la normale ne pouvant être dû qu'à l'apport de l'air des hautes régions, il
s'ensuit ()ue l'ozone provient de ces mêmes régions.
II. La proportion d'ozone est .maxima par les vents d'Ouest et de Sud-Ouest, et
minima par les venls d'Hst; au contraire, celle de l'acifie carbonique est maxima par
les vents d'Est el de Nord-l^st, el mininia par ceux 4u Sud-Ouest. La variation de
chacun des deux gaz est progressive quand elle passe, suivant les diverses directions
de venl, de son maximum à son minimum.
Les yenls d'Ouest et de Sud -Ouest, riches en ozone et pauvres en acide carboni([ue,
apportent donc sur le sol l'air des régions élevées de l'atmosphère.
III. La pluie produit toujours, toutes choses égales d'ailleurs, une augmentation de
la teneur de l'air en ozone et un abaisseipenl du lauîi. d'qcide carbonique. Elle ramène
donc, dans les couches inférieures de l'air, les gaz de la haute atmosphère.
IV. La lumière solaire, quand le ciel est parfaitement pur, n'indue pas sensiblement
sur la proportion d'acide carbonique, mais élève toujours notablement celle de l'ozone.
Elle a donc une action sur la production de ce gaz.
V. Les brouillards sont une cause d'augmentation considérable du taux d'acide
carboni(iue dans l'aif, mais seulement pendant leur durée. Le phénomène est dû ù ce
que les gaz qui sedègageqt. du sol, gaz très riches en ficide carbonique, ne se dilTusenl
pas, car la température de l'air dans lequel se forme le brouillard est toujours infé-
rieure à celle de l'air situé au-dessus, et il ne s'établit aucun courant ascendant.
Les conclusions auxquelles nous ont conduits les observations précédentes
sont les suivantes :
I" L'ozone de l'air prend naissance, aux dépens de l'oxygène des hautes
(j-jH ACADÉMIE DKb SCIENCES.
régions de l'aUnosphère, sous l'intluence des radiations iillra-violettes (|ui
émanent du Soleil.
a" L'ozone est amené dans les couches d'air voisines du sol, d'abord par
les vents et en quantité d'autant plus grande que ces vents viennent de plus
haut, ensuite par les pluies, qui entraînent avec elles l'air des grandes alti-
tudes. Ces deux facteurs sont la cause principale des variations de l'ozone.
3° Par les temps calmes et quand Tatmosphèrc est d'une transparence
parfaite, les radiations solaires agissent sur les couches d'air inférieures
pour augmenter leur proportion d'ozone.
4" Toutes les variations d'acide carbonique au-dessous de la normale
sont dues à l'air des hautes régions. La proportion d'acide carbonique varie
donc en raison inverse de celle de l'ozone.
5" Les variations d'acide carbonique au-dessus de la normale ont tou-
jours pour origine des phénomènes locaux, tels (jue : respiration des
hommes et des animaux dans les rues des grandes villes; combustions au
voisinage immédiat du lieu où s'effectue l'analyse de l'air; apports du sol
sous l'influence d'un échauffement momentané ou défaut de ventilation
locale pendant les brouillards.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur /es firopj-iétés de l'amidon en rapport avec sa forme
colloïdale. Note de M. E. Fouard, présentée par M. E. Roux.
Dans une Noie récente ('} j'ai montré qu'en filtrant à travers une mem-
brane de coUodion la fausse solution d'amidon, déminéralisé partielle-
ment, dénommée jusqu'ici, d'une façon imprécise, amidon solu/de, on
isolait une solution parfaite de cette substance. Celle-ci ne peut se définir
que par des caractères physiques dont j'ai poursuivi l'étude.
1. L'essai de congélation de la solution neuve, que m'a suggéré M. Etard,
montre que son abaissement cryoscopique est nul, ce qui entraîne la nullité
de sa pression osmotiquc : une approximation de l'ordre du y^, de degré
assigne une valeur de i5ooo comme limite inférieure du poids moléculaire;
cela équivaudrait au groupement de 45'""' de maltose. Si cette mesure
fournit un critérium de pureté de la substance, elle ne peut déterminer son
état moléculaire initial, car la congélation provoque une légère opalescence
de la solution, prélude de la transformation granulaire (').
(' ) Coi)i/)/es rendus, l, CXLVI, p. 285.
SÉANCE DU II MAI 1908. 97'J
L'observation iillra-niicroscopique, réalisée selon le conseil de M. J.
Perrin el que je dois à robligeance de M. Mouton, indique que la masse
élémentaire de cet amidon dissous est bien inférieure à celle de ses ai;Téij;als
dans le colloïde. En elTel, tandis que la pseudo- solution totale montre à
cette épreuve un fond obscur constellé, à mobilité brownienne des parti-
cules, la solution filtrée, seule ou colorée par l'iode, n'oiïre que l'aspect du
cliamp uniformément sombre obtenu avec un grand nombre de solutions.
Cet examen définit donc un stade inteimédiaire dans la continuité des
formes de la matière dissoute, depuis le colloïde minéral aux éléments
insolubles jusqu'à la solution saline à molécules entièrement dissociées.
II. J'ai efl'ectué des fillralions simultanées d'une même pseudo-solution
ordinaire à 5^ d'amidon pour 100 sui' des membranes diverses; celles-ci ont
été préparées avec des coliodions difiérant par leur teneur en alcool, (pii
détermine une texture moins compacte. J"ai évalué pour cliaque lillrat
l'extrait d'amidon, la rotation polarimétrique et le pouvoir rotatoire cor-
respondant.
Extraits pour loo ifc',3i8
Pouvoirs rotaliiiies [an]. i83°i5'
La substance filtrée n'est constante ni en poids, ni en qualité. L'augmen-
tation de l'extrait est accompagnée parallèlement d'un accroissement du
pouvoir rolatoire, suivant aussi la porosité du feuillet séparateur. La mem-
brane de coUodion est donc un réritable analyseur, révélant dans la solution
vraie, par une sélection graduelle, une hétérogénéité de ses molécules dis-
soutes; celles-ci se ditlérencient dans la grandeur de leur masse, caracté-
risée par un pouvoir rotatoire spécial, qui augmente même, dans le cas ac-
tuel, avec le degré de condensation de chacune d'elles.
IIL J'ai réduit divers échantillons de solutions neuves parfaites, obtenues
par filtration utilisant un collodioii de type unique, à ^ de leur volume, par
évaporation aseptique, soit dans le vide à i5", soit dans l'étuve à 60".
Diverses fi-aclions de ces extraits concentrés, diluées (') aux titres sui-
vants, ont été portées 3o minutes à 100", puis filtrées à nouveau sur mem-
branes du même coUodion type. J'ai mesuré les extraits correspondants des
liquides filtrés el déduit les proportions suivantes d'amidon de chaque
(') L'eau employée est distillée spécialement; sa conduclivité esl cgale à
■2,78;") X 10^" à 250.
18,548
is,85o
2i'',273
2R,365
84-
189°
i9i'>28'
igi-So'
.:«'
4,545
2 , B5o
I
, 120
,5/i8
3,S_>,2
2,482
I
,020
,6
84,.
87, o5
9'
lO
980 ACADÉMIE DES SCIENCES,
liquide total ([iii oui été solubilisées ;
Titre iDial pour 100 7,253 5
Tilre tlii (illral pour 100 5, 160 4
Pro|)urlion solubilisée pour 100.... 71,1 78
Quelle ([ue soit la température d'évaporation (iS" ou (io"), à toutes cou-
cenlratious, le uiêine amidon qui traversa la même paroi dans la proportion
de toc pour 100 ne la franchit plus que par fraelions comprises entre 71,1
et 91.
Ainsi, une évaporation partielle puis une dilution ont suffi pour détruire
l'étal de solution parfaite, dans un li(|uide où l'amidon subsiste toujours
seul, sans de\trines ni mallose. Ueau est donc non seulement un dissolvant,
mais encore le facteur essentiel d'une réaction modiliant l'état moléculaire
de Vamidon pur. Son accroissenient continu provoipie celui de même sens
du taux d'amidon (illré : c'est bien la marche d'une réaction d'hydrolyse
réversible, tracée par la succession d'équilibres iiidiiïéiculs, définis respec-
tivement par la loi d'action des masses actives.
Ces faits n'autorisent nullement à conclure que l'amidon naturel, à létal
solide, renferme des composants définis solubles. Leur production variable
résulte, en cfTet, de l'aclion de l'eau, à la température de préparation de la
fausse solution, (jiii, à 75°, est supérieure à celle de la vie du grain
d amidon.
IV. L'amidon filtré' ne présente aucun caractère distinct définitif de
l'amidon total. Ainsi, j'ai laissé vieillir aseptiqucmeut les filtrats modifiés
précédemment par concentration cl dilution subséquente. Leur opalescence
légère, indice de l'état colloïdal, ne se résout nullement en ces grains
microscopiques qui furent extraits du liquide initial. Mais le trouble homo-
gène s'accroît jusqu'à gélification complète et prise en masse d'un coaguluni.
Ce qui fut amidon en solution parfaite est maintenant un magma compact,
faisant bloc avec le vase qui le contient : aucun principe mucilagineux,
cependant, n'}' a été introduit.
Les acides, le froid, d'une part; les bases, la chaleur, de l'autre, accé-
lèrent ou retardent cette formation qui, de plus, est entièrement réversible :
ce sont là toutes les propriétés de ramidon total déminéralisé que j'ai déjà
décrites (').
(') Comptes ren/tiis. t. (Ai.lV, p. Soi et i36t).
SÉANCE DU II MAI 1908. 981
J'en avais déduit que l'eau, par l'adioii de ses ions H et OH, est un agent
modificateur de ce colloïde.
V. Les mesures successives de la condnctivité électrique d'une même
solution parfaite indicjuent son atigr/ien/a/io/i continue, depuis une valeur
de 7,3, 'i X 10"" jusqu'à un maximinn coiislaiit de 220,7 X io~% pendant la
transformation granulaire (').
De plus, la solution présente une acidité minime, constante, évaluée en
acide orthophospliorique par litre, nulle au méthylorange, de 0^,089 à la
phénolphtaléine, ce qui caractérise un pliosphate acide (-), entièrement
dissocié en ions à cette infime proporlion, que la cryoscopie ne peut
révéler.
Ainsi, à cette concentration constante en ions minéraux, correspond une
conductivité qui est cependant croissante. Il faut que la mobilité des ions
augmente. Donc, à l'origine, ceux-ci font partie de systèmes complexes
moins mobiles; ils ne peuvent être que liés à des molécules d'amidon,
ionisées peut-être elles-mêmes.
L'accroissement de conductivité manifcsle la libération progressive de
ces masses élémentaires d'amidon et des ions uiinéraux, qui reprennent leur
mobilité normale.
Tjorsque cette rupture est totalement accomplie, le maximum de conduc-
tivité est atteint; mais on voit aussi que la condensation granulaire s'arrête,
alors qu'une faible fraction de l'amidon dissous est seulement solidifiée.
Les deux phénomènes sont donc corrélatifs, comme la coagulation d'un
colloïde est tributaire de sa décharge électriqu-e, selon M. .1. Perrin.
Cette expérience ne conduit pas à assimiler la transformation granulaire
observée à une polymérisation ou une crislallisalion de la substance dis-
soute. Elle met en relief une relation très importante de la molécule orga-
nique d'amidon avec son milieu salin.
CHIMIE ORGANIQUE. — Propriétés des thiosulfocarbamates métalliques.
Note de M. Marcel Delémxe, présentée par M. A. lialler.
.)'ai déjà indiqué succinctement la préparation et les propriétés de quelques
thiosulfocarbamates métalliques (6'o//î/>/t'.v/w?(^^/«, t. GXLIV, 1907, p. iiaS);
(') Mesures faites à 25°.
(-) Élude des phosphates de t'amidnn {^ComptiS rendus, t. CXI. IV, p. 5oi).
q82 ACADÉMIE DES SCIENCES.
je puis préciser aujourcriiui plus nollenienl les véritables caractères de ces
combinaisons. Leur nombre étant illimité, je me suis contenté de préparer
les suivantes, très bien cristallisées, qui appartiennent à des catégories assez
diversifiées pour donner quelque généralité à mes observations :
(NH5CS'-)-Ni, (NH2CS=)^Co -i- 2C--'H'=0 (acétone),
C'H-NHGS=Na + 4tP0, C*H?NHCS^Na -^ 4 H-<^>> C«FPNIICS"-Na + 3H^0,
((>H;'NllGS^)-Ba + 2H-0, (CtF^ NCS-^Na-t-2,5H"-0, (C-Hn'-NCS^Na -+- ', II'< >,
C'H-NFtCS-Gu', (C*HJNHCS-^y^Zn, {C«H»NHGS^)'Co,
(C*H?)=NCS^Ag, [(C'H?)^NCS^]'Pb, ..., Gu, ..., Ni,
[(GH3)2NCS=]'Go + 2GHCl', [(G*H?)'-NGS'-]^Go, ..., Fe.
Les sels alcalins et alcalino-teneux mono- ou dialcoviés se prépaient comme je 1"
indiqué. On peut, en outre, obtenir les sels monoalcoyiés en faisant réaoir les sulfi
carbimides sur les sulfliydrates alcalins :
lii\:G:S-i-HSNa = RNH.GS.SNa,
Ul
Il .
une
en généralisant ainsi une réaction signalée autrefois par H. Will {Ann. Cliçiii.
P/iarm., t. XGll, i854, p. ."ig), mais qui n'a d'intérêt pratique que si l'on utilise
sulfocarbiniide naturelle peu coûteuse.
Les formules précédentes montrent que ces corps ont une tendance à cris-
talliser avec leur solvant ;le fait est général pour ceux qui sont solubles dans
l'eau; je Fai constaté aussi pour deux combinaisons cobaltiques formant des
cristaux très volumineux, Tune avec l'acétone, l'autre avec le chloroforme.
Les sels alcalins et alcalino-terreux sont incolores; celui de zinc aussi;
ceux de cuivre, de nickel, de cobalt et de fer sont diversement et intensive-
ment colorés de nuances sans rapport avec celles des sels minéraux ordmau'es ;
ces colorations, jointes à la possibilité d'une extraction par les solvants non
miscibles à l'eau, peuvent recevoir des applications analytiques, pour recher-
cher notamment le cuivre et le fer.
Bien que ce soient des sels ferreux et cobalteux qui aient été employés
pour la double décomposition avec les thiosulfocarbamales alcalins, ce sont
des thiosulfocarbamates de métaux trivalents que j'ai finalement obteiuis.
La réaction n'est pas simple. Au contraire, les sels cuivriques bruns du
type [KNH.CS-]-Cu se transforment spontanément et rapidement en sels
jaunes, cuivreux, RÎNH.CS-. Cu'.
.T'ai soumis à la cryoscopie aqueuse le propyl- et le diméthylthiosulfo-
carbamate de sodium, ainsi que le propylimidodithiociirbonate diso-
dique (?1V N : C(S l\'a/- qui est censé se faire quand on ajoute la (juantité
SÉANCE DU II MAI 1908. 9^3
théorique de soude au propyllhiosulfocarbamate ; les deux premiers ont
donné presque exactement la moitié du poids moléculaire théorique; le
troisième, le quart. Cela signifie que les deux premierssont des sels normaux
en solution aqueuse et que le second s'hydrolyse en C^H'NH.CS'-'Na
etNaOH qui fournissent chacun deux ions.
La cryoscopie dans le benzène et mieux, dans le bromure d'éthylène, des
composés [(C^H;')=N.CS^]^\i; [(C' HJ)v\ . CS^J'Co, ..., Fe, ont donné
des valeurs correspondant à ces formules, ce qui signifie que ces molécules
ne sont pas (ou sont peu ) ionisées dans ces solvants organiques et qu'elles
y répondent, d'ailleurs, non aux types X'Go- et X°Fe-, mais à X'Co
etX'Fe.
Une solution benzénique de [(C^H;' )^ N . CS-l'Cu à 2 pour 100 placée
sous une épaisseur de 2""" entre une anode de platine cuivré et une cathode
de platine n'a donné lieu à aucun transport de cuivre après 3o minutes, sous
4 volts. La conductivité est donc nulle (ou très faible), conformément à ce
qu'on pouvait déduire des données cryoscopiques. Les composés solides
s'électrisent par pulvérisation.
A cette absence d'ionisation correspoml une indifférence considérable
vis-à-vis des réactifs ordinaires. Ainsi les sels de cuivre ne réagissent plus
avec l'hydrogène sulfuré, l'ammoniaque; ceux de nickel, de cobalt, de fer,
avec le sulfhydrate d'ammoniaque; le diisobutylthiosulfocarbamate d'ar-
gent ne précipite qu'après 10 minutes et plus, par l'acide chlorhy-
drique, elc. Par contre, si le sel de plomb ne réagit pas avec l'iodure de
potassium, il est, presque instantanément à froid, précipité par l'acide sul-
furique et, après peu de temps, par l'hydrogène sulfuré. Toutes ces réac-
tions ont été faites en milieu organique légèrement aqueux.
Les sels de Cu, M, Co, Fe, Ag sont donc au plus haut degré des com-
posés à métaux dissimulés; ce que Ton conçoit facilement si on remarque
que le radical électroposilif RR, N . C6. S - contient un groupement aminé
qui contribue déjà si puissamment à moditier certaines réactions de sels de
ces métaux, mais qui, par contre, a peu d'aftînilé pour le plomb.
On a ici des combinaisons se rattachant nettement à la catégorie ijue H.
Ley a appelée {^Zeà. Elektroch., t. X, icjo'i, p. 95/4) innere Mêlai- k'omplexe-
salzeel que je propose de désigner en français sous le nom de cumpicres
internes, les mois sel et métallique étant superflus, puisque ce ne sont pas
des sels et que la complexité est aussi* bien due au reste de la molécule (ju'au
métal.
Dès lors, la constitution des thiosulfocarbamates complexes peut s'ex-
C. K., igoS, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 13.) ' -'J
^^4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
primer par des schémas tels que :
[
R'
N
-cs-s-
R
N
-cs-sJ
SCr 7i\R=
et c /Gu,
se— — ^NR-
suivant qu'on emploie la notation de M. A. Verner ou celle de Blomstrand-
Jôrgensen. Dans les deux cas, la molécule se ramasse, se replie sur elle-
même, pour ainsi dire, à cause d'un échange cyclique de valences; aussi
acquiert-elle une solidité remarquable dont j'ai encore eu une preuve dans
la volatilité de quelques-unes de ces combinaisons; ainsi, les diisobutylthio-
sulfocarbamates de nickel et de cuivre distillent presque sans décomposition
dans le vide malgré leur poids moléculaire énorme; beaucoup d'autres se
volatilisent partiellement.
Une autre conséquence de cette tendance à former des complexes internes
c'est que, tandis qu'un thiosulfocarbamate alcalin se conduit normalement
comme un sel à acide faible et à base forte, un sel de cuivre se conduit, au
contraire, comme si la base et l'acide étaient très forts. Ainsi, l'oxyde de
cuivre mêlé au sel alcalin en déplace l'alcali, tandis que le sel alcalin versé
dans une .solution sulfurique de sulfate de cuivre donne encore le complexe
cuivrique; l'acide organique, chassé du sel alcalin par l'acide sulfurique,
chasse à son tour celui-ci du sulfate de cuivre.
CHIMIE 0RG.\NIQUE. — Contribulion à l'étude des dérivés amidés de
L'o-dibenzoylhenzène. Note de MM. A. Guyot et 1». Pig.xet, pré-
sentée par M. A. Haller.
Tandis que l'o-dibenzoylbenzène, ses homologues et ses produits de
réduction, d'oxydation ou de condensation sont aujourd'hui bien connus et
ont fait robjel de plusieurs publications de la part de l'un de nous en colla-
boration avec MM. Catel(') ou Valette (-), nous ne savons encore rien des
dérivés amidés correspondants.
Le but de la présente Note est de combler cettp lacune et de préparer
(') Guyot et Catel, Comptes rendus, i. C\L, p. i34S.
(-) GiivoT et Valette. Huit. Soc. c/iiin.. i. 1, 1907. p. 02.
SÉANCE DU II MAI i()o8. 9*^5
des matériaux que nous aurons Toccasion d'utiliser dans un procliain
Mémoire sur les colorants o-substitués du triphénylméthane.
TétrainéthYldiainido-o-benzoylbenzylhenzène
(CtP)'-N-C>li'-CO-C«H'-(:ir^-C^H»-N(CtP)-.
— Ce composé soblienl avec un remlement iiiovtn de 60 à 70 pour 100 du rendement
théorique par condensation de la diméllivlaniliiie avec le ciilorurede l'acide diniétliyl-
amidobenzylbenzoïc(ue, en présence de clilorure d'aluminium ('). Il cristallise en
belles aiguilles d'un jaune pair, fondant à i33", el distillable dans le vide sans altéra-
tion. Les réactifs liabilnels des cétones : bydraziue, phénylliydrazine, hydroxylamine
ou semicarbazide, ne s'y combinent pas. En soUilion dans l'acide acéli(|ue glacial, il
donne à froid, avec l'acide azotique, un dérivé Irinilré C-'H-'^'°0^ |u'ismes jaunes,
très brillants, fondant à 174°. Réduit par rainai-. mie de sodium, il fixe 2»' d'iiydro-
gène et donne le téLra>nélhyldtamido-o-benzliyih ^ Ibenzylbenzène
(CH3)2i\ - C^Il'- CllOIl — C«H-- CfP- CHP— iN(CPP)%
prismes incolores et 1res réfringents, fondaru ~;ni^ netteté vers 98" el brunissant rapi-
dement an contact de l'air. Ce dernier, traité à son tour par le zinc et l'acide chlorhy-
drique, subit une réduction plus profonde et conduit au lélrauléikyldiamido-o-
dibenzylbenzène (CH^)2N - C^^H»- CH^— CM!'- CH^- C'H''- .N(CH')S fines
aiguilles blanches, fondant à go".
Au conlact de l'acide sulfurique concentré et froid, le u-trarnétliyldiamido-o-
benzhydrylbenzylbenzéne perd i'""' d'eau et subit une condensation anthracéni([ue
représentée par l'équation
IN(CIP)'
= W-0
CVV—<^ >— .N(CH')'-
•N(CH^)2
N(Cll^)-
Le tétrainélhyldininido--i,i'6-phényl-Q)-diliydi-i>antliracène C"IP«N-, qu'on obtient
ainsi, se présente en petites aiguilles blanches fondant à 168°. Les oxydants, et en
particulier le chloranile en solution benzénique, tran^forment facilement par perle
de FP cet hydrure en U'liamélliyldLainido-i,\i-pliényl-c,-anthracène C-*H-*N'%
belles aiguilles jaunes brillante-, fondant à 1 84", dont les solutions dans la plupart des
dissolvants présentent une superbe fluorescence verte. Il ne nous a pas été possible
(') Cette jiréparation est en réalité très délicate; on en trouvera tous les détails
lans un Mémoire étendu.
9'SG ACADÉMIE UliS SClliNCES.
jusqu'alors de passer, par une oxydation plus profonde, aux antliraiml el oxantliranol
correspondants.
Traité |)ar le cliloranile en solution benzéni([ne, le létramélliyldianiido-o-benzoyl-
benzylbenzène nous a fourni, par oxydation du groupe — CH- — , le télraméLhyldi-
ainldo-o-dlbenzoylbenzène (CH')-N — C«H» — CO — CH*— CO — G" H'— \(CH5)',
prismes d'un jaune pâle, fondant à 2oy°, solubles dans l'acide sulfuiique concentré avec
la coloration ronge fuchsine liés intense, caractéristique du dibenzoyibenzéne et de ses
dérivés. Tandis que la pliényihydrazine ne réagit que sur un seul groupe cétoniquede
cette molécule et donne une monophénylhydrazone C'°H^°N*0, petits cristaux
jaunes, fondant à 194°, Tliydroxylamine et Tlndrazine nous ont permis de caractériser
nettement les deux fonctions cétoniques du produit. La dioxiine C-''H-°.\'0- se pré-
sente en cristaux incolores fondant en se décomposant vers 280"; [a phlalazine C-*H^*N'
cristallise en petits pi-ismes d'un jaune serin (P. F.: 281°) solubles avec une belle
coloration rouge sang dans l'acide acétique concentré.
Traité par les réducteurs alcalin-, le télramélliyldiamido-o-dibenzovlbenzéne fixe
4"' d'hydrogène et donne le létrainélhyldiamido-o-dibenzhydrylbenzène
( CH^ )'-N — C H'— CH OH — C" H' — CH OH — C" H'— N ( CH' )"-.
petits cristaux blancs (point de fusion : 124°), que les déshydratants et en particulier
l'oxychlorure de phosphore transforment facilement, par perte de 1™"' d'eau, en tétra-
méthyldiainidodijjliényl-ci.c.'-benzo-<^P'~diliydro-a.y.'-ftirfnrane (point de fus. : 145°)
C' H»
En remplaçant dans les préparations précédentes la diméthylaniline par
la diélhylaniline, nous avons préparé de même le diéthyldiméthyldiamido-
o-henzoylhenzylbenzène
(CMJ=)2iN— C«H'-CO — C'H'— CH--C''H*-N(CH-^)%
belles aiguilles blanches, fondant à loA"; son dérivé trinilré C-'"'H-'N'0'
(point de fusion : 120°); I13 diéthyldimélhyldiamido-o-henzhydrylbenzylben-
zène
( C-H» )-.\ - C'41'— CHOH - C" H'- CH-— C" H- - N ( Ç\\^)\
cristaux incolores el très réfringents, fondant vers 7^°; le diéthyldimélhyl-
diarnidu-o-dibenzylbenzéiu-
(C- H' y- N _ C" H • - CH- - C" H' — CH' - C« H- - N ( CH^ )-
(point de fusion : 37°); les dérivés dihydroanthrarénicjue C-» H'" N" (point
CH — CH'
-N(CH^)-^
>o
CH-CH*-
-N(CH^)-^
SÉANCE DU II MAI I908. 987
de fusion : ii3°) et anthracénique C-'H^'N^ (point de fusion : i32") cor-
respondants ; le dièthyldimèthyldiamido-o-dibenzoylhenzéne
(C^H5)'^N-C/H'— CO — G^H'-CO— C«H'— N(CH')2
(point de fusion : iio"), six plitalazine C-^H-'N* (point de fusion : 189°) et
sa phénylhydrazone C'- H" N* O (point de fusion : 1 70°).
CHIMIE iNDUSTRlELLii. — Sur une nouvelle méthode de tannage. Note
de MM. Loiis 3Ieu.mer et Alphonse Seyewetz, présentée par
M. A. Haller.
1 . Si Ton soumet la peau épilée à l'action d'une solution d'hydroquinone,
en vase fermé, en évitant avec soin le contact de l'oxygène de l'air, on
constate que la peau ne change pas d'aspect et qu'elle reste toujours sen-
sible à l'action de l'eau bouillante. La fibre n'est pas insolubilisée.
2. Si l'on recommence la même expérience au contact de l'air et, en
présence d'un alcali, pour faciliter l'oxydation de l'hydroquinone, on
constate que la fibre dermique se colore successivement en rose tendre,
rose violacé, violet, et enfin, en brun. Lorsque la fibre a atteint la coloration
brune, elle est absolument insolubilisée et résiste d'une façon parfaite à
l'action de l'eau bouillante.
Il est bien évidenl que les phénomènes de tannage susceptibles d'être produits par
l'hydroquinone au contact de l'air seront activés chaque fois qu'on se placera dans
des conditions favorables à l'absorption de ro\yi;«"e, et l'on peut utiliser les liavaux
de Bertrand sur l'action de la laccase {Bull. Soc. chini., t. XIll, |i. 862), de Job sur
l'action des acétates de cérium, de lanthane, de manganèse (Comptes rendus,
t. CXXXVI, p. 45)) de Dlniroth sur raclion de l'acétate île mercure {BericlUe,
l. XXXV, p. a853), de Woolf sur les pei-oxydiasiases artificielles {Comptes rendus,
l. CXLVl, p. 781), etc., pour activer l'insolubilisation de la fibre dermique.
D'après nos observations, il semble d'ailleurs que, parmi les matières solubles aban-
données à la solution par la peau au cours du tannage, se trouvent des oxydases favo-
risant la fixation de l'oxygène.
3. Au lieu de déterminer l'insolubilisation lente de la fibre dermique par
les produits d'oxydation de l'hydroquinone, se formant petit à petit au
contact de l'air, on peut soumettre directement cette fibre à l'action de
solutions de quinhydrone ou de quinone, qui sont les produits qu'on
obtient par l'action des divers oxydants sur l'hydroquinone. On voit alors
9^^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
la peau passer successiveaienl par la }i:amme des couleurs signalées précé-
demment, c'est-à-dire devenir rose, puis violette et enfin brune. Lorsque
la peau a subi d'une façon uniforme, dans son épaisseur, l'action graduée
d'une liqueur de (piiuone contenant seulement i pour loodu poids de la
peau en quinone, la fibre a été insolubilisée et transformée en un cuir
dont la résistance à l'action de l'eau, des alcalis et des acides est supérieure
à celle de tous les cuirs connus jusqu'à ce jour, cuir au chrome compris.
L'action de la quinone sur la fibre est très rapide si la peau présente une
réaction alcaline; elle est plus lente et peut même ne pas produire d'efTel si
la peau présente une réaction acide. La présence du borax dans la solution
de quinone empêche toute réaction.
Si l'on épuise à l'éther une liqueur de quinone usagée pour le tannage
des peaux, on constate ([u'il est facile d'extraire du bain une quantité no-
table d'hydroquinone facile à caractériser par ses constantes physiques et
par ses réactions typiques.
Il résulte donc de là qu'une partie de la quinolie a été r(''duite par la
fibre (;t ramenée à l'état d'hydroquinone ; la fibre a donc subi une oxydation
en même temps qu'elle s'est insolubilisée. Pour expliquer le mécanisme de
la réaction de la quinone sur la fibre dermique, il est bon de rappeler,
auparavant, comment ce corps réagit sur les aminés simples comme
l'aniline.
On sait depuis longtemps que la quinone réagit sur l'aniline en deux
temps :
1° Il V a oxydation parlielle <lu groupemenl amidé et forinalion d'hydroquinone.
2° Combinaison de la quinone avec l'aniline oxydée el formalion d'anilinoquinone
ou de ilianilinoquinone, comme l'indiquenl les équations
C«H=AzrP + 2C«H*0^=:(C«H''\)C«fr'0--f- G"H«OS
En raison, d'une part, de la présence de grou[)emenls amidés dans la
molécule de matière albuminoïde constituant la fibre dermique, d'autre
part, de la formation d'hydroquinone pendant le tannage, nous croyons cju'il
est possible d'admettre un mécanisme analogue pour expliquer l'action de
la quinone sur la peau; autrement dit, si l'on admet pour la molécule albu-
minoïde constituant le tissu conjonctif la constitution schématique
/COOH
SÉANCE OU II MAI 190H. 989
les réactions prenant naissance pourront être exprimées par des équations
identiques.
Il est cependant possible que la soudure du résidu amidé avec le résidu
quinonique se fasse sur les atomes d'oxygène, par suite d'une transposition
moléculaire, et que la combinaison formée puisse être scliématisée par les
formules
0-C R — Az — O — C
R - Âz^
HC;
HC
CH
CH
O— C R — Az — O — C
Les phénomènes que nous venons d'exposer pour l'hydroquinone se véri-
fient d'une manière aussi nette sur tous les phénols donnant par oxydation
des cjuinones; ils sont moins accusés avec les autres phénols; cependant, on
observe toujours un tannage plus ou moins rapide, chaque fois qu'un phénol
agit sur la substance dermique dans des conditions favorables à son oxy-
dation.
La peau tannée à la quinone présente une grande affinité pour les colo-
rants acides et pour les colorants basiques. Les teintures avec les couleurs
d'alizarine, ainsi que les teintures aux bois, s'effectuent également avec la
plus grande facilité.
Nous avons appliqué ces résultats à l'élude du mécanisme du tannage
au moyen des tanins végétaux.
PHYSlOLO;iIE. — Effets thermiques des courants de haute fréquence
sur l'organisme. Note de MM. A. Zimmek.v et S. Tuhchim, présentée
par M. Bouchard.
Au mois d'octobre 1907, MM. Bergonié, A. Broca et Ferrie ont fait part
à l'Académie des résultats négatifs auxquels les avaient conduits leurs
recherches sur les variations de la tension artérielle, chez l'homme et l'ani-
mal, avec un générateur de haute fréquence extrêmement puissant. Ces
auteurs s'étant hmités à l'expérimentation avec le dispositif d'autoconduc-
tion, nous avons voulu, à leur suite, nous assurer que leurs conclusions
pouvaient être valablement étendues aux dispositifs : lit condensateur et
appUcation directe.
Nous avons opéré à cet effet chez le chien et chez l'homme.
qf)0 ACADEMIE DES SCIENCES.
Chez le chien, nous avons eu recours à l'enregislremenl direcL de la pression arté-
rielle avec le manomètre de François-Franck, et dans aucune de nos expériences nous
n'avons pu déceler la moindre diminution de la valeur moyenne de la pression arté-
rielle. Chez l'homme les mesures faites avec le sphygmomanomèlre de l'otain nous ont
quelquefois montré des abai-semenls, mais toujours peu marqués (i'^'° à 2'^'" de mercure),
tout au plus, par conséqueÊit, un peu supérieurs aux. limites des erreurs d'expérience.
Au cours de ces recherciies, notamment à la suite d'une expérience faite après injec-
tion d'adrénaline, dans le but d'élever arlificiellemenl la tension artérielle, nous avons '
été amenés à prendre la tenipératuie rectale de no- animaux en expérience, et les mo-
difications que nous avons pu constaier, rapprochées des élévations de tenipératuie
que nous avions déjà obser\ées cliniquemenl après application de la haute fréquence,
nous ont permis d'éluciiier l'un des modes d'action de ces courants.
Qtiand 011 soumet iiti chien normal aux courants de liante fréquence ap-
pliqués directement ou sous forme de lit condensateur, on note toujours,
quand rintcnsité est suffisante (3ooinillianipères environ), une élévation delà
température rectale de Fanitiml qui, au Ijout de 2(j minutes, peut atteindre
-^ k~de degré. Après le passage du courant, la température reste station-
naire, ou décroît légèrement comme cela se produit clicz tous les animaux
immobilisés sur une table d'opération. La cause de cette élévation de tem-
pérature est indiscutablement Teffel Joule du courant électriciue, effet Joule
très considérable, en raison des hautes intensités que permettent de débiter
ces couranls.
Fait remarquable : chez le chien, on voit, peu après le comrnenceinent de
l'application, la fréquence des mouvements respiratoires passer rapidement
de 10 ix'spirations à la minute à 24, 3o, 5o. 11 semble que le chien tend à
lutter contre Tapport de chaleur par son moyen de régulation liabituel :
la polypnée.
L'homme se comporte vis-à-vis des courants de haute fréquence sensible-
ment de la même manière. En effet, ainsi que l'a montré M. Werthcim-
Salomonson, et ainsi que nous l'avons pu vérifier, la température rectale
s'élève de — ou -,-^ de degré pendant le passage du courant (intensité efficace
aux environs de joo milliampères). De plus les modifications habituelles du
pouls volumétrique indiquent que l'organisme met en jeu son moyen de
défense usuel contre les élévations de température modérées : la vaso-dilata-
tion périphérique. Jamais on n'obtient la sudation, réaction de défense de
l'organisme contre les accroissements de température supérieurs à ceux que
permet d'atteindre l'effet Joule des courants de haute fréquence aux inten-
sités tolérables pour l'iionimc.
On sait que, chez les chiens chloralisés, la température docroit royuliéreiuent, en
SÉANCE DU I I MAI 1908. 991
ral-on du trouhle ii]i|Kirlé par celle sub^lallce au mécanisme de la léyiilalioii llier-
nilqiie. ( »r, l'application de la haule fn'(|Menoi- chez un chien chloralisé relève la
couihe de décroissance, c'esl-à-dire que le chien cesse de se refroidir ou se refroidit
moins pendant le passage du courant. Le chien chloralisé toulefois ne se défend pas
contre l'apport de chaleur par la pnlypnée : la fréquence des inspirations ne s'élève
guère plus de 3o pour 100. La raison doit, semhle-l-il, en être recherchée dans l'im-
puissance relative à laquelle, du fait île l'intoxiration chloralique, se trouvent réduits
les centres thermo-régulateurs. Si, par l'application de la haule fréquence chez les
chiens chloralisés, la température ne s'élève pas davantage, cela tient sans doute à ce
que ces centres, impuissants à provoquer la jxilvpnée, conservent le pouvoir de nio-
déi-er l'intensité des combustions internes.
11 en est de même des artério-scléreux, chez lesquels l'état du système circulatoire
entrave la défense par vaso-dilalation périphérl(|ue, et que ra|)porl de chaleur par les
courants de haute fréquence conduit peut-être aussi à modéier leurs combustions cel-
lulaires.
Ces expériences, faites simultanémenl sur l'animal el Tliomme, nous per-
mellcnl de poser les conclusions suivantes :
1° L'animal cl l'homme réagissent contre l'effeL Joule des courants de
haule fréquence de la même manière que contre lout apport de chaleur
rapide. Le chien tend à se défendre par polypnée, l'homme par vaso-dila-
talion périphérique.
■1° Quand le système nerveux est impuissant à mettre en jeu ses moyens
de régulation liahiluels, il est prohahle que la défense contre l'apport de
chaleur se fait par une diininution de l'inleiisité de la thermogenèse.
3° Au point de vue pratique, la haule fréquence, par l'elTet Joule qu'elle
développe, constitue un procédé particulier de thermothérapie, moins brutal
que les moyens de thermolhérapie externes en usage (hains chauds; hains
de lumière, de soleil, etc.) et en difléranl surtout en ce qu'elle n'occasionne
aucune dépense sensible pour l'organisme.
Secondairemenl, la mise en jeu du moyen de régulation « vaso-dilatation
périphérique n parait en indiipier l'emploi dans quelques troubles circula-
toires : spasmes vasculaires périphériques, congestions viscérales; la cryes-
ihésie des brightiques et des aitério-scléreux, etc.
MÉDEciiNE. — Recherches sur lu répartition de la substance antivirulente dans
les humeurs des animaux vaccinés. Note de M. L. Camus, présentée par
M. Bouchard.
On sait, depuis les recherches de Sleriiberg et de Kingoun, que dans le
sang des individus vaccinés existe une substance capable de neutraliser le
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 19.) ' 3o
gc)1 ACADÉMIE DES SCIENCES.
vaccin, mais ce sonl les travaux de Béclère, Chambon, Ménard et Jousset
qui ont fait connaître (jueliiues-unes des propriclrs pliysiqucs et chimiques
de celte substance active, qu'ils ont appelée siihslance. ani Virulente. Dans le
but de découvrir une condition naturelle dans la(pielle celle substance pour-
rail être plus ou moins isolée des matières aliniminoïdes, j'ai étudié compa-
rativement l'action anlivirulente du sérum sani^uin, du liquide céphaloia-
cliidien, de l'humeur aqueuse et du contenu de bougies remplies d'eau
distillée qui élaient restées un certain temps dans la cavité péritonéale
d'animaux fortement vaccinés.
Aclio/i comparée du lirjiiide céphalo-racliidwn el du scriim des animaux immu-
nisés sur le vaccin. — Les e\|itMiences ont été faites avec les humeurs de lapins vac-
cinés depuis 17 à 60 jours; les lir|iiides ont élé mélangés à des vaccins d'activité difTé-
reiile, mais dans cliaque expérience c'est la même dilution de vaccin très homogène
ipii a servi pour étudier comparativement l'action du sérum, celle du liquide céphalo-
rachidien et celle de l'eau salée physiologique.
La dilution finale du vaccin était d'environ de i j)(iur 1000 et le contact avec les
humeurs, avant rensemeucement, a varié de 00 minutes à i heure 3o minutes à la
température de 'i-j". Voici réunis dans le Tableau suivant les résultats des expé-
riences :
Nombre de pusUilcs par loi'i"'
Numéro sur les surfaces ensemciuces avec les iiicUmi;es
expériences. vaccin + séruin. vaccin -•- liq. cépli.-racli. vaccin +eau salée.
I o 1 35
II j 2 27
111 o i4 16
III'"' o 17 16
IV o 4 3o
IV'"-- o 28 3o
.V o o 37
VI o 16 82
VIII o 5 3',
L'examen de ces chifTres montre nettement que le licpiide céphalo-rachidien a un
pouvoir antivirulent toujours inférieur à celui du sérum sanguin, mais son activité
semble très variable, tantôt elle est tiés foi'le et tantôt roniplétemeiil nulle. Dans les
expériences III, III'"' et IV'"', où elle est absolument nulle, le liquide cé|)lialo-rachidlen
était parfaitement limpide et incolore; dans l'expérience VI, où son activité est faible,
on na rien remarqué d'anormal, mais dans les e\])ériences II, I\', ^', où l'action anti-
virulente a été très marquée, on a constaté la présence d'une trace de sajig et les glo-
bules ont été élimiiiés pai' centrifugation. Dans l'expérience NUI, le lirpiide céphalo-
rachidien était exempt de globules rouges, mais sa centrifugation a donné un léger
dépôt blanchâtre. JMifin, si l'on réserve l'expérience 1 pour laquelle l'observation, en
SÉANCE DU II MAI 1908. gg5
ce qui concerne la piésence de trace de sang, n'a pas été bien faite, on pent conclure
que l'action an tivirulenle semble ne pas apparlenir au liquide céphalo-rachidien.
Deux fois j'ai examiné l'humeur aqueuse au point de vue de son action aniivirulenle
et je l'ai trouvée nettement intérieure à celle du sérum sanguin, mais, cependant,
encore très appréciabJe.
Action comparée du liquide des bougies qui ont séjourné dans la cavité périlo-
néale d' animaux immunisés et du sérum de ces animau c sur le vaccin. — Les
bougies employées ont été la bougie Chamberland F et la bougie d'alumine A3; après
avoir été remplies d'eau stérilisée et convenablement bouchées elles ont été Introduites
aseptiquement dans la cavité péritonéale des lapins où elles ont séjourné plusieurs
semaines. Tous les animaux ont bien supporté cette opération, tous c>nt continué à
augmenlei' de poids et quand ils ont été sacrifiés aucun ne présentait de lésion des
organes de l'abdomen, pas d'ascite, l'intestin était libre d'adhérences anormales et la
bougie était simplement enveloppée par le grand épiploon.
Le liquide retiré des bougies a présenté les caractères suivants: de couleur jaune
d'or el limpide, il coagule à lon", ne coagule pas à 75°, précipite par le sulfate de ma-
gnésie à saturation, donne une trace de précipité avec le chlorure de sodium à satura-
tion et laisse, quand on le soumet à la dessiccation dans le vide sur l'acide sulfuriqne,
un résidu de 4 pour 100. 'lliiri exjjériences ont été faites avec les liquides de (|ualre
bougies dillérentes; la même technique que précédemment a été employée et voici les
résultats obtenus :
Nombre de pustules par loi:™' sur les surfaces ensemencées
avec les mélanges :
Vaccin \'ai:cin \'accin Vaciiti
H- H- -r- -f- Vaccin
INuinéro Liquide Liquide Sérum Sérum +
des de hougie de hougie niiiiiuuisé immunisé Eau salée
expériences. non cliuuiïé. chauffé à 72°. non eliaulîé. chauffé à 73°. phys.
V I 2 O 1 37
VI I » o » 8^
Vil I » o I 170
Vil'"' o o o o 1)
Vlll o o o I 34
L'expérience témoin de l'expérience Vil'"" a été faite avec le sérum d'un lapin
normal; ce sérum a été dans un cas employé sans chauffage piéalable et dans l'autre
cas après chauffage à 72". Le contrôle a donné dans le premier cas 87 éléments et dans
le second 94.
On voit d'après ces chiffres que le liquide de bougie est très actif et que son pouvoir
anlivirulent n'est pas sensiblement modifié par un chauffage à 72°, il se comporte en
définilif a peu près comme le sérum. La diffusion de la substance active se fait donc
beaucoup mieux dans le liquide des bougies incluses dans la cavité péritonéale que
dans le liquide céphalo-rachidien.
Kn résumé, les liquides que nous avons examinés sonl tous moins actifs
994 ACADÉMIE DES SCIENCES.
que le sériim sanguin et il est à remarquer qu'ils sont aussi moins riches en
matières alhuminoïdes. Nous n'avons donc pas réussi à trouver une condi-
tion naturelle dans laquelle soit réalisée une séparation delà substance anti-
virulente et de la matière albuminoïde; quand celle-ci devient rare ou fait
défaut, celle-là diminue ou disparaît. Un fail intéressant lestc cependant
acquis, c'est que la répartition de la substance antiviruleiite n'est pas égale
dans les humeurs et, quand l'immunité générale est réalisée, il Y a des liquides
de l'organisme qui en sont encore dépourvus, (^'.ette constatation permet de
comprendre pourquoi les différents organes d'un même individu immunisé
ne sont pas également sensibles à l'agent infectieux; c'est, par exemple, le
cas de la cornée qui parfois conserve une réceptivité manifeste pour le virus
vaccinal alors que la peau est devenue réfraclaire à l'inoculation.
Enfin, relativement au mécanisme de 1 immunité, il convient de remar-
quer qu'ici encore c'est au sang qu'appartient le premier rôle et aussi le
plus important dans la défense humorale de l'organisme.
PARASITOLOGIE. — Sur un Oospora nouveau (Oo.epora lingualis /?. sp.)
associé au Cryptococcus linguœ-pilosîe dans la langue noire pileuse. Note
de M. Ferxand Guéguen-, présentée par M. Guignard.
La langue noire pileuse, hypertrophie des papilles linguales accompa-
gnée de pigmentation, est considérée aujourd'hui comme d'origine parasi-
taire. Après avoir incriminé tantôt le Leplolhrix huccalis, tantôt des moisis-
sures que l'on connaît à l'état saprophytique \Mucor (llhizopus) ni<^er,
Trichosporium chartarurn, Uonnodendron eludosporioides^, on attribue actuel-
lement cette affection au seul Cryptococcus linguœ-pilosœ, levure entrevue
par Raynaud (1869), bien étudiée par Lucet (1901) et retrouvée depuis par
divers auteurs. Dans un cas de langue noire observé chez un vieillard, j'ai
trouvé, associé au Cryptococcus, un chanqjignon du genre Oospora : c'est
probablement cet Hyphomycète que Morelli (Soc. BioL, 1891), dont le
travail paraît avoir échappé à l'attention de Lucet et de la plupart des
auteurs qui l'ont suivi, a observé isolément dans la même alfection, et cultivé
en le prenant d'ailleurs pour un bacille, n'en ayant obtenu que des formes
mycéliennes stériles et fragmentées.
La levure associée à cet organisme possède bi(Mi les caractères indiqués
par Lucet. J'ajouterai que sur beaucoup de milieux solides ou liquides, les
cultures, d'abord blanc crème, brunissent à la longue. Elle coagule, puis
SÉANCE DU II MAI 1908. 99^
peptonise leiUcment le lait, liquéfie à la Ionique l'albunnne, fait fermenter
le saccharose, le glucose, l'inuline, non le laclose et le maltose. Les asco-
spores n'ayant pu être o1:)tcnues, elle doit demeurer dans le g. Cryptococcus.
L'or?anisnie qui fait l'objet de cette Note forme in situ des bâtonnets à membrane
mince, immobiles, larges à peine de ol^,5, d'une longueur moyenne de 3l^, pouvant
atteindre 5H- ou (>'■'■, et alors flexueux ou géniculés; parfois, au contraire, plus courts et
ajustés bout à bout, simulant des diplobacilles ou des cocci. Le contenu de tous ces
éléments se colore uniformément par la métliode de Gram. Sur les divers milieux
nutritifs, cet organisme prend nettement les caractères d'un Oospnra.
En gouttes pendantes sur bouillon à + 22°, chaque élément s'allonge en une ligne
brisée pouvant dépasser 4ooi^ et portant quelques ramifications latérales. Sur gélatine,
il se forme un lacis de filaments dont certains rameaux se contournent en spires courtes
et peu serrées; le tout se dissocie proniptement en bâtonnets droit?, flexueux ou
sinueux, mêlés de petits articles en crochets ou en anneaux plus ou moins fermés, qui
sont des fragments de spires. En pratiquant de fines coupes dans les thalles puncti-
formes saillants obtenus sur carotte après 8 mois, on trouve des filaments cylin-
driques à contenu colorable, pourvus de cloisons épaisses et hvidiues, inégalement
distantes et paifois accompagnées de ramifications; çà et là s'intercalent des chlauivdo-
spores ovoïdes de 2V- à Si'- sur il'-, simples, uni- nu biseptées. L'extrémité libre des
hyphes se redresse et se fragmente, après cloisonnement préalable, en bâtonnets iné-
gaux, parfois cocciformes, ou bien se renfle légèrement pour s'égrener en chaînettes
de conidles d'abord subcylindriqnes, puis presque rondes et de ol^,8. Ces conidies
paraissent endogènes, car on en voit paifois une série en formation dans une hyphe
hyaline; elles sont susceptibles de germer après léger gonflement. On retrouve aussi
sur le thalle quelques-uns des tortillons mycéliens signalés plus haut.
Cet organisme cultive faiblement sur la |)lupart des milieux usuels. Sur les solides
(gélatine, gélose, séium, pomme de terre, carotte, topinambour) inoculés en strie,
on obtient, vers le huitième jour, de petits points hémisphériques blanchâtres, deo'"°',5
à i""",5, non confluents, parfois grisâtres à la longue (formation de conidies), mais
conservant leurs dimensions. Sur Raulin, aucun développement; dans les autres
liquides (bouillon, eau peptonée, solutions sucrées, décoctés végétaux), on obtient péni-
blement quelques points blancs; il est impossible, même sur les infusions de foin et de
paille si favorables aux autres Oospora, d'obtenir ici des cultures plus prospères. La
gélatine n'est pas liquéfiée; le lait se coagule, puis se peptonise lentement; l'albumine
esl liquéfiée sans peplonisation. 11 ne se forme pas d'indol aux dépens de la peplone;
les nitrates sont réduits, l'urée semble hydratée (odeur ammoniacale de la culture).
Les sucres, principalement le lactose et le maltose, paraissent favoriser la croissance.
Le développement, nul à -H 18°, commence vers le septième jour à -+- 22°; de plus en
plus rapide à 4-28°, 34°, 37°, et surtout â -+-4i°, il n'a plus lieu vers -+- 43°-
Anaérobie relatif, l'organisme croît mieux en piqùie qu'en strie et olïre le maximum
de vigueur sur carotte recouverte d'huile de vaseline, â -|-4i°- H "e semble pas se
développer dans le vide complet. La présence du Cryptococcus dans les cultures
mixtes ne jiarait aucunement favoriser l'IIyphomycète ; il n'y a pas entraînement de
celui-ci par la levure, et cette dernière ne sécrète aucune substance favorisant le
996 ACADÉMIE DES SCIENCES.
développement de VOospora. Les innculntions de cultures pures faites au pigeon
(dans le péritoine), au lapin (veine marginale de l'oreille, produit de raclasse de six
cultures), au cobaye (scaiilication légère de la langue) sont demeurées sans résultat,
même avec des cultures faites à labri de lair.
Cet organisme, que je nomme Oospora /ingua/is en raison de son habitat,
ne paraît pas exister sur la langue des individus normaux. La ténuité des
cultures m'a empêché jusqu'ici de multiplier les essais d'inoculation du
champignon pur ou accompagné de la levure, et d'apporter la preuve for-
melle du r<'ilc qu'il scuihle jouer dans la palliogénie de la langtie noire.
ClilMii-: BIOLOGIQUE. — Formation et disparition de l'dldéliyde élhylitjiic sous
l'injhienct des levures alcooliques. Note de MM. A. Tkillat et Salto.v,
présentée par M. Konx.
Les levures alcooliques, en dehors de la fermentation normale, peuvent
aldéliydifier directement lalcool éthylique dans des proportions assez con-
sidérables pour permettre d'isoler directement l'aldéhyde acétique. Les
conditions de nos expériences sont essentiellement différentes de celles oii
l'aldéhyde se forme au cours des fermentations.
L'observation nous ayant tout d'aijord démontré que l'aldéhyde acétique
mise en contact avec la levure fraîche disparaissait rapidement en partie,
nous avons combiné nos expériences de telle sorte que la production de
l'aldéhyde fût assez rapide pour permettre de l'isoler avant sa disparition.
Après plusieurs essais sur diverses levures pures de bière et de vin qui
nous ont toujours fourni de l'aldéhyde acétique, nous avons choisi la levure
pressée de boulanger (marque Springer), facile à se juocurer dans un état
de pureté suffisant.
On lave ces levures jusqu'à ce que les eaux ne soient plus acides : on constate i]Me
ces eaux ne donnent aucune coloration avec les réactifs des aldéhydes, loo^ de levure
pressée, correspondant à 70s de levure sèche, sont placés dans wnii bonbonne de 4o' de
capacité, munie d'uti agitateur faisant i5o tours à la minute, de manièie à mettre
constamment les levures en contact avec l'air. La bonbonne contient 6' d'eau alcoo-
lisée à 10 pour 100. La quantité de levure humide est donc d'environ 17 poui- 100
du poids du liquide ou de 11,7 pour 100 si on la compte à l'étal sec. L'aération du
liquide se fait par l'ouveiture du goulot de la bonbonne, sous l'inlluence de l'agi-
lalion. Après i heure d'agitation, à la tem|)érature du laboratoire, on constate déjà
la présence de l'aldéhyde dans le liquide : après 2 à 3 heures, on sent dans le labora-
toire une forte odeur d'aldélivde. Après 6 heures, tout le contenu de la bonbonne est
SÉANCE DU I 1 MAI 1908. 997
filtré pour séparer iinmédialement le ]i(|iiide de la levure en suspension : on réunit
les filtrais de plusieurs opérations et l'on recueillie par une première distillation, dans
des récipients refroidis à la glace, les li(|uides passant jusqu'au voisinage du point de
distillation de l'alcool éllivlique. Ce distillât de lèle est constitué par un mélange
d'eau, d'alcool, d'acélal et d'aldéliyde acétique. Une nouvelle rectification peut per-
mettre d'isoler directement de l'aldéhyde acéli(|ue à l'état pur.
D'ajH-és MM. Dubourg, Mathieu (' ), Trillat (^), l'alcool s'oxyde sous de multiples
iniluences : contact avec les corps poreux, avec le noir animal ou la mousse de pla-
tine, etc. Une légère acidification favorise l'aldéhydification : il en est de même de la
présence de substances jouant le rôle de porteurs d'oxygène, comme les sels de fer.
Des expériences comparatives, faites dans les mêmes conditions, s'imposaient donc.
Voici, à tilre d'exemple, les résullats obtenus dans un ceilain nouibi-e
d'e.xpériences :
Essais avec levures.
Comparaison avec tIivorsr;s substances oxydantes.
WAù
hyde
Aldéhyde
Substances.
r<irnice.
Substances.
formée.
noir de platine
<
200
levures mortes
< 100
noir animal
<
100
alcool -h H Cl
< 3oo
coke
<
00
alcool + ac. lactique
<; 100
tourbe
<
5o
alcool -1- ac. succinique
< 100
sciure
<
00
avec ])erchlor. de fer
<9oo
ponce
<
80
Aldéliyde acétique
|H)Ui- 100 d'alcool
Solulir)ns alcoolicjucs. à 100" {en millij;r.).
Sans levure traces
Alcool à o,.5 p. 100. ti'accs
9 l ,\lcool à 3,5 p. 100. iSoo
> 1 Alcool à 5 p. joo. . 2.5oo
~ 1 Alcool à 10 p. 100
o J 1
> / (moy. de iSess.). iioo
\ Alcool à 5o p. 100.. 600
L'aldéhydificalionde ralcoolest donc beaucoup plus intense, en pi-ésence
des levures vivantes, que dans les antres cas examinés.
La même levure, dans les mêmes condilioiis d'expérience, non seulement
ne perd pas de sa propriété d'oxyder l'alcool éthylique, mais elle semble
s'adapter de mieux en mieux à l'aldéhydification.
Après i(S essais successifs dans lesquels les levures avaient produit en
totalité une quantité d'aldéhyde supérieure à leur poids, ces mêmes levures
avaient acquis la propriété d'oxyder plus rapidement l'alcool. Il suffit
d'agiter pendant quelques minutes, dans un verre conique, cette levure
avec de l'eau alcoolisée pour constater, dans le liquide filtré, la coloration
rose du bisulfite de rosaniline écjuivalente aux colorations fournies par les
solutions d'aldéhyde acétique au 777775-.
(') Bulletin de i Association des chimistes, igorj.
(^) Comptes rendus, 1904.
[}Cj^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
Disparilwn de i aLléhydc acétique. — Un phénomène reman}uable est la
disparition rapide de Taldéliyde acétique au cours des expériences; ce fait
nous paraît aussi important que sa formation. I /aldéhyde acétique disparaît
en ellet peu à peu quand on l'ajoute à un liquide alcoolisé, contenant de la
levure fraîche en suspension. C'est ainsi rpie les liquides, au cours de nos
essais, s'appauvrissaient rapidement en aldéhyde, si l'on n'avait pas soin de
les séparer immédiatement des levures en suspension.
Voici un Tableau qui donne des exemples de cette disparition :
Après 8 jours
Tilie iiiilial Titre (le litre
des des des solutions
solutions aldéhydi(|ues, sciliilinns aldéliydii|ues témuins
contenant après n'avait pas
des levures fraîches ^ — — — -^ — — essentiellement
(loe d'eau alcoolisée à lo p. loo). 2 heures. IJ lnures. 24 heures. 4 jours. varié).
Solution d'aldélijile au j-j-^^^ . j^ôô loVo Wiïïï jinnjô ni^an'
» 3ôV()- Wôô TûTTôu '"■•'"'' "'i'i'"- l'^ant
» uTuTo- " traces iirant néant néant
La continuité d'action des levures constatée pour la formation d'aldéhyde
s'observe donc aussi pour sa disparition. Ainsi ces mêmes solutions alcoo-
licjues contenant lo^ de levures ont été additionnées à quatre reprises dif-
férentes de Y^ d'aldéhyde acétique qui a toujours disparu après 4 jours
de contact.
Nos essais nous ont démontré que les faits cités se produisaient surtout
(piand la levure était vivante, confirmant ainsi l'opinion de MM. Kayser et
Demolon. Nous avons aussi observé qu'ils n'avaient pas lieu avec d'autres
alcools. La première conclusion à tirer de nos expériences est que l'ac-
tion oxydante des levures dans raldéhydification de l'alcool est différente
de celle des actions ditesr/fcy«<ac^, puisque les résultats obtenus conduisent à
une notion de spécificité. Mais l'action de contact peut intervenir étant donnée
la Irlande surface des levures; et en réalité, nos résultats ne sont pas en
coùlradiction avec les expériences de M. Dubourg et de l'un de nous,
prouvant que l'intervention d'un acte physiologique n'était pas nécessaire
pour l'aldéhydification de l'alcool.
Nous avons entrepris, d'autre part, une série d'essais pour mieux déli-
miter le phénomène et pour nous rendre compte, notamment, du rôle joué
par les sucs de la levure.
SÉANCE DU II MAI lC)oS. 999
En résumé, ces premiers essais oui idenlifié définitivement raidéhyde
acétique dans les fermentations, ce que l'usage des seules réactions colo-
rimétriques n'avait pas permis de faire. La disparition de l'aldéhyde au fur
et à mesure de sa formation explique les résultats contradictoires des dosages
d'aldéhyde dans les liquides de fermentations et, notamment, jdans les vins
atteints de maladies microbiennes. Nos expériences expliquent, encontre, la
formation abondante d'aldéhyde dans l'alcool, provenant de la fabrication
des levures par le procédé dit cVaération.
Quoiqu'il ne faille pas généraliser les résultats de cette étude, d'un cas
particulier, ils doivent néanmoins fixer l'attention.
BACTÉRIOLOGIE. — Sur la valeur nulriliw île quelques peptones pour ilijfe-
rentes espèces microbiennes. Note de M. II. Duxschmaxx, présentée par
M. Roux.
Nous avons essayé de déterminer comparativement pour (pielques espèces
microbiennes la valeur nutritive de la pcplone Defresne, de la peptone
Martin et d'une peptone d'origine végétale préparée au laboratoire de
Chimie physiologique de l'Institut Pasteur ( ' ). Dans ce but, nous avons
préparé des solutions contenant 3 pour 100 de peptone, 3 pour 100 de lac-
tose et I pour 100 d'extrait de viande de Liebig. Après avoir déterminé le
résidu sec des divers milieux nutritifs, nous distribuons chacun d'eux dans
une série de ballons, ensemencés soit avec du Ijacille typhiquc, soit avec du
haclerium coli, soit avec de la bactéridie charbonneuse, soit eniin avec du
bacille dipiitérique. Lorsque le développement est terminé, on sépare, par
filtration sur un papier approprié, les corps microbiens qui sont séchés et
pesés à part. L'extrait sec du liquide filtré est dosé et la différence entre le
poids ainsi obtenu et celui du résidu sec du milieu avant ensemencement
fournit la quantité de matière consommée par les microbes.
(') La peptone Defiesne esl obtenue \y,\v l'actioi) du pancréas sur la viniide de
bœuf; la peptone Mai-tin se piéparc en faisant digérer des estomacs de porcs
hachés au moyen de La pepsine qu'ils contiennent; la peptone végétale provient
de matières albuminoïdes extraites de légumineuses et peptonisées par la pa-
païoline.
C R., iQoS, \" Semestre. (T. CXLVl, N° 19.) l3l
lOOO ACADÉMIE DES SCIENCES.
Voici ce que nous avons alors pu constater :
Cuit
ures typhiques.
Quantité
du
li(|uicle.
Poids
de matière
sèche.
Sorte
de la pcptone.
Poids
sec
des corps
microbiens.
Pour 100
de
retideiiient.
Poids sec
de
matière
consommée.
Pour 100
de matière
se elle
disparue.
5o
5o
5o
4,o4o
3,950
3,625
\éf,'élale
Defresne
Martin
s
0,0906
0,0670
o,o538
2, 25
I ,7
1,48
1,'
I ,409
1.164
0,939
34,8
29,5
25,9
Cultures
du Ijacleriuni coli.
5o
5o
5o
4,o4o
3,900
3,625
végétale
Defiesne
Martin
o,o38
o,o38
0,94
0,96
pei
1 ,5oi
1,443
•du
37,.
36,5
Cultures cliarhonneuses.
5o
5o
5o
4 ! o4o
3,950
3 , 625
végétale
Defresne
Martin
o,o38
0,016
0,016
o.9i
0,4
0,45
0,960
0,367
o,i46
23,7
9,3
4,0
Cultures diplilcriq
ues.
5o
5o
5o
4,o4o
3,950
3,625
végétale
Defresn.e
Martin
0,109
0,087
o,o4o5
2,7
2,2
1 , 1
2,l4o
1 ,65i
1,339
53,0
4>,8
36,9
Ces chiffres nous démontrent, soil pour le rendenienl en corps microbiens,
soit pour la quantité de matière sèche consommée par les cultures, que, dans
les milieux lactoses, la peptone végétale est sensiblement supérieure aux
deux autres sortes de peptone pour le développement du bacille typhique,
delà bactéridie charbonneuse et du bacille diphtérique; par contre, en ce
qui concerne le hacterium coli, nous ne trouvons cjue des différences insigni-
fiantes.
Comme nous l'avons exposé à un autre endroit ( ' ), le hacterium co//attaque
de préférence les corps ternaires, les sucres, et ne vit aux dépens de la ma-
tière azotée que quand les sucres font défaut; tandis que le bacille diphté-
rique, comme on sait, est plutôt gêné par la présence des sucres, à cause de
racidilication rapide du milieu.
L'avantage de la peptone Martin pour la préparation de la toxine diph-
téri(|ue tient à ce cju'elle ne renferme pas de sucres. Il était donc tout in-
diqué d'éprouver les mêmes milieux sans lactose.
Cj C'iiiipics rendus de la Société de Binlogie. séance (In 16 nii\eniLire 1907.
SÉANCE DU II MAI lyoH. lOOl
Voici ce que nous avons alors pu constater:
Cultures lyplnques.
Poids
Poids
Poids
Pour 100
Quanlité
de
sec
Pour ion
sec
de matière
du liquide
matière
Sorle
des corps
de
de matière
sèche
ensemencé.
sèche.
de la peptone.
microbiens.
rendement.
Inùlce.
brûlée.
cm3
5o
1,990
végétale
0,077
3,9
0,697
35,0
5o
1,896
Defresne
0,0569
3,0
o,5o6
26,7
5o
1,962
Martin
0,090
4,6
0,607
3o,9
Cil hures
du bacterium coli.
5o
•>99o
végétale
o,o3()
2,0
0,347
'7,4
5o
1,896
Defresne
0,079
4,2
perdu
»
5o
1,963
Martin
0,089
4,5
|)er(lii
)}
Cul.lures diphicri
iques.
5o
1,990
végétale
0,889
4,4
0,7826
39,3
5o
1,896
Defresne
0,067
3,5
0,6455
34,0
5o
1 ,962
Martin
0,070
3,6
0,6725
34,3
Nous voyons qu'ici les différences observées dans les quantités de matière
consommée vont, pour le bacille typlii(|ue, dans le même sens que dans les
milieux lactoses, tandis que, par rapport au rendement en corps microbiens,
c'est la peptone Martin qui l'emporte. Le bacterium coli, par contre, pousse
beaucoup moins bien sur la peptone végétale que sur la peptone Defresne et
surtout sur la peptone Martin. Quant au Ijacille diphtérique, les résultats
sont analogues pour les milieux lactoses; seulement les dillérences avec les
diverses sortes de peptone sont ici notablement moins marquées.
Ces indications sur la valeur nutritive de la peptone végétale nous
encouragent à l'employer pour la préparation des toxines microbiennes,
bien qu'il ne soit pas dit que le rendement en toxines marche nécessairement
de pair avec celui en corps microbiens ou soit en rapport avec la perte en
matière consécutive à la croissance microbienne. Mais ce qui saute surtout
aux yeux, dans les données que nous présentons, c'est l'avantage de la
peptone végétale pour la culture du bacille typhique et pour la séparation
de celui-ci d'avec le bacleriuin coli.
La séance est levée à 4 licures un ;juart.
G. D.
,002 ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
Bt I.LETIX Bini.inr.RAPIllOUE.
(Jlvhages rkçus dans la séance du II MAI 1908.
Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par A. Angot;
année igoô : II. Observations. III. Pluies. Paris, Gaulhier-Villars, 1907-1908; i vol.
et 1 fa-c. 111-4°. (Présenté par M. Darboux.)
Leçons élémentaires sur le calcul des probabilités, par P.. DR Montessus : Philo-
sophie du hasard. Principes du calcul des probabilités. Jeux de hasard. Jeux
savants. La spéculation. Prohabilité géométrique. Tir des armes à feu. Les
assurances. Les sciences morales et économiques. Paris, Gauthier-Villars, 1908;
I vol. in-8°. (Hommage de Tauleur.)
Recueil des actes officiels et documents intéressant l'Hygiène publique. Travaux
du Conseil supérieur d' Hygiène publique de France; l. XXXVI, année .906. Melim,
1Q07; I vol. in-S".
Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, publiée sons la
direction .le M. Krnest Olivier; 20« année, 1907. Moulins, imp. Etienne Aucla.re,
1907; I vol. in-8°. , c ,-, r
Meridian circle observations made at the Lick Observatory, University of Lali-
fornia, ,901-1906, by R.-H. Tucker. {Publications of tiœ Lick Observatory, t. X.)
Sacramento, 1907; 1 vol. in-4°.
Observations at stations of the second order and at anemograph stations, fort Ihe
monlhs of january and february 1908. Londres, meteorological Office, 1908; 2 fasc.
''' Index Desniidiaceariim citalionibus locupletissimus atque bibliog raphia, auctore
C.-F.-O. iNoRDSTFDT : Suprlementum, opns subsidiis Regiœ Âcademiœ Scienliarnm
Suecicœ edilum. Berlin, Bornlraeger, s. d.; 1 vol. in-4°.
U. S. Department ofAgricnltnre. Twenty-third annual Report of the Bureau oj
Animal Indaslry, for ihe year 1906. Washington, 1908; 1 vol. in-8°.
Abhandlungen der kôniglich preiiss ischen Akademie der Wissenschaften, ans
dem Jalue 1907; mit 8 Tafeln. Berlin, 1907; 1 vol. in-^».
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n" 55.
Depuis 1835 les COMPTES REKDDS tiebiJoraadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4° Deu*
ibles, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
part du i" Janvier.
Prix de l'abonnement :
Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
chez Messieurs :
'en Ferra n frères.
Chaix.
ger j Jourdan,
•liens Courtin-Hecquet.
I G«ranaia «t Grassin
gers
f Siraudeau.
yonne Jérôme.
•ançon Marion.
/ Ferel.
rdeaux Laurens.
( Muller (G.)
■irges Renaud.
Derrien.
F. Robert.
Le Borgne.
' Uzel frères.
'n Jouan.
ambéry Darde! el Bouvier.
\ Henry.
( Marguerie.
Delaunay.
Bouy.
IGroffier.
Rate).
Rey.
) Lauverjat.
I Degez.
^st.
chez Messieurs :
r«,.,.„< l Baumal.
Louent J
\ i\I°" Texier.
, Gumia et Miisson.
y Georg.
Lyon ( Phily.
Maloine.
Vitte.
Marseille Ruât.
Montpellier <„ , ,.,
' \ Goulet et (ils.
Moulins Martial Place.
iBuvignier.
Grosjean-Maupin.
WaijTier et Laniljert
JVantes .
Nice
Dugas.
Veloppé.
Barma.
Appy
^rbourg . .
rniont- Ferr . .
•noble JDrevet.
Gratier et C"
Rochelle Foucher.
Havre
Bourdignon.
Dombre.
Tallandier.
Giard.
Poitiers.
Houen .
Nimes Debroas Duplan.
Orléans Loddé.
Blanchier.
Lévrier.
Rennes Plii.on et Hommai».
Rochefort Girard (M"" ).
Langlois.
Lestringanl.
S'-É tienne Chevalier.
Figard.
Allé.
On souscrit à l'étranger.
Toulon . . .
Toulouse .
\ Gimet.
i Privât.
iBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
Valenciennes . .
\ Giard.
) Lemaitre.
chez Messieurs :
Amsterdam.. .. j F^i'^ema Caarel
' sen et C".
At/iénes Beck.
Barcelone Verdaguer.
iAsher et C".
Friedlander et fils.
Kuhl.
Mayer et Muller.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
iLauierlin.
Mayoloz et .\udiarte.
Lebègue et G'°.
/ Sotchek et G°.
/^'"^^'■«^t (Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C-.
Christiania Cammermeyer.
C onstantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
(jund Iloste.
(lénes Beuf.
I E^girnann.
Genève j Georg.
' Burckbardt.
La Haye Belinfante frères.
Payot et C'V
Lausanne Rouge.
Sack.
Barth.
Brockbaus.
Leipzig (' Lorentz.
j Twietrneyer.
' Voss.
I Desoer.
' Gnusé.
Chez Messieurs :
Londres ; Hachette et C"
( Nutt.
Luxembourg .
Madrid.
^Dulau.
' Hachette et
( Nutt.
V. Bucl
/ Ruiz et
I Romo.
Nutt.
V. Buck.
Ruiz et O'.
Milan .
I\'aples
Dossat.
F. Fé.
Bocca frères.
Hœpli.
Uoscou Tastevin.
Marghieri di Gius.
Pellerano.
iDyrsea et Pfoiffei.
Stechert.
Lemcke et Buechuer
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C''.
Palerme Reber.
Porto Magalhm et Moniz.
Prague Rivnac.
Rio Janeiro Garnier.
Bocca frères.
Loescher et G'".
Rotterdam Kramors et fils.
Stockholm Nordi»ka Boghaudel
Zinserling.
Rome.
S'- Pe'tersbourg .
WolIT.
Turin .
Liège .
Bocca frères.
Brero.
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Varsovie Gebethner et Wolff.
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Vienne^ s /-. i i „. /-^.
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Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier i866 à 3i Décembre 18S0. 1 Volume in-4'': 1889. Prix 25 fr.
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SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES:
imel. — Mémoire sur quelques points de la Pbysiologiedes Algues, par M. VI. A. DiiRBiisel A.-J.-J.Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbi lions qu'éprouvent
roniétes, par M. Hansk.v. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique ckins les pbénomènes digestifs, parliculicrenient dans la digestion des
ères grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; 1S.56 J5 fr.
m» 1. — Mémoire sur les ver.s intestinaux, par M. P.-J. Van Bkneden. —Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en 1S.50 par l'Académie des Sciences
le concours de i853, et puis remise pour celui de iS5(J, savoir : « étudier les lois de la distribution des corp^ organisés fossiles dans les différents terrain»
limentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question fie leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher U
-ure des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses étals antérieurs», par.\l. le Professeur Bro.nn. In-1", avec 7 planches; 1861. . . 25 fr .
A la même Librairie les Uémoires de l'Académie des Sciences, et les Màmairas préseatés par divars Sar^mts à l'Aoadémie dei SoienoM.
r 19.
TABLE DES ARTICLES (Séance du H Mai 1908.^
MEl^lOIUES ET COMMUNICATIONS
t)ES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
M. Hknri Bkcquehel, Président de l'Ara-
déiiiic, prononce l'éloge funèbre de M. .-1 .
de Lapparenl, Secrétaire perpétuel ilé-
cédé
Lpl
M. Uakiîoux. Secrétaire perpétuel, ajoute
t|ueU|ues mots à l'éloge prononcé par
M. le Présidcnl
W-
MEMOIRES LUS.
M. le Colonel .Iac.ob préseule un iiilégro-
mèlre à lame coupante qui permet linté-
gratirju d'une é(|uation d Aljel.
953
PLIS CACHETES.
M. A.-L. Herrera. — (ouverture il'nu pli
cacheté contenant une Note iulilulée :
K Sur les phénomènes de vie apparente,
ol)Servés eliez les émulsions de carbonate
de chaux dans la silice colloïde « 9Ô3
COIJKESPONDANCE.
s. A. S. le Prince Albert de Monaco
adresse à M. le Président un télégramme
de condoléances à l'occasion de la mort
de iM. A. de Lapparent fliS
M. le Secrétaire perpétuel de l'Acadeihe
DES Sciences de Belgique, M. le Pro-
fesseur Hugues, M. le Président de
l'As.sociation des Naturalistes de Le-
vallois-Perret, adressent égalemcnl à
l'Académie l'expression de leurs senti-
ments de condoléance 9Ô3
M. le Secrétaire perpétuel signale les
fascicules II et III des « Annales du Bu-
reau central météorologique (année 190.5)»
publiées par ^. ^/(g^oi 9^4
MM. Crussard et Jouuuet. — Application
des lois de la similitude ii la propagation
des détonations 954
MM. Bellini et Tosi. — Télégraphie sans
fil par ondes dirigées 956
M. William Duane. — Le parcours des
rayons a gàS
M. F. Beaulard. — Sur la dispersinn élec-
trique de l'eau 960
MM. (î,-A. Hemsalecii el C. m; W atte-
VII.LE. — Sur le spectre du fer oliservé
dans la llamuie du chalumeau ii\hy-
dritjue f}^ -
MM. II. Calmels et L.-P. Clerc. — C'>ntri-
bution à la théorie de la trame photogra-
phique 9'^^
M. .IeanPerrin. — L'agitation moléculaire
el le mouvement brownien 967
M. EuGi'iNE Bloch. - Sur un pheuuuiene
électro-optique dans l'air conteuaul des
poussières en suspension 970
M. IliNRICIIS. — Sur la comuiensurabilite
des poids atomiques 971
Bulletin biblioqraphkiue
M. Ed. Ciiauvenet. — Oxyfluorure et tluo-
l'ure de thorium 970
M. H. PÉLABON. — Sur les combinaisons
que le séléniure d'argent peul former
avec les séléitiures d'arsenic, d'antimoine
et de bismuth 97.5
MM. H. Henriet et M. Bonvssy. — Sur
l'origine de l'ozone atmosphérique et les
causes de variations de l'acide carbonique
de lair 977
M. M. Touard. — Sur les proi.triétés de
l'amidon en rapport avec sa forme colloï-
dale 978
M. .Marcel Delepine. — Propriélés des
thiosulfocarbamates métalliques 9S1
MM. .\. GuYoT et P. PiGNKT. — Contribu-
tiiui à l'étude des dérivés amidés de l'o-
dilienzoylbenzëne \)^\
MM. Louis Meumer el .Vlphon'se .Seye-
AVETZ. — Sur une nouvelle méthode île
launage 9S'7
MM. -V. Zimmern et S. Tcrcmim. — Ellcts
tbcriiii<[ues des courants rie haute fré-
quence sur l'organisme 989
M. L. Camps. — Recherches sur la réparti-
tion de la substance aniivirulente dans
les humeurs des animaux vaccinés 991
M. Eernanii Guèguk.n. — Sur un Oospora
nouveau (Oospora lingualis n. sp.),
associé au Cryptococciis linguce-pilosce
dans la langue noire pileuse 994
MM. -\. Trillat et Sauton. — Pormation
et disparition de l'aldéhyde clhylique
sous l'iullnence des levui-es alcooli(|ues... 99*)
iM. II. DuNscu.MANN. — Sur la valeur nutri-
tive de quelques peptoncs pour liilïé
rentes espèces microbiennes 999
PARIS. - IMPRIMERIE G AUTH I ER - VILLA R S ,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
Le Gérant : Gauthieb-Yillars,
1908
1908
PRE3IIER SEMESTRE.
COMPTES liENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
T03IE CXLYI.
iT20 (18 Mai 1908
^ PARIS,
GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
D.ES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 lUIN 1862 ET 24 MAI 1873
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extraits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémorres ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
DuparunAssociéétrangerdel Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
. a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:i pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
pari désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aa
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l' Académie .
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foni
pour les articles ordinaires de la correspondance offi-
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard.
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planches,
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraient
autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétueli sont priés do les
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5». Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.
^^^ 3 1908
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 18 MAI lî)08.
PHÉSIDExNCE DE M. II. BECQUEREL.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
AÉRONAUTIQUE. — Sur le planenwrU stationnaire des oiseaux.
NoLe de M. Makcel Deprez.
Dans une Note précédente (séance du i.S a^ril) j'ai montré qu'il est
très facile d'expliquer le planement stationnaire des oiseaux grands voiliers
et que, pour réaliser ce curieux phénomène, il suffit de satisfaire aux deux
conditions suivantes :
1° La somme des composantes verticales de la pression du vent sur le
corps de l'oiseau et sur ses ailes doit être égale à son poids.
1° La somme des composantes horizontales de ladite pression, mesurée
sur le corps de l'oiseau, doit être égale et de signe contraire à cette même
somme mesurée sur les ailes, de façon que la somme algébrique de toutes les
composantes horizontales appliquées à l'ensemble de l'oiseau (corps et ailes)
soit nulle. Il résulte de cette condition que la somme des composantes hori-
zontales appliquées aux ailes seulement doit être dirigée en sens contraire de
la composante horizontale de la vitesse du vent.
J'ai montré que celte nécessité absolue d'admettre, pour expliquer le
planement stationnaire, que les ailes immobiles de l'oiseau sont sollicitées
par une force horizontale contraire à la direction du vent (comptée hori-
zontalement), a pour conséquence que la direction du vent ne peut pas être
horizontale ; elle doit être inclinée dans le sens ascendant.
J'ai annoncé que la courbure des ailes de l'oiseau facilitait beaucoup la
production de la composante horizontale négative de la pression du vent et
C. R., 19(18, I" Semestre. (T. CXLVI, N' 20.) l32
IOo4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
•
que le calcul approximatif de cette composante (ainsi d'ailleurs que celui de
la composante verticale) était relativement licaucoup plus facile qu'on ne
pourrait le croire en présence de l'état rudinicntairc de nos connaissances
concernant les lois de l'action exercée par un fluide en mouvement sur une
surface qui n'est pas normale ta la direction des filets fluides, même quand
cette surface est un simple plan.
D'ailleurs, à défaut des formules que j'ai établies et qui ne sont applicables,
dans le cas d'une aile courbe, que lorsque le vent y entre presque tangen-
tiellement, j'ai imaginé une méthode graphique qui montre immédiatement
d'une façon saisissante combien il est facile d'obtenir, avec une aile concave,
la force horizontale négative nécessaire à l'immobilisation de l'oiseau, et
cela quelles que soient la direction et la vitesse des filets gazeux en chaque
point de la surface de l'aile.
Voici maintenant quelques conséquences de ma théorie :
1° La vitesse du vent n'a aucune influence sur l'équilibre horizontal de
l'oiseau, c'est-à-dire que l'équilibrç horizontal, étant établi pour une vitesse
donnée du vent, existe toujours si les ailes conservent leur position, lorsque
la vitesse du vent vient à prendre une valeur différente. Mais il n'en est pas
de même pour l'équilibre vertical.
2" La forme de la partie postérieure du corps de l'oiseau et de sa queue
a pour conséquence le développement d'une force horizontale négative qui
s'ajoute à celle des ailes.
3° L'inclinaison ascendante du vent nécessaire pour permettre le plane-
ment stationnaire est d'autant plus petite que la surface des ailes est plus
grande par rapport à ce qu'on pourrait appeler le maître couple du corps de
l'oiseau.
Enfin je puis dire en terminant que, après avoir prouvé l'existence de la
composante horizontale négative à l'aide de l'appareil mentionné dans ma
première Note (i3 avril 1908), j'ai pu réaliser expérimentalement le plane-
ment stationnaire au moyen d'un autre appareil qui sera décrit dans
une prochaine Communication.
M. GtîSTAv Retzius fait hommage à l'Académie de plusieurs épreuves de
photographies du monument érigé en l'honneur de Descartes, en 1770, par
le roi Gustave III, dans l'église Adolphe-Frédéric, bâtie sur l'emplacement
du cimetière où le philosophe français avait été inhumé en i65o.
SÉANCE DU l8 MAI If)o8. IOo5
UEMOIUES PllÉSEIMÉS.
M. 1*.-W. Stuart-Mexteatii adresse un Mémoire iiitituli'' : 5'//- /'//2/e/--
prétation des charriages des Pyrénées.
(Renvoi à l'examen de M. Michel Lévy.)
CORUESPOIV DANCE .
La Municipalité de la ville de Faenza invite l'Académie à se faire repré-
senter aux Fêtes du trois-centième anniversaire de la naissance cVE^angelisia
Torricelli, qui auront lieu les 24 et 20 octobi'e 1908.
M. Jeax Ciiarcot ainionce à l'Académie que le lancement du navire de
l'Expédition française au pôle Sud aura lien le 18 mai à Saint-Malo.
M. le PRÉsihENT r.ÉxÉr.AL de l'Association des Médecins de langue
FRANÇAISE DE l'Amérique 1)11 NoRD invitc l'Académic à prendre part au qua-
trième Congrès général qui se tiendra à Québec les 20-22 juillet 1908.
(Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.)
AÉRONAUTIQUE. — Virage des aéroplanes. Note de M. 1*aul Renard,
présentée par M. H. Deslandres.
Lorsqu'un aéroplane parcourt avec une vitesse uniforme une trajectoire
horizontale et rectiligne, il y a équilibre eptre les quatre forces suivantes :
la traction du propulseur, la résistance que l'air oppose à l'avancement de
l'appareil, \[x poussée de bas en haut exercée par l'air sur les surfaces susten-
latrices, et \e poids de l'appareil.
Les deux premières de ces forces sont horizontales, les deux dernières
verticales, elles se font donc équilibre deux à deux.
La première de ces forces varie proportionnellement au carré de la
vélocité du propulseur, la deuxième et la troisième sont pioportionuelles
au carré de la vitesse de translation, et la (piatrième est constante.
lOO') ACADÉMIK DES SCIENCES.
Lorsque l'appareil suit une trajectoire curviligne, la force centrifuge
intervient et, pour cjuc Taéroplane ne soit pas rejeté vers l'extérieur de la
courbe, il faut qu'une force antagoniste annule les effets de la force centri-
fuge. La résistance que l'air oppose au déplacement latéral de l'appareil
peut fournir cette force quand ce déplacement atteint une vitesse suffisante.
Ce résultat est promptement obtenu lorsque la surface latérale est très
développée comme dans les ballons dirigeables; mais il n'en est pas de
même pour les aéroplanes, dont la surface latérale est très faible, et si l'on
ne. comptait que sur cet effet, les virages seraient pratiquement impos-
sibles.
L'aviateur peut, au contraire, créer une force centripète en inclinant son
appareil vers l'intérieur. Dans ces conditions, l'équilibre a lieu comme
l'indique la figure, dans laquelle la ligne AB représente schématiquement
l'intersection de la surface sustentatrice avec le plan de la figure; ce plan
est vertical et perpendiculaire à l'axe de l'aéroplane. Le poids est repré-
senté en y, la force centrifuge en /, la résultante de ces deux forces en r\
la poussée sustentatrice yj est égalé et directement opposée à la résultante/-,
et sa composante borizontale c doit être égale et directement opposée à la
force centrifuge /. Si l'on désigne par a l'inclinaison de l'appareil ou, ce
qui revient au même, l'angle des forces q et /•, on a
tanga = -•
D'autre part, comme /= ^ (p est le rayon de courbure de la trajec-
o P
SÉANCE DU 18 MAI igOiS. loo';
toire), on a
tanea :=
A chaque valeur de — correspond une inclinaison déterminée. Si l'incli-
naison donnée par Tavialeur est trop faible, l'aéroplane est rejeté vers l'ex-
térieur; si elle est trop forte, il glisse vers.I'intérieur. En fait, les aviateurs
ne sont parvenus à exécuter des virages que lorsqu'ils sont arrivés instinc-
tivement à incliner transversalement leurs aéroplanes de la quantité voulue.
Si, pour un aéroplane, à un virage donné correspond une inclinaison
transversale déterminée, la réciproque est vraie. En ellét, lorsque l'appa-
reil marche en ligne droite, et qu'on vient à l'incliner transversalement, la
poussée sustentatrice p cesse d'être verticale et sa composante horizontale c
a pour effet de courber la trajectoire vers la gauche. Il en résulte immédia-
tement une force centrifuge d'abord plus faible que la composante c. La
courbure va donc en s'accentuant et le régime permanent s'érablit lorsque
le rayon de courbure est tel que la force centrifuge soit égale à la compo-
sante horizontale de la poussée sustentatrice. Il ne serait donc pas néces-
saire, à la rigueur, de munir les aéroplanes d'un gouvernail, l'inclinaison
des surfaces sustentatrices suffirait pour leur faire exécuter les virages. Ce
fait a été constaté par expérience, dès 1873, par le colonel, alors lieutenant,
Charles Renard.
Nous avons dit qu'en marche rectiligne il y a équilibre entre le poids de
l'appareil et la poussée sustentatrice. Lorsque l'appareil s'incline, la
poussée change de direction mais conserve la même valeur si l'on n'aug-
mente pas la vitesse. Elle restera donc toujours égale au poids q de l'appa-
reil et se trouvera inférieure à la résultante r de ce poids et de la force cen-
trifuge. Si l'on veut que l'équilibre se maintienne il est, par suite, nécessaire
de forcer la vitesse pendant les virages. Or ce sera généralement impos-
sible ; la plupart du temps, en effet, les aéroplanes marcheront avec toute la
vitesse dont ils sont capables. De plus, pour éviter une inclinaison trans-
versale exagérée, on sera presque toujours conduit à modérer l'allure pen-
dant les virages. La poussée /j sera donc, en général, inférieure à la résul-
tante r.
Par conséquent l'aéroplane ne décrira plus, dans ce cas, une trajectoire
horizontale, mais une trajectoire à pente uniforme, comme ferait un aéro-
plane sans moteur de surface sustentatrice identique et ayant un poids égal
à la différence entre la résultante r et la poussée p. Cette ligne à pente
IOO(S ACADÉMIE DES SCIENCES.
uniforme sera une spirale conique tracée sur le cône décrit par la droite r
autour de la verticale passant par le centre de courbure de la trajectoire.
En résumé, chaque virage d'un aéroplane nécessite que l'appareil s'incline
transversalement d'une quantité donnée. De plus, il aura presque toujours
pour effet d'abaisser la trajectoire. Les aviateurs devront donc, pour con-
server en fin de virage leur altitude primitive, s'élever avant d'entrer en
courbe.
Les considérations qui précèdent fournissent une explication des diffi-
cultés éprouvées par les aviateurs pendant leurs virages et de certains acci-
dents survenus au cours de leur exécution.
ÉLECTRICITÉ. — Sur le profil des masses polaires de dynamos.
Note de M. Pacl Giraui/p, présentée par M. Mascart.
Nous nous proposons de trouver le profil des masses polaires donnant le
minimum de courants de Foucault à la périphérie de l'induit pour un llux $
déterminé issu de chaque masse.
Les abscisses x expriment les longueurs prises à la périphérie développée
de l'induit à partir d'une origine correspondant au milieu d'un intervalle
polaire; les inductions dans l'entrefer sont désignées par r = B, les lon-
gueurs d'entrefer simple correspondantes par o.
i étant la longueur de la masse parallèlement à l'axe de rotation q\x, l'ab-
scisse correspondant au milieu de la masse, la condition de flux constant
s'exprime par
(l) <P=2l I Vi
■ c/x.
La perte par courants de Foucault dans un élément de la périphérie de
l'induit passant de o à ax, est
en désignant par Â- une constante.
Nous cherchons la fonction y rendant ^, minimum tout en respectant la
condition (i).
W
Pour cela, nous faisons subir à y une variation ô)-; il en résulte pour — - (en négli-
SÉANCE DU 18 MAI 1908. IOO9
jeant un infiniment petit d'ordre supérieur) une ^■ariation
ik J dx dx
Intégrant par partie,
aA-nZ?'-^' -' ' --^<^^^^-
'/ ë^-
Le premier terme du second membre est nul à la fois pour x = o (puisque alors j = o)
et pour X = xJ puisque alors, y étant maximum, -^ =: o |. 11 reste donc
.W r'd'Y^ ,
2K J„ dx-
La perte sera minimum lorsque sa variation sera nulle, c'est-à-dire pour
(2) J -jpoydx-o.
Mais de l'équation de liaison (1) il résulte que, 4» étant constant, sa variation est
nulle
(3)
/ or dx = o.
Et l'on voit aussitôt que la condition (2) est satisfaite, puisqu'elle se ramène alors
à (3), si
^-)
dx'- - '
A étant une constante.
Intégrant, en tenant compte de ce que
y^O pour .1' ^ o
et que
dv
-f- = o pour x^x,,
dx
on obtient
3<I> J? / X
2 l x^ x^ \ 2 X,
j = B=^ (.
Oi% si nous désignons par B„„y rindaction constante qui procurerait le
même flux $ pour une longueur constante d'entrefer A et la même force
magnétomotrice d'entrefer F^, nous obtiendrons
(4)
(5)
^moy \
ô 1
I
A~3 /
^\'
I()U> ACADEMIE DES SCIENCES.
en posiinl
.^± et B - t* - t''^
Il est facile de déduire des équations (4) et (5) un Tableau d'application
générale et des courbes donnant les valeurs de (g-—) et de (^^ ) en fonction
der.
PHYSIQUE. — Sur l'examen ultramicroscopique (les centres chargés en suspen-
sion dans les gaz. Note de M. i>e Iîri»gmi: , présentée par M. Mascart.
Nous avons, dans une Note précédente (Comptes rendus, 1908, p. 624)
signalé la présence simultanée dans les gaz d'étincelle de gros ions et de
poussières ultramicroscopiques en suspension ; l'élude de ces poussières nous
a conduit à penser qu'on peut les identifier aux gros ions.
On peut très aisément étudier ces particules au microscope en visant,
avec un faible grossissement la partie condensée il'un faisceau lumineux
puissant ainsi que M. Zsigmondy, Puccianti et Vigezzi l'ont fait pour
étudier les mouvements browniens de certaines fumées; c'est en réalité un
procédé ultramicroscopique.
Si la pelile boîte à faces planes qui contient le gaz est placée dans une cuve à liquide
isolant tel que l'huile de vaseline on parvient à la fois à éviter presque complète-
ment les mouvements de convection thermique et à établir entre deux faces métal-
liques opposées de la boîte une dillercnce de potentiel de quelques centaines de volls.
En établissant le contact, (ui voit 1res netteiuent une partie des granules aller dans
le sens du champ, une autre en sens opposé, tandis qu'une troisième fiaclion ne se
transporte pas: ce sont les ions positifs et négatifs et les centres neutres (rappelons
que, dans le cas du transport des colloïdes dans les liquides toutes les p irlicules sont
entraînées par le champ et toutes dans le même sens).
Au bout de peu.de temps il ne reste plus dans le champ du microscope que les
particules neutres; les autres ont été rencontrer les électrodes et y 1 estent fixées ; on
peut alors montrer que l'action des radiations ionisantes, radium, rayons de Rôntgen,
a pour effet de charger une fraction de ces centres neutres qui deviennent de gros ions
des deux signes et sont sensibles au chanq) électroslati(]ue.
Plusieurs applications intéressantes peuvent se déduire de la méthode
précédente qui s'applique à la plupart des suspensions gazeuses :
Ainsi, j'ai mesuré directement les mobilités en évaluant le temps que les
ions mettent à parcourir une division de micromètre et confirmé les résul-
tats fournis par les procédés clectromélriqucs.
SÉANCE DU l8 MAI 1908. lOIl
J'ai également examiné, avec un fort grossissement et par un dispositif
ultramicroscopique tel que celui de MM. Cotton et Mouton, les particules
qui finissent toutes par se lixer aux parois par suite de la dilTusion ou de la
lente action de la pesanteur; leur nombre, évalué comme celui des globules
sanguins et comparé à la quantité d'électricité de chaque signe que portait
1""' du gaz primitif fournirait une valeur intéressante de la charge de
chaque centre.
Il est enfin très instructif de remarquer que la théorie de la conductibilité
des gaz renfermant des gros ions a été déduite (par M. Langevin) de la
théorie des ions des rayons de Rôntgen; Tobservation direcle et iwlivuluelle
des centres dans le premier cas apporte un argument indirect, mais frappant,
en faveur de la théorie qui attribue la conductibilité gazeuse en général à
des charges des deux signes en sus[)ension dans le milieu isolant et obéissant
dans leur ensemble aux lois de l'Electrostatique.
ÉLECTRICITl:. — Sur la recombinaison des ions dans les diélectriques. Note
de M. 5*. Laxgevix, présentée par M. Mascart.
Kn admettant que dans les gaz la recombinaison des ions de signes con-
traires est due à l'attraction de leurs charges électriques, j'ai pu prévoir ('),
entre le coefficient de recombinaison y. et les mobilités >{:, et X\, des ions po-
sitifs et négatifs, la relation
a
(>)
/l7r(A-,-
J'ai désigné ce rapport par la lettre t.
Une méthode directe de mesure du rapi)ort i m'a permis de vérifier expé-
rimeutaleuienl l'inégalité précédente pour lair et le gaz carbonique, et de
montrer fjue, conformément encore aux prévisions de la théorie, le rapport £
s'approche d'autant plus de l'unité cjue la pression est plus grande, que le
déplacement des ions devient plus difficile; la limite i est atteinte lorsque
tontes les rencontres entre des ions de signes opposés sont suivies de reconi-
l)inaison.
J'ai montré depuis (-j comment ce lapport £ joue un lùle essentiel dans
tous les problèmes relatifs au courant dans les gaz ionisés et comment sa
(') P. Langiîvin, Comptes rendus, l. GXXXiV, 190.',, p. 533.
(') Cours du Collège de France, 1902-1904.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 20.) I^-^
loi 2 ACADEMIE DES SCIENCES.
valeur détermine aussi bien la forme des courbes de saturation (jue la rcpar-
tilion du champ électrique à l'intérieur du f^az.
Les mesures faites par M. E. Bloch et par moi (') sur les ions issus des
flammes, moins mobiles que les ions oïdinalres. ont donné la valeur 0,7, et
M. G. Moreau (-), en déterminanl sépan'ineiil le coefficieuL de recoiiiijiiiai-
son et les mobilités des gros ions produits par vaporisation de sels à haute
température, a obtenu pour t des nombres très voisins de l'unité.
li. Le fait, signalé par 1'. Curie (') pour les liquides et par M. H. Bec-
querel (*)pour les solides, que tous les diélectriques deviennent conducteurs
sous raclion des radiations nouvelles, permet de chercher de nouvellrs con-
firmations de la relation théorique (i), légèrement modifiée par l'intervention
du pouvoir inducteur spécifique K du diélectrique dans raclion muluelle
de deux ions de signes contraires, et mise sous la forme générale
lia
4 71 (/,-,+ /„,)
La très grande lenteur de la recombinaison dans ces diéleelricjues denses
fait que la conductibité persiste un temps notable après que Faction des
rayons a cessé et permet d'employer pour la mesure directe du rapport t une
méthode remarquablement simple basée sur la remarque suivante :
Pour des champs électri(|ues assez faibles, le courant produit à travers le
diélcctri(jue ionisé obéit à la loi d'Ohm, avec une résistivilé p, inverse de la
conductibilité, et donnée en fonctiondesmobilitésetde la densité en volume«
des charges positives ou négatives portées par les ions |)ar la relation :
^" (A-, + /■.)"
(^elte lésistivilé augmente avec le temps pai' suite de la recombinaison;
comme celle-ci s'edéctue suivant la loi
du
—r=^ — cri-.
dl
on en déduit
dp « 4 7t
dt {/,-,+ /■.) K
£.
(') W I.ANGKYiN et E. Bloch, Comptes rendus, l. (iXXXIX, 1904, p. 792,
(-) G. MoitiîAU, Annales de Chimie el de Physique, 8= série, l. VIII, 1906, p. 235.
( ') I'. CiiiM-, Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902, p. 420.
(') II. Becquerkl, Comptes rendus, l. CXXX\'I, 190.3, p. i\y3.
SÉANCE DU l8 MAI 1908. IOl3
La résistivité p, et par suite la résistance R qu'oppose au passage du cou-
rant le diélectrique ionisé placé entre deux conducteurs de forme quel-
conque, doit donc augmenter linéairement en fonction du temps, d'où une
première vérification possible de la loi de recombinaison, au moins dans
rhy|)0tlièse où le diélectrique rendu conducteur ne renferme qu'une seule
espèce d'ions de chaque signe.
D'autre part, si C est la capacité du condensateur formé par les deux con-
ducteurs considérés, on a entre elle et la résistance R la relation connue
et pai' suitt?
47:
dR _ K dp _ Kx
dt fii: dt [\T.(l(i+ ki)
Pour mesurer £, il suffit donc de suivre l;i loi de disparition en fonction
du temps de la conductibilité acquise antérieurement sous l'action d'un
rayonnement par le diélectrique d'un condensateur de capacité connue;
£ étant un rapport, aucune mesure absolue n'est d'ailleurs nécessaire j)Our
l'obtenir, et l'on peut ramener sa déteruiinalion à des mesures de rapports
de temps et de déviations.
Des expériences sont en cours pour l'application de cette méthode, et les
résultats qui en seront publiés ultérieurement par M. H.-C. Napier ontdéjà
donné pour £ des valeurs peu différentes de l'unité et inférieures à cette limite
comme le veut la théorie.
Il est remarquable que celle-ci se trouve vérifiée aussi bien pour les ions
produits dans les gaz que pour ceux incomparablement moins mobiles des
diélectriques solides, le rapport £ restant toujours voisin de l'unité alors que
ses deux termes, coefficient de recombinaison et mobilités, sont approxima-
tivement un million de fois plus petits dans le deuxième cas que dans le
premier.
PllYSKjUlc MOLÉCULAIRE. — [njluence de l'atmosphère ambiante sur
le frottement entre corps solides. Note de M. F. Ciiarro.\, transmise
par M. Lippmann.
Le frottement de glissement entre deux corps solides paraît varier avec
la nature de l'atmosphère ambiante.
I()l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'appareil qui m'a permis de constater ce fait se compose d'un cylindre C en laiton
poli tournant autour de son axe liorizonlal. Sur sa surface latérale, animée d'une vi-
tesse d'environ 80''"' par seconde, repose une brosse H en (lis de cuivre. L'emploi d'une
brosse m'a donné, comme à M. KroiicliKoli ('), des résultats plus constants qu'un
frotleur rigide.
Cette brosse est reliée au bras vertical d'un levier coudé mobile en O autoui- de
l'arête d'un couteau de balance. Le bras liorizonlal porte un plateau destiné à recevoir
des jioids. Le centre de gravité du levier est placé assez bas pour assurer la stabilité
de l'équilibre.
Une enceinte E, munie des ouvertures strictement nécessaires, entoure le cylindre
et la brosse. On y fait passer un courant lent de diflerents gaz, chargés ou non de di-
verses vapeurs.
Les pt)ids nécessaires ()Our établir l'équilibre ont été trouvés :
g
Air desséché 26
Air ambiant 20
Air chargé de vajieur d'eLiu 22
» de benzine 20
H " d'alcool 19
Sans avoir fait d'autres mesures quantitatives, j'ai constaté que les va-
peurs d'élher, d'essence de pétrole, et inènie de pétrole lampant, donnaient
des diminutions de frottement du même ordre de grandeur.
I.'air chassé par un soufflet se chargeait de vapeur en baiholant dans un
flacon contenant le liquide.
La vapeur employée n'était jamais saturante et il n'y avait pas trace de
buée sur le cylindre.
Je iTai au contraire observé aucune variation notable du frottement
en iulroduisant dans l'enceinte les divers gaz suivants, soigneusement des-
séchés :
Air, hydrogène, acide carbonique, élhylène.
ÉLECIKICITÉ. — Aitto-excùation d'un allenialtur tripliasé au moyen de
soupapes éleclrolyliques. Note de M. C. Li.mb, transmise par M. Lipp-
mann.
In alternateur triphasé, de faible [tuissance, 10 kilovollanq)ères, sous
1 1(1-1 20 volts, à jo périodes : s., a été utilisé pour ces expériences. Une
ballerie de six soupapes électrolyliques, à clapel d'aluminium, était montée
(') Tlièse de Doclora/, page 58.
SÉANCE DU l8 MAI 1908. 10 i5
sur les trois bornes du courant triphasé. Le circuit inducteur de ralterna-
tcur pouvait être animé, par le jeu d'un commutateur l)i[)olaire à deux di-
rections, soit par une distiihution à courant continu sous 220 volts, soit
par le côté roiiranl redressé de la batterie de six soupapes. Dans le circuit
induclcur était intercalé le rhéostat de champ ou rhéostat d'excitation.
l.'iilternaleur clant mis en vitesse, si le coininnlaleur élait monté sur les soupnpes,
l'excitalioLi de l'allenialeur ne se produisait )>as spontanément; mais il suflîsail d'exci-
ter d"al)ord, un peu forlemeiit, |)ar le courant continu, et d'inverser brusquement le
commutateur, pour voir le voltage induit, après une chute instantanée presque à zéro,
remonter rapidement jusqu'à plus de 120 volts, suivant la position du rhéostat. Ce
phénomène se produisait à l'allure d'une djnamo-sliunl, à couiaiit continu, dont on
ferme le circuit d'excitation.
A ce moment, l'alternateur triphasé fonctionnait en auto-excilation, par l'intermé-
diaire des soupapes électrolytiqnes. On pouvait faire varier le voltage commodément,
et dans de grandes proportions, jusqu'à 200 volts environ, par le simple jeu du rhéos-
tat d'excitation, alisolument comme dans le cas dune dynamo-shunt à courant con-
tinu. Ij'altei nateur a pu être mis en pleine chaige, partie sur des résistances non in-
ducti\es, partie sur une série de moteurs triphasés asynchrones. I^e débit faisait
naturellement baisser le voltage, mais il Qlait aisé de le remontei' par le jeu du ihéos-
lat. Bien entendu la variation du voltage, due à une variation de débit, élait plus
grande que dans le cas ordinaire de l'excitation indépendante; mais c'est également ce
qui se produit avec les d\ namos à courant continu ; le fait est bien connu et d'ailleurs
bien évident.
Il existe cependant une dilTérence avec les machines à courant continu :
c'est qu'il est nécessaire que le magnétisme rémanent de l'inducteur ait
une valeur suffisante pour que l'alternateur s'amorce spontanément, sans
avoir recours à l'artifice cjue j'ai dû employer : excitation préalable sur
courant continu et inversion brusque du cotntiiulaleur.
Cela s'explitjue aisément. Dans les généialrices à courant continu, surtout
les machines de construction moderne à faible entrefer, le moindre ilux
inagnéti([ue rémanent suffit à déterminer un courant dans le circuit induc-
teur, coiH'ant surexcitant les pôles et déterminant ainsi l'auto-excitation;
mais avec les alternateurs, il faut que ce fiux rémanent engendre une force
électromotrice suffisante pour vaincre la force électromotrice de polarisation
des deux soupapes qui se trouvent toujoiiis tiiontées en tension, et donner
ainsi un courant redressé, capable de surexciter les pôles. Or l'alternateur
que j'ai employé ne produisait guère plus de i volt à sa vitesse normale
de i5oo tours : minute, par le seul magnétisme rémanent de son inducteur.
J'ai voulu faire une détermination du magnétisme nécessaire, pour cette
IOl6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
machine. J'ai utilisé, dans ce but, quelques spires inductrices indépendantes,
animées par un courant auxiliaire pris par une source continue; Tenroule-
menl inducteur principal était branclié sur le côté courant redressé des sou-
papes. J'ai observé qu'il fallait faire croître le courant continu auxiliaire
jusc^u'à l'obtention de lo volls alternatifs environ ( tension composée). A ce
moment, spontanément, le voltage s'élevait avec une rapidité croissante,
jusqu'à 200 volts environ, si le circuit inducteur se trouvait dépourvu de
rhéostat. On pouvait, dès que l'auto-excitation se produisait nettement,
supprimer le courant continu auxiliaire : le voltage continuait à s'élever
jusqu'à sa valeur limite : 200 volts enviion.
Rien.ne serait donc plus facile que d'obtenir ce résultat, en constituant
les noyaux inducteurs d'un alternateur avec de l'acier à aimant trempé ou
conqjrimé, ou même de la fonte ayant une force coercilive suffisante. J'ai
vu fréquemment des dynamos à courant continu, à ciicuil magnétique en
fonte, donner, à vide, par leur seul magnétisme rémanent, a.j à 3o pour 100
du voilage normal : c'est bien plus (pi'il n'en faudrait. Il suffirait (pie le
constructeur excitât une première fois Tinducleur par du courant continu.
Le courant redressé, obtenu par si\ soupapes électrolytiqiies, est assez peu ondulé,
étant donnée suitoiil l'iruluclance propre au circuit intlucteur; mais il sérail aisé de le
rendre encore plus continu, si on le reconnaissait nécessaire, en introduisant spéciale-
ment en circuit une bobine de réaction (self-inductance) aussi dénuée que possible
de résistance ohmique.
Le rendement des soupapes électrolytitpies étant de l'ordre de75 pour 100,
en puissance, on voit que ce procédé d'auto-excilalion est, à ce point de
vue, au moins équivalent au procédé habituel d'excitation par une excita-
trice 011 une source séparée.
J'ai fait quelques expériences en vue d'obtenir l'auto-excitalion de l'alter-
nateur, monté en alternatif simple, ou monophasé. Je n'ai pu y réussir,
il fallait, pour obtenir à vide ii5-i2o volts, que le courant continu auxi-
liaire donnât à lui seul un flux magnétique engendrant 3o à 35 volts; la
fermeture du circuit redressé des soupapes (batterie de quatre seulement,
dans le cas de l'alternatif simple) augmentait alors le llux jusqu'à l'obten-
Iton des 1 10-120 volts; mais il n'y avait pas auto-excitation, au sens ordi-
naire du mot, c'est-à-dire élévation spontanée de la force électromotrice
sans rien toucher au circuit inducteur. 11 est vrai que, dans le cas du tnono-
phasé, avec batterie de quatre soupapes, le courant redressé passe par zéro
(et même en dessous par suite des fuites des soupapes), ce qui n'a pas lieu
SÉANCE DU iS MAI lC)oS. mij
avec six soupapes montées sur le Iripliasé. En ne redressant le courant
alternatif qu'avec une seule soupape, j'ai observé que la surexcitation due
au courant redressé n'augmentait (juc de 2 à 3 pour Kiole voltage akernalif
obtenu par le courant continu auxiliaire.
Il serait peut-être téméraire de conclure, de cette seule expérience, que
l'auto-cxcltalion d'un alternateur monophasé, au moyen de soupapes, fût
impossible; mais je crois (pi'il sciait nécessaire d'user d'un artifice spécial
pour rendre le courant redressé plus continu : self-inductance, ou conden-
sateur élcctrolylique de grande capacité électrostatique, formé par une
soupape à deux clapets d'aluminium (anode et cathode), ou même une
batterie d'accumulateurs, qui pourrait être de très faible capacité, c'est-
à-dire s■,\\l^> for r?ia/i()n nolal)lc. Ces [irocédés de régularisation du couiant
redressé des soupapes électroly tiques ont été' déjà indiqués par divers expéri-
mentateurs. Mais ce sont là des complications qui réduisent l'intérél du
procédé et sont, en tous cas, inutiles pour un alternateur triphasé et, très
vraisemblablement aussi, pour un alternateur diphasé.
tLECïi'.lCITÉ. — Sur les différences de potentiel de contact entre métaux
et liquides. ÎNote de M. L. lÎLOCii, présentée par M. H. Poincaré.
Il existe un certain nombre de mesures sur la différence de potentiel métal-
liquide, mais nous n'avons connaissance d'aucun travail systématique sur
la variationde la dilïérence de potentiel métal-éleclrolytique quand la concen-
tration de l'électrolyte varie. Trois sulfates métalliques ont été étudiés par
M. Gouré de Villemontée dans sa Thèse de doctorat { ').
Il nous a semblé intéressant de mesurer la différence de potentiel entre
métal et eau distillée, et de rechercher comment varie cette différence lors-
(ju'on passe de l'eau à des solutions aqueuses de concentration variable. La
méthode choisie est celle du condensateur de Vol ta. On s'est assuré que la
principale cause d'erreur de cette méthode (condensation de liquide sur le
plateau métallique) est négligeable pendant une série d'expériences.
(') Voir GoURÊ DE VlLLEMOMÊE, Tllèse, p. I 14-
iniS ACADÉMIE DES SCIENCES.
La niélliode ne fait coniiaîlrc naturellemenl que les difTérences de potentiel apparentes
(dans l'ail). Le plateau métallique invariable est un disque de zinc oxydé. Ce disque
a parfois été remplacé par un disque de zinc nickelé. Certains résultats ont été con-
trôlés au moyen d'un compensateur à poloriium.
Par rapport au zinc oxydé, l'eau distillre du laboratoire présente une dif-
férence de potentiel de contact (positive ) voisine de i volt. L'acide sulfu-
rique, l'acide chlorliydrique, en solution normale, présentent des dilTérences
de potenliel (positives) noiablemeni plus grandes ( i ^',-20 environ ). Lorsqu'on
dilue prog-ressivement une solution acide normale, la dlITérence de potenliel
(lecroîl co/islatninent sans présenter de maximum ni de minimum.
Le carbonate de soude normal, la soude normale, rammoniacjue, pré-
sentent des différences de potentiel notableincnl moindres qnc l'eau. Par
dilution progressive, ces diiFérences croissent régulière ment, sans offrir de
maximum ni de minimum.
Les sels comme le chlorure de sodium normal; les sulfates de zinc, de
nickel, de cuivre en solution normale, présentent, par rapport à l'eau dis-
tillée, des variations faildes ou douteuses.
Si Ion part de l'eau distillée, l'addition d'a«e goutte d'acide sulfuriqueou
de soude normale (dans 240'™' d'eau) produit plus de la moitié île la varia-
tion totale qu'on observe on passant de l'eau pure à la solution normale
elle-même.
Quand l'addition d'une goutte d'acide a produit une variation dans un
sens, l'addition d'alcali annule celte variation et crée une variation en sens
contraire, qu'une nouvelle addition d'acide inverse à son tour.
Nous concluons de là que :
1° La dillérence de potentiid de contact (appaienlc > iMitre niiHal et liijuide
est |)lus petite pour les solutions alcalines que [jour l'eau, plus petite pour
l'eau (jue pour les solutions acides. Les sels donnent des effets peu didé-
rents de l'eau;
i>" Cette différence de potentiel varie constamment dans le même sens
quand on passe de la soude normale à l'acide sulfuriipie normal;
3" Les variations les plus grandes s'observent pour les dilutions extrêmes.
Elles sont susceptibles de mettre en évidence des traces d'acide ou d'alcali
qui échappent aux réactifs colorés.
SÉANCE DU l8 MAI igoS. ÏO\()
RADIOGKAPHIE. — Radiographie des poumons et de i estomac des fœtus
et des enfants murt-nès. Note de M. Bouchacourt, présentée par
M. Bouchard.
A propos de la Communication faite le 4 mai 19^^ à l'Académie des
Sciences par M. Perrier, au nom de M. Cli. Vaillant, je demande la permis-
sion de présenter les observations suivantes :
1° Radiographie des poumons. — 11 est certain que, chez les enfants ayant
respiré, les poumons forment une tache plus ou moins claire sur la radio-
graphie, par suite de la présence d'une notable quantité d'air à ce niveau.
Dans les deux cours que j'ai fait deux fois par an (' ) (stage d'hiver et stage
d'été) à la Clinique Tarnier, de 1898 à 1907, j'ai toujours insisté auprès des
élèves (en leur montrant de nombreux clichés à l'appui) sur la valeur de ce
procédé de docimasie pulmonaire radiugraphique, qui avait surtout
l'avantage, sur le procédé de docimasie pulmonaire hydrostatique, de ne
pas nécessiter l'ouverture du cadavre.
Dans ces deux procédés, il y a d'ailleurs une cause d'erreur : c'est l'insuf-
flation pratiquée dans l'espoir de ranimer Tcnfant né en état de mort appa-
rente.
Mais j'ai toujours noté que dans ces cas l'air n'arrivait pas jusqu'aux
sommets des poumons, qui restaient opaques.
Il y a lieu de noter d'ailleurs que, chez l'enfant ayant nettement respiré,
les dill'ércnts diamètres de la partie supérieure du thorax sont notablement
plus grands que ceux de l'enfant qui n'a pas respiré spontanément.
2° Radiographie de l'estomac. — D'après les nombreuses radiographies
de nouveau-nés que j'ai laites, l'estomac est surtout visible dans les deux,
cas suivants, par suite de la présence de gaz dans son intérieur :
A. Dans les cas de fœtus ayant été insufllés (surtout par le procédé dit
de bouche à bouche), par suite de la présence d'une quantité plus ou moins
grande d'air dans l'estomac.
B. Chez les fœtus morts depuis plus de 48 heures, par suite du dévelop-
pement des gaz de la putréfaction. Dans ces cas, non seulement l'intestin
mais l'estomac sont nettement visibles. Les anses intestinales sont déli-
mitées, le diaphragme refoulé, etc., de façon très variable suivant le degré
de putréfaction.
(') Sur les applications de la radiolog,ie à l'Obslélrique.
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. GXLVI, N° 20.) l34
I020 ACADEMIE TJES SCIENCES.
CHIMIE PHYSIQUE. — Observations sur le temps employé par les corps
pour se dissoudre. Note de M. Gastox Gaillard, présentée par
M. J. Violle.
Les observations que nous avons faites sur le temps que la précipitation
met à apparaître dans les solutions d'hyposulfile (') nous ont amenés à
étudier, au même point de vue, la dissolulion des corps.
Comme on le sait, d'après G. -A. HulcLl ('), Boyer-Guillon C"),
J. Schiirr (^), Bruncr et Tolioczke {'), la dissolution dépend de nombreux
facteurs qui rendient fort difficile toute observation de ce genre.
D'une façon générale, nous avons jelé des poids donnés de sel dans des quanlilés
délerminées de dissolvant à une température connue. F^a diffusion était rendue la plus
active possible et maintenue constante par un agitateur mù par une turbine réglée à
une certaine vitesse, et l'on a compté les temps jusqu'à la disparition entière du sel.
Ces expériences ne peuvent valoir comparativement que par séries, pour des cristaux
de grosseur semblable et une égale diffusion, car pour un même sel les écarts sont con-
sidérables, selon la gro-seur des cristaux et l'agitation de la dissolution. Si l'on pul-
vérise les cristaux, la dissolution se fait d'une façon beaucoup plus rapide, mais il
subsiste entre les sels des différences comparables à celles qu'on observe en opérant
sur les cristaux mêmes.
Sans parler des nombreuses expériences que nous avons faites avec divers
sels et pour lesquels il est difficile de donner des résultats comparatifs à
cause des formes difi'éreiiles qu'ils revêtent, il est intéressant de remarquer
que, pour certains d'entre eux, il se manifeste des relations avec la nature
de leur acide ou le poids de leur raéljtl, I^.ii opérant avec uj) même corp.Sj
nous avons vu que :
1° Pour des quantités croissantes, le rapport des durées à la concentra-
tion obtenue est d'abord sensiblement constant dans les limites de nos expé-
(') Comptes rendus, t. (1\L, lyoj, p. 652.
(2) Zcitsch. f. pliys. Chem., t. XXXVH, i8 juin 1900, p. 385.
(') Élude sur la solution de sulfate de chaux {Annales du Consen'aloirc,
igoo).
('■) Journal de Chimie physiiiac, t. Il, 190 '|. p- î'iS.
(') Id., t. III, 1905, |). (J25.
SÉANCE DU l8 MAI 190S. I02I
ricnces, pour s'élever ensuite :
t = 30°.
— t = l')°.
(sous forme SO'Na^ Sucre
l'.Mii- .'oni)B. de semoule). ( peiils cristaux). (cristallisé).
e m s m I* m s "' „^
.00 i.5o à 2 ?. .3o à 2.45
m s ni
1 00 2 . 1 5 à 2 . 25 3 . 3ô à 4 2 . 45 à 3
200 2 . 3.5 à 2 . 45 7 . 3o à 8 3 . 1 5 à 3 . 3d
3oo 3.20 à 3. 3o i4 à 16 4
400 3.40 à 3.. 5o » 4- 3o à 4-45
5oo 4-10 >* 5.i5à5.3o
2" On constate un rapport entre la valeur de la solubilité et celle du
temps employé, et, dans certains cas, en faisant varier la température, on
voit (pie la courbe des inverses des temps a une allure comparable à celle
de la solubilité; mais des sels ayant des coefficients voisins peuvent employer
des temps notablement différents, et la variation du temps avec la tempéra-
ture ne suit pas toujours celle de la solubilité, comme cela est à remarquer
plus spécialement avec le sulfate de soude ou de chaux.
2ni)^-' pour 2000?.
S'O^Na-. SU'Na-. Sucre.
0 m ^' m m m s m s
[5 2.45 10 à 12 2r45 à 3. 00
20 ... . » » 2 . 1 5 à 2 . 3o
3o » i"'3(y à i^i^ss ,.45 à 2
4o 1 . 4ô " 5o à I
5o » 5o' à i^io" 4o à 5o
60 ; 35= à 45' 2.5» à 3o= 3o à 4°
70.
80.
12" à i5'
i5'' à 18» »
3" Pour quelques mélanges de sels sur lesquels nous avons opéré (sulfate
etchromate de potassium, azotate de potassium et d'ammonium, chlorure
de sodium et azotate de potassium), le temps varie dans le sens de la modi-
fication de la solubilité, mais les variations sont peu sensibles.
4" Si l'on ajoute successivement une même quantité d'un corps à dis-
soudre aussitôt que la quantité précédemment introduite a disparu, on voit
que pour des concentrations croissantes les temps mis par un même poids
I022 ACADEMIE DES SCIENCES.
à se dissoudre augmentent de la façon suivante (') :
Surre.
Na
Cl
Sucre
On a ajouté
'oids.
l
=
i8".
t
= ao°.
Poids.
t ■■
= 12°.
lOOB.
s
100
m i
1 .3o
à
m â
..45
m 9
a.4o
m s
à 2.5o
100
m s
3.3o
ù
m 5
3.4.5
m i m
3.45
100
2
3. io
aoo
4 . 3o
3.45 à 4
lOO
2. lO
3
à 3.i5
Boo
5.45
à
6
4
lOO
3
à
3.3o
3.35
4oo
<)
à
9.1.5
4.3o
lOO
5
à
5. i5
3.5o
à4
.5oo
n
( i . 3o à 7
lOO
7.3o
à
S
4.43
))
»
»
100
»
5.i5
à 5.20
»
»
»
lOO
»
6.3o
»
))
»
100
»
7.40
»
j)
»
D'après les expériences précédentes et celles (jue nous avons faites sur la
précipitation, on peut se demander s'il n'y a pas, pour chaque corps, une
valeur de temps fondamentale. Dans ce cas il ne s'af(il plus de considérer
seulement la vitesse de réaction, c'est-à-dire le rapport de la niasse trans-
formée au temps, rapport dû aux valeurs combinées des difTérentes énergies
des éléments en réaction et des nombreu.x facteurs qui interviennent, mais
d'examiner l'action respective de cliaque élément. Il semble qu'on pour-
rail ainsi pour chaque substance dégager la notion d'une sorte de chimio-
chronicité, l'étude de la valeur propre du temps employé par chaque élé-
ment dans ses combinaisons permettrait sans doute de se rendre plus
complètement comjite des forces qui entrent eu jeu dans toute action chi-
mique et d'en mieux déterminer l'économie.
PHOTOGRAPHIE. - Sur une action pholngraphique de l(( lumière in fra-inuge.
Note de M. A. G.\itGA.>i de Mo.ncktz, présentée par M. Deslandres.
J'ai pu mettre en évidence une action particulière de la lumière infra-
rouge, en répétant, sur le conseil de M. Deslandres, les expériences bien
connues d'Edm. Bec(|uerel et de M. V . Villard sur les rayons destructeurs
et continuateurs.
(') H est ilifncile tie comparer ces temps aux 'iiU'érences eiUre la cnncerilralioii
finale et la concoiitration correspondant à la salur-atidii par siille di- la difficulté .de
l'expérience quand on a])proche de cette dernière.
SÉANCE DU l8 MAI 1908. I023
Ed. Becquerel avait reconnu que les rayons infra-rouges les plus voisins
du rouge détruisent l'impression produite sur une plaque par les rayons de
longueur d'onde plus faible, employés dans la photographie ordinaire.
M. Villard, en 1904, a obtenu le même résultat en remplaçant les rayons
lumineux par les rayons X. La destruction, qui s'étend de À 800 à Xiooo
environ, a été utilisée pour la photographie de cette région infra-rouge.
J'ai repris ces expériences avec les rayons X en faisant varier méthodi-
quement le temps de pose du spectre, et en employant, pour la çollimalion
des rayons et leur photographie, des miroirs concaves argentés qui ont
l'avantage de faire converger toutes les radiations sur un même foyer.
Ayant tout d'abord utilisé un spectrographe à prisme de fîint, j'ai con-
staté qu'il existe, immédiatement à la suite des rayons destructeurs, un
autre groupe de rayons moins réfrangibles et qui ont pour effet, non plus
de détruire l'impression produite par les rayons X, mais au contraire de
l'augmenter, en agissant en quelque sorte comme rayons continuateurs.
Pour rendre l'expérience plus concluante j'ai remplacé le prisme de Mini par deux
prismes de fluorine et, afin d'éliminer compltl'lciiienl l'hypolliése d'un voile par la
lumière dirtuse, j'ai placé devant la fente du speclrographe une cuve renfermant une
dissolution d'iode dans le sulfure de carbone. On sait que cet absorbant bien connu,
dû à Tyndall, arrête coniplèternenl toute lumière capable d'impressionner les plaques
photographiques à l'état normal et se laisse traverser par les radiations de longueur
d'onde comprise entre ). 800 et^l^.
Dans ces conditions, avec une lampe INornst de32 bougies et une plaque
Lumière 1, au gélatinobromure d'argent, voilée par les rayons X, il y a
naturellement absence d'impression du speclie avant 'À 800 et destruction
du voile initial de X800 à X920; mais, au delà, l'épreuve montre une aug-
mentation nette du voile, qui s'étend de X 9^0 à X i35o environ.
L'emplacement des différentes radiations dans lo spectre précédent a été calculé au
moyen de la série des indices de la (luorine d'apiès Hubens, le spectre lui-même étant
repéré par les raies de l'arc au lithium juxtaposées sur l'épreuve.
La même expérience faite avec des plaques voilées, non plus par les
rayonsX, mais par la lumière ordinaire (lumière rouge par exemple), ou
avec des plaques non voilées, ne donne pas trace de ce prolongement, même
avec des temps de pose considérables. Le phénomène en question paraît
donc jusqu'à présent spécial aux préparations photographiques ayant subi
l'action des rayons X.
Il convient de remarquer ici qu'il n'y a pas une analogie complète entre
cette nouvoHe action et l'etrel continuateur dHdm. Becquerel et de M. P.
I024 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Yillard, qui exige pour sa production l'emploi d'une préparation pliologra-
phique renfermant des sels d'argent solubles dans l'eau. Edm. Becquerel
avait reconnu que la présence de ces sels était rigoureusement indispensable
pour l'obtenlion de l'effet continuateur par les rayons jaunes et verts, et
M. P. Yillard, ayant récemment repris ces expériences, n'a pu obtenir aucune
continuation avec les plaques au gélatinobromure d'argent (').
Je me propose d'approfondir cette question, intéressante à des points de
vue diiférentSj et d'étudier notamment Tinfluence que peuvent avoir sur
l'intensité de l'impression et son étendue, d'une part la nature des rayons X
et leur durée d'exposition et d'autre part la nature des plaques employées.
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Étude cinématographique rles mouvements
browniens. Note de M. Viorou Hkmii, présentée par M. Dastre.
L'étude quantitative des mouvements browniens que présentent des par-
ticules très fines suspendues dans un milieu liquide ou gazeux est très diffi-
cile, à cause de la rapidité et de la faible trajectoire de ces mouvements.
L'observation directe au microscope ne permet d'obtenir (pie des données
schématiques sur ces mouvements. D'autre part, les recherches théoriques
d'Einstein, Marie Smoluchovvski, Langevin et Perrin montrent qu'il y a
un intérêt d'ordre général à étudier quantitativement ces mouvements.
Grâce à une installation raicrographique très coinplète du laboratoire
de M. François-Franck que je tiens à remercier ici pour l'accueil qu'il m'a
fait, et "-race à faide de M"<' Chevreton qui a établi un montage très perfec-
tionné de cinématographie microscopique, j'ai pu obtenir des vues cinéma-
tographiques des mouvements browmiens.
L'émulsion étudiée est du latex de caouchnuc dilué environ 5oo fois avec
de l'eau distillée; on choisit une émulsion contenant des grains bien isolés
et uniformes comme grosseur. Ces grains sont absolument sphériques et ont
environ i^ de diamètre.
L'émulsion est mise sur une lame porlanL un quiuliillatîe liés lin; on la recouvre avec
une lamelle qu'on Iule a la paraffine. De cette façon on peut conserver une émulsion
sansévaporalionpendiml [,lusieurs jours eimêthe semaines, et l'on conslale toujours des
mouvements browniens très nets. L'avantage du latex est d'une part l'uniformité de
(') liiiUelin de la Société française de P/iysi'/iw. i" fascicule, 1907, p. 7 : Sur les
actions ciiimiqiies de la lumière, par P. V illaru.
SÉANCE DU l8 MAI 1908. loaS
grosseur des giains, d'autre part leur densité, très voisine de celle de l'eau : elle est
égale à 0,98. On n'observe donc pas avec le lalev la répartition en profondeur que
Perrin a étudiée pour la gomrae-gutfe.
La pré])aration est placée en position exactement horizontale sous le microscope.
Les photographies étaient faites avec l'objectif apochromatique Zeiss de 2™"', Toculaire
à projection 4 et la distance de 24"'", ce (|iii donne un grossissement d'environ
Fig. ,.
'■--4
600 diamètres. La source éclairante est une lampp à arc de 3o anipèi'cs; le cinéma-
tographe est disposé directement au-dessus du microscope. Les ciii''r)iatcjj;raj)hics
obtenues contiennent vingt images par seconde et la durée de pose de chaiju/a iniai;e
est égale à t—ô '^'^ seconde; par conséquent, l'intervalle de lemjjs séparant deu\ imai;es
conséculives est égal à ^3 de seconde.
L■émul^ion choisie était suffisamment diluée pour que dans le champ il n'y ait
qu'une vingtaine de grains; de cette façon leur re])érage peut être fait avec exacti-
tude et l'on peut, en déterminant la position d'un grain sur une série de jiholographies
successives, dessiner la projection de la trajectoire décrite par chaque graiu. La figure
ci-jointe représente ces trajectoires pour cinq grains, les points successifs corres-
pondant aux intervalles de ^V de seconde; l'échelle donne la grandeur ilu p..
HésuUals. — La li\iicctoite déciùte par un grain est très complexe; elle
varie d'un grain à l'autre et elle est absolument indépeijdante pour chaque
grain, même lorsqu'on compare des particules voisines de ai^; cette trajec-
toire présente 1res souvent des variations très lirusques de direction.
1026 ACADÉMIE DES SClEiXCES.
Le drplacenient moyen coirespoiidanl à -^ de seconde varie très peu d'un
grain à faulre. \ oici par eveniple les valeurs moyennes pour dix grains pris
au hasard; ces moyennes correspondenl cliacune à seize déterminations
successives :
oH-,58 o!^,55 oP-,52 o!^,56 oH-,7o o^;6^ oV;6-; oP-,;! oV-,bô 0^70;
la moyenne de ces nombres est égale à
A = 01^,62.
La formule d'Einstein, établie égalemenl par Marie Smoluchowski et
Langevin, donne la valeur de ce déplacement moyen :
N Snnr '
il est la constante des gaz : 8,3i . 10' ; T = 290"; iN le nombre de molécules
par molécule-gramme : 7. 10-*; Tj la viscosité de l'eau : o,oi3; r le rayon
des particules : o,5 . lo"" cm et 2r la durée : -^ sec.
Cette formule donne comme valeur théorique de A, o'', 16, c'est-à-dire
u/ie i-'aleur plus de quatre fois plus faible que la grandeur trouvée expérimen-
talement (en effet, 0,62 est la valeur moyenne de la projection horizontale
du déplacement).
11 résulte donc de nos expériences que la formule d'Einstein ne donne
pas la valeur exacte du déplacement dans le mouvement brownien des grains
étudiés par nous.
On doit se demander à quoi peut être dû cet écart entre la théorie et
l'expérience. La formule d'Einstein montre que A" est proportionnel à la
durée ^. J'ai fait des mesures de déplacement de grains de quatre images
en quatre images, c'est-à-dire correspondant à —; àa seconde; la moyenne
trouvée est égale à i''-, i 1 au lieu de 2 X 0,62 = 1,24 exigé par la formule;
c'est un accord suflisaniment bon. Donc l'expérience vérifie bien la propor-
tionnalité de A- à la durée.
il reste à se demander si la relation entre A- et la viscosité et le rayon
est bien celle qu'admet Einslein, c'est-à-dire a-t-on le droit d'appliquer la
loi de Slokes au déplacement dans IVau de grains ayant ii^ de diamètre?
11 est possible que cette loi ne s'applique pas à des grains aussi petits. C'est
un point que l'on peut résoudre par l'étude cinématographique.
SÉANCE DU iS MAI If)o8 IO27
CHIMIE MINÉRALE. — 5'//' les iodomercurdles de thorium et d'aluminium.
Note de M. A. Duboix, présentée par M. L. Troost.
J'ai appliqué au thorium la méthode (pii m'a donné un grand nombre
d'iodomercurates nouveaux avec les iodures métalliques.
Je prépare l'iodure de thorium en atti^piaut du carbonate de thorine par
l'acide iodhydrique et évaporant à siccité au bain-marie. Je dissous alors
dans de l'eau, alternativement et jusqu'à refus, des portions de la masse
obtenue et de l'iodure mercurique, en maidant d'une douce chaleur. La
liqueur laisse d'abord déposer par refroidissement de l'iodure mercurique,
puis une masse cristalline que j'ai laissé reposer longtemps afin d'avoir des
cristaux plus gros. ^
Les plus gros cristaux, après que la masse eut élé séchée sur des plaques de poice-
laine, ont été triés avec une pince. Ils sont d'une déliquescence extrême (!t s'altèrent
aussitôt à l'air en devenant rouges. Aussi l'opération du triage et la mise en marche
de l'analvse doivent-elles être conduites très rapiilement.
L'analj'se montre qu'on est en présence d'un iodomercurate Tli I*, 5 H^ I-, 18II-O :
Trouvé. Gulculo.
Thorium 6,54 6,7.8 » 6,972
Mercure 3o,74 3o,83 » 29,989
Iode 53,24 53 , '\o 53 , 4 1 53 , Sa i
On voit que les ciislaux contiennent' un très léger excès d'ioduio mercuri((ue tenant
à un commencement de décomposition.
La propriété saillante de ce sel est sa facile décomposition par l'eau.
La liqueur qui baignait les cristaux avait une teinte brune très foncée par suite de
la présence diode libre; je l'ai éclaiicie par agitation en présence d'iodure mercureux.
ICIle devient alors jaune comme de l'huile d'olive. A la température de i8°,9 elle a
pour densité 3, 5 12, nombre très voisin, mais inférieur à celui de la densité de la solu-
tion saturée d'iodure de mercure dans l'iodure de baryum (liqueur de Rohrbacli).
Sa composition est la suivante :
I. II.
Thorium 10,07 10,26
Mercure 21 99 22,26
Iode 5i , 18 5l , 23
Eau (par dur.). . . . 16,76 16, 25
G. K., 1908, i" Semestre. , T. CXLVI, N" 20.) l35
l()-8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
iodomercurale d' aluminiiun. — J'ai indiqué précédemment ( ' ) qu'une solu-
lioii saluréed'iodure mercurique dans une solution d'iodure d'aluminium en
présence de l'air s;^c avait laissé déposer un oxyiodure dont j'avais pu obte-
nir une quantité assez grande pour en faire l'étude. Depuis cette époque
(aoùl 1907), la liqueur mère abandonnée dans une almospbère parfaitement
desséchante, en présence de baryte anhydre, a laissé déposer des cristaux
bien différents d'aspect. Ce sont des prismes très allongés, d'une déli-
quescence extraordinaire, dont je n'ai pu obtenir (pi'unc très petite quan-
tité, malgré la longue durée de l'évaporalion. L'analyse leur assigne la
formule
Ali', HgP, 8H'0.
Trouvé.
[. II. Cnlciilf'.
Aluniiniuin 2,78 < 2,78 2,683
Mercure 20,21 '9)94 i9>88p
Iode 63,12 63,38 63, 121
Ce corps se dissoul dans l'eau, sans donner le moindre dépôt d'iodure mercurique,
même après un temps prolongé ; sa grande déliquescence et la difficulté d'en avoir des
quantités suffisantes m'ont empêché d'en faire une étude plus complète.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur les composés définis du Hlicium et du palladium.
Note de MM. Vwi. Lebead et Piekre Jolibois, présentée par
M. IL Le Chatelier.
On sait depuis les expériences de Boussingault^^- ), sur la siliciurationdu
platine et de quelques autres métaux, que le palladium peut fixer le silicium.
Ce savant a reconnu (jue le palladium chaufle au rouge blanc dans une
bras(jue de silice et de charbon augmentait de poids (3,r) pour 100) et il
a démontré que cette augmentation devait être attribuée à la combinaison
du silicium. Depuis cette époque, il n'a été publié, à notre connaissance,
aucun document nouveau concernant les composés siliciés du palladium.
(') Sur que.lquex nouveaux iodomercurates (Comptes rendus, t. CXLV, 1907,
p. 7i3).
(-) BoussiNGAULT, Comptes rendus, t. LXXXII, 1867, p. Sgi. — Bull, de la Soc.
chini., 3"série, t. XXVI, 1876, p. 265. — Ann. de Chim. et de Phys.. '1' série, t. Mil,
1876, p. 140 et t. \V, 1878, p. 91.
SÉANCE DU l8 MAI 1908. 1029
Nous avons repris l'étude de la siliciuration du palladium et nous résu-
merons dans la présente Note l'ensemble des faits que nous avons observés
dans l'action directe du silicium sur ce m('"tal.
Le silicium et le palladium se comjjinent directement avec un déga-
gement de chaleur très apparent. Si l'on place dans un creuset de por-
celaine de Berlin, chaufï'é au moyen d'un chalumeau ordinaire, un mélange
intime de palladium et de silicium cristallisé, on constate d'abord un
retrait de la matière, puis brusquement, à une température de 5oo" à 600",
une incandescence vive se produit et la combinaison s'effeclue avec une
élévation de température suffisante pour entraîner la fusion de la masse.
Cette expérience nous a montré cju'il était possible de préparer facilement
des culots de palladium plus ou moins siliciés. La fusion a été obtenue dans
tous les cas dans des creusets en porcelaine de Berlin, chauffés au four For-
quignon.
La lenipéraUiie de fusion des mélanges de silicium et de (lalladiuni varie dans
d'assez grandes limites suivanl les proportions relatives de ces deuv éléments. En
raison des indications précieuses sur le nombre et la composition ds composés définis
que donne l'étude de la fusibilité, nous avons tout d'abord déterminé la courbe des
points de solidification commençante du système silicium-palladium. Cette courbe
part du point de fusion du palladium, i58- (Ilolhorn et Wien) (') et descend ensuite
jusqu'à 670", point qui constitue un premier nilninium pour un produit titrant 6 pour
100 de silicium. Un relèvement rapide s'observe ensuite et un maximum est atteint
pour un culot renfermant 11,76 pour 100 de silicium. Cette proportion de silicium
correspond à la formule Sil'd-. Le point de fusion de ce composé serait voisin de i4oo°.
Après ce maximum très accentué, la courbe descend de nouveau jusqu'à 760°. Le silico-
palladium fusible à cette température contient 16 pour 100 de silicium. Pour les
mélanges plus riches en métalloïde, la température de fusion croît jusqu'à 990°,
second maximum encore très accusé, qui fait prévoir l'existence d'un second siliclure
dont la formule serait Si Pd (21 pour too de Si). A 25 pour 100 de silicium, le produit
fond à 825°. C'est là un nouveau minimum correspojidant à l'eutectique. La température
de solidification s'élève ensuite lentement |iour atteindre le point de fusion du
silicium.
Nous avons en outre observé, à l'aide d'un clironographe enregistreur, les variations
de la vitesse de refroidissement. Pour tous les produits renfermant moins de 20 pour
100 de silicium, on constate un arrêt très net dans le refroidissement suivi d'une reca-
lescence qu'on peut même reconnaître en dehors de toute mesure, par l'observation
directe du culot. Avec le palladium silicié à 6 jiour 100, par exemple, cette recales-
cence se manifeste vers 600°. L'élévalion de la température est telle que la masse est
portée au rouge vif. L'augmentation d'éclat pari d'un point de la matière et se propage
(') MoLBouN cl WiEx, A/ui. l'Iiys. iin(/ C/iein. Wiedm., (2), t. LVl, 1890, p. 36o.
I()3o ACADÉMIE DES SCIENCES.
irune façon comparable à la crislallisalion d'une solution suisaliirée autour d'un germe.
Il semble bien en efiel qu'on soil en présence d'un phénomène de cet ordre, car nous
avons pu, sur le conseil de M. Le Clialeiier, empêclier la recalescence de se produire
en mettant en contact avec le culot, au moment où commence sa solidification, un
germe constitué par un petit fragment d'un culot précédent.
Dès que les produils siliciés renl'ermeiil plus de n pour loo de silicium,
l'observalion du refroidissement permet de reconnaître l'existence d'un
eutectique. C'est l'entectique SiPd— Si dont le point de solidification
est S-Aj" ainsi que nous l'avons déjà signalé.
Nous ne pouvons nous étendre ici longuement sur i'e\amen des surfaces
polies de ces divers palladiums siliciés. Nous indiquerons cependant qu'il
nous a permis de reconnaître riiumogénéité parfaite des produits titrant 11,76
et 21, o5 pour 100 de sicilium qui correspondent respectivement à SiPd-
cl SiPd. En étudiant des culots à diverses teneurs ayant subi la recalescence
et ces mêmes produits trempés avant l'apparition de ce phénomène, nous
avons constaté une diUérence de structure intéressante. Dans ce dernier cas
on observe toujours deux constituants se distinguant très facilement par
l'oxydation à chaud. Ces deux conslituants se révèlent comme très homo-
gènes. Lorsque la recalescence a eu lieu, l'un d'eux, le plus oxydable, est
parsemé de petits cristaux, dont l'apparition est, dans tous les cas, liée à la
production de la recalescence. Ce fait est en accord avec l'hypothèse que ,
nous avons déjà faite plus haut de la ciii-lallisation d'une solution sursaturée.
Le silicium libre peut être rais en évidence sur les surfaces polies dès que la teneur
en silicium dépasse 21 ,o5 pour 100. A 28 pour 100 de silicium on trouve le sili-
ciure SiPd cristallisé au sein de l'eutectique SiPd — Si. Pour les teneurs plus élevées,
le silicium cristallise en gros cristaux au sein de ce même eutectique. Dans les culots
très riches on ne rencontre plus cet eutectique et le siliciure Si Pd, très homogène,
cimente en quelque sorte lus ci istaux de silicium.
Nous avons pu isoler facilement le siliciure Sil'd eu soumettant à l'action
d'une solution de potasse étendue des culots coiilenant plus de 60 pour 100
de silicium total. Le silicium libre se dissout rapidement, puis l'attaque se
ralentit sans cependant cesser complètement. Mais il est très facile de
saisir le moment où le silicium libre a disparu. L(! dégagement gazeux très
lent qu'on constate ensuite est dû à une altération lente du siliciure lui-
nième.
Le siliciure SiPd se présente en ju-tits fragments très brillants d'un gris
bleuté, d'une densité de 7, h à i.o". U est attaqué à chaud par le fluor et le
chlore. Au rouge sombre l'oxygène donne naissance à une oxydation super-
SÉANCE DU uS MAI 1908. lo3l
ficielle qui empêche une action plus profonde. Ce siliciure est inallaqualjle
parTacidc cliloihydriquc et par l'acide suUurique, mais l'acide azotique et
l'eau régale le décomposent déjà à froid. Les lessives alcalines réagissent
lentement en donnant un silicate alcalin et du palladium.
L'analyse de ce siliciure nous a donné les résultats suivants :
Théorie
II.
pour SiPd.
■20,55
21 ,o5
78,97
78.95
Silicium pour 100 20.71
Palladium pour 100 78,80
Les essais que nous avons faits dans le but d'isoler à l'état crislailisé le
second siliciure SiPd' n'ont pas été jusqu'ici satisfaisants.
L'ensemble de ces recherches montre que le silicium et le palladium
s'unissent directement avec dégagement de chaleur et donnent deux sili-
ciures définis Si Pd' et SiPd. Le premier de ces conqjosés a pu seul être
séparé et analysé, mais l'existence de ces deux corps peut être affirmée en
raison de la parfaite concordance observée dans l'examen métallographique
et dans la détermination de la courbe de fusibilité du système silicium-
palladium. Les formules de ces siliciures sont comparaliles à celles des sili-
ciures de platine déjà connus. Enfin l'étude du refroidissement des palla-
diums siliciés renfermant moins de 20 pour 100 de silicium a permis
d'observer un phénomène intense de recalocence qui semble correspondre
à la cristalisation d'une solution sursaturée.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Mélhodc de dosage roliimétrique de l'acide larlriqiie
dans les tartres et les lies. Note de JM. Eji. I'ozzi-Escot, présentée par
M. Car no t.
Le dosage de l'acide tarlrique dans les tarlres et les lies, produits qui
sont l'objet de transactions commerciales très importantes, s'efï'ectue
suivant certain nombre de méthodes plus ou moins empiriques, qui
reviennent à isoler, avec une exactitude relative, le bitartrale de potasse,
qui est un peu soluble dans l'alcool, et à déterminer son poids. Quoique
ces méthodes aient été l'objet de très intéressants travaux, dans un très
grand nombre de pays et particulièrement de la part de M. Caries, il est
Io32 ACADÉMIE DES SCIENCES.
certain qu'elles ne répondent pas au rleojré de précision qu'on est en droit
d'exiger aujourd'hui dos ]>rocédés d'analyse servant de base aux transac-
tions commerciales. Elles donnent lieu à de fréquents conllils entre acheteur
et vendeur.
Toute la difficulté du problème réside dans le fait ([iie l'acide tarlrique
ne donne à proprement dire aucun composé insoluble dans l'eau, et qu'on
est obligé d'opérer en milieu alcoolique et de tenir conqjte de la solubilité
relativement considérable, dans ce solvant, des produits qu'on pèse. Il
sera facile de voir que la méthode voluniélricjue suivante donne des résul-
tais très exacts, et qu'elle présente d'anlrc pari loule la rapidité requise
poui- une opération industrielle.
< )n prolève is de lie ou de Uutre brut, on le place daiib une rapsule el l'on épuise
avec un excès de solution de carbonate de soude ou de potasse bouillante; on prépare
de la sorte loo'""'' d'une solution de tarlrate neutre, qui renferme tout l'acide tartrique
du produit primitif. On prélève 25""' de cette solution, qu'on met dans un petit
ballon, et l'on acidulé par un excès d'acide clilorhydrique; on fait bouillir pour chasser
l'anhydride carbonique el l'on alcalinise franchement par l'ammoniaque, de manière à
transformer l'acide tartrique en tartrate neutre; on ajoute alors 4o'^'"' d'une solution
décime de bromure de baryum ('BaCl^) dans l'alcool fort et environ ^S""' d'alcool
à g5". On agite el l'on filtre sur un creuset de Gooch de préférence; on lave le précipité
avec de l'alcool ajouté par petites portions.
Le tartrate de baryum précipité dans ces conditions est insoluble; on pourrait le
transformer en sulfate de baryum et déterminer l'acide tartrique par pesée, il est plus
simple d'opérer volumétriquement.
A cet eil'et, au liquide filtré contenant l'excès du bromure de barvuni, on ajoute un
peu d'eau et un excès d'oxalale d'ammonium; il se précipite de l'oxalate de baryum,
qu'on reçoit sur un filtre et c[u'on lave soigneusement avec de l'eau légèrement ammo-
niacale; on perce le filtre el, à l'aide d'une pipette contenant de l'eau chaude acidulée
à l'acide sulfurique, on fait tomber tout le piécipilé dans un beoher, on ajoute un
excès d'acide sulfurique et l'on dose l'acide oxalique avec une solution tilrée décime de
permanganate de potasse. Soit n le nombre de centimètres cubes de cette solution
ulili>ès, [\o — -n représente le nombre de centimètres cubes de solution décime de bro-
mure de baryum employés pour précipiter l'acide tartrique.
L'acide tartrique contenu daus la prise d'essai sera donc : (40 — 11) X. 0,0076 X 4;
la proportion pour 100 sera : 3(4o — n).
Cette méthode est très rapide et elle donne des résultats beaucoup plus
exacts qu'aucune des méthodes utilisées jusqu'ici; on voit qu'elle met à
profit d'une part l'insolubilité du tarlrate de baryum dans l'alcool et d'autre
part la grande solubilité du bromure de baryum dans le même solvant.
SÉANCE DU l8 MAI 1908. io33
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Élimination de l'oxyde de carbone du gaz de houille.
Note de M. Li'o Vi<;.\o.\, pri''senlée par M. Carnot.
La toxicité du gaz de liouille est due presque exclusivement à l'oxyde de
carbone, qu'il contient dans la proportion moyenne de 8 à 10 pour rob.
D'autre part, les canalisations conduisant le gaz d'éclairage des usines
productrices aux lieux de consommation ne sont jamais étanches; elles
perdent, en route, une fraction du gaz transporté. Les pertes peuvent
atteindre de 5 à 20 pour 100, suivant l'état des canalisations. Il résulte de
là que, dans les villes pourvues de distributions de gaz, les habitants sont
constamment soumis à l'action nocive de l'oxyde de carbone.
J'ai recherché, au laboratoire, les méthodes pouvant être employées pour
priver le gaz de houille, en totalité ou en partie, de l'oxyde de carbone qu'il
contient. Trois procédés me paraissent industriellement applicables. L'oxyde
de carbone peut être : 1° ou transformé en méthane; 2° ou transformé en
acide carbonique; 3° ou absorbé directemeut.
1° Transfonnalion en méthane. — La métliode d'Iiydrogéntitioii de Siibatier et
Senderens {Ann. de Chlm. el de Ph., 8° série, t. IV, mars-avril igoô), basée sur
l'action du nickel à 250°, permet d'éliminer coiii|ilètenienl l'oxyde de carbone en le
transformant en méthane. Le gaz de houille renferme, en effet, tous les éléments
nécessaires à l'accomplissement de la réaction
G0 + 3H'=CII'+HHJ.
Le gaz de houille doit être privé, au préalable, de benzène, qui serait transformé
en cyclohe\ane, et de composés sulfurés, qui stériliseraient le nickel.
Voici la composition volumétiique centésimale d'un échantillon de gaz de houille
avant et après l'action du nickel :
A\aiiL Après
( volume 4 'io'^"'')- (volume 29001111").
Acide carbonique 2 o
Oxygène I 0,20
Azote 3,10 4,3o
Hydrogène 46, 5o 25,90
Méthane 37,70 69,40
Oxyde de carbone 9)5o 0,09
Non dosé o,30 0,11
100, 00 100,00
L'application de la méthode Sabatier et Senderens permet de mélanger une certaine
lo'M ACADÉMIE DES SCIENCES.
propoilioii lie gaz à l'eau au gaz de houille, avant île le souraellre :i l'action du nickel
Soit, eu cllet, un mélange de :
H 5o
100'"' de gaz de houille. CH* 'lO
' CO 10
et de
20'°' de gaz à l'eau. ,
H lo
CO lo
Ce mélange contiendra essentiellement :
H Go'"' CH' 4o'"' CO 20>°'
Après réaction du nickel, on obtiendra :
CH», 6o-'
2» Transformation en acide carbonique. — En faisant passer le gaz d'éclairage,
préalablement privé de benzène, sur divers oxydes de fer, une poition plus ou moins
grande de l'oxyde de carbone est transformée en acide carbonique, suivant la tempé-
rature mise en œuvre.
La formation de l'acide carbonique est limitée pai- suite de la présence de l'hydro-
gène. H y a en même temps réduction du volume du gaz employé par suite de la for-
mation d'eau.
J'ai obtenu les résultats suivants avec dilTérents oxydes de fer (1, 11, 111), sur du gaz
contenant, avant réaction, 9,86 pour 100 de CO et i ,64 pour 100 de CO- :
Oxvde de fer 1.
Oxyde de fer II..
Oxyde de fer 111.
reinpéiatiires.
Réduplio
n de volume.
CO.
CO'.
435''-45o°
0
9-70
1,80
8oo''-9oo°
12,. 5
pour
100
8 , i5
3,55
I 100°
l5,2
"
7 '90
3,5o
900°
28,2
))
2, 10
9-90
I 1 00°- 12 00°
3 1 ,5
))
4,85
6,65
1000°-! 100°
33,3
»
3,.o
10,90
L'acide carbonique formé est absorbé par les moyens connus.
3" Absorption directe. — L'oxyde de carbone peut être absorbé à la température
ordinaire par contact avec une solution aqueuse clilorhydrique nu ammoniacale de
chlorure cuivreux. Voici les résiillats obtenus avec le chlorure cuivreux acide :
Composition centésimale volumétiique
du £82.
Avant liaiteincnt. Après traitement.
Acide carbonique 1,80- 1,8.") 1,70-1,95
Oxyde de carbone 10, 10-10, i5 0,90-1,10
Oxygène 0,60- o, 65 o,5o-o,6o
SÉANCE DU l8 MAI 1908. lo35
Les trois méthodes signalées permettent donc de supprimer ou de réduire
la proportion d'oxyde de carbone contenue dans le gaz de houille. Par leur
application industrielle, les inconvénients que l'emploi du gaz de houille
présente pour l'hygiène publique pourraient être atténués dans de notables
proportions.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le propargylcarbinol.
Note de MM. Lespif.ait et I'arisei.le, présentée par M. Haller.
On ne connaît actuellement qu'un alcool possédant les propriétés d'un
composé acétylénique vrai, l'alcool propargylique découvert par M. Henry,
nous nous sommes proposé d'en obtenir un autre, précisément l'homologue
immédiat du précédent, le butinol
CH = C-GH^-CH=OH.
Notre point de départ a été l'éther
CH^Br — CHBr — CH-— CH'^'OCH'
précédemment décrit par l'un de nous (Comptes rendus, t. CXLIV, p. 1 161);
cet éther, soumis à l'action de l'acide bromhydrique, nous a fourni le tri-
bromobutane-i.2.4, que nous avons ensuite attaqué par la potasse; il est
résulté, de cette attaque, un dibromure éthylénique, d'où nous avons pu
passer à l'alcool
CH^= CBr - CH=- CH^OH.
Ce dernier composé, chauffé avec une solution aqueuse de potasse, nous
a donné l'alcool primaire acétylénique en C'. Voici quelques données sur
les corps rencontrés dans ce travail :
Tribromobutane-i.i./i CH^Br - CHBr - CH^ - CH^Br. - Liquide
incolore, bouillant à 11 2"- 11 3" sous i3""°; pour l'obtenir, on fait passer
lentement un courant d'acide l^romhydrique dans l'éther métliylique, dont
il a été question ci-dessus, maintenu à 100°. Quand il ne se dégage plus de
bromure de méthyle, on sature le liquide d'acide bromhydrique à 0°, on
l'enferme dans un matras de Wurtz et on le maintient 10 heures à 100°
(analyse : Br 80,90; cryoscopie 3o6).
Dibromo-'i.l^-butène CW — CBr — CH-— CH'Br. — Liquide ])ouillant
à 57.°-6o° sous i4™"\ On l'obtient en ajoutant au tribromure précédent
c. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 20.) l36
Io3G ACADÉMIE DES SCIENCES.
20 pour 100 de polasse ordinaire concassée en niorceanxde la grosseur d"un
pois el porLant à l'éLullilion ; beaucoup de Iribromure échappe à l'attaque,
mais on le récupère par distillation fractionnée du produit recueilli. Si l'on
exagère l'action de la potasse, on obtient des produits acétyléniques dont
l'un est liquide et précipite en jaune le chlorure cuivreux ammoniacal,
tandis que l'autre, qui parait être gazeux, mais diiïérentde l'acétylène, pré-
cipite le même réactif eu rouge.
La formule que nous avons attribuée au dibromobutène obtenu ici
découle en partie de son mode de préparation, ainsi que du fait qu'on en
peut dériver un alcool acétylénique vrai; ce ne peut d'ailleurs être le di-
bromo-2.4-bulène I, corps dont s'est servi M. Griner lorsqu'il a réalisé la
synthèse des érylhrites, car il n'en présente pas les caractères. Il ne reste
alors comme formule possible que celle que nous avons adoptée ou la sui-
vante :
CllJ;i=CH -CIl--ClPBr.
Nous avons considéré celle-ci comme peu probable ; l'étude de l'action de
la polasse sur un corps très analogue au tribromobutane, la tribromhy-
drine de la glycérine, a montré en eft'et que le brome enlevé en premier lieu
est un brome primaire, à l'exclusion du secondaire [analyse : Br, r^,36\
cryoscopie, 209].
Bromo-2-bulëne-ï-ol-] Cil- = C Br - CH-— CH" OH . — Liquide
bouillant à 6c)"--j2° sous 1 1""" et vers 173°, mais avec décomposition semble-
t-il, sous yGo"""; on l'a obtenu en saponifiant son acétine, et on l'a desséché
sur l'oxyde de baryum [analyse : Br, 53,07; cryoscopie, i5(jj.
L'acétine de cet alcool bout à 75"-78° sous iS""^ [analyse : Br, 4i,o8;
cryscopie, 189]; elle résulte de l'action de l'acétate de potassium sur le
dibrom 0-2 -/[-butène.
//«^//io/ CH = C-CH^- CH^OH. — Liquide bouillanl a i33"-i3G°
sous 760°"". Il résulte de l'attaque de l'alcool précédent par une solution de
polasse dans l'eau (poide égaux de base et d'eau); on le sépare de l'eau qui
a distillé avec lui par le carbonate de potassium, le redislille, le sèche au
sulfate de cuivre blanc et le distille encore une fois (^^analyse : C, 67,78; H,
8,76; cryoscopie, 73).
Cette analyse montre que le coi'jjs n'est pas rigoaieuseinent exempt d'eau, mais nous
n'avons pu airivei- à mieiix; l'owtle de baryum attaque trop facilement lebutinol pour
être employé à la dessiccation de cet alcool.
Pour caractériser ce corps en tant (ju'alcool, nous en avons fait la pliényl-
SÉANCE DU 18 MAI 1908 10:^7
urêthane : avant enfermé dans un petit lube Talcool avec du carbanile,
nous avons chauflé !e tout à i/io'' pendant 10 heures, puis nous avons aban-
donné le liquide sirupeux obtenu dans l- vide sec. Les cristaux qui se sont
formés ont été dissous dans le pétrole (éb. So^-ioo") bouillant, ce qui a
permis d'éliminer un peu de diphénylurée; le produit déposé par refroidis-
sement a été dissous dans le minimum de benzène et reprécipité par addi-
tion de pétrole. On a ainsi la phényluréthane fondant à SG^-C)-]" (ana-
lyse : C, 69,44; H, G, lo).
Mais, si l'on veut caractériser le butinol en question, il est plus simple et
plus facile d'en préparer le dérivé Iriiodé suivant :
Truodobulénol Cl- = Cï - CH" - CH-OH. — On obtient ce corps en
précipitant le butinol par le chlorure cuivreux ammoniacal, essorant le
précipité jaune obtenu (dont la formation caractérise déjà la présence d'un
produit acétylénique vrai), puis délayant le précipité dans une solution
d'iode dans l'iodure de potassium et portant le tout progressivement à 100".
Il se forme alors, avec un très bon rendement, un produit presque insoluble
dans l'eau froide, qu'on peut extraire à l'éther et redissoudre dans le ben-
zène bouillant, d'où il se précipite bien pur par refroidissement. C'est le
triiodobuténol, corps fondant à iia^-u'i" (analyse : I, 84, o3; cryo-
scopie, 4 V^), se colorant très rapidement en rose sous l'action de la lumière.
C'est bien un alcool, car, en le traitant par le chlorure d'acétyle, on
obtient son acétine. On purifie celle-ci en la dissolvant dans un mélange
d'acide acétique et d'eau tièdes; par refroidissement, il se dépose des cris-
taux fondant à 5i°-52° (analyse : I, 77,01).
CHIMIE Ol^GANlQUE. — S'ir les dé/wés tnhahgénés mixtes du méthane. Note
de M. V. Anr.ER, présentée par M. A. Haller.
On ne connaît actuellement que les composés HCCi-I, HCClBr%
HCFClBr. J'ai préparé et étudié les produits nouveaux suivants : HCPCl
HCPBrelHCIBr-.
lodochloroforme IICICI- et cliloroiodoforme IlCr-Ci. — Sérullas (') puis
Boucliarclat (2) oui obtenu, en traitant l'iocloforme par le Ijichlorure de mercure, un
(') Sèrum-AS, Ann. de CInin. el de f^liys., V ^érie, t. XXXIV, p. 97.
(-) Boi'cnAUUAT, Liel). Ann., t. XXII, p. 233.
lo38 ACADÉMIE DES SCIEXCES.
liquide bouillanl vers i3o", el dans le(|uel 2" de cliloie ont remplacé l'iode. C'est
riodpchlorofornie HClCi-. Dans celte opération, il se forme toujours du chloro-
iodofornie qu'on peut obtenir en distillant dans le vide le produit brut de l'opération.
Ainsi, en distillant sous loo™"" de pression un mélan;;e intime de 700? HgCl- et
lioos HCP, on obtient 670s de distillât qui, par fractionnement sous Se"™, fournit
235s de HClCl- et 8288 de cldoroiodoforme pur passant à 88°.
Viodochloroforme IlCICl- bout à /Jo" sous So"'"' et iSi" sous 760"". Sa densité à
0° est 2,4i.
Le chloroiodoforine HCPCl est un liquide incolore, cristaliisable et fusible à —4°;
sa densité à 0° est 3, 17; il bout à 88" sous 3o"'™ et, en se décomposant, vers 200°
sous 760""™. Très instable en présence d'air et à la lunilère, il se colore rapidement en
violet, par l'iode mis en liberté; en présence d'eau el à l'air, il répand rapidement
l'odeur du gaz phosgène; il est probable qu'il se forme alors le composé COIGI.
A l'analyse il fournit : 2 Agi -h Ag Cl pour 100, calculé 2o4, trouvé 202. Son poids
moléculaire fourni par la cryoscopie dans le benzène a été : trouvé 3oi, théorie 3o2,5.
En opérant dans les conditions indiquées on obtient environ 3 parties de cet iodure
contre 2 parties de l'iodochloroforme; le rendement total des deu\ est de 96 pour 100
de l'iodoforme employé.
lodobroinoforme HCIBr'-. — Bouchardat {loc. cit.) a cru obtenir ce composé en
traitant l'iodoforme par le brome; en fait, il n'a étudié qu'un mélange de bromoforme
el d'iode. Lôscher ( '), en répétant ses expériences, a montré qu'en distillant ce produit
dans le vide on n'en retirait que du bromoforme.
On peut préparer facilement l'iodobromoforme en distillant sous ido"" un mélange
à parties égales de bromure de mercure el d'iodoforme. Au fractionnement, on ob-
tient, en partant de 800? de mélange, Soos de liquide passant de 80° à 100° sous 23™"",
et8o" de produit passant de 100" à 120° sous 2.5™'" et fondant vers SS^-ôô".
La partie de tète, fractionnée à nouveau, fournil l'iodobromoforme pur. C'est un
composé cristallisé, blanc, fusible à 22", 5, bouillant à loi^-io^" sous 5o"'" et 91°
sous 42"""- 11 est peu soluble dans l'éther de pétrole à 0°, et cristallise en grandes
tables blanches de celle solution. A l'état solide, il est assez stable à la lumière, mais ses
dissolutions sont très instables en présence d'air. Soumis à raction du brome, même
à 0° il se liansforme en bromoforme. Son poids moléculaire, déterminé par cryoscopie
dans le benzène, a été trouvé égal à 3o6 : théorie 3oo. A l'analyse, on a obtenu :
Agi + 2Ag|{r pour 100, 201,7 ' calculé 204.
Bromoiodoforrne HCI- Br. — On le trouve dans les portions de queue de la
distillation du produit brut de l'opération précédeiue; mais, malgré tous mes elTorls,
il m'a été impossible de l'obtenir pur par ce procédé. Si l'on fractionne la substance
par cristallisations successives dans la ligroïne légère (p. éb. ôo^-So"), on obtient
une série de cristaux mixtes commençant à fondre à So" et finissant à iio", sans
jamais saisir un produit pur. II semble à peu près impossible de le débarrasser
de l'iodoforme qu'il contient. Par contre, on peut l'obtenir facilement en faisant
réagir à froid le brome sur l'iodoforme, en solution dans le tétrachlorure de
(') LosciiEfi, Deulsch. cheni. GeselL, t. X\I, p. 4io.
SÉANCE DU 18 MAI if)oH. Io39
cailjone. Ainsi, en mélangeant i35" d'iodofoime avec 808 de CCI', el l'additionnant
peu à peu d'une solution de 4oe de l)iome en 8o? de CGI', en opérant à o" et laissant
revenir à -+- i5" environ après chaque addition, on obtient, en laissant 12 heures en
contact, un liquide danslequel la plus grande partie de l'iode cristallise. On enlève l'iode
dissous au moyen d'une solution de sulfite, et, après avoir chassé par distillation le
tétrachlorure, on obtient un résidu cristallin formé de bromoiodoforme et d'iodo-
bromoforme. Par cristallisation fractionnée dans la ligroïne légère, il se sépare en
beaux cristaux jaunes, hexagonaux, d'odeur sucrée el rappelant en même temps celle
de riodoforme, et fusibles à 60°. Le point d'ébnililion est de i 10" sous 2.5™"'. Ce composé,
très stable à la lumière, à l'étal solide, est extrêmement altérable en solution. Il a
fourni à l'analyse : 2AgI-l-AgBr pour 100, calculé 189, trouve 186. On a trouvé,
par cryoscopie dans le benzène : PM 347, calculé 35 1.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution des combinaisons du tétra-
méthyldiaminobenzhydrol avec quelques dérivés méthy Uniques . Note
de M. K. Fosse, présentée par M. A. Haller.
Cet alcool s'unit équimoléculairement aux éthers [3-cétoniques, aux
p-dicétones, au nialonate d'éthyle, en produisant 1"°' d'eau et une série de
substances, précédemment représentées par des formules brutes (').
La formule générale, la plus simple qui puisse leur être attribuée, est la
suivante :
(CH^pN./ \_CH-< >N.(CHM^
\ I \ /
Y-CII— X
Elle découle : de la combinaison de l'oxhydryle de l'hydrol avec i^' d'hy-
drogène du composé méthylénique et de la soudure des deux radicaux
résultants, carbone à carbone :
, ^ X , ^
'_/ >=< )CH-:OH + Hi— CH = 1I^0+ >=^^CH-CHCC-
(CHyN.<( ^/ \ I (CII^)-N.<( >/ \Y
Tous ces corps, traités par la diméthylamine en présence d'acide acé-
tique, brisent très aisément leur molécule; ils donnent naissance au compo-
sant méthylénique et à la leucobase du violet cristallisé.
L'aptitude de ces composés à rompre leur molécule pouvait conduire à
leur attribuer une formule de constitution en O, résultant de l'élimination
de 1™°' d'eau entre deux oxhydryles, celui de l'hydrol et celui de la forme
(') R. Fosse, Comptes rendus, t. CXLIV, p. 643.
I04o ACADÉMIE DES SCIENCES,
énolique du composé méthylénique :
CH'
[(CH^)îN.C'>IP]^CH-:OH+H;-0-C = CH-CO'.CHP
= }P0 + [(CH3)'-N.C«H*]^CII - O — C = Cil — CO'-.C'UK
Les recherches que nous avons poursuivies dans le but d'apprécier la
valeur de cette hypothèse nous amènent à poser la conclusion suivante :
En milieu neutre ou alcalin, les combinaisons létraméthyldiaminobenzhy-
dryl-méthyléniques ne peuvent être considérées comme des dérivés en O.
Le tétrami'thyldiaminobenzhydryl-acétylacétate d'èthyk C"' IP" O' N"
doit être représenté par la formule en C,
et non par la formule en O,
[(CH3)2i\.C''H']^CH — O — C=CH-C0-.CM4».
En elTet : i° Il possède une fonction célone, puisque l'Iivclroxylamine le transforme
en oxinie. Si ce corps était un dérivé en 0, dépourvu de fonction cétone. il ne pour-
rait se combiner à i'iiyilrowlamine, à moins d'une transposition moléculaire de la
.CO^CMl^
forme O en forme C. L'ar/zwe [(CH^)^ N.C' II'J'CII — CH— C = .^ .OU cristallise en
CH'
aiguilles. Fusion, bain de Hg, 2o5", n.c.
2° Il s'iivdroljse et se décarboxvie, en produisant une nouvelle cétone : \ajy--létra-
méthyldiaminobenzhydrylpropanone [(CH')-X.C''11*]^CH .CH^— CO — GIF. Ai-
guilles. Fusion 11g lie". Cette cétone a été transformée en o.riiiie
[(CIP)=N.C«H']'-CIl.CtP- C = X.OII.
Fusion Hg i36"-i37°, n. c. ; semi-carbazoïie
[(CH5)2N. C«H']^CH - Cil^ — C = N. XH .GO. NH^
I
GIF
Fusion, avec décomposition, Hg, à partir de i85°; dichlorhydrate
[ (GH')= . .\ . G« H']-^ . CH . C\V- . GO . GH' . -h 2 H Cl ;
chloroplatinate PtGl'H'H- [(GH^)^N.C«H' |-.G1I CIP.CO.GH'.
SÉANCE DU i8 MAI 1908. I o4 1
Le télraméthyidiam'tnobenzhydrylbenzoylacélate d'éthyle, C-*H'-0'N-,
/CO.CH^
possède une formule en C : [( CH')^\.C''H^ J'-CH — CHs „^J poris- Celte
constitution repose sur les faits suivants :
1° Ce corps s'hydrolyse el se décarboxyle en produisant une nouvelle cétone : la
tétraméthyldiaminobenzkydrylacélophéiione [ ( GIP )^ i\ . C H' J- CH . CH^ . CO . C H%
fines aiguilles brillantes, fondant à i!\b° n. c. Celte cétone a été transformée en
oxime [(CH')2N.C«H*]-^CH.CH2— G = N.OH; chloroplatinale
PtCl^lP, [(CH')n\.C«H']=CH.CH2.C0.C«H^
2° Sous l'influence de la potasse alcoolique concentrée, cet éther (3-cétonique subit
à la fois la rupture cétonique et la rupture acide. 11 se dégrade en lélraméthyldiami-
nobenzhydrylacélophénone. acide benzoïque, acide létraincthyldiainin.obenzhy-
drylacétique ('■) CO- et alcool. La formation de ces corps découle clairement de la
formule en C :
[(CH^)-^N.C«H']'^CH -CH/^^^Q^^Ijl^ + H^O
=:CO^+CM150H + [(CH3)2N.C«H-]-^CH.CH^GO.C«H^
/Ces CH»
[(CH')^N.C'II']^CH.CHÇ^^-J^^"^^ + 2K0H
= [(CIP)^N.C«H*]^CH.CH^CO^K + C'H^CO^K -H CU^50H.
Une forinule en O est incompatible avec la production de ces corps, à moins de
supposer la tautoniérisation du dérivé O en dérivé C.
Télraniéthyldiarninobenzhydrylacétylacélone C-^H'^O^N". — Nous lui
attribuons une formule en C : [(CtP)^N.C«H^J\CH.CH(^^Q " J^IJ,, à
cause de sa transformation quantitative parla potasse alcoolique en acétate
de K et tétraméthyldiaminobenzhydrylpropanone
[(CH3)2N.C«11']2CH.CH-— CO.CH\
mentionnée ci-dessus. Cette dégradation s'explique aisément avec la for-
mule en C. Avec une formule en O, elle exige une transposition molé-
culaire.
C) K. Fosse, Comptes rendus, t. CLXlll, p. 914, el t. CXLIV, p. 644.
Io42 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La télramèlhyldiaminohenzhydrylbenzoylacélone C^'H"'0-N- doit être
représentée par la constitution: [(CH')^\ . CH* j- CH.CH;^[::J^' ^!ÎJ'.
En eflTet, la potasse alcoolique transforme ce corps en deux monocétones, décrites
plus haut : la tétramélhyldiaminobenzhydrylacélone et la télramilhyldiamino-
benzhydrylacélophénone.
{{CVVY-^.C'-W'YCU-CrC^^'^^^' +KOH
■' XC0.C«H5
= C«H=C02K-t-[(ap)2N.C''H*pCH.CIP.CO.CFP,
[(CIPrN.C»H']^CH-CHÇ^^-^^jj3 + KOH
= CH^CO^K +[(CH^)^N.C»ll']-Cli.CH-.CO.CMP.
Ces transformations découlent aisément de la formule en C. Elles sont inexplicables
avec une formule en O, a moins de supposer la lautomérisation préalable de la forme O
en forme C.
L'hypothèse d'une formule en O ne peut être prise en considération pour
Vacide tétraméthyldiaminobenzhydrylmalonique et ses dérivés, déjà décrits.
Sa formule de constitution est la suivante :
Nous avons d'abord obtenu cet acide en partant du télraméthyldiamino-
benzhydrylmalonate d'éthyle, provenant liii-mème de l'action de l'hydrol
sur l'éther maloniquc. On peut directement le produire; suivant les condi-
tions de l'expérience, l'acide malonique et Fhydrol donnent naissance soit à
l'acide tétraméthyldiaminobenzhydrylacétique, réaction déjà signalée ('),
[(CIP)^N.C«H*] CH.OH -H CH2\^q!!Î
= H^O -+- CO^ + [(CH')'- N . C' II']2 CH . CH^COMI,
soit à l'acide tétraméthyldiaminobenzhydrylmalonique, réaction nouvelle,
[(CIP)M\.Cni*]-CII-OII + II.Cir^^^]'[
. \ v^vy" I 1
C) R. Fosse, Comptes rendus, t. GXLIIl, p. 914.
SÉANCE DU 1^ MAI 1908. Io43
CHIMIE OKGANiQUl^ — Sur (fiiclques colonints oithohcnzylés du triphé-
nylméthane. Noie de M.VI. A. Guvor et I*. Pig.xkt, présentée par
M. A. Hallcr.
On sait que toute sul)slitution en ortho vis-à-vis du carbone métlianique
d'un colorant du type du vert malachite confère au produit résultant une
résistance aux alcalis, variable avec la nature du groupe substituant, mais
indépendante du caractère positif ou négatif de ce groupe; la tendance ac-
tuelle est d'expliquer cette action protectrice des groupes ortho-substitiwuts
|)ar une influence d'ordre stérique qui imprimerait une stabilité spéciale au
complexe quinonique auquel est due la coloration.
En admettant cette interprétation, on peut prévoir que les radicaux sub-
stituants à poids moléculaires élevés exerceront une action très prononcée
et conduiront à des colorants présentant à ce titre un intérêt tout parti-
culier.
Nous nous sommes proposé de vérifier ces prévisions; il nous était facile
de préparer des colorants- du triphénylniétliane-o-benzylé en nous adres-
sant à des composés tels que :
Les tétraalcoyldiamido-o-benzoylhenzylbcnzènes,
/CO-C«H'--i\R^ (I)
XCH^-CH»— NH- (2)'
Les tétraalcoyldiamido-o-benzby dry Ibenzyl benzènes,
/CtIOH-C«H*-NH^ (i)
\CI1'--C<^H*-Nir- (2)'
dont nous avons donné la préparation dans une précédente Communica-
tion ('). Ces nouveaux composés se condensent, en effet, sans difficulté,
comme l'hydrol et la kétone de Michler, avec les aminés les plus diverses,
et conduisent ainsi à des verts malachites o-benzylés ou à leurs leucodé-
rivés.
Conformément aux prévisions, tous les colorants ainsi préparés ont pré-
senté une résistance remarquable aux alcalis, et des mesures comparatives.
(') Glyot el Pi(iNEr, Coniples rendus, 1908.
C. R., 190b, I" Semestre, (T. CXLVI, N« 20.) I Sy
lo'l'l ACADÉMIE DES SCIENCES.
fiiilcs avec le degré de précision qu'on peut demander à ce genre de re-
clicrches, nous ont montré que l'action prolectrice d'un groupement o-ben-
zylé est sensiblement du même ordre de grandeur que celle d'un groupe-
ment o-sulfoné.
Télrainéthyldiamidotriphénylcarbinol-o-diméthylainidobenzylé :
(CH=')-N — C«H*- CH^- C«H*- COU = [C^H*— N(GH^)2]^
A i^sde tétraraéthyldiamido-o-benzojlbenzylbenzène dissous dans 20° de diméthyl-
aniline on ajoute en une seule fois un mélange de i5s d'oxychlorure de phosphore et
de ô!-' de diméthylaiiiline, et l'on chaiifTe i heure à 100°. La condensation est alors ter-
niiiiée; il suffit de verser le produit de la réaction dans environ i' d'eau froide, et
d'addilionner peu à peu la liqueur bleue ainsi obtenue d'une solution concentrée de
chlorure de zinc pour isoler le colorant sous forme de petits cristaux mordorés con-
stitués par un chlorozincale répondant bien à la formule C^-H"N^GI'Zn.
En remplaçant dans la préparation précédente le chlorure de zinc par le
nitrate de potassium, on obtient de beaux cristaux à reflets cuivrés, d'un
nitrate double du colorant et de potassium, C^-H^V\'0"K. Ce nitrate est
solul)lc sans altération dans l'alcool absolu d'où Téther le reprécipite à l'état
cristallisé. Nous avons préparé de même un nitrate double du colorant et
de sodium. Celte aptittide à former des nitrates doubles avec les métaux al-
calins est commune à tous les colorants du groupe; elle est assez inattendue,
car on n'observe rien de semblable, à notre connaissance, avec les colorants
ordinaires du tripbénylméthane.
Il ne nous a pas été possible de saisir à l'état cristallisé la base carbino-
lique correspondante; la leucobase, C^^H"N% fines aiguilles blanches fon-
dant à 162", se prépare au contraire très facilement, soit par réduction du
colorairt au moyen du zinc et de l'acide chlorhydiique, soit par conden-
sation directe de la diméthylaniline avec le létraméthyldiamido-o-benzhy-
drylbenzylbenzène :
(CH3)'N — OH*CH'-C»H'-CH0H — C»H*— N(CH3)'.
Hexaméthyltriamido-1^ i3, i^'-diphényl-ç), ç)-dihydroanthracéne
(CH3)5N -C'H' ^C^H'— N(C1I')-
C«U»/\C«H'-N(CH')^
Tous les colorants amidés du triphénylméthane se dissolvent dans l'acide
SÉANCE DU IiS MAI 1908. lo45
siilfurique concentré avec la coloration rouge orangé du triphénylcarbinol
lui-même. Celte coloration, qui est indépendante du nombre et de la nature
des auxochromes, comme si ces derniers s'effaçaient en milieu sulfuri([ue
concentré, semble bien caractéristique de la présence de Thydroxyle carbi-
nolique.
Le colorant précédent ne fait pas exception à cette règle, mais la liqueur
rouge orangé qu'il donn^ avec l'acide sulfurique concentré ne tarde pas à
se décolorer. C'est qu'en eflét, sous l'influence de l'acide, le produit a perdu
juioi d'eau aux dépens de l'hydroxyle carbinolique et subi une condensation
anthracénique représentée par l'équalion
HO, .C«H'— N(CH')» (CH')'N — C«H\ C«H*-N(GH')^
G r^
C«H'(^ =rH20+ C^H*/ )C8H2— N(GIF)2;
\CH2— C=H*-N(GH3)-^ \/;
l'hexaméthyltriamidodihydroanthracène C'-H'^N' qu'on obtient ainsi se
présente sous forme d'une poudre cristalline blanche, fondant vers 175",
soluble sans coloration dans les acides minéraux étendus.
En remplaçant dans la préparation du colorant précédent la diméthyl-
aniline par la diéthylaniline, ou inversement le tétraméthyldiamido-
benzoylbenzylbenzène par le diétliylamidodiinéthylamidobenzoylbenzyl-
benzène (CH')^ N - C«H^— CH= - C«H' - CO - OH' - N(C;^H=;%
nous avons obtenu un seul et même colorant, comme on pouvait le prévoir,
homologue du précédent, que nous avons isolé sous forme de chlorozin-
cate CH^N'Cl'Zn, et de nitrates doubles de sodium CH^nN^O^Na et
de potassium C'"'H"N'0'^K. Son leucodérivé C'^H^' N'' fond à 107°.
Condensé dans les mêmes conditions avec la diéthylaniline, le dîéthyl-
amidodimélhylamidobenzoylbenzylbenzène nous a conduit au vert brillant
o-diméthylamidobenzylé, dont nous avons analysé les nitrates doubles de
potassium C^^H^'O" \-'K et de sodium C"H''0«N=Na. Le leucodérivé
correspondant C'"H' W fond à 1 18"-
ZOOLOGIE. — Sur la cytologie du labyrinthe rénal des Thysanoures.
Note de M. L. Bitu.vrz, présentée par M. Yves Delage.
J'ai montré (1904) que les régions glandulaires du rein labial des Thysa-
noures sont : i" le saccule qui élimine le carmin ammoniacal injecté, et 1" le
labyrinthe qui élimine le carmin d'.indigo.
Io46 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Chez Machilis maritima ("), le labyrinthe est un long tube pelotonné qui
s'ouvre, d'une part, dans le saccule, d'autre part, au dehors par l'intermé-
diaire d'un canal excréteur.
Au point de vue histologique, le labyrinthe est formé d'un épilhélium
sécréteur reposant sur une membrane basale. Cette meniiirane est doublée
extérieurement par des fibrilles de soutien d'origine épidermique. Kn divers
points, elles réunissent le labyrinthe au saccule et ces deux formations aux
téguments. Ces fibrilles anastomosées sont généralement orientées dans le
sens de l'axe du labyrinthe et faciles à mettre en évidence à l'aide de (juel-
ques colorants, Thématoxyline ou le violet de gentiane, par exemple.
L'épithélium se présente avec un aspect variable suivant la période
sécrétoire considérée; mais, dans cette Note préliminaire, je ne désire
signaler qu'une des phases de l'activité cellulaire qui me semble corres-
pondre à l'élaboration du produit de sécrétion.
A ce slnde d'acliviui, l'épilliélium apparaît comme un syiicytium ; mai?, si l'on ne peut
a|)eicevoir les membranes des cellules, on peut néanmoins délimiter les territoires
cellulaires, grâce à la présence, sur les coupes, de granules chromatiques correspondant
aux Kittleisten.
l^es cellules épilliéliales sont très difTérenciées. Il existe une bordure eu brosse
recouvrant le toit cellulaire et limitant la lumière du canal. Celle bordure en brosse
est plus ou moins haute (de li^ à bV-) et repose sur une portion du cytoplasme électi-
vement colorable par le violet de gentiane (série de granules chromatiques?). Sous la
brosse, le cytoplasme forme une couche mince finement vacuolaire et granuleuse dans
laquelle se trouvent placés de gros noyaux (lo!^) quelquefois plurilobés et pourvusd'un
gros ou de plusieurs petits nucléoles plasmatiques.
La partie principale du cytoplasme, reposant sur la membrane basale, est formée de
bàlonnets serrés, sensiblement parallèles les uns aux autres et faciles à mettre en évi-
dence par la laque d'hématowline ferrique ou cuivrique.
Tel que je viens de le décrire, V èpithélium du labyrinthe présente, dans ses
plus fins détails, la structure de la cellule rénale, structure que les professeurs
Prenant et Bouin (1904), synthétisant les résultats de divers auteurs, carac-
térisent par : i" une bordure en brosse revêtant la surface libre de la cellule,
et 2" la décomposition du cytoplasme de la portion basale en Jilamenls ou
bâtonnets électivement colorables.
Ainsi que le révèlent les injections physiologiques et comme le prouve
l'élude de piéparations histologiques, les Thysanoures possèdent donc bien,
contrairement à l'opinion classique, de véritables reins analogues à ceux des
autres Arthropodes.
('; l'rovenajil du laboratoire maritime de HoscofT.
SÉANCE UU nS MAI 1908. lo/jy
Du fait que j'ai découvert des organes éliminant le carmin d'indigo et pré-
sentant la structure rénale, on peut conclure que, contrairement aux dires
de certains auteurs, la méthode des injeclions physiologiques de liquides colorés
dans la cavité générale conduit vérilahlvnicnL à la découverte des organes
excréteurs.
BIOLOGIE. — Biologie d'un Kliabdoco'le parasite du Cardiuni edule L.
Note de M. 1*aul Hai.i.ez, présentée par M. Yves Delage.
Les Cardium edule, à Le Fortel et à Dannes-Camiers, ont un Rhabdocœle
parasite dont je ferai connaître l'anatomie et l'embryogénie. Je me propose
dans cette Note de donner quelques indications sur sa biologie. C'est un
^'o^ticide qui présente de grandes affinités avec les Grajjilla et doit être
très voisin du parasite de Tellina auquel Grad'a attribué le nom de Provor-
tex tellinœ. Je dois le ranger dans un genre nouveau; je le nomme Prode-
rostoma cardii. Sa taille ne dépasse pas i™™.
Le nombre des Cardium parasités est de 44 pour 1 00 à Le Portel et de
G7 pour 100 à Dannes-Camiers. Pr. cardii vit dans l'estomac de son hôte,
dans le voisinage de l'œsopiiage, où il exécute des mouvements de rotation
sur place. Il produit un grand nombre (certainement plus de 70) de cocons
à coque molle qui sont logés dans le tissu conjonctif et contiennent chacun
I à 3 œufs, le plus souvent 2. Ces cocons sont disposés ventralcment et laté-
ralement sur 1 h. 'j rangées longitudinales; les cocons les plus postérieurs
sont ceux qui renferment les embryons les plus avancés dans leur dévelop-
pement. L'éclosion des embryons se fait donc normalement à l'extrémité
du corps maternel; les petits se trouvent alors dans les mailles du tissu
mésencbymateux; ils perforent les téguments de leur mère et deviennent
libres dans l'estomac du Cardium.^ d'où ils gagnent l'intestin de celui-ci et
sortent par le siphon anal.
Le pore génital du parasite ne sert que pour l'accouplement. Cel orifice, -ilué un
peu en arrière du pharynx, est en relation avec la vésicule séminale par l'inlermé-
cliaire du pénis et a\ec un atrium mâle. Celui-ci communique en arrière, par un étroit
canal, avec l'atrium femelle d'où parlent deux canaux (oviductes) qui aboutissent aux
ovaires; deux vitelloductes viennent déboucher au même point. Le canal atrial et
l'atrium femelle reçoivent le produit de nombreuses glandes coquillières ; il n'y a pas
de bourse séminale.
Contrairement à ce qui se passe ordinairement, les oviductes ne charrient pas les
lo48 ACADÉMIE UKS SCIE.NCES.
ovules; ils ne servent qu'à amener aux ovaire- les spermatozoïdes et le produit des
glandes coquilliéres. Le~ cocons se forment nu ni\eau des deux oviductes et restent
en place jusqu'à ce que de nouveaux cocons et les contractions du corps chassent
les premiers plus en arrière, et ainsi des autres cocons qui sont séparés les uns des
autres par une mince couche de tissu conjonctif. 11 se forme ainsi deux l'angées ven-
tiales. Lorsque celles-ci atteignent l'extrémité postérieure du corps, deux nouvelles
rangées latérales, puis deux autres encore se consliluenl et les cocons, s'aceumulant
toujours, se disposent enfin comme ils peuvent. Quand il n'y a plus de place en arrièie
des oviductes, les cocons nouvellement formés sont lefoulés en avant. Les embryons
qui sortent de ces derniers, éprouvant une résistance trop grande de la part des or-
ganes génitaux pour atteindre les téguments, perforent la paroi intestinale de la mère
et, par l'intestin, gagnent la partie po-térienri" où ils peuvent traverser les téguments
sans difficulté.
Les coques vides, recroquevillées et réduites à leui- plus simple expression par l'élas-
ticité et la régénération du tissu mésenchynialeux. restent dans le tissu conjonctif;
elles ne sont pas phagocytées.
Les embryons, qui à l'éclosion sont encoi-e pourvtis de balles vitellines et
n'ont que les ébauches, nullement différenciées, des organes génitaux,
séjournent quelques jours dans Tintestin du Cardiiim. Au moment de
l'éclosion, ils mesurent o""",o84 ào'"°',o88. Quand ils sortent de l'intestin
ils ont une longueur de o"™,35o à o'"'",4oo et tous les organes sont déve-
loppés. L'accouplement a lieu tantôt dans l'intestin du Cardium. tantôt
pendant la période de vie libre. La production des cocons commence immé-
diatement après l'accouplement, parfois même déjà avant la sortie de l'in-
testin. Dès qu'ils se sont accouplés, les jeunes se hâtent de pénétrer dans
l'estomac d'un autre Cardium.
Pr. cardii est donc, selon la règle, hermaphrodite protérandre, mais les
organes mâles ne s'atrophient pas, comme chez GraJJilla buccinicola, à me-
sure que les organes femelles entrent en fonction. Ici, les testicules ne cessent
pas de produire des spermatozoïdes pendant toute la vie.
Je ne sais pas s'il se produit des accouplements successifs dans l'estomac
de l'hôte. S'il n'y a qu'un seul accouplement, et la chose me paraît certaine
pour les parasites solitaires, c'est-à-dire dans 45 pour loo des cas, il ne serait
pas impossible qu'ilyeiit des autofécondations succédant à un accouplement
croisé: l'anatomie montre qu'il n'y a aucune impossibilité à ce que les sper-
matozoïdes passent de la vésicule séminale dans l'ati-ium femelle. En tout
cas tous les œufs sont fécondés.
Les parasites extraits de l'estomac refusent obstinément de pénétrer dans
un autre Cardium, soit par la fente pédieuse, soit par le siphon branchial,
d'oi'i l'on peut conclure qu'une fois installés dans leslomac de leur hôte, ils
SÉANCE dt; i8 mai igo8. 1049
y achèvent leur vie sans émigrer de nouveau. D'ailleurs les parasites extraits
de l'estomac meurent généralement au bout de quelques heures, tandis que
les jeunes vivent plusieurs jours dans l'eau de mer.
Pendant toute l'année on trouve des adultes dans l'estomac et des jeunes
dans l'intestin des Cardiurn.
PHYSIOLOGIE. — De l'action des rayons X sur l'évolution de la glande mam-
maire pendant la grossesse chez la lapine. Note de MM. CtuzETet Hassai,,
présentée par M. Bouchard.
Technique. — Les rayons X étaient donnés par une bobine Carpentier
de 35'^'" d'étincelle avec rupteur atonique; le courantprimaireavait 20 volts
et 3,5 ampères, le courant secondaire 0,4 milliampère; l'étincelle équiva-
lente au tube radiogène (à osmorégulateur) avait une longueur de 10''™ à 12'^™
et les rayons X correspondaient ajix n°- 7 ou 8 du radiochronomètre. Dans
ces conditions, le virage d'une pastille de platinocyanure de baryum placée
à 8*^" de l'anode se produisait au bout de 20 minutes. L'anode était placée
à iS*^'" du mamelon et la durée d'exposition était de 3o minutes, durée suf-
fisante pour produire les effets que nous signalons.
Expériences. — A. Aspect général, grossissements faibles et moyens.
a. Glandes de primipares.
1. Mamelle irradiée le troisième Jour de la gestation, examinée le huitième jour.
— Les culs-de-sac sont à peine ébauchés, peu nombreux et volumineux, comme dans
une mamelle dont les acini commenceraient à se former.
2. Mamelle irradiée le huitième jour de lu gestation, examinée le quinzième jour.
— La différence entre cet organe et la glande témoin est évidente à première vue; la
structure répond sensiblement à celle d'une glande normale du huitième jour.
3. Mamelle irradiée la veille de la fécondation, examinée le ijuatorzième jour de
la gestation. — Cette glande diffère beaucoup de l'organe témoin et se trouve à peu
près au même degré de développement que la mamelle i, c'est-à-dire à un stade ré-
pondant aux premiers débuts de la grossesse.
k. Mamelle irradiée partiellement le quinzième jour de la gestation, examinée le
vingt-cinquième jour. — La porlion irradiée diffère d'une manière frappante de la
parue saine : les acini sont à peine formés, à culs-;le-sac gros, 1 ares et distants, comme
dans une glande de la première semaine.
.5. Mamelles examinées à terme. — A ce stade, l'irradiation produit des effets dis-
semblables suivant qu'elle est faite vers la fin de la gestation ou au contraire à une
époque éloignée du terme : 1° Dans les mamelles irradiées respectivement le trente et
Io5o ACADÉMIE DES SCIENCES.
uiiièiiiL', le vingl-cinqiiiènie ou le vingt et unième jour de la giossesse le tissu coii-
jonctif interposé aux culs-de-sac est plus abondant, sinmlant une sorte de sclérose
inlralolnilaire ; les vésicules sont revenues sur elle^-mêmes et seuihlent subir une atro-
phie d'autant plus marquée que l'application des rayons X a été faite plus tôt. 2° Tout
autre est l'aspect des glandes irradiées respectivement le quinzième, le huitième ou le
troi-^icme jour de la gestation. Ici, le parencliyme sicrélenr fait entièrement défaut; il
n'y a plus d'acini, mais seulement de gros canaux anfiactueux et plus ou moins dilatés.
Le contraste est saisissant sur les pièces provenant de glandes irradiées partiellement
où l'on peut voir sur la même coupe, d'une part des lobules en pleine lactation, de
l'autre la glande réduite à ses conduits collecteurs.
(i. Mamelles examinées dix jours après la parlurilion. — Ces glandes se com-
portent comme celles de la série 5, i" Deux glandes irradiées, l'une le septième jour
après la mise-bas, l'autre le vingt-septième et le trente-quairiènie jour de la gestation
et 11- septième jour après la parturilion ne didèrenl que faiblement, à première vue,
de la glande normale. 1° Trois autres mamelles ont été irradiées : la jiremière les quin-
zième, vingt-deuxième et trente et unième jour de la grossesse, ainsi que le premier
et le septième joui' après la mise-bas; la seconde, le septième jour de la gestation; la
troisième, les septième, quatorzième, vingt et unième, vingt-huitième et trente-qua-
trième jours de la grossesse. Toutes trois sont absolument dépourvues d'acini et ne
présentent que des canaux excréteurs. .
Ij. Glandes de multipares.
1. Mamelles du neuvième jour de la gestation. — La fin de la lactation précédente
ne remontant qu'à deux mois, la glande normale montre une avance notable sur celles
des lapines primipares de la même époque. Une glande irradiée le septième jour et
examinée le neuvième ne difTère que peu de l'organe témoin. Une autre irradiée le
deuxième jour el examinée le neuvième présente une augmentation sensible du tissu
conjonctif iutralobulaire.
2. Mamelles du quinzième jour. — La glande normale, ayant eu une période de
repos beaucoup plus prolongée, est relativement peu avancée et ressemble à celles des
primipares. Une glande irradiée le troisième jour et êKaniinée le quinzième est mani-
festement retardée dans son évolution. Les lobules ?ont à peine formés et constitués
par de larges di\erticules peu nombreux et assez distants les uns des autres, comme
chez les lapines piiini|)ares de la première semaine.
3. Mamelles à terme. — Une glande iriadiée le dix-liuitiéme et le \ ingt-ciiu[uièmc
inui- de la gestation et examinée à terme offre un retard l)ien net sur l'organe témoin;
les lobules sont moins volumineux; les cloisons connectives qui les séparent sont élar-
gies ainsi que celles du stroma des acini. Ces modifications sont plus prononcées sur
une mamelle qui avait été irradiée les quatrième, onzième, dix-huitième et ving-ciii-
(|uième jours de la grossesse.
B. Lésions élémentaires.
Les cellules épithéliales irradiées présentent une afiinité moindre pour les substances
colorantes. Aussi bien dans le revêtement des culs-de-sac (]ue dans celui des canaux,
on trouve çà et là, isolés ou par groupes, et en nombre varialdc des noyaux très gros,
pauvres en chromatine et mesurant jusqu'à 23K-.
SÉANCE DU 18 MAI I()<jH. 1o5i
Conclusions. — En résumé, l'évolulioii de la mamelle peut être entravée
à tous les stades par l'application des rayons X. Celle-ci produit son maximum
d'effet lorsqu'elle est faite au cours de la première quinzaine ou peu avant
la fécondation. On obtient alors un arrêt completdans le développement du
parcncliymc sécréteur et même une régressian des acini déjà formés, si Inen
qu'il ne subsiste que les canaux collecteurs. Lorsqu'on irradie dans la
deuxième moitié de la gestation, les phénomènes sont moins marqués et
analogues à ceux que nous avons décrits précédemment chez les femelles de
cobaye (Cluzet et Soilik, Soc. de liioL, 1907).
Il suffit d'employer des rayons X de pénétration moyenne et de faire une
seule exposition de 3o minutes qui ne détermine pas de dermite apparente.
PHYSIOLOGIE. — De l'anêL cl du se jour prolongé du sulfate de radium dans
les tissus vu ants. Note de MM. 11. I)«>mi.mci et Faure-Ukaumeh, présentée
par M. Bouchard.
Le professeur Bouchard et le docteur Ballliazard ont démontré, en 190G,
que l'introduction, dans la cavité péritonéale des cobayes, de sacs de collo-
dion contenant 2'-' de sulfate de baryum radifèie d'activité 5ooo, était suivie
de modifications d'ordre physiologique capables d'entrahicr la mort dans
un bref délai.
Ces résultats importants nous ont engagés à étudier l'action des sels de
radium sur les tissus vivants, et nolie premier soin fut de chercher à en
obtenir l'arrêt et le séjour prolongé dans l'organisme de l'homme et des ani-
maux. A cet effet, nous avons employé du s^ilfate de radium à l'état de
particules microscopiques en suspension dans une solution saline isotonique
au milieu sanguin de la plupart des Mammifères (').
Ce mélange a été injecté :
1° Dans les veines marginales de l'oreille de lapine adultes;
2° Dans l'appareil tracliéobronchique d'autres lapins;
(') M. Jaboin, doclcur en Pharmacie, a bien voulu préparer ce mélange par préci-
pilalion du sulfate de radium sous la forme d'une poudre impalpable dont les éléments
examinés au microscope se présentent comme de petits corps ovoïdes, très réfringents,
de dimensions oscillant autour de celles des hématies humaines, inférieures à celles des
grands leucocytes mononucléaires.
C. R., 1908, i" Semestre. (T. CXLVI, N° 20.) 1^^
Io52 ACADÉMIE DES SCIENCES.
3° Dans les inlerstircs du lissu coiijonclif fie l'oreille du lapin, i>u di; riicnibies
humains destinés à être enlevés chirurgicalenienl;
4° Dans le parenchyme de la rate du lapin.
Si nous avons utilisé le sulfate de radium, c'osl en (jiialité de sel insoluble
dont les particules solides nous semblaient devoir èlrc arrêtées soit dans les
capillaires sanguins, soit dans les espaces lynipIiaTupirs, malgré leur extrême
petitesse.
■ Ces prévisions onl été confirmées dans tous les cas où nous avons prali(jiii''
la recherche du radium, (juelles que fussent les fiâtes des injections et celles
des prélèvements.
Ces prélèvements ont été au nombre de huit, et ont été réalisés dans les
conditions suivantes :
I" Autopsie de ([ualie îles lapins a>aiil reçu du sulfale di: radium |iiii ou inéliuij;i; a
du sulfate de strontium dans les veines marginales de l'oreille;
2" Autopsie de l'un des lapins dans l'appareil hachi'idjrcjnrhique diii|uel avait été
instillé du sulfate de radium;
3" Prélèvement : a. De la moitié de l'oi-eille d'iiii la|iiM <laMS le tissu cellulaire de
laquelle on avait injecté o"'o,oi.j de sulfate de radium;
b. De 4os du tissu musculaire du quadriceps d un homme dans la cuisse duquel oji
avait injecté 0"'5,i8 de sulfate de radium avant cipérallnn pour ostéoinvélile ^ia\e;
4° Prélèvement de 6o'"8 de la rate d'un lapin dans le parenchyme de laquelle on avait
injecté o"s,oi de sulfate de radium.
De tous les procédés employés pour la recherche du radium dans les tissus, la ealci-
nation de ceux-ci, suivie de l'emploi du (|uart/. piézo-électriqiie et de l'électrcunètie de
Curie, a paru le plus simple et le plus constant (15aud(iin).
L'ensemble des résultats est le suivant :
I" La présence du sulfate de radium fut constamment décelée dans \q
tissu pulmonaire des lapins, dans la veine marginale de l'oreille desquels on
a\ait injecté ce corps, (pielle qu'en fût la dose (de o"", ooi à o"''^,o5o),
(juelle que fût la date de mise à mort des animaux (de - jours à 67 jours
après l'expérience).
Chez tons ces aniinatix, on retrouva le radium, non seulement dans le
poumon, mais encore dans le rein, à l'exclttsion des attires organes (excep-
tion faite de deux cas oii l'on constata la présence de ce corps dans le foie et
l'intestin el d'un cas où elle fut décelée dans le foie à l'exclusion de l'in-
testin). Dans trois cas, la radioactivité du tissu pulmonaire l'emportait
manifestement sur celle du tissu rénal. La proportion était renversée pour
le (piatrième lapin; mais il esta reniaripier ipic ce cas fut celui oi'i le délai
SÉANCE DU l8 MAI KjuB. 1<^t3
fui le plus coiisi(l('-iable entre rinjecrion du radium et la mise à mort de
l'animal (67 jours).
En ce qui concerne le lapin dont le foie et Vinlestin étaient radioactifs,
après injection intraveineuse, deux faits sont à noter :
En premier lieu, l'activité des tissus hépatique et intestinal était moindre
(|ue celle des tissus pulmonaire et rénal ;
D'autre part, la quantité de sulfate de radium injectée était relativement
considérable (o"'«,o5) ;
1° Le poumon du lapin dans Vappareil trarhéobronchique duquel avait été
injecté le sulfate de radium (o"'-,oi) était nettement radioactif à l'exclusion
des autres viscères (mise à mort 18 jours après l'expérience).
3° Le résidu de la calcination de Voreille d'un lapin qui avait reçu
o'"^OI5 de sulfate de radium était nettement radioactif (l'oreille avait été
enlevée 43 jours après l'injection).
\" Le produit de la calcination du tissu musculaire de l'homme auquel
fut injecté le sulfate de radium était extrêmement radioactif, bien que
l'opération eût été pratiquée 1 2 jours après la dernière injection.
5° Le parenchyme splénique d'un lapin tué i3 jours après l'injection
dans la rate deo"'B,oi de sulfate de radium présentait une radioactivité
extrêmement intense.
Conclusion. — Le sulfate de radium injecté dans l'organisme des ani-
maux ou de l'homme est arrêté dans les tissus vivants, où il séjourne
pendant une durée pouvant atteindre au moins 07 jours.
Les principales zones d'arrêt sont :
i" Après injection dans le système veineux, le réseau capillaire sanguin
du poumon, el, consécutivement, le réseau capillaire du rein;
2° Après 'injection dans l'appareil traehéobronchiquc, les interstices
lymphatiques du parenchyme pulmonaire;
3° Après injection dans le tissu cellulaire sous-cutané ou le tissu muscu-
laire strié, les interstices lymphatiques de ces tissus;
4" Après injection dans la rate, le parenchyme splénique.
La persistance du sulfate de radium dans la rate démontre que l'arrêt de
ce corps dans les tissus vivants ne ressortit pas à un processus banal d'em-
bolie, étant donnée la disproportion existant entre les grandes dimensions
des lacunes veineuses de la rate et des veinules spléniques, d'une part, la
petitesse des grains de sulfate de radiuui, d'autre part.
On ne doit pas non plus l'attribuer à l'ohslacle apporté à l'élimination
lo5/| ACADÉMIE DKS SCIENCES.
du sel insoluble par les épithéliums d'organes excréteurs, mais à l'arrêt de
ses particules :
1° Dans les réseaux capillaires sanguins et dans les interstices lympha-
tiques des organes les plus variés, où ils sont en partie inclus dans les
macrophages de MetchnikolT;
2" A leur incarcération dans les éléments fixes du tissu conjonclif.
PHYSIOLOGIE. — Sur la théorie de l'excitation électricjue.
Note de M. Loris Lapicqi-k, présentée par M. Dastrc.
Nernst, en 189g, cherchant une explication de l'inefficacité physiologique
des courants alternatifs à grande fréquence, fut amené à considérer l'excita-
lion électrifjue comme dépendant de la polariï<alion des memliranes cellu-
laires, qui sont hémipcrméables. J'ai essayé l'année dernière de traiter
quantitativement, suivant une conception dérivée de celle de Nernst, l'exci-
tation par un passage unicjue de courant constant. Nernst vient de reprendre
lui-même ce dernier problème ('). En suivant chacun une voie différente,
nous arrivons à deux théories approximatives, dont les défauts sont pour
ainsi dire complémentaires.
Tliéorie fondée sur le schéma d'un condensateur à fuite. — Une membrane hémi-
perméable laisse passer certains ions et non certains autres; sous l'influence d'un
champ électrique ces deiniers s'accumulent et donnent une polarisation, les autres
conduisent le courant d'une façon permanente.
Pour traduire ce double phénomène, considér:nU surtout le point de vue électrique,
j'ai supposé un condensateur de capacité K dont les lames seraient en communication
permanente à travers une résistance 0; si l'on met d'autre part ces lames en commu-
nication à travei's une résistance R avec les pùles d'une pile de force éleclromolrice V,
on trouve par le calcul qu'au temps t après la fermeture de ce circuit de charge le con-
densateur sera chargé à un potentiel
O / H-*-P\
(') IVernst, Gôlting. .Vachricltt., Math. Phvs. Cl., 1899, p. 104. — Zeitsch. fiir
Elektrochemie, 1904, p. 665. — Lapicque, Soc. de Biol., i.! avril et 6 juillet 1907. —
Journ. de Physiol. et de Path. gén.. 1907, p. 365 cl 620. — .Nkhnst, Acad. des
Sciences de Berlin, 16 janvier 1908. — Archives de P/luger, t. CXXll, p. 275.
SÉANCE DU 18 MAI 1908. Io55
Posons que le seuil de l'excitalion sera atteint quand r aura une valeur fixe; nous
trouvons que l'inlensilé i liminaire (juste nécessaire poui' atteindre le seuil) sera
donnée en fonction de l par une expression de la forme
I — e~
Telle est la formule que j'ai proposée comme première approrimation pour la loi
d'excitation en faisant remarquer expressément ((u'elle n'embrassait pas toute la com-
plexité du phénomène.
Théorie fondée uniquement sur la diffusion. — Nernst considère le chanj^ement
dans la concentration de l'ion (ou du sel) qui ne traverse pas la membrane. La mem-
brane est traitée comme une barrière absolue contre laquelle le courant vient, dari'!
chaque unité de temps, déposer, par unité de surface, une certaine quantité de sub-
stance qui diffuse en sens inverse. L'équation diflerentielie de la diffusion étant la
même que celle de la propagation de la clialeni-, on peut se ser>ii' des intégrales éta-
blies pour ce dernier cas. Nernst obtient ainsi pour le changement de concentration C
en fonction de la dislance ,i- à la membrane et du temps t depuis lequel passe le cou-
rant constant (D = coeflicient de dilTuslon, ;', intensité du courant, m, constante)
l'expression
.T
y = —7^ et f{y)=^ ^e y' — y-^ 1 e-'-'âz.
ay^JÏ ' 2^/71 v^
I
A la membrane même, c'est-à-dire pour x ^ o, f(y) se réduit à — — et
■2\Jt.
Posons que le seuil de l'excitation est atteint quand en ce point C = A' t= const.;
l'expression de l'intensité liminaire pour une durée Ae. passage t seia de la forme j = — r .
Telle est la formule proposée par Nernst.
Comparaison des théories avec lu loi expérimentale. — Depuis plusieurs
années, j'étudie cette loi expérinieiUale sut- des objets divers et dans des
conditions diverses. Je crois maintenant connaître avec précision sa forme
générale : celle-ci n'est pas simple; on peut rendre g-raphiquement sensibles
ses détails intéressants en figurant, au lieu de la courbe i des intensités limi-
naires, la courbe il en fonction de la durée t. Dans une certaine partie
moyenne, la courbe coïncide sensiblcmenl avec la loi einpiiicjue antérieure-
lo56 ACADÉMll- DES SCIENCES.
ment proposée par Weiss, i/ = a + fj/-^ elle s'incurve au-dessus de celte
droite pour les temps im peu longs et an-dessous pour les temps très courts
(cette dernière partie .-tant difficilement visible sur les nerfs et muscles
rapides).
Ma formule rend compte très bien de rinfli-xion à concavité supérieure;
elle réalise cette condition essentielle que i tend raj)idement vers une con-
stante quand t grandit, mais elle donne des valeurs trop fortes quand t est
très petit.
Avec la formule de Ncrnst, la fonction ù est de la forme K v /, c'est-à-dire
qu'elle est, en toutes ses parties, concave vers l'axe des t] elle rend compte
ainsi de l'inflexion relative aux temps très courts, mais elle ne s'ajuste con-
venablement à aucune partie de l'expérience sur les nerfs rapides (ici les
valeurs de i relatives aux temps courts sont intermédiaires aux deux for-
mules); et i tend vers zéro quand t grandit indéfiniment.
/Jn voit donc qu'une théorie complète doit tenir compte et de la diffusion
et d'un autre phénomène tel que celui que j'ai représenté par une déri-
vation.
Principe d'une ihrorie nouvelle. — Mais la connaissance précise de la dif-
fusion, comme nous la donne la belle ('-tude de Nernst, perniet de faii'e
entrer dans la tiiéorie un élément nouveau qui va prendre une importance
considérable (je garde les formules de Nernst comme approximation de la
théorie complète, dont l'expression mathématique serait, il me semble,
d'une complication excessive).
Posons qu'au lieu de la valeur du phénomène à la membrane, ce qui
inqjorte c'est la différence de concentration entre deux plans séparés par une
dislance ^x^ ou, pour simplifier, entre x„ et x^. Cette différence C„ — C,
nous sera donnée par l'expression
V^Là--'""]^
y est ici de la forme {constante : \jt), etj comme /(y) est très petit tant que
y a une valeur supérieure à 2^ pour les passages très courts, les résultats
seront pratiquement les mêmes qu'avec la formule de INernsl; des essais
numériques font voir (|u'ensuite la courbe it se rapproche beaucoup d'une
droite; elle peut s'a(la|)Lei' remanpiableiiienl aux e\[»(''riences, ddunant
SÉANCE UU IiS MAI 1908. Io57
néanmoins pour t un peu grand des valeurs trop faibles qui exigent Tinter-
vention de l'autre partie du phénomène.
Le véritable avantage de cette conception, c'est qu'elle permet d'expli-
quer comment le courant doit être plus iiileuse pour être efficace, s'il croît
progressivement, au lieu d'atteindre iuslanlanément une valeur constante.
D'autre part, la notion expérimentale, sur laquelle j'ai insisté à diverses
reprises, de la vitesse propre du nerf, esl laïueiiée à une iinesse de struc-
ture, à un ^.^• qui peut se calculer. On trouve pour cette longueur un ou
plusieurs microns, suivant le nerf considéré.
CIIIMIK l'llVSlul-OG!Qi;i'. - Kssiii de sèi>(it<ilii)n des siibslaiiccs liypciieiisives île
l'urine normale. Note de MM. J.-E. Aiii:i.<.»us et E. Iîahdiei:, [.résenlée
[)ar M. Bouchard.
Dans une Note récente nous avons nioiilré que, parmi les matières de
l'urine normale solubles dans l'alcool, se trouvaient une ou plusieurs sul)-
slances organiques très peudialysables, non retenues par le noir animal, ^\o\\
précipitables par l'acétate de plomb ni par le bichlorure de mercure, qui,
injectées dans les veines d'un animal, déterminent en même temps qu'une
forte excitation du centre respiratoire une élévation notable de la pression
artérielle.
Nous sommes parvenus à séparer ces substances des matières inactives ou
antagonistes par le procédé suivant :
1000"°" d'urine humaine soiil :ulilitioiinés de biclilonire de mercure en poudre jusqu'à
ce «ju'il ue .se forme plus de précipité. On filtre. Le filtrat esl traité par rbydrugène
sulfuré pour séparer l'excès de mercure. On filtre, l.e liquide filtré est évaporé au bain-
mario bouillant jusqu'à ce qu'il ne reste plus dans la capsule qu'une dizaine de centi-
mètres cubes. Ce résidu fortement coloré et fortement acide est traité par Soc'"'" d'alcool
absolu. On filtre. Le filtrat est évaporé au bain-marie bouillant jusqu'à disparition de
l'alcool. Le résidu est alcalinisé d'abord par du bicarbonate de soude en pondre, puis à
la fin par un peu de lessive de soude. Ce résidu alcalinisé esl épuisé par plusieurs
traitements à l'éllier. Cet étlier décanté est additionné avec précaution d'une solution
éthérée saturée d'acide oxalique jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de précipité ou de
louche dans la liqueur. On filtre et le résidu retenu par le filtre est desséché à basse
température sur l'acide sulfurique. Ce résidu très peu abondant et à peu prés incolore
est dissous dans lo'""" d'eau distillée (liqueur AV
I o,j8 académie des sciences.
L'éther filtré est évaporé à basse température et le résiilii repris par lo"^™' d'eau
( li<| iieur B).
Si l'on injecte 5''"' de A dans les veines d'un cliien, quelques secondes après l'injection
on observe une foile excitation du centre respiratoire cl en même temps une élévation
duiable et intense de la pression artéiielle qui s'élève de i7'"'-i8'="'Hg à 36""Hg. Deux
nouvelles injections de a"^""' et de 3"'' de la liqueur A reproduisent les mêmes efTels à
l'i nlensilé près.
l^ar contre, si l'on injecte le liquide B, ou n observe aucune action sur la respiration
et la pression sanguine s'abaisse de S'-^Hg. La pression demeuie ainsi abaissée pen-
dant une minute, puis se relève et atteint son niveau normal.
On peut donc extraire des urines par rétlier deux sortes de substances :
1° Des substances solublesdansFéther, mais précipilables par Tacide oxa-
lique qui sont énergiquenient hypertensives;
2° Des substances solubles dans l'éther non pi'écipitables par l'acide oxa-
lique, et qui sont nettement li^-potensives.
L'action hyperlensive de l'extrait alcoolique d'urine nous parait donc
due à la prédominance des eflets des substances du premier groupe sur
celles du second.
MÉDECINE. — ■ Epilhélioma davek'wx et nature parasitaire du cancer.
?\ote de M. F.-J. lîosc, présentée par M. Bouchard.
La clavelée ou variole ovine est le prototype de ces maladies que j'ai
groupées depuis 1901 sous le nom de Maladies à protozoaires ou Maladies
hryncytiffues : variole, vaccine, lièvre aphteuse, rage, syphilis, maladie du
jeune chien, molluscujn cvnlagiosum, cancer de Thomme (' ). Elle en syn-
thétise les symptômes et les lésions, mettant en évidence les liens profonds
qui unissent des maladies aussi dissemblables en apparence.
Etudiée plus particulièrement dans ses relations avec le cancer, la clavelée
m'a montré qu'iV e.risle des virus qui provoquent des réactions inflammatoires
de type éidthélial pur susceptibles de revêtir la forme néoplasique ('). Le virtis
{ ' ) J'ai montré [La syphilis {CeiUr. f. Bakier., 1906)] que les lésions des Irypa-
nomiases sont identiques.
(^) F.-J. Bosc, Arcliiv. de méd. e.r/i.. 1901 ; Presse mcd., i4 février igo3 ; Ceiitr.
/. Bakter., 1908.
SÉANCE UL l8 MAT 1908. IoSq
claveleux peut, en effet, donner naissance a un Épithélioma infectieux aigu:
à ce litre, la clavelée fait entrer le cancer dans le cadre des maladies para-
sitaires et doit faire penser à Tidentité de nature des virus claveleux et
cancéreux.
Or, le virus claveleux est un parasile vrai de la cellule épithéliale. qui présente
une évolution se hizogonique avec des formes extrêmement petites, invisibles, à côté
de formes volumineuses : il a tous les caractères d'un Protozoaire et mes dernières
rechercties à l'aide du Giemsa m'ont permis de retrouver, avec des colorations élec-
tives, tous les stades que j'avais décrits et de découvrir, en outre, des formes de
conjugaison (').
Les mêmes parasites existent dans les cellules cancéreuses; j'ai décrit en outre des
formes sporutées, à kystes volumineux, du parasite du cancer.
Mes recherches actuelles me font affirmer, à nouveau, que les parasites de la
clavelée et du cancer sont des Protozoaires qui ne doivent pas être recherchrs
uniquement sous leur forme dite invisible, mais sous ces formes intracellulaires
volumineuses qu'on s'acharne, bien à tort, à considérer comme des produits de
dégénérescence.
La connaissance de ces parasites éclaire i'histogenèse du cancer :
Le parasite pénètre et vit dans la cellule épithéliale, en raison de son affinité spé-
ciale, et excite longtemps sa nutrition avant de U tuer; on a ainsi une prolifération
intense de cellules hypertrophiées, qui ont perdu leurs fonctions propres et de plus en
plus malades et qui aboutit à une iiéoformati(Hi désordonnée et pénétrante, à une
néoplasie vraie. Si le parasite est très virulent ( clavelée), la néoplasie a une édification
rapide, mais ses cellules sont tuées de bonne heure et le parasite mis en liberté dans le
sang, à l'état nu (infection générale), va faire proliférer pour son propre com|)te
l'épithélium de chaque organe ; si le parasite est peu virulent (cancer), la cellule a une
longue période d'hyperaclivité, n'est tuée que très tardivement à partir du centre,
permettant une prolifération périphérique suffisante pour englober les parasites au fur
et à mesure de leur multiplication, de sorte que, si la tumeur locale est très volumi-
neuse, l'infection générale (carcinose aiguë généralisée) est très rare.
On peut en conclure: que toute néoplasie claveleuse ou cancéreuse résulte d'un
processus inflammatoire de type épithélial qui représente l'effort défensif de l'or-
ganisme pour emmurer le parasite dans son point d'inoculation ou d'attraction (^) ;
(') Les recherches de Prowazeck viennent confirmer les miennes.
('^ ) La pustule d'inoculation et la pustule de généralisation sont similaires : la pre-
mière résulte du transport direct exogène 'du parasite dans un point favorable ; la
seconde résulte de l'attraction vers son point d'affinité (épilhélium) des parasites
libres dans le sang.
C. K., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 30.) 1^9
Io6o ACADÉMIE DES SCIENCES.
que la Uimeiir cancéreuse n'est qu'une /luslu/c d'innculalinn à dévrlnppeinent
indéfini.
h' immunité existe pour la clavelée, non pour le cancer; mais elle n'existe
pas davantage pour la malaria ou la syphilis.
La métastase n'est pas davantage opposable à la nature parasitaire du
cancer :
Toute cellule cancéreuse ayant une hyperactivité duraljle exclusivement adaptée à
la défense contre des parasites déterminés et qui subissent son altraction, si une de
ces cellules cancéreuses en karyokinèse et parasitée est emportée dans un ganglion,
elle proliférera et englobera les parasites néoforniés, niellant à l'abri les cellules
propres de l'organe envahi, et produira une tumeur dnnl le type sera nécessairement
celui de la tumeur primitive. La métastase dillere donc essenliellement de l'infection
généralisée : elle n 'est qu 'une greffe de cellules cancéreuses parasitées.
La nature prolozoairienne au cancer est encore affirmée ])ar ;
1° I^'exislence de tumeurs épilliéliomnteusos provoquées chez certains aiiluinuv par
les sporozoaires dont ils sont porteurs : ainsi Cnccidinni oviforme produit dans le foie
du lapin des lésions, non seulement d'adénome p;i|)ill;iire, mais tVépilliélinnia vrai
(biliaire et trabéculaire), et l'on li-ouve dans ces liiiiicuis des formes évolutives de
C. oviforme identiques aux inclusions du cancer et de la clavelée.
■1° L'inoculation de Monocystis aux animaux provoque des néoformalions dnnt les
cellules renferment des stades évolutifs du j>arasite en toLit semblables aux parasites
du cancer et de la clavelée.
Le cancer est donc une maladie infectieuse à Protozoaires. Cette patho-
génie m'a permis d'écrire, pour la première fois, un Chapitre à' hygiène pré-
ventwe du cancer :
J'ai montré, avec faits à l'appui, le rôle joué par les animaux porleuis de sporo-
zoaires ( poissons, escargots, lapins, insectes), soit directement, soit |>ar l'intermédiaire
des poussières, de l'eau, des légumes, ou d'animaux pi([uants comme les mouches
(Congrès de Moscou, 1908), et aussi l'importance du rôle de porte d'entrée joué par les
orifices soumis à des traumatismes qui facilitent la pénétration des parasites.
PATHOLOGIE ANIMALE. — La septicémie tuberculeuse aiguë du cobaye.
Note de M. Axdké Jousset, présentée par M. Roux.
Quiconque a voulu confiriner un diagnostic de tuberculose humaine par
l'inoculation au cobaye s'est heurté à certaines diflicultés dont la principale
SÉANCE DU l.S MAI I908. '061
est la mort prématurée des animaux inoculés avec les produits suspects. Le
plus souvent ces décès anticipés qui se produisent en quelques jours privant
l'expérimentateur du diaiinostic demandé sont attribués à tort ou à raison à
une infection aigué par des microbes associés. Celle explication n'est plus
de mise lorsqu'on expérimente non plus avec des humeurs ondes tissus mor-
bides, mais avec des cultures pures de bacilles de Koch. Or, même dans ces
conditions peuvent survenir des décès précoces qu'ont met alors sur le
compte d'une intoxication.
En cherchant à élucider le mécanisme de ces morts inexpliquées nous avons
vu qu'on pouvait à cette notion tout hypothétique d'intoxication substituer
bien souvent la notion crinfection aiguë par le bacille tuberculeux lui-
même.
Lorsqu'on pratique simultanément chez un grand nombre de cobayes une
inoculation sous-culanée de l)acilles de provenance humaine prélevés sur
une culture, la maladie expérimentale peut évoluer chez ces animaux
suivant divers modes. C'est d'abord la forme nodulaire commune à marche
chronique dite encore type Villemin, de beaucoup la plus fréquente, où les
lésions bien visibles commencent par une adénopathie caséeuse satellite pour
finir dans un délai de 2 à 7 mois par une éruption de tubercules généralisée
à tous les viscères.
Puis une forme subaiguë sur laquelle M. Arloing attirait récemment
l'attention, qu'on pourrait encore appeler forme discrète, occulte ou histolo-
giqiie de la tuberculose expérimentale, qui n'est en réalité que la forme pré-
cédente inachevée, où les lésions simplement ébauchées dans les ganglions
el l.es viscères ne sont décelables qu'au microscope. Elle tue les animaux en
quelques semaines. Cette forme est bien moins fréquente que la forme clas-
sique.
Enfin quelques rares animaux meurent plus rapidement encore, parfois en
quelques jours avec un amaigrissement des plus marqués pouvant atteindre
4 ) pour 100 du poids initial. A l'autopsie, nulle lésion spécifique, ni chancre
ni altération ganglionnaire ou viscérale, visible à l'œil nu ou au microscope;
la rate n'est même pas très tuméfiée; il y a bien quelquefois une hémorragie
péritonéaledont le point de départ semble être le foie; on peut aussi trouver
de la congestion pulmonaire sous forme de placards ou de taches disséminés
sans ordre; mais ces faits sont inconstants et paraissent en tous cas insuffi-
sants à expliquer la mort. Ce qui constitue le fait essentiel et inattendu c'est
la présence chez la plupart de ces animaux de bacilles de Koch dans le sang.
1062 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Cette bacillémie est d'ailleurs assez pauvre ; elle n'en est pas moins suffisante,
croyons-nous, à donner la clef des accidents mortels. Ajoutons (ju'elle n'est
pas seulement cadavérique; on la trouve également du vivant de l'animal,
souvent dès les premières heures qui suivent l'inoculalion sous-cutanée. On
peut presque la prévoir en présence d'une cachexie rapide des animaux.
Tout amaigrissement dont le taux quotidien atteint ou dépasse 2 pour 100
du poids initial doit la faire soupçonner el inciter à sa recherche.
Pour ellectuer celle-ci, nous utilisons les riiéllioJei d'investigalion ijaclérioscopique
suivantes :
Si le sang est coagulé, le caillot est examiné par inoscopie. Lorsque le sang est
liquide, circonstance plus favorable, nous en prélevons o'"'',5 qui sont immédiatement
mélangés à lo''"' ou i 2'"'° d'un liquide cldorliydro-alcoolique :
Alcool à 25" Soo'"'
IICI à 23" Bauuié 1'°''
dans lequel la dissolution des i;lnliule3 rouges et du (irotoplasine des globules blancs
s'efléclue parfaitement sans le moindre précipité albumineux el sans altération des
bacilles. On retrouve aisément ceux-ci après centiifugation du mélange el d ubie
coloration du culot de centrifugalion au milieu des noyaux leucocytaires.
Le contrôle par l'inoculation démontie bien qu'il ne s'agit pas de pseudo-bacilles
tuberculeux. Il doit être pralirjué suivant le nio le sous-cutané chez plusieurs cobayes
el à des doses diverses. Far ce passage, on obtient soit une nouvelle septicémie aiguë
sans lésion, soit une lubei'culose nodulaire, mais à marche rapide avec des lésions vis-
céiales et, en particulier, de la pneumonie caséeuse.
Telle est cette infection aiguë du cobaye par le bacille tuberculeux hu-
main qui nous païail avoir été méconnut.' jusipi'ici. Klle rappelle, par cer-
tains côtés, riiifeclion que provoquenl le bacille aviaire et les bacilles homo-
gènes de MM. Arloing et P. Courmont, infection désignée sous le nom de
type Yersin, bien (|ue dans ce type morbide onait jusqu'ici surtout décrit
des lésions viscérales légères, des abcès sous-cutanés au point d inoculation,
en somme, des cas de tu])erculose discrète et subaiguë plutôt que des septi-
cémies aiguës pures. Mais l'analogie est grande et peut fournir un nouvel
argument aux partisans de l'unicité des deux races de bacilles.
Le déterminisme de celte variété de septicémie nous a jusqu'ici échappé.
Elle s'observe inopinément, par séries, avec la plus grande irrégularité,
même lorsqu'on opère avec la même souche de bacilles et des cobayes de
même provenance et de même âge. Telles inoculations nous ont fourni
SÉANCE DU l8 MAI 190S. Io()-i
pour 100 animaux jusqu'à i5 morls par septicémie aiguë pour 5 inexpli-
ipiées, sans seplicéiaie, 22 par tuberculose subaiguë et 58 par tuberculose
chronique.
La l'orlc proportion de cas aigus de celle série nous a paru tenir plus an
mode d'inoculalion qu'au degré de virulence de la culture elle-même ou à
une réceplivllé particulière des sujets d'expérience.
Il nous a paru, notamment, que les cultures inoculées sous forme
d'émulsions fines et stables obtenues par porphyrisation prolongée dans
des appareils spéciaux donnaient une grande proportion de résultats po-
sitifs.
Ajoutons que nous avons également rencontré cette forme d'infection
bacillaire aiguë après inoculation de tissus ou d'humeurs de provenance
humaine. Ces faits présentant une certaine importance cliniipie, il importait,
croyons-nous, de signaler celte forme essentiellement dissimulée de la
tuberculose expérimentale à l'attention des médecins.
PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — ruberciiles et tiges fossiles ^/'Kquisetuin.
Note de MM. P. -H. Friti:i. et Rexé Vigiier, présentée par M. Gaston
Bonnier.
Les lignites sparnaciens du département de l'Oise contiennent les restes
d'un assez grand nombre de végétaux fossiles; les cendrières des environs
de Noyon sont parliculièrement riches en petits corps ovoïdes et en frag-
ments de tiges côtelées qui se rencontrenl dans les lits marneux désignés
par les ouvriers sous le nom de cordons.
Ces restes sont entièrement pseudomorphisés par de la calcite, et parfois
aussi minéralisés par de la marcassile. Les matériaux dont nous avons entre-
pris l'élude proviennent pour la plupart de Boucquy et de Muirancourl;
ilsapparliennenl à la collection du Laboratoire de Géologie de la Sorbonne,
et nous ont été ol^ligeamment communiqués par M. Haug; d'autres échan-
tillons sont dus aux récoltes de l'un de nous.
L'élude de ces végétaux nous a semblé parliculièrement intéressante, car
la conservalion des échantillons de calcite nous a permis d'en entreprendre
l'étude analomique.
Les petits corps ovoïdes, examinés simplement par les caractères extérieurs, ont été
l"6'l ACADÉMIE DES SCIENCES.
rapportés par Graves (') à VEqaisetum slellare, Ivpe de la collection de Pomel, qui,
d'ailleurs, n'a jamais été décrit ni figuré par cet aiileiir.
Ces tubercules, de la taille iriine datte, portent à leur sommet la trace d'un petit
nonilire de folioles disposées en \"erticil!e ; ils rappellent ainsi le finit d'une plante
à ovaire adhérent couronné par les sépales; aussi lleer(-) a-t-il cru y reconnaître
les fruits d'une Rubiacée qu'il nomme Gardénia Mcriani. et Scliimper ( ^) adopte-t-il
cette manière de voir.
L'élude anatomique nous a permis de reconnaili-e qu'il s'ae^issait là de
tubercules renflés û'Eqiiiseluni tout à fait semblables par leur structure à
ceux des espèces actuelles du même genre : la masse du tubercule était
constituée par des cellules parenchymaleuses à parois minces, tandis cpie
vers la péripbérie se trouvaient un certain nombre de faisceaux libéro-
ligneux entourés cliactm par une gaine de cellules endodermiques à cadres
épaissis. Ce mode d'organisation est le même que celui décrit par Plilzer^^)
et par M. Leclerc du Sablon('^) dans les tubercub>s des Equisetum de nos
contrées.
Les petites tiges cannelées (lu'oii trouve dans les mêmes gisements que les tujjercules
à^Equiseluin slellare n'ont jusqu'ici fait l'objet d'aucune description. L'examen
d'une section transversale de ces tiges permet de les rapporter, sans aucun doute
possible, au genre lùjuiselam : on y observe la même écojce pourvue de grandes
lacunes, le même endoderme externe formant un anneau festonné, les mêmes faisceaux
lihéro-ligneux avec lacunes formées aux dé]ie/isdu bois primaire. L'endoderme interne
manque, comme cela s'obseive dans un certain nombre d'espèces actuellement
\ ivanles.
T(jiil porte à croire ipje les tiges et les tuliercules doivent être rappor-
tés à laméme espèce; mais, comme nous n avons jamais oljservé de conti-
nuité entre ces deux sortes d'organes, notis donnerons à la tige, au moins
provisoirement, le nom à' Equisetum noviodunense.
(') Graves, Essai sur la Lopographie géogiiosli(iuo du déparlcinent de l'Oise,
i847, p.7"8-
C-*) Meer, Flora Terliaria HeUetiœ, iSSg, p. io3.
\^) ScHiiut'ER, Traité de Paléontologie végétale, t. 11, p. 880.
(') Pfitzer, Uuber die Schuzscheide der deutschen Equiseten {Pringsh. Jahrb..
1867, t. VI, p. 335).
(*) M. Lkclerc du Sablo.n, Sur les tubercules des E'/uisétacées {Revue générale de
Botanique, 1892, t. IV, p. 97).
SÉANCE DU l8 MAI 1908. Io65
L'intérêt de celte Note est de préciser l'existence du genre Equisetum à
l'époque sparnacienne en faisant connaître la structure de luljcrcules et de
tiges d'espèces qui semblent identiques aux espèces actuelles par leur orga-
nisation et par Imir mode de vie.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Utilisation des failles pour la détermination de
la densité moyenne de la Terre. Note de M. A. Berget, présentée par
M. Deslandres.
On sait que la détermination de la densité moyenne de la Terre, déter-
mination (|ui revient à celle de la constante K de la gravitation, peut se
faire par des méthodes diverses : les unes sont des méthodes de labora-
toire, comme celle de Cavendish, reprise et perfectionnée par Cornu et
Vernon-Boys; les autres sont des méthodes qu'on peut appeler géogra-
pliiques et utilisent l'attraction produite sur un corps mobile par de grandes
masses naturelles, telles que des montagnes de forme et de nature connues.
Bouguer et La Condamine ont, les premiers, tenté l'expérience en mesu-
rant la déviation imprimée à la verticale par la masse du Chimborazo, et
Maskelyne, plus tard, reprit, en la précisant, cette expérience, utilisant
l'attraction du mont Shehallieu.
La difficulté, dans ces utilisations des attractions de masses monta-
gneuses, réside dans révaluati(jn de la masse attirante, dans la détermina-
tion du centre d'attraction, dont la position doit être connue avec exacti-
tude, la force étant en raison inverse du carré de la distance.
J'ai pensé cju'on pourrait, dans certains cas que les géologues signaleront
aisément aux physiciens, employer la méthode géographique tout en sim-
plilianl ('■norméinent le calcul de la masse naturelle attirante : il suffit, pour
cela, d'utiliser les /a«7/c^.
Considéions une faille, ou plutôt la partie émergée, constituée par le rejet. Nous
pouvons, par la pensée, reconstituer la couche de terrain avant rabaissenittit de la
partie affaissée : elle formait alors une strate horizontale, d'épaisseur h, de densité A;
si l'on place un corps de masse M au voisinage du niveau supérieur, assez près de ce
niveau pour que sa distance à la surface de la co'uche soit négligeable par rapport aux
dimensions horizontales de celle-ci, nous aurons, pour exprimer l'allraclion / de la
couche complète sur le corps en question, la formule
(1) /=27rA//M X k.
io66
ACADÉMIE DES SCIENCES.
K élaiU la constanle de la gravitalion. Cette force est dirigée suivant la verticale pas
sanl par le centre de gravité du corps attiré.
Cela posé, imaginons que la moitié de la couche atliraole s'affaisse pour constituer
la faille, léalisant une ca>sure dirigée suivant un plan vertical. Supposons le point ai-
tiré M placé très près de l'arèle supérieure de cette cassure. L'attraction ne sera plus
dirigée suivant la verticale du point M, mais bien, par raison de symétrie, suivant une
/
Fig. 1,
droite bissectiice du dièdre droit avant pour arêle l'arèle même de la faille, et sa va-
f
leur sera -^, en supposant que la distance du point M à Tarète soit très petite par
y/a
rapport à la hauteur h.
Cette attraction se décompose en deux forces, toutes deux, égales à —tz -4=> c'esl-à-
\i o i/o
. ./■
V2 V/2
dire à '-> l'une horizontale «, dirigée perpendiculairement à l'arête, et l'autre verti-
cale }>. Le iil à plomb sera donc dévié d'un angle 9 dont la tangente a pour expres-
sion le rapport de la force a au poids P = mg du corps M, c'est-à-dire
taiig a :=
: -â/( K.
g
h\g
On peut ainsi calculer la sensibililé de la uiélliode. Supposons h = 100'".
Prenons pour densité moyenne de la roche, la valeur A = 2,5, et admettons
pour K. la valeur 6,5 x lo"'; ^g- est égal à 981*'". On a alors
tanga zr:
tailla ^
3,i4 X 2,5 X loooo X 6,5
981 X 100000000
192000
L'angle a a donc une valeur légèrement su[)éricure à i", pour une faille dont
SÉANCE DU l8 MAI 1908. IO<'7
le rejet aurait une hauteur verticale de 100™, ce qui donnerait un peu plus
de 5" pour une faille de Soo" de hauteur (il en existe de cette importance).
Or cette sensibilité de 5" d'angle est précisément celle qu'avait obtenue
Maskelyne dans sa célèbre expérience du mont ShehaUien, puisque la somme
des deux déviations observées au nord et au sud de la montagne était
de II". La montagne exerçait donc sur la verticale une déviation de 5", 5.
Cette déviation peut se déterminer par l'observation de la latitude à l'aide
d'un instrument méridien, comme l'avaient fait Bouguer et Maskelyne lui-
même. Mais les longs calculs de cubature et de prospection de la montagne,
calculs qui, pour l'expérience de Maskelyne, demandèrent trois années de
travail au géologue Hutton, sont, comme on le voit, extrêmement simplifiés
par cette méthode. C'est ce qui m'a déterminé à la publier.
OCÉANOGRAPHIE. — Étude (les fonds marins de la baie de la Seine.
Note de M. .1. Tiioulet.
•
M. l'ingénieur hydrographe en chef de la Marine Driencourt a effectué
pendant l'été de 1907, dans la baie de la Seine, une série de sondages et
recueilli ainsi un nombre assez considérable d'échantillons de fonds sous-
marins dont il a bien voulu me confier l'étude. Je m'en suis servi pour
dresser la Carte lithologique détaillée de cette région.
On peut résumer cette lithologie de la façon suivante :
Les fonds de la baie de la Seine sont formés de minéraux provenant de la
côte crétacée s'étendant au nord-est du Havre vers l'embouchure de la
Somme et au delà, de la côte occidentale depuis la rive gauche de la Seine,
le long du Calvados, de la presqu'île du Cotentin et de la Bretagne, et enfin
de la Seine elle-même. Ils sont distribués sur le fond par les mouvements
très complexes des eaux et les remous auxquels donnent lieu ces mou-
vements.
Les sédiments sont assez uniformes comme nature sinon comme dimensions. Us
sont constitués par des graviers et par des sables avec une quantité de vase faible en
réalité et qui semble beaucoup plus considérable qu'elle ne Fest réellement. Très
noire, d'odeur infecte, elle est apportée par la Seine et elle est le résidu des égouts
des villes de Paris et de Rouen dont la matière organique et le sulfure de fer se sont
condensés autour de particules argileuses d'origine continentale qui leur servent de
noyaux, tout comme les particules de suie condensent autour d'elles, dans l'air, les
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 20) ' l*^
Io68 ACADÉMIE DES SCIENCES.
particules de vapeur d'eau pour former certains brouillards. Composée surtout de
sulfure de fer, elle contient du pliosphore qu'elle apporte à la mer et qui se retrouve,
par exemple, dans les formations de fer pisolitique que j'ai signalées au large de New-
haven, dans la Manche, et qui sont analogues aux couches de minerais de fer en grains
de la Lorraine ('). Le fait offre un intérêt pour expliquer la genèse de ces couches
riches en phosphore. Les vases se coagulent et tombent sur le fond aussitôt leur
contact avec le-^ eaux salées; mêlées aux graviers et aux sables, elles recouvrent le sol
sous-marin presque partout et principalement dans les localités de moindre agitation
des eaux ou dans les centres de remous. A mesure qu'elles s'éloignent de terre, par
réaction de leur sulfure sur le carbonate de chaux dissous, elles donnent naissance à
du sulfate de chaux, à de l'oxyde de fer et perdent leur intense coloration noire. Par
endroits, elles s'indurent et créent une véritable roche, onctueuse au toucher, noiie
quoique blanchissant un peu à l'air, à la fois calcaire, sulfureuse, ferrugineuse et
argileuse, toute farcie de coquilles moulues. Traitée par l'acide azotique, cette roche
fait une vive effervescence à cause des particules calcaires qu'elle contient, laisse un
résidu de limonile jaune et, avec le molvbdate d'ammoniaque, manifeste la présence
du phosphore en quantité très abondante. Cette formation paraît permettre d'ajouter,
au mode de genèse connu des nodules phosphatés par accumulation sur le fond de
-débris d'animaux marins tués par la rencontre d'un courant chaud et d'un courant
froid, un second mode dû à l'apport de matière phosphatée d'origine organique par
les eaux douces à l'embouchure des fleuves.
Le gravier est disposé de telle sorte que sa proportion varie, ]iar places, de lôooà i
pour 100 de sable. Si l'on délimite graphiquement les aires d'égal pourcentage de gra-
vier, on les trouve distribuées en trois zones, de plus de 5oo pour loo, entre 5oo et 5o
pour ICO et moins de 5o pour loo, grossièrement concentriques, la plus riche en gravier
formant à une douzaine de milles au large une bande dirigée de l'Kst à l'Ouest, à peu
près dans le sens et le prolongement du lit de la Seine près de son embouchure. Le
gravier contient du silex, des nodules siliceux de la craie, quelques rares fragments
de roches vertes d'origine bretonne, des coquilles entières ou brisées avec serpules et
bryozoaires, des débris d'animaux divers et des algues calcaires rouges.
Les grains de sable arrivant des trois sources indiquées précédemment : côte Est,
côte Ouest et Bretagne et Seine, sont du silex et des nodules siliceux de la côte Est,
glauconie assez peu abondante apportée par le fleu\e, quartz hyalin et cristallinique
très ari'ondi et par conséquent d'origine lointaine, feldspath très rare, magnétite, grains
d'amphibole de Bretagne très attaqués et très fins. En dernier lieu, venant de cette
même région et probablement aussi du Morvan par la Seine, à en juger par l'extrême
arrondissement et la petite taille de certains de ces grains, tourmaline médiocrement
abondante quoique se rencontrant à peu près partout, staurotide, andalousite, corindon
(rubis et plus rarement saphir), sphène, zircon assez rare, spinelle et surtout grenat
remarquablement abondant, presque autant que dans l'Iroise devant Brest.
(') Comptes rendus, t. CXLV, 9 décembre 1907, p. la^i.
SÉANCE DU l8 MAI 1908. I069
D'une façon générale, dans tous ces fonds, la proportion de carbonate de
chaux varie de 64 à 4 pour 100 du sable; les zones isocalcaires sont gros-
sièrement parallèles aux zones graveleuses, les plus riches en calcaire étant
les plus éloignées de terre.
M. H. Masse adresse à TAcadémie un œuf de poule ayant la forme d'une
gourde.
La séance est levée à 4 heures et demie.
G. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séa>ce du 18 mai 1908.
Aperçu sur les explorations scientifiques des mers et des eaux douces de l'Empire
russe, par J.-M. Schokalsky et P.-J Scbmidt. (Exposition marilime internationale de
Bordeaux, 1907. Section scientifique du Ministère de l'Instruction publique.) Bordeaux,
s. d.; I fasc. in-8°. (Présenté par M. Grandidier. Hommage de M. Jules Schokalski.)
Le Neptunisnie, souvenir des leçons de mes maîtres Daubrée, Hébert, Stanislas
Meunier, par A. Labat. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1908; i vol. in-8°.
Statistique sanitaire de la France, i'' Partie : Villes de 5ooo habitants et
au-dessus, année 1906, 11' année. (Ministère de l'Intérieur. Direction de l'Assistance
et de l'Hygiène publiques, 5'= Bureau.) 1907 ; 1 vol. in-8°.
Pyrenean Geology, hy P.-W. Stuart-Menteath ; Paris I-VIIl. Londres, 1907;
7 fasc. in-S". (Adressé par l'auteur, avec 7 opuscules sur le même sujet.)
Die Blindenverliàltnisse bel der Lepra, klinische Studien von D"' Med. Leyder
BoRTHE\; mit 9 Textfiguren und 7^ Photograpliien. Christiania, 1902; i vol. in-S".
(Hommage de l'auteur.)
Over den invloed der zelfinductie in telefoongeleidingen, door Nicolas Koomans.
Delft, 1908; 1 fasc. in-8''.
Over de toepassing van de centrifugaalkracht voor de scheiding en zuivering
van ertsen en kolen, door Ja.n Karel Van Gelder. Gravenhage, 1908; i fasc. in-S".
'°"° ACADÉMIE DES SCIENCES.
La énergie naturali deW atmosfera teneur» ..nri; « r • ,• ,-
corpusco.a,.e del P.-of. G.shpp. P..zfvo J^Fo" .'9 6 ' a f r.r""' ''"^™""
Annuaire de l'Unii-eriilp ri» 'inr,u;„ ri - ^ „
M. Vladjmir Akimoff adresse une «Pr;» ^» 1 • '
Écoles industHelles. 4 fasc.Tn 8» """'''' '^^"^^ '^" '^"^""^ ■•"-«' P-"' 'es
(Séance du n mai igob.)
Page 977, ligne 6, «« lieu de
Note de MM. H. He.nriet et M. Bonvssy,
lisez
Note de MM. H. IIenriet et M. Bouyssy.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n° 55.
3 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deu«
•une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annqel
du !"■ Janvier.
Pria: de l'abonnement :
Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: M fr.
On souscrit dans les départements,
chez Messieurs :
. Ferran frères.
. Chaix.
. Jourdan,
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. Courtin-Hecquet.
( Gtrinlin *t Gr«««in.
( Siraudeau.
. Jérôme.
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Lyon.
chez Messieurs :
1 Baumal.
I M"' Texier.
■ Cumia et Masson.
\ Georg.
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Maloine.
Vitte.
On souscrit à l'étranger.
.imsterdam ,
i Ferai.
IX ! Laurens.
( Muller (G.)
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■ry Dardel et Bouvier,
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Gratier et C".
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Marseille Ruât.
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Montpellier j Goulet et fils.
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Nancy
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Nîmes Debroas-Uuplan.
Orléans Loddé.
Poitiers.
Blanchier.
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Rennes Plilion et Hommais.
Rochefort -Girard ( M»" ).
\ Langlois.
Rouen \
[ Lestringant.
S'-É tienne Chevalier.
Toulon
Figard.
Toulouse .
l Figai
) Allé.
^ Giniel.
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Bousrez.
Valenciennes . ■
\ Giard.
/ Lemailre.
chez Messieurs :
i Feikema Caarei-
" \ sen et G'*.
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
iAsher el G".
Friedlauder et fils.
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Mayer el Muller.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
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Mayoleî et Audiarte.
Lebègue el C".
, Solchek et C°.
Bucarest j Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C°.
Christiania Cammermeyer.
Constantinople . . Olto Keil.
Copenhague Hôsl et fils.
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Gand Ilosle.
Gènes Beuf.
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Genève ) Georg.
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La Haye Belinfante frères.
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:lle et C'
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Palerme Reber.
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l^ome j Loescher et G'- .
Rotterdam Kramors et fils.
Stockliolm Nordi»U« Boghaudel
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S'-Pétersbourg .
i Wolff.
Bocca frères.
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:s grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 02 planches; iS56.
) 1. — Mémoire su
concours de i853,
lenlaires, suivant
e des rapports qu
la même Lib.airie les Mémoires de l' Académie des Sciences, et les Màowires présentés par dirf. SaTaats à l'Académie de. Sai.noe..
r 20.
TAHIi: I)i:S AHTICLES (Séance du 18 Mai 19(>8.^
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
l»KS MKMliltRS Kl DKS CORllKSPONDANTS DE L'ACADÈMIH.
M. Maiii:ei, DErnicz. Sur If filancmptil
stalionnaire des oiseaux
M. GusTAV Retzius fait Ip iiiniagf dr |ilu-
Pages.
Pages.
sieuiB (■■preuves de pliotograpliies d'un ino-
nuiuciil ériijé eu l'iionneur de Descartes. 1004
MEMOIRES PRESENTES.
M. P.-W. STUART-MrNTKATii adresse un
Mémoire intitulé : " Stir l'interprélalion
des ehari'iai;es des P\ renées».
corresi»oni»ai\(;e.
La MrMcn-ALiTK dk la vn.i.i: de Kaenza
invile l'Académie à se l'aire représenler
aux l''(Hes du Irois-eentiéme anniversaire
de la naissance iVEiniigc/isIa Toriicclli.
M. Jean CiiARcoT anminceà l'Académie que
le lancement du navire de l'Expédilioi]
française au piMe Sud aura lieu le lundi
iS mai à Sainl-Malo
M. le PllÉ.SIDENT «ÉNÉllAl. DE L'ASSOCIATION
DE.S MEDECINS DE LANGEE FRANÇAISE IIE
l'Amérique du Nord invite l'.^cadémie a
prendre part au quatrième Congrès gé-
néral, à Québec, les \»t-ii juillet J90S...
M. Paul Renard. — Virage des aéroplanes.
M. Paul Girault. — Sur le profil des
masses polaires de dynamos
M. DE Uroglie. — .Sur' l'examen ultra-
microscopique des cenires chargés en
suspension dans les ga/.
M. P. Lanoevin. — Sur la recombinaison
des ions dans les diélectriques
M. I''. Charron. — tniluence de l'atmosphère
ambiante sui- le frollement entre corps
solides
M. G. Lime. — Auto-excitalion d'un alter-
nateur triphasé au moyen de soupapes
électrolytiques
M, L. Bi.ocii. — Sur les dillèrences de po-
tentiel de contact entre métaux et li-
quides
M. lioucHACOURT. — Radiogiapliie des pou-
mons et de l'estomac des fcetus et des
entants niOrt-nés
M. Gaston (-Jaillard. — Observations sur
le temps employé par les corps poui" se
dissouilre
M. A. Garga.m de Moncetz. — Sur une
action photographique de la lumière
infra-rouge
M. Victor Henri. — Elude cinématogra-
phique des mouvements browniens
M. .\. DuRoiN. — Sur les iodomcrcurates
de thorium et d'aluminium ;. . .
MM. Paiil Leheai et Pierre .Iolihois. -
Sur les composés délinis du silicium et
du palladium
Bulletin bibliographique
Krhata
ioo5
lOO.J
lOO.'J
I O I ,'(
IOI7
lolq
IO'.!!j
102S
M. Imi. I'0/.zi-Iîsi:(it. — .Mélhode de dosage
volurnélrique de l'acide lartrique dans les
tartres et les lies
M. LÉO \'ii;non'. — Élimination de l'oxyde
de carbone lin sa/, de houille
MM. LesI'Iau cl l'ARisELLE. — Sur li- pro-
pargylcarbinol.
M. V. AuoER. ~ Sur les dérivés trihalo-
génés mixtes du méthane
M. H. Fossi: Sur la constilulion des
corn binai son ^ du lélraméthyldiaminobenz-
liydrol avec (jueiques flérivés métliyb'--
nK)ues
MiM. V. Gi'Vot cl P. PiGNEr. — Sur quelques
colorants orlludienzylés du triphénylmé-
I liane
M. L. Bren'iz. — Sur la cytologie du la-
byrinthe rénal des 'l'hysanoures
M. Paui. IIali.ez. — Biologie d'un Hliabdu-
cœle parasili' du ( ardium edule L
\l.\l. Cluzet et Bassal. — De l'action des
rayons X sur l'évolution de la glande
mammaire pendant la grossesse chez la
lapine
MM. H. Do.MiNici et Kauhe-BeaUlieu. —
De larrèt et du séjour prolongé du sul-
fate de radium dans les tissus vivants...
M. Loiiis Lai'icôue. — Sur la théorie de
l'excitation électrique
MM. .I.-K. AiiEi.ous et E. Bardier. — Essai
de séparation des substances hyperten-
sives de l'urine normale
M. E.-.l. Bosc. — Kpithélioma claveleux et
nature |>arasitaire du cancer
M. .'Vndre .Iousset. — La septicémie tuber-
culeuse aiguë du cobaye
.MM. P. -II. l'niTEi. et René VlGLiER. — Tu-
bercules et tiges fossiles A'Equiselam. .
M. A. Berget. — Utilisalion des failles
pour la détermination de !a drnsit<'î
mo>crine de la Terre
M. J. TiloLi.ET, — Elude des fonds marins
de la baie tic la Seine
\1. II. Masse adresse à l'Académie un
(, leut de poule ayant la forme d'une
gourde '■
lO.'il
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1067
1069
1069
PARIS. - IMPRIMERIE G AUTH 1ER- V ILLA R S ,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le Gérant : Gauthiee-Villabs.
il'
1908
PREMIER SEMESTRE.
X ' J
COMPTES
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LBS SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
N 21 (25 Mai 1908).
^ PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1908
RÈGLEMENT «EL4TIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1870
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de r Académie SQ composent des extiaits des travaux
de ses Membres et de Panalyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque caliier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
36 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparunAssociéétrangerdeTAcadémie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont (
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séanc
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. - Impression des travaux des Sa
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des pers(
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i:
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires
tenus de les réduire au nombre de pages requi;
Membre qui fait la présentation est toujours non
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet e?
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être rt,
à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t)
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être ren
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dac
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. - Planches et tirage à pari.
Les Comptes rendus ne contiennent ni plancl
ni figures. 1
Dans le cas exceptionnel où des figures sérail
autorisées, l'espace occupé par ces figures compt'
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des <
leurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article ô.
Tous les six mois, la Commission administrât!
fait un Rapport sur la situation des Comptes rend,
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académia aui dp«iront «,;.,» ^ , .. .
déposer au Secrétariat au plus tard le Lmed 'Tp ecTdJ ?/" " T^T "'' "f ' '"' S^"'»-"^ P-pétuel, sont priés de 1
_ samedi qui précède la séance, avant 5». Autrement la présentation sera remis, à la séance suivant
11
ro
ACADÉMIE DES SCIENCES.
*
SÉANCE DU LUNDI 26 MAI 1908.
PHÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL.
i^ie:»ioiues et commuivications
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
PHYSIQUE VU (jLOBE. — Sur lu rccente éruption de l'Etna
(^Taorminn, ij mai 1908). Note de M. A. Lacruix.
Seize années se sont écoulées depuis la dernière éruption de l'Etna (sur-
venue en 1892). C'est deux fois et demie l'intervalle moyen séparant deux
éruptions complètes, d'après les statistiques correspondant aux i5o der-
nières années (Riccô). Les phénomènes d'activité assez intenses, se mani-
festant dans le cratère central depuis 1906, pouvaient faire penser cju'une
éruption était prochaine. Elle vient de se produire, mais, contrairement aux
prohahililés, elle a été de peu d'importance et d'une brève durée; l'avenir
"dira si elle constitue un fait isolé dans l'histoire du volcan ou si elle n'inau-
gure pas plutôt un nouveau cycle d'activité, tel que l'Etna en a présenté
tant d'exemples.
Quoi qu'il en soit, le siège de cette 'éruption se trouve dans une région
distincte de celle où se sont produites les dernières grandes éruptions de
i883, 1886, 1892. Celles-ci ont eu lieu sur nue même fente radiale partant
du cratère et orientée Nord-Sud. L'éruption récente s'est produite sur le
flanc sud-est de l'Etna, dans les escarpements qui dominent le fond du Val
del Bove, et un peu au-dessous des bouches de l'éruption de 1819; sa fente
caractéristique a une direction moyenne Nord-Ouest, son prolongement ne
passe pas par le cratère central.
Succession (/es phénomènes de l' éruption. — Voici quelle a été la succession
des phénomènes, d'après les renseignements que m'ont obligeamment
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 21.) l4l
1072 ACADÉMIE DES SCIENCES.
fournis MM. Ricco et G. Platania et d'après ceux que j'ai recueillis moi-
même cà Zafferana :
Le 2() avril, cà partir de 5'' 20™ du malin, les instruments séismiijues de
l'Observatoire de Calania enregistrent de petits mouvements du sol, qui
vont en s'accentuant jusqu'à ()''22"', heure de rouvertiue d'une fente excen-
trique sur laquelle se produisent des bouches cruptivcs. A 5'' 55"' un det^a-
gemenl de vapeurs noires avait été constaté au cratère central. Pendant
toute la journée celui-ci et les nouvelles bouches donnent des projections,
dont i'intensilé parait avoir été alternante. Des cendres tombent sur le
volcan et sont transportées par le vent jusqu'à Aci-Reale, entre 8''3o™ et 1 1''
environ.
Deux courants de lave s'échappent de l'extrémité méridionale de la fente
et vienneilt s'étaler, après s'être réunis, jusqu'à environ 4*"" de leur point de
sortie sur les laves du fond du Val del Bove. Leur nuu'che a été rapide, car
le 3o avril, à io''io"' du matin, l'exlrémilé de la coulée n'avançait plus
qu'avec une extrême lenteur; le lendemain, elle était virlucllement arrêtée.
Pendant cette même journée du 3o avril, le cratère a continué à donner
des projections avec une intensité iutermillenlc; la dernière de quelque
importance a eu lieu à 5''2o'" du soir, (^uaul aux bouches nouvelles, elles
étaient à peine actives.
Depuis lors, le cratère central fumotte et les bouches récentes ne donnent
que par intermittence d'imperceptibles boulfées de vapeurs.
La cessation de l'activité éruptive a été le signal de la reprise des trem-
blements de terre qui persistent encore aujourd'hui. Ils se font sentir sur le
versant sud-est du volcan (Zafferana, Bongiardo, S. Venerina, etc.) jusiju'à
Aci-Reale, avec assez d'intensité pour fissurer ou renverser des murs et
effrayer les habitants, au pdint que beaucoup d'entre eux ont quitté leurs
maisons et cam])ent à l'extérieur.
Celte éruption qui, pour sa brièveté, peut être comparée à celle de iSiSJ,
est reiuanjuable par le peu d'inlensilé et le peu de durée de ses phénomènes
explosifs. Cette particularité a été très favorable à Tétude de la fente érup-
tive à laquelle je me suis plus spécialement attaché. Toutes les fois, en effet,
qu'à l'Etna, les phénomènes explosifs se prolongent pendant quelque temps,
et c'est le cas le plus général, les bouches qui s'ouvi-enl sur la fente ne tardent
pas à se transformer en cônes plus ou moins réguliers, creusés d'un cratère,
par suite de l'accumulalion sur place des produits de projection. Dans le
cas actuel au contraire, les j)liénomènes explosifs ayant cessé prescpie immé-
diatement, la fente et les bouches qui la jalonnent ont conservé leur forme
SÉANCE DU 2,5 MAI l()o8. I073
première et sont restées entièrement à découvert. C'est grâce aussi à la
cessation complète des phénomènes violents que j'ai pu atteindre la fente,
qui, par suite de sa position topographique sur une pente très raide cou-
verte de neige, eût été inaccessible en toute autre circonstance.
Dans une série d'excursions fort pénibles, effectuées de Zafferana, en
compagnie de M. G. Platania, il m'a été possible d'examiner à loisir la
partie du volcan où se sont déroulés ces rapides phénomènes.
Lafenle. — La position de la fente est facile à définir, car elle est comprise
entre deux accidents topographiques du flanc sud-est de l'Etna, célèbres
par le grand nombre des dykcs de laves anciennes qu'ils renferment : la
Serra Giannicola picola au Nord et la Serra Giannicola grande au Sud.
Sa direction est Nord-Ouest dans sa partie principale; mais, après avoir tra-
versé la seconde de ces arêtes montagneuses, à un petit col (altitude envi-
ron 2275'") situé entre les rochers Guardiano et Castello, elle se redresse
un peu dans la direction du méridien. Sa longueur est supérieure à 1'"° et
l'altitude de son extrémité septentrionale avoisine 2.300"'.
Sur sa portion principale, comprise entre les deux Serras, se sont ouvertes
une série de bouches, qui n'ont été le siège que d'explosions ; il en existe au
moins sept principales. Ce sont de grandes cavités grossièrement circulaires,
rappelant celles produites par une explosion de dynamite. Leur profondeur
est de i5'" à 20'"; leur diamètre, qui est variable, est en moyenne deux ou
trois fois plus grand.
Elles sont en partie comblées par les déiiris de leurs parois entaillées à
pic. Ij'une d'elles, de petite dimension, située au sud du col du Castello,
montre sur une de ses parois la neige à vif sur environ a'" de hauteur.
Les matériaux qui entourent ces bouches sont surtout des débris du vieux
sol, mélangés à une proportion relativement peu inq^ortante de magma
neuf. Les phénomènes explosifs, qui se sont produits par ces bouches, ont
donc été surtout vulcaniens. Cependant M. Ricco m'a signalé que, le
29 avril à 3'' du soir, un observateur, placé au pied sud de la Montagnola,
a vu dos jets de feu s'élever de cette fente. Elle a donc été aussi le siège de
projections strond)oliennes. Actuellement, les bords des bouches éruptives
et les fissures du sol qui réunissent celles-ci sont garnis de fumerolles
acides, dont la température, là où j'ai pu la mesurer, ne dépasse guèie celle
de la fusion du zinc (/| 12" C. )
La lave. — La lave est sortie par deux groupes d'ouvcLtures, situées à
l'extrémité méridionale de la fente, c'est-à-dire dans sa partie la plus basse.
Une première coulée, la moins importante, a longé le flanc nord de la
1074 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Serra Giannicola grande ; son point de sortie se trouve au-dessous des
bouches explosives situées sur la fente. Il correspond sans doute à une
fissure radiale en relation avec celle-ci et ouverte dans les matériaux peu
cohérents de cette partie de la montagne. La coulée la plus importante a
été émise par l'extrémité même de la fente et sur le versant sud de la Serra
Giannicola grasde. Cette portion eiFusive de la fente longe très sensible-
ment l'un des dykes anciens du Castelio. Elle est orientée presque Nord-
Sud ; elle est rectiligne et encore béante. Elle constitue un fossé d'une
centaine de mètres de longueur ayant de lo"" à 20™ de largeur; ses parois
sont entaillées à pic dans les tufs anciens ou limitées par le dyke du Cas-
telio.
La lave à surface très scoriacée remplit ce fossé jusqu'à environ 2'" de ses
bords; ceux-ci sont recouverts par une sorte de bouclier de lave très scoria-
cée, se déversant vers l'extérieur et jouant le rôle de moraine latérale; il
est parcouru par des fissures parallèles aux bords, d'où s'échappaient, le
10 mai, des fumerolles sèches, qui en rendaient l'abord difficile. Au moment
de l'éruption, la lave ne s'est donc pas simplement écoulée vers le bas de la
montagne par la fente largement ouverte, mais elle a en outre bavé de part
et d'autre de la cavité béante. C'est grâce à ce phénomène que s'est produit,
à l'est de la fissure, un rudiment de coulée, qui est venu encercler la partie
supérieure d'un lambeau de terrain ancien (contenant un dyke^, qui forme
aujourd'hui un îlot au milieu de la lave récente.
Je n'entrerai pas dans le détail de la structure de la coulée qui, à la sortie
de la fente, s'étale bientôt, «nveloppe encore un îlot de terrain ancien, puis,
après être descendue le long d'une pente atteignant localement 35", arrive
au pied de la Serra Giannicola grande, bocdée par des moraines, tpii dimi-
nuent il mesure que la pente devient moins forte. La coulée se répand
ensuite au fond du Val del Bove sur une surface relativement plane, puis
recouvre, sur une partie de leur trajet, les laves de 18 19 et de i852.
Les alentours de la fente effusive, dans un rayon d'environ 25™, sont
couverts de débris de magma neuf, sous forme de grosses bombes légères
à cavités globulaires, de fragments contournés ou de morceaux informes,
qui cessent brusquement. Ils sont le résultat de projections peu violentes,
résultant d'explosions hawaïennes, plutôt que stromboliennes. Celte opinion
peut s'appuyer non seulement sur leur structure et leur disposition sur le
sol, mais encore sur une observation de M. G. IMatania qui, regardant, des
environs d'Aci-Ueahî, avec une longue vue, les bouches de sortie, a vu
entre 8'' et (j^ du soir la lave s'élever de ce point en masses continues,
SÉANCK DU 25 MAI 1908. 10-5
simulant le jet d'une fontaine, alors que de loin en loin apparaissait une
gerbe de débris incandescents. 11 est très vraisemblable que, si les phéno-
mènes explosifs avait persisté pendant quel(jues jours sur cette fente, il se
serait [irotliiit un cône de débris au point (pii vient d'être étudié.
Il me reste à signaler sur Tun des îlots de terrain ancien é[)argné par la
lave, l'existence d'une bouche ayant fourni, sans projections, un petit cou-
rant de lave se réunissant bientôt à la coulée principale. Il est intéressant
en ce sens qu'il a été sans doute alimenté par une fêlure du sol, transversale
à la fente principale, et traversant souterrainement un dyke ancien à peu
près parallèle à celle-ci.
La lave récente minéralogiquement semblable à celle des éruptions pré-
cédentes, appartient d'une façon presque uniforme au type fragmentaire
scoriacé, sauf vers l'extrémité de la coulée où, sur une petite surface, on
distingue une structure cordée grossière, morcelée par le retrait. En ce
point, la lave renferme d'énormes cavités huileuses à parois slalactiformes.
Cette structure fragmentaire, qui est celle que possédait la lave du 8 avril
K)o6 au Vésuve, s'explique bien parla rapidité avec laquelle s'est eHéctué
l'épanchement, alors que les portions cordées résultent d'un éclusage produit
au moment où la lave était près de s'arrêter.
Phénomènes d'érosion dus à ta lave. — La coulée du nord de la Serra
Giannicola grande, avant de venir s'accoler à la coulée principale, arrive
brusquement sur un talus à pente extrêmement raide et y détermine des
phénomènes d'érosion tout à fait curieux, car ils sont comparables à ceux
que déterminerait dans les mêmes conditions un torrent boueux. Elle tombe
tout d'abord en cascade; la pente étant trop forte pour (jue la lave ait pu
s'y accumuler, la coulée s'amincit, mais, la pente diminuant bientôt, le
courant a entamé le sol peu cohérent, s'y creusant ainsi un lit encaissé par
des parois à pic qui peuvent atteindre 2'" de hauteur. Ce lit se distingue de
la fente eiVusive décrite plus haut par sa sinuosité, par l'absence de produits
de projections et de moraines sur ses bords. Un peu plus bas, la pente
s'atténuant encore, ce lit devient de moins en moins profond, puis la lave
s'étale en remblais à la surface du sol pour aller se réunir à la coulée princi-
pale. Les nombreux blocs de matériaux du vieux sol non transformés qui se
trouvent à la surface de cette coulée s'expliquent facilement par les détails
qui viennent d'être donnés.
Rareté des fumerolles. — L'une des parliculaiités de celte éruption a
consisté dans le peu d"iutensité des fumerolles. Je n'ai observé le type à
chlorure de sodium que sur les bords mêmes de la fente elîusiTe. Sur la lave
1076 ACADÉMIE DES SCIENCES.
elle-même se trouvaient quelques fumerolles alcalines à salmiac, très
nettement délimitées et fort actives. Enfin j'ai sii^nalé plus haut l'abondance
dos fumerolles acides sur le bord même des bouciies explosives; je n'en ai
pas vu ailleurs.
Relation des matériaux ériiplifs et des névés. — La région de la fente et
des parties hautes des coulées est encore couverte de neige. (Jelle-ci n'a été
fondue qu'au contact immédiat de la lave. On peut la voir intacte à cjuelques
mètres des coulées et j'ai relaté plus haut qu'une paroi d'une des bouches
explosives est constituée par un névé, coupé comme à rem[)orLe-pièce.
Dans un rayon de plusieurs kilomètres, la neige est recouverte par des
lapilli scoriacés très vitreux qui, à quehpies centaines de mètres de la bouche
ellusive, forment une couche continue de plusieurs centimètres d'épaisseur.
La structure de ces scories pi'rmet d'assurer qu'elles ont été rejetées à l'état
incandescent et pâteux; leur refroidissement superficiel a été assez rapide et
leur conductibilité assez faible pour ne pas fomhe la neige. Les avalanches
se produisant çà et là déterminent le mélange stable de ces matériaux d'ori-
gine si différente. Là où l'action du soleil est suffisamment énergique, la
fusion de la neige s'elléctue lentement. Les surfaces desséchées se couvrent
ensuite d'enduits dus à la cristallisation des sels contenus par les cendres au
moment de leur projection.
Je me propose de faire incessamment l'ascension du cratère central, pour
étudier les modifications qu'il a pu présenter et surtout pour rechercher
dans quelles limites il a contribué à fournir ces scories légères, qui se ren-
contrent dans le Val del Bove et qui pour l'instant me semblent provenir
surtout des bouches ayant fourni la lave.
MEMOIRES LLS.
BACTÉRIOLOGIE. — Sur les propriétés activantes des séritms d'animaux sains
et d'animaux tuberculeux ou tuherculinés à i'égaid du venin de cobra;
par MM. A. Cu.mette, L. Massoi. et C. Gukiu.v.
Dans une iNote précédente, en collaboration avec M. Breton [Comptes
/-eWtAy, 3() mars H)o8), deux d'entre nous ont indiqué quelessérumsd'homnies
ou (le bœuf tuberculeux (non cachectiques) renferment une proportion d'un
composé lécithinicpie décelable par la [U'opriété (juc possède cette substance
de conférer au venin de cobra le pouvoir d'héniolyser les globules rouges du
SÉANCE DU 2^5 MAI l()o8. IO77
sang des différentes espèces animales, alors que le sérum des nouveau-nés
ou des individus sains et celui des veaux indemnes de tuberculose est con-
stamment inactif à Tégard du même venin.
Nous avons également montré que celte propriété activante de certains
sérums pathologiques à l'égard du venin est bien due à la lécithine qu'ds
renferment (probablement à l'état de lécilhide d'albumine), puisque l'acti-
vation se manifeste aussi nette après qu'on a chauffé ces sérums à 58° pen-
dant I heure, ou qu'on a pris soin d'annihiler, par l'addition d'une quantité
suffisante de chlorure de calcium, l'action des acides gras activants que
beaucoup de sérums normaux contiennent à l'état frais.
Nous nous sommes proposé d'étendre nos recherches dans le même sens
en étudiant les sérums d'un grand nombre d'animaux de divers espèces,
sains ou tuberculeux, et en cherchant à préciser l'influence de l'imprégna-
tion tuberculinique sur les décharges de lécithine dans le sang.
Nos expériences ont porté sur le bœuf, le cheval, le mouton, la chèvre, le
porc, le chien, le lapin, le cobaye et le rat.
La substance lécithinique que renferment les divers sérums peut être
fixée in vitro par les bacilles tuberculeux et par les solutions de luberculine
précipitée à froid à 5 pour 1000.
La réaction d'activation s'observe et se mesure très aisément de la ma-
nière suivante :
Dans une série de tubes à essai A, B, C, ..., on met en présence o""', i , o''"", 2,
■o"="'',3, , . . du séiuru à étudier, préalablement privé d'alexine par 1 tieiire de chauf-
fage à 58°. On ajoute à chaque tube o™', .5 d'une éniulsion à 5 pour 100 d hématies de
cheval, de bœuf ou de lapin, privées de sérum par trois lavages à l'eau salée à
8 pour 1000 et trois cenlrifugalions successives.
Le tube A sert de témoin et ne reçoit pas de venin. Dans tous les autres tubes B,
C, . . ., on introduit avec une pipette graduée une dose uniforme de venin de cobra
(o™',5 d'une solution à i pour 5ooo, soit i dixième de milligramme).
On note le moment auquel rhémolyse apparaît. Elle ne se produit pas dans le tube A
et se montre d'autant plus rapidement dans les autres que la richesse du sérum en
lécithine est grande.
En comparant l'actlvation produite par un sérum avec celle qui résulte du rempla-
cement de ce sérum par o""', i, o'"^',2, o""',3, ... d'une solution de lécithine à
I pour loooo('), on peut lilier approximativement la richesse en lécithine du sérum
expéririienlé.
(') On prépare cette solution de lécilhine en dissolvant is de lécithine d'œuf dans
100""' d'alcool mélhylique pur et en mélangeant 1'^'°' de ce liquide à 99""' d'eau salée
physiologique.
1078 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Nous avons pu constater ainsi que certains sérums renferment jusqu'à
0,2 pour 1000 de lécithine susceptible d'activer le venin.
Pour une même espèce animale, la richesse en lécithine est très variable.
Elle paraît influencée par l'alimentation , le jeûne et surtout par les saignées
successives.
Certaines espèces ont un sérum constamment lécithifère. Ce sont, dans
l'ordre de richesse moyenne décroissante : le cheval, le chien, le rat, la
chèvre, le mouton et le lapin.
Or ces espèces sont précisément les plus difficilement tuberculisables.
Par contre, le sérum de cobaye est très pauvre en lécithine; celui de
porc, de veau et de bœuf sains et, ainsi que nous l'avons vu précédemment,
celui de nouveau-né et d'homme sain, n'en renferment jamais. Ces espèces
sont les plus facilement tuberculisables.
Il y a donc lieu de se demander :
1° Si la lécithine qui existe constamment dans le sang de certains ani-
maux sains est susceptible d'être fixée ou déviée par les bacilles tuberculeux
et par la tuberculine préparée à froid;
2° Si la tuberciilisalion ou la tuberculinisation artificielle des animaux
dont le sang ne contient pas de lécithine peut faire apparaître celle-ci dans
le sérum.
Pour répondre à la première question, nous mettons en contact, dans une série de
tubes à es^ai, des mélanges de i""' d'une émulsion à 5 pour 1000 de bacilles tubercu-
leux (pesés à l'état sec) dans l'eau salée physiologique plu-; la dose du sérum à expéri-
menter qui s'est montrée capable d'activer, en i heure environ, o^'°'',5 d'une solution
de venin de cubra à i pour Sooo, ou bien i'"'' d'une suiulion à 5 pour 1000 de tuber-
culine préparée à froid avec In même dose de sérum. Les tubes sont portés à l'étuve
à 87° pendant 2 heures et agités de temps en temps. On ajoute ensuite à chacun d"eux
les globules rouges et le venin comme dans les expériences- d'activation et Ion note,
après des temps variables de i à 6 heures, si l'hémolyse se pi<iduit à la température
du laboratoiie.
En ojiérant ainsi, nous avons pu voir ([ue, dans tous les cas, la lécithine normalement
contenue dans le sérum de cheval, de chien, etc., était li\able par les bacilles tuber-
culeux et par la tuberculine.
La réponse à la deuxième question nous est fournie par les expériences
suivantes :
Une génisse de iS mois, race flamande, n'ayant pas réagi à la tuberculine et dont
le sérum n'active pas le venin de cobra, reçoit, le gaviil 1908, .T™"^ de eu Ituie de tuber-
culose bovine (origine : lait de Nocard) dans la veine jugulaire. Dés le surlendemain de
l'injection, sa tcnipéialure s'éléxe et oscille entre Sg" et 4o°,4. .\près 2 et 5 jours son
SÉANCE DU 23 MAI 1908. IO79
sérum ne contient pas encore de lécitiiine. Le neuvième jour sa température s'abaisse,
reste jusqu'au i''' mai(22°jour) entre 38", 5 elSg'el. pendant toute cette période, le sérum
devient activant. A partir du 2 mai la température s'élève de nouveau et le sérum
cesse d'activer. Le 8 mai, nouvelle chute de lem|iérature coïncidant avec la réappari-
tion de K'cithine dans le sang. Le i5, la fièvre s'installe définitivement aux environs
de 4o°; l'animal préseule tous les signes d'une infection granulique aigué el le sérum
n'active plus.
Une génisse de 2 ans, race bretonne, n'ayant pas réagi à la tuberculine injectée
sous la peau le 17 février 1908, est saignée le 1 i avril. Son sérum n'active pas le venin.
On lui injecte ce même jour, dans la veine jugulaire, os,5o de tuberculine sèche pré-
parée à froid, dissoute dans 20'"'' d'eau salée physiologique : aucune élévation de tem-
pérature consécutive el son sérum reste inaclif les jours suivants. Le i5 avril (4 jours
après) on lui injecte de nouveau dans la veine jugulaire o-,5o de la même tuberculine.
Dès la quatrième heure sa température s'élève de 38°, 6 à 4o°,2. A la douzième heure,
retour à la normale. Le surlendemain, 17, son seium contient de la lécithine el reste
très activant jusqu'au 25 avril. A partir de celle date la lécithine disparaît.
On voit donc :
1° Que l'infection tuberculeuse expérimentale réalisée par voie veineuse
provoque une décharge de lécithine dans le sérum chaque fois que la tempé-
rature de l'animal s'abaisse; celte lécithine disparait pendant les périodes
fébriles;
2° Que l'injection intraveineuse de tuberculine chez un bovidé sain, ré-
pétée deux fois à 5 jours d'intervalle, produit le même résultat. Après la
seconde injection l'animal réagit comme s'il était tuberculeux; son sérum
devient fortement activant pendant une huilainc de jours, puis tout renlre
dans l'ordre.
L'élude du sang d'autres bovidés tuberculeux et sains nous permet d'af-
firmer que, lorsque ces animaux sont porteurs de lésions tuberculeuses sans
fièvre, leur sérum contient une substance lécithifère capable d'activer le
venin de cobra; il semble que cette substance soit d'autant plus abondante
que les lésions sont plus étendues. Par contre elle disparaît totalement chez
les bovidés en hyperthermie et chez les cachectiques. Le sang des bovidés
sainsn'en renferme pas.
CORRESPONDANCE.
M. E.-T. Haihy fait iiommage à l'Académie d'un Mémoire intitulé : La
missioti (le Geoffroy Sairil-llilaire (\SoS), Histoire et Documents.
C. lî., lyoS, ." Svmeslre. (T. CM.VI, N" 21.) '42
fo8o ACADÉMIE DES SCIENCES.
La Socif; rf: i»okth;aise des Sciences naturelles de Lisbonne adresse; à
rAcadémie Texprcssion de ses senlimenls de profonde synipalliie à 1 occa-
sion du décès de M. A. de Lapparent.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, l'Ouvrage suivant :
La (listribulion des étoiles par rapport à la voie lactée, d'après la Carte et le
Calalofïue photographiques du Ciel (zones de Paris, Bordeaux, Toulouse,
Alger et San Fernando), par M. Paul Stkoobant. (Présenté par M. B.
Baillaud.)
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une méthode de M. Goursal dans le problème
de Monge. Note de M. P. Zervos.
1. M. Goursat, dans le Bulletin de la Société mathématique, iqoj, a exa-
miné la question suivante :
Étant donné un système de Monge
( I ) /,(.*■, , .»■,, . . . , .r,,^, , d.r, , f/.rj, . . . , d.r,,^, ) = o ( « =z i , 2, . . . , « — l )
(où les f sont des fonctions Iioinogènes par rapport à dv,, dx.,, . . ., d.v„^^)
exprimer .»■,, x-j, ..., .r„+, explicitement en fonction d'une variable auxi-
liaire l, d'une fonction arbitraire de ce paramétre et de ses dérivées successives
jusqu'à un ordre déterminé.
M. Goui sal donne une méthode très élégante relative à cette intégration.
Je rappellerai ici quelques-uns de ces résultats de M. Goursat.
2. Ajoulons au système ( i ) la relation
( ■?. ) d.r„ ^_, = /y, dxx + Pi dj-., -r- . ■ . -h /'„ djr„,
el éliminons, entre les relations (i) et (2), n — 1 des ra|iporls
(A-=i 2, 3, ..., n -\- i),
d.i,,
on ari'ive à une (Mjualion pour déterminer le dernier rapport. Soit
SÉANCE DU 2,5 MAI 1908. I"^'
(7(/j,, p.,, . . ., pn, fn a)= o cette relation, où a désigne le dernier rapport.
Si maintenant j'élimine a entre les relations
(3) a = o, ^=0, ^-o, ..., 5^^-0>
j'obtiendrai des équations de la forme F( .r,, />,, />2î •••,/Jh) = o- Soient
donc
(4) Fx(_x,,/>,,/>j, ...,/)„) = 0 (/, = 1, 2, ..., « — i)
ces équations. Considérons maintenant .r,, a;^, ..., a:-„ comme « variables
indépendantes, x^+t comme une fonction de ces n variables et/-»,, yj,) ••■•) /-*«
comme les dérivées partielles de x,,^,. Alors les relations (\) forment un
système de « — 1 équations aux dérivées partielles simultanées du premier
ordre. C'est ce que j'appelle avec M. Coursât le système associe du premier
système (i).
3. Si le système associé est en involution, alors poui' avoir la solution
cherchée du système (i), il suffit de prendre les équations
d\ d'Y </"V
où V(;r,,.r., ...,x„+,, a, h) est l'intégrale complète du système associé
dans lequel on a substitué b par une fonction arbitraire de a.
En prenant pour base ces résultats du savant professeur, j'ai tenté de faire
une étude de l'équation
et, en particulier, j'ai étudié l'équation
/ dx^ dxi djji\ _ dxn^i
^7) ■>[:'" dF.'d^,' "-'iTj- dx, ■
4. On peut chercher à trouver une solution de cette équation dans
laquelle les x s'expriment en fonction d'une variable auxiliaire, d'une fonc-
tion arbitraire de ce paramètre et de ses dérivées successives jusqu'à un
ordre déterminé.
Imaginons pour cela qu'on ait adjoint à la relation (7) n — 2 relations de
la forme
Io82 ACADÉMIE DES SCIENCES.
OÙ les fonctions ç ne contiennent pas les variables .v^, -r.,,, .. , x,,^, ni les
rapports ^- ^> •••> -^77^- Les relations (7) et (<S) forment un système
de // — I équations de Monge, comme le système (i). Nous y appliquerons
la méthode de M. Goursat. En posant -^ = a, j'écris la relation qui corres-
pond à la relation ( 2) sous la forme
(9) ,""^' =pi + p.y- +ih ?3(-'i- y.) +■ ■ ■ + /'„ '■?/,(•'■.• y-),
''■''\
ou encore sous la forme
(m) /[.f, a, 93 (.r,, 5(), ...; cp„(.î-,. ai] — /', — /'.a — /';, 9:j(j.-,, 3() —...— /'„ o„ (.'•,. a) = o.
Le premier membre, évidemment, est ce que nous avons appelé plus haut a.
.-). lin diflérentiant successivement la relation (10) par rapport à a, on
obtiendra le système intermédiaire (3). Je fais maintenant la remarque que
les n — ■-> dernières de ces relations ne renferment pas les quantités p^^p-^.
(iette remaïquc me conduit à faire Thypothèse f[u'on peut faire Félimina-
lion de a entre les relations ( 3) en remplaçant a par une fonction des quan-
tités a-,, /?.,, yj,, . . . , Pu dans la première, dans la deuxième et dans les « — 3
des autres relations du système (3). Nous aurons ainsi n — \ relations de
la forme suivante :
()o-t do„ t)f df ()o, âf do„
P''^^'' lib '^ •■'^P"~àb^Ob~ô^,^ ~-~ i)o„ Ob -"•
P^Ub^-^ -«'
où /) désigne la fonction des quantités a-,, p^, .... />„ qui remplace la quan-
lilc' y..
(■). Donc les relations (11) forment le système associe, si Ton considère
les ./■,, .T.,, ..., x„ comme des ^ariables indépendaiiles, .r„+, comme une
fonction de ces n variables Gl p,, p.,, •••iPn comme des dérivées partielles
de .i'„4.| par rapport à ces variables.
Pour oiitenir rinlégration du système [(7\(i^)| comme nous l'enlen-
(loiis, il sulfil (|ue le système (1 i) soit en involnlion, d'après ce qui précède.
SÉANCE DU -^.î MAI 1908. Io83
7. Dcsij^nons par F,, F., ..., F„_, les premiers membres des rela-
tions (11). On voit immédiatement que loules les parenthèses (F^, F5), où
Y et 0 peuvent preijdre toutes les valeurs i>, 3, . . ., /i — i, sont identique-
ment nulles, car on a identiquement
— - = o, -; — =0 (/,■ = 2, 5, . . ., « — i; A = 2, 3, . . . , « — 1, /(,/« + i);
'V'i "''^/-
d'aulru part
par conséquent, les parenthèses (F,, F^;. ) se réduisent aux expressions -v— ^;
d'où l'on conclut (pic, /H)ur que le systrnie associé, dans le cas considéré, soit
en involution, il faut et il suffit qu'on ait identiquement
(ra) -3 — = o.
(7.r,
8. Un e.vcmplc où les conditions (12) sont évidemment remplies est celui
dans lequel l'équation (7) est de la forme
et les équations adjointes sont de la forme
(.4) g = '^(£;) (^ = 3,4,. ..,«-.,«).
9. La vérification des conditions (12) dans le cas où le système dont
il s'agit est le système [(i3), (i4)] est immédiate; car la fonction qui, d'après
noire hypothèse, remplacera la quantité a ne renfermera pas la variable o",
et l'on aura, d'autre part, -j- = -j^-, le symbole a désignant la déri-
vation par rapport à a, la quantité .r, considérée comme constante.
Or la recherche d'un système qui, comme le système [(i3), (i4)] a la
propriété d'avoir un système associé qui est en involution, se ramène
à la recherche des solutions particulières d'un système d'équations aux
dérivées partielles. Pour préciser ce que nous voulons dire, prenons
l'équation (7) dans le cas où /i = 3. Alors les conditions (12) se ré-
duisent à une seule, y-' =0 et, comme troisième relation du système (11),
IO(S/| ACADÉMIE DES SCIENCES.
Oïl a la relation
Si l'on fait les hypothèses précédentes et si l'on appelle />(:r,,/^j) la
valeur de a définie par réquation (i5), on aura
âra àf ôf d(D
et la condition ^ = o se développe, en ayant é-ard à récpiation (i5),
or,
comme il suit :
d- 9 d-f iT-f do _ d'f (h^ _ (PJ^ d^ '}l _ 'IL ^''^
^ ' ^ ^ *"' db dx, " à h da-, ^ dhlïâ dF, ~ do à.i\ àh û'f d.c, dl> do db dœ.
=z o.
10. Supposons que la fonction 9 ne renferme pas la variahle ;r, et cher-
chons la forme que doit avoir la fonction /(j,, è, o) i)Our (\viii la condi-
tion (17) soit rcin[)lie; dans ce cas la condition (17) se ramène à la suivante :
d""/ d-f ôj^ __
(■'^^ JbdF,^ do (h:, db ■~°'
or cette condition est remplie si les fonctions /(.r,, //, -v) et o (b) véritient
l'équation
/ X df df d(o _
où A est une fonction arbitraire des quantités /> et 9 | 9 = '^(h )], ou encore
si l'on a
(20) /(.r„ h, 9) = p\[/>, a>(b)]db+f,{.r,),
où /■ est une fonction ai bitraire de la variable .r, seulement.
\Iais la fonction A étant supposée fonction arbitraire des quantités h
et (p, la fonction / A [A, o(h)]fl/j peut être aussi considérée comme égale
à une fonction arbitraire des quantités h et 9 (A), d'où la conclusion
suivante :
SU' on donne à la relation adjointe la forme ,77 = '-*( ^ ) ^« condition (17)
SÉANCE DU :iB MAI I()o8. io85
ffiii rorrcKpniul au système de Mange
' / dx.2 (lX:,\ _ r/Xj
\-'\''"dF,'d.r,!-d.v,
dx, ' Vf/.r,
sera remplie, dans noire hypothèse, si l'on prend pour f une fonction de la
forme
^ f d.r, d.r, \
CALCUL DES PROBABILITÉS. — Le problème général des probahUités
dans les épreuves répétées. ÎNote de M. L. Bachei.ieiî.
A chaque épreuve n événements A,, A,, .... A„ peuvent se produire et
s'excluent mutuellement; la probabilité de révénement A, esl/>,,, à la pre-
mière épreuve,/),,, à la deuxième, ...,/),,^à]a (jJ^'"^; la probabilité de l'événe-
ment Ao est/).,, à la première épreuve, /j,.., à la deuxième, ...,/)a,^à la [a'™%
la probabilité de révénement A„_, est /)„_,,, à la première épreuve, /)„_,,2 à
la deuxième, ...,/)„.,, ^ à la ij.'™''.
Quelle est la probabilité pour que, en \j. épreuves, l'événement A, se
produise
A'i.i+/-'i,2-l-- ■ --y- P\.\>.+ ''\ fois;
l'événement Aj,
l'événement An-n
Les quantités x,,a.,, ..., .x-„_, sont les écarts. On suppose que, à chaque
épreuve, il se produit nécessairement un des événements et un seul.
La probabilité pour que les écarts soient compris entre x, et x, + ote,,
entre x.^ et x., + dx.,, ..., entre a;„_, et x„_, + <lx„_, en [^ épreuves est ex-
primée par lajformule
e
(s/i^)"-W dx„...,dx„_„
,o86 ACADÉMIE DES SCIENCES.
M désignant le déterminant
-^P^,iPut ^P^..PU IjhA^-P-^j) ^P^JP^,i . --/^3,,7^5
i/'i,, •)".,,■ -1p:.iP-i,i ^P:,iP^,i -/^i,i(«— A,') ^P-^.iP^-,i
— '^p-.,iPi,i ^Pr.jP2,i
■ ^i,iP3
±Z/J„ _,,,/->,,
^Pi,iPi,i -/'5.,('— /^.;,0
qz2/>„_,,,/>o,,- ±lpn-^.uiPz,i :^lpn-UiP^,i ±lpn-U,Pi.<
±^P>./Pn
^^ ^Pl,iPn^
± ^IH.iPn-
+ ^P;,iPn-
± ^p-.jPn-
^P„-l,i{i—Pn-ij)
Les sommations s'étendent à toutes les valeurs i , 2, . . . , u. de i.
La somme Icf^x; désigne la quantité c,a;'; + c.a?.] + . . . + c„_,a;;,_,.^ La
quantité c^ s'obtient en supprimant dans le déterminant M la k'^'^" ligne
et la ^•''*'™ colonne.
La somme S^/,,,.r/, j-, désigne la quantité
La quantité ^^y s'obtient en supprimant dans le déterminant M la /i""'' ligne
et la Z'''™'' colonne.
Si les épreuves sont identiques, les probabilités des événements A,,
A„ ..., A„-, étant />,, p,,..., Pn-, à c^^'^H^''^ épreuve, l'expression précé-
dente se réduit à
1 r.i-; .>i 2j^ ij,.<-a-,+...+j„-ii''1
rf.r, c/uu . . ■ djc,i-i.
Cette formule particulière peut être démontrée par une méthode relati-
vement élémentaire.
Dans le cas où, les épreuves n'étant pas identiques, on ne considère que
trois événements A,, A^, A,, l'expression de la probabilité des écarts «e ré-
duit à
g" 2lS;),,,(i-(.,,i)xS;>,,,(i-;'v'-'^'''.'''>.''"'
2T:\/lpi,,{i—pi,i) X lp,,i(i'-Pu) — {^Pi,iPi,i'.
: daidj\
La démonstration de cette formule a été exposée dans mon Mémoire sur
la Théorie des probahiUlés continues {Journal de Mathématiques pures et ap-
pliquées, 1906).
Les résultats précédents ne sont (jue des cas particuliers d'une théorie
générale qu'il ne m'est pas possible de développer ici. Cette théorie permet
SÉANCE DU 25 MAI 1908. 1087
de résoudre tous les problèmes relatifs aux cas où les événements consi-
dérés ne s'excluent pas. Pour ne pas coin[iliquer les formules, nous expo-
serons seulement le cas oii il y a trois événements et où toutes les épreuves
sont identiques; le problème s'énonce ainsi :
A cJiaque épreuve, trois événements A,, A^, A.^ peuvent se produire; la pro-
babilité pour que A, se produise seul est p^ , la probabilité pour que A^ se pro-
duise seul est p.^, la probabilité pour que A3 se produise seul est /?,. La proba-
b due pour que A, et K., se pioduisenl siinullanément est q,, la probabilité pour
que A, et A^ se produisent simultanément est q.,, la probabililé pour (pie \,
et A, se produisent simultanément est q^ . Il y a probabililé r pour <pic \ , , A ^
e/ A3 se produisent ensemble, et probabilité
1 = 1— /., — /jj — ^^3 — Y, _ yj _ ^3 _ ,•
pour qu aucun des événements ne se proiluisc.
A chaque épreuve, la probabilité de A, est donr p, -h q^-h q. -l- /■ = ra,,
celle de A.^ est/j^-i- q^ -t- 1/3 + r = cîo elcelliule Ajestp:,-!- i/.,-!- q,-i- r= u},,.
Si, sur un grand nombre [x d'épreuves, A, s'est produit acr, -î-^t fois,
A2 u-xn^-h a:., fois et A, iJ-xj^^-hx^ fois, nous disons que les écarts sont x,,
x.,^ a-,. La probabilité pour que les écarts soient x,, x,, x^ en [j. épreuves
est exprimée par la formule
l'i .»■;+ i.i.>;+ t-, ij+ 2g,^^.r,x,+ 2i',_,.r, .1,,+ 2g,^,jr,j-,
^ -1 \X M
rf.f I dj., d.f,,
(v/aTr|JL|V'^l
M désignant le déterminant
Gîi(r — ro,)
ra, ^2 — 7, — /■
— nj,nj3 -1- (/o
+ /■
532 5Ji — '/a — '■
512(1 — 5îj)
5T25T3— r/i
— r
Ifj 57, -1-^/2+ /•
^■i^l— 'l\ — >'
55,(1 — 5T;
)
c, est le déterminant obtenu en supprimant dans M la première ligne et la
première colonne; c., s'obtient en supprimant la seconde ligne et la seconde
colonne; Cj en supprimant la troisième ligne et la troisième colonne.
g^ n s'obtient en supprimant dans M la première ligne et la seconde colonne;
g,_3 en supprimant la première ligne et la troisième colonne, et ^^3 en sup-
primant la seconde ligne et la troisième colonne.
La théorie générale à laquelle je faisais allusion précédemment permet
de traiter la même question, quel que soit le nombre des événements, et
c. K., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVl, N- 21.) l43
io88
ACADEMIE DES SCIENCES.
elle n'exige pas (|ne les épreuves soient identiques; le problèuiu qui con-
siste à déterminer les probaMlités dans les épreuves répétées est donc résolu
d'une façon complète et définitive.
RADIOACTIVITÉ. — Sur les rayons secondaires des rayons a.
Note (') de M. William Duane, présentée par M. Mascart.
Dans une Note précédente (-) j'ai décrit des expériences qui indiquent
que la charge portée par les rayons a du radium s'arrête brusquement et
sensiblement au même endroit où disparaissent les effets ionisant, photo-
graphique et phosphorescent.
J'ai fait d'autres expériences qui indiquent que les rayons a perdent leur
pouvoir de produire les rayons secondaires à peu près au même point. Dans ces
dernières expériences, je me suis servi de la même boîte en laiton A {ftg- i ),
Fig.
-i
Pompe
o^El
û ! 'électromètre
ou
J'électrçscope
\'VKYnm'> 1= fi'^
" fkdiu
qui avait été employée dans les premières. Si le sel de radium est près delà
mince fenêtre de mica B, les rayons a la traversent et frappent l'électrode
métallique C. Ils produisent des l'ayons secondaires sur les surfaces du mica
et de 1 électrode. 11 est facile de mettre en évidence lacharge de ces rayons
secondaires, en faisant un bon vide dans la boite A et en employant un
éleclroscope de Wilson pour mesurer le potentiel de Télectrode C.
Soit a la charge positive apportée par seconde à 1 électrode par les
rayons a; soit .v, la charge négative enlevée par seconde à l'électrode par les
rayons secondaires sortant de sa surface, et soit s<^ la charge négative
apportée à l'électrode parles rayons secondaires sortant de la fenêtre : alors
(') FréseiUée dans la séance du i8 mai 1908.
(') Comptes rendus, 11 mai iqo8.
SÉANCE DU -2^ MAT 1908. I089
le coiiraiil lolal vers l'électrode est
/= a ■+■ .ç, — ,Çj.
On peut séparer les trois courants «, s, et 5„ en employant les champs
électrique et magnétif[ue. Un champ magnétique assez fort parallèle à la
surface de Téiectrode supprime 5, et .v. (voir la Noie précédente). Un
champ électrique, entre la fenêtre et Félectrode, produit en reliant l'an-
neau D (qui est isolé de la boîte A par de la cire) à une pile, arrête s, ou s.^,
suivant son sens, et s'il est assez fort. Pour déterminer le courant s^ dû
aux rayons secondaires qui sortent de Félectrode, il suffit de mesurer :
1° le courant (a -H.v,) en supprimant s., avec un champ électrique; 1° le
courant a en supprimant s, et S2 par un champ magnétique. La différence
entre ces deux courants est s, .
Afin de déterminer l'inlensité du champ électrique nécessaire pour arrêter tous les
rayons secondaires s.,, le radium était placé à une distance de l'^ji sous la fenêtre,
et les courants étaient mesurés en chargeant la fenêtre à des potentiels positifs diffé-
rents. Les courants obtenus senties suivants :
Potentiels.. 024 9,5 17 25 34 5i 68 85 170 volts
Courant.... i,35 2,10 2,71 4,23 5,6 7,7 8,3 9,2 9,8 10,0 10,0 unités arbitraires
Il est évident que le courant reste constant, si le potentiel augmente de 75 à
170 volts, c'est-à-dire que 75 volts arrêtent tous les rayons secondaires s, (').
Les nombres ci-dessus montrent aussi que les courants ne sont pas dus à une ioni-
sation du gaz pouvant rester dans l'appareil car, dans ce cas, la saturation aurait été
obtenue pour une très faible dilïérence de polenliel.
Afin de décider si le pouvoir de produire des rayons secondaires cesse au
mèmepoint 011 s'arrête la charge, le radium était presque débarrassé de l'éma-
nation et de l'activité induite (comme dans les expériences antérieures) et
placé sous la fenêtre à des distances différentes. A chaque distance les
courants étaient mesurés : i" avec la fenêtre à un potentiel de -1-85 volts;
2° avec un champ magnétique de 2800 gauss. La différence des deux cou-
rants qui mesure la charge des rayons secondaires est représentée en
fonction de la distance du radium à la fenêtre par la courbe 1 (/ig. 2). Il est
évident que la presque, totalité des rayons secondaires cesse de se produire quand
le radium est éloigné de plus de 2*^^ environ de la fenclre; cette distance est
justement celle qui a été trouvée dans les expériences antéineures pour la
charge des rayons a.
Pour obtenir une bonne comparaison, j'ai construit la courbe relative aux
(') Il est possible que le courant i', soit augmenté par le champ électrique. Ce champ
ne change pas a.
;(„)<> ACADEMIE DES SCIENCES.
charités positives des rayons a, qui ont ihA obtenues an cours des expériences
(|iil l'niii l'objet de cetle Communication (courbe i^jig- 2).
Kig. ■...
.11
.10
|.09
3.08
1.0 7
(;
|.0 6
§-
■|.0',
!Î.03
s.
-.01
A
\
\
\
\
\
\
A
\
\
^.
"-^
■ ^ — *
.04
\
A
0 12 3
Distfince du radium à h fenêtre €
Cbarqe des ro\
oyons J
1 2. 2,
OistsnLi du rùdium à là fenêtre en cm.
C^jnçs di s rayons a-
A cause de la forme des courbes et à cause des courants dus aux rayons
d(r Témanation et de Faclivilé induite, il est difficile de déterminer la lin
exacte du parcours. S'il y a une différence, le parcours est plus court pour
la charge (juc pour le pouvoir de produire les rayons secondaires : mais, en
(ont cas, la différence est pelite.
.l'ai fait des expériences avec le polonium, qui ne produit pas d'activité
induite ni d'émanation, mais les courants étaient si petits que les résultats
ne furent pas concluants. J'espère reprendre les expériences avec du polo-
nium beaucoup plus actif, pour décider s'il y a elTcctivement une petite dillé-
rence, ce qui serait important au point de vue d'une hypothèse présentée
parJ.-J. Thomson (').
ÉLLCTRICITÉ. — Différence de. potentiel et stabilité de l'arc alternatif
entre métaux. Noie de MM. C.-E. TiUve et A. Bron, transmise par
M. Lippmann.
Là pliqiart des expériences effectuées en vue d'établir une relation entre
la dillV'renie de jiolcnliel efficace, Pinlensitéet la longueur de l'arc alternatif
enli<' iiiélaiix, oui coiidiiil à des résultats discordants.
(') Conduction of eluctricity ihroii^h gascs, 1906, p. SGo-HjS.
SÉANCE DU 25 MAI 1908. 1091
La raison de ces divergences doit être recherchée dans la complexité même
du phénomène de l'arc alternatif et surtout dans la difficulté de préciser
dans chaque cas particulier les conditions de stabilité, surtout s'il s'agit
d'arcs longs et peu intenses.
L'étude que nous venons de terminer nous a montré que c'est en majeure
partie à l'importance plus ou moins grande que prend dans l'arc alternatif
la période d'extinction par rapport à celle d'allumage qu'il faut attribuer la
diversité des résultats. En d'autres termes, la différence de potentiel mesurée
dépend dans de larges lirrdtes du degré de slabilité de l'arc, à tel point que
toute cause (pression du gaz, refroidissement, courant d'air, diminution de
la self-induction ou de la résistance du circuit, etc.) qui tend à diminuer
cette stabilité, c'est-à-dire, à prolonger la durée de l'extinction, se traduit
immédiatement, comme il est aisé de s'en rendre compte, par une augmen-
tation de la différence de potentiel efficace aux électrodes.
Le même défaut de stabilité, en produisant des extinctions momentanées,
peut d'ailleurs entacher d'erreur les expériences effectuées sur l'arc à courant
continu.
£"71 disposant d'une énorme réserve de tension à circuit o;/('f/-/(2oooo™'"* en-
viron dans nos expériences), et en portant les électrodes à une température voi-
sine de leur point de fusion, nous avons obtenu des arcs d'une extrême stabilité.
Dans ces conditions, la période d'extinction devient négligeable et les
résultats expérimentaux sont d'une interprétation aisée et tout à fait con-
forme aux idées actuelles sur le mécanisme de l'arc. Nous avons en effet
constaté qu'alors la différence de potentiel, toutes conditions égales, tend vers
une limite inférieure apjtro.rimalivement la nvine, quelle que soit la nature du
métal des électrodes, à la condition qu'il soit peu volatil.
volts
Platine 472
Or 473
Palladium /J68
Argent 477
Cui vre ( ' ) ( 479 ) »oiis
Nickel 472 -485
Fer 477
Aluminium 455 -5oo
(') La plus grande divergence a été observée sur Tare au cuivre pour lequel nous
avons trouvé dans l'air Soa^"'"*. Cette divergence peut être attribuée à la présence
d'une couche d'oxyde qui recouvre les électrodes et qui augmente l'instabilité. lîn
expérimentant dans l'azote, la dilTérence de potentiel, quoique plus petite en valeui'
absolue, est presque la même avec le cuivre et le platine. Elle est, pour ces deux mé-
taux, dans le rapport de 472 à 479- Le cliinVe de 479 ^^' donc un chillVe corrigé.
lOqo ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le Tableau précédent résume une série d'expériences ellectuées dans l'air (pression
4o"" de Hg) pour une dislance d'électrodes de 4"" et une intensité alternative o»"'p, i
( fréquence 5o).
On voit que les différences de potentiel ne diffèrent entre elles que de quelques
centièmes; seuls les arcs au nickel et à l'aluminium ne paraissent pas avoir atteint une
stabilité complète.
En expérimentant dans les mêmes conditions sur les métaux qui dégagent
d'abondantes vapeurs métalliques, la différence de potentiel est alors plus petite.
Nous avions en effet :
V«»It9 VOllS
Cadmium 34o -36o
Zinc 285 -290
Magnésium 242
Ces expériences nous paraissent fournir l'explication de bien des diver-
gences obtenues antérieurement; elles sont en outre tout à fait conformes
à la théorie actuelle de Tare.
En effet si, "d'une pari, il est nécessaire que la cathode et, dans le cas de
l'arc alternatif, les deux électrodes soient portées à l'incandescence, de façon
à émettre les électrons nécessaires au maintien de Tare, c'est le milieu ionisé
par leur choc qui intervient principalement dans la différence de potentiel et,
dans le cas des arcs longs et peu intenses, ce milieu est sensiblement le même
{air) quels que soient les met aux- électrodes, pourvu qu'ils soient peu volatils.
Abstraction faite des chutes anodique et cathodique, relativement peu im-
portantes dans les arcs longs et de faible intensité, la dilférence de potentiel
doit donc être à peu près indépendante de la nature dos métaux-électrodes.
Il n'en est naturellement plus de même si le milieu qui sépare les élec-
trodes est chargé d'abondantes vapeurs métalliques, comme c'est le cas avec
les arcs courts et intenses ou même avec les métaux volatils.
Nos expériences, qui seront publiées en détail ailleurs, ont également
révélé comme on l'a observé déjà pour les arcs courts et intenses, un raini-
iiiuni de la différence de potentiel lorsque la pression du gaz va en dimi-
nuant; ce minimum se produit dans l'azote comme dans l'air et, semble t-il,
quel que soit le métal électrode.
Dans nos expériences, les pressions correspondant au minimtim, étaient
de l'ordre de 5''" à r"" de mercure. Il semble donc t|u"à partir d'une cer-
taine raréfaction le nombre des molécules gazeuses interposées entre les
électrodes n'est plus suffisant pour que l'ionisation puisse s'effectuer nor-
malement et qu'il faille alors augmenter la dillerence de potentiel si l'on
veut maintenir le njême courant.
SÉANCE DU 25 MAI 1908. ÏOgS
Fait digne de remarque, la loi de décroissance du potentiel avec la pres-
sion est rigoureusement linéaire, si Ton expérimente dans les cojiditions
d'extrême stabilité.
ÉLECTRICITÉ. — Sur l'existence et l'origine des harmoniques dans l'étincelle
de self -induction. Note de M. G. -A. Hemsalecii, présentée par
M. E.-H. Amagat.
Dans une Note antérieure (') j'ai exposé les résultats obtenus en photo-
graphiant sur une pellicule mobile des étincelles de self-induction; on faisait
passer la lumière à travers un collimateur pourvu d'une fente, de sorte
qu'on recevait sur la pellicule l'image de cette dernière.
Ce dispositif avait permis de révéler dans les oscillations la présence de
stries équidistantes dont la fréquence représentait des rapports rationnels
avec celle des oscillations de la décharge, et j'avais émis l'hypothèse que
ces stries étaient produites par des oscillations d'ordre supérieur consti- •
tuant des harmoniques de l'oscillation fondamentale.
Or, cette hypothèse a été déclarée fausse par MM. Battelli et Magri (^),
qui, en se basant sur leurs propres expériences, ont donné une tout autre
interprétation à ce phénomène. D'après ces auteurs, les stries que j'ai
observées seraient dues à des expulsions irrégulières et parfois intermit-
tentes des vapeurs métalliques. On verra dans la suite que cette interpréta-
tion ne peut aucunement s'appliquer aux stries que j'ai étudiées, et il est
probable que le dispositif expérimental employé par MM. Battelli et Magri
ne leur a pas permis de mettre en évidence le phénomène en question.
Pour étudier les oscillations supérieures, je me suis servi de deux
méthodes différentes : la méthode photographique et la méthode du courant
d'air.
La méthode photographique. — Celte mélliode permet de suivie le développement
des harmoniques dans chacune des oscillations fondamentales d'une même étincelle
où leur présence est accusée par des stries régulièrement espacées. Ces stries sont
causées par une augmentation momentanée de la luminosité des \apeurs métalliques,
augmenlalion due au passage du courant de l'harmonique. On peut d'ailleurs, sur
beaucoup de mes photographies, suivre les Irajectoires de projection des vapeurs
(') Hemsalech, Comptes' rendus, t. CXLIV, 1907, p. 74i-
(^) Battelli e Magri, Atli H. Ace. dei Lincei, t. XVI, 1907, p. 12.
I094 ACADÉMIE DES SCIENCES.
mélalliques et conslaler ainsi qu'elles sont très souvent indépendantes des slries dues
aux harmoniques, ce qui indique que les stries, dans ces cas, sont produites par la
propagation d'une luminosité dans la vapeur métallique. 11 résulte de la dilTéreiice
d'inclinaison des deux courbes (]ue la vitesse de cette luminosité est généralement
uniforme et plus grande que la vitesse de projection de la vapeur métallique.
11 est avantageux d'employer comme électrodes des métaux dont les vapeurs sont
«riches en raies actiniques, tels que -le magnésium; mais autrement la nature du métal
employé n'influe pas sur la régularité du phénomène. Sans entrer dans les détails qui
seront publiés ailleurs, il suffit de dire que les photographies furent mesuiées à l'aide
d'une machine à diviser et la fréquence des slries comparées à celle des oscillations.
C'est ainsi que j'ai constaté que les chift'res représentant les rapports de ces deux fré-
quences se rapprochent des nombres entiers. Voici quelques chiOVes obtenus pour la
première oscillation de cliai|ue étincelle : 4>o5, 3,91, 4)0*^ et 4,o4avec des électrodes
en cuivie; 3, 11, 3, 12, 3,o.5, 4i05, 5, 06, 5, 01, 10,07, etc. avec des électrodes en
magnésium. Il est difficile do cioire que ces résultats soient accidentels. Pour les
autres oscilllations d'une même décharge, les stries sont moins marquées et souvent
difficiles à mesurer. Les nombres suivants représentent les .rapports entre harmo-
niques et fondamentales pour difterentes oscillations d'une même étincelle : première
oscillation, 4, o5; deuxième oscillation, 4j3o; troisième oscillation, 6,9.5; huitième
oscillation, 7,73; dixième oscillation, 8,02; vingtième oscillation, 7,90.
Mvlhode du courant d'air. — En employant le dispositif décrit antérieurement (')
on peut mettre en évidence l'existence des harmoniques d'une façon extrêmement
nette. D'abord avec un courant d'air relativement faible, les oscillations fondamen-
tales se séparent les unes des autres et forment une série de petits arcs lumineux. Si
maintenant on augmente la vitesse du courant d'air, on voit les oscillations se décom-
poser à leur tour en les harmoniques qui les constituent. Ces harmoniques sont du
même ordre que celles obtenues avec la méthode photographique. Or, j'ai démon-
tré (*) que les oscillations obtenues de cette manière donnent le spectre de bandes de
l'azote; par conséquent, leur visibilité est due à la luminescence de l'azote, lumines-
cence provoquée par le passage du courant électrique.
Ainsi, avec celle iiiélliode, la vapeur inélallicjue n'intervient pas et cette
ex[jcnence élablit d'une manière èclalanle la réalité du phénomène.
In/luence d'un eliamp magnétique sur les oscillations. — Le dispositif à
couiaiil dair est installé entre les pôles d'un électro-aiiuant de telle sorte
que la direction du courant d'air soit perpendiculaii^e et les oscillations dans
un plan [>aralièle aux liyiies de force.
Eji étahiissanl le champ, on constate que les oscillations fondamentales et
supérieures sont fortement déviées de leur position et lendenl à se placer
(') IIemsalecii, ComiJlcs rendus, t. CXL, igoS, j). iio3.
(-) Hkmsalec», Comptes rendus, t. CXLl, igo^, p. \ >.>.-.
SÉANCE DU 2 5 MAI 1908. ïOÇ)5
dans un plan perpendiculaire aux lignes de force. Chacun des petits arcs
lumineux se comporte, en clTet, comme un fd métallique parcouru par un
courant électrique. La traînée de vapeur métallique qui parcourt le champ
magnétique perpendiculairement aux lignes de force n'est pas influencée
dans ces conditions.
Influence des courants de Foucault et de l' hystérésis du fer. — Lorsqu'on
introduit dans la boliine de self-induclion un cylindre en zinc, la fréquence
des oscillations fondamentales est augmentée ('). J'ai pu constater que les
harmoniques sont influencées dans le même sens et qu'elles gardent leur
caractère comme telles. Les nomi)res suivanls ont été obtenus pour leurs
rapports: 4,91, 5,22 et 4,82. De la même soric, l'introduction d'un cylindre
en fer a pour résultat de supprimer les harmoniques aussi bien que les lon-
damentales.
Origine des harmoniques. — Des expériences récentes m'onl montré que
les oscillations supérieures prennent naissance dans la bobine de self-induc-
tion insérée dans le circuit de décharge du condensateur et qu'elles sont
régies par la nature de cette bobine. Ainsi uiir self-induction, constituée par
un solénoïde d'environ i'° de longueur cl 20"" de diamètre, donne des
harmoniques bien développées avec deux couches de til (25'i tours par
couche). Avec une seule couche de celte même bobine, les harmoniques
deviennent très faibles par lapporl aux oscillations fondamentales. Avec
une l)obine plate de aS couclies de lîl (20 tours par couche) le phénomène
n'a pas été observé. Un autre solénoïde de 12 couches (i5o tours par
couche) le montra de nouveau très bien.
MM. Gaudrelier et Léaulé ont repris ces expériences au laboratoire des
recherches physiques de la Sorbonne, pour étudier la nature et la cause de
ces harmoniques.
RADIOGRAPHIE. — Sur l' imjwssïbilité de diagnostiquer la mort réelle par
la radiographie des organes abdominaux . jNote de M. Maxime 3Ié-
xAKD, présentée par M. Edmond Perrier.
D'après M. Vaillant (-) le diagnostic de « la mort réelle peut être fait,
quant à présent, par l'examen radiographic]ue des organes alxlominaux ».
(') Hkmsalkch, Comptes rendus, t. GXL, igoS, \>. iSaa.
(-) Comptes rendus, 18 novemljre 1907.
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N' 21.) '^4
loqfi ACADÉMIE DES SCIENCES.
Cette opinion a été contestée, mais dans une certaine mesure seulement,
par M. BécIÔ'refM qui ne pouvait se prononcer en raison de sa documen-
tation insuflisante.
J'ai fait, à mon tour, des recherches qui ont porté, d'une part, sur un
enfant (h- 8 ans mort à la suite d'une fracture de la base du crâne, d'autre
part, sur un intestin isolé extrait de la cavité abdominale.
1° Sur l'enfant de 8 ans. — J'ai procédé de façon à obtenir 9 épreuves en
série, faites à intervalles différents à partir du moment de la mort jusqu'au
lendemain, la technique étant la même.
Si nous considérons la radiographie n° I exécutée .) minutes après rariél
apparent des mouvements respiratoires, nous apercevons au-dessus de la
crête iliaque gauche une zone claire représentant une portion d'intestin
rempli de gaz. D'autres es[)aces clairs se voient sur la radiographie, mais
sans délimitation bien nette.
La radiographie n" 3 faile i heure 20 minutes après la mort nous montre les mêmes
détails que précédemment tout en permettant en certains points d'entrevoir quelques
anses intestinales. Ces dernières deviennent de plus en plus visibles à mesure que nous
considérons les radiographies exécntées à une heure plus éloignée de celle de la mort.
Si nous comparons, en effet, les radiograpiiies I à ~ avec les radiographies 8 et 9 exé-
cutées, la première 20 heures, la seconde 22 heures après la mort, nous remarquons
sur ces dernières que les anses intestinales sont généralement visibles.
Doit-on considérer cette particularité comme étant un signe certain de la mort
réelle? Tel n'est pas mon avis, car si je compare la radiographie n° 1 (cadavre d'enfant)
avec celle (n" 10) d'une femme adulte vivante, je vois sur la radiographie de celte
dernière plusieurs zones claires, dont une plus apparente que les autres zones qui, re-
présentent des anses intestinales distendues par des gaz. Pour être visibles sur la radio-
graphie d'un sujet vivant, l'anse intestinale et les gaz qui la distendent ne doivent pas
changer de place. Or celle condition se trouve souvent réalisée sur le vivant et ne
devient complète sur le cadavre qu'à une époque où les signes médicaux de la mort
réelle existent et donnent des résultats moins discutables, bien plus certains que ceux
fournis par la radiographie.
A la fin de la radiographie n" 4 tons les signes de mort réelle existaient
et il m'est impossible de poser ce même diagnotic en examinant cette radio-
graphie et en la comparant avec des radiographies de sujets encoiT vivants.
Im radiographie permet , je le répète donc, de loir nettement l'intestin, mais
à un moment où le diagnostic de mort réelle n'est même plus à poser.
2" Recherches sur un intestin séparé du cadavre. — J"ai radiographié le
(') Coniples rendus. 2'i décemhre 1Q0-.
SÉANCE DU 25 MAI 1908. IO97
même intestin débarrassé par un lavatic prolongé de tous les gaz qu'il
pouvait contenir :
i" Sans être distendu, les parois étant aecolées;
■2° Distendu par insufflation d'air.
En comparant les épreuves obtenues dans ces deux cas, il est facile de
se rendre compte :
i" Que l'intestin est bien plus perméable aux rayons de Rimtgen quand
il est distendu par l'air que s'il ne l'est pas, cela parce que les parois sont
amincies;
2° Quanta la transparence de l'intestin, on ne peut l'expliquer, à mon
avis, en supposant que les gaz de l'intestin par suite de leur rencontre avec
les rayons X deviennent phosphorescents. Cette particularité se produirait-
elle que la plaque sensible ne saurait être pour cela plus vigoureusement
impressionnée. Cette phosphorescence n'engendrerait pas des rayons
capables de traverser les téguments et le châssis séparant l'anse intestinale
de la plaque sensible.
La conclusion qui me semble se dégager de mes expériences est la
suivante :
// est impossiblr, dans l'élat acliiel de la Science, de faire par la radio-
graphie des organes abdominaux le diagnostic de la mort réelle.
CHIMIE. — Contribution à l'étude des phénomènes d'oxydation produits
par les acides iodiqiie et bromique. Note de M. H. Baubio.ny, présentée
par M. Troosl.
Dans tous les Traités de quelque importance parus dans ces trente der-
nières années, on trouve, reproduite successivement dans chacun d'eux,
une réaction qui parait singulière. D'après ces Ouvrages, qui ne donnent
d'ailleurs aucune indication d'origine, le bromure d'argent en solution
ammoniacale serait oxydé à 100° par l'acide iodique et transformé en bro-
mate d' ammoniaque avec formation d'iodure d'argent.
De même avec le chlorure il y aurait formation de chlorate; seulement
l'action n'aurait lieu qu'à une température sensiblement plus élevée.
Il est regrettable que cette réaction soit simplement sortie de l'imagina-
tion de son auteur, car elle donnait un procédé fort simple de séparation
du chlore et du brome. Je n'en parlerai donc que pour remettre les choses
au point.
Si, par ce procédé, le bromure et le chlorure d'argent peuvent être Irans-
Ior)8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
formés run cl l'aulre en iodure, c'est par suite d'un phénomène très
différent. De plus, la transformation s'opère pour tous deux à même tem-
pérature et notablement supérieure à loo". Enlin, il ne se forme ni acide
clilorique ni acide bromique, quoique la réaction, dans tous ces Traités,
y soit rapportée, à propos de l'acidi^ bromi(|ue, comme un des modes de pré-
paration de cet acide.
Une soluli(m ammoniacale de clilorurc ou de bromure d'argent chauffée
à loo^avec de l'acide ioditpie ne donne en effet aucun dépôt d'iodure; il
faut porter la température \ers 200° pour avoir, pendant le refroidissement
du Hquide, une cristallisation un peu abondante d"iodure d'argent ammo-
niacal, en lamelles nacrées très réfringentes. En outre, à l'ouverture des
tubes (froids, bien entendu), on constate toujours, là où il y a eu formation
abondante d'iodure Agi, un léger dégagement gazeux inexplicable avec les
données des auteurs. J'ai donc été conduit à étudier d'abord l'action de
l'acide iodique, à différentes températures, sur une solution de gaz
ammoniac.
Trois tubes, contenant chacun /i5""' d'ammoniaque (d = o,g-2()) et i*-', i
de lO'H, ont été portés le premier 10 heures à 100'-, le deuxième et le troi-
sième pendant 5 heures, l'un à i5o° et l'autre à 210°. Dans ce dernier seul,
j'ai constaté une légère pression et la présence d'une notable quantité d'io-
dure d'ammonium, soit par acidification ménagée avec un acide dilué
(mise en liberté d'iode, à cause de la présence d'un reste d'acide iodique),
soit par l'aclion d'un sel d'argent (précipitation de Agi) après séparation de
l'iodale par addition d'alcool. Même le tube, chauffé à i5o", ne contenait
qu'une très minime proportion d'iodure.
Opérant de façon identique dans une seconde série d'expériences, mais avec
addition de bromure d'argent en plus (0^,206 dans chaque tube) le dosage,
de l'iodure d'argent formé a donné, pour les trois essais faits à 100", iSo",
210", respectivement, 0^,0006; o«,oo2i; o«, 17(10 Agi; le brome du préci-
pité, obtenu par neutralisation de l'ammoniaque, ayant été éliminé à chaud
par le réactif sulfochromique.
L'accord est donc complet dans les deux cas.
D'après cette étude, c'est sur l'ammoniac que porte l'action oxydante de
l'acide iodicpie, en donnant de l'eau, de l'iodure d'ammonium et de l'azote,
ce qui explique le dégagement gazeux; et c'est l'iodure d'ammonium qui,
en réagissant sur le bromure d'argent en solution, produit l'iodure d'argent,
peu soluble à froid :
AzII'lO'- 2AzH'= AzlIM + 31M0 -+- 2Az.
SÉANCE DU 25 MAI 1908. IO99
Restait à démontrer qu'il n'y a pas formation d'acide bromique. Cet acide
ayant des propriétés oxydantes aussi nettes que l'acide iodique, il importait
tout d'abord d'être fixé sur la stabilité du bromate d'ammonium dans les
conditions précédentes et de vérifier qu'il n'est pas entièrement détruit,
pour le cas où il s'en produirait. J'ai donc répété à 100", iSo", 2o5°, avec
l'ammoniaque et l'acide bromique, les expériences faites avec l'iodique.
L'acide bromique se comporte exactement comme l'acide iodique et les
résultats sont en tous points comparables.
La pression gazeuse n'est appréciable (pie dans le tube qui a été cbauffé
à 3o5", et les poids de bromure AgBr obtenus par addition de nitrate d'ar-
gent et saturation de l'ammoniaque par l'acide nitrique ont été fort diffé-
rents dans les trois essais, soit sensiblement de même ordre de grandeur
que les poids d'iodure obtenus avec l'acide iodique, mais sans que même
à 2o5° en 5 heures la réduction de l'acide bromique soit totale. De telle
sorte que s'il s'en formait dans l'action de l'acide iodique sur la solution
ammoniacale de bromure d'argent on pourrait encore en retrouver en pro-
portion appréciable à la fin de l'expérience. Or, dans les eaux mères des
trois essais de la seconde série, séparées du précipité d'iodure et de bromure
d'argent produit par acidification de la liqueur, on ne peut déceler la plus
petite quantité d'acide bromique.
Traitons, en effet, ces eaux par un léger excès de nitrate d'argent, pour
en séparer la plus grande partie de l'acide iodique; (illrons et lavons. Le
bromate d'argent, s'il en existe, reste dissous surtout à la faveur du nitrate
d'ammonium qui en augmente notablement la solubilité, sans favoriser celle
de l'iodate. Puis par addition d'un peu de gaz sulfureux jusqu'à odeur per-
sistante, les sels oxy-balogénés d'argent en solution (bromate et reste
d'iodate) sont réduits et transformés en composés halogènes insolubles,
qu'on recueille après avoir chassé l'excès de gaz sulfureux. Si l'on procède
alors à l'attaque du précipité par le réactif sulfochromique (Comptes rendus,
t. CXXVII, 1898, p. 1219) à chaud dans l'appareil distillatoire antérieure-
ment décrit, on doit retrouver dans le condensateur le brome provenant de
l'acide bromique. Dans aucun cas, il n'a été possible d'y retrouver la plus
petite trace de brome; il n'y a donc pas eu d'acide bromitpie formé.
Lors d'un essai fait à 210° avec le chlorure d'argent, il m'a été facile,
par la même méthode, de reconnaître qu'il ne se forme pas non plus d'acide
chlorique. Outre le chlorure d'argent non décomposé, on ne peut déceler
que de l'iodure d'argent en quantité très notable et du chlorure d'ammo-
nium. Pour le chlorure, comme pour le bromure, la réaction est régie par
IIO) ACADEMIE DES SCIENCES.
l'action réductrice cjuc le gaz ammoniac exerce sur Tacirle indique; aussi, à
chaque température, le phénomène reste-t-il identique à lui-même pour le
chlorure et le bromure d'ari;enl.
CHIMIE ANALYTIQUE. — 5///' une méthode votumétricjiœ permettanl le dosage
simultané de l'acide carbonique et des autres acides de l'air atmosphérique.
Note de M\I. H. Hexrikt et M. Rouyssy, présentée par M. A. Haller.
L'air des villes contient fréquemment, outre de l'acide carbonique, une
petite proportion d'acides divers: sulfureux, formique, etc. Il résulte de ce
fait que le dosage de l'acide carbonique au moyen des alcalis peut être sujet
à erreur. Il y a donc intérêt, non seulement à éviter cette cause d'erreur,
mais encore à chercher à évaluer la proportion des acides que l'air peut con-
tenir indépendamment de l'aidiydride carbonique.
Nous sommes parvenus à résoudre 1res simplemenl le [)roblèrae, en uLilisaiit la mé-
lliode de dosage de l'acide caiboniqiie publiée par Vun de nous ('), el qui consiste à
faire passer l'air dans une solution de soude on de potasse et à titrer ensuite cette solu-
tion au moyen d'acide acétique avec la pliénolplilaiéine comme indicateur. Dans ces
conditions, le virage se produit dès que le carbonate existant dans la liqueur est trans-
formé en ]>icarbonale el la dilléience entre les volumes d'acide acétique versés dans le
liquide d'essai el dans celui (|iil seit de repère, permet de calculer la (|uantilé d'acide
carbonique contenu dans l'aii' annivsé.
Or, le volume d'acide acéti(|ue versé dans la liqueur d'essai est toujours inférieur à
celui qui sature le repère et la diirérence des lectures correspojid à la moitié de l'acide
carbonique absorbé pendant le passage de l'air. L'acide carlionique étant le seul qui
donne à la fois un sel neutre colorant la phénolplilaléine et un sel acide qui la laisse
incolore, il s'ensuit que, poui- tout autre acide, le volume d'acide acétique tenant lieu
de lecture dans le titrage correspondra à la totalité de l'acide contenu dans Tai-r et
non plus à la moitié.
Si donc on partage en deux le liquide alcalin dans le(piel a barboté l'air et si l'on en
titre une moitié comme il vient d'être dit, le volume d'acide acétique correspondant à
la lecture devra être multiplié par 2 pour représenter l'acide carbonique total.
Si, dans l'autre moitié du lif|iiide alcalin, on verse du chlorure de baryum, ce der-
nier transformera le carbonate alcalin produil en carbonate de barvum insoluble et
l'alcali laissé libre et mesuré, sans décantation ni (lltration préalable, au moyen de l'acide
acétique, fournira sans qu'on multiplie par 2 (en ayant soin de faire un repère dans
les mêmes conditions), une lecture qui correspondra à la totalité des acides de l'air,
quels qu'ils soient.
(') II. Ill-NRIET, Comptes rendus, t. CWIll, p. i-25.
SÉANCE DU 25 MAI J908. IIOI
De celte double opération il est facile de déduire le poids d'acide car-
bonique absorbé par la liqueur alcaline pendant le passage de Tair, ainsi
que celui des autres acides.
En effet, exprimons d'abord les quantités qui vont suivre en acide acé-
tique et soient : lî, l'alcali libre total que contient le repère; c, la propor-
tion de CO^ que cet alcali renferme toujours; A, les acides de l'air autres
que l'acide carbonique ; C, l'acide carbonique atmosphérique ; /^, la lecture
repère correspondant au premier mode de dosage; «', la lecture de la solu-
tion dans laquelle l'air a barboté; p, la lecture repère correspondant au
second mode de dosage avec chlorure de baryum ; //, la lecture de la solu-
tion carbonatée, traitée de la même façon.
On a évidemment, dans le premier cas,
r C
U-H-=:/e el \K-\ A — li v
2 22
dans le deuxième cas,
R=y7 el R_A — C=:/>'.
De ces équations on tire aisément les valeurs de A et de C, qui sont
respectivement
A = 2(« — /i') — (/'—/->') el C = a[(/)—/?') — («—«')].
On voit de suite que, pour que A soit nul, il faut que
2{n — n') = p-p',
c'est-à-dire que la différence des lectures dans le premier cas doit être
exactement le double de celle qu'on obtient dans le second cas. Quand il en
est ainsi, la valeur de C devient
C = 2(/i — /i') ou C.—p-p',
suivant qu'on emploie l'un ou l'autre mode de dosage ( ' ).
On convertit ultérieurement les lectures en CO* quand elles sont rela-
tives à ce gaz et l'on exprime les autres acides à volonté.
C) Dans le lilrage direct, sans cliloiuie de baryum, il faul avoir soin que le rap-
porl de l'alcali carbonalé à l'alcali lolal ne dépasse pas f. Si l'on augoaenlail celte
proporlion, la méthode ne serait plus rigoureuse.
II02 ACADEMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage de l'acide tungstique et sa séparalion
d'avec d'autres corps, par l'emploi du mélange chlore cl chlorure de soufre.
Note de M. F. Iîourio.v, présentée par M. Le Chalelicr.
i\ous avons montré, M. Matignon et moi (Comptes rendus, t. CXXXVIII,
i()0^, p. 760), que lorsqu'on fait agir le mélange gazeux chlore et chlorure
de soufre sur l'acide tungstique, il se forme deux oxychlorures volatils
TuUCPetTuO^CP.
J'ai constaté, depuis, qu'il se produit une réaction analogue lorsqu'on fail
agir le mélange gazeux sur différentes corahinaisons de l'acide tungstique,
et (ju'elle permettait de séparer quantitativement le tungstène des sub-
stances qui l'accompagnent, dans un certain nombre de cas. Cette méthode
est particulièrement applicable lorsque les substances qui accompagnent k;
tungstène ne sont pas altérées ou donnent des chlorures fixes, dans les
conditions de l'expérience.
La substance à analyser est contenue dans une nacelle de porcelaine ou
mieux de silice, placée à l'intérieur d'un tul)e de verre vert chauffé sur une
grille à analyse. Entre le tube et l'appareil à chlore se trouve un ballon ren-
fermant du chlorure de soufre cju'on chauffe très légèrement.
Le chlore ne doit, en effet, contenir que des quantités extrêmement faibles
de chlorure de soufre. Si l'on négligeait cette précaution, une quantité
considérable de soufre et d'acide sulfurique provenant de la décomposition
du chlorure de soufre en excès par l'eau, destinée à arrêter les produits
volatilisés, viendrait souiller ces derniers et rendre leur dosage difficile ou
impossible.
Le tube, dont l'extrémité antérieure est en relation avec le générateur
amenant le mélange gazeux, est légèrement recourbé à son autre extrémité
qui s'engage dans une (''prouvette contenant de l'eau.
Un Uibe de ^^'ill el \\;ironli:i|i]i, coiiten;iiiL également de l'eau, fait suite à celle-ci.
La substance est d'aljord cliaullée, pendant environ ^5 minutes, à une température
de i8o"-i9o'', puis pendant le même temps à une température de aso^-aSo", el I"on
achève la réaction en cliaulTaul progressivement de a.jo" à 5oo", pemlaut un temps qui
varie de 5 à i5 minutes suivant les cas.
Lorsque Topéralion est terminée, on pèse la nacelle f|ui renferme les pioduits fixes.
S'il se trouve parmi ceux-ci un oxvde inaltéré, de la silice par exemple, mêlé à
un chlorure solulile, on a son poids eu le recueillant sur filtre, après épuisement ])ar
l'eau.
SÉANCE DU 21 MAI 1908. IIo3
On lave le lube et l'on réunit ces liqueurs ;i celles que renferment les tubes absor-
beurs; s'il reste de l'acide tungslique contre ks parois du tube, on le dissout dans
l'eau ammoniacale.
Ces liqueurs, toujours très acides, sont concenlrées au haiu-marie, puis traitées par
l'acide azoti(iue, pour détruire les sels ammoniacaux et transformer en acide sulfu-
rique les produits d'oxydation inférieure <lu soufre, et finalement évaporées à sec au
bain de sable pour chasser l'acide sulfurique libre.
Le résidu est repris par une dissolution de nitrate d'ammoniaque, lorsque l'acide
tungslique est seul, et par une dissolution renfermant en outre de l'acide chlorhydriquc
lorsqu'il se trouve en présence de fer, comme c'est le cas dans l'analyse d'un wolfram.
On sépare l'acide tungstique par filtration.
Tungstate de soude. — Avec le lungstale de soude TuO^Na^+ 2II-O,
on a trouvé :
Poids de AgCI
Poids du résidu correspondant
Poids de NaCl. Na |><'iii' 100. au résidu de NaCl.
de substance — --■ — — ■ - — " — — ^ ~"~ — ■^ '
analysé. Oiiseivé. Cal. nié. Observé Calculé. Observé. Calculé.
0,7235 0,2.573 o, 2.565 13,98 13,93 0,6280 0,63ll
Dans cette expérience, Facide tungstique n'a pas été recueilli, mais les
résultats qui suivent montrent que la métliode est parfaite pour le dosage
de cette substance.
Acide silicolungstique : SiO% i2TuO' + Aq. — La substance a été préa-
lablement calcinée avant d'être analysée :
Poids Poids du résidu
de de silice. Si 0- pour lou. Tu O' pour 100.
substance — — " — -"" "' ^ — ■■"■ '
e\périnieiilé. Observé. Calculé. Observé. Calculé. Observé. Calcule.
I o,85lO 0,0175 0,0179 2,07 2,11 » »
Il o,63i4 0,0127 o,oi33 2,01 » » »
III 0,8334 0,0179 0.0175 2,1', » 97'37 97>'^8
Pour obtenir des résultats exacts, il osl nécessaire de calciner le ix-sidu
dans un courant d'air avant la pesée, parce que la silice relient une petite
quantité de cblore et de chlorure de soufre.
Cette méthode, très précise, est beaucoup plus commode que la méthode
au bisulfate ou celle au gaz chlorhydriquc f[ui exige l'emploi d'un tube de
porcelaine.
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 21.) ' H'^
Iio'i ACADÉMIE DES SCIE>'CES.
Silicolungslale d'yllerbiitm (SiO-, i-jTiiO ' )', •'-'^ b^ <>" O b = i/'-i, ">) :
Hcsidii
Poids oSio- : 4VL.i;l'. liiO'. TiiO' pour loo.
de siibslonce -- " ^ — " ^"""^ ~^"^ " ^ ^
analvsr. ( iliscrvi-. Calriilc. ()])?(M-vc. Calculé. Observe. Caleiilé.
0,8627 0,1184 0,1199 o,775i 0,7782 89,84 §9,63
Mélange de silice et d'acide tajigsfif/uc. — Ce mélange a été oljtenu en
atlaquanl siniullanémcMl les corps préalablement pesés par du carbonate
de soude, puis en les insolubilisanl comme s'il s'agissait de la silice seule
(Def.vcqz, Comptes rendus, ■ '"^'jô, p. l'-iHM ) :
l>i>ids
Poids '— — — ^ SiO- pour 100.
(le de mélange de — ' ~ — -"
Sii) iiiiluil. Tu G' iiiili^l. cxpérimenlé. SiO-. .Observé. Calculé.
o.oor?. o,8i:'i7 o,733.'5 0,0286 8,84 3,83
Pour obtenir de bons nombres, il est nécessaire de cliauller plus long-
temps à basse température que dans le cas précédent.
.l'ai appliqué également l'application de la métliode à l'analyse du wol-
fram et de la scheelite.
CHIMIE PHYSIQUE. — 5///' la triholaminescence des substances minérales.
Note de M. Adkien Kari,, présentée par M. Ilaller.
La liibuluminescenee semble une propriété assez générale des solides.
Beaucoup de substances minérales qui ne paraissaient pas présenter sensi-
blement cette propriété auraient été considérées comme triboluminescentes,
si l'd'il avait été sensibilisé avant l'opératiou par un séjour assez prolongé
dans Tobscurité. (yesl ainsi que j'ai pu observer la triboluminescence de
l'oxyde de liuirium, des acides titaniiiue, tungstique, de la zireone, du sul-
fure de cadmium, etc.
(<omme autre cause d'insuccès on peut encore signaler la résistance à
l'écrasemenl. C'est le cas de la silice naturelle ((ui devient très tribolumines-
rente si on la raye à l'aidi' d'une meule d'émeri. l']t aussi la trop grande
b'agilité à laquelle on peut obvier en plongeant le corps à étudier dans l'air
li(piide, ce (jui le durcit cl permet d'observer la lril)olumincscence. Mais il
SÉANCE DU 25 MAI 1908. IIo5
y a des corps qui, dans quelques condili.ms (m'on se place, ne sont pas tri-
boluiuinescents.
J'ai reconnu que, de même que dans le cas élucidé par M. G. L rbain de
la phosphorescence, le phénomène exige, pour se produire, la coexistence
d'un diluant et d'un phosphorogène; pour qu'il y ait Iriboluminescence, il
faut de grandes proportions d'un diluant et de petites quantités d'un tribo-
luminogène.
Les corps purs ne sont pas triboluminescenls. Un système Iribolumines-
cent conserve presque toujours sa propriété lorsqu'on l'engage sous des
formes chimiques diverses. C'est ainsi que l'oxyde de zinc manganifère tri-
lioluminesrent donne encore des produits capables de produire ce phénomène
qi)au<l on le transforme en nitrate ou en sulfate. Mais le produit résultant
de la transformation en lluorure ne présente pas cette propriété.
Une étude systématique de certaines séries de mélanges a démontré l'existence d'op-
tima d'éclat correspondant à des quantités très iliUérentes de constituants.
Systèmes. Oplinia oppruviiiiatifs.
Tu O'Zn S nrî, j de Tu
(MnZn)S ^ de Mn
(BaZn)S ïiô ^e Ba
(PbZn)S jh c'e l'b
(UZn)S yL. de U
Si l'on cherche les oplima de phosphoiTscence catliodi(pie des mêmes
mélanges, on trouve des proportions tout à fait différentes, ce qui conduit à
considérer pour chaque corps actif une action triboluminogène distincte de
son action pliospliorogène.
La sensibiUté de la triboluminescence est très grande pour certains di-
luants. Un fractionnemenl de six mois portant sur dix fractions de ultra le
de zinc a affaibli considérablement les propriétés ti^boluminescentes du sul-
fure, mais n'a pas entrahié leur complèlr disparition. L'oxyde préparé
avec la même fraction n'était plus du tout triboluminescent. En général, une
purification suffisamment poussée permet de constater l'extinction totale;
j'ai observé, en particulier, le fait pour un acétate d'urane qui s'était montré
tout d'abord nettement Iriboluminescent.
Des quantités croissantes de triboluminogène diminuent l'émission lumi-
neuse; il suffit d'ajouter du diluant pour rendre au phénomène son éclat
maximum.
,Io6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
J'ai parliciilièremenl t-ludié les mélanges où le diluanl étail le sulfure ou loxyde
de zinc el où Ton variait le tribolurainogène. Tous les modes de préparation qui ont
iiour résultai le mélange intime des constituants peuvent être employés.
Je citerai la précipitation simultanée toutes les fois qu'elle est possible, et l'évapo-
ralion à sec des solutions. J'ai porté ensuite le sulfure de zinc à haute température au
four de Mermet dans un courant d'hydrogène sulfuré. Je me suis borné à chaufTer les
owdes tantôt au four de Forquignon el Leclerc, tanlùl au four à moufle. Les divers
iriboluminogènes employé- ont été : l'argent, le plomb, le tungstène, l'étain, le bis-
nuitli, le cuivre, le cadmium, le nickel, le manganèse, l'uranium, le tantale, le nio-
bium, le thorium, le fer, le chrome, le Iriconium, le baryum, le calcium, le vanadium,
le praséodyme, le samarium, le dysprosium, le magnésium el le silicium.
La coloration de la luinièiLM-miso varie avec le Iriboluminogène; elle est,
par exemple, bleue avec le plomb, orangée avec le manganèse. Le diluanl
a influé aussi sur la couleur de la lumière émise; ainsi dans le système
(TiO% ZnO) la Iriboluminescence estviolet pâle, avec (TiO%ZnS) elle est
vert foncé.
lùifin, la coloration n'est pas forcément la même que dans le cas de la
phosphorescence des mêmes mélanges.
La triboluminescence afiparaît donc comme une propriété des solutions
solides à un certain degré de dilution, elle est par là très analogue à la
phosphorescence et obéirait d'ailleurs, d'après ce qui précède, à des lois
semblables.
Je poursuis actuellement ces recherches.
ZOOLOGIE. — Sur la nature syncytiale de iinleslin des llhabdocœles.
Note de M. P.iui, Hallez, présentée par M. Yves Delage.
Tous les auteurs parlent de l'épilhélium intestinal des Uhabdoco-les.
Dans le dernier travail paru sur l'embryogénie de ces animaux, Iv Bress-
lau (') qui d'ailleurs, a surtout étudié le développement du pharynx, dit
que les cellules périphériques indifférenciées de l'embryon se rapprochent
pour former un épithélium continu. Cependant la question de savoir si les
nltabdocœles ont une lumière intestinale a été discutée. Pour von ,Jhc-
ring (-), cette lumière fait défaut; cet auteur considère l'intestin comme
(') Ziir Eiiliv. der /Uiabdocwlen (Zeilsrh. f. iv. ZooL. 1899. p. :i-?8).
(■) C.raffilla intirkicola {Zeilsch. fA " ■ Zool., 1880).
SÉANCE DU 25 MAI 1908. M 07
une masse solide et, si dans la plupart des cas on y distingue une lumière,
celle-ci serait produite par des ruptures résultant des méthodes de con-
servation. Cette conception de von Jheriii- a été discutée, notamment, par
L. Bôhmig ( ' ) qui admet avec la majeure partie des zoologistes que, si l'in-
testin tantôt présente une lumière et tantôt n'en présente pas, cela tient à
l'état de ses cellules épitliélialcs, suivant iju'elles sont gonflées jtar les ali-
ments ou qu'elles ont diminué de volume sous l'influence du jeune.
Mes observations permettent, je crois, de résoudre cette question; elles
portent sur le Proderosloma cardii qui est voisin des GrajfiUa.
rjuaiul, après la seyraentation, le pliarynx s'est constitué et que l'épiderme en voie
de formation ne présente pas encore à sa surface les corpuscules basaux qui précèdent
Tapparition des cils vibraliles, l'embryon est une masse pleine. Celte masse comprend
les ébauches du cerveau et des yeux, quelques amas ventraux de cellules embryon-
naires qui deviendront les ébauches des organes génitaux et des halles vitellines dor-
sales et centrales. Entre ces balles vitellines s'insinuent des blastomères migrateurs
anuTboïdes qui s'étendent à leur surface et sont identiques aux blastomères (|ui for-
meront les cellules conjonctives et très dillérenles, par contre, des cellules embryon-
r:aires indiflerenciées, ébauches des autres organe-. Les cellules qui entourent les balles
entrent en coalescence les unes avec les autres par leurs prolongements et forment un
svncjlium plurinucléé, dans les mailles duquel sont emprisonnées les réserves nutri-
tives qui diminuent progressivement à partir du moment où se constituent les organes
génitaux.
On voit donc que chez l'embryon : 1° l'intestin n'a pas de lumière; 2" le
syncytium digestif ne peut être difîérencié du syncylium conjonctif que
parce qu'il emprisonne dans ses tiiailles le reste du lécilhe.
A aucun stade du développement l'intesliu ne présente un épithélium.
Chez l'adulte, cet organe est encore formé par ihi syncytium dans le réseau
duquel le lécithe est remplacé par des vacuoles alimentaires et d'excrétion.
Dans toute la masse syncytiale, sont irrégulièrement épars des noyaux qui
sont identiques à ceux des cellules libres du mésenchyme, et dans les coupes
il est parfois impossible d'établir une démarcation nette enire rinlestin cl le
tissu conjonctif ambiant, dont les prolongements sont en rapport avec ccu\
de l'intestin.
Celui-ci préseiUe cependant chez les adultes une lumière tantôt réduite, tantôt très
grande. Je ne puis pas admettre que cette lumière intestinale résulte d'un décollement
produit par les réactifs, et cela pour plusieurs raisons. D'abord, s'il y avait rupture,
on en trouverait bien la trace dans les coupes sous forme de trabécules protoplas-
( ' ) Das geiiiis GraJJitla [Zcilsch. f. w. ZuoL. 1S86).
I i()8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
iniques, ou d'irrégularité dans le contour de la lumière, ce qu'on n'observe pas.
lùisuite il V a Texarnen du contenu de la lumière. Celui-ci consiste tantôt en granula-
tions très fines ressemblant à un coagulum, et en tout semblables, par leuis caractères
et leur mode de coloration, aux granulations qu'on obser\e dans l'estomac du Cnidium
oii elles constituent la llèclie tiicuspide et le mucus dont vraisemblablement le Prode-
rosloina se nourrit. Tantôt ce sont de petits grains d'excrétion parfois cristallisés et
des petites splières hyalines entourées d'une mince couclie de protoplasme et
contenant contie leur i>aroi intei-ne un granule lenticulaire se colorant fortement |)ar
riiémalun. On peut suivie dans le syncytium intestinal toutes les phases de la transfor-
mation des novaux de l'intestin en ces sphères qui sont le résultat final d'une nécro-
biose hvaline des novaux. Ces noyaux dégénérés s'observent dans les cas où la lumière
est glande. <.>erLaine3 préparations montrent leur accumulation vers la partie centrale
du syncylium et leur isolement par rétraction du plasinode. Ces granules, sur la nature
desquels on n'était pas fixé, oui été observés chez d'autres Rliabdocœles. Je les ai \ us
notamment chez Wirte-r viridis uii j'ai pu constater qu'ils sont vomis avec les parties
indigestes, telles ([ue les squelettes des Diatomées, à la suite d'un lavage de l'intestin
que j'ai fait connaître depuis longtemps.
Qiiaiil à la [icrle de substance subie ainsi par le syncyliuin inlestitiai. j ai
la couviclioii (iirclle csL compensée par les cellules libres du mcscucliyme
qui se iiiultiplieut par amitose et sont les élémenls essentiels des phéiioiuènos
fie fédinléji-ralioii. Ces cellules inigraU'ices s'observent en effet iiotaniuient
à la périphérie du syncytium intestinal avec lecpiel elles sont souvent en
contact. Il se produit donc mie véritable rénovation de l'intestin.
On voit que von Jherin^araisonen ce sens que rintestia des RhuhUocœles
est chez rembryou un organe massif, et chez l'adulte un plasmode comme
chez les Acœles. Une lumière n'en existe pas moins chez l'adulte, mais elle
est une simple vacuole du .syncytium.
Un fait important, c'est qu'il n'y a chez ces animaux aucune distinction,
ni au point de vue histologique, ni au point de vue de l'origine, entre l'in-
Icsfin et le mésenchyme. Il n'y a même pas trace du rudiment endoder-
mique représenté chez les Triclades par les quatre cellules temporaires que
j'ai fait connaître en 1887.
r>HYSIOLO(iIE. — Action comparée de l'eau salée simple et des sériuns
artificiels à minéralisation complexe sur le sang et la circulation.
Note de M. C. Fi.eig, présentée par M. Bouchard.
Introduits dans l'oriianisme, les sérums à minéralisation complexe dont
j'ai antérieurement indiqué la composition provoquent dans le sang et le
SÉANCE DU 25 MAI 1908. I 1 Of)
système circulatoire des modifications plus marquées que ne le fait l'eau
salée simple à 8 ou 9 pour 100. Les effets produits intéressent notamment
la coagulation du sang, le nombre des globules et diverses de leurs propriétés,
les variations de h pression sanguine et d.e V activité cardiaque. Suivant les
cas, j'ai utilisi' Xç,?, petites injections répétées, les injections massives, les injec-
tions prolongées à vitesse lente.
L'eau salée physioloi^i(|ue elle-même, ainsi qu'il résulte des travaux de
Hayem, Faney, Fourmeaux, Tuffier, augmente déjà la coagulabililé du sang.
L'hémorragie en nappe produite par la section transversale d'un muscle
diminue nettement et s'arrête même sous riulluence d'injections d'eau salée
simple faites par diverses voies. J'ai recherché ce que produiraient dans ces
conditions les injections de sérums artificiels à minéralisation complexe.
Cliez le liipin, Vhéntorraf,'ic en nappe prodmle par la seclioii du grand fessier
s'arrête sponlanémenl au bout de 20 minutes en moyenne (des pinces étant posées sur
les artères de calibre suffisant); si, 3 minutes après (ju'elle a commencé, on injecte dans *
les veines 10""' à i5''"'' d'eau salée à 8 ou 9 pour /oo, on la voit 5 à 8 minutes plus tard
diminuer et s'arrêter; mais, si. a a lieu d'eau salée simple on injecte des sérums arti-
ficiels à minéralisation complexe, et notamment des sérums contenant une pro-
portion élevée de sel de chaux (i,5 à Z pour 1000), les mêmes effets se produisent
déjà I minutes i5 secondes à ') minutes après l'injection. De plus, si le sérum est
administré piévenlivemenl, l'Iiômorragie capillaiie de la surfacede section est faible et
moins marquée que si l'on a injecté de l'eau salée pure. Cette action pourrait être uti-
lisable dans des liémorragies de diverse nature, et même avant certaines interventions
chirurgicales, à titre préventif, lorsqu'on a à redouter les hémorragies en nappe. Dans
le cas de l'eau salée simple, lorsqu'on ])rati(pie rinjeclion pendant l'hémorragie, si au
lieu d'employer de petites f|uantilés de séi-uin on injecte des <los(:S massives (100"^"''
chez le lapin), ou n'obtient /jr/.ç d' effet hémostatiijue : l'excès de pression momentané
et la dilution trop grande de la masse sanguine anisi réalisés peuvent e\|)li(|uer le fait.
Dans le cas de sérums à minéralisation complexe au contraire, on peut, dans les mêmes
conditions, obteni[- souvent rellet hémostatique. Ces divers résultats sont fournie par
les moyennes d'c\|iériences faites soit sur des lots de lapins comparables, soit, ce qui
les rend plus démonstratives encore, sur un même animal utilisé à des époques dilTé-
l'entes.
Le mécanisme de l'action hémostatique relève à la fois d'une augmenta-
tion de coagulabililé du sang et de modijicalions vaso-motrices. L'eau salée
physiologique augmente in vivo la coagulai lilité; mais l'augmentation est
beaucoup plus intense pour les sérums complexes. Cette différence est
d'ailleurs heaucoiip plus accentuée encore sur le sang étudié in vitro. D'autre
part, l'intervention d'une action vaso-constrictive est beaucoup plus facile à
11
Il 10 ACADEMIE DES SCIENCES.
mellre en (''vidence pour les sérunis à minénilisatioii complexe forlemenl
calcique que pour l'eau salée ordinaire : pour celle-ci, la hausse de pression
est toujours nulle ou insignilîanle, tandis que [)our les autres sérums ell(.' est
iiiliniiueut plus nette et prolongée. L'addition à ces séruuis eux-mêmes d'une
proportion convenable àe sérum sanguin ( lo à 20 pour loojaugrnente encore,
leur ell'et hémostatique; le sérumsanguiii agit, luiaussi, par un double méca-
nisme, à la fois, selon nous, sur la coagulation el sur ie système vasculairc pav
les vaso-conslrictives qu'il contient.
Traction des sérums artificiels à minéralisation complexe sur les globules
rouges est un autre indice de leur supériorité vis-à-vis de l'eau salée simple.
Des numérations quotidiennes de globules faites comparativement chez des
lapins ayant subi des saign<''es assez abondantes et soumis à des injections
consécutives répétées des divers sérums montrent qne le taux lunmal des
globules se rétablit plus vite sous l'injluence des sérums comple-ves que de l'eau
' salée. De plus, la résistance globulaire ( méthode de Haml)urger ) reste moins
diminuée dans le premier cas que dans le second.
Les mêmes sérums complexes exercent sur les globules rouges dépouillés
du sérum sanguin par centrifugation et lavages successifs (et conservés i/i
vitro à basse température) une action moins altérante que la simple eau
salée: les globules s y laquent moins vite et peuvent être réinjectés dans le
torrent circulatoire sans se détruire, après un temps de séjour hors du corps
plus long que s'ils eussent été conservés dans l'eau saléi; ( consécjuence de la
dill'éi'ence de résistance globulaire).
l'our les efl'ets sur la pression sanguine, les sérums à minéralisation
complexe se comportent à peu près comme l'eau salée lorsque la pression est
normale; ils ne raugmentent nettement cjue s'ils contiennent une proportion
élevée de sel de calcium. Mais les ej/éts différent surtout lorsque la pression a
été jiréalablement abaissée, par une saignée, par exem|)le : dans ce cas, un
sérum complexe ne contenant qu'une faible proportion de sel de chaux a, en
géuéial, une action hypertensive déjà plus marquée que l'eau salée simple ;
mais le sérum dont la teneur eu sel de chaux est élevée a une action plus
manifeste encore. Il est ca[iable, notamment, de ramener la pression à la
normale, enqjloyé à des doses très inférieures à celles qui seraient néces-
saires pour produire le même résultat avec l'eau salée. La même dillérence
dans 1 intensité d'action se retrouve encore si les injections sont faites chez
des animaux infectés (hypotendus par vaso-dilatalion d'origine toxique).
UactHité cariliaque, enfin, est accrue fortement par les injections de se-
SÉANCE DU 25 MAI 1908. III I
rums à minéralisation complexe et à proportion de chaux élevée, tandis
qu'avec l'eau salée elle n'est modifiée qu'avec l'emploi de très fortes doses.
Ces conclusions sont basées sur des expériences faites chez le lapin ou chez
le chien, soit sur le cœur isolé du corps, en circulation artificielle, soit sur
V animal entier ; dans ce dernier cas, on appréciait l'intensité des contractions
du cujur sur la courbe de la pression sanguine ou sur la courbe obtenue en
enregistrant les variations de la pression intra-péricardique au moyen d'un
tube rigide lié sur le péricarde et relié à un tambour de Marey.
PHYSIOLOGIE. — Action des acides sur la cuai^ulatiun du lait par les présures
végétales. Xote (') de M. C. Gerber, présentée par M. A. Giard.
Des recherches antérieures nous ont permis d'établir que l'addition de
sels neutres de potassium et de sodium, en quantités croissantes, à du lait
emprésuré par des sucs végétaux, active d'abord la caséification (doses
faibles), la ralentit ensuite (doses moyennes), puis l'accélère de nouveau
(doses fortes).
Nous avons montré que l'accélération primitive est ordinairement mar-
quée, dans le cas des présures animales, par la précipitation de la chaux,
qui est beaucoup plus nécessaire au fonctionnement de celles-ci qu'à celui
des présures animales. Mais, pour faire apparaître cette accélération, il suf-
fit de remplacer les sels neutres par les sels acides. Aussi avons-nous pu
généraliser la loi d'action que Duclaux, Lorcher, etc. (présures animales)
et Javilher (présures végétales) considéraient comme spéciale aux sels des
métaux du groupe du calcium et opposaient à celle des métaux du groupe
du potassium. Elle semble bien régir tous les sels solubles capables, à une
certaine dose, de précipiter les substances protéïques du lait.
Cette dernière propriété appartenant aussi aux acides, nous nous sommes
demandé s'ils n'obéiraient pas à la même loi. Il est vrai que les recherches
de Duclaux, Arthus, etc. (présures animales) et Javillier (présures végé-
tales ) montrent que les acides sont accélérateurs à toute dose ; mais ce der-
nier auteur a opéré avec du lait bouilli, el l'action retardatrice des albumi-
noïdes du lait coagulables par la chaleur, si marquée pour les présures végé-
(') Frésenlée dans la séance du 18 mai igocS.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 21.) ' |t>
, , , 2 ACADÉMiE. DES SCIENCES.
talcs, nous donnait respoirdfi mettce celte loi en évidence en nous adressant,
au lait cru eniprésuré par des sucs végétaux :
i" Avec les présures végétales. qui ^ à toute température, coagulent plus,
diflicilement le lait ciu que le lait bouilli (et c'est la. grande majorité), tous,
les acides sont retardateurs à doses faible et moyenne.. accélérateurs à. forte,
dose ( !*'■ Tableau, Voromllajiuicea L.) ;
■i" Pour les pré.sures végétales avec lesquelles la coagulation du lailcru
.•si plus difficile que celle du lait bouilli, uniquement aux températures éle-
vées, il n'v a que les acides organiques possédant plus de deux fonctions
acides cpii soient retardateurs dès le début (acide citrique) ('). Les acides
organiques ii deux fonctions acides font apparaître, à faible dose, une phase
accéléialrice (pii diminue d'autant la phase retardatrice suivante (acide suc-
einicpie) ( ' ).
Seioiiilcs niicessaii-cs à lii co^igiihilinn ilii hnl. à '|0". pai'-lc suc
(II- CoronUla juncea L., imi pi-éscncc des acides-
Ilydiosrncs cilriquc. M.cdiiiquc. Ijulynque. |,li.>spliori.|ue. clilurliyd.ique.
\,âr liue Uni L.iii L.iit Lail Lail Lail Lail I.ail I^ail Lail
de lail. cru. Iiniiilli. . lu. liouilli. cru. Imuilli. cru. bouilli. cru. bouilli.
o 23!)0 'ô'^ç^o 2870 5o4o 2!I30 ^Jio Sll^O 7680 ol-iO 7.J00
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iT) 2780 :5()(3o .5050 i4io 5150 Sgo 5080 49'^° 11300 770
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20 3020 33oo 0100 65o 5390 100 0140 4o8o 11200 roo
2-2, à 3120 3o20 0280 290 533o 00 0240 3.140 8160 4o
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(■') La seconde phase accélératrice (■doses fortes d'acide) n'apparaît pas ici, car la
coagulation de la caséine par les acides seuls se produit dès (|ue.celle-oi subit, aux tem-
pératures élevées (.'),y'), du fait de ces acides, une niodilicalion, si lègèi'e soit-elle, dont
In persistance, aux températures moyennes (40°), rend le lail plus facilement caséi-
(iable.
(') Coagulation sans présure.
SÉANCE DU -V.5 MAI 1908.
I I l3
Secoiïdes nécessaires ;i la < o,ii;ulatip« dti lait, ù \u", par le svic
de t'fiioiiilla juiiicfi I.. en pi-i'-cnrc des acides
Hydrogènes
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siicciniquc.
butyrique.
pliosphurii|ue.
clilorhydriqite.
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iMlfin, les acides organiques a une seule l'onction acide et tous les acides
minéraux sont accélérateurs à toute dose (■'.'' Tableau, Ficus carica L.).
Secondes néccssaiies à la coagulation du lait cru, à j'f, par les sucs Je
Hydroficnes
millif;r. aciiles
par litre
de lail.
Ficus raiicn en présence
des acides
fitTiiissoiietia paprrifera en présence
des aciiles
O. . .
2,5.
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7,5.
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283o
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2000
1900
1810
1093
2123
2180
2210
2080
'970
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1.600
iSgo
but.
2270
2090
i960
1870
1760
i65o
i52 5
i48o
phospli. chlor.
1680 i84o
|520 l520
i455 i385
1 265
1 1 55
'1070
990
935
865
1390
i34o
1290
1240
1 1 95
I r3o
') Coagulation saas présure.
1 j , /j ACADEMIE DES SCIENCES.
Secondes nécessaires à la coagulation du lait cru, à î')°, par les sucs de
Hydrcénes Ficus carica en présence Broussnnetia iiciiiyrifera en présence
milli^'r. acides des acides des ac ides
• par litre ^ -^ -^ ~"^ — ""^
Je lall. cilr. sncc. but. phosph. chlor. rilr. suce. but. phosph. chlor.
22,5.... VilO :$W)() 2890 2270 26>o 2-i:J0 i34o i33o 109.5 SgS
25 WIO :$W0 27()(> 2220 (') 2:J.5.ï 1260 1265 1070 (')
27,5 VWO :U80 2^80 2190 .. II 60 II '1 5 980 »
3o VSiiO 3810 1950 2020 j 1090 io.5o 893 »
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5o » » » II 20 » » » » 5oo »
.52,5.... » » » (') '> » » " (') "
3" Avec les rares présures végétales coagulant plus facilement le lait cru
(pu- le lait bouilli, tous les acides minéraux et seulement les acides orga-
niques ayant moins de trois fonctions acides sont constamment accéléra-
teurs. Quant aux acides organiques tribasiques, ils se comportent comme
les bibasiques du cas [)récédent; ils sont accélérateurs à faible dose, et retar-
dateurs à dose moyenne (') (2* Tableau, Bioussonetia papyrifera L.).
On voit que les présures végétales ne font pas exception à la règle
générale des diastases oxypliiles. Comme avec celles-ci, mais à condition
d'opérer sur le lait cru et de choisr l'acide, il existe une dose optima d'acide
pour laquelle ces présures sont le plus actives. Au-dessous et au-dessus de
cette dose, elles agissent plus lentement.
ÉNERGÉTIQUE. — Èltide expérimentale du travail de coupaf^e des sarments
pour boutures. Note de M. A. Imbert, présentée par M. Bouchard.
En utilisant le principe du dispositif que j"ai antérieurement employé
pour l'étude expérimentale du transport des charges avec le cabrouet ou
( ') Coagulation sans présure.
('-) Pas de coagulation au bout de 120 miniUes.
&
SÉANCE DU 25 MAI 1908. II l5
diable, ]a\ pu faire une étude analogue pour le travail de coupage de sar-
ments en vue de la préparation de boutuns.
L'un des manches du sécateur employé à ce travail est sectionné et les deux parties
sont réunies, d'une part, au moyen d'une cliarnière, d'autre part, au moyen d'une
lame d'acier dont les déformations, au moment des efforts de coupage, sont recueillies
par une petite poire en caoutchouc communi(]n;inl avec un tambour muni d'un stylet
qui inscrit ces déformations et, par suite, ces efforts sur un cylindre enregistreur.
Il est en outre facile d'établir une graduation expérimentale du sécateur en faisant
inscrire les déplacements du stylet lorsqu'on actionne l'instrument au moyen de poids
connus et croissants.
Cette graduation établie, il suffit d'inscrire les efforts nécessités par la
section de sarments de divers diamètres pour pouvoir, par comparaison,
évaluer en kilogrammes les efforts musculaires réalisés dans chaque cas.
Il est de même possible d'évaluer en kiiogrammètrcs le travail correspon-
dant au coupage d'un sarment quelconque. A cet effet, on fixe dans un étau
le manche non sectionné du sécateur entre les lames duquel on dispose,
dans une position invariable, le sarment à couper, et l'on opère la section
par la chute d'un poids qui agit sur le manche pourvu du dispositif enre-
gistreur décrit plus haut.
Telles sont la technique et les données expérimentales grâce auxquelles j'ai pu
évaluer en kilogrammes et en kiiogrammètrcs les efforts musculaires et le travail des
ouvrières pour la préparation de 1000 boutures, nombre qui est, en quelque sorte,
pris comme unité dans la fixation du salaire {o'',6j par millier de boutures préparées).
Pratiquement, les boutures sont divisées en deux catégories (petites et grosses),
dont il est facile, avec le compas d'épaisseur, de déterminer les diamètres moyens à
chaque extrémité.
De ces mesures et des graduations expérimenfales dont j'ai parlé ci-dessus
on déduit les nombres du Tableau suivant :
Ijiamèties moyens. Elloils de coupage. Travail île coupage.
l';xlrcmilés lixliémités Exirérnités
givle. grosse. grêle, grosse. grêle. grosse,
mra mm ke ks ksni ksm _
Petites boutures .. . 2,56 6,4o i,5 4|o o,o45 o,i6o
Grosses boutures.. . -,43 9,6.5 5,5 10, 5 0,280 0,075
Il suffit dès lors de compter les grosses et les petites boutures qui .'^^e
IIl6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
trouvent dans un paquet de looo pour pouvoir calculer reffort musculaire
total et le travail correspondant à la préparation de looo Ijoutures.
( )n trouve ainsi :
Effort musculaire total ... 9o46''S,5
Travail (lvnanii([ue total /i4">''S"',46
Les rapports entre ces nombres et le salaire fournit, d'autre part, un
élément qui intéresse plus particulièrement les économistes : chaque cen-
time de salaire correspond ;'i un effort musculaire de i3()''*'' et à un travail
de6''B'°,8j.
L'énorme disproportion ipii existe entre ces nombres de kilogrammes et
de kilogrammètres tient d'ailleurs à ce que, dans le travail professionnel que
nous venons d'évaluer en efforts musculaires et en travail mécanique, l'un
des facteurs par lesquels se mesure ce travail est très faible. C'est là un
nouvel exemple de l'insuffisance fréquente de la notion travail mécanique
pour l'appréciation de la dépense d'énergie par un moteur animé.
L'observation directe des ouivrières en travail coatiaiu normal montre que,
lorstpie l'elil'oi-t de coupage atteint ou dépasse 5''" environ, les ouvrières
substituent, aux muscles fl('(liisseurs des doigts, les muscles, plus puissants,
extenseurs de l'avant-bras; à cet effet, elles immobilisent la main qui lient
le sécateur contre la cuisse et coupent par une extension de l'avant-bras sur
le bras. Comme l'effort maximum des fléchisseui's des doigts, mesuré au
dynamomètre médical, a et/- trouvé compris entre So^^ et 3")'^'=, il y a lieu
de conclure qu'un effort des fléchisseurs, fréquemment répété, et égal à ^
ou { de l'effort maximum, est ressenti comme assez pénible pour que l'orga-
nisme cherche à s'y soustraire, quand la chose lui est possible. Ce rapport
(p à ! ) est notablement [ilus petit que celui ( ' ) indiqué par Coulomb, pour
des hommes elfectuant des travaux de terrassement.
Des ouvrières, travaillant cependant depuis un même nombre d'années
au travail de coupage, peuvent être très inégalement habiles. Il résulte de
nmltiples observations (|ue les causes de la supériorité professionnelle d'une
ouvrière, polir ce travail de coupage qui apparaît comme essentiellement
mécanique, ne résident pas en des qualités physiques (force musculaire,
rapidité des mouvements), mais relèvent de facultés cérébrales, grâce aux-
quelles l'ouvrière habile imagine et adopte des détails de technique qui se
traduisent tous par une économie de temps.
(^)uaut à ces détails, si la plupart peuvent être constatés par la seule ob-
SÉANCE DU 25 MAI 1908. II 17
servalion directe^ il en est q-ue j'ai pu découvrir sealemenl d'après les carac-
tères très spéciaux des tracés obtenus avec le sécateur enregistreur, carac-
tères dont j'ai pu déterminer l'origine et la signification en arrivant à les re-
produire moi-même à volonté.
MÉDECINE. — Éuide de l'aciion baclévuidc du sérum antivirutènv sur les
germes adventices du vaccin. Note(') de M. L. Camus, présentée par
M. Bouchard.
La présence de microbes dans la pulpo vaccinale a depuis longtemps
retenu l'altcnlion des bactériologistes; les uns ont cru reconnaître parmi
ces êtres des agents spécifiques du vaccin, tandis que d'autres leur ont
attribué un rôle adjuvant dans le développement des pustules.
La stérilisation des pulpes par le vieillissement et les substances chi-
miques n'a pas fait perdre aux germes adventices toute leur importance.
S'il est bien démontré aujourd'hui que le vaccin peut être facilement dé-
pouillé de la flore microbienne qui le souille au moment de la récolte, sans
perdre sa virulence, il ne reste pas moins à se demander si cette opéi^ation
est sans effet nuisiljle pour le virus vaccinal. Tout le monde sait qu'une
pulpe stérilisée peut être une pulpe très active, mais toutes les pulpes stériles
ne conservent pas intégralement leur adivité. Dans ses Rapports et ses
Communications à l'Académie de Médecine, M. Kelsch a insisté à plusieurs
reprises sur les inconvénients que peut présenter la stérilisation excessive
des pulpes. « A notre avis(-), toute agression contre les microbes soi-disant
adventices des pulpes quelle que soit sa naluie, a toute chance d'atteindre
le germe spécifique du même coup que les autres et doit, par conséquent,
être considérée comme suspecte dans la pratique. « Les microbes seraient
donc, jusqu'à un certain point, comme les lénioinsde la virulence du vaccin.
Quoi qu'il en soit, ils tiennent encore une [)lace importante dans les études
sur le vaccin et c'est pourquoi j.'^ai pensé ((u'il pourrait être utile de recher-
-(') Présentée dans ta séance du 18 mai 1908.
(') RELsc;n, Rapport général présenté à M. le Ministre de t' Intérieur par l'Aca-'
demie dt Médecine sur les raecinationset revaccinatioVis pratitf liées en France cl
aux Colonies pendant l'année igoâ, p. 5i. Paris, igpS;.
I 1 I 8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
cher si le sérum qui détruit le virus-vaccin agit aussi sur les microbes
adventices.
Technique. — Le vaccia a été ensemencé comparalivement dans le sérum d'animal
immunisé et dans le sérum normal ou dans l'eau salée physiologique. La durée de
contact étant restée la même et ayant eu lieu dans les mêmes conditions de tempéra-
ture, les dilVérents liquides ont été mélangés à de la gélose fondue et étalés en plaque.
Pour écarter autant que possible les causes d'erreurs dues à la présence de grumeauN^
dans les ensemencements, les dilutions de vaccin qui ont servi au\ expériences ont été
préalablement centrifugées quelques instants et ont été rendues ainsi plus homogènes.
La numération des plaques a été faite avec le plus grand soin et dans toute l'étendue
des boîtes après i!\ heures de séjour à l'étuve.
Une première série de recherches sur les mélanges (vaccin + sérum),
(vaccin + sérum chauflé à 72°), (vaccin + eau salée) montre que le sérum
antivirulent est très bactéricide et que le chaufl'age à 72° lui fait perdre cette
propriété. Les résultats rapprochés de ceux des inoculations sont assez inté-
ressants.
Vaccin Vaccin Vaccin
-t- -i- -<-
sérum non chauffé. sérum chauffé. eau salée.
Pustules. Colonies. Pustules. Colonies. Pustules. Colonies.
o 3 I i'i4 34 4'l
A première vue, on est immédiatement frappé du parallélisme des résultats
des deux premières colonnes, et l'on serait tenté de conclure que l'action
antivirulente et l'action bactéricide du sérum appartiennent à une même
substance. Il n'en est rien, car le chauflage à 72° suffit pour établir une dis-
tinction très nette; le sérum porté à 72" conserve son action antivirulente,
mais perd son action bactéricide. Le chaufîage semble même faire plus, il
rend le sérum apte à favoriser le développement microbien, puisque dans le
sérum chauffé les microbes se développent mieux que dans l'eau salée. Cette
première série d'expériences exigeait donc que, comparativement, le vaccin
fût ensemencé, non pas dans l'eau salée pliysiologique, mais dans le sérum
d'un lapin normal.
J'ai fait plusieurs expériences de ce genre et il est facile de constater,
comme le montre d'ailleurs le Tableau suivant, que le sérum de l'animal
immunisé est au point de vue bactéricide tout à fait équivalent au sérum
normal. L'action bactéricide, très marquée quand le contact a lieu à 37",
SÉANCE DU 25 MAI 1908. I 1 19
ne se produit pas ou est peu appréciable à 1(3". Le cliauffage préalable à 'j3"
fait perdre au sérum sa propriété bactéricide.
Vaccin
\ .iccin -r sérum
non cliaulTé.
sérum cliaullé ( .i"' à 7'5° ).
i'" de contact à 16°.
Sérum Sérum
immunisé. normal.
i"" de contact ii 3;'.
Sérum Sérum
immunisé. ni.rmal.
1'' lie contact à .■Î7°.
Sérum Sérum
immunisé. normal.
4o35- 38o2 - 521 ')-, 8626 856 '1
11 est même possible de montrer que le sérum ciiaulîé à 72° n'a pas sim-
plement perdu son action bactéricide, mais qu'il est devenu apte à favoriser
le développement des germes adventices du vaccin.
Ensciuencement Ensemencement
pratiqué après j'' de contact à 37°. pratiqué sans délai .
^'acciu Vaccin \'accin
sérum non chaulTé. sérum cliaullé. sérum non chaulle.
Sérum immunisé o 984 2i3
Sérum normal 10 10:41 182
Le chauffage à 5G°-58'' qui fait perdre aux sérums leur alexinc et la plus
grande partie de leur toxicité ne détruit pas leur propriété bactéricide pour
les germes adventices du vaccin.
Mélange
jMélange
( vaccin -t- sérum l
(vaccin + sérum )
Numéro
des
maintenu
à 37» avant l'ensenn-
ncement.
maintenu ■•'' à 10".
Sérum
Sérum cliaullé S
ériim cIiaulTé
Sérum
expériences.
non chauffé.
à ,56"-,')S".
.■■■ à 73»-74».
non cliaullé.
XV m....
l5
20
»
181
XIX
2
10
754
»
De ces expériences il faut donc retenir que le pouvoir bactéricide et le
pouvoir antivirulent sont distincts dans le sérum. Chez les seuls animaux
vaccinés, le sérum est antivirulent, mais chez les animaux normaux le sérum
est bactéricide comme chez les animaux vaccinés.
La vaccination ne fait pas apparaître dans le sérum une action bactéricide
spécifique vis-à-vis des germes adventices du vaccin, et Ton peut par le
cliauffage dissocier les propriétés bactéricides et antivirulentes qui coexistent
G. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 21.) l47
II 20 ACADEMIE DES SCIENCES.
dans le sérum des animaux vac;;inés. La propriété bactéricide est détruite par
une température comprise entre 58° et 72°; la propriété antivirulente résiste
au contraire à un chauffage à 72°.
Les sérums permettent ainsi de réaliser une séparation très complète du
virus-vaccin et des germes adventices ; on peut, en effet, par leur moyen,
détruire à volonté, dans une solution de vaccin, soit le virus-vaccin, soit les
germes adventices. En mélangeant une solution de vaccin avec du sérum
normal on fail dispaiaitreles germes adventices sans détruire le virus-vaccin,
et en mettant en coulact une solution de ^accin avec du sérum d'immunisé
chauffé à 70" on détruit le vaccin sans altérer les microbes. Ces expériences
apporteraient une preuve de plus, s'il en était encore besoin, que les germes
adventices n'ont aucun rôle spécifique dans la vaccination.
l'A'lHûLOGlE ANIMALE. — /.a transmission de la syphilis au chat. Note
de MM. C. Levaihti et T. Yamaxouchi, présentée par M. Roux.
A la suite des expériences de Metchnikoff et Roux concernant la transmis-
sion de la syphilis aux singes anthropoïdes et aux cafharrhiniens inférieurs,
on pensait cjue celle maladie n'est inoculable qu'à ces espèces simiennes, les
seules sensibles. Les recherches de Rertarelli ( ' ) montrèrent cependant que
la vérole peut être Iransmise au lapin et aussi au cobaye et à la brebis ; après
cet auteur, Hoflmann et Briming (-) prouvèrent qu'il était également pos-
sible de syphiiiser le chien. Lu effet, l'introduction du virus spécifique dans
la cornée ou dans la chambre antérieure de l'œil, provoque, chez ces espèces
animales, l'apparition d'une kératite yjarenchymateuse pouvant cire repro-
duite en série. Les lésions (infiltration lymphocytaire à disposition péri-
vasculaire) ressemblent à celles du syiihilome primaire et rentérment de très
nombreux Treponerna pnlliditm.
Nous avons n-clierché si le chat est sensible au virus syphilitique et nous
avons réussi, dans deux expériences, à transmettre la vérole à cette espèce
animale. Voici les détails de nos constatations :
Nous nous sommes servis d un virus ayant lait de très nomlireux passages sur le lapin
(') HiiiiTARKM.i, liii'ista il'liiù-iie, t. XVII et XVlll, 1906.
(-) Hoffmann et Biiïning, Deuiseli. iurd. Wocli., n" li, 1907.
SÉANCE DU 25 MAI 1908.
I 121
el provenaiil de M. Berlarelli. Depuis près de > ans, ce virus est entretenu par des
inoculations répétées dans la chambre antérieure de l'œil. Le 3o mars, nous introdui-
sîmes un petit fragment de cornée de lapin altciiile de kératite spécifuiue, et riche en
tréponèmes, dans la cliambre antérieure de trol~ it'unes chats à la mamelle. La réaction
inflammaloire qui suivit l'inoculation, disparut an bout de quelques jours et, dans la
suite, on pouvait disliuiiuer le fragment inocule attaché à l'iris, tout prés du limbe.
Après une période d'incubation de 40 jours, commencèrent les premiers signes de
kératite chez deuv de nos animaux (' ). Le fragment adhérait par sa face profonde à
l'iris, el sa face antérieure était réunie à la conice par un tissu néoformé. L'iris était
ainsi attiré en avant et la pupille déformée. La cornée était opacifiée sur une étendue
de 4™"'" et l'on constatait à ce niveau une vascularisation mar(|uèe.
Fig. I.
Un des animaux fut sacrifié 6 jours après le début de la Ivératlte. L'examen
hislologique (méthode à l'argent-pyridine) permit de faire les conslalalions suivantes
(voir ligure V
(') Le troisième fut sacrifié pendant la période d'incubation (i8 jours). Les coupes
montrèrent l'absence complète de tréponèmes typiques, mais permirent de révéler des
formes anormales, courtes, à deux ou trois ondulations.
1122 ACADEMIE DES SCIENCES.
Le fragment de cornée inoculé est complèlemenl organisé; des vaisseaux de iiou-
v|lle foimnlion le sillonnent en tous sens et l'on y remarque une abondante infiltration
Ivmphocytaire. On ne décèle que de très rares tréponèmes à ce niveau. La cornée du
chai présente des nodules, disséminés de préférence au contact de la membrane de
Discemet. (les nodules, riciies en vaisseaux jeunes, sont formés par des lymphocytes
et contiennent quelques leucocytes polynucléaires. On décèle uu très grand nombre de
tréponèmes dans ces foyers inflammatoires. Ils sont |)our la plupart extra-cellulaires
et oirrenl des ondulations régulières. Quelques-uns cependant montrent des tours de
spires irréguliers et se rapprochent de la ligne droite. Les parasites ne sont pas
localisés e.vclusicemenl an niceait des zones riches en lymphocytes. On en relroucc
en assez grand nomhrc dans k reste de la cornée indemne de toute altération
microscopique et qui. à l'o/il nu, était comjdètemcnl transparente.
Chez le second animal, les lésions cornéennes persistent encore actuellement.
(les consla talions pi'oiivenl que le chat est sensible an riras syplnliliqne
et qu'il contracte une kcralilc spécifique riche en Treponema pallidum. Nos
recherches rendent, jusqu'à un certain point, vraisemblables les affirmations
d'Auzias-Turenne (') qui, en i865 déjà, avait soutenu que la syphilis est
transmissible au chat.
Auzias-Turenne avait inoculé à l'oreille d'un chat des produits prélevés sur des
plaques muqueuses vulvaires. Après une incubation de 27 jours, l'animal pré-
senta une papule qui bientôt se couvrit de squames et lit place à une induration.
Deux mois après, il constata des plaques muqueuses entre les grilles et, plus tard, des
syphilides tuberculeuses de la peau, une induration des ganglions inguinaux et des
gommes cutanées.
11 serait intéressant de voir si, dans nos recherches, la syphilis de la
cornée du chat peut se généraliser et s'accompagner de manifestations
cutanées ou muqueuses. Des expériences en cours (passages de chat au
chalj permettront d'élucider cette question.
GÉOLOGIE. — Sur les dij/éretils niveaux d'alluvions au confinent de l'Yonne
et de la Cure. Note de \I. P.iUL Le.moixe, présentée par M. Michel
Lévy.
Les vallées de l'Yonne et de la Cure, à leur conlluenl, sont remarquables
par le développement des alluvions anciennes. Klles n'ont encore fait l'objet
(') AuziAS-TritENNE, La syphilisalion, Paris, 1878, p. 4'9j cité d'après Hollet,
article Syphilis des animaux, dans le Dictionnaire encyclopédique des Sciences
médicales, t. \IV, p. 497.
SÉANCE DU 23 MAI 1908. II23
d'aucune étude; Belgrand, Raulin, l'abbé Parât ne les signalent qu'acces-
soirement.
Or il y a là plusieurs niveaux d'alluvions, bien étages, se diftérencianl
par leurs caractères litbologiques et par leur influence sur l'évolution de la
topograpbie.
AUmions modernes. — L'Yonne et la Cure coulent dans une vallée relati-
vement plate d'une largeur moyenne d'environ Soo". Ses alluvions sont des
• sables granitiques, avec de gros blocs de granité et des galets calcaires abon-
dants, plus nombreux dans les parties aval de la vallée.
Aillions anciennes, vers i5". — Quelques gisements ont été mis en évi-
dence dans les trancbées du chemin de fer, à Gravant, Accolay, et notées
sur la feuille géologique d'Avallon; à Auxerre, une sablière avait fourni à
Belgrand Elephas primigeniiis. Je réunis provisoirement plusieurs niveaux
d'alluvions impossibles à distinguer encore en l'absence de nivellement
précis.
C'est à ces alluvions anciennes et non aux alluvions récentes qu'il faut
rattacher un certain nombre de méandres et d'anses abandonnées (méandre
de Bazarnes, anse de Sainle-Pallaye, ansede Vermenton, méandre de Saint-
Moréj. L'individualité des alluvions qui s'y trouvent est très nette; ces allu-
vions reposent directement sur le calcaire lithographique rauracien à une
dizaine de mètres environ au-dessus du niveau actuel de l'Yonne. C'est
également aux alluvions anciennes qu'on a rapporté avec raison le méandre
abandonné de Chevroches, en amont de Clamecy.
A cette époque doit se placer le creusement de la plupart des petits val-
lons secondaires qui se jettent dans l'Yonne. Ceux-ci présentent, en effet,
le plus souvent à leur embouchure une rupture de pente très nette qui
interrompt leur profil, très régulier en amont. Le fait est assez général
dans le bassin de l'Yonne; il est très net, par exemple, pour l'Armancc
(afiluent en amont de Clamecy); on l'observe aussi sur les affluents de
TArmançon. Il est d'ailleurs moins accentué sur les affluents importants.
Je pense que cette non-concordance est due au phénomène (mouvemenl
général du sol on abaissement du niveau de base) qui a amené l"i onnc à
creuser son lit d'une quinzaine de mètres; les petits ruisseaux, affluents,
n'ont pas été capables de suivre le mouvement, leurs vallées sont restées des
vallées mortes.
AUmions anciennes, vers Jo". — Ce niveau est bien représenté au-dessus
du méandre de Saint-Moré, dans une sablière où l'on exploite sur 5'" à 6'"
1 I 24 ACADÉMIE DES SCIENCES.
(les sables alluvionnaires, à stratification entrecroisée, formés par des grains
de (juartz et de nond)reux i;alets plats de calcaire. D'autre part, des sables
i^raniliques ont été signalés, à 'io™ au-dessus de la (jire, dans la grotte du
Vlamnioutb, à Saint-Moré.
.Vin trouvé également en deux points, à 3o'" au-dessus de la vallée du
Serein, près de Cliablis, des alluvions offrant les mêmes caractères.
Àllusiuns anciennes, vers 70™. — Les terrasses jdus /'levées ont un faciès
différent; on n'} Irouve plus, ou presque plus, do galets calcaires; ce sont
di's argiles avec grains de quartz roulés, grosses chailles, galets de silex de
la Craie, blocs de grès ferrugineux ("résidu de TAlbien et du Sparnar^ien).
On les trouve au Uoucliet et à Avillon, à 70™ au-dessus de 1 ^ oune, à
Mailly-la-Ville; ils y sont très abondants et forment une terrasse très nette;
par contre, sur les pentes calcaiies qui bordent cette terrasse, il n'y en a
pas trace. On serait donc en présence d'un méandre abandonné de X\ onne,
à 70'" au-dessus de sa vallée actuelle. Un autre se trouve sur la rive gauche,
au-dessus de Bazarnes.
Ou en observe encore, près de Bois-d'Arcy, à peu près à la même altitude ;
mais ils ne paraissent pas se relier à ceux d'Avillon. On doit donc les consi-
dérer comme déposés dans un méandre ancien de la Cure.
Alluvions anciennes, vers loo"". — (le sont des graviers à grains de (juartz
qui s'obserM'ut sur les ])laleaux dominant Serv et Lucy-sur-(J!ure. T^'abhé
i'aral en a signalé, à la même altitude lelative, un gisement au nord de
Bois-d'Arcy.
Il faut également y rattacher les dépêjts de cailloux siliceux roulés,
signalés depuis longtemps vers Charbuy, au nord d'Auxerre.
Des blocs de granité, isolés à la surface des plateaux de Saint-Michel,
près de Tonnerre, se trouvent à peu |>rès à la même hauteur au-dessus de
l'Armançon.
Allinnons anciennes, au-dessus de 100'". — .le n'en connais pas encore
dans la région étudiée. Mais, dans la vallée de rArmanron, on trouve à
Bernouil, à i5o"' au-dessus de la rivière, des blocs de chailles, des blocs de
granuliles, des schistes anciens injectés de veines de quartz.
De même, au-dessus de Onanne, on trouve d'énormes blocs de (|uarlz
roulés.
Ces dépôts, très élevés, se relient probablement au\ dê}>ôls à chailles
(pil sont développés plus au Sud; ils feront l'oljjet d'une étude ultérieure.
l'o/tclusiuns. — La découverte de documents f«déontologiquos, dans les
SÉANCE DU 2.5 MAI 1908. 1123
alluvions les plus élevées, absolument décalcifiées, reste très problématique.
Malf^ré cela, l'existence de ces niveaux successifs d'alluvions et leur éla-
"cment pourra apporter une contribution utile à l'histoire de la formation
du réseau hydrographique du bassin de la Seine.
H YDROLOGi E . — Sur deux causes d 'erreur dans les expériences à la fluorescêine .
Note (') de M. F. Dieneut, transmise par M. Michel Lévy.
En étudiant les eaux superlicielles et les eaux des sources issues du cal-
caire de Cliampigny dans les vallées du Surmelin, du Petit et du Grand-
Morin et dans la région de Provins, nous avons eu l'occasion de reconnaître
la présence dans ces eaux d'une substance fluorescente de couleur bleu vcr-
dàtre. Cette substance se trouve facilement, après filtration à la bougie
Chamberland, dans toutes les eaux superficielles dont elles sont la caractéris-
tique. Jusqu'ici nous l'avons retrouvée dans les eaux de sources qui reçoivent
rapidement, après un orage ou une pluie abondante, des eaux engouffrées
dans les bétoires. Cette substance est d'autant plus abondante (jue les
sources reçoivent en plus grande abondance des eaux de ruissellement.
Nous nous proposons très prochainement de faire connaître le moyen de
reconnaître et de difTérencier cette substance flubrescenle caractérisant les
eaux superficielles, son origine et sa dis|)arition, enfin l'influence qu'elle
exerce lors des expériences à la fluorescêine quand on éludie la direction
des eaux souterraines et la délimitation d'un périmètre d'alimentation.
Cette substance fluorescente diminue la sensibihté des expériences à la fluo-
rescêine et il faut se méfier d'elle si, à la source, on ne trouve que des traces
de fluorescence. 11 peut se faire que ce soit elle et non la fluorescêine dont
on constate la présence.' D'où cette conclusion qu'il est absolument indis-
pensable, quand on veut éviter une erreur lors des expériences à la fluores-
cêine, d'employer cette matière colorante en proportion assez élevée pour
qu'à la sou;-ce elle ressorte toujours en quantité nettement plus grande que
la matière fluorescente contenue dans certaines sources.
Une autre cause d'erreur provient de la vitesse même des courants sou-
terrains. Les expériences à la fluorescêine ont montré que la vitesse de l'eau
(') Présentée dans la séance du 18 mai 1908.
1120 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dans le sol variait dans de très grandes limites. Dans certaines expériences,
elle est de S*-'" à lo'"" par jour; dans d'autres, elle ne dépasse pas i""". Pour
éviter de trop grands frais, on a coutume d'arrêter ces expériences quand,
au bout de 1 5 jours, on n'a retrouvé nulle part la fluorescéine ou, pour les
grandes distances, (juand la vitesse est inférieure à i""" par jour. Si l'on est
obligé de tenter une autre expérience sur le même périmètre après une
expérience négative et qu'on constate par la suite l'arrivée de la (luores-
céine, on sera très embarrassé pour pouvoir attribuer l'origine de la iluores-
céine retrouvée. Dans la région de Provins, avec M. Guillert, nous avons
trouvé qne la lluorescéine a mis 33 jours pour faire le parcours de 8'^'", et,
dans une autre expérience, 20 jours pour faire 600'". Ces faibles vitesses
nous auraient induits en erreur si, pressés jiar le temps, nous avions com-
mencé une autre expérience dans cette région. Nous aurions attribué à
notre nouvelle expérience le résultat positif dû en réalité à une expérience
plus ancienne.
Déjà MM. Fournier et Le Couppey avaient signalé des réapparitions de
fluorescéine plusieurs mois après le commencement d'une expérience posi-
tive à la fluorescéine à la suite d'orages et de crues. Nous-méme, depuis
un mois, sommes dans l'impossibilité de faire une expérience dans la région
de la Dhuys,par suite de l'apparition par intermittences de celte matière
colorante à la source Saint-Martin.
Rationnellement, sur un même périmètre, on devrait employer à cliaque
expérience nouvelle un corps fluorescent nouveau.
Nous étudions actuellement dans ce but l'esculine qui, impure, peut
être préparée à un prix très abordable.
UYDRO-GÉOLOGIE. ^ Sur la tempérai lire des eaux thermales des Pyrénées-
Orientales. Note (le M. O. Me.vgel, présentée par M. Michel Lévy.
Sur les 1200 sources thermales ofliciellemenl reconnues en France, une
centaine, réparties en une dizaine de groupes, ap[)artiennent aux Pyrénées-
Orientales. Situées en terrain non volcanique, la comparaison de leur
ihermaliléà dilîérentes époques m'a paru pouvoir contribuera décider du
principe de l'invariabilité de la chaleur des eaux thermales.
Vers 1827, Anglada, couq)arant ses relevés à ceux effectués en 17.54 par
Carrère, professeur en médecine à l'Université de Perpignan, se demandait
SÉAXCE DU 2) MAI igoS. I 1 27
s'il n'y avait pas lieu de conclure à un refroidissement des sources thermales
des Pyrénées-Orientales. Mais déjà en iS'ïi, après discussion des nombres
de Carrère, il paraissait se rallier à l'hypothèse, alors généralement admise,
de la constance de la thermalité.
Curieux de vérifier cette constance, si tant est qu'on puisse conclure en
ce sens après une période de 80 ans, je repris, au cours de ma campagne
géologique, la détermination des températures des principales sources.
L'examen du Tableau des nombres donnés par 36 de ces sources, à des
intervalles variant de i5o à 5o ans (Tableau qui sera publié avec la discus-
sion qu'il comporte dans V Annuaire de la Société météorologique) montre
que les observations d'Anglada seules se prêtent à une comparaison rigou-
reuse. Aussi n'ai-je basé mes conclusions que sur les résultats fournis par
les 20 sources qui m'ont permis de me placer dans les mêmes conditions
d'observations que lui. Je me servis d'un thermomètre de Secrétan, calibré,
gradué au i de degré, dont les données furent toujours contrôlées par une
seconde série de lectures faites avec d'autres thermomètres. Les nombres
suivants se rapportent aux sources caractéristiques de chacune de nos sta-
tions thermales; ils sont corrigés des erreurs instrumentales d'après un
graphique de comparaison spécialement établi, en 1908, par les soins du
Bureau central météorologique.
Anglada.
Mengel.
Localités.
La Preste
Amélie-Ies-Bains.
Veroet-les-Bains. . .
Thuès
Salnl-Tlionias
Llo
Les Escaldes . .
Molils;
Sources.
Apollon
Petlt-Escaldadou
Ara go
de la Piscine
Barrera
de la Cascade
Saint-André
n" 1
les Escaldilles
Colomer
Llupia
819
Sig
819
819
819
820
820
833
8,9
819
818
44, o
62,9
60,4
56,25
53,5
78,1
75,0
58,1
27,5
42,5
87,75
1907
1908
1908
1908
■907
1907
1907
1907
1907
■907
1907
63,7
61 ,0
56. 0
53. 1
78,5
74,8
58,2
27,5
42,5
37,6
Pour ces onze sources, comm_e pour les neuf autres, l'écart moyen
Anglada-Mengel est de ±o",2,. c'est-à-dire de l'ordre des erreurs d'ob-
servations. Dans ces conditions, il me semble naturel de conclure à l'inva-
riabilité, tout au moins séculaire, de la températui'e des eaux thermales des
Pyrénées-Orientales.
G. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 21.)
1A8
ir28 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Relation entre la température et la structure géologique. — Nos stations ther-
males peuvent être réparties en deux grands groupes : d'une part, celles qui ont une
température supérieure à 5o° (j'entends par température d'une station la plus forte qui
y ait été relevée), et, d'autre part, celles qui ne donnent que des températures inférieures
à 45°. Le premier groupe comprend, de l'Est à l'Ouest : Amélie-les-Bains, Vernet-
les-Bains, Canaveilles-Thuès et Saint-Thomas. Or, il est remarquable que ces diffé-
rentes auréoles, devenues hydrolhermales sulfureuses, jalonnent le flanc sud, normal,
du grand synclinal Amélie-Taurinya, que j'ai repéré en 1906, et du synclinal Taurinya-
Saillagouse qui lui fait suite. Ces synclinaux, d'origine hercynienne, ont rejoué à
l'époque tertiaire avec écrasement sur le massif cristallin du Ganigou, et c'est préci-
sément dans les failles d'élirement, provoquées par le mouvement relatif des schistes
sur le massif cristallin que sourdent les sources en question. Les sources du deuxième
groupe, quoique n'appartenant pas comme les premières à un même massif, semblent
correspondre au contraire à un chevauchement du cristallin ou du cristallophyllien
sur les terrains moins métamorphisés ou plus récents : sur le Paléozoïque, à Molitg,
aux Escaides, à La Preste ; sur le Secondaire, à Revnès. En ce point, on n'a plus qu'une
eau thermale (28°, 7) sulfatée, qui sourd à travers des schistes primaires silicifiés.
C'est évidemment là l'indice d'une circulation dans les gypses Iriasiques de la région
qui seraient ici recouverts par un chevauchement du massif du Roc-de-France, consé-
quences auxquelles j'étais déjà nriivé par d'autres considérations.
La thermalité des souixes étant considérée comme fonction directe de
la profondeur à laquelle se trouvent les réservoirs qui les alimentent, il
semblerait résulter des remarques précédentes que, d'une façon générale,
pour un anticlinal déversé, le déplacement rel itif de la série sédimen taire sur
le cristallin, sous l'action des poussées tangenlielles de l'époque tertiaire, s'est
propagé à une profondeur beaucoup plus grande sur le flanc normal que sur
le flanc renversé.
M. P. A.MAXX, à propos des Notes présentées récemment par M. M.\rcel
Deprez, Sur le planement des oiseaux, adresse une Note sur le même sujet,
contenant des indications bibliographiques et une réclamation de priorité.
(Renvoi à l'examen de M. Marcel Deprez.)
La séance est levée à 4 heures.
G. D.
SÉANCE DU 25 MAI 1908. II29
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Outrages reçus dans la séance du 25 mai 1908.
Une lettre de Henri Poincaré au journal Le Temps, sur le 4° Congrès interna-
tional des mathématiciens. (Extr. du Suppl. Rend. Cire. Matem. Palermo, t. III,
mai 1908.) I fasc. in-S".
La mission d'Etienne Geoffroy Saint-Hilaire en Espagne et en Portugal, 1908;
histoire et documents, par le D"' E.-T. Hamy, Membre de l'Institut. (Extr. des Nou-
velles Archives du Muséum, 4' série, t. X.) Paris, Masson et C'", 1908; 1 fasc. in-4°.
(Hommage de l'auteur.)
La distribution des étoiles par rapport à la Voie lactée d'après la Carte et le
Catalogue photographique du Ciel (zones de Paris, Bordeaux, Toulouse, Alger et
San-Fernando), par Paul Stroobant. (Extr. des Annales de l'Observatoire royal de
Belgique, nouvelle série : Annales astronomiques, t. XI, fasc. 2.) Bruxelles, Hayez,
1908; I fasc. in-4°. (Présenté par M. Darboux.)
Compagnie des Chemins de fer du Midi. Assemblées générales extraordinaire et
ordinaire des Actionnaires du 7 avril 1908, présidence de M. Georges Picot, Vice-
Président du Conseil d'administration. Rapports du Conseil d'administration ; réso-
lutions des assemblées. Paris, 1908; I fasc. in-Zj".
Ministère des Colonies. Annales d'Hygiène et de Médecine coloniales; t. XI,
janvier-février 1908, n" 1. Paris, Imprimerie nationale; i fasc. in-8°.
Ministère de la Marine. Annuaire de la Marine pour 1908. Paris, Imprimerie
nationale; i vol. in-S".
Uebersichtskarte der Gebirge DJar, Urkascliar, Kodjur und Ssemisstai in der
chinesischen Dsungarei. Nach den Aufnahmen von M. -A. Ussow, Milgleid der Expé-
dition 1906, persônlichen Beobachtungen und russischen Karten enlworfen von Prof.
W.-A. Obrutscuew. Golha, Justus Perthes, 1908; i fasc. et une carte pliée in-8°.
(Hommage de M. A. Obrutschew.)
El doctor José Manuel Pérez Castellano ; Apuntes para sua biografia, por Daniel
Garcia Acevedo. Montevideo, 1908; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.)
Observatoire royal de Belgique. Annuaire météorologique pour 1908, publié par
les soins de A. Lancaster. Bruxelles, Hayez, 1908; i vol. in-12.
The american Society of mechanical Engineers Transactions; t. XXVllI; New
York Meeting, 1906. New York, 1907; i vol. in-8°.
Bulletin of the impérial earthquake investigation Committee ; t. H, n° 1. Tokyo,
1908; 1 fasc. in-8°.
Il3o ACADÉMIE DES SCIENCES.
ERRATA.
(Séance du i8 mai 1908.)
Note de MM. Paul Lebeau et Pierre Jolibois, Sur les composés définis du
silicium et du palladium.
Page io3i, ligne i4, au lieu de Le premier de ces composés, lisez Le second de ces
composés.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Auguslins, n' 55.
ipuis i835 les COMPTES REMDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux
9S, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
irt du i" Janvier.
Prix de V abonnement :
Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: M fr.
On souscrit dans les départements,
H chez Messieurs :
T. Ferran frères.
. Chaîx.
■ ( Jourdan,
( RufT.
n$ Courtin-Hecquet.
1 Garmaia et Grassin.
rs
( Siraudeau.
nne Jérôme.
çon Marion.
/ Ferel.
Mux j Laurens.
( Muller (G.)
f«s Renaud.
^ . Derrien.
F. Robert.
Le Borgae.
' Uzel frères.
. . . ■ Jouan.
•Mry Dsrdel et Bouvier.
( Henry.
( Marguerie.
I Delaunay.
! Bouy.
' Greffier.
Ratel.
Rey.
\ Lauverjat.
' Deeez.
l .
>Ourg .
lont-Ferr. .
Me ,
Drevet.
Gratier et G'*.
ichelle Foucher.
Bourdignon.
Dombre.
Tallandier.
Giard.
Lorient.
Lyon.
chez Messieurs :
Baumal.
M"' Texier.
CumÏQ et Masson.
I Georg.
Phily.
Maloine.
Vitte.
Marseille Ruât.
\ Valat.
Montpellier | Coulet et fils.
Moulins Martial Place.
ÎBuvignier.
Grosjean-Maupin.
Wagner et Lambert.
Nantes .
Nice
l Dugas.
i Veloppé.
Barma.
Appy-
Poitiers.
Rouen.
Nîmes Debroas-Duplan.
Orléans Loddé.
\ Blanchier.
( Lévrier.
Rennes Plihon et Hommais.
Rochefort Girard { M"" ).
Langlois.
Lestringant.
S'-É tienne Chevalier.
Toulon \n%^vi.
Allé.
Toulouse .
\ Gimet.
\ Privât.
IBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
J Giard.
/ Lemaitre.
Valenciennes . .
On souscrit à l'étranger.
Amsterdam ,
chez Messieurs :
i Feikema Caarel-
'■ ' ) sen et G'*.
Athènes Becli.
Barcelone Verdaguer.
/ Asher et C".
j Friedlander et fils.
^«'•''« Kuhl.
' Mayer et Millier.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
iLamerlin.
Mayolez et Audiarte.
Lebègue et G''.
, Sotchek et G°.
Sucarest j Alcaiay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C°.
C hristiania Cammermeyer.
Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Gênes Beuf.
I Eggimann.
Genève j Georg.
( Burckhardt,.
La Haye Belinfante frères.
Payot et G'*.
Lausanne Rouge.
Sack.
Barth.
BrockUaus.
Leipzig { Lorentz.
Twietmeyer.
Voss.
1 Desoer.
^'«S'« ^Gnusé.
Londres .
Madrid.
Milan .
Naples
liette et G"
Chez Messieurs
/ Dulau.
. . ) Hachett
' Nutt.
Luxembourg .... V. BQck.
/ Ruiz et C'.
) Romo.
J Dossat.
l F. Fé.
Bocca frères.
Hoepli.
Moscou Tastevin.
Marghieri di Gius.
Pellerano.
1' Dyrsea et Pfeifir«r.
Stechert.
Letucke et Buechaer
Odessa Rousseau,
Oxford Parker et Ci*.
Palerme Reber.
Porto Magalhaes et Moniz.
Prague Rivnac.
Rio- Janeiro Garnier.
l Bocca frères.
-'''""* j Loescher et C'-.
Rotterdam Kramcrs et fils.
Stockholm Nordiska Boghaulel
Zinserling.
S'-Pétersbourg . . -woKj-
Turin ■
Bocca frères.
Brero.
Rinck.
Roseaberg et Sellier
Varsovie Gebethner et Wolff.
Vérone Drucker.
l Frick
Vietnet j Gerold et O".
ZUrich Rascher.
ABUS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4'; i853. Prix 25 fr.
Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-^; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62 à 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°: 18S9. Prix 25 fr.
Tomes 92 à 121. — (i" Janvier i88i à 3i Décembre 1895.) Volume in-i"; 1900. Prix 25 fr.
DPPLËMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
.« I. — Mémoire surquelques points de la Physiologie des Algues, par iWM.A. DKUBEsetA.-J.-J.SouKR. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent
nétes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique (fens les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion dts
es grasses, par M. Glaudk Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i836. 25 ir.
e 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par r.^cadeinie des Science»
e concours de i853, et puis remise pour celui de i85f), savoir; «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTerents teiraini
Bentaires, suivant l'ordre deleur superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. —Rechercher la
re des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs», par .M. le Professeur Bronn. la-i", avec 7 planches; iSbi. . . 2a fr.
la même Librairie les Màmoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Saraats à rAcadémie doiSoieaoes.
K 21.
TABLE DES AHTICLES (Sëance du 2o Mai 1908.)
MÉ.>IOlKES ET COMMUI\ICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. A. Lacroix. — Sur la récente éruption de l'Etna (Taormina, i5 mai if)oS).
Pages.
lOTI
MEMOIRES LUS.
MM. A. Cai.mkttf., L. Massul et C. GuÉRiN.
— Sur les propriétés activantes des sérurns
d'animaux sains et d'animaux tubercu-
leux ou tubcn-ulinés à l'égard du venin
de cobra 10-6
COKKESPONDANCE.
10-9
Pages.
M. E.-T. Hamï fait hommage à l'.Vcadémie
d'un Mémoire intitulé : « La mission de
Geofl'roy Sainl-IIilaire {1808), Histoire et
Documents n
La Société pokil'Gaise des Sciences n.^tu-
lîELLES DE Lisbonne adresse à l'Aca-
démie ses sentiments de profonde sym-
pathie à l'occasion du décès de M. A. de
Lapparent 1080
M. le Secrétaire PERrETUEi signale : >< La
distribution des étoiles par rapport à la
voie lactée », par M. Paul Stroobant.. .
M. P. Zervos. — Sur une méthode de
M. Goursat dans le problème de Monge..
M. L. Bachelier. — Le problème général
des probabilités dans les épreuves répé-
tées
M. William Duane. — Sur les rayons secon-
daires des rayons a
MM. C.-K. Guye et A. Bron. — Difl'érence
de potentiel et stabilité de l'arc alternatif
entre métaux 1090
M. G. -A. Hbmsalech. — Sur l'existence et
l'origine des harmoniques dans l'étincelle
de self-iniluction 1098
M. Maxime Ménard. — Sur ^impl^ssibililé
de diagnosli([uer la mort réelle par la
radiographie des organes abdominaux..
M. II. Baubiunv. — Contribution à l'élude
des piiénnménes d'oxydation produits [)ar
les acides iodii|ue et bromique 1097
MM. H. Henriet et M. BouvssY. — Sur
une méthode volumétriquc permettant le
dosage simultané de l'acide carbonique
et des autres acides de l'air atmosphé-
BULLETIN BlBLlOORArnlQUE
Errata ,
080
080
o85
088
1093
rique
M. K. BouRioN. — Sur le dosage de l'acide
tungstique et sa séparation d'avec d'autres
corps, par l'emploi du mélange chlore et
chlorure de soufre
M. Adrien Karl. — Sur la tribolumines-
cence des substances minérales
M. Paul Hallez. — Sur la nature syn-
cytiale de l'intestin des Rliabdocœles
M. C. Fleig. — Action comparée de l'eau
salée simple et des sérums artificiels à
minéralisation complexe sur le sang et la
circulation
M. C. Gerber. — Action des acides sur la
coagulation du lail par les présures végé-
tales •
M. A. I.MBERT. — Étude expérimentale du
travail de coupage des sarments pour
boutures
M. L. Caml's. — Étude de l'action bacléri-
cide du sérum antivirulenl sur les germes
adventices du vaccin
MM. C. Levaditi et T. Vamanouchi. —
La Iransuiission de la syphilis au chat...
M. Paul Lemoine. — Sur les différents ni-
veaux d'alluvions au confluent de l'Yonne
et de la Cure
M. F. DiENERT. — Sur deux causes d'erreur
dans les expériences à la (luorescéine. . . .
M. 0. Mengel. — Sur la température des
eaux thermales des Pyrénées-Orientales..
M. P. .\mans, à propos des Notes présentées
récemment par .M. Marcel Deprez, » Sur
le •planemenl des oiseaux », adresse une
Note sur le même sujet
1 10 j
IlnG
1108
iiiJ,
1117
II 30
II23
IIl5
I12f)
II28
IH9
I i3o
PARIS. - IMPRIMERIE G AUT H I ER-VILL A R S ,
Quai des Grands-Aagustins, 55.
Le Gérant : GAUTBiEB-"ViLLARS.
^UN 16 1908
^^■^l 1908
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
N^22 (1 Juin i908
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2.4 mai 1875
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extiaits des travaux
de ses Membres et de, l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangei's à l'Acaclémie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1"^. — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparun Associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3u pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont c
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séanc
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Sa
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des perse
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires
tenus de les réduire au nombre de pages requi
Membre qui fait la présentation est toujours non
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet e:
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils h
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être r
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rei
temps, le titre seul du Mémoire est inséré da
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoy
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni plane
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures sera
autorisées, l'espace occupé par ces figures comp
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des
teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapport
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article ô.
Tous les six mois, la Commission administra
fait un Rapport sur la situation des Comptes ren
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du j
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel» sont priés df
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suiva
^Uf" 16 1908
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 1' JUIN 1908.
PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL.
3IEM0IRES ET COMMUrVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'A.CADÉMIE.
M. le Président annonce à l'Académie qu'en raison des fêtes de la Pen-
tecôte, la séance du lundi 8 juin est remise au mardi 9 juin.
PALÉONTOLOGIE. — Fossiles de Palagonie. De l'économie dans la nature.
Note de M. Albert (jaudry.
Nous parlons tous de la richesse de la nature et nous avons raison. Mais
il y a quel({ue chose d'aussi extraordinaire que celte richesse, c'est l'éco-
nomie qui se concilie avec elle. On en a été frappé le premier jour où,
après avoir fait de la Zoologie comme Buflon, on a fait de l'Anatomie com-
parée comme Geoffroy Saint-Hilaire et Cuvier. On a vu que, sous des
ornements magnifiques d'une extrême diversité, les Mammifères ont sou-
vent le même cerveau, le même cœur, les mêmes poumons, les mêmes
organes digestifs ou génitaux, et leur squelette, en dépit de sa complication,
composé des mêmes os. Il a fallu admettre la loi d'unité de composition.
L'économie dans la nature a été révélée surtout par la Paléontologie.
Lorsqu'à travers l'immensité des âges de nouvelles fonctions ont apparu
chez les Mammifères, il y a eu rarement formation d'os nouveaux, les os
anciens ont été simplement modifiés. L'évolution, en même temps qu'elle
donne le spectacle d'une grandiose unité, nous offre celui de répétitions
continuelles. Nous rencontrons toujours les mêmes os : un éternel humérus,
qui persiste, soit qu'il serve à marcher, soit qu'il serve à la préhension; un
éternel radius avec son cubitus, qui présentent des relations de grandeur
C. R., 1908, i" Semestre. (T. CXLVI, N" 22.) l49
Il32 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sans cesse changeantes, suivant que Tun ou l'autre os «est plus utile; un
éternel fémur avec une rotule, suivi diin lll)ia ou d'un péroné qui se modi-
(iont peu pour obtenir de grands changcinenls de vitesse. Combien ai-je
manié d'astragales qui, d'après le nombre et la forme de leurs facettes, pro-
duisent les attitudes les plus différentes, et pourtant on n'hésite pas à recon-
naître que ce sont des astragales.
Quand on a découvert les faunes fossiles de l'hémisplière austral en Pata-
gonie, nous avons pu espérer que nous allions travailler dans un domaine
nouveau; car, nul n'en saurait douter, tous les genres, à partir de l'âge du
Deseado, se distinguent de ceux de notre hémisphère, et la différence est
telle que beaucoup ne peuvent être classés dans les mêmes ordres. Mais
notre espoir a été déçu. Si puissante est la loi d'évolution, et par conséquent
la loi des ressemblances, que nous avons vu apparaître un nombre relative-
ment très petit de nouv(^lles pièces. Toujours une tète composée des mêmes
os : occipital, j^ariétaux, frontaux, temporaux, lympaniques, sphénoïde,
nasaux, jugaux, maxillaires, intermaxillaires, maudiljules, etc.; toujours
une dentition avec chaque mâchoire portant au maximum trois incisives,
une canine, quatre prémolaires, trois arrière-molaires; toujours, à chacun
des membres de devant, une omoplate, un ))ras avec un seul os, un avant-
bras avec deux os, un carpe composé de huit os arrangés de même, une
main qui n'a pas plus de cinq métacarpiens suivis de deux ou trois pha-
langes; toujours, au membre de derrière, un bassin, un féraor et .sa rotule,
une jambe avec deux os, sept os au tarse suivis de cinq métatarsiens por-
tant des phalanges. Comme dans notre hémisphère, les os et les dents ont
vu leurs "éléments s'épaissir ou s'amincir, s'allonger ou se raccourcir, se
compliquer ou se simplifier; malgré ces changeiaenls, on reconnaît facile-
ment leurs homologies avec les os et les dents de nos animaux.
(]e qui dojme surtout une physionomie [jropre à beaucoup de Mammi-
fères de la Patagonie, ce n'est pas qu'ils aient des caractères inconnus dans
les genres de l'hémisphère boréal: c'est simplement parce que leurs carac-
tères ne sont pas associés de même. lime sendjle intéressant d'en rassembler
des exemples. Pour les rendre compréhensibles, je les ai accompagnés de
nombreuses figures, l'iles ont été exécutées par M. Papoint, l'habile artiste
qui a fait tous les dessins de mes précédents Mémoires sur la Patagonie.
Je le remercie des nouvelles preuves de talent et de dévouement qu'il vient
de me donner.
J'ai 70 dessins, dont la moitié pour des fossiles de l'hémisphère austral;
l'autre moitié représente des fossiles de l'iiémisphère boréal. Ou y trouve
SÉANCE DU !<■" JUIN 1908. 1 1 33
isolées, clans des genres do riiémisplière austral, des parlicularilés qui sont
jjropres à des genres extrêmement dillérents de notre iiéinisphère.
De ces études il résulte quon observe de nombreuses difl'érences entre
les Mammifères de l'hémisplière austral et ceux de rbémisphère boréal. Il
n'y a pas eu économie dans la nature en ce sens que le nombre des varia-
tions des ôlres a été restreint; car, à miesure <[uela Science progresse, leur
multitude augmente. Mais il y a eu économie en ce sens que nous décou-
vrons très peu die pièces absoliimeTit nouvelles. Les os sont ies mêmes
que chez les animaux déjà connus. Seulement nous trouvons associés dans
un même s([uelette des os que nous sommes habitués à voir dans des
squelettes appartenant à des genres d'ordres différents. J'ai cité de nom-
breuses preuves à l'appui. Je rappellerai ici, comme exemple, Nesodon.
Il a des pièces c|ui ressemblent à celles des Périssodactyks, d'auti^es à
celles des Artiodactyles, d'autres à celles des Carnivores et des Rongeurs.
Ces associations proviennent sans doute de ce que Nesodon' -à eu suceessi-
vement ou simultanément des fpnctions ([ni sont propres à ces différents
ordres. Quand ses pieds de derrière sont devenus plantigrades, c'est qu'il
a pris une allure rapprochée de celle des Ours. Lorsque son péroné s'est
mis à tourner sur le calcanéum en même temps cjue le tibia sur l'astragale,
comme chez les Artiodactyles, c'est que la jambe a eu beaucoup de flexi-
bilité sur le pied. Quand son radius s'est porté sur le côté externe du
cubitus, ainsi que chez le Tigre, et que la pointe styloïde du cubitus s'est
arrondie pour rouler sur le pyramidal, ainsi (jue chez le Porc-épic, c'est cjue
l'avant-bras a dû, comnne chez les animaux demi-préhenseurs, tourner obli-
quement siav k' bras, en présentant la paume de k main au ciHé interne. Or,
Nesodon, plus voisin par sa dentition des Pi'rfssodactyles c{ue de tous les
autres ordres, ne peut avoir eu à la fois une proche parenté avec des genres
aussi éloignés que ilhinocéros, (Rochon, Ours, Tigre, Porc-épic. Par con-
séquent, la similitude des fonctions n'indi(|iie pas forcément une proche
parenté.
Cependant, à côté d'extrêmes différences, nous observons de telles
ressemblances dans la manière dont les os ont été modifiés pour remplir les
mêmes fonctionsy que nous sommes portés à nous demander s'il n'y aurait
pas ew des parentés très lointaines, qui nous sont encore cachées. Car, si les
ressemblances ne résultent pas de parentés, nous ne comprenons point
comment la nature a été astreinte à modifier toujours de même ses instru-
ments pour produire les mêmes effets. Cette patrvrel;é d'invention contraste-
rait avec la magnificence du monde animé.
Il34 ACADÉMIIi: DES SCIENCES.
Ce qui nrcncourage à la croyance que des genres de la l'alagonie, dont
la physionomie est tout autre que dans ceux de nos pays, ont pu avoir avec
eux de communs ancêtres, c'est que nous les trouvons à côté de quelques
animaux trop rapprochés des nôtres pour ne pas supposer qu'ils en sont
parents. Par exemple Prolhylacynus, voisin de Thylacynus d'Australie, est
également si voisin de noire Plerodon. (pi'il est nnlurel d'admettre leur
parenté.
On constate actuellement une lacune entre la faune de Casamayor, alliée
à celles de notre hémisphère, et celle du Descado. Elle peut provenir de
migrations et aussi de l'insuffisance de nos connaissances.
En réalité, nous n'avons pas de motifs pour affirmer qu'il y a eu deux
centres de création : l'un dans l'hémisphère boréal, l'autre dans l'hémi-
sphère austral.
Mais cola n'empêche pas de reconnaître, comme je Tai dit dans mes pré-
cédents Mémoires, que, pendant les temps tertiaires, l'évolution a cessé
d'avoir la même marche dans les deux hémisphères : dans l'un, elle a con-
tinué; dans l'autre, elle s'est arrêtée.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Nouvelles observations sur l'Etna.
-Note de M. A. Lacroix.
(ialane, 23 mai 1908.
Je viens de faire l'ascension du cratère central de l'Etna. M. le professeur
Riccô a bien voulu m'accompagner et m'offrir l'hospitalité à son Observa-
toire, situé, comme on le sait, à •J942"' d'altitude, au pied du cône terminal
et à environ i'^'" du cratère.
Nous avons eu la chance d'être les témoins d'un phénomène qui ne semble
pas avoir été encore étudié dans ce volcan.
Nuées rolcariK/ues à tendance péléenne. — Depuis le paroxysme du
2() avril, le cratère central n'avait donné que de faibles vapeurs intermit-
tentes. Le 20 mai, à •;'' 55'" du matin, au moment où nous arrivions à Nico-
losi, une violente explosion vulcanienne a donné naissance à une haute
colonne de vapeurs épaisses chargées de cendres, lentement emportée par
le vent vers le Sud-Ouest.
Des explosions du même genre, diminuant peu à peu de violence et de
hauteur, se sont répétées sans interruption jusqu'au commencement de la
nuit. Nous avons pu les suivre pendant tout le cours de l'ascension, puis les
SÉANCE DU 1" JLLN 1908. Il35
étudier de près. Dès la sortie du cratère, elles se dirigeaient sur le flanc
sud-ouest du cône terminal (sans s'élever à plus de 200'" au-dessus de
celui-ci, à partir de 4'' du soir). Elles roulaient, en développant leurs volutes
plutôt dans le sens horizontal que vertical ; tantôt, dans leur marche, elles
restaient comme suspendues à quelques mètres du sol avant de toucher sa
surface, tantôt elles roulaient sur celui-ci dès l'origine (').
Ces nuées, à volutes d'opacité variable, sortaient du cratère d'une façon
continue, l'une succédant à l'autre sans interruption. Leur marche était
très lente, ne dépassant pas 4™ à 5"" à la seconde. Arrivées au bas du cône
terminal, elles s'accumulaient au voisinage des pentes inférieures du volcan,
pour former un nuage dilTus, immobile, laissant tomber lentement sa
cendre.
Ces nuées étaient en effet essentiellement constituées par de la vapeur
d'eau et par de la poussière extrêmement fine. 11 a été possible de pénétrer
sur leur lisière. Malgré la netteté que présentaient leurs contours observés
à quelques centaines de mètres de distance, elles étaient bordées par une
étroite zone de diffusion avec l'air extérieur. .Te n'y ai observé aucune odeur
spéciale et n'ai éprouvé que la gêne respiratoire due à la poussière fine en
suspension. Celle-ci n'était pas chaude; elle formait un enduit boueux à la
surface des névés sans déterminer de fusion importante.
La façon dont ces nuées roulaient sur les pentes de la montagne a évoqué
dans mon esprit le souvenir des nuées péléen nés du type de Saint-^'incent;
elles en différaient cependant par leur moindre opacité, par leur tempéra-
ture, par l'extrême lenteur de leur marche et par la continuité de leur
émission. Mais, dans les deux cas, la cause initiale a été la même; elle rési-
dait dans une explosion produite au fond du cratère, explosion qui pouvait
être violente, mais était insuftisante cependant pour entraîner au loin dans
l'espace les matériaux solides expulsés en même temps que les produits
gazeux. Elle ne pouvait que les élèvera une faible hauteur au-dessus des bords
du cratère. A Saint-Vincent, la proportion des matériauv solides projetés à
haute température étant considérable, la miée était entraînée par la pesan-
teur sur les pentes du volcan avec une vitesse très grande, tandis qu'à
l'Etna l'action de la pesanteur n'a dû être que très minime, en raison de la
faible quantité de matière solide en suspension, uniquement constituée par
(') Il s'en ilétacliail de temps en temps de petites trombes à mouvement giratoire,
rappelant celles qui étaient si fréquentes sur les lianes du Vésuve au cours de l'érup-
tion de 1906 ; leur marche était beaucoup plus rapide.
I 1.36 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de la poussière fine à teinprrature peu élevée (k quantité de cendre déposée
pendant plus de 12 heures n"a guère dépassé i'^" d'épaisseur) (' ). Il semble
donc que c'est surtout sous Taction du vent dom.inant que se soient mis en
marche sur les pentes de la montagne ces singuliers nuages, volcaniques,
dont de nombreuses photographies permettront de préciser la description.
Etat du cratère central. — J'ai trouvé le cratère central dans un état fort
difl'érent de celui que j'avais constaté en septembre 1903. 11 était alors moins
large et surtout moins profond (il avait environ 3.jo"' de profondeur avec
de GSo"" à 800'° environ de diamètre, suivant les fissures considérées); ses
parois et son fond, à forme irrégulière, étaient garnis de sublimations à
couleurs vives, produites par de nombreuses fumerolles en activité.
Aujourd'hui, il a la forme d'un entonnoir, dont le fond paraît fort
étroit; ses bords, très fendillés, s'éboulent continuellement par suite de la
production de fissures, qui laissent échapper de la vapeur d'eau, mélangée
d'anhydride sulfureux. Les parois intérieures sont uniformément teintées
de gris par la cendre fine des dernières explosions.
Aux deux tiers environ de sa paroi orientale, se trouve une bouche assez
large, allongée dans la dii'ection Nord-Ouest-Sud-Est et ouverte vers le Nord^
Ouest. Elle était en violente activité le 21 mai au matin; à des intervalles
rapprochés, s'y produisaient des détonations accompagnées d'émissions de
vapeur à odeur sulfureuse. La projection des cendi'es de la veille avait abso-
lument cessé.
Production d'un c/ianip de /raclures. — Dans ma lettre précédente, j'ai
indifjué que le paroxysme du 2:9 avril a été caractérisé par l'ouverture
d'une fente de direction moyenne Nord-Nord-Ouest, mesurant plus de i''"
de longueur. Nous avons constaté depuis lors que cette fente se prolonge
au Nord au delà de la Serra Giannicola piccola; elle y est jalonnée par
quelques fumerolles éteintes reconnaissables à leurs sublimations. Elle n'est
pas sur le prolongement d'un rayon passant par le cratère, comme cela a
lieu généralement pour les fentes éruptives de l'iàna; mais au sud-est du
cône terminal, entre celui-ci et la fente en question, nous avons constaté à
la surface du sol un grand nombre de fissures, petites ou grandes, de direc-
tion assez variée, mais oscillant autour du méridien magnétique. Elles sont
donc grossièrement parallèles à la fente éruptive et le prolongement de la
direction de quelques-unes d'entre elles passe par le cratère; la bouche
observée dans celui-ci est peut-être en relation avec ce système de fracture.
(') Ces cendres ont couveil environ le tiers du cône terminal.
SÉANCE DU l"' JUIK 1908. Il37
Ces diverses fentes peuvent être suivies parfois sur plusieurs centaines de
mètres à travers d'anciennes coulées ou des couches de lapilli. L'une d'elles,
située dans un petit hémicycle (à environ 2840" d'altitude) bordé d'un talus
circulaire de lapilli, est largement béante (elle a par places 1™ de largeur et
plusieurs mètres de profondeur); au voisinage de cette fente s'en trouvent
d'autres, plus petites, qui sont les seules que nous ayons rencontrées, qui
fournissent des émissi<ons gazeuses (vapcui- d'eau sans odeur).
Ce champ de fractures, qui se prolonge jusque sur le bord du Piano del
Lago, mesure environ 5oo"^ de largeur, de l'Est à l'Ouest.
Influence des névés sur la mise en -é^'idenre des firiHures. — Une particu-
larité curieuse permet de serrer de plus près l'étude de ce système de frac-
tures. Celles-ci ne peuvent guère être suivies que sur les surfaces à peu près
planes ou peu inclinées, car, sur les pentes raides formées par des cendres ou
des scories, elles disparaissent d'ordinalii' sous l'inifluence de petits ébonle-
ments ou de tassements. 11 n'en est plus de même sur les larges névés qui,
en de nombreux points, cachent encore le sol. Leur surface à peu près
réguhère, noircie par la poussière volcanique, la enaregistré d'une façon frap-
pante les moindres cassures du sol sous-jacent. On peut y constater que
celles-ci ne sont pas toujours rectilignes, (|u'eMes sont parfois curvilignes.
à grand rayon de courbure, et qu'enfin les fentes princi])ales, à direction
grossièrement parallèle, sont fréquemment réunies par des cassures trans-
versales.
Par la netteté géométrique de ces lignes de fracture, ces névés rappellent
les glaces fissurées des expériences synlhétiquesde Daubrée. Ils sont compa-
rables à une marqueterie, dont les pièces auraient Joué les unes par rapport
aux autres, en ne subissant que de minimes rejets. Il est vraisemblable que
le phénomène devait être plus saisissant encore immédiatement après l'ou-
verture de ces fentes, due soit au paroxysme lui-même, soit aux tremble-
ments de terre qui l'ont suivi, car depuis lors les irrégularités de la surface
du névé tendent à s'atténuer progressivement par suite de la fonte des
neiges.
Les malériaux projetés par les explosions du cratère centrai. — L'examen
des flancs du cône m'a permis de constater (ju'on n'y rencontre pas de frag-
ments de ces scories stromboliennes, très vitreuses, si abondantes dans le
Val del Bove et qui datent du paroxysme du 20 avril. On peut donc assurer
que celles-ci proviennent uniquement des bouches nouvelles et qu'au cours
de l'éruption, le cratère central n'a été le siège que d'explosions vulca-
niennes, dont j'étudierai ultérieurement les produits.
Il 38 ACADÉMIE DES SCIENCES.
MÉMOIRES LUS.
EMBRYOGÉNIE. — De quelques points relatifs à la pathogénie des dijjformitès
congénitales de la face ; par M. Le De.\tu.
Les remarquables travaux d'Autenrieth, d'Is. Geoffroy Saint-Hilaire, de
Mukel, de Reicherl, de Ratlike, de Coste surtout, out mis en lumière la
notion de l'arrêt de développement. L'anatoniie paliiologique, la clinique et
l'expérimentation unirent leurs efforts pour déterminer la nature de la
force souvent mystérieuse qui suspend l'évolution des arcs branchiaux et la
soudure des bourgeons. En démontrant rinfliience sur les œufs des oiseaux
de certaines circonstances extérieures, et spécialement des vibrations vio-
lentes et des secousses brusques, Dareste fournit quelques données appli-
cables à l'espèce humaine. L'expérimentation chercha plus lard à déceler
le rôle des procréateurs, déjà affirmé, mais un peu vaguement établi par
l'observation. Des travaux récents ont apport/- une plus grande précision
dans. nos connaissances sur certains points de la question.
Les causes des malformations faciales sont i/ilrinséques ou extrinsèques
par rapport à l'embryon. Les premières soûl de deux ordres : purement
mécaniques (attitudes vicieuses) et pathologiques [processus iiritatif local
atteignant les bourgeons (Virchow); sorte de rachitisme préthyroïdien de
même nature que le rachitisme ordinaire qui dépendrait du corps thyroïde
(Hœnnike)].
Dans ces notions, l'hypothèse occupe une place exclusive.
Les causes extrinsèques sont, elles aussi, mécaniques et pathologiques, ou
se rattachant par un lien direct aux états pathologi(jues et aux tares des
parents.
Depuis longtemps l'observation a fait une place au traumatisme. Ou
conçoit qu'il puisse causer dans l'd'uf des lésions capables de déterminer
une malformation, mais à la condition que cette action extérieure s'exerce
avant le quarantième jour, date à laquelle la soudure de tous les bourgeons
est effectuée.
Le groupe des causes ertiinséques mécaniques compi'cnd encore les com-
pressions \cnlci et irrégulières par l'utérus (J. Cruveilhier, Lannelongue)
ou par l'amnios (l']tienne GeoUroy Saint-Hilairc, Dareste) et les interposi-
tuins diverses entre les parties fœtales en formalion (brides amniotiques,
tumeurs).
SÉANCE DU !*"■ JUIN I908. I 1 39
La théorie dite amniogène ne peut s'adapter à tous les cas de malforma-
tions. A sa généralisation on a objecté avec juste raison : la correspondance
ordinairement rigoureuse du siège des fissures anormales avec celui des
fentes et sillons normaux; la régularité parfaite des parties frappées par
l'arrêt de développement; la réalisation habituelle de types de difformités
bien définis qui ne peuvent résulter de l'action désordonnée d'adhérences
ou de brides tout accidentelles. Les recherches récentes de Haymann ont
corroboré ce que nous savions sur ce point important.
D'autres interpositions, constituées par des tumeurs des méninges, de la
langue, des lèvres, des gencives, des kystes d'origines diverses, parla glande
pharyngienne (Fein), sont des faits très exceptionnels; les derniers sont
même contestables.
Les causes essentielles des malformations résident sans doute le.plus ordi-
nairement dans des influences émanant des jjrocréateurs.
En ce qui concerne le système nerveu.v. les interprétations déduites de
prétendues impressions visuelles ou de sim])les caprices de l'imagination
doivent être impitoyablement rejetées. Les vives commotions morales pen-
dant la phase initiale de la grossesse méritent quelque crédit ; il en est de
même des états pathologiques des centres nerveux.
On affirme assez vaguement que tout mauvais étal de la santé, toute
maladie dyscrasique ou constitutionnelle, toute infection, toute intoxica-
tion peut troubler le développement eml>ryonnaire. La tuberculose, le pa-
ludisme, le tabagisme, le saturnisme, V alcoolisme, la syphilis ont été spéciale-
ment mis en cause. Charrin et Gley ont démontré expérimentalement l'ac-
tion dystrophique des microbes de l'infection banale et de leurs toxiques.
Hœnnike a dernièrement contribué à établir le rôle indéniable de certaines
substances toxiques et particulièrement de l'alcool, venant ainsi en aide aux
affirmations de la clinique.
L'influence néfaste de la syphilis, déjà reconnue par Lannelongue, T.-R.
Baron, Brown, Rirmisson, a été l'objet de recherches importantes dans ces
dernières années. Sur plus de 3oo enfants syphilitiques atteints de diverses
malformations, le professeur Fournier et Edmond Fournier ont relevé
17 pour 100 de difformités palatines. L'action dystrophiante de la syphilis
se prolongerait même jusqu'à la deuxième génération (A. Fournier,
Edmond Fournier, Barthélémy, JuUien). Malgré les réserves formulées
par Zaïnowsky, Finger, Ogiloie, cette opinion mérite de retenir l'atten-
tion.
De ce qui précède se dégage la notion d'une hérédité pathologique dont
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 22.) ï5o
I , '^n ACADÉMIE DES SCIENCES.
h's iiuiiiifestalioiis iToiil auMiii rapport morphologique avec les lésions pré-
sentées parles parenls; mais il s'agit de savoir si les types les plus fréquents
de malformations faciales, la labiofissure (bec-de-lièvre) et la palatofissure
(division du palais), peuvent se transmettre en tant que difformités, en
vertu d'une hérédité qu'on peut appeler similaire. On doit se demander si la
lare qui les a causés originellement ne s'est pas éteinte graduellement, en
s'individualisant, pour ainsi dire, dans une malformation donnée, si étroi-
teuient qu'elle ne ])cut plus être considérée que comme un principe de
transmission héréditaire ayant subi à la longue une sorte de prescription.
L'analyse des travaux les plus récents sur cette matière fournit un solide
appui à cette conception. Elle confirme les assertions de Houston, Demar-
quay, Roux, Rennert, Passavant, Fritsche, relatives à la fréquence des
malformations familiales. Les importantes statistiques de Bein, de Haymann,
de Ilaug, (jui groupent plus de 2300 cas de labiofissure et de palatofissure,
permettent de fixer à 5 (i(î,30 pour 100) la proportion de l'hérédité simi-
laire; mais celle-ci s'exerce sous des modalités diverses. Dans une première
série, qui comprend le tiers (Haymann) ou la moitié des faits (Haug), la
même dillormité avait frapjté à des degrés variables plusieurs enfants (de
a à /|) d'une même famille, dans le sens le plus restreint du terme, sans que
les procréateurs en eussent présenté une semblable. Ici l'influence de ces
derniers, de la mère du moins, quoique indéniable, s'enveloppe de mystère,
et l'on est tenté de chercher une explication dans quelque réveil d'atavisme
associé ou non à l'action immédiate mal définie des parents.
Les autres faits ressortissant à Vhèrédité similaire prochaine ou éloignée,
et collatérale, tirent leur valeur des arbres généalogiques édifiés par Passa-
vant jadis, par Haymann récemment, où la multiplicité parfois extraordi-
naire des mêmes malformations acquiert une haute signification. Dans
quelques familles, la prédisposition aux fissures labio-maxillo-palatines per-
siste pendant trois ou quatre générations. Quoique cette hérédité n'atteigne
haljituellement que (juelques-uns des descendants directs, la tendance à la
malformation peut reparaître, même après deux générations, chez les
arrière-petits-fils.
L'influence paternelle, contestée par quelques auteurs, serait ou égale à
celle de la mère ou seulement un peu moins marquée. La malformation
aurait, dans certaines familles, de la tendance à s'aggraver par le fait de sa
transmission. Si cette dernière s'opérait surtout par la mère, on aurait
quelque peine à admettre qu'elle soit homœosexuelle, ainsi qu'on a pu le
dire, puisque le sexe masculin est beaucoup plus atteint que le féminin.
SÉANCE DU l'"'' JUIN 1908. Il4l
Sur les i38i cas dps statistiques ivunies de Bein, de Fahrenbach et de
Haug, on compte 871 garçons, ou (i/j pour 100, contre 5io filles, soit
36 pour 100, en gros 2 garçons pour i fille. L'embryologie n'a pas encore
fourni une explication satisfaisante de ce fail que les trois quarts des becs-
de-lièvre unilatéraux siègent à gauche ; les logS cas des mêmes statistiques,
analysés à ce point de vue, donnent une proportion de 74 pour 100 pour
le côté gauche.
CORRESPOi\DAIVCE.
M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts invite
l'Académie à procéder à la désignation de deux candidats à chacune des
deux places de Membres titulaires, vacantes au Bureau des Longitudes, par
suite du décès de MM. Lœwy et Janssen.
(Renvoi à une Commission composée, suivant l'usage, des trois Sections
de Géométrie, d'Astronomie et Navigation et du Secrétaire perpétuel pour
les Sciences mathématiques. )
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, les Ouvrages suivants :
1" Les rampes critiques en automobile, par M. Cn. Lallemand;
2° L'avenir des continents, par M. Cn. Lallemand.
ÉLECTRICITÉ . — Stabilité de la marche enparallèle des alternateurs aulo-excités.
Note de M. Dumoulin, présentée par M. H. Becquerel.
T^a plupart des alternateurs à auto-excitation comportent un collecteur
redresseur, relié aux électros inducteurs, qui transforme en courant sensi-
blement continu le courant alternatif reçu par les balais. Le courant induc-
teur de ces alternateurs et, par suite, leur force électromotrice dépendent
de la valeur moyenne de la différence de potentiel aux balais, entre les
limites déterminées par la commutation. Cette valeur moyenne varie natu-
rellement avec la phase ; il est facile de voir qu'un décalage de phase pro-
duit l'effet d'un décalage des balais et inversement.
Considérons un alternateur auto -excité, dont les balais auraient été
décalés, dans le sens de la rotation, en avant de la position correspondant à
la force électromotrice maxima. Couplons-le en parallèle avec un réseau et
Il42 ACADÉMIE DES SCIENCES.
admettons qu'une impulsion perturbatrice quelconque vienne, à un moment
donné, établir un certain régime oscillatoire.
Pendant le mouvement d'avance de ralternateiir, la différence de poten-
liel alternative aux balais, qui est liée à celle du léseau, présentera par rap-
port à la commutation un retard de phase croissant; ce retard de phase,
agissant comme une diminution du décalage des balais en avant, fera aug-
menter la différence de potentiel redressée moyenne aux bornes des induc-
teurs.
l'-laiil donnée la valeur élevée de la constante de temps de ceux-ci, la
variation du courani inducteur se trouvera retardée, par rapport à la varia-
tion de cette différence de potentiel moyenne, d'environ un (juart de pé-
riode : cette période étant celle de l'oscillation. Le courant inducteur et la
force élcctromolrice de l'alternateur prendront donc à ce moment des va-
leurs également croissantes, mais inférieures aux valeurs normales. Il en
résultera une diminution du couple résistant et un accroissement de l'avance
angulaire.
Dans l'autre sens de l'oscillation, le retard de la variation du courant
inducteur aura comme conséquence, au contraire, une augmentation du
couple résistant, ce qui tendra encore à amplifier l'écart angulaire.
L'amplitude des oscillations croîtra alors rapidement, et l'alternateur ne
pourra pas fonctionner en parallèle.
Si nous supposons maintenant les balais décalés en arrière, un raisonne-
ment analogue fait voir que cette condition sera particulièrement favorable
à la marche en parallèle, puisqu'elle fera coricspondre au mouvement
d'avance une augmentation du couple résistant et au retard une diminution
de ce couple.
On peut étudier l'influence du décalage des balais sur la marche en paral-
lèle en partant de l'équation du mouvement de ralternateur. On trouve que
le mouvement oscillatoire est toujours un mouvement pendulaire amorti et
que l'écart angulaire peut s'exprimer sous la forme suivante :
m
p et .1 représentent respectivement l'amortissement naturel de l'alternateur
et le moment d'inertie delà partie tournante; a est un facteur proportionnel
au sinus de l'angle de décalage des balais; il est > o pour un décalage en
avant et <^o pour un décalage en arrière.
L'expression de 0 montre que l'effet du décalage des balais est de modiiier
SÉANCE DU !«"■ JUIN 1908. Il43
l'amortissement des oscillations; le décalage en arrière augmente l'amortis-
sement et facilite ainsi la marche en parallèle.
Il est surtout intéressant de remarquer que l'énergie correspondant à
l'amortissement positif, dû au décalage des halais en arrière, est absorbée
par le réseau; elle n'est pas tout entière dispersée inutilement comme celle
que l'amortissement naturel transforme en chaleur.
Cette propriété remarquable des redresseurs de courant de permettre
d'obtenir, sans perte d'énergie, un effet d'amortissement puissant et facile-
ment réglable serait sans doute susceptible de recevoir certaines applica-
tions, dans (piclques cas de résonance bien caractérisée, ou pour compenser
des irrégularités trop importantes du couple moteur.
Nous avons eu l'occasion de vérifier, aux mines d'Anzin, toutes les consé-
quences de la théorie ci-dessus, sur deux alternateurs volants auto-excités,
dont le couplage en parallèle offrit longlemps de grandes difficultés, jusqu'au
moment où nous nous fûmes rendu compte de l'influence du décalage des
balais.
PHYSIQUE. — Sur deux régimes différents de V arc au fer .
Note de MM. H. Buisso,\ et Ch. Fabry, présentée par M. Deslandres.
En étudiant les propriétés de l'arc entre liges de fer lorsqu'on fait varier
sa longueur et l'intensité du courant, nous avons découvert que deux
régimes sont possibles, différant par l'aspect de l'arc et par ses conditions
électriques.
Sous le régime qu'on obtient le plus facilement, l'arc a l'aspect suivant :
sur la goutte de fer fondu qui termine chaque électrode se trouve un point
brillant qui émet les raies d'étincelle ('). Deux flammes jaillissant de ces
deux points vont à la rencontre l'une de l'autre et forment ainsi le corps
gazeux de l'arc; la flamme négative, examinée visuellement, est la plus
brillante. Ces flammes émettent les raies d'arc, à l'exclusion des raies
d'étincelle. C'est dans le spectre de la flamme négative qu'on trouve de
nombreuses raies renversées. Les raies des métaux qui existent en très
petite quantité comme impuretés du fer se manifestent uniquement dans la
flamme négative.
Ce régime est le seul stable lorsque le courant est intense. Partant de cet
(') CompLes rendua, l. CXLVl, 1908, |). "':
II /J4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
état, laissant fixes la longueur de Tare et la force électromotrice de la
source de courant, si Ton augmente la résistance du circuit, on peut passer
brusquement à un autre régime : le point brillant de l'électrode positive et
la flamme correspondante disparaissent, tandis que rien n'est changé au
pôle négatif. Ce second régime n'est stable que pour de faibles intensités
de courant; il est plus facile à obtenir quand la source a une grande force
électromotrice (220 ou 44o volts), en intercalant une grande résistance. Si
l'on diminue alors la résistance du circuit, il arrive un moment où Ton
repasse brusquement au premier régime. Le passage d'un régime à l'autre
ne se fait pas pour une valeur de l'intensité parfaitement définie ; il y a un
intervalle où, pour une même intensité, on peut avoir l'un ou l'autre
régime
Ces deux régimes présentent également une différence très nette au poml
de vue électrique.
Pour une même intensité de courant et pour une même longueur d'arc, la difîérence
de potentiel entre les électrodes est notablement plus élevée dans le second régime que
dans le premier. Pour chaque longueur d'arc, on peut tracer une courbe qui donne la
différence de potentiel entre les électrodes en fonction de l'intensité du courant, et cela
pour chacun des deux régimes. Le Tableau suivant se rapporte à l'arc de 10"" de lon-
gueur; les tiges de fer, placées verticalement, avaient 7»"" de diamètre, l'électrode
inférieure étant la positive. Le courant était pris sur une distribution à 220 volts.
Différence de potentiel.
Intensité. Premier régime. Second régime.
amp
volts
/J 60 »
3 63 »
2,5 60 »
3 "5 » vous
1,8 78 90
1,5 >^à 96
1,3 92 '03
I » i"7
0,9 » 121
0,7 » «37
Les deux hraiicheN de courbes correspondant aux deux séries de nombres de ce
Tableau semblent constituées par deux parties d'une même courbe, écartées, en ordon-
nées, d'une douzaine de volts. D'ailleurs, elles ont l'allure générale de celles qui ont
été établies par M'"" Ayrton (') pour l'arc entre rli.irhons. Des formules empiriques,
( ') Hertha Aïrton, The eleclric arc.
SÉANCE DU I" JUIN 1908. Il45
analogues à celles qui conviennent à ce dernier cas, représentent convenablement la
relation entre la longueur de l'arc, l'intensité du courant et la différence de potentiel :
5,5 X l
Premier régime (deux llamnies) V = 38 + i, i x / -H
Second régime ( flamme négative seule) . A= 5o + i , i X / +
i
5,5 X /
('
V est la différence de potentiel exprimée en volts, i l'intensité en ampères, / la lon-
gueur de l'arc eu millimètres.
Ces formules représentent les valeurs observées à 2 ou 3 volts près, ce qui est la
limite de précision des observations. Le courant n'a pas dépassé 5 ampères et la lon-
gueur de l'arc n'a pas dépassé i5"'"'.
Lorsque, rélectrode positive étant en fer, l'autre électrode est faite d'une
autre substance (cuivre ou charbon), on peut encore obtenir les deux ré-
gimes, l'un avec et l'autre sans la flamme positive. Lorsque la flamme
positive existe, elle donne avec intensité le spectre d'arc de fer, et le point
brillant (pii lui sert de base donne les raies d'étincelle. Le spectre du fer
disparaît presque complètement quand la flamme positive n'existe plus.
Dans tous les cas, le spectre du métal qui forme l'électrode négative est
très intense (').
Nous n'avons pas réussi à obtenir le régime à une seule flamme lorsque
l'électrode négative est d'un autre métal que le fer (cuivre, nickel).
Le fait qu'on peut obtenir un arc réduit à la partie négative montre bien
le rôle prédominant que joue la cathode. Cela est d'accord avec la théorie
électronique de l'arc, suivant laquelle il y a émission d'électrons négatifs
par la cathode portée à haute tem[)érature par le choc des ions positifs.
Quant à l'anode, elle ne joue pas forcémeni un rôle actif dans le phéno-
mène. Dans le cas où elle intervient (deux flammes), l'arc est plus conduc-
teur et, pour une même intensité de courant, la différence de potentiel est
plus faible. Une preuve du rôle nécessaire de la cathode est apportée par
l'expérience suivante : on peut obtenir un arc entre une électrode solide
(fer, cuivre, charbon) et la surface d'un élcctrolyte, mais seulement dans
le cas où l'électrode solide est cathode.
(') On sait que l'arc entre charbons présente aussi deux régimes : l'arc silencieux
ordinaire, pour des intensités modérées, et l'arc sifllant pour des intensités fortes. Le
passage se fait pour des intensités beaucoup plus ^Tandes que dans le cas du fer. On
constate aussi une brusque diminution de la tension lorsqu'on passe du régime silen-
cieux au régime sifflant.
II 46 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les hydrates des acides i^ras, d'après les mesures de
viscosité de leurs solutions. Note de M. D.-E. Tsakalotos, présentée par
M. G. Lemoine.
L'étude des coefficients de viscosité des systèmes binaires (') fournil un
moyen, assez simple et très sensible, de déceler l'existence de combinaisons
moléculaires à l'état liquide, même dans le cas d'une dissociation partielle
de ces combinaisons.
La méthode employée est celle de Poiseiiille-Oslwiild. Le viscosimèlre est immergé
dans un bain d'eau maintenu à la température constante de 20". On mesure les
durées d'écoulement avec un clironograplie au J de seconde. Les déterminations de
densités sont elFectuées avec un pycnomètre de Sprengel-Ostwald d'environ 4' "'de ca-
pacité.
Les coefficients de viscosité (ri) ont été calculés d'après la formule : r; = K f/<,
où K est la constante de l'appareil, c? la densité du li(|uideel l la durée d'écoulement.
On détermine la valeur de K en mesurant le temps d'écoulement du benzène. La valeur
de - est extraite de la Table diessée par MM. Guye et Fridericb. On trouve, à 20",
K ^ 0,00021 2 1 .
Les résultats sont reproduits dans les Tables suivantes : la première colonne contient
les concentrations en acide pour 100; la deuxième, les durées d'écoulement en secondes;
la troisième, les densités, el la quatrième, les coefficients de viscosité en dynes par
centimètre carré.
1. Acide formique et eau. 2. Acide acétique et eau (-).
HCOOH
CH'COOH.
pour 100.
t.
dl".
■^M-
pour 100.
t.
d\\
^M-
0
kl.k
0,9982
o,oioo3
0. . . .
47,4
0,9982
0,01002
20,2. . .
49.8
1,049
0 , 0 1 I 08
22,3. .
69,0
I ,026
0,01 5o2
4o,6.. .
53,5
1 ,098
0,01246
40,7. .
87,0
i,o46
0,01930
61,1...
59,0
i,i43
o,oi43o
5o,4..
97,8
I ,o55
0,02188
(') Cf. Tsakalotos, Hiillelin de la Société chiniique, 4" série, t. IlI-lV, 1908, p. 234.
D'après les températures débullition, Roscoë avait conclu pour l'acide formique à
l'hydrate (4HG00H + 3H=0). Lorin a décrit l'hydrate (ali COOH + Z]\^0).
Kreemann {SUzungsberichle der W. Académie, t. CXVl, 1907, p. 795), d'après les
courbes de fusion, admet qu'il n'existe pas de combinaisons moléculaires entre l'eau et
les acides formique ou acétique.
(^) Cf. DuNsTAN, Zeitschrifl fur physikalische Cheinie, t. XLIX, 1904, p. 595.
SÉANCE DU [•■•■ JdlX 1908. 1147
1. Acide foimiijue et eau. 'i. Acide acétique et eau.
HCOUll CH'C.OOII
pour 10". t. d'i". T,,,„. P'Mir mu. l- d]' . r,,,,.
68,4... 60,2 1,1.59 o,oi4So 6<,,2.. 106,1 1,06.1 0,024o4
74,5... 61,8 1,171 o,oi535 71,2.. 118,2 1,068 0,02617
77,2... 63,2 1,176 0,01676 77, 9'- "9-8 ''O69 0,02716
87,1... 66,0 1,192 0,01669 85,6.. io3,6 1,067 0,02344
100 69,0 1,216 0,01780 100 57,6 i,o52 0,01286
3. Acide propinnir/tie et eou. '1. Acide butyrii/uc et eau.
CH'CFPCOUII CH'CH-cn-COOH
pour 100. t d;'\ \,„. pour loo. t. rf;". t,,„.
o 77,4 0,9982 o,oioo3 o 47>4 0,9982 o,oioo3
34,6... 91,4 1,022 0,01982 29, S-- 102,6 1,006 0,02189
68,9... 126,6 1,023 0,02762 49>0-- >46,2 0,9986 0,03096
74,2... 128,8 i,o23 0,02794 68,2.. 169,0 0,9933 o,o356o
79,8... 137,4 1,020 0,02973 74,6.. 170,5 0,9889 0,03576
90,0... 122,2 1,012 0,02622 82,2.. 162,8 0,9856 0,o34o4
100,0... 52,8 0,9945 o,oiii4 89,1.. i4i,4 0,9779 o,o3oi5
100.... 77 18 0,9662 0,01 585
On voit d'après ces mesures que, bien que l'acide formique à l'état isolé
possède un coefficient de viscosité supérieur à celui de ses homologues,
les solutions aqueuses de cet acide possèdent des coefficients de viscosité y]
bien inférieurs à ceu.v des solutions correspondantes des autres acides gras
de la même série :
1"°' acide
A l'ét.Tt isolé. avec 1"°' eau.
Acide formique 1^ = 0,01780 Tr) = o,oi48o
» acétique rj =0,01286 71 = 0,02716
)) propionique 0 = 0,01114 '')= 0,02973
» butyrique (normal) ï) = o,oi585 r)=;o,o34o4
Les coefficients de viscosité du système HCOOH et H'O présentent des
valeurs un peu inférieures à celles calculées par la règle des mélanges. Les
autres systèmes, au contraire, possèdent des coefficients de viscosité bien
supérieurs à ceux calculés par cette règle. Leurs diagrammes présentent un
maximum bien défini qui correspond à la concentration (i'""' acide avec
1™°' eau) pour les acides acétique et propionique et qui s'écarte un peu
de cette concentration pour l'acide butyrique.
L'élude des coefficients de viscosité démontre donc qu'à l'état liquide il
n'existe pas de combinaison entre l'acide formique et l'eau, tandis que les
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 22.) 131
Il/,8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
acides acétique, propionicjue et butyrique forment des combinaisons molécu-
laires :
(Ghm:()OH + 11^0), (Gifch''Cooh -h h'O), (Cipch'-ch'^cooh + h»0).
L'acide isobutyrique et l'eau, à la température de 20", forment deux
Fig. I.
0,038
0,034
0,0.30
§■ 0,0'.i(;
0,022
-' 0,018
0,014
0,010
0 10 20 30 40 50 (iO 70 80 90 100
Concentration pour loo en acide.
couches superposées entre les concentrations de 20 à 5o pour 100 (en acide
isobutyrique) ('). Les solutions homogènes nous ont donné des coefficients
I
/
K"
k
/
A
J
f
1
/ '^
/f\\
0
/
/t\
.
1 1
/ ^'
r
0/ /
1:<
\ \\
1
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V//
\u
/
/
""W
/
V/
J^
1
V
V
^
^
\
/
r<
^•1
i.\
\
tr^
r^
■
(') Ainoxow, Journal de Chimie pkysiijiie, l. V, 1907, p. 363.
SÉANCE DU I"" JUIN 1908. II 49
de viscosité supérieurs à ceux calculés par la règle de mélanges. L'étude
complète de ce système est l'objet d'un travail en cours sur la viscosité dans
la zone critique.
CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'atnmoniac sur le chlorazoture de phosphore.
Note de MM. Iîesson et Rosset, présentée par M. Troost.
Stokes (') a déjà signalé, dans l'action d'une solution ammoniacale sur
une solution éthérée de chlorazoture, la formation d'un corps solide cristal-
lisé, soluble dans l'eau, de composition I"N'C1*(NH=' )-, qu'on peut consi-
dérer comme un dérivé amidé du chlorazoture P'N'Cl".
Nous avons repris l'action de l'ammoniac sur le chlorazoture en évitant
de faire intervenir l'eau dans la réaction, et, on opérant soit avec l'ammoniac
liquéfié, soit avec le gaz sec sur une solution de chlorazoture dans le
chlorure de carbone pur et sec, nous avons obtenu des résultats dif-
férents.
Action de l'ammoniac liquéfié. — Si l'on condense du gaz ammoniac sec et pur au
contact de chlorazoture pulvérisé maintenu refroidi par de la neige carbonique, on
constate qu'au début il se déclare une réaction assez vive, mais bientôt la masse de
chlorazoture s'agglomère et la réaction ne se poursuit plus que lentement. Pour
achever la saturation et épuiser le produit de la réaction par l'ammoniac liquéfié, nous
avons opéré en tube scellé de la façon suivante. Un tube de verre résistant, fermé à
l'une de ses extrémités, est étranglé dans sa partie moyenne et on liquéfie du gaz
ammoniac sec dans le réservoir inférieur. L'étranglement est alors partiellement obturé
par un tampon d'amiante'enrobant un tube de verrt> fin qui dépasse à peine le tampon
d'amiante dans sa partie inférieure, mais s'allonge d'une quinzaine de centimètres au-
dessus; c'est dans l'espace annulaire supérieur qu'on introduit le produit bien pulvé-
risé de la réaction préliminaire, débarrassé au piéalable de l'excès d'ammoniac liquide.
(La réaction préliminaire est utile à réaliser, sinon la matière s'agglomère ultérieure-
ment et il faut un temps très long pour qu'elle se laisse traverser par l'ammoniac.) Le
tube étant scellé, on entoure sa partie supérieure d'un manchon parcouru par de l'eau
froide, tandis que la partie inférieure est légèreiuenl chaulfée au liain-marie ; les
vapeurs ammoniacales se condensent au contact des parois supérieures refroidies,
l'ammoniac liquide imbibe la substance et ne tarde pas à filtrer d'une façon régulière.
Au bout de i mois à 6 semaines, l'épuisement est terminé; on ouvre le tube avec pré-
caution et, par une section faite à l'étranglement, on sépare les produils.de la réaction,
soluble el insoluble dans l'ammoniac liquide. La matière qui était dissoute est formée
exclusivement de chlorhydrate d'ammoniaque ; celle insoluble est un corps solide
(') Bericlite d. d. C. G., t. XXVIII, 1890, p. 437-
ll5o ACADÉMIE DES SCIENCES.
blanc, très soluble dans l'eau; débarrassée de l'excès d'ammoniac dans le vide phos-
plioi-ique, elle correspond à la composition PN'H'.
Ce corps peut èlre considéré comme un produit de subslilution ainidé du
chlorazolure formé d'après Téquation [sans tenir compte de la condensation
triplex de la molécule du chlorazoture (PNCl-)']
PNCP-f-4NH3 = 2NH'CI + PN(NH-)-.
Ce corps, chaufTé dans le vide à 220° pendant plusieurs jours, perd un
peu de 'SH^ et sa composition se rapproche, sans l'atteindre, de celle du
phosphain de Gerhardt, dont la genèse résulterait de l'équation bien
simple
FiM(NH-)2=NH'+l'N'-H.
Action (le l'ammoniac gazeux. — Si Ton fait passer un courant de gaz ammoniac
sec dans une solution de clilorazoture dans CCI' sec, il ne larde pas à se former un
précipité blanc qui convertit le liquide en un magma épais; ce produit brut de la réac-
tion, étant mis à épuiser par CCI* au Soxhlel ou en tube scellé, au moyen du dispositif
précédemment décrit, abandonne lentement à ce dissolvant un corps solide qui y est
presque insoluble à froid, un peu soluble à chaud ; recristallisé dans CCI*, il se présente
sous forme de fines aiguilles prismatiques très légères, d'un éclat soyeux, très brillant;
l'assemblage d'un certain nombre de ces cristaux constitue un feutrage qui rappelle
celui de la fibre d'amiante.
Ce corps, insoluble dans l'éther, le sulfure de carbone, se dissout et se dé-
compose lentement au contact de l'eau; il se détruit sous l'action de la cha-
leur à une température inférieure à celle de sa fusion ; sa composition corres-
pond à la formule la plus simple P-'N'CPH-, qu'on peut considérer comme
un dérivé amidé en vertu de l'équation
2PNCr^+2NH^=NIl'Cl-Hl"N2Cl'{NH2).
On voit que ce corps diffère de celui de Stokes en ce qu'il est un mono-
substitué de NH" à Cl dans ^ de molécule du chlorazoture (PNCl")', tandis
que celui de Stokes est un bisiibstitué de Ml- à 2CI dans une molécule
entière [le complexe moléculaire (PNCl-)^ n'a pas encore été isolé, tandis
que celui correspondant à (PNCl^)' est connu et, en doublant la formule du
corps, il pourrait s'y rattacher].
Le produit brut étant totalement épuisé par CCI', il reste un corps solide
blanc amorphe, renfermant du P, du Cl, de l'N et de l'H, mais qui ne
semble pas être un composé défini; nous avons été conduits à admettre
(ju'il était constitué par un mélange de NH'Cl et du corps P1\(NH-)-
SÉANCE DU I"' JUIN 1908. Il5!
obtenu déjà dans l'action de NH'liq. sur le chlorazoture : sous l'action de la
chaleur au vide, il abandonne NH'Gl qui se sublime et le résidu présente
une composition analogue à celle de la décomposition du corps PN(!\H-)-
sous l'action de la chaleur. Cela étant admis, nous pouvons formuler d'une
façon générale l'action du gaz ammoniac sec sur le chlorazoture dans les
conditions où nous nous sommes placés par l'équation
(PNCr^)'+ 6NIP= P^N^CI^NH-) soluhle dans CCI'
-t-3NH'CI-t- Fi\(MI-)2 insolubles dans CCI*,
le premier de ces corps pouvant être considéré comme un terme inter-
médiaire, le dernier comme le terme final de l'actionde NH' sur(PNCl-)^;
l'expérience montre, en effet, que la proportion relative de l'un et de l'autre
corps, formés dans la réaction, dépend de la température à laquelle on opère
et de la quantité d'ammoniac qui a réagi : le premier se forme surtout à
basse température en présence d'une quantité limitée d'ammoniac, le der-
nier avec un excès de ce gaz.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (es élhers phosphoriques acides du gaïacol.
Note de MM. V. Auger et P. Dupuis, présentée par M. A. Haller.
(Extrait.)
On ne connaît actuellement que le phosphate neutre OP(O.C'H' OCH'')'
obtenu par traitement du gaïacol par F Cl' et décomposition par l'eau
du produit formé ('). Nous sommes parvenus à obtenir les phosphates
acides contenant 1"°' ou 2™"' de gaïacol pour 1™°' de PO' H' par trois
méthodes : i" en faisant réagir à l'ébullition PO CP sur le gaïacol; on
obtient, suivant les conditions de l'expérience, le dichlorure de gaïaco-
phosphoryle, le chlorure de digaïacophosphoryle et le phosphate neutre de
gaïacol; l'hydrolyse des chlorures fournit les deux acides correspondants :
acide gaiacophosphorique et acide digaiacophosphoritpie; 2° en faisant
réagir, à froid, PO CI' sur un mélange de gaïacol et de pyridine; le sel de
pyridine obtenu, décomposé par un alcali, fournit les sels des éthers-acides
formés; cette méthode est particulièrement avantageuse pour préparer
l'acide digaïacophosphorique; 3° en saponifiant avec la soude alcoolicjue en
( ' ) Di BoscoGRAN'DE, AiU itiiiL AcccicL Liiic, V- série, l. VI (±), [>. 33.
II 52 ACADÉMIE DES SCIENCES.
quantité calculée le piiospliale neutre de gaïacol. On obtient un mélange
des sels d'élhers-acides qu'on sépare facilement, comme on le verra plus
loin.
Dichtonire de gaïacopliosphoryle CH'O.CH^.O. PO CI-. — On l'obtient en
chauirant au bain iriuiile, à l'ascendant, un mélange de gaïiicol el d'oxychlornie de
phosj)liore, à molécules égales. Lorsque la quantité de II Cl correspondant à la réaction
C1P0C«H*0II H-FOCI'= HCI + CH'OC^H'.O.FOCI- s'est dégagée, on frac-
lionne le produit sous Se""", en prenant les portions passant à 178°- 180°. C'est une
huile incolore qui s'Iiydrolyse facilement avec l'eau, en donnant l'acide correspondant.
A l'analyse on a trouvé pour 100: P, 12,86; C, 34, I1; H, 2,97; CI, 29,35. Calculé
pour C'H-CI^O^F : F, 12,71 ; C, 34,85; H, 2,90; Cl, 29,46.
Acide monoiiaïacophophoriqiie CfFOC H*0I'0(011 )-. — Préparé par hydrolyse
de son chlorure; on évapore dans le vide sulfurique la solution obtenue el on l'oblienl
en fines aiguilles déliquescentes très solubles dans l'alcool, peu solubles dans le benzène
bouillant. H fond à 91° el fournit à l'analyse, pour 100 : F, i4,99; calculé, 15,19.
Sels. — Les sels alcalins de cel acide sont solubles dans l'eau ; les sels alcalino-terreux.
el ceux des métaux lourds sont insolubles.
Gaïocophosphale de sodium CH'OC'H'O P0(0Na)-+ 2H2O. — Cristaux très
solubles dans l'eau, très peu solubles dans l'alcool à 95°.
Gaïacophosphales de calcium CtPOCHPOPO'Ca. — Sel neutre : précipité cris-
tallin blanc, insoluble dans l'eau. 5e/ acide : aiguilles solubles dans l'eau.
Gaiacophosphates de cuivre CH^OC«H*0 PO'Cu. — Foudre verte insoluble dans
l'eau.
Chlorure de digaiacoplwsphoryle (CH'O.C«H*0)^: POCL — On l'a préparé comme
le précédent, en employant 2"°i de gaïacol pour 1""=' de PO CF; il est nécessaire ici de
chauder à 200° environ au bain d'huile, et l'on ne peut éviter la décomposition d'une
petite partie du gaïacol qui, sous l'induencede H Cl, se déméthyle en donnant CH'CI.
En recueillant ce dernier, nous avons pu constater que /„ environ du gaïacol était ainsi
transformé en pyrocaléchine. Le chlorure pur passe sous i5"'" à 258°. C'est une huile
incolore très épaisse el qui s'hydrolyse lentemenl avec l'eau, en donnant l'acide corres-
pcuidant. A l'analyse, on a obtenu pour 100 : P, 9,4^ ; C, 5i ,74 ; H, 4,4''>; *^'. '0,71-
Calculé pour C" H" CIO'P : F, 9,44; C, 5i,i4; H, 4/^6; Cl, 10,80.
Acide digaïacophosphorique (CH'O.C^IPO)- : FO.OH. -On peut l'obl.-nir par
hy<lroly>e du chlorure précédent, mais il est plus avantageux de faire réagir, a froid,
FOCF sur 2'"°' (le gaïacol en présence d'un excès de pyridine, el en diluant les deux
soliiticms a\ec du Itenzène :
POCI'+ aCIlMjC' IIOH + 3Py = aPy, HCI + (CH'OCMPOf POCl, l'y.
Après avoir essoré le chlorhydrate de pyridine, on distille le benzène el agile à chaud
l'huile restante avec de la lessive de soude. On hydrolyse ainsi le composé pyridique
chloré el obtient le sel de sodium de l'acide. En traitant au bain-marie le phosphate
neutre par une solution alcoolique de soude, molécule à molécule, on obtient aussi ce
sel en grande quantité. L'acide libre peut être facilement isolé en acidulant la solution
SÉANCE DU I^'" JUIN 1908. Il 53
de son sel de sodium par H Cl; bien qu'il soit assez solubledans l'eau, il devient insoluble
par addition d'un excès d'acide. Il cristallise de la solution aqueuse en belles tables
incolores, probablement orthorliombiques, très solubles dans l'alcool, le benzène et le
chloroforme, insolubles dans l'acide clilorliydrique concentré. Il fond à 97° et donne
à l'analyse, pour loo : P, 9,8/j; calculé, 10,00.
Sels. — Ses sels sont en grande partie solubles dans l'eau.
Digaïacophosphate de sodium (CH'OC''H»0)'PONa -t- hPO. — Cristaux nacrés
solubles dans l'eau et dans l'alcool.
Digaïacophosphate de calcium [(CH'OC/II'O)^ PO^Ca + 4 H'^O. — Grandes
aiguilles prismatiques solubles dans l'eau et dans l'alcool.
Digaïacophosphate de cuivre [(CIPOC«H*0)2PO]2Cu + 3 IPO. — Beaux cristaux
prismatiques verts, solubles dans l'eau.
Ces deux derniers sels peuvent être employés lorsqu'on veut séparer un mélange
des acides mono- et digaïacophosphorique, car les sels correspondants de l'acide
mouogaïacophospliorique sont insolubles dans l'eau.
Déméthylation du gaïacol par le mélange cl' oxychlorure de phosphore et
pyridine. — Dans le cours de nos essais, nous avons remarqué que, si l'on chauffe
vers 120° un mélange de ces trois produits, en employant la pyridine en excès, il se
dégage abondamment du chlorure de méthyle; si l'on traite par l'éther le mélange
refroidi dilué et acidulé, on peut en extraire la pyrocatéchine formée; en aucun cas
il ne nous a été possible de trouver un éther phospliorique de la pyrocatéchine par
celte méthode; il semble donc que le phosphate de gaïacol d'abord formé est saponifié
en même temps que le groupe CH^ est enlevé du gaïacol.
CHIMIE ORGANIQUE. — Mécanisme des cyclisations dans la série géranique;
synthèse et structure du dihvdrotnyrcêne. Note de M. M. Tikficneau,
présentée par M. A. Haller.
La formation de deux séries de dérivés a et ^ par isomérisation des com-
pos(^ géraniques a conduit Tiemann (') à interpréter cette cyclisation par
fixation et élimination successives de 2°"' d'eau, alors que, comme l'avaient
montré Barbier et liouveault C), un seul ovliydrile suffit strictement pour
produire la cyclisation
(CH')':C:CII(CH^)^C:CH.C0M^^(CIP)':C0H.CH^(CH2)^C(0H).CH1I:.G0'H;
Lw CH' * !
(M Tiemann, D. chcm. Ges., t. XXXI, 1898, p. 854.
(') Barbier et Bouveai'lt, B. Soc. chim.. t. XV, 1896, p. 1006.
ii.tI/i académie des sciences.
on voit, d'après le scliéiiia de cette isomérisation gérariiqiie, que Toxhy-
drile non utilisé à la cyciisation peut s'éliminer avec l'un ou l'autre des car-
bones voisins pour former les isomères a et [6. Pour vérifier cette interpré-
tation, jai entrepris d'étudier l'isomérisation des dérivés géraniques dans
lesquels les hydrogènes du carbone (*) sont substitués par un ou deux mé-
tbyles tels que les dérivés méthyl- et dimétbylgéraniques.
1. Série méthrlgc/anique; synthèse du dihydroinyrcène. — Par condensation de
la mélhyllieplénone naturelle en présence de Zn ou de Mg, soit avec l'cz-bromopropionate
d'élliyle, soit avec les a-cliloio|iropioiiiites d'éthylo ou d'amyle, j'ai obtenu les éthei's
élliylique et amylique de l'acide ox.ydiliydro-o(-mélliylgéranif|ue (triméttiyl-2 .3 .7-
oolène 6, col 3, nique i)
(GH')':C:CH.(CH'')^C(OII)(ClP).aI(c^p).co=^.
L'éther éthyllque bout vers i45"-i46° sous i5"'™ (r/„= 0,9694) et l'étlier amylique vers
i75"-i85" sous 14""° (f/o = 0,953); ce dernier se déshydrate parliellemenl au cours de
la distillation.
Chacun de ces éthers, soumis à l'action du chlorure d'acétyle, se déshydrate en don-
nant l'éther ct-méthylgéranique correspondant : l'élher élliylique bouillant à 239°-24o°
à la pression oïdinaire (1^,1=0,9259) et l'éther amylique à 275°-277° ((^0= o,9i34).
La saponification de ces éthers conduit à l'acide a-méthylgéranique (triméthyl-2.3.7-
octadiène-2.6-oïqne), (CH')' ; C : CH.(GH■-)^ ClCU') : C( GIF) .COMi. Cet acide
bout vers i56°-i58" sous i3"'" (r/,, ^ 0,964)- iJistillé lentement à la pression ordinaire,
il perd GO^ et se transforme presque intégralement en un carbure identique au dihydro-
ocimène d'Enklaar (') et par conséquent au dihydromyrcéne de Semmier (^),
(GlF)2:G:GH.(GH2)-.G((;H'):CH.GHMdiméthyl-2.6-octadiène-2.6).I.edihydro-
myrcène synthétique bout à i65°-i67° sous 750"™; <:/„ = 0,7916; <7n; zzi 0,781 1 ;
rt(ii5-,8= 1,45102; R. M. calculée 47)27; trouvée 46,97; il fournit un tétrabromure
fusible comme celui d'iMiklaar à 88°. Cette identification confirme les conclusions de
cet auteur sui- la nature de la chaîne terminale (GH^)-G^ et montre que la déshy-
dratation de l'acide oxydihvdi ométhylgéranique s'est bien effectuée aux dépens de
l'hydrogène du carbone terlinlre voisin.
\Jisomérisalion du méthylgéraniate d'amyle par SO*H- ne s'est pas produite; par
contre, l'acide mélliylgéranique a été transformé dans les mêmes conditions en un acide
cyclique: éb. i55"-i58° sous ii™""; <:/(,= 1,0071 ; cet acide distillé à la pression ordi-
naire perd GO^ en donnant un carbure identique au cyclodlhydromyrcène de
Semmier ('): éb, i68"-i7o" sous 7o'"°'; rfo = 0,8325; rt'n- 9 = 0,8217 ; «i,,i-,o = i >46o;
R. M. calculée =45,56; trouvée =: 45,99; ce carbure ne fixe plus que 2"'^ de brome.
Il est vraisemblable que dans l'action de SO'H'^ sur l'acide et sur son éther la fixa-
(') Enki.aah, Travaux chim. des Pays-Bas, 1907.
(■) SKMMI.I-R, D. cil. Ges., t. XXXIV, 1901, p. 3i26.
(^) Loc. cit., p. 3i28.
SÉANCE DU l"' JUIN 1908. I l55
lion d'eau sur les carbones 2.3 s'est elTectiiée difleremraent ; avec l'acide, l'oxhydrile
s'est fixé sur le caibone 3 et avec l'éther sur le caibone 2; je reviendrai prochaine-
ment sur cette question.
II. Série diinélliylgéranicjiie. — La condensation de la métliylliepténone avec le
broraoisobulyraLe d'éliiyle a fourni l'étlier étliylique de l'acide oxydiliydro-aa-dimé-
thylgéranique : éb. i6o°-i63° sous i/l™'" ; ''0= 0,9644 ; la déshydratation par le chlorure
d'acétvie fournit l'oîa-dimétlnlgéraniate d'élhyle bouillant à 248''-25i°; (/„= 0,9208;
«,,= 1,4609; l'acide aa-diméthylgéranique bout à i66"-i6S° sous 10'"'».
L'éther étliylique ne se cyclise pas par l'acido sulfurique. Les autres dérivés seront
étudiés ultérieurement en même temps que seiont formulées les conclusions sur le
mécanisme de ces diverses cvclisations.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Recherches sur l hydrolyse protoplasmique.
Note de MM. A. Étaud et A. Vila, pi'ésenlùe par M. Roux.
1. Nous avons déjà fait remarquer que, si des traces d'acides ou de bases
suffisent pour scinder les amyloïdes, il n'en est pas de même pour agir effi-
cacement sur les protoplasmides. Dans ce cas, il faut consommer des maté-
riaux acides ou basiques d'hydrolyse en (pianlité telle qu'ils soient capables
de saturer les azotes présents et peut-être même, dans le cas de l'acide sul-
furique, de suUoncr la matière quaternaire.
Dans ces conditions, le poids du réaclif auxiliaire peut égaler celui du
tissu mis en expérience. La valeur de l'acidité qu'on doit appliquer se règle
d'ailleurs expérimentalement et dépend de la constitution des corps azotés.
Dès que le but de fragmenter par hydrolyse les molécules biologiques
au delà du terme peptone est atteint, il s'agit de chasser très exactement le
réactif choisi. Le cas le plus favorable consiste dans l'emploi de la baryte,
dont le sulfate est incomparablement plus insoluble que celui de chaux. La
masse du sel inerte est considérable et malgré des lavages complels il retient
encore 0,4 pour 100 de matière organique, soit 4*"' pai' kilogramme de perte.
2. Dès (jue le travail précité a conduit à un sirop pur, à peine ambré,
fait des débris chimiques des agrégats vivants, il n'en faut rien sacrifier en
vue d'obtenir un corps. Il faut instituer une méthode régulière pour séparer
ce qui se présente sans compromettre quoi que ce soit. C'est en cette étude
laborieuse que git la Chimie comparée des tissus et des espèces.
Pour cela, on a essayé divers moyens : le plus recommandé et mallieureusemenl le
plus encombrant est l'acide phosphotungslique. On est amené, par la suite, à éliminer
cet acide de ses combinaisons avec l'arginine, la lysine, l'hystidine, etc., sous forme
C. R., 190S, I" Semestre, (T. CXLVI, N° 22.) 1 J2
M 56 ACADÉMIE DKS SCIENCES.
(le sel (lebarviim I'-0'.94 WO^ Ba0.6oH-0 dont le poids moléculaire est, en nonibies
ronds, de 7000.
Par rapport à celle masse, les molécules à isoler ne sont (|iie de 174 pour l'arginine
et moins encore pour les autres bases, toutes très peu abondantes dans les produits
d'hvdrolvse. Peu de matière échappe à la masse prépondérante qui se teint, et,
encore, faal-il lics milieux très purs, car les sels, les principes des urines, de la salive
et des humeurs précipitent des masses énormes de phosphotungstique. Dans Ihypo-
thèse la plus favorable, le précipité tungstique ne peut contenir que 2,7 pour 100 de
bases hexoniques et il faul les en extraire, puis les séparer. Au mieux, <)7.3 pour 100
d'acide relient un peu d"impureté.
M. Copcau.v a bien vuulu nous dire que dans eelle série du tunuslène
les sels acides condensés se formaient très souvent. Toutes ces raisons
conduisent à écarter l'acidi' pliosphotungslique des travaux de biochimie.
:{. Les matériaux Ijioloi^iques paraissent avoir une importance massive.
Cependant, ils ne donnent, après examen approfondi, que de rares centièmes
de corps connus. La matière vivante, faite surtout d'eau, souvent 75 pour 100,
puis de graisses, 10 pour ido pour ses actes tnécaniques, n'est animée, au
point de vue chimique, que par quelques centièmes d'acides aminés. Là se
trouve la cause principale des pertes apparentes que nous clierchons à
définir. Dans les actes de l'hydrolyse protoplasmi(jue, on ne sait jamais le
véritable poids de matière organi({ue dont on part et auquel sera rapporté
le rendement en aminés.
En eflFel, un lissu séché à 100°, à poids constant, est en état d'équilibre, mais il
n'est pas sec. Une nouvelle quantité d'eau de constitution se dégage à 1 10°, à 120",
En chauffant plus haut, la matière se lactonise de plus en plus, comme le sucre se
caramélise.
Ne sachant jamais partir d'un composé anhydre, nul ne peut s'attendre
à des rendements fixes.
Conclusions. ~ I.,es composés azotés provenant de la dissection des proto-
plasmides sont très peu abondants. Les rendements élevés proviennent de
calculs d'azote fondés sur des hypothèses, mais non de l'expérience.
Les précipités à poids atomiques élevés donnent une idée inexacte de la
matière organique véritable qu'ils peuvent contenir.
MINÉRALOGIE. — Sur les relations des micrograniles a^'ec les diabases
de la vallée de la Meuse. Note de M. .!. de L.4pp.4RE.\t, présentée
par .\L \^alleran(.
I^es micrograniles de la vallée de la Meuse sont des roches intrusives :
cette hypothèse, longtemps controversée, peut être définitivement justifiée
SÉANCE DU I'' JUIN 1908. 1 107
par la présence d'une petite apopliysc issue d'une dos masses principales de
la roche {Dames de Meuse) que j'ai eu la bonne fortune d'observer récem-
ment.
A ces roches acides sont associées, dans la même région, des roches
vertes basiques, de composition minéralogique constante. La \ allée-Poussin
et Renard les ont décrites. Elles sont constituées d'ampliil)ole et de feld-
spaths très altérés, chargés de grains d'épidote et de chlorite. On y trouve
aussi comme élément caratéristique le produit de décomposition des fers
titanes connu sous le nom de leucoxène- Ces roches ont la structure des
diabases.
Ces microgranites et ces diabases, tous en filons couches, peuvent être
indépendants les uns des autres : dans ce cas, il est possible d'observer le
métamorphisme que chacun d'eux a déterminé sur les schistes encaissants.
Au contact des microgranites il ne s'est guère produit, sur quehjues
mètres, qu'un durcissement des schistes. L'état d'altération de la roche
ainsi modifiée ne permet pas d'observations précises. Dans un cas particu-
lier, il s'est développé dans le schiste des cristaux de quartz et d'albite
avec un peu de muscovite. En aucun cas il n'y. a passage du microgra-
nite au schiste modifié. La ligne de démarcation est toujours nette entre
les deux.
Au contact de la diabasc massive on trouve une roche schisteuse verte,
chargée de calcite et d'épidole, contenant des cristaux de feldspaths iden-
tiques à ceux de la diabase, mais pas d'amphibole. L n peu plus loin du
contact, la roche a l'aspect d'un schiste durci, ne contient plus de feldspaths,
mais est très riche en rutile réparti dans une matière chloriteuse.
D'autres gisements où ces microgranites et ces diabases sont associés
permettent d'observer entre les deux roches des relations intéressantes.
C'est ainsi qu'aux. Dauies de Meuse le filou de micrograiiite situé :iu toit de la couche
de diabase n'en est séparé en certains endroits que par une faible épaisseur d'une roalie
verte schisteuse : celle-ci ne contient pas d'amphibole et est très riche en biolite. JMi-
croscopiquenient elle dire te même aspect que la diabase, contient les mêmes leu-
coxènes et les mêmes cristaux de feldspaths, mais l'amphibole y est remplacée par de
la biotite. En d'autres endroits le contact se fait par l'intermédiaire de i™ à 2"" d'une
roche composée de grands microlites d'albite, de quartz et de produits titanifères, le
tout présentant la structure doléritique. Cette roche confine à la diabase par Tiiiter-
médiaire d'une agtre roche verte sans ampliibole avec chlorite et oxyde de fer.
A son contact avec l'une ou l'autre de ces roches le micrograiiite possède la même
structure et la même composition que dans sa niasse.
On peut en conclure que la diabase n'a exercé sur le microgranite aucune
IjîS ACADÉMIE DES SCIENCES.
action de contact, alors que c'est précisément elle qui est modifiée
par lui.
D'ailleurs il faut noter que les schistes superposés au microgranile et dans
lesquels celui-ci a provoqué la fornialion de cristaux de quartz et d'albite ont
une structure et une composition minéraloi;iques identiques à celles de la
roche de contact des gisements isolés de diabase.
De sorte que nous sommes conduit à admettre que le microgranite, pos-
térieur à la diabase, a fait intrusion entre la diabase elle-même et sa roclie
de contact, superposant son métamorphisme à celui déjà provoqué par la
diabase et modifiant cette dernière à son contact.
L'étude du célèbre gisement des usines de Mairus permet de préciser da-
vantage les rapports de ces deux roches.
Eu ell'el, il quelques mùlres du niicroyitiuile, on reconnaîl l'exislence d'une roclie
varie massive coiitenanl des cristaux d'albile el de ([uarlz assez volumiueux. CeUe
roche, dans laquelle le microscope décèle en cuire de la biolite, contient de l'am-
phibole, des feklspaths et du leucoxéne : c'est une véritable diabase.
Elle passe, quand on se rapproche du microgranile, à une roclie schisteuse, mécani-
quement déformée, contenant encore des cristaux d'albile el de quartz, beaucoup de
biolite, mais plus du loul d'amphibole. La liujile e=t encore neUe entre la diabase
ainsi modifiée et le niicrogranitc.
Là encore rérujtlion du microgranile est |i05lrrieui'e à l'éruption de la diabase.
D'autre part, on peut constater que, dans les |)ortions de la diabase métamorphisée,
((ui contiennent de l'amphibole el des cristaux de quartz, ces derniers sont entourés
d'une zoiie tie petits crislauv d'amphibole. Celte observation amène à conclure qu au
moment où ss sont développés les cristaiit de quartz les composés miuéralogiques de
la diabase n'étaient pas encore cristallisés. D'un autre côté, l'absence d'amphibole
près du microgranile et son remplacement par la biolile élayent celte idée que dans
celle région du magma diabasique, par suite de l'inlluencedu magma microgranuique.
toute formation de métasilicate a été empêchée.
Kn résumé, les conclusions à tirer de ces remarques sont les suivantes :
i" L'éruption des microgranites de la vallée de la Meuse est postérieure
à celle des diabases;
2" Au moment de l'éruption des microgi'anites le magiria des diabases
n'était pas encore consolidé;
■)" Dans la zone en contact iinmédial avec le microgranite, le métasilicate
qui uormaleincnt devait se produire dans la diabase est remplacé par de
la Inutile.
SÉANCE DU !'='■ JUIN 1908. I I Sg
PARASITOLOGIE. — Sur un nouveau genre, parasite des Chrysomonadinées, le
Lecylliodyles paradoxus ('). Note de M. P. -A. Dangeard, présentée par
M. Guignard.
Les espèces du genre Cluomulina, el en particulier le C. Rosanoffii \\ oron,
se développent parfois dans l'eau des réservoirs ou des bassins en cjuantité
si considérable, qu'elles forment à la surface une véritable nappe qui se
plisse sons Faction du vent.
Il existe donc pour ces espèces microscopiques, dont la taille n'excède
guère une vingtaine de ij., une puissance de reproduction vraiment extra-
ordinaire : elle semble supérieure, dans certains cas, à celle qui permet aux
Eugléniens et aux Chlamydonionadinées de colorer en quelques jours une
grande masse d'eau en vert.
A diverses reprises, nous avons fait connaître les épidémies meurtrières
qui viennent de temps à autre s'opposer à la multiplication indéfinie de ces
dernières algues; nous voudrions aujourd'hui signaler une épidémie ana-
logue fjui sévit sur les Chromulina et qui est due à l'action d'un parasite
vraiment très curieux dans sa manière d'être et dans les efletscju'il produit.
I^es Cluomulina. sous la forme Ujsles, peuvent être comparés assez exactement à
de petits ballons (rexpérience qui flotteraient à la surface de l'eau, le goulot tourné
vers le bas; à l'intérieur de ces kvsles, de nouveaux germes se produisent conliiiuel-
lement au moyen de biparlilions successives.
En se réfugiant ainsi au-dessus de l'eau, il semble que le Chromulina ait voulu se
mettre à l'abri des nombreux ennemis qui, dans l'eau, le guettent et le dévorent; cet
infiniment petit a réalisé, en sens différent, le but que poursuivaient nos ancêtres dans
leurs habitations lacustres.
Malheureusement, il s'est trouvé un ennemi qui a su forcer la porte de l'habitation et
qui, pénétrant par le goulot du ballon, s'attaque au Chromulina et à sa progéniture.
Ce parasite se présente, dans l'eau, sous la forme d'une zoospore allongée, amincie
aux deux extrémités qui se terminent chacune par un long llagellum. Ces zoospores
avancent en ligne droite eu agitant leur flagellum d'avant. Le protoplasma est homo-
gène et incolore, sauf vers le tiers postérieui- du corps où se trouvent de petits granules
réfi-ingents. Ce sont ces zoospores qui, nageant dans l'eau, entr(;nt par le goulot, à
linlérieur des kystes du Chromulina: elles y pénètrent d'autant plus facilement que
leur corps est éminemment contractile et peut s'étirer el s'étendre comme celui d'une
amibe.
{'' ) De Àï^xjfJo;, ampoule, et S'JtY|;, qui entre.
I I
6o ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le parasite n'occupe pas de position déterminée dans la cellule; assez souvent, il
reste en avant au voisinage du col; mais on le trouve tout aussi bien sur le côté, au
milieu ou loul au fond de la bouteille, bien que la coque du kyste soit assez épaisse el
coloi ée, la distinction du parasite et de l'hôte peut toujours être faite au moyen de réac-
tifs appropries. Tandis que la (Ihrysomonadinée possède un cytoplasme achromatique
clair, avec granules de leucosine el fragments de ohromatophores, le parasite montre
un protoplasma beaucoup plus dense, légèrement chromatique et un noyau plus gros.
Ce noyau se trouve dans une sorte de chambre centrale ([u'il n'occupe pas tout en-
tière: c'est une disposition que nous avons retrouvée dans des espèces \oislnes des
Microgroinia et du genre Platoum.
Ce pai'asite se nourril en saprophyte ; toutefois, à en juger par la présence
de certains granules dans la zone externe, il serait aussi capable d'ingérer
dans cette zone des particules alimentaires et de les y digérer; pendant que
le protoplasnia de riiôte disparaît progressivement, celui du parasite aug-
mente de volume et il iinit par remplir toute la coque.
On cliercherait vainement trace d'une membrane analogue à celle qui
existe chez la plupart des organismes inférieurs tout au moins au stade de
la reproduction ; le cytoplasme reste nu pendant toute son existence.
La multiplication se fait au moyen de zoospores qui sont au nombre
de 4, 8 ou iG; le chiffre 8 m'a paru plus fix'quent. Ces zoospores se forment
par des bipartitions successives accompagnées chacune par une division
correspondante du noyau.
Les zoospores s'agitent parfois longtemps dans la coque du Çhronndiiia
avant d'effectuer leur sortie; elles finissent par traverser l'une après l'autre
le goulot du kyste en se déformant cointne des amiiies; arrivées à l'exté-
rieur, elles prennent rapidement la forme zoospore sous laquelle elles vont
à la recherche de nouvelles victimes.
lui 3 ou 'i jours, des cultures prospères du Chromulina se trouvent dé-
cimées.
La position systématique de cet organisme nouveau est difficile à préci-
ser. On pourrait être tenté de le rapprocher des Chytridiacées inférieures
telles ([ue le Sphœrila endogena ou encore des Monadinées zoosporées;
mais, à notre avis, ce serait faire fausse route. Mous serions plu lût disi)0sé
à voir ici un cas analogue à celui du Bernard-l'Ermile ; un Uhizopode, voi-
sin des Gromides, aurait etnprunté la coque des Chromulina et se serait
orienté dans la direction des Flagellés eu multipliant le nombre de ses
bipartitions. Nous aurions ainsi l'explicalion du fait (pic le cytoplasme du
corps reste nu pendant toute son existence, ce qui constitue une exception
extrêmement rare parriii les êtres vivants.
SÉANCE DU T'''' JUIN iqo8. ' Ii6i
BOTANIQUE. — Sur les /)roj)af;i(les el les hiilhilles obtenus ex péri mentalement
chez quehjucs espèces de Mousses du genre MavhuVd. Note de M. Jacques
3Iaheu, présentée par M. Guignard.
Dans les conditions normales, la plnpart des espèces du genre Barbula
sont toujours dépourvues de propagnles. D'autres peuvent en présenter
autour de la nervure de leurs feuilles, mais se reptoduisent néanmoins par
spores, nées d'un sporogone. Seul, le linrhula papillosa Wils. est apogame
et présente, sur ses feuilles, une mullilude de ces organes destinés à la pro-
pagation de l'espèce (celle-ci n'ayant été rencontrée que deux fois fructifiée,
en Australie;.
Quelques-unes de ces espèces, toujours dépourvues de propagules dans
le cours de leur vie normale, peuvent en ac{|uérir dans des conditions biolo-
giques particulières.
Dès 1874, Millier (') a pu obtenir accidentellement de tels organes sur
les Barbula muralis Hedw., A*, ruralis Hedw., B. revoluta Schw. cultivés
entre deux feuilles de ouate de tourbe, suspendues au-dessus de Feau.
En plaçant dans une atmosphère confinée, saturée de vapeur d'eau, un
certain nombre de Barbula pris parmi les plus répandus (//. muralis Hedw.,
B. ruralis Hedw., B. convoluta Hed\\., B. subulata Hedw., //. papillosa
Wils., B. lœvipila Brid., H. vinealis Brid.), nous avons obtenu, au bout d'un
temps variant de i à 3 mois, des lilaraents protonématiques propagulifères,
partant des feuilles ou des tiges. Or Limpricht (^) n'a jamais fait mention
de ces organes dans les espèces précitées, sauf pour le Barbula papillosa
Wils., et Warnstorf (■'), qui cependant a tenu un très grand compte de la
forme des propagules dans ses diagnoses, n'en parle pas davantage.
Dans les culliires, les dilTérenles espèces perdent hieiUùL leurs caraclères propres el
tentent de s'uniformiser. Après 2 mois, les tiges, les feuilles et les fragments de sporo-
gones donnent naissance à des filaments prolonématiques. Ces derniers proviennent,
en général, d'organes en voie de mortificaUDii.
(') Heumann MtTLi,Eit, Die Sporcmvorl.eiine und Zwelgworlicime tler Lauljinoose,
Leipzig, 1874.
C) L.-G. LiMi'KiciiT, Die Laaijinoose {Haljenhorxt's Kryptogamen Flora von
Deutschland, OEst.errcicli iind der Scinveiz. Leipzig, 1900).
(') C. Wah.nstokf, Moose {KrypLogamcnjlora der Mari;.. Brandenburg, 1902).
II (32 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES.
Mais celte régénération peut s'observer sur les échantillons en pleine vigueur. Sur
ces protonémas se développent les propagules.
C>es derniers ont des formes variables. Ils sont en spiières pluricelluiaires ayant un
diamètre de 80!^ à iSo!^, tantôt isolés {H. lœvipila Brid., D. convolula Hedw.,
/>'. jtapUlosa Wils.), tantôt en groupe (/?. lœs-ipiUt Urid., //. rtiralis Hedw.) ou même
soudés en colonneites (/?. muralis Hedw.).
Dans le B. papiliosa Wils., les propagules, analogues à ceux existant nornialeuient
sur les feuilles, se développent sur les rliizoïdes.
Mais le B. vinealis Brid. a montré les pliénomènes les plus intéressants.
Cette espèce donne, au bout de 3 mois de culture, des protonémas provenant des
liges ou des feuilles sur lesquels apparaissent des propagules ovoïdes pluricelluiaires
ayant iiol^ de long et 6oi^ de large. Ils sont bourrés de chloroplastides et épaississent
bientôt leurs parois. Ils germent et se transforment en bourgeons, origine de lp;;es
feuillées. Enfin on peut voir, sur la nervure de quelques feuilles, se produire des bul-
billes analogues à celles qui se développent à l'aissel'e des feuilles de Webera aniio-
<«rta Schw. Ces éléments très caducs tombent sur le sol et se transforment eu bourgeons
foliacés analogues à ceux donnés par les propagules des ]irotonénias issus des feuilles.
Au moment de leur germination, les cellules des propagules se gorgent de chloro-
phylle. Des filaments sortent de cellules appelées néinatogènes par Correns, pour
former des axes de protonénia, ou bien le propagule donne directement la plantule.
Vivant aux dépens de cet organe, la plante se développe ; bientôt les cellules inférieures
de ce propagule (cellules iiémalogènes-rhizoïdes) donnent des rhizoïdes.
La séparation de la plantule se fait le long de la lamelle moyenne de l'unique cellule
formant le pied du propagule sur le protonéma ; c'est la séparation scluzolytc de
Correns.
Nos cultures, dont quelques-unes se sont inaiu tenues depuis deux ans, oui
constamment mou lié une régression des échantillons.
Il semble donc que nos propagules ne peuvent assurer indéiinimenl la
conservation de l'espèce, mais servent à la m^imlcnir (or ganes multiplicateurs)
pour lui permettre de produire les organes seKués (arc/iégones el ant/téndies ),
destinés à la formation de l'œuf (organe de reproduction).
La production des propagules est due aux conditions culturalcs : satu-
ration d'un milieu confiné par la vapeur d'eau. L'influence de l'humidité
semble même prépondérante, des toullés des mêmes espèces cultivées dans
des conditions normales n'ayant pas produit d'organe multiplicateur. Les
cultures faites à la lumière et à l'obscurité ont donné les mêmes résultats.
Cependant les cultures à la lumière donnent des filaments ayant l'appa-
rence de protonémas, tandis qu'à l'obscurité ils prennent les caractères des
rhizoïdes.
Or, on considère avec raison les propagules comme équivalents du proto-
néma dont ils dérivent. D'autre part, les rhizoïdes nous ont donné des pro-
SÉANCE DU I*^'' JUIN 1908. H^^
Y>i\gii\e?.{li.papillosa \\'i/s.}ei les cultures faites à robscurilé ne produisent
que des rhizoïdes propagulifères. Le protonéma a donc la même valeur
morphologique que le rhizoïde.
?son seulement propagulcs, protonémas, rhizoïdes sont des homologues,
mais nous avons pu passer de l'un à l'antre, soit dans un sens, soit dans un
autre. Le propagule peut naître d'un rhizoïde ou d'un protonéma et
donner à son tour, en germant, rhizoïdes ou protonémas, ou son homologue
la tige Ceuillée, dont le représentant le moins différencié est la bulbille.
En ce qui concerne le genre Barbu/a, nos recherches fournissent la preuve
expérimentale que les rhizoïdes, les protonémas, les propagules (pris dans
le sens le plus large du mot ), les bulbilles et les tiges feuillées, ne sont que
des modes variés d'évolution d'un seul et même organe adapté à des condi-
tions de vie différentes, mais fondamentalement homologues.
ZOOLOGIE. — Les glandes palléales de défense chez le Scaphander
lignarius L. Note de MM. Rkmv PiciutiER et Henri Fischer, pré-
sentée par M. Edmond l'errier.
Un Scap/tnnder lignarius \)cul, sons rinflucnce d'une excitation suffisante,
émettre un liquide jaunâtre cl visqueux, paraissant avoir une action défen-
sive. Ce liquide est sécrété par des organes glandulaires inclus dans
l'épaisseur du manteau, mais dont la structure n'a pas été étudiée. Nous
avons reconnu que ces organes de défense oui une grande extension dans
la série des Tectibranches, mais c'est chez le Scaphandre ([u'ils présenlent
la différenciation la plus avancée. En laissant de côté le ca'cum glandulau'c
spiral, dont le rôle n'est pas jusqu'ici très clair, nous trouvons, dans cette
espèce, deux sortes de glandes palléales de défense.
I. Un premier type d'organes glandulaires, qu'on retrouve chez beau-
coup de Tectibranches, consiste en de très nombreuses glandes, à peine
visibles à l'niil nu, venant déboucher sur la face inférieure du manteau
tournée vers la cavité palléale; elles sont localisées sur une zone assez large,
parallèle au bord du manteau, depuis la lèvre postérieure de la fente palléale
jusqu'à sa lèvre antérieure et même au delà. Nous les nommerons glandes
de Bloc/unann; car, malgré d'importantes dillérences, elles se ramènent au
type des glandes qui sécrètent le liquide violet ou opalin des Aplysies, et
dont cet auteur a fait connaître la structure.
(_;es glandes présentent un très haut degré de différenciation, qui dépasse
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 22.) 13 J
Il6/| ACADÉMIE DES SCIENCES.
beaucoup ce que l'on voit dans les autres organes glandulaires des Mol-
lusques.
Chacune d'elles comprend : i" une unique rellulc sécrétante, volumineuse,
pouvant atteindre i3oi^, à noyau lui aussi très développé, et dont le proto-
plasme, dans la phase active de sécrétion, se creuse d'une grande vacuole
centrale, où s'accumule le licjuide sécrété; 2° un calice musculaire, d'une
épaisseur relativemenl considérable (i5'^en moyenne), entourant complè-
tement la cellule glandulaire, formé de fibres jnusculaires et d'éléments
conjonctifs entremêlés, et servant manifestement à expulser violemment, à
la suite d'une excitation extérieure, le liquide de défense; 3" un canal excré-
teur, en relation avec la vacuole centrale de la cellule glandulaire, et revèlu
d'une assise épithéliale de grosses cellules claires, ayant vraisemblablement
aussi un rôle sécréteur. Fréquemment, ces dernières cellules font hernie
dans l'intérieur du calice. Ce dernier parait s'arrêter bruscjuement au point
où commence le col, sur lequel il ne se continue que par une très mince
couche musculo-conjonclive.
En même temps que ces glandes de Blochmann, sont inclus, dans le man-
teau du Scaphandre, d'autres organes glandulaires, qui leur ressemblent
beaucoup, mais en dilfèrcnl essentiellement en ce que leur calice ne ren-
ferme pas une cellule uni([ue, mais est entièrement rempli par de petites
cellules, à petit noyau, et dont les limites paraissent assez imprécises; elles
sont très analogues aux cellules du canal, avec lesquelles elles se continuent
sans aucune démarcation. Sommes-nous en présence d'un type glandulaire
spécial et indépeiulanl, ou bien d'un stade d'évolution [iliis avancé des
glandes de IJlochinann ? Nous dirons seulement ici ([in' |)lusieurs i-aisons
nous paraissent militer en faveur de cette dernière^alternative.
11. Une glande d'un deuxième type, incluse aussi dans l'épaisseur du
manteau, s'observe presque immédiatement en avant de la lèvre antérieure
fie la l'ente palléale. Dans cette région, le manteau se prolonge en un re])li
étroit, qui limite une gouttière palléale, dirigée en avant vers la tète; c'est
dans ce repli, exactement contre le fond de la gouttière, f|ue se trouve 1<~
glande en question, tpie nous appellerons glande inirapalléale. l'allé ne parait
a\oir(''té vue d'iiiie façon certaine par aucun des auteurs (|ui ont ('ludii' le
Scaphandre.
(^'est un organe coloré sur le vivant en brun légèrement violacé, de V"""
à .')""' de largeur maximum, de forme ovoïde, légèrement 'allongée parallè-
lenieiit à la ligne d'attache du manteau, et déterminant une légère saillie à
SÉANCE D-U 1"' 3i;iN 1908. Il65
la face interne de celui-ci. Son contour est déchiquclA par des incisures
assez profondes, et elle est en rapport avec de volumineuses lacunes san-
guines.
Elle présente un orifice très étroit, en forme de boutonnière, invisible
à l'œil nu, s'ouvranl dans la gouttière palléale, sur la face inférieure du
manteau. Autour de rorilice se trouvent de nombreuses libres musculaires,
orientées en sens divers, qui, sans former un sphincter spécialisé, peuvent
cependant en jouer le rôle.
La glande est formée par la réunion d'un ensemble de tubes ramifiés
irrégulièrement, étroitement accolés les uns aux autres et ne se séparant
qu'à la périphérie de la glande, ce qui donne lieu aux incisures que montre
l'examen macroscopique. Tous ces tubes aljoutissent à une cavité centrale
spacieuse et irrégulière, en relation directe avec l'orifice et servant de réser-
voir au liquide sécrété.
L'espace occupé par la glande inlrapalléale est traversé par des fibres
musculaires très longues, orientées perpendiculairement à la surface du
manteau et allant d'une face à l'autre de celui-ci; d'autres sont plus ou
moins obliques, et un grand nombre se localisent sur le pourtour de la ca-
vité centrale ou dans son voisinage. Ces lilires musculaires ne peuvent avoir
d'autre rôle que d'expulse'r avec force le li(iuide produit par la glande et
emmagasiné dans le réservoir central.
L'épithélium des tubes glandulaires est formé de cellules disposées en une
seule assise ; elles sont toutes semblables, à peu près isodiamétriques, à
protoplasme peu colorable, à noyau tantôt gros et clair, tantôt petit et con-
densé, suivant l'âge et l'activité de la cellule; ces cellules sont très analogues
aux cellules rénales, et leur mode de sécrétion est pareil à celui que l'un de
nous a décrit pour le rein des Mollusques et particulièrement des Gastéro-
podes : formation d'une vacuole claire, contenant de fines granulations co-
lorées en rose par l'éosine, et quelquefois des concrétions solides; émission
de cette vacuole entourée d'une mince pellicule protoplasmique; ces der-
nières se montrent en amas considérables dans la cavité centrale de la glande,
prêtes à être évacuées. Le revêlement épithélial de cette dernière est d'un
type un peu différent : les cellules y paraissent aussi glandulaires, et leur
sécrétion se fait par le même processus, mais elles sont beaucoup plus
longues et minces, et leur protoplasme basilaire se colore fortement à l'hé-
matoxyline, se distinguant très nettement de la partie vacuolaire, qui reste
incolore et fait saillie à la surface libre de l'épithélium, sous forme d'une
grosse vésicule renflée. Nous n'avons pas constaté dans ce revêtement, pas
II 66 ACADEMIE DES SCIENCES.
plus d'ailleurs (jue dans le reste de la glande, la présence de cellules
ciliées.
I^es liomolog'ies do la glande intrapalléale ne ressortent pas encore de
façon bien nelle des études comparatives que nous avons entreprises. Sa si-
tuation rappelle celle de la glande de Bohadscli des Aplysies; mais la struc-
ture hislologique de celle-ci, élucidée par Mazzarelli, et qui est celle même
des glandes de Blochmann, rend douteuse Ihomologation des deux organes.
D'autre part, la forme et la nature des cellules glandulaires, le processus de
leur sécrétion, l'irrigation intensive de la glande par du sang veineux: se
rendunl directement k l'oreillette rappellent singulièrement ce qui se passe
pour le rein ; mais les connexions avec le péricarde, telles du moins que
jusqu'ici elles paraissent être, rendent une assimilation avec un deuxième
rein (le rein gauche) un peu aventureuse.
ANTHROPOLOGIE. — Les dernières peintures découvertes dans la groile du
Portel (Àriège). >,ole de MM. A. Iîreuii,, L. J.\mmes et R. Jeanxei.,
présentée par M. Alfred (iiard.
Des Notes antérieures (') ont fait connaître rexislence, dans la grotte du
Portel, de soixante peintures environ, dont certaines représentent l'Homme
et le llenne. Le 8 avril dernier, une nouvelle exploration à laquelle
prenaient part MM. Fauveau et Jammes, accompagnés de M. l'abbé Breuil,
invité à venir étudier ces récentes découvertes, a permis de constater l'exis-
tence d'une nouvelle galerie ornée.
Après avoir examiné les peintures déjà signalées, M. Breuil, ayant pris
l'initiative de pénétrer dans un recoin tortueux, resté encore inaperçu, se
trouva bientôt, avec ses compagnons, en présence d'un long couloir, aussi
riche en œuvres d'art que les autres galeries. Soustrait par son accès difficile
aux dégradations des visiteurs ce couloir offrait les peintures les mieux
conservées de la grotte.
Dans cette Note nous donnons leur description sommaire.
(') R. .Ika.nnel, Sur la i/ccumerte, da/is la groile du l'orlo/, de peintures paléoli-
Uiiques représenlanl l'Homme el des animaux (Comptes rendus, aS mars i9oS'i. —
L. .Iammks, \\. Ji-ANNEi. el I"'. liEGN'AliLT, .\ouvelles peintures ijaléolitlni[ues dans la
grotte du l'orlel (Soc. IJisl. nul. Toulouse, iS mars içtuS).
SÉA^CE DU I^'' JUIN 1908. I167
A. En allant de l'entrée vers le fond, on rencontre successivement,
à droite :
1° Des gravures, non observées encore an Portai, représentant nn petit Bison et
un Chefhl, l'un et l'autre très soignés.
2° Dans une niclie étroite, analogue à la caclietle précédemment signalée contenant
la ramure de Renne au trait rouge, se trouvent : une seconde ramure de Renne au
trait noir, un petit i/«o« traité de la même manière, un Bouriiielin modelé en noir,
les cornes vues de face, un petit CIteval noir, au trait, superposé à un dessin linéaiie
rouge incomplet, d'autres superpositions vagues et difficiles à intei[)réter.
]>a même aiifractuosité contient aussi un dos de Cheval dessiné en pointillé brun
rouge, avec une encolure faite d'un double arceau de points et une oreille en brun
noir. I^e procédé au pointillé n'avait pas encore été observé dans la grotte.
3" Plus loin, se trouve un panneau composé des meilleures peintures. Il comprend,
de droite à gauche : un Bison tourné à gauche, en noir, peu modelé, la queue relevée
en crosse, un second Bison, plus petit, faisant face au précédent, de même technique,
enfin, un troisième Bison, le plus remarquable de la caverne. La tète tout entièi-e, y
compris le chignon et la barbe, le fanon, le poitrail, les pattes, le ventre, sont peints
en noir uni; les cornes, la ligne dorsale et la queue sont seulement au trait noir. Un
fin travail de gravure souligne les difTérentes pailiesde l'animal. L'o>il a été dessiné à
deux reprises, indiquant un repentir de l'artiste.
4° Au delà, le plafond s'abaisse et la galerie se termine bientôt en cul-de-sac. Ici
encore, la voûte et les parois portent de nombreux dessins : une fissuie assimilable à
une échine de Bison a incité le peintre à compléter ce sujet par l'ajout de cornes et
d'un chignon; deux autres petits Bisons, au trait noir, peu modelés, sont peints siiila
voûte, ainsi qu'un grand mufle très soigné. Un peu au delà se trouve un Renne entier,
de petite taille, tracé en noir; la tète gracieusement relevée ramène les ramures vers
le dos; les pattes sont négligées.
B. En revenant du fond vers l'entrée on trouve sur la paroi opposée :
D'abord, deux traits noirs disposés comme les deux yeux d'une face. Sur le pla-
fond, non loin des beaux Bisons signalés plus haut, se trouve un petit Bison au trait
noir tourné à gauche. Enfin, vis-à-vis du Cheval gravé se trouve un Cheval noir, sta-
lagmite, peu visible. De-ci de-là, on aperçoit des frottis rouges et d'autres signes de
même couleur; l'un d'eux est de forme ovale, l'autre en V.
C. Une dernière observation relative aux: vestiges deTOm-s des cavernes
peut être également faite. M. Cartailliac avait déjà noté des lignes qu'il
considère comme les traces des griflfes de ce fauve. La nouvelle galerie con-
tient ces stries en grand nombre. En maints endroits les murailles portent
des traînées presque fraîches de raies parallèles en série de (jualre ou cinq.
Le sol, au bord des vasques et le long des murs, otl're les mêmes em-
preintes. Toutefois, il paraît difficile, en raison des dimensions médiocres
de ces vestiges, de penser à des Ours adultes. Peut-iHrc l'orifice d'entrée,
Il68 ACADÉMIE DES SCIENCES.
très rlroit, ii'a-l-il pu donner passage qu'à des carnassiers de moindre
taille.
Telle ([ue nous la connaissons, la grolle du PorLel parait cire, à Thcurc
actuelle, parle nombre et la qualité de ses peintures, l'une des plusjntéres-
santes des Pyrénées. Grâce à l'obligeance éclairée de M. de \ézian, son
propriétaire, une porte protège, dès à présent, ce |)récieux musée et le met
à labri des détériorations.
PHYSIOLOGIE. — Sur un instrument, l'entoptoscope, [>(>ur examiner la macula.
Note de M. Paul Fortin, présentée par M. Uastre.
La métliode entoplique permet d'examiner d'une façon très précise la
macula humaine. 11 suffisait de rechercher les conditions donnant le maxi-
mum de netteté aux phénomènes suivants : i" vision des houppes de Hai-
dingcr; 2° vision des cônes de la fovéa et des fins vaisseaux l'environnant;
3" vision de la ciiculalion du sang. L'entoptoscope réalise ces conditions.
1" rciur faire app;irailre les houppes, au lieu (te diriger le nicol vers le ciel, il esl pré-
férable de le tourner soit vers la neige où elles sont liés visibles en jaune, soit, ce qui
vaut mieux, encore, vers un écran éclairé par la lumière bleue des lampes à vapeur de
mercure, lampes Gooper Hewitt. Je me sers de lampes conslruiles spécialement à très
large iliamétre fonctionnant sur l'alternatif à l'aide de la soupape électrique Cooper
Hewitt.
Le prisme de iVicol est encerclé dans un jnemier lube de telle façon que son axe
coïncide avec celui de ce dernier. Le premier tube tourne à frottement doux dans un
second, lequel est un peu plus large et fixé sur un support. L'ensemble formant une
sorte de lunette e>t dirigé vers la lumière des lampes ciuicentrée par des lentilles. Sur
le trajet des ravons lumineux est disposé un écran transparent aux seuls ravons l)leus
du S])ectre du mercure.
Actuellement l'écran qui ma donné les meilleurs résultats pour cette expérience et
les suivantes consiste en une feuille de gélatine de cobalt collée entre deux verres.
I/(i'il portant l'attention sur le point de fixation est placé derrière et tout
près du nicol. l'cndant la rotation de celui-ci les houppes apparaissent tran-
chant très nettement en bleu foncé sur fond bleu clair. Si leur sens de rota-
lion est par exemple celui des aiguilles d'une monlic et si j'interpose alors
devant le nicol une lame mince, soit de quartz, soit de mica, le sens de rota-
tion des houppes deviendra inverse pour certaines positions des lamelles.
De plus, si devant le nicol restant cette fois immobile, j'incline dans cer-
laiiies positions les mêmes lamelles, les houppes apparaîtront fort distincte-
SÉANCE DU !'•'■ JUIN I908. I 169
ment, mais sous un autre aspect, celui d'une rosace tournant rapidement
autour de son centre. Par l'interposition de certains cristaux, il se produit
des figures entoptiques plus compliquées accompagnant les déplacements du
point de fixation. Ces expériences contribuent à vérilier les dires de la per-
sonne examinée et à rendre le phénomène fort visible. D'après moi tout œil
sain doit le découvrir immédiatement, ce (jui est contraire à certaines asser-
tions. C'est ainsi qu'Helmhollz prétendit n'avoir pu apercevoir les houppes
au cours d'un premier examen et ce ne fut (|ue 12 ans plus tard, au cours
d'une nouvelle recherche, qu'il put les découvrir. Il n'était pas évident,
a priori, que le centre de houppes correspondit toujours à un même point
de la rétine, au centre même de la fovéa; aussi j'ai cru devoir établir cette
affirmation par diverses méthodes, entre autres par la suivante. Je provoque
dans le voisinasse du point de fixation de mon œil une image secondaire du
Soleil, laquelle couvre sur la rétine environ l■^oS^ et persiste quelques minutes.
Durant ce temps, je puis me convaincre que le centre des houppes est
bien invariablement lié à la position fixe de ce scotome artificiel. On possède
donc, du fait de la facile visibilité des houppes, un procédé très sur d'examen
et un point de repère très précis du centre de la fovéa.
2° On connaît l'expérience suivante de Purkinje. Les dessins de la
macula apparaissent vaguement à l'œil regardant le ciel quand on agite
devant lui un disque opaque percé d'un trou. Cette apparition est rendue
incomparablement plus nette quand, au lieu du ciel, on regarde comme je
l'ai conseillé le champ d'une large lentille uniformément éclairé par la
lumière bleue du mercure..
A cette expérience j'en ai substitué une autre pour l'examen de la partie
la plus centrale de l'œil. Si la surface regardée au travers du trou est trop
étendue, jamais le centre de la fovéa n'apparaîtra distinctement. Pour le
bien observer, j'ai imaginé le dispositif suivant. DevanI la lampe à mercure
je place un vaste écran opaque percé d'une seule ouverture au-devant de
laquelle peut passer une série de diaphragmes de diamètres variables. De
cette façon je puis réaliser à volonté de petites plages de lumière bleue
de 3*^^'" à a"™ de diamètre. Ce sont elles que l'œil à examiner va regarder.
Pour donner plus de fixité au dispositif, au lieu d'agiter à la main le trou
sténopéique, celui-ci est placé à l'extrémité d'un tube. Le tube lui-même
tourne autour de son axe, mais le trou sténopéique a été percé excentri-
quement, ce qui lui procure pendant la rotalion un mouvement circulaire.
L'œil placé à l'extrémité du tube aperçoit sur la petite plage bleue aussi
distinctement qu'ils le seraient sur le champ du microscope une série de
ACADEMIE DES SCIENCES.
Tjelits cercles disposés comme le sont les alvéoles d'une ruche d'abeilles.
Chacun de ces cercles correspond probablenient à l'un des cônes de la mo-
saïque fovéale. Ils subissent un déplacement parallacliciue dans le sens du
déi)lacement du trou. Ceci prouve que les cercles en cjueslion répondent à
des formations encore assez éloignées de la couche perceptrice de la rétine.
Toutefois leur déplacement parallacticjuc est moindre (jue celui des fins
vaisseaux de la macula. La netteté de la parallaxe me permet de supposer
que les parties des cônes correspondantes aux cercles ne sont encore que
de minuscules appareils dioptriques placés dans le voisinage de la couche
rétinienne sensible. Peut-être chacun des cônes représenterait l'un de ces
éléments de I'omI composé des insectes.
Si j'interpose devant la plage bleue le diaphragme de plus ]>elite ouver-
ture je puis isoler de cette façon les cintj ou dix cercles centraux et me rendre
compte que c'est bien toujours le même cône qui sert à la fixation. On peut
prouver aussi par la délicatesse de la vision centrale dans cette expérience
que l'acuité visuelle restera intacte tant que subsisteront intacts les quelques
cônes centraux. Cette hypothèse a été confirmée par mes observations per-
sonnelles (') de certains malades, par celles de KopfF, de Millée et plus
récemment par une observation de Polack.
3" En faisant converger vers l'œil la lumière des lampes à mercure pas-
sant au travers de l'écran de cobalt, on voit très nettement, comme je l'ai
indiqué, le plH'iiomène de la circulation du sang, d'autant plus que l'in-
tensité de la lumière bleue est plus forte. Les malades alors se rendent fort
bien compte si rien ne s'agite dans une zone de leur macula en cas d'une
lésion de celle-ci.
MÉDECINE. — La radiographie en Médecine légale. Note de M. F. Bordas,
présentée par M. d'Arsonval.
Le piocédé de la docimasie pulmonaire liydroslalique esl le seul qui peimel actuel-
leiiienl à un expert d'affirmei' qu'un nouveau-né a respiré; les procédés du D'' lireslau
(docimasie ga>tro-intestinale), de W'ieden et ^\'end (docimasie auriculaire) sont
moins précis et sont sujets \\ un certain nomlire de causes d'erreurs.
Les ex|)(''riences (pie j'avais entreprises dans le but de rechercher à dilTé-
(') l'oiiTiN. Essai xnr la phy^udogie de la Foitca ccntralis {Archives d' < tphlalni.
nov. 1906).
SÉANCE DU I*""' JUIN 1908. iryr
rencier par la radioj;rapliieles poumons cFiin nouveau-né n'ayant pas respiré
de ceux d'un nouveau-né ayant respiré m'ont amené à conclure que la
radiographie confirmait entièrement les résultats obtenus par la méthode
de la docimasie pulmonaire hydrostatique et qu'en outre ce piocédé avait
l'avantage de permettre à l'expert de joindre à son rapport une épreuve
photographique, épreuve qui pouvait être considérée conmie une véritable
pièce à conviction ( ' ).
Dans la Communication de M. Charles VailliuU (^) sur une nouvelle méthode per-
mettant de constater pai- la radiographie si un enfant né mort a vécu ou n'a réellement
pas vécu, M. Ch. Vaillant considère que le procédé qu'il indique comme étant nou-
veau sera un auxiliaire précieux pour MM. les médecins légistes dont les moyens
d'invesligalions sont, restreints.
Enfin, dans une Note plus récente, M. Bouchacourt (') fait savoir que le procédé de
M. Cil. Vaillant a été déjà mentionné par lui dans les cours failsà la clinique Tarnier
de 1898 à 1907.
M. Bouchacourt fait remarquer même qu'il a toujours insisté vis-à-vis de ses élèves
sur la valeur de ce procédé de docimasie pulmonaire radiograpliique.
Sans m'appesantir sur l'antériorité de mes recherches sur le sujet, puis-
qu'elles datent de 1896 et qu'elles se trouvent mentionnées avec planches à
l'appui dans le Traité de M. Brouardel Sur l'Infanticide, 1897 (^), je me bor-
nerai à faire remarquer que l'air pénètre d'abord dans les poumons du
nouveau-né, puis dans l'estomac et enfin dans l'intestin ; et, comme l'a
montré Hofmann, la quantité de gaz contenue dans l'estomac et le tube
digestif est en rapport direct avec la durée de la respiration.
Dans ces conditions on conçoit, et l'expérience le démontre, que l'épreuve
du D'' Breslau et, par conséquent, la radiographie intestinale soient
moins sensibles que la docimasie pulmonaire.
MM. Ch. Vaillant et Bouchacourt auraient certainement constaté le
fait s'ils avaient opéré, non pas sur le cadavre, mais sur les organes séparés.
\iÇ. modus operandi conseillé par ces auteurs présente, en outre, un grave
inconvénient : c'est qu'il incite les médecins experts à conclure à un infan-
ticide sans pratiquer l'autopsie du nouveau-né.
(') Société de Médecine légale, séance du 8 juillet 1896, et Annales d'Hygiène et
de Médecine légale, t. XXXVI, 1896.
(^) Ch. Vaillant, Comptes rendus, t. CXL\ 1. page 921.
(^) I^oucHACOURP, Comptes rendus, t. CXLVl, p. 1019.
(*) Brouardel, Cours de Médecine légale (f Infanticide), 1897.
C. R., 1908, ." Semestre. (T. CXLVI, N' 22.) l54
11^2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Cette raison suffirait à elle seule, à mon avis, à faire écarter cette façon
d'opérer au point de vue médico-légal.
Pour ces raisons et pour d'autres que je ne puis développer plus longue-
ment dans cette Note, je conclus comme l'a fait iM. Brouardel, en disant
que la radiographie ne saurait être substituée à la docimasie pulmonaire
hydrostatique; sa seule ulilitc, je le répète, est de fournir à l'expert un docu-
ment photographique, document qui peut être considéré comme une véri-
table pièce à conviction.
MÉDECINE. — Sur un nouveau thermo-pulvérisateur à air comprimé.
Note (') de M. Guyexot, présentée par M. d'Arsonval.
Les pulvérisateurs à air comprimé surchaulTé sont déjà connus depuis
plusieurs années, mais avec aucun des appareils actuels on ne peut dépasser
la température de 2.5" pour les pulvérisations d'eaux minérales ou de solu-
tions aqueuses.
Cette température est trop basse pour la plupart des affections dans
lesquelles on a recours aux pulvérisations et les pulvérisateurs à vapeur,
malgré les nombreux inconvénients et les dangers mêmes qu'ils présentent,
restent jusqu'ici les seuls appareils susceptibles d'être employés toutes les
fois que l'action thérapeutique d'une pulvérisation nécessite une tempé-
rature dépassant 2,5°.
Le présent thermo-pulvérisateur comble cette lacune en permettant
d'obtenir par l'air comprimé des pulvérisations d'eaux minérales et de
solutions aqueuses jusqu'à 5o°, avec réglage de la température au gré du
médecin.
L'appareil se compose du pulvérisateur proprement dit qui repose sur le
principe des pulvérisateurs Richardson à air comprimé modifié pour per-
mettre un procédé particulier de chauil'age dont le dispositif est nouveau.
Ce disposilif esl représenté par deux tubes concentriques de diamètre très diiTé-
rents formant Textrémité terminale du thermo-pulvérisateur. Le plus petit t sert à
chauller, au moment même de sa pulvérisation, le liquide à pulvériser à une tempé-
rature ne dépassant en aucun cas 60°. Le plus grand t' constitue une chambre chaude
pour l'air coinj)rimé immédiatement avant sa détente. Le tube central / d'un tout
petit diamètre est terminé par une aiguille creuse en plRline. Il reçoit le liquide à
(') l'résentée dans la séance du 25 mai igo8.
SÉANCE DU I'''' JUIN" 1908. I I ^3
pulvériser chassé par de lair comprimé faisant pression sur lui dans un réservoir A
Fig. ..
c J
ELEVATION
arec amchemtntL
PL\N
A, réripienl du liquide; U, couvercle; «, ouverture de remplissatje ; 6, robinel de eomiiiande gé-
nérale; c. robinet réglant le débit d'air; rf, robinel réglant le débit du liquide; e, tube plon-
geur; ^ tube central à liquide; l' , tube enveloppe, réservoir d'air; /, serpentin; g-, embout
coni([uc réglant la finesse de la pulvérisation: C, bague de réglage de la température.
de 3' de capacité utile. Un robinel pointeau r/ ser! à régler le débit du liquide. Le
deuxième tube l' , concentrique au premier et (|ui l'enveloppe, a un diamètre d'envjron
Iiy', ACADEMIE DES SCIENCES.
4'="'. Il reçoit de l'air comprimé par l'intermédiaire d'un serpentin / placé immédia-
tement au-dessous de lui. Un robinet pointeau c, placé avant le serpentin, sert à régler
le débit de l'air comprimé. Le serpentin se trouve au-dessus d'un brûleur Bunsen ou
à l'alcool. Enfin ce tube à large diamètre se termine au niveau de l'aiguille de platine
par un embout de forme conique vissé g. En dévissant cette pièce on découvre, pour
la sortie de l'air comprimé, un espace annulaire de très faible section, section d'ailleurs
réglable, selon la position de l'embout vissé.
Si l'on met l'appareil en communication avec une source d'air comprimé (l'appareil
fonctionne normalement à partir d'une atmosphère de pression) la pression chasse le
li(|iiide qui sort par le tube capillaire de platine. En même temps, l'air comprimé
dérivé par le robinet (■ traverse le serpentin et le tube enveloppe à large diamètre,
puis il sort par l'ouverture annulaire que présente l'emboul conique. Il atteint à ce
moment une grande vitesse et produit une division mécanique extrêmement fine du
li(juide arrivant au même endroit par l'aiguille de platine.
La pulvérisation ainsi obtenue est froide. En vissant ou dévissant l'embout conique
on règle la finesse de la pulvérisation; en agissant sur les robinets c et d, on fait
varier son volume.
Pour obtenir une pulvérisation chaude, on allume le brûleur. L'air qui traverse le
serpentin est alors porté vers 5oo°, tandis que les gaz chauds de la combustion échauf-
fent, par la conductibilité des pièces métalliques, le liquide passant par le petit tube
central et le maintiennent à une température d'environ 60°.
Le résultat final est une pulvérisation atteignant 5o° G. avec les solutions aqueuses
et 75" avec les liquides fives non volatils. Le réglage instantané de la température est
réalisé à l'aide d'une pièce tubulaire portant au niveau du gicleur des fenêtres dont la
section peut être réglée au moyen d'une bague mobile C qu'on manœuvre à la main.
Dans ces conditions, il se produit par ces ouvertures un appel extérieur d'air froid et
l'on peut obtenir instantanément toute la gamme des températures entre 28" et So".
Cette pièce reçoit des embouts de cristal interchangeables, munis à la partie inférieure
d'un tube destiné à la vidange du liquide condensé le long des parois.
L'appareil est complété par un système de soupapes commandant automatiquement
l'allumage en grand du brûleur lorsqu'on met en roule la pulvérisation et le laissant
en veilleuse lorsqu'on l'arrête. On évite ainsi de détériorer par un oubli les pièces de
l'appareil. En même temps, le brûleur en veilleuse suffit à maintenir l'ensemble à une
température suffisante pour obtenir instantanément une pulvérisation chaude,
évitant ainsi d'attendre les quelques minutes nécessaires pour la mise en route
initiale.
En résumé, cet appareil permet d'obtenir des pulvérisations d'eaux mi-
nérales ou de solutions aqueuses à des températures aussi élevées qu'avec
les pulvérisateurs à vapeur, sans en avoir les inconvénients souvent dan-
gereux. Il avait été, jusqu'à ce jour, impossible d'obtenir ce résultat. Cet
appareil supprime la dilution de la solution médicamenteuse ou de l'eau
minérale avec une quantité variable de vapeur d'eau ; il donne une pulvé-
risation aseptique dont on peut régler instantanément la finesse, le volume
et la température.
SÉANCE DU I" JUIN 1908. IiyS
BACTÉRIOLOGIE. — Recherches sur l' alimentation du bacille typhique.
Note de M. H. Dunsch.man-x, présentée par M. E. Roux.
En étudiant la nutrition du bacille typhique par comparaison avec celle
du bacterium coli, nous avons, d'après la méthode exposée dans une Note
insérée dans ces Comptes rendus ('), examiné la valeur nutritive du tauro-
cholate et du glycocholate de soude, en combinaison avec le nutrose et le
le vert malachite. Le liquide témoin auquel on incorpore ces substances
contient invariablement 3 pour 100 de peptone et i pour 100 d'extrait de
viande.
I. — Influence des savons biliaires.
Bacil
le typhique.
Bact
erium coli.
Poids
Poids
~ ^
Substances
de
Poids
Pour 100
de
Poids
Pour 100
Quantité
ajoutées
matière sèche
de
de
matière sèche
de
de
de
au
avant
corps
rende-
avant
corps
rende-
liquide.
liquide témoin.
la culture.
microbiens.
ment.
la culture.
microbiens.
ment.
5o
»
'.990
g
0,064
3,2
g
I ,962
0^, 108
5,5
5o
o,.5p. 100 de glycocholate
2,240
0,077
3,4
2,212
0,0645
2,9
5o
I p. 100 de glycochc
ilale
2,490
0,075
3,0
2,462
0,0715
2,9
5o
0 , 5 p. 100 de tauroch
olate
2,240
0,117.5
5,2
2,212
0,074
3,3
5o
I p. 100 de laurocholale
2,490
o,i344
5,4
2,462
0,081 5
3,3
5o
1 ,5 p. 100 de taurochi
olate
• 2,740
o,i486
5,4
2,712
0,0765
2,9
Nous constatons donc pour le bacille typhique que le glycocholate n'en
élève pas le rendement, tandis que le taurocholate l'augmente considéra-
blement (5,2 et 5,4 pour loo contre 3,2 pour 100). Pour le bacterium
coli les deux sels ont une influence nettement entravante à peu près dans les
mêmes proportions.
11. — Influence du nulrose et du vert malachite.
Poids
Bacille typhique.
Bacterium coll.
Quantité
Substances ajoutées
de
matière sèche
Poids sec
de
Pour 100
de
Poids sec
de
Pour 100
de
du
liquide.
au
liquide témoin.
avant
la culture.
corps
mirrul)iens.
rende-
ment.
corps
microbiens.
rende-
ment.
5o
5o
I pour 100 de nutrose.
1,896
2,396
o,o855
0,108
4,5
4,5
g
o,o58
o,o55
3,.
2,3
5o j
I pour 100 de nutrose.
os,o3 de vert malachite.
1 2,426
o,o3o
1 ,'i
0,0225
0,9
(') Comptes rendus, 11 mai 1908.
Iin6 ACADEMIE DES SCIENCES.
Nous voyons que le nutrose est, en effet, un bon aliment jiour le bacille
typliique, sans donner un rendement supérieur à celui du liquide témoin,
mais non pas pour le baclerium coli, la quantité de corps microbiens étant
la même dans le milieu qui en contient et dans le liquide témoin. Le vert
malachite, cependant, exerce une influence antiseptique vis-à-vis des deux
germes.
111. Influence des savons biliaires combines au nul rose et au rerl malachite.
— Four examiner l'emploi combiné de la bile, du nutrose et du vert mala-
chite, nous avons fait les expériences suivantes :
Bacille typliique. Bacterium coli.
de Poids sec Pour loo Poids sec Pourioo
Ouanlilé Substances ajoutées matière sèche de de de de
,1,1 au avant corps rende- corps rende-
liquide. li(iuide témoin. la culture, microbiens, ment. nucrobiens. ment.
5o » 1,702 o, 074.5 4,3 0,078 4,5
5o I pour 100 de nutrose. 2,196 0,0984 4,25 0,077 3
5o
o
.•)0
, pour .00 de nutrose. | ,^_gg. ^__^g_ ,g ^^,,, ^^^
1 pour 100 de laurocholale. )
I pour loi) de nutrose. ) „„„ c 1 o „ „q„ 5 î
' , , , , 2,686 0,1 oo5 0,0 0,089 à, 6
1 pour 100 de ^dycocliolate. )
/ I poui- 100 de nutrose. 1
,5o ) 1 pour loode laurocholate. 2,699 o,oi45 o,5 0,098 8,5
( 0^,01 5 de verl malachite. /
I 1 pour 100 de nutrose. .
5o ' 1 pour 100 de glycocholate. 2,690 o,oi.5o o,5 0,081 3,o
' os,oi5 de vert malacliile. ,
5o I pour 100 de laurocholale. 2,286 0,107 ^'~ o,o635 2,8
I pour 100 de glvcocholale. 2,269 o,o65 2,9 0,067 2,95
I pour 100 de taurocholate. ) - .' a ,
■^ , , ,. f 2,290 0,011 0,0 0,0710 .5,1
os,oio de verl malachite. )
I pour 100 de glycocholate. ) o' r ^ ^ ^ar.^ "î r>
^ ° •' . ^ 2,284 0,016 0,0 0,0090 i,o
os, 01 5 de verl malachite.
00
;)0
Ces expériences continuent donc pleinement les résultats antérieurs, à
savoir que le nutrose est un bon aliment pour le bacille typliique, mais n'en
élève pas la récolle microbienne; que le taurocholate en favorise sensible-
ment la croissance, tandis que le glycocholate la gène aussi notablement;
que, enfin, le vert malachite est nettement antiseptique pour le bacille
typliique, à la dilution de i : 33'3'3.
Quant au bacterium coli. le taurocholate, aussi bien que le glycocholate
SÉANCE DU l"' JUIN 1908. II77
de soude, en gène la croissance; le nutrose ne lui convient pas comme ali-
ment, le rendement étant le même, comme si le nutrose n'était pas présent;
le vert malachite, enfin, au moins à la dose de i : 3333, n'est pas à même de
renforcer l'action gênante exercée par les sels biliaires.
BACTÉRIOLOGIE. — Utilisation des solutions salines concentrées à la différen-
ciation des Bactériacées. Séparation de Bacillus typhosus de Bacterium
coli. JNote de M. A. Gcii.LEM.iRD, présentée par M. E. Roux.
Bien qu'un certain nombre de travaux concernant l'action des solutions
salines sur le développement des Bactéries aient été publiés au cours de ces
dernières années, on n'a pas jusqu'ici cherché à étudier le mode d'action de
ces solutions pour en tirer un moyen de différenciation des espèces qui,
possédant les mêmes caractères morphologiques avec des propriétés phy-
siologiques voisines, sont d'une détermination délicate et incertaine. Cepen-
dant les essais méthodiques que j'ai entrepris sur cette question m'ont
montré que l'addition des sels neutres en proportion notable aux milieux
de culture, en modifiant totalement et en des sens divers la manière d'être
des microorganismes, peut devenir une importante ressource de l'analyse
bactériologique.
En cherchant un procédé pour séparer liacillus typhosus de Bacterium coli
qui sont, comme on le sait, très difficiles à isoler lorsqu'ils végètent en-
semble dans le même milieu, j'eus l'idée de mesurer leur résistance particu-
lière à la tension osmotique en additionnant le milieu de culture d'un sel
alcalin dans des proportions variées et croissantes. Or je constatai que, si
l'on ajoute 20 pour 100 de sulfate de soude, par exemple, au bouillon
normal employé couramment en Bactériologie, Bacillus typhosus se déve-
loppe à la manière ordinaire, c'est-à-dire en troublant uniformément le
bouillon, tandis que Bacterium coli cultive en produisant de nombreux flo-
cons qui restent d'abord en suspension dans le liquide demeuré clair, puis
se réunissent au fond du tube où ils s'agglomèrent en formant un dépôt
compact, difficilement dissociable par l'agitation. Le caractère de cette
culture est donc tout difl'érent du développement normal, lequel est iden-
tique à celui de Bacillus typhosus : on a de ce fait une véritalile différencia-
tion qualitative et il m'a paru intéressant de comparer l'action des autres
sels alcalins ou alcalino-terreux.
j I -M ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'ensemble de ces recherches m'a conduit à des résultats dont voici le
résumé sommaire :
1° Parmi les sels de sodium, ce sont principalement les sulfates et les phosphates
qui impriment au développement de la bactérie cette modification anormale : la forme
floconneuse et a<,'glutinée.
2° Les chlorures et les nitrates n'ont pas d'influence appréciable sur le caractère de
la culture.
3" En utilisant les sels de magnésium, de potassium, d'ammonium, on retrouve les
mêmes conséquences: les sulfates et les phosphates agissent nettement sur Bacterium
coll. tandis que les chlorures et les nitrates n'ont qu'une influence très vague.
Dans cette série d'expériences, on doit donc conclure que, parmi les deux groupe-
ments qui rentrent dans la constitution du sel, c'est l'acide qui impressionne la bac-
térie et que la particularité d'action se fait sentir lorsque cet acide est polyatomique.
4" Les non-électrolytes, tels que les sucres (glucose, lactose, saccharose), ne modi-
fient |)as l'aspect de la culture.
Toutesces substances ont été essayées jusqu'à la concentration maximum où pouvaient
se développer les bactéries, soit dans ce cas, approximativement et d'une manière géné-
rale, I molécule-gramme dissoute dans looo""'. Cependant, sous cette tension, la cul-
ture est lente et peu abondante; pratiquement, il est préférable de se servir d'une
concentration égale à | M.
J'ai essayé de classer, avec ce procédé de différenciation, les espèces
bactériennes du groupe paratyphique; voici les résultats que j'ai obtenus :
Ont donné la réaction du colibacille (culture floconneuse) :
Le paratyphique A de Bryon-Kayser;
Le bacille de Gfertner (Bacillus entendis).
Se sont comportés comme le bacille d'Eberth (culture trouble, homo-
gène) :
Le paratyphique B de Schottmtiller;
Le bacille d'Achard (bacille de la psittacose) (').
Mais l'action des sels polyvalents ne constitue pas seulement un moyen
de différenciation quahtative : on peut l'utiliser avec succès à la séparation
des Bactériacées appartenant aux deux groupes différents. Je dois rappeler
ici qu'on a proposé un nombre considérable de méthodes pour isoler
Bacillus typhosus de Bacterium coli et que ces méthodes ont souvent donné
des résultais contradictoires; le dispositif que je préconise permet de séparer
(') Les cultures types, provenant de la coUeclion de l'Institut Pasteur, m'ont été
choisies avec beaucoup d'obligeance par M. le D'' Binot.
SÉANCE DU !"■ JUIN ir)o8. I17I)
infaillibloinenl le premier du second. Le voici dans sa simplicité : dans un
tube en U on pousse un tampon d'ouate hydrophile dans l'une des branches
jusqu'à la naissance de la courbure, puis on remplit le tube à moitié avec
du bouillon contenant 10 pour loo de sulfate d'ammonium, on stérilise et
l'on ensemence dans l'autre branche avec une petite quantité du milieu où
végètent les deux microbes. (_)n porte le tube à l'étuve et, aussitôt qu'on
aperçoit un trouble se manifester au-dessus de la bourre de colon (soit
après 2-''[ ou 30 heures), on peut être certain que le bacille d'Eberth se
trouve en culture pure dans cette partie du IuIjo, tandis que le colibacille
est resté aggloméré dans la courbure : il est facile de vérifier ce fait par
l'épreuve du bouillon lactose. Or, la sûreté de ce procédé est telle que
jamais je n'ai noté d'insuccès dans les très nombreux essais que j'ai entre-
pris, même en ensemençant des traces du bacille de la fièvre typhoïde au
milieu de doses massives de la bactérie du côlon.
GÉOLOGIE. — Sur la présence de grés à Hippiniles, à Vence { Alpes-Maritimes) .
JNote de M. V. Paqiier, présentée par M. H. Douvillé.
On sait que le faciès marno-calcaire à Céphalopodes, Tnocérames et
Micrasters, sous lequel le Crétacé supérieur est le plus largement représenté
dans les Alpes-Maritimes et les Basses-Alpes, correspond à la partie
médiane du géosynclinal alpin; il s'observe dans tout son développement
aux environs de Nice et de Menton et de là se suit vers le Nord par Puget-
Théniers et Saint-André.
Au Sud-Ouest, dans la zone marginale en bordure du massif des Maures
cl de l'Eslérel et de leur prolongement vers le Nord-Ouest, on trouve au
contraire, à Beynes, Sainl-Thiens, près Casiellane et jusque près d'Escra-
gnoUes, une formation de faciès néritique renfermant à sa base une faune
turonienne bien connue, celle d'Lchaux. (juant au faciès à lludistes, il ne
se rencontre qu'en un point, en Italie, au voisinage du col de l'Argentière
où .\L Portis a signalé une faune santonicnne à Uippurites Mouliiisi a\x voi-
sinage du massif du Mercanlour.
Jusqu'à ce jour, entre (irasse, Nice et la mer, on ne connaissait, d'une
façon certaine, aucun aflleurement de Crétacé supérieur, quand l'explora-
tion des environs de Vence (Alpes-Maritimes), m'a montré qu'au-dessus
C. l:., lons, ," Semestre. (T. CXLVI, N° 22.) l55
Il8o ACADÉMIE DES SCIENCES.
du Cénomanien il existait, en un point, du Crétacé supérieur à Rudistes
dont la présence avait jusqu'ici échappe à toutes les investigations.
En effet, à a*"" au sud de celle ville, la route de Gagnes permet de relever une
succession qui, complétée par l'examen de la rive gauche du ravin du Subéran, montre
que, sur les calcaires blanc-? du i'ortlandien corrodés et perforés, repose directement
le Cénomanien à Oslrea coliiinha Lk. et Orhitolina conca^'a Lk. A ces assises
marno-calcaires succèdent des grès et surtout des calcaires gréseux durs, légèrement
fflauconieux. dont les derniers bancs renferment de nombreuses Turritelles et des
Lamellibranches malheureusement impossibles à dégager. Au-dessus de ce niveau on
peut remarquer le long de la roule, à partir du pont des Soupirs, en monlant, des grès
"lauconieux assez durs, parfois riches en grains de ipiartz et en débris d'Huîtres, puis
un gros banc de grès grossier jaunâtre, friable par |ilaces : c'est là iju'onl été recueillis
Hijiparites Reqaiani et des Acléouelles.
Ce banc.<|ui déi)uteparun lit de galets de i|uartz, renferme à son souiinel des débris
du Cénomanien sous-jacent ; sa puissance est de 3™ au niveau de la roule, mais en
hauteur il s'amincit très rapidement. Il est surmonté par une assise de sables glauco-
nieux sur laquelle repose, en discordance sensible, une brèche déjà éocène, à éléments
volumineux et peu anguleux, puis des grès et enlin des calcaires lacustres supportant
à leur lour le INunimulitique à Orlhophiagmina sella.
Les Hippurites signalées plus haut sont assez fréquentes vu l'exiguïté du
gisoinent, mais toutes sont dépourvues de leur valve supérieure. Elles
oftVent une valve inférieure ornée de costules anguleuses un peu espacées;
l'arête cardinale, large et courte, est nettement tronquée et excavée à son
extrémité. Le premier pilier est court et robuste, le second plus allongé et plus
mince, à peine pincé légèrement chez certains individus, sans être jamais
pédicule. Un exemplaire de taille plus considérable par la longueur et la
minceur de son second pilier annoncerait déjà //. Malheroni Yionv ., mais
tous les autres correspondent assez exactement, par l'ensemble de leurs
caractères, à llipjmritcs {HippuriteUa) resec/us Deïv. (H. Reqideni Math). A
côté des Hippurites j'ai recueilli une valve inférieure fixée de (îyropleuridé
qui, par son mode d'enroulement et surtout parla disposition de son appa-
reil myocardinal, est en tout point semblable aux valves analogues quon
recueille dans les grès d"Ucl)aux et de Mornas et qui paraissent avoir appar-
tenu à un Plagioptychus voisin de P. Arnaudi Douv., du Turonien. Entin,
on rencontre assez fréquemment des Acléonelles de taille moyenne, peu
déterminables. La faune des grès à Rudistes de ^'ence permet donc de les
rapprocher des grès d'Uchaux et fixe leiir place au sommet du Turonien.
C'est également à cel élage qu'il convient de rapporter, sans préciser davan-
SÉANCE DU 1'-'' JUIN 1908. Il8[
tage, les calcaires à Tuiritelles et à faune lUMilique sous-jaccnls qui sont à
divers titres tout à fait analogues à ceux des environs de Castellane et
d'EscragnoUes.
Ainsi donc, sur le bord du géosynclinal al[iin, aux environs de ^ ence, un
mouvement de reirait s'est dessiné avec le début du Crétacé supérieur,
marqué par rétablissement du faciès détritic[ue. Ces tendances s'accentuent
encore, si bien ijue vers la (in du ïuronien, grâce à la proximité de la côte
du massif émergé sur l'emplacement des Maures et de l'Estérel, les condi-
tions de fail)ie profondeur cl de température nécessaires aux Rudistes se
trouvent réalisées, les Hippurites s'établissent alors et une faune mésogéenne
parvient ainsi à vivre un instant sur le bord de la mer alpine à faune septen-
trionale.
GÉOLOGIE. — Sur les terrains crétacés et tertiaires de la région de Constantine
(^Algérie). \ote de M. E. Joleaud, présentée par M. Douvillé.
Les monts de Constantine, entre lesquels s'intercalent d'importantes
dépressions argileuses, sont situés au sud de la chaîne numidique et au
nord des hautes plaines des Onled Abd en NOur.
Le Crétacé, VEocène inférieur el moyen y ollrent deux séries de faciès :
Le Barrêniieii de la série A, déjà connu du Djebel Ouacli et de l'Aklial, par les
travaux de MM. Sayn, Ficheur et A. Joleaud, retrouvé par nous au i\Linsoiira. à liorfen,
à Bordj Saliatli, est caractérisé par l'ulchelHa Snuvngcaui, ffolcodiscas nietainorplii-
cus. L'A//lie/i intimement lié à l'étage précédent, nous a présenté, dans les niérues
localités, Macroscaphiles slrialisidcatus, Ptychoccras lœt-e. VAIbien. le Cénorna-
nien, le Titronien, le Sénonicii semblent représentés par la série marneuse qui sur-
monte l'Aptien sur ces divers points. \JEocène inférieur renferme fies marnes noires
et des calcaires à silex. La partie inférieure de t'I-Jucène moyen comporte, dans le
Djebel Ouach, des marnes, des calcaires marneux et des brèches à petites Nummulites.
Au l\éoconiien de la série H correspondraienl, d'après ^L Ficheur, les calcaires
dolomitiques de l'Âkhal. h'Aptien, probablement aussi le Barréniien et VAlbien,
seraient représentés dans les calcaires du Karkara, du Ivelal, de TOum Settas, où nous
avons rencontré, vers la base, lleteraster oblongus, dans la partie moyenne, Oslrea
cf. aquila el de petites Toucasia, au sommet des (kprinidés. Le Cénomanien du. Sidi
Mcid est formé par des calcaii-es à Caprinula Boissyi, et le Turonien par des calcaires
à Hippurites prœpetrocoriensis. IJ'Emschérien se reconnaît dans le ClieLtaba, à ses
calcaires en dalles à Micraster brevis. Le Cainpanien est caractérisé |iar des marnes
noires, où nous avons trouvé, au Chettaba, au Kelal, à Sidi .Mcid, au Mansoura, à
1,82 ACADEMIE DES SCIENCES.
rOuled Sellem, Bolùaster rerrucosus, Thecidium papillalum. Le Maeslriclilien oflfie,
au sud-est de Gonstaïuiiie, des maino-oalcaires ;^ris, avec bans gréseux, comparables
au Sénonlen supérieur de la Grande Kabylie; dans le Cheltaba se développent, sensi-
Ijleuienl au même niveau, des calcaires à Inocérames. A Vliocène inférieur peuvent
être rapportés les argiles noires ;'i Térébralulines et les calcaires phosphatés du Kelal,
de rOuin Sellas, d'Ain el Bey. A Vliocène moyen correspondraient les marnes jaunes
à Ostrea stricliplicata de (nieilar el Aïch.
Les grès de VÉocène supérieur el de VOligocène inférieur sont idenli(|aes à ceu\
de la chaîne nuraidique. A IJouaciied el à Mila, \L l'icheur a trouvé Polamides gib-
Irerosus, de VOliffocène supérieur de Gaas, dans des argiles subordonnées à des pou-
dingues rouges qui devraient èlre attribués, d'après ce savant, à VAipiitanien. N'ous
avons reconnu la présence, au-dessus de ceux-ci, des argiles à Hélices denléesdu Poly-
gone, <|ui, par leur faune, sonl identiques au Torlonien de la Tafna. Au même étage
semblent devoir être rapportées, en raison de leurs caractères paléontologiques, les
argiles à Ostrea crassissima de Mila et les argiles à Unio Dubocip du Smendou. Au
sommet de la série miocène, nous avons observé, partout, aux environs de Constantine,
des brèches el limons rouges, analogues au Pontien du sud-est de la France. Le Plio-
cène inférieur est représenté par les calcaires à Leucochroa subseniperi, le Pliocène
supérieur par les sables à Elephas meridionalis, les alknions el les travertins des
plateaux.
La iner n"a donc cessé d'occuper la région jusqu'à rOligocène inférieur.
Mais, dès l'Oligocène supérieur, les monts de Constantine acquièrent les
traits essentiels de leur orographie; aussi les lacs, les lagunes el les mers de
la fin du Tertiaire y restèrent-ils localisés dans des cuvettes ou dans des che-
naux, correspondant à l'emplacement des dépressions ou des vallées actuelles.
Le dél)laiement de ces dernières par les eaux courantes semble avoir com-
mencé vers le milieu de la période sicilienne, immédiatement après le dépôt
des travertins du Mansoura, lesquels sonl intimement liés aux sables à Ele-
phas mendiona/is.
HYDROLOGIE. — De l'emploi de iacoustéle de Dagiiin pour la recherche
des bruits souterrains. Note(')de MM. F. Diêxert, A. Guili.eud
el Makrec, transmise par M. Michel Lévy.
Le problème de la découverte des courants souterrains est d'une impor-
tance capitale; il est loin d'être résolu scientifiquement.
{') l'veçue dans la séance du ?.5 mai 1908.
SÉANCE DU l"' JLÎIX 1908. I l83
Des empiriques, d'ils sou/ tiers, prétendent indiquer les endroits où l'on peut trouvir
de l'eau souterraine; noais aucun n'a, à notre connaissance, indiqué le parcours d'un
courant souterrain. Tous se cantonnent à désigner un point particulier, comme si,
dans la nature, l'eau se trouvait localisée jtar |)laces à la façon des taches d'huile. Les
explorations spéléologiques ont montré l'existence de vrais courants souterrains et il
est bien étonnant que, s'il est bien vrai que les sourciers aient le pouvoir de discernei'
l'eau souterraine, aucun n'ait eu le pouvoir d'indiquer la trace d'un courant. C'est
pourquoi il y a lieu, pour l'instant, d'être très réservé sur le pouvoir des sourciers, et,
s'il existe, il semble ne devoir s'exercer que dans des conditions toutes paiticii-
lières.
Depuis plusieurs mois, nous nous sommes attaqués à ce diflicile problème
de la reconnaissance des courants souterrains. Mous indiquons aujourd'liui
le procédé (pii nous parait assez pratique, quoique très insuflisani, pour
essayer de résoudre le problème posé, au moyen de Tacoustèle de Daguin,
que nous a prêté très obligeamment la maison Ducretet.
L'acoustèle de Daguin n'est autre (juun cornet acoustique niimi, dans
son intérieur, et à sa partie inférieure, d'un petit cône plein dont la base
regarde la partie étroite du coi^iet acoustique.
Cet instrument doit être entouré d'une gaine spéciale pour empêcher
l'air extérieur de produire un bruit en venant souffler contre cet instrument.
Sans cette modification le bruit qu'on entend est celui qu'on clierche ii
discerner dans le sol et [)roduit par les eaux soutei'raines.
Au moyen de cet acoustèle modifié, on peut entendre, dans certaines
circonstances, le bruit pnKluit par les eaux souterraines.
On creuse un trou de 20*-''" à 3o^'"' dans le sol, on enfouit la base de cet
instrument et l'on porte l'embouchure à l'oreille. Le bruit de l'eau sou-
terraine est continu et ressemble à celui du vent soufflant dans une forêt.
(^e bruit semble ne bien s'entendre que lorsque l'eau souterraine tombe
dans une galerie. L'air de la galerie résonne et facilite, eu le renforçant,
la propagation de Ponde sonore.
Au Puits Bottin, près de Villeneuve-sur-Yonne, on entendait nettement
le courant souterrain en été. Lors des hautes eaux, la galerie souterraine
s'était très probablement remplie et l'acouslèle ne donnait aucun son facile
à discerner.
Sur une galerie de caplation située à 2'" au-dessous du sol, à Noé, on
entend encore parfaitement le bruit souterrain en se portant, sur le sol, à
.)o"' de chaque côté de la galerie.
L'acoustèle de Daguin, modifié par nous, peut donc servir, dans certaines
ilJ^'l ACADÉMIE DES SCIENCES.
circonstances toutes particulières, à la recherche de Teau là où il y a uni-
petite chute d'eau dans une galerie souterraine, celle-ci servant de chambre
(le résonance, (".et instrument est plus portatif et ])lus praticjue que les
microphones sensibles, dont aucun de nous a donné de lions résultats: il ne
peut malheureusement indiquer tous les endroits où il y a un courant sou-
Icrrain. Il n'est peut-être pas plus parfait (jue le sourcier, mais il est plus
scientifique.
OCÉANOGRAPHIE. — De l'influence du vent clans le remplissage dit lit
de l Océan. Note de M. Thoilet.
Les wrands fonds marins sont composés en proportions variables de trois
éléments principaux : foraminifères surtout calcaires, tombés de la surface,
argile et grains minéraux. Ces derniers sont en partie d'origine manifeste-
ment volcanique comme la ponce, l'obsidienne, le péridot, le pyroxène et
ils proviennent des volcans sus-marins et sous-marins, dont les études océa-
nographiques tendent à augmenter de plus en plus le rôle dans la formation
du sol de rOcéan. D'autres grains peuvent avoir une origine volcanique ou
non volcanique. Enlin on reconnaît parmi eux la présence constante de
grains de quartz, airondis. émoussés ou anguleux, dont les dimensions
varient depuis l'exlrème liuiile de visibilité au micioscope et dont l'origine
n"est certainement pas volcanique. On ne saurait pas davantage leur assi-
gner une origine sous-marine et, comme les courants assez puissants pour
opérer des transports ne se font sentir qu'à une faible profondeur et que les
abîmes sont normalement dans un calme complet, il n'est pas possible d'at-
tribuer leur présence à un charriage sur le fond depuis le bord des conti-
nents. Ces grains ((uartzeux constituent au moins plusieurs centièmes du
poids total des échantillons ; ils en atteignent parfois le tiers et leurs dimen-
sions sont loin d'être toujours uniformes.
.le suis conduit à admettre que ces grains de quartz proviennent des conti-
nents et sont apportés par les vents sur la surface entière de l'Océan. Ils
tombent à Teau et descendent sur le sol sous-marin par une chute sensi-
blement verticale.
Les faits d'observation directe abondent: poussières à bord des navires
éloignés de toute côte, Cartes de pluies de poussières du Sahara sur l'Atlan-
SÉANCE DU I" JUIN 1908. I 1 85
tique, distrihution constatée sur d'immenses espaces du globe de cendres
volcaniques de provenance connue.
Pour apporter la sanction de la synthèse expérimentale à l'hypothèse,
j'ai complété en les précisant des expériences que j'avais faites autrefois sur
la mesure de la vitesse des courants d'air susceptibles de transporter des
grains de quartz de dimensions déterminées. Le procédé expérimental
consistait à mesurer les dimensions moyennes de diverses catégories de ■
grains de quartz hyalin, dont chacune avait été entraînée à travers un tube
vertical de diamètre connu par un courant d'air régulier amenant par unité
de temps un volume d'air exactement cubé.
Les résultats des mesures sont consignés sur le Tableau suivant, où les
nombres ronds de vitesse de vent par seconde ont été interpolés graphi-
quement :
\ont. \ent. Vent,
vitesse — Vitesse — Vitesse —
du vent Diamètre ^c)tatio^ dii vent Diamètre Notation du vent Diamètre Notation
par des de par des de par des " de
seconde. crains, l'.eaufort. seconde. grains, licaufort. seconde. grains. licauforl.
III itiin m mm m mm
0,00 0,00 i 4>3o 0,35 , 7>7" 0,63 \ jolie
o,.5o 0,0/1 . , 4,75 o,3q j 8,00 0,60 ( brise
1 , 00 0 , 08 ' 5 , 00 o , /i 1 f 3 8,10 o , 65
j i . petite I a
2,00 0,16 ■ presque .t,6o 0.47 1 l>rise 9,00 o,-'i bonnebrise
) calme l i
2,95 0,24 J 6,00 0,49 I 10,00 0,81 I
3,00 0,25 1 2 6,3o 0,53 j ^ 11,00 0,89 I 6
3,60 o,3i / légère 6,93 o,56 f . ^ 12,00 0,97 ) bon frais
l l!)rise [ / 7
4,00 0,33 I 7,00 0,57 \ brise i3,oo 1,0.) • . r •
^ ' I ' j ) gi'and irais
En se reportant aux documents météorologiques et en particulier aux
Cartes de Simart et de Brault, on constate qu'il n'est aucun espace de l'Océan
qui ne soit balayé par des vents doués d'une vitesse de i'" par seconde suffi-
sante pour transporter la presque totalité des grains de quartz dont on a
estimé la dimension moyenne, dans les vases et les argiles des grands fonds,
à o""°,o8 environ. C'est le temps réputé « calme « par les marins et noté o
d'après l'échelle de Beaufort. Les courants aériens sont d'autant plus en
état d'effectuer le transport de ces grains sableux qu'on a calculé qu'un
grêlon de 5""™ de diamètre pouvait être soutenu dans l'air par un vent ayant
Il 86 ACADEMIE DES SCIENCES.
une vitesse de lo'" par seconde, un grêlon de lo""" par un vent de i5'", un
grêlon de 20""" par un vent de 20'" à 26'", vitesses bien inférieures à celles
qu'indique le Tableau pour un grain quartzcux de môme diamètre. On se
rappelle l'éruption du Krakatoa dont les cendres sont restées plusieurs jours
dans les hautes régions de l'atmosphère et ont fait plusieurs fois le tour de
la Terre.
Le Tableau permellrail dans certains cas, d'après la dimension des grains
de quartz extraits d'un calcaire, de préjuger de la vitesse et du régime des
vents ayant régné aux lointaines époques géologiques, alors que le calcaire
se déposait au fond des eaux.
l'^n définitive, il y a lieu de penser qu'on n'a pas jusqu'à présent accordé
aux phénomènes de déilation toute l'importance qu'ils méritent dans le rem-
plissage du lit océanique aussi bien actuellement que pendant la durée des
âges géologiques.
GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Conlribution à l'étude du La/idivassrr
et de la l'allée de Davos. Note ( ' ) de M. Gabriel Eisenmiî.ngek.
Le Professeur A. Heim, dans son Ouvrage Untersuchungen iïber dein
Mechanismiis der Gebirgsbildting. a émis l'hypothèse que le Laiidwasser,
(pii emporte aujourd'hui vers l'Albula les eaux du lac de Davos, s'est étendu
autrefois beaucoup plus au Nord et qu'il trouvait son origine dans la
Schlappina et la Sardaca, affluents actuels de la Landquart. La Landquarl,
qui traverse aujourd'hui la belle vallée du Pruligau, aurait coupé le mur
rocheux entre le Màdrishorn et le Casannaspitz et serait venue capturer,
par érosion régressive, les eaux de tête du Landwasser. L'hypothèse de la
capture du Landwasser par la Landquart a été acceptée et le lac de Davos
est généralement regardé comme un lac de capture.
Le but de cette Note est de montrer que l'hypothèse de Heim ne peut
être soutenue, que la direction de l'écoulement actuel des eaux dans la
vallée de Davos, au sud du lac, est précisément l'inverse de ce qu'elle était
autrefois, enfin que le lac de Davos n'est pas un lac de capture, mais, au
contraire, un lac de barrage morainiquc.
(') Uecue dans la séance du t5 mai 1908.
SÉANCE DU I''' JUIN I90M. I I 87
Tout d'abord l'hypothèse d'une capture du Landwasser par la Landquart
ne peut être acceptée sans difficultés. Si le Landwasser a reçu primitive-
ment, par la Schlappina et la Landquart de Monbiel, les eaux de glaciers
étendus, il a dû creuser considérablement son lit et il paraît difficile qu'un
affluent du Rhin, alors privé de ses eaux de tète actuelles, ait pu capturer
son puissant adversaire qui coulait plus bas que lui.
L'étude de la vallée de Davos m'a permis de reconnaître que cette vallée
a été comblée par des matériaux morainiques et que l'épaisseur des allu-
vions est telle que le Landwasser n'est pas encore arrivé à déblayer son Ut.
D'autre part le bombement de Wolfgang (cote i634), qui est le point cul-
minant de la vallée et à partir duquel les eaux actuelles coulent dans deux
directions opposées, n'est pas formé de roche en place, mais bien de maté-
riaux déposés par les glaciers de la grande période glaciaire. Il en résulte
que, depuis cette époque, et en raison de l'abondance des matériaux de
comblement, les conditions topographiques de la vallée de Davos ont été
changées, et dès lors il se peut que l'inclinaison actuelle de la vallée de
Davos, au sud du lac, ne soit pas l'inclinaison primitive.
En recherchant les moraines abandonnées sur les versants, j'ai constaté
que leur altitude va en diminuant à mesure qu'on s'avance vers le Nord,
donc la glace s'est déplacée du Sud vers le Nord et c'est dans la même
direction que devait se faire primitivement l'écoulement des eaux de la
vallée de Davos. Enfin j'ai reconnu que le lac de Davos, qui s'est autrefois
étendu jusqu'à Frauenkirch (longueur de 8""° à 9''°" au lieu de i'^"',4 actuel-
lement), est compris entre deux barres morainiques : celle de Wolfang au
Nord et celle de Frauenkirch au Sud.
Ces observations complètent celles de Vaughan Jennings, qui a établi
que le fond du lac de Davos est plus bas que le lit du Landwasser à Glaris
(Q. J. ofGeolog. Society, 1898), ce qui était déjà en opposition avec les vues
de Heim.
L'étude de la vallée de Davos m'a conduit aux résultats suivants :
1° Le Landwasser primitif devait prendre sa source non pas à la tête de la vallée de
la Schlappina, comme le prétend Heim, mais bien dans la vallée même de Davos, un
peu au nord de la gorge actuelle Die Zïige. Il s'écoulait vers le Pràligau emportant les
eaux de ses affluents : le Serlig, la Dischma, la Fluela, puis de l'Est à l'Ouest vers le
Rliin, en suivant le cours de la Landquart.
2° L'arrêt des eaux, sous forme lacustre résulte de l'abondance des matériaux déposés
par les glaciers de la grande extension. 11 ne s'agit aonc nullement d'une capture ana-
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 22.) Ï30
IlS8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Icue à celles que je signalais dans une Noie précédente ( ' ), ni dun Jac ayant même
origine que ceux de la Maloggia.
3" L'écoulement des eaux lacustres s'est fait vers le Sud, probablement par suite de
la rupture de la barrière méridionale. Il faut remarquer en outre que le torrent de
Jennisberg, profitant de l'abaissement du niveau de base de l'Albula qui creusait la
gorge du Schyn, a creusé, à l'extrémité de la vallée de Davos, la profonde gorge de
Wiesen et a ainsi offert une issue facile aux eaux du lac. Le départ des eaux lacustres
est d'ailleurs récent : la tourbe de l'extrémité méridionale du lac est moderne.
Ainsi la capture du Landwasser par la Landquart semble bien ne s'être
jamais produite. La Landquart supérieure s'est toujours écoulée vers le
Priitigau, mais elle recevait comme affluent le Landwasser, qui drainait la
vallée de Davos du Sud au Nord. La nouvelle direction des eaux dans cette
vallée est une conséquence du comblement de la vallée après le départ des
},daces et de l'érosion régressive d'un affluent de l'Albula. Ce système hydro-
graphique primitif était dès lors tout à fait analogue à celui de la Plessur
actuelle.
M. ItiiHMv adresse une Noie Sur une propriété nouvelle du problème des
deux corps.
M. A. lloBvx adresse une Note intitulée : Remplacement de ioxhydrile de
quelques alcools aromatiques par des restes méthylémques .
La séance est levée à 4 heures.
BULLE'IIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance ou i"' juin 1908.
Fossiles de Patagonie. De L'Économie dans la Nature, par A. Gaudry. (Extr. des
Annales de Paléontologie, t. III, 1908.) Paris, Masson et C'''; 1 fasc. in-4".
(Hommage de l'auteur.)
(') Comptes rendus. 4 mai 1908, p. 947-9^*^.
SÉANCE DU I^"' JUIN 1908 I189
Les rampes critiques en automobile, par Ch. Lallemand. (Extr des Comptes
rendus de l' Association française pour l'avancement des sciences; Congrès de
Reims, 1907.) Paris; 1 fasc. in-8°.
L'avenir des continents, par Gh. Lallemaî^d. ( Extr. du Bulletin de la Société astro-
nomique de France, mai 1908.) Paris; 1 fasc. in-8°.
Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-
Lettres du département de l'Aube: 3* série, t. XLIV, année 1907. Troyes, Paul
Nouai; I vol. in-S".
Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne; 4° série,
t. X, année rgoô. Auxerre, 190S; i vol. in-8".
Bulletin de la Société industrielle de Rouen; 36" année, n" 1, janvier-février igo8;
I fasc. in-4°.
Untersuchungen des Lichtwechsels eigner vcrànderliclier Sterne vom Algol-
typus, von K. Graff. {Mitteilungen der Hamburger Sternwarte; Ni il.) Hambourg,
1907 ; I fasc. in-S".
The observer' s Hand.book; a new and revised édition of D'' R.-M. Scott's Instruc-
tions in the of meteorological instruments. Loîidres, Meteorologicai Office, 1908;
I fasc. in-8°.
Eine neue Tonschrift von K.-M. B^ssler. {Deutsche Sàngerzeitun*g « Die Ton-
kunst »; 1908, n» 11, p. 1 19-121, et n" 12, p. 172.) Berlin; 2 fasc. in-S".
Travaux de la Section géologique du Cabinet de Sa Majesté; t. Vlll, livr. 1.
Saint-Pétersbourg, 1908; 1 vol. in-8°.
The Journal of tropical veterinary science : t. 111, d° 2, 1908. Calcutta, Zhacker,
Spink et C'=; i fasc. in-8°.
Sitzungsberichte der kôniglich preussischen Akademie der Wissenschaften; 1908,
I-XXIII. Berlin, Georg Reiraer,- 12 fasc. in-4°.
Estado de Sào-Paulo. Dados climatologicos; 2« série, n'>2. Sào-Paulo (Brésil), 1907;
I fasc. in-8°.
Revista del Archiva y de la Biblioteca nacional de Honduras; tomo IV,
ontregas 1-4. Tegucigalpa, 1907; 2 fasc. in-4''.
1,Q0 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ERRATA.
(Séance du 4 mai 1908.)
Page 950, ligne 8, au lieu de Présenté par M. Haller, lisez Présenté par M. Amagat.
(Séance du 18 mai 1908.)
Note de M. Limb, Auto-excitation d'un alternateur triphasé au moyen
de soupapes électrolytiques :
Page 1016, ligne 2, au lien de par une source, lise: à une source.
Même page, ligne 19, au lieu de au circuit, lise: du circuit.
(Séance du 2.5 mai 1908.)
Note de M. A. Kart, Sur la triboluminescence des substances minérales :
Page 1106, ligne 10, au lieu de Iriconium, lisez zirconium.
Page 1128, ligne 5 en remontant, au lieu de Amann, Usez Amaks.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n° 55.
Depuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dinranche. Ils forment, à la fin de l'année, dea. volumes .n-4» Deu,
t part Tr::^:^' '"'^' '" ""■'"^' """ ''' ''''' ''''''''''' '-' "^"^^ ^■^^^--- '---- =''^^- -lum;. L-abonneZû est annue,
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_^ Paris : 30 fr. - Départements: 40 fr. - Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
tger
Ml.
chez Messieurs ;
fera Ferran frères.
Chaix.
!/?«'■ j Jourdan,
Ruir.
niens Courtin-Hecquet.
( GermaÎQ et Grassin
( Siraudeau.
■yonne Jérôme.
"ançon Marion.
/ Ferel.
rdeaux Laurens.
' Muller (G.)
urges Renaud.
Derrien.
F. Robert.
Le Borgne.
' Uzel frères.
3n Jouan.
■^mbéry Dardel et Bouvier.
I Henry.
' Marguerie.
Delaunay.
Bouy.
Groffier.
Ratel.
Rey.
'.st.
( :
Lorient.
Lyon.
Marseille . . .
Montpellier .
Moulins ....
Nancy .
Nantes .
trbourg
rniont- Ferr . .
on.
Nice
Ni mes. . .
Orléans .
Poitiers.
Bennes . . . .
Poche/ort .
Pouen
ILauverjat.
Degez.
noble .
Drevet.
Gratier et C''.
Rochelle Fouclier.
W/-e |Bourdignon
Dombre.
Tallandier.
Giard.
S'-É tienne .
Toulon ....
Toulouse .
Tours .
Valenciennés
cliez Messieurs :
Baumal.
M°" Texier.
Cumin et Masson.
1 Georg.
Phily.
Maloine.
Vitte. '
Ruât.
Valat.
Goulet et fils.
Martial Place.
Buvignier.
Grosjean-Maupin.
Wagner et Lambert.
Dugas.
Veloppé.
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Appy,
Debroas-Duplan.
Loddé.
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Plilion et Hommaia.
Girard (M"").
Langlois.
Lestringant.
Chevalier.
Figard.
Al té.
Gimet.
Privât.
Boisselier.
Péricat.
Bousrez.
Giard.
Lemaitre.
On souscrit à l'étranger.
Berlin .
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Amsterdam | Peikema Caarel
( sen et G''.
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
Asher et C'".
Friedlander et fils.
Kuhl.
Mayer et Muller.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
iLamertin.
Mayolez et Audiarte
Lebégue et C''.
( Sotchek et C".
^"carest j Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et G".
Christiania Cammermeyer.
Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Gènes Beuf.
i Eggimann.
Genève j Georg.
( Burckhardt.
La Haye Belinfante frères.
Payol et C^".
Lausanne Rouge.
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Leipzig / Lorentz.
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f '
Londres .
IDul
■ I Hac
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Dulau.
ichette et C''
' Nutt.
Luxembourg .... y. Bilok.
/ Ruiz et C".
Romo.
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F. Fé.
Bocca frères.
Hœpli.
Madrid.
Milan . .
Moscou .
Naples .
New- York .
Odessa
Oxford
Palerme
Porto
Prague
Rio-Janeiro
Rome.
Rotterdam .
Stockholm .
S'-Pe'tersboarg .
Turin ,
Liège .
Voss.
I Desoer.
' Gnusé.
Varsovie .
Vérone . .
Viennes.
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Tastevin.
Marghieri diGius.
Pellerano.
Dyrsen et Pfeiffei.
Stechert,
Lemcke et Buechoer
Rousseau.
Parker et G'*.
Reber.
Jlagalhaes et jroniz.
Rivnac.
Garnier.
Bocca frères.
Loesclier et C".
Krami'rs et fils.
Nordiska Bogbandel
Zinserling.
Wolff.
Bocca frères.
Brero.
Rinck.
Rosenberg et Sellier
Gebethner et Wolff.
Drucker.
Frick
Gerold et û«'.
Rascher.
TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1 à 31. — (3 Août 1 835 à 3i Décembre 1 8 5o. ) Volume in-^"; 1 853. Prix 25 fr.
Tomes 32 à 61. —( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62 a 91. — (i" Janvier 1S66 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°: 1889. Prix 25 fr.
Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895. ) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr.
SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
me I. — Mémoire surquelques points de la Physiologiedes Algues, par MM. A. DKRBEselA.-J.-J.SoLiER. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent
JL! ' P^"" HANSBN. — Mémoiresur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique ctansles phénomènes digestifs, particulièrement dans la dfigestion des
»res grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4", avec 3i planches; ,856 .. 25 fr.
tne 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences
\L~ ,°^^^ ■ ^'>^^',<=t P"'S remise pour celui de i856, savoir : «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTérents terrains
lire H '"'^'^"^'°'!'''"<^°^'^'"" superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la
ure aes rapports qui existent entre l'état actuel du règneorganiqueetsesétats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-|°, avec 7 planches; i86i. . . 25 te.
A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et las Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie do» Soienoes.
N° 22.
TABLE DES ÂHTICLES (Séance du 1- Juin 1908.)
MÉMOIRES ET COMMUIXICATIOrMS
DES MEMimES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M le Président annonce à l'Académie qu'en
'raison des fêles de la Pentec6le, la séance
du lundi 8 juin est remise au mardi gjuin.
M. Albert Gaudry. - Fossiles de Pata-
Pages.
Pages.
gonie. De l'économie dans la Nature...... ii3i
M. A. Lacroix. — Nouvelles observations
sur l'Etna "^'i
MÉMOIRES LUS
M. Le Dentu. — De quelques points rela-
tifs a la pathogénie des difformités congé-
nitales de la face.
i38
CORRESPOND AIXCE.
M. le Ministre de l'Instruction publique
Invjle l'Académie à procéder à la désigna-
lion de candidats aux places de Membres
titulaires, vacantes au Bureau des Longi-
tudes, par suite du décès de MM. Lœivy
et Janssen • • •
M. le Secrétaire perpétuel signale deux
Ouvrages de M. Ch. Lallemand
M. Dumoulin. — Stabilité de la marche en
parallèle des alternateurs auto-excités....
MM. 11. Buisson et Cii. Fabrv. — Sur deux
régimes différents de l'arc au fer
M. D.-E. TSAKALOTOS. — Sur les hydrates
des acides gras, d'après les mesures de
viscosité de leurs solutions .^
MM. Besson cl RossET. — Action de l'am-
moniac sur le chlorazoture de phosphore.
MM. V. AuQER etl". Dupuis. — Sur les éthers
phosphoriques acides du gaïacol
M. M. TiFFENEAU. — Mécanisme des cyclisa-
tions dans la série géra nique; synthèse
et structure du dihydroiuyrcéne
MM. A. Étard cl A. ViLA. — Recherches sur
l'hydrolyse proloplasmique
M. J. DE Lapparent. — Sur les relations
des microgranites avec les diabases de la
vallée de la Meuse
M. P.-.V. Dangeard. — Sur un nouveau
genre, parasite des Chrysomonadinées,
le Lecythodytes jtaradoxus
M. Jacques Maheu. — Sur les proiiagules
et les bulbilles obtenus expérimciitale-
nient chez quelques espèces de Mousses
du genre Barbula
MM. HÉ.MY Perrier et Henri Fischer. —
Les glandes palléales de défense chez le
Bulletin bibliographique
Errata
1.4,
ii4i
1143
ii46
ii5i
u53
ii55
n56
ii59
Scaphander lignarius L
MM. A. Breuil, L. Jammes et R. Jeannel.
_ Les dernières peinUires découvertes
dans la grotte du Portel (Ariège)
M. Paul Fortin. — Sur un instrument,
l'enloptoscope, pour examiner la macula.
M. F. Bordas. — La radiographie en Mé-
decine légale
M. GuYENOT. — Sur un nouveau thermo-
pulvérisateur à air comprimé
M. H. DuNSCnjlANN. — Recherches sur l'ali-
mentation du bacille typhique
M. A. GuiLLEMARD. — Utilisation des solu-
tions salines concentrées à la différen-
ciation des Bactériacées. Séparation de
Bacilliis typhosus de Bacterium coll....
M. V. Paquier. — Sur la présence de grès
à Hippurites, à Vence (Alpes-Maritimes).
M. E. JoLEAUD. — Sur les terrains crétacés
et tertiaires de la région de Constantine
(Algérie)
MM. F. Dienert, a. Guillerd et Marrec.
_ De l'emploi de l'aconstèle de Daguin
pour la recherche des bruils souterrains.
M. TuoULET. — De l'induence du vent dans
le remplissage du lit de l'Océan
M. Gabriel Eisenmenger. — Contribution
à l'étude du Landwasser et de la vallée de
Davos
M. Bohlin adresse une Note : « Sur une pro-
priété nouvelle du problème des deux
corps "
M. A. RoBYN adresse une Note intitulée :
«Kemplacemenl de l'oxhydrile de quelques
alcools aromatiques par des restes méthylé-
niques
ii63
1166
116S
II 70
1172
1175
1177
1179
1181
1182
1184
1186
1188
1188
1190
PAKIS. - IMPRIMERIE G AUT H 1 ER- V ILLA KS ,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le Gérani ; Gauthieh-Villabs.
1908
PREMIER SERIESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
rOME CXLVI.
N^23 (9 Juin 1908).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1873
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l' Académie se composent des extiaits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémorres ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
a6 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1"'. — Impression des travaux
de l' Académie .
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ouparunAssociéétrangerde l'Académie comprennent
au pkis 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu';
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance {
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Sava
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personi
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires se
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomn
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f(
pour les articles ordinaires de la correspondance o
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi:
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planch<
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraie
autorisées, l'espace occupé par ces figures compte
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des a
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrati
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendt
après l'impression de chaque volume.
Les Seci-étaires sont chargés de l'exécution du pr
sent Règlement,
Les Savants étraugers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5». Autrement la présentation sera remise à la séance suivant
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU MARDI 0 JUIN 11)08.
PRÉSIDENCE DE M. U. BECQUEREL.
MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
PHYSIQUE. — Sur un appareil destiné aux nivellements micrométriques.
Note de M. Gouv.
On a parfois besoin de mesurer de petites différences de niveau avec une
grande exactitude. La disposition ordinaire du cathétomètre, avec les courts
foyers qui sont nécessaires, se prête mal aux nécessités expérimentales et ne
permet pas, par exemple, de mesurer des ol)jets placés dans une auge à
paroi plane. La méthode que je vais décrire permet de faire ces nivellements
de précision assez aisément; elle a été étudiée afin d'exécuter des mesures
de tension superficielle parla méthode des larges gouttes, dont je publierai
bientôt quelques résultats.
Le principe est le suivant. Sur un disque de verre, poli, plan et horizontal,
repose par trois pieds un microscope muni d'un micromètre à fil. Le
microscope, sensiblement horizontal, peut monter ou descendre, mais, au
moment du pointé, il forme avec sou pied un ensemble rigide. La mise au
point se fait en faisant glisser le microscope sur le plan de verre, ce qui
donne toute liberté de mouvement. On vise ainsi un point A, qu'on pointe
au moyen du micromètre; puis on vise une échelle verticale fixe, portant
des divisions rapprochées, et l'on pointe un trait de l'échelle au micromètre.
On a anisi la diflérence de niveau du point A et du trait zéro de l'échelle.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 23.) 107
^ ., ACADÉMIE DES SCIENCES.
La luême opération, répélée sur d'autres points, donne les dilTérences de
niveau cherchées.
Le plan de verre esl un miroir de 3o- de diamètre et 5- d'épaisseur. S'il avait la
perfection des bons miroirs astronomiques, ses défauts n'introduiraient que des
erreurs inférieures à o^ . . S'il n'en est pas ainsi, on pourra généralement regarder,
en deuKi.me approximation, la surface comme sphérique. C'est le cas du muw
employé; l'examen optique montre qu'il possède une concavité régulière de ,^ de
rayon' .auf aux bords extrêmes, qui ne sont pas utilisés. Le point vise par le
microscope décrit donc, quand on déplace cet instrument, une sphère concentrique a
celle-ci La mise de niveau se fait en plaçant le milieu du niveau au centre du d.sque,
en sorte que la surface du verre a un plan langent borlzontal en son mdieu, a l'approxi-
mation de 1". La correction nécessitée par la forme sphérique n'est pas négligeable,
mais on peut s'en dispenser en plaçant les points visés à égale distance du centre du
ra
m
l>our c'iisser sur le plan de verre, les pieds du microscope sont termines par de
petites plaques d'ivoire, formant des calottes sphériques de ,V" de rayon. On promené
un moment l'instrument sur un verre plan douci, qui use un peu l'.voire et forme des
facettes planes de 2">- de diamètre, qui, sur le verre poli, ne s'usent guère et assurent
un contact plus régulier. Afin de ne pas toucher avec les mains le plan de verre m les
pieds de l'instrument, celui-ci est muni d'une règle de bois, qui sert à le manœuvrer
et à faire la mise au point avec précision, moyennant un peu d'exercice.
Dans l'emploi d'un pareil dispositif, le point essentiel est de savoir si les
contacts des pieds et du plan ont toujours lieu de la même manière. Pour
examiner celte cjuestion, des expériences ont été faites avec un grossissemetit
très fort ( i8o), et un trait fin sur veiTc argenté permettant un pointé extrê-
mement précis. On a trouvé ainsi, pour l'erreur probable d'un pointé en
faisant la mise au point chaque fois, o^o42, et, pour un pomté fait en
laissant le microscope immobile, o^o/,3. Ces nombres identiques montrent
.pi'il n'y a pas lieu de craindre d'erreur de ce côté, surtout pour les mesures
moins précises qu'on réalise d'ordinaire, le grossissement étant moindre
(/,() environ), et le pointé plus difficile. Les poussières, qu'on pourrait
craindre, se montrent facdcs à éviter dans la pratique.
Le disque de verre est porté par un support de fonte très massif, formant
une table rabotée qui continue la surface du verre et sert à porter les divers
appareils. SI une auge est employée, elle repose sur cette table au moyen
de vis calantes et la verticalité de sa face antérieure est réglée, par auto-
collimation avec un grand niveau d'Égault, à l'approximation de lo".
L'échelle est sur verre et divisée en dixièmes de millimètre, de sorte
que l'intervalle à mesurer avec le micromètre ne dépasse pas 5ot^. Elle
SÉANCE DU 9 JUIN I908. I 1 93
a 5™"° de longueur totale et elle est portée par une coulisse verticale en
métal invar, reposant sur le plan de verre ('). Au moyen de l'appareil
lui-même, on a mesuré la correction de chaque trait et la valeur totale
de l'échelle, par comparaison avec une échelle décimétrique étalonnée,
dont je suis redevable aux physiciens du Bureau international de Sèvres.
L'appareil se prête très bien à ces comparaisons d'échelles placées vertica-
lement, comme aussi à diverses mesures de précision (-).
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l hydrogénation directe des polypliénols. >»ote
de MM. Paul Sabatier et A. Mailiie.
La méthode générale d'hydrogénation directe au contact de nickel
divisé, qui a été découverte par l'un de nous avec la collaboration de
M. Scnderens, s'applique avec succès à la transformation du benzène et
des carbures homologues en cyclohexanc et homologues; elle convient
non moins bien pour transformer les phénols en cyclohexanols correspon-
dants, l'aniline et ses dérivés de substitution en cyclohexylamine et homo-
logues. Contrairement aux espérances qu'avaient autorisées ces succès, la
méthode n'avait pu être appliquée aux diphi'nolset Iriphénols; ces derniers,
soumis à l'hydrogénation directe sur le nickel au-dessus de 200°, avaient
fourni du phénol et du benzène, ainsi que leurs produits d'hydrogénation,
cyclohexanol et cyclohexane, sans qu'il eût été possible de constater la pro-
duction des corps désirés (').
(') Pour lit commodité des expériences, il fallail une éclielle transparente, mais
beaucoup d'éclieiles sur verre donnent de mauvais pointés, en raison des jeux de
lumière produits par la réfraction sur les traits en creux. Dans réchelle dont je fais
usage, et qui est un micromètre oculaire de Car! Zeiss, les traits creux sont remplis
d'un vernis noir et protégés par une lamelle de verre collée au baume, en sorte que,
la réfraction étant supprimée, on voit seulement les lignes fort régulières, de 4!^ de
largeur, formées par le vernis noir.
(') Voici, par exemple, comment on peut régler l'horizontalité de Taxe optique du
microscope, qui, du reste, n'est pas nécessaire à ce degré d'approximation. Un
microscope auxiliaire est installé à poste fixe, et seit à viser successivement le réticule
du microscope (l'oculaire étant enlevé) et l'image de ce réticule fournie par l'objectif,
ce qui se fait aisément en déplaranl l'instrument sur le plan. Ces deux points peuvent
ainsi être amenés au même niveau à il^- près.
(') Paii. .Sabatiïr et Sexderens, Ann. de Cliini. et de Phys., 8= série, t. IV, igoS,
p. 319.
II 94 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Kn ahai-ssant beaucoup la température d'Iiydroyéuation, nous sommes
parvenus à réaliser régulièrement la fixation directe de 6"' dhydrogène
sur l'hydroquinone, sur la pyrocatéchine et sur le pyrogallol.
Le poiy phénol que Ton veut transformer est disposé dans une nacelle en
avant de la couche de nickel réduit; la température étant maintenue
vers i3o°, on fait passer un courant très rapide d'hydrogène bien purifié. Les
vapeurs du polyphénol sont transformées totalement en donnant le produit
normal d'hydrogénation qui se condense en cristaux dans la partie froide
du tube.
L Hydroquinone. — La transformation directe de l'hydroquinone
C"H'(OH)'^ 1.4 en cyclohexadiol 1.4 n'avait jusqu'à présent jamais été
atteinte. Kn partant de léther succinylsuccinique, A. von Baeyer avait pu
arriver à la cyclohexadionc 1.4, puis au cyclohexadiol i._^, ou quinile, qu'il
avait ainsi préparé sous les deux formes stéréoisoméricjues prévues par la
théorie, fondant respectivement à 102° (cis) et à 1 39" (trans) (').
En entraînant les vapeurs d'hydroquinone par un courant rapide d'hy-
drogène sur le nickel maintenu vers i Go"- 170", nous avons obtenu un liquide
qui, par refroidissement, abandonne une petite quantité de cristaux clino-
rhombiqnes, lesquels, après essorage, fondent à iio": ils sont identiques à
la quinile trans de Baeyer.
L'eau mère qui les a fournis se sépare par fractionnement en cyclohexanol,
phénol et une portion passant vers 22o"-23o''. Cette dernière, soumise au
refroidissement, dépose des cristaux qui, après essorage et recristallisation,
fondent à 102°. Comme ceux obtenus auparavant, ils possèdent une saveur
sucrée et ne réduisent pas le nitrate d'argent ou la liqueur de Fœbling. Ils
sont identiques à la quinile cis de Baeyer et sont obtenus de la sorte en pro-
portion bien supérieure à celle de la quinite trans.
En conduisant l'hydrogénation au voisinage de 1 '3o", nous avons pu
éviter toute formation accessoire de phénol et de cyclohexanol et obtenir
exclusivement un dépôt cristallin mamelonné de quinite cis, fondant
à 102".
Les tentatives que nous avons faites pour transformer la quinite cis en
(juinile trans en faisant passer ses vapeurs dans un courant d'hydrogène sur
du nickel ou sur du cuivre chaulTé vers 170" ne nous ont conduits à aucun
résultat positif.
(') Al). vo.>- Baf-Yer, Aiui. (ter CItein. and PItarm., l. (JCIAW III, 1894, p. 88.
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. I igS
II. Pyrocatéchine . — La transformation de la pyrocatéchine
en cyclohexadiol correspondant n'avait jamais été réalisée directement.
MarkownikofT, en appliquant au cycloliexène la méthode d'oxydation de
Wagner, a obtenu une ortlioquinite fondant vers 100" et bouillant à 233".
Brunel, en suivant une voie un peu difTérente, a préparé à partir du cy-
clohexène une orthoquinite fondant à io4" et bouillant à 236", qu'il a con-
sidérée comme le diol cis, tandis que celui de Markownikofl' serait le dérivé
trans.
En opérant comme nous l'avons dit plus haut l'hydrogénation directe des
vapeurs de pyrocatéchine par un grand excès d'hydrogène sur le nickel
vers i3o°, nous avons obtenu exclusivement, sans aucune formation acces-
soire, des cristaux rhoinbiques de cyclohexadiol 1.2 fondant à •■]^°--jÇ>° et
bouillant vers 220". Ces cristaux, très solubles dans l'eau, l'alcool, l'éther,
ne donnent pas de coloration avec le chlorure ferrique, ne brunissent pas
au contact des alcalis et ne réduisent pas la liqueur de Fœhling. Nous pen-
sons qu'ils constituent le cyclohexadiol r/.v ; les synthèses antérieures n'au-
raient jusqu'à présent fourni que le trans.
Parmi les raisons qui militent en faveur de cette manière de voir, nous
indiquerons aujourd'hui seulement les suivantes :
i" On a vu plus haut que, dans la série para, c'est le dérivé cis qui se
produit de préférence.
2" Le point de fusion de la paraquinite cis de Baeyer est notablement
plus bas que celui de la paraquinite trans (102° au lieu de \!\o°). De même
on peut prévoir que le point de fusion de l'orthoquinite cis sera inférieur
à celui de l'orthoquinite trans et en outre, d'après les règles habituelles,
devra être plus bas que celui du composé analogue cis de la série para,
c'est-à-dire que 102°.
Une étude plus approfondie des propriétés du diol préparé par nous
permettra de fixer plus sûrement notre opinion sur ce sujet.
IIL Résorcine. — ■ L'entraînement des vapeurs de résorcine vers i3o° est
très difficile à réaliser. Nous avons toutefois pu recueillir de très petites
quantités d'un diol fondant à 65°, qui constitue sans doute le cyclohexadiol
1.3 cis. Si on élève un peu la température pour accroître le transport de
matière, on n'obtient plus qu'un liquide incristaUisable dont la réaction
fortement acide indique la présence de la cyclohexadione ou dihydrorésor-
1196 ACADÉMIE DES SCIENCES.
cine correspondante, mais d'où nous ne sommes pas parvenus à extraire un
produit défini.
]\. l'vrogallol. — On n'avait jamais obtenu jusqu'à présent aucun
cycloliexatriol.
En entraînant par un courant violent d'hydrogène sur le nickel, vers
i2o''-i3o'', les vapeurs de pyrogallol C'''H'(OH)' 1.2.3, nous avons obtenu
des cristaux tabulaires très solubles dans l'eau, qui ne donnent aucune colo-
ration avec les sels de fer et ne brunissent pas au contact des alcalis. C'est
le cYclohexalriol 1.2. 3. Il fond à 67" et est très bygroscopiquc.
Les diols et le triol, que nous venons de préparer directement à partir
des polyphénols, devront être le point de départ d'une étude spéciale des
propriétés de ces composés.
MAGNÉTISME TERRESTRE. — Observations magnétiques à Tananariw.
par M. Ed. -El. Coi.in.
,]'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats des observations
magnétiques absolues que j'ai exécutées toutes les semaines à l'Observatoire
de Tananarive, depuis le mois de mai 190- jusqu'au mois d'avril 1908
inclusivement.
La série de ces travaux, commencés en mai 1903, comprend actuelle-
ment une période de cinq années consécutives.
Voici les résultats obtenus :
liiilcs.
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Mesures absolues de la déclinaison, en 1907 et 1908.
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SÉANCE DU 9 JlIN 1908.
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Mesures absolues de l'inclinaison, en 1907 et 1908.
Dates.
Heures.
Inclinaison.
Mai
4.
1 1 .
Juin 1 .
8.
i5.
22.
29.
Juin. 6.
i3.
20.
27.
Août 3.
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24.
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12.12
12. i4
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12.16
12.17
12 . 20
11.24
12 .23
12.25
12 .22
12.21
12.18
12.19
12.16
12.
12,
12.
12,
12.
12.
12
12
12
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i3
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Dair
Sept.
Oct.
Nov.
Dec.
Heures.
1
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12
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II
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55
12 .32
.2.24
12.21
12 .22
54.
53.
.54.
54.
8.461
58.45 (
9.26
4.12
2. .
1 1
5o
12.17
.54.
6.58 j
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9--
16. .
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1 1
12
12
55
3
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12.21
12.26
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54.
54.
54.
2 . 22 '
0.45
11.33
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1 3 . 59
54.
5. 3
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1 1
.42
12.10
54.
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12
.28
12.56
54.
4.27
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21 . .
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12. .58
54.
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12
34
12.55
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5 . 36 '
I I
9«
ACADEMIE DES SCIENCES.
Dates.
.lanv. ',.
II.
i8.
25. ,
Févr. I
10.
22 . ,
29.
Heures.
Il ni
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12
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1 2
.39
. 12
. i5
. 2
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Il n
2 ..56
1 2 . .55
i3. .5
i3.io
1 2. 87
12.16
12.45
12.35
i3.i3
Inclinaison
.54. 8.33
54.11.48I
9.22
6.32
.54.
.54.
04. .0.27
54.
.54.
54.
10.32
3. 6J
5.18
)n.
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Mars
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12 .25
12.25
12.19
12.22
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12 .46
12.40
12 .52
12.49
Inclinaisfin.
54 . 1 2 . 6
54. 5.12
54. 6.3;
54. 4.02
54. 6.46
54. 4-21
.54. O..59
54 . 2 . 5o
o "^
Mesures absolues de la composante horizontale, en 1907 et 1908.
Daies.
Mai
Jui
Jiil
10.
•i.
3 1 .
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21 .
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18.
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3a.
Heures.
Il m
I . 20 à
Composante
liorizonlale.
11.28
12.23
12 . 22
12 .26
12 .3l
11.34
12.27
12.33
1 2. 82
...37
12.37
12.34
12 .40
12.3 1
12.33
12.26
12.25
12. 26
12.24
12.21
12.21
12.16
n . I 1
12.11
12. 7
12-, 6
2 ..30
2 .5o
2.52
2.58
2. 16
2 . 55
3. 1
2.59
2.3l
3. 3
3. 2
3.11
3. 2
3. 2
2.53
2.59
2. 55
2.56
2 .5i
2.5o
2-49
2.38
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253o3 ;
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25338 ,
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25355
25355
253ii
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25386
25296
2533o
253o4
25227
25274
25270
25261
25329
25346
25270
25266
25280
25324
25348
25268
253i8
25246
•• Cl
1-* o
I:-
liate>.
Nov. 8.
i5
Heures.
Composaiile
horizontale.
Dec.
22
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o-
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Janv. 3.
10.
Févr. 7.
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M •
21 .
28.
6.
i3.
20.
Mars
Avril
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8.
12
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2. 5
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2 . 5o
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2.40
2.5l
2.46
3. 1
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2 .24
■>.. 8
2.46
2.38
2.35
2.55
2 .5o
2.41
2 . 10
2.39
2. 35
20
33
2.38
2. 32
2.59
3.11
3.18
3. 9
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O . ~
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0.27
3.17
3.29
2.41
2 . 5o
2.42
3.11
3. 6
3. 6
3 . 25
3.21
3. 8
2 . 39
3. 6
3. 6
8.52
i3.
0,25378
0,25356
o, 25278
0,25355
0,25290
0,25349
o, 25325
0,25286
0,2529 j
0,25349
0,25333
0,25296
o,253i5
0,25345
0,25335
0,25337
0,25286
0,25270
o,253o5
0,25205
0,25307
o, 25256
0,25280
o,253oi
c-Q.
o
\i}
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1199
On constate, d'après les trois Tableaux précédents, (jiie, du mois de
mai 1907 au mois d'avril 1908 : 1° la déclinaison a diminué en moyenne
do ii'3o"; de plus, on remarque une brusque diminution de 5' entre les
mois d'octobre et de novembre: 2" l'inclinaison est plus faible de 3' pendant
cette même période; 3° la valeur de la composante liori/ontale est restée
sensiblement la même.
MEMOIRES LUS.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Analyse exacte du "oz des marais. Dissociation de
plusieurs carbures d'hydrogène obtenue dans l'eudiomèlre-grisoumètre;
par M. Nestor Grëhant.
Rien n'est plus facile que de se procurer du gaz des marais. Dans une
pièce d'eau ombragée par un saule pleureur à l'entrée principale du Muséum
d'Histoire naturelle, nous introduisons une cloche de verre à bouton main-
tenue par un long bâton et descendue à l'aide d'une corde et d'une poulie
jusqu'au niveau du fond du marais; une longue tige de bois est enfoncée
dans la vase à 3'" de profondeur : du gaz se dégage dans la cloche, qui est
relevée, immergée dans un seau plein d'eau et rapportée au Laboratoire.
1° Analyse dit gaz. — On fait passer dans un lul)e giadué loo"^'"' de gaz :
Potasse : 98""', 5; i^'.S d'acide carbonique;
sur les 98""°, 5, on transvase dans un lube de 00""' :
9 de gaz des marais,
3o après addition d'oxygène,
5o après addition d'air.
Le mélange, étant bien agile, est fixé par mon support à cupule, qui est bien connu,
dans un grand bocal de verre plein d'eau.
Un seul passage du courant dans rinllammateui' à liges parallèles rougit un II! de
platine et produit une forte détonation avec flamme.
5o
07,;» 1 "^ réduction , 12""',;' oxygène employé,
KOH.... 3i,/i 2" réduction , 6°"'', 1 acide carbonique produit.
La réduction totale est 18^'"', 6 dont le tiers correspond à 6'^'"', 2 de fomiène pur;
l'analyse indique donc les caractères eudiométriques du formène, puisque le volume
C. K., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 23.) '58
1200 ACADEMIE DES SCIENCES.
d'owgèiie i2''"'',5 est à peu près le double <lu volume rl'acide caibonique 6'"'", i ; nous
liniivoiis donc dans loo'"'' de gaz des marais 67""*, 7 de forniène.
Je ne puis trop conseiller aux cliimisles qui peuvent être chargés de doser le gilsou
DM le formène dans les mines de houille de s'exercer d'al)ord à doser le foniiène dans
le gaz des marais, dont divers échantillons peuvent, comme je l'ai reconnu, présenter
des proportions variables de gaz combustible.
2" Dissncialio/i de i>lusietirs carbures iriiydroi:;ène. — En faisant passer
clans Ifois (■udiomètres-i^i'isouinètresde mon imenlion ()o""'de formène _j3nr,
()o""' d'étliylène el (io""' d'acrtylène, sans addition d'oxygène ou d'air, on
oi)licnl par ^ou on (loo passat;es du courant portant la spirale de platine an
ronge vif des résultats curieux et très difTcrents.
rr. Dans le formène il se produit une dissociation accompagnée d'un très faible
dépôt de (-harbon qui <loubIe à peu près le volume du gaz: un certain volume d"l)\-
drogène devient libre.
b. L'éthylène donne un dépôt de charbon sur les parois de ram|)oule et quelques
gouttelettes de goudron, avec un faible accroissement du volume du gaz.
c. L'acétviène s'enllamme dès le premier passage du courant et donne un dépôt
abondant de charbon qui se fixe en partie sur la spirale de platine et sur les parois de
l'ampoule, avec une grande diminution du volume gazeux.
.l'ai riionncnr de présenter à l'Académie mes appareils qui ont fourni des
■résultats analogues à ceux qui oût été obtenus par Fillustre maître Mar-
celin Bertlielot par la voie sèche, quand il a fait passer différents carbures
d'hydrogène dans dos tubes chauffés au rouge vif.
Il est évident tpie ce nouvel emploi de mon eudiomètre-grisoumètre per-
mettra aux chimistes d'étudier d'une manière exacte et facile les phéno-
mènes de dissociation de tous les carbures d'hydrogène gazeux ou des
vapeurs des carbures licpiides.
MEMOIRES PRESEIVTES.
ÉLECTRICITÉ. — Siif /c réglage des groupes elecirogènes ; jtar M . J.-L. IloiTix.
Présent(''e par M. II. Léauté. ( ilxtrait par l'Auteur.)
I )ans le cas le plus général où il s'agit de groupes électrogènes fournissant
des courants alternatifs, le réglage doit porter à la fois sur la vitesse et sur
la tension. On dispose à cet effet de deux moyens distincts : on peut agir
sur l'excilation du générateur et sur l'admission du fluide moteur. On a été
ainsi conduit à distinguer le réglage électinque du réglage mécanique.
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1201
Mais cette dislinction paraît avoir été trop complète et il semble bien
qu'on a fini par voir deux problèmes diOérenls là où il n'y a, en réalité, que
deux faces différentes d'un même problème : on ne saurait en effet consi-
dérer la vitesse et la tension comme deux ii;randeurs indépendantes, et il est
indispensable de prendre en considération leurs i^éactions mutuelles. Or
cette qucslion n'a jamais été envisagée. Il y avail donc là une première
lacune à combler.
L'étude des conditions de stabilité de l'équilibre qui doit exister en
régime permanent entre le couple moteur el le couple résistant nous a con-
duit à formuler un certain nombre de tbéorèmes. On démontre notamment
cjue : si l'on su|)pose que la tension soit maintenue rigoureusement constante
quelle que soil la vitesse, et si le groupe comprend une machine à pistons
conduisant une dynamo à courant continu, il est théoriquement impossible^
quelle que soit la nature de la charge, d'assurer le réglage stable de la
vitesse.
Ij'équilihre en régime permanent redevient stable si le régulateur peut
admettre une zone d'inaction.
L'étude du réglage mécanique exige l'établissement préalable de la
formule qui représente le couple résistant : ta plupart des auteurs qui se
sont occupés de la question ont supposé le couple résistant indépendant de
la vitesse. Cette hypothèse n'est pas admissible dans le cas d'un groupe
électrogène. Il est cependant facile d'établir une formule suffisamment
approchée pour les besoins de la pratique industrielle. Eu introduisant
cette formule dans Técjuation c[ui permet de déterminer la loi qui régit les
variations de la vitesse pendant la correction d'une perturbation, on met en
évidence le rôle (négligé jusqu'à ce jour) de l'inertie propre des différents
moteurs desservis par le réseau.
Dans toutes les applications du réglage indirect, l'organe chargé d'effec-
tuer la correction a toujours été manonivré avec une vitesse constante. Par
contre, lorsque le réglage est effectué à la main, l'homme, régulateur intel-
ligent, agit toujours avec une vitesse proportionnelle à l'écart qu'il s'agit de
corriger. Il est possible de réaliser des régulateurs automatiques agissant à
vitesse variable.
Deux cas particulièrement intéressants méritent de retenir l'attention :
le premier suppose la vitesse de mano3Uvre proportionnelle à l'écart de
vitesse et le second la suppose proportionnelle à l'accélération.
L'analyse permet d'établir les formules qui Joniienl Técart niaxiimun Je vitesse el
éventuellement le nombre d'oscillations, ainsi que la puissance que doit avoir le
,202 ACADÉMIE DES SCIENCES.
moteur auxiliaire. Ces formules peuvent être réduites à la considération des quatre
f;ran(leurs ou coefficients ci-après :
Variation de la cliarge;
Valeur de la cliarge finale;
Rapport de la puissance normale du groupe à son énergie cinétique;
Durée de la manouivre.
Vassen'issemenl du molear auxiliaire poiincl, lorsqu'il est convenable-
ment réalisé, de ramener Félude du réglage indirect au cas de l'action
directe. Nos formules indiquent la puissance qu'il convient de donner an
moteur auxiliaire pour obtenir ce résultat.
Mais en pratique il est souvent difficile d'obtenir un asservissement parfait, et
l'organe de réglage ne suit pas toujours instantanément et fidèlement tous les dépl.i-
ceinents du régulateur; le réglage s'opère alors suivant une loi complexe et le moyen
le plus simple de suivre le phénomène consiste à employer l'ingénieuse représentation
graphique due à M. Léauté.
Un régulateur asservi donne l'orcémenl une vitesse plus faible en charge
qu'à vide. Pour ramener la vitesse à son taux normal, on emploie des coiri-
potisaleurs, (jui sont en somme des correcteurs de l'action des régulateurs.
La méthode graphique de M. Léauté se prêle également bien à l'étude de
la compensation. l'^Uc peut enfin être généralisée et appliquée à l'étude du
réglage de la tension à vitesse constante. Une remarque s'impose toutefois :
on sait (jue la self-indtiction joue en général dans les phénomènes élec-
triques un rôle comparable à celui de l'inertie en cinématique. ( )r l'inerLie
joue dans le réglage mécanique un rôle utile, car elle s'oppose aux variations
brusques de la vitesse et donne au régulateur le temps d'agir, tandis que la
self-induction joue toujours un rôle nuisible dans le réglage de la tension.
La compensation des régulateurs de tension peut s'obtenir avec la plus
grande facilité en faisant réagir le courant principal sur le tensimètre : on
fait ainsi du compoundage èleclro-mécanique .
Dans la plupart des centrales électriques, on a l'habitude de prévoir
aulant de régulateurs qu'il y a de groupes : on ne rencontre que très excep-
lionnellement le réglage central qui permet de commander, à l'aide d'un
seul régulateur, l'ensemble des scrvo-moleurs de tous les groupes en ser-
vice sur un même réseau. Celte solution est cependant plus rationnelle et
plus économique; elle permet en eflél d'assnrei- une répartition uniforme
de la charge.
Le développement des distributions éleclri(pies a posé le problème du
réglage de plusieurs usines desservant un même réseau et distantes parfois
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 12o3
de plusieurs centaines de kilomètres : le réglage central reste applicable
dans ce cas, à condition d'employer un servo-moteur électrique; cet appa-
reil présente en outre l'avantage de permettre la mise automatique en
service ou hors service de chaque unité.
CORRESPONDAIVCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i" Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Caisse des
recherches scientifiques. Année 1907 : Rapport annuel adressé au Président
de la République française, par M. Paul Dislère.
2° Glossaire allemand-français des tenues d'Anatomie et de Zoologie, par
M. Raphaël Blanchard. (Présenté par M. l*]dmond Perrier.)
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le développement en fraction continue
d'un nombre algébrique. \ote de M. Aunio, transmise par M. Jordan.
Soit /(r, y) = o une équation algébrique rendue homogène, irréduc-
tible et de degré k dont ( «„, a^) est racine.
Vax réduisant — en fraction continue on aura
a
d'où
L'équation algébrique qui donnera :-~—^, dont A,,^., est la valeur
approchée, sera donc
Mais ces coefficients peuvent s'écrire autrement en tenant compte de ce
fait! que t^t' ttt^ sont des réduites de — •
I 204
ACADEMIE DES SCIENCES
l-^n effet,
0.' «, ''
=<«>'/•( ^..ïïi-^)
(i + c'„);
f.;,!- /■( — , I ) = o, /"'( — ' I ) = M 7^ o, puisque réquation donnée est irré-
iludilile, £„ tend vers zéro pour n = ce.
( )r on a
On peut donc écrire
Or nous savons que (')
|«„_,Qil = !>,,y,'.
X étanl compris entre ^ et | si l'on est dans le domaine réel et entre j et ^ si
l'on est dans le domaine complexe.
On aura donc
M(. + s„) ' " <\AQIQ!,)\<
I-) M(i-t-£„)
(«„--,)'■
On aura de même
I \2/ a';, '
<\f{QL,,QL^)\<
et par suite
1(5
(«„_,)'• '«„ + ,
<
/(QIQ!,)
./•(Q;;+uQ-i)
< 3''
Admettons que les valeurs successives de |^| =
I /"(O" 0')
ind(''nniiiient avec /?; alors /,À^"' ,^" — -
l'ou aura
a
(«„-,)'-■'■'„.
augmentent toutes
augmentera aussi indéfiuiuienl et
j/,._i "«+1
>|A„| (lim|A„| = cc),
(') Al RIO, Essai sur la ihéone des fractions continues (Journal de M. Jordan,
1902, p. 4oo et 427).
SÉANCE DU 9 JULN 1908. I^o'i
el en prenant les valeurs approximatives
A.
■/.„ I'
OU plus simplement
!>■«+■ I = I>.J'-'-^" {='.>o).
Donc, pour ([u'un nombre dont le développement en fraction conliinic
renferme des quotients incomplets X„ augmentant tous indéfiniment soil
un noml)re algébrique de degré k, il faut que
Ce résultat permet de démontrer que e n'est pas un nombre algébriqu.'.
car ~ le serait également.
( )r on a
e- — I • I • 1 ■ I •
c- H- I o .)
avec
L'égalité ci-dessus ne serait satisfaite que pour une valeur de k voisine
(le 2; or '-f^ n'est visiblement pas racine d'une équation du second degré,
car le développement serait périodique.
Donc ^—^ et e sont transcendants el peuvent seulement être qualifiés
e- -H r
de r/uasi-e/iiac/ratiques, si l'on accepte une classification basée sur la pro-
priété ([ue nous venons d'étai)lir.
ÉLECïRicnÉ. — Sur la i^èritahle cause du dédoublement de la courbe de désac-
tuation des conducteurs rccom'crts d'une couche diélectrique et radioacLwés
avec charge. \ote de MM. Ed. Sarasi.v et Th. Tommasi.xa.
Poursuivant nos recherches expérimentales sur la cause du dédoublement
de la courbe de désaclivation que donnent les conducteurs recouverts d'une
couche isolante, radioactives avec charge positive ou négative ('), nous
avons fait de nouvelles expériences qui nous en donnent l'Iulerprétation.
(') Coin[itt's ceiidiis. If) août hjdj.
l2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La concomitance, dans le phénomène du dédoublement de la courbe de désactiva-
lion, de deux ellets, celui de la conveclion électrique et celui de l'ionisation par le
rayonnement radioactif, étant très probable, nous avons ctu utile de nous en assurer
en séparant les deu\ actions. Au lieu de radioactiver la spirale métallique rigide
recouverte de caoutchouc (') dans l'enceinte close contenant Témanalion du sel de
radium, nous l'avons simplement maintenue en charge au potentiel de 3ooo volts dans
l'air libre. Pendant ce même temps nous soumettions, sans cliaige, à l'action du radium,
siv bouts de lil métallique terminés en crochet pour facile suspension. Nous avons
simplifié l'appareil de dispersion d'EIsler et Geitel, en ne conservant que la base du
récipient, sui- laquelle on plaçait la spirale; à l'intérieur de celle-ci on suspendait
les six fils métalliques radioactives. Puis on commençait immédiatement les séries de
lectures des décharges.
Le résultat obtenu par ce dispositif a été peu régulier, mais suffisant pour nous
assurer de l'existence des deux actions concomitantes. Kn outre le fait qu'ici la
charge absoibée par le diélectri(|ue était très faible confiirnait notre première expli-
cation que la pénétration de la charge, pendant l'activation, dans le diélectrique, devait
être favorisée par son ionisation interne due au rayonnement radioactif du sel de
ladium dans l'enceinte close.
Pour mieux établir ce fait, nous avons augmenté l'action de la charge en donnant à
la spirale, placée sur l'appareil de dispersion et isolée sur paraffine, une charge con-
stante de 3ooo volts, en la reliant à l'un des pôles d'une pile, l'autre étant au sol.
Dans ces conditions, dès qu'on accrochait à l'intérieur de la spirale les fils radio-
actives, immédiatement l'électroscope se chargeait de même signe, tandis iju'il se
déchargeait si on lui donnait une charge de signe contraire é'i celui de la spirale.
Cela montre que le rayonnement radioactif ionise autant Tair qui se
trouve entre la spirale et le cylindre disperseur de rélectioscope que le
caoutcliouc, chose connue; inais cela semblerait montrer en outre que
l'ionisation n'est pas uniquement une production d'ions positifs et néga-
tifs, qu'il y a là formation de chaînes conductrices moléculaires, analogues
aux chaînes de limailles. En effet, la désagrégation atomique de radioacti-
vité doit fournir de l'énergie électrique libre qui est transportée ou qui
transporte lémanalion. Celle-ci, en rencontrant dans sa diffusion les molé-
cules du diélectrique, leur apporte les charges qui, les polarisant par
Inducnce, les fait adhérer, formant ainsi des alignements, vrais ponts con-
ducteurs, sur lesquels la charge s'étale depuis la spirale jusqu'à la capacité
de l'électroscope (|ui eu reçoit un flux continu.
Ensuite, par une nouvelle modification du dispositif, nous sommes par-
venus à mettre en évidence l'absorption par les diélectriques de la charge
qui leur a été donnée pendant leur activatiou.
(') /.oc. cit.
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1 207
Nous avons f;iil conslriiire un cylindre métallif|ue avec tige, identi(|ue au cylindre
disperseiir de l'électroscope, pouvant être fixé à la place de ce deinier. Ce nouveau
cylindre fut recouvert d'une couche de paraffine de o'"'",5 d'épaisseur, puis soumis
lui-même à l'activation avec charge. On le suspendait par sa tige au centre du cou-
vercle du récipient contenant le sel de radium, par une borne isolée dans un bouchon
de paraffine et reliée à la pile. Il faut avoir soin (jue le récipient ne soit pas isolé, car
autrement h; phénomène n'a pas lieu. Le rayonnement ionise rapidement, comme on
sait, le bouchon de paraffine; alors la charge sétale sur le récipient et le corps à
radioactiver n'en reçoit plus aucune trace.
L'activation avec charge positive étant très lente, on la prolongeait pendant 0 heures.
Après ce laps de temps on relirait rapidement le cylindre paraffiné activé et on le
fixait sur l'électroscope qui manifestait, comme' dans l'expérience précédente, une
charge croissante de mvine signe. On le déchargeait partiellement, ramenant les
feuilles d'aluminium, par exemple, à moins de onze divisions de chaque côté; on les
laissait atteindre ce chiiTre correspondant à un potentiel de 184""'"*, 4 et Ton faisait
deux lectures à i minute de dislance l'une de l'aiilre. A la deuxième minute, le polen-
tiel était monté à 234'°''% 3; dilTérence en plus 49''°'"'i9- Donc la charge du cylindre
paraffiné, si elle est de même signe (jue celle avec laquelle il a été activé, s'accroît au
lieu de diminuer, comme c'est le cas pour un cvlindre métallique nu. On a des séries
comme celle-ci :
3''43'". S'' ',7"'. :i''.Jo'". 3i'56"'. 3''J9-. ',*'5"'. 4''7»3.j\ 4i'i3"'3o-. V'^^So".
Ghar<^eS en ) """^ 'tola volls toIIs voU> toIIs toIIs toUs voUs voll* volts
2 minutes.
1 volts volts volts TOIIS volts VoltS TOltS VoltS VOltS VOltS VoltS
[ 49i9 46,2 4t|6 '^8,9 38,5 37,1 3."), 8 34,9 33, i 3 1,0 ... i5,8
L'activation avec charge négative étant plus rapide, avec une durée de 45 minutes
seulement, on a eu les séries de charges négatives suivantes :
Temps.... '4''32". 4''35"'3û". 4'- 38™. 4''4i-. ',"i>'". 4i'48"'. 4'' 58". 5S"'. ... S'^Sa"'.
Pliarfrps pn 1 JoWi' volts volts volts M>Its volts Volts volt- volts
? 62,0 56,4 35,6 5o,8 48,8 46,7 38, q 36,7 ... .6,8
1 minute*. ) !)>■'/ >» >/
Dans les deux cas, en changeant de signe la charge de l'électroscope, on a, pour les
décharges, des séries analogues iiue, pour abréger, nous ne donnons pas ici (').
Le cylindre paraffiné activé sans charge ne piodnit pas l'effet ci-dessus.
On voit que les réstiltats acluels conlifnienl le fait, signalé par nous
dès le début de nos recherches, que raclivation et la désactivation sont
beaucoup plus lentes lorsque la charge utilisée est positive. L'absorption,
(') Nous tenons à rapprocher cette expérience de celle décrite par M. H. Becquerel
dans sa Communication du 18 mai 1903 à l'Académie {Comptes rendus, t. CXXXM,
p. 1173).
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 23.) l5p
I'2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
puis raulo-émission de la charge que nous venons de décrire sont certaine-
ment, une fonction directe de la radioaclivitê. l'.llcs sont la véritable cause
du dédoublement do la courbe de désactivation.
PHYSIQl'E. — Sur le signe du dicliroisine. c'iectn^ue et du dichroisme magné-
tique. Note de M. Georges Meslijj, transmise par M. Mascart.
J'ai montré aniériourement que le signe du dichroisme magnétique d'une
li<jueur mixte était donné parle signe de l'expression (ji, — n,)('Si— Xj), dans
laquelle ti/ et «, désignent les indices du liquide el du solide et où N/ et N^
leprésentcnt des coefficients relatifs, l'un au liquide, l'autre au solide; je
n'avais pas encore spécifié la signification de ces coefficients, qui se rattachent
aux propriétés magnétiques d'une façon qu'il y a lieu de préciser; mais,
pour ne pas faire d'hypothèses inutiles, on pouvait, dès le début de cette
étude, considérer \/ et \^ comme des numéros d'ordre et le résultat précé-
dent pouvait s'exprimer sous une autre forme équivalente qui est la suivante:
Il est possible de former avec tous les liquides et les solides un Tableau et de
ranger ces corps dans un ordre tel que l'association d'un solide et d'un
liquide donnera une liqueur dont le dichroisme sera positif ou négatif sui-
vant que le solide suivra ou précédera le liquide, pourvu, en même temps,
que son indice soit supérieur à l'indice du liquide, la règle étant appliquée
en sens inverse si le solide est moins réfringent que le liquide.
Comme, d'autre part, dans le classement que j'ai donné, les solides et les
liquides sont entremêlés, il en résulte que, si l'on considère un corps solide
successivement associé aux différents liquides, le signe du dichroisme chan-
gera, non seulement lorsque l'indice du liquide passera par une valeur
convenable, mais aussi lorsque le numéro d"ordre du liquide prendra une
valeur déterminée.
M. Chaudier, dont les études sur le dichroisme électrique viennent d'être
récemment publiées, a montré que la loi des indices s'appliquait aussi à ce
phénomène; nuiis, en considérant un solide associé à diflërents liquides, le
seul changement de signe observé correspondait au cas où le binôme «/—«s
changeait lui-même de signe; toutefois, cela ne signifie nullement que le
piiénomène soit soumis à la seule loi de l'indice, car des liqueurs pour
les(pielles la dillcrence des indices gardait le même signe présentaient soit
le dichroisme positif, soit le dichroisme négatif, suivant le groupement réa-
lisé; ce résultat montre seulement (pie le sens du phénomène ne peut être
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1 209
prévu par le seul signe de ni—n,\ et d'ailleurs, s'il est encore donné par le
signe d'une expression telle que (ni — n,) (iN, — N',), le second facteur, tout
en ayant pour chaque groupement un signe particulier (tantôt positif,
tantôt négatif), n'a pas changé de signe dans l'étendue des expériences
de M. Chaudier lorsqu'on associe un solide à différents liquides.
Il en résulte évidemment qu'on pourra réaliser pour le dichroïsme élec-
trique un classemenl analogue à celui (|U(,' j'ai obtenu pour le dichroïsme
magnétique. Il suffira en cllet d'appliquer les règles que j'ai données précé-
demment {Revue générale des Sciences, i5 juin 1907) : de diviser le signe du
dicliroïsnie par le signe du binôme n/ — n, de façon à obtenir le signe du
second facteur î\^— iN[., puis de partager, suivant que leur numéro d'ordre
sera inférieur ou supérieur à celui des liquides, les solides en deux groupes
entre lesquels on intercalera l'ensemble des liquides.
M. Chaudier a été amené en effet à introduire un facteur supplémentaire
correspondant à N^ — Nj et il a même recherché la signification de ces coef-
ficients qu'il désigne par n,. el n,,, en remarquant qu'ils sont relatifs à une
propriété que la liqueur présente à deux degrés différents suivant le chamj)
et suivant la normale au champ, à cause de la structure particulière que lui
a donnée ce champ; il a même tenté de préciser cette différence de valeur
en la représentant comme la différence des indices efficaces du cristal sui-
vant le champ et suivant la perpendiculaire.
Il suffit d'ailleurs de dire que ce sont là deux coefficients dont la diffé-
rence est liée à l'anisotropie de la liqueur et qui dépend, comme l'indique
l'expérience, de l'anisotropie des cristaux, de façon a s'annuler avec elle.
Cette interprétation (signification de /?,, — n^) n'exclut nullement celle
que j'ai donnée antérieurement (signification de N^ — Nj, où IX est une fonc-
tion des constantes magnétiques du constituant, liquide ou solide aniso-
trope); elle lui est mêuie intimement liée si l'aniiulalwn du terme N/— iNj,
enlraine une variation de position du cristal, de façon à permuter ses deux
directions principales (|ui s'orientent suiv;uit les lignes de symétrie du
champ; car cette transformation change le signe du binôme n,,— n^ par
permutation des deux termes qui le composent. Or un tel changement
d'orientation s'explique aisément.
ÉLECTRICITÉ. — Sur l'étincelle de self -induction. Note de M. A.\dré Léauté.
présentée par M. Becquerel.
Pour étudier le courant de décharge d'un condensateur à travers une self-
induction, M. Hemsalech a examiné, en la photographiant sur une pellicule
I2IO ACADEMIE DES SCIENCES.
mobile ou en la soufflanl au moyen d'un courant d'air, l'étincelle produite
|)ar une coupure intercalée dans le circuit; il a ainsi vu apparaître dans
chaque oscillation d'une même étincelle un certain nombre de stries égale-
ment éloignées l'une de l'autre ('). MM. Battelli et Magri ont récemment
contesté que ces stries fussent équidistantes, et ils les ont attribuées à des
expulsions irrégulières de vapeur métallique provenant des électrodes (-).
Je me suis proposé de rechercher quelle est la véritable cause de ces stries.
La bobine de self-induction intercalée dans le circuit de décharge parait
jouer seule un rôle dans la production du phénomène. C'est ainsi que
M. Hemsalech (') a vu paraître les stries en se servant d'une bobine longue
à deux couches de fil, tandis qu'on n'en aperçoit pas si l'on emploie une
bobine très plate, portant vingt-cinq couches superposées. Or il m'a suffi,
pour produire les stries avec cette bobine plate, qui par elle-mèuie ne les
donne pas, de placer entre ses extrémités un condensateur en dérivation.
La self-indiiclion insérée dans le cliciiit lie décliarge d'un condensateur G est cûn-
slituée par une bobine plaie M\, portant vingt-cinq couches de fil et vingt-cinq
spires par couche. On établit entre les extiémilés M et N de la self une dérivation
comprenant une résistance /■ et une capacité c, égale au tiers environ de celle de C.
On observe l'étincelle an moyen de l'élégante méthode du courant d'air, perfec-
tionnée par M. Hemsalech, et l'ou constate que les stries apparaissent et disparaissent,
selon que l'on établit ou supprime la déri\atiùn iM/cN. Le phénomène subsiste si
la dérivation M/cN aboutit, non à l'extrémité de la self, mais à son milieu par
exemple.
Si l'on suljslitue à la bobine plate MN une bobine longue M'N' à deux couches
(celle que j'ai employée avait i?,'^ tours par couche), dont la self-induction est com-
parable à celle de MN, les stries signalées par M. Hemsalech sont visibles avant ipie
la dérivation soit établie, et elles se divisent elles-mêmes en stries secondaires quand
on ferme le circuit iM'/ciV'.
Cette expérience m'a fait penser que l'existence des stries dans les oscil-
lations était due à la capacité que présentent deux couches consécutives
iriuie bobine de self-induction.
Dans cet ordre d'idées, j'ai réalisé l'expérience suivante. Une plaque P, rectanyn-
laire, en verre, est recouverte de papier d'étain sur chacune de ses faces, i et 2; ces
deux feuilles de papier d'étain sont isolées l'une de l'autre. Aux quatre coins A, B, C, D
sont montées quatre bornes, dont deux, A et C, sont reliées au papier d'étain de la
face I et les deux autie-, B et D, à celui de la face 2. Le courant de décharire du con-
( ') HKMSiLKr.ii. Compter renihis. t. CXLIV, 1907, p. 741.
{-) BArrr:i.Li e Mai;ri, Atli l{. Ace. (Ici Lincei, t. \M, 1907, p. 12.
( ') Hkmsalecii, Comptes rendus, t. CXLVI, 1908, p. logS.
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 12 1 I
densaleui- parcoiiri la face 1 suivant la diagonale AC ; puis il traverse la bobine
plaie M\ déjà décrite, qui par elle-même ne donne pas de stries, et revient au con-
densateur en parcourant la face 2 suivant la diagonale BD. Dans ces conditions, si
l'on observe l'é'tincelle à la coupure, on voit des stries très nettes dans chaque oscil-
lation.
Ov, dans une Imbine, deux couches consécutives de fil, séparées par leur
isolant, jouent le inciiic rôle que les deux feuilles de papier d'étain séparées
par la plaque en verre. Toutefois, pour que cette assimilation soit légitime,
il faut qu'il existe entre les deux couches une grande différence de potentiel.
Ceci sera réalisé, à l'une des extrémités de la bobine, d'autant mieux que
cette dernière sera plus longue et portera moins de couches; c'est pourquoi
une bobine plate ayant un grand nombre de couches ne donne pas de stries.
Pour qu'une bobine donne naissance à des stries visibles, il suffit donc :
1° Qu'elle ait une self assez grande ;
■2° Qu'à une de ses extrémités il existe entre deux couches de fil consé-
cutives une grande différence de potentiel.
l'our justifier celle manière de voir, j'ai fait l'expérience que voici :
Le circuit de décharge du condensateur comprend, en outre de la bobine plate MN
déjà décrite, deux couches P et Q d'une bobine /ii/i de douze couches à i5o tours par
couche; P el O présentent une self totale sensiblement nulle. Si, dans le circuit,
MN est comprise entre P et Q, les stries se montrent avec une grande netteté lorsque P
et Q sont deux couches contigués dans in/i, et elles deviennent d'autant plus faibles
que P et (^ comprennent entre elles un plus giaïul nombre de spires inactives. Au
contraire, si dan^ le circuit P et Q sont toutes deux du même côté de la bobine MN,
il n'y a pas de stries.
Il résulte de ce qui précède que la cause essentielle des stries observées
pour la première fois par M. Ilemsalech est Fexistence de deux circuits en
parallèle, que peut parcourir le courant de décharge du condensateur, et
dont l'un comprend toute la bobine de self-induction, tandis que l'autre se
ferme près de l'une des extrémités de cette bobine par un eflet de capacité.
CHIMIE ORGANIQUE. ~ Désliydralations ccUalYli(jues (les composés organiques.
Note de M. J.-B. Senderens, présentée par M. G. Lemoine.
Beaucoup de catalyseurs sont capables d'etlectuer ces déshydratations;
je citerai notamment la silice précipitée du silicate de sodium, les phosphates
bi et tricalcique, le phosphate et le pyrophosphate de magnésie, le plios
I2I2 ACADEMIE DES SCIENCES.
phale d'alumine, le silicate d'alumine, le sulfate d'alumine. C'est l'alumine
nrécipiléo et rendue anhydre par une dessiccation au-dessous du rouge qui
a donné les meilleurs résultats. Ainsi que je l'ai publié ('), l'alumine forte-
ment calcinée est un mauvais catalyseur, et cela paraît tenir à l'impossibilité,
pour une alumine chauffée de la sorte, de former des hydrates temporaires ( - )
tandis qu'au contraire l'alumine précipitée et desséchée à une chaleur modérée
donne lieu facilement à la formation de ces hydrates. C'est avec cette der-
nière alumine qu'ont été obtenus les résultats suivants.
Oxyde iTcthylc. — Par la chaleur seule, j'ai constaté que les vapeurs d'o\vde
d'élliyle ne donnent pas, à 450", la moindre trace de décomposition. En les faii^ant
passer sur de l'alumine étalée dans un tube, on observe un peu au-dessous de 200°, un
faible dégagement gazeux qui devient abondant au voisinage de 3oo". C'est un excel-
lent mode de préparation de l'éthylèiie, répondant à léqualion
Acidt' acélujue. — Je l'ai chaulTé seul à l'état de vapeur, dans un tube, jusqu'à 4tio"
sans le décomposer. Avec lalumine, il se produit, dès 35o°, du gaz qui renferme 90
pour 100 de CO', et en même temps on recueille de l'acétone à peu près pure. < >n a
donc, par déshydratation externe entre 2"">' :
CH^-GO-^OIH
GH'— GCt-IOH
— 112 0 -1- CO^ -J- CH^ — eu — GIP
Il se produit en même temps une petite quantité de CO, de CJW' et de phorone, pro-
venant de l'acétone (|ui, en présence de l'alumine commence à se détruire à partir
de 35o°.
Acide propidnique. — On a une réaction analogue à celle de l'acide acétique :
dégagement de CO- et formation de diélhylcétone, avec une petite quantité de pro-
duits de destruction.
Acétate d'élhyle. — La chaleur est sans action sur cet élher à 430°, tandis que
l'alumine le décompose rapidement dès 35o" d'après l'équation
2GH'C0.0C-^H'=IP0-|-îCMI--i-C()--{-ClP— CO-CII\
Oxalate d'élhyle. — Cet élher commence à être décomposé par la chaleur seule
à '|00", mais à 38o° il ne manifeste pas de trace de décomposition. Avec l'alumine on a,
à 360", un dégagement gazeux très abondant, et tout l'élher se transforme d'après
f ' ) Comptes rendus, -xo jainier 1908, p. ia5, et Bull. Soc. chiiii.. 10 février 1908,
P- '97-
['\ /Intl. .Soc. c/iini., 20 mai 1908, p. .'>64-
SÉANCE DU 9 JUIA' 1908. It>.l3
l'équation
1 =H-0 + C02-t-C04-2C=H».
L'alumine précipitée n'est pas seulement un catalyseur déshydratant,
mais elle est encore capable d'enlever i'""' d'hydracide. C'est ainsi qu'à
partir de 200° le chlorure d'isobutyle donne du H Cl et de l'isobutylène; le
chlorure de propyle, du propylène; le chlorure d'èlhylène à 35o° perd une
seule molécule de H Cl et fournit l'éthylène chloré CH- = CHCl.
Lorsque l'action catalyticjue de l'alumine s'exerce à une température infé-
rieure à celle de l'ébullition du corps soumis à cette action, on peut simple-
ment mêler l'alumine avec ce corps solide ou liquide dans un ballon et
chauffer le mélange. C'est ainsi qu'un mélange de glycérine el d'alumine a
donné, par une très faible chauffe, une production régulière d'acroléine
avec un résidu de polyglycérines. Dans les mêmes conditions, ï acide oxa-
lique a été totalement transformé en eau, oxyde de carbone et gaz carbo-
nique.
CHIMIE MINÉRALE. — Action du nitrate d'argent sur l'acide chloroaurique et
préparation de l'or fulminant. Note de M. Jules Jacobse\, présentée
par M. D. Cernez.
Les travaux relatifs à la question de l'or fulminant n'ont jusqu'ici con-
duit qu'à des produits dont l'analyse laisse beaucoup à désirer; par une
méthode nouvelle, je suis, au contraire, arrivé à préparer quantitativement
deux composés mieux définis, fournissant à l'analyse des résultats assez
nets, et différant d'ailleurs de ceux qui ont été décrits précédemment. Ils
me paraissent appartenir à la classe des aminés métalliques et répondre
respectivement aux formules développées suivantes :
Au(OH)^MP et Aii(OH)-— NH— Au{OIl)^
Action du nitrate d'argent sur l'acide cliloroaurique. — En versant, dans une
solution d'acide chloroaurique, du nitrate d'argent, on obtient un précipité brun clair
se déposant facilement el renfermant tout l'or et tout le chlore introduits, unis d'ail-
leurs à de l'argent; la réaction peut se formuler
AuCl'HCl-H4AgN03-+-3H20 = AuiOH)',4AgCl-f-4i\0'H.
En ell'et, là où, d'après celte formule, j'aurais dû recueillir os, 0873 du précipité, j'en
ai obtenu 08,5872; les dosages ont donné : Au, 23,96; Ag, 52,5o; Cl, 17,19 ^^ (OH)
I2l4 ACADEMIE DES SCIENCES.
par différence, 6.36: la théorie exigerait, pour la formule iiuliquée : Au, 24,0;
Ag, 52,54: Cl, 17,24 el (OH), 6,08; enfin, le titrage de l'acide nitrique mis en liberté
a nécessité 7"^"'', 3 d'une solution de potasse alors que, tliéoriquement, il en eût fallu
7""', 106.
L'acide chloroaurique fut préparé en traitant de Tor pur. en suspension dans de
l'acide clilorhydrique, par du chlore. En évaporant, on obtient l'acide chloroaurique
cristallisant avec 3"'°' d'eau.
Action de l'ammoniaque sur le précipité c/iloroaiiroarg-e/itique Au(0H)',4AgCl.
— Si l'on traite le précipité dont il vient d'être question par l'ammoniaque, on dissout
le chlorure d'argent el il reste un précipité floconneux jaune qui est l'or fulminant.
En acidulant la solution ammoniacale, on reprécipite le chlorure d'argent totale-
ment (trouvé o",4o66 dans un essai qui eût dû fournir 05,4070).
L'or fulminant produit possède un pouvoir explosif considérable. Lavé à
Teau ammoniacale, puis à Teau, l'alcool et l'éther; desséché à basse tempé-
rature, il explose violemment quand on le touche avec la pointe d'un canif.
M est plus stable quand il est plus humide; en plaçant alors un grain d'or
fulminant dans le fond d'un creuset, on peut le chauffer doucement; la
masse devient brune, puis noire et finalement explose. Le sens de l'explo-
sion se fait de haut en bas : on place, dans un vase de Boiième, un grain
d'or fulminant; on le touche au moyen d'un fil de platine chauffé, l'explo-
sion se produit, le fond du vase est pulvérisé tandis que la partie supérieure
reste intacte.
L'or fulminant ainsi obtenu est une auriamine qui renferme i*' d'or et
1 " d'azote; la réaction est sans daute la suivante :
Au(OH)'-t-Nll»= Au(OH)'NH- ou [Au.\,2H'0] + H'^O.
En analysant cet or fulminant, on y a trouvé : Au, 77,^)9 et N, 0,696; la
formule voudrait : 79,77 et 5,689.
Action de la potasse sur V auriamine . — Si l'on veut doser l'azote dans
l'auriamine en faisant bouillir cette dernière avec la potasse, on constate
que la moitié seulement de l'azote s'échappe sous forme de >»H^ et il reste,
dans le ballon, un produit floconneux brun noir qui est un autre composé
fulminant possédant un pouvoir explosif bien plus grand encore.
L'analyse a indiqué, dans ce composé, 80, )8 d'or et 3,7^ d'azote. Ce
pourrait être une biaui iamine et la réaction serait la suivante :
2Au(OH)2NH2-NH'=:'^"^NH ;
cè composé renferme 82,6 Au et 2,9^ N.
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 121 5
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la séparation de l'ammoniaque el des aminés
au moyen de l'alcool absolu bouillant. Note de M. Jean Bertheaoie,
présentée par M. Guignard.
La mélliode consistant à traiter les chlorhydrates d'aminés par l'alcool
absolu bouillant a été critiquée à maintes reprises, en particulier par
M. Jarry (') etpar MM. Brochet et Cambier C); mais, faute de procédé
analytique, aucune détermination précise n'a été faite, permettant d'éva-
luer numériquement la valeur do cette méthode.
J'ai essayé de trancher la question en déterminant la solubilité, dans
l'alcool absolu, du chlorhydrate de monométhylamine, du chlorhydrate
d'ammoniaque et de leur mélange.
Le chlorhydrate de monométhylamine employé avait été préparé par
l'acétamido brome et purifié d'ammonia(iue par l'oxyde jaune de mer-
cure (').
Pour la détermination des solubilités dans l'alcool absolu bouillant, j'ai
utilisé, pour opérer les prises d'essai toujours délicates, une disposition spé-
ciale ('').
La détermination de la quantité de sels dissous a été faite par évapora-
tion des solutions et dessiccation à 1 10" pour le chlorhydrate d'ammoniaque
et le chlorhydrate de monométhylamine isolés. Elle a été vérifiée par le
dosage des bases. Pour la détermination du mélange des deux sels, je me
suis servi du procédé d'analyse donné par M. François Ç"), après en avoir
vérifié l'absolue exactitude sur des sels purs.
Soltiliililé du chlorhydrale de munomi'llirlaïuiiie. — aSos de cliloriiydralo tle
mononiétiiylamine pur, desséché à 110", puis dans le vide sur l'acide suil'uiiqiie, sont
projetés rapidement dans le ballon contenant joos d'alcool absolu. L'ébullition est
maintenue pendant 45 minutes, au bout desquelles on fait les prises d'essai.
J^a tempéiature du liquide bouillant était de X2" (thermomètre en entier sous le
bouchon).
[oos d'alcool absolu ont dissous à 83° a3G,oi de CH'AzHCI
(') Jarry, Ann. de Cli. cl de Phys., -j" série, t. \\ 11, 1899, P- ^l'^-
[-) Brochet et Cambier, Bull. Soc. ck., 3" série, t. XIII, p. 533.
(^) François, Comptes rendus, I. CXLIV, 1907, p. 568.
(') Le dispositif employé sera décrit en détail dans le Journal de Pliairnacie et de
Chimie.
(») Comptes rendus, l. CXLIV, 1907, p. 858.
C. R., igoS, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 23.) lOJ
12l6 ACADEMIE DES SCIENCES.
Soliilnlilc (lu clilorhydrate d'ammoniaque. — oos de cliloiliydrate d'annnonia(|ue
pur, desséché à i lo", puis dans le vide sur l'acide sulfurique, sont mis en contact
avec 5oo" d'alcool absolu dans le ballon. Après 40 minutes d'ébnilition, on procède à
des prises d'essai.
La leinpéralure du liquide bouillant était dejS'.ô.
looK d'alcool absolu ont dissous à 78". 5 I-.538 AzH'CI
Dans une autre opération, j'ai déterminé la solubilité du même chlorhydrate d'aui-
monianue à o". De l'alcool absolu, saturé de chlorhydrate d'ammoniaque à la tempé-
rature ordinaire, a élémainlenu dans la glace fondante pendant n'\ heures. Après f|uoi
on a lait les prises d'essai par les méthodes ordinaires.
100° d'alcool absolu ont dissous à o" o», 778 Az H'Cl
Soldijililr du mélaniic de vhloi hydrate de monomelliylaminc et. de chloi hydrate
d' ainniiiniaque. — 200»' de chlorhydrate de monométhyiamine pur et sec et jos de
chloihvdrate d'ammoniaque soc siuit mis en contact avec 5oos d'alcool absolu. L'ébu'-
lilion est maintenue comme précédemment pendant 45 minutes, après quoi on fait des
prises d'essai à l'ébullition.
La température du liquide bouillant était de 82".
,,,,,, ,. - I 25s, o de chlorhydrate de monouiéthvlamine.
jOGi-'d alcool absolu ont <lissous a ba" l ,,/.,,,," 1 •, • "
( 2", 260 de chlorlivdrate d ammoniaque.
La solubilité de chacun des sels est donc augmentée quand ils se dissolvent simulta-
nément dans l'alcool absolu.
La solubilité du même mélange des deux chlorhydrates a été déterminée à 0° :
( 6s,o de chlorhydrate de monométhvlaniine,
100*-' (1 alcool absolu ont dissous a o" ■^ n~ -, 1 1 1" 1 !■
( G», 000 de clilorlivdrale d ammoniaque.
On peul conclure de ces cléterminations que, lorsqu'on Iraile par TalcGol
alisolu bouillant un mélange de chlorliydrale de monométliylamine et de
chlorhydrate d'ammoniaque, on dissont à la fois les deux sels dans la pro-
portion de II à i .
Pendant le refroidissement de 82° à o", il se dépose : 23" — ()"«= 19" de
chlorhydrate de monométhyiamine et 2s,2(i() — 0",G5 = i^,Gi6de chlorhy-
drate d'ammoniaque.
l-c sel qui cristallise doit donc contenir AzHMj dans la proportion de
1,616 ^^ .
— ~ =iiS,jo pour 100.
19,000
llésultats pratiques. — \\n dosant, par le procédé do M. François ( ' ),
1,') M. I-'rançois, Comptes rendus, l. CXL1\ , 1907, p. 8J8.
SÉANCE DU 9 JUI.X 1908. 121 7
ramiuoniacjue el la inoiiométhylamine, je suis arrivé aux. résultais sui-
vants :
i" Lue solution aqueuse saturée de chlorhydrate de uiouoinétliylamine
pur préparé par l'acétamide brome étant saturée de chloriiydrate d'animo-
niacpie pur à la température ordinaire (i5° ), si l'on fdtre et évapore la solu-
lion, le sel obtenu contient 9,2 pour 100 de chlorhydrate d'ammoniaque.
1° Un chlorhydrate de mononiélln lamine brut, préparé suivant la mé-
thode de MM. Brochet et Cambier, étant traité par l'alcool absolu bouil-
lant, les cristaux qui se sont déposés de premier jet contiennent 10, H
pour 100 de chlorhydratr d'ammoniaque.
î" L'alcool absolu ])ouillant, saturé de chlorhydrate de monométhyl-
aniinc pur, préparé par l'acétamide brome, et de chlorhydrate d'ammo-
niaque, étant liltré rapidement dans un entonnoir à Mltrations cliaudes, les
cristaux déposés contiennent (S, 5 ^ouv 100 de chlorh\drate d'ammoniaque.
Ces résultats sont en contradiction avec l'opinion généralement reçue qui
veut que le chlorhydrale d'ammoniaque soit insoluble dans des solutions
aijueuscs et alcooliques saturées de chlorhxdrate de m(''thylamine.
Conclusions. — Un chlorhydrate de mon(jméthN lamine, purifié d'ammo-
niaque par le traitement à l'alcool absolu bouillant, relient au minimum
iS,5 [)Our 100 de chlorhydrate d'ammoniaque. Il ne peut donc servir ni pour
une détermination de formule, ni pour une détermination de constantes
physiques, ni pour la préparation de sels non purifiables par cristallisation.
CHI.MIE BIOLOGIQUE.— Contribution à l'élude des peroxydiastases artificielles.
Note de M. .1. Wolff, présentée par M. E. Roux.
.l'ai montré dans une Note précédente (') que certaines comliinaisons
cyanogénées du fer, et plus particulièrement le ferrocyanure de fer colloïdal,
peuvent être assimilées à de véritables peroxydiastases. 11 m'a paru intéres-
sant de pousser plus avant l'étude du jjIus typique de ces eiizN mes arti-
ficiels. .J'ai choisi dans ce but comme substance oxydable le pNrogalIol, et
j'ai déterminé par pesée la purpurogalline formée sous rinlkieuce combinée
du colloïde et de l'eau oxygénée, agissant comme système peroxydase-
hydroperoxyde. J'ai étudié en premier lieu l'action de doses croissantes du
(') Compte.^ rendus du 6 a\ril 1908.
loi8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
colloïde en présence de quanlilés invariables de pyrogallol et d'eau oxy-
génée, le volume total du liquide atteignant parfois 4f>'"'° (')•
l'vrogallol en gianimes 1,2 i , '>, 1,2 1,2 1,2
Ferrocjanurede fer en goulles (i g.rr o"'s,oo23 Fe;. '1 8 12 16 20
lùiu oxygénée en goulles (1 g. — 7""» O) 8 8 8 8 S
l'urpurogalline formée en milligrammes 28 58 68 82,5 ç)-,'>
il résulte de ces expériences, et de beaucoup d'autres que je ne puis rap-
porter ici, que dans les limites comprises entre i et 10 gouttes (') le ren-
dement final en purpurogalline est proportionnel à la quantité de colloïde
employé, ce qui est conforme à la loi d'action des peroxydases naturelles
énoncée par Cliodat et Bach. A partir de 8 ou 10 gouttes, la proportion de
purpurogalline augmente toujours, mais ne croît plus suivant un rapport
simple. Là aussi, le colloïde se comporte comme la peroxydiastase natu-
relle. Au delà de 20 gouttes, les accroissements deviennent de plus en plus
faibles et tendent rapidement vers o.
J'ai recherché ensuite quelle est, toutes choses égales d'ailleurs, l'in-
fluence de doses croissantes d'eau oxygénée sur le rendement en purpuro-
galline. J'opère, comme dans l'expérience précédente et comme dans toutes
celles qui vont suivre, sur i«,2 de pyrogallol et sur un volume total de 40™'
de liquide.
»
»
l-'enocyanure de fer en gouttes (1 g. —o'"s, 0028 Fe) ... . 10 10 10 10 10 10
Fau oxygénée en goultes (I g. = 7""50) 3 6 9 12 lô 18 18
l'urpurogalline produite en milligrammes 3o 4*', 5 6^ 72,5 » 85 Néant.
On constate jusqu'à G3'"« d'oxygène un accroissement régulier du poids
de i)urpurogalline. A partir de ce point, l'augmentation est de plus en plus
faible.
Notons en passant que. par rapport au fer contenu dans io« de colloïde, le
rendement de 85""''' représente ■)(j8o fois te poids de ce fer.
l/intluence de très faibles doses de sulfate de fer et de sulfate de cuivre
(') Tous les dosages ont été elfeclués au bout de 24 heures de contact.
('■') Dans une expérience dans laquelle j'ai employé 2, 4i 6, 8 et 10 gouttes de col-
loïde, j'ai olitenu respectivement i2'"«, 25°'s, 38"'k, 46'"- et 64™? de purpurogalline, ce
qui représente une proporlionnalilé 1res satisfaisante, étant donné les diflicullés
inhérentes au dosage de la purpurogalline formée.
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 12 19
est plus particulièrement intéressante à noter, surtout si on la compare à
l'action de doses équimoléculaires de sulfate manj?aneux.
l''eiTOcyanurc de ter
colloïdal Kaii oxygénée.
30 goiiUcs = o"'i'",o461'"e. I g. = 7"'s oxygène. Sels ajoutés. Piirpiii-oi;allinc.
20 youUes 5 gouUes o 88
20 » 5 » o,85SO'Fe 24
20 » 5 » OjSgSO'Cu 24
20 » 5 » 0,8', SO'Mn 81
Nous voyons que des traces de sulfate de fer et de cuivre gênent considé-
rablement la réaction et réduisent le rendement au quart, alors que le sul-
fate de manganèse n'a pas d'influence sensible sur la marche du phéno-
mène. D'après des expériences récentes de M. de Stœcklin ('), les mêmes
effets nuisibles du sulfate de fer se remarquent pour la peroxydiastase natu-
relle.
Si nous examinons maintenant l'action des acides minéraux, nous voyons
que de très faibles doses de ceux-ci retardent considérablement la réaction
et diminuent le rendement.
Proportion
Kerrocyanure de fer de SO'H-
Pyrogallol. colloïdal. SO'H-. en millionièmes. H-0-. Piirpurogalline.
g m'o m g:
I 20 gouttes o o 5 gouttes 83
I 20 » 2,5 62,55» 58,5
I 20 » 5 125 5 » 33,5
Le précipité de purpurogalline qui appâtait au bout de i.') minutes en
milieu neutre ne se produit qu'après i heure en présence de traces de SO' H-
et, dans ce cas, il n'augmente qu'avec une très grande lenteur.
Examinons enlin quelle est l'influence exercée par quelques sels sur la
marche de l'oxydation.
Ferrocyanuie de fer en goulles (i g. ^ o'"",oo23 Fe) . 20 20 20 20 20
Kau oKvgénée en gouttes (i g. =: 7"'8 O) 10 10 lo 10 10
Sels ajoutés (2o'"8) o SO*Mg iNaCl PO'IlMs. PO'IliNn-
Purpurogalline formée en milligrammes 108, 5 io4,5 g-j 61 1 i ?,
Il ressort de ce Tableau que, seul parmi les sels employés, le phosphate
(') E. DE Sr(jECKLiN, Thèse présentée à la l'acuité des Sciences de rUni\ersité de
Genève, 22 juin 1907,
I220 ACADEMIE DES SCIENCES.
acide de potassium exerce une action nettement nuisible. Les choses se
[lassent de même pour la peroxydiastase naturelle étudiée par M. de Slor-c-
klin(').
En résume, si Ton compare nos résultais avec ceux obtenus à l'aide des
peroxydiastases naturelles, on voit que notre enzyme artificiel, dont la sub-
stance active est le fer, se comporte, dans ses fondions essentielles, comme
un enzyme naturel. (]ette constatation n'est pas sans intérêt si l'on songe à
la présence si générale, dans les organismes vivants, des peroxydiastases et
du fer.
MINÉRALOGIE. - Su/an nouveau inicd du groupe paragonile.
Note de M. Pu. Barbier.
Pendant un court séjour que je lis à Mesvres (vallée du Mesvrin, Aulu-
nois), j'ai recueilli quelques minéraux parmi lesquels un beau mica argentin
à reflets nacrés qu'à première inspection je crus être une de ces muscovites
si abondantes dans les pegmatites, bien que je ne l'aie pas trouvé dans cette
roche.
Comme la spécification des divers genres de micas est assez délicate, j'ana-
lysai celui-ci après l'avoir séparé soigneusement de sa gangue terreuse et
purifié par les procédés habituels.
[j'attaque de ces sortes de silicates exige, pour être complète, (piils soient
très finement pulvérisés; or les micas ne peuvent être auienés à l'état de di-
vision nécessaire qu'après calcination au rouge \if. .l'ai profité de cette cir-
conslance pour doser les matières volatiles et j'ai trouvé que la perte
moyenne à la calcination était de 4î''o pour loo. .l'ai constaté en outre, par
un essai spécial, l'absence du fluor.
L'analyse exécutée sur la matière calcinée m'a donné les nombres
ci-dessous :
Silice 19: "''^
Alutniiic 30,56
Oxydp ferri(|iif 2, ig
Polasst.' 3,12
Soude 7 ! 63
l-llliine ■ I ,26
99)94
(.') I.OC. cit., p. 27.
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. I22I
Par les chiffres qui précèdent on voit :
i" Que ce mica, qui est fortemenl soditjue, ne peut être rangé dans le
groupe muscovite ; a se rapproche plutôt j)ar sa composition des micas du
groupe paragonite, mais il n'en a pas les caractères extérieurs: tandis que
les paragonites sont en fines écailles argentées, celui-ci ressemble à s'y mé-
prendre à une muscovite, et cela à tel point que les personnes, cependant
compétentes, qui l'ont vu, l'ont pris pour cette espèce;
2° Qu'il se distingue de cette dernière par sa teneur en lithine qui est
comparable à celle de certaines lépidolithes; j'ai constaté en effet, par l'exa-
men ciiimique de divers échantillons de ce silicate, que la dose de lithine
variait de 1,20 à 2,10.
Cette association du sodium et du lithium est remarquable, elle constitue
un cas singulier; car j'ai observé que, sauf (juelques rares exceptions, dans
les feldspaths et les micas, le lithium accompagne de préférence le potas-
sium et le rubidium et disparait lorsque ces minéraux s'enrichissent eu
sodium.
Le mica qui fait l'objet de ce travad se présente comme une sorte de pa-
ragonite lithinique, jusqu'ici inconnue.
Je dédie celte variété nouvelle au savant professeur de Chimie organique
de la Faculté des Sciences de Paris, M. Haller, et je propose de la nommer
Hallérite.
MORPHOLOGIE DYNAMIQUE. — Sur une certaine fonction de suppléance hépa-
tique eocercèe par la plu/ne chez les oiseaux. Note de M. Jea\ de La
RiBoisiKRE, présentée par M. Dastro.
l)'après les conseils de M. Houssay, j'ai efiectué méthodiquement des
recherches organométriques sur un certain nombre d'oiseaux. Je possède
actuellement d'abondantes données numéri(pics que je compte utiliser pour
un travail plus étendu. Je veux aujourd'hui me borner à en signaler
quelques-unes desquelles ressort avec évidence un rapport organique très
net entre la quantité de plumes et la quantité de foie. Ces quantités, ainsi
que celles de rein dont je parlerai aussi, sont évaluées en poids rapport(''s
à loos de poids total.
Je serai à la fois plus bref et plus clair en donnant à mon exposé la forme
graphique. Les divers oiseaux sont figurés par des points é([uidistants sur
l'axe des al)scisses. Sur l'ordonnée correspondant à chacun je place trois
,222 ACADÉMIE DES SCIENCES.
points figurant respectivement ses quantités de rein (11), de t'oie (F), de
|)lunies (P). Je relie par un trait tous les points relatifs à un même organe,
afin qu'on ne les perde pas de vue sur mon croquis, et non pour laire une
courbe au sens géométrique du mot.
Fig.
A' 6'
Les oiseaux représentés sur les deux graphiques ci-joinls sont : A, Golurni\ co-
Uirnix (L.); B, Golumba livia (L.);C, Gallipephi californica (Shaw); D, Rliyncholus
rufescens (Tetnm.); li, Calopsillacus nova- liollancli* (Gm.); F, Conurus aurica-
pillus (Licht.); G, l'erdix perilix (L.); H, Geopelia slriala (L.); I. Triclioglossus
novii' hollamliii' (Gm.); J, Agapornis pullaria (L.); K, Turlur turlur (L.): I-, Vidua
paradisea (L.); iM, Euplecles franclscanus (Iserl.); N, Carduelis carduelis (L.);
O, Sitagra luleola (Liclil.); I^ IVrrliula pyrrlnila europa'a (\ieill.); Q, Acanlhis
canuabina (L.); H, Passer monlanus (L.); S, Foudia madagascariensis (L.); T, Gocco-
ihraustes coccollirausles (L.); U, Friiigilla montifringilla (L.); ^', Amadina fasciala
(Gm.); W, Fringilla coelehs (L.); X, Paroaria LUcullata ^La^ll.); Y, Gliry^omilris
spinus (L. ): Z, Passer luleus (Liclu.): A', Pyrrhula pyrrliula europsa (Vieill.): B', Li-
gurinus chloris (L.). Les onze premiers oiseaux sonldes granivores purs; les suivanls,
des granivores qui ajoutent à leur régime des insectes. Dans la figure i, ils sont mis
en série d'après leur rein croissant; on voit immédiatement, et sur toutes les ordon-
nées, qu'à chaque baisse du foie correspond une montée de la plume ou inversement.
Les deux groupes d'oiseaux, distingués par une variété de régime, se distinguent aussi
sur le graphique.
Cette suppléance du foie par la plume constituée par des substances d'ex-
crétion, cliiline et pigment, déjà pressentie par M. Houssay('), a certai-
HoussAY, Variations cxprriinentalex ( Arcli. de Zool. e.rp. et génér.. j," série,
t. M, 1907, p. 287).
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1223
nement une très grande importance physiologique sur laquelle je ne veux
pas m'étendre ici, désirant me borner à signaler quelques faits.
Si l'on range les mêmes oiseaux de façon que les quantités de foie aillent
en croissant {Jig. 2), on obtient une représentation encore plus saisissante
Fig. 2.
V O M
du même phénomène, les oiseaux se partageant toujours dans les deux
mêmes sections.
J'ai poursuivi le travail sur une série d'oiseaux insectivores et sur une
série comprenant des carnivores, des échassiers, des palmipèdes, tous au
surplus diversement mangeurs de chair, et j'ai obtenu identiquement les
mêmes résultats et les mêmes graphiques. Ma conclusion repose donc sur
l'étude de 1 10 oiseaux les plus divers, appartenant à io3 espèces. Je n'ai
à signaler que deux exceptions, peu troublantes d'ailleurs, relatives au
Nandou {lihea americana Vieill.) et au Pingouin du Cap (Spheniscus
denier sus L.).
La plume, le foie, le rein sont, dans chaque espèce, susceptibles de varia-
tions étendues, mais, autant que j'ai pu m'en assurer déjà, de variations
toujours reliées par la même loi. Dans cluKpie espèce, les individus qui ont
plus de foie ont moins de plume et réciproquement. Dès lors, mes séries ont
une valeur physiologique certaine en tant qu'elles classent des individus.
Ont-elles aussi une valeur zoologique, une valeur de classement spécifique?
Pour l'affirmer, il faudrait que je pusse répondre que les individus étudiés
par moi sont représentatifs de leur espèce, c'est-à-dire exactement normaux
ou moyens. Je me suis efforcé qu'il en soit ainsi, mais je ne puis prétendre
C. R., iftoS, 1" Semestre. (T. CXLVI, N- 23.) 161
lA-2l\ ACADÉMIE DES SCIENCES.
avoir réussi qu'avec une certaine probabilité. Je m'occupe en ce moment
de dresser, pour plusieurs espèces, les courbes de fréquence relatives aux
trois organes considérés, afin d'avoir les nombres spécifiques normaux et
de pouvoir faire avec eux un classement sûrement zoologique en même
temps que physiologique.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Du rôle des levures et des cépages dans la for-
mation du bouquet des vins. Note de M. A. Ro.sexstieiii-, présentée par
M. Roux.
Les expériences faites de 1897 à 1899 (') •*'^^^ vendanges, avec des
moûts stérilisés de raisins rouges ou blancs, fermentes avec des levures
choisies, ont fait entrevoir des résultats que les opérations méthodiques
exécutées de 1900 à 1900 viennent confirmer.
Les expériences nouvelles sont de trois sortes :
1° Essais d'orientation faits sur divers cépages, au laboratoire, sur des
quantités de 4' îi i»', à l'aide de conserves de moût;
2" Opérations d'essai en grand, pendant les vendanges, au vignoble
même, dans le Bordelais, en Alsace et sur la Moselle, en 1902, 1908
et 1904 ;
3° Opérations industrielles en grand, chez le propriétaire et le négo-
ciant, en Bourgogne (1900), en Alsace et sur la Moselle (1903-1905).
La iiiéLliode employée consistait a faire fermeiUer diverses portiDiis d'un même
rnoûl, en ensemençant chacune avec une levure did'éiente, ou de faire fermenter les
moûts de cépages dillérenls avec une seule levure; puis de faire soigner ces vins,
après fermentation, par leur propriétaire, comparativement à un témoin et de faire
constater les résultats par des commissions de dégustateurs, réunis par les soins du
propriétaire. Four donner à la dégustation le caractère d'une opération décisive,
permettant des conclusions scientifiques, on a invariablement suivi la méthode
recommandée par Pasteur, qui exclut l'influence de la suggestion.
La méthode se trouve ainsi adaptée au but du travail, (]ui est d'obtenir un lésultat
dont nos sens seuls sont juges, car il échappe à l'analvse chimique. Le jugement est
porté par ceux-là même qui ont le plus de compétence pour estimer les qualités d'un
produit destiné à la consommation (^). Grâce à une circonstance favorable qu'ollVe le
vignoble allemand, il a été possible d'étudier méthodiquement plusieurs questions
(') Comptes rendus, t. (^XWIII, p. io5o, et t. CWXIN, p. 1:^78.
(2) Replie de Vuicullurc. t. XXIX, p. 34 1 .
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1225
que la vinification traditionnelle ne peut résoudre avec le même degré de certitude, à
cause de la complexité du travail et du peu de temps que la courte durée des ven-
dantes laisse pour expérimenter avec soins. La grande masse des vins du vignoble
allemand est riche en acide et pauvre en alcool. La législation autorise l'addition de
sucre au vin déjà formé, qui peut alors être soumis à une deuxième fermentation. De
cette faculté sont nés des aleliers de vinification clos, bien outillés, chauffés en hiver,
tenus frais en été.
L'eau et la vapeur n'y manquent pas, de sorte qu'il a été possible de faire des expé-
riences comparatives soignées, sur des séries de foudres, et de bien constater les faits.
Le grand nonjbre de cépages sur lesquels on a opéré de même que la variété des
levures qui ont été essayées, l'échelle industrielle à laquelle on a travaillé, perraeltenl
de tirer les conclusions scientifiques suivantes qui sont bien appuyées par de nom-
breuses expériences qui se contrôlent réciproquement :
1. Il y a des cépages qui fournissent par la vinification ordinaire, dans
les bonnes années et dans des expositions favorisées, des vins célèbres. Ce
cas est une exception.
2. Les mêmes cépages, dans la majorité des cas, produisent des vins
sans bouquet.
3. Si, dans ce dernier cas, on stérilise le moût et on l'ensemence avec une
levure de choix, on obtient un bouquet d'une intensité remarquable, alors
que le vin tétnoin ne possède qu'un goût de terroir (').
4. Bien plus, si à ce dernier vin, qualifié de témoin, on ajoute du sucre
dans une proportion telle qu'après fermentation la richesse alcoolique n'at-
teigne pas i4 pour 100 d'alcool, qu'on stérilise ce mélange et qu'on ense-
mence avec une levure de choix, on obtient un vin très bouqueté, alors
même que la proportion du cépage noble qui entre dans la composition de
la vendange est relativement faible.
5. La levure sélectionnée, c'est-à-dire provenant d'une seule cellule,
n'est pas toujours apte à développer du bouquet dans le moût d'un cépage
noble.
Ceci est, entre autres, le cas pour les levures qui ont été multipliées dans
des moûts artificiels, ne contenant pas de jus de raisin.
6. En cultivant cette levure plusieurs fois sur moût de raisin, elle peut
acquérir de nouveau la faculté de développer le bouquet; il y a des levures
cultivées du commerce qui possèdent cette faculté, mais à un degré difïérent.
(') Rapport de M. Ungemach, vice-président de la Chambre de Commerce de
Strasbourg {Bulletin de la Société des Sciences, Agriculture et Arts de la Basse-
Alsace, octobre-novembre 1907, p. 170).
1226 ACADÉMIE DES SCIENCES.
7. Quelle que soit l'origine d'une levure, elle ne transmet pas au vin le
bouquet du cru d'où elle provient.
8. Mais elle développe, dans un cépage donné, le bouquet caractéristique
de ce cépage.
Conclusion. — On peut conclure de ces faits que la substance du bouquet
est fournie par le cépage; que celui-ci renferme une matière anthophore non
encore isolée, qui est sans doute différente pour cbacun d'eux. La nature
produit des raisins renfermant la substance anthophore dans toutes les
expositions; mais elle ne produit que dans des expositions privilégiées la
levure capable d'agir sur la substance anthophore. D'où il résulte que la
dill'érence entre un grand cru et un cru ordinaire ne tient pas autant à
la qualité du raisin qu'à celle de la levure qui y croit spontanément; ceci
n'est dit qu'au point de vue du bouquet; car il peut y avoir des différences
de concentration d'où dépend le corps du vin.
Au point de vue chimique on peut se figurer que la substance anthophore
présente une constitution analogue à celle de Vamygdaline, principe immé-
diat des amandes amères, qui se dédouble sous l'influence d'un ferment
soluble, Vémuhinr ou synaptase, en principes odorants, l'acide cyanhydrique
et l'essence d'amandes amères.
Dans le cas particulier, la levure anthogène joindrait à la propriété de
sécréter la sucrase de Buchner, qui est commune à toutes les levures, aussi
celle de sécréter une autre diastase agissant sur la substance anthophore.
Cette interprétation est celle qui se dégage le plus naturellement de l'en-
semble des faits établis par les recherches qui précèdent.
GÉOLOGIE. — Sur le minerai de fer de Coatquidan. Note de M. F. Keiiforne,
transmise par M. A. Lacroix.
Le gisement de minerai de fer de Coatquidan est situé dans le Morbihan,
entre Guer et Beignon, au sud de la route de Ploérmel à Vannes et près du
camp d'artillerie du même nom. lia été exploité en minière dès 1826; mais,
depuis un certain temps, il est abandonné; il alimentait les forges de
Paimpont concurremment avec le minerai de la forêt.
De Fourcy, dans le levle explicatif de la Carie géologique du Morbihan ('), donne
{') LoRiEUX elDE FoLRCY, Texte explicatif de lu Carie géologii/uc du Moi biiiaii ,
1858.
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1227
quelques renseignements succincts sur ce gisement; il le montre situé dans des grès
durs ou tendres, mélangés de couches d'argile blanche et il le considère comme faisant
partie du même banc que les minerais de Saint-Saturnin (Ille-et- Vilaine) et de Rougé
(Loire-Inférieure). Sur la Carte géologique le gisement est indiqué en un endroit
marqué en Grès armoricain et il a été généralement considéré comme intercalé dans
ce niveau.
Il m'a paru intéressant de rechercher l'âge précis de ce minerai, dont la
nature est très différente de la plupart des autres minerais normands et
bretons; je n'en connais en effet d'analogue qu'à Caden, plus au Sud. C'est
de V hématite rouge, quelquefois terreuse, mais le plus souvent grenue; elle
parait formée de petits grains aplatis et irréguliers, à patine noire, noyés
dans un minerai plus fin et rouge, contenant une assez forte proportion de
grains fins de quartz.
Cette structure bien spéciale s'exagère en certains endroits et l'on a des
noyaux d'hématite, arrondis, mais très irréguliers de forme, noyés dans une
masse ferrugineuse à gros grains de quartz : un véritable poudingue à
petits éléments. Il y a passage latéral avec des grès fins ou grossiers, peu
colorés, contenant encore de distance en distance des noyaux ferrugineux.
Ces noyaux atteignent communément dans ces échantillons spéciaux, mais
non rares, la grosseur d'un pois, quelquefois celle d'une noix. Si on les
sectionne, on observe une structure concentrique bien nette, surtout à la
partie externe qui est plus foncée (souvent noir brillant) et plus compacte;
souvent l'hématite rouge du centre est mélangée de petits grains de quartz,
quelquefois assez abondants pour donner l'aspect d'un grès ferrugineux.
Ce minerai se présente en couche presque horizontale avec léger pendage vers le
Nord-Ouest; sa puissance atteint quelquefois 2". Il repose sur des bancs gréseux plus
ou moins rosés, présentant des intercalations de schistes rouge lie de vin et pouvant
être rapportés avec certitude au Cambrien; les schistes rouges cambriens présentent
en effet à leur partie supérieure de nombreux lianes gréseux analogues dans celte
région.
U est surmonté de quelques mètres de grès blanc, ne m'ayant fourni comme fossiles
que des tigilliles, de petit diamètre et de grande longueur, réunis en nombre très
considérable les uns à côté des autres. Ce grès a été rapporté sur la Carie géologique
au Grès armoricain.
Ce niveau de minerai de fer serait donc situé exactement entre le Cambnen
et YOrdovicien, sans doute à la base du Grès armoricain.
1228 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les principes à appliquer pour rendre les con-
structions nsismiques. Note de M. Mo.vtessus de Ballore, transmise par
M. Barrois.
Dans ces dernières années, j'ai pu établir un Art de bâtir dans les pays à
tremblements de terre {*), en comparant minutieusement les structures des
édifices qui, dans une même ville et à l'occasion d'un même séisme, avaient,
à peu de distance les uns des autres, résisté ou non et en étendant cette re-
cherche à tous les pays et à toutes les descriptions techniques détaillées parve-
nues à ma connaissance. De là est résultée une série de règles pratiques dont
l'observation stricte assurera certainement la sécurité des constructions,
puisqu'elles dérivent de la pure observation des faits. D'autres travaux par-
tiels ont été exécutés par maints sismologues, de sorte rpie le sujet doit être
considéré comme bien élucidé maintenant. Les architectes et les ingénieurs
sont donc tenus d'observer ces règles dans les pays à tremblements de terre,
mais ils doivent désirer mieux, à savoir la connaissance des conditions géné-
rales théoriques que doit remplir une construction quelconque pour être en
état de résister à un séisme, même s'il est des plus violents. Les observations
que j'ai faites sur le terrain, en Californie et au Chili, après les désastres
du i(S avril et du i6 août 1906, permettent de poser les bases définitives du
problème.
Ges observations dénioutreiit péiemploirement deux laits. Premièrement, le con-
striictenr ne peut promettre la sécurité d'un édifice sur le tiajet ou au voisinage
immédiat de l'accident géologique dont le jeu a produit le tremblement de terre,
encore qu'il soit possible de citer des cas de résistance bien caractérisés et dont il
faudra s'inspirer dans l'avenii-, comme par exemple la digue du réservoir de Crystal
Springs, près de San-Francisco, composée de blocs de béton encastrés les uns dans
les autres en queue d'aroude. Deuxièmement, toute construction exécutée avec d'excel-
lents matériaux et suivant toutes les règles de l'art de bâtir, tout court, résiste dans
des proportions de 90 pour 100 des cas, au moins. Calculée pour résister à un ellort
continu et vertical de liant en bas, la pesanteur, une construction peut encore lutter
contre le mouvement sisuilque, brusque, vibratoire et ondulatoire à la fois, vertical de
bas en haut et horizontal, mais à condition qu'on ait tenu compte des eflorts de poussée
Miutuclle des divers éléments.
Les événements rappelés plus haut permettent de préciser le problème
(') Bellrage zur Geoiiliysik. t. NU. Leipzig, KjO.'i.
SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1229
général en fixant les idées relativement au mode même d'action du mouve-
ment sismique sur les constructions. Il agit :
En terrain solide, par des vibrations et des ondulations rapides dont l'ac-
célération ne dépasse pas 4000°"" par seconde et l'amplitude 25'";
En terrain mou, par des ondes gravifiques, dont la distance de crête à
crête peut atteindre plusieurs dizaines de mètres, la hauteur un peu plus
de i'" et la vitesse de propagation quelques dizaines de mètres.
Ce second effet est de beaucoup le plus dangereux.
On s'opposera au premier par l'élaslicité de l'édifice, de telle sorte qu'aucune de
ses parties ne puisse prendre des phases de vibration susceptibles de se contrarier
avec celles de ses voisines; en un mot ces diverses parties devront pouvoir vibrer
synchroniquement.
Le second ellet sera combattu si l'édifice forme bloc ou monolithe, en un mot s'il
est indéformable. II pourra dès lors s'incliner en sens divers au passage, sous lui, des
ventres et des crêtes des vagues visibles ou gravifiques.
On ne sait pas exactement à quel degré-limite de cohésion correspond
l'extinction du mouvement sismique proprement dit et inversement celle
des vagues gravifiques. Les sols de consistance intermédiaire sont sans
doute exposés aux deux genres de phénomènes. Par conséquent le con-
structeur ne peut se restreindre à obtenir l'élasticité en terrain solide et
l'indéformabilité en terrain mou. Il lui faudra satisfaire simultanément aux
deux conditions et, à la grande rigueur, il pourra ignorer le phénomène
sismique, les observations faites antérieurement sur les dispositions à
adopter ou à rejeter en pays instables ne lui servant plus que de véiifica-
tion a posteriori de l'exactitude de ses calculs.
C'est pour n'avoir pas su faire la distinclion entre les deux modes d'action
des tremblements de terre sur les édifices que les constructeurs des Etats-
Unis n'ont pu, après l'événement du 18 avril 1906, parvenir à se mettre
d'accord sur les meilleures dispositions à adopter; d'où, à notre avis, leurs
opinions contradictoires. Il faut nettement rejeter leurs conclusions en ce
qui concerne la condamnation des murs soit de pierres, soit de briques, qui
demandent seulement à être très bien exécutés, mais qui ne peuvent, il est
vrai, s'employer pour les constructions à plus de trois ou quatre étages;
au delà de cette hauteur, ils ne peuvent plus être self-supporting, mais doi-
vent, étage par étage, former panneaux entre les éléments des charpentes
métalliques.
Comme je l'avais prévu il y a déjà bien longtemps, le béton armé s'est
montré, en 1906, du moins quand il avait été soigneusement exécuté, la
matière de choix dans les pays instables.
I2'5o ACADEMIE DES SCIENCES.
On notera que le double principe de rélasticité et de rindéformabilité
d'une construction, qu'on veut être asismique, n'a rien de véritablement
nouveau en ce sens que cette solution du problème est exactement celle de
celui des constructions navales. Dans ce dernier cas, en elTet, il faut s'op-
poser d'une part au choc des vagues contre les flancs et sur le pont du
navire, d'autre part aux violents balancements imprimés à sa masse. Ces
deux effets correspondent, terme pour terme, le premier au mouvement
sismique proprement dit, le second aux vagues gravi fiques, ou visibles,
dont la réalité longtemps mise en doute est maintenant hors de discussion.
En résumé les désastres de 1906 démontrent qu'on peut éviter la tota-
lité des dégâts sismiques par l'application de deux principes bien définis,
l'élasticité et l'indéformabilité, et les dépenses supplémentaires constituent
la prime d'assurance contre les tremblements de terre.
La séance est levée à 4 heures.
G. D.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n» 55.
lepuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le iP.W.^ie. Ils forment à la fin de l'année H„ ,
Paris : 30 fr.
Prix de l'abonnement :
Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
chez Messieurs :
Ferran frères.
I Chaix.
j Jourdan,
iRufT.
"* Courtin-Hecquet.
( Germaîa et Grassin
( Siraudeau.
1-ne Jérôme.
Çon Marion.
/ Ferel.
■"«a; Laurens.
' Muller (G.)
Renaud.
. Derrien.
J F. Robert.
1 Le Borgne.
' Uzel frères.
Jouan.
Dsrdel et Bouvier.
i Henry.
( Marguerie.
Delaunay.
Bouy.
Greffier.
Ratel.
Rey.
ru
LoHent.
Lyon.
chez Messieurs :
1 Baumal.
f M»' Texier.
Cumia et Masson.
I Georg.
Phily.
1 Maloine.
Vitte.
Marseille Ruât.
i,r . 7.- \ Valat.
Montpellier...
.Moulins
A'ancy.
Nantes .
Nice
iéry
'urg
)nt-Ferr. .
\ Lauverjat.
/ Degez.
le j Drevet.
I Gratier et G'"
helle Foucher.
I Bourdignon.
Dombre.
Goulet et fils.
Martial Place.
Buvignier.
Grosjean-Maupin.
Wagner et Lambert.
l Dugas.
J Veloppé.
iBarma.
Appy.
Nin^es Debroas-Duplan.
Orléans Loddé.
Poitiers JBlanch,er.
( Lévrier.
tiennes Plîhon et Hommais .
Rochefort Girard ( M»" ).
Rouen | Langlois.
( Lestringant.
S'-É tienne Chevalier.
Toulon iFigard.
Alté.
On souscrit à l'étranger.
chez Messieurs :
Amsterdam j Peil^ema Caarel
/ sen et C".
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
Asher et C'".
Friedlander et fils.
Kuhl.
Mayer et Millier.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
(Lamertin.
Mayolez et Audiarte.
Lebègue et G'".
Berlin .
Chez Messieurs :
/Dulau.
Londres /Hachette et C-
' Nutt.
Luxembourg . .
Madrid. .
Naples .
Bucarest .
Toulouse .
Gimet.
' Privât.
j Tallandier.
I Giard.
ÎBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
Valenciennes . .
\ Giard,
/ Lemaitre.
Sotchek et C°.
Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C-
Christiania Cammermeyer.
Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Gênes Beuf.
I Eggimann.
Genève i Georg.
' Burckhardt.
^Haye Belinfante frères.
( Payotet 0^'.
Lausanne Rouge.
Sack.
Barth.
Brockhaus.
Leipzig ^ Lorentz.
Twietmeyer.
Voss.
\ Desoer.
' Gnusé.
V. BUck.
/ Ruiz et C*.
) Romo.
i Dossat.
' F. Fé.
Milan l Bocca frères.
(Hœpli.
Moscou Tastevin.
Marghieri diGius.
Pellerano.
i' Dyrson et PreifTei,
Stechert.
Lemcke et Buechaer
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et Ci*.
Palerme Reber.
Porto Magalhaes et Monlz.
Prague Rivnac.
Rio- Janeiro Garnier.
Bocca frères.
Loescher et G'°.
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Nordiska Boghaiwlçl
Zinserling.
Wollf.
Rome.
S'-Pe'tersbourg . .
Liège .
Bocca frères.
Brero.
Riock.
Roseaberg et Sellier
Varsovie Gebethner et VVoIff.
Vérone Drucker.
Frick
Gerold et 0°.
Zurich Rascher.
Turin .
Vienne*.
BLKS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ' ^
iTf Jt^y ~/^ ^°'^^ '^^^ ^ ^' Décembre i85o. ) Volume in-4'; i853. Prix. ... 35 fr
lomes32à61. - (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 25 fr'
rlT îo ' ?i; - ^r ■'?"^''''' '^^^ à 3. Décembre ,880.) Volume in-/"; 889 Prix .' ! ' ! ! ! ' ' " i! ' ' J5 r'
.»Tt.«.„ ' "*• ~ (■" J^-^^i^-- '88' à 3. Décembre 1895.) Volume in-4°; .900. Prix .i i]. i:.:.: i! 25 fr!
PLEMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES •
tes, T^M^tiTJslT'^^M<l^^ï^^^^^^^ ''''■''■ DHKBKsetA.J.-J SouKR. - Mémoiresur le Calcul des Perturbations au'éprourent
grasses, par M. Claude bZ^rd vllume in 4», avec 3^ plinctL^rSâr.". !'?".'.*?' ' Pl'énomènes digestifs, particulièrement dans la Jigest.oa d*s
ataires, suivant 'ordre de leur ,unerDosfti on m ^ f «E ud.er les lois de a distribution des corps organisés f.ssiles dans les différents terrains
des rapports qui ex.s^nt entre 'é^atSilduTA?,^!' question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Recherchcirla
ff q «^■"«■"■enii-el état actuel du regneorgauiqueetsesetats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-',", avec 7 planches ; 1S61. . . 25 fr.
même Librairie les Mémoires de r Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie d«8 ScienoM.
W 23.
TABLE DES ARTICLES (Séance du 9 Juin lî»()8.)
MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS
DES MKMliURS ET DES CORRESPONDANTS DR I.ACADÉMIE.
Pages.
M. GoUY. — Sur un appareil destiné aux
nivellements micioinétiiques ngj
MM. Paul Sabatieu et A. Mailhe. — Sur
Pages,
l'hydrogénation directe des polypliénols. iiyS
M. Ed. -El. Colin. — Observations magné-
tiques à Tananarive 1196
aiEMOIRES LUS.
M. Nestor Gréhant. — Analyse exacte du
gaz des marais. Dissociation de plusieurs
carbures d'Iiydrogcne obtenue dans l'eu-
diomètre-grisou mètre
199
MÉMOIRES PRESENTES.
M. J.-L. RouTiN. — Sur le réglage des groupes électrogèacs .
CORRESl»ONi>ArVCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale les Ou-
vrages suivants : « Caisse des recherches
scienliliques. .Année 1907 : Kapport annuel
adressé au Président de la Képublique
française », par M. Paul Dislère; un
(c Glossaire allemand-français des termes
d'.\natomie et de Zoologie », par M. Ba-
pliaël Ulanchard i2o3
M. AuRic. — Sur le développement en frac-
lion continue d'un nombre algébrique... i2o3
MM. Ed. Sarasin et Tu. To.mmasina. —
Sur la véritable cause du dédoublement
de la courbe de désaclivalion des con-
ducteurs recouverts d'une couche diélec-
trique et radioactives avec charge i2o5
M. Georges Meslin. — Sur le signe du
dichrnïsme électrique et du dichroïsme
magnétique 1208
M. André Léauté. — Sur l'étincelle de self-
iaduction 1209
M. .l.-B. Senderens. — Déshydratations
catalytiques des composés organiques.... 121 1
M. Jules Jacobsen. — Action du nitrate
d'argent sur l'acide chloroaurique et pré-
paration de l'or fulminant
M. Jean BERtiiEArME. — Sur la séparation
de rammonia(|ue et des aminés au moyen
de l'alcool absolu bouillant
M. J. Wolff. — Contribution à l'élude des
peroxydiastases artificielles
M. Pr. Barbier. — Sur un nouveau mica
du groupe paragonite
M. .Iean de La Riboisière. — Sur une cer-
taine fonction de suppléance hépatique
exercée par la plume chez les oiseaux
M. A. Rosenstierl. — Du rôle des levures
el des cépages dans la formation du bou-
quet des vins
M. F. Kerfobne. — Sur le minerai de fer
de Coatquidan
M. Monte-ssus de Ballore. — Sur les prin-
cipes à appliquer pour rendre les con-
structions asismiques
I2l3
I2l5
1217
1220
122
226
PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augusiins, 55.
Le Gérant : Gauibieh-Villabs.
I<i0ft
1908
PKEMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
N^24 (15 Juin 1908
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES [tENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1873
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extiaits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à[ l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article i". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
oupar un Associéétrangerdel'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3:> pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qn
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Sav,
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des persoi
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de Vl
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ur
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires s
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomi
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exi
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être re
à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus te
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rem
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dan
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planch
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des ligures serait
autorisées, l'espace occupé par ces ligures compti
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrât!
fait un Rapport sur la situation des Comptes rend
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécutioa du pi
sent Règlement,
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do
déposer au Secrétariat au plus taru le Samedi (jni précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivanl
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI là JUIN 190S.
PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIOiVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une ('(juation aur dérivées partielles
relative à une surface fennée. Note de M. Emile Picard.
l. On a souvent considéié, depuis Beltraini et Klein, des équations aux
dérivées partielles dont on envisage les intégrales sur une surface fermée
tout entière. Particulièrement intéressante est l'équation
(I) AU=:cv/liG-F^Ll
pour une surface dont l'élément est représenté par
ds"" - E clu^ + 2 F <lii r/i • + G dv'
et où AU représente l'invariant de Beltrami
On désigne enfin par c une fonction positive du point sur la surface. Celte
équation correspond à l'équilibre calorifique d'une surface fermée rayonnant
au dehors, quand on supposé la température extérieure égale à zéro. Dans
ces conditions, on peut regarder comme évidente au point de vue physique
l'existence d'une solution de l'équation (i), uniforme et continue sur la sur-
face, sauf en un point qui correspond à une source, avec un flux donné;
c. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 34.) 162
12.32 ACADÉMIE DES SCIENCES.
celle existence peut d'ailleurs s'établir d'une manière purement analytique,
comme je l'ai fait autrefois ( ' ). En supposant le tlux éj^al à 2-, et en dési-
j^nant par (u', c) le point singulier, nous désignerons celle solution par
(2) U ((/,(■; «',.•').
On voit aisément que U est symétrique par rapport à (u, c) et («', c').
L'étude de l'équation (i) et de quelques équations qui s'en déduisent,
comme celle de beaucoup d'autres problèmes analogues, est devenue parti-
culièrement sinqjle depuis les travaux de Frediiolm sur une certaine équa-
tion fonctionnelle. Avant eu récemment l'occasion d'étudier ces questions
dans mon cours, j'indiquerai sous quelle forme j'ai présenté leur solution.
'2. Au lieu de l'équation (i), envisageons l'équation avec le paramètre \
(3) A\ = lc\/EG~F^Y,
et cherchons s'il existe une intégrale V de cette équation partout continue
sur la surface. J'envisage à cet effet une autre équation de la forme (i)
(4) AU=c,v/EG-F^U,
mais où c, est une fonction positive sur la surface, qui peut être différente
de (-'. Soit U(w,i'; u',v') la solution analogue à (-2) et relative à l'équa-
tion (4).
On montre sans peine, en appliquant la formule de Green étendue à une
surface fermée quelconque rendue simplement connexe comme dans la
théorie des surfaces de Riemann, que V satisfait à l'équation fonctionnelle
(5]
!7rV(w', ('') + / / (^t- — c, ) U(«, r; «', c') \{u, v) (h = o,
OÙ (la est l'élément de surface v'EG — F^ cludv. D'ailleurs, au point de vue
de la recherche des fonctions V partout continues, l'équation (5) est équi-
valente à l'équation (3).
Le plus simple, au moins théoriquement, est de prendre c, = c, et l'on a
alors une équation de Frcdholm
27rV(«', (•') + (>.-)) / fc(u,v)U{ii,v; u' , v')V (u, v) d<7 = o,
équation d'un type très simple, à cause de la symétrie de la fonction U.
(') Sur l'équilibre calorifique d'une surface fermée rayonnant au dehors
{Comptes rendus, 5 juin 1900).
SÉANCE DU l') JUIN 1908. 1233
Pour X quelconque, l'équation précédente n'a d'autre solution que V ^ o;
mais il y a une in/lnité de valeurs singulières réelles et négatives, pour les-
quelles il y aura d'autres solutions, et pour lesquelles, par suite, l'équa-
tion (3) aura une ou plusieurs solutions continues sur toute la surface et
non identiquement nulles (X = o est une valeur singulière).
3. Désignons par X„ une valeur singulière, pour laquelle l'équation (3)
ait V solutions linéairement indépendantes
V,(m,.0, V,(,/,r) Vv («,'•).
Prenons l'équation en H,
( 6 ) AH = >.„cVlîG - F^ H + 9 ( ,/, (' ) v/EG — F^
Si -p est une fonction continue prise arbitrairement, l'équation précé-
dente n'admettra pas pour H de solution continue sur toute la surface. La
condition nécessaire et suffisante pour qu'il en soit ainsi s'exprime par les
égalités
V,(m, f) 9( w, r) rf(7 = o (t = I, 2, . . ., v).
//
On peut l'établir en remplaçant l'équation (6) par une équation de
Fredholm avec second membre, avec valeur singulière pour le paramètre,
et en écrivant les conditions pour que cette équation ait une solution. Ceci
est facile, car les solutions de l'équation associée ligurant dans ces conditions
sont
C{U, V)\i(u, (') (<=1,2, ...,V).
4. Le résultat précédent permet de traiter une question relative aux inté-
grales de l'équation
AW = Xcv/EG-F2W
ayant un certain nombre de points singuliers logarithmiques (du type des
sources de chaleur). Si A n'est pas une valeur singulière, les points singu-
liers et les coefficients relatifs au flux qui leur correspondent peuvent être
quelconques. Mais soit X„ une valeur singulière. Les conditions nécessaires
et suffisantes pour que l'équation
(7) AW3=>.„cv^G — F^W
admette une intégrale ayant les points singuliers
(«1, *i), (ai,l>ï), ■■•. (««,*„)
12.14 ACADÉMIE DES SCIENCES,
avec les coel'ficients correspondants
A|, A,, . . . , A„
s'expririienl par les v relations
A, V,((7,, bt) + \,\i{a,, b,)+.. .-^ A,, V,(«„, b„) —o (< == i , 2, . . . , v),
les V,- correspondant, bien entendu, comme dans le paragraphe précédent,
à la valeur singulière X„.
En particulier, pour la solution A„ = o, on a v = i (^t V se réduit à une
constante; d'où la condition connue
A,-f- Aj + ...-t- A„ = o,
(pii exprime que le flux total de chaleur est nul, l'équation (7) se réduisant
alors à l'équilibre de température sans rayonnement extérieur.
.5. L'application la plus simple est relative à la sphère de rayon un, en
prenant f = i. L'équation (3) est alors
(8) cose'^ + s\ne^ + ^~^.-:i.[ue\,
en se servant des coordonnées polaires 0 et ^ sur la sphère, et Ton a depuis
longtemps remarqué que pour
). ^ — «(« + 1) (/; entier positif)
elle se confondait avec l'équation relative aux fonctions V„ de La[)lare. On
peut voir qu'il n'y a pas d'autres valeurs singulières de A en envisageant une
fonction V(0, ■\i) uniforme et continue sur la sphère et satisfaisant à l'équa-
tion (8) pour X =^ A,,, et la fonction harmonique dans la sphère prenant ces
valeurs sur la sphère. La formule de Poisson montre aisément que, si X„
n'est pas de la forme — /((n-i-i), cette fonction harmonique sera identi-
(|uement nulle, et par suite aussi V(0,'|i). Des considérations analogues
montrent d'ailleurs que, si A,, a la forme indiquée, l'équation différentielle
n'aura d'autres solutions uniformes et continues linéairement indépendantes
(|ue les 2/? + i fonctions \„ de Laplace correspondant à cette valeur de n.
Le cas du tore est à examiner après celui de la sphère. Je ne sais si le pro-
blème qui nous ()ccu|)e a été approfondi dans ce cas. Eu désignant par r le
rayon du cercle méridien et R la distance de son centre à l'axe, l'équation
est ici
- (R — /■cos-i)2--_. + sino(R — /-coso)- h r —-— =).(R — /■cos'j)/-V,
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1235
en désignant par cp et '\/ deux angles dont la signilication est immédiate, et
qui varient de o à au. Les valeurs singulières 1^ sont celles pour lesquelles
l'équation précédente admet une solution continue de période 211 par rap-
port à 9 et à '|; il est vraisemblable que le produit A„rest une transcendante
assez simple du quotient — •
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Recherclies sur la rotation et l'ccldt des diverses
couches atmosphériques du Soleil. Note de M. H. Dksi.andres.
La rotation el l'éclat des couches atmosphériques solaires sont étudiées
actuellement dans plusieurs observatoires ; à Meudon, la recherche est
poursuivie, autant que le permet la situation actuelle de l'établissement qui
est en voie de réorganisation et n'a pas un personnel et un budget suffi-
sants. Les méthodes employées difl'èrent d'ailleurs de celles usitées à
l'étranger; elles ont ceci de particulier qu'elles donnent un résultat basé
non sur des régions limitées du Soleil, mais sur l'ensemble de l'astre. De
plus, elles sont applicables avec des moyens relativement simples; l'objectif
astronomique qui fournit une image réelle du Soleil est supprimé ou est très
petit et réduit à une ouverture de quelques millimètres.
Dans ces dernières années, l'étude de la rotation a été faite par la
méthode spectrale de Dunor, maintenant devenue classique, qui juxtapose
les spectres de points diamétralement opposés du bord et mesure leur
déplacement avec des raies noires fines et nettes. Duner s'est servi de deux
raies rouges du fer; il a confirmé en [887 le ralentissement de la vitesse de
rotation que le mouvement des taches a fait connaître de l'équateur au
parallèle de /|o", et a pu l'étendre jusqu'au parallèle de 7 j°-8o". Les vitesses
de Duner sont légèrement plus faibles que celles données par les taches.
Les deux méthodes, il est vrai, se lappoitent à des couches différentes du
Soleil qui sont la surface même de l'astre el la vapeur de fer placée au-
dessus dans la partie basse de l'atmosphère, ap[)elée couche renversante.
La même méthode est appliquée depuis igoi par Halm, d'Edimbourg,
qui annonce une variation continue des vitesses au cours de la période
solaire, surtout près des pôles, et un déplacement spécial des raies dû à la
pression. Klle est adoptée aussi en 1907 au mont Wilson, par Adams, qui
utilise la plaque photographicpie et vingt raies bleues de la couche renver-
sante. Pour certaines raies, la vitesse de rotation est inférieure à la normale,
1236 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ce qui déjà avait été annoncé par Jewell. En 1908, les raies de l'hydrogène,
qui correspondent vraisemblablement à des couches plus hautes, lui donnent
un résullat différent : les vitesses sont au contraire plus grandes à l'équa-
teur, et le ralentissement est plus faible vers les pôles. Ce dernier fait a été
confirmé par Haie, avec les images monochromatiques de l'hydrogène don-
nées par son grand speclrohéliographe. Tel est l'état de la question.
Il convient évidemment d'étudier à ce point de vue toutes les raies solaires,
comme l'a demandé Campbell en ipoS. J'ai employé seulement une autre
méthode qui assure une vérification utile et offre d'ailleurs ses avantages.
C'est la méthode de l'inclinaison indi(juée par moi en i8f)5 pour la recon-
naissance de la rotation dans les planètes. Je l'ai appliquée successivement
aux planètes Jupiter et Saturne, à la couronne solaire des éclipses avec un
grand spectroscope fixe, puis en 1902 aux planètes Jupiter, TJranus et Nep-
tune avec un petit spectroscope mobile autour de l'axe de son collimateur.
Si l'on projette une petite image de l'astre sur la fente du spectroscope
et si l'astre tourne comme un corps solide, les diverses parties de la raie
spectrale s'inclinent du même angle, les conditions étant les meilleures,
lorsque l'axe de rotation de l'astre est perpendiculaire au rayon visuel et
lorsque la fente contient le diamètre équatorial. La mesure de l'angle d'in-
clinaison donne la vitesse de rotation; or elle s'appuie, non sur deux points
extrêmes d'un diamètre, comme dans la méthode de Duner, mais sur la par-
tie centrale et le diamètre entier. La méthode de l'inclinaison, qui repose
sur une base expérimentale différente, est a priori digne d'attention.
D'ailleurs, sur le Soleil, l'absorption impliquée par la raie noire est plus
facile à interpréter au centre, où les couches successives sont traversées
normalement, dans les mêmes conditions. Au bord, les couches inférieures
ont une action prédominante qui, de plus, est variable pour deux points
très voisins de l'astre.
Dans les recherches de 1902 citées plus haut, faites sur Jupiter avec un
petit spectroscope mobile, qui, en raison de sa petitesse, était exempt de
flexion, on juxtaposait au spectre de la planète un second spectre photogra-
phié après que l'appareil avait été tourné de 180°. Les inclinaisons des deux
spectres étant inverses, l'angle d'inclinaison est doublé et aussi la précision
de la mesure (voir la Note des Comptes rendus, t. CXXXV, p. 228, et les
dessins annexes; voir aussi le dessin ci-après). Cette disposition heureuse
n'a pas été employée pour Lranus, qui exige une pose déjà trop longue pour
un seul spectre; mais elle est évidemment applicable au Soleil, même
lorsque la dispersion est forte. Il est seulement difficile de faire tourner le
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 12,37
spectroscope qui a de grandes dimensions; mais on peut le laisser fixe et
faire tournera sa place l'image solaire sur la fente en interposant un prisme
à réversion. Ce prisme, comme on sait, a une section triangulaire avec deux
côtés égaux; le troisième côté, appelé base, est parallèle à l'axe du faisceau
lumineux; et le prisme entier tourne autour de cet axe, en imposant au
faisceau une rotation double de la sienne. 11 a déjà été appliqué dans le
même but au Soleil par Zollner en 1871 et ThoUon en i885 (').
La disposition générale adoptée est la suivante (") : le spectroscope,
aussi dispersif que possible, est à réseau et employé dans le troisième et
le quatrième ordre avec des chambres longues de 2'",5o et 3"',5o. Le
faisceau solaire, réfléchi par un cœlostat et large au plus de 2''™, traverse
le prisme à réversion, puis un petit objectif de projection dont la dis-
tance focale a varié de 7'™ à 20*^", et qui est porté par une double cou-
lisse dont les mouvements sont parallèles et perpendiculaires à la fente. La
netteté de l'image solaire sur la fente n'est pas diminuée par le prisme,
puisque les rayons qui le traversent sont [jarallèles et non convergents; s'il
est bien construit et bien réglé, l'image reste nette tout en tournant et
maintient son centre fixe sur la fente.
On place le prisme à réversion dans une des deux positions où le diamètre
équatorial est parallèle à la fente, et l'on fait une première épreuve du
spectre, puis une seconde, mais après avoir tourné le prisme de 90" et
l'image du Soleil de 180°, en maintenant le même parallèle sur la fente.
Cette dernière condition et la juxtaposition des deux spectres sont assurées
par les deux coulisses. En fait, la double épreuve s'applique au diauîètre
équatorial ou à un seul des parallèles Nord ou Sud (').
On a donné plus rarement une autre orientation au Soleil sur la fente,
(') L'angle du prisme qui est l'angle des côlés égaux doit être grand, sinon les par-
ties voisines de la base sont seules utilisables, et la réflexion totale est très rasante.
Lorsque l'angle est de 90°, on a le prisme à réflexion totale, employé souvent comme
prisme à réversion. L'angle le plus favorable est voisin de 120°, ou moins lorsque les
faisceaux qui traversent le prisme ne sont pas convergents.
(-) Une disposition analogue a été conçue indépendamment par M. Bosler, astro-
nome à l'Observatoire, et appliquée par lui à la grande lunette pour l'étude de la ro-
tation de la planète Vénus.
(^) La latitude des parallèles est déterminée avec une lunette auxiliaire, munie
d'un micromètre, qui vise la fente. On mesure la distance de la fente au centre de
l'image avec le micromètre ou avec les coulisses. La hauteur du spectre ilonne aussi
une mesure de la latitude.
J2'i8
ACADEMIE DES SCIENCES.
coniine dans la riiétliode de Dunei', i[iii juxtapose les spectres des deux hé-
misphères; car la partie isolée parla fente ne tourne plus comme un corps
solide, et la méthode perd en partie ses avantages.
Les recherches, faites avec l'aide de MM. d'Azambuja et Burson, ont
porté principalement sur la partie violette du spectre, qui comprend les
raies H et K du calcium. Ces raies, (jui sont les plus larges du spectre, sont
les sevdes à oH'rir un triple renversement bien net, qui annonce trois couches
distinctes superposées; avec les raies de riiydrogène, ce renversement est
seulement partiel. Pour ces raisons, les petites composantes centrales H3
et K, sont prohaljlement les plus favorables pour l'étude des mouvements
dans la chromosphère supérieure; au bord solaire extérieur, elles sont
plus hautes que toutes les raies de rhydrogène.
Sur les épreuves, les inclinaisons de la raie K., ont été d'aboid siuq>le-
ment comparées aux inclinaisons de raies iines voisines de la couche renver-
sante, qui sont d'un côté la raie du fer X 39.30,45 et de l'autre un doublet du
Faute
l/Tt-3Qes
du Soleil
Fig. I.
Spectre
fer et du cobalt X 3935,96 et X 3936,12. Les mesures absolues des inclinai-
sons et des vitesses, qui exigent un appareil spécial encore en préparation,
seront publiées plus tard; a priori, elles peuvent être au moins aussi exactes
(|ue celles des autres méthodes, surtout si l'on remarque que le retourne-
ment de l'image double l'angle à mesurer.
D'ailleurs les inclinaisons augmentent lorsque le diamètre de l'image
diminue; et si, comme dans le cas présent, il est suffisamment petit, les
inclinaisons et leurs dilTérences sautent aux yeux, sans qu'il soit nécessaire
de les mesurer sous un réticule. Cet examen rapide est seulement qualitatif,
mais, comme il est diflerentiel, il a une réelle valeur.
Or les inclinaisons de K, sont parfois., à première vue, dillérentes de
celles du fer et du cobalt; le 18 mai, en particulier, sur le diamètre équa-
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1 aSg
torial, elles l'iMieiU maniresleiiieiit plus l'aihh^s, eoinme 1<^ luoiilre la figure
ci-contre, où les inclinaisons et leurs dill'érenccs sont agiaiidies à dessein.
Les vitesses de rotation de cette couche élevée étaient notablement plus
faibles que dans la couche renversante, ce cjui est contraire au résultat
obtenu par Adanis avec riiydrog-ène.
Plus lard, dans les premiers jours de juin, l'inclinaison de K., à l'équa-
teur était à peu près la même que celle (\u l'er et du cobalt. Sur les paral-
lèles, d'autre part, dans cette période, les inclinaisons de Iv;, sont parfois
aussi d'n'(Meiites en plus ou on moins, celles en plus étant dominantes aux
laliliides élevées; de jiliis. dans les deux hémisphères, les différences ne sont
pas toujours les in(''mes.
(!)n est ainsi conduit à penser cjue les couches supérieures ont des varia-
tions de vitesse de rotation qui sont parfois notables et même différentes
jjour les deux hémisphères, dans rinlervalle de quelques jours et de
quelques semaines. Les variations doivent être en effet plus grandes quand
on s'élève davantage, et j'ai déjà noté, en i8f)3, que, au bord solaire,
les vitesses radiales des protubérances, qui s'ajoutent ou se retranchent à
la vitesse di' rotation, augmentent avec la hauteur dans l'atmosphère.
D'ailleurs les taches, qu'on considère comme liées à la surface, ont, sur
un même parallèle et dans une même année, des différences sensibles dans
leur déplacement sur le distjue, et l'on sait que les vitesses publiées ne sont
que des moyennes. De plus, les variations de toutes ces couches ont entre
elles, très probablement, un lien étroit qui est à déterminer.
11 faudra naturellement poursuivre ces recherches pendant un temps très
long pour arriver à des conclusions déliiiitives; de toute façon, les premiers
résultais font ressortir les avantages particuliers de la méthode de l'incli-
naison, qui s'appuie sur la partie centrale du Soleil, et qui exige seulement
un spectroscope puissant; les appareils astronomiques coûteux ne lui sont
plus nécessaires, et elle peut être abordée avec le Soleil aussi bien dans un
laboratoire de Physique que dans un observatoire.
Recherches sur l'éclat moyen de la chromosphère. — La variation de l'éclat
moyen de la chromosphère au cours d'une période solaire a déjà été reconnue
comme très probable par l'examen des nombreuses photographies de la
chromosphère que j'ai obtenues, depuis 1893, avec la raie K^. Récemment,
au (Congrès des recherches solaires de 1907, MM. Norman Lockyer et Haie
ont soulevé la question, et ont annoncé l'emploi de méthodes perfectionnées
pour relever le nombre et l'éclat des ilocculi sur les épreuves des jours suc-
cessifs. Pour donner à ces recherches une base plus solide, j'ai proposé de
C. H., lyoS, I" Semeilre. (T. GXLVI, N° 34.) l63
124o ACADÉMIE DES SCIENCES.
comparer diroctcniont à intervalles réguliers les inlensités de la chromo-
sphère et de la [)holosphère, et de la façon suivante : on juxtapose sur la
même plaque deux épreuves monochromatiques du Soleil faites avec la
raie K.. et un intervalle brillant du spectre, toujours le même, et l'on mesure
ensuite les opacités moyennes des deux épreuves.
J'ai fait quelques essais dans ce sens, et je les ai aliandonnés; car on peut
arriver au résultat par des moyens beaucoup plus simples, par l'étude dé-
taillée du spectre de la lumière générale du Soleil. Ce spectre est celui que
donnerait le Soleil, s'il était aussi éloigné que les étoiles; il s'obtient aisé-
ment en envoyant le rayonnement solaire sur la l'ente du spectroscope, sans
interposer aucun objectif. Lorsque la dispersion est forte, il contient, comme
je l'ai montré eu i8()2, les raies Ko et K,,, qui représentent les éclats moyens
des chromosphères basses et supérieures. 11 suffit donc de les comparer avec
un microphotomètre à de petites portions du même spectre, toujours les
mêmes, choisies dans la raie K, et dans un intervalle brillant entre deux
raies noires (').
Ce spectre de la lumière générale n'exige pas d'objectif; il peut même,
semble-t-il, être photographié lorsque le Soleil est caché par les nuages, avec
la lumière diffuse de notre ciel, à condition toutefois que cette lumière ne
soit pas due, pour une part notable, à une phosphorescence déterminée parles
rayons solaires ultra-violets. Même la comparaison avec le microphotomètre
des spectres du Soleil et de la lumière diffuse permettrait de déceler et de
doser cette phosphorescence supposée, et je signale en passant cette re-
cherche accessoire qui n'est pas sans intérêt.
Cependant les raies Ko et K3 ont sur le disque de grandes différences d'in-
tensité et de largeur, par exemple au centre et au bord, et qui importent
dans l'étude du pouvoir absorbant de l'atmosphère; les différences sont
parfois aussi notables entre les deux hémisphères, entre les régions de
l'équateur et des pôles. Pour les relever dans leur ensemble, j'emploie la
combinaison suivante de deux objectifs, placés devant le spectroscope de
la lumière générale. In premier objectif, qui peut avoir une petite ouver-
ture, donne une image de l'astre large de i"" à 2''", et le second objectif est
disposé de manière à donner sur la fente l'image du premier. 11 suffit
d'avoir dans le plan de l'image solaire des diaphragmes divers qui arrè-
(') Ce spectre de lii lumière générale doit être 1res dispersé et, de plus, ne pas con-
tenir de Inniiéie étrangère (diffuse par exemple). La première condition réduit beau-
coup l'application de la méthode aux étoiles.
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 12/1I
tent soit le centre, soit les bords, soit loiite aiilre porlioii du disque, pour-
avoir le spectre moyeu des parties restantes. La juxtaposition et la compa-
raison de ces spectres moyens donné lieu à des remarques intéressantes.
En résume, tous ces dispositifs très simples permettent de suivre aisément
les variations de vitesse et d'éclat des couches atmosphériques principales.
PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les organes et le mode de végétation
des Néi-roptéridées et autres Ptéridospernies. Note de M. (iuANn'EuRY.
A l'association singulière, dans ces plantes fossiles, de graines à des feuilles
qu'on ne sait distinguer de celles des Fougères, correspondent, loutau moins
dans les Odontopteris, Nevropteris, Linopteris, Alethopteris , des organes et un
mode de végétation particuliers que, ne connaissant pas dans les plantes
vivantes, je me propose de décrire sommairement; j'appliquerai ensuite
leurs caractères les plus constants à la reconnaissance d'autres Ptérido-
spernies dont on ignore les graines.
Dans CCS fossiles, les organes dominant par la quantité sont les Aulaco-
pteris ('), ou longs et larges stipes rameux réduits à l'état fossile, après la
destruction des tissus internes de Myeh.tylon, à leur écorce mince aussi
régulièrement striée que les feuilles de Cordaïtes. Ceux des Odontopteris et
Nevropteris sont souvent encombrés d'un abondant chevelu de radicelles
déliées entremêlées aquatiques, sortant par faisceaux des stipes. Ceux-ci,
ronds, épais à la base de o°',io à o"',i5, s'adaptent parfaitement à des
souches plates étranges, que je crois pouvoir interpréter comme des tiges
naines très surbaissées, portant en saillie, en nombre variable, des tron-
çons àWulacopteris. Ces souches, larges de o'°,5o à o°>,75, sont appliquées
sur le sol fossile de végétation par une surface verruqueuse, et lui sont
fixées par des racines souterraines grêles à radicelles pinnécs. Les racines
issues de la face intérieure de la souche étant peu nombreuses et peu pro-
fondes, la plante en se développant a poussé, pour pourvoir à leur insuffi-
sance, des branches souterraines radicantes rameuses non striées, et, pour se
fixer au sol, de curieux crampons de nature également stipale. Et, comme
parmi les milliers de tiges debout enracinées des forêts fossiles, il ne s'élève
de ces souches ni tiges, ni stipes, ces derniers mutilés étant plutôt couchés,
il est à présumer que, comme des plantes de marais, les Névropténdées
(') Flore carbonifère, p. 122.
I2'|2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ont vécu le pied dans l'eau, fixé au sol de fond par les racines souterraines
et les organes supplémentaires ci-dessus notés.
Certaines souches se sont agrandies jusqu'à atteindre une longueur de 2'"
el plus, et l'on voit, dans ce cas, que les tiges étalées qu'elles représentent
se sont également allongées. Dans les mêmes dépendances se trouvent
d'autres organes d'extension, sinon de propagation, savoir : 1° des Aulaco-
pteris ordinaires fixés par des crampons, qui ont au moins élargi l'aire d'oc-
cupation des plantes envahissantes qu'étaient les Nevropteris et Odonlopteris ;
2° des Aulacopteris pnrliculiers, rampants, à surface inférieure non striée,
ramifiés par-dessus, que des bandes vasculaires incluses rapprochent des
MecluUosa ; et 3° cà et là quelques touffes surhordonnées de stipes enracinées.
Il reste à mieux connailix' les relations de ces parties qui, étant de taille à ne
})ouvoir être c(_)ll('etionnées, ont été dessinées.
Dans des espaces plus restreints, j'ai tL.nivé, en rapport avi'c un fouillis
de lacines entre-croisées, un cnseivdjle assez complet de [letitcs souches
moins plates et de tiges traçantes, que les stipes, feuilles et graines associés
relient au Li/ioptcris lirongniarli Gut. ; les stipes, li'iés comme les autres,
s'en distinguent par des ponctuations épineuses.
]j\\/e//ioj)/eris Gran</i/ii Br. par ses liges fournit une donnée qui, en légi-
timant les aperçus (pii précèdent, touchant la nature des souches de IVévro-
ptéridées, me permettra de ranger d'au 1res Fougères dans le vaste groupe des
Ptéridospermes. (kute espèce, abondamment répandue dans la Loire, y
occupe des stations où sont rassenii)lés, de préférence au-dessus de ses
souches, tous ses organes, y compris ses graines, les Pachytcsla. Va\ faisant
découvrir quelques-uns de ces gisements, j'ai remarqué, mêlées aux stipes,
di- grosses tiges représentées par une mince écorce striée, aplatie, large
de o"',3o à ()'", ^o, portant tout autour des iir.inelios inégales, de o"', 10
à o"',2o, non caduques, où passent les stries de la tige; il y a des portions de
tiges de 5'" et jilns de longueur, et des branches rameuse^ de plusieurs
mètres; ceriaincs liges peu branchées ressembleul à dcssti[)es; ceux-ci
d ailleurs ('•mclli'iii sniivent, à la base sans (huile, des rameauv en dehors
de luut [)laii de syin(''tiie. Toutefois, les tiges soûl sliiées plus particulière-
ment comme le Co/pu.vy/o/i Jù/ucnse Bv., duijuel les rapprochent, générique-
nienl, les bandes \asculaires conservées dans l'une de ces tiges sidériliées.
Les stipes oui pnnr structure les Mye/o/i/en's i\i^ ( irand'Croix décrits par
15. llenault. Les souches, larges de i'" et plus, sont fixées par des racines
dilluses, des crampons et des brandies souterraines radicantes ; elles sont,
en outre, enlourées dOrganes llotlants d(jnl la dotinalion est inconnue.
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 12^3
El, chose remarquable, dans leur voisinage immédiat, rampent des tiges
de même nature qui paraissent bien avoir propagé au loin la plante, car
sur leur parcours sont enracinées des loulTes de sll[)es très ranieux. Connu
ainsi en entier à grands traits, \ Alelhopleris Grandini, par la structure de
ses principaux organes, par son mode de propagation par stolons, combiné
(ce qui aujourd'hui ne va pas enscnd)li' ) à Forgaiiisation cycadéenne de
ses tiges et graines, par l'apparence que ses liges et slipcs à tissus mous
n'ont pas augmenté en diamètre, celle plante fossile au port néanmoins
gigantesfpie et aux puissantes ramures, est une des plus originales du ter-
rain houiller su[M'rieur où elle forme de nniid)rcux lits de charbon.
Or, les Pnlœopleris du Culm, les Arcliœoptcris dévoniens, dont le feuillage
n'est pas étranger aux Névroptéridécs, oui été figurés (') avec des liges et
slipes si analogues à ceux de cet Alethoptcris que, sans doute aussi, ils ont
porté des graines, le caractère tiré de ses liges ayant été n-lrouvé jusque
chez les Sphenopleiis à graines de Bretagne, sur les enipreinles de leurs
minces liges de o"',o4 à o"',o5 portant, non des cicatrices de pétioles tom-
bés, mais insérées tout autour des branches inégales non caduques où
passe la texture maillée des liges.
De plus, le Sphenopleris trifoliala, [)ar exemple, ayant de gros stipes
striés, pourrait bien aussi faire partie des Ptéridosperines, un hasard heu-
reux me l'ayant fait rencontrer dernièrement avec les Sjilien. latifolia,
Schillingsi. Mariopteris rmtricala, quatre espèces auxquelles étaient intime-
ment associées et imi paiiic connexes d(? nombreuses graines, toutes très
petites, de quatre sortes dilTérenles (dont deux s'éloignent de toutes les
formes connues) qui paraissaient bien leur appartenir.
Il n'y a pas jusqu'aux piaules félicifornies, les premières apparues sur la
Terre, qui ne seml)lent avoii' jiroduil des graines, car dans le ])é\onien
moyen de l'Oural, près de Pachia, à Serguievsk, à Troïtsk, j'ai n'uconlré,
non sans en élre très surjnis, au milieu d'une floi'iile très pauvre limitée à
quelques maigres Lepidodendion, et à des scjueletlcs de feuilles rappelant
les Aulacuphycus, les Psilophylon, des menues graines, et des capsules ou
anthères pédicellées comme celles des Palœopleris. qui, les unes et les autres,
ne peuvent pru\enir tpie de ces derniers fossiles.
On sail que d'aulres l'ougères palénzcnquei, abiiiidaiilos el Narlées, se sont aussi
reproduiles par graines.
(') \oii- C<ii//'ij)U-/ is l'cdcliii diins <>(niil. .hiiuiutl. I. W, p. 4"8 ; ISUiznnio-
pLeiis A'o/de/is/iiôldi dai^s F. Flora d. Bdieit Inscln. ii)o'.>, /'/. I', /ii;. \. p. 10; el les
Stipes, PL V, 1894, dans F. l'Iota d. PoUirlâitdir. Ai klischc Zone.
lo'i/i ACADÉMIE DES SCIE^CtS.
On sait moins que ces plantes se signalent par l'exlrùine diversité de leurs jj^aincs,
d<inl les formes sont plus variées que les feuilles. A Tappui de ce dire mis en avant
en i<)o5(') et soutenu en igo6, il a encore été découvert depuis i an, à Saint-Ktienne,
des graines à quatre ailes, polygones à neuf pans égau\, et diverses autres non nnoins
disparates; un nouveau type de graines s'est ajouté à ceux déjà rapportés aux ^e-
iioplerù de l'étage stéphanien où le genre, devenu hétérogène, comprend autant de
sortes de graines que d'espèces isolées de feuilles; j'ai même vérifié, dans la Loire et
le Pas-de-Calais, (jue les espèces affines, mais qui se suivent dans le temps, Linopleris
]>ron ^minrli cl siih-Brongniarli, ont des graines fort dilTéreutes. Toutes mes con-
statations tendent ainsi à établir que les r^lérldospeimes, aux oiganes de végétation
extérieurement peu dill'érenciés, possèdent des types de graines plus diversement va-
riés que les frondes, et des tvpes de formes aussi (lill'éreiilcs que les genres de graines
silicifiées créés par Ad. Brongniart, comme en témoignent, du reste, les graines et
feuilles recueillies depuis longtemps dans les emprunts de remblais |>our mine les
mieux et les plus complètement explorés. •
OCÉANOGRAl'HiE. — Sur la neuvième campagne de la Princesse- Alice.
JNote de S. A. S. le Pri.vce df ^Iovaco.
Ma qiialrièinc campagne aux régions at'clicjues, poursuivie en 190-,
avait pour Ijul de compléter les travaux entrepris dans les trois précédentes,
au point de vue hydrographique, géographique et météorologique.
Partie du Havre le i G juin 1907, la Princesse- A lice y est rentrée le 12 sep-
lembre. Comme l'année précédente, un bateau à vapeur de ^5 tonneaux, le
Quedfjord, me servait d'auxiliaire, et plusieurs savants et officiers m'ac-
compagnaient pour Texécution du travail scientifique : le D'' .1. Richard,
zoologiste; le lieutenant de \aisseati Bourée pour rOcéanographie ainsi que
le capitaine de frégate d'Arodes ; le professeur Ilergesell pour la Météoro-
logie. M. Tinayre, artiste peintre, fixait sur ses toiles les principaux traits
de la région et le docteur Louët, médecin militaire, était chargé du service
sanitaire. Un groupe d'explorateurs terrestres norvégiens était formé par
II' cajùtainelsachsen, de l'armée norvégienne, le géologue Hoel, M""" Dieset,
hotaniste, et trois auxiliaires.
Le voyage fut considérablement entravé par la présence, tout à fait anor-
male pendant l'été, d'un champ de glace répandu sur l'espace compris
eulrc l'île aux Ours, le Spitzberg et la banquise du Groenland. Cetle glace,
(pli venait des régions orientales en doublant le cap sud du Spitzberg,
(') Comptes rendus, igoj, p. 812.
SÉANCE DU l5 JUIN I908. 1245
relarda mon arrivée sur la côte Est, en m'obligeant à faire un détour de
180'""' vers rOuest, et elle liàta mon retour par la menace d'un envahisse-
ment prématuré, peut-être définitif tk's baies. Une Carte de ce champ a été
établie pour plusieurs moments de la période estivale, au moyen de nos
propres constatations et de tous les renseignenients obtenus depuis. D'autre
[)art, une brume épaisse, qui s'étendait continuellement au large de la côte,
rendait fort difficiles les mouvements du navire en dehors des baies.
Météorologie. — Ne pouvant, pour ce motif, opérer des lancements de
ballons-sondes, j'ai néanmoins participé avec des ballons captifs au lancer
international convenu pour la période du 22 au 27 juillet; et, dans cette
circonstance, la Princesse-Alice a pu faire monlcr ses instruments jusqu'à
l'altilude de ^^000'", tandis que quatre balhjus-piloles atteignaient 7.J00'".
Océanographie. — 187 observations de température étaient faites à la
surface de la mer par les soins du D*' Richard, et une indication spé-
ciale résultait de ce travail pour les parages de Beeren eiland. Alors que les
glaces N abondaient cette année, il fallait se rapprocher beaucoup plus de
cette île pour trouver une température aussi basse qu'en 190G, où les glaces
manquaient. Ce fait montre cjue l'oscillation de la limite des eaux polaires,
qui se trouve dans cette région, joue un riMe plus important que l'apport
momentané et accidentel de glaces, même abondantes, et que ce dernier
fait n'est qu'un détail dans le phénomène du mouvement d'ensemble des
eaux polaires.
Géograplde. — Le capitaine Isachsen, parcourant sans cesse les régions
de l'intérieur, a comblé toutes les lacunes laissées par le travail entrepris
durant notre campagne de 1906 avec la Fhotogrammétrie et le théodo-
lite . Maintenant nous possédons les éléments complets d'une Carte
détaillée de la région du Spitzberg comprise entre Kingsbay, la baie Smee-
renburg et la baie ^^ ood, ainsi que les principales données intéressant la
Géologie et la J5otani({ue.
Pendant ce temps, je pratiquais dans les baies Cross, Lilljebook. et Moller
un complément de sondages nécessaire pour achever l'hydrographie de ces
parages, et M. Bourée mesurait une nouvelle série d'angles cpii permettait
d'en tracer exactement les lignes littorales.
y.oologie. — Les observations zoologiques comprennent surtout des pré-
lèvements journaliers de plankton pendant tout le voyage depuis le moment
du départ jusqu'à celui du retour. D'autre part, la présence d'une espèce
de morue {(kidiis polaris) nous a été signalée par des chasseurs de phoques,
dans l'Isfjord, coïncidant avec celle, constatée par nous, du capelan : fait
1246 ACADÉMIE DES SCIENCES,
absolument nouveau pour le Spitzbeig d'où la inorue avait tlispaiii depuis
de noud)ieuses aunéi's.
.Fai pu me procuiMM' et rii|)poi'ter pour le Musée océanographi<jue les
fanons compliMs et en [ilace d'une haleine ( lialeinoplera SihhaUli).
\jC nondîre total des opérations zoologirjues a été de 2 chaluts ;i plateaux,
3 |)eli(s chaluts, > dragues, 3 haveneaux, 67 fdets pélagiques.
lùdin jai recueilli plusieurs spécimens vivants du Canis Lagopus ou
renard hleu, alin d'observer, en essayant d'acclimater celte espèce dans le
Tiord de la l''rance, certaines particularités physiologiques la concernant et
qui sont encore mal connues. Pour commencer, les renards susdits, placés
à la campagne, dans un parc approprié, sont devenus blancs vers le mois de
novembre et maintenant ils reprennent leur poil qualifié bleu cendré.
Physique. — Les frères l^umière, de Lyon, dont le nouveau procédé pour
la photographie en couleurs était à peine mis au point, avaient bien voulu,
pour le voyage, me livrer quelques douzaines de leurs plaques autochromes.
Or un fait remarquable s'est produit avec elles: depuis la latitude de 6f)°4'>' î^-
en\iron, jus(jue vers celle de 79", la plus haute \isil('e par nous pendant
cette campagne, un voile bleu d'une intensité qui croissait à mesure que
nous montions vers le Nord les aiîectait constamment. Et lors de notre
retour vers le Sutl, ce phénomène cessa, dans une proportion inverse, de
se produire.
ÉLECTIONS.
L'Académie procède, pai' la voie ilu scrutin, à la nomination d'une (_]oni-
mission chargée de dresser une liste de candidats au poste de Secrétaire
perpétue! pour les Sciences physiques, vacant par suite du décès de M. de
lAippaicnt.
Cette (Commission, qui se réunira sous la [(résidence du Président de
l'Académie, doit comprendre six Membres choisis dans la division des
Sciences physiques.
M^L Vav TiEUHKM, (jAUDRY, TkOOST, noi:c.IIAI!I), Î^Ii\VTZ. ClIATIX léu-
nissent la majorité des sulTrages.
CORIlESPONDArVCE.
M. le Seckktaiuic pkkpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, l'Ouvrage suivant :
Leçons sur les théories générales de l'Analyse, l. il, par Iîené Baihe.
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 12/(7
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les formes bilinéaires.
Note de M. be Skgi'ier, pn'senlée par M. Jordan.
1. a et '^ (''tant deux substitutions «-aires dans un champ s, on peut se
proposer de chercher les formes a = ï<7,7,.r, )-/, (\a\^o') k coefficients dans 3
telles que ^na = a, a étant la transposée de « (le cas [3 = a~' fournit toutes
les substitutions permutables à a). Pour que a existe, il faut et il suffit que
jB"' — 5£ et a — .y£ {i étant la matrice unité et s un paramètre) aient les
mêmes diviseurs élémentair.es.
Supposons que s soit le champ A des nombres complexes ordinaires.
Prenons a et [i sous forme canonique. Soient 5,, ... les multiplicateurs de a,
/,, . . . ceux de [i. Soient /, = i^', t.,=zs.^\ ..., t.,_ = s~\ x étant minimum,
et supposons qu'il n'y ait pas d'autres multiplicateurs. Soient nij le nombre
des variables de lay" suite relative à 5,,
yl,
, = '«,,, > '",,,+1 = '«,/,+,/, > . . . = in,i^^,„+,i^., l'i qi = O/,.
On peut supposer que la y'*' suite relative à ciiaque Si ou /, a w, variables.
Après la y'" suite relative à .?,(= s) plaçons maintenant lay'" relative à s.,, ...,
puis la j" relative à 5,., puis la (y-t-i)" relative as,, et soit alors x\ la
k" variable de la i" suite; plaçons de même les suites relatives à /,(= 0) ■••)
/y., et soit v^ la k'' variable de la i^ de ces suiles. Soit
('■=Qp--i-l-i, •••. Q?; ./'=:n7-,-f-i, ..., Q,);
Pour que a existe, il faut et il suffit ijue les | Aj^™"?! soient ^ o. A''.peut se
l'amener à volonté, soit à un premier type où la première colonne est nulle
sauf le dernier élément égal à i, soit à un second type où la première colonne
est composée d'unités (Jordax, J. M., (888 et i()o5).
2. Astreignons maintenant a à l'une des conditions a = ±a, a = ^a,
a = a (a étant la conjuguée de «), a = [iJ«, et supposons (jue [i et a puissent
èlre canonisées par un même changement de variables si a = ± « ou
a = [3«, par des changements conjugués sï a ^= a ou a — [Bc/. /.es seules iioii-
C. U., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 24. 1 l(^>4
1248 ACADÉMIE DES SCIENCES.
velles conditions pour l'existence de a sont que v. = i ou i, que ^ = a si
a = pc/, que [ï = a si a — ^a et que q^, soit pair dans les quatre ras suivants :
n\, pair avec a = a, .v/ = t ; m^^ impair avec a = — a, st — i] m^_ pair avec
a = aa, .9 = 1; /«y, impair avec a = aa, s = — \ (les conditions relatives à
â = ± a, rt = a« ont été trouvées tout autrement par Kronecker et M. Fro-
benius quand fi = a).
Comme ar/a = a résulte de a = aa, et aaa = rt de a = ac/, on trouve
aisément ainsi toutes les solutions a de « = ar/ ou a — xa, même celles où
|a| = o, ce qui complète les recherches de M. Voss (S. A. M., l. X\^ I,
p. 211-272).
.'>. On peut toujours annuler les ,l,p, où p^'y et, par suite, supposer
w = 1 . Pour a = ± a et a = a on arrive à des formes réduites analogues à
celles de M. Jordan pour a =^ a (■/. M., 1888).
Soit a = aa. Si s — 1 avec m, = 2 a — i , on peut annuler tous les A" où
iz:/zj et les a'/, où /■ et / sont < [/.; la matrice des al\ où k = i, ..., [J- et
/= [jL, ..., ni, se réduit alors au premier type (à un facteur près). Si s =— 1
et m, = 2;j., on ])eut annuler les A'-' où i^j et les ajf^ où k < ;j. et /^ a; la
matrice des a'/^ où /■ rr^ i , . . ., a et / = a + i , . . ., /«, est alors (à un facteur
près) la somme de deux matrices d'ordre a, l'une du premier, l'autre du
second type. Dans tous les autres cas, on annulera les A'' où izj sauf les
A--'-'-'' qu'on réduit au premier type : les A'> où />_/' sont déterminés par
les autres d'après a = aa.
Sia = 7.a^ on ohliont des résultats analogues, eu prenant toutefois as'
pour rt lorsque I ^1 — I . _
4 . Si S est quelcon(iue (je supposerai alors que ^= a si a — ± a ou a = ^a
et (pie ^ — y. s\a = à ona — [iâ), après la réduction d'une forme bilinéaire
jouant le rôle de A|'", réduction qui dépend de £, on est toujours ramené à
l'un des problèmes précédents dans le champ <il.
;"). Le cas où a est une foruir (|uadralique iualt(''réc par a, 2 ayant le
module 2, se ramène au cas des foruios hermiliiuuK^s, sauf (pie celles des
conditions rt{^ = r/^') , + «£, , où ligure un élénn-nt de la diagonale sont
remplacées par d'autres. On voit alors facilement la forme du changement
de variables ipii canouise a; et la l'orme (pie preud y. [lermel d'appliquer de
suite le critère de M. Dickson à la démonstratiou du théorème de M. Jor-
dan (./. M., K)*)")) SIM- les substitutions paires, £ ayant l'ordre 2'', K :' i .
SÉANCE DU l5 iriN 1908. 1249
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l' équation aux dérivées partielles des
membranes ribrantes. Noie de M. S. Samei-evici, présentée, par
M. E. Picard.
I. On connait rinl('"rêt (jui s'attache, en Physique mathématique, à
Téquation
(ï) \u-\-l\{x,y)u = o {^=-^_ + -^}j-
L'un des problèmes fondamentaux ([ui se posent est d'en chercher une
intégrale eontinue ainsi que ses dérivées premières dans un domaine fermé
simplement conne.re (W) et s' annulant sur sa frontière C.
La fonction donnée A (a-, y) étant supposée /w^mVf dans ce domaine, le
problème a été résolu surtout par l(>s recherches de Schwarz et de
MM. Picard et Poincaré. Il a été établi que l'intégration de (i) dans les
conditions voulues n'est possible que pour une infinité discontinue de va-
leurs positives de A, les « conslantes caractéristiques », qu'on peut trouver
par un calcul régulier.
Dans les recherches citées, l'hypothèse A(a:;,j)>o est essentielle. Il
n'existe, à ma connaissance, d'autre essai de s'affranchir de cette supposi-
tion restrictive que celui de M. Ma.son (Journal de Jordan, 1904)) qui) l><ir
certaines considérations de minimum, se borne simplement à démontrer
l'existence des constantes caractéristiques, sans nous apprendre à les cal-
culer effectivement. Or, en rattacliant cette question à la tliéorie des équa-
tions intégrales, j'ai pu (■■liniiner des raisonnements toute liypothèse sur le
signe de A(^, y).
•2. Soient G(x,f; ç, r, ) la Jonction de (Ireen attachée au contour C,
et u„{a-,y) la fonction harmonique prenant sur C une succession donnée
de valeurs; rint('gralion de (i) moycniiaul la condition u = »„ (surC) est
ramenée à ré(piation de Fredhohn,
(2) "(•'■,/) '- j /C.(,r,/;ç,r/)A(£,r()«(;, •/))(/;(:/// = //„(.(■,/).
■ H)
L'intégrale cherchée est tlonc une fonction méromorphe de A, dont les
pcMes se trouvent parmi les « constantes caractéristiques » de (i). On dé-
montre aisément que ces constantes sont réelles et que les pôles de u{x,y)
sont simples.
J25o ACADÉMIE DES SCIENCES.
Pour démontrer l'exisleiice effective et en nombre infini des constantes
caraclérisliques, soit, en mettant en évidence le paramètre,
(3) u{-a',j;l) = «„(■'•,/) -t- /.",(x, y)-|->,2«2("f, j) -H- • • -H >" w„ (.r, r) +
Les fonctions ii„( .v, y) s« calculent par les formules récurrentes
(4) A^/„+ /V(.r, j) H„_,^o, »„ = osurC (/tr=l, 2, . . .)•
Si nous démontrons cjue la nérie (3) est à convergence limitée, l'existence
d'au moins une constante caractéristique sera établie. Or, considérons la
fonction
I'i("0=-- J/ A(.r, y) ii,(.v,f) u(j:,j; '/.)c/xdr.
Elle est méromorphe et n'admet d'autres pôles que ceux de «(a-, -»'; A).
Développons-la autour de A = o :
(.5) <!>(/) =2>.""'„, >v„= j j \{.r, y) ii„Lr, y) uj.r. y)d.i- dy.
0 "il
La foruude
,..„.,= /y
<>■'■ ) \0y
du- dy
montre que les constantes te à indice impair sont positives; on en conclut,
par le procédé de Schwarz, qu'on a
< — <...<
<.
Ces inégalités prouvent que les séries (.))et(3) sont à convergence limitée.
."{. Réciproquement, soient A, la « constante caractéristique » la plus petite
eu valeur absolue ( ou l'une d'elles ) et r, les intégrales correspondantes :
A;, + >.,A(.r,
:o,
z,=.o sur G (( = 1, 2, p).
1.(1 succension de rdtciirs le long de C étant quelconque, les séries (3) et (5)
divergent i>(>ur\'/.\ > [a, |. H suffit pour cela (pi'on n'ait pas
/ j '^(■'■, y) ^-d-i', y) ii,{.f, y) d.r dy :
" (I!)
c es-l-à-dire
f".^'/s = o,
d_
du
désignant la dérivée suivant la normale intérieure à (\.
SÉANCE DU l5 JlIN ipo8. IJOI
On est ainsi ramené à l'élude de la série (5). Deux circonstances peuvent
se présenter :
(t. —^ lend vers une limite. Il y a alors un seul pôle sur le cercle de con-
vergence de (3) et (5 ), soit A = A,. Si Ton désigne par S|(^", v) le coeffi-
cient de Y dans //(a-, y; X), on a
I '
/.
I ,. "'„
^ zz:lim— ^, z^(.r, y) — Vim'l.'[ ii„{.r, y).-
b. —^ ne tend vers aucune limite. Il y a alors deux pôles, X, et X^ = — X, .
Soient z,(x,y) et z.,(x,y) les coefficients de ^ et y; on a, dans ce
cas,
p =z lim •"^' , ;;,-;,— lim >.;"+' «2,, + ,, ;, + 50= lim /;" (/,„.
lui retranchant de it{x, y\ X)les parties principales relatives à ces piMes,
on pourra appli([uer de nouveau le mécanisme des constantes de Scliwarz
et ainsi de suite.
J'ajoute qu'avec des modifications convenables la méthode est applicable
aux conditions à la limite -; ^-a ^ o et -r- = o.
an an
ASTHONOMIE PHYSIQUE. — Les Jlocculi de l'hydrogène photographiés avec
les raies 11.^ et Hj. Note de M. G. -A. H.vi.i;.
Nous avons fait des photographies des llocculi de l'hydrogène par lous
les temps clairs depuis octobre igoS avec le télescope Snow et le spectro-
héliographe de 5 jùeds.
A \erkes, nous avions trouvé que les raies Hp, H.^ et Hg donnaient des
résultats fort analogues, malgré de légères différences. Au Mont Wilson, on
a régulièrement employé Hg en partie à cause de sa proximité de la raie H
du calcium (on peut ainsi utiliser pour les deux raies la même paire de
fentes; la différence de courbure de Hg peut se compenser en soilant légè-
rement les prismes du minimum de déviation).
En mais 1908, il est devenu possible, au moyen de nouvelles plaques
^^ allace l'aii-iso, d'obtenir des clichés du Soleil avec H,. Nous avons aussitôt
1252 ACADÉMIE DES SCIENCES,
reconnu que les flormli ln-lllanls apparaissaieut sur ces clichés à des points
où avec H,- aiiciiii ol)jel correspondant ne se montrait. De plus, les flocculi
sond)res 11^, toul imi s'accordanl en général connne position et forme avec
ceux de H5, soni plus intenses et plus étendus. Parfois cependant de petites
l'égions paraissent sond)res avec Hg qui sont absentes ou plus faibles avec H^.
Ainsi riiydrog'ène semble, dans des régions contiguë's de la surface solaire,
cire dans certaines de ces conditions particulières qui produisent les dillé-
rences d'intensités relatives des raies chez les nébuleuses, les étoiles de
Wolf-]^ayet et d'autres types spéciaux.
Nous avons ensuite photographié la chromosphère et les protubérances
du bord avec les raies IL^ et Hg. Les images données par ces raies con-
cordent étroitement comme forme, mais H3 ne révèle que les parties les
plus brillantes des protidjérances.
Les images Hp et 11.^ sont d'une intensité intermédiaire, mais elles partagi'iil
la faiblesse de Hg. Par suite de sa grande intensit('', ll^, donne de meilleures
é|)reuves des protubérances que H et K du calcium.
Beaucoup des flocculi d'hydrogène, quand la rotation solaire les amène
au bord du disque, coïncident en position avec les protujjéranees. Quand
on les photographie sur le disque, il n'y a que les portions les plus intenses
(les plus Ijasses en général) des protubérances (|ui soient assez fortes pour
paraître sous forme de lloeculi brillants ou sondjres en lumière Hs. Hj,. dé-
passe tellement cette dernière raie en intensité (pie même les parties supé-
l'ieures des protubérances peuvent, par son euqjloi. être photographiées en
projection sur le disque. Elles apparaîtront alors brillantes ou sombres
selon (jue leur température est plus élevée ou plus l)asse cpie celle des gaz
sous-jacents (en supposant applicable la loi de Kirchhofl' et })etil l'eilet de
la dilTusion, liv[)othèses <jui peuvent ne pas étie justifiées ).
Depuis if)o'j, époque où ont été obtenus les premiers clichés du spectro-
héliographe Uumford, nous avons remarqué tpie les lloeculi d'hydrogène H3
montrent, en général, une finesse de slruelurc cpie n'ont pas ceux du cal-
cium; on en verra des exemples dans V Aslropliysical .loiirnal^ Volume \L\,
planches X et XII. Les résultats que nous venons de citer montrent (jue,
dans l'atmosphère solaire, la hauteur où des courants et des tourbillons peu-
vent être photographiés en lumière H5 doit dépendre de l'intensité de cette
raie dans les protubérances. Puisque, en général, II5 est faible dans la piatie
supéiieure des proliibi'Tances, la plupart tics courants de nos photographies
sont ceux révélés par la structure de la chromospbère siii)érii'ure et les
parties basses des protubérances.
SÉANCE DU l/) Jl IN 1908. 1253
l.a faciliu'" avec laquelle les protubérances d'iiydrogcne peuveiil se pho-
tographier ilaus loute leur éleurlue avec H^, sur le disque nous pcrmel aisé-
menl de poursuivre nos recherches sur la circulation atmosphérique solaire.
L'épreuve agrandie série B, n" 4, du 'jo avril 1908 à 5'Mi'" du soir, montre
les tourbillons solaires d'une manière très frappante. Les régions voisines de
cliaipie tache solaire suggèrent forlemeiit, par leur structure, l'idée de cou-
rants comme si, de toutes les directions, l'hydrogène était aspir('' vers l'in-
térieur. Mais l'objet le plus remarquable est celui qu'on aperçoit à peu de
distance du centre de la plaque; il sendjje qu'il y ait là une sorte de vaste
tempête isolée, concentrique à un petit groupe de taches caché par un
nuage d'hydrogène lumineux. I^es protubérances entourant cette région
(qui, pour la plupart, apparaissent sous l'orme de flocculi sombres) sont
attirées vers le centre et leur aspect rappelle fortement l'idée d'un
énorme tourbillon tournant dans le sens des aiguilles d'une montre. Une
épreuve directe du Soleil prise le 3o avril montre un groupe de petites
taches près du centre de cette région et un cliché H^ révèle, au-dessus des
taches, un grand flocculus de calcium; celui-ci n'offre rien d'anormal et ne
laisse voir ni mouvements, ni lignes de courant, probablement parce qu'il
est au-dessous du niveau où l'on en peut \nir.
On a prouvé récemment par deux méthodes indépendantes (' ) que l'hy-
drogène de l'atmosphère solaire n'obéit pas à la loi de rotation qui gou-
verne les mouvements des taches et des llocculi de calcium H^. L'hydrogène
semble tourner à toutes les latitudes avec la même vitesse angulaire, alors
que le calcium Ho et les autres vapeurs des couches basses montrent comme
les taches une diminution marquée de la vitesse angulaire de l'équateur
aux pcMes. D'après les résultats speclrographitpies d'Adams, les vapeurs de
la couche renversante ont une vitesse de '2'^'", 08 à l'équateur et de i'"",6'j à
la latitude 3o°.
Pour l'hydrogène, cependant, Adams trouve une vitesse pratiquement
constante de 2'"", i5 à toutes les latitudes. Les vitesses des llocculi H., de
calcium décroissent de 2'"",o à l'équateur à i'~"',7 à la latitude 32°, 5. Les
flocculi d'hydrogène Hg ont une vitesse d'environ 2'"" à toutes les latitudes.
Ainsi, tandis que, pour une raison encore inconnue, les llocculi semblent se
(') Ar)A>is, Contributions from t/ic Uoiint Wilson Solar Oinei\alor\\ n"2i: A^-
tfopliysiral Journal, vol. WVII, avril 1908, p. 3i3-2iS. — Halk, Contributions
from tlie Mou ni M ilson Solar Obsen-atory, n" a.'i ; Âstrophysical Journal,
vol. XXVII, avril ii)(j8, p. .'.ry-aag.
1254 ACADÉMIE DES SCIENCES.
niouvoir moins vile que Tatmosphère gazeuse dans laquelle ils tlollent, les
deux méthodes sont d'accord pour montrer que l'Iiydrogène des couches
supérieures échappe à Fintluence retardatrice suhie par les taches et les
vapeurs hasses (' ).
Les clichés du Soleil pris avec la raie H^, le 29 avril après-midi et le
malin du 3o oui un as[)ect analogue à celui de l'agrandissement qui les
accompagne. L'énorme flocculus somhre di' l'héinisphère austral (-) et les
formes significatives des protubérances qui entourent la vaste région
troublée apparaissent sur ces clichés. Il est évident que, les conditions
atmosphériques dcvcnanl à présent meilleures (avec la lin de la saison
pluvieuse), nous pouvons espérer être en mesure d'étudier de plus prés ces
apparences lourhillonnaires de l'atmosphère du Soleil. C'est ainsi qu'il
serait possible de mettre à l'épreuve les théories solaires de Faye et d'Emden
qui, toutes deux, attribuent les taches à des tourbillons. Sous ce rapport
on étudiera en détail l'influence du changement de loi de rotation quand
on passe des couches hautes aux couches basses, ainsi que l'effet du frotte-
ment à la base de l'atmosphère d'hydrogène, ellél qui augmente au nord et
au sud de l'équateur.
ASlurjiNOMIE PHYSiyi'E. — La dispersion aj)paier>te de la lumière dans
l'espace inlersleilaire. Note de M. Piki-.ke i^Eitr.DEw, présentée par
M. H. Poincaré.
Pour explicpier la découverte intéressante de W. Ch. Mordmaun (M,
confirmée par M. (L Tikholï(''), que l'époque du minimum d'une étoile
variable observé dans les rayons rouges du spectre devance de (iuel([ues
minutes le minimum observé dans les rayons violets, ces deux savants
admettent ([uc dans l'espace interstellaire la lumière subit une dispersion
couq)arable à la dis[)ersion dans l'air atmosph(''ri([ne de 7""" de pression
à ()"(:.
(') Il semble prol)al)lc que l'Iiéliuin el le c;ilciiiin H,, qui lous dcii\ allcigneiU de
grandes liaiileurs, doiineroiU la même loi de lolalioii ([iie riivdiogène.
(^) On le voit aussi comme un objel soniijre li:j ■^ui- la [iliolograpliic correspoadanle
du calcium.
(•') Coinplca rendus. I. (AI. VI, p. .266 el 383.
(■•) Comptes rendus, l. (Al.\l, p. .")-o. — Millfil. d. MLolaislerinvarte in l'iil-
l<owo, n'' 1 1 , 190S.
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1255
Cette explication, si simple (pfelle paraisse, a le grand inconvénient
d'être en coiilradiclion avec les. faits de la Science moderne : nous ne pou-
vons pas attribuer ladite dispersion à une matière gazeuse ordinaire dans
laquelle la dispersion est intimement liée à l'absorption, parce ([ue la théorie
de la lumière ( ' ) exige dans ce cas une absorption si grande que nous ne
poui'rioiis pas voir les astres, ni même notre Soleil ; nous ne pouvons, non
plus, attribuer ce rcMe à l'éllier lui-même sans renverser toutes nos théories
électromagnélicpies.
La découverte de M. ÎNorduiann peut être expliquée sans recourir à la
dispersion de la lumière dans l'espace interstellaire, si nous cherchons les
causes de la diflérence des époques. dans les propriétés physiques de l'étoile
variable. Les recherches astrophysitpies montrent que les variations de
l'éclat sont produites par le passage d'un satellite devant l'astre observé, et
la différence de l'afl'aiblissement de la lumière dans les différentes régions
du spectre (^) montre ([ue le satellite est entouré d'une atmosphère gazeuse
étendue qui absorbe la lumière de l'astre central : il suffit de faire l'hypo-
thèse t[ue l'atmosphère du satellite est distribuée un peu asymétri([uement
par rapport au centre du satellite et (ju'elle est déplacée dans la direction
de son orhite, asymétrie qui peut être le résultat de la rotation axiale et
de l'échauffement par radiation de l'astre central ; la différence des
épo(pics des minima pour la lumière rouge et la lumière violette en
résulte d'elle-même. Un pareil cas est réalisé dans notre système plané-
taire pour un observateur sur la surface de la Lune pendant une éclipse :
les époques des minima observés pour X = G'', 5 (bande d'absorption de la
vapeur d'eau dans l'infra-rouge) et pour 'k=:o^,5 (transparent) seraient
différentes, parce (jue l'humidité de l'atmosphère de la Terre du côté du soir
est plus grande que du côté du matin. Pour la lumière absorbée par la
vapeur d'eau de notre Terre, cette différence des époques ne dépasserait,
pour la Lune, qu'une fraction de seconde: mais, dans l'atmosphère étendue
d'un satellite qui tourne dans le voisinage immédiat de l'astre central, les
perturbations sont beaucoup plus grandes et deux rayons de lumière absor-
bés inégalement dans cette atmosphère [)euvent donner des minima dont les
épocpies diffèrent de ([uelques minutes.
La découverte de M. Nord manu ne peut pas servir à la recherche de la
(') Voir I'l.i.nk, IJer. d. Berl. Akad., 1904, [i. iko.
(-) \oir SciiwAii/.sciULD, Public, d. Kiiffner'xchtn Sterruxarte , t. V, 1900, et
TiKiiOfF, loc. cit., p. i65.
C. U., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 24.) l65
1256 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dispersion de la lumière dans l'espace interstellaire, même si cette disper-
sion avait la valeur ('-norme admise par M. Nordmann, car la méthode est
basée sur riiypothèse que les atmosphères des satellites des étoiles variables
sont rigoureusement symétriques, hypothèse qui ne peut pas être vérifiée
criiue manière indépendante.
PHYSIQUE. — Dispositif pour l'élude de la sensibilité des détecteurs électro-
lyliques. Note (') de M. P. Jégou.
Les études entreprises ces temps-ci sur le délecteur électrolylique,
couramment employé maintenant dans la télégraphie sans fil, ont eu pour
principal objet d'examiner si sous certaines iniluences physiques ou si dans
certaines associations de deux ou plusieurs électroly tiques il n'y aurait
pas manifestation d'augmentation de sensibilité du détecteur.
On admet alors que l'expérience sera favorable si dans les mêmes condi-
tions d'émission, de distance, etc., le son rendu au téléphone augmente;
ceci suppose, comme l'indique M. Branly dans sa Communication sur ce
sujet (-), que l'oreille garde le souvenir de la valeur ou force du son rendu
par les récepteurs léléplioniques avant que l'on soumette le détecteur à
l'influence à étudier. C'est là une difficulté qui enlève beaucoup de pré-
cision aux expériences, car, à moins que l'action ne soit très nette, on peut
involontairement être induit en erreur en appréciant un son rendu un peu
plus fort qu'un autre entendu précédemment.
Dans le but d'obtenir plus de précision dans ces expériences, voici le
dispositif auquel j'ai songé et que j'ai appliqué, en passant, à une des expé-
riences relatées par M. Branly.
Dans des essais j'ai, depuis bienlôl un an, reconnu qu'il était possible d'agir sur les
téléphones indirectement, c'est-à-dire en plaçant l'induit en fil fin (i5o™) d'un trans-
formateur ou bobine d'induction genre téléphonique en circuit avec l'éleclrolytique
à la place îles téléphones, et le gros fil (i") en connexion avec les récepteurs télépho-
niques. Ceux-ci, dans ces conditions, rendent le son habituel, un peu affaibli, quand
le détecteur est exposé à l'action des ondes. Les connexions inverses ne donnent abso-
lument rien; c'est l'enroulement fil fin qui est l'inducteur et l'enroulement fil gros
l'induit.
(') Présentée dans la sésmce du 9 juin iyo8.
(*) ('amples rendus. 9 njars 1908.
SÉANCE DU l5 JUIN I908. 1257
C'est en me basant sur celle propriété que j'ai fait construire (') une bobine genre
téléphonique dont le noyau à gros (Il (1") était mobile par rapport au noyau à fil (in
(i5o'"). L'écart peut être réglé par une vis niolletée qui en tournant fait ai;ir un pas de
vis qui entraîne le noyau gros fil le long d'une tige de cuivre centrale remplie de fils
de fer dou\ et graduée en millimètres. Le noyau porte un vernier pour apprécier le
dixième de millimètre de déplacement.
Fie. ..
Hl
vwwwwwwvyvww^
UULajLK-KJULaJ
A, accumulateurs de 4~"'; P, polentiomcHre ; E, délccleui- électrolylique.
V, enroulenient à fil fin du transformateur.
G, enroulement à fil gros du transformateur.
T, téléphones.
R, règle graduée sur laquelle glisse l'enroulement f. dans le sens de la firche.
La façon d'opérer se conçoit alors immédiatement : pour une émission donnée, <>u
cherche la distance convenable entre les deux enroulements qui convient pour faire
disparaître tout bruit aux téléphones intercalés dans le circuit à gros fil, tandis que le
circuit à fil (in est placé à la place couramment occupée par les téléphones dans la
réception électrolylique actuelle. Ouand ce réglage est exactement fait, on note la
division de la régie correspondante.
Si, après cette opération, on soumet l'électrolylique à l'inflence désirée, on vérifiera,
dans le cas où il y a vraiment augmentation de sensibilité, que les téléphones rendent
maintenanl un son, qui peut être à son tour éteint par un nouvel écart entre les deux
bobines, ce qui permet de faire une seconde lecture, et ainsi on peut se mettre à l'abri
de toute erreur involontaire el même joindre des nombres à l'appui de ses essais, ce
qui est bien fait pour mieux fixer les idées sur ces expériences.
(') Chez M. Mambret.
1258 ACADÉMIE DES SCIENCES.
\ oici les nombres recueillis au cours de l'essai entrepris pour éludier
avec ce dispositif la propriété, signalée par M. Branly, relative à Faug-
inentation de sensiltilité du détecteur éleclrolytiqiic sous rinllucnce de la
chaleur :
1° A la lempt-iatiiie evléiieure \2" : exlinclion du son ponr l'écart 3o'"™
2" A 6o" un maximum : extinction du son jiour l'écart 5(3'""'
PHYSIQUE. — La Photographie de la parole. Note de M. Devaux-
CiiAitBOWEL, présentée par M. II. Poincaré.
L'étude de la voi\ liiiinaine et des vibrations sonores (pii la composent
est une question assez difilcile (jui, depuis longtemps, a attiré l'attention
des chercheurs. I^es procédés employés tout d'abord, résonateurs avec ou
sans llammes manométricjues, cylindres ou plaques de phonographes, ont
donné des résultats assez incertains, les premi(M's parce que la méthode
comporte en elle-même peu de précision, les deuxièmes parce que les tracés
recueillis sont de bien petite dimension.
On a songé depuis quelque temps à utiliser les courants niicropho-
ni(|ues ('). Ces courants reproduisent, en ellct, à des distances assez
grandes, et malgré les déformations introduites par les appareils de trans-
mission et de réception, la voix humaine avec assez de fidélité pour que
non seulement elle soit compréhensible, mais encore pour que le timbre en
soit conservé. Il semble donc que le microphone est l'appareil le plus com-
mode et le plus parfait pour étudier la voix humaine.
Nous indiquons ci-dessous les résultats ((ue nous oui donnés nos premières
recherches en ce sens. Nous avons employé un dispositif expérimental très
simple, consistant à photographier les mouvements d'un oscillograplx^ placé
dans le circuit d'un microphone et d'une pile. L'impédance de Foscillo-
graphe est absolument négligeable et ne peut apporter aucun trouble dans
le phénomène à éludier.
Voyelles. -- Les sons les plus commodes à étudier sont ceux qui corres-
pondent aux voyelles. On peut les émettre d'une manière continue et régu-
lière pendant un lenq)s 1res appréciable, et en tout cas suffisant pour les
photographier.
On constate lonl d'abord que la courbe obtenue présente une périodicité
correspondante à la note musicale sur laquelle la voyelle est émise, dette
(') M. Bi.OMDia., Cniiiplcs rendus, ii noNcrnhre igoi.
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1259
note était d'environ 1 60 vibrations doubles par seconde dans nos expériences ;
les clicbcs contenai(?nt environ quinze périodes complètes, et leur examen
nous a conduit aux conclusions suivantes :
1° Les diflerenles périodes sont identiques eiUre elles, ce qui semble indiquer que
le tracé enregistré ne contient que des liarnionlques du son fondamental. Les vibra-
tions propres des plaques micinpiioniques semhlenl donc absentes, au moins celles qui
ne sont pas des harmoniques du son étudié.
■2" Les tracés sont toujours les mêmes, si l'on a soin de prononcer les voyelles de la
même manière. I^our I et U, cette condition est facile à réaliser; il n'en est pas de
même pour les autres; mais nous nous sommes efTorcé de prononcer A, O, É comme
on le fait généralement dans les mots : pâte, cote, été. La \oyelle la plus difllcile à
émettre d'une manière uniforme est l'E muet, parce que ce son est mal défini.
3° Les tracés obtenus par difTérenles personnes ont des parlicularitéi propies à la
voix de chaque expérimentateur, et ne sont pas, pour les mêmes voyelles, absolument
semblables.
4" Les dilléienls microphones, du moins ceux qui sont reconnus bons pour la télé-
phonie à grande distance, donnent les mêmes résultais, qu'ils soient à grenaille ou à
crayon. Les microphones horizontaux (à pupitre) donnent des courbes inverses des
microphones verticaux. En eflet, une pression brusque sur la membrane mobile doit,
pour les premieis, diminuer la pression des crayons sur leurs supports et agir en sens
inverse pour les seconds. A une augmentation de résistance pour les premiers corres-
pond une diminution pour les seconds.
Ilormoriif/iies et différences de phases. — Sur ces différents tracés, nous
avons recherché les harmoniques en employant un procédé graphique assez
simple. Nous avons commencé par agrandir considérablement les clichés
au moyen de la projection. On constate ainsi que les dentelures si marquées
des courbes sont équidistantes les unes des autres On en conclut que les
sommets correspondent à un harmonique très apparent, qu'on peut faci-
lement éliminei' après quelques làtonnemenls ; en diminuant d'tnie quan-
tité constante les ordonnées de ces sommets, on a des points de la courbe
sous-jacente (ju'on complète sans difficulté. On agit de la inême façon
sur la nouvelle courbe et l'on arrive ainsi, de proche en proche, au son fon-
damental.
En opérant ainsi, nous avons pu mettre en évidence les principau.v
harmoniques, leurs amplitudes et leurs déphasages. I^e Tableau qui suit
résume ces résultats :
Hiirmoniquos
1
0
4
(i
I
3
j
Amplitude . . .
1 ,(")
1 ,7
3,0
■1,^
1 ,0
'■'- 1 \
'.,-'
Phase
0
+90
+90
-9'»
0
f)
+ i8i>
É ac.'cnlut'.
l.
1.
■ —
— ~-— — .
, — «^- — .
- — ~
. _^_
— —
8
1.3 12
I 2
9
I j
i3
1,0'
i , 0 5,5 fi , 0
1,0 T,0
1,5
1,0 ,1,-.
■■',^
180
0 -iSo -90
0 +90
+90
0 0
*!)"
laôo ACADEMIE DES SCIEiNCES
Nous devons îijoulor que parfois il semble que certains harmoniques sont
affectés dans la période d'un amortissement sensible. Tel est le cas pour
le i3'' harmonique de FI et le 12'' de l'E accentué.
D'une f'aron générale le son fondamental est moins mleiise que les har-
moniques. Le deuxième domine dans I, L et 1^. et des harmoniques plus
élevés dans A, () et E. Chaque voyelle a donc une note qui lui est spéciale,
une vocable, comme on l'a appelée, mais cette vocable est non pas une note
particulière de la gamme qui distingue la voyelle, mais un harmonique du
son fondamental.
La parole en général. — En employant, au lieu d'une plaque photogra-
phique, une pellicule enroulée sur un cylindre, on peut enregistrer des phé-
nomènes de plus longue durée.
Si l'on prononce une succession de voyelles, on remarque que chacune
d'elles comprend, en dehors de son régime régulier, une période initiale et
une période finale de quatre à cinq vibrations pendant lesquelles le son se
développe et disparaît.
S'il s'agit de syllabes, la présence des consonnes modifie le tracé des
voyelles pendant (juatre à cinq périodes. Les consonnes paraissent pouvoir
se diviser en deux groupes. Les unes, comme B et M, modifient le début du
tracé de la voyelle eu l'incurvant au-dessus ou au-dessous de la ligne mé-
diane ; les autres, comme C et T, donnent au début de la syllabe un tracé
nettement différent de la voyelle. D'une façon générale, ces particularités
n'embrassent pas plus de quatre à cinq périodes. Si rapide que soit la parole,
on ne peut guère émettre plus de dix syllabes par seconde, ce qui donne
environ vingt vibrations par syllabes. Dans une syllabe il y aura donc tou-
jours, en dehors du début et de la lin, une dizaine de périodes pendant les-
quelles le régime sera régulier et correspondra à celui de la voyelle seule.
Ce sera donc, aussi bien pour la téléphonie que pour l'audition en général, la
partie la plus importante du phénomène. Cette remarque inonlre le rôle pré-
pondérant que jouent les voyelles et l'altention spéciale qu'il faudra leur con-
sacrer dans les problèmes de transmission ou d'enregistrement de la parole.
SPECTROSCOPIE. — Sur les raies ultimes (les métalloïdes : tellure, phosphore,
arsenic, antimoine, carbone, silicium, bore. Note de M. A. de GrAiMont,
présentée par M. A. Haller.
Dans une Communication antérieure (C(wiyo/e5 /'c/jc/m^, 21 mai if)07)jai
fait connaître les raies ultimes d'un certain nombre de métaux, c'est-à-dire
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1261
celles qui persistent le plus longtemps et sont les dernières à disparaître,
quand la teneur du corps qui les émet dans l'étincelle condensée va en
décroissant indéfiniment dans les composés successivement étudiés. Ces
raies ultimes, qui caractérisent les corps en faible proportion, sont des
lignes de basse température, résistant à Fintercalation de fortes self-
inductions, et appartenant aux spectres d'arc. La plupart d'entre elles ont
été décelées dans la flamme du chalumeau oxyhydrique.
On pouvait prévoir que les métalloïdes pourraient être répartis au point
de vue des raies ultimes, et par conséquent de leur sensibilité à l'analyse
spectrale, en deux groupes :
i" Métalloïdes donnant des spectres d'arc, susceptibles de présenter dans
l'étincelle des raies ultimes, peu nombreuses et sensibles : tellure, phos-
phore, arsenic, antimoine, carbone, silicium, bore ;
2° Métalloïdes dont on n'a pu, jusqu'ici, obtenir de spectres d'arc, et
dont le spectre d'étincelle disparaît rapidement avec la teneur, les raies les
plus fortes persistant à peine plus que les autres : fluor, chlore, brome,
iode, oxygène, soufre, sélénium, azote.
.le me suis proposé de vérifier l'exactitude de cette répartition des
métalloïdes, et je me suis attaché à la recherche de leurs raies ultimes, que
j'ai reconnues par les procédés photographiques, seuls applicables dans la
région du spectre où elles se trouvent, .l'ai déjtà décrit {Comptes rendus,
22 juillet 1907) les dispositifs et les appareils dont je fais usage pour ce
genre de travaux. J'ai réuni ainsi un grand nombre de clichés de minéraux,
obtenus depuis plusieurs années déjà par l'analyse spectrale directe, et,
d'autre part, j'ai pris les spectres de composés de plomb ou d'étain con-
tenant des })roportions décroissantes, parfois jusqu'au -j^^, des métalloïdes
étudiés, en partant d'alliages ou de composés à 10 pour loo (').
Les deux séries d'observations ont donné les mêmes résultats, des teneurs
égales étant représentées par les mêmes raies dans les minéraux et dans les
alliages, et les raies ultimes persistant dans toutes les conditions, à cette
réserve près qu'elles ne soient pas masquées par des raies dues au corps
prédominant dans le composé dissocié. Mes prévisions ont été confirmées
et voici les raies ultimes des métalloïdes du jjremier groupe :
Tellure. — Le doublet (2585,9; 2383,4) présente une 1res grande sensibilité; il est
(') Je liens à remercier ici M. R. Biquard, principalement, et M. iM. Drecq pour le
concours qu'ils m'ont successivement donné dans la préparation des alliages et la
prise des clichés,
1262 ACADÉMIE DES SCIENCES.
encore iieUeiiienl Msilili^ sur les clichés avec du plonih à )„;;„„ de tellure, el la raie
2385,9 *^ ^'"''^ encore |)()ur yvôou- ^^^' lellurures minéraux, Nagya^ile el Télradymite,
donnent, avec une grande intensité, le spectre de lignes du tellure.
P/m.s/i/iorp. — Le spectre de ce métalloïde est mal connu et a été très peu étudié
dans l'ultia-violet. MM. liixner el llascliek n'ont pn oliti nir son spectre d'étincelle,
mais ils donnent son spectre d'arc; ce sont les principales raies de celui-ci qui, comme
on pouvait le prévoir, l'ornienl les raies les plus sensibles du spectre d'étincelle que
j'ai obtenu, d'abord avec du pliospluire d'étain, puis avec du carbonate de lithium
fundii, additionné d'une goutte de PO'IP, et enfin avec une solution du même acide
et a\ec l'apjKireil à Inbes cnpillaii-es en silice que j'ai |iiO|)Osé pour l'étude des spectres
des li(|uides [L'oDiplcs renliis. 9 décembre J907). On obtient, de toute manière, les
deux doublets (2505,0; :î553, 4) et (2535,8; 2534, 1) très nets, les raies 2553,4 et
2535,8 paraissant les plus vives et les plus persistantes. J'ai trouvé, en outre, dans le
phospliure d'étain des lignes suivantes que je considère comme appartenant au phos-
phore 2563,2; 25G2, 1 ; 2539, 1. Ces deux dernières paiaissenl les mêmes que celles du
spectre de la va[)eur de phosphore en tube de Fliickei', d'après l'y^llas de MM. Hagen-
bacli et Konen.
Arsenic. — Non seulement les arséniures, mais plusieurs autres espèces minérales,
les antimoniures principalement, montient les raies de l'arsenic dont les ultimes sont
2849,8; 2780,4; 2288,2, celte dernière étant la plus persistante et se retrouvant dans
beaucoup de galènes et dans les écliaiUillons des divers ploinbs du commerce. La sen-
sibilité de ces raies païaît \oisIne du ji,^.
Antimoine. — Les raies 2598,2; 23ii,6; et aussi 2028,6, un peu moins sensible
que les précédentes, sont extrêmement répandues dans les spectres des minéraux; je
les ai rencontrées dans presque toutes les galènes, dans tous les échantillons d'arsenic
les mieux purifiés et dans tous 'les arséniures. Leur sensibilité me parait supérieure à
celle de l'arsenic.
Carbone. — La raie 2478,7 est de beaucoup la plus sensible du spcrire Ju carbone,
l'résenle, bien entendu, dans tous les clichés de sels fondus, elle se reti ouve dans ceux
des métaux, comme le plomb par exemple, qui ont été réduits par le charbon. Je l'ai
toujours trouvée dans tous les clichés du silicium.
Silicium. — M. W.-.\. Hartley {/ioy. Soc. Proc. Lond., t. LXVIII, 1901, p. 109)
a étudié, dans les solutions de silicate de sodium, la sensibilité du spectre du silicium,
et reconnu, encore pour |„,j'„„^,, le groupe de six raies de 2528,6 à 2007,0, et la raie
2881 ,7. L'analyse spectrale directe m'a donné les mêmes lignes dans certaines galènes
(Fribram) peut-être par suite d'inclusions quartzeuses, en tout cas régulièrement pré-
sentes sur les dilférents clichés. Ces raies paraissent aussi très sensibles dans les sels
fondus, où je les ai souvent observées coiumedues à des impuretés. Les dernières à dis-
paraître semblent être 2881,7; 2528,6; 25i6,2. La coïncidence de 2528,6 avec une
raie de l'aiilimoine nécessiterait de nouvelles mesures plus précises.
liore. — Les deux plus fortes raies du spectre d'étincelle du bore, obtenu par Eder
et Valenta, sont aussi celles de l'arc : 2497,8; 2496,8. N'ayant pas réussi des essais de
boruration des métaux, j'ai obtenu ces raies en faisant volatiliser par l'étincelle con-
densée des fragments d'un verre préparé en dissolvant de la lilharge dans l'acide borique
fondu. l'.lles sont venues, très fortes aussi avec le carbonate de sodium en fusion auquel
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1263
j'avais ajouté environ i pour 100 de bore, à l'étal d'anhydride. Il faudra donc recourir
à ce doublet pour la reclierclie spectrale du bore, mais je n'ai pu encore en déterminer
la sensibilité limite.
Toutes les raies que je viens de doiiMer appaitiennenl l)ieii aux spectres
de dissociation, et ont été oljt(Muies avec une condensation de o, i microfarad
et sans self-induction. Elles sont communes à l'arc et àTétincelle, où l'inter-
calalion d'une self ne les ferait pas disparaître. Telles rentrent donc bien dans
la définition des raies ultimes telle que je l'ai donnée.
On remarquera que toutes ces lignes sont situées dans la partie la plus
réfrangible de Tultra-violet, pour laquelle le verre, flint ou crovvn, est abso-
lument opaque, l'our les obtenir il faudra donc faire usage de spectrograplies
en quartz ou en spath, ou de réseaux concaves.
CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur la solubilité de l'iodure d'argent
dans l'ammoniaque. Note de M. II. Baubigxy, présentée par
M. Troost.
Lors de mon étude sur Faction oxydante qu'exerce l'acide iodique sur
une solution ammoniacale de bromure d'argent (Comptes rendus, t. CXLVl,
p. 1097), j'ai dii, au début, pour suivre facilement la réaction et la trans-
formation de l'acide iodicjue en iodure, me préoccuper de la solubilité de
l'iodure d'argent dans l'ammoniaque.
Or les résultats des divers auteurs sur ce sujet sont peu concordants. Ainsi Martini
(en 1829) a donné -fija pour le coefficient de solubilité dans une solution ammonia-
cale de densité 0,96. Avec une de densité 0,89, Wailace et Lamont (en iSôg) ont
trouvé YîV:) pour ce coefficient, et l'olil attribue à cette constante la valeur ,,',5 dans
le cas d'une liqueur ammoniacale pour laquelle f/:i= 0,986.
D'après ces nombres, l'iodure d'argent aurait son maximum de solubilité dans l'am-
moniaque la moins concentrée (Polil), celle à 3, 80 piuir 100 en poids de gaz ammo-
niac ('), et d'autre part, ce i|ui est égaleiucnl a-sez peu vraisemljhible, le coefficient
de solubilité serait sensiblement le même pour des solutions à 9,9 pour 100 (Martini)
et à 31,7.5 pour 100 (Wailace et Lamont).
En outre, aucun de ces auteurs, d'après les Notices bibliograpliiques que j'ai pu con-
(') La leiieui' pour 100 en poids est calculée ici il'ajjiès le Tableau des densités de
Lunge et Wiernick, établi pour \h°.
C. K., 1908, I" Semestre. (T. C\LVI, N' 24.) ' tJO
1264 ACADÉMIE DES SCIENCES.
suller, ne semble avoir indiqué la température à laquelle se rapporte la solubilité
donnée. Or une simple expérienre. faite en tube scellé pour parer à toute perte d'am-
moniac, montre que cette solubililé de l'iodure d'argent augmente, pour une même
liqueur ammoniacale, très sensiblement avec la température. Il est donc piobaljle que
les discordances entre les nombres précédents doivent déjà, au moins en partie, être
dues aux écarts de leMip:'ratures auxquelles les déterminations ont été faites, même
en faisant abstraction des erreurs qu'elles com])ortent dans le cas d'un corps aussi peu
soluble que l'iodure d'argent, dont rimjjurelé la plus fréquente, le chlorure, est au
contraire très soluble dans l'ammoniaque.
De plus, aucune étude n'ayant été faite avec l'ammoniaque, au degré de concentra-
tion où elle est livrée normalement par le commerce (environ 20 pour 100 en poids de
gaz AzIP, soit rf r= 0,926), et que j'ai employée exclusivement dans mes recherches,
j'ai cru bon de déterminer, dans cette solution et pour une lempératuie donnée, le coef-
ficient de solubililé de l'iodure Agi.
A cause de la faible solubilité de ce composé, j'ai employé la mélhode par
cristallisation, de préférence à celle (utilisée le plus souvent) de pesée du
résidu laissé par évaporalion d'un poids connu de liqueur saturée. La mé-
thode revient à établir, par des approximations successives en plus ou en
moins, les concentrations-limites poiu- lesquelles, à la tempéiaturc li\ée,
apparaît ou non dans le liquide un indice de cristallisation. Dans le cas de
l'iodure d'argent, le procédé est facilement réalisable, grâce à l'extrême ré-
fringence des cristaux du composé ammoniacal qui se forme dans ces condi-
tions et dont la moindre parcelle en sus[)ension dans la liqueur donne lieu à
des jeux de lumière très brillants et parfaitemenls nets.
Pour cette opération, dans un tube fermé à lune de ses extrémités, et
étranglé à l'autre pour le sceller rapidement au moment voulu, on introduit
un volume déterminé de solution titrée d'iodure de potassium pur, puis un
léger excès de niliale d'argent. On agite pour mélanger, on laisse déposer
le précipité et Ion décante le liquide. On lave plusieurs fois à l'eau distillée
dans le tube même, en décantant toujours après repos. Le poids des par-
celles d'iodure (quantité presque insignifiante, si l'on opère avec un peu de
soin) enlrainées par les eaux de lavage permet, par diflérence, d'avoir celui
du sel resté dans le tube.
On sèche par un courant d'air tiède, on introduit le volume voulu d'am-
moniaque et l'on ferme le tube. On dissout alors l'iodure par agitation du
liquide porté à 5o"-Go", puis on laisse refroidir dans luie enceinte à tenqjé-
rature fixe. En opérant ainsi en vase clos, il n'y a aucune perte possible
d'ammoniac.
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1205
L'absence ou l'apparition de paillettes cristallines, au bout de 24
ou 48 heures, indique si le poids d'iodiire mis en expérience se trouve en
deçà ou au delà du poids que peut dissoudre, à la température donnée,
le volume d'ammoniaque employé.
Quelques essais préliminaires m'ont fait reconnaître de suite que, à- iG"
et dans l'ammoniaque de densité 0,926, la solubilité de l'iodure était nota-
blement moindre que celle indiquée par les précédents auteurs. Sans vou-
loir m'astreindre à une détermination absolue, j'ai du moins fixé, de façon
assez approchée, la valeur de cette constante. Les données expérimentales
qui suivent en indiqueront le degré de précision.
Représentons par ;^- le coefficient de solubilité dans les conditions préci-
tées ; j'ai obtenu successivement :
1° Pour os, 0214 Agi dans 123""', en quelques heures dépôt cristallin.
Donc
-, 1 2.5 000 X 0,99.6 „, _
S < 7 — ' — = 5408.
21 ,4
2° Pour o«,02i3 Agi dans lyS""', aucun cristal après 48 heures.
D'où
g^ .75000x0,926^
21,3
3" Pour 0^,0217 Agi daus rK/™', aucun cristal après 48 heures.
D'où
„ iDo 000 X 0,026 ,
S > — — = 6400-
21,7
4° Pour o'^',02i5 Agi dans 140'''"', trace de cristallisation après 12 heures,
sans augmentation sensible avec le temps.
Donc
140000x0,026
S < — —^^ — = 6029.
21,0
A 16°, dans l'ammoniaque de densité 0,926, la solubilité serait donc
environ de l'ordre du ^r^, c'est-à-dire très inférieure à celle admise au-
jourd'hui.
J'ajouterai pour finir que le sens des écarts qui existent entre mes résul-
tats et ceux des précédentes mesures s'oppose, en ce qui concerne mes
essais, à toute idée d'erreur apportée par des phénomènes de sursatu-
ration.
1266 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE MiNÉlîALE. — Sur le chlorure d'arsenic ammoniacal. Note
de MM. lÎESsoN et Rosset, présentée par M. Troost.
En i8qo l'un de nous ('), reprenant après plusieurs savants l'étude de
raction du gaz ammoniac sec sur le chlorure d'arsenic, conclut à l'existence
d'une combinaison définie de composition AsCl',4NH'; plus récemment
M. Hugo ( = ), faisant réagir l'ammoniac liquéfié sur AsCP avec épuisement
par l'ammoniac, conclut à la formation à basse température de NHHJl et
d'amidure d'arsenic As (NH-)'; ce dernier corps se décomposait par élé-
vation de température en imidure As' (NH)', puis en azoture d'arsenic As N.
Sans allusion aux combinaisons précédemment décrites, ces conclusions
tendaient à laisser suspecter l'existence de combinaisons définies entre As Cl'
et NH'; nous nous sommes proposé d'examiner de plusprès cette question,
et, en particulier, si l'on devait considérer MI' liquide comme un simple
dissolvant de NH' Ci ou comme un réagent. Sj l'on fait réagir NH' sec à
l'état de gaz refroidi sur As Cl' refroidi à - i>o", il se forme un corps solide
de couleur jaune clair, qui, débarrassé de l'excès de NH' dans le videphos-
phorique, correspond exactement à la composition As Cl% 4 MI' ; ce corps
se sublime complètement à 200" dans le vide, et plusieurs sublimations
successives, avec lentatives de séparation de produits inégalement volatils,
ont toujours donné une matière sublimée d'aspect corné, de couleur jau-
nâtre el répondant à la formule 2 As CP, 7NH'; c'est là la composition
que Uose avait attribuée à la combinaison de As Cl' avec Nil '.
Examinons maintenant comment se comporte le produit primitif au
contact de NH' liquéfié.
Si on liquéfie du gaz NU' au coiUact de la conibinaison AsCP, 4M1', on conslate
aussilôl une décoloration lolaie de la matière qui dm icut |)arfaitenient blanche, elcelle
décoloration subsiste même si l'on chasse NU'.
Si Ton épuise la conibinaison par NH» liq. an moyen dun dispositif décrit dans
une précédente Communication, on constate bien le départ de Nll'Cl dissous et
entraîné par NllMiq. et un résidu blanc insoluble dont la composition se rapproche
de celle de l'imidure.
IJans rhypothèse où NH^ liq. se comporterait comme un simple dissolvant de
(') Besson, Comptes rendus, l. CX, 1890, p. i258.
(■) HiiGO, Comptes rendus, t. CXXXIX, 1904, p. ^4-
SÉANCE DU l,') JUIN 1908. 1 267
NH'Cl, à l'exclusion de toute action chimique, on devrait pouvoir régénérer le pro-
duit primitif par un mélange intime des parties solubles et insolubles dans NFP liq.
Il n'en est rien, car, tandis que, comme nous l'avons dit précédemment, le produit
primitif se sublime totalement à ■200° dans le vide, le produit synthétique ne se sublime
que très partiellement et hiisse un important résidu amorphe; le produit primitif, pro-
jeté par fractions dans de l'acide sulfurique refroidi, se décompose quantitativement
avec mise en liberté de As Cl^, tandis que, dans les mêmes conditions, le produit syn-
thétique ne donne qu'une faible quantité de As Cl'.
Ces difrL'rences de propriétés, jointes au changement de teinte très net,
nous conduisent à penser que INH^ liq. ne se comporte pas comme un
simple dissolvant, mais aussi comme un réagent.
Il est à noter que As CP peut aussi réagir sur AsCl% 4INH% et, si l'on
épuise cette combinaison en tube scellé dans lequel on a fait le vide (avec
chaulîage de la partie inférieure du tube au bain de valvoline de 80° à 120"),
il reste un résidu insoluble qui est NH^ Cl; quant au produit dissous dans
l'excès de AsCP, son identité n'a pu être établie d'une façon précise.
Si l'on chauffe le liquide provenant de l'épuisement, à 100" dans le vide,
pendant plusieurs heures, jusqu'à ce cju'il ne passe plus trace de As Cl'* à la
distillation, il reste un liquide sirupeux qui se prend par le refroidisseuient
en une masse ressemblant à la colophane; sous cette forme, elle renferme
As, Cl, N, H en proportions voisines de la composition As'Cl'N-H*; il
parait hors de doute que nous avions affaire à un mélange, mais les procédés
usuels (action de la chaleur, des dissolvants, etc.) ne nous ont pas permis
de pousser plus à fond son étude.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur les chloroiri dates et les cliloroiridiles alcalins.
Note de M. Marcel Drlëpi.ve, présentée par M. Armand (îautier.
Au cours des recherches que je poursuis sur les combinaisons sulfuriques
de l'iridium, j'ai eu à examiner les chloroiridites alcalins. J'ai été frappé de
l'insuffisance ou de l'incorrection des données des traités ou dictionnaires de
Chimie, relativement à ces sels.
Par exemple, à propos du chloroiridite de potassium, on trouve : dans Gmelin-Kraut,
6° édition, t. 111, ji. i3ii, grands prismes rhombiques..., se transforme par efllores-
cence à chaud en une poudre vert clair; dans Wurtz, t. Il, p. 128, cristaux prisma-
tiques éclatants d'un vert foncé; dans le Dictionnaire de l'Encyclopédie chimique
de Frémy, (3), t. XXX, p.- 166, grands prismes vert olive..., quadratiques; dans le
Traité de (Chimie de Moissan, t. V, p. giS, grands prismes olives, quadratiques; etc.
1268 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Je demande la permission d'exposer mes observations sur ces sels. J'ai
eu l'occasion de préparer un certain nombre de chloroiridates et chloro-
iridites nouveaux, savoir :
Ir■CI"Cs^ IrCl«Rb»,H-0, hCrCs'.IPO,
et la série
lrCI^(lPO)KS lI■CI=(IPO)Rb^ I.■Cl=(IPO)Cs^ IrGI5(H=P)(NH')'
(lu type IrCP(H-0)-iM- non encore étudié, fpioique prévu par Claus.
Les chloroiridates de K, Hb, Cs, Nil' s'oblieniient p;ir double décomposition avec
le rliioioiridale de sodiuiii IiCi*Na^+ 6H*0. Leur formule est du type IrCiSM-.
Ceux de Iv, Na sont indiqués comme noirs; c'est exact; celui de NIi*, comme rouge
noirâtre au noir rougeàlre, ce qui n'a lieu que si les cristaux sont petits, car, dès
([uelques dixièmes de millimètre, ils sont noirs. Le chloroiridate de Rb est rouge brun
ou rouge brique suivant la dimension; celui de Cs est rouge vif, il se précipite toujours
très ténu, vu son peu de solubilité. Au microscope, ces corps apparaissent comme des
projections de cubes (carrés, rectangles, hexagones), noirs et opaques dès que leur
dimension est suffisante (ordre de o"'™,ot); très petits, ils laissent passer une lumière
rouge orangé. Leur solution aqueuse, diluée à moins de y^Vô' ®*' ^^ teinte assez sem-
blable à celle des cidoroplatinates, pour paraître rouge, puis noire si la solubilité per-
met des concentrations plus fortes. Leur poudre est rouge brun à rouge vif, plus ou
moins foncée suivant les sels.
Les chloroiridites de Na, K, NH* s'obtiennent avec une rapidité et une
facilité remarquables par réduction au moyen de l'oxalate neutre correspon-
dant des chloroiridates mis en suspension, ou dissous dans l'eau, et chaufTés
au bain-marie :
2 Ir CI" M^ -H C= 0' M^ = 2 IrCl'' M' + 2 CO^
Carey Lea avait autrefois conseillé l'acide oxalique [Sil/inian's American Journ.,
(2), t. XXXVIII, i864, p. Si); les oxalates sont infiniment plus commodes à employer
que les réactifs gazeux tels que H^S, SO", NO, communément préconisés. Avec le sel
de Na, une concentration convenable donne directement le sel très soluble
IrCI^Na'-l-iaHMl.
Au contraire, les sels de K et Nil', du tvpe IrCI'^M', sont dissociables aux concentra-
tions où ils se déposent, et l'on obtient un mélange de sels di- et trimétalliques,
résidlanl de la réaction réversible:
IrCl«M^-l-H20:^IrC13(H'0)l\P-l-MCI.
Si l'on veut obtenir des sels trimétalliques, il f;iul ilnnc, comme riudi(|uent les au-
teurs, mais pas seulement pour amoindrir la solubilité, ajouter une assez forte dose
de chlorures de potassium ou d'ammoniuni
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1269
Suivant leur grosseur décroissante, les cristaux séparés sont noirs, bruns ou roux
verdàtre, vert olive, jaune verdâlreou enfin jaune pâle terreux; déshydratés à l'éluve,
les gros cristaux deviennent réellement vert olive; suffisamment |)etits, les cristaux
ne changent guère de teinte.
Si l'on veut les chloroiridites dimctalli([ues de K et NH', il faut concentrer direc-
tement la solution issue de la réduction, faire cristalliser les sels jusqu'à ce qu'on
voie se séparer des cristaux de la série trimélallique : quadratiques, noirs, pour le sel
de K; orlliorhombiques, noirs ou roux, pour le sel de MI*. On sépare les eaux mères
et l'on fait recristailiser les sels déposés une ou deux fois dans l'eau pure, soit par évapo-
ration spontanée, soit par refroidissement d'une solution faite à chaud. Le sel
IrCF(lI*0)Iv- se dépose en petites aiguilles roussàlres, jaune verdàtre sale ou jaune
pâle terreux suivant leur taille; le sel d'ammonium est en octaèdres bien noirs dès
jmm d'épaisseur, noir roux, roux jaunâtre pâle ou jaune terreux pour des dimen-
sions de plus en plus petites.
Les chloroiridites de Rb et Gs ont été préparés en versant le sel de sodium IrCl'^Na^
(non celui d'ammonium) dans des solutions des chlorures de Rb et de Gs. Même avec
un excès assez considérable de ces derniers, le sel précipité est un mélange des sels di-
et trimélalliques; en raison de leur petitesse, les cristaux formés ainsi sont jaune pâle,
presque blancs. Les sels dimétalliques s'obtiennent en faisant recristalliser le mélange
dans l'eau pure, par concentration convenable à chaud; tandis que les sels trimélalliques
s'obtiennent en ajoutant à une solution à 5 de RbCI ou Gs Cl portée au bain-marie la
moitié au plus de son volume de la solution des sels du mélange, qu'on renouvelle
quand l'évaporation a ramené la solution à son niveau Initial; de la sorte, la cristalli-
sation a toujours lieu en présence d'un grand excès de chlorures sans qu'on ail besoin
d'employer des doses considérables de ceux-ci.
Vaquopenlachloroiridite dirubidiijue IrCI'(Il-O) P.b- cristallise en petits cristaux
trapus, bruu olivâtre, ressemblanl au microscope à ceux du sel d'ammonium; le sel de
caisium IrGI^( II-O) Cs% a cristallisé en petites aiguilles olivâtres. L'iiexachloroiridite
Irirubidique IrCl'Rb', HMJ a cristallisé en aiguilles ayant, au microscope, tout à fait
les formes cristallines du sel d'ammonium qui cristallise avec H'-O et non i,5H-0
comme on rindii(ue toujours, malgjé que Joly elDufel aient rectifié ce point. Il a aussi
la couleur fauve verdàtre de cristaux de sel d'ammonium de même dimension. Le sel
tricœsique IrCI'^Cs^ IPO est en aiguilles franchement vert olive clair.
Les solutions des chloroiridites ont bien les teintes que leur attribue Glaus. Comme
pour les cristaux (vus au microscope), leur intensité de coloration est infiniment plus
faible que celle des chloroiridates.
Les sels Irimétalliqucs du type IrCI" M' perdent facilement leur eau d'hy-
dratation, tandis que les sels dimétalliques IrCP(H-O) M- ne perdent rien
à iDo" et ne changent pas de teinte; leur eau est de Teau de conslilulion,
comme le prévoit le système de M. A. Werner.
Les analyses, les solubilités et les détails d'ordre particulier jseront
publiés dans un autre Recueil avec la bibliographie nécessaire.
12-70 ACADEMIE DES SCIENCES.
CHIMIE l'ilYStiUE. — Sur les hydrates des acides phosphoriqiies . Note
(le M. II. (jiRAv, prrsenlée par M. (t. Lciiioine.
(I
J'ai recherclié (jiicis sonl les liydrales formés parles trois acides pliospho-
riques en déterminant les températures de solidification commençante des
mélanges d'eau avec chacun d'eux et construisant les courbes représen-
tatives des résultats.
Acide orlhophosphorique. — La courbe, que j'ai pu, dans ce cas, construire
entièrement, part de -+- 4i",7'), point de fusion de PO'H' déterminé par
M. Berllielot, présente deux minima, à + 22", 5 et à — 81°, et un seul
maximum à + 29°. Les minima caractérisent deux eutecticjues, dont les
compositions correspondraient aux formules
(PO'tF + OjiooH^O), fonchint à -+- 22°, 5,
(PO'H^-H 3,20.5 iI-0), fonduMl à — 8i°.
L'unique maximum montre qu'il existe un seul hydrate de l'acide ortho-
phosphoricjue; la composition du mixte est alors représentée par la
formule PO*IP + 7, H^O; c'est l'hydrate de Joly. Ce chimiste avait trouvé,
pour cet hydrate, un point de fusion (+ 2-") un peu inférieur à celui que
j'ai obtenu.
Acide pyrophosphui ifjue . — La forme de la courjje est sendilable à celle
de l'acide orlhophosphorique. Elle commence à-f-(Ji", point de fusion
de l'acide pur que jai déterminé antérieuiement {Ann. de Ch. et de
Ph., 7* série, t. XX.\, p. 242), et possède deux minima; il existe donc
deux eutecticjues correspondant à
{P20'H'H-i,25IPO), qui fond à + 28",
(P20"H' + 6,87 H^O), qui fond à — 7.3".
Toutefois, pour ce dernier, ces indications ne sont qu'approximatives, car
il m'a été impossible de déterminer expérimentalement les températures de
solidification des mélanges compris entre (P-(_)'H^ + 5,3o H- O ) et
(P^()'n*+ 7,5o H-0). Entre ces deux limites, le mixte se prend, par le
refroidissement, en une masse vitreuse, ressend^lant à de l'acide métaphos-
[>h()ii(pie, mais se refuse absolument à cristalliser. Les deux branches de
courbe, prolongées au delà de ces deux limites expérimentales, se coupent
SÉANCE DU l5 JUIN I908. 1271
en un point, dont les coordonnées indiquent la composition et le point de
fusion du second des deux eutectiques.
Enfin la courbe possède un Seul maximum, un peu moins nettement
accusé que dans le cas de l'acide ortliophospliorique. T^'aciile pyroplios-
phorique forme donc, comme l'acide orllio, un seul hydrate :
(P20'H'+ 1,5 IIMJ), qui fond à + 26°.
J'ai isolé cet hydrate en soumettanl à une température voisine de o" un
mélange d'acide pyrophosphorique et d'eau possédant la même composi-
tion ; ce mélange se transforme lentement en aiguilles cristallines qui sont
peu stables et se changent en peu de temps en acide ortliophospliorique.
J'ai pu cependant mesurer sa chaleur de dissolution :
(P^O'H'- -h I, 5H-^0) sol. -H aq.= I"0" H* diss. -h 4«-»',49,
(P20'H*-H i,5H-^0)Hq.-Haq.= P"-0''lI'diss.+ 7':"i,63;
d'où l'on déduit, connaissant la chaleur de dissolution de P-< >' H' solide
(P^O'M'' S0I.+ aq.zr:P20npaiss.-t-7"',93)
que j'ai mesurée antérieurement (^ .^fl/?. de Cli. et de Ph., 7" série, t. XXX,
p. 243),
P^O'H-sol.4-l,5n-^OIiq. = (P20'll»-t-i,5n20)sol.-H3':=l,44,
soit + 2'^'',3o pour la fixation de H-O liquide, et
P-0'H»sol.-i-i,5ir-Osol. = (P-0'H'-i-i,,jIPO)sol.-i-i':"',34,
soit -I- o^'',f)o pour la fixation de H^O solide.
Joly avait trouvé (^Comptes rendus, t. C, p. W']) pour son hydrate
(PO'H3-(-o,5H-0)sol.-)-aq.= !'()■ IIMiss. -1- o^-'i, r/j,
( PO* IP + 0,51 [■-■()) liq.H-aq.— PO' 1 1 ' diss. H- 3'^^'', 78 ;
d'où l'on peut déduire, en faisaiil inlerviMiii' la chaleur de dissolulion
de PO''H'(^PO''H' sol. + aq. = PO'H^ diss. + 2'--'', G;,) donnée par Thom-
sen('),
PO* H^ sol. + o , 5 JP O liq . = [ PO' H' -I- o , 5 H"- 0 ] sol. 4- a''-"' , 55,
(') TnoMSEN, Thermocliernisclic IJnlcrxucliungen, l. 11, p. 213.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, M» 24.) ' <J7
l'j.'-jT. ACADEMIE DES SCIENCES.
soil + ^^^''■'\ lo pour la fixation d'une molrcnle rlVau licinicle, et
l'O'Il'sol. +0,511-^0 sol. =[pnMI'+o,r, H-()|sol. + l'»',85,
soii + ,3^"', 70 pour une niolrcule d'ean solide.
L'iiydrale pyropliosphorique est donc moins stable que l'hydrate orllio-
phosphorique.
Acide jnéi aphosphnrique . — Je n'ai pu déterminer, dans ce cas, qu'une très
faible portion de la courbe, correspondant à des mélanges contenant plus
de 63 pour 100 d'eau. T^es liqueurs plus riches en acide se prennent, par le
refroidissement, en une masse vitreuse, incristallisable, et, en outre, les
dissolutions un peu concentrées s'altèrent ti'ès ra])idemenl, d'autant plus
que leur préparation exige toujours un certain lcuq)S, à cause de la grande
lenteur avec la(|uelle se dissout l'acide mélaphosphorique.
Il est donc impossible de reconnaître, par cette méthode, quels sont ses
hydrates ainsi que les eutectitjues qu'il forme avec l'eau.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les hydrates des acides gras.
Note de M. D.-E. Tsakalotos, présentée par M. C. T.emoine.
Il a été démontré dans une Note précédente (') que les acides acétique,
propionique et butyrique forment des combinaisons moléculaires avecl'eau.
I. La constitution de ces combinaisons peut s'expliquer de deux ma-
nières :
1° La réaction se passe d'après l'équation
/OH /OH
G=0 -{-HH:) = C— OH
I non
R R
(où R représente les radicaux CH', C^IP ou C^W) et le composé formé
possède une formide analogue au composé hypothétique qui précéderait
l'oxydation des alcools primaires en acides :
.OH /OH
G— H -1-0-= G— OH.
I ^H I OH
R R
(') TsAKALoio.s, Co/ii/ilcs rc/u/iis. 1" juin 1908, p. ii4<).
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. l'^'-']^
2° Dans l'hydrate formé, l'oxygène serait quadrivalent :
L'association que d'une part l'eau et de l'antre les acides présentent à
l'état isolé et en phase li(iuide rend plus probable l'admission de la seconde
formule.
II. L'acide formique a une constante de dissociation K = ^ , ^ _ ^- bien
supérieure à celle de ses homologues :
Acide fqrmiqiie lOoK z=o,oai4
Acide acétique looK = 0,0018
Acide propioiiiqiie lOoK = 0,0010
Acide bul^^rique looK =: o,ooi5
La grande ionisation que l'acide formique présente en solution aqueuse
doit être attribuée, en partie, à la non-formation d'une combinaison molé-
culaire entre cet acide et l'eau.
Sous l'influence cataly tique du rhodium, l'acide formique se décompose
en CO et H-0. On pourrait, en conséquence, admettre que l'acide for-
mique est déjà un hydrate de l'anhydride CO, ce qui empêcherait la for-
mation d'un second hydrate.
IIL L'acide formique possède en général une aptitude à former des pro-
duits d'addition qui est bien inférieure à celle de ses homologues. Tandis
c|ue les autres acides de la série C"H-"0- réagissent avec les phénols,
l'acide formique ne forme même pas un produit d'addition, comme le dé-
montrent les mesures ci-dessous :
Coefficients de viscosité à 30° du système {acide formique ^ métacrésol).
Aride Diiréc CoelTu'ient,
Mélacrésol. furmique. d'écoulenjeiit «. Deiisilé rf. de viscusité t,.
I 00 O 690 I , o34 o , I 5 I 3
62,7 37,3 186 i,o85 0,049.80
45.1 54,9 i3i,5 1,117 o,o3i29
29.2 70,8 100 i,i47 0,02432
14,5 8.5,5 80 1,178 0,01999
o 100 69 1,216 0,01780
D'après ces mesures, les coefticients de viscosité du système sont infé-
rieurs à ceux calculés par la règle des mélanges, ce qui démontre nettement
1274 ACADÉMIE DES SCIENCES.
la noii-cxislence d'un produit d'addition entre les deux constituants du
système.
IV. IjC diat^ramme de fusion du système (acide formique 4- eau) dé-
niontie qu'il n'existe pas d'iiydrate de l'acide formiquc ; ce résultat est d'ac-
cord avec l'élude des coefficients de viscosité. De même pour le système
(acide acétifjue -I- eau), le diagramme de fusion n'indique pas l'existence
d'une combinaison moléculaire, tandis que le diagramme des coefficients
de viscosité démontre l'existence d'une comijinaison moléculaire
(CH'COOH.Hm:)).
Nous devons admettre que cette combinaison ne peut pas exister à lélat
solide.
Celle comparaison des diagi'ammes de fusion avec ceux de la viscosité
démontre, en outre, que l'élude des courbes de fusion n'est pas capable
dans tous les cas de monti'cr les forces muluidles qui s'exercent entre les
constituants d'un mélange binaire.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur le sulfate de haryum colloï.lal. Note
de M. A. Recoura, présentée par M. A. Haller.
Le sulfate de baryum n'a pas encore été obtenu, à ma connaissance, à
lélat colloïdal, si ce n'est dans une circonstance très particulière et sous
une l'orme exlrémement instable (Buchner, Chem. Zeit., iSgS). J'ai réussi
à obtenir des solutions colloïdales de sulfate de baryum relativement très
slai)les. Le procédé que j'ai employé consiste à provoquer la formation du
sulfate de baryum, par double décomposition, au sein de la glycérine pure.
On peut ensuite étendre la liqueur glycérique d'une grande quantité d'eau
sans provoquer la précipitation du sulfate. Comme la glycérine peut dis-
soudre beaucoup de composés inorganiques, on a le cboix entre de nom-
breuses réactions pour préparer la solution colloïdale.
Je vais d'al)ord décrire un procédé qui donne une solution colloïdale de
sulfate de baryum exempte de tout éleclrolyte et qui permet par conséquent
d'iMi étudier les propriétés dans les meilleures conditions.
(Je procédé coiisisle a iK'iilialiser une solution iracide sulfurique dans la glycérine
pure p.ir Téllivlale de bai vum. J'employais une solution reiilcrniant i"°' d'acide sulfu-
rique dans 6' de glycérine. Dans celle solution, colorée avec du tournesol, )e versais
gouUe à goutte, .i l'aide d'une burette, une solution titrée d'éthjlate de baiyum dans
l'alcool absolu. Le virage du tournesol concordait bien UNec le litre des solutions. On
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. lljS
obtient ainsi une liqueur limpide et qui reste limpide pendant très longtemps. C'est
une solution de sulfate de baryum dans la glycérine.
Il était surtout intéressant il'étudier la solution dans l'eau. Daus ce but, j'étendais
la solution glycérique de 10^"' d'eau et j'obtenais ainsi une solution colloïdale de sul-
fate de baryum dans l'eau contenant i"'"' de sulfate dans 60', et ne renfermant comme
matières étrangères que 10 pour loo de glycérine et 2 pour 100 d'alcool. Tous les
essais que je vais décrire ont été faits dans ces conditions de concentration.
l/addition de 10"°' d'eau à la solution colloïdale glycérique ne détermine pas la
précipitation du sulfate de baryum, pourvu que la neutralisation de l'acide sullurique
ait été complète. La liqueur reste limpide pendant au moins i jour, puis elle devient
légèrement louche, et au bout de 3 ou 4 jours le sulfate de baryum se dépose sous la
forme d'un précipité floconneux. Mais la précipitation est immédiate à l'ébullition.
Action des électrolytes sur la solution colloïdale. — J'ai étudié l'action do la plu-
part des sels solubles des métaux (sauf des métaux rares), des acides et des bases
usuels. A la solution colloïdale j'ajoutais la (juanlité équivalente de l'électrolyte en
solution décinormale. Tous les sels métalliques, dans ces conditions, déterminent la
précipitation du sulfate de baryum, à l'exception des sels de baryum et du chlorure
meicurique qui sont sans action. Je reviendnii plus loin sur le cas des sels de barvuni,
qui est très intéressant. La précipitation déterminée par les sels est généralement
immédiate; pour quelques sels elle est progressive.
Les acides libres polybasiques donnent un précipité immédiat, l'acide borique
excepté; les acides monobasiques, un précipité progressif qui ne commence qu'au bout
de ([uelques heures. L'acide acétique est sans action.
Les bases solubles donnent un précipité qui est immédiat pour les alcalis et pro-
gressif pour la baryte et l'ammoniaque.
Action cons&rvalrice des sels de baryum. — J'ai dit que les dissolutions des
sels de baryum ajoutées à la solution colloïdale du sulfate ne déterminent
pas sa précipitation, comme le font les autres sels métalliques. Mais, bien
plus, la présence des sels de baryum dans lu liqueur colloïdale augmente consi-
dérablement sa stabilité. C'est ainsi que, tandis que la solution colloïdale pure
dépose sponlanément le sulfate de baryum au bout de 3 ou 4 jours, la iiième
dissolution additionnée de 2'""' de chlorure ou d'azotate de baryum, pour i"'"!
de sulfate, peut être conservée pendant i5 jours ou i mois.
Bien plus, beaucoup des électrolytes qui déterminent la coagulation de la
solution pure de sulfate de baryum sont sans action sur elle quand elle ren-
Jenne des sels de baryum. Cette augmentation de la stabilité de la solution
colloïdale est en outre intéressante en ce qu'elle permet d'établir un classe-
ment parmi les électrolytes au point de vue de leur action sur le sulfate de
baryum. J'ai étudié l'action sur la solution colloïdale, additionnée de i'^^"^
d'azolate de baryum, de tous les électrolytes cpie j'avais fait agir atitérieu-
reiuenl sur la solution pure, et j'ai trouvé que tous les sels à acides monoba-
,2n6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
siques (chlorures, bromures, iodures, azotates, acétates, chlorates, bro-
mates) sont sans action sur la solution colloïdale consolidée, tandis que les
sels à acides polybasiques (sulfates, chromâtes, carbonates, hyposulfites,
iVrrocyanures, ferricyanures, oxalates, tartrates) déterminent la précipita-
tion immédiate du sulfate de baryum, même ceux dont les sels de baryum
sont solubles dans Irs conditions de l'expérience (les borates exceptés).
Il résulte donc de là ([ue, de tous les ions, ce sont les ions acides polyva-
lents qui sont les plus actifs pour déterminer la coagulation du sulfate de
baryum. El ceci est confirmé par le fait suivant : tandis que tous les sels de
baryum à acide monobasique que j'ai essayés, chlorure, bromure, lodure,
azotate, acétate, chlorate, bromate, perchlorate, se comportent de la même
façon, rhyposulfate et le ferrocyanure de baryum déterminent au contraire
la "coagulation immédiate du sulfate, même si on les ajoute en très petite
quantité.
Solutions colloïdales oblenues par double décomposition entre les sets de
baryum et les sulfates métalliques. - La glycérine pouvant dissoudre un
.na'nd nombre de substances inorganiques, on peut déterminer la formation
de sulfate de baryum colloïdal en utiUsant des doubles décompositions va-
riées entre les sels de baryum et les sulfates métalliques ou Tacide suUurique.
Toutes les réactions que j'ai essayées ont donné naissance à des solutions
colloïdales, sauf la double décomposition entre l'acide sulfurique et le chlo-
rure de baryum, qui donne un précipité immédiat. Mais, en remplaçant e
chlorure par l'acétate, il ne se produit pas de précipité, bouvent la double
décomposition se traduit par un changement de couleur. Ainsi, dans le cas
du sulfate de cuivre et du chlorure de baryum, on voit apparaître la couleur
verte du chlorure. Dans le cas du sulfate de cobalt et du chlorure de baryum,
la dissolution glycérique rose de chlorure de cobalt devient bleu intense quand
on la chauffe, puis redevient rose par refroidissement, sans perdre sa limpi-
dité. Ces dissolutions glycériques colloïdales, quand on les étend d'eau, sont
beaucoup moins stables que la dissolution pure que j'ai étudiée au début,
à cause de la présence d'un électrolyte dans la liqueur. On peut leur donner
un peu de stabilité en employant le sel de baryum en excès.
L'action de l'éthylate de baryum sur les dissolutions glycériques des sels
donne des résultats intéressants que j'étudierai à part.
La méthode que j'ai employée pour obtenir le sulfate de baryum colloïdal
est susceptible de généralisation, en raison du grand pouvoir dissolvant de
la glycérine el de l'action favorable qu'exerce sa présence sur la lormation
des corps colloïdaux.
SÉANCE DU 1.5 JUIN 1908. I277
CHIMIE ORGANIQUE. — Constitution (les composés tétraméthyldiaminohenzIiY-
drylmèthyléniques. liemplacement de i oxhydryle de l'hydrol de Michier pur
des restes alkylméthyléniqiies. (Extrait.) Noie de M. IS. Fosse, présentée
par M. A. Haller.
Nos précédentes recherches (') étabUssent que les combinaisons que
contracte le létraméthyldiaminobenzhydrol avec les éthers j3-cétoniques,
les p-dicétones, ne peuvent être considérées, en milieu neutre ou alcalin,
comme possédant une constitution en O, due à la tautoniérisation du com-
posant métliyléniquc. Dans la présente Note, nous nous proposons d'exa-
miner les constitutions qui découlent des diverses formes tautomères
admises pour l'hydrol. Celles-ci peuvent être rangées dans deux catégories :
i" formes tautomères de l'hydrol coloré par les acides (Victor Meyer,
Nietzki, Hantzsch); 2° formes tautomères de l'hydrol incolore, inspirées
par la tendance de cet alcool à se conduire comme un aldéhyde ou une
cétone (Hugo Weil).
Les composés hydrylméthyléniques étant incolores, en milieu neutre ou
alcalin, leur constitution, dans ces conditions définies, ne peut dépendre
que des formes tautomères concernant l'hydrol incolore, proposées par
Weil. Ce savant a découvert la très remarquable faculté que possède l'hy-
drol de s'unir à plusieurs réactifs des aldéhydes et des cétones : hydroxyl-
amine, bisulfite de sodium, acide cyanhydrique, ammoniac. Il en a déduit
la conclusion que ce corps doit être considéré, non comme un alcool secon-
daire, mais comme une cétone ou un dérivé hydroxylé, tautomères. 11
n'hésite pas à représenter la combinaison de l'hydrol et de l'hydroxylamine
par la formule d'une oxime (^).
En vertu de cette hyp(jllR'Sc, nos composés liydryhnélliyl(''ni(jues résul-
teraient du remplacement de i"' d'oxygène par un reste bivalent =C. ,.,
comme les produits de condensation des aldéhydes et des molécules mé-
thyléniques, étudiés par Schmidt, Claisen, Claisen et ses élèves, Knœve-
nagel, Knœvenagel et ses élèves, A. Haller, Fiquet, etc.
Si l'hydrol se comportait comme une cétone, la seule combinaison qu'il
(') R. Fosse, Comptes rendus, t. CXLVl, p. loSg.
(^) H. Weil, Bull, de la Soc. cltim. allemande, t. XX\1I, p. i4o3.
1278 ACAnKMIE DES SCIENCES.
|)ùl |ii()clniro avec un dérive mcthyléniqiie nionosiibslituc découlei'ait de la
coudensalioii de 1'""' de celte ci'lone avec 2'""' alkyliiiélliyléniqiies.
(lolte conséquence de l'iiypolhèse de Weil nVsf pas conforme aux ré-
sultats de nos expériences. En effet, l'hydrol s'unit à une seule molécule de
mèlhylacétylacelate de mèthyle ç\. de Tnéthylacètylacélone en donnant de nou-
veaux conqiosés iiydrylmonoalkylmétliyléni([ues répondant à la formule
X
I
I ((IIP )= N . c« n'']^cfi _ c — p..
Y
Pour concilier la constitution cétoniqne de l'iiydrol avec l'existence de
ces dérivés, il faudrait admettre les trois nouvelles hypothèses suivantes ( ' ) :
i" formation d'un |)roduit d'addition entre la cétone tautomère de l'Iiydrol
et la molécule alk\ Iméihylénique; 2° formation d'un produit de déshydra-
tation intermédiaire instable; 3" tautomérisation de celui-ci.
Ces hypothèses, créées pour défendre une hypothèse intéressante, ne
reposent sur aucun fait expérimental. Nous ne ferons donc pas dériver nos
bases liydrylméthyléniques de la forme tautomère cétonique de l'hydrol.
INous conserverons pour les représenter, en milieu neutre ou alcalin, la for-
mule j^éuérale de constitution précédeuiiueul donnée.
I^es deux composés ti''traméthyldiamiuoi)iii/yhydrylalkylméthvléniques
que nous avons préparés résultent de l'éj^alilé
X
L(Cii')-N.c«n'iH;ii - 011 4-iii_(':_R
\ I
Y
X
I
izilI^O-h [(CH3)2N.C«H*]^C11 - C — I^.
Ils se dissolvent dans l'acide acétique à froid en produisant une solution
incolore, devenant bleu intense à chaud. Ils brisent très aisément leur
moh'culc. i{u milieu a((''ti([ue, (mi présence de diméthylaniliiu^, ils donnent
naissance au conq)Osanl uiéthyléuique et à la leucobase du violet cristallisé.
Le télramélkyldiaminnhenzhydrylméthylacëlylacélate de mélhyle se scinde,
(') Semblables à celles qui ont élé pro|)osées par Weli poin' e\plii|uer la loiiiialion
d'hydrylsiiinie de sodium |(C!1-' )- N .C» H'']'-CH -- SO'Na par l'aclidn de SO'NaH sur
riijdrol.
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1279
même au contact de la scmicarhazide, en métli} lacétylacélalc de mil'ihyle et
tèlraniélhyldiaminobenzliydryhcmicarhazide
[(CH' f N . C' \\'\-. CH . MI . NJI . CO NÎP.
Cette nouvelle substance, chauffée très lentement, fond, avec décomposition,
en tube étroit de iSo" à 187". Nous l'avons reproduite à partir de l'hydrol et
de la semicarbazide. Malgré leur très grande aptitude à rompre leur molé-
cule, ces corps ne peuvent être considérés coinnie ayant, en milieu neutre on
alcalin, une constitution en O. Le létraméthyldiaininohenzhydrylméthyl-
acèlylacétate de mèlhyle
[( Cir» )-^ N . C« H']' Cil ^ C-CO^ CH'
^CO.GH'
fond sur Hg à i i3"-i 1/1". Sous l'influence delà potasse alcoolique concentrée,
il subit à la fois la rupture acide cl la rupture cétonique en produisant :
1 " \Jaciile tétraméthyldiaminobenzhydryl-y.-propionique
[(CIP)2N.C«H']2CH-CI1 — COni.
I
CH'
Ce nouvel acide fond avec décomposition à des températures variables
avec la durée du chauffage. En tube étroit, il commence à suinter vers 170";
il est complètement fondu à 190". Projeté sur le bain de Hg chaud, sa fusion-
décomposition s'opère de 19 5" à 198". Son éther éthylique
[( CH' )- N . Cni' ]2 CH — CH — CO^C» H^
CH'
fond en lube étroit à io3"-io4". 2" La tétramélhyldiaminobenzhydrylbu-
tanone
[(CIP)^N.C«H']2CH - CH — CO - CH'.
i
GIF
Celle nouvelle célone fond sur le bain de Hg à \'\f\°-\f\S". Sa senucarbazu/ie
[( CH' )- N . C' H' J- CH - CH — C = N . NH . CO . i"VlI%
CH' CH'
chauffée en lube étroit, commence à suinter vers 200°; elle fond, avec di'--
composition, en un liquide coloré de 21 j" à 226". 3° De l'alcool mélhylique,
de l'acide acétique, de l'acide carbonique. La formation de ces corps découle
normalement du t'Hrarin'tliN l(liaminol)enzhy!Jryl-C-méthylacélylacélale de
C. R., 1908, 1" Semestie. (T. CXLVI, N° 24.) 168
I28o ACADÉMIE DES SCIENCES.
nit'Lliyl
le
=:Ch»comv-i-ch»oh + [(CH')»n.c«H']m;ii-ch-co^k,
CH'
[(CH' )=N . C« II'PCH - C(^(^^f'!^. + 'l' O
= CH'OH + C0°-+ [(CIFy^N.CH-l-CH - 011 - CO - GIP.
Cil'
Ces transforiiialions sont iiicoiiipalibles avec une formule en O, à moins
de supposer la taulomérisation du tlérivé O en dérivé (1
AMlètramélhyldiaininobenzhydrylmélhylacètylacétone
/CO CIP
[( CH ' Y N . G" II- ]-^ CH - C(^^^ _ ç^^,
G H'
fond en lube étroil de i \o" à i /i3" n. c. La potasse alcoolique la transforme
en létraméthyUlicuninobenzhydrylbulanone. Cette dégradation découle clai-
rement d'une formule en C.
CHIMIE ORGANIQUE. — Action des alcalis sur les acides mono- et dunèlhyl-
ursiniqiu's cl sur leurs dérivés iodo substitués. >»ole de M. Acger, présentée
par M. A. Ilaller.
( )ii sail (pir, iors([u'iiu traite [tar la soude fondante un acétate alcalin,
celui-ci se décompose en méthane et carbonate :
GlP.COn\a + iNaOH = Na^CO^ + CH*.
On peut o]j.ser\er une réaction absolument analogue avec le mélhylarsinate
de sodium.
Si l'on chaune ce sel avec un excès de soude, il se décompose quantita-
tivement, à a')0"-2<So'',
CtF.AsO^Na^-h NaOH = Cil' + AsO^\a\
SÉANCE DU l5 JUIN Iyo8, 1281
La mémo n'aclion se produit si Ton oinploic le cacodyiate de sodium.
Elle a lieu en deux phases :
,0 Vers 180° il y a mise en liberté d'une molécule de méthane avec formation île
métliylarsinate disodiqiie suivant :
(CH')V\s()îNa + NaOH — Cir'+ CH^AsO'Na^
1° En élevant la température à 260°, la seconde réaction, indiquée plus haut, se
produit en donnant naissance à une seconde molécule de méthane. Les deux temps de
décomposition sont absolument distincts; on peut, après la première réaction, ter-
minée à iSo", isoler sans grande difficulté le métliylarsinate. Pour cela, la masse
refroidie est dissoute dans l'eau, neutralisée exactement à l'acide nitrique, et soumise
à la précipitation fractionnée au moyen du nitrate d'argent. Il se précipite d'abord de
l'arséniate, formé en petite quantité; puis, lorsf|ue piir addition de nitrate le précipité
blanc de mélhylarsiiiate d'argent apparaît, on lillre la solution et l'on ell'ectue la préci-
pitation totale de ce sel avec un excès de liqueur argentique. La pesée du sel d'argent
a montré, dans une première opération, qu'il s'était formé 86 pour too de mélliyl-
arsinate. Un second essai a donné 92 pour 100.
Si nous considérons les dérivés iodés de l'acide acétique, nous voyons rpie,
pour l'acide monoiodacétique, l'atome d'iode est détaché avant le car-
boxyle, et remplacé par OH. Les renseignementsmanquent sur la décompo-
sition de l'acide diiodacétique; par contre, l'acide triiodacétique est scindé
avec une extrême facilité, par les alcalis, en iodoTorme et carbonate alcalin :
Cl'C0-Na4-Na0H = CPH +C03Na2.
Un phénomène analogue se passe avec les acides iodométhylés de l'arsenic.
On a pu voir, dans une Note précédente (' ), que le diiodométhylarsinate et
le tétraiodocacodylate de sodium étaient scindés par les alcalis aqueux, à
l'ébullition, en donnant de l'iodure de méthylène :
CHI-AsO'Na-+ NaOH = CH^P-t- AsO'Na^
et .
(CHP)2AsO=Na + aNaOH = 2C11^ 1-+ AsO'Na^
( )n voit ([ue, dans ce cas, l'atome d'arsenic est détaché de la molécule plus
facilement que les 2"*^ d'iode reliés au carbone. Nous avons maintenant la
clef d'un phénomène resté jusqu'ici sans explication : la formation (juantita-
tive d'iodurc de méthylène par l'action d'une solution bouillante d'arsénite
trisodique sur l'iodoforme (^). J'avais eu l'occasion d'observer (') que les
(') Comptes rendus, t. CXLV, p. 808.
(') H. Klinger, V. V. Richter's Organ. Clwiii., i.v édit., t. I. p. a3o.
(*) HuH. Soc. chim., 3° série, t. XXIil, p. 577. ■ •
1282 ACADÉMIE DES SCIENCES.
pliosphites et les liy[)oplios|)liites alcalins, pourtant plus énergiques réduc-
teurs que rarsénite, ne doiiiiaient lieu, dans ces conditions, à aucune réac-
tion. Il en esl de même des hydrosulfilcs. 11 y avait donc une action pour
ainsi dire spécilicpie de l'iirsénitc sur riodoforme. Ell<; est l'acilenient expli-
quée maintenant par ce qui précède. Dans un premier tenqjs riodoforme
s'unit à Tarsénile trihasique en donnant du diiodomélhylarsinatc :
(;ill'4- AsOM\a»=CH12AsO^Na--f- Nal.
Celui-ei, instai)le dans les conditions de l'expérience, est aussitôt scindé par
l'alcali en excès comme on l'a vu plus haut, en donnant l'ioduro de méthy-
lèM<'.
Dans un autre ordre d'idées, il est intéressant de noter i'analoi;ie de ces
réactions, dans lesquelles il y a détachement du groupe mélhyle par hydro-
génation, avec celles (jui se produisent lorsque de l'hydrogène est relié au
groupe ronclinniie] aeid(> : avec les formiates on a
II _CO^NaH-INaOH=r tP+COM\aS
avec les hypophosphites et les phosphites, on a, en deux phases,
HM'O-^Na + NaOH — 11-+ MPO^Na-
et
iIPO'i\a-+ NaOIl — H-+ PO'iNa\
Il est extrêmement prohahle que les sels de sodium des acides mono- et
<limr'thylphospliiniques subiraient une décomposition analogue.
l'rcparalion de V iodare de mét/i ylènc. — Comme il semble que H. Klinger n'a pas
iloniié les détails de celle préparation, voici comment on j)eul opérer. On mélange dans
un hallon 1™"' d'iodoforme avec un fort c\cès d'aisénite liisodiqne, ohlenu en dissol-
vant i'""' de As-0^ dans ô'""' de NaOH à, 33 pour 100. On cliaufle au bain-marie en
entrainant à la vapeur d'eau l'iodure de méthylène au fur et à mesure de sa formation.
Après une distillation dans le vide, ce dernier esl |3ur. Rendement : 92 pour 100 de
la lliéorie.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la lactone de l'aride diovy-^-li-hutyrique.
iNote de M. P. Carrk, présentée par M. A. Ilaller.
La lactone de l'acide dioxy-3-/j-butyricjue a été signalée, mais non isolée,
par Wagner ( ' ). Ce dernier pense qu'elle se produit facilement par la dés-
hydratalion de l'acide dioxy-3-/|-butyrique qu'il obtint en oxydant le
(') IJ. rlwni. a., l. WVU, 1894, p. 2438.
SÉANCE DU l5 .IL'IN I()o8. 1283
Jjulène-i-ol-4. Le butène- i-ol-4 a été préparé avec un rendemenl très
faillie (3 à 4 pour loo environ), en laissant en contact, pendant plusieurs
mois riodure d'allyle avec le Irioxyméthylène en présence du zinc.
D'autre part, les travaux d'Hanriot ('), de Fittig et Kochs (-) monti'ent
que Faction de la chaleur sur l'acide dioxy-3-4-bulyriquc fournit un pro-
duit de condensation analogue à l'acide dilactique.
TjCs recherches suivantes précisent les conditions de la formation de la
lactone dioxy-3-4-butyrique, ainsi que ses propriétés.
J'ai voulu voir tout d'abord si, en inodiliant le mode opératoire de
Wagner, conformément aux recherches de 1^. Biaise sur les condensations
au zinc, il n'était pas possible d'améliorer le rendement du butène- 1-0I-4.
Ce dernier se forme encore en quantité assez faible (5 pour 100 environ),
mais il se produit, en oulre, d'autres composés sur la nature desquels je
reviendrai prochainement.
L'acide dioxy-3-4-butyrique se prépare plus facilement, ainsi que l'a
indiqué Hanriot, au moyen de la monocblorbydrine de la glycérine et du
cyanure de potassium.
On cliauit'e \ers 100° la monoclilorliydriiie diliiùe de deux fois son volume d'eau el
l'on ajoiile par petites portions une quantité équirnoléculaire de cyanure de potassium.
La réaction leiniinée, on ajoute à la liqueuj- un vulume égal d'acide cldorhydriqne
concentré, el on laisse en contact une nuit. On llltre les chlorures de potassium et
d'aninioniinn déposés, on évapoi-e à sec et l'on leprend par l'acétone pour éliminer le
reste des chlorures. Après avoir distillé l'acétone, on reprend par l'eau et l'on chaufl'e
au bain-marie avec un léger excès de baryte, de façon à saponifier les élhers chlorhy-
diiques ijui ont pu se former. La solution du dio\yl)utyrale de baryum est ensuite
précipitée par l'alcool. Le sel obtenu est mélangé de chlorure de baryum qu'il est diffi-
cile d'éliminer complètement par de nouvelles précipitations. On le décompose par
l'acide sulfurii]ue, en quantité insuffisante, de façon à ne pas toucher au chloruie de
baryum qui peut encore rester. La solution, si'iiarée du sulfate de baryum, est éva-
porée; le résidu est repris par l'acétone qui dissout seulement l'acide dioxybuty-
rique.
L'acide dioxy-3-4-butyri(pie, chauffé dans le vide, perd déjà de l'eau
à 100°. A une température plus élevée, il laisse distiller un liquide inco-
lore, tandis qu'il reste une forte proportion (Go à 70 pour 100) de produits
indistillables; ces derin'crs sont vraiscmlileincnl constitués par des produits
(') Ann. de Chiin. et. de Pliys., 5° série, l. X'Vll, 1879, p. 104.
(,2) Lieb. Ann. CItem., t. GCLWIII, 1892, p. lO.
1284 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de condensation analogues à l'acide dilactique; il est impossible de les
purifier.
La partie distillée fournit, à la rectification, deux fractions : Tune distil-
lant à c)2"-q'i° sous 12"°^ est identi(pie à la laclone de l'acide oxY-'\-cr()to-
nique, déjà obtenue d'autre façon par M. Lespicau ('): l'autre distillant
à iy.'i°-i75°sous 12™'" est constituée par la laciorip. de l'acide dioxy-^-l^-hulv-
ri(jue. ainsi que le montrent son analyse et ses propriétés.
La laclone de l'acide dioxy-lt-l\-hutvrique, CH- — CH OH — CH- — CO^
I o
est nu li(piide incolore, soluble en toute proportion dans l'eau, l'alcool et
racctone. Elle distille dans le vide sans décomposition. Traitée par les
alcalis, elle régénère les sels de l'acide dioxy-3-4-butYrique. Son dérivé
benzoylé, CW - CH(0 - CO - C^H^) - CH= - CO, obtenu par l'action
I ^ . o
(lu chlorure de benzovle sur la solution pyridique de la lactone, cristallise
clans l'alcool en lamelles blanches fusibles à 101°.
Le fait que, sous l'action de la chaleur, l'acide dio\y-j-4-l)UtNriquc fouinil
à la fois les lactoncs des acides oxy-'j-crotonique et dioxy- j- i-butyrique,
alors que la lactone de ce dernier acide ne se décompose pas dans les mêmes
conditions, indi([ue cpie l'acide dioxy-3-4-butyrique se déshydrate au moins
de deux façons différentes pour donner lieu à la foruxation dune liaison
éthylénique et d'une chaîne lactonique.
CHIMIE. — Sur le iiliosphale doidde de magnésie et de monomelhylamine .
Note de M. .^Ialuice Frax»;ois, présentée par M. Le Chalelier.
M. Quantin a basé sur la non-existence de phosphates doubles de ma-
gnésie et de méthylamines un procédé de séparation de l'ammoniaque avec
la mono-, la di- et la triméthvlamine (^^). Ce procédé consiste essentiellement
à mettre le mélange de l'ammouiaque et des aminés en contact avec un
excès de phosphate de magnéeie récemment précipité ou, ce qui revient au
môme, avec un excès d'un mélange de phosphate de soude et de sulfate de
(') Comptes renilus, l. CXXXVIII, 1904, p- loSi.
(') Ql'antin, Comptes vendus, t. CXV, p. 56i, el Annales de Chimie analyti'/iie,
6' série, igoS, p. 28.
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1285
magnésie. L'ammoniaque entrant en combinaison avec le phosphate de
magnésie pour former du phosphate ammoniaco-magnésien , insoluble
dans les méthylamines, disparait de la liqueur qui retient les aminés. Il n'y
a plus qu'à séparer par llllration et à régénérer les bases par distillation.
Pour étudier ce procédé qui m'avait donné des résultats singuliers, j'ai
commencé par chercher à établir nettement s'il existe ou non des phosphates
doubles de magnésie et de méthylamines.
I" Monométhylamine ('). — J'ai fait le mélange suivant:
100 solution de sulfate de magnésie contenant 2,46 = ,-j„ molécule
100 solution de phosphate de soude ciistallisé contenant 3,58 =7^ »
600 eau
200 solution de inonométhylaiiiine pure contenant o,620=::-i~ »
Le mélange des trois premiers liquides est limpide (il ne précipite pas de phos-
pliate monomagnésique. même après plusieurs jours). L'addition de la monométhy-
lamine y fait apparaître un précipité gélatineux qui devient lentement cristallin ; la
transformation est complète au bout de R jours. Le précipité cristallin pourrait
être du phosphate monomagnésique qui a la même apparence au microscope. Pour se
faire une opinion à cet égard, on dose la méthjlamine dans une portion de l'eau mère
filtrée, et l'on constate que o»-", 297.5 de monométhylamine ont disparu, soit seusiblemenl
la moitié de la quantité mise en œuvre. Les cristaux sont alors recueillis sur unn
plaque perforée et fortement essorés à la trompe. On ne les lave pas et on les dessèche
sur l'acide sulfurique. Le rendement est de i^',S5.
Après 8 jours de dessiccation, les cristaux sont examinés au microscope; ils ont
conservé complètement leur forme et leur transjjarence. ChaulTés avec de la soude
exempte d'ammoniaque, ils dégagent ahondammerit des vapeurs alcalines; ils en
donnent également par calcination.
L'analyse de ces cristaux donne les résultats sui\;ints :
Tliéoric
pour
Tioiné. \A/.H\CHM1M'0.
Monométhylamine pour 100 ' ' >79 ' ■ >9*^
PMJ-' pour 100 27,22 27,41
11 se forme donc un phosphate double di' magnésie et de monomélhyl-
amine de même type que le phosphate ammoniaco-magnésien.
2° Dimélhylamine. — J'ai fait le même mélange que ci-dessus en rem-
plaçant les o^,&-i de monométhylamine par la quantité équivalente de dimé-
thylamiue pure : 0*^,900 = -ç^ molécule.
(') Les aminés employées à ces expériences avaient été complètement privées d'am-
moniaque par passage sur HgO.
1286 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Tout se passe en apparence comme clans le cas de la monnmélhylamine. A un piéci-
))ilé gélalineux succède un précipité ciislaliisé ayaiU les mêmes apparences que le
piiosphale de magnésie el de monomélliylamine. Mais, apiès 8 jours, un dosage de
l'aminé dans l'eau mère montre que la diméthylamine mise en œuvre est restée tout
entière en solution. Les crislaux obtenus perdent complèlemenl leur transparence pen-
dant la dessiccation sui- l'acide sulfurique; ils ne dégagent pas de vapeurs alcalines
par éhullition avec la potasse ou par calcination. En un mot, ils ne contiennent pas de
dimétliylamine.
11 ne se forme donc pas, dans les conditions de l'evpéi^ence, de pliospliale
double de magnésie el de dimélhylamine.
')" Trimélliylamine. — Le même mélange est fait encore en remplaçant
les 0*^,62 de nionométiiylamine par ib, 18 = jl^ molécule de Iriméthylamine
pure. Les résultais sont identiques à ceux cjui ont été obtenus pour la dniié-
thylamine. Kn efîet, après le dépôt des cristaux, on trouve dans la solution
toute la Iriméthylamine mise en œuvre; les cristaux seffleurisscnt par des-
siccation et ne donnent de vapeurs alcalines ni par ébuUition avec la potasse,
ni par calcination.
Il ne se forme donc pas de phosphate double de mag'uésie et de triuié-
thylamiue dans les conditions de l'expérience.
Ces résultats oblenus, le procédé de M. (^)nanlin a été soumis aux vérifi-
cations suivantes. On mélanue :
20 solution de sulfate de magnésie conlenaMl 3,(46 = -f^ molécule
20 solution de pliospiiate de ?oude contenant 3,58 = -j-îrô "
10 solution de nionomélln lamine pure contenant o,3i=:y^ i>
10 sohitidii iranim(mi;i(|iie [1 ire contenant o,iy = y-J-j »
Dans le mélange, la quanlilé de pliospliale de magné^ie est exactement suffisante
pour absorber toute l'ammoniaque en passant à l'état de pliosjiliale ammoniaco-ma-
gnésien. Après 8 jours, on sépare à la trompe le lic[uide du précipité cristallin formé
qu'on essore bien et ([non dessèclie. On isole pai' distillation, en présence de la soude,
les bases azotées contenues dans le liquide et dans le précipité. On trouve que celles
qui proviennent du liquide précipitent jiar le réactif de Nessler très abondamment en
lirun foncé, ce qui Indique (|u'elles sont constituées par de l'ammoniaque presfpie
]iure", celles qui proviennent du précipité préci|iitent abondamment par le réactif de
Nessler en jaune pâle, ce (|ui indique f|u'elles sont formées presque exclusivement de
monométhylamine, résultat opposé à celui qui est annoncé par M. Quantin et qui
s'explique par ce fait que j'ai jiu constater, que la monométhylamine déplace l'ammo-
niaque dans le pliospliate ammoniaco-magnésien, comme elle le di'qjlace dans le cliloi'-
liydrate d'ammoniaque.
Si, dans le mélange précédent, on quadruple les quantités de solution de sulfate
de magnésie et de |)lu)spliate de soude sans faire varier la quantité d'ammoniaque et
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1287
de monométliylaniine; en un mot, si l'on emploie le pliospliale de magnésie en grand
e\cès, rainnioijia([iie el la monométhylamino se combinent simultanément au phos-
phate de magnésie, passant à l'état insoluble, et il ne reste plus en solution que quel-
ques centièmes de la monométiiylamine employée.
Conclusions. — Il existe un phosphate douhle de magnésie et de mono-
mélhylamine de formule PO \ . '^„, ,,,,, ,.tt.>/^; ce compose a ele oh-
tenu très nettement cristallisé. Les phosphates correspondants de di- el de
triméthylamine ne semhlent pas exister. Le [)rocédé de M. Quantin, qui
donne des résultats suffisants pour des mélanges de di- et de triméthyl-
amine et d'ammoniaque, ne peut être appliqué à la séparation de Tammo-
niaque et de la monométiiylamine.
CHIMIE AGRICOLE. — Sur une modification des propriétés du gluten en
présence de l'acide sulfureux. Note de M. J. Dugist, présentée par
M. Miintz.
y\u mois de novemhre dernier, cpielques cas de peste furent signalés dans
certains ports algériens et l'Administration prescrivit l'application rigou-
reuse des mesures sanitaires usitées en pareil cas. Tout navire ayant touché
un port contaminé était soumis à une fumigation par le gaz sulfureux pro-
duit à l'aide de l'appareil Clayton, pour le désinfecter.
C'est alo'rs que des plaintes se produisirent au sujet des farines et des
semoules qui se trouvaient à bord des bateaux ainsi fumigés. Dans une
requête adressée à M. le Préfet d'Alger, les détenteurs de ces marchan-
dises disaient notamment qu'elles avaient /^e/r/w leur gluten.
Des doutes étaient permis au stijet de cette assertion, d'autant que des
expériences déjà anciennes, effectuées sur diverses denrées alimentaires,
avaient montré l'innocuité du procédé. C'est ainsi que je fus amené à exa-
miner des échantillons de farine et de semoule fumigés.
< )r, si l'on procède au dosage du gluten dans ces farines et ces semoules,
par le procédé habituel, on remarque d'aboid (ju'il faut bien moins d'eau
pour hydrater le gluten et former le pàton; ensuite, on constate que la pâte
se laisse facilement déchirer el a perdu son élasticité ; enfin, pendant le
lavage, le gluten se colle à la peau des mains et iile entre les doigts, de
sorte qu'il est impossible de le recueillir.
Des expériences de contrôle, avec témoins, instituées quelques jours
G R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N' 24 ) Ï^O
1288 ACADÉMIE DES SCIENCES.
après, avec mie farine titrant io,35 pour loo de gluten et une semoule
titrant 12,0 pour 100, ont donné des résultats scmhlahles.
Sous l'inlluence du gaz sulfureux, les propriétés physirpies du glulen
peuvent donc être profondément modifiées et les farines perdre une partie
de leurs qualités boulangères.
Le traitement au gaz sulfureux augmente l'acidité des farines (l'acidité
d'une farine traitée a été trouvée égale à o,oG6 alors qu'elle n'était que de
o,o33 dans le témoin) et l'on pouvait penser, a priori, que cette dilliTcnce
d'acidité n'était pas sans influencer la manière de se comporter du gluten.
Mais si l'on sature cet excès d'acidité (et même la totalité de l'acidité) par
le carbonate d'ammoniaipie, le dosage du gluten n'est pas davantage
possible.
Des essais répétés sur les mêmes échantillons, deux mois après, ont
donné des résultats analogues, de sorte que la modification peut être
considérée comme définitive.
PHYSIOLOGIE. — AiignieiHado/i de la capacilé vilale et du pèrimèlrc thoracique
chez les enfants. Note de M. Makagu, présentée par M. d'Arsonval.
Chaque année, un grand nombre de conscrits sont ajournés ou réformés
pour faiblesse de constitution, la cause en est due souvent à un périmètre
thoracique insuflisanl. Le Tableau suivant donne les résultats de ces der-
nières années :
Kéformes
(',onliiif;ent
Réformes
par faiblesse
Années.
annuel.
\j
ournonii'nls.
totales.
de constitution.
ion-2
325 oi3
42372
2 2 o45
I I I 1
liMCi
324 253
62 160
25 432
i653
1!H»V
.. 321243
55 125
23 205
1715
lîtO.i
321929
56 635
23 784
1784
l!H)(i
326693
25 793
25667
1760
J'ai pensé tpiil serait utile de développer, dès le jeune âge, la cavité tho-
racique au moyen de trois exercices très simples que j'ai indiqués dans une
Note parue aux Comptes rendus le 1 1 novembre 1907.
Les expériences ont été faites pendant 6 mois à l'école primaire de garçons
de la rue Cainbon : on a pris [lour base l'âge des enfants, on a mesuré au
moyen d'un sjiironièlre la capacité vitale, c'est-à-dire le volume d"aii- ulili-
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. I289
sable pour la plionatioii : le périmètre llioracique a été pris au niveau de
l'appendice xiphoïde.
Les résultats sont contenus dans le Tableau suivant (') :
Tiull
e
Poid!
S
Tour
.1,- |M„l
rine
Capacité vitale
en
eu
eu
en litres
cenliiiiélres.
kilogrammes.
i-entiniiHre
s.
et 1
centilitres.
- — — — ^—
O"
—
1"
(y
i*^'
f)'
Nombre
6"
des
Age.
Début.
mois.
Ddlnil.
mois.
Début.
mois.
mois.
Début.
mois.
mois.
élèves.
6..
I l5
118
2 1
20
5l
53
5-
0,54
0,78
0.85
'9
1 ■■
. 123
125
24
23
52
55
""J
0,66
0,80
0,93
■ 4
8..
. I 2 ',
126
2.5
25
53
56
60
0.79
0,86
I, i3
27
9--
. l3o
l32
28
28
55
■39
63
0,89
I
'.'7
29
10 . .
. 14.
143
32
3i
59
62
64
I ,20
1,36
1 ,5i
28
II..
. .38
142
32
33
58
62
6(>
i,o5
i,3i
1,70
18
12 . .
. >45
■49
35
4-
59
63
67
■,47
.,67
i>95
22
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. i4S
i5i
4o
io
70
_ r
77
1,93
2,26
2,26
16
14..
. i47
i53
39
43
62
66
_ /
74
1,83
■,92
2,l5
7
On voit immédiatement que l'accroissement tlu tour de poitrine a été très rapide
pendant le premier mois : c'est un fait que j'avais sii;naiédans ma Note précédente; il
n'est pas rare, après trente séances, de Irouvti' le périmètre tlioracique augmenté
de 6''"' à 7"".
Les mouvements d'inspiration sont généralement très bien faits, les mouxemeuts
d'expiration le sont moins bien; on le constate soit en mesurant la capacité vitale qui
n'augmente pas suffisamment, soit en mesurant la diminution du périmètre llioracique
dans le passage de l'inspiration à l'expiration |irnfonilc; chez les enfants de 6 à 10 ans,
cette variation est de 3'="' à 4""; ell*î est de 4'^'" à 5"" chez les enfants de 1 1 à i4 ans.
Les exercices étaient faits chaque jour à la lin de la récréation de 10'' et de 4'', i'
suffisait de 5 minutes chaque fois ; les enfants rentraient donc en classe 5 minutes plus
lard.
Les exercices, contrôlés par le directeur, M. Meunier, ont été surveillés avec le plus
graiiil (lé\ iinemeiit par les professeurs MM. Mersier, l>mianclie, Kacinet, Girardot,
Claiier el M'"" Meunier.
Conclusions. — 1° Les enfants appienneiit en quelques minutes à faire ces
exercices, et comme leur récréation se trouve augmentée de 5 minutes ils
les font avec plaisir;
2" On ne constate plus d'attitudes vicieuses, les enfants se tiennent droits
el les omoplates cessent d'être saillantes;
3" L'étal sanitaire a été supérieur cette année à celui des années précé-
dentes, il y a eu beaucoup moins de manquants;
(') Le poids et la taille ont été pris avec les vêtements.
1290 ACADEMIE DES SCIENCES.
'\" Le dé\L'l()ji|>eiiieiit est sm-loul 1res rapide eliez les sujets un peu ma-
lingres (i4 ans, voir le Tableau);
5" Il est inutile de créer des fonctionnaires nouveaux; les professeurs
dirigeroiil les mouvements el les médecins des écoles conlrùleront les
résultats;
G" Si dans toutes les écoles de France, les élèves faisaient régulièrement,
chaque jour, ces exercices, le nombre des conscrits aptes au service mili-
taire augmenterait dans une notable pi'oportion. A une époque où la nata-
lité diminue, ce résultat n'est pas à dédaigner.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Action de lion zinc sur les milieux microbiens.
Note de M. le 1)' Joseph Menuel, présentée par M. Lannelongue.
On sait que le chlorure de zinc a été employé de tout temps comme un
antiseptique puissant et que notre maître le Professeur Lannelongue l'a
préconisé dans le traitement des arthrites tuberculeuses. D'autres savants
ou praticiens ont cherché à utiliser les effets du composé chloré du zinc par
l'action électrolytique, bien étudiée dans ces derniers temps par Sudenik,
Louis Jobns, Leduc.
Ayant moi-même obtenu des résultats cliniques favorables par l'intro-
duction électrolytique de l'ion zinc, je me suis proposé d'étudierla question
au point de vue expérimental. Je me suis surtout occupé de l'action de cet
agent sur la végétation de différents microorganismes.
Voici une première série d'expériences dans un tube de gélose prélabjemenl ense-
mencée sur loule la surface. J"ai introduit à travers un Ijouclion deux, électrodes : le
positif formé d'une lame de zinc de 2""™ à 3"™ el de i''"' de longueur, le négatif formé
d'une lamelle de platine. J'ai fait agir un courant de faible intensité de i à .j luilli-
ampères durant (|uel(|ues minutes. Bientôt on remari|ue, au point d'application de
l'électrode zinc, l'apparition d'une zone d'opacité qui au^ml'nle progressivement d'in-
tensité, tl'étendue el de profondeur. A la fin de i.5 minutes, la zone opaque occupe
une surface de 2''™ île longueur et de i"''" de largeur'. Le tube est mis à létuve el,
a4 heures après, on constate que le microorganisme se |développe abondamment sur
toute la surface du milieu, sauf à la région inlluencée jiar l'ion zinc. La culture s'arrèle
Itrutalement par une ligne de démarcation précise à la limite inférieure el supérieure
de la zone opaque.
Oans une seconde série d'expériences parallèles, j'ai fait passer- un courant de la façon
précédemment décr-rte darrs rni tube de gélose non eiisenienccc. iMiMiite, j'ensemence
toute la sirrface de ce milieu et je laisse la culture darrs rétu\e pendant 24 heures.
Je conslale égalemeirl rjue les microorganismes se développent abondamment partout,
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1291
sauf dans la région influencée par l'ion zinc. 11 apparaît donc évident que lactloii de
l'ion zinc rend le milieu impropre à la végétation microbienne.
Dans une dernière série d'expériences, en faisant ai;ir dans les mêmes conditions d'in-
tensité et de tension l'ion zinc sur une cultuie bien développée, on n'arrive pas à
détruire la vitalité des microorganismes, car leur ensemencement donne des cultures
abondantes. Mais, lorsque sur la même culture et sur la même région on fait une
seconde application du courant, on obtient des cultures moins riches et, en agissant une
troisième fois, les cultures finissent par devenir stériles. Je dois ajouter que j'ai
employé pour mes expériences le B. siihtilis, B. prodigiosus, St. Aureus, B. Anlhracis.
Ce dernier a résisté plus que les autres et j'ai dû renouveler jilu^ieurs fois l'application
de l'ion zinc pour arriver au même résultat.
L'intensité de l'action de l'ion zinc sur le milieu cix)ît avec le temps,
rintensilé du coui-ant et la surface de section de l'électfode. Dans les tubes
où nous avons fait plusieurs applications du courant, on constate plusieurs
zones superposées nettement distinctes. 11 est entendu que le milieu choisi,
à savoir la gélose, contient du chlorure de sodium à un taux correspondant
sensiblement à la chloruration du sérum sanguin.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Contribution à l'élude de la constitution des matières
protéiques. Nouvelle méthode d hydrolyse à l'acide Jhiorhydrique. Note
de MM. L. HuGoi'XEXQ et A. Morki., présentée par M. Armand (iautier.
L'étude de la constitution des matières protéiques comporte la caractéri-
sation des groupements soudés les uns aux autres dans ces complexes molé-
culaires. Or, cette caractérisation n'est possible que si les groupements en
question sont convenablement libérés et isolés à l'aide de réactions qui ne
les altèrent pas.
Trois agents d'hydrolyse ont été proposés jusqu'ici : la baryte, l'acide
sulfurique, l'acide chlorhydnque.
Une expérience assez longue (') uous autorise à dire qu'aucun de ces
agents n'est satisfaisant, car tous produisent des réactions secondaires ten-
dant à modifier et à détruire les substances séparées par l'hydrolyse.
La baryte a l'inconvénient de détruire l'arginine ainsi que les autres
diamines; de plus, elle racémise les acides monoamidés, ce qui en rend
(') HuGOUNENQ et MoREL, Sur la nature véritable des leiicéines et glucoproléines
obtenues par P. Schutzenberger dans le dédouldenient des matières protél<iucs
{Comptes rendus, 18 juin 1906).
,2q2 ACADEMIE DES SCIENCES.
les séparations par cristallisation fractionnée très difficiles; l'acide sulfu-
rique à 3o pour loo donne de bons résultats dans l'hydrolyse de certaines
albumines simples ( [)rotamines par exemple), mais il exerce une action des-
tructive bien mise en évidence par la formation d'une quantité considérable
d'ammoniaque et de produits goudronneux et humiques. Ainsi dansThydro-
lyse par SO'H= à 3o pour i oo de i''s de pepsine, poussée jusqu'à dispari-
tion de la réaction du biuret, nous avons pu constater qu'un tiers de l'azote
était déj^agé sous forme ammoniacale. Quant à l'acide chlorhydrique à
2.5 pour loo, qui est aujourd'hui d'un usage fréquent, il mélanise et gou-
dronne encore plus énergiquement les matières proléiques que ne le fait
l'acide sulfurique; il détruit la tyrosine et oxyde les bases puriques, en même
temps que plusieurs autres constituants.
Nous avons eu l'idée de recourir à un acide dont les propriétés hydroly-
santes sont des plus énergiques à la température du biiin-marie et dont la
stabilité permet de prévoir qu'à loo" il ne doit pas altérer par oxydation les
constituants mis en liberté : l'acide fluorhydrique nous a paru réunir
ces deux conditions. iNous avons fait agir sur diverses matières protéiques,
gélatine, ovalbumine, pepsine extraclive du codex (gracieusement mise
à notre disposition par la maison lîyla, de Gentilly), de l'acide fluorhy-
drique à 5o pour loo, qu'on peut se procurer à bas prix dans l'industrie
et qu'on a étendu au préalable de i™',5 d'eau. La cliaufle effectuée dans une
marmite en plomb, munie d'un réfrigérant ascendant en même métal et placée
sur un bain-imirie bouillant, a duré un temps variant entre 48 et 100 heures,
suivant la résistance de la matière à attaquer. Le succès a justifié nos prévi-
sions et nous n'hésitons pas à déclarer cet agent d'hydrolyse comme bien
supérieur à ceux dont nous venons de signaler les inconvénients. En effet,
l'hydrolyse à l'acide fluorhydrique à 20 ou 2.5 pour 100, à la lempérature
du bain-marie, présente les avantages suivants :
1" I^lle esl aussi coinplèle que possible, car on oblieiU loujouisen prolongeant con-
vi'rKililemenl la cliaulle, la disparition delà réaction du i)inrel et l'absence de tout poly-
peplide précipitant par le réactif iodoioduré, eu donnant un précipité Hoconneux
avec le réactif phospliolungslique sulfnrique;
2° Elle ne s'acconipai;ne d'aucun dégagement d'ammoniaque, ni d'aucune mélanisa-
lion ;
3" Elle peiinet une éliminalion complète et simple de l'agent d'hydrolyse qui, sa-
turé par la cliaux (la réaction devant toujours être maintenue légèrement acide),
donne un précipité de Cal'l' facile à laver et à priver de toute matière organique;
4" Elle ne détruit aucun des acides nionoaniidés qui se forment et elle permet d'ob-
tenir, après élimination des substances précipitables par le réactif phospholungstique
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. IsgS
sulfiirique, la lyrosine et les corps leiiciqiies (alanine, valine, leiicine, phénylalanine),
ainsi que la majeure |iaitie du glycocolle (dans le cas de la gélatine), parfailemenl
cristallisés et blancs après une deu\iénie cri^tallisalion dans l'eau. Les rendemenls en
acides nionoamidés sont ainsi supérieurs à ceux que donnent les autres agents d'hy-
drolyse;
5° Les portions provenant du précipité pliospliolungstique formé dans les produits
de l'hydrolyse lluorhydrique se prêtent très bien à la séparation sous formes de com-
posés argentiques, insolubles en milieu acide, des bases puriques qui se rencontrent
dans les nucléoprotéides. Ces bases puriques sont si peu altérées que, dans l'étude de la
pepsine, nous avons obtenu de très bons renflements en adénine et en guanine, accom-
pagnées seulement d'une trace (o'-',o3) de xanlhinr, tandis que l'hydrolyse sulfurique
elTectuée sur la même matière avait oxydé en xanthiue ou détruit la majeure partie de
ces composés ;
6° Notre méthode permet d'obtenir les acides diamidés dans un grand état de pureté
et débarrassés des matières visqueuses ou goudronneuses qui les engluent et en rendent
l'extraction difficile dans les autres techniques. Nous avons dès lors pu extraire, à côté
des acides dianiidés déjà connus, de nouveaux dérivés très bien cristallisés sur lesquels
nous reviendrons dans un prochain Mémoire;
7° L'acide lluorhydrique respecte les hydrates de carbone libérés par l'hydrolyse,
beaucoup mieux que ne le font les acides sulfuiique et chlorhydrique.
En fésiimé, nous conseillons l'emploi de l'acide fluorhydi'ique à 20 ou
25 pour 100, à la température du bain-marie bouillant, comme agent d'hy-
drolyse des matières protéiques, car il permet une hydrolyse complète et non
destructive des constituants qu'il a libérés.
BOTANIQUE . — Recherches sur les hybrides d'Orges. Note (') de M. L.
ISlaringiiem, présentée par M. Gaston Bonnier.
Les espèces élémentaires sont, d'après II. de Vries (-), le résultat de
mutations progressives, c'est-à-dire de l'acquisition de caractères nouveaux
pour la lignée; au contraire, les variétés dérivent de mutations régressives,
parla mise en latence de caractères développés dans l'espèce, la latence d'un
caractère n'impliquant pas sa disparition totale. Or on admet que, dans
la cotnbinaison sexuée de deux plantes de la même espèce, les caractères sont
transmis à parts égales par les chromosomes des deux parents. La combi-
(') Présentée dans la séance du 9 juin 1908.
('^) H. Dii ViiHis, Die Dliitalioiisiheuiie, Leipzig, 1901-1903, et Spcciet a/id Varielies,
Chicago, igoS.
129^4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
naison sexuée d'une variété avec l'espèce consiste en la réunion de chromo-
somes porteurs des caractères visibles de l'espèce et de chromosomes porteurs
des caractères latents de la variété; il y a encore accouplement; la fécondité
n'est pas limitée et les produits obtenus montrent à la première génération
la dominance du caractère de l'espèce et, aux générations suivantes, la
dissociation des formes suivant la loi de Mendel. Avec Macfarlane, on
nomme ces combinaisons des croisements bisexuels. Les croisements d'espèces
élémentaires en dillèrent totalement, puiqu'ici les caractères différentiels de
l'espèce la plus récente n'ont pas d'analogues, même à l'état latent, dans
l'espèce ancienne. Ce sont des croisements monosexiiels dont les lois sont
encore mal connues.
Il en résulte que l'hybridation entre formes affines est un moyen expéri-
mental commode pour l'appréciation de leurs relations de parenté. C'est
cette méthode que j'ai appliquée à l'étude des Orges {Hordeum distichum)
pour divers caractères de classification.
J'ai clierclié à tléleriiiinei- la valeur de parliciilarités, vislljles sur les grains tle l'Orge,
dont la Iransiiiission héréditaire est absolue. Leur importance a été reconnue dès 1888
par Tli. von Neergaard et utilisée pour le contrôle des semences au Lalioiatoire de
Svaliif (Suède ), pui- en Bolième, puis en France par la Société d'encouragement de
la culture des Orties de brasserie. Je ne parlerai ici que des caractères visibles sur le
grains d'une même espèce linnéenne, dont on n"a pas encore lait, à ma connaissance,
la combinaison par li\ briilalion. Ces caractères se groupent par couples :
( A. A.\e d'é()illet couvert de poils lisses, allongés et brillants,
( a. )i cotonneux, enroulés et mats.
( B. Nervures dorsales latérales portant des dents ou épines,
( h. n lisses, sans traces de tubercules.
Les plantes utilisées pour les croisements ont été soumises à la culture pedigree
de))uis 1904 et choisies pai mi les plus régulières des 000 lots d'Orges que j'avais à
celte époque en culture pour d'autres études. L'hybridation a été faite au printemps
de 1906 et a porté sur les combinaisons sexuelles des couples de caractères (A, a),
(B, b) et, en outre, des couples [épi artjué {nittaris], épi dressé {erectuin)\, [den-
sité d'épi très faible (25), densité très forte (35)], (grains enveloppés, grains nus).
Toutes les combinaisons possibles de ces cinq couples de caractères ont été faites en
prenant dans chaque cas l'une des plantes, lanlôl comme père, tantôt comme mère. Le
nombie des grains hybrides sains, récoltés en 1906, fut de i^S qui ont donné, en 1907,
93 plantes fertiles et bien venues.
Dans tous les cas, la dominance du caractère B fut complète. On peut donc regar-
der l'absence de dents comme un caractère de variété. D'ailleurs, les Escourgeons et
les Orges à 6 rangs portent toujours des dents, ainsi que toutes les Orges sauvages que
j'ai pu examiner. On est ainsi conduit à admettre la disparition récente dus dents sur
SÉA^•CE DU i5 juix 1908. 1295
certaines variétés cultivées. Au point de vue pratique, la grande majorité des formes
portant des dents sont de qualité inférieure pour la brasserie; les variétés, sans dents,
donnent les meilleures sortes.
Les poils allongés et brillants (A) réapparaissent aussi toujours eu première géné-
ration. Ils dominent les poils courts enroulés en tire-bouchon. Toutefois, la longueur
des poils varie selon les individus et, parfois, sur le même épi. Il sera nécessaire d'ana-
lyser davantage ce caractère dont l'intensité change d'ailleurs dans quelques formes
pures que je cultive depuis plusieurs années.
Quant aux. combinaisons (épi ntitans, épi erectuni), (épi lâche, épi dense), elles
donnent des résultats très variables selon les croisements et selon les individus issus
du même croisement. Il serait trop long de citer ici les données numéri([ues qui tra-
duisent ces oscillations. Dans l'ensemble, les épis intermédiaires, mais plutôt lâches,
dominent en première génération. BilTen (') a obtenu îles résultats analogues.
Le caractère grain enveloppé domine aussi le caractère grain nu, mais avec cer-
taines irrégularités comme l'a déjà leconnii BilTen ('). Mes essais ont porté sur les
croisements de Hordeum distichiini var. niiduni avec diverses variétés d'Orges indi-
gènes françaises. Sur les hybrides de première génération j'ai observé quelques grains
nus disséminés au milieu de grains demi-enveloppés et de grains bien enveloppés. Les
variations peuvent être très grandes pour des plantes issues du même croisement.
Ainsi la combinaison 0,102 (//. distich. niitans a) X //. distich. nudiim est repré-
sentée par 2 plantes dont l'une donne 172 grains enveloppés, 16 demi-nus et o nu, et
l'autre donne 92 grains enveloppés, 57 grains demi-nus et 36 complètement nus.
Enfin, dans ce dernier croisement, il est ppparu un caractère très net, \3. fragilité
du rachis de l'épi, qui n'existe ni sur le père ni sur la mère et qu'on ne connaît que
dans V Hordeum spontaneuni où chaque épillet fertile se détache à maturité avec la
portion de rachis qui le porte. Ce même caraclère est apparu dans un croisement fait
par B'iiï-.n de //. distichum nulans X H. Hinialayense (épia 6 rangs). D'autre part
H. spontaneam, originaire de Perse, est regardée par beaucoup d'auteurs comme
l'ancêtre sauvage de l'Orge cultivée. Ce phénomène très rare est analogue au cas
signalé par Bateson de l'apparition de la couleur rouge sur l'hybride de deux Pois de
senteur (Lalhyrus odoralus) à fleurs blanches. 11 est intéressant de remarquer que la
couleur rouge et la fragilité du rachis sont des caractères propres aux espèces sauvages
des deux genres.
Ainsi riiybridation des formes affines de H. distichum a permis de mettre
en évidence : t° la dérivation de vai^iétés par la mise en latence d'un carac-
tère (nervures dorsales sans dents); 2° la réapparition d'un caractère propre
aux-espèces sauvages d'Orges à la suite du mélange sexuel de deux variétés
cultivées qui ne le présentent pas et dont les ancêtres l'ont perdu depuis des
siècles peut-être.
(') R.-H. BiFFKN, Thehybridisalion 0/ Barleys (Journalo/Agricult. Science, 1907,
vol. II, p. i83).
C. lî., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 34.) 1?"
I29G ACADÉMIE DES SCIENCES.
ZOOLOGIE APPLIQUÉE. — Sur le planement des Oiseaux. Note(')
de M. P. Amaxs, transmise par M. Alfred Giard.
La Communicalion du i3 avril de M. Marcel Deprez sur le planement
des Oiseaux ne renferme aucune explication nouvelle de ce phénomène. On
sait depuis longtemps c|ue Fatmosphère présente des courants ascendants,
que l'aile est concave sur sa face inférieure et a une section de profil à
courbure ovoïdale, et, d'autre part, que la résistance aérienne sur une telle
surface peut donner une composante propulsive plus grande que sur une
surface plane. Voici un court résumé des données bibliographicjues rela-
tives à cette question :
Am.v>s, Théoirmes des dièdres (^Comptes rendus, 188 3).
Goupil, Analogies du vola la voile et de la navigation à voile, 1884.
« Il suffit d'un vol ascendant de 3° pour obtenir le planement sur place,
les ailes étendues » (Lilienthal, Der Vogelflug, 1889).
Ama>s, Sur la composante propulsive dans les Zooptéres {Ass. fr. avanc.
Se, Congrès de Marseille, 1891).
— Aéroplanes et Aérocaves {Revue gén. des Sciences, 1 892).
— Sur la pliYsiologie du vol d'après Léonard de Vinci (in Revue scient.,
1892).
Amans, Etude des courants ascendants, par Léonard de Vinci. Rôle des
formes animales dans la navigation aérienne et aquatique (in Bulletin scient.
de la France et de la Belgique, de Giard, 1 906).
— Sur les progrès récents de l'aviation (in Revue des Idées, 1906).
Bertelli, Ricerche d'aeronautica, 1908.
(]clui--ci se sert, comme M. Deprez, d'un courant dirigé sur une surface
mobile.
Malgré ces nombreuses citations, tout n'est pas dit sur le planement sur
place avec ailes immobiles. L'appareil de M. Deprez pourrait servir à étu-
dier la composante propulsive sur une surface ondulée, ou simplement sur
une surface tordue dans le genre de celles décrites dans Géométrie com-
parée des ailes rigides (Amxns, Congrès Ass. fr. avanc. Se, Ajaccio, 190 1 ).
(') Présentée ihins la séance du 9 juin 1908.
SÉANCE DU l5 JUIN 1908. I 297
AÉRONAUTIQUE. — Réponse (') de M. Marcel Deprez à la Note présentée
par M. Amans dans la séance du 25 mai 1908.
La longue nomenclature bibliographique qui figure dans celte Note et
qui, d'ailleurs, la constitue presque exclusivement, prouve simplement que
j'avais raison de dire dans ma Communic;ition que le planement des oiseaux
avait excité de tout temps l'étonnement et la sagacité des mécaniciens et
des physiciens et avait donné lieu à de très nombreuses controverses.
Mais, si M. Amans a voulu établir ses droits ou ceux d'autres auteurs à la
priorité de la découverte du théorème qui l'ait l'objet principal de ma Com-
munication, il est nécessaire qu'il formule sa réclamation en termes suffi-
samment précis et explicites pour que je puisse lui répondre, ce qu'il
m'est impossible de faire en présence de la forme vague et imprécise de
sa Note.
Je crois utile de rappeler à ce sujet que depuis plus d'un moisy'ai réussi
à réaliser le planement stalionnaire d'un corps entièrement libre dans l'espace
(voir ma Communication du 18 mai dernier) à l'aide d'un courant d'air
incliné produit par un ventilateur.
Je pourrai répéter cette expérience devant les Membres de l'Académie
qui désireraient en être témoins.
A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures.
G. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 9 juin 1908.
Miûislèie de l'Instruclion publique. Caisse des recherches scientifiques, année 1907 :
Rapport annuel adressé au Président de la République française, par M. Paul
DiSLÈRE. I fasc. in-8°. (Présenté par M. DarbouK.)
(') Reçue dans la séance du o.ô mai 1908.
1298 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Glossaire allemand-français des termes d'Analomie et de Zoologie, par Raphaël
Blanchard. Pans, Asselin et Houzean, ,908; , vol. in-8°. ( Présenté par M. Edmond
Perner.)
Jaugeage pratique des fûts ou tonneaux sui^i de la description de leur forme géo-
métrique, par H. -F. François. S. I. n. d.; i fasc. in-8°.
Lettre relative à la conservation des bibliothèques publiques et privées des
archives et des musées, par Christophe-Camille Ventre. Marseille, 1908- i fa^c in-S"
Le Médecin de campagne, organe spécial des praticiens de campagne; 1" année
n» 1, i"juin 1908. Largentière (Ardèche); i fasc. in-8».
Bulletin de la Société géologique de France; t. XXXII, n° 1-6. Paris, 1907; 4 fasc.
Rapport sur les Moluques. Reconnaissances géologiques dans la partie orientale
de t archipel des Indes orientales néerlandaises, par R.-I).-M. Verbeek Texte et
Allas. (Edition française des laarboek van het Mijn^vezen in Nederlandsch Oost-
Indie, t. XXXVII, 1908, partie scientifique.) Batavia, Imprimerie de lÉtat 1008 ■
I vol. in-8" et i fasc. in-f". '
Les études zoologiques dans la République Argentine, par Angel Gallardo.
Buenos-Ayres, 1907; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.)
M. Charles Fraipo.vt adresse en hommage les cinq Opuscules suivants :
Sur l'origine d'un caillou tis très fin interstratifié dans les sables lOm) des
environs de Sprimont. - Sur un affleurement fossilifère du Mouiller à proximité
de a faille eifélienne à Angleur. - Notes sur quelques fossiles du Calcaire carbo-
nifère. - Description d'un nouveau Pteraspis du Gedinnien belge et Note sur un
remarquable bouclier ventral de Pteraspis Crouchi (Lank) des Schistes taiinusiens.
- Les sablières du Sart-rdman-lez-Liége. Liège, H. Vaillant-Carmanne, ,908:
0 fasc. in-S". ^
ERRATA.
(Séance du 25 mai 1908.)
Note de M. Fleig, Action compai^ée de l'eau salée simple et des sérums
artificiels à minéralisation complexe sur le sang et la circulation :
Page 1 109, ligne 2, au lieu de 8 ou g pour 100, lisez 8 ou 9 pour 1000.
Page ino, l.gne 8, au lieu de vaso-constrictives, lisez vaso-constrictines.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n" 55.
,puis .835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremenl le Dimanche. Ils forme.U, à la fin de l'année, deux volume» m-4° Deu.
aTtdr.'Tnvier '''''''"'" '" """'"■"' ''"''' '" °''" ^'P^^^^'^'î- ^e^ -™^ ^'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
Prix de l'abonnement :
^ Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
On souscrit à l'étranger.
\
chez Messieurs :
Ferra n frères.
Chaix.
Jourdan,
Ru (T.
M Courtin-Hecquet.
( Germaia et GrassÎD
t Siraudeau.
ine Jérôme.
on Marion.
I Ferel.
aux j Laurens.
' Muller(G.)
es Renaud.
. Derrien.
! F. Robert.
i Le Borgne.
' Uzel frères.
. . Jouan.
'fiT Darde! et Bouvier.
t Henr}'.
' Marguerie.
( Delaunay.
( Bouy.
( Greffier.
Ratei.
I Rey.
Lorient.
Lyon.
chez Messieurs :
j Baumal.
I M— Texier.
Cumin et Mas9on.
\ Georg.
K Phily.
Maloine.
Vitte.
Marseille Ruât.
\ Valat.
^''"'^^^"'^'' I Goulet et fils.
Moulins Martial Place
Buvignier.
Nancy
Nantes .
Nice
Grosjean-Maupin.
Wagner et Lambert.
Dugas.
V'eloppé.
Barma.
Appy.
Berlin .
Nimes Debroas-Duplan.
Orléans Loddé.
'urg
int-Ferr . .
\ Lauverjat.
/ Degez.
le I Drevet.
( Gratier et G"
helle Foucher.
I Bourdignon.
Dombre.
Blaachier.
Lévrier.
Bennes plihon et Hommais .
Bochefort Girard ( M"" ).
Rouen j Langlois.
Poitiers .
Lestringant.
S'-É tienne Chevalier.
Toulon \ '''Sard.
Allé.
Toulouse .
( Gimet.
I Privât.
I Tallandier.
' Giard.
IBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
Valenciennes
\ Giard.
/ Lemaitre.
, chez Messieurs :
A msterdam j Feikema Caarel ■
/ sen et G".
Atliènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
Asher et G'".
Friodlaader et fils.
Kuhl.
Mayer et MUller.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
iLamertin.
Mayolez et Audiarle.
Lebègue et G'*.
, Solchek et C°.
B^-oarest | Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C.=.
Christiania Gammermeyer.
Conslantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Gênes Beuf.
I Eggimann.
Genève ) Georg.
( Burckhardt.
La Haye Belinfante frères.
Payot et O'.
Lausanne Rouge.
Sack.
Barth.
Brockhaus.
Leipzig (' Lorentz.
I Twietmeyer.
Voss.
1 Desoer.
^'^S' 'Gnusé.
Madrid.
Milan .
Naples
t Rui
) Ron
iDc
l F.
Chez Messieurs :
/ Dulau.
t-ondres ) Hachette et C'
' Nutt.
Luxembourg y. Buck.
Ruiz et C''.
mo.
Dossat.
Fé.
l Bocca frères.
\ Hcepli.
Moscou Tastevin.
Marghieri diGius.
Pellerano.
!' Dyrsea «t Pftiffei.
Stechert.
Lemcke et Bu«chaer
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C".
Palernie Reber.
Porto Magalhaes el Moniz.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
\ Bocca frères.
j Loescher et G'" .
Botterdam FCramers et fils.
Stockholm Nordiska Bogllandel
Zinserling.
S'-Pétersbourg .
WollT.
Bocca frères.
Brero.
Rinck.
Roseaberg et Sellier
Varsovie Gebethner et VVolff.
Vérone Drucker.
l Frick
Vienne* <„ ,, .^
j Gerold et 0°.
ZUrich Rascher.
Turin .
BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 25 fr.
Tomes 32à61. —( i" Janvier iS5i à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr.
Tomes 62 à 91. — (i" Janvier (866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4°: 1889. Pri.\ 25 fr.
Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre iS.jd.) Volume in-4»; 1900. Prix 25 fr.
PPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
.V^7!!f'"?f"'u*"''''"'^'''"w P°'"'* '''' '^ Physiologiedes Algues, par MM. A. DERBEsetA.-J.-J.SoLiKR. - Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent
^^à/; MANSKN. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des
grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4», avec 32 planches; r856 .. 25 fr.
,.inr''^'^"ï''''V-"^ '"^^ '""'* intesUnaux, par M. P.-J. Van BENEDEN.-E.ssai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scienc««
concours de iSdd etpuis remise pour celui de iS56, savoir: «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTérents terrains
.maires, suivant 1 ordre de leur superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechcrcherla
ues rapports qui existent entre 1 état actuel du règneorganiqueetsesétats antérieurs^, parM. le Professeur Bronn. In-)% avec 7 planches; i86i. . . 25 fr.
1 même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Méawiras présentés par divers Savants à l'Acadéniie degSoiencM.
N" 24.
TABLE DES ARTICLES (Séance du la Juin IÎ)08.)
ME.^IOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
M. Emile Picarp. — Sur une équation aux
dérivées partielles relative à une surface
formée '^'^'
M. H. Dkslandbes. — liecherchessur la ro-
tation et l'éclat des diverses couches atmo-
spliériques du Soleil i335
Pages.
M. Grand'Eury. — Sur les organes et le
mode de végétation des Névroptéridées et
autres Pléridospermes 1241
S. A. S. le PiiiNCK DE Monaco. — Sur la
neuvième campagne de la Princesse-
Alice I2'l'l
ELECTIOIVS.
Commission chargée de dresser une liste de
candidats au poste de 'Secrétaire perpé-
tuel pour les Sciences physiques, vacant
par suite du décès de M. (le LapparenI :
MM. l'an Tiegheni, Gaudry, Troosl.
Bouc/iard. Miiiilz. Cliatin
C01iUESl»0I\l>ArVCE.
M. le Seckétaire perpétuel signale l'Ou-
vrage suivant : « Leçons sur les théories
générales de l'Analyse », par M. Bené
llaiie 1 2413
M. DE Seguier. — Sur les formes bili-
néaires '247
M. S. Sanielevici. — Sur l'équation aux
rlérivées partielles des membranes vi-
brâmes 1249
M. G.-\. Hale. — Les flocculi de l'hydro-
gène photographiés avec les raies 11,^
et Hj '25i
M. Piehre Lebedew. — La dispersioi] appa •
rente de la lumii-re dans l'espace inter-
stellaire >254
M. P. .Ikgou. — Dispositif pour l'étude de
la sensibilité des détecteurs électroly-
liques 1256
M. Devaux-Chahronnel. — La Photogra-
phie de la parole 1258
M. A. DE Ghamont. — Sur les raies ultimes
des métalloïdes tellure, phosphore,
arsenic, antimoine, laibone. silicium,
bore 1260
M. II. Baoiugny. — Kecherches sur la solu-
bilité de l'ioduie d'argent dans l'ammo-
niaque 1263
MM. lÎESaoN et Hosset. — Sur le chlorure
d'arsenic ammoniacal 1266
M. Marcel Oelépine. — Sur les chloroiri-
dates et les chloroiridiles alcalins 1267
M. H. GiRAN. — Sur les hydrates des acides
phosphoriques 1270
M. I>.-E. T.SAKALOTOS. — Sur les hydrates
des acides gras 1272
Bulletin bibliograpiuoue
Errata
Sur le sulfate de baryum
M. A. Recoup.a.
colloïdal
M. R. Fosse. — Constitution des composés
télramélhyldianiinobenzhydrylméthyléni-
ques. Remplaccnu-nt de l'oxhydryle de
l'hydrol de Michler par des restes alkyl-
méthyléniques
M. .VuGER. — Action des alcalis sur les
acides mono- et diméthylarsiniques et
sur leurs dérivés iodo substitués
M. P. Carré. — Sur la lactone de l'acide
dioxy-3-4"'>"'y'"'tl"^
M. Maurice François. — Sur le phosphate
double de magnésie et de monomélhyl-
a lui ne
M. J. Dlgast. — Sur une modification des
propriétés du gluten en pérsence de
l'acide sulfureux
M. Maraqe. — Augmentation de la capa-
cité vitale et du périmètre ihoracique
chez les enfants
M. le 0' Joseph Mendel. — Action de l'ion
zinc sur les milieux microbiens
MM. L. HuGOiiNENQ et A. Morel. — Con-
tribution à l'élude de la constitution des
malières protéi<|ues. Nouvelle méthode
d'hydrolyse à l'acide lluorhydrique
M. L. lÎLARiNGHEW. — liechcrches sur les
hybrides d'Orges
M. P. Amans. — Sur le planemeiit des
Oiseaux
M. Marcel Deprez. — Héponse à la Note
présentée par M. Amans dans la séance
du 25 mai 1908
1274
.27G
1280
1282
.284
1287
1 288
1289
1291
1293
129(1
'297
■297
1298
P\KIS. — IMPRIMERIE G AUTH I ER- V'ILL.\ H S ,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le Gérant : Gautbier-Yillars.
3'>^'\ 1908
PUEMIËK SEMESTRE.
COMPTES KENDllS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
iT25 (22 Juin 1908).
" PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
OFS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGADÊMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Aiigustins, 55.
1908
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
MAI 1875
Adopté dans les séances des 23 iuin 1862 et
■ M lui I)
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l' Académie se composent des extiaits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article l'"'. — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3> pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
déniie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. - Impression des travaux des Sava
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personi
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires se
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nomm
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fc
pour les articles ordinaires de la correspondance o
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem
à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé %
Compte rendu suivant et rais à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni plancheî
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraien
autorisées, l'espace occupé par ces figures compter;
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e
les Instructions demandés par le Gouvernement
Article 5.
I
Tous les six mois, la Commission administrative
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
r,!'Z^r''T *^'^''.'*" * l'Académie qu. désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel» sont priés de les
oa.osûr a. becretanat au plus tara le Samedi qui précède la séance, avant 5-. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.
I
iJ
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SEANCE DU LUNDI 22 JUIN 1908.
PRESIDENCE DE M. H. UIXQUEREL.
MEMOIRES ET COMMlJiMCATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIK.
AÉRONAUTIQUE. — Etude des phénomènes que présentenl les (dieu concaves
dans le planement slationnaire et dans le vol plané des oiseaur. Note
de M. Marcel Deprez.
Dans mes deux précédentes Communications j'ai montré que la force
négative horizontale cjue l'oiseau est obligé de faire naître pour rester
immobile dans l'espace est mise en évidence très facilement au moyen d'mi
tracé graphique très simple, lorsqu'on suppose que l'aile est plane.
Mais j'ai dit que ce même tracé s'applique très bien aux ailes courbes et
qu'il montre alors avec une évidence saisissante que, dans ce cas, on peut
faire varier dans des limites très étendues et indépendamment l'une de
l'autre la composante horizontale négative et la composante verticale qui
écjuiliiire le poids de l'oiseau, ce qu'on ne peut faire avec une aile plane.
En outre j'ai insisté, dans mes deux Communications, sur ce fait que je
possédais les moyens de calculer approximativement la grandeur numérùptc.
des composantes horizontale el verticale de la pression du vent sur une aili'
concave, malgré l'étal rudimentaire de nos connaissances concernant l'ac-
tion développée, même sur un simple plan, par un fluide en mouvement.
Voici le principe de ce procédé de calcul que j'ai appliqué depuis longtemps
à l'évaluation des composantes verticale et horizontale cpii seraient dévelop-
pées sur un cerf-volant vertical ayant exactement la forme d'une jalousie de
fenêtre composée, comme on le sait, d'une série de petits volets horizontaux
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 25) I7I
I.-ioo ACADEMIE DES SCIENCES.
qiron [leul inclinor plus ou moins suivant la (juanlilo de luniicri> (ju'on veut
laisser pénétrer dans l'appartement.
Ce genre de cerf-volant vertical à persiennes a été appliqué il y a plus de
l'i ans par Hirani Maxim à son aéroplane à va[ieur, mais j'ignore si les
petits volets parallèles étaient plans ou courbes. Pour résoudre le problème
(|ui nous occupe, je les supposerai courbes, ce qui d'ailleurs est bien pré-
férable.
Désignons par s la section droite du canal formé par deux volets consécu-
tifs; par V la vitesse du vent à son entrée dans ce canal (nous supposons
que le cerf-volant est immobile et que l'air entre tangentiellement aux
volets); par a l'angle que fait avec l'horizontale la tangente au volet du
côté de l'entrée du vent ; par a' l'angle que fait avec l'horizontale la tangente
au volet du coté de la sortie du vent; par ]x la masse du mètre cube d'air.
La composante verticale de la pression totale de l'air sur les parois du canal
formé par deux volets consécutifs a pour valeur l'accroissement pendant
I seconde de la projection verticale de la quantité de mouvement de l'air,
mesurée à l'entrée et à la sortie du canal. Or la composante verticale de la
vitesse de l'air à l'entrée est égale à V sin a ; la masse qui passe dans le canal
pendant i seconde étant égale à a^V, il en résulte que la projection ver-
ticale de la quantité de mouvement développée pendant i seconde a pour
valeur à l'entrée du canal a*^^sina. A la sortie du canal, elle devient égale
à tj.5V-sina'.
Donc la composante verticale de l'elTort développé par les volets sur l'air
en mouvement a pour expression jjLi'V-(sina' — sina). En vertu du principe
de l'égalité de l'action et de la réaction, cet ell'ort donne lieu à un ell'ort de
signe contraire développé sur l'ensemble des deux volets consécutifs, de sorte
que, en définitive, la composante verticale à laquelle cet ensemble est
soumis a pour valeur
F, = f/v\ -(sina — hiiia').
On ti'ouvcrait d(> même pour la composante horizontale
F^=z p..çV-(cosa — cosa').
Ces deux équations contiennent la solution de tous les problèmes qui
conceriienl les aéroplanes du genre Hiram Miixlui, puisqu'elles permettent
de calculer l'efl'ort vertical, c'est-à-dire le poids que l'aéroplane peut enlever
( ainsi que l'ellbit horizontal (pii en résulte et ijue l'hélice doit pouvoir déve-
lopper), en fonction de la section tolale S des canaux compris entre lés volets
du cerf-volant vertical à persiennes.
SÉANCE DU 22 .TflX 1908. l3ol
On remarquera qu'elles ne conlienneul aucun autre coefficienl expéri-
mental que IX, c'est-à-dire la masse du mèti'e cube d'air, laquelle est parfai-
tement connue, puisqu'elle est égale au poids du mètre cube d'air divisé
par 9,81. On est donc dispensé, dans le calcul de ce genre d'aéroplanes
à persiennes verticales, de l'emploi des coeflicients empiriques que l'on est
forcé d'introduire dans les formules relatives au calcul des aéroplanes ordi-
naires et qui ont autant de valeurs qu'il y a d'expérimentateurs. C'est ce qui
me faisait dire, il y a déjà longtemps, lorsqu'on m'interrogeait sur le calcul
des organes sustentateurs des aéroplanes, (|ue je pouvais faire ce calcul avec
certitude sans connaître aucun des coeflicients empiriques qui figurent dans
les formules babituellement employées (').
Revenons maintenant au calcul des valeurs de F^ et F, lorsqu'il s'agit
d'une aile courbe. Les quantités [x, V, a et a' sont connues dans ce cas
comme lorsqu'il s'agit d'un canal formé [lar deux volets consécutifs; seule
la valeur de s est inconnue. C'est ici qu'intervient l'empirisme en détermi-
nant la valeur d'une section s fictive qui ferait cadrer les valeurs de F^. et F,
déterminées expérimentalement avec celles qui résulteraient de l'emploi des
deux formules ci-dessus.
Grâce à l'emploi de ce coefficient s qui remplace le coefficient Iv, actuel-
lement employé, lequel ne présente d'ailleurs aucune certitude, on peut
déterminer à l'avance toutes les conditions du vol plané et du planement
stationnaire, à la condition de remplacer dans les formules, lorsqu'on les
applique au vol plané, la valeur de ^' par celle de la vitesse relative de l'air
par rapport à la surface des ailes.
J'ai à peine besoin de dire (jue ces formules appliquées au planement sta-
tionnaire permettent de retrouver les lois que j'ai déjà formulées dans mes
Notes du i'^ avril et du 18 mai.
Je dois mentionner, en terminant, une conséquence très curieuse de mon
tracé graphique ainsi que de mes formules. Elle consiste en ce (ju'il est
facile de déterminer la vitesse limite qu'un oiseau peut atteindre en mar-
chant contre le rent dans le vol plané, c'est-à-dire sans battre des ailes. On
trouve que cette vitesse limite est d'autant plus grande que l'angle sous
lequel peut se faire le planement stationnaire est plus petit et que, par con-
( ' ) Je ferai remari|uer en outre que non seulement ce genre d'aéroplanes perniel
de déterminer tliéori([nenieut et rapidement avec certitude les valeurs opliina de S,
s( et a', mais qu'il est très supérieur au poiiU de vue de l'encombiement aux aéroplanes
actuels.
l3n2 ACADIÎMIE DES SCIENCES.
sé< jiiciil, celle vitesse, jjour des oiseawv ayant de 1res grandes ailes par rapport
à leur maître-couple, pourrait, sans battement d'ailes, dépasser celle du rent
lui-même.
ÉLECTIONS.
I/Acadéinie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Corres-
poiulanl dans la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Trépied,
décédé.
Au premier leur de scrutin, le nombre des volants étant 3i,
M. Gaillot obtient 26 suffrages
M. Yerschaficl f\ »
M. Monnessiat i »
M. ii\ii.i,iti', ayanl réuni la majorité des suffrages, est élu Correspondant
d<' l'Académie.
PRÉSENTATIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de
deux candidats qui devra être présentée à M. le Ministre de Tlnstruction
pulilique pour la place de membre titulaire dans la Section d'Astronomie
du Bureau des Longitudes, vacante par suite du décès de M. Lœwv.
An premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre-
mière ligne, le nombre des votants étant ,'^7,
M. B. Baillaud obtient 35 suffrages
M. Andoyer » 2 »
Au second lourde scruliu, destiné e'i la désignation du candidat de seconde
ligne, le nombre des volants étant 36,
M. Andoyer obtient jI suffrages
M. Puiseux » I »
Il y a I bulletin blanc.
Kn conséquence, la liste présentée à jNL le Minisire de l'Instruction pu-
liliipic comprendra :
lùi première ligiw \L B. Haii.i.aud
F.n seconde ligne M. Andoyer
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. T 3o3
L'Académie procède, par la voie du scruliii, à la formation d'une liste de
deux candidats qui devra être présentée à M. le Ministre de Tlnstruclion
publique pour la place de membre titulaire dans la Section d'Astronomie
du Bureau des Longitudes, vacante par suite du décès de M. J. Janssen.
Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre-
mière ligne, le nombre des votants étant 3'!,
M. Deslandrcs oblicnl 33 suffrages
11 y a I bulletin blanc.
Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde
ligne, le nombre des votants étant 32,
M. Maurice Hamy réunit l'unanimité des suffrages.
En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction pu-
blique comprendra :
En piemiére ligne , M. Deslandues
En seconde ligne M . Maurice IIa>i y
CORRESPONDAIVCE.
L'ArADK.tiiE ROYALE DES SciENCEs DE LisiiONNE adrcssc à l'Académic l'ex-
pression de ses sentiments de profonde sympathie à l'occasion de la mort
de M. ^. f/e Lapparenl.
M. le Secrétaire perpétuei, signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, les Ouvrages suivants :
1" Marcelin Beiilielot, par .\L Icilio (juareschi;
2" Les races de l'Europe. II : La taille en Europe, par M. J. Deniker;
3" Géologie, par M. Stanislas Meunier;
4" Pluies, rivières et sources, par M. P. Garrigou-Lagrange (présenté par
M. d'Arsonval);
5° L' évolution sputer raine, par M. I'>.-A. Martel.
l3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
SI'ATIS'I'IQUK MATHÉMATlQri:. — Sur l analyse des courbes ixtlyinorphiijues.
Noie de M. Emilk lioiiKL, présentée par M. Appell.
I . On sait quelle est l'iniporlancc dans les études stalisti(jues, et en par-
liciiller dans les recherches lti()nii''lriqiies, du problème sui\ant :
Etant donnée une fonction kxpkiumkntvle 9(.<'), la représenter a i>iiroiiina-
tivement dans la forme suivante :
(le prohlènie na |;iière été abordé (pie dans le cas où Ton suppose n -^ '2]
Karl Pearson a donné pour ce cas une sohiliou basée sur le calcul des mo-
ments et dont rinslrument fondamental est une équation du neuvième
degré, très laborieuse à calculer et à résoudre, .le voudrais indiquer briève-
ment une autre méthode, dans laquelle on ne fixe pas, a priori, la valeur
de n et qui me parait donner des résultats aussi bous, sinon meilleurs, avec
beaucoup moins defTorts : j'en développerai des aj)plicalions nuinéii(p]es
dans un Mémoire plus étendu.
'2. Le principe de la méthode consiste à retrancher de la fonction
donnée o{x) un terme particulier de forme normale, choisi de telle ma-
nière (pie la dinérence
o{.i;) — ae '' .— o, (.r)
soil [lins rapprochée de Taxe des x, et se confonde sensiblement avec lui
dans un intervalle assez étendu.
l*iati([uement, lors(pron fait croître x à partir d'une certaine valeur ini-
tiale, la fonction ^(a;;), qui était nulle, devient positive, ainsi (|ue ses pre-
mières dérivées; on déterminera la valeur de œ pour la(pielle la dérivée
seconde s'annule; cette détermination est forcément approximative, puisque
la fonction est domiée expérimentalement; en fait, elle peut être le plus
souvent réalisée d'une manière suffisamment précise. Dès lois, les équations
suivantes, dans Icstpielles ,r, )', y'soiit connus :
r = «re c y' — i g c
c
SÉANCE DU -ri JflN rcjoS. i3o5
donnent lacileniont
y \y '
Les constanlcs a, />, c sont parfaitement délerminées. Après avoir ainsi
extrait un premier terme de ^(.r), on procédera de la même manière pour
en extraire un second, puis un troisième, et Ton arrivera ainsi à vérifier une
équation telle que (i), avec une approximation de l'ordre de grandeur des
erreurs expérimentales.
3. On peut t;énéraliser l'équation (i) et écrire
-, -f- :
(2) ?(^-)-J e-'--'^'^'^s{t)dt.
Sous cette nouvelle forme, le problème est susceptible d'une solution
analytique rigoureuse, et non plus seulement approchée, comme c'est le cas
pour l'équation (i). Il y a même une infinité de solutions; en particulier,
on aura souvent avantage à prendre pour/(;) une constante convenable-
ment choisie.
Je me contenterai aujourd'hui de signaler cette équation ly-.i), sans insister
sur son interprétation au point de vue de la statistique et de la biomé-
trique; j'indiquerai cependant qu'elle conduit à considérer comme formant
une suite continue l'infinité des types normaux théoriques, chaque individu
différant, par suite d'écarts fortuits et accidentels, du ty[)e normal théo-
rique qu'il aurait pu réaliser. Cette distinctiou entre l'individu théorique et
l'individu réel me paraît devoir être fondamentale en statistique mathéma-
tique ; j'y reviendrai dans une autre occasion.
PHYSIQUE. — Sur l'orientation d'un ellipsoïde anisotropé dans un champ
uniforme. Note de M. Georoes Mesi.i.v, transmise par M. Mascart.
Considérons un ellipsoïde anisotropé placé dans un champ magnétique
et supposons que les directions des trois axes a, h, c coïncident avec les
directions magnétiques principales pour les(iuelles les coefficients d'induc-
tion sont K,, K,, K,. Si le champ, dont la valeur est F, fait avec les axes
des angles a, p, y], l'énergie de cet ellipsoïde polarisé dans ce champ est
représentée par
W==— — (,II„cos^a + II/, cos-|3 + lIrCos^y),
l3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
OM II,,. H4, Hc onl respectivement pour valeurs
K, — K K,-K K3-K
.',T:K+L(k, — K) 47rK. + M(K,-K) 47tK + N(k3— K ) '
. K désigne le coefficient d'induction du milieu ambiant et L, M, N sont des
intégrales connues, telles que
2r.abc I
•J 0
(«5 + "/. ) sl{ a"- + >. ) { !)■" -+->.)( c^ + "A )
M et N étant obtenues par permutation des lettres «, /;, c de telle sorte que,
si fl > t > c, on a L < M < N.
On sait que la position d'équilibre stable, <{ui est donnée par le minimum
de W, correspond au cas où l'un des axes est dirigé dans le sens du cham]).
Si l'on suppose d'abord que les trois coefficients K,, K», K3 varient dans
le même sens que les axes a, è, c, c'est-à-dire si l'on a
K,>K,>K3,
il en résulte
H,>H,>H„
inégalités qui subsistent toujours (pielle que soit la valeur de K, c'est-à-dire
quels que soient les signes des numérateurs et par conséquent des gran-
deurs H.
C'est donc toujours H„ qui est la plus grande de ces quantités, qu'elles
soient positives ou négatives, et le minimum de l'énergie sera réalisé lorsque
le grand axe sera parallèle au champ, l'énergie étant négative pour le cas
du paramagnétismc et positive dans le cas du diamagnétisme. On peut
encore exprimer ce résultat d'une autre façou et dire que, si K augmente
graduellement de manièi'e à rendre successivement négatifs un, puis deux
et enfin les trois coefficients H, l'ellipsoïde conserve son orientation pour
laquelle le cbanq) coïncide avec la ligne de plus grand paramagnétismc ou
de plus jjelit diamagnétisme; cette fixité tient en somme à ce que Veffel-
forme et V effet -cristal ?.o\\\ ici en concordance, et le résultat est indépendant
du milieu extérieur.
Supposons maintenant que K,, Ko, K, ne varient pas dans le même sens
que a, />, c, et (pi'on ait par exemple
«
K,<k,;
alors les deux elféts ne sont plus concordants et il ne serait plus exact de
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l3o7
dire qu'on a toujours
ll„> H/, quel que '^oit K.
En réalité, on peut constater que, si le milieu extérieur varie, on passe du cas où
celte inégalité est satisfaite à celui où elle ne l'est plus, et, comme ce changement se
produit au moment où ces deu\ grandeurs H sont égales, il suffit de considérer l'équa-
tion Ha— H/, qui détermine les valeurs de K correspondantes; elle s'écrit
K,— K _ K3-K
4tiK + L(K,— K)"'47:K 1 M(K,— K)'
qui devient, en ordonnant par rapport à K.,
(I)
k"-_ ( K,+ K,-+- 47:^^^~)K + K,K, = o.
La condition de réalité des racines s'exprime par
K,— K.X-
K.+K
qui, tous calculs faits, s'écrit
(K.-K,)
ou
en posant
4^
M
4K,K2>o,
471: \ '-"
> o
M — L
Les racines seront réelles pourvu que l'on ait
K2>K, ou K.,<£'K, ;
or E^ est compris entre o et i puisque l'on a L < M, et, en vertu de l'hypothèse fon-
damentale, la première condition, qui est la seule à envisager, est toujours satis-
faite. On peut d'ailleurs s'assurer que dans ce cas l'équation (i) a ses deux racines posi-
tives et que l'une d'elles est inférieure à K,, tandis que l'autre est supérieure à K,.
Désignons celte dernière racine par P ; il en résulte que, lorsque K est compris entre K,
et P (alors que le solide se comporte comme diamagnélique), on a Ha<Hft; c'est
l'axe b de plus grand magnétisme et de moyenne longueur qui se dirigera dans le sens
du champ; lorsque k dépassera la valeur P, on aura H„> H^ et ce sera le grand axe rt
correspondant à une valeur moindre du coefficient d'induction magnétique qui s'orien-
tera dans le champ.
// y aura donc changement d'orientation de l'ellipsoïae par variation du
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 25.)
17:
1 5()H ACADÉMIE DES SCIENCES.
/ni lieu extf'ririir loîs(jne le binôme R — I' change a Je signe, V etanl une
fi)iu-linn coiintu- des enejfînenls Iv, et K^.
On voit donc comment ces calculs fournissent Finterprétalion du binôme
que j'avais d(''sii;né par N^ — N, dans l'étude du dichroïsme magnétique, en
iiiciiquanl seulement alors que N^ et .\j étaient l'eliées aux constantes magné-
tiques du liquide et du solide.
La considération du troisième axe permettra d'ailleurs de prévoir de
sendjiables changements d'orientation
PHYSIQUE. — Sur la nature (les charges d'èleetricilè posih\'e et sur l'existence
des électrons positifs. Note de M. Jean lÎEtQi'KitEi., présentée par
M. H. Poincaré.
On sait que les rayonnements ciiargés d'électricité négative (rayons ca-
thodiques, rayons 13) sont formés d'un flux de corpuscules, appelés électrons,
dont la masse, 2000 fois plus petite que celle de i"*^ d'hydrogène, paraît être
de nature électromagnétique, et qui peuvent être considérés comme des
intermédiaires entre l'éther et la matière pondérable.
Au contraire, les rayonnements positifs actuellement connus (rayons a,
rayons canaux, rayons anocliques) sont constitués, non par des électrons
com[)arai)les aux corpuscules négatifs, mais par des ions possédant une
masse au moins égale à la masse de l'atome matériel d'hydrogène.
L'existence des électrons positifs ne semble guère admise aujourd'hui.
Beaucoup de physiciens pensent que les charges positives des atomes
résultent d'un nuuujue d'électrons négatifs, et n'acceptent pas un second
constituant de la matière. Toutefois quelques physiciens, trouvant des diffi-
cultés à rendre conqjte des propriétés des métaux au moyen des seuls élec-
trons négatifs, ont introduit dans les théories l'hypothèse d'électrons positifs,
bien qu'aucun fait n'ait révélé leur existence réelle. Le manque absolu de
données sur cette importante question retarde actuellement les progrès de
nos connaissances sur la constitution de la matière.
I^'étude des phénomènes magnéto-opti(jues dans les terres rares, pour-
suivie depuis 2 ans, sur tonte l'échelle des températures, a donné pour la
prciniiTe fois une base expérimentale à l'Iix pothèse des électrons positifs (' ).
(') Jean Hecqiiekel, Com/iles rendus, 26 mnrs 1906 et suiv. ; Le Radium, février,
mars, septembre, novembre 1907, janvier 1908. — Jean Becquerel el II. Kameklinuii
OxNr:s. Kiin. AI, ad. A insterddin. 39 IVm rier 1908.
SÉANCE DU 22 Jlll> 1908. l3o9
Puis M. Lilieiifeld (') a obtenu, avec les (Irchars'es clans les gaz laiéflés,
des phénoniènes qu'il a attribués à des électrons positifs; mais MM. licslel-
meyer et Marsh (-), avec un dispositif analoj^ue, n'ont pu observer que des
électrons uégalifs et des Ions posi/i/s. La question est restée en suspens,
M. Lilienfeld n'ayant ensuite, à ma connaissance, ni confirmé, ni démenti
ses premières expériences.
Ayant été amené, par une longue suite de recherches, à la conviction que
les atomes renferment des électrons positifs, j'ai cherché à les obtenir
libres et j'ai réalisé les expériences suivantes :
Un tube de Crookes est formé de deux parties A et B cylindriques (dia-
mètre 3''"',"i; long-ueur i3'="'), réunies par un tube étroit C (diamètre G"'™;
longueur i 5'='"). L'anode a est dans l'ampoule A, et la cathode c (aluminium)
est dans B : cette cathode est percée en face de l'étranglement C de manière
à laisser pénétrer dans B des rayons canaux. Les décharges sont produites
par une bobine d'induction, ou une machine statique à 8 plateaux.
Si l'on touche la paroi de B avec un conducteur relié à la terre, ou avec
la main, on forme sur cette paroi une cathode secondaire (phénomène bien
connu") et l'on observe une tache orangée due à un afflux cathodique.
Supposons la pression assez basse (^,ï de millimètre au plus) pour que
l'espace obscur soit supérieur aux dimensions de l'ampoule. En approchant
la main sans toucher la paroi, on voit aussitôt des rayons cathodiques
secondaires repoussés sur la paroi opposée, tandis qu'au contraire il se
forme devant la main une tache blanchâtre (jui est attirée et suit les mou-
vements de la main. On peut, par tâtonnements, amener cette tache à être
peu étendue (i"""' à 2"°'). Si l'on approche un aimant dont les lignes de force
sont normales au plan passant par l'axe du lube et le centre de la tache, on
voit celle-ci se déplacer avec une extrême sensibilité. Il est facile de se rendre
compte que, quelle que soit la direction des corpuscules formant l'afjlux, la
tache doit subir un déplacement d'ensemble dont le sens donne le signe de
la charge de ces corpuscules. On reconnaît ainsi qu'on est en présence de
corpuscules positifs dont la grande dénabiliu- est, à première vue, au moins
égale à celle des rayons cathodiques ayanl IVanchi en sens inverse la même
chute de potentiel auprès de la tache formant cathode secondaire.
J'ai cherché à faire sortir ces corpuscules de l'ampoule B, en les alliraut
C) J.-li. l.iLiiiNFiXD, \erhaiid. deuls. pliys. Gi'selt.. 16 novembre 1906 et 2?, mars
1907.
(2) A. IJesteuieyer el E. Marsh, le///, ilciils. pliys. Gesell.. i3 (léceiubre 1907.
l3lo ACADÉMIE DES SCIENCES.
par une cathode secondaire c' formée d'un grillage, ou d'une petite boucle
placée à l'entrée d'une ampoule supplémentaire D. J'ai, de plus, ajoute
une seconde anode a' qui augmente l'intensité du rayonnement cathodique
dans B.
Fig. I.
+
On voit alors sortir de r' un faisceau qui illumine le gaz (air, oxygène ou
hydrogène) en bleu et forme sur le verre une lâche de couleur orangée, ou
sur un écran de willemitc w une tache de couleur vert jaune. Ce faisceau se
comporte comme un rayon canal insensible à un faible champ magnétique,
tant que les rayons cathodiques n'atteignent pas les régions voisines de c' ;
mais, lorsque la pression est assez basse, il suffit d'approcher de c' un petit
aimant pour voir le faisceau fortement dévié dans le sens correspondant à
des charges positives venant de la cathode secondaire c'. Si l'on augmente le
champ, la tache sur la paroi de D se dirige vers c', ce qui montre bien que
le faisceau vient de c', fait que j'ai d'ailleurs vérifié au moyen d'écrans
phosphorescents.
L'action du champ a lieu seulement au voisinage immédiat de la cathode
secondaire c'; le rayon observé dans le gaz n'est que le prolongement d'un
faisceau dévié.
L'expérience suivante montre que la déviation ne se produit que dans
l'intérieur ou au voisinage immédiat du faisceau cathodique. On forme un
faisceau cathodique étroit et incliné, ne tombant pas sur c'; si l'on ap-
proche un aimant de c, de manière à écarter davantage le faisceau catho-
dique, on ne voit pas de déviation du rayon positif; en inversant le sens
du champ, on obtient une faible déviation de ce rayon et, au moment où le
bord du faisceau cathodique arrive vers c\ on voit se produire une grande
déviation du faisceau positif; enfin cette di'-vialion diminue, dès que le
faisceau cathodique a dépassé c.
Ces phénomènes ont été étudiés avec plusieurs tubes, fort habilement con-
struits par M. Malout. Chaque tube présente des particularités qui seront
décrites dans une publication plus détaillée.
SÉANCE DU 22 JUL\ 1908. l3ll
On peut donc réaliser un flux d'électricité positive ayant une dèviahilitè
magnétique comparable à celle d'un rayon cathodique.
La seule interprétation qui m'ait paru iutuellement vraisemblable est
que le faisceau, dans la région où il peut être dévié, est formé non plus
^ions, mais ^électrons positifs comparables aux électrons négatifs, ou du
moins possédant un rapport de la charge à la niasse du même ordre de
grandeur.
Ce nouveau constituant de la matière apparaît sous l'influence des corpus-
cules cathodiques sur les rayons canaux, car la présence simultanée de ces
deuJL' rayonnements est indispensable dans les expériences précédentes. En
dehors d'une atmosphère relativement dense de corpuscules cathodiques,
nécessaire pour les arracher aux atomes matériels, les électrons positifs
doivent avoir un très faible parcours libre et se recombinent aussitôt à la
matière, ou peut-être contribuent à former une nouvelle matière.
ACOUSTIQUE. — Enregistrement photographùpie de rnbrations sonores. Note
de MM. Georaes et Gustave Laudet, présentée par M. H. Poincaré.
Nous présentons des photographies de vii)rations sonores dont le tracé
particulièrement net permet l'étude de tous les phénomènes de la phonation.
Cette étude, entreprise de longue date, était destinée aux travaux que
nous exécutons en vue de la reconstitution des sons par les artifices et les
matières explosives d'après le principe appli([ué à la reconstitution des sons
par la combustion de mélanges détonants gazeux (').
Les photographies que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie
ont été obtenues par un procédé mécani(pic direct sans intermédiaire de
microphone. Les courants microphoniques i-eproduisent en effet la voix
humaine de façon compréhensible, mais y introduisent des déformations parti-
culièrement sensibles, entre autres dans les consonnes sifflantes (5, c/;, =,/)•
Celles-ci sont au contraire très nettes dans nos enregistrements, où l'on peut
remarquer le plus léger zézaiement et le souffle, qui correspondent cepen-
dant à des vibrations initiales de l'ordre du cinquante-millième de milli-
mètre.
Étude des courbes obtenues. — Quoique l'élude des courbes ainsi obtenues
(') Laudet ei Gaumont, Comptes rendus, ]u\\\n\. 1900.
l'^I2
ACADEMIE DES SCIENCES.
soil loin d'ôtre teniiiiK'-e, nous croyons inléressanl d'indiquer dès inaintiMiant
une iniporlanle conséquence de nos observations.
Comme cela a déjà élé observé, les photographies de voyelles que nous
présentons (</, e, i, o, //), voyelles soutenues sur une note déterminée, pré-
sentent des périodes successives identiques entre elles.
Voyelles so u te it ii es .
N
,■-..*-. ,A,^.>\^^
Vovelle a : Grandeur niitiiiclle.
Voyelle e ; srandrur iiiilurolle.
\n\elle / : giiindL'ur n.iturrilo.
14444^^
Vovelle o -. graiKUui naturelle.
\"Vellc // : i;r;iii(lfiii- itiilnriMIe.
SirHanle «ss : grandeur nalurcllc.
.Sifll.intc ;;■; : grandeur nalurclle.
( )f paicilles couibcs ne sont obtenues (pie danslVin-cgistremenl de chant
ou de conversalious lentes et sans intonation.
L'enreglslreinenl (l'uMe cdiiversatloii cdiuiintf, par contre, nous indi(|iie que les pé-
riodes successives d'une courbe <le vovelle ([uelconque ne sont pas identiques entre elles.
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l3l3
Elles subissent, pendant tout le temps 011 l'on prononce la voyelle, des modifications
continuelles provenant de la variation d'amplitude d'un ou plusieurs des harmoniques
composants, soit même de la disparition ou de In rentrée de certains de ces harmo-
niques.
En eflTet, dans une conversation courante les dill'érenls organes formant et modifiant
Agrandissement du dernier mot. de la phrase : 0 Offert  l'Académie des Sciences
piir MM. ('icorRes et Guslan- t.andct. »
nmin^MitM
i— Jl.
LAU
— 4Ï
la. ,|te»
tfjinummm
DEÏ
les capacités résonnantes sont constamment en mouvement; il en résulte une modifi-
cation continuelle de ces capacités, d'où variation également continuelle des harmo-
niques, signalée plus haut.
A titre d'exemple, nous avons extrait d'une phrase quelconque un mol de deux
syllabes et l'avons fortement agrandi; la finesse de nos tracés nous a permis de réduire
fortement l'échelle hoiizoïitale, afin de reiidie plus apparentes ces modifications conti-
nuelles des voyelles, la rentrée des sons accessoires et des divers harmoniques devenus
graphiquement visibles.
Les courbes de son enregistrées de celte façon permettront donc une analyse plus
,3i4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
facile des phénomènes de la phonation tanl au point de vue physiologique qu'au point
(le vue malliéiiialiqiie.
Nous nous bornons pour l'instant à indiquer sans détails un des points
les plus importants résultant de l'étude des photographies que nous
présentons.
l'HYSlQUE. — Helation entre les effets biocliiniujties des radiations et la
quantité absorbée {dosage Jluoroscojnque). Note de M. H. Guii.i.eminot,
présentée par M. Bouchard.
On sait que le pouvoir fluoroscopique des rayons X peut servir de mesure
à leurs effets biochimiques tout au moins entre les rayons n° 2 et n" 10
environ du radiochromomètre de Benoist (' ). Les effets biochimiques d'un
faisceau de rayons X sont à peu près proportionnels au pouvoir fluorosco-
pi(]ue de ce faisceau et au temps d'application.
Si l'on cherche à étendre cette proportionnalité aux rayons ultra-violets
d'une part, et d'autre part au rayonnement complexe a, p, y du radium,
elle paraît, à première vue, tout à fait en défaut; ainsi on peut constater
([u'un faisceau complexe du radium, à pouvoir fluoroscopique égal, a une
action trois à quatre fois plus grande sur les graines des végétaux qu'un
faisceau de rayons X (-).
Mais si, au lieu de mesurer la quantité d'énergie fournie par le faisceau
incident, on considère la quantité d'énergie réellement absorbée par l'unité
d'épaisseur du tissu étudié, l'aspect des résultats change et mon expéri-
mentation personnelle m'a conduit à supposer que les effets biochimiques
des radiations, quelles que soient leur qualité et leur nature, pourraient
bien, pour une même quantité d'énergie absorbée, être du même ordre de
grandeur.
Ces résultats très difl'érents donnés par la quantitométrie du faisceau
incident et par la quantitométrie du rayonnement absorbé m'ont engagé à
exécuter des mesures précises de l'absorption des diverses radiations par les
tissus. J'ai déjà indiqué les résultats de ces mesures en ce qui concerne
les rayons X ('). Je vais donner aujourd'hui ceux de mes expériences sur
le radium, mis en parallèle avec les précédents.
(') Comptes rendus, ii novembre 1907; Soc. Biol., 1" janvier, 8 février 1908.
(••') Journal de Physiologie et de Pathologie générales, janvier 1908.
(2) Comptes rendus. 16 mars 1908; Arch. Éiect. incd.. 10 juin 1908.
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. i3t5
Mode opératoire. — Je me sers, comme pour lu mesure du rayonnement \, d'un
intensilomètre composé d'une chnmbre noire port:itive, avec au fond une plage de
plalinocyaniire de baryum présentant un degré de fluorescence déterminé qui corres-
pond au quart de mon unité ill d'intensité de rayonnement, et une autre plage soumise
au rayonnement X. Pour la commodité de la nouvelle expérimentation j'ai établi une
troisième plage où le bristol servan l de support à l'écian de platlnocvanure a été enlevé,
et qui sera soumise au rayonnement du radium (lllré par les tissus étudiés.
En prenant comme unité du rayonnement global a, j3, y l'unité fluoroscoplque ill,
il est facile de se rendre compte de l'intensité du rayonnement filtré par le procédé
suivant : devant un tube de Crookes maintenu à un état constant, on place mon inten-
sitomètre, puis on cherche en l'éloignant ou en l'approchant du tube la distance où la
plage X et la plage étalon ont une luminosité égale (distance d'équivalence du tube);
on note celle distance. On regarde alors la troisième plage (plage du rayonnement
filtré) et on la compare avec la plage X suivant la même manœuvre. Quand on a l'égalité
de fluorescence on lit la distance à laquelle on se trouve du tube. L'intensité du
rayonnement X à cette distance est donnée par la Table dont je me sers couramment
en radiothérapie. La comparaison de ces intensités suivant les filtres donne direc-
tement l'absorption.
Si le sel de radium qui sert à cette étude est en même temps l'étalon, il suffit de lui
réserver une place déterminée dans le cylindre de plomb de la troisième plage, où l'on
met les tissus étudiés. Aussitôt la mesure de l'équivalence faite, on le fait passer de la
plage étalon à la troisième plage.
Résultats obtenus. — 1° Exemples de détermination de iinlensilé du
faisceau incident. — Le sel étalon que j'emploie (-), filtré par le bristol-
support de l'écran de o""™. 3 d'épaisseur, donne o^'\ 2,5 d'inlensité à 2'^"'. Sans
filtre il donne o"', 'Jk
J'ai actuellement entre les mains un écliantillon (') de bromure de
radium d'activité Sooooo et de a'^jS, qui ac(|uiert peu à peu son intensité
maxima et stable. 11 donne 3^" au contact immédiat ; o-*", 84 à 8'"™; o^", 37
à 2"".
On voit que la métbode permet de prati(jucr très simplement laquantito-
mélrie du faisceau incident. C'est ainsi que j ai pu constater en particulier
(|iril faut un faisceau trois ou (pialre fois [)lus intense pour empêclier la
germination des graines avec les rayons X ([u'avec le rayonnement global
du radium.
2° Exemples de meswes de l'absorpticm. — Voici, à titre d'exemple, la
(') 2''i>' de bromure de radium d'activité ôooooo étalés sur une suiface de i""',75.
(^) (]et échantillon m'a été confié par M. Hecléie, qui m'a souvent aidé de ses
conseils.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 25.) 173
l3l6 ACADÉMIE DES SCIENCES,
dernière mesure effectuée avec l'échantillon de a'", 5
in
Ce sel placé à 8""" donne sans filtre un ravonneinenl de 0,8^
En triiversant un lissti culané de o""", 55, il suhil une absoi'i»! in:i de o,43
» deux couches de ce tissu, « o,55
« 1""", 5 de muscle, » o,ôg
« 6'"'" de muscle, » 0,78
Si l'on rapproche ces résultats de ceux donnés par des rayons X de
moyenne pénétration qui suhissent une ahsorption inférieure à 'io pour too
dans les six premiers millimètres de muscle traversés, par exemple, on voit
que o*'\84 ne subiraient qu'une absorption inlerieure à o"', 2') là où le
rayonnement du radium considéré subit une absorption de o"',78.
Conclusions. — I. Pour établir un rapport entre les effets biochimiques
des radiations et l'énergie radiante, ce n'est pas à la quantitométrie du
faisceau incident (ju'il faut s'adresser, mais à la mesure de l'énergie réelle-
ment absorbée. l>a quaiilitomélrie fluoroscopique du faisceau incident
suffit cepeudant dans certains cas : ainsi dans la limite de la gamme des
rayons X.
II. La (juanlitométrie fluoroscopique du faisceau incident montrait de
grandes divergences entre les effets biocliimiipies des rayons X el des
rayons du radium. Le procédé de quantitométrie rationnelle (|ue je viens
de décrire tend au contraire à montrer (ju'iine même (pianlilé d'énergie
réellement absorbée, (piellc qu'elle soit, pr(jduit des effets du même ordre
de grandeur.
CHIMIE GÉNÉRALE. — Clutleiir de neutralisai ion de l'acide acétique et de
l'acide benzoique par l'aniline en milieu henzénique. Note de MM. Léo
ViGxoN etEviEUx, présentée par M. A. Ilallcr.
La neutialisalion réciproque des acides et des bases en solution aqueuse
dégage, dans un grand noiidire de cas, les mêmes cpianlili's tle chaleur. (Jn
a expliqué ce fait en admettant que ces dégagements de chaleur proviennent
sini|ilement de la combinaison des ions H et ()IL
Pour ('liminer l'influence de Fionisation, nous avons ('ludié, au point de
vue therinociiimique, la saturation de l'acide acétique et de l'acide ben-
zoique par l'aniline en milieu benzénique.
I>e benzène emplové était pur, soigneusement déshvdraté par le carbo-
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. I '•! I 7
nate de potassium, le chloiuie de calcium londu et plusieurs dislillatious
sur le sodiuui eu lils.
Voici d'abord les cliaieurs de dissolutimi moléculaire des subslauces
expérimentées dans le benzène (i'""' dans 4' <J"H*) :
Acide acétique CH'.COMI
Acide benzoïque C'H°.CO-H-.
Aniline CH^NH'^
Cal
— o,5i
— 3,54
— 1,09
Saturation acide acétique-aniline. — Le mélange de 200''™' de cliaciine des deux
dissolutions benzénlques d'acide acétique et d'aniline, renfermant i"""' dans 4'. pro-
duit, vers 20", un très faible abaissement de température de o'',o54, correspondant
pour
à — o''-'', 16.
D'autre part, nous avons préparé l'acétate d'aniline par mélange direct à froid de
l'acide acétique et de l'aniline. On obtient une iiia<se homogène, avec dégagement de
chaleur.
La chaleur de dissolution de l'acétate d'aniline idi tenu (i'»"! dans 8' Ç"!!"), vers 20°,
est égale à — 3''^', 63.
On déduit de ces données pour la chaleur de formation .r de l'acétate d'aniline
liquide (acide et base liquides) :
Première série.
Dissolution aniline dans C'IL' [a).
Dissolution acide acétique dans
ÇfW{b)
Mélange de {n) et (/;)
Calories
Cal
-1,09
-o,5i
~o, I 6
Deuxième série.
Acidf acétique + aniline
Dissolution de l'acétate d'ani-
line
Cal
—3,63
CaIo<'ies v — 3,63
X = 3'-' ,63 - I''", 76 = + iC''',87.
L'acétate d'aniline se forme donc par union direrle des composants : il ne prend
pas naissance quand on mélange des solution^ benzéniques d'acide acétique el
d'aniline.
Saturation acide henzoï'iuc-aniline. — En mélangeant 200™" d'une solution d'acide
benzoïque dans le benzène ( i""" dans 4') à ■^oo'"'' <rune solution benzéuique d'aniline
(1™°' dans 4')- "" obtient un très faible dégagement de chaleur (?) de o",024 vers i5",
correspondant à o'''',o8 pour 1'""'.
Le benzoate d'aniline a été préparé par r('Mriiun directe de deu.\ composants, en
proportions moléculaires, vers 60° : on obtient mit- masse homogène, fusible de G6"
à 77°. En pressant la masse refroidie entre des lenilles de papier à filtre, il se séjiaie
un peu d'aniline, ce qui tendrait à prouver i[ue la combinaison n'est pas intégrale.
La chaleur de dissolution de ce benzoate dans le benzène est égale, vers i.5", pnnr
i™»' dans 8', à — 9'^-'',4-
i3i8
ACADEMIE DES SCIENCES.
On en déduit, poiii' la chaleur de fornialion jo du benzoate d'aniline solide, à jjartir
de l'acide benzoïque solide et de l'aniline liquide :
Première série.
Dissolution aniline dans C' 11'' . . .
IHssolulion acide henzciïque dans
C«IP
Mélange de {<i) et tle (//) négli-
geable
Calories
d'où l'on tiie
Cal
-I ,09
3,54
,.(33
Deuxième série.
Aniline ^- acide benzoïque . . .
iJissolutidii du benzoate d'ani-
line dans OU''
Cal
— 9'4
Calories v — 9 , 4
.z- = 9«=i,4o-4'^",63=-t 4'^'",77
pour la formation du benzoale d'aniline par union directe d'une molécule de cliacun
des composants.
Comme l'acide acétique, l'acide benzoïque se combine par union directe, parlielle-
menl ou inlégraleinenl, avec l'aniline. La combinaison ne prend pas naissance quand
on mélange les solutions benzéniques d'acide benzoïque et d'aniline.
Nous avons appliqué la mrlhode cryoscopiquc aux solutions benzéniques des sels
obtenus (acétate et lienzoale d'aniline), en opérant a\ec l'appareil de Haoull : nous
a\ons calculé les poids moléculaii'es correspondants. Voici les résultats :
l^iiids moléculaires
Acétate d aniline. .
Benzoate d'aniline.
ca
culés
pour l'acide
et la
trouvés.
pour le ^el.
base séparés
1 1 I
1 53
1 06 , 5
1 .5 1 - 1 53
2 J 5
168, .5
Les sels sont détruits par dissolution ilans le benzène.
Cundiictibililés électriques. — Ainsi (|u"il fallait s'y attendre, les solutions benzéniques
d'acide acéti(|ue, d'acide benzoïque, d'aniline, d'acétate et de benzoale d'aniline ne
possèdent pas de conductibilité électrique appréciable.
En rcsitmè, les fonctions acides et basiques de l'acide acétique ou de l'acide
beiizoï(|ue et de l'aniline ne réagissent pas l'une sur l'autre en solution ben-
zéirKjue : il ne se forme pas de sel, contrairement à ce qui se passe dans l'eau
ou par le contact des substances sèches.
Les sels l'ormés au préalable sont détruits par dissolution dans le benzène.
SÉANCE DU 2 2 JUIN 1908. l-'3l9
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sitr iiiic. nouvelle méthode de séparalion de la
silice et de l'anhydride tungstique. Note de M. Ed. Dekacqz, présentée
par M. Ilallcr.
L'étude que nous poursuivons des combinaisons du silicium et du
tungstène nous a obligé à elléctuerde nomlireuses séparations de ces deux
éléments; dans une Note précédente (' ), nous avons indiqué que nous
employions concurremment deux méthodes afin d'atténuer les inconvé-
nients de chacune d'elles.
La méthode au bisulfate de potassium employée par Marignac ('^) donne un poids
de silice qui est toujours trop élevé, soit qu'il re^le de petites quantités d'anhydride
tungslique, soit qu'elle forme avec le sulfate de potassium une combinaison extrê-
mement difficile à décomposer (^).
La deuxième métijode que nous avons appliquée est celle étudiée par Friedheim,
H. tlenderson et Pinagel (*); elle consiste à traiter au rouge le mélange silice et
anhydride tungstique par un courant de gaz chlorliydrique sec, par analogie de ce qui
avait été fait pour la silice et l'anhydride raolybdique; mais, si l'anhydride molyb-
dique donne avec le gaz, chlorhydrique une combinaison qui se volatilise facilement (*),
il n'en est pas de même de l'anhydride tungstique, de sorte qu'il faut atteindre une
température voisine de celle de décomposition de ce gaz pour arriver à entraîner,
sous forme d'un dépôt jaune, qui se place à peu de distance de la nacelle, l'anhy-
dride tungstique du mélange; pour que la séparation s'effectue, il est donc nécessaire
de cluiufrer longtemps et quelquefois à une température qui exige l'emploi d'un tube
en porcelaine.
Tout récemment M. Bourion (^) a indiqué un procédé de séparation de la silice et
de l'anhydride tungsticjue basé sur l'action qu'everce sur ces corps un mélange de
chlore et de chlorure de soufre ( " ) qui, dans les conditions indiquées, donne naissance
aux deux oxychlorure^ Tu CCI* et TuO-Cl- en même temps qu'à des composés du
soufre.
(') Ed. Defacqz, Comptes rendus, t. CXLIV, 1907, p. 848.
(^) Marignac, Ah. Cli. P/iys.. 4° série, t. III, 1864, p. 9.
(') H. RosK, Analyse t/iia/tl.. édit. franc., i!S(J2, p. 872.
(*) Friedhkim, il Henueuso.n, Hinauel, Zeils. f. anorg. Cheni., t. XLV, 1900, p. 89(3.
{') Debrav, Comptes rendus, t. XL\1, i858, p. iioi. — Fécuard, Comptes rendus,
t. CXIV, 1892, p. 173.
(«) Bourion, Comptes rendus, t. GXLVl, 1908, p. 1102.
(■ ) Matignon et Bourion, Comptes rendus, t. CXXXVlll, 1904, p. 63i et 760.
l320 ACADÉMIE 01' S SCIENCES.
Depuis quelque temps déjà nous avons employé avec succès une nou-
velle niélliode (pie nous allons exposer. Klle esl basée sur ce que la silice,
entre Goo" et ()()(>", n'est pas réduite par l'hydrogène el ne donne à cette tem-
pérature aucune combinaison avec le clilore, tandis que, dans les mêmes
conditions, Fliydrogène ramène l'anhydride tungslique à l'étatd'oxydes in-
férieurs el même de métal ; dans ces conditions il est alors facilement trans-
formé par le chlore en hexachlorure ou en oxychlorures dans le cas d'oxyde
inférieur.
( )n place le mélange silice el anhydride lungstique dans une nacelle qu'on
ehaulTeau rouge dans un courant d'hydrogène ; (piand la réduction esl lo-
lale, celle nacelle esl iulroduile dans un luhe en verre recourbé et disposé de
manière à condenser les produits volatils de la réaction; on la chauH'e au
rouge dans un courant de chlore parfailemenl sec; il se forme, (pnmd l'ap-
pareil esl conqjlèlement purgé d'air el si la réduction de Tanhydride tungs-
lique a été complète, un mélange d'hexachlorureetd'oxylétrachlorure faci-
lement reconnaissable à ses aiguilles d'un beau rouge rubis; si toutes ces
conditions ne sont pas remplies, c'est un mélange d'oxychlorure rouge et
d'oxychlorure jaune qui se dépose. Les récipients qui contiennent les pro-
duits volatils, chlorures et oxychlorures seulement, sont traités par l'eau
ammoniacale, et dans les eaux de lavages toutes réunies on dose le tungstène
par l'un 'des procédés connus.
La nacelle contient la silice; on la pèse, après en avoir chassé le clilore en la cliaiif-
fant à l'air ou niieuv Hans fliydrogène.
Pour s'assurer île l;i piirelé de la silice, il f.iul que, dans celle ilerniére opération, le
produit el la nacelle restent absolument lilancs ; il faut, en outre, que cette silice,
traitée par le bisulfate de potassium fondu, ne donne aucune des réactions colorées,
très sensibles et caractéristiques des combinaisons lungstiques ( ' ). Les essais efleclués
sur des mélanges en toutes proportions de silice et d'anindride tungslique m'ont tou-
jours donné d'excellents résultais.
En résumé, en faisant agir, à la température du rouge, alternativement
l'hydrogène et le chlore, on peut facilement séparer la silice de l'anhydride
lungsliipK! ; de plus, cette mélhodo est susceptible de généralisation; elle
peut s a[)pliqucr elia(pie l'ois (pie dans un imUaiigc de deux composés oxy-
génés l'un de ces composés esl réducliiile par l'hydrogène et que l'élément
qui en résulte est capable de fournir avec le chlore un chlorure volatil.
(') Ko. L)KFAcyz, Comptes rendus, t. CXXIll, 1896, p. ooS.
SÉANCE DU 2 2 JUIN 1908. l32I
CHIMIE AFPLIQIÉE. — Sur un nouveau principe d'au/orfiaticité dans
ici car/nira/inn. Note de M. A. Lauret, présentée par M. E.-H.
Amagat.
Le carburateur à pulvérisation, composé sous sa forme la plus simple d'un
gicleur dans une canalisation d'aspiration d'air, ne donne pas aux différentes
dépressions, et par suite aux différents régimes du moteur, un mélange d'air
et d'essence de composition constante. Cela tient à ce que l'air et l'essence,
aspirés chacun dans sa canalisation respective par la dépression, ne s'écou-
lent pas suivant la même loi quand cette dépression varie.
Tandis que le débit G^ de l'air aspiré est représenté en fonction de la
dépression h par la formule
(1) c,Gl=^h,
c., étant une constante, le débit d'essence d'un gicleur ou conduit étroit
percé en paroi relativement mince peut se représenter par la formule
(2) f,G|-! = CaGi,^ /(,
c, et Co étant également des constantes.
Cette formule découle de nombreuses expériences faites par M. Humniel
avec de l'eau et par nous-même avec de l'alcool et de l'essence.
Le Tableau suivant montre la concordance delà formule (2) et de l'expé-
rience. Les résultats se rapportent à un gicleur de carburateur Zénith
diamètre — millimètre ).
100 /
Les hauteurs de charge sont comptées à partir de la plus petite charge qui
détermine un écoulement d'essence.
/aleurs i
le G 11.
20
,â
3.5
,3
45
53
,8
62
68
,3
7&
,2
82
q"
cm»
t
1
[iiin.
Y:
ileui's
de h
-^,
1 1
inesiiiùcs
calculées.
3
3,o5
0
4,9
10
10,4
1 j
i5,3
20
20, 1
20
25,4
3o
29,8
3:5
34,6
4o
40
/; = crti. d'essence.
'322
ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ceci posé, traçons (fig. i) la courbe (I) des débits d'essence en fonction des
dépressions el celle (II) des débits d'air. Nous obtenons pour la courbe des
rapports — ^ — - une branche hyperbolique de courbe qui a pour asymptotes
la droite parallèle à Taxe des x représentant le rapport — ^2^!__ _ const. et
'^ ' ^ essence
la verticale h = h^^h^ étant la dépression sous laquelle commence à s'écouler
l'essence.
Fis. I.
Pour rétablir la proportion constante d'air et d'essence le moyen innové par M. Krebs
et généralement employé jusqu'à ce jour consiste à introduire des quantités d'air addi-
tionnelles proportionnelles aux ordonnées de la courbe (IV), c'est-à-dire aux diffé-
rences de celles des courbes d'air et d'essence, réduites à la même échelle pour // := lu
(dépression mininia qu'on se propose d'utiliser).
Un deuxième procédé inventé par M. Baverey et appliqué dans le carburateur Zénith
consiste à adjoindre au premier ;;icleur qui débile trop peu d'essence aux laibles allures
el trop aux grandes, uncleuxiénie i;lcleur qui débile peu d'essence aux grandes vitesses
et davantage aux petites. Si l'on remarque (|u'iin jet d'essence débité à l'air libre par
un orifice sous charge constante a un débil invariable et donne par tour du moteur des
(|iianlilés d'essence inversenieiil jii opoitionnelles au nombre de tours, et i)ar suite jdus
laibles aux grandes vitesses qu'aux petites, on peut affirmer que l'adjonction d'un tel
jet à un jet ordinaire corrigera les variations du mélange.
La compensation peut être complète. — Soient h^ la dépression sous la-
(pielle coMiineiice à jaillir l'essence, K la valeur (pii doit être constante du
rapport
air
r,, le débit total d'essence, (îj, celui du jet compensateur;
SÉANCU: DU -Il JUIN' I ()o8
ij-ii
(3)
(4)
(5)
t'i Gil -I- CjGu ^^ /i — /il,
Tii — G||-t- Gi,,
r„=-KG,.
De ces équations, jointes à l'ôcjnation (i), on lire
(6)
Tè ( c,— ^j+ r„(co- 2c-,(;„) + c.Gb-- c.G„H- /(' = o.
Pour que cette identité (G) soit vérifiée quel que soit l\„ il faut et il sullil
(jue
c.
^=■2 G,,
c,
((3)
(y) c,G„=;2/^.
Ces équations, qui expriment que la courbe résultante des débits d'es-
sence est comme celie^des^débilsj d'air^une parabole rapportée à son a\e et
sa tangente au sommet, sont faciles à satisfaire dans la pratique.
néalisalion {fig. 2). — A un jet ordinaire puisant directement son
essence dans le vase à niveau constant F est adjoint le jet compensateur H,
174
c. R., 1908, I" Semestre. (T. C\LVI, N» 25.)
l32/i ACADÉMIE DES SCIENCES.
qui ])iiise son essence dans une pipe .1 ouverte à l'air libre. Un gicleur
calibré I débile dans cette pipe de l'essence sous une charge constante.
Les paramètres dont on dispose sont c,, c., Ci,, et A,; c, el c, sont des
fondions des dimensions des gicleurs; si l'on se donne la longueur des
gicleurs, il reste trois paramètres qui doivent satisfaire aux trois équa-
tions (a), (^), (y). On peut aisément les calculer, mais il est pratiquement
plus simple de les déterminer par une suite d'essais sur un moteur au banc.
lin plus de son autornaticité rigoureuse qui assure des reprises parfaites,
le carburateur à double jet d'essence a l'avantage de ne posséder aucune
pièce en mouvement et d'être, par suite, strictement indéréglable.
CHIMIE ORGANIQUE. — Constilutlon de quehiues dérivés du diphénylmè-
tliane et prépnrntinn de quelfjaes coniposés orthodiaminés de Ici même
série. Note de iVl. H. Duval, présentée par M. llaller.
Avatit de poursuivre tues recherches sUr les bisazoïques, je * ais démon-
trer la constitution du monoacétyldiphénylméthane et celle de l'acide dini-
trodiphénylméthancdicarbonique décrits précédemment, ainsi cpie la for-
mule du dinitrodiacétyldiphénylméthane dont il sera (juestion plus loin.
La constitution du premier de ces composés s'établit aisément ; en efîet,
oxydé par l'acide chromique en solution acétique, il fournit l'acide ben-
zo|)hénone-/>carbonique fondant à i<)4°-
l'our démontrer la formule de l'acide diuilrodiphénylmélhanedicarbo-
niipic, on part du <j-«-tlinilro-/?-yD-diaminodiphénylméthane (ju'on diazote
el qu'on traite [)ar le cyanure cuivreux; on obtient le p-p-AunliWe corres-
pondant (jui par saponification fburnit l'acide o-o-dinitrodiphénylméthane-
/>/;-dicarboni(pie, identique au produit direct de nilration de l'acide diphé-
nylmélhane-/>-/'-dicarbonique.
D'autre pari, l'oxydation du o-o-dinitrodiphénylmélhane-/?-/^-dicarbo-
nale d'éthyle par l'acide chromi(]ue en solution acétique permet d'isoler du
o-f>-(liiiili()bcrizophénoneY'-/>dicarbonate (^élll^le fondant à iSi". Or, si
l'on oxyde le dinitro-/?-/J-diacétyldiphénylniélhane par un excès d'hypobro-
milc, puisque l'on éihériiie l'acide obtenu au moveii de l'alcool el de l'acide
chloi'hydrique, on olitient identi(iuemenl le même composé, l'^nfin, si on
laisse agir pendant if\ heures l'acide nitrique sur le ^-/)-diacélyldiphénvl-
méthane en solution dans l'acide sulfuricjue, on peut isoler de l'acide o-o-di-
rtitrodiphénylniéthane-yo-ya-dicarboillque.
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. 1 325
Je vais indiquer maintenant la préparation de quelques dérivés orthodia-
minés qui me serviront dans mes recherclu's sur les bisazoïques.
o-o-dinllro-p-p-diacélyldiphénylméthane. — Pour obtenir ce composé, on nitre
le diacélyldiphénvlmélhane vers — 10" par l'acide nitrique réel et incolore, en présence
d'acide siilfuriqae; on précipite ensuite sur la i;lace, essore, lave et fait cristalliser
dans l'alcool.
Aiguilles blanc jaunâtre, peu solubles dans le benzène, l'acide acélifjue, l'alcool, in-
solubles dans la ll;;roïne et fondant à iSi".
(4) CH'-CO/^' ' ~^ \CO-CIP (4')'
Son oxime fond à 224°.
o-o-diamino-p-p-diacétyldiplténrlméthane. — On réduit par le clilorure stan-
neux le dérivé nitré correspondant, on précipite ensuite l'aminé par un grand excès
de potasse, puis on essqre, l^ye et fait cristqUiser le produit flans l'alcoo].
Aiguilles jaunes, solubles dans l'alcool et l'acétone, peu solubles dans l'élher et le
benzène; elles fondent à 166°.
0-0-dinilrodiphénylméLlianc-p-p-diiiitrile. -- Oa diazote le ô-o-dinitro-/>-/J-di-
arainodiphénylméthane en solution chlorhydrique, puis on fait tomber le diazoïque
en mince filet et en agitant dans la solution chaude de cyanure cuivreux, et on laisse
refroidir. On essore ensuite, lave le produit à i'acirfe chlorliyflrique et à l'eau; on le
sèohe à l'étuve, on l'extrait au bén?ène que l'on chasse ensuite au hain-raarie, et l'oR
traite le résidu par l'éllier, qui élimine |es produits huileux; finalement on essore,
lave à l'éther et fait cristalliser dans l'alcool ou dans l'acide acétique dilué après trai-
tement au noir animal.
Cristaux jaune vif, solubles dans l'acétone, le benzène, le chloroforme, l'acide acé- •
tique, peu solubles dans l'alcool et fondant à 19 >°.
(•) N0'\ , (■M|:./NO'- (,')
0-0-diaminadiphénylméthane-p-p-dinilrilc. — On réduit le dinitrotjiphénylmé-
ihane-dinitrile par le chlorure stanneux, puis on étend d'eau, filtre, ajoute un excès
de potasse, essore et fait cristalliser dans l'alcool.
Cristaux jaune clair, solubles dans l'alcool, insolubles dans l'éther, le benzène, le
chloroforme, et fondant à 236°.
o-o-dinilro-p-p-diacétyldiaininodiphénylmcthane. — On l'obtient en acétylaut
le dinjtroçliaminodipdénylniélhane par l'anhydride acétique.
Cristaux jaunes, solubles dans )'alcool, l'acide acétique, insolubles dqns Ip benzène,
l'éther, le chloroforme, et fondant à 229°.
(») N0^\c«H3-CIP-CMp/^^*' (''^
(4) CII'-CO-NII/^ " '\NH-C0-CH» (4')
p-p-diacélyl-o-o-p-p-télraminodiphénylmétliiine. — Four l'obtenir, on réduit le
l'iaH ACADÉMIE DES SCIENCES.
(lliilli(>(liarel\iili,iMiiiio(ll|ilierivlméllinn(; |i,'ir le cliloiure slïmiiini\; un élriid d'eau,
(illre, précliiile iMi^iiUe le ilénvé aiiilii' |) n- mi .jacù-, de |iol.i-,se, |iiii^ on essore, lave
el fail crislalli^ei- le pi-oiliiil dans l'rau npir, 1 1 ,ii leiin.MU an noir animal.
Ai-iiilles hianclies. solnbles dans l'alcnol el la pviidlne, peu soinbles dans l'eau,
insoluliles dans l'éllier, le benzène, le iddiMofornie, et l'ondanl à a44°-
CHIMIE 0RGANI(,)UE. — Sur les céloncs-alcools-^^, o-x-dialcoylées. Transposition
par déshydratation. Note de MM. E.-E. Bi.aise et I. IIerman, pré-
sentée par M. A. Haller.
Ainsi que nous Tavons montré, la cétone
CH^OH ~ C(CH3)-- CO - C^H^
se transpose sous rinfluence des alcalis et donne naissance à une cétone non
saturée, la métliovinylisopropylcétone
[:]{^_^G-CO-CH(Cir')^
( lelle transposition peut s'expliquer de deux manières : ou bien on admet la
migration du groupement fonctionnel alcoolique suivie d'une déshydrata-
tion, ou bien il faut supposer une déshydratation primitive suivie de la
migration d'un mélhyle :
CHM)H - C(t;H')^- CO - CH^- CH»-> (CH^rCH - GO - CH^^^^u^^ij
CtPOIl - C(Cll'r-- CO - CH^ — GH»-v^CH - (^ — CO - CH^— GH'
CH^
CIJ^
CIF
-> CH^ == c - CO — GH^J^y,.
Il est logique d'admettre cpie, dans cette seconde hypothèse, l'action des
agents de déshydratation sur l'oxypivalyléthylcétone devrait conduire,
comme celle des alcalis, à la méthovinylisopropylcélone. Afin d'élucider ce
point, nous avons traité l'oxypivalyléthylcétone par l'anhydride phospho-
rique. Dans ces conditions, on obtient bien une cétone non saturée, mais
cette cétone est absolument difîérente de la iiiélliovinylisopropylcétone.
SÉANCE DU 22 JUIN igo8. l327
Elle bout, en effet, à ")2" sous i5""" et donne ime/>-nitropliénylliydrazone et
une seniicarbazone qui fondent, la première à i34°, et la seconde à iGi"-i62°.
Cette cétone non saturée renfermant le même nombre d'atomes de carbone
que la cétone-alcool primitive, il en résulte qu'elle ne peut prendre nais-
sance, elle aussi, que par suite d'une transposition, mais cette transposition
doit être différente de celle qui conduit à la métliovinylisopropylcétone. En
examinant les diverses hypothèses possibles, on est conduit à penser que la
cétone non saturée obtenue par déshydratation ne peut répondre qu'à l'une
des constitutions suivantes :
CH3/^-^"- -■■■ ~
- cnp
CH' — CH = C— GO-
-cm'
GH'
Or la première de ces cétones a été obtenue antérieurement par M. Maire
et l'un de nous, et ses propriétés, ainsi que celles de ses dérivés, la diffé-
rencient nettement de la cétone de déshydratation. (Jelle-ci devait donc,
selon toute vraisemblance, constituer la tiglyléthylcétone.
Nous avons réussi à préparer la tiglyléthylcétone synthétiquement en
suivant la méthode que nous avons déjà indiquée et par la série des réac-
tions suivantes :
CH'— GHOH — CH(GH') — GO^H
->CH^- CH(0 - GO - GIP) - GM(GIP) - GOGl + I — Zn - CHi'
^GH' — GH(0 — GO - CH') - GH(CH^) — GO - OH'
-► GH'— CHOH — GH(CIl') — GO — CMP
^-GH'— GII =r G(GH') - GO — G^H^
Nous ajouterons d'ailleurs que cette cétone peut être obtenue directement
dans des conditions satisfaisantes par action du chlorure de tiglyle sur
l'iodure de zinc étliyle. Le produit synthétique s'est montré de tous points
identique à celui qui résulte de la déshydratation de l'oxypivalylélhyl-
cétone. La transposition qui se produit dans la déshydratation est donc la
sui\anle :
GIPOII -CiCH^y- - GO - G=H= ->^Gn — G(GH') — GO — OW
/ I
GH»
-^ GtP- GH = G (GIF) - GO ^ Cn\%
et, [lar suile, elle esl parallèle à celle ({iic l'un de nous, en collaboration
rcJaS ACADÉMIE DES SCIENCES.
avec M. Courlot, a observée dans la déshydratation de Tacide oxypivalique
et qui donne de l'acide tij^lique.
De ces faits il résulte que la formation de la méthovinylisopropylcétone
par action des alcalis sur roxypivalylcthvlcétone ne peut être expliquée par
une transposition consécutive à une déshydratation, mais que, au contraire,
la transposition est primitive et suivie dune déshydratation. C'est un
exemple de migration du groupement fonctionnel alcool primaire, migra-
tion analogue à celle du carhoxyle, mise en évidence par M. Courtol et l'un
de nous, mais qui, cependant, repose sur un mécanisme dilTérent.
CHIMIE BlOI>OGIQUE. — Étude de la concentration moléculnire des liquides
de l'orgri/iisme à F étal pathologique. Note de M. Adolphe Javal, pré-
sentée par ]\I. Armand (iautier.
On sait que les liquides normaux ou pathologiques de l'organisme
humain (sérum sanguin, |i([uide céphalo-rachidien, liquide d'u'dème, liquide
pleural, liquide d'ascite) ont, en général, une concentration moléculaire
telle i|ui' leur point cryoscopique A s'écarte ti'ès peu de — o'',56. C'est à ce
degré de concentration que s'établit Fisotonie normale.
Dans certaines maladies, et surtout dans les périodes aiguiis de l'insuf-
fisance cardio-rénale, les humeurs peuvent présenter des anomalies de con-
centration. L'hypoconcentration est relativement rare et en général peu
accentuée; l'hyperconcentration est au contraire assez fréquente et peut
présenter de bien plus grands écarts par rapport au chiffre normal. Sur
i5o analyses de différents liquides prélevés chez les malades, nous avons
observé 1 1 fois seulement de l'hypotonicité avec un maximupi d'écart
de o",o.j, et ()"> fois de l'hypertonicité avec un maximum d'écai't de o°,24.
Loisqiriin liquiile lie récononiie devient iivpei tnnicjue, (m constate, en général, dans
tous les liquides noiiuaux et dans les lianssudals palliolo};iques s'il en existe, une
livpeilonicilé sinon identique, du moins de même sens. Il peut donc y avoir isotonie
entre les liquides, quel que soit leur taux de concentration ; mais cette isotonie, en
livpertonicité générale, est moins parfaite que l'isolonie qu'on est habitué à rencontrer
en tonicité normale.
On peut voir entre dilTérents liquides hyperloniques, prélevés au même instant chez
le même malade, des écarts de plusieurs centièmes de degré, sans qu'il soit possible
de prévoir, ni d'après la nature des liquides examinés, ni daprès l'évolution de la
maladie, les diflérences que révélera la recherche du point crvoscopique des humeurs.
SÉANCE DU 22 JUIN Ï908. ï3^9
D'après les réclierches exposées ici par M. VVinter ('), le chlorure de sodium serait
chargé de mainlenir l'isolonie entre les liquides tioimaux de l'organisme. Ce rôle nous
a paru très limité lorsque l'isotonie s'établit à un taux anormal. Lorsque nous avons
constaté une augmentation de la concentration moléculaire, nous n'avons pas trouvé,
en général, un afilux de chlorure de sodium correspondante celte hyperconcentration.
Le fait est délicat à véfiller, précisément en raison de ce que, pour Torga-
nisme sain, la chloruration normale des liquides ne s'exprime pas par un
chiffre aussi constant que le A normal de ces mêmes liquides. On trouve
d'un sujet à l'autre et d'un moment à l'autre des variations de chloruration
signalées par tous les auteurs, notamment par Giibler, Straus, Frerichs,
Jacobson.
Les liquides pathologiques que nous avons analysés nous ont donné les
teneurs suivantes en NaGl par litre :
CliitlVes
Mombre Maxinuini Minimtirti les plus frëqUehts
Liquides examines. d'analyses, (par litre). (par litre). (t)ar litre).
B S
KyslB dé l'ovaire. 2 8,/)8 8,2! ^ »
Liquide céphalo-rachidien . 10 7'^7 6,66 7 à 7,33
Liquide d'œdème i3 6, go 5,85 6, 26 à 6,5o
Liquide pleural 42 6,72 5,o3 6 à 6,60
Liquide d'ascile i5 6,67 5,56 6 à 6,5o
Séium sanguin 49 6,79 4.68 5 à 6
Dans nos analyses, ce ne sont pas les liquides les plus hypertouiques qui
se sont montrés les plus riches en NaCl. Pour en donner des exemples
typiques, nous ne rapporterons que des cas où riiyperlonicité était consi-
dérable.
NaCl
Liquide examiné. Diagnustic. par litre. A.
e 11
Séruin sanguin .... ; Cardio-brigiiticiiie. 4>9i — 0,72
» Id. 5,09 —0,76
B Myocardite. 5,i5 — 0,76
» Urémie. 5, 61 — o,745
Il 1(1. 5,85 — 0,71
Liquide pleural Insuffisance niitrale. 6,38 — 0,69
). .;.... Uiéliiie. 6,43 —0,74
Sérum sanguin Pneumonie. *'i79 — o>7'
OEdètne Urémie. 6,90 — 1)>77
Liiiuide céphalo-racliidieii . l'ièvre typhoïde. 7,i4 — 0.72
(') Comptes rendus, 1895, 1' >emeslre, p. 696; 1896, 2" semestre, p. 1298; 1897,
1"' semestre, p. 777.
,33o ACADÉMIE DES SCIENCES.
On voit donc 1res souvt-nt une ^^randc hypcrlonicitc' des liquides coïn-
cider avec une chloruration à peu près normale. D'après hi Ici de Blagden
et la théorie d'Arrliénius, i^ de NaCI supplémentaire par litre abaisserait
le A de o°,oG. En tous cas, nous ne trouvons jamais dans ces liquides un
excès de NaCl capable d'expliquer l'abaissement du A observé.
Ces mêmes liquides hypertoniques sont souvent très riches en matières
azotées. Nous n'avons pas trouvé non plus, dans nos nombreuses expé-
riences, une proportion exacte entre la rétention azotée et l'hyperconcen-
tration totale, mais il y a souvent parallélisme des deux phénomènes. Nous
en avons déjà donné ailleurs des exem[)les avec M. Widal (').
On peut cependant observer des cas où l'excès de concentration molé-
culaire correspond à peu près exactement à l'abaissement du A que donne-
rait, par le calcul, l'excès d'urée trouvé à l'analyse. Ce sont pour ainsi dire
des cas d'urémie pure.
En général, la rétention azotée ne sufiil pas à rendre compte de l'hyper-
concentration moléculaire totale; mais le plus souvent elle peut l'expliquer
en partie, alors que NaCl au contraire ne paraît ordinairement jouer
aucun rôle dans les anomalies de la tonicité.
MINÉRALOGIE. — Sur un caractère chimit/ue différentiel des urtlwses
et des microclines. Note de M. I»h. Iîakbikr, présentée par
M. A. Lacroix.
Dans des recherches datant de i85 ), Kirchhoff, Bunsen et Jensch ont
signalé la présence du lithium dans un certain nombre d'orthoses; quelques
années plus tard, en i8()2, Erdmann indiqua la présence du rubidium dans
l'orthose de Carlsbad; ces observations intéressantes attirèrent mon atten-
tion, et je me suis demandé si ces métaux, homologues du potassium et du
sodium, accompagnaient constamment ceux-ci dans les feldspaths potas-
siques.
Grâce à l'extrême obligeance de M. Gonnard, qui a mis une partie de sa
belle collection à ma disposition, j'ai pu mener à bien cette recherche et
ce sont les résultats de ce travail qui font l'objet de cette Note.
L'examen s[)ectroscopique des bases alcalines contenues dans les feld-
(') \\ IDAI. el .Iaval, La cure lie (Icihldrunilioii. i'iiii^, lîailliùie, igolj.
SÉANCE DU 22 II I\ 1908. l33l
spaths se fait aisément, à l'aide des chlorures placés dans la flamme bleue
d'un bec de Bunsen; il est donc nécessaire d'extraire ces bases à l'état de
chlorures jiarfaitement purs.
Pour réaliser cette séparation, j'opère de la manière suivante :
Le felils|)alli, réduit en poudre impalpable, esl placé dans une capsule en plaluie el
mélangé avec le double de son poids d'acide sulfurique pur à 5o pour 100. On ajoute
alors, par perlions successives, une solution concentrée d'acide fluorliydrique pur,
jusqu'à dissolution totale. Celte opération s'efTectue sans danger, sous une chapelle
munie d'un bon tirage; on achève la dissolution au bain-raarie et l'on évapore à sec;
on calcine ensuite très légèrement sur un bec liunsen de manière à enlever l'acide
fluorliydrique qui pourrait rester, ainsi que l'excès d'acide sulfurique.
Le résultat de ce Iraitenient, traité par l'eau bouillante, se dissout inlégralemenl,
c'est le cas général; mais si le feldspiilh renferme de la baryte, de la slronliane ou une
forte proportion de chaux, on obtienl un résidu qu'on sépare el qu'on examine
à part.
La dissolution renferme toutes les bases à Télat de sulfates; on précipite l'alumine,
les oxydes métalliques el la magnésie par un lait de cliauv pure ajouté peu à peu
dans la liqueur chaude, en agitant jusqu'à réaction alcaline.
Après avoir maintenu le tout au bain-marie pendant 3 à 10 minutes, on Idlre el on
lave soigneusement le précipité.
La liqueur iiltrée el les eaux de lavages réunies sont évaporées au bain-marie el
ramenées à un volume de Soc^"'' environ ; on y verse un léger excès d'une solution
concentrée de chlorure de baryum, qui transforme les sulfates en chlorures, et l'on
élimine l'excès de chlorure de baryum, ainsi que les combinaisons calciques, par
addition d'un faillie excès de carbonate d'ammonium.
Après avoir séparé par filtration le précipité de sulfate et de carbonate insolubles,
on évapore la liqueur à sec dans une capsule de platine et, par calcination, on chasse
les sels ammoniacaux, ce qui donne les chlorures alcalins fondus.
11 n'y a plus qu'à les reprendre par l'eau houillante, filtrer la dis>olulion pour
séparer une trace de matière insoluble, et évaporer pour les obtenir purs.
La tcchnirpie des observations spectrosco|»i(|ucs appliquées aux recherches
de Chimie minérale a été exposée en détail dans le Livre de M. Lecoq de
BokhandvAn, Spectres iumineux (GaalWu'v-WWars, 1874). Je me suis con-
formé aux indications contenues dans ce remarquable Ouvrat^e.
('^)uand les minéraux soumis au traitement indiqué ci-dessus contiennent
du lithium, l'examen spectroscopique des chlorures met immédialement
en évidence la présence de cet élément. Lu ce qui concerne le rubidium,
les choses se passent autrement; quelques feldspaths donnent les chlorures
dont l'examen spectroscopique montre de siute la double raie ï\hy (notation
de \L Lecoq de Boisbaudran) peu intense, d'autres donnent dans celte
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXIAI, N" i5.) '7^
l332 ACADÉMIE DES SCIENCES.
partie du micromètre une irradiation rouge, et enfin certains d'entre eux
ne donnent rien.
Dans ce cas, si Ton veut chercher le rubidium, on procède comme
il suit :
Les chlorures dissous dans l'eau distillée sont additionnés d'une solution
de chlorure platinique, capable de précipiter [ environ du chlorure de potas-
sium, et, après agitation, on laisse reposer le mélange pendant 12 heures.
On jette le précipité sur un filtre sans pli, et on lave à l'eau distillée
jusqu'à ce que le précipité soit réduit aux l de la quantité primitive en-
viron.
Tout le rubidium, s'il y en a, reste concentré dans la partie indissoute.
Le chloroplatinate ainsi obtenu est décomposé par le procédé connu, et
les chlorures séparés du platine métallique sont soumis à l'examen spectro-
scopique.
Dans la plupart des cas, les chlorures donnent la double raie Kby et, plus
faiblement, les deux raies violettes R/^a et \\h^, mais toujours la première,
à moins que le rubidium n'existe pas dans le minéral soumis à l'examen.
Il est à peine nécessaire de faire remarquer que, dans une pareille re-
cherche, il est indispensable d'opérer sur des feldspaths au^^si purs et aussi
bien conservés que possible; on les brise et, à l'aide de la loupe, on élimine
soigneusement toutes les impuretés. J'ai dû sacrifier ainsi de très beaux
échantillons minéralogiques.
Les méthodes analytiques que je viens de décrire sommairement, appli-
quées à l'examen de vingt-cinq orthoses ou variétés d'orthoses bien carac-
térisés, et à vingt microclines également bien choisis et de provenances
très diverses, m'ont conduit au résultat ci-dessous :
1. Les orthoses renferment constamment, en petites quantités, soit du
lithium, soit du rubidium, et assez fréquemment les deux métaux alcalins
simultanément.
2. Les microclines n'en renferment pas.
.l'en conclus :
I. (^ue les orthoses constituent une espèce indépendante, caractérisée par
sa i'oiine moiioclinique et la présence de petites quantités de litiiium et de
rubidium ;
II. Que l'examen chimicjue des orthoses et des microclines, venant en
aide aux observations optiques, permettra de distinguer ces deux espèces
minéralogiques.
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l333
ZOOLOGIE. — Sur le Synalpheion Giardi, n. gén., n. sp.. Entomscien
parasite d'une Synalphée. Note de M. H. Coutière, présentée par
M. Joannes Chatin.
Le parasite qui fait l'objet de cette Note me paraît être le premier
exemple connu d'un Entoniscien infestant un Décapode Macroure. L'hôte
est un Eucyphote, le Synalpheus longicarpus Herrick. Le spécimen parasité
est unique, parmi 2000 au moins que j'ai pu examiner. Il mesure iH'"™, sa
castration paraît complète. 11 a été recueilli par V Albatros dans le canal de
Yucatan (st. 2362).
Les 16 espèces connues d'Entonisciens infestent toutes des Crabes ou
des Povcellanes. Il est naturel de trouver des différences importantes entre
les parasites respectifs de deux groupes aussi distants de Décapodes. Mais
il est très remarquable que le nouvel Entoniscien puisse à peine être séparé
des Enlonisrus parasites des Porcellanes, alors que les hôtes sont tenus
pour infiniment plus éloignés que les Porcellanes et les Crabes.
C'est ainsi que les points suivants sont communs aux Entoniscus et au
Synalpheion Giardi :
Le parasite est tout entier situé du même côté du tube digestif. La cavité incuba-
Irice est ouverte ; elle contient des pontes sucessives à tous les degrés de développement,
y cor)ipris un grand nombre de larves épicaridiennes. La masse ovarienne ne présente
(jue fiuelques prolongements irrégulîers peu importants. La portion abdominale est
conique, effilée; les pléopodes triangulaires, accolés au corps.
Le mâle, relativement grand par rapport à son énorme femelle (i^^jô et 10"""
environ), a ses six paires de pattes réduites à des moignons ovoïdes, et sou telson est
indivis.
Les larves épicaridiennes sont allongées (38o!^ sur i Soi'- environ) ; leur dernière paire
de péréiopodes n'a pas de baguette latérale sétifére et l'arlicle basai des pléopodes
uniramés poite une seule soie.
Voici, par contre, les caractères permettant de séparer le nouveau genre
Synalpheion :
1" Le parasite se laisse deviner aussi aisément ([u'un Bopyrien : la moitié dorsale
de la carapace de l'hôte est soulevée en une volinnineuse. tunieur qui contient tout
TËntoniscien, sauf la moitié distale du plcon.
Le corps du parasite est courbé en une boucle presque complète, ouverte en avant,
inclinée à gauche et logée aussi à gauche du phui sagittal de l'hôte. Le cœur de cehu-ci
a été luxé du même côté jusque contre la paroi de la tumeur et compiimé iatéralemenl.
2° Le céphalogaster ne porte ([u'un très faible sillon médian. Une portion étroite, libre
l334 ACADÉMIE DES SCIENCES.
(11? Iiiiile iiis('ilii)n, le relie à l:i masse ovarienne. Les i)onrielels anleiiiiaires sont 1res
pi'ii sMillaril-.
3" Il n'y a que quatre paires de lames incuhatrioes, au moins chez l'adulle, et les
deux antérieures sont réduites à une seule lame. Klles se terminent en festons larges
et rares et s'incurvent très irrégulièrement pom lapis-er la paioi de la tumeur suivant
des plans partiellement superposés. Elles caclient le coi ps entier du païasite sauf le
pléon. Celui-ci n'a pas ses bords frangés à la ])ase.
4" Le sac isolant le Synalphcion des viscères de son liôle devient autour du jiléon
un tube très rétréci, débouchant dans la chambre branchiale de façon très curieuse.
Il suit verticalement la paroi droite du corps, aborde la paroi e'i travers bi base d'in-
sertion de la troisième pieurobranchie en évitant le liile des vaisseaux, descend dans
la branchie même et va s'ouvrir à sa face inférieure plane par un orifice ovale très
oblique. C'est probablement la place la plus aisément attaquable et la mieux abritée
de la chambre branchiale.
5° La tète du mâle, régulièrement atténuée, n'a pas de lobes latéraux.
6" Les antennes de larves ont six articles; les péréiopories de la sixième paire ont
l'article distal terminé par deux pointes dont lune très courte et latérale. Les pléo-
podes de la cini|uièine paire sont aussi développés que les précédents.
De ces divers caractères les deu.x derniers sont les plus im])ortants et
l'on peut dire que les progfès réalisés par le type Entoniscien depuis les
Eucyphotes jusqu'au.K Porcellanes ont été sensiblement nuls.
D'autre part, des jiarasites aussi visibles cpic les Synalpheion étant im-
possibles à méconnaître, leur rareté apparente implique vraisemblablement
leur rareté réelle.
Ces particularités rapprochées permettent de concevoir comme il suit
l'évolution des Entonisciens.
Ces l'^picarides auraient parasité les Décapodes Macroures inférieurs au
même titre que les Bopyriens. C'est un trait nouveau et important, venant
s'ajouter à ceux qui rapjjrocbent déjà ces dcuv familles de parasiles. Mais
l'aménagement int('M'ieur de l'hôte parait avoir été le l'acteur essentiel de la
l'ortune des Entonisciens.
( -hez les Macroures, l'obliijation de se développer dans le sens vertical en
soulevant la carapace, par suite de la forme conq)riniée du corps, leur a
ollert des conditions défavorables et a rendu leur extension précaire. On
découvrira certainement d'aulres l'.ntonisciens infestant des Macroures,
Ndlantia ou Hcjttunlia. mais on peut prévoir, je crois, qu'ils serniil très
semblal)lcs ciilre eux, et surtout rarissimes et fortuits.
Il faut (pie les Décapodes parviennent jus(pi'à la forme déprimée et
Hiacliyure pour (pie les iMilmiisciens trouvenl dans leur cavité viscérab' un
espace adé(pi;il. A partir de ce point, non encore réalisé chez les Poicel-
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l335
lunes, on voit leur fréquence devenir relativenienl grande, leur organisalion
se varier ( ") genres, i 1 espèces), leur complication atteindre son inaxiniiini
par la chambre incubatrice fermée, les pltVipodes spongieux, la taille Irrs
rande de la femelle, dont le mâle devient de plus en plus réduit et acces-
soire, la puissance de multiplication.
pi
ZOOLOGIE. — Anatomie et histologie comparées des glandes de Hlochmann.
chez les Teclibr anches. Note de MM. IIicmy Perrieu et IIknui I'isciiek,
présentée par M. Edmond Perrier.
Dans une Note précéden te (CVw?/>Ze^ /■«'//<-//«, t. CXLVI,p. i i(J3),nousavons
mentionné, parmi les glandes palléales de défense du Scaphandre, l'existence
de formations glandulaires spéciales, que nous avons appelées glandes de
Blochmann. du nom de l'auteur qui a fait connaître un type analogue chez
les Aplysies (Z. IF. Z., i8tS3). Nos recherches prouvent que leur existence
est, sinon générale, du moins très répandue chez les Tectibranches; nous
les avons retrouvées notamment chez les Huila striata, Acera hnllata, Aplysia
depilans, à l'étude desquels nous limitons cette Note, laissant de côté les
autres espèces, où on les revoit cependant, mais avec des caractères assez
différents. Nos études comparatives nous permettent en outre de préciser
quelques points de cytologie, jusqu'ici inexactement connus.
Les glandes sont toujours localisées au niveau de la fente palléale; mais
elles varient sous le rapport de leur disposition et de leur fréquence. Géné-
ralement assez espacées et plongées dans un tissu conjouctif plus ou moins
abondant, elles sont au contraire si nombicuses chez Huila, tprdles rem-
plissent exactement toute l'épaisseur du manteau et réduiseni au minimum
le tissu conjonctif intercalé, en sorte ciu'une coupe présente un aspect alvéo-
laire tout à fait caractéristique.
Cha([ue glande comprend toujours nu canal pluriceUubdre . venant
débouclier dans la cavité palléale, et un e(dice musculaire entourant une
volumineuse cellule glandulaire.
Le canal, relativement court et tapissé de cellules aplaties chez les Aply-
sies, s'allonge notablement chez les Scaphandres, en même temps (pie ses cel-
lules grossissent et deviennent nettement sécrétantes; enfin, chez les Bulles,
le canal atteint une longueur énorme (o""",'") pour les glandes les plus pro-
fondes) et les cellules qui le revêtent sont nettement vibratiles; nous avons
vainement cherché des cils vibratiles dans les autres formes; la même dilTé-
l336 ACADÉMIE DES SCIENCES.
rence se retrouve d'ailleurs pour répithéliuin pallcal dans ces diverses
espèces.
Le calice musculaire est absolument constant ; tandis tpie chez les
Scaphandres il présente une épaisseur très grande (i5^), et (ju'on y voit
plusieurs couches de fibres orientées en sens divers suivant Iimu- profondeur,
il nous a paru beaucoup plus mince dans les autres types.
La cellule glandulaire, de très grandes dimensions, est manifestement
une cellule mérocrîne : elle est remplie d'abord exactement par le proto-
plasme ; les substances qu'élabore celui-ci forment de petites vacuoles, rpii
plus tard se réunissent au centre de la cellulo, ainsi creusée d'une grande
cavité, en communication avec le col, ce qui lui donne l'aspect d'une cellule
caliciforme. Le protoplasme persiste k la périphérie, contenant à son
intérieur des granulations, particulièrement nettes chez l'Aplysie, grâce à
la coloration spéciale qu'elles y prennent : elles sont constituées par une
partie centrale colorée en rose par l'éosine et entourée d'une auréole inco-
lore ; c'est vraisemblablement un premier stade de dillérenciation du liquide
sécrété. Le noyau subit des modifications profondes, (pii ont été assez
exactement décrites par Mazzarellî (1893); mais nous ne pouvons y voir
les signes certains d'une dégénérescence, comme le veut cet auteur: jamais
en ellet nous n'avons vu chez les .Aplysies, qu'il a étudiées spécialement, le
noyau disparaître, même dans les cellules âgées.
I^es cellules conservent certainement, pendant très longtemps, leuractîvîté
fonctionnelle et sont même vraisemblablement des organes [icrmanents : on
observe souvent à la vérité des cryptes presque vides de Jeur contenu, mais
elles conservent toujours leur noyau, avec tous ses caractères structuraux,
étroitement ap[)li(jué contre la paroi, au sein d'une mince couche de pro-
toplasme persistant. La très grande complication de l'organe est d'ailleurs
un argument en faveur de sa permanence ; en outre, il est extrêmement
rare de rencontrer chez l'adulte ces éléments en voie de développement, et
Hlochmann n'a j)u les étudier que chez les tout jeunes individus. INous
n'avons jamais d'autre part constaté la disparition de ces organes, telle que
la décrit Mazzarelli, et d'ailleurs le processus indiqué par cet auteur,
envahissement de la cavité par prolifération des fibres musculaires, ne
cadre guère avec l'hypothèse d'une déchéance fonctionnelle et d'une dis-
parition.
(]hez le Sca|)liandre tout au moins, les glandes de Blochmann paraissent
cependant subir, dans leur évolution, une modification importante, qui les
conduirait au type spécial décrit dans notre précédente Note (loc. cit.), et
SÉANCE DU 22 IlIX 1908. l337
dans lequel le calice renferme un massif de petites cellules. De nombreux
faits montrent que ces productions sont plus évoluées que les précédentes,
notamment leur situation plus profonde due à leur refoulement par des
cellules plus jeunes, leur canal excréteur plus long et plus développé, leur
calice musculaire notablement plus épais, presque double, laissant supposer
une sécrétion particulièrement active, et enfin l'absence de toute forme
pouvant être considérée comme un état jeune conduisant directement à ce
type. Il est vraisemblable qu'après épuisement de la grosse cellule glandu-
laire d'une glande de Blochmann, les cellules du canal prolifèrent de ma-
nière à remplir le calice et assument désormais tout le travail de sécrétion.
Nous avons fréquemment trouvé du reste des glandes de Blochmann où les
cellules du canal faisaient hernie dans la cavité calicinale, et qui peuvent être
considérées comme des stades de transition.
Bien que très rarement, nous avons pu observer quelques formes initiales
du développement de ces glandes, chez des spécimens adultes d'Aplysie et
de Scaphandre. Nos observations diffèrent de celles de Blochmann et de
Mazzarell! par les points essentiels suivants : 1° la cellule glandulaire, à son
début, ne présente pas de prolongement aminci en forme de col; elle est di-
rectement repoussée vers la profondeur par une invagination de l'épilhélium
voisin, qui aboutit à la formation du Canal; 2" l'etiveloppe musculo-conjonc-
tive se forme, elle aussi, d'emblée; elle est constituée primitivement par des
éléments musculaires et conjonctifs appartenant à la couche soUs-épithé-
liale, et entraînés en même temps que la grosse cellule, éléments qui
augmentent ensuite de façon à constituer le calite. L'organe présente donc
ainsi dès l'origine tous ses caractères distinctifs et ne peut se confondre,
même à ce moment, avec les cellules glandulaires de la ivoisiéme espèce
décrites par Blochmann {loc. cit.) chez l'Aplysie.
HISTOLOGIE. — Réactions chromaliqites et classification des granulations leu-
cocytaires des Invertébrés. Note de M. Koi.maxn, présentée par M. l'Edmond
Perrier.
Les auteurs, peu nombreux, qui ont étudié les cniaclères clironialiques des granu-
lations des Invertébrés, semblent vouloir les faire rentrer, sans hésitation, dans les
cadres étroits de la classification, bien connue, d'EhrIich. Kowalewsky ('), Cuénot {-),
(') Congr. Zool., 1892.
C) Arcli. Biol., 1892, 1893, 1896, 1898.
i)'W ACADÉMIE DES SCIENCES.
Hniiilz ('■), Kiioll (-), (lécrhent des i;ianul;ilions acidnphiics dans la plii|)arl des
^r()ii|ie>. d'InviM lébrés. On obsei'verait, d'a|)i'i's (^nériol el SaiiU-l lilaii'e (^), des lu'ii-
Irophilvs dans les Sipoiiciilides el les Keliiiiides. Kiiliii les spliéiules des Ecliiiioderriies
el des .Mollus(|iies seraieiil d'après les iiiêiiies auleiiis piiremenl basopliiles.
haulie pail divers auleiiis. iiolammenl .M"' Dizewiiia ('), ont observé des granu-
lations qui, d'après l'ensemble de leurs caractères cliromatiqiies, ne peuvent trouver
place dans la classification d'Elirlich.
Au point purement morphologique, il y aurait lieu de distinguer les fines granula-
tions proprement dites et les sphérules, qui sont beaucoup plus volumineuses; mais
les unes et les autres mont donné les mêmes résultats généraux.
Le procédé de fixation par la chaleur qui a servi à Ehrlich est absolument ina|)pli-
cable aux. Invertébrés. Les substances chimiques pouvant modifier les propriétés chro-
matiques, j'ai étudié les réactions de granulations déjà connues, après fixation par les
réactifs chimi(|ues habituels. J'ai constaté que, sous peine d'obtenir des résultats
inexacts, il est nécessaire d'écarter les mélanges osmiques el les colorants additionnés
d'un mordant.
I^es granulations acidophiles ne sont pas rares, notamment chez les Annélides el les
Lamellibranches.
On rencontre aussi parlois îles granulations amplmphiles qui ont une égale afiinité
pour toutes les couleurs acides el pour toutes les couleurs basiques.
Mais, le plus souvent, les granulations ne rentrent dans aucune des deux
catéî^ories précédentes. Elles ne sont qu'iniparfaitetnent amphopliilcs : leur
acidophilie surpasse leur l)asophilie, ou inversement. Les graiiulaltons de
Cdirinus niœnas Pariii., par exemple, absorijent indistinctement les couleurs
acides et les couleurs basiques, mais les premières résistent mieux que les
secondes à l'action décolorante de l'alcool. De même, le triacide colore ces
granulations en violet rougeàtre, ce qui indicjue que la teinture acide s'est
fixée bien plus fortement que la teinture basique.
Iiiversemenl, les spliérules du tissu conjonctif de l'Escargot absorbent bien
pbis énergiipiement les couleurs basiques et se teignent en bleu violacé dans
le triacide.
I^'amphopliilic peut donc présenter des degrés; on trouve chez les Inver-
tébrés tous les passages entre l'acidopbilie pure et la basopbilie; cette der-
nière n'est cependant jamais réalisée d'une manière parfaite.
La mélachroinasie n'est pas rare, le bleud'Uiina, le vert de niéthyle, etc.,
prennent, en se li.vant sur certaines granulations (m sphérules, à tendances
(') Arch. /auiL e.rp. cl i;t'n., igo5, i()i)(), lyo-.
(2) SUzunifb. dcr Akad. Wicn, 189.3.
(^) Trav. Soc. Nal. Sainl-l't'tershoiirg, i8gS.
(') Àrcli. Zoot. e.ip. cl gcii.. igo5.
SÉANCE DU -l-l JUIN 1908. iSSg
généralement basophiles, une teinte violacée caractéristique. Le virage n'est
peut-être pas très intense, mais il est parfaitement constant. Nous citerons,
comme exemples, les spliéiulcs des Phasœlosomcs et les granulations de
Polvcarpa rarians Hell. La métacliroiuasie n'est donc pas une propriété
exclusive des basophiles, mais peut s'allier à une certaine amphophilie.
Cette propriété ne caractérise donc pas une catégorie spéciale de granula-
tions.
.le n'ai pas rencontré de neulrophiles proprement dits, c'est-à-dire de
granulations se colorant exclusivement dans les teintures neutres comme le
triacide. .T'ai cependant souvent observé des granulations qui prennent dans
ce réactif la mémo teinte que les neulrophiles du sang de l'homme. Mais j'ai
vu ces mêmes granulations se colorer sans difficulté dans les teintures acides
et refuser les teintures basicjues. Dans ces conditions, je ne saurais consi-
dérer les ncutrophiles que comme des acidophiles. La catégorie des neutro-
pliiles doit, à mon sens, disparaître, comme celle des métachromatiques.
Je n'ai jamais eu l'occasion d'observer de granulations ayant une affinité
exclusive pour une couleur déterminée. La nature acide ou basi(jue de la
teinture suffit à déterminer son action vis-à-vis d'une granulation donnée.
Dans ces conditions, le critérium invoqué par Ehrlich pour classer les
granulations conserve toute sa valeur. Il suffira de se rappeler qu'il existe,
non des catégories tranchées, mais une série ininterrompue de termes de
passages entre l'acidophilie pure et la basophilie parfaite.
PHYSIOLOGIE. — L'élaslirilè rasciilaire et ses van'a/t'oris.
Note (') de M. Gabriel Artiiaud, présentée par M. O.-M. Lannelongue.
I^'élasticité vasculaire est un phénomène trop important dans la méca-
ni(jue circulatoire, pour qu'on ne doive négliger aucun moyen d'en appré-
cier les modalités ou les variations dans toules les circonstances.
Pour atteindre ce but, nous avons poursuivi, depuis quelques années,
une série d'expériences et de recherches chimiques dont cette Note résume
les résultats.
L'élasticité moyenne des vaisseaux (que nous désignerons par le sym-
bole ^) de la grande circulation peut toujours être définie par la rela-
tion fl = -n-; mais, en utilisant la formule que nous avons donnée pour le
(') Présentée dans la séance du 1 5 juin 1908,
G. R., 190.S, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 25.) 1 ;"
I^i'io ACADÉMIli: DES SCIENCES,
calcul de la masse du saiij^, elle se réduit à rc(jualion
expression simple el facilcmml mesurable de l'élasticité vasculaire.
L'accélération ^ est une constante; la section aortique S est légèrement
variable, mais beaucoup moins en réalité que ne semblerait le montrer
l'examen cadavérique; car, si la section cadavérique est de 4""i 5o environ,
la section sous pression s'élève à ^^'^"\[\o, cluHre facile à obtenir par le calcul
el qu'on retrouve cbez le vieillard, quand l'aorte se fixe en quelque sorte
dans sa forme pliysiologique [)ar disparition progressive de son élasticité.
Donc la section physiologiqui- utilisable dans les calculs est de V'", '|o eu-
viron et ne se transforme que peu, sauf dans le cas de dilatation aortique,
facilement consta table à lexamen.
On peut donc, en remplaçant S et ^t?- par leur valeur en unités C. G. S.,
donner à la relation ci-dessus la forme suivaule :
. 5oo
n étant mesuré en pulsations par minute et H en centimètres de mercure.
On obtient aussi la valeur absolue de l'élasticité vasculaire en C. G. S.
Cette valeur absolue est de i4, chiffre moyen, en adoptant pour n le cliifTrc
de 72 pulsations et pour Jl le nombre de 18"" de mercure, obtenu avec les
appareils de Potain et de Von Basch, chez l'homme jeune, adulte et normal.
Cette valeur moyenne est une (pianlité bien définie, mais elle est sujette
à quelques oscillations bien caractérisées en fonction de la taille, du poids
et des conditions physiologiques dans lesquelles on l'observe.
Néanmoins ces variations, pour un même individu et même pour des
adulles de tailles sensiblement égales, sont peu étendues el en tous les cas
très passagères, de sorte que les variations observées oscillent autour d'une
moyenne qui est bien spécialement caractéristique de l'étal de tonicité
moyen des vaisseaux.
La formule que nous proposons pour la mesure de la quantité ji donne
lieu à des remarques de même ordre, car la loi de Marey, « les pulsations
restent toujours en raison inverse de la pression », démontre la constance du
produit n\\ el par suite la constance de [51.
Donc il est permis de conclure que, dans des eondilions physiologiques
iiicn définies, [i tend à prendre chez chaque individu une valeur moyenne
SÉANCE DU ■2-1 .nii\ 1908. l3/il
assez fixe caractéristique de l'état de tonicité de ses vaisseaux. Chez rhominc
au repos, cette valeur est de i/[\ mais, suivant les circonstances, elle varie
de quantités faibles et oscille entre i3 et i5. C'est seuleiiienl dans les cas
extrêmes qu'elle dépasse ce chiffre. Parmi les conditions qui dépriment la
tonicité vasculaire en augmentant l'élasticité, il faut compter le repos, l'ac-
croissement extérieur de température, l'augmentation de pression exté-
rieure. Parmi les facteurs qui provoquent des variations inverses d'accrois-
sement de tonicité et de dilatabilité plus grande des vaisseaux, il faut
compter l'exercice, le fi'oid, l'altitude.
Sauf l'exagération de ces conditions, le produit «H ne dépasse pas i5oo
et ne descend guère au-dessous de 1000, ce (jui réduit les variations de p
entre i3 et i5, limite peu étendue.
Sans entrer dans le détail des cas, remarquons de suite qu'en principe,
dans les maladies fébriles sans lésions caractérisées, l'élasticité vasculaire se
juontrc assez parfaitement conservée. En général H décroit et n augmente
par suite de la diminution de la masse sanguine et des déperditions orga-
niques, mais le produit nll ne s'éloigne que peu des chiffres obtenus à l'état
normal, dans le repos ou l'exercice. Cependant, selon l'état de fatigue ou
d'excitabilité du myocarde, les oscillations de ^ autour de la moyenne peu-
vent aller de 12 à iG, rarement au delà.
Les maladies organiques du cœur et du poumon entraînent nécessai-
rement une augmentation nécessaire des pulsations pour assurer la
compensation de la lésion et l'accroissement du débit.
En pareil cas n augmente beaucoup pendant que H reste stationnaire ou diminue
légèrement, d'où résulte en définitive une augmentation de nli et une diminution de p,
c'est-à-dire une contraction des vaisseaux, péripliéi i((ue5. Mais, comme l'élasticité vas-
culaire par l'intermédiaire du système nerveux sert de règle à la tonicité cardiaque
avec laquelle elle est dans le rapport assez étroit des capacités analomiques vj' n en
résulte une fatigue simultanée du cœur périphérique et du myocarde qui provoque
des llécliissemenls fréquents. Ce phénomène se traduit par l'abaissement de la pression,
et Ton obtient ainsi, au voisinage de l'asystolie, des valeurs de p qui montent au
maximum 17 après être descendues dans la période de lutte jusqu'à 10.
Celte augmentation de la masse du sang se traduit nettement par un
double phénomène : i" l'augmentation de [)ression ; 2" l'abaissement du
taux des pulsations. Cette simultanéité des deux actions est caractéristique
de l'évolution des scléroses organiques accidentelles ou même de l'involution
sènilc. lin pareil cas, tant que le myocarde ne fléchit point, [3 diminuera
toujours, d'abord d'une fa(;on passagère par contraction Ionique des vais-
l342 ACADÉMIE DES SCIENCES.
seaux, plus lard et assez liàlivement, d'une farou durable et permanente,
comme conséquence des lésions d'artérite que provoque la fatigue, et à ce
momenl, même si l'on provoque arlilîciellement rabaissement de H, le
produit 7?H se maintient élevé laiil que le cœur résiste. IMus tard, le
myocarde participera à son tour à ce travail indaminaloire et Fasystolie
api)araitra, indiquée à l'avance par le (léchissenient progressif et graduel
de (i.
Kn résumé, dans Félat pathologique, dès que drs lésions d'organes appa-
raissent, la valeur de [i tend à se modifier corn'-lalivement.
MÉDECINE. — Le dérivé acétylé de- l'atovyl dans la maladie du souininl.
A'ote de M. Paul Sai.jio.v, présentée par M. Laveran.
Depuis que l'atoxyl s'esl révélé médicament capable d agir dans diverses
trypanosomiases et spirilloses pathogènes, il était tout indiqué d'étudier,
soit les éléments conq)Osants, soit les dérivés de l'anilarsinate. Parmi ces
dérivés, on pouvait, en conqaliquant la molécule de l'atoxyl, par addition de
certains radicaux chimiques, préparer un composé moins toxique, quoique
aussi actif. Ainsi, dans leurs éludes de chimiothérapie spécifique, i^hrlich et
Ijertheim ('), Browning (-), ont montré que [Kirmi les nombreux dérivés
de l'aloxyl, l'acétylé et le parox^ybenzaldéhyde répondaient à ce double
desideratum : diminulion du pouvoir toxique, conservation du pouvoir thé-
rajjeutique. Personnellement, nous avons eu à notre disposition des combi-
naisons iode etatoxyl, mercure et atoxyl, le dérivé méthylène et le dérivé
acétylé (^). Nous avons surtout étudié l'action de ce dernier produit, non
passons la forme de l'acide acétylparaniido-phénylarsénique(Ehrlich), mais
sous la forme du sel sodique, parfaitement soluble, et stérilisable à ioo°
sans décunqjosition. \ous avons constaté la valeur spécifique de ce sel
arsenical dans les s[)iiilloses pathogènes, par exemple, la fièvre récurrente
russe, la spirillose des poules (action remarquable), la syphilis. Mais l'emploi
prolongé de ce nouveau médicament, chez l'homme syphiliti<pie, pourrait
avoir des inconvénients, et nous avons pensé qu'il y aurait intérêt à fixer
(') l'.iiiii.ieii el \i\Wïi\\in\, llerlin. hliii. Wocli., nwwi i()o~, el lier. d. dculscli. chcni.
Gcs., 1907.
('-j Bitow.MNG, firitisli ined. Journal, 16 novembre 1907.
(') Ces Jeux derniers obligeamment préparés par M. Tiillat, à llnstilul Pasleur.
SÉANCE DU 'l'I JUIN 1908. l343
sa posologie dans une maladie qui nécessite un traitement de longue
haleine, la trypanosomiase humaine.
Ehrlifh, Browning avaient pris comme mesure de toxicité et de pouvoir
thérapeutique le nagana des souris; ces expérimentateurs avaient conclu
que l'on pourrait faire absorber à l'animal une dose 4 fois plus forte
d'acétylé que d'atoxyl, et la proportion dos animaux guéris est beaucoup
plus grande avec l'acétylé.
Nous avons constaté que la poule, le rat supportent environ 4 fois plus
d'acétylé que d'atoxyl. Chez un singe (Rhésus de 2''«), nous avons pu
donner, sans accident, 90''' en 4 injections et en 12 jours. Ces résultats
remarquables sont-ils applicables à l'homme? Peut-on, sans danger, in-
jecter des doses massives répétées, i^* d'acétyl-atoxyl par séance? Il faudra
un grand nombre de traitements chez l'homme avant de pouvoir fixer les
doses limites du dérivé acétylé. Mais l'homme nous semble plus sensible
que les animaux ; ainsi, un syphilitique recevant So"'' a présenté les signes
de l'intoxication arsenicale, légère il est vrai. Sauf cette exception, nos
malades traités ont supporté des doses de 80''' et de i'' sans le moindre
inconvénient.
Nos recherches sur la maladie du sommeil ont été effectuées sur des rats,
cobayes et singes. Les expériences sur certaines races simiennes, réactif
fidèle au Trypanosoma gambiense, démonlient l'action spécifique de l'acétyl-
atoxyl.
( hialie macaques soiU inoculés sous la peau avec un virus fourni par M. Lavcraii. Vers
le huitième jour, Irypanosomes dans le sang des quatie animaux. Un Hliesus (3'*ï,33o),
laissé sans traitement, meurt le trenle-deuNiènie jour, son sang fourmillant de para-
sites. Un Cvnoniolgus (i''i-',28o) reçoit le neuvième jour ^"S d'acétyl-atoxyl. Un autre
Cynomolgus (i''5,35o) reçoit le dixième jour j'» d'atoxyl. Ces deux animaux pré-
sentent une rechute le trentième et le trente-deuxième jour; à ce moment, nouvelle
injection de S'^'''. Chez le singe acélyl-atoxyl, réapparition de parasites le quarante-
troisième jour; cet animal sera traité à nouveau. Un quatrième singe, Rhésus, du poids
de ■2''''',83o, reçoit le neuvième jour ■!0'^k d'atoxyl acétylé; cette dose a suHi jusqu'à
présent, cinquante-troisième jour, pour empêcher la réapparition tles parasites.
En résumé l'action de l'acétyl-atoxyl contre le Trypanosoma gambiense
est incontestable. D'autre part on peut, chez les animaux, administrer des
doses du dérivé acétylé (juatre fois plus fortes que les doses d'atoxyl. Nous
ne savons encore si cette diminution de toxicité, se retrouvant chez l'homme,
permettra de réaliser un progi^ès daus la thérapeutique de la maladie du
sommeil.
l'i44 ACADÉMIE DES SCIENCES.
GÉOLOGIE. — Sur la coiistil ut ion géologifj ne (lu massi f lies licni Siiassen( Marne) .
Noie de M. Loris (iEvriL, présentée par M. Henri Doiivillé.
A la suilc de mes explorations de l'été 11)07, j'ai décrit, dans la zone fron-
tière d'Oiijda, et plus particulièrement dans le massif des Béni Snassen
{Comptes rendus, 24 février 1908), un Lias fossilifère comprenant toute la
série supérieure à la zone à Amallheus margarilatus. Depuis, M. Brives a
signalé en outre l'existence, dans ce massif, de schistes pi'imaires, du Trias,
du Lias inférieur, du Crétacé et du Miocène inférieurs, enfin de granité et
de filons porphyriijues.
La pacification des Béni Snassen m'a permis récemment de parcourir
leurs montagnes dans tous les sens. Au point de vue stratigraphiquc, on y
observe, de bas en haut :
1° Schistes et (jilarlzitcs primaires à rap])i'Oclier des Scliistes des Trara, en Al^^t'rie,
ainsi que des schistes à graplolitlies gotlilandiens et des qunrtzites ordoviciens, que
j'ai décrits dans le Haut-Atlas marocain.
2° Le Trias gypseux est peut-être représenté par de petits lamheauv de marnes
rouges à gypse qui aflleureiit dans la vallée de l'Oued Sfrou, inais cette détermination
est incertaine.
3" Le Lias se montio partout, tel que je l'ai décrit dans la région orientale du
massif. Il correspond à la transgression mésoliasique, cimime dans toute la zone fron-
tière. Il me paraît impossible d'admettre l'existence du Lias inférieur et de la base du
Lias moyen, comme le dit M. Brives, et la présence de Rkynchonella tetraedra. qu'il
a signalée au-dessus des calcaires massifs, me semble douteuse. Je n'ai trouvé à ce
niveau que des Rliynclionelles d'un autre type, associées à des Céphalopodes toarciens.
4° Sur le Lias se développent, sur une épaisseur d'au moins 700™, toute une série
de dépôts jurassiques.
«. Ce sont d'abord, en concordance avec le Lias supérieur, des marnes schisteuses,
grises ou noirâtres, avec lits de calcaires marneux, dans lesquels j'ai trouvé, associée
à une Posidonie intermédiaire entre Posidonomya alpina A. Gras et P. Dalmasi Dum.,
une faune caractérisant la zone à Cœloceras garanlianuni d'Orb. sp. du Bajocicn
supérieur. J'ai recueilli, avec C. garantianum (?) déformé, C. JJaubenyi Gem., Péris-
phinct.es cf. Mariiusi A'Orh. sp., Phylloceras cf. mediterraneiim Neum., Lytoceras
adeloides Kud., Glassotliyris pteroconcha Gem. sp.. Rhynchoiiella defiisva 0pp., etc.
(re>t iilenti(|ueineiit l'association faunique de la zone avec Posidonomya alpina
décrite par M. Gemmellaro en Sicile. I^a partie supérieure de celte assise marneuse
représente vraiseml)lablemeiit le liatlionieii et le Caliovien.
h. Des schistes argileux et des grès OJ'fordiens que j'ai caractérisés, dans l'Est, par
Cardioceras cordaliim Sow, etc.
r. Des grès silicieux, intercalés d'argiles colorées, constituent le prolongement vers
I ' )uest des grès de Lalla Mar'nla qui renferment une faune scijiianienne.
SÉANCE UU 22 JUIN 1908. l345
d. La série jurassique se termiue par des calcaire> magnésiens el des tiolomies com-
pactes sans fossiles qui, dans le Fiiliaoucen et, le massif de ïlemcen, sont placés dans
le Jurassique supérieur.
Je n'ai rien trouvé du Crétacé inférieur figuré dans la coupe de M. lîrives.
5° Les terrains néogènes se montrent dans la plaine des Trifa. Ce sont des argiles
gréseuses en continuité avec les dépôts du Miocène de Nemoui-s. Elles sont recouvertes
par un poudingue à gros galets qui apparliennenl soit au ïortonien supérieur, soit au
Pliocène, et non au Miocène inférieur comme le pense M, Brives.
Enfin la plaine des Trifa et les abords de la Moulouya offrent, indépendamment des
alluvions pléistocènes , des sables rouges et des calcaires lacustres d'un Pliocène
récent.
Des roches éruptivesafllctirent dans le massif. Une bosse de granité à hio-
lite, avec filons de granidite à deux micas, existe au coiitacl des schistes silu-
riens, profondément métaniorphisés en schistes micacés, schistes feldspa-
thisés et schistes maclifères.
Des filons de kersanlites, passant à des purphy rites micacées, ont éj^alement
traversé les schistes primaires. La limite supérieure de l'âge de toutes ces
roches est indiquée par le conglomérat de hase du Lias moyen.
Il est vraisemblable, en outre, par analogie avec ce qu'on voit dans les
Trara, que ces roches sont antérieures au Permien.
Des coulées importantes àt purphyrites et de diabases, des tufs de projec-
tions traversés par des filons des mêmes roches, se succèdent sur une épais-
seur de plus de 300™. Ces déjections volcaniques reposent partout sur les
schistes piùmaires et sont recouvertes par le Lias. Leur composition minéra-
logique m'engage à les séparer des volcans rhyolitiques carbonifères (d]nan-
tiens) que j'ai signalés plus au Sud. Ce sont les représentants d'éruptions
permo-triasiques ou infraliasiques. Enfin je signalerai, nolanunent entre
le Dj. Mer' ris et le Dj. Hararza, la présence des mêmes volcans leuciliques,
avec coulées de labradorites et de basaltes, (jue j'ai indiqués aux environs
d'Oujda. Je n'ai aucune observation nouvelle qui me permette de préciser
leur âge néogène, mais il est impossible de considérer ces laves comme an-
térieures aux calcaires à entroques jurassiques, du Dj. Hararza, comme le
voudrait M. Brives : elles appartiennent à des éruptions du Miocène moyen
ou à des volcans plus récents encore..
Au point de vue tectonique, le massif des Béni Snassen constitue un
vaste bombement elliptique dont le noyau primaire est recouvert d'un
manteau jurassicpie.
Les schistes primaires et les granités aftlcurent dans la partie la plus
élevée de la chaîne, mais le culminant, le Ras Four'al, est encore couronné
l346 ACADÉMIE DES SCIENCES.
par la base des calcaires secondaires. Le Lias forme bordure au Sud el au
Nord et montre un plongement pêripbérifiue autour du massif. Le Juras-
sique est locidisé dans la région occidenlale ; il forme en outre les petites
cbaînes secondaires qui percent dans la plaine des Angad et la plaine des
Trifa.
Tout cet ensemble porte la niarc|ue indiscutable de poussées vers le Sud.
Au-dessus d'Aberkane, en efl'et, on constate, sur le flanc nord et poussés
vers les crêtes, trois plis imbriqués; tandis que le flanc sud est aJTccté de
trois anticlinaux parallèles à la direction de la chaîne et qui, nés à la fron-
tière algérienne, vont se perdre du côté de la Moulouya après avoir atteint
leur maximum d'intensité et d'élévation d'axe vers le centre orograpbique
de la chaîne.
Ainsi que je le prévoyais [Comptes rendus, 3o mars 1908J, le massif des
Béni Snassen est en place ; mais il porte encore l'empreinle, bien que très
atténuée, des poussées vers le Sud qui ont produit dans la zone frontière
littorale, entre le Kiss et Oran, un chevauchement important du Lias à
l'époque de THelvétien inférieur.
OCÉANOGRAPHIE. — Origine éolienne des minéraux fins contenus
dans les fonds marins. Note de M. Thoulet.
Le fait du remplissage en minéraux du lit océanique par voie éolienne
possède des conséquences assez importantes pour que j'aie cherché à véri-
lier expérimentalement l'exactitude de l'hypothèse (|ue j'ai émise à ce
sujet (').
Des poussières atmosphériques ont été récoltées dans la tour est de la
cathédrale de Nancy, à -5™ de hauteur environ au-dessus du sol. On y a
dosé le calcaire et les matières organiques par calcination; les minéraux
ont été ensuite soumis au barreau aimanté, à des tamisages à travers les
tamis 100 et -200, à une lévigation destinée à isoler l'argile; chaque portion
a été passée à la liqueur d'iodures de densité 2,(S et, lorsqu'il était néces-
saire, traitée par l'acide fluorhydrique pour y reconnaître la présence du
feldspath. Chaque catégorie de grains a été examinée au microscope dans
la naphtaline monobromée.
(') Cnmjiles rendus, t. (ALVl, 1'"' juin 1908. p. 1184.
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l347
L'analyse immédiate a donné les résultats suivants :
Calcaire '53
iMalières organiques 497
Troïlile 5
Barreau aimanté '2
moyen et fin (diamètre de o™'", 67 ^lourds i
à G-™, 35) 45,,, /,i'^l"«''^^ 3o
1 ' légers.. . . A4 w , . ,1 /
Sable ' . " I feldspath.... i4
. lourds ... 1
très fin (diamètre moyen o"'"',i5). iN .quartz 9
'légers... 17 ' feldspath ... . 4
' argile 4
i Idurds 5
Grains fins-fins (diam. inférieur à o'"™,o4). 9" . l quartz 44
' légers.. . . 85 ) feldspath. ... 20
(argile ai
/ lourds... . 10
Argile et fins-fins 180 (quartz 60
(légers.... 170 ' feldspath. .. . 20
1000 ! argile 90
Les grains calcaires oITrent la texture des calcaires jurassiques des environs de
Nancy.
Les grains attirahles au barreau aimanté sont des globules et des grains irrégnliers
de fer magnétique dont queliiues-uus renferment du fer natif.
Le sable contient comme minéraux lourds : cliondres d'origine cosmique, musco-
vite R, biolite \\, pvroxéne, tourmaline A, zircon, corindon, rutile R, enslalite, péri-
dot H, hématite R. Les minéraux légers sont des fragments aplatis de schisles micacés
gris bleuâtre, des grains arrondis de quartz rouge du genre de ceux du grès vosgien,
du quartz hyalin AA^ du quartz cristallinique et du feldspath. L'argile est ferrugi-
neuse.
Les matériaux d'origine cosmique sont des globules noirs opaques magnétiques,
parfois avec cupule et appendice filiforme, dont certains proviennent sans doute de
cheminées d'usines et sont d'origine simplement éolienne. Les chondres sont des glo-
bules de diamètre variant de o'"",07 à o""",o3, translucides plutôt que transparents,
de couleur variant du blanc au jaune ferrnglnetix pâle, au jaune plus foncé et même
au brun rouge. Plus ces chondres sont foncés et plus leur densité est élevée ; tous sont
isotropes Ils sont des parcelles fondues détachées de la surface des météorites forte-
ment échauffées par leur passage à travers l'atmosphère; les globules noirs résultent
des parties ferrugineuses, tandis que les chondres peuvent être considérés comme de
véritables goutlelelles de péridot, de pyroxèiie ou d'enstatile. Ces minéraux, qu'on
retrouve ainsi en fragments anguleux, ont occupé d'abord l'intérieur des météorites et
ont été réduits en poussière par l'éclatement final de celles-ci sans avoir été jamais
portés à l'incandescence.
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 25.) ' 77
l348 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Un dégagemenl d'iivclrogène sulfuré, quiiiid du attaque la poussière par mi acide
étendu, donne lieu de supposer la présence de la trodite, sulfure de fer reconnu dans
les météorites.
Il est assez difficile d'évaluer très exactement les proportions relatives des
grains arrondis, émoussés et anguleux; on est néanmoins en droit d'affirmer
que les gros grains sont bien plus fréquemment arrondis que les petits, qui
sont toujours anguleux.
L'aspect des grains minéraux récoltés dans une région pourtant éminem-
ment continentale et calcaire, l'abondance du cjuartz, offrent la ressemblance
la plus complète avec les r(''sidus minéraux des fonds marins profonds et
éloignés des côtes, tels que les vases à globigérines, à radiolaires ou autres
et les argiles bleues ou rouges. Il serait impossible de les distinguer les uns
des autres. Le fait confirme la conclusion à laquelle on était conduit en
constatant la faible vitesse des courants dair capables de transporter des
grains minéraux fins et prouve bien que, exclusion faite du carbonate de
chaux qui est d'origine organique, le résidu minéral fin des fonds marins est
un produit éolien, un lœss.
A ne considérer que le quartz, la proportion de ses grains de diverses di-
mensions dans la poussière de Nancy est :
Moj'ens et fins. 3 amenés par un vent de vitesse de 2™, 80 par seconde et au-dessus.
Très fins i vent de 2™, 80 à o™,.5o.
Fins-fins 10 vent de o™,5o à 0°'.
La proportion 3 : i : lo dans la durée des vents de ces diverses catégories
est sensiblement celle qui s'observe à Nancy.
Le dosage quantitatif des grains quartzeux de diverses dimensions dans
un fond marin actuel, aussi bien que dans un fond marin ancien, calcaire,
marne ou argile, permettrait donc d'obtenir une notion sur la durée d'action
des vents de forces diverses et connues qui régnent à l'endroit considéré ou
y régnaient au moment oi'i se déposaient, a'u sein des mers géologiques, les
calcaires, marnes ou argiles. En d'autres termes, on posséderait une indica-
tion approximative du climat existant actuellement ou ayant existé autre-
fois.
La provenance des grains minéraux fins d'origine éolienne, d'un échantil-
lon marin actuel ou ancien, est costnique, locale, lointaine, très lointaine et
volcanique.
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l349'
OCÉANOGRAPHIE. — Deux noitvelli S feuilles de la Carte de Zoologie indus-
trielle des côtes de France. Note de M. Joibix, présentée par S. A. S. le
Prince de Monaco.
Ces deux Cartes font partif iVun travail d'ensemble sur les Mollusques
comestibles, principalement les huîtres et les moules. Elles portent les
n°^ 7 et 8 de cet Atlas, qui en comprendra 1.5.
Je me suis attaché à préciser les conditions océanographiques de la côte
sur laquelle vivent ces animaux et à mettre en relief les rapports de Tin-
dustrie à laquelle ils donnent lieu, avec la nature des fonds, les courants,
les marées, etc.
La première de ces Cartes contient la moitié du Morbihan, depuis et y
compris la Vilaine jusiprà la rivière d'Auray. Le golfe du Morbihan, si
compliqué, mais si important par ses nombreux établissements ostréicoles,
y est entièrement figuré. On v remarque aussi la petite rivière de Pénerf,
dont les parcs produisent des huîtres réputées. Plusieurs bancs naturels
d'huîtres, autrefois très riches, ont été détruits par l'abus de la drague et le
manque de surveillance; cjuelques-uns sont en voie de reconstitution et
mériteraient d'être soigneusement protégés.
L'embouchure de la Vilaine est couverte de riches moulières et d'établis-
ments mytilicoles prospères. On récolte encore dans cette région divers
autres Mollusques comestibles qui y sont particulièrement abondants.
La seconde Carte comprend la côte nord du Finistère depuis la baie de
Lannion jusqu'à l'Abervvrac'h. Cette côte granitique très découpée, cou-
verte d'ilôts, d'un abord très difficile, ne contient de parcs à huîtres cjue
dans l'embouchure des petites rivières de Saint-Pol-de-Léon et de Morlaix.
En revanche elle est couverte d'un cordon de moulières naturelles dans des
parties exposées au choc des vagues. Elles manquent, au contraire, dans les
portions abritées. On y remarcjue aussi une grande quantité de gisements
d'ormeaux (Haliotis luberculata) qui sont recherchés par les pécheurs.
D'autres Mollusques, comme les co(piilles de Saint-Jacques, les pa-
lourdes, etc., sont assez abondants; leurs gisements ont été soigneusement
relevés sur celte Carte.
l3-3o ACADÉMIE DES SCIENCES.
HYDROLOGIE. — Sur l'origine torrentielle des roches ritiniformes calcaires.
Note de M. E.-A. Martel.
Les roclies ruiniforines (perforées, pédonculaires, columnaires, etc.), si
fréquentes dans les calcaires, sont attribuées par la plupart des géologues à
la seule action météorique (plus puissante jadis que maintenant) des vents
et des pluies.
J'ai toujours soutenu au contraire que de vrais courants torrentiels ont été
la principale cause de ces accidents morphologiques [notamment à Mont-
pellier-le-Yieux ( Aveyron ) ; voir Bulletin de la Société géologique de France,
i(3 avril 188HJ. Cette opinion a été traitée de fantaisiste et de pur roman pur
ceux qui considéraient que, dès le milieu de l'ère tertiaire, le creusement
des canons des causses cévenols était assez avancé pour que la dolomie de
ces plateaux fût, dès lors et pour toujours, soustraite aux effets de l'affouil-
lement de l'eau torrentielle courante. Cette dernière façon de voir est aujour-
d'hui définitivement réfutée parles faits suivants, qui transforment en certi-
tude ma théorie d'il y a vingt ans.
1" Il est établi que le creusement des vallées acluclles n'est ni achevé, ni surtout aussi
ancien qu'on le prétendait. J'ai contribué à le démontrer ici même à maintes reprises
(voir Compte'; rendus, 27 janvier 1902, 19 juin igoô; 5 mars, i4 niai et 18 juin
1906, etc. ).
2° Les anciens lits de puissants courants tertiaires (même miocènes) ont été depuis
peu d'années retrouvés très liaul sur les surfaces des plateaux calcaiies, et précisément
aussi sur les causses Méjean et Noir (pour le Tarn, la Jonle, etc.) (voir Comptes
rendus A. F. A. S., Lyon, 1906, p. 1249)-
3" Toutes les villes de rochers et les lapiaz calcaires sans exception, aujourd'hui
liant perchés et desséchés au-dessus des vallées, possèdent ces gouffres ou abîmes pro-
fonds (jui ont capturé de très {orls, cowTAnli {vo'iv Comptes rendus, i5 décembre 1902).
J'ai fait cette constatation à travers toute l'Europe, jusqu'au Caucase occidental
{Comptes rendus, i4 décembre 1908) et à l'Andalousie (au Forçai de Abdalazis, prés
Antequera, en décembre 1906). L'ancienne et abondante circulation torrentielle y est
donc irréfutablement démontrée.
4° Au fond du grand canon du Verdon j'ai trouvé, en igoS, la preuve matérielle du
processus ^m}^\oyé par l'eau d'un torrent (actuel et très déchu) pour tarauder, dans
une marmite de géants, une roche pédonculaire toute pareille à celles des villes de
rocher». Les péreinptoires figures ci-conlre sont plus convaincantes que tout texte à ce
sujet. Il est certain, d'après cela, que l'a/zi/^/io/'e de iM(intpellier-le-Vieu\ et ses simi-
laires ont été détachées, mises en relief ( grâce à la fissuration préexistante) par la for-
mation tourbillonnaire si bien conunenlée par MM. J. Vallot et J. Brunhes : les parois
encadrantes sont les témoins d'une immense marmite crevée de toutes parts.
SÉANCE DU 22 JLhV 1908. l35l
5° De telles marniiies (sans pédoncule ceiilral), ébréchéesou déjà percées, abondent
aussi dans le Verdon, le Fier, la V'alserine, la Cézo, l'Ardèclie, etc. Les arcades ou ponts
naturels des villes de rochers ont la même orii;ine.
6° En Belgique, à la galerie des sources, près Chaleux (Furfooz), dans un bras sou-
terrain de la Lesse, MM. Rahir et Van den Broeck ont trouvé une roche pédonculaire
dans le lit du ruisseau qui parcourt la grotte : la corrosion chimique a achevé de rendre
le pied du champignon exlrèmement mince; mais, dans une caverne, la pluie et le
vent ne sauraient entrer en ligne de compte!
Fig. I. — Monlpellier-le-Vieu.x. L'ampliore (3o.>"' au-dessus de la Dourbie).
Kig. 2. — .Marmite à pédoncule dans le lit du Verdon (à l'étiage).
Fig. 3. — Table du Diable, au sommet des falaises île Saint-Mihiel (.Meuse).
Fig. !^. — Cité enchantée de Cuenca (Espagne), découverte en 1907, par M. Font y Sagne.
Par conséquent la croyance, absolument erronée, au rôle prédominant
des agents atmosphériques était due à l'inexactitude et à l'insuffisance des
observations comparées dans les phénomènes en question ; le rôle réel de
Vérosion torrentielle, autrefois bien plus puissante que maintenant, est irré-
futablement établi par les faits matériellement constatés, en tous pays,
parmi les lapiaz, chaos et cations calcaires.
ACADEMIE DES SCIENCES.
HYDROLOGIE. — La radioactivité des eaux d'Ax (Ariége) démontrée par
la photographie. Noto de M. F. Garrkjou, présenli'e par M. Ariii.
(iaulier.
En octobre i9o() j'ai entrepris à Ax (Ariège), sur les sources chaudes et
sulfurées de la station, une série d'expériences sur la radioactivité des eaux.
Les résultats obtenus, que je vais faire connaître, ont été le début d'une
série d'essais pratiqués sur de nombreuses sources et que je publierai pro-
chainement.
Mon dispositif est emprunté à la photographie.
En janvier 1904, M. Pellin, successeur de Dubosc, mil à ma disposition des tubes
en aluminium, de uS'" de longueur et de 28"'°> de diamètre, dont l'une des evtrémités
était hermétiquement close par un fond en aluminium; l'autre extrémité était simple-
ment bouchée au liège.
L'épaisseur du métal était de i""". Des lames de plaques Lumière (marque i), pré-
parées pour cette opération par le fabricant; quelques-unes étaient recouvertes par des
plaques de plomb portant des encoches diverses qui laissaient passer le jour.
Enveloppées dans du papier aiguille noir, les lames photographiques étaient intro-
duites dans les tubes qu'on bouchait ensuite avec le bouchon de liège.
Ainsi préparés, les tubes furent plongés dans l'eau des sources, se renouvelant sans
cesse, et y sont restés un quart d'heure.
Après ce la[is de temps, les Uibes étaient retirés et les lames photographiques por-
tées au développement.
^ oici les résultats :
1° Lame plongée dans l'eau Viguerie chaude à 78" : elle est devenue noire.
■2" Lame plongéedans l'eau Viguerie refroidie à 3o" : devenue noire.
3" Lame plongée dans le bain Pilhes à 38° : noire.
4° Lame surmontée de languettes de plomb, plongée dans le bain fort
à 44° '■ f'ilc est noire sur les points non recouverts par la languette de
plomb; elle est restée très peu colorée sur les points recouverts.
5° Lame plongée dans l'eau de Montmorency à 26", non sulfurée : elle
est à peine noircie.
Si l'on tire des positifs sur papier au moyen de ces lames développées,
on olilient, jiour les trois premières, des bandes blanches (correspondant au
noir de ces plaques); pour la quatrième, une alternance de blanc et de noir
(correspondant à la présence ou à l'absence de la languette de plomb); pour
la cin(|uième, enfin, une coloration noire (correspondant à l'absence d'opa-
cité de la plaque).
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l3)3
Il est donc permis de dire que les eau\ sulfurées possèdent une radioac-
tivité qui traverse l'aluminium, comme le font les rayons y» <^t q^^' influe
plus ou moins, suivant son abondance, sur la plaque photograpliique.
Ces expériences ont été le début d'une série d'autres qui m'ont fourni
quelquefois des résultats assez étranges cl qui, par suite, ne me permettent
pas de préciser encore une loi rendant ce procédé tout à lait pratique pour
l'appliquer au dosage de la radioactivité du bain. J'espère préciser bientôt
les conditions de ce dosage.
PHYSigiE nr gi.obi:. — /,« pluie el le régime des cours d'eau. Note
de M. l*Ari. Garricol-Lagrange, présentée par M. d'Arsonval.
Poursuivant depuis 23 ans l'étude climatologique du Limousin ('),
notamment au point de vue de la pluie, qui constitue un des traits les plus
caractéristiques du climat de celte province, j'ai eu surtout pour objectif
la détermination des conditions hydrologiques et l'utilisation agricole et
industrielle des eaux. .T'ai, à cet effet, entrepris l'étude du régime des cours
d'eau à Faide de longues séries de relevés de débits parallèles à des séries
pluviométrif[ues.
Grâce au concours du service des eaux de Limoges, j"ai pu réunir une
série de 10 années d'observations de débits journaliers, mesurés à un déver-
soir en mince paroi établi par M. Maître, directeur des travaux de la
ville, sur un ruisseau dont le bassin versant n'est que de 2000 heclaies,
qui estpourvu d'un pluviomètre à chacune de ses extrémités et qui comprend
le périmètre des sources captées el amenées à Limoges, après avoir été
mesurées à une chambre de jauge.
En calculant les moyennes mensuelles, Irimeslrielles et annuelles de ces débits el en
les comparant aux moyennes pluviométriques correspondantes, j'ai pu d'une part
déterminer avec précision les rapports entre les quantités d'eau tombées el les quan-
tités écoulées, et d'autre part établir des relations exactes entre les débits de deux
périodes consécutives, semaine, mois ou saison. Le débit Q, d'une période donnée est
lié à la pluie P, tombée en celte période el au débit Q„ de la période antérieure par
(') Pluies, rU'ières et sources {Comptes rendus des Congrès de l'Arbre el de
l'Eau), Limoges, 1907, imprimerie Ducourtieux.
•■'^54 ACADÉMIE DES SCIENCES,
une formule simple de la forme
Q, = aQ„+(? + -/Q„)P,.
Cette relation et celle que je suis arrivé à établir entre le volume des sources pro-
fondes et le dél)it du ruisseau prennent une grande importance lorsque la pluie ces-e
de tomber et <|ue la sécheresse se prolonge. Elles ne dépendent plus alors, en effet,
que de la réserve du sol, c'est-à-dire de la quantité d'eau qui doit s'écouler au ruis-
seau après la cessation des pluies.
C'est ainsi que, distinguant dans cette réserve deux parts, celle des
sources superficielles et celle des sources profondes, j'ai pu déterminer
pour chacune : i" la façon dont elle s'écoule; 2" la quantité totale d'eau qui
la compose; 3" la quantité utilisée en un temps donné après le commence-
ment de la sécheresse et la quantité restant à utiliser; 4° enfin le temps
total au bout duquel cette réserve sera complètement épuisée.
J'ai vérifié d'ailleurs les résultats obtenus par l'étude détaillée de la
sécheresse prolongée de l'été 1906.
Les longues séries de relevés de débits, exécutées systématiquement sur un cours
d'eau parallèlement avec des séries pluviomélriques en divers points de son bassin,
sont donc des plus utiles pour déterminer par des moyennes de longue et de courte
durée les lois liydrologiques de ce bassin, et, lorsque le volume des sources profondes
est mesuré en même temps que le débit du ruisseau, elles fournissent des données
précieuses sur le régime en temps de sécheresse, ce qui est de beaucoup le point le
plus intéressant.
A défaut de débits directement mesurés, il est une donnée qu'on peut utiliser: c'est
la cote soigneusement et facilement observée à de nombreuses échelles hydromé-
tri(|ues. Le débit est lié en effet à cette cote par une formule simple qui, appliquée
aux observations journalières, fournit précisément les séries désirées.
Il semble donc qu'en donnant plus de précision à ces observations hvdro-
métriques, en les étendant à tous nos cours d'eau, en divers points de leur
parcours et notamment au voisinage de leur confluent, on pénétrerait dans
le détail des lois hydrologiques et l'on comparerait utilement, au |>oint de
vue du régime des eaux, les diverses vallées suivant leur orientation, leur
pente, la nature de leur sol et de leur sous-sol.
.1 ai déjà entrepris à ce point de vue l'étude de vallées voisines, de consti-
tution au premier abord identique et soumises au même régime pluviomé-
trique, mais qui présentent de très notaljles diiïérences dans le régime de
leurs eaux.
Ces différences, qui paraissent tenir en bien des cas moins à la consti-
SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l355 ,
tution géologique du sous-sol qu'à la couverture et à certaines particularités
de la surface, telles que la présence de marais ou d'étangs, demandent à
être étudiées scientifiqucmenl, et j'ai dressé un programme de travaux et
d'expériences que je soumettrai au deuxième Congrès de l'Arbre et de
l'Eau, à Guéret, en juillet prochain. J'espère arriver ainsi à préciser le rôle
et l'importance hydrologique de l'armature et des accidents de la surface
du sol, à déterminer les conditions de régularisation des cours d'eau et à
élucider certains points encore douteux dans les questions à l'ordre du jour
du reboisement des terrains incultes et de la lutte contre les inondations.
PHYSIQUE DU GLOBE. — V ablcuion de la mer de glace de Chamonix pendant
i5 ans et pendant 5o ans. Note de M. J. Vai.lot, présentée par M. le
Prince Roland Bonaparte.
Les variations de longueur des glaciers actuels ont été mesurées de tous
côtés et leur intensité est aujourd'hui bien connue, tandis qu'on n'a que
bien peu de données sur leur ablation, c'est-à-dire sur les variations de leur
niveau. Cela vient de ce qu'il est infiniment plus simple de mesurer une
longueur que d'exécuter un nivellement complet.
Les altitudes isolées de la surface laissées par divers savants ne donnent
guère de documents utilisables, à cause des changements considérables dans
la forme de la surface qui se produisent au cours des oscillations. Le nivelle-
ment complet d'un profd en travers, renouvelé au même point à diverses
époques, donne seul des résultats certains.
Les séries de nivellements que j'ai renouvelés à la mer de glace de Cha-
monix, depuis 1891 jusqu'en 1907, fournissent sous ce rapport des chiffres
exacts qui s'étendent sur une période suffisante pour qu'on puisse en tirer
des conclusions, car l'ablation qu'ils mesurent atteint le quart de l'ablation
totale depuis le maximum d'extension des glaciers dans les temps mo-
dernes.
Après le grand maximum de 182G, le glacier a de nouveau rempli ses
moraines vers i85o. Celles-ci se sont conservées intactes et m'ont .servi à
reconstituer les profils en travers approximatifs de celte époque, tant par
analogie avec les profils actuels que d'après les informations recueillies sur
place en interrogeant des témoins oculaires du maximum de i85o.
Le Tableau suivant donne l'ablation, en mètres, de quatre profils
C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N« 25.) ' 78
l35() ACADÉMIE DES SCIENCES.
en i3 à i5 ans d'une part, et en 5^ ans d'autre part, depuis le grand
maximum.
Ablation
moyenne approximative
exacte. en b-j ans. Rapport.
Echelets, aliiiiide igao™ ( r5 ans) ii,o 54 0,20
Monlanveri, altitude 1843™ (i4 ans). . i3,4 55 0,24
Mauvais-Pas, altitude 1705"' (i3 ans). 19,8 49 o,4o
Chapeau, altitude i55o™ ( i3 ans) ... . 29,5 "4 o,4o
La première colonne donne l'ablation que j'^ii jiu mesurer exactement. La deuxième
donne l'ablation totale, qui a été vue par des personnes vivant encore. On peut se
rendre compte, par les rapports, que j'ai pu mesurer, selon les altitudes, le quart ou
même presque la moitié du phénomène total, ce qui donne une certaine valeur aux
chiffres obtenus.
L'ablation moyenne augmente en raison inverse de l'altitude, comme je l'avais
montré antérieurement.
La partie plane du glacier, entre les Echelets et le Montanvert, est la plus intéres-
sante, car le glacier y circule à l'état de fleuve tranquille.
L'ablation y a été de 50"" en 5o ans, sans que les météorologistes aient pu constater
un changement climatérique important. Avant cette période de diminution, le glacier
a dû rester fort longtemps dans des conditions d'équilibre relatif, pour qu'il ail pu
former les énormes moraines actuelles; je parle des moraines latérales, dont la forma-
tion est toujours très lente, tandis que tes moraines frontales peuvent se former avec
une grande rapidité, lorsque le glacier est considérable.
Les roches polies du pied de l'aiguille du Dru, 3755", et de la tète de Trélaporte,
a25o", montrent que, au maximum de l'époque glaciaire, le glacier s'élevait 4oo" plus
haut que les moraines actuelles; mais il est remarquable qu'il n'ait pas laissé de
moraines latérales supérieures, analogues à celles de nos jours. L'époque glaciaire ne
se présente donc pas comme la longue période d'équilibre qu'on se figure générale-
ment; il semble au contraire que le glacier a dû croître avec rapidité et décroître de
même, puisqu'il n'a pas eu le temps de laisser des dépôts importants sur les parois de
la vallée.
Quand on considère que la vie d'un liomme a suffi pour voir l'ablation
de jo" de glacier, c'est-à-dire de ^ de l'épaisseur totale de 4oo"' disparue
depuis l'époque glaciaire, on se demande si tout ce qui a été dit sur la
période glaciaire n'a pas été très considérablement exagéré.
SÉANCE DU 22 JLI.X 190M.
r357
MAGXÉTISME TERRESTKE. — Nouvelles délenninations magnétiques dans le
bassin occidental de la Méditerranée. iVote de M. Charles Xordmaxx,
présentée par M. Poincaré.
J'ai déterminé en septembre et octobre 1900, au cours d'une mission
dont le Bureau des Longitudes m'avait cliargé à cet effet, les valeurs abso-
lues des éléments magnétiques dans un certain nombre de stations d'Al-
gérie, de Tunisie et d'Itabe. Ces recherclies avaient le double but, d'une
part d'obtenir la connaissance exacte de la variation séculaire du magné-
tisme dans ces régions (par la comparaison de mes résultats avec ceux ob-
tenus par M. Moureaux en 1887 au cours de sa campagne magnétique bien
connue), d'autre part d'établir l'allure de la Cafte magnétique dans cer-
taines régions où n'avait pas opéré M. Moureaux.
Les valeurs brutes obtenues dans les principales stations étudiées sont
indiquées dans le Tableau suivant, où les beurês sont exprimées en temps
moyen de Paris :
Déclinafson occidentale f:r>iuposaDte borizonlale. Inclinaison.
Stations. Dates. Heure. Valeur. Heure. Valeur. Hei]re. Valeur.
Il m h m o , „ Il m h m h m h m o , „
Ain-Seffra 3o sept. iB.ijo à i6.53 i3.t8.56 17.3,1 à 18.10 0,36892 14.45 à i5. 55 49. i,4
Alger 27 sept. i5.55 16.10 12.27.24 17.10 17.45 o,254fio 14. iS i5.o^ 53. 16, 5
■Batiia i5 sept. 17.30 17.45 1t.12.57 " » » 14. 3o i5.3o 5i.i9,g
Béchar 2 oct. 8.35 8.55 i3.52.25 7.45 8.3o 0,27482 10. i5 11. o 48. 0,0
B'skra i4-i5 sept. 6.20 6.40 11 18. 56 6.45 7.45 0,26457 17.45 18.45 50.28,9
Bizerte i4 oct. 14. 3o 14. 5o 10.9.44 i5.o i5.45 o, 25565 12, 3o i3.i5 52.56,5
Bougie. 24 sept. 14.10 14. 3o 11.38.7 » » » 16.0 17.0 53.4,4
Bouzaréah.. 26 sept. 8.i5 8.3o 12. 20. «6 7.13 8.0 0,35417 11. i5 12.0 53.i5,t
Carthage i5 oct. 8.40 8.55 9.53.41 7.45 8.3o o,258i6 10.0 10.40 52.i5,4
Constantine 10 oct. 14.45 i5.o 11. 8.5i iS.io i5.4o 0,25790 12. 55 i3.46 52. 18, 5
DjidjelU 24 sept. 7.30 8.0 ii.35.4i 6.40 7.20 o,256o5 » » »
Fig"-^S 3-4 oct. 7.15 7.30 13.24.32 9.10 10. 0 0,37147 i> « »
Guelma 11 ocl. » » » 9.i5 10. o 0,35917 " " "
Médéah S cet. 9.35 9.40 12.28.57 "'^ «i.5o 0,25609 10. l5 11. o 53.43,9
Naples 19-20 oct. 14.20 14. 5o 8.47. 9 10. n 10.40 0.34267 12. 55 i3.25 56.23,4
Oi'an 6 oct. io.â5 10.40 13.44.19 S.i5 9.0 0,23768 11.0 11.45 52.4i,3
Orléansville 28 sept. i5.55 16. i5 i3. i.3 iJ.So i5.io 0,35482 17,15 18.0 53.5,5
Pliilippeville 22 sept. i5.i5 t5.4o 11. 9.29 14. i5 14. 5o 0,25705 17.0 rS.o 52.43,3
Ro'"e 34 oct. 10. o à 10.25 9.34.30 16.0 à i6.5o 0, 23535 11. 0 àii.3o 57.37,6
On a indiqué en italiques les stations où n'avait pas opéré M. Moureaux.
On a construit au moyen des nombres obtenus, ramenés suivant le procédé
habituel à igo6,o, des Cartes magnétiques des régions considérées, qui
l358 ACADÉMIE DES SCIENCES.
-vont être publiées et qui mettent en évidence un certain nombre de faits
nouveaux, notamment les suivants :
i" Outre les particularités déjà signalées par M. Moureaux et que mes ob-
servations confirment, celles-ci manifestent l'existence d'une anomalie parti-
culière, dans la région côtiére de la Kabylie, anomalie dont l'effet est d'incurver
fortement vers l'Ouest, à leur entrée en Algérie, les isogones voisines de i i "So'.
2° Des observations de l' Extrême-Sud oranais il ressort, en outre, que les
isogones de i3° et de if\° ne se poursuivent pas dans le nord du Sahara suivant
la direction qu'elles ont à leur entrée en Algérie, mais qu' elles s'y incurvent déjà
notablement vers l'Est ; c'est-à-dire qu'elles commencent à participer, pour des
latitudes notablement plus élevées qu'on ne le pensait jusqu'ici, au mouvement
général qui entraîne vers le Sud-Est africain toutes les isogones de nos régions.
> La variation séculaire totale de ïSS^.n à 1906,0, dans les régions étu-
diées, a été en moyenne de — 1 " 28' pour la déclinaison, de -\- o,oo3G pour la
composante horizontale et de — ^l' pour l'inclinaison. En ce qui concerne la
déclinaison, la i^ariation séculaire dans cette période parait être une fonction
très nette de la longitude en Algérie et Tunisie, et elle croit régulièrement depuis
Oran (où elle est de — i°23') jusqu'à Bizerte (où elle est de — i°3o').
4" Ces résultats conduisent à apporter, aux éphémérides magnétiques pour
l'Algérie et la Tunisie publiées dans /'Annuaire du Bureau des Longitudes
de 1 906, les corrections moyennes suivantes : pour la déclinaison, — 8'; pour la
comnosante horizontale. — 0,0011; pour l'inclinaison, — i3'.
Toutes les facilités nécessaires m'ont été obligeamment fournies au cours
de cette mission par les autorités militaires d'Algérie et de Tunisie, et en
particulier, durant mon séjour dans l'Extrême-Sud oranais, par M. le
général Lyautey, à qui je désire exprimer ici ma bien vive gratitude.
M. tiÉGou adresse une Note intitulée : Ètwles sur l'association en série et en
parallèle des détecteurs éleclroly tiques.
(Renvoi à l'examen de M. Lippmann.)
A 4 lieures et demie, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 5 heures un quart.
G. D.
On souscrit à Paris, chez G.lUTHlER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n° 55.
is i835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièreraoïu le Dimanche. Ils formant, à la Qn de l'année, deux volumes in-4°. Deux
l'une parordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
du !"■ Janvier.
Prix de l'abonnement :
Paris : 30 fr. — Départements; 40 fr. — Union postale: 44 fr.
On souscrit dans les départements,
I ,
chez Messieurs :
Ferra n frères.
Cbaix.
Jourdan,
.' Ruff.
Courtin-Hecquet.
( Germain et Grassin.
( Siraudeau.
; Jérôme.
t. ..... . Marion.
!Ferel.
Laurens.
, Muller (G.)
Kenaud.
Derrten.
\ F. Kobert.
1 Le Borgne.
' Uzel frères.
Jouan.
ry Dardel et Bouvier.
1 Henrv.
( Marguerie.
it-Ferr.
I Delaunay.
Bouy.
Greffier.
Ratel.
Rey.
I Lauverjat.
' Degez.
, Drevel.
Gratier et C".
elle Foucher.
\ Bourdignon.
) Dombre.
I Tallandier.
' G i a rd .
Lorien t .
Lyon.
chez Messieurs :
i Banmal.
I M»» Texier.
Ciimia et M.isson.
\ Georg.
' Phily.
Maloine.
Vitte.
Marseille Bual.
\ Valal.
M-UpelUer | Coulet et fils.
Moulins .... Martial Place.
!Buvignier.
Grosjean-Maupin.
Wagner et Lambert.
Dugas.
Veloppé.
l Barma.
I Appy.
Nîmes Debroas-Duplan.
Orléans Loddé.
Nantes .
Nice
Poitiers.
Blancluer.
Lévrier.
Bennes Plihon et Hûmin;iis .
rSochefort Girard { M"" ).
Rouen | Langlois.
j Lestringant.
S'-É tienne Chevalier.
Figard.
Allé.
Toulon .
Toulouse .
^ Giniet.
I Privât.
iBoisselier.
Péricat.
Bousrez.
Valenciennes
\ Giard.
/ Lemaitre.
On souscrit à l'étranger.
Amsterdam ,
chez Messieurs :
j Feikema Caarel-
/ sen et C".
Atkènes Beck.
Uarcelone Verdaguer.
!Asher et C'°.
Krîedlander et fils.
Kuhl.
Mayer et Miiller.
Berne Francke.
Bologne Zanichelli.
iLamertin.
Mayolez et Audiarte.
Lebègue et C'°.
, Sotchek et C".
Bucarest j Alcalay.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C".
Cliristiania Cammcrnieyer.
Constantinople . . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Gênes Beuf.
i Eggimann.
Genève ) Georg.
' Burckhardf.
La Haye Belinfante frères.
iPayot et C".
Rouge.
Sack.
Barth.
Brockhaus.
Leipzig { Lorentz.
i Twietmeyer.
' Voss.
, Desoer.
^'■«^e ' Gnusé.
Londres . . .
Madrid.
Milan .
/Oui
) Mac
Chez Messieurs :
lau.
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' Nuit.
Luxembourg ... . V. Buck.
Ruiz et C».
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\ F. Fé.
!Bocca frères.
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Moscou Tastevin.
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'^■«/''^^ I Pellerano.
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( Lemcke et Buechoer
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Oxford Parker et G'".
Païenne Reber.
Porto Magalhaea et Mouiz.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
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Rotterdam Kramcrs et fils.
Stockholm NordisUa Boghandel
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S'-Pétersbourg . . j wolff.
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Varsovie Gebethner et VVolff.
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25 fr.
ÎLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-d'; i853. Prix 25 fr.
ïomes32à61. —( i" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4'>; 1870. Prix i^y-
Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier i866 à 3i Décembre 1S80. ) Volume in-4'': 1889. Prix ^a |,r-
Tomes 92 à 121. — d" Janvier 1881 à 3[ Décembre iSi'j.) Volume u\-i°: 1900. Pn
»PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES:
[. - Mémo.re surquelques points de la Physiologiedes Algues, par MM. A. ÙEBBEset A.-J.-J Sol.er. - Mcmoiresur le Calcul des Perturbations qu éprouvent
tes, par ^ "."."«. - m/^^;..» =..- i. Po — ,:?c „f =,.,. i» .ai» ri„ ,:„,- nanmatiaue (tans les ohénoménes digestifs, particulièrement dans la dlgestlon_cle^,
grasses.
1. — Mé
îoncours
ntaircs,
des rapp
1 même Librairie les Mémoires de l'Académie des Soienoes, et les Mémoires préseatés par divers Savants à l'Académie des Sciences.
N° 25.
TAIU.K l)l*:S ARTICLES (Séance du 22 Juin IHiia.)
A1E\I()I11ES ET COMMUI\ICATI01\S
DES MKMItllKS RI UKS CORHESPONDANTS DR L'ACADÉMIE.
M. Marcel Deprez. — Etude des phéno-
mènes que présentent les ailes concaves
Pages.
Pages.
dans le planenient stationnaire et dans le
vol plané des oiseaux 1299
ELECTIOIVS.
M. Gaillot est élu Correspondant dans la | de M. Trépied..
Section d'Astronomie, en remplacement I
PRÉSENTATIONS.
l3o2
Liste de candidats présentée à M. le .Mi-
nistre de l'Instruction publique pour le
poste vacant au Bureau des Longitudes
par le décès de M. Lœny : 1" M. li. liait -
laucl, 2° M. Andoyer i3o2
Liste de candidats présentée à M. le Mi-
nistre de l'Instruction publique pour le
poste vacant au liureau des Longitudes
par le décès de AL J. Janssen : 1° M. Des-
Inndres. 1' M. A/aiirice Hamv i3o3
coi5isi<:si»OAii>A.\<;i:.
L'ACADE.MIE ROYALE DES SCIENCES DE LlS-
BOXXK adresse à l'Académie l'expression
de ses sentiments de profonde sympathie
à l'occasion de la niorl de M. A. de Lap-
parent
-M. le. Seouétaire pehpeil'EL signale divers
Ouvrages de MM. Icilio Giiareschi. J. De-
niker, Stanislas .Meunier, P. Garrigott-
Lagrange, E.-A. Martel
M. Emile Bouel. — Sur l'analyse des
courbes polymorphiques
M. CiEojîges Meslin. — Sur l'orientation
d'un ellipsoïde anisotiope dans un cliaujp
uniforme
M. .Ii;an Becqikhei.. — Sur la nalure des
charges d'électricité positive et sur Icxis-
leiice des électrons positifs
JMM. Georges et Gustavi: Laudet, — Lnre-
gistrement photographique de vibrations
sonores
M. ii. GuiLLE.MiNor. — lielation entre les
edets biochimiques des radiations et la
quantité absorbée (dosage fluorosco-
pi'in«) ,
M. M. Léo Vignon et Évieux. — Chaleur de
neutralisation de l'acide acéli([ue et de
l'acide benzoïque par l'anilinç en iiiilien
benzénique
.M. I£d. Ukfacqz. — Sur une nouvelle mé-
thode de séparation de la silice et de
l'anhydride tungstique
M. A. Lauiiet. — Sur un nouveau prin-
cipe d'automaticilé dans la rarburation..
.M. 11. DuvAL. — Constitution de queli|ues
dérives du diphéujimélhane et pri'-para-
tion de quelques composés orthodianiinés
de la même série
M.M. li.-E. Blaise et I. IIkrm.in. — Sur les
ictones-alcools-ji, ïa-dialcoylées. Trans-
position par déshydratation
.M. Adolphe Javal. — Étude de la nm-
centration moléculaire des liquides de
i3o3
i3o3
) 00-(
i3oï
i3o8
i3ii
1 3i6
l3nf
l32 1
102}
i326
l'organisme à I élat pathologique
AL Ph. BAiiitiER. — Sur un caractère chi-
mique difl'érentiel des ortlioses et des mi-
croclincs
M. H. CoLTŒiiK. — Sur le Synalplieion
Giardi, n. gén., n. sp., Enloniscien para-
site d'une Synalphée
M.M. RÉMY Peiuueh et Henri Fischer. —
Anatomie et histologie comparées des
glandes de Bluchmann chez les Tecti-
branches
M. KoLMAXN. — lièactions chromatiques et
classillcation tles granulations leucocy-
taires des Invertébrés
.M. Gabriel .\kthaud. — L'élasticité vas-
cnlairs et ses variations
M. Paul Salmon. — Le dérivé acétylé de
l'atoxyl dans la maladie du sommeil
M. Louis Gentil. — Sur la constitution
géologique du massif des Béni Snassen
(Maroc)
M. TaouLET. — Origine éolienne des miné-
raux lins contenus dans les fonds marins.
.M. JoUBiN. — Deux nouvelles feuilles de la
Carte de Zoologie industrielle des eûtes
de France
M. E.-.K. M.MiTLL. — Sur l'origine torren-
tielle des roches ruinif.irmes calcaires
.M. F. GAKniGoL. — La radi. ■activité des
eaux d'.\x (.\riège) démontrée par la
photographie
AL Paul Gauiiigou-L.ighange. — La pluie
et le régime des cours d'eau
M. .1. \allot. — L'ablation de la mer de
glace de Chamonix pendant i5 ans et
pendant-.io ans
M. Charles Nord.maxx. — Nouvelles déter-
minations magnétiques dans le bassin
occidental de la Méditerranée
M. JÉGûu adresse une Note intitulée :
« Etudes sur l'association en série et en
parallèle des détecteurs électrolytiques ».
i328
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1357
1359
i36o
PAHIS. — IMPKIMEHIE G AUT 11 1 E li - V 1 L L.\ B S ,
Quai des Grauds-.Vugu-tiiis, 5j.
Le Gérant : Gautbieb-Villars.
^^^ l-"> 1908
1908
PIVEI^IIFJV SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DR L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CXLVI.
N 26 (29 Juin 1908).
PAKIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE ^DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1908
RÈGLEMENT HELÀTIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES aS lUlN 1862 ET 1^ MAI 1870
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances
de l'Académie se composent des extiaits des travaux
de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à TAcadémie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 feuilles en moyenne.
•;(() numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". — Impression des travaux
de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca-
démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-
raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle
a été remise le jour même de la séance.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 3->. pages par année.
Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis-
cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca-
démie; cependant, si les Membres qui y ont pris
part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent
rédiger, séance tenante, des ^'otes sommaires, dont
ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-
mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les
Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a
tant que l'Académie l'aura décidé.
Les Notices ou Discours prononcés en séance p
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savan
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personn
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires soi
tenus de les réduire au nombre de pages requis. I
Membre qui fait la présentation est toujours nommi
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extn
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo
pour les articles ordinaires de la correspondance of
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem
à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan
le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis
temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans
Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a
Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus ne contiennent ni planchai
ni figures.
Dans le cas exceptionnel où des figures seraier
autorisées, l'espace occupé par ces figures compter
pour l'étendue réglementaire.
Le tirage à part des articles est aux frais des ai
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports <
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administra tiv
fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu
après l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pre
sent Rètrlement.
Les Savants étraagers à lAcademie qu. désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do 1(
déposer au Secrétariat au p!us taru le Samedi cui précède la séance, avaat 5°. Autrement la présentation sera remise à la aeance suivant*
m
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 29 JUIN 1908.
PRESIDENCE DE M. BOUCHARD.
MEMOIRES ET COMMCJrVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Secrétaire peiipktukl présente un Ouvrage de M. A. Lacroix
ayant pour titre : La Montagne Pelée après ses éruptions, avec observations
sur les éruptions du Vésuve en 79 et en icjoC), publié par l'Académie des
Sciences.
ASTRONOMIE. — Observation de l'éclipsé partielle de Soleil du 1^ juin U)o8
à l'Observatoire de Paris par divers observateurs. Note de M. lî. Iîaillaiid.
L'observation de l'éclipsé a été faite aux deux équatoriaux des tours de
l'Est et de l'Ouest, au grand équatorial coudé et à l'équatorial photogra-
phique. MM. Bigourdan et Schaumasse ont noté les heures du second con-
tact à l'équatoiial de l'Ouest et à son chercheur; M. Chatelu a observé les
deux contacts à l'équatorial de l'Est et M. Popofî le second à son cher-
cheur; M. Puiseux a aussi noté les instants des deux contacts.
Voici les résultats obtenus, très voisins des indications de la Connaissance
des Temps :
Iiistrurnents. Observateurs. Premier contact. Second contact.
h
bq. de 1 Ouest Bigourdan. 6.18. 55
Chercheur Schaumasse. ^ ^ 6.j8.55
Éq. de riîsi Chalelu. 5.23'°a3 6.19.7
Chercheur: Popofî'. 6. 18. Sa
Grand coudé Puiseux. 5.23.28 6.18.57
C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI. N" 26.) I79
l36o ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'équatorial de l'Ouest avait été diaphragmé par le diaphragme en spi-
rale proposé pour le passage de Mercure; Téquatorial de l'Est avait été
diaphragiué à l'i*^'",."), son chercheur à G'"', 5 ; le grand coudé Tavail été
à 2 '('"' par un diaphragme circulaire.
M. Puiseux signale que le bord du Soleil était excessivement agité au
niotnenl du premier contact et que ce contact a été sans doute observé par
lui 7 à 8 secondes trop tard. Les ondulations du bord, amples et rapides,
avec production de fdauients lumineux, avaient une direction parfaitement
déterminée, la mèuie en deux points dianii'tialement opposés de Timage.
Il a noté que la frange jaune, due à l'emploi d'un objectif photographique
acliromatisé pour la raie G, était constamment plus large sur la partie
échancrée du bord du Soleil que sur la j)artic libre. Plusieurs clichés ont
été pris, entre les deux contacts, sans interposition de verres colorés. Un
examen minutieux montrera si ces clichés révèlent une dilTérence analogue.
Outre l'observation des instants des contacts, M. Bigourdan a pris des
mesures de la longueur de la corde commune aux deux disques; ces me-
sures ont été assez difficiles, surtout vers le maximum de la corde qui a
atteint environ i3 minutes. M. Bigourdan a lu aussi les angles de position
correspondants.
M. Jules Baillaud a fait à l'équatorial photographicpie une vingtaine de
clichés, pendant toute la durée de l'éclipsé, sur des placjues avec réseau.
Tous les clichés seront mesurés et discutés et les instants des contacts
seront déduits de ces mesures, ainsi que des cordes mesurées par M. Bigour-
dan.
CHIMIE oiiGANlQUE. — Décomposition des alcools sous l'influence catalytique
de la braise. Note de M. Gkorgf.s Lemoine.
On sait, d'après les belles expériences de MM. Sabatier et Senderens,
que, sous l'influence catalyliquédu cuivre réduit, les alcools, vers 25o"-3oo",
se dédoublent par déshydrogénation {Comptes rendus, t. CXXXVI, igoJ,
p. 738, 921, 983). Par exemple, avec l'alcool éthylique, on a :
(i) (CH^-CH^OH) = HH-(CH'— COH) aldéhyde éthylique.
M. l'abbé Senderens a montré {Comptes rendus , 18 février 1907, p. 38 1)
que, avec le noir animal purifié par l'acide chlorhydrique, c'est surtout une
décomposition par déshydratation qui se produit; il a reconnu (|u'il en est de
SÉANCE DU 29 JUIN lv)<»H. l3fil
même avec les pliosphales, avec le phosphore rouge, avec la silice ou Falu-
imnc déshydratées par une calcination modérée (C«/n^/É':çrertf/M*-, 21 mai 1907
el 20 janvier 1908) : '
(21 (CH'— CH-.OH) = H-^0-|-(Cll-=CH^) étl.vlène.
En même temps, d'autres réactions, qu'on peut considérer comme secon-
daires, peuvent se produire.
L'aldéhyde éthylique provenant de la déshydratati.m peut se décomposer
eu uiélhaue et oxyde de carhone à volumes égaux :
Ci) (Cii^-coH) = cii--i-(:o.
L'alcool |)OUt se dédouhli-r en donnant des corps contenant f atonie de
carbone en moins, aldéhyde méthylique et méthane :
(GH'— CH^OII ) = CHH-H.Cr)lI aldéhyde méthylique.
D'autre part, le carbone, au lieu d'exercer simplement une influence
catalyti(|ue, peut intervenir activement :
(CH'— CH'.f)H)-|-C = CO -I- (GH^-CIF) éihane,
2(CH»— CiI-.()ll)-|-C = CO--|- '.{CH»— GH') éihane.
Avec les autres alcools, les réactions sont semblables en remplaçant CH'
par un autre radical aJcoolitjue.
En prenant comme catalyseur non plus du noir animal purifié par les
acides, mais de la braise de boulanger préalablement calcinée au rouge, la
décomposition cataly tique des alcools se lait en bonne pai-tie par déshydro-
génation. J'avais déjà, pour prendre date, indiqué cette observation au mo-
ment où \L Senderens a publié son travail sur l'action du noir animal
(L'omiilcs rendus, 18 lévrier 1907, p. 3)7). Voici l'ensemble des expériences
(pie j'ai faites depuis cette époque.
Mode d expérience . — La braise de boulanger (contenant 2 pour 100 de
cendres), après avoir été chautrée au rouge ( ' ), était introduite dans un tube
de verre de Bohême chauiré électriquement (ruban de ferro-nickel ayant
~ de millimètre d'épaisseur). On pouvait ainsi, en faisant varier la résistance,
atteindre et maintenir à volonté la température où la décomposition parais-
(') D'après des compal■aisoll^ failes en L-liaulliinl la braise au rount; sombre on au
rouge blanc, il ne seuible pas ((ue la lempéraliire de celle calcination préalable ail
grande influence sur laclivilé du calaUseur.
I 3t)2 ACADI'.MIK DKS SCIENCES.
sait suflisanle (de ()',5() à i',(' de j^az par lieure). < )ti i'iii|iliiyaiL ira Uieriuo-
niclre à mercure spécial de Baiidin allant à ^6o'\ placé au coulact de la braise.
La liMiipérature de la réaction est ainsi définie d'une manière 1res suflisante.
L'alcool arrivait par un tube capillaire comme dans les expériences de
MM. Sabatieret Senderens. Les vapeurs étaient condensées par un serpentin
maintenu vers — lo". Les gaz étaient recueillis sur l'eau.
Le liquide condensé contient de l'alcool inaltéré, mais il possède toujours
les propriétés fortement réductrices des aldéliNdes.
Les gaz étaient analysés en employant comme absorbants successifs : la
potasse, poui- l'acide carbonique, dont il n'y a que de [)elites (juantités;
l'acide pyrogallique, pour l'oxygène des petites (juantités d'air restant; le
brome, pour les hydrocarbures étliyléni(|ues; le chlorure cuivreux, pour
l'oxyde de carbone. L'hydrogène libre était dosé dans le résidu par l'oxyde
d'argent chauffé vers iio" dans la vapeur de toluène, suivant uçe méthode
duc à M. A. Colson (Comples rendiis,\. CXXX, i;)oo, p. Tio). 11 ne restait
plus alors que les hydrocarbures forméniques. On peut en rechercher la na-
ture par une analyse eudiométrique et par l'alcool employé, en quantité
connue, comme dissolvant. Dans aucun des gaz étudiés je n'ai rencontré
d'acétylène.
Les hydrocarbures forméniques peuvent, comme on l'a vu tout à l'heure,
avoir différentes origines, mais le but des expériences actuelles est surtout
de savoir si le dédoublement primordial de l'alcool se fait par déshydrogé-
nation (i) ou par déshydratation (2) : les déterminations les plus impor-
tantes sont donc celles de l'hydrogène par l'oxyde d'argent et des hydro-
carbures éthyléniques par le brome.
Les résultats des diverses absorptions successives sont ramenés par le
calcul au gaz primitif.
Alcool méthylique. — Expérience vers 44o"; à 35o° la réaction est insigni-
fiante. En l'absence de braise, à 440° on n'a pour ainsi dire pas de gaz.
I. Le liquide condensé réduit fortement l'azotate d'argent ammoniacal.
I^a réaction basée sur l'emploi de la dimétliylaniline (M. Trill.vt, Vomplcs
rendus, t. CWi, iBgS, p. 891) indique nettement l'aldéhyde métli}li((uc.
II. Les gaz dégagés contiennent une proportion d'hydrogène plus forte
(piavcc les autres alcools, et il n'y a presque pas d'éthylène :
Acide
Azote
pvro-
en
Clilorurc
0\\(\v
llytirocarburcs
l'cjlHSSC.
S;.l'li.|M,-.
réMillitnl .
lîromo.
cui\ ri*u\.
d"iu :;tMl.
Inrriiéniqiies.
4,8
I ,0
3,8
1,9
.4, 2
53,2
21,1
SÉANCE DU 21) .11 h\ 1908. l3G3
Une autre cv\|iorit'iice a doniio des lésullals semblables, el les iiydrocar-
biires forméniqiies y semblaient formés surtout de méthane d'après l'analyse
eudiométrique.
Alcool élhYlique ('). — Expériences entre 875° et 385".
I. Le li([uide condense réduit fortement l'azotate d'argent anmioniacal.
Dans l'une des expéiiences, une distillation fractionnée a donné pour tem-
pérature d'ébuUition de la première portion 2i°-22''; l'aldéhyde éthylique
bout à 21".
II. Dans les gaz dégagés, la proportion d'hydrogène a varié suivant les
expériences, mais elle est toujours inq)ortante :
Acide
\7,ule
llyclro-
pyro-
en
Chlorure
• Ivvile
carburcs
Potasse.
;;alliqiie.
résiillanl.
r.r.M
cuivreux.
d',ir;;eiil.
l'orméuiques.
A . . .
. . . 1,1
1 ,0
3,8
7
.3
7.'
42,3
37,4
B...
... 2,4
1 ,0
3,8
39.
5
12,2
17,7
23,4
( )n a déterminé l'absorption par l'alcool absolu au moyen d'une pipette
Salet, sur le gaz ayant subi successivement l'action de la potasse, de l'acide
pyrogallique, du brome et du chlorure cuivreux, c'est-à-dire ne contenant
plus que l'hydrogène, l'azote et les hydrocarbures forméniques.
Gaz A. — 17'™', o avec 19'"'', 7 d'alcool ont laissé i4""",5 de gaz.
Gaz B. — 17""°, 7 avec 17""', 2 d'alcool ont laissé i4"°',5 de gaz.
Ces expériences, sans être pleinement satisfaisantes, indiquent, tous cal-
culs faits, une forte proportion de métliane CH' dans les hydrocarbures
forméniques (coefficient d'absorption o, > jiour CH'' : Thydrogène et l'azote
sont considérés comme insolubles).
Alcool propyliqiie rto/-//if// (bouillant à <)7" ). — Expérience vers 38o".
I. Le liquide condensé réduit fortement l'azotate d'argent ammoniacal.
Il recolore la fuchsine décolorée par l'acide sulfureux.
(') M. Elirenfeld {Journal fiir praktische Cheniie, t. LXVll, igoS, p. ^9) a déjà
examiné l'action du charbon de bois {atisi;eyli'tlUe Ifolzkohle) sur les vapeurs d'alcool
élhylique à une tempéralure inférieure au rouge sombre, mais sans définir aulremenl
celle température qui probai)lemenl était plus élevée dans ses expériences que dans
les miennes. La moyenne des trois analyses lui a donné :
Acide
Oxyde
carbonique.
Elliyléne.
de cacbone.
Hydrogène.
Elhaiie.
4,9
5,8
l4,2
46,0
■28,9
l364 ACADÉMIE DES SCIENCES.
II. Dans le g'az dégagé, l'hydrogène domine nettement :
Acide Azole
|)Vni- en \i-i(lc C.lilnnnc Oxyde Hydioi arbores
Pc)lii>»c. ^allique. résiillaïU. sulfiiriciUL-. liroiiie. ouivrouN. <rari:enl. t'iiriiiéni(|ues.
2,3 1,8 6,8 4,0 i6,o 12,6 34.0 22,5
20,0
DitVcrenlcs analyses des liydrocarhuii's t'i)i'Miéni(|UPS \ niili(|iii'nt une
proportion iniporlante d'élliane.
Alcool isopropylique {homWï^ni à 83"). — Expérience vers 380°.
La réaction est très diftércnte de celle de l'alcool propylique normal, car
le gaz dégagé ne contient que 5 pour loo d'hydrogène et au contraire il y a
71 pour 100 d'hydrocarbures éthylénicjues :
Vcide Azote Chloiiire (Ixyde llydrocarliurcs
l'iilasse. |iyr(i^alli(|iic. en résulUinl. lirnnie. cuivreux. dallent. forriiéniques.
1,3 zéiu zéro 71,4 4.4 5,4 17,5
L'absorption par le brome est d'une lenteur extrême : il a fallu le renou-
veler plus de 20 fois pour (ju'elie soit complète. ( )u peut en conclure que la
plus grande partie des hydrocarbures éthyléniques est à l'étal de triméthy-
lène, donné par la réaction
GH'- CH.OH — CH'=H^0-|-(CH2)».
Ce triméthylène est mêlé à du propylène, car le permanganate de potasse
à froid absorbe de i.j à 20 pour lot) du gaz et l'acide sulfurique concentré,
des quantités analogues.
Alcool isobulylique (alcool primaire non normal, bouillant vers iio", au
lieu de 108",") indi(|ué pour un produit tout à fait pur). — Expérience
vers 35o°.
I. Le liquide condensé réduit fortement l'azotale d'argent ammoniacal
Avec un appareil à distillation fractionnée, il commence à distiller à Go"; la
température admise pour l'aldéhyde butylique est (Si°. Le produit de
celte distillation forme, avec le bisulfite de soude, une combinaison cris-
talline.
II. Dans le gaz dégagé, i"h>drogène domine luuL à l'ait sur les h\dro-
carbures éthyléni(|ues, mais il y a une forte proportion d'hydrocarbures
forméniques, ce (pii se conçoit, car, à mesure (ju'on remonte dans la série
des homologues, les aldéhydes |deviennenl plus farilemenl déeompo-
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. 1 365
sables :
Atiilr Vziile (,hl(irure Oxyde Hydrocarbures
l'otiisSL'. pyriiHallii|nc. eu ré<;ullant. Urome ( ' ). riuvreiix. d'aryi'nl. Idrinriiiquos.
zéro zro zéro 8,8 19,8 26,5 44.9
Les livdrocarbures forméniques paraissent surtout formés de propane,
d'après l'équalion Ci).
Alcool a/nY/ic/iic {houiWanl à l'd-i" : on admet pour l'alcool primaire nor-
mal pur 137"). — Expérience vers 43o".
Ici encore, riiydrogcne domine : il y a très peu d'hydrocarbures élhylé-
niques, ce (pii est [)iol)aljlement corrélatif de la facile décomposition de
l'aldéhyde : d'ailleurs Famylène doit se condenser en grande partie.
Acide A/.ole Chlorure Oxyde Hydrocarltures
Potasse. |iyro^allli|ne. en résultant. Brome. cuivreux. d'argent. forméniques.
2,0 zéro zéro 3,0 7,6 44,0 43,4
Comparaison de dheis charbons. — De ces expériences faites avec de la
braise de boulanger, je rapproche la suivante faite avec du charbon de bois
de bourdaine, que je dois à l'obligeance de M. Vieille. En employant l'alcool
éthylique, il faut une température un peu plus élevée, 4^5" environ, mais
les résultats sont analogues :
Acide Azote Chlorure Oxyde Hydrocarbures
Potas.«e. pyrogallique. correspondant. ISio cuivreux. d'argent. rorn>éiiiques.
4,4 0,9 3,4 27,2 16,5 24,1 24,5
Les hydrocarbures forménitjues contiennent surtout du méthane ( à la
fois d'après une expérience d'absorption par l'alcool et d'après une analyse
eudiomélrique^.
Avec le charbon de sucre, il faut une température plus élevée qu'avec la
braise, environ l\l\o°, mais les résultats sont encore analogues, comme le
montre l'analyse suivante que M. l'abbé Senderens a bien voulu me com-
muui(|uer :
Oxyde Hydrocarbure
Acide de forménique
carbonique. lithyléne. carbone. Hydrogène. (élhane).
4 4,8 38,4 28,5 34,0
(' ) Sur celte quantité totale d'hydrocarbures forméniques, il y a 6,0 absorbable par
l'acide sulfurique concentré; d'autre part, un mélange de 2 volumes d'acide sulfurique
et I volume d'eau absorbe 2,9 pour 100 (isobul}'iéne).
l366 ACADÉMIE DES SCIENCES,
Avec le graphite, d'après M. Ipalief {Bulletin de la Société chimique.
t. XXKII, \{)ol\, p. ^1^)5 il " "v a aucune action catal vlitpie.
Abaissement de la température de décDinpi^silion du au catalyseur. — On
peut, d'après les données précédentes, essayer de coni[)arer les températures
de décomposition des alcools, suivant qu'elle s'accomplit sous l'intluence de
la chaleur seule ou en présence de la braise (en prenant pour cette dernière
température celle qui, dans mes expériences, correspond à un dégagement
d'environ o', So par heure; en augmentant la température, on a un déga-
gement plus rapide) :
Alcools
Chaleur seule . .
propyliqiif jso- iso-
mélhyliquc. ùlhylique. muriKil. piopylii|ue. butyliqup.
( 900" > 5oo° > ôoo" > 400" rien à 43o°
( (Ipalief) (Berlhelol) (Seiulerens) (Semlereiis)
Avec braise 440° 3;5''-385'' SSo" SSo" 35o"
Cliarbon de sucre . n 44o°-4''0" » » »
On peut remarquer que l'alcool méthylique qui, parmi tous les alcools,
se décompose le plus difficilement sons l'influence de la chaleur seule, est
aussi celui (jui exige une températuie plus élevée pour se dédoubler sous
l'influence du catalyseur.
Résumé. — L'ensemble de ces ex[)érieu('('s montre que, par l'action de
présence de la braise, la décomposition des alcools en vapeurs se fait pour
une proportion importante, j^ar déshydrogénatinn, au lieu de se faire presque
exclusivement par d(''shydratation, comme avec le noir animal purifié : il n'y
a d'exception que pour l'alcool isopropylique, cpii se distingue sous ce rapport
de l'alcool propylique normal.
Cette différence avec ce (jui se passe pour le noir animal montre bien
l'extrême mobilité des édifices moléculaires formés par les corps organiques :
des influences très minimes peuvent déterminer des transformations diflé-
rentes, et elles peuvent même se produire simidtanément en différentes
proportions.
Les faits observés vérifient d'ailleurs cette loi générale que le rôle des
catalyseurs est surtout (Yahaisser la température des transformations c/ii-
nuqucs : c'est à celte conclusion (pia valent déjà conduit autrefois mes re-
cherclii's siii' la décomposition de l'acide iodli\(lil(pie.
SÉANCE DU 29 .IllX 1908. l3i'7
MliNÉRALOGIE. — Sur une nouvelle espèce minérale et sur les minéraux
qu'elle accompagne dans les gisements lourmalini/éres de Madagascar.
Note de M. A. Lacroix.
Depuis l'époque déjà lointaine à laquelle, pour la première fois, j'ai
appelé l'attention ( ' ) sur l'existence de la tourmaline lithique au mont Bity,
d'après des échantillons donnés au Muséum par notre confrère M. A. Gran-
didier et par M. Yilliaume, d'activés prospections, couronnées de succès,
ont été faites dans ce massif montagneux, ainsi que dans diverses parties
des provinces de Vakinankaratra (^), d'Ambositra et de Fianarantsoa.
On peut dès à présent considérer cette portion de la Grande Ile comme
renfermant quelques-uns des plus remarquables gisements connus des mi-
néraux des druses de pegmatites. Plusieurs d'entre eux, d'ailleurs, n'ont
pas un intérêt exclusivement scientifique et sont exploités pour les pierres
précieuses ( tourmaline, béryl, etc.).
Grâce à l'obligeance et à la générosité de diverses personnes et en parti-
culier de MM. Baret, Furst et Mouneyres, la collection minéralogique du
Muséum possède une grande quantité d'écliantillons (accompagnés de ren-
seignements) provenant de ces gisements intéressants. Je me propose de
décrire ici une espèce minérale nouvelle que j'y ai rencontrée, et de fournir
quelques notions sommaires sur les principaux minéraux qui l'accompagnent,
renvoyant pour plus de détails à un Mémoire qui va paraître prochainement
dans le Bulletin de la Société française de Minéralogie.
Le gisement où a été rencontré ce minéral est Maharitra, situé dans la
vallée de la Sahatany (affluent de gauche de la Manandona), qui longe le
pied occidental du mont liity. La région est constituée par une alternance
de calcaires marmoréens, de schistes micacés et de quartzites d'âge indéter-
miné, au milieu desquels se trouvent de nombreux filons de pegmatite et de
quartz, offrant l'orientation générale, Nord-Sud, de la série sédimentaire
métamorphisée ; à leur contact, les calcaires se chargent de trémolite, de
(') Jiult. Muséum d'Histoire naturelle, t. V, 1XS9, p. 3i8. C'esl probableiiienl de
la même région que proviennent les cristaux qi"^ J'"' décrits en 1898 (Minéralogie
France et Colonies, l. 1, p. io4) comme provenant de Madagascar, mais sans indi-
cation plus précise de gisement.
(-) Les gisements reconnus se rencontrent dans un rayon d'environ âo'^™ à parlir
d'Anlsirabé, localité au sud de laquelle se trouve le mont Bity.
C. R., ir|08, 1" Semestre (T. CXLVI. N° 86.) ' "O
l368 ACADÉMIE UES SCIENCES.
diopside, etc. D'après les reiiseignemenls que m'a coiiiiiiuiiiqués M. ïirlet,
ces filons de pegmatites peuvent atteindre 3o'" d'épaisseur ; ils sont con-
stitués par des roches à grands éléments de quartz (quelquefois d'un beau
rose), de microcline [souvent vert (amazonite)], d'albite, de tourmaline
lithique de couleur généralement foncée, de lépidolite (lames violacées,
atteignant ij*^™ de diamètre), avec de nombreux minéraux accessoires:
béryl (') (gros prismes blancs, verts ou bleus, pierreux, mais présentant
souvent des parties transparentes qui peuvent être taillées), grenats (gros-
sulaire jaune orangé, de la variété essonite, localement transparent;
almandin), apatite, etc. Tous les gisements similaires de Madagascar se
trouvent dans les mêmes conditions géologiques et renferment plus ou
moins les mêmes minéraux. Je citerai seulement l'un d'eux, celui d'Anton-
drokomby, situé sur la rive gauclie de la Manandona, au sud du mont
Bity, parce qu'il fournit en outre un minéral qui n'a pas été trouvé encore
à Mabaritra, le tripbane, en gros cristaux limpides, soit incolores, soit vio-
lets (Ivunzite) (-).
La caractéristique de ces pegmatites consiste dans l'abondance de grandes
cavités géodiques, tapissées par des cristaux des minéraux constitutifs de la
rocbe et en particulier de feldspaths, de quartz enfumé et de tourmaline
lithique, (pii est l'objet principal des recherches pratiques.
Ces cristaux de toUI-maline ont souvent plusieurs centimètres de longueur et peuvent
atteindre d'énormes dimensions, tel l'un d'eux (ruisellile transparente), provenant
d'Antondrokomby, (|ni pesait .")'*(-', 8^0. l'etits ou gros sont généralement pauvres en
formes ; il n'y a guère que ceux d'un rouge très foncé ( rubellite) dans lesquels les faces
de la zone verticale [e^ ( loTo) dominant et c^' ( 1 1^0)] soient relativement nettes ; le plus
souvent cette zone est cylindroïde et très cannelée. Le sommet libre, pointaul dans la
géode, est presque toujours le pôle anlilogue, terminé par e' (0221), quelquefois ac-
compagne de e^ (oiTi ). Quand exceptionnellement les cristaux sont bipyramidés (ru-
betlile), le pôle ahalogue est constitué par p (îoîi) et e'. Ces cristaux sont parfois
très défol-niés par aplatissement suivartt une face prismatique et développement exagéré
dune face du sommet (•*).
(') Les ciislaux (l<; béryl abondent aussi ilans le? filons de quartz.
(■-) J'ai signalé depuis longtemps ce minéral à Madagascar {Minéralogie France
et Colonies, t. 11, 189.5, p. 618, e^\, Madagascar au A' Jl' siècle, 1902, p. 94), mais
en cristaux dont la provenance exacte n'était pas connue; ils proviennent très proba-
blement des gisements qui nous occupent ici.
(•')Dans quelques gisements il existe parfois d'autres formes: a' (oooi), b^ (01T2),
e., ( 1232 ), f, (1841 ), etc.
SÉANCE DU 29 JUIN lf)o8. iSGp
Ces tourmalines présentenl rrextrèraes variation^ de couleur, non seulement dans
les individus provenant d'un même gisemeni, mais dans un même cristal. Il n'y a
guère que ceux de ruhellite rouge rubis foncé, dont la couleur soit parfaitement homo-
gène. Le plus souvent, un même cristal présente deux ou plusieurs couleurs : rouge
(du rouge rubis au rose le plus pÀle), jaune, orangée, verte, bleue, grise ou même
presque incolore. Ces variations décoloration, fort intéressantes au point de vue miné-
ralogique, rendent souvent de belles pierres inutilisables pour la joaillerie ( '); elles sont
soumises d'ailleurs à quelques règles; on distingue en effet les cas principaux suivants :
i» Zones concentriques parallèles à l'axe vertical; le cristal, dont par exemple
le centre est rouge foncé homogène, est entouré par une enveloppe extérieure jaune
ou verte. Ces zones peuvent être plus nombreuses.
2° Le cristal est divisé en secteurs triangulaires, en rapport avec des rhomboèdres
extérieurs, actuels ou Iransitoires ; chaque secteur est lui-même formé par l'alternance
de bandes diversement colorées (roses et vertes par exeïnple) correspondant dans leur
disposition avec les bandes similaires des secteurs voisins.
3" La coloration peut être disposée d'une façon dissymétrique aux deux extrémités
du cristal; un des cas les plus fréquents est celui dans lequel le pôle anlilogue, terminé
par e', est vert et le pôle analogue, par lequel h- cristal est fixé sur sa gangue, rose.
Les lourmalines lilhiques de Madagascar ne sont jamais que localement uniaxes»
l'uniaxie n'est acquise que par des entre-croisements de plages biaxes, dans lesquelles
l'écarlement des axes peut être relativement assez graijd.
Dans les géodes, il existe fréquemment plusieurs générations de tour-
maline ; la plus récente consiste en aiguilles d'un rose très pâle (avec souvent
les faces e' jaunes) ou même incolores, parfaitement limpides, formant
de délicats buissons sur des cristaux plus gros du même minéral ou
sur des cristaux drusiques de béryl à forme spéciale. Ces derniers sont
très différents, en effet, de ceux englobés dans la pegmatite; au lieu de
présenter, comme ceux-ci, les formes />( 000 1 ) et m ( loio), avec allonge-
ment suivant l'axe vertical, ils sont aplatis suivant la base, dépourvus de f^ces
_ i _
prismatiques et réduits aux formes /j, «'( " '21), avec parfois «^(3364) et
a3(3i4i). Ces cristaux, transparents, roses ou d'un jaune rosé, possèdent
(') Les pierres utilisées pour la joaillerie sont celles qui ont une couleur homogène;
celles d'un rouge rubis ont la plus grande valeur, qui peut atteindre 60''" le carat. Mais
ce sont les variétés jaunes et particulièrement celle jaune d'or, rappelant la cymophane
(chrysobéryl), qui sont les plus spéciales à Madagascar. Dès 1901, j'ai fait tailler et
exposé dans la Galerie de Minéralogie du Muséum de belles pierres de cette couleur,
taillées dans des fragments de cristaux que m'avait envoyés M. Garnier-Mouton, admi-
nistrateur colonial. Elles proviennent d'échantillons recueillis à A.nibohinianjaka, au
nord-est de Betafo.
l 'Jy*' ACADÉMIE DES SCIENCES.
piobableiiient une composition chimique sjK'ciale( ' ), car leurs indices de
réfraction : n^=^ 1,5977, «,, = 1,3897 (Na), '^^^^ *^^ "»"' P'^^^ élevés que
les plus forts indices mesurés jusqu'à présent dans ce minéral.
La nouvelle espèce qui (ait plus particulièrement l'objet de cette Note
est, elle aussi, de formation récente. l'>lle se présente en prismes hexago-
naux, striés horizontalement, ne dépassant guère 2""". D'un blanc jaunâtre,
ils sont implantés sur des cristaux de quartz ou de tourmaline rose, sur
lesquels ils constituent fréquemment des croûtes continues, ou bien encore
ils sont distribués dans un agrégat miarolitique de paillettes de lépidolite,
qui enveloppent aussi des aiguilles de tourmaline et des lames d'albite ;
enlin, on les trouve aussi disséminés au milieu des buissons d'aiguilles de
tourmaline néogène. Ces cristaux sont le plus souvent un peu allongés sui-
vant l'axe vertical et ont la forme de barillets à arêtes courbes, résultant du
groupement, imparfaitement parallèle, d'un grand nombre d'individus. Plus
rarement, ils sont aplatis suivant la base et groupés en rosettes. Ils pos-
sèdent un clivage très facile, parallèle kp, fournissant des lames à éclat très
vif, un peu nacré. La densité est de 3,o5, la dureté d'environ 5, 5.
L'examen optique montre que ce minéral n'est que pseudo-hexagonal ;
en lumière polarisée parallèle, une lame basique se divise en six secteurs, à
contours nets. Chacun d'eux est perpendiculaire à une bissectrice aiguë
négative , avec axes peu écartés ; les indices de réfraction sont compris
entre 1,62 et 1,64. L'extinction de chaque secteur est souvent irrégulière,
mais il existe des cristaux, dans lesquels apparaissent de fines macles poly-
synthétiques, dont le plan d'association est parallèle aux faces du prisme ;
l'angle d'extinction (traces de rig) s'y fait à 3o", de part et d'autre de la
ligne de niacle.
Au chalumeau, le minéral fond facilement en un verre blanc huileux et
opaque. Il n'est pas attaqué par les acides. L'analyse suivante a été faite
par M. Pisani; le lluor et le bore ont été recherchés sans succès :
SiO-'. Al'O'. CaO. GIO. MgO, Li'O. Na-d. K'Ô. ll"0.
3 1,93 4') 75 i4,3o 2,27 0,1 3 2,73 o.'|0 0,16 6,501=100,19.
(' j L-A nature des iniiiéruux qui accompaf;nenl ce béryl, l'analogie de sa couleur et
de ses formes avec celui d'Hebron m'oril fait penser que, comme ce dernier, il pouvait
être riche en alcalis (ca-siuni, litliiurn, sodium). M. A. de Gramont a bien voulu en
faire l'examen speclroscopique, qui est venu confirmer celte liypotlièse; 1 étude chi-
mi(]ue de ce bér\l sera complétée ullérienrement.
SÉANCE DU 29 JlIN 1908. l37I
Os résultats conduisent à la formule
ioSiO=.8Al'0\5,5(Ca,GI, Mg)0.i,5(Li,Na,Kr0.7H'0,
dans laquelle l'eau, perdue seulement à très haute température, est entiè-
rement basique. La formule peut donc se mettre sous la forme plus simple :
5SiO*, 4Al-0% 7 (U'O-f- nO). Remarquons que les rapports d'oxygène
sont : SiO= : (Al'O' -1- R=0 -+- KO) = i : 1,9. Cette composition se rap-
proche de celle d'un orthosilicate basique. Ce minéral vient se ranger, au
point de vue systématique, dans le groupe de la staurotide et de la korné-
rupine, dans lequel on ne connaissait aucun type calcique, glucinique, ni
alcalin.
Je propose de désigner cette nouvelle espèce sous le nom de bityite, pour
rappeler le nom du massif montagneux d'où elle provient et qui doit être
regardé comme classique pour l'étude des minéraux des pegmatites.
La bityite est de formation postérieure à celle de ses minéraux qu'elle
accompagne; sa lithine et sa glucine ont probablement pour origine la
tourmaline, la lépidolite et le béryl.
ÉLECTRICITÉ. — Sur un nouveau rhéographe destiné à la projection des
courbes de courants alternatifs. Note de MM. He.\ri Abraham et .1.
Caiipentif.r.
Tandis que, pour la mesure des courants continus, les galvanomètres
ordinaires conviennent parfaitement, il faut, pour l'étude des courants alter-
natifs, avoir recours à des galvano graphes, c'est-à-dire à des galvanomètres
traçant des courbes dont les formes représentent les variations par lesquelles
passe le courant étudié. Mais ces galvanomètres traceurs doivent, en outre,
satisfaire à une condition toute particulière : leur équipage mobile, dont
les déplacements doivent correspondre aux valeurs successives du courant,
doit en pouvoir suivre les variations, si rapides qu'elles soient.
M. Blondel, dont les travaux sont bien connus de l'Académie, a préco-
nisé et employé, pour l'étude des courants alternatifs, des galvanomètres
dont l'équipage, d'une extrême légèreté, est asservi à un ressort antagoniste
relativement puissant et peut ainsi suivre lidèlement les variations les plus
brusques du courant qui le sollicite.
1,572 ACADEMIE DES SCIENCES.
L'un de nous, dès 1897, a signalé à l'Académie (') le parti qu'on peut
tirer des galvanomètres à équipage pesant. L'instrument que nous présen-
tons aujourd'hui a été établi sur le même principe que l'appareil qui avait
fait l'objet de cette Communication déjà ancienne. L'intérêt qu'il présente
résulte du fait que son équipage mobile peut être relativement lourd; il
peut ainsi porter un miroir de grande surface, condition indispensable pour
cju'il se prête à des tracés de courbes par projections.
Dans cet instrument, deux points méritent particulièrement d'attirer
l'attention.
Gakanomètre. — Le galvanomètre a pour é((uipage un simple anneau
rectangulaire en aluminium, mobile autour d'un axe vertical, sans aucune
communication électrique directe avec l'extérieur. Dans cet anneau se
développent des courants d'induction provoqués par la proximité d'un cir-
cuit fixe dans lequel circule un courant, dont les variations sont une fonction
appropriée des variations du courant à étudier. L'induction est renforcée
par la présence d'un noyau de fer doux engagé à la fois dans le circuit fixe
et dans l'anneau mobile. La suspension de l'anneau est constituée par un fil
métallique très fin, dont le couple de torsion, extrêmement faible, est suffi-
sant cependant pour imposer à l'anneau une position de repos. Enfin un
aimant, dont les branches verticales sont parallèles à l'axe de rotation de
l'anneau et dans le plan de sa position de repos, crée un champ magné-
tique, dont la réaction, sur les courants induits dont l'anneau est le siège,
est la cause des mouvements de l'anneau.
Dans les conditions où cet anneau est installé, la seule action notable qui
intarvicnne est la force d'inertie, précisément à cause de l'importance de sa
masse. La force d'inertie est proportionnelle à l'accélération de l'anneau
mobile, c'est-à-dire à la dérivée seconde de son déplacement. Pour que ce
déplacement soit proportionnel au courant étudié, il suffit donc que la force
motrice, à laquelle est proportionnelle l'accélération, soit elle-même propor-
tionnelle à la dérivée seconde du courant. Or, rien n'est plus facile que de
prendre électriquement une dérivée première ou une dérivée seconde par
des courants de charge d'un condensateur ou par des forces électromotrices
d'induction, et ce sont de pareilles combinaisons qu'on utilise suivant les
cas qui se présentent.
(') Hrnri Abraham, Comptes rendus, t. CXXIV, 1897, ji. ■j58.
SÉANCE DU 29 JUIN I908. '373
jNotre rhcographe comporte non point un seul, mais deux galvanomètres.
Il permet ainsi de juxtaposer deux figures représentant les variations de
deux grandeurs conjuguées, comme Tintensité et la force électromotnce
d'un même courant.
SYnc/ironnscope à réfîe.rion multiple. — T.e deuxième dispositif à consi-
dérer dans le rhéographe est le système optique qui a pour fonction d'étaler
verticalement sur l'écran de projection, proportionnellement au temps, le
mouvement vibratoire horizontal des rayons réfléchis par les miroirs des
galvanomètres et d'amener en coïncidence les courbes qtii se succèdent sur
l'écran. Ce dispositif a été également décrit par l'un de nous ( ' ).
Le principal organe optique du synchronoscope est un prisme à trois
faces fonctionnant par réflexion totale. Ce prisme horizontal tourne autour
de son axe, entraîné synchroniquement par une roue dentée en fer disposée
entre les pôles d'une paire d'électro-aiinants alimentés par le courant aller-
natif. Le prisme donnerait à lui seul trois apparitions par tour.
Pour multiplier les apparitions de la courbe et produire sur la vue une
impression persistante et plus intense, le faisceau émergeant du prisme
n'est pas envoyé directement sur l'écran. Pendant la rotation, il est réfléchi
successivement sur quatre miroirs plans (pii sont fixes et placés de manière
à renvoyer l'un après l'autre la courbe toujours à la même place sur l'écran.
EA-péritnces exécutées sur le rhéographe. — M. Carpen riEii fait fonctionner
devant l'Académie un rhéographe qu'il a installé sur la table de la salle des
séances.
Un arc électrique contenu dans une lanterne de projection ordinaire et
alimenté par une batterie d'accumulateurs, dissimulée sous la table, cons-
titue la source de lumière ulihsée pour les expériences. Cette source, bien
que d'intensité modérée, est suffisante pour que dans la salle, en plein jour,
sur un écran blanc simplement abrité, apparaissent, en traits d'une grande-
visibilité j diverses courbes montrant, pour le Secteur de la rive gauche, la
forme de la force éleclroinotrice, puis du courant tantôt sur résistance,
tantôt sur self-induclion, tantôt sur capacité. Ces courbes sont observées
par les assistants groupés derrière l'appareil.
(') He>ri \bra.ham, Coinples rendus, t. CXLV, 1907, j). i;.).
l'374 ACADÉMIE ItF.S S( IKNCES.
PHYSIQUE. — Mesures éleclrocapillaires par la méthode des larges gouttes.
Note de M. (iouv.
L'électromètre capillaire ne donnant que les rapports des tensions super-
ficielles, je me suis proposé de compléter mes recherclies sur la fonction
électrocapillaire par des mesures absolues, au moyen de larges fj^outtes de
mercure placées dans un électrolyte et polarisées à leur maximum de ten-
sion superficielle a. La méthode connue consiste à mesurer la différence de
niveau i du sommet de la j,'outte et de son équateur, ainsi que le rayon r de
celui-ci, et les densités D,„ et D des deux liquides. On a alors, en posant
la relation
3
La méthode a reçu deux perfectionnements.
D'abord on oblige la goutte à être rigoureusement circulaire. Celle-ci déborde en
effet d'un vase de verre hémisphérique, travaillé optiquement, dont le bord supérieur
a été ensuite finement rodé sur un plan. La goutte a donc pour base une circonférence
parfaite, dont le rayon est de 4o""", et la valeur r est voisine de 4o""",5. On évite ainsi
bien des irrégularités, car les procédés ordinaires donnent des gouttes imparfaitement
rondes, et l'on ne sait alors quelle valeur de /• il faut introduire dans les calculs.
En second lieu, le faisceau horizontal qui tombe sur Téquateur de la goutte le len-
contre sous une incidence de 80», telle que le faisceau réfléchi n'a pas d'astigmatisme;
le microscope montre alors une étoile brillante d'un pointé facile.
Les mesures se font au moyen de l'appareil décrit récemment (-). L'ob-
jectif du microscope a 5o""" de dislance frontale (dans l'air) et 10""" d'ou-
verture, mais il est diaphragmé par une fente horizontale de 4""" de largeur,
dans le but d'améliorer la visée du sommet de la goutte (par réflexion d'une
pointe), qui est la partie la moins satisfaisante de la méthode.
Le Tableau suivant donne, pour six solutions aqueuses, les valeurs de a
(') Cette foimule de seconde approximation, due à Mathieu ( Théorie de la capit-
larM, p. i38), nous donne des valeurs de a. plus grandes de 2 pour 1000 que la for-
mule de Laplace. J^e rayon de courbure calculé au sommet de nos gouttes est de Tordre
de loo""", et le terme correspondant n'a pas été écrit.
(') Comptes rendus, 8 juin 1908.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l375
au maximum électrocapillaire, à la température de 18°. Le rapport de ce
maximum à celui de l'eau pure, mesuré précédemment à l'électroniètre
capillaire ('), est désigné par K.
Solution. xniin/ K. K
ir^SOHIM) 43,48 o,999[ 43,02
H-SOMJ en vol.) 13,30 0,9953 43, 5o
Na''SO'(iM) 43, .56 1,0017 43,49
HCI(iM) 43,1 5 0,991 43,54
KBr(iM) 42,62 0,979 43,54
KI(iM) 40,86 0,940 43,46
La moyenne 4^,5 1 des nombres de la dernière colonne vous donne le
maximum de tension pour la surface mercure-eau; leur concordance est une
confirmation de l'exactitude des deux nK'thodes. En unités C. G. S., on
aura 426,7.
Ces nombres sont relatifs à une surface toute récente. Il s'esl présenté en
effet une complication inattendue. Si l'on fait, sur une goutte de mercure
préparée à l'instant même, des mesures successives, aussi rapprochées que
possible, on constate que, à potenliel consliint, la lension resle consUinle pen-
dant un temps 0, puis diminue rapidement et pendant longtemps. Ce délai 0,
qui est du reste assez irrégulier, vaut 10 minutes ou davantage pour les
solutions du Tableau précédent, el les mesures sont encore possibles, car
elles demandent environ 5 minutes.
Mais, avec d'autres liquides, le phénomène évolue bien plus vite et la
première mesure faite est déjà beaucoup trop petite, en sorte qu'on ne peut
plus ni constater ni utiliser le délai 0. C'est le cas de l'eau pure et de plus
de la moitié des solutions essayées (-).
Avec l'électroniètre capillaire, j'avais observé un phénomène analogue,
mais sans pouvoir le distinguer des effets du démouillage du tube (').
(') Sur la fonction électrorapillaire, i"-' l'arlie, Tableau 1 { Annales de Cliiinie el
de Physique, juin 1903).
(^) En voici la liste : H^SO'Cji^M), Na^SOUrh M). KldJif^). KA/,0^(iM),
KGyS(iM), (AzH*)SiHPO*{iM), Na^CO'(^M), MgSO*{sal.).
(^) a Au bout d'un temps variable, suivant la solution et l'état de polarisation, le
ménisque, jusque-là bien fixe, se met à descendre peu à peu, en quelque sorte indéli-
niment.... On doit vraisemblablement l'attribuer au démouillage du tube, par lequel
l'angle de raccordement cesse d'être nul. Le phénomène est surtout aisé à étudier avec les
solutions très étendues... mais il se produit avec presque tous les liquides si l'on attend
un temps suffisant. » {Sur la fonction éleclrocapillaire, V" Partie, Cliap. I, ^ l\).
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, M- 26.) 181
1376 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Avec cet instrument, Il est facile de faire une mesure quelques secondes
après avoir renouvelé la surface mercurielle par écoulement, en sorte que
celte difliculté était peu sensible. Je crois du reste, sans avoir de chiffres
précis, que cette diminution de tension était bien moins rapide dans la
pointe capillaire que sur une large goutte.
Peut-être le délai 0 dont il s'agit est-il comparable aux phénomènes de
retard (surfusion, etc.), et, comme tel, pcrsiste-t-il plus aisément dans
l'espace très restreint delà pointe capillaire; ou bien la diflérence peut tenir
à ce que l'électrolytey reste stationnaire. Quant à la diminution de tension,
on peut la rapproclier de celle bien connue que montre une goutte de mer-
cure dans l'air ou dans d'autres gaz.
CHIMIE ORGANIQUE. — Action des oxydes métalliques sur les alcools primaires.
Note de MM. Paul Sabatier et A. Mailiie.
Comme Berthelot l'a indiqué depuis longtemps, les alcools primaires for-
méniques tendent, lorsqu'on les soumet à des températures voisines du rouge,
à se dédoubler selon deux réactions distinctes: l'une fournit, par déshydra-
tation, le carbure élhylénique correspondant
C" Hî"+' - CH^ OH = H^ O + C H°-' = CH' ;
l'autre donne l'aldéhyde avec séparation d'hydrogène
C tP«+' — CH' OH = H5 + C" H2''+' — CO H.
Mais, quand la température est inférieure à 4oo", les alcools primaires,
chaulïés seuls, ne donnent encore aucune décompo.sition appréciable.
11 n'en est plus ainsi lorsque, dans les mêmes conditions de température,
les vapeurs d'alcools se trouvent au contact de certaines substances capables
d'agir soit chimiquement, soit catalytiquement (c'est-à-dire par action chi-
mique temporaire) sur l'un des facteurs de l'une des deux réactions qui
tendent à se produire. Dans ce cas, la réaction correspondante aura lieu
efl'ectivement à température inférieure à /joo". S'il s'agit d'une action chi-
mique permanente, la destruction de l'alcool ne durera qu'un certain temps;
s'il s'agit au contraire d'une formation temporaire donnant lieu à une
catalyse, où la matière active n'est pas modifiée visiblement, le phénomène
se poursuivra indéfiniment.
Le premier cas se présente quand les vapeui-s d'alcool sont mises au contact
SÉANCE DU 29 JUh\ 1908. 1877
d'owdes métalliques facilement réductibles à l'état de métal ou d'oxyde
inférieur : l'hydrogène se sépare de l'alcool pour former de l'eau et il se pro-
duit l'aldéhyde. Celle-ci pourra d'ailleurs agir sur l'oxyde et lui prendre
aussi de l'oxygène soit pour donner l'acide correspondant, soit pour être
brûlée complètement avec formation d'eau et d'anhydride carbonique. La
décomposition de l'alcool cessera d'avoir lieu quand tout l'oxyde aura été
réduit, à moins que le métal ou l'oxyde inférieur issu de la réduction
n'exercent à leur tour une action catalytique de dédoublement.
Le deuxième cas, décomposition indéfinie des alcools par catalyse à tem-
pérature peu élevée, a lieu facilement au contact de divers métaux divisés :
cuivre, nickel, cobalt, fer, platine, ainsi que l'un de nous l'a établi il y a
quelques années, en collaboration avec M. Senderens ('); dans le cas des
alcools primaires forméniqucs, ces métaux provoquent exclusivement leur
dédoublement en hydrogène et aldéhydes, ces dernières étant à leur tour
plus ou moins atteintes selon les conditions de la réaction.
D'autre part, divers chimistes, notamment Ipatieff, Senderens, etc., ont
indiqué que certains oxydes, et particulièrement l'alumine, jouissent de la
propriété de déterminer catalytiquemeiit la déshydratation des alcools et de
produire les carbures éthyléniques.
Nous avons étudié méthodiquement un grand nombre d'oxydes métal-
liques, en faisant agir sur eux les vapeurs des alcools primaires, à des tem-
pératures généralement inférieures à 35o°, et n'excédant en aucun cas^oo".
Les conditions expérimentales ont été, dans tous les cas, aussi semblables
que possible. L'oxyde étudié était disposé, sur une épaisseur de 5°^"^ dans
une nacelle de porcelaine mince ayant 1 4o""" de long sur 9""" de large, placée
au centre d'un tube de verre horizontal chauffé par une grille bien réglée.
Un thermomètre, couché dans l'intérieur du tube, indiquait la température
atteinte dans la nacelle. Grâce au dispositif à tube capillaire qui a été imaginé
par l'un de nous (^), les alcools étaient fournis avec un débit régulier : dans
le cas de l'alcool éthylique, ce débit était par heure de 17K.
Les oxydes que nous avons examinés peuvent être divisés en quatre
groupes :
1° Un certain nombre ne suljissenl aucune réduction et n'exercent au-dessous
de 400" sur les atcools'primaires aucune décomposition apprécialjle : telssonl les pro-
(') Paul Sabatier el J.-B. Senderens, Compter rendus. ir|o3, t. CXXXVI, p. 738,
g-îi et 983.
(2) Paul Sabatier et Senderens, Ann. de Chim. et de P/iys., 8» série, l. IV, i9<j5.
1378 ACADEMIE DES SCIENCES.
loxydes de calcium, sinnuiiiiii, baryum, la magnésie calcinée, la silice calcinée, l'oxyde
tilanique Tic)- calciné.
2° Beaucoup d'oxydes sonl rapidement réduits par les vapeurs d'alcools à l'étal de
métal ou d'oxydes inférieurs.
3° Un grand nombre d'oxydes sont irréductibles parles vapeurs d'alcools au-dessous
de 400", mais les décomposent calalytiquenient soit en aldéhydes, |soil en carbures
étliyléniques, soit selon un mode mixte superposant les deux réactions.
4° Certains oxydes, dont la réduction n'a lieu que lentement, exercent sur les
alcools, tant qu'ils subsistent, une action catalytique de dédoublement.
Nous aurons l'IioiiMeur crindiquer procliaiiiement les résultais fournis pai"
ces divers groupes d'oxydes.
M. A. -Michel Lévy l'ail hommage à l'Académie d'une brochure qu'il
vienl de publier sous le litre : Les reprodiictinns artificielles des roches el des
minéraux.
ÉLECTIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrulin, à l'élection d'un Secrétaire
perpétuel pour les Sciences physiques, en remplacement de M. A. de Lap-
jiarent, décédé.'
Au premier lour de scrutin, le nombre des volanls étant 5i,
M. H. Becquei^el obtient 49 suffrages '■
M. Van Tieghem
M. H. lÎECQi'EiiEL, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé élu.
Son élection sera soumise à l'approbalion de M. le Président de la Répu-
blique.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Correspon-
dant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de M. H.-C. Vogel,
décédé.
Au premier lour de scrutin, le nombre des|volanls étant /jo,
M. Herberl-Hail Turner obtient 38 suffrages
M. Henri Bruns •» i »
M. Kapteyn » i «
M. IlERBEnT-II.vi.i, Ti'UNER, ayant réuni la majorité des suffrages, est élu
Correspondant de l'Acadéniie pour la Section d'Astronomie.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. I S'yf)
CORRESPOADAACE.
M. Gaillot, élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse
ses remercîments à rAcadémie.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Les découvertes modernes en Physique. Leur théorie et leur rôle dans
l'hypothèse de la constitution électroruque de la matière, par O. Manville.
(Présenté par M. VioUe.)
2" Geo/ogische Karte der Simplongruppe et Erlàuterungen zur geologischen
Karte der Simplongruppe in -j^, von C. ScHMioTund H. Preiswerk ( 1 892-
190.5), w?V Venvertung der Aufnahmen, von A. Stella (1898-1906); Die
Géologie des Simplongebirges und des Simplontunnels, von C. Schmidt. (Pré-
sentés par M. le prince Roland Bonaparte.)
3° E. Alluard, Observatoire météorologique du Puy de Dôme. Sa fon-
dation. Son inauguration. Le 23" anniversaire de sa fondation. Découverte du
temple de Mercure à la cime du Puy de Dôme en 1872. Notice biographique.
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de
Lyon, pendant le premier trimestre de 1908. Note de M. .1. Guillaume,
présentée par M. Mascarl.
Le nombre des jours d'observation est de /| r .
Les résultais des observations de ce trimestre ne sont pas absolument comparables
à ceux du précédent, à cause d'une lacune de 23 jours consécutifs (16 février-8 mars);
mais, néanmoins, il en ressort avec évidence, en ce qui concerne les taches, une
grande diminution dans l'aire de ces phénomènes : on a en efl'et, pour les 89 groupes
enregistrés, une surface totale de iSg; millionièmes, tandis que, précédemment, on
avait pour 47 groupes 656i millionièmes.
Nous n'avons pas noté de groupe important et, à part le 26 mars oii il y avait d'ail-
leurs des cirrus très gênants, le Soleil ne s'est montré dépourvu de tache en aucun
des autres jours d'observation.
Dans leur répartition entre les deux hémisphères, le nombre des groupes est resté
plus faible d'un tiers environ au Nord (i5) qu'au Sud (24 ).
Régions d'activité. — Le nombre des groupes de facules notés est de 78, semblable
à celui du troisième trimestre de 1907, mais leur surface totale est un peu moindre :
on a effectivement 82,7 millièmes au lieu de 97,6.
i38o
ACADEMIE DES SCIENCES.
Leur répartition de pari et d'autre de l'équateur est, comme précédemment, de
^6 groupes au Sud et de 32 au Nord.
Tableau I. — Taches.
halos Nombre Pasa. Latiludes nioyenncs Sarhccs
exlrèmes il'obser-. au niôr. ^-^'' -*■ ■ moyennes
iIob«er». lalions. central. S. N. réduites.
Dates Nombre l'ass. Latitudes moyennes Surfaces
eilrémps d'obser- au niér. — '^ — '"^ ^ moyennes
d'ubserv. vations. centra). S. N. réduites.
J,
invier i
c)o8. — 0.
00.
Février (suite.)
7
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— 5
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I
5,4
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Tableau II.
— DislributU
'>n des taches
en latitude.
Sud.
Nu
rd.
Surlaces
totales
réduites.
1908.
90*. 40'. 30'
20*. 10-. 0".
Somme. 5
12
omme. 0".
10*.
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40°. 90-
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39
i597
Tableau III. — Distribution des facules en latitude.
Sud.
1908. 90'. 40°. 30°. ÎO".
Janvier » » 3 7
Février » » 2 i
Mars 11 1 4 7
Totaux ... 11 I 911
10". 0-.
5
f5
10
21
Somme.
9
10
i3
32
Nord.
0*. 10*. 30'. 30". 40*. 9iy.
1)
Surfaces
Totaux
totales
mensuels.
réduites.
24
36,6
20
20,4
M
2), 7
78
82,7
SÉANCE DU 29 JUIA 1908. l38]
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les surfaces réglées.
Note de M. A. Democlin.
• Envisageons une surface réglée assujellie à la seule condition que son
cône directeur ne soit ni un cône isotrope, ni un plan isotrope. Une géné-
ratrice variable^' de cette surface admet, en général, un point central O;
attachons-lui un trièdre trirectangle Oxyz défini comme il suit : O:; coïn-
cide avec g et le plan .rOs touche en O la surface. Désignons, suivant
l'usage, par ;, Tj, 'C, /j, </, /• les translations et les rotations du trièdre; ce
sont des fonctions d'une variable Z; deux d'entre elles sont nulles, à savoir q
et r^. Pour que la rotation r soit nulle, il faut et il suffit que la surface ait un
plan directeur.
Les quadriques qui se raccordent à la surface réglée suivant la généra-
trice g sont définies par l'équation
2 xr = A.Z-+ 2B jjj' + Cj- H- ihy,
dans laquelle A, B, C sont des paramètres arbitraires et h le paramètre de
distribution de g.
La quadrique osculatrice répond aux valeurs suivantes de A, B, C :
A — '■ !_ ^ R _ ' "'''' r — '■
]> ^ 2t (Il p
Supposons d'abord r=^o\ alors cette quadrique a un centre C dont les
coordonnées (a;(|,_}'„, s„) ont pour valeurs
i I dli
x,=-.o, y,= p =o=---^-
On conclut de là que le centre de la quadrique osculatrice appartient à la
caractéristique du plan asymptote de g.
Les composantes Y^^, V^, , V,^ de la vitesse du point C sont données par
les formules
Si Ton désigne par — P- le produit des carrés des demi-axes de la qua-
drique osculatrice, on peut écrire P =ylli.
La caractéristique de la quadrique osculatrice se compose de la généra-
j382 académie des sciences.
trice g, comptée deux fois, et de deux génératrices g,, g. qui coupent g
aux points flecnodaux F,, F,. Les z de ces points sont les racines de
l'éciuation
On déduit do là une propriété générale des surfaces réglées :
La tangente, en C, à la trajectoire de ce point, passe par le milieu du seg-
ment F, F..
Voici maintenant quelques conséquences de l'équation (i) se rapportant
à des surfaces réglées particulières.
1. Pour que, sur chaque génératrice g, un des points flecnodaux soit à l'in-
fini, il faut et il suffit que le point C appartienne à l'arête de rebroussement de
la déi'eloppable asymptote. Cette condition est équivalente à la suivante: le
produit des axes de la quadrique osculatrice est constant .
Les surfaces considérées s'obtiennent par quadratures. Le cône directeur
peut être pris arbitrairement; soient (c, c, c" ) les cosinus directeurs d'une
o-énéralrice de ce cône. Les coordonnées (X, Y, Z) du point i) sont défi-
nies par des formules telles que la suivante :
(2) \^
de' ,f/c"\P^V^ ^
dt.
W désigne le <,vronskien de e, c', c"\ '(, est arbitraire et l'on a posé
.,, [de Y fdc'Y I de"
dt I \ dt ! V dt
il. Pour que, sur chaque génératrice g^ les deux points flecnodaux soient à
l'infini, il faut et il suffit que le centre C de la quadrique osculatrice soit fixe.
Les surfaces réglées dont la ligne flecdonale est tout entière à l'infini ont
été considérées récemment par M. Tzitzéica {Comptes rendus, 9 déc. 1907).
Ce géomètre les a définies {Itendiconti de Palerme, 1908) par des formules
où figurent trois solutions linéairement indépendantes d'une équation linéaire
du troisième ordre dépendant d'une fonction arbitraire. On peut les repré-
senter |)ar des formules ne renfermant que des quadratures. Il suffit en
ellcl, pour o])tenir leur ligne de striction, de remplacer, dans les équations
SÉANCE DU 2() JUIN 1908. l383
telles que (2), "( par sa valeur tirée de ré([uation V.^= o, valeur qui ne dé-
pend que de H, de W et de leurs dérivées.
III. Poitr qu'une surface réglée (/ui ne possède pas un plan directeur soit une
(juadricjue, il faut cl il suffit : 1" que le centre de sa quadriqiie osculatrice soit
un point fixe (1 (alors V est constant)-^ 2" qu'on ail, pour toute génératrice g^
. iJV COtw , . • , , ^ , . • , ;■ /
soil — ^ — 1= — A = const., soit :i y,, cotoj ~ h = const., co désignant l an^le
des tangentes asymptoliques relatives au point central et y^ la distance du
point C à la génératrice.
IV. < )n peut représenter par des formules ne renfermant que des quadra-
tures : i" les surfaces pour lesquelles le jxiiiit central de chaque génératrice
est au milieu du segment F, F^ et, parmi ces surfaces, celles qui sont formées
des binormales d'une courije; 2° les surfaces dont la ligne de striction cons-
titue une des branches de la ligne flecnodale et, parmi ces surfaces, celles
dont la seconde branche de la ligne flecnodale est à l'inlhii.
Lorsque r^ o, la surface réglée a un plan directeur; alors, sur chaque
génératrice, un des points flecno'daux est à Tinfini et le s du second point
flecnodal est défini par l'équation
_ 1
où l'on désigne par k la courlnire totale du paraboloïde osculateur en son
sommet et par y l'angle de l'axe de ce paraboloïde et de la génératrice; w a
la même signification que plus haut.
Si, par un point fixe O,, on mène un segment O, A égal à l'unité et paral-
lèle à l'axe du paraboloïde osculateur, les projections de la vitesse du point A
sur les arêtes du trièdre Oxyz ont pour expressions
siny rflog/, , sln'y f/logA'
' l'i dt 4cosy (il
Pour que le second point Jlecnodal soit à l'infini, il faut et il suffit que li soit
constant ou encore que l'axe du paraboloïde osculateur ait une direction inva-
riable. Les surfaces considérées ici sont les seules surfaces réglées pour les-
quelles on a Rli'cos^cp = const., ç désignaiil l'angle de la normale en un
point quelconque avec une droite fixe, et li, Ries rayons de courbure prin-
cipaux en ce point.
c. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 26.) 1^2
l384 ACADÉMIE DES SCIEXCI'S.
l'oiir rin 'inic surface refilée à plan direcltur soi/ un pnraholoïdc, il faut el il
suffi (jiw les axes de ses paraholoïdes osculaleurs soie/il parallèles et qu'on
ait, pour toute génératrice, \ // cot to = consl.
ANALYSE iMATHÉMATlQlE. — Sur les produits canonirpies de i^enre infini.
Note de M. Arxaud De.vjov, présentée par M. Poincaré.
J'ai indique dans une précédente Noie (Comptes rendus, i3 janvier 1908 )
cojiiinenl il me paraissait convenable de définir les produits canoniques de
génie infini el, en tous cas, comment il faut choisir rexposanl de conver-
gence altaclié à une suite de modules /■, , /%,, .... r„, . . ., pour que les fonc-
tions entières a\ant pour zéro des nombres tloiil les modules l'orment cette
suite, aient uueliniile supérieure la plus |)et.ile possible.
Je veux taire connaître ici les études initiales sur les facteurs primaires
([ui m'oi\l permis de l'ésoudre ce problème, i^éservant les réponses à quelques
cjuestions essentielles concernant les produits canoni(jues tels qm^ je les
di'fiuis.
I. Etude des ma rima et des minima d'un fadeur primaire. — Soit
/= Mc'", w |)osilif, 0 réel, ( I — t)e ' >' = e
\ oici les pi'opriéti's principales des maxima el minima de l (puiud a
reste conslanl.
i" Répartition. — Les maxima et minima correspondeni, pour chaque va-
leur positive de «, aux valeurs de 0 données par sin (/> -h i ) 0 — // sin/jO =; o.
Pour se borner aux valeurs de 0 non extérieures à Fintervalle o à r. (les
autres en sont symétriques par rapport à o"), il va une valeur de 0 et une
seule dans chacun des intervalles — à ::(//= i, 2, ...,/;— i), uneva-
p /' -'^ ' ■
leui- rnlic o et — - — , si u <' i -\ — ! enliu 0 = o, 0 = -.
,,,■,/■ , I 1 ^ ■ • h T. Il -i- \
•1 évolution. — La valeur de 0 (lui reste comprise entre — et ~
(o <;/(<;/>) est telle ([ue le point //, 0 décrive une branche de courbe
s cloiguaut à l'infini, sur hKpielle il va un maximum |)(iur// pair l't un mi-
mmum pour li impair, ciiaiix a I mleurale curvilujiir / //' ■ — hrdii, prise
le long de cette l)ranclie. (Jeci est encore vrai pour // = ()( maximum et
branche linie 1, u'fi -\
SÉANCE DU 29 JCIN 1908. l38?
_ ^^^^\ I -< ;^ < 1 -h - '
minimum donnr par / -^^ dit^ A ('■laiil indépendant de (/; i -i- -^ < //.
maximum donné par la même formule.
Pour 0 = -, maximum ou minimum selon la parité de /;, donné par
3" Classement. — Soient, dans l'ordre où on les rencontre sur le cercle
u = const., - t'„, \'„, - t',, Vo, ..., — ('i,-!, Vj,-, ..., les minima et maxima
( — ^-j n'existe que pour « < i -h - j- Les nombres r„, ^ „, e, , ... sont préci-
sément rangés dans l'ordre des grandeurs décroissantes. Cependant, au
sujet de t'„, il convient de dire qu'il ne conserve le premier rang que jusqu'à
I -f- — . après quoi il descend dans la suite jusqu'à ce qu'il soit au dernier
rang, en coupantles termes successiis en i -r- —y i -\ — -^ ■■■, a,,, a,, ... étant
compris entre o et A < i, et tendant vers des limites pour/^ infini.
Le maximum absolu est, pour o < // < i H- -. égal à / u.'' ^\^|^ du avec
^ sin(/. + 0^;^ o < 0 < -^; pour u> >. - -, c'est f'^^du, A étant,
si l'on veut, déterminé par la condition que les deux expressions soient
égales pour ;/ = i
u''
Le minimum absolu est, pour o-<«< I, / ^ _ du ; pour i<;.'/ <H- ^>
, ^ i'^ II'' , -^ a'i ' , r" „sin/*5 , sin(/;+i)6
c est — / rt«:]jour;/>H !>cesL/ a'' . \ du ay ce u= ? — t — >
cl - ■< 0 ^ — - — y. est encore déterminé par la condition rpie les deux
/î y) -t- I '
... . . c,
expressions du mmimum se rejoignent pour « = i h
4" Valeurs pour p injiid. — Si » = i 4- -' a étant fixe, le X*"'"' maximum
ou minimum, /.■ étant [ixc, tend vers une limite quand/; augmente indéfiiii-
ment. Le maximum al jsolu tend , si a < i , \ i/rs / e* —^ c/a, avec jî cot ^ = x,
O < 3 <- (en particulier le maximum |ioui- // = i tend vers une limite), et
l386 ACADÉMIE DES SCIENCES.
iiour a>i vers C + V.y. -h f '—^(hj.^lic/., qui est la limite de
■-0
,; _(- ^ -I- . . . -I- — -i- I.(» — i) pour;/ = I -I- -, a tixe elp inlini. de niAine
(tue e' ^ Uni. f/'
Le miiiinuini tend pour r/ < a, (a, = lima' ) vers C + L|a| -f- j — ^ ^/a
et pour y. > a, vers / p'' ^^ (h. avec ^ col [":) = a, et - < |5; < 27:.
.j" Expressions approchées. Maximum. — M. I^indelof indique une iné-
galité de la forme U(//, 0) < A,//% pi": -P + 1, A^ étant une constante
dont la valeur inférieure A-, pour une valeur de z donnée, dépend de -. Il
est possible de montrer qu'on peut toujours prendre A-= i, et que A-
tend, en décroissant avec -1 vers une valeur voisine de ^. Mais cette expres-
sion de M. Lindeli'if ne reste dans un rapport fini avec le maximum de U
que si, en posant » = i -(- -, a reste finiment i;raud. Au contraire, Tex-
//'+!
pression —r^^ donne un rapport nui tend vers i , si a est infiniment
' p\u — 1 1 ' "^ *
grand, positif ou négatif, et reste fini, si a. n'est pas intiniment petit.
En somme, des trois fonctions : G,(«) définie pour u <.i et égale à
"''^ , , G., = m\ g, définie iiour i< > 1 et égale à —^ r> (piels que soient u
e/ p^ i, il y en a toujours une dont le rapport au maximum de U soit com-
pris enire des constantes numériquement calculables, par exemple entre ~
el 10. Mais il se trouve que, dans l'évaluation de la limite supérieure des.
fonctions entières de genre infini, les facteurs correspondant à des valeurs
de u pour lesquelles a est finiment grand sont négligealjles, en sorte que
le logarithme de celte limite supérieure peut être connu à i près, quelque
pelil que soit t, et se calcule au moyen des expressions (J, el G;, exclusive-
ment.
Minimum. — Si l'on exclut les points intérieurs ;i un cercle | i — »| = ->
// étant finiment petit dans tout le reste du plan des .r, les fonctions G,,
(io, (j;, donnent des valeurs approchées, à un facteur fini près, tendant
vers r pour y. infiniment grand, du maximum de — U (a, 0) pour u fixe.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. 1387
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'équation aux dérivées partielles des mem-
branes inbrantes. Note de M. Saniei.evici, présentée par M. E. Picard.
M. Picard a montré (Annales de V École Normale, 1907) comment Ton
pouvait ramener à une équation de Fredliolm l'intégration de l'équation
(,) Ac + /.A(.r,j)c = o,
les dérivées normales intérieures sur le conlour C devant vérifier l'une des
relations
(a) -; /.r = a(.ç) ou — - = o(.v)
^ ' du ' (In
\'^{s) est une fonction donnée sur C et k unr constante positive] (').
Voici une autre méthode qui met en évidence, dans le second de ces
problèmes, les diverses circonstances qui peuvent se présenter autour de la
valeur singulière A := o.
Soit V(x, y; H, r; ; k) la fonction de (jree/i généralisée qui vérifie sur le
contour la condition -; kV = o. L'intégration de (i) moyennant la pre-
mière des conditions (3) se ramène à l'équation intégrale
r(.r, r)- -^ / ("?(./•, r; c,-f,; /.) A(:, r,) r(ï, r;) rf;r/r, = (/(.r,.r ; A'),
u(x,y:, k) étant la fonction harmonique satisfaisant sur C à la condition
'-.- — kii = Z'(s'). La valeur À =0 n'est pas singulière et i>(œ,y) est lioio-
morplie autour de ce point. On établira l'existence des constantes caractéris-
tiques, quel que soit d'ailleurs le signe de A(a7, j), par le procédé que j'ai
indiqué dans ma Note précédente (Comptes rendus, 1 5 juin 1908).
Passons maintenant au second problème. Les fonctions V(x^y\ ?, r^\ k)
et «(a-, y; k), méromorplies en ^, admettent le pôle simple k = o. Dès lors,
on est conduit à poser, en désignant par L la longueur de C,
r(x,r; t,r); '^)=|^ + r'(.r,/; ï, yj; k),
u{x,y; /.)=— ^ j c^(s),fs-h u'{x,y; /,),
les fonctions F' et u' étant holomorphes pour k = o.
(') Voir aussi la Thèse de M. Bryou llevwnod.
,[^^^ ACADEMIE DES SCIE.\CES.
Ces fonctions pcrmcllciil d'écrire l'intégrale de Féquation
(3) A<.--l-/(^-,r) = o ii _ /.■,• = 9(.v) sur C
sous la forme
,,— _L f I V'(.r,Y; lyrw k)f{lyu)di,dn y u {x,y\ k),
en supposant toutefois remplie la condition
(4)
/ / /■( X, y ) dx dy — / ci ( -f ) ds
Si maintenanl on fait k = o, on voit que l'intégrale de (3), moyennant
la condition ^ = o(j) sur Cet en supposant toujours remplie la relation (/|),
dix
est donnée par
= :^ f i y [■'■. y;l,-rr,o)f(l, ri)d'id-c,y «(.r, j;o)=:E,
E étant une constante arbitraire. , .
f^'intcgration de (i), avec la seconde des conditions (2), est ainsi ramenée
à l'équation intégrale
(5) ^'{oc,y)—— f f r {x, y; t_, rr, o) \{c, -n) i-(l, -n) d'id-t, = ti'{x, y; o) yM,
]•> étant une constante cpi'on choisira de manière à satisfaire à la relation
( (i ) >. / / A (.r, / ) r{x, y ) dx dy = j o(s) ds.
Supposons d'abord (pfcn ail
a = / I \{x, y) dx dy ^ o .
<.)n parviendra alors linaFcment à l'équation intégrale
(7) ,.(^, V)- — j fr(x.y--,r,)K{l,r,)i'{c,r,) = - =- ^ n (x, y)
en [ujsant
J.x
r = r'(.r, y; t, rr, o) - '- j f \{x, y) Y'{x, y; 4, r* ; o, d,
u"{x, y) — ii'{x, .r; <' — ^ / / A(x, y) u'{x. y; o) dxdy.
SÉANCE Di: 29 JUIX 1908. 1389
La présence de - au second membre de (■^) montre que A = o est un pôle
simple de t'(a7, j); on doit donc écrire
f'H-")
(fs
(8) v{.r, y) = :r-^ h ro(.r, r) -+- 1.r,(.r. ,■)-!-...+ )," v„{.r, y)
1.7.
Si au contraire a = o, en remplaçanl <.-{x^y) dans (G) par son expression
tirée de (5), on mettra la condition (G) sons une autre forme; et en suppo-
sant maintenant
^ / A ( ;, r, ) dl du I j r' (x, y ; ■_, r, ; o) \{x, y) de dy yL o,
on arrivera à une écjuation de Fredholm avec ^ au second memljre ;/. = () est
donc cette fois un pôle double de v{x^ v ) ; cl ainsi de suite. 1 )ans tous les cas
le mécanisme de Schwarz permettra d'établir l'existence de la suite infinie
de conslaiites caractéristiques.
il est clair que tout ce qui précède se généralise pour trois variables.
SPECÏROSCOPIE. — Sur l'existence des raies d'étincelle (eniianci-d Unes)
dans des flammes de diverses températures et sur les modijicalioiis qn elles y
éprouvent. Note de MM. G. -A. Hemsai.ech et C. de Wattevili.e,
présentée par M. Deslandres.
On sait qu'il existe des différences entre le spectre d'arc et le specln-
d'étincelle d'un même élément : en particulier, certaines raies visibles dans
l'arc acquièrent une plus grande intensité relative dans Fétincelle dont le
spectre peut même contenir des raies, parfois très fortes, qui, au premier
abord, paraissent ne pas exister dans le spectre d'arc. ^
.Jusqu'à une époque récente, la modification et la production de ces raies,
regardées comme caractéristiques de l'étincelle, étaient attribuées à sa
température élevée : on remarque, en effet, que leur intensité relative
augmente avec la capacité du circuit de décharge L'origine ibermiqin'
assignée à ces raies, également appelées e/zArmceû? ou renforcées, leur avait
fait prendre une grande importance dans la classification des étoiles dont
elles semblaient fournir un critérium de la température. Déjà les recherches
de MM. Hartmann et Eberhardt avaienl montré que, dans certaines condi-
iSçjO ACADÉMIE DES SCIENCES.
lions, quelques-unes des raies observées jusqu'alors uuiquemenl dans
rëlincolle pouvaient se présenter dans l'arc. La question des raies d'étincelle
a de nouveau été traitée récemment par \1M. l^'abry et Buisson (' ) cl ])ar
M. l)unR'ld( = ). Il résulte de ces travaux (jue les raies d'étincelle existent
Cf^alemcnl toujours dans l'arc, mais qu'elles y sont localisées au voisinage
des électrodes, ce qui leur fait donner par M. Duflield le nom de raies
polaires.
La considération des raies que nous avons trouvées, dans le cas du fer,
au cours des recherches que nous poursuivons en commun, nous semble
pouvoir apporter une contribution à cette question. En effet, en examinant
nos listes, il nous a été permis de vérifier que certaines des raies dites
caractéristiques de rétincelle se trouvenl dans le cône intérieur de la
dam me et ne font partie exclusivement que de ce que nous avons appelé le
spectre sHpi)lèrnenlaire{^ ). (iràce à notre étude des llammes du gaz d'éclai-
rage et de Tair, du gaz d'éclairage et de l'oxygène, et de l'hydrogène et de
l'oxygène, on peut voir coniment-se comportent ces raies dans des sources
qui représentent Irois échelons de température ascendante.
Le Taljleau suivant esl e\lrait de noire liste générale des raies du fer. Il contient
des raies qui ont une intensité relative plus forte dans rétincelle que dans l'arc,
d'après les données de MM. ls\ner et Ilascliek, auxquelles nous avons recours parce
qu'elles sont bien comparaliles entre elles, ayant été obtenues par les mêmes expéri-
mentateurs, A l'aide des mêmes appareils. Ce Tableau renferme également les raies
polaires dont l'énuméralion vient d'être publiée jiar M. Duffield. Nous avons enfin
comparé notre liste à celle des cnhanced Unes que M. Lock\er ( '•) donne pour le fer
(on doit remarquer que, dans la partie visible du spectre, un grand nombre de ces
raies penvcnl m mis nvoii- échappé, à cause de l'émission par nos flammes d'un fort spectre
continu et des bandes du carbone). La première colonne renferme les longueurs
d'onde des raies d'après .MM. Kayser et Runge; les trois suivantes donnent les inten-
sités relatl\es obser\ées dans les flammes étudiées, ces intensités étant évaluées
d'après le système de flowland auquel nous avons déjà fait allusion (' ). Il est inij)ortant
de rcmartpier <|u'il a été procédé à ces évaluations a\ant l'examen du point particnlier
dont il e,-l (jneslion dans, cette Note, et, par suite, en dehors de toute idée préconçue.
Les cinquième et sixième colonnes renferment les intensités relatives des raies dans
l'étincelle et dans l'aie. Lutin, la dernière colonne indique le caractère de la raie.
('} Fabiiy et Hiisso.N, Comptes rendus, t. C.VLVI, 1908, p. jii.
C) W.-G. Duffield, AstrophysicalJournal, t. XXVII, 1908, p. 260.
(») G.-A. 11|.;ms.u.i:cii l't G. m: Watteville. Comptes rendus, t. CXLVL 1908, p. 809.
(*) Publié par le Sobir l'Iiysivs Commillee. London, 1906.
( •) IIemsalecii et ue ^^ Aniivn.i.E, Comptes rendus, t. C\L\'l, 1908, p. 962.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. I ipi
Intensités relatives.
Klamines.
Air-gaz
Oxygène gaz
d'éclai-
d'éclai-
Oxygi-ni-
rage.
rage.
Hvdrogène.
Ktincclle.
\1C.
3
—
—
4
3
2 i
—
—
10
3
3'
—
—
?
I
0
—
—
3
»
0
—
—
2
I
2
—
—
2
1
0
—
—
3
1
0
—
—
2
2
7
0
—
2
2
5
2
1
3
3?
4
3
2
2
5?
4
3
2
2
2
0
—
—
3
I
0
—
—
3
1
1
—
—
3
1
00
—
—
3
1
0
— ■
—
.5
2
,
—
4
I
4
1
0
3
3
0
—
—
3
2
0
—
—
3
1
6
00
—
1
2
3
—
—
?
2
6
2.'
I
I
2
6
2
1
?
3
tcniâiqi
lies.
»
Polar
s.
Polar
s.
Polar.
Polar,
»
Polar
Polar
s.
Polar
s.
Polar
Polar
A.
Polar
A.
Longueurs
d'onde.
2373,79
3382, i5
2390,03
243o, 16
244^)68
2447.8'
2458,78
2466,81
2474,88
2490,01
2490,98
2491 ,5o
2017 .25
252 1 ,09
2521,97
2526, 3o 00 — — 3 I Polar.
2533,86 o — — 5 2 Polar S.
2034,52 1 — — 4 ' Polar,
2535,67 4 ' o 3 3 Polar S.
2536,90 o — — 3 2 Polar.
2538,98 o — — 3 1 Polar S.
2542,20 6 00 — 12 Polar S.
2544,83 3 _ _ ? 2 Polar S.
2546.26 6 2I I 12 Polar S.
2549,63 6 2" I ? 3 Polar
Intensités relatives.
Klamni
les.
gaz
Air-gaz
(Jxvgène-
I.,oni;ueurs
d'éclai-
d'éclai-
Oxygène-
il'oiuic.
rage.
rage.
Hydrogène.
lit
incelle.
Xn:.
KL'iiiarqiies.
2562,63
1
2
—
000
5
3
Polar S.
2563,53
0
—
000
4
3
Polar S.
2576,76
6
0
—
?
2
Polar S.
2582, 5o
2
—
—
?
2
Polar S.
2.588,11
27
—
—
3?
2
Polar S.
2599,53
6
0
—
20
3
Polar.
2605,77
1
—
—
I
?
Polar S.
C. R.,
1908, I" Semestre. (T.
CXLVI, N- 26.)
l83
1 ']C)2
ACADEMIE DES SCIENCES.
Inten!
îilés
relatives.
Air-gaz
Flammes.
Oxygène-gaz
Longueurs
d'éclai-
d'éclai-
Ox
:ygène-
(l'onde.
rage.
rage.
Hyd
Irogène.
Éti
incelle.
Arc.
Remarques.
3606,92
8
2
—
?
2
Polar S.
2611,94
0
—
—
10
4
Polar.
2613,91
00
—
—
8
3
Polar.
2728,90
1
—
—
2
I
»
2747,08
2
—
—
8
3
Polar.
2767,56
6
1
2
?
5
3
Polar.
3227,88
3
1
2
—
5
4
»
3323,84
1
2
—
—
I
2
Polar S.
3863,87
00
oC)
—
I
I
Enhanced
3871,86
1
—
—
1
1
linex de
3935,92
3
—
—
I
2
Lockyer.
On peut remarquer, en examinant ce Tableau, que c'est dans la flamme
la moins chaude (gaz d'éclairage-air) que les raies dites d'étincelle ou de
haute température sont le plus marquées, et qu'elles s'afTaiblissenl ou dis-
paraissent dans les flammes plus chaudes. Les raies que M. Duffield appelle
liolar A (raies qui, tout on étant localisées au voisinage des électrodes, ont
le caractère de raies d'arc) diminuent moins rapidement d'intensité que les
raies /jo/ar S (^spark, étincelle).
De ce qui précède il résulte que l'action de la température ne peut être
considérée comme le facteur primordial do la production de ces raies. Sans
vouloir présenter, pour le moment, une explication définitive du phénomène,
nous pouvons dire qu'il nous semble que sa cause doit tenir à des actions
chimiques ou électriques ; on sait, en effet, que le cône intérieur de la flamme
est éleclrisé négativement, tandis que l'enveloppe externe l'est positivement.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation des chhroiridites alcalins. Note
de M. M. VfezEs, présentée par M. Troost.
Dans une Note j)ubliée tout récemment dans ce Recueil {Comptes rendus,
t. CXLVI, i5 juin 1908, p. 1267), M. Marcel Delépine annonce que les
chloroiridites alcalins « s'obtiennent avec une rapidité et une facilité re-
(') Très courte; n'existe qu'à la hase du cône intérieur.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. iSgS
marquables par réduction, au moyen de l'oxalate neutre correspondant,
des chloroiridates, mis en suspension ou dissous dans l'eau, et chaufï'és au
bain-marie ».
Je crois devoir faire remarquer que ce mode de préparation des chloro-
sels alcalins inférieurs des métaux du platine (chloroplatiniles, chloroiri-
dites, etc.), en partant de leurs cldorosels alcalins supérieurs (chloroplati-
nates, chloroiridates, etc.), n'est pas aussi nouveau que M. Delépine semble
le penser. Il y a dix ans qu'il a été signalé dans le cas du chloroplatinite de
potassium {Bull. Soc. chim., 3" série, t. XIX, 1898, p. 879), et sept ans
qu'il a été étendu au cas du chloroiridite (Procès-verbaux des séances de la
Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, année 1 900-1 901,
18 juillet 1901, p. 112).
CHlMU:. — Poids moléculaires des acides phosphoiiques déterminés par la
cryoscopie. Note de M. H. Giran, présentée par M. G. Lemoine.
J'ai déterminé les poids moléculaires des trois acides pliosplioriques par
leur cryoscopie au moyen de l'acide acétique.
Acide mctaphosphorique. — En solution acétique, le poids moléculaire de
l'acide meta diminue avec le temps et tend vers une limite qui est d'autant
plus faible (jue la dissolution est plus étendue.
a. Avec )K,o22 d'acide meta pour loo^ d'acide acétique (' ) :
Temps :
It. o''. 29\ hbK
79''.
Poids moléculaire 343,5 270 i85 170
166
h.
Avec oB,8o4 d'acide meta pour loo» d'acide acétique :
Temps :
11». bi'SO'". 32\ ô7''.
82'-.
Poids moléculaire 33o a4i i56,5 142, 5
iSg
Les courbes qui représentent ces résultats, prolongées jusqu'au temps
/ = o, aboutissent nettement à un poids moléculaire égal à 4oo, c'est-à-dire
(') La dissolution de l'acide métaphospliorique dans l'acide acétique est très lente;
on l'active par l'agitation. Les temps sont comptés à partir du temps moyen entre le
commencement et la fin de la dissolution.
l394 ACADÉMIE DES SCIENCES.
cinq fois PO'H = 80. La formule de l'acide métaphosphorique est donc
Acide pyrophosphorique. — On trouve, encore ici, un poids moléculaire
qui diminue quand le temps augmente et qui tend vers une limite d'autant
plus faible que la dilution est plus grande.
Quand on emploie l'acide pyro liquide, la dissolution esl inslanlanée; on peul donc
faire des mesures cryoscopiques peu de temps après, ce qui précise mieux l'allure de
la courbe au voisinage du temps zéro et, en outre, ce temps zéro est plus nettement
défini.
a. i3ï,558 d'acide pyro liquide dans loos d'acide acéti(|ue :
Temps :
l''. 2i'30'". 19''. 41''. 67''. 91^ ItS''.
Poids moléculaire... 468 448 867 332,.) 820, 5 8i3 810
b. io?,386 d'acide pyro liquide dans loos d'acide acétique :
Temps :
UVJir. 3''. \Vf\ &. OS''. 'iV'. llti''.
Poids moléculaire. . . 475 !^o^ 3i5 285 271 267 264
f. 36,6320 d'acide pyro liquide dans lOos dacide acétique :
Temps :
11.. 6''. '28^ ô3''. 78''. 102''.
Poids moléculaire 826 24i 197 '9' '86 i84
lîn représentant ces résultats par des courbes, on constate qu'elles indiquent toutes,
au temps zéro, un poids moléculaire égal à 534, soit trois fois P-()'H'= 178. L'acide
p\ To liquide possède donc une molécule triple (P^O'H')^.
Même résultai avec l'acide pyro solide; dans ce cas l'expérience esl plus diflicile
parce que l'acide solide se dissout très lentement dans l'acide acétique. Il faut agiter
éiiergiquemenl, pendant assez longtemps, un poids connu d'acide pyro en morceaux
en présence de l'acide acétique, pour obtenir une dissolution complète.
Avec 5^,725 d'acide pyro solide pour looS d'acide acétique :
Temps :
41.. 9''. 26''. hV'. 80''. 105''.
Poids moléculaire. . . 336 297,1 257,6 24o,6 282,5 228
La courbe correspondante tend vers la même ordoTinée à l'origine que celles qui ont
été obtenues avec l'acide liquide.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. f'iç)^
L'acide pyro possède donc la même condensation moléculaire à rétat
solide et à l'état liquide. Le poids moléculaire limite dû à la dilution est
également du même ordre que celui que donnerait une solution acétique de
même concentration préparée avec de l'acide pyro liquide.
Acide orthophosphoriquc . — J'ai obtenu les résultats suivants :
a. Avec 75,906 d'aciile ortlio liiiiiide dans ioo5 d'acide acétique :
Temps :
0''3n". 17''. 'iV\
Poids moléculaire 128,5 128,0 127,1
b. Avec 7I!, 4676 d'acide ortlio liquide dans ioob d'acide acéti(|ue :
Temps :
0''30-. 24''-
Poids moléculaire '27,2 120,3
V. Avec 38,88o5 d'acide ortlio liquide dans loo^ d'acide acéliijue :
Temps :
Qi-ao"'. îfi''.
Poids moléculaire 124, 5 122, j
d. Avec 16,8798 d'acide orlho liquide dans loos d'acide acétique :
Temps :
OÎ'SO'"." 8''.
Poids moléculaire i''>,4 '''i9
e. Avec 3^,779 d'acide ortho solide dans 100» d'acide acétique :
Temps :
II'' 30™. 18''.
Poids moléculaire i>>,3 120, 3
On voit que, dans le cas de l'acide ortliopliosphorique, le poids molécu-
laire varie peu avec le temps. Les résultats obtenus sont tous compris entre
le poids moléculaire normal PO'H' = 98 et le poids moléculaire doublé
(PO'H^)- = 196. On peut les interpréter en admettant que, dans ces
expériences, la limite est très rapidement atteinte. Il en résulte néan-
moins :
1° Que la condensation moléculaire de l'acide orlho est la même à l'étal
liquide et à l'état solide;
l3q6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
2° Que celte condensation est certainement supérieure à runilé.
D'autre part, il est logique de penser que la diminution de condensation
moléculaire qu'on observe en passant de l'acide mêla à l'acide p)ro doit
continuer à se produire lorsqu'on passe de l'acide pjro à l'acide ortlio ; ce
dernier doit donc avoir une condensation inférieure à '], par conséquent
égale à 2.
L'acide orthophosphorique solide ou liquide devra donc être représenté
par la formule (PO^H»y.
CHIMIE. — Sur les o.iycU's magnétiques du cltroinc.
Note de M. Ivan Shckofk, présentée par M. H. Le Chatelier.
Certains des métaux, magnétiques ou non magnétiques, de la famille du
fer, ont la propriété de donner quelques oxydes magnétiques. Le chrome est
précisément dans ce cas. Par l'action ménagée de la chaleur sur CrO' ou
sur CrO^CI-, on obtient des oxydes intermédiaires qui, suivant les condi-
tions de leur préparation, peuvent être ou n'être pas magnétiques. On s'est
proposé ici de déliuir les conditions de production des oxydes magné-
tiques.
CrO'', chiiuH'é jusqu'à 33o°, se décompose brusquenienl, en perdant de l'oxygène,
avec un grand dégagemenl de chaleur, et la lenipéralnre s'élève plus ou moins au-
dessus de la lempèralure initiale suivant la rapidité de l'échauiVemenl. Il se forme une
masse noire qui, par l'action plus prolongée de la chaleur, perd encore de l'oxygène et
se transforme finalement en Cr-0^ L'analyse de ces produits montre une composition
assez variable d'une expérience à l'autre, la proportion d'oxygène qu'ils perdent
encoie à la calcination pouvant varier de i3,2 à 18,2 pour 100. Enlin, ces oxydes
peuvent, à composition semblable, être ou n'être pas magnétiques suivant les cas.
L'élude des conditions de leur formation montre que, pour l'obtention d'oxydes ma-
gnétiques, il faut que la température de la masse s'élève pendant la réaction au moins
à r)oo"-5io". Les oxydes produits au-dessous de cette température ne présentent que
des propriétés magnétiques extrêraeraenl faibles.
Il résulte donc de ces premières observations (jualitatives (jue la décom-
position de l'acide chromique donne haljiluellcment un mélange de ditlé-
rents oxydes, dont l'un au moins peut se présenter sous deux états
difl'érents : une variété fortement magnétique et une autre très faiblement
magnétique. PoUr déterminer la composition précise de l'oxyde magné-
liipie, on a fait des mesures du magnétisme spécilique de dilférents oxydes
magnétiques de composition variable et cherché pour quelle composition
0 pour 100.
T.
16,7
0 (
5io-5i5
i4,i
5o5-5io
i3,8
5i5-52o
l3,2
5oo-5io
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l397
les propriétés magnétiques étaient le plus développées. Les mesures ont été
faites avec l'appareil de MM. Curie et Chéneveau. Le Tableau ci-dessous
résume quelques-unes des mesures faites. La première colonne donne la
perte à la calcinalion, c'est-à-dire la composition de l'oxyde, la seconde, la
température à laquelle la réaction s'est maintenue, et enfin la troisième,
le magnétisme spécifique.
K.io-«.
1800
6800
6450
6600
Dans toutes les expériences le maximum des propriétés magnétiques
correspond à des pertes à la calcination comprises entre i3,3 pour 100 et
i4,i pour 100.
Or, la perte de i3,6 pour 100 est celle de l'oxyde représenté par la for-
mule
Le point de transformation magnétique de cet oxyde se trouve à la tem-
pérature de i2o°-i3o°.
Un oxyde de la même composition, donnant une perte à la calcination
de' i3,7 pour 100, mais préparé à une température ne s'étant pas élevée au-
dessus de 485°, n'a au contraire présenté qu'un magnétisme spécifique
de 97, c'est-à-dire 70 fois moindre que celui de la variété magnétique.
L'oxyde obtenu par la décomposition de CrO^Cl" serait environ trois
fois plus magnétique que le composé précédent. Il se présente avec une ap-
parence cristalline et ne perd à la calcination que 3,5 à 4 pour 100 d'oxy-
gène. Nous nous proposons d'en continuer l'étude.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur tes tellurures d'arsenic et de bismulh. Constante
cryoscopique du tellure. Note de M. H. Pélabox, présentée par
M. D. Gernez.
Le tellure fondu dissout facilement l'arsenic. Le liquide obtenu, d'abord
gris blanc pour une faible teneur en arsenic, prend une teinte de plus en
plus foncée et finalement noire quand la proportion d'arsenic augmente
dans le mélange.
1398 ACADÉMIE UES SCIENCES.
La lempérature de solidification de ce liquide décroit très rapidement et
très régulièrement depuis 4^2°? point de fusion du tellure, jusqu'à ruf,
température de solidification du mélange formé de ']"' de tellure pour i"'
d'arsenic.
Si l'on fait croître encore la proportion d'arsenic, la température de soli-
dification croît, passe par une valeur maxinia 'M'y2° pour le composé As'-Te%
puis baisse faiblement, prend la valeur 355° pour le mélange qAs -f- i iTe;
elle croît de nouveau et conserve finalement la valeur 358" pour tous les
mélanges qui renferment plus de i"' d'arsenic pour r" de tellure. Malgré
la faible Ijaisse de température après le maximum, celui-ei est nettement
accusé.
Le composé As-'Te' est cristallisé en longues aiguilles, les ciistauv sont d'un blanc
d'argent légérenienl jaunâtre. Les mélanges qui renferment plus de i"' d'arsenic pour
1"' de tellure perdent facilement de l'arsenic quand on les cliaunTe. Refroidis brus-
(juement après fusion, ils donnent un solide noir vitreux totalement dillérent coninii;
aspect du solide gris blanc qu'on obtient par refroidissement lent des mêmes
Ii(]uides.
Enfin, quand il y a dans le mélange plus de 2'' d'aisenic pour 1 '' de tellure, on peut,
en le portant à une lempérature suffisamment élevée, obtenir un liquide, mais à condi-
tion d'opérer en tube scellé. En laissant refroidir le tube, on constate que le liquide
entre en ébullition et que de l'arsenic cristallisé se dépose sur les parois du tube.
Si l'on extrait le solide obtenu au fond du tube et c[u'ou le chaufle dans un gaz inerte,
il perd de l'arsenic avant de fondre; de l'arsenic libre cristallise également dans le
li(piide obtenu, qui se solidifie toujours à 358°.
La courbe de fusibilité des mélanges de bismuth et de tellure peut être
entièrement déterminée. Elle part du point de fusion du tellure (452°), se
compose d'une partie presque rectiligne qui aboutit à un point d'or-
donnée 4 10° correspondant au mélange eutcctique qui renferme environ
i5 pour 100 de bismuth. A partir de ce point et pour des mélanges plus
riches en bismuth, la température de solidification croît, passe par un maxi-
mum )S3" [)our le composé Bi-Te', puis baisse régulièrement jusqu'à 2()3''.
(^elte température est celle de la solidification d'un eutectique qui ren-
ferme environ i pour 100 de tellure. La température de solidification croit
ensuite jusqu'à 270'^, point de fusion du bismuth.
Il résulte de ce qui précède que, si l'on ajoute au tellure une faible pro-
portion d'arsenic ou de bismuth, il y a formation des composés As- Te' et
Bi-Te'' qui se dissolvent dans l'excès de tellure; l'étude de la solidification
de ces solutions conduit à la détermination de la constante cryoscopique du
tellure.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l3ç)g
Si nous désignons par P le poids de tellure dissous dans 100''' de tellure,
par C l'abaissement du point de solidification, on a les résultats suivants :
Tellurure d'arsenic As-Te"=^ 533 :
P 39,6 21,6 II
C 64° 27° 12°
C
p I,'3i 1,25 1,09
L'abaissement à l'origine a pour valeur ( - \ =0,97 et la constante crvoscopique
K = ( -p ) M = 0,97 X 533 = 517.
Tellurure de bismuth Hl'Te3=8oo :
P 16,6 10,6 6,3
C 35° i5° 7"
C
■VT 2,1 ',41 '.'
/C^
Ce qui donne ( ^ ) =0,66,
R= /-) M =0,66 X 800=528.
D'autres tellurures que j'ai étudiés et qui sont solubles dans le tellure ont donné :
Tellurure d'étain : Sn Te = 246, 5 lv = 5io
Tellurure d'argent: Ag'Te =: 343,5 Iv =535
Tellurure de plomb : PbTe = 334,5 K = 5i5
Tellurure d'antimoine : Sb-Te'= 620 K =; 017
Les valeurs extrêmes sont 5io et 535; on peut prendre pour constante cryosco-
pique 520. Ce nombre diffère peu des autres nombres trouvés.
liobertson(') a démontré que si l'on désigne par L la ciialeur de fusion
d'un élément de poids atomique supérieur à 4», par a son poids atomique,
T sa température absolue de fusion, r son volume atomique, on a la rela-
tion
ctL
tY^
■ = const.
(•) KoBERTSON, Journal 0/ llie chemical Society, t. LXXXI, 1902, p. i233.
C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 26.) ■ '^4
lloo ACADEMIE DES SCIENCES.
lui appli(]iiaiit celle formule au lellure ou Irouvo pour valeur de I, uu
nombre compris entre 20*-*' et ai'^*'.
It'aulic part, ou sait que la constante cryoscopicjue K est donnée pai- la
foi'iinile
0,09.T-
l'.ri (lonnaul à I, les valeurs exlivtues 20 et 21, on Irouve pour K les
uouihres 5oo et ")i5. Il est iutéressanl de constater que ces nombres dlf-
fÏTcnl peu du unniljrc "iao ([ue douue l'expérience.
CHIMIE ORGAXiyUE. — Sur le mécanisme de synlhèse des cycles azotés.
Note de M. L.-J. Simox.
Instruit par l'étude des condensations de l'éther oxalacétique avec les
aminés arouuUiqucs ('), j'ai répété avec la collaboration de M. Boulin
l'action de l'acide pyruvicpie sur la paratoluidine en vue de recueillir sur le
mécanisme de celle réaction et sur la genèse des composés qui s'y pro-
duisent un complément qui manquait à ma première élude.
I, 'opération a été faite à froid en solution cliiorofoimique en employant les consti-
tuants tout à fait puis en propoition équimolécuiaire. Le produit olilenu a été soi-
gneusement lavé au cliloroforme. Cliaque essai portant sui- 88s d'acide fournit i3os de
pi-oduit et nécessite 2''" de chloiofoiine.
Le produit principal dr la réaction présente au plus haut degré le carac-
tère d'une substance de transition. Elle s'altère plus ou moins vite sous
l'action des solvants et sous l'action de la chaleur. Elle s'altère même sous
la seule action du temps; cette altération peut se traduire par un cliange-
menl de leiule ou passer inaperçue. Cette substance ne peut donc être
purifiée et est 1res dil'licile à obtenir en tout état de pureté; il est, par suite,
délicat d'en indiquer une analvse définitive. Néanmoins après examen
d'échantillons préparés avec un soin spécial, et enhardi par des suggestions
théoriques, j'ai modifié mon opinion primitive sur la constitution de ce
corps.
(') L.-J. .SiMo.N et A. CoNiicciiÊ, Ami. de Chiin. cl de l'hys., S'' série, t. Xll, 1907.
p. '>. — L.-J. Simon et Cii. Malgii.n, Ànn. de C/iim. et de Phys., 8" série, l. MU,
1908, p. 36 I .
SÉANCE DU 29 JlIN 1908. . I lOI
Ce ne serait pas comme je l'avais admis (') un acide toluilpyruvique
CH'— C — CO^H mais un produit de plus grande complexité moléculaire
CO^H
CH' - C — GH- - C(OH) - COni r/sultant, comme on le voit, de la
NH- C'H' Ml-CvH'
condensation de deux molécules plus simples CH' — C( Ull) — C()-H.
NH-CMl'
Action de l'eau. — L'eau froide allcre peu à peu cette substance; l'eau
bouillanle lui fait subir rapidement la même transformation qu'on peut
représenter par l'ensemljlc des deux formules
C"H=*N-^0»=C"-H'>NO- -)-CO-+n^0 + H^ + C'H-NHS
C"'H»'N20°=C'"IP-N''0*4-C0-4- \V-0.
L'action réitérée de l'eau bouillante enlève de la paratoluidine et un acide quino-
léique (réaction I); il reste ensuite un solide brun noir qui, soumis à l'action du cliio-
roforme, lui cède des matières résineuses et laisse un produit neutre (réaction II). La
première réaction est prépondérante; ainsi 100^ du produit initial donnent ^os à 45s de
la substance acide et 6? à 7S de l'autre.
Nous allons maintenant examiner la nature et la genèse de ces deux
produits.
Le premier est un acide faible déplaranl le gaz carbonique de ses sels,
mais ne rougissant pas l'hélianthine. C'est un acide 2.6-diméthylquinoléine-
carbonique : en effet, soumis à l'action de la chaleur, il se décompose
à 26)° en donnant la 2.(J-diméthylquinoléinc.
Cette base s'obtient plus avantageusement et plus pure en chaudanl l'acide avec un
excès de cliaux sodée et redislillanl l'iuiile ainsi obtenue. Cette base distille à i65" sous
pression réduite et fond à 55°. Elle a été identifiée avec la 2 .6-diniéthylquinoléine au
moven de l'irazol fondant à j37'> qu'elle forme avec l'aldéhyde benzylique. CliaulTée
avec l'anhydride phtalique et le chlorure de zinc, elle donne une substance jaune d'or
semblable à la quinophtalone ou jaune de quinoléine et fondant comme celle-ci aux.
envii ons de 233°.
Cette production de 4iméthylquinoléine (III) nous renseigne sur la coii-
(' )L.-J. Simon, ^n«. de Chim.el de P/i/5., 7' série, t. IX, 1896, p. 433. L'adoption
de cette manière de voir entraînerait la disparition dans la série grasse des acides anilés
et ne laisserait subsister que ceux de la série aromatique que j'ai isolés (/oc. cit.).
l4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
stilution cl la genèse de l'acide qui Ta fournie (11 ) :
COHI
I
C"H"MI — C(Olli
O'ir
c
NH
Cil
\CO-ll
aw
CO'H
CIP
CH=
CH»
L'acide 2-6-diniélhylquinoléinecarbonique est 1res peu soluble dans
l'alcool froid; mais en présence de gaz chlorhydrique il s'y dissout et
fournit l'éther correspondant fondant à 74"-
Le second produit olitt-nu accessoirement dans l'action de l'eau sur le
produit de condensation de l'acide pyruvique et de la paratoluidine se com-
porte toul autrement : raclion du gaz chlorhydri([ue en solution alcoolique
arrache une molécule de paratoluidine et laisse une substance plus
fusible ( I 10°) et plus soluble qui peut être considérée comme une méthyl-
tolylcétopyrrolidone (III); cette réaction jointe à ses autres propriétés
nous conduit à représenter de la manière suivante la constitution et la
genèse du second produit ( II ) :
C-ir-.\II — C(01l I — CH-
I < il )- M
M[C"ll"
c'ir-xii -CiOiii -CH
' Il
co
\ /
co - CH^
111 1
Ch - ap co CH - cil'
NC'H'
NC'H'
Celte transformation du produit initial en un mélange de substances
azotées cycliques se produit suivant le même mode essentiel en présence
d'alcool ou même, bien que plus lentement, en présence d'éther ou de chlo-
roforme. De l'étude qui précède, outre ses résultats pratiques ( ' ), il résulte,
sur la genèse des composés cycliques azotés rencontrés dans la réaction
envisagée, une vue plus précise d'accord avec la conception d'ensemble que
j'ai antérieurement dégagée ( ^) des synthèses effectuées dans la série quino-
léique.
(') 1''» d'acide pyruvique permet d'obtenir environ (35o8 d'acide diméllixlquino-
léique ou 325s de dimélliyhiuinoléine.
(*) Comptes rendus, l. C\L1\ , 1907, p. i38.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l4o3
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le procédé de Messinger et Vorlminn pour le
dosas,e de quelques phénols. Séparation de l'acide salicylique. Note de
M. J. lîouGAULT, présentée par M. A. llaller.
Ayant eu besoin de doser l'acide salicylique et de le séparer de divers
acides aromatiques (ac. benzoïque, ac. cinnaniique, etc.), j'ai songé à uti-
liser le procédé décrit par Messinger et Vorlniann pour le dosage de plu-
sieurs composés pliénoliques (phénol, thymol, acide salicylique, etc.) (" j.
Le dosage se fait assez bien et donne des résultats utilisables, quoique en
général un peu forts.
Mais l'étude des produits de la réaction, qui m'intéressaient au point de
vue de la séparation des acides accompagnant l'acide salicylique, m'a fourni
des résultats différents de ceux signalés pai' Messinger et Vortmann, tant
pour l'acide salicylique que pour le phénol, qu'accessoirement j'ai été con-
duit à étudier aussi.
1. Les auteurs cités avaient obtenu, par l'action de l'iode et de la potasse,
avec le phénol, un composé rouge violacé aucpiel ils avaient attribué la for-
mule CHH-OI (diiodophénol-iode), comportant l'existence, admise pour
la première fois, d'un éther hypoiodeux de la fonction phénol. Avec l'acide
salicylique, ils avaient obtenu un produit, également rouge violacé, qu'ils
représentaient par la formule CH' l(OI;(^0-K, c'est-à-dire qu'ils en fai-
saient le sel de potassium de l'éther hypoiodeux d'un acide salicylique
monoiodé.
Or j'ai constaté que, en réalité, l'action de l'iode en présence des alcalis,
sur le phénol aussi bien que sur l'acide salicylique, conduit toujours finale-
ment à un seul et unique composé (CH-IM) )'' qui n'est autre que le corps
rouge de Lautemann(-) dont Messinger et Vortmann ne paraissent pas
avoir eu connaissance. Le soi-disant diiodophénol-iode n'est qu'un mélange
du corps rouge de Lautemann et de triiodophénol i.2.4.<) ( Pf. iSr"); le
soi-disant sel de potassium de l'éther hypoiodeux d'un acide salicylique
monoiodé n'est qu'un mélange, du même corps rouge avec le sel de potas-
sium de l'acide 3.5-diiodosalicylique, très peu soluble dans l'eau.
Étant donnée l'extrême insolubilité du corps rouge do Lautemann, on
peut l'utiliser pour le dosage et la séparation de l'acide salicylique (et aussi
du phénol, bien que cela présente moins d'intérêt).
(') llericlile d. cl. client. Gesell., l. XXII, 1889, p. 23i3, el t. Wlil, 1890, p. 275.'..
(-) Liebig's Annalen, i. CXX, 1861, p. Sog.
l'iO'i ACADEMIE DES SCIENCES.
Soil un mélange de o5,ioo (Facide salicylique et o5.r?oo d'acide cinnamique. par
exemple; on dissout dans :jo''"' d'eau additionnée de i*! de carbonate de sodium sec.
<^)n ajoute de l'iode en excès et l'on porte au bain-marie bouillant pendant 20 minutes.
Finalement on maintient à l'ébullilion à reflux pendant 10 minutes, en ajoutant un
peu d'iode de temps en temps, de manière qu'il y en ait toujours un excès. La trans-
formation de l'acide salicylique en corps rouge est alors complète. On enlève l'excès
d'iode par du sulfite de. sodium et l'on reçoit le précipité sur un creuset de Goocli
r ^8
garni d'amiante. Le poids du précipité sec multiplié par ^ryy donne le poids d'acide
'"*
salicylique cherché.
Les eaux mères acidulées par H CI et agitées avec l'éther permettent d'en retirer la
totalité de l'acide cinnamique. qui n'a nullement été intéressé par la réaction. Les
résultats sont très exacts.
Lacide pataoxybcnzoHjue se comporte comme Tacide salicylique.
II. La constitution du corps rouge de Lautemann a été étudiée par
Bcnzinger et Kammerer ( ' ), <pii l'ont nommé létraioclodiphénylènequinone,
en lui attribuant la formule
CMi-L'O
Cette constitution me parait s'accorder avec le processus de la transfor-
mation du triiodopliénol i.2.4-() en corps rouge sous l'influence de l'iode.
Ce triiodopliénol se dissout sans altération dans une solution diluée de car-
bonate de sodium; mais, dès qu'on ajoute de l'iode, il se forme le précipité
rous;e en question. Or si l'on titre l'iode après acidulation, on retrouve
tout liode qu'on a ajouté en vue de celte transformation. (Je fait s'explique
en supposant que deux réactions inverses se produisent simultanément :
l'une qui consomme de l'iode pour oxyder la fonction phénol et la trans-
former en quinone, et l'autre cpii régénère de l'iode en provoquant la liaison
des deux molécules de diiodoquinone, comme l'indique le schéma ci-
dessous, (jui n'est que le développement de la formule de Benzinger et
l\ in 11 merci" :
m
1 -..
OH
c
c
crAci
ciAci
Cil\/'cH
GIllJciI
c 1
1
C 1
1
(' ) ISariclHed. d. chcm. GcselL, t. XL 1878, p. :>')■].
SÉANCE DU 29 JUIN igo8. 1 4o5
Au total, il A aurait élimination de Hl de chaque molécule de triiodo-
phénol sans entrée en jeu apparente de l'iode, bien que, comme je l'ai
indiqué plus haut, la réaction n'ait heu (lu'en présence de ce métalloïde.
Il est naturel de penser que l'aristol du thymol, qui présente tant d'ana-
logie avec le corps rouge de Lautemann, doit avoir une constitution ana-
logue; si cela est, l'existence des éthers hypoïodeux (d'ailleurs théorique-
ment possible) reste encore à démontrer.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur trois alcools primaires nouveaux résultant de la
condensation du henzylale de sodium avec les alcools propylique, butylique
et isoamyUque. Note de M. Mahcei. GcEiiitET, présentée par M. A. Haller.
Le benzylate de sodium, chauffé à 220° avec l'alcool éthylique, réagit sur
lui, comme je l'ai montré ('), en donnant naissance à l'alcool benzyléthy-
lique, suivant l'équation
C'H^ — CH-^ONa + ClI'- CIl^OH = CMl'- Cil'- Clf^- CH^OH + NaOll.
En réagissant d'une manière analogue sur Falcool propylique, le benzy-
late de sodium m'avait donné de même un alcool inconnu jusque-là et
répondant à la formule C'"H'''0. Je viens établir aujourd'hui la constitu-
tion de cet alcool, qui doit être considéré conune l'alcool méthylbenzyl-
éthylique CH^ - CH- - CH(CH') — CIPOH, et généraliser la réaction
qui lui a donné naissance, en montrant qu'elle s'effectue de même entre le
benzvlatc de sodium et les alcools butylique et isoamyiique.
Cette réaction n'est d'ailleurs que l'application à la série aromatique de
la méthode de condensation des alcools avec les alcoolates alcalins, dont j'ai
eu l'honneur d'entretenir plusieurs fois déjà l'Académie (-).
De même que les alcools éthylique et propylique, les alcools butylique
et isoamyiique réagissent sur le henzylale de sodium, suivant les équations
C«ir'-CH'ONa-HC*H'' OH = C''H' - Cir^-C'H' OH-hNaOH,
C^H^- CH-ONa + C»H"OH = C« It^— CH^- OH'»0H + NaOH.
Dans le premier cas, on obtient l'alcool éth\lbenzyléthylique
C/H>~ CH'^- CH(CMI^)- CIPOH ;
(') M. GuERBEi-, Comptes rendus, t. CXLVl. p. '.98.
{') M. GuERBET, Comptes rendus, t. CXX\ 111, CXXXII, GXXXVII.
I '|o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dans le second cas, il se forme un alcool beiizylamylique qui, très proba-
blement, répond à la constitution de l'alcool isopropylbenzylcthylique
C'ii^— CfP— c:ii{CMr) — cir^OH.
Je ne décrirai pas le mode de préparation de ces alcools, qui est identique
à celui décrit antérieurement pour les alcools benzylétbylique et métbyl-
benzyléthylique.
L'alcool méthylbenzylélhylique C'H'— GIP— CH(CH')— CH^OH est un liquide
incolore, huileux, bouillant sans décomposition à 344"-246" (corr.). Son oiieur rap-
|)elle un peu celle du lilas; sa densité est D'i," = 0,9841 , et sa formule C"'H'''0.
Sa phénylurétliane cristallise dans l'alcool en aiguilles incolores, fusibles à ôa^-ôS".
Son éther acétique est un liquide incolore, liouillant à 26o°-262° (corr.).
Pour établir la constitution de cet alcool, je l'ai transformé en acide correspondant
('-'"H'^O^, dont les propriétés, rapprochées de celles de l'acide métlivlbenzylacélique
C'-'H^—CH^— CH(GI12)—C()2H déjà connu ('), montrent (ju'il lui est identique. Il
bout, en eft'et, comme lui, à 270° et cristallise dans l'eau en petits cristaux a|jlatis,
fusibles à 3y° ; de plus, son anilde fond à io8"-ior)'' comme l'amide métlivlbenzylacé-
li((ue (-).
Dans la condensation du benzylate de sodium avec l'alcool propviique, le radical
benzyle s'est donc fixé à lii molécule de cet alcool par l'atome de carbone voisin du
groupement fonctionnel.
Valcool c'thylbenzyl,-tli)li<jue CMF— GIF— CH (C-Il') — CHMJIl résulte de
l'action du benzylate de sodium sur l'alcool bulylique normal. C'est un li(|nide inco-
lore, huileux, possédant une odeur analogue à celle du précédent. Sa densité est
l),-,"!;! o,g-8o. Il bout sans décomposition à 258''-26i"' (corr.) et répond à la formule
C"li'«0.
Son éther acétique < 1" II'»— G'-M'O- bout à ■i-'S°-2-()'' (corr.).
La constilution de cet alcool a été établie en le transformant en acide correspondant
par la méthode de Dumas et Stas. L'acide obtenu, de formule t;"ll"0', bout à ijS"-
175° sous i3""" de pression, comme l'acide éthylbenzylacélique
G' II'— Gir^ — Gl I ( CJ H M — (^O- 1 1
préparé antérieurement par MM. Anschiilz et Berns ('). De plus, son anilide fond à
Sg^-go" comme l'anilide éthvibenzylacétique.
L'enchaînement du radical benzyle avec Tulcool bulylique s'est donc fait encore
par le carbone voisin du groupement fonctionnel.
Valcool benzylamylique C\¥ — GII'— G' M'" 011 est un liquide incolore, huileux,
bouillant sans décomposition à 272°-274° (corr.). Il répond à la formule G'-II"0. Sa
densité est 05"= o, 9687.
(') Conrad et Bisciiokk, lAcb. Ann. cl. Chem., t. CGIV, p. iSi.
(-) Edkleani, fier. d. dciitsrh. c/wm. Ges., t. X\, p. 618.
(») Anschïtz et Btit.xs, Li,-b. Ann. tl. chem., t. CCLXI, p. 307.
SÉANCE DU 29 JlIN 1908. I '(07
Sa coiislilulioii n'a pas encore élé établie expérimenlaleiiieiil ; mais il n'est pas
téméraire d'admettre, par analogie, qu'ici encore le reste benz^-le s'est fixé à l'atome
de carbone voisin du groupement fonctionnel de l'alcool isoamvlique : l'alcool benzyl-
airiyliqiie serait alors l'alcool isopropylbenzylétlijlique
CMI' — CH^— CH (CMF) - CH^OH.
Son élher acétique C'^H" — C-H'O- bout à 279"'-28i» (corr.).
Oxydé par la potasse à 280°, l'alcool benzylamylique donne l'acide correspondant,
Vacide benzyh-alérique G^^W^O^, liquide incolore, huileux, à odeur de valériane,
bouillant à 3o5°-3o8'' (corr.).
Le sel de potassium de cet acide cristallise dans l'eau en longues aiguilles incolores
difficiles à séparer de leur eau mère. Son sel de baryum (C'^H'''0'-)-Ba cristallise
dans l'alcool â 80° en fines aiguilles très solubles dans l'eau. Son sel d'argent
Qi2j[i5Q2^g gg^ ;j peu près insoluble dans l'eau; il s'altère à la lumière.
L'éther étliylique de l'acide benzylvalérique possède une forte o<le"r de fruits; il
bout à 274''-376'' (corr.),
Le chlorure d'acide C'H'^ClOest un liquide incolore, distillant à 1 56°- 1 58° (corr.)
sous 22""" de pression.
L'amide C'H'^AzO cristallise dans l'eau en fines aiguilles incolores, fusibles à
94°-95°.
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les bis-azoïques .
Note de M. H. Duval, présentée par M. A. Haller.
J'ai indiqué, il y a quelque temps (Comptes rendus, t. CXLIV, p. 1222),
quelle était l'action de l'acide azoteux sur le 0-0-diaminodiphénylniétliane-
^-/7-dicarbonatc d'éthyle, je vais main tenant chercher à généraliser cette
réaction et voir l'influence de la nature des groupements substitués.
J'étudierai l'action de l'acide nitreux sur les dérivés orthodiaminés :
De l'acide diphénylméthane-/'-/'-dicarljonique;
Du diphénylmétliane-/?-yD-dinitrile ;
Du y5-/^-diacétyldiphénylméthane ;
Du dipiiénylméthane;
Du diacétyldiaminodiphénylméthane.
Tandis que l'action de l'acide azoteux sur les trois premiers composés est
analogue et fournit exclusivement un bis-azoïque, l'action de ce même acide
sur les deux derniers donne lieu à la formation simultanée de phénol et de
bis-azoïque en proportions variables suivant les conditions de l'opération.
Parmi ces composés, les uns, sous l'action de la chaleur, fu.sent à une tem-
pérature .supérieure à Soo", comme les Itis-azoiques de l'acide diphénylmé-
C. R., ir,o8, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 26.) ' 8.T
, ',o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
lliane-dicarl)oni(jiic, du diphénylmélliane-flinitnlc cl du diacclyldiauiino-
dipliénylniclliaue; les autres se décomposeiil coinuie le bis-azcKliacélyldi-
phénylmélhane et le bis-azodiphénylmclhane; ce point de décomposition
est situé vers 3oo" pour le premier et à 210° pour le second de ces com-
posés.
Acide his-azodiplténylmélhane-dicarhonique. — Ce composé pourrait être obtenu
par saponification de son élher éllijlique, mais en outre que ce procédé donne de tiès
mauvais rendements, il ne nous renseigne pas sur l'influence de la nature des substi-
tutions dans la formation des bis-azoïques. Par contre, la diazotation de l'acide dia-
niinodiphénylniétliane-dicaibonique fournil avec un excellent rendement le bis-nzonjue
qu'il suffit d'essorer et de laver. On le fait ensuite cristalliser dans la pvridine, avec
laquelle il forme un sel très peu soluble dans ce solvant, mais très soluble dans l'eau,
et qui se décompose par dessiccation à la température de 120", en donnant l'acide libre
cristallisé. Insoluble dans les solvants organiques usuels, sauf la pyridine, il fuse au-
dessus de 3oo".
I C 1
(4) CO-H-C»H'-N=:N N = i\-GHP-CO-^H (4').
Bis-azodipliénylinéthancdinitiilc. — Oii dia/.ole le diaminodiphénylméthane-
dinitrile dont j'ai indiqué récemment le procédé de préparation; on cliautle ensuite,
laisse reposer, essore, lave et fait cristalliser dans la pyridine.
insoluble dans les solvants organiques usuels, très peu soluble dans la pyridine, il
fuse au-dessus de 35o".
I ^ 1
(4) CN-C«H'-N = N N = N-C«ir'— CN (4').
liis-azodiacélyldipliciiylinéthaiic. — La diazotation du diaminodiacétyldipliényl-
niétliane fournit le bis-a/.odiacétyldipliénylmétliane ([u'on essore, lave et fait cristal-
liser dans la pyridine.
Cristaux jaune vif peu solubles dans l'acide acétique, la pyridine, le xylène; inso-
lubles dans lalcool et létlier et se décomposant vers 3oo".
(4) CIP-CO — C«H'-N=riV NzrrN-C^H»— CO-Cll' (4').
Bis-a:odiacétyldianii/i(}(/ip/ii/iy//nél/iane. — l'our obtenir ce dérivé, on diazote
l'acétyllélraniinodi[)liéMylniélliane dissous dans un excès d'acide snifurique en solution
à 3 pour 100, puis on laisse pendant 24 heures le télrazoïque se décomposer lentement
à la température ordinaiie. ()n essore ensuite, reprend le précipité par une solution
alcaline très étendue, essnre, la\e et fait enfin cristalliser le résidu dans la pyridine
après traitement au noir animal.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l/jog
Cristaux louges Irrs peu soluliles dans l'acide acétique et la pjridioe, insolubles
dans l'élher, le chloroforme, et fusant au-dessus de 3oo".
)H — C^H
-C-
(4) Cll^-CO— NH — C^H»— N=:N N = N ^ C«H'— NH - CO - CH^ (4').
U'api'cs ces exemples, il paraît rationnel de conclure qu'une substitution
électronéj^Htive, sur le noyau du diphénylméthane, semble favoriser la for-
mation des bis-azoïques du type ci-dessus.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produits de condensation des chlorures de
henzyle o- el p-nilrés avec l'acétylacélone. Note de M. 3Iech, présentée
par M. A. Haller.
L'action des chlorures de benzyle o- et /?-nilrés sur Tacétylacétone a été
étudiée dans une Note précédemment insérée aux Comptes rendus (').
Dérivés du chlorure de henzyle p-nitré. — L'action du chlorure de benzyle
/>-nitré, outre le dérivé disubstitué
CH;C«H';NO'
CHK:0C— GOGH'
avait permis d'obtenir la/^-nitrophénylbutanone
GH^GOCtPCHJG'HJNOS
que son oxime et sa phénylhydrazone ont bien caractérisée.
L'étude de ce dérivé a été complétée par la préparation de sa semicarba-
zone. Ce corps, qui se précipite par addition d'une solution aqueuse de
chlorhydrate de semicarbazide à une solution alcoolique de />-nitrophényl-
butanone et d'acétate de potassium, se présente sous forme d'une poudre
blanche fondant à 198", 5, insoluble dans l'eau, très peu soluble dans
l'alcool, soluble dans les acides.
La /j-nitrophénvlbulauone, en solution alcoolique, a été réduite parle zinc et l'acide
chlorliydrique. Le produit, saturé par le carbonate de sodium et épuisé à l'éther,
laisse, par évaporation du dissolvant, un liquide rougeàtre, sirupeux, miscible à
(') tL Mhch, Comptes rendus, t. GXLIII, p. -ai,
l/,I() ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'iilcool et à l'éllier, soluble ihins les acides. Ce liquide, abandonné dans le vide sulfu-
rifiiie, se prend en une masse solide jaune, qui fond et parait se décomposer vers ig.i"
el qui, exposée à l'air, absorbe rapidement la vapeur d'eau en redonnant le liquide
rougeàlre. Celui-ci, en solution dans l'alcool, chauffe avec de l'acétate de potassium et
une solution aqueuse de clilorlijdrate de semicarbazide, puis additionné de quelques
gouttes de potasse, donne, par évaporation, des cristaux incolores, fondant à i53" en
dégageant du gaz ammoniac, insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool, solubles
dans les acides et réduisant le réactif cupro-potassique. L'analyse de ce corps a montré
qu'il s'agit de la semicarbazone de la /^-aniinopliénylbutanone
C1F._ c — CÏPCH? C H? NH^
II
N.NHC0NH2
Dérù'és (lu c/iloriirc de beiizyle-o-nilrc. — La formation du dérivé disubstilué
CH»CO-C— COCIP
^CH-JCH^NO^
avait été signalée dans la iNole ci-dessus indiquée, en même temps que la foiiualiou
d'un Hipiide goudronneux.
lîien qu'il n'ait pas été possible d'isoler ro-nilroj)lién\ Ibutanone elle-même, l'exis-
tence (le ce corps dans le goudion obtenu a pu être mise en évidence par la prépara-
lion de son oxinie et de sa semicarbazone.
L'o-niiropbénylbulanoxinie a été obtenue en cliauU'ant pendant ■> heures, avec du
chlorlijdiate d'hydroxy lamine et du carbonate de sodium, dans l'alcool, le goudron
]iréci|)ité par addition d'eau dans le produit de la réaction du chlorure de benzyle-
o-nitié sur l'acétylacétone sodée. Le produit filtré, exposé dans le vide sulfurique pen-
dant 2 semaines, a donné des cristaux qui ont été essorés, lavés avec un peu d'alcool
el recristallisés dans l'alcool. L'analyse a conduit à la formule
CH^ - C - CH^CHf Cil.' i\U^
II
N.OII
Ce (MU-ps se présente en cristaux iiicolores, fondant à 97°, très solubles dans l'alcool.
solubles dans l'acide chlorhydrique, réduisant le réactif cupropotassique.
La ^semicarbazone de l'o-nilrophénylbutanone CIP — C — CH'CII j G'H* NO- a été
II
N.NHCONH^
obtenue en ajoutant à une solution aqueuse de chlorhydrate de semicarbazide une so-
lution alcoolique du goudron contenant la cétone el d'acétate de potassium. Un peu
de goudron se sépare, puis par agitation se prend en masse, en même temps qu'il se
forme un précipité, l^e produit solide, recueilli sur un filtre, a été lavé à l'alcool. Ce
corps se présente sous forme d'une poudre blanche, fondant à i69°-i70'', insoluble
dans l'eau et dans l'alcool.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l4ll
L'obtention de ces deux derniers dérivés a permis de montrer que la
réaction du chlorure de benz\ le-o-nitré sur racétylacétone sodée donne des
produits analogues à ceux que donne, dans les mêmes conditions, le chlo-
rure de benzyle-/>nitré.
CHIMIi: iilûLOGlQUE. — Sur l'origine de la matière colorante des raisins rouges
et autres organes végétaux. Note de M. .1. Laburde, présentée par
M. Guignard.
La matière colorante des raisins rouges a été préparée, à l'état pur,
en i858, par Glénard qui l'appela œnoline (G-"H-''0"'). En 1878
M. A. Gautier isola, de divers cépages rouges, des pigments ayant chacun
une composition spéciale, mais peu éloignée de la précédente et il posa, le
premier, la question de l'origine de ces pigments ou acides œnoliques. Deux
hypothèses furent émises, mais la plus généralement adoptée consiste à
faire dériver la couleur rouge de l'œnotanin par oxydation. Les botanistes
ont également cherché à expliquer l'apparition normale ou accidentelle de
Yanthocyanine des feuilles ou des fruits. Les travaux d'Overton (1899) et de
M. }^\iiVce\hVivànàc (Comptes rendus, 190-) tendent à démontrer une rela-
tion entre l'anthocyanine et l'accumulation du sucre et des matières tannoïdes
jointe à la présence des oxydases. Par conséquent, ces hypothèses sont
encore assez obscures. Les résultats que je viens d'obl(^nir sur cette question
y apporteront peut-être un peu de lumière.
Si l'on prend îles raisins verts de cépages rouges ou blancs, et que l'on
traite leurs éléments solides par de l'eau chlorhydrique, à 2 pour loode H(^l,
à l'autoclave à 120° pendant '3o minutes, on obtient un liquide magnifi-
quement coloré en rouge vineux, et les parties insolubles du mélange ren-
ferment encore une grande quantité de couleur (jue l'on peut extraire par
l'eau alcoolisée. La même réaction a été fournie par des marcs de raisins
blancs desséchés à l'étuve depuis le mois d'octobre dernier et par les jeunes
pousses actuelles de la vigne blanche ou rouge. Avec lo^ de ces pousses
desséchés, on peut colorer, comme un beau vin rouge, i' d'eau alcoo-
lisée.
J'ai pense tout d'abord à l'ex-istence d'un glucoside tannique; mais, après avoir
précipité les matières tannoïdes des raisins ou des pampres de la vigne par une
liqueur acéto-ammoniaco-mercurique (100" d'acèlale d'ammoniaque et 20« d'acétate
mercurique par litre) et décomposé le précipité par H' S en liqueur chlorhydrique, la
ll^l2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
solution filtrée, puis cliaullVe à 120°, était coinplètemenl exempte de corps réducteurs
de la liqueur de Fehllnp. Les matières lannoïdes paraissaient s'être liansformées seu-
lement de la manière suivante : 1° en une belle couleur rouge soluble dans l'eau aci-
dulée; 2° en une matière coloranle rouge très peu soluble dans l'eau pure, mais très
soluble dans l'eau alcoolisée; 3° en un corps de couleur brune insoluble dans l'eau et
l'alcool, qui rappelait la matière coloranle des vins louges insolubilisée |)ar oxyda-
tion profonde. Déjà, ces caractères rapprochent beaucou]) la couleur produite par H Cl
de la couleur normale des vins rouges; en outre, comme celle-ci, la première vire au
vert par les alcalis el au rouge par les acides, elle est précipitable par les matières
albuminoïdes en pjésence de coagulants tels que la crème de tartre, elle forme des
combinaisons insolubles avec certains oxydes métalliques, elle s'oxyde à l'air et plus
rapidement en présence de l'oxydase en jaunissant et devenant insoluble, etc. Il n'est
donc pas douteux que les deux couleurs sont de même nature et qu'elles dérivent
toutes les deux de l'œnolanin.
D'autres matières tanniques sont également douées de cette propriété chromogène;
ainsi, je l'ai obtenue, à un degré plus ou moins élevé, poui- le tanin du houblon, du
cerisier, du prunier, de la vigne vierge, etc., mais le tanin des chênes ordinaires ne
l'a pas.
Cette action de MCI dilué ne paraît avoir rien de commun avec celle de SO'H^ dilué
sur certains tanins, d'après laquelle on classe ces produits naturels parmi les gluco-
sides parce qu'on obtient du glucose et une matière rougefitre insoluble. Mais j'ai
constaté que cette production de glucose n'a lieu que par une attaque profonde de la
matière organique par l'acide assez concentré, comme celle qui donne du glucose avec
la cellulose. Quant à la matière rouge brun, elle semble résulter d'une transformation
partielle des phlobaphènes en celte matière coloranle rouge que j'obtiens dans de bien
meilleures conditions avec HCl. La question des tanins-glucosides mérite donc d'être
mieux étudiée. H y a lieu de se demander, par exemple, si la réaction qui fournit la
matière colorante rouge n'est pas un dédoublement analogue à celui que subit le gallo-
tanin pour donner l'acide gallique jiar hydrolyse, et si, dans la nature, il n'y a pas
intervention d'une diastase pour l'œnolanin comme pour le gallolanin.
La propriété chromogène des matières tanniques considérées ne se borne
pas au fait indiqué ci-dessus. En effet, si l'on porte à l'ébullition, pendant
quelques instants, la solution d'un de ces tanins contenant 2 pour 100 de
potasse caustique, et si l'on expose ensuite la liqueur à une aération suffi-
sante, cette liqueur prend, ici encore, une coloration rouge vineux très
intense; l'expérience est surtout curieuse avec des pépins de raisins blancs
ou rouges. Conservée à l'abri de l'air, la coloration persiste, tandis qu'elle
vire au jaune clair, au bout de quelques heures, si l'oxydation continue; on
obtient la même teinte quand on sature l'alcali par un acide, mais la colo-
ration rouge reparaît avec l'alcalinité. Cette matière colorante est donc très
dilférente de la précédente.
En rapprochant maintenant les observations qui ont été faites surlacolo-
SÉANCE DU 2f) JUIN 1908. 141-^
ration rouge normale ou accidenlelle, que présentent les feuilles ou les fruits
d'une foule de plantes, des propriétés chromogènes de certains tanins, on
entrevoit, beaucoup mieux qu'on ne l'a fait jusqu'à présent, l'origine de ces
pigments rouges lorsqu'ils sont de nature tannoïde.
Des recherches ultérieures permettront sans doute de déterminer le
mécanisme de l'apparition de la couleur des raisins rouges notamment, et
d'expliquer son absence chez les raisins blancs qui contiennent cependant,
avant la véraison, les mêmes matières tannoïdes que les raisins rouges.
CHIMIE BIOLOGIQUE, — Oxydation de l'eugéiud par le ferment oxydant des
champignons et par le perchlorure de fer ; obtention du déhydrodieiigénol.
Note de MM. H. Cousin et lî. Hkimssky, présentée par M. Guignard.
L'oxydation de l'eugénol par le ferment oxydant des champignons a été
antérieurement signalée par Bourquelol ('); nous avons d'abord entrepris
de déterminer la nature chimique du produit ainsi formé.
L'oxydation de l'eugénol a été conduite de la façon suivante :
On ajoute à 10' d'eau distillée 5'™' d'eugénol préalablement dissous dans 20™' d'al-
cool à 95°; on agite fortement et l'on filtre sur un papier mouillé. La solution ainsi
obtenue est additionnée de lo'^'"' de macération gljcérinée de Bit.ssiila delicaFr. (deux
parties de glycérine pour une partie de champignon frais), puis soumise à l'action
d'un fort courant d'air (tz^iS" — 20°). La liqueur se trouble et il se fait un précipité
blanc jaunâtre; l'oxydation est pratiquement terminée en 3 à 3 jours. On obtient
sensiblement 4oe de précipité essoré, lavé et séché pour loo» d'eugénol. Ce précipité
est redissous dans l'alcool à gS", puis la solution alcoolique est précipitée par l'eau.
Le nouveau précipité est séché puis traité à chaud par l'alcool à ^iô environ. Par
lefroidissement de la solution on obtient un corps bien cristallisé, dont le rendement
est de 20 à 25 pour 100 de l'eugénol primitif.
Convenablement purifié, le principe obtenu est tout à fait blanc; il se présente au
microscope sous forme de petites tables incolores, d'aspect très caractéristique. 11 cris-
tallise anhydre. 11 fond à loS^-ioô" (corr.). Il est insoluble dans l'eau, soluble dans
l'alcool, l'élher, le chloroforme, la benzine, l'acide acétique crislallisable, les lessives
alcalines étendues.
Sa solution alcoolique se colore en bleu par Fe'CP.
Ces propriétés ainsi que les résultats fournis par la cryoscopie et l'analyse
élémentaire nous autorisent à considérer ce principe comme résultant de la
(' ) Comptes rendus, t. CXXlll, 1896, p. 817 ; Joiirn. de Pliarin. et de Clnnu, 6'- sé-
rie, t. IV, 1896, p. 445.
l4i4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
soudure de 2'"°' d'eugcnol avec départ de 2"^ d'hydrogène; la réaction est
tout à fait comparable à ce qui se passe avec la morphine, la vanilline et le
thymol (').
La cryoscopie faite dans l'acide acétique a donné M = 89 x -^ = 298;
le calcul donne 326 pour C^^H'^O'. D'autre part, on a trouvé à l'analyse :
C = 7:5,42, H = 7,3<> (calculé pour Cjnp-0' : C = 73,r.2, H=C),VO-
Le corps ainsi préparé par oxydation biochimique de l'eugénol ne paraît
pas avoir été signalé dans la littérature chimique; nous l'appellerons déhy-
drodieugénol.
Préparation du déliydrnilieui;<Jiiol par action du perchlorure de fer sur l'eugé-
nol. — Les résultats que nous avons obtenus antérieurement (-) dans la préparation
du dithyniol, par ovydalion du llijmol, à froid, au moyen de perclilorure de fer très
étendu, nous ont engagés à traiter l'eugénol par une méthode analogue, dans le but de
préparer le déhjdrodieugénol.
Le résultat a été parfaitement atteint en remplaçant le ferment oxydant par 20''"'' de
perrlilorure de fer officinal (d=:\,i&) et en supprimant naturellement le couianl
d'air, tout à fait inutile. L'oxydation est terminée en 24 heures. Le précipité est traité
comme cela a été décrit plus haut. Les rendements en produit cristallisé et pur sont
tout à fait analogues.
Le corps obtenu ainsi a été complètement identifié avec le déhydrodieugénol pré-
paré par action de Toxydase.
Diaeélyldéhydrodieugénol C-'IP'O*. — Cet étiier a été préparé par l'action de
l'anhydre acétique sur le déhydrodieugénol, en présence d'acétate de sodium fondu.
Il se présente sous une forme de petits cristaux prismatiques, massifs, blancs,
fusibles à 9i°-92'', insolubles dans l'eau, solublesdans l'alcool surtout à chaud, l'élher,
la benzine, le chloroforme. La solution alcoolique ne donne pas de coloration avec
IV CI».
Finement [)ul\érisé et mis en suspension dans l'eau distillée, il réduit à froid le per-
manganate de potassium, ce qui témoigne que le déhydrodieugénol conserve bien des
doubles liaisons allyliques.
Dibenzoyldéhydrodieugénol CH'^O". — Cet élher a été préparé par action du
chlorure de benzoyie en présence de lessive de potasse.
11 se présente sous forme de cristaux blancs apparaissant au microscope comme de
petites aiguilles tabulaires incolores. Il est insoluble dans l'eau, très peu soluble dans
l'alcool froid, soluble dans l'éthei-, la benzine et le chloroforme. Il fond à i-o°-
171" (corr.). Sa solution alcoolique ne se colore pas par Fe-CI".
(') IL Coi:si>- et H. Hèiiissev, O.rydation du thymol par le ferment ojL-ydant des
c/iam/iignons (Journ. de Pharm. et de Chim.. & série, t. X\\ I, 1907, p. 490).
(') Comptes rendus. I. (ALVI, 1908, p. 292.
SÉANCE DU 29 JUIN It)o8. l4l5
En résumé, dans l'oxydation de l'eugénol pratiquée soit par voie biochi-
mique, soit au moyen du perchlorure de fer, nous avons obtenu ledéhydro-
dieugénol, composé non encore connu et nous avons préparé les éthers acé-
tique et benzoïque de ce nouveau phénol.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Influence comparée de certaines combinaisons du fer
et des peroxydases dans la catalyse de l'acide iodhydrique par le bioxyde
d'hydrogène. Note de MM. J. Woi.ff et E. de Stœki.i.v, présentée par
M. Kouv.
Les curieuses fonctions catalytiques signalées par l'un de nous (') chez
le ferrocyanure de fer colloïdal, sel de fer qui agit comme un enzyme
peroxydasique, nous ont conduit à comparer le rôle activant de certains
composés du fer et de certaines peroxydases naturelles dans l'oxydation
de l'acide iodhydrique par l'eau oxygénée. On sait que la réaction peut
être exprimée sommairement par l'équation
Si nous examinons l'eflet aclivanl des sels de fer, signalé pour la première fois par
Schonbein, comparalivemenl à ractlvalion produite par la plupart des peroxydases
dans le même phénomène, nous remarquons ceci : c'est que, tout en présentant une
certaine similitude d'action, ces deux catalyseurs se comportent d'une façon sensi-
blement diflerente au cours de la réaction. En ellet, ainsi que nous le montre le
Tableau ci-après, le sulfate ferreux exerce dés son contact avec les réactifs une action
brutale, qui diminue aussitôt. Seule, celle action de premier contact est en ra|iport,
mais non directement proportionnelle, avec la masse du feremplo\é; les accroissements
subséquents, sensiblement égaux entre eux pour des temps égaux; sont indépendants
de la masse du catalyseur (dans la limite de nos expériences).
L'enzyme, au contraire, si l'on se place dans des conditions favorables,
intervient plus modérément au commencement de la réaction et poursuit
son action pendant les premières minutes, proportionnellement à la masse
pour des temps donnés, et les accroissements qui en résultent sont fonction
de ce facteur.
Une action brutale comme celle du sulfate ferreux se retrouve avec tous les sels
inorganiques du fer, avec ceux du moins que nous avons essayés. On la rencontre
d'ailleurs aussi lorsqu'on substitue ces sels aux peroxydases dans l'élude des autres
(') J. WoLFF, Comptes rendus, 6 avril et 9 juin 1908.
C. R., igoS, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 26.) 186
1./, iG ACADÉMIE DES SCIENCES.
|iliénoinénes d'oxydation que ces enzymes sont capables de pio\oquer: si, dans les
deii\ cas, il y a aclivalion de H-0^, au lieu des corps isolables et bien caractérisés
(|iie donnent les peroxydases, on obtient avec ces sels de fer des produits d'oxydation
complexes et probablement plus avancés.
Contrairement à notre attente, le ferrocyanure de fer colloïdal qui, par
ailleurs, se comporte exactement comme une peroxydase n'a aucune action
sur l'oxydation de IH par H-O'-'. Il nous a paru intéressant, dès lors, de
rechercher si quelque autre combinaison cyanogénée du fer ne jouirait pas
de cette propriété activante, et nous l'avons rencontrée chez le sulfocya-
nure de fer; ce sel présente la particularité remarquable de fonctionner
dans la décomposition de IH par H-O" sensiblement comme la peroxydase
ordinaire, tandis qu'il est incapable de réagir sur les phénols comme le font
à la fois ces pero.xydases et le ferrocyanure de fer colloïdal (voir le Tableau
ci-après).
De ces observations et d'autres que nous nous proposons de développer
d'une manière plus complète, nous croyons pouvoir, dès à présent, tirer les
conclusions suivantes': dans l'ensemble des actions catalyliques dues aux
perotydases . il faut mettre à part, comme étant la fonction spécifique d'un
enzyme particulier, celle qui consiste à activer la décomposition de IH en pré-
sence de H-O-.
Celte manière de \oir est d'ailleurs corroborée par les faits suivants :
dès 1904, l'un de nous (E. de Stœklin), expérimentant à l'aide d'une
peroxydase soigneusement purifiée et d'une grande activité, avait remarqué
que son ^ction relativement faible sur IH n'était pas en rapport avec la
grande puissance d'action de cet enzyme sur le pyrogallol; et plus tard
Bach (') reconnut que les peroxydases extraites des jeunes pousses d'as-
perge et de la racine d'iris, très actives sur le pyrogallol, sont à peu près
sans action sur l'acide iodhydrique.
Ces expériences ont été conduites comme suit :
Dans chacun des flacons de cliaque série nous avons introduit 5"^' IK — ,
' 20
10"" CH'.COOH — , 25""' H^O, puis les quantités indiquées en haut du
Tableau des divers catalyseurs, et immédiatement après 2'°" H-O" à
I piiur 100 (Merk). Nous avons dosé ensuite, au fur et à mesure des temps
noies ci-après, l'iode mis en liberté au moyen d'une solution centime
(') A. Hach, Mon il. scient. Quesneville, mai 1906.
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l4l7
d'hyposiilfile de sodium. Les chiffres des colonnes donnent en centimètres
cubes les quantités d'hyposulfite employées.
Tableau ( ' ).
Extrait de malt Sulfocyanure
SO'Fe. -fâ pour ino. Sulfocyanure de Fe. Fe-CK'. de Fe.
Temps. Feo"'K,34. Feo"«,6S. o'm»..i. icm'. Fe o^s^i. Fe o"», ■!. Fet)'"s,->. Feo"»E,3.
m s „ ^
o.3o 1,20 1,90 o,85 i,d5 0,45 0,93 0,20 1,00
1. o i,4o 2,10 1,35 2,60 0,75 1,55 0,45 1,75
i.3o 1,55 2,35 1,60 3,4o i,o5 2,00 o,65 2,10
2. o 1,70 2,60 2,00 4)10 1,20 2,3o 0,80 2,55
2.3o 1,80 2,70 2,3o 4,4o » » » >'
3. o 1,90 2,85 2,45 5,o5 i,5o 2,90 0,95 2,9
4. o 2,10 3,10 2,70 6,00 2,00 3,00 1,10 3,35
2,35 3,25 2,95 6,20 2,i5 3,45 1,25 3,65
.)
o. o
CHIMIE RIOLOGIQUE. — Influence de la température de slérUisalion du moùt
el de celle de la fermentation sur le bouquet des vins ("). Note de M. A.
llosExsTiEHi., présentée par M. Roux.
La température de stérilisation du moi'it el celle de la fermentation ont
toutes deux leur influence marquée sur le bouquet des vins.
Si la première est trop élevée, elle détruit le goût de fruit ainsi que Farome
particulier de certains cépages.
Si la deuxième est trop élevée, il se dégage des produits volatils qui sont
entraînés dans l'atmosphère par le gaz carbonique, répandent dans les
celliers des odeurs délicieuses et sont perdus par là pour le vin.
Ces deux températures ont été préalablement fixées par des essais de
laboratoire exécutés sur des portions de 5' à 10', puis par des opérations
en grand faites en 1902 à Kreuznach, sur la Nahe (Prusse rhénane).
Ces expériences comparatives ont été facilitées par le fait que les installa-
tions du négociant où j'ai fixé la technique de la vinification permettaient
de faire des moyennes de moût de 5oo'''.
(') Nos cliitTres ont été corrigés par souslraclion des résultats obtenus par témoins
sans catalyseurs.
(2) Comptes rendus, t. CXXVIII, p. io5o, el l. GXXXIV, p. 1378.
l/|l8 ACADEMIE DES SCIENCES.
De sorte qu'il était possible de faire deux séries comparatives portant
sur 25o''' du même moût.
Les conditions de slérilisation les plus favorables sont la cliaiifTe à5o"C.dii moùl qu'on
a préalablement chargé d acide carbonique. La présence de ce gaz empêclie 1 action
oxydante de l'air qui est à craindre surtout sur les uromes du fruit. Une petite dose
d'acide sulfureux (lo" par hectolitre) seconde efficacement l'action protectrice de
l'acide carbonique. Le vin obtenu avec moût stérilisé à 55°-6o"' C. est, toutes choses
égales d'ailleurs, inférieur; les dégustateurs ont trouvé aux vins de la série stérilisée
à .5o''-,>2" G. plus de fiuité. de netteté et de «lace», qualité spécialement recherchée
pour les vins provenant du cépage essentiellement rhénan, le Riesling.
La chaufle à Se" ne stérilise le raoùt que relativement; elle lue, il est vrai, les
levures apiculaires mais non les germes des levures elliptiques contenues dans le
moût, mais elle le& met hors de cause; pour quelque temps il faut à celle-ci 48 heures
pour se réveiller dans un moût à sôoC. et 6 jours quand la température n'est que
de 20° C.
De sorte que la fermentation d'un pareil moût, au-dessous de 26°, peut se faire sous
riiilluence unique des levures de choix dont on l'ensemence. Quand les levures
préexistantes pourraient entrer en activité, la plus foite partie du sucre est déjà
tiansformée en alcool et leur inlluence sur le résultat lliial ne se fait plus sentir.
Ce qui a été dit de la température de stérilisation montre la nécessité
d'abaisser la température de fermentation. L'influence de cet abaissement
a été déterminée méthodicjuement dans les mêmes conditions, e.xceplion-
nellement favorables, où ont été faites les études sur la slérilisation.
Il ne s'agit pas ici de la température la plus favorable à l'activité et à la
multiplication des levures, conditions suffisamment connues, mais de celles
correspondant au maximum de bouquet dans les vins.
Les phénomènes de teinture des levures, que j'ai décrits précédem-
ment (') et qui, en fixant sur ces dernières les matières colorantes et les
tanins des vins, en dépriment l'activité, avaient déjà fait rechercher les con-
ditions qui seraient de nature à atténuer ces inconvénients, notamment pour
les moiits rouges.
La température de 20° s'est montrée sous ce rapport bien plus avanta-
geuse et celle de 35° (^) comme la plus néfaste. Ces essais n'avaient été
exécutés que sur des portions de 5' à 10'. Lu 1902 ils ont reçu à Rreuznacli
la confirmation du travail en grand.
C) Loc. cit., i. CXX\, p. iy5, et t. CXXXIN , p. 1 19.
(») Celte partie du travail a été faite à l'Institut l'asleur dans le laboratoire de
M. Houx, qui a bien voulu mettre son excellente étuve y ma disposition, pour assurer
la constance de la température pendant toute la durée de hi fermentation.
SÉANCE DU !•() JUIN If)o8. ' l'9
Avec mes appareils île slérilisalion, qui sont en même temps d'excelleiils réfrigé-
rants, j'ai pu maintenir la température de porlions de aSo''' de moût dans des limites
de température de .j°C.
L'organe essentiel de ces appareils est l'écliangeur Vaillard-Desmaroux à l'aide
duqtiel on peut refroidir le licpiide à la température de l'eau de source, à 4° près, en
n'eiiiploxant qu'un volume d'eau égal à celui du moût à refroidir, et cela avec un
dél)it de 20''' à 35''' à l'Iieure.
J'ai pu faire les fermentations successivement aux températures de aS^-So", 2o'^-25°,
L'i^-ao", puisa i3''-i8°G.
Dans ces dernières conditions, l'acide carbonique qui se dégage n'est plus
que faiblement parfume, cl l'on retrouve dans le vin un remarquable bouquet-
de feriuentation qui se conserve, se transforme, ainsi que cela a lieu pour
les grands crus.
La température de i3", la plus basse qu'on ait pu réaliser avec de l'eau
froide, n'empêcbe pas l'action de la levure sur la substance anlhojibore. Il
y a un corollaire à cette manière d'opérer, c'est la culture de la levure, à
la(iuelle il faut donner les plus grands soins pour la posséder au maximum
d'activité. On arrive alors à abaisser la proportion du levain de j. pour 100,
ainsi qu'elle avait été employée jusque-là, successivement à i pour 100 puis
à ^, limite à laquelle je me suis arrêté.
La concentration du moût sur lequel on a multiplié une levure a une
iniluence sur l'augmentation de température qui se produit pendant la fer-
mentation. Quand la richesse en sucre du moi'it, qui sert à faire le levain,
correspond à 9 pour 100 d'alcool, Faugmen talion pour ioo« de sucre au
litre est de 14" C, dans des foudres de 5o''' à 60''', et ce cliiUVe tombe à 7"
ou 8" C, si l'on a multiplié sur un moût correspondant à 13,70 pour 100
d'alcool.
Les fermentations sont cotnplètes en i5 à 20 jours. L'influence des pro-
duits odorants qui se dégagent avec l'acide carbonique, quand la tempéra-
ture dépasse 20", sur le bouquet, est rendue sensible par l'expérience sui-
vante :
Du moiit de Cbardonnay, stérile, a été ensemencé avec une levure
antiiogène (\1oulin-à-Vent), et le gaz parfumé produit à 25°-3o° C. a été
dirigé dans ujie autre portion de moût stérile du même cépage.
Ce motît a pris le parfum; il a été soutiré aseptiquement en bouteilles et
conservé ainsi. Il a contracté le bouquet caractéristique, et constituait une
boisson délicieuse appréciée par ceux qui sont habitués à consommer du inn
sans alcool.
Il résulte de ce qui précède que le meilleur procédé d'obtenir, d'un raisin
1^20 ACADÉMIE DES SCIENCES.
donné, un vin bouqueté est de stériliser le jus de raisin et de le faire fei>-
menler par une levure anthogène, à une température au-dessous de 20" C.
On obtient ainsi autant et même plus de bouquet que le même cépage en
produirait dans une bonne année et dans les meilleures expositions.
Cette proposition s'est vériliée sur plus de ajooo''' do vins vinifiés par ces
procédés en 1904-1905.
Mais, même sans stériliser, on peut, en utilisant les observations relatives
aux températures de fermentation, tirer un parti avantageux pour la vinifi-
cation courante. Car ces observations s'appliquent à toutes les cuvées, qui
.pendant la fermentation répandent des parfums dans les celliers. Cela
indique que la température est trop élevée et qu'il y a utilité certaine à
l'abaisser au-dessous de 20" C. Quand une fermentation est bien eu tiain,
l'abaissement subit à la température de 13" C. ne l'entrave pas.
Le thermomètre remonte en 7 à 8 jours à i8"'-2o° C. et alors la fermenta-
lion est achevée, même quand la richesse alcoolique finale est de 13,73
pour 100.
L'abaissement de température, loin d'être un danger, est une garantie
pour l'obtention du bouquet. \'A il y a avantage à introduire dans les chais
de nos bons vignobles l'usage du thermomètre et de l'appareil à réfrigérer
les moûts en fermentation.
CH I M I E Y ÉGÉTALE . — Sur le développement comparé des tubercules et des racines.
Note de M. G. Axdké, présentée par M. Armand Gautier.
La migration de l'azote et celle de l'acide phosphorique dans les organes
végétaux a lieu, le plus souvent, avec une régularité remarquable. Il est
cependant des cas où ce déplacement présente certaines anomalies et l'on
peut observer alors, soit un départ plus considérable de l'azote par rapport
à l'acide phosphorique, soit le phénomène inverse.
J'ai rencontré de pareilles anomalies de la migration en étudiant, pen-
dant les premières semaines de leur développement, les tubercules ft les
racines de Poinmes de terre dont le semis avait été fait au mois d'avril sous
châssis et dans un terreau très riche en matières fertilisantes. J'ai suivi le
développement de la plante totale pendant 2 mois à l'époque de sa plus
active végétation. A la fin des observations, les tubercules étaient loin
d'avoir acfpjis leur volume définitif.
D après de 1res nombreuses analyses, en particulier celles qui sont consi-
SÉANClî DU 29 JUIN 1908. 1421
criées dans les Tables de ^\ oltF, la teneur en cendres des tubercules et
racines charnues diminuerait avec l'âge du végétal. Cependant cette dimi-
nution ne semble pas être absolument générale; il en est d'ailleurs de
même chez les graines. La teneur en matières fixes de certaines d'entre
elles décroît, sans doute, à mesure que la graine mûrit; mais ce n'est pas là
un fait constant, car il est des graines dont la proportion centésimale des
cendres demeure à peu près invariable pendant tout le temps que dure leur
maturation.
Le Tableau ci-dessous montre les variations des cendres totales, de l'azote,
de l'acide phosphorique et de la potasse de la Pomme de terre cultivée
comme il vient d'être dit :
Eau Poids Paiis 100 piulies t!e nialiêre sèche.
dans 100 parties des tubercules — ^ -^
Haies de matière sécliésàiio" Cendres Azote Acide
I'jl(7. fraiclie. (pour i pied). totales. total. phospliorii|uc. Potasse.
g
i='juin 85,83 i,o35 6,27 1,72 0,99 3,45
8 » 83,72 2,83o 6,24 i,5o 1,1 5 3,20
19 » 81,18 4,782 5,79 1,22 i,o3 3,08
27 > 81,72 10,000 6,i3 1,34 1,08 3.16
25 juillet 75,40 37,933 6,09 1,48 i,ii 3,21
Dans l'espace de 2 mois environ, alors que le poids des tubercules sécliés
à 110° pesait à peu près trente-huit fois plus qu'au début, la proportion
centésimale des cendres lolcdes n'a varié que d'une façon })eu notable. Le
minimum (observé le ig juin) coïncide avec un minimum d'accroissement
de la matière sèche. Chez les tubercules de Pommes de terre évoluant dans
un sol de qualité ordinaire et comparés à ceux dont je viens de parler, les
cendres ont nettement diminué avec l'âge et de façon régulière. Dans ce
dernier cas, l'accroissement en matière organique a donc été plus rapide
que l'accroissement en matière minérale.
Azote et acide pliosphorique. — La pioportion centésimale de l'azote total des
tubercules décroît jusqu'au 19 juin, comuie celle des cendres, pour remonter ensuite
jusqu'au 25 juillet. Mais l'acide pliosphorique ne se comporte pas comme l'azote, sa
proportion centésimale reste assez constante; il en est de même de celle de la potasse.
La richesse très grande du sol en princij)es fertilisants n'a eu d'influence ni sur la
teneur en azote, ni sur celle de l'acide pliosphorique, car les tubercules de Pommes
de terre ayant végété en pleine terre à la même époque fournissent des proportions
d'azote et d'acide phosphorique du même ordre de grandeur que les précédentes, mais
décroissant légéieinent avec l'âge. Il en est de même pour la chaux et la magnésie. La
richesse du sol n'a influé, ainsi que le fait a été très fréquemment observé, que sur
l422 ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'absorption de la potasse dont le tau\ est plus élevé d'un tiers que celui des tujjeicules
végétant en pleine terre.
Comparaison avec les racines. — Le Tableau suivant montre que la pro-
portion centésimale des cendres des racines présente un minimum le
If) juin ( à la même époque que pour les tubercules); puis cette proportion
remonte jusqu'à dépasser le cbifTre obtenu au début de l'observation. Cette
augmentation est due surtout à la potasse :
l^oTir iiMi (le iiKiliére sèche :
Poids — — _^
fies racines Cendres Azote Acide
Dates. d'un pied sec. totales. totiil. |>liosplioriijuc. l'ulasse.
i"'juin 0,2770 10, o5 2, 61 1,81 3,9a
8 » o,56oo 10,78 3, là 1,71 3,45
19 » 1,4790 9.3i 1,66 1,21 3,16
27 » 1,4390 9i5o 1 , '19 •!48 3,4o
25 juillet 2,8956 '3,09 ''■^' 'i'^7 4>36
La proportion centésimale des cendres des tulK-rcules des Pommes de
terre venues de semis était plus élevée d'un tiers que celle des tubercules
de pleine terre : c'est le contraire qui a lieu pour les racines.
La migration de l'azote et celle de l'acide pliospborique présentent les
particularités suivantes ;
La proportion centésimale du premier de ces éléments décroit réguliè-
rement; elle s'abaisse de moitié à la date du 2.5 juillet. Mais la proportion
centésimale de l'acide phosphorique, après avoir décru de 34 pour 100
(19 juin), remonte ensuite jusqu'au 25 juillet. Le parallélisme, si fréquent
entre la migration des deux substances précitées, ne se rencontre donc pas
ici. Or, chez les racines des Pommes de terre de pleine terre, on observe
des phénomènes inverses: la proportion centésimale de l'azote total diminue
peu avec l'âge, mais celle de l'acide phosphorique s'abaisse de moitié. J'ai
retrouvé le même fait chez les racines du Topinambour, observé pendant
une période de temps plus longue (juillet à novembre).
En réalité, dans les organes tels que les graines et les tubercules en voie
de formation, l'immigtation parallèle de l'azote et de l'acide phosphorique
est le pltis souvent la règle; l'émigration parallèle de ces mômes substances
est également la règle au moment de leur germination. Mais dans les
organes de passage, tels que la racine, l'existence d'un j-apport à peti près
constant entre le poids de l'azote et celui de l'acide phosphorique aux diffé-
rentes périodes de la végétation ne semble pas devoir se rencontrer avec la
SÉANCE DU 29 JUIN igo8. I 'laS
même régularité et, suivant certaines circonstances, c'est lantùl l'acide
piiosphorique, tantôt l'azote qui émigreront en quantités prépondérantes.
On voit également, d'après ce qui précède, combien il est difficile d'ui-
terpréter une analyse de cendres; les conditions de milieu, ainsi qu'on le
sait, exercent une influence capitale sur la nutrition minérale de la plante.
Aussi peut-on observer, comme dans le cas présent, le renversement de
certaines lois habituelles : chez les racines, dont la pio[>orLion centésimale
des cendres diminue ordinairement avec rage, on constatera, au contraire,
le phénomène inverse d'une augmentation dans cette |)roportion.
EMBRYOLOGIE. — Sur le développement de la nolocorde chez les Poissons osseux.
Note de M. Louis Roule, présentée par MM. Edmond Perrier.
On considère comme un fait acquis à la Science que la nolocorde des
Tuniciers soit l'homologue de celle des Vertébrés et ne s'en distingue que
l)ar des qualités d'ordre secondaire : d'abord sa brièveté plus grande, en-
suite sa localisation dans la queue. Pourlant, cette opinion n'est pas entière-
ment exacte.
J'ai exposé, dans une précédente Noie (séance du 17 février 1908), les
notions auxquelles je suis parvenu en étudiant à nouveau le développement
de la nolocorde chez les Tuniciers. A mon avis, cet organe, qui, à l'éclosion
de la larve, ressemble à un cordon coirq^acl, dérive de la paroi dorsale d'un
diverlicule entérocœlien impair. L'ébauche digestive ne prend aucune part
directe à sa formation. Toute la genèse s'accompHtdans le diverticule, dont
on peut comparer la paroi dorsale à une gouttière cordale, qui s'isole pour
assembler ses éléments et les grouper en un cordon notocordal.
Plusieurs naturalistes de haute valeur estiment que les Tuniciers, et avec
euxIesCéphalocordés et les Cyclostomes, équivalent à des Vertébrés dégé-
nérés. Désireux, en mon sens, non pas tant d'évaluer leurs raisons, comme
de préciser la valeur morphologique de la nolocorde chez les animaux qui
en ont une, soit bien établie, soit réduite à des vestiges discutables et dis-
cutés, j'ai eu l'idée, pour mieux fixer mes comparaisons, de m'adresser aux
Vertébrés inférieurs. J'ai choisi comme type les Téléostéeus. Ces Poissons
sont des Vertébrés où nul cas de dégénérescence ne saurait se relever à cet
égard; de plus, ils offrent l'avantage, chez la plupart, de n'avoir pour tout
squelette, au moment où l'embryon éclôt, que la nolocorde seule, comme
les Tuniciers eux-mêmes. Aucun élément complémentaire ne peut donc
C n.. iÇjoS,"-!" Semestre. {'!'. CXLVI, N" 26.) 1"7
l/J24 ACADÉMIE DES SCIENCES.
fèner la comparaison. Mes recherches ont porto sur la Perclio commune
( Perça JlM-iatilis L.).
l-'éclosion a lieu deux semaines environ après la ponte el la fécondation. L'embryon,
encore pourvu d'une volumineuse vésicule vitelline, possède une nolocorde étendue
depuis la moitié postérieure de la tète jusqu'à l'extrémité de la queue. Cet organecon-
sisle seulement en grandes cellules vacuolaires, entourées par la gaine interne; la gaine
sfiuelettogène ne s'est pas encore montrée. Une telle disposition remonte déjà à plu-
sieurs jours, car on la discernait vers l'a fin de la première semaine et au début de l.i
seconde. 11 faut arriver jusqu'au cinquième jour après la ponte pour trou\er un chan-
gement sensible et un état plus simple. Alors l'éliauclie notocordale |)iisséde la forme
d'un cordon compact, plus étroit et plus court qu'il ne l'est, par la suite. Ses > acuoles
caractéristiques ne sont pas encore aussi amples. Elle se cantonne dans la région raclii-
dienne de l'enifarvoii, ne pénétre point dans la zone céphalique et ne s'avance pas dans
le bourgeon caudal.
La délimitation de l'ébauche notocordale s'elTectue vers la vingl-quatrir-jne heure
après la fécondation. Dés son début, ce rudiment à l'aspect d'un cordon cellulaire
com|)act qui se façonne sur place, au-dessous du neuraxe. parmi les éléments de l'endo-
derme primitif (ou méso-eudodernie). La Peiche, sur ce sujet, olTie donc une origine
identique à celle que les auteurs ont décrite comme se |)résentanl chez les autres Té-
léosléens. Il n'est, chez ces animaux, contrairement à la plupart des autres Ichthyopîi-
dés, et même des Sélaciens, aucune phase de gouttière cordale. La tachygenèse exerce
une telle iniluence sur leur développement embryonnaire <|ue cet épisode en est omis.
Toutefois, en rassemblant et comparant entre elles les données obtenues, on en vlcMila
connaître (|ue la notocorde des Vertébrés dérive de la paroi dorsale de l'ébauche di-
gestive, el quelle ne devient nu cordon compact, si les phases sont conservées, qu'après
avoir passé par un étal préliminaire de gouttière cordale. lilnsuite elle avance son
extrémité antérieure dans la tète et elle étend dans la queue son extrémité postérieure,
dépassant des deux bouts les niveaux du slomodœuni et du proctodœum, où seront la
bouche et l'anus. L'extension de sa région postérieure acquiert un intérêt spécial, chez
les l^oissons notamment, on raison des discussions relatives à lintestin post-anal et à
la vésicule de IxiiplTer.
La conclusion en est que la notocorde des ^ ertébi^és et celle des Tuniciers
n'ont pas une homolo,t;ie complète. Toutes deux proviennent également
lie la paroi dorsale du feuillet cndodermique et montrent de même un étal
premier de gouttière médiane; mais elles naissent dans des régions diil'é-
renles. Celle des \ ertébrés se forme aux dépens directs de l'intestin primitif,
(M celle des Tuniciers à ceux d'un diverticule de cet intestin. (>omme ce
divcrticule manque aux Vertébrés, ou ne s'y laisse peut-être représenter
que d'une façon réduite et par l'intestin post-anal, ces deux notocordes se
doivent prendre seulement pour équivalentes, de même origine essentielle,
SliAACE DU l>() JLl.X 190!?. lA^J
mais non de situalion id('nlii[u<'. En icsiuni' il y a, chez les Ciiordés, des
l'ormalions notocordales, non pas une seule el même notocorde ([ui serait
plus on moins étendue suivant les j^roupes.
PHYSIOLOGIE. — Les Épislasies biilOaires d'(jnginr nasale.
iNote de M. Pieiiiiio Iîoxxiek, présentée par M. ^ ves Delage.
Une irritation minime, provenani il • ia [)éripliérie nerveuse, ou de
l'écorce, ou de tout autre point des centres, peut produire un véritable
énervement, c'est-à-dire une variation considérable dans le potentiel de toni-
cité de certains autres centres.
(^)uand cet énerveinent circule de noyau en noyau, en avalanche, avec un
effet croissant, il y a saisissement, allaciue de tout un domaine nerveux,
jusqu'à épuisement de Tavalanche. C'est l'épilepsie (de é-'.Aajj.jB'y.voj, je
saisis, je fonds sur...). A partir du poinl on l'avalanche devient sensil)le, il
y a aura.
Mais quand cet énerveinent ne fait pas avalanciie, mais au contraire
s'exei'ce d'une façon presque continue et durable, chronique, avec ou sans
paroxysmes, sur des centres déséquilibrés, le plus souvent all'aiblis par leur
résistance au cours d'une maladie aiguë antérieure, il y a ce que je propose
d'appeler cy^i'^/rt^je (de i~'.rj-.y.to, je reste sur... ).
Cet énerveinent continu, prolongé, chronique de certains centres fonc-
tionnels, sous une influence souvent très distante dans la distribution jier-
veuse, provdcpiant des variations dans le potentiel nerveux, en hypertonie,
hypotonie ou paratonie, est la formule physiogénique de ia plupart des ma-
ladies chroniques, dans lesquelles, sans lésion organique initiale ou consé-
cutive, se maintient pendant des années un véritable sabotage fonc-
tionnel.
Le nerf trijumeau a des centres et des racines dans toute la hauteur du
bulbe. 11 est, surtout à cause de son large déploiement périphérique et des
nondjreuses susceptibilités de la nuupieuse nasale, capable de [jrovoquer
dans tous les segments bulbaires des épistasies de ce genre. La plus connue
est l'asthme des foins, dont le point de départ est en général une irritation
de la partie antérieure du méat moyen. Les troubles dysménorrhéiques et
cardiaques sont plutôt liés à la tète du cornet inférieur.
.J'ai systématiquement, sur une cinquantaine de personnes, cautérisé
l,/j2G ACADÉMIE DES SCIEACES.
légèrement In jMirtii' siipcricure cl antérieure du cornet injéneur cl j ai obLcnu
les résultats suivants:
Sur 22 personnes alteintes (rentéiite rniico-meniljranen'-e, i S sont débarrassées de
loul ennui, certaines depuis 2 ans, et pres(|ue toutes après une seule cautérisation.
Sur 26 constipés, 17 sont i.'uéris et réj^lés ;
Sur II cas d'enléralgie, lo ne souli'rent plus;
8 cas d'anorexie, 8 guéris.
8 cas d'amaigrissement, S guéris.
Sur 9 cas d'hyperestliésie abdominale, 7 sont guéris.
8 fois l'asliiénie musculaire générale a disparu.
6 l'ois l'anxiété et le vertige ont également disjjaru, sur 8 cas;
5 fois l'insomnie, les palpitations, la nausée;
!\ fois la neuraslhénie, l'iiypocondrie, la djsménoirliée;
3 fois la surdité congestive, les bourdonnements, la céplialée, la migraine, la gas-
tralgie, les sueurs, les oedèmes;
■>. fois l'amaurose, l'oppression, les somnolences, les cauchemars, les fringales,
riiyposthénie, l'hyperlliermie, l'hypereslliésie pliaiyngienne ;
I fois l'ictère, i'exoplilalniie, l'hypertrophie ihj'roïdienne. la diplopie, l'Iiydrorrhée
nasale, l'aprosexie, l'incontinence nocturne, les rougeurs brusques du visage, les
pituites, la dysphonie congeslive.
II semble donc que celte région de la muqueuse nasale, si elle peut faire,
comme les autres, épislasie à différents élagas du bulbe, soit plus en rapport
anatomiquemenl avec la région des centres digestifs et que bien des cas
d'entérite chronique seront guéris par traitement nasal, aussi facilement
que l'asthme des foins ou la dysménorrhée.
GÉOLOGIE. — Sur les nappes de la Corse orientale. Note
de MM. Pierre Tersiiek et Eugè.\e3Iaijrv, présentée par M. Michel Lévy.
Nous avons successivement et séparément ( ' ) annoncé que la région nord-
est de la Corse est un pays de nappes. Voici quelques observations nouvelles
(pii apportent, en faveur de notre manière de voir, l'argument décisif.
La série cristaliophyllienne, composée de calcschistes micacés, de roches
vertes, de cipolins. de micaschistes et de schistes pyroxéniques ou amphi-
(') I'. Termieh, Rapports tectoniques de l'Apeniii/i, des Alpes et des Dinarides
{Huit. Soc. Géol., 4'^^ série, t. VII, p. 42')- — E. Maury, Sur la présence de nappes
de recouvrement au nord et à l'est de la Corse (Comptes rendus, t. CXLVI, p. 94.J).
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. 1 427
boliques, qui forme, du cap Corse à Prunelli di Fium' Orbo, une large
bande parallèle à la côte orientale de File, correspond certainement aux
Sr/tis/es luslrés des Alpes. C'est une queslion encore pendante entre nous que
de savoir si ce complexe est divisible en trois termes, dont ["intermédiaire
serait du Trias, ou s'il faut le prendre loiil entier pour une série com-
pré/iensive allant du Trias supérieur à rMocène. (^uoi qu'il en soit, ces Schistes
luslrés de la (lorse ont une allure do nappe, c'est-à-dire qu'ils présentent des
ondulations larges et tranquilles. Au-dessoiis d'eux, on ne connaît que du
granité, mais toujours plus ou moins laminé et dont les lames sont parallèles
aux strates schisteuses : c'est la granuliw protoginique ou prologine de
M. Nentien. Le laminage de cette roche, déjà signalé par M. Nentien, a été
mis par M. Depral en pleine lumière (' ).
Au-dessus des Schistes lustrés, on connaît depuis longtemps l'existence de
lambeaux de terrains sédimentaires : Trias, Infralias, Eocène, Miocène. Le
Trias et l'infralias ont un faciès qui conline au faciès hriançonnais ; dans
rinfralias, des brèchesdu type Brèche du Télégraphe (y\' . Kilian) s'associent
aune lumachelle à Avicula contorta cl à des calcaires à Encrines ; dans le
Trias, des calcaires analogues d'aspect aux calcaires à Gyroporelles des Alpes
se mêlent à des cargneules et reposent sur un étage gréseux oii il y a quel-
quefois des quartzites, plus souvent des grès roses et verts semblables à
ceux de l'Argentière, près Briançon. Sous les grès triasiques, on observe,
çà et là, des roches rougeàtres ou violacées (grès, schistes, argilotites, an-
désites) qui rappellent le Permien de l'Argentière et de (ruillestre ; plus
rarement, on voit des lanubeaux de Mouiller. L'Eocène, formé de pou-
dingues, de calcaires à Nummulites, de schistes et de grès, de calcaires cris-
tallins, de schistes à fucoïdes, est fort épais et chargé d'amas de roches
vertes. Tous ces terrains, du Mouiller à l'Eocène, sont lenticulaires et très
fréquemment broyés. Quant au Miocène, il est parfaitement conservé et
d'allure paisible, et tout indique qu'il est postérieur aux charriages.
Le point important, c'est que, sous les lambeaux de cette série sédinicn-
taire, il y a une lame, plus ou moins épaisse, de granité écrasé. L'écrasement
de ce granité est tel, le plus souvent, que la roche est à peu près mécon-
naissable.
(') V.. Xkmie.n, Elude sur la constitution géotog. de ta Corse {Mémoires pour
servir à l'e.cpticalion de la Carte gcol. de la France, 1897 ). ~ J. Dephat, L'origine
de la protogine de Corse (Comptes rendus, t. CXLI, p. i5i).
l4'i8 ACADÉMIE I)i:S SCIIÏNCKS.
l-ji fail, elle a rlc' iiis(iu'ici iiiccoiiiiue (M inisi' pour des scluslcs. Des
brèches de friction, où l'on trouve à la l'ois des di'hris du sulislraluin
(Schistes luslrés) et des débris de l^'caille elle-même, s'observenl -fré-
([uenuneiil à la hase de la lame granitique. ( "esl dans les environs de
l*onte-I-eccia, et aussi nu [>eu plus au sud ( Fraiicai'do, cols d'Oniinanda et
de San-(^uilico), que la lame a le |»his d'épaisseur et se ])rèle le mieux à
Télude. Sa [uiissance dinjinue beaucoup quand on va vers 1 est. l'.lle dis])a-
[)araîl même, sinon partout, du moins presqur partout, sur le poui'lour du
lambeau Tnas-Infralias-l^>ocène de Saint-Florent. Mais on la retrouve, len-
ticulaire et l'éduite à (luehjues mètres, sous les très petits lambeaux de
récaille conservés à Maciraggio, tout [très du cap (^^orse : il v a la du très
beau 'granité écrasé et des brèches de friction curieuses.
Il ne peut donc plus subsister aucun doute sur les phénomènes de la
(]orse orientale. Une écaille de terrains à faciès presque briançonnais, ayant
à sa liase une lame de granité écrasé, et présentant elle-même, surtout dans
ses ti-rrains intérieurs, de nombreux symptômes de déplacement horizontal
et de broyage, repose sur le complexe Schistes lustrés qui repose lui-même
sur un granité laminé (protogme).
Le granité écrasé, base de l'écaillé supérieun% et le granité laminé,
subslratuni des Schistes lustrés, se rejoignent an nord de C(n'te, et l'on voit
alors (lu'il n'y a là qu'un seul cl même granité, ([ui se replie sur les Schistes
lustrés, et dont la lame supérieure est Iteaucoup plus écrasée que la lame
inférieure.
(Test à M. Deprat (pie revient l'honneur d'avoir aiipelé rallcnlion des
géologues sur la constance et l'intensité de l'écrasement de la protogme
corse. Mais le ])hénoniène est encore beaucoup plus marqué à Test de la
région (ju'a étudiée M. Ueprat et il devient le trait caractérisliciue de la
géologie de la Corse orientale.
FALÉOBOTAMQI;e. — Origine rainèale des cicatrices uludendroides du Wo-
ihrodendron punctatum, Lindley et llutton. Note de M. Akmam) Re.mek,
présentée par M. lî. Zeiller.
l^es liges ou les gros rameaux d'un certain nombre de Lycopodinées car-
bonifériennes portent, en outre des cicatrices foliaires, de grandes dépres-
SÉANCE Di; 29 JUIN 1908. 1^29
sions omblliquL'cs, de contour circulaire ou elliptique, disposées suivant
deux génératrices diamétralement opposées, avec alternance d'une série à
'autre.
Ces dépressions ont été considérées par divers auteurs, notamment par
Scliimper, comme caractéristiques du i^enre Ulodendron, Rhode. L'étude
d'échantillons mieux conservés a permis d'établir que ces cicatrices, dites
ulodendroïdes, sont également bien développées chez certains Lepidodendron
et Hollirodendroii, notamment chez le B. pitnclatum, Lindley et liutton.
Parfois encore, on rencontn.' l'empreinlc en relief correspondant aux dé-
pressions des tiges. Mais ces saillies sont, en général, sans profondeur.
L'origine des cicatrices ulodendroïdes n'a pu jusqu'ici être établie d'une
façon certaine. Dans leur description originale du H. punctatum, Tùndley
et llutlon émettaient déjà l'avis qu'il s'agissait de traces de rameaux ou
plutôt d'inflorescences. Celte dernière opinion a été considérée longtemps
comme la plus plausible; d'Arcy-\V. Thompson avait, en effet, découvert
un échantillon portant en connexion avec la cicatrice un fragment d'organe
<iu'il considérait comme la base d'un cône. lùitre temps, Carruthers avait
suggéré l'hypothèse d'une origine radicale. Tout récemment, M. ]).-\l.-S.
VValson repreuail la (piestion et coucluail avec insistance à l'origine ra-
méale des cicatrices ulodendroïdes, tout eu ne recourant cependant qu'à
des arguments indirects.
La démonstration, commencée par M. Watson, peut être considérée
comme complète, tout au moins en ce qui concerne le />'. punctalutn.
M. A. Diederich, élève ingénieur de l'École des Mines de Liège, vient
en effet de recueillir sur le terris d'un charbonnage de ce bassin houiller,
à Herstal, un échantillon montrant un rameau de IL punctatum naissant
d'une cicatrice ulodendroïde. Cet échantillon a été offert par M. Diedericli
aux collections de paléontologie de l'Université de Liège, où j'ai pu Télu-
dier grâce à la bienveillance de M. le professeur ,1. Fraipont.
L'écliantilloii consiste en une plaque de scliisle à grain très (in. Sur une face, on
remarque une cicatrice ulodendroïde saillante, de contour elliptique (65'""' X gS"""),
excentriquement ombiliquée et couverte de stries grossières convergentes. Cette cica-
trice est coniplèlement encadrée d'un imporUuit lambeau de cuticule conservée sous
forme d'une miuL-e lame charbonneuse et craquelée par des fissures longitudinale-.
Celle portion de tige est donc vue-par sa face interne. Le moulage de la cuticule dans
la roctie montre, d'ailleurs, le chagrinage el les cicatrices foliaires caractéristiques des
liges âgées de D. punctatum. Cette portion de tige est sensiblemenl étalée dans un
plan de slratiliralion. Sur l'autre face de récliaiuillon, on remarque un rameau encore
l/,3o ACADEMIE DES SCIENCES.
j,'ariij par endroits 4e sa cuticule et vu par sa face externe. On oljser.\fi sui' celle-ci de
nombreuses cicatrices foliaires saillantes surnionlant de petits sillons knorrioïdes,
cicatrices caractéristiques des rameaux adultes du B. piinctalum. Le rameau est divisé
par dichotomie à quelque lo'"' de sa base, et l'une des branches, qui se poursuit sur
une longueur de 20""' environ, paraît se diviser encore. Le rameau est étalé dans
une altitude légèrement oblique à la stratification.
En dégageant au burin la partie inférieure de ce lanieau, j"ai étalili que sa cuticule
se raccorde à celle entourant, sur l'autre face de l'échantillon, la cicatrice uloden-
droïde. Le raccord se fait de telle façon que la cicatrice constitue indiscutablement la
base du rameau. On remarque que la cuticule du tronc présente daas le prolongement
du rameau une zone dans laquelle les cicatrices foliaires sont accompagnées de dépres-
sions knoriioïdes.
La découverte de cel, (klianlillon, cjiii pi-ovient du ^\ cslplialion luoyeii,
('■lablil donc de façon direcLe et complète, l'origine raniéale des cicatiices
idodendroïdes du liothrodendron punclaluin.
Jusqu'à plus ample informé, il conviendra d'étendre cette conclusion
au\ cicati^ices similaires des Ulodendron et Lepidudendron. On connaît d'ail-
leurs, par les études microscopiques d'échanlilloiis à structure conservée,
des Lépidodendrées {Lepidodendron selaginoides, (]arr. ; L. Ilickii . W atson)
présentani d<>ux liles de rameaux diamétralement opposées.
Reste la question de l'origine proprement dite des dépressions idoden-
droïdes. Je pense qu'il faut se rallier à l'explication indiquée par M. ^^ alson,
et considérer (pic la clnile des rameaux, soil naturelle, soil artilicielle par
fracture de la roclie, n'sulte des phénomènes de putréfaction intense qui
oui accompagné la fossilisalion dans les schistes et les grès de la presque
totalité des troncs houillcrs.
Dans l'échantillon examiné, la cicatrice uloileiidroïde saillante était entièrement
recouverte d'une croûte charbonneuse assez épaisse, formant un bourrelet >ui' les bords
de la cicatrice. Elle paraît en outre constituée par une série de cônes emboîtés, c'est-
à-dire qu'il V existe une série de surfaces grossièrement striées d'un décollement
facile. Celte orientation de l'argile incrustante souligne la disposition des faisceaux
vasculaires, c'est-à-dire a été i)roduile par elle. 11 n'y a là rien qui doive nous étonner
si nous connaissons les faits qui montrent combien délicat a été l'enrobement des
végétaux hcmillers par les sédiments argileux. La convergence rapide des faisceaux
vasculaires a la base de la cicatrice raméale |)ré(lisposail vraisemblablement à un
détachenieiU facile. Il se peut également que ces tissus se soient comportés de façon
spéciale à la putréfaction : l'exislence de la crofite cliaibonneuse sur la saillie uloden-
di'oïde porte à le sujqioser.
A 4 lieures un (]uarl, l'Académie se forme en Comité secret.
SÉANCE DU 2() JUIN I908. l43l
COMITE SECRET.
FONDS BONAPARTE.
Rappurl de la Commission chargée de proposer pour l'année 1908
la répartition des subventions.
(Celte Commission, qui comprend le prince Roland Bonaparte comme
membre de droit, se compose de MM. H. Becquerel, président; Bou-
quet de la Grye, Cailletet, Armand (iaulier, Deslandres, Le Chatelier;
Darboux, rapporteur. )
La Commission nommée par l'Académie pour lui faire des propositions
de subvention, à attribuer sur le fonds Bonajiarte pour 1908, n'a pas eu à
étudier moins de 107 demandes distinctes, se rapportant aux sujets les plus
variés. Il est vrai que quelques-mies d'entre elles ont été présentées après le
délai réglementaire, lix(> au i'' mai par l'Académie. Pour celle première
attribution des subventions, la Commission n'a pas voulu se montrer tro[)
rigoureuse ; mais elle estime qu'il conviendra de rappeler aux concurrents,
pour les années suivantes, que leurs demandes doivent être présentées
avant le i'''' janvier, qu'il est de leur inlérêt même de se soumettre à cette
règle, afin que la Commission ait tout le temps nécessaire pour faire son
travail et pour recueillir auprès des personnes les plus compétentes, au
besoin auprès d'eux-mêmes, les renseignements ou les explicalions cpi'elle
pourrait juger indispensables.
La Commission a donc examiné sans aucune exception les 107 demandes
dont elle était saisie; elle n'a pas lardé à reconnaître que plusieurs d'entre
elles avaient été formulées, sans même que leurs auteurs se fussent rendu
compte des conditions, pourtant bien précises, attachées à l'attribution des
subventions.
Si, parmi eux, il en est qui n'ont pas craint de demander pour leurs
travaux la totalité de l'annuité, d'autres ont réclamé des encouragemenis
inférieurs au minimum (pie le donateur lui-même avait fixé.
Une grande latitude avait été laissée aux concurrents pour le libellé et la
rédaction deleurs demandes. Pourtant, il tombe sous lesensquecesdemandes,
réclamant l'appui de l'Académie pour une recherche scientifique, devaient
par cela même faire connaître avec précision la nature et le but de cette
C. R., .908, ." Semestre. (T. CXI.VI, N° 26.) ' ^'"^
I p-2 ACADEMIE DES SCIENCES.
recherche, ainsi que Félat actuel de la Science sur la question déterminée
dont l'auteur voulait faire avancer la solution. Quelques-uns des concur-
rents se sont conformés à cette règle si simple; la plupart, il faut bien le
dire, nous ont présenté leurs propositions sous la forme la plus incomplète et
la plus défectueuse. Réclamer un appui pour des recherches sui' les moteurs,
sans rien préciser, laisser le choix à la Commission entre diflérenls projets
de recherche qu'on se déclare prêta entreprendre suivant ses indications;
élaborer un programme indéfini d'études, sur les hélices aériennes par
exemple, en indiquant (jue la réalisation de ce programme aura lieu dans
les limites de la subvention accordée, ce ne sont pas les meilleurs moyens
pour obtenir la subvention désirée.
Ces critiques si sérieuses ne sont malheureusement pas les seules que nous
ayons à formuler. Confiants sans doute dans l'unité de l'Institut, quelques-
uns des concurrents nous ont demandé de leur venir en aide pour des études
«pii sortent entièrement du cadre de l'Académie, [.'un d'eux voudrait être
sul)ventionné pour un glossaire étymologique du nord de la France ; d'autres,
très méritants et très honorablement connus du reste, sollicitent des subven-
tions pour des fouilles et des recherches archéologiques, qui seraient plutôt
du ressort de l'Académie des Inscriptions. 11 va sans dire qu'tà l'unanimité
votre Commission a décidé de rejeter ces propositions.
D'autres demandes, visant des recherches de Médecine, de Chirurgie ou
de Biologie générale, ne pouvaient évidemment être écartées par cette iin
de non-recevoir. Quelques-unes étaient très dignes d'examen, mais ici votre
Commission s'est souvenue qu'il existe une institution, récemment fondée
sur [initiative de M. le sénateur Audifl'red, la Caisse des Recherches scienti-
fiques. institution disposant de ressources considérables dont la plus grosse
part (plus de looooo'') est réservée exclusivement aux études biologiques.
C est donc à elle, nous a-t-il paru, que les médecins doivent s'adresser en
premier lieu.
Il est un autre principe qui nous a guidés dans nos comparaisons. Si
quelques-unes des demandes que nous avions à examiner émanent de Ira-
vadleurs sans attache officielle, il faut reconnaître que, chez nous comme
dans les autres pays, la plupart des chercheurs sontpourvus d'une chaire ou
attachés à des titres divers à un établissement d'enseignement. Ces établis-
sements et ces chaires n'ont pas tous la même dotation. Quelques-uns ont
des ressources plus considérables. Il y a là des inégalités dont il nous a paru
équitable de tenir compte. C'est ainsi que, si nous avons accueilli trois de-
mandes présentées par des membres de la Faculté des Sciences, nous en avons
SÉANCE DU 2f) JUIN 1908. I '(33
réservé trois autres émanant de la même Faculté, non parce qu'elles étaient
moins clignes de sympathie, mais parce que nous avons pensé que la Faculté
elle-même pourrait leur donner satisfaction grâce aux fonds Commercy qui
mettent à sa disposition dès cette année une somme considérable, dégagée
à peu près de toute charge et de toute alîectation.
Nous parlions tout à l'heure des demandes formulées parles travailleurs
libres de toute attache. C'est à elles surtout que sont allées nos sympathies
et il nous aurait été agréable d'encourager d'une manière toute particulière
l'une au moins des propositions relatives à l'aviation, à l'aéronautique, à
l'automobilisme, ces sciences vraiment modernes qui se partagent à la fois
la faveur du public et des savants. Nous avons soumis les i5 demandes de
cette catégorie à la Commission d'Aéronautique que l'Académie a instituée
et qui examine chaque mois avec une attention si scrupuleuse toutes les
Communications relatives à cet objet; à notre grand regret, et pour diverses
raisons, aucune de ces i5 demandes n'a pu être retenue.
Après ces remarques générales destinées, si elles sont approuvées par
l'Académie, à fixer la jurisprudence de la Commission et à éclairer les
concurrents des années suivantes, nous en arrivons aux propositions précises
que la Commission a décidé de formuler cette année.
Elle vous propose d'accorder 10 subventions ainsi réparties:
1° Une subvention de 2ooo'''' à M. L. Blaringhem, chargé d'un cours de
Biologie agricole à la Sorbonne.
Cette subvention lui permettra de continuer ses importantes études sur la
variation des espèces et sur les procédés expérimentaux de création d'espèces
végétales nouvelles.
La valeur de ces recherches est attestée par plusieurs de nos Confrères,
MM.VanTieghem, A. Giard, par d'autres encore ; ils estiment non seule-
ment qu'elles ont un grand intérêt théorique, mais encore qu'elles auront
d'importantes apphcations pratiques. Rappelons à ce sujet que le cours
professé à la Sorbonne par M. Blaringhem a été créé sur l'initiative et grâce
à une subvention de l'Union des Brasseurs de France.
2" Une subvention de 2ooo'''' à M. Billard, agrégé, docteur es sciences,
préparateur au P. C. N., pour poursuivre les recherches sur les animaux
de la classe des Hydioides, groupe qu'il étudie depViis 8 années, et en parti-
culier pour aller examiner sur place la collection Lamouroux conservée â la
Faculté des Sciences de Caen, ainsi que les collections analogues constituées
en Angleterre. Cette demande est appuyée par MM. Giard, Pcrrier,
Bouvier.
l/,3/i ACADÉMIE DES SCIENCES.
3" Une subvfiilioii de 2000*^'' à M. Estanave, docteur es sciences, altarhé
au Secrétariat de la Faculté des Sciences, pour lui fournir les moyens
de continuer ses rechei'clies sur le relief eu [jrojection à vision directe,
recherches qui lui out déjà valu plus d'une réconi|jense. M. Lippniann, (|ui
le recommande chaudement, rappelle que M. Estanave a déjà présent !■ à
l'Exposition de Milan une série d'épreuves stéréoscopiques obtenues à l'aide
du procédé \ ves perfeclionné par lui. Notre Confrère attache un prix tout
particulier à l'application que M. Estanave a faite de ces principes à la
radiographie. M. ]*]sLanave a pu lui montrer la radiographie d'une houclc
en iil de fer donnant un excellent relief. Cette application mérite d'être
poursuivie, car elle est évidemment de nature à accroître notablement
l'utilité et la portée des méthodes de radiographie.
4" Une subvention de stoo*^'' à MM. Fabry et lîuissou, tous deux pro-
fesseurs à la Faculté des Sciences de Marseille, pour leur permettre de
poursuivre les recherches commencées depuis plusieurs années et (pii les
ont conduits à des résultats de réelle portée : établissement d'un système
de repères de longueurs d'onde, précis et sans doute définitif, nouvelles
pro|)riétés de l'arc au Fer, construction du spectre du Fer, etc. La sub-
vention leur serait accordée:
(t. Poui' aelieter un léseau plan indispensable, celui qu'ils possèdentélant
insuflisanl et ne réfléchissant pas l'ultra-violet;
b. Pour l'acquisition d'un miroir concave de grand diamètre, en métal,
devant être associé à un beau réseau de Kowland possédé par leur labora-
toire;
c. Pcuii' une (Hutle ajiprofondie des différences entre les longueurs d'ondes
des raies du spectre solaire et de celles de l'arc éleclricpie. Deux miroirs
plans de bonne (pialilé seraient nécessaires.
5° Une subvention de :")ooo''' à M. Gonnessiat, direelenr de l'Observatoire
d'Alger, pounnuuir riustrumenl méridien d'un micromètre à vis entraînée
et à enregistrement automati([ue de Gautier, avecchronographe imprimant.
Les premiers résultats obtenus avec ce nouvel instrument, à l'Observatoire
de Paris, sous le regretté M. Lœwy, ont été tellement remarquables que le
directeur actuel, M. liaillaud, n'a pas hésité à accueillir l'idée d'une entente
entre les divers Observatoires français pour la formation d'un catalogue de
liante précision. L'intérêt de ces recherches n'est pas douteux et la réali-
sation d'un tel projet ferait le plus grand honneur à l'Astronomie française.
L'Académie, qui avait accueilli cette demande avec grande faveur et l'avait
présentée à la Connnission des fonds Debrousse, a dû, à regret, la retirer
SÉANCE DU 2() JUIN 1908. l435
devant l'insuffisance des ressources de celle fondation, et pour faire une
place légitime aux demandes des autres Académies.
0" Une subvention de 2000''' à M. Loisel, docteur es sciences, météoro-
gisle à l'Observatoire de Juvisy, pour lui permettre de poursuivre d'une
manière continue des observations actinométriques, afm d'arriver à la déter-
mination des (juantités diurnes, mensuelles, annuelles, d'énergie solaire
reçues à l'Observatoire de Juvisy. Des observations suivies de ce genre, entre-
prises en j)lusieurs stations, conduiraient sans nul doute à des résultats d'un
grand intérêt pour la Pliysique du globe.
^° Une subvention de 2000'' à M. Dongier, chef du service de la clima-
tologie et des instruments au Bureau central météorologique. M. Dongier
désire entreprendre des éludes simultanées sur la pluie et le potentiel atmo-
sphérique. Ces observations exigent l'établissement de dispositifs nouveaux
et l'acquisition d'appareils qui ne font pas partie du matériel ordinaire de la
Météorologie.
8" Une subvention de 25oo''' à M. Perot, physicien à l'Observatoire de
Meudon, pour lui permettre d'entreprendre l'étude spectroscopique de la
lumière émise par le Soleil à l'aide des phénomènes interférentiels produits
par les lames argentées. L'étude systématique ainsi conduite mettra en évi-
dence les causes, connues ou inconnues, qui peuvent modifier la longueur
d'onde : vitesse radiale, pression, champ magnétique, etc.
c)° Une subvention de 2000''' à M. Matignon, le professeur nouvellement
nommé au Collège de France. M. Matignon désire ellectuer des détermi-
nations de chaleurs spécifiques à température élevée, dans le but de con-
iiailre exaclemcul les variations des chaleurs de réaction. Peu de travaux
ont été faits dans cette direction si intéressante pour la ïhermochimie et,
d'autre part, les déterminations de ce genre exigent l'emploi d'aj)|)areils en
platine d'un prix élevé.
10" Une subvention de 3ooo''' au P. Colin, Correspondant de l'Académie,
directeur de l'Observatoire de Tananarive, pour la pidjlication d'une Carte
de rimerina Sud, qui a été levée avec la collaboration du P. Pvollet. Cette
Cai'te reposera sur une triangulation exécutée à l'aide d'une subvention
accordée antérieurement par le Bureau des Longitudes.
Le P. Colin demandait une subvention plus importante, 8000''' à loooo''',
en vue non seulement de construire celte Carte, mais encore de publier
dix années d'observations faites de \'6[)'\ à 1904 à l'Observatoire de Tana-
narive. La Commission a eu le regret de ne pouvoir accorder cette subven-
tion. Elle eslinie que son rôle, pas plus que celui de l'Académie, ne peut
1 '^36 ACADÉMIE DES SCIENCES.
être de suppléer à riiisuffisancc des ressources des services eL des éta-
blissements. C'est en se plaçant à ce point de vue qu'elle a dû écarter deux
demandes qui lui avaient été adressées pour construire ou pour développer
l'ouliliagc de deux observatoires situés dans deux de nos départements.
En résumé, la Commission propose d'accorder :
1° 2O0o''' à M. L. Blaringhem ;
2° 2000*'' à M. L. Billard;
3° 2000'^'' à M. Estanave ;
4° aSoo'^'^ à MM. Fabry et Buisson ;
5° 5 000'^'' à M. Gonnessiat;
6° 2000''' à M. Loi sel;
7° 2000'^'' à M. Dongier;
8° 25oof''à M. Perot;
9° 2000*''' à M. Matignon;
10° Sooo'^'' au P. Colin;
et de rappeler, à tous les bénéficiaires, les conditions auxquelles ils devront
se conformer pour justifier la confiance de l'Académie et remplir les inten-
tions élevées qui ont guidé notre Confrère, le prince Roland Bonaparte,
lorsqu'il nous a confié la mission de répartir sa libéralité.
Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie.
La séance est levée à 5 heures et demie.
G. D.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du i5 juin tgoS.
Leçons sur tes théories générales de l'Analyse, par René Baire; l. Il : ] ariables
complexes. Applications géométriques. Paris, Gaiilliier-Villars, 1908; i vol. in-S".
Isonolyse, résolution générale des équations, par L. Mirinny; fasc. 2. Paris,
Marqiiel, 1908; i fasc. in-12.
Formule relative à une condition de stabilité des automobiles et spécialement des
SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l437
autobus. Oscillations diverses, par Gkorges Marié. Paris, H. Dunod et E. Pinat, 1907;
I fasc. in-S".
Les oscillations du matériel dues au matériel lui-même et les grandes vitesses des
chemins de fer, par Georges Marié. Paris, H. Dunod et E. Piiial, 1907; i fasc. iii-4°.
Note complémentaire sur les oscillations du matériel dues aux dénivellations de
la voie, par GEOjtGES Marié. Paris, H. Dunod et E. Pinat, 190S; i fasc. in-S°.
La nouvelle Géologie à Biarritz, par P.-W. Stiiart-Menteath ; 2" Partie. Biarritz,
igo8 ; I fasc. in-8°.
Mission Bel au Congo français, avec une Carie dans le texte. (Extr. du Bull, de
la Soc. de Géographie, n" :{, mars 1908.) Paris, Masson et G'«; i fasc. in-S".
Gisements miniers du bassin du /Viari et projet de chemin de fer de Brazzaville
à l'Océan, Conférence de M. Jean-Marc Bel. (Exlr. dn Bull, de la Soc. des Études
coloniales et maritimes, mars 1908.) Tonnerre; i fasc. in-4°.
Projet de chemin de fer et mise en valeur des gisements miniers du Congo
français, par M. Jkan-.Marc Bel. (E\tr. de la Quinzaine coloniale, numéro du
10 avril 1908.) Paris; i fasc. in-S".
Variations du « Solanum Commersoni « et du « Solanum Maglia », par M. Labur-
GERIE. Paris, Librairie agricole de la Maison rustique, 1908; i fasc. in- 8°.
Anatomie du corselet et histolyse des muscles vibrateurs, après le vol nuptial,
chez la reine de la Fourmi (Lasius niger), par Charles Janet; texte et planches.
Limoges, Ducourlieux et Goût, 1907; 1 vol et i fasc. in-S".
Bulletin du Conseil supérieur de Statistique; n" 10. Compte rendu de la Session
de igoS. Documents préparatoires à la Session de 1908. Paris, Imprimerie nationale,
1908; 1 fasc. in-S".
Précis analytique des travaux de V Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts
de Bouen, pendant l'année 1906-1907. Rouen, Gagniard; Paris, A. Picard, 1908; i vol.
in-8°.
Annales de l'Observatoire royal de Belgique; nouvelle série : Annales astro-
nomiques, l. X. Bruxelles, Hayez, 1907; i vol. in-4''.
Transactions of the Boyal Society of Edinburgh; t. XLVl, part 1, session
1907-1908. Edimbourg, 1908; J vol. in-4°.
The Institution of Mechanical Engineers. Proceedings, 1907, parts 3-4. Londres,
1908; I vol. in-S".
Boletin del Cuerpo de Ingenieros de Minas del Perii : N" .o(). El problema de la
irrigacion del valle de Ica, por Carlos-W. Sutton. — N° .57. Una inspeccion de los
yacimenlos de estano de Bolivia y una exploracion por el mismo métal en el Perù,
por Eduardo-A.-L. di: RoMArÎA. Lima, 1907-1908; 2 fasc. in-8">.
l438 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ERRATA.
(Séance du i(S mai i()oS.)
Nt)te de M. /?. Fosse, Sur la conslituLioii des coinijinaisons du lotra-
niéthyldiaminobenzhydrol avec quelques dérivés méthyléniques :
*
Piige 10^2, dernière ligne, au lieu de
lisez
H^0 + C0'+[(CH»)2N.C''H']^CH — CH^^JlJ'",
(Séance du i.)juin 1908.)
Note de M. yl. de Gramont. Sur les raies ultimes des métalloïdes : tellure,
phosphore, arsenic, antimoine, carbone, silicium, bore :
Page 1263, ligne 5, au lieu de 0,1 microfarad, lisez 0,01 microfarad.
(Séance du 9 juin 1908.)
Note de M. Auric, Sur le développement en fraction continue d'un
nombre algébrique :
Page 120.',, dernière ligne, ajouter : La fin de la ilrmonslration demanderait à èlre
développée et précisée en tenant compte des degrés d'infinilude des racines. Cette
démonstration fera l'objet d'un Mémoire au Bulletin de la Société niat/iématir/uc.
FIN DU TOME CENT-QUAKANTE-SIXIÉME.
N" 26.
TAHLK l)i:S AHTICf.ES (Séance du 29 Juin I;m»8.
HIEMOIKES ET COMMUi\ICAlTOi\S
DES MKMIiUF.S RI OKS CORUKSPONDANTS DE 1,'ACADÉMIK.
Pages.
M. le SECRETAiiiE PERPÉTUEL présente un
Ouvrage de M. A. Lacroix ayant pour
titre II La Montagne Pelée après ses érup-
tions, avec observations sur les éruptions
flu Vésuve en -\) et en 1906 » i3.5ij
M. B. fS.viLLAUD. — Observation Je léclipse
partielle de Soleil du u.S juin 1908 à l'Ob-
servatoire de Paris par divers observa-
teurs i359
M. Georges Lkmoine. — Décomposition des
alcools sous l'influence catalytique de la
braise i36o
M. A. Lacroix. — Sur une nouvelle espèce
minérale et sur les minéraux qu'elle
accompagne dans les gisements tournia-
liniféres de Madagascar 1867
Pages.
-M\I. Henri Abraham et J. Carpentier. —
Sur un nouveau rhéographe destiné à
la projection des courbes rliéograplie de
courants alternatifs 1371
M Carpentier. — Expériences exécutées
sur le rhéographe l'i-ji
M. GoUY. — Mesures électrocapillaires par
la jnéthode des larges gouttes i374
.M\l. Paul Sabaiier et A. Mailhe. —
Action des oxydes métalliques sur les
alcools primaires 1376
M. A. Michel Lévy fait honiinage à l'Aca-
démie d'une brochure qu'il vient de pu-
blier sous le titre : " Les reproductions
artificielles des ruches et des minéraux «. 1378
ELECTIOIVS.
.'M. H. Becquerel est élu Secrétaire perpé-
tuel pour les Sciences physiques, en rem-
placement de M. A. de Lapparent 1378
M. Herdert-Hall Turner est élu Corres-
pondant pour la Section d'Astronomie, en
remplacement de M. H.-C- Vogel j 378
COlilVESPOXnAiVCE.
M. Caillot, élu Correspondant pour la
Section d'Astronomie, adresse ses remer-
ciments à l'Académie 1379
M. le Secrétaire perpétuel signale divers
Ouvrages de MM. O. Mainville, C.
Sclunîdl et H. Preisiverk, A. Stella,
C. Sclunidt et E. Alluard i379
M. J. Guillaume.— Observations du Soleil
faites à l'Observatoire de Lyon, pendant
le premier trimestre (le 190^^ i379
M. A. DemoULIn. — Sur les surfaces réglées. i38i
M. Arnal'Ii Dexjoy. — Sur les produits
canoniques de genre infini ■■ii''l
M. S.iNiELEvici. - Sur réc|ualion aux déri-
vées partielles des membranes vibrantes. 13S7
MM. G. -A. IIemsalech et C. de AVatte-
viLLE. — Sur l'existence des raies d'étin-
celle (enhaiiced /iiies) dans des llammes
de diverses températures et sur les modi-
fications qu'elles y éprouvent "389
M. M. VÈZES. — Sur la préparation des
chloroiridites alcalins '392
\l. II. Giran. — Poids moléculaires des
acides phosphoriques déterminés par la
cryoscopie iSgS
M. Ivan Shukoff. — Sur les oxydes magné-
tiques du chrome iSgtt
M. H. PÉLABON. — Sur les teilurures
d'arsenic et de bismuth. Constante cryo-
scopique du tellure 1397
M. L.-J. Simon. — Sur le mécanisme de
synthèse des cj'cles azotés i4<">
iM. .). lioufiAULT. — Sur le procédé de Mes-
singer et Vortmann pour le dosage de
quelques phénols. Séparation de l'acide
snlicylique 1403
,M. Marcel Guerbet. — Sur trois alcools
primaires nouveaux résultant de la con-
densation du benzylate de sodium avec
les alcools propylique. bntylique et iso-
ariiylique i4o5
\l. M. DuvAL. — Recherches sur les bis-
a/.oïques '■ ■ ■ M07
. N" 21).
SVITE DE LA TABLE DES ARTICLES.
Pages.
M. .Mech. — Sur les produits de condensa-
tiiiii des cliloiuics de benzyle o- el/)-nî-
trés avec l'acétylacélone ' 5"9
iM. J. Laboude. — Sur l'origine de la ma-
ticrc colorante des raisins muges et
autres organes végétaux ■ i"
MM. H. Cousin et H. Heuissey. — Oxyda-
tion de l'eugénol par le (erment oxydant
des champignons et par le percljlurure de
fer; obtention du déliydrodigeuénol i4i >
MM. J. \\ OLFF et É. DE s'tœklin. — Inlluence
comparée de certaines combinaisons dn
fer et des peroxydases dans la catalyse
de l'acide iodhydrique par le bioxyde
d'bvdrogène ' ■ 'V^
Pages.
.M. A. RosEXSTlEHL. — Influence de la teni-
pératui-e de stérilisation du moût et de
celle de la fermentation sur le liouf|uet
des vins M'7
M, G. .\NDRÉ. — Sur le développement com-
paré des tubercules et des racines i-5:!o
.M. Louis Rolle. — Sur le développement
delà notocorde chez les Poissons osseux. 142.Î
M. Pierre Bonnieh. — Les Épislasies bul-
baires d'origine nasale M^j
.MM. Pierre Termier et EuoiiXE .Mauuv. —
Sur les nappes de la Corse orientale.. . . i^^'J
M. An.MAMi Kexier. — Origine raméale
des cicatrices ulodendroïdes dn Botluo-
dendron punctalum Lindley et Hulton.. i4j8
C0311TE SEClîKT.
.M. Darroux. — Rapport de la Commission 1 répartition des subventions
chargée de prnposcr pour l'année \y<ii la I sur k- fond-s. Bonaparte
subventions altribuées
Bulletin bibliographiciue
Errata
.431
i',30
143*
r\l!ls. — I M l'I! I M Kl! i I. li \L ni 1 I.H - \ I IL \ 1;».
Quai (les ( 1 r.iiols- \ ii^ii-ti :is, 60.
/.»; (,.', J,,; ; (i Al TMI^ n-\'
■g^b "i-
\
TABLES
DES COMPTES RI:NDUS
DES SÉÀIVCES
L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
PREMIER SEMESTRE 1908.
TOME CXLVI
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
TABLES ALPHABETIQUES
JANVIER — JLIN 1908.
TABLE DES MATIEllES DU TOME CXLVI.
Pages,
Académie. — M. A. Chaiweau. Président
sortant, fait connaitre à l'Académie
l'état où se Iroiivc l'impression des
Kecueils qu'elle publie et les cliange-
menls survenus parmi les Membres
et les Correspondants pendant le
cours de l'année 1907 ri
— M. le Secrétaire perpétuel annonce à
l'Académie que le Tome CXLIV
( i" semestre de 1908) des Comptes
rendus est en distribution au Secré-
tariat 379
— M. le Secrétaire perpétuel présente un
Ouvrage de M. A. Lacroix ayant
pour titre « La Montaigne Pelée après
ses éruptions, avec observations sur
les éruptions du Vésuve en 79 et
1 906 1 3 Jg
— M. le Président annonce à l'Académie
qu'en raison des (êtes de Pâques, la
séance du lundi 20 avril est remise
au mardi n 797
— M. le l' résident annonce à l'Académie
qu'en raison des fêtes de la Pente-
C. K., 1908, 1" Semestre. (T. CVLVl.)
Pages,
côte, la séance du lundi 8 juin est
remise au mardi 9 juin 1 i3i
■ M. le Président donne lecture d'une
lettre du Prince Roland Bonaparte
concernant le don d'une somme de
100 000'^' consacrée à la cause du
progrès scientifique 4-59
- IJélibéraiion sur le mode d'emploi des
annuités ollertes parle Prince /fo/anrf
Bonaparte 607
- Kapport de la Commission chargée de
proposer pour l'année 1908 la répar-
tition des subventions attribuées sur
le fonds Bonaparte; par M. Darhou.r. i43i
M. le Secrétaire ficrpétuel présente la
copie du portrait de Descartes, par
David lieck, envoyée par l'Académie
des Sciences de Stockholm 905
M. Gustave lietziiis fait hommage à
l'Académie de plusieurs épreuves de
photographies du monument érigé en
l'honneur de Descartes en 1770 ioo4
Voir Bureau des Longitudes, Caisse
des Hecherclics scientifiques. Candi-
189
l4/jO TABLE DES
Pages.
ilalurcs. Collège de. France. CoiiiDiis-
s/oii.t. Congrès, Conseil supérieur de
rjutlruclion publique, Conservatoire
nalionni den Arts et Métiers, Décès,
Élections, Plis ctic/ielés, Ixripports,
.Solennités scientifiques,
AciDKS. — Nouveaux liomoloi,'U(.'S fie l'aeide
(lii;l_\coli(|ue; par MM. E. Juiigfleiseh
et M. Godcliot -26
— Ti'ansl'orniation des oxyacides y. on
aldéhydes par ébullilion de la solulion
aqueuse de leurs sels niercuri(]ucs;
applicalioii à la préparaliun do Tara-
liinose îjaucho au moyen du ghicoiialo
inercuritpie; par M. Marcel (Uierbet. i32
— Ac-lion de l'acide hypoiodeiix naissant
(iode et carbonate de sodium) sur
quekpies acides de foruiule générale
K — Cil = CH — C11-— CO-'II
(K étant C'Ils plus ou moins sub-
stitué); par M. J . Bougault 140
— Action de l'acide hypoiodeux naissant
(iode et carbonate de sodium) sur
ipielques acides de formule générale
H - CH = CH — CH^ -- CO^H
(H étant C'H^ plus ou moins sub-
stitué); par M. y. Bougault 411
— Ktude comparative de la déshydra-
tation dos acides atrohiciique el
/)-jnéthoxyatrolactique. Acides p-mé-
thoxyatropique et di-/j-niéthoxyatro-
pique ; par M. J. Jiougault ' ;00
— ^/ra^ff relatifs à celte Communication. 844
— Fixation de l'acide cyanhydri(pie sur
l'acide benzoylacryli(pie; par M. /.
Ilougault y3(5
— Sur l'acide -/-oxylélrolique; par MM.
I.espleau et figuier ■ia\
— Sur les hydrates des acides gras; par
M. I).-E. '/'salciilotos 127-2
— Sur la lactone de l'acide (lioxy-3-4-
butyrique; par M. /'. Carre. iv.î<-i
Voir Camphre, Chimie analytique, Clii-
mte physique, Urganométalliques ,
Thermochimie, Viscosité.
AciEiis. — L'austénite ; par M. /irf. Maurer. %-ii
— Uomaniues sur la Comniunicaliuu de
M. Muurer relative à l'auslénile; par
M. //. Le Chatelier j^.^ 1
Voir Chimie analytique,
AcousTiyuii. — Sur les harmoniciues d'un
MATIERES.
Pages.
corps vibrant ; par MM. G. .Sizes et
G . .\Jassol 24
— Flammes sonores retd'orçant plusieurs
sons; par M. G. .-ttliunasiadis 533
— Photographie des vibrations de la voix:
[)ar M. Murage G3o
— La Photographie de la parole; par^
M. Devtiu.v-Cliarbot.nel r.'.58
— Enregistrement photographi([ue de vi-
brations sonores; par M.M. Georges
et Gustave Laudet 1 3 1 1
^'oir Hydrologie.
AiiitoNAiiTKjUK. — Essais méthodiques
d'un aéroplane cellulaire; |iar M. //.
Farinait 1 r.>.
— Sur le rendenieni des hélices de pro-
pulsion dans l'air; par M. Louis
B reguet 1 1 3
— Etudes anémomélriques des hélices
zooplères; par M. Paul Amans 656
— Rôle de la torsion positive dans les
hélices aériennes et les aéroplanes ;
par M. /•'. Amans 791
— Sur le [loids utile maximum qu'on peut
soulever en aéro|ilane ; par M. Girard-
ville 742
— Sur les conditions d'utilisation des
ballons dirigeables actuels ; par
.M. Bouttiau.r 745
-^ Sur le plariement des oiseaux; par
M. Marcel Deprez 797
— Sur le planement stationnaire des
oiseaux ; par M. Marcel Deprez ioo3
— Sur le planement des oiseaux; par
M. P. Amans i •i'.)6
— Réponse à la Note présentée par
M. Amans dans la séance du 25 mai
1908; par .\L Marcel Deprez '''97
— Étude des phénomènes que présentent
les ailes concaves dans le planement
stationnaire et dans le vol plané des
oiseaux; par M. AJanel Deprez 1299
— Virage des aéroplanes; par M. J'aul
Renard 100 J
.\iii. — Sur l'origine de l'ozone atmosphé-
ri(|ue et les causes de variations de
l'acide carbonique de l'air; par MM.//.
Ilenriet el )/. Bouyssy 977
— ii>r«^« relatifs à cette Communicalion. 1070
Voir Chimie analytique.
Alcools. — .Mécanisme des transpositions
pliénviicpies chez les iodhydrines et les
glycols aroiuali(|ues; par M. Mare
'JiJIéneau 29
TABLE DES MATIÈRES.
14 'il
Pages.
Sur la prôparation du ditliyinol; actimi
(in bionip sur le ditliyniol ; par M.M. //.
Cousin cl H- Hérisse) 'i9'>'
Aciicm du chlore sur le dilliymol ; par
M. //. Cousi/i 6'6
Aclioii des alcools sur le lienzylale de
sodium; par M. Marcel Ciwrbct 'oS
Sur trois alcools primaires nouveaux
résultant de la condensation du benzy-
late de sodium avec les alcools propy-
liquc, bulylique et isoamyliquc; par
M. Marcel Cuerhet 1 4"5
Sur le tricliloropliénol
OH(i)GL(5i.4-(')
et sa transformation en ipiinoncs chlo-
rées ; par M. E. Léger
— Sur le propargylcarbinol ; par MM. Les-
pienii et Pariselle
— Sur l'hydrogénation directe des poly-
phcnols; par MM. Paul Sabatier et
A. Mailhe
— Action des oxydes métalliques sur les
alcools primaires; par MM. Paul
Sabatier et A. Maillie i
Voir Aldéhydes, Catalyse, Cétnnes,
Organométalliques .
Alcoolyse. — Alcoolysc de l'Iiuile de lin;
par M. A. Haller
Aldéhydes. — Recherches sur une mé-
thode de préparation des aldéhydes
cycliques; par M. Savariau
— Sur la formation de l'aldéhyde acétique
dans les fermentations alcooliques;
par M. A, Trillat
— Sur la formation de l'aliléhyde cthy-
li(]ue dans la fernicntalion alcoolique;
par MM. E. Kayser et A. />ei/ioloii. .
Voir Fermcnlntioiis.
— Sur une réaction simple proiluctrice de
gaz désinfectant; par M. G.Carteret.
Voir Acides.
Ai.i.MKNTS. — Voir Chimie analytique.
Chimie industrielle, Chimie végétale,
Vin.
Amidon. — Sur les propriétés collo'idales
de l'amidon et sur l'existence d'une
solulion parfaite de cette sub-
stance ; par M. E. Fouard
— Sur les propriétés de l'amidon pur;
par M . L. Mnquenne
— Sur les propriétés de l'amidon en rap-
port avec sa forme collo'i'dale ; par
io35
IIÇjJ
137C)
M. E. Fouard
— Sur le sérum anliamylasique; par
MM. C. Gessard et J. Il oljf.
— Sur la composition du grain d'amidon;
par M"" Gatin-Gruzen'ska
— Observations sur la Note do M'"" Gatin-
(Iruzewska intitulée : « Sur la compo-
sition du grain d'amidon » ; par
.M. L. Maquenne
Anm.ysk M.vTiiÉMATrQiE. — Sur la défini-
lion de l'aire d'une portion de surface
courbe ; par M. E. Cartan
Sur l'application d'un procédé alterné
au problème biharmonique; par M. .V.
Zareinha
Formules relatives aux niinima des
classes de formes quadratiques binai-
res et positives; par M. G. Humbert.
Sur une méthode de Goursat dans le
problème de .Monge ; par M. P. Zen-os.
Sur le développement en fraction con-
tinue d'un nombre algébrique; par
M . Auric
■ yi/TO/« relatifs à cette Communication.
Sur les formes bilinéaires; ]iar M. de
ijïes.
i'4
3|2
168
Ov.o
90 ï
loSo
[vo3
i'i3«
297
64:
Sur les produits canoni(|ues du genre
infini ; par M. Arnaud Denjoj
Voir Équalions différentielles. Equations
(59 fonctionnelles , Équations intégrales.
Fonctions, Groupes. Ilypcrelliptique.
Séries . .
Anatomie. — Mécanisme des variations
de la taille et de quelques déviations
pathologiques explicpiéesparlesiuser-
tions véritables du grand surlout liga-
menteux antérieur; parM./i. Robinson.
— Morphologie et connexions analomiques
du cardiS humain ; par M. P. Robinson.
Voir .^nthropotiigie. Histologie, Mol-
lusques, Muscles.
811) AwroMin vÉoKTAi.E. — Sur la consti-
tution de la membrane chez les Diato-
mées ; par M. L. Mangin
— Anatomie et dévelop|)ement de l'em-
bryon chez les Pabniers, les Musa-
cées et les Cannacécs; par M. C.-I..
Giitin
Ank-stiiksie. — Sur l'aneslhésie prolongée
28 'i par les mélanges d'oxygène et de
chlorure d'éthyle; par MM. Pierre
Rosenthal et Albert Berthclot
ANNKi.inES. — Sur un type nouveau d'An-
néliile polychète; par M. Cli. Gravier.
i384
J59
8>(i
770
938
'Il
«44^
— Sur la morphologie el l'évolution des
Sfihellariens Saint-.Ioseph iHermel-
licn.i de yualrefages); par M. Cit.
Gravier 2^0
— Les népliridies llïoraeiques des Her-
niellides ; par M. Jrninnd Dehorne. . 838
— Sur la slruplure de l'épiderme de /"r»-
fisia Forhesii io\\\\s\.ox\\ par M. Loui.i
Du Jieaii 840
— O'ie sont les Urnes des Siponcles?
par M. y. Kunxtler 196
Anthkopologie. — L'asymétrie de la
fi^'ure et son origine; par M. Richard
Liebreich 593
ANTHROJ'OLOlilE PRÉHISTOBIOIÎK. — SuP la
découverte, dans la i;rolte du Portai,
de peintures paléolithiques représen-
tant l'Homme et des Animaux; par
M. René Jeannel 654
— Les dernières peintures découvertes
dans la grotte du Portel ( Ariége): par
MM. A. Breuit, L. James et R.
Jeanitel 1 1 66
— I^ race de Lagoa Santa chez les popu-
lations précolombiennes de l'Equa-
teur ; par M. Bivet 707
Arc. — Sur l'arc voltaïque jaillissant
dans une enceinte limitée par une
paroi épaisse; par M. Adolphe Minet. 467
— Dill'érenoe de potentiel el stabilité de
l'arc alternatif entre métaux; par
M.M. C.-E. Ciiye et A. Bron 1090
TABLE DES MATIERES.
143
Pages
— Sur deux régimes différents de l'arc au
fer : par MM. //. Buisson et Ch. Fabry
Voir Élertrochimie, Spectrnsropie.
Arsonvalisation ( d' ). — Effets thermiques
des courants de haute fréquence sur
l'organisme; par MM. A. '/.immern el
,S. Turrhini 989
ASTRONOMIE.
- Sur la relation entre les ombres vo-
lantes et la scintillation; par M. Cl.
Rozet 325
- Détermination, à l'Observatoire de
Paris, des erreurs systématiques des
reproductions des réseaux de la Carte
du Ciel ; par M. Jules Baillaud 616
Voir Comètes, Dispersion de la lumière,
Éclipses, Mercure, Planètes, Soleil.
Atome. — Sur le nombre des corpuscules
dans l'atome ; par M. J . Bosler 686
AuTOMOBiLis.ME. — Sur uH nouveau prin-
cipe d'autoniaticité dans la carbura-
lion; par -M. A. Lauret i32i
Azo'iQCES. — Recherches sur les bis-
azoïques ; par M. H. Duval 1407
B
BACTERIOLOGIE.
Sur la graisse des vins; par MM. E.
Kajser bi E. Manceau
■ Sur le Bocillus endothri.r, nouvelle
bactérie parasite du cheveu; par
M. Fernand Guéguen
Sur la valeur nulritive de (pielques
pe|)tones pour différentes espèces
microbieimes ; par M. //. Diiuschmnnn.
Recherches sur l'alimentation <lu ba-
cille typhi(|ue; par M. H.Dunsctimann. 1 17.5
Élude de laction bactéricide du sérum
anlivirulent sur les germes adventices
du vaccin ; par M. L. Camus 1 1 17
Utilisation des solutions salines concen-
trées a la dillérenciation des Baclé-
riacées. Séparation de Bacillns tj-
92
'99
999
pliosus de Bacteriuin coli; par i\L A.
Cuillemard
Voir Chimie biologique. Microbiologie.
Bile. — Bile et pigments biliaires; par
M. Piettre
BOTANigUE.
Observations sur le développement du
pistil chez les Malvacées; par M. Jean
"77
:86
BIOLOGIE.
- Sur l'épreuve statistique de la loi de
Mendel; par iM. Augel Gallardo 36 1
Voir H\ brides.
TABLE DES MATIERES.
1443
Friedel
- Sur des particularités cytologiques du
développement des cellules-mères du
pollen do V Agm'e ntlemiala: par
M. Er. de Lan de [.alour .
Voir Analoime végétale, C/iampignoiis,
Chimie végétale. Flore tropicale. Géo-
graphie botanique. Graines, Hj t/ride.f,
Microsporidies. Mousses. Paléonto-
logie végétale. Physiologie végétale.
Pajïes,
. Sri
83!
Bulletin bibliographique : (j6, i5o, 210,
•255, 3i5, 378, 438, 5o8, 604, 665,
715, 795, 901, 949, 1002, 1069, 1129,
1188, 1-297, i436.
Bureau des Longitudes. — M. le Ministre
de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts invite l'Académie à pro-
céder à la désignation de. deux candi-
Pages,
dats à chacune des deux places de
membres titulaires vacantes au Bu-
reau des Lonsitudes par suite du
décès de MM. /.œir» et Janssen 1 i4i
— Counnission chargée de dresser les
listes des candidats ; MM. les Membres
des Sections A' Astronomie, de Géo-
métrie cl de Géogriiphie et Nainga-
iion, et M. le Secrétaire perpéluel
pour les Sciences malhémali<iues 1 1 i 1
— Liste de candidats présentée à M. le
Ministre de l'Instruction publiipie
pour le poste vacant au Bureau des
Loni;itudes par le décès de M. Lœaj :
1" M. B. Baillaud; 2" .1/. Jndojer.. i3o'.>.
— Liste de candidats présentée à M. le
Minisire de l'inslruction publique
|)onr le poste vacant au Bureau des
Longitudes par le décès de .M. J.
Ja/issen : 1" M. Deslandres; 2" M. Mau-
rice Hamj I ^°'
Caisse des recherches scientipiquks. —
Sur rin\itation de .M. le Ministre de
l'Instruction pubiitiue, l'Académie dé-
signe M. Maurice Aeij pour l'aire
partie de la deuxième section de la
Comndssion technique de la Caisse
des recherches scientifiques, en rem-
placement de M. Janssen, décédé. . .
Calcul des probabilités. — Le problème
général des pi'obabilités dans les
épreuves répétées; par M. L. Bache-
lier
Camphre. — Synliièses dans le groupe du
camphre. Synthèse totale de la ^-cam-
pholèue-laclone; par M. G. Blanc...
— Synthèse de l'acide dihydro-campho-
rique racémique; par .MM. L. Bou-
veaull et H. Locquin
— Sur un isomère du diphénylcamphomé-
Ihane et les conditions de sa forma-
lion; |)ar MM. //. Haller et E. ttauer.
Candidatures. — Liste de candidats à la
place vacante, dans la section d'As-
tronomie, par le décès de M. Lœwjr :
I" M. 8. Baillnud; 2" MM. Andojer,
Maurice Hauiy et Pierre Puiseux . .
— Liste de candidats a la place vacante,
dans la section d'.Vstronuiuie, par
io5
io85
8-2
:i8
le décès de M. Janssen : i" MM. Jn-
dojer, Maurice Hamj ; ï" M. /'. Pui-
seux 'Joî
Voir Bureau des Longitudes, Collège
de France, Consen'iiloire national des
Arts et Métiers, Observatoires.
Carbures d'hydrogène. — Sur le dépla-
cement réciproque des groupements
liydrocarbonés dans la réaction de
Friedel et Crafts; par M. H. Duval. . 34i
— Constitution de quelques dérivés du
diphénylméthane et préparation de
quelques composés orthodiaminés de
la même série; par M. H- Duval.,.. irii
— Sur l'ordre d'addition de l'ammoniaque
aux a-oxydes organiques de struc-
ture asymétrique; par M. A'. Kras-
sourky 2'**
— Sur les dérivés trihalogénés mixtes du
méthane; par M. /'. Auger 1037
— Divers cas de production simultanée
des diméthylanlhracènes 1.6 et 2.7;
par .M. James LavauK i35
— Production simultanée des diméthylan-
lhracènes 1.6 et 2.7 dans l'action de
CH'CIS de CHCl» ou C-'H^Bi" sur le
toluène en présence de AICI'; par
.M. James Lavaux 34^
^l^t^'^
\
TABLE DES
Papp
— Sur les produils de l'aclion du clilo-
riirc d'aliiniinium et du gaz dilorhy-
driquosur le benzène; mélliyliiliényl-
cyclopcnlane; par M. G. Gitstfwson.. fijo
— Sur l'oxyde de styrolène; par MM. '/'//-
feiicati et /''oiiriiriiii (jij-
— Nouvelle méthode de préparation des
homologues de la naphialine; par
MM. ^'. Ihirzrns cl //. Host Ç)'»
— Conlrilnition à l'élude des dérivés anii-
d(''s de ro-dihenzoylliruzène ; par
MM. .1. Ciiyol et /'. l'i^iuri 98 ',
Voir Colorniits, Catalyse, Crlnnes, C/ii-
niic nniilyliiiur.
Catalvse. — Sur le pouvoir natalyseur
de la silice et de l'alumine; par
M. J.-B. Scnderens 12S
— Déshydratalions calalylii]ucs des com-
poses organifpies; par M. J.-B. .SVvi-
(Icrens 1211
— Sur la semicalalyse .- oxydation d'hy-
drocarbures à l'air en présence du
phosphore; par M. Jlhvrt Col.ion... 817
— Décomposition des alcools sous l'in-
lluence cataly tique de la braise; par
M. GeorgF.'i l.emoine 1 3(ir>
— Errata relatifs à cette Communication. i.i(i(i
— Influence com|)arée de certaines com-
binaisons du fer et des pcroxydases
dans la catalyse de l'acide iodhvdrique
par le bioxyde d'hydrogène ; par
MM. y. // nlifdi E. de Stœklm i4i5
Voir Jlcooh, Qidnonrs.
CÉTONES. — Établissement de la formule
de constitution de la fé noue; par M./..
Boiiveaiili et J.ei'aUois 180
— Nouveaux dérivés do la camphénylone;
sa conslitulion; par MM. A. Bou-
vcaiill et (',. lilanc 2'V5
— Sur les célones-alcools jï-aï-dialcoy-
lées. Migration sous l'inllurnce des
alcalis; par MM. E.-K. ISIaisr et ./.
Hrrinanii yoo
— Sur les célones-alcools [i-aa-diah-oy-
lées. Transposition par déshydrala-
lion; par .MM. H.- fi. lilaisc el /.
Ilrrrnan 1 326
— Formation de mélanges d'isomères à
[)oinl de fusion conslanl dans la réac-
tion de Friedel et de Crafis ; par
M.\l. G. l'errier et //. Caille 769
— Sur les produils de condensation des
chlorures de benzyle 0- et /j-nitrés
avec l'acétylacelonc: par M. Merh . . i^mj
MATIERES.
Pa{T(»s.
Voi r Organomélatliqurs.
Cil M. HCR. — Voir Cliitnif! plitsiiiur. Soleil,
ria'rtniulynainuiur .
(In VMi'iGxoNs. — Sur une Laboulbéniacée :
Trenoiii) ecs liisloplitorus n. g.,n. sp.,
cndo|]arasite des Poux {iV/oinpon pnl-
latuin Nitzsch el Goniocoles alnloini-
nalis V.) de la Poule domeslicpiç; par
MM. Edouard Chat Ion et Erarayiix
Picard ■'(Il
— /i'r/v(^« relatifs à cette Communication, iit)
— Le genre .Sciiratia et ses connexions
avec les Ca/>/iodiam ; par M. /'aiil
fiiiltcmin ioy
— Kecherchcs sur le développemeni du
Glœosporium nervl.ieqiiiiin ; parM.'^^.
Guillierinond 7ii_)
— Sur un Oospora nouveau (Oo.çyjo/'a//«-
Hualis n. sp.), associé au Crjrptococcus
linguœ pilosrr dans la langue noire
[lileuse; par M. Femand Guéguen. .. 91)4
Voir Clniiiie biologique, Sterigmalocrstis
iiiL'ra.
CHIMIE a(;ricoliî.
— De l'origine des terres fertiles du Ma-
roc occidental ; par M. Ijiins Gentil, i.'^i
CHIMIE ANALYTIQUE.
— Sui- un nouveau procédé de dosage de
soufre dans les matières organiques;
|iar M. Isidore Ba\ 333
— Sur la séparation du chlorure et de
l'iodure d'argent: parM.//. Ilaiiliigny. 335
— Dosage des éléments halogènes dans
les composés organi(pios chloro-bro-
més; par M. H. Batdiignr g3i
— Nouvelle aiéthoile de dosage de la va-
jieur de mercure dans l'air: par M. /'.
Ménicrc 7 '>4
— Sur les variations de composition du
phosphomolybdaled'ammoniaque; ap-
plication au dosage du phospiioredans
les fers, fontes et aciers; par M. G.
Cliesnean 7 ÎS
— Sur un nouveau procédé de dosage du
phos[)hore dans les matières organi-
ques ; par M. Isidore Bar 8i4
— Sur uiu' méthode voluniélriquc per-
mellant le dosai;e simultané de l'acide
TABLE DES MATIERES.
i4/,5
Pages.
carbonique et des autres acides de
l'air almosiiliérique; par MM. //. Hen-
riel et .)/. Bouyssy I lo"
Voir Jir.
— Sur le dosage de l'acide tungstiiiue et
sa séparation d'avec d'autres corps,
par l'emploi du mélange chlore et chlo-
rure de soufre; par M. F. Bourion.. . 1 102
— Sur une nouvelle méthode de sépara-
tion de la silice et de l'anhydride
lungstique; par M. Ed. Defacqz iJi;)
— Sur la séparation de ramnioniaipie et
des aminés au moyen de l'alcool
absolu bouillant; par M. Jean Ber-
llwawne 1 ' 1 '
— Dosage du sulfure de carbone dans les
benzols; par M. Isidore Bny i3.'.
— Dosage rapide du bichromate de po-
tassium dans les laits; par M. Couère. -291
— Analyse exacte du gaz des marais. Dis-
sociation de plusieurs carbures d'hy-
drogène obtenue dans reudinmélre-
grisoumètre; par M. ISesiur Grvhaitl. 1199
— Méthode de dosage volumétrique do
l'acide tartrique dans les tartres et
les lies; par M. Em. Pozzi-Escot ... io3i
— Sur le procédé de Messinger et Vort-
mann pour le dosage de quehjues
phénols. Séparation de l'acide salicy-
iique; par M. /. Boiigiiult \f\i>'i
Voir Chimie véoéUile.
ioJ3
CHIMIE BIOLOGIQUE.
- Sur l'utilité de la tourbe pour l'épura-
tion des eaux d'égout; par MM. .-/.
Miinlz et E. Laine
- Oxydation do l'eugéuoi par le ferment
des champignons et par lepeichlorure
de fer; obtention du dihydrodiougé-
nol ; par M. H. Cousin et H. Hrrissey.
Voir Steri^matocystis "igra, Toxiques.
i4ii
Chimik industrielle. — Sur l'emploi di-
rect dos copals dans la fabrication dos
vernis sans [lyrugénation préalable;
|iar M. Jcli. Livache 89S
— Sur une nouvelle méthode de tannage;
par MM. Louis Meunier et .-Hphonse
Sejewetz 9i'7
Pa(;es.
- Élimination de l'oxyde de carbone du
gaz de houille; par M. Léo f'ignon . .
- Sur une inodilicatiou des propriétés du
gluten en présence de l'acide sulfu-
reux ; par .M. J . Dw^asl 1287
Voir Aulomobilisiiie, Combustion, Micro-
liiiilogie, Badioactii'ilé.
CHIMIE INOKUANIQUE.
- Contribution à l'étude des phénomènes
d'oxydation produits par les acides
iodique et bromique; par M. //. Bau-
/>'ë'0- i"97
- Ag. Recherches sur la solubilité do
l'iodure d'argent dans l'animoniaciue;
par M. //. Bdubigny r2(J3
Voir Cliiniie analytique, Se.
- As. Sur les hydrates de l'acide arsé-
nique ; par M. Juger 58'j
- Sur le ctdorure d'arsenic ammoniacal ;
par M.\l. Besson et Basset i'i(M
- Aciion des alcalis sur les acides mono-
et diméthylarsiniques et sur leurs dé-
rivés iodo-subslitués; par M. .Juger.. l'iSo
Voir Se, Te.
- Au. Action du nitrate d'argent sur
l'acide chloroaurique et préparation
de l'or fulminant ; par M. Jules
Jacobsen 1 2 1 J
U, Voir Organométalliques.
- Ba. Sur le sulfate de baryum colloïdal ;
par M. -/. Recouru 1274
lii. Voir Se, Te.
Br. Voir Chimie anidylique, Ph.
- C. Sur la densité du graphite; par
M.M. //. Le Chalelieral S. Il ologdine. 49
Voir Jir, Chimie anidytique. Chimie
industrielle , N. Poids atomiques.
Cl. Voir Chimie analytique. Kleclro-
lyse.
- Cr. Sur les oxydes magnétiques du
chrome; par M. Ivan .Shu/tolf' 1 ''mj(^
Vinr Chimie analytique.
- Cu. Sur le sulfate cuivreux ammonia-
cal ; par M. Bouzat 7 J
F. Voir '/■/(.
- Ke. Sur quelques sels complexes du
fer, où le fer est masqué; par M. P.
Pascal '3 '
- Sur nue nouvelle .série de sels ferriques
ammoniacaux où le fer est masqué;
par M. /'. Pascal 279
I./i/,ti TABLE DES
Page».
— Sur le pouvoir l'éducleur des ferro-
pyropliospliales; par M. l'.I'nxcal.. 862
Voir Fer.
— Ilg. Sur les ioiiomercurates de Uiorium
et d'aluminium; par M. .-/. Duboin.. 101.7
Voir Jciiles, Chimie analytique, Disso-
ciation.
I. Voir Acides, Catalyse, S.
— Ir. Sur les cliloroiridalos et les cliloro-
iridites alcalins; par M. Marcel De-
lépine 1 267
— Sur la préparation des chloroiridiles
alcalins: par M. M. Fi'zes iSgj
K. Voir Cliimis ciiudyti<iiie.
— Li. Action de la chaleur sur les hy-
drates de lithine; par .M. de For-
crand 802
Voir Radinactn'ité.
Mg. Voir l'h. Si.
Mn. Voir Fonte.
Mo. Voir Chimie analytique.
— N. Sur la syutlièsc de l'ammoniaque;
fiar M. Woltercck 1 24
— /iV/'or» relatifs à cette Communication. 256
— Sur la synthèse de l'ammoniaque et de
l'acide cyaidiydrique; par U.Herman-
C. )t oltereck 929
Voir P. Poids a/utniqiies.
0. Voir Air, Cataly.se, Ph, Pi, Poids
atomiques.
— P. Sur la transformation des dissolu-
tions de phosphore blanc en phos-
phore rouge; par M. Albert Colson. 71
— Sur les causes essentiellement chi-
iinques de la transformation allotro-
pique du phosphore blanc dissous dans
l'essence de térébenthine; par M. .-Il-
bert Colson 4^1
— Sur l'oxybromure de phosphore; par
M. E. Jlerffer 400
— Action de l'ammoniac^ sur le chlora/.o-
turo de pliosphoro; par MM. Jicsson
el Jiûsset ... 1 1 49
— Sur les hulrates des acides phospho-
riques ; par M. H. Ciran 1270
— Sur le phosphate double do magnésie
et de monomothylamine ; par M. Mau-
rice Frtiiiçois 1 284
Voir C(7<a/)'.ïe, Chimie physique, Ktliers,
Fe.
— Pd. Sur les composés définis du sili-
cium et du palladium; par .MM. Paul
Lebeau et l'ierrc Jolibois 102S
— Ar/Y/M relatifs à cette Communication. ii3o
MATIERES.
Pages.
— l't. Sur l'oxydabiliié du platine; par
M. C. Marie 473
Voir 71.
— S. Sur un nouveau type de combinai-
son du soufre avec certains iodures:
pa r M . ^. Juger 477
Voir Chimie analytique, Th, Chimie
industrielle.
Sb. Voir Se.
— Se. Sur les combinaisons que le sélé-
niure d'argent peut former avec les
séléniures d'arsenic, d'antimoine el
(II! bismuth; par iM. H. Pélabon 975
— Si. Sur le silieinrede magnésium; par
M.\l. Paul Lebeau el Robert liossuet. 282
Voir Chimie analytii/ue, Pd.
— Te. Sur les tellurures d'arsenic et de
bismuth. Constante cryoscopique du
tellure ; par M. H. Pélabon 1 197
— Th. Sur les combinaisons sulfurées du
thorium ; par M. J. Duboin 81 5
— Oxyfluorure et fluorure de thorium;
(lar ,M. Fd. Chaiwenet 97 î
~ Tl. Sur l'alliage platine-thalliura; par
M. /.. Hackspill 820
— Va. Sur une modification isoniériqne
de l'acide hypovauadiquehydralé; par
M. Gustave Gain l^o'^
Voir Aciers, Alcools, Combustion,
Électrochimie, E.rplnsifs, Gaz rares,
Méttaix-ianmnniums, Métaux rares,
O.rydases, Spectroscopie, Thermo-
chimie.
VV. Voir Chimie analytique.
Zn. Voir Organométalliques.
CHIMIE ORGANIQUE.
- Propriétés des thiosulfocarbamaies mé-
talliques; par M. Marcel Delrpine. 981
- Sur la constitution des combinaisons
dutétraméthyldiaminobenzhydrolavec
quelques dérivés méthyléniques ; par
M. R. Fosse 1039
- A'rrrtïrt relatifs à (;etle Communication. 1 j i8
- Conslitution des composés létramé-
thylliami[>obenzhydrylniéthyléniques.
Uemplacemenl de l'oxhydryle del'hy-
drol de Michler par des restes alkyl-
uiéthyléniques; par M. R. Fosse 1271;
Voir Acides, Alcools, Azn'iques, Cam-
phres, Carbures d'hydrogène, Cala-
TABLE DES
Pages.
Ijse, Célnnes, Cliiniii: nfialrti(/i«',
Chimie industrielle, Cycles niictcs.
Electrnchbiiie, Etlirrs, Glucosiilcs,
Hydrolyse, Or^anoinélatliqucs, Pro-
téiques, Quinones, Spartéine, Sacres.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE.
- Action de la noix de Uola fraieho sur le
travail; par MM. /. Clie^'alicr et .41-
quier S(j
- Action de la clioline sur la pression
artérielle; par M.M. J. Dcsgrez cl /.
Chevalier 89
- Sur l'aclion de l'amylase du sue pan-
créatique et son aetivation par le suc
ga,>lri(pie ; [lar M. //. Bierry '\\-
- Étude de la concentration moléculaire
des liquides de l'organisme à l'état
pathologique; par M. .Idolphe Jm'nl. i'ii'6
Voir San", [ri/ic.
CHIMIE rilVSIQUE.
- Méthode calorimétriquo a[)pli(pice à
l'étude des réactions lentes; par
M. Jac(jiies Duclaux 1 vto
- Sur la chaleur de vaporisation do l'acido
liropioniquc ; par M. J. Faucon .... 47"
- Sur la densité de vapeur de l'acide
propioniqne; par M. ./. Faucon 6gi
- Sur une dénionstralion do la règle des
phases de Gibbs; par .\I./.--t/. .Vf aller. 8G(J
- Sur l'cntraincnient de corps solnliles
par certains précipités; par M. l'tud
Frio'i 925
- Poids moléculaires des acides phos-
phoricpies déterminés par la cryo-
scopie ; par .M. //. Giran i jyS
Voir Chimie iiiorj^nuique (C), Cryos-
copie, Dis.socidlion, J'isro.'iitc.
CIILMIE VEGETALE.
Méthode d'analyse complèle des ma-
tières végétales; par .M. J.-M. Alba-
liary 33G
Sur l'essence de Magnolia Kobus
D. C. ; par MM. Eug. Charabot et
G . I.alouc ] S j
C. R., 190S, I' Semestre. ("T. C\L\I.l
MATIÈRES. 1447
Pages.
— Sur l'essence de Telranlhera pohan-
tlia var. citrata Nées; par MM. Eug.
Charabot et G. Laloue 349
— nccherches sur la pulpe dite,/"«;7'«e de
Nette: par M.M. /. Goris et L.
Crête 187
— Sur l'origine de la matière colorante
des raisins rouges et autres or.ganes
végétaux ; par M. /. Labnrde 14 u
— Sur le développement comparé des
tubercules et des racines: par M. G.
André 1 4 io
Voii' Graine, Présures.
CniuiiiiGii;. — Le progrès de la chirurgie
moderne jugé par une statistique de
rcseclions du genou; i)ar M. Lncas-
Clnvnpionnicre 868
\'oii' Anesthésie.
CoM.iiOK DE Franck. — M. le Ministre
de l'Instruction publique invite l'.ica-
démie à lui présenter une liste» de
deux candidats à la chaire de Biologie
générale du Collège de France i65
— Liste de deux candidats présentée à
M. le Ministre de l'Instruction pu-
liliipie, pour la cliaire de Biologie
générale du Collège de France :
i" .M. G le) : •,>." M. Moussu '\ii
— M. le Ministre de l'Instruction publique
invite l'Acadénue à lui pi'éseiilor une
liste de deu\ candidats à la cliaire de
C/iimie minérale, vacante au Collège
de France par suile de la démission
de .M. H. Le Chalelier iCi'i
— Liste de deux candidats soumise à .\I. le
Ministre de l'Instruction publique
pour la chaire de Chimie minérale,
\aeante au Collège de Franco par
suite de la démission do AI. H.
Le Chalelier : 1° M. C. Matignon;
■2." M. Job 32 1
CoLi.o'iDi;s. — Sur le transport électrique
des colloïdes inorganiques ; par
.MM. André Mayer et Edouard
Salles 8).0
Voir Amidon, P/iysico-chi/nie.
(JoLouANis. — Sur cpielquos colorants or-
thobonzylésdu triphénylmélhane; par
.MM. A.' GuyoC et P. Pignel.. 1043
('.oMui;sTioN. — Sur la combustion sans
llamme et l'inflammation des gaz à
190
• 448
TABLE DES MATIÈRES.
Pages,
l'extrémité d'une lige métallique; par
M. Jean Meunier . . . . , 5 icj
— Sur la combustion par incandescence
des gaz en présence des corps oxyda-
bles et dos corps incombustibles; par
M. Jcdn Meunier 717
— Sur la coudnistion sans flamme et sur
son application à l'éclairage par les
manchon* incandescents ; par M. Jean
Meunier 8(Vi
Voir E.iplosifs.
(Comètes. — Sur les iransfornialions de
la comète 1907 d\ par M. Ernest
Esclangnn 17
Commissions. — Commission chargée de
juger les concours du Grand Prix des
Sciences mathématiques, des prix
Franeouir, l'oncelotpourrannée 1908 :
MM. Jordan, l'oincaré, Emile Pi-
card, Appell, Paiidci'é. Huinhert,
Maurice Levr, Darhoux, Bouxsinex<^. kj j
— Commission chargée de juger les
concours desîprix Montyon, Fouruey-
ron pour l'année 1908 : MM. Mau-
rice Levjr, Boussiiiesq . Deprez ,
Léaiaé, Seherl, f'ieille, Sehlœsing,
Hcitoii de la Goupillière, Poincaré.. lo.-l
— Commission chargée de juger les
concours du Prix extraordinaire de la
Marine et du prix Plumet pour l'an-
née 1908 : MM. Maurice Levy. Bou-
quet de la Grj'c. (irandidier. Boiis-
siiiexq, Deprez, l.éauté. Bas-.sot.
Guyou, Seberl, Hall, Berlin, Vieille. 104
— Commission chargée de juger le:^
concours des prix Pierre Cuzman,
Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen
pour l'année 1908 : MM. IVolf.
Radau, Drslaridres, Bigourdan, Dar-
l)Ou,i-, Lippmann. l'oincaré 10 j
— Commission chargée de juger les
concours des prix Gay, Tchilmichef,
Binoux, Delalandc-fluérineau pour
l'année 1908 : MM. Bouquet de la
Grjc, Grandidier, Baxsot, Giijou,
Hait, Berlin, fan Tie-ihern, Perrier.
de /.apparent. Celle Commission est
également chargée do présenter une
question do prix (Jav pour l'année
'î"i 104
— Commission chargée de juijer les
concours des prix Iléberi. lluL;hes
pour l'uniiée 190S : Mil. .Uaxcart,
l.ippmaan, Becquerel, fiolle, ,lmà-
Pages.
gai, Gernez, Maurice Levj , Poin-
caré, CaiUetet io4
— Commission chargée de juger les
concours des prix Jecker, Cahours.
Montyon (Arts insalubres'), Berllielot
|iour l'année 1908 : MM. Troost, Gau-
tier. TJitle, Lemoine, flaller. Le Clia-
tclier, Scldœsing, Carnot, Maquennc. io5
— Commission chargée de juger les
concours des prix Kontanncs, Bordin
(Sciences physiques) pour l'année
1908 : MM. Gaudry, Michel Lévy,
Lacroix, Barrais, Douvillé, ff 'alté-
rant, Perrier, Zeiller, de Lappureut. \o'>
— Commission chargée de juger les
concours des prixDesmazières, Mon-
tagne, de Coincy pour l'année 190S :
MM. J an Tiegliem, Bornet, Guignard,
Bonnier, Prillieux, Zeiller. Perrier,
Cliatin, Giard io5
— Commission chargée de juger les
concours des prix Savigny, Tliore
pour l'année 190S : M.M. Ranvier,
Perrier, (^halin, Giard, Delagc,
Bouvier, Grandidier, Lannelongue,
le prince Roland Bonaparte 164
— Commission chargée de juger les
concours des prix Montyon, Bar-
bier, Bréant, Godard, du baronLarrcy,
Bellion, Mcge, Serres pour l'année
190S : MM, Bouchard, Gujon, d'Jr-
.tonv{d, Lannelongue, Laveran, Da.itrc
Chauveau, Perrier, Roiu; Giard,
l.ahbé 1G4
— (Commission chargée de juger les
concours des prix Montyon, Phili-
peaux, Lallemand, Marlin-Damourelle,
Poural pour l'année 1908 : MM, Chau-
veau, Bouchard, d'Arsonval, Hoii.v,
Giard, Laveran, Dastre. Cette Com-
mission est également chargée de
présenter une question do ju-ix Pourat
pour l'année 191 1 164
— (Conuiiission cliai'géc de juger les
concours du prix Montyon (Slalis-
li(|ue) pour l'année 1908 : MM. itc
l'rejciuet. Ualon de la Goupillii/re,
Caruot. Rouehc, Alfred Picard, le
\ivinvv Roland Bonaparte, Tannery . 164
— Commission chargée do juger les
ciiiu-oui-s des médailles .Vrago, Lavoi-
sicr, Berthclot pour l'année 1908 :
MM. Becquerel, Bouchard, Darboiuc,
de Lapparenl 164
TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
— Commission char!»ée de jujror los
concours (l<?s prix Trémoiit, (jc-
giior, Lannelongue pour l'anm-e
190H : MM. Becquerel. Bouchard.
Darl>ou.r, dé Lappnrent. Maurice
Levj, Bornet 1 6 1
— (Commission chargée de juger les
concours du prix Wilde pour l'an-
née 1908 : yVS\. Maurice Levf, Dar-
liaiLC, Troost, Ma.ieart, Poincaré,
ICiiiite Picard, do Lupparent iGi
— Commission ciiargéo de juger les
concours du prix Viftor Raiilin pour
l'année 1908 : MM. Caudry, Michel
Lévj, de Lapparent, Lacroi.r, Bar-
rois, Douvillc, Il (dlcrnnt iG"!
— Commission chargée de juger les
concours du prix Saintour pour l'an-
née 1908 : MM. Darbou.v, Poincaré,
de Lapparent, Giard, Zeiller, La-
croix, DouvUlé I Gj
— Commission cimrgée de juger le con-
cours du prix Jérôme l'onli pour
l'année 1908 : M.M. Maurice -Levy,
Drirbou.c, Bornet. Chauveau, Poin-
caré, de Lapparent, Bouvier 2?.o
— Commission cliargée de juger le con-
cours du prix Houllevigue pour l'an-
née 1908 : M.M. Maurice Levy, Dar-
bou.i:, Mascart, Poincoré. Emile Pi-
card, de Lapparent, Giard >. io
— Commission cliargée déjuger le con-
cours du prix Eslrades-Dclcros pour
l'année 1908 : MM. Gaudry, Dar-
bou.r, Mascart. Poincaré, Becquerel,
de Lapparent, Deslandre.s àio
— Commis.sion chargée de présenter une
question de Grand Prix des Sciences
physi(pics pour l'année 191 1 : M.M.7\'r-
rier, Guif^nurd. de Lapparent, C/ia-
tin, Giard. Delage, Bouvier •.'.21
— (Commission chargée do présenter une
question do prix Bordin (Sciences
mathématiques) pour l'année 191 1 :
MM. ./ordari, Darhou.c. Poincaré,
Emile Picard, .Ippell, Painlcvé,
Uumbert 2 '. 1
— (Commission chargée do présenter une
question de prix Damoiseau pour
l'année 191 1 : MM. IVolf, Radau,
Deslandres, Bi^ourdan, DarbiULC,
Lippmanii, Poincaré 221
— Commission chargée do présenter une
(|uestion do prix Vaillant pour l'an-
«449
Puges.
nr'c, i()ii : MM. Maurice Levy. Dar-
lioti.r, Bouquet de la Giye. Tr00.1t.
Maacart, Becquerel, de Lapparent.. 2ïi
— Commission chargée de présenter à
l'Académie un Rapport sur le mode
d'emploi des annuités ofTertes par le
l'rince Roland Ronaparte : le Prési-
dent en exercice cl le Prince Roland
Bonaparte; MM. Darbou.r. Des-
landres, Bouquet de la Grye, A. de
Lapparent, Le Chalelicr, Gautier,
Caillctet Si;
— (Commission chargée de dresser une
liste de candidats au (loste de Secré-
taire pei'pétuoi pour les Sciences
physi(iues, vacant par suite du décès
de M. de Lapparent : MM. l'an
Tie«hem, Gaudry. Troost, Bouchard.
Mûnlz, Chatin Vf-'fi
— (Commission chargée d'examiner les
demandes relatives aux postes d'étude
du Laboratoire du mont Rose : le Pré-
sident en exercice; les deux Secré-
taires perpétuels et .MC\L Van Tieghein,
('bai/veau, Perrier, l'iolle. Ron.r, Bou-
vier, Dastre •'"'i
— (Commission chargée de l'examen du
vù'u émis par M. Bouquet de la Grye
au sujet de la détermination di^
1 heure par la télégra|)hie sans fil :
.\1M. les Membres des Sections d'^i'-
ironoinie. de Géographie et Naviga-
tion et de Physique, et MM. Dar-
houx, Poincaré. Cailletet G73
\'oir Bureau des Longitudes.
Congrès. — La Commission d'organisation
du premier Congrès international
des Industries frigorifiques prie l'Aca-
démie de désigner un certain nombre
do délégués qui participeront aux tra-
vaux du Congrès 7^>i)
— L'.Vcailémie désigne comme délégués :
MM. Ilaller. Dastre. Jlfred Picard. 7^9
— M. le Secrétaire perpétuel donne quel-
ques détails sur le quatrième (Congres
(les .Mathématiciens qui vient de se
tenir à Rome du G au u avril 1908. . «45
— JI. le Président général de l' Asso-
ciation des Médecins de Langue
française de l'Amérique dit ISord
invite l'Académie à prendre part au
quatrième Congrès général qui se
tiendra à (Québec le ao juillet 190S. . looî
(CONSKIL SUPÉniElîR l>l! l'InSTHUOTION VV-
i4'Jo
TABLE DES MATIERES.
Pages.
iiLiouK. — M. [)arhoiix pst désigné
au choix iJo l'InstiluL pour occuper
un si('ge au Conseil .su|>orieur do
rinsiruelion puldique gii
CoNSiîin ATOinic naïionai. iiks AnTs i;t
!\IÉriKiis. — Liste de ciindidats pré-
sentée il .VL le Ministre du (lommcrcc
pour la cliaire de Métallurgie et tra-
f//il des niétaii.r. vacante au Conser-
vatoire national des Arts et Métiers
par le décès de M. Le Verrier :
\° AL Léon Guilk'f. 2" M. Mesn(i<j,<-r ;
i" M. Uollard i63
— \l . le Ministre du Commerce cl de
rinduslrie invite l'Académie à lui
présenter une liste de candidats à la
chaire de Géométrie ftpjtliqnre nu.r
Ans, vacante an Conservatoire na-
tional (les .Arts et Môliors. par suite
du décès de ,M. /.aiissedrii 5Gf)
— Liste de camlidats présentés à i\l. le
Ministre du Commerce pour la cliaire
de Géométrie tippliq/iée nit.r Iris,
vacante au Conservatoire national des
Arts et Métiers par le décès de
M. J.aiisseildt : 1" .\l . Briruril :
2" .M . Adam (ijg
CouRA.NTs Ai.TEnxATirs. — ICiuploi dûs
flammes comme soupape des courants
alternatifs à haute tension ; par
M . André Cathiard 10
— Emploi des tlamnies comme soupape
des courants alternatifs à hante ten-
sion ; par M. André Cntliiard
— .\uto-e\citation d'un alternateur tri-
plia.ié au moyeu des sou|)apes électro-
lyti(|ues ; par .M. C. Limh
— Errata relatifs à cette Communication.
— Stabilité do la marche eu parallèle des
allernaleurs aulo-excités; par M. l)a-
Dioidin
— Sur un nouveau i-héo},'raphç destiné
■-«■'9
101 4
1 190
1141
Pages.
'\ la projei;tion des courhes de cou-
rants alternatifs; par M.M. Henri
Ihraliam et /. Carpcntier 1^71
l'Apériences exécutées sur le rhéo-
graphe : par M. /. Carprntier iSj j
Voir Are, il Irsoiivalisation.
CRISTALLOGRAPHIE.
- Sur les édifices hélicoïdaux ; par
M. Paid Gfiidiert S29
V'ciir Minéralogie.
Cristacks. — Sur les Synalphées amé-
ricaines ; par M. H. Coutière
— Sur le Sfitalplieion (îiardi. n. gen.,
n. sp., Enloniscicn parasite d'une
Synalphée ; par M. //. Coutière
— Sur les relations zoologi(pies des cre-
\eltes delà tribu des Sténopidés; par
M. E.-L. Botn'ier
(^nVOSCOPlE. — Voir Chimie inorganique
( V'e ), Cliiinie physique.
Cvci.iîs JiiXTES. — Sur quehpies dc'rivcs
du thioplicno; par M. /'. Thomas .. .
— Sur (pielques dérivés do la pliényl-
isoxazdlone; par .MM. -•/. IVahl et
André Mayer
- Mécanisme des cvelisations dans la sé-
rie géranique: synthèse et structure
du dihydromyrcène; jiar M. y>/. Tiffe-
neaii
— Sur le mécanisme de synthèse des
(•y('les azotés; par M. L.-J. Simon..
Cvi'di.doii;. — Note sur l'cxislence des
produits de dégénérescence cellu-
laires rappelant les corps de Xegri;
par .\1. y. Manoiiélian
Vnir Inseetes.
710
i333
6)2
II J3
i4oo
1'9
D
Df.cès. — M. le Secrétaire perpétuel
annonce à r,\eadémie le décès de
M. Asaph Hidl, correspondant pour
la Section d'Astronomie
— M. le Secrétaire perpétuel annonce à
rAcadi'miclainortdc.\I.r//«////«v/(7«(/.
Sous-iJirccieurde l'Institut l'asteur..
91 '
M. Henri l!evtpa-rel, Président de
l'Académie, et M. l)arhou.T. Secré-
laire perpétuel, prononcent l'éloge
lunèbre de W. A. de Lappurent.
Secrétaire perpétuel décédé 931
Des compliments de condoléances sont
adressés à l'.Vcadémie à l'occasion du
TABLR DES
Pafîes.
décès (le M. i(r l.ajipurcitl. gSS, mSo, i ?o3
DiASTASRs. — Tyrosinase ot lyrosine nicé-
miqiie; par MM. Gtibricl Bertrand
et M . RcisenhUui 3n |
— Action de la levure de bière sur les
acides amidés; par M. ./. Kffro'it.. . . 7-9
Voir Oxydascs.
Diélectriques. — Sur la dispersion élec-
trique de l'eau; par M. F. JSraulfird . ()(io
DiFFÉREKCES DE PO rENTiEt.. — Sur Ips dif-
férences de potentiel de contact entre
métaux et liquides; par .M. /.. JSIocli. 1017
DisPEiisioN nE i,A i.LAiiÉiti;. — Uuverture
d'un pli cacheté : « Sur la dispersion
de la lumière dans l'espace interstel-
laire »; par M. Charles Nord marin. . 2GG
— Ileelierclies sur la dispersion de la
lumière dans l'espacci céleste; par
M. Charles Nonlmann iSi
— Kecherches nouvelles sur les étoiles
variables ; par M. Charles Xordniann. j 1 8
— Sur la dispersion de la lumière dans
les espaces célestes. Historique de la
queslion et premiers résultats; par
M. G.-A. Tikhoff 5-0
— /Tr/'oia relatifs à cette Communication. (Kit;
— Sur l'état actuel du problème de la
dispersion des rayons lumineux dans
les espaces interstellaires. Premier es-
MATIÈRES. l45l
Pajîes.
sai d'applicalion à îles ilélerniinations
provisoires de distances stellaircs;
par M. Charles Nordniann f'iKo
— I.a dispersion apparente de la lumière
dans l'espace interstellaire ; par M.
Pierre Lehedeiv 1 264
Dissociation. — Dissociation par l'eau des
chlorures doubles de dimercuriam-
monium et d'ammonium; par M. H.
(jaiidechon 177
Voir Métaii.r-ainnwititims.
nisson'Tiox. — Observations sur le
lemps employé par les corjJS pour se
dissoudre; par M. Gaston Gaillard. . 1020
Voir Lumière.
DvNA.MiQi'E DES FLUIDES. — Application
des lois do la similitude à la propaga-
tion des déflagrations; par M. yo«g-He^ 915
— Application des lois de la similitude à
la i)ropagation des détonations ; par
MM. Criissord et Joiiguct gjj
\'oir Iljdrodjnamiqnc .
DvNAMOs. — Comparaison dos dynamos
à courant continu séi'ie et shunt au
point de vue de la rapidité d'amor-
çage; par M. Paul Giraiilt 91S
— .'^ur le profd des niasses polaires de
dynamos; par M. Paul Giraidt 1008
E
Éclipses. — Observation de l'éclipsé par-
tielle de Soleil du 28 juin 1908 à l'Ob-
servatoire de Paris par divers obser-
vateurs ; par .M. H. Baillaud i3Î9
ÉciiiNODERMES. — Oursius hcxamères ;
par M. Edouard de Ribaucourt 91
Élasticité. — Sur la théorie des corps
minces; par M.VI. Eugî-nc ot François
Cosserat 1 tlg
— Errata relatifs à cette Communication. >M'<
— Sur les problèmes d'élasticité à deux
dimensions; par M. G. Kolossoff'.. , . 52-!
— Solution générale du problème d'équi-
libre dans la théorie de 1 élasticité,
dans le cas où les efforts sont donnés
à la surface; par M. .■/. Korn )7,S
Élections. — M. B. Baillaud est élu
Meuibre de la Section d'Astronomie,
en remplacement de M. Lœaj ■579
— M. Maurice Hamy est élu Membre de
la Section d'Astronomie, en rempla-
cement de M. J. Janssen 61 5
M. Gailloi est élu Correspondant dans
la Section d'Astronomie, en rempla-
cement de M. Trrpied i3o2
M. Herbert-Hall Turner est élu Cor-
respondant pour la Section d'Astro-
nomie, en remplacement do M. H.-C.
f-'ogel 1 378
M. H. Becquerel est élu Secrétaire
perpétuel pour les Sciences physi-
(|ues, en remplacement de M. /. de
Lapparent 1378
ÉLECTRICITÉ.
Sur un liygroseope électrique d'une
grande sensibililé; par M. /. /'/««-
chou 809
i452
TABLE DES MATIÈRES.
— Sur io roglaue <Ips groiipps ('•li'clru-
i,'6nos; par M. J -L. Houiin
Voir Ji-oiis/ifj//o, Courants iillcriinlijs,
l)irhfclri(iiics. Différences depolenliel.
Dynamos, Etincelle, Force électro-
molrice, Ions, Isolateurs, Météoro-
logie, Physifjue, Pin siologie, Télé-
grapliie sans fit.
f^LEcTiiocAiMi.i.ABiTK. — Siir la tliéofie (le
rélcctroc.apillarilo; par M. (^otty....
— Mesures électrocnpiUaircs ()ar la
iiiélliodo des larges goullcs : par
.M. Gouy
Voir Pliysique.
Ki.ncriiociiijiiE. ~ Sur un nouveau four
éleclriquo à arc, applicable aux re-
cherclios delaboraloiro ; par MM. Louis
Clerc ot Adolphe Minet
— Sur la réduction de l'indigo par voie
électrolylique; par M. H. C/iaiimai.
lù.KCTHoi.YSE. — Sur l'éleclrolyse des dis-
solutions d'acide chlorliydriquo jiur;
par M. E. Downer
— Sur l'clectrolyse des dissolutions d'acide
chlorliydriquo; par M. Th. (Utilloz..
— Détermination du facteur d'ionisation
de l'eau dans les dissolutions d'acide
chlorhydrique; par M. il. Douiner. . . .
— ■ De la vitesse de transport des ions H,
Cl ot 011 dans l'élcctrolyse des dis-
solutions d'acide cliloriivdri(pie ; par
-M. E. Douiner
Voir Colloïdes, Courants alternatifs.
Elcctrochimie.
fit,iî(;-nu)i,YTEs. — Mobilité anormale des
ions do quelques terres rares; par
M. Jules IkuLi
— llecliorches sur les modifications phy-
siques do la gélatine eu présence des
élcctrolytes et des non-électrolytes;
par M. /. Larguier des Baiicels
Voir Force élcctromotrice. l'élégraphie
sans fil.
E(.i:(:ti«)M.V(;m;tis.me. — Cas de réduction
des équations différentielles de la iru-
jectoire d'un corpuscule éicctrisé
dans un champ magnéticpic; par
M. Cari Slôriner
— Cas de réduction des équalious diffé-
rentielles de la Irajoctou'c d'un cor-
puscule dans un champ UKignétique;
par M. Cari .Sloriner
— Uemarquo relative à ma Note sur les
éipialions difiérenliellçs d'un coi-pus-
Pfiges.
Gl2
i3
/■i
■ïi\
ilÇi
68-
89i
'71
290
462
3ï()
Pa{|fs.
cnle cleclrisé dans imi clniuqi innuni'--
lique; par .Vi. Cnrl .S/orinrr G',3
l'^crcTRo-oPTioi i:. — Sur nu phéiKjméuc
électro-oiiti(|uc dans l'air contenant
des poussières en suspension ; par
.\I. Jùigène Bloeli <)jo
— Sur le signe du dichroïsnie électrique
et du dichroïsme magnétique; par
M. Georges Meslin 1208
Électiions. — Sur la nature des charges
d'électricité positive et sur lexistence
des électrons positifs: par M. Jean
Becquerel 1 3')K
Voir Atome.
E.MimuK.ÉME. — Sur l'existence de cinq
iucs branchiaux et de six arcs aorti-
i]ues chez l'embryon de Taupe; par
.M.M. ./. Soulié et C. Bonne
— De quelques points relatifs à la patho-
génie des difformités congénitales de
la face ; par M. Le Dcntu
Voir Anthropologie, Mollusques, Pois-
sons.
Energétique. — Étude expérimentale du
travail de coupage des sarments pour
boutures; par il. A. Inibert
Équations nii'KÉiiESTiEi.i.ES. — Sur les sin-
gularités des équalious dillérenlielles
du premier ordre; [lar M. Georges
Réinoiiiulos-
— Sur l'intégration approchée des équa-
lious différentielles; |)ar M. Emile
Cotton
— Errata relatifs à celte Couiinunicatiou.
-^ Sur un système différentiel du second
degré; par M. L. Schlesingcr
— Sur l'équation
3. S
111.1
3S()
■'7i
') 10
loG
à'- 3
dz_
par Etigvtiio-Elia Lei'i itij
— Uomarc|ue sur une Communication de
M. Eugonlo-Elia Levi ; par M. E.
Holmgrcn 38S
— Sur une éipiation aux dérivées par-
liellcs, reUuive il une surface fer-
mée ; par .M. Emile Picard ii'ii
— Sur l'équalion aux dérivées partielles
des membranes vibrantes: par JI. .V.
Sanielci'ici ' '.^ i()
— Sur ré(piiilion aux dérivées partiolles
TABLE DES MATIERES.
1453
des membranes vivantes; par M. Sa-
nielevici. . ,
Voir Elasticité.
Équations fonctionnelles. — Sur les
solutions périodiques de certaines
équations fonctionnelles; par M. /:'/•-
iiest Esclaiigon
Équations intégrales. — Sur un théo-
rème de la théorie des équations in-
tégrales; par M. Vs. Goursat
Errata: ibi, -i-jG, 3i6, 5io, 60G, 6(16, 844,
1070, II30, ii<)o, 1298, i458, !^C>'J.
Éthers. — Synthèses au moyen des adi-
(latcs de méthyle el d'éthyle; par
MM. L. Bouveault et Â. Locquiii...
— Action du bromure de phénylmagné-
sium sur le second éther méihylique
de l'acide paradimôthylamidoortho-
benzoylbenzoïque; par M. /. IKTard.
— Surles éthers phosphoriques acides du
gaïaeol; par MM. V. Auger et /'. Du-
pitis
Voir C/iiniie biologique.
I'^tincelle. — Sur les gaz provenaul des
étincelles électriques ; par M. M. de
Jiroglie
— Sur l'existence et l'ori^'inc des luirmo-
'ages.
i3S-
108
138
9'i
62 i
Pages.
niques dans l'étincelle de self-induc-
tion; par M. G.-J. Hcinsalec/i lo^'J
— Sur l'étincelle de self-induction; par
iM. André Léaitlé 1 ',09
— Sur l'existence des raies d'étincelle
I enhanced Unes) dans des flammes
lie diverses températures el sur les
modifications qu'elles y éprouvent;
par MM. G. -A. Ilemsalecli et C. de
If atteville i jSq
Voir Ions, Speelroscopie.
i;\Ai'oitATi(rx. — Sur la vitesse d'évapo-
ration et sur un procédé de détermi-
nation de l'étal hygrométri<iue; par
M. P. Fidllani 'jH?.
— Sur l'évaporation de l'eau et des solu-
tions sulfuriques; par M. P. Faillant. Si 1
Exploration. — M. Jean Ckarcot annonce
à r.\cadémie que le lancement du na-
vire de l'expédition française au pôle
Sud aura lien le lundi 18 mai à Sainl-
Malo 1 00 ■)
r.xpLosiFS. — Action des sels alcalins ù
base fixe sur la coministion des gaz
et des poussières combustibles; par
M. Uautricitc 535
F
Fer. — Voir Aciers, Arc, Catalyse, CIn-
mie analytique, Chimie inorganique.
Fonte, Hydrolyse, Speelroscopie.
Ferments. — Formation et disparition de
l'aldéhyde élhyliquc sous rintluence
des levures alcooliques; par MM. A.
Trillat el .Santon
Voir Aldéhydes, Bactériologie. CInmie
physiologique. Diastases, Présures.
Vin.
Flore tropicale. — Nouvelles observa-
tions sur l'anatomie el les affinités des
Malpighiacées de .Madagascar; par
MM. Marcel Dubard cl Paul Dop.
F'o.NXTioNS. — Sur le choix de l'exposant
de convergence pour les fonctions en-
tières de genre infini: par M. A.
m^
Dcnjny 62
- Sur le dévelo[>pcmeiit d'une fonction
arbitraire suivant les fonctions de
l.aplace; par Léopold Féjer 224
- Sur les séries des polynômes taylo-
riens; par M. A. Buhl 573
Fonte. — Sur la constitution des fontes
au manganèse ; par ,M. L. (kdllet. ... 74
l'oftci: ÉLECTROMOTRiiiE. — Variation de la
force électromolrice de chaiiies li-
fpiides par polarisation des dia-
phragmes interposés; par M. Pierre
Girard \yi-
Frotte.ment. — Inlhience de l'atmos|ihrre
ambiante sur le frottement entre
corps solides; par M. /''. Charron. . . 101 3
G
Gaz rares. — liecherche de faibles i|uan-
tités d'hélium dans les niinérau.x; par
.\l. /■'. llordas
N'oir Radioactiiité, Sources.
G-iS
■ 454
TABLE DES MATIERES.
Pages.
(iiioDÉsii;. — Sur l;i mesure des uiouve-
iiicsls généraux du sol au moyen
de nivellements répelés à de longs
intervalles, par M. C/i. Lallemand. . 6_j
GÉOGIlAPllIE BOTANIQUE. — Sur la plljt-
écolo.gic de la région orientale de la
Kabylie du Djurdjura: par M. (',. Ln-
pic 61;)
— Les caractères écologiques de la ré-
gion méridionale de la Kabylie du
Djurdjura ; par ^^ (',. I.npic i)\o
(jÉouRAi'uiiî l'iivsiQiK. — De la prédomi-
nance de l'érosion de la Sarine sur sa
rive droite; par MM. Jean Branlies
01 Cfsare Calcioti "i-',
— Migration vers le Nord de la ligne de
partage des eaux dans les Alpes Lé-
pontiennes; par M. Gabriel Eisc/i-
niciigcr 947
— Contribution à l'étude du Landwasscr
et do la vallée de Davos; par M. Cri-
hricL Eisenmenger i iX6
Voir Hydrologie.
âges.
I '^26
(iKOl.ddll'.
Terrains primaires du Moi'van et de la
Loire; [)ar M. Albert Miclicl-Lrvy . .
Molamorpliismo et tectonicpio des ter-
rains paléozoïques du .\lorvan et de
la Loire; par M. Albert MIclicl-Lévf.
Les roches anciennes et le terrain pcr-
niicn de Cliâtillon-sur-Saonc (Vosges);
par M. ,-/. Dohy
Sur l'extension des dépressions oligo-
cènes dans une partie du Massil' cen-
tral et sur leur nMe au point de vue
liydroiogiquc : par .\L /'//. Glati-
geaiid
Les éruptions do la Limagne. Sept pé-
riodes d'activité volcaniipie du Plio-
cène infériiHir au Pléislocènc: par
.^L P/i. Glnn^eaiid
Errata relatifs à cette Coummuication.
Les éruptions plioeèncs et picistocènes
de la Limagne; par M. l'Ii. clan-
gcand
Sur les minerais do fer ordoviciens de
la Basso-Xoruiandie et du .Maine: par
M. OEhlert
Sur la présence de grés à Hippuritcs,
à Venco(.\lpes-Maritinics); par.^L F.
Pufjiiier
549
M>.
606
())()
■20 I
1181
5o4
4^7
712
i344
870
1'
- Sur le minerai de fer de Coatquidam ;
par M. /•'. Kerforne
- Sur les diirérenis niveaux d'alluvions
du confluent de l'Yonne et de la Cure ;
par M. Paul Lemoine
- Sur la découverte d'un lambeau de Lias
moyen dans le bassin de la Soybouse
(.\lgério); par M. J. Darcste de la
Chfn'anne
- Sur les terrains crétacés et tertiaires
de la région de Conslantine (Algérie 1 ;
par M. E. Jolenud
- Sur l'infralias du Hodna (.Algérie);
])ar M. /. Savornin
- Recherches stratigraphiques sur le
.Maroc oriental ; par .M. Louis Gentil.
- Sur la teclonicpic du littoral delà fron-
tière algéro-marocaine; par M. Louis
Gentil
- Sur la constitution géologique du
massif des Béni Snassen (Maroc);
par M. I.ouis Gentil
- Sur le Sénonien et l'ilocènc de la bor-
dure nord de l'Atlas marocain ; par
M. ./. JJriivt
Voir Cliiiuie agricole. Géodésie, Gla-
ciers, Houille, Hydrologie, Minéra-
logie, j\appcs de charriage. Paléou-
tologie. .Séisnies, f'olcans.
(liioMiiTnn-: infinithsimale. - Sur une
classe de surfaces; par M. Tzitzéica. iG)
— Sur les congruenccs de courbes planes ;
par M. C^ Popoviei 380
— Sur les surfaces à lignes de courbure
cunfundues; par M. L. JiaJ/y \iç)
— Applicaliilité et modes divers de repré-
sentation dos surfaces à lignes de
courbure confondues; par AL L.
rw.iiy 618
— Sur les réseaux conjugués persistants
ipii eoniprennenl une famille de lignes
minima ; par M. /,. Rajfy 740
— Sur un problème relatif à la théorie
des courbes gauches: par M. Gaston
Darbou.c 881
— Sur les surfaces réglées; par M. ./.
Demoulia 1 3S 1
Gi.Aciiîns. — L'ablation de la mer de glace
de Chamonix pendant 1 J ans et pe;i-
dant 5o ans: |)ar M. J. Vallot i357
Glicosiuks. — Sur l'arbutine et quelques-
uns de ses dérivés considérés au
TABLE DES MATIÈRES.
1455
puinl (le \iio ilo leur pouvoir rol;i
loire et do leur dédoublement par
l'éuiulsine; par MM. Ém. Bourqiœlot
et H. Hcrissej- 7(14
GnAiXES. — Sur la durée des peroxydias-
lases des graines; par M.\[. Jlroc,/-
Koiisien cl Eilinonrl Gain
(iRoiiPEs. — Sur les sous-groupes du
groupe linéaire homogène à quatre
variables et les systèmes d'équations
aux dérivées partielles qui leur cor-
respondent; par M. Le Fnvassciir . . .
Pages.
H
Histoire des Sciences. — Sur un frag-
ment, inconnu jusqu'ici, de VOpus
tertiinii de Roger Bacon; par M. P.
Dulwiii 1 56
— Sur la découverte de la loi de la cliute
des graves; par M. Pierre Dulieni . . go8
— M. /. Tanner/ fait hommage à l'Aca-
démie des manuscrits A' lU\iri.sic
Galois fi I I
— Manuscrits d'Evariste Galois: par M. /.
'J'iinnery 67/1
— .M. Emile Picard présente le Tome II
des Œuvres d'ilcrmile 919.
Hisror.oGiE. — Structure de la substance
fondamentale du cartilage hyalin; par
M. Ed. liettcrer . . .' 3-)
— Sur la biréfringence apparente des cils
vibrafiles ; par i\I. Fred Vlè.i 8S
Voir Mi)llus)jiies.
HotiLLE. — Sur le terrain houilior du
Sud oranais; par M.M. H. Dotiville
et Zeiller 73-2
Voir Clniiiic industrielle.
HviîiiiDATioN. — Recherches sur les liy-
l'riiles d'Orges; par M. i. Illaring/wm. 1293
lIviiuouYNAMiotE. — Théorie de l'écoule-
ment sur un déversoir vertical en
mince paroi et sans contraclion laté-
rale : Cas de la nappe ondulée et son
raccordement au cas de la nappe
plongeanle; par M. /. Boussine.tcj . . . Gdj
— l'ropriétés diverses des courbes expri-
mant, soit par leur enveloppe, soit
directement, lescoetlicients de débit //;
d'un déversoir vertical en mince paroi,
sans contraclion latérale et à nappe
noyée en dessous, en fonction de la
pression relative N' exercée sous
ces nappes au niveau du seuil; par
M. y. Boussinesq 667
\'oir Dynamique des J/uides.
IlYnnoT.ociE. — Sur les variations de la
température de la source de la Sainte-
Baume (Var); par M. Ei.-J. Martel. -gS
— Sur l'origine torrentielle des roches
ruiniformes calcaires; par M. E.-.4.
Martel i3Jo
— Sur deux causes d'erreur dans les ex])é-
rienees à la iluorescéino; par M. F.
Dietiert 112')
— De l'emploi de l'acoustèlc de Daguin
pour la recherche des bruits souter-
rains; par MM. F. Diencrt. A. Guil-
lerd et Marrec . 1 1 S-.).
— Sur la température des eaux thermales
des l'yrénées-Orientales; par M. O.
M en gel 1 1 2G
Voir Géographie ùolanii/iie.
IlvDiiOLVSE. — Sur l'hydrolyse du per-
ehlorure de fer. Ellét de la valence
des ions négatifs; par M.M. G. Mal-
fitano et L. Mir/iel ." 338
— Recherches sur l'hydrolyse proloplas-
nnqiie; par .M.M. ./. Etardel./. Fi/a. ii55
\ oir Proléiques.
llu'i;iii;i,i,ii>TKjn;. — Sur une surface
liy|ierelliplique du quatrième degré
sur laquetle 3o droites sont tracées;
par M. E. Traynard .Oai
— Sur les intégrales hyperelliptiques
canoniques de seconde espèce; par
iM. Z. Krygoi\'sln gi4
I
Insectes. — Sur la re|iroduction et les
variations du développement dans la
C. R., iç)oS, \" Semestre. (T. C\L\I )
Glossina palpalis Desv.
Hotihiiud . . .'
par M. E.
3C.i
i456
TABLE DES
Pages.
— Sur l'cxislonco des glandes côplialiques
chez Macliilis itinriliiiin l.paidi; par
M. y,, nriiniz 49 >
— Sur la strupluro el lo résoau Iracliéen
dos canaux cxcrélcurs des roins de
Maclliiis tiiarniiiia Leacli ; par M. L.
Bruntz S;i
— Sur la cvlologic du labyrinthe rénal
des Thysanourcs; par M. L. Bruntz. \o.\'j
— Sur un L('|)ldoplèro hétéroccre (Zcu-
zera pyriiia L. ) nuisililo au chcne-
lii'gc eu Algérie; par M. P. Lesne, . . 4g3
Voir Aéroninidquc, 'l'n panosoiiies.
I.NTKOliOiMÈTHlî. — M. lo colouel Jacob
présente un inlégromèlre à lame
coupanlo ipn permet l'intégration
d'iMio é(|uation d'Aboi gi'i
MATIERES.
Paj;es.
Invertébrés. - liéactinns fhrnMiiitiques
el claâsificatinn des granulalions len-
eocylairosd('sInverlél)rcs; parM. Kol-
manu i'j J"
Ions. — Sur l'ionisation de l'air par la
lumière ultra-violette; par M. Eugène
Blocli Sij-i
— Sur l'examen ultra-microscopique des
centres chargés en suspension dans
les gaz ; par M. de BrogUe lo lo
— Sur la recombinaison des ions dans les
diélectriques; par M. P, Langnviu . . lou
Voir Eliitcelle.
Isoi.ATELRS. — Influence des effluves sur
la résistance d'isolement des isola-
teurs ; par M. F. Nègre 85;
Laboratoire international du mont
Rose. — M. lo Secrétaire perpétuel
donne lecture d'une lettre de jM. le
Ministre de l'Instruclion /inldiqiie,
relative aux postes d'étude (|ue son
Département a acquis pour la France
^\i Laboratoire international du mont
Rose
Voir Commissions.
— .M. Mosso adresse une bnuduirc inti-
tulée: « Henscignciuenls sur les labo-
ratoires scienliliques A. .Mosso, au col
d'Olen ( mont Hosa, Italie) » (ji3
Lr.MiÈRE. — Influence de la lumière solaire
sur le dégagement et sur l'orienlaiion
des molécules gazeuses en dissolution
dans l'eau denier; par M. liaphaël
Dubois j<)i
Voir Ions.
M
Magnétisme. — Sur l'orientation d'un
ellipso'ido anisotrope dans un champ
uniforme ; par M. Georges Meslin. . . rio5
Voir C/iinlic inorganique (Cr, Fe),
Êlectrn-optiqiie, AJétau.r rares, Miné-
ralogie.
Magnétis.me terrestre. — Sur la valeur
des éléments magnétiques à l'Obsei-
valoire du Val-Joyeux au i" janvier
1908 ; par M . 'J'h. Moureau.r \3
— Sur la mesure directe de la compo-
sante verticale du magnéiisme ter-
restre. Application à l'exploration de
la cliaine des puys; par MM. B.
Jlrunlics et P. David 8;S
— Observations magnétiques à 'fanaua-
rive; par M. Ed.- El. Colin 1 19G
— Nouvelles déterminations magnétiques
dans le bassin occidental de la Médi-
terranée ; par M. Charles JSordmnnn. \~i'>-
Magnéto-optiqle. — Sur un cas excep-
tionnel du phénomène de Zeeman;
par M. A. Dufour 118
— ModiOcalions anomales, dans le champ
magnétique, des spectres de bandes
des divers composés; par M. A. Dufour. ■}.■>.[)
— Sur quelques exeujples de raies pré-
sentant le phénomène de Zeeman anor-
mal dans le sens dos lignes de force
magnétiques; par M. .•/. Dufour .... 634
— Sur les changements magnétiques du
spectre du fluorure de silicium ob-
servés parallèlement au clianqi; par
M. A. Dufour 810
TABLE DES
- Sur les spectres d'absm'ption des cris-
laux de terres rares et leurs modifi-
cations dans un champ niatriioiique
aux températures de liipiéfaclioii
et de solidification de l'hydrogène;
par .MM. Jean Becquerel et //. Ka-
mcrlingli Onrics
- Sur un phénomène altribualile à dos
(Mcclrons positifs, daus le spectre
d'otincolle do l'yttriuin; par .M. Jean
Jjcrquercl
Voir Ji/er/ro-npilf/ue.
Pages.
WATHÉMATIOUliS.
\o\r .'Innljsc inalltématiqiic. Calcul des
pnthahiUlcf:, Gèoiiictrie Inliuité.sl-
niiilc, liite'f^roDictrc, Statistique ina-
ttiéinuiiquc.
M.
Jug. Miehel.
MÉDECINE.
13 -j
Gbi3
MECAXKJUE.
— Sur la statique de la surface défor-
malile cl la dynamique de la ligne
doformal)le ; par MM. Eugùne et
François Casserai
Mkcaniqie animale. — Les leviers dans
l'organisme; par M. A. Cuillemin. . .
— Les leviers dans l'organisme ; par
G8
652
<)00
Voir yJéronrniliqiic, /)i U'iu/iqur ilen
Jluides. Élasticité, l''roltcmcitt. Iii-
té"romètrc. N(n'i";alioii.
- NouvcllcsaC(|uisilionssur le Ivala-a/.ur:
cultures; inoculation au cliien ;
étiologic; par M. C/iarles Nicolle...
- Sur L;n nouveau tiiermo-pulvérisaleur
à air comprimé; par M. Guyenot. . . .
Voir .lucsthésie. Bactériologie, Chi-
rurgie, Insectes, \jicrobiologie, Pa-
rasites, Patkoloiiie, Patliolo!>ie ani-
inale. Protozoaires. Sources, Sj/i/iilis,
'l'hcrapcutique. Tuberculose, Vaccin.
49S
MibioiRliSl>«Ksi!!VTi:s. ~ M. -'lUieriNodou
présente un Mé<n(H«' -inli-Udé :
MATIÈRES. 145^
Pages.
i< Kechcrclios sur la radi<iai'tivi(é tem-
poraire » 265
— -M. P.-!V. Stuart-Mcntentli adresse
un Mémoire intitulé ; « Sur l'iiUerprc-
taiioii dos charriages des l'yiénées ». (oo5
.Mi:iii:iRi;. — Observation du passage do
-Mercure sur le Soleil à l'Observa-
toire de Rio-de-Janeiro : (lar M. Mo-
'■'■-e iy
— Observation du passage de Mercure
des i3-i4 novembre njo-, à Sdiio
(Italie); par M. /v-. Faccw 39
— Observations du passage de Mercure
du 14 novembre 1907, faites à l'Oi)-
servatoire royal de Belgique; par
M. Lecointe ■?(;()
— Résultats des mesures des diamètres
de Mercure durant son passage du
i4 novembre 1907; [lar M. l'obei-t
./onckhecre 3So
— y;'/T(/(rt relatifs à cette (jommunicatioii. mo
.MiîTAt,i.iinGiE. — Sur l'origine des lami-
noirs: par M. Ch. Fremont 8()S
l!ÉT\u\-AMM0Mi!MS . — Chlorul'es de
dimercuriammonium ammoniacaux ;
par M. //. Gaudechon 7G1
\ oir Dissociation .
MiîTAiJx RARES. — Sur ([uelques composés
du f.erbium et du dysprosium ; par
MM. G. Urbcùii et G. Janlscli 127
— Sur le Inléciuni et le acoylterbiiim ;
par M. G. Urbain joG
- Détermination du poids atomique de
l'europium ; par M. G. Janiscli 4/3
— Sur le spectre d'étincelle ullra^violot
du dysprosium et sur les propriétés
magnétiques remarquables de cet
élément ; par M. G. Urbain 9>2
Voii' Electrolj les, Magnéto-optique.
MÉTÉ()ROL(KiH:.
— Sur les engins grèlifuge»; par AL /.
yiolle 1 5 1
— ()l).-ervation de foudre en boule; par
M. Isidore IJaf 5 ')4
— Sur l'application de la radiotélegrapine
à la prévision du tem{)s; \tav M. .11-
fred yingot i) jï<
Voii' Océanographie. Ihippurts. J'rlth^ra-
plùr sans fil.
f458
TABLE DES MATIERES.
Pages.
Mi(:it()bii>i.o(;iB. — Caracléres biologiques
cl pouvoir paUiOgi'iie du Sterigniato-
rrsti.t lulea liainierf par MM. Sartory
et .lourde 548
— Aclion de l'ion zinc sui- les milieux
microbiens; par M. \c\y Joscpli \fcn-
tlel 1 iSg
^ oir Bactériologie, Mvdrrinc.
.Micitosi'ouiDiES. — Sur le développenicnl
et la structure des spores de Tlielo-
linnia Giardi Ilcunef;iiy ; jiar M. L.
Mercier 34
MINÉRALOGIE.
Contribution à l'élude de la formation
de certaines pierres précieuses de la
famille des aluniinides; |)ar M. /''.
Bordas 21
Sur le triage des minéraux par l'élec-
Iro-aimant; par M.\L ./. Chevallier et
A. J crain 4*^7
Sur l'application ;i la lliorine d'une
méthode générale de synthèse de fluo-
rures et de silicates; par AL J. Dii-
boin 4*^9
Sur l'existence du lluorure de sodium
comme élément des syéniles néphéli-
nicjues des ilcs de Los; par M. .-/.
Lacroix 2 1 3
Sur une nou\clle espèce minérale,
provenant du Congo français; par
M. A. Lacroix 7'2'.'.
Sur une nouvelle espèce minérale et
sur les minéraux cpi'cUe accompagne
dans les gisements tourmalinifères
de Madagascar; par AL J . JMcroir . . 1867
Sur la genèse de certains minerais
d'alumine et de fer. Décomposiliou
laléritiipie; par MM. Jean Cliautard
et Paul Lcmoine 209
Sur la présence du gneiss ii scapolite
el de cipolins au Dahomey ; par
JL Henry Hubert 242
Sur la présence supposée de diamants
microscopiques dans \\n fond marin
et dans un échantillon de terre végé-
tale; par M. J. Tlioulel 35i
Sur les pseudouiorplioses des micro-
clines dans les micrograniles de la
vallée de la Meuse (Ardennes) ; par
AL Jacques de Lapparenl 58S
P.Tges.
— Sur les relations des micrograniles
avec les diabases de la vallée de la
Aleuse; par AI, J . de Lap]>arent . ... 1 i:J6
— Paramètres magmatiques des séries vol-
caniques de l'Angloma et du Lagndoro
(Sardaigne) ; par AL Deprat 390
— Paramètres magmatiques des séries du
volcan de Alontc Ferru ( Sardaigne 1;
par AI. Deprat 702
— Sur un nouveau mica du groupe [wua-
gonite; par AI. l'ii. Barbier 1220
— Sur un caractère chimique difi'érenliel
des ortlioses et des microcliues; par
AI. Ph. Barbier i33o
Voir Chimie agricole, Cristallogruphic,
Gaz rares, Géologie, Océanographie,
Pétrographie, Radioactivité, Volcans.
35;
II 63
335
AI()Li.rsQi!ES. — Sur la formation de la
notoeorde chez les larves urodèles
des Tunicicrs; par AL Louis Roule . .
Voir Poissons.
— Les glandes palléales de défense chez
le Schaphander lignarius I^. ; par
AIAI. Hrniy Pcrrier et Henri Fischer.
— Anatomie et histologie compai-ées des
glandes de Blochmann chez les Tceti-
branches; par MM. Rémy Pcrrier et
Henri Fischer
Morphologie dynamique. — Sur une cer-
taine fonction de sup|iléance hépa-
tique exercée par la plume chez les
oiseaux ; par M. Jean de L^a Riboi-
sièrc
Mort. — Sur l'impossibilité do diagnos-
tiquer la mort réelle par la radiogra-
phie des organes abdominaux; par
AL Ma.viitw Ménard
Voir Rayons X.
AIoissES. — Sur les propagules et les
Imibilles obtenus cx|)érinientalement
chez quelques espôccs de AIou.sses
du genre Jlarbula : par M. Jacipics
Maheu 1 1 0 j
Mouvement brownien. — Sur la théorie
du mouvement brownien; par AI. P.
L^angcvin 53o
— L'agitation moléculaire et le mouve-
ment brownien; par M. Jean Pcrrin. 967
— Etude cinématograplii(pic des mouve-
ments browniens; par M. l'iclor
Henri 1 024
IIKJD
TABLE DES MATIERES.
1459
Muscles. — Sur riiinei-v:iliun ilcs iiuisclos
slenio-maliiïdieii , cléido-iiiasloïdieii
et Iropo/.e; par MM. F.-X. Lcsbrc
Pages.
el F. Mdif^iwn 84
— Erralii rclalil's à cotte Coniiiuinicalioi). ii'>
N
NappiîS de ciiAiiniAGii. — Sur la iircscncc
de nappes de recouvrciucul au nord
cl à l'est de la Corse; par M. Ji.
Mnury \)'\ '>
— Sur les nappes de la Corse orientale;
par MM. Pierre Teriiiier cl. Eugène
Maary i<i-''5
Navigation. — Sur la diminution du rou-
lis des navires; par M. V. Crémieti. 277
o
OBSERVAToiniis. — Liste de candidats pré-
sentée à M. le Ministre de l'Instruc-
tion publique pour le poste de Direc-
teur do l'Observatoire de Toulouse,
vacant par suite de la iioininatiou do
M. B. BailUaid aux fonctions de Di-
recteur* de l'Observatoire de Paris :
I" M. E. Casserai ; 2" M. L. Fahry. .
— Un nouvel Observatoire français; par
M. Robert Jonekiieere
OcKANociRAPiiiii. — Étude d'une série
d'ôcliantillons d'eau de mer récoltés
dans la Manche; par M. ^. Che-
vallier
— Diminution de salure de l'eau de nier
filtrée à travers du sable; par .\I. /.
Tlioulel
— Étude des fonds marins de la baie do
la Seine ; par M. J. Tliuulei
— Do l'inlluence du vent dans le rem-
plissage du lit do l'Océan ; par
M. 'l'Iioidet
— Origine éolienuo des minéraux fins
contenus dans les fonds marins; par
M. 'J'houlet ".
— Sur la neuvième campagne de la Prin-
cesse-.-1 lice : par .9. .^. S. le Prince île
Monaco
— Deux nouvelles Icuilles de la Carte do
Zoologie industrielle des côtes de
Franco ; par M. Joulnn
OiSEALX. — Voir .4érnnauli<iiie, Morpho-
loj^ie dynamique.
Optiqie. — Images à aspect changeant
par l'écran de projection à roseaux
lignés ; par M. E. Estanave
Voir Dispersion de la lumière, Electro-
ootique, Ions, Lumière, Magriéco-
■3G9
H5G
111G7
I iS.'i
i34(i
i-'.4i
13 K)
oijr
optique, /littolo^ie, Pliosplioresccnce,
l'iiotoi^rapliic .
Oi'TigCK l'Uvsioi.oGiyi K. — Sur la percep-
tion du relief et do la profondeur dans
l'image sini|)le des épreuves photo-
graphiques ordinaires. Conditions et
théorie de cette percciiiiou ; par M. J.
Cham'eau 725
— Sur un complément de démonstration
du mécanisme de la stéréoscopie mo-
noculaire; par M. A . Cliauvcan Sl(i
— Sur un instrument, l'entoptoscope,
pour examiner la macula ; par M. Paul
Fortin n 08
OllUANOMÉTALLIQlIiS ( COMPOSÉS ). — Sur
les propriétés réductrices des compo-
sés organométalliqucs; par M. Leiel-
lier 343
— .\ctiou de l'acide sulfosalicyliquo sur le
borax; par M. L. Bartlie 408
— Synthèses au moyen des dérivés organo-
métalliqucs mixtes du zinc. Célones-
alcools; par MM. E.-E. Biaise cl /.
Hennaii 47'.)
OnTiioNECTiUEs. — La locundatiou et le
développement des œufs chez un Or-
thonectide {Rltopalura ophioroiiiti');
par MM . Maurice Caid/ery et Alplionse
Lavallée 4°
OxvDASEs. — Sur ([uelques sels minéraux
qui peuvent jouer le rôle de peroxy-
(lasos; par M. /. lf''olff. i4'i
— Sur quelques peroxydiastases artifi-
cielles; du rôle capital du fer dans
leur action ; par M. ,/. IVolff. 781
— Contribution à l'étude des peroxy-
diastases artificielles ; par .M. J. fFolff. 1217
Voir Graine.
i46o
TABLE DES MATIÈRES.
PALEONTOLOGIIi.
— Lliisloil-e géologique cl la pliylogénic
(les Aiilhracolhéridos; i)arM. Charles
Depérct 1 5S
— Sur un appareil fanoiiculaire de Ce-
lor/iinux trouvé à l'élal fossile dans
le Pliocène d'Anvers; par M. /l/aHr/ce
Lcriclic 87 j
— Sur l'existence d'une faune el d'une
flore periniunnes à Madagascar; par
M. Marcellhi Jlonle jo<
— Fossiles do Palagonic. De l'économie
dans la Nature; par M. .-Ilhcrl (Uui-
dr) I I 3 1
Paléontologie végétale. — Sur un néo-
lyiio de Pi/ius {Pscudostrohus) De-
fraiicei Ad. Brong. du Lutélien du
Trocadéro (Paris); par I\l. Pan!
Coiidies fils îofi
— Caractéristiques de la trace l'<jliaire
dans les genres Gjropteris^l Tubicau-
lis ; par M. Paul Bertrand toS
— Tuliercules et tiges fossiles tX Eqiiise-
lum: par MM. P. -H. Fritcl et Hciic
l'igincr 1 06'!
— Sur les organes et le mode de végéta-
tion des Névroptéridées et autres
Ptéridospermes; par M. Grnnd'Jùiry. 1^41
— Origine ramcalc des cicatrices ulodon-
dro'iJesdu Bothrodcndron punclatiiin
Lindley et Hullon; par M. .Srniand
Hrider 'i^.^S
Voir (looloisic.
Pauvsiïics — Biologie du Hliahdocœlc
Jiarasito du Cardiiim edule L. ; par
M. Paul Hallez
— Epitliélioina clavelciix et nature para-
sitaire du cancer; par M. F.-J . Bouc
— Sur un nouveau genre, parasite des
Clirysomona<linées, le Lccjihodjtes
paradanis; par M. P.-J. Dan^card.
Voir Champignons, Crustacés, J'rjpa-
nosomes.
PAnTHKNo(;ENÉSE. — Qu'est-ce qu'une so-
lution de saccharose isotojiique pour
les œufs de Strongylocentrolas '.' par
.M. Jacques Locb
10.17
iojti
aill
Ber-
Pages.
2()2
— La pa] tliénogenésc à RoscofT et a
keley; par M. Yves Delagc
- Solutions isotoniques et solutions isos-
motiques; par AL Yves Delagc 3iy
PATHOLOGIE.
— Sur la fréquence des ulcéi'ations intes-
tinales dans le cours de la grippe ; par
M. Cahricl Arlhaad 370
\'iiir Anatomic, Bactériologie, Cliani-
pi»,nons. Chimie physiologique, In-
sectes. Microbiologie, Parasites, Phy-
siologie, Physiologie pathologique,
Protozoair.s , .Sjphi/is, Thc'rapcu-
lique, 'J'rypanoso/iies. 'J'uherculose,
I acciii.
Patiiologiic AMjjALE. — Surunc piroplas-
niose Ijaeilliformc observée sur les
bovins des environs d'Alger ; par
M. M. H. .Soulié et C. Roi g r i8
— Piroplasmosebacilliforine bovineobser-
\éo dans les environs d'Alger; par
MM. //. Soulié et G. Roig 192
— Origine canine du Kala-azar; par
.M-^L Charles Mcolle et Charles
Ciimle . jSy
PiiTHOoRAPuiK. — Conlrilmlion à l'étude
dis roclies alcalines du (Centre afri-
cain; par MM. L. Gentil et Freydcn-
herg ." 35>.
N'oir Minéralogie.
PiiosiuioRESCENcE. — Sur (piclques spec-
tresde pliosphorescence; parM. Henri
Becquerel \^o
PuoTOGHi.iiiE. — Sur une action pliotogra-
pliiqiie de la lumière infra-rouge;
par M. .4. Gargam de Moiicetz 1022
Voir .lir. Lumière.
Pkotoghai'uie. — Épreuves réversibles.
l'Iiotographies intégrales; par M. G.
Lippmann 'i4G
— Contribution à la théorie de la trame
pliotograpliique; par MM. //. Cidinels
cl L.-P. Clerc 9l'>j
Voir Jcoustiqu», <Jptique phj siologique.
TABLE DES MATIERES.
l4Gl
Pages.
PHYSIOUE DU GLOBE.
Piivsir.o-cHiMiE. — Ilcclieiclies pliysico-
l'IiiiiiiiiuGS sur les savons considéiés
comme colluïtles; par MM. Jndrc
Majer, Gcorgnx Scliœffer et E.-.F.
Tcrroiiie
PHYSIOLOGIE.
— Sur la mesure do l'ondée ventriculaire
chez l'homme; |)ar M. Galiricl Ar-
lliniul
— Aclion de l'étal liygromctrique sur les
échanges respiraloircs; par M. J.
Clnzet
— Sur la théoriede l'excitation électrique ;
par M. Louis Lapicque
— Augmentation de la capacité vitale el
du périmètre ihoraciciue chez les
enfants ; par M. Murage
— L'élasticité vascidaire et ses variations;
par M. Gabriel Inliaud
— Les épistasies bulbaires d'origine na-
sale ; par M. Pierre Boiinicr
\'o\v Aeoustique, Jnesthésie, Bile, Chi-
mie physiolo'^iqiie. Histologie, Mor-
phologie dynamique , Mort, Optique
physiologique. Hâte, Sang, To.viques.
Physiologie pathoi-ouique. — lissai sur
la grcfi'c des lissus articulaires; par
M. Henri Judct
— Essai sur la greffe des tissus articu-
laires ; par M. Henri Judel
PiivsioLOGiE VÉGÉTALE. — Sur la respira-
tion intra-moléculaire des organes
végétatifs aériens des plantes vaseu-
laires ; par M. G. i^ icolas
— Sur la production de la gomme chez
les Moringa; [lar MM. /•'. Jadin et
l'oley Boueher
.',7.1
i3îy
193
')0<|
C4:
PHYSIQUE.
- Mesure électrique des petites lon-
gueurs ; par M. -■/. Guillet j(i"j
- Sur un appaieil dejtiné aux nivelle-
ments micromélriques; par .M. Goin . i nji
Voir Acoustique, Elasticiié, h'ieetricité,
Éi'aporalion, l'rotlement, .Mouvemeitt
broivnicn. Optique, Soleil, Fiscosité.
- Ulilisation dos failles pour la détermi-
nation de la densité moyenne de la
Terre ; par M. A. Berget
- La pluie et le régime des cours d'eau ;
par M. Paul Garrigou- f.agrange . . . .
\mv Air, Géodésie, Hydrologie, Magné-
tisme terrestre, Météorologie, Océa-
nographie. Séismes, Soleil.
Pages
I oG 5
1353
l'iiYsiQi'E puïsiologiqijE. — llecherclio
spectroscopique de la bile; par M. A.
Auché 4',)G
Voir Acoustique, d \ Irs-oin'alisation, His-
tologie, Rayons X, Sang.
Pl.\nètes. — Sur la visibilité de l'anneau
de Saturne du côté non éclairé parle
Soleil el sur sa réapparition en jan-
vier 1908 ; par M. M. Amann 3-i3
— Sur la présence do la vapeur d'eau
dans l'atmosphère de la planète Mars;
par M. P. Loivell 374
Voir Mercure.
Plis (:.m;hetés. — Ouvorlnro d'un pli
cacheté contenant une Noie intitulée :
« Sur les phénomènes de vie appa-
rente, observés chez les émulsions
(.]{■• carbonate dj chaux dans la silice
colloïde » ; par M. H.~L. Herrera.. . f)J3
Poids atomiques. — Sur les poids ato-
miques de l'azote, de l'oxygène et du
carbone; par M. A. Leduc 399
— Sur la commensurabilité des poids
atomiques; par M. Hinrichs 971
Voir Métaux rares.
Poissons. — Sur le développement de la
notocorde chez les Poissons osseux ;
par M. Louis Roule 1 4)3
Voir Mollusques, Rate.
Poi'voiu ROTATOiRE. — Étal, décelé par le
pouvoir rolaloire, des canqjhocarbo-
nales d'aminés de la série grasse et
flo la série aromatique en dissolution ;
pur M. /. Minguin 7,87
Voir Glucosides.
PiiÉsuiiEs. — Action des acides sur la
coagulation du lait par les présures
végétales ; par M. C. Gerlier un
Protékjues (Matières). — Contribution à
l'élude de la constitnlion des matières
proléiques. Nouvelle métliode d'hy-
ilrolyse à l'acido fluorhydriquo; par
46.
TABLE DES MATIERES.
/. Morrl...
MM. /.. HdfidiinciKi ol
Voir Ilyclnil) se.
PnoTOzoAinKS. — ■\liilli|ilii'alicin /// ritro
du 'frcponcmn jxiUidiiiii SclKiiidinii ;
par M. ('. Lcbnitlj
— Le sçeiire Doliocyslis Léger; par M. A.
Pages.
3li
Pa^cs.
Brasil 4'2''
- f'.ultiire du |iarasite du boulon d'Orient ;
pai- ^L Charles Nicolle 842
- La selii/.oSO'iie siuiple chez Jmœbn
/;/«//«• Biitscldi ; par M. L. Mercier, i);)*
Voir l'arasiles. J'al/io/ofiie.
Qi'iNONRS. — S\ir l'iivilrogonalioii direcle
des (piinones aronialiipics : par
M,\I. /'«"/ Siilmtier el ./. Maillit
Voir .-j/roo/s. T/irrii/ieiiliijiie.
r>:
R
RADioAc.TivirK. — Étude sur le railioploiul);
par .\L n. Sziliu-d 1 lO
— Sur la radioadivilé des eaux de l'iom-
bières ; par .^L .4iidré liroeliet. ..... 173
— La radioactivilé des eaux d'.\x (.Vriège)
démoiUréc par la pliolograpliie; par
M. F. Garri^oii 1 33'2
— Sur le lithium dans les minerais radio-
actifs ; par M'" Gleditsch 33 1
— Le lithium dans les minerais actifs ;
par .S» JJ'iUidin Hninsnj et M. .lle.r.
Camerori 456
— Le parcours des rayons a; par .M. // ;7-
liaiii Duane 958
— Su ries rayons secondaires des rayons c< ;
par ^L fVilliam Duane . . 1088
— Sur les courbes de radioactivité induite
obtenues par M.M. Sarazin elTomma-
sina; par M. J. Danne 394
— Sur la véritable cause du dédouble-
ment de la courbe do dosaclivation
des conducteurs recouverts d'une
couche diéleclri(pie et radioactives
avec charge; par M.M. F.d. Snrnsin et
Th. 'J'omniasina i aoâ
— Recherche de l'hélium dans les mine-
rais contenant de l'urauo; par M. F.
Barilns 89(1
— De l'arrêt et du séjour prolongé du
sulfate do radium dans les tissus
vivants; par iM.M. //. Dominiei el
Fiuire-BcauUeu loâi
— Relations entre les effets biocliindques
des radiations cl la quantité absorbée
(dosage flnoroscopiqne); par M. //.
Cidlleiiiuiol 1 3 1 4
Voir Caz nires.
llAi'i'oitTS. — Rapport présenté, au nom
de la Section de Géographie et Navi-
gation, au sujet d'un vœu émis par
la .Société de Géogrnphie de Paris.
relativement aux dépêches météorolo-
giques d'Islande 16
Voir Académie, Sjstème iiie'triqite.
Rate. — Sur le rôle érylhrolytique de la
rate chez les Poissons ; par M. Richard
Bliimrnthal igo
Rayons X. — Action des rayons X sur hi
plaque photographique; par M. .1/.
Chtiiwz 172
— Quantité do rayons X absorbée et
quantité transmise par les couches
successives de tissus; par M. H.
Guilleniiiiot "197
— Nouvelle méthode permettant de cons-
tater, parla radiographie, si un enfant
déclaré né mort a vécu ou n'a réelle-
ment pas vécu ; par M. Charles
l'aillant 921
— Radiographie des poumons et de l'es-
tomac dos fœtus et des enfants
mort-nés; par M. Bonchacoiirt lorg
— La radiographie en Médecine légale;
par M . /•'. Bordas 1170
— Del'acliondes rayons X sur l'évolution
de la glande mammaire pendant la
grossesse chez la lapine ; par .MM. Clu-
zet et Bassal lojy
Voir Mort.
TABLE DES MATIERES.
i4G:i
S
Pa(jes.
Sang. — Modificalions du sang provoquées
par l'injecliou d'alropiue ou de pep-
tone par le canal cliolédoque ; par
MM. Doron el Cl. Giiiilier 191
— Sur l'avance el le retard do la coagu-
lation du sang en tubes capillaires;
par M. Cil. Boiicliard jio
— De l'action de l'extrait alcoolique de
l'urine humaine normale sur la pres-
sion artérielle; par MM. J.-E. .Ahélotis
et E. Bard'ier jyj
— Sur la préparation et sur i|uelques
propriétés de l'oxyliéniocyanine d'es-
cargot cristallisée; par M. Ch. Dcrr. 7X4
— Action comparée de l'eau salée simple
et des sérnms artificiels à minérali-
sation complexe sur le sang et la
circulation; par M. C. Flcig 1 loS
— £'rr<ï^( relatifs à celte Communication. \i\)>''
Voir C/iiiiiie p/ij s!ol<)L;iqiic. l'/iysiolo'^ic.
Urine .
SÉiSiUES. — Sur les principaux centres de
treniblemenls de terre du sol de la
France, et sur le réseau des stations
sismiques cpi'il conviendrait d'établir;
par M. (i. Jlii^oardtin .... ij;
— Le tremblement de terre du aO mars
1908 (Cliilapa, .Mexique), enregistré
à Paris; par M. G. /iiginirilan i\- \
— Sur les principes à applicpier pour
rendre les constructions asismiques;
par M. Montessii.<i de IJallore r228
SÉniiîs. — Sur la sommabiliié des séries
de Fourier; par .M. .4. Bnid Gn
— Théorème sur les séries de Taylor;
par M. Michel l'elrovitcli (-.)
Soi-EiL. — Observations du Soleil, faites
à l'Obsorvaloirc do Lyon, [lendant le
troisième trimestre de 1907; par
M. y. Guillaume 9,>2
— Observations du Soleil faites à l'Oljser-
vatoire de Lyon, pendant le quatrième
trimestre do 1907; par .\I. /. Guil-
laume 382
— Observations du Soleil faites à l'Obser-
vatoire de Lyon, pendant le premier
trimestre de 190H; par M. J. Guil-
laume 1 379
— Contribution à l'étude du rayonnement
calorifique solaire ; par MM. C. Fèry
C. U., 190S, I" Semestre. (T. C.XLVI.)
Pages,
et G. Millocliau 2J2
— Contribution à l'étude du rayonnement
calorifique du Soleil; par iM.M. G. Mil-
locliau et C. Fèry J7'2
— Contribution à l'étude du rayonnement
i-alorifique solaire; par .M.\I. C. Fcry
et G. Milliicliau (iCi 1
— Recherches sur la rotation et l'éclat
de diverses couches atmosphériques
du Soleil; jiar M. //. Jk-slaudres . .. . i235
— Les flocculi de l'hydrogène photogra-
phiés avec les raies Ha el II0 ; par
M. G.-./. Haie i25i
Soi.KNNiTÉs sciEi^TiFiouKS. — La Murdci-
palitc de la ville de Faeiiza invile
l'.\cadémie à se faire représenter aux
Fêtes du trois-centième anniversaire de
la naissance d'Efcmf:;elista Torricclli. looï
Soi.tTioNS. — Voir Dissociation. Eyapo-
rntiuii. II) drulo^ie. Eunnvre, Pnrtlié-
iiof^eriL'se, Eadioaclivilc.
SoiHCES. — Nouvelles recherches sur les
gaz rares des eaux thermales. Débits
gazeux de quelques sources; par
MM. Charles Moureu et Robert JSi-
(piard 435
N'tjir //) drologie.
Si'AirriiiNE. — Constitutions des a- el
[i-méthylsparléinesetdel'isosparléine;
par M.M. Charles Moureu el .liiiand
f^aleur 79
Si'ECTRoscopiE. — Sur les spectres d'émis-
sion des fluorines; par M. Henri
Becquerel 1 31!
— Sur les spectres de composés non
dissociés; par .\l. H. Becquerel 237
— Sur un dispositif spectro-photomé- .
Irique; par .\l. J. 'J'hoi'ert 534
— ICtude speclroscoijique de flammes de
diverses natures; par MM. G.-J.
Ucmsalech et C. de Watteville 748
~ Sur les spectres de flamme du fer;
par M.M. G.-J. Hcmsalech el C. de
Il atteville S 19
— Sur le spectre du fer observé dans la
flamme du chalumeau oxhydrique;
par M.M. G.-J. H< msalech el C. /le
Il atteville 296
— Sur la présence des raies d'étincelle
dans le spccire de l'arc ; par M.M. Cli.
192
i464
TABLE DES MATIERES.
Pages.
75i
Vabry et //. Buixson
— Sur les riiies ultimes des métalloïdes :
tellure, |)lios|)lioi'c, arsenic, aniimoino,
carbone, silicium, bore; par M. ./. de
Cramonl i vîljo
— /i/T««rt relatifs à celte Communication. i/i'^S
Voir Arc, Ma'^nélo-opllque, Phospho-
rescence. Métaux rares, .Soleil.
Statistioi'e matiiématiquk. — Sur l'ana-
lyse des courbes polymorpliiques;
par M. Emile Bord i3oî
STi:iiiGMATOi:ysTis nicra. — Sur la fixation
du zinc iiar le Slcrifiinatoeystis ni"ra
i'apes.
V. Tgl). ; par M. M. Javillicr jGj
Voir Acides. Parthénogenèse.
SucnES. — Préparation et caractères de
la r/-talite cristallisée: par IMM. Ga-
briel Bertrand et P. Bruneau ^'èi
Svpiiii.is. — La transmission de la sy[)hilis
au clial; par MM. C. La-adili cl T.
Yamanouchi i i .'.o
SvsTÈMR MKTlUQUE. — Uap))ort sur la
nécessité de l'application exacte du
Système métrique décimal à toutes
uns monnaies: par M. /. Violle 563
Tki.kguaphik SANS Fil.. — Eonclionnpment
du détecleur électrolytique: iidluenco
de la température; par M. Ilmri
Abraham J97
— ■■ Aoeroisseinents de sensibilité des révé-
lateurs électrolytiques sous diverses
inlluences; par M. Edouard Branly. '127
— Dispositif pour l'élude do la sensibilité
des détecteurs électrolytiques; par
M. /'. Jé^oii li j(î
— Détenruiialion de l'heure, sur Icrre et
sur mer, à l'aide de la télégraphie
sans fd ; par M. Bou<iuet de la Cryc. fiy 1
— Déterminalioii des longitudes en mer
par la télégraphie sans til: |iar M. E.
(îiiyoïi Soo
— Sur l'application de la télégraphie sans
lil à l'amélioralion des avertisssemenls
météor(iloi,'iques; par M. G. Bi^on/'-
dan 885
— Téli'^graplde sans (il par ondes dirigées;
par MM. Bellini et l'osi 950
Voir Météorolof^ic.
Tiikhai'Kutique. — L'action purgative de
la phônolplitaléine et de la disodo-
ipiinone phénol|)litaléinique ; par M. E.
l''l"i< 3fi7
— Le dérivé acétylé de l'aloxyl dans la
maladie du sommeil; par M. Paul
Salinon 1 3/|>,
Tiii;it.Moi:iii.MiK. — Sur les clialeurs do
dissolution des métaux alcalins et sur
les chaleurs do formation de leurs
protoxydes; par M. E. Hcngade 120
— (Ihaleur do formation des oxydes
anhydres de strontium et de baryum;
|)ar .M. (/(■ h'iinrand 9.17
— Sur les carbonates neutres alcalins et
alcalino-lerreux ; par M. de Eorcrand. 5 1 i
Voir Chimie inor^ani(fiic { Li 1.
— Chaleur de neutralisation de l'acide
aci'lique et de l'ncide benzoique |>ar
l'aniline en milieu benzéiiique; |iar
MM. Léo l'ignon et E'fieu.r 1 jiG
TiiKR.MODVNAMiQiiK. — Sur l'exleusion du
théorème de Clausius; par .M. li.-H.
Amagnl 555
— Sur la délente adiabatique des fluides
saturés ; par M. Ji. Mathias 80O
— Sur l'entropie; par M. Auric Siji
TdxiQi i:s. — L'oxyde de carbone inter-
vient-il dans l'intoxicalion par la
fumée du tabac? par M. C. Fleig... 776
TiiiBOMSiiMcsciîNCE. — Sur la Iribolumi-
nescence des substances minérales:
par M. Adrien Karl 11 o J
— /;"/Trt<(7 relatifs à cette Couimunicalioii. ii;|i>
Tryi'anoso.ves. — Fixation, multiplication,
culture d'attente des trypanosomes
pathogènes, dans la trompe des mou-
ches Isé-lsé; par M. E. Roubaud . . . 4'-J
— Au sujet de Trypanosoma eongolensc
( Broden ) ; par M. A. Laverait 8 ^S
TinEncuLosK. — Oculo-réaction et non-
accoutumance à la tuberculiiio: par
M. //. Vallée 1 ;0
— Sur les propriétés lécithinophilcs du
bacille tuberculeux et de la luber-
culine; par M.M. A. Calmetle, L.
Mfissol cl M. Breton G7G
— Action tardive des dérivés bacillaires
chlorés; [wr .\l.\l. Moussu et Goupil. .j.l
— Variations mor[)hologiques du bacille
de la tuberculose de l'Homme cl des
TABLE DES MATIERES.
■ 4(35
Mammifères, oblenues nrlilicielle-
ment; par M. .S', ./rloiiifi-
Conslituliiin cliimiiiue et propriétés
lîiologiqucs du protoplasma dii Iwicille
(le Kocli; par MM. ./iile.t ./iiclair el
Louis Paris
Des caractères de l'infection tubercu-
leuse dans leurs rapports avec lo
diagnostic de la tuberculose par les
Pajjes.
■joi
Pages,
moyens révélateurs; par MM. .V.
Jrloing et L. Tlicvcnot 56 1
La septicémie tuberculeuse aiguii du
cobaye; par M. André Joussel loGo
Sur les propriétés activantes des
sérunis d'animaux sains et d'animaux
lulierculeux ou tuberculinés à l'égard
du venin do cobra; par MM. ./. Cul-
incite, L. Massol et C. Gaérin 1076
u
Urine. — Essai do séparation des sub-
stances liypertensi\cs de l'urine nor-
male ; par MM. J.-H. .-Il/clous et
E. Bardier
Voir Saiif;.
Vaccin. — Roclierclios sur la répartition
de la substance antivirulente dans'Ies
humeurs des animaux vaccinés ; par
M . i . Camus gy I
Vkks. — Sur la nature syncyliale do l'in-
Icstiu des H/idl'docœles; par .\L Paul
Huilez iiciCi
Vin. — Du rolc des levures et des cépages
dans la formation du bouquet des
vins; par M. -•/. Roscnslirlil i2>4
— Influence de la température de stérili-
sation du moût et de celle <le la fer-
mentation sur le bouipiet des vins;
par .M . J. Jlosenstif/il 1 .( 1 ;
\'oir Bacleriologie, Chimie l'é.^éttilc.
Viscosité. — Sur les hydrates des acides
gras, d'après les mesures de viscosité
de leurs solutions; par M. D.-E. Tsa-
kalotos 1 1 ,i<)
\ (ii.cANS. — Sur le volcan do Siroua
(Anti-Atlas marocain); par M. Louis
Ccntil 1 8 j
— Sur la récente éruption do l'Etna
(Taormina, i5 mai 1908); par M. -•/.
Lacroix 107 1
— Nouvelles observations sur l'Etna;
|iar M. A. Lacroix 1 1 )4
ZOOLOGIE.
propos d'une
MM. Maurice
deul découverte par
do RotbsCliild et H.
Neuville; par M. Albert Gaudry.. . .
Voir Annétides, Crustacés, Echino-
dcrmes, Insectes, Invertébrés, Mol-
lusques, Morphologie dynamique,
Oisraii.r. Orllionecliiles , Parasites,
l'arlhénogencsc. Pathologie. Pli)sio-
logie, Poissons, Prol'izoairts, liale,
'J'rypunosonies, Tuberculose, lacctu,
f'irs.
I ',(;(; K Kit ATA.
ERRA TA .
(Séance du 2() juin 1908.)
IN'ole de M. G. Lcnioiiw. Dccomposilion des alcools sous rinlltience ca la l_v tique de
la braise :
rai;o I !(')"). Ultic >, eu renioiilant, au lien de rorméniqucs, lisez étli\ K'uiiiucs.
TAIÎLE DES AUTEURS.
MM. P
ABELOUS (J.-E.) el BARDIEll (E.). —
De l'aclion de l'extrait alcoolique de
l'urine humaine normale sur la pres-
sion artérielle
— Essai lie séparation des substances
livportensivos de l'urine normale.. ..
ABHAilAM (Henri). — Foncticmnemont
du délecteur électrolytiquc; inlUienco
do la température
ABU AIlAiM (Henri) et CARPENTIEU (.1.).
— Sur un nouveau rliéograplie des-
tine à la projection des courbes de
courants alternalifs
ADAM est présenté on seconde lii;ne à
M. le Ministre du Commerce pour
la chaire de Géométrie appli(iuée aux
arts, vacante au Conservatoire natio-
nal des Arts et Métiers par le décès
de M. Laiisscdal
ALBAHAUY(J.-M.). — Méthode d'analyse
complète des matières végétales
ALBEUT DE MONACO (S. A.'^S.) adresse
il M. lo Président un lélégraniiiie de
condoléances à l'occasion de la mort
de M. ./. (le LapparcrU
ALOUIER et CHEVALIER {.!.). — Action
de la noix do kola fraiclie sur lo tra-
vail
AMAGAT (E.-H.). — Sur i'exlcnsioii du
tliéorème de Clausius
— Est élu membre de la Conuuission
cliargée do juger le concours des
prix Hébert, Hughes pour l'année
1908 '
AMANN (M.). — Sur la visibilité do
l'anneau de Saturne du côté non
éclairé [lar le Soleil et sur sa réappa-
rition en janvier 1908
aues.
\):
i3-i
^■'79
336
86
10, 1
3^3
MM. Pages.
AMANS (Palt,). — Études anémomélri-
ques des hélices zooptôres 6 JG
— Rôle de la torsion positive dans les
hélices aériennes et les aéroplanes.. . 7<)i
— A propos des Notes présentées récem-
ment par M Marcel Dcpirz, « Sur
le planement des (Mseaux », adresse
une Note sur le mémo sujet, conte-
nant des indications liibliographiques
et des réclamations de |uiorité 1 liS
— Sur le planement des Oiseaux 129G
ANDERSEN (N.; et PELET-.IOEIVET ( L).
— /fz-mtorclatirsànneCommunication
du ïj décembre 1907 sur l'inllucnce
des acides et des bases sur la fixation
de colorants acides et basiques par la
laine i5a
ANDOYER est présenté en première
ligne pour la place vacante, dans la
Section d'Astronomie, par suite du
décès do M. Janxsen (io3
— Est présenté en seconde ligne à .M. le
Ministre de l'Instruction publique
pour le poste vacant, au Bureau des
Longitudes, par le décès de .\I. Lœtvy. i3o2
ANDRÉ (G.). — Sur le développement
comparé des tubercules el des ra-
cines l'iao
ANGOT (Alfred). — Sur l'applicatidii
de la radiotélégraphie à la prévision
du temps 918
APPELE (P.) est élu membre de la Com-
mission chargée de juger les concours
du Grand Prix des Sciences mathéma-
tiques, des prix Erancœur, Poncelot
pour l'année 1908 104
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question
l/|()8 TABLE
MM. P;
(le prix Bordin (Sciences malliéiiui-
liques I pour l'année nji i
Altl.OI.NX; ( S. ). — Vari;ilions niorpholo-
L'i(|ucs (iii bacille de la tuberculose
(le rilomnie el des .Mammifères obte-
nues artificiellement
AHLOING (S.) et THÉVIiNOT (L.). —
Des caractères de l'infection tubercu-
leuse dans leurs rapports avec le
diagnostic de la tuberculose |iar les
moyens révélateurs
AUSONVAL (d') est élu membre des
Coiumissions chargées de juger les
concours : des prix Montyon, Barbier,
Brôant, Godard, du baron Larrey.
Bcllion, Mège, Serres pour l'année
1 908
— Des prix Montyon, l'hilipeaux, Lallc-
mand, iMartin-Damourctte, Poural
pour l'année 1908
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une (piestion de
prix Poural pour l'année 191 1
AK'i'llAUl) (GAnniKi.). — Sur la fréfiuence
des ulcérations intestinales dans le
cours do la grippe
— Sur la mesure de l'ondée veniriculaire
chez l'homme
— L'élasticité vaseulairo el ses varia-
lions I
ASTliK (i)') el GILI (Pikhuk) adressent
une N'oie intitulée : « Une nouvelle es-
pèce de nitrificateur
DES AUTEURS.
!i(;es.
56 1
1G4
Km'
164
370
:i39
437
MM. Pages.
ATIIANASIADIS (G.). — Flammes so-
nores renfiirçant plusieurs sons 533
AUCHÉ ( A.). — Recherche spectroscopique
de la bile 49')
AUCLAIR (.hiLKs) et PARIS (Louis). —
Constilulion chimique el propriétés
biologi(|ues du protoplasma du ba-
cille de Koch 3oi
ALGER (V.). — Sur un nouveau type de
combinaison du soufre avec certains
iodures 477
— Sur les hydrates de l'acide arsénique. 58")
— Sur les dérivés trihalogénés mixtes du
méthane 1037
— Action des alcalis sur les acides mono-
et diméthylarsiniques el sur leurs
dérivés iodo-subslilués 1280
AUGER (V.) et DUPUIS (P.). - Sur les
élhers phosphoriques acides du
gaïacol 1 1 "1 1
AURIC (AiVDiiii) adresse une Note « Sur
l'entropie » 880
— Sur l'entropie S91
— Sur le développemciil en fraction con-
tinue d'un nombre algébrique i2ii3
— £'•/■»/« relatifs à celte Communication. i4j8
AURIVILLIUS (Cuil.), Secrétaire perpé-
tuel de l'.Xcadémie des Sciences de
Stockholm, annonce à l'Académie
(|u'uÈie copie à l'huile du portrait de
René Doscartes. par D<n'i<l Bcrh-,
lui est oITcrIo par l'Académie des
Sciences de Stockholm 856
B
RACI ILLIER ( L.). — Le problème général
des probabilités dans les épreuves
'épéli'es I o85
BAILI.AUD (R.) prie l'Académie de le
compter au nombre des candidats à
la place vacante dans la section d'As-
Ironomie, par suite du décès do
'^'- /.m':)- 323
— Est élu Membre de la Section d'Astro-
nomie, en remplacemeni de M. Lœivy,
'l''c<'îtlé...._ ". .' 37g
— Est présenté en première ligiu^ à M. le
Ministre de l'Instruction publique
pour le poste vacant au Bureau des
Longitudes, par le décès de M. /.(vwy. i3o2
— Observation de l'éclipso parlielle de
Soleil du 28 juin 1908 à l'Observa-
toire de Paris par di\ers obser\a-
leurs i35g
RAILLAUI) (.lui.].,s). — Détermination, à
l'Oliscrvaloire d(^ Paris, des erreurs
systématiques des reproductions des
réseaux de la Carte du Ciel 616
BARRIER (Pu.). — Sur un nouveau mica
du groupe parago'nite 11.10
— Sur un caractère chimifpie différentiel
des orlhoses et des microclines i33o
BARDIER (E.) cl ARELOUS (.I.-E.). —
De l'aclion de l'extrait alcoolicpje de
l'urine humaine normale sur la pres-
sion artérielle -,-';
— Essai (le séparation des substances
hypertonsives de l'urine normale io")7
BAlUiOlS (Cmahlks) est élu membre
TABLE
MM. F
des Commissions chargées de juger
les concours : des prix Fontanncs,
lîordin (Sciences physiques) pour
l'année 1908
— Du prix Victor Raulin pour l'année
1908
BARTHE (L.)- — Action de l'acide sulfo-
salicylique sur le l)orax
BASSAL cl CLUSET. — Do l'action des
rayons X sur l'évolution de la glande
mammaire pendant la grossesse chez
la lapine
BASSOT est élu mendjre des Commis-
sions chargées de juger les concours :
du Prix extraordinaire do la Marine
et du prix Plumoy pour l'année rgoS.
— Des prix Gay, Tchihatclief, Binons,
Delalande-Guôrineau pour l'année 1908.
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question de
prix Gay pour l'année 1911
BAUBIGNV (H.; — Sur la séparation du
chlorure et de l'iodure d'argent. .....
— Dosage des éléments halogènes dans
les composés organiques chloro-
bromés
— Contribution à l'étude des phénomènes
d'owdation produits jtar les acides
iodiquc et bromi(pio
— Recherches sur la solubilité de l'iodure
d'argent dans l'ammoniaque
BAUER (E.) et IIALLER (A.). — Sur un
isomère du diphénylcainphométhane
cl les conditions de sa formation. . . .
BAY (Isiooke). — Dosage du sulfure de
carbone dans les benzols
— Sur un nouveau procédé de dosage du
soufre dans les matières organiques.
— Observation de foudre en Ijoule
— Sur un nouveau [u'océdé de dosage du
phosphore dans les matières organi-
ques
BEAULÂRD (F.). — Sur la dispersion
électrique de l'eau
BECQUEREL (Hknri). — Sur les spec-
tres d'émission des fluorines
— Sur les spectres do composés non dis-
sociés
— Sur quelques spectres de phosphores-
cence
— M. le l'résidcin prononce l'éloge fu-
nèbre de M. J. de LappareiU, Secré-
taire perpétuel décédé
— Est élu Secrétaire perpétuel pour les
■(i4
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ici
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DES AUTEURS. 1^69
MM. Pajjes.
Sciences physiques en remplacement
de M. J. de Lnppnrcnt
— Est élu membre des Commissions char-
gées de juger les concours : des prix
Hébert, Hughes pi>ur l'année 1908 ..
— D(?s médailles Arago, Lavoisier, Rer-
thelol pour l'année 1908 ilii
— Des prix TrémonI, Gognor. Lanne-
hmguo poui' l'année 1908 i'i4
— Du prix Eslradcs-Delcros pour l'an-
née 1908^ 'i-'-O
— Est élu membre delà Commission chaj'-
gée de présenter une queslion de prix
Vaillant pour l'aïuiée 191 1 rix
— M. le Président donne lecture d'une
lettre du Prince Rnland Bonaparte
concernant lo don d'une somme de
100000''' consacrée à la cause du
progrès scienlilique 439
— Fait |)arlie de la Commissiim chargée
d'examiner les demandes relatives
aux postes d'étude du Laboratoire du
mont Rose joy
— lu do la Commission chargée de pro-
poser le mode d'emploi des annuités
offertes par le Prince Roland Bona-
parte j 1 7
— Annonce A l'Académie qu'en raison des
fôtes de Pâques, la séance du lundi
■'.o avril est remise au mardi '}.\
— Annonce à l'Académie (|u'cn raison des
fêtes de la Pentecôte, la séance du
lundi 8 juin est remise au mardi
9 juin
BECnÙEREL (Jkan). — Sur un |iliéno-
mene altribuable à des élejetrons po-
sitifs, dans le spectre d'étincelle de
l'yttrium (183
— Sur la nature des charges d'électricité
|)osilivo cl sur l'existence des élec-
trons positifs i J08
BECUUEBEL Mkan) et KAMERLliNGH
(INNES (H.). — Sur les spectres
d'absorption des cristaux de terres
rares et leurs modifications dans un
champ magnéti([uc aux températures
de liquéfaction et do solidification de
l'hydrogène G2 J
BELLINI et TOSI. — Télégraphie sans fil
par ondes dirigées 95G
BERGER (E.).— Sur l'oxybromure de
phosphore -(oo
BER(;ET(A.). — Utilisation des failles
pour la détermination de la densité
707
ir3i
I/J^O TABLE DE
MM. Pages,
inoyonno ilc la Terre loG')
BERT11KAU.MI-: Mkan). — Sur la sépara-
liiiii (le ramiiioiiiai|ue et des aniiiics
au iiioyon de l'alcool absolu bouillaïU. i9.i5
BKRTIIRI.dT (Ai.Biîirr) et ROSEXTHAL
(Piuniiiî). — Sur l'anestliésie prolou-
géo par les mélanges d'oxygène et de
chlorure d'élhyle 43
liEKTlN est élu membre des Com-
missions cliargéos de juger les con-
cours : du Prix extraordinaire de la
Marine et du prix l'iumcy |)onr l'an-
née 1908 104
— Des prix Gay, 'rcliiliatelicr, Hinoux,
Delalande -(iucriueau pour Tannée
I <)oS 10 i
— Est élu mcnibre de la ('.luuiuission
chargée de présenter une (pusslion
de prix Gav pour l'année içjolS lo/j
I!El{TltANI)(G\imiF.i,) et HRUNEAU (!'.).
— Préparation cl caractères de larZ-la-
lile cristallisée jSa
liKRTRAM) (GAnniDL) et ROSENBLVTT
(M.). — Tyrosinase et lyrosine racé-
mirpic îoj
BERTRAND (Paui.).— Caractérisliques do
la li'ace foliaire dans les genres (h-
rnj>teris et TnlncniiUs 9.0S
BESSON cl ROSSET. — Action de l'am-
nioniac sur le cldorazolure t\c ])lios-
pliorc ii4()
— Sur le chlorure d'arsenic aniinoniacal. i?.G6
BIl'RRV (II.). — Sur l'action de l'amy-
lase du suc pancréatique et s(ui arti-
valion |)ar le suc gastrique 417
HlGOUiUXVN (Gum.i.a'iimk). — Sur les
principaux centres do tremblements
(le terre du sol de la France, et sur le
réseau des stations sismi(pies qu'il
conviendrait d'établir • ()-
— I.c Ircmhlement de leri'c du ■).(; mars
190S (Chilapa, Mexique), enregistré
à l'aris 673
— Sur l'application de la télégraphie sans
fil à l'aniélioi-alion des avertissonionts
météorologiques SS5
— ICst élu niend)re de la Commission
chargée de juger les concours des
prix PierreGuzmann,Lalamle, Valz, Da-
moiseau, Janssen |)our l'année f(jo8. 104
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question
de prix Damoiseau pour l'année igoS. ■>■>.{
BlyUARI)(Roiu:in) e M()UREU(Chahi,es).
S AUTEURS.
MM. Pages.
— Nouvelles recherches sur les gaz
rares des eaux thermales. Débits
gazeux de quehpies sources l'ii
BLA1SE(E.-E.) et HEliMAN (1.). — Syn-
thèses au moyen des dérivés organo-
métalliques mixtes du zinc. Cétones-
alcools ,J7g
— Sur les cétones-alcools ^-ax dial-
coylées. Migration sous l'influence
des alcalis 700
— Sur les cétones-alcools ^-aa dialcoy-
lées. Transposition par déshydra-
tation 1 3i6
BL.\N(;; ((i. ). — Synthèses dans le groupe
du camphre. Synthèse totale de la
^-campholène-lactone -7
BI..\NC (G.) et BOUVE.VULT (L.). —
Nouveaux dérivés de la camphénylone ;
sa constitution /Vi
BLARI.NGIIEM iL. ). — Recherches sur
les hybrides d'Orges wicfi
BLOCH (EiiGKNE). — Sur l'ionisation do
l'air par la lumière ultra-violette . . . .S92
— Sur un phénomène électro-optique
dans l'air contenant des poussières
en suspension 1)70
BLOCIl (L.). — Sur les différences de po-
tentiel de contact entre métaux et
litpiides 1(117
lîLllMENTHAL(RrriiAiti)). -Sur lo ri'ile
érythrolyliquo de la rate chez les
Poissons irjo
BOIIIJN adresse une Note « Sur une pro-
priété nouvelle du problème des deux
corps 1) 1 iSS
BONAPARTE (Le Prince Roi.Axn ) met
à la dis|)osition de l'Académie une
somme de looooo''' destinée a provo-
cpier des découvertes en l'acilitant les
recherches des travailleurs J07
— Fait partie de la Commission chargée
de proposer le mode d'emploi de cette
somme 5 r 7
— Est élu membre des Commissions char-
gées déjuger les concours: des prix
Savigny, Thore pour l'année 1908... iC.l
— Du prix Alonlyon (Statistique) pour
l'année i9(iS iC,:j
BONNE (('..)" et SOULIÉ (A.). — Sur
l'existence de cin(i arcs branchiaux et
de six arcs aortiques chez l'emljryon
de Taupe 38
BONNIER (Gaston) est élu membre de la
Commission chargée de juger les
TABLE I)i:s AUTEURS.
MIM. Pages.
concours des prix Desinuzières, Mon-
tagne, de Coiiicy pour l'année (908.. loj
BONNIEU (l'iiciiiii;). — Les Épisùisies
bull.iaires d'origine nasale 1 4' ')
BOUDAS (F.)- — Coniribulion à l'étude
de la formation de certaines pierres
précieuses de la famille des alumi-
nides j 1
— lieclierclie de faibles quanlités d'iié-
liuni dans les minéi'au\ ('l'S
— Reclierclie de l'hélium dans les mine-
rais contenant de l'urane Sc|(;
— La radiographie en Médecine légale.. . 1 170
BOREL (É.MI11;). — Sur l'analyse des
courbes polyniorphi(|ues 1 jo 1
BORNET est élu membre des C.onuiiissions
chargées de juger les concours : des
prix Desma/.ièrcs, Montagne, de Coincy
pour l'année 1908 10 j
— Des prix TrémonI, Gegnor, Lannc-
longue pour l'année 1908 i(i j
— Du prix Jérôme Ponti pour l'année 1908. t ui
BOSC (F.-J.). — Epilhélioma claveleux et
nature parasitaire du cancer 10 ,8
BOSLER (J.). — Sur le nombre des cor-
puscules dans l'alomo GSCi
BOSSUËT (Robert) et LEBEAU (Pall).
— Sur le siliciure do magnésium .... --«.Si
BOUCHACOURT. — Radiographie des pou-
mons et de l'estomac des fœtus et
des enfants mort-nés kih)
BOUCHARD M'.iiAiii.Ks). — Sur l'avance
et le retard dans la coagulation du
sang en tubes capillaires 7'io
— Est élu membredesl'omniissions char-
gées de juger les concours : des prix
Montyon, Barbier, Bréant, Godard,
du baron l.arroy, Bellion, Mége, Serres
pour l'année 1908 i(j4
— Des prix Montyon, Philipeaux, Lallc-
mand, Martin-Damourellc , Pourat
pour l'année 1908 i(; j
— Des médailles Arago, Lavoisier, Ber-
thelot pour l'année 19(18 id.j
— Des prix Tréinonl, (léguer, Laïuie-
longuo pour l'année 1908 lOl
— Est élu membre de la Commission char-
gée de présenter une question de prix
Pourat pour l'année 191 1 iil 1
— Est élu membre de la Commission
chargée de dresser une liste de candi-
dats au poste de Secrétaire perpétuel
pour les Sciences physiques, vacantpar
suite du décès de M. t/e Lnpparenl. . rijO
C. R., 1908, I" Semestre (T. CXLNI.)
>4;l
Pages.
MM.
BOUCHER (Voi.(:vj et .lADIiN (F.). — Sur
la production de la gomiue chez, les
Moringa 047
ItOUGAULT (J.). —Action do l'acide liypo-
iodeux naissant (iode et carbonate
de sodium) sur quelques acides de
formule générale
R — CH = CH — CI|! — CO-î H
(Il étant C' H-> plus ou nioin.--: substi-
tué) I i(i
— Action de l'acide hypoiodoux naissant
(iode et carbonate de sodium) sur
(pielques acides de formule générale
R — CH = CH— C1U--C0M1
(R étant C'H' plus ou moins substi-
tué) ;ii
— l'étude comparative de la déshydrata-
tion des acides atrolaciique et /)-mé-
thoxyatrolactiquc. Acides /j-méthoxy-
atropique et di-yj-mélhoxyalropique. . 7(;()
— Errata relatifs à cette Communication. 814
— Fixation de l'acide cyanhydrique sur
l'acide ben/.oylacrylique 936
— Sur le procédé de itessinger et Vort-
mann pour le dosage de quelques
phénols. Séparation de l'acide salicy-
lique i4o3
HOULE I Maucki.lin i. — Sur l'existence
d'une faune et d'une llorc pcrmiennes
à Madagascar joa
BOUQUET DE LA GRYE. — Rapport pré-
senté, au nom de la Section de Géo-
graphie de Navigation, au sujet d'un
vœu émis par la Société de Géographie
de Paris, relativement aux dépêches
météorologiques d'Islande 16
— Détermination de l'heure, sur terre et
sur moi-, à l'aide de la télégraphie
s.uis hl r.71
Voir Cointnissioiis.
— Est élu membre des Commissions char-
gées de juger les concours : du Prix
,e\lraordinairo de la Marine cl du prix
Plumey pour l'année 1908 ((i4
— Des prix Gay, Tchihalchef, Binoux, De-
lalande-Guérincau pour l'année 1908. 104
— Est élu membre des Commissions char-
gées de présenter une question do
prix Gay pour l'année 191 1 104
— De prix Vaillant pour l'année 191 1 . ■).ii
1^7^ TABLE DES
MM. Pages.
— Et de la Commission cliargée de pro-
poser un mode d'emploi des annuités
offertes par le Prince Roland Bona-
parte ') 1 7
BOURION (F.) — Snr le dosage de l'acide
lungstique el sa séparation d'avec
d'autres corps, par l'emploi du raé-
lanao clilore et chlorure de soufre.. . i idj
BOUliQÙELOT (ÉM.) et HÉRISSEY (II.).
— Sur l'arljuline el quelques-uns 'de
ses dérivés considérés au point de
vue de leur pouvoir rotaloirc et de
leur dédoublement par l'émulsine.. . . 7()4
COUSSINESQ. - Tiiéorie de l'écoulement
sur un déversoir vertical en miiiec
paroi el sans contraction latérale :
Cas de la nappe ondulée et son rac-
cordement au cas de la nappe plon-
geante Gii;
— Propriétés diverses des courbes expi'i-
mant. soit par leur enveloppe, soit
directement, les coefficients de déliit m
d'un déversoir vertical en mince pa-
roi, sans contraction latérale cl à
nappe noyée en dessous, en l'onction
delà pression relalive N' exercée sous
ces nappes au niveau du seuil 667
— Est élu membre des Commissions char-
gées de juger les concours : du Grand-
Prix des Sciences mathémati([ues, des
prix Francœur, Poncclet pour l'année
190S loi
— Des prix Montyon, Fourneyroii poui-
l'année 1908 10.^
— Du Prix extraordinaire do la jMarino et
du prix Plumey pour l'année 1908. . . 10/,
BOUTTIEAUX. - Sur les conditions d'uti-
lisation des ballons dirigeables ac-
tuels
BOUVEAUI.T (L.) et BLAINC (G.). -Nou-
veaux dérivés de la camphénylone;
sa constilulion •jj'i
liOUVIÎAULT (L.) et I.EVAI.LOIS.- Éla-
lilissement de la formule de constitu-
Uon do la lénonc : 80
BOUVEAULT (L.) et LOCQUIN (R.). —
Synthèse do l'acide dlhydrocampho-
riquo racémique 82
— Synthèses au moyen des adipates de
méth vie et d'éthyle r 3S
BOUVIER (E.-L.). - Sur les relations
zoologicpies des Creveltes dc^ la tribu
des Sténopidés 8S-
— Kst élu membre dos Commissions ohar-
74)
AUTEURS.
MM. Pagos.
géos de juger les concours : des prix
Savigny, Thore pour l'anuée 1908. . . i(l j
— Du prix JérômcPonti pourl'année 1908. a^io
— Est élu membre do la Commission char-
gée de présenter une question de
Grand Prix des Sciences physiques
pour l'année 191 1 221
— Est élu mendjre de la Commission
nommée par r.Vcadémie pour exami-
ner les demandes relatives aux postes
d'étude du Laboraioiro du mont Rose. 507
BOUYSSY (M.) et IIEXRIET (H.). - Sur
l'origine de l'ozone atmosphérique el
les causes de variations de l'acide
carbonique de l'air 977
— /i/vcz/rt relatifs à cette Commuuication. 1070
— Sur une méthode volumétrique per-
mettant le dosage simultané do l'acide
carbonique et des autres acides de
l'air atmosphérique 1 100
BOUZAT. — Sur le sulfate cuivreux am-
moniacal 75
BRANLY (Edouard). — Accroissements de
seusiliilité des révélalcurs électroly-
tiques sous diverses iniluences V27
BKASIL ! L.). — Le genre Doliocystis Lé-
gei' , 4'-5
BREGUtT (Loris). — Sur le rendement
des hélices de propulsion dans l'air. . 1 13
BRETON (iVl.), M.4SS0L (L.) et CAL-
METTE (A.). — Sur les propriétés
lécithinophiles du bacille tubercu-
leux et de la tuberculose 676
BKEUIL (A. ), JAMMES (L.) el JEANNEL
( 1!.). — Les dernières peintures dé-
couvertes dans la grotte du Portel
(Ariège) \ 1166
BlilCARD est présenté en première ligne
à M. le Ministre du Commerce pour
la chaire de Géométrie appliquée aux
.Vrts, vacante au Conservatoire na-
tional des Arts et Métiers par le dé-
cès de M. Laussednl (179
RRIVES (E.). — Sur le Sénunien el
rÉoccne de la bordure nord de
l'Atlas marocain S73
BROCHET (ANDukj. — Sur la radioacti-
vité des eaux do Plombières 1 75
BROCQ-ROUSSEU cl liAIN (Edmond).
— Sur la durée dos poroxydiastases
des graines 5.J "j
RROGLIK ( M. Di;). — Sur les ga/. pnue-
nanl des étincelles élcclri(|ues Gï.J
— Sur l'examen ullra-microscopiquo dos
TABLE DES
MM. P;
conircs ohnreés en suspension duns
les gaz
BRON(A.) el GUYE (C.-E.). - Diffé-
rence de potentiel cl stabilité de l'arc
alternatif entre métaux
BRUNEAU(P.) et BEliTUAND (Gahriei.).
— Préparation et caractères de la d-
lalitc cristallisée
BRUNHES (B.) et DAVID (P.)- — Sur la
mesure directe de la composante ver-
ticale du magnétisme terrestre. Appli-
cation à l'exploration de la chaîne des
]1UVS
BUUNIIES (.ÎKAN) et CALCiATi (Cesare).
— De la prédominance de l'érosion de
la Sarino sur sa rive droite
BRUNTZ (L.). - Sur l'existence des
ag.'S.
ingo
s-s
AUTEURS. 1473
MM. l'aijes.
glandes céphaliqiios chez Maclillis
marhiina Leach 491
— Sur la structure et le réseau trachéen
des canaux excréteurs des reins de
Machilis maritima Leach 87 1
— Sur la cytologie du labyrinthe rénal des
Thysanoures 10 |j
BUHL (A.). — Sur la sommabilitc des
séries de Fourier 60
— Sur les séries de polynômes taylu-
riens 5-J
BUISSON (H.) et FABliY(Cn. ). — Sur
la présence des raies d'étiin'elles
dans le spectre de l'arc -'>\
— Sur deux régimes différents de l'arc
au fer ir.p
C
CAILLE (IL) et PERRIEU (G.;. —For-
mation de mélanges d'isomères à
point de fusion constant dans la réac-
tion de Friedel et Crafls 7i;<)
CAILLETET (Louis) est élu membre de
la Commission chargée de juger les
concours dos prix Hébert, Hughes
pour l'année 1908 loj
— Et de la Commission chargée de pro-
poser un mode d'emploi des annuités
offertes par le Prince Roland Bona-
parte j I -
CALCIATI (Cesark) et BRUNHES (.Ii;an).
— De la prédominance de l'érosion
do la Sarine sur sa rive droite 3-j
CALMEES (H.) elCLERC(L.-P.). — Con-
triljution à la théorie de la trame
photographique 9G ii
CALMETTE ( X.) fait hommage à l'Acadé-
demie d'un Ouvrage intitulé : Re-
cherches sur l'épuration biologique
des eaux d'dgoul effectuées à l'Ins-
titut Pasteur de Lille et à la station
expérimentale de la Madeleine jjy
CALMETTE (A.), xMASSOL CL.) et BRE-
TON(M.). — Sur les propriétés léci-
thinophiles du. bacille tuberculeux
et de la tuberculine C7G
C.\LMETTE (A.), MASJOL ( L.) a GUÊ-
RIN ( C). — Sur les propriétés acti-
vantes des sérums d'animaux sains
et d'animaux tuberculeux ou tuher-
culinés à l'égard du venin de cobra. . lo-G
CAMERON (Alex.) et RAMSAY (SirWii.-
liam). — Le lithium dans les mine-
rais actifs 4)0
i^AMUS (L.). — Recherches sur la répar-
tition de la substance antiurulcnle
dans les humours des animaux vac-
cinés rjg [
— Etude de l'action bactéricide du sérum
antivirulent sur les germes adven-
tices du vaccin 1117
CARNOT (Adolphe) est élu membre des
Commissions chargées de juger les
concours : des prix .Tecker, Cahours,
Monlyon (Arts insalubres;, Berthe-
lot pour l'année 1908 io5
— Ou prix Monlyon (Statistique) pour
l'année 1908 16 j
CARPENTIER (J.). — Expériences exécu-
tées sur le rhéographe 137]
CARPENTIliR ( 1 ) et ABRAHAM ( Hexih ).
— Sur un nouveau rhéographe des-
tiné à la projection des courbes de
courants alternatifs 1 371
CARRÉ (P.). — Sur la lactone de l'acide
dioxy-3-4-butyrique \)^>.
CARTAN'(É. ). — Sur la définition de l'aire
d'une portion d'une surface courbe. . 1G8
CARfERET (G.). — Sur une réaction
simple productrice de gaz désinfec-
tant 8J9
CAULLERY (Mairice ) et L.W.VLLÉE (Al-
phonse). — La fécondation et le dé-
veloppement des œufs chez un Or-
i47i
MM.
TAi'.l.E Dl'S
Pages.
llioiieclldc ( HliiijJdliirii (i///it()C()iiiir\. . \o
("ATIIIAUII (\Mii\i::), ^ Kniploi dos
Ihuniiics coiiiine .«oiipapo des cou-
ranls alUM'iialifs à liaiilc len.-ion an
— Ktiiploi des llamme.s comme soupape des
couraiil» alternatifs à hante tension. -r.'A)
CH.-VMUERLAND. -- Sa moit est annon-
cée à r.Vcadémie <) i j
CU.VNOZ (.M.j. — -Vetion des rayons X
snr la plaqne pliotoi;raplilqne \--i
r.HAIÎ.UtOT(Eii(;. ) et I^AI.OUE (G.). --
Sur l'essence de Magnolia Kobtts
\). G iSl
— Sur l'essence de 'J'ctraiillicra polj/in-
l/in 7!Or. citrata Nees 34(1
CHAIiCOT (.Iiî.vn) annonce à l'Acadénne
((ne le lancement du navire de rE\|)é-
dition française au pèle Sud aura
lieu le lundi i8 mai à Saint-Malo.. . . loo'i
CIlAIUiON (F.). — luflucnce de l'ulmo-
spiière ambiante sur le frottement
entre corps solides ioi3
CIIATIN (JoANNEs) est élu membre des
Commissions chargées de juger : les
concours des |)rix Dcsmo/.ières, Mon-
tagne, de Coiuey pour l'année 1908. 10 J
— Des prix Savigny, Thore pour l'an-
née 1 90S I G/|
— Est élu membre de la Comuiission
chargée de présenter une question de
Grand Prix des Sciences plivsiques
pour l'année ii)i 1 ■m
— Est élu membre de la Commission
chargée de dresser une liste de can-
didats au poste de Secrétaire perpé-
tuel pour les Sciences physiques, va-
cant par suite du décès de M. de
happaient 1 2 id
CliATTON (ÉnorAni)) et PICARD (Fran-
çois). — Sur une Lafioulbéniacée :
Trc/ionij ces /nsti)j>/itorii.K 11. g., n. sp.,
endoparasito des Poux ( Menopon
j/alUduni Niizsch cl Co/iiocolcs abdo-
niinnlis P.) de la Poule domestique., aoi
— A'/Tuia relatifs à cette Communication. 3iO
CilAL'MAT (11.). — Sur la réduction de
l'indigo par voie électrolyli(piu l'ii
CIIAUTARD (Ji-AN) et LE.\10I.\E ( Pâli. 1.
— Sur la genèse de certains minerais
d'alumine et de fer. Décomposition
laléritique ■..",()
CHAUVEAU (A.), Président sortant, fait
coimaitre à l'Académie l'étal on se
trouve l'impression des Recueils
AUTEURS.
M M . Pages .
qu'elle publie et les changemenls sur-
venus parmi les .Membres et les Cor-
resjjondants pendant le cours do
l'année 190- ri
— Sur la perception du relief cl de la
profondeur dans l'image sim|)lc des
épreuves photographiques ordinaires.
Conditions et théorie de cette per-
ception -ji.')
— Sur un couiplémeni de dénionslra-
lion du mécanisme de la stéréosco-
pie monoculaire SJC
— Est élu membre des (Commissions
chargées de [juger les concours : des
prix Montyon, Barbier, Brcant, Go-
dard, du Ijarori Larroy, Bi'llion. Mège,
Serres pour l'année 190S i6'i
— Des prix Montyon, Philipeaux, Lalle-
mand, Jlartin-Damourelte, Pourat
pour l'année 1908 i(S'\
— Du prix .lérome l'onti pour launée
1908 290
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question de
prix Pourat pour l'année 1911 i 64
— Est élu membre de la Commission
chargée d'examiner les demandes re-
latives aux postes d'étude du Labo-
raloire du mont Rose 507
CIIAUVENET (En.). - Oxyduorure et
fluoi'ure de thiuium 97J
CHESNEAU (G. 1. — Sur les variations de
composilion du pliosphoiiiolybdale
d'ammoniaque : application au dosage
du phosphore dans les fers, fontes
et aciers 738
CHEVALIER (J.) et ALQUIER. — Action
de la noix de kola fraîche sur le tra-
vail 86
CHEVALIER (J.) et DESGUEZ(A.). ~
.U'tion de la choline sur la pression
artérielle 89
CHEVALLIER (A.). — Étude d'une série
d'échantillons d'eau de mer recollés
dans la .Manche (6
CHEVALLIER (A.i et VÉRAIX (L. ). —
Sur le triage des minéraux par l'élec-
tro-aimant .I87
CLERC (L.-P.) et CALMEES (IL). —
Contribution à la théorie de la trame
photogiaphique gGi
CLERC (Loiis) et MINET (Adolphe). —
Sur un nouveau four électrique à
arc, applicable aux recherches de
TABLE DES AUTEURS.
1475
MM. P^B'"^-
lalioi'aloire '■'''7
CI.UZF.T (.1.). — Aciionde l'étal, hygro-
métrique sur les (5elian<ros respira-
toires 77 '
(XUZET et BASSAL. — De raclion des
rayons X sur l'évolulion delà glande
mammaire pendant la grossesse chez
la lapine "«lO
r.OLIN (Ed.-El.). — Observations ma-
gné! iciues à Tananarivo > i'.)''
œLSOX ( ALRKnr). — Sur la transfor-
mation des dissolutioiis de phosphore
hianc en phosphore rouge 71
— Sur les causes cssentielleuicnt chimi-
ques de la transformation allotropi-
que du phosphore Ijlanc dissous dans
l'essence de térébenthine ioi
— Sur la semicatalysc : oxydation d'iiy-
diocarbures à l'air en présence du
phosphore 817
COMDES (Pui.) fils.
un néotype
de Pinns ( Pscuilostrobu.i ) Defrancei
Ad. Brong. du Lutélien du Trocadéro
(Paris)..': '••■
COMTE ((;.HAKLt:s)clNlCOLLE((;ir\Ri.KS).
— Origine canine du Kala-azar
COSSEFl.U'i Ei:(;kni;) est présenté en pre-
niicro ligne a .M. le Mmistre de l'Ins-
truction pubii(pic pour le poste de
Directeur de l'Oliservatoire de Tou-
louse, vacant par suite de la nomina-
lion de M. Ji .Biiillaud aux fonctions
■20G
7^9
MM. ''«lî"-
de Directeur de l'Observatoire de
Paris
COSSERAT (Eugène et FnANÇ0)s). — Sur
la statique de la surface délorinable
et la (Knamique de la ligne déforma-
ble . . . '.
— Sur la théorie des corps minces 169
C.OTTON (Emile). — Sur l'intégration
appiochée des équations diiïéren-
tielles
Jù-rala relatifs à cotte Communiratioii.
COUSIN (II. ). — .action du chlore sur le
ditlivuiol
COUSIN '( II. ) et HÈRISSEY (H, ). — Sur
la pré[)aration du dithyuiol; action du
brome sur lo dithyniol
— Oxydation de l'eugénol par le ferment
oxvdant des champignons et par le
perchlorurc de fer; obtention du dé-
lu'droilieugénol
ClWTiÈRE ( II. ). - Sur les Synalphées
américaines
— Sur le Syiialpheion Ginicll n. geu.,
n. sp., Entoniscien parasite d'une Sy-
nalphée ' ^33
CIIÉMIEU CV. ). — Sur la diminution du
roulis des navires
CRÉTÉ (L.) et r.ORISi A. ). - Recher-
ches sur la pulpe dile/ïrfncf/e ]Scllc.
CKUSSAKD et JOUOUET. — Application
des lois de la similitude à la propa-
gation des détonations 9''4
:i(\Ç)
68
274
jio
636
9.91
i4i3
710
277
187
D
DANGEAItD(P.-A. ). — Sur un nouveau
genre, parasite desChrysouKmadinées,
le Lccftiiodj tes pnrado.nis 1 1 J9
DANNE (.1. ). — Sur les courbes de radio-
activité induite obtenues par MM. Sn-
razin et 'J'oiniiin.tiiKi >9i
D.\RBOU.\ ( Gaston ). — Sur uu problème
relatif à la théorie des courbes gau-
ches S«i
~ Est délégué au choix de l'Institut poui-
occuper un siège au Conseil supérieur
de l'instruction [uiblique 9' 3
— Est élu membre des Commissions char-
gées de juger les concours : du Grand
Prix des Sciences mathématiques, des
prix KrancvTur, l'oucelet pour l'année
1908 i"i
Des prix Pierre Guzman, Ealande, Valz,
Damoiseau,. lanssen pour l'année 190S. io4
Des médailles Arago, Lavoisier, Ber-
thelol pour l'année 190S i6.i
Des prix Trémont, Gegner, Lannelon- .^
guc pour l'année 190*^ lO'i
Du prix Wilde pour l'année 1908 164
Du prix Sainlour pour l'année 190S. . . 164
Du prix .léroino Pouli pour l'année 190S. 220
Du prix Houlleviguepour l'année 1908. 220
Du prix Estrades-Deleros pour l'année
1908 220
Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question : de
prixiiordiu (Sciences mathématiques)
pour l'aimée 191 1 ■ • 221
De prix Damoiseau pour l'année igti. 221
1476
MM.
TABLE DES AUTEURS.
Pages.
— De prix VnillaiU pour l'année 191 1 ... . -'.ai
— Esl élu nipuibre de la Commission
(•liargéc d'examiner les demandes re-
latives aux posles d'éludé du Labo-
raloire du mont Rose '107
— Et de la Commission chargée de pro-
poser un mode d'emploi des annuités
ofTcrtcs par le Prince Roland Bo-
naparte î 1 7
— Rapport sur la Commission chargée
de proposer pour l'année 1908 la ré-
partition des subventions attribuées
sur le fonds Bonaparte i4^i
M. la Secrctaire perpétuel signale, parmi
les pièces imprimées de la Correspon-
dance : « Atlas météorologique pour
l'année 1906, d'après vingt-deux sta--
lions françaises », par G. Eiffel, 5g.
— Le Tome VI des " Observations
faites au cercle méridien en 1906, à
l'Observatoire d'Abbadia « , publiées
par l'abbé ^'e/'.fc/(fli^eL i53. —Institut
de France, .Vcadémie des Sciences
morales cl polili(|ucs : « Notices bio-
graphiques et bibliographiques, 1906-
1907. .Membres liudaire.s et libres,
associés étrangers », 268. — « Rap-
port général sur les nivellements de
précision exécutés dans les cinq par-
ties du monde »; « Rapport sur les
travaux du nivellement général de
la Erance de 1904 à 1906 inclus » ;
« Rapport sur la mesure des mou-
vements du sol dans les régions sis-
miijues, au moyen de nivellements
répétés à de longs intervalles », par
C/i. Lallemand. — « Les fours élec-
triques et leurs applications », par
M. Ad. Minet, 269. — « Notice sur
la vie cl les travaux de Marcel Ber-
trand », par MM. // . Kilian et R.-J.
Révil. — « Éleclromélallurg'ie, voie
humide et voie sèche, l'hénomènes
électro-thermi(pies », par M. Jd.
Minel (deuxième édition), 38o. —
(I Toute la (Chimie minérale |)ar l'élec-
tricité », par M. Jules .Scverin. —
« Sven lledin, Scientitic results of a
journey in Central Asia i899-t902 »,
'iiH. — Plusieurs Volumes du Bulle-
lin cl do l'Annuaire et divers Mé-
moires publiés par la station .'^éricicole
du Caucase. — « Nuove notizic sto-
richc sidla vila 0 sullc opère de Ma-
MM. Pa(;cs.
cedonio Mclloni », par !\I . J. Gua-
rcschi. — « Observatoire Jarry-Des-
loges, temporairement au Revard.
Observations des surfaces plané-
taires. La Lune, Mars, .Jupiter, Sa-
turne, Jfereure ». — « La Carte géo-
logique inlernalionale de l'Amérique
du Nord », par M. Emm. de Mar-
gerie, 6 1 5 . — Le Tome .\ de la 0 Flore
de France », par M.M. G. Rouj, J.
Foucaud, E.-G. Camus et N. Bou-
lar, continuée par G. Roujr, 680. —
Le « XL\'' Bulletin chronométrique
de l'Observatoire de Besançon », par
M. A. Lcbeuf. — Un Ouvrage inti-
tulé « Exploraçâo do Rio do Peixc ».
739. — « Itinéraires dans le Haut-
Atlas marocain », par M. Louis Gentil,
Carte dressée et dessinée avec la col-
laboration de M. Marius C/iesneau,
avec une « Esquisse orographique du
Maroc », par M. Louis Gentil, 8o().
— Dix planches héliogravées de la
Il Carte photographique du Ciel »,
adressées par M. Felipe Valle, Di-
recteur de l'Observatoire astrono-
mique de Tacubaya (Mexitpic), 856.
— Emtinuel Sivedenborg, « Opéra
qusedam aul inedita aul obsoleta de
rébus naturalibus, nunc édita sub
auspiciis Regiae .\cademiii" Scientia-
rum Suecicœ. II. Cosmologica », 89 r.
— «i Une lettre de Fonlenelle », par
M. .4. Tougavd. — « Méthodes de
calorimélrie usitées au Laboratoire
thermique de l'Université de Moscou » ,
par ilM. If. Lougainine et A. Sc/ia-
liarew. — « Science of Naluro : His-
torv » ; par Nazun'auji Jivaiiji Rea-
dymoner, 9i3. — Les fascicules II
cl III des « Annales du Bureau cen-
tral météorologique » (année 1905 1,
publiées par M. .-/. Angot, Directeur
du Bureau, 9J4. — « La dislribution
des étoiles par rapport à la Voie lac-
tée », d'après la Carte et le Catalogue
photographiques du Ciel (zone de
Paris, Bordeaux, Toulouse, Alger cl
San-Fernando )», par M. l'aid Slroo-
liant, lo.So. — 0 Les rampes critiques
en auloinobile », par M. Ch. Lalle-
mand. — « L'avenir des continents »,
par .M. Ch. Ltdlenuuid, i\\\. —
« Caisse des recherches scientifiques.
TABLE DES
MM. Pages.
Année 1907. Rapport, annuel adressé
au Président de la liépuhlique fran-
çaise » , par M. Paul Visière. — Un
« Glossaire allemand-français des
termes d'Analomie et de Zoologie »,
par M. Raphaël Blanchard. i9.o3. —
« Leçons sur les théories générales de
l'Analyse », par M. iJe/ic- Balrc, 1246-
— « iMarceliu Berthelot » ; par M. Ici-
lio Guareschi. — « Les races de l'Eu-
rope. IL La taille en Europe », par
M. /. Deniker. — n Pluies, rivières et
sources »; par M. P. Crarri^ou-La-
graiif^c. — « Géologie », par M. Sta-
nislas -Meunier. — « L'évolution sou-
terraine », par M. S.-J. Martel. iSo'j.
« Les découvertes modernes en Phy-
sique. Leur théorie et leur rôle dans
l'hypothèse de la constitution électro-
nicpie de la matière », par M. O.
Manville. — « Geologische Karte
dcr Sin)plongruppe et Erlaïiterungea
zur geolo!,'isohen Karte dcr Simplon-
gruppe, etc. », par MM. C. Schmidi,
H. Preisi-verk et J. Stella. — « Ob-
servatoire niétéorologiquc du Puy de
Dôme », par M. E. Alluaid iSyg
— Présente un Ouvrage de M. J. La-
croLc ayant pour titre « La Monta-
gne Pelée après ses éruptions, avec
observations sur les éruptions du
Vésuve en 7g et en 1906 » i Jâg
— Communique à l'Académie la copie du
portrait de Descartes, par David
Beck, envoyée par l'Académie des
Sciences de Stockholm goS
— Annonce à l'Académie la mort de
M. Chainlicrland, Sous-Directeur de
l'Institut Pasteur 9i3
— Prononce l'éloge funèbre de M. de
Lapparent 9 j.i
— Annonce à l'Académie que le Tome
CXLIV (janvier-juin 1907 ) des Comp-
tes rendus est en distribution au
Secrétariat 379
UARESTE DE LA CHAVANNE ( J. ). — Sur
la dccouverlo d'un Luiibeau de Lias
moyen dans le bassin de la Seybouse
(Algérie) '. 20.',
DAKZENS (G.) et lîOST i IL). — Nou-
velle méthode de préparation dos ho-
mologues de la naphtaline 9'j ;
IJ.VSTKE (A.) est élu membre des Com-
missions chargées de juijer les coii-
AUTEURS. l4'y7
MM. Pages.
cours : des pri.x Montynn, Barbier,
Créant, Godard, du baron Lairey, Bel-
lion, Mège, Serres pour l'^muée 190S. 16.I
— Des pris Montyon, Pliili|icau.\, Lallo-
mand, Martin- Damouretle, Pourat
pour l'année 1908 i'J4
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question de
prix Pourat pour l'année 191 1 itJ4
— Est élu membre de la Commission
nommée par l'Académie \io\xr e.xami-
ncr les demandes relatives aux postes
d'étude du Laboratoire du mont Rose. 607
— Est désigné pour représenter l'Acadé-
mie au premier Congrès international
des industries frigorifiques 739
DAUTRICHE. — Action des sels alcalins
à base fixe sur la combustion des gaz
et des poussières combustibles 535
D.WID (P.) et BRUNHES (B.j. — Sur la
mesure directe delà composante ver-
ticale du magnétisme terrestre. Ap-
plication à l'exploration de la chaîne
des puys 87S
DEKACQZ (Ed.). — Sur une nouvelle mé-
thode de séparation de la silice et de
l'anhydride tuiigsti(iue i3i9
DEHOliNÉ (Armand I. — Les uéphridies
thoraciques des Hermellides 8 jlS
DELAGE (Yves). — La parthénogenèse à
RoscofT et à Berkeley 'iG-z
— Solutions isotoniques et solutions isos-
motiqucs 3 19
— Est élu membre de la Commission
chargée de juger les concours des
|)rixSavigny,Tiioro pour l'année 190S. 164
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question de
Grand Prix des Sciences physiques
piiur l'année 191 1 «v. 1
DELANOY (L.) adresse une Note iutitu-
Ice : Lampe mixte, à. deux tenipéin-
tures, à vapeurs de mercure cl o.rj des
de terres rares 4 ^7
DELEPINE (Marcix). — Propriétés des
tliiosulfoearbamates métalliques ySi
— Sur les chloroiridates et les chloroiri-
dites alcalins iJli;
DEMOLON (A.) et KAYSER (E.).— Sur
la formation de l'aldéhyde éthyliquo
dans la fermentation alcoolique 783
DEMOL'LIN (A.). — Sur les surfaces ré-
glées 1 38 1
UEN.IOY (A.). — Sur le choix de l'expo-
1478 TAULE DES
MM. I'a(;es.
silio» de convergence jioiir les Ibnc-
lions entières de genre infini (>>.
— Sur les produits canoniques du grnrc
infini 1 iS/J
DEI'KUET (CiiAni.Ks). — L'Iusloirc géolo-
gi(|ne olla phylogcnic des Anlhraco-
llioridos , 1 58
DEl'KAT. — Paramètres magmatiques des
séries volcaniques de l'Angiona et du
J.ogudoro (Sardaignc) iii.io
— Paramèlros magmatiques des séries du
volcan Mon le Fcrru (Sardaignc). . . . -o>.
DETItEZ (iNUiiciiL). — Sur le plaiiemenl
des oiseaux 797
— Sur le planement sUilioimaire des oi-
seaux I oo3
— Itéponse à la Note présentée pai'
M. Amans dans la séance du li mai
i'.)'>8 I '97
— Étude des pliénomcncs que présentent
les ailes concaves dans le planement
slatioiuiaire et dans le \ul plané des
oiseau.x 1 299
— Est élu membre des Conimis.sionscliar-
gées déjuger les concours : des prix
llontyon, Fonrneyron |)our l'année
1908 104
— Du Prix extraordinair(^ de la Marine et
du prix Plumey [)0ur l'année 1908... 104
DÈUE (Cii.). — Sur la préparation et sur
(pielques [iropriétés do l'oxyliémocva-
nine d'escargot cristallisée 7X4
DESUHKz (A.)ct Chevalier (.i.).— Ac-
tion de la choline sur la pression ar-
térielle ;i.)
DESLANDUES (lli;\ui). - Ucclicrches
sur la rotation et l'éclat de diverses
ciniclies almosphéri(|ues du Soleil. . . i?. 15
— Est présenté en première ligue à M. le
Ministre de l'Instrucliou publiipu'
pour le poste vacant au Bureau des
Longitudes par le décès de M. /.
Janssim ' 1 3()j
— Est élu membre des Commissions char-
gées de juger les concours : des prix
Pierre Guzman, Lalandc, Valz. Damoi-
seau, Janssen pour l'année 1908 .... 10 j
— Du prix Estrades-Delcros pour l'an-
née 1908 220
— Est élu membre de la Commission
cliargéc de présenter une question de
prix Damoiseau pour l'annôo 191 1... -221
— Et de la Commission chargée de pro-
poser un mode d'emploi des annuités
AUTEL'KS.
MM. Pages.
olFertes par le Prince liotund Bona-
parte 5 1 7
DEVAUX-CUAlîBONNEL. — La Photo-
graphie de la parole i'.")<S
DIENEKT (F.). — Sur deux causes d'er-
reur dans les expériences à la lluores-
céine 1 1 -2 ■)
l)li:NERT(F.),Gl)ILLEKD(A.)etMARIiEC.
— De l'emploi l'c l'acoustèle do l)a-
guin pour la recherche des bruits
souterrains 1 182
DUT!'; ( Ai.KnKn} est élu membre de la
(Commission chargée de juger les con-
cours des prix Jecker, Cahours, Mon-
tyon (Arts insalubres), Berthelut pour
l'année 1908 loi
nOIîY (A.). — Les roches anciennes et le
terrain permien de Châtillon-sur-
Saône ( Vosges ) 5oo
DOMIMCI (H.) et FAURE-BEAULIEU. —
De l'arrêt et du séjour prolongé du sul-
l'ate de radium dans les tissus vivants. io5i
DOP (Paul) et DUBARD (Marcki.i. —
Nouvelles observations sur l'analomio
et les affinités dos Mal|iii;liiacées de
Maihi,L;ascar 35j
DOU.MER ( E.). — Sur l'électrolyse des
dissolutionsd'acidechlorhydrique pur. 029
— Délermiiuition du facteur d'ionisation
de l'eau dans les dissolutions d'acide
chlorhydrique G87
— De la vitesse de transport des ions
II, (;l elOH dans l'électrolyse des dis-
solutions d'acide chlorhydrique 89,1
DOUNILLÉ (IIkmii) est élu membre des
(jjuimissions chargées de juger les
concours : des prix Fontanncs, Boidiii
(Sciences physiques) pour l'amiée
190S loj
— Du prix Victor Uaulin pour l'année 190S. ilii
— Du prix Saiutour pour l'année 1908... ili;
DOLVILLE ( IL) et ZEILLER. — Sur le Icr-
l'ain hciuillor du Sud oranais ~'ii
DOVON et (LVUTIER (CI.). — Modifica-
tions du sang provoquées par l'injec-
tion d'atropine ou de [leptone par le
canal cliolédoque 191
DUANE ( William ). — Le parcours des
rayons a 9 ')8
— Sur les l'ayonssccondaires desrayonsa. 1088
DUARTE (FiiANcisco-Josii) adresse un
Mémoire conleiianl le Calcul de t:
avec 200 cbilfres par la formule do
Macliiu 9')
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pa(;.-s.
DUMAHI) (Makcei.) et DOP (Paul). —
Nouvelles observations sur l'aLiatomie
cl les allinités des Malpighiacoes de
Madagascar ' > '
DUBOIN (A.). — Sur l'application à la
théorie d'une méthode générale de
synthèse de fluorures et de silicates. î8i|
— Sur les cumbi[iaisons sulfurées du tho-
rium ^1 >
— Sur les iodoiuercurates de thorium et
d'aluminium '^''-T
DUBOIS ( KAiMiAiii, ). — Influence de la lu-
mière solaire sur le dégagement et sur
l'orientation des molécules gazeuses
en dissolution dans l'eau de mer Sg-.î
nUCL.AUX (Jacqves). — -Méthode calo-
riraétri(]ue appliquée à l'élude des
réactions lentes ' 'o
DUCRETET (E.) adresse une réclamation
relative à la Note de MM. Louis Clerc
et Adolphe Minet : « Sur un nou-
veau foui- électrique à arc applicable
aux recherches de laboratoire » , 3 i.i
DUFOCU (A.). — Sur un cas exceptionnel
du (ihénomènc do Zeeman 118
— Modifications anomales, dans le champ
magnétique, des spectres de bandes
des di\ ers composés '-^il
— Sur quelques exemples de raies pré-
sentant le phénomène de Zconiau
anormal dans le sens des lignes de
force magnétiques <J34
— Sur les changements magnétiques du
MIM.
«479
Pages.
Sio
s[ieclre ilu fluorure de silicium obsor
vés parallèlement au champ
DUG.XST (J.). — Sur une modification des
propriétés du gluten en présence de
I aci<le sulfureux •■287
DUHE.M (P.). — Sur un fragment, inconnu
jusqu'ici, de XOpus icrtium de Roger
Bacon
— Sur la découverte de la loi de la chute
des graves
DUMOULIN. — Stabilité de la marche en
parallèle des allernalcurs auto-
excités
OUNSCIIMANN (H.). — Sur la valeur
nutritive de quehpies peptones pour
dilTérentes espèces microbiennes
— Recherches sur l'alimentation du ba-
cille typhique
DUPUlS(P.)et AUGKll (V.). — Sur les
éthers phosphoriques acides du
gaïacol
DU RK.VU (Louis). — Sur la structure de
r(''pidcrmc de Travisin Forbc.tii John-
ston
DU'VAL (H.). — Sur le déplacement réci-
proque des groupements hydiocar-
lionés dans la réaction do Fricdel et
C.rafls •.■■.••••
— Coustitulion de (luelques dérivés du
iliphénylméthanc et |H-éparation de
quel(|uos composés orthodiaminés de
la môme série
t-)6
1141
999
..75
I 1 '1 1
Sjo
3^
t324
— Recherches sur les bisazoïques i4o7
E
EFFRONT (.1.). — Action de la levure de
bière sur les acides amidés
EISENMENGER (Gabuiei.). — Migration
vers le Nord de la ligne de partage
des eaux dans les Alpes Lôpontiennes.
— Contribution 11 l'étude du Landwasser
et de la vallée de Davos
ESCLAXGON (Ehnest). — Sur les Irans-
lornialions de la comète 1907 d
— Sur les solutions périodiipies de cer-
1 18C1
laines équations fonctionnelles toH
EST.\N.\VE (E.). — Images ;'t aspect
changeant par l'écran de projection à
réseaux lignés 39'
KTAIlDtA.) et VILA (A.). —Recherches
sur l'hydrolyse protoplasmicpie 1 1 55
KVIEUX et VIGNON (Léo). — Chaleur de
neutralisation de l'acide acéiiipie et
de l'acide benzoïque par l'aniline en
milieu bcn/.éuiipie. . ' ^''J
FABRV (Cn.) et BLISSON (11. ). — Sur la
présence des raies d'étincelle dans le
spectre de l'arc 7^ 1
C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CAl.X t.)
— Sur deux régimes dillerents de l'arc
au fer >i4'5
FABRY (L.) est présenté en seconde ligne
i48o
TABLE DES AUTEURS.
\IM. P
à M. le Miiiislrc fie riiisli'iiclioii pu-
l)lic|iic pour le poste de Dircclcur de
l'OlisDi'Viiloirc rlo Toulouse, vaciiiil
par suite de la nomination de M. Ji.
liaillaud aux fouclions fie Directeur
fie l'Observatoire de Paris
l'ACClN (Fil.). — Observation du passage
de Mercure des l'i-i.î novembre 1907,
à Schio (Italie)
FAliiMAN (IL). — Lssais méthodiques
d'un aéroplane cellulaire
FAUCON (A.). — Sur la cliiileur de va|M.-
risation de l'acide propi()ui(|ue
— Sur la densité fie vapeur de l'acide
prupionifiue
FAUIŒ-UEAULIEU et DOMINICI (IL). —
De l'arrôt et du séjour prolonge du
sulfate do radium dans les tissus vi-
\ants
FEJEH (LÉoi'OLD). — Sur le développe-
ment d'une fonction arbitraires suivant
les fonctions de Laplaee
FÉRY ^Cu.) et MILLOCIIAU (G.). - Con-
tribution à l'étude du rayonnement
calorifique solainT.
— Contribution à l'élude du rayuiuioment
calorifique du Soleil
— Contribution à l'étude du rayomiement
calorifique solaire
FISCIIEIÎ (Henri) et PERRIER (Rkmv).
— Les glandes palléales de défense
cliC7. le Scapliandei- lignariiis L
— Analomie et histologie com|)arces des
glandes de lîlochmann chez les Tecti-
brauehes
î
FLEIG (C.) — L'action purgative de f
pliénoli)lilalcinc et de la disodoqui-
nono phénolphlaléinique
— L'oxyde de carbone intervient-il dans
l'intoxication par la fumée du tabac "?
— Action comparée de l'eau salée simple
et des sérunis artificiels i\ minérali-
sation complexe sur le sang et la cir-
culation
— Errata relatifs à celte Communication.
FORCRAND (de). - Chaleur déformation
des oxyfles de strontium et de baryum.
âges.
56g
I r>
f.91
io5i
3;?.
(ifii
lit; 3
1 î j j
.1
36;
77(;
1 loS
MM. V
— Sur les carbonates neutre.s alcalins et
alcalino-terreux
— Aciion de la chaleur sur les hvdrates
de lithine
FORTIN (P.). - Sur un instrument,
l'entoptoscope, pour examiner la
macula..
FOSSE (R.). — Sur la constitution des
combinaisons du télramélhyldiamino-
benzhuli'ol avec quelques (hu-ivés
méthyléni(pies
- Errata relatifs à celte Communication.
— Constitution des composés tétraraé-
tbyldiaminobenzhydrylméthyléni(]ues.
Remplacement de l'oxhydryle de l'hy-
drol de Michler par des restes alliyï-
mélhyléni(|ues
FOUARD (E.). — Sur les prfipriétés collo'i-
dales de l'auddon et sur l'existence
d'une solution parfaite de cette sub-
stance T
— Sur les propriétés de l'amidon en rap-
|)urt a\cc sa forme collo'idale
FOURNEAU cl TIFFENEAU.— Sur l'oxyde
de styrolène
FRAN(;OIS (iMAinii;t:). — Sur le phos-
phate double de magnésie et de mono-
méthylamine
FREMONT (Cil.). — Sur l'origine des la-
minoirs
FREYCINET (ue) est élu membre de la
Comndîsion chargée déjuger les con-
cours du prix .Monlyon (Statistique)
pour l'année 1908
FREYDENBEIIG et GENTIL (L.). — Con-
tiibulion à l'élude des roches alca-
lines du Centre africain
FRIEDEL (.Iean). — Observations sur le
développement tlu pistil chez les
Malvacécs
FRION(Paul). — Sur l'entraînement de
corps solublcs par certains précipi-
tés
FRITEL (P.- 11.) et VIGUIER (René). -
Tubercules et liges fossiles d'Equi-
seliiin
."Igt'H.
8o>.
I iC.S
lOX)
143s
1270
■!85
97'^
(■'97
SOS
i(i4
35i
832
'.)■>■'>
lof.)
GAILLARD (G.\ston). — Observalions sur
le temps employé par les corps pour
se dissoudre.
GAILLOT est élu Correspondant dans la
Si-rliiui fl' \slronomie, en remplace-
mi'nt de M. l'rrpicd i3o2
TABLE DES AUTEURS.
l48l
MM. Paijes.
GAIN (Edmond) ot UKOCQROUSSEU. —
Sur la durée, des peroxydiaslasos des
graines ô4 J
GAIN (GisTAVE). — Sur unemodificaliun
isomérique de l'acide hypovanadique
hydraté .1<'3
GALL.MîDO (Angel). — Sur l'épreuve
slalistique de la lui do Meudol 30 r
GAKGAM DE MONCETZ (A.). — Sur une
action photographique de la Itimiore
infra-rouge io',-(
GAiUUGOU (F.). — La radioactivité des
eaux d'Ax (Ariège), démontrée par
la photographie i i J i.
GARRICOU-LAGRANGE (Paul). - La
pinio et le régime des cours d'eau. . ijJ3
GAThN" (C.-L.). — Anatoniie et dévelop-
pement de l'embryon chez les Pal-
miers, les -Musacécs ot les Caunacées.
GATLN-GKUZEWSKA (M""). — Sur la
composition du grain d'amidon
GAUliERT (Paul). — Sur les édifices hé-
licoïdaux
GAUDECIION (H.).— Dissociation par
l'eau des chlorures doubles de dimer-
curiammonium et d'ammonium
GAUDECHOX (H.). — Chlorures de di-
morcuriammoniuni ammoniacaux.. .
GAUDRY (Albert). — A jiropos d'une
dent découverte par M.M. Mauiicede
Rothschild et H. Neuville
— J'ossiles de Patagonie. Do l'économie
dans la Nature
— Est élu membre des Commissions char-
gées de juger les concours : dos prix
Fontaniics. Bordin (Sciences phy-
siques), pour l'année 1908 in"i
— Du prix Victor Rnidiu piiur l'an-
née 1 908 1 Cl i
— Du prix Estrades-Delcros pour l'an-
née 1908 , 220
— Est élu membre do la Commis-
sion chargée de dresser une liste
do candidats au poste de Secrétaire
porpéluel pour les Sciences phy-
siques, vacant par suite du décès de
M (/i; Lapparent ix'fi
GAUTIER (Arviand) est élu membre do la
Commission chargée de juger les
concours des prix Jecker, Cahours,
Montyon (Arts insalubres), Berthelot
(Hiur l'année ujuS \<>'>
— Et de la Commission cliargoe de pro-
poser l'emploi des annuités offertes
540
829
177
761
9!»
ii3i
MM. 1'
par le Prince Roland Bonaparte. . . .
GAUTIER (Cl.) et DOYON. — .Modifica-
tions du s,mg provoquées par l'injec-
tion d'atropine ou de peptono par le
canal cholédoque
GEIKIE (Sir AiicnriiALD) fait hommage à
l'Académie d'une Histoire de la So-
ciété géologique do Londres, écrite
pa r Sir Horacc.-B. lVoo(hvar(l, F. R. S.
GENTIL (Louis). — Sur le volcan de Si-
raoua (Anti-Atlas marocain)
— De l'origine des terres fertiles du Ma-
roc occidental
— Recherches stratigraphiques sur le
-Maroc oriental
— Surlatecloniquedn littoral de la fron-
tière algéro-marocaine
— Sur la constitution géologique du Mas-
sif des Béni Snassen (Maroc)
GENTIL (L. ) et FREYDENBERG. — Con-
tribution à l'étude des roches alca-
lines du Centre africain
GERBER (C). — Action des acides sur la
coagulation' du lait par les présures
végétales
GERNEZ (DÉSIRÉ) est élu membre de la
Commission chargée de juger les
concours des prix Hébert, Hugues
pour l'année 1908
GIÎSSARD (C.) et WOLFF (.1,,). — Sur Ir
sérum antiainylasiquc
(ilARD (A.) fait hounnage à l'Académie de
l'édition française de l'Ouvrage do
M. J. Lœb « La dynamique des phé-
nomènes de la vie «
— Est élu membre des Commissions char-
gées de juger les concours : dos i)rix
Dcsniaziôres, Montagne, ilo Coincy
pour l'année 1908
— Des prix Savigny, Thore pour l'an-
née 1908
— Des prix Montyon, Barbier, Biéaut,
Godard, du baron Larrey, Beliion,
Mège, Serres pour l'année 190S...
— Des prix Montyon, PhilipcauX: Lalle-
mand, .Martin- Damourcllc, Poiirat
pour l'année 190S
— Du prix Sainlonr pour l'année 190S...
— Du prix Houllevigue i)onr l'année ujoï^.
— Est élu membre des Commissions char-
gées de présenter uno question : do
prix Pourat pour l'année 191 1
— De Grand Prix des Sciences physiques
pour l'année 191 1
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220
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TABLI' l)i:S
MM.
C.ILI (PiEiiiii:) et ASTEK (i.' ) adrossciit
nue Nulo iiUilulée : » Une nonvcllo
espèce (le nilrifieateur »
GIRAN (II.)- — S'" 'es liydnites des
acides pliosphoriques
— Poids moléculaires des acides plios-
plioriiiues délerniincs par la cryosco-
pie
G1U.\I!1) (l'iKRRE). - VaTialior. de la
force cleclromolrice de chaînes li-
fpiidcsparpolarisaliondpdiaiiliragmes
inlerposés
GlKARUVil.LK. — Snr le poids mile
niaximnni (pi'on peut soulever en
aéroplane
GIKAULT (Pau.). — Comparaison des dy-
namos à couranl cunlinu série eL
shunt au poinL de vue de la rapidité
d'amor(;at;e
— Sur le profd des masses |iolaires de
dynamos
GLANGKAUD(Ph.). — Sur l'extension des
dépressions olii;ocènes dans une par-
tie du Massif central et sur leur rôle
au |ioint de vue hydrologiipie
— Les éruplions de la l.imagne. Sept pé-
riodes du Miocène inférieur au Pléis-
locène
— Errata relatifs à celle Communication.
— Les éruptions pliocènes et pléistocènes
de la l.imagne
GLEDITSCU (M""). — Sur le lilliiuni dans
les minerais radioactifs
GLEY est présenté eu prendére ligne à
M. le Ministre de l'Inslruclion pu-
blique, pour la cl'.aire de Jiiologie
•^('•ncralc du Collège de France
(lODCIlOT (M.)et.lUNGFLl'IS('.II ( lî.).—
.Nouveaux homologues de l'acide di-
;^lvcoli(pic
GOItis ( A. ) et CKÉTÉ ( L. ). — Ueclieiclies
snr la pulpe dite ./"«//■(ne de Ncilr. . . .
(iOUiCKIi. — Dosage rapide du Incliro-
niate de potassium dans les laits ....
GOULAS (C. ) adresse une Note intitulée :
<i Turbine atmosphérique »
(iOUPIL Cl MOUSSU. — Action tardive
des dérivés bacillaires chlorés
GOUUSAT (E.). — Sur un théorème de
la théorie des équations intégrales ..
GOUV. ^ Sur la théorie de l'élcctroca-
pillarilé
— Sur un aitpareil destiné aux nivelle-
ments niicrométriqnes
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AUTEUnS.
MM. I'ai;es.
~ Mesures électrocapillaires par la mé-
thode des largos gouttes i>7 i
GRAMONT (A. de). — Sur les raies
ultimes des mctallo'ides : tellure,
phosphore, arsenic, antimoine, car-
bone, silicium, bore "'"'
— Errata relatifs à celle Communication, i l'iS
GRANDIDIER ( Alfred) est élu membre
des Commissions chargées de juger
les concours ; du Prix extraordinaire
de la Marine et du prix Plumey pour
l'année 1908 '"'1
— l)esprixGay,Tchihatchef,Binoux, Dela-
lande-Guérineau pour l'année iijoS. lo,',
— Des prix Savigny, Tliore pour l'an-
née 1908
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question de
prix Gay pour l'année 191 1
GUAND'EURY. — Sur les organes et le
mode de végétation des Névroplé-
ridées et aulres Ptéridospermes i ?.m i
GRAVIER (Cii.). — Sur un type nouveau
d'Annélide polychète '41
— Sur la morphologie et l'évolution des
Sahrllarlcnr Sainl-Joseph (Hcrinel-
liciis do (Juatrefages ) -'âo
GRÉHANT (Nestor). — Analyse exacte
du gaz des marais. Dissociation de
plusieurs carbures d'hydrogène obte-
nue dans reudiomèlre-grisoumètre. . 1 199
(JUÉGUEN (Fernand). — Sur le L'acill/is
cndothrLv, nouvelle bactérie parasite
du cheveu i99
— Sur un Oospoia nouveau ( Oospora
liiignalis n. sp.)' associé au Cryplo-
cocciis li/igiiœ-pilosfc dans la langue
noire pileuse 'J'J 1
GUERRE! (Marcel). — Transformation
des oxyacides 1 en aldéhydes par
ébullition de la solution aqueuse de
leurs sels merouriipies; application à
la préparaliou de l'arabinose gauche
au moyen du gluconate mercurique.. \'i>
— Action des alcools sur le lien/.\lale de
sodium ■'*'J'^
— Sur trois alcools primaires nouveaux
résultant de la condensation du ben-
zylate de sodium avec les alcools
p'ropylique, butvlique et isoamylique. i4oJ
GUÉRIN (C. ), MASS'OL ( L. ) et CALME TTE
(A.). — Sur les i)ropriétos activantes
des sérums d'animaux sains et d'ani-
maux tuberculeux ou tuberculinés à
âges.
107(1
TAIÎLK DES AUTlîURS.
MM. P
l'égard du venin do cobra
GUIGNARD est élu membre de la Com-
mission chargée déjuger les concours
des prix Desmazicres, Monlagne, de
Coincy pour l'année i<)o8 10 j
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question de
Grand l'rix des Sciences physiques
pour l'année rgi 1 a'i
GUILLAUME (J. ). — Observations du
Soleil faites à l'Observatoire de Lyon,
pendani le troisième semestre de 1907. ■_',>,',
— Observations du Soleil faites à l'Obser-
vatoire de Lyon, pendant le quatrième
trimestre de 1907 i*^'
— C)bservations (lu Soleil faites à l'Obser-
vatoire do Lyon, pendant le premier
trimestre de 190S 1379
GUILLEMAltU (A.). — Utilisation des
solutions salines concentrées à la
différenciation desBaetériacées. Sépa-
ration de Bac'dUis lyphasus de Jlartc-
riiiin coli 1 1 77
GUILLEMIN (A.). — Les leviers dans
l'organisme <')3-2
GUILLEMLXOT (IL). — Quantité de
rayons X absorbée et quantité trans-
mise par les couches successives de
tissus 5y7
— Relation entre les effets biochimii|m;s
des radiations et la quantité absorbée
(dosage fluoroscopique) i3 1 1
GUILLEHD (A.), DIENEUT (F.) et MAU-
KEC. — De l'emploi de l'acoustcle de
Daguin pour la rcclierclie des bruits
souterrains 1 iS '
GUILLET (A.). — Mesure électrique des
l)etiles longueurs 4'' '
GUILLET (Lkon). — Sur la constitution
des fontes au manganèse 7-1
— Est présenté en première ligne à M. le
i483
MM. Pages.
Ministre du Commerce pour la chaire
do ]/étal!iirgie et Travail des mêlau.v
vacante au Conservatoire national des
.4rts et Métiers par le décès de M. Le
Verrier 1 63
GUILLIEUMONIi ( A. I. - Recherches sur
le (lcvolo(ipcincnt du Clœosporium
iwrviscijuum 704
GUILLOZ (Th.;. — Sur l'électrolyse des
dissolutions d'acide chlorludrique.. . "iSi
GUSTAVSON(G.). — Sur les produits do
l'aclion du chlorure d'aluminium et du
gaz chlorhydrique sur le benzène;
méthylphén\ Icyclopentane ('> jo
GUYE (C.-E.) elBliON(A.). — DifTércnce
de potentiel et stabilité de l'arc alter-
natif entre métaux 1090
GUYEiNOT. — Sur ini nouveau tliermo-
pulvérisaleur à air comprimé 1 17a
GUYON est élu membre delà Comniissiou
chargée de juger les concours des
prix Montyon, Barbier. Bréant, Go-
dard, du baron Larrey, Bellion.
Mège, Serres pour l'année 190S 164
GUY0t'"(A.) et PIGNET (P.). — Contri-
bution à l'étude des dérivés amidés
de l'o-dibenzoylbonzène 984_
— Sur quelques colorants orthobenzylés
du triphénylméthane io43
(iUYOU (Emile). — Détermination des
longitudes en mer par la télégraphie
sans fd Soo
— Est élu membre dos Commissions
chargées de juger les concours : du
Prix extraordinaire de la Marine et
du prix Pluuiev pour l'année 1908.. . io4
— Des prix Gay, Tchihatchef, Binoux, De-
lalande-tjuérineau pour l'année 1908. io4
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter ime question de
prix Gay pour l'année 1911 io4
H
IIACKSPILL (L.). — Sur l'alliage platiue-
thallium 8 ?o
II.VLE ( G. -A.). — Les flocculi de l'hydro-
gène photographiés avec les raies Ha
et Ils i25i
HALL (.4sAi'ii j. — Sa mort est aimoncée
à r.\cadémie 17
HALLER (A.). — Alcoolyse de l'iuiile de
lin 209
Est élu membre de la Commission
chargée de juger les concours des
prix .lecker, Caliours, Montyon (Arts
insalubres), Berthelot pour l'année
"9"8
Est délégué |iar l'Académie pour parti-
ciper aux travaux du premier Congres
international des Industries l'rigori-
liques
,/JR^ TABLE DES
MM. •'■''C''^-
HALLER (A.) el BAUKR (E.). - ^'ur un
isomcre du diphcnylcamiihoniclliano
cl les comlilions de sa formaliuii 71H
HALLEZ (Paul).— Biologie d'un Rhabdo-
cœZe parasite du Can/ium cdule L. . lo.l;
— Sur la nature syncyliale de l'inteslin
des Rhabdocœles ■ 1 fi*»
IIAMY ( E.-T. ) fait liomniage à l'Académie
d'un Mémoire intitulé : «La mission do
Gcoffroy-Saint-Hilaire (1S08). Histoire
et documents » '079
IIAMY (Maurice) est présenté en pre-
mière ligue pour la place vacante,
dans la Section d'Astronomie, par
suite du décès de M. Janssen 0«'i
— Est élu Membre de la Section d'Astro-
nomie en remplacement de M. J-
Jansxen, décédé (^ ' 5
— Est présenté en seconde ligue à M- le
Ministre de l'Instruction publique
pour le poste vacant au Bureau des
Longitudes par le décès de M. J.
Janssen l'^oS
IIATON DE LA GOUPILUÈUE fait hom-
mage d'une étude sur la détermina-
tion des « axes principaux d'inertie
du temps de parcours » 73"
— Est élu membre des Commissions
chargées de juger les concours des
prix Montyon, Fourneyron pour l'an-
née lyoS.". 'o4
— Du prix Montyon (Stali.stique ) pour
l'année 1908 '64
IIATT (EiiGÈNE) est élu membre des Com-
missions chargées de juger les con-
cours : du Prix extraordinaire do la
Marine et du prix Plumey pour l'an-
née 1908 io4
— Des prix Gay, Tchihalchef, Binoux,
Delalande-Cluérincau pour l'année
HjoS 104
— Est élu membre de la Commission char-
gée de présenter une question de
prix Gay pour l'année 191 1 104
IIEMSALECII (G. -A.). — Sur l'existence
el l'origine des harmoniques dans
rétincolle de self-induction 1093
IIEMSALECII (G.-A.) ol WATTEVILLI'
(C. DE). — Étude spoctroscopiquo de
flammes de diverses natures 74*»
— Sur les spectres de flamme du fer .... 809
— Sur le spectre du fer observé dans la
flanuae du chalumeau o\hydri(iue. . . 96:',
— Sur l'existence dos raies d'étineelle
AUTEURS.
MM. P;ii;es.
(enhanced Unes) dans des flammes de
diverses tempéralnres cl sur les mo-
difications qu'elles y éprouvent IJ89
HENRI (VicTon). — Etude cinématogra-
phique des mouvements browniens.. 1024
HENRIET (H.) cl BOUVSSY (M.). — Sur
l'origine de l'ozone atmosphérique el
les causes de variations de l'acide
carbonique de l'air 977
— Errai/i relatifs à cette Communication. 1070
— Sur une méthode volumétriquo pcr-
mellanl le dosage siniultanô de l'acide
carbonique et d'autres acides de l'air
atmosphérique 1 100
HERMAN (I.) et BL.\ISE (E.-E.). - Syn-
thèses au moyen des dérivés orgauo-
métalliques mixtes du zinc. Cétones-
alcoois i79
— Sur les cétones-alcools |j-aa dialcoy-
lées. Migration sous l'influence des
alcalis 700
— Sur les cétones-alcools p-aa dialcoy-
lées. Transforniiiliun par déshydrata-
lion iJ^G
IIÉRI.SSEY (H.) et BOURUUELOT (E.M.).
— Sur l'arbutine el quelques-uns do
ses dérivé.s considérés au point de
vue de leur pouvoir rotaloire et de
leur dédoublement par l'émulsinc. . . 7<'>i
HÉRISSEY (H.) et COUSIN (H.). — Sur
la préparation dudithymol; aoliou du
brome sur le dilhymol 292
— Oxydation de l'eugénol par le ferment
oxydant des champignons et iiar lo
perehlorure de fer; ol)tc:ilion du
déhydrodieugénol '413
IIERRERA lA.-L). — Ouverture d'un pli
cacheté contenant une Note intitulée:
<i Sur les phénomènes de vie appa-
rente, observés chez les émulsions de
carbonate de chaux dans la silice col-
lo'ide » 9 ''3
lllNRICUS. — Sur la commensuraljiiité
des poids alomiqiies 97 '
110LL.\RD est présenté en troisième ligne
à M. lo Ministre du Commerco pour
la Chaire de Métallurgie et Travail
des métaux, vacante au Conservatoire
national des .\rls el Métiers |)ar le
décès de M. Le f'errier i(i')
IIOLMGREN (E.). ^ Remarque sur une
Communication de M. Eugcnio-Elia
Lovi ->****
UUliERT (He.nuv). — Sur U présence do
TABLE DES AUTEURS.
l/i85
MM. Pages .
gneiss à sen|iolilc el de cipolins au
Dahomev ' 1^
IIUGOUNENiQfL.) et .\IOREL( A.).— 'Con-
tribution à l'élude de la constitution
des malièrcs proléiques. Nouvelle
méthode d'hydrolyse à l'acide fluorhy-
drique i iO i
IIUMBERT (GEOmJEs).— Formules rela-
. lives aux niinima des classes de
formes quadratiques binaires et posi-
MM.
tives
Est élu membre de la Commission char-
gée de juger les concours du Grand
Prix dos Sciences malhémati(]ues, des
prix Francuur, Poncelct pour l'année
1908
Est élu membre delà Commission char-
gée de présenter une question de prix
liordin ( Sciences mathématiques) pour
l'année 191 1
Pages.
yo5
10^
I.MBERT (A.;. —Étude expérimentale du travail de coupage des sarments pour lioutures. . 11 r4
JACOB (M. le Colonel) présente un inté-
gromotre à lame coupaniequi permet
l'inlégration d'une équation d'Abel . .
.TACOBSEN (JvLESi. — Action du nitrate
d'argent sur l'acide chloroaurique et
préparation de l'ur fulminant
JADIN <;F.) et BOUCIIEK (Volcv). — Sur
la production de la gonunc chez les
Moriiign
JAMMES (L.), JEANNEL (R.) et liREUIL
(A.). — Les dernières peintures dé-
couvertes dans la grotte du Portel
( Aricge)
JANTSCH (G.). — Détermination du poids
atomique de l'europiura
JANTSCH (G.) et URBAIN (G.). - Sur
quelques composés du terbiuni et du
dysprosium
JAVAL (Adolphe). — Élude do la con-
centration moléculaire des liquides de
l'organisme à l'élat |iathologique
JAVILLIEK (M.). — Sur la fixation du
zinc par le Slerigmatoc/stis nigra V.
Tgh ;
JEiVNNEL (René). — Sur la découverte,
dans la grotte du Portel, de peintures
paléolithiques représentant l'Homme
et des Animaux
JE.\NNEL (R.), BREUIL (A.) et JAMMES
(L.). — Les dernières peintures dé-
couvertes dans la grotte du Porto!
(Ariègc)
gSj
6',:
iiCii;
•il '
I3..N
(i'ii
iTfir,
JÈGOU (P.). — Dispositif pour l'étude de
la sensibilité des détccleurs électro-
lytiques r». j()
— Adresse une Note intitulée : « Études
sur l'nssocuttion en série et en paral-
lèle (les détecteurs électroly tiques » . . r358
JOB est présenté en seconde ligne à
M. le Ministre de l'Instruction pu-
bli(pie pour la chaire de Chiuiie mi-
nérale, vacante au Collège do Franco
par suite de la démission de M. //. Le
Clunelier 3-2 1
JOLEAUD (E.). — Sur les terrains crétacés
et tertiaires de la région de Constan-
tine (Algérie) i li^i
JOLIBOIS (Pierre) et LEBEAU (Paul).—
Sur les composés définis du silicium
el du palladium 1028
— Errata relatifs à celle Communicalion. ii3o
.lONCKHEERE (Robert ).— Résultais des
mesures des diamètres de Mercure du-
rantsonpassagedu 14 novembre 11)07. j8o
— Errata relatifs à celte Communication, iio
— Un nouvel Observatoire français 856
■lORDAN (C. ) est élu meml)re de la Commis-
sion chargée de juger les concours du
Grand Prix des Sciences mathéma-
tiques, des prix Francœur, Poncelet
pour l'année 1908 io4
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question
do prix Bordin (Sciences mathéma-
i486
MM.
P.içes.
liiiues,!. pour r;iiince Tyi r -^'u
JOUBIN. — Deux nouvelles feuilles clo la
Carie de Zoologie industrielle des
côles de France i'î'\'.}
JOUGUET. — Application des lois de la
similitude à la propagation des défla-
grations 9i5
JOUGUETetCUUSSARI).— Applicationdes
lois de la similitude à la propagation
des détonations 934
JOURDEetSAUTOUV. — Carai'leres biolo-
TABLE DES AUTEURS.
MM.
Pages .
giquoset p(juvoir pathogène clu.S'/L-/vi;-
iitatocystis liilea Bai nier "i jS
.lOL'SSET (AxDRÉ). — La septicémie tulier-
culeuse aiguë du cobaye 10(10
JUDET (Henri). — Essai sur la greffe des
tissus articulaires 19'i
— Essai sur la greflb des tissus articu-
laires Ooo
.(U.NGFI.EISC.It (E.) et GODCHOT (M.). —
Nouveaux lioraologues de l'acide di-
gl\ colique aC
K
KAMEKLINGH ONNES (H.) et BECQUE-
liEL (Jean). — Sur les spectres
d'absorption des cristaux de terres
rares et leurs modifications dans ini
champ niagncli(]ue aux températures
de liquéfaction et de solidification de
l'hydrogène 'i>5
KAKF^ (Adrien). — 'Sur la tribuluuiiiics-
cence des substances minérales.... 1104
— Errata relatifs à cotte Communication. 1190
KAVSEU (E.) et DE.MOLON (A.l. —Sur
la formation de l'aldéhyde éthylique
dans la fermenlalion alcoolique 783
KAYSEK (E.) et M.ANCEÂU (E.). — Sur la
graisse des vins y.
KEltKOHNE (K.). — Sur le minerai de fer
de Coatquidau 1 .>,-26
KOLMANN. — Réactions chromatiques cl
classirication des granulations leuco-
cytaires des Invertébrés \'i'i-
KUI.OSSOFF (G.). — Sur les problèmes
d'élasticité à deux dimensions 'jiî
KORN (A.). — Solution générale du pro-
lilème d'équilibre dans la théorie de
l'élasticité, dans le cas où les efforts
sont donnés à la surface 578
KRASSOUSK.Y (R.). — Sur l'ordre d'addi-
tion de l'ammoniaque aux a-oxydcs
organi(iucs de structure asymétrique. a'SO
KlîVGUWSKI (Z.). — Sur les intégrales
hyperclliptiques canoniques de se-
conde espèce 914
KUXSTLER ( J.). — Que sontles Urnes des
Siponcles '? igO
LABBÉ (LÉON) est élu membre de la
Comuiission cl'.argée de juger les cou-
cours des prix Moutyon . liarbicr ,
liréant, Godard, du baron Larrey,
Bcllion, Mège, Serres pour l'année
iiii>s if)4
LAItURlJE(.L). — Sur l'origine de la ma-
tièi-e colorante des raisins rouges et
autres organes végétaux i4i 1
LACROI.V (Alfred) fait hommage à
r.Vcademie d'une brochure intitulée ;
« The éruptions of Vesuvius in april
1 9o(j » 1 II/
— Sur l'existence du fluorure de sodium
comuic clément des syénites néphé-
liniipies des îles de Loi ■). i3
— Sur une nouvelle espèce minérale.
provenant du Congo français 7*2
— Sur la récente éruption de l'Elna
(Taormina, 1 3 mai i()o8i 1071
— Nouvelles observations sur l'Etna. .. . 1 l'ij
— Sur une nouvelle espèce minérale et
sur les minéraux qu'elle accompagne
dans les gisements tourmalinifèresdo
Madagascar 13G7
— Est élu membre des Commissions char-
gées de juger les concours : des prix
Fontannes, Bordin (Sciences physi-
(pies) pour l'année 1908 io5
— Uu prix VirlorRaulinpourl'année i<io8. 1(14
— Du prix Saintonr pour l'année 1908... 1(14
LAIXI''; (E.) et MUiNÏZ (A.). — Sur l'uli-
MM.
TABLE DES AUTEURS.
Paires.
-.3
iSi
31
l'.l
Vin
iGi
lisalion de la tourbe pour l'épuration
des eaux d'éuout
LM.LEMAND (Cii.). — Sur la mesure des
Miouvemenls i^cncraux du sol au
uioyeu de uivellomcnts répétés à de
longs intervalles
LALOUE(G.) etClIAUABOT (Eu(iÈNE). —
Sur l'essence de Magnolia Knbus D.C.
— Sur l'essence de J'elrant/icra poljan-
llia var. citraia Nées
LANGEVIX (1'.). — Sur la théorie du
mouvement l)ro\vnien
— Sur la recombinaison des ions dans les
diélectrirpies
LANNELONGUE (O.-M.) fait hommage
à l'Académie d'un Ouvrage intitulé :
Influences modificatrices de L'évolu-
tion tuberculeuse. Reclierclies expé-
rimentales
— Est élu membre des Commissions
chargées de juger les concours ; des
prixSavigny.Thorepour l'année 1908.
— Des prix Montyon, Barbier, Bréant,
Gudard, du baron Larrey, Bellion,
Mége. Serres pour l'année 1908 16/1
LAPEYRE adresse une Note relative à
(I la triple preuve » et un Mé-
moire inlilulc : « Décomposition en
facteurs premiers des nombres ju.s-
i|u';i dix millions »...
LAl'lCQUE (Louis). — Sur
l'excitation électrique
LAPIE (G.). — Sur la phytécologie do la
région orientale do la Kabylie du
Djurdjura
— Les caractères écologi(iues de la région
méridionale de la Kabylie du Djurd-
jura
LAPPAIIENT (A. de) fait hommage à
l'Académie de la quatrième édition de
son « Cours de Minéralogie » i(j
— Fait hommage à l'Académie d'une
Notice intitulée : « Les deuils de la
Science franraise : Janssen » -'■'
— Est élu membre des Commissions char-
gées de juger les concours : des prix
Gay, Tchihatchef, Binoux, Delalande-
Guérineau pour l'année 1908
— Des prix Fontannes, Bordin (Sciences
physiques) pour l'année 1908 uu
- Des médailles Arago, Lavoisier, Ber-
thelol jiour l'année 1908 iii4
— Des prix Trémont, Geguer, Lanne-
longue pour l'année i9i>8 i''.'i
C. U., ii)08, 1" Semestre. (T. CXLVI.)
la théorie do
(5(14
t'i'.l
'.M'
i(ii
164
27.0
?.20
io4
2-21
«■2 l
.487
M. M. Pages.
— Du iirix Wilde pour l'année 1908 164
— DuprixVictorRaulinpourl'année 1908. i64
— Du prix Saiutour poui- l'année 1908...
— Du prix .lérômePonti pour l'année 1908.
— Du prix Houllevigue pour l'année 1908.
— Du prix Estrades-Delcrospour l'année
— Est élu membre de la Commission char-
gée de présenter une question de
prix Gay pour l'aimée i9r r
— De Grand Prix des Sciences physiques
pour l'année 191 1
— De prix Vaillant pour l'année 191 1...
— .M. le Secrétaire perpétuel annonce à
l'Académie le décès do Jsaph Hall,
Correspondant pour la Section d'As-
tronomie
— M. le Secrétaire perpétuel signale,
parmi les pièces imprimées de la
Correspondance : Le 27° Cahier du
Service géographique de l'Armée :
Il Topographie d'exploration », 17.
— « Internationale .\ssoziaiion der
Akademien, 29 Mai bis 2 Juni 1907.
Dritte Versammlung in Wicn ». —
.( Essai d'une description géologique
de la Tunisie », par M. l'Itilippc Tho-
mas. — « Système silurien du centre
de la Bohême ». par W. Joachim Bar-
rande. Première Partie : » Recherches
paléontologiques ». Continuation édi-
tée par le Musée bohème. Volume IV :
1. Gastéropodes », par M. le D' Jaro-
slav Perner, loj. — Les brochures
adressées par le Comité organisateur
du « IV° Congrès international de
Mathématiques (Rome, J-12 avril
1908) ». — « Sur les premiers prin-
cipes des Sciences mathématiques »,
par M. P. IVoniis de Homilly. — Un
Tome des « Annales du Musée du
Congo » . Contributions à la faune
du Congo : 01wq)ia, par M. Julien
l'niipont. — « Recherches sur les
Liriopsidir », [lar iM. .\faurice Cniil-
lery. — « Rapport sur une mission
scientifuiue dans les Jardins et Éta-
blissements zoologi(iues publics et
privés de l'Allemagne, de l'Autriche-
Uongrie, de la Suisse et du Danc-
marck », (lar M. Gustave Lniscl. 221.
— « De la forme des chitires usuels »,
par M. Georges Duiiiesnd. — « Peine
de mort et criminalité », par M. J.
iq5
l488 TABLE DES
MM. Pages.
Liicassiiiiiic, 32'i . — « Ti'nilo des
courbes spéciales remarquables planes
• clgauclies », par M. Gom-t Trircim
(édition française, tome I). — Le fa.s-
cicule L\ (Oiseaux) des " Décades
zoologiqiies » de la Mission scienti-
fique permanenlc d'oxploralion en
Indo-Chine. — Le « XX'' Bullelin de
la Société d'Histoire naturelle d'Au-
liin 1), 4"'9- — L'ne Noiice « Sur la
vie et les travaux de llcmi Moissan »,
par .M. J'md Lebeaii. — « Das Olirla-
ijyrintli als Organdor mathenialiselien
Sinnc liir Rauni uiid Zeit », par E.
von Cyoïi '>-o
— ^L le Secrétaire perpéttud l'ail partie
delà Commission. chargée d'examiner
les demandes relatives aux postes
d'étude du Laboratoire du mont Rose. 307
— Est élu membre de la Commission
chargée de proposer un mode d'em-
|)loi des annuités offertes par le Prince
lioland Bonaparte 517
— Sa mort est annoncée à l'Académie.. gSi
LAI'PAIŒNT (Jacql'es de). — Sur les
pseudomorphoses des microclines
dans les microgranites de la vallée
do la Meuse ( Ardonnes) 58S
— Sur les relations des microgranites avec
les diabases de la vallée de la Meuse. 11 50
LAUGUIEIl DES BANCELS (J.). - Re-
cherches sur les modifications phy-
■ siipies lie la gélatine en présence des
électrolvtes et des non-élecirolytes.. 290
LA RIBOISIÈHE (Jean de). - Sur une
corlaine l'onction de suppléance hépa-
tique exercée pai' la plume chez les
oiseaux 1 •2.) i
LARV DE LATOUR (En. de). — Sur des
particularités cylologiques du déve-
loppement des cellules-mères du
pollen de l'.'tgave allenuala 8'3'3
LAUDET (GEoRfiiis et Gustave). — Enre-
gistrement photographique de vibra-
tions sonores i ;i 1 ,
LAURET (A.). — Sur un nouveau principe
d'automaticité dans la carburation.. . Tj-m
LA VALLÉE (Alphonse) et GAULLEUY
(Maihice). — La fécondation et le
développement des (uufs chez un
Orthonectide (/iAo/;a/(//-«o/;//(oromrt.- ). 40
LAVAUX (James). — Divers cas de pro-
duction simultanée des diméthylan-
Ihracèncs 1.6 et 2. 7 133
AUTEURS.
MM. Pn<^os.
— Production sinuillanéc dcsdimélhylan-
ihracènes i.d et -f.."] daas l'action
de CH^Cl^, de CHCl^ ou de C^IPBri
sur le toluène en présence de .Al Cl^ . 34 '>
LAVERAN (A.) fait hommage du pre-
mier fascicule du « Bulletin de la
Société de Pathologie exotique » .... :j>.i
— Au sujet du 'J'iypanofoiiia cn/i^^olense
Brodon S.Vi
— Est élu membre des Commissions
chargées île juger les coiu-ours : des
prl\ Montyon, Barbier, Bi'éliant, Go-
dard, du baron Larrey, Bellion,
Mcge, Serres pour l'année 1908 i(i i
— Des prix .Montyon, Philipeaux, Lalle-
niand, Martin-Damourette, Poural
pour l'année 1908 illi
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question de
prix Puurnl pour l'année ign iTi/i
LÉAUTÉ (Anuké). - Sur l'étincelle de
self-induction i wt]
LEAUTÉ (Henrï) est élu membre des
Commissions chargées de juger les
concours : des prix Montyon, Fonr-
neyron pour l'année 1908 mi
— Du Prix e\lraoi'i!inairc de la ."ilarino et
du prix Plumey pour l'année 1908. . . 10 1
LEBAILLY (C). — Multiplicalion in vitro
du Trcponema pn//i[/ttm Schaudinn. . iix
LEBEAU (Pail) et BOSSUET ( Robert).
— Sur le siliciure de magnésium. . . . ■2S>
LEBE.\U (Paul) et J0L1U0LS"(Pierre).—
Sur les composés définis du silicium
et du palladium hdS
— Errata relatifs à cotte Communication. 1 1 io
l.EBEDEW (Pierre). — La dispersion
apparente de la lumière dans l'espace
inlerslelhtire \}^>f\
LE CHATELIER (Henry). — Remarques
sur la Communication de M. Maiircr
relative à l'austénite 8-^1
— Est élu membre de la Commission
chargée de juger les concours des
prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts
insalubres), Berthelot pour l'année
1 908 I ( 1 "1
— Et de la Commission chargée do pro-
poser un mode d'emploi des annuités
offertes par le Prince Roland Bona-
parte ")\-
LE CIlAïELlI-R (II.) et WOLOGDINE (S).
^- Note sur la densité du graphile . . '[<)
LE(X)IMTE. — Dbservniioas du passage
TABLE DES AUTEURS.
1489
MM. 1'^
de Morcuro du i4 iiovembrc mjo;,
faites à l'Observatoire royal de licl-
ïîiquo
Lli DENTU. — De quelques points relatifs
à la patliogénie des difformités congé-
nitales de la l'ace
l.KDUC (A. ). — Sur les i)oids atomiques
de l'azote, del'oxygèaoet du carl^one.
LKCER (E.). — Sur le Iriciiloropliénol
OII(r}C.I(2.:1.6)
9.GCJ
II 38
399
et sa transformation en quinones
chlorées ^9 i
LEMOINE (GEonoEs). — Décomposition
des alcools sous l'inlluence catalyliciuc
de la braise i5Go
— /l'/vaïrt relatifs à cette Communication, i iG(i
— Est élu membre de la Commission
chargée de juger les concours : des
inix .lecker, Cahours, Montyon (Arls
insalubres), Berthelol pour l'année
igoS io5
LEMOINE (Paul). — Sur ks diiTcrenls
niveaux d'alluvions au confluent de
rV'onnc et de la Cure i ■2'?-
LEMOINE (Paul) et CHAUTARD (.Ikan).
— Sur la genèse de certains minerais
d'alumine et de fer. Décomi)osilion
laléritique '^^'9
LERlCHIi (Maurice). — Sur un appareil
fanunculaire de Cclor/iinti.t trouvé à
l'état fossile dans le Pliocène d'Anvers. S;.^
LESBUE (F.-X.) et M.\IGNOX (F.). —
Sur l'innervation des muscles slerno-
mastoïdien, cléido-mastoïdion et tra-
pèze.
iiC
— Errata relatifs à celte Communication
LESNE (P.). — Sur un Lépidoptère hété-
roccro { Zeuzera pyrina L.) nuisible
au cliène-liège en Algérie 49^
LESPIEAU et PAHISEELE. — Sur le
propargylcarbinol 10 i5
LESPIEAU et VIGUIER. — Sur l'^icidc
"l'-oxylôtroliquc '*9.'i
LETEI.LlIiR. — Sur les propriétés réduc-
trices descomposés organomclalliqucs 'M\'>
LEVADITI (G.) et YAMANOUCHI (T.). —
L;i transmission de la syphilis au chat. 1120
LEV.\l-f-OIS et BOUVEAULT (L.). -
Établissement de la formule de con-
sliluliun de la fénono 180
LEVASSEL'R (E.) fait hommage à l'.\ca-
di'iuie d'une Notice sur Marcelin
Jicrllicht 1 1>
S!\l. fac
V.'. NAVASSELiU.— Sur les sous-groupes
du groupe linéaire homogène à quatre
variables et les systèmes d'équations
aux dérivées partielles qui leur cor-
respondent ;
LEVI (Eugenio-Elia). — Sur l'é(iuation
rP-z àz_ _
(ÏTS ~ 57 - " ■
LEVY' (Mal'bice) est désigné par l'Acadé-
mie pour faire jîartie de la deuxième
Section de la (jumniission technirpio
de la Caisse des recherches scienti-
fiques, en remplacement do M. Jans-
sen
— Est élu membre des Commissions
chargées de juger les concours : du
Grand Prix des Sciences mathéma-
tiques, des prix Francœur, Poncolet
pour l'année igo8
— Des prix Montyon, Fourneyron pour
l'année 1908
— Du Prix extraordinaire de la Marine et
du prix Plumey pour l'année 1908...
— Des prix Hébert, Hughes pour l'aunéc
1908
- Des prix Trémont, Gegner, Lannelongue
pour l'année 1908
-- Du prix U'ihle [inur l'année 1908 ....
— Du pi-ix.lérômePonti pour l'année 190S.
— Du prix Houllevigue pour l'année igo8.
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question de
prix Vaillant pour l'année igi i . . . . ■
LÉVY (Michel) fait hommage à l'Aca-
démie d'une brochure qu'il vient de
publier sous le litre : « Les repro-
ductions artificielles des roches ei dos
minéraux »
— Est élu membre des Commissions
chargées de juger les concours : des
prix Fonlanncs, Bordin (Sciences i>hy-
siqiies ) pour l'année 1908
- Du prix Vicier Baulin pour l'année igo8.
Voir \iir/,rl-Léi[r (Jllirri).
LIEBIÎEICII (HiniAR»). — L'asymétrie de
la figure et son origine
LIMB (C). — Auto-excilalion d'un allcr-
nateur triphasé au moyen de soupapes
éleclrolytiques
— Errata relatifs à colle Communi«:ilioii.
LIPPMANN. —Épreuves réversibles. Pho-
tographies intégrales
— Est élu membre des Commissions char-
gées (le juger les concours : des prix
■37
1G7
loi
104
loi
104
164
164
220
220
1378
iO )
iC>l
"^95
|Ol.|
11 go
4 40
i49o
MM.
TABLE DES
Pages.
Pierre Gtizman, Lalarnlc, Valz, Da-
moiseau, Janssen pour l'année 1908.
— Des prix Hébert, Hughes pour l'annép
1908
— Est élu membre de la Commission
chargée de préscnlor une question de
])ri\ Damoiseau pour l'anuée 191 1 . . .
LIVACIIE (Acir.). — Sur l'emploi direct
des copals dans la fabrication des
vernis sans pvroaénation préalable. .
IXK.QUIN (R.) et" BÔUVEAULT (L.). —
Synthèse de l'acide diliydrocampho-
M
I r) 'i
S9S
AUTEURS.
MM. Pages.
riqiie racémique 8-2
— Sxnthèses au moyen des adi|iales de
mclliyle et d'élbyie i38
LOEB ( .Iacoi i:s). — Qu'est-ce qu'une so-
lution de saccharose isotonique pour
les ii'ufs de Slroii^yloccntrotus '.' -i^fj
LOVVELL (P.). — Sur la présence de la
va])eur d'eau dans l'atmosphère de la
planète Mars 574
LUCAS-CHAMPIO.NMÈRE. — Le progrès
de la Chirurgie moderne juge par une
statistique de résections du genou. . . 808
M
MAIIEU (Jacouks). — Suj- les propagules
et les bulbilles obtenus expérimenta-
lement chez quelques espèces de
Mousses du genre lUuhulu i iGi
M.\1GN0\ (F.) et'LESBKE (1<.-X.).— Sur
linncrvatiun des muscles slerno-mas-
to'idien, cléido-masto'idien et trapèze. 84
— Errntn rclalils à cette C.omniiuiic.Uio]!. 3i(i
MAIIJIE (A.) et SAUATlEli (Paul).— Sur
l'hydrogénation directe des quinones
aromatiques 4^7
— Sur Phydrogénatiiin <llrecte des poly-
phénols 1 1 9 1
— Action des (ixydes métalliques sur les
alcools primaires 1 '1711
MALEIT.VNO (G.) et MICHEL ( I..). - Sur
l'hydrolyse du perchlorure de fer.
Effet de la valence des ions négatifs. . 338
MANCEAU(E.) et K.WSEU i E.). — Sur
la graisse des vins yi
MANGLN (L.), — Sur la constitution de la
membrane chez les Diatomées 770
MANOUELIAN (Y.;. — Sur l'existenec des
produits de dégénérescence cellulaires
rappelant les corps de Negri 4"J
MA(JLE.'>;NE (I.éon). — Sur les propiié-
lés de l'amidon pur 317
— Observation sur la Note de M"'° Gatin-
Gruzewska intitulée : « Sur la com-
position du grain d'amidon » 542
— Est élu membre de la Commission
chargée de juger les concours des
prix .leckoi-, Cahours, Moiityon (Arts
insalidn-cs), Berihelot pour l'année
i9i>8 lo')
MAKAtJE. — Photographie des vibrations
de la voix 63o
— Augmentation de la capacité vitale et
du périmètre thoraeique chez les en-
fants 1288
MAKIE (C.).— Sur l'oxydabilité du i)la-
tine 475
.MARREC,GUILLERD(A.)etDlENERT(l".).
— De l'emploi de l'acoustèlc de Da-
guin pour la recherche des bruils
souterrains 1 182
MARTEL 1E.-.4.1. — Sur les variations
de la lempérature de la source de la
Sainle-Raume (Vari 793
— Sur l'oi-igine torrenlielle des roches
ruiniformes calcaires i35o
MASC.ART l'ait hommage à l'Académie des
« Procès-verbaux des séances du Co-
mité international des Poids et Me-
sures, session de 1907 » ô8
— Est élu membre des Connnissions
cliargées de juger les| concours : des
prixiléberl, Hughes pourTannée 1908. 104
— Du prix Wilde pour l'année 19(18 164
— Du prix lloullevigue pour l'année 19(18. 220
— Du prix Estrades-Delcros pour l'amuje
I ()0S 220
— Est élu membre de la (jonimissiun
chargée de présenter une questionde
prix Vaillant pour l'année 191 1 221
.MASSE (H.) adresse à l'Académie un œuf
de poule ayant In forme i/'inie
gourde 1 0(19
MASSOL (G.) et SIZES (G.). — Sur les
harmoniques d'un corps vibrant 24
MASSOL (L.). C.4LMETTE (A.) et BKE-
T(5.\ ( M. ). — Sur les propriétés léci-
thinophiles du bacille tuberculeux et
de la tuberculine 676
TABLE DES AUTEURS
MM.
SoC,
f'.d'
9 1
i4"9
i<»)5
1-S9
iMM. Pages.
MASSOL (l.), CALMETiE (A.)el GUÉ-
RIN (C). — Sur les propriélcs acli-
vaiilcs (les sériims d'animaux .«ains el
d'animaux luhoreulenx ou tuberciili-
nés à l'égard du venin de colira lo-f
MATHIAS (E.).— Sur la délenlc adiaba-
lique des fluiilcs saturés
]\1.U'1I()U1LL()T (lIi:.N-Ri) adresse une Noie
à laquelle sont jointes deux j/lioio-
^nipliicf (le joiidre i^lolitilairc
MATIGNON (C.) est présente eu première
ligne à M. In Ministre de l'Instruction
publique, pour la eliaire de Cliiinic
minérale, vacante au Collège de
France par suite de la démission de
M . //. Le Cliatelier j > 1
MAUREK ( En. ). — L'auslénite 8'i'.
MAUKV (E.). — Sur la présence do nap[ies
de recouvrement au nord et h l'est
de la Corse
MAUKY (Eugicne) et TERMIER ( I'iihri;).
— Sur les nappes de la Corse oiicn-
lale
MAVER (A^DllF.j et SALLES (ÉnoiAim).
— Sur le transport électrique descul-
loïdes inorganiques
MAYEH (ANonii), SCllTErFER ( GiconGi:s)
clTEKROlNE fE.-l-'.). — Reclierclics
physico-chimiques sur les savons
considérés comme colloïdes
MECH. — Sur les produits de condensa-
lion des chlorures de benzyle 0- et
/j-nitrés avec l'acélylacétone
MfiXAlU) (Maxime). — Sur l'impossibi-
lité de diagnostiquer la mort réelle par
la radiographie des organes abdomi-
nan.\
.\II';ND1;I, (Joseph). — Action de l'ion zinc
sur les milieux microbiens
MENGEL (0.) — Sur la température des
eaux thermales des Pyrénées-Orien-
tales
MÉNIÉRE (P.). — Nouvelle méthode de
(lo.sage de la vapeur de mercure dans
lair'.
MERCIER (I-.). — Sur le développement
et la structure des spores de Thelolia-
nia Giiirdi lienneguy
— La schizogonie simple chez .-/iiia-lia
blaltœ Ri'ilsciili
MESLIN (Georges). — Sur le signe du
dichroïsme électrique et du dichroïsme
magnétique 1 >oi>
— Sur l'orientation d'un ellipsoïde ani-
y 1'^
i49'
Pages,
sotropc dans un champ uniforme.. . . i3o5
.MESNAGER est présenté en deuxième
ligne à M. le Ministre du Commerce
pour la chaire de Métallurgie et Tra-
vail des itiètaiij-, \acante au Conser-
vatoire national des Arts et Métiers
par le décès de M. Le Verrier i03
MI'^UXlEll (.Iean;. — Sur la combusti<ui
fan-; flamme et l'inllammation des gaz
à l'extrémité d'une tige métallique... 539
— Sur la combustion [lar incandescence
des gaz on présence des corps oxy-
dables et des corps incombusiibles. . 767
— Sur la combustion sans (lamme et sur
son application à l'éclairage par les
manchons iacaiulcscents ... 864
MEUNIER (Louis) et SEYEWETZ (Al-
phonse). — Sur une nouvelle mé-
thode de tannage <)!<;
MEYElUANniiÉ) et WAHL ( A. ). —Sur
quelques dérivés de la phénylisoxa-
zolono 638
MICHEL (Ai<i.). — Les leviers dans l'or-
ganisme 900
MICHEL (L.) et MALFITANO (G.). —
Sur l'hvdrolyse du pcrchlorure de fer.
ElVel de la valence des ions négatifs.. 338
M1C11EL-LÉVY( Ai.BiîRT). — Terrains pri-
maires du Morvan et de la Loire. . • . 4^"
— Métamorphisme et tectonique des ter-
rains paléozoïques du Morvan et de
la Loire J49
Voir Lévy (Mic/iel).
.\I1LL0CHAU(G. ) et FÉRY (Cii.). — Con-
tribution à l'étude du rayonnement
calorifique solaire 252
— Contribution à l'étude du rayonne-
ment calorifiiiue du Soleil 372
— Contribution à l'élude du rayonnement
calorifique solaire 661
MINET ( Adolphe). — Sur l'arc volta'ïque
jaillissant dans une enceinte limitée
par une paroi épaisse . . 4t'7
MINET (AnoLPHE) et CLERC (Louis j. —
Sur un nouveau four électri()ue à arc,
applicable aux recherches de labo-
ratoire 227
MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX ARTS (M. le) in-
vite l'Académie à désigner un de ses
Membres pour faire partie do la
deuxième Section de la Commission
technique de la Caisse des recherches
scientifiques, en remplacement de
l492 TABLE
MM. Pa
M . Jun.iscri.
— huilo l'AcjLlLaiic à lui prcscnler une
lislc de deux candidals à la clmiro
de Chimie minérale, vacanle au Col-
lè..;e do France par suite de la dciriis-
siiui do M. //. Le Clialelicr
— Invile l'Afadémic à lui présenter une
liste de doux camlidals à la chaire de
Uiolof^icficncrnle du Collège de France.
— Invile l'Académie à lui prosenler une
H.stc de deux candidals au poste de
Directeur de l'Observatoire de Tou-
louse, vacant par suite de la nomina-
tion de M.-^. Baillaitd au poste de
Directeur de l'Observatoire de Paris.
— Invite l'Académie à procédera la dési-
gnation de candidals aux places de
uiondjros titulaires vacantes au Bu-
reau des Longitudes par suite du dé-
cès do .VBL Lmiyj et Janssen. . . .
.MiiNUUIN (J.). — État, décelé parle pou-
voir rotaloire, des camphocarbonates
d'aminos de la série grasse et do la
série aromatii|ue eu dissolution
iMONTESSU.'^ DE BALLORE. — Sur las
principes à appliquer pour rendre les
coustruclious asismiiines i
MOliEL ( A.}ctHUGOUNENU(L.j.— Con-
triljutiou à l'élude de la coustitiitiou
des matières proléiqucs. NouveJle iiié-
lliode d'hydrolyse à l'acide lluorhy-
driipie I
iMOlUZE. — Observation du passage do
Mercure sur le Soleil à l'Observatoire
DES
Mi'j
I(i",
5 S
ll/|i
v.i^:
21)1
AUTEURS.
MM. Pages.
de lUo de Jiuioiro 59
.\IOSSO adresse une brochure iutilulcc :
« llenseigucments sur les laboratoires
scientifupies A. Mosso, au col dOlen
(nionl Itosa, Italie) » 91 j
.MOUnEAUX(TH.;. - Sur la valeur des
ôlcmonls magiiôlifiues à l'Observa-
toire du Val-.Toyeux au i'' janvier
1 90S /, j
MOUREU (Cii.inLEs) el BIQUARD (Ito-
iiKiir). — Nouvelles recherches sur
les gaz rares des eaux thermales.
Débits gazeux de quelques sources. . 435
MOUREU (Charlks) et VALEUR (.Ui and).
— Conslitulions cles 2 el p-mclhyl-
sparlcines et de l'isospartéino 79
MOUSSU est présenté en seconde. ligne à
M. le Aiinistre de l'inslructiou pu-
bliiiue pour la cliaiie de Biologie
gcucralri]n Collège de France.... 3'.)
-MOUSSU et (iOUPIl..' - Action tardive
des déri\és bacillaires chlorés 4.1
.MULLFI! (.I.-.\. ). — Sur une démonstra-
tion de la règle des phases de Gibbs. 866
MUNTZ (A.) est élu membre de la Com-
missiou chargée de dresser nue liste
do candidats au poste de Secrétaire
[lerpétuel pour les Sciences pliy-
si(|ues, vacant [inr snilc du décès do
-M. de Lapparcnl 1-^40
MUNTZ (A.) et LATNÉ (E.). — Sur l'iiti-
lisalion de la tourbe pour l'épuralion
des eaux il'égùiii 53
N
NEGRIi (F. ). — Induence des elTluvcssur
la résistance d'isolement des isola-
teurs 8 "17
NEWCOMB (Simon) fait honmiagc à l'Aca-
démie d'un Alémoire intitule : « A.
scarch l'or lluctuations in Uie sun's
Ibernial radiation llirough their iu-
lluence on tcrrcslrial température».. 679
NICOLAS (G.). — Sur la respiration in-
tranioléculaire des organes végétatifs
aériens des iilanles vasculaires 3119
Ml'.OLLE (CiiAiii.iis). — Nouvelles acipii-
silions sur le Kiila-azar : cultures;
inoculation au chien : étiologio 49S
— Cullure du parasite du bouton d'Orient. 842
MCOLLE (Chaules) et COMTC iC.maui.iîsj.
— Origine canine du Kala-azar 7S9
NODON lAuiEiiT) présente un .Mémoire
inlilulé : « Recherches sur la radio-
activité temporaire >> 2(0
NORDMANN (Chaulks). — Ouverture
d'un pli cacheté': « Sur la dispersion
delà lumière dans l'espace interstel-
laire » ■}_{•,{>
— Recherches sui- !a dispersion de la lu-
mière dans l'espace céleste :j8'i
— Recherches nouvelles sur les étoiles
\ariables 5iS
— Sur l'élal actuel du problème de la dis-
persion des rayons Uinuneux dajis les
TABLE DES AUTEURS.
1493
MM. •'"R*'*
espncos inlerslclliiircs. rroiiiieressni
d'application à (les dcterminolions
|ii-iivisoirc.s île dislaiices stollaires. . (>S(i
\1M. Pages.
— Xouvcllcs délcniiInaLions ina^iifliqnes
dans lo bassin occidental de la Médi-
lonancc ' ^ ^7
o
ŒIILERT. — Sur les mini-rais do fer ordovicieas de la Basse-Normandie cl du Maine 5i j
P
l'AINLEVÉ (Paul) esl élu menibie de la
Commission chargée de juger les
concours du Grand Prix des Sciences
mathématiques, des prix Francœur,
Piincelet pour l'année 1908 10 i
— Esl élu membre de la Commission
charcée de présenter une question
de prix Bordin (Sciences malliéma-
tiques) pour l'année 191 r ■'■>i
PAQUIER (V.) — Sur la présence de srès
à Hippurites, à Vcncc (Alpes-Mari-
times) 1 '79
PARIS (Louis) et AUCLAIR (Julus). —
Constitution chimique et propriétés
biologiques de proioplasma du bacille
do Koch 3i>i
PARISEI.LE et LESPIKAU. — Sur le pro-
pai'gvlcarbinol , loJ '
PASCAL\P.). — Sur ([uelques sels com-
plexes du fer, où le fer esl masqué. . 23 1
— Sur une nouvelle série de sels fer-
riques ammoniacaux où le fer est
masqué '^70
— Sur le pouvoir réducteur des ferropy-
ropliosphates >^^'''
PÉLABUN (H.). — Sur les combinaisons
que le séléniure d'argent peut former
avec les séléniures d'arsenic, d'anti-
moine et do bismuth 97 J
— Sur les tellurures d'arsenic et de bis-
muth. Constante cryoscopique du tel-
lure >397
Pi;],ET-JOLlVET ( L. ) et ANOmiSEN (N.).
— Errata relatifs à une Communi-
cation du il décembre 1907 sur l'in-
fluence des acides et des bases sur
la fixation de colorants acides et ba-
siques par la laine ' -> '
l'KKARD (J.). — Action d'j Itrdinure de
phcnylmagnésiumsur le second éiher
méthyllque de l'acide paradiinélhyl-
amidoorthobenzoylbenzoïque 914
PERRIER (G.) et CAILLE (H.). — Forma-
niation de mélanges d'Isomères à point
de fusion constant dans la réaction de
Friedel et Crafts 7^9
l'KRRIER (Edmond) est élu membre des
Commissions chargées de juger les
concours : des prix Gay, Tchihatchef,
Binoux, Delalandc-Guérincau pour
l'année 1908 104
— Des prix Fontannes, Bordin (Sciences
physiques) pour l'année 1908 loî
— Des prix Desmazières, Montagne, de
Coincy pour l'année 190.S io5
— Des prix Savigny, Thore pour l'année
1908 itii
— Des prix Montyon, Barbier, Bréant, Go-
dard, du baron Larrey, Bellion, Mège,
Serres pour l'année 1908 l'i'i
— Est élu membre des Commissions
chargées do présenter une question :
de prix Gay pour l'année 191 1 104
— De Grand Prix des Sciences physiques
pour l'année 191 1 sai
— Est élu membre de la Commission
chargée d'examiner les demandes re-
latives aux postes d'éUido du Labora-
toire du mont Rose. ^07
l^ERRIEli (Remy) et FISCHER (Henri).
— Les glandes palléales de défense
chez Scapliander lignnrias L i iG3
— Analomie et histologie comparées des
glandes de Blochmann chez lesTecti-
branehes i'J35
PERRIN (.Ik.v.n). — L'agitation moléculaire
el le mouvement brownien 967
PETROVITCH (Michel). — Théorème sur
les séries de Taylor 27'-
IHCAUD (.\lfred) est élu membre do la
1494
MM.
TABLE DES
Pages
Comiiiissioii chargée déjuger le cou
cours ilii prix Monlyoïi ( Slalisliqiici
pour l'année 190S lO j
— Est désigné poiir représenter l'Acadé-
mie un premier Congrès inlernalional
des Industries frigoririipies 739
PICARD ( Emile ) présente le Tome II des
i< Œuvres d'ilermite » y 12
— Présente le premier fascicule du
Tome H de son « Traité d'Analyse ». gia
— Sur une éijuation aux dérivées par-
tielles relative à une surface fermée. r>3i
— Est élu membre des Conuiiissions char-
gées de juger les concours : du Grand
Prix des Sciences nvUhématiques. des
prix Francœur, l'oncelet pour l'année
1908 104
— bu prix Wilde pour l'amiée 1908 16I
— Du prix Iloullevigue pour l'année 1908. n-iu
— Est élu meiuhre de la Commission
chargée de |)résenter une question
de prix liordin (Sciences mathéma-
tiques) pour l'année 191 r 221
PICARD(FiiANÇ<)is)etCllATro.\(É»OL.\iii)).
— Sur une Laboulbéniacéc : Treno-
mrces liistophtorus i\. g., n. sp., en-
doparasite des Poux {Mcnopim palli-
diini Nitzsch et Goniocoles abclomi-
nalis P.) de la Poule domestique. . . . -un
— Erriiin relatifs à celle Communication. 316
PIETTUE. — Bile et pigments biliaires.. 7S6
PIGNET (P.) et GUYOT (A.). — Contri-
bution à l'étude des dérivés amidés
de l'o-dibenzoylbenzéne 98.1
— Sur (pielques colorants orlhobenzylés
du triphéiivlmélhane lojo
PIONCIIUN (J.). — Sur un liygroscope
électrique de grande sensibilité 80g
POlNC.VItE (HiiNru) est élu membre des
Commissions chargées de juger les
concours : du Graïul Prix des Sciences
matliématii]ues, des prix Erancœur.
Poncelot pour l'aïuiée 1908 104
— Des prix Montvon. Kourue\ ron pour
AUTEURS.
MM.
Pages.
104
■21 \
■22 1
GC;
t année i9o)>
— Des prix Pierre (Juzman, Lnlande, Valz,
Damoiseau, .lanssen pour l'année
1908 10 j
— Des prix llébcrl. Hughes |iour l'année
1 908 loi
— On prix Wilde pour l'aimée 1908 1G4
— Du prix Saintour pour l'année 1908.. , lO;
— Du prix .lérônie Ponti pour l'année
1 9( 18 220
— Du prix Iloullevigue pour l'année 19118. 1.10
— Du prix E-trades-Delcros pour l'année
1 908 220
— Est élu membre des Commissions char-
gées de présenter une question : de
prix Bordin (Sciences mathématiques)
pour l'année 1911
— De prix Damoiseau pour l'année 191 1.
POPOEF (D.-K.) adresse une démonstra-
tion du Ihéorcnie dit « la grande pro-
position » de Fermât
POPOVICI (C). — Sur les congruences
de courbes planes 38()
l'OZZl-ESCOT iEm.). — Méthode de do-
sage vuluuiélriqiie do l'acide tartrique
dans les tartres et les lies i()3i
!'Rf:SII)ENT GÉNÉRAL DE L'ASSOCIA-
TION DES MÉDECINS DE LANGUE
Ea.4NÇAISE DE L'A.MKRIQUE DE
NORD ( .\1. le) invile l'Académie à
prendre part au (|uatriéme Congrès
général, à Québec, les 20-22 juillet
1908 ion")
PRILLIEUX (E.) est élu membre de la
Commission chargée de juger les con-
cours des prix Desmazières, Mon-
tagne, de Coincv pour l'année 1908.. io.5
PRINCE DE MONACO (S. A. S. le). —
Sur la neuvième campagne de la
l'rincessc-.^Uce r>4 j
PUISEUX ( P. ) est présenté en seconde
ligne pour la place vacante, dans la
section d'.\stronomie, par suite du
décès fie .\I. Jiiiisscii (ioj
R
RADAU est élu membre do la Commission
chargée de juger les concours des
prix Pierre (iu/.man, Lalande, Valz,
Damoiseau.. lanssen pour l'année 190S. loj
— Est élu meinliic de la (lommissioii
chargée de présenter une question de
prix Damoiseau pour l'année 191 1... ■j.>\
RAI''FY(L.). — Sur les surfaces à ligues
de courbure confondues 459
— Applicabilité et modesdivers de repré-
TABLE DES AUTEURS.
MM.
ra;:cs.
lie
7'io
56
iC>i
■W9
1 00 ")
171)
I I
scntalion des surfaces a lii;ncs
courbure confondues '"*'
— Sur les réseaux conjugués persistants
(|ui com(5rennent une famille de
lignes niinima
IIAMSAY (Sir Wm.i.iam i et CAMERON
(Alex). — Le lithium dans les miner
rais actifs • •
IIANVIER est élu membre de la Commis-
sion chargée de juger les concours
des prix Savigny. Thore pour l'année
ii)o8
UECobuA (A.). — Sur le sulfate de ba-
ryum colloïdal
HÉ.MOUNDOS (Gkorges). — Sur les sin-
gularités des équations dilTérentielles
du premier ordre
RENAUD ( Pai I. ). — Virage des aéroplanes.
RENGADE (E.). — Sur les chaleurs de
dissolution dos métaux alcalins et sur
les chaleurs de formation de leurs
protoxydes
RENIER (AnMANi)). — Origine raméalo
des cicatrices ulodendroïdes du Bo-
throdcnJron piinctaium Lindley et
Hutton
REITERER (Ed.). — Structure de la
substance fondamentale du cartilage
hyalin •
RETZIUS (GisTAv) fait hommage de ply-
sieurs épreuves de photographies
d'un monument érigé en l'honneur
de Descartes
RIBAUCOURT (ÉDOiARD de). — Oursins
hexamères
mVKT. — La race de Lagoa Santa che/,
les populations précolombiennes de
l'Eipiateur
RORINSON ( R.). — Mécanisme des varia-
lioui de la taille et de <|uel.iucs dévia-
tions pathologiques expliquées |iiir
les insertions véritables du grand
surtout ligamenteux antérieur
— Morphologie et connexionsaiiatomiques
du cardia humain
-ROBYN (A.) adresse une Note intitulée :
« Remplacement de l'oxhydrile de
quelques alcools aromatiques par des
restes méthyléniques »
ROIG (G.) et sbULlË (IL). —Sur une
piroplasmose bacilliformc observée
sur les bovins des environs d'Alger. .
— Piroplasmose bacillifurme bovine ob-
servée dans les environs d'.A^lger
î'195
l'a(;ps.
3oJ
1417
i'3
1 .(GG
100|
83(i
ss
MM.
iiosI';nblatt(m.i et hi;ktrand iGa-
nniEL). — Tyrosinase et lyrosine
racémique
KOSENSTIEHL (A.). — Du lôle des le-
vures et des cépages dans la Ibrma-
tion du bou([uet des vins ■•• 1224
— Influence de la température de stéri-
lisation du moût et de celle de la
fermentation sur le bouquet des vins.
ROSENTHAL (Pieriu:i rt BERTllEl.OT
(Albert). — Sur l'anestliésie pro-
longée p:ir les mélanges d'oxygène cl
de chlorure d'élhylc
liOSSET et BESSON. — Action de l'am-
moniac sur le ehlorazoture de phos-
phore
— Sur le chlorure d'arsenic ammoniacal.
UOST ( II. ) et DARZENS ( C. 1. — Nouvelle
méthode de préparation des homo-
logues de la naphtaline 9^^
ItOUBAUD (E.). — Sur la reproiluction
et les variations du développement
dans la Glossinn pulpalis Desv
- Fixation, muliiplicalion, culture d'at-
icntc des trypanosimies pathogènes
dans la trompe des mouches tsé-tsé.
UOUCllÉ (Eugène) est élu membre de
1,1 Commission chargée de juger le
concours du prix Montyon (Slatis-
lique) pour l'année !<jo8
HOCLE (Louis). - Sur la formation de
la notocorde chez, les larves iirodèles
des Tuniciers
— Sur le développement de la notocorde
chez les Poissons osseux
RULITIN (.I.-L.). — Sur le réglage des
groupes éleetrogènes
HOUX (EMILE) osl élu membre des
Commissions chargées de juger les
concours : des prix Montyon, Barbier,
Bréant, Godard , du baron Larroy,
Bellion, Mège, Serres pour l'année
1908
— Des prix Montyon, Philipeaux. Lallc-
mand, Martin- Damourctle, Poui-at
pour l'année 190S
Est élu memlu-o de la Commission
chargée de présenter une question de
prixPourat pour l'année 191 1 ......
Est élu memlire de la Commission
nommée par l'Académie pour exa-
miner les demandes relatives aux
d'étude du Laboratoire du
3Ga
23
64
35-:
i4>3
l<|2
164
i(i4
i6'i
postes
mont Rose .
5o-
C. H., 1908, I" Semestre. (T. CXLVL)
iy6
1496
I\IM.
ROUX (Jules). — Mobilité anormale tics
ions do quehiues terres rares. .
TABLE DES AUTEURS.
Pajjes.
i\ni.
HOZET ( Cl. ). — Sur la relation entre les
ombres volantes et la .scintillation.
P-iges.
S
SAIÎ.ATIER (Paul) et MAILIIE (A.). —
Sur l'iiydrogcnation directe des (jui-
nones aromatiques
— Sur l'hydrogénation directe des poly-
phénols
— Action des oxydes métalliques sur les
alcools primaires
SALLES (ÉDouABD) et MAYER (Andrk).
— Sur le transport électrique des
colloïdes inorganiques
SALMON (Paul). — Le dérivé acétylé de
l'atoxvl dans la maladie du sommeil.
S.\NIELEVICI ( S. ). - Sur l'équation aux
dérivées partielles des membranes
vibrantes
— Sur l'équation aux dérivées partielles
des membranes vibrantes
SARASIN (Ed.) et TOMMASINA (Tn.). —
Sur la véritable cause du dédoulilement
de la courbe de désactivation des con-
ducteurs recouverts d'une couche dié-
lectrique cl radioactives avec charge .
SARTORY et JOURDE. - Caractères bio-
logiques et pouvoir pathogène du
Steriginatocystis lutea Bainicr
SAUTON et TRILL.\T (A.). — Formation
et disparition do l'aldéhyde éthylique
sous rinlluence do levures alcooli-
ques
SAVARI.VU. — Recherches sur une mé-
thode do pi-éparatiun des aldélivdes
cycliques
SAVORNIN (J.). - Sur l'Infràl'iàs ' du
Hodna ( .Vlgérie)
SCIl/EFFER ((ÎEoitr.ES), MAV'ER (André)
etTERR()INE(E.-F.). - Recherches
physico-chimiques sur les savons
considérés comme colloïdes
SCIILESINGER (L.). — Sur un système
dill'érenticl du second degré
SCIlLOtiSING (Tii.) est élu membre dos
Commissions chargées de juger les
concours : des prix Montyon" Four-
neyron pour l'année 1908..'
— Ues prix .Iccker. Cahours. Moiilyon
(Arts insalubres), Rcriheiot pour
l'année 190S
4J7
iif)-;
1376
826
'2|9
1387
548
996
âo4
48-i
loG
loi
SEBERT (HippoLYTEi est élu membre des
Commissions chargées de juger les
concours : des prix Montyon, Foui--
neyron pour l'année 1908
— Du Prix exti'aordinaire de la Marine et
du prix Plumey pour l'année 1908. . .
SÉGUIER(dr). — Sur les formes bili-
néaires
SENDERENS(.I.-B.). — Sur le pouvoir
catalyseur de la silice et de l'alumine.
— Déshydratations catalytiques des com-
posés organiques ;
SEYEWETZ" (Alphonse) et MEUNIER
(Louis). — Sur une nouvelle mé-
thode de tannage
SHUKOFF (Ivan). - Sur les oxydes ma-
gnétiques du chrome
SIMON (L.-J.). — Sur le mécanisme de
la svnthèse des cycles azotés
SIZES ((i.) et M.\SS0L (G.). — Sur les
harmoniques d'un corps vibrant
SOULIÉ (A.) et BONNE (C). — Sur
l'existence de cinq arcs branchiaux et
de. six arcs aortiques chez l'embryon
de Taupe
SOULIÉ (H.) et ROIG (G.).' — Sur une
piroplasmosc baeilliforme observée
chez les bovins des environs d'Algei'.
— Piroplasmosc baeilliforme bovine "ob-
seivée dans les environs d'Alger.
STŒKLLN (E. ue) et WOLFF(J.). -
Influence comparée do certaines com-
binaisons du fer et des peroxydases
dans la catalyse de l'acide iodhy-
driqne par le bioxvde d'hydrogène . .
STORMER (Carl). - Cas do réduction des
équations différentielles de la trajec-
toire d'un corpuscule électrisé dans
un champ magnétique
— Cas de réduction des é(iualions dilfé-
renlielles de la trajectoire d'un corpus-
cule élccti-isé dans un champ magné-
ti(pie
— Remarque relative à ma Note sur les
équatioiLS différentielles d'un corpus-
cule électrisé dans un champ niagné-
ti(pio
104
104
9*^7
1 3yG
t4oo
14»
192
141 5
462
623
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
STUAIIT-AIENTE.VTII ( V.W. ) adresse un
Mémoire « Sur la géologie des envi-
rons de l'Observatoire d'Abbadia
( Basses-Pyrénées) » ^^"
MM.
'497
Pages.
— Adresse un Mémoire intitulé : « Sur
l'interprétation des charriages des
l'yrénées » '°°^
SZILARD (B.). — Étude sur leradioplomb. uT,
TANNERY (Jules) fait hommage à
l'Académie des manuscrits û'Évarisiv
Galois
— Manuscrits d'Évarisle Galois
— Est élu membre de la Commission
chargée do juger le concours du
prix Montyon (Statistique) pour l'an-
née 1908
TERMIER (PiERUE) et MAURY (Eugène).
— Sur les nappes de la Corse orien-
tale
TERROINE (E.-F.), SCII/EFFER (Georges^
et MAYER (André). — Recherches
physico-chimiques sur les savons
considérés comme collo'ides
TIIÉVENOT (L.) et ARLOING (S.). -
Des caractères de l'infection tuber-
culeuse dans leurs rapports avec le
diagnostic de la tuberculose par les
moyens révélateurs
THOMAS (V.). — Sur quehiues dérivés
du lliiophène
TIIOULET (J.). — Diminution de salure de
l'eau de mer fdtréc à travers du
sable
— Sur la présence supposée de diamants
microscopiques dans un fond marin
et dans un échantillon de terre végé-
tale
— Étude des fonds marins de la baie de
la Seine
— De l'influence du vent dans le remplis-
sage du lit de l'Océan
— Origine éolienne des minéraux fin.'^
contenus dans les fonds marins
TllOYERT (J.). — Sur un dispositif spec-
trophotomélrique
TIFFENEAU (M.uic). — Mécanisme des
transpositions phényliques chez les
iodliydrines elles glycolsaromatiques.
— Mécanisme dos cydisations dans la
série géranique; synthèse et struc-
ture du dihydromyrcèno
TIFFENEAU et FOURNEAU. — Sur l'oxyde
de styrolène
'■'Ti
i(i4
i4i(;
48 i
',11
[od;
1184
ij jii
5:^4
<'"./:
TIKHOFF (G.-A.). — Sur la dispersion de
la lumière dans les espaces célestes.
Historique de la question cl premiers
résultais
— Errata relatifs à celle Communication.
TOMMASINA (Tu.) et SARASLN (En.). -
Sur la véritable cause du dôdnulile-
menl de la courbe de désactivation
des conducteurs recouverts d'une
couche diélectriciuo el radioactives
avec charge
TOSL et BELLÏNI. — Télégraphie sans fd
par ondes dirigées
TR.4YNARD (E.).— Sur une surface hyper-
elliptique du quatrième degré sur
laquelle 3o droites sont tracées
TRILLAT (A.). — Sur la formation de
l'aldéhyde acétique dans les fermen-
tations alcooliques
TRILLAT (A.) el SAUTON. — Formation
cl disparition de l'aldéhyde élhylique
sous l'influence des levures alcoo-
li(iucs
TROOST (Louis) est élu membre dos
Commissions chargées de juger les
concours : des prix Jecker, Cahours,
Montyon (Arts insalubres), Berlhelot
pour l'année 1908
— Du prix ^Vilde pour l'année 190S
— Est élu membre do la Commission
chargée do présenter une question de
prix Vaillant pour l'année uju
— Est élu membre do la Commission
chargée de dresser une liste de can-
didats au poste de Secrétaire perpé-
luel pour les Sciences physiques,
vacant par suite du décès de M. de
Lapparent
TSAKALOTOS ( D.-E.). — Sur les hydrates
des acides gras, d'après les mesures
de viscosité de leurs solutions
— Sur les hydrates des acides gras
TURCHINI (S.) et ZIMMERN (A.). —
Elîets thermiques dos courants de
haute fréquence sur l'organisme
S70
C66
1205
95f.
521
G45
goC'
I O)
1 (■i4
1-246
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MM. Panes
TURNEK ( IIuubert-IIall; est élu Coi-
rcsporidaiil [wur la Seclion d'Aslro-
noniic, en reniplacenient de M. H.-C.
TABLE DES AUTEURS
MM.
Pages.
J'u'iel 1878
TZITZÊ1C.\. — Sur une clas.se de siiifaee.s. i65
u
UUBAIN (G.). — Sur le luléciuMi el le
néovUerbiiim
— Sur le .spectre d'étincelle ulli-a-violet
du dysprosium et sur les |)ropriétés
magnétiques remarquables de cet
loG
élément 922
URBAIN (G.) el JANTSCII (G.). - Sur
(pielques composés du tcrbium et du
dysprosium 1 .47
V
VAILLANT (CuAHLiis). — Nouvelle mé-
thode permellant de constater, par
la radiographie, si un enfant déclare
né mort a vécu ou n'a réellement pas
vécu iji* I
VAILLANT (P.). — Sur la vitesse d'éva-
poration et sur un procédé de déter-
mination de l'étal hygrométri(iue.. . . jSj
— Sur l'évaporaiion de l'eau et des solu-
tions sulfuricpies 811
VALEUR ( A,MAND ) et MOUII EU ( Charles ).
— Constitutions des a et ^-méthyl-
spartéines et de l'isosparléine 79
VALLÉE (IL). — Oculo-réaction et non-
accoutumance à la tuberculine i.'fi
VALLOT (.1.). — L'ablation de la mer de
glace de Chamonix pendant 1 J ans et
pendant 5o ans 1 j57
VAN TIEGIIEM est élu membre des
Commissions chargées de juger les
concours : des prix Gay, Tchihatchef,
Binoux, Delalande-Guérineau pour
l'année 1 908 104
— bes prix Desmazières, Montagne, de
Coincy |)our l'année 1908 io5
— Est élu membre de la Commission
chargée de présenter une question
de prix Gay pour l'année 191 1 1 ij
— Est élu membie de la Commission
chargée de dresser une liste de can-
didats au poste de Secrétaire perpé-
tuel pour les Sciences [>h)siques,
vacant par suite du décès de .M. dr
Lappaiciil 1 2-i(j
— Est élu membre de la Commission
chargée d'exaininer les demandes
relatives aux postes d'étude du labo-
ratoire du mont Rose ^07
VKUAIN (L.) et CHEVALLIER (A.). — Sur
le triage des minéraux par l'électro-
ainiant Î87
VÈZES (M.). — Sur la préparation des
chloroiridites alcalins i39'2
VIEILLE est élu membre <les Commis-
sions chargées de juger les concours :
des prix Montyon, Fourncyron pour
l'année 1908 104
— Du l'rix extraordinaire de la Marine et
du prix Plumcy pour l'année 1908... 104
VICtNON (Liîo). — Élimination de l'oxyde
de carbone du gaz de houille io33
VIGXOX ( Lko) el ÉVIEUX. — Chaleur do
neutralisation de l'acide acétique et
de l'acide benzoïque par l'aniline en
milieu benzénique i3i6
VIGUIER (René) et FRITEL (P.-H.). -
Tubercules et tiges fossiles d'Equi-
setuni io63
VIGUIER et LESPIEAL. — Sur l'acide
Y-oxvtétroIique -294
VILA (A.') et ÉTARL) (A.). — Recherches
sur l'hydrolyse protoplasmique 11 55
VIOLEE (.IuLKs). — Sur les engins grèli-
fugcs 45 1
— Rapport sur la nécessité de l'applica-
tion exacte du Système métrique
décimal à toutes nos monnaies JG3
— Est élu membre de la Commission
chargée de juger les concours des
prix Hébert, Hughes pour l'année
1908 104
— Est élu membre île la Commission
TABLE DES AUTEURS.
MM.
charirée d'examiner les demandes
relatives aux postes d'étude du Labo-
ratoire du molli Rose
VLËS (Fred). — Sur la biréfringence
Pages.
J07
1499
MM
Pages.
apparente des cils vibraliles 88
VUILLEMIN (Paii.). — Le genre .Se«/-«//V,
elsesconnexionsavee \<iS Ca/modium . 307
w
WAHL(A.)el MEYER (Andhé). — Sur
quelques dérivés do la phéiiylisoxa-
zolone C38
"WALLERANT (Freuj. — Est élu membre
des Commissions chargées de juger
les concours : des prix Fontanucs,
Bordin (Sciences physiques) pour
l'année 1908 10 j
— Du prix VictorRaulinponr l'année 1908. iG.l
WATTEVILLE ( C. de) et HEMSALECH
(G. -A.). — ÉUido speclroscopique de
naiiimes de diverses natures 748
— Sur les spectres de llamme de fer. . . . 859
— Sur le spectre du fer observé dans la
flamme du cluilumeau oxhydrique... 9(i_i
— Sur l'existence des raies d'étincelle
(enlianced Unes) dans des llammes de
diverses températures et sur les modi-
fications qu'elles y éprouvent. ...... 1389
WOLFK est élu membre de la Com-
mission chargée déjuger les concours
des prix Pierre Guzman, Lalande,
Valz, Damoiseau, .lanssen pour l'an-
née 1908 lo'i
— Est élu membre do la Commission
chargée de présenter une question de
prix Damoiseau pour l'année 1911... 221
WOLFF (.1.). — Sur quelques sels miné-
raux qui peuvent jouer le rôle de
peroxydases i /i>.
— Sur quelques peroxydiastases artifi-
cielles; du rôle capital du fer dans
leur action 781
— Contribution à l'étude dos peroxydias-
lases artificielles 1217
WOLFF (J.) et GESSAUD (C). — Sur le
sérum antiamylasique 414
WOLFF (.1.) et STŒKLIX ( E. i,e). —
Infiuonce comparée de certaines com-
binaisons du fer et des peroxydases
dans la catalyse de l'acide iodliy-
drique par le bioxvilo d'iivdrogéiic. . i4i 5
WOLOGDINE ( S.) et LÉ CHATELIER (ll.j.
— Note sur la densité du graphite . . 49
WOLTERECK (IIerjunC). — Sur la
synthèse de l'ammoniaque 124
— F.rruta relatifs à cette Commuiiicalion. 256
— Sur la synthèse de l'ammoniaque et
de l'acide cyanhydri(]ue 929
YAMANOL'CHI (T.) et LEVADm (C). — La transmission do la syphilis au chat 1120
ZAREMBA (S.). — Sur l'application d'un
procédé alterné au problème bihar-
monique 62(1
ZEILLER (R.) fait hommage à l'Aca-
démie d'un Mémoire de .M. Lanlenois
intitulé : « Résultats de la .Mission
géologique et minière du Yuiinan
méridional (septembre igo3-janvier
1904) ' 104
Est élu membre des Commissions char-
gées de juger les concours : des prix
Fontaniies, Bordin (Sciences phy-
siques pour l'année 19081 io5
Des prix Desmazières, Montagne, de
lOOO
MM. Pages.
Coiiiey pour l'année r()oS lo'.
— Du prix Siiinloiir pour l'année, 190S.. . iGj
ZKIIXHU cl DOUVILLI': (H.). — Sur le
lerniin houiller du Sud oranais 73-2
ZEHVO.S (P.). — Sur une méihode de
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
Goursat dans le problème de Moriiçe. inSo
ZIMMERN (A.) et TURCIIIM ( S.>. ' -
Etlots thermiques des courants de
liante fréquence sur ror.eanisme .... <j8l)
nAL-TIlIER-VILLABS, IMriUMKlIll-l.inn AIRE TIES COMPTFS lîKNDUS DES SÉ.VNfiKS DP. l'aCADK MIE DKS SCIENCES
'l"J2') Paris. — Oiiai dc-s (JraiKh-.Xiimi-^liii*, 5,'>.
Le Gérant : Gauthier- Villahs.
3 2044 093 255 032
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